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Albert RAVANAT
lONNAIRE
DU
PATOIS
DES
ENVIRONS DE GRENOBLE
GRENOBLE
luks RE y. Éditeur
Successeur de A. GRATIER & J. RE Y
Grande-Rue, 5 3
191 ]
V
DICTIONNAIRE
DU
PATOIS
DES
ENVIRONS DE GRENOBLE
Cet ouvrage a été tiré
à deux cents exemplaires numérotés
N° 6
GRENOBLE
Imprimerie ALLIER FRÈRES
i6, cour» de Saint-André, 16
Albert RAVANAT
DICTIONJVAIRE
DU
PATOIS
DES
ENVIRONS DE GRENOBLE
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GRENOBLE
Jules RE Y, Éditeur
Successeur de A. GRATIER & J. REY
Grande-Rue, î3
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LE P/\T0I5
DES EIVVIFtOIVS r>E OHEISOBLiE
Il n'y a pas à le mettre en doute. Comme tout ce qui touche à l'archéologie, les
patois sont décidément à la mode et, pour peu que cela continue, le jour me paraît
proche — ne riez pas — où un homme ne sera réputé parfait au point de vue de l'instruc-
tion que s'il peut s'exprimer correctement dans la langue harmonieuse de nos pères.
Érudits et gens du peuple, philologues ardents ou modestes amateurs de noire passé, du
nord au midi, tout le monde s'y intéresse, tout le monde se préoccupe aujourd'hui de sa
conservation.
« Si les patois étaient perdus, disait Nodier, il faudrait créer une académie spéciale
pour en retrouver la trace, et pour rendre au jour ces inappréciables monuments de l'art
d'exprimer sa pensée. »
« Les patois, écrivait Littré dans la préface de son Dictionnaire, ne sont pas nés
d'un démembrement d'une langue française préexistante ; mais, à vrai dire, ils sont
antérieurs à la langue française elle-même, ou, si l'on veut, elle est un de ces patois ayant
absorbé tous les autres. »
« Et plus loin il dit encore : << Leur fond primitif est aussi français que tout ce qui est
dans la langue littéraire, et il est bon de savoir que dans un grand pays ce n'est pas la
langue une et commune qui forme les dialectes (c'est-à-dire les patois particuliers à
chaque province), ce sont les dialectes qui, à la longue, se sont amalgamés enti'e eux
pour former la langue commune. »
L'intérêt qu'on y attache aujourd'hui est si vrai que depuis que la presse locale, et
« V Actualité Dauphinoise n) en particulier, a accueilli avec tant de faveur les modestes
fables « vijHa en patoy pe lou z'ami de Proveyziû » que j'ai mises sous les yeux des ama-
teurs patoisants, bien des lettres m'ont été adressées qui toutes, — au milieu d'éloges
immérités, je le confesse, et tout en voulant bien constater que la marche que j'avais
adoptée leur semblait faciliter singulièrement, au point de vue phonétique, la lecture de
nos patois, — me demandaient de formuler par écrit les règles orthographiques que
j'avais suivies pour y arriver.
C'est gros de périls. Toutefois, dans l'impossibilité où je me trouve de répondre en
particulier à chacune des personnes qui m'ont fait l'honneur de m'écrire à ce sujet, et
désireux cependant de satisfaire tout le monde dans la mesure du possible, je vais essayer
de fixer la méthode toute personnelle que j'ai cru devoir adopter jusqu'ici et à laquelle
j'apporte du reste chaque jour d'importantes modifications.
Et d'abord, il me semble qu'en présence du petit nombre de documents écrits
parvenus jusqu'à nous, nous en sommes un peu quant au patois au point où Rabelais,
Montaigne ou Amyot se trouvaient de leur temps eu égard à la langue française. Le
français était alors une langue nouvelle qui se substituait lentement tant au latin qu'à la
langue archaïque qui déjà avait pris sa place. L'orthographe d'usage n'existait pas; quant
aux règles, toutes étaient encore à créer. Il n'y avait pas jusqu'aux mots les plus usuels
qui, se ressentant des nombreux dialectes alors en usage, pouvaient très raisonnablement
s'écrire et se prononcer de manières bien différentes. Il suffit d'ouvrir au hasard l'un
quelconque des auteurs que je viens de citer pour s'en convaincre. Aussi, et jusqu'à
ce qu'on ait tacitement adopté une orthographe d'usage général, chaque auteur aura-t-il
son système à lui. Henri Estienne, Dolet, Meigret, Desautelz, J. Pelletier, L. Joubert et
bien d'autres encore, s'évertueront à qui mieux mieux à faire prévaloir leur méthode, et
il n'y aura pas jusqu'à notre compatriote Claude Expilly qui ne publiera à Grenoble, en
1624, un énorme volume de Poésies où il s'ed'orcera — c'était du moins son intention —
de ramener l'orthographe à des règles plus logiques que celles suivies jusqu'alors par
ses devanciers.
En un mot, et sans qu'il soit, il me semble, besoin d'insister beaucoup sur ce point,
le français de Rabelais comme le patois d'aujourd'hui était une langue beaucoup plus
parlée qu'écrite, et dont toutes les règles étaient encore à formuler.
A partir du xvi" siècle, les monuments écrits se multipliant, les exemples devenant
plus nombreux, l'imprimerie vulgarisant les textes, on comprend sans peine que les
auteurs aient pris sans le vouloir, d'une façon inconsciente pour ainsi dire, l'habitude
d'écrire les mots d'une manière uniforme et de plus en plus en rapport avec leur pronon-
ciation, sans s'inquiéter outre mesure du point de savoir si elle était plus ou moins
conforme à leur étymologie. De là, Vorthographe d'usage, de là notre grammaire actuelle
si rigoureuse dans ses règles et si précise dans ses applications qu'il est peu d'hommes,
même parmi les lettrés, qui puissent être assurés de n'y jamais faillir.
Je reviens à nos patois. Comme je l'ai dit déjà, peu de monuments écrits nous en
sont parvenus et encore la plupart sont-ils l'œuvre d'auteurs pétillant d'esprit naturel,
mais, — - il faut le dire, — presque toujours dépourvus d'une instruction suffisante et par
conséquent peu aptes à discerner entre deux manières d'écrire un mot celle qui aurait dû
logiquement avoir leur préférence.
Aussi, celui qui de nos jours veut se livrer à l'étude de notre patois doit-il nécessai-
rement se tracer à lui-même des règles particulières, tout en s'elîorçant de les étayer
aussi logiquement que possible. C'est ce que je vais essayer de faire.
Il est bien entendu qu'il ne s'agit pas ici de faire œuvre d'érudition, mais seulement
œuvre utile, patriotique même. Mon désir, c'est de me placer sur le terrain purement
archéologique, de collectionner des mots déjà perdus ou dont l'usage se perd chaque
jour, comme le numismate fait des vieilles médailles, de conserver la langue de nos
pères dans ce qu'elle peut avoir encore, — même au point de vue de la forme, — de
simplicité native et d'originalité. Mon but, c'est de préserver tout d'abord le mot patois
d'une perte irréparable et pour cela de le recueillir pieusement comme un véritable docu-
ment historique pendant qu'il en est temps encore, ensuite, si faire se peut, de l'inter-
caler pratiquement dans un membre de phrase qui puisse en fixer à tout jamais la
véritable signification.
Albert RA\ ANAT.
Voici donc exposé, par Ravanat lui-même, le programme de cet
important ouvrage que la mort ne lui a pas laissé le temps de mettre
au jour et qui eût certainement beaucoup gagné à être publié par
l'auteur.
La modeste collaboration que j'avais apportée à Ravanat et les
sentiments d'affectueuse sympathie que je garde à sa mémoire m'ont
imposé le devoir et la lourde tâche d'élever le monument avec les
matériaux assemblés à pied d'ceuvre par notre ami, et conformément
au plan dressé par lui.
J'ai pensé faire œuvre utile en ne laissant pas se perdre le fruit
d'un labeur énorme auquel Ravanat a consacré de nombreuses années.
Nos vieux mots patois sont accompagnés de citations empruntées
aux œuvres de nos poètes ; les références qui accompagnent ces citations
sont données ci-après.
Puisse ce témoignage d'amitié donné A la mémoire du poète de
Proveyzieux intéresser les compatriotes qui gardent encore le souvenir
du langage de nos aïeux !
Grenoble, le i6 décembre igio.
EMILE ROBERT.
RÈfÈREJvCGES
L. 1. Laurent de Briançon Lo banquet de le Faye.
L. 2. Laurent de Briançon La vieutenanci du Courtizan.
L. 8. Laurent de Briançon Lo batifel de la Gisen.
M. 4. Jean Millet La pastorale et tragi-comédie de Janin.
M. 5. Jean Millet La constance de Phitin et de Margoton.
M . 6. Jean Millet La Comàre de Garnoblo u mei de le danse.
M . 7. Jean Millet La vénérable abbaye de Bonyouvert.
M . 8. Jean Millet La bourgeoise de Grenoble, y compris la chanson
sur les femmes de Grenoble,
B. 9. Blanc-la-Goutte Grenoblo hérou. Epître sur les réjouissances à
l'occasion de la naissance du Dauphin (1 7 29).
A. R. Antoine Régnier Passim.
Ménilgrand. Le chan"» Ménilgrand Chansons. Blèze lo savati.
Latal. Latal de Meylan Quoque batifolageo rimaillât.
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DICTIONNAIRE
DU
PATOIS DES ENVIRONS DE GRENOBLE
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ABA
ABB
Abadâ, v. a. — Faire sortir, mettre dehors,
laisser couler; enlever la vanne en parlant
d'un canal.
/ ne fariet pui ren que me branda lo na
Quand luy commandarin d'abadâ nostra boi.
M. 4. •
Abadâ, v. a. — Mettre dehors. — S'abadâ, sortir
de son lit en parlant d'une rivière, de chez
soi en parlant de quelqu'un.
Que mon cour et joyou d'ouy cestez aubade
Et de ce que per vey Veypousa tout s'abade.
M. 4.
Dieu vaille que l'argen se tourneyse abadâ!
M. 5.
Charreyri Saint Loren, en tout tem peyroleyri,
Abadâ de te gin la granda fromilleyri.
M. 7.
Faite porta de vin, abadâ lo barra
Et sortez de la mat ce que sarat sarra.
B. 9.
Abadâ (s'). — Sortir du nid en parlant des oi-
seaux.
U s'en vat plu joyou qu'un uzet qui s'abade.
M. 4.
De là : abadon, jeune oiseau qui sort du nid.
Abâda. — Au dehors, hors de la maison.
l'entendo que touz eu la veilleyson abâda.
M. 5.
Abâda (à 1'). — Dehors, en pleins champs, en
rase campagne.
Si jamais il te trovo endormia à l'abâda,
Tu verres que lanin ne languit pas debada.
M. 4.
Abadon, s. m. — Oisillon qui vient à peine de
quitter son nid; un tout jeune homme sans
expérience.
Abaissié, v. a. — C'est enfoncer dans le tronc
d'un sapin qu'on vient d'abattre un coin en
fer muni d'une chaîne qui sert à faciliter sa
sortie de la forêt.
Je voay abaissié dou trei pièce.
Abasimâ, v. a. — Détruire, renverser.
Lhat creu que noz estion de soudar affama
Et que no ne venion que per Vabasimâ.
M. 4.
Abastâ, V. n. — Suffire. (Charbot.)
Abbadâ, v. a. — Ouvrir les portes pour laisser
sortir, lever une vanne, lâcher toute chose à
l'abandon. (Blanchet.)
Abbéchié, v. a. — Donner la becquée à un petit
oiseau. (Blanchet.)
Abbere. — Abreuve. — Abberd, abreuver.
le ne saurin veyan la bonna volonta
Que voz avez per mi, sen vo migié ny bere.
l'en preno per tesmoin locié qui tout abbere.
M. 4.
Abbergea. — Octroyé.
Ne sarey pà conten que vostra bonna graci
Ne m'ayct abbergea quoque petita placi.
M. 5.
Abberou, s. m. — Abreuvoir, et par extension
tous les endroits où l'on peut se désaltérer,
les cabarets par exemple.
Et celou qu'amont mieu lo migié que lo bere
Ne se coitont pa tant que clerc de procurou
Quand quoque pleydeyan lou mené à l'abberou,
M. 7.
* Textes provenant de Millet, etc. Ces références seront expliquées à la (In du volume.
ABE - 2 —
Abclli, V. II. — Cliarmer, réjouir, sourire à.
Loti plcisi qui an alelli
A celou gui premié au la terra naissiron.
L. 3.
Aberâ, v. a. — Abreuver.
J'en preno per témoin la Cié gui tout abberè.
Janin.
Onof.
Abergié, v. a. — Donner en location, loger, re-
cevoir on sa maison, offrir l'iiospitalilé.
iVe saray pas conten que voira bonna graci,
Ne m'aye abergea quogue petita placi.
M. 8.
Aberrà, v. a. — Abreuver.
Quand j'ay sey u m'abbere.
AC(,;
M. 8.
Abessié, v. a. — Lier les bœufs sous le joug
pour les atteler au char ou à la charrue.
Abéssié, v. a. — Rapiécer. (Gharbot.)
Abeurâ, v. a. — Abreuver, faire boire, désal-
térer.
Abeurà (s'). — Se désaltérer.
Abeui'ou, s. m. — Abreuvoir.
Lou chivaii de cen féeu vont ta jour beire à
l'abeurou.
Ablagié, v. a.
(Blanchet.)
Proveyz.
Ravager, piller, faire du dégât.
Abocha. — Couvert.
Lo timp eyt bian abocha engueu.
Proveyz.
Abochié. — Pencher, tomber en avant.
Et per mieu devisa de ce que lou pertoehe
V se sont mey dessout nostron noyé qu'aboche.
M. 4.
Abochié, v. n. — Coucher la face contre terre.
Adieu! Lhauda, su qui un aze et abocha!
Adieu à tou jamey, volagi sen cervelia.
Tu n'aures de ma mort ni de mon corps nouvella.
M. 4.
Abochié (s'). — Tomber la face contre terre et
aussi se voûter en parlant d'une personne
âgée.
Fauto qu'à la renversa
le chayo tout afat quand se faut abochié.
M. 4.
Abochon. — La face contre terre.
le tombi abochon, tanto je virolhavo
Dedin un tirolhet, tanto je gabolhavo
U fon de l'eiga inoo que je savin nagié.
M. 4.
Sovin una filli
Leisse chey dessu ley un garçon abochon.
M. 5.
Aboucliié, V, a. — Mettre la face contre terre,
faire pencher, surplomber.
Aboucha, qui surplombe.
La rochi aboucha à la porta de Franei
Me sert de talapet quand plot en abondanoi.
M. 8.
Abouchou. — La face contre terre.
jy» choyant ne me chau d'eyberchié mon hachon,
Maque souqua sur vo il tomheyson abouchou.
AI. 8.
Abord (d') — Au moment précis où
Elles ont bien faya
Un joeyno pèlerin qui tout abandonnave
A estre de retour d'abord gu'u s'en allave.
M. 8.
Alwui! aboui! (ou plutôt à bouil à bouil) — Cri
particulier dont se servent les paysans pour
faire rentrer les moutons à l'écurie, au boyet.
Abozacié (s'). — S'accroupir.
Abregia. — Abrité, à couvert.
Ahregia coma troi en giacina.
L. 2.
Abriva. — Prompt à, enclin à, porté à.
Lou coquin son lou pru abrivà à se lancié deden
lou procez,
L. 3.
Abro, s. m. — Arbre.
La branchi ne deiment l'abro qui la produt.
M. 5.
Ronfion, meyna, ronflon, comme font le cocoare
Sur le pointe du zabro, apprès le zore amare.
M. 7.
Proverbe dauphinois.
Abrochié, v. a. — Mettre une broche — le robi-
net — à un tonneau.
Absenta, v. a. — Quitter, déserter, abandonner.
Depeu que noz avon absenta Mouraehet,
No trouvon que lo mondo est devenu bouchet.
M. 8.
Abusia de. — Emmouraché de, plein de.
Je veyo que Philin abusia de Margot
Avecque noatra meytra eymouchirat la guerra.
M. 5.
Acachon. — Secrètement.
Tala se cret avoey d'estre bien acachon
Que tout lo monde monstre u dey son baniohon.
M. 4.
Acagnardâ (s'). — Se blottir dans un coin bien
exposé au soleil, s'emmitoufler.
Acalâ (s'). — Se mettre à l'abri. (Charbot.)
Accabuclùé (s'). — S'accroupir, se tapir. (Blan-
chet.)
Accanâ, v. a. — Accabler, suffoquer, oppresser.
(Champ.)
Accapâ. — Accroupi.
Abomina, v. a.
(Blanchet.)
Couvrir quelqu'un d'injures.
/ n'ét plu accapa devan lo chin couchan.
M. 5.
En parlant d'un gibier.
A ce
— 3 —
ACO
Accapâ. — Assis sur lés talons.
Fa» toujour l'eicharguet corne un chef accapâ
Devait guaugue pertu.
L. 3.
Accapâ. — Accroupi, affaissé.
Accapâ de vieillongi, courbé sous le poids des
années.
Veye-vo cella fena accapâ de vieillongi,
8a testa regrigna n'ét plu ren gu'un' eypongi.
M. 8.
Accapâ, V. a. — Faire tomber quelqu'un sur les
genoux en le frappant sur la tête.
le te vollo iaillié tau cop sur lo coppet
Que ie faccaparay d'una hranchi gui hrûle.
M. 8.
Accapâ (s'). — S'accroupir.
Accocolâ (s'). — Se vêtir chaudement dans de
bonnes fourrures. (Blanchet.)
Aceodepot, s. m. — Le fer cintré que l'on met
derrière un pot pour l'empêcher de renverser
dans le feu. (Blanchet.)
.4ccoindo, s. m. — Assemblée de parents dans
laquelle on discute un mariage; on s'en sert
aussi pour fiançailles. (Charbot.)
Accolan. — Rassemblé.
Lon oreyet gu'on teniet lo sinodo accolan
De tou lou chapelan.
M. 5.
Aecomincié, v. n. — Commencer, débuter.
Aceorâ, v. a. — Encourager, donner du courage.
(Blanchet.)
Accordaille, s. f. pi. — Fiançailles, accords pré-
liminaires d'un mariage, contrat.
Tou sçette quart partan on fit lezacordaille.
Menilgrand.
Accoublâ, V. a. — Accoupler, réunir.
Vo von accoublâ hen, mais testa d'un Unot
le vo decouilarey devant gue seye not.
M. 4.
.accoublâ. — Accouplé, réuni.
Tant de reizin forchu et si bien accoublâ,
Eytreyre, Provarau, Savoy eiice, Cugnelle ',
Tant de croguet de noi per fare de bugnette,
Et tant d'abro gui font garlanda de lour frut.
M. 7.
Accoulaissié, v. a., ou accolaissié Caresser de
la main.
Aecour, s. m. — Secours, soulagement, remède.
De vinaygro, du vin! V secourt u secour!
Que sarat-to cecy que n'y aye point d'accourî
M. 8.
Accourâ. — Sans vigueur, sans chaleur, dont le
cœur défaille.
Tu sa gu'un feu de boey devint tout accourâ
Quand ul et u foyeu tant set po trop sarrâ.
M. 8.
* Noms des diverses qualités de raisins.
Accouri (s'). — Se pourvoir du nécessaire, s'ap-
provisionner.
Accoursâ, v. n. — Voler au secours de quel-
qu'un. (Champ.)
Accoustrà, v. a. — Arranger, ajuster, mettre en
place.
u sat bien accoustrà lo cliquet, la cliquetta,
La lettterrta à rouet, ma bialeyri i tin netta.
M. 8.
Aceuchà. — Entassé, amoncelé, pressé, serré.
Accuchié, V. a. — Amonceler, mettre en tas.
Accueu, s. m. — Accueil.
Bon aqueut. (B.)
Achâ. — Un à un.
Se cogncu tôt autant gue paren de la pesta,
Inco g«e Ihi louzat racla achâ millié.
M. 4.
A-cha. — Par bloc de.
A cha di, à cha vingt, à cha trenta, quaranta,
U me venoiit guéri per dansié la couranta.
M. 8.
A châ pou. — Peu à peu, petit à petit.
Achampâ, v. a. — Prendre, attraper, acquérir,
arrêter. (Charbot.)
Achampâ, v. a. — Chasser, poursuivre. (Champ.)
Achavi, v. a. — Terminer, achever, mettre la
dernière main.
le men voey gambettan achavi mon voyageo.
M. 4.
Achavi. — Achevé.
La Cour se retirit quand tout fut achavi.
B. 9.
Aehavisso (]*'). — J'achève.
Achati, V. a. — Prendre par la douceur, afifrian-
der.
Je n'ay pa prou de graci afin de t'achati.
M. 5.
Achinâ. — Etre dominé par une passion dont on
ne peut se défendre. (Blanchet.)
Achittâ, V. a. — Acheter.
V travaillent (lasset) à le zoure pezante
Per achittâ de meycle à la granatari.
M. 7.
Achon, s. m. — Petite hache, hachette.
En choyant ne me chau deyberchié mon hachon,
Mague souqua sur vo ie tombeyso abouchon.
M. 8.
Hachon (sic).
Achourâ, v. a. — Se dit d'une chèvre qui va
faire son chevreau.
Acocolâ (s'). — S'emmitoufler, se mettre dans
un coin bien chaud et se bien couvrir.
Iqui la mala téta avengit de parla
Et peusse en un canton s'allit acocolâ.
L. 3.
Acoùitâ, v. a. — Accompagner, accoster.
Charbot dit acoindâ.
ACO —
Acoléssié, V. a. — Unir, polir, caresser. (Bian-
chet.)
Acomparâ, v. a. — Comparer, mettre en paral-
lèle.
Vomare, je brogiâvo
U ten de notrou pare,
Et peu j'aoomparâvo.
L. 3.
Aconseillon, loc. adv. — Au tuyau de l'oreille.
Acotà, V. a. — Soutenir, appuyer, étayer.
Acoublâ, V. a. — Accoupler, réunir.
Et jamei lo dangié ne pot Vaume trouhlâ
Mian qu'u se poisacize à sa coinda acouhlâ.
h. 3.
Acoursâ, V. a. — Venir au secours. (Charbot.)
Acuchier, v. a. — Remplir outre mesure, mettre
en tas. (Blanchet.)
Acuchon, adj. — En monceau, en tas, pressé,
serré.
Ada. — On se sert de ce mot pour exprimer le
bien-être, la satisfaction.
Addoubâ, v. a. — Tromper.
Du tem que la guimbarda amave tan Dupon,
Lo mondo n'estiet pa addoubâ ni frippon,
Car à la honna fey lo mondo trafiquave
Et a pugnié l'argen et l'or se mazantave.
M. 8.
Addûre, v. a. — Apporter, amener, conduire.
Addeû. — Apporté.
Je n'i ay pas addeû.
Addu-me-z'i. — Apporte-le-moi.
Adieu, n'eisibla pas de m'adure un fromageo.
Onof.
A-Dieu te coman! — Que Dieu te garde! Bon-
soir!
De prendre un pâtissié u sarat un groman,
V migirat ma dotta et adieu te coman.
M. 8.
Adieussias. — Adieu, à Dieu sois. (Blanchet.)
Adobâ. — Nanti, pourvu.
Lou monsieu, comme vo, sont que trop adobâ.
M. 4.
Adon. — Alors.
Adon é de savei. — Alors c'est de savoir.
L. 1.
Adongue e fut lo jour et lo polet chantit.
Onof.
Adonqua. — Donc, alors donc, par conséquent.
Adonqua de plaisi vo lo faria sauta
Vomm'un joeyno monton qu'at envey de jouta.
M. 4.
Adoulourâ (s') — Se livrer à la douleur. (Blan-
chet.)
Adreit. — Adroit. Au féminin : adreita. Bian
adreit, bien arrangé, bien en ordre.
Adret. — Tout droit, comme il faut, sur quatre
roues.
Depou que n'aie adret, j'en voey toutta tremblan.
M. 4.
4 —
AFF
Adret. — Adroitement, avec justesse, avec à pro-
pos.
Elhét proubien appreysa, i parle bien adret.
M. 4.
U ne sçavon pa far' adret
Una requesta fromentala.
M. 6.
Adverti (avey). — Avoir coutume, avoir l'habi-
tude.
Quin ven vo meneto? Vou nez pa adverti
De veni per icy. Quiat to, diète veyref
M. 4.
Adure, v. a. — Apporter.
Chambet voz adurat su sa cavala roussa
liaviolle du Sapcy, fromageo de Chatroussa.
M. 5.
Afanâ, v. a. — Gagner avec peine, ramasser à la
sueur de son front.
X'et gin à mon avi per fare
De le pore gen lou zafare;
Mei ben per drugeyé tandi
Qu'u Vafanont lo Paradi.
M. G.
Afeitary, s. f. — Grâce, beauté.
Si je n'av pa Vafeitary de Flora.
M. 5.
Afeyta. — Parée, mise, ajustée.
La Lhauda et afeyta comm' una dameisella.
M. 4.
Affali. — Affaibli, exténué, malade.
Affalit. (Onof.)
Affanà, v. a. — Gagner avec beaucoup de peine.
8en couri dorenley appres ce qu'on affane,
No leissirion passa per un mey cinq samane.
M. 4.
Iqui cellou qui n'ont jamey ren afanâ
Trovont sen travaillié toûjour deque disna.
M. 7.
Affarâ, v. a. — Enflammer.
Et quan peusse, affarâ d'un amoirou brasié,
V me vin conforta la bouchi d'un baisié.
L. 3.
Affarâ. — Embrasé, en feu.
V zan toujour la coiia affarâ.
lu. 3.
Affarâ. — Rouge, avoir le sang à la tête.
Atfare (au masc). — Affaire.
U se debvrion coita per un si bon affare.
M. 4.
L'affare sariet fat.
M. 5.
Qui at affare y pense.
M. 5.
Affeitari, s. m. — IMignardise et aussi visage qui
minaude.
Et per far' enragié du tout
Lou meina que couront per tout.
Elle paront de prima tela
Lou affeitari de montella.
M. 6.
Affenâ, v. a. — Donner du foin aux bestiaux de
la grange. (Blanchet.)
AFF
AGR
Afflchié, V. a. — Certifier, affirmer avec énergie.
le vo dio et te vo zaficho
Qu'u font tou plu lou grô, quasi
Qu'un qu'ai tout à sa fantasi.
M. 6.
Affichoii. — Compromettant, hardi, effronté, au-
dacieux.
Vo diria per ma fey à vei cellou fachou,
Qu'u me devon ierai tant « sont affichou.
M. 4.
Affichou, ousa. — Importun, importune.
Epet Piarrot qui vou, d'una venna affichousa,
Treuhla nostron biau tem, comm'un' ara fachousa.
M. 5.
Afflnà. — Poussé jusque dans ses derniers re-
tranciiements, en fin de compte.
Lo juairo affina
U per lou zeitiveu, et s'en tin per lo na.
L. 3.
liapaume dit : Trompé.
Affistolâ. — Bien arrangé, soigné dans sa toi-
lette. (Blanchet.)
.4fforci6 (s'). — S'opiniâtrer, s'attacher à quel-
qu'un ou à quelque' chose avec ténacité.
M. ô.
Affoiirâ, V. a. — Rentrer, porter de dehors de-
dans, mettre en lieu sûr.
Tôt mon revûro eyt affourâ.
Affrairamen, s. m. — Association, société qui se
contracte entre ceux qui prennent à prix fait
quelque ouvrage. (Charbot.)
Affronta (s'). — Devenir plus entreprenant,
prendre courage, mettre toute timidité de
côté.
8'affrontâ poûe à poûe.
(Latal.)
Affrontou. — Impudent, qui a du toupet, qui ne
rougit de rien.
Ou eyto oeu quoquin, subornou, affrontou,
le leyferhelliray tout ore devant touf
Affrontou. — Hardi, entreprenant auprès des
femmes.
Lou meina deujourdeu sont de vray affrontou.
M. 4.
Affutiau, s. m. pi. — Brimborions, bijoux, ba-
gatelles, les mille riens qui composent la pa-
rure d'une femme. (Blanchet.)
Aflchiou. — Effronté, qui a du toupet.
U n'a pa solamen leiai de comencié
Qu'un autro aflchiou vin devan s'avancié,
L. 2.
Afiquet, s. m. — Menus ornements dont se pa-
rent les femmes.
Yolo que traluyan set mon cor d'afiquet.
De cheine, de carcan, de bibié, de boquet.
L. 3.
.Aforliou, a. m. — Effronté, quémandeur.
Au fém. afortiousa.
Afortiou. — Affirmatif, se dit d'une personne
qui soutient avec force son opinion.
Afutâ, V. a. — Attendre un gibier à l'affût,
y lou zafutari coma lievra et begassy.
Ménilgrand.
Agacin, s. m. — Cor au pied.
Agi, s. f. — Haie vive, clôture naturelle.
E faudreit que veitu comm'un genti bergié
Vo venissia deman dedin nostron vergié
A rhora que mon pare eycoute sur son agi
L'izel que je voudrin teni dedin ma cagi.
M. 4.
Adieu, maudit pai que lAzera partage
Coulan insi que fat la serpen din lez âge!
M. 4.
Agippi ou agepi. — Se dit du pain qui n'est pas
bien levé. (Champ.)
Agian. — Gland, le fruit que porte le chêne.
U bocy de Bonrepo, j'en ay veu una trouppa
Qui d'aglan avec d'au pizavon per lour souppa.
M. a
Agnèle. — Petits agneaux, et aussi les petits
nuages moutonnés qui courent parfois sur le
flanc de nos montagnes et presque toujours
viennent annoncer la pluie.
Oara don quelou z'agnèle que von nau-bâ pe lou
rochié,
Agnelon. — Petits agneaux, jeunes agneaux.
le voey garda mouz agnelon.
M. 4.
Agnet. — Jeune mouton. (B.)
Agneu, s. m. pi. — Agneaux.
Eyet, mon arma, ley, car veiqtn souz agneu.
M. 4.
Agniâ. — Soigné, élevé, nourri.
Comme si tou sou jour ossion eita agnia
Dedin lour mesma gnia.
M. 5.
Agourâ, v. a. — Tromper. On dit plus fréquem-
ment gourd.
Agranâ, v. a. — Tenter avec des grains. Se dit
des oiseaux qu'on cherche à prendre au piège
avec des grains.
M. 5.
Agi'obonâ (s')- — S'accroupir, se ramasser sur
ses talons.
Agrointâ (s'). — Se réunir.
Agpointâ, v. a. — Se moquer, se prendre de bec.
Auriâ-vo mérita
Qu'una héla filU vo zosiase agrointâ.
Gaude.
Agromendâ, v. a. — Prendre par la douceur.
Agromandi, v. a. — Affriander, prendre quel-
qu'un par la gourmandise.
Agromandi, p. p. — Mis en goût.
Agromolâ. — Etat d'une personne qui se tient
comme accroupie et comme en peloton, étant
accablée de froid. (Charbot.)
AGR — 6
Agropâ, v. a. — Atteindre, mais surtout attra-
per avec les deux mains.
Ajjiii (j'). — J'eus.
Et jaméi je n'agui sen ni avisamen
De fare à un mutrié ni pena ni tormen.
U 1.
Ajjuit. — Ku.
Roma n'aguit iatnay un semhlablo sénat.
M. 8.
Aguit. — Il y eût.
Gn'aguit jamé de plu monsiû.
(Latal.)
Et aussi : éguit.
On'éguit jamé moyan
De fârc sôtre tôt itian.
(Latal.)
Aguiron. — Eurent.
Ele aguiron lo cour si apidà.
U 3.
Aguisse. — Eût.
Maugra que U n'aguisse.
L. 1.
Aguissio (j')- — J'eusse, j'aurais été.
Agusié, v. a. — Aiguiser.
Agossié. (Charbot.)
Aguzié, v. a. — Aiguiser.
Un' eipina aguzia.
li. 1.
Aigassou. — Aqueux, aquatique. (Charbot.)
Aigrat, s. m. — Grappe de raisin qui n'est pas
mûr. (Champ.)
Aigreta, s. f. — Oseille, plante potagère.
A-te d' aigreta din lo ourtif
Aigrevo ou agrevot, s. m. — Houx. C'est de là
que vient le nom de Saint-Egrève.
Aigre, s. m. — Levier, résistance.
Fâre aigro.
Aiguâ, V. a. — Arranger, ajuster, appareiller.
Aigu. (Charbot.)
Aigua, s. f. — Eau.
La hon' eyga toujour se trove ver la soursa.
M. 4.
Aiguardin, s. f. — Eau-de-vie. (J. O.)
Aiguié, s. m. — Evier, égout pour les eaux de la
cuisine.
Aimo, s. m. — Bon sons, il ne s'emploie que
dans le sens privatif. (Champ.)
Aimo, s. m. — Bon sens, jugement.
Aymo. (B.)
Airo, s. m. — Airée, la quantité de gerbes que
l'on bat en une seule fois.
Aisia. — Bien pris, agile, souple, sain et vigou-
reux.
Aisia. — Facile, commode.
EU' ei tien aisia à trovâ,
Un chacun po la vei cola,
En Mcn heir' c s'en bien chara.
Alléluia.
Chanson du xv* siècle.
ALE
Aisina. — Terme générique dont on use pour
tout ce qu'on fait aisément et sans peine.
De là : s'aisind, travailler avec facilité, pren-
dre ses aises, ses commodités. (Charbot.)
Aiso, s. m. — Grain de raisin. (Charbot.)
Aisseia, s. f. — Petite hache; espèce de doloire,
instrument de tonnelier pour aplanir le bois,
h er minette.
Aissetto, s. m. — Hache. (J.-O.)
Aissi, s. f. — Hache de tonnelier. Et aussi : ais-
seta. (Charbot.)
Aisson, s. m. — Essaim d'abeilles. On dit aussi :
in naisson, in breût, ou de filiale. Voyez ces
mots.
Ajat. — A bas, par terre, renversé sur le sol.
Louz archié du prevost qui n'ont pa prey Porjat
Et qui ont prey la Forgi après qu'u fut ajat.
Prendront comme aragnié le mouche en ferlange.
M. 8.
Ajot. — Se dit des poules rentrées au poulailler.
Cri employé pour faire rentrer les poules.
Ajourna, v. a. — Saluer, dire bonjour.
U vo lo mousaeieit, coman un chiquanou
Qu' eiberbelan de pou ajournet un seignou.
L. 2.
Ajouta. — A portée de fusil, assez près pour
pouvoir mettre en joue.
le ne volo porta ni braye ni pourpoin.
Si Von ne vet mieu ba qu'un cayon à la aouta,
Lo serf ou lo senglard si me passon ajouta.
M. 4.
Ajupi. — Le pain qui n'est pas assez levé, qui
reste lourd et serré.
Blanchet dit : ajapi.
Ajuppi. — Affaissé, se dit surtout du pain mal
pétri et qui n'est pas bien levé.
Agippi. (Charbot.)
Ala, s. f. — Aile d'oiseau.
Alla. (B.)
Alarma! — Au secours!
Lhaudtt, quand tu verres approchié lo gendarma,
8'u let bon chivalié ne cria pa ren alarma.
M. 4.
Alarma, l'un et l'autro at envey de se tua!
M. 5.
Alarma! je scu mort. Leissié me, sire diablo.
M. 8.
Alarma! lo lutin me tint per lo colen.
M. 8.
Aie, s. f. pi. — Ailes.
Que ne me prcite-tu tes aie per vola!
M. 5.
.Aléa, s. f. — Allée d'ombrage.
Aléa cuverta d'oulagnié.
M. 5.
Aleirié (s')- — Pencher de côté; se dit particu-
lièrement des tiges de blé lorsqu'elles ver-
sent. (Charbot.)
ALE
7 —
AMI
Aleiron. — Aillent.
Uncore qu'an sa iaria u Valeizon guignié.
L. 1.
Aleiso (!')• — J'aille.
Efaut que promptamen
l'aleiso deicoifié cella nimpha qui fonda
Eycoutc murmura de sa coiffura Honda.
M. 4.
Aléna, s. f. — Haleine, souffle.
A pena si poviet tirié son aleinà.
L. 1.
Alenjan. — Jeu assez usité dans les campagnes
et qui consiste à faire deviner à son parte-
naire le nombre de noisettes que l'on tient
dans sa main fermée. S'il devine, les noi-
settes sont pour lui; dans le cas contraire, il
doit autant de noisettes qu'il y a eu d'écart
entre le nombre indiqué et le nombre réel.
De grosse maupatie, qui n'ont ni goust ni grâce
Bien mariei à lour eiso, et hien à lour gogo.
Que joyon alenjan et vendon lo higo
V près du feu tandi que ie iiro me pêne.
M. 4.
Aleta, s. f. — Aile de rouet à filer. (Charbot.)
Aleya, s. f. — Allée d'arbres, porte et corridor
donnant accès dans ime maison.
Prente garda du loup vestu comm'una feya
Qui font lou chin couchan d'aleya en aleya
Per ravi louz agneu.
M. 7.
Alié, s. m. — Alizier.
Alicuta, s. f. — Alouette. (Gaude.)
Alieuta, s. f. — Alêne.
Louz aman prenon Valieuta hassa.
M. 4.
Et aussi la lieuta dans l'édition de 1633, mais
ce doit être une faute typographique.
Alicâ (s'). — Se parer, s'attifer.
Bian alicâ.
Alinguâ. — Bavard, beau parleur, qui a réponse
à tout.
Bianchet dit : alenguâ.
Aliquà. — Soignée, alignée, bien parée, en toi-
lette.
On dit aussi : aliscâ.
Alisié, s. m. — Arbre de la famille des rosacées
qui produit des petits fruits aigrelets.
Geu monsieu luy fariet meiprisié
Tout ce que Ihat apprey dessout louz alisié.
M. 4.
AUégenci, s. f. — Soulagement, adoucissement.
En mon ma je n'auray jamey point d'allégenci,
Sinon que mon siblet en fasse la vengeanci.
M. 4.
Allegenci, s. f. — Soulagement, satisfaction.
Per mon allegenci, pour mon soulagement.
M. 5.
Allen Jean. — Jeu auquel les enfants s'amusent
avec des noisettes.
AUicà (s'). — Se parer, s'attifer.
Allicâ. — Filli allicâ, fille bien parée. (Champ.)
Allié, s. m. — Arbrisseau à fruits rouges.
On dit aussi : ailleta.
Alliquâ. — Beau, joli, bien fait.
Pamoin gnat point iqui de visageo alliquâ
Comme ceu de la Lhauda.
M. 4.
Alloyié, V. a. — Placer, asseoir, affermir une
chose qui ne l'est pas. (Charbot.)
Alpâgeo, s. m. — Lieux publics où l'on a le droit
de mener paître son troupeau.
Amâ, V. a. — Aimer.
Amandôla, s. f. — Amande.
Amar. — Amer.
Jamei ne beuvetet vin, eigua, ni ieuràgio,
Qu'u ne trovei amar.
L. 1.
.Amar, amara, amare. — Amer, amère, amères.
V fat toutte se sausse amare comme tossio.
M. 4.
Amar. — Amer.
Amare, amères, malheureuses, tristes, dures à
avaler.
Ronflon, meyna, ronflon, comme font le cocoare
Sur le pointe du zahro, apprès le zore amare.
M. 7.
Amarino, s. m. — Osier. (J. 0.)
Amarzy, v. a. — Abréger, écourter, enlever les
marges.
Dieu vaille, mon bergié, que ma mort ne set tiena:
Que l'inhumanita de mon sort, su lo ten.
Ne bouneisse son fiel per amarzy ton tem.
M. 5.
Amat, s. f. — Pétrin, huche à pain.
le seu bien plu boudra que la posta en l'amat.
M. 4.
Amat, s. f. — Grand coffre de bois pour pétrir
et serrer le pain.
Non pa quand per vo fare una pogni de Gap,
Toutore ie mettrin le man din un' amat.
M. 8.
Amatâ, v. a. — Assommer.
Amatâ. — Maté, humilié, abattu. (B.)
Amein. — Au moins, du moins.
Sa fena porriet amein dura (tenir).
L. 1.
Amermà (s'). — Avoir de l'amertume, s'aigrir.
La filli s'amerman languirat u cindrié
Et, en un bon besoin, se farat engroissié.
L. 3.
Roquefort dit : diminuant, dépérissant.
Amia, s. f. — Amie, compagne.
Eh n'ère bona amia, parenta, ni veisina
Que n'y passe courrià per la veire en giassina.
L. a
A queyto que tu pense, amia sans seconda,
Du combat de l'amour sares-tu jamay dondaf
M. 8.
Bona amia, maîtresse, jeune fille à laquelle on
fait la cour.
AMI —
Amitanci, s. f. — Amitié, amourette.
U volon per grand forci omey la jouissanci
De ce qu'on nat jomiey que per grande amitanci.
M. 4.
Inco hen que vo me flatta,
Monsieu, en vostron amitanci
Vo ne sari pa barata.
M. 4.
Amitou. — Amical, doux, agréable à recevoir.
Et t'aures de la pay lo beyzié amitou.
M. 7.
Amoclâ, V. a. — Amonceler, mettre en tas.
Et aussi : ramoélû. (B.)
Amoirou ou amoiiérou. — Amoureux, galant.
Ontei tel ccteu hel umoirou?
h. '1.
(s'). — Se livrer aux plaisirs dt
L. 3.
Amoirousà
l'amour.
Amolâ, V. a. — Aiguiser, rendre aigu, tranchant.
Amôle, amôle, ta mare taccâne.
Amoléro, s. m. — Aiguiseur, rémouleur.
Amoleta, s. f. — Petite pierre à aiguiser.
Amolon, s. m. — Les peigneurs de clianvre don-
nent ce nom au lin peigné. (Gharbot.)
Ainop (per). — A cause que, parce que.
l'Jt guan de not u Vet couchia dedin sa couchi
U ne pot reposa, per amor que la mouchi
LU gatille l'oureilli.
L. 2.
Amortâ, v. a. — Eteindre, en parlant du feu, et
aussi tomber bien à plat.
Amortâ, v. a. — Apaiser. Se dit aussi du joueur
qui lance sa boule très haut, de façon à ce
qu'après avoir parcouru une très grande tra-
jectoire, elle retombe à peu près sans force
auprès du but.
Lo hrasié farïan se porrit amortâ
Si una clachi d'eiga on y aviet gitâ.
L. 3.
Amortâ (s'). — S'apaiser, se ralentir, s'éteindre.
Ah! PhiUn, mon bergié, tu ame trop ronfla,
Ton feu s'amorte tout sito gu'u n'est soufla.
M. 5.
Amot. — En haut.
Et aussi : pramot, au faîte, à l'extrémité.
Ainount. (B.)
Amou. — Aime.
J'amou miu, j'aime mieux.
L. 3.
Amoulairo, s. m. — Rémouleur, aiguiseur am-
bulant.
Amoulâ. (B.)
Amourâ (s'). — Se caler, placer son pied contre
un obstacle solide tout en renversant le corps
en arrière, de façon à pouvoir tirer sur une
corde avec plus de force.
8 — ANS
Amourrâ (s'). — S'appliquer bouche contre bou-
che, appliquer son visage contre quelque
chose.
Permey donc qu'un beysié su te tore s'umourre
Et qu'un de mou souapi den la bouchi le fourre.
M. 5.
Amoyrou. — Amoureux.
Amoyrou jailliet, jeune garçon qui arrive en
âge de faire l'amour.
Cetcu petit sourpi d'un amoyrou jailliet
TJ pri de ce qu'u sçat n'ét qu'un gran de milUet.
M. 4.
Ampoé, s. f. — Framboise.
Amuséro, s. m. — Celui ou celle qui détourne
les autres de leur travail et qui ne fait rien
non plus.
Amusaret.
An. — Ont.
V n'an que de eu et de téta.
L. 3.
Ne savo quinte gen an betà lour istoiri
En de bêle chanson.
L. 3.
Ane. — Avant, pendant. (B.)
Ancanot : cette nuit et par abréviation : anot.
Andins, s. m. pi. — Lignes parallèles constituées
par le foin qui vient d'être fauché.
Andrugî, v. a. — Fumer une terre, mettre de
l'engrais.
Anen! allons! — En avant!
Anet. — Cri employé pour faire avancer des
animaux attelés.
Anéqueli. — Epuisé, fatigué, qui n'en peut plus.
Et pru anequeU que celeu qui travaille
Tout lo jour per avei de pan per se marmaille,
L. 3.
Aneu, s. m. — Ennui, tort, dommage. (B.)
Angantâ (s'). — S'attribuer.
La nation set ampara et anganta tou lou bien de
leglezi.
Ménilgrand.
Angruzèle, s. f. pi. — Groseilles.
Annechèli. — Exténué de besoin, mourant de
faim. (Champ.)
Annequely. — Exténué de besoin, mort de faim,
prêt à tomber en défaillance. (B.)
Ano, s. m. — Ane.
Faut pas tuïâ l'âno pe continta la sauma.
Proveyz.
Anot. — La nuit dernière.
Vo vo grusa de la grand' eygruisassi
Que lo senglard afat à vostron frare anot.
M. 4.
Anqueu. — Aujourd'hui.
Ansezi, v. a. — Tremper la lessive dans le en-
vier.
On dit aussi : ansuzi.
APA
ARA
Apaissié, v. a. — Donnei' à manger, apporter.
(Gharbot.)
Apanâ, v. a. — Afifourrager, donner de la pâ-
ture. Ne se dit que du bétail. (Gharbot.)
Apareillié (s'). — Se mesurer, se comparer,
prendre une rompagne.
8' apareillié à courre ou fare cupelié.
L. 1.
Aparillon, s. m. — Se dit de l'un ou de l'autre
d'un couple.
Apaturâ. — Nourri.
Un chiva de charreta apatura de pailli.
M. 8.
Apcissié, V. a. — Appâter, faire manger les en-
fants et les petits oiseaux. (B.)
Apidâ, V. a. — Apitoyer, prendre pitié.
Je fu tan apidâ de la terrihla pena
Que je vcyin tirié à cela para fena.
L. 1.
Apidâ. — Emu de pitié, plein de compassion.
Ele aguiroH lo cour si apidâ.
L. 3.
Apidâ. — Emouvoir, amollir.
Fare apidâ lo cour, émouvoir le cœur à pitié,
l'attendrir.
Apinchié, v. a. — Epier, guetter, observer les
mouvements de quelqu'un. (Onof.)
Aplaçjnia. — Caressé.
Tou celou mau pleizi de vou tan aplagnia
Ne se fan pa jamei sen être acoompagnia.
h. 3.
Aplagnia. — Aplani, déridé, adouci.
Si de diversa oirrtura u n'éret aplagnia.
^ h. 3.
Aplagnié, v. a. — Garesser, amadouer.
Ah! que vo sçaves bien aplagnié lo miron.
Comme cestou frippon du coustié de Voyron.
M. 4.
Aplan (1'), s. m. — De niveau, la plaine par op-
position à la montagne. (Proveyz.)
Aplanâ, v. a. — Aplanir.
Et aussi : aplagnié.
Aplatâ, v. a. — Appliquer avec force, donner
bien d'aplomb.
Comme lo parpaillon je mourray à mon eyso,
Si ta bouchi me leisse aplata un baisié.
M. 5.
Aponsa, s. f. — Ajouture, pièce que l'on met à
un objet quelconque pour en augmenter les
dimensions. (Onof.)
Apponsi.
.\poundre ou appondre. — Ajouter. (J. O.)
Apparey, s. f. — Clôture légère en planches ou
en briques montées sur champ.
Appeyssié, v. a. — Appiécer, ajouter.
le moeyro si ton corp du men ie n'appeyssavo.
M. 4.
Appiâ, v. a. et n. — Atteindre, saisir en se dres-
sant sur les pieds.
Je ne poé pas l'appiâ.
Applatâ, V. a. — Appliquer avec vigueur, qu'il
s'agisse d'un baiser ou d'un soufflet.
Nostrouz eyu se miran d'ellou se contentavon,
Comme nostrou beisié quand no louz applatavon.
No n'allavon jamey en chan sen no sonna.
M. 4.
Appointa, V. a. — Réunir bout à bout et aussi
fournir à deux personnes qui ne sont pas
bien ensemble une occasion de se raccom-
moder.
Loar zami per mieu lou zappointâ
Vou lou fan bére cnscn et soven banqueta.
L. 3.
Appointa, V. a. — Aiguiser.
Appointa una requesta, avoir égard à une de-
mande, la prendre en considération.
L'on at per mon moyen appointa lour requesta.
M. 5.
Appondre, v. a. — Réunir, ajouter, se dit sur-
tout de deux morceaux de ficelles. Atteindre
un objet haut placé.
A celley ie n'appondo
Point de consentimen.
M. 8.
Appoya. — Grimpé, monté.
Tau pense quoque fey (comme j'ay rencontra)
D'estre bien appoya, qu'et trompa à lintra.
Tau pense de sa fena avey lo pucelageo.
Que ne fat que glana le soure du vilageo.
M. 4.
Appoyé (s'). — S'appuyer, prendre appui.
Quan la fena se sin dessu Vaume payé.
Et, en mètre passa, su un bra s'appoyé.
L. 3.
Appoyié. — Atteindre grimper.
Blanchet l'écrit : apoier, appooier, apoyer et
prétend à (ort que ce mot signifie : appuyer,
soutenir, adosser.
Apprari, v. a. — Convertir un champ en pré, y
semer de la graine de foin. (Gharbot.)
Apprimâ, v. a. — Rapetisser, amoindrir. (Ghar-
bot.)
Appâ. — Altérée.
U lieu de fare un rut
De me plou qui sen cessa
Colisse avec un brut
V pied de ma maitressa,
La terra apra defour
La bet comm'un rafour.
M. 4.
Arable, s. m. — Usuriers, avares, Juifs, durs à
tout le monde mais surtout aux emprun-
teurs.
Arablo du pai qu'aborde la Romanchi
Qtii tenes la consoienci et l'arma din la manchi.
M. 4.
ARA
dO
ARC
Arâblo, s. m. — Arabe et aussi dur, peu com-
fjatissant, usurier.
Ah! poro malherou, seu je pa miserablo,
Comme cellou qui sont esclavo duz arâblo.
M. 4.
Aragna ou aragni, s. f. — Araignée.
Lo crapau traicte ma la montela.
Et Varagna le mouche attrapei dm sa tela,
M. 5.
Aragnat, s. f. — Araignée.
De teyle d'aragnat.
(Gaude.)
Aragnie, s. m. — Filet à prendre de petits oi-
seaux. (Charbot.)
Aragnié, s. f. — Toiles d'araignée.
Chié ello l'on ne vet pendola gu'aragnié,
Que quoquc gaburon dedin un grand paiùé.
M. 7.
Aragnié, v. n. — Faire la grimace, dire des cho-
ses désagréables, se disputer.
Vo n'oyé qu'aragnié, qu'outragié, que deibattre.
L. 3.
Aragnou. — Querelleur, mauvais coucheur.
On dit aussi : aragnon et renou.
Aragnou. — Hargneux, mauvais coucheur, de
mauvaise composition.
U ne se rendrat ren, tant u let aragnou.
Que du folatamen u ne set vergognou.
M. 4.
Aragnou de Lumiin, teytu de la Buisseiri.
M. 4.
Aragnouza. — Hargneuse.
L. 3.
Aralet, s. f. pi. — Airelles, myrtilles.
Aramélla, s. f. — Lame de couteau complète-
ment perdue par un trop long usage et aussi
un vieux couteau sans valeur.
lamay vivan n'at veu qu'una gueyna nouvella
Aye deyrouillanti una viella aramélla.
M. 8.
Arandà. — Auprès. (Charbot.)
Arâpo, s. m. — Charrue.
Arâré, s. m. — Charrue pour le labourage.
(Champ.)
Arbarcita, s. f. — Arbalète et, dans un sens lé-
ger, le membre viril.
U couchiron ensin, mais jamais l'arbareita
Ne tirirat matrat, ni fléchi que set dreita.
M. 4.
Arbepin, s. m. — Aubépine.
Izerablo, arbou, genéuro, arbepin.
L. 1.
Arbeyié, v. n. — Se dit du soleil quand il com-
mence à poindre.
Arbillié, v. a. — Habiller, vêtir.
S'arbillié, s'habiller, se parer.
On ne pot s'arbillié, »ie para, sen servinta.
L. 3.
Arbillimen, s. m. — Habillement, costume.
De biau zarbilUmen.
L. 3.
Arbilon, s. m. — Petit morceau de cuir à ra-
douber les souliers. (Charbot.)
Arbo ou arboû, s. m. — Arbousier.
U lat wn grand eysar environna d'arbo.
M. 4.
Arbolâda, s. f. — Apprêt composé d'épinards ou
autres herbes.
Charbot dit aussi : herbolâda.
Arbou, s. m. — Arbousier, cytise.
Izerablo, arbou, genéuro, arbepin.
h. 1.
Arbouilleùre, s. f. pi. — Elevures ou ébullitions
que la chaleur du sang cause .sur la peau.
Arcadâ. — A arcades.
Su son banc arcadâ firont flama de pailli.
M. 5.
Areancié, s. m. — Arc-en-ciel.
Car sito que lo oiet deypleit se zeytele.
Sa maison fut para de miUanta chandele
Et de grande lanterne en ceclo d'arcancié.
M. 7.
Eyet leu qui fit fare en forma d'arcancié
Lo pont de Clay.
M. 8.
Arcanei, s. m. — Archer.
Adon, comarcanei, sandean, mordeam,
U treisit son eipea.
f
Archerot, s. m. -
tout l'amour.
L. 1.
Archer de petite taille et sur-
M. 5.
Archetâ, v. a. — Arracher avec peine.
Dire en quinto momen faut archetâ le vis.
Gaude.
Archi, s. f. — Cofifre, armoire, placard, com-
mode à serrer le linge et les vêtements.
La pora doleirousa, u lumen du cruzieu,
Patéave son arohi.
Armeiro, cabinet, archi, bariteleiri,
Banata, ni tinel.
L. 1.
L. 1.
Archipot, s. m. — Viande hachée.
Je te bettray en archipot.
Je te hacherai menu comme chair à pâté.
Arçon, s. m. — Espèce de demi-cercle en osier
que l'on place sur un berceau pour abriter
les enfants contre la lumière et le grand air.
Arcoussa, s. f. — Arbrisseau dont les feuilles
ressemblent à celles du laurier.
De z'arcousse.
Arcousse, s. f. pi. — Epines.
le ne trovo plu ren à mou pa que d'arcoussa,
le ne sinto plu ren que lo fiai de la moussa.
M. 4.
i
ARE
H —
ARR
L. 2.
L. 3.
M. 4.
Arei, s. m. — Bélier.
Einsi qu'una parchia sin Varei.
Arcna, s. f. — Sable.
Aren-soret, s. m. — Hareng- saur.
Un tein d' aren-soret, un colen raiotii,
Una tailli eicharia.
Aren-souret, s. m. — Hareng-saur.
Comm'un aren-souret
le voey deveni maygro.
Aréto. — Immobile. (Proveyz.)
Arey, s. m. — Bélier.
Iqui fassan semhlan de charehié quoqu'arey
Eygara du tropet, qui na pa son parey.
M. 4.
Argeu ou arit, s. m. — L'orvet, serpent de verre.
8i l'argeu ayet de z'yeu
Et la chiûra de den dessu
Toi lo mondo sarit perdu.
Proverbe dauphinois.
.^rgolié, v. a. — Excéder. (Proveyz.)
Agradâ, v. n. — Plaire, agréer, convenir.
l'ersonna ne laurat que vo, si voz agrade.
M. 4.
Apguilletet, s. f. — Etat de raideur particulier
qui suit une marche forcée ou un exercice
pénible auquel on ne s'était pas préparé.
J'ay de z' arguiUetet.
Arit-oi. — Aurait-il.
Arit-oi lo ton Dié
Tan de diverse flou su la terra eibandié.
Afin qu'on le portei cachié dedin la mangif
Arma. — Ame.
Et ne lei trovan arma.
Arma. — Ame.
Per m'arma! sur mon âme!
Je te jurro, per m'arma!
L. 1.
L. 2.
Arma. — Ame.
Mon arma! sur mon âme!
Eyet, mon arma, ley, car veyqui souz agneu,
M. 4.
Arniana. — Almanach.
Au pi. : armaniau.
Armagnat. — Almanach.
Onat
Magicien, feiturié, livro, ni armagnat
Qu'en sçache tant que mi.
M. 4.
L'armagnat qu'et din mon amat
Menasse d'un poro cUmat.
M. 6.
Armaille, s. f. pi. — Grand troupeau de bêtes à
cornes.
Armailli, s. f. — Troupeau de bêtes à cornes.
(Champ.)
Armarina, s. f. — Osier.
Margot est celV iqui qu'at mailla l'armarina
Dont j'ay le cœur sarra.
M. 5.
Armeiro, s. m. — Buffet, armoire, placard.
Armeiro, cabinet, archi, hariteleiri,
Banata, ni tinel.
L. 1.
Surtout prou de meyna que je n'amo pa gueyro.
Me rodon mieu dentour que lou chiet dey armeiro.
M. 4.
Arneié, v. a. — Exciter.
Arnéïé in chin.
Arpa, S. f. — Griffe, serre.
l'ay songea que la Lhauda avec son parpalhon
Sariet una tortua din l'arpa d'un ayglon.
M. 4.
Arpe, s. f. pi. — Griffes.
Virié l'arpa, mourir.
Arpi, s. m. — Harpon.
Pcrque don, de tojour, at-on mei en pintura
Avei croc et arpi l'enemi de naturaf
L. 3.
Arpion, s. m. pi. — Griffes.
Arquaboiisa, s. f. — Fusil, arme à feu.
Vn biau monsieu perqué je porto Varquahousa
Et amoirou de ti.
M. 4.
Arrand. — Auprès de.
Arrand un gro barlet.
L. 1.
Arranda. — Tout autour, tout près de, dans les
environs.
Et n'eussia poi si po lou guignié de la téta
Quarranda vostra lora n'en fusse una prêta.
L. 1.
Una tour sen venin on vet à Pariset
Que crapau, aragna, ni serpen quauque set
Ne povon approchié tant sa vertu et granda
Et la contagion jamey ne fut arranda.
M. 5.
Arrando, adv. — Auprès de, tout autour.
Arrapà. — Attrapée.
len seu ben si joyou que ie ne voudrin pa
Per quand ie ne sçay que, ne l'avey arrapâ.
M. 4.
Arrapâ, v. a. — Attraper, saisir.
le sçavo mieu que vo ou se faut arrapâ.
M. 4.
Arransonnâ, v. a. — Emberliflcoter, circonve-
nir à l'aido de paroles fallacieuses.
Un huissié gagne mey que vingt advocasson,
U n'arransonne pa le yen per se rayson.
M. 8.
Arrapan, s. m. — Grippe-sou et en général tous
ceux qui ont les doigts crochus.
T'a reison, e vaut mieu donna u chin de pan
Et jitta d'eigu' u groin de tallouz arrapan.
M. 4.
ARR
— 12
ASS
Arrapan, s. m. — Malheureux, pauvres diables.
Ore lou zarrapan
Ont grand joey de trempa una crouta de pan
Dedin quoque fontana, y fare la chiohola
Et fare en lour chamin de lour tnan lour gandola.
M. 7.
Arregardâ, v. a. — Regarder. (B.)
Arrei! — Sorte d'impératif. Arrière!
Arri. (B.)
Arreisia. — Dressée, arrangée.
En venna lo marchan sa marchandizi eiten
Oentimen arreisia, per envei nou zen fare.
L. 3.
Arreizié, v. a. — Dresser, construire, échafau-
der.
Iqtii lou roussignou, lou Unot, lou senit,
Lou quinçon, lou tarin vont arreizié lour nit.
L. 1.
Arrentamen, s. m. — Prix de ferme, somme
qu'on est convenu de payer à termes fixes à
son propriétaire.
le confesso d'avey receu plen paimen
De ce que mon mounié me debt d'arrentamen.
M. 8.
Arrey. — Arrière! terme dont se servent les
charretiers pour faire reculer leurs chevaux.
Arrié (en). — En arrière, de côté.
U ne mériton pa d'être meise en arrié.
L. 3.
Arrondâ (s')- — S'enivrer.
Arsillè, s. f. — Petites graines rouges de goût
acidulé qui croissent dans les buissons et
qu'on fait entrer dans les confitures de cam-
pagne.
Arsilié, v. n. — Se dit du vin quand il com-
mence à s'aigrir. (Charbot.)
Artet, s. m. — Orteil. (B.)
Arteu, s. m. pi. — Orteils.
Farean tout einsi qu'un tison
Juqu'u bout du zarteu l'y baille migison.
L. 3.
Artizon, s. m. pi. — Brûlures, charbons ar-
dents.
Je ce ai de dolou
Trenta mille fei met que n'at un gratelou
A gui lo cour fermiole en pru gran migizon
Que sei l'aviet su si un millié d'artizon.
L. 2.
Artuzon, s. m. — Acarus du fromage.
Arzi, v. n. — Aigrir, devenir aigre.
Aseimâ, v. a. — Préparer.
EUaviet aseimâ un banquet.
L. 1.
Assa. — Çà, dites-moi, ah çà! (B.)
Assaut, s. m. — Un trou de rempart, un abri
quelconque.
V vat se repeirié dedin quoque cabuna
Ou deden un assaut si badié que la luna,
La pleivi, lo croi ten, aver Vora et la fret
Li font tota la not teni lo eu eitret.
L. 2.
Asseimâ, v. a. — Préparer.
Vou l'oussia veu plan plan de la couch' eiquillié.
Et li fare asseimâ de bona soupa grassa.
L. 1.
Assegrézi. — Régalé, réjoui.
Mon picota, veiqui lou gran pleizi
Duquâlo à la cour on et assegrézi.
L. 2.
Veiqui.
Asségrégié, v. a. — Arranger, mettre en ordre.
(Champ.)
Assegresié, v. a. — Séparer, écarter ce qui in-
commode. (Charbot.)
Assegrézié, v. a. — Adoucir, apaiser, calmer.
Si la chanson s'acorde u dézir eigruisou,
Eilli vou fat du cour sito cessa Valarma
Et vou Vassegrezit.
L. 3.
Assetâ (s'). — S'asseoir.
Asseton no icy, asseyons-nous ici.
Asseton ne icy et prenon la freychou,
Tandi que lo soley buele tout jusqu'u chou.
M. 4.
Assetâ, V. a. — Asseoir.
Vo sari (s'il vo plait) assetâ près de ley.
M. 5.
Assetâ. — Assise.
La veyqui assetâ, elhi sét endormia.
M. 4.
Assetâ. — Assis.
Lou z'assetâ, les convives, les invités, tous ceux
qui ont pris place autour d'une table.
Lou veyro toûjour plen, à moda Savoyarda,
Devant lou zassetta attendent la nazarda.
M. 7.
Asseurâ (s'). — Avoir confiance, être convaincu,
compter sur.
Et Vaume ne se pot asseura d'amitanci,
Parenté, compeiràjo ou bona veisinanci.
L. 3.
Asseura-te. — Tu peux y compter.
Asseura-te du bien qu'un bonheur te prépare.
M. 5.
Asseurâ. — Assurer.
le seu comm'un peichou qui sur Veiga raman
Ne tin pa asseura l'enguila din la man.
M. 4.
Asseurâ. — Assurément.
E communiâve-V asseurâ
Aitssi sovint que lo queurâ.
(Latal.)
.4sseurançi, s. f. — Sûreté, garantie.
Tant per vostron repo que per mon asseuranci.
i
I
M. 5.
Asseyma. — Préparé.
Di me vey si no somm' à la tabla assetta,
Qu'un disna asseyma debt estre escoupetta,
Quand le man et le den luy livrent la batailli,
Qui de la fricassia debt to avey la jaillif
M. 8.
ASS
!3 —
ATT
Asseymâ, v. a. — Préparer, organiser.
U m'at meychcntamen asseyma ccU'emhuchi,
Car ul est devenu plu nier que n'est la suchi.
M. 8.
Assià. — Altéré. (Gharbot.)
Assigia. — Arrangé, ordonné.
Lo mondo ne sara jamei autramen assigia.
h. 1.
Assocâ, V. a. — Assommer. (Gharbot.)
Assola, V. a. — Rassasier, en avoir son saoul,
assouvir.
Ne se poire assola.
L. 3.
Assoquâ, V. a. — Assommer.
Oey, ie luy hallirai
Un tau cop per darrié que ie lassoquarey.
M. 4.
Assoquâ, V. a. — Suffoquer, étouffer, renverser
sans mouvement, abattre.
V l'et eyvanoui, lo deipleisi Vassoque,
U lat de forci autant qu'una pata molha.
M. 4.
Assoulâ, V. a. — Assouvir.
On pot à mala pena assoulâ sa ehalou.
L. 3.
Assoutâ (s'). — Gesser de pleuvoir, en parlant
du temps. (Gharbot.)
Assoutâ. — A l'abri sous un hangar s'il s'agit
de la pluie, sous le feuillage s'il s'agit du
soleil.
S'assoutâ, se mettre à l'abri d'une ondée.
Astheura. — En ce moment, aujourd'hui.
Lo caffé parisien, qu'est astheura à la moda.
Fit Men se ferretet, chieu leu se vit la vogua.
B. 9.
Atalâ, V. a. — Atteler.
Mei depeu que chacuna un co fut atalâ,
Vo zeussia veu eiplet remenâ le labine.
L. 3.
Atenan. — Les uns après les autres, en bloc,
sans en omettre un seul.
S» à tenen ie voUn suivre
l'en trovarin de ceu meitié
Plu digno d'estre cocatié
Que de porta un escritoeiro.
M. 6.
Atenen. — D'une manière continue, l'une après
l'autre.
Diu fei atenen.
L. 3.
Ategnet un po. — Les touchait de près, était
un peu de leur famille.
Melusina lour ategnet un po.
L. 1.
Ateinâ, v. a. — Fatiguer, inquiéter, troubler,
déranger.
Lo garçon qu'à son dan Vêt venu ateinâ.
L. 3.
Atelet, s. m. — Set com'in atelet, sec comme un
roitelet. (Proveyz.)
Alertaii. — Pendant ce temps-là, en attendant.
Laissié me souqua fare, atcrtan ne songié
Qu'à vo couchié, dormi, chanta, bere et migié.
M. 5.
Aliffettâ, V. a. — Parer, orner.
A la moda nouvella,
Le faut attiffettâ.
M. 8.
Ationâ, V. a. — Piquer, exciter, chercher que-
relle à quelqu'un.
/ m'atiône tojour.
Atolomein. — A tout le moins, au moins, du
moins.
V l'y eiguarguillit, lo maleirou Juda,
Iquen qu'atolomein u deviet garanda.
L. 1.
Atot. — Aussi, de même.
Leu lo repousse atot.
A. B.
Atou. — Aussi, de même.
Te profitaria atout de quoque bon repas.
Ménilgrand.
Atout. — Aussi, également.
Quand u moyen, u lat de monton una troupa
Et d'autre chose atout que je ne sçavo po.
M. 4.
Atout. — En même temps.
Ni mesmo quand lou lou qui vont courant per tout
Debvrion migié me boye et me chieure atout.
M. 4.
Atretan. — Tantôt.
Atretan su le rein, atretan su la téta.
L. 1.
Atretan. — Autant.
Si i'avin
Atretan de leizi coman de volontâ.
L. 2.
Atropelâ, v. a. — Réunir, assembler, entasser,
attrouper. (B.)
Attafeïé, v. a. — Introduire, attirer.
De moéno ni de pingeon
N'attafèye din ta meison.
Prov. dauph.
Attafeyié, v. a. — Proclamer, vanter.
Mais leu dont lo renom en tout lieu s'attafeye.
M. 5.
Attaffeïé, v. a. — Planter. (Ghamp.)
Atteuen. — Auprès. (Gharbot.)
Attenen. — En bloc, sans faire aucun choix.
Lou meina d'eujourdeu sont de vray affrontou,
Prenes lou attenen, vo lou trouvari tou
Féru d'un mesmo coin.
M. 4.
Atterra, v. a. — Renverser, jeter par terre.
Onat poin de gen si fort que vostron bra n'atterre.
M. 5.
Atterrei. — Vaincues, mises à terre.
Atterrei de la sont, en proie à un profond som-
meil.
M. 4.
ATT
— 1-i
AVE
Attifet, s. m. — Ornements de tête pour les
femmes et aussi, d'une manière plus géné-
rale, les mille riens dont elles se parent.
Elle portant mey d'attifet
Su la testa que lo buffet
D'un marchand de chose nouvelle.
M. G.
Attusié, V. a. — Attiser, exciter à brûler. (B.)
Au, s. m. — Ail.
Insi mortié dus au fleyre toujour louz au.
M. 8.
Aulagni, s. f. — Noisette.
Pluriel : aulaniet. (B.)
Aulagnié, s. m. — Noisetier.
Aultà, s. f. — Autel.
L'aultà quelh'avin dressia est renversa.
M. 5.
Aume, s. m. pi. — Hommes.
Lou zaume.
Tu. 1.
Cor lou zaume ne son de ren tan corrossia
Que de furgà dedin un choe'eicarcassia.
L. 1.
Auna, s. f. — Ancienne mesure.
Mesura quoqu'in à l'auna de Roman, c'est le
traiter en ennemi.
V verrat que je sçavo à l'auna de Roman
Mesura cellou qu'ont mérita talVeytofa.
M. 5.
Aura, s. f. — Le vent en général.
L'aura que fat alla lou rameau fat alla lo ja-
velo, le même vent qui souffle le jour de la
Procession des Rameaux souffle aussi le jour
des moissons.
Aussia. — Eussiez.
Voz aussia veu, vous eussiez vu.
Voir : aussia.
Aussiron (ne V). — Nous l'eûmes, nous l'ob-
tînmes. (Proveyz.)
Ausso. — Eusse.
Je n'eu creirin jamai si je n'ou ausso veu.
L. 1.
Autà, s. m. pi. — Autels.
Ij vou leisso de par la messa et lou zautà.
L. 3.
AuvI, v. a. — Entendre, ouïr.
/ ne pot ni Vauvi ni la veire.
Avala. — Maigre, pâle, défait.
Je sey tôt avala.
Avalanchié, v. n. — Dégringoler de haut en bas.
(Gharbot.)
Avali. — Avili, déprécié et aussi évanoui.
Lo hcn s'ét avali et lo ma et venu.
L. 3.
Avali. — Rabaissé, ravalé, perdu, disparu, en-
glouti.
8i ben que lour renom n'ét jamei avali
Mei de la not du ten tojour et eipeli.
h. 3.
Avalon, s. m. — Le gosier, l'estomac.
Passa per avalon, passer par le gosier.
Faut que ce que j'amasso
l'er ala vcrchié no passe per avalon.
Lo bon vin fat teni chacun sur sou talon.
M. 4.
Avanclo. — Sans aucune force, exténué.
Langoirou, avanclo et charmuzi.
L. 3.
Avantanot. — Avant-hier au soir.
Se dit aussi : devantanot.
Avantoyan, et aussi avantuyan. — L'année der-
nière, l'année passée, celle qui vient de s'é-
couler.
Hela! deipeu avantoyan
La chareiti tout lou iour double.
Avat. — En bas.
V l'atten que je torneizo avat.
M. 6.
M. 4.
Et aussi : entiavat, pravat.
Avei (d'). — Du côté de.
D'avei Vouiron. (B.)
Avélâ, V. n. — Mettre bas en parlant de la vache
qui fait un veau.
On dit aussi : vélâ. (Voir ce mot.)
Aveina. — Avoine.
Avenièri, champ d'avoine.
Avengia. — Achevé, terminé, travail auquel on
a mis la dernière main.
Ou, si vou travaillié, vou zéte soulagia
Devan que vou zayé la chanson avengia.
L. 3.
Avengié. — Achever, mettre la dernière main,
terminer.
Avengié son préfat et ploura entretan.
h. 1.
Avengit. — Finit, acheva.
Iqui la mala-téta avengit de parla
Et peusse en un canton s'allit acocolâ.
L. 3.
Aventâ. — Arriver, surgir bien à propos.
V la vo zeitrépisse
S'on ne lei aventisse.
L. 1.
Avente (s'). — S'il arrive.
S'avente que jamai per iqui vo passi,
L. 1.
Aventei. — Arrivées.
V éron aventei.
L. 3.
Aver. — Avec.
Amon avi fariet bon couchié aver lei.
M. 4.
Aveira, v. a. — Avoir. (Gaude.)
Averti (avei). — Avoir coutume, avoir l'habi-
tude.
le vo iuro que la meita
Asi averti de preita.
Que faut que la moindra lo preite
Inco que Ihi se desereite.
M. &
AVE
— 13
AZE
Aveyna, s. f. — Avoine.
Changié son fromen en aveyna, faire un mar-
ché désavantageux, tromper une jolie femme
pour une qui est loin de la valoir.
Honora voiitrou zome et lour grand rohbe neyre.
Et ne marmota plu si voira grondari
Lou contraint u trafit de la granatari
A changié quoque fey lour fromen en aveyna.
M. 7.
Avi (fâre). — Tenir pour certain, être d'avis.
/ font bien avi qui sont telle.
M. 6.
Aviâ, V. a. — Atteindre difflcilement, avec
peine.
Blanchet dit aussi : avéra.
Avian. — Avaient.
Elle zavian u pitro una nyà de parole.
L. 3.
Avilâ, v. n. — Diminuer de prix, baisser.
Lo bld a t'avilâ queteu yan, le blé a diminué
cette année. (Proveyzieux.)
Avilamen, s. m. — Baisse de prix sur les den-
rées alimentaires et surtout sur le vin et les
céréales.
A perpo, gnat to poin inco d'avilamenf
M. 4.
Avilhi, s. f. — Abeille.
le voudrin sen ouy tant bourdonna Vavilhi,
Que tou eellou pertu trovisson lour chavilli.
M. 4.
Avilli en 1659.
.Avilie, s. f. pi. — Abeilles.
Fare de brut mei qu'un cloutrié
Ou ben plutù qu'un breu d'avilie.
M. 6.
Breu d'avilie, essaim d'abeilles.
Avilli, s. f. — Abeille.
Avingié, v. a. — Achever, terminer.
Aviron. — Environ, lieu circonvoiain, endroit
proche de celui où l'on se trouve.
Creitin de Tavernole et de tout l'aviron.
M. 4.
Avisamen, s. m. — Bonne idée.
Et jamei je n'agui sen ni avisamen
De fare à ceu mutrié ni pena ni tormen.
L. 1.
Aviû, s. m. — Essaim d'abeilles.
Blanchet dit : avu.
Avivre, s. m. pi. — Provisions.
Avoé. — Avec.
Avoey. — Aussi, en môme temps, par la même
occasion.
Sen la mort ul auriet galloppa la Savoeg,
Lo fort de Montmeillan et lo Piedmont avoey.
M. 8.
Avoitrat, s. m. — Avorton, enfant adultérin.
C'est une grosse injure.
Un petit picarnou, groin de chin, d' avoitrat,
L. 1.
Avoitrou. — Avorton, malingre.
L'avoitrou amour charaville le pore zàrine du za-
moiroù,
L. 3.
Avûro, adv. — Aujourd'hui, le jour où nous
sommes. Cette locution, jadis employée dans
nos environs, ne se retrouve plus aujour-
d'hui que dans le patois de Mens.
Aya (te m'). — Tu m'avais.
Te m'aya ben promey de quitta tou zafare
Qtian te sauria lo jour qu'on farit le fanfare.
B. 9.
Ayâ, s. m. — L'érable.
Ayal, s. f. — Les plus grosses branches des
arbres naissantes du tronc. (Gharbot.)
Ayassi, s. f. — Margot, pie.
Agassi. (Bouteille.)
Ayâssi, s. f. — Pie.
lacassi. (B.)
Ayasso. — Pie. (J. 0.)
Aye, s. f. pi. — Haies.
U sont den lour jardin darrié le grondez aye.
M. 8.
Ayeise. — Ait.
Aussi l'aume per pà qu'u Vayeise de terra
Ne se pot garandà de proeez et de guerra.
L. 3.
Aygpo. — Contraire, défavorable.
Que faray je pouret
Puisque l'amour m'est aygro,
Comm'un aren souret
le voey deveni maygro.
M. 4.
Ayguié, s. m. — Vase pour contenir de l'eau.
V verrat tout chié ti, tin bien net ton ayguié.
M. 8.
Ayiâ, s. m. — Arbrisseau dont la feuille res-
semble au platane.
Ayo (que j'). — Que j'aie.
Personna ne se chau
Que j'ayo iam ou sey, que j'ayo fret ou chau.
M. 4.
Aze, s. m. — Ane.
Adieu, genli tropet, que j'ay bien perbocha.
Adieu, Lhauda, su qui un aze et abocha!
M. 4.
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^t^j^Y^^^vj^^
xY^x^Y^^t,
a7Ks.37tVffi nlKti jajyiîi jiKg fiTi^t) r.ylvt) g At) (ijKt) gTfVtiaTfVg aTKaaTKt) oTtvt) aTKg aTtvg ,'»A>jg7tvti a/K«xjjytVe.gyKs. f?7n8i
BA
Bâ. — Par terre.
le ne volo porta ni braye ni pourpoin,
8i l'on ne vet mieu ha qu'un cayon à la souta
Lo serf ou lo senglard si me passon ajouta.
M. 4.
Babeau, nom propre. — Elisabeth.
Et aussi : Babet.
S'emploie également pour désigner une femme
de mauvaise vie.
Bàbio, s. m. — Enorme crapaud qui habite tou-
jours les lieux humides et dont la morsure
est, dit-on, venimeuse.
On dit aussi : in bot. (Voir ce mot.)
Baboin, s. m.
Singe.
M. 5.
Baccon, s. m. — Cochon, porc.
E faut que iour et not lour entre
Den lo corp lou meilhou hocon,
V sont plu gra que lo baccon
Que pendole din lour taverna.
M. 6.
Bacconié, s. m. — Mangeur de porc.
Baeconié de larria, poutagié du Tersou.
M. 4.
Baccotte. — Qu'on donne au cochon.
On dit d'un ivrogne qu'il a lo tein de le prune
baccotte, parce qu'elles sont de couleur vio-
lette.
Lou malado d'amour, u pot de trey picotte,
N'irion prendre lo tein de le prune baccotte,
M. 6.
Bachacon, s. m. — Souffre-douleur.
Enfin le si benêt celeu pouro garçon,
Que lou z'autro s'en servon coma d'in bachacon.
Ménilgrand.
Bachat, s. m. — Bassin en général, mais sur-
tout celui qui a été creusé à la hache dans un
tronc d'arbre, auge oii mangent les porcs.
Bachassi, s. f.
(Champ.)
Abreuvoir, bassin de fontaine.
Bachicôla, s. f. — Rigole, petit canal destiné à
faciliter l'écoulement des eaux.
Bachiet, s. m. — L'auge du cochon qu'on taillait
jadis à coups de hache dans un tronc d'arbre.
Lo bachiet du cayon.
BAI
Bacon, s. m. — Cochon.
liai tu te rigole
En migian à go go de crozet, de raviole.
De jambe ie bacon et de gigot u zau.
L. 2.
Jumba de bacon, jambon.
Badà, V. n. — Ouvrir la bouche en regardant
quelque chose que l'on désire; bayer.
Amour ne sariet triumphan
8i ceu coblo ne luy aydave.
L'amoirou maudiriet l'efan
Si d'un po de fam u badâve.
M. 4.
Les petits enfants et les jeunes oiseaux badent
quand ils ont faim.
Badâ, V. n. — Crier la bouche ouverte.
Blanchet dit d'un enfant qui vient de crier
ainsi : i l'a fat ina bâda.
Bàda (de). — La bouche ouverte, sans motif.
Lo bigarra n'attendiet pa de bâda.
L. 1.
Bâda-bec. — Se dit proprement des personnes
qui aiment à jaser. (Champ.)
Badié. — Ouvert, exposé à tous les vents.
V vat se repeirié deden quoque cabuna
Ou deden un assaut, si badié, que la luna,
La plévi, lo croiten, aver l'ora et la fret
Li font tota la not teni lo eu eitret.
L. 2.
BafTouillou. — Sale, malpropre.
Et son bor tripoillou
Corne un groin de barbet et tojour baffouillou.
L. 3.
Baffpâ, V. a. — Avaler avec gloutonnerie.
Bafln, s. m. — Brouillards légers qui s'étendent
à l'automne sur la surface de la plaine.
Bafoulic, V. n. — Bredouiller, barboter, ne pas
savoir ce qu'on veut dire.
Bafun, s. m. — Brouillard. (Proveyzieux.)
Voir : soleura.
Bâgco. — Ce mot ne se dit qu'en cette phrase :
sâgeo comma bâgeo, c'est-à-dire sage par
excellence, la sagesse même. (Charbot.)
Baïâssa, s. f. — La lavande. (Dauphiné.)
Baïlé, s. f. — Nourrice gagée. On donne aussi ce
nom au chef des bergers qui, de la Provence,
conduisent de nombreux troupeaux de mou-
tons sur les montagnes du canton d'Entrai-
gues. (Champ.)
RAI - l'
Baillié, v. a. — Donner.
Fari' baillié du nâ en terra à quôquun, lo faire
tomber, l'empêcher de réussir dans une en-
treprise.
Je baillo.
Je baillâvo.
J'ay bailla.
Je bailUra]! ou je baray.
Je lo baillissio, je l'aurais donné.
Je barin, je donnerais.
Baillié et reballié fat ma « miitre.
Bailluri, s. f. — Fente, fêlure. (Charbot.)
Bnilo, s. m. — Nom donné au maître-berger des
grands troupeaux qui viennent pâturer dans
nos montagnes durant la belle saison.
Charbot dit qu'on donne le nom de baile à la
nourrice d'un jeune enfant.
Raisolâ. — Se dit du pain qui a cuit trop près
d"un autre au four et qui en a conservé la
marque. (Gharbot.)
Baladinà, v. n. — S'amuser, se distraire.
Baladiiia en chouse deshonnette.
M. 5.
Balanchié, s. m. — Bruyère avec laquelle on
fait de petits balais et qui sert à faire mon-
ter les vers à soie.
Balaiidran, s. m. — Manteau de campagne, sorte
de casaque pour garantir de la pluie. (Roq.)
Porta un gro balandraii.
M. 6.
Balanlan. s. m. — Homme d'une haute stature,
décontenancé, qui balance le corps en mar-
chant. (B.)
Balasto, s. m. — Cornue, plante. (J. 0.)
Balôche, s. f. pi. — Les parties génitales de
l'homme.
Balourda. — Lourde, épaisse.
Bambeiiia. — Nom qu'on donne à un petit en-
fant. (Charbot.)
Bambénâ, v. n. — Etre oisif, ne pas faire grand'-
chose, s'occuper à des choses insignifiantes.
(Proveyz.)
Bamboche, s. f. pi. — Nom donné aux bâtons,
aux cannes qu'on porte à la main. (Charbot.)
Bamboura, adj. — Se dit d'un ivrogne et sur-
tout de celui qui, le premier à boire, est tou-
jours le dernier à sortir du cabaret.
Eyt inà bamboura.
Bàna, s. f. — Corne.
No leissiron passa per un mey cinq samane.
Plu conten que eelleu qui se plait à se bâne.
M 7.
Bâna, bâne. — Corne.
Do là : ébanâ, casser les cornes.
Banillon, petite corne.
Banatâ, s. f. — Une benne remplie.
Cen bone banatei.
L. 1.
: — BAR
Banâta, s. f. — Benne, vase en bois.
Armeiro, cabinet, archi, bariteleiri,
Banâta ni tinel.
L. 1.
Banâta, adj. — Imbécile, qui ne sait pas ce
qu'il fait ou ce qu'il veut faire.
On dit aussi : banâton.
Banatoii, s. m. — Petite benne, vase en bois de
forme ronde avec des anses.
Lou rcf/rollié, manore, buyandeyre,
A cita pieu hanaton, pot. giiiettes et ciiillei/re,
Gohoiiilliront lo vin sen eyga tout deulbn
Et n'en leissiront pa souqua un chicolon.
M. 7.
Banatru. — Imbécile, inintelligent.
Bandigolà, v. n. — Gambiller, et encore dan-
diner, pencher le corps de côté et d'autre en
marchant. (Charbot.)
Bandigolà, v. n. — Se donner des airs en mar-
chant, remuer les jambes quand on est assis.
Adjectif : décontenancé. (Champ.)
Bâne, s. f. pi. — Cornes.
Banà : battre avec les cornes. (B.)
BanichoD, s. m. — Cornard.
Tala se cret avoey d'estre bien acachon
Que tout lo mondo monstre u dey son banichon,
M. 4.
Banquet (prindre en). — Accueillir avec joie, se
réjouir.
Ce que je prendrin en banquet
Si j'aviyi veu cela que j'amo.
M. 5.
Bànu. — Qui a des cornes et aussi cornard.
Vota per mi, je vo prométo
De patronâ tou lou bânu.
Act. dauph.
Bapteyié, v. a. — Baptiser.
La vin n'y manque pa, puisque toute le cave
En fournissant autant qu'on en pot eharreyé.
De mesmc qu'à de nopce et à de iapteyé.
M. 7.
Barà. — Donnera.
Dieu U bârat bonn'assistanci.
Latal.
Baragni, s. f. — Barrière, garde-fou. C'est pro-
prement la perche qu'on met le long d'une
passerelle sur un ruisseau pour vous pré-
server d'une chute. (Charbot.)
Baragni, s. f. — Les lieux les plus proches des
barricades.
J'en cogncusso que trop, qui à lour arriva.
Ont trouva lo pertu de l'eiga si chava.
Que sito qu'u l'estioti upres de le baragne,
U Venfondravon tout u mey de dieu montagne.
M. 4.
Barat, s. m. — Ruse, perfidie et aussi fraude,
tromperie.
Notrou bon devancié viviari jusqu'à la mor
Sen cogneutre barat ou fare chatoni.
L. 3.
HAR
Bai-atâ, v. a. — - Tromper, décevoir.
Inco hcn que vo me flatta,
Monsieu, en vostron amitaimi
Vo ne sari pa harata;
Car j'auray per vo de conatanci,
Mcy que le dame qui d'amour
l^'ont solamen que per un jour.
Barbabot ou barbabout, s. m. — Espèce de sal-
sifis sauvage.
Si cellei est, lou harhahout
Haront de requeta per tout.
Le gen a fauta de farina
S'en farciront la peitarinà.
M. G.
Barbelot, s. m. — Nom donné à un fruit gâté
qui a pris de la moisissure, et aussi aux gens
malingres et malsains. (B.)
Barbeyé, v. a. — Raser, tondre.
Se barbeyé, se raser.
,/e volo que de piou sa téta set mauneta
Et qu'u n'aye tallian per se la larieyé.
L. 1.
Barbie, s. m. — Médecin. Autrefois, le barbier
était tout à la fois médecin, chirurgien et
apothicaire.
Lou larhié font dura una plai long-tem
Per avey mei d'argen.
M. 4.
Barbieu. — Barbues.
Le ehieure hariieu.
Barboéri, s. f. — Masque, toute personne affu-
blée d'un déguisement.
Barboeyri, s. f. — Masque et par extension la
voilette que les femmes se mettent devant la
figure.
le ne volo pa vey porta una harboeyri
A la Lhauda, qui det lo chautem et Ihyver
Comm'una filU sagi avey lo fron ouver.
M. 4.
Barboire. — Mascarades.
Tout ère plen de jeu, de dance, de harloire.
De morisque, de gen que joyàvon histoire.
L. 3.
Barbossâ, v. a. — Frapper quelqu'un à coups de
bâton.
Voir : barbossou.
Barbossou, s. m. — Un gros bâton, une trique
pouvant servir à la fois d'arme offensive et
défensive.
Barbot, s. m. — Grosse sonnette que les pâtres
suspendent, à l'aide d'une planchette recour-
bée en U renversé, au cou des béliers, des
boucs et des ânes.
Barbote, s. f. pi. — Gros vers velus qui se ren-
contrent dans le fromage et dans certaines es-
pèces de cerises.
_ 18 — HAU
Bardàcho, s. m. — Fanfaron et aussi grand ni-
gaud. Une barda(-he est une gaule à abattre
les noix.
Autra que ceu iardâeho.
Qui comme lou pavon se mire en son plumaelio.
M. 5.
Bardàcho. — Terme de mépris réservé aux
M. 4. hommes qui se laissaient battre par leur
femme.
Hauta, Monsieu l'aibé, visiton lou hardacho
Qui dedin lour maison ont heu lo eour si lâcho
Que de se laissié hattre, outragié et feri.
Et marqua sur lo na en monton du Berri
A lour fene.
M. 7.
Bardâna, s. f. — Punaise.
Lou zeu eigarguillia gitan una fontana
Et lo nâ pru punei que n'ét una iardâna.
L. 3.
Bardâne, s. f. pi. — Punaises.
Jquen ne sarit ren si lou piou, le bardane,
Lou linceu ien foirou et le mâle semane.
Et la coutri ben dura et plena d'eitancot
Ne li faziet sembla un enfer de la not.
L. 2.
Bardanié, s. m. — Outil en jonc dont on se sert
encore à la campagne pour prendre les pu-
naises.
In bardanié.
Bardot, s. m. — Un âne et aussi toute bête de
somme.
Un ehameau eyfronta, beati à grand colen.
Plu visto qu'un bardot quand u vat u molen,
Portave sur se caste una granda montagni.
M. 7.
I
L. 1.
Bavard, parleur perpétuel.
— Bredouiller, parler avec
Barfouillar. —
(Champ.)
Barfouillié, v. n
peine.
Baricolâ, v. a. — Rouler sur la terre ou sur un
plan uni. (Gharbot.)
Baricolâ. — Bariolé, bigarré de diverses cou-
leurs.
Baricoulè, s. f. — Le champignon connu sous le
nom de morille.
On l'appelle plus fréquemment encore : la fri-
côla. (Voir ce mot.)
Barifle, s. f. pi. — Brins de paille qu'on trouve
dans la farine de seigle.
Baritel, s. m. — Tamis, crible.
Pertuzolà conian un baritel.
L. 1.
Et aussi le bruit causé par le crible, vacarme,
tapage.
Lo baritel durit mei d'una petit' ora.
L. 1.
Bariteleiri, s. m. — Tamis à passer le grain.
Armeiro, cabinet, archi, bariteleiri,
Banata ni tinel.
L. 1.
BAR - 19
Baritellâ, v. a. — Passer la farine au bluleau.
(B.)
Baritfil, bluteau. (B.)
Barjaquâ, v. n. — Parler à tort et à travers, ne
pas savoir ce que l'on dit.
Barjâqua, s. 1. et adj. — Bavarde, qui ne sait
pas ce qu'elle dit, qui parle à tort et à tra-
vers.
Queyze-1è, barjâgua!
Barjon, s. m. — Paquet d'étoupes plié et ar-
rangé pour être filé. (B.)
Barlauda, s. f. — Réjouissance, basse viande que
la ménagère est contrainte de prendre avec
la bonne. (B.)
Barlet, s. m. — Raide comme une barre.
Raido coma barbet. (B.)
On donne encore ce nom à un œuf qui n'a pas
pu éclore sous la couvée.
Barlet, s. m. — Vaisseau de bois lié de cer-
ceaux servant à tenir le vin.
Barma, s. f. — Grotte, caverne dans les rochers.
Fer recourbé qui sert à ti-
Barnà, s. m. —
sonner le feu.
Lo harnâ.
Barontâ, v. a. — Transporter d'un lieu dans un
autre.
Voir : charontâ.
Barontageo, s. m.
tremblement.
Tôt lo barontaqeo, tout le
Barot, s. m. — Tombereau.
Barotâ, v. n. — Aller de côté et d'autre, tirer et
déranger les meubles, faire du bruit comme
avec une brouette.
On dit plutôt : barontâ.
Barotâ, s. f. — Le contenu d'une brouette.
Ina barotâ.
Barotâ, v. a. — Transporter dans un tombe-
reau, dans une brouette.
Barôta, s. f. — Brouette.
Barouchi, s. f. — Fantôme placé au milieu des
champs ensemencés pour en éloigner les oi-
seaux. (Champ.)
Barouélâ, v. a. et n. — Faire rouler et rouler
soi-même.
On dit aussi : baroulâ.
Baroulâ, v. n. — Barieulà, rouler sur soi-même,
faire la culbute.
Courre, barrieulà ou fore cupeUé.
L. 1.
Barra, s. m. — Mesure de capacité pour les
vins, tonneau qui contient 50 litres.
Faite porta de vin, abada lo barra.
Et sortez de la mat ce que sarat sarra.
B. 9.
BAH
Barrassari, s. f. pi. — Objet de peu de valeur,
chose de minime importance.
U travaillent (lasset) à de zoure pesante
fer achitta de meyele à la granatari,
Qiioqiie bla sarrazin, quoqiie barrassari,
Quoque gaugne de bo per fare un po de souppa,
Qiioqiie bcrlauda à point de senti la charouppa.
M. 7.
Barricolâ. — Bariolé.
lai/ faya (vcsittan le giscn u meynageo)
Louz efan avec ceii baston barricolâ.
M. 4.
BarrieuIâ, v. a. — Rouler, envoyer de l'un à
l'autre.
U vo fon barrieulà lo poro courtizan.
Barriquâ, v. a. — Barricader, clore,
Iteiroùsa la filli barriquâ de vertu!
Barriquâ (se). —
d'une barricade.
Se barricader,
Se barriquâ du fort de la reison.
L. 2.
défendre.
M. 5.
s'entourer
M. 5.
M. 5.
L. 1.
h. 1.
Barriulâ, v. a. — Rouler.
Et V eicaraboussan permet lou zeichallié.
La fasict barriulâ et fare cupelié.
Et de la cima u fon uncour la bariula/ue.
Barrot, s. m. — Tombereau.
J'ai faya lo Boumien à fare lou gro rot,
Assi Baccus lo fat treina din son barrot.
M. 4.
Barrotà (ina). — Plein une brouette.
Bartavelâ, v. n. — Causer à tort et à travers,
parler pour ne rien dire.
Et prou bartavelâ, queyzi te soulamen.
M. 4.
Bartou, s. m. — Punaise des bois.
Barufa. — Cette épithète se donne à une per-
sonne qui a le visage sombre et refrogné.
(Charbot.)
Baruffa. — Fare la baruffa, faire des mines
refrognées. (Champ.)
Barrulâ, v. n. — Rouler de haut en bas.
Si ie prcno un charron u me farat alla
Comme roa qu'u fat en rua barrula.
M. 8.
Faut que j'ayo recour
A la mort qui tout verse,
Assi ben je seu la
D'avey tant barrula.
M. 4.
Barrula u fin fon de le plu grande fonze.
M. 5.
Barrulâ, v. a. — Faire rouler.
le te vollo baillié tau cop sur lo coppet
Que ie t'accaparay d'una branchi qui brûle.
Afin qu'a coup de pied lo mondo te barrule.
M. 8.
BAS
— ^0 —
BEC
Basco, s. m. — On appelle vulgairement de va
nom en Dauphiné un bâtard, un enfant illé-
gitime. (Charbot.)
Basi. — Adjectif dont on ne se sert qu'en le
joignant aux mots faim, froid et autres sem-
blables. Il signifie mort : je sey basi de fam,
de freid. (Charbot.)
Basquin, s. m. — Moineau des villes que Buf-
fon aijpclie le friquet.
Basteiri, s. f. — Bat, selle grossière à l'usage des
ânes.
Una gueina de cur ne vaut ren sen cotel,
Ni mortié sen pison, ni oula sen cullciri.
Ni sarniilhi sen cla, ni sauma sen basteiri.
M. 4.
Basleyri, s. f. — Harnachement des bêtes de
somme.
Louz ano et le saume avecque lotir basteyri
8e ressemhlont en tout quand u sont à la feyri.
M. 8.
Bastié, s. m. — Faiseur de bâts, sellier.
U ne seu pa bastié et sçavo rembourra.
M. 4.
Bat, s. m. — Porte en fer munie d'une poignée
glissant dans une rainure et qui sert à fer-
mer le four.
Bataclan, s. m. — Collectivité d'objets réunis.
Tôt lo bataclan.
Batelou, s. m. — Saltimbanque, faiseur de
tours.
Per place Ion ne vet ren que de batelou,
Et que de charlatan tou para de velou.
M. 4.
Batet, bateu, s. m. — Barque.
Dessu dou grand bateu per un feu d'artifioio
U mey de VIzcrat se fit un édifioio.
B. 9.
Batifel, s. m. — Bavardage, babillage, caquet.
Lo batifel de la gisen.
L. 3.
Batifèla, s. f. — Jeune fille qui aime à rire et à
chanter.
Batifèla, cigàla!
L. 1.
Batifelâ, v. n. — Caqueter, babiller, jacasser.
La chambra onte nou son ore à batifelâ.
L. 3.
Batifolâgeo, s. m. — Amusement.
Battari, s. f. — Ennui, désagrément.
lamey dessout lo dé tala forfantari
N'exposit l'innocenoi à tant de battari.
M. 5.
Battay, s. m. — Battant, pièce de métal qui,
suspendue à l'intérieur d'une cloche, la frappe
dans le mouvement de va-et-vient qu'on lui
donne et la fait sonner.
Veyley celle qui sont comparay à le cloche,
Car ellez amont mieu la testa du battay.
Quand u fiert et fat bien firmioula lour metay,
M. 8.
Battei, s. m. — Marteau, battant de cloche.
On ne pot sen battei fare sonna la clochi.
M. 4.
Batteyà. — Baptisé.
Veyqui l'heur duz efan devan que batteyà.
M. 4.
Batturi, s. f. — Natte de chanvre tressée pour
ôtre mise au battoir. (Charbot.)
Baûba, s. f. — Moue, grimace.
Bauchi, s. f. — Bauche, foin de mauvaise qua-
lité, foin de marais.
La liberta mantin joyousa la deibauchi
Et vo fat renversa le fille su la bauchi.
M. 5.
Bauda, s. f. — Bourde, mensonge, plaisanterie,
^e venes pa vermi per conta cella bauda,
M. 4.
Baveron, s. m. — Petite bavette que l'on atta-
che au cou des enfants qui sont encore à la
mamelle. (B.)
Bavignié, v. n. unip. — Se dit d'une petite pluie
qui rend le temps humide plutôt qu'elle ne
mouille le sol.
Bavigne fin brison.
Bayar, s. f. — Poursuite, guerre, comme faisait
le chevalier Bayard.
Fare la Bayar, faire la chasse.
Un loup qu'ét eybruda se cache din le verne.
De mesme leu, à qui chacun fat la bayar.
Cacha u cabaret bet comm'un Savoyar.
M. 4.
Il s'agit d'un individu qui doit à tout le monde
et qui va se cacher dans les cabarets pour
éviter les poursuites.
Bayar, s. m. — Brancard, sorte de civière que
deux liommes portent à bras.
Bazi, V. n. — Mourir.
Et parc ne mare, ne mei la jalouzi
N'en pourrian pa grognié, s'u deipisson bazi,
L. 3.
Beaudié! — Bon Dieu! exclamation.
Que, beaudié, sarortoi ceci quan sarat cotT
L. 1.
Bécà, s. m. — Espèce de pioche à large tran-
chant.
Béchavet, s. m. — Houe. L'on nomme ainsi le
boyau servant à fosser la vigne.
Se dit aussi : méchavet.
Bechèla, s. f. — Becquée.
Veytia in uzet qu'addut sa bechèla.
Béchia, s. f. — La becquée d'un oiseau et qu'il
peut emporter dans son bec. (B.)
Bechié, v. n. — Manger seul en parlant d'un
oiseau : i sçat bechié.
Bechlllié, v. a. — Ramasser des brins de bois
dans la forêt.
Buchillier. (B.)
BEC — 21
Becouine, s. f. pi. — Ecrouelles, cicatrices fluen-
tes sous le cou.
Blanchet dit : bacouines.
Becquillon, s. m. — Un très petit morceau de
quelque chose qui se mange. (B.)
Bedin bedot. — Littéralement ventre contre ven-
tre, le jeu de l'amour.
Et te lour ai si bien apprei iedin bedot
Qu'elle volon tousjour fichié dedin lo pot.
M. 4.
Bedot, s. m. — Parmi les Dauphinois, ce mot
désigne un veau d'un an et souvent aussi un
fainéant, un niais, en y joignant l'épithète de
gros ou de grand. (Charbot.)
Begafi, s. m. — Bec-flgue.
Beire, v. a. — Boire.
Et si notr'aume a prei, entretan, apetit
De migié un bocon ou de bèrc un petit.
L. 2.
Beire (lo). — Tout ce qui se boit, les liquides
et surtout 'e vin.
Et celou qu'amont mieu lo migié que lo hère
'Ne se coitont pa tant que clerc de procurou
Quand quoque pleydei/an lou mené à l'abherou.
M. 7.
Bcisié, V. a. — Embrasser.
E vaut ben mien prendre per forci
Lou beisié que ne beisié pa.
M. 4.
Beition, s. m. — L'ensemble du bétail, gros ou
petit, qui se trouve dans une ferme.
La bovié en chantan son beition réconforte.
L. 3.
Beitiolé, au féminin : Beitioléri. — Ce nom se
donne pour l'ordinaire à celui ou celle qui a
soin des petits animaux de la ferme, per-
sonne qui aime les bêtes.
Beitour, s. m. — Pilon à piler du sel. (Charbot.)
Beleau, s. m. — Poux de tête des petits en-
fants. (Charbot.)
Belet. — Etourdi, tête légère et sans cervelles.
On le dit particulièrement des femmes. (Char-
bot.)
Beliau. — Peut-être.
Te n'en sça beliau prou.
B. 9.
Béligua. — Niais, simple, sans malice. (B.)
Bélinâ, v. a. — Jadis filouter et aujourd'hui
n'est plus employé que par les enfants dans
le sens de compter. (B.)
Beir amia, s. f. — Bonne amie, jeune fllle qu'on
courtise, maîtresse.
Un amoirou hontou nat iamcy belVam,ia.
M. 4.
Belluar, s. m. — Sorte de bas ou chaussure
qu'on appelle en français des guêtres. (Char-
bot.)
— BER
Ben. — Le bien, les récoltes et en général tout
ce qui vous appartient.
Lo ben veniet u puin sen travai ni sen aiou.
L. 1.
Ben. — Bien, ce qui est bien.
u nou zapren lo ben, fa cognutre lo ma.
Ce que det être fut, ou qui det être ama.
L. 3.
Bendâ. — Tendu, prêt à agir.
Faut ben voz en garda
Car à votron. servicio ul est toûjour bendâ.
M. 8.
Beneirou, ousa. — Bien heureux, bien heureuse.
La beneirousa arma du trapassa.
L. 3.
Beneita. — Bénite.
BailUé d'aiga beneita.
L. 3.
Benézié, v. a. — Bénir, donner la bénédiction.
Charbot dit : beneitre.
Beneûte. — Peut-être.
Benieute. (B.)
Beo, s. m. — Ruisseau. (J. 0.)
Berbene, s. f. — Verveine, et d'une manière
plus générale toutes les plantes qui, à la
campagne, passent à tort ou à raison pour
abortives.
Veiqui d'où vint que lou monsieu
Font soven branda lou lencieu,
Et puissaprés quand y sont plane.
Le menasson de le berbene.
M. 6.
Berchu, adj. — Etat d'une personne à laquelle
il manque des dents. Au féminin on dit :
berchia.
Bere, v. a. — Boire.
Laissié me souqua fare, atertan ne songié
Qu'à vo couchié, dormi, chanta, bere et migié.
M. 5.
Bère (lo). — Boisson.
Lo bere et lo migié.
Berfirié, v. a. — Manger avec avidité, dévorer,
engloutir.
le gageo qu'en festin le fenc de Tracloutra
Ne la berfiriont pa. quand ordinairimen
Elle sariont traittey en grand cusinamen.
M. 8.
Bergeyrot, s. m. — Petit berger, jeune enfant à
qui l'on confie la garde d'un troupeau.
le me contenta de l'offranda
De quoqun petita garlanda
D'un bergerot de bonna ley.
M. 4.
Bergnole, s. f. pi. — Frisures.
/ se font de si grand bergnole
Que vo diria que tout s'envole.
M. 6.
Berlandié. — Décontenancés.
Berlandié de le Grange, inconstant de Garnoblo.
M. 4.
BER
Berlauda, s. f. — Réjouissance, os à demi rongé
ou morceau sans valeur que le boucher im-
pose aux ménagères en même temps que la
bonne viande.
Qiioque gaugne de bo per fore un po de souppa,
Ouoaiie berlauda a point de senti la charouppa.
M. 7.
Berlaude. — Gens, mais surtout femmes de
rien.
Berlaude de Voreppo, orguilhou de Bernin.
M. 4.
Berlio, s. m. — Cossine, herbe anaphrodisiaque.
(J. 0.)
Berlio, s. m. — Châteaux ou maisons fortes si-
tués sur de petites éminences. (Charbot.)
Berlioca, s. f. — Berlue. (Charbot.)
Berloda, s. f. — Tout ce qu'on donne après un
marché convenu. (Champ.)
Bernar, s. m. -— Fer recourbé destiné à tisonner
le feu.
Bersi, v. a. — Bercer.
Vo diria per ma fey à vei cellou facJiou
Qu'u me devon bersi tant « sont affichou.
M. 4.
Bertou, s. m. — Punaise des bois.
Bepuclc, s. f. pi. — Lunettes, besicles.
Mais n'ai tes pa biau na per porta de bernclo,
Et dez aureille avoey per porta de pendan.
M. 4.
Beptolâ, v. n. — Parler droit, débiter du Bar-
thole.
Louis advocat n'ont poi bertola, jasonna.
M. 5.
Bessat, s. m. — Un ravin. (Proveyz.)
Bessi, V. n. — Etre en chaleur, en rut. Se dit
des animaux quand ils sont en amour. (Char-
bot.)
Bessiat, s. m. — Premier lait que l'on trait de
la vache après qu'elle a fait son veau.
Bessié, v. a. — Planter dans le tronc d'un sapin
qu'on vient d'abattre un coin en fer, — la
bessouH, — auquel est adaptée une forte
chaîne et qui sert à faciliter, les bœufs ai-
dant, sa sortie de la forêt.
Bessonâ, v. n. — Se dit d'une femelle qui fait
exceptionnellement deux petits; d'une bre-
bis, d'une chèvre, par exemple. (Proveyz.)
Besson, /éw. bessonat. — Jumeau.
Bessoûri, s. f. — Coin en fer muni d'une longue
chaîne qu'on enfonce avec la martela et qui
sert à attacher les sapins sur les roues, afm
qu'elles ne bougent pas.
Bet, s. m. — Bec et aussi langue.
Vo n'avez que de bet, vozest'un chau lancié,
Vo ne poves plu ren fare que carcassié.
M. 4.
22 - BU
Bet, s. m. — Petit tombereau à deux roues. (B.)
Betà et aussi buta, v. a. — Mettre.
Beta lo na.
Buta la man.
L. 1.
L. 1.
Betabrot, s. m. — Sitelle.
Bétioleiro, s. m. — Qui aime les bêtes, qui s'en
entoure.
Bétion, s. m. — L'ensemble des petits animaux
de la ferme : lo bétion.
Bettâ, V. a. — - Mettre, placer.
Je bètto.
Je bettâvo.
J'ay bettâ.
Je betaray ou je betray.
Je lo bettissio, je l'aurais mis.
Je bettarien.
Ne vou buta jamei iquen din la cervela.
L. 2.
Beûna, s. f. — - Borne, limite.
Beurâgio, s. m. — Breuvage.
.Jamei ne bcuvctel vin, ei'jua, ni bcuragio
Qu'u ne trovei amar.
U 1.
Beviron (se). — Se burent.
Que de veyro de vin cela not se beviron!
B. 9.
Bévolhimen (lo), s. m. — L'envie de boire, la
soif.
V len pert lo migié et lo bévolhimen.
M. 4.
Bevoillan. — Buvaillant, boire longtemps, res-
ter longtemps au cabaret.
]qui en bevoillan, de pa/rola en parola,
Ul endormon lo jour avecque lour chichola.
M. 5.
Bevoûillou. — Sale, malpropre.
Ceu que j'auray n'aurat la barba bevoUillousa,
Ni lou pied trop peti, ni la man patinousa.
M. 8.
Une barbe bevoûillousa est une barbe inculte et
mal tenue dans laquelle on peut trouver des
traces des aliments dont s'est repu son pos-
sesseur.
Beyre, v. a. — Boire.
Te me cotichy, crétin, san beyre ny migié.
B. 9.
Beytion. — C'est l'ensemble du petit bétail :
moutons, chèvres, poules, lapins, etc., etc.
Jamey dedin ma grangi,
.Je n'ay fourra beytion de si granda coutangi.
M. 5.
Bezicâ, v. n. — S'occuper à des choses futiles.
Biait, s. m. — Genre de bruyère qui sert à faire
de petits balais et aussi à faire monter les
vers à soie.
On dit aussi : balanchié. (Voir ce mot.)
BIA — 23 —
Bialeiri, s. f. — Petite rigole, canal destiné à
l'écoulement des eaux.
Bialeyri, s. f. — Canal, ruisseau.
l'ay veu dedin un pra deulon de la lialeyri
Una dama avecgui te volin fare feyri.
M. 8.
Bialié, v. a. — Faire de petites rigoles pour
arroser les prairies. (B.)
Biantiû Bientôt.
Charbot dit : bentieu et aussi bentou.
Biasse, s. f. pi. — Besaces.
Loii zct avi que loti meina
Sont plu fou de lour bonne grâce
Qu'un gro capon n'et de se Masse.
M. 6.
Biâsse, s. f. pi. — Grand sac à une seule ou-
verture que les paysans portent moitié der-
rière l'épaule et moitié devant la poitrine.
Jousset lé sarrit din se Masses.
Noël Champ.
Biâssi, s. f. — Besace.
Fare porta la biâssi, rendre malheureux, met-
tre quelqu'un dans la nécessité d'aller men-
dier son pain.
Oranda charrcyri nova, en te gen tu es sainta,
Lou zome per amour, le fene per contrainta ;
Un jour tu n'aures point de vin, mais prou couven
Qui te faront porta la Massi Man souven.
M. 7.
Biâssi, s. f. — Carnier de paysan.
U pensarat plusto à l'amour qu'à la chassi
Et mi à voyanta ce qu'ét dedin ma Massi.
M. 4.
Biau. — Beau.
Tout lo biau Ion de l'an, durant toute l'année.
L. 3.
Biautâ, s. f. — Beauté.
Per Mauta. per graci ou chatoni.
L. 3.
Margoton la bergryri achevé icy mon nombrô
Car devan sa biautà le soley devin sombro.
M. 5.
Bibié, s. m. pi. — Jouets, inutilités dont se pa-
rent les femmes.
Volo que traluyan set mon cor d'afiquet.
De cheine. de carcan, de Mbié, de boquet.
L. 3.
Bicanià, adj. — Fatigué, las, éreinté.
■Je sey tôt bicania.
Bicanià. — Malade, languissant.
Charbot dit : biscasia.
Biciio, s. m. — Le bouc.
Bicio, s. m. — Qui a les yeux tournés et re-
garde de travers. (Charbot.)
Biè, s. m. — Le bouleau.
Lou biè.
Biel, s. m. — Boyau, canal et aussi le membre
viril.
Ulat un biel aussi gro qu'una barra.
M. 4.
BIN
Bien voillanci, s. f. — Bienveillance, bonnes
dispositions.
Eillat je ne sçay que dedin sa nonchalanci
Qui oblige le gen à toutta bien voillanci.
M. 5.
Bieu, s. m. pi. — Boyaux, entrailles.
Lou pèlerin
Meneitrié d'Avignon, qui u tem que névuche
De lour gros Olivié ont apporta le ruche
Per gratusié lou bieu.
M. 5.
Biffa, s. f. — La veine du front. (Charbot.)
Big, biga. — Montagnards. (Champ.)
Bigarra. — Revêtu de couleurs voyantes.
Tantô u let plu bigarra
Qu'un Savoyard de Pontoharra.
M. 6.
Bigarra, s. m. pi. — Savoyards et aussi contre-
bandiers. Haïs des Savoyards en parlant des
gens de Barraux qui se trouvaient encore,
au XVII' siècle, sur la frontière de la Savoie
et qui étaient, paraît-il, de farouches doua-
niers.
Gro doguo de Barrou, hai du bigarra.
Bigarra (lo). — Le Savoyard.
Lo bigarra y fut chapla comme d'herbette.
M. 8.
Bignetat, s. f. — Beignet.
Bigorna. — Tordu, de travers, qui n'est pas en
droite ligne.
Eyt tôt de bigorna.
Bigot, s. m. — C'est le tire-flente dont on se
sert dans les écuries pour sortir le fumier.
(B.)
Billié, V. a. — Enrouler une corde autour d'une
pièce de bois percée de trous qui tourne sur
elle-même et qui est généralement placée à
l'arrière des grosses charrettes.
Billetta, s. f. — Billet de confession, lettre de
faire part.
Lo jour que lo cura recepvrat lour billetta.
Et qu'u Veiposaron, lour faut noa Varguilletta.
M. 4.
Binibolâ. — Bigarrés, bariolés.
Bimbola de colou.
L. 2.
Lo chapitra Dauphin at de riban d'Olande
Fat un feu Mmbola.
M. 7.
Binbolâ — Vêtu de couleurs violentes, bariolé.
Ben parei, ben fardei, binbolei et gorreire.
L. 3.
Bina, V. a. — Piocher le sol à sa surface, ne pas
aller trop profondément. (Proveyz.)
Bina, s. f. — Cône de sapin.
Binon, s. m. — Jeune veau qu'on élève et qui
tète encore.
Au féminin : ina bina.
BIO
— 24
BOC
Biôla, s. f. — Rigole. (B.)
Biot, s. m. — ■ Hérisson.
Biqua, s. f. — Ane, mulet et surtout une rosse.
Biqua, s. f. — Vieille chèvre.
Bisi, s. f. — Le vent du Nord, celui qui nous
apiiorte le beau temps.
Bit, s. m. — Paysan, homme de la campagne.
Kt crci que mili hit venan de laborà
Ne loti zoussian pa poi d'un mci deilavorà.
U 1.
Bit, s. m. — Homme sans éducation.
Big. (B.)
Bit, s. m. — Los montagnards et surtout les
Briançonnais qui descendaient pendant l'hi-
ver, se louaient comme maîtres d'écoles et
revenaient chez eux à Pâques ou aux Ra-
meaux.
Comme le grive en troupe on ved du Duuphina
Descendre tou lou bit per s'alla hyverna
U plan de Perigour, du Poytou et Xaintonge,
Per saura prou d'argen u prenant le den longe,
Et si lotir retour n'est per Pasque ou per Rampau,
Laur fene vont criant gu'u sont mort ou malau!
M. 8.
Bizet, s. m., la bure. — Etoffe grossière de cou-
leur grise dont s'habillaient jadis les habi-
tants de la campagne, les bits.
U sariet un vruy fou si une préfera ve
ho satin u hizet et la perdri u io.
M. 5.
Bizi, s. f. — La bise, le vent en général, mais
surtout le vent du Nord.
V coriet coman Hzi.
U 1.
Bizôla, s. f. — Bizette.
Quan la fena se sin dessu l'aume poyie,
Sintan sou ierlingau, qui de genti iizvla
U fin pertu du ou U fan la sinigàla.
L. 3.
Bizon, s. m. — Espèce de résine qui ressemble
à du sirop et qui sort du sapin. (Proveyzieux.)
Blâ, s. m. — Blé.
Lo hla u pey de l'or se pèse,
Et Von ne fat plu point d'empèse
A causa de la chareiti.
M. 6.
Blanda, s. f. — Buprestis, cheiiille de couleur
blanche qui fait crever le bétail qui en mange.
(Charbot.)
Que la blanda te crève.
Blandurella, s. f. — Sorte de pomme d'un goût
fort agréable. (Charbot.)
Blauda, s. f. — Sarrau, blouse. (B.)
Blet. — Epithète qu'on donne aux fruits qui
commencent à pourrir.
Au féminin : bleta.
Bleyvi. — Blême.
Adanqua de collera i prit la faci bleyvi
Et tau ven en furou ne poisit pa sen pleyvi.
M. 5.
Blondâ, v. n. — Faire la cour à une femme.
Blou.sa, belousa, blauda, s. f. — Vêtement de
toile dont l'ouverture est au cou et que les
paysans ont coutume d'endosser par-dessus
leurs habits ordinaires.
Bloyié, V. n. — Toiller, détacher avec la main le
filament du chanvre en brisant la chènc-
votte.
De que vo gruza vo, monsieurf Quand ie vos oyo
Parla de notron jeu, met advi que ie bloyo.
M. 8.
Blusse. — Favorise.
/;'( peusse lo pleizi de cela douci enserra
(■lurepasse tout ben qu'on a dessu la terra.
Oi, lo hère et lo migié et tau zautrou uneour
Don natura non bUisse et gatille la cour.
L. 3.
Bo, s. m. — Bœuf.
Encouragié
Lou bo à laboura, tirié et deiragié.
M. 5.
Bô,
s. m
Bœuf.
Tau qii'aviet averti
D'avey de bô à l'ordinairo
N'a pa sou de pan à Varmciro.
fln.
M. 6.
astucieux.
— Cauteleux,
boâma.
— Bobine, petit outil à dévider le
— Dévider du fil sur une bobine.
Boànio, adj.
Au féminin :
Bobilli, s. f.
fil.
Bobillié, V. n,
Bobeillier. (B.)
Bobout, s. m. — Hibou.
Et per lo fare mieu cheura devan cotel,
Je Vanisso fat bobout, civita, chamartel.
L. 1.
En 1646 : bobour.
Bobout, s. m. — Légère douleur, mal insigni-
fiant, se dit surtout à un enfant.
Boccâ, V. a. — Avaler, engloutir.
Et mi je vocy bocca tout ore cesta jalli.
M. 4.
Boccon, s. m. — Bouchée et aussi morceau.
V ne ne font que voida, rempli et botassié
Perce que lou boccon eypissia lou zaltere.
M. 7.
Boehar et aussi bouchar. — Sale, malpropre,
barbouillé, crasseux.
De là : boucharda, nom donné à une vache
noire.
Boehar, adj. — Nom donné à une espèce de blé
de couleur brune.
Bocharda, s. f. — Noire, malpropre. On donne
ce nom aux vaches qui ont une tache blanche
au milieu du front.
Au masculin : boehar.
Boehéssiè, adj. — Ce qui n'est pas greffé, ce
qui est sauvage, qui pousse à l'aventure. Se
dit surtout des châtaignes.
C'est le contraire de leima.
BOC
— 25
BOR
Boehou (à). — La face contre terre.
Moque tant solameii je tomieiso à iochon.
M. 5.
Bocon, s. m. — Bouchée.
Migié un bocon.
L. 2.
Et si notr'aume a prei, entretan, apetit
De migié un bocon ou de bére un petit.
L. 2.
Se dit aussi du poison.
Baillié lo bocon, empoisonner.
Boeoiiâ, s. f. — Bouchée.
Boeina, s. f. — Borne. (Gharbot.)
Boey, s. m. pj. — Bois.
V fon du boey de Bonrepo.
M. J.
Boina, s. f. — Borne.
U l'osse traffoura
Si « n'oase trova en mon sevour sa boina.
M. 5.
Boino (je me). — Je me borne.
E faut qu'en son endret du respect je me boino.
M. 5.
Boisson, s. m. — Buisson, haie vive.
E se dit ben soven que son pare boisson
Per malotru que set u semblara baron.
L. 3.
Bolâ, V. a. — Mesurer la distance qui existe
entre un certain nombre de boules et le but,
afin de savoir quelles sont les plus rappro-
chées.
Bolhi (la). — Les entrailles, les intestins, les
boyaux, et par extension la verge qui leur
ressemble.
Secourre la bolhi, secouer les entrailles, faire
sauter ses boyaux, entrer en danse. ■
Me veyei aussi prêt à secourre la bolhi.
Que j'estin quand j'avin me premeire chalou.
M. 4.
Bolieà, v. n. — Remuer, s'agiter, grouiller.
Lou paysan en sont sauvageo
Et en sont devenu pelou.
Car à golei coma lou lou
V viviont quand tout boulicave
De l'infantari que passave.
M. 6.
Boligiiâ, V. n. — Remuer.
Boulicâ. (B.)
Boliousa. — Epithète donnée aux raves et aux
[)ommes de terre qu'un séjour trop prolongé
dans le sol a rendues spongieuses. (B.)
Boliquâ, v. n. — Remuer, s'agiter.
Se cogncu tôt autan que paren de la pesta,
Inco que Ihi louzat racla a cha millié,
Car ley bolique tout insi qu'un firmioulié.
U. i.
Bollié, V. n. — Se dit de quelqu'un qui regarde
prendre un repas auquel il n'est pas invité.
Bolongié, s. m. — Boulanger.
Queyto un bolongicf IJna servanta platta
8at devant qu'enfourna fare leva la pata.
M. 8.
Bondon, s. m. — La bonde, le bouchon.
Que serto de lachié (sic) de mouz eyu lo bondon?
M. 4.
Bonetada, s. f. — Salutation.
Fare la bonetada, faire le salut, s'incliner, lever
son chapeau.
l'ou lou grand de la Franci, à testa sen eytuit,
Lou chaveu pendolan ju^qu-es à l'emberuit,
lirayes en cotillon et riban en floquada
A ceu grand Espagnol firont la bonetada.
M. 7.
Bongouvep. — Bon ménage, maison bien tenue,
affaires bien dirigées.
Maugouvcr, mauvais ménage, mal dirigé.
Gouver, le gouvernement d'une maison.
Bonhora, s. f. — Heure favorable.
Nâ à la bonhora, né en bonne saison, né sous
une bonne étoile.
Tout estiet dru et na à la bonhora.
M. 8.
Bonivo. — Bonasse, qui est d'une bonté trop
simple.
La Diana at fat virié votron garçon bonivo.
Comme lou penoneeau u chastel de Montbivo.
M. S.
Bonneta, s. f. — Besace à deux poches.
Bonvèpro. — Bonsoir.
Boquet, s. m. — Bouquet.
On dit d'une fille qui est sur le point de se ma-
rier qu'elle va poi-tà boquet.
L. 3.
Boquinquan, s. m. — Manteau fait avec une
()eau de bouc.
Tantà tout couvert de clinguan
N'obliet pa son boquinquan;
Tanto faut qu'u porte et qu'u l'aye
Lo mantet court iusqu'à le braye.
M. 6.
Boquinquan. — Vêtement fort en usage au
xvn' siècle.
Le dame de Grenoblo enchaynay sen carquan
Portant lo just'u corps avec lo boquinquan.
M. 8.
Borbieu, s. f. pi. — Châtaignes qui n'ont rien
dedans. (Proveyz.)
Borda, s. f. — Bûche de paille, fétu.
Lon trove de ceu flan le piere précieuse
Qui no chasson duz eu le borde vieiouse.
M. 5.
Borda, s. f. — Parcelle enflammée qui s'envole
dans l'air; grain de poussière; fétu quel-
conque qui se loge sous la paupière, et aussi
tout objet minuscule.
On dit au figuré : on n'u veit pas borda guetta
not.
BOR
BOT
Borda, s. f. — Faisceau de joncs et de chène-
voLtes (ou de paille) auquel on met le feu et
qu'on agite en courant le jour du mardi-gras
et pour la Saint-Jean.
Borda, V. n. — Souffler violemment en parlant
du vent.
En que bordâve la nei vcniet su mi.
Du côté où le vent soufflait, la neige qui passait
par les ouvertures arrivait jusqu'à moi. (Pro-
veyzieux.)
Bordaluneiri, s. f. — Brandon qu'on allume le
soir du premier dimanche de Carême, feux
du dimanche des brandons.
Bordéïé, v. n. — Courir en agitant une poignée
de paille enflammée le jour des brandons et
en criant : borda, caramentran, borda!
Borde'iri, s. f. — Se dit des mouches et autres
insectes qui font du bruit en volant. (Champ.)
Bordeluneyre, s. f. — Brandons, bouquet de
paille enflammé qu'on promène en chantant
dans les chemins le dimanche des brandons,
c'est-à-dire le premier dimanche de Carême,
Que toutta la not set not de bordeluneyre,
Chtmdelles en fcnestre et flambeau en charreyre,
Afin que fene, fille, homes et bon meynu
V tour de ton loti feu te poeisson démena.
M. 7.
Bordéyié, v. n. — Bourdonner comme les abeil-
les et aussi passer et repasser dans le même
endroit.
Bordonnâ, v. n. — Bourdonner.
Rordonna d'entour, bourdonner tout autour
comme une mouche.
M. 5.
Ne poeisse-tu jamey me bordonnâ d'entourf
M. 5.
Borgléyié, v. n. — Regarder de travers, fermer
un œil pour arriver à bien aligner un cor-
deau. (Charbot.)
Borgniat, s. m. — L'orvet, espèce de couleuvre
qui passe pour n'y pas voir; petite bécassine
que les chasseurs connaissent sous le nom de
sourde.
Borin-bopailli. — Pêle-mêle.
Boriqiiâ, v. a. — Saillir. (Proveyz.)
Borlho. — Aveugle, borgne.
U n'ét pa ren bossu, ni borlho, ni boitou.
M. 4.
Borlio en 1659.
Borlio. — Borgne.
Vlet de l'un du seu eiglaiousamen chorlio.
Me u diablo lo quan que lo trovaria borlio.
h. 1.
Je seu borlio de mou dou s'yû.
Ménilgranâ.
Vo vcyé que ne seu ni borlio, ni bossu,
Oambio ni contrafat, camu, ni veilUissu.
M. 5.
Borlion (à). — Dans l'obscurité.
Bornet, s. m. — Conduit, canal.
Lou borneu pissolié, les organes qui nous ser-
vent à uriner.
Le fene n'auâ-iont pa pissia si reydo qu'ore.
Perce qu'on aurict tant furga dedin le lore
Qu'on auriet fat de rut du borneu pissolié.
M. 7.
Boprel, s. m. — Bourreau.
le ereigno son eipea autant que son fourrel
Et je me chau de leu autant que du bourrel.
M. 4.
Bosse, s. f. pi. — Tonneaux.
Prou de bon mouchillon voyantaron me bosse.
M. 4.
Bôssi, s. f. — Tonneau.
Avee un feu de joey, u fit à sou veisin
Sacrificio riant d'una bossi de vin.
M. 7.
Bot, s. m. — Crapaud de grosse taille et aussi
petit homme gros et court comme un cra-
paud.
Botafeu, s. m. — La personne (c'était générale-
ment un grand personnage) qui était char-
gée de mettre le feu au premier feu de joie,
après en avoir fait trois fois le tour : c'était
le signal des réjouissances publiques.
Monseiynou lo Premié, per mettre tout en jeu,
Apprcs trey tour voulut passa per boutafeu.
Et si to qu'u Veut mey lo feu u quatro quarro,
La placi Saint-André fut en grand tintamarro.
M. 7.
Botassié, v. n. — Transvaser du vin, en aller
chercher dans une cave ou chez un proprié-
taire de vignes.
Doutachié. (B.)
Boteillié, v. n. — Boire bouteille, humer le piot.
Monsieu lo oonseillié
Ucbt avec sou veysin quoque fey boteillié.
M. 7.
Boteillon. — Petit tonneau d'une contenance
d'une dizaine de litres donné par-dessus le
marché à celui qui achète du vin.
Botenflâ. — Gonflé, regorgeant.
La possi botenfia de lacet.
L. 1.
Botiflà, s. f. — Toupie.
Lou cousturié font mei de ma
Que Ion ne sauriet estima.
V joyont mieu à la tarifla
Que lou zefan à la botifla.
M. C.
Boton, s. m. — Bouton.
Iion emporte l'eipousa, eyet tout u pillageo.
Adieu, boton de rosa, adieu, biau pucelageo!
M. 4.
Bottassié, v. n. — Mettre le vin en bouteilles.
Chaqu'un a darrié si son valet cocassié.
Qui ne fat que voida, rempli et bottassié.
M. 7.
BOT
— 27
BOU
Bottonnâ. — F,n bouton.
Ma rosa bottonnâ, mon œillet eyiandi,
Ma tulipa, ma joey. mon tout, mon paradi.
M. 5.
Boû, s. m. p!. — Bœufs.
Le vache du pat tiron coma lou 6ow.
B. 9.
Les femmes, chez aous, valent autant que les
hommes.
Bon-bout, s. m. — Hibou.
Vh miron mioulan su lou curer
Ou lou chan du hou-bout ne son pa si diver.
L. 3.
Boubilli, s. f. — Bobine.
Eyet fichié un fu pointu
Dedin tina boubiUi à fin de davoida.
M. 4.
Boucâ, V. n. — Manger gloutonnement. (Char-
bot.)
n. — Bouder, faire la moue, grom-
Boucanâ, y.
mêler.
Boucharda.
Bouchardà,
s. f. — Vache noire.
V. a. — Salir, noircir. (Charbot.)
Bouchai, eissi. — Norh qu'on donne aux fruits
que produisent les arbres non greffés et aussi
foute chose moindre que son espèce.
Bouchict. (B.)
Boucheissi. — Cette cpithète se donne aux fruits
des arbres non greffés; on la donne aussi aux
choses qui sont moindres qu'elles ne devraient
être.
Bouchet, s. m. — Se dit de certains arbres qui
offrent des réunions de fruits sur une seule
petite branche, des cerises surtout.
Lou oireysié
fiont deyja ton claffi de bouchet de cireyse.
SI. 4.
Bouchet, — Sauvage, peu civilisé, qui vit dans
les bois.
Depcu que noz avon absenta Mourachet,
No troufon que lo mondo est detwnu bouchet.
M. 8.
Boucheupi, s. f. — Gerçure aux lèvres.
Bouchon, s. m. — Cabaret malfamé, auberge de
piètre apparence.
De tou lou boulongié, du malautru bouchon
Lou zouvricr désœuvra rempUssion le meyso».
B. 9.
Boucon, s. m. — Bouchée.
l'cr couppa sou bocon hiy faut point de cotel.
M. 4.
Boudrâ, v. a. — Presser, serrer, comprimer.
Voudra, espèce de mets composé de châtaignes,
de fèves et de haricots cuit« et pétris en-
semble.
Boudrâ, v. a. — Pétrir, remplir, faire entrer
avec force.
Veiqui tout lo suhject qu'ét su mon estomat
Dou je seu plu boudrâ que la pasia en l'amat.
M. 4.
Boudril. — Mit en bouillie, enfonça. '
Et si yorreirimen lo Satan Vassiegit
Qu'u l'y rompit trei cote et la deivieagit.
L'y eicarfoirit lo ventre et boudrit la forcella.
L. 1.
Boui. — Se dit des châtaignes qu'on a entassées
pour les faire suer et leur faire quitter plus
facilement leur hérisson.
Le buis.
Ecurie des bœufs.
Boui, s. m.
Bouit, s. f.
Bouibo, s. m. — Petit oiseau à queue rousse et
qui passe chez les paysans pour être fort
attaché au buisson dans lequel il a élu do-
micile. On dit vulgairement de quelqu'un qui
ne sort jamais qu'il ne lâche pas plus sa mai-
son qu'un bouibo.
Bou'ita, s. f. - - Pétard. Petite boîte en carton
remplie de poudre, fortement attachée avec
de la ficelle et munie d'une mèche à laquelle
on mettait le feu pour la faire éclater en
signe de réjouissance.
De pertout s'entendiet cinfoni, pétard, bouïtet.
B. 9.
Soumisse (ne). — Ne déverse.
Dieu voille, mon bergié, que ma mort ne set tiena,
Que l'inhumanita de mon sort, su lo ten.
Ne boumisse son fiel per amarzy ton tem.
M. 5.
Bourâclo, s. m. — Maréchal ferrant.
Bourba, s. f. — Boue.
Assomma Gorreard. lo trayna din la bourba.
M. 8.
Bourdelié, s. m. — Nid de guêpes.
(Jrafinié coman una polalhi
Qu'à un gro bourdilié vou dona la batâlli.
L. 1.
Bourgea, s. f. — Village.
iladama, sito que dedin notra bourgea,
le vouz ay veu veni, j'ay eyta enfrangca,
L'auba du jour n'ét pa si bella que vo çamo.
Ne vouz eytonna pa doncqua si te voz amo.
M. 8.
Bouricot, s. m. — Petit âne.
Bourin-bourailli, loc. adv. — Sans aucun ordre,
sens dessus dessous.
Bournet, boumeu, s. m. — Tuyau de fontaine.
Bourrei, s. m., bourrèla. — Bourreau, barbare,
cruel.
Tan hou4-èla fut eiUi.
L. 1.
Bourrelâ, v. a. — Exécuter, faire subir le der-
nier supplice.
Elle ont faya lou partisan de Franci
A estre bourrelâ ou creva din lour panci.
M. 8.
Bourret. — Se dit du vin trouble et douceâtre
que l'on boit avant qu'il n'ait bouilli. (B.)
Bousiliié, V. a. — Gribouiller, mal faire un ou-
vrage.
BOU — 28 —
Boussio. — Maladie particulière aux moutons.
Voutre feyet prendron la boussiou.
Mënilgraud.
Bouta, s. f. — Le cornet à tenir de l'encre.
(Charbot.)
Bouta, V. a. — Mettre.
Je ioutarey lo feu, affin que ceu boey vert
tieye mieu deypoililla lo chautem que l'hyver.
M. 5.
Boutacié, s. m. — Le paysan qui va cher-
cher du vin dit qu'il va boutacié, le faire
passer des tonneaux du propriétaire dans les
siens. De là buveur, qui boit sans cesse.
Chassou de Sainot Ismier, boutacié de ver Crolle.
M. 4.
Boutassi, s. f. — Cloaque, égout où se rendent
les eaux ménagères et celles des fumiers. (B.)
Bouteillié, v. a. — Mettre du vin en bouteilles
et aussi verser à boire.
Cen autre prête à bouteillié
Viroliavon u tour.
L. 1.
Boutcuilla, s. f. — Pommeau d'épée. (Roq.)
le me vola servi contre Gautier du lar
De mon baston ferra ou de mon cotelar
Ou de ma demi piqua ou de ma bouteuilla.
Erreur : d'après le nombre de pieds, c'est bou-
tevilla qu'il faut lire, et alors ce serait très
certainement un aiguillon ou tout autre en-
gin destiné à conduire, — à pousser en avant,
— les animaux de la ferme.
Bouvà, s. f. — L'écurie des bœufs et des vaches.
(B.)
Bouvilli, s. f. — Génisse; ce nom se donne aussi
à la panse d'une personne fort grasse. (Char-
bot.)
Bouzillié, V. a. — Embrouiller.
Bouzillia, embrouillé.
Bovéron, s. m. — Bouvier, celui qui a soin de
retable.
Boveyié, v. a. — S'occuper des bœufs. Presser
quelqu'un comme on aiguillonne les bœufs.
Bovil, s. m. — L'étable à bœufs. (Charbot.)
Bovinâ (la), s. f. — L'ensemble des bestiaux
que contient une étable, que possède un pro-
priétaire.
lanin, tutou de la bovina.
M. 4.
Voir : bétion.
Boya, s. f. — Génisse et aussi dans un sens fi-
guré une jeune fille.
Lon ta fat consenti à una pora pachi
Car u lieu de la boya on te baille la vachi.
M. 8.
Bôya, s. f. — Génisse.
L'ânon porte le bât de ceu que fut son pare,
La boya so lo joug vint remplacié sa mare.
Gaude.
BRA
Boye, s. f. pi. — Génisses.
Ni mesmo qtiand lou lou qui vont courant per tout
Debvrion migié me boye et me chieurez atout.
M. 4.
Boyiet, s. m. — L'écurie du cochon ou de la
chèvre.
Lo boyet de noûtra chiûra.
Boyon, s. m. — Jeune veau.
Bozié. — Bossue.
La boasi t'eitofei, bozié, vieilli charogni!
L. 1.
Bracamascho. — Mangeur de pâte, épithète in-
jurieuse donnée jadis aux Savoyards.
Raci de bracamascho!
M. 5.
Bracamiau.
Bracamau. — Injure, mangeur de pâte, sur-
nom donné aux Savoyards.
Vn iugeo qui at moin d'ama qu'un bracamau
Me oumeye de ceu que guarit de ton mau.
M. 5.
Bracot, s. m. — Petits clous qu'on nomme en
français : braguettes.
Bracot, s. m. — Petit homme.
Bracotâ, v. n. — S'amuser à des riens, ne pas
faire un travail qui en vaille la peine. (Pro-
veyz.)
Et aussi : gongonner.
Bi-acotâ, V. n. — Gongonner, grommeler, répé-
ter toujours la même chose, mais entre ses
dents.
Braillié, v. n. — Crier et surtout crier trop fort.
Per bien vo renomma, ne faut pa que je braillo.
M. 5.
Brama, v. n. — Demander à grands cris et aussi
chanter à tue-tête.
Celezime d'égalita
Qui bramon tan din notra fetta;
Tout celey baille to de pan
A celou que bramon la fan?
Ménilgrand.
Brama, v. n. — Crier, hurler, se plaindre.
La pora n'aviet pa lo leizi de brama.
h. 1.
Brama de fam, crier famine.
M. 7.
Braman. — Parlant, criant.
Le procurou braman voulit être écouta.
B. 9.
Bran, interjection. — Vite ! allons ! remuez-
vous! dépêchons!
Bran, fila-me d'itiè!
L. 2.
Brandâ, v. a. — Branler.
Filli que landre.
Tabla que brande,
Fena que parle latin,
Faron jamay bonna fin.
Proverbe dauph.
BKA
29
liRE
Brandâ, v. a. — Remuer, secouer, agiter.
Brandâ lo nd, faire la grimace.
/ ne farict pui ren que me brandâ lo na
Quand luy commandarin d'ahada nostra boi.
M. 4.
U rechagnont à gorg'iiverta
Et pui vont brandâ la couvei'la.
M. G.
Brandatesta (una). — Une vieille femme dont
la tête tremble toujours sur ses épaules.
Alla brandâ lo eu à cclla brandatesta!
M. 8.
Brandeiri, s. f. — Remue-ménage, changement.
lui trop pou d'enrouta en si gronda brandeiri.
M. 4.
Brando, s. m. — Danse en rond fort en usage au
xvir siècle.
Ma qu'u virolheison uti brando
Dcu lo dilhun iusqu'u dissando,
Lou zet avi que cestu an
Sarat toujour caramentran,
M. 8.
Brando, s. m. — Manière de voir, manière de
faire, ligne de conduite.
E faut que nostron brando aile bien en cadanoi.
M. 4.
Brando (lo), s. m. — Ronde et aussi la danse
par laquelle les deux jeunes époux étaient
tenus d'ouvrir le bal.
Apres eeu mot, atten un biau chapet de flou
Que tares quand t'aures lo brando de leypoit.
Devant que deybaudi ton biau botton de rasa,
Celley t'ét assura.
M. 8.
Lo chapet de flou, c'était la couronne de fleurs
d'orangers.
Brandon, s. m. — Tout ce qui brille, tout ce qui
éclaire et aussi : les yeux.
Que ne leissi te vo mon corp à l'abandon,
Quand Veygua deyborda aveugUt mou brandon.
M. 5.
Tison allumé, feu, flambeau.
Brandon, s. m. — Le dimanche des brandons.
Leu brandon.
Braqua, v. n. et a. — Rater, ne pas partir en
parlant d'un fusil.
Brâsa, s. f. — Braise, charbons ardents.
Brasseiri, s. f. — Chemisette d'enfant, ainsi
nommée parce qu'elle sert surtout à couvrir
et protéger les bras.
Brâtâ, V. n. — Chanceler, zigzaguer comme un
homme qui a trop bu.
Yer u venit bratan, uro com'una soupa,
L. 1.
Braude, s. f. pi. — Longues guêtres que portent
les Piémontais et les montagnards du Brian-
çonnais. Elles sont souvent si hautes qu'on
les peut attacher à la ceinture.
Et ie me son aida à deyfare le brande
Qui lour chose de patte ou plusto lour berlaude
Offravont à le fene afin de le brandâ.
M. 8.
M. Albert dit encore briaude.
Brauqua, s. f. — Terme d'amitié; nous dirions
dans le même sens : ma petite.
Bravitâ, s. f. — Beauté.
Bravitâ se mige pas, se liehe mâque.
Bravon. — Joli.
Au féminin : bravouna.
Bravo. — Dans le sens de joli, charmant.
Quinto bravo garçon!
Vos este trop bravo, dit la Lhauda à Amidor.
M. 4.
Bràye, s. f. pi. — Culottes, pantalons.
.1 Sassonnageo on vet trcy tine que le faye
Firon qtian lou tailleur ne fassion poin de braye.
M. 5.
Crauquillon n'a pas de brâye
Faut fâre en façon qu'i n'âye.
Ou de fi ou de coton
Vaurès de hrâye, Crauquillon.
Refr. voironnais.
Brayeta, s. f. — Partie de la culotte de nos pères
qui correspondait à ce que nous avons long-
temps appelé : le pont.
Varallié einci qu'una naveta
Per se pouvei ota lo jar de la brayeta.
h. 3.
Brayié, v. a. — Culotter.
Brecot, brecôta. — Petit garçon, petite fille. (B.)
Breguignié, v. n. — Bredouiller, hésiter.
Breiche, s. f. pi. — Petits brins ou fétus flottant
sur l'eau. (Charbot.)
Breiehoii, ousa. — Malpropre.
L'eiga tota breichousa.
L. 2.
Breié, v. a. — Broyer. (Charbot.)
Bpeleu, s. m. - Petit bâton court et pesant.
Brelotâ, v. a. — Jeter un breleu dans les bran-
ches d'un arbre fruitier pour en faire tomber
les fruits.
Bren, s. m. — Son.
Bran. (B.)
Bret. — Ce mot ne se dit que des arbres limi-
trophes qui étendent leurs branches et leurs
racines sur deux fonds voisins.
Signifie aussi bègue. (Charbot.)
Bi-età, s. f. — Petite cloche.
Bretoyié, v. n. — Bégayer.
On dit aussi : bretonnâ.
Breu, s. m. — Essaim.
Fare de brut mei qu'un cloutrié
Ou ben plutà qu'tm breu d'avilie.
M. 6.
BRE —
Breût, s. m. — Bruit.
Breylé, v. a. - - Broyer, réduire en poudre.
lat cinq an cntié
Que mon cour et hrcya din un mesmo mortié.
Que je scu amoirou d'una qu'ét fricandella
Autant que gratiousa et bella qu'infidclla.
M. 4.
Murmurer, se plaindre, gon.
30 —
BRO
Récolte du menu bois dans la
Brezenâ, v. n.
gonner.
BrcziUat, s. f.
campagne.
Alla à la hrczillat.
Brezillon, s. m. — Petit bois.
Bricâ, V. n. — Briller, se mouvoir d'un mouve-
ment de trépidation ou plutôt de palpitation.
(Gharbot.)
Brico, s. m. — Baiser sur la bouche.
Rt quan Ici qu'ét dessout, repon de galico,
Et couragiousamen U fa mille irioo,
En morteiran du eu,
h. 3.
Bricola, v. n. — Passer son temps à faire des
choses inutiles et aussi courir après les hom-
mes qui sont des porte-bricoles.
Juy faya a sçavci dansié et iricola
Le fille du quartié d'u re mi fa ço la.
M. 4.
Bricola, le membre viril.
Bricole, s. f. pi. — Ajustements de femmes, ru-
bans, dentelles, etc., tout ce qui flotte au vent
sur leur passage.
Acorda se hricole u son du zeitrumen.
Jj. 3.
Brié. — Brevet, lettre.
EilU sat fare irié.
L. 3.
Brié. — Bref, en un mot.
Brié, nou n'avon u mondo un ressoulaeimen
Meillou, qu'en toute ehoze usa de changimen.
L. 3.
Brifan. — Mangeant.
Urifd du dou flan, manger des deux côtés, faire
d'une pierre deux coups.
M. 5.
Brifaut, s. m. — Trou, anfractuosité.
Trovà un irifaut du valet de Veitablo.
!.. 2.
Briffft, V. a. — Manger avec avidité et beaucoup
à la fois.
Banquetton souqua bien, hriffon à nostron sou.
M. 4.
Briffa, v. a. — Dévorer.
V iriffariet patié. dindon, chappon, gigot,
Ey fcrbeilliriet tout ce qui trouvariet cot,
Raflariet tou louz osu. lo iuro, lo fromageo,
Et puisse no faudriet payé lo grand dommageo.
M. 8.
Brignolâ, v. a. — Friser.
Mei, ij volo, u rebour, brignolâ mou chaveu.
L. 3.
Brignole, s. f. |il. — Frisures.
V dct et vu périjan en se bêle eicole
Que la fena ne det se fare se brignole.
L. 3.
Brigondau, s. m. — Sorte de pilte dont on fait
de la soupe.
Brin. — Un peu. (J. 0.)
Brin, s. m. — Le son grossier, la sciure de bois.
Brinda, s. f. — Coup qu'on boit à la santé de
quelqu'un et, d'une manière générale, le vin.
8i ie perdo fauray mon recour à ma brinda.
M. 8.
Je noierai mon chagrin dans le vin.
Brindâ, v. a. — Trinquer, porter la santé de
quelqu'un.
Onaviet pa cabaret qu'à leu Ion n'y brindisse.
M. 5.
Brindâ. — Porter une santé, action de trinquer,
de choquer le verre, de boire à la santé de
quelqu'un.
Veyqui perque lo Rey en ceu bon paJi mande
Cellou qui n'ont vollu qu'en brindes allemande
Fare quoque raison, et qui ont tant brinda
Qu'u ne trovont plu ren à deigalibourda.
M. 7.
Purin.
Bringiia, s. f. -
Bringuâ, v. a.
terres.
Brio, s. m. —
— Répandre le purin sur les
Chaussée d'un chemin ou d'un
pont. (Gharbot.)
Briôde, s. f. pi. — Guêtres.
Brisi (ina). — Une parcelle, un tout petit mor-
ceau.
Ma brisi, terme d'amitié. Nous dirions aujour-
d'hui dans le même sens : ma petite, ma mi-
gnonne.
B. 9.
Briva, s. f. — Chemin. (J. O.)
Brizi, s. f. — Miette.
Ma brizi, ma mignonne.
li'a-tu poin de regret d'avié fat tan de pena,
Per si petit de fat, à ta brizi de fena.
U 1.
Brizi (ina). — Une miette, un brin.
Et aussi : in brizon, un peu, une petite quan-
tité.
Brizigot, s. m. — Tas de bois auquel on met le
feu pour fabriquer le charbon de bois.
Brizon, s. m. — Petit morceau. (J. O.)
Brocailli, s. f., se dit aussi bricaiUi. — Terme
d'amitié : mon petit.
Et aussi : rtia braqua, ma petite.
Brôcca, s. f. — Le membre viril d'un petit en-
fant. Terme d'amitié : ma brôcca, mon petit.
Brocliet, s. m. — Vaisseau à tenir du vin. (Char-
bot.)
BRU — 31
Brôchi, s. t. — Broche, robinet de bois.
Brochié, v. n. — Mettre un robinet à un ton-
Brogiave. — Pensait.
L. 3.
Brogié, v. n. — Songer.
1' faut un po brogié,
Vo sçaves que lou lou charchon deque rongié.
M. 5.
Brogié. — Réfléchir.
Brogiàvo, pensais.
C'omore, je brogiàvo u ten de notrou pare.
h. 3.
Brogié. — Se consulter.
\ egqu-i perque, monaieu, y faut un po brogié.
M. 8.
Brogié. — Supposer, croire.
^e broge-tel, su l'ot una rata grilUé
Qu'e quoque friquendel que la vin virolié!
h. 1.
Brogié (se). — Se figurer, se forger.
h't mi ie vo farag toute le révérence
Que lo cervel se broge et que lo cour se pense.
M. 8.
Broglié, v. n. — Bourgeonner. (Charbot.)
Bronchon, s. m. — Tuyau de fer ou de poterie
qui sert à l'écoulement d'une fontaine, d'une
cruche, d'un seau ou tout autre ustensile des-
tiné à contenir du liquide. (Proveyz.)
Bronda, s. f. — Petite branche et aussi buisson.
Me faut cachié darrié cesta bronda foillonaa.
M. 5.
Brondageo, s. m. — Feuillage.
Bronde, s. f. pi. — Petites branches des arbres.
Amour fat badina lo ven aver le flou
lit fat que lous izcyu u gergonon sur le bronde.
M. 4.
Brondeyu (lou). — Les branches.
Enchan no no pleision tou dou à cho/nsonna,
Comme sur lou brondeyu lou malo et le femele.
M. 4.
Broquâ, s. f. — Robinet et aussi le membre viril.
Iqui chacun se plante
Pcr lo veyre pissié de la jôey qu'u l'aviet
Et de ce qu'una fena à sa broqua beviet.
M. 7.
Brossa. — Caillé, grumelé, tourné en parlant du
lait ou d'une sauce.
Brot, s. m. — Bourgeon que pousse un arbre,
nœud d'un arbre, jeune enfant.
Charchié de brot veut dire : se mettre en quête
de difficultés.
Brotâ, V. n. — Bourgeonner.
Brolu. — Noueux, raboteux.
Broula-chiùra, s. m. — Cytise.
Lo brouta-chiûra.
Broutacii, s. m. — Repas que l'accouchée donne
à ses voisines quand elle va à la messe; en
français : relevailles. (Charbot.)
— BRU
Broiigié, v. n. — Ruminer quelque chose, pré-
méditer quelque chose, y penser mûrement, y
réfléchir.
le ne perdrin pa tem à ce que je me brougeo.
M. 5.
Brouillât. — Brouillard.
JI. 5.
Broiiillo. — Troublé, sens dessus dessous.
Je sey tôt brouille enqueu.
Proveyzieux.
Brouton, s. m. — Bourgeon et particulièrement
le rejeton du chou. (Charbot.)
Bru, s. m. — Ruche.
Un gro plen brù d'avilie
L'aleizon marpaudà.
L. 1.
Bruce (le), s. f. pi. — Les restes de la table, ce
qui n'a pas été mangé d'un repas.
Et quand lour meysolard ne poviont plu machié,
Bulli, ruti, grillia, ruella ni hachié,
U fasiont de lour brusse à lour idola offranda
Et daiisavont u tour en granda sarabanda.
M. 8.
Bruce, s. f. pi. — Les restes, ce qu'on laisse dans
son assiette quand on a eu plus grands yeux
que grand ventre.
Brucéyié, v. n. — Faire des restes.
Bruchôla, s. f. — Bûchette à allumer le feu.
(Charbot.)
On dit aussi : bruciôla.
Bruciliari, s. f. — Amas de menu bois pour al-
lumer le feu. (Charbot.)
Bruclâ, V. a. — Passer à la flamme du feu.
(J. 0.)
Brûre, v. n. — Faire du bruit.
Brut, fait du bruit.
U trépet deitressi et brut corne l'Yzera.
U 3.
Brusse, s. f. pi. — Les restes d'un repas.
M. 8.
Brut, s. m. — Une ruche d'abeilles, c'est-à-dire
le panier en forme de cloche destiné à les
contenir. La ruche et les abeilles qu'elle con-
tient.
Je m'en voay achitâ in brut. — In brut d'avilU.
Brut, s. m. — Murmure.
Lo brut d'una rigola à traver lau caillou.
L. 3.
Brut, s. m. — Bruit.
Lo brut court d'ici en Avignon,
Que ma musa per vo fat ce que je commando.
M. 4.
Brut, s. m. — Tapage, vacarme.
Fare de brut comme le grailli.
M. 5.
Fare de brut met qu'un cloutrié,
M. 6.
De cent cloche lo brut jusqu'u ciel s'entendit.
B. 9.
HIUJ
Unitussi^', V. n. — P'aire du bruit.
ho vvntrc H hrutaste et Veitotnat H hai.
r-. 2.
Brulassié, v. a. — Brutaliser.
Bu. — Il bout.
Et aussi : bouillonnement.
Ln hù d'utia fontana.
h. 3.
Itnandeiri, s. f. — Lavandière.
l'ay faya Ridelei u renom de chaudeire
Ansi H fat parla de leu le buandeire.
M. 4.
Effleurer.
Buclietfl, V. a.
Buclâ, V. a. — Griller, brûler.
Aa»cton no icy et prenon la freycliou,
Tandi que lo êoley lucle tout jusgu'u chou.
M. 4.
Buclâ, V. a. — Mavir, brûler à la surface le poil
d'un fochon ou le duvet d'une volaille sans
obtenir de cuisson à l'intérieur.
Rugni, s. f. — Espèce de pâte tressée de di-
verses manières et frite à l'huile.
Bugnetta, môme sens.
Bulhi, V. n. — Bouillir.
Avey deque fare iien iulki Vola,
M. 4.
Avoir de quoi faire bouillir la marmite.
Buratin, s. m. — Espèce d'étoffe très à la mode
jadis dans nos montagnes.
Burdi, V. n. — Bondir, sauter.
C'elou de ceteu ten
De le veire hurdi n'on pru lour passaten.
U 1.
Burdi, V. n. — Bondir de joie, sauter de plai-
sir, se trémousser.
Et je ne creyo pa que l'arma ieneirousa
Du poro trapassa ayeise en paradi,
Per prevon qu'cilli y set, tau meon de burdi.
L. 3.
Burdoeiri, s. f. — On appelle ainsi en quelques
endroits le hanneton. D'une façon générale :
les mouches et tous les autres insectes. (Char-
bot)
Bureire, s. m. — Habits de bure.
A vei tant de manteu traîna per le charreire
Et tant de grand goutane en fasson de bureire.
M. 5.
Bureiri, s. f. — Baratte à faire le beurre.
32 — BUY
Burgâ, v. a. - Pousser quelque chose pour U'
faire entrer de force, malmener quelqu'un,
fourgonner.
Beurgd. (B.)
Burlâ, V. n. — Hurler, gueuler en parlant du
coclion que l'on saigne.
Faut lou fare burlâ pe que lo sang colèze.
Proveyz.
Quan t'i ne burlon plu lo sang s'arrête.
Proveyz.
Burlet, s. m. — Bâton ferré, bâton pour se
battre. (Champ.)
Buro, s. m. — Beurre.
Enfin ne poeissi vo avey du companajo.
Du buro que di liard et que siey du frornajo.
M. 7.
Burro, s. m. — Beurre.
Bure. (B.)
Buslquâ, V. n. — S'occuper, mais à des riens et
seulement pour se distraire.
Buta, V. a. — Jeter, envoyer.
Tremi de notra arma, u la voudrit buta
U gour de perdition.
h. 3.
Butâ. — Placé.
Koutron seignou n'o ren su la terra buta
Que ne set tout per l'aume.
L. 3.
Butâ, V. a. — Mettre.
Corne la mouchi jailli
Que quauque mau fasan tout eipreu a buta.
Sou la coua d'una sauma et la fat repità.
L. 3.
Buton. — Mettons.
S'u n'y buton la man.
L. 1.
Buya, s. f. — Lessive.
V lo firont cola dedin lour gargamella
Et chicoliront tant que lour buya fut bella.
M. 8.
Buyâ, V. a. — Lessiver.
Buyandeiri, s. f. — Lavandière, femme qui lave
le linge, fait la lessive.
Lou regrollié. manore, buyandeyre,
A cha plen banaton, pot, guiettes et cuilleyre,
Oaboiiilliront lo vin sen eyga tout deulon,
Et n'en leissiront pa souqua un chicolon.
M. 7.
Buyon, s. m. — Petite lessive.
o
CAB
Cabassié, v. a. — Frapper pour se faire ouvrir;
batire quelqu'un, lui donner des coups.
Cabet, s. m. — Petit bane.
Caboche, s. f. pi. — Gros clous à quatre pans
que les montagnards mettent à leurs chaus-
sures.
On dit plus communément de tâche.
Cabôehi, s. f. — Tête et aussi jugement.
Gen (le bona cabochi, gens instruits et intelli-
gents.
M. 7.
Monsieu lo- grand abbé marchave simplameit
Suivi du grand consey, gen de bona cabochi,
Qui sçaron manteni l'honou de la perrochi.
M. 7.
Caborna ou calaborna, s. f. — Grotte, caverne
creusée dans les rochers et aussi trou pra-
tiqué dans le tronc d'un vieil arbre.
«S'a caborna et pru gran que le zautre ne son.
L. 1.
Cabossié, v. a. — Faire une bosse, bosseler.
Cabrit, s. m. — Chevreau.
Soudar et officié, legié coma cabrit.
Ton de lor uniformo, portavon lou z'habit.
B. 9.
Cabpot, subst. et adj. — Personne qui a les jam-
bes tordues comme celles d'une chèvre, qui
marche les genoux en dehors.
Cabuna, s. f. — Cabane.
U se vat repeirié deden guogue cabùna.
L. 2.
Lon trove bien plusto lou bien de la fortuna
Din una grand meison que din una cabuna.
M. 4.
Cacabon, s. m. — Grosse tache d'encre, pâté.
Main inco que tu set machura sen charbon.
Qu'on ne poeisse leva du papié cacabon,
Si tu te lave bien de l'eygua du minime,
La Pay te fournirai d' excuse Icgitime.
M. 7.
Cacabosson (à). — Accroupi, assis sur ses ta-
lons. (Onof.)
Cacabot, s. m. — Grosse tache d'encre, pâté.
Cacalause, s. m. pi. — Escargots.
La Frovenci n'at ren que de sarrapatat,
Uigeou de cacalause et figue de cabat.
M. 8.
CAD
CiVcarâva. — Surnom donné aux Savoyards.
Monsieu de Cacarava!
M. 5.
Cacareïé, v. n. — Jargonner.
A penat vos accomminciez
Win poû savé cacareier.
Latal.
€acareyié, v. n. — Glousser, faire des glousse-
ments en parlant des poules et aussi des per-
drix.
Cacarochi, s. f. — Bosse, coup violent sur la
tête qui produit une bosse.
le faray en sa testa un cent de cacaroche
Et ie rendray son corp bossu comme le roche.
M. 8.
Cacarot, s. m. — Mauvais fruit qui n'est pas
arrivé à maturité.
Cachemeilli, s. f. — Cachette pour l'argent, ti-
relire. (Champ.)
Cachet, s. m. pi. — Fruits ou fleurs qui vien-
nent ensemble comme par bouquets, les ce-
rises et les noisettes, par exemple.
Cachet (à). — En cachette, à l'insu de tout le
monde.
Et de qui à cachet
Lo dessu de trop d'hulo engreisse son archet.
M. 5.
Câehi, s. f. — Cachette, abri.
Chacun det estre din sa cachi
Devant que Ton ïachey lou chin de lour eytachi.
M. 4.
Cachié, v. a. — Cacher.
Cachon (à). — A la sourdine.
A la fin è lou faut laissié taravelà
Autramen à cachon un cop pourriet coula.
M. 5.
Cachon (à). — En cachette, à l'insu de tout le
monde.
Un vilain cop fourra est to fat à cachon.
M. 5.
Cachon (à). — A la dérobée.
E ne sara pa ren un banqtiet à cachon
Qui à le belle fat fare lo reverchon,
Mais un banquet dreissia per toute tabla ouverta
Jusqu'à tant que Veypou me serve de couverta.
M. 8.
Cadèta, s. f. — Le trottoir.
CAIJ — 34
Cadit. s. m. — Etoffe en usage au xvii' siècle.
A qui unn gandola raza
Vin miev qu'un bel habit de cadit ou de raza.
M. 4.
Raza, autre étoffe de prix en usage à la même
«poque.
Caflot, ta, te. — Gras, grasses, qui a les joues
bien pleines.
A»»i a tou lou bal eourron celle cafiotte,
He riron cey et ley danson comme mariotte.
M. 4.
Cafourchi, s. f. — Forflcule, perce-oreille.
Cagnar, s. m. — Lieu abrité des vents du Nord
et bien exposé au soleil.
Cagni, s. f. — Grimace, moue.
A tabV u ne iiont iamei gou,
l'erce qu'un gro pan de dou sou
Lou ȍat autant qu'una chatagni.
Quant faut payé u font la cagni.
M. 6.
Caillià, s. f. — Lait caillé.
Mev de blcnchou que n'a notra caillia.
Noël Champ.
Caillot. — Grassot.
Bra douillet et caillot.
M. 5.
Caillourda, s. f. — Espèce d'anémone, de re-
noncule : la coquelourde.
Cala, s. f. — Chaleur.
fe trovo qu'ul a fat una granda foli
Per se battre eujourdeu que la pay generala
Fat tàtâ a chacun la douciou de sa cala.
M. 8.
Câla (à la). — Bien au chaud, bien exposé, à
l'abri de tous les vents. (Proveyz.)
Calaborna, s. f. — Caverne, grotte, anfractuo-
sité naturelle, trou.
Calaborne, s. f. pi. — Crevasses, trous dans un
rocher et aussi antre, cabaret malfamé.
Rochoneyza, qui tin sur Ut darrié te corne.
Afin qu'on poeisse entra dedin te calaborne.
M. 7.
Calabournu. — Troué, rempli de crevasses.
Un abro calabournu.
M. 8.
Caletà, s. f. — Coiffure dauphinoise.
Caletta, s. f. — Bonnet de forme élevée parti-
culier aux femmes du Dauphiné.
De Teyfrey mou chaveu font leva ma caletta.
M. 5.
Calhot. — Gras, dodu, bien en chair.
Pàmoin si no prenon quoque serf bien calhot
Quoqu'un de mouz ami en aurai un pelhot.
M. 4.
CaUiot en 1659.
Calignairo, s. et adj. — Cajoleur, doucereux et
aussi le garçon qui fait la cour à une jeune
fille.
Calorgno. — Qui a mauvaise vue, qui n'y voit
pas bien naturellement.
CAP
Cnmbfl, V. a. — Enjamber.
Vo cambà dou zà dou, vo zuvrissié la porta.
(Gaude.)
Gambada, s. f. — Culbute.
On y vet que lo trico avei rwia et cassàda
Pat fare à son veisin quoque fei la cambàda.
L. 3.
Cambâde, s. f. pi. — Gambades, sauts par les-
quels on manifeste généralement sa joie.
Tout «en aUt à sau et à cambade.
M. 7.
Hi lo copare lou de famina s'abade.
En grande petarradc on verrat lour cambade.
M. 5.
Cambréa, s. f. — Chambrée et aussi toutes les
personnes d'une môme famille, parce qu'elles
vivent sous le môme -toit et pour ainsi dire
dans la même pièce.
le volo queilU sçache et touta sa cambrea,
Qu'aver mi eill' auriet mieu dansia la borea
Qu'i ne la dansirat avecq un advocat.
M. 8.
Cambreïà, s. f. — Réunion de petits enfants.
(Champ.)
Çârao. — Ici en haut.
L'auba du jour n'ét pa si bella que vo çamo,
Ne vouz eytonna pa doncqua si ie voz amo.
M. 8.
Campana, s. f. — Cloche.
En campana martel, comme un battant de clo-
che.
Eli sort de la tabla et aver bon tourtou
Commencit à torchié en campana martel.
L. 1.
Canarin, s. m. — Sorte de petit oiseau dont le
ramage est fort doux. (Charbot.)
Cancorna. — Grondeuse, radoteuse. (Onof.)
Cani, s. m. — Cochon.
Cani8t«Ila, s. f. — Petite corbeille. (Charbot.)
Canna, v. a. — Jeter, lancer quelque chose. (B.)
Canton, s. m. — Petit coin, recoin, lieu retiré.
Plu renousa
Qu'una deicrepita n'et en quoque canton
Quoind eUV et $en bâton.
M. 5.
Capâ. — Caché sous un capuchon. (B.)
Capelan, s. m. — Moine mendiant.
A sou zyeux lou queurau» sont de vrai* capellan*.
Qaude.
Capitâ, V. n. — Réussir, rencontrer.
U l'a bian capitâ, il a bien réussi.
Capitâ, V. n. — Penser, et aussi entreprendre
quelque chose avec succès. On dit d'une jeune
fille qui est bien mariée qu'elle a bian capitâ.
Capolâ, V. n. — Culbuter. (Charbot)
Capon, s. m. — Un moine mendiant, un enca-
puchonné et, par extension, tous les men-
CAP 35
diants, tous ceux qui vont tendre la main de
porte en porte.
Lou :ei avi que lou meina
Sont plu fou de lour bonne grâce
Qu'un grà capon n'et de se iiassc.
M. «.
Capon. — Làrhe, peureux.
Ciiponà, V. n. — Avoir pevir, renoncer.
Et aussi : mendier, tendre la main.
Caponnâ. v. n. — Mendier, demander l'aumùno.
.'^>H alla caponna de mlogeo en vilageo.
M. 8.
Capot, s. m. — Petit entonnoir.
Capot (fare lo). — Faire la culbute, ôtre roulé
coinme un lièvre.
le dio et je direy que personna ne pot
A vo ie rebella sen fare lo capot.
M. 5.
Capotin, s. m. — Gratin.
C.apotin, s. m. — A Voiron. ragoût de viandes
môlées à divers légumes (mais surtout des
pommes de terre ou des navets). (B.)
Capoton. s. m. — Tas, amas.
Caqueta, v. n. — Bavarder, faire des caquets.
Caqui-tâ île l'amour, parler d'amour.
M. 5.
Car, s. m. — Nom d'une petite monnaie encore
on usage au xv:' siècle.
On ne se preite un car sen usura et sen fitimn.
h. 3,
Câra, s. f. — Visage, figure, physionomie. (Roq.)
Votron corp qui nat rien de tnivtr.
Graviou ne pot pa me fare layda cara,
D'un baysié baysaret ne aeyé donc avara.
M. 8.
Carabonnié, s. m. — Moineau à tôte noire. (B.)
Cai-abossà, v. a. — Bossuer, faire une bosse à un
objet en le heurtant.
Carabôssi, s. m. — Bosse ou tumeur produite
par un coup.
Carabossié, v. a. — Faire une bosse.
Carabossià, bosselée.
Carabot, s. m. — Petite charbonnière de moin-
dre importance que le brizigot.
Caraeot, s. m. — Sorte de vêlement de dessus,
une casaque.
Caramentran. — Période du carnaval et sur-
tout lo mardi-gras, qui a toujours été un
jour de bombance et de goinfrerie.
Ma qu'u virolheison un brande
Deu lo dilhun iusgu'u dissando,
Lou zet avi que ccstu an
8arat toujour caramentran.
M. 0.
Caraminlran, s. m. — Grande personne maigre
et défaite comme si elle avait trop abusé des
plaisirs du carnaval.
CAR
Caraminlran, s. m. — Homme de paille qu'on
promène dans les rues le mercredi des Cen-
dres et qu'on fait brûler en faisant une ronde
autour de lui.
Carapatâ (se). — Disparaître, s'esbigner, se ti-
rer des pieds.
Carcailli (eu). — Mode de transport qui con-
siste à mettre quelqu'un sur son dos, jambe
de-ci, jambe de-là, et les deux bras noués
autour du cou.
Je lo porti chié son pare en carcailli.
M. iS.
Carcan, s. ni. — Collier ou chaîne de pierres
précieuses que les femmes portaient autre-
fois sur la gorge.
Xc que deasu son cor traliieiac bordura.
A"f cheina. ne carcan, ne vergi. ne dorura.
L. 3.
Carcassié, v. n. — Tousser sans trêve ni repos.
Se dit aussi du bruit particulier que produit
un ustensile fêlé parce qu'il ne sonne pas
bien clair.
le ne carcasso pa comme ti viclli soiri,
Vieu baccon, qui nat plu lo goust de la sarmoiri.
M. 4.
Carcasseld. (B.)
Carcasson, celui qui carcasse. (B.)
Carcavel, s. m. — Grelot, sonnette.
l'ie là : carcavelâ, tousser.
Grand vharreyri du clerc et du gratapapié
E te faut d'un faucon lo carcavel u pié
Puisque tu rôle bien arec un po de pluma.
M. 7.
Carcavelâ, v. n. — Faire un bruit de grelots.
Elle fiurtunt mey d'attifet
Sur la testa que lo buffet
D'un marchand de chose nouvelle.
Car sur elle tout caroavelle.
M. G.
Carcaveia, v. n. — Résonner, retentir, rendre
beaucoup de son.
On n'anten plu carcavelâ
Lou vieux eéou dedin le poche.
Méiiilgraiu].
Careavelamen (leur). — Leurs plaintes, leurs
iiuirinures, leurs vociférations, leurs repro-
ches; leur vacarme, lo tapage qu'elles font
avec la langue, leur tintamarre.
Lour careavelamen me fat deicreytina.
M. 4,
Carcavel, s. m. — Grelot. (J. 0.)
Carcaveu, s. m. pi. — Grelots énormes dont on
agrémentait le harnachement des chevaux de
voitures.
Cloehete, carcaveu, siblet, grosse sonaille
Per mieu eyfarogié fene comme polaillc.
M. 7.
Carcinâ, v. a. — Brûler, calciner.
Carcinft (se). — Se faire du mauvais sang.
CAR - 36 -
Carde (le), s. m. pi. — Les cardons.
U tariet tin rray fou si « ne prefcrave
Lo melon à la courda et le narde à le rave.
M. 5.
Caret, s. m. — Herbe des marais appelée en
français rance. (Charbot.)
Caret. — Ranre, gâté. (Champ.)
Carmagnidla, s. f. — Espèce de jaquette d'une
coupe toute particulière, autrefois fort à la
mode diez nos paysans dauphinois. C'était
leur vôtement de cérémonie qu'ils couvraient
et couvrent encore d'une blouse bleue pour
le préserver des souillures.
Tantù veitu à l'espagnola
Et tantù à la carmagnola.
M. 6.
Carquan, s. m. — Chaîne ou collier de pierre-
ries que les femmes portaient sur la gorge et
qui était encore fort à la mode au xvii' siè-
cle.
he dame de la villa enchaynay sen carquan,
Portant lo juat'uoorps avec lo boquinquan.
M. 8.
Caron, s. m. — Brique en terre cuite de forme
carrée propre à former le carrelage d'un ap-
partement.
u bet comme un carron eii deipit de la guerra.
M. 4.
Carreau, s. m. — Oreiller.
Cârro, s. m. — Pièce carrée et, par extension,
une pièce quelconque d'un appartement.
Lou page en un càrro que vo joyon u dà.
L. 2.
lio l'avon recontra sur lo carro davat,
Mormotant de per leu, je ne sçay ont'u vat.
M. 4.
Cârro, s. m. — Espace rectangulaire, place pu-
blique.
Onat carro ni canton que su la veipema
Ne set plen de le gen qm sont que trop de resta.
M. 4.
Pe cârro et pe canton, de tous côtés, partout.
Carroche, s. m. pi. — Voitures à quatre roues
suspendues et couvertes.
Le bourgoeyse qui n'ont leyteyre ni carroche
Portant de carcaveu ou ben de sonaillon.
M. 8.
Carrochi, s. m. — Carrosse, voiture, équipage.
Deu lo jour que madama arrivit en carrochi.
M. 5.
Quand ic veyo vent lo jour
De darrié la rochi,
E met advi qti'eyet Vamour
Qui vin en carrochi,
Que ma belV aurora après ley
Mené en triompha lo soley
Dedin son empire.
Vire, molen, vire.
M. 8.
CAT
Carron, s. m. — Brique servant jadis au carre-
lage de la plupart des pièces d'un apparte-
ment.
L. 2.
Carvin (lou). — Les calvinistes, les protestants.
U voz entretindreit du siego de la Mura,
Du ma que lou carvin firon à nostra cura.
Du sttisse grosse gen qu'ont la testa d'un vel.
Qui furon tou dcifat entre Etiriageo et Revel.
M. 4.
Casaquin, s. m. — Espèce d'habillement court
à l'usage des femmes de la campagne.
Cascarina. — Sarrazine.
En moda cascarina, à la manière sarrazine,
comme font les barbares,
y firont un' idola en moda cascarina.
Habilla de colou d'un tortcl de farina.
Son teint estiet selon le man d'un tinturié,
Eille fut couronna reyna du feyttirié.
M. 8.
Cassada, s. f. — Conte, mensonge, flatterie.
l'aillié la cassada, faire crever de dépit, se mo-
quer, se jouer, rouler.
Veiqtii perqtie lo Rey at bailla la cassada
A prou de grand jallou de sa bella embassada.
M. 5.
On y vet que lo trico avei rusa et cassada
Fat fare à son veisin quoqtie fei la cambada.
L. 3.
Cassî, s. f. — Poêle à frire.
Anfin, lou rey de Prusse, ceu petiot arogan,
A viriat din la cassi coma in matafan.
Hénilgrand.
Caasi, s. f. — Poêlon, casserole. (Roq.)
M. 4.
Cassi, s. f. — Poêle, chaudron, casserole en cui-
vre munie d'un long manche et qui sert à ré-
pandre le lessif sur le linge.
Eycarabossié le casse du peyralié.
M. 8.
Cassola, s. f. — Casserole.
le faray tant tinta lo son de me pistole,
Qtie, comme lez avilie u son de le cassole
S'arrestont eytotirdié, ie pourray arresta
Lo fuyard qtii ma mort at trop ta decretta.
M. 8.
Diana qui chié vo dedin une cassola
A le fille de Pan lave la pertusola.
M. 5.
Castourino, s. m. — Etoffe légère qui servait
jadis à la doublure des vêtements.
Catella, s. f. — Poulie et particulièrement celle
d'une chaîne de puits. (Champ.)
Calellâ, s. f. — Chevillette que l'on introduit au-
dessus du loquet d'une porte pour l'empêcher
de se soulever. (B.)
Petite poulie en bois accrochée au plafond ou
à la muraille et munie d'une corde pour sou-
lever un poids.
Catet, s. m. — Grumeau de farine, petit amas.
CAT
37 —
CET
Catia, s. f. — Mélange de gruyère, de fromage
blanc, de poivre et de sel pétri dans de l'huile
et du vinaigre.
Catilli, s. f. — On donne ce nom à la détente
d'une arme à feu. (Gharbot.)
Catillié, V. a. — Chatouiller.
Catogan, s. m. — Chignon.
Caûqiia, s. f. — Tartine de beurre frais ou de
confiture.
Cavâla, s. f. — Jument.
La guerra, Dieu-marci, n'at chiva ni cavala.
M. 7.
Cavalâ, v. n. — Chevaucher et aussi courir.
Cavelon, s. m. — Escabeau à trois pieds, sou-
vent fabriqué avec un tronc d'arbre renversé
sur ses branches, qu'on trouve communé-
ment dans les fermes.
Càya, s. f. — Truie. (Proveyz. et Eybens.)
Cayon, s. m. — Porc, cochon.
Kaion et kayon. (B.)
Chié ello l'on ne vet pendola qtt'aragnié,
Que quoque gaburon dedin un grand panié,
On n'y vet muresson, jambon, cayon, ni ruchi,
Que de chieura sala et fuma à la suchi.
M. 7.
Cayonâ, v. a. — Egorger, saler et assaisonner
un cochon. (Charbot.)
Cayonapi, s. f. — Cochonnerie.
Cayot, s. m. — Cochon de lait, cochon qui tette
encore.
On n'y trove point d'œu, polaille, ni polat,
Dindo, chourot, cayot, per garni bien un plat.
M. 7.
Cécio, s. m. — Cercle et aussi les raquettes que
chaussent nos montagnards quand ils veu-
lent marcher sur la neige.
Ceclo, s. m. — Courbure.
Car sito que lo ciet deypléit se zeytele,
(S'a maison fut para de milianta chandele,
Et de grande lanterne en ceclo d'arcancié.
M. 7.
Ceipe, s. f. — Sorte d'oignon. (Charbot.)
Cela. — Cette.
En cela bona terra.
Celou, — Ceux.
Celou qui ont prey son parti.
Celleii. — Celui.
C'elleu qui se plait à se bane.
Cell, s. m. — Le célier, la cave.
Cellou. — Ceux-là.
Ccllou sont four de jugimen
Que n'en n'ont quoque pensamen.
M. 6.
Celou. — Ces.
Cela. — Cette.
Celc. — Ces.
Cel. — Ce.
Ceu. — Ce.
Cementeiro, s. m. — Cimetière.
Voir aussi : sementiero.
M. 4.
Centiet. — Gela.
Mogré centiet ley va comenci son ramajou.
Ménilgrand.
Centurià. — Ceint de, ceinturé.
le volo avcy lo corp centurià de serpen.
Si i'ay autro dessein que celleu de te plairre.
M. 5.
Cepat, s. f. — La racine ou plutôt la partie de
l'arbre qui reste enfouie dans le sol quand il
a été scié à sa base et même quelquefois un
peu en dessous du niveau du sol préalable-
ment fouillé à cette intention. (Proveyz.)
Cercla, v. a. — Sarcler.
Si vo n'estia celleu qui du jardin de Franci
At cercla l'herba oroey u tem de sa souff ranci.
le dirin autramen.
M. 5.
Ccrgno. — Cette épithète se donne à la noix
fraîche lorsqu'elle est mûre et en état d'être
ouverte pour en retirer le fruit. (Charbot.)
Quan la nouï eyt bien cergni é la faut eicTialUé.
Cervel, s. m. — Tête.
Imprima quoquaren din son cervel, se mettre
quelque chose dans la tête, se faire à une
idée.
Mais dedin son cervel teytu et opiniatro
On ne pot imprima un monsieu per fillatro.
M. 4.
Cervel, s. m. — Cerveau.
On dit : teni en cervel, dans le sens de « tenir
dans l'inquiétude, dans le doute ».
Je ne desiro plu te teni en cervel.
M. 5.
Cervèla, s. f. — Cervelle.
Carvin n'ère pa en cervèla, Calvin ne savait
pas où il avait la tête, ne savait pas ce qu'il
faisait.
L. 3.
Cepvet, s. m. — Cerveau, tête.
Elle zamont mei un garçon
Qu'at prou d'argent, pou de façon.
Qu'un qu'at un plein eervet de scienci.
M. 6.
Cesteu, ceu. — Ce.
Ceste, ces.
M. 5.
Ceteu. — Ce, cet.
Tou lou galabontem de Franci et d'Espagni
Et de ceteu paï banquetant jour et not
De roviole à la pel, de crozet et de gniot.
M. 7.
Et aussi : cesteu, ce.
Celé, celles.
Cellouz, ces, ceux-là.
M. 4.
CRT
38 —
CHA
Ceiou. — Ces.
Et laiiBon ver enqueu cetou marri zafare.
L. 1.
Cela, cette.
Ceta not,
h. 1.
Ceu, celeu, ceteu. — Ce.
Celon, cetou, ces.
Deipeu ceu ten.
Kn celeu ten.
Celou de ceteu ten
Cetou marri sapirc.
L. 1.
Cey. — Ici.
Kt ti. fena, vin cey. Laisson loa caqueta.
M. 4.
Cey-deley. — D'ici et de là.
Cha (à). — L'un après l'autre.
Lou regrolUé, mandre, buyandeyrc.
A cha plen banaton, pot, guiettes et cuilleyre,
GahoUilliront lo vin aen eyga tout devXon
Et n'en leissiront pa souqua un chicolon.
M. 7.
Châ, S. f. — Colle dont se servent les tisserands
pour coller les (ils, les gluander quand la
chaîne est sur le métier, afin qu'ils ne se dé-
chirent pas dans le travail du tissage. (B.)
Chabounâ, v. n. — Finir, terminer. (Champ.)
Chabuclâ. — Brûlé par le brouillard.
Chabuclo, s. m. — Nielle qui gâte les blés
(Champ.)
Lour meisiion en ont eu lo chabuclo,
M. 8.
<;habuclo. s. m. — Brouillards glacés qui dé-
truisent les récoltes et donnent, aux blés uw
maladie qui convertit les grains en une pous-
sière noire.
Lo couven de madama ou gnat ren que chabuclo.
M. 4.
Chafrignié, v. n. — Griffonner, écrire comme
un chat.
./(• ii'ny pu lo leizi de ilinfrif/nié.
!.. 2.
Ctiaillo (je me). — Je nie moque.
le me chaillo de ti autant que de toto,
M. S.
Chaillou. — Coriace.
Châiun (à). — Un à un.
A châ-dou, deux à deux.
A chi) morcet, un morceau l'un après l'autre.
Chalande, s. f. — Le jour de Noël.
Le cloche de pertout su lo champ Von aonit.
yon po du tristo ton que chasse la tempêta.
Mais coma pe Chalande ou pe qu'auqu outra fêta.
B. 9.
Chaift, s. f. — Sentier tracé dans la neige.
Chalenda, s. f. — Jour de Noël. (Champ.)
Chaley, s. m. — Nom donné à un bœuf.
Ghalbon (u ne se). — Us ne se préoccupent pas^
ils se moquent, ils n'ont nul souci.
Chaînon en 1659.
Chalhont (u se). — Ils se moquent, ils ne tien-
nent aucun compte, peu leur importe.
U se chalhont de me raison
Autant que de me zoraison.
M. 6.
Chaniartel, s. m. — Engoulevent.
Et per lo tare niieu cheura devan cotel.
Je Vausso fat bobout, civeta, chamartel.
h. 1.
Chamba, chambe, s. f. — La jambe.
Le chambe eitendiet
Com'un poro chapon, à qui, per son sopa.
Un golu maupidou a la gorgi copa.
h. 1.
A chambe renverse, les jambes en l'air.
Chambaru. — Qui a de grandes jambes et aussi
qui a mauvaise façon, décontenancé, lourd,
épais.
Chambaru de Lancey. gobio de Sainct Nazeiro.
M. 4.
Chambro, s. m. — Ecrevisse.
Vou tu comme lou chambro alla de reculon.
Et à fare u cordié qui filon tout deulon.
De quoque cheminet. non pa à una filli
Que det toujour planta u pcrtu la chaviUi.
M. 4.
Champeïë, v. a. — Chasser un troupeau devant
soi. (Champ.)
Champeyié, v. a. — Chasser à coups de pierres.
V n'ét pa ren bergié per champeye lou lou.
Mais plusto per pUnta v pertu son holett0
Et fare lo p.xilft .;;,)(><-» '•<•/« iiolfftil.
.M. 4.
Chaiial, s. 1. — Aqueduc, luyau amenant de
l'eau, chéneau.
Chanâ. v. a. — Couvrir, protéger.
Chanavari, s. m. — Bruit étourdissant, tapage,
en un mot charivari, c'est-à-dire tintamarre
que l'on sert à une veuve qui se remarie, avec
des poêlons 01) autres instruments de cui-
sine.
Chanavau, s. m. — Insecte, le cerf-volant ou
lucane.
A Voreppe : lo charavel.
Chandelâ, v. n. — Brûler de la chandelle, veil-
ler plus tard que de coutume.
Qiian cocouare filon,
l'rocurou fon trace.
Apothiquciro chandelon
Eyt signo de mâla saison.
Chandelon, s. m. — Chandelle, c'est-à-dire pe-
tite chandelle si on la compare à un cierge.
Quand je dcbvrin gasia mou chandelon. mou cicrgeo.
Et dedin mon crusieu tout mon bon hulo riergeo.
Conta me solamen toutta ta fachari.
M. 4.
CHA
— 39 —
CHA
Chaudeloii, s. ni. — Glaçons qui se forment l'hi-
ver au bord des toits et le long des douves
lorsque le soleil fait fondre la neige. (Char-
bot.)
Chandeloûza, s. f. — La Chandeleur, la fête de
la Purification de la Vierge. (B.)
Chandillon, s. m. — Chènevotte, le tuyau du
chanvre sec et séparé de son écorce.
Chanevari, s. f. — Charivari, concert assour-
dissant et tumultueux de poêles, de chau-
drons, de sifflets, de casseroles qu'on donne
dans nos campagnes à un veuf ou à une
veuve qui se remarie et qui ne prend fin que
lorsque l'intéressé a offert à boire à tous les
musiciens.
Te volo qu'on me fasse uiia chanevari
Que s'en parley pertout jusque deley Pari,
FA afin que iatnay ne s'en grusey veysina.
le volo qu'à le peyle on ouvrey ma cusina.
M. S.
Oranda chanevari de tabourin de Basquo,
De culUeyre de loey. de cuUieyre perde,
De confie de cayon, de siblet de mercié.
De poche de violon, de citre. de mandorre.
De pot à boutabout que la musica aborre;
De fiajolet, d'auboey. fleute, de laretin.
De cornet à bouquin et de ferlintintin;
Clochete, carcaveu et de grosse sonaille
Per mieu eyfarogié fene comme polaille.
M. 7.
Changrogni, s. f. — Ennui, chagrin.
La danci chasse de four
Tola mata deipiéci et changrogni du cour.
T.. 3.
€hangi"oi»iii. s. f. — Chagrin. ('Charbot.^
«.Iianilli, ,-■. f. — "'.lienille.
Dana qui conjura cocoarez et chanilté.
Qui apprêt lou meina faictes court le fille.
Et qui faictes dansié lou cayon à la sout
Ayda me à mes amour,
M. 4.
C.hanistella, ri. f. — Corbeille, panier. fChamp.^
Chanon, s. m. — Couverclp.
Chàuo, s. ni. — Chêne.
I det dessou ceu chano
Retourna per garda sous agneu et son ano.
.M. 4.
Cliantaploûra, s. f. — Bouchon de paille qu'on
place dans la cuve au-devant du robinet pour
empêcher aux graines de raisins de l'obs-
truer.
Chantéppou, s. m. pi. — Les anciens inenes-
triers qui allaient dans les châteaux chanter
en .s'accompagnant de la viole ou de la harpe,
les compositions des trouvères. (B.)
Chanu. — Blanchi par l'âge, qui a les cheveux
blancs, chauve.
En lotir ageo chanu.
M. 8.
Chanu. — Se dit du vin qui reste au fond du
tonneau et qui a pris des fleurs.
Châpa, s. f. — Hangar.
Chapel, s. m. — Chapeau.
Sovin chapel de pailli vaut miû que coiffi d'or.
Proverbe proveyzard qui signifie que souvent
paysan vaut plus que grand seigneur. On le
trouve dans Philin et Margoton.
Chapelan, s. m. — Curé.
Chapelan, s. m. — Moine, religieux de tout or-
dre.
Lon creyet qu'on teniet lo sinodo accolan
De tou lou chapelan.
M. 5.
Chapet, s. m. — Chapeau.
Chapiron, s. m. — Ancienne coiffure de tête.
Iqui vo zaussia veu lo chapiron vola.
L. 1.
Chapironnette, s. f. pi. — Femmes qui portent
le chapiron, grandes dames.
Laissié doncque Pari et se chapironnette.
M. 5.
Chapit, s. m. — Petit hangar, cabane couverte
en paille et à jour sur les côtés.
Chapiot. (B.)
Chapit, s. ni. — Charpente provisoire. (Champ.)
Chapitra, v. a. — Raisonner, faire entendre rai-
son.
Elo faut chapitra et fore de la sorta
Qu'u l'entende reyson ou qu'u passe la porta,
M. 4.
Chaplâ, v. a. — Frapper, heurter.
^ça tij que tu- fares. ne di mot. fa la morta, ■
Quand quoqu'un per intra chaplarat à la porta.
M. 4.
Chaplâ, V. a. — Sonner pour se faire ouvrir.
V n'ose po chaplâ, mé faut qu'u gratuzeize
De la pointa du dei.
L. 2.
Chaplâ, V. a. — Découper, couper en morceaux.
Lon chaplarat plusto tou mou membro en bcrlauda
Qui si vo luy baillié la nwindra chiqttenauda.
M. 8.
Chaplâ en berlauda, découper d'une façon telle
et si mal que chaque morceau n'a plus la
moindre valeur.
M. 8.
Chaplâ, V. n. — Consommer, faire disparaître.
S'y chaplit tant de vin qu'on creyet qu'u ploviet,
B. 9.
Chaplavin, s. m. — Terme de mépris : ivrogne.
Mais (lasset) cogneussan que je ne lo povin
Enleva de le man de tant de chaplavin.
M. 5.
Chapotâ, V. a. — Tailler.
TJ l'at lo nâ bian chapotâ.
Proveyzieux.
CIIA — 40 —
Chapotâ, V. a. — Couper quelque chose en pe-
tits morceaux et, de là, sculpter.
Avei lo groin bien chapotâ, c'est avoir le visage
bien taillé, être une jolie personne.
M. 4.
Chapolâ, V. a. — Découper mal.
Quand i sont à de nopce
Lour faut tout chapota,
Jour et not en carrochi
E le faut charronta.
M. 8.
Chapotié, s. m. — Planche à hacher.
Que sur lo chapotié ma mon set chapota,
Si ce que ie fan dit net autan veritablo
Qu'et vray que ic te dio qu'u ciel ni at point iCeytahlo!
M. 8.
Chû-poû (à) Peu à peu, petit à petit.
Chapoutâ, V. a. — Couper avec une hache. (J.
0.)
Chapplâ, V. a. — Tailler en pièces.
Lo Bigarra y fut chappla comme d'herbette.
M. 8.
Chappu, s. m. — Charpentier.
Si ie preno un chappu til eirat sur lou tet
Et charrat attira part que dessu mou telet.
M. 8.
Char, s. f. — Colle dont se servent les tisse-
rands pour empoisser la trame et faire cou-
rir plus facilement la navette sur la toile.
Charâ, v. a. — Nettoyer, laver, débarbouiller.
Chara came un bassin et soven barbeya.
h. 3.
Iqui le faye von lour faci miraiUié,
Iqui chara lour groin, iqui se gatroiiillié.
L. 1.
Charâ, v. a. — Relaver.
Chara lo peyret, relaver le chaudron, et aussi
dans un sens léger, coucher avec un homme.
Oarda ben, quand vindrat à chara lo peyret.
De voley deva^i cop veire su sou jarret.
M. 5.
Charâ (se). — Se laver, se nettoyer.
EU' ci bien aisia à trova.
Un chacun po la vei cola.
En biett beir' e s'en bien chara :
Alléluia.
Chanson du xv" siècle.
Charahot, s. m. — Etui en bois et muni d'un
crochet dans lequel les faucheurs tiennent
leur pierre à aiguiser.
Charamel, s. m. — Chalumeau, instrument de
musique et aussi concert.
lou diria de loin que quoque charamel
Engringotun lour chau ubout d'una rigtla.
L. 1.
Charamelà, v. n. — Chantonner, faire de la mu-
sique, causer tous ensemble.
On n'anten plu charamcla
Lou zartizun din le boutique.
Ménilgraud.
Charamelâ, v. n.
tous.
Mais i'ay biau lour charamelà,
E ventariet autant parla
A cella muralhi qu'à elle.
CHA
Dire et redire sur tous les
M. 6.
Charaniellâ. — Causer sans cesse de la même
chose, en parler et la chanter sur tous les
tons.
Ley pe dessu louz auhepin
Lo rossignon donne daubade.
Car s'en sommellié not ni jour
V charamelle de l'amour.
M. 4.
Charamèila, s. f. — Chalumeau.
Et corne charamèila
Allavc gringotan mainta chanson novèlla.
L. 3.
Chârapot, s. m. — Se dit du premier né dans
une famille.
Chârapot, s. m. — Herbe qui sert à faire briller
les instruments de cuisine.
Charat, s. m. — Coup.
De pou d'avey charrat dessu la testa.
M. 5.
Iqui la malveysia en dix mille boteille
Rendit lou cour joyou et le bouche vermeille
Lo meillou vin d'Espagni y baillave charat.
M. 7.
Baillié charat, rendre raison.
Charavat, s. m. — Chat-huant. (Lapaume.)
La plu bella ne se monstrave
Que quand sa mare u comandave,
Mais ore la plu leida vat
Ronflant comm'un vray charavat.
M. 6.
Charaveissella, s. f. — Femme de ménage, do-
mestique de la maison qui relave la vaisselle.
La fena d'un bouchié à le charaveissella
Ne respond ren si n'et appella dameisella.
M. 5.
Charavillié, v. a. — Aiguillonner, tourmenter.
L'amour chararillc le pore zarme du lamoirou.
L. 3.
Charavillon Taquin, chicaneur.
Charavillié, chicaner, taquiner. (B.)
Charavillou. — Pointilleux, tracassier, chatoyil-
leux.
IJncore on ne pot
D'un bon charavillou chatcni lo tricot.
L. 3.
Charbotet, s. f. pi. — Châtaignes cuites sous la
cendre. (B.)
Charbuelo, adj. — Ergoté, pourri.
Lo blâ a charbuclâ.
VouUou blo soron plen de charbuclou.
Méuilgrand.
Charcoii, s. m. — Chouette, hibou, et aussi
sale, malpropre, sans goût.
Sâlo com'in charcou malâdo.
CHA
41
CHA
Charcon, s. m. — Chouette. (Champ.)
Chardenit, s. m. — Chardonneret.
Chi! Chi! petit linot, chardenit et guingon,
Alla bien loin d'icy dire vostre chanson.
M. 8.
Chardillon, s. m. — Chardonneret. (Boudeille.)
Chareyié, v. n. — Se dit surtout des ruisseaux,
torrents ou rivières qui charrient des glaçons
pendant l'hiver.
Faïet fret. Ions rcux charreïâvont.
(Latal.)
Charèyon, s. m. — Corde munie à l'une de ses
extrémités d'une espèce d'anneau grossier en
buis et qui sert à lier le foin que les paysans
sont obligés de descendre sur leur dos de la
montagne.
A-te veû mon charèyonf
Chapfà, V. a. — Chauffer.
Se charfa, se chauffer.
Fay deque me charfa. ic tetto le chamoeyse,
le migeo petavin, mayousses et flamboeyse.
M. 8.
Chargiieinâ, v. a. — Chagriner. (Charbot.)
Chargueina, s. f. — Charogne.
Coyacié apré una chargueina.
L. 2.
Cliariii, s. m. — Arbre rabougri. (Charbot.)
Charitâ, s. f. — Ce nom se donne au pain bénit
qu'on distribue aux messes de paroisse.
(Charbot.)
Charma. — Charmé, dans l'état de quelqu'un
qui est sous un charme, dormir à poings fer-
més.
le voei ien tant chimà
Que le puze la not me trovaron charma.
M. 5.
Charmezi, v. n. — Moisir.
Je voulo étromâ me z'oure parce qu'i vont char-
mezi (prendre des points noirs et pourrir).
Charmiizi. — Pourri, ou plutôt chanci, moisi.
Langoirou, avanclo et charmuzi.
h. 3.
thai'oiitâ, v. a. — Transporter, voiturer.
J'en ai assés lontem charonta u paies.
Ménilgrand.
Charopà, s. f. — Pourriture.
Oran charopa!
Charopà, s. f. — Fille ou femme de mauvaise
vie, charogne.
Charoupia. (B.)
Charot, s. m. — Coup, blessure accidentelle.
Charoupà, s. f. — Charogne, viande pourrie.
Lou patissié sont de plautru
Et quasi to de gro ventru
Qu'amon mei una grossa sotipa
Per lo profit de lour charoupà
Que lo sermon d'un Piédeichau.
M. 6.
f haroupié. — Dégoûtant, infect.
Chai'oupi6, s. m. pi. — Mangeurs de charognes,
en parlant des animaux et surtout des loups.
Trey vilain affama, comme lou charoupié,
S'cyforçant de ravi à la terra mou pié,
Affin de me rufla la flou que je conserve.
M. 5.
Chai'ouppâ, s. f. — Charogne.
Qiwque gaugne de bo per fare un po de souppa,
Quoque berlauda à point de senti la charouppa.
M. 7.
Charoûza, s. f. — Laveuse de vaisselle.
Charpenà, s. f. — La charmille.
Charpcnâ, v. a. — Déchirer à belles dents.
/ sariet charpenà comm'un cochon d'eytoupe.
M. 5.
Charpenà, v. a. — Manger, se nourrir.
Quant' on veyt lo eu de quoqu'un
On SQat ce que la teità charpènne.
Charpinâ, v. a. — Abîmer, détruire, ne pas soi-
gner.
Charra. — Tombera.
Si comme lo passa u font de Vadveni,
Sur ello lo rachat charrat per lou puni.
M. 8.
Charrà, s. f. — Chargement d'une charrette ou
d'un char. (B.)
Charreire, s. f. pi. — Rues.
Ah! que le filhe du tem vieu
Se comportavon toute mieu;
I semblavon per le charreire
De none qu'on ne pot pa veire.
M. 6.
Charreiri, s. f. — Rue assez large pour laisser
passer les voitures, route.
Vei le gen per la charreiri.
L. 1.
Charreyié, v. a. — Voiturer, transporter.
Que toutta la not set not de bordeluneyre.
Chandelles en fenestre et flambeau en oharreyre,
JI. 7.
A Saint horent lo vin couriet pe la charreyry,
L'aiga ne trotiblit pa celou de la Pereyri.
B. 9.
Lo vin n'y manque pa, puisque toute le cave
En fournissant autant qu'an en pot charreyé.
M. 7.
Charroey, s. f. — La charrue. (Gaude.)
Charrontâ, v. a. — Transporter, voiturer d'un
endroit à un autre.
Le grand dame se font jour et not charrontâ
A la charreyri nova en tiran ver Tracloutra.
M. 4.
Charrontâ, v. a. — Transporter d'un lieu à un
autre.
lour et not en carrochi
E le faut charrontâ.
1 grondant à la cauchi
Si ne sont bien monta.
M. 8.
CHA — 42 —
Charrot, s. m. — Coup, blessure faite avec un
instrument contondant et aussi contre-coup.
Eyt leu qu'a t'ayu lo charrot.
Proveyz.
Châs, s. m. — La colle des tisserands.
Chasal, s. f. — Masure, métairie, maison en
ruines. (B.)
On prononce aussi : chasà.
Chassa, V. a. — Enduire de colle le (11 de la
toile.
Chassie, v. n. — Se dit d'une vache qui désire
le taureau, et aussi d'une fille amoureuse qui
court après les garçons. (B.)
Chassou, s. m. — Chasseur, qui passe sa vie à
la chasse, braconnier.
Chassou de Sainct Ismier, houtacié de ver Croie.
M. 4.
Chassoiirié, v. n. — Etre en chaleur (en parlant
des femelles des animaux domestiques).
Chat. — Tombe.
L'un ohat dessus son eu. l'autro chat à bouchon.
A. R.
Chayon, tombent. (A. R.)
Chayan, tombant. (A. R.)
Chatelan, s. m. — Châtelain.
le lui direy avoey que n'ét pa reysonnablo
Que tant de chatelan. qui sont lou plu damnahlo
Seyon de dix escu lou jugea cogncussaii
Fer châtra puiz après lou poro paSsan.
M. 5.
Chatellai-, s. m. — Château ou maison forte
placée sur une éminence.
Chateni, v. a. — Arrêter.
*^iii itf Util chn.thtdr'it?
L. 1.
Chateni, v. a. — Retenir, empêcher.
Chateni lo mondo, retenir les hommes.
Cor u sarit pritto en natura possiblo
De teni la sizampa ou, l'eiga din un quiblo
Qiw de povei jamei lo mondo chateni
De tata de si gronda et bona ehatoni.
I,. X
Chateni, v. a. — Contenir.
Faut savei quoque fey chateni son courageo.
M. 8.
Cliateni (se). — Se retenir, se défendre.
Ore que Ion ne pot se chateni du fare,
Ceu iqui sariet ladre et four de jugimen
Qui nauriet de lamour quoque ressentimen.
M. 4.
De dcplaysi j'aurin lo cour si trafora
Que ie ne me pourrin chateni de ploura.
M. 8.
Chatonâ, v. a. — Caresser, amadouer, faire le
gros dos.
Ah! monsieu l'advocat, vo chatona le fille!
Teye-la contra vo fronrié le snrecille.
M. 8.
Chatonari, s. f. — Friandise.
CHA
Cbatoni, s. f. — Flatterie intéressée, traîtrise.
Notrou bon devanoié vivian jusqu'à la mor
Sen cogneutre harat ou fare chatoni.
U 3.
Chatoni, a. f. — Plaisir, jouissance, friandise.
Cor u sarit pruto en natura possiblo
De teni la sizampa ou l'eiga din un quihlo
Que de povei jamei lo mondo chateni
De tata de si granda et bona chatoni.
L. S.
Chatoni, s. f. — Gentillesse.
Per biauta, per graci ou chatoni.
L. 3.
Ciiatrà, v. a. — Châtrer, mais aussi pressurer.
Lou chatelan chatron lou poro paîsan.
M. 5.
Châtrabiqua, s. m. — Le couteau spécial qui
sert aux bergers à tailler et à dépecer chè-
vres et moutons.
Chatrou (lou). — Les Chartreux.
Témoin cetou Chatrou qui corne d'eicargot
Son toujour reverdi avei la corna dreita
Prêta de vo baillié de lour aiga beneita.
L. 3.
Châtrou, s. m. — Couteau à châtrer.
Châtrou, s. m. — Flageolet à plusieurs trous.
(Charbot.)
Syrinx, flûte à Pan. (Champ.)
Chatroussa. — Chartreuse.
La gran Chatroussa.
On vet la gran Chatroussa où lou reUgiou
/Se trovon loin du mondo en tout contagion,
Lo couven enrichi de chouse curieuse
At per veysin louz our de le rochez affrouze.
Iqui lou pin superho avec lour bra ramu
.•^fiiii'iron '/h dfulntjfo nytani d'iizeii plnm».
.M. 5.
Chatruri, s. f. — Grille de lilets croisés pour
boucher un trou à la toile. (Charbot.)
Cliau, V. n. — Qui n'est plus employé qu'à la
3" personne du singulier du présent de l'in-
dicatif impersonnellement.
Que no chau to de leu7 Que nous importe-t-il?
M. 5.
Chau (e me). — Je me moque, il m'importe.
Mme chau d'elV autant que de lour peytillon.
M. 4.
Chau (la). — La chaleur.
u zamon mei una grossa sottpa
Que lo sermon d'un piédeichau
Qu'enduret la fret et la chau.
M. 6.
Chauchai'i, s. f. — Mégisserie. (Charbot.)
Chauchié, v. a. — Fouler aux pieds. (Champ.)
Chaueivielli, s. m. — Chouche -vieille. On ap-
pelle ainsi le jeune homme marié à une
femme beaucoup plus vieille que lui.
De là : cauchemar.
leyposarin ma mare et puisse tout lo mondo
Me dirict chaueivielli.
M. 8.
CHA
4!!
CHE
Chaudanà, s. f. — Fontaine que la chaleur fait
naître et qui cesse de couler avec les pre-
miers froids. (Charbot.)
thaudeiro, s. m. — Coureur de filles, qui aime
toutes les femmes.
r<U faya Ridelet u renom de chaudeire
Assi u fat parla de leu le biiandeire.
M. 4.
Chaudéyié, v. n. — Se dit particulièrement des
animaux et signifie : être en amour, en folie.
(Charbot.)
Chautchâ, v. a. — Fouler. (J. 0.)
Chautein, s. m. — Temps chaud, été,
Defour du chautem, hors du temps chaud et
par métaphore : qui n'est plus jeune, qui
avance en âge.
Ore que vostron corp et defou/r du vhauttni
Et quu ne sert plu ren qu'a le goutte deypongi.
M. 4.
lapolhcy qui voudrai ene cregno personna
En bien fassan Ion pot porta una couronna
De laurié qui ne erain l'hiver ni lo chautem.
M. 4.
Chavâ, V. a. — Creuser.
l'en cogneusso que trop, qui à lour arriva.
Ont trouva lo pertu de Veiga si chwva,
Que sito qu'u Vestion upres de le baragne,
U lenfondravon tout u mey de dieu montagne.
M. 4.
Dieu (sic).
Chavan, s. m. — Chat-huant.
Vieu courbât pcieharet, vieu chavan. vielli grola,
VielU que fat u mondo eujourdeu sa revola.
M. 4.
Chavenci, s. f. — Fortune, avoir, richesse.
Lo juairo que frit d'imitoHéuii
ï Iter. ('* itiei tiu tf'ii, ei Imnim rt rhit r^Hi'i.
r.. H.
Cliavi, v. n. — Tenir, être contenu, entrer.
■J'ozo ben afermà,
Qite solamen lou gniot. lou erozet. le raviole,
S'eiission pa pot chavi en millianta cornicle.
h. 1.
l'ot n'y pot pas r-havi.
Chavilhi, s. f. — Cheville.
On dit d'une jeune fille qui se marie que «-'esl
un pertu qu'à trovà sa chavilhi.
M. 4.
le voudrin sen ouy tant bourdonna l'avilhi.
Que tou cellou pertu trovisson lour chavilhi.
M. 4.
Chavilli, s. f. — Cheville.
Chayan. — Tombant.
Chayo (je). — Je tombe.
M. .5.
Ché, V. n. — Tomber. (Latal.)
Quand vo chat dessus lo naz.
(I.atal.)
Cheire, v. n. — Tomber, être emporté de haut
en bas par son propre poids.
Un proverbe encore très répandu dans nos
campagnes est celui-ci : Qui n'y va ni chat.
Chaer, cJiaëre et cheu. — Tombé. (B.)
Je châyo, te châ, i cha.
J'ai cheù.
I chayet.
I cheira, chanat, tombera.
Que je chayéso.
Cheire à gros cuplot, tomber lourdement. (A.
R.)
Charrat. — Tombera.
/ charrat à la fin avecque sa carrochi,
Celley luy advindrat si quite la perrochi.
M. 4.
Chat. — Tombe.
Car tout ce que Vorgueil fat monta chat aba.
M. 4.
Charriet. — Tomberait.
Tu sQa que sen l'amour tout charriet à rêver.
Comme folhe sito qu'elle veyon Vhivcr.
M. 4.
Cheitivié, s. f. — Misère.
Assailli de touta poretà, maleur et cheitivié.
Et cudan en sailli, y tornon reeheivié.
L. 3.
Cheitivié. — Misérable, malautru. Injure.
Cheitivié. que ne vau le tripe d'un pendu.
L. 1.
Cheitruié, v. n. — Etre accablé de langueur.
(Charbot.)
Chenevot, s. m. — Chanvre.
Que faut de bla, de vin. de fer, de chenevo,
Per remettre en Testât qu'ont eyta autrefey.
Lou poro patsan. gen à la bonna fey!
M. 7.
(>hési. — Chez soi, chez lui, dans sa maison.
I,. 1.
Cliessi. — Tomba.
/ ehessi ite trrro.
Proveyisieux.
1 ehessi per à bâ.
Chet, s. m. — Chat et aussi friand, gourmand
comme un chat.
1^0 mondo en et si chet, qu'e ne tin qu'à pouvei
Qu'on ne s'y attaleise à chaque orn un vei.
U 3.
Chetà, V. II. — SoiiHueilier assis.
Cheurâ, v. n. — Crier conmie un chevreau qu'on
égorge.
Et per lo fare mieu cheura devan eotel
.Je l'ausso fat bohout. civeta chamartel.
L. 1.
Chevelieiri, s. f. — Ruban de fll. (Onof.)
Chey, v. n. — Tomber.
Laissié chey dessu si un garçon abochon.
M. 5.
Cheypa, v. n. — Tomber. (Gaude.)
Chéry, s. f. — Chaise à porteurs.
Combien de Savoyard en carrossi. en leiteiry.
Tout Chamberi partit à chivat ou en chery.
B. 9.
Sorte de siège fermé et couvert où l'on se fai-
sait autrefois porter par deux laquais.
CHE — ii
Chcyrl, s. f. — Chaise.
Sou/la sur sa cheyri. Il était, paraît-il, d'usage
alors de ne jamais s'asseoir sans avoir, au
préalable, soufflé sur sa chaise.
Kt piU quand l'un et Vautre eut soufia sur la cheyri,
Lo ridiau fat tiria per un' ora legeyri.
M. 7.
Chlardcni, s. m. — Chardonneret.
ChIassI, s. f. — La dysenterie.
Chicaneiro, s. m. — Celui qui abuse des for-
malités de la justice, qui plaide et voudrait
plaider toujours.
La lustici fat bien queysié lou chicanairc.
M. 8.
Chichôla, s. f. — Mouillette de pain dans du vin
sui-ré.
Chicholâ, V. n. — Faire des mouillettes de pain
trempé dans du vin sucré.
Vhichola bien, comare, afin que vo diai
Son ca à ceu tuppin qui me fat depleisi.
M. 4.
Chicholou, s. m. — Ivrogne, qui aime la soupe
au vin, la chichôla.
M. 5.
Chicolâ, V. n. — Boire et manger avec avidité,
avec plaisir.
U fit cola lo vin dedin lour gargamella
Et chicoUront tant que lour buya fut bella.
M. 8.
Et je creyo que quand j'en cMcolarin mey
Qu'un portafey ne fat, je ne charrin jamcy.
M. 4.
Chicole, s. f. pi. — Mouillettes de pain trempées
dans du vin fortement sucré.
Tout ensi qu'un giai qu'at choqua de chicole.
Elle zavian u pitro una nyà de parole.
L. 3.
Chicolon, s. m. — Gorgée.
Chié. — Chez.
le m'irin cachié chié mon parc.
M. 4.
Chiet, s. m. — Chat.
le vo farey hai comme lou chiet et chin,
M. 4.
Chiéta, s. f. — Chatte. (Proveyz.)
Chiéta, s. f. — Longue perche terminée par
trois petites branches dont on tresse les in-
tervalles avec de l'osier et qui sert à cueillir
les fruits qu'on ne peut atteindre. (Proveyz.)
Chletmaptel, s. m. — Martinet, engoulevent.
Chiétta, s. f. — Chouette.
Chietta. — Chatte, gourmande.
Ah! chietta, voz alla choqua lo muresson
Et vo fore encanot d'una lanci un tronson!
M. 4.
Chieu. — Chez.
Chieu leu se vit la vogua.
B. 9.
Chieura, s. f. — Chèvre.
CHO
Chieura-mottat, s. f. — Sauterelle des prés.
Chieure, s. f. pi. — Chèvres.
Ni mesmo quand lou lou qui vont courant per tout
IJebvrion migié me boye et me chieurez atout.
M. 4.
Chimâ, v. n. — Faire la noce, manger et boire
beaucoup.
Maque lo mauvay tem ne fasse plu de ma,
Per quoque po d'argen se pourrai pro chima.
M. 4.
Chimâ, V. n. — Travailler d'arrache-pied, se
fatiguer.
le voei hen tant chimà
Que le puee la not me trovaron charma.
M. 5.
Chin, s. m. — Chien.
Chein. (B.)
China, s. f. — Chienne.
Chinà-chauda, chienne en folie et aussi cou-
reuse en parlant d'une fille.
Tu t'en mordres lou dey vileina china chauda.
M. 4.
Chinari, s. f. — Une collection de chiens et
aussi des gens de rien, de la populace.
Quan u l'ct abillia, u s'en fut entremei
De cela chinari.
L. 2.
Chipota, V. a. — Taquiner, discuter, quereller.
Chiron, s. m. — Ciron.
Chironà. — Rongé par les vers.
L. 2.
Chiûra, s. f. — Chèvre.
Chiùrafey, s. m. — Cerfeuil.
Chérafeuil, cérafeui. (B.)
Chivalon (à). — A cheval.
Si quictan lou rachat, le plane, lou valon,
Je veyo mou desi un jour à chivalon,
Jamey à ton endret je ne saray ingrata.
M. 4.
Monta à chivalon, arriver à ses fins, l'empor-
ter sur son adversaire, réussir dans une en-
treprise.
Chivat, pi. : chivan. — Cheval, chevaux.
Diantre syet du chivat qu'on ne pot pa monta!
B. 9.
Cholei. — Lampe à huile dont on se sert dans
les familles.
Choley. — Lampe rustique. (Champ.)
Chôma, V. n. — Tenir en place, rester tran-
quille, être satisfait.
/ ne poviet chôma que quand on la beisave. ■
M. 4.
Chôma, V. n. — Prendre patience.
Iquen vou fa chôma
Et être pru patien et u ben et u ma.
L. 3.
Chôma, V. n. — Demeurer, rester.
Si bien que ne pouvan chôma su lo couvert
U deycendit defour per vey qui lo troblave.
M. 5.
CHO
4r)
CHU
Chopinà, s. f. — Mesure des liquides, un demi-
litre environ.
Chopinâ, v. n. — Boire chopine.
Choqua, V. a. — Boire, avaler, manger.
Choqua, V. a. — Choquer, frapper, butter.
Choqua tojour la mêma pierra, c'est agir en
imbécile.
Si tu choque tousiour contr'tina mesma piera,
Tu sares reputà plusto lourdau que fin.
M. 5.
Choquet, s. m. — Hoquet.
Le fene du grand poi en prendront lo choquet,
Car elle pilliront lo meillou du ianquet.
M. 8.
Chopgnié, v. a. — Cligner de l'œil, chercher à
voir sans être vu.
Chorlio. — Louche.
Ulet de l'un du zeu eigHiouaamen chorlio.
Me u dieblo lo quan que lo trovaria borlio.
L. 1.
Chotié, s. m. — Gaucher, qui se sert de la
main gauche. (Charbot.)
Chou. — Terme dont le porcher se sert pour
faire rentrer le porc à l'étable.
Choucementc, s. m. pi. — Chaussures quelles
qu'elles soient, souliers, galoches ou sabots.
Chouchebot, s. m. — Petit pressoir pour faire
le vin et aussi petit homme court et ra-
massé. (B.)
Chouchevieilli, s. m. — Le cauchemar; oppres-
sion que l'on éprouve pendant le sommeil et
qui vous fait rêver que vous avez quelque
vieille sorcière couchée sur l'estomac.
Chouchié, v. a. — Fouler, presser, écraser sous
son poids. Dans un sens spécial : coucher
avec une femme.
Una trollia
Su la oonchi d'un trui, en molon patrolUa,
N'ét pa si ben chouchia.
L. 2.
Per chouchié la polailU in^i font lou pollet.
M. 5.
Choudâ, v. a. — Chauffer.
Voir : échoudû, réchoudâ.
Choudâ, s. m. — Plaque de fonte placée au fond
du foyer d'une cheminée et destinée à em-
magasiner et à réverbérer la chaleur. (Pro-
veyz.)
Choudanat, s. f. — Lieu marécageux oià se
trouve une source qui fait venir l'herbe, qui
en favorise la venue.
Charbot dit chaudanà, fontaine que la chaleur
fait naître et qui tarit bientôt.
Choufetà, s. f. — Chaufferette.
Chougnié, v. a. — Grignotter, ronger, manger
salement.
V fat sa provision toutte le matiney
De bon fromageo gra de la dana Bureiri
Qu'u vat toujour chougnan de charreiri en charreiri.
M. 4.
Choupinâ, s. f. — Correction.
Baillié ina choupinâ.
Chourâ, V. n. — Mettre bas en parlant d'une
chèvre.
Et aussi l'action de mettre bas : sa promeiri
chourâ. (Proveyz.)
Chourari. — Lieu où l'on élève des chèvres.
Dana Sucra et dana Philiben
Qui ont fat avorta la chourari d'Eyben.
M. 7.
Chouréla, s. f. — Raisins que les grapilleurs
trouvent après les vendanges. (Champ.)
Chourelâ, v. a. — Aller à la recherche des fruits
oubliés soit par les vendangeurs, soit par
ceux qui ont abattu les noix ou les châ-
taignes; grapiller, glaner.
Et le coste d'entour où le Paye se colon
Per amour qu'u pru pré de le vigne chourolon.
L. 1.
Chourêla, s. f. — Chevrotte, femelle du che-
vreau. (Charbot.)
Chourèlla, s. f. — Instrument pour choureler.
Chourié, s. m. — Ghevrier, qui garde les chè-
vres.
le farey mieu parla de mey qu^ lo chourié
Qui fit brouta le vigne appres Pasque fleurie.
M. 5.
Chourot, s. m. — Chevreau.
Prou de fei le zon veu dessu lo serpolet
Sauta com'un chourot et en se rigolan
Fare de cupelié.
L.
Chourôta, s. f.
(Proveyz.)
Chuchi, s. f. —
Le marmite.
1.
Petite chèvre, jeune chèvre.
Suie de cheminée.
lou pè, comma la chuminâ
Sont dépoé Dieu sat quand de chuchi environna.
Gaude.
Chuchutà, V. n. — Parler à voix basse.
Quand lotir chambe sont lasse,
Lou pied lour faut gratta.
Quand la son les attaque.
Faut vito chuchutà.
M. 8.
Churafey, s. m. — Cerfeuil.
Vz ont migia ensen una grossa salada
De pourchailUe, d'ignon, de churafey et d'au,
M. 7.
Chusi, V. a. — Choisir.
l'en volo chusi un qui n'aye point de tara.
Gaillard com'un poillen quand u court la tantara.
M. 8.
Si ie chusisso un pintre u bravarat natura
Et me farat disna quoquefey en pintura.
M. 8.
Chuzi, V. a. — Choisir.
Vhuzissé-me su tou. puisqu'un chapel de pailli
Vaut una coiffi d'or, comme dit V aniiquailli.
M. 5.
CIA
— 4fi —
CLI
fJat, s. f, — Instrument fait comme un crible
(voir grivet\ mais plus petit, et garni d'un
fond de toile 11 servait aux ménagères à sé-
parer la farine du son. (Proveyz.)
Au pluriel : de ciet.
CIclâ, V. n. — Pousser un cri aigu.
In monsiûr gu'aiet de bezicle
(Tant pit >i l'ourilUt li ciele...)
(I>atal.)
Cié, S. m. — Ciel.
Cieu, s. m. — Aire à battre le blé.
Cifôgni, s. f. — Nitouche, niaise.
Tala deva/n le gen fat la saincta cifogni
Qu'engreiase son archet de bona gaJafogni.
M. 4.
Saincta cifogni, sainte nitouche.
Cimoussa, s. f. — La lisière d'une étoffe.
Cindrié, s. m. — Coin du feu.
On dit d'une jeune fille qui reste à marier
qu'elle languit u cindrié.
L. 3.
Cindrolà. — Poudreux, couvert de poussière.
(Charbot.)
Clni, s. m. — Serin de pays; on dit encore oi-
seau des vernes.
Circizi, s. f. — Cerise.
Et n'en laitsié cola la gro d'una cireizi.
L. 3.
Cireizé, s. m. — Cerisier.
Cirimonton, s. m. — Plante sauvage.
Cirougni, s. f. — Grande plante sauvage dont
le lait ressemble à du jaune d'œuf.
Cisa, s. f. — Haie, clôture de ronces et d'aubé-
pine.
On dit aussi ; concisa.
Ciset, s. m. — Pois chiche.
Civà, s. f. — Avoine.
Civâda, s. f. — Avoine.
Civeiri, s. f. — Petite voiture à deux roues.
Civet, s. m. — Echalotte,
Civetà, s. f. — Cliouette.
Civetâ, V. n. — Courir la nuit comme les
chouettes, et par extension faire la noce,
s'amuser.
Civier, s. m. — Ancienne mesure des grains et
des terres. (Champ.)
Civignôla, s. f. — Manivelle.
Clâ, s. f. — Clef.
Vna gucina de cur ne vaut ren sen cotel,
Ni mortié sen pison, ni oula sen cuUeiri,
Ni sarrailhi sen cla.
Clâchi, s. f. — Tasse.
Lo bratié farian se pourrit amortà
Si una claohi d'eiga on y aviet gità.
M. 4.
L. 3.
Clafl. — Bondé, rempli.
Lou zampirou détruit, lou tronou renversa,
Lou chon clafi de mort, lou peuplou dispersa.
Ménilgrand-
Claffl. — Serré, épais, touffu.
Lo boey lo plu claffi.
M. 5.
Clapei, s. m. — Pierres amoncelées au pied
d'une pente, clapier.
To)(ywr le pierre vont u clapei.
Clar. — Clair.
Vey lo jour clar et net.
M. 5.
Ciat, s. m. — On donne ce nom au pavé qu'on
fait pour recueillir la rigole d'eau qui sort
d'une fontaine. (Charbot.)
Clavandeypi, s. f. — Portière, qui tient les clefs
et, par conséquent, peut ouvrir bien des por-
tes.
La centuri d'argen, clavandeyri commoda!
M. 8.
Clavel, s. f. — Clef.
u n'a laissia chési fenetra, m pertu,
Lucarna ni larmié, qu'aver bona saralli
Ferrai, barra, clavel, grosse piere et palle
U n'aye eitopa.
I.. 1.
Cleû, s. m. — Botte de paille choisie avec soin
et peignée en commençant par l'épi, dont on
se sert pour confectionner les toits de chau-
me. On rétend avec beaucoup de soin en
commençant par le bas, on cloue une latte
sur le haut du premier rang et l'on poursuit
ainsi jusqu'au faîte.
Cleu ou clessit, s. f. — Perche ouverte à l'une
de ses extrémités et dont on se sort pour
cueillir les fruits sur les arbres. (Charbot.)
Cleu, s. m. — Clou.
le t'eycervelarey la testa comm'U'n cleu.
M. 5.
Clepgeon (lou), s. m. pi. — Les élèves du Grand
Séminaire.
Lou pié déchau suivion coma lou zautrou moino,
Lou clergeon, leu curau, lou prêtre, lou chanoino.
B. 9.
Cleupeion, s. m. — Natte de chaume. (Champ.)
Cléyià, s. f. — Porte à claire-voie d'un jardin
ou d'un verger et aussi haie vive.
Charbot dit aussi : cleidat.
Cléda. (B.)
Cliâpa, s. f. — Eclat, copeau de bois produit
par la hache.
Clié, s. m. — Clerc.
J'ai entendu du clié que lo cié et la terra
8e menàvan peioià una mortala guerra.
L. 3.
Lou clié tn'an dit avoi qu'u trovon per memoiri
Que non sai quinte gen an beta lour istoiri
En de bêle chanson.
L. 3.
CLl — 47 —
Cliquet, s. m. — Loquet d'une porte.
U sat hieii accouatra lo cliquet, la eliquetta.
M. 8.
Cliquettà, s. f. — Targette et aussi pièce mobile
servant à empêcher un engrenage de tourner
en sens contraire.
Clochimin, s. m. — Sonnerie des cloches. (Pro-
veyz.)
Cloutreiri, s. f. — Le couteau de la charrue.
La cloutreiri.
Cloutrié, s. m. — Fabricant de clous.
Fare de brut mei qu'un cloutrié.
M. 6.
Cloyandâ, s. f. — Une petite clôture de jardin.
(Proveyz.)
Clugnié. — Fermer les yeux à demi, se dit du
mouvement involontaire qui vous fait fer-
mer les yeux en présence d'un danger.
N'ét si mala tempêta
Que lour fisse clugnié ou abaissié la téta.
U 3.
Clussi (iiia). — Une poule qui va couver.
Cliissi, V. n. — Couver.
Ma polailli va clussi, ma poule va couver. (Pro-
veyzieux.)
Co (in). — Une fois.
Mei deipeu que chacune un co fut atalâ.
L. 3.
Coà. — Queue et aussi le membre viril.
Eilli sat ensarrà lo mari routolan
Apre le zautre fene, et d'oreison poissanta
Lo fare du tout nàquo et la coa flapissanta
Remettre en sa vigou.
L. 3.
Coûa.
Sou la coUa d'una sauma.
h. 3.
Coandau. — Bancal, qui a les jambes torses, qui
marche les genoux en dedans.
Coanet. — A qui on a coupé la queue.
Coblà, s. f. — Chaîne, assemblage, couple.
Ina cobla d'ignon.
Coblet, s. m. — Couplet d'une chanson.
Coeassi, s. f. — Coquemar, chaudron. (Roquef.)
Lez arme sont u crot, lou soudar ont la cassi,
Et le gen en rcpo voyanton la coeassi.
M. 4.
\oyanta la coeassi, vider la marmite, le chau-
dron.
Cocassié, s. m. — Cuisinier.
Valet cocassié, marmiton.
Chaqu'un a darrié si son valet cocassié,
Qui ne fat que voida. rempli et bota-ssié.
M. 7.
Cocatié, s. m. — Marchand de volailles. On
donne ce nom à tous les habitants des terres
froides qui viennent, chaque vendredi, ame-
ner à Grenoble d'énormes provisions de vo-
COG
lailles, œufs, beurre, fromages et fruits de
toutes sortes.
>S« à tenen ie volin suiire,
l'en trovarin de ceu meitié
Plu digno d'estre cocatié
Que de porta un escritoeiro,
M. C.
Ço-cen. — Ce qui appartient à quelqu'un.
On dit d'un dissipateur, qu'il est prodigo de ço-
cen.
li. 3.
Voir : ço-mièno, ce qui m'appartient.
Cochet, s. m. — La nuque, la jonction du cou et
de la tête.
Cochon. (B.)
Côchi, s. f. — Petite branche.
C'opâ ina côchi à in âbro.
Cocoara, s. f. — Hanneton.
Je Veusso bravamen fat deveni cocoara.
L. 1.
Cocoara, s. f. — Femme de mauvaises mœurs,
fille qui a des amants.
Cocoare de Revel, opiniatro d'Euriageo.
M. 4.
Cocoâre, s. f. pi. — Hannetons.
l'ay grand pou qu'après cet hyver.
Sur tout u tem de le cocoare
N'y ait de terriblo zafare.
M. 6.
Cocoià (se). — S'emmitoufler.
Cocouara, s. f. — Hanneton.
Coda, V. a. — Caler la roue d'un char avec une
pierre ou un corps dur quelconque. (B.)
Coeirc, v. a. — Cuire.
Le servente que porton coeirc
La pat' u four vont eitrinquey
Coma le braye d'un laquey.
M. 6.
Coeissi, s. f. — Cuisse.
Vo vo grusa de la grand' eygruisassi
Que lo senglard afat à vostron frare anot
A la coeissi.
M. 4.
Coeïta, s. f. — Empressement. (Champ.)
Coénio. — Ahuri, penaud.
Je me trovo si coémo
Que je ne savo plus que fare de mi-mémo.
Gaude.
Coëre, v. a. — Cuire.
Quand amour coyet mon pan à sa fournâ.
M. 5.
Coëre, v. n. — Faire une fournée de pain.
Lou bolongié coessiront.
Grenoble malhérou.
Coéssi, s. f. — Cuisse.
Cogneu (te). — Tu connais.
Te ne cogneu don pa que de ti je me moquof
M. 5.
COG - à8
Cogncura, s. f. — Tas de neige amassée par le
V(îiU, longère.
Cogncasso (je). — Je connais.
Te ne cogneu pas.
M. 5.
Cogneûtre, v. a. — Connaître, reconnaître.
Lo vin et lo deipiet
Ne l'y laissavon pa cogneutre »on profiet.
h. 1.
Cognutpe, v. a. — Connaître, apprendre.
T.. 3.
Coinda, s. f. — Maîtresse, jeune fille à laquelle
on fait la cour. On dit plus fréquemment au-
jourd'hui : ma Monda et blondâ.
;Se viotà marc nu din lou bra de m coinda.
Jj. 3.
Coipe, V. n. — Cuire, causer une douleur com-
parable à celle que produit une brûlure.
U lo ly fazict coire.
L. 3.
Coisse, s. f. pi. — Cuisses.
Se gratà le caisse, ne rien faire, se chauffer les
tibias et se gratter, parce que lo feu donne
des démangeaisons.
li. 3.
Coita, s. f. — Hâte, empressement.
Xo zavon tàla coita de lou veire nuri.
U 3.
Coita (à la). — A la hâte, promptement, sans
tarder davantage.
Vo dehve fare donq ceu mariageo à la coita,
Per ce que vo sçavé que dedin una ioita
Lon ne la pot teni. Un po de migeyson
Fat quoque fey flappi la flou en sa seison.
M. 4.
Coitâ (se). — Se hâter, se presser, faire vite.
Coitou. — Promptement, bien vite.
Se U preniet d'amour quoque gran volonta
El' y s'étiet coitou la migison outa.
L. 1.
Coitou. — Pressé.
Je seu marri de n'avei plu coitou
Exécuta vostron voley sur tau.
M. 5.
Alhn, qu'à nostrou pa coitou
Nostron servicio set recognu volontou.
M. 5.
Coitta, s. f. — Presse, impatience, hâte, envie
de pisser.
Vo seavez que pissié est chosa souvereyna
Et que garda sa coitta eyet se fare tort.
M. 7.
Coïveta, s. f. — Balayette, petit balai.
Coïvic, V. a. — Balayer.
Dimeiichi quan fut jour chacun se bolicave,
Qui decey qui deley selon l'ordre coivave.
B. 9.
Coïvo, s. m. — Balai.
Emporta lo coîvo, déménager sans esprit de re-
tour.
COL
Cola, V. n. — Couler.
U lo firent cola dedin lour gargamella.
M. 8.
Colâda, s. f. — Embrassade.
Le zarmée ouverte de ton flan
lira deasu, bra dessout, se sont fat la colada
Et ont migea ensen una grossa salada.
M. 7.
Colâda. — Révérence, salutation. (Charbot.)
Colade, s. f. pi. — Embrassements.
Vo qui aveq le colade
De Jupiter mérita lez eiiillade.
M. 5.
Colagne, s. f. pi. — Quenouilles et aussi le chan-
vre qui y est attaché.
U sont de vray sarrapatat
De qui te foey autant d'eitat
Que du bit, qui de le montagne
Venont per pigna le colagne.
M. 6.
Colagni, s. f. — Quenouille.
Babilley qui voudrat e n'ét pa mon meitié,
Una colagni vin ben mieu à mon coustié
Et je l'amo bcn mey que mena l'entivella.
M. 4.
Colanchié (se). — Se glisser sur la glace.
Coullanchié. (B.)
Colanchon, s. m. — Glissoir. (Champ.)
Colanchou, s. m. — Glissoire.
Colen, s. m. — Cou.
Vo lou veyié de gro colen
Avec lour freze de molen
Tant u se conflon d'estre richo.
M. 6.
Coley, fém. coleyssi. — Elégant, bien vêtu.
Goléssià, adj. — Parée, coiffée, attifée.
Bian coléssia.
Colet, S. m. — Col d'une montagne, passage qui
fait communiquer deux vallées.
U pru au du colet.
L. 1.
Coleura, s. f. — Couleuvre.
Colin, s. m. — Cou.
Collen. (B.)
Collet, s. m. — Cou.
Lo dessout du collet, la poitrine, les seins en
parlant d'une femme.
Quand noz estion solet
I ne cachave ren lo dessout du collet.
M. 4.
CoUou, s. f. — Couleur.
Et jamey louz hiver ne changeon sa collou.
M. 5.
Côlon (se). — Se logent, habitent, demeurent.
Le eoste d'entour ou le Paye se côlon.
L. 1.
Colores, s. f. pi. — Couleuvres, serpents.
Le bétie mau-fazan, come son lou lion,
Our, griffon, lou-berou, colores dfrayouze
Vivon toujour de par.
L. 3.
COL
49 —
CON
Colon, s. ni. — Espèce dé tamis très fin au-des-
sus duquel les ménagères mettent encore des
orties et qui sert à passer le lait qui vient
d'être trait.
Je ne pa^sarey ren lo lacet u coJou,
Je leiasirey niigié twatrou mouston u lou.
M. 4.
Coman, s. m. — Ordre.
Malamen empressée à fare son eoman.
L. 1.
Coman. — Gomme, de la môme manière.
Eycoeysson tout, coman farat din lou lensieu,
L'eypoti quand v mettrai son farct u crusieu.
M. 4.
Coman (à Dieu vo). — A Dieu je vous recom-
mande, que Dieu vous garde!
A dieu vo eoman donq, mais faites no sçavey
Biento vostron retour, adieu jusqu'u revey.
M. 4.
Coman se volhé set. — Comment voudriez-vous,
il n'est pas possible que.
Coman se volhé set qu'u m'appélleyson giena.
De ccley ne me chau maque tu »eye miena.
M. 4.
Comba, s. f. — Vallon pi"ofond et resserré.
On vct jusqu'à le combe
liergeyre savoney blanche comme colombe,
Keverdié de la pay.
M. 7.
Combeïé, v. a. — Imbiber d'eau. (Champ.)
Combeyié, v. a. — Mettre de l'eau dans une fu-
taille, afin de la faire gonfler et de l'empê-
cher de répandre.
Ecumbié, cumbié et combeié. (B.)
Ço-mièno. — Ce qui m'appartient, mon bien.
(Proveyzieux.)
Commissûra, s. f. — Timon que l'on ajoute à
celui d'un char quand on veut atteler deux
paires de bœufs à la suite l'une de l'autre.
Commensura. (B.)
Cômo, s. m. — Gardien, surveillant, et aussi
garde-chiourme, geôlier.
De mon authorita ic la faray rama
Et pui ie lo faray cytrillié bien u côme.
M. 8.
Teyqui perquc de no lou glouriou gentilhomc
Sont cent fey mieu haï que du forsat lou came,
M. 8.
Companajo, s. m. — S'entend de tout ce qui se
mange avec du pain, mais surtout du fro-
mage.
Enfin ne poeiasi vo avey du companajo,
Du buro que di liard et que siey du fromajo!
M. 7.
Compara (se). — Prendre pour compère, s'unir,
se marier.
Pa moin vaut mieu de se compara à noteyro
Que de se confia à traistre apotiqueyro,
Pereeque per devant lo noteyro establit.
Et Vautra per darrié applique son outit.
M. 8.
Compeirâjo, s. m. — Camaraderie.
Et l'aume ne se pot asseura d'amitanci.
Parentà, compeirâjo ou bona veisinanci.
L. 3.
Complicion, s. f. pi. — Manières.
Ave de bonè ou de mauvaises complicion.
Conchi, s. f. — La tablette d'un pressoir.
Una trollia
Su la conchi d'un trui, en molon patrollia,
N'ét pa si ben chouchià.
I.. 2.
Conchi, s. f. — Espèce de table inclinée munie
de planchettes latérales d'environ 10 centi-
mètres de hauteur. Elle se termine en pointe
et sa partie plane est couverte de petites rai-
nures sur lesquelles on place les vases troués
ifaicèlle) contenant le fromage blanc. Le pe-
tit lait s'échappe du vase, coule le long des
rainures et va tomber dans un baquet à ce
destiné.
Concise, s. f. — Haie, clôture d'un champ.
Siza. (B.)
Coniiâ, V. n. — Penser, faillir.
Sitou qui t'eut quita, te comdi an mori.
Ménilgrand.
Sey pa que jaiou bien conda à me neyi.
Ménilgrand.
Confia, S. f. — Gronfle, vessie de cochon dans
laquelle on a introduit de l'air pour la faire
sécher.
De confie de cayon, de siblet de mercié.
M. 7.
Confia, V. a. — Remplir d'air.
Confia (se). — Se gonfler, faire ses embarras,
être pétri d'orgueil.
Se confia comm'una dinda.
M. 8.
Conflo. — Gonflé, plein comme une outre.
Conllo. — Triste, le cœur plein de chagrin.
Au fém. : confia.
L 1.
Confronta, v. a. — Réunir, appliquer l'un sur
l'autre.
Je n'auray pa sito achevi mon messageo.
Que vo confrontari vostrou jouli visageo.
M. 5.
Confronta, v. a. — Confiner, limiter, avoisiner.
Je confronta avoé leu, nous sommes voisins, ma
propriété est contiguë à la sienne.
Conneûtre, v. a. — Connaître.
le vo cogneusso prou.
M. 5.
Conor, s. m. — Consolation, plaisir.
Ij ne dio pà
Que d'avei reidamen la fendaei eitopà
Ne set un gran conor.
L. 3.
Conortâ, v. a. — Réconforter, réjouir.
Notron seignou n'a ren su la terra buta
Que ne set tout per l'aume et per li conorta
Lo cour et Veiperit.
L. 3.
CON
50
COR
Consolation, adoucissement,
A l'oreille, seul à seul, en
Conortura, s. f.
plaisir.
Conseilhon (à).
cachette.
Ceu monsieu qui bien loin ta seigneuri arrente
At Hau l'emburilhié toujour à conseillon,
I ne portarat pa d'ale de parpalhon.
M. 4.
Parpaillon en 1659.
Conscillic (se). — Prendre conseil, demander un
avis.
Se conseillié à lei.
L. 3.
Conseillon (à). — A voix basse, à l'oreille.
Lo premié que ver leu de bon eur s'eichacùle
TA dit, à conseillon, solamen trei parole.
L. 2.
Consurta, s. f. — Une consultation.
Consurtâ, consulter.
Contio, s. m. — Etat, importance.
Et lou zaume me fon
Met de contio de no que d'un eêtron de chin.
L. 1.
Contrafat. — Contrefait.
Dana qui devina ce que se dit et fat
Qui faictes deveni prou de gen contrafat.
Qui appres lou meina faictes couri le fille,
Qui conjura serpen, cocoarez et chanille,
Aydorme à mes amours,
M. 4.
Cop, s. m. — Coup, fois.
Incou in cop,
Devan cop, avant l'heure.
Voudrin je devan cop perdre mon pttcelâgeo!
M. 4.
Cop (à). — Coup sur coup.
Sont arriva à cop chié leu don escandalo.
M. 5.
Copâ, v. a. — Couper.
Copâre, s. m. — Compère, ami, fiancé.
Avei copare, avoir un fiancé, être sur le point
de se marier.
Mais quau que set de mi u n'aurat pa copare,
M. 4.
C'est-à-dire quoi qu'il puisse advenir de ma per-
sonne, ce n'est pas moi qui présenterai à mon
père un jeune homme qui me demandera en
mariage.
Copet, s. m. — Le dessus du cou, la nuque.
Copetà, s. f. — Espèce d'herbe que recherchent
les ménagères pour faire briller les usten-
siles de la cuisine.
Coponu, a. — Profond, creux. Se dit surtout
d'un vase.
Coppet, s. m. — Nuque, partie postérieure du
cou.
le te vollo laillié tau cop sur lo coppet
Que ie t'accaparay d'una branchi gui brûle,
M. 8.
Coqufl, v. a. — Se dit d'un poulet qui cherche à
grimper une poule.
Côqua, s. f. — Tartine.
Côqua per côqua, un prêté pour un rendu.
L'offitio qu'u ta fat n'ét que coqua per coqua,
Voz este guit à guit.
M. 5.
Coquan, s. m. pi. — Chevaucheurs.
Coquan de champagnié qui n'ont ni pan ni pata,
M. 4.
I vodrion tojour coquâ,
La faridondaine,
I vodrion tojour coquâ,
La faridonda.
Chanson daapb.
Coquan, s. m. — Gueux, mendiant, pauvre dia-
ble.
Qu'y at de clerc et de noteiro
Qui d'un eitat herediteiro
Font per la vila de cancan
Mei que d'un flâco un coquan,
M. 6.
Coquar. — Galant, conteur de gaudrioles, fan-
faron, celui qui se vante de ses bonnes for-
tunes, du succès qu'il a auprès des femmes.
Ah! lo fau vilanat, u fat bien lo coquar,
Per avey la pistola u va balUé lo quar.
M. 4.
Coquatié, s. m. — On nomme ainsi les habitants
des terres froides qui viennent, le samedi,
vendre à Grenoble des œufs et des volailles.
Vigneron de Vourey, coquatié de Voiron.
M. 4.
Coquéla, s. f. — Casserole en fonte.
Coquillié. — Frisées, relevées en forme de co-
quilles.
Médailles u chapel, eygrette sen pareille.
Moustaches coquillié jusques à le zaureille,
Fréze gaudoroney, mandille de gojat.
Et brayes eytrinquey en chausse d'hypocrat.
M. 7.
Coqiiinari, s. f. — Une niche, une plaisanterie
de mauvais goût.
Côqu'un. — Quelqu'un.
Sa fena vercheci per se resolacié
Se faciet gentimen à coqu'un embrassié.
Voir : quôqu'un, tina.
Cor, s. m. — Cours.
Tout lo fin cor du jour, toute la sainte journée.
Copâgeo, s. m. — Courage.
Corâgio, s. m. — L'esprit, la tête.
^e te mètta pa iquen den lo coràgio.
L. 2.
Corailli, s. f. — Gorge, larynx.
Et d'un fer venimou luy perçit la corailli.
M. 8.
Corailli, s. f. — Pyrosis, fer chaud, sentiment
de brûlure dans le parcours du pharynx à
l'œsophage.
COR
Coranta, s. f. — Dysenterie.
Copcosson, s. m. — Charançon.
Corcossonâ, vermoulu, piqué ou ronge par les
vers.
Corda pi-ouleyri, s. f. — Corde d'un fort dia-
mètre employée à sortir de la forêt des arbres
abattus.
Cordei, s. m. — Gâteau de pâte que la ménagère
roule et entortille de cent façons différentes
et qu'on fait frire à la poêle.
On dit encore : bugnetà.
Cordei, s. m. — Espèce de couronne de chif-
fons que les femmes se mettent sur la tête
quand elles veulent porter quelque chose de
lourd.
Cordéla, s. f. — Gordon, lacet, corde Hne, ficelle.
On dit d'une jeune fllle mignonne et élancée :
prima coman cordéla.
Bêla coman lo jour, prima coman cordéla.
L. 1.
Copdella, s. f. — Ficelle, petite corde et aussi
ceinture.
Si l'amour pot sarra ton cour de ma cordella,
Que ne vin tu dong vei ton amanta fidellaf
M. 5.
Coi'dey, s. f. — Couronne faite avec une étoffe
tordue et qui sert à porter des fardeaux sur
la tête.
Cella gui pot garda de flou ceu Uau cordey,
I pot porta lo front uver comm'un' imagi,
Chacun la vou versi perceque Vhet hien sagi.
M. 4.
Cordeyié, v. a. — Lier des pièces de bois pour
les amener.
Cordeyié (se). — Marcher en se tordant le long
d'un mur ou d'un obstacle tout en s'y ap-
puyant.
Cordeyié, s. f. pi. — Fatigue des jarrets après
une longue course.
Cordilhat, s. m. — La toile.
Et pui ne faut pa qu'on i porte
Lo cordilhat près du velou.
M. 4.
Cordre, v. a. — Mettre en réserve, mettre do
côté, ranger.
•Je voay cordre lo hoé.
Cordre (se) S'écarter, s'effacer.
Coreiro. — Coureur.
Que faron-no de queu coreiro de fillietf
Ménilgrand.
Coriiâgio, s. m. — Cocuage.
Or, parlon per eicot de ceu Rei de cornagio.
L. 3.
Corne, s. f. pi. — Maladie des glandes situées
derrière les oreilles.
Cornetà, s. f. — Sorte de coiffure que les fem-
mes portent au lit. (Charbot.)
SU
COT
Cornichon, s. m.
nette.
Igui vo zaussia veu lo chapiron vola,
Dcley lo cornichon.
Coiffure de femme, la cor-
L. 1.
Corniflou, s. m. — Parasite.
Au féminin : eyt ina cornifla.
Cornille, s. f. pi. — Tortillons que la vigne
pousse aux extrémités du bois. (Charbot.)
Corniôla, s. f. — La trachée-artère et par ex-
tension l'estomac, le gosier.
J'ozo hen afermà
Que solamen lou gniot, lou crozet, le raviole.
N'eussion pa poi ehavi en millianta corniùle.
L. 1.
Corporâ (bian) Musclé, solide, vigoureux.
Corporanci, s. f. — Corpulence.
Cortaii, s. m. — Garçon solide et râblé.
Tané y fit chargié lo fay de trei quintau
A sept ou huict cortau.
M. 5.
Cortei (lo) — Le courtois, l'homme aimable.
Et lo cortei qui voû sou zami manteni
Tan soven come se pà ehe sy lou fat veni.
L. 3.
Corteysi. — Courtoisie, politesse, bonne grâce.
Creitu que set mau fat de fare corteysi
A un garçon qui t'at sur les autre chusi.
M. 4.
Corteyzi, s. f. — Politesse, bonne éducation.
Tilajo d'alentour, raci sen corteyzi,
Yo faites u bourgeoey cent mille depleyzi.
M. 7.
Cosin, s. m. — Cousin.
Cosinà. — Cousine.
Cosséal, cossial, s. m. — Blé méteil. (Champ.)
Cossié (de). — On appelait ainsi un mélange de
seigle et de froment qu'on semait en au-
tomne et qui servait à faire du pain à la fois
économique et rafraîchissant.
Voir : mécle.
Cossien. — Bien mis.
/ vozet si cossien, elhat si honna graci.
Que Ihat rafla lo cour d'un grand seignou de placi.
M. 4.
Cossio. — Cossu, riche, à son aise et aussi d'un
homme qui veut faire l'important.
V vou fare lo cossio.
L. 1.
Cosson, s. m. — La nuque.
Costa, s. f. — Côte.
l'ai quinz' an su le coste et guand ie dirin seize
le ne mentirin pa, car seu nassa lo treize
Du mey que l'on entend chanta lo rossignon.
M. 4.
Couste en 1659.
Cet, s. m. — Coup.
En mein que d'un eiloido U fit dessu lo groin
Orelà, sen dire mot, miliante cot de poin.
L. 1.
noT
Cot. — Cuit.
Qu'u fasse hou temVlan de sen alla de four,
Car enet pa per leu que lo pan cot « four.
M. 4.
Cota, 9. f. — Robe.
Per en hère à mon sou je me deichaussirin,
l'engagirin mon pia, mon fouda et ma cota.
M. 4.
Cotel ou cotet, s. m. — Couteau.
Coti, V. a. — Manger; u ne pot pas coti, en par-
lant d'un malade; il ne peut rien prendre.
(Champ.)
CotiAchi, s. f. — Plante médicinale que recher-
chent les paysans et qui ressemble à l'angé-
lique.
Cotivet, s. m. — Nuque, chignon. (Onof.)
Cotouilli, s. f. — Torcol ordinaire, pie-grièche.
(Boudeille.)
Colta, s. f. — Robe, ou plutôt jupe de paysanne
plissée par le haut à la ceinture.
Et la plu para sur sa cota
Met plu valhen qui n'at de dota,
Talla n'at que cinqtMnf eicu
Qu'at de iendageo iusqu'u eu.
M. 6.
Couanet. — A qui on a coupé la queue.
Couarella (ina). — Une femme crottée.
Couâi-o, s. m. — Avare, grigou.
Couarou, s. m. — Queue-rousse.
Couat, s. f. — Queue.
Coubla, s. f. — Accouplement, couple, mari et
femme.
Amour de dou cour en fat un.
Mais d'un u ne pot fare couhla.
Entre lou vraiz aman tiengun
Na dou voley, ni l'arma doubla.
M. 4.
Coubla (ina). — Une réunion, un chapelet.
Ina coubla d'ignon, un chapelet d'oignons.
Coublo, s. m. — Couple, mari et femme.
M. 5.
Couchi, s. f. — Lit.
Je charchou din ma couchi tou lou meillou couti.
Ménilgrand.
Et quan de not u l'et couchia dedin sa couchi,
V ne pot reposa, per amor que la mouehi,
LU gatille Voureilli.
L. 2.
Si de ves pro u l'enten sizinà quoque mouehi
V taute, enragia, nu de four de sa couchi.
L. 1.
Coucoiro, s. f. ^ Hanneton. (J. 0.)
Coucou, s. m. — Primevère jaune.
Coucouara, s. f. — Hanneton. (Champ.)
Coucourellié, v. n. — Se dit du bruit que pro-
duit le contenu d'une gousse desséchée quand
on l'agite à son oreille.
Coudura, s. f. — Une aiguillée de fil à coudre.
52 - COU
Couet, au fém. couéta. — Sans queue.
Couët. — Attrapé, trompé dans son attente.
(Champ.)
Cotietta. — Terme d'amitié. Nous dirions au-
jourd'hui : ma petite, ma mignonne.
Coiietta, je n'en poëy plu, je seu la de conta,
Ne te lasse tu ren ti mêma d' écoutât
B. a
Coufflà (se). — S'indigérer, se remplir. (J. O.)
CounièU), s. m. — Homme qui s'indigère. (J. 0.)
Couina, V. n. — Pousser de petits cris étouffés.
Couivaiile, s. f. pi. — Balayures, ordures amas-
sées avec un balai. (Gaude.)
Couivet (fare). — Disparaître.
Ahl que no faut de croi, de teste et de pile
Per bien revicola tant vilajo que ville.
Car chié tou lou pcti, point d'argen l'on ne vet.
Le pièce de trey sou ont toutte fat coivet.
M. 7.
Couivià. — Balayé, nettoyé.
Couivié, V. a. — Balayer.
Mais elouz entrât bien de me teni chiez ello
Per chara lez eycuelle et eoivié la meyson.
M. 4.
Couillau, s. m. — Homme fort et vigoureux.
Coulagni, s. f. — Quenouille.
Coupetà, s. f. — Asprelle, plante dont se ser-
vent les ménagères pour relaver leur vais-
selle.
Couppa, V. a. — Couper.
Per u couppa plu court, pour abréger.
M. 7.
Cour. — Bref.
Per u fare cour.
L. 3.
Couranta, s. f. — Le galop, espèce de danse.
lamey, jamei u bal (set à brando ou couranta)
le n'iray fare vey mou lacet d'amaranta.
M. 5.
Couranta (la). — Espèce de danse très grave
fort usitée au xvii' siècle et aussi l'air à trois
temps sur lequel on la dansait.
A cha di, à cha vingt, à cha trenta, quaranta,
U me venant queri per dansié la couranta.
M. 8.
Courbât, s. m. — Corbeau.
Vieu courbât peicharet, vieu chavan, vielU grola.
M. 4.
Se dit aussi corbat.
Courbet (à). — Courbé, replié sur soi-même.
A fauta de vigou son ca vat à courbet.
M. 8.
Courda, s. f. — Courge.
TJ sariet un vray fou si u ne preferave
Lo melon à la courda et le carde à le rave.
M. 5.
Coupdanié, s. m. — Cordonnier, fabricant de
chaussures.
Un courdanié ne vou que trippe en fricassia,
Et sa fena souven est la plu mau choussià.
M. 8.
cou
— 33
cov
Courdon, s. m. — Lien de paille ou d'étoffe tor-
du et mis en couronne que les femmes se
mettent sur la tête quand elles veulent y por-
ter un fardeau en équilibre.
Chusissé me sur tout, pttisqu'un courdon de pailli
Vaut una coiffi d'or, comme dit rantiquailU.
M. 8.
Voir cordei.
Courniole, s. f. — Le gosier et par extension
l'estomac.
Saucisson, murusson, jambon, patié, ravioJe,
Frioassié, moUandron rempUssion le courniole.
B. 9.
Courre, v. n. — Courir, lutter de vitesse.
Courre, barrieula ou fare cupelié.
U 1.
S'apareillié à courre, se mesurer à la course.
L. 1.
Coupreyou, s. m. — Celui qui prépare le cuir
pour les divers usages auxquels il est des-
tiné.
Avec un courreyou ie ne faray pas pachi
Car u me frettariet comme cuir d'una vachi.
M. 8.
Coiippiô. — Au fém. : courrue.
Et n'ére bona amia, parcnta, ni voisina
Que n'y fusse courrio per la veire en giassina.
L. 3.
Couptau, s. m. — On appelait ainsi, au xvn' siè-
cle, les commis de magasin, les employés.
Abbez, clers et courtauts courtizavon lor belle.
B. 9.
Courtaut, s. m. — Garçon solide et râblé.
Regarda un po lour courtaut,
Despui l^homa iusqu'à Bertaut :
Vo lou verri qu'u crépon d'estre
Din la boutiqua quoque maistre.
M. 6.
Coupteisi, s. f. — Politesse, amabilité, bonne
grâce.
Si va fête la trogni
A votro zenemi, ou ben que vo risi
A celeu que tojour vo za fat courteisi
U dit qu'iét gran pécha.
L. 3.
Fare courteisi, faire une politesse, être aima-
ble pour quelqu'un.
Côupiivet, s. m. — Gros mangeur.
Couse, V. a. — Coudre.
La fcna (comm'un char) si n'et graissia » rené,
On nen pot pa joui, ni moin lu fare ala,
2Vi chara, ni pata, ni couse, ni fila.
M. 4.
Coussio. — Qui a bon air, qui montre l'aisance;
nous dirions vulgairement : cossu.
Coussiou, s. m. pi. — Les consuls, les membres
du Conseil des Quarante qui, à Grenoble,
étaient chargés de l'administration de la ville;
nos conseillers municipaux actuels.
Lou coussiou eyron vêti de robe de vclou,
U l'cytion précéda de sept ou huit mandou,
B. 9.
Coutaiigi, s. f. — Le coût, le prix d'une chose.
Fat brâvamin de ooutangi.
Coûte, s. f. pi. — Les côtes et aussi les coteaux.
Et lo bon vin de coûte u veiro entassa
Usse revicolà lo cour d'un trapassa.
h. 3.
Coutouilli, s. f. — Sorte de vaisseau de terre où
l'on tient ordinairement de l'huile. (Charbot.)
Coutrâ, s. f. — Fer en forme de lame qui coupe
le sol et qui se place au-dessus du soc de la
charrue.
Ina coutrâ.
Coutpi, s. f. — L'oreiller.
Iquen ne sarit ren, si lou piou, le ba-rdane,
Lou lenceu ben foirou et le mâle semane.
Et la coutri ben dura et plena d'eitancot
Ne U faziet sembla un enfer de la not.
L. 2.
Couva, s. f. — Poule qui a des poussins.
Una couva n'at pa si soin de sou punin
Que cela bona fena at de tou sou veyzin.
M. 4.
Couven, s. m. — Couvent, mais aussi piquette.
Oranda charreyri nova, en te gen tu es sainta,
Lou zome per amour, le fene per contrainta.
Un jour tu n'aures point de vin. mais prou cowven
Qui te faron porta la biassi bian souven.
M. 7.
Millet a fait ici un jeu de mots sur ces deux
acceptions diiférentes du mot couven ou co-
vin. (Proveyz.)
Couvepcella, s. f. — Couvercle.
Couvei-sel, s. m. — Couvercle.
Una ftlli qu'a besoin du couversel, une fille en
âge d'être mariée.
Un peysson sen arresta
Que vin de bon endret, et un frian morcel
Per una filli qu'ai besoin du couversel.
M. 4.
Couverta, s. f. — Couverture.
u rechagnont à gorg' uverta.
Et pui vont hranda la couverta.
M. 6.
Couvet, s. m. — Vase rempli de braise pour se
chauffer les pieds. (J. O.)
Couvretou, s. m. — Etoffe de percaline verte que
l'on place sur l'arçon pour préserver les nou-
veau-nés contre la lumière et les courants
d'air.
Couze, V. a. — Coudre.
Covâ, V. a. — Couver.
Covà, s. f. — Couvée.
Covà, s. f. — Poule couveuse.
Covat, s. f. — Pomme de pin.
Coven. — Piquette, mauvais vin.
l'amo mey migié po et bere plu soven,
Maque ne set pa ren d'eyga ni de coven.
M. 4.
COV — 54
Covcrt, s. m. — Le toit.
Coverta, s. f. — Couverture.
Covéssi. — Etouffante, accablante.
Fat inà chau covéssi.
Proveyz.
Coyacié, v. n. — Plaisanter, dire des bêtises.
On dit encore vulgairement dans le Midi :
dire des couyonnades.
L. 2.
Coyan. — Cuisant.
Piqua de quoque mot coyan, c'est se moquer de
quelqu'un, le tourner en ridicule.
L. 3.
Crâpa, s. f. — Grappe du raisin, ce qui reste
d'une poire ou d'une pomme dont on a mangé
le tour.
Crapi, V. n. — Mourir.
Cranquillon, s. m. — Petit morceau de quelque
chose et aussi petit enfant.
C'rauquillon n'a pas de brâye, etc.
Cravinanci, s. f. — Calvinisme.
Vigne, dongue, cra^nn, avei sa cravinanci
Dmtagua sa furou contra nou et la danci,
L. 3.
Cratolà, s. f. — Petites crottes de rat, de mou-
ton, de chèvre, etc.
V deivrion {comme rat quutid u font lotir cratole)
Se eachié et laissié chantona le nietole,
Et lou trèsto chava/n.
M. 4.
Cran, s. m. — Corbeau noir. (Bouteille.)
Créandeiri. — Crédule.
Ma fey, non, car seu pa filli si créandeiri.
Et }'ai pou d'enrouta en si granda hrandeiri.
M. 4.
Creigne, v. a. — Craindre, redouter.
8en creigne leilavanchi.
Iv. 1.
Creigno (je). — Je crains, je redoute.
lamay l'on ne m'at veu recula en hatailli,
le creigno moin lou cou qu'una piera de tailli.
M. 8.
Creil, s. m. — Berceau d'un enfant en très bas
âge. (Champ.)
Creipi, s. f. — Crèche.
V fat corne lo chin, que jamci fen ne tochc.
Et garde qu-e lo ho de «a creipi n'aprochc.
L. 3.
Creire, v. a. — Croire.
Ma fey, n'en creyo rcn!
M. 4.
Creyo, je crois.
Creisse, v. n. — Croître, pousser, grandir.
Vo lo veya creisse corne una bêla planta.
h. 3.
Creissu. — Poussé, grandi.
Cpeitin. — Mal à mon aise, désolé.
Je scu tou crcitin
Lo cour me pendole.
Champ.
CRI
Creilin, s. m. — Mendiant, pauvre diable.
Et s'u vet un creitin à la porta dmussia.
Ij. 1.
Creitin (en 1659). — Idiot, inepte, sot, penaud,
misérable, malheureux.
Lo mariageo devin creytin
Si gnat degue coiffié la tabla,
VeygtU pergue lo mondo tin
l'er chosa la plu veritabla
Qu'à jeun Ion ne pot badina.
Vive Vamiour après disna.
Creitre, v. n. — Croître, pousser.
/ se confion mieu que le mettre
Ou qu'un dindon que Ion vet creitre.
M. 4.
M. 6.
Creitre, v. n. — Croître.
/ ne crelt ni ne crève, il ne grossit pas, il ne
profite pas.
Creitura. — Crédule, portée à croire les ser-
ments des amoureux.
Crei que ne faut pa ren que Ihet seye creitura,
Autramen sa sarralU auriet to Vouvertura.
M. 4.
Crenel, s. m. — Grande cage où l'on tient de la
volaille. (Charbot.)
Créra, v. a. — Croire. (Latal et aussi Ménil-
grand.)
Je n'y volien pas creira.
Ménilgrand.
Cressil. — Il crut.
Lo Bon Dieu créssit mieux fare.
Latal.
Cret, s. m. — Le sommet d'une montagne, lieu
élevé.
Cret. — Croit.
On cret lourz amitié mieu fondey que Rabot.
M. 4.
Crétin. — Désappointé, désolé, marri et non pas
idiot.
Je me couchy, crétin, son beyre ny migié.
B. 9.
Creû ou creyt, s. m. — Berceau d'enfant.
Croy ou croa. (B.)
Creûva, s. f. — Petit hangar le plus souvent
attenant à une grange, mais parfois aussi
isolé au milieu des champs.
Crey (à l'infinitif). — Croire.
Hella pourray-je crey?
M. 5.
Creyandeiri. — Crédule. (Proveyz.)
Creyo (je). — Je crois.
yo, ie n'en creyo ren!
Creyre, v. a. — Croire.
Cria, V. a. — Gronder, réprimander.
Perquè ne Vô-te pas criàT
Crimft, V. a. — Brûler.
On dit aussi : rima.
M. 8.
CRI
— 55
CRO
Crio (je). — Je pousse des cris.
le lamento, je crio, je plouro, je me fasclio.
M. 5.
Crisinâ, v. n. — Se dit du bruit particulier que
produit un morceau de viande qui cuit dans
la poêle et aussi du bruit particulier que fait
un fer rouge au moment où on le plonge dans
l'eau.
le volo qu'à le peyle on ouvrey ma cuisina,
Et qu'après lez avey fat per tout timpana
On le fasse aussi-to sur lo feu crisina.
M. 8.
Crisinamen, s. m. — Bruit particulier que pro-
duit un plat qui brûle.
Et du cié traluyan, la merveillousa voûta.
Fat, coma un tourdion, sa bêla viri-vouta,
V dou crisinamen du gran ceclo emperou.
h. 3.
Cristéro, s. m. — Clystère.
On n'anten plu carillona
Lou morti duzapotiquerou.
On ne fa plu déboutonna
Le gen pe prendre de cristéroa.
Ménilgrand.
Cristolet, s. m. — Plumet. Ce nom se donne à
un fanfaron, à celui qui n'a que du caquet et
qui s'imagine que la plume qu'il porte au
chapeau doit le faire craindre. (Gharbot.)
Croaqiiâ, v. n. — Croasser.
Courageo, Ion verrat biento me funeraille,
fentendo croaqua lou courbât et le graille!
M. 4.
Croche (à le) Au clou.
Tou lou procez sariont pendola à le croche.
M. 5.
Crochon, s. m. — Croûte de pain.
On dit aussi : quignon.
Croé. — Pauvre, misérable.
Lo plus croé villageois comme un Rotchild erchatse.
Gaude.
Cpoei. — Revêche. Cette épithète se donne par-
ticulièrement aux fruits véreux et d'un goût
âpre et rude. (Charbot.)
Croeizi, s. f. — Coquille.
De croeize de nui.
Croey, s. f. — Crue, poussée.
De creltre.
Philin dit en parlant du roi :
V l'at cercla l'herba croey u tem de la souffranci.
M. 5.
Croeyzc, s. f. pi. — Coquilles.
Quand te scu avcr ley, met advi que j'enfilo
De croeyse dcygargau, que ie bloyo ou ie filo
De lana d'un barbet et scya d'un baccon.
M. a
Croi. — Mauvais.
La i)lévi, lo croi ten, aver l'ora et la fret
Li font tota la not teni lo eu eitret.
Ij. 2.
Lo croi ten, le mauvais temps.
Croi, s. f. — Croix.
Croi de pailli! Nous dirions aujourd'hui dans le
même sens : sur ma foi, ou bien encore : pa-
role d'honneur.
Si je ne la foey bien gallopa, croi de palli,
le ne volo jamey avey dénié ni malli.
M. 4.
Croi, s. f. — Monnaie.
N'avei croi ni pila, ne pas avoir le sou.
Faut que ie parlo de plu près
U mistodin de cetta villa
Qui n'ont pot estre croi ni pila.
M. 6.
Croisié, v. a. — Croiser.
Croisié lou chamin, en parlant d'un ivrogne,
zigzaguer,
M. 5.
Croqua, s. f. — Assemblage naturel de plu-
sieurs noix à l'extrémité de la même petite
tige.
Veyre qu'un eytrangié aye, sen payé loqua.
De toutte nostre noi prey la plu bella croqua.
M. 4.
Croquet, s. m. — Réunion.
In croquet de nui, in croquet de cireize.
Proveyz.
Millet l'emploie dans le même sens :
Tant de croquet de noi per fare de bugnette.
M. 7.
Croset, s. m. — Petit morceau de pâte étendu
avec le doigt et roulé dont on fait la soupe.
(Champ.)
Crosse, s. f. pi. — Béquilles.
Alla à le crosse, être bien vieux.
Voudrin je devan cop perdre mon pucelageo?
Non pa, quand ie devrin comm' un' arma dana
Pati en ma jeunessa et quand infortuna
le lo debvrin avei quand i' iray à le crosse,
le lo gardo, lasset, per lo jour de me noce.
M. 4.
Cresson, s. m. — Chorier dit qu'on appelle ainsi
le berceau.
On dit encore : lo creû.
Crot, s. m. — Croc, crochet.
Le zarme sont u crot.
M. 7.
Crôta, s. f. — Grotte, caverne.
Crotton, prison, cachot.
Croton, s. m. — Cachot.
Car per ceu moyen margoton
Me cret criminel et parjure,
Creanci qui en mon croton
U'ét plu sensibla que Vinjuro.
M. 5.
Crotou, s. m. — Prison, cachot.
Vn mutrié que se sin du crotou entreprès (menacé).
L. 2.
Crotton, s. m. — Grotte, cachot.
Comme le ratapene en quoque vieu crotton
D'un rochié, ie m'en voey retirié à tâton.
M. 8.
CRO — 56
Crôtta, s. f. — Grotte.
E me fau retourna du coustié de ma crotta.
M. 4.
Lo veyqui que t'en vat fourra din quoque crotta,
Fer n'en sorti jamay.
M. 8.
JVo, ie ne crcyo pa qu'u se poeissc sauva
De le crotte où louz our vont embrassié le faye.
M. 8.
Croul, s. f. — Croix.
La fontaiia de queu gran sin,
Intre Grenoble e Sin-Martin,
De le croui vint din VIzera :
Alléluia.
Chanson du xV siècle.
Crouissâ, v. a. — Bercer. (Champ.)
CroHSsâ, V. a. — Bercer. (J. 0.)
Croyo. — Cruel.
7f on, non, eyet en vain que mou croyo paren,
(Impitou comme sont su le flou lou torren)
Volon deytafeye de mon printem la rama.
M. 5.
Crozct, s. m. — Sorte de pâte pétrie avec de la
farine et des œufs et cassée avec lo bout des
doigts, dont on fait une soupe fort estimée
de nos montagnards.
Tou lou galabontem de Franci et d'Espagni,
Et de ceteu paï banquetant jour et not
De raviole à la pel, de crozet et de gniot.
M. 7.
M. 4.
Crua, s. f. — Grue.
/ mige la chair crua.
Cruce. — Ce qui craque sous la dent.
La crucendèla, les cartilages.
Crucî, V. n. — Grincer.
Tout plen de mauvoillanci et crucan de le den,
Com'un diéblo empenà u se lancit dedin.
L. 1.
Cpiii, S. f. — Croix. On dit de quelqu'un qui ap-
proche de la quarantaine : frizâ le quatre
crui.
Cruizià, s. f. — Croisée de deux chemins.
Crupi, s. f. — Croupe, hanche.
Se battre la crupi.
L. 3.
Crusiû ou cpusieu. — Lampe à huile avec un
crochet qui permettait de la suspendre par-
tout où le besoin s'en faisait sentir.
Eycoeysson tout, coman farat din lou lensicu
L'eypou quand « mettrai son faret u crusieu.
M. 4.
Crussandéla, s. f. — Le cartilage, qu
sous la dent quand on le mange.
Crusse, v. n. — Craquer, faire craquer sous la
dent.
Farc crusse la pel.
L. 3.
Se dit aussi crussi.
CUN
Cruzieu. — Petite lampe suspendue fort en
usage dans nos montagnes.
U lumen du cruzieu.
h. 1.
Cublo, S. m. — Crible.
J'ay lo cour grivela comm' un cublo.
M. 5.
Cûchi, S. f. — Un amas. Se dit surtout du foin
entassé avec le râteau.
Cuchon, s. m. — Monceau.
On dit aussi : ina cuchi.
Cucubot, s. m. — Engoulevent. (Boudeille.)
Cudan. — Pensant, croyant.
Et cudan en sailli y tornon recheivié.
L. 3.
Cueilleyri, s. f. — Cuiller.
Alla coma pot et cueilleyri, se dit d'un garçon
et d'une jeune fille qui ne se quittent pas, qui
vont toujours ensemble.
M. 5.
MaVheirousa qui trot u meina familleyri.
Avec ellou se rend comme pot et cueilleyri.
M. 5.
Cufflgnià. — Trop saoul.
Culèva, s. f. — Culbute, saut sur soi-même.
Fare la culèva, faire la culbute.
M. 5.
Culut, s. m. — Ver luisant et dans le sens fi-
guré : brillant, drainant.
Tala porte sur lei mey de mille culut
Et s'eyparpalhe tant, per monstra que Ihet blanchi,
Que la bouchi du cour et defour toutta franchi.
M. 4.
Culut, s. m. — Mauvaise petite lampe éclairant
fort mal.
L'hyver on n'y ved point de maleytru culut,
Y at toûjour bon feu avec sept ou huit branche
Per si eycalambra et charfa bien les anche.
M. 8.
Cumâclo, s. m. — Crémaillère.
VI et plus nier que ney notrou cumaclo.
Noël Champ.
Cumanclo, s. m. — Coin de fer avec un anneau
que l'on enfonce dans les pièces de bois et
qui sert à arrêter la chaîne entourant les
pièces pour leur transport.
Cumeyié, v. a. — Charger.
Un jugeo qui at moin d'ama qu'tm bracamau
Me cumeye de ceu que guarit de tau mou.
M. 5.
craque Cundançi, s. f. — Assaisonnement.
Cundi, V. a. — Mettre du beurre à la soupe,
assaisonner un plat.
Cundia. — Assaisonnée et dans le sens moral :
agrémentée.
L. 3.
CUN
Ciindissan. — Assaisonnant, rendant plus
agréable.
Et einsi du pleisi,
V son de pare afi jusqu'à no trapassà
Cwndissan notra via.
L. 3.
Ciinièri, s. f. — Amas de neige poussé par le
vent contre le talus d'un chemin. (B.)
Cupelâ, V. a. — Se jeter par terre la tête la pre-
mière, tomber le cul par-dessus tête.
Cupelé (à). — Se dit de quelqu'un qui tombe
les jambes en l'air et la tête en bas.
Se foutre à cupelé.
Cupellié, s. m. — Culbute.
Si bien que nyat plu ren à pillié, ntarpaillié.
Car le bonne meizon ont fat la cupellié.
Fare lo cupellié, faire la culbute, sauter, faire
faillite en parlant d'une maison de com-
merce.
U migeon tou lo bla sen sçavey ce qu'u coûte,
Si at un bon morcel et lo lotir faut baillié
Autramen u vo font fare lo cupelUé.
M. 4.
Cuplot. — Lourdement.
Cheire à gros cuplot.
A. R.
Cur. — Court.
Marchei-tel à la plévi, aver un cur mantel,
Legié, pertuzola coman un baritcl.
L. 1.
57 — CUV
Cur, s. m. — Cuir.
Una gueina de cur ne vaut ren sen cotel,
Ni mortié sen pison, ni oula sen culleiri,
Ni garrailhi sen cla, ni sauma sen basteiri.
M. 4.
Curabufet (low). — On appelait ainsi les per-
cepteurs de l'impôt, ceux qui étaient chargés
de le percevoir.
Lou sergen qui se payon de tout,
Qui forrageon lou plat, et lez eycuelV atout.
Comme ourabufet lou gaigeon, louz emporton.
M. 4.
Guratà. — Ruiné, dépouillé de l'argent que l'on
a. (B.)
Curaii. — Curés (au pluriel). (A. R.)
Curet, s. m. — Nettoyeur, vidangeur.
Chacun devint curet, chacun pren una pâla.
A. R.
Curla, s. f. — Le dernier éclos en parlant d'un
oiseau; le dernier né quand il s'agit d'un en-
fant. (B.)
Curti, s. m. — Jardin.
Courtit, cortit. (B.)
Cuver. — Couvert et aussi le toit d'une maison.
Un miron mioulan su lou cuver.
L. 3.
Cuvri, v. a. — Couvrir, protéger.
Marchié à vostron ombra ou cuvri mou rognon
De vottra coiffi eyet tout ce que je demanda.
M. 4.
l«-S— c—
D
DAB
Daba. — D'en bas et aussi du Midi.
Lo patissié chié qui la glotoni se sert.
Vend de patié de bo per de patié de cerf,
Clarette lo vin blanc en fat vin de la Rochi
Et meyle « vin daba ce» de cetta perroohi.
M. 8.
Dadolin, s. m. — Traînard, paresseux. (Champ.)
Dadon. — Niais, désagréables, ennuyeux.
Ton lou mari dadon, vito coman lo ven,
Eron chargia d'outràjo et de cou ben soven.
L. 1.
Dâgni, s. f. — La tige du chanvre au moment
où on vient d'en faire la récolte.
Le dagnet, bottes de chanvre.
Dailli, s. f. — Faux.
O mort que j'ay chusi
Per ma granda m,edalli.
Et qui fa tout musi.
Vin seye de ta dalli
Lo fi prin de mou jour.
Vengi me de l'amour.
Piqua la dailli, rabattre une faux, l'aiguiser.
binchaplâ la dailli, lui donner du coupant.
La porta dailli, la mort.
J'amo mey vey la not avec sa crapaudaUU,
Et avec son effrey la rucla porta dailli.
M. 5.
Daillou, s. m. — Fer de faux. (J. O.)
Daloueïri, s. f. — Petite hache. (Champ.)
Damageise. — Soit préjudiciable, porte préju-
dice.
L'aumo n'a passa-ten
Si gran corne lo jeu et qui mein damageise.
L. 3.
Damâjo, s. m. — Dommage, perte.
Una dama se deht chateni lo corajo
Quand y sat que monsieu at eyta en damajo.
M. 7.
Damnablo. — Préjudiciable.
M. 5.
Damot, davat. — En haut, en bas.
/'ai/ tant coureu decey, deley, damo, dava.
Que PhiUn »en eytrieu montarat à ehiva.
M. 5.
Dan, s. m. — • Tort, perte, dommage, désagré-
ment.
Lo dan est cent fey plu amar que la menaci,
Perce que tala mort rend infama la raci.
M. 8.
l'en aiirin quwjue dan si en vo j'esperavo.
M. 4.
DAU
Dan (à son). — A son dommage, pour son
malheur.
Lo garçon qu'à son dan Tét venu ateinâ.
L. 3.
Dana, s. f. — Dame.
Que dion ti de novel chié la dana Sibillaî
M. 4.
Danabisodia, s. f. — Ce mot s'applique aux
femmes qui font les précieuses, à celles qui
chantent ou sifflent en parlant pour se ren-
dre plus intéressantes. (Charbot.)
Dangérou. — Veut dire, dans nos montagnes,
quelqu'un qui est dangereusement malade.
In tâlo coma va-t'iî — Ah! u Veyt bian dan-
gérou . . .
Proveyz.
Dansié, v. n. — • Danser et aussi : faire danser.
Elhi vou pro que je la danso
U son de quoque flaiolet.
M. 4.
Daou ou doù. — Deux.
Darbieu, s. f. — Clématite.
Darbon, s. m. — Taupe. (J. O.)
O terra vermenousa.
Que ne me loge-tu avecque lou darbon,
Puisque ceteu pal ne m' et plu biau ni boni
M. 8.
On dit d'une fille qui n'a pas trouvé à se marier
qu'elle est demeurée veuva de darbon.
Voir : drabon.
Darbou, s. m. — Taupe. (J. 0.)
Dareizi, s. f. — Une longue file, une longue
allée plantée d'arbres bien en ligne.
Lo Rei sor, à la fin, per alà à Feigleizi,
Et ne lo pot-on vei que per una dareizi
D'alabarde pointieu.
U 2.
Dama, s. f. — Ver qui ronge les livres et les
étoffes. (Champ.)
Darne, s. f. pi. — Le ver du hanneton, sa larve,
larve.
Pie-grièche grise. (Champ.)
Darneïat, s. f.
Darniot. (B.)
Dauriéla. — Par derrière, de travers. On dit :
regarda dauriéla pour se détourner. (Char-
bot.)
DAR
Darrié. — Derrière.
Chaqu'vn a darrié si son valet cocassié,
Qui ne fat que voida, rempli et bottassié.
M. 7.
Davà. — Du côté de.
Dava lo molin,
Davat. — D'en bas.
^e l'avoH recontra sur lo carro davat,
Marmotant de per leu. Je ne sçay ont'u vat.
M. 4.
Davoeydâ, v. a. — Dévider.
Vou-tu que lentamen mon chamin je davoeydoî
M. 5.
Davoïdâ, v. a. — Dévider.
Fichié un fu pointu
Dedin una boubilli à fin de davoida.
M. 4.
Debâda. — Se dit de quelqu'un qui demeure la
bouche ouverte, piquet planté, sans faire un
mouvement.
Lou garçon (comme dit chacun)
Ne font jamey Vamour debada.
M. 4.
Si jamai ie te trovo vndormia à Vabada,
Tu verres que lanin ne languit pa debada.
M. 4.
Débagagié. — Débarrasser, déménager.
Er : embagageà, embarrassé, encombré.
Débanâ, v. a. — Dévider.
De là : débanoûsa, dévideuse.
Débeduyan. — Désagréable, désobéissant.
Débiéclâ, adj. — Las, harassé, rendu, anéanti,
sans forces.
Je sey tôt débiéclâ.
Déblossâ ou débloussâ, v. a. — Effeuiller, éla-
guer.
On dit aussi : ébloussâ.
Débloussié, v. a. — Déchiqueter.
On dit aussi : déblossié.
Lou chieu z'i débloussâvon.
Débloussié. — Arracher.
Se débloussié lou peu, s'arracher les cheveux.
L. 1.
Débobinâ, v. a. — Dévider.
Débollié, V. a. — Défaire, éventrer.
Débollià, détruit.
Queu tnariagco eyt tôt débollià.
Proveyzieux.
Déboubiiià, v. a. — Dévider, déguiser, raconter
ou dire tout ce qu'on sait.
Déboubinâ son pater.
(Latal.)
Débouchardâ, v. a. — Nettoyer, décrasser.
(Charbot.)
Débrayié, v. a. — Déculotter.
Débreié, v. a. — Chiffonner, froisser; se dit sur-
tout du linge ou des habits. (Charbot.)
59 — DEC
Debrut (à). — A l'envers et peut-être à polir, à
faire peau neuve, à tanner.
Jamay la Orenetta ne restara sen brut
Qu'on ne portey la pel de son loup à debrut.
M. 7.
Debvey, s. m. — Devoir, obligation.
Et jamey mon debvey n'en tarât deigagea.
M. 5.
Debvo (je). — Je dois.
Apres lo don du ciel ie vo debvo lo jour.
I debt, il doit.
Décatonâ, v. a.
grumeaux.
Décepâ, V. a.
M. 8.
■ Enlever ou plutôt écraser les
Sortir avec l'aide des bœufs
une pièce de sapin qu'on vient d'abattre dans
la forêt et qu'on a préalablement abessia.
Décevâblo. — Ennuyeux, désagréable.
Decey. — De ci.
Dimenchi quan fut jour chacun se bolicave.
Qui decey qui deley selon l'ordre coivave.
B. 9.
Deley, de là.
Déchanâ, v. a. — Découvrir.
Déchau. — Pieds nus, sans souliers.
Si conte itiet dessu, i pot alla decho.
Ménilgrand.
Déchavâ, v. a. — Déchausser, enlever la terre
au pied des arbres, de la vigne, etc.
Je voay déchavâ la vi.
Déchi, s. f. — Ce qui manque à quelqu'un, ce
qui lui fait défaut.
Afin que lo foal orgoillou
Cognussisse sa dechi et se fisse meillou.
L. 3.
Déchouchillié, v. a. — - Mettre la main sur quel-
que chose après de longues recherches. Nous
dirions dans le même sens : dénicher.
Décibitâ, v. a. — Surprendre, arriver à l'impro-
viste.
Eyt enqueu que monsiû lo Préfet no z'a bian dé-
cibitâ.
Décisa, s. f. — Descente rapide et aussi la vi-
tesse que mettent certains oiseaux à fondre
sur leur proie. (Charbot.)
Déciza, s. f. — Descente.
Décléni. — Malade, qui relève de maladie, qui
n'en peut plus, sans vigueur.
Viû décléni! gran charopat!
Latal.
On dit aussi : écléni.
Décopà, V. n. — Zigzaguer, en parlant d'un pe-
tit sentier qui serpente sur le flanc d'une
montagne et permet au piéton d'arriver plus
vite à son but que la route suivie par les
chars. (Proveyz.)
Décora, v. a. — Décourager.
DEC — 60 —
Décoroii. — Sale, malpropre, qui fait mal au
cœur.
Décoti, V. a. — Manger, ou plutôt déchirer avec
les dents quelque chose de dur, de coriace.
On trouve dans le môme sens : coti. (Charbot.)
Découblâ, V. a. — Désunir, séparer.
Vo voz accoubla ben, mais testa d'un îinot
le vo decoublarey devant que seye not.
M. 4.
Découpa. — Critiquer, dire du mal de quel-
qu'un, interpréter méchamment ses moindres
gestes.
Si tu couria après un garçon din la rochi,
L'on te decoupariet per tout din la perrochi,
Et pui Von en fariet una fola chanson,
Insi Que Von a fat de la MV Alison.
M. 8.
Dédeley, dédecey. — Au delà, au deçà.
Lédeley, là-bas, au delà.
Dedin. — Dedans.
Dedien. (B.)
Dédoudre (se). — Se délasser quand on est fa-
tigué de travail. (Charbot.)
Défeceyou ou défieiou. — Difficiles.
Din la villa gnat prou per lou defeoeyou.
Prou d'autre belle flou contenton lou seyou
Apprès qu'on a culli u mey de niay la rosa.
M. 4.
Défeni. — Terminé, achevé, jugé.
Enqueu eyt tôt défeni, aujourd'hui tout est ter-
miné, il n'y a plus à y revenir. (Proveyz.)
Déferra (se). — Se démonter, s'émotionner, se
troubler.
Mais Simon, sans se déferra,
Sans même ohingter de posteura.
Latal.
Défeyant. — Désagréable, mal élevé.
Deffour. — Dehors, hors de.
M. 5.
Défolliaret. — Qui fait choir les feuilles. Se dit
du premier vent fi-oid de l'automne. (Pro-
veyz.)
Défondrâ, v. a. — Démolir, porter préjudice.
Le bel agencimen nou récure de chose
Que nou defondrarion s'éle zeron deiclose.
L. 3.
Defour. — Dehors, hors de.
Si de vespro u l'enten sizinà quoque mouchi
U saute, enragia, nu defour de sa couchi.
Defour du chautem, hors du temps chaud, l'été
une fois terminé et par métaphore : qui n'est
plus jeune, qui avance en âge.
M. 4.
Défreidâ, v. a. — Refroidir. (Proveyzieux.)
Défrinâ (se). — S'impatienter, s'emporter.
(Charbot.)
Dégencià. — Mal mis, mal arrangé, en désordre
DEl
Dégencié, v. a. — Mettre du désordre, rendre
laid ou ridicule.
DégoIlA, V. n. — Glisser dans un escalier, tom-
ber du haut d'un arbre, dégringoler.
Dégominâ, v. a. — Défigurer.
Dégoulâ (se). — Se casser le nez, se fourrer le
doigt dans l'œil. Se dit surtout d'une jeune
fille qui s'est mal mariée.
Dégrâcy, s. f. — Ennui, malheur, accident.
Que Dieu pe sa bonta no faseize la gracy
De tou lou conserva, san chagrin ny dégravy.
B. 9.
Dcgruinà, v. a. — Egrainer, écosser.
Déguânom ou dégainom, s. m. — Surnom.
Dcguingoa. — De travers, qui n'est pas droit.
Dci. — Doigt.
Et me sarran lou dei, me dit, à conseillon
Quoque perpo que fat leva lo parpaillon.
L. 3.
U ne l'a pa, socrei,
Pru gro qu'una mandola ou que lo peti dei.
L. 1.
Deibarouchié, v. a. — Débarbouiller, nettoyer,
faire la toilette.
Voé me deibarouchié lo groin.
Proreyzieux.
Deibaternâ. — Déboutonnée, décolletée.
Una fena ne det se fare de brignole
Se pinta lo visagio, entortillié lo pei,
Ala deibaternâ et montra quoque fei
luqu'u bout du tetet.
L. 3.
Dcibloucic, v. a. — Arracher, effeuiller.
L'y deibloucit lou peu, deipondit le zeicélle.
L. 1.
Deibloussâ, v. a. — Arracher.
Je l'y ousso u mein la barba deibloussâ.
L. 1.
DeibolHé, v. a. — Détruire, saccager, éventrer
Se dit aussi d'une entreprise quelconque sur
laquelle on comptait et qui n'est pas suivie
d'exécution.
Devan que seye not vo maudiri la festa.
Car quand tout sariet fat tout se deibolhirat.
Et de vostra foli lo mondo parlarat.
M. 4.
DcibouUic, v. a. — Gâter, défaire, détruire.
(Champ.)
Deibreyà. — Débraillés et aussi mous, flasques.
sans consistance.
Lou tetet deibreyà et lou peu pendolan.
U 3.
Deibreyié, v. a. — Déshabiller quelqu'un, lui
enlever un vêtement.
Héla, veyei lo tem que de mille baisié
La Lhau4a fat tomba le rose du rosié,
Veyei Ihora qu'i tin din sa nassi la lotha
Et que mon ennemi luy deibreye sa cota.
M. 4.
DEI
61 —
DEI
Deibringâ (se). — Se tirer d'un mauvais pas, se
sortir d'affaire.
U n'ont pa envey de ginga.
Mais plusto de se deibringâ.
M. 6.
Ueicalâ, v. n. — Se remettre en marclie, partir.
Afin que vo vivi, mei que Mathieusala,
Sen povei deicala.
M. 5.
Deicavalà, v. a. — Faire tomber quelqu'un do
cheval pour se mettre à sa place.
Povo je sen mori tan de mau avala,
Teire qu'un estrangié maye deicavalà.
Qii'u l'aye lo pleisi et mi ren que V omiragco.
M. 4.
Deicliaussi. — Déchaussée, les pieds nus, sans
souliers.
Per vo i'eyrin deichau^si en chamin tout pava.
M. 5.
Deichicotâ, v. a. — Déchiqueter, découper, dis-
séquer.
Soven friqua et gaillarda
Je voi deichicotan lou pà d'una gaillarda.
L. 3.
Una rôba deichicotâ, une robe décolletée.
Deiclo, deiclosa. — Découvert, découverte.
Deiclose. — Découvertes, mises ou vues au
grand jour.
La iel agencimcn nou recure de chose
Que nou défondrarion s'ele zeron deiclose.
L. 3.
Deicomotà, v. a. — Délayer des poudres dans
des liqueurs. (Charbot.)
Deiconflâ, v. a. — Dégonfler, se vider.
S'u l'entre verehié ti leisi lo deiconfia.
M. 4.
Deiconilâ (se). — Se calmer, s'apaiser, revenir
à un état plus tranquille.
Comm'un our courroucia, qui, per se deiconflâ,
Eiferbeille leu hoey et tout ce qu'u rencontre.
M. 5.
Deicopà. — Frangé, dépenaillé, usé jusqu'à la
corde en parlant d'un vêtement.
Son perpoin deieopa, deiguiria per lo ira.
L. 1.
Deieorou. — Sale, malpropre, qui répugne.
(Champ.)
DeicoHi', s. m. — Dégoût, ennui, lassitude.
Et petit à petit
Pren deicour de maurfare et de ien appétit.
L. 3.
Deicourousa. — Qui fait mal au cœur.
Et sa pé deicourousa
Sarit pru repleya qu'una boursa d'eipousa.
L. 3.
Deicouti, v. a. — Manger gloutonnement, dé-
vorer.
De mauvei deicouti, dur à avaler, coriace.
L. 3.
Deiei-epita, s. f. — Vieille femme infirme.
Lon nie vid plu renousa
Qu'una deicrepita n'et en quoque canton
Quand eilV et sen bâton.
M. 5.
Deicreytinâ, v. n. — Devenir idiot, tourner en
bourrique.
Lour carcavelamen me fat deicreytinâ.
M. 4.
Deiciichié, v. a. — Enlever le dessus, désemplir.
Deicuahié sa sopa.
M. 5.
Deidure, v. a. — Décrire.
Mieu qu'on ne sçauriet deidure.
M. 5.
Deifat. — Par l'effet du hasard.
M. 5.
Deifecié (se). — Se dépiter, s'impatienter. (Char-
bot.)
Deifcciou. — Ecœuré, alangui, ennuyé, triste,
mélancolique.
Un cour deifcciou.
T.. 3.
Deifeciou, deifeciousa. — Fantasque. (Charbot.)
Deifcpra, s. f. — Défaite, action par laquelle,
renonçant à ce qui vient d'être fait, on cher-
che à revenir à l'état antérieur.
Tou lou mariageo sont de meichenta deiferra.
Ce qu'ét eicrit u cié s'accomplit sur la terra.
M. 4.
Deiliéci, s. f. — Abattement, défaillance.
La danci chasse defour
Tota mala deifiéci et changrogni du cour.
L. 3.
Deifollié, v. a. — Effeuiller, arracher les feuil-
les.
Deifollié louz abro.
M. 5.
Deifortuna, s. f. — Malheur, accident fâcheux,
mauvaise chance.
Et si per deifortuna sa cabuna U faut.
L. 2.
Deifrinâ (se). — Se délivrer, se guérir d'une
maladie, s'en débarrasser.
Je volo que de râchi u set enfardnâ
Sen trova ren que set per se la deifrinâ.
L. 1.
Deigalibourdâ, v. a. — Dépenser son bien sans
rime ni raison, à tort et à travers, sans sa-
voir ce qu'on fait.
Veyqm perque lo Rey en ceu bon paï mande
Cellou qui n'ont vollu qu'en brindes allemande
Pare quoque raison, et qui ont tant brinda
Qu'u ne trovont plu ren à deigalibourdâ.
M. 7.
Galibordâ, galibordou.
Deigânom, s. m. — Sobriquet, nom donné à
quelqu'un pour empêcher de le confondre
avec un autre.
DEI - 62 —
Deignft. — D<5jà gros en parlant d'un oiseau, on
tout cas sorti du nid.
Vostron francilhimen (langageo hien pigna)
Lo fariet jacqueta inH qu'un jay deigna.
M. 4.
Deigominâ. — Mal bâtie, contrefaite.
TielU sempiternelle et plu deigominâ
Quat quatro dey de lore et demi pied de na.
M. 4.
Deigominâ, v. a. — Défigurer.
Deigominâ (se). — Se contrefaire
Lo mond' en tout se deigomine,
le ne sçavo ce qu'u devine.
M. 6.
DEI
Deipeu. — Depuis.
En deipeu, depuis lors.
Deipeu seu ten,
Ilela! deipeu avantoyan
La chareiU tout lou iour douUe.
L. 1.
M. 6.
Deigrâci, s. f. — Malheur, ennui, événement dé-
sagréable.
/ me meipreisirat et cellou de ma raci,
Sito que m'advindrat quoque moindra deigrâci.
M. 4.
Deigt, s. m. — Doigt.
Tout lo pais fut prey an moin â'in' vire dey.
Ménilgrand.
Deiguirià. — Déchiré, en loques.
Deijubi, v. a. — Déchirer, dévorer. (Charbot.)
Deilavorâ, v. a. — Dévorer, engloutir, faire dis-
paraître.
Et crei que mili bit veuan de latora.
Ne lou zoussian po poi d'un mei deilavorâ.
L. 1.
Deipachia. — Enlevé, qui passe trop vite.
Vou n'été pa sito avei l'aume eitachia
Que lo pleizi s'envole et vou zet deipachia.
L. 3.
Deipâcliié (se). — Se débarrasser, se défaire.
Deipacliio, s. m. — Emploi, utilité et aussi
droit d'aller et de venir, grandes et petites
entrées.
Et de pou de n'avei sou deipàcMo à la cour.
L. 2.
Deipassionâ. — Qui a cessé d'aimer.
La fena et soven de si mau gouverna
Que leu pru eicoutan y son deipassionâ.
L. 3.
Deipatrollié, v. a. — Nettoyer, enlever la boue.
Se dépatrollîé, se dépêtrer.
Que ly mordion lo eu et que trouva ne seipe,
Revengio ni moyen de s'en deipatrollié.
L. 1.
Deipeitâ, v. a. — Dépiter, enrager.
/ me fon deipeitâ.
T.. 1.
Quan u vet celou que lo fon deipeitâ.
K 1.
Deiperèllo. — Dans leur for intérieur, à part
eux.
Marmottan deiperèllo.
L. 3.
Deipiâ. — Se dit d'une personne accablée de
lassitude, qui ne sent plus ses pieds. (Char-
bot.)
Deipiet, s. m. — Dépit, colère.
Lo vin et lo deipiet
Ne l'y laissavon pà cogneutre son pro/iet.
L. 1.
Deipisson. — Dussent.
Et pare ne mari, ne mei la jalouzi
N'en pourrian pa grognié, s'u deipission iazi.
L. 3.
Deipoi. — Ensuite.
Voz aussia deipoi veu un visagio eieorchia
A houe eigroizasse et lo san emhrochia.
L. 1.
Deipondre, v. a. — Décrocher, arracher en ti-
rant avec force.
Que la premeiri fei qu'u la voudrai féri
Lo puin Ui deipondei.
U 1.
Deipotenta. — Hors de service, sans force ni
vigueur. (Champ.)
Deiputâ, V. n. — Discuter, parler, traiter une
question.
Deiputon ore avoi de la sotta deifensa
Qu'u nou fat du banquet.
L. 3.
Deiragié, v. a. — Déraciner, extraire les ra-
cines.
■J'entendo lou louvié, qui per encouragié
Lou bo à laboura, tirié et deiragié.
M. 5.
Deirobâda (à la). — A la dérobée, à l'insu de
tout le monde.
Un' hora tou lou jour preisa à la deirobâda.
M. 5.
Deirochié, v. a. — Précipiter du haut d'un ro-
cher, renverser, faire tomber.
Per iquen tou lou jour qui sont darriè le roche,
Vo fasseibon brava la mort qui tout deiroche.
M. 5.
Deirochié (se). — Se précipiter du haut d'un
rocher, dégringoler.
le veyo que su mi la rochi se deiroche.
M. 4.
Deirragié, v. a. — Déraciner.
Je te deirragirei celeu na du visagio.
Deisalâ, v. a. — Déceler, révéler.
U ne pot deisala lez amitié secrette.
L. 1.
M. 5.
DEI
Deisalà (se). — Se découvrir.
l'ai/ pou que lo patié ne seye deieouver
Uevan qu'n seye cot, car ce qu'ét plu couver
Se deisale toujour à Sainct lean et Sainct Piere.
M. 4.
Qui dcisalariet to chosa qu'ét si cacha?
M. 4.
Deisalabardà. — Se dit du coq dérangé qui
chante avant l'heure ordinaire. (Champ.)
Deisarrallié, v. a. — Ouvrir une serrure, forcer
une porte.
On ne pot d'un chastel deisarrallié la porta
Si sa garda ne fat lo semblan d'estre morta.
M. 5.
Deissalâ, v. a. — Déceler, révéler un secret.
Mais ne deissalâ ren et cache bien la meschi.
M. 8.
Deissiâ, v. a. — Désaltérer.
Deissolei. — Sans semelles.
De bote deissolei.
L. 1.
Deissubit. — A l'improviste.
l'ay si pou d'estre ici attrapa, deissubit,
Que je voei soupçonnân l'ombra de mon habit.
M. 5.
Deitaquâ, v. a. — Détacher, envoyer.
Lo Juda, testa fola,
Li deitaquit pruto lo cot que la parola.
L. 1.
Quan u li eut deitaquâ sa premeiri furou.
L. 1.
Deitaquâ, v. a. — Lancer un trait.
Vigne donque cravin avei la cravinanci
Deitaquâ sa furou contra nou et la danci.
lu. 3.
Deitourba, s. f. — La fuite.
Ceu foUnel ne charche la deitourba
A son bon heur que de pou d'una fourba.
M. 5.
Deitourba, v. a. — Troubler, incommoder.
V li demourarion juqu'u gran jugimen
S'u n'éran deitourba de poin d'empachimen.
h. 3.
Deitrà, s. f. — Hache pour équarrir le bois
(Champ.)
Deitubli, v. a. — Etablir.
J'ou leisso deitubli à notrou zencurà
Qui sauran mieu que mi deifendre et percurà
Lo ben du perrochian.
li. 3.
Deiver. — D'hier, d'autrefois.
Me lo mondo deiver et ore ben changia.
L. 1.
Deivergeà. — Coureur de filles, dévergondé.
Mais un tau deivcrga (incora que je landro)
Me trouvarat tousjour plu freida que jalandro.
M. 4.
^e sont-ti pa bien deivergey
De se coiffié comm'un laguey.
M. 6.
fi3 — DEN
Deivo. — Je dois.
Te dei, tu dois.
Deivotiou. — Plein de dévotion.
L. 1.
Dcizonou, s. m. — Déshonneur.
Et personna pcr mi de toutta nostra raci
Ne sarat entacha du moindro deizonou.
M. 4.
Déjacié, v. a. — Se dit du chasseur ou du chien
qui arrive à découvrir la place où un gibier
a passé la nuit.
Déjettà. — Rejeté, repoussé, renvoyé.
Quand dejetta de leu, ie n'aurin jamay rien,
Vo me tochié de près plu que ne fat son bien.
ir. 8.
Dejoingâ ou mieux déjoinguâ, v. a. — Désunir,
disloquer.
Délavera, v. a. — Dévorer.
Lo train délavôre l'espaci.
Latal.
Délavoran. — Glouton, dissipateur, mange-tout.
Delenti. — Se dit du linge moite et mouillé
qu'on place près du feu pour le faire sécher.
(Charbot.)
Déloyà. — Disloqué, détraqué. (B.)
Déloyié, v. a. — Disloquer. (Charbot.)
Deman. — Demain.
De deman en deman, au jour le jour.
U badont en attendant de deman en deman,
Mandiont lo travay de boutiqua en boutiqua
Per avey solamen le brusse de pratiqua.
M. 8.
Démarcorâ, v. a. — Décourager, enlever l'es-
poir. (B.)
Démengoyà. — Dérangé, détraqué et aussi dé-
hanché, qui a mauvaise tournure. (B.)
Démettre, v. n. — Répandre, couler goutte à
goutte.
■Je voay combété ma bossi, i démet.
Démoniaclo. — Qui se croit possédé du diable
et aussi colérique, emporté.
Vo diria que chié mi y at quoque miraclo
Ou que quoqu' enragea y fat le démoniaclo.
M. 4.
Demôra, s. f. — Absence.
le voz ay fat attendre, excusa ma demora,
Allon no promena puisque ne fat point d'ora.
M. 8.
Demorâ, v. n. — Rester, demeurer.
Ne demora don gueyro.
M. 5.
Démortià. — Dégourdie, tiède.
Aigua démortià, eau tiède. (Proveyz.)
Demouranci, s. f. — Séjour.
^e faut dong aouhaicta tau vostra demouranci,
M. 5.
Denguy. — De cette manière-là. (Champ.)
DEN
Dénia, V. a. — Dénicher. (Charbot.)
Den.si. — De cette manière-ci, de cette manière-
là.
Densi, 8. f. — Agacement des dénis. (Charbot.)
Dentaru. — Pourvu d'une belle mâchoire.
Ceu vilain dentaru
Revenit, en passan, luy hailUé la naearda,
M. 4.
Dentour. — Tout autour.
Surtout prou de meyna que je n'amo pa gueyro.
Me rodon mieu dentour que lou chiet dm armeiro.
M. 4.
De-par. — De côté.
le vou laissa depar Vigléizi et lo moutié.
U 3.
De par. — Solitaire, isolé, seul.
Le bétie inau-fazan vivon toujour de par,
L. 3.
Déparei. — Mal assorti, qui ne peut pas aller
ensemble, qui ne fait pas la paire.
Un amour deyparey.
M. 8.
Déparpillotâ (se). — Se frotter les paupières
quand on s'éveille. (B.)
Deipeitâ, v. n. — Avoir du dépit, se mettre en
colère.
V ne ploure jamey, jamey u ne deipeite.
M. 4.
Dépelliandrâ. — Déguenillé, déchiré, en loques.
Dépilhandrâ. (B.)
Deper. — En dedans.
Deper vo, en vous-même, en aparté.
Vo parla de per vo, eyto de nostra chassif
M. 4.
Dépétâ, V. n. — Fuir, abandonner le nid en
parlant des jeunes oiseaux.
Alors, n'en pôïo plus dota!
Hèllorouet! él a dépétâ!
Latal.
Dépeu. — Depuis.
Dépoé. (B.)
DépillÂ. — Vêtu d'habits déchirés et de vieux
haillons en lambeaux. (Charbot.)
Dépiotâ, V. a. — Ecarteler, mettre en morceaux.
Deplétâ, V. n. — Abandonner son nid en par-
lant de la mère.
Et aussi : éplétà.
La mare a déplétâ.
Dépoé. — Depuis. (Gaude.)
Dépondre, v. a. — Détacher, arracher, rompre
en tirant avec force.
Dépotentà. — Sans force, sans vigueur, sans
puissance. (Charbot.)
Dequè. — De quoi, argent, fortune, ressources.
Jiostra Lhauda en vou un qu'at un po meillou mina
Et qu'aurai mieu dequè.
M. 4.
64 — DEU
Déragié, v. a. — Déraciner, enlever les racines.
Dérapfl, v. a. — Déraciner, arracher avec vio-
lence.
Derbi, s. f. — Dartre, humeur dartreuse.
(Champ.)
Derneyà, s. m. — Pie-grièche.
On dit aussi : dernéia.
Dérochié, v. n. — Dégringoler, tomber du haut
d'un rocher.
Dérozâ. — Sans rosée, d'où la rosée a disparu.
(Proveyz.)
Désalabardà. — Se dit d'un coq déréglé qui
chante avant minuit. (Charbot.)
Désandanié, v. a. — Soulever et étendre le foin
qui est en andain. (B.)
Désanyïé, v. a. — Déshériter.
XJ l'at désanya son garçon.
Proveyzieux.
Désarrâ, v. a. — Ouvrir, littéralement défer-
mer.
Désarra una fllli, la dépuceler.
Seyé done compleyzante insi que fut Sara,
'Ne batte pa celou qui vo zont deysarra.
M. 7.
Désavorâ. — Sans goût, sans saveur, insipide.
(Charbot.)
Désiâ, V. a. — Désaltérer.
Désomnâ, v. a. — Interrompre le sommeil de
quelqu'un. (Charbot.)
Désondrû, v. a. — Déshonorer, faire honte.
Lo bel agencimen nou recure de chose
Que nou désondrarion s'elez eron deiclose.
Batifel.
DésÔPB. — Dès à présent.
Ore, maintenant.
Dorenley, dorénavant.
Détet ou détin, s. m. — L'égout du toit.
Détoféïé, V. a. — Détruire, étouffer.
Détofeyà, s. f. — Débarras.
Détrayié, v. a. — Sevrer un veau, l'empêcher de
téter, l'enlever du pis de la vache, du trayon.
Voir ce mot.
• — Appareil à ferrer les bœufs, le
Détret, s. m.
travail.
Détriâ. — Sevrer l'enfant, le priver de sa nour-
rice. (B.)
Deu. — Depuis.
Ma qu'u virolheison un brando
Deu lo dilhun iusqu'u dissando,
Lou zet avi que cestu an
Sarat toujour caramentran.
M. 6.
Dell. — Dès, depuis le moment.
Deu lo tem que noz estion enfan,
Autra filli que ley nat reçeu mes; offrande.
M. 4.
I
DEU
— 65
DEY
Deu pd de ten en sai, depuis ces derniers temps.
Ore lo marpà
Deu pà de ten ensai Un lo mondo agropà.
h. 3.
Deiiloii. — Le long de.
J'ay veu dedin un pra deulon de la hialeyri
Vna dama avecqui te volin fare feyri.
M. 8.
Deulon (tout). — Tout du long.
Te ne po excusa ta beauta printaneyri,
Puis qu'on ne la pot vey sen brûla tout deulon.
M. 5.
Deu que. — Dès que et aussi : pourvu que, pen-
dant que.
Deu que Brossa bataille
Fer ellou tant qu'u pot,
M. 4.
Deura, s. f. — Lierre.
Chai'bot dit aussi : héra.
Deuzaussito. — Aussitôt que.
L. 3.
Deu zaussi to qu'u luron entendu
La voi ben acordan de notron seignou mémo.
L. 3.
Dévala, V. n. — Descendre, aller rapidement de
haut en bas, se précipiter.
Prindre la dévala, descendre.
Devan. — Avant.
Devan Tarriva de vostra fena.
M. 5.
Devan. — Tablier.
Je voudrin per iquen vey leva ton devan.
M. 4.
Devantié, s. m. — Tablier.
Dévarrinâ. — Qui a perdu son vernis en par-
lant d'une poterie.
Devep. — Auprès.
Dever vo.
Vo sçaves lo subjet qui dever vo m'ameine.
M. 8.
Ameine (sic).
Dévergà. — Effronté, coureur de filles.
Dévia, s. f. — Raccourci, chemin de traverse.
(B.)
Dévia, v. a. — Dévoyer, sortir du chemin.
Dévirià, s. f. — Contour.
Prindre la déviria.
Proveyzieux.
Dévirià, s. f. — Le hasard, ce qui arrivera.
Tôt dépind de la déviria.
Dévlrié, v. a. — Détourner.
U l'at déviria l'aigua du ri.
Dévo. — Je dois.
Dextella bonbella. — Jeu en usage au xvii* siè-
cle. Lapaume dit que c'est jouer à pair ou
non.
Héla! deipeu lo tem
Que no iouavon tant a d'extella bonbella.
M. 4.
Dey, s. m. — Doigt.
Et u lieu de s'en veni vindre
Quoque pidansi lo divendre
8'ev venant tout lou dey voyan.
M. 6.
Deybat (en). — En querelle, en dispute.
17 lieu de se baisié, l'un et Vautro se bat,
Et se reprochant tout sont tousjour en deybat.
M. 5.
Deybolâ, v. a. - - Dévider, laisser couler, parler.
Deybola, deybola,
Tandi que voz aves lo bec bien afila.
M. 8.
Deybourdey. — Déchaînées.
Lez ore deybourdey deyrochiron le grange.
M. 5.
Deycervellâ (se). — Sortir de la cervelle.
Oazetta, tu sa tout ce que se deycervelle
Et tout ce que se fat; conta no de nouvelle.
M. 8.
Deychau. — Non chaussé, sans souliers.
Perceque ne me chau
De tala qui ne m'at volu a pied deychau.
M. 8.
Deycorou. — Vilain, laid, qui fait mal au cœur,
affreux.
U l'at la chamba torci et lo na deycorou.
M. 5.
Deycouverta (à la). — Sans abris.
La Villa-Verta
Onte louz Augustin sont à la deycouverta.
M. 5.
Deyfeceyié (se). — Se trouver mal, tomber en
pâmoison.
Ma langou se deyfeceye, mon amour se déses-
père.
M. 5.
Deyflécl, s. f. — Abattement, état d'une per-
sonne malade qui n'a plus de forces.
Cetteu pai perdu en prendrat la deyfieci.
M. 5.
Deygolâve. — Dégringolait, se précipitait.
Eyat una montagni où jamey ne montit
Animal qu'un mouton qu'in' aygli ley partit.
Qui laissia ne pouvan deycendre ley belave,
Ceu qui vollict alla lo queri deygolâve.
M. 5.
Deygominâ. — Contrefait, mal bâti.
le vollo ore estre deygominâ.
Si je n'amarin mey mari cen mille viageo
Que d'avey suborna la moindra du villageo.
M. 4.
Et aussi : deigoumina en 1659.
Deygraei, s. f. — Ennui, malheur, disgrâce.
Leissi me tout soulet regretta ma deygraei.
M. 4.
Deygracià. — Disgracié, malheureux, qui n'a
pas de chance.
9eu je pa deygracià et de sen deypourveu
De n'avey retenu lei qui den sou chaveu
Enfrange ma reison.
M. 4.
DKY
Dcyraflié, v. a. — Déraciner, arracher.
Je te deyragirey ton lou peu de la testa.
M. 5.
DcygrunA, v. a. — Ecosser et aussi enlever par
parcelles, désagréger.
Je farey un pertu à traver du ehassit.
Ou je deygrunarey lo mourtié plu masiit.
M. 5.
Delley. — Au delà de.
Freida delley toutta comparaison.
M. 5.
Deymft, v. a. — Prendre un bénéfice, se faire
payer la dîme et aussi gratter.
Eyet leu gui dou sou sur chusque procès deyme,
Et qu'ét mieu empressa qu'un asno de vendeime.
M. 4.
Deypetâ, v. a. — Avoir du dépit, faire enrager.
U fasiet deypeta son pourou compagnon.
A. R.
Deypeu. — Depuis.
M. 4.
Deyragié, v. a. — Déraciner, arracher.
Quan l'amour din un cour at bien prey sa racina,
Per or ni per argen ne se pot deyragié.
M. 8.
le men deyragiray tout à fat lou chaveu.
M. 8.
Deyrobada (à la). — A l'insu, à la dérobée.
Quoque fey à la deyrohada
le luy en attrappo quoqu'un.
M. 4.
Deypochié, v. a. — Renverser, jeter par terre.
La tempesta battit tout lo Oraisivodan,
Lee ore dcybotirdey deyrochiron le grange,
Et lou plu grou noyié.
M. 5.
Deypochié, v. n. — Dégringoler, tomber du haut
d'un rocher.
Se sarra tant que l'un dessout l'autro deyroche.
M. 4.
Deypouillanti, v. a. — Dérouiller, remettre à
neuf, rendre sa vigueur première à un hom-
me épuisé.
Jamay vivan n'at veu qu'una gueyna nouvella
Âye deyroiiillanti «no viella aramella.
M. 8.
Deysalâ, v. a. — Déceler, découvrir.
Ne pa deysala la gama, ne pas se trahir, ne pas
vendre la mèche.
M. 4.
Deysalimentâ, v. a. — Priver de nourriture.
Cellou qui m'ont donna la via me l'ont outà,
Cellou qui m'ont nourri m'ont deysalimentâ.
M. 5.
Deysiey (lou). — Les désaltère.
Per iqui V enfer crevé et Isu dana deyvore,
8en oreire que jamey talV eygua lou deysiey.
M. 5.
66 — IJIE
Deyfafeyié, v. a. — Détruire, étouffer.
'Son, non, cyct en vain que mou croyo paren,
(Impitou comme sont su le flou lou torren)
Volon deytafeye de mon printem la ramà.
M. 5.
Deytartavelâ. — Ahuri, détraqué, qui ne pense
plus à rien.
Et vo voz est'iqui tout deytartavelâ.
M. 4.
Deyloupbâ, v. a. — Voler, faire disparaître.
Per iquen ne voudrin leissié de lo chassie,
S'u t'aviet deytourba de bere ou de migié.
M. 8.
Deytret, s. m. — Etau, serre et aussi cachot,
jirison.
T' eytachan je me trovo u deytret du péchot
Qui tin ma liberta u fon de son cachot
Don te garde la cla et mi que la sarralli.
M. 5.
Deytupié, s. m. — Débiteur.
Iteneontro plu fachou que n'ét u deyturié
L'un de sou creancié!
M. 5.
Deyvalâ, v. n. — Descendre.
Atten-me, je deyvalo.
M. 5.
Dézérettà. — Déshérité, privé d'une chose à la-
quelle on pouvait s'attendre.
le seu dezcretta
De touta l'esperanci.
Qnat point de pouretta
Ni mesme de souffranei
Si granda sur lo cour
Que la perta en amour.
M. 4.
Dézuchié, v. n. — Descendre de son perchoir.
Mon amour de mon cour ne se pot dézuchié
Et farat com'un coq toûjour sur son clochié.
M. 8.
Diachenâ. — Terme populaire dont on se ser-
vait pour éviter de prononcer le nom du dia-
ble. Nous disons dans le même sens : diantre!
Dial, s. m. — Dé à coudre. (Charbot.)
Diavolamen, s. m. — Chose diabolique, épou-
vantable.
Si jamai vou z'ay veu eiquan diavolamen.
L. 1.
Dié, s. m. — Dieu, le bon Dieu.
Et avi, per ma figua.
Que Dié lou zaye fat per fare u cié la figua.
U 1.
Dié, s. m. — Dé à coudre.
Diéchen (lo). — Le diable, le démon.
Lo diechen vo parleyse! au diable vos bavar-
dages.
M. 8.
Diéta, s. f. — Cruche.
Charbot dit aussi : guiéta.
Diétta, s. f. — Cruche.
Et aussi : guietta. (B.)
i)IË
67 —
DUR
Dieu. — Deux.
Noudieu, nous deux, à nous deux.
A'e lo faron virié noudieu comm'un torfel.
M. 4.
Dieu seyset! — Que Dieu soit avec vous!
Coinan porray j'alla luy dire Dieu seyset?
M. 4.
Dilun. — Lundi.
Diluin de vin,
Dimar de blâ,
Dimerere de hétiè,
Dijou de bour,
Divindre de tinchi.
Dissando de chambro,
Diminchi de chair.
Dicton de Voreppe.
Diluin. (B.)
Dilhun. — Lundi.
Ma qu'u viroDieison un brando
Deu lo dilhun iusqu'u dissando,
Lou zet avi que ceatu an
Sarat toujour caratnentran.
M. 6.
Dimar. — Mardi.
fit me seu sotibsigna à Grenoblo un dimar
Mille aiey ce» soixante et cinq, u mey de mar.
M. 8.
Din. — Dedans. On dit aussi : dedin.
Dinci. — Ainsi, de la sorte.
EilU brogiàve dinci.
L. 3.
Dinsi. — Ainsi, de cette façon, de cette manière.
Per vivre plu long tem faut que dinsi je passo
Toute me fachari.
M. 4.
Dio (je). — Je dis, je soutiens, j'affirme.
Veygui perque ie dio, en qualita de fena.
Que bonna volonta vaut mey que bon discour.
M. 8.
Diounet, s. m. — Percerette, foret.
Charbot dit aussi : guionnet.
Diquen. — De cela, de cette chose.
le n'ay pou que diquen.
Dii'iàvo. — Diriez-vous.
Que diriavo, danaî
M. 4.
L. 1.
Dissando ou dissandro. — Samedi.
Ma qu'u virolhcison un brando.
Deu lo dilhun iusqu'u dissando,
Lou zet avi que cestu an
Sarat toujour caramentran.
M. 6.
A huit heure de not dissando commencit.
B. 9.
DIu. — Deux.
Diu fei atenen, deux fois de suite.
Divendre. — Vendredi.
Et u lieu de s'ey veni vendre
Quoque pidansi lo divendre
S'ey venant tout lou dey voyan.
L. 3.
M. G.
Diver. — Divertissant, amusant, agréable avoir
ou à entendre.
Et crei que d'un miron mioulan su lou cuver
Ou lou chan du bou-bout ne son pa si diver.
L. 3.
Doblc, s. m. pi. — Gras-double.
Dolen. — Dolente, languissante.
Et aussi : dolenta.
Una para dolen.
L. 3.
la
Dolenta, s. f. — La malade, la pauvrette,
malheureuse; terme de compassion.
Per vei si la dolenta se sariet eisublà.
h. 1.
Doleirou, rousa. — Malheureux, qui est à plain-
dre.
La poura doleirousa.
U 1.
Tou passa-ten son mor et le gen doleirou
S'en von, la téta bassa, inci que louberou.
U 3,
Dolou, s. f. — Douleur, chagrin.
M. 5.
Dométi. — D'un usage journalier.
Car s'u saviet que c'ét. u ne sariet si béti
D'usa de tau vieutin a chosa si dométi.
L. 8.
Dométie. — Domestiques, apprivoisées.
On vet communamen que le pru fiere betie
S'en von apriveizan et devenon dométie.
U 3.'
Donda. — Pleine, remplie et aussi enceinte.
A queyto que tu pense, amia sans seconda.
Du combat de l'amour sares-tu jamay donda.
M. 8.
Nous disons encore : c'est une grosse dondon.
Dondà, V. a. — Dompter (Charbot) ; couvrir
(dans le sens de reproduction).
Dondinâ (se). — Se prélasser.
In juéno gandin de Paris
Faïet lo beau, se dondinâve.
Latal.
Donte. — D'où.
Et veiqui donte vin.
f.
L. 1.
Espèce de gâteau doré frit
à la
Dorâda, s.
poêle.
le volo qu'à le peyle on ouvrey ma cuisina.
Et qu'après lez ave-y fat per tout timpana.
On le passe aussi-to sur lo feu crisina;
Car ie volo traitta en bugnette et dorade
L'abaï de le fene.
M. 8.
Dorchi. — Virié dorchi, tourner le dos; regarda
dorchi, regarder de travers. (Champ.)
/ ne regarde rey una persoyina dorchi
Quand i mige son bien percequi net ren porchi.
M. 4.
Dorcnley. — Dorénavant, désormais.
Et aussi : d'hôre en ley; dés-ôre en lé. (Latal.)
DOR - 68 -
Dorgassl et aussi dorgasse. — Terme injurieux.
(Champ.)
No s'emploie guère que dans le canton de Voi-
ron; se donne à une femme éhontée.
Dou, s. m. — Fiel. Ghorier remarque qu'on se
sert de ce mot par antiphrase pour flel.
(Charbot.)
Doucinet. — Odeur fade et désagréable.
Douciou, s. f. — Douceur.
A'o louron pro, queysié vo solamen,
Mais en douciou traicta lo jolamen.
M. .5.
Doui, s. f. — Douve, talus. (Charbot.)
Dourgua, s. f. — Une cruche dans la vallée de
Graisivaudan.
Dovà, s. f. — Talus.
Drabicu, s. f. — Vigne sauvage. (B.)
Drabon, s. f. — Taupe.
Drabonâ, v. n. — Fureter comme une taupe et
aussi leur faire la chasse, dit Charbot.
Drâchi, s. f. — Eau-de-vie faite avec le marc
du raisin.
Drâchi, s. f. — Marc de raisin, ce qui reste du
raisin une fois qu'il a été pressé.
Drapié, s. m. — Le martin-pêcheur. (B.)
Dray, s. f. — Le chemin, le lit que s'est tracé
un torrent accidentel et aussi un sentier es-
carpé dans la montagne.
Dresseiri, s. f. — La porte d'entrée, le chemin,
l'ouverture.
Et qui n'ét feitureiri
Jamais, u gran jamais ne trove la dresseiri.
I.. 1.
Dressou, s. m. — Buiïet, placard où l'on serre
la victuaille, garde-manger.
Dpet, adv. — Tout droit, directement, bien en
face.
Dret devan sa maison.
L. 1.
Dret, adj. — Droit.
Son corp que jamo tant et aussi dret qu'un jon.
M. 4.
A dret et à coutié, à droite et à gauche, de tous
les côtés.
B. 9.
Dret. — Droit.
De dret ou de traver, d'une manière ou de l'au-
tre.
Vespero de Vavey de dret ou de traver.
M. 4.
Marchié de dret, marcher droit, suivre la ligne
droite.
M. 4.
Dret, s. m. — Droit, ce à quoi on a droit.
Fen scavo que sariont en pena
De plaidcyé pcr una fena
Que voudriet répéta son dret.
M. 6.
DUR
Dréta, s. f. — Grande hache à équarrir le bois.
(Charbot.)
Driaille, s. f. pi. — Amas d'épluchures.
Drieu. — Drues, vigoureuses.
Et iqui toute gaye,
Drieu et resoladé.
L. 1.
Voir drua.
Drio. — Drue, solide, vigoureuse.
Drio coma pare et mare.
N'ét fena si driô, si gaillàrda et si sana
Qu'y poisseize tornà diu fei de la semana.
!.. 3.
Driva, s. f. — Plante commune dont les feuilles
sont larges et épaisses.
Droguet, s. m. — Etoffe de peu de valeur et de
couleur bleue dont s'habillaient jadis les
femmes de la campagne.
Drouille. — Morceaux de bois, copeaux pro-
duits par le rabot. (Champ.)
Drua. — Drue, vigoureuse, fertile.
La terra bona et drua.
L. 1.
Voir drieu.
Drugeïé, v. n. — Se réjouir, sauter de joie.
(Champ.)
Drugeyé, v. n. — Faire bombance, faire bonne
chair, mener joyeuse vie.
N'et gin à mon avi per fare
De le pore gen lou zafare,
Mei ben per drugeyé tandi
Qu'u Vafanont lo Paradi.
M. 6.
Drugi, s. f. — Abondance, bien-être.
Vo vo grusa de drugi et de trop de ion tem.
M. 8.
Se grusié de drugi, se plaindre de trop d'abon-
dance, se plaindre sans aucun motif.
Drumi, v. n. — Dormir.
On dit aussi : droumi.
Druman, dormant.
L. 3.
Druive, s. f. — On nomme vulgairement de ce
nom le fruit du lappa major. (Charbot.)
Du. — Des.
Ne parla ren du mort, j'amo mieu vey lou vi.
M. 4.
Dumatio. — Douillet, mignard. (Champ.)
Dumétio. — Doux, agréable au toucher comme
du duvet. (Charbot.)
Dumesti. — Se dit d'un endroit rempli de buis-
sons, de halliers.
Eyet ore tout loin, ne parey gen ni besti,
Cetta placi per vo n'ét pa gueyro dumesti.
M. a
Dura, s. f. — Le lierre.
Durgni. — Ce nom se donne à des choses qui
font de la peine et aussi à un petit enfant
malin et vicieux. (Charbot.)
-o<®@>*-
E
E. — Est.
EBA
Adon é de savei.
E. — Cela.
Que fon-to tan de gen icyf
E semhlet una synigoga.
L. 1.
M. 6.
I
E. — Ceci, cela.
Veyre lou passerai affichou per celV aura,
E fariet eytirié una poura manoura.
M. 4.
É. — II.
Quand la ioursa vo manque é faut tendre la man,
Fare VenequeU per avey la passada.
Ou vola per avey du Bey la saluada.
AI. 7.
Ê. — Ce.
L'haMt fat pa lo moino, è n'ét que son officia.
M. 5.
Ebalovi. — Ebloui. (J. 0.)
Ebanâ, v. a. — Ecorner, casser une corne.
Ebandi, v. n. — Epanouir.
Ebandià. — Epanouie. Se dit non seulement
d'une fleur, mais encore d'une jeune flile en-
jouée et qui n'aime que le plaisir.
Et aussi : ébaudia.
Ëbarbaillà. — Eveillé, qui a l'air mutin.
Ebarbctâ, v. a. — Battre une gerbe pour en
enlever les grains sans la délier et sans l'é-
tendre. (B.)
On dit encore : ébarboussâ et ébarbeyié.
Ebarenâ, v. a. — Ouvrir portes et fenêtres,
donner de l'air.
On dit aussi : ébarnâ.
Ebarliaude, s. f. pi. — Lueurs qui passent et
repassent devant les yeux quand on a re-
gardé trop longtemps le soleil. (Onof.)
Ebarnà. — Donner de l'air et de la lumière à
une chambre depuis longtemps fermée.
On dit aussi : ébaternâ.
Ebaudâ (s'), v. p. — Se divertir, rire à gorge
déployée.
Ebiaulà, v. n. — Prêter; se dit des étoffes qu'on
peut étendre aisément en les tirant dans les
deux sens.
Ebiaule,
EBR
Ebigazià. — Boiteux; se dit surtout d'un siège
auquel manque un pied.
Eblési. — Usé, vieux. Se dit particulièrement
du linge et des vêtements. (Gharbot.)
Ebleusi ou eibleursi. — Clair, usé, en parlant
d'une vieille étoffe qu'on va raccommoder et
dont on veut consolider la trame en y pas-
sant du fll dans tous les sens.
ÎVe vaut pas la pena de betâ itiè quela pièci, eyt
tôt eyhleusi.
Proveyzieux.
A Eybens : eiblursi.
Fdblesi. (Gharbot.)
Ebloussâ, V. a. — Effeuiller, élaguer.
On dit aussi : débloussâ.
Eborassié, v. a. — Remuer, disperser dans tous
les sens. (Proveyz.)
Ebollià. — Défait, en loques.
Ebollié, V. a. — - Eventrer, défaire, désagréger.
Et aussi : débolUé.
Eborassié, v. a. — Effaroucher, plumer, en par-
lant d'un oiseau dont on a fait voler les plu-
mes d'un coup de fusil.
S'éborassié, prendre peur. (Proveyz.)
2Ve faut jamay le z'éborassié.
Proveyzieux.
Aveugler. Se dit d'une lumière
Mettre tout sens dessus
Eborlié, v. a.
trop vive.
Ebourassié, v
dessous.
Ebrachié, v. a. — Ebrancher, arracher les bran-
ches du tronc sans les couper. (Gharbot.)
Ebrâllià. — Cette épithète se donne à une per-
sonne dont les habits et la chemise sont ou-
verts par devant et découvrent sa poitrine
nue.
On dit aussi : débrâllia.
Ebravagié, v. a. — Ravager, saccager, détruire,
(Gharbot.)
Ebrondâ, v. a. — Rompre ou couper les menues
branches d'un arbre : le bronde.
Ebrovageà. — Effarouché, en parlant d'une bête
sauvage. (Proveyz.)
Ebrovagic, v. a. — Effaroucher, en parlant du
gibier.
EBR
Lbrudâ, v. a. — Malmener, maltraiter, répri-
mander avec violence.
F.briiclassic, v. a. — Malmener.
On dit aussi : ébrudâ.
Ecaflol, s. m. — Ramasse, traîneau très pri-
mitif avec lequel les enfants se glissent sur
la neige. (B.)
Lcaillié, v. a. — Enlever l'écorce.
J'ay migea lo noyau san z'écaillié l'amanda, j'ai
parlé pour ne rien dire, je n'ai pas voulu
laisser voir mon opinion.
Se dit dans la vallée.
Eealambrâ, v. n. — Ecarter les cuisses, ouvrir
les jambes.
Ecalotou, s. m. — Masse en bois munie d'un
manche qui sert à briser la terre d'un jardin
et à l'aplanir.
Ecampâ, adj. — Guéri, rétabli.
La veytia écampa, la voilà guérie.
Ecarâ, v. a. — Carder la laine. (Charbot.)
Ecarabossié, v. a. — Faire une bosse.
Ecarcaillà. — Ecrasé.
Ecareaillié, v. a. — Ecraser.
Ecarinaillié. (B.)
Ecarroérié, v. a. — Ecrabouiller.
Echabissié, v. n. — Echapper, tomber.
/ ne laisse rian echabissié, se dit d'un homme
qui ne laisse rien tomber dans l'eau, auquel
rien n'échappe.
Echabuclâ. — Brûlé, cuit par le gel et le brouil-
lard.
Echaeà, v. a. — Ecailler, en parlant des pois-
sons.
Flehagni, s. f. — Sorte d'instrument de bois dont
on se sert pour mettre le fil en écheveau.
(Charbot.)
Echallié, v. a. — Ouvrir les noix fraîches, les
retirer de leur enveloppe verte.
Echallion, s. m. — Cerneau, moitié de noix verte
détachée de la coque.
Echandillié, v. a. — Etalonner les vases des-
tinés à mesurer les liquides. (Charbot.)
Echandillon, s. m. — Fétu de bois.
Echaravet, s. m. — Esoarbot ou cerf- volant,
insecte de la famille des scarabées.
Echarbotâ, v. a. — Eparpiller, écarter. Se dit
particulièrement des cendres ou de la braise
qu'on éparpille pour en retirer les châtaignes
qu'on y a mis cuire. (Charbot.)
Echarbouillà. — Embrouillé.
Echarbuclâ, v. a. — Arracher le blé brûlé par la
brouée.
Eehapgnié, v. a. — Tourner en ridicule, se mo-
quer.
_ 70 — EGL
Eeliari Sec, maigre, flétri.
Echarin, s. m. — Un éboulement.
Echarinâ. — Eboulé.
Eyt tôt écharini.
Proveyzieux.
Echai'inà, s. f. — Eboulement, ravin.
Echarlas8un, s. m. — Grosse perche plantée en
terre et destinée à soutenir le treillage des
vignes en hautain.
Echarasson. (B.)
Eeharouîjnié, v. a. — Egratigner, balafrer.
Erhaiitenâ, v. n. — Se dit du lièvre qui a passé
tout l'été dans un même champ sans en sor-
tir. (Proveyzieux.)
Eehcria, s. f. — Echarde.
Echifïa, s. f. — Echarde, éclat de bois qui a
pénétré sous la chair.
Echirié, v. a. — Déchirer; se dit surtout du
linge.
Echirieu, s. m. — Ecureuil.
Se dit aussi : échurieu.
Echorlié, v. a. — Regarder avec attention. (Pro-
veyz.)
Echoudâ, v. a. — Echauffer.
Faites-vo hère queu qu'à séf
Et queu qu'a fret, lo rechoudaz-vof
Latal.
Echoudou, s. m. — Bassinoire pour chauffer le
lit.
Echufeyié, v. a. — Ramoner, enlever la suie.
Ecivâ, V. a. — Presser fortement par un mou-
vement longitudinal comme pour faire sortir
la sève d'un rameau.
Eclanchi, s. f. — Personne grande et élancée,
mais maigre et sans vigueur. Se dit surtout
d'un jeune homme qui a poussé trop rapide-
ment.
Fîclapâ. — Mettre en morceaux, briser.
On dit aussi : aclapâ.
Eclâpa, s. f. — Eclat de bois refendu avec une
hache.
On dit aussi : éclapon.
Eclapouti. — Ecrasé. Se dirait par exemple d'un
fromage blanc qu'on laisserait tomber. (Pro-
veyz.)
Eclateûre, s. f. pi. — Gerçures aux mains.
Eclaii, s. m. pi. — Sabots.
On prononce quelquefois : esclau.
Ecléni. — Faible de constitution, débile, délicat.
Ecléssi. — Maigre, sec, qui n'a que les os et la
peau.
Eeliafâ, v. a. — Eclabousser, rejaillir. Se dit
surtout de l'eau qui rejaillit quand on la com-
prime. (B.)
ECO
Ecoéssié, V. a. — Déchirer, écarteler.
Ecoffè, s. f. — Enveloppe verte de la noix qu'on
vient, d'abattre. (Charbot.)
Ecouétâ. — Sans queue. Se dit d'un vase dont on
a cassé le manche aussi bien que d'un animal
auquel on a coupé la queue. (Proveyz.)
Econdailli, s. f. — Cachette.
Je coneûsso te z'écondailîe.
Econdre, v. a. — Cacher.
Ecorè, V. n. — Battre le blé au fléau.
Ecomiflâ, v. a. — S'imposer chez quelqu'un qui
va se mettre à table; arriver juste à l'heure
du dîner pour forcer la personne chez laquelle
on se présente à vous inviter.
Eeorniflou. — Parasite, celui qui arrive juste au
moment où l'on va se mettre à table pour se
faire inviter.
Ecoi-niohî, v. a. — Etrangler, saisir à la gorge.
Ecornioulâ, v. a. — Couper la gorge, saigner.
Ecosserâ, v. a. — Battre le blé. (Charbot.)
De là : écossorié, batteur de blé.
Ecossou, s. m. — Batteur de blé.
Eeot, s. m. — Petit morceau de bois sec.
Ecourpelà (s'). — Se fatiguer, s'éreinter.
A que sert'ô de tan s'écourpelâ.
Onof.
Ecouppe, V. n. — Secouer, battre le blé avec un
fléau. (B.)
Ecoussou, s. m. — Fléau à battre le blé. (B.)
Ecrabouillié, v. a. — Ecraser, fouler aux pieds.
Ecpeni, v. a. — Nourrir, élever, prendre soin.
Ecpafollié, v. a. — Ecraser.
I 8'eyt écrafollia lo deigt.
Ecpiici — Extrêmement maigre, qui ressemble à
un crucifié.
Ecumigeà. — Excommunié.
Eciimigié, v. a. — ICxcommunier.
Ecupi. — Semblable, identique.
On dit d'un enfant qui ressemble à son père
« comme deux gouttes d'eau » : eyt leu tôt
écupi.
Eeupni, v. a. — Nourrir, choyer un jeune en-
fant, un oiseau, en prendre soin.
liian ou ma écurni.
Efan, s. m. — Enfant.
De fene. de fillet. de z'home. de zefan,
L'evêchié s'emplissit. Von en comptit sept cen.
B. 9.
Curieux au point de vue orthographique.
Efapouîjié, v. a. — Effaroucher. (Charbot.)
EfTartaillié, v. a. — Faire voler dans les airs,
détruii'e, mais avec rage.
M. 5.
Effartaillié lou houy.
Proveyzieux.
71 — EGU
Efflayat, s. m. — Le fléau. (Gaude.)
Effpâliat. — Rompu, brisé, mal déchiré.
On dit aussi : frâliat; voyez ce mot.
Egaillé, v. n. — Crier, faire entendre une voix
aiguë et perçante comme celle du coq. (Char-
bot.)
Egapifâ, v. n. — Se dit des poules qui grattent
et éparpillent la paille avec leurs pattes pour
chercher du grain. (Charbot.)
Egaugnié, v. a. — Contrefaire quelqu'un, faire
les mêmes gestes qu'une autre personne, la
tourner en ridicule.
Se dit aussi : égougnié.
Eglaïé, v. a. — Se dit de la sensation désa-
gréable produite sur les dents par une bois-
son trop froide.
Eglaieùpa, s. f. — On donne ce nom à la dou-
leur extrêmement vive qu'on éprouve à la
suite d'un froissement d'un muscle dans la
région des reins.
Eglat. — Fronde de berger. (Charbot.)
Eglaveyé, v. a. — Vouloir manger quelqu'un en
travers. (Fam.)
Egnat. — Il n'y a.
Egnat que repo din lou cham.
M. 4.
Gnariet, il n'y aurait.
Aguit, eu. =
Apres qu'u Vaguit fat.
Si l'amour se perdiet gnariet ren que gaiurgeo.
M. 4.
Signât, s'il y en a.
M. 4.
Gnat, il n'y a.
Onat ren d'hazardou.
M. 5.
Egougnandisi, s. f. — Plaisanterie un peu salée,
gaudriole.
Egpamapci. — Merci! grand merci!
Egramarci, monsieu, cecy vaut lien lo prendre.
Dieu volhe que hiento i'ayo deque vo rendre.
M. 4.
Egpevot, s. m. — Houx.
Se dit aussi : agrevot.
Egpuisié, v. a. — Egratigner.
Egrouisié et égrafignié. (B.)
Egpiilzèle, s. f. pi. — Groseilles.
Se dit aussi : angruzèle.
Eguâ, V. a. — Arranger, venir en aide, égaliser.
let don vray, mon ami, que p'éguâ ton viû pare
D'un plein consintamint te t'adône u zaffare.
Gaude.
Egueiilâ, v. a. — Casser le goulot d'un vaso, le
col d'une bouteille.
Egulpîà, adj. — Déchiré, dépenaillé.
Je sey tôt éguiria.
EGU
Eguirié, v. a. — Déchirer.
Vaitrasairci lo fi, i'aiguiriray lo Ungeo.
M. 4.
Eibandi, v. a. — Faire épanouir.
Et leu lo plu scavan u complimen de cour
Lour eibandit lo cour,
M. 5.
Eibandi, v. a. — Ouvrir.
Lo retour du soley rejouyt toutte chose,
Inai lo vostro fat eibandi me trey rote.
M. 5.
Eibandi, v. n. — S'épanouir, en parlant des
fleurs. (Champ.)
Eibandià. — Ouverte, épanouie.
V tem de sa jeuncaaa elV eatiet reverdia
Et comme girofleya à chacun eibandià.
M. 4.
Eibandià. — Répandue, divulguée.
Eyt ina novèla bian ébandià.
Eibandic. — Epanouies et aussi répandues.
Arit-oi lo bon Dié
Tan de diverse flou au la terra eibandié
Afin qu'on le porte» cachié dedin la mangi.
!.. 3.
Eibarnâ, v. a., et eibatcrnâ. — Ouvrir les portes
et les fenêtres. (Champ.)
Eibarnâ, v. a. — Ouvrir.
Eibarna un armeiro.
Eibatan. — Charmant, réjouissant.
U zalavon eibatan la dama per amour.
L. 2.
L. 3.
Eibatimcn, s. m. — Plaisir, réjouissance, amu-
sement.
V Veret yvro
Quan u nou défendit ceu bel eibatimen.
L. 3.
Eibayà. — Ebahie, surprise, étonnée, bouche
béante.
La Reina U diaait eibaya.
L. 1.
Eiberbelâ, v. n. — Bégayer, balbutier de
frayeur, ne pouvoir parler à cause de l'émo-
tion que l'on éprouve.
17 vo lo monsaeieit coman un chiquanou,
Qu'eiberbelan de pou ajowrnet un aegnou.
L. 2.
Eiberbellan. — Se frottant les yeux avec tant
de force qu'on en voit trente-six chandelles.
Et lou zeiberbellan en aorte la piquerna.
L. 1.
Eiberchié, v. a. — Ebrécher.
Je n'ay pou d'eiberchié mon corp ni mon achon.
M. 5.
Eiblesi. — Se dit des étoffes et du linge qui
sont usés. (Champ.)
Eibluesâ, v. a., et dciblussa. — Effeuiller une
fleur. (Champ.)
72 — EIC
Eibolhié, v. a. — Eventrer.
Et lo petit patron aen rit tant qu'u l'eibolhc.
M. 4.
Eiboillié (s'). — S'entr'ouvrir, laisser voir ses
entrailles; se fendre sous l'action de la cha-
leur, en parlant du sol.
Ne trova point de faille
Per se garda de chau quand la terra a'eiboille.
M. 5.
Eibrandâ, v. a. — Ebranler, faire bouger.
Tu sça que mon amour n'est pa sujet à Tara,
Que je aeu un rochié qu'on ne pot eibrandâ.
M. 5.
Eibrenâ. — Ebréché, qui a des cassures sur les
bords. Se dit surtout de la vaisselle ou d'une
lame de couteau. (Proveyzieux.)
Eibrudâ, v. a. — Malmener.
La not malencontrouta, eibruda du Levant,
Sauve se ratapene et son leido chavan.
M. 5.
Eiburiflà. — Ebouriffée.
Vn' auta montagni eiburifia de fau.
L. 1.
Eicabèla, s. m. — Escabeau.
Trova un' eicabèla à son pa.
L. 1.
Eieafâ, v. a. — Effacer, faire disparaître.
S'eicafâ, s'effacer, disparaître.
Eicalambrâ (s')- — Ecarter les cuisses, s'écar-
teler.
Mais quand cette filke de chambre
{De qui la pluspart s'eicalambre
Per fare mieu lou fournelet)
Font de lour maistre lour valet,
Per porta autant de beaogni,
N'et-to pa una vray vergogni.
M. 6.
Eicandivolâ, v. a. — Scandaliser.
Lo pechié qu'avé dit jamei n'eicandivole
L'enoura.
L. 3.
Eicapâ. — Echappé.
Come un passerai eicapa de la geivi.
L. 3.
Eicaraboussié, v. a. — Carabosser, bossuer.
Et V eicaraboussan pcrmei lou zeichallié
La fasiet barriulà et fare cupelié.
L. 1.
Eicarcaillà. — Qui écarte les jambes. (Champ.)
Eiearcassià. — Décarcassé, en loques, de trop
large ouverture.
Cor lou saume ne son de ren tan corrossia
Que de furgà dedin un choz' eiearcassià,
L. 1.
Eicarcélâ. — Maigre, sèche, qui n'a que les os
et la peau.
Eicarfoirié, v. a. — Ecrabouiller.
U l'y rompit trci cote et la deivizagit.
L'y eiearfoirit lo ventre et boudrit la forcella.
Briser la cervelle, frapper
EIG
Et ceu guarta sen fon venit Vautra semana
Eicarfoirié, lacet! un nid d'irondelat
Que de notron segnou son lou petit poht.
L. 1.
Eicargot, s. m. — Escargot.
Témoin cetou Chatrou qui corne d'eicargot
Son toujour reverdi avei la corna dreita,
Prêta de vo baillié de lour aiga heneita.
L. 3.
Eicapteirié, v. a. — Ecarteler, démembrer.
Eicarteirié chapon, eicropiona gialine.
L. 3.
Eicervelâ, v. a.
sur la tête.
Tan mei à Veiperon son chiva reculave,
Tan mei d'un gro flayel son hra V eiccrvelave.
M. 5.
Eichacâ, v. a. — Ecailler. (Champ.)
Eichacolâ (s'). — Se glisser, pénétrer jusqu'à
quelqu'un.
Lo premié que ver leu de ton eur s'eichacôle
Li dit, à conscillon, solamen trei parole.
L. 2.
Eichagni, s. f. — Dévidoir pour le fil. (Champ.)
Eichalié, s. m. pi. — Escaliers.
Monta lou zeichalié,
L. 1.
Eichalié, v. a. — Ecoreher, décortiquer, enlever
l'écorce.
Que ne Téchali-tu lou zeu à liau cotelf
L. 1.
Eichar, s. m. — Avare.
On y vet un eichar misérabl<imen chicho
D'un malhour persegan ben suteni l'eifor.
L. 3.
Eichar. — Les pieds nus, à peine vêtu.
Eicharavay, s. m. — Lucane, cerf - volant.
(Champ.)
Eicharbotâ, v. a. — Eparpiller. (Champ.)
Eicharbuclà, v. a. — Embraser, incendier.
La dama per amour
Qui d'un ri lour aviet eicharbuclà lo cour.
L. 3.
Eicharbuclà. — Brûlé.
Eiferuclia
Com'un chin qu'en cusina u l'r>n eicharbuclà.
L. 1.
Eicharfà. — Avare.
La terra ore lour zet eicharfà.
L. 3.
Eichargnié, v. a. — Narguer, se moquer, tour-
ner en ridicule.
V l'at la bouchi gran de laquala u rcchâgne,
Que vo diria perdie que le gen u leichargne.
L. 1.
Eieharguet, v. a. — Le guet.
Fcire l'eichavguet, surveiller, guetter.
73 — EIC
Eichari. — Maigre comme un coucou, qui n'a
que la peau et les os.
Carvin, lo menitro eichari.
L. 3.
Au féminin : eicharia.
Eichari. — Flétri, ridé. (Champ.)
Eichari. — Sordide, malpropre.
V semble du menton un gran ehoso eichari
D'una veilli marina ou mare levari.
L. 1.
Eicharognié, v. a. — Egratigner, enlever un
morceau.
Celeu qui sin toujour
D'una fasson mordan eicharognié sa rogni.
Se cogneut à la fin de son fat à vergogni.
L. 3.
Se dit aussi : eicharougnié.
Eichaudâ (s'). — S'échauffer.
Que qu'u coutei faudrat que dinsi je m'eichaudo,
Lan trove per d'argen de siblet à Sainct Lhaudo.
M. 4.
Eichirié, s. m. — Ecureuil.
Eielandro, s. m. — Dommage, sinistre, malheur.
Nievola, pleivi rota, tempêta, gialandro,
Ore, ver et chanille et tou zautro eielandro.
L. 3.
B^iclapâ, v. a. — Briser en éclats, faire voler en
morceaux, mettre en pièces.
l'eiclaperai
Noatrou veiro et tout ce que i'attraparay.
M. 4.
Eiclop, s. m. — Sabot. (Champ.)
Eiclussi. — Maigre, exténué. (Champ.)
Eicoissié, v. n. — Ecarter les cuisses, se dit des
branches qui se rompent sous le poids de
leurs fruits.
Le vigne, sen fessou, forci mn apportavon,
Et de forci de frut lou zabro eicoiasàvon.
L. 1.
Eicondre, v. a. — Cacher.
Tu te devria ala eicondre de vergogni.
L. 1.
Eicondre (s'). — Se cacher.
8i j'aviti quoque po de pouvei su lo tieno,
Jamay touz eu frippon ne s'eicondriont du mieno.
M. 5.
Eicot, s. m. — Petit morceau de bois et aussi
sec comme lui.
/; veno su la fena et la vitupéranci '
Que ceu meichen eicot li fat.
L. 3.
Per eicot, en détail, par le menu.
Or, parlon per eicot de ceu rei de cornagio.
L. 3.
Eicot. — La part proportionnelle afférente à
chacun dans une dépense collective.
Quan u l'at mau dinà et ben paya l'eicot.
L. 2.
Eicotà, V. a.
EIC
Ecouter.
Le fiW amont mei tout du Ion
Dansié avec lou gro vioulon
Qu'alla eicota lo biau Père,
Qui en cheiri te désespère.
h. 1.
M. 6.
74 — EIG
Eiforcenâ. — Forcené, qui ne sait plus ce qu'il
fait.
U Vêt eiforcenà.
Eicourchié, v. a. — Ecorcher.
Me du cabareitié lo maleirou tropel
Eicourchirion un piou per en avei la pel.
h. 2.
Elcoure (s'), v. n. — S'écouler.
M'émaille de vei lo timp s'écoure coma tien.
Eicoupè, V. a. — Battre le blé. (Champ.)
Eicrachié, v. a. — Cracher.
Louz advocat qui vont eioracliié lo latin.
M. 5.
Eicrâgno, s. m. — Ecrin, petit coffre. (Charbot.)
Eicropionâ, v. a. — Décarcasser, démembrer.
Eicarteirié chapon, eicropionâ gialine.
L. 3.
Eicpuci. — Maigre, sec comme un clou, poitri-
naire.
/ voudriont vei son compagnon
Den la pel de lean de Lignon,
Gel eicruci. la grand pelalhi,
U ratelié de la volalhi.
Et toute taie sotte gen
Dedin le griffe du sergen.
M. 6.
Eicuella, s. f. — Petit vase de terre qui servait
à manger la soupe.
Etre tout per eicuella, être parfaitement d'ac-
cord, si bien ensemble qu'on mangerait dans
la même assiette.
Quand j'allavo chié leu tout estiet per eicueUe.
M. 4.
Eicumigià. — Excommunié, damné.
Deimontra d'un eu eicumigià, avoir toutes les
apparences d'un œil d'excommunié.
L. 1.
Eicumijiié, v. a. — Excommunier.
Cor le Paye du leu le no zeicumigiron.
L. 1.
Eicursié, v. a. — Délacer, dégraffer.
V ne porrit jamei, per gran parlon qu'u set.
Me garda d'eicursié quoque fei mon corset.
!.. 3.
Eiferbeillié, v. a. — Briser, saccager, faire voler
en éclats.
Comm'un our courroucia qui. per se deiconfià,
Eiferbeille lou boey et tout ce qu'u rencontre.
M. 5.
Lo lou a tota eiferbelUa una pora chourota.
Jj. 1.
Eiferuclià. — Effarouchée, hors d'elle-même.
L. 1.
Eiforâ (s'). — Sortir, risquer un pied dehors.
Cvu bon tem a dura jusqu'u jour que lez ore
M'ont tracassia comm'un malado qui s'cifore.
M. 4.
Eiga, s. f. — Eau.
L. 1.
L. 1.
Eigagno, s. f. — Rosée. (J. 0.)
Eigarelà. — Se dit d'une personne fatiguée.
(Champ.)
Eigarguillià. — Ecarquillé, écarté.
Lou zeu eigarguillià gitan una fontana
Et lo na pru punei que n'ét una bardana.
U 3.
EigariQà, v. a. — Griffonner. (Champ.)
EigaiTifâ, v. a. — Egratigner, tracer avec une
pointe.
Mais tu pa ben avi que je ne seu pa bella.
Et que de ton burin mon cour eigarrifa.
Confesse que ton nom ne s'y pot eicafa.
M. 5.
C'est-à-dire : ton image est si profondément
gravée dans mon cœur que rien ne l'en peut
effacer.
Eiglaioiisamen. — Obliquement, de côté, de tra-
vers.
Ulet de l'un du zeu eigloAousamen chorlio.
Me u dieblo lo quan que lo trovaria borlio.
L. 1.
Eiglat, s. m. — Fronde des bergers. (Champ.)
Eigroizassi, s. f. — Egratignure.
Voz aussia deipoi veu un visagio eicorchia
A bone dgroizasse, et lo san embrochia.
h. 1.
Eigruisié, v. a. — Egratigner.
Preita me vostra sibla
Qui fat dansié chacun, per lou fare eigruisié
Quand u saron upres de quoque gro rousié.
M. 4.
Eigruisou. — Qui vous égratigne, qui vous tour-
mente, vous aiguillonne.
Si la chanson s'acorde u dezir eigruisou.
Eilli vou fat du cour sito cessa Talarma
Et vou l'assegrezit.
L. 3.
Eigruizié, v. a. — Egratigner.
S'eigruizié, s'égratigner.
L. 1.
Et aussi : eigroizié.
Eiguarguillié, v. a. — Ecraser, écarquiller.
U l'y eiguargtiiUit lo maleirou Juda
Iquen qu'ato lo mein u deviet garanda.
L. 1.
Eiguemorte, s. f. pi. — Traîtres auxquels il ne
faut pas plus se fler qu'à une eau bien tran-
quille.
Tignou de Sainct-Martin, eiguemorte de Oeiri.
M. 4.
Eiguirié, v. a. — Déchirer, ecorcher les oreilles.
Quand je l'oyo parla, m'et avi qu'u m'eiguire.
M. 5.
EU
73 -
EIP
Eijar. — Qui a peur de regarder le danger bien
en face et, de là, craintif, peureux.
^e le inôte du gour ne le den du senglar
Ne lour faiien eijar.
U 3.
Eijardou. — De travers, menaçant.
Eilaiiçià. — Agité, en nage, se dit de quelqu'un
qui a dansé avec trop d'ardeur, qui a couru
trop fort, etc.
Vou ne pouvé soufla, vou zéte eilancià.
L. 3.
Eilavanchi, s. f. — Avalanche.
Sen crcigne leilavanchi.
L. 1.
Eilli. — Elle.
M. 5.
Voir : lei, elle.
M. 5.
Eillie. — Elles.
Gran fut lo batifel, gran fut lo parlamen
Qu'eillie firon geyen à l'encomencimen.
L. 3.
Eiloeïdo, s. m. — Eclair. (Champ.)
Eiloido, s. m. — Eclair.
En mein que d'un eiloido U fit dessu lo groin
Grelà, sen dire mot, miliante cop de poin.
L. 1.
Eimâgi, s. f. — Image.
Para com'un' eitnagi alâ per la charreiri,
L. 1.
Eimaliçià. — Surexcité, en colère.
L. 3.
Eimapâ, v. a. — Laisser échapper des mains.
(Champ.)
Eimarpallià. — l^échirée, mise en loques.
U raviet ja touta eimarpallià.
L. 1.
Eimappaillic, v. a. — Mettre en morceaux.
Eimarpaillié patié, eitoiiillié murusson.
h. 3.
Eimochià. — Emoustillé, en proie aux mouches.
Apre s'être hen eimochià.
L. 2.
Eimodâ, v. a. — Exciter.
Eimoda querella, chercher noise.
Maugra non de le fene, i me font enragié.
L'mw me rompt la testa à poin de m'outragié.
L' outra ne cherche ren qu'à m'eimoda querella.
M. 4.
Eimodâ. — Lancée.
Si la picra eimoda ne se pot rcteni.
Si faut laissié alla ce qu'on ne pot teni.
Et si faut que chacun me halleize lo sauzo,
E faut louz attrapa, c faut que je lour causa
Autant de deipleisi qu'u m'en ont procura.
M. 4.
Eimolonà. — Modelé.
In marmot de ciri eimolonà, un enfant Jésus
en cire.
L. 1.
Eimoucié (s'). — Se mettre en colère, s'em-
porter.
U s'alit eimoucié contra quoqu'un.
L. 1.
Eimovei, v. a. — Exciter, soutenir et non pas
émouvoir.
Eimovei lo couràgio,
L. 3.
Eimurti. — Sans vigueur, sans forces.
Et de vrai, on dirit que la natura et morta
Tan eillia l'eiperit et lo cor eimurti.
L. 3.
le n'ay pa prou de graci afin de t'achati,
Potestre mez urtié te rendon eimurti.
M. 5.
Eimurtia (au fém.). — Sans nerfs, mou, flasque.
Eimussié, v. a. — Entr'ouvrir.
Et s'u vet un creitin à la porta eimussia.
L. 1.
Einci. — Coinme.
Varallié einci qu'una naveta
Per se pouvei ota lo jar de la brayeta.
L. 3.
Einsi que. — Après que.
Einsi que l'at conta tou lou clou de la porta.
L. 2.
Enciirà, s. m. — Prêtre, curé.
Vou leisso deitubli à notrou zencurà.
L. 3.
Eipâla, s. f. — Epaule.
Car je lour aurin fat si pesanta lour bala
Qu'u n'auriont jamey poè l'emporta su l'épala.
M. 5.
Eipami. — Pâmés, tombés en pâmoison.
Peusse quan à la fin l'un et l'autro eipami
Ne se buge non pru que s'y l'ère endurmi.
h. 3.
Eiparcelié, v. a. — Eparpiller.
Eiparceliet en Ver et le faille et lo frut.
L. 1.
Eiparpalhié, v. a. — Disperser, répandre de
droite et de gauche.
Va le verri eiparpalhié
Coma la cima d'un palhié.
M. 6.
Palhié (sic).
Eipeia, s. f. -- Epée.
M. 5.
Eipelallié, v. a. — Enlever la peau, déchirer.
Mais quand je me debvrin
Eipelallié lo na u mitan de le ronze
Barrula u fin fon de le plu grande fonze.
M. 5.
Eipeli. — Eclos. mis en lumière.
Si ben que lour renom n'ét jamei avait
îlei de la nat du ten tajour et eipeli.
U 3.
EIP
76 —
EIS
EipellA, V. a. — Ecoroher, enlever la peau.
E ventariet autant parla
A cella muralhi qu'à elle.
Car ie volo que l'on m'eipelle.
Si deman vo ne le verri
Plu telle qu'un perut purri.
M. 6.
Kipelli. — Voir le jour, sortir de la coquille, en
parlant des poussins et des oiseaux en gé-
néral.
Ce que debt eipelhi ne debt gueiro couva.
M. 4.
Eypelly en 1659.
Eipelut, s. m. — Etincelle. (Champ.)
Eiperit, s. m. — Esprit, vigueur, sève.
Et de vrai, on dirit que la natura et morta
Tant eillia l'eiperit et lo cor eimurti.
L. 3.
Eipinache, s. f. pi. — Epinards et aussi franges,
ornements qui ressemblent à des graines d'é-
pinards.
Elle se miralhont, et peu
8'enfrageon de grosse zeitache
Avoy tour colet d'eipinache.
M. 6.
Eipinguelâ, v. n. — Danser, chanter, se livrer
à une joie bruyante. (Champ.)
Eipinôla, s. f. — Epine et aussi une fine lame
d'épée.
Plu amar à la corniola
Que n'et, u fin mitan du cour, un' eipinôla.
M. 5.
17» tourtou
Dedin loqualo at una gross' eipinôla.
L. 2.
Eiplet. — Prompt, rapide.
Et remenan lo eu. eiplet corne cigala
Li lance su lo cor la bêla martingala.
L. 3.
Eiplet. — Rapidement, vite, sans perdre une
minute.
E faut fare en ceci comme leu mareichau.
Battre lo fer eiplet oependan qu'u let chau.
M. 4.
Eiplétâ, V. a. — Expédier sa besogne, aller vite
en affaire.
De là : eiplet, diligemment, vite.
Eipoindrc, v. a. — Piquer.
Lo cour li eipoin d'amitanci.
L. 3.
Eipoitrançi, s. f. — Regret dont on a le cœur
plein. (Gharbot.)
FApoitrâ, arracher le cœur, affliger. (Gharbot.)
Lo Jui eipoitrâve sa fena.
Eipourassié, v. a. — Epouvanter.
Per mieu l'eipourassié,
Qu'aver ce» estocade u n'alisse furgié.
Eipoitrançi, s. f. — Importance.
Oranda en et V eipoitrançi !
L. 1.
L. 3.
Eipoitrassià. — Epoitraillé.
Pru flapi, peillourousa et pru eipoitrassia
Que lo cô jailloulà d'un dindo eimalissia.
h. 3.
L. 1.
Eipreu. — Exprès, en parfaite connaissance de
cause.
Corne la mouchi jailli
Que quauque mau-fasan tout eipreu a hutà
Sou la ooiia (Tttna sauma et la fat repita.
L. L
Eipuzié, V. a. — Trier les puces.
Eiquabel, s. m. — Escabeau, siège en général.
Si de not un miron fat cheire un eiquabel.
h. 1.
Eiquan. — Semblable, pareil.
Si jamai vou z'ay veu eiquan diavolamen.
L. 1.
Eiquillié, v. n. — Déguerpir du lit, se lever,
tirer ses quilles.
Vou Voussia veu plan plan de la couch' eiquillié.
L. 1.
EMquillié (s')- — Se planter, s'installer chez
quelqu'un.
B'eiquillié ehié quoqu'un.
L. 3.
Eirubi, v. n. — Rougir, briller, entrer en érec-
tion.
Aver ceu Dandinel qui ne pot eirubi.
L. 3.
Eisarâ, v. a. — Donner un second labour à la
terre. (B.)
Eiservageà. — Effarouché.
Eisiblâ, V. a. — Oublier.
Adieu, n'eisibla pa de m'adure un fromageo.
M. 4.
Veysiblarei plusto de bere à mon disna.
M. 4.
Eisiclâ, V. n. — Pousser des cris aigus.
S'u l'ot per la charreiri un motet eisiclà,
Alan de not u vin, u pleye son foitlet.
L. 1.
Eisina, s. f. — Ustensiles, batterie de cuisine et
aussi tout ce qui constitue les beautés d'une
femme.
Sen lou zeitreissemen, comare, notra eisina
Sarit pru deibraillia qu'una vieilli fargina.
L. 3.
Eisordillié, v. a. — Faire un bruit assourdis-
sant dont on a plein les oreilles.
Et quan eisordillan u l'enten lou morlliet.
h. 1.
Eisordre, v. a. — Assourdir.
Vo zeussia fou jura qu'crion mile cigale
Que gringoton du eu, trabaton de le zàle
En juin et en juillet, su lo col de mei-jour,
Eisordon lou boisson que lour son à Tentour.
L. 1.
Eissartou, s.
saille.
m. — Outil à couper la brous-
EIS —11 —
Eissorâ (s')- — Prendre son essor, s'éveiller,
partir, en parlant de la végétation.
le perdo tout mon bien en perdant mon cassorc
Per gui tan solamen mon visageo s'eissore.
M. 8.
Ëissoulacià. — Consolé.
Et n'ét aume confia d'una enconi si màla
Qui, tout cissoulacia, ne gogeise l'eipàla
U son du tabourin.
L. 3.
Eissiit. — Sec et froid, sans chaleur.
M. 8.
Eisublà. — Oublié.
Et quan de cen passion u sarit accabla
Si ta qu'u Vét en trein, u le zat eisublà.
h. 3.
Eisublà, V. a. — Oublier, ne plus penser à.
Per vei si la dolenta se sariet eisublà.
L. 1.
Eissublâ, V. a. — Oublier.
Iquen fat eissublâ la cava et Varmeiro.
L. 3.
Eità. — Demeurer, rester sans rien faire, at-
tendre tranquillement.
Qu'attendon ti donq plu? que lou meina me leissonî
Oellei et trop forfat que faille tant eita.
M. 4.
Eitachet, s. f. — Faveur.
La natura que vou garandà son ouvragio
Nou zen fat leitachet solamen quoque viàgio.
L. 3.
Lapaume dit obligation; quant à Roquefort, il
traduit : eitachet, par pieu, pilier, poteau.
Eitâchi, s. f. — Attache, lien.
Que vou to dire iquen, sarron ti ren la pachi
D'um, mariageo maudit dont je creigno Veitachi.
M. 4.
Eitachià. — Attachée, liée.
Si donque dessu ti u portet eitachià
Ou boquet ou guerlanda, iquen éto pechiaf
h. 3.
Eitampé, s. f. — Empreinte, image, tableau,
estampille.
Nou zu veyon u jeu, u l'en tin Teitampé
Et tout nou zu recorde inci qu'un magité.
L. 3.
Eitampel, s. m. — Bruit, concert, ramage, chant
des oiseaux.
(Lou quinçon, lour linot y tenon l'eitampel.)
L. 1.
EUançot, s. m. — Souche, bloc, tronc d'arbre,
éclat ou bûche de bois.
Iquen ne sarit ren, si lou piou. le bardane,
Lou lenceu ben foirou et le mâle simane.
Et la coutri ben dura et plena d'eitancot
Ne U faziet sembla un enfer de la not.
L. 2.
Eitara. — Restera, demeurera.
Sen qu'eilli set veuva
Eilli eitara Ion ten de mari deipourveuva
Et toujour s'amerman, languirai u dndrié.
L. 3.
EIT
Ëitéla, s. f. — Etoile.
La belV eitela, Vénus, la plus brillante des
étoiles.
L. 1.
Eitelà. — Eclat ou copeau de bois, petite bû-
che. (Champ.)
Eitelâ Etoile, rempli d'étoiles.
La oié tout eitela.
M. 4.
Eiielà, V. a. — Echarper, tailler en pièces.
Je me farien plutiû eitelâ.
Eitello, s. m. — Eclat de bois. (J. 0.)
Eiterpâ, v. a. — Couper, briser, fracasser.
(Champ.)
Eitimâ, v. a. — Estimer, apprécier, prendre en
considération.
Chosa ben d'eitima, affaire d'importance.
L. 3.
Eitiveu, s. m. pi. — Chaussures, souliers.
On dit d'un décavé, d'un joueur à sec : Y per
lou zeitiveu et s'en tin per lo na.
L. 3.
Eitô. — Est-ce?
Eito ti, Janint
M. 4.
Eyto.
Vo parla deper vo. Eyto de nostra chassif
M. 4.
Eito. — Est-ce.
Quinta fanfar' eità cecyf
M. 6.
Eitomà, s. m. — Estomac, poitrine, cœur.
L. 3.
Lo ventre U brutasse et Veitomat U bat.
L. 2.
Eltopâ, V. a. — Boucher, clore, fermer avec
soin.
U n'a laissia chési fenétra, ni pertu,
Lucarna ni larmié qu'aver bona saralli
U n'aye eitopa.
L. 1.
Eitopey. — Bouchées, remplies d'étouppes.
Avei lez aureille eitopey contra tou,
Insi que la serpen contra loua enchantou.
M. 5.
Eitopon, s. m. — Bouchon.
La natura de si tojour requier jointura
Et ne pot endura que set point d'uvertura
Voida et sen eitopon.
L. 3.
Eitordre (s'). — Se tordre.
S'eitordre lo pié, se faire une entorse.
T.. 1.
Eitoublo, s. m. — Chaume. (Champ.)
Eitoûillié, V. a. — Ecraser, mettre en pièces.
Eimarpaillié patié, eitoilillié murusson.
L. 3.
ElT — 78
Eitramâ, v. a. — Ramasser, ou plutôt rcntror,
mctlrfi à l'abri, engi'anger.
Jamei gréffiié, surgian, ne gen d'arma affama
Ne gripàve lo hen qu'u l'avian citramà.
I.. 3.
Eitrassi, s. f. — Perte, destruction.
Fare pute eitrasse, anéantir. On dit encore
communément : j'en ai fait poutrasse.
I>. 3.
Eitrassié, v. a. — Gâter, embrouiller. (Champ.)
Eitregné, v. a. — Fermer, serrer, étreindre.
Eitregne lo puin, sarra le âcn.
h. 1.
Eitreissemen, s. m. — Rétrécissement, art de
rendre sa virginité à une femme.
Dison tout eolamen : sen lou zeitreissemen
Qui nous fan, hen heirou, tan de soulagimen,
Que sari-toi de nouf
L. 3.
Eilreniâ, v. a. — Mettre de côté une chose poui'
la conserver. (Champ.)
Eitpesseurc, s. f. — Rétrécissements.
Eilli fat lo fardun, eilU fat eitresseure,
EilU sot du fillun gari le zentaneure.
h. 3.
Eitressi, s. f. — Douleur.
V trépet deitressi et brut corne VYzcra
Et fat pru pitou j'ai que la mala fouzera.
L. 3.
Eitret. — Avare, chiche.
Lou cie lour et eitret
De pleivi en sa saison.
Batifel.
L. 3.
Eitreita, s. f. — Etroitesse, pudibonderie.
Eitrieu, s. m. — Etrier.
Teyevo ien l'eipousa, elhi mat la faason
De fare pcrdr' à leu l'eitrieu et louz arson.
M. 4.
Eitripà, v. a. — Eventrer, déchirer, mettre en
pièces.
V la vo zeitripisse
S'on ne lei aventisse.
L. 1.
Eitrumen, s. m. — Instrument de musique.
Lou violon, rebequet et tout autro eitrumen.
K 3.
Eitrumen, s. m. — Acte notarié, pièce authen-
tique.
Car un oi de lour houchi ou un non solamen
Sen jamei papeirié eret un eitrumen.
L. 3.
Ejaretâ. — Morfondu, las, fatigué, qui n'a plus
de jambes.
On trouve dans Charbot : eigaletâ et eigarretd.
Ejavitâ, V. n. — Remuer violemment les jambes.
El. — II.
Et adon qu'u sarat d^afare pru coita
8u un chiva reitit tojour set el monta.
L. 1.
KMB
Elaeà, v. n. — Crever, s'entrouvrir. 'Charbot.'
Elavillié, v. n. — Regarder en l'air.
Elhen. — Elle en.
A prendre sou pleisi jay faya la Franson,
Assi que qu'on disey elhen pren du garçon.
M. 4.
Elhat, elle a.
F.lhet, elle est.
Lhet, elle est.
Lhe, elle.
Eliavet. — Elle avait.
l'ériquen éliaviet un banquet aseimà.
Jj. 1.
Elieutâ, V. n. — Avoir des haut-le-cœur.
Elliaviet. — Elle avait.
Elliaviet lo cour et la botwhi eitopà.
L. 1.
Elle. — Eux.
Mais ie n'en oso pa parla,
Perce que quand faudrat alà
U ciel où sont lou lou fidello,
l'auray pot estre besoin d'ello.
Ellou. — Eux.
Ellou dou, eux deux.
L'un fat tout ce que Vautro vou
Car u ne sont qu'un ellou dou.
Eloëdo, s. m. — Eclair.
Elou. — Eux.
Emaillié, v. a. — Faire de la peine.
Tian m'émaille.
Emandâ, v. a. — Renvoyer, congédier. (Char-
bot.^
Emanillié, v. a. — Briser l'anse d'un vase, d'un
panier.
Emapâ, v. a. — Laisser choir, lâcher. (Char-
bot.)
Emarpaillié, v. a. — Déchirer, mettre en lam-
beaux.
Emâyié, v. a. — Faire de la peine, ennuyer.
Tian itiè m'émaye.
Emayou. — Paresseux.
Embagaglé, v. a. — Embarrasser, mettre des
entraves.
Embarmâ. — Se dit d'un chien de chasse pris
dans un terrier.
Embarouchà. — Déguisé.
Embapouchié (s')- — Se déguiser, se recouvrir
la figure d'un masque ou d'un voile pour dis-
simuler ses traits.
Emberi, s. m. — Nombril.
Lamberi. (B.)
Emberlifleotâ, v. a. — Embrouiller, mêler à une
mauvaise affaire, tromper.
M. 6.
M. 4.
L. 3.
EMB
79 —
EMP
Embei'uit, s. m. — Nombril.
Liuj faut vito un chapix-l d'un houquct priiitnnit',
Avecquv un violon de cilla groasa henda
Qm per dou emberuit tochc la sarabcnda.
M. 8.
Tou loH grand de la Franci, à testa scn cytuit,
Lou chaveu pendolan jusques à Vemheruit,
Brayes en cotillon et riban en floquada,
A ceu grand Espagnol firont la bonetada.
M. 7.
Embiarâ, v. a. — Empiager, embarrasser.
Emboccoiiâ, v. a. — Remplir la bouche.
Se dit, aussi dans le sens d'empoisonner.
Rmboémâ, v. a. — Cajoler, flatter, tromper par
de riantes promesses.
Boâma, trompeuse, flatteuse.
Emboisié, v. a. — Enjôler, dresser des em-
bûches afin de tromper. (Charbot.)
Emboplié, v. a. — Rendre aveugle, fermer les
yeux.
Je trovo que gnat poin de meillou battari
Que de vo l'emborli d'un plen pun de pistolle.
M. 5.
Embornoulà, v. a. — Garnir de tuyaux, réunir
des eaux pluviales ou ménagères dans des
conduites de poterie ou de fonte pour en fa-
ciliter l'écoulement. (Proveyz.)
Embossié, v. a. — Mettre dans le tonneau.
Embossou, s. m. — Entonnoir pour faire les
boudins.
Embossou, s. m. — Tonneau, barrique. (Champ.)
Embouquetâ (s'). — Se fleurir, mettre une fleur
à sa boutonnière.
Emboutâ, s. f. — Tout ce qu'on peut prendre
avec les deux mains à la fois.
In' emboutâ, deû z'embouté.
Emboutei, s. f. pi. — Poignées.
Decai voz aussia veu
A grosse emboutei lou flot de sou chaveu.
L. I.
Chiffonner. (Charbot.)
Lancer dans une mauvaise
Embrigonà, v. a.
Embringua, v. a.
affaire.
Embrivâ (s'). — S'empresser, faire quelque
chose avec empressement. (Roq.)
Leissi m'alla solletta u lieu où te m'embrivo.
Adieu! laissi m'eyta, ie deveno enragea.
M. 8.
Embrochié, v. a. — Mettre un robinet à un
tonneau.
Embrochia, auquel on a mis le robinet, qui
coule comme s'il avait un robinet.
Toz aussia deipoi veu un visagio eioorchia
A bone eigroizasse et lo san embrochia.
h. 1.
Embronchà. — Maussade. (Proveyz.)
Embronehié (s'). — Faire la grimace, couvrir
le temps, être de mauvaise humeur.
le ne parla pa ren à le fene modeste.
Qui de civilita et d'honou ont de reste.
Mais à celle qui font de lotir maistre valet,
Lour font de lonr corrou bere lo gobelet,
8' embronchon, font lo groin, s'y n'ont tout à regonfo.
M. 7.
Embrunchié, v. a. — Rembrunir, prendre l'air
mauvais, avoir la mine renfrognée.
Embrunchié la faci à tou louz amoirou.
M. 5.
L'on diriet à vo vey embrunchié lo visagco
Que la tempesta vint gastà lo païsageo.
M. 5.
Embrunchié (s'). — Se rembrunir, changer de
visage et se couvrir de nuées, en parlant du
temps.
Embrune, s. f. pi. — Les airelles.
Embruni, s. f. — La brume, le soir, le moment
de la journée où le jour fait place à la nuit.
Deu Vauba iusqu'à l'embruni.
M. 6.
Emburilhié, v. a. — Faire prendre des vessies
pour des lanternes, emberlificoter, entor-
tiller.
Un moMieu, mistodin de la cour,
Lezat emhurilha avec sou biau discour.
M. 4.
Emburilla en 1659.
Ceu monsieu qui bien loin sa seigneuri arrente
At biau Vemburilhié toujour a eonseillon
I ne portarat pa d'ale de parpalhon.
M. 4.
Embut, s. m. — Entonnoir. (Charbot.)
Emina, s. f. — Ancienne mesure à grains con-
tenant environ un double décalitre.
Un vieux proverbe de la campagne dit, en par-
lant des cendres, que de gré ou de force cha-
cun de nous en avale in' émîna avant de
mourir. (Proveyz.)
Emmandâ, v. a. — Renvoyer.
Emmanda la pena, mettre tout souci, tout tra-
vail de côté, se reposer.
M. 4.
Emo, s. m. — Le bon sens, la raison. (Gaude.)
Emodâ, V. a. — Exciter, chasser, renvoyer.
Et aussi : surexcité, dans un état anormal.
Emoélà (s'). — S'emmitoufler, se cocoler bien
près du feu.
Emossié, v. a. — Laisser choir, lâcher.
N'y émossié pas. — J'y ai tôt émossia pe terra.
Emotinâ, v. a. — Emousser, ébrécher.
Empâchà. — Prisonnière.
Le Paye que leyen eVy tin empocha.
U 1.
Empâchà. — Embarrassé.
D'estr' empaoha de leu, mafey, j'en ay grand honto.
M. 4.
EMP
Empflchi, s. f. — Embarras, infonvénient.
Quant à la vertugàla et sa terribla empàchi
EUH ne fu trovà sinon per recuri
De eoiêêe zeicrutsié et de ou eichari.
L. 3.
Einp&chi6 (s')- — Se charger de, s'embarrasser
de, se préoccuper de quelque chose.
Lo creitin de mari de ren ne s'empachâve.
L. 1.
Empani. — Terni, qui a perdu son lustre.
V reohagnont à gorg' u/verta.
Et pui vont branda la cowverta
Per cella grosso vilani
Que fat l'honou tout empani.
M. 6.
Empansâ (s'). — Se remplir la panse, manger
plus qu'on ne doit.
A Jarria s'empansit.
M. 5.
Empansié (s'). — Manger à en rendre l'âme.
M. 5.
Empara. — Défendre, préserver, garantir, pro-
téger.
J'aimerais mieux, dit un amoureux :
La poura inco gu'i sariet sen chamisi
Per l'empara quoque pô de la hizi.
Empara, v. a. — Tenir pour un joueur contre
son adversaire. (B.)
Empara, s. f. — Barrière, cloison. (Proveyz.)
Empara (s'). — Se préserver, se mettre à l'abri
et aussi se barricader.
Lo printem ne se pot empara de l'hiver.
M. 8.
Empast, s. m. — Appât.
le ne vendi jamey l'empast que ne vaut gueyro.
Ne me prenes pa donq per un appotiqueyro.
M. 5.
Philin joue sur les mots quand la dame lui dit
qu'il vend bien cher ses doux appas.
Ëmpegeassià. — Empoissé.
Empeguâ, v. a. — Frotter avec de la poix.
Se dit aussi : empegeassié.
Empeiza, s. f. — Empois, colle d'amidon.
Aussi reida qu'un pà, à forci de Vempeiza.
L. 3.
Empelissià. — Couvert de fourrures.
L. 3.
Empelourdâ, v. a. — Rendre plus lourd, cou-
vrir d'étoffes.
Si ie preno un orphévro, ul empelourdarat
Son haguié per trompa ceu gui achitarat.
M. 8.
Empenfl. — Emplumé.
Tout plen de mauvoillanci et crucan de le den,
Com'un dieblo empenâ « «e lancit deden,
L. 1
- 80 — ENC
Empcnézià. — Odeur particulière de punaise
que contracte un objet quelconque.
Se dit aussi du vin qu'on laisse dans une cave
humide. (Proveyz.)
Empèse. — Bon poids, bonne mesure.
Lo bla u pey de for se pèse,
Et Von ne fat plu point d'empése
A causa de la chareiti.
M. 6.
Enipiageà. — Embarrassé, pris par les jambes.
Empiagié, v. a. — Entraver, mettre des en-
traves.
Empifrâ, v. a. — Remplir quelqu'un jusqu'à la
gorge, le gaver.
Emplumachic (s'). — S'emplumer, se parer de
plumes, s'empanacher.
U set emplumacha d'una grand feugi largi.
M. 4.
Empoé, s. f. pi. — Framboises.
De z'empoé.
Emprezeurâ, v. a. — Faire cailler le lait pour
confectionner des fromages blancs, des to-
mes, comme on dit à la campagne.
Empuneysi. — Empoisonné, dans le sens de sen-
tir mauvais.
M- 5. Son corp n'ét pas empuneysi
De l'aygua que provin de Vinfamo pleisi.
M. 5.
Empurâ, v. a. — Attiser, aviver la flamme.
Empurâ lo fiû.
Emuchillié, v. a. — Chasser les mouches.
Emurti. — Mou, engourdi, sans vigueur.
Pe montra noutra joëy quan fau se deverti,
Que ne se veyey poin de renou, d'émurti.
B. 9.
Avei l'émurti, c'est avoir la crampe ou avoir
pris une fausse position qui vous empêche de
bouger.
Emussié, v. a. — Eveiller, mais surtout faire
sortir un rat de son trou, un renard ou un
ours de sa tannière.
En, ente, adv. de lieu. — Où, dans quel lieu.
En vâ-te?
Ente allâ-voT
Enappè. — Après, ensuite.
Enbocquettà, v. a. — Envoyer des fleurs, en
offrir à la personne que l'on aime.
L'autro ton lou matin m'enbocguette de rose.
M. 4.
Enbouquettâ, v. a. — Couvrir de fleurs.
S'enbouquettâ, se mettre une fleur à la bouton-
nière.
De flou tou lou priou s'eyron enbouquettâ.
B. 9.
Encagnié, v. a. — Envenimer une plaie, la ren-
dre plus douloureuse, en retarder la guéri-
son.
ENC _ 81
Eiu'han. — En champ, à la pâture.
\o nalavon jamey en chan scn no sonna.
M. 4.
Encaiiot. — Cette nuit.
Eyet prou devisa, vene vox asseta,
Voz avrit encanot leysi de jacqueta.
M. 4.
Eneatelâ, v. a. — Mettre en grumeaux. (B.)
Caton, grumeaux qui se forment dans la pâte
quand elle n'a pas été assez travaillée.
Encereolâ. — Frisé.
Enehapelâ. — Avoir son capuchon.
Quan Néron eyt enehapelâ,
Prind ta fourchi et va fend.
Proveyzieux.
Enchaplâ, v. a. — Aiguiser, donner du coupant
en frappant sur le fil de la lame.
Enchaplâ ina dailli, signifie frapper le tran-
chant émoussé d'une faux sur une enclume
particulière, de manière à l'amincir avant de
la passer à la meule.
Enchapelanâ, v. a. — Encapuchonner, faire un
prêtre.
Maugreo entre me den et lo jour gu'u fut nà
Et qtieu qui, mal-herou, Vat enchapelanâ.
L. 3.
Enehavilié, v. a. — Cheviller, mettre des che-
villes.
Lo veiqui releva de la fossa Hudrousa
Per fare enehavilié l'eipou aver Veipousa.
M. 4.
Enclose, s. f. — Enceinte, circuit de murailles,
de fossés.
Geneva se verrat trista den ton enclosa.
M. 7.
Enelosa, s. f. — Ecluse, construction quelconque
servant à faire monter ou descendre à vo-
lonté le niveau d'un cours d'eau.
V n'aiadarat plu de mon molen l'enclosa.
M. 8.
Enclouteûra, s. f. — Bosse faite à un ustensile
de cuisine en métal.
Encocolâ (s'). — S'emmitoufler, se couvrir de
fourrures.
Et lé, bien encapuchonnâ,
Din son tartan s' encocolâve.
Latal.
Encomeneimen, s. m. — Commencement, début.
Oran fut lo hatifel, gran fut lo parlamen
Qu'eillie firon leyen à V encomeneimen.
L. 3.
Enconi. — Tristesse, chagrin.
Et n'ét aume confia d'una enconi si màla
Qui, tout eissoulacià, ne gogeise Feipàla.
L. 3.
END
Encontra (à I'). — Au devant.
Alla à rencontra de c/uôqu'un, être de son avis,
partager sa manière de voir et aussi lui faire
bon accueil, l'accueillir favorablement.
Plcst à dieu de bon cour que vo fussia bergié
Mon pare incontinen voz iriet à l'encontra
Et sarion tou per no cellou que no sont contra.
M. 4.
Encoquâ, v. a. — Empoisonner un cours d'eau
avec de la coque.
Encoueoulâ. — Emmitouflé. (B.)
Eiieour. — Enclos.
Encouri, v. n. — Courir, voler, se porter rapi-
dement d'un point à un autre.
Encouti. — Se dit de la laine, du fil et même
des cheveux fortement embrouillés. (Char-
bot.)
Encreire, v. n. — Accroire.
In ôtro plus richot
Li fat enerére qu'é Vépôse.
Latal.
Encreira. — Se fare encreira, faire des embar-
ras, chercher à se faire passer pour un grand
personnage. (Ménilgrand.)
Encrey. — Croire.
Fare encrey, faire accroire.
V volliet fare encrey.
M. 5.
Enero. — Frémissant, plein de rage, grinçani
des dents.
U sort enverimà defour de sa tauneiri.
Enero.
L. 3.
Encrongi, s. f. — Colère, rage, fureur.
Qui n'auriet to lo pitro gro d' encrongi?
.AI. 5.
Encrongi, s. f. — Encre à écrire. (Charbot.)
On donne aussi cette épithète à quelqu'un de
courroucé.
Encurâ, s. m. — Curé.
L'encurà me gare de travér.
U 3.
Encpou (d'). — De rage, en les faisant grincer.
A la fin Pissi-sen, qui parle corne un livro,
Sarran le den d'encrou, dissit : u léret yvro.
L. 3.
Endin, s. m. — Une rangée de foin tombée sous
la faux avant qu'on ne l'ait mise en cuche,
c'est-à-dire en tas.
Endôssi (payié 1'). — Payer les pots cassés.
En avei l'endossi, en avoir la charge.
Endrugié, v. a. — Fumer la terre, lui donner
plus de vigueur par l'engrais. (B.)
Endrumi. — Endormi, mou, patient.
Vn aume endrumi.
L. 3.
ENE
Eneinia. — Ennemie (fém.).
Insi d'un enemia en fut fat petafin.
Enequeli. — Exténué, sans forces.
Quand la boursa vo manque é fOfUt tendre la man,
Fare l'enequeli per avey la passada.
Ou vola per avey du Rey la saluada.
M. 7.
Enfaiturâ, v. a. — Ensorceler.
Enfarcinâ. — Farci, bondé.
Je volo que de ràchi u set enfarcinâ,
Sen trova ren que set per se la deifrinà.
L. 1.
Enfercolâ, v. a. — Lier l'osier à la treille et
aussi, dans un sens tout spécial, nouer l'ai-
guillette.
Enfercolâ, v. a. — Entortiller, tromper.
le Vay jitta dedin ceu laberinto
Per mieu l'enfercola.
M. 4.
Enfeituramen, s. m. — Sortilège.
iJ faut que l'opposan dedin lo golhiat yaffe
Et je ni povo ren per enfeituramen.
M. 4.
Enfondâ, v. a. — Enfoncer, en parlant d'une
terre labourée quand il a plu. (Proveyz.)
Enfondamen, s. m. — Le fondement, le der-
rière; l'anus, l'extrémité du rectum.
Enfondrâ, v. a. — Enfoncer.
Je t'etarei lo nà ou te Venfondrarei,
L. 1.
Enfondrâ, v. a. — Engloutir, disparaître dans la
terre.
(Hur lo quais lo pavei eyt enfondrâ din terra.)
A. R.
Enfornâ (s'). — S'enfouir, se cacher.
L'accen qui du rochat tristamen resonnave
M'at enseigna lo lieu où ta voey s'enfornâve.
M. 5.
Enfoulati. — Encombré d'habitants, plein de
monde.
Autramcn on verrit lo mondo enfoulati.
L. 3.
Enfrangié, v. a. — Attacher, lier, flceler, ligo-
ter, enchaîner.
J'amarin mey cen fey de branche d'un cordié
Pe le man, pe lou bra, ou d'una corda longi
Estre bien enfrangea, que dire una messongi.
M. 4.
Madama, sito que dedin notra bourgca
le voiiz ay veu vent, j'ay eyta enfrangea ;
L'auha du jour n'ét pa si bella que vo çamo.
Ne vouz eytonna pa doncqua si ie voz amo.
M. 8.
Enfragié (s'). — S'entourer, s'étreindre.
Enfreidâ. — Refroidi, enrhumé, enchifrené.
(Charbot.)
On dit aussi : refreidâ, qui a pris froid.
- 82 — ENG
Engantâ, v. n. — Plaire, faire l'aflfaire de quel-
qu'un.
M. 7. Bonaparta iet in motet,
I fat trambla tou lou rey,
I langante lo royomo.
Ménilgrand.
Engardâ, v. a. — Préserver, garantir, veiller à,
empêcher de.
Engardâ (s'). — S'empôcher, se retenir, ne pas
se laisser aller.
/ fareeyon si bien que gnat nengun qui poeisse
S'engarda de pissié (de rire) sur se coeisse.
M. 4.
Engeavelâ, v. a. — Mettre le blé en gerbes.
Engerlà, v. a. — Couper les raisins et les mettre
dans les bennes de vendange.
Engorfâ (s'). — Se remplir, s'engouffrer.
Mon cour de vcn s'engorfe
Comm'un sauzo eura qui n'at que lez eicorse.
M. 5.
Engorgeolâ, v. a. — Faire entrer de force de la
nourriture dans la gorge d'un animal, d'une
volaille surtout.
Engoulâ, v. a. — Avaler, engloutir.
Engourâ, v. a. — Tromper, filouter.
Vo ne m'engourari pas, brave gin!
On dit aussi : engorâ.
Engourfâ (s'). — S'engouffrer.
Deyja ul eytofave
De leigua qui dedin sa gorgi s'engourfave.
M. 5.
Engraneura (à !')• — Avec des grains.
A l'engraneura on pren tou louz uzeu.
M. 5.
Engreïà. — Se dit d'un tonneau entartré. (Char-
bot.)
Engringotan. — Egrenant, modulant, fredon-
nant.
Vou diria de loin qu'e quoque charamel
Engringotan lour chan ubout d'una rigàla.
L. 1.
Mettre ou porter à sa bou-
Engrognié, v. a.
che.
Trei fei vo Vengrognit et apré avei beu.
L. 1.
Engrognié, v. n. — Faire la grimace, faire mau-
vaise grâce.
Engroissié, v. a. — Engrosser, être enceinte,
devenir grosse.
La filli s'amerman languirai u cindrié
Et, en un bon besoin, se farat engroissié.
Xj. 3.
Engrongi, s. f. — Mauvaise humeur, mélancolie.
Engrougnié, v. a. — Embrasser avec ardeur,
dévorer la face.
Eito comme celley que me faut engrougnié.
M. 4.
Et aussi : eygrougnié en 1659.
ENG — 83
Enguena, s. f. — Aine, jonction de la cuisse et
du bas-ventre. (Gliarbot.)
Eniquili. — Maigre, exténué.
On dit aussi : aniquiU.
Enjaronâ. — Tortillé en forme de spirale. (Ghar-
bot.)
Knjarranâ. — Entortillé, embarrassé. (Champ.)
Kniamà, v. a. — Embourber. (Charbot.)
Enlammà (s'). — Se crotter. (Champ.)
Enmourà. — Se dit d'un enfant attaché au sein
de sa nourrice. (Charbot.)
Ennarâ, v. a. — Enlever les grains du marché
pour les revendre plus cher. (Charbot.)
Ennivolâ (s'). — Se dit lorsqu'il va neiger.
Lo timp s'ennivôle.
Proveyzieux.
Enpautrâ. — Embourbé.
Enpautra din la terra.
L. 3.
Enpcnâ. — Emplumé..
Enqucii. — Aujourd'hui.
Per enqueu.
L. 1.
Et laisson per enqueu cetou marri zafarc.
L. 1.
Enceum. (B.)
Enqueun. (B.)
Enragea. — Enraciné.
Enrécié (s'). — S'enrayer, passer deux fois dans
le môme sillon.
m hen que n'ét chalou, n'amitanci que fisse
Que diu fei atenan l'aume s'y enrecisse.
L. 3.
Enrenà. — Qui a la voix cassée, qui ne peut
plus parler, qui parle comme un vieil ivro-
gne, rendu, exténué.
Trolhandié de Domena, enrena de Venon.
M. 4.
Vay, ray, vieu enrena, vieu gambio, vieu toursit,
Tu ne po plu souffla comm'un chivat poussif.
M. 4.
Enrié, s. m. — L'arrière-saison, le commence-
ment de l'automne.
Ne soms din Venrié.
Enrochassié (s'). — Se perdre dans les rochers,
n'en pouvoir plus sortir.
N'ay je pa la vigou d'alla m' enrochassié
V rachat ou ncugun ne pot alla chassie.
M. 4.
Enrôla (s'). — S'embourber, s'enfoncer dans la
boue.
Enroû. — Se dit d'un terrain fortement en
pente.
Enrouillantà (s'). — Se rouiller, en parlant du
fer.
- Ensanglanter.
Beaucoup trop salé, comme si
— ENT
Enroiitâ, v. n. — Faire fausse route, se casser
le nez.
^e seu pa filli si créandciri
Et j'ai pou d'enrouta en si gronda brandeiri.
M. 4.
Ensachié, v. a. — Mettre en sac.
Ensainosâ. — Ensanglanté, couvert de sang.
Essandolà. — Morceau de bois refendu à la
hache et qui sert à recouvrir les toits dans
la montagne.
Ensanosâ, v. a.
Ensarmoeirià. -
cela sortait du saloir.
Ensarmoërié, v. a. — Saler à outrance.
Ensarrà, v. a. — Enfermer, mettre sous clef, et
aussi mettre un frein.
L. 3.
Ensauvâ («')• — Prendre la fuite.
Leu, s' ensauvâ!... poûro Duplan! !...
Ah! ma foué not! gn'éguit pas plan!!!
Latal.
Ensavourouse. — Mielleuses, doucereuses.
De parole zensavourouse.
L. 3.
Ensayié, v. a. — Essayer.
J'ensâto. (Latal.)
Ensen. — Ensemble.
Compto et Parlamen que von toûjour ensen,
Intran din Sainct-André firon court le gen,
B. 9.
Enserra, s. f. — Etreinte.
Et peusse lo pleizi de cela douci enserra
Surepasse tout hen qu'on a dessu la terra.
h. 3.
Ensezi, v. a. — Mettre le linge dans le cuvier
pour faire la lessive.
Charbot dit : ensusi.
Ensim. — Ensemble.
Pr'ensim, tous ensemble.
A^'e que pr'avé sot lous yeux in souveni de mon
tims passa, que j'accôblo coma tian pr'ensin
quôques uns de mou batifollâjos.
Latal.
Ensofranâ. — Ensafranée, jaune comme si on y
avait mis du safran.
La pogni ensofranâ luyet dessu la trahla.
L. 3.
Enta, V. a. — Greffer.
Vo vantaria souven tout ce qu'u lat planta,
Lou pommié, lou perié qu'u lat si bien enta.
Sou prunié qui n'ont pa una meychenta rama,
M. 4.
Meychenta (sic).
Entacoulâ, v. a. — Mettre la tacole pour fermer
la porte; nous dirions aujourd'hui : donner
un tour de clef.
S'entacoulà, se fermer chez soi, mettre la ta-
ENT
84 —
ENV
cole et aussi, dans un sens léger : coucher
ensemble, mettre la cheville.
La danci et lo méon lo meillou de parla
Et de l'hora et du leu de no zentacoulà.
L. 3.
Entanâ, v. a. — Entamer, commencer.
Je ne volo pa ore entana lo perpo
Du eaume aolamen,
L. 1.
Entaneûra, s. f. — Coupure, plaie vive.
Entaneure, s. f. pi. — Eclatures, écorchures qui
se produisent chez les petits enfants qui sont
trop gras.
L. 3.
Ëntcndiinen, s. m. — Intelligence.
T'aurcs hen d'autro frut de son cntendimen.
M. 4.
Entétâ, s. f. — Pressée.
Fârc in' entétâ, c'est faire une première pres-
sée.
Entiamot. — Par là-haut.
Entiavat. — Par là-bas.
Entivella (mena !')• — Faire la conversation,
faire l'aimable, dire des galanteries, parler
beaucoup pour ne rien dire.
Uabilley qui voudrai e n'et pa mon meitié,
Vna colagni vin ben mieu à mon coustié
Et je l'amo ien mey que mena Ventivella.
Celley est bon à fare à quoque dameisella
Qui per patifela ai lo bec ofila.
M. 4.
Entournâ, v. a. — Ramener, reconduire.
I le z'a t'entournâ.
Proveyzieux.
Entournâ (s'). — Retourner, revenir sur ses
pas.
Entra, v. n. — Convenir, être commode, profi-
table.
Mais elous: entrai bien de me teni chiez ello
Per chara lez eycuelle et coivié la meyson.
M. 4.
Enoz entrarict bien, cela nous irait à merveille,
nous conviendrait parfaitement.
Entraflchà. — Enlacé, entrelacé.
Son nom et lo men y sont entraficha.
M. 5.
Lntrafichié, v. a. — Causer de l'embarras à
quelqu'un, mettre des bâtons dans les roues.
EniraQcolâ, v. a. — Embrouiller, embarrasser,
mettre des bâtons dans les jambes.
Enirantou. — Le jour de la fête de Saint -
Pierre-aux-Liens, le 1" août. (Charbot.)
Entraversié, v. n. — Se mettre au travers de
quelque chose, mettre des bâtons dans les
roues.
Lo Bon Dieu fat tôt ce que li cotwint,
Sans que jamé rian V entravêrsië.
liatal.
Entreehouehié (s')- — S'écraser, se marcher les
uns sur les autres; se dit d'une foule qui veut
toute passer à la fois par la même porte.
Et adon la marmalU
Lei fat s'entrechouchian.
L. 2.
Entremei. — Au milieu de, parmi.
Quan u l'et abillia, u s'en fut entremei
De cela chinari.
L. 2.
Entresei. — Pendant ce temps, en attendant,
dans l'intervalle. (B.)
Enlrelan. — En attendant.
Asseton «o, comare, et bevon entretan
Que lo bon esperit no vindrat u mitan.
M. 4.
Entretan. — En môme temps, pendant ce temps-
là.
Avengié son préfat et ploura entretan.
I>. 1.
Voir aussi : atretan.
Entr'oissi (j'). — J'entendis par hasard.
Mé, tandi que j'étin empressa u faymen
J'cntr'oissi ne say qui
I>. 1.
Entropeiâ, v. a. — Réunir, rassembler.
Envalâ, v. a. — Avaler.
Envé, s. f. — Envie, désir.
Enver. — Renversé.
Enver din una cheiri.
L. 2.
Enverimâ. — Envenimé, irrité, furieux.
liourdonan et d'un' ala Ugieiri
V sort enverimâ defour de sa taunéiri.
U 3.
Enversà, v. a. — Renverser.
Et ventarit autan trovà quoque barreiri
Ou un char enversà u mei d'una charreiri.
L. 3.
Envertoiiîllià. — Entortillé.
Envertouillié, v. a. — Entortiller.
Envertoûilla, entortillée.
La porta et reviria ver lo solei levan.
Et touta envertoûilla d'era per lo devan.
Jj. 1.
Envisioii. — Envieux, jaloux.
E faut se manteni contra ton loti desordre
Afin que Venvisiou ne vo poisse pa mordre.
M. 7.
Envizi, s. f. — Jalousie, envie.
Celeu qu'ai envizi de s'aprochié de leu.
Devant parillit marchandisi,
Bian de sapeurs morriont d'envizi!
Ijital.
Envourpà, v. a. — Envelopper, entourer.
Ditc-luy que ne faut qu'un picq et una pala
Pfir m'envourpa de terra afin qu'u set conten.
M. S.
L. 2.
EPA
D'abord j'ay recognu qu'a fin de me trompa.
Son esprit dim hahit d'una dama envourpa,
H'aviet meychentamcii asaeyma celV emhuchi.
M. 8.
Epaillou, s. m. — Moule en bois dans lequel,
autrefois, on donnait au pain sa forme avant
de le mettre au four.
Epalâ, V. a. — Enlever la peau et aussi déchi-
rer, mettre en loques.
/ m'a tôt épalâ.
Proveyzieux.
Epâla. — Epaule.
Du pié ou de Veipâla
Lo polUen simile la cavâla.
Proverbe dauphinois.
Epani. — Epanoui.
Voir : ébandia.
Eparcellié, v. a. — Semer de côté et d'autre, ré-
pandre de ci de là.
Epapcet, s. m. — Pous.sière de foin.
Eparpallié, v. a. — Disperser, disséminer.
Pereyri, qui chié ti ha de gen de tempesta,
Battelié reneyou qui n'ont que eu et testa.
Quitta lou juramen et la Pay reforat
Lo pont bien cimenta qui t'eyparpaillirat,
Epelà, v. a. — Enlever la peau, l'écorce.
Epcilli, v. n. — Eclore, sortir de l'œuf.
Lou puzin ont épeilli.
Epelli6, v. a. — C'est le travail qui consiste à
piocher un champ pour en enlever la mau-
vaise herbe et la brûler ensuite à l'aide d'un
petit fagot sur lequel on a pris soin de l'a-
monceler. (Voir viiraillôte.)
On dit, dans le même sens : somardâ lou prau.
Epellié, V. a. — Ecorcer et écorcher, enlever la
pelure.
Charbot dit encore : épelallié.
Epelu, s. f. — Etincelle.
On dit aussi : épeleu et apelui. (Blanchet.)
Eperenchi, s. f. — Lacet, piège pour prendre
les oiseaux.
Eiperenci. (B.)
FJperinchi, s. f. — Piège h oiseaux.
Charbot dit que c'est également ainsi qu'on
nomme la pervenche.
Epétat, s. f. — Une étincelle. (Proveyz.)
Epetî, V. a. — Laisser échapper ce que l'on
mange, le repousser avec la langue. (B.)
Epeyà, s. f. — Epée.
Dccey delcy se vit soudar et hahitan
Prépara lor fezuit, îor epeyet, lor gan.
B. 9.
Epiaute, s. m. — Sorte de blé.
Epinàche, s. m. pi. — Epinards.
Epinglié. — Méticuleux, qui attache beaucoup
d'importance à une chose insignifiante.
Tacolié de Charnecio, epinglié de Ttilin.
M. 4.
85 — ERI
FJpinguelâ, v. n. — Danser, sauter. (Charbot.)
Epinôchi, s. f. — Epingle. (Charbot.)
Epiouti. — Malingre, faible de constitution.
Epleilâ ou eplétà, v. n. — Aller vite en besogne^
ne pas dormir sur son travail, expédier une
affaire.
Epouchié, V. a. — Eclabousser. (Charbot.)
Epoudri, v. a. — Faire peur, effrayer.
On dit aussi : épourassié.
Epoitrançi, s. f. — Regret, douleur amère.
(Charbot.)
Flpourassié, v. a. — Effrayer, faire peur.
Epoutrassié, v. a. — Saccager, tripoter, réduire
à rien.
On dit encore : fare poutrâssi.
Epréïé, V. a. — Nettoyer les prairies, c'est-à-
dire enlever avec un balai de bois les pierres,
les brindilles et les feuilles mortes sitôt
qu'arrive le printemps.
Epufâ, V. a. — Menacer, faire peur.
Epuzié, V. a. — Chercher les puces, les trier.
Era, s. f. — Lierre.
La porta et reviria ver lo solei levan.
Et touta envertoiiilla d'era per lo devan.
L. 1.
Eran. — Etaient.
U li demourarion juqu'u gran jugimen
S'u n'éran deitourba de poin d' empachimen.
L. 3.
Erbou, s. m. — Arbousier.
On dit aussi : l'arbou.
Ere. — Etait. (Ant. Reinier.)
Et tôt lo landeman, qu'ère lo vingt-dou,
L'eiga ne bougit pas, ce qu'augmentit la pou.
A. R.
U s'êron, ils s'étaient. (A. R.)
Ere. — C'était et était.
La Fleuria n'ere pas.
Eret, était.
Melusina eret lour cusina.
L. 1.
Ère, éron. — Etait, étaient.
Meijour ère sona.
L. 3.
U s'ere de defour ouilla en la manciri
Qu'u ne poyet chavi en touta la charreiri.
L. 1.
Eremi. — Ennemi, adversaire.
îfeiprisié lo petit éremi.
Un éremi mortà.
L. 3.
Ériâ. — Etais.
Si t'eria, si tu étais.
L. 2.
Erin. — Etait.
Je mourrin de doulou
Si je n'érin vengia de celeu morvelou.
I>. 1.
ERU - 86
Vo zeusaia tou jura gu'erion mile cigale.
Erion, étaient.
L. 1.
Eron, étaient.
L. 1.
l'ji-on chmgia d'outràjo et de cou ben aoven.
L. 1.
Ëruchà. — Ecorché. (Proveyz.)
Ersié (s'). — S'élever, se dresser, ne pas perdre
un pouce de sa taille. (Gharbot.)
Esaprâ. — Rôti trop cuit et à demi brûlé. On
dit aussi : ésorbi. (Gharbot.)
Esarâ, v. a. — Labourer un champ dont on n'a
pas recueilli la récolte et aussi donner un
second labour. (Gharbot.)
Esarborâ, v. a. — Eparpiller, écarter la braise.
(Gharbot.)
Escarabillat. — Eveillé, égrillard. (Gharbot.)
Escarboucla, s. f. — Dans le sens de la vue.
lamey coleuvro à qui Von rohe V escariouola
2Ve jettit tau venin que Vanimal à ooucla.
M. 5.
L'animal à boucle, c'est la femme!
Robâ V escarboucla, priver de la vue, aveugler.
Escarlatin, s. m. — La scarlatine et aussi la
petite vérole.
Prindre V escarlatin.
M. 4.
Escarsoii, s. m. pi. — Pantoufles, escarpins.
Mais quatro mencitrié lo firont d'autro son
Dansié sen escarson.
M. 5.
Eschalié, s. m. — Escalier.
le farey iarrula tout per loua eschalié.
M. 4.
Esclando, s. m. — Esclandre, scandale.
Je farey retenti d'esclando la meyson.
M. 5.
Esclapâ. — Cassé. (J. 0.)
E.sclot, s. m. — Sabot. (J. 0.)
Escopetâ, V. a. — Battre, maltraiter, recevoir à
coups de balai. (Gharbot.)
Escorçaneire, s. m. — Scorsonère, salsifis.
Escorniflâ. — Parasite, pique-assiette (vivre
en).
Chié Paycrna que fat à la tabla ronfla
Tôt cellou qui Tané volon escorniflâ.
M. 4.
Escoimiflou, qui vient à l'heure du dîner ])our
se faire inviter.
Escouerè, v. n. — Battre le blé. (J. 0.)
Escoundrè, v. a. — Gâcher. (J. O.)
Escoupettâ, V. a. — Mettre à mort, passer par
les armes et aussi dévorer, détruire.
Un dlsna asseyma debt estre escoupetta.
M. 8.
ETE
Escouppelta, s. f. — Fusil, arme à feu.
Tala voey fat de brut insi gu'u»' esoouppetta.
M. 3.
Escu. — Sombre, noir.
Le timp eyt bian escu quetta not.
Escultou, s. m. — Sculpteur.
Un escultou jamay ne me farat la loey
Perce qu'u ne vou vey que visageo de boey.
M. S.
Eservageà. — Effarouché.
Esiblâ, V. a. — Oublier.
Esiélâ, V. n. — Ce verbe se dit d'une personne
qui pleure. (Gharbot.)
Esorbi. — Se dit des fruits fort âpres. (Ghar-
bot.)
Esparcet, s. m. — Sainfoin.
Espéra (à 1'). — A l'affût.
Comm'un chassou qui et jour et not à Tespera.
M. 5.
Essandolà, s. f. — Plancliettes de sapin refen-
dues à la hache dont on se sert comme de
tuiles dans nos montagnes.
Sandoule. (B.)
Essantenâ. — Déguenillé, qui a les habits dé-
chirés.
Essar, s. m. — Endroit buissonneux et brûlé
par le soleil, broussailles.
Essarlou, s. m. — Instrument pour tailler les
haies.
Essermintâ, v. a. — Tailler la vigne.
Essevot, s. m. — Le manche du fléau à battre le
blé.
Essilâ, V. a. — Mettre des essieux à une voiture
ou à un char quelconque.
Mon trainet eyt essilâ en boei.
Essora, V. a. — Exposer à l'air pour faire sé-
cher.
Essorbi. — Se dit de la chaux havie et brûlée
par la chaleur du feu. (Gharbot.)
Essordillié, v. a. — Assourdir.
Essorillié (s'). — Se chauffer au soleil.
Essui. — Se dit du linge mouillé qu'on a mis
sécher à l'air ; il signifie : sec.
Etâchi, s. f. — Attache, lien.
Etai. — Nom donné à la viande qui sent le
fermé. (Gharbot.)
Etarangeo, s. m. — Buisson coupé à ras du sol
et dont la racine sort encore assez de terre
pour faire obstacle au piéton.
Je veno de gouchié in etarangeo.
Etchandillou, s. m. — Allumette, tige dépouillée
du chanvre. (J. 0.)
Eteila, s. f. — Etoile.
U dion que le zéteilc, à Ventour du solei,
Dançon, en viroillet, d'un accor sen parei.
L. 3.
ETE
Etelet, s. f. pi. — Etoiles.
Ploviet d'or, de dauphin, ploviet de z'etelet.
B. 9.
Etèla, s. m. — Copeau ou éclat de bois détaché
du tronc. (Gharbot.)
Eternî, v. a. — Faire litière et aussi la litière
elle-même.
Eternit, s. f. — Paille, herbe qu'on étend sous
les bestiaux.
Je m'en voay quèrre d'étemit.
Eterpa, s. f. — Sape qui sert à défricher les
ronces et les buissons et à déraciner les ar-
bres. (Gharbot.)
Eterpo, s. m. — Outil, pioche tranchante. (J.
0.)
Etifa, s. f. — Parcelle minuscule.
N'y pas vé etifa, n'y voir goutte.
N'y a pas étifa, il n'y en a pas du tout.
Etlrié (s'). — Etendre les bras en bâillant.
Etônii. — Idiot, abruti.
Etoblon, s. m. — Chaume, éteules.
Gharbot dit : eitoubla et retoubla.
Etouillà, s. f. — Une pressée, une correction.
Je li ay iailla in' étouilla.
Proveyzieux.
Voir : étouillié.
Etouillié, V. a. — Etouffer, écraser, détruire.
(Ménilgrand.)
La grêla etouillira voutrou rezin.
Ménilgrand.
Eloui'bâ. — Incommodé par la foule, par une
trop grande affluence de monde.
Etracié, v. a. — Détruire, anéantir.
r Oritrassirei lo fi, i'aiguiriray lo lingeo.
M. 4.
Étramà. — A couvert.
Una Kévra étrama sot la dint d'arabelle.
Gaude.
Etrassié, v. a. — Saccager, abîmer, détruire.
Etrieu, s. m. pi. — Etriers.
T'ouria trop rit de vey ceu drolo de tropet.
L'un n'aviet poin d'étrieu. Vautra poin de mantet.
B. 9.
Etripâ, V. a. — Déchirer, fouler aux pieds, sac-
cager.
Etrivei, s. m. — Chiffon de peau ou de drap
que les femmes tiennent entre les doigts en
dévidant pour empêcher que le fil ne les
coupe et aussi pour en enlever les nodosités.
(Gharbot.)
Etromâ, v. a. — Faire rentrer, mettre à l'in-
térieur (s'emploie surtout pour les animaux
domestiques).
Etrauillié, v. a. — Ecraser, piler, aplatir.
Etponchié, v. a, — Etêter.
— 87 — EYB
Eu Œufs.
Eu. — Yeux.
lamay toux eu fripon ne s'eicondriont du mieno.
M. 5.
Euilli, s. f. — Aiguille.
Euillon, s. m. — Aiguillon.
Louz euillon de la ronzi, les épines du buisson.
Eujourdeu. — Aujourd'hui.
Povo-je eujourdeu ingratamen l'haït
M. 5.
M. 5.
Eulhon, s. m. — Aiguillon.
U Vamc mci qiioqa'un qui sçache de l'eulhon
Bien piqua lo grivel, lo jay, lo parpalhon
Et champeyé lou lou bien loin de nostre feye.
M. 4.
Eullion en 1659.
Eulion, s. m. — Aiguillon.
Quitta mey queu meti, crey-me, repren Veulion,
Ménilgrand.
Eureus.son, s. m. — Hérisson, l'enveloppe pi-
quante de la châtaigne.
Eurgeo, s. f. — Orge.
Eurtié, s. f. pi. — Orties.
Yo vcné per lou iocy que la mana arrouse,
Mais vozi trouvari d'eurtié mey que de rouse.
M. 4.
Eurusson, s. m. — Hérisson. (Champ.)
Evancla, loc. adv. — A jeun, qui n'a pas mangé
de la journée, qui n'a rien dans le ventre.
Me chiure sont tôt' évancle enqueu.
Evanclo. — Rendu, à bout de forces, et aussi
complètement mort de faim.
Evaranglâ. — Rendu, qui n'en peut plus, à bout
de forces.
S'écarter du bon chemin, dé-
Excommunication, sorti-
Evayié, v. n.
voyer.
Excumigco, s. m.
lège.
Loin d'elle m'étavi que j'ay quoque eacumigeo.
Et le veyan migié m'ét avi que je migeo.
M. 5.
Eybandi. — Epanouir, en fleur.
Margot fat eybandi mey de flou que gnat d'herbe.
M. 5.
Eybarboussié, v. a. — Renifler et aussi éternuer
d'une façon malpropre en faisant rejaillir de
la salive sur ses voisins.
Vo faites u cayon eybarboussié la preyza.
Et per fare migié votre bestie à tour sou,
A lour vergié bien clou vo faites de passou.
M. 7.
Eybaudi. — Réjouis, contents, pleins d'allé-
gresse.
Eybaudi d'alcgressa.
, M. 5.
EYB — 88 —
Faire une brèche, un ac
EYC
Eyberchic, v. a.
croc.
Vn garçon comme mi voiffia de VamiUanci,
U l'ame mey mori qu'eyherchié sa constanci.
M. 4.
Eybrandâ, v. a. — Secouer, remuer, ébranler,
agiter.
Per mi Ion lie pourrai eyiranda mon courageo.
M. 8.
/Si jamci filli fut en pena, }'u scu ore
Car je seu eyhranda comm'un boei de lez ore.
M. 4.
Eybrudà, v. a. — Malmener, gronder, pour-
suivre.
Un lou qu'ét eyhruda se cache din le vcrne.
M. 4.
Eycagnié, v. a. — Moquer, tourner en dérision
et aussi avoir la honte, le mépris.
Faute gu'u désespoir mon ama je contregno,
Et que d'un tau meipri je seyo eycagna!
M. 5.
Eycalambrâ (s'). — Ecarter les cuisses.
y at toûjour hon feu avec sept ou huit branche
l'er si eycalambrâ et chaufa bien lez anche.
M. 8.
Eycapabossié, v. a. — Faire des bosses, bossuer.
M. 8.
Eycarabossié, v. a. — Mettre en pièces.
l'eycarabossirai totta nostra veisscUa,
le frandeiray tout, iusqu'à la moindra sella.
M. 4.
Voir : carabossié et carabossia.
Eycarfoirïé, v. a. — Ecraser, mettre en bouillie.
Lo pape l'admirit et Vaumonié criave
Qu'à la porta lou dey l'on luy eycarfoirave.
M. 8.
Eycepvelâ, v. a. — Rompre la tête, briser le
crâne.
Queyto ce que me tin que je n'alo d'un cop
Eycervela ceu bougro ou luy rompre lo cot.
M. 4.
Eycervcllâ (s'). — Se casser la tête, faire tous
ses efforts pour arriver à bout d'une entre-
prise.
Eychajjni, s. f. — Dévidoir, tour qui servait
autrefois dans les campagnes à mettre en
peloton le fil qu'on venait de filer.
Ren ne lour fâche tant que lo tour et Vcychagni.
M. 4.
Eychallié, v. a. — Enlever l'écorcc.
Quand la noi est bien eergni e la faut eychallié.
M. 4.
Eychâpo. — Hors de, à l'abri de.
Vo n'estes pa inco eyehapo de me man.
M. 4.
Eychar. — Avares.
Eyeharfâ, v. a. — Echauffer, réchauffer.
Eychargnié, v. a. — Se moquer, contrefaire.
Alton u grand jardin
l'er entendre l'écho du rochié citadin,
Nimpha qui redit tout, qui personna n'espargne.
Car n'y at point de voey si bella qu'i n'eychargne.
M. 8.
Eycharpi. — Mal peigné et aussi qui se tient
mal, déguenillé.
Eycharpi de Tensin, nargou de Sainet-Haleiro.
M. 4.
V l'ét eycharpi Vhiver comm'un chavan.
M. 8.
EychauilA, v. a. — Réchauffer.
Eychauda la cusina, faire bouillir la marmite.
M. 5.
Eychibuchié (s'). — Se tromper en écrivant.
Asseton no un po tandi qu'u Veycrirat,
Parlon ba autramen u s' eyehibuchirat,
Comme fit lo lialot, dcdin son eyeritura.
M. 4.
Eyciclo, s. m. — Cri perçant.
Ceu bergié, contra qui vo volé que j'ohservo
Vostrou. commandamen, du boey lo plu claffi.
Accourut u premié eyciclo que je fi.
M. 5.
Eyclapà, v. a. — Mettre en pièces.
J'ay gouda eyclapa u sergen le cervelle.
M. 5.
Eycoeyssié, v. a. — Découper, littéralement
écarteler. ouvrir les cuisses.
Eycoeysson tout, coman farat din lou lensieu,
L'eypou quand u mettrai son faret u crusieu,
M. 4.
Eycot, s. m. — Morceau de bois.
l'amo mieu deveni sechi comm'un eycot.
Que de me maria avecque ceu recot.
M. 8.
Eycourre, v. a. — Secouer, battre, frapper, cor-
riger.
De graci, leissié lo, et m'ayda à eycourre
La Diana de qui ie volo me seeourre.
M. 8.
Eycpachat, s. m. — Crachat.
Eycrachié, v. n. — Cracher.
Lo bon vin fat ieni chacun sur sou talon.
V revicolarici una personna morta,
V me fat eycrachié. u fat mouri lou ver
Que me piquon lo cour.
M. 4.
Eycpapioiinà, v. a. — Déchiqueter, mettre ou
couper en morceaux.
Eycpusi. — Maigre comme un crucifié.
Eycrusi du liaehet qui ne sont jamey sou.
M. 4.
Eycumigeà. — Excommunié, hérétique et, en
général, tous les partisans de la religion ré-
formée.
Comm'un eycumigeà ceu iqui devin mcigro.
M. 4.
EYE
Eyet. — C'est.
Non, non, cyct en vain que mou croyo paren,
(Impitou comme sont au le flou lou torren)
Volon deytafeye de mon printem la rama.
M. 5.
Esarat, ce sera.
Esarat quand pleirat à ma tanta Mathia.
M. 4.
Enet, ce n'est.
Enet po per leu que lo pan cot u four.
M. 4.
Eyfarogié, v. a. — Effaroucher, épouvanter.
M. 7.
Eyfai'tallié, v. a. — Faire voler en éclats, met-
tre en pièces.
Eyferbeillié, v. a. — Aveugler et aussi détruire,
faire voler en tels éclats qu'on en est ébloui,
saccager, détruire.
En sortant de Veygleyzi u l'at dit que la fondra
Dehviet eyferiellié et réduire en poudra
Celleu qui en sortiet.
M. 7.
Eyflorâ, v. a. — Prendre la fleur, le dessus du
panier.
Eygargaii, s. m. — Escargot.
Quand ie scu aver ley, met advi que fenfilo de
crocyse d'eygargau.
M. 8.
Eyglat, s. m. — Gros bâton de berger servant à
la fois à la conduite des moutons et comme
arme défensive.
Eygruisassi, s. f. — Egratignure, écorchure.
Eygruiscyro. — Piquant, qui égratigne.
Lo chardon eygruiseyro.
M. 8.
Eygruisià. — Egratigne, ée.
le seu tout eygruisià
De ceu ronsié ou j'ay maugra mi trop dansia.
M. 4.
Yo ne fari qu'eygruisié la muralli.
M. 4.
Eygruisié, v. a. — Egratigner.
E faut donqua que je solageo
Mon amour de mille beisié
Et quand i deivriet m'eygruisié
J'cybrandarey son pucelageo.
M. 4.
Eygua, s. f. — Eau.
Eyguenau, s. m. — Huguenot, protestant.
Ahram Icyguenau qui voeyde lien la tassa
Et qui fat de careyma una dimenchi grassa.
M. 4.
Eyguipié, v. a. — Déchirer.
Et tou per me beisié m'eyguiron ma ealetta,
M. 4.
Eyjardou. — Louche, de travers, méchant.
Un œu eyjardoii, un mauvais regard.
U 2.
Eyloeido, s. m. — Eclair, foudre.
Sou pa fuan sen von plu visto qu'un eyloeido.
M. 4.
89 —
EYP
Eylocydâ, v. n. — Briller comme un éclair.
Tandi que votrouz eyu sur mi eyloeydaront,
Toute sorte de bien chié mi abondaront.
M. a
Eyloeydo, s. m. — Eclair.
Arresta mon solei! You-tu comm'un eyloeydo
Te perdre devant mi, sito que je t'ay veut
M. 5.
Kymodâ, v. a. — Exciter, secouer, tourmenter.
Ne faut pa leymoda comme clochi qu'on sonne.
M. 8.
Eymodey. — Envoyées, poussées.
On verrat de lavanche eymodey jusqu'u rut.
M. 8.
Eymossié, v. a. — Laisser échapper, laisser
tomber.
Ne faut pa que de pou la vieina feymosae,
Car l'affare eyrat mieu que taborin à nopce.
M. 4.
S'cymossié, se mettre en colère, se mettre mar-
tel en tête, s'émotionner.
Eymouchié, v. a. — Emoustiller, surexciter.
/ s'engardarat ben d'eymouchié ma collera.
M. 4.
Eymurti. — Sans vigueur, terrassé par l'épou-
vante, sans nerfs.
Fare l'eymurti, faire la bête.
Nostra dama te voti et tu fai t eymurti!
M. 5.
Eymurtié, f. pi. — Ecrasées.
La discorda meurtreyri,
Couverta de serpen comm'una feytureyri,
Yid esteindre sa torchi à de rougibontem,
Se serpen eymurtié et la fin de son tem.
M. 7.
Fém. sing. : eymurtia.
Eymurtia de la fret du grand quartié d'hyver
Qui l'aviet endormi comme le marmotone.
M. 7.
Eymussié, v. a. — Exciter.
Eynâzié, v. a. — Couper le nez, défigurer.
le volo qu'on m'eynaze
Si to)i corp ne recet du men ce que faudrat.
M. 4.
Eypalâ. — Ecartelé.
Avey moin de conscienci qu'un chival eypala.
M. 4.
Eypâla, s. f. — Epaule.
V darrié de l'eypala, au défaut de l'épaule.
M. 4.
Eypan, s. m. — On appelle ainsi la distance
comprise entre le pouce et le doigt majeur
appuyés sur une table et fortement écartés.
(Roq.)
l'ay faya louz avaro et maudit picourou
A tirié un eypan lotir lengua venimousa.
M. 8.
Eyparpaillié (s')- — S'entr'ouvrir.
N'ct pa ren à demy
Que mon cour seybaudit per fare le fiançaille,
Perce que tout à fat de joey « s'eyparpaille,
M. 8.
EYP
— 90 —
EYT
Eyparpallié (a^). — Se débrailler, ee décolleter,
moDtrer sa poitrine d'une façon p«i conve-
nable.
Ejrpelalbié, v. a. — Enlever l'écorce et aussi le-
ver la peau, écorcher.
Epet teu gtfat bmOk* U> eonêeti à CmUUt
De teni tou papié et ton vi» à foPlmt;
A BtPi^tiri U> Herc qni chacun eppdMlke
De «e coackte de jonr comme font le poUtke.
M. 4.
EvpeUtUé en 1659.
Ejrpdtti, V. a. — Dépouiller un arbre de son
écorce, écorcher, enlever la peau.
Vn mWo tout epptO*.
M. 8.
Eypelli, v. n. — Eclore, sortir de leur coquille,
en parlant des oiseaux.
Adomc ie «on fUn pmin eppdliront.
11,7.
Eypeyè, s. f. pL — Epées.
Cmr mttm^rm Utmrz eppepe ePU me éeUivrU.
M. 5.
EypteL — Pressé, à la bâte.
Tm» mep Uto tou ver «ypfef, ou à lepti.
Tu» wte$ fmvro le lore, et m'epdmtto ie rire.
M. 4.
EyposalisBio (P). — Les épousailles, les for-
malités de la célébration du mariage et le
mariage lui-même.
BuiUié me U per mure ou 6e« per m* êerom,
IteppotuUstio fut je tarii trop heprou.
M. 8.
Eymt. — Ira.
M. 4.
Tout eprtt à U fht cowume fup éUpoêu.
VL 4.
Eyrum, iraienL
Su Furiou ho» eutie de me vep e» m^pnupeo
U u'uptiu» jw diiu» que ie ue teu pu iîupeo.
M. 4.
Eyre. — Etait
Tout epre »i fopom que êm éou tour ée mum
Fut teuéu pe éettu, tupimii pe ievum.
B. 9,
Effron, étaleoL
Tout pe lu prteettiou è Teituep Tm» 4e Tautro,
Bie» rwgu. Me» poudrm ^epro» utep tu U>r propro.
De ptu tou lou priou ^epro» etltowtuetu.
B. S>.
1/0 jour u'epre put loi», p u'epre qiiMipuu.
B. ».
Ejrria Irais.
Eyriel Irait.
Et ti u'euliet Ttmour tout epriet urébour.
IL 4.
Vijtm, s. m. — Tem.in hiea éxpoêé au soleil et
rempli de lvoassaille&
V lut u» prmud tptar emeUoauu d^utio.
U.4.
Eyserrafeé Effarouché, dliumear sauvage.
0»te eourtu, /«•*■, fe» tem epmnvmpm.
U.4.
Eyserielâ, v. a. — Rompre la tête, briser le
crâne.
Per ique» ne faut pu eptervela d'un puu
La flUi qui, lattet, fat pluiti à ton maittre.
M. 7.
Eysiblâ (s'). — S'oublier, mal tourner, en par-
lant d'une jeune fille.
O contreiro tiio que Iki tet eptiblu,
Lon la chatte pertout comm'un cupon du bUi.
M. 4.
Eysinâ, s. f. — Ustensiles, batterie de cuisine
et aussi, dans un sens léger, les parties
sexuelles de la femme.
Epet nottra veptina
A qui ie toudrin bien avep chara Veptina.
M. 4.
Eyssar, s. m. — Feux de joie.
Et lout epttart» qu'u fon pé le mt^tagne
yapon quati ni ehalou ni clarta.
Ey>«ari. — Lieu inculte. (J. O.)
EysHorâ, v. a. — Faire partir, donner l'essor.
(Roq.)
La touchi quand la prima epttore tu verdou
Ploure du grand amour qu'eillut e» eeu tem dou.
M. 8.
Eyasut. — Amaigri, sec, desséché.
Diana pU/urarat iusqu'à tan que tet mortu.
Et ti tu devindre* epttut de la lonfou,
Com'u» abro qui »'ut ni tuvu ui t>ipou.
H. a
Eysntâ. — Affilé, pointu.
Eptutu eomm'uH pit.
M. 5.
Eyta. — Eté.
Ve te parle plu ren du mutkeur qtfont eptu.
M. 4.
Les malheurs paa»6ti.
Eytâ, V. n. — Demeura-, rester tranquille, res-
ter en place, ne pas b(Miger,
Adieu, Uuti m'eytal laissez-moi tranquille.
H. 8.
Per ditnu faut attendre
Qu'etr apont Upottu,
Et qu'âpre* lour terveute
Lut upout tempettu.
A te eurte, é le du»*e
Lour faut tout tupportu,
Bienrteurou tout lou» home
Qui U lupttout eptu.
M. S.
EftBtld, s. f . — Attache, lien.
FUte màlaaitep qui rompo» tour eptaehe.
ML 4.
KjtméUè, v. a. — Attacher, lier.
BptueUme» tq hru et de tuU munepri
Que tou tepe qiiumtour <■'« fat tu preptouneiri.
M. S.
EytarM, v. a. — ¥jp»XfOf!r, é»-oaom'tter.
Faut per de pr» tortopu epfloru lu furiuu
Et »e pa Teptuitu comme tm Cutàmriuu
Puitque lu fou duUuue eoute que tiupt êou.
U.4.
EYT —
Eyfat, s. m. — Cas.
Fare eytat, faire cas, ne pas dédaigner.
La mare de ckactiit a totijoir fat «ytat,
La fSIIi fat aroeg i rkaoMH lona mina.
M. 4.
Eytèla, s. f. — Etoile.
Eytit. — Maigre, décharné, poitrinaire, phti-
sique, étique.
Eytouppà. V. a. — Garnir d'étoupes. boucher,
s'étrangler, se pendre.
Fore fptomffa
Lo panagto 4u rtiYc «M jm icfa»t (odjtjM.
M. 5.
Eytrassià. — Détruite, perdue, abîmée, dété-
riorée.
S'eytrassié, se mettre dans l'embarras, gaspil-
ler sa situation, compromettre son avenir.
M. &
Eytrassié, v. a. — Détruire, abîmer.
94 — EYU
B^trtasié sa vtrche^, nnnger, g&spiUer sa
dot
SL4.
Eyirieu. s. m. pi. — Etriers.
EytripA. v. a. — Sortir les entrailles, déchira-,
arracher les bo^•aux.
M. 4.
Eytromà (s*). — Se renfermer, élire son domi-
cile.
Kyu. — Yeux.
Lt nimpke ir Littrm à qm Imu ry* •«"' trowM*.
M. 4.
Ez. — .\v«u
Ta »'m> ««, «• t'a* m»*,
D« coni« « CM it'mt Mat.
Il s'agit, dans cette devinette, des deux pot^hes
en toile que les fenmies portaient autrefois
attachées autour de leur ceinture et qui ne
faisaient pas partie de la robe. ^Lantelme.)
-*^IÇ^^^P^
F
FAC
Fftcharl, s. f. — Sujet d'ennui, inquiétude.
Conta me solamen toutta ta fachari.
Quin morcel sur lo cour po tu pa digcrif
M. 4.
O yranda fachari, je voudrin estre morta,
Ore je n'aurin pa cela maienconi.
M. 4.
Fâchou, fâchousa. — Importun, personnage en-
nuyeux.
Fafarôte, s. f. pi. — Oignons de colchique.
Fagotié, s. m. — Faiseurs de fagots.
Malavisa d'Eyben, fagotié d' Eychiriole.
M. 4.
Fai (en 1665), s. f. — Fée.
La fai de la bastilU à monseignou lo comte de
Bault.
M. 8.
Faï ou faye — Fée.
La faye de Sassenageo, se dit proprenment de
Mélusine. (Champ.)
Faicéla, s. f. — Récipient percé comme une écu-
moire dans lequel on met le lait caillé pour
eu faire un fromage blanc.
Faillibourda, s. f., et faribourda. — Sornette.
(Champ.).
Fainien, s. m. — Sortilège, enchantement, sort.
No louz adsistaron de faimen si fort.
Que lou vieu se prendront et lou joeyno sen tort.
M. 8.
Faissi, s. f. — Endroit d'un rocher où le ter-
rain semble s'abaisser, s'affaisser. Lien dont
on se sert pour attacher une haie ou cloison
de bois mort. (Charbot.)
Faiturié, s. m. — Sorciers.
Falcrâ (.se). — Se parer, s'astiquer, se harna-
cher, se mettre sur ses trente-six.
Vo zavé prou pcna
A vou para, terna, lichié et falerâ.
L. 3.
Falibourda, s. f. — Sornette, discours frivole,
bagatelle.
niais eyt assez parla de celés falibourdes.
A. R.
Falougua, s. f. — Vieille femme sale, déchirée,
couverte de haillons. (B.)
FAN
Fam, s. f. — Faim.
Fon. (Ménilgrand.)
Fanifougni, s. f. — On donne ce nom à l'instru-
ment qui s'appelle une vielle.
On écrit aussi : fanfougni.
Fan. — Font.
Fan toujour V eicharguet corne un chef accapà
Dcvan guauque pertu,
h. 3.
Fan. — Faim, besoin de manger.
Tout chié leu brame de fan.
M. 6.
Fana, v. n. — Tourner et retourner le foin
quand il est coupé et aussi l'engranger.
On dit aussi : fenérié et fenâ.
Fanfara, s. f. — Réjouissances, bruit, tapage.
Quinta fanfar' eito cecy?
Que fon-to tan de gen icyt
M. 6.
Fanfare, s. f. pi. — Réjouissances publiques.
A mon avi le gen i font prou de fanfare,
lamei u grand jamei ne se net veu tant fore.
Per place Ion ne vet ren que de batelou.
Et que de charlatan tou para de velou.
M. 4.
Te m'aya ben promey de quitta tou zafare
Quan te sauria lo jour qu'on farit le fanfare.
B. 9.
Fanferluchari (la). — La fanferluche, toutes
les inutilités dont aiment à se parer les fem-
mes.
Le clinquant était interdit au vulgum pecus.
La fanferluchari, à défaut du clinquan,
Sert deija de parada a biaucop de eroquan.
M. 5.
Fanfourgni, s. f. — Mauvais violon. (Champ.)
Fantasquapi, s. f. — Idée baroque, idiotie.
Ne faut pa endura tala fantasquari,
Elo faut chapitra et fare de la sorta
Qu'u l'entende reyson ou qu'u passe la porta.
M. 4.
Fantibôla, s. f. — Plaisanterie, frivolité.
le n'adjonsto ren fey à celle fantibole.
Car ic creyo qu'amour y ved bien quand u ficrt.
M. 8.
Fanlimou. — Fantasque.
lanin lo fantimou
Que se repose moin qu'un mollen quand u mou.
M. 4.
Fantumou. — Visionnaire, celui qui s'imagine
voir des fantômes. (Charbot.)
FAO
— m
FAY
Faom, s. f. — Faim. (B.)
Faravalan. — Débrouillard qui sait se retour-
ner.
Fapceyié, v. n. — Dire et faire des farces.
Lon vet de charlatan tou para de velou,
Qui farceyon ai bien que gnat neugan qui poeiase
8'engarda de pissié {de rire) aur se coeiase.
M. 4.
Fardun, s. m. — C'est le pouvoir qu'on attri-
buait aux fées de métamorphoser un homme
ou une femme en telle bête qu'il leur plaisait.
De là : fard, déguisement.
Eilli fat lo fardun.
Jj. 3.
Fâre, v. a. — Faire.
Fare quoque foli du corp, se donner en parlant
d'une fille.
M. 4.
Fâre avi. — Laisser voir.
Tu fa ben avi que je ne «e» po bella.
Farean. — Flambant.
M. 5.
L. 3.
Farci. — Mèche de lampe à huile.
Eycoeyason tout, coman farat din lou lensieu,
L'eypou quand u mettrat aon faret n cruaieu.
M. 4.
Faut ben qu'u se refreiche en quoque cabaret
Quand la lampa du jour n'at hulo ni faret.
M. 8.
Farfarella, s. f. — Lutine, qui évoque des far-
fadets, qui prédit l'avenir.
Veyqui perque de pou de m'eytraasié comme elle,
le volo consulta le faye farfarelle.
M. 8.
Farfarella, s. f. — Frivole, écervelée, qui ne
sait ni ce qu'elle veut ni ce qu'elle dit.
Egnat qu'enfer uprea de celle japparelle.
Ne ae vet to pa bien qu'elle aont farfarelle.
M. 4.
Farfassu. — Mal peigné, ébouriffé. (B.)
Farginà, s. f. — Sac, besace.
Sen lou zeitrciaaemen. comare, notra eiaina
Sarit pru deibraillia qu'una vieilli farginà.
L. 3.
Faribôla, s. f. — Sornette. (Champ.)
Faribourda, s. f. — Faribole, propos frivole.
(Charbot.)
Farogeo. — Farouche, sauvage.
Farojo. — Farouche, sauvage.
M. 5.
M. 7.
Fapou, s. m. — Fantôme en paille revêtu de
haillons qu'on dresse au milieu des champs
ensemencés pour servir d'épouvantail aux oi-
seaux.
Faraugi. — Farouche, se dit d'une jeune fllle
qui fuit les jeunes gens, qui ne veut pas se
laisser faire la cour.
Ta mare ne t'appren qu'a fare la farougi.
M. 4.
Farot, s. m. — Fat, faiseur d'embarras.
Fat, s. m. — Fait, état.
En tout fat de fortuna, en tout état de cause,
en toute circonstance, quoi qu'il arrive.
U 3.
Fatrat. — Epithète injurieuse qu'on donne pour
l'ordinaire aux femmes paresseuses et de
mauvaises mœurs.
le vo dio qu'eujourd'heu l'on vet prou de fatrat
Qui servant de campa/ne u battan de le cloche.
M. 8.
Fau. — Le hêtre.
Un auta montagni eiburifia de fau et de aapin.
L. 1.
Faut. — Manque.
Et ai per deifortuna la caiuna U faut.
U 2.
Fauta, s. f. — Manque, besoin.
Avey fauta du bien du mondo, manquer du né-
cessaire.
M. 4.
Lhat fauta du malo.
M. 4.
Fauta (à). — A défaut.
Veyqui la Pay din un char triumphan
Tiria de aiey chivau à fauta d'elephan.
M. 7.
Fâva, s. f. — Fève, plante alimentaire.
Si je parla de pey u me repond de fave.
M. 4.
E no chau de fila autant que d'una fava.
M. 7.
Favatié, s. m. pi. — Fermiers, tenanciers.
Noz avion una dama à qui aau favatié
Appartavan la renia en quarta ou seytié.
M. 5.
En quarta ou seytié, par quart ou par sizième?
Faviôla, s. f. — Haricot blanc.
Favolà. — Fable, nouvelle du jour, commérage.
Babillié la petita favola.
L. 1.
Fayâ, v. a. — Ensorceler, soumettre au pouvoir
des fées. (Champ.)
Fayà (j'ai). — J'ai prophétisé, j'ai prédit.
lay faya {vesittan le gisen u meynageo)
Loua efan avec ceu baston barricola,
M. 4.
Fayar, s. m. — Le hêtre.
On dit encore : fau et fauteau. Ce dernier est
indiqué par Charbot.
Ballié me aou la man, et allon prendr' avi
U pied de ceu fayar tout frizonna de moussa.
M. 4.
FA Y
— 94 —
FEN
Faye, s. f. pi. — Fées.
Tou lou galabontem de Franci et d'Espagni,
Et de ceteu paï banquetant jour et not
De roviole à la pel, de crozet et de gniot,
Comme le Faye font u 8apey et VhatroMsa.
M. 7.
A Sassonnageo on vet trey tine que le Faye
Firon quand lou tailleur ne fasaion poin de braye.
M. 5.
Fayetet, s. f. pi. — Petites fées, jeunes fées.
Ceu fayete veitié d'una blanchi gonéla
Premei ver lo tetet d'una blanchi cordéla.
li. 1.
Fâyi, s. f. — Fée.
Fayié, v. n. — - Prédire l'avenir.
Empressa per vo zalla fayé un petit motillon.
L. 1.
Fayié, v. n. — Jeter un sort.
Fayié à bian ou à ma, prédire un bon ou un
mauvais sort.
Celou que j'ai faya à bien sont bienheyrou,
Et tou cellou qu'u sont à ma sont malhcyrou.
M. 4.
Faymen, s. m. — Prédiction.
Mé, tandi que j'étin empressa u faymen.
L. 1.
Fayturier, s. m. — Celui qui dit la bonne for-
tune. (Champ.)
Fécinat, s. f. — Grand sac de toile contenant ou
devant contenir de 100 à 125 kilos de farine.
Féclâ, s. m. — Vaste entonnoir creusé dans un
tronc d'arbre et destiné à verser le vin dans
les tonneaux.
Féclar, s. m. — Grand entonnoir qui sert à rem-
plir les tonneaux.
Blanchet dit : féclia et aussi feyclar.
Fégeo, s. m. — L'on nomme ainsi le foie. (Char-
bot.)
Fei, s. f. — Fois.
Ina fei, dou trei fei.
De fei qu'y a, quelquefois.
Fei, s. m. — Charge, faix.
EilU aviet din lo eour un fei de pensamen.
L. 3.
Feïà, s. f. — Brebis. (Champ.)
Fein, s. m. — Foin.
Feireyié, v. n. — Commercer, négocier; faire
des marchés, des affaires. (Charbot.)
Feiri, s. f. ■ — Foire.
Blanchet dit : fiera.
Fare feiri, réussir, arriver à son but.
le trovo qu'en cella charreiri
Tou lou monsieu ne font pa feiri
Incora qu'u fasson tochié
D'aubade quand se faut couchié.
M. 6.
Feiteyié, v. a. — Faire fête.
En ma fidelita je fasin comm'un chin
Qui plu ul et battu plu feiteye son maistre.
M. 5.
Feitureiri, s. f. — Sorcière.
Et qui n'ét feitureiri
Jamais, u gran jamais ne trove la dresseiri.
L. 1.
le voey de cesteu pa trouva la feitureiri
Qui u pctiz efan fat pou pe la charreiri.
Qui fat pissié le gen contra la traveison
Et qui fat de per ley tou lou jour reveison.
M. 4.
La discorda meurtreyri
Couverta de serpen comm'una feytureyri.
M. 7.
Feiturié, s. m. — Sorcier.
JVon, je ne ereyo pa que quoque feiturié
N'aye fat quoquaren per la fare virié.
M. 4.
Onat
Magicien, feiturié, livra, ni armagnat
Qu'en scache tant que mi.
M. 4.
Felopon, s. m. — Peloton de fll ou de laine.
Feu, s. m. — Foin.
Lou fen, la pailli et lou fromen.
Ménilgrand.
U fat came lo chin, qui jamei fen ne tache.
Et garde que lo bo de sa creipi n'aproche.
IL. 3.
Fenà, s. f. — Femme.
Lon bon vin à rêver
lamey ne fat tomba, incora que j'en béva
Mey que fcna que set d'ici à Saint-Eygrevo.
M. 4.
Fenaille, s. f. pi. — La fenaison, l'époque de la
récolte des foins.
Fenâ.ssi, s. f. — Graine de foin.
Feneiri, grenier à foin.
Fendâci, s. f. — Fente, ouverture et aussi la
vulve.
Lou satyre sçaurient la plu secretta placi.
Ou le nymphe, de pou, vont sauva lour fendaci.
M. 5.
Elle monstront lour bella pet
Et lour tetet iusqu'u poupet.
Et si n'estiet quoque pourassi,
Elle monstrarion la fendassi.
M. 6.
Fenet, s. f. pi. — Femmes.
le volin tout sçavei comme le fenet font.
M. 5.
Feneîri, s. f. — Grenier à foin, fenil.
Fenérié, v. n. — Se livrer aux divers travaux
qu'exige la récolte du foin.
Voir : fana.
Fenié, s. m. — Meule de foin.
Fenon, s. f. — Petite femme, jeune épousée.
Vna jaeyna filli, eypousa de renom
Non d'eytat, mais toûjour filli non pas fenon.
M. 8.
Fcnôta, s. f. — Petite femme.
Il
FEN
— 95 —
FEY
Femin, s. m. — La femme en général.
Et n'ère lo fenun que i'ét upiniatra
A manteni pleisi, u fusse t'enpautra
Lon ten-za din la terra.
U 3.
Fercolà, s. f. — Le lien qui sert à attacher la
treille à l'échalas. (Gharbot.)
Feri, v. a. — Frapper.
Feri du battay la clochi d'or, c'est chercher à
tenter quelqu'un avec de l'argent.
M. 5.
Feron, frappons.
Féru, frappé.
Lo brut n'eitonne pa ceu qui açat Men feri.
M. 5.
M'ét avi que l'on at féru su la veissela.
M. 5.
Feron comme lou sourd.
M. 5.
Que la premeiri fei qu'u la voudrai féri
Lo puin m deipondei,
L. 1.
Ferlange, s. f. pi. — Rets, filets.
Louz archié
Prendront comme aragnié le mouche en ferlange.
M. 8.
Ferlintintim, s. m. — Crécelle. Espèce d'instru-
ment en bois composé d'un manche et d'une
petite tablette qui tourne tout autour sur des
arêtes et produit un bruit fort désagréable.
De cornet à bouquin et de ferlintintim.
M. 7.
Fermiolâ, v. n. — Fourmiller.
Meijour ère sona, et déjà d'AUson
Fermiolàve de gen la cour et la meison.
L. 3.
Je ce ai de dolou
Trenta mille fei mei que n'at un gratelou
A qui lo cour fermiole en pru gran migizon
Que s'il l'aviet susi un millié d'artizon.
L. 2.
ï'ennioulamen, s. m. — Fourmillement, frisson.
Un dou fermioulamen lou fat deyja queysié
Su le tore confite u siwro du baisié.
M. 5.
Ferra (la), s. f. — La ventraille, les tripes, les
entrailles.
On dit de quelqu'un qu'on déteste :
A qui je voudrin vey le tripe et la ferra.
M. 5.
Per ma fei, sanguetà, dancié et se para,
Quoque fei fa gran ben u cour et à la ferra.
L. 3.
Ferra. — Frapper.
Quand u fut marescha u ferrit sen ferra
Tou lou Napolitain venu à Poncharra.
M. 8.
Ferra, v. a. — Ferrer et aussi percer le nez
avec un anneau.
Ferra lo cayon, c'est traverser le nez d'un porc
d'un clou recourbé en forme d'anneau pour
l'empêcher de creuser le sol, de fogié comme
disent les paysans.
Fcppetet, s. f. pi. — Bénéfice, gain.
Fare se ferretet, faire ses affaires, garnir son
gousset.
Lo caffé parisien, qu'est astheura à la moda.
Fit Men se ferretet, chieu leu se vit la vogua.
B. 9.
Fert. — Solidement, fortement.
Fytacha fort et fert.
M. 5.
D'un choso reposei, gro corne un murusson,
La furgue fort et fert en diversi façon.
L. 3.
Féru. — Frappé.
8ito qu'u se sentit d'una iala fcru.
M. 4.
Prenes lou attenen, vo lou trouvari tou -
Féru d'un mesmo coin.
M. 4.
V sont d'un gramarci mieu féru que d'un dard.
M. 7.
Fessera, v. a. — Fossoyer.
Fessera le vi.
Féssorâ, s. f. — C'est la quantité de vigne qu'un
homme peut fosser dans sa journée.
Féssorié, s. m. — Fossoyeur.
Fessou, s. m. — Pioche à large fer horizontal
qui sert à piocher la vigne.
Le vigne, sen fessou, forci vin apportavon.
L. 1.
Feugi, s. f. — Feutre et aussi chapeau de feu-
tre.
U set emplumacha d'una grand feugi largi.
M. 4.
Feûgi, s. f. — Fougère. (Proveyz.)
Feumeiri, s. f. — Fumée.
Feuzl, s. f. — Fougère. (B.)
Fey. — Poids, fardeau.
J'eu lo cour deiohargea d'un fey de pessamen,
M. 5.
le sçavo que la perta en ce qu'on ame veyre.
Et un fey su lo cour plu gro qu'on ne pot oreyre.
M. 4.
Fey. — Foi, promesse.
Ina bagua à la fey, une bague de fiançailles.
Car leu luy a donna una bagua à la fey.
Que Ihat tout aussi to ficha dedin son dey.
M. 4.
Feyà, s. f. — Brebis.
Blanchet écrit : faya.
Veyé, veyé ilay trey loup sur una feya,
Ul eyferbelliront comm'una girofleya.
M. 8.
Prente garda du loup vestu comm'una feya.
Qui font lou chin couchan d'aleya en aleya
Per ravi louz agneu.
M. 7.
Feye, s. f. pi. — Brebis.
Insi qu'un lou solet eicarte mille feye.
M. 5.
Grenoblo bona meynageiri
N'a pa besoin d'una bergeyri
Per garda se feye du lou.
M. 4.
FEY
Feyclar, s. m. — Entonnoir. (J. 0.)
Feyri, s. f. — Foire, fête.
Onat ixnnt de feyri sen retour.
— 96
M. 4.
le pasaarin per sauma en feyn Saint-Martin.
M. 8.
Fare feyri, se réjouir, s'amuser.
l'ay veu dedin un pra deuhn de la Ualeyri
Vna dama aveequi ie volin fare feyri.
M. 8.
Ferroi, s. m. — Verrou, ferrure.
V n'a laisaia cliési, fenétra, ni pcrtu,
Lucarna ni lurmié, qu'aver lona saralU,
Ferroi, barra, clavel, grosse piere et palU
V n'aye eitopa.
L. 1.
Feyturié, s. m. — Sorciers.
Eilli fut couronna Reyna du feyturié,
Du brigan, du frippon, du disou de fortuna
Et du larron qui font lour crusieu de la luna.
M. 8.
Fezuit, s. m. — Fusil.
Decey deley se vit soudar et haUtan
Prépara lor fezuit, lor epeyet, lor gan.
Se dit aussi fezut.
Fî, s. m. — Fil.
Laissié couri l'eiga avat per son fi, laisser agir
le temps, laisser les choses suivre leur cours.
M. 4.
Vaitrassirei lo fi, i'aiguiriray lo Ungeo.
M. 4.
Fi, s. m. — Fils et aussi fil.
Blanchet dit : fieu, fis.
Fia, s. f. — Conflance.
Egnat point de fia u Pater de le fene.
Janin.
Fia (se). — Se fier, avoir confiance.
Lhome ne se det fia (inco qu'u len set foa)
A la hesti qui at dou pertu sous la coa.
M. 4.
Foa, fou.
Fia-lia, s. m. — Grive litorne. (Bouteille.)
Fianci, s. f. — Gage, caution.
Lo pare du motet et lo motet du pare
Ne s'asseure sen fianci.
L. 3.
Fiebvra, s. f. — Fièvre.
La fiebvra de langou, la fièvre amoureuse.
' M. 5.
Fiéro. — Je frappe.
:Ve seu pa mareicha et si fiero Vencluma.
M. 4.
Figua. — Figue.
Fare la figua, faire la nique.
Et avi, per ma figua,
Que Dié lou zaye fat per fare u dé la figua.
U 1.
Figua (per ma). — Serment tant soit peu ob-
"scène et dont la traduction littérale est celle-
ci -.par ma figue!
FIN
Fignola, v. a. — Mettre la dernière main à quel-
que chose.
Fignolou. — Muscadin, dandy.
Lou plu gran fi,gnolous sont en chemisi sala.
A. K.
Figoulà, s. f. — Flambée produite par du petit
bois bien sec.
Figoulâ : faire une flambée.
Filar, s. m. — Filet.
Nostron seignon nou tin tau dedin son filar.
M. 4.
Filhâtpo, s. m. — Gendre, heau-flls.
Ah! je ne volo pa un monsieu per filhatro.
Ma filli ne sariet pui après qu'un emplatro.
M. 4.
Filiot, s. m. — Filleul.
Filiôla, s. f. — Filleule.
Filiôla, s. f. — Nouvelle ruche d'abeilles.
Ina filiôla de queteu-y-a/n.
Fillar, s. m. — Filet, rets.
Onat animal, our, lyon ou sanglar
Que Cupidon ne prenn' en son fillar.
M. 5.
Fillâtro, S. m. — Gendre.
Jamay te ne sares mon fillâtro.
M. 5.
Fillet, s. f. pi. — Filles, qui n'a pas été mariée.
Taie n'y penson pa que von resta fillet.
B. 9.
Filli, s. f. — Fille, jeune fille.
Filhi de bona mare, fille de bonne condition.
Jj. 1.
le n'amo ren donna, ma mare trop souven
Me dit que per donna una filli se ven.
M. 4.
Fillun, s. m. — Filleul, enfant que l'on a porté
sur les fonts baptismaux et par extension
tous les petits enfants.
Eilli fat lo fardun, eilli fat eitressure,
EilU sat du fillun gari le zentaneure,
Lou tetet deibreya et lou peu pendolan.
L. 3.
Fillun, s. m. — Les filles en général et surtout
les filles en âge d'être mariées.
Qu-an nou son de fillun maUmen empachié
La oompani nou zaide à nou zen deipachié.
L. 3.
Fin, s. m. — Limite extrême.
Lo fin fan, la finta cima : tout au fond, la plus
haute branche.
Findâssi, s. f. — Fente.
Finfoignevre, s. m. pi. — Qui exécute des sym-
phonies*; au xvir et au xviir siècle, c'était la
musique exécutée par les seuls instrumen-
tistes.
Meneytrié finfoigneyre et gcn de tricamgua
Ne me sempeilUront du crochet de musiqua.
M. 8.
FIN
— 97 —
FLE
Finfoîjni, s. f. — Probablement une symphonie,
un ensemble de sons. Au xviii' siècle, musi-
que exécutée par l'orchestre seul.
Lon ot una finfogni,
M. 5.
Finta. — Extrémité.
Su la finta cima, sur le plus haut sommet.
Dessu la finta cima, entremei de dieu corne.
I.. 1.
Finta bella premeyri, tout d'abord, avant tout le
monde.
Est à mi à parla finta bella premeyri.
M. 8.
Fio, s. m. — Feu.
Blanchet dit : fia et on prononce à Proveyzieux:
fû.
Fiot, s. m. — Feu. (Latal.)
Fioulâ, V. a. — Boire, en parlant des ivrognes.
(Champ.)
Fiounâ, v. n. — Pleurer (dans un sens mo-
queur).
Qu'às-te à fiounâ?
Firniioulâ, v. a. — Fourmiller, avoir des four-
millements, des chatouillements, des picote-
ments.
Le filU amont mieu la testa du hattay.
Quand u fiert et fat bien firmioula lour metay.
M. 8.
Firniioulié, s. m. — Fourmilière.
Se cogneu tôt autan que paren de la pesta,
Inco que Ihi louzat racla acha millié,
Car ley holique tout insi qu'un firmioulié.
M. 4.
Fisieà, s. f. — Figues sèches, raisins et amandes
qu'on a coutume de servir comme dessert en
temps ordinaire et à la collation pendant le
carême. (Charbot.)
FJssar. — Terme de mépris, salope. (Charbot.)
Cette épithète se donne aux enfants qui man-
gent malproprement et se barbouillent le vi-
sage en mangeant.
Fissard. — Se dit particulièrement d'un enfant
malpropre. (Champ.)
Fistonari, s. f. — Coquetterie, envie de plaire.
Lour ca n'et que Uchonari,
Lour ca n'et que fistonari.
M. 6.
Fizolà, V. a. — Choisir dans le plat le morceau
le plus à sa convenance.
Fia, s. m. — Petit jonc, tige de la bauche. On
s'en sert pour faire des balayettes.
Flà, s. m. — Odeur bonne ou mauvaise.
Ne vet-on, meinte fei, lo pcrfun rccuri
Lo fia d'una eissela ou citoma purrif
L. 3.
Flacluin, s. m. — Tiges de chanvre rabougries
et faibles comme des tuyaux de paille qu'on
ne daigne môme pas recueillir. (Charbot.)
Flâco, s. m. — Flacon, bouteille.
Qu'y at de clerc et de noteiro,
Qui d'un eitat hcrediteiro
Font per la Vila de cancan
Mei que d^un fiâco un coquan.
M. 6.
Flaina, s. f. — Taie, enveloppe d'oreiller. (B.)
Flaira, v. n. — Sentir mauvais.
Et aussi : flairié. (B.)
Flairon, s. m. — Câlin.
Flamâ, v. a. — Flamber.
Su son banc arcadà firont fiama de pailli.
M. 5.
Flamaçon, s. m. — Franc-maçon.
Flamenchi. — On ne donne cette épithète qu'aux
moutons et aux brebis qui ont la laine extrê-
mement fine. (Charbot.)
Flameyié, v. a. — Flamber (Charbot.)
Flan, s. m. — Côté.
D'un fian lon n'ot que brut de la dama Pemetta,
De l'autro que caquet de la dana lappetta.
M. 4.
Flan, s. m. — Avis.
le seu de vostron flan, je suis de votre avis.
M. 4.
Flapi ou flàpio. — Flétri.
Flapi einsi qu'una simoussa.
L. 3.
Flapî, v. n. — Flétrir, passer.
Le filliet ne flapiron plu
Lozamoirou son revenu.
Ménilgrand.
Flapià. — Flétrie.
Flâsqua, s. f. — Poire à poudre ou sac à plomb.
Fiat, s. m. — Odeur bonne ou mauvaise.
le ne sinto plu ren que lo fiât de la moussa.
M. 4.
Teremen voz aves euilli dedin la Franci
Una flou dont lo fiât me donne l'esperanci.
Que voz auri de fruct u plaisi de tou dou.
M. 5.
Flayel, s. m. — Fléau à battre le blé.
Tan mei à Veiperon son chiva reeulave.
Tan mei d'un gro fiayel son bra V eicervclave.
M. 5.
Se dit aussi flayet.
Fleirâ, v. n. — Sentir mauvais.
Fleiran coman de charogni.
L. 1.
Fleiron, s. m. — Caressant, câlin. Se dit surtout
des enfants.
L. 3.
Fléronâ, v. n. — Flatter quelqu'un, lui faire des
compliments pour en obtenir quelque chose.
Fleuré, s. m. — Grand drap que l'on met dans
le cuvier pour recevoir la lessive.
Fleurza. — Se dit d'une petite rave crevassée et
trop mûre. ' '
FLE — 98 —
Fleutta, V. a. — Jouer, berner, tromper.
Se leissié fleultû, se laisser berner.
M. 4.
Fleyi'â, v. n. — Sentir mauvais.
Imi mortié duz au fleyre toûjour louz au.
M. 8.
Flô, S. m. — Gland, nœud.
Floquâda, s. f. — Nœud de rubans flottant sur
les épaules, fort à la mode au xvii» siècle.
Brayes en cotillon et riban en floquâda.
M. 7.
Floquet, s. m. — Houppe, nœud de rubans.
FOL
Floi'ià. — Fleurie, épanouie.
La flou se pert sito qu'eillet floria.
Flosà. — Se dit de la chaux qu'on fait éteindre
dans l'eau. (Champ.)
Flot, s. m. — Gaz qui s'échappe du vin en fer-
mentation. (J. 0.)
Flot, s. m. — Nœud de rubans.
Et sen considéra si plot,
Elle porton de plu gro flot
Sur lour soular.
Flôta, s. f. — Echeveau de fll.
Flou, s. f. — Fleur.
Amour fat iadina lo ven aver le flou.
Flou, S. f. — Fleur et aussi : virginité.
Et maugra mou paren Philin aurat la flou.
M. 5.
Flôza. — Flétri, passé. Se dit surtout des raves
qui se ratatinent et prennent des crevasses
en vieillissant.
I.iat reyson, car un vieu est un ahro sen sava
Et un frut de l'hiver floza comm'una rava.
M. 8.
Flunà, s. f. — Taie d'oreiller, et aussi la toile
qui sert à la confectionner.
Flustran et fru.stpan. — On se sert de ce mot en
jouant aux cartes pour dire qu'on n'a pas de
la couleur jouée. (Champ.)
Fluleyro, s. m. — Joueur de flûte.
M. 8.
Foa, s. m. — Fou.
Eito comme celley
Que me faut engrougnié. Vay, foa, tiri te ley.
M. 4.
Foa. — Fou, amoureux fou.
L'home ne se det fia (tnco qu'u len set foa)
A la hesti qui at dou pertu sou la coua.
M. 4.
Foal, s. m.
Fou.
Lo foal orgoUlou.
Foala, s. f. — F'oUe.
Ma filli net pa foala
De s'alla jitta pier u plu biau de souz an.
M. 4.
EilV en devenit foala et si fort amoirousa
Que Ihiat fat una fin eytrnngi et malherousa.
M. 5.
Foétà, adv. — Peut-être, et aussi : ma foi!
Foeïta. — Peut-être. (Champ.)
Foey (je). — Je fais.
le foey ben inco pi.
M. 5.
Foglé, V. a. — Fosser, et aussi remuer le fu-
mier avec la fourche et le trident.
Gharbot dit : fougnié.
M. 5. Foilhet, s. m. — Feuillet.
Un folhiet de papié.
L. 2.
Foillat, s. m. — Feuillage.
Louz uzeu deigourdi font branda lou foillat.
M. 5.
Foille, s. f. pi. — Feuilles.
Et aussi : folhe.
Eiparceliet en Ver et le foille et lo frut.
L. 1.
M 6_ F'oillet, s. m. — Feuille, feuillet.
Pleyié son foillet, cesser sa lecture, tendre l'o-
reille.
Su l'ot per la charreiri un motet eisiclà
Alan de not u vin, u pleye son foillet,
M. 4. Pensan que set lo sein d'un amoirou jaiUet,
L. 1.
Foilletâ, v. a. — Agiter.
Vo voz amusié à foilletâ le bronde,
M. 5.
Foilli, s. f. — Feuille.
Lo Milanoey comme foilU tremblave.
M. 8.
Folatâ, V. n. — S'amuser.
Que fat bon folata dessu l'herba nouvella.
M. 4.
Folatamen, s. m. — Amusement, chose qui plaît.
U ne se rendrat ren, tant u let aragnou.
Que du folatamen u ne set vergognou.
M. 4.
Folatari, s. f. — Folies, extravagances.
Oey, ie m'eiba'isso de vey
Que le gen que devriont sçavey
Que faut avey Varna bien netta
En cesta si pora planetta
Passant tant de folatari.
M. 6.
Folaton. — Insouciant, qui pense plus à s'amu-
ser qu'il ne songe aux choses sérieuses.
Mais t'en parle à de folaton
Que n'ont souci que du tinton.
Ma qu'u virolheison un brando
Deu lo dilhun iusqu'u dissando
Lou zet avi que cestu an
Barat toujour caramentran.
L. 3. M. 6.
FOL
— 99 —
FOS
Folatou. — Fou et amoureux.
Folntou d'nna filli.
M. 5.
Folattà, V. n. — S'amuser, courir les filles, faire
les fous.
Sihen que lou meyna sont forcia u vilageo,
V lieu de folatta d'estre toujonr bien sageo.
M. 4.
Folei, s. m. — Tourbillon, ou plutôt giboulée.
On dit de la neige qui tombe en giboulée : fat
de folei de nei.
Folet, s. m. — Jeune fou, étourdi.
On dit aussi : foliguet.
L. 1.
Foleyié, v. n. — S'amuser.
Quand lo timps iet u set, quinto plaisi suprême
O a de foleyier en allant à vindême.
Gaude.
Folha (in), s. m. — Branche d'arbre munie de
toutes ses feuilles, rameau.
V lat de forci autant qu'una pata molha,
Luy faut vito jitta d'eyga avecqu'un folha.
M. 4.
Faille en 1659.
Folhe, s. f. pi. — Feuilles.
Foille en 1659.
Una filli (lasset) per dedin lou mémo
At ore prou affare à bien se gouverna.
Son lionou jour et not tramble comme le folhe.
Quand l un la vou beysié, l'autro la tiripolhc.
51. 4.
Foliassu. — Touffu, épais en parlant d'un buis-
son, d'une haie, d'un arbre.
Foliat, s. m. — Menues branches encore garnies
de leurs feuilles.
Je voé fâre de foliat.
Blanchet dit : fouillou.
Foliguet. — Se dit pour l'ordinaire d'un jeune
étourdi.
Folinel. — Fou, léger, étourdi.
Que faa-tu folinel?
M. 5.
Folinèla. — Petite folle, folichonne, tête sans
cervelle.
Hei, para folinèla!
L. 3.
Follet, s. m. — Diable, esprit malin.
Le fenet désoleï, possédeï du follet
Vont chieu lo tisseran pe charchier lour telet.
Grenoble malhérou.
Fôlli, s. f. — Feuille.
FoUiaret. — Adjectif constamment joint au mot
vent.
Lo ven folliaret est ce vent chaud du mois de
novembre qui fait tomber les feuilles des ar-
bres.
FoUiat. — Feuillage.
In abro sen folliat.
M. 4.
Fonda. — Fonte.
Una clochi de fonda at toujour mesmo son.
M. 4.
Fon-no, interrog. — Faisons-nous?
Von-no? allons-nous?
Fonsi, s. f. — Un creux. (Proveyz.)
Fontanella, s. f. — • Petite fontaine qui coule
dans un bassin, et aussi : selon, fistule et cau-
tère. (Charbot.)
Fontanon, s. m. — Petite fontaine.
Un fontanon de vin adonc trey jour pissit,
Dcgue le pore yen en firon un leissit,
Qu'u firont bien cola dedin lour gargamella.
M. 8.
Fonze, s. f. pi. — Précipices, trous, fondrières.
Quand je me debvrin
Eipellalié lo na u mitan de le ronze,
Barrula u fin fon de le plu grande fonze.
M. 5.
Fora, s. f. — Gaine, fourreau.
A chaque aramélla eilli aat una fora.
L. 3.
Foragié, v. a. — Mettre sens dessus dessous,
abîmer une récolte, la fouler aux pieds.
Forcella, s. f. — La poitrine, l'estomac et par
extension ce qu'il contient.
U l'y rompit trei cote et la deivizagit,
Jj'y eicarfoirit lo ventre et boudrit la forcella.
L. 1.
Foreié, v. a. — Violer en parlant d'une 1111e.
Que ne Vay je forcia, deyfioran son printem!
M. 4.
Forfat. — Fort, étonnant, surprenant.
Céllei n'et-to pa trop forfat?
M. 6.
Eyto pa trop forfat que nengun ne bougey!
M. 8.
Forflo, s. m. — La ligue-fleur. (Charbot.)
Forganié (lo). — Le renfermé.
Un bourgoey sen travail sint trop lo forganié.
Gomme thome que sont sarray den un panié.
M. 8.
Forgié, v. a. — Creuser, fouiller le sol avec son
groin en parlant du cochon.
Fornel, s. m. — Fourneau ou plutôt potager.
Un fornel tout de piera de rochi.
L. 1.
Fornelâ, v. a. — Fourneler, et dans un sens lé-
ger, lutiner une femme, coucher avec elle.
D'uz amoirou elle sont folinelle
Et lou couron après afin qu'on le fornelle.
M. 4.
Fornoleipo, s. m. — Chercheur, fureteur en par-
lant d'un enfant surtout.
Fossorâ, V. a. — Fosser, creuser.
Fossou, s. m. — Pioche à large tranchant qui
sert à piocher la terre.
FOU - 100
Fouûla. — Folle.
Allun, petiota fouala, commenci à gazouly.
Ménilgrand.
Foudâ, S. m. — Tablier.
Pcr en hère à mon sou je me dcichawsirin,
l'cngagirin mon pia, mon fonda et ma cota.
Foudreïé, v. a. — Foudroyer, frapper par la
foudre.
Tan que vo zii^sia dit qu'eret una tempêta
Que foudreave un chano assetà su un trut.
FRA
Lieu reculé,
cul-de-sae
L. 1.
Foudro, s. m. — Un coup de tonnerre.
Dn foudro n'ét pa tau!
M. 5.
Fouira, s. f. — Diarrhée.
Avei tojour pet ou fouira, c'est ôtre toujours
malade, avoir une mauvaise santé.
Fouirou, s. m. — Poltron, lâche; terme de mé-
pris.
Fouitâ, V. a. — Fouetter.
Fouleyé, v. n. — Faire les fous, s'amuser.
Mei que dcvon pruto notron ten empleyé
A lire sou zecrit qu'à rire ou fouleyé.
L. 3.
Foup, adv. — Hors, dehors.
Defour, dehors.
Defour de sa couchi.
Four. — Hors de.
Four du sen, dénué de bon sens,
Celeu four du sen.
Foup. — Privé de.
Cellou sont four de jugimen
Que n'en n'ont quoque pensamen.
f. — Fourberie, traîtrise,
imbécile.
L. 1.
M. C.
mauvaise
Fourba, s
action.
Voz auri fat sen mi quoque fourba pot estrc.
M. 4.
Fourchet, s. m. — Piquet destiné à supporter
les traverses horizontales des vignes.
Pluriel : de fourcheu.
Foupmogié, v. a. — Mettre de la litière et aussi
remuer, tourner autour.
Cà, oà, à coup de hranehi assomon lo premié
Qui vindra fourmogié utour de mon fumié.
M. 8.
Qu'eyt'o que te vin fromogié pr'itièf
Proveyzieux.
Foupnâ, S. f. — La quantité de pain que l'on
peut faire cuire à la fois dans un four, four-
née.
/ luy voudriet preita un pan su la fourna.
M. 4.
Preita un pan su la fourna, se dit en parlant
d'une flUe à laquelle on promet le mariage
afin de pouvoir en jouir de suite tout à son
aise. C'est encore : dire les grâces avant le
Benedicite.
— Fureter, chercher dans tous
Foupiiâchi, s. f.
(Proveyz.)
Fournelâ, v. a.
les coins.
On dit en parlant d'une fllie qui a des amants :
/ leisse fournelâ son petit fournelet.
M. 4.
Foupnelet, s. m. — Petit four, petit trou.
Foupnéron, s. m. — Celui qui met le pain dans
le four.
Foupnet, s. m. — Potager de cuisine.
Fourncura, v. a. — Remuer la braise du feu
pour y chercher quelque chose, des pommes
de terre ou des châtaignes, par exemple.
Foumeyà. — Qui a passé au four.
Foupviâ, v. a. — Induire en erreur, fourvoyer.
S« fourviâ. se fourvoyer.
Teni lo gran chomin sen jamei s'en fourvià.
L. 3.
Fouzepà, s. f. — Foudre, éclair.
La mala fouzera, l'éclair à redouter, le ton-
nerre quand il tombe.
V trépct deitressi et brut come l'Yzcra
Et fat pru pitou jai que la mala fouzera.
L. 3.
Fpâgno, s. m. — Frêne.
On dit aussi : fraisso.
Fraiboulo, s. m. — Conte, histoire. (J. 0.)
Fraichat, s. m. — Odeur sui generis donnée par
l'humidité et la malpropreté aux éviers et
aux étagères sur lesquelles on place les usten-
siles du ménage.
Fraidolou. — Frileux.
Fraidolouza. — Frileuse.
Fpaisso, s. m. — Frêne, arbre de haute futaie.
Blanchet dit : fraîche, frèche et frâgne.
Fpait, s. f. — Le sommet d'un bâtiment, le faî-
tage.
La frait d'ina meyson.
Fpâliat. — Rompu, brisé, déchiré. On dit aussi :
éffrâliat. Voyez ce mot.
Fpanceyié, v. n. — Parler français.
Fpancilhimen, s. m. — Langage français.
Vostron francilhimen (langageo bien pigna)
Lo fariet jacqueta insi qu'un jay deigna.
M. 4.
Francillirnen en 1659.
Francillié, v. n. — Parler français, faire usage
de la langue française.
Excusa me. monsieu. sçavo pa francillié.
M. 4.
Fpancillonâ, v. n. — Parler un peu le français.
Mi que ney jamey sepû quin pou francillona.
Ménilgrand.
Franda. — Fronde.
Faquin qu'at lo couragco aussi fret que lo glat
le te faray senti ma franda ou mon eyglat.
M. 4.
Se dit aussi : flandra.
FRA
101
FRI
Frandean. — Faisant tourner autour de sa tête
comme une fronde.
U trcisit son eipea, et se la frandean
Tout à Ventour de si.
U 1.
Fricassià, s. f. — Friture et aussi l'ensemble
des organes que renferme la poitrine.
Din lou meinagco Ion ne frippe
Que quoque fricassia de trippe.
M. 6.
Frandeyé, v. n. — Lancer des pierres avec une Frico, s. m. — Homme enjoué, gaillard. (Champ.)
fronde.
Se frandeyé, se jeter à corps perdu.
Se frandeyé din le dance.
Fricôla, s. f. — La morille.
Regarda don le brave fricôle.
U 3.
Frandeyié, v. a. — Briser en lançant au loin.
l'eycarabossirai totta nostra veissella,
le frandeiray tout, iusqu'a la moindra sella.
M. 4.
Frandolâ, v. n. — Jeter des pierres avec une
fronde, faire le moulinet avec un bâton.
On dit aussi : frandeyié.
FrandoloH. — Frileux, qui craint le froid.
(Champ.)
Se dit aussi : frédolou.
Frazié, v. n. — Craquer sous la dent; se dit sur-
tout de ia croûte du pain.
Fl'échoret, s. m. — Boisson rafraîchissante qui
ressemble un peu à la piquette, et aussi tout
petit vin léger.
Siey jour la semana le din lou cabaret,
Se goinfran comma in guetur en buvan frechoret.
Ménilgrand.
Freichat, s. m. — Le moisi, le relent.
Le viande purrié sinton lo freichat.
L. 2.
Freid, freida. — Froid, froide.
La freid, le froid, la basse température.
Freidou, s. f. — Froidure.
M. 5.
Insi le grande not, causa de la freidou.
Font mori la verdou.
M. 5.
Fpeidura, s. f. — Le froid.
M. 5.
Freisso, s. m. — • Frêne. (Proveyz.)
Frequeira, s. f. — Soupe faite avec de la farine
et des œufs. (Champ.)
Fressi, v. a. — Frotter, chatouiller, frictionner.
De ceta norma vin que la fena poreta
Ne chomarie jamei sen mena la sangueta
Et se fare fressi lo bcn-eirou pertu.
L. 3.
Frésso, s. m. — Le frêne.
Fret, s. f. — Le froid.
M. 4.
Fret, s. f. — Le sommet, le faîtage.
Freydura, s. f. — Froideur.
Lrz amour sen beysié ne sont ren que freydura.
M. 4.
Et aussi : fraidura en 16.59.
Fricandela, s. f. — Jeune fille vive et légère.
(Champ.)
Frlgouéra, s. f. — Le thym.
Fringâ, v. n. — Faire le beau.
Von veyet u bouvié lo chapel sur laureilli,
Sauta, fringa devant la bella sen pareilli.
M. 7.
Fringilià, s. f. — Hoche-queue, petit oiseau qui
saute sans cesse en remuant la queue.
Fringotà. — Se montrer fringant, caresser une
femme.
8'u prenon d'amitanci un co la volonta
U vo son à la coa sen cessa à fringotà,
Brignolà, parfuma.
L. 3.
Et falliet pe lo mein que que dire u seupisse
Que tan que li voUet u la vo fringotisse.
L. 1.
Frippâ, V. a. — Manger avec avidité, glouton-
nerie, dévorer.
S'assetey qui voudrat je voey prendre ma placi,
Et frippa comme si je venin de la chassi.
M. 4.
La pesta crève le galhofe,
V sont causa que lou bouchié
"Ne balhon ren à bon marchié
Et qu'u meinagco Ion ne frippe
Que quoque fricassia de trippe.
M. 6.
Frlqiia. — Vive, alerte.
Saven friqua et gaillarda
Je voi deichicotan loti pà d'una gaillarda.
L. 3.
Friquendel, s. m. — Coureur de flUes, joyeux
compère, bon drille.
Ne broge-tel, su l'ot una rata grillié
Qu'e quoque friquendel que la vin virolié.
L. 1.
Friquandela, s. f. — Jeune fille qui aime à rire,
étourdie.
Vna gay friquandela.
Friquet. — Vif, alerte.
L. 1.
Friqueta. — Réjouie, qui aime à rire. Se dit
surtout dune jeune fille.
La petita Fluria qu'ét si chieta et friqueta.
L. 1.
Frizonnâ, v. a. — Friser, orner.
Baillé me sou la man et allon prend' avi
U pied de ceu fayar tout frizonnâ de moussa.
M. 4.
FRO
— 102
FUN
Frogié, v. n. — Se développer, fructifler, arri-
ver à maturité, en parlant d'une plante qu'on
laisse pousser comme elle veut.
Frogié à son eiso.
Vome una bcla planta qu'un genti mcinagié
Laisuc din son jardin a son eiso frogié.
L. 3.
Frogié, v. n. — Mettre de la litière sous les va-
ches, les chevaux, etc.
Fromà, v. a. — Soutenir un pari, assurer.
(Champ.)
Fromâ, v. a. — Fermer, faire tenir, joindre ses
vêtements avec des épingles.
Fromagié, s. m. — Fabricant de fromages. Ce-
lui qui fait ou qui vend des fromages.
Fromagié de Chatroussa et du Villard-de-Lans.
M. 4.
Fromaille, s. f. pi. — Fiançailles.
Nostra fllli et promeisa à ceu bravo monsieu,
Elhe porte deyja la bagua de fromaille,
E no faudrat biento seina nostre polaille.
M. 4.
Fromentàla. — Alimentaire. Une demande
pension alimentaire.
V ne sçavon pa far' adret
Una resquesta fromentàla.
de
Fromiéta, s f. —
Fromilleyri, s. f.
Fourmi.
— Fourmilière.
M. 0.
M.
Frissonner, avoir des four-
Fromioulâ, v. a.
millements.
Semblâbla à la faûilli d'autônna,
Coma pe ché se sint trembla
E sint tôt son corps fromioulâ.
Fromioulàve. — Fourmillait,
une démangeaison.
Son cœur battiet et fromioulàve,
D'cnvé sa bocliit n'en bavâve.
Latal.
et aussi causer
Latal.
Fromiouleiri, s. f. — Fourmilière.
Simblâve t'inà fromiouleiri.
Se dit aussi : fromioxdé, s. m.
Fromioulié, v. a. — Avoir des fourmillements,
des picotements.
Blanchet dit : fourmiold.
Fromogié, v. a. — Sortir la litière de l'écurie,
remuer le fumier avec un trident.
Fronteiri, s. f. — Petit coussin qui se place sur
le front des bœufs et qui est destiné à amor-
tir le frottement du joug.
Froullié, v. n. — Tromper au jeu.
Fruet, s. m. — Fruit, progéniture.
Vercmcn voz aves cuilli dedin la Franci
Una flou dont lo flat me donne l'esperanci
Que vos aurè de fruct u plaisi de tou dou.
M. 5.
Fruits, s. f. — Les fruits.
Ni la fruita cuillia du coustié du soley.
M. 5.
Fruitageo, s. m. — Jouissance, revenu, l'ensem-
ble de la récolte d'un arbre à fruit, et aussi
bonnes choses.
Una filli n'ét pa deigouta en fruitageo,
U volcy de son pare i se remet toujour.
M. 4.
Frunii, s. f. — Fourmi.
Rovssa coman frumi.
L. 1.
Frustran. — Terme de joueur. On s'en sert pour
dire qu'on n'a pas de la couleur demandée.
(Charbot.)
Frut, s. m. — Fruit et aussi sous les fruits de
la terre.
Le vigne, sen fcssou, forci vin apportàvon.
Et de forci de frut lou zabro eicoissàvon.
L. 1.
Fil. — Fil.
Olle volon touiour lo fu alour colagni.
M. 4.
Fu, s. m. — Pointe de fer, outil pointu.
Fichié un fu pointu
Dedin una boubilli à fin de davoida.
M. 4.
Fu, s. m. — Fuseau.
Fuite, v. n. — S'absenter du logis. (Champ.)
Fulati, s. f. — Folie, extravagance, étourderie.
Ou secouyan un brando, ou quoque fulati
De danci, qu'ét un pou de mauvei deicouti.
L. 3.
Fulci, v. a. — Appuyer, en parlant du coton
qu'on met pour étancher un tonneau qui ré-
pand.
Fuma, V. n. — Fumer et aussi se mettre en co-
lère.
V vo recommencit uncore de fuma.
L. 1.
Fuma, V. a. — Fumer une terre, y mettre du
fumier.
Fumeiri, s. f. — Fumée.
Du feu lo plu profond en sort una fumeiri.
M. 4.
U lat dcilavora la liberta prcmeiri
De cellou qui ont prei louz our din la fumeiri.
M. 5.
Fumèla, s. f. — Femelle et presque aussi sou-
vent « ma femme ».
Fumcyri, s. f. — Fumée.
Tu sa qu'un feu de boey devint tout accouru
Quand til et u foyeu tant set po trop sarra.
Et ne produt sinon qu'una granda fumeyri.
M. 8.
Funà, s. f. — Fourche qui sert à pêcher à la
lumière, et aussi la fouine. (Charbofc.)
KUN
— i03
FUY
Fiinâ, V. a. — Pénétrer.
Et si, per malencùntro, un poro maleirou,
Lei fiinv, incontinen u devin louberou.
L. 1.
Funlé, V. a. — Farfouiller, remuer nombre d'ob-
jets pour trouver quelque chose.
Furbi. — Fourbes, trompeurs.
U son trot furhi, trot chiet, trot prin prenan.
L. 1.
Furbia. — Fourbe, trompeuse.
Furbia, groin de furet, eicervela, nargùu-sa!
L. 1.
Fure, V. n. — Fuir, se sauver.
ye fu pa per iquen.
Tu ne ten furcs pa.
Sou pa fuan sen von.
I ne fut que de pou
Elhi s'en furat.
Fure una traversa, éviter ou fuir un mauvais
pas.
L. 3.
Fiirgâ, v. a. — Farfouiller fourgonner.
Cor lou zaume ne son de ren tan corrossia
Que de furgà dediri un chez' eicarcassia.
h. 1.
Fui-gà. — Remué, tisonné, foui'gonné.
Me veyci mieu furga qu'un gueypié d'un furgon.
M. 8.
Furgoii, bâton qui sert à fourgonner.
Furgic, v. n. — Fourgonner avec un bâton.
Et aussi ; furgâ.
Per mieu l'eipourassié,
Qu'aver cen estocade u n'alisse furgié.
L. 1.
Fusica, s. f. — Chatouillement agréable.
La fusica
D'una héla chanson bon ditta per musica.
L. 3.
Fusica, v. a. — Farfouiller dans un coffre, dans
une armoire sans aucun but et par simple
curiosité. (B.)
Fussi, v. a. — Remplir jusqu'au bord.
Aht ouetlf... li fet lo Fonse, en fussissant ta
pôchi.
Latai.
Fussi et fulsi, v. a.
opinion. (Champ.)
Appuyer, soutenir une
Fustet, s. m. — Le fusain.
On dit aussi : petet.
Fut. — Fuit, évité.
U nou zapren lo ben, fa cognutrc lo ma,
Ce que det être fut, ou qui det être amà.
h. 3.
Etoffe de peu de valeur tissée
Futeino, s. m
fil et coton.
Legié comme futeino.
M. 4.
Etoffe grossière dont s'habillaient autrefois les
gens du peuple.
Eujourdeu
Lo tafatat et plu commun que lo futeino.
M. 5.
Fuyatâ, v. a. — Fuir, prendre la fuite, s'écarter,
se mettre en dehors.
N'y a benei un du trey que fuy&te l'êgleizi.
Ménilgrand.
. ^«■,'V■^•b'VI^>■ t.
G
GAB
GAL
Gabelot, s. m. — Petit vase en fer blanc muni
d'une anse en fil de fer.
Gabiot, s. m. — Boue liquide, bourbier.
Ne pas courre din lo gabiot.
Gabiotâ, v. n. — Marcher dans l'eau, dans la
boue.
Gaboillar. — Qui aime à jouer avec l'eau et,
par contre, ceux qui aiment, comme les amou-
reux, à se promener sur le bord des ruis-
seaux.
Louz aman gaboillar.
M. 5.
Gabolhié, v. n. — Manier l'eau, s'amuser à
tremper ses mains dans l'eau, et aussi pa-
tauger, marcher dans une flaque d'eau.
le gaboîhavo u fon de Veiya.
M. 4.
Gabolié, v. n. — Remuer l'eau avec les mains.
Gaburgeo, s. m. — Trouble, grabuge, remue-
ménage.
Si Vamour se perdiet gnariet rcn que gaburgeo,
Et de l'autro coustié lo mondo sarict turgeo.
M. 4.
Gaburon, s. m. — Fromage grossier fait avec ce
qui reste au fond de la baratte quand le
beurre a été battu.
Chié ello l'on ne vet pendola gu'aragnié,
Que quoque gaburon dedin un grand panié.
M. 7.
Gadri. — Injure : putain, ribaude.
Yin ça\i, gadri!
L. 1.
Gafâ, V. a. — Passer à gué.
Philin volan gafa un lieu trot gatillou
Enfonsit aussi ta.
M. 5.
Gaffâ, V. n. — Mettre les pieds dans l'eau, tra-
verser un ruisseau avec de l'eau par-dessus
la cheville.
Quand lou mariagco sont u cié tout eitela
Eicrit en lettra dor qui jamei ne s'eicafe,
E faut que Vopposan dedin lo golhiat gaffe.
M. 4.
Gaffo, s. m. — Gué. (Champ.)
Gagié (se). — Prendre un gage.
Mon honou réserva, gagié vo sur mon corp.
M. 8.
dit une jeune fille qui consent à se marier et
qui permet à son fiancé de l'embrasser, mais
de ne pas aller plus loin, bien entendu.
Gagniallet, s. f. pi. — Les moissons.
U iimp de le gagniallet.
Gaillarda, s. f. — Nom d'une danse légère en
usage au xvr siècle.
Sovcn friqua et gaillarda
Je voi deichitotan lou pà d'una gaillarda.
h. 3.
Gailli, s. f. — La voix, la langue.
Appres s'estre battu, tant d'eyfat que de gailli,
Avec Pierrot u Ut alla fare gogailU.
M. 5.
Gaillofo. — Goinfre, mange-tout, pilier de ca-
baret, homme qui s'indigère.
Lo diechen voz abime et vo pocisse emporta,
Galliofa, groman!
M. 8.
Gaillon. — Se moquent de nous.
Vn chin que ne vaut ren ne jappe que de loing,
Insi ccJlou poltron gaillon Ici à ceu coin.
M. 5.
Gailloso, s. m. — Glouton, grand mangeur.
(Champ.)
Galabontem, s. m. — Ami de la joie, qui aime
le plaisir et la bonne chère, viveur, joyeux
compère.
Lo mondo ne s'y plait qu'à conta de sornette.
Et lou galabontem n'y font que lanterna.
M. 4.
OaUihontem de Vif, goutou de Sainct Eygrevo.
M. 4.
Galafôgni, s. f. — Graisse.
Tala devan le gen fat la saincta cifogni
Qu'engreisse son archet de bona gaXafogni.
M. 4.
Galantana, s. f. — Espèce de pomme. (Champ.)
Galatàna, s. f. — Pomme d'hiver d'une saveur
aigre-douce. (Charbot.)
Galavar, s. m. — Glouton, gros mangeur, dissi-
pateur, panier percé.
Galet, s. m. — Gosier, gorge dit Roquefort.
Passa Ui man su lo galet.
L. 1.
Galhofe, s. m. pi. — Goinfres, gloutons.
La pesta crève le galhofe.
U sont causa que lou bouchié
Ne balhon ren à bon marchié.
M. 6.
Dcrlandié de le grange, inconstant de Oarnoblo,
Galhofe du pat que je nay pn nomma,
Voz estes de vauren qu'on dcbvrict assomma.
M. 4.
GAL
Galibordâ, v. a. — Gaspiller, prodiguer, dépen-
ser sans mesure et surtout sans besoin.
Galibordou, s. m. — Dépensier, qui ne sait pas
user sagement de ce qu'il possède. (Proveyz.)
Galieo (de). — A la française, sur le même ton
Une femme répon de galieo à son mari qui la
chevauche.
Et quan lei, qti'ét dessout, repon de galieo.
Et couragiousamen li fa milli brico.
En morteiran du eu, einsi qu'una servauta
Qui ireye en un mortié ou sa ou saueimenta.
L. 3.
Gniiôfa. — Gourmand, goinfre, dissolu.
Galistran, s. m. — Terme de mépris. Fainéant.
libertin, coquin, pendard. (Charbot.)
Gallibourdâ, v. n. — Faire bombance. (Champ.)
Calloppâ, V. a. — Traverser au galop, conquérir
au galop de son cheval.
Sen la mort ul auriet galloppa la Savoey.
Lo fort de Montmeillan et lo Piedmont avoe;/.
M. 8.
Gamâche, s. f. pi. — Grandes bottes de paysan,
d'après M. Duterrail.
Gamâta, s. f. — Auge dont se servent les ma-
çons pour préparer leur plâtre, leur ciment.
Gambei, s. m. — On donne ce nom aux boyaux
du cochon. (Champ.)
Gambcttâ, v. n. — Boiter.
le men voey gamiettan aehavi mon voyagco.
M. 4.
Gambillié, v. n. — Boiter.
Gambio. — Boiteux.
Yo veyé que ne seu ni borlio, ni bossu,
Gamhio, ni eontrafat, cornu, ni veillassu.
M. 5.
Gambironâ, v. n. — Boiter, marcher de travers.
Gainpi, s. m. — Odeur de pourri, de moisi.
Gandin, s. m. — Imbécile, nigaud. (Champ.)
Gandinâ, v. n. — Marcher en se dandinant.
(Charbot.)
Gandôla, s. f. — Gobelet, verre à boire.
Beire à la hoteilli à fauta de gandola.
M. 8.
Gandôla, s. f. — Coupe à boire.
Ore lou zarrapan
Ont grand joey de trempa una crouta de pan
Dedin quoqnc fontana, y fare la ohichola
Et fare en lour chamin de lour man lour gandola.
M. 7.
Hoh'e dans sa main.
Gandola, s. f. — Petit ruisseau.
Gandrouilli, s. f. — Cane, lavandière et aussi
femme de mœurs légères, parce qu'elles sont
d'ordinaire à la fois crottées et mouillées.
(Charbot.)
Mena la gandrouilli, se mettre à la tête d'une
troupe de gens qui se suivent l'un après l'au-
tre, comme les canards.
— 105 — GAR
Ganipa, s. f. — Femme ou fille de mauvaise vie,
femme vêtue de haillons.
Gara, v. a. — Regarder.
L'cncurà me gare de traver.
L. 3.
Gara, v. a. — Regarder et aussi enlever, voler.
De pou que quoque lou lou gare u bergié.
M. 5.
Gara, v. a. — Préserver, garantir. (Gaude.)
Garan, s. m. — Limite plantée entre deux pro-
priétés contiguës. Pierre refendue d'un coup
de marteau et placée devant témoins dans un
trou rempli de poussière de charbon. La corde
qui sert à faire tourner une toupie.
Garandà, v. a. — Protéger, préserver, sauve-
garder.
U l'y eiguarguillit, lo malcirou Juda,
Iquen qu'atolomein u deviet garanda.
L. 1.
La natura que vou garanda son ouvragio
Nou zen fat leitachet solamen quoque iiiagio.
L. 3.
Garanda (se). — Se préserver, se garantir.
Lour rognon ne sont po ouvert
Per se garanda de l'hyver.
M. G.
Garâro, s. m. — Plante sauvage qui ressemble
h la gentiane.
Garauda, s. f. — Femme sans goût, qui se tient
mal et n'a point d'ordre dans sa maison. (Pro-
veyz.)
Garauda (la), les misérables, les gens mal vê-
tus et aussi les vauriens
Eyriet bien si lo ma chayet sur la garauda.
M. 8.
Garaudié, s. m. pi. — Gens de rien.
Garen, s. m. — Corde de toupie. (Champ.)
Gareyié, v. n. — Faire des efforts, travailler
avec peine, se donner du mal.
Gargainèla, s. f. — La gorge, le gosier, la poi-
trine.
Mena la gargamela, parler beaucoup.
Sara-to tantou pro mena la gargamela?
L. 1.
Gargoiâ, v. n. — Se dit du bruit particulier que
produit le bouillonnement de la marmite.
Garguilli, s. f. — La coquille d'un tout petit
escargot.
Gari, v. a. — Guérir.
EUli sat du fillun gari le zentaneure.
T,. 3.
Gariou. — Bataillard. Se dit des enfants qui se
battent à coups de pierres.
Garlanda, s. f. — Guirlande.
Enfila la garlanda, donner suite à une affaire.
Si voz aves envei d'enfila la garlanda.
Dicte m'u solamen, ie farci la demanda.
M. 4.
GAR — 106 —
Game, s. f. pi. — Branches de sapin desséchées.
Garnoblo. — Grenoble.
GEN
Kt ie m'eibatsso coman
Din ceta villa de Roman
(le volin dire de Oarnoblo)
Autant lo monsieu que lo nohlo
Volont que tant de meiieitrié
Passant de 6r«t met qu'un cloutrié.
M. 6.
GarddA, v. a. — Ne pas soigner quelque chose,
le laisser dépérir faute de soins.
Garôdtt (en). — Sans aucun goût, mal llcelé.
Lou3 in lo ba en garoda, louz otrou aan chapet.
Ménilgrand.
Garouilli, s. f. — Se dit, en mauvaise part, d'une
personne sans caractère, qui fait mal ce
qu'elle fait.
Gârsa, s. f. — Jeune fllle, jeune femme dont la
conduite laisse à désirer. S'emploie comme
expression injurieuse.
le volo biaii colet, vertugala à ma guisa,
Et la garsa apré mei, maugré la barba grisa.
L. 3.
Gasconnâ. — Volé, dérobé.
Inco qu'un beisié gasconnâ
N'ét pa si dou de lo donna.
M. 4.
Gasconnâ, v. a. — Tromper quelqu'un, lui sou-
tirer quoique chose.
l'amoin celou truan reveniont fou louz an
Gasconnâ quoque ren « poro païsan.
M. 8.
Gatillic, V. a. — Chatouiller.
Et quan de not u l'et couchia dedin sa couchi.
V ne pot reposa, per amor que la mouchi
LU gatille l'oureilli.
li. 2.
le me seu bcn soven fa gatillié la creita.
L. 3.
l'or me fare ginga me faut pa gatillié.
M. 4.
Gatillié (se). — Se chatouiller.
Je veyo prou que vo vo gatillié
Per rire.
M. 5.
Gatillou. — Chatouilleux et aussi mauvais cou-
cheur, dangereux.
l'hilin volan gafa un lieu trot gatillou
Enfoiisit aussi tô.
M. 5.
Gatroiiillié (se). — Se baigner, se plonger dans
l'eau, y barboter.
Iqui le fayc von lour faci miraillié,
Iqui chara lour groin, iqui se gatroiiillié.
h. 1.
Gauda, s. f. — Soupe de grains de maïs fort
appréciée dans les terres froides.
Gaùgni, s. f. — Grimace et aussi joue, parce
que c'est avec elles qu'on peut grimacer. Par
extension mulle du bœuf, museau du chien,
groin du cochon, etc.
Quoque bla sarrazin, quoque barrassari,
Quoque gauyne de bo per fare un po de souppa,
Quoque berlauda à point de senti la charouppa.
M. 7.
Fare la gaugni, faire la grimace.
Gaula, V. a. — Battre un arbre avec une gaule
pour en faire tomber les fruits.
La Champagni gaula de sou bien n'at qu'un quart.
M. 8.
Gavot, s. m. — Paysan (habitant de Gap).
Langageo gavot, langue patoise.
Musa gavotta, muse champêtre.
Prcncs donc per dever bien coulan, net et court
La bonna volonta d'una musa gavotta
Qui per vo deygagié engagirict sa cotta.
M. 8.
Gavot, s. m. — Petit fagot à allumer le feu.
Nom qu'on donnait jadis, d'après Ménage, aux
montagnards du Dauphiné.
Gearnai, s. m. — Pie-grièche grise.
Gei, s. m. pi. — Gestes, manières.
Fare de mau gei.
L. 1.
Geï et gieï, s. m. pi. — Elans, efforts. (Champ.)
Geinâ, v. n. — Geindre, se plaindre.
Geini, s. f. — Le marc du raisin quand il sort
du pressoir.
Geivi, s. f. — Cage.
Et corne un passerai eicapa de la geivi
Sen poin de magité tout lo jour folatà.
I>. 3.
Gcmellié, v. n. — Se plaindre, faire entendre
des gémissements.
Se dit aussi : geamellié.
Gen, s. m. pi. — Gens.
Gen de méfié, les corporations ouvrières.
Duran ceu temp defour tout du Ion du quartié
S'assemblavon son brut noutre gen de mette.
B. 9.
Gcnçanà, s. f. — Gentiane, plante tonique amère
qui croît en abondance sur les sommets qui
avoisinent Proveyzieux et dont les paysans
font un assez grand commerce.
Je voay quèrre de gençanè.
Gençia. — Orné, agencé, paré, attifé.
En pla"y Saint-André, un echaffaut dressia
De l'ordre du consul, de tournau fut gencià.
B. 9.
Gencié, v. a. — Parer, orner, attifer.
Si vous gencié una fena qu'ét laida,
Vou la rendri passahla.
L.3.
Gencùi'o, s. m. — Genièvre.
Izerablo, arbou, gcneAro, arbepin.
Génitura, s. f. — Progéniture.
E sariet renversa l'ordre de la natura
Que ie fusso leypousa et vo la génitura.
L. 1.
M. 8.
GEN
Génni, s. f. — Le marc du raisin.
Gentia. — Gentille, aimable.
Veremen eilV et bella, agriabla, gentia,
I pot fare eytirié la pel plu rebutia.
M. 5.
Gergei, s. f. pi. — Rainures faites aux douves
des tonneaux pour arrêter les pièces du fond,
le jable. (Charbot.)
Se dit aussi du fond du tonneau.
Gergon, s. m. — Ramage, gazouillement.
Ne tin donc per suspect son gergon amoirou.
M. 5.
Gergonâ, v. n. — Gazouiller, murmurer.
Amour fat badina lo ven aver le flou,
V fat que lou peisson frayon dedin lez onde
Et que ton louz izeyu gergonon sur le bronde.
M. 4.
Izeyxi (sic).
Gerla, s. f. — Cruche, grand vase, grande cu-
vette.
Gernâ, v. n. — Germer, naître, éclore.
Et d'iqui son gerna tou lou biau vasselagio
Don l'autne fat à si et à natura outragio.
L. 3.
Charbot dit encore dans le même sens : ger-
menà et germolâ.
Gey, s. m. pi. — Gestes, manièi'es de faire.
Veicy de pitou gey, veici mau diablari!
L. 1.
/ ne pot ren sen mi, et pui, per lo marnoii.
Quinte reison que Ihaye et quintou gey qui fusse,
Efaut que per iqui elhe pa^se et repasse.
M. 4.
Queyto, queyto cecyf Veyct de poro gey!
M. 8.
107
GLA
Geyvi, s. f. — Cage,
qu'on y éprouve.
prison, et aussi la peine
Giacina, s. f. — Couches, gésine.
Abregia coma trot en giacina.
M.
U 2.
Gialandro, s. m. — Forte gelée.
Nievola, pleivi rota, tempêta, gialandro,
Ore, ver et chanille et tou zautro ciclandro.
L. 3.
Gialine, s. f. pi. — Poules, volailles.
Eicarteiri chapon, eicropionà gialine.
L. 3.
Giassina, s. f. — Couches, gésine.
Et n'ère bona amia, parenta, ni veisina
Que n'y fusse courrio per la veire en giassina
Avei bra pendolan.
L. 3.
Gibot, s. m. — Gésier. (Proveyz.)
Rejaillir en éclaboussant
Gicla, v. n. —
surtout d'un
s'échappe.
On trouve dans Charbot
se dit
iquide qu'on comprime et qui
eigiflâ et eichiffû.
Giéna. — Jeune fllle décontenancée et qui ne
jouit pas d'une excellente réputation.
Coman se volhé set qu'u m'appelleyson giena,
De oelep ne me chau maqus tu seye miena.
M. 4.
Gilâ (elles s'en sont). — Elles se sont évanouies,
elles ont disparu, elles ont fui.
Elle s'en sont gila devant mi comme eloeydo.
M. 8.
Gin. — Particule négative qui ne s'emploie ja-
mais seule et qui signifie pas ou pas même,
pas seulement.
Te n'en â gin tan!
le ne diou gin iquen par fare de l'eitreita.
L. 3.
N'allez pas croire au moins que je dise cela
pour faire le pudibond.
Gingâ, v. n. — Remuer les jambes, ruer et
aussi danser, sauter, s'amuser.
U n'ont pa envey de ginga
Mais plustd de se deibringa.
M. 6.
Per me fare ginga me faut pa gatillié.
M. 4.
Gingcolin et zinzolin. — Couleur tirant sur le
jaune clair. (Champ.)
Ginjoli, s. m. — Bimbelot, petit souvenir.
Veyqui mesmo riban et mesmo ginjoli,
Mesmo chaveu trena et la mesma garlauda,
Ifesuron, l'una n'ét dessu Vautra plu granda.
M. 8.
Gipon, s. m. — Jupon, jupe de dessous des fem-
mes, et aussi le jupon que portaient les hom-
mes sous Louis XIV.
L'autro porte su si un gipon petassia.
L. 2.
Gippié, s. m. — Plâtriers et aussi blanc, pâle,
anémié.
Oippié du lieu de Champs, rachet de Monteynard.
M. 4.
Girèla, s. f. — Espèce de poisson.
Girolà, s. f. — La racine de chervis. (Charbot.)
Gisen, s. f. — Accouchée, femme en couches.
Lo batifcl de la gisen.
L. 3.
Gisen (le), s. f. pi. — Les femmes en couches.
lay faya (vesittan le gisen u meynageo)
Louz efan avec ccu baston barricola.
M. 4.
Gità, V. a. — Jeter.
Lo brazié farëan se pourrit amortà
Si una clachi d'eiga on y aviet gità.
L. 3.
Gittan. — Jetant.
Mei, gittan lai sa roba, et freide contenance,
Se vindrit. afflchou, frandeyé din le dance.
L. 3.
Glacia. — Qui a pris froid et surtout qui est
atteint d'une fluxion de poitrine. (Proveyz.)
GLA
Glat, s. m. — Glaçon, morceau de glace, froi-
deur, indifférence.
Faquin qu'at lo courageo aussi fret que lo glat
le te faray senti ma franda ou mon eyglat.
M. 4.
Je êoavo trop que sa rigou ordonne
De ne leissié jamey fondre son glat
V feu que j'ay receu de son cyclat.
M. 5.
Glet. — Etat du pain mal levé et qui a eu froid
pendant la fermentation. On le reconnaît à ce
que la croûte se soulève alors que l'intérieur
est lourd et poisseux.
Lo pan cyt glet quetta fey.
Gleun, s. m. — Botte de paille de seigle dont on
couvre les toits des chaumières. (B.)
Gleutinou. — Gluant, poisseux. Se dit du pain
qui contient du seigle et qui fait la colle.
Mon pan eyt tôt gleutinou.
Gloriou, ousa. — Orgueilleux, faiseur d'embar-
ras.
Creyé que Ihi n'est pa de ceste glorieuse
De la villa qui sont de prou de ma joyouse.
U. i.
I sont plu gloriouse qu'un pet,
I se font touttc lo topet.
M. 6.
Gloloni, s. f. — Gourmandise et aussi les ama-
teurs de bonne chère.
Lo patissié chié qui la glotoni se sert.
Vend de patié de ho per de patié de cerf.
M. 8.
Glou, s. m. — Glissoire.
Glouriou. — Faiseur d'embarras, orgueilleux,
prétentieux, vaniteux, vantard.
Un glouriou que se vet de sotizi reprei.
L. 2.
Pru glouriou qu'un cayon n'et dcdin la raveiri.
L. 2.
Olouriou de Sainct-Qentin, reneyou de Veurey.
M. 4.
Grenoble, lo truan, nourrit plu d'hypocrito,
D'avaro, de glouriou que de gen de merito.
M. 8.
Glun, s. m. — Glu.
Prindre u glun, prendre au piège.
U l'at de l'Angleterre u glun prey lou milor.
M. 7.
Glun (u) A l'appât, à la glu de.
Preno lo vitto u glun de vostra boursa.
M. 5.
Glutinou. — Se dit du pain mal levé dont la
croûte se détache.
Gnâqiia, s. f. — La nique.
Fai-e la gnâqua, faire la nique à quelqu'un, se
moquer de lui.
M. 4.
Gnat. — Il n'y a.
Gnat u mondo personna que lo vaillié.
M. 4.
108
GOD
Gnat et egnat. — Il y a.
Gnaviet. — Il n'y avait.
Gnaviet que matrat.
M. 5.
M. 5.
M. 5.
Gniâ, s. f. — Troupe d'enfants et aussi nichée,
couvée.
Comme si tou sou jour ossion eita agnia
Dedin lour mesma gniâ.
M. .5.
Gniâqua, s. f. — Nique; faire la nique à quel-
qu'un, c'est lui faire une grimace, un geste
destiné à lui faire comprendre qu'on n'a rien
à lui donner.
U te faront porta la biassi si souven
Que l'habitant sara contraint lour fare gniaqua.
M. 7.
Gniariet. — Il n'y aurait.
M. 5.
Gniffe gniaffe. — Grimace inconvenante qu'on
adresse à une personne qu'on veut envoyer
promener et qui correspond admirablement à
notre pied-de-nez.
No la rcspccton plu que toutta voira piaffa,
Veyqui de se faveur et per vo gniffe gnaffe.
M. 8.
Gnosse (que). — Qu'il y en eût.
le voudrin de bon cour per lou tirié de pena
Que gnosse comme Ici una demi douzena.
M. 4.
Gniot, s. m. — Sorte de pâte pétrie avec de la
farine et des œufs dont on fait une soupe fort
estimée dans nos montagnes.
Tou lou galabontemp de Franci et d'Espagni
Et de ccteu pat banquetant jour et not
De roviole à la pel, de crozct et de gniot.
M. 7.
Mais lo tem et venu que no faut jour et not
Fare lou plen peyret de crozet et de gnot.
Et per de gro torteyu eyflora la farina.
M. 4.
Gobio. — Engourdi par le froid, maladroit, qui
ne sait pas se servir de ses mains, et aussi :
peu intelligent.
Chambaru de Lancey, gobio de Sainci-Nazeiro.
M. 4.
Godaillié, v. n. — Boire et manger sans cesse au
cabaret, sortir d'un restaurant pour entrer
dans un autre.
Godariet. — Penserait avec juste raison.
Un Rei godariet bcn a'vei fat gran pratiqua
(S'k la tcgniet un vépro à son ai^o embrassia.
L. 1.
Godeliipeau, s. m.
s'amuser.
Fainéant, qui ne songe qu'à
Godineta, s. f . — Nom qu'on donne à une fille de
mœurs plus que légères, (Gharbot.)
GOG — 10!) —
Ripaille, bonne chère, pluisir Gonnet, s. m
Oogailli, s. f.
de la table.
U lieu de la ploura, per toute funerailli,
En quoque cabaret ie voey fare gogailli.
M. 8.
Gogéïé, V. a. — Remuer.
Et n'ét aume confia d'una enconi si màla
Qui, tout eissoulacia, ne gogeise l'eipala
U son du tabourin.
Gogié, V. n. — Branler, être prêt à tomber; se
dit d'une porte qui tourne sur ses gonds.
(Charbot.)
Gognan. — Diseur de bêtises, narquois.
Goillat, s. m. — Flaque d'eau, source.
Eyat itna fontana ardanta en son goillat.
M. 5.
(La fontaine ardente.)
Golâ (d'iiia). — D'une gorgée, d'une seule bou-
chée.
Golei (à). — A bouche que veux-tu, en toute
abondance.
Lou paysan en sont sauvageo,
Et en sont devenu pelou.
Car à golei coma lou lou
U vivion quand tout bolicave
De l'infantari que passave.
M. G.
Golhat, s. m. — Bourbier, flaque d'eau.
Quand lou mariageo sont u dé tout eitela
Eicrit en lettra dor qui jamei ne s'eicafe,
E faut que l'opposan dedin lo golhat gaffe.
M. 4.
Golliat en 1G59.
GoUiat, s. m. — Flaque d'eau, surtout boueuse.
Gomentà, v. a. — Vomir.
Chacun se resjouit et mi je me tormento,
L'eyga rit ondeyan de ce que je gomcnto,
Lou jalabro, lou jay, lou merlo, lou gro pit,
Et lou peti grivat chanton mieu per deipit.
M. 4.
Gonel. — Digne de porter une robe, imbécile.
Veyié ceu Ridelet, peu maleytru gonel
Et machura pertout comm'un racla fornel.
M. 4.
Gonéla, s. f. — Personne légère et inconsidérée.
Goiièla. — Robe.
Ceu fayete veitié d'una blanchi gonéla
Fremei ver lo tetet d'una blanchi cordéla.
L. 1.
Gonet, s. m. — Nous dirions Jean-flUe, bêtâ.
l^oûtron gonnet perdit la téta.
liata).
Gonfà, V. n. — Pousser des soupirs, avoir du
chagrin, avoir le cœur gros.
Toute se priron à gonfa, à gnlà.
L. .3.
So le Icy de l'amour incessamen je gonfo.
M. 5.
Gongonâ, v. n. — Gronder, murmurer entre ses
dents, bougonner.
GOU
Bêtâ, Jean-fille.
Gorbià, s. f. — Petit tas de foin.
De gorbiè, série de petits tas de foin alignés.
Gopget, s. m. — Petit goufl're, bassin que l'eau
d'un torrent a fini par se creuser dans le roc
et qu'elle traverse en tournoyant.
Gorgotan. — Murmurant, gazouillant.
Una rigola
Oorgotan per la bclV herba mola.
L. 1.
Gorreiramen. — Salement, malproprement et
non fièrement comme dit Charbot.
Gorreirimen. — Salement, comme un cochon.
Et si gorreirimen lo Satan l'assiegit
Qu'il l'y rompit trei cote et la deivizagit.
L. 1.
Gorreipi. — Cochonne, dévergondée, de mœurs
dissolues, coureuse.
Una fena gorreiri.
L. 1.
Ala per le charreire
Ben parei, ben fardei, binbolei et gorreire.
L. 3.
Gotteyié, v. n. — Tomber des gouttes, pleuvoir
très peu.
Gotteyié, v. n. — Tomber goutte à goutte.
Gottèye, il tombe quelques gouttes de pluie.
Goubio et goMo. — Se dit des doigts contractés
par le froid. (Champ.)
Gouchié, V. a. — Fouler aux pieds, rencontrer
sous ses pieds.
Que chic vo set si net que ni poeisso gouchié
Eycrachat, vilani, borda ni ren de solo.
M. 4.
le me volo logié en despit de se den.
2iiat respect de paren qu'à mou pied ie ne goucho,
le lo faray sorti devant que ie me coucho.
M. 8.
Goudâ, V. n. — Penser, avoir l'intention de, être
sur le point de.
l'ay gouda eyclapa u sergcn le cervelle.
M. 5.
Goui, s. f. — Serpe de bûcheron.
Gouina, s. f. — Terme de mépris adressé à une
femme, coureuse, de mœurs légères.
Goujignâ, v. n. — Flâner, ne rien faire, mu-
sarder.
/ ne fat que goujignâ.
Goula, s. f. — Gueule.
Siat un bon morcel u passe din lour goula,
U l'eycumon lou plat et le servente l'outa.
M. 4.
Goula, s. f. — Grorge.
U Ihi at enfoncia le cervelle en la goula.
M. 5.
GouUiat, s. m. — Flaque d'eau.
Je verray ben plus to de ton sang un goulliat.
M. 5.
G ou
— 110
GRA
Coup, s. m. — Tourbillon, gouffre.
Jj'eiperit s'ét lancia à la mala ventura
Din lo gour de mau-fat.
L. 3.
Gourâ, V. a. — Tromper.
On dit aussi : agourd.
Gouri, s. m. — Petit cochon d'Inde, cobaye.
Gourrairement. — Fièrement, orgueilleusement.
(Champ.)
Goutâ, s. m. — Le repas de midi.
Goutà, V. n. — Prendre le repas de midi.
Goutéron, s. m. — C'est la petite collation que
font les cultivateurs vers les 4 heures du
soir.
Ne vona gouiéronâ.
Goutéronâ, v. n. — C'est faire le petit repas
qu'on api)ellc « lo goutéron ».
Goutoii. — Rhumatisant, goutteux. C'est une ma-
ladie fort ordinaire dans les pays mal expo-
sés, Saint-Egrève par exemple, où le soleil
ne brille jamais que le lundi par l'excellente
raison qu'il n'a pas assez de temps pour y
arriver dans la journée du dimanche.
Oalahontem de Vif, goutou de Sainct-Eygrevo.
M. 4.
Gouvep, s. m. — Savoir-faire, règle de conduite,
entente du gouvernement d'une maison.
Lou douz efan ensen n'auriont point de gouver.
M. 8.
Gouy, s. f. — Serpette à tailler les arbres.
Gouzié, V. a. — Avaler.
Te sça qua Ihopita tou lou jour nouzivon,
M , D et mit pe gouzi lou chapon.
Ménilgrand.
Govert (lo). — Le gouvernement, la bonne te-
nue d'une maison. (Gaudo.)
Goyarda, s. f. — Forte serpe à pointe recourbée
et solidement emmanchée que les bûcherons
portent accrochée au bas des reins et dont ils
se servent comme d'une hache pour façonner
leurs fagots.
Goyat, s. f. — Serpe plus petite que la goyarda.
Goyettà, s. f. — Toute petite serpe, serpette.
Grâ, s. m. — Gré, convenance.
Piéro ne vet neugun que set micu à son gra
Que lanin lo vachié qui et un malagra.
M. 4.
Lo premié qui vindrat, maqu'u set à mon gra,
Sarat ceu que m'arat.
M. 4.
Grâ, s. m. — Grande caisse de bois à forme
évasée, qui ressemble assez exactement à la
partie inférieure d'un cercueil et qui sert à la
préparation du cochon.
Je voay comiéïé mon grâ.
Grabotâ, v. a. — Remuer.
Grafinié, v. a. — Griffonner et aussi s'aiguiser
les griffes.
Grafinié coman una polalhi
Qu'à un gro bourdelié vou dona la hatâlli.
L. 1.
Déchirer avec les ongles,
Grangnié, v. a.
égratigner.
Graille, s. f. pi. — Corneilles.
A fauta de pingeon, servon no de polat.
A fauta de chapon faut porta de polaille,
L'on passe quoqucfey per de feyzan le graille.
M. 7.
Grailli, s. f. — Corneille.
Vcntendo eroaqua lou courbât et le graille.
M. 4.
Graillo, s. f. — Corneille. (J. O.)
Graimè, s. m. — Chiendent. (J. 0.)
Grâla, s. f. — Vase, bassin.
On dit d'une fille qui couche avec le premier
venu : / ne refuse à personna sa grâla.
Gramarci. — Merci et aussi remerciement.
U ne m'en dicit pa solamen gramarci.
M. 5.
Grâmin, s. m. — Chiendent, plante médicinale.
Gran, s. m. — Grand-père et grand'mère, sui-
vant que l'article est masculin ou féminin.
Mon gran m'i a dit.
Ma gran m'i a conta.
L. 3.
Gran, s. m. — Grain.
Ceteu petit sourpi d'un amoyrou jaillici
V pri de ce qu'u sçat n'ét qu'un gran de milliet.
M. 4.
To ne pourri souffri ceste flou aen sintou.
Jii qu'un gran de millet voset offert per gerba.
M. 5.
Granà, s. f. — Graine.
Ha! ie ne volo pa qu'u me gardon per grana.
Lo premié que vindrat, maqu'u set à mon gra
Sarat ceu que m'arat.
M. 4.
Granatari, s. f. — Lieu où se tenait le marché
des grains, le marché lui-même.
Veyre qu'à la granatari,
ho bla V pey de l'or se pèse.
Que l'on ne fat plu point d'empése
A causa de la chareiti.
M. 6.
U travaillont (lasset) à de zoure pczante
Per achitta de meyele à la granatari.
M. 7.
Grand (mon). — Mon grand-père.
Ma grand, ma grand'mère.
Veremen votron grand estiet home de guerra.
A pied et a chiva, set sur mer, set sur terra.
M. 8.
Grandoiila, s. f. — Gras-double, membrane de
l'estomac du bœuf.
Adieu, jambon et grandoula!
Ménilgrand.
/
GllA
— m
G RI
Grangeageo, s. m. — Formalité de l'estimation
des propriétés au point de vue de la réparti-
tion de l'impôt.
A tou lou passatem je monstro loti talon,
Insi que la cadastra « grangeageo trop Ion.
M. 5.
Granié, s. m. — Grenier et aussi marchand do
graines.
Lou granié et le cave en saron tou garnie.
L. 3.
Granié, s. m. — Grenier, galetas.
Rat de granié, souris.
Elhat de jugimen mey que d'un plen panié,
Et elhet eyvcilla comm'un rat de granié.
M. 4.
Granetta. — Grenette, lieu où se tient le mar-
ché des grains.
riaci de la Oranetto, ou la musa folastra
A eyta autrefey un po trop idolastra,
Tu te réjoui bien quand tu as prou de bla.
M. 7.
Grannoblo. — Grenoble.
C'esta villa à bon dret se fat nomma Grannoblo,
Puisque lou plu bclistre en habit y sont noblo.
M. 5.
Grapillié, v. a. — Grimper un chemin très en
pente : in grapillon.
Grappillon, s. m. — Chemin rapide et étroit.
Rapillat. (B.)
Grassolâ (se). — Se laisser glisser sur une pente
dans une grassole.
Grassôla, s. f. — Petit traîneau fait de bar-
reaux entrelacés dont les enfants se servent
p.our glisser sur la glace.
Grâta, s. f. — Gale, rogne.
Lhauda, jamarin mieu estre tout plen de grata,
Que si per mi t'estia trompa en ceu segret.
M. 4.
Gratâ, s. f. — Grondée, semonce, réprimande.
Grâta, s. f. — Démangeaison.
Prima grâta, la gale, démangeaison insuppor-
table.
Que de prima gràta u set enfarcinà.
L. 1.
Gratelou. — Galeux, individu qui a la gale.
•Je n'ai de dolou
Trenta mille fei mei que n'at un gratelou.
L. 2.
Gratusâ, v. a. — Eroder. (J. G.)
Gralusi, s. f. — Menue gale, démangeaison et
aussi ce qui sert à gratter, une râpe.
le ne me volo pa gratta de sa gratusi.
M. 8.
Gratusi, s. f. — C'est l'instrument de cuisine
que nous appelons la râpe. (Charbot.)
Gratuzié, v. a. — Gratter, frotter.
V Va tan gratuza qu'u l'a pard.
U n'ose pa chaplà, mé faut qu'u gratuzeize
De la pointa du dei.
L. 2.
Lou pèlerin
Meneitrié d'Avignon, qui u tem que nevuche
De lour groz olivié ont apporta le ruche
Per gratusié lou bieu.
M. 5.
Gravola, s. f. — On nomme ainsi l'écrou d'un
pressoir. (Charbot.)
Grélâ, V. n. — Tomber dru comme grêle.
En mein que d^un eil&ido H fit dessu lo groin
Grelà sen dire mot miliante cop de poin.
L. 1.
Grenctà, s. f. — Marché aux grains.
On disait aussi : granatari.
Grenoblo. — Grenoble.
Qrenoblo renomma un jardin de pleysanci.
M. 4.
Grêpa, s. f. — Sorte de traîneau destiné à faire
les transports en temps de neige et muni de
brancards auxquels on peut atteler un che-
val, une vache ou un mulet.
C'est la même chose que la lévi, avec la diffé-
rence que cette dernière est plus légère et ne
peut être traînée qu'à bras.
Gricliî, s. f. — Petit pain allongé que fabri-
quent les boulangers. Pour un montagnard,
le pain blanc est du pain de grichi.
Griçon, s. m. — Raisin oublié à la vendange.
Griffon. — Qui se sert très habilement de ses
ongles, qui a les doigts crochus.
Griffon de montagnar qui vivez de renevo.
M. 4.
Griffonnari, s. f. — Paperasserie.
La griffonnari de le gen d'eycritoeyro.
M. 5.
Grillet, s. m. — Grillon et aussi un petit grelot,
celui qu'on met au collier d'un chien cou-
rant.
Grilliat, s. f. — On appelle ainsi le tartre qui
s'attache aux tonneaux et que les vignerons
recueillent avec soin pour le vendre aux dro-
guistes.
Grillié, v. a. — Gratter, faire un petit bruit.
L. 1.
Ne broge-tel, su l'ot una rata grillié
Que quoque friquendel que la vin virolié!
L. 1.
Grilliet, s. m. pi. — Grillons et aussi des petits
grelots.
Fare dansié lou grillet, agiter les grelots.
L. 1.
Grillet, s. m. — Petit pot de terre muni d'un
manche dont l'ouverture est fort étroite et la
panse extrêmement arrondie. (B.)
On donne le nom de grillot à tous les petits pots
de terre qui vont au feu.
Gringi, s. f. — Marouette, oiseau de marais.
GRI
112 —
GRO
Gringotâ, v. n. — Se trémousser.
Vo zcussia tou jura iju'erion mile cif/alc
Que grinyoton du eu, trahaton de le zàle,
En juin et en juillet, su lo col de mei-jour,
Eisordon lou boisson que lour son à l'entour.
(ÎPiot. — Rouge comme une cerise, qui sent le
fard lui monter à la figure.
Liât prey lo tein griot veyan prey son ami.
M. 8.
Griôtta, s. f. — Petite cerise sauvage d'une sa-
veur acre et piquante.
Pronro eom'un lapin, vermey com'una griotta.
M. 8.
Gripâ, V. a. — Saisir.
Quand je Vay veu gripa à tan de man cruelle,
l'ay gouda eyclapa u sergen le cervelle.
M. 5.
Grippa, V. a. — Empoigner, arrêter.
Tu a iailla l'intra u malheyrou sergen
Per gueyta à un coin et y grippa le gcn.
M. 7.
Grippareu. — Rapace, qui a les doigts crochus.
Un greffié grippareu.
L. 3.
Grippillié, v. n. — S'aider des pieds et des mains
pour gravir un obstacle.
le grippilliray tant que j'y attegniray
Et que d'un dcisola la via j'eytegniray.
il. 4.
Grivat (lou), s. m. pi. — Les grives.
Lou jalabro, lou jay, lou merlo, lou gro pit
Et lou peti grivat eliaiiton mieu per deipit.
Lou peti grivat, les tourdres.
Grivé, fém. grivéla. — Se dit d'un animal dont
le poil est tacheté.
Grivelâ, v. a. — Tamiser, passer au crible.
Grivelâ. — Traversé, percé et aussi gravé de la
petite vérole.
J'ay lo cour grivelâ comm'un cuUo.
M. 5.
Grivelâ, v. n. — Faire des petits profits secrets
et illicites; nous disons dans le même sens :
gratter.
Sur tout à grivelave.
M. 8.
Gpivet, S. m. — Espèce de crible en cuir troué
comme une passoire et muni d'un large re-
bord en bois, qui servait autrefois à passer le
blé destiné aux semences et à le débarrasser
des mauvaises graines, des petites pierres ou
des saletés qui pouvaient y être mêlées. (Pro-
veyz.)
Grivelâ, V. n. — Avoir la chair de poule, le
frisson.
Grivolet, s. m. — Frisson de froid, de fièvre ou
de peur.
Gro, s. m. — Grosseur, valeur.
Lo gro d'una cireizi.
L. 3.
Grobà, s. f. — Grosse bûche de bois.
Grobbà. — Une énorme bûche, la bûche de Noël,
par exemple, et par extension une personne
âgée repliée sur elle-même et qui ne peut
plus quitter le coin du feu.
l'amoin eeu petit hot ne leisse d'alluma
Son feu à cella grobha afin qu'i se consume.
M. 8.
Grobin, s. m. — Hotte en osier qui sert au trans-
port du fumier à la campagne.
On dit aussi : in grobit.
Grobinâ, v. a. — Prendre de-ci de-là.
Le zalave servan en grohinan toujour
Quauque petit morceh
L. 3.
Grobinâ, s. f. — Contenu d'une hotte.
Ina gran grobinâ, une grande quantité.
Grobon, s. m. — Racine d'arbre pleine de nœuds
et difficile à refendre.
Grobon (à). — Accroupi, position d'une per-
sonne assise sur ses talons.
Grobonâ, v. a. — Remuer une grosse bûche et
aussi faire du bruit comme si on remuait du
bois.
Grobonâ (se). — Avoir de la peine à se remuer.
Grobonnâ. — Accroupi, replié sur soi - même
comme une grosse bûche.
Et pui quand tu sares à terra grobonâ,
le te volo fourra ceu tison din lo na.
M. 8.
Grognié, v. n. — Faire la grimace, laisser voir
son mécontentement.
S'ul aviet grognia.
L. 2.
Groin, s. m. — Museau, visage.
Un petit picarnou, groin de chin, d'avoitrat.
L. 1.
Maiivei groin, mauvaise grâce, méchant accueil.
L. 2.
Farc mauvei groin,
Groissi, s. f. — Graisse.
Confia de groissi.
L. 3.
Grola, s. f. — Châtaigne produite par le châtai-
gnier greffé. (Champ.)
Grolà, s. f. — Vieux soulier, objet sans aucune
valeur.
V tour de ceu garçon
La Lhauda mau nourria devindriet una grola
Puisqu'u na pas deque fare lien bulhi Vola.
M. 4.
Grolassié, v. n. — Perdre son temps, ne savoir
s'occuper.
Grolu. — Lourd, épais; malheureux, pauvre dia-
ble qui n'a pas même de quoi s'acheter des
souliers.
Vota per mi, je vo prométo
De patronà tou lou grolu.
Act. dauph.
Plutôt populaire que patois.
GRO
113
GUI
Groman. — Gourmand, qui aime les bonnes
choses.
le ni veyo que trop celleu na de groman
Et lo pare de ley qui se toohon la man.
M. 4.
Groniandà, mendier quelque chose sans en avoir
l'air, se présenter chez quelqu'un à l'heure où
l'on sait qu'il va se mettre à table pour se
faire inviter à dîner.
Gromot, s. m. — Grumeau.
Gromolâ, v. n. — Trembler de froid. (Champ.)
Gron, s. m. — Un grain, une très petite quan-
tité.
In gron de sa.
Avêqu'in gron de lintilUt
On li boachissié... Vourillit.
Gronda, v. n. — Faire la grimace.
U grondon de me vey.
Latal.
M. 5.
Se gronda, se bouder. (Proveyz.)
Grondou. — Grondeur, qui a mauvais caractère,
mauvais coucheur.
l'amo mey estr' à vo qu'à personna du monda.
Puisque vo n'aves pa la mina d'un grondou. . .
M. 4.
Gropâ, V. a. — Attraper, saisir avec effort.
Voir : agropâ.
Gpossamen. — Grandement beaucoup, très fort.
Prou de fille voudrion estr' à son pessamen,
len veyo qui cCenvey souspiron grossamen.
M. 4.
Grossie, v. a. — Bercer un enfant.
Grotâ, V. a. — Bercer.
Et aussi : grossie.
Grou. — Gros, important.
Dessout lo dey tenu pe quatre grou monsieu,
L'évêque tout dora portave lo bon Dieu.
B. 9.
Groulà, s. f. — Vieux soulier et aussi terme de
mépris.
Groullé, s. m. — Savetier.
On dit aussi : regroulié.
Grusié, v. a. — Millet dit grusi, manger, gri-
gnoter.
Celleu gui ne pot ren grusi que de salada
N'ét pas si datigerou que j'u seu,
M. 5.
Grusié (se). — Se plaindre, porter plainte.
Vo parla de per vo. Eyto de nostra chassif
Ou si vo vo grusa de la grand' eygruisassi
Que lo aenglard a fat à vostron frare anot.
M. 4.
Grusié (se). — Se plaindre, mais aussi s'occu-
per malencontreusement, se mêler de ce qui
ne vous regarde pas.
De que vo gruza vo, monsieur? Quand ie voz oyo
Parla de notron jeu, met advi que ie bloyo.
M. 8.
Guari. — Guérir, remettre en santé.
De bon guari, de guérison facile.
Onat ren de bon guari gu'una plai nouvella.
M. 4.
Guaritet, s. m. pi. — Terre sans valeur dont la
couche d'humus n'a point d'épaisseur et dont
le dessous est rocher ou poudingue.
lirâva terra, va... N'eyt que de guaritet!
Proveyzieux.
Guéniintà, v. n. — Plaindre, gémir. (Charbot.)
Guenella, s. f. — Fare guenella, tromper.
(Champ.)
Guenillié, v. n. — Faire lentement.
Charbot dit : guénassié.
Guenipa, s. f. — Terme de mépris. Femme mal-
propre et couverte de haillons.
Guenuchi, s. f. — Sorcière, enchanteresse,
(Roq.)
U saront renvoya à Vienna la guenuchi
Revendre louz haren, le seypé, la merluchi,
M. 8.
Guerlan, s. f. — Guirlandes et aussi les gar-
nitures de dentelles dont les femmes char-
gent leurs robes.
On ne se det trova en poin de gran banquet
Se para de guerlan ou porta de boquet.
L. 3.
Guerlanda, s. f. — Ribambelle, longue suite.
Touta cela guerlanda eut un bon déjeuna.
B. 9.
Guerlio. — Louche, qui regarde de travers.
(Champ.)
Guerlio, guerliè. — Branlant, boiteux en par-
lant d'un ustensile, d'une marmite, qui n'est
pas droit, qui ne va pas.
Eyt tôt guerlio.
Guerniè, s. f. pi. — Larves du hanneton.
On dit aussi : darnè.
Guernôblo. — Grenoble.
Blanc-la-Goutte écrira plus tard : Grenoblo et
Garnoblo.
Guibôla, s. f. — Jambe.
Je ne poey plu me teni su me guibôle.
Guiéta, s. f. — Cruche, vase en terre destiné à
contenir de l'eau.
Lou regrollié, manoré, buyandeyre,
A cha plen banaton, pot, guiette et cuilleyre
Oaboiiilliront lo vin sen eyga tout deulon.
Et n'en leissiront pa souqua un chicolon.
M. 7.
Guignié, v. a. — Faire des signes, regarder.
Et de téta et de bra et de pié lou guignave.
L. 1.
Et n'eussia poi si po lou guignié de la téta,
Quarranda vostra lora n'en fusse una prêta,
L. 1.
Guignié, v. a. — Epier, regarder sans être vu,
et aussi regarder quelqu'un sous le nez.
Vncore qu'en sa barba u Valeizon guignié.
I>. 1.
8
GUI — iU —
Guilià, s. f. — Petit trou que l'on fait à un ton-
neau avec une percerette pour goûter le vin.
Guimbarda, s. f. — Mauvaise voiture.
Guinchetâ, v. a. — Regarder d'un œil, épier.
Tantà guincheton de traver
La aaraiand' à ira uvert
Per ge regarda sur l'eipala.
GYP
Guinchetta, s. f. — Nique.
Fare la guinchetta, faire la nique.
M. 6.
M. g.
Guinchic, v. a. — Viser avec une arme à feu,
regarder avec curiosité, épier.
lalou, te cogneustres que je SQavo guinchié. .
M. 5.
Guionet. — Imbécile; percerette. (Champ.)
Guite, nom propre. — Marguerite.
Gulâ, V. n. — Gueuler, pousser des cris.
Toute si priron
A gonfà, à gulà, et à fare tau jei
Que le mire que son de chalou enragei.
L. 3.
Gypié, s. m. — Plâtrier.
H
HAG
Hàge, s. f. pi. — Haies.
U milieu de le z'hàge on respire lou li.
Rien n'est bon comme l'odeur des champs, rien
ne vaut l'existence du paysan. C'est un pro-
verble dauphinois.
Hàgi, s. f. — Haie, clôture.
8en hagi ne murailU
Eran lour possession et sen poin de saraiUi
Asseuria du larron, sarravon lour meison
D'una bella tacola.
L. 3.
Charbot : agi.
Harpa, s. f. — Griffe, poigne.
Engarda sa meison de Iharpa du larron.
M. 4.
Bonna harpa, lonne den, à faute d'estocada.
M. 8.
Harpeyié, v. a. — Herser, passer la herse sur
les terrains fraîchement labourés.
Harpi, s. f. — Herse.
Hauta! -r- Interjection qui correspondait à notre
allons! allons!
Lavon no tou le man. Hauta! tou d'un accord,
Donnon la joey à larma et lo profit u corp.
M. 4.
Hauta testa (à). — A tue-tête.
Chanta à hauta testa.
M. 5.
Hauteyié, v. n. — Se dit d'une personne qui a
des envies de vomir, des haut-le-cœur. (Char-
bot.)
Hento, s. m. — Une greffe.
La fruta ne sarat que lella d'un tau hento.
M. 4.
L'on verrat den siey zan le grande papineyre
D'hento du jardinié et de le jardineyre.
M. 7.
Héra, s. f. — Lierre.
L'hera se pren à tout ce qui pot arrapa.
M. 8.
Heresson, s. m.
taignes.
Hérou Heureux.
Herpl, s. f. — Herse. (Champ.)
Enveloppe piquante des châ-
HUR
Rocher, tertre, élévation. (B.)
Heurt, s. m.
Himeur, s. f. — Disposition d'esprit, de carac-
tère, de tempérament; caprice, fantaisie.
On dit à la campagne de toute femelle en folie
qu'elle est en himeur.
Hiverna. — Dénomination particulière qui sert
à qualifier une espèce de blé qui se sème pen-
dant la saison d'hiver. Se dit aussi d'un porc
engraissé pendant l'hiver.
Holettà, s. f. — Houlette, bâton du berger.
M. 5.
Homo, s. m. — Homme.
Si jamei home fit à fena vilein tour.
Aume, hommes.
Cetou merdou d'aume.
L. 1.
L. 1.
Hora. — Maintenant. (Champ.)
Hora, s. f. — Heure.
De là : tet'hôre, tout à l'heure; — qu'hora?
quand; — ôre et aussi iôre, maintenant; —
dorenley, dorénavant. (Voyez ces mots.)
A l'h&ra que mon pare eycoute sur son agi
L'izel que je voudrin teni dedin ma oagi.
M. 4.
Nâ à la bonhora, né sous une bonne étoile.
M. 8.
Hosto, s. m. — Hôte, client, voyageur en parlait
d'un cabaret.
Chié Saumur qui la not dedin un tomlarel
Fat charunta soug hosto u fon de Merdarel.
M. 4.
Huert, s. m. — On nomme ainsi en quelques
lieux le jardin. (Charbot.)
Hui, s. m. — Troglodyte.
Hulo, s. m. — Huile.
E dedin mon oruzieu tout mon bon hulo viergco.
.Tanin, IV, m.
U ne font que jitta d'hulo dedin ma flama.
M. 5.
Hurtié, s. f. pi. — Orties.
Faut creyre qu'on ne pot
Tirié de lez hurtié la sintou de le rose.
M. 8.
■^<®(g>xi-
¥ ïSvr V u-jfcv; VC.
/;>^^J-r;*^^xr^;v«^A^J..^*;^^
^T^^V^
tv«X
lAP
I, s. m. • — L'if.
lapolhié, V. n. — Bavarder.
lapolhey qui voudrai cne cregno personna.
Et aussi jappoillié en 1659
lato? — Y a-t-il? (Ménilgrand.)
Içàmo. — Ici-haut.
Et aussi : priçâmo.
Içâva. — Ici-bas.
Icey. — Ici.
Et aussi : pricey.
Icey. — Ici, là où je me trouve.
Içon. — Ceci, cela.
Ore que gnat que Purgatoiro,
De veire tout içon ie moiro.
M. 6.
léllo. — Eux.
lélle, elles.
len. — Un.
Ignon, s. ni. — Oignon.
Ton cour n'et pa douhlo comme ceu d'un ignon.
M. 5.
Hela! deipeu avantoyan
La chareiti tout lou tour doutle :
Car du zignon le moindre couble
Coustont quatro sou, et le rave
Qu'autrefei lo mondo donnave
Sont aussi chiere que lou chou.
M. 6.
Iguen. — Ceci, cela. (Champ.)
Igui. — Là. (Champ.)
lin. — Un.
« Tian, ouet, n'e Un, monsieur DuplanfH »
Latal.
Ij. - Je.
Dane, ij ne dio gin, non dà, ij ne dio pà.
L. 3.
liai. — Là-bas.
liai tu te rigole
En migian à go go de crozet de raviole,
De jamie de hacon et de gigot u zau.
L. 2.
Ilânio. — Là-haut.
Et aussi : entiamot.
Iley. — Là-bas, de l'autre côté.
Et aussi : priley.
Mais net ti pa ileyf Je veyo sou peyu ilondo.
Eyet, mon arma, ley, car veiqui souz agnexi.
M. 4.
INQ
llâva, là-bas.
Ilâmo, là-haut.
IIo, s. m. — Lys.
Son tein et aussi fraiz qu'un ilo qui florit,
Elhat en chaque jauta un pertu quand Ihe rit.
M. 4.
Impitou. — Sans pitié, qu'on ne peut fléchir.
Impitou comme sont su le flou lou torren.
M. 5.
In. — Un.
Et aussi : ien.
Inà. — Une.
Inat. — II n'a.
Per leu inat ren de cacha.
M. 4.
Incan, s. m. — Vente à l'enchère.
Inco. — Encore.
Inco que, encore que, alors même que, quand
même.
^e refusa pa ren le flou que je vo manda,
Inco qu'elle ne sont fille du ven mignon.
M. 4.
N'et gin inco lo tem que faille
Charchié de not lou passatem
Coma de vray rougibontem.
M. 6.
Inco ben. — Quand bien même, encore que.
Inco ben que Dupont brame pe la charreyri.
M. 4.
Incot. — Encore. (Gaude.)
Incou. — Encore.
A chacun de trey sou Von fit incou presen.
B. 9.
Incour. — Encore.
Incoura. — Encore.
Et lé, luin de se radouH
Incoûra mé lo tormintâve.
Latal.
Inhibi, v. a. — Prohiber, défendre, empêcher.
Faut sur tout inhibi la fréquentation.
M. 5.
Inpo. — Un peu.
Atten inco inpo.
M. 5.
Inquclin, s. m. — Locataire d'une maison.
Lou z'inquelins déjà sont monta chez lour maîtres.
A. R.
In tâlo. — Un tel.
*
INT
— 117
IZE
Intérinâ, v. a. — Voler légalement, ou peut-être
faire l'usure.
Charreyri du marchait, qui vend chosa per outra,
Rend ce qu'u picapiou tu a interitm.
Ou que lou picapiou ont trop sarrazinâ.
M. 7.
Intoïé, V. a. — Fermer, rentrer et aussi faire
rentrer.
Intrâ, V. n. — Entrer, pénétrer.
Intra dedin Veigleisi, ou s'on l'a regarda
Et autant que d'ala u borde paillarda.
li. 3.
Lee approche sont feite, egnat plu ren qu'un gau
A fare, per intra din lo fort sen assau.
M. 4.
Intrâ, s. f. — Entrée dans la saison froide, le
commencement de l'hiver.
lolamen. — Doucement, sans faire de bruit.
Chut, chut, ne dicte mot, faut alla iolamen.
M. 4.
loque. — Jusque.
Jamei ioque à vint an braye u ne portavon.
L. 3.
lore. — Maintenant, de suite.
Iquen. — Gela.
Iquen disit la Reina.
Iquen et mein que ren.
'Se te mètta pa iquen den lo coràgio.
Per iquen, pour cela.
Ne fu pa per iquen, atten inco un po.
U 1.
L. 2.
M. 4.
Iqui. — Là.
Ceu iqui, celui-là.
C'cu iqui sariet ladre et four de jugimen
Qui n'auriet de lamour quoque ressentimen.
M. 4.
Iqui sen déboursa, l'on at tout ce qu'on vou.
M. 7.
Irin (]')■ — J'irais.
le m'irin cachié chié mon pare.
M. 4.
Irondelat, s. f. — Hirondelle.
Et ceu quarta sen fon venit Vautra semana
Eicarfoirié, lacet! un nid d' irondelat
Que de notron seignou son lou petit polat.
L. 1.
Supeitan que leyen le mare irondéle
Du muguet de sa fena apportission nouvéle.
Ij. 1.
Isson. — Ceci, cela.
le ne sçavo (lasset) que sarat tout isson.
M. 4.
Lo cour me rit de vey tout sauta per icy,
Et je creyo qu'isson devine qu'à le nopce
Prou de bon mouchillon voyantaron me bosse.
M. 4.
Ita. — Eté, verbe.
La lei at ita faita.
Ità, V. a. — Demeurer, attendre.
Ma sorta n'et gin tàla
D'ità si longimen de fàre la cigàla.
L. 3.
L. 3.
le lieu que j'indique,
graine de la plante qu'on
Itâ, V. n. — Aller, entrer, pénétrer.
An itâ, sont entrés.
Autan veni me poisse
De ben, que d'arguilléte an ita din me coisse.
L. 3.
Iteissi. — Pourri, qui a des vers, qui marche
tout seul en parlant du fromage.
Lo merliet vermenou et la toma iteissi
Ne fleiron pa si ma.
L. 3.
Itian. — Ceci, cela.
On dit aussi : tian.
Itié ou itiy. — Ici.
Charbot dit : iqui.
Itiè. — Ici, là, dans
On dit aussi : iquiè.
Ivien, s. m. — La
nomme en français ivraie. (Charbot.)
Izel, s. m. — Oiseau.
A l'hora que mon pare eycoute sur son agi
L'izel que je voudrin teni dedin ma cagi.
M. 4.
Izelâ, V. n. — Se dit des bêtes à cornes qui,
prises de panique, courent droit devant elles.
Signifie aussi oiseler.
Autramen per lou pra
le farei per deipit izela nostre hoye.
M. 4.
Izerablo. — Erable.
le perdo tout mon bien dessout louz izerablo.
M. 5.
D'izerablo, d'arbou, géneuro, arbepin.
L. 1.
Izeu et aussi izeyu, s. m. pi. — Oiseaux.
Tou louz izeyu en lour ramageo
S'accordon mieu que lourebec
En se sempeillan lo plumageo.
Champeyié louz izeu.
M. 4.
M. 5.
Izet (voir uzet).
Eyet tout deizola, à causa de la guerra.
Qui sen va, Dieu-marci, en cela bonna terra,
Ou lou zizeu de l'air tou larda, tou ruti
Tombent devant celou qui ont prey son parti.
M. 7.
a-K
JAC
Ja. — Déjà.
U Vaviet ja touta eimarpallia.
L. 1.
Jà resjoyet lo nà la sintou du ruti,
Jà fumàvon lou plat.
L. 3.
Jacassié, v. n. — Parler beaucoup, bavarder
comme une pie.
Jâci, s. f. — Gîte, le lieu précis où un lièvre a
couché.
De là : à jot, ou plutôt à jat en parlant des pou-
les quand elles sont couchées.
Jacina, s. f. — Fâre ina jacina, prendre le lit
pour cause de maladie.
Jacineiri, s. f. — Accouchée, femme en couches.
Jacquetâ, v. n. — Babiller, parler comme une
pie sans bien savoir ce que l'on dit.
Vostron francilhimen {langageo bien pigna)
Lo fareit jacquetâ insi qu'un jay deigna.
M. 4.
Jai, s. m. pi. — Gestes, manières.
Fare de pitou jai.
L. 3.
Jail et jailli. — Jaune en parlant des animaux;
ce mot signifie aussi de couleurs diverses.
(Champ.)
Mouchi-jailli, s. f. — Œstre, mouche à bœufs.
Ombra-jailli, s. f. — Ombre formée par les ar-
bres d'une épaisse forêt quand elle est éclai-
rée par les rayons du soleil.
Jaille, s. f. pi. — Chair qui enveloppe le bas du
cou du porc, qu'on coupe en petits morceaux
et qu'on fait frire avec les boudins.
Ne vons migié le jaille.
Se dit aussi du ris de veau.
Veyqui Theurousa fin de ton lou vacahon,
Qui a lour dey jeûna ne volliont que jamion,
Que fricassié de viau avec toutte le jaillie.
M. 7.
Jaillet, s. m. — Plante fourragère, l'esparcetle,
le sainfoin.
Jaillet. — Mûr, nubile.
Un amoirou jaillet, un garçon bien en âge de
faire l'amour.
Et crei que n'y a eiguilleta
Que poiêseise adon reteni la irayeta
De l'amoirou jaillet, qui, corne un arc tendu
La vat bevon du zeu, tant ul et éperdu.
h. 3.
JAN
Jalllctâ. — Se dit d'une vache ou d'un bœuf
dont le poil est tacheté de jaune.
Jalli, s. f. — Gelinotte.
le voey eycrapiouna cesta bona polalli.
Et mi je vocy boeca tout ore cesta jalli.
M. 4.
Jailli (la). — Le meilleur morceau, le plus fin,
le plus délicat, celui qu'on réserve d'ordi-
naire au convive le plus important.
Qui de la fricassia debt to avey la jaillit
M. 8.
Jailloulà. — De toutes les couleurs.
Pru flapi, peillourousa et pru cipoitrassia
Que lo cô jailloulà d'wn dindo eimalissia.
L. 3.
Jalâ, s. f. — Gelée, froid. (Champ.)
Jalâ, v. n. — Geler.
l'amarin mey cen fei vey jala nostre figue
Et vey nostrou vergié ravagea d'un gro rut
Que d'avey prci de vo lo valTxen d'un perut,
Per un petit bien fat que j'espero vo rendre.
M. 4.
Jalâbra, s. f. — Tétras pharmigan, ce que nos
montagnards appellent : la perdrix blanche.
Jalandro, s. m. — Glaçon, coup de froid, hiver
rigoureux.
Mais un tau deiverga (incora que je landro)
Me trouvarat tousjour plu freida que jalandro.
M. 4.
Jalassu ou jaliassu. — Gercé, fendu, gélif, s'ap-
plique surtout aux arbres que les grands
froids font éclater.
Gharbot dit encore : jalivo.
Jaleyà, s. f. — Gelée.
Jaliat, s. f. — Mets très répandu autrefois dans
nos montagnes. C'est une gelée de pieds de
cochon et de jarrets de bœuf cuite avec des
châtaignes.
Jalivou. — Qui craint le froid.
Voir : jaliassu.
Jalli. — Jaune.
Jambaret. — Qui a de grandes jambes, bien
fendu.
Janin. — Surnom donné aux bonifaces qui se
laissent tromper par leurs femmes; imbécile,
nigaud.
Janon, s. m. — Genou.
JAP — H9 —
Jacasser, caqueter, jaser, ba-
JIN
Japetâ, V. n.
billei-.
Charbot dit aussi : jaquetâ.
Japolhimen. — Bavardages
Lou mau japolhimen, les mauvaises langues.
ye t'imagina donq que je seyo trompou,
Du mau japolhimen j'ay mey que ti de pou.
M. 4.
Japoulié, V. n. — Bredouiller, avoir une pro-
nonciation défectueuse.
Jappa, V. n. — Aboyer.
Dedin Veygua un chin contra son ombre jappe.
M. 5.
Japparèlla, s. f. — Bavarde, grondeuse, qui ne
sait ce qu'elle dit.
Egnat qu'enfer upres de celle japparelle.
M. 4.
Jappetâ, V. n. — Caqueter, jaser. (Champ.)
Jappollié, V. n. — Clabauder, colporter de droite
et de gauche.
V lo van jappollié.
L. 3.
Jaque, s. m. — Geai.
Jaquety, s. m. — Bavardage, caquets.
Jar. — Dard, aiguillon de la guêpe.
Varallié einci qu'una naveta
Per se pouvei ota lo jar de la brayeta.
L. 3.
Jarboletà, s. f. — Jeune fille qui fait des ma-
nières, minaudière, mijaurée, fantasque.
Le fiUasse d'enqueu son si jarboletet
Quin ma pigna lou plaît mey quin jouit motet.
Ménilgrand.
Jardoiri. — En chaleur, en parlant des animaux.
8u l'ot una mira jardoiri
Mirona su lo tet.
L. 1.
Jarifet, s. m. — Bavardage, action de parler
beaucoup et à haute voix pour ne dire pas
grand'chose et souvent des choses qu'on de-
vrait taire.
Quinto jarifet!
Jarteiri, s. f. — Jarretière.
Fare de jaHeire de son mantet, avoir des vête-
ments qui descendent jusqu'au genou, faire
le riche.
Ali! que gnat que fon de jarteire
De lour mantet de tafatat.
Afin que Ion en fass' eitat.
M. G.
Jaseron, s. m. — Chaîne en or que portaient ja-
dis à leur cou presque toutes les femmes de
nos campagnes. C'était un bijou de famille et
le nombre plus ou moins considérable des
rangs de la chaîne indiquait le plus ou moins
d'aisance de la maison.
Jasonnà. — Parler beaucoup; se dit des avocats
et des vieilles femmes.
Louz advocat n'ont poi bertola, jasonna.
M. 5.
Le dormant d'un pressoir à vin.
Que vo jasonna bien! -Jamay u grand jamay
le n'en vi un paray. Que me diri vo mayf
M. 8.
Jassinà. — Couche.
En jassina, dans son lit et aussi : à la sourdine.
Jat (lo). — Lit, couchette, et aussi l'odeur par-
ticulière qu'exhale un lit le matin quand on
se lève.
Fleyra lo jat, sentir mauvais.
U fleyre trop lo jat comme lou Bourguignon.
M. 8.
Jat, s. m. —
(Charbot.)
Jaûta. — Joue.
Au pluriel : jaute.
Charbot dit aussi : jauca.
Elhat en chaque jouta un pertu quand Ihe rit.
M. 4.
Le filhe de la Broohari
Vont à la tnoda de Pari
Meirant du eu com'una cana;
Elle zont le jaute d'arcana.
M. 6.
Jaute d'arcana, joues fardées de rouge.
Confia se jaute, manger.
M. 4.
Javelo, s. m. — Poignée de blé coupée avec la
faucille et qu'on laisse couchée sur le sillon
afin qu'elle puisse sécher avant d'être mise
en gerbe.
L'aura que fat alla lou rameau, fat alla lou javelo.
Javit, s. m. — Mouvement convulsif des jambes.
Baillé lo derré javit, mourir.
Jaya, s. m. — Geai. (B.)
Jazeypo. — Beau parleur.
EilV at prou de galan, lo jazeyro Bergame
La courtise en latin, mais n'ét pa leu queiir ame.
M. 8.
Jean fenà, — Jean-fille. Se dit d'un garçon qui
s'occupe des travaux du ménage.
Voih! queyto que tu, dif Si le gen de Doumena
U sçavion aussito u te dirion iean fena.
Et te farion changié te braye en cottillon.
M. 4.
Jean-lera. — Jean-Jean, imbécile.
/ s'engardarat ben d'eymouchié ma collera,
I sçat que je seu Piero et non pa un lean-lera.
M. 4.
Iean lera (sic).
Jei, s. m. pi. — Gestes, manières, grimaces.
Se priron à gulà et à fàre tau jei
Que le miron que son de chalou enragei.
L. 3.
Jeuri. — Givré, plein de givre.
A jeuri à not.
Lo bé eyt tôt jeuri.
Jeupiat, s. f. — Givre.
La jeuria tint lo boé,
Jingeonâ, v. n. — Lambiner, s'amuser en route.
Lou z'efan jingeônnon pe lou oliamin.
JIT -- 120
Jittâ, V. a. — Jeter.
Jitta lo froc sur lo boisson.
Jeter le froc aux orties.
M. 4.
Jivri, s. m. — Temps des frimas. (Champ.)
Jocarèlla, adj. et subst. fém. — Joufflue; se dit
d'une jeune fille grosse et bien portante.
Joeiiio. — Jeune.
Joeyne. — Jeunes.
Voz autre joeyne fene à qui lo ventre confie.
M. 4.
Joeyno. — Jeune.
Le vielle avec Ion vieu, le joeyne avec lou joeyno,
Insi lo mondo vit, dit lo copare Toeyno.
M. 8.
Jolamen. — Comme il faut.
Lo clergé que la croi fat marchié jolamen.
M. 8.
Joset. — Joseph.
Et aussi : Jouset.
Joûcle, s. f. pi. — Grande lanière de cuir des-
tinée à lier le joug sur la tête des bœufs.
Sing. : joûcla.
Jouillamin. — Joliment, bellement.
Charbot dit : jolamen.
Jouïre et jouïé, v. n. — Jouer à des jeux amu-
sants. (Champ.)
Jouli, s. m. — Nom que l'on donne au bœuf de
belles formes et de couleur rouge.
Joulia. — Jolie.
On dit dans le même sens : in bravo garçon et
inà joulia filli.
Joulia, s. f. — Nom qu'on donne à une vache
que l'on trouve jolie, dont les formes sont
belles.
Jounâssi, s. f. — Excrément de volaille.
Joupnâ, s. m. — Mesure agraire de 25 ares en-
viron.
Pluriel : journau.
Journâ, s. f. — Journée, espace de 24 heures.
Vivre du jour à la journâ, vivre au jour le
jour.
Celleu qu'ai hicn deque vivre sen se pena
Et mey que ceu que vit du jour à la journâ.
M. 4.
Pluriel : joumé.
Jouta, V. a. — Donner un coup de corne en par-
lant des animaux.
Vo la faria sauta
Comm'un joeyno monton qu'at envey de jouta.
M. 4.
M. 4.
L. 1.
KA
Joyé, V. n. — Jouer.
Et aussi : joie.
Joyié, V. n. — Jouer.
Joyou. — Joyeux.
Juairo, s. m. — Joueur.
Lou juaire ne san s'u son ou mor u vi.
h. 3.
Jugnié, v. a. — Joindre.
M'ét forci quand u criet de jugne lez eypale.
M. 4.
Jugnié lez eypale, joindre les épaules, les res-
serrer comme lorsqu'on s'attend à recevoir
un coup sur le dos, les courber, faire contre
mauvaise fortune bon cœur, se soumettre.
Juire. — Jouer.
Ma mare d'autro flan 6te» fait ù badinageo
■Juiriet comme faut per no son personnageo,
Si bien que no porrion sen plu grande chanson
No prendre, et put jitta lo froc sur lo boisson.
M. 4.
Julimandri, s. f. — Germandrée, plante très ré-
pandue dans nos montagnes et à laquelle nos
paysans attribuent de très grandes vertus.
Juou, s. m. — Joueur.
M. 7.
Juramen, s. m. — Jurons, manière de s'expri-
mer que réprouvent les gens bien élevés.
l'ereyri, qui chié ti ha de yen de tempesta,
Battelié reneyou qui n'ont que eu et testa,
Quitta lou juramen.
M. 7.
Jurià, s. f. —
On dit aussi
La blanche gelée.
lo juri.
Juver, s. m. — Persil, plante potagère.
Juyié, V. n. — Jouer.
Juye, joue.
Quan l'aume juye.
Juyou, s. m. — Joueur.
Lou juyou billardié chicanou.
L. 3.
M. 4.
Kâ, s. m. — Cal, calus. Petites ampoules que
donne à la main un outil dont on n'a pas l'ha-
bitude.
Mon hachon m'a fat in kâ.
LAB
La, le. — La, les.
Laborà, v. a. — Labourer.
Et crei que mile hit venan de lahora
Ne lou zoussian pa poi d'un met deilavora.
L. 1.
Labou, s. m. — Labeur, travail, labour.
Gnat pa granda substanci en un gran de millet
Qui (fauta de labou) se produt tout solet.
M. 5.
Lâeca, s. f. — Boue épaisse et aussi l'argile, la
terre grasse.
Lacet! — Hélas!
Et ne poisit jamaila poreta, lacet!
En intran soulamen lour dire Dieu seiset!
L. 1.
Lacet, s. m. — Lait.
le ne passarey ren la lacet u colou,
le leissirey migié noatrou mouston u lou.
M. 4.
Lâche, s. f. pi. — Tignes, insectes qui s'atta-
chent aux animaux, mais surtout aux mou-
tons.
TJ se trove emplatrà corne son celle vache
Qu'on utour du colen cin ou siei grosse lâche.
U 2.
Lagni, s. f. — Plainte, gémissement. (Charbot.)
Pleurs, lamentations. (Champ.)
Laissi-m'étâ, loc. — Laissez-moi tranquille et
aussi : besoin de repos, fatigue.
•Je sey plin de laiasi-m'étâ.
Laitâ, s. f. — Petit lait qui coule des faisselles
où l'on fait le fromage.
Lalot, s. et a. — Imbécile, faible d'esprit, idiot.
In lalot.
Lama, s. f. — Boue.
De là : enlamd, embourbé.
Lâmo. — Là-haut.
Ceu qu'ét lamo, celui qui est là-haut, le bon
Dieu.
Vo sçaves bien, monsieu, qu'après celeu qu'ét lamo.
Mon pare et lo premié que je debvo servi.
M. 4.
La mon, là-haut.
La mon u près de Vend, en tiran ver Chatroùssa.
L. 1.
Lanà, s. f. — Laine, toison.
La la/na d'un barbet, la seya d'un baccon.
M. 8.
LAN
Lanbrouchi, s. f. — Mauvaise herbe, ivraie.
Din voutra vigm ne vindra plu que que lanbrouche
et de zepinet.
Ménilgrand.
Lancieu, s. m. — Drap de lit.
Lançolâ, s. f. — Plein un drap.
Dou trei lanoolei de foin.
Proveyzieux.
Lande, s. f. pi. — Lentes, larves de pou de tête.
Landenu. — Pouilleux.
Landié, s. m. — Grand chenet de cuisine qui
sert à soulever le bois qui flambe dans l'âtre.
C'est une longue barre de fer recourbée à
l'une de ses extrémités et terminée par un
pied fourchu.
Landrâ, v. n. — Courir. Se dit des filles dissi-
pées qui aiment à courir. (Champ.)
FilU que landre.
Tabla que brande,
Et fena que parle latin
Ne fa/ron Ja^nay bona fin.
Prov. dauph.
Mais un tau deiverga {incora que ie landro)
Me trouvarat tousjour plu freida que ialandro.
M. 4.
Langueinà, v. n. — Lambiner, agir avec pa-
resse et languissamment. (Charbot.)
Langueirâ, v. n. — Etre lent à faire son ou-
vrage. (Champ.)
Langiieissié. — Se dit des personnes languis-
santes et accablées de maux. (Charbot.)
Languinçon, s. m. — Laileron, plante. (Sonchus
des botanistes.)
Lant. — Humide, qui a souffert de l'humidité.
(B.)
Lanterna. — Lanterne.
Fare porta la lanterna à son homo, se dit d'une
femme qui prend son mari pour son domes-
tique.
n sçourat ce que dict la gaeetta moderna
Que le fene d'icy font pourta la lanterna
A lour home et se font mena à lour valet.
M. 5.
Lanterna, v. n. — Perdre son temps, aller len-
tement en besogne, sortir d'un cabaret pour
entrer dans un autre, musarder.
Lo mondo ne s'y plaiit qu'à conta de sornette.
Et lou galabontem n'y font que lanterna.
M. 4.
LAN — 122
Lanusi, s. f. — Se dit de la bourre qui se ra-
masse à la longue dans les plis des étoffes.
(Charbot.)
Lapcu, s. f. — Oseille sauvage à larges feuilles
très épaisses.
Lapio, s. m. — Céleri. (Champ.)
Lapiot. (Charbot.)
Laquetâ, v. n. — Hésiter.
Vitiat prequet, smis laquetâ,
Je poué vo parla de Vaffâre,
Latal.
On dit aussi : naquetâ.
Lardenà, s. f. — Petit oiseau des buissons. Nom
général qu'on donne à tous les petits oiseaux,
mais qui est, en réalité, celui d'une mésange à
tête noire.
Enfin louz advocat, onni una vin^jtena.
Se tenant à la quua d'una pora îardena
Qui emporte sa ch-air. Ne lour est demeura
Que la pluma dcque Von ne pot lahottra.
M. 8.
Largeo, s. m. — Larguer.
Lo largeo d'un chapel.
M. 5.
Larica, s. f. — Fille ou femme grande causeuse
et fort babillarde. (Charbot.)
Larima, s. f. — Larme.
Le larime de joey ne se povont seohié,
Inco que lo feu fut phi haut que lo cloohié.
M. 7.
le ne voudrin pa sou que la moindra larima
Vo tumbisse duz eyu. le chaye de la cima
De quoqu'abro pUisto, que si lo moindro ma
Vo veniet solamen per m'amey trop ama.
M. 4.
Larima, v. n. — Larmoyer, pleurer, et aussi
répandre, couler goutte à goutte. On s'en sert
ordinairement en parlant des tonneaux qui
répandent. (Charbot.)
Larime, s. f. pi. — Larmes
Me larime »en fin cola/von ver Roman.
M. 5.
Larimousa. — Larmoyante, qui verse des pleurs.
Avei la faoi larimousa.
L. 3.
Larmus, s. m. — Lézard.
Larmûzi. — Petit lézard gris de murailles.
Lassa! — Hélas!
Et aussi : lâsset!
Lasset ! — Hélas!
V tracaillont {lasset) à le zoitre pezante
Per arhitta de meycle à la ffranatari.
M. 7.
Lasset, s. m. — Lait.
De vache de lasset.
Gaude.
Lat, S. m. — Lacet, chaîne.
EilU aat engroissié.
Pare la fena turgi et Vamno entrelassié
Din lo lat d'amitanci.
li. 3.
LEI
Latlnâ, v. n. — Parler latin, faire le beau par-
leur.
le cogneusio d'advocasson
Qu'ont mei de bec qu'un begasson.
Que latinon devant chacun,
Que ne parlon grec qu'à quoqu'un
Qui ne fut iamei à l'eioola.
M. 6.
Car monsieu de Boissieu sceut per leu latina.
Tant que lou cardinau en furont estonna.
M. 8.
Lat to. — L'a-t-elle.
Quinta filU lat to nafra de la façon?
M. 5.
Lauze, s. f. pi. — Sorte de pierres plates et
longues qui servent à faire des bordures. On
en trouve des carrières à Proveyzieux et à
Fontaine.
Lava. — L^-bas.
Lavâilli, s. f. — Eau grasse qui a servi à relaver
la vaisselle.
Lavanchi, s. f. — Avalanche.
Ma foi moin assoira que Vueel su la branchi
At eyta attaqua d'tma ruda lavanchi.
M. 5.
Lavoûri, s. f. — Planche échancrée dans sa
partie la plus large et qui sert à laver le
linge.
Ina lavouri.
Layen. — Là-bas, au loin. (B.)
Léau. — Promptement.
Léchirôla, s. f. — Lieux préférés des rumi-
nants et dont les plantes doivent avoir pour
eux une saveur particulière qui les attire.
Leen. — Maintenant, à présent.
Mon cour
Me fat leen eau zau, et deven u s'engorfe
Comm'u/n sauzo cura qui n'at que lez eicorse.
M. 5.
Legié. — Prompt.
U Vét len a maurfare, a ben fore legié.
L. 3.
Légitima, s. f. — Dot.
Lei. — Là-bas.
L. 1.
Leichi, s. f. — Morceau de pain long et mince.
(Champ.)
Leichi, s. f. — Festin.
Onat que nou trcy et leu qu'ayon part à la leichi,
Mon Thono, garda bien de gasta nostra peichi.
M. 4.
Leima. — Légitime.
le lour farei senti
Que ie ne debvo pa, si je seu filli leima
Racla nostron naveu inco cesta careyma.
M. 4.
Leime. — Fruits greffés.
De chatagnè leime.
De dreizi leime.
LEl
— 123
Lie
Li'inio. — Ce qui est franc, de la bonne et véri-
table espèce; arbre qui porte du fruit greffé;
légitime.
Filli leima, fille légitime.
Leincieu, s. m. pi. — Draps de lit.
Lou zun de lot- leincieti faxion poza de tente,
D'autro fazion lava la rue à lor servente.
B. 9.
Leisi, s. m. — Loisir, temps.
Si j'avais le temps de revenir en arrière.
Si j'a^n lo leiai de refare mou pa,
M. 4.
Leisi (à). — A loisir, à son aise.
M. 5.
Leissi, s. m. — Lessive, eau qui a passé sur les
cendres.
On dit aussi : leisseu.
Leissimétâ. — Laisse-moi tranquille.
Leissiémintâ. (B.)
Leitcho, s. m. — Morceau de pain. (J. 0.)
Leiteiry, s. f. — Lit couvert porté sur deux
brancards par deux ou plusieurs chevaux ou
mulets, l'un devant, l'autre derrière.
Combien de Savoyard, en carossi, en leiteiry.
Tout Ghamheri partit à chivat ou en chery.
B. 9.
Leizi, s. m. — Temps, loisir.
La pora n'aviet pa lo leizi de brama.
Lencieu. — Draps de lit.
Veiqui d'où vint que lou monsieu
Font soven hranda lou lencieu.
Et puissaprèa quand y sont plene,
Le menaason de le borbene.
L. 1.
M. 0.
avec
une
Fare hranda lou lencieu, coucher
femme.
Léou. — Rapidement, promptement, vite.
Fare léou.
Lét (il) — Il est.
TJ lét alla fare gogailU.
M. 5.
Létà, s. f. — Le petit lait.
Lettru. — Lettré, savant.
Est un home lettru, un home de bon sen.
Qui te farat, socrey, quoque joly preaen.
M. 8.
Leu. — Lieu, endroit.
Le Paye du leu.
L. 1.
Peu quan en leu propicio u la poiwian teni
La aavian contenta.
L. 3.
Leu. — Lui.
Lcy, elle, et aussi lei.
M. 4.
Lévi, s. f. — Petit traîneau fait avec des bran-
ches d'arbre et destiné à traîner des fagots
ou du foin.
Liévi. (B.)
Ley, s. f. pi. — Lois.
Et mon ama à te ley ne pot estre rebella.
M. 5.
Leyen. — Là-dedans.
Vna granda parchia
De Faye que leyen et' y tin empocha.
L. 1.
Oran fut lo batifel, gran fut lo parlamen
Qu'eillie tiron leyen à l'encomencimen.
L. 3.
Llilat. — Elle a.
M. 5.
Quand Ihiat fat lo tran tran, la pierra en et jetta.
M. 5.
Lhiosso. — Il ou elle eut.
l'ay cogneu que plusto Ihiosae mailla un chano.
M. 5.
Li. — Y, là.
U u demourarion.
L. 3.
Li. — A lui.
Te U dire.
Manda U.
Lia, v. a. — Mettre en gerbes.
Lia lou bour, atteler les bœufs, les lier au joug.
Liandra. — Coureuse, de mœurs légères. (B.)
Liandrâ, courir après les filles s'il s'agit d'un
homme et après les garçons s'il s'agit d'une
femme.
Liàqua, s. f. — Boue liquide, d'où bouliaque.
Liàssi, s. f. — Petit fagot et aussi une brassée,
une quantité d'une même chose.
Du mot lo plu choyai fai fauta d'una Uaaai
Pe chanta ce que fit lo jugeou de la placi.
B. 9.
Liassôta, s. f. — Petit fagot à l'usage des pâtis-
siers.
Liauda ou Lhauda, prénom. — Claudine.
Liaudo. — Imbécile.
Que t'ey don liaudo, mon pourro Zet!
Ménilgrand l'emploie dans ce sens.
Liaudo, prénom. — Claude.
Liaudo, s. m. — Petit couteau à virole qu'on
achetait à la foire de Saint-Claude.
Licliecâssi. — Gourmand, qui lèche la poêle
pour ne rien laisser; parasite.
Lichié, V. a. — Lécher et aussi manger des
gourmandises, se ruiner en bonne chère.
En oeu tem inocen le fillea u mottet
Leisaavon un petit mazanta lour tetet
De le pointe du dey, per aen lichié le lore.
M. 7.
Lichié (se). — S'astiquer, se faire beau.
Vo zavé prou prena
A vou para, ternà, lichié et falerà.
L. 3.
Liclion. — Gourmand, qui lèche son assiette
pour ne rien laisser perdre d'une friandise.
Lie
Lichonari, s. f. — Gourmandise, disposition à
aimer la bonne ciiôre, friandises.
Lour ca n'et que lichonari,
Lour ca n'et que futonari.
M. 6.
Lichouiri. — Gourmand, qui lèche son assiette.
Se dit aussi : Uchuiri.
Lici, s. f. — C'est ainsi qu'on nomme la trame
de la toile. (Charbot.)
Licion, s. f. — Leçon, exemple.
Vo porrias au ccu point me baiUié de Udon».
Gaude.
le êovo, Dieu marci, ma licion de pe cour.
M. 4.
Lico. — Lisse, clair, limpide.
Lmir tein et tojour lico et irai.
L. 3.
Lietoi. — Lui est- il.
Ne lietoi pa avi, ne lui est-il pas avis, ne croit-
il pas.
L. 1.
Liffâ. — Glissant.
Lou chamin sont hian liffâ enqu^u.
Proveyzieux.
Lifrâ, V. a. — Goinfrer, bâfrer, manger avec
gloutonnerie.
Charbot dit encore : pifrâ.
LUfra gnot et crozet.
Jj. 3.
Ligneu, s. m. — Fil enduit de poix dont se ser-
vent les cordonniers.
Lim, s. m. — Goût fade, humide que prend lo
vin quand il n'est pas assez chargé d'alcool,
ou mieux encore quand il est placé dans une
cave humide. Odeur particulière d'une étoffe
à moitié sèche. (Proveyz.)
On prononce bien : lin.
Limosin. — Affamé, grand mangeur. (Champ.)
Linâ, V. n. — Braire. (J. O.)
Lincieu. — Draps de lit.
Iquen ne sarit ren, si lou piou, le bardane,
Lou lenceu ien foirou, et le mâle semane,
Et la c&utri ben dtira et plena d'eitancot
Ne li faziet sembla un enfer de la not.
L. 2.
Linda, s. f. — Le seuil de la porte.
Lingeo. — Cet adjectif signifie mince, faible.
(Charbot.)
Linguaret, s. m. — Petit timon sur lequel re-
posent les deux petites roues de la charrue.
Lo linguaret eyt itiè.
Linta, s. f. — Plante sauvage qui ressemble
énormément à la luzerne et dont les racines
profondes font le désespoir des paysans.
Liôda. — Niaise.
Héla! ma pourra lioda ne faiet que brama.
Ménilgrand.
Liorta, s. f. — Lien de bois flexible pour lier
les fagots.
On dit aussi : riorta et Heurta.
124 — LON
Lioûra, s. f. — Lièvre.
Lipa, s. f. — On nomme ainsi un gros morceau
de pain ou de viande. (Charbot.)
Liquet, s. m. — Loquet d'une porte.
Lisérou. — Liseur, qui lit beaucoup. (B.)
Lissi, s. f. — Bande de terrain comprise entre
deux rangées de treillages.
Pluriel : de lissé.
Lisson,
f. — Leçon.
En nossai qvinta vila,
Lou pare zaprenian « zenfan de railUé,
Per la pru gran lisson qu'u lour povian bailUé.
h. 3.
Livon, s. m. — Le morceau d'acier qu'on place
sous la grassolle.
Livreye, s. f. pi. — Couleurs, rubans.
Porta de me livreye en ton chapel per gageo,
M. 5.
Lizéa, s. f. — Thym. (Charbot.)
Lli. — Elle.
Iqui lli se queisit.
L. 1.
Eli, elle.
EU sort de la tabla et aver bon tourtou
Commencit à torchié en campana martel.
L. 1.
Lli Lui, à lui.
Et quan de not u l'et couchia dcdin sa couchi
U ne pot reposa, per amor que la mouchi
LU gatille l'oureilU.
L. 2.
L>loupa, s. f. — Boue. (Champ.)
Lo, lou. — Le, les.
La, le, la, les.
Louz unou, les uns.
Lourz, leurs.
M. 4.
Loévi, s. f. — La ceinture de métal que por-
taient les femmes mariées et où elles atta-
chaient les clefs du ménage. (Charbot.)
Loey, s. f. pi. — Lois.
lamey tiran oniel avec se loey barbare
Ne fit mouri efan u ventre âe sa mare.
M. 7.
Logié, v. a. — Marier, placer une fille.
Quand un home sariet lo plu valhen du mondo,
S'u nat que son trava-y, u l'ét (je vo repondo)
Meipreisia de chacun, si bioii que vaut ben mey
La logic richemen, ou n'y pensa jamey.
M. 4.
Logié (se). — Se marier en parlant d'une jeune
fllle.
Veyqui perque, monsieu, y faut «m» po brogié
Et consulta mon pare avamt q\ie me logié.
M. 8.
Lombarda, s. f. — Le vent d'Est, parce qu'il
souffle de l'Italie.
Se dit aussi : la soleûra.
Longimen. — Longuement.
L. 2.
LON
Lon ten-za. — Depuis longtemps déjà.
Jllt n'èrc lo fenun gwe s'ét upiniutra
A mantem pleisi u fusse t'enpautra
Lon ten-za din la terra.
L. 3.
Lùqua, s. f. — Guenille.
Payié loqua, payer les pots cassés.
Veyre qu'un eytrangié aye, sen payé loqua,
De toutte noatre noi prey la plu hella croqua.
M. 4.
Loqiiâlo, laquàla. — Lequel, laquelle.
Loquâlo que siéze.
Loquinto, laquinta. — Lequel, laquelle.
Loquinto eyt' o?
Lor. — Leur.
Eyt lor fauta.
Loi', masc. et fém. — Leurs.
Lou zun de lor leincieu fazion poza de tente,
D'autro fazion lava la r«€ à lor servente.
B. 9.
Lora, s. f. — Lèvre.
L. 1.
En ce» tem inocen le filles u mottet
Leissavon un petit rnazanta lour tetet
De le pointe du dey, per sen lichié le lore.
M. 7.
Louberou, s. m. — Loup-garou.
Et si, per malencàntro, un poro maleirou
Lei fùne, incontin-en u devin louberou.
L. 1.
Tau passa-ten son mor et le gen doleirou
S'en von, la téta hassa, inci que louberou.
L. 3.
Loupa, S. f. — Argile ou terre grasse mouillée;
boue épaisse.
L'autro de son foyer enlevé la loupa.
A. R.
Loupe, s. f. pi. — Nœuds, nodosités.
U mitan de le loupe, au milieu des endroits ra-
boteux.
M. 5.
Lour. — Leur, leurs.
Regarda me proche veisinè.
Elle montront lour bella pet
Et lour tetet iusqu'u poupet.
M. 6.
12S —
LUT
Lourdéna. — Pesanteur de tôte, vertige.
Se dit aussi : lordèna.
Chanceler, prendre le ver-
Salamandre.
Lourdeyié, v. n.
tige.
Lourinà ou lourissà, s. f.
(Champ.)
Loupot, s. m. — Petit crapaud des eaux sta-
gnantes, ainsi nommé du chant qu'il fait en-
tendre quand vient le soir : lou! lou! louroul
Louza, s. f. — Espèces de pierres plates et allon-
gées dont on exploite des bancs à Provey-
zieux et qui servent de bordure pour les trot-
toirs.
Lovât, s. f. — Louve.
L. 1.
Luizar, s. m. — Lézard.
Luizat, s. m. — Le purin qui coule de l'écurie
dans la fosse extérieure.
Lumeiri. — Lumière, jour, clarté.
Toutte lez ombre sont subject' à la lumeiri.
M. 4.
Lumen, s. m. — Lumière, lueur, clarté.
U lumen du cruzieu.
L. 1.
Lumet, s. m. — Petite lampe à huile et à mèche
traversée jjar une épingle une fois placée à la
hauteur voulue.
Luminou. — Brillant.
Lo rey tant luminou.
M. 5.
Lûre, V. n. — Briller.
Luyet, brillait.
La pogni enao frana luyet dessu la tralla.
U a
Lui-on, s. m. — Gaillard vigoureux et qui n'a
peur de rien.
Lussié, s. m. — Huissier.
Vn lussié recagnia.
L. 2.
Lut. — Il luit, il brille.
Tralut, il brille de tout son éclat.
Leu, traleu. (B.)
C-B.
.«sa
a_*
M[
MAC
Ma, s. m. — Mal, douleur.
La joey la fit mieu larima
Que ne fariet lo ma.
Faut pa s'eihay si la pesta
Fat met de ma que la tempeata.
M. 5.
M. 6.
MA que. — Puisque, pourvu que.
Màchitourla, s. f. — Espèce d'excroissance, de
loupe qui vient sur les arbres. (Charbot.)
Bouleau. (Champ.)
Machôta, s. f. — Chouette.
Mâchurâ. — Noirci.
Machura du canton près de Teiga de Vensi,
Qui alla mieu chargea qu'un ano de Provensi.
M. 4.
Mâchurâ, v. a. — Noircir, barbouiller.
Machura lo papié, c'est engager un procès, en-
voyer à quelqu'un du papier timbré.
Et pui quand Von devriet machura lo papié,
Celleu gui mat couppa Vherha dessout lou pié
En aurat to ou tard, ou ie morray bien ioeyno.
M. 4.
Se dit aussi : mâcheurâ.
Mâchuro, s. m. — Noirceur, malpropreté.
Un tinturié de mesme est si plein de machwo
Que ne faut pa pensa que sa cherohi j'enduro.
M. 8.
Maclassi, s. f. — Epithète que l'on donne à une
fille libertine et sans pudeur. (Charbot.)
Maclat, s. f. — Garçonnée, réunion de jeunes
garçons, collectivité de mâles.
Vo luy fautes vergogni, alla vo promena,
Leissié l'eyta, maclat, eyét prou jasonna.
M. 4.
Maclun, s. m. — Colique néphrétique. (Champ.)
Magâgni, s. f. — Homme mou, lâche et mala-
droit, qui est dans un état maladif. (B.)
Mâgâgni, s. f. — Flegme, paresse.
J'ay hian la mâgâgni enqueu!
Magin. — Mauvais. (Champ.)
Magité, s. m. — Ordre, commandement.
Et corne un passcrat eicapa de la geivi
8en poin de magité tout lo jour folatà.
L. 3.
Magité, s. m. — Magister, maître d'école.
V nou zu recorde inci qu'tm magité.
L. 3.
MAL
Magitelâ, v. n. — Faire le maître, commander,
régenter. (Champ.)
Magnin, s. m. — Chaudronnier ambulant.
On dit encore et surtout : tamagnâro.
A Beaumon, à lieaumon, magnin et peyrolié,
Fer lou fare dansié elou faut deypoilUé.
M. 8.
Mai. — Plus, davantage.
Et aussi : mé.
Maie (una), s. f. — Un pétrin.
Vna maie à la fey tabla, officia, pétrin.
Gaude.
Maïe, s. f. — Fête que les enfants célèbrent aux
premiers jours de mai, en parant un d'entre
eux et en lui donnant le titre de roi. (Champ.)
Maïeri, s. f. — Longue perche. (Champ.)
Maillié, v. a. — Tordre du bois flexible pour en
faire des liens.
Margot est celV iqui qu'at mailla Varmarina
Dont j'ay lo cour sarra.
M. 5.
Maillié, s. m. pi. — On appelait ainsi jadis les
sergents nommés par les seigneurs pour ex-
ploiter dans le district de leurs terres. (Char-
bot.)
Maïoussa, s. f. — Fraise. (Champ.)
Maissolâ, s. m. — Grosse dent.
Maître. — Nom que donnait à son mari la
femme de la campagne.
Que demandâ-vo, maître?
L. 3.
Maitreyié, v. n. — Maîtriser, commander, don-
ner des ordres.
Mâla. — Mauvaise.
La mala tempêta, le mauvais temps, l'orage.
La mala seison, l'hiver et aussi une mauvaise
année.
Mâla famina, s. f. — Faim dévorante, inanition.
Et talV aviet fort bona mina
Que transit de mala famina.
M. 6.
Malâgra. — Maussade, grondeur, incivil, qui
oblige de mauvaise grâce. (Champ.)
Mâlagrâ. — Mal vu, mal agréé, qu'on ne peut
pas sentir, détesté.
Piero ne vet nengun que set mieu à son gra
Que lanin lo vachié qui et un malagra,
M. 4.
MAL
127 —
MAN
Mâlagraci. — Mauvaise grâce, grimace.
Xi vay pa solameii, un autro Un ta placi.
Si bien que giiat per ti rcn que sa malaffraci.
M. 4.
Màlaincn. — Méchamment, sans aucune bonne
volonté.
Malamen empreasei à fore son coma».
L. 1.
Màlamort (la). — La mauvaise mort, la mort
qui n'est pas naturelle, la mort d'un sup-
plicié.
J/ague la màlamort aye rom/pu lo cou
U larron qui jamay n'ont eu pou du licou,
No leissiroti passa per un mey cinq samane.
M. 7.
Malanconi, s. f. — Tristesse, disposition parti-
culière aux idées noires.
Arrié de mi chagrin, malanconi, tristessa.
Puisque ie ne seu plu oaiorna de viellessat
M. 8.
Mâla quara, s. f. — Mauvais quart (d'heure).
Veiqui la mala quara.
L. 1.
Malau. — Malade.
Per soura prou d'argen u prenont le dey longe.
Et si lotir retour n'est per Pasque ou per Ra/mpau,
Lour fene vont criant qu'ti sont mort ou malau,
M. 8.
Malavisà. — Qui n'a que de mauvaises pensées,
qui ne songe qu'à mal faire.
malavisa d'Eyben, fagotié d'Eychiriole.
M. 4.
Malavlsey (le). — Nigaudes, jeunes filles qui
n'ont pas su se conserver pures.
Cellei son de propo que tu debvria tetii
A le malavisey qui rompon lour eytache
A fin de se viouta insi que font le vache.
M. 4.
Maleitrua (au fém.). — Malotrue, mal bâtie.
/ ne se farde pa de àri de chandela
Comme la maleitrua filli d'un procurou
Qui ai la chamba torci et lo na deycorou.
M. 5.
Se dit aussi : maleitrio.
Malenconi, s. f. — Affliction, chagrin.
O granda fachari, je voudrin estre morta,
Ore je n'aurin pa cela malenconi,
M. 4.
Malencontro, s. m. — Malheur, accident, hasard
malheureux.
Per malencontro, par malheur.
Et si per malencontro un poro maleirou.
L. 1.
Maleytru. — Malingre, malotru, mal bâti.
Celeu que l'escorpion, animal maleytru,
At piqua, n'a recour qu'à celeu chambaru,
M. 5.
Veyié ceu liidelet, ceu maleytru gonel
Et machura pertout oomm'un raclafornel.
M. 4.
Maleyzià. — Difficile à faire.
Malheirou. — Malheureux, digne de compas-
sion, à plaindre.
Seu je pa malheirou sur tou lou malheirou!
M. 4.
Orenoblo malherou.
B. L. G.
Malheuranei, s. f. — Misère, détresse, mauvais
état de choses, état de gône.
Helal lou poro zartisan
Se sentiron mei de dizan
De cesta granda malheuranci
Qu'ai eoru per toutta la Franci.
M. 6.
Malhiver, s. m. — Mauvaise saison.
N'avey pa besoin de malhiver, avoir bien besoin
de travailler.
M. 4.
Malhiver à la fin ne pourrai po du/ra,
M. 4.
Mal' hôra, s. f. — Mauvais moment, mauvaise
saison, l'hiver.
Pot-estre una iala tempora
Tindrat que tropt à la mal-hora.
M. 6.
Mal-hôra (à la). — Au mauvais moment, à
mauvaise heure.
A la mal-hora la natura
M'a forma du limon crassu.
M. 5.
la
Mallié, v. a. —
Maloutruisi, s.
bligeants.
S'adonna à
Tordre, entortiller. (Champ.)
f. — Malveillance, propos déso-
la maloutruisi.
L. 3.
Mammi. — Idiot, abruti.
Man, s. f. — Main.
Manda, v. a. — Envoyer.
Et d'iqui vin avoi que Dié, per l'en puni,
Li vou manda lo ma et lo ben retenu
L. 3.
Manda, v. a. — Faire savoir par un commis-
sionnaire, ce mot éveillant toujours l'idée
d'un ordre, d'un départ.
Te vin de me mamda que te n'u pas leizy.
B. 9.
Mandiguéla, s. f. — Femme de mauvaise vie;
nous dirions dans le même sens : une traînée.
Mandela, s. f. — Amande, noisette.
V ne l'a pa, socrei, pru gro qu'una mandola
Ou que lo peti dei.
L. 1.
Mandrill!, s. f. — Vieille robe, vêtement en lam-
beaux et passé de mode. (B.)
Manéchâ, s. m. — Le maréchal ferrant.
Maneyié, v. a. — Manier, palper.
En vollan maneyé
Ma Thoni, din un rut je pensi me nevé.
M. 4.
Mangeo, s. m. — Manche d'outil.
MAN
Mangi, s. f. — Manche d'habit.
Qu'eilH lie purtei pa roba deichicota,
Ne la manyi flocan, ne lo bor picota
De teya ou paaiamen.
— 128
MAR
L. 3.
- Vers à soie.
Sonneur de cloches, le mar-
Maniau, s. m. pi.
Maniglié, s. m. -
guillier.
V l'et pru empressa
Que n'ét un maniglié lo jour du trapassà.
L. 2.
Manilli, s. f. — Anse, poignée extérieure ser-
vant à porter un panier, etc.
Avei mey de van que de manilli.
Avei mey de van que de manilli, avoir plus de
blague que d'effet.
Manlevâ, v. a. — Relever, remettre à flots.
liian poû d'argin guoque fey vo manlève.
Manon, s. m. — Gerbe de chanvre non encore
teille.
Fâre lou manon.
Manore, s. m. pi. — Ouvriers, surtout les ter-
rassiers.
Lou regrollié, manore, buyandeyre, '
A cha plen banatoti, pot, guiettes et cuilleyre.
M. 7.
Manoûra, s. m. — Manœuvre, celui qui travaille
de ses mains.
M. 4.
Manqua (se). — Se tromper.
Tourna voz en, monsieu, vo vo manqua de porta,
N'ét pa à mi que faut parla de cella sorta.
M. 8.
Mantelôta, s. f. — Gilet.
Manteni, v. n. — Affirmer, soutenir.
L. 3.
le volo manteni que lo mondo y appren
A se hen gouverna en tout fat de fortuna.
L. 3.
Manteni, v. a. — Entretenir, défendre.
Monsieu lo grand abbé marohave simplamen,
Suivi du grand consey, gen de bona cabochi.
Qui sçavon manteni l'honou de la perrochi,
M. 7.
Mantet, s. m. — Manteau.
Mantil, s. m. — On nomme ainsi la nappe de
table. (Charbot.)
Manvirià, s. f. — Tour de main.
Mâquc. — Pourvu que.
De céley ne me chou maque tu seye miena.
M. 4.
Mâque souqua. — Pourvu que seulement.
Moque souqua ne faille
Demeura d'eipousa gueiro après le fiançaille.
M. 4.
Marbiéra (pcp la). — Gomme d'ordinaire, comme
de coutume.
Per vo zalla fayé
Un petit motillon, onte, per la marbiéra
Tou celou de leyen me fazion bona chiéra.
L. 1.
Marchié, v. n. — Marcher.
Marchié pe lou ban, se dit d'un enfant qui com-
mence à marcher seul en s'aidant de tout ce
qu'il rencontre.
M. 5.
Mapci. — Flétri. (Charbot.)
Marci. — Merci, grâce, faveur, récompense; sen-
timent qui vous pousse à épargner quelqu'un.
Marci, v. n. — Flétrir. (Champ.)
Marciro, s. m. — Ellébore.
Marcorâ, v. a. — Faire de la peine, tourmenter,
donner de l'ennui.
Mais ne vins pas me marcorâ
En t'émaginant que je minto!...
Latal.
Marcorâ. — Ennuyé, triste, chagrin.
Ma filli maugra mi vou estre dameisella
Et u lieu qui dcbvriet en estre marcorâ,
le crey qu'i se treirat lou douz eyu de ploura.
M. 4.
Marcorâ (se). — Se chagriner, se tourmenter,
se décourager.
Marcourâ, v. a. — Décourager, dégoûter.
(Champ.)
Mare, s. f. — Mère et aussi matrice.
Prendre la mare u ni.
L. 2.
Mare. — Absolument, complètement, tout à fait.
Se viotà mare nû din lou bra de sa coinda.
L. 3.
Marc levari. — Accoucheuse.
U semble du menton un gran choso eichari
D'una veilli marina ou mare levari.
L. 1.
Marclla. — Sage-femme. (B.)
Marclla. — Dévidoir. (Proveyz.)
Marrcn (lo). — Le Mariste, et par extension
tout frère prêcheur.
Lour faut {coma dit lo marren)
Vna pugna de remontranci
Et non pa tour et not la dansi.
M. 6.
Mâre-nu. — Tout nu, absolument nu.
Mâre-sâgi, s. f. — Accoucheuse.
On dit aussi : mâre-levari.
Mareychâ, s. m. — Maréchal ferrant.
De prendre un mareychâ j'acqueirin lo renom
De figue de Marseille et cabat d'Avignon.
M. 8.
Marfondu. — Rendu, exténué de fatigue, qui
n'en peut plus.
Me veyci prest, à qui faut to brisié lo corpt
Eyto u maltotié qui font dotMa le taille
Du peuplo marfondu per en fare gogaillet
M. 8.
Margaillat, s. m. — Crachat visqueux d'une per-
sonne fortement enrhumée.
MAR
— 129 —
MAT
Margot, s. f. — La pie.
Voir : ayâssi.
Margoulin, s. m. — Vaurien, fainéant, mauvais
sujet.
Mari. — Petit, chétif, de peu de valeur.
Marina, s. f. — Marraine.
L. 3.
Una vieilli marina, une vieille fée.
U semble du menton un gran choso eichari
D'una veilU marina ou marc levari.
L. 1.
Marina, v. n. — Terme de jardinier. Mettre la
dernière main, la dernière perche à une haie
faite en plessis. (Charbot.)
Mariotta, s. f. — Marmotte.
Sauta com'un miron, danaié come mariotta.
M. 8.
Mariette, s. f. pi. — Marmottes.
Se viron cey et ley, danson comme mariotte.
M. 4.
Marjolet. — Amoureux, galant, fat, petit crevé.
Ilei, que ie seu contenta, quan « mei de la gala
Mon marjolet me join eipala contra eipala,
L. 3.
Marma. — Sur mon âme, sorte de serment jadis
fort à la mode.
Marma, faut advoyé que Tuna et Vautra eypousa
Plourave, mais chacuna u oow estiet joyousa.
M. 8.
Marmotâna, s. f. — La marmotte que les petits
Savoyards faisaient et font encore danser au
son de la viourna en psalmodiant quelque air
monotone de la montagne.
Eymwrtia de la fret du grand quarfié d'hyver,
Qui Vaviet endormi comme le marmotane.
M. 7.
Marnon. — Juron du xvii' siècle.
Marnon, ie me repinto!
Quand ie ne l'ay jitta dedin ceu laberinto
Per mieu Venfereola, et teni plu long tem
Que ne l'ay je forcia.
M. 4.
Voir sannon, autre juron de ce temps-là.
Maroquin, s. m. — Fagot d'une certaine gros-
seur dont les boulangers se servent pour
chauffer leur four.
Marpâ (lo), s. m. — Malheur, malechance, dé-
veine, et aussi fripon, voleur, vaurien.
Ore lo marpà tin lo mondo agropà.
L. 3.
Marpaillà. — Manger avec sensualité. (Champ.)
.Marpaillié, v. a. — Déchirer, mettre en lam-
beaux.
Lou soudar ont fat de tout ripailli.
Et lou sergen ont prey lou meuHo per la tailU,
Si bien que nyat plu ren à pillié, marpaillié.
Car le bonne meizon ont fat lo cupellié.
M. 7.
Marpau, s. m. — Filou, fripon, voleur, et aussi
avorton.
/ crevé d'orgueil, comme fit lo marpau.
M. 5.
Marpaudâ, v. a. — Voler, détourner, mais aussi
déchirer, causer un préjudice.
Un gro plen Irû d'avilie
L'aleizon marpaudâ.
li. 1.
Marqua, v. a. — Décrire, dépeindre.
Je vo lo voi marqua.
L. 1.
Marret, s. m. — Un tas. (Proveyz.)
In grô marret.
Proveyz.
Mârria. — Ennuyée, fâchée.
0 que nostron eypousa est ore bien de preysa,
1 net pa ren marna d'avey eijta surpreisa.
M. 4.
Marsauzi, s. m. — Arbuste dont les feuilles res-
semblent à celles du saule et qui se trouve
dans les endroits humides; saule marceau.
Marsiro, s. m. — Plante à feuilles allongées dont
on fait des balais pour nettoyer les fours.
Les paysans s'en servent aussi à frictionner les
bœufs qui ont le charbon.
Marteleura, s. f. — Petit marteau servant à
battre le tranchant de la faux.
Voir enchaplà.
Martélla, s. f. — Sorte de hache munie d'un
petit tranchant d'un côté et d'un fort mar-
teau de l'autre. C'est un outil dont se ser-
vent les bûcherons pour enfoncer le coin, —
la bessouri, — dans les pièces de bois {pe le
z'abaissié, ou bien encore pe le baissié).
Martouillié, v. n. — Donner à la tôte, porter au
cerveau en parlant d'un vin très fortement
alcoolisé.
Ne faudrit beliau pas si fia! Eyt in vin que mar-
touille.
Proveyz.
Marzi, v. a. — Fdre marzi, étendre le chanvre à
la rosée pour le faire blanchir.
Masqua. — Effrontée, parce que les personnes
qui prennent des masques sont plus auda-
cieuses que les autres.
Masqua, si ton amour ne cède à ma reyson,
le farey retenti d'esclando la meyson.
M. 5.
Massetat, s. f. — Marteau de tailleur de pierres.
Mastachin. — Danse du xvii* siècle.
Poisse-tel avei u dei lou pisichin,
U zarteu d'oyassat, dansan lou mastachin.
L. 1.
Mat (la). — Le pétrin, huche à pain.
Faite porta de vin, abada lo barra,
Et sortez de la mat ce que sarat sa/rra.
B. 9.
MAT
- d30
MAU
Voir : amat.
La mat, qui commence à disparaître do nos
montagnes, était et est encore une table do
cuisine à caisse profonde et moins large au
fond qu'à son ouverture, qui servait à pétrir
et à renfermer le pain une fois cuit.
Mata, V. a. — Pétrir, faire du pain. (Champ.)
Mata, V. a. — Assommer.
Mâtafam, s. m. — Espèce de gâteau fait avec de
la farine battue avec du lait et des œufs et
frit à la poêle.
Voir : tortet.
Aufin, lou rey de Prusse, eeu petiot arogan,
A viriat din la ca«si coma in matafan.
Ménilgrand.
Màtio. — Flétri.
Se dit aussi : mâzio.
Maton, s. m. — Pain de noix. (Champ.)
Matra, s. f. — La fouine.
Matrat, s. m. — Trait, dard, gros bâton.
Margot vo pareitra, irafora du matrat.
Que l'amour luy a trat.
M. 5.
Matrouillié, v. a. — Mâcher longuement.
Matta, s. f. — Fosse, tombeau, trou, cercueil.
(Roq.)
U lieu d'un en faut dou dedin la casamatta.
L'un per estre à son pare un enfan de la matta,
L'autro per cent escu qu'u debt sur lo papié.
M. 8.
Un ingrat, un fils qui ne donne que de l'ennui,
qui conduit son père à la tombe.
Mau Mal.
Mau patrona, mal bâti, mal fait, difforme.
Ulet mau patronâ de tou sou membro.
L. 1.
Mau. — Mauvais.
Le fene de Orenoilo
Sont de mau contenta.
Faut avey bonna boursa
Et la fore tinta.
M. 8.
Mauconset, s. m. — Conseil pervers, qu'on ne
doit pas mettre à exécution.
Lo ban de mau consey.
B. 9.
Mauconten. — Mécontent, qui n'est pas satis-
fait.
Le filhe de la Rochanoeisa
Bçavon que trop y at Ion tem
Que lou meina sont mauconten
Si ne sont tousiour upres d'elle.
M. 6.
Maucoussent. — Impertinent. (Champ.)
Maudamageo. — Beau dommage 1 vraiment!
Maudamageo, monsieu, quand ine me commande
De fore contra ce que Ihonou recommande.
M. 4.
.Maii-razaii. — Malfaisant, méchant.
Le bétie mau-fazan.
L. 3.
Mau-fat. — Ce qui est mal fait ou qu'on a tort
de faire, mauvaise action, péché.
L'eiperit s'ét lancia à la mala ventura
Din lo gour de mau-fat.
h. 3.
Maufjain (à). — A regret, à contre-cœur.
Eicota me à maugain.
h. 1.
Maugra. — Malgré.
Maugra non, juron.
Maugra non de le fene, juron qui correspond
assez bien à notre : au diable les femmes!
M. 4.
Ma filli maugra mi vou estre dameisella.
M. 4.
Maugraciou. — Mal gracieux, sans aucune grâce.
Maugra non set demi, elhi m'at eychapa.
M. 4.
Mauje, s. m. — Mauvais temps. (J. O.)
Maunet. — Sale, malpropre.
Lou savatié maunet s'eyron tou décrotta.
B. 9.
Maunet (lo), s. m. — L'endroit malpropre et
dans un sens léger le derrière.
'Ne jitta plu lou Uvro
Contra monsieu qui lit dedin son cabinet.
Si la serventa fat nettcyé lo maunet
Et mochié quoque fey devant jour la chandela.
M. 7.
Maunèta. — Malpropre, sale, dégoûtante.
Je volo que de piou sa téta set mauneta
Et qu'u n'aye tallian per se la barbeyé.
L. 1.
Maunetta (au fém.). — Malpropre.
Voir maunet.
Dorada maunetta, pâtisserie malpropre.
M. 5.
Mau-pâtâ. — Mal pétris, mal bâtis, mal faits.
Lou tetet pendolan, flapiou et mau^patâ.
L. 3.
Maupatei. — Mal bâties, mal faites.
De grosse maupatei qui n'ont ni goust ni graci.
Et qui ont de tetet una plena paillassi.
M. 4.
Maupidou. — Impitoyable.
Le chamhe eitendiet
Com'un poro chapon, à qui, per son sopà.
Un golu maupidou a la gorgi coupa.
L. 1.
Maureceu. — Mal venu.
La Lhauda de gui je seu lo maureceu.
M. 4.
Mau-sagio. — Imprudent, malavisé, téméraire.
L. 3.
Mau-san. — Malade, d'une santé délicate.
L. 3.
M AU
— 431 —
MEI
Mauvoillenci, s. f. — Malveillance, mauvais vou-
loir, intention fâcheuse.
7'out plcn de mauvoillanci et cruçan de le den,
Com'un dieblo empenà u se lancit deden.
h. 1.
Mau-voillien. — Malveillant, méchant.
L. de B. 3.
Et aussi mauvoillien.
Mauvolu. — Mal venu, littéralement : mal
voulu, et par conséquent à qui on fait mau-
vais accueil.
Car noz avon faya lou gourmaii deiasolu
A estre dépouilla, et per tout mauvolu.
M. 8.
May. — Plus, davantage.
Mey et niés. (B.)
On pren de mouche u miel may qu'u vinaigro.
M. 5.
May. — Encore.
Que vo jasonna bien! Jamay u grand jama/y
le n'en vi un paray. Que me diri vo may?
M. 8.
Maye, s. f. — î'illette qu'on habille en reine au
mois de mai et qu'on expose dans les cam-
pagnes au milieu d'un trône de feuillages.
Mayenchi. — Terme injurieux qui s'applique à
un homme faible, petit et mince. (B.)
Mayèri, s. f. — Branche de saule que l'on coupe
pour faire du bois et que l'on emploie aussi
pour soutenir les pampres de la vigne. (B.)
Mayoussa, s. f. — Fraise en général, mais sur-
tout la petite fraise des bois.
ray deque me charfa, ie tetto le chamoeyse,
le migeo peytavin, mayousseg et flamhoeyse.
M. 8.
Mayoussié, s. m. — Fraisier.
Mazantâ, v. a. — Soupeser.
En ceu tem inocen le filles u mottet
Leissavon un petit mazanta lour tetet.
M. 7.
Mâzio. — Se dit du pain et des fruits qui de-
viennent ridés et flétris en se desséchant.
(Charbot.)
Mean. — Pourvu que.
Et jamei lo dangié ne pot Vaume troubla
Mean qu'u se poisseize à sa coinda acoublà.
L. 3.
Méari, s. f. — Métairie, ferme d'une certaine
importance.
Méchabit, s. m. — Différend, contestation, que-
relle.
Méchavet, s. m. — Bêche, boyau.
Méchintisi, s. f. — Action méchante, parole mé-
disante.
Méchintisi, s. f. — Méchanceté.
Lous lâchas qu'ont la méchintîsi
De ma parla de le fillets.
Latal.
Mécla, s. f. — Méteil, mélange par moitié de
seigle et de froment.
Mèclie. (B.)
Mélange de foin et de paille à l'usage des vaches
et des chevaux.
MécIâ, v. a. — Mélanger.
Mécle (de). — On appelait ainsi un mélange
d'orge et de blé trémois {blâ tramei) qu'on
semait au printemps et qui servait à faire
du pain à la fois économique et rafraîchis-
sant.
Voir cossié.
Mécliau. — Mélange de foin et de paille que l'on
donne aux bestiaux pendant l'hiver.
Mei, s. m. — Mois.
L. 1.
Mel, s. m. — Milieu, et aussi : mitan.
Entremei, au milieu.
Mei. — Plus, davantage.
Lo mei du ten, la plupart du temps.
L. 3.
Meian, s. m. — Moyen, qui tient le milieu. Nom
de la corde qui sert à atteler les bœufs quand
le timon est trop court. (Charbot.)
Meichentisi, s. f. — Méchanceté.
L. 1.
Meicla, s. f. — Blé méteil.
Meijour. — Midi.
Meijour ère sona et déjà d'alison
Fermiolàve de gen la cour et la meison.
L. 3.
Meilleiirié, v. a. — Améliorer.
Un bolongié tro dru volliet changié de vianda,
Per meilleurié son eorp de ihousa plu friand a.
M. 5.
Meillou. — Meilleur.
Car ellieret u jour
De le sope, uquàlo on sat que de toujour
Se fat la meillou chiéra et la pru grossa fêta
Que face la gisen.
L. 3.
Mein. — Moins.
Iquen et mein que ren.
L. 1.
Per lo fin mein, à tout le moins, pour le moins.
L. 2.
Meina, s. m. pi. — Les garçons.
U fa mieu souspira lou meina que lo veti
Ou que le Repentie ne fon en lour couven.
M. 5.
Lou meina deujourdeu sont de vray affrontou.
M. 4.
Meinau, s. m. pi. — Mes gaillards! mes garçonsi
Ah! vo creïé, meinau, me fare ici la loi?
Ménilgrand.
Meiparti. — Déchiré, partagé par le milieu.
Mon cour et meiparti de regret.
M. 5.
MEI - i32 -
Meirié, v. a. — Mouvoir, remuer, agiter,
/yc filhe de la Brochari
Vont à la moda de Pari
Mcirant du eu com'wna cana.
M. 6.
MES
Meisanot. — Adverbe de temps dont on se sert
pour dire ce soir, cette nuit. (Charbot.)
Meisonâ, s. f. — Toutes les personnes qui ha-
bitent ensemble, la famille jusques et y com-
pris la domesticité.
Mcisselar, s. m. — Molaire, grosse dent.
Amolà sou meisselar.
h. 3.
Meissi, s. f. — Pampre de vigne. (Champ.)
Meisson, s. f. — Moisson.
Meissonnâ, v. n. — Faire les moissons.
Meila, s. f. — Moitié.
8i t'avia la meita de la langou que j'ay,
Tu vindria caqueta de l'amour comm'un jay.
Mei qui porriet-to vicotaf
Tout est si chier que la meita
Du monda languit sur la terra.
M. 5.
M. 6.
en
Meitra, s. f. — Maîtresse, qui a le pouvoir.
le seu meitra de V advcntura.
M. 4.
Mcitreyié, v. a. — Maîtriser, commander
maître, régenter.
Cor la granda poissanci
Du zaume lor a fat prendre taV arroganci
De meitreyé chacun.
K 1.
Meliou. — Meilleur.
Melôta, s. f. — Morceau de forme régulière pé-
tri ou façonné avec les mains.
Veytia ina brava melota de bûro.
Men. — Mien.
Lo men, le mien.
M. 5.
Sou vouley su lou men ne sont plu absolu.
M. 5.
Mon (la). — La mienne.
le crcyo que la men n'irat jama/y en hau,
V ciel onte jamay ne fat ni fret ni chau.
M. 8.
Mena, s. f. — Petite lanière de cuir qui sert à
attacher le timon au joug et aussi à relier le
manche du fléau à la verge.
Ménimou. — Minime.
L. 3.
MenitPO, s. m. — Ministre, suppôt.
U dit que lou violon
Son menitro du diéblo.
L. 3.
Menon, s. m. — On donne ce nom au bouc châ-
tré. (Charbot.)
Ménon, s. m. — Petit morceau de bois destiné
à tordre et à serrer la mena (voir ce nom).
Menta ou mentala, s. f. — Le membre viril.
On ne pot ne dancié, ne mei planta la ménta
Sen l'aida et lo secour de quoque bon garçon.
U 3.
Mente-fei. — Maintes fois, bien souvent.
Ne vet-on, mente-fei, lo perfun recuri
Lo fia d'una eissela ou eitoma purriî
L. 3.
Méon, s. m. — Moyen.
La danci et lo méon lo meillou de parla
Et de l'hora et du leu de no zentacoula.
L. 3.
lUëon, s. m. — Raison, sujet.
Et je ne creyo pa que l'arma beneirousa
Du poro trapassa ayeise en paradi
Per prevon qu'eilli y set, tau meon de burdi.
L. 3.
(se).
S'étonner, ne pas compren-
Méravillié
dre.
La vertugala et en tout et tout ten empachoùsa :
Si ben, qu'eilli me fat soven méravilHé
Come u mondo de Dié on s'en vont arbillié.
L. 3.
Mercuret ou plutôt marcoret, s. m. — Petite
mesure des liquides.
Mèrebûda, s. f. — Grosse andouille formée de
tous les boyaux restant du cochon après que
l'on a fait les boudins.
Mépié, V. a. — Mouvoir, remuer.
Merlut (lo). — La morue, la merluche.
Lo merlut vermenou et la toma iteissi
Ne fleiron pa si ma.
L. 3.
Meschen. — Méchant, mauvais.
Retiron no d'iey de pou de quoque piera.
Un meschen cou abat Ihaudaci la plu fiera.
M. 4.
Mescogneussan. — Ingrat, qui ne sait pas ce que
c'est que la reconnaissance.
Tu sa que louz efa/n ingrat, mescogneussan,
Presumptuou, mutin et desobeissan,
Ne montaront jamay u siegeo de louz ange.
M. 8.
Mesongié. — Menteur.
Va, que lou que t'y on dit. fa de grand mesongiei.
Ménilgrand.
Messongi, s. f. — Mensonge.
Una tala messongi.
L. 2.
L'armagnat qu'et din mon amat
Menasse d'un poro climat.
Dieu volhe que tout ce qu'u songe
Sceyson autant de measonge.
M.
On dit aussi, quoique plus rarement :
songeo.
Messongié, geiri. — Menteur, menteuse, trom-
peur.
Ne se faut pa fachié per chosa si legeiri
Fei/em que ta meitressa et una messongeiri.
M. 4.
6.
in
me-
MES — 133 —
Mesteyrau, s. m. — Artisan, ouvrier, qui tra-
vaille de ses mains, qui fait œuvre de ses dix
doigts.
8i lo grand Parlamen ne luy teniet de pan,
Loti peti mesteyrau y mourriont tou de fan.
M. 8.
Métâ, s. f. — La moitié.
Metay (lo), s. m. — Le laboureur, le moisson-
neur, le fermier, le métayer, celui qui tient
et fait valoir une ferme pour la moitié des
fruits.
Veygui l'invention d'un esprit diabolit
Per chassie du paï lo metay catholit.
M. 7.
Meûla, s. f. — Moelle.
Lo Rey et vostron pare authorison l'accord
Qui sen cassa louz o vou le meule du corp.
M. 5.
Meûla, s. f. — Petite fente ou gerçure au ta-
lon, crevasse produite par une engelure.
Ina meûla.
MIA
m. — Grosse andouille,
se conserve dans l'huile.
gros
Meupâ, V. a. et n. — Mûrir.
Regarda de bon hora
Si natura per leu a jat mettra la mora.
M. 4.
Meure, s. f. pi. — Fruit du mûrier et de la
ronce.
Meurtre. (B.)
Meureusson, s.
saucisson qu
Murisson. (B.)
Meurgeat, s. m. — Tas de pierres et par exten-
sion un tas d'objets ou de personnes. (Pro-
veyz.)
Mey, s. m. — Milieu.
Lo veye-vo u mey de celle dameyseUef
M. 8.
Mey, s. f. — Moitié.
Ne s'ére jamey fat de procission si hella.
Si nomhrousa, si loin, ni mey si solemnella.
B. 9.
Mey. — Plus, davantage.
Mey que, plus que.
Elhat de jugimen mey que d'un plen pâmé
Et elhet ey veilla comm'un rat de granié.
M. 4.
Mey, s. m. — Mois.
Veyei lo mey que tout cambade
Comme lou chourot et lapin.
M. 4.
.Meyelâ. — Mélangé, mêlé.
De Savoey bien sala, bon hulo, bon vineygro.
Tout celey bien meycla donne grand appétit.
M. 7.
Meycla. '— Froment de mauvaise qualité mé-
langé avec du seigle ou de l'orge.
U travaillont (lasset) à le zoure pesante
Per achitta de meycle à la granatari.
U. 7.
Meyjoup. — Midi.
Pertout eyre plu clar que n'est à plen meyjour.
B. 0.
Meylin - meylet. — Méli-mélo, tous ensemble,
garçons et filles.
Estiet parmey de folata eiMen
A ton meylin meylet en oeu tem innocen.
M. 7.
Meynâ. — Petit enfant, l'enfance. (J. 0.)
Meynâ, s. m. — L'ensemble des jeunes garçons
d'un village, la jeunesse masculine.
Pare du bon nieyna, père des bons enfants, dit
Millet à Sébastien de Pourroy, en lui dédiant
la Pastorale de Janin.
Si ben que lou meyna sont forcia u vilageo
U lieu de folatta d'estre toujour bien sageo.
M. 4.
Meynot. — Minuit.
A la meynot.
A. R.
Meyon, s. m. — Case, compartiment.
L. 3.
Meysolar, s. m. pi. — Grosses dents, molaires.
Et quand lour meysolard ne poviont plu machié,
U fasiont de lour briisse à lour idola offranda
Et dangavont u tour en granda sarabanda.
M. 8.
Meyta, s. f. — Moitié.
Et per fini pltisto, n'en di que la meyta.
M. 5.
Meyterau (lou), s. m. pi. — Les gens qui ont un
métier, tous ceux qui ont une profession ma-
nuelle.
le ne volo ren vey cella tracassari
De meyterau qui n'ont que de lingeo pourri.
M. 8.
Meytra, s. f. — Maîtresse de maison.
Vo sari toujour meytra et mon pare lo maistre.
M. 8.
Mezantà, v. a. — Soupeser, apprécier le poids.
Mezeu. — Aujourd'hui, à l'instant, sur-le-
champ.
le ne volo jamey avey dénié ni molli,
Si per vo fare vey deman ce que je seu,
le ne couro aver ley douze poste mezeu.
M. 4.
Mezeu. — Désormais, dorénavant.
Piero, reposa vo, eyet mezeu lo tem,
Teyan que vostron corp et defour du chautem
Et qu'u ne sert plu ren qu'à le goutte deypongi.
M. 4.
Mezeuron, s. m. — Petit panier tronronique
pourvu d'une anse, dans lequel on met des
fruits pour les apporter au marché.
Mi, ti. — Moi, toi.
Mé. (B.)
Mïa, s. f. — Amie, maîtresse.
Lor mia, leur amie.
Miâro, s. m. — Matou.
MIA
— d34 —
MIR
Miaroiiâ, v. n. — Miauler, en parlant du chat
qui appelle la chatte, ou inversement.
Michi (una), s. f. — Espèce de petit pain de
forme allongée et terminé en pointe de cha-
que bout.
Le miche du eu, les fesses, qui ressemblent, en
effet, à deux miches accouplées.
Est à fare u poltron d'avey cella malici,
Car le miche du eu lour vont toûjour trcmblan.
M. 8.
Michau, s. m. — Petite benne de bois pourvue
d'un long manche et servant à puiser le pu-
rin.
Mié (lo), s. m. — Le miel.
le voudrin fare comm'una mouchi,
Sur sa bouchi sucera alla cueilli lo mié.
M. 8.
Sucera (sic).
Miégi, s. f. — Le petit lait, la partie séreuse qui
sort du lait quand il se caille.
Miéjot. — Midi. (Gaude.)
Miel. — Tas, monceau. (Champ.)
Miéna. — Qui est à moi. Nous dirions aujour-
d'hui dans le même sens : ma chère!
Miena, tout ey perdu, lo sat et le quillet.
Talc n'y penson pa que von resta fillet.
B. 9.
Miéno, miéna. — Mien, mienne.
Lo miéno, la miéna, le mien, la mienne.
Miéna, terme d'amitié. Ma petite.
Miet. — Monceau, tas.
Miet, s. m. — Miel.
Miet, s. m. — Amas de bois coupé dont les bû-
cherons font des fagots et les charbonniers
du charbon de bois.
On dit aussi : ina roula.
Migeâilli, s. f. — Provisions de bouche.
Migeome, s. m. — Le roitelet.
Migeou. — Mangeur.
La Provenci n'at ren que de sarrapatai,
Migeou de cacalause et figue de cabat.
M. 8.
Migerot, s. m. — Les légumes qui doivent ser-
vir à faire la soupe.
Addu lo migerot
Veytia Voila que hrezène.
Migeyson, s. f. — Appétit, envie, besoin do
manger.
Quand cassore sarat fourra din la preyson.
L'un et l'autro troubla perdrai la migeysùn.
M. 8.
Migeyson, s. f. — Démangeaison, chaleur occa-
sionnée par le besoin de se gratter.
Migié, V. a. — Manger.
Laissié me souqua fare, atertan ne songié
Qu'à vo couchié, dormi, chanta, bere et migié.
M. 5.
Jamey tardi n'a migea son saou, en parlant du
blé qu'on sème un peu trop tard, en décem-
bre par exemple, et qui ne produit pas au-
tant que celui qui a été semé plus tôt.
Se laissié migié sa sopa, se laisser bêtement
prendre ce que l'on a, ne pas savoir se dé-
fendre.
U ne se laissiriet pa ren migié sa soupa.
M. 4.
Migié (lo), s. m. — Ce qui se mange, les ali-
ments.
Tou celou qu'amont mieu lo migié que lo bere,
Ne se coitont pa tant que clerc de procurou
Quand quoque pleydeyan lou mené à l'abberou.
M. 7.
Migimotet, s. m. — Croque- marmots, croque-
mitaine.
L. 1.
Migipapet. — Injure : hypocrite, menteur, ava-
leur de bon Dieu.
Sor, sor de ta meyson, berchu, migipapet,
le te vollo baillié tau cop sur le coppet
Que ie t'accaparay d'una branchi qui brûle.
M. 8.
Migison, s. f. — Démangeaison.
Farean tout einsi qu'un tison
Juqu'u bout du zarteu l'y baille migison.
L. 3.
Migilout. — Qui tout dévore.
La guerra, Dieu-marcy, avec son migitout.
Comme sont à Beaumont manda lou peyrolout.
Est manda loin d'icy.
M. 7.
Migranà, s. f. — La grenade.
Millianta. — Des milliers.
Vo diria, per ma fey, quand u saute qu'u vole,
Et quand u danse u fat millianta cabriole.
M. 4.
Mina colessl, s. f. — Sainte nitouche, à qui on
donnerait le bon Dieu sans confession. C'est
toujours pris dans un sens injurieux.
Ministre, s. m. — Un âne.
Minti, V. n. — Mentir.
Minuta, V. a. — Escompter l'avenir, projeter
quelque chose pour l'accomplir.
Minutan son retour devant que son despart.
U.S.
Miou, s. m. — Mulet.
Mira, s. f. — Chatte.
Miron, le chat, et aussi câlin, enjôleur, qui vous
caresse et vous donne traîtreusement un coup
de patte.
Miraillié (se). — Se regarder avec complaisance
dans une glace, prendre plaisir à se mirer.
Mirâilli, s. f. — Vache noire tachetée de blanc.
MIR — 135
Miraillôte, s. f. pi. — Cônes de terre dans les-
quels on met du bois et qu'on fait brûler
pour amender la terre d'un champ.
Miray. — Miroir.
Bella fena et lo miray d'un fou.
M. 5.
Et aussi mirai (1646).
Lo moindro souflo ren lo miray tout poni.
MOD
M. 5.
L. 3.
Mire, s. f. pi. — Chattes.
Se priron à gonfà et à fàre tau jei
Que le mire que son de chalou enragei.
Mirèla, s. f. — Petite chatte.
L. 1.
Mireu, s. m. pi. — Miroirs.
Mireu de la superba, miroir, image de l'or-
gueil.
M. 4.
Miricolà, s. f. — La morille, champignon.
On dit plus souvent encore : fricôla.
Miricotâ, v. a. — Terme de jardinier. C'est cou-
cher en terre une branche quelconque pour
lui faire prendre racine.
Miron, s. m. — Chat.
Aplagnié lo miron, amadouer le chat.
M. 4.
Âh! que vo êçaves bien aplagnié lo miron.
M. 4.
Miron, s. m. — Coureur de flUes.
Gro miron de la Mura et de la Mateysina
Qui chassie tou lou rat den la terra veisina.
M. 4.
Miron mirelle, s. f. pi. — Chatteries, minau-
deries.
Per ceste belle dameiselle
Que font tant de miron mirelle,
Elle portont mey d'attifet
Su la testa que lo buffet
D'un marchand de chose nouvelle.
M. 6.
Mironâ, v. n. — Se dit d'une chatte qui miaule
pour appeler un mâle.
Su l'ot una mira jardoiri
Mirona su lo tet.
L. 1.
Mirondèlla, s. f. — Coureuse, fille ou femme de
mœurs légères.
Placi de la Grenetta, oti la musa folastra
At cyta autrefey un po trop idolastra.
Tu te réjoui bien quand tu as prou de bla.
Mais Von te ved souven eyfraijé et trembla
D'estre dedin lo lieu où l'on rouît Padella
Et brûlit un bergié pcr una mirondèlla.
M. 7.
Mironna. — Féline, traîtresse, qui a de la res-
semblance avec le chat.
Lm raci mironna, la race féline, les voleurs,
tous ceux qui cherchent à tromper les autres,
les malhonnêtes gens.
M. 7.
Mironton, s. m. — Chaton du noyer.
Mirouflet. — Qui a de grosses joues, frais et
bien portant. (Eybens.)
Miroufla, grassouillette.
Ah! veremen eillet una chauda miroufla,
Eille porte toûjour sou solard en pantoufla!
M. 8.
Misto. — Joli, propre, bien agencé.
Car si jamei un aume et misto et ben veitu,
8'u recorde sou mot
L. 3.
Mistodin ou mistoudin, s. m. — Muscadins, les
gommeux, les petits crevés du xvii' siècle.
Mais tandi que ie seu après,
Faut que ie parla de plu près
V mistodin de cetta villa.
Mitan, s. m. — Milieu.
U fin mitan, au beau milieu.
Mo. — Mou, flasque, tendre.
Aussi mo qu'una soupa.
M. 6.
M. 8.
L. 3.
Môclii (una). — Mèche de lampe.
Farat fuma lo drap, comm'u feu una mochi.
M. 5.
Mocllié, v. a. — Moucher et aussi donner un
soufflet.
Et ne lei trovan arma, devan que reverchié,
Ne laisse per iquen de tresben la mochié.
L. 1.
Ne me fay pa leva d'ici per te mochié.
L. 1.
Mochié lo chiet, faire un faux pas.
Moellon, s. m. — Partie fumante et mal éteinte
d'une chandelle.
Mochou, s. m. — Mouchoir.
Veyqui perque de mon mouchou
le me pano soven le vialhe.
JI. 6.
Mocossin. — Se dit d'une jeune personne qui ne
sait pas se tenir comme le veulent les usages.
Au féminin : mocossinta.
Moequou. — Moqueur, qui tourne les autres en
ridicule, qui leur dit des impertinences.
Venteire de Seissin, moequou de Sassonagco.
M. 4.
Modâ, v. a. — Lâcher. Il se dit proprement des
cordes avec lesquelles on remonte un bateau.
(Champ.)
Modâ, v. n. — Partir, se mettre en route.
Le poure filUet flapisson
De vey moda tou lou garçon.
Ménilgrand.
Môda, S. f. — L'une des trois sonneries qu'on
fait dans les villages pour avertir les fidèles
du commencement de la messe.
La promeiri môda, la segonda môda, la darei môda.
Au plur. : mode.
MOD
ModurAgco, s. m. — Droit d'usage d'un moulin.
le confcaao d'avoy receu plen paimen
De ce que mon mouiiié me deit d' arrentannen
De mon molcn qu'u tint, tant per loua arréragea
Que per duc an inco à prendre moduragoo.
M. 8.
Modureiri, s. f. — Mesure de grains qui con-
tient tout ce qu'un moulin peut moudre en
une fois. (B.)
Moeino, s. m. — La pièce d'un pressoir à vin
où l'on met la clef pour le serrer. (Charbot.)
Moéro (je). — Je meurs.
Ore que gnat que Purgatoiro,
De veire tout içon ie moiro,
M. 6.
IMâgni, s. f. — Biceps.
Molû, V. a. — Lâcher, détendre, laisser glisser
en parlant de la corde qui sert à élever des
fardeaux avec une échelle d'engin.
Môla, s. f. — Meule, pierre à aiguiser.
Molar, s. m. — Elévation, colline, lieu élevé.
Molcn, s. m. — Moulin.
/ irut mey qu'un molen qui ne pot tempora.
M. 4.
Molenda, s. f. — Mouture. C'est l'ensemble du
blé qu'un particulier fait moudre à la fois.
(Charbot.)
Moliandron, s. m. — Ragoût de viande de mou-
ton et de pommes de terre.
Saucisson, muru^son, jambon, patié, raviole,
Fricassié, moliandron remplisson le courniole.
B. 9.
Molinâ, V. a. — Moudre. Se dit surtout en par-
lant du moulin à café.
Molinasson. — Mou, flasque, sans énergie.
La vianda de careima nou zengrosseit lo tein
Et nou fat moUnasse.
L. 3.
Voir : molasson, molassouna.
MoUar. — Lieu élevé, colline. (Champ.)
MoIIcn, s. m. — Moulin.
U repose hian moin qu'un mollen quand u mou.
M. 4.
MoUié, s. m. pi. — Marais. (B.)
Mollié, V. a. — Mouiller.
Molon, s. m. — Tas, monceau.
En un molon tout ère confondu.
L. 3.
Monda, V. a. — Casser des noix pour en extraire
les noyaux.
Mondou, mondousa, mondaille.
Monda, V. n. — Casser, éplucher et trier les
noix cassées.
De là : mondou, mondousa et mondaison.
Tu as de servitou mey que tu ne voudria,
Si te falliet monda tauria bien à tria.
M. 8.
— 136 — MOR
Moiidâilii, s. f. — Travail qui consiste à casser
les noix et à séparer le fruit de la coquille.
Monichl, s. f. — Le mont de Vénus, parties
sexuelles de la femme.
Monina, s. f. — Guenon, la femelle du singe.
Monséyié, v. a. — Traiter de monsieur. On dit
encore : je lui ai donné du monsieur gros
comme le bras.
U vo lo monsseieit coman un chiquanou
Qu'eiberbelan de pou ajournet un segnou.
L. 2.
Montangi, s. f. — Coût, prix, somme à laquelle
s'élève quelque chose qu'on vient d'acheter.
(B.)
Voir : coutangi.
Montanièri, s. f. — Bois qu'on lie verticale-
ment aux traverses des vignes en hautin pour
y attacher les pampres.
Montéla, s. f. — Belette.
Lo crapau traicte ma la montela.
Et l'aragna le mouche attrapei din sa tela.
M. 5.
Moque (de). — Feint, pour rire, pour se mo-
quer.
le creyo que ceci ne sarat pa de moque.
U l'ét eyvanoui, lo deipleisi l'assoque.
M. 4.
Morà. — Mûre, fruit de l'arbre qui a nom mû-
rier.
La natura per leu a fat meura la mora.
M. 4.
Morcet, s. m.
- Morceau, lopin de terre.
Mon morcet.
Morccu, S. m. pi. — Morceaux.
Lou bon morccu sont prey sito qu'u sont coupa.
M. 4.
Morei, s. m. — Mûrier.
Morgan, s. m. — Faiseur d'embarras, querel-
leur, mauvais coucheur, gouailleur.
Talou sont lou morgan, grand fendou de rochié,
Qui n'ont jamey quità l'ombra de lour clochié.
M. 5.
Morgua, s. f. — Orgueil, suffisance.
Son plu grand ennemy ore je me deyclaro,
Et contra souz ami ma morgua je prépara.
M. 5.
Mori, v. n. — Mourir.
Bcvon ù la sauta tout ore de Teipou
Et leisson de mori u plu richo la pou.
M. 4.
Morié, s. m. — Mûrier, arbre qui porte les
mûres.
Morliet, s. m. — Le grillon.
MorUiet et mourliet (1646).
L. 1.
Et quan eisordillan u l'cnten lou mourliet.
L. 1.
MOR — 137
Morliet, adj. — Boudeur. Se dit surtout d'un
petit oiseau qui ne sait pas encore manger
tout seul et qui ne veut pas prendre la nour-
riture qu'on lui donne.
Eyt in ttzet qu'eyt hian morliet.
Proveyz.
Morliétâ, v. n. — Bouder. Refuser la nourri-
ture, en parlant des jeunes oiseaux qui ne
savent pas encore manger seuls.
Te morliéte bin!
Proveyz.
Mopnèyié, v. a. — Menacer.
Lo timp mornèye.
Mornifla, s. f. — Gifle, soufflet.
Morniflou. — Morveux, petit garçon malpropre.
Sforrion, s. m. — Le fond d'une casserole, d'un
petit poêlon, parce que, retourné à l'envers et
privé de sa queue, il a quelque peu l'appa-
rence d'un casque.
Lo morrion d'una cassi.
M. 8.
Morteirié, v. a. — Piler.
En morteiran einai qu'una servanta
Qui hreye en un m'ortié ou sa ou saucimenta.
L. 3.
Morvelle, s. f. pi. — Le volubilis.
Messe. — Monsieur, messer.
Et peu masse Cravin, pru poissen que natura,
Noti zoutarat si gronda et douci conorturaf
L. 3.
Mostachin. — Espèce de danse fort en usage au
xvn' siècle.
Celley net ren d'avey dansia lo mostachin,
le vo farey hai comme lou chiet et chin.
M. 4.
Nom qu'on donnait, au xvr siècle, à la danse
armée ou pyrrhique. (Roq.)
Motà. — Sans cornes.
Motet, s. m. — Petit enfant, nourrisson.
Et son motet la trovave si douce
Qu'a mala pêne u la poyet quitta.
Noël Champ.
Motet, s. m. — Le cul-blanc, ainsi nommé parce
qu'il saute en voletant de motte en motte.
On dit aussi : le moteu.
Motillon. — Petit enfant, nouveau-né.
Diminutif de motet.
Empressa per vo zalla fayé
Un petit motillon.
L. 1.
Motin. — Sans cornes.
On dit : in nhourot motin et ina chiûra motat.
Mottet, s. m. — Garçon, jeune homme.
Teytu ben ceu mottet, u nat pa tojour prey
Sa via d'un mesmo pan, u let trop bien apprey.
M. 4.
Ah! que je seu contcn de vey que sou tetet
Tremblon per rendre hardi lo plu lascho mottet.
M. 4.
MOU
Mou, tou, sou. — Mes, tes ses (au masculin).
J/o« dcigt.
Me, te, se, mes, tes, ses (au féminin).
Me brâye.
MoucHerla, s. f. — Moucherolle, fauvette. On
donne ce nom à une personne maigre et
grande. (Champ.)
Cochierla. (B.)
Moiichi jailli, s. f. — Œstre, taon.
Un ase qu'ét piqua de quoque mouchi jailli.
U.S.
Mouchillon, s. m. — Moucheron.
le creyo bien qu'isson devine qu'à le nopce
Prou de bon mouchillon voyantaron me bosse.
M. 4.
Moudâ, V. n. — Partir.
Patron Jean iet mouda.
Mënilgrand.
Mouendà, v. a. — Donner le premier labour à
la terre. (Champ.)
Mougi, s. f. — La vache qui commence à pren-
dre du lait et même une vache laitière en
général.
V lat un bon toret per empli nostra mougi,
Un ano per cuvri nostra cavala rougi.
M. 4.
Mouneyri, s. f. — Meunière.
Tu ne me sares plu ni fena ni mouneyri.
M. 8.
Mounié, s. m. — Meunier.
Toûjour lo mounié rit quand la saison est pora.
H. 8.
Mourcillié, v. a. — Mordiller.
8e mourcillan lou dei.
L. 1.
Mourgâ, v. n. — Faire la nique.
Monta sur un chiva qui uz autre mourgo/ve.
Et gui superbamen su lo parey gingave,
V rendit tou loue eu biaucop plu reboiiillar
Que Reynaud su bayard.
M. 6.
Voir : murgd.
Mourié, s. m. — Mûrier, arbre qui porte les
mûres et dont les feuilles servent à la nour-
riture des vers à soie.
M. 4.
Mourliet, s. m. — Grillon.
Mourna, s. f. — Anneau ou plutôt virole en
métal qui sert à maintenir une lame dans son
manche.
Mourna, s. f. — Toupie. On dit aussi et sur-
tout : ina botifla (voir ce mot).
Mouroune, s. f. pi. — Ce mot sert à désigner une
espèce de cerises particulièrement petites et
noires comme de l'encre lorsqu'elles sont bien
mûres.
Mourquintéla. — Capricieux, fantasque.
(Champ.)
MOU
— 138
MUZ
Mourra (la). — Espèce de jeu très à la mode
dans le Pi(^mont.
/lion la à la mourra ou à la courtO'huchi,
Hur cet abro prenon per de pailli de ruchi.
M. 8.
Mourro, s. m. — Visage.
Moursa, s. f. -- Amorce d'une arme à feu,
grains de poudre dont on remplissait le bas-
sinet des anciens fusils à pierre.
Tanto dong aen falU je voz irai trouva
Per apprendre à charma du bassinet la moursa
Et planta lo courrié à l'entra de sa coursa.
M. 4.
Moursin, s. m. — Nœud d'une corde fait de
telle manière qu'il est très difficile à défaire.
(B.)
Mourvelou, s. m. — Petit morveux, terme de
mépris.
Je mourrin de dolou
Si je n'érin vengia de celeu mourvelou.
h. 1.
Mousqu'entêta. — Ecervelé, capricieux, étourdi.
(Charbot.)
Nous disons aujourd'hui dans le même sens :
avoir une araignée dans le plafond.
Mousquetâda, s. f. — Décharge simultanée de
plusieurs coups de fusil.
Car d'una mousquetâda ayant receu l'outrageo,
Vo ne volutes pa vo retirié hlessia.
M. 8.
Moustachin. — Danse en usage au xvii' siècle.
Et pui ie revindray dansié lo moustachin
Si-to que du cura no saron perrochin.
M. 8.
MoutA, adj. fém. — Sans cornes.
MoutcUa, s. f. — Belette. Fouine, nom vul-
gaire de la martre des hêtres.
Et per far enragié du tout
Lou meina que courront per tout,
Elle paront de prima tela
Lour affeitari de moutella.
M. 6.
Moutié, s. m. — Monastère, couvent.
/;■ vou leisso de par l'Igléizi et lo moutié
La messa et lou zautà.
L. 3.
Mouze, V. a. — Traire une vache ou une chèvre.
Je mouzo, je mozien, fai mozu.
La Franci que jamey n'at eyta à Teytachi
Se laisse mouze à tou comm'una hona vachi.
M. 7.
Movendâ, v. a. — Terme d'agriculture. Donner
le premier labour à un champ. (Charbot.)
Mucel, s. m. — Les femmes nomment ainsi un
peloton de fll, de laine ou de soie. (Charbot.)
Muguet. — Fashionnable, jeune et aimable gar-
çon et aussi l'amant d'une femme.
Supeitan que leyen le mare irondélc,
Du muguet de sa fena apportission nouvéle.
I.. 1.
Mûla, s. f. — Moelle.
De mûla de viau.
Muranchi, s. f. — Maison bâtie en pierre, par
opposition à paillanci, maison couverte de
paille. (Champ.)
Muresson, s. m. — Andouille.
Choqua lo muresson, avaler l'andouille et en
parlant d'une femme : se livrer au mâle.
Ah! chietta, voz alla choqua lo muresson!
M. 4.
Murgié, s. m. — Tas de pierres extraites des
champs et amoncelées dans un coin.
Murissin et murisson ou murusson. — An-
douille. (Champ.)
Musi, V. n. — ■ Moisir.
Musi. — Moisi.
Trova son pan musi, avoir trop attendu.
M. 4.
Mussâ (se). — Se cacher. (Charbot.)
Emussié, faire sortir un animal de sa tanière.
Musselâ, s. m. — Une grosse dent, une molaire.
/ m'on t'arracha in gro musselâ.
Mutrié. — Meurtrier, assassin.
Et jamei je n'agui «en m'avisamen
De tare à ceu mutrié ni pena ni tormen.
h. 1.
Muzi. — Moisir.
Voir : charmuzi.
Se dit aussi : mezi.
Muzi ou mezi. — Moisi.
Pan muzi.
L. 1.
Au fém. : mezià.
0@0
IV
NAG
Nâ. — Né, venu au monde.
Le fille du quartié de Basset lo bien na.
Nâ malhérou en fortuna hâtarda.
M. 4.
L. 3.
Nâ, s. m. — Nez.
Se teni per lo nâ correspond à notre expres-
sion : s'en mordre les pouces.
Y per lou zeitiveu et s'en tin per lo na.
L. 3.
Son nâ tesmoigne assez qu'u lat ce qtie va faut.
M. 5.
Nachôla. — Musard, lambin, paresseux.
Voir : niatoula.
Nâfra, s. f. — Balafre, large blessure, coupure.
(Champ.)
Nafrâ, v. a. — Blesser, égratigner, balafrer.
Qmnta filU lat to nafra de la façon f
M. 5.
Nal, s. m. — Routoir, large fossé où l'on fait
rouir le chanvre.
Naï, nais et neys. (B.)
Naisson, s. m. — Essaim d'abeilles.
On dit aussi : in aisson ou m breut d'avilli.
Naiza, s. f. — Le chanvre qui a été roui.
Néza. (B.)
Naizié, v. a.
Nézié. (B.)
Faire rouir le chanvre.
Nampiot, s. m. — Nabot. (Charbot.)
Nanôchi. — Corruption d*Anne et de Nanette.
(Champ.)
Nant, s. m. — Ruisseau, torrent.
Nâpolà, s. f. -
Nâpolié, s. m.
Naquetâ, v. n.
Nèfle, fruit du néflier.
De napolè.
— Néflier.
— Hésiter.
San naquetâ.
On dit aussi : san laquetâ, sans barguigner.
Nàquo. — Penaud et aussi impuissant.
Eilli sat ensarra lo mari routolan
Apre le zautre fene et d'oreison poissanta
Lo fare du tout nàquo, et la coa flapissanta
Remettre en sa vigou,
L. 3.
NEI
NargoH. — Moqueurs.
Eyoharpi de Tensin, nargou de Sainct Haleiro.
M. 4.
Nargou, nargousa. — Morveux, morveuse, jeune
enfant qui a encore la morve au bout du nez.
Fare de hrut met qu'un cloutrié,
Ou hen plutà qu'un breu d'avilie
Per cette nargouse de fille.
M. 6.
Nàssa. — Née, venue au monde.
Celei sarit hen nassa un jour malencontrou
Qui creirit le reison de celeu maleirou.
h. 3.
Nau-bâ. — De haut en bas.
Gara don quelou z'agnèle que vont nau-bâ pe lou
rochié.
(Patois de la vallée du Grésivaudan.)
Nazarda, s. f. — Coup de nez, action de vider
son verre, coup de boutoir.
Lou veyro toûjour plen, à moda savoyarda.
Devant lou zassetta attendont la nazarda.
M. 7.
Nazet, s. m. — Imbécile, homme sans aucune
valeur.
/ ne serion que de nazet
Uprés de oeu bravou motet.
Ménilgrand.
Nazie, V. a. et n. — Faire rouir le chanvre,
c'est-à-dire lui faire subir une immersion
plus ou moins prolongée qui facilite la sépa-
ration du fil de la partie ligneuse, — lo chan-
dillon (voir ce mot).
Se dit aussi : naizié.
Nécio, s. et a. — Simple d'esprit, sans usage du
monde et sans expérience de la vie.
/ n'eyt pas nécio signifie : ce n'est pas une bête.
Nei, s. f. — Neige.
J'ay fat fondre sa nei u ven de mou souspi.
M. 5
Neigun. — Personne. (Champ.)
Neisse, v. n. — Naître, pousser.
Lo soley donne icy tant de clialou
Que Ion en vet neisse toutte le flou.
M. 5.
Neit, V. imp. — Il tombe de la neige.
Fat de nei, il neige.
Neviet, il neigeait.
NEN
140 —
NIE
Nengiin. — Personne.
Picro ne vet neugun que set mieu à son gra
Que Janin lo vachié qui et un malagra.
M. 4.
Eyto pa trop forfat que nengun ne bougeyt
M. 8.
Pânegun, vaurien, qui n'est pas môme quel-
qu'un.
Neiisen. — Aucunement, pas la moindre trace,
absolument pas.
D'ordura verchié ley je ne trovi nensen.
M. 4.
Nensen. — Adverbe de lieu, nulle part. (Char-
bot.)
Nepvon. — Neveu.
Chié Lhaudo lo vilain ou son nepvon gu'eycoute
Le chanson quand che Icu l'argen plot ou deygoute.
M. 4.
Nepci. — Noir, devenu ou rendu noir. (B.)
Nerprin, s. m. — Nerprun.
Nertha, s. f. — Myrthe. (Champ.)
Nerte. (B.)
Net. — Il tombe de la neige.
D'où vene va, Chamhetf
— Du Sapey où toujour plot ou net ou nievole,
M. 4.
Netteyié, v. a. — Nettoyer, rendre net, débar-
rasser de ce qui est sale.
Vna servcnta vat netteyé lo maunet
Et mochié quoque fey devant jour la chamlela.
M. 7.
Neun. — Personne.
Jamai ne passe neun.
L. 1.
Neûre, v. imp. — Neiger.
Neûte. — Même. Ce mot est toujours précédé ou
suivi de la particule négative pas.
Je n'u sâvo pas neûte.
Niunte. (B.)
Nevon, s. m.
Nevou. (B.)
Neveu.
Nevuchat, s. f. — Giboulée; venue subite, mais
de peu de durée, d'une petite quantité de
neige.
A fat una nevuchat de nei, c'est-à-dire il est
tombé tout juste assez de neige pour recou-
vrir le sol.
Nevuchié, v. imp. — Se dit de la neige qui
tombe en petits flocons.
Lou pèlerin
Meneitrié d'Avignon, qui u tem que névuche
De lour groz olivié ont apporta le ruche
Per gratusié lou iicu.
M. 5.
Ney, 8. f. — Neige.
V ne sçavon pa mieu respondre
Qu'un home de ney qu'on vet fondre.
M. 6.
Neyié, v. a. — Noyer.
De Flora la mignarda i neyave le sale.
M. 5.
Lou dou rut de me plou neyon toutta ma venna.
M. 4.
Neyié (se). — Se noyer.
Din un rut je pensi me neyé.
M. 4.
Nia, s. f. — Nichée, troupe d'enfants.
Se dit aussi : gniâ.
Nia, s. m. — L'œuf que la ménagère laisse à
demeure au fond du nid et qui sert à attirer
la poule à ce même endroit.
N'oblèye pas de laissié lo nia.
Niatoula, s. m. — Musard, lambin, qui s'endort
sur son ouvrage. (B.)
Niaulà, v. n. — Miauler, se plaindre, pleurer.
Se dit aussi : nioulâ.
Niaulard ou nioulard, s. m. — Se dit d'un en-
fant qui pleure souvent. (Champ.)
Nibla, s. f. — Milan, oiseau de proie. (Champ.)
Niblâ, V. a. — Enlever, emporter dans la nue,
faire disparaître.
Lou gojat, vray canalhe.
Ont nibla toutte le polalhe.
M. 6.
Nichola. — Exténué, souffrant. (Champ.)
Nichôla, s. f. — Personne malade et languis-
sante qui est dégoûtée de tout et ne trouve
rien de bon.
Charbot dit encore : nicholâ, languir, ne rien
trouver de son goût.
Niéla, s. f. — Petit agneau, jeune brebis.
Agnelon, agnéla. (Charbot.)
Blanchet écrit : gnielle.
Niella, s. f. — Brouillard uni qui s'étend au
sommet des montagnes. (Proveyzieux.)
Nien, s. m. — Nid d'oiseau. (B.)
Nier, neiri. — Noir, noire.
Ners, naire. (B.)
Egnat prou d'autre coma leu.
Tout nier ormi lo blanc de Vœu
De la greissi que lou zeifofe.
M. 6.
Niétôla, s. f. — Chouette.
Nieu, adv. — Même.
Pas nieu, pas même.
NIE — Ul —
Nuée, nuage, coulée Nivochié, v. imp
Nievola ou nivolà, s. f.
de neige, névé.
Ah! la veyci que vin sen nievola, sen ora.
M. 5.
8i de quoque nievola u vin cuvri mon jour,
U lourat su lo na.
M. 5.
Chassie la niévôla duz eyu, éclaircir la vue.
Deipachon, avalon inco cesta piroula
Per iw chassie duz eyu tout à fat la nievola.
M. 4.
Monsieu, alla voz en dessout cella pivola
Herissia tout u dret de cella grand nievola.
M. 4.
Nîevoule ou nivolè, s. f. pi. — Nuages. (Proveyz.)
Lo solei n'ét tousjour de nievoule cuvert.
M. 5.
Niévole, v. imp. — Il y a de.s brouillards.
Niflâ, V. n. — Renifler, sentir avec force.
Niflouse. — Morveuse, qui ne sait pas encore se
moucher et retire en aspirant les mucosités
qui sortent des narines.
le lour direy ma râtela,
Sen oublié cette niflouse.
Ni cette petite pissonse
Qui per sçavei un po dansié
Se regardon deija pissié.
M. G.
Niguedouilli, s. f. — Qui ne sait ni ce qu'il dit,
ni ce qu'il veut, nigaud.
Niôchi, s. f. — Panier rond et sphérique que les
enfants mettent sur les arbres pour faire ni-
cher les oiseaux. (B.)
On appelle encore de ce nom une personne in-
dolente, au parler paresseux, qui ne sait ni
ce qu'elle dit, ni ce qu'elle veut.
Mon. — Personne, nul. (Gaude.)
Nion n'eyt saint su la terra.
Et aussi : rien.
Nion ne U fat plaisi.
Gaude.
Nion, s. m. — Nœud, difficulté, excroissance,
partie dure dans le bois. (B.)
Niot, s. m. — On appelle ainsi l'œuf que laisse
la ménagère au fond du nid pour inciter la
poule à y venir pondre.
Nioura, s. f. — Femme indolente, au parler pa-
resseux, qui semble marcher avec peine et
qui n'est bonne à rien.
Voir : niôchi.
Niquet, s. m. — Personne, un rien, une baga-
telle.
Creindre aussi po son aume qu'un niquet.
U 1.
Nivolâ, V. imp.
NOT
— Commencer à neiger.
Etre couvert de nuages,
NivôIe, s. f. pi. — Brouillards, nuages.
Nivoule, nievoule, nivolet. (B.)
Nivot, adj. — Sombre, nuageux.
Eyt tôt mvot.
No. — Neuf.
No Vauron den no mey, car Veypousa souflan
Du sou/lo de l'amour sét viria du bon flan.
M. 7.
Noâ, V. a. — Nouer.
Noâ l'argtiilleta, nouer l'aiguillette.
La jour que lo cura recepvrat lour billcta
Et qu'u l'eiposaron, lour faut noa V arguillctta.
M. 4.
Noeita, s. f. — Dommage.
Porta noéita, nuire, porter préjudice.
Noi, s. f. — Noix.
Quand la noi est bien cergni e la faut eychallié.
M. 4.
Noin en 1659.
Non, s. m. — Nœud, nodosité.
Nostre gen ayon mey de vervella en Ihabit
De l'eipousa, de pou du non de l'argtdlletta.
M. 4.
Nonet (ce que). — Ce qui n'existe pas.
Lamo ie veyo tout ce qu'et, ce que nonet.
M. 8.
Non pru. — Non plus.
Non pru que s'y l'ère endurmi.
L. 3.
Nopma, s. f. — Règle, loi, ordre de choses établi.
De cela norma vin que la fena poreta
Ne chomarie jamei sen mena la sangueta.
L. 3.
U ne parlàvon ren de rcnevo à d'usura
Et seguian simplamen la norma de natura.
L. 3.
Nossai. — Je ne sais.
En nossai quinta vila.
En guerra couragiou-sa, et à la pai habila,
Lou pare zaprenian u zeufan de raillié
Per la pru gran lisson qu'u lour povian baillié.
L. 3.
Not, s. m. — Orfraie, oiseau. (Champ.)
Not, s. f. au sing. masc. au pluriel. — Nuit.
Barra not ou sarrâ not, nuit noire.
J'oustaray tou lou not Vano du râtelier.
M. 4.
De not, pendant la nuit.
Je chantaray de not, reveillé-vo ma mare
Et ne dormez pas tant din lou bras de mon pare.
M. 8.
Cetta not, cette nuit.
Noz en avon coucha cetta not trey douzène
Si se sont coucha fille i se levaront fene.
M. 8.
NOT — 1
Nota, s. f. — Chouette.
Notlei (à ma). — A ma connaissance, ce que je
sais.
Mais per ley j'en direy ce qu'ét à ma notici.
M. 6.
Noû. — Neuf.
Noou. (B.)
Noûtro, noûtra, neutron. — Nôtre.
Noûtrou, noûtre, nos.
Ço noûtrou, ço siènno, ce qui nous appartient,
ce qui est à lui.
Novet, novèlla. — Nouveau, nouvelle.
Nouveyan. — Nouveau-né, qui vient de naître.
Mon esperit s'estonne
Comme ceu nouveyan pot estre »t adret
Que de tirié u cour et la feri tôt dret.
M. 8.
42 — NYE
Nôvo, nova. — Neuf, neuve.
Noyèla, s. f. — Mauvaise herbe qui ressemble
au pavot et qui croît dans les blés.
Nui, s. f. — Noix.
Nupi, V. a. — Nourrir, élever en parlant des
enfants.
No zavon tàla coita de lou veire nuri.
L. 3.
Nurlan. — Nourrissaient, élevaient.
U nurian lour zeufan û ven et à la pleivi.
L. 3.
Nussen (à). — Nulle part. (B.)
Nyà, s. f. — Nichée, foule, grande quantité.
Tout cnsi qu'un giai qu'ai choqua de chicole
Elle zavian u pitro una nyà de parole.
L. 3.
Nyet ou noyet, s. m. — Noyau d'un fruit. (B.)
C^*©^
M
mmm^miWm^
o
oc H
ONT
L. 3.
Oehi, s. f. — Entaille, ouverture.
Et sa fena se fit tan sangticta son ochi
Qu'u l'en aguit Ion fron aussi rion qu'una fourchi
L. 3.
Oeii'o, s. m. — Outre, peau de bouc cousue pour
mettre de l'huile ou du vin. (Gharbot.)
Oey. — Oui.
Eito ti, Janinf — Oey.
M. 4.
Va playrat-to, monsieu, de veni aver no?
Vo ne respondes rien, dites-no oey ou no.
M. 8.
Ofîerta, s. f. — Proposition.
Non pa Junon, Pallas, ny Venus deycouverta
Quant insi qu'à Paris i me farion Vofferta.
M. 5.
Oguinotari, s. f. — La gent huguenote, les pro-
testants.
1/» ij dio qu'iquen vin de V oguinotari.
De V oguinotari, qui corne la traversa
Nassa tout à unco butet à la renversa
Meison, abro, gerbié.
Oida. — Oui bien, certainement.
Serou, je vo zu dio, lo mondo se perdrat,
Oida, qu'u se perdrat.
L. 1.
Oignimen, s. m. — Baume, Uniment, médica-
ment onctueux destiné aux frictions.
Si vou zéte amoirou et vou chanti d'amour,
Vou sente appeisia la tempêta du cour
Et d'un don oignimen votra dolou eiteinta.
L. 3.
Oillio. — Plein, rempli jusqu'à la bonde.
Oillio corne una bossi.
L. 3.
Ointura, s. f. — Pommade.
Et peu quan notron ventre et si confia de groissi
Que no ne povon veire ubout de notra coissi.
Si de diuersa ointura u n'cret aplagnia
Corne devindrit éf
L. 3.
Oirc, V. a. — Ouïr, écouter, entendre.
Calvin dit que d'
Oire una messa et chosa tro mauveisi.
h. 3.
Oiro, s. m. — Ivrogne.
Truan de la Terrassi, oiro de Monbonon.
M. 4.
Olà, s. f. — Marmite.
Jitta lo muresson din lola.
M. 4.
Olagni, s. f. — Noisette.
Au pluriel : olagnè.
Olagnié, s. m. — Noisetier.
Ole, s. f. pi. — Marmites.
Olfa. — On ne se sert de ce mot qu'en parlant
de la première neige, olfa de nei, blanc
comme de la neige immaculée. (Charbot.)
Blanc comme Volfa, blanc comme neige.
(Champ.)
Oli, s. f. — Olive.
Olivâ. — Se dit du pain mal levé dont la croûte
s'est séparée de la mie.
Ollà, s. f. — Marmite.
Plur. : de z'ollè.
Ollagni, s. f. — Noisette.
Noutron meyna sarravon les ollagne.
Noël anonyme.
Olle. — Elles.
Olle volon touiour lo fu alour colagni.
M. 4.
Ollié, s. m. — Marchand de faïences.
Ollon, s. m. — Petite marmite en terre.
Ombra, v. a. — Mouiller légèrement. (Champ.)
Ombrêla, s. f. — Ombrage des buissons. (Char-
bot.)
Oncéri, s. f. — Petite chaîne en fer qui sert à
fixer la charrue au timon.
Ondrâ, v. a. — Asperger, baigner, mouiller.
(Charbot.)
0ns. — Avons.
N'ons bian beû. Mon migeal
Onte. — Où, en quel lieu.
On dit : onte vâ-tei et aussi : en vd-te7 où vas-
tu?
Tobiau, tobiau (monsieu) onte pensavo d'estref
M. 4.
La chambra onte non son ore à batifela.
L. 3.
Lo pour' époux n'a pas trovâ
Queu beau trésor onte, d'usâjo
On s'attind à lo rencontra...
Latal.
ONT
Ontè? — Où? de quel côté? en quel endroit?
Ontiè. (B.)
D'ontè? d'où?
Ontei-tel. — Où est- il?
Ontei-tel ceteu 6eJ atnoirouf
L. 1.
Onleyti? — Où est-il? où se cache-t-il?
Onteyti Veyfrontaî aussi ien que sa nuire
Je luy volo monstra à meipreisié son pare.
M. 4.
Onvant. — Adverbe de lieu. A quel endroit? de
quel côté? (B.)
Ora, s. f. — Vent, tempête, orage.
2'm sça que mon amour n'est pa sujet à Vora,
Que je seu un rochié qu'on ne pot eihranda.
M. 5.
Ordon, s. m. — Terme de vigneron. C'est l'es-
pace qu'il y a entre les rangs des souches
d'une vigne. (Gharbot.)
De là : mena l'ordon, pour tracer leur conduite
aux vendangeurs.
Ore. — Aujourd'hui, maintenant, en ce temps-
ci.
Cuillàvon mai de blà qu'ore aver la charrua.
L. 1.
Ore que gnat que Purgatoiro,
De veire tout içon ie moiro.
M. 6.
M. 5.
Ore, s. f. pi. — Vents, orages.
Orri (voz). — Vous aurez.
A tabla voz orri le chieure chalumelle.
Et aussi : voz auri.
Voz auri un disna de petit meinagié.
M. 5.
Orve. — Orgueilleux, qui fait du volume.
Osse. — Eût.
Comme su Vosse eita de VEufrata ou du Oangeo.
M. 5.
Ossia (que f). — Que tu eusses.
Je voudrien que t'ossia.
Si i'oss' eyta, si j'eusse été.
Lhiosse, il eût.
M. 5.
M. 5.
Je voudrin que t'ossia ceu tien que je revocquo.
M. 6.
Ossia (si f). — Si tu eusses.
Osso (]')• — J'eusse.
l'osso dict à la vei à son tour virolhet
Que son printem n'aviet inco viria folhiet.
M. 4.
Ossia, eussiez.
Si voz osse connu Vossia pa veu bougie.
J.. 1.
Ci. — Entend.
^e broge-tel, su l'ot una rata grillié,
Qu'e quoqtK friquendel que la vin virolié!
L. 1.
Lon ni ot que chanson, que vioulon. que sonette.
M. 4.
144 — OUR
Ou. — Ceci, cela, le.
Je n'ou creirin jamai ai je n'ou ausso veu.
L. 1.
Où, s. m. — Os, noyau d'un fruit. (Champ.)
Oûclii. — Entaille qu'on fait avec un couteau
sur un bâton pour servir de marque.
Ouè. — Oui.
Oei. (B.)
Oueïro, s. m. — Outre, peau de bouc. (Champ.)
Oufvesci. — Cri particulier aux bergers des
montagnes quand ils veulent s'appeler.
Oufvesci, oufvesci, coures bergié u loul
M. 5.
Oiiillà. — Rempli jusqu'à la bonde, saoul comme
un Polonais.
U s' ère de defour oiiilla en la maneiri,
Qu'u ne poyet ehavi en touta la charreiri.
ïj. 1.
Ouillié. — Emplir un tonneau jusqu'à la bonde.
Oulà, s. f. — Marmite.
Siat un bon morcel u passe din lour goula,
U Veycumon lou plat et le servente Voula.
M. 4.
Oulagni, s. f. — Noisette.
Et aussi : olagni.
Oulagnié, s. m. — Noisetier.
Aléa cuverta d'oulagnié.
M. 5.
Oulon, s. m. — Petite marmite, petit chaudron.
(Gaude).
Oura, s. f. — Affaire, travail, besogne.
Lhauda, vin cey dansié, attendan que te faille
Pare l'oura, de pou que lo mondo deifaille.
M. 4.
Dure, s. f. pi. — Affaires, vêtements.
Le fille per porta toujour de bêliez ore
Vont charchié lou motisieu, incoura qui san pore.
M. 4.
Ouré, s. m. — Ouvrier.
Se vet prou qu'u ne font
Pa mey un jour ouré qu'un jour de Pentecoute,
V migion tou lo bla sen sçavcy ce qu'u coûte.
M. 4.
Ourez (f). — Tu auras.
T'aurez pena du lire.
B. 9.
Ouri, s. m. — Lieu bien exposé au soleil et le
premier où l'on trouve des violettes.
Ouri (à 1'). — A l'abri du vent. (Eybens et
Proveyz.)
Ouria (f). — Tu aurais.
T'ouria trop rit de vey ceu drolo de tropet.
B. 9.
Ourilli, s. f. — Oreille.
Lo Te Deum comence, et d^home et de fiUet
Le plus touchante voix frapon le zourillet.
B. 9.
OUR
Ournau, s. m. pi. — Èpinards sauvages.
Je voay guerre de z'ournuu.
Ourrat (n !')• — H aura.
Outâ. — Otée, enlevée.
145 —
OYO
M. 5.
L. 1.
Outâ, V. a. — Enlever, ravir.
Perque uvriste vo à mous eu la paupeîri.
Si voz aveg envey de m'outa la lumeiri?
M. 5.
Cellou qui m'ont donna la via me Vont outà.
M. 5.
Ovâ, V. a. — Pondre, faire son œuf en parlant
des oiseaux, mais surtout des poules.
V ne povont leissié eva «no polailU.
M. 7.
Oyan. — L'année passée.
Et aussi : avantoyan.
Oyassat, s. m. — Œil-de-perdrix.
Poisse-tel avei u dei lou pisichin,
U zarteu d' oyassat, dansan lou mastachin.
L. 1.
Oyasse, s. f. pi. — Oies.
Tu fa parla de ti le soyasse et lou jay.
M. 7.
Oyàssi, s. f. — Oie.
Lou cou de pistolet qu'on Urave per place
Lou fanion tou dansié et sauta comme oyasse.
M. 7.
Oyatà, V. n. — Marcher comme les canards.
Oyé. — Entendez.
Yo n'oyé qu'aragnié, qu'outragié, que deibattre.
L. 3.
Oyet. — Entendait.
Et lo trein s'en oyet iuqne en la charreiri.
L. 3.
Oyet (on n'). — On n'entendait.
Autrefey Foii n'oyet que chanson de sireyne,
Pertout u mey de may l'on ne veyet que reyne.
Que divertissimen de fleute et tahorin.
M. 7.
Oyo ()')• — J'entends.
De que vo gruza vo, monsieur f Quand ie voz oyo
Parla de notron jeu, met advi que je bloyo.
M. 8.
>;^—
10
Sft/WN*»/
3
PAC
Pâ, s. m. — Pal de fer, pieu en fer forgé dont
l'extrémité, taillée en pointe, est plus lourde
que la tête.
Aussi reido qu'un pà.
L. 3.
Pâche, s. f. pi. — Marchés, contrats.
Notrou bon devancié fazian toute lour pàche
Ellou-mèmo,
L. 3.
Pachéïé, V. a. — Echanger et d'une manière
générale faire un marché.
De feney nou païens chengi
Comma nou chenjon de chamise,
Qucu meublou pot se pachei
Coma tout autra marchandize.
Ménilgrand.
Pâchi, s. f. — Contrat, affaire, marché.
Sarrâ pâchi, terminer un marché, conclure une
affaire.
Ne me parla pa donq de fare cella pachi,
l'amarin mey avey perdu ma meillou vachi.
M. 4.
Que vou to dire iquen sarron ti ren la pachi
IVun mariageo maudit dont je creigno Veitachi.
M. 4.
Pagnota, s. f. — Homme peureux, délicat.
(Champ.)
Pagnota. — Ceux qui servaient d'escorte aux
seigneurs moyennant le pain qui leur était
nécessaire et aussi homme sans énergie, sans
courage, sans volonté.
Ceu bon tem rvvindrat, maque la patapan
JVe vene plu servi de tel uz arrapan;
Que pagnote, gojat et taie rafataille
Leisseizon u paillié cacareyé polaille.
/ ■ M. 7.
Pâillâssi, s. f. — Corbeille de paille à fond plat
qui sert à la campagne à transporter le pain
au four pour le faire cuire.
De grosse maupatei, qui n'ont ni goust ni graci,
Et qui ont de tetet una plena paillassi.
M. 4.
Se dit aussi de la garde-paille d'un lit.
Pailliassieu, s. m. — Petites paillasses remplies
de feuilles de hêtre qui servent à coucher
les nouveau-nés, langes.
Apareilhon de pia. fasson de palhassicu,
Nostra filli et promeisa à ceu bravo monsieu.
M. 4.
PAN
Lou pailliassieu dont y l'emmaillotave
Erion plu blanc que la premeiri ney.
Noël Champ.
Paimo. — Accablé de fatigue, pâmé, anéanti.
(Champ.)
Pairet, s. m. — Chaudron.
Pairourou, s. m. pi. — Chaudronniers ambu-
lants.
Paisson, s. m. (au pluriel de pau). — Palis-
son qui sert à la vigne et aussi à ramer les
plantes grimpantes.
Pajot, s. m. — Espèce de poisson.
Pâla, s. f. — Pelle, outil de terrassier.
le sçavo bien mena lo mancho de la pala.
M. 4.
Mais d'una de se den largi comm'una pala
Et feyta comm'un crot.
M. 4.
Palanchi. — Terme injurieux; paresseux, indo-
lent, fainéant. (B.)
Palantan, s. m. — Avant-toit en planche que
l'on plaçait jadis au-dessus des boutiques
pour garantir les fermetures contre la pluie.
Voir : tdlapet.
Paletà, s. f. — Petite pelle.
Palicot et paligot, s. m. — Petit pieu. (Champ.)
Palillon, s. m. — Pain de noix. (Champ.)
Palll, s. m. — Pieu.
Palliousa. — Remplie de paille, mal entretenue,
malpropre.
Lour meison estiet plu palliousa qu'un eytablo.
M. 4.
Palongua, s. f. — Vieille femme malpropre, dé-
chirée et pauvre. (B.)
Pan, s. m. — Pain, nourriture.
A'e pa prindre sa via d'un mémo pan, avoir
plusieurs cordes à son arc.
V nat pa toujour prey
Sa via d'un metmo pan, u let trop bien apprey.
M. 4.
Pana, V. a. — Essuyer, nettoyer et aussi vider,
abandonner.
Panû lo vioulet, abandonner le sentier.
Teiqui perque de mon mouehou
le me peno soven le vialhe.
M. G.
PAN
— 147 —
PAR
Procurouae, marchande et artizane fierc
Qui de votrou zabit trop long pana le piere.
M. 7.
Pana, s. f. — Fourrures et, par extension, vête-
ments garnis de fourrures; la panne est en-
core, de nos jours, une étoffe fabriquée à la
façon du velours, mais dont le poil, étant
beaucoup plus long, se rapproche d'une peau
de bête.
L'un porte lo mortié et l'autro lo pizon
Per pizié comme sa lo tord et la chicana
Quand u sariont couvert de velou et de pana.
M. 7.
Pànaman, s. m. — Essuie-main, torchon.
Panegiin. — Terme de mépris, vaurien, qui
n'est propre à rien.
Charbot dit : paneugun.
Panei, s. m. — Ecouvillon formé de chiffons
cloués par le milieu au sommet d'une longue
perche et qui sert à essuyer le four avant d'y
faire cuire le pain.
Pani. — Trouble, terne.
Lo moindro souflo ren lo miray tout pani.
M. 5.
Paunâ, V. a. — Essuyer, nettoyer, surtout en
parlant d'un four.
Panoussa. — Terme injurieux; poltron, peu-
reux, lâche. (B.)
Pansi, s. f. — Estomac.
V migeont plan, machon bien la pidansi,
Per en fare chavi un po mey din la pansi.
M. 7.
Pansi (la). — Un bon dîner.
Et su se trovont à la dansi
Que vint toujour après la pansi.
Si to que l'on tin lo caquet
Que lou faut baillié lo boquet,
V prenon tou la colou morta
Et s'enfuyon defour la porta.
M. 6.
Papagay, s. m. — Perroquet et aussi oiseau de
bois destiné à servir de but aux tireurs d'ar-
quebuse. On donnait en prix une couronne à
celui qui avait été assez habile pour l'attein-
dre.
Vna, filli que fay
Percha dessu mon cour comme lo papagay.
M. 8.
Lo papagay percha rapporte una couronna
A celeu qui Vabbat.
M. 8.
Papeirlé, v. a. — Paperasser, écrire à tout pro-
pos et aussi faire un acte.
Car un oi de lour bouchi ou un non solamen
Sen jamei papeirié eret un eitrumen.
L. 3.
Papet, s. m. — Bouillie pour un jeune enfant.
(Champ.)
Para, v. a. — Chasser, écarter, préserver, ga-
rantir ; pâra-lo! Tendre, présenter : para son
foudâ.
Paratéla, s. f. — Pariétaire.
Se dit aussi : pariatella.
Parâtro, s. m. — Père rude et sévère envers ses
enfants, beau-père. (Charbot.)
Parazinat, s. f. — Résine du sapin.
Parbié, viarbié, sambié. — Jurons divers : par-
bleu, morbleu, sambleu.
Partie, marbié, sambié, je farey de ravagea.
M. 5.
Parehià, s. f. — Réunion, assemblée, troupeau.
Una gran parchia de faye.
L. 1.
Parduia. — Perdue.
Plouron, plouron, la religion iet tot-afa parduia!
Ménilgrand.
Pare, s. m. — Père.
Esgarat quand pleirat à ma tanta Mathia,
Et principalamen à mon pare et ma mare
Qui se debvrion coita per un si bon a^are,
M. 4.
Parei, s. f. — Séparation légère en planches ou
en briques posées sur champ.
On dit aussi : la pareu.
Paren. — Rien du tout.
Tou lou galabontem n'y font que lanterna.
Et se cogneu autant que paren de la pesta.
M. 4.
Parentageo, s. m. — Parenté, union entre deux
familles.
Cuvri se caresse d'un parentageo.
M. 5.
Parentajo (lo). — La parenté, la famille.
Courajo, tout en train, comme lo parentajo
De Veypou et Veypousa à nopce de vilajo!
M. 7.
Pari, s. m. — Nom qu'on donne aux bœufs
rouges.
On appareille généralement un pari avec un
jouU.
Pârian. — Rien du tout, presque rien.
Que faut' ô per itienî Pe dou trei sou de teila,
Pc parian de coleurl
A. R.
Parla (se). — Se faire la cour, être en rapports
galants.
Parla (lo). — Le langage, la manière de s'ex-
primer.
Lo parla net pa tout, beysi me solamen.
M. 4.
Parlamen, s. m. — Bavardage, conversation.
Gran fut lo batifel, gran fut lo parlamen
Qu'eillie firon leyen à Veneomencimen.
L. 3.
Parlou,
dire,
PAR - IW -
g_ m. — Beau parleur, qui sait bien
PAT
Pcr gran parlou qu'u set.
L. 3.
Parmâ, v. n. — Muer, changer de poils.
Charbot dit : parmiâ.
Se dit aussi : parmié.
Parmëla, s. f. — Ce mot se dit de la fusée que
fait une femme qui flle au fuseau, c'est-à-
dire du mouvement qu'elle lui donne pour le
faire tourner. (Charbot.)
Parmeyson, s. f. — Pâmoison, syncope, éva-
nouissement.
Car l'amour ne pren pa lez arme de la mort,
Per le fare mouri d'una mort languissanta,
Mais le revicola de parmeyson mouranta.
M. 8.
Parpailliôle, s. f. pi. — Gros flocons de neige
comparables à des papillons.
Pappaillon, s. m. — Papillon.
ï'i( ne dey virolUé u tour de la lumeyri,
Ki te ne vou mouri comme lo parpaillon.
M. 5.
Fare leva lo parpaillon, mettre en érection.
Et me sarran lou dei me dit, à eonscillon,
Quoque pvrpo que fat leva lo parpaillon.
L. 3.
Parpaillônc, s. f. pi. — Flocons de neige larges,
mais espacés, tombant avec lenteur et qui
n'arrivent pas à couvrir le sol.
Parpaillot. — Coureur de filles.
Qui-tô que pot savey si Toéno et parpaillot
Ou s'i l'et étômif
Gaude.
Parpaillou, s. m. — Papillon, enfant gai.
(Champ.)
Pai'palhon. — Papillon et aussi galant, amou-
reux.
Parpaillon en 1659.
l'ay songea quela Lhauda avec son parpalhon
Huriet una tortua din l'arpa d'un ayglon.
M. 4.
Parpalliouâ. — Nom que donnent les habitants
de la campagne à la vache tachetée de pla-
ques blanches et jaunes.
Parsegu. — Pressant, celui qui insiste pour
obtenir sur-le-champ ce qu'il désire. (B.)
Parti, V. a. — Refendre, partager.
Que ne U parti-tu lo ventre et lo ratelf
L. 1.
Voir : partou.
Partia. — En grande partie, pour la plupart.
Elle sont malheyrouse
Aveuglei et partia fene devan qu'eipotise.
M. 4.
Partou, s. m. — Couteau à lame lourde et for-
tement emmanchée dont les bouchers se ser-
vent comme d'une hache pour découper la
viande et briser les os.
Partelet, couteau du môme genre, mais de plus
petites dimensions. (B.)
Parun, s. m. — Parure de la peau de chevreau
que l'on détache avant de l'employer pour la
ganterie. Elle sert à faire la colle de peau.
Passa. — Trépassé, mort.
E eill'at donqua passa.
M. 5.
Passâda (la). — Les charités, les assistances
qu'on demande en passant, en voyageant.
Quand la boursa vo manque é faut tendre la men,
Fare l'cnequeli per aoey la passada.
Ou vola per avey du Rey la saluada.
M. 7.
Passamen, s. m. — Passementeries, garnitures,
broderies.
Qu'eilli ne portei pa roha deichicota,
Ne la mangi floean, ne lo hor picota
De scya ou passamen.
L. 3.
Passarat ou passerai, s. m. — Moineau, passe-
reau.
Soven louz ortolan passon per passarat.
M. 7.
Come un passerai eieapâ de la geivi.
Passatem ou passaten, s. m. — Amusements,
passe-temps, distractions.
Hais la Careima que s'approche.
Corn' un hertnita per le roche
Chassirat tou lou passatem,
Que sont causa du mauvay tem.
M. 6.
Celou de ceteu ten
De le veire burdi n'on pru lour passaten.
h. 1.
Passou, s. m. — Passage étroit pratiqué dans
une haie et qui ne peut servir qu'aux lièvres
ou aux chiens.
Et per fare migié votre bestie à lour sou
A lour vergié bien clou vo faites de passou.
M. 7.
Pastâ, V. a. — Pétrir, former, bâtir.
La Luna net to pa posta de sa freidou!
M. 5.
Pastonâda, s. f. — Racine jaune, carotte.
Pâtâ, V. a. — Pétrir, faire le pain.
Deipeu lo mémo jour que l'aume fut pata.
L. 3.
Patâ. — Pétri, créé.
Tout ce que la natura at u mondo patâ.
L. 3.
Pàla, s. f. — Vieux chiffon sans valeur.
Patachié, v. a. — Transporter en voiture.
Palacliou, s. m. — Voiturier, commissionnaire.
Palagollià, s. m. — Mou, sans énergie, qui ne
sait jamais prendre une décision.
Eyt in patagollia
Qu'a pou de se neyié din Veigua d'un cracha.
Ménilgraud.
PAT — 149
Patagon, s. m. — Monnaie d'argent frappée en
Flandre et qui avait cours chez nous au
XVII' siècle. Elle valait environ 3 francs.
Teyci ce qui me faut. Qui sarat mon segond
Aura ma hella niepci et mille patagon.
M. 8.
Patantan, s. m. — La guerre. Harmonie imita-
tive pour dire les coups de fusil.
Tan mieu, eyet tanto pro hrut du patantan.
M. 4.
Patapan, s. m. — Cancans, bavardages, commé-
rages.
Palapan (la), s. f. — La guerre.
Patassié, v. a. — Frapper le linge avec une
large pelle de bois destinée à en faire sortir
le lessif.
Patéïé, v. a. — Farfouiller dans les chiffons, ra-
vauder.
La pora doleirousa, u lumen du cruzieu,
Patéave son archi.
L. 1.
Patel, s. m. — Pater, prière.
De la Lhauda {monsieu) que sçat bien son patel
Si ie parlo per va voz auri la gatel.
M. 4.
Patelâ, V. a. — Dire son pater, marmotter des
prières.
M. 4.
Patelâ. — Bariolé, de diverses couleurs. (Pro-
veyz.)
In puzin patelâ de blanc et de nier.
Patellâ, V. a. — Dire son pater et, d'une manière
plus générale, marmotter des prières.
Charreyri eainta Clara, où lou mcygro bigot
Sur un grand chapelet patellont jour et not.
M. 7.
Patet, s. m. — Qui recherche les vieux chiffons,
qui s'occupe à des choses inutiles, badaud,
niais, lambin, tatillon.
Patettâ, V. n. — Patichonner.
V l'ame patetta
Aver le joeyne gcn qui sorton de tetta.
M. 4.
Et aussi : patetâ.
Pateyié, v. a. — Envelopper de langes un en-
fant nouveau-né.
Tryqni l'heur dey efan devan que batteya,
mto qu'emmalhota je louz ay pateya.
M. 4.
Patichoii. — Minutieux, tatillon.
Patifelâ, v. n. — Parler beaucoup, mais douce-
reusement comme les religieuses, babiller,
jacasser.
Quan elezon pro brut et pro patifelâ.
L. 1.
Celley est bon à fare à quoque damcisella
Qui per patifelâ at lo bec afila,
Nonpa à nii qui n'ay ren apprey qu'à fila.
M. 4.
PAT
Patifèla. — Pateline, doucereuse.
La Fleuria patifèla.
L. 1.
Pâtillon, s. m. — Chiffons, débris d'étoffes.
Insi un papetié, qui din sou pâtillon
Attrapit l'autro jour lo diablo Retaillon.
M. 5.
Patinou. — Rugueux, durci par le travail.
Ceu que j'auray n'aurai la barba bevoilillousa,
Ni lou pied trop pcti, ni la mon patinousa.
M. 8.
Una man patinousa, une main de travailleur.
Patollimen, s. m. — Hésitation.
Mais ie cogneusso prou alour patollimen
Qu'u ne se chalhon pa de mon contentamen.
M. 4.
Patonâ, V. a. — Ravauder, mettre ses chiffons
en ordre.
Charbot dit encore : patelâ.
Patônna. — Difficile, niaise, qui ne sait pas se
retourner.
Vos estes de patonne, et tout votron babit
Ne deygoutarat pa Diana de souz habit.
M. 8.
Patoiinâ, V. n. — Lambiner, s'occuper de vé-
tilles, attacher une importance exagérée à
des riens.
Patrâqua, s. f. — Petite planchette munie d'une
traverse à laquelle les vignerons suspendent
leur sécateur et leur serpette quand ils vont
tailler la vigne.
Patrâqua. — Mal en train, malade.
Patricandâ, v. a. — Tripoter quelque chose,
mais ne pas faire grand'chose.
Ne patricandâ don pas guella hètiè.
Patriccotâ, v. a. — Coqueter, chercher des aven-
tures.
Lo chai'.gimen ne plaist qu'uz esperit volageo
Qui vont patriccotan de vilageo en vilageo
De nouvellez amour.
M. 4.
Patricot, s. m. — Bavardage de femmes, ma-
nœuvres artificieuses.
On dit aussi : patricotâgeo (voir ce mot).
8» Adam n'osse pa obe'i à sa fena,
lamey filli n'aurict cacha son abricot
Ne se sariet jamey parla du patricot
Que lou meyna auriont fat avecque le fille.
M. 7.
N'ét pas vray, no sçavon tout votron patricot.
Ne te fachi de ren, niât inco ren de cot.
M. 8.
Patrîcotâ, v. n. — Bavarder, parler à tort et à
travers, môler des gens à des affaires qui ne
les regarde en aucune façon.
Patricotâgeo, s. m. — Bavardage de femmes,
qui mettent le désordre dans une famille.
PAT
— 150 —
PEI
Patrollià. — Foulée, écrasée. Se dit surtout en
mauvaise part, c'est-à-dire d'un travail mal-
proprement fait.
Vna trollia
8u la conchi d'un trui, en molon patrollià,
N'ét va «« hen chouchia.
L. 2.
Patrollié, v. a. — Manier un objet longuement
et sans soin.
Patrolliou. — Boueux. Se dit d'un chemin mal
entretenu après plusieurs jours de pluie.
(Proveyz.)
Patponâ. — Bâti, taillé, façonné.
Ulet mau patronà de tou sou memhro.
1j. 1.
Patrouilla. — Pressé, foulé, manié sans aucun
soin.
Lou raisin patrouilla
Ne sont po si eitreint en petita troilla.
M. 5.
Patuira, s. f. — Vieux chiffon.
Patuiri, s. f. — Personne qui aime à s'occuper
de niaiseries, de chiffons.
Pau, s. m. — Pal, pieu, piquet, bâton ferré,
échalas.
Per iquen ne faut pa eyservela d'tm pau
La fin qui, lasset, fat plaisi à son maistre.
M. 7.
Pavana, s. f. — Espèce de danse venue d'Es-
pagne et fort à la mode, en France, au xvii'
siècle.
Lon ne luy touchirat que per vo la pavana.
M. 8.
Pavana, v. n. — Faire la roue, faire le beau.
Su donq, filhatro. allon sen gueyro pavana
Pare court' oreison per fare long disna.
M. 4.
Pavi. — Pierreux, rempli de pierres.
Per vo i'eyrin deichaussi en chamin tout pavi.
M. 5.
Pavon, s. m. — Paon.
Se mirailUé coma lou pavon.
Proveyz.
Si ta qu'u Vont tropt de pistole,
E faut que la meita s'envole
Per un eitat d'oneV à nevon
Que lou fat fare lo pavon.
M. 6.
Pavonâ (se). — Se dresser, faire le beau.
7 se va pavonan en vieutenant le gen,
Mais tout ce que tralut n'ét pa d'or ni d'argen.
M. 8.
Pe. — Par.
Tout eyre si joyou que din dou tour de man
Fut tendu pe dessu, tapissia pe devan.
B. 9.
Peccot, s. m. — Queue, tige.
le «eu un pecco vert d'una foilli de courda.
M. 8.
Pechià, s. m. — Péché, faute.
A pechia pré du eu, un pet de peniténci.
Proverbe dauphinois.
L. 3.
Iquen ét-oi peehiaT
L. 3.
Pechot, s. m. — On appelle ainsi le réduit mé-
nagé dans une barque et où le pêcheur en-
ferme vivant le poisson qu'il vient de pren-
dre.
T'cytachan je me trovo « deytret du péchot
Don te garde la cla et mi que la sarrailU.
M. 5.
Pecôla, s. f. — Se dit d'une personne chétive.
Pecolet ou pecolin. — Malingre, délicat, chétif.
La rogcou de se lore,
La tailli de son corps et ton na aquelin
Tesmoignont qu'u n'et pa un garçon pecolin.
M. 8.
Pecot ou picot, s. m. — Pédoncule qui attache
le fruit à l'arbre.
Picou. (B.)
Pecoiir (de). — Couramment, par cœur.
le sçavo {Dieu merci) ma lission de pecour.
M. 4.
Pedry, s. f. — Perdrix.
La chair de la pedry n'ét qu'un po de pidanci.
M. 4.
Pegeard, s. m. — Cordonnier. Se dit dans un
sens ironique.
Pegit, s. f. — Poix de cordonnier, matière rési-
neuse qui provient des sapins.
Mais me fo de pegit pey siri lou Ugnieu.
Ménilgrand.
Brochari, qui ne fa que fricassié de trippe.
Ta confrari de pegi autra chosa ne frippe.
M. 7.
Pei, s. m. — Pois (légume) et poids (mesure).
Peï. — Pois. (Champ.)
Pei, peu, s. m. — Cheveux, chevelure.
Son pei, sa chevelure.
L. 1.
Ul at lou peu tôt urissià.
L. 1.
Pei lombard, s. m. pi. — Haricots. (Champ.)
Peicharct, s. m. — Pêcheur.
Peichon, s. m. — Pêcheur, qui prend du pois-
son.
le seu comm'nn pcichou qui sur l'eiga raman
Ne tint pa asseura l'enguila den sa man.
M. 4.
Peicîà. — Jadis, autrefois, dans le temps.
J'ai entendu du clié que lo cié et la terra
Se menâvan peicià una mortala guerra.
L. 3.
Peîgi, s. f. — Poix, matière résineuse.
Peila, s. f. — La poêle à frire.
PEI
Pellli, s. f. — On nomme ainsi le gazon ou la
motte de terre avec l'herbe. (Charbot.)
Peillot, s. m. — Morceau, partie de quelque
chose. (B.)
Peillotft, V. a. — Envelopper de chiffons, re-
couvrir de lambeaux d'étoffe, cacher sous des
haillons.
U ne valon plu ren qu'à peillota lou rogne.
L. 3.
Peillourou, rousa. — En lambeaux, en loques,
rempli de poils.
Pru flapi, peillourousa, et pru eipoitrassia
Que lo co jailloulà d'un dindo eimalissia.
L. 3.
Peimo. — Sans forces, fatigué, ému et aussi
penaud, attrapé.
Lour batailU cetsit, u s'en aliron peimo.
L. 3.
Peînna, s. f. — Porte métallique qui sert à fer-
mer le four.
La peînna. (Pilot.)
Peinou. — En peine, ennuyé, embarrassé et sur-
tout penaud.
You demourà peinou, fasan la contenanci
D'avei eu mei de ma que de rejouissanci.
L. 3.
Peiret, s. m. — Chaudron.
Charbot dit aussi : peirol, peirola et peireta.
Peiroupoii, s. m. — Chaudronniers ambulants.
Peirolé, s. m. — Fabricant de chaudrons.
Peisson, s. m. — Poisson.
Tamei en petit' eyga Ion ne pren gro peisson.
M. 4.
Peitrâ, s. m. — La bricole d'un cheval.
Deiferrà du dou pié, sen peitrà ne cropeiri.
L. 1.
Peitupina, s. f. — Poitrine. (Champ.)
Que ne H tiri tu four de la peiturina
Lo cor et la ferra f
L. 1.
Margot at outa tare à ceu petit garçon,
l'er planta sou matrat dedin ma peiturina.
M. 5.
Pel, s. f. — Peau.
Afe du cabareitié lo maleirou tropel
Eiconrchirion un piou per en avei la pel.
h. 2.
Si l'en tuo quoqu'un, ie reteno la pel.
M. 4.
Creva dedin sa pel, ôtre bouffi d'orgueil.
M. 5.
Pel, s. f. — Poêle à frire.
De raviole à la pel, de crozet et de gniot.
De bulli. de ruti, de honna gaussa roussa.
Comme le fnye font u Sapey et Chatroussa.
M. 7.
Se dit aussi : pela.
— 131 — PEL
Pelàda, s. f. — Maladie particulière aux ani-
maux et qui leur fait tomber tous leurs poils.
Et ton cestou rochié
Qui ont prey la pelada
Dehvrion plen de chalou
Fendre de ma dolou.
M. 4.
Pelailli, s. f. — Pelure d'un fruit, écorce d'un
arbre; enveloppe, vêtement fait avec une
peau de bête, et aussi comme injure : men-
diant, qui se couvre avec des loques.
Pelalhi, s. f. — Peau, pelure.
Plu belle qu'un perut purri,
Ou qu'una poma din la palhi
Que n'at de biau que la pelalhi.
M. 6.
Pelaillar, s. m. — Domestique chargé des vête-
ments, qui s'occupe des habits.
8e fit tout deipleyié à son grand pelaillar
Per veire s'u l'estiet bian san, net et gaillar.
M. 5.
Pelalhard, s. m. — Avare, qui écorcherait un
pou pour en avoir la peau.
Pelalhard du Thouvet, rognou de Oonsalin,
Tacolié de Charneclo, epinglié de Tulin.
M. 4.
Pelalli et aussi pelahli. — Ecorce, pelure.
Pelahli de fau, écorce de hêtre.
L. 1.
Pelatié, s. m. — Marchand de fourrures.
Arrié lo pelatié qui écorche à cachon
Lou chin et lou chiet nier per fare de manchon.
M. 8.
Pelhot. — Quartier de venaison découpé sur la
bête et auquel on a laissé la peau.
Pamoin si no prenon quoque serf bien calhot
Quoqu'un de mouz ami en aurat un pelhot.
M. 4.
Pelliot en 1659.
Pelian, s. m. — Mauvais drôle, qui a mauvaise
mine, vilaine tournure.
Peliandrâ, v. n. — Courir les fllles, battre le
pavé, perdre son temps.
Liandrâ. (B.)
Peliandrâ, s. f. — Femme de mauvaise vie.
Le fenet sont de peliandrc.
Gaude.
Peliandru, s. m. — Coureur de fllles.
Peliasso», s. m. — Pioche à large tranchant ser-
vant à nettoyer la surface des prés ou des
allées dans un jardin.
Pclion, s. m. — Cil et par extension paupière.
Lou pelion du z'ieû.
Peillon, pillon. (B.)
Pelionà, v. n. — Cligner des yeux et surtout
battre de la paupière.
PEL
Pelidta, s. f. — Flocon de neige épais et large
tombant de-ci de-là avec lenteur.
Cha de peliôte de nei coma de piote de cKiet.
Peillauta. (B.)
Pellatié, s. m. — Marchand de fourrures.
Ne sru pa pellatié et »» sçavo fourra.
M. 4.
Pellian, s. m. — Vagabond, mendiant, qui n'est
vêtu que de guenilles. (Proveyz.)
Pelllot, s. m. — Morceau, pièce.
Pellourdié, s. m. — Diseur de babioles.
Alla, alla, mocquou, voz et' un pellourdié.
M. 4.
Pélo, S. m. — Galerie, balcon.
In pélo.
Pelorsa, s. f. — Prunelle sauvage d'une saveur
fortement astringente.
Se dit aussi : pelioursa.
Pelou. — Velu, poilu.
Lou cousturié font mei de ma
Que Von ne sçauriet estima.
Car u prenon per lour eoustura
Com'un mounié douMa moutura
Sur le zeitofe de vellou
Ou d'un Ion drap lo moin pelou.
M. 6.
E faut que l'ahhat avec sou meneytrié
Contra lou cottillon fasse battre le braye,
Pelou contra pellou, sauvajo contre faye.
M. 7.
Pelourda, s. f. — Sornette, hâblerie. (Charbot.)
De là : pelourdié, hâbleur.
Pelourdari, s. f. pi. — Raclures, choses sans va-
leur.
L'orphevro u pri de l'or vend de pelourdari.
M. 8.
Pelourse, s. f. pi. — Prunes de buisson, pru-
nelles.
Peloursié, s. m. — Prunier sauvage.
Peluchât, s. f. — Se dit surtout de la neige
lorsqu'elle tombe en petite quantité, tout
juste pour couvrir le sol.
Ina peluchât de nei.
Proveyzieux.
PeUiiri ou pelouiri, s. f. — Enveloppe sans va-
leur, femme de mauvaise vie.
Te prendrès de pelouiri u lieu de dou teton.
M. 8.
Peluyié, v. n. — Briller, reluire.
Péma. — Désappointée, ennuyée. (Gaude.)
Penà, s. f. — Peine, souci, ennui, chagrin.
Tirié sa penà, se lamenter, se désoler.
Penâ (se). — Se fatiguer.
Celleu qu'ai bien deque vivre sen se pena
Et mey que ceu que vit du jour à la journa.
M. 4.
Vivre sen se pena, avoir de quoi vivre sans rien
faire.
— 152 - PEN
Penade. — Fare penade, faire des efforts.
(Champ.)
Penâllion. — Couvert de haillons, déguenillé.
Pendolâ, v. n. — Défaillir.
^e «e nourri que de beysié,
Tout aussito lo cour pendole.
A jeun Ion ne pot badina,
Vive Tamour après disna.
M. 4.
Pendolâ, v. a. — Pendre, suspendre.
Tou lou procez sariont pcn4ola à le croche.
M. 5.
Pendold. — Pendu, suspendu.
A l'instant pcndola per lou pied fit racailli.
Et put je lo porti chié son pare en carcailU.
M. 5.
Pendolâ, v. n. — Etre suspendu.
U sont plu gra que lo baccon
Que pendole din lour taverna.
M. 6.
Pendolan. — Ballant, qui oscille.
J'y volo alla lou dou bras pendolan.
Noël Champ.
Pendolan. — Incliné, très en pente.
Fare de cupelié per un prà pendolan.
L. 1.
Pendoleyson, s. f. — Pendaison.
Mais moyennant la mort sur un rudo supplicio
D'un poro qui per tou servit de sacrificio
Et la pendoleyson d'un peintre et du borrel
Lo peuplo fut enfin déclara innocen.
M. 8.
L'on verrat pendoleyzon eytrange.
M. 8.
Penèla ou penella. — Bachot, esquif, petite bar-
que à fond plat.
Lo comto de Marcieux
S'en aïlave pertot dedin una penella.
A. R.
Pennâda, s. f. — Efforts.
Fâre pennâde, c'est faire de grands efforts pour
se tirer d'un mauvais pas. (Charbot.)
Penonageo, s. m. — Milice urbaine ainsi appe-
lée du drapeau, ou pennon, sous lequel elle
était rangée. Ce serait aujourd'hui la garde
nationale.
A lor gauchi se vit lo bravo penonageo,
Tou de gcn bien choisi, bien nourri, de bon ageo.
B. 9.
Pcnouillié, s. m. — Etui.
Pensamen (lo), s. m. — Souci, préoccupation.
Leisson lo pensamen u darrié que mourrai
Et bcvon solamcn iandi qu'u durarat.
M. 4.
Penseya (ma). — Ma seule pensée, toi à qui je
pense sans cesse.
Ah! bergié, ma penseya.
Que je colo ma bouchi à la tiena de seya.
M. 5.
PEQ — i53
Pequot, s. m. — Queue d'un fruit.
Per. — Pour.
Per mi, per ti, que l'on prononce souvent : pre
mi, pre ti.
Per, s. m. — Chaudron en cuivre.
E l'a de teton coma de per.
Per. — Pour, afin de.
y'et gin à mon avi per fare
De le pore geti lou zafare,
3Iei bcn per drugeyé tandi
Qu'u l'afanont lo paradi.
M. 6.
Perbochà. — Emboqué, soigné.
Adieu, genti tropel, que j'ay bien perbochà,
Adieu, Lhauda, su gui un aze et abocha!
M. 4.
Perbochié, v. a. — C'est appâter, donner à man-
ger aux petits enfants, leur préparer les mor-
ceaux et aussi prendre soin de quelqu'un, le
bien nourrir.
Perbochié (se). — Ne se rien refuser au point
de vue de la victuaille, manger de bons mor-
ceaux, se faire bonne bouche.
Voz avés, Dieu-marci, degue vo perbochié
Et deque vo vengié en aemblablo marchié.
M. 7.
Perci, V. a. — Percer, traverser.
U cret de tout perci avec sa taravella.
M. 4.
Percurâ, v. a. — Soigner, protéger, défendre.
l'ou leisso deitubli à notrou zencurà
Qui sauran mieu que mi deifendre et percurà
Lo ben du perrockian.
L. 3.
Percurou, s. m. — Procureur, homme d'affaires.
Eyet un percurou, ic nu osso pa dict,
Per ne payé iamey u pren tout à crédit.
M. 4.
Perdon, s. m. — Pardon, absolution.
Jeûna san gûgnié lo perdon, c'est jeûner par
force. (Proveyzieux.)
Perei, s. m. — Poirier.
Pereiri, s. f. — Lieu couvert de pierres, car-
rière de pierres.
Pereïro. — Carrière d'où Ton tire la pierre.
(Champ.)
Pereisou. — Paresseux.
fja, ça, à la dragea, à la pilli, comare.
Lou pereisou icy troron le figue amare.
M. 4.
Pereisou, dcbvria tu estre din ta cabuna
Ore qu'on ne vet phi la corna de la lunaî
M. 5.
Pereizou. — Paresseux, fainéant.
Et lo plu pereizou per lo cot travaillave.
A. R.
Péret, s. m. — Grand chaudron.
PER
Péretà, s. f. — Une bassine, un chaudron de pe-
tite dimension. (Proveyz.)
Pereu, s. m. — Poire.
Pereyri, s. f. — Carrière de pierres.
M. 4.
Perié, s. m. — Jabot des oiseaux.
Pcrié, s. m. — Poirier.
Vo vantaria souven tout ce qu'u lat planta,
Lou pommié, lou pcrié qu'u lat si bien enta.
Sou prunié qui n'ont pa una meyekenta rama.
M. 4.
Periquen. — Pour cela, dans ce but, à cette in-
tention.
Periquen eliaviet un banquet aseimà.
L. 1.
Perqui ley. — Par là-bas.
M. 4.
Perligondina, s. f. — Nom d'une danse encore
fort à la mode au xvir et au xviii* siècle.
(Pilot.)
Permei. — Parmi, au milieu de, au nombre de.
Et permei ccu tropel la Fluria n'ère pà.
L. 1.
Pérolié. — Chaudronnier.
Perquè. — Pourquoi.
Parquei. (B.)
Perquiamon. — Par là-haut.
Coman avcs vo sceu que ceyat un banquet?
— Le yen de perquiamon nen font autro caquet.
M. 4.
l'ay cogneu que sur rochi y aviet quoque anguilla.
Quand l'on m'at dit qu'ul at monta à Chalemon,
Qu'u lieu de prendre en ba u pren perqui amon...
M. 8.
Perquiley. — Par là-bas.
Ore qu'ul est nourri, u sen va perquiley
Para lo groin à l'ora et lo ventre u soley.
M. 8.
Perroehi, s. f. — Paroisse.
Son pare lo tneilhou home de la perroehi
La leisse courrata u tour de cesta rochi,
Per garda souz agneu.
M. 4.
Perroehi, s. f. — Paroisse et aussi corporation,
tous ceux que leurs intérêts réunissent sous
la môme bannière.
Monsieu lo grand abbé marchave simplamen.
Suivi du grand consey, yen de bona cabochi.
Qui sçavon manteni l'honon de la perroehi.
M. 7.
Perrocliiaii ou perrochin, s. m. — Paroissien.
Et put ie revindray danaié lo moustachin
8i-to que du cura no saron perrochin.
M. 8.
Perségan. — Poursuivant, continuel, qui n'a pas
de fin.
On y vet un eichàr miserablamen chicho
D'un malheur perségan ben suteni l'eifor.
L. 3.
PER — 154 —
Persl, s. f. — Pêche.
PersIA, 8. m. — Pocher, l'arbre qui porte la
PET
pêche.
Persië, 8. f. pi. -- Pêches.
E portant lo hon Dieu qu'a fat ché quelets pêrsiës !
Latal.
Pei-sillà. — Mot qui sert à qualifier un fromage
qui commence à bleuir. (Champ.)
Pertochié, v. n. — Intéresser.
V se sont embraagia, bra dessous, bra dessu,
Et per mieu devisa de ce que lou pertoche,
U se sont mey dessout nostron noyi qu'aboche.
M. 4.
Pertii, s. m. — Petit trou, petite ouverture.
Partu. (B.)
/ repeire u pertu de le tine vinouse.
L. 1.
Toujour appres le fille u vat vei su pourrai
Dedin quoque pertu fureta comm'un rat.
M. 4.
Elhat en chaque jouta un pertu quand Ihe rit.
M. 4.
Perfuis. — Trou, ouverture. (Champ.)
Perluisier, v. a. — Percer. (Champ.)
Pertulozâ. — Troué.
Queu pan eyt plu pertulozâ que lo tiénno, ce
pain est mieux levé que le tien, il est plus
léger, plus troué.
Pertuzari. — Action de percer un trou.
AUon fare leva et marchié lez eypouse
Puisque pertusari ne fat point de boitouse.
M. 8.
Pertu/ié, v. a. — Faire un trou, transpercer.
M. 5.
lamay viribroquin ne pertusit diaman.
M. 4.
lamay poro bergié, de l'amour abusia,
N'aguit de sou biau trait lo cour si pertusia.
M. 5.
Pertuzôla, s. f. — Petite ouverture et dans un
sens léger, le vagin.
Diana qui chié vo dedin una cassola
A le fille de Pan lave la pertusola.
M. 5.
Trova pertusola à eitopa.
Iv. 3.
Pertuzolà. — Troué, percé.
Marchei-tel à la plévi, aver un cur mantel,
Legié, pertuzolà coman un baritel.
Parut, S. m. — ■ Poire.
Lo valhen d'un perut.
L. 1.
M. 4.
Pesogio (un). — Fâcheux, ennuyeux, person-
nage lourd et pesant.
Car una tartavéla,
Un tou-lour, un pesogio, un sot y et reprei
Et subla de chacun s'y trovet cntreprci.
L. 3.
Pessamen, s. m. — Préoccupation, souci, ennui.
Estre u pessamen de quoqu'un, être à la place
de quelqu'un.
Prou de fille voudrion esir' à son pessamen,
len veyo qui d'envey souspiron grossamen.
M. 4.
Plest à Dieu que chacun osse mon pessamen.
M. 5.
Pessamen (lo). — Le jugement, le savoir-faire.
V sangdeyon toujour et se donnon u diablo
Per trompa una filli à qui lo jugimcn
Manque per Vaveni comme lo pessamen,
M. 4.
Péssu. — Repus, bien ou mal nourri. (Gariel.)
Pet, s. f. — Peau.
Charbot dit : pel et aussi : pelou, velu.
Regarda me proche veisine.
Elle monstront lour bella pet
Et lour tetet iusqu'u poupet.
M. 6.
Petafln, s. f. — Fin misérable.
Fare petafln, finir malheureusement.
Petafina, s. f. — Mélange de plusieurs sortes de
fromages frais pétris ensemble et agrémentés
d'épices.
Petaflnâ, v. a. — Détruire, anéantir, mettre en
pièces.
/ la petafina cela viléna angenci.
Ménilgrand.
Petar, s. m. — La buse.
Petassari, s. f. — Une chose de peu de valeur,
bonne à mettre aux chiffons.
Prumirimen, ij vei que la petassari
De viande de careima eiflancan lo mari.
L. 3.
Petassià. — Raccommodé, où l'on a mis des
pièces.
L'autro porte su si un gipon petassià.
L. 2.
Petassié, v. a. — Rapiécer et aussi s'occuper de
chiffons.
Pétavin, s. m. — Mûre des buissons dont la
plante épineuse rampe sur le sol.
Pet-de-bou, s. m. — Troglodyte.
Peteytrassi (fare). — Broyer, anéantir.
Perqu'attendo je tant de fare peteytrasse
De la petita via que mon gro corp embrasse?
M. 4.
Pétillion, s. m. — Pain de noix.
Petiot, s. m. — Petit enfant.
Petolié, s. m. — On donne ce nom par mépris à
un péteux d'église, à une personne qui pète
incessamment et aussi à celui qui arrive le
dernier à un rendez-vous. (Charbot.)
Lo darnié, lo petolié.
Petolier. — Tardif, qui arrive le dernier.
(Champ.)
— 155 —
en parlant d'un
PET
Petoliou. — Fendu, fendillé
fruit. (Proveyzieux.)
Pétrâ, s. m. — Poitrine, estomac.
Petrina. — Poitrine et aussi l'estomac.
Peutrin. (B.)
Petusié, V. n. — Pétiller.
Petusié (se). — Se battre.
Baillié inà petusià, c'est frapper quelqu'un. (B.)
Peu, s. m. pi. — Cheveux, poils.
Lou peu pendolan, les cheveux tressés comme
pour un mariage ou un jour de fête.
E ne faut pa pensa que lou peu pendolan
le sorto de chié no devan la fin de l'an.
M. 4.
Peuce. — Puis, ensuite, sitôt après.
Poeisse. (B.)
Peu que. — Depuis que.
L. 3.
Peuri. — Se dit des choses qui se corrompent
en les gardant. (Gharbot.)
Peuri, adj. — Devenu maigre, flétri.
Eyt gueut'itiè qu'a peûri dépeu que Vayien pas veA!
Peusse. — Et puis.
L. 3.
Pey, s. m. — Pois, légume.
U ne sçat ce qii'u mâche, u ne sçat ce qii'u hâve,
Si je parla de pey, u me repond de fave.
M. 4.
Pey, s. f. — Paix.
La pey porte pertout la hranchi
D'oUvié.
M. 4.
Pey, s. m. — Poids.
Le hla u pey de l'or se pèse
Et l'on ne fat plu point d'empesé
A causa de la chareiti.
M. 6.
Messieu du Parlamen qui pézont u gro pey
L'interest de chaqu'un font publier la pay.
M. 7.
PeychoH, s. m. — Pêcheur, qui prend du pois-
son.
Renoulhard de Moiren, peychou de Noyarey.
M. 4.
Peyret, s. m. — Chaudron.
Peyrô. — Chaudron. (J. 0.)
Peyroleyri. — Se dit d'une rue où se fabriquent
les chaudrons.
Peypolié, s. m. — Chaudronnier.
lirut de peyrolié, concert exécuté sur des cas-
seroles, des chaudrons, des poêles à frire,
charivari.
M. 7.
Lo tahorineyro
De la granda aibai de bon et maugouvert
Fariet chey le mayson de dret ou de traver,
Eycarabossiriet du peyrolié le casse,
Voyantariet le bosse et toute le cocasse.
M. 8.
PIC
Peyrorout, s. m. — Chaudronnier, rétameur.
La guerra, Dieu-marcy, avec son migitout.
Comme sont à lieaumont manda lou peyrorout.
Est manda loin d'icy.
M. 7.
Peysson, s. m. — Poisson.
M. 5.
Peytavin, s. m. — Espèce de mûre sauvage.
l'ay deque me charfa, te tetto le chamoeyse,
le migeo peytavin, mayousses et flamboeyse.
M. 8.
Peytillon. — Espèce de gâteau fait avec le ré-
sidu de la noix lorsqu'elle a été pressée.
Eme ehau d'elV autant que de lour peytillon.
M. 4.
Pézalei, s. m. — Flocon. Se dit de la neige qui
tombe à l'état de petits grains ressemblant à
des pois.
Fat de grau pézalei de nei.
Trace qu'imprime le pied en mar-
Pià, s. f.
chant.
Pluriel : le piéy.
La pio en 1659.
Pià, s. m. — Chemise.
le gagirin mon pia que dessout lo soley
Lon ne trouvariet pa pot estre sa semblabla.
M. 4.
Quand lo pot du meillou coutariet un florin,
Per en bere à mon sou je me deichaussirin,
r engagirin mon pia, mon fouda et ma cota.
M. 4.
Pià, s. m
Piaffa. -
Lange pour les nouveau-nés.
Embarras, volume, esbrouffe.
Lour rognon ne sont pa ouvert
Per se garanda de l'hyver,
Pamoin à veire lour piaffe,
To diria que den l'or tout gaffe.
M. 6.
No la respecton plu que toutta votra piaffa,
Vey qui de se faveur et per vo gniffe gniaffe.
M. 8.
Piâro, prénom. — Pierre.
Plais. — Tout récemment, tout dernièrement.
Je venions tôt piais d'être fat.
Latal.
Plat, s. m. — On nomme ainsi le bonnet de toile
empesé d'une femme de la campagne.
Charbot écrit aussi : peiat.
Piatonâ, v. n. — Se dit des petits enfants qui
commencent à marcher; se dit aussi d'une
personne qui va lentement et à petits pas.
Piau, s. m. pi. — Langes pour enfants au ber-
ceau.
Picabrot. — Buveur endurci, ivrogne. Se dit
surtout des habitants de la vallée du Graisi-
vaudan.
PIC — 156 —
Picapioii. — Malheureux, malpropre, qui a des Pidâ, s. f.
poux, qui est dévoré par la vermine.
Charreyri du marchan gui vend chosa pcr autra,
Rend ce gu'u picapiou tu a ititerina,
Ou que lou picapiou ont trop sarrazina.
M. 7.
Picarna, s. f. — Chassie, humeur gluante des
yeux.
Picarnou. — Qui a les yeux chassieux.
l'icarnuu de Sainct Oeorgo, eymurti de Sinar.
M. 4.
Lou douzicti picarnoud, lou menton de galochi,
Le sourillit dinanou et in grand na de piochi.
Ménilgrand.
Picarnousa. — Chassieuse.
Petita picarnousa!
L. 1.
Pic-vert. (Boudeille.)
FIL
Pichat, s. m. —
Pichié, v. a. — Aiguillonner.
Que sarat to cecy, tout lo mondo me piehe,
Ma fena contra mi de mal en pi s'affiche,
I hrut mey qu'un molen qui ne pot tempora.
M. 4.
Pichola, s. f. — Poche que se fait le paysan en
sortant sa chemise au-dessus de la ceinture
de son pantalon. (B.)
Pichôla (la). — La plus petite, la dernière ve-
nue, la benjamine; le ou la préférée.
M. 4.
— Pic-vert.
pichoo, en traînant sur la finale.
Femme molle, lente et pares-
Piehol, s. m.
Se prononce ;
(Proveyz.)
Picorna, s. f.
seuse. (B.)
Picorou, s. m. — Celui qui monte sur les arbres
pour en cueillir les fruits et surtout les en-
fants qui vont voler les fruits dans les
champs, maraudeur.
Sur ïouz ahro per ley i'ay fat lo picorou,
Noz- cstion famillié comme frare et serou.
M. 4.
Picota. — Creusée avec un pic.
Sa cahorna un tcn fut picota per una gran parchia
de faye.
L. 1.
Picota. — Petit.
Vciqui, mon picota, vciqui lou gran pleizi,
Duquâlo à la cour on et assegrezi.
L. 2.
Picota, s. f. — Mesure des liquides. Un demi-
litre environ; c'est la moitié du pot.
Picourou, s. m. — On appelait ainsi les usu-
riers qui prêtaient de l'argent aux paysans et
qui se faisaient donner du bétail en gage.
I'ay faya louz uvaro ci maudit picourou
Qui preyton scn prêta u poro labourou.
Afin de deysola l'orphelin et la viousa
A tirié un eypan lour lingua venimousa.
M. 8.
Pitié, compassion, commisération.
/S'en pida.
L. 1.
N'as-tu poin de pidaî
M. 5.
Si la pida vo pot rendre l'arma sensiila
U deipleisi que j'ai, preita me vostra sibla
Que fat dansié chacun, per lou fare eigruisié
Quand u saron upres de guoque gro ronsié.
M. 4.
Pidanci, s. f. — Régal, nourriture délicate.
Quan on a que hcn pu de que s' empli la panci,
V fare quoque co lou serviet de pidanci.
L. 3.
Pidancié, v. a. — Manger de bonnes choses et
faire durer le plaisir longtemps.
Pidou. — Qui se laisse apitoyer, qui est sensi-
ble aux malheurs d'autrui.
Pié-copet (à), loc. adv. — A cloche-pied, sur un
seul pied.
Alla à pié-copet, sauter sur un seul pied et
aussi ne point montrer de franchise, ne pas
suivre la ligne droite, agir autrement qu'on
ne pense.
Ne me pren pa icy per un raporta pet.
Tu sça que je ne voey jamey à pied coupet.
M. 4.
Pié dcciiau, s. m. pi. — Les carmes déchaussés.
Lou pié déchau suivion coma lou zautrou moino.
B. 9.
Piédeicliau. — Carme déchaussé, capucin.
Lou patissié sont de plautru
Et quasi to de gro ventru
Qu'amon mei una grossa soupa
Per lo profit de lour charoupa
Que lo sermon d'un piédeicliau
Qu'endurci la fret et la chau.
M. 6.
Picr. — Seulement, à l'instant.
Tôt pier, presque au moment où je vous parle.
Piey, s. f. pi. — Traces.
A toutte vostre piey no dehvon un hcysié.
M. 5.
Pignà, s. f. — Poignée, tout ce que peut contenir
une main fermée.
Ina pigna de terra.
Pignà, v. a. — Peigner.
Bian pignâ, bien peigné, bien astiqué, châtié en
parlant du langage.
Vostron francilhimen (langagco bien pigna)
Lo fariet jacqueia insi qu'un jay deigna.
M. 4.
Pignéro, s. m. — Peigneur de chanvre.
Pigno ou pignon, s. m. — Peigne.
N'avei pigno ni dei pcr se bien neteyié.
L. 1.
Pignoulé, s. m. — Etui à aiguilles.
Pillcyro, s. m. — Pillard, voleur.
Louz impi, lou pilleyrou, lou brisérou de crouî.
Méuil^i-and.
PIL — i
Pilon, s. m. — Nom donné à un bœuf.
Pimponà. — Paré, habillé avec prétention.
(Champ.)
Piniponâ (se). — Se dit particulièrement des
femmes et des filles. S'ajuster, s'orner, se
parer.
Pinchi, s. f. — Sonnette de cuivre que l'on atta-
che au cou des bêtes à cornes.
Pindolà, V. a. — Pendre, suspendre.
Pindolà, V. n. — Pendre et être pendu.
Pinéa, s. f. — Bois de pins.
Pinçieon, s. m. — Pigeon.
Ame tet lou pingeon, veyqui per leu un' ala!
M. 4.
Pingoiirîé, s. m. — Etui destiné à renfermer des
aiguilles.
In hrâvo pingourié de bout.
Pingua, s. f. — Jeune fille méchante et de mau-
vais caractère; petite fille têtue qui trépigne
et saute quand on veut lui faire faire quel-
que chose.
Pinôta, s. f. — Sapin.
La pinota tojotir dépasse la pivola.
Proverbe dauphinois.
Pinote (le). — Les sapins.
Pinponâ. — Attifée, parée, vêtue.
/ aarict ien inco à vottstrouz eyu plu bella,
8i Iheatiet pinpona comm'una dameisella.
M. 4.
Pintà, v. a. — Peindre, teindre, farder.
La fena ne det pa se fare de hrignole,
Se pinta lo visagio, entortillié lo pei
Ala deibaterna, et montra quoque fei
Juqu'u bout du tetet.
L. 3.
Pintolâ, v. a. — Peindre, teindre, farder.
Ij volo pintola
Visagio et peiturina.
L. 3.
Pintupà. — Peint.
Lo tour eyre garni de tela pintura.
B. 9.
Pio, s. m. — Dent de peigne, de râteau, etc.
(Charbot.)
Piôlâ, V. n. — Se dit d'une personne fort en-
rhumée et qui ne peut plus se faire entendre.
Pioulâ. (B.)
Piot, s. m. — Vin, boisson en général. (Champ.)
Piôta. — Patte d'un animal.
Charbot dit : planta.
Piou, s. m. — Pou, insecte.
Piou revi, faiseur d'embarras, avorton, petit
homme qui se dresse comme un pou sur une
rogne.
N'ét poin de piou revi
Que ne se face ore à sa fena servi,
h. 1.
37
PIS
Piouchié, v. n. — Piailler, se dit des petits oi-
seaux qui crient sans cesse.
Piouchié comme puzin qui ont perdu lour couva.
M. 5.
Piou de serpen, s. m. — Grosse mouche que
nous appelons « demoiselle » et dont nos
paysans croient que la piqûre est venimeuse.
Pioulâ, V. n. — Faire entendre un son.
Je ne poey plu pioulâ.
Piouliou. — Pouilleux, crasseux.
Pioullié, V. a. — Enlever les poux.
Piourevi — Vilaine bête.
Lou griffon, eytapié, maltotié, ootnmisseiro,
Soudar, passuvolan et meychen piourevi
Qui n'ont fat que migié et n'ont jamcy servi.
M. 7.
Pipà, s. f. — Primevère.
Pipe. — Primevères.
Talle qu'u mey de mar sont le pipe din l'herba.
M. 5.
Plpettà, s. f. — Primevère.
Pluriel : pipette.
Piqua, V. a. — Piquer, conduire les bœufs.
U l'ame mei quogu'un gui sçache do l'eulhon
Bien piqua lo grivel, lo jay, lo parpalhon.
M. 4.
Grivel, jay, parpaillon, autant de noms qu'on
donnait jadis et qu'on donne encore aux
bœufs. Grivel, blanc tacheté; jay et jailli,
jaune; parpaillon, tacheté de couleurs diffé-
rentes.
Piquabrot, s. m. — Oiseau de la famille des
grimpereaux, le torchepot.
Piquarot, s. m. — Forte pioche à deux pointes
dont se servent les cantonniers.
Piquerna, s. f. — Chassie. (Champ.)
Piqueta, v. a. — Choisir de-ci de-là les graines
les plus mûres sur une treille.
Piroula, s. f. — Pilule et par extension un verre
de vin.
Deipachon, avalon inco cesta piroula
Per no chassie due eyu tout à fat la nievola.
M. 4.
Pisi, g. f. — La meule qui sert à broyer les
noix.
Ina pisi.
Pisichin ou pissichin, s. m. — Panari.
Lou pisichin u dey.
L. 1.
Poisse-tel avei u dei lou pisichin.
L. 1.
Pisic, V. a. — Piler, broyer dans un mortier.
Meneitrié mouz ami, tochié me un biau brando.
Est per pisié loiiz au que je vo lo demanda.
M. 4.
Pisié louz au, sauter avec frénésie sans changer
de place.
PIS
— 158 —
l'LE
Pison, s. m. — Pilon.
Vna gueina de cur ne vaut ren «en cotel,
Ni mortié gen pison, ni ottla sen eulleiri,
M. 4.
Pissarôta, s. f. — Petit jet d'eau, fontaine qui
fournit peu d'eau. (Proveyz.)
Pisscrôta, s. f. — Petit tuyau de fontaine.
Pissié, V. n. — Pisser.
Se regarda ou se senti pissié, se dit d'une jeune
niie qui devient nubile.
le lour direy ma râtela,
Sen oublié cette niflouse,
Ni cette petite pisaouse,
Qui per sçavei un po dangié
Se regardon deija piagié.
M. 6.
Pissouse. — Pisseuse, qui pissent encore au lit.
Se dit de celles qui veulent faire les jeunes
filles avant l'âge.
PU, s. m.
- Pieu, pic.
Eysuta comm'un pit.
M. 5.
Pitau. — Malheureux, mendiant, tout individu
dont l'état inspire de la pitié.
Vn pitau de vilagio.
li. 2.
Pitiet. — Petit, jeune. (Gaude.)
Pitou. — Pitoyables, dignes de pitié, misérables.
Veicy de pitou gey, veici mait diablari.
L. 1.
Pitrot, s. m. — Estomac, jabot d'oiseau.
Avei quoqua ren din lo pitrot, avoir quelque
chose sur le cœur. (Champ.)
Pitronâ, v. n. — Bouder, gémir comme quand
on a le cœur chargé et gros de soupirs. (Char-
bot.)
Pitrorou, s. m. — Rouge-gorge.
Pitrougnié, v. a. — Toucher malproprement, pé-
trir à pleines mains et sans soin.
Pivoine, s. m. — Bouvreuil.
Au féminin : pivoina.
Pivolà, s. f. — Le peuplier.
Pivot, s. m. — Peuplier.
Pivou, s. m. — Le peuplier.
Piveou et pivour. (B.)
Pizià, s. f. — Une pressée et aussi une pincée.
Wang asaé de nuit pe fâre ina pizià.
Ina pizià de aâ,
Pizié, V. a. — Piler, broyer dans un mortier.
M. 7.
Piri-sâ, s. m. — Mortier pour piler le sel.
Pizon, s. m. — Pilon.
Plaçageo, s. m. — Emplacement. (B.)
Plaideyé, v. a. — Plaider, prendre la parole
dans une affaire.
l'en gçavo que gariont en pena
De plaideyé per una fena
Que voudriet répéta son dret.
M. 6.
Plaicleyan, s. m. — Plaideur.
Lo co du plaideyan eirat de mal en pi.
M. 0.
Plan. — Doucement, sans se presser.
TJ migeont plan, machont bien la pidangi,
Per en fare chavi un po mey din la pangi.
M. 7.
Alla plan, qui va plan va gan.
Planâ, V. a. — Gravir, monter, grimper sur un
arbre.
Planot, s. m. — Grimpereau, oiseau. (Proveyz.)
Plan plan. — Tout doucement, lentement, sans
se presser.
Vou Vouaaia veu plan plan de la couch' eiquillié.
L. 1.
Planta (se). — S'arrêter.
Platita-tc, tu me perds, fuyard, ai tu n'arregte.
M. 8.
le ne me planto ren, car niât ren à gagnié.
M. 8.
Platelâ, s. f. — Un grand plein plat.
Platinat, s. f. — Plaque en fonte appliquée sur
le fond d'une cheminée.
Platpo, s. m. — Place de village oià les habitants
se réunissent. (Champ.)
Planta, s. f. -
On dit aussi
- La patte d'un animal.
piôta.
Plaute, s. f. pi. — Les pieds et aussi les mains,
comme nous disons encore dans un sens très
familier : les pattes.
D'eyga, d'eyga, meyna, versa deaau le plaute
De monaieu Babolin que vou confia se jaute.
M. 4.
Plautra, s. f. — Boue liquide.
M. 7.
Plautru, adj. — Lourd, pesant au point de vue
physique et moral.
Plâyo, s. m. — Platane.
Plegno (je). — Je plains, je déplore.
le plegno tou travau, et non pa mon domageo.
M. 5.
Pleigi, s. f. — Caution. (Proveyz.)
Ina fena ne pot pas no servi de pleigi din gueW
affare.
Proveyzieux.
M. 8.
Pleigno (je) Je plains.
Hellal poro Philin, je pleigno bien ton sort.
M. 5.
Je te pleigno, cousin, et ie geu affligea
De ce que tu ne sa corne t'es engagea.
M. 8.
PLE
— 159
Pleçjnon (je). — Je plains.
Adieu, boton de rosat adieu, biau puceUigco!
le ne te plegnon ren, car se faut sempcllié,
Quand la noi est bien cergni e la faut eychalUé.
M. 4.
Plévi ou pleivi, s. f. — Pluie.
V nurian lour eeufan it ven et à la pleivi.
L. 3.
Pleyvi, s. f. — La pluie.
hm pleyvi routa, une pluie torrentielle.
M. 5.
Fare tintamarra avec la pleyvi routa
L'ariillari de l'air.
M. 5.
Plomba, V. n. — Tomber comme du plomb en
parlant du vol d'un oiseau. (Proveyz.) ,
Plot, s. m. — Gros billot servant de siège et
aussi le morceau de bois qui sert au boucher
à dépecer sa viande.
Plot. — Il pleut.
M. 4.
Plôta, s. f. — Patte.
Si vozé jantes veu quoque lou enragia
De mala pourmoni, de fan avei rongia
Et tota eiferbellià una pora chourota
Sur la quai' u l'at mei d'aventura la plôta.
L. 1.
Plôte, s. f. pi. — Pattes.
^6 le plùte du zour ne le den du senglar
Ne lour fasicn eijar.
L. 3.
Plou, s. m. pi. — Pleurs.
Lou dou rut de me plou neyon toutta ma vcnna.
M. 4.
Afin que je me neyo din la mer de me plou.
M. 5.
Plourà, V. n. — Pleurer, verser des larmes.
Ploura, fenes, ploura, sans vo z'u laissier dire.
Ant. Reinier.
Ploura-pan, s. m. — Avare, ladre, chiche.
Quant faut payé u font la cagni,
Laisson donq cellou ploura-pan
Avec lour grosse den copan.
M. 6.
Plouràssi, s. f. — Personne qui pleurniche tou-
jours ou feint de pleurer, comme font les en-
fants qui veulent qu'on cède à leurs caprices.
Eyt inà plouràssi.
Pleure, V. imp. — Pleuvoir.
Elle portant l'eicherpa neiri
Coma la bella iardineiri,
Et sen considéra si plot
Elle porton de plu gro flot
Sur lour soular.
M. 0.
Plourre. — Pleuvoir.
Aussi tù à grand coup qu'u fît plourre sur ello.
Sa vallou me rendit l'officio d'un fidéllo.
M. 5.
POI
— Pleuvoir légèrement.
Plovlgnié, v. n. unipers.
Plovigne.
Plumacho, s. m. — On appelait ainsi le large
chapeau à plumes que portaient les seigneurs
au xvu* siècle.
Lo veitu per ilay, umbragea d'un plumacho.
M. 4.
Plumassié, v. a.
peler.
Plumer, enlever les plumes.
Po. — Peu.
Un po de pan.
M. 5.
Poâ, V. a. — Ebrancher les arbres, en couper
les petites branches, les tailler, tailler la vi-
gne.
Poiver. (B.)
Poé. — Puis, ensuite, après.
Poeishier. — Depuis peu. (Chamb.)
Poeisse. — Puis, tantôt. (Champ.)
Poeisse. — Ensuite.
Et poeisse Ion s'endort su lo chant duz izeyu.
M. 4.
PoeLssi (vo). — Vous puissiez.
Afin que vo poeissi recogneutre que gnat
Magicien, feiturié. livro, ni armagnat
Qu'en sQache tant que mi.
M. 4.
Poeisso (que je). — Que je puisse.
M. 5.
Poeisson (se). — Se puissent.
M. 5.
Pogeo, s. m. — Pouce.
/ tin lo pogeo à la centuri
Tandi que l'apprentif pique de la larduri.
M. 4.
Pogni. — Sorte de tourte dauphinoise faite avec
des fruits ou des légumes.
La pogni ensofrana luyet dessu la tràbla.
L. 3.
Pognon, s. m. — Petit pain.
Poi. — Pu.
Iz eussion poi bazi
Pruto que de lour fare un poro deipleizi.
L. 1.
N'a poi fare un repa de quoque causa grassa.
M. 6.
Poi. — Puits.
Charreyri du grand poi, ton cour n'est pa de piera,
Car tu es charitabla, inco que tu set fiera
D'avey dou presidan.
M. 7.
Poïâ, V. a. — Monder. (Champ.)
Pointieu. — Pointues.
Lo Rei sor, à la fin, per alà à Veigleizi,
Et ne lo pot-on vei que per una dareizi
D'alabarde pointieu.
L. 2.
POI
— IfiO
POR
Pointio. — Pointue,
Poire, V. a. — Pouvoir.
Ne se poire assola.
L. 1.
L. 3.
Poishié. — Depuis peu, pas plus tard qu'hier.
Poisou. — Nom donné par les paysans à la benne
suspendue à une longue chaîne de fer enrou-
lée à une poulie et qui sert à puiser de l'eau
dans un puits.
La fena ne vaut ren {comm'un poi aen poisou)
8i n'ét bien fréquenta, et si n'ét à son sou
Eitreilla du haston qui porte medecina.
M. 4.
Poissanta. — Puissante.
Poisseize. — Puisse.
Per afin qu'u poisseize passa.
L. 2.
N'ét fena si drià, si gaillarda et si sàna
Qu'y poisseize tornà diu fei de la semana.
L. 3.
Poissen. — Puissant.
Et peu, mosse Cravin, pru poissen que natura,
Non zoutarat si granda et douci conorturaf
L. 3.
Poitron et aussi potron. — Terme de mépris;
nous dirions dans le même sens : vieille bête!
Ceu poitron n'ère pa en cervéla.
L. 3.
Poizier. — Pas plus tard qu'hier, tout récem-
ment.
Poizier la Jaquemeta en son pcrtà tenit
TJna gran sinagoga.
L. 1.
Polâcro. — Hypocrite, qui cache son jeu.
Polaille. — Poules.
le leissirei mouri de sep nostre polaille.
M. 4.
Polailli, s. f. — Poule. Se dit communément de
quelqu'un qui se plaint toujours.
V l'eyt coma la polailli blanchi
Qu'a tojour mû à la piôta ou à l'anchi.
Polalhe. — Poules.
Se couchié de jour comme font le polalhe.
M. 4.
Polaille en 1659.
Polat, s. m. — Poulet.
Et ceu quarta sen fon venit Vautra semana
Eicarfoirié, lacet! un nid d'irondelat
Que de notron segnou son lou petit polat.
L. 1.
On n'y trove point d'œu, polaille, ni polat,
Dindo, chourot, cayot, per bien garni un plat.
M. 7.
Poletâ (se). — Faire l'amour. Se dit des oiseaux
qui cherchent à nicher et qui volettent l'un
contre l'autre en se jouant.
Polhcn. — Jeune cheval.
Du pied, de Veypala ou du groin
Lo polhen semble à la cavaUt.
Pollien en 1659.
M. 4.
Polien ou pollen, s. m. — Poulain, jeune cheval.
Comm'un joeyno pollen à poin de travaillié
Per me fare ginga me faut pa gatillié.
M. 4.
Et aussi : poillen en 1659.
Poloùna, s. f. — Petite poulette.
Ponâ, V. a. — Acquitter une dette, payer ce
qu'on doit, foncer.
Pôna itiè.
Ponchi, s. f. — Reteni ponchi, se réserver une
portion sur une chose trouvée. (Champ.)
Ponçon, s. m. — Le désir, l'aiguillon de la chair.
A vos uni rian ne s'oppose
Quand vo ressintez le penets
Que lo ponson de la chair cause.
Latal.
Ponti, s. m. — Traverses de châtaignier sur
lesquelles reposent les tonneaux dans les
caves.
Pontif. (B.)
Popel, s. m. — Bout de sein d'une femme.
M. 4.
Popet, s. m.
nourrice.
Le bout de la mamelle d'une
Popeu, s. m. pi. — Tétines de la vache.
Popine. — Fraîches et bien portantes.
Jaute popine, joues fraîches et roses comme le
sein d'une femme {lo popet).
L'on ne veit que de flou en se jaute popine.
M. 5.
Popousa, s. f. — Littéralement : papesse et aussi
poupée.
En tout ce qu'oti lo vou u nat pa son parey.
Et ley d'autro coustié ressemble una popousa.
M. 4.
Populat, s. m. — Le peuple, les gens de la plus
infime condition.
Lo petit populat.
M. 5.
Porchet, s. m. — ^ Le porc frais, celui qui n'a pas
encore été salé.
De là : porchetâ, déchiqueter, mettre en pièces
le cochon. (Charbot.)
Porchi. — Littéralement : cochonne, qui a mau-
vais cœur, d'une avarice crasse.
/ net ren porchi, elle a bon cœur.
51. 4.
Poreta, s. f. — Pauvrette, terme de compassion.
Et ne poisit jamai la poreta, lacet.
En intran sonlamen lour dire Dieu seiset.
L. 1.
Porillon, s. m. — Asphodèle, épis de la Vierge.
POR — 161 —
Porpii. — Gras, bien portant.
Porta, s. m. — Portail, grande porte d'entrée.
L. 1.
Portou, s. m. — La branche qui porte le raisin.
Lo portou.
Possi, s. f. — Mamelle d'une vaohe, d'une chè-
vre, d'une brebis.
Au pluriel : de possè.
La possi boteufla âe lacet.
L. 1.
Posso (je). — Je peux, je puis.
Posson, s. m. — Jeune veau qui tète encore.
Possonâ, V. a. — Téter, en parlant des animaux.
(Champ.)
Pot, s. m. — Mesure des liquides. Un litre en-
viron; il faut deux picote pour faite un pot.
Pot (la), s. f. — La poussière, le sable.
Que ne aeu-je eytendu tout reydo sur la pot!
M. 8.
Potet, s. m. — Petit trou creusé dans la terre.
Et aussi : pot.
Potringua, s. f. — -Mélange désagréable, mau-
vais ragoût.
Potringua, v. a. — Tripoter, manier sans au-
cune espèce de soin.
Se potringua, se droguer, prendre des remèdes
à tort et à travers.
Pottet, s. m. — Petit creux fait dans la terre
pour un jeu de noisettes. (Champ.)
Potus, s. m. — Boisson, tisane, potion.
Jamei abusigueiro
Ne tour fasian potua, emplâtro, ne cristeiro.
L. 3.
Pou. — Peu.
Pou, s. f. — Peur, frayeur, émotion vive.
Poou. (B.)
Pou. — Peur. (Champ.)
Pouâ, V. a. — Tailler les vignes, les arbres.
(Champ.)
Pouché, s. m. — Petit cochon. (Roq.)
La Bourgongni u Lorrain a fat una gageura
Que la chair de pouché sortant du salignon
N'et pa si bien sala qu'un ou de Bourguignon.
M. 8.
Poué. — Puis, ensuite.
Poùey (je). — Je peux.
Je ne poiiey plu marchié.
Je m'envoiiey me cachié.
B. 9.
Femme grosse et mal
Pouflâssi, s. f. et adj.
bâtie.
Poûgeo, s. m. — Pouce.
Charbot dit : pogeo.
Pougeyié, v. a. — Patiner, parce qu'on se sert
souvent du pouce. (Charbot.)
POU
Pouillansciro. — Se dit d'un gamin qui cherche
toujours à grimper sur les arbres.
Gi-an pouillanseiro !
Pouïson, adj. — Une femme méchante et de
mauvaises mœurs.
Pouit, s. m. — Puits.
Pouizon, s. m. — Poison.
Poulalié, s. m. — Marchand de volailles.
Le boutiquet sarrey ne se vit travaiUié
Que lou cabaretié, boulongié, poulalié.
B. 9.
Poupet, s. m. — • Bout du sein.
Poupeu, s. m. pi. — Bouts de seins.
Sou dou poupeuw semblon à la mayousse.
Noël Champ.
Poupou, s. m. -
Poupousa, s. f.
La huppe. (Boudeille.'
- Poupée. (Champ.)
Pour, s. m. — Poireau, plante potagère.
Iqui sen déboursa l'on at tout ce qu'on vou,
Per la souppa de chair toutta bonna savou,
De ri, de pour, de chou, herbes, courdes et rave.
M. 7.
le seu cemme lou pour, ma verdou ne fieschit,
l'ay la coa verd' inco que ma barba blanchit.
M. 4.
Pouràssi, s. f. — Crainte, peur, frayeur.
Combattre jour et not seuprendre la pouràssi.
M. 5.
Amour fat badina lo ven aver le flou
Et sauta lou monton sen pouràssi du lou.
M. 4.
Pourchet, s. m. — Porc frais, qui n'a pas encore
été mis au saloir. (B.)
Pouret, s. m. — Pauvret.
Que faray je pourret
Puisque l'amour m'est aygro?
Comm'un aren souret
le voey deveni maigro.
M. 4.
Poupetta, s. f. — Pauvreté, misère.
Pouretta, com'on dit, abbat souven noblessa,
M. S.
Onat point de pouretta
2Vi mesme de souffranci
Si granda sur lo eour
Que la perta en amour.
M. 4.
Pourgelâ, s. f. — Un amas de fruits et en gé-
néral tout monceau de quoi que ce soit.
Quinta pourgelâ !
Pourgeo, subst. et adj. — On appelle ainsi les
fruits verreux qui tombent d'eux-mêmes au
pied des arbres.
Lo pourgeo.
Poupgié, v. a. — Se vider rapidement. (B.)
11
POU — ifia —
Epargne, parcimonie, privu-
l'IlR
Pourmoni, s. f.
lion.
Mala pourmoni, économie forcée, longue priva-
tion, faim dévorante.
Un lou cnragia de mala pourmoni.
L. 1.
Poûro. — Pauvre, misérable, mendiant.
Paouro. (B.)
Pourou, ousa. — Peureux, craintif.
Quand ano noz allon u lieu plu dangcyrou
Et ou ne faudriet pa mettre de gen pourou.
M. 4.
Mais (lasset) de tou tem Ihat cyta si pourousa
Que quand i nozat veu porta un' arquahousa,
Lhat ereu que noz estion de soudar affama
Et que no ne venion que pcr Vahasima.
M. 4.
Poourou. (B.)
Pourpe, s. f. — Pulpe, substance charnue et
molle.
Cor le pourpe du eu toujour U fon tif, taf.
li. 1.
Pourpi, s. m. — Le biceps.
Lo pourpi du iras.
Pourpii. — Gra^, charnu, bien en chair.
Poussa, s. f. — Poussière. Se dit aussi de la
couchette d'un petit enfant qu'on fait, à la
campagne, avec de la poussière d'avoine.
Adon de gran seeoussa
La Fleuria se lancit leyen plena de poussa.
L. 1.
Pousset, s. m. — On donne ce nom à plusieurs
plantes aromatiques, telles que le thym, le
serpolet, la marjolaine et celles que l'on fait
sécher pour les réduire en poudre et s'en
servir dans les apprêts. (Champ.)
Poussetà, s. f. — Le thym.
Poussiou. — Poussiéreux, couvert de poussière.
(B.)
Pou.s.sit. — Qui ne peut plus souffler, qui a de la
peine à respirer, qui n'est plus bon à rien.
Oolu de Clay, poussit de Varce et de Risset.
M. 4.
Poutagié, s. m. — Marchand de légumes, qui ne
cultive que des légumes et aussi qui ne se
nourrit que d'herbages.
Baoconié de Jarria, poutagié du Versou.
M. 4.
Poutagna, s. f. — Un amas, un monceau.
Ina poutagna de triffe.
Poutou, S. m. — Baiser. (J. 0.)
Poutra, s. f. — Poudre, poussière, poudre de riz.
Celle dame parey sintonti Uen la poutra?
M. 4.
Poutrâssi, s. f. — Fare poutrâssi, détruire, ne
pas soigner.
Poutrassié, v. a. — Tripoter, manier sans soin.
Poutpcipi. — A poudre.
La boteilli poutreiri, la poire à poudre.
M. 5.
Pouy. — Pu.
VI cussiet fat trey mey de pénitenci
an eusse pouy la fare à Mont-Fleuri.
Noël Champ.
Povel, V. a. — Pouvoir.
Je pôyo, je poyien, j'ai poéssu.
Foi, pu.
Ne lou zoussian pa poi d'un mei deUavorâ.
L. 1.
Poisit, put.
Et ne poisit jamai la poreta, lacet.
En intran soulamen lour dire Dieu seiset!
L. 1.
Povo (je). — Je puis, je peux.
»S'i je lo povo vey, nouz en s'expliquaront.
M. 5.
Povo (je). — Je peux.
Je ne povo pa en parla solamen.
M. 5.
Poyà, s. f. — Montée rapide, mais courte.
Peta comme un roussin qui monte à la paya.
M. 4.
Poyé, V. a. — Monter, grimper.
Quan la fena se sin dessu l'aume poyé.
Je ne crei pa que set chosa pru amitouza
En touta la natura.
L. 3.
Poyet. — Pouvait.
U s'cre de defour oUilla en la maneiri,
Qu'u ne poyet chavi en touta la charreiri.
L. 1.
Poyié, V. a. — Aider quelqu'un à grimper, à
monter.
/ ne poyet plus monta, je l'ay poya.
Poysier. — Dès hier, pas plus tard qu'hier. (Pro-
veyzieux.)
Prâ, s. m. — Pré.
Prâ bossu, s. m. — Le cimetière.
Prailli, s. m. — Bruant, oiseau.
Prau, s. m. pi. — Les prés, les prairies.
Prayet, s. m. — Petit pré.
Préfat, s. m. — Travail réglé d'avance.
Se baillié lo préfat, se donner à soi-même un
travail déterminé.
Preifat, s. m. — Entreprise, marché à forfait.
Lou minou, prenou de grand preifat.
M. 5.
Preigié, v. a. — Prêcher, débiter un sermon.
Perque no preiget-on?
L. 3.
Prégié. — Prêcher.
V me veni pregié de ne sai quint honou.
h. 3.
PRE
Prégon. — Profond. (Charbot.)
Préjoii (lou) — Les prêches, les sermons.
J'amo miu estre brava.
En deipiet de se deii, sou préjou et sa bava.
h. 3.
Prelousié, s. m. — Prunier sauvage.
Premeyrimen Premièrement, tout d'abord.
Primeyri, première.
Cruella que mou cour a plassia la primeyri.
M. 4.
Prenà, s. f. — Prune.
Pluriel : prenè.
Prenei, s. m. — Prunier.
Pfeno (je). — Je prends.
La filli que ie preno et la perlhi d'honou,
Contra qui Ion ne pot trova ren de rognou.
M. 8.
Préo. — Je prie.
Ij préo Dié et la Viergi Maria.
L. 3.
Presto, presta. — Prêt, prête.
Pretin, adj. — Qui arrive avant l'âge; se dit
d'un enfant qui sait trop de choses.
Preull, s. m. — Second timon ajouté à celui
d'un chariot. (Champ.)
Prifat, s. m. — Tâche, travail qu'on s'est fixé à
soi-même ou qu'on a donné à faire à prix
débattu.
Avcngié son prifat et ploura entretan.
Priley, pricey. — Par là, par ici.
Prilâva, par là-bas.
Prilâmo, par là-haut.
Priçâva, par là-bas.
Priçâmo, par là-haut.
Prim, adj. — Fin, délié, mince, léger.
Au féminin : prima.
Prima. — Fine, légère, mince, élancée.
Elle paront de prima tela
Lour affeitari de moutella.
M. 6.
Fare la prima bouchi, faire la petite bouche, la
bouche en cœur.
Prima (la), s. f. — Les premières chaleurs, le
vent du Midi.
La souchi quand la prima eyssore sa verdou
Ploure du grand amour qu'eillat en ceu tem dou.
M. 8.
Prin. — Fin, délié.
Prin prenan, rusé, madré.
V son trot furbi, trot chiet, trot prin prenan.
L. 1.
Prindre, v. a. — Prendre, saisir.
Se prindre, se marier ensemble.
Si bien que no porrion sen plu grande chanson
No prendre et pui jitta lo froc sur lo boisson.
M. 4.
163 - PRU
Priou, s. m. — Prieur et aussi prior, celui qui
vient en tête, qui marche avant les autres, le
président.
Oc flou tou lou priou s'eyron enbouquetta.
B. 9.
Pritiè. — Par ici, près de nous.
Pro. — Assez.
I!yet pro dict : allon en quoque cabaret
Ncyé tou nostrou mau dedin lo vin claret.
M. 5.
Prot. — Assez, suffisamment, autant qu'il faut.
Prou, prouo. (B.)
Promarize, s. f. pi. — Se dit des fruits précoces.
Promié. — Premier.
Protéta, s. f. — Préliminaires d'un discours,
exorde.
Fare sa protéta, exposer son affaire.
L. 3.
Prou. — Beaucoup, un grand nombre.
Uncour que prou le coneisseizon.
L. 2.
Prou. — Assez.
Et prou bartavela, queyzi te solamen.
M. 4.
Le faye m'ont prou dit ce que debt arriva.
Mais ie ne creyo pa qu'u se poeisse sauva.
M. 8.
Prou de fei. — Nombre de fois, bien souvent.
Proudrâ, v. a. — Saupoudrer. (Champ.)
Prouleïri, s. f. — Second timon ajouté à celui
d'un chariot, corde d'un fort diamètre à la-
quelle on attelle des animaux soit pour sortir
des arbres de la forêt, soit pour herser un
champ. (Champ.)
Proverau, s. m. — Sorte de raisin.
Provorâ, v. a. — Répandre en petite quantité,
saupoudrer. (Charbot.)
Pru. — Plus.
V pru au du colet.
L. 1.
Celou de ceteu ten
De le reire burdi n'on pru lour patsaten.
L. 1.
Prumeiri. — Première.
La prumeiri fei que je te griparei.
L. 1.
Prumeirimen. — Premièrement, tout d'abord.
L. 3.
Prut, s. m. — Petit morceau de bois destiné à
tordre et à serrer les joucle (voir ce mot).
Pruto. — Plutôt.
Cor a sarit pruto en natura possible
De teni la sizampa ou Veiga din un quiblo.
L. 3.
Lo Jnda, testa fola,
Li deitaqvit pruto lo cet que la parola.
L. 1.
PUG
164
Pugnù, s. f. — Poignée.
M. 8.
Pugncrea, s. f. — Ancienne mesure qui était I
sixième partie du quartal. (Champ.)
Pugnlé, s. f. pi. — Poignées.
A toutta bonna fey lo mondo trafiquave,
Et à pugnié l'argen et l'or se mazantave.
M. S.
Puin, s. m. — Poing.
Lo ben veniet « puin aen travai ni sen siou.
Ij. 1.
Pun, s. m. — Poing et aussi tout ce que la mai
peut contenir.
Emborlié quôqu'un d'un plen pun de piatoUe.
A plen pun, à poignées.
Pur. — Hors, dehors, loin.
Ma filli net pa foala
De s'alla jitta pur u plu biau de souz an.
M. 4.
Purrié. — Pourries.
Le viande purrié sinton lo freichat.
L. 2.
Pusineiri, s. f. —
sins. (Charbot.)
Putafinâ, V. a. -
(Gaude.)
PUZ
La poule qui mène ses pous-
- Réduire à néant, détruire.
Puzi, s. f. — Puce.
le voey ben tant chimâ
Que le puze la not me trovaron charma.
M. 5.
Tu di per me fourra la puzi din Vaureilli.
M. 4.
Puzin, s. m. — Poussin.
Piouchié comme puzin qui ont perdu lour coura.
M. 5.
Adonc de tou flan puzin eypelliront.
M. 7.
Puzineiri, s. f. — Le lit, parce qu'il contient des
puces, et aussi le nom d'une constellation : la
Poussinière.
Quan la not et venua et que la puzineiri
Avertit que chacun charchiet sa chacuneiri.
L. 2.
li
t Ji: A: w*
^llllll^lllllimMIII
Q
OUA
Quam, s. m. — Jeu qu'on appelle en français
jeu de la crosse. (Champ.)
Quan. — Quel.
Lo quan, celui qui.
Ulet de l'un du zeu eiylaiousamen chorlio,
aie « diehlo lo quan que lo trovaria borlio.
L. 1.
Quant. — Combien.
Quant de fey, combien de fois.
Quant gnat-to? — Combien y en a-t-il?
Quant gnat-tô que n'ont pa un liar.
Et qui à fauta de solar.
Dison qu'a ne porton la hotta
Que per Tamor de trop de crotta.
Quant gnat-tô que n'ont pa cinq sou.
Que ne migeont pa à lour sou.
Per pareitre toujour plu bravo?
M. 6.
M. 6.
Quari'o, s. m. — Coin.
Et si to qu'u l'eut mey lo feu u quatro quarro,
La placi Saint-André fut en grand tintamarro.
M. 7.
Quarro, s. m. — Côté, pan.
Lou preschou du bonet à trey quarro, les minis-
tres protestants.
M. 7.
Quartâ, s. m. — Mesure pour les grains, bois-
seau d'environ 20 litres.
Tout at eyla si chier qu'on n'aviet solamen
Per cinquante cinq sou lo quarto de la segla,
En ceu tem malheirou falliet vivre de régla.
M. 4.
Un quartâ sen fan, un dissipateur.
M. 5.
Quau. — Quel.
le ne sgavo plu de quau flan me virié.
M. 4.
Quau que set (lo) Lequel que ce soit.
^fa^s entre lou vilageo et su lo quau que set
On trove la constanci u lieu de Pariset.
M. 5.
Quauquarin. — Quelque chose.
Quauquefei — Quelquefois.
Que que sièze — Quoi que oe soit.
Quel, s. m. — La bourse du paysan qui ressem-
blait jadis à une aumônière.
In guet.
Quelà. — Celle-là.
Quelet. — Celles-là.
QUE
— Chercher; s'emploie avec le
Querre, v. a.
verbe aller.
Allon, depachi tey, va querre lou cruzieux.
Ménilgrand.
Queri, v. a. — Chercher.
TJ me venant queri à cha di per dansié.
M. 8.
Thono. vai me queri quoque grata papié,
Convei mou paren, mou cousin, me cousine,
La Martha ma serou, et veiain, et veitine,
Deipachi te.
M. 4.
Queition. — Différend, procès, discussion.
Sen queition ou deibat.
Tv. 1.
Queition. — Querelle, discussion.
Prindre queition et deibat tout ensem, prendre
parti et se battre pour quelqu'un.
Queriou, queriouza — Curieux, curieuse.
Queysié, v. a. — Taire.
La justici fat bien queysié lou chicanaire.
M. 8.
Queysié (se). — Se taire, ne rien dire.
Et prou bartavela, queyai te soulamen.
M. 4.
Veyqui perque le gcn ne sen povon queyzié.
M. 7.
Queizié (se). — Se taire.
Queizié-vo! taisez-vous!
/ s'e\it queizia, il s'est tu.
Quetcu-yan, loc. — Cette année.
Alla du riar de l'an passa u plourar de queteu-
yan. Se dit d'une fille qui rit beaucoup le
jour de ses noces et crie plus fort encore le
jour de ses couches.
Queu, quellà. — Celui-ci, celle-ci.
Queut'itiè, celui-là.
Queurà, s. f. — Presbytère.
Queurâ, s. m. — Curé.
Qucurailli, s. f. — Le clergé (dans un sens iro-
nique).
Queutiè. — Celui-ci, celui-là.
Pour queti t'itiè; on désigne ainsi d'une ma-
nière plus affirmative encore celui dont on
parle.
Queyto? — Qu'est-ce?
Queyto que tu me di? U di tu tout de bon?
M. 8.
QUI
ftu'hora? interrog. — Quand? à quel moment?
Se dit aussi : quorè?
Quiblo, s. m. — Crible, tamis.
Cor u sarit prtito en natura possible
De teni la sizampa ou Veiga din un quiblo
Que de povei jamei lo mondo chateni.
L. 3.
Quietto iqui? — Qui est là?
Hay, hai, quietto iqtiiî
M. 4.
Quilâ, V. n. et a. — Pousser des cris aigus, sai-
gner un porc.
Quille, s. f. pi. — Les jambes.
Je ne poey plu fâre alla me quille.
Quin. — Quel.
Quin ven vo mcnetof You nez pa adverti
De veni per icy.
M. 4.
Quinelii (ina), s. f. — Une pomme de pin.
Quincorna, s. f. — Vieille femme tâtonneuse,
qui y voit peu, lente et minutieuse. (B.)
Quinquailli. — Objets inutiles et sans valeur.
Mais perce qu'u nont pa de que changié d'Jiabit,
Xi d'affare u pallay per wvey de quinquailli,
Passont per capucin qui nont dénié ni mailli.
M. 8.
Quinquebille. — Boiteux.
Quinquo, qui n'est pas d'aplomb, boiteux, qui ne
peut pas se tenir en équilibre.
Quiquèta, s. f. — La branche la plus élevée d'un
arbre.
La finta quiquèta.
B.
Quinquinella, s. f. — Faillite.
Fare quinquinella, faire la culbute.
Si te preno un marcltand u farat quinquinella,
Et de pou du sergen ie faray sentinella.
M. 8.
Quinson, s. m. — Pinson.
Oay coma de quinson.
B. 9.
166 — QUO
Quint. — Ceci, cela, cette chose.
Quint ne sara jamay.
Quinta. — Quelle.
Quinta fanfar' eità cecyf
Que fon-to tan de gen icyf
E semblet una synigoga.
Gaude.
M. 0.
Quinta, s. m. — Poids de 100 livres.
/S'on fey dessu lo cour me peze cen quintau.
M. 5.
Quinte, quinta. — Quel, quelle.
Quinteou. (B.)
Quinto flatl quelle odeur!
Quintou, quinte. — Quels, quelles.
Quinte reison quelhaye, et quintou gey que fasse,
Efaut que per iqui elhe passe et repasse.
M. 4.
Quitta, V. a. — Tenir quitte, donner quittance,
renoncer à ce qui vous est dû.
Teh! per l'amour de ti ie quitta mon mounié
De tout ce qu'u me debt iusqu'u darrié dénié.
M. 8.
Quivi, s. f. — L'alouette des prés ou bec-figue
d'hiver. (B.)
Quoà, s. f. — Queue.
En tôt son corp u uat que la quoa de deibilo.
M. 4.
Lo diablo a sa gran quoa tou lou malheur treynave.
M. 8.
Quoaléva, s. f. — Fâre la quoaléva, culbuter.
Quoarou, s. m. — Queue rousse, roussette.
Quoquapen. — Quelque chose.
Elhaurat (si Dieu plaist) quoqua ren de meillou.
M. 4.
Quôquarian. — Quelque chose.
Quauquaren. (B.)
Quoque. — Quelque.
Quora, par interrog.
temps ?
Quand ? Dans quel
Tt
RAB
Rablet ou riâblo, s. m. — Racloir en fer longue-
ment emmanché qui sert à retirer la braise
du four. C'est après cette première opération
qu'on passe lo panei.
Rabobinâ, v. a. — Réparer, raccommoder.
Rabussià. — Rembarrée.
Comare, qu'yat tof Voz estes courossia.
Picro, vostron nevou, voz ai tes rabussià f
M. 4.
Rabussié, v. a. — Rabrouer, repousser avec ru-
desse quelqu'un qui nous parle, qui nous fait
des propositions, rembarrer.
Rabotu. — Noueux, bossue, inégal, grossier, mal
élevé, de commerce difficile.
Racâ. — Vomir. (Champ.)
Racailli, s. f. — La partie la plus vile de la po-
pulace, la lie du peuple.
Lou gojat, du peuplo la racailli.
Qui ne povont leissié ova una polailli.
M. 7.
Racailli, s. f. — Vomissement.
Bere comm'un tcmplié sen fare la racailli.
M. 5.
Raccatâ, v. a. — Recueillir, mettre en lieu sûr.
Raciiet, s. m. — Malsain, rachitique.
Oippié du lieu de Champs, racket de Monteynard.
M. 4.
Râchi, s. f. — Teigne, maladie du cuir chevelu
jadis fort commune chez les enfants de nos
campagnes.
Raclafopnel, s. ni. — Ramoneur.
Veyié ceu Ridelet, ceii maleytru gonel
Et machura pertout comm'un raclafornel.
M. 4.
Râclafnurniaii, s. m. pi. — Ramoneurs.
Ràclamal, s. m. — Le dernier venu des enfants
d'une môme famille.
Radâ, s. f. — Petite pluie qui ne dure qu'un
moment. (Champ.)
Radiiri, s. f. — Racloir, instrument qu'on passe
sur la mesure, lo quartà, pour que le grain en
arase bien les bords.
Radurié, v. a. — Mesurer le grain, le verser
dans le double-décalitre, lo quartà, et passer
par-dessus la raduri.
RAM
Rafatailli. — Canaille, chose de peu de valeur.
(Champ.)
Raflâ, V. a. — Enlever, ravir.
Raftà la flou d'ina filli, la violer.
Affin de me rafla la flou que je conserva.
M. 5.
Rafoiilon. — Grondeur, mécontent, tracassier.
(B.)
Rafoulou. — Ravaudeur, tracassier. (Champ.)
Rafour, s. m. — Four à chaux.
La terra apra defour het Taygua
Comm'un rafour.
M. 4.
Rafournié, s. m. — Vendeur et fabricant de
chaux, surtout l'ouvrier qui y travaille.
Ragcot, s. m. — Grosse racine demeurée en
terre une fois l'arbre abattu.
U te sarat ravi comme avec una tapa
Un rageot de la terra.
M. 8.
Râgi, s. f. — Racine.
En la mer de l'amour è gnat point de dangié,
Ni ragi ni rageot qu'engardey de nagié.
M. ,5.
Ragrls s. m. — Lérot, rat argenté.
Raillar. — Farceur, joyeux compère, qui aime à
plaisanter, à se faire rire.
Vn raillar pô teni
Joyousa, en farcëan, touta una compani.
L. 3.
Raillé, s .f. — Braise qui reste dans le foyer de
la cheminée quand le bois est brûlé. (Champ.)
Raissi, s. f. — Raie, cannelure.
Raissié, v. a. — Rayer, faire des raies et des
cannelures sur le bois, sur la pierre, etc.
(Charbot.)
Raizin, s. m. — Raisin.
Noms des différentes espèces : becti, ciignetn,
etreiri, goulu, mondousa, lambournet, pelor-
cin, rossana, verdeicy, piquot-rogeo.
Rallié, s. m. — Nom que l'on donne à un gros
feu de cheminée bien rayonnant. (B.)
Râma, s. f. — Petite branche, jeune pousse.
Meychenta rama, mauvaise branche, pousse inu-
tile.
Lou pommié. lou perié qu'u lat si iien enta.
iSoH prunié qui n'ont pa una meychenta rama.
M. 4.
RAM
Hamâ, s. f. — Abondance, quantité considérable.
Ina bona ramâ de pleyvi, une bonne ondée.
RamA (alla). — Etre condamné aux galères.
La galera, monsieu! Youdria-vo que forçat
Enchayna et vestu de la tella de sac
VI aliaae rama sur la mer de Marseillif
M. 8.
namflssi, s. f. — Claie sur laquelle on traîne
quoiqu'un ou quelque chose, petit traîneau
pour glisser sur une pente gelée.
RamAlla, s. f. — Mauvaise lame et par exten-
sion couteau absolument éreinté par l'usage.
Charbot dit encore : lamèlla.
Ramiôlâ, v. n. — Avoir la respiration sifflante,
être oppressé.
Rampai, s. m. — Rameau. Branche de buis qu'on
porte à la procession des Rameaux.
Dimanchi dei rampau, le dimanche des Ra-
meaux. (Champ.)
Rampau, s. m. pi. — Pâques fleuries, le diman-
che des Rameaux.
Rampon, s. m. — Fers à glace.
On dit aussi : rampau. (Proveyzieux.)
Ramponâ. — Mettre des fers à glace, ferrer à
glace.
Râna, s. f. — Grenouille.
Ranehézié, v. n. — Râler, ronfler. (Champ.)
Randon, s. m. — Espace étroit entre deux mai-
sons contiguës. (B.)
Randouilli, randroUi ou ranoilli, s. f. — Gre-
nouille.
Rangla, s. f. — Plante parasite des prairies qui
dévore les autres plantes fourragères. (B.)
Ranquésié, v. n. — Faire entendre le gargouil-
lement particulier que produit le passage de
l'air dans la poitrine d'un homme fortement
enrhumé.
Ranqueta, s. f. — Grenouille qui monte sur les
arbres, graisset.
Rapicolâ (se). — Revenir à l'existence après une
longue maladie, se refaire.
Voir aussi : ravicolâ, ranimé, guilleret. (Pro-
veyz.)
Rapicolâ, v. a. — Donner des forces, ravigoter.
Raporta pet, s. m. — Délateur, rapporteur.
Ne me pren pa icy per un raporta pet,
Tu sca que je ne voey jamey à pied coupet.
M. 4.
Raquin, s. m. — Avare.
Onariet point de raquin gui amon miu tnouri
Per espargnié Vargen que de s'en secouri.
M. 5.
Rasié, s. m. — Rouleau que l'on passe sur une
mesure de grains pour en faire tomber l'ex-
cédent. (B.)
168 — RAV
Rata, s. f. — Souris.
Rata, V. a. — Grignoter, ronger.
Râtabo, s. m. — Arréte-bœuf, nom vulgaire de
Vononis spinosa.
Onat plu ren que d'eurtié et que de ratabo.
M. 4.
Râtacoiiéta, s. f. — Chauve-souris. (Proveyz.)
Rataillon, s. m. — Morceaux, fragments, ro-
gnures d'étoffes dont s'accommodent les tail-
leurs et les couturières. (B.)
Ratapenà, s. f. — Chauve-souris.
l'en cogneusso una douzena
Qu'ont le zale de ratapenà.
M. 6.
Se dit aussi : rataplenà.
Ratapenè, s. f. pi. — Chauve-souris.
Comme le ratapenè en quoque vieu crotton
D'un roohié, ie m'en voey retirié à tâton.
M. 8.
Ratel, s. m. — Dos, l'épine dorsale qui a des
dents comme un râteau.
L. 1.
Que ne li parti-tu lo ventre et lo ratel?
h. 1.
Se dit aussi : 7-atet.
Ratelà, s. f. — Tout ce qu'on peut amener d'un
coup de râteau et aussi : dire sa râtelée, tout
ce qu'on a sur le cœur, se décharger la rate.
le volo que lo mondo sache
Que taie filhe son de vache.
Et tant que ie pourrei alla *
le lour direy ma râtela.
M. 6.
Ratelâ, v. a. — Ramasser avec un râteau le foin
qui reste sur le sol après le chargement.
Ratella. — La rate. (Champ.)
Ratopleno, s. f. — Chauve-souris. (J. 0.)
Rauba, s. f. — Robe.
Vostra grand rauba rougi.
M. 4.
Ravanèlla. — Radis, petite rave. (Champ.)
Ravassu. — Graveleux, qui produit le même
effet que si l'on mangeait du sable.
Ravat, s. m. — Nom donné à la laine des mou-
tons qui est longue et frisée. (B.)
Toison des moulons dont la laine est de couleur
rousse. (Charbot.)
Ravatâ. — La laine des moutons quand elle n'a
pas encore été lavée. (Charbot.)
Ravicolâ, v. a. — Ressusciter, ramener à la vie,
ravigoter.
Raviôla, s. f. — Rissole, boulettes de viande
hachée et de mie de pain.
/ se tin a goust de la raviola
Comm'un boriho u baaton ou u son de sa viola.
M. 4.
RAV
169 —
RED
et
Raviot, s. m. — Enfant hargneux, criard
d'humeur désagréable. (B.)
Ravioulâ, v. n. — Rouler.
Kavioulié, s. m. — Gros bâton destiné à rouler
et à aplatir la pâte qui doit servir à faire des
rissoles.
J'u sçavo de ma Thoni, à qui un raviotMé
Plaist mieu qu'uri gro baquet de rose ou de vioulié.
M. 4.
Kayié, v. n. — Répandre par filets comme font
les huiles et les liqueurs grasses. (Charbot.)
Kàza, s. f. — Etoffe de prix en usage au xvn' siè-
cle.
A qui una gondola raza
Vin mieu qu'un iel habit de cadit ou de raza.
M. 4.
Kazet, razeii, s. m. — Radeau.
Per pouvey enterra à Saint Louis un corps mort,
Falut sur un razet en fare lo transport.
A. R.
Rebaillié, v. a. — Donner à nouveau.
BailUé et rebaillié fat ma « ventre.
M. 5.
Rebec — Espèce de violon. On conduisait autre-
fois les jeunes époux à l'église, et c'est une
coutume qui s'est conservée dans certains vil-
lages, au son du rebec et du tambourin.
Ton louz izeyu en lour ramageo
De dou en dou et bec à bec
S'accordon mieu que lou rebec
En se sempeillan lo plumageo.
M. 4.
Rebollià. — Refait, bien en chair en parlant
d'un animal quelconque, mais surtout d'un
cheval; bien vôtu, fier de soi-même.
Notron duc de Champsau, en faci seriousa,
Y rstiet rebollià comm'una bella cypousa.
M. 7.
Rebollié, v. a. — Regarder attentivement,
miner avec soin.
Charbot dit : reboullié.
Rebollié sen tata te pomme gulatane
Eijet mori de sey u bord de la fontane.
M. 4.
Reboiiillar. — Réjoui, content, fier.
V rendit tou louz eu biaucop plu rehoiiillar
Que Reynaud su boyard.
M.
Rcbucité (à) — Au rebours, do travers.
7 farat per deipit tout à rebuHté,
1 me dirot toujour mon bénédicité,
I ne m'aprcstarat rcn de bon ni de sado
E i me leissirat quand je saray malado.
M.
Rebuti. — Crochu, crispé, engourdi,
(Champ.)
Rebutti. — Déprécié, qui ne vaut plus rien.
Rebiitti comme soular de mougi, sans valeur
comme un vieux fer de vache.
M. 5.
exa-
5.
4.
ratatiné.
Recagni meyjour. — Qui rit sans cesse.
Chié la Orilhada qu'ét un recagni meyjour.
Qui rechagnc ché Icu tout lo scn cor du jour.
M. 4.
Recagnià. — Rechigné, renfrogné, mal gracieux.
Un luasié recagnià.
h. 2.
Recagnié, v. a. — Ricaner, se moquer, tourner
en ridicule.
Recati. — Se dit des cheveux courts et frisés
comme ceux d'un nègre. (B.)
Rechagnic, v. a. — Ricaner, rire en se moquant,
faire la grimace.
V l'at la bouchi gran de laquala u rechàgne,
Que vo diria perdie que le gen u leichargne.
h. 1.
I rechàgne ohé leu tout lo sen cor du jour.
M. 4.
Rechalun, s. m. — Petite braise, charbonnille.
(Charbot.)
Rechalux, s. f. — Braise. (Champ.)
Recheivié, v. n. — Retomber, tomber derechef.
Et cudan en sailli y tornon recheivié.
L. 3.
Rcclun, s. m. — Odeur particulière que con-
tractent les objets fermés dans les endroits
humides.
Recogneu. — Reconnaît.
Qui bian âme de loin souz amour recogneu.
Proverbe.
M. 4.
Recordâ, v. a. — Mettre en ordre, arranger.
Recordà sou mot, s'écouter parler, choisir ses
expressions.
U nou zu recorde inci qu'un magité.
L. 3.
Recopdpe, v. a. — Se souvenir, se rappeler, avoir
de la mémoire.
Recorta (la), s. f. — La récolte.
Le recorte, au pluriel.
Rccoti. — Se dit d'une personne qui a les che-
veux courts et frisés. (Champ.)
Recroquâ, v. a. — Attraper dans les mains quel-
que chose qu'on vous lance de loin.
Deyfen te si te vou, recroqua, para, guara.
M. 5.
Recuri, v. a. — Recouvrir, cacher.
Lo bel agencimen recure ben de chose
Que nou defondrarion s'ele zeron deiclose.
L. 3.
Quant à la vertugàla et sa terribl<i empàchi
Eilli ne fu trova sinon per recuri
De caisse zeicrussié et de eu eichari.
L. 3.
Reddùre, v. a. — Ramener, faire rentrer en par-
lant des troupeaux.
N'ons jamay manqua lou reddure.
Proveyzieux.
RED
Redou, s. iri. — Temps chaud, radoucissement
de la température.
Et beu tem de redou faiit fondre la ney.
A. R.
Refaite. — Grasse, dodue, bien pleine.
8i Dié vou za fat una coissi refaita.
L. 3.
Refare, v. a. — Recommencer, refaire.
Refare sou pa, revenir en arrière.
Si i'avin lo leisi de refare mou pa,
Ou te dire pluto, sen fare grand harengua,
Ce que din lo vergié j'ay apprey de sa lengua,
De miraclo de leu, je te recontarin.
M. 4.
Refpeidâ, v. a. — R'efroidir.
Refreidâ (se). — Prendre un refroidissement.
Refu mignon (lo). — Le morceau du honteux, ce
qui reste d'un plat et que personne n'ose
prendre.
. . . migié
Non solamen sa part, mais lo refu mignon
De tou sou compagnon.
M. 5.
Refuzeissi. — De mauvaise qualité, dont on ne
veut pas.
Regaudi (se). — Se réjouir, être heureux, satis-
fait.
Chacun se regaudit, gnat petit meinagié
Qui din lou passatem ne voleize nagié.
M. 4.
Regaugnié, v. n. — Faire la grimace, bouder,
être de mauvaise humeur.
Regiclà, v. n. — Rejaillir.
Regicla, éclaboussures.
Pluriel : regicle.
Régla, s. f. — Economie, privations.
Regonfâ, v. n. — Regorger.
Regonfo, s. m. — Abondance. (Champ.)
Regonfo (à). — A refus, à bouche que veux-tu.
Le fene font lo groin s'y n'ont tout à regonfo.
M. 7.
Regottoyié, v. a. — Réparer les gouttières d'un
toit, le repasser après l'hiver.
Regrenâ. — Attendu, sur lequel on compte.
Ore, ver et chanille et tou zautro eiclandro,
Come hrigan de boi lour ravisson du zeu
Lo ien tan regrena, aussito qu'u Van veu.
L. 3.
Regréyié, v. a. — Retoucher les arêtes d'une
pierre écornée. (B.)
Regricié, v. a. — Suivre les vendangeurs afin de
s'assurer qu'ils n'ont rien oublié et recueillir
les raisins inaperçus.
Regriçonâgeo, s. m. — Récolte des raisins ou-
bliés par les vendangeurs.
170 — REM
Regrignà. — Ridé, ratatiné, rapetissé par l'âge.
\'cyé-vo cella fena accapa de veillongi.
Sa testa regrigna n'et plu ren qu'un' eypongi.
M. 8.
Regpigne, s. f. pi. — La coiffe du cochon coupée
en petits morceaux et frits à la poêle.
Regrignié, v. a. — Retrousser, faire faire des
plis.
Regrignié lo nâ.
Regrognié, v. n. — Faire la grimace.
Regroliié, s. m. — Raccommodeur de vieilles
chaussures, savetier.
Lo regroliié tout euvert de tacon,
Su sa perdri ne fariet lo faucon
De pou d'avey charat dessu la testa.
M. 5.
Se dit ausi : regrolé, regrouillié et regroulié.
Reguinâ, v. n. — Regimber, s'opiniâtrer.
(Champ.)
Rejoyié, v. a. — Réjouir.
L. 1.
Relâssià. — Qui est atetint d'une hernie, re-
lâché.
Releimié, v. n. — Redevenir légitime, normal,
régulier, en parlant du temps.
A la Saint-Vincent
Tôt releime ou tôt s'en sent.
Relémié, v. n. — Dégeler.
A relerni enqueu, il a dégelé aujourd'hui. (Pro-
veyzieux.)
Relogée, s. m. — Horloge, pendule.
On dit de quelqu'un de soigneux, de ponctuel,
d'exact, qu'
VI at lez action reigley comm'un relogeo.
M. 5.
Relogié, s. m. — Horloger.
Relure, v. n. — Briller, reluire.
Tout coma lo soley relut dessu la terra.
De monsieu de Oramon reluizit lo parterra.
B. 9.
Reime, s. m. — Rachat. (Champ.)
Remagnié, v. a. — Sermonner, murmurer.
(Champ.)
Remananelii. — Se dit d'une benne double
comme capacité de la benne ordinaire.
[na banâta remananchi.
Remembra (se). — Se souvenir.
T'étoi ben remembra
Que la mort recagnia ne no pot encombrât
L. 1.
Remenâ, v. a. — Remuer.
Et rcmenan lo eu, eiplet come cigala,
Li lance su lo cor la bêla martingala.
L. 3.
Remenâ, v. n. — Ruminer, réfléchir.
V l'aurat nostra Lhainia, cyet prou remena.
M. 4.
REM
Remognié, v. n. — Murmuror, faire du bruit ou
mugir. (Charbot.)
Remognié, v. n. — Lancer, envoyer, faire la
grimace.
Adon li remognaii de traver un' oillàda.
h. 1.
Remouirié, v. n. — Marmotter, se plaindre, bou-
gonner, murmurer.
Ren. — Rien et aussi pas encore.
Vou n'avé ren parla,
L. 3.
Ren. — Rien.
Ne ren, ne pas.
Ne parla ren du mort, j'amo mieu vey lou vi,
M. 4.
Renâ, v. n. — Faire la grimace, bougonner.
Comare, vo «caves que Dieu noz at donna
Una filli que fat ce qu'on vou sen rena,
Que ne ploure jamey, que jamey ne deipeite.
M. 4.
L'una dict que son homo u lieu de haisié rené.
Que de trey en trcy mey i n'at qu'un picotin.
M. 5.
Rénâ, s. m. — Renard.
Pluriel : rénau.
Rencontpo, s. m. — Hasard, occasion.
Per rencontro, précisément.
La veyci per rencontro.
M. 4.
Rencurâ (se). — Se plaindre, se livrer au cha-
grin et aussi faire la grimace à quelque chose
qui vous déplaît.
Puisque voz u volé, sen plu me rencura.
Je volo que tout ore on lou mené u cura.
M. 5.
Reneïmen, s. m. — Parjure, manquement à la
parole donnée.
Lowr gran reneïmen.
L. 2.
Renevé, s. m. — Qui est dans l'abondance, qui
est abondamment pourvu, avare.
Au féminin : renevéri.
Renevié, s. m. pi. — Les avares et aussi les usu-
riers. Signifie aussi : revendeurs, regrattiers.
Lou partisan maudit, comme la seicheressa.
Ont mey lou zorphelin, et le resre à la pressa.
Ont ruina lo paï, l'ont contraint d' emprunta
Ce que lou renevié lour ont vollu preyta.
M. 7.
Renévo, s. m. — Usure, épargne, économie,
abondance, intérêts d'une somme prêtée.
D'hulo, de hla, de vin. de frut et de chencvo,
De que plot bien d'argen iour et not sen renevo.
M. 8.
Rcneyou — De mauvaise foi, renieur.
Glouriou de Sainct-Qentin, reneyou de Veurcy.
M. 4.
Pereyri, qui cliié ti ha de gen de tempesta,
Batfclié reneyou, qui n'ont que eu et testa.
Quitta lou juramen.
M. 7.
17i — REP
Renipà, v. a. — Peiner, travailler sans relâche.
J'ay renipà tota ma via.
Renou. — Grondeur, maussade, mauvais cou-
cheur, grincheux.
Et pui ne faudriet pa que mon renou de pare
Me commandisse ren car je n'u farin pa.
M. 4.
Renouilli, s. f. — Grenouille. (Charbot-)
Renoulhard, s. m. — Pêcheurs de grenouilles.
lienoulhard de Moiren, peychou de Noyarey.
M. 4.
Renoiisa. — Hargneuse.
Lon me vid plu renousa
Qu'una deicrcpita n'et en quoque canton
Quand cill'.et sen bâton,
M. 5.
Reparey, s. f. — Plante potagère, grosse blette à
côtes, poirée.
Repairié (se). — Se réfugier et aussi rentrer
dans sa maison, regagner ses pénates.
On dit aussi : se repéra.
Repatâ. — Repétri.
Geiri, do chié qui vin lo bure rcpatà.
M. 5.
Repatet, s. m. — Le roitelet et en général toute
espèce de petit oiseau.
Repeirié, v. n. — Habiter, demeurer.
Le faije que repeiron d'entour.
L. 1.
Repeirié (se). — Se réfugier, rentrer chez soi,
regagner ses pénates.
Se repeire.
Son deden lou rochat miliante calaborne,
Deden le quale von se repeire le Paye.
L. 1.
Répéta, v. a. — Redemander, réclamer.
Repeyrié (se). — Se réfugier.
(Le Faye) sont din la rochi ou se vat repeyrié
Toutta la diablari du maudit feytitrié.
Repiâ, V. a. — Amener un chargement à un en-
droit donné pour le conduire ailleurs le len-
demain. (Proveyz.)
Repicolâ (se). — Se refaire, revenir soit à la
santé, soit au bien-être.
Lon na trouva suhject de se repicola
Comm'ore que la pey porte pertout la branchi
D'oUvié.
M. 4.
Repiéï, V. a. — Herser.
Ne vona repiéï.
Repitâ, V. n. — Regimber, donner des coups de
pieds.
/ grondent à la couchi
Si ne sont bien monta.
Tirant lo eu ux home.
Ne font que repita.
M. 8.
REP
Qui regimbe obstinément.
— 172
REV
Repitou. -
Féminin : repitousa.
Replat, s. m. — Petit plateau sur une montagne,
petit espace horizontal.
Reponchon, s. m. — La mâche ou doucette, pe-
tite herbe qu'on mange en salade.
Repoucho, s. m. — Répercussion.
Avei lo repoucho du cou, intervenir dans une
bataille et recevoir autant de coups qu'on en
donne.
L. 1.
Repreisa, s. f. — Arrêt, reprise.
San faré repreisa, tout d'un trait, sans prendre
le temps de souffler.
L. 3.
Reprin, s. m. — Second son du blé qui contient
encore beaucoup de farine. (B.)
Requinquillà, p. p. — Repapilloté, qui est re-
venu sur l'eau au point de vue des affaires
ou qui se porte mieux après avoir été long-
temps malade.
RequinquiUié (se). — Se requinquer, se dit sou-
vent d'une femme déjà mûre qui cherche à
se rajeunir par la toilette.
Resjoyet. — Réjouissait.
Jà resjoyet lo tté la sintou du ruti.
Résolacié. — Consolées, soulagées,
reuses.
Et iqui toute gaye,
Drieu et résolacié.
L. 3.
réjouies, heu-
L. 1.
Résolacié (se). — Se consoler.
Sa fena vercheci per se résolacié
Se faciet gentimen à coqu'an embrassié.
L. 1.
Ressoulacimen, s. m. — Consolation.
Brié, nou n'avon u mondo un ressoulacimen
Meillou, qu'en toute choze usa de changimen.
L. 3.
a. — Raccommoder, faire une re-
Retaconnâ, v,
prise.
Retraire, v. a. — Ressembler et aussi repro-
duire, portraiturer, faire le portrait. (Char-
bot.)
Retraïre, v. a. — Rassembler, réunir. (Champ.)
Retrayre (se). — Se portraiturer, se retracer.
Que diont-ti u Pallay où tout se rat retrayre?
M. 8.
Retreire (se). — Se retirer, se cacher, chercher
un asile.
M. 5.
Retroblà, v. a. — Cultiver deux fois.
Reveison, s. f. — Rêvasserie, état d'une per-
sonne qui rêve ou qui a des idées bizarres
comme on en peut avoir en songe.
le voey de cesteu pa trouva la feitureiri
Qui fat pissié le gen contra la traveison
Et qui fat de per ley tou lou jour reveison.
M. 4.
Reveison, s. f. — Prières publiques que l'on
fait pour la récolte le jour des Rogations.
(Charbot.)
Reveïson. — Temps des Rogations. (Champ.)
Revencho, s. m. — Revanche.
Per revencho, en revanche.
Sa fena per revencho aigrimen eisiclave.
L. 1.
Revengié (se). — Rendre la pareille, s'acquitter
d'un bienfait, savoir reconnaître un service,
prendre sa revanche.
Lo ion Dieu te console et te fasse la graci
D'ouhlie tez amour, et à mi d'obligié
Celleu qu'at mieu que ti deque sen revengié.
M. 4.
Revcngio, s. m. — Revanche.
Que ly mordion lo eu et que trouva ne seipe
Revengio ni moyen de s'en deipatrollié.
L. 1.
Reveni, v. a. — Rappeler à la vie.
Reverclià. — Retroussée.
Et j'allavo trova la serventa coucha
Que la chalou teniet tout a fat revercha.
M. a
Revepclii. — Tout ce qui tourne en sens inverse.
Un fidello barhet frizià comme reverchi,
A son maistre n'ét pa si fat et folatou
Qu'enver mi ceu garçon s'ct rendu volontou.
M. 8.
Frizià comme reverchi, c'est-à-dire pas frisé
du tout.
Revcpcliié, v. n. — Retourner en arrière, reve-
nir axi lieu d'où l'on est parti.
Et ne lei trovan arma, devan que reverchié,
Ne laisse per iquen de tresben la mochié.
L. 1.
Reverchié, v. a. — Retrousser. (Champ.)
Revepchon, s. m. — Petit morceau de peau qui
se détache du doigt dans la partie qui touche
à l'ongle et qui donne lieu à une douleur très
vive chaque fois qu'on le retourne sans y
prendre garde.
Reverchon, s. m. — Culbute, chute à revers.
E ne sarat pa rcn un banquet à cachon
Qui a le belle fat fare lo reverchon.
Fare fare lo reverchon à una filli, la renverser.
Rcverelion (à), loc. adv. — A rebours, en sens
contraire.
Reverdi. — Rajeuni, ragaillardi.
Lon diriet à lo vey gaillard et reverdi
Que de trent' an qu'u lat sen manque mey de di.
M. 8.
RRV
— 17
Reverdià. — En pleine floraison, juste à point
d'être mariée en parlant d'une jeune fille.
L'eipousa reverdià et hen de la vray tailli
De celle qu'ont toujour la victoeyri en batailli.
M. 4.
Revicolâ, v. a. — Ressusciter, faire renaître, ra-
nimer, ravigoter.
Lo bon vin fat teni chacun sur sou talon,
V revicolariet una personna morta.
M. 4.
Revindrey (je lou). ... Je les rappellerai à la
vie.
L'un vat virié le couate u cié, l'autro à la terra.
Mais je lou revindrey d'tina bonna rutia;
Prou de filli voudrion estre de la partia.
M. 5.
Revingeo, s. m. — Revanche.
Prindre son revingeo.
Revire-marion (à), loc. adv. — Au rebours, en
sens contraire, soufflet si bien appliqué que
celui qui l'a reçu en pirouette sur lui-même.
On dit aussi : revire-boudin.
Revirià. — Retourné.
Revirié, v. a. — Retourner, changer de face.
Perque dessu sou bra ne me seu-je jitta,
Per fare revirié de ver mi sa fortuna.
M. 8.
Revirié (se). — Se retourner.
Reviscoulâ. — Donner et reprendre des forces,
revivre. (J. 0.)
Revolat, s. f. — Repas que le propriétaire ou le
fermier fait faire à tous les gens de sa mai-
son une fois que les récoltes sont engrangées.
Revuro, s. m. — Le regain, le refoin.
Reyà, s. m. — Petit ruisseau, rigole.
Rhabillou, s. m. — Rebouteux.
Ri, s. m. — Ruisseau et aussi torrent.
Rif, riau, rieu, ruy, mit, ruiot, ruissi, reusse,
etc. (B.)
— A Proveyzieux, lo ri, c'est la Vence.
— Au Sappey, lo rut.
Riâblo ou rablet, s. m. — Racloir en fer, longue-
ment ennnanché qui sert à retirer la braise
du four.
Riban, s. m. — Ruban.
Tou para de riban et couvert de plumacho.
M. 7.
Ricagnié, v. a. — Ricaner, rire en dedans.
Ricagnià. — Ridé.
Bioagnia corne uiui vieilli gueina.
L. 3.
Ricandèla. — Jeune flUe qui n'aime qu'à rire et
s'amuser.
Elle chanton mei qu'un tarin
Et sont toute si ricandelle
Que le gen ne parlont que d'elle.
M. 6.
Rida, s. f. — Diarrhée.
3 — nrs
Ri('k>(, s. m. — Espace de poisson.
Ridclla, s. f. — Petite roue dentelée munie d'un
manche qui sert à trancher la pâte des ris-
soles en en ornant les contours.
Rierigârda, s. f. — Arrière-garde, les soldats
qui ferment la marche.
Cent moyno qui jamay n'ont eyta en Sarbonna
En bella rierigârda aliront l'exposa
V dragon.
M. 7.
Rifougnié, v. n. — Rire en se moquant.
Rignié, v. n. — Braire.
L'âno tôt fier, tôt ébaubit,
Levit deu cû, rignit, petit.
Latal.
Rignolâ, v. a. — Ricaner.
Adonque, en rignolan, li dissit la Linota :
Ij sarin, volantié, en trei chose Oguinota.
L. 3.
Rigola (se). — S'amuser, se réjouir.
L. 1.
Riinâ, V. n. — Brûler en parlant d'un mets qui
s'est attaché au fond du récipient dans lequel
il a cuit.
Se dit aussi : rumâ.
Rimeûra (la). — La grippe, ce que nous appe-
lons aujourd'hui l'influenza, c'est-à-dire un
rhume tenace et dont on a peine à se défaire.
(Proveyz.)
Rinchi (la), — Le vent d'Est. C'est le plus vio-
lent et le plus redouté des habitants de nos
montagnes.
A Proveyzieux, on l'appelle encore : l'aura de
prâ Chatin.
Rincià, s. f. — Pluie diluvienne.
Ringié (se). — Se ranger à.
Se ringié u meinageo d'una filli, la prendre pour
femme.
Tout celley sariet bon, si fat u badinageo,
le ne me volin po rangié à ton meinageo.
M. 4.
Rion. — Courbe, de travers.
Et sa fena se fit tan sangueta son ochi
Qu'u l'en aguit lo fron aussi rion qu'una fourchi.
L. 3.
Riorta, s. f. — Lien d'osier très flexible, bois
flexible qui sert à attacher les fagots.
Insi mon cour sarra d'una riorta mailla
Funce de sou souspi la verdura eymailla.
M. 8.
Riorta, V. a. — Lier un fagot. (Charbot.)
Rioto, s. f. — Lien d'osier, baguette. (J. O.)
Ripa, V. n. — Glisser, couler sur une pente.
Ripaillot, s. m. — Petite montée.
Risinà, s. f. — Petite pluie qui ne dure pas
longtemps. (Champ.)
RIS
174
ROU
Risinâ, v. n. — Bruiner, se dit du temps qu'il
fait quand les brouillards se condensent et
tombent en pluie très fine.
Rista ou rita, s. f. — Filasse de chanvre, chan-
vre très fin.
Tandi qu'on filarat la rita la plu prima,
E faut l'eypou « pied et l'eypousa à la cima.
M. 4.
Rivoeiri, s. f. — Bois de chêne, lieu planté de
chênes.
Rivoïero, s. m. — Bois de chêne. (Champ.)
Riziet (i). — Il riait.
Bacchns sen riziet comm'un foa.
M. 7.
Rizôla, s. f. — Rissole.
Roa, s. f. — Roue.
Si ie preno un charron u me farat alla
Comme roa qu'u fat en rua harrula.
M. 8.
Robâ, V. a. — Voler, ravir, prendre, dérober.
lamey coleuvro à qui Von roie V escarhoucla
Ne jettit tau venin que l'animal à boucla.
M. 5.
Rochanet, s. m. — Petit oiseau qu'on voit arri-
ver l'hiver en grand nombre dans les rochers.
Pluriel : de rochaneu.
Rochat, s. m. pi. — Rochers.
Lou rochat, le plane, lou valon.
M. 4.
Rocolonpoussi, s. m. — Mille-pieds, insecte.
In rocolonpoussi.
Rôda (à la). — A toute volée.
Roeïma ou roémâ, v. a. — Ruminer, remâcher.
Rogeylé, v. n. — Devenir rouge.
Fat ton fare l'amour ore que lou rosîé
Rogeon tou de rose.
M. 4.
Rogeyié, v. n. — Revenir rouge.
Rognou. — Rogneux, qui a la gale à l'état chro-
nique, sale, malpropre.
Pelalhard du Thouvet, rognou de OonsaUn.
M. 4.
Romanenchi. — C'est l'épithète que l'on donne
à une benne ou tinette de plus grande capa-
cité que celles dont on se sert ordinairement.
(Charbot.)
Romananchi, s. f. — Vase de bois dans lequel
on mesure le fruit pour le diviser en plu-
sieurs portions. (Champ.)
Romeyâgeo, s. m. — Pèlerinage.
L'on m'a dit que chantant romeyâgeo d'amour,
U cret qu'ut at à Roma.
M. 8.
Romié, s. m. — Pèlerin, celui ou celle qui va en
pèlerinage à Rome.
V vat se veyti en romié
Per alla per paë mouri sur un fumié.
M. &
Ronchat, s. m. — Le vent du Nord.
Ronehic, v. n. — Ronfler, bougonner, gronder
entre ses dents.
Vna not qu'u dormiet, d'uffarc tracassia,
Itonchan comm'un cayon de fangi troyassia.
M. 5.
Rondâcho, s. m. — Bouclier.
Cuvri te d'un rondâcho,
Autramen te fores la fin de Oauliat.
M. 5.
Ronilà, V. n. — Dormir profondément, se repo-
ser en toute sécurité.
Ronsié, s. m. — Gros buisson d'épines.
Preita me vostra sibla
Qui fat dansié chacun, per lou fare eigruisié
Quand u saron upres de quoque gro ronsié.
M. 4.
Ronzi, ponze, s. f. — Ronce, épines.
Vou-tu comme la ronzi, ore que je t'approcho.
M'opposa louz euillon de tala cruautaf
M. 5.
Rosset. — Grossier.
Lo pan rosset, le pain noir.
U sariet un vray fou si une preferave
Lo pan blan u rosset.
M. 5.
Rossignolei, s. f. pi. — Romances champêtres,
parce qu'il y est toujours question du chant
du rossignol.
Lor cour se repeissiet de se rossignolei.
L. 3.
Rossignon, s. m. — Rossignol.
Son vioulon fat creva lou rossignon.
M. 4.
Rossolan, s. m. — Bruant des neiges. (Bou-
deille.)
Rotà, s. f. — Route.
Rota. — Rompue, brisée, détraquée.
On dit d'une ytluie torrentielle : pleivi rota.
Rou, s. m. — Morceau de bois que les voitu-
riers passent au travers des deux roues de
derrière de leurs traîneaux et qui sert de
mécanique dans les chemins en pente.
Rouchié. — Ronfler. (Champ.)
Rougeari, s. f. — Morceau auquel il reste encore
quelque chose à ronger, surtout un os.
Charchou de rougeari, on appelait ainsi ceux
qui étaient chargés d'appliquer l'impôt.
Oestou charchou de rougeari
Que vont picorant d'ordineiro
Lou vilageo, sariont puni
Deu l'auba iusqu'à l'embruni.
M. 6.
Roiigibontem, s. m. — Roger-Bontemps, joyeux
vivant, garçon qui aime à s'amuser.
La discorda meurtrcyri.
Couverta de serpen comm'una feytureyri.
Vid esteindre sa torchi à de rougibontem.
M. 7.
ROU
N'et gin inco îo tem qiK faille
C'harchié de not lou passatem,
Coma de vray rougiboiiten.
Kougié, v. a. — Ronger.
Lou procurou n'ont heu deque rougié.
— 175 —
IlUT
M. 6.
M. 5.
Rougni, s. f. — La gale.
J'ai dous agneux que n'ont pas prey la rougni.
Noël Champ.
Rouissi, s. f. — Verge, baguette flexible.
Se dit aussi : ruissi.
Rouissià, s. f. — Correction administrée avec
une verge, un bâton.
Roula, s. f. — Amas de bois coupé dont les bû-
cherons font des fagots et les charbonniers
du charbon de bois.
On dit dans le même sens : in miet.
Roula, s. f. — Cercle tracé sur la terre. (Champ.)
Roussinâ, v. n. — Peter comme un roussin.
Roussignon. — Rossignol.
Roussignou, rossignols.
Iqni lou roussignou, lou linot, lou senit,
Lou quincon. lou tarin vont arreizié tour nit,
L. 1.
Rout. — Un roué, un condamné qui a subi le
supplice de la roue et aussi un boiteux, un
écloiié, un individu qui a la jambe cassée.
Un rout que va coitou su un chiva de trot.
I.. 2.
Routa. — Brisée, cassée.
Lou barbié amon mieu vey prou de chambe route
Et de bra estropia que cellou qu'ont le goutte.
M. 4.
Chamba routa, jambe cassée.
Routia, s. f. — La rôtie. Mets réconfortant qu'on
portait au lit à la jeune mariée le jour de ses
noces.
Héla! quand sarat to qtie faudrat que le fene
Me metteyson couchié per migié la routia!
M. 4.
Routo, routa. — Rompu, brisé.
Charbot dit encore : routo, lieu escarpé dont la
montée est rude et pénible.
Routolan. — Couratant, roulant autour, roucou-
lant.
Eilli sat ensarra lo marri routolan
Apre le zautre fene.
L. 3.
Roviole, s. f. pi. — Rissoles.
Tou lou galabontem de Franci et d'Espagni
Et de ceteu pat banquetant jour et not
De reviole à la pel, de crozet et de gniot.
M. 7.
Ruche (le), au pluriel. — Mesure de grains, dit
Roquefort.
Rucheyié, v. a. — Enlever la surface du gazon,
le casser.
A Eybens : éruchié.
Ruchi. — Mesure pour les grains. (Roquefort.)
Ruchi, s. f. — Tan, écorce de chêne. (Champ.)
Rucla, s. f. — Carcasse, rebut, vieille édentée.
Lo pare vou avey de son fils la meytressa,
La mare, vielli rucla et meychenta tigressa,
Vou avey per eypou de la filli leypou.
M. a
Ruisset, s. m.
Petit ruisseau.
Rustià, s. f. — Rôtie, espèce de mets fort épicé
qu'on portait dans son lit à la jeune mariée le
lendemain de ses noces.
Repoussa lo toujour per avey l'avantagea,
Vna banna rustia te baillirat eourageo.
M. 4.
Voir : routia.
Rut, s. m. — Ruisseau.
Petit rut qui non plu que mi ne po darmi.
Va dire à Margoton ce que mon cour endura.
M. 5.
L'on n'aurat que du rut et du zizeu lo brut.
M. 7.
-"^^"-%i^?)^lJ^-^"
s
NAC
Sa, s. f. — Sel marin.
Alla u cabaret comme chieure à la sa.
M. 5.
Sa prima, sel fin.
Sabolâ ou saboulâ, s. f.
Grondée, réprimande.
Baillié ina saboulâ.
Sabouraii'o, s. m. — La mâchoire inférieure du
porc quand il n'y a plus que l'os. On s'en sert
à la campagne pour faciliter l'écoulement de
la lessive dans le cuvier.
Lo sabourairo.
Sabrazâ, v. a. — Eparpiller la braise du foyer,
l'écarter pour lui donner de l'air, saccager,
mettre au pillage. (B.)
Saccàgeo. — Destructeur.
Mai» qu'é-t'6 qu'on pot préserva
Dés coups (leu timps, qu'é si saccâjof
Latal.
Sacochi, s. f. — Ivrogne. (Champ.)
Sâdo. — Savoureux, agréable au goût. (Champ.)
Au féminin : sdda.
Vo ne trovari ren de sado ni de dou.
Me crevarey un eyu per voz en creva dou.
M. 4.
Saffronnâ. — Jaune comme du safran.
Le roche, que natura at si bien ma^sonna,
Jauniront tanto mieu, que poigni saffronnâ.
De l'or que lo solei porte din sa carrochi.
M. 5.
Sagni, s. f. — Marécage, lieu humide et boueux,
fond d'un bourbier.
Pluriel : sagnè.
Sagoin, s. m. — Mauvais sujet.
Saïézon. — Soient.
Fo qui saiezon prestou dissandou lou plu tar.
Ménilgrasd.
Sainâ, v. a. — Saigner un porc, un poulet.
Salnâ, V. n. — Saigner.
Salignon, s. m. — Entrepôt de sel, amas de sel.
Ni maudit gabcllié, puisque «en salignon
V fieyre trop lo jat comme lou Bourguignon.
M. 8.
Salignon, s. m. — Saumure et aussi saloir.
Salou, s. m. — Le saloir.
J'ay dedin mon salou
Quoquaren que j'ay prey allant chassie u lou.
M. 5.
NEI
Sanianà, s. f. ■ — Semaine.
San, s. m. — Sang.
Voz aussia deipoi vcu un visagio eicorchia
A bone eigroizasse, et lo san embrochià.
L. 1.
San. — Savent.
Lou juaire ne san s'u son ou mor u vi.
L. 3.
San. — Saint.
Per lo san non! par le saint nom!
!.. 1.
San. — Sain, bien portant.
U l'éron toujour san, lour via ère tre-longi
Et ne mourian jamei que de fina veillongi.
h. 3.
Sanà. — Saine, bien portante.
Vo verri que Ihet bien joUetta, bien sana,
Et que Ihet prou gentia per una paisana.
M. 4.
Sandeïé ou sandeyié, v. n. — Jurer sur le saint
nom do Dieu.
U sangedeyon toujour et se donnon u diablo
Per trompa una filli à qui lo jugimen
Manque per l'avcni comme lo pcssamen.
M. 4.
Et aussi : sangdeyié.
Sandre, nom propre. — Alexandre.
La Sandrine, Alexandrine.
Sangnon. — Juron fort en usage au xvir siècle.
Tu me fu, mais sangnon, ie volo qu'on m'eynaze
Si ton corp ne recet du men ce que faudra.
M. 4.
Et aussi : sannon en 1659.
Sanguetà, s. f. — Seringue que font les enfants
avec un morceau de sureau dont on a enlevé
la moelle.
Sanguctâ, v. n. — Jouer de la seringue.
Per ma fei, sanguetà, dancié et se para
Quoque fei fa gran bien u cour et la ferra.
L. 3.
Sannon (per lo). — Juron fort en usage au
xvn" siècle.
Per lo sannon quoqu'un portarat de me marque!
M. 4.
Sansolà, subst. m. — Traîne-savate, déguenillé.
Sapa, s. f. — Outil tranchant à large lame hori-
zontale et emmanché comme une pioche.
U te sara ravi comme avec una sapa
Un rageot de la terra.
M. 8.
SAP
Saparii. — So dit d'un chomin ou d'un champ
inégal, raboteux et plein de racines d'arbres.
(Charbot.)
Sapât, s. m. — Tronc ou plutôt racine d'un
arbre qu'on a coupé ras terre. (Charbot.)
Sapi, s. m. — Soc de la charrue, le fer qui sert
à fendre la terre.
Lo sapi.
Sapinà, s. f.
zieux.l
Le soc de la charrue. (Provey-
177 — SAV
SaiTazinâ, v. a. — Juguler un client, vendre
trop cher, traiter quelqu'un de Turc à Mauri;.
Rend ce qit'u picapiou tu a interina,
Ou que lou picapiou ont trop sarrazina.
M. 7.
Sarvi ou sarvy, s. f. — La sauge. (Cliarbot.)
Saûma, s. f. — Anesse.
le paamrin per sauma en feyri Saint-Martin.
M. a
Pluriel : saume.
Saquarot, s. ni. — Petite poche.
Saquetà ou saquettà, s. ni. — Ivrogne, sac à vin.
Saqua ou saca. (B.)
Sarasson, s. m. — Sorte de fromage sans beurre
très répandu dans nos campagnies.
Echarasson. (B.)
JVe migié à disna que ohappon, que polaille,
Ne volley à goûta que mayousse blanchie,
Que sarasuon sucra sen pcna de machié.
M. 7.
Sarassou, s. m. — Recuite, fromage sans beurre.
(Champ.)
Sai-at, s. m. — Sorte de fromage fait avec le
petit lait.
On dit aussi : sarasson.
Sarazin, s. m. — Blé noir.
Sarmo, s. m. — Prêche, sermon.
Lou sarmo de David.
L. 3.
Sarmoe'iri, s. f. — Sajjmure. (Champ.)
Ensarmoeiria, extraôrdinairement salé.
Sai'pin, s. f. — Serpent.
Adieu! maudit pai que Lizcra partage
Coulan insi que fat la serpen din lez âge.
Sarrà, v. a. — Fermer, clore.
/ surre quand i vou se porte.
M. 4.
L. 2.
L. 8.
Sarrâ. — Fermé, clos.
U s'en vin u chatel et lo trovi sarrâ.
Au féminin pluriel : sarrei.
Sarrailli ou sarralli, s. f. — Serrure.
Sarralié, s. m. — Serrurier.
Arrié lou sarralié, u sarront tout à cla.
Quand ul ont una fena u la volont boucla.
M. a
Sârraméjour, s. m. — Chicorée sauvage de la
famille des pissenlits.
Sârrapatat. — Avare. Signifie aussi sans énergie,
sans volonté.
Du pied ou de l'eypala.
Ou du groin lo polhen ressemble la oavala.
Sa filli ne sarat jamey sârrapatat.
M. 4.
Saumo — Anesse. (J. O.)
Sauta, s. f. — Trou que creusent les paysans
pour enterrer les pierres qui encombrent
leurs champs.
Jna sauta.
Sauta-bouisson, s. m. — Garde champêtre, doua-
nier.
Sauzclà, s. f.
- Saulaie.
Ina sauzela.
Sauzo, s. m. — Saule.
Baillié lo sauzo, planter un saule devant la porte
du délaissé. C'est une vieille coutume dau-
phinoise.
Si la piera eimoda ne se pot reteni,
Et si faut que chacun me balleize lo sauzo,
E faut louz attrapa, e faut que je lour causo
Autant de deiplcisi qu'u m'en ont procura.
M. 4.
Sâva, s. f. — Sève.
Eyssut de la langou
Com'un abro qui n'at ni sava ni vigou.
M. a
Savâ, v. n. — Etre en sève.
Fâre savâ, presser un fruit pour lui faire ren-
dre son jus.
Savei, v. a. — Savoir.
Et aussi : sépre.
J'u sâvo.
J'u sayien.
Je n'y ai pas sépu.
Si j'y sépissio.
Fâ me z'i sépre.
Sâvo. — Je sais.
Sâvo que fâme le babioles.
Latal.
Savoret, s. m. — Gros os à moelle que la ména-
gère fait cuire avec des légumes pour les
rendre plus savoureux.
Savou, s. m. — L'ensemble des légumes qui ser-
vent à la ménagère à la confection d'une
soupe.
Zià t'incou de savou dedin Voila,
N'en volez-vo, monsiûf
Proveyzieux.
Igui sen déboursa l'on at tout ce qu'on vou,
Per la souppa de chair toutta bonna savou.
De ri, de pour, de chou, herbes, courdes et rave.
M. 7.
12
SAY
Sâye. — Soit.
Qnè gue tâye.
Je »ey.
J'étien».
Mâgue j'y tayézo.
Scalabrou. — Escarpé.
Sçavo (Je). — Je sais.
le sçavo bien mena lo mancho de la pala.
M. 4.
Sçeitâ OU seétà, v. a. — Scier.
Sceita ou scéta, s. f. — Scie.
Sçourin (je). — Je saurais.
M. 6.
Secore, v. a. — Secourir. (B.)
Secorrô. — Secouer. (Ménilgrand.)
Secoure ou secourre et aussi secoyié, v. a. —
Secouer, agiter.
Je secôyo.
Je secoyien, ou je secoyâvo.
J'ai secoya.
lie veyci amai prêt à secourre la holhi,
Qui à la bouchari ne charche que virolhi.
Que festin quand favin me premeire chalou.
M. 4.
le volo tout à fat secourre joue et joucle.
M. 5.
Secourre, v. a. — Secourir, porter secours.
E n'attindiet d'ôtr' assistanci,
Pe la secourre et pe l'édâ.
Latal.
Secoussa, s. f. — Vitesse.
De gran secoussa, comme une bombe.
Adon de gran secoussa
La Fleurià se lancit leyen plena de poussa.
L. 1.
Secoyou, s. m. — Perche à abattre les noix et
les châtaignes.
Se dit aussi : secossouri, s. f.
Séglà, s. m. — Le seigle, avec lequel on faisait
autrefois un pain extrêmement grossier et
indigeste.
Segnou. — Seigneur.
Le fille sont mignonne et rendon de lour tailli
Amoirou lou seignou jusqu'à la rafatailli.
M. 4.
Et aussi : seignou en 1633.
Segnou. — Jésus-Christ, Notre-Seigneur.
Notron Segnou perdon « porou trapassa!
h. 1.
Segon. — Second, deuxième et aussi compa-
gnon, aide, partenaire.
M ci vou pove ben dire una bêla chanson
8en que jamei segon vou zi set nécessaire.
L. 3.
Segrolâ, s. f. — Secousse et aussi grondée.
Segrolô, v. a. — Secouer et aussi gronder.
Segrot, s. m. — Secousse, ébranlement, cahote-
ment.
178 — SEL
Ségu. — Suivi, marché sur ses traces.
Seguian. — Ils suivaient.
V seguian simplamen la norma de natura.
L. 3.
Sei, s. f. — La soif.
Sei. — Ici.
Voir : cey.
On ne sei mige ren que poigne de Rampau.
L. 2.
Seïé, V. a. — Faucher un pré. (Champ.)
Seiglâ, s. f. — Seigle.
N'y fret que de seigla et point de vin n'y crct.
M. 8.
Seignon, s. m. — Grand seigneur, homme de
qualité.
A'e se vct to po bien qu'elle sont farfarelle?
Voley qu'un poro set biau pare d'un seignon
Qui din Oraisivodan n'at pa son compagnon!
M. 4.
Seirimin, s. m. — Serment.
M. 5.
Seiset. — Soit avec vous, soit ici.
Lt ne poisit jamai la poreta, lacet.
En intran soulamen lour dire Dieu seiset t
L. 1.
Seita, s. f. — Scie. (Champ.)
Seitâ, V. a. — Scier. (Champ.)
Seitaïre, s. m. — Scieur. (Champ.)
Seitre, s. m. — Faucheur.
Seipe, — Sache.
Don, en viran la mon, ne vou seipe allegié.
L. 3.
Seipi, s. f. — Sèche, poisson.
Lo merlut vermenou, la seipi refuneissi
Ne fleiron pa si ma.
h. 3.
Seipissou. — Saurais.
Uncor que j'en seipissou
Mûri, et lo cotel en ma gorji ij vissou.
L. 3.
Seirimen, s. m. — Serment, promesse solennelle.
Comm'un eycumigea ceu iqui devin meigro
Qui fat tau seirimen per estre pui dana.
M. 4.
Et aussi : seirimin.
Seliot ou seillot, s. m. — Seau à puiser de l'eau;
récipient en bois dont une douelle plus lon-
gue que les autres porte un trou pour le
transport; récipient en fer blanc dans lequel
on trait les vaches ou les chèvres.
Séla ou sella, s. f. — Chaise et surtout l'esca-
beau formé d'un morceau de bois avec trois
pieds.
Teni lo eu dessu la sella, ne rien faire, vivre de
ses rentes.
M. 4.
SE.J _ 179 —
Séjour, s. m. — Pause, repos.
Roda sen séjour, aller et venir sans avoir une
minute de pause.
L. 3.
Seirimen, s. m. — Serment.
Qnat foi, ni serimen, que contra la natura
Me fisse rejetta lo bien de Vadventura
Si j'osno eu ton hon heur.
M. 5.
Sema, semeuâ, senà, v. a. — Semer les grains,
etc. (Champ.)
Semanà, s. f. — Semaine.
Semblable (lo). — La même chose.
Ne pot pa m'arriva lo aemilaMo.
M. 4.
Semenù, v. a. — Semer, ensemencer.
Sementléro, s. m. — Cimetière.
Son parc qu'at un pied dedin lo sementiero
Freniet si grand plaisi à mi vey addonna
Qu'u n'aviet autr' envei que de me la donna.
M. 4.
Sementeiro en 1659.
Se dit aussi : sumintéro.
Seméro, s. m. — Semeur, celui qui sème le
grain dans les champs. (B.)
Semon, s. m. — Volume, embarras, esbrouffe.
Fâre de semon.
La ialeina, que fat lo semon d'un rochié,
Ne Vozit aprochié.
M. 5.
Semonâ, v. a. — Avertir, appeler, inviter, réu-
nir.
Vna gran sinagoga
Où eV y semonit le faye d'entour.
L. 1.
Et ne fau pâ, un cour que prou lo conneisseizon,
Qu'u s'atende jamei qu'u vo lo semoneizon.
L. 2.
Semonâ, v. a. — Conseiller, commander. (Roq.)
Accepta lo parti que l'amour te semon.
M. 8.
Scmpeillié, v. a. — Saisir, arrêter, maltraiter.
Veyley lo pèlerin qui vou gagnié du pié,
Alla lo sempeillié sen fare tort ni graci,
Et pui vo gueytari Vautro dedin la placi.
M. a
Sempeillié (se). — Se lisser, faire sa toilette en
parlant des oiseaux.
Tou louz izeyu en lour ramageo
8'accordon mieu que lou rebec.
En se sempeillan lo plumageo.
M. 4.
Sen. — Sien, à lui, qui lui appartienne.
/ nat ren que set sen, il n'a rien à lui, c'est la
générosité môme.
M. 4.
Senâ, v. a. — Semer.
Ama sen estre ama, et sena sen culli
Et un grand deipleisi qui ne pot pa falli.
M. 4.
SEU
Senglar, s. m. — Sanglier.
Onat animal, our, lyon, ou senglar
Que Cupidon ne prcnn' en son fillar.
M. 5.
Senipon, s. m. — La rougeole, maladie des en-
fants.
Senit ou sinit, s. m. — Serin, oiseau des vernes.
/qui lou rouDsignou, Ion linot, lou senit,
Lou quinçon, lou tarin vont orreizié lour nit.
L. 1.
Senot, s. f. — Le sommeil, le repos.
/ travaille lo jot, i travaille la not.
A pena ai sou zyeuw connaissont la senot.
Oaude.
Séon. — Soient.
Sou solar seon cour!
L. 1.
Sépre, V. a. — Savoir.
Tian se porrit sépre biantoûe.
Latal.
Séprins. — Je saurais.
In jour (ne séprins pas te dire
Eu jeûato oombian gn'a de timps.)
Latal.
Sépu. — Su.
On n'a jamai sépu, comare, ce qui pinse.
Ménilgrand.
Serina, v. n. — Bruiner, se dit de la petite pluie
fine produite par une vapeur froide qui se
condense.
Serine, il bruine.
Sermente (le), s. f. pi. — Les treilles.
M. 5.
Serou, s. f . — Sœur.
M. 4.
Serva, s. f. — Réservoir d'une source.
Servâgeo. — Sauvage. (B.)
Servagina, s. f. — Nom qu'on donne aux bêtes
sauvages. (Charbot.)
Serviciâblo. — Obligeant, qui aime à rendre ser-
vice.
Set. — Soit.
Comme se vaille set, à la garde de Dieu! arrive
que plante I
Comme se voille set, moque dedin la barqua
Vo sei aver mi, ne me chau de la parqua.
M. 5.
Enfin ien ay faya set à ben set a ma
Mille que ie n'ai pa Teyzi de vo nomma.
M. 4.
Sétérée, s. f. — Mesure agraire. Cette mesure
correspond à une surface de 900 toises del-
phinales carrées, soit 37 ares 67 centiares.
Seû, s. m. — Sureau. (Champ.)
Seu (je). — Je suis.
Ne seu pa mareicha et si fiero Vencluma.
M. 4.
Je seu cella qui sat ce qu'en arrivarat.
Seugre, v. a. — Suivre.
Ségu, suivi.
SEU — 180 —
Seupisse. — SCil. Slé. — Six.
Et falllet per h main que que diri u scupinae
Que tan que U voliet u la vo fringotisse.
L. 1.
Seupisse (qui). — Qui sût.
Qui seupisse m'engardâ du fripon.
M. 4.
Sey (vo). — Vous savez.
Vo sey tout ce qu'a fat la chivalié Boyard.
B. 9.
Sey, s. f. — Soif.
le leissirey mouri de sey nostre polaille.
M. 4.
Sey a, s. f. — Soie.
Porta d'habillimen de seya tout deulon.
M. 4.
Tou lou cayon qui sont veitu de seya neiri
fSont noilo de tou tem.
M. 5.
Seyié, v. a. — Faucher.
Seyou, s. m. — Faucheur.
l'rou d'autre ielle flou contenton lou seyou
Appres qu'on a eulli u mey de may la rosa.
M. 4.
Seyrimen, s. m. — Serment, promesse.
Ou eyto cclla fey que Ihi mat tan jura?
Ou sont lou seyrimen qui me fassiet sur l'heriaf
M. 4.
Si. — Soi, soi-même.
Chagu'un a darrié si son valet cocassié.
Qui ne fat que voida, rempli et bottassié.
M. 7.
Siâ, V. n. — Remuer, mouvoir. (Champ.)
Sià, s. m. — Tissu de crin ou de soie pour pas-
ser la farine. (Charbot.)
Si. — Pourtant, cependant.
Ne seu pa mareicha et si fiera l'encluma.
M. 4.
SIN
- Sable. (Gaude.)
Point de mire ou tir de la cible.
Siâbla, s. f.
Siba, s. f. -
(Cliamp.)
Siben. — Si bien.
Siben que lou meyna sont forcia u vilageo
XJ lieu de folatta d'estre toujour bien sageo.
M. 4.
Sibla, s. f. — Un sifflet et aussi une flûte ou
autre instrument du même genre.
Si la pida vo pot rendre l'arma sensibla
V deipleisi que j'ai, preita me vostra sibla
Qui fat dansié chacun, per lou fare eigrusié
Quand u saron upres de quoque gro ronsié.
M. 4.
Siblâ, V. a. — Siffler. (Champ.)
Siblet, s. m. — Sifflet.
V n'est pa gueiro loirig. l'entendo son siblet.
M. 5.
Sibôlà, s. f. — Petit sifflet.
Sicrotâ, V. n. — C'est éprouver le cahotement
que produit le passage dune voiture non sus-
pendue sur une mauvaise route.
Voir : segrot.
Siégre, v. a. — Suivre.
Faut siegre l'ocasion et u chaveû la prendre.
L. 3.
Siéno. — Sien.
Lou siéno, les siens, ses parents, sa famille.
Mon pare ne vou pa que vo sei tout mieno.
V ne sçat ce qu'u vou per leu ni per lou sieno.
M. 4.
Siet. — Soit.
Siet din la comedi, siet din lo cabaret.
Tout eyre plen pertout din l'un et l'autro endret.
B. n.
Sieu, s. m. — L'aire à battre le blé.
Lo sieu.
Sigougnié (se). — Se prélasser, se tourner de
droite et de gauche, se tortiller.
Simblâ, V. a. — Ressembler.
Simbld son pare, ressembler à son père.
Sima, s. f. — Guenon.
Simon, s. m. — Petit rat appelé en français la
musaraigne commune. (B.)
A la fin lo matou
A goba lo simon enferma dins son trou.
Gaude.
Simoussa. — La lisière d'une étoffe.
Flapi einsi qu'una simoussa
Et aussi rebuti qu'un murusson grillia.
h. 3.
Simplaréla. — Simplette, se dit d'une jeune fille
naïve.
M. 5.
Sinagoga, s. f. — Assemblée générale, grande
réunion.
Iqui le faye tenon lour sinagoga.
L. 1.
Sing, s. m. — Sonnerie particulière à Grenoble
qui se faisait entendre à 10 heures du soir et
qui indiquait à ceux qui se trouvaient hors
de la ville qu'on allait en fermer les portes.
Sein, s. m. — Signal.
Pensan que set lo sein d'un amoirou jaillit.
L. 1.
Sinigola, s. f. — Bonne bouche, dit Lapaume.
C'est plutôt un chatouillement agréable, un
attouchement qui fait plaisir, une gentillesse,
une amabilité, une douceur.
Sintou, s. f. — Odeur, senteur.
le vo conseilla à tou
D'alla hère chié vo contra tala sintou.
M. 5.
Jà resjoyet lo nà la sintou du ruti.
Sintre, v. a. — Sentir.
CWa tant qu'ouriont béguin
De sintre mieux veni de luin.
L. 3.
Latal.
SIO
Siou, s. f. — Sueur.
Sisampa, s. f. — Vent coulis. (Champ.)
Sisampo. — Vent du Nord, bise. (J. 0.)
Sisinna, v. n. — Faire un bruit semblable à ce-
lui du vent qui siffle. (Champ.)
Sivignôla, s. f. — Manivelle.
Sizampa. — La brise, le vent.
L. 3.
Sizinâ, v. n. — Bourdonner.
8i de vespro u Ventcn sixinà quoque mouchi
U saute enragia, en defour de sa couchi.
L. 1.
So. — Ainsi.
So dissit Fei-li-hen.
In
A. O.
So, desso. — Sous, dessous.
Socrei. — Je le crois ainsi, sûrement.
V lie Va pa, socrei, prit gro qu'una mandola,
Oh que lo peti dei.
L. 1.
Socrey. — Sûrement, vous pouvez le croire.
Monsicu, si voz cstia quoque po mon parey,
le voz amariii mey que mi-mesma socrey.
M. 4.
Soé, s. m. — Soc de la charrue. (Pilot.)
Lo soé.
Pilot.
Soeiri ou soiri, s. f. — Truie. (Charbot.)
Sogéta. — Sujette, soumise, esclave.
Notron seignou n'a ren ne point de chosa faita
Que per li obéi et être sa sogéta.
L. 3.
Solâ, v. a. — Ce mot se dit des gerbes qu'on
étend sur l'aire pour les battre. (Charbot.)
Solâ, s. m. pi. — Souliers.
De sola, n'an fo plu parla,
Trotheroux d'avcy de galoche.
Ménilgrand.
Solamen. — Seulement.
Un jour tan solamen.
L. 2.
Solar, s. m. — Soulier.
Quant gnat-tô que n'ont pa un liar.
Et qui à fauta de solar,
Dison qu'u ne porton la botta
Que per l'amor de tropt de crotta.
M. 6.
Solateiro. — Solitaire.
Si vou zéte solet en un leu solateiro.
L. 3.
Sole du pié (le). — La plante des pieds.
J'ay sauva mon pacquet su le sole du pié
Comme si j'oss' eyta attaqua d'un gueypié.
M. 5.
181 — SOP
Solet, soletà. — Seul, seule.
Si je paru surprcy, je ne fu pas solet,
Ploviet d'or, de dauphin, ploviet de z'etelet.
B. 9.
Soleùra, s. f. — Le vent d'Est.
Soley, s. m. — Le soleil.
Solié, s. m. — Le plancher de la grange qui est
au-dessus du sol, sur l'aire.
Sollia, s. f. — Terme de maçon, la pierre qui
forme le seuil d'une porte. (B.)
Solombrâ (se). — Se mettre à l'ombre. (Champ.)
Solonibro, s. m. — Le sureau.
Som. — Sommeil, besoin de dormir.
Soin. (B.)
Quand la son lez attaque
Faut vito chuchuta.
Quand lo jour le reveille
D'œu. frais lou faut porta.
M. 8.
Somardâ, v. a. — C'est le travail qui consiste
pour le cultivateur k piocher un champ pour
en enlever la mauvaise herbe. Cette mau-
vaise herbe est ensuite amoncelée sur un pe-
tit fagot auquel on met le feu : c'est le four-
net.
Au Sappey : la miraillôta.
On dit dans le même sens : epellié loti prau.
Sombana, s. f. — Lieu bas placé bien à l'abri
des vents.
C'est le contraire de Youri, qui est un lieu bien
exposé au soleil, le premier qui voit pousser
les violettes.
Somma, v. n. — Rester tranquille, se tenir en
repos. (B.)
Som-no. — Sommes-nous.
Alla din la sombana.
Som no pa tou sorti de terra nostra mareî
M. 5.
Sonailli, s. f. — Sonnette, clochette.
A tou nostrou toreu i'oustarey le sonaille,
le leissirei mouri de sey nostre polaille.
M. 4.
Sonaillon, s. m. — Petite sonnette.
Le bourgoeyse qui n'ont leyteyre ni carroche
Portent de carcaveu ou ben de sonaillon.
M. 8.
Sonna, v. a. — Appeler quelqu'un, le héler.
Je voé lo sonna.
No n'alavon jamey enehan sen no sonna.
M. 4.
Sopà, s. f. — Soupe.
Le jour de le sape, le jour des relevailles pour
une accouchée. C'était autrefois l'occasion
d'un superbe repas.
Car ellieret u jour
De le sope, uqualo on sat que de toujour
Se fat la meillou chiéra et la pru grossa fêta
Que face lu giscn.
L. 3.
SOR — 182
Sorçolégeo, s. m. — Sortilège.
Sorcilllé (se) ou sorillié (se), v. n. — Prendre
le soleil; nous disons dans le même sens et
d'une façon familière : se lézarder.
Sorti, V. n. — Sortir.
Sorti de chié si, sortir de la maison paternelle
pour entrer dans une autre, se marier en par-
lant d'une jeune fllle.
Sortia, s. f. — Sortie, la sortie de l'hiver, le
mois de mars, le printemps.
Sot, s. f. — La loge du porc.
A Notre-Dame-de-Vaulx : la sout.
Sou. — Seulement.
Si sou, si seulement, pourvu que.
Onat ren que bien per ti, ai sou tu me vou creyre.
M. 4.
Souda, s. m. — Soldat.
Soulâ, V. a. — Prendre son saoul de quelque
chose.
Soulâ son envey, contenter son envie, se passer
la fantaisie.
N'as-tu pa lo courageo
De soula ton envey f
M. 5.
M. 4.
Soulamen. — Seulement.
Queyzi te soulamen.
Soular, s. m. — Souliers, chaussures.
Reiutti comme soular de mougi.
M. 4.
Soulet. — Seuls.
Lou meyna et le fille aussi chau qu'un mey d'où
Ont moyen de se vey soulet de dou en dou.
M. 4.
Souqua. — Seulement.
L'affare eyrat prouiien, prenes souqua courageo.
M. 4.
Souque. — Seulement. (Champ.)
Sourâ, V. a. — Epargner. (Champ.)
Soure (le), s. f. pi. — Les restes.
M. 5.
Soure, s. f. pi. — Economies, épargnes.
Celle du Breu ont tropt de soure,
Car é gnat pa una que ploure
De vei lo hla à siei florin.
M. 6.
SoHpei, adj. — Unique, seul.
In efan souret.
Sous Ses. (A. R.)
Sousto, s. m. — Abri. (J. O.)
Sout (la), s. f. — L'étable du cochon.
En la sout du cayon vito s'ala cachié.
L. 1.
SUM
Soula. — Abri, lieu couvert où l'on se réfugie
en cas de mauvais temps.
A la sauta, à l'abri.
Souvintâ (se). — Se souvenir, conserver la mé-
moire.
Souventanci, s. f. — La souvenance, la mémoire,
le souvenir.
U n'an la souventanci
De miyié ne de bère, ne de prendre sutanci.
h. 3.
Souventavo. — Souvenez-vous.
Souventavo bien du jour de Saint Thomas.
Ant. Reinier.
No no souventaron.
Ant. Reinier.
No no souventaron, nous nous souviendrons.
Soven. — Souvent.
Tan soven corne u pd, le plus souvent possible.
L. 3.
Sovente-fei. — Bien souvent.
Sovente-fei bon dret a besoin ffaida.
L. 3.
Spado, s. m. — Epée. (J. O.)
Su. — Sur.
Je veyo que su mi la rochi se deiroche.
M. 4.
Suâ, V. n. — Transpirer, suer.
Le chambe vou fan ma, vou zéte de tout lassa.
Et sua corne un cayon, si vou zéte un po grassa.
L. 3.
Suacié, V. n. — Faire humide. Se dit surtout
des brouillards qui rasent et mouillent le sol.
Sudce, il fait humide.
Subit (en). — En sursaut, brusquement.
Et la not mille viagio se reciet en subit.
L. 1.
Sublâ. — Sifflé, berné, moqué, joué.
Car una tartavéla.
Un tou-lour, un pesogio, un sot y et reprei
Et subla de chacun s'y trovet entreprei.
L. 3.
Sublâ, V. a. — Siffler.
Sublet, s. m. — Sifflet.
Suchi, s. f. — Suie. (Champ.)
SuchJ (à la). — Au tirage de la cheminée. On
appelle encore souche la partie de la che-
minée qui s'élève au-dessus du toit.
On n'y vet muresson, jambon, cayon, ni ruchi.
Que de chieura sala et fuma à la suchi.
M. 7.
Sui, s. f. — Sapin.
On dit : ina sui.
Suifl, s. f. — L'épicéa.
Au pluriel : suife.
Suin, s. m. — Laine grasse, telle qu'elle pro-
vient du dos de la brebis.
Syn. (B.)
Sumié, V. n. — Suinter.
MEI
183 —
MES
Supeitâ, V. n. — Penser, soupçonner, s'imaginer.
Supeitan que leyen le mare irondéle.
Du muguet de sa fena apportission nouvéle.
L. 1.
Supeitou. — Soupçonneux, méfiant.
De tout et supeitou.
L. 3.
Superba, s. f. — Orgueil.
Ou sont lou seyrimen gui me fassiet sur Theriaf
Dessout cellou gran pin, mireu de la superba.
M. 4.
Supéta, s. f. — Soupçon.
Car iqui, sen supeta,
On se pot ben ota ce qu'on at en la téta.
L. 3.
Supeytou. — Soupçonneux, craintif.
Lo peuplo mutina devint tout supeytou.
M. 8.
Supon, s. m. — Racine, souche d'un arbre qu'on
a coupé et qui est restée en terre.
Surecille, s. f. pi. — Sourcils. (Champ.)
Ah! monsieti l'Advocat, vo chatona le fillef
Veye-la contra vo froticié le surecille.
M. 8.
Suressille, s. f. pi. — Sourcils.
Elhi nat ren de nier que le deu suressille.
M. 4.
Surgi, s. f. — La laine des moutons quand elle
n'a pas encore été lavée.
Sutànci, s. f. — Nourriture, subsistance.
U n'an la souventanci
De migié ne de bère, ne de prendre sutànci.
Jj. 3.
Suti ou sutti. — Fin, rusé, adroit.
Fena si prima et si suti.
L. 3.
Sutimen. — Adroitement.
Et en chaque canton que vou fussia planta
Eussia veu batelou sutimen trageta.
L. 3.
Synigoga. — Toute réunion nombreuse, foule.
Quinta fanfar' eitù cecyf
Que fon-to tan de gcn icyî
E semblet una synigoga.
M. a.
TAB
TAN
Ta. — Cri du charretier qui veut faire arrêter
un cheval. (Champ.)
Tabla, s. f. — Table, mais aussi un carré de jar-
dinage.
Tabazié ou tabazâ, v. a. — Frapper pour se faire
ouvrir, frapper à coups redoublés sur quel-
que chose.
Taborin, s. m. — Espèce de petit tambour en
usage au xvii' siècle.
S'accorda u taborin de quoqu'un, partager son
avis, être bien d'accord.
M. 4.
Taborineyro, s. m. — Musicien en général, mais
aussi celui qui joue du tambour.
Chacun sen mocquariet et lou taborineyro
De la granda aiiai de bon et maugouvert
Fariont chey le rnayson de dret ou de traver.
M. 8.
Tabourâ, v. a. — Frapper.
Je lou z'ay tabourâ.
Proveyzieux.
Louz dou creitin ont eyta tabourâ.
M. 5.
Tacar, adj. — Importun, quémandeur.
Tacasin, s. m. — Tocsin, la sonnerie des clo-
ches en cas d'événement grave et surtout en
cas d'incendie.
Tâche, s. f. pi. — Gros clous pointus et à quatre
larges faces que les paysans mettent à leurs
chaussures.
On dit aussi : de caboche.
Tacolà, s. f. — Petit morceau de buis ayant la
forme d'une navette et percé de deux trous
destinés à laisser passer une corde. Il sert à
serrer les fagots ou les charges de foin que
les bûcherons descendent de la montagne sur
leur tète.
TacôIa, s. f. — Clavette en bois qui sert à main-
tenir le loquet d'une porte pour l'empêcher
de s'ouvrir de l'extérieur; targette en bois.
Tacoula. (B.)
Tacolié. — Fabricant de tâcoles, et d'une ma-
nière plus générale tout individu qui passe
sa journée à faire des riens, à s'occuper de
choses insignifiantes.
Tacolié de Charneclo, epinglie de Tulin.
M. 4.
Tacon, s. m. — Morceau de cuir ou d'étoffe pro-
pre à raccommoder; raccommodage. (Champ.)
Taeonâ, v. a. — Raccommoder, mettre une pièce,
boucher un trou.
Tafagnon et tafaignon, s. m. — Caprice.
Prendre lo tafagnon, se fâcher. (Champ.)
Tafagnon. — Taquin, contrariant, qui a mau-
vais caractère.
Taillan, s. m. — Couteau, au singulier; au plu-
riel : des ciseaux.
le volo que la parqua avecgue se taillan
Cope visto lo fi, onte ma via pendole.
M. 5.
Taillerin, s. m. — Pâte amincie au rouleau et
taillée en lanières extrêmement minces. On
en fait une soupe très appréciée de nos mon-
tagnards.
Taillon, s. m. — Morceau, quartier.
In capotin de triffe en taillon, un gratin de
pommes de terre coupées en tranches.
Talabredé, s. m. — Bâton suspendu par une
chaîne au cou d'une vache et traînant à terre
pour l'empêcher de s'écarter de son berger.
Talamen. — Tellement.
Talapet, s. m. — Avant-toit destiné à protéger
les fermetures contre la pluie.
L'un faziet tapissié. Vautra per son valet
Faziet planta de clou lo long du talapet.
B. 9.
Taie. — Telles.
De vanta taie gen ne fut jamey mon fat;
B. 9.
Taie n'y pcnson pa que von resta fillct.
• B. 9.
Talôchi, s. f. — Coup.
Tàlou. — Tels. (A. R.)
Tamagniâro, s. m. — Chaudronnier ambulant.
Magnen. (B.)
Tançonnà. — Etayer, étançonner.
Et per sauva son vin cour tançonnà se bosses.
A. R.
Tan mei. — Plus.
Tan mei à Veiperon son chiva reculave,
Tan mei d'un gro playel son bra V eicervelave.
M. 5.
Tansepié ou tausepoû. — Tant soit peu.
TAN — d85
Tan set è. — Tant soit-il.
Iquen fat eissuhla la cava et l'armeiro
Avei tout autro ben. tan set è necesséiro.
L. 3.
Tan solaniin. — Seulement, rien que.
l'antàra, s. f. — Prétantaine.
Faut que dén lo cervel u Vaye quoque tara
Puisque son jugimen court inai la tantara.
M. 4.
Tantiat. — Tant il y a, quoi qu'il en soit.
Tantiat tou doucimen continuan mon conto,
Paruron lou mcssieu de la chamhra du compta.
B. 9.
Tantou. — Bientôt.
Sara-tô tantou pro ? Sera-ce bientôt assez ?
Avez-vous bientôt fini?
L. 1.
Tapota, V. a. — Battre, maltraiter. (Champ.)
Târabâra, s. m. — Faiseur de bruit, brise-tout.
Taraguzié, v. a. — Farfouiller, faire des trous,
aiguillonner, exciter, taquiner.
Taravèla, s. f. — Grosse percerette de charpen-
tier qu'on tourne avec les deux mains ; ta-
rière.
Taravelâ, v. a. — Faire un trou avec une per-
cerette et aussi, dans un sens léger : faire
acte d'époux.
A la fin è lou faut laissié taravelâ.
M. 5.
Tarbutâ, v. a. — Tarabuster, pousser, frapper.
Oi da. et si j'avin autan de biau zcicù
Corne de berlingau m'an tarbuta lo eu.
h. 3.
Tarillâ, v. a. — Tarifer, appliquer un tarif, fixer
les droits qui sont dus.
Tarifla, s. f. — Mauvaise terre abandonnée où il
ne vient que des ronces. (B.)
TarUlâ, v. a. — Rafler, faire disparaître.
Coman ceu cuisinié tarifle ceu platel!
Per couppa sou boucon luy faut point de cotel.
M. 4.
Tariflà (joyié à la). — Cela doit s'entendre du
tailleur qui vous compte plus d'étoffe qu'il
n'en a réellement employé.
Tartan, s. m. — Le châle de nos grand'mères.
Et lé, bien encapuchonnâ
Din son tartan s'encocolâve.
Latal.
Tartarey, s. m. — Mauvaise herbe qu'on ap-
pelle : crête de coq.
Tartave. (Champ.)
Tarlarin. — Vantard.
U me plait mieu que ceu tartarin
Qui set emplumacha d'una grand feugi largi.
M. 4.
TEM
Tartavel, s. m. — Bruit de crécelle et aussi un
discours ennuyeux, sornettes.
Laissié don roguinot avei son tartavel.
L. 3.
Tartavèla, s. f. — Une tôte sans cervelle, une
personne qui parle sans savoir ce qu'elle dit,
qui fait du bruit comme une crécelle.
Una tartavèla,
Un tou-lour, un pesogio, un sot y et reprei
Et subla de chacun s'y trovet entreprei.
L. 3.
Tarteiri, s. f.
un manche.
Petite casserole en terre avec
Tai'uzié, v. a. — Trouer et aussi farfouiller.
Tâte, s. f. — Mancienne ou viorne (plante) (Vi-
burnum lantana).
Tau. — Tel, pareil, semblable.
Un garçon qu'âme bien ne tin pa tau langagco.
M. 4.
Tau. — Tel.
Tau qu'ul et, tel qu'il est.
M. 5.
Tauneiri, s. f. — Guêpier, le nid d'un frelon.
U sort enverimà defour de sa tauneiri.
L, 3.
Tàtacola. — Imbécile.
Lou parints eujord'heu sont de vrais tatacole.
Gaude.
Tavan, s. m. — Taon, bourdon, grosse mouche.
Tavèlla, s. f. — Barre qui sert à manœuvrer le
tour avec lequel les charretiers serrent la
charge sur le char.
Tay (lo). — Le tranchant, le côté coupant d'un
instrument, d'une arme, d'une épée, par
exemple.
le lour en ay bailla tant du plen que du voeydo.
Tant du tay que du plat, perce que ne me chau
De tala qui ne m'at valu à pied deychau.
M. 8.
Tè. — Tiens.
Quan quoqu'un Vy dit : te.
L. 1.
Tegnè, s. f. — Engelures aux pieds.
Téla, s. f. — Toile de chanvre.
Incoure que son groin relut dessout la tcla,
I ne se farde pa de ciri de chandela.
M. 5.
Prima téla, toile extrêmement fine, gaze ou
toute autre étoffe très claire.
M. 6.
Telenâ, v. a.
remuer.
Frapper du talon, tourmenter.
Et iqui telenisse.
T.. 1.
Tenipenâ, v. a. — Faire du bruit. (Champ.)
TEM
— 186
TIN
Tempena, s. f. — Tempête, vacarme, bruit, ta-
page.
Kndnra la tempena
Qu'apportet aver »t la douleirousa fena.
h. 3.
Tempora, s. f. — Temps, époque, saison.
Pot-estre una tala tempora
Vindrat que tropt à la mal' hora.
L'armagnat qu'et din mon amat
Menasse d'un poro climat,
M. 6.
Tempora, s. f. — Température, état atmosphé-
rique.
On vet la ten changié et jamei ne teni
Una méma tempora.
L. 3.
Tempera, v. n. — Prendre patience, s'arrêter,
prendre pose.
Ten. — Un ten, jadis, dans le temps.
L. 1.
Ten, s. m. — Temps.
Celou de ceteu ten, nos contemporains, les gens
de notre époque.
L. 1.
Tende, s. f. — Taverne, auberge de maigre ap-
parence.
8e fichié din una tenda.
h. 2.
Tenisse to. — Que ne tient-il!
Tenisse to qu'à mi! Ce que voz ay promey
Sariet to, mais {lasset) je n'en povo pa mey.
M. 4.
Teolet, s. m. — Tuile. (J. 0.)
Ter, s. m. — Brasier dans lequel on met du
charbon de bois enflammé pour se chauffer
en plein air.
Terengi, s. f. — Rangée de plusieurs choses sur
une même ligne. (Charbot.)
Ternâ, v. a. — Astiquer.
Se ternâ, s'astiquer, se frotter pour se faire
briller.
Vo zavé prou pena
A vou para, ternà, lichié et falerà.
L. 3.
Terralllet, s. m. — Petit oiseau qui cherche sa
nourriture dans la terre fraîchement re-
muée.
Terraillon, s. m. — Vase en terre cuite.
Tesson, s. m. — Blaireau.
Testonnâ, v. a. — Coiffer.
Se fare testonnâ, se faire bichonner.
Iv. 2.
Tet, s. m. — Toit.
8u Vot una mira jardoiri
Mirona su lo tet.
L. 1.
On dit plus communément : lo covert.
Teterèla, s. f. — Biberon pour allaiter les nou-
veau-nés.
Tetet, s. m. — Sein.
Lou tetet pendolan, ftapiou et mau-patà.
L. 3.
Et sou tetet, pé dire toute ihousa,
Mey de hlanchou que n'a notra caillià.
Noël Champ.
Tetôpe. — Tout à l'heure.
Et aussi : tet' hôre.
Tevengi, s. f. — Rangée. (Champ.)
Ti. — Toi.
Ti-mêmo, mi-mémo.
Ti, s. m. — Tilleul.
/e ne veyo que chano, ormo, fayard et ti.
M. 5.
Se dit plus communément : tillot.
Ti côca ti. — Onomatopée employée pour ap-
peler les poules.
Tiâ-tiâ-vi. — Autre onomatopée employée pour
appeler les porcs.
Tian. — Cela.
Tia7i t'itiè, cela même.
Charbot dit : iquen, issen, ceci, cela.
Tievola, s. f. — Tuile, brique. (Champ.)
Tiévoula, s. f. — Tuile.
Hella! un chiet marchan dessu lo bord du tet
De son chastel, a fat tomhà una tiévoula
Que Ihi at enfoncia le cervelle en la goula.
M. 5.
Tignasson, s. m. — Contrariant, toujours prêt à
faire une mauvaise farce. (Proveyz.)
Tignou, s. m. — Qui a la teigne, mais surtout
entêté, têtu comme un âne.
Tignou de Saint-Martin, eiguemorte de Oeiri.
M. 4.
Tillot, s. m. — Tilleul.
Timèla, s. f. — Sorbier sauvage. (Proveyz.)
Timoucélla, s. f. — Petit timon auquel on ac-
croche la chaîne de la charrue.
Timpanâ, v. n. — Résonner, retentir.
M. 8.
Tinà, s. f. — Cuve à vendange.
Le tinè, les cuves.
Le tins vinouse, les Cuves de Sassenage, l'une
des sept merveilles du Dauphiné.
/ repeire u pertu de le tine vinouse.
h. 1.
Tindoii, s. m. — Morceau de bois destiné à
changer la direction de la charrue.
Tineirieu, s. m. — Cellier, le lieu où l'on tient
les cuves.
Charbot dit encore : tinalié.
Tinel, s. m. — Tonneau, petite cuve.
L. 1.
Tinellar, s. m. — Petite cuve. (Champ.)
TIN
Tiney, s. m. — Cuvier pour la lessive.
Tino, s. f. — Cuve. (J. 0.)
Tintamarrâ, v. n. — Retentir.
Fâre tintamarrâ, faire retentir les échos d'un
grand fracas, du bruit d'un combat, par
exemple.
Fare tintamarrâ lo combat de la mort.
M. 5.
Tinton, s. m. — Bruit, mais surtout celui que
font des gens qui s'amusent et qui comprend
la musique, les chants, les rires, etc.
Tipetat. — A petits pas, lentement, sur la pointe
du pied.
Elle vont trottignant, tipetat, tipetat,
L'entrefesson sarra de pou qu'un meychen flat
Ne vene per darrié assailU me narrine.
M. 8.
TIran, s. m. — Tiroir.
Tiregoulié, v. a. — Tirailler quelqu'un dans
tous les sens par ses vêtements. (B.)
Voir : tirepouillié.
Tiremeu, s. m. — Tronçon de chou. (B.)
Tirepelu. — Coriace.
Tirepoullié, v. a. — Secouer, tirer par ses vête-
ments.
Tirepouilli, s. f. — Chair coriace.
TirI, s. f. — Terme de laboureur. Espace de
terre cultivée situé entre deux rangées do
treillages.
Tirigossié, v. a. — Tirailler par les vêtements.
Tirijjueina, s. f. — Se dit d'une personne dépe-
naillée, déchirée, mise sans goût ni grâce.
JEt iqui se farda, de pou qu'en tirigueina
Ele ne se montron u devan de la Reina.
L. 1.
Tiri-larigot (à). — A n'en plus pouvoir.
Fazon de feu de joey, brulon prou de fagot,
Et hevon tou ensen à tiri-larigot.
M. 7.
et
Tiri-not, s. m. — Coureur de nuit, galant
aussi voleur, mauvais drôle.
Tiripelu. — Terme de mépris : tire-poil, se dit
d'un homme qui a la barbe inculte et les
cheveux en désordre, de figure désagréable,
sale, malpropre.
Vn tiripelu de pourtié.
h. 2.
Tlripolhié. — Tirer quelqu'un par ses vête-
ments.
Tj'honou d'una filU tramhle comme le folhe.
Quand l'un la voit beysié, l'autro la tiripolhe.
M. 4.
Tiripoillié en 1659.
TIsicâ, V. a. — Harceler, agacer. (Champ.)
Titet, s. m. — Mamelle, teton.
187 — TOR
Tivolà, s. f. — Tuile.
Tieulla. (B.)
Tô? — Article absolu dont on use particuliè-
rement dans les interrogations : plot td ?
qualo temp fat tôt
Tocassein. — Tocsin.
TJ son du tocassein, d'un flan chacun trottave,
Et de l'autro coustié sa serventa enfantave.
M. 5.
Tochié, V. a. — Toucher, jouer de certains ins-
truments de musique qui sont à touches ou
à cordes.
Ei-to bien de besoin qu'on' aie
Tochié tou lou not le timbale
A le filhe de Saint-Lorenf
M. 6.
Meneitrié mouz ami, tochié me un biau brando,
Est per pisié îouz au que je vo lo demanda.
M. 4,
Toeyno, nom propre. — Antoine.
Le vielle avec lou vieu, le joeyne avec Ion j'oeyno,
Insi lo mondo vit, dit lo copare Toeyno.
M. 8.
Toinon, nom propre. — Antoinette.
Tomà, s. f. — Petit fromage rond et plat fait
avec du lait de chèvre ou de vache.
Tomà fréchi. — P'romage blanc à la crème.
Tôna, s. f. — Frelon.
Topinà, s. f. — Crémière, vase en terre destiné
à contenir du lait.
Pluriel : de topinè.
Torchié, v. a. — Essuyer et aussi donner une
correction; nous disons dans le même sens :
moucher.
EU sort de la tabla et avcr bon tourtou
Commencit à torchié en campana martel.
L. 1.
Torchié sa fena.
L. 1.
Torel ou toret, s. m. — Taureau.
Toreu, s. m. pi. — Taureaux.
A tou nostrou toreu i'oustarey le sonaille,
le leissirei mouri de sey nostre polaille.
M. 4.
Torleu, s. m. — Gros bâton noueux qui peut
servir d'arme défensive.
Tornâ, v. a. — Recommencer, revenir sur ses
pas. faire quelque chose deux fois de suite.
N'ét fena si drià, si gaillarda et si sàna
Qu'y poisseize tomà diu fei de la semana.
L. 3.
Terni, s. m. — Maladie cérébrale particulière
aux moutons et qui les fait tourner sur eux-
mêmes.
Lo torni.
Torsa (herba), s. f.
jaune.
Mauvaise herbe à fleur
TOR
188
TOV
Tortel ou tortet, s. m. — Gâteau pétri avec du
beurre, de la farine et des œufs et frit à la
poêle.
Torteyu, s. m. — Matefaim, espèce de gâteau
frit à la poêle et fort apprécié de nos paysans.
Mais lo tcm et venu que no faut jour et not
Fare lou plen peyret de crozet et de gnot
Et per de gro torteyu ey flora la farina.
M. 4.
Tortilla, s. f. — Correction corporelle.
Je voey te baillié ina tortilla.
Tortipella. — Tortueuse.
Quand nostron chapelan qu'at l'arma tortipella.
M. 4.
Toptipet. — Boiteux, qui ii les jambes torses.
Au féminin : tortipèla.
Tortôla, s. f. — Tourterelle. (Boudeille.)
Tortolinà, s. f. — La clématite, espèce d'ar-
brisseau dont les paysans se servent pour
lier leurs fagots.
On dit aussi : tortorinà.
Tortopâ Frotter. (Charbot.)
Serrer avec le tortoret.
Tortoret, s. m. — Lien fait d'une branche flexi-
ble (noisetier, sanguin ou clématite) et des-
tiné à attacher les fagots. Morceau de bois
solide et court destiné à serrer par la tor-
sion les cordes d'un chargement quelconque,
d'une voiture de foin, par exemple.
Toptou, s. m. — Bâton court et solide avec le-
quel on serre les cordes qui servent à lier les
balles. Gros bâton de défense.
Tossio. — Poison et en général tout ce qui a
mauvais goût.
/ fat toutte se gausse amare comme tossio.
M. 4.
Totivà, s. f. — Bouillie de farine pour l'ali-
mentation des petits enfants.
Tôt piep. — A l'instant, il n'y a qu'un moment.
Toû. — Tôt, vite.
C'harmave. ravissiet, mais fut trop toit fini.
B. 9.
Toudeiilon. — Sans cesse, sans perdre une mi-
nute.
Tou-loup, s. m. — Lourdeau, homme épais et
grossier, sans éducation.
Car un a tartavéla,
Un tou^lour, un pesogio, un set y et reprei
Et Huhla de chacun s'y trovet entreprei.
1j. 3.
Toumo — Fromage blanc. (J. 0.)
Tounct, s. m. — Tonneau.
Un tounet pe dessu, non san pena plassia.
Fut corona de boiiy.
B. 9.
Toup ou t«updpe, s. m. — La litorne, espèce de
grive [turdus merulla).
Ne migié à disna que chapon, que polaillie.
Ne volley à goûta que mayousse blanchie,
Que sarasson sucra sen pena de machié.
Et à lour grand souppa que pingeon. tour ou eailli.
M. 7.
Toupdion, s. m. — Espèce de danse en rond fort
en usage au xvi' siècle et, par suite, toute
réunion de jeunes gens et de jeunes filles
tournant en se tenant par la main.
Et du cié trarliiyan, lu merveillousa voûta.
Fat, come un tourdion, sa héla viri-vouta.
Xj. 3.
Tourna, v. a. — Signifie revenir sur ses pas,
faire à nouveau, recommencer quelque chose.
Enfin la veuvat dét garda
Quelat fraîcheur, queu veloutâ
Qu'a tourna fleuri su se jôtes
Dépeu lu mort de son époux.
Latal.
le couchavo aver ley hardi comm'una mouchi
Et pui sen meyveillié ie toumavo à ma couchi.
M. 8.
Toupnâ, V. a. — Rendre, restituer.
le luy reprochiray iusqu'u moindre presen
Que ie luy ay donna per porta su lo sen.
I me tournarat tout ou ie farey miraclo.
M. 4.
Tourna (s'en). — Retourner d'où l'on vient.
Toupneyou, s. m. — Tourneur.
Un tourneyou plaindriet ce qu'u mettriet din loula,
Sito qu'u me verriet lo ventre d'una boula.
M. 8.
Toupsit, s. m. — Paquet, fardeau. (Roq.)
Vieu toursit, injure ; qui est à charge à tout le
monde.
Tay, vay, vieu enrena, vieu gambio, vieu totirsit.
Tu ne po plu souffla comm'un chivat poussif.
M. 4.
Toussio, s. m. — Poison, amer, qui a un goût
désagréable.
Amar coma toussio.
Tourtou, s. m. — Gros bâton, gourdin.
Tout deulon. — Sans cesse, sans trêve.
lie det commanda d'imitta lou colom
Qui l'amour bec à bec pratiquon tout deulon.
M. 4.
Toutope. — Tout à l'heure.
Mais toutore d'un ma yen volo fare dou.
M. 8.
Toutpup. — Maintenant, à l'instant. (Champ.)
Tovà ou touvà, s. f. — Tuf, sorte de pierre ten-
dre et poreuse dont on se sert pour bâtir les
étages supérieurs en raison de sa légèreté.
(B.)
Mon clochié de touva, dit Millet, en parlant du
clocher de Saint-André.
M. 5.
TOU — 189
Tonveiri, s. f. — Carrière d'où l'on extrait le
tuf. (Charbot.)
Trabatâ, v. n. — Trépigner, frapper du pied.
On dit aussi : trapitâ.
Trabattre, v. n. — Palpiter, trembler.
Lo cour li trabat
Lo ventre li brutasse et l'eitomat li bat.
L. 2.
Trabichet, s. m. — Trébuchet, piège pour pren-
dre les oiseaux.
Empachia dediii lo trabichet.
L. 3.
Trâbla, s. f. — Tablée, tous les convives d'un
môme festin.
Poeisse ti longimen et touta la trabla
Vey reculli en pey Vabondanci du bla.
M. 4.
Tracassié, v. n. — Vaquer à ses occupations,
travailler comme de coutume.
Din lo tem que chacun de son mieu tracassave.
A. R.
Trâci, s. f. — On nomme ainsi les tirets qui
servent à lier les cahiers de procédure. (Char-
bot.)
Tpaeloutpa. — Très-Cloître.
Tracloutra, ou le fene amon qui le banqueté.
M. 7.
Tracolet, s. m. — Petit sentier, raccourci de
montagne.
Trafaneyié, v. n. — S'emporter, se mettre en
colère. (Charbot.)
Trafaneyou. — Rageur, contrariant, fâcheux.
Celeu trafaneyou ne sçat ce qu'u devin,
V ne sçat ce qu'u mâche. « ne sçat ce qu'u bave.
Si je parla de pey, u me repond de fave.
M. 4.
Trafassié, v. n. — Changer de visage, sous l'em-
pire d'une émotion bonne ou mauvaise.
Quan pîena de furou on la vet trafassié.
Et de jambe et de bra lo cor l'intreladé.
li. 3.
Traflchi, s. f. — Espèce de trident à pointes
acérées dont on se sert pour pêcher la nuit.
(Champ.)
Traffourâ, v. a. — Traverser.
V l'osse trafoura
Si u n'osse trova en mon secour sa boina.
M. 5.
Traforâ, v. a. — Percer de part en part.
(Champ.)
Tragetâ, v. n. — Sauter, faire des tours.
Et en chaque canton que vou fussia planta
Eussia veu batelou sutimen iragetà.
L. 3.
Trailli, s. f. — Corde qui sert à un bac. (Champ.)
Traîna, s. f. — Espèce de traîneau pour aller
sur la neige. (B.)
IRA
— Traîne-savate, lambin.
Briller d'un vif éclat, reluire.
Trainabcliar, s.
paresseux.
Tralure, v. n. —
étinceler.
Dedin son eiquipageo on veyet l'or tralure.
M. 5.
Traluyan. — Brillant.
Et du dé tra-luyan la mervcillousa voûta.
Fat, come un tourdion sa bêla viri-vouta.
li. 3.
Trainei, adj. et subst. — Trémois, nom qu'on
donne au blé qu'on sème après l'hiver.
Tramet. — Transmet, envoie, donne.
Et si notron seignou no tramet de meina.
h. 3.
Tramou, s. m. — Tremble ou peuplier blanc.
Tranchet, s. m. — La serpette de poche.
Tranchou, s. m. — Couteau de boucher à lame
lourde et plate.
Fromageo de Chatroussa aussi plat qu'un tranchou.
M. 5.
Tran(]1uti. — Englouti, détruit, anéanti.
Autramen on verrit lo mondo enfoulati
Et être, en po de ten, de la mor trangluti.
L. 3.
Tran tran. — Le train, la vie.
Fare lo tran tran, se dit d'une jeune fille qui
trotte, qui court le guilledou.
Quand Ihiat fat lo tran tran, la piera en et jetta :
Son honou eychapa ne se pot racheta.
M. 5.
Trao, s. m. — Soliveau. (J. 0.)
Trapassâ, s. m. — Trépassé.
Trapassâ, v. a. — Transmettre, passer de main
en main.
V son de pare à fi juqu'a no trapassâ
Come un bel eritagio,
L. 3.
Trapitâ, v. n. — Trépigner, frapper des pieds.
IjOus petits effants trapitâvont
De fraïonx; quôques-uns ciclâvont
A dépondre le s'ourillets.
Latal.
Trâpolet, s. m. — Petite ouverture dont la
porte est placée dans le sens horizontal.
On dit aussi : in trapon.
Trapon, s. m. — Petite ouverture qui se ferme
d'ordinaire avec une planchette retombante.
Traqua, v. a. — Trouver, rencontrer.
E fau que chaque jour
Le traque toute alan devan Ici fare un tour.
L. 1.
Tratiue. — Amène, conduise.
Fau que chaque jour traque tote allan devan ley.
L. 1.
Trat. — Jeté, lancé.
Margot vo pareitra, trafora du matrat.
Que l'amour lu/y a trat.
M. 6.
TRA
— 190 —
TRO
Trat, s. m. — Trait.
En un trat.
U 2.
Trau. — Solive, poutre. (Champ.)
Travà, s. m. — Petite enclume sur laquelle on
bat le tranchant de la faux (voir : enchaplâ).
Traveison. — Poutres, travée, entablement, es-
pace compris entre deux poutres.
M. 4.
Traversa, s. f. — Mauvais pas, malheur, con-
ti'ariété, ennui.
Que faruy-je (lasset) contra si grand traversa f
M. 5.
Traversa, s. f. — Le vent d'Ouest.
Quand la traverse vente on vet alla tout ma.
M. 8.
Travet (lo). — Le travail. (Gaude.)
Traveyson (la). — Les poutres, la charpente
dune maison.
On ne lour laisse rien iusqu'à la traveyson.
M. 8.
Travon, s. m. — Petites poutres, traverses.
Trayan, s. m. — Trident.
Trian. (B.)
Trayon (lo), s. m. — Le pis de la vache.
De là : détrayié, sevrer un veau.
Tréchî, V. n. — Danser, se réjouir. (Roquefort.)
Ta cruauta m'empache de tréchi.
M. 5.
Treinâ. — Crottée, pleine de boue.
Si trempa, si treina et si plena de poussa.
L. 1.
Treire. — Jeter et aussi tirer.
/ se treira lou dou z'yeu de plourâ.
Janin.
Treire ley. — Jeter loin de soi.
Tremolà, s. f. — Peuplier blanc, le tremble.
(Gharbot.)
Tremolâ, v. n. — Trembler.
Tout lou fat tremolà.
L. 3.
Trena. — Tresse et aussi mèche.
Eille ma fat porta de sou peu una trcna.
M. 8.
Trenâ, v. a. — Tresser.
Trénâssi, s. f. — Lierre terrestre.
Trepâ. — Fouler aux pieds, gâter, endomma-
ger. (Champ.)
Treppâ. — Fouler aux pieds, ravager.
M. 5.
Treut, s. m. — Treuil, pressoir. (Gaude.)
Trey. — Trois.
Lou trey rey, les trois rois et aussi le jour des
Rois.
M. 4.
Tria, V. a. — Séparer, faire un choix.
Triavo, s. m. — Chemin qui conduit à trois
routes différentes. (Champ.)
Triblâ, v. a. — Troubler, rendre trouble.
De là : triblo, trouble, qui n'est pas clair.
Gharbot dit : triboulà.
Tricaniqua, s. f. — Débat à propos de rien,
querelle sans sujet. (Roq.)
Gen de tricaniqua, gens grincheux, de mauvais
caractère, toujours prêts à se disputer.
Trico, s. m. — Celui qui triche au jeu.
Tricot, s. m. — Gourdin, gros bâton.
Uncore on ne pot
D'un bon charavillou chateni lo tricot.
L. 3.
Tricot (ceu). — Cette manière de faire, cet
état- là. Se prend surtout en mauvaise part.
Ceu tricot at dura jusqu'u grand Charlemagni.
M. 8.
Tricota, v. n. — Danser, jouer des jambes.
Lour ca n'et que de tricota
Que que lou deveise coûta.
M. 6.
Triégeo, s. m. — Toile de gros fils dont on fait
surtout des tabliers de cuisine.
Triévo, s. m. — Point de jonction de trois
routes ou sentiers différents.
Trifouillié, v. a. — Farfouiller sans soin.
Trincaillié, v. a. — Secouer.
Tripâ, V. a. — Fouler aux pieds, saccager.
Voir : étripâ.
Tripoillou. — Couvert de poils, échevelé.
Trôgni, s. f. — Grimace.
Si vo fête la trogni
A votro zenemi, ou ben que vo risi
A celeu que tojour vo za fat courtcisi
U dit qu'iét gran pécha.
L. 3.
Troi. — Truies (injure).
Troi, les servantes.
Que dion de lour meitresse et lo bon et lo trài.
L. 1.
Troillà, s. f. — Pressée, foulée. Se dit de la
quantité de raisins qu'on foule en une fois.
Ti'oillié, V. a. — Presser, fouler.
Plourousa plu que n'ét la vendeymi qu'on troille.
M. 5.
Troin, s. m. — Pressoir.
/ crey que louz afare se viron coma in troin.
Ménilgrand.
Trolhandié, s. m. — Fabricants d'huile.
Trclhandié de Domena, enrena de Venon.
M. 4.
Se dit aussi : troliandié.
TroUià, s. f. — Pressée, foulée.
L. 2.
Trolliandié, s. m. — Presseur d'huile.
Lin iet in mouni et lotrou in troulUandi.
Ménilgrand.
TRO
— 191
TUT
Tpollié, V. a. — Fouler, presser la vendange.
Pcrsoiina ne troille
Fauta de raisin.
Noël Champ.
Trompho, s. m. — Atout, carte de la couleur
qui l'emporte sur les autres et qui est ordi-
nairement la couleur de la retourne.
a'emhronchon, font lo groin, s'y n'ont tout à regonfo,
Comm'un meychen juou quand u n'at pa de trompho.
M. 7.
Trompho (lo). — Triomphe, victoire et aussi
sans pareil; chose extraordinaire, remarqua-
ble.
Vo montra hien, monsieu, que voz estes lo trompho,
Car de parey à vo egnat pa à regonfo.
M. 4.
Tronchi, s. f. — Tronc d'arbre qu'on a privé
de toutes ses branches.
De là : eitronchié, étêter.
ïpopel. — Troupeau.
Un arcy eygara du tropel.
M. 4.
Se dit aussi : tropet.
Tropelâ, s. f. — Une grande quantité, un grand
nombre, une troupe.
Troqueyà, s. m. — Mais.
Pluriel : troqueyau.
Trossâ, V. a. — Couper du bois avec la hache,
rompre, casser, mettre en morceaux.
Trou (de) ou brou (de), loc. adv. — D'une ma-
nière ou de l'autre.
Trou, s. m. — Morceau, tronçon.
M. 8.
Trou de chou. — Ba jarret, ba de fesse, autant
d'expressions pour dire avorton.
l'ai faya Itossignon qui sa serou confesse
A estre trou de chou, 6o jarret, ha de fesse.
M. 4.
Trouillâ, v. a. — Presser le vin. (J. 0.)
Trouillié, v. a. — Presser, fouler avec les pieds
les raisins qui sont dans la cuve.
Trouillié la vindeime.
Troulet, s. m. — ■ Le trèfle.
Triolet. (B.)
Troussa, s. f. — Poursuite.
Sen fare point de brut, sen mena point de poussa,
Vo fari bien de luy fare bailUé la troussa.
M. 8.
Troyand, s. m. — Truand (injure).
Troyanda (ina). — Grosse caille tardive que
les chasseurs rencontrent alors que toutes
les autres ont disparu et qui est ordinaire-
ment fort grasse.
Troyanda, v. n. — Flâner, muser, se croiser les
bras, ne rien faire.
Troyassià. — Malpropre, couvert de boue.
Ronchan comm'un cayon de fangi troyassià.
M. 5.
Troye, s. f. pi. — Truies et dans un sens plus
général, les cochons.
l'uvriray lo jardin à toutte nostre troye.
M. 4.
Truan. — Cochon, sale, malpropre.
Truan de la Tcrrassi, oiro de Monbonon.
M. 4.
Trui ou truin, s. m. — Pressoir.
Truyaii. — Paresseux, bon à rien, inutile.
Tuba. — Fumer. (Champ.)
Teubd. (B.)
Tubo, fumée. (Champ.)
Tui, s. m. — Pouillot, un des plus petits oi-
seaux d'Europe.
On dit aussi: hui.
Tuina, s. f. — Espèce de redingote dauphinoise.
Tullurâ, v. a. — Résonner, faire entendre des
sons.
l'amo mey demoura soletta din lou boey.
Entendre tullura le flvutte et louz auboey.
Et chanta de pcr mi u pié de quoque rochi
Que d'estre accompagna de le dame en carochi.
M. 4.
Tupin, s. m. — Petit pot de terre cuite. Signifie
aussi l'armure de tête des chevaliers.
Topin. (B.)
De bonna via, bona fin;
De bonna terra, bon tupin.
Pertusan son tupin.
M. 5.
Tupinà, s. f. — Imbécillité, niaiserie, bêtise.
Fare de la tupina, faire des grimaces idiotes.
Lhauda, tu ne po plu fare de la tupina :
Ne tay je pa trouva lo secoyou que fautf
M. 4.
Tuppin, s. m. — Pot de terre et, par extension,
imbécile.
Chichola bien, comare, afin que vo disi
Son ca à ceu tiippin qui me fat depleisi.
M. 4.
Turge, s. f. pi. — Stériles.
Tair humeur n'apartin qu'à le religiouse
Qui per deveni turge eyposon un couven.
M. 5.
Turgeo. — Stérile, improductif.
Si l'amour se perdiet gnariet ren que gaburgeo.
Et de l'autro coustié lo mondo sariet turgeo.
M. 4.
Turgi. — Se dit d'une carpe qui n'a ni lait, ni
œufs et aussi à une femme stérile, qui ne
fait point d'enfants. (Charbot.)
Turlurâ, v. n. — Jouer de la flûte. (Champ.)
Tusicâ ou tusillié, v. a. — Tisonner et par mé-
taphore : harceler, agacer.
Tussi. — Tousser.
Tussillon, s. m. — Toux.
Tutou, s. m. — Gardien.
Tutou de la bovina, gardien de l'étable.
M. 4.
M®(g>X-
)SK)GK)
• «I» «I» •l'.GI* '•l*' .«!• îT» .«Y» i»
u
UJO
U. — Au, aux.
U. — Ils.
Toutta la not u chicolavon.
M. 6.
U. — Le, ceci, cela.
Ej/et ei frayou d'u conta.
M. 8.
U. — II. (A. R.)
V chaït en voulant la razet gouverna.
A. K.
U. — Le.
San» vo z'u laissier dire.
A. B.
Ujordeu. — Aujourd'hui.
/ se leisse mena ujordeu pe lo na.
Ménilgrand.
Ul. — II.
Ul estiet vaillen et redoutable.
M. 8.
Jour et not ul estiet a chiva per lo Rey.
M. 8.
8'ul aviet grognia.
L. 2.
Ulat. — Il a.
Ulat un Hcl aussi gro qu'una harra.
M. 4.
Ulet,— Il est.
Vlet mou patrona de ton sou membro.
L. 1.
niet de l'un du xeu eiglaiousamen chorlio.
L. 1.
Uncour, uncora. — Encore, de nouveau.
L. 1.
Uquàlo. — Auquel.
Car elUeret u jour
De le sope, uquàlo on sat que de toujour
8e fat la meillou chiéra et la prit grossa fêta
Que face la gisen.
L. 3.
UVR
Uresson, s. m. — Hérisson.
Ici de l'eiffrey je me sinto
Coiffia du peu d'un uresson.
M.
Uret, s. m. — Gros morceau de pain, souvent
aussi un croûton sec et bien cuit.
Upi, V. a. — Ouvrir.
8'una persona voù
Oagnié lo cour d'un autro, u l'ure son armeiro,
Banquetet aver leu et bét en mémo veiro.
L. 3.
Urissià. — Hérissé.
VI at lou peu tôt urissià.
L. 1.
Uro. — Ivre, saoul.
Yer u venit bratan, uro com'una soupa.
L. 1.
Urtié, s. f. pi. — Orties.
le n'ay pa prou de graci afin de t'achati,
Potestre mez urtié te rendon eimurti.
M. 5.
Usanci, s. f. — Usage et aussi manière dont on
doit user.
Lo raissiman toujour nou recorde Vusanci
D'être de tout gaillar en fat et contenanci.
L. 3.
Usel ou uzet, s. m. — Oiseau.
U chantarat comm'un usel.
M. 8.
Uselièri, s. f. — Nid d'oiseau. (B.)
Ussia. — Eussiez.
Tan que vo zussia dit gu'eret una tempêta
Que fondriave un chano assetà su un trut.
L. 1.
lltour. — Autour.
Uvri. — Ouvrir.
Blanchet dit : jeuvri.
^V^-Y-Z
VAC
Vachap. — Paresseux.
Vachelié. — Berger qui garde les vaches.
Un vachelié de Savoey.
M. 5.
Valeà, s. f. — Vallée, et surtout « la vallée du
Graisivaudan ».
i\'ostra valea.
M. 5.
Se dit aussi : valéià.
Vanâ, V. a. — Prendre la fuite, prendre la
course, danser, sauter. (Roq.)
Insi que lo balet
De lean Bodin-gui fit vana deu marjolet.
M. 5.
Vanna, v. a. — Vanner.
Vantariet. — Il vaudrait.
Mais Vay biau lotir oharamela,
E ventariet autant parla
A cella muralhi qu'à elle.
M. 6.
Vantolet, s. m. — Vantard, orgueilleux.
Vantèro. (B.)
Var. — Vert.
De par lo diablo var!
L. 1.
Raisin qui commence à se colorer.
Var, s. m. —
(Champ.)
Varâgeo (en). — En friche, mauvais terrain qui
est laissé sans culture. (Proveyzieux.)
Varâgeo, s. m. — Lieux désolés, déserts et ra-
vagés par des ravines, des chutes de rochers
et où il ne croît que des épines. (Gharbot.)
Signifie aussi : hernie.
Varallié. — Aller et venir, tournailler, ne pas
tenir en place.
Tarallié einci qu'una naveta
Per se pouvei ota lo jar de sa hrayeta.
L. 3.
Varoancié (se). — Se balancer sur les hanches,
se remuer sans but précis.
Varei, s. m. — Embarras, volume.
Varon, s. m. — Bouton ou pustule qui vient au
visage. (Charbot.)
Varvatâ (se). — Se secouer, se dit, d'un canard
qui se secoue en se baignant.
/ te varvatâve.
VEI
Vaudo. — Vogue, fête patronale d'un village.
Le conférences, din l'usâjo.
Se font, autant que possiblot,
Lous jours de vaûdo deu villâjo.
Latal.
Queu que mène sa fena à tou lou vaudo.
Son chivat à totet le feire,
Qu'amoUe son cotet à totet le molle,
A bientût fat de sa fena ina gonella.
De son chivat in' haridèlla
De son cotet inà ramella.
Vaûna, s. f. — Fatigue du poignet après un tra-
vail pénible.
Vei. — Voir.
Vei le yen per la charreiri.
h. 1.
Que ne vin tu dong vei ton amanta fidellaf
M. 5.
Vei, s. f. — Fois.
Ma mare m'a cen vei et cen autre conta.
L. 3.
A chaque ora cen vei.
L. 3.
Veï. — Fois.
Una veï, une fois. (Champ.)
Vei et veire, v. a. — Voir.
J'u vèyo, i vei-tet
J'u veyien, i veyâ-tef
J'i ay veu.
Mâque fi veyisso.
Va don z'i veire.
Veïari, s. f. — Château-fort bâti sur une émi-
nence. (Champ.)
Veiey. — Voici.
Veicy un terriblo sabat.
M. 6.
Veilay. — Voici là-bas.
Veilay un bergié qui de loin no regarde.
M. 5.
Veillassu. — Devenu vieux.
Vo veyé que ne seu ni borlio, ni bossu,
Oambio, ni eontrafat. camu, ni veillassu.
M. 5.
Veillongi, s. f. — Vieillesse.
V l'éron toujour san, lour via ère tre-longi
Et ne mourian jamei que de fina veillongi.
Fina veillongi, extrême vieillesse.
Veillun, s. m. — Vieillesse.
V Ion si mauvei cour
Qu'u leisson lo veillun du pare sen secour.
L. 3.
13
VEI — 494
Velpcrnâ, s. f. — Soirée, après-midi. (Champ.)
Veiqul. — Voici.
Veiqui perque, voici pourquoi.
Veigui perque lo cour de deitressi me bat.
M. 4.
Veiqul. — Voici.
L. 1.
Veitia, veicia. — Voici, voilà.
Mo briai. rchiiiia bcn à pou près ce qu'on fit.
B. 0.
Veire et veyre, v. a. — Voir.
Ore que gnat que Purgatoiro
De veire tout içon ie moiro.
M. ().
Veyre qu'a la granatari
Lo bla u pey de l'or se pèse.
Que l'on ne fat plu point d'empése
A causa de la chareiti.
M. 6.
Veiquia. — Voici. (A. R.)
Veiro, s. m. — Verre à boire.
rdclaperai
Nostrou veiro et tout ce que i'attraparuy.
M. 4.
Veiroillet, s. m. — Verrou et aussi le membre
viril.
Mei peu que Von ne vet si reido veiroillet
Qu'ayan prou tracassia ne pleyeise foillet.
L. 3.
Veii-ourâ, adj. — Gravé de la petite vérole.
Veisin, s. m. — Voisin.
V Vet {tesmoin nostron veisin)
Meita figua, meita reisin.
M. 0.
Veisinâ, s. f. — Voisine.
Veisinâgeo, s. m. — Voisinage.
Vcisinanci, s. f. — Voisinage.
Et Vaunie ne se pot asseura d'amitanci,
Parentà, compeiràjo ou bona veisinand.
h. 3.
Veitia, veiçia. — Voici, voilà.
Vel, s. m. — Veau.
Lou Suisse grosse gen qu'ont la testa d'un vel.
M. 4.
Vélâ, V. n. — Se dit d'une vache qui fait un
veau.
On dit aussi : avélâ (voir ce mot).
Velliongi, s. f. — Vieillesse.
"Vos aves (Dieu marci) un baston de velhongi.
M. 4.
Un baston de velhongi, un bâton de vieillesse,
un appui, un soutien.
Viellongi en 1659.
Vellei, s. f. pi. — Brins d'herbe qui n'ont pas
été séparés dans le fanage et qui ont séché
ensemble. (B.)
Velotin. — Velu, couvert de poils.
M. 7.
VEN
Ven. — Vent, et surtout le vent du Midi.
Furc sen dire mot, vito eoman lo ven.
L. 1.
Ven ni ora, vent ni souffle, aucune nouvelle.
Pertan ne te marquera
Si de mi te n'a eu uncora ven ni ora.
L. 2.
Venâ, v. n. — Se dit de la viande qui commence
à sentir mauvais. (Charbot.)
Vendeime, s. f. pi. — Vendanges.
U let mieu empressa qu'un asno de vendeime.
M. 4.
Vendéimié, v. a. — Vendanger. (Champ.)
Vendeîmi, vendeime, s. f. — Vendange.
Dou ou trei cen du pru pognan tavan
Que seyon en vendeime.
L. 1.
Vendeïmou, s. m. — Vendangeur. (Champ.)
Vendemâ. — Vendanger. (J. 0.)
Vendeymi, s. f. — Vendange.
Plourousa plu que n'ét la vendeymi qu'on troille,
le ne regarda plu que louz abro sen faille.
M. 5.
Veneiso (que n'en), — Que je n'en vienne.
le nentrepreno ren que nen veneiso about.
M. 4.
Veuerèlla, s. f. — Vulnéraire (plante).
Veni (lo), s. m. — L'avenir, ce qui doit arriver.
Iqui ie veyo tout, lo presen, lo veni
Et de ce qu'et passa j'ay bien lo souvent.
M. 8.
Venieu. — Venues.
Veiqui don son venieu le pache cautelouse.
h. S.
Venissiâ (que vo) Que vous vinssiez.
E faudreit que veitu comm'un genti bcrgié
Vo venissiâ deman dedin nostron vergié.
M. 4.
Venimou. — Empoisonné.
]Jt d'un fer venimou luy percit la corailli.
M. 8.
Veno (je). — Je viens.
M. 4.
Venta, v. n. — Souffler, faire du vent.
Venta tandi que lo ven vente, profiter de l'occa-
sion.
Ma filli, faut venta tandi que lo ven vente,
Maque tant solamen la rusa ne s'eivente.
E faut fare en ceci, comme lou mareichau,
Battre lo fer eiplet cependan qu'u let chau.
M. 4.
Ventariet to (autan). — Il vaudrait tout autant.
Autant ventariet to, car tu vey que celleu
Qu'ai cita tout per ti, et ore tout per leu.
M. 4.
Ventarit. — Il vaudrait.
Et ventarit autan trovà quoque barreiri
Ou un char enversà u mei d'una charreiri.
L. 3.
VEN
Venteiro. — Vantard.
Venteiro de Seissin, mocguou de Samonageo.
M. 4.
Ventolâ, v. a. — Faire de l'air, éventer. (Char-
bot.)
Ventura, s. f. — L'avenir, ce qui doit arriver.
L'eiperit s'ét lancia ù la mala Ventura
Din lo gour de mau-fat.
h. 3.
Mala-ventura, avenir malheureux.
19S — VER
Veremen. — Vraiment.
Veremen voz aves cuilli dedin la Franci
Una flou dont lo flat me donne Vcaperauci
Que voz atiri de fruot u plaiti de tou dou.
M. 5.
Vepgi, s. f. — Bague, anneau de fiançailles.
Ne que dessu son cor tralûeise hordura,
Ne cheiua. ni carcan, ne vergi, ne dorura.
L. 3.
Vergogni, s. f . — Honte.
Lou boùison sont foillu per cachié lour vergougni.
M. 4.
Véprenà, s. f. — L'après-midi, le temps qui
s'écoule depuis le coucher du soleil jusqu'à Vergognou. - Honteux et aussi timide, qui
la nuit.
Vépro, s. m. — Soir, le temps qui s'écoule de-
puis midi jusqu'à la fin de la journée, jus-
qu'à la nuit.
Un vépro.
Un Rei godariet ben avei fat gran pratiqua
S'u la tegniet un vépro à son aiso embrassià.
L. 1,
Ver. — Du côté de.
Ver chiu no, dans notre pays.
Verba, s. f. — Un mot, une seule parole.
DcypacMé-vo, s'il vo plaist, à moin que d'una verba.
M. 5.
n'ose pas, peu entreprenant auprès des filles.
lamey, jamcy lou vergognou
En amour ne sont gran aeignou.
M. 4.
Fâre vergogni, faire honte.
Vo ht]/ faittes vergogni, alla vo promena.
M. 4.
Vergognousa. — Honteuse.
Vauba vergognousa.
M. 5.
Vergougni. — Honte, retenue, respect de soi-
même, modestie.
Vaut donc mieu que Von set tomba din la vergougni,
Que d/avey en public contenta sa charougni.
M. 7.
Verbépin, s. m. — Aubépine.
Vercheci. — Chez soi, dans sa demeure, dans Verimousa. — Vermineuse.
son domicile particulier. f^'W ^' à le gen verimousa et puneisi.
8a fena vercheci per se resolacié I-i- 3.
Se faciet gentimen à coqu'un embraasié. Vérin, s. m. — Venin.
L. 1. L. 3.
Vercheiri, s. f. — Bétail, animaux domestiques Vermenou. — Véreux, se dit surtout des fruits
qui composaient autrefois la dot d'une fille Verna, s. f. — Aulne, arbre. (Champ.)
de la campagne.
Bona meinageiri
Vaut ina vercheiri.
Vercheyri, s. f. — Dot.
Mais vo ne voudria pa una poura bergeyri.
Veyant que je nay pa per vo prou de vercheyri.
M. 4.
Verchié. — Du côté de.
D'ordnra verchié ley je ne trovi nensen.
M. 4.
Verchié no. — Chez nous.
M. 5.
Verchieci. — Chez soi, dans son logis particu-
lier, et aussi en soi, en dedans, dans son for
intérieur.
Demoran soleta verchieci.
L. 1.
Verchiéri, s. f. — Dot. (Gaude.)
Vercoat. — Châtré, impuissant (injure).
L. 1.
Vercouet, s. m. — Verrat.
Vercout, s. m. -^ Pourceau châtré. (Champ.)
Verdou (lo). — La verdure, le pré vert.
Tôt lo mondo sur lo verdou
Se cçat bcisié ormi nou dou.
M. 4.
Un lou qu'ét eybruda se cache din le Verne.
M. 4.
Verpà, s. f. — Paresseux, rossard.
Ver pellou ou ver pelu, s. m. — Ver solitaire,
ténia.
le creyo fennamen qu'eyet un ver pellou
Qui liât piqua lo cour et pâli sa colou.
M. 8.
Verrina, s. f. — Eclat du verre, brillant du cris-
tal.
Lo moindre mauvey ven ren laida sa verrina.
M. 5.
Versa (ina), s. f. — Grosse pluie d'orage, abon-
dante mais de courte durée.
Versi (ina). — Une averse, pluie torrentielle
mais de courte durée.
Fat ina versi.
Versi. — Chez soi, pour soi.
Chacun la vou versi perccque l'het bien sagi.
M. 4.
Versou (lo). — L'envers, la renverse.
Sen la grifonnari de le gen d'escritoeyro,
le l'aurin talamen taboura à son sou.
Que te Vaurin fat chey tout à fat u versou.
M. 8.
Chey M versou, tomber à la renverse.
VER
196
VIE
Vertugala, s. f. — Vertugadin. Cerceau qu'on
mettait aux jupons pour les faire bouffer;
c'était la crinoline du temps passé.
Quant à la vertugala et sa terribla empachi,
Eilli ne fu trovà sinon per recuri,
De caisse zeicrtissié et de eu eiohari.
L. 3.
Vepvella, s. f. — Verveine. Plante qui jouait
autrefois un très grand rôle dans les maria-
ges et dont les commères avaient grand soin
de glisser quelques bribes dans la robe do
l'épousée avant de la conduire à l'autel. Elle
passait pour détruire le charme des noueurs
d'aiguillette.
Vespro. — Le soir.
Bonvespro, bonsoir. (Charbot.)
Vesppo (de). — Le soir et môme la nuit.
L. 1.
Vesset, s. f. pi. — Poisettes, vesces.
Ina barotâ de vesset.
Vessinarda, s. f. — Petit oiseau que je crois
être le troglodyte.
Veuua. — Vue.
U se repose moin qu'un molhen quand u mou
Sito qu'u lat perdu de veuua sa bergeiri.
M. 4.
Vey, V. a. — Voir.
Faziet hiau vey, ma poura, et pe te contenta
Du mieu que je sourey, je tu voy raconta.
B. 9.
Veyci. — Voici.
Veyley. — Voilà.
Veyîey ma bella mare et veyqui ma cousinà.
M. 8.
Veyo (je). — Je vois.
Je veyo que Philin abusià de Margot
Avecque nostra meytra eymouchirat la guerra.
M. 5.
Veyqui Voici.
Veyqui perque, voici pourquoi.
M. 4.
Veyqui perque Besson contr'
elle s' ey cervelle.
M. 4.
Veyra, v. a.
Veyre, v. a.
Voir. (Gaude.)
Voir.
M. 4.
Veyro, s. m. — Verre à boire.
Lou veyro toûjour plen, à moda savoyarda,
Devant lou zassetta attendant la nazarda.
M. 7.
Veysin, veysinà. — Voisin, voisine.
Eyet nostra veysina,
A qui ie voudrin bien avey chara Veysina.
M. 4.
Veyzin, s. m. — Voisin.
Bon veyzin, bon matin, vieux proverbe de nos
montagnes qui signifie, avec beaucoup de rai-
son, que lorsqu'on est bien avoisiné, on passe
des journées tranquilles.
M. 7.
Vi, s. f. — Vigne, souche.
Vi, adj. — Vif, alerte.
Au féminin : vivà.
Vi. — Vivant, qui n'est pas mort.
Ni vi ni trapassâ, ni vivant ni mort.
L. 2.
Vi (lou). — Les vivants.
^e parla ren du mort, j'amo miu vey lou vi.
M. 4.
Via. — Bonna via, souhait do bon voyage.
(Champ.)
Via, s. f. — La vie, l'existence, le jour.
En appres de son pare u tin la via de mi.
M. 5.
Via (la). — Dans le sens de la nourriture, ce
qu'on mange, les aliments. (Proveyz.)
Viageo, s. m. — Voyage. (Champ.)
Viàgio, s. m. — Fois.
La natura que von garanda son ouvragio,
Nou zen fat leitacliet solamen quoque viagio.
L. 3.
Viâgeo. — Fois.
Quand ami ie vollo ore estre deygomina.
Si ie n'amarin mey mori cent mille viageo
Que d'avey suborna la moindra du vilageo.
M. 4.
Viâgeo (in). — Une fois, une seule fois.
'Ne se laissié tochié qu'un viageo tou lou not.
M. 5.
Viali! — Exclamation qui correspond à notre :
allons! allons!
Viah! viah! à dieu! à dieu!
M. 4.
Vialhe ou vieille, s. f. pi. — Joues, visage.
Veiqui perque de mon mouchou
le me pano soven le vialhe.
M. 6.
Viau, s. m. -- Veau.
Vicailli, s. f. — Fare la vicailli, manger. (Gaude.)
Su la tabla lou cliieux, lo chin et le polaiUe
Sans se contrariier ensin font la vicaille.
Gaude.
Vicaillié. — Vivre modestement, avoir tout juste
le nécessaire.
Voir : vicotô.
Vieinà, s. f. — Vesse, vent qui sort du corps
sans aucun bruit.
Elle n'ont point de chin per couvri lour vicine.
M. 8.
Vicinâ, v. n. — Vesser.
Vicotâ, V. n. — Vivoter, avoir tout juste le né-
cessaire.
Mei qui porriet-to vicotaî
Tout est si chier que la meita
Du mondo languit sur la terra.
M. 6.
Vieilloca, s. in. — Vieillard décrépit. (Champ.)
VIE — 197
Vieillongi, s. f. — Vieillesse.
Vieillongia, s. f. — Vieillesse avancée. (Champ.)
Vieilloqua, s. f. — Vieille femme.
le fayo per iquen lo vieu et la vieilloqua
A se joindre l'un Vaiitro à la berlin berloqua.
M. 8.
Vieu (lou). — Les vieux, les anciens, nos pères.
Loti vieu-, si vou voulia lour filles en mariàgeo
Essayavan u jeu si vou zera hen sàgio.
L. 3.
Vieutenanci, s. f. — Miroir, portrait, image,
physionomie.
La vieutenanci du courtizan.
L. 2.
Vieutin, s. m. — Défense, mépris.
Car, s'u saviet qtie c'ét, u ne sariet si béti
D'usa de tau vieutin a chosa si dométi.
L. 3.
Vieuteni, v. a. — Regarder, mais surtout re-
garder de haut.
/ se va pavonan en vieutenant le gen.
Mais tout ce que tralut n'ét pa d'or ni d'argen.
M. 8.
Vignolâ, v. a. — Attacher les branches et sur-
tout la vigne.
Vignolou, adj. — Sombre.
Lo temp eyt tôt vignolou.
Vignot. — Mauvais caractère, hargneux, diffi-
cile. (B.)
Vilain ou vilin, s. m. — Bâton à crochet attaché
au plafond et auquel on suspendait la lampe,
le cruzieu.
Vilanat. — Paysan, villageois, cultivateur.
Ah! lo fau vilanat, u fat ben lo coqtiar,
Per avey la pistolla u va balUé lo qua/r.
M. 4.
Vilani, s. f. — Saleté, chose malpropre.
Eycrachat, vilani, borda ni ren de salo.
M. 4.
Villion, s. m. — Petites branches d'osier ser-
vant à attacher les vignes et les cercles de
tonneaux.
Villonei (in). — Un osier. (Proveyz.)
Villou. — Petit lien d'osier. (J. 0.)
Vindeime, s. f. pi. — Vendanges.
Vindeimi, s. f. ^ La vendange, l'ensemble de la
récolte du raisin.
A-te fat te vindeime?
Vindeimié, v. a. — Vendanger.
Vint, s. m. — Le vent, mais surtout le vent du
Midi, celui qui amène la pluie.
Vintrailli, s. f. — Les boyaux.
Viola, s. f. — Violon, instrument à cordes.
Se metta phi entren qu'un borlho sur sa viola.
M. 4.
Violet et vioulel, s. m. — Petit chemin, sentier.
(Champ.)
VIR
Violié, s. m. — Giroflée.
Viotà, v. a. — Rouler.
Se viotà, se rouler.
Se viotà màrv «il din lou bra de sa coinda.
U 3.
Viourna, s. f. — Vielle, instrument de musique
dont s'accompagnent les petits Savoyards.
Viournâ, v. n. — Tournailler, rôder autour de
quelqu'un ou de quelque chose.
Viousa. — Veuve, qui a perdu son mari.
l'ay faya louz avaro et maudit picouroti
Qui preyton sen prcyta u poro labourou.
Afin de deysola l'orphelin et la viotisa
A tirié un cypan lour lengua venimousa.
M. 8.
Vioutâ (se). — Se rouler par terre.
Fille malarisey qui rompon lour eytavhe
Afin de se viouta insi que font le vache.
M. 4.
Vipaillié, v. n. — Aller de côté et d'autre. (La-
tal.)
On dit encore : virouillié.
Viravau, s. m. — Culbute, volte-face, action de
tourner la face contre terre et, par extension,
la mort.
Pamoin du combattan no verron ta lo quau
Du médecin Mathieu farat lo viravav.
M. 8.
Fare lo viravau, faire la culbute.
Viret, s. m.
vent.
Jouet d'enfant, petit moulin à
Virià.
Tourne.
M. 5.
Virié, V. a. — Tourner, valser.
Le fene du quartié secoyan lor devan,
Viran coma Voguet, se tenion pe le man.
B. 9.
Virié, s. f. — Terrain que les habitants de la
commune se partagent entre eux pour le cul-
tiver chacun à son gré. (Roq.)
le fasin se virié, je fasin se parmele.
Te lui aidavo en tout ormi à l'eipusié.
M. 4.
Virigaugni (de). — De travers, de mauvais côté.
Virigôgni (de), loc. adv. — De travers.
Viri-man (en un). — En un tour de main.
h. 3.
Vii'ivolta (fâre la). — C'est tourner en sens in-
verse après avoir longuement dansé et que
la tête vous tourne, que le cœur vous manque.
Fare la virivolta de pou de chey.
M. 4.
Virivollâ (se). — Valser, tourner en rond.
Talamen qu'u n'aviont autra chosa à songié
Qu'a se virivolta, dormi, bere et migié.
M. S.
VIR - ]•
Viri-voula, s. f. — Volte-face, tour sur aoi-
méme, évolution.
Et du cié tra-Juyan la merveiUouta vouta.
Fat, corne vn tourdion. sa héUi vin-vouta.
L. 3.
Viroillan — Allant de côté et d'autre.
Viroillan jour et not.
M. 5.
Viroillet (en). — En rond.
V dion que le zeitele. à Tentour du solei,
Dançon en riroUlet. d'un accor «en parei.
L. 3.
Virolhet. — Dégagé.
A son tour virolhet, à son air dégagé.
rogêo dict à la vei à ton tour virolhet
Que son prinlemp n'aviet inco viria folhet.
M. 4.
Virolhet, s. m. — Tourbillon.
Tanto je virolhavo
Dedin un virolhet, tanto je gabolhavo
V fon de Teiga inco que je savin nagié.
M. 4.
Virollii, s. f. — Virole, cercle de métal que Ion
met autour d'une canne pour en protéger
l'extrémité. Par extension, toute espèce de
gaine.
Virolhié, v. n. — Tourner autour, danser en
rond.
Vïrollié, V. n. — Tourner autour.
Tu ne dey virollié u tour de la lumeyri.
Si te ne vou mouri comme lo parpaillon.
M. 5.
Virouilli, s. f. — On nomme ainsi le membre
d'un animal. (Charbot.)
Virouillié, v. n. — Tourner, rôder autour de
quelqu'un ou de quelque chose.
Charbot dit : virollié.
VIpouillon (à), loc. adv. — Sens dessus des-
sous.
Visiâbla, s. f. — Clématite sauvage.
Viscatoiro, s. m. — Vésicatoire.
Visita, s. f. — Ce mot se disait autrefois de
l'escalier d'une maison. (Charbot.)
Vlsquet. — Susceptible, hargneux, querelleur.
(B.)
Vissinâ, v. n. — Vesser.
Vis»ino de deitrégsi.
L. 3.
Vissinà, s. f. — Vesse.
VIstamin. — Vivement, sans tarder.
Acheva vUtamin ma maVheyrou»a via.
M. 5.
Vitailiié, v. n. — Passer sa vie, finir ses jours.
A'o. iamay aver leu i ne vitaillirat.
M. 8.
Vitiat. — Voilà.
Vilupéranci, s. f. — Infamie, ignominie.
Qui lour endurariet iala vituperancif
L. 1.
Vizeta. s. f.
VOR
Escalier.
Poyié la vizeta.
L. 2.
Vo, no ou ne. — Vous, nous.
Va z'autro, vous autres.
-Vo ou ne z'autro, nous autres.
Voeidâ, v. a. — Vider. (Champ.)
Voeido. — Vide.
Sou pa fuan .ten von plu viêto qu'un eyloeido,
le la perdo de leuua et ie demoro voeido.
M. 4.
Voeirié, v. a. — Froisser. (Charbot.)
Voey, s. f. — Voix.
Yoey ranci, voix rauque.
M. 4.
Voey (ie). — Je vais.
HHa! je vœy mori si tu ne m'u accorde.
M. 4.
Voiantâ, v. a. — Vider. (Champ.)
Voïdà, V. a. — Vider, désemplir.
Voidoii et aussi voido. — Vide.
Au féminin : voida.
Voitrat, s. m. — Bâtard.
Vola (la) — Le vol, la volée.
La gloeyri ne me farat prendre
Si grondez aie. per comprendre
La vola contra lo loley.
M. 4.
Volan, s. m. — Faucille.
V'oleiso (que je). — Que je le veuille.
M. 4.
Volant, jeu fort à la mode au
Volet, s. m.
XVI' siècle.
Un laquei bigarra que joyave u volet.
L. 1.
Voley, s. m. — Vouloir, désir, volonté.
Sarat pa son voley, mais ce que me pleirat.
le volo que lanin seye ceu que Iharat.
M. 4.
Entre lou vraie aman nengun
ya dou voley. ni tarma doubla.
L'un fat tout ce que Vautro vou.
Car u ne sont qu'un eUou dou.
M. 4.
VoUey, s. m. — Vouloir, volonté.
U l'at à son volley conforma tout Vempiro.
M. 7.
Volo (je). — Je veux.
le luy volo montra qu'u n'at rien fat que vaille.
M. 8.
Volta (una), s. f. — Un tour sur soi-même et
aussi la valse.
Cela dansi qu'on vire aperpo, una volta,
.1 qui de pou de chey Ion fat la virivolta.
M. 4.
Volvolo, S. m. — Volubilis. (Charbot.)
Vorginà, s. f. — Bois flexible et bien droit dont
se servent les vanniers.
VOR
— 199 —
ZON
Vopsto, s. m. — Les délaissés d'une rivière, la
partie pierreuse généralement à sec, et aussi:
les bruyères qui y poussenL
Vorta, s. f. — Valse.
Quan à mi, e met ben avi que Dié me tin
Quan vn ver compagnon en ton bra me lutin
Viroillan une vorta.
L. 3.
Vorzio, s. m. — Gouffre de rivière. (Champ.)
Voii (i ne vou). — Il ou elle ne veut.
/ ne vou pa que je p\dan»o
Sou beitié dou per respira.
M. 4.
Vouidâ, V. a. — Vider.
Vouido. — Vide.
Vouira. — Friable. (B.)
Terra vouira.
Veut. — Veut.
Je voulo, je veux.
Je volien, je voulais.
Si te volissia, si tu avais voulu.
Voû-te7 veux-tu?
Volei, vouloir.
Voyan. — Vides.
Et u lieu de l'ev veni vendre
Quoque pidanei lo di vendre,
8'eg venant tout lou dey vofon.
VoyantA, v. a. — Vider, mettre à sec en parlant
d'un tonneau, d'une bouteille.
Voyanta la cocassi, vider, ei^loutir le contenu
d'un chaudron.
11.4.
Voyante. — Vides.
Baec\u» arec «tey /e* din sieif bosse vopmnte
Sen riziet eomm'un fo*.
M. 7.
Vozé. — Voua avez.
8i vozé James reu un vautour ckmroupii
Eitripà una pora cdomba.
L. 1.
Vutegniet. — Soutenait, affirmait
Et si U vutegniet.
L. 1-
Vateni. — Soutenir, affronter, prendre la dé-
fense, prendre sous sa protection.
L.3.
V. — Ils.
Y viron que ehacuit fmsiet ce gu'a deviet.
B. 9.
M. 6l
Zavier, nom propre. — Xavier.
Zazeret, s. m. — Airelle, myrtille.
Zet, nom propre. — Joseph.
Zonzonnft, v. n. — Fredonner.
APPENDICE
Abord (d'). — S'emploie dans le sens de bientôt.
Ey-te d'abord presto?
Abord que (d'). — Puisque.
Allinguâ, v. a. — Faire des reproches, injurier.
Arta, s. f. — Insecte qui détruit les vêtements
de laine, mite.
Pluriel ; de-z'arte.
Assi. — Aussi, c'est pourquoi.
Baillé d'air à. — Ressembler à.
Ey baille d'air à son pare.
Banâtâ, v. n. — Muser, s'occuper à des futilités.
Batistéro, s. m. — Certificat de baptême.
Bisqua, v. n. — Enrager, être en colère.
Bizié, V. a. — Baiser, embrasser.
Bizouilli, s. f. — Qui aime à embrasser.
Chantaret, s. m. — Qui chante constamment
(s'emploie dans un sens ironique).
Au féminin : chantarèlla.
Chateyri ou chatuiri, s. f. — Chattière. Trou
circulaire percé au bas d'une porte pour le
passage du chat.
Cippâ, V. n. — Aspirer avec bruit un liquide du
bout des lèvres.
Conneussanci, s. f. — S'emploie dans le sens
d'intelligence. On dit d'un enfant intelligent :
ey l'a bian de conneussanci.
Cozin, s. m. — Moustique.
En après de. — Locution signifiant : après le
décès de.
Guilloune, s. f. pi. — Se dit familièrement des
dents des jeunes enfants.
Guizi, s. f . — Fonte de fer.
Langueyié, v. n. — Languir, tirer la langue.
Longeôla, s. f. — Une grande longueur.
Mégroiet. — Maigre et de petite taille, maigri-
chon.
Pâte (fôille de). — Pas d'âne, tussilage, plante
{tussilago farfara).
Patraquà, v. a. — Manier longuement, être aux
petits soins pour quelqu'un.
Kcncontrâ, v. n. — S'emploie dans le sens de
réussir en mariage.
Ey l'a bian rencontra.
Retiranci, s. f. — Rentrée au logis.
Bonà retiranci, rentrez sans accident.
Tatan, s. f. — Tante (familier).
Viouletà, s. f. — Violette.
Pluriel : viouletè.
OUVRAGES DU MÊME AUTEUR
Albert TiKVATSlAT
Dictionnaire du Patois des environs de Grenoble
(-)uvrage publié par les soins cI'Émile ROBERT
Beau volume in-4° sur papier vergé, 1911 —-■firag, x-emplaire:; numérotés
loa (^ii)quai)tei)a De fable, C'^t)tio, ^oët
Viria en patoy pe lou z'ami de Proveyziû
Avoc vu brave z'emage et lo potret de l'anteu In-8" de 152 pages, igiû
Tué à }(jij excmpiaiies Ordinai? . apier de Hollande
Tous numérotés dv
BLANC-LA-GOUTTE GRENÔBLO HÉROU
Epître en vers patois sur les réjouissances pour la naissance
de Monseigneur le Dauphin (1729)
Note- Cl icLiiciciicb sur l'âge et les œuvres de l'auteur, par Albert Havanat
Petit in-8° de -* •— - .^ir^^ '-■t-f-'^é)
SÉJOUJi DE JiJlBELAIS A GTiET^OBVE
Petii in-8° de 20 pages, 1891 iépinsi}
Les Gendres de Bayard
1"' 'fires. If-'
.JMr
/^
o
x^
4^^-^
fr
PC Ravanat, Albert
3^67 Dictionnaire du patois des
C37R3 environs de Grenoble
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CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
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