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Full text of "Dictionnaire du patois des environs de Grenoble"

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Albert   RAVANAT 


lONNAIRE 


DU 


PATOIS 


DES 


ENVIRONS    DE   GRENOBLE 


GRENOBLE 

luks    RE  y.    Éditeur 

Successeur    de    A.    GRATIER    &    J.    RE  Y 
Grande-Rue,    5  3 

191  ] 


V 


DICTIONNAIRE 


DU 


PATOIS 


DES 


ENVIRONS  DE  GRENOBLE 


Cet  ouvrage  a  été  tiré 
à  deux  cents  exemplaires  numérotés 

N°   6 


GRENOBLE 
Imprimerie  ALLIER   FRÈRES 

i6,  cour»  de  Saint-André,  16 


Albert   RAVANAT 


DICTIONJVAIRE 


DU 


PATOIS 


DES 


ENVIRONS    DE    GRENOBLE 


1  ' 


GRENOBLE 

Jules   RE  Y,    Éditeur 

Successeur    de    A.    GRATIER    &    J.    REY 
Grande-Rue,    î3 

19]  1 


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LE     P/\T0I5 

DES     EIVVIFtOIVS     r>E     OHEISOBLiE 


Il  n'y  a  pas  à  le  mettre  en  doute.  Comme  tout  ce  qui  touche  à  l'archéologie,  les 
patois  sont  décidément  à  la  mode  et,  pour  peu  que  cela  continue,  le  jour  me  paraît 
proche  —  ne  riez  pas  —  où  un  homme  ne  sera  réputé  parfait  au  point  de  vue  de  l'instruc- 
tion que  s'il  peut  s'exprimer  correctement  dans  la  langue  harmonieuse  de  nos  pères. 
Érudits  et  gens  du  peuple,  philologues  ardents  ou  modestes  amateurs  de  noire  passé,  du 
nord  au  midi,  tout  le  monde  s'y  intéresse,  tout  le  monde  se  préoccupe  aujourd'hui  de  sa 
conservation. 

«  Si  les  patois  étaient  perdus,  disait  Nodier,  il  faudrait  créer  une  académie  spéciale 
pour  en  retrouver  la  trace,  et  pour  rendre  au  jour  ces  inappréciables  monuments  de  l'art 
d'exprimer  sa  pensée.  » 

«  Les  patois,  écrivait  Littré  dans  la  préface  de  son  Dictionnaire,  ne  sont  pas  nés 
d'un  démembrement  d'une  langue  française  préexistante  ;  mais,  à  vrai  dire,  ils  sont 
antérieurs  à  la  langue  française  elle-même,  ou,  si  l'on  veut,  elle  est  un  de  ces  patois  ayant 
absorbé  tous  les  autres.  » 

«  Et  plus  loin  il  dit  encore  :  <<  Leur  fond  primitif  est  aussi  français  que  tout  ce  qui  est 
dans  la  langue  littéraire,  et  il  est  bon  de  savoir  que  dans  un  grand  pays  ce  n'est  pas  la 
langue  une  et  commune  qui  forme  les  dialectes  (c'est-à-dire  les  patois  particuliers  à 
chaque  province),  ce  sont  les  dialectes  qui,  à  la  longue,  se  sont  amalgamés  enti'e  eux 
pour  former  la  langue  commune.  » 

L'intérêt  qu'on  y  attache  aujourd'hui  est  si  vrai  que  depuis  que  la  presse  locale,  et 
«  V Actualité  Dauphinoise  n)  en  particulier,  a  accueilli  avec  tant  de  faveur  les  modestes 
fables  «  vijHa  en  patoy  pe  lou  z'ami  de  Proveyziû  »  que  j'ai  mises  sous  les  yeux  des  ama- 
teurs patoisants,  bien  des  lettres  m'ont  été  adressées  qui  toutes,  —  au  milieu  d'éloges 
immérités,  je  le  confesse,  et  tout  en  voulant  bien  constater  que  la  marche  que  j'avais 
adoptée  leur  semblait  faciliter  singulièrement,  au  point  de  vue  phonétique,  la  lecture  de 
nos  patois,  —  me  demandaient  de  formuler  par  écrit  les  règles  orthographiques  que 
j'avais  suivies  pour  y  arriver. 

C'est  gros  de  périls.  Toutefois,  dans  l'impossibilité  où  je  me  trouve  de  répondre  en 
particulier  à  chacune  des  personnes  qui  m'ont  fait  l'honneur  de  m'écrire  à  ce  sujet,  et 
désireux  cependant  de  satisfaire  tout  le  monde  dans  la  mesure  du  possible,  je  vais  essayer 
de  fixer  la  méthode  toute  personnelle  que  j'ai  cru  devoir  adopter  jusqu'ici  et  à  laquelle 
j'apporte  du  reste  chaque  jour  d'importantes  modifications. 

Et  d'abord,  il  me  semble  qu'en  présence  du  petit  nombre  de  documents  écrits 
parvenus  jusqu'à  nous,  nous  en  sommes  un  peu  quant  au  patois  au  point  où  Rabelais, 
Montaigne  ou  Amyot  se  trouvaient  de  leur  temps  eu  égard  à  la  langue  française.  Le 
français  était  alors  une  langue  nouvelle  qui  se  substituait  lentement  tant  au  latin  qu'à  la 
langue  archaïque  qui  déjà  avait  pris  sa  place.  L'orthographe  d'usage  n'existait  pas;  quant 
aux  règles,  toutes  étaient  encore  à  créer.  Il  n'y  avait  pas  jusqu'aux  mots  les  plus  usuels 
qui,  se  ressentant  des  nombreux  dialectes  alors  en  usage,  pouvaient  très  raisonnablement 
s'écrire  et  se  prononcer  de  manières  bien  différentes.  Il  suffit  d'ouvrir  au  hasard  l'un 


quelconque  des  auteurs  que  je  viens  de  citer  pour  s'en  convaincre.  Aussi,  et  jusqu'à 
ce  qu'on  ait  tacitement  adopté  une  orthographe  d'usage  général,  chaque  auteur  aura-t-il 
son  système  à  lui.  Henri  Estienne,  Dolet,  Meigret,  Desautelz,  J.  Pelletier,  L.  Joubert  et 
bien  d'autres  encore,  s'évertueront  à  qui  mieux  mieux  à  faire  prévaloir  leur  méthode,  et 
il  n'y  aura  pas  jusqu'à  notre  compatriote  Claude  Expilly  qui  ne  publiera  à  Grenoble,  en 
1624,  un  énorme  volume  de  Poésies  où  il  s'ed'orcera  —  c'était  du  moins  son  intention  — 
de  ramener  l'orthographe  à  des  règles  plus  logiques  que  celles  suivies  jusqu'alors  par 
ses  devanciers. 

En  un  mot,  et  sans  qu'il  soit,  il  me  semble,  besoin  d'insister  beaucoup  sur  ce  point, 
le  français  de  Rabelais  comme  le  patois  d'aujourd'hui  était  une  langue  beaucoup  plus 
parlée  qu'écrite,  et  dont  toutes  les  règles  étaient  encore  à  formuler. 

A  partir  du  xvi"  siècle,  les  monuments  écrits  se  multipliant,  les  exemples  devenant 
plus  nombreux,  l'imprimerie  vulgarisant  les  textes,  on  comprend  sans  peine  que  les 
auteurs  aient  pris  sans  le  vouloir,  d'une  façon  inconsciente  pour  ainsi  dire,  l'habitude 
d'écrire  les  mots  d'une  manière  uniforme  et  de  plus  en  plus  en  rapport  avec  leur  pronon- 
ciation, sans  s'inquiéter  outre  mesure  du  point  de  savoir  si  elle  était  plus  ou  moins 
conforme  à  leur  étymologie.  De  là,  Vorthographe  d'usage,  de  là  notre  grammaire  actuelle 
si  rigoureuse  dans  ses  règles  et  si  précise  dans  ses  applications  qu'il  est  peu  d'hommes, 
même  parmi  les  lettrés,  qui  puissent  être  assurés  de  n'y  jamais  faillir. 

Je  reviens  à  nos  patois.  Comme  je  l'ai  dit  déjà,  peu  de  monuments  écrits  nous  en 
sont  parvenus  et  encore  la  plupart  sont-ils  l'œuvre  d'auteurs  pétillant  d'esprit  naturel, 
mais,  — -  il  faut  le  dire,  —  presque  toujours  dépourvus  d'une  instruction  suffisante  et  par 
conséquent  peu  aptes  à  discerner  entre  deux  manières  d'écrire  un  mot  celle  qui  aurait  dû 
logiquement  avoir  leur  préférence. 

Aussi,  celui  qui  de  nos  jours  veut  se  livrer  à  l'étude  de  notre  patois  doit-il  nécessai- 
rement se  tracer  à  lui-même  des  règles  particulières,  tout  en  s'elîorçant  de  les  étayer 
aussi  logiquement  que  possible.  C'est  ce  que  je  vais  essayer  de  faire. 

Il  est  bien  entendu  qu'il  ne  s'agit  pas  ici  de  faire  œuvre  d'érudition,  mais  seulement 
œuvre  utile,  patriotique  même.  Mon  désir,  c'est  de  me  placer  sur  le  terrain  purement 
archéologique,  de  collectionner  des  mots  déjà  perdus  ou  dont  l'usage  se  perd  chaque 
jour,  comme  le  numismate  fait  des  vieilles  médailles,  de  conserver  la  langue  de  nos 
pères  dans  ce  qu'elle  peut  avoir  encore,  —  même  au  point  de  vue  de  la  forme,  —  de 
simplicité  native  et  d'originalité.  Mon  but,  c'est  de  préserver  tout  d'abord  le  mot  patois 
d'une  perte  irréparable  et  pour  cela  de  le  recueillir  pieusement  comme  un  véritable  docu- 
ment historique  pendant  qu'il  en  est  temps  encore,  ensuite,  si  faire  se  peut,  de  l'inter- 
caler pratiquement  dans  un  membre  de  phrase  qui  puisse  en  fixer  à  tout  jamais  la 
véritable  signification. 

Albert  RA\  ANAT. 


Voici  donc  exposé,  par  Ravanat  lui-même,  le  programme  de  cet 
important  ouvrage  que  la  mort  ne  lui  a  pas  laissé  le  temps  de  mettre 
au  jour  et  qui  eût  certainement  beaucoup  gagné  à  être  publié  par 
l'auteur. 

La  modeste  collaboration  que  j'avais  apportée  à  Ravanat  et  les 
sentiments  d'affectueuse  sympathie  que  je  garde  à  sa  mémoire  m'ont 
imposé  le  devoir  et  la  lourde  tâche  d'élever  le  monument  avec  les 
matériaux  assemblés  à  pied  d'ceuvre  par  notre  ami,  et  conformément 
au  plan  dressé  par  lui. 

J'ai  pensé  faire  œuvre  utile  en  ne  laissant  pas  se  perdre  le  fruit 
d'un  labeur  énorme  auquel  Ravanat  a  consacré  de  nombreuses  années. 

Nos  vieux  mots  patois  sont  accompagnés  de  citations  empruntées 
aux  œuvres  de  nos  poètes  ;  les  références  qui  accompagnent  ces  citations 
sont  données  ci-après. 

Puisse  ce  témoignage  d'amitié  donné  A  la  mémoire  du  poète  de 
Proveyzieux  intéresser  les  compatriotes  qui  gardent  encore  le  souvenir 
du  langage  de  nos  aïeux  ! 

Grenoble,  le  i6  décembre  igio. 

EMILE    ROBERT. 


RÈfÈREJvCGES 


L.  1.      Laurent  de  Briançon Lo  banquet  de  le  Faye. 

L.  2.      Laurent  de  Briançon La  vieutenanci  du  Courtizan. 

L.  8.      Laurent  de  Briançon Lo  batifel  de  la  Gisen. 

M.  4.     Jean  Millet La  pastorale  et  tragi-comédie  de  Janin. 

M.   5.     Jean  Millet La  constance  de  Phitin  et  de  Margoton. 

M .  6.     Jean  Millet La  Comàre  de  Garnoblo  u  mei  de  le  danse. 

M .   7.     Jean  Millet La  vénérable  abbaye  de  Bonyouvert. 

M .  8.     Jean  Millet La  bourgeoise  de  Grenoble,  y  compris  la  chanson 

sur  les  femmes  de  Grenoble, 

B.  9.    Blanc-la-Goutte Grenoblo  hérou.  Epître  sur  les  réjouissances  à 

l'occasion  de  la  naissance  du  Dauphin  (1 7  29). 

A.  R.     Antoine  Régnier Passim. 

Ménilgrand.     Le  chan"»  Ménilgrand  Chansons.  Blèze  lo  savati. 

Latal.     Latal  de  Meylan Quoque  batifolageo  rimaillât. 


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DICTIONNAIRE 


DU 


PATOIS   DES   ENVIRONS   DE  GRENOBLE 


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ABA 


ABB 


Abadâ,   v.   a.   —  Faire   sortir,    mettre   dehors, 
laisser  couler;  enlever  la  vanne  en  parlant 
d'un  canal. 
/  ne  fariet  pui  ren  que  me  branda  lo  na 
Quand  luy  commandarin  d'abadâ  nostra  boi. 

M.  4.  • 

Abadâ,  v.  a.  —  Mettre  dehors.  —  S'abadâ,  sortir 
de  son  lit  en  parlant  d'une  rivière,  de  chez 
soi  en  parlant  de  quelqu'un. 
Que  mon  cour  et  joyou  d'ouy  cestez  aubade 
Et  de  ce  que  per  vey  Veypousa  tout  s'abade. 

M.  4. 
Dieu  vaille  que  l'argen  se  tourneyse  abadâ! 

M.  5. 
Charreyri  Saint  Loren,  en  tout  tem  peyroleyri, 
Abadâ  de  te  gin  la  granda  fromilleyri. 

M.  7. 
Faite  porta  de  vin,  abadâ  lo  barra 
Et  sortez  de  la  mat  ce  que  sarat  sarra. 

B.  9. 

Abadâ  (s').  —  Sortir  du  nid  en  parlant  des  oi- 
seaux. 
U  s'en  vat  plu  joyou  qu'un  uzet  qui  s'abade. 

M.  4. 
De  là  :  abadon,  jeune  oiseau  qui  sort  du  nid. 

Abâda.  —  Au  dehors,  hors  de  la  maison. 
l'entendo  que  touz  eu  la  veilleyson  abâda. 

M.  5. 

Abâda  (à  1').  —  Dehors,  en  pleins  champs,  en 
rase  campagne. 
Si  jamais  il  te  trovo  endormia  à  l'abâda, 
Tu  verres  que  lanin  ne  languit  pas  debada. 

M.  4. 


Abadon,  s.  m.  —  Oisillon  qui  vient  à  peine  de 
quitter  son  nid;  un  tout  jeune  homme  sans 
expérience. 
Abaissié,  v.  a.  —  C'est  enfoncer  dans  le  tronc 
d'un  sapin  qu'on  vient  d'abattre  un  coin  en 
fer  muni  d'une  chaîne  qui  sert  à  faciliter  sa 
sortie  de  la  forêt. 
Je  voay  abaissié  dou  trei  pièce. 
Abasimâ,  v.  a.  —  Détruire,  renverser. 
Lhat  creu  que  noz  estion  de  soudar  affama 
Et  que  no  ne  venion  que  per  Vabasimâ. 

M.  4. 
Abastâ,  V.  n.  —  Suffire.  (Charbot.) 
Abbadâ,  v.  a.  —  Ouvrir  les  portes  pour  laisser 
sortir,  lever  une  vanne,  lâcher  toute  chose  à 
l'abandon.  (Blanchet.) 
Abbéchié,  v.  a.  —  Donner  la  becquée  à  un  petit 
oiseau.  (Blanchet.) 

Abbere.  —  Abreuve.  —  Abberd,  abreuver. 
le  ne  saurin  veyan  la  bonna  volonta 
Que  voz  avez  per  mi,  sen  vo  migié  ny  bere. 
l'en  preno  per  tesmoin  locié  qui  tout  abbere. 

M.  4. 
Abbergea.  —  Octroyé. 

Ne  sarey  pà  conten  que  vostra  bonna  graci 
Ne  m'ayct  abbergea  quoque  petita  placi. 

M.  5. 
Abberou,  s.  m.  —  Abreuvoir,  et  par  extension 
tous  les  endroits  où  l'on  peut  se  désaltérer, 
les  cabarets  par  exemple. 
Et  celou  qu'amont  mieu  lo  migié  que  lo  bere 
Ne  se  coitont  pa  tant  que  clerc  de  procurou 
Quand  quoque  pleydeyan  lou  mené  à  l'abberou, 

M.  7. 


*  Textes  provenant  de  Millet,  etc.  Ces  références  seront  expliquées  à  la  (In  du  volume. 


ABE  -  2  — 

Abclli,  V.  II.  —  Cliarmer,  réjouir,  sourire  à. 
Loti  plcisi  qui  an  alelli 
A  celou  gui  premié  au  la  terra  naissiron. 

L.  3. 

Aberâ,  v.  a.  —  Abreuver. 

J'en  preno  per  témoin  la  Cié  gui  tout  abberè. 

Janin. 
Onof. 

Abergié,  v.  a.  —  Donner  en  location,  loger,  re- 
cevoir on  sa  maison,  offrir  l'iiospitalilé. 
iVe  saray  pas  conten  que  voira  bonna  graci, 
Ne  m'aye  abergea  quogue  petita  placi. 

M.  8. 

Aberrà,  v.  a.  —  Abreuver. 
Quand  j'ay  sey  u  m'abbere. 


AC(,; 


M.  8. 

Abessié,  v.  a.  —  Lier  les  bœufs  sous  le  joug 
pour  les  atteler  au  char  ou  à  la  charrue. 

Abéssié,  v.  a.  —  Rapiécer.  (Gharbot.) 

Abeurâ,  v.  a.  —  Abreuver,  faire  boire,  désal- 
térer. 

Abeurà  (s').  —  Se  désaltérer. 

Abeui'ou,  s.  m.  —  Abreuvoir. 

Lou    chivaii    de    cen    féeu    vont    ta  jour    beire    à 
l'abeurou. 

Ablagié,  v.  a. 

(Blanchet.) 


Proveyz. 
Ravager,  piller,  faire  du  dégât. 


Abocha.  —  Couvert. 

Lo  timp  eyt  bian  abocha  engueu. 

Proveyz. 

Abochié.  —  Pencher,  tomber  en  avant. 
Et  per  mieu  devisa  de  ce  que  lou  pertoehe 
V  se  sont  mey  dessout  nostron  noyé  qu'aboche. 

M.  4. 

Abochié,  v.  n.  —  Coucher  la  face  contre  terre. 
Adieu!  Lhauda,  su  qui  un  aze  et  abocha! 
Adieu  à  tou  jamey,  volagi  sen  cervelia. 
Tu  n'aures  de  ma  mort  ni  de  mon  corps  nouvella. 

M.  4. 

Abochié  (s').  —  Tomber  la  face  contre  terre  et 
aussi  se  voûter  en  parlant  d'une  personne 
âgée. 

Fauto  qu'à  la  renversa 
le  chayo  tout  afat  quand  se  faut  abochié. 

M.  4. 

Abochon.  —  La  face  contre  terre. 
le  tombi  abochon,  tanto  je  virolhavo 
Dedin  un  tirolhet,  tanto  je  gabolhavo 
U  fon  de  l'eiga  inoo  que  je  savin  nagié. 

M.  4. 
Sovin  una  filli 
Leisse  chey  dessu  ley  un  garçon  abochon. 

M.  5. 


Aboucliié,  V,  a.  —  Mettre  la  face  contre  terre, 

faire  pencher,  surplomber. 
Aboucha,  qui  surplombe. 

La  rochi  aboucha  à  la  porta  de  Franei 
Me  sert  de  talapet  quand  plot  en  abondanoi. 

M.  8. 

Abouchou.  —  La  face  contre  terre. 

jy»  choyant  ne  me  chau  d'eyberchié  mon  hachon, 
Maque  souqua  sur  vo  il  tomheyson  abouchou. 

AI.  8. 

Abord  (d') —  Au  moment  précis  où 
Elles  ont  bien  faya 
Un  joeyno  pèlerin  qui  tout  abandonnave 
A  estre  de  retour  d'abord  gu'u  s'en  allave. 

M.  8. 

Alwui!  aboui!  (ou  plutôt  à  bouil  à  bouil)  —  Cri 
particulier  dont  se  servent  les  paysans  pour 
faire  rentrer  les  moutons  à  l'écurie,  au  boyet. 

Abozacié  (s').  —  S'accroupir. 

Abregia.  —  Abrité,  à  couvert. 
Ahregia  coma  troi  en  giacina. 

L.  2. 

Abriva.  —  Prompt  à,  enclin  à,  porté  à. 

Lou  coquin  son  lou  pru  abrivà  à  se  lancié  deden 
lou  procez, 

L.  3. 

Abro,  s.  m.  —  Arbre. 

La  branchi  ne  deiment  l'abro  qui  la  produt. 

M.  5. 
Ronfion,  meyna,  ronflon,  comme  font  le  cocoare 
Sur  le  pointe  du  zabro,  apprès  le  zore  amare. 

M.  7. 
Proverbe  dauphinois. 

Abrochié,  v.  a.  —  Mettre  une  broche  —  le  robi- 
net —  à  un  tonneau. 

Absenta,  v.  a.  —  Quitter,  déserter,  abandonner. 
Depeu  que  noz  avon  absenta  Mouraehet, 
No  trouvon  que  lo  mondo  est  devenu  bouchet. 

M.  8. 

Abusia  de.  —  Emmouraché  de,  plein  de. 
Je  veyo  que  Philin  abusia  de  Margot 
Avecque  noatra  meytra  eymouchirat  la  guerra. 

M.  5. 

Acachon.  —  Secrètement. 

Tala  se  cret  avoey  d'estre  bien  acachon 
Que  tout  lo  monde  monstre  u  dey  son  baniohon. 

M.  4. 

Acagnardâ  (s').  —  Se  blottir  dans  un  coin  bien 
exposé  au  soleil,  s'emmitoufler. 

Acalâ  (s').  —  Se  mettre  à  l'abri.  (Charbot.) 

Accabuclùé  (s').  —  S'accroupir,  se  tapir.  (Blan- 
chet.) 

Accanâ,  v.  a.  —  Accabler,  suffoquer,  oppresser. 
(Champ.) 

Accapâ.  —  Accroupi. 


Abomina,  v.  a. 

(Blanchet.) 


Couvrir  quelqu'un  d'injures. 


/  n'ét  plu  accapa  devan  lo  chin  couchan. 


M.  5. 


En  parlant  d'un  gibier. 


A  ce 


—  3  — 


ACO 


Accapâ.  —  Assis  sur  lés  talons. 

Fa»  toujour  l'eicharguet  corne  un  chef  accapâ 
Devait  guaugue  pertu. 

L.  3. 

Accapâ.  —  Accroupi,  affaissé. 
Accapâ  de  vieillongi,  courbé  sous  le  poids  des 
années. 
Veye-vo  cella  fena  accapâ  de  vieillongi, 
8a  testa  regrigna  n'ét  plu  ren  gu'un'  eypongi. 

M.  8. 

Accapâ,  V.  a.  —  Faire  tomber  quelqu'un  sur  les 
genoux  en  le  frappant  sur  la  tête. 
le  te  vollo  iaillié  tau  cop  sur  lo  coppet 
Que  ie  faccaparay  d'una  hranchi  gui  hrûle. 

M.  8. 

Accapâ  (s').  —  S'accroupir. 
Accocolâ  (s').  —  Se  vêtir  chaudement  dans  de 
bonnes  fourrures.  (Blanchet.) 

Aceodepot,  s.  m.  —  Le  fer  cintré  que  l'on  met 
derrière  un  pot  pour  l'empêcher  de  renverser 
dans  le  feu.  (Blanchet.) 

.4ccoindo,  s.  m.  —  Assemblée  de  parents  dans 
laquelle  on  discute  un  mariage;  on  s'en  sert 
aussi  pour  fiançailles.  (Charbot.) 

Accolan.  —  Rassemblé. 

Lon  oreyet  gu'on  teniet  lo  sinodo  accolan 
De  tou  lou  chapelan. 

M.  5. 

Aecomincié,  v.  n.  —  Commencer,  débuter. 

Aceorâ,  v.  a.  —  Encourager,  donner  du  courage. 
(Blanchet.) 

Accordaille,  s.  f.  pi.  —  Fiançailles,  accords  pré- 
liminaires d'un  mariage,  contrat. 
Tou  sçette  quart  partan  on  fit  lezacordaille. 

Menilgrand. 

Accoublâ,  V.  a.  —  Accoupler,  réunir. 

Vo  von  accoublâ  hen,  mais  testa  d'un  Unot 
le  vo  decouilarey  devant  gue  seye  not. 

M.  4. 

.accoublâ.  —  Accouplé,  réuni. 

Tant  de  reizin  forchu  et  si  bien  accoublâ, 
Eytreyre,  Provarau,  Savoy eiice,  Cugnelle  ', 
Tant  de  croguet  de  noi  per  fare  de  bugnette, 
Et  tant  d'abro  gui  font  garlanda  de  lour  frut. 

M.  7. 

Accoulaissié,  v.  a.,  ou  accolaissié Caresser  de 

la  main. 

Aecour,  s.  m.  —  Secours,  soulagement,  remède. 
De  vinaygro,  du  vin!  V  secourt  u  secour! 
Que  sarat-to  cecy  que  n'y  aye  point  d'accourî 

M.  8. 

Accourâ.  —  Sans  vigueur,  sans  chaleur,  dont  le 
cœur  défaille. 
Tu  sa  gu'un  feu  de  boey  devint  tout  accourâ 
Quand  ul  et  u  foyeu  tant  set  po  trop  sarrâ. 

M.  8. 

*  Noms  des  diverses  qualités  de  raisins. 


Accouri  (s').  —  Se  pourvoir  du  nécessaire,  s'ap- 
provisionner. 

Accoursâ,  v.  n.  —  Voler  au  secours  de  quel- 
qu'un. (Champ.) 

Accoustrà,  v.  a.  —  Arranger,  ajuster,  mettre  en 
place. 
u  sat  bien  accoustrà  lo  cliquet,  la  cliquetta, 
La  lettterrta  à  rouet,  ma  bialeyri  i  tin  netta. 

M.  8. 

Aceuchà.  —  Entassé,  amoncelé,  pressé,  serré. 
Accuchié,  V.  a.  —  Amonceler,  mettre  en  tas. 
Accueu,  s.  m.  —  Accueil. 
Bon  aqueut.  (B.) 

Achâ.  —  Un  à  un. 

Se  cogncu  tôt  autant  gue  paren  de  la  pesta, 
Inco  g«e  Ihi  louzat  racla  achâ  millié. 

M.  4. 

A-cha.  —  Par  bloc  de. 

A  cha  di,  à  cha  vingt,  à  cha  trenta,  quaranta, 
U  me  venoiit  guéri  per  dansié  la  couranta. 

M.  8. 

A  châ  pou.  —  Peu  à  peu,  petit  à  petit. 

Achampâ,  v.  a.  —  Prendre,  attraper,  acquérir, 
arrêter.  (Charbot.) 

Achampâ,  v.  a.  —  Chasser,  poursuivre.  (Champ.) 

Achavi,  v.  a.  —  Terminer,  achever,  mettre  la 
dernière  main. 
le  men  voey  gambettan  achavi  mon  voyageo. 

M.  4. 
Achavi.  —  Achevé. 

La  Cour  se  retirit  quand  tout  fut  achavi. 

B.  9. 

Aehavisso  (]*').  —  J'achève. 

Achati,  V.  a.  —  Prendre  par  la  douceur,  afifrian- 
der. 
Je  n'ay  pa  prou  de  graci  afin  de  t'achati. 

M.  5. 

Achinâ.  —  Etre  dominé  par  une  passion  dont  on 
ne  peut  se  défendre.  (Blanchet.) 

Achittâ,  V.  a.  —  Acheter. 

V  travaillent  (lasset)  à  le  zoure  pezante 
Per  achittâ  de  meycle  à  la  granatari. 

M.  7. 

Achon,  s.  m.  —  Petite  hache,  hachette. 

En  choyant  ne  me  chau  deyberchié  mon  hachon, 
Mague  souqua  sur  vo  ie  tombeyso  abouchon. 

M.  8. 

Hachon  (sic). 

Achourâ,  v.  a.  —  Se  dit  d'une  chèvre  qui  va 
faire  son  chevreau. 

Acocolâ  (s').  —  S'emmitoufler,  se  mettre  dans 
un  coin  bien  chaud  et  se  bien  couvrir. 
Iqui  la  mala  téta  avengit  de  parla 
Et  peusse  en  un  canton  s'allit  acocolâ. 

L.  3. 

Acoùitâ,  v.  a.  —  Accompagner,  accoster. 
Charbot  dit  acoindâ. 


ACO  — 

Acoléssié,  V.  a.  —  Unir,  polir,  caresser.  (Bian- 
chet.) 

Acomparâ,  v.  a.  —  Comparer,  mettre  en  paral- 
lèle. 

Vomare,  je  brogiâvo 
U  ten  de  notrou  pare, 
Et  peu  j'aoomparâvo. 

L.  3. 

Aconseillon,  loc.  adv.  —  Au  tuyau  de  l'oreille. 

Acotà,  V.  a.  —  Soutenir,  appuyer,  étayer. 

Acoublâ,  V.  a.  —  Accoupler,  réunir. 

Et  jamei  lo  dangié  ne  pot  Vaume  trouhlâ 
Mian  qu'u  se  poisacize  à  sa  coinda  acouhlâ. 

h.  3. 

Acoursâ,  V.  a.  —  Venir  au  secours.  (Charbot.) 

Acuchier,  v.  a.  —  Remplir  outre  mesure,  mettre 

en  tas.  (Blanchet.) 
Acuchon,  adj.  —  En  monceau,  en  tas,  pressé, 

serré. 
Ada.  —  On  se  sert  de  ce  mot  pour  exprimer  le 

bien-être,  la  satisfaction. 

Addoubâ,  v.  a.  —  Tromper. 

Du  tem  que  la  guimbarda  amave  tan  Dupon, 
Lo  mondo  n'estiet  pa  addoubâ  ni  frippon, 
Car  à  la  honna  fey  lo  mondo  trafiquave 
Et  a  pugnié  l'argen  et  l'or  se  mazantave. 

M.  8. 
Addûre,  v.  a.  —  Apporter,  amener,  conduire. 
Addeû.  —  Apporté. 

Je  n'i  ay  pas  addeû. 
Addu-me-z'i.  —  Apporte-le-moi. 

Adieu,  n'eisibla  pas  de  m'adure  un  fromageo. 

Onof. 
A-Dieu  te  coman!  —  Que  Dieu  te  garde!  Bon- 
soir! 
De  prendre  un  pâtissié  u  sarat  un  groman, 
V  migirat  ma  dotta  et  adieu  te  coman. 

M.  8. 
Adieussias.  —  Adieu,  à  Dieu  sois.  (Blanchet.) 

Adobâ.  —  Nanti,  pourvu. 

Lou  monsieu,  comme  vo,  sont  que  trop  adobâ. 

M.  4. 
Adon.  —  Alors. 

Adon  é  de  savei.  —  Alors  c'est  de  savoir. 

L.  1. 
Adongue  e  fut  lo  jour  et  lo  polet  chantit. 

Onof. 
Adonqua.  —  Donc,  alors  donc,  par  conséquent. 
Adonqua  de  plaisi  vo  lo  faria  sauta 
Vomm'un  joeyno  monton  qu'at  envey  de  jouta. 

M.  4. 
Adoulourâ  (s') —  Se  livrer  à  la  douleur.  (Blan- 
chet.) 

Adreit.  —  Adroit.  Au  féminin  :  adreita.  Bian 
adreit,  bien  arrangé,  bien  en  ordre. 

Adret.  —  Tout  droit,  comme  il  faut,  sur  quatre 
roues. 
Depou  que  n'aie  adret,  j'en  voey  toutta  tremblan. 

M.  4. 


4  — 


AFF 


Adret.  —  Adroitement,  avec  justesse,  avec  à  pro- 
pos. 
Elhét  proubien  appreysa,  i  parle  bien  adret. 

M.  4. 
U  ne  sçavon  pa  far'  adret 
Una  requesta  fromentala. 

M.  6. 

Adverti  (avey).  —  Avoir  coutume,  avoir  l'habi- 
tude. 
Quin  ven  vo  meneto?  Vou  nez  pa  adverti 
De  veni  per  icy.  Quiat  to,  diète  veyref 

M.  4. 
Adure,  v.  a.  —  Apporter. 

Chambet  voz  adurat  su  sa  cavala  roussa 
liaviolle  du  Sapcy,  fromageo  de  Chatroussa. 

M.  5. 

Afanâ,  v.  a.  —  Gagner  avec  peine,  ramasser  à  la 
sueur  de  son  front. 

X'et  gin  à  mon  avi  per  fare 
De  le  pore  gen  lou  zafare; 
Mei  ben  per  drugeyé  tandi 
Qu'u  Vafanont  lo  Paradi. 

M.  G. 
Afeitary,  s.  f.  —  Grâce,  beauté. 
Si  je  n'av  pa  Vafeitary  de  Flora. 

M.  5. 
Afeyta.  —  Parée,  mise,  ajustée. 

La  Lhauda  et  afeyta  comm'  una  dameisella. 

M.  4. 
Affali.  —  Affaibli,  exténué,  malade. 
Affalit.  (Onof.) 

Affanà,  v.  a.  —  Gagner  avec  beaucoup  de  peine. 

8en  couri  dorenley  appres  ce  qu'on  affane, 
No  leissirion  passa  per  un  mey  cinq  samane. 

M.  4. 
Iqui  cellou  qui  n'ont  jamey  ren  afanâ 
Trovont  sen  travaillié  toûjour  deque  disna. 

M.  7. 
Affarâ,  v.  a.  —  Enflammer. 

Et  quan  peusse,  affarâ  d'un  amoirou  brasié, 

V  me  vin  conforta  la  bouchi  d'un  baisié. 

L.  3. 
Affarâ.  —  Embrasé,  en  feu. 

V  zan  toujour  la  coiia  affarâ. 

lu.  3. 

Affarâ.  —  Rouge,  avoir  le  sang  à  la  tête. 

Atfare  (au  masc).  —  Affaire. 

U  se  debvrion  coita  per  un  si  bon  affare. 

M.  4. 
L'affare  sariet  fat. 

M.  5. 
Qui  at  affare  y  pense. 

M.  5. 

Affeitari,  s.  m.  —  IMignardise  et  aussi  visage  qui 
minaude. 

Et  per  far'  enragié  du  tout 
Lou  meina  que  couront  per  tout. 
Elle  paront  de  prima  tela 
Lou  affeitari  de  montella. 

M.  6. 

Affenâ,  v.  a.  —  Donner  du  foin  aux  bestiaux  de 
la  grange.  (Blanchet.) 


AFF 


AGR 


Afflchié,  V.  a.  —  Certifier,  affirmer  avec  énergie. 
le  vo  dio  et  te  vo  zaficho 
Qu'u  font  tou  plu  lou  grô,  quasi 
Qu'un  qu'ai  tout  à  sa  fantasi. 

M.  6. 

Affichoii.  —  Compromettant,  hardi,  effronté,  au- 
dacieux. 
Vo  diria  per  ma  fey  à  vei  cellou  fachou, 
Qu'u  me  devon  ierai  tant  «  sont  affichou. 

M.  4. 

Affichou,  ousa.  —  Importun,  importune. 

Epet  Piarrot  qui  vou,  d'una  venna  affichousa, 
Treuhla  nostron  biau  tem,  comm'un'  ara  fachousa. 

M.  5. 

Afflnà.  —  Poussé  jusque  dans  ses  derniers  re- 
tranciiements,  en  fin  de  compte. 
Lo  juairo  affina 
U  per  lou  zeitiveu,  et  s'en  tin  per  lo  na. 

L.  3. 
liapaume  dit  :  Trompé. 

Affistolâ.  —  Bien  arrangé,  soigné  dans  sa  toi- 
lette. (Blanchet.) 

.4fforci6  (s').  —  S'opiniâtrer,  s'attacher  à  quel- 
qu'un ou  à  quelque' chose  avec  ténacité. 

M.  ô. 
Affoiirâ,  V.  a.  —  Rentrer,  porter  de  dehors  de- 
dans, mettre  en  lieu  sûr. 
Tôt  mon  revûro  eyt  affourâ. 

Affrairamen,  s.  m.  —  Association,  société  qui  se 
contracte  entre  ceux  qui  prennent  à  prix  fait 
quelque  ouvrage.  (Charbot.) 

Affronta  (s').  —  Devenir  plus  entreprenant, 
prendre  courage,  mettre  toute  timidité  de 
côté. 

8'affrontâ  poûe  à  poûe. 

(Latal.) 

Affrontou.  —  Impudent,  qui  a  du  toupet,  qui  ne 
rougit  de  rien. 
Ou  eyto  oeu  quoquin,  subornou,  affrontou, 
le  leyferhelliray  tout  ore  devant  touf 

Affrontou.  —   Hardi,   entreprenant  auprès  des 
femmes. 
Lou  meina  deujourdeu  sont  de  vray  affrontou. 

M.  4. 
Affutiau,  s.  m.  pi.  —  Brimborions,  bijoux,  ba- 
gatelles, les  mille  riens  qui  composent  la  pa- 
rure d'une  femme.  (Blanchet.) 

Aflchiou.  —  Effronté,  qui  a  du  toupet. 
U  n'a  pa  solamen  leiai  de  comencié 
Qu'un  autro  aflchiou  vin  devan  s'avancié, 

L.  2. 

Afiquet,  s.  m.  —  Menus  ornements  dont  se  pa- 
rent les  femmes. 
Yolo  que  traluyan  set  mon  cor  d'afiquet. 
De  cheine,  de  carcan,  de  bibié,  de  boquet. 

L.  3. 
.Aforliou,  a.  m.  —  Effronté,  quémandeur. 
Au  fém.  afortiousa. 


Afortiou.  —  Affirmatif,  se  dit  d'une  personne 
qui  soutient  avec  force  son  opinion. 

Afutâ,  V.  a.  —  Attendre  un  gibier  à  l'affût, 
y  lou  zafutari  coma  lievra  et  begassy. 

Ménilgrand. 
Agacin,  s.  m.  —  Cor  au  pied. 

Agi,  s.  f.  —  Haie  vive,  clôture  naturelle. 
E  faudreit  que  veitu  comm'un  genti  bergié 
Vo  venissia  deman  dedin  nostron  vergié 
A  rhora  que  mon  pare  eycoute  sur  son  agi 
L'izel  que  je  voudrin  teni  dedin  ma  cagi. 

M.  4. 
Adieu,  maudit  pai  que  lAzera  partage 
Coulan  insi  que  fat  la  serpen  din  lez  âge! 

M.  4. 

Agippi  ou  agepi.  —  Se  dit  du  pain  qui  n'est  pas 
bien  levé.  (Champ.) 

Agian.  —  Gland,  le  fruit  que  porte  le  chêne. 
U  bocy  de  Bonrepo,  j'en  ay  veu  una  trouppa 
Qui  d'aglan  avec  d'au  pizavon  per  lour  souppa. 

M.  a 

Agnèle.  —  Petits  agneaux,  et  aussi  les  petits 

nuages  moutonnés  qui  courent  parfois  sur  le 

flanc  de  nos  montagnes  et  presque  toujours 

viennent  annoncer  la  pluie. 

Oara  don  quelou  z'agnèle  que  von  nau-bâ  pe  lou 

rochié, 

Agnelon.  —  Petits  agneaux,  jeunes  agneaux. 
le  voey  garda  mouz  agnelon. 

M.  4. 
Agnet.  —  Jeune  mouton.  (B.) 

Agneu,  s.  m.  pi.  —  Agneaux. 

Eyet,  mon  arma,  ley,  car  veiqtn  souz  agneu. 

M.  4. 
Agniâ.  —  Soigné,  élevé,  nourri. 

Comme  si  tou  sou  jour  ossion  eita  agnia 
Dedin  lour  mesma  gnia. 

M.  5. 
Agourâ,  v.  a.  —  Tromper.  On  dit  plus  fréquem- 
ment gourd. 

Agranâ,  v.  a.  —  Tenter  avec  des  grains.  Se  dit 
des  oiseaux  qu'on  cherche  à  prendre  au  piège 
avec  des  grains. 

M.  5. 

Agi'obonâ  (s')-  —  S'accroupir,  se  ramasser  sur 

ses  talons. 

Agrointâ  (s').  —  Se  réunir. 

Agpointâ,  v.  a.  —  Se  moquer,  se  prendre  de  bec. 
Auriâ-vo  mérita 
Qu'una  héla  filU  vo  zosiase  agrointâ. 

Gaude. 

Agromendâ,  v.  a.  —  Prendre  par  la  douceur. 

Agromandi,  v.  a.  —  Affriander,  prendre  quel- 
qu'un par  la  gourmandise. 

Agromandi,  p.  p.  —  Mis  en  goût. 

Agromolâ.  —  Etat  d'une  personne  qui  se  tient 
comme  accroupie  et  comme  en  peloton,  étant 
accablée  de  froid.  (Charbot.) 


AGR  —  6 

Agropâ,  v.  a.  —  Atteindre,  mais  surtout  attra- 
per avec  les  deux  mains. 

Ajjiii  (j').  —  J'eus. 

Et  jaméi  je  n'agui  sen  ni  avisamen 
De  fare  à  un  mutrié  ni  pena  ni  tormen. 

U  1. 
Ajjuit.  —  Ku. 

Roma  n'aguit  iatnay  un  semhlablo  sénat. 

M.  8. 
Aguit.  —  Il  y  eût. 

Gn'aguit  jamé  de  plu  monsiû. 

(Latal.) 
Et  aussi  :  éguit. 

On'éguit  jamé  moyan 
De  fârc  sôtre  tôt  itian. 

(Latal.) 
Aguiron.  —  Eurent. 

Ele  aguiron  lo  cour  si  apidà. 

U  3. 
Aguisse.  —  Eût. 

Maugra  que  U  n'aguisse. 

L.  1. 
Aguissio  (j')-  —  J'eusse,  j'aurais  été. 
Agusié,  v.  a.  —  Aiguiser. 
Agossié.  (Charbot.) 

Aguzié,  v.  a.  —  Aiguiser. 
Un'  eipina  aguzia. 

li.  1. 

Aigassou.  —  Aqueux,  aquatique.  (Charbot.) 
Aigrat,  s.  m.  —  Grappe  de  raisin  qui  n'est  pas 
mûr.  (Champ.) 

Aigreta,  s.  f.  —  Oseille,  plante  potagère. 
A-te  d' aigreta  din  lo  ourtif 

Aigrevo  ou  agrevot,  s.  m.  —  Houx.  C'est  de  là 

que  vient  le  nom  de  Saint-Egrève. 
Aigre,  s.  m.  —  Levier,  résistance. 
Fâre  aigro. 

Aiguâ,  V.  a.  —  Arranger,  ajuster,  appareiller. 
Aigu.  (Charbot.) 

Aigua,  s.  f.  —  Eau. 

La  hon'  eyga  toujour  se  trove  ver  la  soursa. 

M.  4. 

Aiguardin,  s.  f.  —  Eau-de-vie.  (J.  O.) 

Aiguié,  s.  m.  —  Evier,  égout  pour  les  eaux  de  la 
cuisine. 

Aimo,  s.  m.  —  Bon  sons,  il  ne  s'emploie  que 
dans  le  sens  privatif.  (Champ.) 

Aimo,  s.  m.  —  Bon  sens,  jugement. 
Aymo.  (B.) 

Airo,  s.  m.  —  Airée,  la  quantité  de  gerbes  que 
l'on  bat  en  une  seule  fois. 

Aisia.  —  Bien  pris,  agile,  souple,  sain  et  vigou- 
reux. 

Aisia.  —  Facile,  commode. 

EU'  ei  tien  aisia  à  trovâ, 
Un  chacun  po  la  vei  cola, 
En  Mcn  heir'  c  s'en  bien  chara. 
Alléluia. 

Chanson  du  xv*  siècle. 


ALE 

Aisina.  —  Terme  générique  dont  on  use  pour 
tout  ce  qu'on  fait  aisément  et  sans  peine. 

De  là  :  s'aisind,  travailler  avec  facilité,  pren- 
dre ses  aises,  ses  commodités.  (Charbot.) 

Aiso,  s.  m.  —  Grain  de  raisin.  (Charbot.) 

Aisseia,  s.  f.  —  Petite  hache;  espèce  de  doloire, 
instrument  de  tonnelier  pour  aplanir  le  bois, 

h  er  minette. 

Aissetto,  s.  m.  —  Hache.  (J.-O.) 

Aissi,  s.  f.  —  Hache  de  tonnelier.  Et  aussi  :  ais- 
seta.  (Charbot.) 

Aisson,  s.  m.  —  Essaim  d'abeilles.  On  dit  aussi  : 
in  naisson,  in  breût,  ou  de  filiale.  Voyez  ces 
mots. 

Ajat.  —  A  bas,  par  terre,  renversé  sur  le  sol. 
Louz  archié  du  prevost  qui  n'ont  pa  prey  Porjat 
Et  qui  ont  prey  la  Forgi  après  qu'u  fut  ajat. 
Prendront  comme  aragnié  le  mouche  en  ferlange. 

M.  8. 

Ajot.  —  Se  dit  des  poules  rentrées  au  poulailler. 
Cri  employé  pour  faire  rentrer  les  poules. 

Ajourna,  v.  a.  —  Saluer,  dire  bonjour. 
U  vo  lo  mousaeieit,  coman  un  chiquanou 
Qu' eiberbelan  de  pou  ajournet  un  seignou. 

L.  2. 

Ajouta.  —  A  portée  de  fusil,  assez  près  pour 
pouvoir  mettre  en  joue. 
le  ne  volo  porta  ni  braye  ni  pourpoin. 
Si  Von  ne  vet  mieu  ba  qu'un  cayon  à  la  aouta, 
Lo  serf  ou  lo  senglard  si  me  passon  ajouta. 

M.  4. 

Ajupi.  —  Le  pain  qui  n'est  pas  assez  levé,  qui 

reste  lourd  et  serré. 
Blanchet  dit  :  ajapi. 

Ajuppi.  —  Affaissé,  se  dit  surtout  du  pain  mal 

pétri  et  qui  n'est  pas  bien  levé. 
Agippi.  (Charbot.) 

Ala,  s.  f.  —  Aile  d'oiseau. 
Alla.  (B.) 

Alarma!  —  Au  secours! 

Lhaudtt,  quand  tu  verres  approchié  lo  gendarma, 
8'u  let  bon  chivalié  ne  cria  pa  ren  alarma. 

M.  4. 

Alarma,  l'un  et  l'autro  at  envey  de  se  tua! 

M.  5. 
Alarma!  je  scu  mort.  Leissié  me,  sire  diablo. 

M.  8. 
Alarma!  lo  lutin  me  tint  per  lo  colen. 

M.  8. 
Aie,  s.  f.  pi.  —  Ailes. 

Que  ne  me  prcite-tu  tes  aie  per  vola! 

M.  5. 
.Aléa,  s.  f.  —  Allée  d'ombrage. 
Aléa  cuverta  d'oulagnié. 

M.  5. 

Aleirié  (s')-  —  Pencher  de  côté;  se  dit  particu- 
lièrement des  tiges  de  blé  lorsqu'elles  ver- 
sent. (Charbot.) 


ALE 


7  — 


AMI 


Aleiron.  —  Aillent. 

Uncore  qu'an  sa  iaria  u  Valeizon  guignié. 

L.  1. 
Aleiso  (!')•  —  J'aille. 

Efaut  que  promptamen 
l'aleiso  deicoifié  cella  nimpha  qui  fonda 
Eycoutc  murmura  de  sa  coiffura  Honda. 

M.  4. 
Aléna,  s.  f.  —  Haleine,  souffle. 
A  pena  si  poviet  tirié  son  aleinà. 

L.  1. 

Alenjan.  —  Jeu  assez  usité  dans  les  campagnes 
et  qui  consiste  à  faire  deviner  à  son  parte- 
naire le  nombre  de  noisettes  que  l'on  tient 
dans  sa  main  fermée.  S'il  devine,  les  noi- 
settes sont  pour  lui;  dans  le  cas  contraire,  il 
doit  autant  de  noisettes  qu'il  y  a  eu  d'écart 
entre  le  nombre  indiqué  et  le  nombre  réel. 
De  grosse  maupatie,  qui  n'ont  ni  goust  ni  grâce 
Bien  mariei  à  lour  eiso,  et  hien  à  lour  gogo. 
Que  joyon  alenjan  et  vendon  lo  higo 
V  près  du  feu  tandi  que  ie  iiro  me  pêne. 

M.  4. 

Aleta,  s.  f.  —  Aile  de  rouet  à  filer.  (Charbot.) 

Aleya,  s.  f.  —  Allée  d'arbres,  porte  et  corridor 
donnant  accès  dans  ime  maison. 
Prente  garda  du  loup  vestu  comm'una  feya 
Qui  font  lou  chin  couchan  d'aleya  en  aleya 
Per  ravi  louz  agneu. 

M.  7. 
Alié,  s.  m.  —  Alizier. 

Alicuta,  s.  f.  —  Alouette.  (Gaude.) 

Alieuta,  s.  f.  —  Alêne. 

Louz  aman  prenon  Valieuta  hassa. 

M.  4. 
Et  aussi  la  lieuta  dans  l'édition  de  1633,  mais 
ce  doit  être  une  faute  typographique. 

Alicâ  (s').  —  Se  parer,  s'attifer. 
Bian  alicâ. 

Alinguâ.  —  Bavard,  beau  parleur,  qui  a  réponse 

à  tout. 
Bianchet  dit  :  alenguâ. 

Aliquà.  —  Soignée,  alignée,  bien  parée,  en  toi- 
lette. 
On  dit  aussi  :  aliscâ. 

Alisié,  s.  m.  —  Arbre  de  la  famille  des  rosacées 
qui  produit  des  petits  fruits  aigrelets. 
Geu  monsieu  luy  fariet  meiprisié 
Tout  ce  que  Ihat  apprey  dessout  louz  alisié. 

M.  4. 

AUégenci,  s.  f.  —  Soulagement,  adoucissement. 
En  mon  ma  je  n'auray  jamey  point  d'allégenci, 
Sinon  que  mon  siblet  en  fasse  la  vengeanci. 

M.  4. 

Allegenci,  s.  f.  —  Soulagement,  satisfaction. 
Per  mon  allegenci,  pour  mon  soulagement. 

M.  5. 

Allen  Jean.  —  Jeu  auquel  les  enfants  s'amusent 
avec  des  noisettes. 


AUicà  (s').  —  Se  parer,  s'attifer. 
Allicâ.  —  Filli  allicâ,  fille  bien  parée.  (Champ.) 
Allié,  s.  m.  —  Arbrisseau  à  fruits  rouges. 
On  dit  aussi  :  ailleta. 

Alliquâ.  —  Beau,  joli,  bien  fait. 

Pamoin  gnat  point  iqui  de  visageo  alliquâ 
Comme  ceu  de  la  Lhauda. 

M.  4. 
Alloyié,  V.  a.  —  Placer,  asseoir,  affermir  une 

chose  qui  ne  l'est  pas.  (Charbot.) 
Alpâgeo,  s.  m.  —  Lieux  publics  où  l'on  a  le  droit 

de  mener  paître  son  troupeau. 
Amâ,  V.  a.  —  Aimer. 
Amandôla,  s.  f.  —  Amande. 

Amar.  —  Amer. 

Jamei  ne  beuvetet  vin,  eigua,  ni  ieuràgio, 
Qu'u  ne  trovei  amar. 

L.  1. 
.Amar,  amara,  amare.  —  Amer,  amère,  amères. 
V  fat  toutte  se  sausse  amare  comme  tossio. 

M.  4. 
Amar.  —  Amer. 

Amare,  amères,  malheureuses,  tristes,  dures  à 
avaler. 
Ronflon,  meyna,  ronflon,  comme  font  le  cocoare 
Sur  le  pointe  du  zahro,  apprès  le  zore  amare. 

M.  7. 
Amarino,  s.  m.  —  Osier.  (J.  0.) 
Amarzy,  v.  a.  —  Abréger,  écourter,  enlever  les 
marges. 
Dieu  vaille,  mon  bergié,  que  ma  mort  ne  set  tiena: 
Que  l'inhumanita  de  mon  sort,  su  lo  ten. 
Ne  bouneisse  son  fiel  per  amarzy  ton  tem. 

M.  5. 
Amat,  s.  f.  —  Pétrin,  huche  à  pain. 

le  seu  bien  plu  boudra  que  la  posta  en  l'amat. 

M.  4. 
Amat,  s.  f.  —  Grand  coffre  de  bois  pour  pétrir 
et  serrer  le  pain. 
Non  pa  quand  per  vo  fare  una  pogni  de  Gap, 
Toutore  ie  mettrin  le  man  din  un'  amat. 

M.  8. 
Amatâ,  v.  a.  —  Assommer. 
Amatâ.  —  Maté,  humilié,  abattu.  (B.) 
Amein.  —  Au  moins,  du  moins. 

Sa  fena  porriet  amein  dura  (tenir). 

L.  1. 
Amermà  (s').  —  Avoir  de  l'amertume,  s'aigrir. 
La  filli  s'amerman  languirat  u  cindrié 
Et,  en  un  bon  besoin,  se  farat  engroissié. 

L.  3. 
Roquefort  dit  :  diminuant,  dépérissant. 
Amia,  s.  f.  —  Amie,  compagne. 

Eh  n'ère  bona  amia,  parenta,  ni  veisina 
Que  n'y  passe  courrià  per  la  veire  en  giassina. 

L.  a 
A  queyto  que  tu  pense,  amia  sans  seconda, 
Du  combat  de  l'amour  sares-tu  jamay  dondaf 

M.  8. 
Bona  amia,  maîtresse,  jeune  fille  à  laquelle  on 
fait  la  cour. 


AMI  — 

Amitanci,  s.  f.  —  Amitié,  amourette. 

U  volon  per  grand  forci  omey  la  jouissanci 
De  ce  qu'on  nat  jomiey  que  per  grande  amitanci. 

M.  4. 
Inco  hen  que  vo  me  flatta, 
Monsieu,  en  vostron  amitanci 
Vo  ne  sari  pa  barata. 

M.  4. 

Amitou.  —  Amical,  doux,  agréable  à  recevoir. 
Et  t'aures  de  la  pay  lo  beyzié  amitou. 

M.  7. 

Amoclâ,  V.  a.  —  Amonceler,  mettre  en  tas. 
Et  aussi  :  ramoélû.  (B.) 

Amoirou  ou  amoiiérou.  —  Amoureux,  galant. 
Ontei  tel  ccteu  hel  umoirou? 

h.  '1. 


(s').  —  Se   livrer  aux  plaisirs  dt 


L.  3. 


Amoirousà 

l'amour. 

Amolâ,  V.  a.  —  Aiguiser,  rendre  aigu,  tranchant. 
Amôle,  amôle,  ta  mare  taccâne. 

Amoléro,  s.  m.  —  Aiguiseur,  rémouleur. 

Amoleta,  s.  f.  —  Petite  pierre  à  aiguiser. 

Amolon,  s.  m.  —  Les  peigneurs  de  clianvre  don- 
nent ce  nom  au  lin  peigné.  (Gharbot.) 

Ainop  (per).  —  A  cause  que,  parce  que. 

l'Jt  guan  de  not  u  Vet  couchia  dedin  sa  couchi 
U  ne  pot  reposa,  per  amor  que  la  mouchi 
LU  gatille  l'oureilli. 

L.  2. 

Amortâ,  v.  a.  —  Eteindre,  en  parlant  du  feu,  et 
aussi  tomber  bien  à  plat. 

Amortâ,  v.  a.  —  Apaiser.  Se  dit  aussi  du  joueur 
qui  lance  sa  boule  très  haut,  de  façon  à  ce 
qu'après  avoir  parcouru  une  très  grande  tra- 
jectoire, elle  retombe  à  peu  près  sans  force 
auprès  du  but. 
Lo  hrasié  farïan  se  porrit  amortâ 
Si  una  clachi  d'eiga  on  y  aviet  gitâ. 

L.  3. 

Amortâ  (s').  —  S'apaiser,  se  ralentir,  s'éteindre. 
Ah!  PhiUn,  mon  bergié,  tu  ame  trop  ronfla, 
Ton  feu  s'amorte  tout  sito  gu'u  n'est  soufla. 

M.  5. 

Amot.  —  En  haut. 

Et  aussi  :  pramot,  au  faîte,  à  l'extrémité. 

Ainount.  (B.) 

Amou.  —  Aime. 

J'amou  miu,  j'aime  mieux. 

L.  3. 

Amoulairo,  s.  m.  —  Rémouleur,  aiguiseur  am- 
bulant. 
Amoulâ.  (B.) 

Amourâ  (s').  —  Se  caler,  placer  son  pied  contre 
un  obstacle  solide  tout  en  renversant  le  corps 
en  arrière,  de  façon  à  pouvoir  tirer  sur  une 
corde  avec  plus  de  force. 


8  —  ANS 

Amourrâ  (s').  —  S'appliquer  bouche  contre  bou- 
che,   appliquer    son    visage    contre    quelque 
chose. 
Permey  donc  qu'un  beysié  su  te  tore  s'umourre 
Et  qu'un  de  mou  souapi  den  la  bouchi  le  fourre. 

M.  5. 
Amoyrou.  —  Amoureux. 

Amoyrou  jailliet,  jeune  garçon  qui  arrive  en 
âge  de  faire  l'amour. 
Cetcu  petit  sourpi  d'un  amoyrou  jailliet 
TJ  pri  de  ce  qu'u  sçat  n'ét  qu'un  gran  de  milUet. 

M.  4. 
Ampoé,  s.  f.  —  Framboise. 

Amuséro,  s.  m.  —  Celui  ou  celle  qui  détourne 
les  autres  de  leur  travail  et  qui  ne  fait  rien 
non  plus. 

Amusaret. 

An.  —  Ont. 

V  n'an  que  de  eu  et  de  téta. 

L.  3. 
Ne  savo  quinte  gen  an  betà  lour  istoiri 
En  de  bêle  chanson. 

L.  3. 

Ane.  —  Avant,  pendant.  (B.) 

Ancanot  :  cette  nuit  et  par  abréviation  :  anot. 

Andins,  s.  m.  pi.  —  Lignes  parallèles  constituées 
par  le  foin  qui  vient  d'être  fauché. 

Andrugî,  v.  a.  —  Fumer  une  terre,  mettre  de 
l'engrais. 

Anen!  allons!  —  En  avant! 

Anet.  —  Cri  employé  pour  faire  avancer  des 
animaux  attelés. 

Anéqueli.  —  Epuisé,  fatigué,  qui  n'en  peut  plus. 
Et  pru  anequeU  que  celeu  qui  travaille 
Tout  lo  jour  per  avei  de  pan  per  se  marmaille, 

L.  3. 

Aneu,  s.  m.  —  Ennui,  tort,  dommage.  (B.) 

Angantâ  (s').  —  S'attribuer. 

La  nation  set  ampara  et  anganta  tou  lou  bien  de 
leglezi. 

Ménilgrand. 

Angruzèle,  s.  f.  pi.  —  Groseilles. 

Annechèli.  —  Exténué  de  besoin,  mourant  de 
faim.  (Champ.) 

Annequely.  —  Exténué  de  besoin,  mort  de  faim, 
prêt  à  tomber  en  défaillance.  (B.) 

Ano,  s.  m.  —  Ane. 

Faut  pas  tuïâ  l'âno  pe  continta  la  sauma. 

Proveyz. 
Anot.  —  La  nuit  dernière. 

Vo  vo  grusa  de  la  grand'  eygruisassi 
Que  lo  senglard  afat  à  vostron  frare  anot. 

M.  4. 
Anqueu.  —  Aujourd'hui. 

Ansezi,  v.  a.  —  Tremper  la  lessive  dans  le  en- 
vier. 
On  dit  aussi  :  ansuzi. 


APA 


ARA 


Apaissié,  v.  a.  —  Donnei'  à  manger,  apporter. 
(Gharbot.) 

Apanâ,  v.  a.  —  Afifourrager,  donner  de  la  pâ- 
ture. Ne  se  dit  que  du  bétail.  (Gharbot.) 

Apareillié    (s').   —   Se   mesurer,    se   comparer, 
prendre  une  rompagne. 
8' apareillié  à  courre  ou  fare  cupelié. 

L.  1. 

Aparillon,  s.  m.  —  Se  dit  de  l'un  ou  de  l'autre 
d'un  couple. 

Apaturâ.  —  Nourri. 

Un  chiva  de  charreta  apatura  de  pailli. 

M.  8. 

Apcissié,  V.  a.  —  Appâter,  faire  manger  les  en- 
fants et  les  petits  oiseaux.  (B.) 

Apidâ,  V.  a.  —  Apitoyer,  prendre  pitié. 
Je  fu  tan  apidâ  de  la  terrihla  pena 
Que  je  vcyin  tirié  à  cela  para  fena. 

L.  1. 

Apidâ.  —  Emu  de  pitié,  plein  de  compassion. 
Ele  aguiroH  lo  cour  si  apidâ. 

L.  3. 
Apidâ.  —  Emouvoir,  amollir. 
Fare  apidâ  lo  cour,  émouvoir  le  cœur  à  pitié, 
l'attendrir. 

Apinchié,  v.  a.  —  Epier,  guetter,  observer  les 
mouvements  de  quelqu'un.  (Onof.) 

Aplaçjnia.  —  Caressé. 

Tou  celou  mau  pleizi  de  vou  tan  aplagnia 
Ne  se  fan  pa  jamei  sen  être  acoompagnia. 

h.  3. 

Aplagnia.  —  Aplani,  déridé,  adouci. 
Si  de  diversa  oirrtura  u  n'éret  aplagnia. 

^  h.  3. 

Aplagnié,  v.  a.  —  Garesser,  amadouer. 
Ah!  que  vo  sçaves  bien  aplagnié  lo  miron. 
Comme  cestou  frippon  du  coustié  de  Voyron. 

M.  4. 

Aplan  (1'),  s.  m.  —  De  niveau,  la  plaine  par  op- 
position à  la  montagne.  (Proveyz.) 

Aplanâ,  v.  a.  —  Aplanir. 
Et  aussi  :  aplagnié. 

Aplatâ,  v.  a.  —  Appliquer  avec  force,  donner 
bien  d'aplomb. 
Comme  lo  parpaillon  je  mourray  à  mon  eyso, 
Si  ta  bouchi  me  leisse  aplata  un  baisié. 

M.  5. 
Aponsa,  s.  f.  —  Ajouture,  pièce  que  l'on  met  à 
un  objet  quelconque  pour  en  augmenter  les 
dimensions.  (Onof.) 
Apponsi. 

.\poundre  ou  appondre.  —  Ajouter.  (J.  O.) 

Apparey,  s.  f.  —  Clôture  légère  en  planches  ou 
en  briques  montées  sur  champ. 

Appeyssié,  v.  a.  —  Appiécer,  ajouter. 

le  moeyro  si  ton  corp  du  men  ie  n'appeyssavo. 

M.  4. 


Appiâ,  v.  a.  et  n.  —  Atteindre,  saisir  en  se  dres- 
sant sur  les  pieds. 

Je  ne  poé  pas  l'appiâ. 

Applatâ,  V.  a.  —  Appliquer  avec  vigueur,  qu'il 
s'agisse  d'un  baiser  ou  d'un  soufflet. 
Nostrouz  eyu  se  miran  d'ellou  se  contentavon, 
Comme  nostrou  beisié  quand  no  louz  applatavon. 
No  n'allavon  jamey  en  chan  sen  no  sonna. 

M.  4. 

Appointa,  V.  a.  —  Réunir  bout  à  bout  et  aussi 
fournir  à  deux  personnes  qui  ne  sont  pas 
bien  ensemble  une  occasion  de  se  raccom- 
moder. 

Loar  zami  per  mieu  lou  zappointâ 
Vou  lou  fan  bére  cnscn  et  soven  banqueta. 

L.  3. 

Appointa,  V.  a.  —  Aiguiser. 
Appointa  una  requesta,  avoir  égard  à  une  de- 
mande, la  prendre  en  considération. 
L'on  at  per  mon  moyen  appointa  lour  requesta. 

M.  5. 

Appondre,  v.  a.  —  Réunir,  ajouter,  se  dit  sur- 
tout de  deux  morceaux  de  ficelles.  Atteindre 
un  objet  haut  placé. 

A  celley  ie  n'appondo 
Point  de  consentimen. 

M.  8. 

Appoya.  —  Grimpé,  monté. 

Tau  pense  quoque  fey  (comme  j'ay  rencontra) 
D'estre  bien  appoya,  qu'et  trompa  à  lintra. 
Tau  pense  de  sa  fena  avey  lo  pucelageo. 
Que  ne  fat  que  glana  le  soure  du  vilageo. 

M.  4. 

Appoyé  (s').  —  S'appuyer,  prendre  appui. 
Quan  la  fena  se  sin  dessu  Vaume  payé. 
Et,  en  mètre  passa,  su  un  bra  s'appoyé. 

L.  3. 

Appoyié.  —  Atteindre   grimper. 

Blanchet    l'écrit  :    apoier,   appooier,  apoyer   et 

prétend  à  (ort  que  ce  mot  signifie  :  appuyer, 

soutenir,  adosser. 

Apprari,  v.  a.  —  Convertir  un  champ  en  pré,  y 
semer  de  la  graine  de  foin.  (Gharbot.) 

Apprimâ,  v.  a.  —  Rapetisser,  amoindrir.  (Ghar- 
bot.) 

Appâ.  —  Altérée. 

U  lieu  de  fare  un  rut 
De  me  plou  qui  sen  cessa 
Colisse  avec  un  brut 
V  pied  de  ma  maitressa, 
La  terra  apra  defour 
La  bet  comm'un  rafour. 

M.  4. 

Arable,  s.  m.  —  Usuriers,  avares,  Juifs,  durs  à 
tout   le  monde   mais   surtout   aux   emprun- 
teurs. 
Arablo  du  pai  qu'aborde  la  Romanchi 
Qtii  tenes  la  consoienci  et  l'arma  din  la  manchi. 

M.  4. 


ARA 


dO 


ARC 


Arâblo,  s.  m.  —  Arabe  et  aussi  dur,  peu  com- 
fjatissant,  usurier. 
Ah!  poro  malherou,  seu  je  pa  miserablo, 
Comme  cellou  qui  sont  esclavo  duz  arâblo. 

M.  4. 

Aragna  ou  aragni,  s.  f.  —  Araignée. 
Lo  crapau  traicte  ma  la  montela. 
Et  Varagna  le  mouche  attrapei  dm  sa  tela, 

M.  5. 

Aragnat,  s.  f.  —  Araignée. 
De  teyle  d'aragnat. 

(Gaude.) 

Aragnie,  s.  m.  —  Filet  à  prendre  de  petits  oi- 
seaux. (Charbot.) 

Aragnié,  s.  f.  —  Toiles  d'araignée. 

Chié  ello  l'on  ne  vet  pendola  gu'aragnié, 
Que  quoquc  gaburon  dedin  un  grand  paiùé. 

M.  7. 

Aragnié,  v.  n.  —  Faire  la  grimace,  dire  des  cho- 
ses désagréables,  se  disputer. 
Vo  n'oyé  qu'aragnié,  qu'outragié,  que  deibattre. 

L.  3. 

Aragnou.  —  Querelleur,  mauvais  coucheur. 
On  dit  aussi  :  aragnon  et  renou. 

Aragnou.  —  Hargneux,  mauvais  coucheur,  de 
mauvaise  composition. 

U  ne  se  rendrat  ren,  tant  u  let  aragnou. 
Que  du  folatamen  u  ne  set  vergognou. 

M.  4. 
Aragnou  de  Lumiin,  teytu  de  la  Buisseiri. 

M.  4. 

Aragnouza.  —  Hargneuse. 

L.  3. 
Aralet,  s.  f.  pi.  —  Airelles,  myrtilles. 

Aramélla,  s.  f.  —  Lame  de  couteau  complète- 
ment perdue  par  un  trop  long  usage  et  aussi 
un  vieux  couteau  sans  valeur. 
lamay  vivan  n'at  veu  qu'una  gueyna  nouvella 
Aye  deyrouillanti  una  viella  aramélla. 

M.  8. 

Arandà.  —  Auprès.  (Charbot.) 

Arâpo,  s.  m.  —  Charrue. 

Arâré,   s.   m.  —   Charrue   pour   le   labourage. 
(Champ.) 

Arbarcita,  s.  f.  —  Arbalète  et,  dans  un  sens  lé- 
ger, le  membre  viril. 

U  couchiron  ensin,  mais  jamais  l'arbareita 
Ne  tirirat  matrat,  ni  fléchi  que  set  dreita. 

M.  4. 

Arbepin,  s.  m.  —  Aubépine. 

Izerablo,  arbou,  genéuro,  arbepin. 

L.  1. 

Arbeyié,  v.  n.  —  Se  dit  du  soleil  quand  il  com- 
mence à  poindre. 

Arbillié,  v.  a.  —  Habiller,  vêtir. 
S'arbillié,  s'habiller,  se  parer. 

On  ne  pot  s'arbillié,  »ie  para,  sen  servinta. 

L.  3. 


Arbillimen,  s.  m.  —  Habillement,  costume. 
De  biau  zarbilUmen. 

L.  3. 

Arbilon,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  cuir  à  ra- 
douber les  souliers.  (Charbot.) 

Arbo  ou  arboû,  s.  m.  —  Arbousier. 

U  lat  wn  grand  eysar  environna  d'arbo. 

M.  4. 

Arbolâda,  s.  f.  —  Apprêt  composé  d'épinards  ou 

autres  herbes. 
Charbot  dit  aussi  :  herbolâda. 

Arbou,  s.  m.  —  Arbousier,  cytise. 
Izerablo,  arbou,  genéuro,  arbepin. 

h.  1. 

Arbouilleùre,  s.  f.  pi.  —  Elevures  ou  ébullitions 
que  la  chaleur  du  sang  cause  .sur  la  peau. 

Arcadâ.  —  A  arcades. 

Su  son  banc  arcadâ  firont  flama  de  pailli. 

M.  5. 

Areancié,  s.  m.  —  Arc-en-ciel. 

Car  sito  que  lo  oiet  deypleit  se  zeytele. 
Sa  maison  fut  para  de  miUanta  chandele 
Et  de  grande  lanterne  en  ceclo  d'arcancié. 

M.  7. 
Eyet  leu  qui  fit  fare  en  forma  d'arcancié 
Lo  pont  de  Clay. 

M.  8. 

Arcanei,  s.  m.  —  Archer. 

Adon,  comarcanei,  sandean,  mordeam, 
U  treisit  son  eipea. 


f 


Archerot,  s.  m.  - 
tout  l'amour. 


L.  1. 

Archer  de  petite  taille  et  sur- 


M.  5. 


Archetâ,  v.  a.  —  Arracher  avec  peine. 
Dire  en  quinto  momen  faut  archetâ  le  vis. 

Gaude. 

Archi,  s.  f.  —  Cofifre,  armoire,  placard,  com- 
mode à  serrer  le  linge  et  les  vêtements. 
La  pora  doleirousa,  u  lumen  du  cruzieu, 
Patéave  son  arohi. 


Armeiro,  cabinet,  archi,  bariteleiri, 
Banata,  ni  tinel. 


L.  1. 


L.  1. 


Archipot,  s.  m.  —  Viande  hachée. 

Je  te  bettray  en  archipot. 
Je  te  hacherai  menu  comme  chair  à  pâté. 

Arçon,  s.  m.  —  Espèce  de  demi-cercle  en  osier 
que  l'on  place  sur  un  berceau  pour  abriter 
les  enfants  contre  la  lumière  et  le  grand  air. 

Arcoussa,  s.  f.  —  Arbrisseau  dont  les  feuilles 
ressemblent  à  celles  du  laurier. 
De  z'arcousse. 

Arcousse,  s.  f.  pi.  —  Epines. 

le  ne  trovo  plu  ren  à  mou  pa  que  d'arcoussa, 
le  ne  sinto  plu  ren  que  lo  fiai  de  la  moussa. 

M.  4. 


i 


ARE 


H  — 


ARR 


L.  2. 


L.  3. 


M.  4. 


Arei,  s.  m.  —  Bélier. 

Einsi  qu'una  parchia  sin  Varei. 

Arcna,  s.  f.  —  Sable. 

Aren-soret,  s.  m.  —  Hareng- saur. 

Un  tein  d' aren-soret,  un  colen  raiotii, 
Una  tailli  eicharia. 

Aren-souret,  s.  m.  —  Hareng-saur. 
Comm'un  aren-souret 
le  voey  deveni  maygro. 

Aréto.  —  Immobile.  (Proveyz.) 

Arey,  s.  m.  —  Bélier. 

Iqui  fassan  semhlan  de  charehié  quoqu'arey 
Eygara  du  tropet,  qui  na  pa  son  parey. 

M.  4. 

Argeu  ou  arit,  s.  m.  —  L'orvet,  serpent  de  verre. 
8i  l'argeu  ayet  de  z'yeu 
Et  la  chiûra  de  den  dessu 
Toi  lo  mondo  sarit  perdu. 

Proverbe  dauphinois. 

.^rgolié,  v.  a.  —  Excéder.  (Proveyz.) 

Agradâ,  v.  n.  —  Plaire,  agréer,  convenir. 
l'ersonna  ne  laurat  que  vo,  si  voz  agrade. 

M.  4. 

Apguilletet,  s.  f.  —  Etat  de  raideur  particulier 
qui  suit  une  marche  forcée  ou  un  exercice 
pénible  auquel  on  ne  s'était  pas  préparé. 
J'ay  de  z' arguiUetet. 

Arit-oi.  —  Aurait-il. 

Arit-oi  lo  ton  Dié 
Tan  de  diverse  flou  su  la  terra  eibandié. 
Afin  qu'on  le  portei  cachié  dedin  la  mangif 

Arma.  —  Ame. 

Et  ne  lei  trovan  arma. 


Arma.  —  Ame. 
Per  m'arma!  sur  mon  âme! 
Je  te  jurro,  per  m'arma! 


L.  1. 


L.  2. 


Arma.  —  Ame. 

Mon  arma!  sur  mon  âme! 

Eyet,  mon  arma,  ley,  car  veyqui  souz  agneu, 

M.  4. 
Arniana.  —  Almanach. 
Au  pi.  :  armaniau. 

Armagnat.  —  Almanach. 
Onat 
Magicien,  feiturié,  livro,  ni  armagnat 
Qu'en  sçache  tant  que  mi. 

M.  4. 
L'armagnat  qu'et  din  mon  amat 
Menasse  d'un  poro  cUmat. 

M.  6. 

Armaille,  s.  f.  pi.  —  Grand  troupeau  de  bêtes  à 
cornes. 

Armailli,  s.  f.  —  Troupeau  de  bêtes  à  cornes. 
(Champ.) 


Armarina,  s.  f.  —  Osier. 

Margot  est  celV  iqui  qu'at  mailla  l'armarina 
Dont  j'ay  le  cœur  sarra. 

M.  5. 

Armeiro,  s.  m.  —  Buffet,  armoire,  placard. 
Armeiro,  cabinet,  archi,  hariteleiri, 
Banata,  ni  tinel. 

L.  1. 
Surtout  prou  de  meyna  que  je  n'amo  pa  gueyro. 
Me  rodon  mieu  dentour  que  lou  chiet  dey  armeiro. 

M.  4. 

Arneié,  v.  a.  —  Exciter. 
Arnéïé  in  chin. 

Arpa,  S.  f.  —  Griffe,  serre. 

l'ay  songea  que  la  Lhauda  avec  son  parpalhon 
Sariet  una  tortua  din  l'arpa  d'un  ayglon. 

M.  4. 

Arpe,  s.  f.  pi.  —  Griffes. 
Virié  l'arpa,  mourir. 

Arpi,  s.  m.  —  Harpon. 

Pcrque  don,  de  tojour,  at-on  mei  en  pintura 
Avei  croc  et  arpi  l'enemi  de  naturaf 

L.  3. 

Arpion,  s.  m.  pi.  —  Griffes. 

Arquaboiisa,  s.  f.  —  Fusil,  arme  à  feu. 

Vn  biau  monsieu  perqué  je  porto  Varquahousa 
Et  amoirou  de  ti. 

M.  4. 

Arrand.  —  Auprès  de. 

Arrand  un  gro  barlet. 


L.  1. 


Arranda.  —  Tout  autour,  tout  près  de,  dans  les 
environs. 
Et  n'eussia  poi  si  po  lou  guignié  de  la  téta 
Quarranda  vostra  lora  n'en  fusse  una  prêta. 

L.  1. 
Una  tour  sen  venin  on  vet  à  Pariset 
Que  crapau,  aragna,  ni  serpen  quauque  set 
Ne  povon  approchié  tant  sa  vertu  et  granda 
Et  la  contagion  jamey  ne  fut  arranda. 

M.  5. 

Arrando,  adv.  —  Auprès  de,  tout  autour. 

Arrapà.  —  Attrapée. 

len  seu  ben  si  joyou  que  ie  ne  voudrin  pa 
Per  quand  ie  ne  sçay  que,  ne  l'avey  arrapâ. 

M.  4. 

Arrapâ,  v.  a.  —  Attraper,  saisir. 

le  sçavo  mieu  que  vo  ou  se  faut  arrapâ. 

M.  4. 

Arransonnâ,  v.  a.  —  Emberliflcoter,  circonve- 
nir à  l'aido  de  paroles  fallacieuses. 
Un  huissié  gagne  mey  que  vingt  advocasson, 
U  n'arransonne  pa  le  yen  per  se  rayson. 

M.  8. 

Arrapan,  s.  m.  —  Grippe-sou  et  en  général  tous 
ceux  qui  ont  les  doigts  crochus. 

T'a  reison,  e  vaut  mieu  donna  u  chin  de  pan 
Et  jitta  d'eigu'  u  groin  de  tallouz  arrapan. 

M.  4. 


ARR 


—  12 


ASS 


Arrapan,  s.  m.  —  Malheureux,  pauvres  diables. 
Ore  lou  zarrapan 
Ont  grand  joey  de  trempa  una  crouta  de  pan 
Dedin  quoque  fontana,  y  fare  la  chiohola 
Et  fare  en  lour  chamin  de  lour  tnan  lour  gandola. 

M.  7. 
Arregardâ,  v.  a.  —  Regarder.  (B.) 
Arrei!  —  Sorte  d'impératif.  Arrière! 
Arri.  (B.) 
Arreisia.  —  Dressée,  arrangée. 

En  venna  lo  marchan  sa  marchandizi  eiten 
Oentimen  arreisia,  per  envei  nou  zen  fare. 

L.  3. 
Arreizié,  v.  a.  —  Dresser,  construire,  échafau- 
der. 

Iqtii  lou  roussignou,  lou  Unot,  lou  senit, 
Lou  quinçon,  lou  tarin  vont  arreizié  lour  nit. 

L.  1. 
Arrentamen,  s.  m.  —  Prix  de  ferme,   somme 
qu'on  est  convenu  de  payer  à  termes  fixes  à 
son  propriétaire. 
le  confesso  d'avey  receu  plen  paimen 
De  ce  que  mon  mounié  me  debt  d'arrentamen. 

M.  8. 
Arrey.  —  Arrière!  terme  dont  se  servent  les 
charretiers  pour  faire  reculer  leurs  chevaux. 

Arrié  (en).  —  En  arrière,  de  côté. 

U  ne  mériton  pa  d'être  meise  en  arrié. 

L.  3. 

Arrondâ  (s')-  —  S'enivrer. 

Arsillè,  s.  f.  —  Petites  graines  rouges  de  goût 
acidulé  qui  croissent  dans  les  buissons  et 
qu'on  fait  entrer  dans  les  confitures  de  cam- 
pagne. 

Arsilié,  v.  n.  —  Se  dit  du  vin  quand  il  com- 
mence à  s'aigrir.  (Charbot.) 

Artet,  s.  m.  —  Orteil.  (B.) 

Arteu,  s.  m.  pi.  —  Orteils. 

Farean  tout  einsi  qu'un  tison 
Juqu'u  bout  du  zarteu  l'y  baille  migison. 

L.  3. 

Artizon,  s.  m.  pi.  —  Brûlures,  charbons  ar- 
dents. 

Je  ce  ai  de  dolou 
Trenta  mille  fei  met  que  n'at  un  gratelou 
A  gui  lo  cour  fermiole  en  pru  gran  migizon 
Que  sei  l'aviet  su  si  un  millié  d'artizon. 

L.  2. 
Artuzon,  s.  m.  —  Acarus  du  fromage. 
Arzi,  v.  n.  —  Aigrir,  devenir  aigre. 

Aseimâ,  v.  a.  —  Préparer. 

EUaviet  aseimâ  un  banquet. 

L.  1. 
Assa.  —  Çà,  dites-moi,  ah  çà!  (B.) 
Assaut,  s.  m.  —  Un  trou  de  rempart,  un  abri 
quelconque. 

V  vat  se  repeirié  dedin  quoque  cabuna 
Ou  deden  un  assaut  si  badié  que  la  luna, 
La  pleivi,  lo  croi  ten,  aver  Vora  et  la  fret 
Li  font  tota  la  not  teni  lo  eu  eitret. 

L.  2. 


Asseimâ,  v.  a.  —  Préparer. 

Vou  l'oussia  veu  plan  plan  de  la  couch'  eiquillié. 
Et  li  fare  asseimâ  de  bona  soupa  grassa. 

L.  1. 

Assegrézi.  —  Régalé,  réjoui. 

Mon  picota,  veiqui  lou  gran  pleizi 
Duquâlo  à  la  cour  on  et  assegrézi. 

L.  2. 
Veiqui. 

Asségrégié,  v.  a.  —  Arranger,  mettre  en  ordre. 
(Champ.) 

Assegresié,  v.  a.  —  Séparer,  écarter  ce  qui  in- 
commode. (Charbot.) 

Assegrézié,  v.  a.  —  Adoucir,  apaiser,  calmer. 
Si  la  chanson  s'acorde  u  dézir  eigruisou, 
Eilli  vou  fat  du  cour  sito  cessa  Valarma 
Et  vou  Vassegrezit. 

L.  3. 

Assetâ  (s').  —  S'asseoir. 

Asseton  no  icy,  asseyons-nous  ici. 
Asseton  ne  icy  et  prenon  la  freychou, 
Tandi  que  lo  soley  buele  tout  jusqu'u  chou. 

M.  4. 

Assetâ,  V.  a.  —  Asseoir. 

Vo  sari  (s'il  vo  plait)  assetâ  près  de  ley. 

M.  5. 

Assetâ.  —  Assise. 

La  veyqui  assetâ,  elhi  sét  endormia. 

M.  4. 

Assetâ.  —  Assis. 

Lou  z'assetâ,  les  convives,  les  invités,  tous  ceux 
qui  ont  pris  place  autour  d'une  table. 
Lou  veyro  toûjour  plen,  à  moda  Savoyarda, 
Devant  lou  zassetta  attendent  la  nazarda. 

M.  7. 

Asseurâ  (s').  —  Avoir  confiance,  être  convaincu, 
compter  sur. 
Et  Vaume  ne  se  pot  asseura  d'amitanci, 
Parenté,  compeiràjo  ou  bona  veisinanci. 

L.  3. 

Asseura-te.  —  Tu  peux  y  compter. 

Asseura-te  du  bien  qu'un  bonheur  te  prépare. 

M.  5. 

Asseurâ.  —  Assurer. 

le  seu  comm'un  peichou  qui  sur  Veiga  raman 
Ne  tin  pa  asseura  l'enguila  din  la  man. 

M.  4. 

Asseurâ.  —  Assurément. 

E  communiâve-V asseurâ 
Aitssi  sovint  que  lo  queurâ. 

(Latal.) 

.4sseurançi,  s.  f.  —  Sûreté,  garantie. 

Tant  per  vostron  repo  que  per  mon  asseuranci. 


i 


I 


M.  5. 


Asseyma.  —  Préparé. 


Di  me  vey  si  no  somm'  à  la  tabla  assetta, 
Qu'un  disna  asseyma  debt  estre  escoupetta, 
Quand  le  man  et  le  den  luy  livrent  la  batailli, 
Qui  de  la  fricassia  debt  to  avey  la  jaillif 

M.  8. 


ASS 


!3  — 


ATT 


Asseymâ,  v.  a.  —  Préparer,  organiser. 

U  m'at  meychcntamen  asseyma  ccU'emhuchi, 
Car  ul  est  devenu  plu  nier  que  n'est  la  suchi. 

M.  8. 

Assià.  —  Altéré.  (Gharbot.) 

Assigia.  —  Arrangé,  ordonné. 

Lo  mondo  ne  sara  jamei  autramen  assigia. 

h.  1. 

Assocâ,  V.  a.  —  Assommer.  (Gharbot.) 

Assola,  V.  a.  —  Rassasier,  en  avoir  son  saoul, 
assouvir. 

Ne  se  poire  assola. 

L.  3. 
Assoquâ,  V.  a.  —  Assommer. 
Oey,  ie  luy  hallirai 
Un  tau  cop  per  darrié  que  ie  lassoquarey. 

M.  4. 

Assoquâ,  V.  a.  —  Suffoquer,  étouffer,  renverser 
sans  mouvement,  abattre. 
V  l'et  eyvanoui,  lo  deipleisi  Vassoque, 
U  lat  de  forci  autant  qu'una  pata  molha. 

M.  4. 
Assoulâ,  V.  a.  —  Assouvir. 

On  pot  à  mala  pena  assoulâ  sa  ehalou. 

L.  3. 

Assoutâ  (s').  —  Gesser  de  pleuvoir,  en  parlant 
du  temps.  (Gharbot.) 

Assoutâ.  —  A  l'abri  sous  un  hangar  s'il  s'agit 
de  la  pluie,  sous  le  feuillage  s'il  s'agit  du 
soleil. 

S'assoutâ,  se  mettre  à  l'abri  d'une  ondée. 

Astheura.  —  En  ce  moment,  aujourd'hui. 
Lo  caffé  parisien,  qu'est  astheura  à  la  moda. 
Fit  Men  se  ferretet,  chieu  leu  se  vit  la  vogua. 

B.  9. 
Atalâ,  V.  a.  —  Atteler. 

Mei  depeu  que  chacuna  un  co  fut  atalâ, 
Vo  zeussia  veu  eiplet  remenâ  le  labine. 

L.  3. 

Atenan.  —  Les  uns  après  les  autres,  en  bloc, 
sans  en  omettre  un  seul. 

S»  à  tenen  ie  voUn  suivre 
l'en  trovarin  de  ceu  meitié 
Plu  digno  d'estre  cocatié 
Que  de  porta  un  escritoeiro. 

M.  6. 
Atenen.  —  D'une  manière  continue,  l'une  après 
l'autre. 

Diu  fei  atenen. 

L.  3. 
Ategnet  un  po.  —  Les  touchait  de  près,  était 
un  peu  de  leur  famille. 

Melusina  lour  ategnet  un  po. 

L.  1. 

Ateinâ,  v.  a.  —  Fatiguer,  inquiéter,  troubler, 
déranger. 
Lo  garçon  qu'à  son  dan  Vêt  venu  ateinâ. 

L.  3. 

Atelet,  s.  m.  —  Set  com'in  atelet,  sec  comme  un 
roitelet.  (Proveyz.) 


Alertaii.  —  Pendant  ce  temps-là,  en  attendant. 
Laissié  me  souqua  fare,  atcrtan  ne  songié 
Qu'à  vo  couchié,  dormi,  chanta,  bere  et  migié. 

M.  5. 
Aliffettâ,  V.  a.  —  Parer,  orner. 
A  la  moda  nouvella, 
Le  faut  attiffettâ. 

M.  8. 

Ationâ,  V.  a.  —  Piquer,  exciter,  chercher  que- 
relle à  quelqu'un. 

/  m'atiône  tojour. 

Atolomein.  —  A  tout  le  moins,  au  moins,  du 
moins. 
V  l'y  eiguarguillit,  lo  maleirou  Juda, 
Iquen  qu'atolomein  u  deviet  garanda. 

L.  1. 
Atot.  —  Aussi,  de  même. 

Leu  lo  repousse  atot. 

A.  B. 
Atou.  —  Aussi,  de  même. 

Te  profitaria  atout  de  quoque  bon  repas. 

Ménilgrand. 

Atout.  —  Aussi,  également. 

Quand  u  moyen,  u  lat  de  monton  una  troupa 
Et  d'autre  chose  atout  que  je  ne  sçavo  po. 

M.  4. 
Atout.  —  En  même  temps. 

Ni  mesmo  quand  lou  lou  qui  vont  courant  per  tout 
Debvrion  migié  me  boye  et  me  chieure  atout. 

M.  4. 
Atretan.  —  Tantôt. 

Atretan  su  le  rein,  atretan  su  la  téta. 

L.  1. 
Atretan.  —  Autant. 
Si  i'avin 
Atretan  de  leizi  coman  de  volontâ. 

L.  2. 

Atropelâ,  v.  a.  —  Réunir,  assembler,  entasser, 
attrouper.  (B.) 

Attafeïé,  v.  a.  —  Introduire,  attirer. 
De  moéno  ni  de  pingeon 
N'attafèye  din  ta  meison. 

Prov.  dauph. 

Attafeyié,  v.  a.  —  Proclamer,  vanter. 

Mais  leu  dont  lo  renom  en  tout  lieu  s'attafeye. 

M.  5. 

Attaffeïé,  v.  a.  —  Planter.  (Ghamp.) 

Atteuen.  —  Auprès.  (Gharbot.) 

Attenen.  —  En  bloc,  sans  faire  aucun  choix. 
Lou  meina  d'eujourdeu  sont  de  vray  affrontou, 
Prenes  lou  attenen,  vo  lou  trouvari  tou 
Féru  d'un  mesmo  coin. 

M.  4. 

Atterra,  v.  a.  —  Renverser,  jeter  par  terre. 

Onat  poin  de  gen  si  fort  que  vostron  bra  n'atterre. 

M.  5. 

Atterrei.  —  Vaincues,  mises  à  terre. 
Atterrei  de  la  sont,  en  proie  à  un  profond  som- 
meil. 

M.  4. 


ATT 


—  1-i 


AVE 


Attifet,  s.  m.  —  Ornements  de  tête  pour  les 
femmes  et  aussi,  d'une  manière  plus  géné- 
rale, les  mille  riens  dont  elles  se  parent. 
Elle  portant  mey  d'attifet 
Su  la  testa  que  lo  buffet 
D'un  marchand  de  chose  nouvelle. 

M.  G. 

Attusié,  V.  a.  —  Attiser,  exciter  à  brûler.  (B.) 

Au,  s.  m.  —  Ail. 

Insi  mortié  dus  au  fleyre  toujour  louz  au. 

M.  8. 
Aulagni,  s.  f.  —  Noisette. 
Pluriel  :  aulaniet.  (B.) 

Aulagnié,  s.  m.  —  Noisetier. 

Aultà,  s.  f.  —  Autel. 

L'aultà  quelh'avin  dressia  est  renversa. 

M.  5. 
Aume,  s.  m.  pi.  —  Hommes. 
Lou  zaume. 

Tu.  1. 
Cor  lou  zaume  ne  son  de  ren  tan  corrossia 
Que  de  furgà  dedin  un  choe'eicarcassia. 

L.  1. 

Auna,  s.  f.  —  Ancienne  mesure. 
Mesura  quoqu'in  à  l'auna  de  Roman,  c'est   le 
traiter  en  ennemi. 

V  verrat  que  je  sçavo  à  l'auna  de  Roman 
Mesura  cellou  qu'ont  mérita  talVeytofa. 

M.  5. 
Aura,  s.  f.  —  Le  vent  en  général. 
L'aura  que  fat  alla  lou  rameau  fat  alla  lo  ja- 
velo,  le  même  vent  qui  souffle  le  jour  de  la 
Procession  des  Rameaux  souffle  aussi  le  jour 
des  moissons. 

Aussia.  —  Eussiez. 

Voz  aussia  veu,  vous  eussiez  vu. 

Voir  :  aussia. 

Aussiron  (ne  V).  —  Nous  l'eûmes,  nous  l'ob- 
tînmes. (Proveyz.) 

Ausso.  —  Eusse. 

Je  n'eu  creirin  jamai  si  je  n'ou  ausso  veu. 

L.  1. 
Autà,  s.  m.  pi.  —  Autels. 

Ij  vou  leisso  de  par  la  messa  et  lou  zautà. 

L.  3. 

AuvI,  v.  a.  —  Entendre,  ouïr. 
/  ne  pot  ni  Vauvi  ni  la  veire. 

Avala.  —  Maigre,  pâle,  défait. 
Je  sey  tôt  avala. 

Avalanchié,  v.  n.  —  Dégringoler  de  haut  en  bas. 
(Gharbot.) 

Avali.  —  Avili,  déprécié  et  aussi  évanoui. 
Lo  hcn  s'ét  avali  et  lo  ma  et  venu. 

L.  3. 

Avali.  —  Rabaissé,  ravalé,  perdu,  disparu,  en- 
glouti. 
8i  ben  que  lour  renom  n'ét  jamei  avali 
Mei  de  la  not  du  ten  tojour  et  eipeli. 

h.  3. 


Avalon,  s.  m.  —  Le  gosier,  l'estomac. 
Passa  per  avalon,  passer  par  le  gosier. 
Faut  que  ce  que  j'amasso 
l'er  ala  vcrchié  no  passe  per  avalon. 
Lo  bon  vin  fat  teni  chacun  sur  sou  talon. 

M.  4. 
Avanclo.  —  Sans  aucune  force,  exténué. 
Langoirou,  avanclo  et  charmuzi. 

L.  3. 
Avantanot.  —  Avant-hier  au  soir. 
Se  dit  aussi  :  devantanot. 
Avantoyan,  et  aussi  avantuyan.  —  L'année  der- 
nière, l'année  passée,  celle  qui  vient  de  s'é- 
couler. 

Hela!  deipeu  avantoyan 

La  chareiti  tout  lou  iour  double. 


Avat.  —  En  bas. 

V  l'atten  que  je  torneizo  avat. 


M.  6. 


M.  4. 


Et  aussi  :  entiavat,  pravat. 

Avei  (d').  —  Du  côté  de. 

D'avei  Vouiron.  (B.) 

Avélâ,  V.  n.  —  Mettre  bas  en  parlant  de  la  vache 

qui  fait  un  veau. 
On  dit  aussi  :  vélâ.  (Voir  ce  mot.) 
Aveina.  —  Avoine. 
Avenièri,  champ  d'avoine. 
Avengia.  —  Achevé,  terminé,  travail  auquel  on 
a  mis  la  dernière  main. 
Ou,  si  vou  travaillié,  vou  zéte  soulagia 
Devan  que  vou  zayé  la  chanson  avengia. 

L.  3. 
Avengié.  —  Achever,  mettre  la  dernière  main, 
terminer. 
Avengié  son  préfat  et  ploura  entretan. 

h.  1. 
Avengit.  —  Finit,  acheva. 

Iqui  la  mala-téta  avengit  de  parla 
Et  peusse  en  un  canton  s'allit  acocolâ. 

L.  3. 
Aventâ.  —  Arriver,  surgir  bien  à  propos. 
V  la  vo  zeitrépisse 
S'on  ne  lei  aventisse. 

L.  1. 
Avente  (s').  —  S'il  arrive. 

S'avente  que  jamai  per  iqui  vo  passi, 

L.  1. 
Aventei.  —  Arrivées. 

V  éron  aventei. 

L.  3. 
Aver.  —  Avec. 

Amon  avi  fariet  bon  couchié  aver  lei. 

M.  4. 
Aveira,  v.  a.  —  Avoir.  (Gaude.) 

Averti  (avei).  —  Avoir  coutume,  avoir  l'habi- 
tude. 

le  vo  iuro  que  la  meita 

Asi  averti  de  preita. 

Que  faut  que  la  moindra  lo  preite 

Inco  que  Ihi  se  desereite. 

M.  & 


AVE 


—  13 


AZE 


Aveyna,  s.  f.  —  Avoine. 

Changié  son  fromen  en  aveyna,  faire  un  mar- 
ché désavantageux,  tromper  une  jolie  femme 
pour  une  qui  est  loin  de  la  valoir. 
Honora  voiitrou  zome  et  lour  grand  rohbe  neyre. 
Et  ne  marmota  plu  si  voira  grondari 
Lou  contraint  u  trafit  de  la  granatari 
A  changié  quoque  fey  lour  fromen  en  aveyna. 

M.  7. 
Avi  (fâre).  —  Tenir  pour  certain,  être  d'avis. 
/  font  bien  avi  qui  sont  telle. 

M.  6. 
Aviâ,    V.    a.    —   Atteindre    difflcilement,    avec 

peine. 
Blanchet  dit  aussi  :  avéra. 
Avian.  —  Avaient. 

Elle  zavian  u  pitro  una  nyà  de  parole. 

L.  3. 
Avilâ,  v.  n.  —  Diminuer  de  prix,  baisser. 
Lo  bld  a  t'avilâ  queteu  yan,  le  blé  a  diminué 

cette  année.  (Proveyzieux.) 
Avilamen,  s.  m.  —  Baisse  de  prix  sur  les  den- 
rées alimentaires  et  surtout  sur  le  vin  et  les 
céréales. 
A  perpo,  gnat  to  poin  inco  d'avilamenf 

M.  4. 
Avilhi,  s.  f.  —  Abeille. 

le  voudrin  sen  ouy  tant  bourdonna  Vavilhi, 
Que  tou  eellou  pertu  trovisson  lour  chavilli. 

M.  4. 
Avilli  en  1659. 
.Avilie,  s.  f.  pi.  —  Abeilles. 

Fare  de  brut  mei  qu'un  cloutrié 
Ou  ben  plutù  qu'un  breu  d'avilie. 

M.  6. 
Breu  d'avilie,  essaim  d'abeilles. 
Avilli,  s.  f.  —  Abeille. 
Avingié,  v.  a.  —  Achever,  terminer. 
Aviron.  —  Environ,   lieu  circonvoiain,  endroit 
proche  de  celui  où  l'on  se  trouve. 
Creitin  de  Tavernole  et  de  tout  l'aviron. 

M.  4. 
Avisamen,  s.  m.  —  Bonne  idée. 

Et  jamei  je  n'agui  sen  ni  avisamen 
De  fare  à  ceu  mutrié  ni  pena  ni  tormen. 

L.  1. 
Aviû,  s.  m.  —  Essaim  d'abeilles. 
Blanchet  dit  :  avu. 
Avivre,  s.  m.  pi.  —  Provisions. 
Avoé.  —  Avec. 

Avoey.  —  Aussi,  en  môme  temps,  par  la  même 
occasion. 
Sen  la  mort  ul  auriet  galloppa  la  Savoeg, 
Lo  fort  de  Montmeillan  et  lo  Piedmont  avoey. 

M.  8. 


Avoitrat,  s.  m.  —  Avorton,   enfant  adultérin. 
C'est  une  grosse  injure. 
Un  petit  picarnou,  groin  de  chin,  d' avoitrat, 

L.  1. 

Avoitrou.  —  Avorton,  malingre. 

L'avoitrou  amour  charaville  le  pore  zàrine  du  za- 
moiroù, 

L.  3. 

Avûro,  adv.  —  Aujourd'hui,  le  jour  où  nous 
sommes.  Cette  locution,  jadis  employée  dans 
nos  environs,  ne  se  retrouve  plus  aujour- 
d'hui que  dans  le  patois  de  Mens. 

Aya  (te  m').  —  Tu  m'avais. 

Te  m'aya  ben  promey  de  quitta  tou  zafare 
Qtian  te  sauria  lo  jour  qu'on  farit  le  fanfare. 

B.  9. 

Ayâ,  s.  m.  —  L'érable. 

Ayal,  s.  f.  —  Les  plus  grosses  branches  des 
arbres  naissantes  du  tronc.  (Gharbot.) 

Ayassi,  s.  f.  —  Margot,  pie. 
Agassi.  (Bouteille.) 

Ayâssi,  s.  f.  —  Pie. 
lacassi.  (B.) 

Ayasso.  —  Pie.  (J.  0.) 

Aye,  s.  f.  pi.  —  Haies. 

U  sont  den  lour  jardin  darrié  le  grondez  aye. 

M.  8. 

Ayeise.  —  Ait. 

Aussi  l'aume  per  pà  qu'u  Vayeise  de  terra 
Ne  se  pot  garandà  de  proeez  et  de  guerra. 

L.  3. 

Aygpo.  —  Contraire,  défavorable. 
Que  faray  je  pouret 
Puisque  l'amour  m'est  aygro, 
Comm'un  aren  souret 
le  voey  deveni  maygro. 

M.  4. 

Ayguié,  s.  m.  —  Vase  pour  contenir  de  l'eau. 
V  verrat  tout  chié  ti,  tin  bien  net  ton  ayguié. 

M.  8. 

Ayiâ,  s.  m.  —  Arbrisseau  dont  la  feuille  res- 
semble au  platane. 

Ayo  (que  j').  —  Que  j'aie. 

Personna  ne  se  chau 
Que  j'ayo  iam  ou  sey,  que  j'ayo  fret  ou  chau. 

M.  4. 

Aze,  s.  m.  —  Ane. 

Adieu,  genli  tropet,  que  j'ay  bien  perbocha. 
Adieu,  Lhauda,  su  qui  un  aze  et  abocha! 

M.  4. 


-^4^^ 


^t^j^Y^^^vj^^ 


xY^x^Y^^t, 


a7Ks.37tVffi  nlKti  jajyiîi  jiKg  fiTi^t)  r.ylvt)  g  At)  (ijKt)  gTfVtiaTfVg  aTKaaTKt)  oTtvt)  aTKg  aTtvg  ,'»A>jg7tvti  a/K«xjjytVe.gyKs.  f?7n8i 


BA 

Bâ.  —  Par  terre. 

le  ne  volo  porta  ni  braye  ni  pourpoin, 
8i  l'on  ne  vet  mieu  ha  qu'un  cayon  à  la  souta 
Lo  serf  ou  lo  senglard  si  me  passon  ajouta. 

M.  4. 

Babeau,  nom  propre.  —  Elisabeth. 
Et  aussi  :  Babet. 

S'emploie  également  pour  désigner  une  femme 
de  mauvaise  vie. 

Bàbio,  s.  m.  —  Enorme  crapaud  qui  habite  tou- 
jours les  lieux  humides  et  dont  la  morsure 
est,  dit-on,  venimeuse. 

On  dit  aussi  :  in  bot.  (Voir  ce  mot.) 


Baboin,  s.  m. 


Singe. 


M.  5. 


Baccon,  s.  m.  —  Cochon,  porc. 

E  faut  que  iour  et  not  lour  entre 
Den  lo  corp  lou  meilhou  hocon, 
V  sont  plu  gra  que  lo  baccon 
Que  pendole  din  lour  taverna. 

M.  6. 

Bacconié,  s.  m.  —  Mangeur  de  porc. 
Baeconié  de  larria,  poutagié  du  Tersou. 

M.  4. 

Baccotte.  —  Qu'on  donne  au  cochon. 
On  dit  d'un  ivrogne  qu'il  a  lo  tein  de  le  prune 
baccotte,  parce  qu'elles  sont  de  couleur  vio- 
lette. 
Lou  malado  d'amour,  u  pot  de  trey  picotte, 
N'irion  prendre  lo  tein  de  le  prune  baccotte, 

M.  6. 

Bachacon,  s.  m.  —  Souffre-douleur. 
Enfin  le  si  benêt  celeu  pouro  garçon, 
Que  lou  z'autro  s'en  servon  coma  d'in  bachacon. 

Ménilgrand. 

Bachat,  s.  m.  —  Bassin  en  général,  mais  sur- 
tout celui  qui  a  été  creusé  à  la  hache  dans  un 
tronc  d'arbre,  auge  oii  mangent  les  porcs. 


Bachassi,  s.  f. 
(Champ.) 


Abreuvoir,  bassin  de  fontaine. 


Bachicôla,  s.  f.  —  Rigole,  petit  canal  destiné  à 
faciliter  l'écoulement  des  eaux. 

Bachiet,  s.  m.  —  L'auge  du  cochon  qu'on  taillait 
jadis  à  coups  de  hache  dans  un  tronc  d'arbre. 
Lo  bachiet  du  cayon. 


BAI 

Bacon,  s.  m.  —  Cochon. 

liai  tu  te  rigole 
En  migian  à  go  go  de  crozet,  de  raviole. 
De  jambe  ie  bacon  et  de  gigot  u  zau. 

L.  2. 
Jumba  de  bacon,  jambon. 

Badà,  V.  n.  —  Ouvrir  la  bouche  en  regardant 
quelque  chose  que  l'on  désire;  bayer. 
Amour  ne  sariet  triumphan 
8i  ceu  coblo  ne  luy  aydave. 
L'amoirou  maudiriet  l'efan 
Si  d'un  po  de  fam  u  badâve. 

M.  4. 
Les  petits  enfants  et  les  jeunes  oiseaux  badent 

quand  ils  ont  faim. 
Badâ,  V.  n.  —  Crier  la  bouche  ouverte. 
Blanchet  dit  d'un  enfant  qui   vient  de  crier 
ainsi  :  i  l'a  fat  ina  bâda. 

Bàda  (de).  —  La  bouche  ouverte,  sans  motif. 
Lo  bigarra  n'attendiet  pa  de  bâda. 

L.  1. 
Bâda-bec.  —  Se  dit  proprement  des  personnes 
qui  aiment  à  jaser.  (Champ.) 

Badié.  —  Ouvert,  exposé  à  tous  les  vents. 
V  vat  se  repeirié  deden  quoque  cabuna 
Ou  deden  un  assaut,  si  badié,  que  la  luna, 
La  plévi,  lo  croiten,  aver  l'ora  et  la  fret 
Li  font  tota  la  not  teni  lo  eu  eitret. 

L.  2. 
BafTouillou.  —  Sale,  malpropre. 
Et  son  bor  tripoillou 
Corne  un  groin  de  barbet  et  tojour  baffouillou. 

L.  3. 
Baffpâ,  V.  a.  —  Avaler  avec  gloutonnerie. 
Bafln,  s.  m.  —  Brouillards  légers  qui  s'étendent 

à  l'automne  sur  la  surface  de  la  plaine. 
Bafoulic,  V.  n.  —  Bredouiller,  barboter,  ne  pas 
savoir  ce  qu'on  veut  dire. 

Bafun,  s.  m.  —  Brouillard.  (Proveyzieux.) 
Voir  :  soleura. 

Bâgco.  —  Ce  mot  ne  se  dit  qu'en  cette  phrase  : 
sâgeo  comma  bâgeo,  c'est-à-dire  sage  par 
excellence,  la  sagesse  même.  (Charbot.) 
Baïâssa,  s.  f.  —  La  lavande.  (Dauphiné.) 
Baïlé,  s.  f.  —  Nourrice  gagée.  On  donne  aussi  ce 
nom  au  chef  des  bergers  qui,  de  la  Provence, 
conduisent  de  nombreux  troupeaux  de  mou- 
tons sur  les  montagnes  du  canton  d'Entrai- 
gues.  (Champ.) 


RAI  -  l' 

Baillié,  v.  a.  —  Donner. 

Fari'  baillié  du  nâ  en  terra  à  quôquun,  lo  faire 
tomber,  l'empêcher  de  réussir  dans  une  en- 
treprise. 

Je  baillo. 

Je  baillâvo. 

J'ay  bailla. 

Je  bailUra]!  ou  je  baray. 

Je  lo  baillissio,  je  l'aurais  donné. 

Je  barin,  je  donnerais. 

Baillié  et  reballié  fat  ma  «  miitre. 

Bailluri,  s.  f.  —  Fente,  fêlure.  (Charbot.) 

Bnilo,  s.  m.  —  Nom  donné  au  maître-berger  des 
grands  troupeaux  qui  viennent  pâturer  dans 
nos  montagnes  durant  la  belle  saison. 

Charbot  dit  qu'on  donne  le  nom  de  baile  à  la 
nourrice  d'un  jeune  enfant. 

Raisolâ.  —  Se  dit  du  pain  qui  a  cuit  trop  près 
d"un  autre  au  four  et  qui  en  a  conservé  la 
marque.  (Gharbot.) 

Baladinà,  v.  n.  —  S'amuser,  se  distraire. 
Baladiiia  en  chouse  deshonnette. 

M.  5. 
Balanchié,  s.  m.  —  Bruyère  avec  laquelle  on 
fait  de  petits  balais  et  qui  sert  à  faire  mon- 
ter les  vers  à  soie. 
Balaiidran,  s.  m.  —  Manteau  de  campagne,  sorte 
de  casaque  pour  garantir  de  la  pluie.  (Roq.) 
Porta  un  gro  balandraii. 

M.  6. 

Balanlan.  s.  m.  —  Homme  d'une  haute  stature, 
décontenancé,  qui  balance  le  corps  en  mar- 
chant. (B.) 

Balasto,  s.  m.  —  Cornue,  plante.  (J.  0.) 

Balôche,  s.  f.  pi.  —  Les  parties  génitales  de 
l'homme. 

Balourda.  —  Lourde,  épaisse. 

Bambeiiia.  —  Nom  qu'on  donne  à  un  petit  en- 
fant. (Charbot.) 

Bambénâ,  v.  n.  —  Etre  oisif,  ne  pas  faire  grand'- 
chose,  s'occuper  à  des  choses  insignifiantes. 
(Proveyz.) 

Bamboche,  s.  f.  pi.  —  Nom  donné  aux  bâtons, 
aux  cannes  qu'on  porte  à  la  main.  (Charbot.) 

Bamboura,  adj.  —  Se  dit  d'un  ivrogne  et  sur- 
tout de  celui  qui,  le  premier  à  boire,  est  tou- 
jours le  dernier  à  sortir  du  cabaret. 
Eyt  inà  bamboura. 

Bàna,  s.  f.  —  Corne. 

No  leissiron  passa  per  un  mey  cinq  samane. 
Plu  conten  que  eelleu  qui  se  plait  à  se  bâne. 

M  7. 

Bâna,  bâne.  —  Corne. 

Do  là  :  ébanâ,  casser  les  cornes. 

Banillon,  petite  corne. 

Banatâ,  s.  f.  —  Une  benne  remplie. 
Cen  bone  banatei. 

L.  1. 


:  —  BAR 

Banâta,  s.  f.  —  Benne,  vase  en  bois. 

Armeiro,  cabinet,  archi,  bariteleiri, 
Banâta  ni  tinel. 

L.  1. 

Banâta,  adj.  —   Imbécile,   qui   ne  sait  pas  ce 

qu'il  fait  ou  ce  qu'il  veut  faire. 
On  dit  aussi  :  banâton. 

Banatoii,  s.  m.  —  Petite  benne,  vase  en  bois  de 
forme  ronde  avec  des  anses. 

Lou  rcf/rollié,   manore,   buyandeyre, 
A  cita  pieu  hanaton,  pot.  giiiettes  et  ciiillei/re, 
Gohoiiilliront  lo  vin  sen  eyga  tout  deulbn 
Et  n'en  leissiront  pa  souqua  un  chicolon. 

M.  7. 
Banatru.  —  Imbécile,  inintelligent. 

Bandigolà,  v.  n.  —  Gambiller,  et  encore  dan- 
diner, pencher  le  corps  de  côté  et  d'autre  en 
marchant.  (Charbot.) 

Bandigolà,  v.  n.  —  Se  donner  des  airs  en  mar- 
chant, remuer  les  jambes  quand  on  est  assis. 
Adjectif  :  décontenancé.  (Champ.) 

Bâne,  s.  f.  pi.  —  Cornes. 

Banà  :  battre  avec  les  cornes.  (B.) 

BanichoD,  s.  m.  —  Cornard. 

Tala  se  cret  avoey  d'estre  bien  acachon 
Que  tout  lo  mondo  monstre  u  dey  son  banichon, 

M.  4. 

Banquet  (prindre  en).  —  Accueillir  avec  joie,  se 
réjouir. 

Ce  que  je  prendrin  en  banquet 
Si  j'aviyi  veu  cela  que  j'amo. 

M.  5. 

Bànu.  —  Qui  a  des  cornes  et  aussi  cornard. 
Vota  per  mi,  je  vo  prométo 
De  patronâ  tou  lou  bânu. 

Act.  dauph. 
Bapteyié,  v.  a.  —  Baptiser. 

La  vin  n'y  manque  pa,  puisque  toute  le  cave 
En  fournissant  autant  qu'on  en  pot  eharreyé. 
De  mesmc  qu'à  de  nopce  et  à  de  iapteyé. 

M.  7. 
Barà.  —  Donnera. 

Dieu  U  bârat  bonn'assistanci. 

Latal. 

Baragni,  s.  f.  —  Barrière,  garde-fou.  C'est  pro- 
prement la  perche  qu'on  met  le  long  d'une 
passerelle  sur  un  ruisseau  pour  vous  pré- 
server d'une  chute.  (Charbot.) 

Baragni,  s.  f.  —  Les  lieux  les  plus  proches  des 
barricades. 
J'en  cogncusso  que  trop,  qui  à  lour  arriva. 
Ont  trouva  lo  pertu  de  l'eiga  si  chava. 
Que  sito  qu'u  l'estioti  upres  de  le  baragne, 
U  Venfondravon  tout  u  mey  de  dieu  montagne. 

M.  4. 

Barat,  s.  m.  —  Ruse,  perfidie  et  aussi  fraude, 
tromperie. 
Notrou  bon  devancié  viviari  jusqu'à  la  mor 
Sen  cogneutre  barat  ou  fare  chatoni. 

L.  3. 


HAR 

Bai-atâ,  v.  a.  — -  Tromper,  décevoir. 
Inco  hcn  que  vo  me  flatta, 
Monsieu,  en  vostron  amitaimi 
Vo  ne  sari  pa  harata; 
Car  j'auray  per  vo  de  conatanci, 
Mcy  que  le  dame  qui  d'amour 
l^'ont  solamen  que  per  un  jour. 


Barbabot  ou  barbabout,  s.  m.  —  Espèce  de  sal- 
sifis sauvage. 

Si  cellei  est,  lou  harhahout 
Haront  de  requeta  per  tout. 
Le  gen  a  fauta  de  farina 
S'en  farciront  la  peitarinà. 

M.  G. 

Barbelot,  s.  m.  —  Nom  donné  à  un  fruit  gâté 
qui  a  pris  de  la  moisissure,  et  aussi  aux  gens 
malingres  et  malsains.  (B.) 

Barbeyé,  v.  a.  —  Raser,  tondre. 

Se  barbeyé,  se  raser. 

,/e  volo  que  de  piou  sa  téta  set  mauneta 
Et  qu'u  n'aye  tallian  per  se  la  larieyé. 

L.  1. 

Barbie,  s.  m.  —  Médecin.  Autrefois,  le  barbier 
était  tout  à  la  fois  médecin,  chirurgien  et 
apothicaire. 
Lou  larhié  font  dura  una  plai  long-tem 
Per  avey  mei  d'argen. 

M.  4. 


Barbieu.  —  Barbues. 

Le  ehieure  hariieu. 


Barboéri,  s.  f.  —  Masque,  toute  personne  affu- 
blée d'un  déguisement. 

Barboeyri,  s.  f.  —  Masque  et  par  extension  la 
voilette  que  les  femmes  se  mettent  devant  la 
figure. 
le  ne  volo  pa  vey  porta  una  harboeyri 
A  la  Lhauda,  qui  det  lo  chautem  et  Ihyver 
Comm'una  filU  sagi  avey  lo  fron  ouver. 

M.  4. 

Barboire.  —  Mascarades. 

Tout  ère  plen  de  jeu,  de  dance,  de  harloire. 
De  morisque,  de  gen  que  joyàvon  histoire. 

L.  3. 

Barbossâ,  v.  a.  —  Frapper  quelqu'un  à  coups  de 

bâton. 
Voir  :  barbossou. 

Barbossou,  s.  m.  —  Un  gros  bâton,  une  trique 
pouvant  servir  à  la  fois  d'arme  offensive  et 
défensive. 

Barbot,  s.  m.  —  Grosse  sonnette  que  les  pâtres 
suspendent,  à  l'aide  d'une  planchette  recour- 
bée en  U  renversé,  au  cou  des  béliers,  des 
boucs  et  des  ânes. 

Barbote,  s.  f.  pi.  —  Gros  vers  velus  qui  se  ren- 
contrent dans  le  fromage  et  dans  certaines  es- 
pèces de  cerises. 


_  18  —  HAU 

Bardàcho,  s.  m.  —  Fanfaron  et  aussi  grand  ni- 
gaud. Une  barda(-he  est  une  gaule  à  abattre 
les  noix. 

Autra  que  ceu  iardâeho. 
Qui  comme  lou  pavon  se  mire  en  son  plumaelio. 

M.  5. 

Bardàcho.   —   Terme   de   mépris   réservé   aux 
M.  4.  hommes    qui    se    laissaient   battre    par    leur 

femme. 
Hauta,  Monsieu  l'aibé,  visiton  lou  hardacho 
Qui  dedin  lour  maison  ont  heu  lo  eour  si  lâcho 
Que  de  se  laissié  hattre,  outragié  et  feri. 
Et  marqua  sur  lo  na  en  monton  du  Berri 
A  lour  fene. 

M.  7. 

Bardâna,  s.  f.  —  Punaise. 

Lou  zeu  eigarguillia  gitan  una  fontana 
Et  lo  nâ  pru  punei  que  n'ét  una  iardâna. 

L.  3. 

Bardâne,  s.  f.  pi.  —  Punaises. 

Jquen  ne  sarit  ren  si  lou  piou,  le  bardane, 
Lou  linceu  ien  foirou  et  le  mâle  semane. 
Et  la  coutri  ben  dura  et  plena  d'eitancot 
Ne  li  faziet  sembla  un  enfer  de  la  not. 

L.  2. 

Bardanié,  s.  m.  —  Outil  en  jonc  dont  on  se  sert 
encore  à  la  campagne  pour  prendre  les  pu- 
naises. 

In  bardanié. 

Bardot,  s.  m.  —  Un  âne  et  aussi  toute  bête  de 
somme. 
Un  ehameau  eyfronta,  beati  à  grand  colen. 
Plu  visto  qu'un  bardot  quand  u  vat  u  molen, 
Portave  sur  se  caste  una  granda  montagni. 

M.  7. 


I 


L.  1. 


Bavard,     parleur     perpétuel. 
—   Bredouiller,   parler   avec 


Barfouillar.     — 

(Champ.) 

Barfouillié,   v.  n 

peine. 

Baricolâ,  v.  a.  —  Rouler  sur  la  terre  ou  sur  un 
plan  uni.  (Gharbot.) 

Baricolâ.  —  Bariolé,  bigarré  de  diverses  cou- 
leurs. 

Baricoulè,  s.  f.  —  Le  champignon  connu  sous  le 
nom  de  morille. 

On  l'appelle  plus  fréquemment  encore  :  la  fri- 
côla.  (Voir  ce  mot.) 

Barifle,  s.  f.  pi.  —  Brins  de  paille  qu'on  trouve 
dans  la  farine  de  seigle. 

Baritel,  s.  m.  —  Tamis,  crible. 
Pertuzolà  conian  un  baritel. 

L.  1. 
Et  aussi  le  bruit  causé  par  le  crible,  vacarme, 
tapage. 
Lo  baritel  durit  mei  d'una  petit'  ora. 

L.  1. 

Bariteleiri,  s.  m.  —  Tamis  à  passer  le  grain. 
Armeiro,  cabinet,  archi,  bariteleiri, 
Banata  ni  tinel. 

L.  1. 


BAR  -  19 

Baritellâ,  v.  a.  —  Passer  la  farine  au  bluleau. 

(B.) 
Baritfil,  bluteau.  (B.) 

Barjaquâ,  v.  n.  —  Parler  à  tort  et  à  travers,  ne 
pas  savoir  ce  que  l'on  dit. 

Barjâqua,  s.  1.  et  adj.  —  Bavarde,  qui  ne  sait 
pas  ce  qu'elle  dit,  qui  parle  à  tort  et  à  tra- 
vers. 

Queyze-1è,   barjâgua! 

Barjon,  s.  m.  —  Paquet  d'étoupes  plié  et  ar- 
rangé pour  être  filé.  (B.) 

Barlauda,  s.  f.  —  Réjouissance,  basse  viande  que 
la  ménagère  est  contrainte  de  prendre  avec 
la  bonne.  (B.) 

Barlet,  s.  m.  —  Raide  comme  une  barre. 

Raido  coma  barbet.  (B.) 
On  donne  encore  ce  nom  à  un  œuf  qui  n'a  pas 
pu  éclore  sous  la  couvée. 

Barlet,  s.  m.  —  Vaisseau  de  bois  lié  de  cer- 
ceaux servant  à  tenir  le  vin. 


Barma,  s.  f.  —  Grotte,  caverne  dans  les  rochers. 
Fer   recourbé  qui   sert  à  ti- 


Barnà,  s.   m.  — 
sonner  le  feu. 

Lo  harnâ. 

Barontâ,  v.  a.  —  Transporter  d'un  lieu  dans  un 

autre. 
Voir  :  charontâ. 


Barontageo,  s.  m. 
tremblement. 


Tôt  lo  barontaqeo,  tout  le 


Barot,  s.  m.  —  Tombereau. 

Barotâ,  v.  n.  —  Aller  de  côté  et  d'autre,  tirer  et 
déranger  les  meubles,  faire  du  bruit  comme 
avec  une  brouette. 

On  dit  plutôt  :  barontâ. 

Barotâ,  s.  f.  —  Le  contenu  d'une  brouette. 
Ina  barotâ. 

Barotâ,  v.  a.  —  Transporter  dans  un  tombe- 
reau, dans  une  brouette. 

Barôta,  s.  f.  —  Brouette. 

Barouchi,  s.  f.  —  Fantôme  placé  au  milieu  des 
champs  ensemencés  pour  en  éloigner  les  oi- 
seaux. (Champ.) 

Barouélâ,  v.  a.  et  n.  —  Faire  rouler  et  rouler 

soi-même. 
On  dit  aussi  :  baroulâ. 

Baroulâ,  v.  n.  —  Barieulà,  rouler  sur  soi-même, 
faire  la  culbute. 

Courre,  barrieulà  ou  fore  cupeUé. 

L.  1. 

Barra,  s.  m.    —  Mesure  de  capacité  pour  les 
vins,  tonneau  qui  contient  50  litres. 
Faite  porta  de  vin,  abada  lo  barra. 
Et  sortez  de  la  mat  ce  que  sarat  sarra. 

B.  9. 


BAH 

Barrassari,  s.  f.  pi.  —  Objet  de  peu  de  valeur, 
chose  de  minime  importance. 

U  travaillent  (lasset)  à  de  zoure  pesante 
fer  achitta  de  meyele  à  la  granatari, 
Qiioqiie  bla  sarrazin,  quoqiie  barrassari, 
Quoque  gaugne  de  bo  per  fare  un  po  de  souppa, 
Qiioqiie  bcrlauda  à  point  de  senti  la  charouppa. 

M.  7. 
Barricolâ.  —  Bariolé. 

lai/  faya  (vcsittan  le  giscn  u  meynageo) 
Louz  efan  avec  ceii  baston  barricolâ. 

M.  4. 

BarrieuIâ,  v.  a.  —  Rouler,   envoyer  de   l'un  à 
l'autre. 
U  vo  fon  barrieulà  lo  poro  courtizan. 


Barriquâ,  v.  a.  —  Barricader,  clore, 
Iteiroùsa  la  filli  barriquâ  de  vertu! 


Barriquâ    (se).    — 
d'une  barricade. 


Se    barricader, 


Se  barriquâ  du  fort  de  la  reison. 


L.  2. 

défendre. 

M.  5. 
s'entourer 

M.  5. 
M.  5. 


L.  1. 


h.  1. 


Barriulâ,  v.  a.  —  Rouler. 

Et  V eicaraboussan  permet  lou  zeichallié. 
La  fasict  barriulâ  et  fare  cupelié. 

Et  de  la  cima  u  fon  uncour  la  bariula/ue. 

Barrot,  s.  m.  —  Tombereau. 

J'ai  faya  lo  Boumien  à  fare  lou  gro  rot, 
Assi  Baccus  lo  fat  treina  din  son  barrot. 

M.  4. 

Barrotà  (ina).  —  Plein  une  brouette. 

Bartavelâ,  v.  n.  —  Causer  à  tort  et  à  travers, 
parler  pour  ne  rien  dire. 
Et  prou  bartavelâ,  queyzi  te  soulamen. 

M.  4. 

Bartou,  s.  m.  —  Punaise  des  bois. 

Barufa.  —  Cette  épithète  se  donne  à  une  per- 
sonne qui  a  le  visage  sombre  et  refrogné. 
(Charbot.) 

Baruffa.  —  Fare  la  baruffa,  faire  des  mines 
refrognées.  (Champ.) 

Barrulâ,  v.  n.  —  Rouler  de  haut  en  bas. 
Si  ie  prcno  un  charron  u  me  farat  alla 
Comme  roa  qu'u  fat  en  rua  barrula. 

M.  8. 
Faut  que  j'ayo  recour 
A  la  mort  qui  tout  verse, 
Assi  ben  je  seu  la 
D'avey  tant  barrula. 

M.  4. 
Barrula  u  fin  fon  de  le  plu  grande  fonze. 

M.  5. 

Barrulâ,  v.  a.  —  Faire  rouler. 

le  te  vollo  baillié  tau  cop  sur  lo  coppet 
Que  ie  t'accaparay  d'una  branchi  qui  brûle. 
Afin  qu'a  coup  de  pied  lo  mondo  te  barrule. 

M.  8. 


BAS 


—  ^0  — 


BEC 


Basco,  s.  m.  —  On  appelle  vulgairement  de  va 
nom  en  Dauphiné  un  bâtard,  un  enfant  illé- 
gitime. (Charbot.) 

Basi.  —  Adjectif  dont  on  ne  se  sert  qu'en  le 
joignant  aux  mots  faim,  froid  et  autres  sem- 
blables. Il  signifie  mort  :  je  sey  basi  de  fam, 
de  freid.  (Charbot.) 

Basquin,  s.  m.  —  Moineau  des  villes  que  Buf- 

fon  aijpclie  le  friquet. 
Basteiri,  s.  f.  —  Bat,  selle  grossière  à  l'usage  des 
ânes. 
Una  gueina  de  cur  ne  vaut  ren  sen  cotel, 
Ni  mortié  sen  pison,  ni  oula  sen  cullciri. 
Ni  sarniilhi  sen  cla,  ni  sauma  sen  basteiri. 

M.  4. 

Basleyri,  s.  f.  —  Harnachement  des  bêtes  de 
somme. 
Louz  ano  et  le  saume  avecque  lotir  basteyri 
8e  ressemhlont  en  tout  quand  u  sont  à  la  feyri. 

M.  8. 

Bastié,  s.  m.  —  Faiseur  de  bâts,  sellier. 
U  ne  seu  pa  bastié  et  sçavo  rembourra. 

M.  4. 

Bat,  s.  m.  —  Porte  en  fer  munie  d'une  poignée 
glissant  dans  une  rainure  et  qui  sert  à  fer- 
mer le  four. 

Bataclan,  s.  m.  —  Collectivité  d'objets  réunis. 
Tôt  lo  bataclan. 

Batelou,    s.    m.    —    Saltimbanque,    faiseur    de 
tours. 
Per  place  Ion  ne  vet  ren  que  de  batelou, 
Et  que  de  charlatan  tou  para  de  velou. 

M.  4. 
Batet,  bateu,  s.  m.  —  Barque. 

Dessu  dou  grand  bateu  per  un  feu  d'artifioio 
U  mey  de  VIzcrat  se  fit  un  édifioio. 

B.  9. 

Batifel,  s.  m.  —  Bavardage,  babillage,  caquet. 
Lo  batifel  de  la  gisen. 

L.  3. 

Batifèla,  s.  f.  —  Jeune  fille  qui  aime  à  rire  et  à 


chanter. 


Batifèla,  cigàla! 


L.  1. 


Batifelâ,  v.  n.  —  Caqueter,  babiller,  jacasser. 
La  chambra  onte  nou  son  ore  à  batifelâ. 

L.  3. 
Batifolâgeo,  s.  m.  —  Amusement. 

Battari,  s.  f.  —  Ennui,  désagrément. 
lamey  dessout  lo  dé  tala  forfantari 
N'exposit  l'innocenoi  à  tant  de  battari. 

M.  5. 

Battay,  s.  m.  —  Battant,  pièce  de  métal  qui, 
suspendue  à  l'intérieur  d'une  cloche,  la  frappe 
dans  le  mouvement  de  va-et-vient  qu'on  lui 
donne  et  la  fait  sonner. 
Veyley  celle  qui  sont  comparay  à  le  cloche, 
Car  ellez  amont  mieu  la  testa  du  battay. 
Quand  u  fiert  et  fat  bien  firmioula  lour  metay, 

M.  8. 


Battei,  s.  m.  —  Marteau,  battant  de  cloche. 
On  ne  pot  sen  battei  fare  sonna  la  clochi. 

M.  4. 

Batteyà.  —  Baptisé. 

Veyqui  l'heur  duz  efan  devan  que  batteyà. 

M.  4. 

Batturi,  s.  f.  —  Natte  de  chanvre  tressée  pour 
ôtre  mise  au  battoir.  (Charbot.) 

Baûba,  s.  f.  —  Moue,  grimace. 

Bauchi,  s.  f.  —  Bauche,  foin  de  mauvaise  qua- 
lité, foin  de  marais. 
La  liberta  mantin  joyousa  la  deibauchi 
Et  vo  fat  renversa  le  fille  su  la  bauchi. 

M.  5. 

Bauda,  s.  f.  —  Bourde,  mensonge,  plaisanterie, 
^e  venes  pa  vermi  per  conta  cella  bauda, 

M.  4. 

Baveron,  s.  m.  —  Petite  bavette  que  l'on  atta- 
che au  cou  des  enfants  qui  sont  encore  à  la 
mamelle.  (B.) 

Bavignié,  v.  n.  unip.  —  Se  dit  d'une  petite  pluie 
qui  rend  le  temps  humide  plutôt  qu'elle  ne 
mouille  le  sol. 

Bavigne  fin  brison. 

Bayar,  s.  f.  —  Poursuite,  guerre,  comme  faisait 

le  chevalier  Bayard. 
Fare  la  Bayar,  faire  la  chasse. 

Un  loup  qu'ét  eybruda  se  cache  din  le  verne. 
De  mesme  leu,  à  qui  chacun  fat  la  bayar. 
Cacha  u  cabaret  bet  comm'un  Savoyar. 

M.  4. 
Il  s'agit  d'un  individu  qui  doit  à  tout  le  monde 
et  qui  va  se  cacher  dans  les  cabarets  pour 
éviter  les  poursuites. 

Bayar,  s.  m.  —  Brancard,  sorte  de  civière  que 
deux  liommes  portent  à  bras. 

Bazi,  V.  n.  —  Mourir. 

Et  parc  ne  mare,  ne  mei  la  jalouzi 
N'en  pourrian  pa  grognié,  s'u  deipisson  bazi, 

L.  3. 

Beaudié!  —  Bon  Dieu!  exclamation. 

Que,  beaudié,  sarortoi  ceci  quan  sarat  cotT 

L.  1. 

Bécà,  s.  m.  —  Espèce  de  pioche  à  large  tran- 
chant. 

Béchavet,  s.  m.  —  Houe.  L'on  nomme  ainsi  le 

boyau  servant  à  fosser  la  vigne. 
Se  dit  aussi  :  méchavet. 

Bechèla,  s.  f.  —  Becquée. 

Veytia  in  uzet  qu'addut  sa  bechèla. 

Béchia,  s.  f.  —  La  becquée  d'un  oiseau  et  qu'il 

peut  emporter  dans  son  bec.  (B.) 
Bechié,  v.  n.  —  Manger  seul  en  parlant  d'un 

oiseau  :  i  sçat  bechié. 

Bechlllié,  v.  a.  —  Ramasser  des  brins  de  bois 

dans  la  forêt. 
Buchillier.  (B.) 


BEC  —  21 

Becouine,  s.  f.  pi.  —  Ecrouelles,  cicatrices  fluen- 

tes  sous  le  cou. 
Blanchet  dit  :  bacouines. 

Becquillon,  s.  m.  —  Un  très  petit  morceau  de 

quelque  chose  qui  se  mange.  (B.) 
Bedin  bedot.  —  Littéralement  ventre  contre  ven- 
tre, le  jeu  de  l'amour. 
Et  te  lour  ai  si  bien  apprei  iedin  bedot 
Qu'elle  volon  tousjour  fichié  dedin  lo  pot. 

M.  4. 

Bedot,  s.  m.  —  Parmi  les  Dauphinois,  ce  mot 
désigne  un  veau  d'un  an  et  souvent  aussi  un 
fainéant,  un  niais,  en  y  joignant  l'épithète  de 
gros  ou  de  grand.  (Charbot.) 

Begafi,  s.  m.  —  Bec-flgue. 

Beire,  v.  a.  —  Boire. 

Et  si  notr'aume  a  prei,  entretan,  apetit 
De  migié  un  bocon  ou  de  bèrc  un  petit. 

L.  2. 

Beire  (lo).  —  Tout  ce  qui  se  boit,  les  liquides 
et  surtout  'e  vin. 
Et  celou  qu'amont  mieu  lo  migié  que  lo  hère 
'Ne  se  coitont  pa  tant  que  clerc  de  procurou 
Quand  quoque  pleydei/an  lou  mené  à  l'abherou. 

M.  7. 

Bcisié,  V.  a.  —  Embrasser. 

E  vaut  ben  mien  prendre  per  forci 
Lou  beisié  que  ne  beisié  pa. 

M.  4. 

Beition,  s.  m.  —  L'ensemble  du  bétail,  gros  ou 
petit,  qui  se  trouve  dans  une  ferme. 
La  bovié  en  chantan  son  beition  réconforte. 

L.  3. 

Beitiolé,  au  féminin  :  Beitioléri.  —  Ce  nom  se 
donne  pour  l'ordinaire  à  celui  ou  celle  qui  a 
soin  des  petits  animaux  de  la  ferme,  per- 
sonne qui  aime  les  bêtes. 

Beitour,  s.  m.  —  Pilon  à  piler  du  sel.  (Charbot.) 

Beleau,  s.  m.  —  Poux  de  tête  des  petits  en- 
fants. (Charbot.) 

Belet.  —  Etourdi,  tête  légère  et  sans  cervelles. 
On  le  dit  particulièrement  des  femmes.  (Char- 
bot.) 

Beliau.  —  Peut-être. 

Te  n'en  sça  beliau  prou. 

B.  9. 

Béligua.  —  Niais,  simple,  sans  malice.  (B.) 

Bélinâ,  v.  a.  —  Jadis  filouter  et  aujourd'hui 
n'est  plus  employé  que  par  les  enfants  dans 
le  sens  de  compter.  (B.) 

Beir  amia,  s.  f.  —  Bonne  amie,  jeune  fllle  qu'on 
courtise,  maîtresse. 

Un  amoirou  hontou  nat  iamcy  belVam,ia. 

M.  4. 

Belluar,  s.  m.  —  Sorte  de  bas  ou  chaussure 
qu'on  appelle  en  français  des  guêtres.  (Char- 
bot.) 


—  BER 

Ben.  —  Le  bien,  les  récoltes  et  en  général  tout 
ce  qui  vous  appartient. 
Lo  ben  veniet  u  puin  sen  travai  ni  sen  aiou. 

L.  1. 

Ben.  —  Bien,  ce  qui  est  bien. 

u  nou  zapren  lo  ben,  fa  cognutre  lo  ma. 
Ce  que  det  être  fut,  ou  qui  det  être  ama. 

L.  3. 

Bendâ.  —  Tendu,  prêt  à  agir. 

Faut  ben  voz  en  garda 
Car  à  votron.  servicio  ul  est  toûjour  bendâ. 

M.  8. 

Beneirou,  ousa.  —  Bien  heureux,  bien  heureuse. 
La  beneirousa  arma  du  trapassa. 

L.  3. 

Beneita.  —  Bénite. 

BailUé  d'aiga  beneita. 

L.  3. 

Benézié,  v.  a.  —  Bénir,  donner  la  bénédiction. 
Charbot  dit  :  beneitre. 

Beneûte.  —  Peut-être. 

Benieute.  (B.) 

Beo,  s.  m.  —  Ruisseau.  (J.  0.) 

Berbene,  s.  f.  —  Verveine,  et  d'une  manière 
plus  générale  toutes  les  plantes  qui,  à  la 
campagne,  passent  à  tort  ou  à  raison  pour 
abortives. 

Veiqui  d'où  vint  que  lou  monsieu 
Font  soven  branda  lou  lencieu, 
Et  puissaprés  quand  y  sont  plane. 
Le  menasson  de  le  berbene. 

M.  6. 

Berchu,  adj.  —  Etat  d'une  personne  à  laquelle 
il  manque  des  dents.  Au  féminin  on  dit  : 
berchia. 

Bere,  v.  a.  —  Boire. 

Laissié  me  souqua  fare,  atertan  ne  songié 
Qu'à  vo  couchié,  dormi,  chanta,  bere  et  migié. 

M.  5. 
Bère  (lo).  —  Boisson. 

Lo  bere  et  lo  migié. 

Berfirié,  v.  a.  —  Manger  avec  avidité,  dévorer, 
engloutir. 
le  gageo  qu'en  festin  le  fenc  de  Tracloutra 
Ne  la  berfiriont  pa.  quand  ordinairimen 
Elle  sariont  traittey  en  grand  cusinamen. 

M.  8. 

Bergeyrot,  s.  m.  —  Petit  berger,  jeune  enfant  à 
qui  l'on  confie  la  garde  d'un  troupeau. 
le  me  contenta  de  l'offranda 
De  quoqun  petita  garlanda 
D'un  bergerot  de  bonna  ley. 

M.  4. 
Bergnole,  s.  f.  pi.  —  Frisures. 

/  se  font  de  si  grand  bergnole 
Que  vo  diria  que  tout  s'envole. 

M.  6. 
Berlandié.  —  Décontenancés. 

Berlandié  de  le  Grange,  inconstant  de  Garnoblo. 

M.  4. 


BER 

Berlauda,  s.  f.  —  Réjouissance,  os  à  demi  rongé 
ou  morceau  sans  valeur  que  le  boucher  im- 
pose aux  ménagères  en  même  temps  que  la 
bonne  viande. 
Qiioque  gaugne  de  bo  per  fore  un  po  de  souppa, 
Ouoaiie  berlauda  a  point  de  senti  la  charouppa. 

M.  7. 

Berlaude.  —   Gens,   mais   surtout   femmes   de 

rien. 
Berlaude  de  Voreppo,  orguilhou  de  Bernin. 

M.  4. 

Berlio,  s.  m.  —  Cossine,  herbe  anaphrodisiaque. 
(J.  0.) 

Berlio,  s.  m.  —  Châteaux  ou  maisons  fortes  si- 
tués sur  de  petites  éminences.  (Charbot.) 

Berlioca,  s.  f.  —  Berlue.  (Charbot.) 

Berloda,  s.  f.  —  Tout  ce  qu'on  donne  après  un 
marché  convenu.  (Champ.) 

Bernar,  s.  m.  -—  Fer  recourbé  destiné  à  tisonner 

le  feu. 

Bersi,  v.  a.  —  Bercer. 

Vo  diria  per  ma  fey  à  vei  cellou  facJiou 
Qu'u  me  devon  bersi  tant  «  sont  affichou. 

M.  4. 

Bertou,  s.  m.  —  Punaise  des  bois. 

Bepuclc,  s.  f.  pi.  —  Lunettes,  besicles. 

Mais  n'ai  tes  pa  biau  na  per  porta  de  bernclo, 
Et  dez  aureille  avoey  per  porta  de  pendan. 

M.  4. 

Beptolâ,  v.  n.  —  Parler  droit,  débiter  du  Bar- 
thole. 
Louis  advocat  n'ont  poi  bertola,  jasonna. 

M.  5. 

Bessat,  s.  m.  —  Un  ravin.  (Proveyz.) 
Bessi,  V.  n.  —  Etre  en  chaleur,  en  rut.  Se  dit 
des  animaux  quand  ils  sont  en  amour.  (Char- 
bot.) 
Bessiat,  s.  m.  —  Premier  lait  que  l'on  trait  de 
la  vache  après  qu'elle  a  fait  son  veau. 

Bessié,  v.  a.  —  Planter  dans  le  tronc  d'un  sapin 
qu'on  vient  d'abattre  un  coin  en  fer,  —  la 
bessouH,  —  auquel  est  adaptée  une  forte 
chaîne  et  qui  sert  à  faciliter,  les  bœufs  ai- 
dant, sa  sortie  de  la  forêt. 

Bessonâ,  v.  n.  —  Se  dit  d'une  femelle  qui  fait 
exceptionnellement  deux  petits;  d'une  bre- 
bis, d'une  chèvre,  par  exemple.  (Proveyz.) 

Besson,  /éw.  bessonat.  —  Jumeau. 

Bessoûri,  s.  f.  —  Coin  en  fer  muni  d'une  longue 
chaîne  qu'on  enfonce  avec  la  martela  et  qui 
sert  à  attacher  les  sapins  sur  les  roues,  afm 
qu'elles  ne  bougent  pas. 

Bet,  s.  m.  —  Bec  et  aussi  langue. 

Vo  n'avez  que  de  bet,  vozest'un  chau  lancié, 
Vo  ne  poves  plu  ren  fare  que  carcassié. 

M.  4. 


22  -  BU 

Bet,  s.  m.  —  Petit  tombereau  à  deux  roues.  (B.) 
Betà  et  aussi  buta,  v.  a.  —  Mettre. 


Beta  lo  na. 
Buta  la  man. 


L.  1. 
L.  1. 


Betabrot,  s.  m.  —  Sitelle. 

Bétioleiro,  s.  m.  —  Qui  aime  les  bêtes,  qui  s'en 

entoure. 
Bétion,  s.  m.  —  L'ensemble  des  petits  animaux 

de  la  ferme  :  lo  bétion. 
Bettâ,  V.  a.  — -  Mettre,  placer. 
Je  bètto. 
Je  bettâvo. 
J'ay  bettâ. 

Je  betaray  ou  je  betray. 
Je  lo  bettissio,  je  l'aurais  mis. 
Je  bettarien. 

Ne  vou  buta  jamei  iquen  din  la  cervela. 

L.  2. 

Beûna,  s.  f.  — -  Borne,  limite. 

Beurâgio,  s.  m.  —  Breuvage. 

.Jamei  ne  bcuvctel  vin,  ei'jua,  ni  bcuragio 
Qu'u  ne  trovei  amar. 

U  1. 

Beviron  (se).  —  Se  burent. 

Que  de  veyro  de  vin  cela  not  se  beviron! 

B.  9. 

Bévolhimen  (lo),  s.  m.  —  L'envie  de  boire,  la 

soif. 
V  len  pert  lo  migié  et  lo  bévolhimen. 

M.  4. 

Bevoillan.  —  Buvaillant,  boire  longtemps,  res- 
ter longtemps  au  cabaret. 
]qui  en  bevoillan,  de  pa/rola  en  parola, 
Ul  endormon  lo  jour  avecque  lour  chichola. 

M.  5. 

Bevoûillou.  —  Sale,  malpropre. 

Ceu  que  j'auray  n'aurat  la  barba  bevoUillousa, 
Ni  lou  pied  trop  peti,  ni  la  man  patinousa. 

M.  8. 
Une  barbe  bevoûillousa  est  une  barbe  inculte  et 
mal  tenue  dans  laquelle  on  peut  trouver  des 
traces  des  aliments  dont  s'est  repu  son  pos- 
sesseur. 

Beyre,  v.  a.  —  Boire. 

Te  me  cotichy,  crétin,  san  beyre  ny  migié. 

B.  9. 

Beytion.  —   C'est   l'ensemble  du   petit  bétail  : 
moutons,  chèvres,  poules,  lapins,  etc.,  etc. 
Jamey  dedin  ma  grangi, 
.Je  n'ay  fourra  beytion  de  si  granda  coutangi. 

M.  5. 

Bezicâ,  v.  n.  —  S'occuper  à  des  choses  futiles. 

Biait,  s.  m.  —  Genre  de  bruyère  qui  sert  à  faire 

de  petits  balais  et  aussi  à  faire  monter  les 

vers  à  soie. 
On  dit  aussi  :  balanchié.  (Voir  ce  mot.) 


BIA  —  23  — 

Bialeiri,  s.  f.  —  Petite  rigole,  canal  destiné  à 
l'écoulement  des  eaux. 

Bialeyri,  s.  f.  —  Canal,  ruisseau. 

l'ay  veu  dedin  un  pra  deulon  de  la  lialeyri 
Una  dama  avecgui  te  volin  fare  feyri. 

M.  8. 

Bialié,  v.  a.  —  Faire  de  petites  rigoles  pour 
arroser  les  prairies.  (B.) 

Biantiû Bientôt. 

Charbot  dit  :  bentieu  et  aussi  bentou. 

Biasse,  s.  f.  pi.  —  Besaces. 

Loii  zct  avi  que  loti  meina 

Sont  plu  fou  de  lour  bonne  grâce 

Qu'un  gro  capon  n'et  de  se  Masse. 

M.  6. 

Biâsse,  s.  f.  pi.  —  Grand  sac  à  une  seule  ou- 
verture que  les  paysans  portent  moitié  der- 
rière l'épaule  et  moitié  devant  la  poitrine. 
Jousset  lé  sarrit  din  se  Masses. 

Noël  Champ. 
Biâssi,  s.  f.  —  Besace. 

Fare  porta  la  biâssi,  rendre  malheureux,  met- 
tre quelqu'un  dans  la  nécessité  d'aller  men- 
dier son  pain. 
Oranda  charrcyri  nova,  en  te  gen  tu  es  sainta, 
Lou  zome  per  amour,  le  fene  per  contrainta ; 
Un  jour  tu  n'aures  point  de  vin,  mais  prou  couven 
Qui  te  faront  porta  la  Massi  Man  souven. 

M.  7. 
Biâssi,  s.  f.  —  Carnier  de  paysan. 

U  pensarat  plusto  à  l'amour  qu'à  la  chassi 
Et  mi  à  voyanta  ce  qu'ét  dedin  ma  Massi. 

M.  4. 
Biau.  —  Beau. 
Tout  lo  biau  Ion  de  l'an,  durant  toute  l'année. 

L.  3. 
Biautâ,  s.  f.  —  Beauté. 

Per  Mauta.  per  graci  ou  chatoni. 

L.  3. 
Margoton  la  bergryri  achevé  icy  mon  nombrô 
Car  devan  sa  biautà  le  soley  devin  sombro. 

M.  5. 
Bibié,  s.  m.  pi.  —  Jouets,  inutilités  dont  se  pa- 
rent les  femmes. 
Volo  que  traluyan  set  mon  cor  d'afiquet. 
De  cheine.  de  carcan,  de  Mbié,  de  boquet. 

L.  3. 
Bicanià,  adj.  —  Fatigué,  las,  éreinté. 
■Je  sey  tôt  bicania. 

Bicanià.  —  Malade,  languissant. 
Charbot  dit  :  biscasia. 

Biciio,  s.  m.  —  Le  bouc. 

Bicio,  s.  m.  —  Qui  a  les  yeux  tournés  et  re- 
garde de  travers.  (Charbot.) 

Biè,  s.  m.  —  Le  bouleau. 
Lou  biè. 

Biel,  s.  m.  —  Boyau,  canal  et  aussi  le  membre 
viril. 

Ulat  un  biel  aussi  gro  qu'una  barra. 

M.  4. 


BIN 

Bien  voillanci,   s.   f.  —  Bienveillance,   bonnes 
dispositions. 
Eillat  je  ne  sçay  que  dedin  sa  nonchalanci 
Qui  oblige  le  gen  à  toutta  bien  voillanci. 

M.  5. 

Bieu,  s.  m.  pi.  —  Boyaux,  entrailles. 
Lou  pèlerin 
Meneitrié  d'Avignon,  qui  u  tem  que  névuche 
De  lour  gros  Olivié  ont  apporta  le  ruche 
Per  gratusié  lou  bieu. 

M.  5. 
Biffa,  s.  f.  —  La  veine  du  front.  (Charbot.) 
Big,  biga.  —  Montagnards.  (Champ.) 

Bigarra.  —  Revêtu  de  couleurs  voyantes. 
Tantô  u  let  plu  bigarra 
Qu'un  Savoyard  de  Pontoharra. 

M.  6. 
Bigarra,  s.  m.  pi.  —  Savoyards  et  aussi  contre- 
bandiers. Haïs  des  Savoyards  en  parlant  des 
gens  de  Barraux  qui  se  trouvaient  encore, 
au  XVII'  siècle,  sur  la  frontière  de  la  Savoie 
et  qui  étaient,  paraît-il,  de  farouches  doua- 
niers. 
Gro  doguo  de  Barrou,  hai  du  bigarra. 

Bigarra  (lo).  —  Le  Savoyard. 

Lo  bigarra  y  fut  chapla  comme  d'herbette. 

M.  8. 
Bignetat,  s.  f.  —  Beignet. 

Bigorna.  —  Tordu,  de  travers,  qui  n'est  pas  en 
droite  ligne. 

Eyt  tôt  de  bigorna. 

Bigot,  s.  m.  —  C'est  le  tire-flente  dont  on  se 
sert  dans  les  écuries  pour  sortir  le  fumier. 

(B.) 

Billié,  V.  a.  —  Enrouler  une  corde  autour  d'une 
pièce  de  bois  percée  de  trous  qui  tourne  sur 
elle-même  et  qui  est  généralement  placée  à 
l'arrière  des  grosses  charrettes. 

Billetta,  s.  f.  —  Billet  de  confession,  lettre  de 
faire  part. 
Lo  jour  que  lo  cura  recepvrat  lour  billetta. 
Et  qu'u  Veiposaron,  lour  faut  noa  Varguilletta. 

M.  4. 
Binibolâ.  —  Bigarrés,  bariolés. 
Bimbola  de  colou. 

L.  2. 
Lo  chapitra  Dauphin  at  de  riban  d'Olande 
Fat  un  feu  Mmbola. 

M.  7. 

Binbolâ —  Vêtu  de  couleurs  violentes,  bariolé. 
Ben  parei,  ben  fardei,  binbolei  et  gorreire. 

L.  3. 
Bina,  V.  a.  —  Piocher  le  sol  à  sa  surface,  ne  pas 

aller  trop  profondément.  (Proveyz.) 
Bina,  s.  f.  —  Cône  de  sapin. 

Binon,  s.  m.  —  Jeune  veau  qu'on  élève  et  qui 

tète  encore. 
Au  féminin  :  ina  bina. 


BIO 


—  24 


BOC 


Biôla,  s.  f.  —  Rigole.  (B.) 

Biot,  s.  m.  — ■  Hérisson. 

Biqua,  s.  f.  —  Ane,  mulet  et  surtout  une  rosse. 

Biqua,  s.  f.  —  Vieille  chèvre. 

Bisi,  s.  f.  —  Le  vent  du  Nord,  celui  qui  nous 

apiiorte  le  beau  temps. 
Bit,  s.  m.  —  Paysan,  homme  de  la  campagne. 
Kt  crci  que  mili  hit  venan  de  laborà 
Ne  loti  zoussian  pa  poi  d'un  mci  deilavorà. 

U  1. 
Bit,  s.  m.  —  Homme  sans  éducation. 
Big.  (B.) 

Bit,  s.  m.  —  Los  montagnards  et  surtout  les 
Briançonnais  qui  descendaient  pendant  l'hi- 
ver, se  louaient  comme  maîtres  d'écoles  et 
revenaient  chez  eux  à  Pâques  ou  aux  Ra- 
meaux. 
Comme  le  grive  en  troupe  on  ved  du  Duuphina 
Descendre  tou  lou  bit  per  s'alla  hyverna 
U  plan  de  Perigour,  du  Poytou  et  Xaintonge, 
Per  saura  prou  d'argen  u  prenant  le  den  longe, 
Et  si  lotir  retour  n'est  per  Pasque  ou  per  Rampau, 
Laur  fene  vont  criant  gu'u  sont  mort  ou  malau! 

M.  8. 

Bizet,  s.  m.,  la  bure.  —  Etoffe  grossière  de  cou- 
leur grise  dont  s'habillaient  jadis  les  habi- 
tants de  la  campagne,  les  bits. 
U  sariet  un  vruy  fou  si  une  préfera ve 
ho  satin  u  hizet  et  la  perdri  u  io. 

M.  5. 

Bizi,  s.  f.  —  La  bise,  le  vent  en  général,  mais 
surtout  le  vent  du  Nord. 

V  coriet  coman  Hzi. 

U  1. 
Bizôla,  s.  f.  —  Bizette. 

Quan  la  fena  se  sin  dessu  l'aume  poyie, 
Sintan  sou  ierlingau,  qui  de  genti  iizvla 
U  fin  pertu  du  ou  U  fan  la  sinigàla. 

L.  3. 
Bizon,  s.  m.  —  Espèce  de  résine  qui  ressemble 
à  du  sirop  et  qui  sort  du  sapin.  (Proveyzieux.) 
Blâ,  s.  m.  —  Blé. 

Lo  hla  u  pey  de  l'or  se  pèse, 
Et  Von  ne  fat  plu  point  d'empèse 
A  causa  de  la  chareiti. 

M.  6. 
Blanda,  s.  f.  —  Buprestis,  cheiiille  de  couleur 
blanche  qui  fait  crever  le  bétail  qui  en  mange. 
(Charbot.) 

Que  la  blanda  te  crève. 

Blandurella,  s.  f.  —  Sorte  de  pomme  d'un  goût 

fort  agréable.  (Charbot.) 
Blauda,  s.  f.  —  Sarrau,  blouse.  (B.) 

Blet.  —  Epithète  qu'on  donne  aux  fruits  qui 

commencent  à  pourrir. 
Au  féminin  :  bleta. 
Bleyvi.  —  Blême. 

Adanqua  de  collera  i  prit  la  faci  bleyvi 
Et  tau  ven  en  furou  ne  poisit  pa  sen  pleyvi. 

M.  5. 


Blondâ,  v.  n.  —  Faire  la  cour  à  une  femme. 
Blou.sa,  belousa,  blauda,  s.   f.  —  Vêtement  de 
toile  dont  l'ouverture  est  au  cou  et  que  les 
paysans  ont  coutume  d'endosser  par-dessus 
leurs  habits  ordinaires. 
Bloyié,  V.  n.  —  Toiller,  détacher  avec  la  main  le 
filament   du   chanvre    en   brisant    la    chènc- 
votte. 
De  que  vo  gruza  vo,  monsieurf  Quand  ie  vos  oyo 
Parla  de  notron  jeu,  met  advi  que  ie  bloyo. 

M.  8. 
Blusse.  —  Favorise. 

/;'(  peusse  lo  pleizi  de  cela  douci  enserra 
(■lurepasse  tout  ben  qu'on  a  dessu  la  terra. 
Oi,  lo  hère  et  lo  migié  et  tau  zautrou  uneour 
Don  natura  non  bUisse  et  gatille  la  cour. 

L.  3. 
Bo,  s.  m.  —  Bœuf. 

Encouragié 
Lou  bo  à  laboura,  tirié  et  deiragié. 


M.  5. 


Bô, 


s.  m 


Bœuf. 

Tau  qii'aviet  averti 
D'avey  de  bô  à  l'ordinairo 
N'a  pa  sou  de  pan  à  Varmciro. 


fln. 


M.  6. 

astucieux. 


—  Cauteleux, 
boâma. 

—  Bobine,  petit  outil  à  dévider  le 

—  Dévider  du  fil  sur  une  bobine. 


Boànio,  adj. 
Au  féminin  : 
Bobilli,  s.  f. 

fil. 
Bobillié,  V.  n, 
Bobeillier.  (B.) 

Bobout,  s.  m.  —  Hibou. 

Et  per  lo  fare  mieu  cheura  devan  cotel, 
Je  Vanisso  fat  bobout,  civita,  chamartel. 

L.  1. 

En  1646  :  bobour. 

Bobout,  s.  m.  —  Légère  douleur,  mal  insigni- 
fiant, se  dit  surtout  à  un  enfant. 

Boccâ,  V.  a.  —  Avaler,  engloutir. 

Et  mi  je  vocy  bocca  tout  ore  cesta  jalli. 

M.  4. 
Boccon,  s.  m.  —  Bouchée  et  aussi  morceau. 
V  ne  ne  font  que  voida,  rempli  et  botassié 
Perce  que  lou  boccon  eypissia  lou  zaltere. 

M.  7. 
Boehar  et  aussi  bouchar.  —  Sale,  malpropre, 

barbouillé,  crasseux. 
De   là  :   boucharda,   nom   donné   à   une  vache 

noire. 
Boehar,  adj.  —  Nom  donné  à  une  espèce  de  blé 

de  couleur  brune. 
Bocharda,  s.  f.  —  Noire,  malpropre.  On  donne 
ce  nom  aux  vaches  qui  ont  une  tache  blanche 
au  milieu  du  front. 
Au  masculin  :  boehar. 

Boehéssiè,  adj.  —  Ce  qui  n'est  pas  greffé,  ce 
qui  est  sauvage,  qui  pousse  à  l'aventure.  Se 
dit  surtout  des  châtaignes. 

C'est  le  contraire  de  leima. 


BOC 


—  25 


BOR 


Boehou  (à).  —  La  face  contre  terre. 

Moque  tant  solameii  je  tomieiso  à  iochon. 

M.  5. 
Bocon,  s.  m.  —  Bouchée. 
Migié  un  bocon. 

L.  2. 
Et  si  notr'aume  a  prei,  entretan,  apetit 
De  migié  un  bocon  ou  de  bére  un  petit. 

L.  2. 
Se  dit  aussi  du  poison. 
Baillié  lo  bocon,  empoisonner. 

Boeoiiâ,  s.  f.  —  Bouchée. 

Boeina,  s.  f.  —  Borne.  (Gharbot.) 

Boey,  s.  m.  pj.  —  Bois. 

V  fon  du  boey  de  Bonrepo. 

M.  J. 
Boina,  s.  f.  —  Borne. 

U  l'osse  traffoura 
Si  «  n'oase  trova  en  mon  sevour  sa  boina. 

M.  5. 
Boino  (je  me).  —  Je  me  borne. 

E  faut  qu'en  son  endret  du  respect  je  me  boino. 

M.  5. 
Boisson,  s.  m.  —  Buisson,  haie  vive. 

E  se  dit  ben  soven  que  son  pare  boisson 
Per  malotru  que  set  u  semblara  baron. 

L.  3. 

Bolâ,  V.  a.  —  Mesurer  la  distance  qui  existe 
entre  un  certain  nombre  de  boules  et  le  but, 
afin  de  savoir  quelles  sont  les  plus  rappro- 
chées. 

Bolhi  (la).  —  Les  entrailles,   les  intestins,  les 
boyaux,  et  par  extension  la  verge  qui  leur 
ressemble. 
Secourre  la  bolhi,  secouer  les  entrailles,  faire 
sauter  ses  boyaux,  entrer  en  danse.    ■ 
Me  veyei  aussi  prêt  à  secourre  la  bolhi. 
Que  j'estin  quand  j'avin  me  premeire  chalou. 

M.  4. 

Bolieà,  v.  n.  —  Remuer,  s'agiter,  grouiller. 

Lou  paysan  en  sont  sauvageo 

Et  en  sont  devenu  pelou. 

Car  à  golei  coma  lou  lou 

V  viviont  quand  tout  boulicave 

De  l'infantari  que  passave. 

M.  6. 
Boligiiâ,  V.  n.  —  Remuer. 
Boulicâ.  (B.) 

Boliousa.  —  Epithète  donnée  aux  raves  et  aux 
[)ommes  de  terre  qu'un  séjour  trop  prolongé 
dans  le  sol  a  rendues  spongieuses.  (B.) 

Boliquâ,  v.  n.  —  Remuer,  s'agiter. 

Se  cogncu  tôt  autan  que  paren  de  la  pesta, 
Inco  que  Ihi  louzat  racla  a  cha  millié, 
Car  ley  bolique  tout  insi  qu'un  firmioulié. 

U.  i. 

Bollié,  V.  n.  —  Se  dit  de  quelqu'un  qui  regarde 
prendre  un  repas  auquel  il  n'est  pas  invité. 


Bolongié,  s.  m.  —  Boulanger. 

Queyto  un  bolongicf  IJna  servanta  platta 
8at  devant  qu'enfourna  fare  leva  la  pata. 

M.  8. 

Bondon,  s.  m.  —  La  bonde,  le  bouchon. 

Que  serto  de  lachié  (sic)  de  mouz  eyu  lo  bondon? 

M.  4. 
Bonetada,  s.  f.  —  Salutation. 
Fare  la  bonetada,  faire  le  salut,  s'incliner,  lever 
son  chapeau. 
l'ou  lou  grand  de  la  Franci,  à  testa  sen  eytuit, 
Lou  chaveu  pendolan  ju^qu-es  à  l'emberuit, 
lirayes  en  cotillon  et  riban  en  floquada 
A  ceu  grand  Espagnol  firont  la  bonetada. 

M.  7. 

Bongouvep.  —  Bon  ménage,  maison  bien  tenue, 

affaires  bien  dirigées. 
Maugouvcr,  mauvais  ménage,  mal  dirigé. 
Gouver,  le  gouvernement  d'une  maison. 

Bonhora,  s.  f.  —  Heure  favorable. 
Nâ  à  la  bonhora,  né  en  bonne  saison,  né  sous 
une  bonne  étoile. 

Tout  estiet  dru  et  na  à  la  bonhora. 

M.  8. 

Bonivo.  —  Bonasse,  qui  est  d'une  bonté  trop 
simple. 
La  Diana  at  fat  virié  votron  garçon  bonivo. 
Comme  lou  penoneeau  u  chastel  de  Montbivo. 

M.  S. 

Bonneta,  s.  f.  —  Besace  à  deux  poches. 
Bonvèpro.  —  Bonsoir. 

Boquet,  s.  m.  —  Bouquet. 
On  dit  d'une  fille  qui  est  sur  le  point  de  se  ma- 
rier qu'elle  va  poi-tà  boquet. 

L.  3. 
Boquinquan,  s.  m.  —  Manteau  fait  avec  une 
()eau  de  bouc. 

Tantà  tout  couvert  de  clinguan 
N'obliet  pa  son  boquinquan; 
Tanto  faut  qu'u  porte  et  qu'u  l'aye 
Lo  mantet  court  iusqu'à  le  braye. 

M.  6. 
Boquinquan.    —    Vêtement    fort    en    usage    au 
xvn'  siècle. 
Le  dame  de  Grenoblo  enchaynay  sen  carquan 
Portant  lo  just'u  corps  avec  lo  boquinquan. 

M.  8. 
Borbieu,  s.  f.  pi.  —  Châtaignes  qui  n'ont  rien 
dedans.  (Proveyz.) 

Borda,  s.  f.  —  Bûche  de  paille,  fétu. 
Lon  trove  de  ceu  flan  le  piere  précieuse 
Qui  no  chasson  duz  eu  le  borde  vieiouse. 

M.  5. 
Borda,  s.  f.  —  Parcelle  enflammée  qui  s'envole 
dans  l'air;  grain  de  poussière;  fétu  quel- 
conque qui  se  loge  sous  la  paupière,  et  aussi 
tout  objet  minuscule. 
On  dit  au  figuré  :  on  n'u  veit  pas  borda  guetta 
not. 


BOR 


BOT 


Borda,  s.  f.  —  Faisceau  de  joncs  et  de  chène- 
voLtes  (ou  de  paille)  auquel  on  met  le  feu  et 
qu'on  agite  en  courant  le  jour  du  mardi-gras 
et  pour  la  Saint-Jean. 

Borda,  V.  n.  —  Souffler  violemment  en  parlant 

du  vent. 
En  que  bordâve  la  nei  vcniet  su  mi. 
Du  côté  où  le  vent  soufflait,  la  neige  qui  passait 

par  les  ouvertures  arrivait  jusqu'à  moi.  (Pro- 

veyzieux.) 

Bordaluneiri,  s.  f.  —  Brandon  qu'on  allume  le 
soir  du  premier  dimanche  de  Carême,  feux 
du  dimanche  des  brandons. 

Bordéïé,  v.  n.  —  Courir  en  agitant  une  poignée 
de  paille  enflammée  le  jour  des  brandons  et 
en  criant  :  borda,  caramentran,  borda! 

Borde'iri,  s.  f.  —  Se  dit  des  mouches  et  autres 
insectes  qui  font  du  bruit  en  volant.  (Champ.) 

Bordeluneyre,   s.   f.  —  Brandons,   bouquet  de 
paille  enflammé  qu'on  promène  en  chantant 
dans  les  chemins  le  dimanche  des  brandons, 
c'est-à-dire  le  premier  dimanche  de  Carême, 
Que  toutta  la  not  set  not  de  bordeluneyre, 
Chtmdelles  en  fcnestre  et  flambeau  en  charreyre, 
Afin  que  fene,  fille,  homes  et  bon  meynu 
V  tour  de  ton  loti  feu  te  poeisson  démena. 

M.  7. 

Bordéyié,  v.  n.  —  Bourdonner  comme  les  abeil- 
les et  aussi  passer  et  repasser  dans  le  même 
endroit. 

Bordonnâ,  v.  n.  —  Bourdonner. 
Rordonna    d'entour,    bourdonner    tout    autour 
comme  une  mouche. 

M.  5. 
Ne  poeisse-tu  jamey  me  bordonnâ  d'entourf 

M.  5. 

Borgléyié,  v.  n.  —  Regarder  de  travers,  fermer 
un  œil  pour  arriver  à  bien  aligner  un  cor- 
deau. (Charbot.) 

Borgniat,  s.  m.  —  L'orvet,  espèce  de  couleuvre 
qui  passe  pour  n'y  pas  voir;  petite  bécassine 
que  les  chasseurs  connaissent  sous  le  nom  de 
sourde. 

Borin-bopailli.  —  Pêle-mêle. 

Boriqiiâ,  v.  a.  —  Saillir.  (Proveyz.) 

Borlho.  —  Aveugle,  borgne. 

U  n'ét  pa  ren  bossu,  ni  borlho,  ni  boitou. 

M.  4. 
Borlio  en  1659. 

Borlio.  —  Borgne. 

Vlet  de  l'un  du  seu  eiglaiousamen  chorlio. 
Me  u  diablo  lo  quan  que  lo  trovaria  borlio. 

h.  1. 
Je  seu  borlio  de  mou  dou  s'yû. 

Ménilgranâ. 
Vo  vcyé  que  ne  seu  ni  borlio,  ni  bossu, 
Oambio  ni  contrafat,  camu,  ni  veilUissu. 

M.  5. 


Borlion  (à).  —  Dans  l'obscurité. 

Bornet,  s.  m.  —  Conduit,  canal. 
Lou  borneu  pissolié,  les  organes  qui  nous  ser- 
vent à  uriner. 
Le  fene  n'auâ-iont  pa  pissia  si  reydo  qu'ore. 
Perce  qu'on  aurict  tant  furga  dedin  le  lore 
Qu'on  auriet  fat  de  rut  du  borneu  pissolié. 

M.  7. 

Boprel,  s.  m.  —  Bourreau. 

le  ereigno  son  eipea  autant  que  son  fourrel 
Et  je  me  chau  de  leu  autant  que  du  bourrel. 

M.  4. 

Bosse,  s.  f.  pi.  —  Tonneaux. 

Prou  de  bon  mouchillon  voyantaron  me  bosse. 

M.  4. 

Bôssi,  s.  f.  —  Tonneau. 

Avee  un  feu  de  joey,  u  fit  à  sou  veisin 
Sacrificio  riant  d'una  bossi  de  vin. 

M.  7. 

Bot,  s.  m.  —  Crapaud  de  grosse  taille  et  aussi 
petit  homme  gros  et  court  comme  un  cra- 
paud. 

Botafeu,  s.  m.  —  La  personne  (c'était  générale- 
ment un  grand  personnage)   qui  était  char- 
gée de  mettre  le  feu  au  premier  feu  de  joie, 
après  en  avoir  fait  trois  fois  le  tour  :  c'était 
le  signal  des  réjouissances  publiques. 
Monseiynou  lo  Premié,  per  mettre  tout  en  jeu, 
Apprcs  trey  tour  voulut  passa  per  boutafeu. 
Et  si  to  qu'u  Veut  mey  lo  feu  u  quatro  quarro, 
La  placi  Saint-André  fut  en  grand  tintamarro. 

M.  7. 

Botassié,  v.  n.  —  Transvaser  du  vin,  en  aller 
chercher  dans  une  cave  ou  chez  un  proprié- 
taire de  vignes. 

Doutachié.  (B.) 

Boteillié,  v.  n.  —  Boire  bouteille,  humer  le  piot. 
Monsieu  lo  oonseillié 
Ucbt  avec  sou  veysin  quoque  fey  boteillié. 

M.  7. 

Boteillon.  —  Petit  tonneau  d'une  contenance 
d'une  dizaine  de  litres  donné  par-dessus  le 
marché  à  celui  qui  achète  du  vin. 

Botenflâ.  —  Gonflé,  regorgeant. 
La  possi  botenfia  de  lacet. 

L.  1. 
Botiflà,  s.  f.  —  Toupie. 

Lou  cousturié  font  mei  de  ma 
Que  Ion  ne  sauriet  estima. 
V  joyont  mieu  à  la  tarifla 
Que  lou  zefan  à  la  botifla. 

M.  C. 
Boton,  s.  m.  —  Bouton. 

Iion  emporte  l'eipousa,  eyet  tout  u  pillageo. 
Adieu,  boton  de  rosa,  adieu,  biau  pucelageo! 

M.  4. 

Bottassié,  v.  n.  —  Mettre  le  vin  en  bouteilles. 
Chaqu'un  a  darrié  si  son  valet  cocassié. 
Qui  ne  fat  que  voida,  rempli  et  bottassié. 

M.  7. 


BOT 


—  27 


BOU 


Bottonnâ.  —  F,n  bouton. 

Ma  rosa  bottonnâ,  mon  œillet  eyiandi, 
Ma  tulipa,  ma  joey.  mon  tout,  mon  paradi. 

M.  5. 
Boû,  s.  m.  p!.  —  Bœufs. 

Le  vache  du  pat  tiron  coma  lou  6ow. 

B.  9. 
Les  femmes,  chez  aous,  valent  autant  que  les 
hommes. 

Bon-bout,  s.  m.  —  Hibou. 

Vh  miron  mioulan  su  lou  curer 
Ou  lou  chan  du  hou-bout  ne  son  pa  si  diver. 

L.  3. 
Boubilli,  s.  f.  —  Bobine. 

Eyet  fichié  un  fu  pointu 
Dedin  tina  boubiUi  à  fin  de  davoida. 

M.  4. 

Boucâ,  V.  n.  —  Manger  gloutonnement.  (Char- 
bot.) 

n.  —  Bouder,  faire  la  moue,  grom- 


Boucanâ,  y. 

mêler. 
Boucharda. 
Bouchardà, 


s.  f.  —  Vache  noire. 
V.  a.  —  Salir,  noircir.  (Charbot.) 
Bouchai,  eissi.  —  Norh  qu'on  donne  aux  fruits 
que  produisent  les  arbres  non  greffés  et  aussi 
foute  chose  moindre  que  son  espèce. 
Bouchict.  (B.) 

Boucheissi.  —  Cette  cpithète  se  donne  aux  fruits 
des  arbres  non  greffés;  on  la  donne  aussi  aux 
choses  qui  sont  moindres  qu'elles  ne  devraient 
être. 
Bouchet,  s.  m.  —  Se  dit  de  certains  arbres  qui 
offrent  des  réunions  de  fruits  sur  une  seule 
petite  branche,  des  cerises  surtout. 
Lou  oireysié 
fiont  deyja  ton  claffi  de  bouchet  de  cireyse. 

SI.  4. 
Bouchet,  —  Sauvage,  peu  civilisé,  qui  vit  dans 
les  bois. 
Depcu  que  noz  avon  absenta  Mourachet, 
No  troufon  que  lo  mondo  est  detwnu  bouchet. 

M.  8. 

Boucheupi,  s.  f.  —  Gerçure  aux  lèvres. 

Bouchon,  s.  m.  —  Cabaret  malfamé,  auberge  de 
piètre  apparence. 
De  tou  lou  boulongié,  du  malautru  bouchon 
Lou  zouvricr  désœuvra  rempUssion  le  meyso». 

B.  9. 
Boucon,  s.  m.  —  Bouchée. 

l'cr  couppa  sou  bocon  hiy  faut  point  de  cotel. 

M.  4. 
Boudrâ,  v.  a.  —  Presser,  serrer,  comprimer. 
Voudra,  espèce  de  mets  composé  de  châtaignes, 
de  fèves  et  de  haricots  cuit«  et  pétris  en- 
semble. 
Boudrâ,  v.  a.  —  Pétrir,  remplir,  faire  entrer 
avec  force. 

Veiqui  tout  lo  suhject  qu'ét  su  mon  estomat 
Dou  je  seu  plu  boudrâ  que  la  pasia  en  l'amat. 

M.  4. 


Boudril.  —  Mit  en  bouillie,  enfonça.  ' 

Et  si  yorreirimen  lo  Satan  Vassiegit 
Qu'u  l'y  rompit  trei  cote  et  la  deivieagit. 
L'y  eicarfoirit  lo  ventre  et  boudrit  la  forcella. 

L.  1. 

Boui.  —  Se  dit  des  châtaignes  qu'on  a  entassées 
pour  les  faire  suer  et  leur  faire  quitter  plus 
facilement  leur  hérisson. 


Le  buis. 

Ecurie  des  bœufs. 


Boui,  s.  m. 

Bouit,  s.  f. 

Bouibo,  s.  m.  —  Petit  oiseau  à  queue  rousse  et 
qui  passe  chez  les  paysans  pour  être  fort 
attaché  au  buisson  dans  lequel  il  a  élu  do- 
micile. On  dit  vulgairement  de  quelqu'un  qui 
ne  sort  jamais  qu'il  ne  lâche  pas  plus  sa  mai- 
son qu'un  bouibo. 

Bou'ita,  s.  f.  -  -  Pétard.  Petite  boîte  en  carton 
remplie  de  poudre,  fortement  attachée  avec 
de  la  ficelle  et  munie  d'une  mèche  à  laquelle 
on  mettait  le  feu  pour  la  faire  éclater  en 
signe  de  réjouissance. 
De  pertout  s'entendiet  cinfoni,  pétard,  bouïtet. 

B.  9. 
Soumisse  (ne).  —  Ne  déverse. 

Dieu  voille,  mon  bergié,  que  ma  mort  ne  set  tiena, 
Que  l'inhumanita  de  mon  sort,  su  lo  ten. 
Ne  boumisse  son  fiel  per  amarzy  ton  tem. 

M.  5. 
Bourâclo,  s.  m.  —  Maréchal  ferrant. 

Bourba,  s.  f.  —  Boue. 

Assomma  Gorreard.  lo  trayna  din  la  bourba. 

M.  8. 
Bourdelié,  s.  m.  —  Nid  de  guêpes. 
(Jrafinié  coman  una  polalhi 
Qu'à  un  gro  bourdilié  vou  dona  la  batâlli. 

L.  1. 
Bourgea,  s.  f.  —  Village. 

iladama,  sito  que  dedin  notra  bourgea, 
le  vouz  ay  veu  veni,  j'ay  eyta  enfrangca, 
L'auba  du  jour  n'ét  pa  si  bella  que  vo  çamo. 
Ne  vouz  eytonna  pa  doncqua  si  te  voz  amo. 

M.  8. 
Bouricot,  s.  m.  —  Petit  âne. 

Bourin-bourailli,  loc.  adv.  —  Sans  aucun  ordre, 
sens  dessus  dessous. 

Bournet,  boumeu,  s.  m.  —  Tuyau  de  fontaine. 

Bourrei,  s.  m.,  bourrèla.  —  Bourreau,  barbare, 
cruel. 

Tan  hou4-èla  fut  eiUi. 

L.  1. 

Bourrelâ,  v.  a.  —  Exécuter,  faire  subir  le  der- 
nier supplice. 

Elle  ont  faya  lou  partisan  de  Franci 
A  estre  bourrelâ  ou  creva  din  lour  panci. 

M.  8. 

Bourret.  —  Se  dit  du  vin  trouble  et  douceâtre 
que  l'on  boit  avant  qu'il  n'ait  bouilli.  (B.) 

Bousiliié,  V.  a.  —  Gribouiller,  mal  faire  un  ou- 
vrage. 


BOU  —  28  — 

Boussio.  —  Maladie  particulière  aux  moutons. 
Voutre  feyet  prendron  la  boussiou. 

Mënilgraud. 

Bouta,  s.  f.  —  Le  cornet  à  tenir  de  l'encre. 
(Charbot.) 

Bouta,  V.  a.  —  Mettre. 

Je  ioutarey  lo  feu,  affin  que  ceu  boey  vert 
tieye  mieu  deypoililla  lo  chautem  que  l'hyver. 

M.  5. 

Boutacié,   s.   m.   —  Le   paysan   qui   va   cher- 
cher du  vin  dit  qu'il  va  boutacié,  le  faire 
passer  des  tonneaux  du  propriétaire  dans  les 
siens.  De  là  buveur,  qui  boit  sans  cesse. 
Chassou  de  Sainot  Ismier,  boutacié  de  ver  Crolle. 

M.  4. 

Boutassi,  s.  f.  —  Cloaque,  égout  où  se  rendent 
les  eaux  ménagères  et  celles  des  fumiers.  (B.) 

Bouteillié,  v.  a.  —  Mettre  du  vin  en  bouteilles 
et  aussi  verser  à  boire. 

Cen  autre  prête  à  bouteillié 
Viroliavon  u  tour. 

L.  1. 

Boutcuilla,  s.  f.  —  Pommeau  d'épée.  (Roq.) 
le  me  vola  servi  contre  Gautier  du  lar 
De  mon  baston  ferra  ou  de  mon  cotelar 
Ou  de  ma  demi  piqua  ou  de  ma  bouteuilla. 
Erreur  :  d'après  le  nombre  de  pieds,  c'est  bou- 
tevilla  qu'il  faut  lire,  et  alors  ce  serait  très 
certainement  un  aiguillon  ou  tout  autre  en- 
gin destiné  à  conduire,  —  à  pousser  en  avant, 
—  les  animaux  de  la  ferme. 

Bouvà,  s.  f.  —  L'écurie  des  bœufs  et  des  vaches. 

(B.) 

Bouvilli,  s.  f.  —  Génisse;  ce  nom  se  donne  aussi 
à  la  panse  d'une  personne  fort  grasse.  (Char- 
bot.) 

Bouzillié,  V.  a.  —  Embrouiller. 
Bouzillia,  embrouillé. 

Bovéron,  s.  m.  —  Bouvier,  celui  qui  a  soin  de 
retable. 

Boveyié,  v.  a.  —  S'occuper  des  bœufs.  Presser 
quelqu'un  comme  on  aiguillonne  les  bœufs. 

Bovil,  s.  m.  —  L'étable  à  bœufs.  (Charbot.) 

Bovinâ  (la),  s.  f.  —  L'ensemble  des  bestiaux 
que  contient  une  étable,  que  possède  un  pro- 
priétaire. 

lanin,  tutou  de  la  bovina. 

M.  4. 
Voir  :  bétion. 

Boya,  s.  f.  —  Génisse  et  aussi  dans  un  sens  fi- 
guré une  jeune  fille. 
Lon  ta  fat  consenti  à  una  pora  pachi 
Car  u  lieu  de  la  boya  on  te  baille  la  vachi. 

M.  8. 

Bôya,  s.  f.  —  Génisse. 

L'ânon  porte  le  bât  de  ceu  que  fut  son  pare, 
La  boya  so  lo  joug  vint  remplacié  sa  mare. 

Gaude. 


BRA 

Boye,  s.  f.  pi.  —  Génisses. 

Ni  mesmo  qtiand  lou  lou  qui  vont  courant  per  tout 
Debvrion  migié  me  boye  et  me  chieurez  atout. 

M.  4. 

Boyiet,  s.  m.  —  L'écurie  du  cochon  ou  de  la 
chèvre. 

Lo  boyet  de  noûtra  chiûra. 

Boyon,  s.  m.  —  Jeune  veau. 
Bozié.  —  Bossue. 

La  boasi  t'eitofei,  bozié,  vieilli  charogni! 

L.  1. 

Bracamascho.  —  Mangeur  de  pâte,  épithète  in- 
jurieuse donnée  jadis  aux  Savoyards. 
Raci  de  bracamascho! 

M.  5. 
Bracamiau. 

Bracamau.  —  Injure,  mangeur  de  pâte,  sur- 
nom donné  aux  Savoyards. 

Vn  iugeo  qui  at  moin  d'ama  qu'un  bracamau 
Me  oumeye  de  ceu  que  guarit  de  ton  mau. 

M.  5. 

Bracot,  s.  m.  —  Petits  clous  qu'on  nomme  en 
français  :  braguettes. 

Bracot,  s.  m.  —  Petit  homme. 

Bracotâ,  v.  n.  —  S'amuser  à  des  riens,  ne  pas 
faire  un  travail  qui  en  vaille  la  peine.  (Pro- 

veyz.) 
Et  aussi  :  gongonner. 

Bi-acotâ,  V.  n.  —  Gongonner,  grommeler,  répé- 
ter toujours  la  même  chose,  mais  entre  ses 
dents. 

Braillié,  v.  n.  —  Crier  et  surtout  crier  trop  fort. 
Per  bien  vo  renomma,  ne  faut  pa  que  je  braillo. 

M.  5. 

Brama,  v.  n.  —  Demander  à  grands  cris  et  aussi 
chanter  à  tue-tête. 

Celezime  d'égalita 

Qui  bramon  tan  din  notra  fetta; 

Tout  celey  baille  to  de  pan 

A  celou  que  bramon  la  fan? 

Ménilgrand. 

Brama,  v.  n.  —  Crier,  hurler,  se  plaindre. 
La  pora  n'aviet  pa  lo  leizi  de  brama. 

h.  1. 
Brama  de  fam,  crier  famine. 

M.  7. 
Braman.  —  Parlant,  criant. 

Le  procurou  braman  voulit  être  écouta. 

B.  9. 

Bran,  interjection.  —  Vite  !  allons  !  remuez- 
vous!  dépêchons! 

Bran,  fila-me  d'itiè! 


L.  2. 


Brandâ,  v.  a.  —  Branler. 
Filli  que  landre. 
Tabla  que  brande, 
Fena  que  parle  latin, 
Faron  jamay  bonna  fin. 


Proverbe  dauph. 


BKA 


29 


liRE 


Brandâ,  v.  a.  —  Remuer,  secouer,  agiter. 
Brandâ  lo  nd,  faire  la  grimace. 

/  ne  farict  pui  ren  que  me  brandâ  lo  na 
Quand  luy  commandarin  d'ahada  nostra  boi. 

M.  4. 
U  rechagnont  à   gorg'iiverta 
Et  pui  vont  brandâ  la  couvei'la. 

M.  G. 

Brandatesta  (una).  —  Une  vieille  femme  dont 
la  tête  tremble  toujours  sur  ses  épaules. 
Alla  brandâ  lo  eu  à  cclla  brandatesta! 

M.  8. 

Brandeiri,  s.  f.  —  Remue-ménage,  changement. 
lui  trop  pou  d'enrouta  en  si  gronda  brandeiri. 

M.  4. 

Brando,  s.  m.  —  Danse  en  rond  fort  en  usage  au 
xvir  siècle. 

Ma  qu'u  virolheison  uti  brando 
Dcu  lo  dilhun  iusqu'u  dissando, 
Lou  zet  avi  que  cestu  an 
Sarat  toujour  caramentran, 

M.  8. 

Brando,  s.  m.  —  Manière  de  voir,  manière  de 
faire,  ligne  de  conduite. 
E  faut  que  nostron  brando  aile  bien  en  cadanoi. 

M.  4. 

Brando  (lo),  s.  m.  —  Ronde  et  aussi  la  danse 
par   laquelle   les  deux  jeunes   époux  étaient 
tenus  d'ouvrir  le  bal. 
Apres  eeu  mot,  atten  un  biau  chapet  de  flou 
Que  tares  quand  t'aures  lo  brando  de  leypoit. 
Devant  que  deybaudi  ton  biau  botton  de  rasa, 
Celley  t'ét  assura. 

M.  8. 
Lo  chapet  de  flou,  c'était  la  couronne  de  fleurs 
d'orangers. 

Brandon,  s.  m.  —  Tout  ce  qui  brille,  tout  ce  qui 
éclaire  et  aussi  :  les  yeux. 
Que  ne  leissi  te  vo  mon  corp  à  l'abandon, 
Quand  Veygua  deyborda  aveugUt  mou  brandon. 

M.  5. 
Tison  allumé,  feu,  flambeau. 

Brandon,  s.  m.  —  Le  dimanche  des  brandons. 
Leu  brandon. 

Braqua,  v.  n.  et  a.  —  Rater,  ne  pas  partir  en 
parlant  d'un  fusil. 

Brâsa,  s.  f.  —  Braise,  charbons  ardents. 

Brasseiri,  s.  f.  —  Chemisette  d'enfant,  ainsi 
nommée  parce  qu'elle  sert  surtout  à  couvrir 
et  protéger  les  bras. 

Brâtâ,  V.  n.  —  Chanceler,  zigzaguer  comme  un 
homme  qui  a  trop  bu. 
Yer  u  venit  bratan,  uro  com'una  soupa, 

L.  1. 

Braude,  s.  f.  pi.  —  Longues  guêtres  que  portent 
les  Piémontais  et  les  montagnards  du  Brian- 


çonnais.  Elles  sont   souvent  si   hautes  qu'on 
les  peut  attacher  à  la  ceinture. 
Et  ie  me  son  aida  à  deyfare  le  brande 
Qui  lour  chose  de  patte  ou  plusto  lour  berlaude 
Offravont  à  le  fene  afin  de  le  brandâ. 

M.  8. 
M.  Albert  dit  encore  briaude. 

Brauqua,  s.  f.  —  Terme  d'amitié;  nous  dirions 
dans  le  même  sens  :  ma  petite. 

Bravitâ,  s.  f.  —  Beauté. 

Bravitâ  se  mige  pas,  se  liehe  mâque. 
Bravon.  —  Joli. 
Au  féminin  :  bravouna. 

Bravo.  —  Dans  le  sens  de  joli,  charmant. 
Quinto  bravo  garçon! 
Vos  este  trop  bravo,  dit  la  Lhauda  à  Amidor. 

M.  4. 
Bràye,  s.  f.  pi.  —  Culottes,  pantalons. 

.1  Sassonnageo  on  vet  trcy  tine  que  le  faye 
Firon  qtian  lou  tailleur  ne  fassion  poin  de  braye. 

M.  5. 
Crauquillon  n'a  pas  de  brâye 
Faut  fâre  en  façon  qu'i  n'âye. 
Ou  de  fi  ou  de  coton 
Vaurès   de   hrâye,    Crauquillon. 

Refr.  voironnais. 

Brayeta,  s.  f.  —  Partie  de  la  culotte  de  nos  pères 
qui  correspondait  à  ce  que  nous  avons  long- 
temps appelé  :  le  pont. 

Varallié  einci  qu'una  naveta 
Per  se  pouvei  ota  lo  jar  de  la  brayeta. 

h.  3. 
Brayié,  v.  a.  —  Culotter. 

Brecot,  brecôta.  —  Petit  garçon,  petite  fille.  (B.) 

Breguignié,  v.  n.  —  Bredouiller,  hésiter. 

Breiche,  s.  f.  pi.  —  Petits  brins  ou  fétus  flottant 
sur  l'eau.  (Charbot.) 

Breiehoii,  ousa.  —  Malpropre. 
L'eiga  tota  breichousa. 

L.  2. 
Breié,  v.  a.  —  Broyer.  (Charbot.) 

Bpeleu,  s.  m.    -  Petit  bâton  court  et  pesant. 

Brelotâ,  v.  a.  —  Jeter  un  breleu  dans  les  bran- 
ches d'un  arbre  fruitier  pour  en  faire  tomber 
les  fruits. 

Bren,  s.  m.  —  Son. 

Bran.  (B.) 

Bret.  —  Ce  mot  ne  se  dit  que  des  arbres  limi- 
trophes qui  étendent  leurs  branches  et  leurs 
racines  sur  deux  fonds  voisins. 

Signifie  aussi  bègue.  (Charbot.) 

Bi-età,  s.  f.  —  Petite  cloche. 

Bretoyié,  v.  n.  —  Bégayer. 
On  dit  aussi  :  bretonnâ. 

Breu,  s.  m.  —  Essaim. 

Fare  de  brut  mei  qu'un  cloutrié 
Ou  ben  plutà  qu'tm  breu  d'avilie. 

M.  6. 


BRE  — 

Breût,  s.  m.  —  Bruit. 

Breylé,  v.  a.  -  -  Broyer,  réduire  en  poudre. 
lat  cinq  an  cntié 
Que  mon  cour  et  hrcya  din  un  mesmo  mortié. 
Que  je  scu  amoirou  d'una  qu'ét  fricandella 
Autant  que  gratiousa  et  bella  qu'infidclla. 

M.  4. 

Murmurer,  se  plaindre,  gon. 


30  — 


BRO 


Récolte  du  menu  bois  dans  la 


Brezenâ,  v.  n. 

gonner. 

BrcziUat,  s.  f. 
campagne. 

Alla  à  la  hrczillat. 

Brezillon,  s.  m.  —  Petit  bois. 

Bricâ,  V.  n.  —  Briller,  se  mouvoir  d'un  mouve- 
ment de  trépidation  ou  plutôt  de  palpitation. 
(Gharbot.) 

Brico,  s.  m.  —  Baiser  sur  la  bouche. 

Rt  quan  Ici  qu'ét  dessout,  repon  de  galico, 
Et  couragiousamen  U  fa  mille  irioo, 
En  morteiran  du  eu, 

h.  3. 

Bricola,  v.  n.  —  Passer  son  temps  à  faire  des 
choses  inutiles  et  aussi  courir  après  les  hom- 
mes qui  sont  des  porte-bricoles. 
Juy  faya  a  sçavci  dansié  et  iricola 
Le  fille  du  quartié  d'u  re  mi  fa  ço  la. 

M.  4. 
Bricola,  le  membre  viril. 

Bricole,  s.  f.  pi.  —  Ajustements  de  femmes,  ru- 
bans, dentelles,  etc.,  tout  ce  qui  flotte  au  vent 
sur  leur  passage. 
Acorda  se  hricole  u  son  du  zeitrumen. 

Jj.  3. 
Brié.  —  Brevet,  lettre. 

EilU  sat  fare  irié. 

L.  3. 
Brié.  —  Bref,  en  un  mot. 

Brié,  nou  n'avon  u  mondo  un  ressoulaeimen 
Meillou,  qu'en  toute  ehoze  usa  de  changimen. 

L.  3. 
Brifan.  —  Mangeant. 

Urifd  du  dou  flan,  manger  des  deux  côtés,  faire 
d'une  pierre  deux  coups. 

M.  5. 
Brifaut,  s.  m.  —  Trou,  anfractuosité. 
Trovà  un  irifaut  du  valet  de  Veitablo. 

!..  2. 

Briffft,  V.  a.  —  Manger  avec  avidité  et  beaucoup 
à  la  fois. 
Banquetton  souqua  bien,  hriffon  à  nostron  sou. 

M.  4. 
Briffa,  v.  a.  —  Dévorer. 

V  iriffariet  patié.  dindon,  chappon,  gigot, 
Ey  fcrbeilliriet  tout  ce  qui  trouvariet  cot, 
Raflariet  tou  louz  osu.  lo  iuro,  lo  fromageo, 
Et  puisse  no  faudriet  payé  lo  grand  dommageo. 

M.  8. 
Brignolâ,  v.  a.  —  Friser. 

Mei,  ij  volo,  u  rebour,  brignolâ  mou  chaveu. 

L.  3. 


Brignole,  s.  f.  |il.  —  Frisures. 

V  dct  et  vu  périjan  en  se  bêle  eicole 
Que  la  fena  ne  det  se  fare  se  brignole. 

L.  3. 

Brigondau,  s.  m.  —  Sorte  de  pilte  dont  on  fait 
de  la  soupe. 

Brin.  —  Un  peu.  (J.  0.) 

Brin,  s.  m.  —  Le  son  grossier,  la  sciure  de  bois. 

Brinda,  s.  f.  —  Coup  qu'on  boit  à  la  santé  de 
quelqu'un  et,  d'une  manière  générale,  le  vin. 
8i  ie  perdo  fauray  mon  recour  à  ma  brinda. 

M.  8. 
Je  noierai  mon  chagrin  dans  le  vin. 

Brindâ,  v.  a.  —  Trinquer,  porter  la  santé  de 
quelqu'un. 
Onaviet  pa  cabaret  qu'à  leu  Ion  n'y  brindisse. 

M.  5. 

Brindâ.  —  Porter  une  santé,  action  de  trinquer, 
de  choquer  le  verre,  de  boire  à  la  santé  de 
quelqu'un. 
Veyqui  perque  lo  Rey  en  ceu  bon  paJi  mande 
Cellou  qui  n'ont  vollu  qu'en  brindes  allemande 
Fare  quoque  raison,  et  qui  ont  tant  brinda 
Qu'u  ne  trovont  plu  ren  à  deigalibourda. 

M.  7. 
Purin. 


Bringiia,  s.  f.  - 

Bringuâ,  v.  a. 

terres. 

Brio,  s.  m.  — 


—  Répandre   le  purin   sur   les 
Chaussée  d'un  chemin  ou  d'un 


pont.  (Gharbot.) 
Briôde,  s.  f.  pi.  —  Guêtres. 

Brisi  (ina).  —  Une  parcelle,  un  tout  petit  mor- 
ceau. 

Ma  brisi,  terme  d'amitié.  Nous  dirions  aujour- 
d'hui dans  le  même  sens  :  ma  petite,  ma  mi- 
gnonne. 

B.  9. 

Briva,  s.  f.  —  Chemin.  (J.  O.) 

Brizi,  s.  f.  —  Miette. 
Ma  brizi,  ma  mignonne. 

li'a-tu  poin  de  regret  d'avié  fat  tan  de  pena, 
Per  si  petit  de  fat,  à  ta  brizi  de  fena. 

U  1. 
Brizi  (ina).  —  Une  miette,  un  brin. 
Et  aussi  :  in  brizon,  un  peu,  une  petite  quan- 
tité. 

Brizigot,  s.  m.  —  Tas  de  bois  auquel  on  met  le 
feu  pour  fabriquer  le  charbon  de  bois. 

Brizon,  s.  m.  —  Petit  morceau.  (J.  O.) 

Brocailli,  s.  f.,  se  dit  aussi  bricaiUi.  —  Terme 

d'amitié  :  mon  petit. 
Et  aussi  :  rtia  braqua,  ma  petite. 

Brôcca,  s.  f.  —  Le  membre  viril  d'un  petit  en- 
fant. Terme  d'amitié  :  ma  brôcca,  mon  petit. 

Brocliet,  s.  m.  —  Vaisseau  à  tenir  du  vin.  (Char- 
bot.) 


BRU  —  31 

Brôchi,  s.  t.  —  Broche,  robinet  de  bois. 
Brochié,  v.  n.  —  Mettre  un  robinet  à  un  ton- 


Brogiave.  —  Pensait. 


L.  3. 


Brogié,  v.  n.  —  Songer. 

1'  faut  un  po  brogié, 
Vo  sçaves  que  lou  lou  charchon  deque  rongié. 

M.  5. 
Brogié.  —  Réfléchir. 
Brogiàvo,  pensais. 

C'omore,  je  brogiàvo  u  ten  de  notrou  pare. 

h.  3. 
Brogié.  —  Se  consulter. 

\  egqu-i  perque,  monaieu,  y  faut  un  po  brogié. 

M.  8. 
Brogié.  —  Supposer,  croire. 

^e  broge-tel,  su  l'ot  una  rata  grilUé 
Qu'e  quoque  friquendel  que  la  vin  virolié! 

h.  1. 
Brogié  (se).  —  Se  figurer,  se  forger. 
h't  mi  ie  vo  farag  toute  le  révérence 
Que  lo  cervel  se  broge  et  que  lo  cour  se  pense. 

M.  8. 

Broglié,  v.  n.  —  Bourgeonner.  (Charbot.) 

Bronchon,  s.  m.  —  Tuyau  de  fer  ou  de  poterie 
qui  sert  à  l'écoulement  d'une  fontaine,  d'une 
cruche,  d'un  seau  ou  tout  autre  ustensile  des- 
tiné à  contenir  du  liquide.  (Proveyz.) 

Bronda,  s.  f.  —  Petite  branche  et  aussi  buisson. 
Me  faut  cachié  darrié  cesta  bronda  foillonaa. 

M.  5. 
Brondageo,  s.  m.  —  Feuillage. 

Bronde,  s.  f.  pi.  —  Petites  branches  des  arbres. 
Amour  fat  badina  lo  ven  aver  le  flou 
lit  fat  que  lous  izcyu  u  gergonon  sur  le  bronde. 

M.  4. 
Brondeyu  (lou).  —  Les  branches. 

Enchan  no  no  pleision  tou  dou  à  cho/nsonna, 
Comme  sur  lou  brondeyu  lou  malo  et  le  femele. 

M.  4. 

Broquâ,  s.  f.  —  Robinet  et  aussi  le  membre  viril. 
Iqui  chacun  se  plante 
Pcr  lo  veyre  pissié  de  la  jôey  qu'u  l'aviet 
Et  de  ce  qu'una  fena  à  sa  broqua  beviet. 

M.  7. 

Brossa.  —  Caillé,  grumelé,  tourné  en  parlant  du 
lait  ou  d'une  sauce. 

Brot,  s.  m.  —  Bourgeon  que  pousse  un  arbre, 

nœud  d'un  arbre,  jeune  enfant. 
Charchié  de  brot  veut  dire  :  se  mettre  en  quête 

de  difficultés. 

Brotâ,  V.  n.  —  Bourgeonner. 

Brolu.  —  Noueux,  raboteux. 

Broula-chiùra,  s.  m.  —  Cytise. 
Lo   brouta-chiûra. 

Broutacii,  s.  m.  —  Repas  que  l'accouchée  donne 
à  ses  voisines  quand  elle  va  à  la  messe;  en 
français  :  relevailles.  (Charbot.) 


—  BRU 

Broiigié,  v.  n.  —  Ruminer  quelque  chose,  pré- 
méditer quelque  chose,  y  penser  mûrement,  y 
réfléchir. 
le  ne  perdrin  pa  tem  à  ce  que  je  me  brougeo. 

M.  5. 

Brouillât.  —  Brouillard. 

JI.  5. 

Broiiillo.  —  Troublé,  sens  dessus  dessous. 
Je  sey  tôt  brouille  enqueu. 

Proveyzieux. 

Brouton,  s.  m.  —  Bourgeon  et  particulièrement 
le  rejeton  du  chou.  (Charbot.) 

Bru,  s.  m.  —  Ruche. 

Un  gro  plen  brù  d'avilie 
L'aleizon  marpaudà. 

L.  1. 

Bruce  (le),  s.  f.  pi.  —  Les  restes  de  la  table,  ce 
qui  n'a  pas  été  mangé  d'un  repas. 
Et  quand  lour  meysolard  ne  poviont  plu  machié, 
Bulli,  ruti,  grillia,  ruella  ni  hachié, 
U  fasiont  de  lour  brusse  à  lour  idola  offranda 
Et  daiisavont  u  tour  en  granda  sarabanda. 

M.  8. 

Bruce,  s.  f.  pi.  —  Les  restes,  ce  qu'on  laisse  dans 
son  assiette  quand  on  a  eu  plus  grands  yeux 
que  grand  ventre. 

Brucéyié,  v.  n.  —  Faire  des  restes. 

Bruchôla,  s.  f.  —  Bûchette  à  allumer  le  feu. 

(Charbot.) 
On  dit  aussi  :  bruciôla. 

Bruciliari,  s.  f.  —  Amas  de  menu  bois  pour  al- 
lumer le  feu.  (Charbot.) 

Bruclâ,  V.  a.  —  Passer  à  la  flamme  du  feu. 
(J.  0.) 

Brûre,  v.  n.  —  Faire  du  bruit. 
Brut,  fait  du  bruit. 

U  trépet  deitressi  et  brut  corne  l'Yzera. 

U  3. 

Brusse,  s.  f.  pi.  —  Les  restes  d'un  repas. 

M.  8. 

Brut,  s.  m.  —  Une  ruche  d'abeilles,  c'est-à-dire 
le  panier  en  forme  de  cloche  destiné  à  les 
contenir.  La  ruche  et  les  abeilles  qu'elle  con- 
tient. 
Je  m'en  voay  achitâ  in  brut.  —  In  brut  d'avilU. 

Brut,  s.  m.  —  Murmure. 

Lo  brut  d'una  rigola  à  traver  lau  caillou. 

L.  3. 
Brut,  s.  m.  —  Bruit. 

Lo  brut  court  d'ici  en  Avignon, 
Que  ma  musa  per  vo  fat  ce  que  je  commando. 

M.  4. 
Brut,  s.  m.  —  Tapage,  vacarme. 

Fare  de  brut  comme  le  grailli. 

M.  5. 
Fare  de  brut  met  qu'un  cloutrié, 

M.  6. 
De  cent  cloche  lo  brut  jusqu'u  ciel  s'entendit. 

B.  9. 


HIUJ 

Unitussi^',  V.  n.  —  P'aire  du  bruit. 

ho  vvntrc  H  hrutaste  et  Veitotnat  H  hai. 


r-.  2. 


Brulassié,  v.  a.  —  Brutaliser. 

Bu.  —  Il  bout. 

Et  aussi  :  bouillonnement. 

Ln  hù  d'utia  fontana. 


h.  3. 


Itnandeiri,  s.  f.  —  Lavandière. 

l'ay  faya  Ridelei  u  renom  de  chaudeire 
Ansi  H  fat  parla  de  leu  le  buandeire. 


M.  4. 


Effleurer. 


Buclietfl,  V.  a. 

Buclâ,  V.  a.  —  Griller,  brûler. 

Aa»cton  no  icy  et  prenon  la  freycliou, 
Tandi  que  lo  êoley  lucle  tout  jusgu'u  chou. 

M.  4. 

Buclâ,  V.  a.  —  Mavir,  brûler  à  la  surface  le  poil 
d'un  fochon  ou  le  duvet  d'une  volaille  sans 
obtenir  de  cuisson  à  l'intérieur. 

Rugni,  s.  f.  —  Espèce  de  pâte  tressée  de  di- 
verses manières  et  frite  à  l'huile. 

Bugnetta,  môme  sens. 

Bulhi,  V.  n.  —  Bouillir. 

Avey  deque  fare  iien  iulki  Vola, 

M.  4. 
Avoir  de  quoi  faire  bouillir  la  marmite. 
Buratin,  s.  m.  —  Espèce  d'étoffe  très  à  la  mode 
jadis  dans  nos  montagnes. 

Burdi,  V.  n.  —  Bondir,  sauter. 
C'elou  de  ceteu  ten 
De  le  veire  hurdi  n'on  pru  lour  passaten. 

U  1. 

Burdi,  V.  n.  —  Bondir  de  joie,  sauter  de  plai- 
sir, se  trémousser. 
Et  je  ne  creyo  pa  que  l'arma  ieneirousa 
Du  poro  trapassa  ayeise  en  paradi, 
Per  prevon  qu'cilli  y  set,  tau  meon  de  burdi. 

L.  3. 

Burdoeiri,  s.  f.  —  On  appelle  ainsi  en  quelques 
endroits  le  hanneton.  D'une  façon  générale  : 
les  mouches  et  tous  les  autres  insectes.  (Char- 
bot) 
Bureire,  s.  m.  —  Habits  de  bure. 

A  vei  tant  de  manteu  traîna  per  le  charreire 
Et  tant  de  grand  goutane  en  fasson  de  bureire. 

M.  5. 

Bureiri,  s.  f.  —  Baratte  à  faire  le  beurre. 


32  —  BUY 

Burgâ,  v.  a.    -  Pousser  quelque  chose  pour  U' 
faire  entrer  de  force,  malmener  quelqu'un, 
fourgonner. 
Beurgd.  (B.) 

Burlâ,  V.  n.  —  Hurler,  gueuler  en  parlant  du 
coclion  que  l'on  saigne. 
Faut  lou  fare  burlâ  pe  que  lo  sang  colèze. 

Proveyz. 
Quan  t'i  ne  burlon  plu  lo  sang  s'arrête. 

Proveyz. 

Burlet,  s.   m.  —  Bâton   ferré,  bâton  pour  se 
battre.  (Champ.) 

Buro,  s.  m.  —  Beurre. 

Enfin  ne  poeissi  vo  avey  du  companajo. 
Du  buro  que  di  liard  et  que  siey  du  frornajo. 

M.  7. 

Burro,  s.  m.  —  Beurre. 

Bure.  (B.) 

Buslquâ,  V.  n.  —  S'occuper,  mais  à  des  riens  et 
seulement  pour  se  distraire. 

Buta,  V.  a.  —  Jeter,  envoyer. 

Tremi  de  notra  arma,  u  la  voudrit  buta 
U  gour  de  perdition. 

h.  3. 
Butâ.  —  Placé. 

Koutron  seignou  n'o  ren  su  la  terra  buta 
Que  ne  set  tout  per  l'aume. 

L.  3. 
Butâ,  V.  a.  —  Mettre. 

Corne  la  mouchi  jailli 
Que  quauque  mau  fasan  tout  eipreu  a  buta. 
Sou  la  coua  d'una  sauma  et  la  fat  repità. 

L.  3. 
Buton.  —  Mettons. 

S'u  n'y  buton  la  man. 

L.  1. 
Buya,  s.  f.  —  Lessive. 

V  lo  firont  cola  dedin  lour  gargamella 
Et  chicoliront  tant  que  lour  buya  fut  bella. 

M.  8. 
Buyâ,  V.  a.  —  Lessiver. 

Buyandeiri,  s.  f.  —  Lavandière,  femme  qui  lave 
le  linge,  fait  la  lessive. 

Lou  regrollié.  manore,  buyandeyre, 
A  cha  plen  banaton,  pot,  guiettes  et  cuilleyre, 
Oaboiiilliront  lo  vin  sen  eyga  tout  deulon, 
Et  n'en  leissiront  pa  souqua  un  chicolon. 

M.  7. 

Buyon,  s.  m.  —  Petite  lessive. 


o 


CAB 

Cabassié,  v.  a.  —  Frapper  pour  se  faire  ouvrir; 
batire  quelqu'un,  lui  donner  des  coups. 

Cabet,  s.  m.  —  Petit  bane. 

Caboche,  s.  f.  pi.  —  Gros  clous  à  quatre  pans 
que  les  montagnards  mettent  à  leurs  chaus- 
sures. 

On  dit  plus  communément  de  tâche. 

Cabôehi,  s.  f.  —  Tête  et  aussi  jugement. 
Gen  (le  bona  cabochi,  gens  instruits  et  intelli- 
gents. 

M.  7. 
Monsieu  lo- grand  abbé  marchave  simplameit 
Suivi  du  grand  consey,  gen  de  bona  cabochi, 
Qui  sçaron  manteni  l'honou  de  la  perrochi. 

M.  7. 

Caborna  ou  calaborna,  s.  f.  —  Grotte,  caverne 
creusée  dans  les  rochers  et  aussi  trou  pra- 
tiqué dans  le  tronc  d'un  vieil  arbre. 
«S'a  caborna  et  pru  gran  que  le  zautre  ne  son. 

L.  1. 

Cabossié,  v.  a.  —  Faire  une  bosse,  bosseler. 

Cabrit,  s.  m.  —  Chevreau. 

Soudar  et  officié,  legié  coma  cabrit. 

Ton  de  lor  uniformo,  portavon  lou  z'habit. 

B.  9. 

Cabpot,  subst.  et  adj.  —  Personne  qui  a  les  jam- 
bes tordues  comme  celles  d'une  chèvre,  qui 
marche  les  genoux  en  dehors. 

Cabuna,  s.  f.  —  Cabane. 

U  se  vat  repeirié  deden  guogue  cabùna. 

L.  2. 
Lon  trove  bien  plusto  lou  bien  de  la  fortuna 
Din  una  grand  meison  que  din  una  cabuna. 

M.  4. 

Cacabon,  s.  m.  —  Grosse  tache  d'encre,  pâté. 
Main  inco  que  tu  set  machura  sen  charbon. 
Qu'on  ne  poeisse  leva  du  papié  cacabon, 
Si  tu  te  lave  bien  de  l'eygua  du  minime, 
La  Pay  te  fournirai  d' excuse  Icgitime. 

M.  7. 

Cacabosson  (à).  —  Accroupi,  assis  sur  ses  ta- 
lons. (Onof.) 

Cacabot,  s.  m.  —  Grosse  tache  d'encre,  pâté. 

Cacalause,  s.  m.  pi.  —  Escargots. 

La  Frovenci  n'at  ren  que  de  sarrapatat, 
Uigeou  de  cacalause  et  figue  de  cabat. 

M.  8. 


CAD 

CiVcarâva.  —  Surnom  donné  aux  Savoyards. 
Monsieu  de  Cacarava! 

M.  5. 

Cacareïé,  v.  n.  —  Jargonner. 

A  penat  vos  accomminciez 
Win  poû  savé  cacareier. 

Latal. 

€acareyié,  v.  n.  —  Glousser,  faire  des  glousse- 
ments en  parlant  des  poules  et  aussi  des  per- 
drix. 

Cacarochi,  s.  f.  —  Bosse,  coup  violent  sur  la 
tête  qui  produit  une  bosse. 
le  faray  en  sa  testa  un  cent  de  cacaroche 
Et  ie  rendray  son  corp  bossu  comme  le  roche. 

M.  8. 

Cacarot,  s.  m.  —  Mauvais  fruit  qui  n'est  pas 
arrivé  à  maturité. 

Cachemeilli,  s.  f.  —  Cachette  pour  l'argent,  ti- 
relire. (Champ.) 

Cachet,  s.  m.  pi.  —  Fruits  ou  fleurs  qui  vien- 
nent ensemble  comme  par  bouquets,  les  ce- 
rises et  les  noisettes,  par  exemple. 

Cachet  (à).  —  En  cachette,  à  l'insu  de  tout  le 
monde. 

Et  de  qui  à  cachet 
Lo  dessu  de  trop  d'hulo  engreisse  son  archet. 

M.  5. 

Câehi,  s.  f.  —  Cachette,  abri. 

Chacun  det  estre  din  sa  cachi 
Devant  que  Ton  ïachey  lou  chin  de  lour  eytachi. 

M.  4. 

Cachié,  v.  a.  —  Cacher. 

Cachon  (à).  —  A  la  sourdine. 

A  la  fin  è  lou  faut  laissié  taravelà 
Autramen  à  cachon  un  cop  pourriet  coula. 

M.  5. 

Cachon  (à).  —  En  cachette,  à  l'insu  de  tout  le 
monde. 

Un  vilain  cop  fourra  est  to  fat  à  cachon. 

M.  5. 

Cachon  (à).  —  A  la  dérobée. 

E  ne  sara  pa  ren  un  banqtiet  à  cachon 
Qui  à  le  belle  fat  fare  lo  reverchon, 
Mais  un  banquet  dreissia  per  toute  tabla  ouverta 
Jusqu'à  tant  que  Veypou  me  serve  de  couverta. 

M.  8. 

Cadèta,  s.  f.  —  Le  trottoir. 


CAIJ  —  34 

Cadit.  s.  m.  —  Etoffe  en  usage  au  xvii'  siècle. 
A  qui  unn  gandola  raza 
Vin  miev  qu'un  bel  habit  de  cadit  ou  de  raza. 

M.  4. 
Raza,  autre  étoffe  de  prix  en  usage  à  la  même 

«poque. 
Caflot,  ta,  te.  —  Gras,  grasses,  qui  a  les  joues 
bien  pleines. 
A»»i  a  tou  lou  bal  eourron  celle  cafiotte, 
He  riron  cey  et  ley  danson  comme  mariotte. 

M.  4. 

Cafourchi,  s.  f.  —  Forflcule,  perce-oreille. 

Cagnar,  s.  m.  —  Lieu  abrité  des  vents  du  Nord 
et  bien  exposé  au  soleil. 

Cagni,  s.  f.  —  Grimace,  moue. 

A  tabV  u  ne  iiont  iamei  gou, 
l'erce  qu'un  gro  pan  de  dou  sou 
Lou  ȍat  autant  qu'una  chatagni. 
Quant  faut  payé  u  font  la  cagni. 

M.  6. 
Caillià,  s.  f.  —  Lait  caillé. 

Mev  de  blcnchou  que  n'a  notra  caillia. 

Noël  Champ. 
Caillot.  —  Grassot. 

Bra  douillet  et  caillot. 

M.  5. 

Caillourda,  s.  f.  —  Espèce  d'anémone,  de  re- 
noncule :  la  coquelourde. 

Cala,  s.  f.  —  Chaleur. 

fe  trovo  qu'ul  a  fat  una  granda  foli 

Per  se  battre  eujourdeu  que  la  pay  generala 

Fat  tàtâ  a  chacun  la  douciou  de  sa  cala. 

M.  8. 

Câla  (à  la).  —  Bien  au  chaud,  bien  exposé,  à 

l'abri  de  tous  les  vents.  (Proveyz.) 
Calaborna,  s.  f.  —  Caverne,  grotte,  anfractuo- 

sité  naturelle,  trou. 
Calaborne,  s.  f.  pi.  —  Crevasses,  trous  dans  un 
rocher  et  aussi  antre,  cabaret  malfamé. 
Rochoneyza,  qui  tin  sur  Ut  darrié  te  corne. 
Afin  qu'on  poeisse  entra  dedin  te  calaborne. 

M.  7. 
Calabournu.  —  Troué,  rempli  de  crevasses. 
Un  abro  calabournu. 

M.  8. 
Caletà,  s.  f.  —  Coiffure  dauphinoise. 

Caletta,  s.  f.  —  Bonnet  de  forme  élevée  parti- 
culier aux  femmes  du  Dauphiné. 
De  Teyfrey  mou  chaveu  font  leva  ma  caletta. 

M.  5. 
Calhot.  —  Gras,  dodu,  bien  en  chair. 

Pàmoin  si  no  prenon  quoque  serf  bien  calhot 
Quoqu'un  de  mouz  ami  en  aurai  un  pelhot. 

M.  4. 
CaUiot  en  1659. 

Calignairo,  s.  et  adj.  —  Cajoleur,  doucereux  et 
aussi  le  garçon  qui  fait  la  cour  à  une  jeune 
fille. 

Calorgno.  —  Qui  a  mauvaise  vue,  qui  n'y  voit 
pas  bien  naturellement. 


CAP 

Cnmbfl,  V.  a.  —  Enjamber. 

Vo  cambà  dou  zà  dou,  vo  zuvrissié  la  porta. 

(Gaude.) 

Gambada,  s.  f.  —  Culbute. 

On  y  vet  que  lo  trico  avei  rwia  et  cassàda 
Pat  fare  à  son  veisin  quoque  fei  la  cambàda. 

L.  3. 

Cambâde,  s.  f.  pi.  —  Gambades,  sauts  par  les- 
quels on  manifeste  généralement  sa  joie. 
Tout  «en  aUt  à  sau  et  à  cambade. 

M.  7. 
Hi  lo  copare  lou  de  famina  s'abade. 
En  grande  petarradc  on  verrat  lour  cambade. 

M.  5. 

Cambréa,  s.  f.  —  Chambrée  et  aussi  toutes  les 
personnes  d'une  môme  famille,  parce  qu'elles 
vivent  sous  le  môme -toit  et  pour  ainsi  dire 
dans  la  même  pièce. 
le  volo  queilU  sçache  et  touta  sa  cambrea, 
Qu'aver  mi  eill'  auriet  mieu  dansia  la  borea 
Qu'i  ne  la  dansirat  avecq  un  advocat. 

M.  8. 

Cambreïà,  s.  f.  —  Réunion  de  petits  enfants. 
(Champ.) 

Çârao.  —  Ici  en  haut. 

L'auba  du  jour  n'ét  pa  si  bella  que  vo  çamo, 
Ne  vouz  eytonna  pa  doncqua  si  ie  voz  amo. 

M.  8. 

Campana,  s.  f.  —  Cloche. 

En  campana  martel,  comme  un  battant  de  clo- 
che. 
Eli  sort  de  la  tabla  et  aver  bon  tourtou 
Commencit  à  torchié  en  campana  martel. 

L.  1. 

Canarin,  s.  m.  —  Sorte  de  petit  oiseau  dont  le 
ramage  est  fort  doux.  (Charbot.) 

Cancorna.  —  Grondeuse,  radoteuse.  (Onof.) 

Cani,  s.  m.  —  Cochon. 

Cani8t«Ila,  s.  f.  —  Petite  corbeille.  (Charbot.) 

Canna,  v.  a.  —  Jeter,  lancer  quelque  chose.  (B.) 

Canton,  s.  m.  —  Petit  coin,  recoin,  lieu  retiré. 
Plu  renousa 
Qu'una  deicrepita  n'et  en  quoque  canton 
Quoind  eUV  et  $en  bâton. 

M.  5. 

Capâ.  —  Caché  sous  un  capuchon.  (B.) 

Capelan,  s.  m.  —  Moine  mendiant. 

A  sou  zyeux  lou  queurau»  sont  de  vrai*  capellan*. 

Qaude. 

Capitâ,  V.  n.  —  Réussir,  rencontrer. 
U  l'a  bian  capitâ,  il  a  bien  réussi. 

Capitâ,  V.  n.  —  Penser,  et  aussi  entreprendre 
quelque  chose  avec  succès.  On  dit  d'une  jeune 
fille  qui  est  bien  mariée  qu'elle  a  bian  capitâ. 

Capolâ,  V.  n.  —  Culbuter.  (Charbot) 

Capon,  s.  m.  —  Un  moine  mendiant,  un  enca- 
puchonné et,  par  extension,   tous  les  men- 


CAP  35 

diants,  tous  ceux  qui  vont  tendre  la  main  de 
porte  en  porte. 

Lou  :ei  avi  que  lou  meina 

Sont  plu  fou  de  lour  bonne  grâce 

Qu'un  grà  capon  n'et  de  se  iiassc. 

M.  «. 
Capon.  —  Làrhe,  peureux. 

Ciiponà,  V.  n.  —   Avoir  pevir,  renoncer. 
Et  aussi  :  mendier,  tendre  la  main. 

Caponnâ.  v.  n.  —  Mendier,  demander  l'aumùno. 
.'^>H  alla  caponna  de  mlogeo  en  vilageo. 

M.  8. 

Capot,  s.  m.  —  Petit  entonnoir. 

Capot  (fare  lo).  —  Faire  la  culbute,  ôtre  roulé 
coinme  un  lièvre. 
le  dio  et  je  direy  que  personna  ne  pot 
A  vo  ie  rebella  sen  fare  lo  capot. 

M.  5. 

Capotin,  s.  m.  —  Gratin. 

C.apotin,  s.  m.  —  A  Voiron.  ragoût  de  viandes 
môlées  à  divers  légumes  (mais  surtout  des 
pommes  de  terre  ou  des  navets).  (B.) 

Capoton.  s.  m.  —  Tas,  amas. 

Caqueta,  v.  n.  —  Bavarder,  faire  des  caquets. 
Caqui-tâ  île  l'amour,  parler  d'amour. 

M.  5. 

Car,  s.  m.  —  Nom  d'une  petite  monnaie  encore 
on  usage  au  xv:'  siècle. 
On  ne  se  preite  un  car  sen  usura  et  sen  fitimn. 

h.  3, 

Câra,  s.  f.  —  Visage,  figure,  physionomie.  (Roq.) 
Votron  corp  qui  nat  rien  de  tnivtr. 
Graviou  ne  pot  pa  me  fare  layda  cara, 
D'un  baysié  baysaret  ne  aeyé  donc  avara. 

M.  8. 

Carabonnié,  s.  m.  —  Moineau  à  tôte  noire.  (B.) 

Cai-abossà,  v.  a.  —  Bossuer,  faire  une  bosse  à  un 

objet  en  le  heurtant. 

Carabôssi,  s.  m.  —  Bosse  ou  tumeur  produite 
par  un  coup. 

Carabossié,  v.  a.  —  Faire  une  bosse. 
Carabossià,  bosselée. 

Carabot,  s.  m.  —  Petite  charbonnière  de  moin- 
dre importance  que  le  brizigot. 

Caraeot,  s.  m.  —  Sorte  de  vêlement  de  dessus, 
une  casaque. 

Caramentran.  —  Période  du  carnaval   et  sur- 
tout  lo   mardi-gras,   qui   a   toujours   été   un 
jour  de  bombance  et  de  goinfrerie. 
Ma  qu'u  virolheison  un  brande 
Deu  lo  dilhun  iusgu'u  dissando, 
Lou  zet  avi  que  ccstu  an 
8arat   toujour  caramentran. 

M.  0. 

Caraminlran,  s.  m.  —  Grande  personne  maigre 
et  défaite  comme  si  elle  avait  trop  abusé  des 
plaisirs  du  carnaval. 


CAR 

Caraminlran,  s.  m.  —  Homme  de  paille  qu'on 
promène  dans  les  rues  le  mercredi  des  Cen- 
dres et  qu'on  fait  brûler  en  faisant  une  ronde 
autour  de  lui. 

Carapatâ  (se).  —  Disparaître,  s'esbigner,  se  ti- 
rer des  pieds. 

Carcailli  (eu).  —  Mode  de  transport  qui  con- 
siste à  mettre  quelqu'un  sur  son  dos,  jambe 
de-ci,  jambe  de-là,  et  les  deux  bras  noués 
autour  du  cou. 
Je  lo  porti  chié  son  pare  en  carcailli. 

M.  iS. 

Carcan,  s.  ni.  —  Collier  ou  chaîne  de  pierres 
précieuses  que  les  femmes  portaient  autre- 
fois sur  la  gorge. 
Xc  que  deasu  son  cor  traliieiac  bordura. 
A"f  cheina.  ne  carcan,  ne  vergi.  ne  dorura. 

L.  3. 

Carcassié,  v.  n.  —  Tousser  sans  trêve  ni  repos. 
Se  dit  aussi  du  bruit  particulier  que  produit 
un  ustensile  fêlé  parce  qu'il  ne  sonne  pas 
bien  clair. 
le  ne  carcasso  pa  comme  ti  viclli  soiri, 
Vieu  baccon,  qui  nat  plu  lo  goust  de  la  sarmoiri. 

M.  4. 
Carcasseld.  (B.) 
Carcasson,  celui  qui  carcasse.  (B.) 

Carcavel,  s.  m.  —  Grelot,  sonnette. 

l'ie  là  :  carcavelâ,  tousser. 

Grand  vharreyri  du  clerc  et  du  gratapapié 
E  te  faut  d'un  faucon  lo  carcavel  u  pié 
Puisque  tu  rôle  bien  arec  un  po  de  pluma. 

M.  7. 

Carcavelâ,  v.  n.  —  Faire  un  bruit  de  grelots. 
Elle  fiurtunt  mey  d'attifet 
Sur  la  testa  que  lo  buffet 
D'un  marchand  de  chose  nouvelle. 
Car  sur  elle  tout  caroavelle. 

M.  G. 

Carcaveia,  v.  n.  —  Résonner,  retentir,  rendre 
beaucoup  de  son. 

On  n'anten  plu  carcavelâ 
Lou  vieux  eéou  dedin  le  poche. 

Méiiilgraiu]. 

Careavelamen  (leur).  —  Leurs  plaintes,  leurs 
iiuirinures,   leurs  vociférations,   leurs  repro- 
ches;  leur  vacarme,   lo  tapage  qu'elles  font 
avec  la  langue,  leur  tintamarre. 
Lour  careavelamen  me  fat  deicreytina. 

M.  4, 
Carcavel,  s.  m.  —  Grelot.  (J.  0.) 

Carcaveu,  s.  m.  pi.  —  Grelots  énormes  dont  on 
agrémentait  le  harnachement  des  chevaux  de 
voitures. 
Cloehete,  carcaveu,  siblet,  grosse  sonaille 
Per  mieu  eyfarogié  fene  comme  polaillc. 

M.  7. 

Carcinâ,  v.  a.  —  Brûler,  calciner. 

Carcinft  (se).  —  Se  faire  du  mauvais  sang. 


CAR  -  36  - 

Carde  (le),  s.  m.  pi.  —  Les  cardons. 
U  tariet  tin  rray  fou  si  «  ne  prefcrave 
Lo  melon  à  la  courda  et  le  narde  à  le  rave. 

M.  5. 

Caret,  s.  m.  —  Herbe  des  marais  appelée  en 
français  rance.  (Charbot.) 

Caret.  —  Ranre,  gâté.  (Champ.) 

Carmagnidla,  s.  f.  —  Espèce  de  jaquette  d'une 
coupe  toute  particulière,  autrefois  fort  à  la 
mode  diez  nos  paysans  dauphinois.  C'était 
leur  vôtement  de  cérémonie  qu'ils  couvraient 
et  couvrent  encore  d'une  blouse  bleue  pour 
le  préserver  des  souillures. 

Tantù  veitu  à  l'espagnola 
Et  tantù  à  la  carmagnola. 

M.  6. 

Carquan,  s.  m.  —  Chaîne  ou  collier  de  pierre- 
ries que  les  femmes  portaient  sur  la  gorge  et 
qui  était  encore  fort  à  la  mode  au  xvii'  siè- 
cle. 
he  dame  de  la  villa  enchaynay  sen  carquan, 
Portant  lo  juat'uoorps  avec  lo  boquinquan. 

M.  8. 

Caron,  s.  m.  —  Brique  en  terre  cuite  de  forme 
carrée  propre  à  former  le  carrelage  d'un  ap- 
partement. 

u  bet  comme  un  carron  eii  deipit  de  la  guerra. 

M.  4. 

Carreau,  s.  m.  —  Oreiller. 

Cârro,  s.  m.  —  Pièce  carrée  et,  par  extension, 
une  pièce  quelconque  d'un  appartement. 
Lou  page  en  un  càrro  que  vo  joyon  u  dà. 

L.  2. 
lio  l'avon  recontra  sur  lo  carro  davat, 
Mormotant  de  per  leu,  je  ne  sçay  ont'u  vat. 

M.  4. 

Cârro,  s.  m.  —  Espace  rectangulaire,  place  pu- 
blique. 
Onat  carro  ni  canton  que  su  la  veipema 
Ne  set  plen  de  le  gen  qm  sont  que  trop  de  resta. 

M.  4. 
Pe  cârro  et  pe  canton,  de  tous  côtés,  partout. 

Carroche,  s.  m.  pi.  —  Voitures  à  quatre  roues 
suspendues  et  couvertes. 
Le  bourgoeyse  qui  n'ont  leyteyre  ni  carroche 
Portant  de  carcaveu  ou  ben  de  sonaillon. 

M.  8. 

Carrochi,  s.  m.  —  Carrosse,  voiture,  équipage. 
Deu  lo  jour  que  madama  arrivit  en  carrochi. 

M.  5. 
Quand  ic  veyo  vent  lo  jour 

De  darrié  la  rochi, 
E  met  advi  qti'eyet  Vamour 

Qui  vin  en  carrochi, 
Que  ma  belV  aurora  après  ley 
Mené  en  triompha  lo  soley 
Dedin  son  empire. 
Vire,  molen,  vire. 

M.  8. 


CAT 


Carron,  s.  m.  —  Brique  servant  jadis  au  carre- 
lage de  la  plupart  des  pièces  d'un  apparte- 
ment. 

L.  2. 

Carvin  (lou).  —  Les  calvinistes,  les  protestants. 
U  voz  entretindreit  du  siego  de  la  Mura, 
Du  ma  que  lou  carvin  firon  à  nostra  cura. 
Du  sttisse  grosse  gen  qu'ont  la  testa  d'un  vel. 
Qui  furon  tou  dcifat  entre  Etiriageo  et  Revel. 

M.  4. 

Casaquin,  s.  m.  —  Espèce  d'habillement  court 
à  l'usage  des  femmes  de  la  campagne. 

Cascarina.  —  Sarrazine. 

En   moda   cascarina,   à   la   manière   sarrazine, 
comme  font  les  barbares, 
y  firont  un'  idola  en  moda  cascarina. 
Habilla  de  colou  d'un  tortcl  de  farina. 
Son  teint  estiet  selon  le  man  d'un  tinturié, 
Eille  fut  couronna  reyna  du  feyttirié. 

M.  8. 

Cassada,  s.  f.  —  Conte,  mensonge,  flatterie. 
l'aillié  la  cassada,  faire  crever  de  dépit,  se  mo- 
quer, se  jouer,  rouler. 
Veiqtii  perqtie  lo  Rey  at  bailla  la  cassada 
A  prou  de  grand  jallou  de  sa  bella  embassada. 

M.  5. 
On  y  vet  que  lo  trico  avei  rusa  et  cassada 
Fat  fare  à  son  veisin  quoqtie  fei  la  cambada. 

L.  3. 

Cassî,  s.  f.  —  Poêle  à  frire. 

Anfin,  lou  rey  de  Prusse,  ceu  petiot  arogan, 
A  viriat  din  la  cassi  coma  in  matafan. 

Hénilgrand. 

Caasi,  s.  f.  —  Poêlon,  casserole.  (Roq.) 

M.  4. 

Cassi,  s.  f.  —  Poêle,  chaudron,  casserole  en  cui- 
vre munie  d'un  long  manche  et  qui  sert  à  ré- 
pandre le  lessif  sur  le  linge. 

Eycarabossié  le  casse  du  peyralié. 

M.  8. 
Cassola,  s.  f.  —  Casserole. 

le  faray  tant  tinta  lo  son  de  me  pistole, 
Qtie,  comme  lez  avilie  u  son  de  le  cassole 
S'arrestont  eytotirdié,  ie  pourray  arresta 
Lo  fuyard  qtii  ma  mort  at  trop  ta  decretta. 

M.  8. 
Diana  qui  chié  vo  dedin  une  cassola 
A  le  fille  de  Pan  lave  la  pertusola. 

M.  5. 

Castourino,  s.  m.  —  Etoffe  légère  qui  servait 
jadis  à  la  doublure  des  vêtements. 

Catella,  s.  f.  —  Poulie  et  particulièrement  celle 
d'une  chaîne  de  puits.  (Champ.) 

Calellâ,  s.  f.  —  Chevillette  que  l'on  introduit  au- 
dessus  du  loquet  d'une  porte  pour  l'empêcher 
de  se  soulever.  (B.) 

Petite  poulie  en  bois  accrochée  au  plafond  ou 
à  la  muraille  et  munie  d'une  corde  pour  sou- 
lever un  poids. 

Catet,  s.  m.  —  Grumeau  de  farine,  petit  amas. 


CAT 


37  — 


CET 


Catia,  s.  f.  —  Mélange  de  gruyère,  de  fromage 
blanc,  de  poivre  et  de  sel  pétri  dans  de  l'huile 
et  du  vinaigre. 

Catilli,  s.  f.  —  On  donne  ce  nom  à  la  détente 
d'une  arme  à  feu.  (Gharbot.) 

Catillié,  V.  a.  —  Chatouiller. 

Catogan,  s.  m.  —  Chignon. 

Caûqiia,  s.  f.  —  Tartine  de  beurre  frais  ou  de 
confiture. 

Cavâla,  s.  f.  —  Jument. 

La  guerra,  Dieu-marci,  n'at  chiva  ni  cavala. 

M.  7. 

Cavalâ,  v.  n.  —  Chevaucher  et  aussi  courir. 

Cavelon,  s.  m.  —  Escabeau  à  trois  pieds,  sou- 
vent fabriqué  avec  un  tronc  d'arbre  renversé 
sur  ses  branches,  qu'on  trouve  communé- 
ment dans  les  fermes. 

Càya,  s.  f.  —  Truie.  (Proveyz.  et  Eybens.) 

Cayon,  s.  m.  —  Porc,  cochon. 

Kaion  et  kayon.  (B.) 

Chié  ello  l'on  ne  vet  pendola  qtt'aragnié, 
Que  quoque  gaburon  dedin  un  grand  panié, 
On  n'y  vet  muresson,  jambon,  cayon,  ni  ruchi, 
Que  de  chieura  sala  et  fuma  à  la  suchi. 

M.  7. 

Cayonâ,  v.  a.  —  Egorger,  saler  et  assaisonner 
un  cochon.  (Charbot.) 

Cayonapi,  s.  f.  —  Cochonnerie. 

Cayot,  s.  m.  —  Cochon  de  lait,  cochon  qui  tette 
encore. 

On  n'y  trove  point  d'œu,  polaille,  ni  polat, 
Dindo,  chourot,  cayot,  per  garni  bien  un  plat. 

M.  7. 

Cécio,  s.  m.  —  Cercle  et  aussi  les  raquettes  que 
chaussent  nos  montagnards  quand  ils  veu- 
lent marcher  sur  la  neige. 

Ceclo,  s.  m.  —  Courbure. 

Car  sito  que  lo  ciet  deypléit  se  zeytele, 
(S'a  maison  fut  para  de  milianta  chandele, 
Et  de  grande  lanterne  en  ceclo  d'arcancié. 

M.  7. 

Ceipe,  s.  f.  —  Sorte  d'oignon.  (Charbot.) 

Cela.  —  Cette. 

En  cela  bona  terra. 

Celou,  —  Ceux. 

Celou  qui  ont  prey  son  parti. 

Celleii.  —  Celui. 

C'elleu  qui  se  plait  à  se  bane. 

Cell,  s.  m.  —  Le  célier,  la  cave. 

Cellou.  —  Ceux-là. 

Ccllou  sont  four  de  jugimen 
Que  n'en  n'ont  quoque  pensamen. 

M.  6. 

Celou.  —  Ces. 

Cela.  —  Cette. 


Celc.  —  Ces. 

Cel.  —  Ce. 

Ceu.  —  Ce. 

Cementeiro,  s.  m.  —  Cimetière. 
Voir  aussi  :  sementiero. 

M.  4. 
Centiet.  —  Gela. 

Mogré  centiet  ley  va  comenci  son  ramajou. 

Ménilgrand. 
Centurià.  —  Ceint  de,  ceinturé. 

le  volo  avcy  lo  corp  centurià  de  serpen. 
Si  i'ay  autro  dessein  que  celleu  de  te  plairre. 

M.  5. 

Cepat,  s.  f.  —  La  racine  ou  plutôt  la  partie  de 
l'arbre  qui  reste  enfouie  dans  le  sol  quand  il 
a  été  scié  à  sa  base  et  même  quelquefois  un 
peu  en  dessous  du  niveau  du  sol  préalable- 
ment fouillé  à  cette  intention.  (Proveyz.) 

Cercla,  v.  a.  —  Sarcler. 

Si  vo  n'estia  celleu  qui  du  jardin  de  Franci 
At  cercla  l'herba  oroey  u  tem  de  sa  souff ranci. 
le  dirin  autramen. 

M.  5. 

Ccrgno.  —  Cette  épithète  se  donne  à  la  noix 
fraîche  lorsqu'elle  est  mûre  et  en  état  d'être 
ouverte  pour  en  retirer  le  fruit.  (Charbot.) 
Quan  la  nouï  eyt  bien  cergni  é  la  faut  eicTialUé. 

Cervel,  s.  m.  —  Tête. 

Imprima  quoquaren  din  son  cervel,  se  mettre 
quelque  chose  dans  la  tête,  se  faire  à  une 
idée. 
Mais  dedin  son  cervel  teytu  et  opiniatro 
On  ne  pot  imprima  un  monsieu  per  fillatro. 

M.  4. 
Cervel,  s.  m.  —  Cerveau. 

On  dit  :  teni  en  cervel,  dans  le  sens  de  «  tenir 
dans  l'inquiétude,  dans  le  doute  ». 
Je  ne  desiro  plu  te  teni  en  cervel. 

M.  5. 
Cervèla,  s.  f.  —  Cervelle. 

Carvin  n'ère  pa  en  cervèla,  Calvin  ne  savait 
pas  où  il  avait  la  tête,  ne  savait  pas  ce  qu'il 
faisait. 

L.  3. 
Cepvet,  s.  m.  —  Cerveau,  tête. 
Elle  zamont  mei  un  garçon 
Qu'at  prou  d'argent,  pou  de  façon. 
Qu'un  qu'at  un  plein  eervet  de  scienci. 

M.  6. 
Cesteu,  ceu.  —  Ce. 
Ceste,  ces. 

M.  5. 
Ceteu.  —  Ce,  cet. 

Tou  lou  galabontem  de  Franci  et  d'Espagni 
Et  de  ceteu  paï  banquetant  jour  et  not 
De  roviole  à  la  pel,  de  crozet  et  de  gniot. 

M.  7. 
Et  aussi  :  cesteu,  ce. 
Celé,  celles. 
Cellouz,  ces,  ceux-là. 

M.  4. 


CRT 


38  — 


CHA 


Ceiou.  —  Ces. 

Et  laiiBon  ver  enqueu  cetou  marri  zafare. 

L.  1. 

Cela,  cette. 

Ceta  not, 

h.  1. 

Ceu,  celeu,  ceteu.  —  Ce. 

Celon,  cetou,  ces. 

Deipeu  ceu  ten. 
Kn  celeu  ten. 
Celou  de  ceteu  ten 
Cetou  marri  sapirc. 

L.  1. 

Cey.  —  Ici. 

Kt  ti.  fena,  vin  cey.  Laisson  loa  caqueta. 

M.  4. 

Cey-deley.  —  D'ici  et  de  là. 

Cha  (à).  —  L'un  après  l'autre. 

Lou  regrolUé,   mandre,   buyandeyrc. 
A  cha  plen  banaton,  pot,  guiettes  et  cuilleyre, 
GahoUilliront  lo  vin  aen  eyga  tout  devXon 
Et  n'en  leissiront  pa  souqua  un  chicolon. 

M.  7. 

Châ,  S.  f.  —  Colle  dont  se  servent  les  tisserands 
pour  coller  les  (ils,  les  gluander  quand  la 
chaîne  est  sur  le  métier,  afin  qu'ils  ne  se  dé- 
chirent pas  dans  le  travail  du  tissage.  (B.) 

Chabounâ,  v.  n.  —  Finir,  terminer.  (Champ.) 

Chabuclâ.  —  Brûlé  par  le  brouillard. 

Chabuclo,   s.    m.   —   Nielle   qui   gâte    les   blés 
(Champ.) 
Lour  meisiion  en  ont  eu  lo  chabuclo, 

M.  8. 

<;habuclo.  s.  m.  —  Brouillards  glacés  qui  dé- 
truisent les  récoltes  et  donnent,  aux  blés  uw 
maladie  qui  convertit  les  grains  en  une  pous- 
sière noire. 
Lo  couven  de  madama  ou  gnat  ren  que  chabuclo. 

M.  4. 

Chafrignié,  v.  n.  —  Griffonner,  écrire  comme 
un  chat. 

./(•  ii'ny  pu  lo  leizi  de  ilinfrif/nié. 

!..  2. 

Ctiaillo  (je  me).  —  Je  nie  moque. 

le  me  chaillo  de  ti  autant  que  de  toto, 

M.  S. 

Chaillou.  —  Coriace. 

Châiun  (à).  —  Un  à  un. 

A  châ-dou,  deux  à  deux. 

A  chi)  morcet,  un  morceau  l'un  après  l'autre. 

Chalande,  s.  f.  —  Le  jour  de  Noël. 

Le  cloche  de  pertout  su  lo  champ  Von  aonit. 
yon  po  du  tristo  ton  que  chasse  la  tempêta. 
Mais  coma  pe  Chalande  ou  pe  qu'auqu outra  fêta. 

B.  9. 

Chaift,  s.  f.  —  Sentier  tracé  dans  la  neige. 

Chalenda,  s.  f.  —  Jour  de  Noël.  (Champ.) 

Chaley,  s.  m.  —  Nom  donné  à  un  bœuf. 


Ghalbon  (u  ne  se).  —  Us  ne  se  préoccupent  pas^ 

ils  se  moquent,  ils  n'ont  nul  souci. 
Chaînon  en  1659. 

Chalhont  (u  se).  —  Ils  se  moquent,  ils  ne  tien- 
nent aucun  compte,  peu  leur  importe. 
U  se  chalhont  de  me  raison 
Autant  que  de  me  zoraison. 

M.  6. 

Chaniartel,  s.  m.  —  Engoulevent. 

Et  per  lo  tare  niieu  cheura  devan  cotel. 
Je  Vausso  fat  bobout,  civeta,  chamartel. 

h.  1. 

Chamba,  chambe,  s.  f.  —  La  jambe. 
Le  chambe  eitendiet 
Com'un  poro  chapon,  à  qui,  per  son  sopa. 
Un  golu  maupidou  a  la  gorgi  copa. 

h.  1. 
A  chambe  renverse,  les  jambes  en  l'air. 

Chambaru.  —  Qui  a  de  grandes  jambes  et  aussi 
qui  a  mauvaise  façon,  décontenancé,  lourd, 
épais. 
Chambaru  de  Lancey.  gobio  de  Sainct  Nazeiro. 

M.  4. 

Chambro,  s.  m.  —  Ecrevisse. 

Vou  tu  comme  lou  chambro  alla  de  reculon. 
Et  à  fare  u  cordié  qui  filon  tout  deulon. 
De  quoque  cheminet.  non  pa  à  una  filli 
Que  det  toujour  planta  u  pcrtu  la  chaviUi. 

M.  4. 

Champeïë,  v.  a.  —  Chasser  un  troupeau  devant 
soi.  (Champ.) 

Champeyié,  v.  a.  —  Chasser  à  coups  de  pierres. 
V  n'ét  pa  ren  bergié  per  champeye  lou  lou. 
Mais  plusto  per  pUnta  v  pertu  son  holett0 
Et  fare  lo  p.xilft   .;;,)(><-»  '•<•/«    iiolfftil. 

.M.   4. 

Chaiial,   s.    1.   —   Aqueduc,    luyau   amenant  de 

l'eau,  chéneau. 
Chanâ.  v.  a.  —  Couvrir,  protéger. 

Chanavari,  s.  m.  —  Bruit  étourdissant,  tapage, 
en  un  mot  charivari,  c'est-à-dire  tintamarre 
que  l'on  sert  à  une  veuve  qui  se  remarie,  avec 
des  poêlons  01)  autres  instruments  de  cui- 
sine. 

Chanavau,  s.  m.  —  Insecte,  le  cerf-volant  ou 
lucane. 

A  Voreppe  :  lo  charavel. 

Chandelâ,  v.  n.  —  Brûler  de  la  chandelle,  veil- 
ler plus  tard  que  de  coutume. 
Qiian   cocouare  filon, 
l'rocurou  fon  trace. 
Apothiquciro  chandelon 
Eyt  signo  de  mâla  saison. 

Chandelon,  s.  m.  —  Chandelle,  c'est-à-dire  pe- 
tite chandelle  si  on  la  compare  à  un  cierge. 

Quand  je  dcbvrin  gasia  mou  chandelon.  mou  cicrgeo. 
Et  dedin  mon  crusieu  tout  mon  bon  hulo  riergeo. 
Conta  me  solamen  toutta  ta  fachari. 

M.  4. 


CHA 


—  39  — 


CHA 


Chaudeloii,  s.  ni.  —  Glaçons  qui  se  forment  l'hi- 
ver au  bord  des  toits  et  le  long  des  douves 
lorsque  le  soleil  fait  fondre  la  neige.  (Char- 
bot.) 

Chandeloûza,  s.  f.  —  La  Chandeleur,  la  fête  de 
la  Purification  de  la  Vierge.  (B.) 

Chandillon,  s.  m.  —  Chènevotte,  le  tuyau  du 
chanvre  sec  et  séparé  de  son  écorce. 

Chanevari,  s.  f.  —  Charivari,  concert  assour- 
dissant et   tumultueux  de   poêles,   de  chau- 
drons, de  sifflets,  de  casseroles  qu'on  donne 
dans   nos   campagnes   à   un   veuf   ou    à   une 
veuve  qui  se  remarie  et  qui  ne  prend  fin  que 
lorsque  l'intéressé  a  offert  à  boire  à  tous  les 
musiciens. 
Te  volo  qu'on  me  fasse  uiia  chanevari 
Que  s'en  parley  pertout  jusque  deley  Pari, 
FA  afin  que  iatnay  ne  s'en  grusey  veysina. 
le  volo  qu'à  le  peyle  on  ouvrey  ma  cusina. 

M.  S. 
Oranda  chanevari  de  tabourin  de  Basquo, 
De  culUeyre  de  loey.  de  cuUieyre  perde, 
De  confie  de  cayon,  de  siblet  de  mercié. 
De  poche  de  violon,  de  citre.  de  mandorre. 
De  pot  à  boutabout  que  la  musica  aborre; 
De  fiajolet,  d'auboey.  fleute,  de  laretin. 
De  cornet  à  bouquin  et  de  ferlintintin; 
Clochete,  carcaveu  et  de  grosse  sonaille 
Per  mieu  eyfarogié  fene  comme  polaille. 

M.  7. 

Changrogni,  s.  f.  —  Ennui,  chagrin. 
La  danci  chasse  de  four 
Tola  mata  deipiéci  et  changrogni  du  cour. 

T..  3. 

€hangi"oi»iii.  s.  f.  —  Chagrin.  ('Charbot.^ 

«.Iianilli,  ,-■.  f.    —  "'.lienille. 

Dana  qui  conjura  cocoarez  et  chanilté. 
Qui  apprêt  lou  meina  faictes  court  le  fille. 
Et  qui  faictes  dansié  lou  cayon  à  la  sout 
Ayda  me  à   mes  amour, 

M.  4. 

C.hanistella,  ri.  f.  —  Corbeille,  panier.  fChamp.^ 

Chanon,  s.  m.  —  Couverclp. 

Chàuo,  s.  ni.  —  Chêne. 

I  det  dessou  ceu  chano 
Retourna  per  garda  sous  agneu  et  son  ano. 

.M.  4. 

Cliantaploûra,  s.  f.  —  Bouchon  de  paille  qu'on 
place  dans  la  cuve  au-devant  du  robinet  pour 
empêcher  aux  graines  de  raisins  de  l'obs- 
truer. 

Chantéppou,  s.  m.  pi.  —  Les  anciens  inenes- 
triers  qui  allaient  dans  les  châteaux  chanter 
en  .s'accompagnant  de  la  viole  ou  de  la  harpe, 

les  compositions  des  trouvères.  (B.) 

Chanu.  —  Blanchi  par  l'âge,  qui  a  les  cheveux 
blancs,  chauve. 

En  lotir  ageo  chanu. 

M.  8. 


Chanu.  —  Se  dit  du  vin  qui  reste  au  fond  du 
tonneau  et  qui  a  pris  des  fleurs. 

Châpa,  s.  f.  —  Hangar. 

Chapel,  s.  m.  —  Chapeau. 

Sovin  chapel  de  pailli  vaut  miû  que  coiffi  d'or. 
Proverbe  proveyzard  qui   signifie  que  souvent 

paysan  vaut  plus  que  grand  seigneur.  On  le 

trouve  dans  Philin  et  Margoton. 

Chapelan,  s.  m.  —  Curé. 

Chapelan,  s.  m.  —  Moine,  religieux  de  tout  or- 
dre. 
Lon  creyet  qu'on  teniet  lo  sinodo  accolan 
De  tou  lou  chapelan. 

M.  5. 
Chapet,  s.  m.  —  Chapeau. 

Chapiron,  s.  m.  —  Ancienne  coiffure  de  tête. 
Iqui  vo  zaussia  veu  lo  chapiron  vola. 

L.  1. 

Chapironnette,  s.  f.  pi.  —  Femmes  qui  portent 
le  chapiron,  grandes  dames. 
Laissié  doncque  Pari  et  se  chapironnette. 

M.  5. 

Chapit,  s.  m.  —  Petit  hangar,  cabane  couverte 

en  paille  et  à  jour  sur  les  côtés. 
Chapiot.  (B.) 

Chapit,  s.  ni.  —  Charpente  provisoire.  (Champ.) 

Chapitra,  v.  a.  —  Raisonner,  faire  entendre  rai- 
son. 
Elo  faut  chapitra  et  fore  de  la  sorta 
Qu'u  l'entende  reyson  ou  qu'u  passe  la  porta, 

M.  4. 

Chaplâ,  v.  a.  —  Frapper,  heurter. 

^ça  tij  que  tu-  fares.  ne  di  mot.  fa  la  morta,   ■ 
Quand  quoqu'un  per  intra  chaplarat  à  la  porta. 

M.  4. 

Chaplâ,  V.  a.  —  Sonner  pour  se  faire  ouvrir. 
V  n'ose  po  chaplâ,  mé  faut  qu'u  gratuzeize 
De  la  pointa  du  dei. 

L.  2. 

Chaplâ,  V.  a.  —  Découper,  couper  en  morceaux. 

Lon  chaplarat  plusto  tou  mou  membro  en  bcrlauda 
Qui  si  vo  luy  baillié  la  nwindra  chiqttenauda. 

M.  8. 
Chaplâ  en  berlauda,  découper  d'une  façon  telle 
et  si   mal  que  chaque   morceau   n'a   plus   la 
moindre  valeur. 

M.  8. 

Chaplâ,  V.  n.  —  Consommer,  faire  disparaître. 

S'y  chaplit  tant  de  vin  qu'on  creyet  qu'u  ploviet, 

B.  9. 

Chaplavin,  s.  m.  —  Terme  de  mépris  :  ivrogne. 
Mais  (lasset)  cogneussan  que  je  ne  lo  povin 
Enleva  de  le  man  de  tant  de  chaplavin. 

M.  5. 

Chapotâ,  V.  a.  —  Tailler. 

TJ  l'at  lo  nâ  bian  chapotâ. 

Proveyzieux. 


CIIA  —  40  — 

Chapotâ,  V.  a.  —  Couper  quelque  chose  en  pe- 
tits morceaux  et,  de  là,  sculpter. 

Avei  lo  groin  bien  chapotâ,  c'est  avoir  le  visage 
bien  taillé,  être  une  jolie  personne. 

M.  4. 

Chapolâ,  V.  a.  —  Découper  mal. 
Quand  i  sont  à  de  nopce 
Lour  faut  tout  chapota, 
Jour  et  not  en  carrochi 
E  le  faut  charronta. 

M.  8. 

Chapotié,  s.  m.  —  Planche  à  hacher. 

Que  sur  lo  chapotié  ma  mon  set  chapota, 

Si  ce  que  ie  fan  dit  net  autan  veritablo 
Qu'et  vray  que  ic  te  dio  qu'u  ciel  ni  at  point  iCeytahlo! 

M.  8. 

Chû-poû  (à) Peu  à  peu,  petit  à  petit. 

Chapoutâ,  V.  a.  —  Couper  avec  une  hache.  (J. 
0.) 

Chapplâ,  V.  a.  —  Tailler  en  pièces. 

Lo  Bigarra  y  fut  chappla  comme  d'herbette. 

M.  8. 

Chappu,  s.  m.  —  Charpentier. 

Si  ie  preno  un  chappu  til  eirat  sur  lou  tet 
Et  charrat  attira  part  que  dessu  mou  telet. 

M.  8. 

Char,  s.  f.  —  Colle  dont  se  servent  les  tisse- 
rands pour  empoisser  la  trame  et  faire  cou- 
rir plus  facilement  la  navette  sur  la  toile. 

Charâ,  v.  a.  —  Nettoyer,  laver,  débarbouiller. 
Chara  came  un  bassin  et  soven  barbeya. 

h.  3. 
Iqui  le  faye  von  lour  faci  miraiUié, 
Iqui  chara  lour  groin,  iqui  se  gatroiiillié. 

L.  1. 

Charâ,  v.  a.  —  Relaver. 

Chara  lo  peyret,  relaver  le  chaudron,  et  aussi 
dans  un  sens  léger,  coucher  avec  un  homme. 
Oarda  ben,  quand  vindrat  à  chara  lo  peyret. 
De  voley  deva^i  cop  veire  su  sou  jarret. 

M.  5. 

Charâ  (se).  —  Se  laver,  se  nettoyer. 
EU'  ci  bien  aisia  à  trova. 
Un  chacun  po  la  vei  cola. 
En  biett  beir'  e  s'en  bien  chara  : 
Alléluia. 

Chanson  du  xv"  siècle. 

Charahot,  s.  m.  —  Etui  en  bois  et  muni  d'un 
crochet  dans  lequel  les  faucheurs  tiennent 
leur  pierre  à  aiguiser. 

Charamel,  s.  m.  —  Chalumeau,  instrument  de 
musique  et  aussi  concert. 

lou  diria  de  loin  que  quoque  charamel 
Engringotun  lour  chau  ubout  d'una  rigtla. 

L.  1. 

Charamelà,  v.  n.  —  Chantonner,  faire  de  la  mu- 
sique, causer  tous  ensemble. 
On  n'anten  plu  charamcla 
Lou  zartizun  din  le  boutique. 

Ménilgraud. 


Charamelâ,  v.  n. 

tous. 

Mais  i'ay  biau  lour  charamelà, 
E  ventariet  autant  parla 
A  cella  muralhi  qu'à  elle. 


CHA 

Dire  et  redire  sur  tous  les 


M.  6. 


Charaniellâ.  —  Causer  sans  cesse  de  la  même 
chose,  en  parler  et  la  chanter  sur  tous  les 
tons. 

Ley  pe  dessu  louz  auhepin 
Lo  rossignon  donne  daubade. 
Car  s'en  sommellié  not  ni  jour 
V  charamelle  de  l'amour. 

M.  4. 

Charamèila,  s.  f.  —  Chalumeau. 
Et  corne  charamèila 
Allavc  gringotan  mainta  chanson  novèlla. 

L.  3. 

Chârapot,  s.  m.  —  Se  dit  du  premier  né  dans 

une  famille. 
Chârapot,  s.  m.  —  Herbe  qui  sert  à  faire  briller 

les  instruments  de  cuisine. 

Charat,  s.  m.  —  Coup. 

De  pou  d'avey  charrat  dessu  la  testa. 

M.  5. 
Iqui  la  malveysia  en  dix  mille  boteille 
Rendit  lou  cour  joyou  et  le  bouche  vermeille 
Lo  meillou  vin  d'Espagni  y  baillave  charat. 

M.  7. 
Baillié  charat,  rendre  raison. 

Charavat,  s.  m.  —  Chat-huant.  (Lapaume.) 
La  plu  bella  ne  se  monstrave 
Que  quand  sa  mare  u  comandave, 
Mais  ore  la  plu  leida  vat 
Ronflant  comm'un  vray  charavat. 

M.  6. 

Charaveissella,  s.  f.  —  Femme  de  ménage,  do- 
mestique de  la  maison  qui  relave  la  vaisselle. 
La  fena  d'un  bouchié  à  le  charaveissella 
Ne  respond  ren  si  n'et  appella  dameisella. 

M.  5. 

Charavillié,  v.  a.  —  Aiguillonner,  tourmenter. 

L'amour  chararillc  le  pore  zarme  du  lamoirou. 

L.  3. 

Charavillon Taquin,  chicaneur. 

Charavillié,  chicaner,  taquiner.  (B.) 
Charavillou.  —  Pointilleux,  tracassier,  chatoyil- 
leux. 

IJncore  on  ne  pot 
D'un  bon  charavillou  chatcni  lo  tricot. 

L.  3. 

Charbotet,  s.  f.  pi.  —  Châtaignes  cuites  sous  la 
cendre.  (B.) 

Charbuelo,  adj.  —  Ergoté,  pourri. 
Lo  blâ  a  charbuclâ. 
VouUou  blo  soron  plen  de  charbuclou. 
Méuilgrand. 

Charcoii,   s.   m.  —   Chouette,   hibou,    et  aussi 
sale,  malpropre,  sans  goût. 

Sâlo  com'in  charcou  malâdo. 


CHA 


41 


CHA 


Charcon,  s.  m.  —  Chouette.  (Champ.) 

Chardenit,  s.  m.  —  Chardonneret. 

Chi!  Chi!  petit  linot,  chardenit  et  guingon, 
Alla  bien  loin  d'icy  dire  vostre  chanson. 

M.  8. 

Chardillon,  s.  m.  —  Chardonneret.  (Boudeille.) 

Chareyié,  v.  n.  —  Se  dit  surtout  des  ruisseaux, 
torrents  ou  rivières  qui  charrient  des  glaçons 
pendant  l'hiver. 

Faïet  fret.  Ions  rcux  charreïâvont. 

(Latal.) 

Charèyon,  s.  m.  —  Corde  munie  à  l'une  de  ses 
extrémités  d'une  espèce  d'anneau  grossier  en 
buis  et  qui  sert  à  lier  le  foin  que  les  paysans 
sont  obligés  de  descendre  sur  leur  dos  de  la 
montagne. 

A-te  veû  mon  charèyonf 

Chapfà,  V.  a.  —  Chauffer. 

Se  charfa,  se  chauffer. 

Fay  deque  me  charfa.  ic  tetto  le  chamoeyse, 
le  migeo  petavin,  mayousses  et  flamboeyse. 

M.  8. 

Chargiieinâ,  v.  a.  —  Chagriner.  (Charbot.) 

Chargueina,  s.  f.  —  Charogne. 

Coyacié  apré  una  chargueina. 

L.  2. 

Cliariii,  s.  m.  —  Arbre  rabougri.  (Charbot.) 

Charitâ,  s.  f.  —  Ce  nom  se  donne  au  pain  bénit 
qu'on  distribue  aux  messes  de  paroisse. 
(Charbot.) 

Charma.  —  Charmé,  dans  l'état  de  quelqu'un 
qui  est  sous  un  charme,  dormir  à  poings  fer- 
més. 

le  voei  ien  tant  chimà 
Que  le  puze  la  not  me  trovaron  charma. 

M.  5. 
Charmezi,  v.  n.  —  Moisir. 

Je  voulo  étromâ  me  z'oure  parce  qu'i  vont  char- 
mezi  (prendre  des  points  noirs  et  pourrir). 

Charmiizi.  —  Pourri,  ou  plutôt  chanci,  moisi. 
Langoirou,  avanclo  et  charmuzi. 

h.  3. 

thai'oiitâ,  v.  a.  —  Transporter,  voiturer. 
J'en  ai  assés  lontem  charonta  u  paies. 

Ménilgrand. 
Charopà,  s.  f.  —  Pourriture. 
Oran  charopa! 

Charopà,  s.  f.  —  Fille  ou  femme  de  mauvaise 

vie,  charogne. 
Charoupia.  (B.) 

Charot,  s.  m.  —  Coup,  blessure  accidentelle. 

Charoupà,  s.  f.  —  Charogne,  viande  pourrie. 
Lou  patissié  sont  de  plautru 
Et  quasi  to  de  gro  ventru 
Qu'amon  mei  una  grossa  sotipa 
Per  lo  profit  de  lour  charoupà 
Que  lo  sermon  d'un  Piédeichau. 

M.  6. 


f haroupié.  —  Dégoûtant,  infect. 

Chai'oupi6,  s.  m.  pi.  —  Mangeurs  de  charognes, 
en  parlant  des  animaux  et  surtout  des  loups. 
Trey  vilain  affama,  comme  lou  charoupié, 
S'cyforçant  de  ravi  à  la  terra  mou  pié, 
Affin  de  me  rufla  la  flou  que  je  conserve. 

M.  5. 
Chai'ouppâ,  s.  f.  —  Charogne. 

Qiwque  gaugne  de  bo  per  fare  un  po  de  souppa, 
Quoque  berlauda  à  point  de  senti  la  charouppa. 

M.  7. 
Charoûza,  s.  f.  —  Laveuse  de  vaisselle. 
Charpenà,  s.  f.  —  La  charmille. 

Charpcnâ,  v.  a.  —  Déchirer  à  belles  dents. 
/  sariet  charpenà  comm'un  cochon  d'eytoupe. 

M.  5. 
Charpenà,  v.  a.  —  Manger,  se  nourrir. 
Quant'  on  veyt  lo  eu  de  quoqu'un 
On  SQat  ce  que  la  teità  charpènne. 

Charpinâ,  v.  a.  —  Abîmer,  détruire,  ne  pas  soi- 
gner. 

Charra.  —  Tombera. 

Si  comme  lo  passa  u  font  de  Vadveni, 
Sur  ello  lo  rachat  charrat  per  lou  puni. 

M.  8. 

Charrà,  s.  f.  —  Chargement  d'une  charrette  ou 
d'un  char.  (B.) 

Charreire,  s.  f.  pi.  —  Rues. 

Ah!  que  le  filhe  du  tem  vieu 
Se  comportavon  toute  mieu; 
I  semblavon  per  le  charreire 
De  none  qu'on  ne  pot  pa  veire. 

M.  6. 

Charreiri,  s.  f.  —  Rue  assez  large  pour  laisser 
passer  les  voitures,  route. 

Vei  le  gen  per  la  charreiri. 

L.  1. 

Charreyié,  v.  a.  —  Voiturer,  transporter. 
Que  toutta  la  not  set  not  de  bordeluneyre. 
Chandelles  en  fenestre  et  flambeau  en  oharreyre, 

JI.  7. 
A  Saint  horent  lo  vin  couriet  pe  la  charreyry, 
L'aiga  ne  trotiblit  pa  celou  de  la  Pereyri. 

B.  9. 
Lo  vin  n'y  manque  pa,  puisque  toute  le  cave 
En  fournissant  autant  qu'an  en  pot  charreyé. 

M.  7. 
Charroey,  s.  f.  —  La  charrue.  (Gaude.) 

Charrontâ,  v.  a.  —  Transporter,  voiturer  d'un 
endroit  à  un  autre. 
Le  grand  dame  se  font  jour  et  not  charrontâ 
A  la  charreyri  nova  en  tiran  ver  Tracloutra. 

M.  4. 
Charrontâ,  v.  a.  —  Transporter  d'un  lieu  à  un 
autre. 

lour  et  not  en  carrochi 
E  le  faut  charrontâ. 
1  grondant  à  la  cauchi 
Si  ne  sont  bien  monta. 

M.  8. 


CHA  —  42  — 

Charrot,  s.  m.  —  Coup,  blessure  faite  avec  un 
instrument  contondant  et  aussi  contre-coup. 
Eyt  leu  qu'a  t'ayu  lo  charrot. 

Proveyz. 

Châs,  s.  m.  —  La  colle  des  tisserands. 

Chasal,  s.  f.  —  Masure,   métairie,   maison  en 

ruines.  (B.) 
On  prononce  aussi  :  chasà. 

Chassa,  V.  a.  —  Enduire  de  colle  le  (11  de  la 

toile. 
Chassie,  v.  n.  —  Se  dit  d'une  vache  qui  désire 
le  taureau,  et  aussi  d'une  fille  amoureuse  qui 
court  après  les  garçons.  (B.) 
Chassou,  s.  m.  —  Chasseur,  qui  passe  sa  vie  à 
la  chasse,  braconnier. 
Chassou  de  Sainct  Ismier,  houtacié  de  ver  Croie. 

M.  4. 

Chassoiirié,  v.  n.  —  Etre  en  chaleur  (en  parlant 
des  femelles  des  animaux  domestiques). 

Chat.  —  Tombe. 

L'un  ohat  dessus  son  eu.  l'autro  chat  à  bouchon. 

A.  R. 
Chayon,  tombent.  (A.  R.) 
Chayan,  tombant.  (A.  R.) 

Chatelan,  s.  m.  —  Châtelain. 

le  lui  direy  avoey  que  n'ét  pa  reysonnablo 
Que  tant  de  chatelan.  qui  sont  lou  plu  damnahlo 
Seyon  de  dix  escu  lou  jugea  cogncussaii 
Fer  châtra  puiz  après  lou  poro  paSsan. 

M.  5. 

Chatellai-,   s.   m.  —   Château   ou   maison   forte 
placée  sur  une  éminence. 

Chateni,  v.  a.  —  Arrêter. 

*^iii  itf  Util  chn.thtdr'it? 

L.  1. 

Chateni,  v.  a.  —  Retenir,  empêcher. 
Chateni  lo  mondo,  retenir  les  hommes. 

Cor  u  sarit  pritto  en  natura  possiblo 
De  teni  la  sizampa  ou,  l'eiga  din  un  quiblo 
Qiw  de  povei  jamei  lo  mondo  chateni 
De  tata  de  si  gronda  et  bona  ehatoni. 

I,.  X 

Chateni,  v.  a.  —  Contenir. 

Faut  savei  quoque  fey  chateni  son  courageo. 

M.  8. 

Cliateni  (se).  —  Se  retenir,  se  défendre. 
Ore  que  Ion  ne  pot  se  chateni  du  fare, 
Ceu  iqui  sariet  ladre  et  four  de  jugimen 
Qui  nauriet  de  lamour  quoque  ressentimen. 

M.  4. 
De  dcplaysi  j'aurin  lo  cour  si  trafora 
Que  ie  ne  me  pourrin  chateni  de  ploura. 

M.  8. 

Chatonâ,  v.  a.  —  Caresser,  amadouer,  faire  le 
gros  dos. 
Ah!  monsieu  l'advocat,  vo  chatona  le  fille! 
Teye-la  contra  vo  fronrié  le  snrecille. 

M.  8. 
Chatonari,  s.  f.  —  Friandise. 


CHA 


Cbatoni,  s.  f.  —  Flatterie  intéressée,  traîtrise. 
Notrou  bon  devanoié  vivian  jusqu'à  la  mor 
Sen  cogneutre  harat  ou  fare  chatoni. 

U  3. 

Chatoni,  a.  f.  —  Plaisir,  jouissance,  friandise. 
Cor  u  sarit  pruto  en  natura  possiblo 
De  teni  la  sizampa  ou  l'eiga  din  un  quihlo 
Que  de  povei  jamei  lo  mondo  chateni 
De  tata  de  si  granda  et  bona  chatoni. 

L.  S. 
Chatoni,  s.  f.  —  Gentillesse. 

Per  biauta,  per  graci  ou  chatoni. 

L.  3. 

Ciiatrà,  v.  a.  —  Châtrer,  mais  aussi  pressurer. 
Lou  chatelan  chatron  lou  poro  paîsan. 

M.  5. 

Châtrabiqua,  s.  m.  —  Le  couteau  spécial  qui 
sert  aux  bergers  à  tailler  et  à  dépecer  chè- 
vres et  moutons. 

Chatrou  (lou).  —  Les  Chartreux. 

Témoin  cetou  Chatrou  qui  corne  d'eicargot 
Son  toujour  reverdi  avei  la  corna  dreita 
Prêta  de  vo  baillié  de  lour  aiga  beneita. 

L.  3. 

Châtrou,  s.  m.  —  Couteau  à  châtrer. 

Châtrou,  s.  m.  —  Flageolet  à  plusieurs  trous. 

(Charbot.) 
Syrinx,  flûte  à  Pan.  (Champ.) 

Chatroussa.  —  Chartreuse. 

La  gran  Chatroussa. 

On  vet  la  gran  Chatroussa  où  lou  reUgiou 
/Se  trovon  loin  du  mondo  en  tout  contagion, 
Lo  couven  enrichi  de  chouse  curieuse 
At  per  veysin  louz  our  de  le  rochez  affrouze. 
Iqui  lou  pin  superho  avec  lour  bra  ramu 
.•^fiiii'iron   '/h   dfulntjfo  nytani  d'iizeii   plnm». 

.M.  5. 

Chatruri,  s.  f.  —  Grille  de  lilets  croisés  pour 
boucher  un  trou  à  la  toile.  (Charbot.) 

Cliau,  V.  n.  —  Qui  n'est  plus  employé  qu'à  la 
3"  personne  du  singulier  du  présent  de  l'in- 
dicatif impersonnellement. 

Que  no  chau  to  de  leu7  Que  nous  importe-t-il? 

M.  5. 

Chau  (e  me).  —  Je  me  moque,  il  m'importe. 
Mme  chau  d'elV  autant  que  de  lour  peytillon. 

M.  4. 
Chau  (la).  —  La  chaleur. 

u  zamon  mei  una  grossa  sottpa 
Que  lo  sermon  d'un  piédeichau 
Qu'enduret  la  fret  et  la  chau. 

M.  6. 

Chauchai'i,  s.  f.  —  Mégisserie.  (Charbot.) 
Chauchié,  v.  a.  —  Fouler  aux  pieds.  (Champ.) 
Chaueivielli,  s.  m.  —  Chouche -vieille.  On  ap- 
pelle   ainsi    le   jeune    homme    marié    à    une 
femme  beaucoup  plus  vieille  que  lui. 
De  là  :  cauchemar. 

leyposarin  ma  mare  et  puisse  tout  lo  mondo 
Me  dirict  chaueivielli. 

M.  8. 


CHA 


4!! 


CHE 


Chaudanà,  s.  f.  —  Fontaine  que  la  chaleur  fait 
naître  et  qui  cesse  de  couler  avec  les  pre- 
miers froids.  (Charbot.) 
thaudeiro,  s.  m.  —  Coureur  de  filles,  qui  aime 
toutes  les  femmes. 
r<U  faya  Ridelet  u  renom  de  chaudeire 
Assi  u  fat  parla  de  leu  le  biiandeire. 

M.  4. 

Chaudéyié,  v.  n.  —  Se  dit  particulièrement  des 
animaux  et  signifie  :  être  en  amour,  en  folie. 
(Charbot.) 
Chautchâ,  v.  a.  —  Fouler.  (J.  0.) 
Chautein,  s.  m.  —  Temps  chaud,  été, 
Defour  du  chautem,  hors  du  temps  chaud   et 
par   métaphore  :    qui    n'est   plus   jeune,    qui 
avance  en  âge. 
Ore  que  vostron  corp  et  defou/r  du  vhauttni 
Et  quu  ne  sert  plu  ren  qu'a  le  goutte  deypongi. 

M.  4. 
lapolhcy  qui  voudrai  ene  cregno  personna 
En  bien  fassan  Ion  pot  porta  una  couronna 
De  laurié  qui  ne  erain  l'hiver  ni  lo  chautem. 

M.  4. 
Chavâ,  V.  a.  —  Creuser. 

l'en  cogneusso  que  trop,  qui  à  lour  arriva. 
Ont  trouva  lo  pertu  de  Veiga  si  chwva, 
Que  sito  qu'u  Vestion  upres  de  le  baragne, 
U  lenfondravon  tout  u  mey  de  dieu  montagne. 

M.  4. 

Dieu  (sic). 

Chavan,  s.  m.  —  Chat-huant. 

Vieu  courbât  pcieharet,  vieu  chavan.  vielli  grola, 
VielU  que  fat  u  mondo  eujourdeu  sa  revola. 

M.  4. 

Chavenci,  s.  f.  —  Fortune,  avoir,  richesse. 

Lo  juairo  que  frit  d'imitoHéuii 
ï     Iter.    ('*   itiei  tiu    tf'ii,   ei   Imnim    rt  rhit r^Hi'i. 

r..  H. 

Cliavi,  v.  n.  —  Tenir,  être  contenu,  entrer. 

■J'ozo  ben  afermà, 

Qite  solamen  lou  gniot.  lou  erozet.  le  raviole, 

S'eiission  pa  pot  chavi  en  millianta  cornicle. 

h.  1. 
l'ot  n'y  pot  pas  r-havi. 

Chavilhi,  s.  f.  —  Cheville. 

On  dit  d'une  jeune  fille  qui  se  marie  que  «-'esl 
un  pertu  qu'à  trovà  sa  chavilhi. 

M.  4. 
le  voudrin  sen  ouy  tant  bourdonna  l'avilhi. 
Que  tou  cellou  pertu  trovisson  lour  chavilhi. 

M.  4. 
Chavilli,  s.  f.  —  Cheville. 

Chayan.  —  Tombant. 
Chayo  (je).  —  Je  tombe. 

M.  .5. 
Ché,  V.  n.  —  Tomber.  (Latal.) 

Quand  vo  chat  dessus  lo  naz. 

(I.atal.) 
Cheire,  v.  n.  —  Tomber,  être  emporté  de  haut 

en  bas  par  son  propre  poids. 
Un    proverbe    encore    très    répandu    dans    nos 
campagnes  est  celui-ci  :  Qui  n'y  va  ni  chat. 


Chaer,  cJiaëre  et  cheu.  —  Tombé.  (B.) 
Je  châyo,  te  châ,  i  cha. 
J'ai  cheù. 
I  chayet. 

I  cheira,  chanat,  tombera. 
Que  je  chayéso. 

Cheire  à  gros  cuplot,   tomber  lourdement.   (A. 
R.) 

Charrat.  —  Tombera. 

/  charrat  à  la  fin  avecque  sa  carrochi, 
Celley  luy  advindrat  si  quite  la  perrochi. 

M.  4. 
Chat.  —  Tombe. 

Car  tout  ce  que  Vorgueil  fat  monta  chat  aba. 

M.  4. 
Charriet.  —  Tomberait. 

Tu  sQa  que  sen  l'amour  tout  charriet  à  rêver. 
Comme  folhe  sito  qu'elle  veyon  Vhivcr. 

M.  4. 
Cheitivié,  s.  f.  —  Misère. 

Assailli  de  touta  poretà,  maleur  et  cheitivié. 
Et  cudan  en  sailli,  y  tornon  reeheivié. 

L.  3. 

Cheitivié.  —  Misérable,  malautru.  Injure. 
Cheitivié.  que  ne  vau  le  tripe  d'un  pendu. 

L.  1. 
Cheitruié,  v.   n.  —  Etre  accablé  de   langueur. 

(Charbot.) 
Chenevot,  s.  m.  —  Chanvre. 

Que  faut  de  bla,  de  vin.  de  fer,  de  chenevo, 
Per  remettre  en  Testât  qu'ont  eyta  autrefey. 
Lou  poro  patsan.  gen  à  la  bonna  fey! 

M.  7. 

(>hési.  —  Chez  soi,  chez  lui,  dans  sa  maison. 

I,.  1. 
Cliessi.  —  Tomba. 

/  ehessi  ite  trrro. 

Proveyisieux. 
1  ehessi  per  à  bâ. 

Chet,  s.  m.  —  Chat  et  aussi  friand,  gourmand 
comme  un  chat. 

1^0  mondo  en  et  si  chet,  qu'e  ne  tin  qu'à  pouvei 
Qu'on  ne  s'y  attaleise  à  chaque  orn  un   vei. 

U  3. 
Chetà,  V.  II.  —  SoiiHueilier  assis. 

Cheurâ,  v.  n.  —  Crier  conmie  un  chevreau  qu'on 
égorge. 
Et  per  lo  fare  mieu  cheura  devan  eotel 
.Je  l'ausso  fat  bohout.   civeta  chamartel. 

L.  1. 

Chevelieiri,  s.  f.  —  Ruban  de  fll.  (Onof.) 

Chey,  v.  n.  —  Tomber. 

Laissié  chey  dessu  si  un  garçon  abochon. 

M.  5. 
Cheypa,  v.  n.  —  Tomber.  (Gaude.) 

Chéry,  s.  f.  —  Chaise  à  porteurs. 

Combien  de  Savoyard  en  carrossi.  en  leiteiry. 
Tout  Chamberi  partit  à  chivat  ou  en  chery. 

B.  9. 
Sorte  de  siège  fermé  et  couvert  où  l'on  se  fai- 
sait autrefois  porter  par  deux  laquais. 


CHE  —  ii 

Chcyrl,  s.  f.  —  Chaise. 

Sou/la  sur  sa  cheyri.  Il  était,  paraît-il,  d'usage 
alors  de  ne  jamais  s'asseoir  sans  avoir,  au 
préalable,  soufflé  sur  sa  chaise. 
Kt  piU  quand  l'un  et  Vautre  eut  soufia  sur  la  cheyri, 
Lo  ridiau  fat  tiria  per  un'  ora  legeyri. 

M.  7. 
Chlardcni,  s.  m.  —  Chardonneret. 
ChIassI,  s.  f.  —  La  dysenterie. 
Chicaneiro,  s.  m.  —  Celui  qui  abuse  des  for- 
malités de  la  justice,  qui  plaide  et  voudrait 
plaider  toujours. 
La  lustici  fat  bien  queysié  lou  chicanairc. 

M.  8. 

Chichôla,  s.  f.  —  Mouillette  de  pain  dans  du  vin 

sui-ré. 
Chicholâ,  V.  n.  —  Faire  des  mouillettes  de  pain 
trempé  dans  du  vin  sucré. 
Vhichola  bien,  comare,  afin  que  vo  diai 
Son  ca  à  ceu  tuppin  qui  me  fat  depleisi. 

M.  4. 

Chicholou,  s.  m.  —  Ivrogne,  qui  aime  la  soupe 
au  vin,  la  chichôla. 

M.  5. 

Chicolâ,  V.  n.  —  Boire  et  manger  avec  avidité, 
avec  plaisir. 

U  fit  cola  lo  vin  dedin  lour  gargamella 

Et  chicoUront  tant  que  lour  buya  fut  bella. 

M.  8. 
Et  je  creyo  que  quand  j'en  cMcolarin  mey 
Qu'un  portafey  ne  fat,  je  ne  charrin  jamcy. 

M.  4. 

Chicole,  s.  f.  pi.  —  Mouillettes  de  pain  trempées 
dans  du  vin  fortement  sucré. 

Tout  ensi  qu'un  giai  qu'at  choqua  de  chicole. 
Elle  zavian  u  pitro  una  nyà  de  parole. 

L.  3. 
Chicolon,  s.  m.  —  Gorgée. 

Chié.  —  Chez. 

le  m'irin  cachié  chié  mon  parc. 

M.  4. 
Chiet,  s.  m.  —  Chat. 

le  vo  farey  hai  comme  lou  chiet  et  chin, 

M.  4. 
Chiéta,  s.  f.  —  Chatte.  (Proveyz.) 

Chiéta,  s.  f.  —  Longue  perche  terminée  par 
trois  petites  branches  dont  on  tresse  les  in- 
tervalles avec  de  l'osier  et  qui  sert  à  cueillir 
les  fruits  qu'on  ne  peut  atteindre.  (Proveyz.) 

Chletmaptel,  s.  m.  —  Martinet,  engoulevent. 

Chiétta,  s.  f.  —  Chouette. 

Chietta.  —  Chatte,  gourmande. 

Ah!  chietta,  voz  alla  choqua  lo  muresson 
Et  vo  fore  encanot  d'una  lanci  un  tronson! 

M.  4. 
Chieu.  —  Chez. 

Chieu  leu  se  vit  la  vogua. 

B.  9. 
Chieura,  s.  f.  —  Chèvre. 


CHO 

Chieura-mottat,  s.  f.  —  Sauterelle  des  prés. 

Chieure,  s.  f.  pi.  —  Chèvres. 

Ni  mesmo  quand  lou  lou  qui  vont  courant  per  tout 
IJebvrion  migié  me  boye  et  me  chieurez  atout. 

M.  4. 

Chimâ,  v.  n.  —  Faire  la  noce,  manger  et  boire 
beaucoup. 
Maque  lo  mauvay  tem  ne  fasse  plu  de  ma, 
Per  quoque  po  d'argen  se  pourrai  pro  chima. 

M.  4. 

Chimâ,  V.  n.  —  Travailler  d'arrache-pied,  se 
fatiguer. 

le  voei  hen  tant  chimà 
Que  le  puee  la  not  me  trovaron  charma. 


M.  5. 

Chin,  s.  m.  —  Chien. 
Chein.  (B.) 

China,  s.  f.  —  Chienne. 

Chinà-chauda,  chienne  en  folie  et  aussi   cou- 
reuse en  parlant  d'une  fille. 
Tu  t'en  mordres  lou  dey  vileina  china  chauda. 

M.  4. 

Chinari,  s.   f.  —  Une  collection  de  chiens  et 
aussi  des  gens  de  rien,  de  la  populace. 
Quan  u  l'ct  abillia,  u  s'en  fut  entremei 
De  cela  chinari. 

L.  2. 

Chipota,  V.  a.  —  Taquiner,  discuter,  quereller. 

Chiron,  s.  m.  —  Ciron. 

Chironà.  —  Rongé  par  les  vers. 

L.  2. 
Chiûra,  s.  f.  —  Chèvre. 
Chiùrafey,  s.  m.  —  Cerfeuil. 
Chérafeuil,  cérafeui.  (B.) 

Chivalon  (à).  —  A  cheval. 

Si  quictan  lou  rachat,  le  plane,  lou  valon, 
Je  veyo  mou  desi  un  jour  à  chivalon, 
Jamey  à  ton  endret  je  ne  saray  ingrata. 

M.  4. 
Monta  à  chivalon,  arriver  à  ses  fins,  l'empor- 
ter sur  son  adversaire,  réussir  dans  une  en- 
treprise. 

Chivat,  pi.  :  chivan.  —  Cheval,  chevaux. 

Diantre  syet  du  chivat  qu'on  ne  pot  pa  monta! 

B.  9. 

Cholei.  —  Lampe  à  huile  dont  on  se  sert  dans 

les  familles. 
Choley.  —  Lampe  rustique.  (Champ.) 

Chôma,  V.  n.  —  Tenir  en  place,  rester  tran- 
quille, être  satisfait. 
/  ne  poviet  chôma  que  quand  on  la  beisave.  ■ 

M.  4. 
Chôma,  V.  n.  —  Prendre  patience. 
Iquen  vou  fa  chôma 
Et  être  pru  patien  et  u  ben  et  u  ma. 

L.  3. 
Chôma,  V.  n.  —  Demeurer,  rester. 

Si  bien  que  ne  pouvan  chôma  su  lo  couvert 
U  deycendit  defour  per  vey  qui  lo  troblave. 

M.  5. 


CHO 


4r) 


CHU 


Chopinà,  s.  f.  —  Mesure  des  liquides,  un  demi- 
litre  environ. 
Chopinâ,  v.  n.  —  Boire  chopine. 
Choqua,  V.  a.  —  Boire,  avaler,  manger. 
Choqua,  V.  a.  —  Choquer,  frapper,  butter. 
Choqua  tojour  la  mêma  pierra,  c'est  agir   en 
imbécile. 
Si  tu  choque  tousiour  contr'tina  mesma  piera, 
Tu  sares  reputà  plusto  lourdau  que  fin. 

M.  5. 
Choquet,  s.  m.  —  Hoquet. 

Le  fene  du  grand  poi  en  prendront  lo  choquet, 
Car  elle  pilliront  lo  meillou  du  ianquet. 

M.  8. 
Chopgnié,  v.  a.  —  Cligner  de  l'œil,  chercher  à 
voir  sans  être  vu. 

Chorlio.  —  Louche. 

Ulet  de  l'un  du  zeu  eigHiouaamen  chorlio. 
Me  u  dieblo  lo  quan  que  lo  trovaria  borlio. 

L.  1. 
Chotié,  s.  m.  —  Gaucher,   qui   se  sert  de   la 

main  gauche.  (Charbot.) 
Chou.  —  Terme  dont  le  porcher  se  sert  pour 

faire  rentrer  le  porc  à  l'étable. 
Choucementc,  s.  m.  pi.  —  Chaussures  quelles 

qu'elles  soient,  souliers,  galoches  ou  sabots. 
Chouchebot,  s.  m.  —  Petit  pressoir  pour  faire 
le  vin  et  aussi   petit   homme  court  et  ra- 
massé. (B.) 
Chouchevieilli,  s.  m.  —  Le  cauchemar;  oppres- 
sion que  l'on  éprouve  pendant  le  sommeil  et 
qui  vous  fait  rêver  que  vous  avez  quelque 
vieille  sorcière  couchée  sur  l'estomac. 
Chouchié,  v.  a.  —  Fouler,  presser,  écraser  sous 
son   poids.  Dans  un  sens   spécial  :  coucher 
avec  une  femme. 

Una  trollia 
Su  la  oonchi  d'un  trui,  en  molon  patrolUa, 
N'ét  pa  si  ben  chouchia. 

L.  2. 
Per  chouchié  la  polailU  in^i  font  lou  pollet. 

M.  5. 
Choudâ,  v.  a.  —  Chauffer. 
Voir  :  échoudû,  réchoudâ. 

Choudâ,  s.  m.  —  Plaque  de  fonte  placée  au  fond 
du  foyer  d'une  cheminée  et  destinée  à  em- 
magasiner et  à  réverbérer  la  chaleur.  (Pro- 
veyz.) 

Choudanat,  s.  f.  —  Lieu  marécageux  oià  se 
trouve  une  source  qui  fait  venir  l'herbe,  qui 
en  favorise  la  venue. 

Charbot  dit  chaudanà,  fontaine  que  la  chaleur 
fait  naître  et  qui  tarit  bientôt. 

Choufetà,  s.  f.  —  Chaufferette. 

Chougnié,  v.  a.  —  Grignotter,  ronger,  manger 
salement. 
V  fat  sa  provision  toutte  le  matiney 
De  bon  fromageo  gra  de  la  dana  Bureiri 
Qu'u  vat  toujour  chougnan  de  charreiri  en  charreiri. 

M.  4. 


Choupinâ,  s.  f.  —  Correction. 
Baillié  ina  choupinâ. 

Chourâ,  V.  n.  —  Mettre  bas  en  parlant  d'une 

chèvre. 
Et  aussi   l'action  de  mettre  bas  :  sa  promeiri 

chourâ.  (Proveyz.) 

Chourari.  —  Lieu  où  l'on  élève  des  chèvres. 

Dana  Sucra  et  dana  Philiben 
Qui  ont  fat  avorta  la  chourari  d'Eyben. 

M.  7. 

Chouréla,  s.  f.  —  Raisins  que  les  grapilleurs 
trouvent  après  les  vendanges.  (Champ.) 

Chourelâ,  v.  a.  —  Aller  à  la  recherche  des  fruits 
oubliés   soit   par   les    vendangeurs,    soit   par 
ceux  qui   ont  abattu   les  noix  ou   les  châ- 
taignes; grapiller,  glaner. 
Et  le  coste  d'entour  où  le  Paye  se  colon 
Per  amour  qu'u  pru  pré  de  le  vigne  chourolon. 

L.  1. 

Chourêla,  s.  f.  —  Chevrotte,   femelle  du  che- 
vreau. (Charbot.) 

Chourèlla,  s.  f.  —  Instrument  pour  choureler. 

Chourié,  s.  m.  —  Ghevrier,  qui  garde  les  chè- 
vres. 
le  farey  mieu  parla  de  mey  qu^  lo  chourié 
Qui  fit  brouta  le  vigne  appres  Pasque  fleurie. 

M.  5. 

Chourot,  s.  m.  —  Chevreau. 

Prou  de  fei  le  zon  veu  dessu  lo  serpolet 
Sauta  com'un  chourot  et  en  se  rigolan 
Fare  de  cupelié. 

L. 

Chourôta,  s.  f. 
(Proveyz.) 

Chuchi,  s.  f.  — 

Le  marmite. 


1. 


Petite  chèvre,  jeune  chèvre. 


Suie  de  cheminée. 
lou  pè,  comma  la  chuminâ 
Sont  dépoé  Dieu  sat  quand  de  chuchi  environna. 

Gaude. 

Chuchutà,  V.  n.  —  Parler  à  voix  basse. 
Quand  lotir  chambe  sont  lasse, 
Lou  pied  lour  faut  gratta. 
Quand  la  son  les  attaque. 
Faut  vito  chuchutà. 

M.  8. 

Churafey,  s.  m.  —  Cerfeuil. 

Vz  ont  migia  ensen  una  grossa  salada 
De  pourchailUe,  d'ignon,  de  churafey  et  d'au, 

M.  7. 

Chusi,  V.  a.  —  Choisir. 

l'en  volo  chusi  un  qui  n'aye  point  de  tara. 
Gaillard  com'un  poillen  quand  u  court  la  tantara. 

M.  8. 
Si  ie  chusisso  un  pintre  u  bravarat  natura 
Et  me  farat  disna  quoquefey  en  pintura. 

M.  8. 

Chuzi,  V.  a.  —  Choisir. 

Vhuzissé-me  su  tou.  puisqu'un  chapel  de  pailli 
Vaut  una  coiffi  d'or,  comme  dit  V aniiquailli. 

M.  5. 


CIA 


—  4fi  — 


CLI 


fJat,  s.  f,  —  Instrument  fait  comme  un  crible 
(voir  grivet\  mais  plus  petit,  et  garni  d'un 
fond  de  toile  11  servait  aux  ménagères  à  sé- 
parer la  farine  du  son.  (Proveyz.) 

Au  pluriel  :  de  ciet. 

CIclâ,  V.  n.  —  Pousser  un  cri  aigu. 
In  monsiûr  gu'aiet  de  bezicle 
(Tant  pit  >i  l'ourilUt  li  ciele...) 

(I>atal.) 

Cié,  S.  m.  —  Ciel. 

Cieu,  s.  m.  —  Aire  à  battre  le  blé. 

Cifôgni,  s.  f.  —  Nitouche,  niaise. 

Tala  deva/n  le  gen  fat  la  saincta  cifogni 
Qu'engreiase  son  archet  de  bona  gaJafogni. 

M.  4. 

Saincta  cifogni,  sainte  nitouche. 

Cimoussa,  s.  f.  —  La  lisière  d'une  étoffe. 

Cindrié,  s.  m.  —  Coin  du  feu. 
On  dit  d'une  jeune   fille  qui   reste  à   marier 
qu'elle  languit  u  cindrié. 

L.  3. 

Cindrolà.  —  Poudreux,  couvert  de  poussière. 
(Charbot.) 

Clni,  s.  m.  —  Serin  de  pays;  on  dit  encore  oi- 
seau des  vernes. 

Circizi,  s.  f.  —  Cerise. 

Et  n'en  laitsié  cola  la  gro  d'una  cireizi. 

L.  3. 
Cireizé,  s.  m.  —  Cerisier. 

Cirimonton,  s.  m.  —  Plante  sauvage. 

Cirougni,  s.  f.  —  Grande  plante  sauvage  dont 
le  lait  ressemble  à  du  jaune  d'œuf. 

Cisa,  s.  f.  —  Haie,  clôture  de  ronces  et  d'aubé- 
pine. 

On  dit  aussi  ;  concisa. 

Ciset,  s.  m.  —  Pois  chiche. 

Civà,  s.  f.  —  Avoine. 

Civâda,  s.  f.  —  Avoine. 

Civeiri,  s.  f.  —  Petite  voiture  à  deux  roues. 

Civet,  s.  m.  —  Echalotte, 

Civetà,  s.  f.  —  Cliouette. 

Civetâ,  V.  n.  —  Courir  la  nuit  comme  les 
chouettes,  et  par  extension  faire  la  noce, 
s'amuser. 

Civier,  s.  m.  —  Ancienne  mesure  des  grains  et 
des  terres.  (Champ.) 

Civignôla,  s.  f.  —  Manivelle. 

Clâ,  s.  f.  —  Clef. 

Vna  gucina  de  cur  ne  vaut  ren  sen  cotel, 
Ni  mortié  sen  pison,  ni  oula  sen  cuUeiri, 


Ni  sarrailhi  sen  cla. 

Clâchi,  s.  f.  —  Tasse. 

Lo  bratié  farian  se  pourrit  amortà 
Si  una  claohi  d'eiga  on  y  aviet  gità. 


M.  4. 


L.  3. 


Clafl.  —  Bondé,  rempli. 

Lou  zampirou  détruit,  lou  tronou  renversa, 
Lou  chon  clafi  de  mort,  lou  peuplou  dispersa. 

Ménilgrand- 
Claffl.  —  Serré,  épais,  touffu. 
Lo  boey  lo  plu  claffi. 

M.  5. 

Clapei,  s.  m.  —  Pierres  amoncelées  au  pied 
d'une  pente,  clapier. 

To)(ywr  le  pierre  vont  u  clapei. 

Clar.  —  Clair. 

Vey  lo  jour  clar  et  net. 

M.  5. 

Ciat,  s.  m.  —  On  donne  ce  nom  au  pavé  qu'on 
fait  pour  recueillir  la  rigole  d'eau  qui  sort 
d'une  fontaine.  (Charbot.) 

Clavandeypi,  s.  f.  —  Portière,  qui  tient  les  clefs 
et,  par  conséquent,  peut  ouvrir  bien  des  por- 
tes. 
La  centuri  d'argen,  clavandeyri  commoda! 

M.  8. 
Clavel,  s.  f.  —  Clef. 

u  n'a  laissia  chési  fenetra,  m  pertu, 
Lucarna  ni  larmié,  qu'aver  bona  saralli 
Ferrai,  barra,  clavel,  grosse  piere  et  palle 
U  n'aye  eitopa. 

I..  1. 

Cleû,  s.  m.  —  Botte  de  paille  choisie  avec  soin 
et  peignée  en  commençant  par  l'épi,  dont  on 
se  sert  pour  confectionner  les  toits  de  chau- 
me. On  rétend  avec  beaucoup  de  soin  en 
commençant  par  le  bas,  on  cloue  une  latte 
sur  le  haut  du  premier  rang  et  l'on  poursuit 
ainsi  jusqu'au  faîte. 

Cleu  ou  clessit,  s.  f.  —  Perche  ouverte  à  l'une 
de  ses  extrémités  et  dont  on  se  sort  pour 
cueillir  les  fruits  sur  les  arbres.  (Charbot.) 

Cleu,  s.  m.  —  Clou. 

le  t'eycervelarey  la  testa  comm'U'n  cleu. 

M.  5. 

Clepgeon  (lou),  s.  m.  pi.  —  Les  élèves  du  Grand 
Séminaire. 
Lou  pié  déchau  suivion  coma  lou  zautrou  moino, 
Lou  clergeon,  leu  curau,  lou  prêtre,  lou  chanoino. 

B.  9. 

Cleupeion,  s.  m.  —  Natte  de  chaume.  (Champ.) 

Cléyià,  s.  f.  —  Porte  à  claire-voie  d'un  jardin 

ou  d'un  verger  et  aussi  haie  vive. 
Charbot  dit  aussi  :  cleidat. 
Cléda.  (B.) 

Cliâpa,  s.  f.  —  Eclat,  copeau  de  bois  produit 
par  la  hache. 

Clié,  s.  m.  —  Clerc. 

J'ai  entendu  du  clié  que  lo  cié  et  la  terra 
8e  menàvan  peioià  una  mortala  guerra. 

L.  3. 
Lou  clié  tn'an  dit  avoi  qu'u  trovon  per  memoiri 
Que  non  sai  quinte  gen  an  beta  lour  istoiri 
En  de  bêle  chanson. 

L.  3. 


CLl  —  47  — 

Cliquet,  s.  m.  —  Loquet  d'une  porte. 

U  sat  hieii  accouatra  lo  cliquet,  la  eliquetta. 

M.  8. 

Cliquettà,  s.  f.  —  Targette  et  aussi  pièce  mobile 
servant  à  empêcher  un  engrenage  de  tourner 
en  sens  contraire. 

Clochimin,  s.  m.  —  Sonnerie  des  cloches.  (Pro- 

veyz.) 

Cloutreiri,  s.  f.  —  Le  couteau  de  la  charrue. 
La  cloutreiri. 

Cloutrié,  s.  m.  —  Fabricant  de  clous. 
Fare  de  brut  mei  qu'un  cloutrié. 

M.  6. 

Cloyandâ,  s.  f.  —  Une  petite  clôture  de  jardin. 

(Proveyz.) 

Clugnié.  —  Fermer  les  yeux  à  demi,  se  dit  du 
mouvement   involontaire  qui   vous   fait  fer- 
mer les  yeux  en  présence  d'un  danger. 
N'ét  si  mala  tempêta 
Que  lour  fisse  clugnié  ou  abaissié  la  téta. 

U  3. 
Clussi  (iiia).  —  Une  poule  qui  va  couver. 
Cliissi,  V.  n.  —  Couver. 

Ma  polailli  va  clussi,  ma  poule  va  couver.  (Pro- 
veyzieux.) 

Co  (in).  —  Une  fois. 

Mei  deipeu  que  chacune  un  co  fut  atalâ. 

L.  3. 
Coà.  —  Queue  et  aussi  le  membre  viril. 
Eilli  sat  ensarrà  lo  mari  routolan 
Apre  le  zautre  fene,  et  d'oreison  poissanta 
Lo  fare  du  tout  nàquo  et  la  coa  flapissanta 
Remettre  en  sa  vigou. 

L.  3. 
Coûa. 

Sou  la  coUa  d'una  sauma. 

h.  3. 
Coandau.  —  Bancal,  qui  a  les  jambes  torses,  qui 
marche  les  genoux  en  dedans. 

Coanet.  —  A  qui  on  a  coupé  la  queue. 

Coblà,  s.  f.  —  Chaîne,  assemblage,  couple. 
Ina  cobla  d'ignon. 

Coblet,  s.  m.  —  Couplet  d'une  chanson. 

Coeassi,  s.  f.  —  Coquemar,  chaudron.  (Roquef.) 
Lez  arme  sont  u  crot,  lou  soudar  ont  la  cassi, 
Et  le  gen  en  rcpo  voyanton  la  coeassi. 

M.  4. 
\oyanta  la  coeassi,  vider  la  marmite,  le  chau- 
dron. 

Cocassié,  s.  m.  —  Cuisinier. 
Valet  cocassié,  marmiton. 

Chaqu'un  a  darrié  si  son  valet  cocassié, 
Qui  ne  fat  que  voida.  rempli  et  bota-ssié. 

M.  7. 
Cocatié,    s.   m.   —   Marchand    de   volailles.    On 
donne  ce  nom  à  tous  les  habitants  des  terres 
froides  qui  viennent,  chaque  vendredi,  ame- 
ner à  Grenoble  d'énormes  provisions  de  vo- 


COG 

lailles,   œufs,   beurre,   fromages  et  fruits  de 
toutes  sortes. 

>S«  à  tenen  ie  volin  suiire, 

l'en  trovarin  de  ceu  meitié 

Plu  digno  d'estre  cocatié 

Que  de  porta  un  escritoeiro, 

M.  C. 

Ço-cen.  —  Ce  qui  appartient  à  quelqu'un. 
On  dit  d'un  dissipateur,  qu'il  est  prodigo  de  ço- 
cen. 

li.  3. 
Voir  :  ço-mièno,  ce  qui  m'appartient. 

Cochet,  s.  m.  —  La  nuque,  la  jonction  du  cou  et 

de  la  tête. 
Cochon.  (B.) 

Côchi,  s.  f.  —  Petite  branche. 
C'opâ  ina  côchi  à  in  âbro. 

Cocoara,  s.  f.  —  Hanneton. 

Je  Veusso  bravamen  fat  deveni  cocoara. 

L.  1. 

Cocoara,  s.  f.  —  Femme  de  mauvaises  mœurs, 
fille  qui  a  des  amants. 
Cocoare  de  Revel,  opiniatro  d'Euriageo. 

M.  4. 

Cocoâre,  s.  f.  pi.  —  Hannetons. 

l'ay  grand  pou  qu'après  cet  hyver. 

Sur  tout  u  tem  de  le  cocoare 

N'y  ait  de  terriblo  zafare. 

M.  6. 
Cocoià  (se).  —  S'emmitoufler. 
Cocouara,  s.  f.  —  Hanneton. 

Coda,  V.  a.  —  Caler  la  roue  d'un  char  avec  une 
pierre  ou  un  corps  dur  quelconque.  (B.) 

Coeirc,  v.  a.  —  Cuire. 

Le  servente  que  porton  coeirc 
La  pat'  u  four  vont  eitrinquey 
Coma  le  braye  d'un  laquey. 

M.  6. 

Coeissi,  s.  f.  —  Cuisse. 

Vo  vo  grusa  de  la  grand'  eygruisassi 
Que  lo  senglard  afat  à  vostron  frare  anot 
A  la  coeissi. 

M.  4. 

Coeïta,  s.  f.  —  Empressement.  (Champ.) 

Coénio.  —  Ahuri,  penaud. 
Je  me  trovo  si  coémo 
Que  je  ne  savo  plus  que  fare  de  mi-mémo. 

Gaude. 
Coëre,  v.  a.  —  Cuire. 

Quand  amour  coyet  mon  pan  à  sa  fournâ. 

M.  5. 

Coëre,  v.  n.  —  Faire  une  fournée  de  pain. 
Lou  bolongié  coessiront. 

Grenoble  malhérou. 

Coéssi,  s.  f.  —  Cuisse. 

Cogneu  (te).  —  Tu  connais. 

Te  ne  cogneu  don  pa  que  de  ti  je  me  moquof 

M.  5. 


COG  -  à8 

Cogncura,  s.  f.  —  Tas  de  neige  amassée  par  le 
V(îiU,  longère. 

Cogncasso  (je).  —  Je  connais. 
Te  ne  cogneu  pas. 

M.  5. 

Cogneûtre,  v.  a.  —  Connaître,  reconnaître. 
Lo  vin  et  lo  deipiet 
Ne  l'y  laissavon  pa  cogneutre  »on  profiet. 

h.  1. 

Cognutpe,  v.  a.  —  Connaître,  apprendre. 

T..  3. 

Coinda,  s.  f.  —  Maîtresse,  jeune  fille  à  laquelle 
on  fait  la  cour.  On  dit  plus  fréquemment  au- 
jourd'hui :  ma  Monda  et  blondâ. 
;Se  viotà  marc  nu  din  lou  bra  de  m  coinda. 

Jj.  3. 

Coipe,  V.  n.  —  Cuire,  causer  une  douleur  com- 
parable à  celle  que  produit  une  brûlure. 
U  lo  ly  fazict  coire. 

L.  3. 

Coisse,  s.  f.  pi.  —  Cuisses. 
Se  gratà  le  caisse,  ne  rien  faire,  se  chauffer  les 
tibias  et  se  gratter,  parce  que  lo  feu  donne 
des  démangeaisons. 

li.  3. 
Coita,  s.  f.  —  Hâte,  empressement. 
Xo  zavon  tàla  coita  de  lou  veire  nuri. 

U  3. 

Coita  (à  la).  —  A  la  hâte,  promptement,  sans 
tarder  davantage. 
Vo  dehve  fare  donq  ceu  mariageo  à  la  coita, 
Per  ce  que  vo  sçavé  que  dedin  una  ioita 
Lon  ne  la  pot  teni.  Un  po  de  migeyson 
Fat  quoque  fey  flappi  la  flou  en  sa  seison. 

M.  4. 

Coitâ  (se).  —  Se  hâter,  se  presser,  faire  vite. 

Coitou.  —  Promptement,  bien  vite. 

Se  U  preniet  d'amour  quoque  gran  volonta 
El'  y  s'étiet  coitou  la  migison  outa. 

L.  1. 
Coitou.  —  Pressé. 

Je  seu  marri  de  n'avei  plu  coitou 
Exécuta  vostron  voley  sur  tau. 

M.  5. 
Alhn,  qu'à  nostrou  pa  coitou 
Nostron  servicio  set  recognu  volontou. 

M.  5. 

Coitta,  s.  f.  —  Presse,  impatience,  hâte,  envie 
de  pisser. 
Vo  seavez  que  pissié  est  chosa  souvereyna 
Et  que  garda  sa  coitta  eyet  se  fare  tort. 

M.  7. 

Coïveta,  s.  f.  —  Balayette,  petit  balai. 

Coïvic,  V.  a.  —  Balayer. 

Dimeiichi  quan  fut  jour  chacun  se  bolicave, 
Qui  decey  qui  deley  selon  l'ordre  coivave. 

B.  9. 
Coïvo,  s.  m.  —  Balai. 

Emporta  lo  coîvo,  déménager  sans  esprit  de  re- 
tour. 


COL 

Cola,  V.  n.  —  Couler. 

U  lo  firent  cola  dedin  lour  gargamella. 


M.  8. 


Colâda,  s.  f.  —  Embrassade. 

Le  zarmée  ouverte  de  ton  flan 
lira  deasu,  bra  dessout,  se  sont  fat  la  colada 
Et  ont  migea  ensen  una  grossa  salada. 

M.  7. 

Colâda.  —  Révérence,  salutation.  (Charbot.) 

Colade,  s.  f.  pi.  —  Embrassements. 
Vo  qui  aveq  le  colade 
De  Jupiter  mérita  lez  eiiillade. 

M.  5. 

Colagne,  s.  f.  pi.  —  Quenouilles  et  aussi  le  chan- 
vre qui  y  est  attaché. 

U  sont  de  vray  sarrapatat 
De  qui  te  foey  autant  d'eitat 
Que  du  bit,  qui  de  le  montagne 
Venont  per  pigna  le  colagne. 

M.  6. 
Colagni,  s.  f.  —  Quenouille. 

Babilley  qui  voudrat  e  n'ét  pa  mon  meitié, 
Una  colagni  vin  ben  mieu  à  mon  coustié 
Et  je  l'amo  bcn  mey  que  mena  l'entivella. 

M.  4. 

Colanchié  (se).  —  Se  glisser  sur  la  glace. 
Coullanchié.  (B.) 

Colanchon,  s.  m.  —  Glissoir.  (Champ.) 
Colanchou,  s.  m.  —  Glissoire. 

Colen,  s.  m.  —  Cou. 

Vo  lou  veyié  de  gro  colen 
Avec  lour  freze  de  molen 
Tant  u  se  conflon  d'estre  richo. 

M.  6. 

Coley,  fém.  coleyssi.  —  Elégant,  bien  vêtu. 

Goléssià,  adj.  —  Parée,  coiffée,  attifée. 

Bian  coléssia. 
Colet,  S.  m.  —  Col  d'une  montagne,  passage  qui 
fait  communiquer  deux  vallées. 
U  pru  au  du  colet. 

L.  1. 
Coleura,  s.  f.  —  Couleuvre. 
Colin,  s.  m.  —  Cou. 
Collen.  (B.) 

Collet,  s.  m.  —  Cou. 

Lo  dessout  du  collet,  la  poitrine,  les  seins  en 
parlant  d'une  femme. 

Quand  noz  estion  solet 
I  ne  cachave  ren  lo  dessout  du  collet. 

M.  4. 

CoUou,  s.  f.  —  Couleur. 

Et  jamey  louz  hiver  ne  changeon  sa  collou. 

M.  5. 

Côlon  (se).  —  Se  logent,  habitent,  demeurent. 
Le  eoste  d'entour  ou  le  Paye  se  côlon. 

L.  1. 

Colores,  s.  f.  pi.  —  Couleuvres,  serpents. 
Le  bétie  mau-fazan,  come  son  lou  lion, 
Our,  griffon,  lou-berou,  colores  dfrayouze 
Vivon  toujour  de  par. 

L.  3. 


COL 


49  — 


CON 


Colon,  s.  ni.  —  Espèce  dé  tamis  très  fin  au-des- 
sus duquel  les  ménagères  mettent  encore  des 
orties  et  qui  sert  à  passer  le  lait  qui  vient 
d'être  trait. 
Je  ne  pa^sarey  ren  lo  lacet  u  coJou, 
Je  leiasirey  niigié  twatrou  mouston  u  lou. 

M.  4. 
Coman,  s.  m.  —  Ordre. 

Malamen  empressée  à  fare  son  eoman. 

L.  1. 

Coman.  —  Gomme,  de  la  môme  manière. 
Eycoeysson  tout,  coman  farat  din  lou  lensieu, 
L'eypoti  quand  v  mettrai  son  farct  u  crusieu. 

M.  4. 
Coman  (à  Dieu  vo).  —  A  Dieu  je  vous  recom- 
mande, que  Dieu  vous  garde! 
A  dieu  vo  eoman  donq,  mais  faites  no  sçavey 
Biento  vostron  retour,  adieu  jusqu'u  revey. 

M.  4. 
Coman  se  volhé  set.  —  Comment  voudriez-vous, 
il  n'est  pas  possible  que. 
Coman  se  volhé  set  qu'u  m'appélleyson  giena. 
De  ccley  ne  me  chau  maque  tu  »eye  miena. 

M.  4. 

Comba,  s.  f.  —  Vallon  pi"ofond  et  resserré. 
On  vct  jusqu'à  le  combe 
liergeyre  savoney  blanche  comme  colombe, 
Keverdié  de  la  pay. 

M.  7. 
Combeïé,  v.  a.  —  Imbiber  d'eau.  (Champ.) 

Combeyié,  v.  a.  —  Mettre  de  l'eau  dans  une  fu- 
taille, afin  de  la  faire  gonfler  et  de  l'empê- 
cher de  répandre. 

Ecumbié,  cumbié  et  combeié.  (B.) 

Ço-mièno.  —  Ce  qui  m'appartient,  mon  bien. 
(Proveyzieux.) 

Commissûra,  s.  f.  —  Timon  que  l'on  ajoute  à 
celui  d'un  char  quand  on  veut  atteler  deux 
paires  de  bœufs  à  la  suite  l'une  de  l'autre. 

Commensura.  (B.) 

Cômo,  s.  m.  —  Gardien,  surveillant,  et  aussi 
garde-chiourme,  geôlier. 
De  mon  authorita  ic  la  faray  rama 
Et  pui  ie  lo  faray  cytrillié  bien  u  côme. 

M.  8. 
Teyqui  perquc  de  no  lou  glouriou  gentilhomc 
Sont  cent  fey  mieu  haï  que  du  forsat  lou  came, 

M.  8. 
Companajo,  s.  m.  —  S'entend  de  tout  ce  qui  se 
mange  avec  du  pain,  mais  surtout  du  fro- 
mage. 
Enfin  ne  poeiasi  vo  avey  du  companajo, 
Du  buro  que  di  liard  et  que  siey  du  fromajo! 

M.  7. 
Compara  (se).  —  Prendre  pour  compère,  s'unir, 
se  marier. 
Pa  moin  vaut  mieu  de  se  compara  à  noteyro 
Que  de  se  confia  à  traistre  apotiqueyro, 
Pereeque  per  devant  lo  noteyro  establit. 
Et  Vautra  per  darrié  applique  son  outit. 

M.  8. 


Compeirâjo,  s.  m.  —  Camaraderie. 

Et  l'aume  ne  se  pot  asseura  d'amitanci. 
Parentà,  compeirâjo  ou  bona  veisinanci. 

L.  3. 
Complicion,  s.  f.  pi.  —  Manières. 

Ave  de  bonè  ou  de  mauvaises  complicion. 
Conchi,  s.  f.  —  La  tablette  d'un  pressoir. 
Una  trollia 
Su  la  conchi  d'un  trui,  en  molon  patrollia, 
N'ét  pa  si  ben  chouchià. 

I..  2. 
Conchi,  s.  f.  —  Espèce  de  table  inclinée  munie 
de  planchettes  latérales  d'environ  10  centi- 
mètres de  hauteur.  Elle  se  termine  en  pointe 
et  sa  partie  plane  est  couverte  de  petites  rai- 
nures sur  lesquelles  on  place  les  vases  troués 
ifaicèlle)  contenant  le  fromage  blanc.  Le  pe- 
tit lait  s'échappe  du  vase,  coule  le  long  des 
rainures  et  va  tomber  dans  un  baquet  à  ce 
destiné. 
Concise,  s.  f.  —  Haie,  clôture  d'un  champ. 
Siza.  (B.) 
Coniiâ,  V.  n.  —  Penser,  faillir. 

Sitou  qui  t'eut  quita,  te  comdi  an  mori. 

Ménilgrand. 
Sey  pa  que  jaiou  bien  conda  à  me  neyi. 

Ménilgrand. 
Confia,  S.  f.  —  Gronfle,  vessie  de  cochon  dans 
laquelle  on  a  introduit  de  l'air  pour  la  faire 
sécher. 
De  confie  de  cayon,  de  siblet  de  mercié. 

M.  7. 
Confia,  V.  a.  —  Remplir  d'air. 
Confia  (se).  —  Se  gonfler,  faire  ses  embarras, 
être  pétri  d'orgueil. 

Se  confia  comm'una  dinda. 

M.  8. 
Conflo.  —  Gonflé,  plein  comme  une  outre. 
Conllo.  —  Triste,  le  cœur  plein  de  chagrin. 
Au  fém.  :  confia. 

L  1. 
Confronta,  v.  a.  —  Réunir,  appliquer  l'un  sur 
l'autre. 
Je  n'auray  pa  sito  achevi  mon  messageo. 
Que  vo  confrontari  vostrou  jouli  visageo. 

M.  5. 
Confronta,  v.  a.  —  Confiner,  limiter,  avoisiner. 
Je  confronta  avoé  leu,  nous  sommes  voisins,  ma 
propriété  est  contiguë  à  la  sienne. 

Conneûtre,  v.  a.  —  Connaître. 
le  vo  cogneusso  prou. 


M.  5. 


Conor,  s.  m.  —  Consolation,  plaisir. 
Ij  ne  dio  pà 
Que  d'avei  reidamen  la  fendaei  eitopà 
Ne  set  un  gran  conor. 


L.  3. 


Conortâ,  v.  a.  —  Réconforter,  réjouir. 
Notron  seignou  n'a  ren  su  la  terra  buta 
Que  ne  set  tout  per  l'aume  et  per  li  conorta 
Lo  cour  et  Veiperit. 

L.  3. 


CON 


50 


COR 


Consolation,  adoucissement, 
A  l'oreille,  seul  à  seul,  en 


Conortura,  s.  f. 
plaisir. 

Conseilhon  (à). 

cachette. 
Ceu  monsieu  qui  bien  loin  ta  seigneuri  arrente 
At  Hau  l'emburilhié  toujour  à  conseillon, 
I  ne  portarat  pa  d'ale  de  parpalhon. 

M.  4. 
Parpaillon  en  1659. 

Conscillic  (se).  —  Prendre  conseil,  demander  un 
avis. 

Se  conseillié  à  lei. 

L.  3. 

Conseillon  (à).  —  A  voix  basse,  à  l'oreille. 
Lo  premié  que  ver  leu  de  bon  eur  s'eichacùle 
TA  dit,  à  conseillon,  solamen  trei  parole. 

L.  2. 

Consurta,  s.  f.  —  Une  consultation. 
Consurtâ,  consulter. 

Contio,  s.  m.  —  Etat,  importance. 
Et  lou  zaume  me  fon 
Met  de  contio  de  no  que  d'un  eêtron  de  chin. 

L.  1. 
Contrafat.  —  Contrefait. 

Dana  qui  devina  ce  que  se  dit  et  fat 
Qui  faictes  deveni  prou  de  gen  contrafat. 
Qui  appres  lou  meina  faictes  couri  le  fille, 
Qui  conjura  serpen,  cocoarez  et  chanille, 
Aydorme  à  mes  amours, 

M.  4. 
Cop,  s.  m.  —  Coup,  fois. 

Incou  in  cop, 
Devan  cop,  avant  l'heure. 

Voudrin  je  devan  cop  perdre  mon  pttcelâgeo! 

M.  4. 

Cop  (à).  —  Coup  sur  coup. 

Sont  arriva  à  cop  chié  leu  don  escandalo. 

M.  5. 
Copâ,  v.  a.  —  Couper. 

Copâre,  s.  m.  —  Compère,  ami,  fiancé. 
Avei  copare,  avoir  un  fiancé,  être  sur  le  point 
de  se  marier. 
Mais  quau  que  set  de  mi  u  n'aurat  pa  copare, 

M.  4. 
C'est-à-dire  quoi  qu'il  puisse  advenir  de  ma  per- 
sonne, ce  n'est  pas  moi  qui  présenterai  à  mon 
père  un  jeune  homme  qui  me  demandera  en 
mariage. 

Copet,  s.  m.  —  Le  dessus  du  cou,  la  nuque. 

Copetà,  s.  f.  —  Espèce  d'herbe  que  recherchent 
les  ménagères  pour  faire  briller  les  usten- 
siles de  la  cuisine. 

Coponu,  a.  —  Profond,  creux.  Se  dit  surtout 
d'un  vase. 

Coppet,  s.  m.  —  Nuque,  partie  postérieure  du 
cou. 
le  te  vollo  laillié  tau  cop  sur  lo  coppet 
Que  ie  t'accaparay  d'una  branchi  gui  brûle, 

M.  8. 


Coqufl,  v.  a.  —  Se  dit  d'un  poulet  qui  cherche  à 
grimper  une  poule. 

Côqua,  s.  f.  —  Tartine. 

Côqua  per  côqua,  un  prêté  pour  un  rendu. 

L'offitio  qu'u  ta  fat  n'ét  que  coqua  per  coqua, 

Voz  este  guit  à  guit. 

M.  5. 

Coquan,  s.  m.  pi.  —  Chevaucheurs. 

Coquan  de  champagnié  qui  n'ont  ni  pan  ni  pata, 

M.  4. 
I  vodrion  tojour  coquâ, 

La  faridondaine, 
I  vodrion  tojour  coquâ, 
La  faridonda. 

Chanson  daapb. 

Coquan,  s.  m.  —  Gueux,  mendiant,  pauvre  dia- 
ble. 

Qu'y  at  de  clerc  et  de  noteiro 
Qui  d'un  eitat  herediteiro 
Font  per  la  vila  de  cancan 
Mei  que  d'un  flâco  un  coquan, 

M.  6. 

Coquar.  —  Galant,  conteur  de  gaudrioles,  fan- 
faron, celui  qui  se  vante  de  ses  bonnes  for- 
tunes, du  succès  qu'il  a  auprès  des  femmes. 
Ah!  lo  fau  vilanat,  u  fat  bien  lo  coquar, 
Per  avey  la  pistola  u  va  balUé  lo  quar. 

M.  4. 

Coquatié,  s.  m.  —  On  nomme  ainsi  les  habitants 
des  terres  froides  qui  viennent,   le  samedi, 
vendre  à  Grenoble  des  œufs  et  des  volailles. 
Vigneron  de  Vourey,  coquatié  de  Voiron. 

M.  4. 

Coquéla,  s.  f.  —  Casserole  en  fonte. 

Coquillié.  —  Frisées,  relevées  en  forme  de  co- 
quilles. 
Médailles  u  chapel,  eygrette  sen  pareille. 
Moustaches  coquillié  jusques  à  le  zaureille, 
Fréze  gaudoroney,  mandille  de  gojat. 
Et  brayes  eytrinquey  en  chausse  d'hypocrat. 

M.  7. 

Coqiiinari,  s.  f.  —  Une  niche,  une  plaisanterie 
de  mauvais  goût. 

Côqu'un.  —  Quelqu'un. 

Sa  fena  vercheci  per  se  resolacié 

Se  faciet  gentimen  à  coqu'un  embrassié. 

Voir  :  quôqu'un,  tina. 

Cor,  s.  m.  —  Cours. 

Tout  lo  fin  cor  du  jour,  toute  la  sainte  journée. 

Copâgeo,  s.  m.  —  Courage. 

Corâgio,  s.  m.  —  L'esprit,  la  tête. 
^e  te  mètta  pa  iquen  den  lo  coràgio. 

L.  2. 

Corailli,  s.  f.  —  Gorge,  larynx. 

Et  d'un  fer  venimou  luy  perçit  la  corailli. 

M.  8. 

Corailli,  s.  f.  —  Pyrosis,  fer  chaud,  sentiment 
de  brûlure  dans  le  parcours  du  pharynx  à 
l'œsophage. 


COR 

Coranta,  s.  f.  —  Dysenterie. 

Copcosson,  s.  m.  —  Charançon. 
Corcossonâ,  vermoulu,  piqué  ou  ronge  par  les 
vers. 

Corda  pi-ouleyri,  s.  f.  —  Corde  d'un  fort  dia- 
mètre employée  à  sortir  de  la  forêt  des  arbres 
abattus. 

Cordei,  s.  m.  —  Gâteau  de  pâte  que  la  ménagère 
roule  et  entortille  de  cent  façons  différentes 
et  qu'on  fait  frire  à  la  poêle. 

On  dit  encore  :  bugnetà. 

Cordei,  s.  m.  —  Espèce  de  couronne  de  chif- 
fons que  les  femmes  se  mettent  sur  la  tête 
quand  elles  veulent  porter  quelque  chose  de 
lourd. 

Cordéla,  s.  f.  —  Gordon,  lacet,  corde  Hne,  ficelle. 
On  dit  d'une  jeune  fllle  mignonne  et  élancée  : 
prima  coman  cordéla. 
Bêla  coman  lo  jour,  prima  coman  cordéla. 

L.  1. 

Copdella,  s.  f.  —  Ficelle,  petite  corde  et  aussi 
ceinture. 
Si  l'amour  pot  sarra  ton  cour  de  ma  cordella, 
Que  ne  vin  tu  dong  vei  ton  amanta  fidellaf 

M.  5. 
Coi'dey,  s.  f.  —  Couronne  faite  avec  une  étoffe 
tordue  et  qui  sert  à  porter  des  fardeaux  sur 
la  tête. 
Cella  gui  pot  garda  de  flou  ceu  Uau  cordey, 
I  pot  porta  lo  front  uver  comm'un'  imagi, 
Chacun  la  vou  versi  perceque  Vhet  hien  sagi. 

M.  4. 
Cordeyié,  v.  a.  —  Lier  des  pièces  de  bois  pour 
les  amener. 

Cordeyié  (se).  —  Marcher  en  se  tordant  le  long 
d'un  mur  ou  d'un  obstacle  tout  en  s'y  ap- 
puyant. 

Cordeyié,  s.  f.  pi.  —  Fatigue  des  jarrets  après 
une  longue  course. 

Cordilhat,  s.  m.  —  La  toile. 

Et  pui  ne  faut  pa  qu'on  i  porte 
Lo  cordilhat  près  du  velou. 

M.  4. 
Cordre,  v.  a.  —  Mettre  en  réserve,  mettre  do 
côté,  ranger. 

•Je  voay  cordre  lo  hoé. 

Cordre  (se) S'écarter,  s'effacer. 

Coreiro.  —  Coureur. 

Que  faron-no  de  queu  coreiro  de  fillietf 

Ménilgrand. 
Coriiâgio,  s.  m.  —  Cocuage. 

Or,  parlon  per  eicot  de  ceu  Rei  de  cornagio. 

L.  3. 
Corne,  s.  f.  pi.  —  Maladie  des  glandes  situées 
derrière  les  oreilles. 

Cornetà,  s.  f.  —  Sorte  de  coiffure  que  les  fem- 
mes portent  au  lit.  (Charbot.) 


SU 


COT 


Cornichon,  s.  m. 
nette. 

Igui  vo  zaussia  veu  lo  chapiron  vola, 
Dcley  lo  cornichon. 


Coiffure  de  femme,  la  cor- 


L.  1. 


Corniflou,  s.  m.  —  Parasite. 
Au  féminin  :  eyt  ina  cornifla. 

Cornille,   s.   f.   pi.  —   Tortillons   que  la   vigne 
pousse  aux  extrémités  du  bois.  (Charbot.) 

Corniôla,  s.  f.  —  La  trachée-artère  et  par  ex- 
tension l'estomac,  le  gosier. 
J'ozo   hen  afermà 
Que  solamen  lou  gniot,  lou  crozet,  le  raviole. 
N'eussion  pa  poi  ehavi  en  millianta  corniùle. 

L.  1. 

Corporâ  (bian) Musclé,  solide,  vigoureux. 

Corporanci,  s.  f.  —  Corpulence. 
Cortaii,  s.  m.  —  Garçon  solide  et  râblé. 
Tané  y  fit  chargié  lo  fay  de  trei  quintau 
A  sept  ou  huict  cortau. 

M.  5. 
Cortei  (lo) —  Le  courtois,  l'homme  aimable. 
Et  lo  cortei  qui  voû  sou  zami  manteni 
Tan  soven  come  se  pà  ehe  sy  lou  fat  veni. 

L.  3. 
Corteysi.  —  Courtoisie,  politesse,  bonne  grâce. 
Creitu  que  set  mau  fat  de  fare  corteysi 
A  un  garçon  qui  t'at  sur  les  autre  chusi. 

M.  4. 
Corteyzi,  s.  f.  —  Politesse,  bonne  éducation. 
Tilajo  d'alentour,  raci  sen  corteyzi, 
Yo  faites  u  bourgeoey  cent  mille  depleyzi. 

M.  7. 
Cosin,  s.  m.  —  Cousin. 

Cosinà.  —  Cousine. 

Cosséal,  cossial,  s.  m.  —  Blé  méteil.  (Champ.) 

Cossié  (de).  —  On  appelait  ainsi  un  mélange  de 
seigle  et  de  froment  qu'on  semait  en  au- 
tomne et  qui  servait  à  faire  du  pain  à  la  fois 
économique  et  rafraîchissant. 

Voir  :  mécle. 

Cossien.  —  Bien  mis. 

/  vozet  si  cossien,  elhat  si  honna  graci. 
Que  Ihat  rafla  lo  cour  d'un  grand  seignou  de  placi. 

M.  4. 
Cossio.  —  Cossu,  riche,  à  son  aise  et  aussi  d'un 
homme  qui  veut  faire  l'important. 
V  vou  fare  lo  cossio. 

L.  1. 
Cosson,  s.  m.  —  La  nuque. 

Costa,  s.  f.  —  Côte. 

l'ai  quinz'  an  su  le  coste  et  guand  ie  dirin  seize 
le  ne  mentirin  pa,  car  seu  nassa  lo  treize 
Du  mey  que  l'on  entend  chanta  lo  rossignon. 

M.  4. 

Couste  en  1659. 

Cet,  s.  m.  —  Coup. 

En  mein  que  d'un  eiloido  U  fit  dessu  lo  groin 
Orelà,  sen  dire  mot,  miliante  cot  de  poin. 

L.  1. 


noT 

Cot.  —  Cuit. 

Qu'u  fasse  hou  temVlan  de  sen  alla  de  four, 
Car  enet  pa  per  leu  que  lo  pan  cot  «  four. 

M.  4. 
Cota,  9.  f.  —  Robe. 

Per  en  hère  à  mon  sou  je  me  deichaussirin, 
l'engagirin  mon  pia,  mon  fouda  et  ma  cota. 

M.  4. 
Cotel  ou  cotet,  s.  m.  —  Couteau. 
Coti,  V.  a.  —  Manger;  u  ne  pot  pas  coti,  en  par- 
lant d'un  malade;  il  ne  peut  rien  prendre. 
(Champ.) 

CotiAchi,  s.  f.  —  Plante  médicinale  que  recher- 
chent les  paysans  et  qui  ressemble  à  l'angé- 
lique. 

Cotivet,  s.  m.  —  Nuque,  chignon.  (Onof.) 

Cotouilli,  s.  f.  —  Torcol  ordinaire,  pie-grièche. 
(Boudeille.) 

Colta,  s.  f.  —  Robe,  ou  plutôt  jupe  de  paysanne 
plissée  par  le  haut  à  la  ceinture. 
Et  la  plu  para  sur  sa  cota 
Met  plu  valhen  qui  n'at  de  dota, 
Talla  n'at  que  cinqtMnf  eicu 
Qu'at  de  iendageo  iusqu'u  eu. 

M.  6. 

Couanet.  —  A  qui  on  a  coupé  la  queue. 

Couarella  (ina).  —  Une  femme  crottée. 

Couâi-o,  s.  m.  —  Avare,  grigou. 

Couarou,  s.  m.  —  Queue-rousse. 

Couat,  s.  f.  —  Queue. 

Coubla,  s.  f.  —  Accouplement,  couple,  mari  et 
femme. 

Amour  de  dou  cour  en  fat  un. 
Mais  d'un  u  ne  pot  fare  couhla. 
Entre  lou  vraiz  aman  tiengun 
Na  dou  voley,  ni  l'arma  doubla. 

M.  4. 
Coubla  (ina).  —  Une  réunion,  un  chapelet. 
Ina  coubla  d'ignon,  un  chapelet  d'oignons. 

Coublo,  s.  m.  —  Couple,  mari  et  femme. 

M.  5. 
Couchi,  s.  f.  —  Lit. 

Je  charchou  din  ma  couchi  tou  lou  meillou  couti. 

Ménilgrand. 
Et  quan  de  not  u  l'et  couchia  dedin  sa  couchi, 

V  ne  pot  reposa,  per  amor  que  la  mouehi, 
LU  gatille  Voureilli. 

L.  2. 
Si  de  ves  pro  u  l'enten  sizinà  quoque  mouehi 

V  taute,  enragia,  nu  de  four  de  sa  couchi. 

L.  1. 
Coucoiro,  s.  f.  ^  Hanneton.  (J.  0.) 

Coucou,  s.  m.  —  Primevère  jaune. 

Coucouara,  s.  f.  —  Hanneton.  (Champ.) 

Coucourellié,  v.  n.  —  Se  dit  du  bruit  que  pro- 
duit le  contenu  d'une  gousse  desséchée  quand 
on  l'agite  à  son  oreille. 

Coudura,  s.  f.  —  Une  aiguillée  de  fil  à  coudre. 


52  -  COU 

Couet,  au  fém.  couéta.  —  Sans  queue. 

Couët.  —  Attrapé,   trompé   dans   son   attente. 

(Champ.) 
Cotietta.  —  Terme  d'amitié.  Nous  dirions  au- 
jourd'hui :  ma  petite,  ma  mignonne. 
Coiietta,  je  n'en  poëy  plu,  je  seu  la  de  conta, 
Ne  te  lasse  tu  ren  ti  mêma  d' écoutât 

B.  a 
Coufflà  (se).  —  S'indigérer,  se  remplir.  (J.  O.) 
CounièU),  s.  m.  —  Homme  qui  s'indigère.  (J.  0.) 
Couina,  V.  n.  —  Pousser  de  petits  cris  étouffés. 
Couivaiile,  s.  f.  pi.  —  Balayures,  ordures  amas- 
sées avec  un  balai.  (Gaude.) 
Couivet  (fare).  —  Disparaître. 

Ahl  que  no  faut  de  croi,  de  teste  et  de  pile 
Per  bien  revicola  tant  vilajo  que  ville. 
Car  chié  tou  lou  pcti,  point  d'argen  l'on  ne  vet. 
Le  pièce  de  trey  sou  ont  toutte  fat  coivet. 

M.  7. 
Couivià.  —  Balayé,  nettoyé. 
Couivié,  V.  a.  —  Balayer. 

Mais  elouz  entrât  bien  de  me  teni  chiez  ello 
Per  chara  lez  eycuelle  et  eoivié  la  meyson. 

M.  4. 
Couillau,  s.  m.  —  Homme  fort  et  vigoureux. 
Coulagni,  s.  f.  —  Quenouille. 
Coupetà,  s.  f.  —  Asprelle,  plante  dont  se  ser- 
vent les  ménagères  pour  relaver  leur  vais- 
selle. 
Couppa,  V.  a.  —  Couper. 
Per  u  couppa  plu  court,  pour  abréger. 

M.  7. 
Cour.  —  Bref. 

Per  u  fare  cour. 

L.  3. 
Couranta,  s.  f.  —  Le  galop,  espèce  de  danse. 
lamey,  jamei  u  bal  (set  à  brando  ou  couranta) 
le  n'iray  fare  vey  mou  lacet  d'amaranta. 

M.  5. 
Couranta  (la).  —  Espèce  de  danse  très  grave 
fort  usitée  au  xvii'  siècle  et  aussi  l'air  à  trois 
temps  sur  lequel  on  la  dansait. 
A  cha  di,  à  cha  vingt,  à  cha  trenta,  quaranta, 
U  me  venant  queri  per  dansié  la  couranta. 

M.  8. 
Courbât,  s.  m.  —  Corbeau. 

Vieu  courbât  peicharet,  vieu  chavan,  vielU  grola. 

M.  4. 
Se  dit  aussi  corbat. 

Courbet  (à).  —  Courbé,  replié  sur  soi-même. 
A  fauta  de  vigou  son  ca  vat  à  courbet. 

M.  8. 
Courda,  s.  f.  —  Courge. 

TJ  sariet  un  vray  fou  si  u  ne  preferave 
Lo  melon  à  la  courda  et  le  carde  à  le  rave. 

M.  5. 
Coupdanié,  s.  m.  —  Cordonnier,  fabricant  de 
chaussures. 
Un  courdanié  ne  vou  que  trippe  en  fricassia, 
Et  sa  fena  souven  est  la  plu  mau  choussià. 

M.  8. 


cou 


—  33 


cov 


Courdon,  s.  m.  —  Lien  de  paille  ou  d'étoffe  tor- 
du et  mis  en  couronne  que  les  femmes  se 
mettent  sur  la  tête  quand  elles  veulent  y  por- 
ter un  fardeau  en  équilibre. 
Chusissé  me  sur  tout,  pttisqu'un  courdon  de  pailli 
Vaut  una  coiffi  d'or,  comme  dit  rantiquailU. 

M.  8. 
Voir  cordei. 

Courniole,  s.  f.  —  Le  gosier  et  par  extension 
l'estomac. 
Saucisson,  murusson,  jambon,  patié,  ravioJe, 
Frioassié,  moUandron  rempUssion  le  courniole. 

B.  9. 
Courre,  v.  n.  —  Courir,  lutter  de  vitesse. 
Courre,  barrieula  ou  fare  cupelié. 

U  1. 
S'apareillié  à  courre,  se  mesurer  à  la  course. 

L.  1. 

Coupreyou,  s.  m.  —  Celui  qui  prépare  le  cuir 
pour  les  divers  usages  auxquels  il  est  des- 
tiné. 
Avec  un  courreyou  ie  ne  faray  pas  pachi 
Car  u  me  frettariet  comme  cuir  d'una  vachi. 

M.  8. 
Coiippiô.  —  Au  fém.  :  courrue. 

Et  n'ére  bona  amia,  parcnta,  ni  voisina 
Que  n'y  fusse  courrio  per  la  veire  en  giassina. 

L.  3. 
Couptau,  s.  m.  —  On  appelait  ainsi,  au  xvn'  siè- 
cle, les  commis  de  magasin,  les  employés. 
Abbez,  clers  et  courtauts  courtizavon  lor  belle. 

B.  9. 
Courtaut,  s.  m.  —  Garçon  solide  et  râblé. 
Regarda  un  po  lour  courtaut, 
Despui  l^homa  iusqu'à  Bertaut  : 
Vo  lou  verri  qu'u  crépon  d'estre 
Din  la  boutiqua  quoque  maistre. 

M.  6. 
Coupteisi,  s.  f.  —  Politesse,  amabilité,  bonne 
grâce. 

Si  va  fête  la  trogni 
A  votro  zenemi,  ou  ben  que  vo  risi 
A  celeu  que  tojour  vo  za  fat  courteisi 
U  dit  qu'iét  gran  pécha. 

L.  3. 
Fare  courteisi,  faire  une  politesse,  être  aima- 
ble pour  quelqu'un. 

Côupiivet,  s.  m.  —  Gros  mangeur. 

Couse,  V.  a.  —  Coudre. 

La  fcna  (comm'un  char)  si  n'et  graissia  »  rené, 
On  nen  pot  pa  joui,  ni  moin  lu  fare  ala, 
2Vi  chara,  ni  pata,  ni  couse,  ni  fila. 

M.  4. 
Coussio.  —  Qui  a  bon  air,  qui  montre  l'aisance; 

nous  dirions  vulgairement  :  cossu. 
Coussiou,  s.  m.  pi.  —  Les  consuls,  les  membres 
du    Conseil    des    Quarante    qui,    à    Grenoble, 
étaient  chargés  de  l'administration  de  la  ville; 
nos  conseillers  municipaux  actuels. 
Lou  coussiou  eyron  vêti  de  robe  de  vclou, 
U  l'cytion  précéda  de  sept  ou  huit  mandou, 

B.  9. 


Coutaiigi,  s.  f.  —  Le  coût,  le  prix  d'une  chose. 
Fat  brâvamin  de  ooutangi. 

Coûte,  s.  f.  pi.  —  Les  côtes  et  aussi  les  coteaux. 
Et  lo  bon  vin  de  coûte  u  veiro  entassa 
Usse  revicolà  lo  cour  d'un  trapassa. 

h.  3. 

Coutouilli,  s.  f.  —  Sorte  de  vaisseau  de  terre  où 
l'on  tient  ordinairement  de  l'huile.  (Charbot.) 

Coutrâ,  s.  f.  —  Fer  en  forme  de  lame  qui  coupe 
le  sol  et  qui  se  place  au-dessus  du  soc  de  la 
charrue. 

Ina  coutrâ. 

Coutpi,  s.  f.  —  L'oreiller. 

Iquen  ne  sarit  ren,  si  lou  piou,  le  ba-rdane, 
Lou  lenceu  ben  foirou  et  le  mâle  semane. 
Et  la  coutri  ben  dura  et  plena  d'eitancot 
Ne  U  faziet  sembla  un  enfer  de  la  not. 

L.  2. 

Couva,  s.  f.  —  Poule  qui  a  des  poussins. 
Una  couva  n'at  pa  si  soin  de  sou  punin 
Que  cela  bona  fena  at  de  tou  sou  veyzin. 

M.  4. 

Couven,  s.  m.  —  Couvent,  mais  aussi  piquette. 
Oranda  charreyri  nova,  en  te  gen  tu  es  sainta, 
Lou  zome  per  amour,  le  fene  per  contrainta. 
Un  jour  tu  n'aures  point  de  vin.  mais  prou  cowven 
Qui  te  faron  porta  la  biassi  bian  souven. 

M.  7. 
Millet  a  fait  ici  un  jeu  de  mots  sur  ces  deux 
acceptions  diiférentes  du  mot  couven  ou  co- 
vin.  (Proveyz.) 

Couvepcella,  s.  f.  —  Couvercle. 

Couvei-sel,  s.  m.  —  Couvercle. 
Una  ftlli  qu'a  besoin  du  couversel,  une  fille  en 
âge  d'être  mariée. 

Un  peysson  sen  arresta 
Que  vin  de  bon  endret,  et  un  frian  morcel 
Per  una  filli  qu'ai  besoin  du  couversel. 

M.  4. 

Couverta,  s.  f.  —  Couverture. 

u  rechagnont  à  gorg'  uverta. 
Et  pui  vont  hranda  la  couverta. 

M.  6. 

Couvet,  s.  m.  —  Vase  rempli  de  braise  pour  se 
chauffer  les  pieds.  (J.  O.) 

Couvretou,  s.  m.  —  Etoffe  de  percaline  verte  que 
l'on  place  sur  l'arçon  pour  préserver  les  nou- 
veau-nés contre  la  lumière  et  les  courants 
d'air. 

Couze,  V.  a.  —  Coudre. 

Covâ,  V.  a.  —  Couver. 

Covà,  s.  f.  —  Couvée. 

Covà,  s.  f.  —  Poule  couveuse. 

Covat,  s.  f.  —  Pomme  de  pin. 

Coven.  —  Piquette,  mauvais  vin. 

l'amo  mey  migié  po  et  bere  plu  soven, 
Maque  ne  set  pa  ren  d'eyga  ni  de  coven. 

M.  4. 


COV  —  54 

Covcrt,  s.  m.  —  Le  toit. 
Coverta,  s.  f.  —  Couverture. 

Covéssi.  —  Etouffante,  accablante. 
Fat  inà  chau  covéssi. 

Proveyz. 

Coyacié,  v.  n.  —  Plaisanter,  dire  des  bêtises. 
On  dit  encore  vulgairement  dans  le  Midi  : 
dire  des  couyonnades. 

L.  2. 
Coyan.  —  Cuisant. 

Piqua  de  quoque  mot  coyan,  c'est  se  moquer  de 
quelqu'un,  le  tourner  en  ridicule. 

L.  3. 

Crâpa,  s.  f.  —  Grappe  du  raisin,  ce  qui  reste 
d'une  poire  ou  d'une  pomme  dont  on  a  mangé 
le  tour. 

Crapi,  V.  n.  —  Mourir. 

Cranquillon,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  quelque 
chose  et  aussi  petit  enfant. 

C'rauquillon  n'a  pas  de  brâye,  etc. 

Cravinanci,  s.  f.  —  Calvinisme. 

Vigne,  dongue,  cra^nn,  avei  sa  cravinanci 
Dmtagua  sa  furou  contra  nou  et  la  danci, 

L.  3. 

Cratolà,  s.  f.  —  Petites  crottes  de  rat,  de  mou- 
ton, de  chèvre,  etc. 

V  deivrion  {comme  rat  quutid  u  font  lotir  cratole) 
Se  eachié  et  laissié  chantona  le  nietole, 
Et  lou  trèsto  chava/n. 

M.  4. 
Cran,  s.  m.  —  Corbeau  noir.  (Bouteille.) 

Créandeiri.  —  Crédule. 

Ma  fey,  non,  car  seu  pa  filli  si  créandeiri. 
Et  }'ai  pou  d'enrouta  en  si  granda  hrandeiri. 

M.  4. 
Creigne,  v.  a.  —  Craindre,  redouter. 
8en  creigne  leilavanchi. 

Iv.  1. 
Creigno  (je).  —  Je  crains,  je  redoute. 

lamay  l'on  ne  m'at  veu  recula  en  hatailli, 
le  creigno  moin  lou  cou  qu'una  piera  de  tailli. 

M.  8. 

Creil,  s.  m.  —  Berceau  d'un  enfant  en  très  bas 
âge.  (Champ.) 

Creipi,  s.  f.  —  Crèche. 

V  fat  corne  lo  chin,  que  jamci  fen  ne  tochc. 
Et  garde  qu-e  lo  ho  de  «a  creipi  n'aprochc. 

L.  3. 
Creire,  v.  a.  —  Croire. 

Ma  fey,  n'en  creyo  rcn! 

M.  4. 
Creyo,  je  crois. 

Creisse,  v.  n.  —  Croître,  pousser,  grandir. 
Vo  lo  veya  creisse  corne  una  bêla  planta. 

h.  3. 
Creissu.  —  Poussé,  grandi. 

Cpeitin.  —  Mal  à  mon  aise,  désolé. 
Je  scu  tou  crcitin 
Lo  cour  me  pendole. 

Champ. 


CRI 

Creilin,  s.  m.  —  Mendiant,  pauvre  diable. 
Et  s'u  vet  un  creitin  à  la  porta  dmussia. 

Ij.  1. 

Creitin  (en  1659).  —  Idiot,  inepte,  sot,  penaud, 
misérable,  malheureux. 

Lo  mariageo  devin  creytin 
Si  gnat  degue  coiffié  la  tabla, 
VeygtU  pergue  lo  mondo  tin 
l'er  chosa  la  plu  veritabla 
Qu'à  jeun  Ion  ne  pot  badina. 
Vive  Vamiour  après  disna. 


Creitre,  v.  n.  —  Croître,  pousser. 
/  se  confion  mieu  que  le  mettre 
Ou  qu'un  dindon  que  Ion  vet  creitre. 


M.  4. 


M.  6. 


Creitre,  v.  n.  —  Croître. 

/  ne  crelt  ni  ne  crève,  il  ne  grossit  pas,  il  ne 
profite  pas. 

Creitura.  —  Crédule,  portée  à  croire  les  ser- 
ments des  amoureux. 
Crei  que  ne  faut  pa  ren  que  Ihet  seye  creitura, 
Autramen  sa  sarralU  auriet  to  Vouvertura. 

M.  4. 

Crenel,  s.  m.  —  Grande  cage  où  l'on  tient  de  la 
volaille.  (Charbot.) 

Créra,  v.  a.  —  Croire.  (Latal  et  aussi  Ménil- 
grand.) 

Je  n'y  volien  pas  creira. 

Ménilgrand. 
Cressil.  —  Il  crut. 

Lo  Bon  Dieu  créssit  mieux  fare. 

Latal. 

Cret,  s.  m.  —  Le  sommet  d'une  montagne,  lieu 
élevé. 

Cret.  —  Croit. 

On  cret  lourz  amitié  mieu  fondey  que  Rabot. 

M.  4. 

Crétin.  —  Désappointé,  désolé,  marri  et  non  pas 
idiot. 
Je  me  couchy,  crétin,  son  beyre  ny  migié. 

B.  9. 

Creû  ou  creyt,  s.  m.  —  Berceau  d'enfant. 

Croy  ou  croa.  (B.) 

Creûva,  s.  f.  —  Petit  hangar  le  plus  souvent 
attenant  à  une  grange,  mais  parfois  aussi 
isolé  au  milieu  des  champs. 

Crey  (à  l'infinitif).  —  Croire. 

Hella  pourray-je  crey? 

M.  5. 
Creyandeiri.  —  Crédule.  (Proveyz.) 

Creyo  (je).  —  Je  crois. 

yo,  ie  n'en  creyo  ren! 

Creyre,  v.  a.  —  Croire. 

Cria,  V.  a.  —  Gronder,  réprimander. 
Perquè  ne  Vô-te  pas  criàT 

Crimft,  V.  a.  —  Brûler. 
On  dit  aussi  :  rima. 


M.  8. 


CRI 


—  55 


CRO 


Crio  (je).  —  Je  pousse  des  cris. 

le  lamento,  je  crio,  je  plouro,  je  me  fasclio. 

M.  5. 

Crisinâ,  v.  n.  —  Se  dit  du  bruit  particulier  que 
produit  un  morceau  de  viande  qui  cuit  dans 
la  poêle  et  aussi  du  bruit  particulier  que  fait 
un  fer  rouge  au  moment  où  on  le  plonge  dans 
l'eau. 
le  volo  qu'à  le  peyle  on  ouvrey  ma  cuisina, 
Et  qu'après  lez  avey  fat  per  tout  timpana 
On  le  fasse  aussi-to  sur  lo  feu  crisina. 

M.  8. 

Crisinamen,  s.  m.  —  Bruit  particulier  que  pro- 
duit un  plat  qui  brûle. 
Et  du  cié  traluyan,  la  merveillousa  voûta. 
Fat,  coma  un  tourdion,  sa  bêla  viri-vouta, 
V  dou  crisinamen  du  gran  ceclo  emperou. 

h.  3. 
Cristéro,  s.  m.  —  Clystère. 

On  n'anten  plu  carillona 
Lou  morti  duzapotiquerou. 
On  ne  fa  plu  déboutonna 
Le  gen  pe  prendre  de  cristéroa. 

Ménilgrand. 

Cristolet,  s.  m.  —  Plumet.  Ce  nom  se  donne  à 
un  fanfaron,  à  celui  qui  n'a  que  du  caquet  et 
qui  s'imagine  que  la  plume  qu'il  porte  au 
chapeau  doit  le  faire  craindre.  (Gharbot.) 

Croaqiiâ,  v.  n.  —  Croasser. 

Courageo,  Ion  verrat  biento  me  funeraille, 
fentendo  croaqua  lou  courbât  et  le  graille! 

M.  4. 

Croche  (à  le) Au  clou. 

Tou  lou  procez  sariont  pendola  à  le  croche. 

M.  5. 
Crochon,  s.  m.  —  Croûte  de  pain. 
On  dit  aussi  :  quignon. 

Croé.  —  Pauvre,  misérable. 

Lo  plus  croé  villageois  comme  un  Rotchild  erchatse. 

Gaude. 

Cpoei.  —  Revêche.  Cette  épithète  se  donne  par- 
ticulièrement aux  fruits  véreux  et  d'un  goût 
âpre  et  rude.  (Charbot.) 

Croeizi,  s.  f.  —  Coquille. 

De  croeize  de  nui. 

Croey,  s.  f.  —  Crue,  poussée. 

De  creltre. 

Philin  dit  en  parlant  du  roi  : 

V  l'at  cercla  l'herba  croey  u  tem  de  la  souffranci. 

M.  5. 

Croeyzc,  s.  f.  pi.  —  Coquilles. 

Quand  te  scu  avcr  ley,  met  advi  que  j'enfilo 
De  croeyse  dcygargau,  que  ie  bloyo  ou  ie  filo 
De  lana  d'un  barbet  et  scya  d'un  baccon. 

M.  a 

Croi.  —  Mauvais. 

La  i)lévi,  lo  croi  ten,  aver  l'ora  et  la  fret 

Li  font  tota  la  not  teni  lo  eu  eitret. 

Ij.  2. 
Lo  croi  ten,  le  mauvais  temps. 


Croi,  s.  f.  —  Croix. 

Croi  de  pailli!  Nous  dirions  aujourd'hui  dans  le 
même  sens  :  sur  ma  foi,  ou  bien  encore  :  pa- 
role d'honneur. 
Si  je  ne  la  foey  bien  gallopa,  croi  de  palli, 
le  ne  volo  jamey  avey  dénié  ni  malli. 

M.  4. 

Croi,  s.  f.  —  Monnaie. 
N'avei  croi  ni  pila,  ne  pas  avoir  le  sou. 
Faut  que  ie  parlo  de  plu  près 
U  mistodin  de  cetta  villa 
Qui  n'ont  pot  estre  croi  ni  pila. 

M.  6. 
Croisié,  v.  a.  —  Croiser. 

Croisié  lou  chamin,   en  parlant  d'un   ivrogne, 
zigzaguer, 

M.  5. 
Croqua,  s.  f.  —  Assemblage  naturel  de  plu- 
sieurs noix  à  l'extrémité  de  la  même  petite 
tige. 
Veyre  qu'un  eytrangié  aye,  sen  payé  loqua. 
De  toutte  nostre  noi  prey  la  plu  bella  croqua. 

M.  4. 
Croquet,  s.  m.  —  Réunion. 

In  croquet  de  nui,  in  croquet  de  cireize. 

Proveyz. 
Millet  l'emploie  dans  le  même  sens  : 

Tant  de  croquet  de  noi  per  fare  de  bugnette. 

M.  7. 
Croset,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  pâte  étendu 
avec  le  doigt  et  roulé  dont  on  fait  la  soupe. 
(Champ.) 

Crosse,  s.  f.  pi.  —  Béquilles. 

Alla  à  le  crosse,  être  bien  vieux. 

Voudrin  je  devan  cop  perdre  mon  pucelageo? 
Non  pa,  quand  ie  devrin  comm'  un'  arma  dana 
Pati  en  ma  jeunessa  et  quand  infortuna 
le  lo  debvrin  avei  quand  i'  iray  à  le  crosse, 
le  lo  gardo,  lasset,  per  lo  jour  de  me  noce. 

M.  4. 

Cresson,  s.  m.  —  Chorier  dit  qu'on  appelle  ainsi 
le  berceau. 

On  dit  encore  :  lo  creû. 

Crot,  s.  m.  —  Croc,  crochet. 
Le  zarme  sont  u  crot. 

M.  7. 
Crôta,  s.  f.  —  Grotte,  caverne. 
Crotton,  prison,  cachot. 

Croton,  s.  m.  —  Cachot. 

Car  per  ceu  moyen  margoton 
Me  cret  criminel  et  parjure, 
Creanci  qui  en  mon  croton 
U'ét  plu  sensibla  que  Vinjuro. 

M.  5. 
Crotou,  s.  m.  —  Prison,  cachot. 

Vn  mutrié  que  se  sin  du  crotou  entreprès  (menacé). 

L.  2. 
Crotton,  s.  m.  —  Grotte,  cachot. 

Comme  le  ratapene  en  quoque  vieu  crotton 
D'un  rochié,  ie  m'en  voey  retirié  à  tâton. 

M.  8. 


CRO  —  56 

Crôtta,  s.  f.  —  Grotte. 

E  me  fau  retourna  du  coustié  de  ma  crotta. 

M.  4. 

Lo  veyqui  que  t'en  vat  fourra  din  quoque  crotta, 
Fer  n'en  sorti  jamay. 

M.  8. 
JVo,  ie  ne  crcyo  pa  qu'u  se  poeissc  sauva 
De  le  crotte  où  louz  our  vont  embrassié  le  faye. 

M.  8. 

Croul,  s.  f.  —  Croix. 

La  fontaiia  de  queu  gran  sin, 
Intre  Grenoble  e  Sin-Martin, 
De  le  croui  vint  din  VIzera  : 
Alléluia. 

Chanson  du  xV  siècle. 

Crouissâ,  v.  a.  —  Bercer.  (Champ.) 

CroHSsâ,  V.  a.  —  Bercer.  (J.  0.) 

Croyo.  —  Cruel. 

7f on,  non,  eyet  en  vain  que  mou  croyo  paren, 
(Impitou  comme  sont  su  le  flou  lou  torren) 
Volon  deytafeye  de  mon  printem  la  rama. 

M.  5. 

Crozct,  s.  m.  —  Sorte  de  pâte  pétrie  avec  de  la 
farine  et  des  œufs  et  cassée  avec  lo  bout  des 
doigts,  dont  on  fait  une  soupe  fort  estimée 
de  nos  montagnards. 
Tou  lou  galabontem  de  Franci  et  d'Espagni, 
Et  de  ceteu  paï  banquetant  jour  et  not 
De  raviole  à  la  pel,  de  crozet  et  de  gniot. 

M.  7. 


M.  4. 


Crua,  s.  f.  —  Grue. 

/  mige  la  chair  crua. 

Cruce.  —  Ce  qui  craque  sous  la  dent. 
La  crucendèla,  les  cartilages. 

Crucî,  V.  n.  —  Grincer. 

Tout  plen  de  mauvoillanci  et  crucan  de  le  den, 
Com'un  diéblo  empenà  u  se  lancit  dedin. 

L.  1. 

Cpiii,  S.  f.  —  Croix.  On  dit  de  quelqu'un  qui  ap- 
proche de  la  quarantaine  :  frizâ  le  quatre 
crui. 

Cruizià,  s.  f.  —  Croisée  de  deux  chemins. 

Crupi,  s.  f.  —  Croupe,  hanche. 
Se  battre  la  crupi. 

L.  3. 

Crusiû  ou  cpusieu.  —  Lampe  à  huile  avec  un 
crochet  qui  permettait  de  la  suspendre  par- 
tout où  le  besoin  s'en  faisait  sentir. 

Eycoeysson  tout,  coman  farat  din  lou  lensicu 
L'eypou  quand  «  mettrai  son  faret  u  crusieu. 

M.  4. 

Crussandéla,  s.  f.  —  Le  cartilage,  qu 
sous  la  dent  quand  on  le  mange. 

Crusse,  v.  n.  —  Craquer,  faire  craquer  sous  la 
dent. 

Farc  crusse  la  pel. 

L.  3. 
Se  dit  aussi  crussi. 


CUN 

Cruzieu.  —   Petite   lampe   suspendue   fort   en 
usage  dans  nos  montagnes. 
U  lumen  du  cruzieu. 

h.  1. 

Cublo,  S.  m.  —  Crible. 

J'ay  lo  cour  grivela  comm'  un  cublo. 

M.  5. 

Cûchi,  S.  f.  —  Un  amas.  Se  dit  surtout  du  foin 
entassé  avec  le  râteau. 

Cuchon,  s.  m.  —  Monceau. 
On  dit  aussi  :  ina  cuchi. 

Cucubot,  s.  m.  —  Engoulevent.  (Boudeille.) 


Cudan.  —  Pensant,  croyant. 

Et  cudan  en  sailli  y  tornon  recheivié. 


L.  3. 


Cueilleyri,  s.  f.  —  Cuiller. 

Alla  coma  pot  et  cueilleyri,  se  dit  d'un  garçon 
et  d'une  jeune  fille  qui  ne  se  quittent  pas,  qui 
vont  toujours  ensemble. 

M.  5. 
MaVheirousa  qui  trot  u  meina  familleyri. 
Avec  ellou  se  rend  comme  pot  et  cueilleyri. 

M.  5. 

Cufflgnià.  —  Trop  saoul. 

Culèva,  s.  f.  —  Culbute,  saut  sur  soi-même. 
Fare  la  culèva,  faire  la  culbute. 

M.  5. 

Culut,  s.  m.  —  Ver  luisant  et  dans  le  sens  fi- 
guré :  brillant,  drainant. 
Tala  porte  sur  lei  mey  de  mille  culut 
Et  s'eyparpalhe  tant,  per  monstra  que  Ihet  blanchi, 
Que  la  bouchi  du  cour  et  defour  toutta  franchi. 

M.  4. 

Culut,  s.  m.  —  Mauvaise  petite  lampe  éclairant 
fort  mal. 
L'hyver  on  n'y  ved  point  de  maleytru  culut, 
Y  at  toûjour  bon  feu  avec  sept  ou  huit  branche 
Per  si  eycalambra  et  charfa  bien  les  anche. 

M.  8. 

Cumâclo,  s.  m.  —  Crémaillère. 

VI  et  plus  nier  que  ney  notrou  cumaclo. 

Noël  Champ. 

Cumanclo,  s.  m.  —  Coin  de  fer  avec  un  anneau 
que  l'on  enfonce  dans  les  pièces  de  bois  et 
qui  sert  à  arrêter  la  chaîne  entourant  les 
pièces  pour  leur  transport. 

Cumeyié,  v.  a.  —  Charger. 

Un  jugeo  qui  at  moin  d'ama  qu'tm  bracamau 
Me  cumeye  de  ceu  que  guarit  de  tau  mou. 

M.  5. 

craque     Cundançi,  s.  f.  —  Assaisonnement. 

Cundi,  V.  a.  —  Mettre  du  beurre  à  la  soupe, 
assaisonner  un  plat. 

Cundia.  —  Assaisonnée  et  dans  le  sens  moral  : 
agrémentée. 

L.  3. 


CUN 

Ciindissan.     —     Assaisonnant,     rendant     plus 
agréable. 

Et  einsi  du  pleisi, 
V  son  de  pare  afi  jusqu'à  no  trapassà 
Cwndissan  notra  via. 

L.  3. 

Ciinièri,  s.  f.  —  Amas  de  neige  poussé  par  le 
vent  contre  le  talus  d'un  chemin.  (B.) 

Cupelâ,  V.  a.  —  Se  jeter  par  terre  la  tête  la  pre- 
mière, tomber  le  cul  par-dessus  tête. 

Cupelé  (à).  —  Se  dit  de  quelqu'un  qui  tombe 
les  jambes  en  l'air  et  la  tête  en  bas. 
Se  foutre  à  cupelé. 

Cupellié,  s.  m.  —  Culbute. 

Si  bien  que  nyat  plu  ren  à  pillié,  ntarpaillié. 
Car  le  bonne  meizon  ont  fat  la  cupellié. 
Fare  lo  cupellié,  faire  la  culbute,  sauter,  faire 
faillite    en    parlant    d'une    maison    de    com- 
merce. 
U  migeon  tou  lo  bla  sen  sçavey  ce  qu'u  coûte, 
Si  at  un  bon  morcel  et  lo  lotir  faut  baillié 
Autramen  u  vo  font  fare  lo  cupelUé. 

M.  4. 

Cuplot.  —  Lourdement. 

Cheire  à  gros  cuplot. 


A.  R. 

Cur.  —  Court. 

Marchei-tel  à  la  plévi,  aver  un  cur  mantel, 
Legié,  pertuzola  coman  un  baritcl. 

L.  1. 


57  —  CUV 

Cur,  s.  m.  —  Cuir. 

Una  gueina  de  cur  ne  vaut  ren  sen  cotel, 
Ni  mortié  sen  pison,  ni  oula  sen  culleiri, 
Ni  garrailhi  sen  cla,  ni  sauma  sen  basteiri. 

M.  4. 
Curabufet  (low).  —  On  appelait  ainsi  les  per- 
cepteurs de  l'impôt,  ceux  qui  étaient  chargés 
de  le  percevoir. 

Lou  sergen  qui  se  payon  de  tout, 
Qui  forrageon  lou  plat,  et  lez  eycuelV  atout. 
Comme  ourabufet  lou  gaigeon,  louz  emporton. 

M.  4. 
Guratà.  —  Ruiné,  dépouillé  de  l'argent  que  l'on 
a.  (B.) 

Curaii.  —  Curés  (au  pluriel).  (A.  R.) 

Curet,  s.  m.  —  Nettoyeur,  vidangeur. 

Chacun  devint  curet,  chacun  pren  una  pâla. 

A.  R. 

Curla,  s.  f.  —  Le  dernier  éclos  en  parlant  d'un 
oiseau;  le  dernier  né  quand  il  s'agit  d'un  en- 
fant. (B.) 

Curti,  s.  m.  —  Jardin. 
Courtit,  cortit.  (B.) 

Cuver.  —  Couvert  et  aussi  le  toit  d'une  maison. 
Un  miron  mioulan  su  lou  cuver. 

L.  3. 
Cuvri,  v.  a.  —  Couvrir,  protéger. 

Marchié  à  vostron  ombra  ou  cuvri  mou  rognon 
De  vottra  coiffi  eyet  tout  ce  que  je  demanda. 

M.  4. 


l«-S— c— 


D 


DAB 

Daba.  —  D'en  bas  et  aussi  du  Midi. 
Lo  patissié  chié  qui  la  glotoni  se  sert. 
Vend  de  patié  de  bo  per  de  patié  de  cerf, 
Clarette  lo  vin  blanc  en  fat  vin  de  la  Rochi 
Et  meyle  «  vin  daba  ce»  de  cetta  perroohi. 

M.  8. 

Dadolin,  s.  m.  —  Traînard,  paresseux.  (Champ.) 

Dadon.  —  Niais,  désagréables,  ennuyeux. 
Ton  lou  mari  dadon,  vito  coman  lo  ven, 
Eron  chargia  d'outràjo  et  de  cou  ben  soven. 

L.  1. 

Dâgni,  s.  f.  —  La  tige  du  chanvre  au  moment 

où  on  vient  d'en  faire  la  récolte. 
Le  dagnet,  bottes  de  chanvre. 

Dailli,  s.  f.  —  Faux. 

O  mort  que  j'ay  chusi 

Per  ma  granda  m,edalli. 

Et  qui  fa  tout  musi. 

Vin  seye  de  ta  dalli 

Lo  fi  prin  de  mou  jour. 

Vengi  me  de  l'amour. 
Piqua  la  dailli,  rabattre  une  faux,  l'aiguiser. 
binchaplâ  la  dailli,  lui  donner  du  coupant. 
La  porta  dailli,  la  mort. 

J'amo  mey  vey  la  not  avec  sa  crapaudaUU, 
Et  avec  son  effrey  la  rucla  porta  dailli. 

M.  5. 
Daillou,  s.  m.  —  Fer  de  faux.  (J.  O.) 
Daloueïri,  s.  f.  —  Petite  hache.  (Champ.) 

Damageise.  —  Soit  préjudiciable,  porte  préju- 
dice. 

L'aumo  n'a  passa-ten 
Si  gran  corne  lo  jeu  et  qui  mein  damageise. 

L.  3. 
Damâjo,  s.  m.  —  Dommage,  perte. 
Una  dama  se  deht  chateni  lo  corajo 
Quand  y  sat  que  monsieu  at  eyta  en  damajo. 

M.  7. 
Damnablo.  —  Préjudiciable. 

M.  5. 
Damot,  davat.  —  En  haut,  en  bas. 

/'ai/  tant  coureu  decey,  deley,  damo,  dava. 
Que  PhiUn  »en  eytrieu  montarat  à  ehiva. 

M.  5. 
Dan,  s.  m.  —  •  Tort,  perte,  dommage,  désagré- 
ment. 
Lo  dan  est  cent  fey  plu  amar  que  la  menaci, 
Perce  que  tala  mort  rend  infama  la  raci. 

M.  8. 
l'en  aiirin  quwjue  dan  si  en  vo  j'esperavo. 

M.  4. 


DAU 

Dan    (à  son).  —  A   son   dommage,   pour   son 
malheur. 
Lo  garçon  qu'à  son  dan  Tét  venu  ateinâ. 

L.  3. 

Dana,  s.  f.  —  Dame. 

Que  dion  ti  de  novel  chié  la  dana  Sibillaî 

M.  4. 

Danabisodia,  s.  f.  —  Ce  mot  s'applique  aux 
femmes  qui  font  les  précieuses,  à  celles  qui 
chantent  ou  sifflent  en  parlant  pour  se  ren- 
dre plus  intéressantes.  (Charbot.) 

Dangérou.  —  Veut  dire,  dans  nos  montagnes, 
quelqu'un  qui  est  dangereusement  malade. 
In   tâlo   coma  va-t'iî   —   Ah!   u   Veyt   bian   dan- 
gérou .  . . 

Proveyz. 

Dansié,  v.  n.  — •  Danser  et  aussi  :  faire  danser. 
Elhi  vou  pro  que  je  la  danso 
U  son  de  quoque  flaiolet. 

M.  4. 

Daou  ou  doù.  —  Deux. 

Darbieu,  s.  f.  —  Clématite. 

Darbon,  s.  m.  —  Taupe.  (J.  O.) 
O  terra  vermenousa. 
Que  ne  me  loge-tu  avecque  lou  darbon, 
Puisque  ceteu  pal  ne  m' et  plu  biau  ni  boni 

M.  8. 
On  dit  d'une  fille  qui  n'a  pas  trouvé  à  se  marier 

qu'elle  est  demeurée  veuva  de  darbon. 
Voir  :  drabon. 

Darbou,  s.  m.  —  Taupe.  (J.  0.) 

Dareizi,  s.  f.  —  Une  longue  file,  une  longue 
allée  plantée  d'arbres  bien  en  ligne. 
Lo  Rei  sor,  à  la  fin,  per  alà  à  Feigleizi, 
Et  ne  lo  pot-on  vei  que  per  una  dareizi 
D'alabarde  pointieu. 

U  2. 

Dama,  s.  f.  —  Ver  qui  ronge  les  livres  et  les 
étoffes.  (Champ.) 

Darne,  s.  f.  pi.  —  Le  ver  du  hanneton,  sa  larve, 
larve. 


Pie-grièche  grise.  (Champ.) 


Darneïat,  s.  f. 
Darniot.  (B.) 

Dauriéla.  —  Par  derrière,  de  travers.  On  dit  : 
regarda  dauriéla  pour  se  détourner.  (Char- 
bot.) 


DAR 

Darrié.  —  Derrière. 

Chaqu'vn  a  darrié  si  son  valet  cocassié, 
Qui  ne  fat  que  voida,  rempli  et  bottassié. 

M.  7. 

Davà.  —  Du  côté  de. 

Dava  lo  molin, 

Davat.  —  D'en  bas. 

^e  l'avoH  recontra  sur  lo  carro  davat, 
Marmotant  de  per  leu.  Je  ne  sçay  ont'u  vat. 

M.  4. 

Davoeydâ,  v.  a.  —  Dévider. 

Vou-tu  que  lentamen  mon  chamin  je  davoeydoî 

M.  5. 

Davoïdâ,  v.  a.  —  Dévider. 

Fichié  un  fu  pointu 
Dedin  una  boubilli  à  fin  de  davoida. 

M.  4. 

Debâda.  —  Se  dit  de  quelqu'un  qui  demeure  la 
bouche  ouverte,  piquet  planté,  sans  faire  un 
mouvement. 

Lou  garçon  (comme  dit  chacun) 
Ne  font  jamey  Vamour  debada. 

M.  4. 
Si  jamai  ie  te  trovo  vndormia  à  Vabada, 
Tu  verres  que  lanin  ne  languit  pa  debada. 

M.  4. 

Débagagié.  —  Débarrasser,  déménager. 
Er  :  embagageà,  embarrassé,  encombré. 

Débanâ,  v.  a.  —  Dévider. 
De  là  :  débanoûsa,  dévideuse. 

Débeduyan.  —  Désagréable,  désobéissant. 

Débiéclâ,  adj.  —  Las,  harassé,  rendu,  anéanti, 
sans  forces. 

Je  sey  tôt  débiéclâ. 

Déblossâ  ou  débloussâ,  v.  a.  —  Effeuiller,  éla- 
guer. 
On  dit  aussi  :  ébloussâ. 

Débloussié,  v.  a.  —  Déchiqueter. 
On  dit  aussi  :  déblossié. 

Lou  chieu  z'i  débloussâvon. 

Débloussié.  —  Arracher. 

Se  débloussié  lou  peu,  s'arracher  les  cheveux. 

L.  1. 

Débobinâ,  v.  a.  —  Dévider. 

Débollié,  V.  a.  —  Défaire,  éventrer. 
Débollià,  détruit. 

Queu  tnariagco  eyt  tôt  débollià. 

Proveyzieux. 

Déboubiiià,  v.  a.  —  Dévider,  déguiser,  raconter 
ou  dire  tout  ce  qu'on  sait. 
Déboubinâ  son  pater. 

(Latal.) 

Débouchardâ,  v.  a.  —  Nettoyer,  décrasser. 
(Charbot.) 

Débrayié,  v.  a.  —  Déculotter. 

Débreié,  v.  a.  —  Chiffonner,  froisser;  se  dit  sur- 
tout du  linge  ou  des  habits.  (Charbot.) 


59  —  DEC 

Debrut  (à).  —  A  l'envers  et  peut-être  à  polir,  à 
faire  peau  neuve,  à  tanner. 
Jamay  la  Orenetta  ne  restara  sen  brut 
Qu'on  ne  portey  la  pel  de  son  loup  à  debrut. 

M.  7. 

Debvey,  s.  m.  —  Devoir,  obligation. 

Et  jamey  mon  debvey  n'en  tarât  deigagea. 

M.  5. 

Debvo  (je).  —  Je  dois. 

Apres  lo  don  du  ciel  ie  vo  debvo  lo  jour. 


I  debt,  il  doit. 

Décatonâ,  v.  a. 

grumeaux. 

Décepâ,  V.  a. 


M.  8. 

■  Enlever  ou  plutôt  écraser  les 

Sortir  avec  l'aide  des  bœufs 
une  pièce  de  sapin  qu'on  vient  d'abattre  dans 
la  forêt  et  qu'on  a  préalablement  abessia. 

Décevâblo.  —  Ennuyeux,  désagréable. 

Decey.  —  De  ci. 

Dimenchi  quan  fut  jour  chacun  se  bolicave. 
Qui  decey  qui  deley  selon  l'ordre  coivave. 

B.  9. 
Deley,  de  là. 

Déchanâ,  v.  a.  —  Découvrir. 

Déchau.  —  Pieds  nus,  sans  souliers. 
Si  conte  itiet  dessu,  i  pot  alla  decho. 

Ménilgrand. 

Déchavâ,  v.  a.  —  Déchausser,  enlever  la  terre 
au  pied  des  arbres,  de  la  vigne,  etc. 
Je  voay  déchavâ  la  vi. 

Déchi,  s.  f.  —  Ce  qui  manque  à  quelqu'un,  ce 
qui  lui  fait  défaut. 

Afin  que  lo  foal  orgoillou 
Cognussisse  sa  dechi  et  se  fisse  meillou. 

L.  3. 

Déchouchillié,  v.  a.  — -  Mettre  la  main  sur  quel- 
que chose  après  de  longues  recherches.  Nous 
dirions  dans  le  même  sens  :  dénicher. 

Décibitâ,  v.  a.  —  Surprendre,  arriver  à  l'impro- 
viste. 
Eyt  enqueu  que  monsiû  lo  Préfet  no  z'a  bian  dé- 
cibitâ. 

Décisa,  s.  f.  —  Descente  rapide  et  aussi  la  vi- 
tesse que  mettent  certains  oiseaux  à  fondre 
sur  leur  proie.  (Charbot.) 

Déciza,  s.  f.  —  Descente. 

Décléni.  —  Malade,  qui  relève  de  maladie,  qui 

n'en  peut  plus,  sans  vigueur. 

Viû  décléni!  gran  charopat! 

Latal. 
On  dit  aussi  :  écléni. 

Décopà,  V.  n.  —  Zigzaguer,  en  parlant  d'un  pe- 
tit sentier  qui  serpente  sur  le  flanc  d'une 
montagne  et  permet  au  piéton  d'arriver  plus 
vite  à  son  but  que  la  route  suivie  par  les 
chars.  (Proveyz.) 

Décora,  v.  a.  —  Décourager. 


DEC  —  60  — 

Décoroii.  —  Sale,  malpropre,  qui  fait  mal  au 

cœur. 
Décoti,  V.  a.  —  Manger,  ou  plutôt  déchirer  avec 

les  dents  quelque  chose  de  dur,  de  coriace. 
On  trouve  dans  le  môme  sens  :  coti.  (Charbot.) 

Découblâ,  V.  a.  —  Désunir,  séparer. 

Vo  voz  accoubla  ben,  mais  testa  d'un  îinot 
le  vo  decoublarey  devant  que  seye  not. 

M.  4. 

Découpa.  —  Critiquer,  dire  du  mal  de  quel- 
qu'un, interpréter  méchamment  ses  moindres 
gestes. 
Si  tu  couria  après  un  garçon  din  la  rochi, 
L'on  te  decoupariet  per  tout  din  la  perrochi, 
Et  pui  Von  en  fariet  una  fola  chanson, 
Insi  Que  Von  a  fat  de  la  MV  Alison. 

M.  8. 

Dédeley,  dédecey.  —  Au  delà,  au  deçà. 
Lédeley,  là-bas,  au  delà. 

Dedin.  —  Dedans. 
Dedien.  (B.) 

Dédoudre  (se).  —  Se  délasser  quand  on  est  fa- 
tigué de  travail.  (Charbot.) 

Défeceyou  ou  défieiou.  —  Difficiles. 

Din  la  villa  gnat  prou  per  lou  defeoeyou. 
Prou  d'autre  belle  flou  contenton  lou  seyou 
Apprès  qu'on  a  culli  u  mey  de  niay  la  rosa. 

M.  4. 

Défeni.  —  Terminé,  achevé,  jugé. 
Enqueu  eyt  tôt  défeni,  aujourd'hui  tout  est  ter- 
miné, il  n'y  a  plus  à  y  revenir.  (Proveyz.) 

Déferra  (se).  —  Se  démonter,  s'émotionner,  se 
troubler. 

Mais  Simon,  sans  se  déferra, 
Sans  même  ohingter  de  posteura. 

Latal. 

Défeyant.  —  Désagréable,  mal  élevé. 

Deffour.  —  Dehors,  hors  de. 

M.  5. 

Défolliaret.  —  Qui  fait  choir  les  feuilles.  Se  dit 
du  premier  vent  fi-oid  de  l'automne.  (Pro- 
veyz.) 

Défondrâ,  v.  a.  —  Démolir,  porter  préjudice. 
Le  bel  agencimen  nou  récure  de  chose 
Que  nou  defondrarion  s'éle  zeron  deiclose. 

L.  3. 

Defour.  —  Dehors,  hors  de. 

Si  de  vespro  u  l'enten  sizinà  quoque  mouchi 
U  saute,  enragia,  nu  defour  de  sa  couchi. 
Defour  du  chautem,  hors  du  temps  chaud,  l'été 
une  fois  terminé  et  par  métaphore  :  qui  n'est 
plus  jeune,  qui  avance  en  âge. 

M.  4. 

Défreidâ,  v.  a.  —  Refroidir.  (Proveyzieux.) 

Défrinâ  (se).  —  S'impatienter,  s'emporter. 
(Charbot.) 

Dégencià.  —  Mal  mis,  mal  arrangé,  en  désordre 


DEl 

Dégencié,  v.  a.  —  Mettre  du  désordre,  rendre 
laid  ou  ridicule. 

DégoIlA,  V.  n.  —  Glisser  dans  un  escalier,  tom- 
ber du  haut  d'un  arbre,  dégringoler. 

Dégominâ,  v.  a.  —  Défigurer. 

Dégoulâ  (se).  —  Se  casser  le  nez,  se  fourrer  le 

doigt  dans  l'œil.  Se  dit  surtout  d'une  jeune 

fille  qui  s'est  mal  mariée. 

Dégrâcy,  s.  f.  —  Ennui,  malheur,  accident. 
Que  Dieu  pe  sa  bonta  no  faseize  la  gracy 
De  tou  lou  conserva,  san  chagrin  ny  dégravy. 

B.  9. 

Dcgruinà,  v.  a.  —  Egrainer,  écosser. 

Déguânom  ou  dégainom,  s.  m.  —  Surnom. 

Dcguingoa.  —  De  travers,  qui  n'est  pas  droit. 

Dci.  —  Doigt. 

Et  me  sarran  lou  dei,  me  dit,  à  conseillon 
Quoque  perpo  que  fat  leva  lo  parpaillon. 

L.  3. 
U  ne  l'a  pa,  socrei, 
Pru  gro  qu'una  mandola  ou  que  lo  peti  dei. 

L.  1. 

Deibarouchié,  v.  a.  —  Débarbouiller,  nettoyer, 
faire  la  toilette. 

Voé  me  deibarouchié  lo  groin. 

Proreyzieux. 

Deibaternâ.  —  Déboutonnée,  décolletée. 
Una  fena  ne  det  se  fare  de  brignole 
Se  pinta  lo  visagio,  entortillié  lo  pei, 
Ala  deibaternâ  et  montra  quoque  fei 
luqu'u  bout  du  tetet. 

L.  3. 

Dcibloucic,  v.  a.  —  Arracher,  effeuiller. 
L'y  deibloucit  lou  peu,  deipondit  le  zeicélle. 

L.  1. 
Deibloussâ,  v.  a.  —  Arracher. 

Je  l'y  ousso  u  mein  la  barba  deibloussâ. 

L.  1. 

DeibolHé,  v.  a.  —  Détruire,  saccager,  éventrer 
Se  dit  aussi  d'une  entreprise  quelconque  sur 
laquelle  on  comptait  et  qui  n'est  pas  suivie 
d'exécution. 
Devan  que  seye  not  vo  maudiri  la  festa. 
Car  quand  tout  sariet  fat  tout  se  deibolhirat. 
Et  de  vostra  foli  lo  mondo  parlarat. 

M.  4. 

DcibouUic,  v.  a.  —  Gâter,  défaire,  détruire. 
(Champ.) 

Deibreyà.  —  Débraillés  et  aussi  mous,  flasques. 

sans  consistance. 
Lou  tetet  deibreyà  et  lou  peu  pendolan. 

U  3. 

Deibreyié,  v.  a.  —  Déshabiller  quelqu'un,  lui 
enlever  un  vêtement. 
Héla,  veyei  lo  tem  que  de  mille  baisié 
La  Lhau4a  fat  tomba  le  rose  du  rosié, 
Veyei  Ihora  qu'i  tin  din  sa  nassi  la  lotha 
Et  que  mon  ennemi  luy  deibreye  sa  cota. 

M.  4. 


DEI 


61   — 


DEI 


Deibringâ  (se).  —  Se  tirer  d'un  mauvais  pas,  se 
sortir  d'affaire. 

U  n'ont  pa  envey  de  ginga. 
Mais  plusto  de  se  deibringâ. 

M.  6. 

Ueicalâ,  v.  n.  —  Se  remettre  en  marclie,  partir. 
Afin  que  vo  vivi,  mei  que  Mathieusala, 
Sen  povei  deicala. 

M.  5. 

Deicavalà,  v.  a.  —  Faire  tomber  quelqu'un  do 
cheval  pour  se  mettre  à  sa  place. 
Povo  je  sen  mori  tan  de  mau  avala, 
Teire  qu'un  estrangié  maye  deicavalà. 
Qii'u  l'aye  lo  pleisi  et  mi  ren  que  V omiragco. 

M.  4. 

Deicliaussi.  —  Déchaussée,  les  pieds  nus,  sans 
souliers. 
Per  vo  i'eyrin  deichau^si  en  chamin  tout  pava. 

M.  5. 

Deichicotâ,  v.  a.  —  Déchiqueter,  découper,  dis- 
séquer. 

Soven  friqua  et  gaillarda 
Je  voi  deichicotan  lou  pà  d'una  gaillarda. 

L.  3. 
Una  rôba  deichicotâ,  une  robe  décolletée. 

Deiclo,  deiclosa.  —  Découvert,  découverte. 

Deiclose.  —   Découvertes,    mises   ou   vues   au 
grand  jour. 
La  iel  agencimcn  nou  recure  de  chose 
Que  nou  défondrarion  s'ele  zeron  deiclose. 

L.  3. 

Deicomotà,  v.  a.  —  Délayer  des  poudres  dans 
des  liqueurs.  (Charbot.) 

Deiconflâ,  v.  a.  —  Dégonfler,  se  vider. 
S'u  l'entre  verehié  ti  leisi  lo  deiconfia. 

M.  4. 

Deiconilâ  (se).  —  Se  calmer,  s'apaiser,  revenir 
à  un  état  plus  tranquille. 
Comm'un  our  courroucia,  qui,  per  se  deiconflâ, 
Eiferbeille  leu  hoey  et  tout  ce  qu'u  rencontre. 

M.  5. 

Deicopà.  —  Frangé,  dépenaillé,  usé  jusqu'à  la 
corde  en  parlant  d'un  vêtement. 
Son  perpoin  deieopa,  deiguiria  per  lo  ira. 

L.  1. 

Deieorou.    —    Sale,    malpropre,    qui    répugne. 
(Champ.) 

DeicoHi',  s.  m.  —  Dégoût,  ennui,  lassitude. 
Et  petit  à  petit 
Pren  deicour  de  maurfare  et  de  ien  appétit. 

L.  3. 

Deicourousa.  —  Qui  fait  mal  au  cœur. 
Et  sa  pé  deicourousa 
Sarit  pru  repleya  qu'una  boursa  d'eipousa. 

L.  3. 

Deicouti,  v.  a.  —  Manger  gloutonnement,  dé- 
vorer. 
De  mauvei  deicouti,  dur  à  avaler,  coriace. 

L.  3. 


Deiei-epita,  s.  f.  —  Vieille  femme  infirme. 
Lon  nie  vid  plu  renousa 
Qu'una  deicrepita  n'et  en  quoque  canton 
Quand  eilV  et  sen  bâton. 

M.  5. 

Deicreytinâ,  v.  n.  —  Devenir  idiot,  tourner  en 
bourrique. 
Lour  carcavelamen  me  fat  deicreytinâ. 

M.  4. 

Deiciichié,  v.  a.  —  Enlever  le  dessus,  désemplir. 
Deicuahié  sa  sopa. 

M.  5. 

Deidure,  v.  a.  —  Décrire. 

Mieu  qu'on  ne  sçauriet  deidure. 

M.  5. 

Deifat.  —  Par  l'effet  du  hasard. 

M.  5. 

Deifecié  (se).  —  Se  dépiter,  s'impatienter.  (Char- 
bot.) 

Deifcciou.  —  Ecœuré,  alangui,  ennuyé,  triste, 
mélancolique. 

Un  cour  deifcciou. 

T..  3. 

Deifeciou,  deifeciousa.  —  Fantasque.  (Charbot.) 

Deifcpra,  s.  f.  —  Défaite,  action  par  laquelle, 
renonçant  à  ce  qui  vient  d'être  fait,  on  cher- 
che à  revenir  à  l'état  antérieur. 
Tou  lou  mariageo  sont  de  meichenta  deiferra. 
Ce  qu'ét  eicrit  u  cié  s'accomplit  sur  la  terra. 

M.  4. 

Deiliéci,  s.  f.  —  Abattement,  défaillance. 
La  danci  chasse  defour 
Tota  mala  deifiéci  et  changrogni  du  cour. 

L.  3. 

Deifollié,  v.  a.  —  Effeuiller,  arracher  les  feuil- 
les. 

Deifollié  louz  abro. 

M.  5. 

Deifortuna,  s.  f.  —  Malheur,  accident  fâcheux, 
mauvaise  chance. 
Et  si  per  deifortuna  sa  cabuna  U  faut. 

L.  2. 

Deifrinâ  (se).  —  Se  délivrer,   se  guérir  d'une 
maladie,  s'en  débarrasser. 
Je  volo  que  de  râchi  u  set  enfardnâ 
Sen  trova  ren  que  set  per  se  la  deifrinâ. 

L.  1. 

Deigalibourdâ,  v.  a.  —  Dépenser  son  bien  sans 
rime  ni  raison,  à  tort  et  à  travers,  sans  sa- 
voir ce  qu'on  fait. 
Veyqm  perque  lo  Rey  en  ceu  bon  paï  mande 
Cellou  qui  n'ont  vollu  qu'en  brindes  allemande 
Pare  quoque  raison,  et  qui  ont  tant  brinda 
Qu'u  ne  trovont  plu  ren  à  deigalibourdâ. 

M.  7. 
Galibordâ,  galibordou. 

Deigânom,  s.  m.  —  Sobriquet,  nom  donné  à 
quelqu'un  pour  empêcher  de  le  confondre 
avec  un  autre. 


DEI  -  62  — 

Deignft.  —  D<5jà  gros  en  parlant  d'un  oiseau,  on 
tout  cas  sorti  du  nid. 
Vostron  francilhimen  (langageo  hien  pigna) 
Lo  fariet  jacqueta  inH  qu'un  jay  deigna. 

M.  4. 

Deigominâ.  —  Mal  bâtie,  contrefaite. 
TielU  sempiternelle  et  plu  deigominâ 
Quat  quatro  dey  de  lore  et  demi  pied  de  na. 

M.  4. 

Deigominâ,  v.  a.  —  Défigurer. 

Deigominâ  (se).  —  Se  contrefaire 


Lo  mond'  en  tout  se  deigomine, 
le  ne  sçavo  ce  qu'u  devine. 


M.  6. 


DEI 


Deipeu.  —  Depuis. 
En  deipeu,  depuis  lors. 

Deipeu  seu  ten, 

Ilela!  deipeu  avantoyan 

La  chareiU  tout  lou  iour  douUe. 


L.  1. 


M.  6. 


Deigrâci,  s.  f.  —  Malheur,  ennui,  événement  dé- 
sagréable. 
/  me  meipreisirat  et  cellou  de  ma  raci, 
Sito  que  m'advindrat  quoque  moindra  deigrâci. 

M.  4. 

Deigt,  s.  m.  —  Doigt. 

Tout  lo  pais  fut  prey  an  moin  â'in'  vire  dey. 

Ménilgrand. 

Deiguirià.  —  Déchiré,  en  loques. 

Deijubi,  v.  a.  —  Déchirer,  dévorer.  (Charbot.) 

Deilavorâ,  v.  a.  —  Dévorer,  engloutir,  faire  dis- 
paraître. 
Et  crei  que  mili  bit  veuan  de  latora. 
Ne  lou  zoussian  po  poi  d'un  mei  deilavorâ. 

L.  1. 

Deipachia.  —  Enlevé,  qui  passe  trop  vite. 
Vou  n'été  pa  sito  avei  l'aume  eitachia 
Que  lo  pleizi  s'envole  et  vou  zet  deipachia. 

L.  3. 

Deipâcliié  (se).  —  Se  débarrasser,  se  défaire. 

Deipacliio,   s.    m.   —   Emploi,   utilité    et   aussi 
droit  d'aller  et  de  venir,  grandes  et  petites 
entrées. 
Et  de  pou  de  n'avei  sou  deipàcMo  à  la  cour. 

L.  2. 

Deipassionâ.  —  Qui  a  cessé  d'aimer. 
La  fena  et  soven  de  si  mau  gouverna 
Que  leu  pru  eicoutan  y  son  deipassionâ. 

L.  3. 

Deipatrollié,  v.  a.  —  Nettoyer,  enlever  la  boue. 

Se  dépatrollîé,  se  dépêtrer. 

Que  ly  mordion  lo  eu  et  que  trouva  ne  seipe, 
Revengio  ni  moyen  de  s'en  deipatrollié. 

L.  1. 

Deipeitâ,  v.  a.  —  Dépiter,  enrager. 
/  me  fon  deipeitâ. 

T..  1. 

Quan  u  vet  celou  que  lo  fon  deipeitâ. 

K  1. 

Deiperèllo.  —  Dans  leur  for  intérieur,  à  part 
eux. 

Marmottan  deiperèllo. 

L.  3. 


Deipiâ.  —  Se  dit  d'une  personne  accablée  de 
lassitude,  qui  ne  sent  plus  ses  pieds.  (Char- 
bot.) 

Deipiet,  s.  m.  —  Dépit,  colère. 
Lo  vin  et  lo  deipiet 
Ne  l'y  laissavon  pà  cogneutre  son  pro/iet. 

L.  1. 

Deipisson.  —  Dussent. 

Et  pare  ne  mari,  ne  mei  la  jalouzi 
N'en  pourrian  pa  grognié,  s'u  deipission  iazi. 

L.  3. 

Deipoi.  —  Ensuite. 

Voz  aussia  deipoi  veu  un  visagio  eieorchia 
A  houe  eigroizasse  et  lo  san  emhrochia. 

L.  1. 

Deipondre,  v.  a.  —  Décrocher,  arracher  en  ti- 
rant avec  force. 
Que  la  premeiri  fei  qu'u  la  voudrai  féri 
Lo  puin  Ui  deipondei. 

U  1. 

Deipotenta.  —  Hors  de  service,  sans  force  ni 
vigueur.  (Champ.) 

Deiputâ,  V.  n.  —  Discuter,  parler,  traiter  une 
question. 
Deiputon  ore  avoi  de  la  sotta  deifensa 
Qu'u  nou  fat  du  banquet. 

L.  3. 

Deiragié,  v.  a.  —  Déraciner,  extraire  les  ra- 
cines. 
■J'entendo  lou  louvié,  qui  per  encouragié 
Lou  bo  à  laboura,  tirié  et  deiragié. 

M.  5. 

Deirobâda  (à  la).  —  A  la  dérobée,  à  l'insu  de 
tout  le  monde. 
Un'  hora  tou  lou  jour  preisa  à  la  deirobâda. 

M.  5. 

Deirochié,  v.  a.  —  Précipiter  du  haut  d'un  ro- 
cher, renverser,  faire  tomber. 
Per  iquen  tou  lou  jour  qui  sont  darriè  le  roche, 
Vo  fasseibon  brava  la  mort  qui  tout  deiroche. 

M.  5. 

Deirochié  (se).  —  Se  précipiter  du  haut  d'un 
rocher,  dégringoler. 
le  veyo  que  su  mi  la  rochi  se  deiroche. 

M.  4. 


Deirragié,  v.  a.  —  Déraciner. 

Je  te  deirragirei  celeu  na  du  visagio. 

Deisalâ,  v.  a.  —  Déceler,  révéler. 
U  ne  pot  deisala  lez  amitié  secrette. 


L.  1. 


M.  5. 


DEI 

Deisalà  (se).  —  Se  découvrir. 

l'ai/  pou  que  lo  patié  ne  seye  deieouver 

Uevan  qu'n  seye  cot,  car  ce  qu'ét  plu  couver 

Se  deisale  toujour  à  Sainct  lean  et  Sainct  Piere. 

M.  4. 
Qui  dcisalariet  to  chosa  qu'ét  si  cacha? 

M.  4. 

Deisalabardà.   —   Se   dit   du    coq   dérangé    qui 
chante  avant  l'heure  ordinaire.  (Champ.) 

Deisarrallié,  v.  a.  —  Ouvrir  une  serrure,  forcer 
une  porte. 
On  ne  pot  d'un  chastel  deisarrallié  la  porta 
Si  sa  garda  ne  fat  lo  semblan  d'estre  morta. 

M.  5. 

Deissalâ,  v.  a.  —  Déceler,  révéler  un  secret. 
Mais  ne  deissalâ  ren  et  cache  bien  la  meschi. 

M.  8. 
Deissiâ,  v.  a.  —  Désaltérer. 

Deissolei.  —  Sans  semelles. 
De  bote  deissolei. 

L.  1. 

Deissubit.  —  A  l'improviste. 

l'ay  si  pou  d'estre  ici  attrapa,  deissubit, 
Que  je  voei  soupçonnân  l'ombra  de  mon  habit. 

M.  5. 

Deitaquâ,  v.  a.  —  Détacher,  envoyer. 
Lo  Juda,  testa  fola, 
Li  deitaquit  pruto  lo  cot  que  la  parola. 

L.  1. 
Quan  u  li  eut  deitaquâ  sa  premeiri  furou. 

L.  1. 
Deitaquâ,  v.  a.  —  Lancer  un  trait. 

Vigne  donque  cravin  avei  la  cravinanci 
Deitaquâ  sa  furou  contra  nou  et  la  danci. 

lu.  3. 
Deitourba,  s.  f.  —  La  fuite. 

Ceu  foUnel  ne  charche  la  deitourba 

A  son  bon  heur  que  de  pou  d'una  fourba. 

M.  5. 

Deitourba,  v.  a.  —  Troubler,  incommoder. 
V  li  demourarion  juqu'u  gran  jugimen 
S'u  n'éran  deitourba  de  poin  d'empachimen. 

h.  3. 

Deitrà,  s.  f.  —  Hache  pour  équarrir  le  bois 
(Champ.) 

Deitubli,  v.  a.  —  Etablir. 

J'ou  leisso  deitubli  à  notrou  zencurà 

Qui  sauran  mieu  que  mi  deifendre  et  percurà 

Lo  ben  du  perrochian. 

li.  3. 
Deiver.  —  D'hier,  d'autrefois. 

Me  lo  mondo  deiver  et  ore  ben  changia. 

L.  1. 

Deivergeà.  —  Coureur  de  filles,  dévergondé. 
Mais  un  tau  deivcrga  (incora  que  je  landro) 
Me  trouvarat  tousjour  plu  freida  que  jalandro. 

M.  4. 
^e  sont-ti  pa  bien  deivergey 
De  se  coiffié  comm'un  laguey. 

M.  6. 


fi3  —  DEN 

Deivo.  —  Je  dois. 

Te  dei,  tu  dois. 

Deivotiou.  —  Plein  de  dévotion. 


L.  1. 


Dcizonou,  s.  m.  —  Déshonneur. 

Et  personna  pcr  mi  de  toutta  nostra  raci 
Ne  sarat  entacha  du  moindro  deizonou. 

M.  4. 
Déjacié,  v.  a.  —  Se  dit  du  chasseur  ou  du  chien 
qui  arrive  à  découvrir  la  place  où  un  gibier 
a  passé  la  nuit. 

Déjettà.  —  Rejeté,  repoussé,  renvoyé. 

Quand  dejetta  de  leu,  ie  n'aurin  jamay  rien, 
Vo  me  tochié  de  près  plu  que  ne  fat  son  bien. 

ir.  8. 

Dejoingâ  ou  mieux  déjoinguâ,  v.  a.  —  Désunir, 
disloquer. 

Délavera,  v.  a.  —  Dévorer. 

Lo  train  délavôre  l'espaci. 

Latal. 
Délavoran.  —  Glouton,  dissipateur,  mange-tout. 
Delenti.  —  Se  dit  du  linge  moite  et  mouillé 
qu'on  place  près  du  feu  pour  le  faire  sécher. 
(Charbot.) 

Déloyà.  —  Disloqué,  détraqué.  (B.) 

Déloyié,  v.  a.  —  Disloquer.  (Charbot.) 

Deman.  —  Demain. 

De  deman  en  deman,  au  jour  le  jour. 

U  badont  en  attendant  de  deman  en  deman, 
Mandiont  lo  travay  de  boutiqua  en  boutiqua 
Per  avey  solamen  le  brusse  de  pratiqua. 

M.  8. 

Démarcorâ,  v.  a.  —  Décourager,  enlever  l'es- 
poir. (B.) 

Démengoyà.  —  Dérangé,  détraqué  et  aussi  dé- 
hanché, qui  a  mauvaise  tournure.  (B.) 

Démettre,  v.  n.  —  Répandre,  couler  goutte  à 
goutte. 
■Je  voay  combété  ma  bossi,  i  démet. 

Démoniaclo.  —  Qui  se  croit  possédé  du  diable 
et  aussi  colérique,  emporté. 
Vo  diria  que  chié  mi  y  at  quoque  miraclo 
Ou  que  quoqu'  enragea  y  fat  le  démoniaclo. 

M.  4. 

Demôra,  s.  f.  —  Absence. 

le  voz  ay  fat  attendre,  excusa  ma  demora, 
Allon  no  promena  puisque  ne  fat  point  d'ora. 

M.  8. 
Demorâ,  v.  n.  —  Rester,  demeurer. 
Ne  demora  don  gueyro. 

M.  5. 
Démortià.  —  Dégourdie,  tiède. 
Aigua  démortià,  eau  tiède.  (Proveyz.) 

Demouranci,  s.  f.  —  Séjour. 

^e  faut  dong  aouhaicta  tau  vostra  demouranci, 

M.  5. 

Denguy.  —  De  cette  manière-là.  (Champ.) 


DEN 
Dénia,  V.  a.  —  Dénicher.  (Charbot.) 

Den.si.  —  De  cette  manière-ci,  de  cette  manière- 
là. 

Densi,  8.  f.  —  Agacement  des  dénis.  (Charbot.) 

Dentaru.  —  Pourvu  d'une  belle  mâchoire. 
Ceu  vilain  dentaru 
Revenit,  en  passan,  luy  hailUé  la  naearda, 

M.  4. 

Dentour.  —  Tout  autour. 

Surtout  prou  de  meyna  que  je  n'amo  pa  gueyro. 
Me  rodon  mieu  dentour  que  lou  chiet  dm  armeiro. 

M.  4. 

De-par.  —  De  côté. 

le  vou  laissa  depar  Vigléizi  et  lo  moutié. 


U  3. 

De  par.  —  Solitaire,  isolé,  seul. 

Le  bétie  inau-fazan  vivon  toujour  de  par, 

L.  3. 

Déparei.  —  Mal  assorti,  qui  ne  peut  pas  aller 
ensemble,  qui  ne  fait  pas  la  paire. 
Un  amour  deyparey. 

M.  8. 

Déparpillotâ  (se).  —  Se  frotter  les  paupières 
quand  on  s'éveille.  (B.) 

Deipeitâ,  v.  n.  —  Avoir  du  dépit,  se  mettre  en 
colère. 
V  ne  ploure  jamey,  jamey  u  ne  deipeite. 

M.  4. 

Dépelliandrâ.  —  Déguenillé,  déchiré,  en  loques. 
Dépilhandrâ.  (B.) 

Deper.  —  En  dedans. 

Deper  vo,  en  vous-même,  en  aparté. 

Vo  parla  de  per  vo,  eyto  de  nostra  chassif 

M.  4. 

Dépétâ,  V.  n.  —  Fuir,  abandonner  le  nid  en 
parlant  des  jeunes  oiseaux. 

Alors,  n'en  pôïo  plus  dota! 
Hèllorouet!  él  a  dépétâ! 

Latal. 

Dépeu.  —  Depuis. 
Dépoé.  (B.) 

DépillÂ.  —  Vêtu  d'habits  déchirés  et  de  vieux 
haillons  en  lambeaux.  (Charbot.) 

Dépiotâ,  V.  a.  —  Ecarteler,  mettre  en  morceaux. 

Deplétâ,  V.  n.  —  Abandonner  son  nid  en  par- 
lant de  la  mère. 
Et  aussi  :  éplétà. 

La  mare  a  déplétâ. 

Dépoé.  —  Depuis.  (Gaude.) 

Dépondre,  v.  a.  —  Détacher,  arracher,  rompre 
en  tirant  avec  force. 

Dépotentà.  —  Sans  force,   sans  vigueur,   sans 
puissance.  (Charbot.) 

Dequè.  —  De  quoi,  argent,  fortune,  ressources. 
Jiostra  Lhauda  en  vou  un  qu'at  un  po  meillou  mina 
Et  qu'aurai  mieu  dequè. 

M.  4. 


64  —  DEU 

Déragié,  v.  a.  —  Déraciner,  enlever  les  racines. 

Dérapfl,  v.  a.  —  Déraciner,  arracher  avec  vio- 
lence. 

Derbi,    s.    f.    —    Dartre,    humeur    dartreuse. 
(Champ.) 

Derneyà,  s.  m.  —  Pie-grièche. 
On  dit  aussi  :  dernéia. 

Dérochié,  v.  n.  —  Dégringoler,  tomber  du  haut 
d'un  rocher. 

Dérozâ.  —  Sans  rosée,  d'où  la  rosée  a  disparu. 

(Proveyz.) 

Désalabardà.  —   Se   dit  d'un  coq  déréglé  qui 
chante  avant  minuit.  (Charbot.) 

Désandanié,  v.  a.  —  Soulever  et  étendre  le  foin 
qui  est  en  andain.  (B.) 

Désanyïé,  v.  a.  —  Déshériter. 

XJ  l'at  désanya  son  garçon. 

Proveyzieux. 

Désarrâ,  v.  a.  —  Ouvrir,  littéralement  défer- 
mer. 
Désarra  una  fllli,  la  dépuceler. 

Seyé  done  compleyzante  insi  que  fut  Sara, 
'Ne  batte  pa  celou  qui  vo  zont  deysarra. 

M.  7. 

Désavorâ.  —  Sans  goût,  sans  saveur,  insipide. 
(Charbot.) 

Désiâ,  V.  a.  —  Désaltérer. 

Désomnâ,  v.  a.  —  Interrompre  le  sommeil  de 
quelqu'un.  (Charbot.) 

Désondrû,  v.  a.  —  Déshonorer,  faire  honte. 
Lo  bel  agencimen  nou  recure  de  chose 
Que  nou  désondrarion  s'elez  eron  deiclose. 

Batifel. 

DésÔPB.  —  Dès  à  présent. 

Ore,  maintenant. 

Dorenley,  dorénavant. 

Détet  ou  détin,  s.  m.  —  L'égout  du  toit. 

Détoféïé,  V.  a.  —  Détruire,  étouffer. 

Détofeyà,  s.  f.  —  Débarras. 

Détrayié,  v.  a.  —  Sevrer  un  veau,  l'empêcher  de 
téter,  l'enlever  du  pis  de  la  vache,  du  trayon. 
Voir  ce  mot. 

• —  Appareil  à  ferrer  les  bœufs,  le 


Détret,  s.  m. 
travail. 

Détriâ.  —  Sevrer  l'enfant,  le  priver  de  sa  nour- 
rice. (B.) 

Deu.  —  Depuis. 

Ma  qu'u  virolheison  un  brando 
Deu  lo  dilhun  iusqu'u  dissando, 
Lou  zet  avi  que  cestu  an 
Sarat  toujour  caramentran. 

M.  6. 
Dell.  —  Dès,  depuis  le  moment. 

Deu  lo  tem  que  noz  estion  enfan, 
Autra  filli  que  ley  nat  reçeu  mes;  offrande. 

M.  4. 


I 


DEU 


—  65 


DEY 


Deu  pd  de  ten  en  sai,  depuis  ces  derniers  temps. 
Ore  lo  marpà 
Deu  pà  de  ten  ensai  Un  lo  mondo  agropà. 

h.  3. 
Deiiloii.  —  Le  long  de. 

J'ay  veu  dedin  un  pra  deulon  de  la  hialeyri 
Vna  dama  avecqui  te  volin  fare  feyri. 

M.  8. 
Deulon  (tout).  —  Tout  du  long. 

Te  ne  po  excusa  ta  beauta  printaneyri, 
Puis  qu'on  ne  la  pot  vey  sen  brûla  tout  deulon. 

M.  5. 

Deu  que.  —  Dès  que  et  aussi  :  pourvu  que,  pen- 
dant que. 

Deu  que  Brossa  bataille 
Fer  ellou  tant  qu'u  pot, 

M.  4. 
Deura,  s.  f.  —  Lierre. 
Chai'bot  dit  aussi  :  héra. 

Deuzaussito.  —  Aussitôt  que. 

L.  3. 
Deu  zaussi  to  qu'u  luron  entendu 
La  voi  ben  acordan  de  notron  seignou  mémo. 

L.  3. 

Dévala,  V.  n.  —  Descendre,  aller  rapidement  de 

haut  en  bas,  se  précipiter. 
Prindre  la  dévala,  descendre. 

Devan.  —  Avant. 

Devan  Tarriva  de  vostra  fena. 

M.  5. 
Devan.  —  Tablier. 

Je  voudrin  per  iquen  vey  leva  ton  devan. 

M.  4. 
Devantié,  s.  m.  —  Tablier. 

Dévarrinâ.  —  Qui  a  perdu  son  vernis  en  par- 
lant d'une  poterie. 

Devep.  —  Auprès. 
Dever  vo. 

Vo  sçaves  lo  subjet  qui  dever  vo  m'ameine. 

M.  8. 
Ameine  (sic). 

Dévergà.  —  Effronté,  coureur  de  filles. 

Dévia,  s.  f.  —  Raccourci,  chemin  de  traverse. 

(B.) 
Dévia,  v.  a.  —  Dévoyer,  sortir  du  chemin. 

Dévirià,  s.  f.  —  Contour. 

Prindre  la  déviria. 

Proveyzieux. 

Dévirià,  s.  f.  —  Le  hasard,  ce  qui  arrivera. 
Tôt  dépind  de  la  déviria. 

Dévlrié,  v.  a.  —  Détourner. 

U  l'at  déviria  l'aigua  du  ri. 

Dévo.  —  Je  dois. 

Dextella  bonbella.  —  Jeu  en  usage  au  xvii*  siè- 
cle. Lapaume  dit  que  c'est  jouer  à  pair  ou 
non. 

Héla!  deipeu  lo  tem 
Que  no  iouavon  tant  a  d'extella  bonbella. 

M.  4. 


Dey,  s.  m.  —  Doigt. 

Et  u  lieu  de  s'en  veni  vindre 
Quoque  pidansi  lo  divendre 
8'ev  venant  tout  lou  dey  voyan. 

M.  6. 

Deybat  (en).  —  En  querelle,  en  dispute. 
17  lieu  de  se  baisié,  l'un  et  Vautro  se  bat, 
Et  se  reprochant  tout  sont  tousjour  en  deybat. 

M.  5. 

Deybolâ,  v.  a.  -  -  Dévider,  laisser  couler,  parler. 
Deybola,  deybola, 
Tandi  que  voz  aves  lo  bec  bien  afila. 

M.  8. 
Deybourdey.  —  Déchaînées. 

Lez  ore  deybourdey  deyrochiron  le  grange. 

M.  5. 

Deycervellâ  (se).  —  Sortir  de  la  cervelle. 
Oazetta,  tu  sa  tout  ce  que  se  deycervelle 
Et  tout  ce  que  se  fat;  conta  no  de  nouvelle. 

M.  8. 

Deychau.  —  Non  chaussé,  sans  souliers. 
Perceque  ne  me  chau 
De  tala  qui  ne  m'at  volu  a  pied  deychau. 

M.  8. 

Deycorou.  —  Vilain,  laid,  qui  fait  mal  au  cœur, 
affreux. 
U  l'at  la  chamba  torci  et  lo  na  deycorou. 

M.  5. 
Deycouverta  (à  la).  —  Sans  abris. 
La   Villa-Verta 
Onte  louz  Augustin  sont  à  la  deycouverta. 

M.  5. 

Deyfeceyié  (se).  —  Se  trouver  mal,  tomber  en 
pâmoison. 

Ma  langou  se  deyfeceye,  mon  amour  se  déses- 
père. 

M.  5. 

Deyflécl,  s.  f.  —  Abattement,  état  d'une  per- 
sonne malade  qui  n'a  plus  de  forces. 
Cetteu  pai  perdu  en  prendrat  la  deyfieci. 

M.  5. 

Deygolâve.  —  Dégringolait,  se  précipitait. 
Eyat  una  montagni  où  jamey  ne  montit 
Animal  qu'un  mouton  qu'in'  aygli  ley  partit. 
Qui  laissia  ne  pouvan  deycendre  ley  belave, 
Ceu  qui  vollict  alla  lo  queri  deygolâve. 

M.  5. 
Deygominâ.  —  Contrefait,  mal  bâti. 
le  vollo  ore  estre  deygominâ. 
Si  je  n'amarin  mey  mari  cen  mille  viageo 
Que  d'avey  suborna  la  moindra  du  villageo. 

M.  4. 
Et  aussi  :  deigoumina  en  1659. 
Deygraei,  s.  f.  —  Ennui,  malheur,  disgrâce. 
Leissi  me  tout  soulet  regretta  ma  deygraei. 

M.  4. 

Deygracià.  —  Disgracié,   malheureux,   qui  n'a 
pas  de  chance. 
9eu  je  pa  deygracià  et  de  sen  deypourveu 
De  n'avey  retenu  lei  qui  den  sou  chaveu 
Enfrange  ma  reison. 

M.  4. 


DKY 

Dcyraflié,  v.  a.  —  Déraciner,  arracher. 
Je  te  deyragirey  ton  lou  peu  de  la  testa. 

M.  5. 

DcygrunA,  v.  a.  —  Ecosser  et  aussi  enlever  par 
parcelles,  désagréger. 
Je  farey  un  pertu  à  traver  du  ehassit. 
Ou  je  deygrunarey  lo  mourtié  plu  masiit. 

M.  5. 

Delley.  —  Au  delà  de. 

Freida  delley  toutta  comparaison. 

M.  5. 

Deymft,  v.  a.  —  Prendre  un  bénéfice,  se  faire 
payer  la  dîme  et  aussi  gratter. 
Eyet  leu  gui  dou  sou  sur  chusque  procès  deyme, 
Et  qu'ét  mieu  empressa  qu'un  asno  de  vendeime. 

M.  4. 

Deypetâ,  v.  a.  —  Avoir  du  dépit,  faire  enrager. 
U  fasiet  deypeta  son  pourou  compagnon. 

A.  R. 


Deypeu.  —  Depuis. 


M.  4. 


Deyragié,  v.  a.  —  Déraciner,  arracher. 

Quan  l'amour  din  un  cour  at  bien  prey  sa  racina, 
Per  or  ni  per  argen  ne  se  pot  deyragié. 

M.  8. 
le  men  deyragiray  tout  à  fat  lou  chaveu. 

M.  8. 

Deyrobada  (à  la).  —  A  l'insu,  à  la  dérobée. 
Quoque  fey  à  la  deyrohada 
le  luy  en  attrappo  quoqu'un. 

M.  4. 

Deypochié,  v.  a.  —  Renverser,  jeter  par  terre. 
La  tempesta  battit  tout  lo  Oraisivodan, 
Lee  ore  dcybotirdey  deyrochiron  le  grange, 
Et  lou  plu  grou  noyié. 

M.  5. 

Deypochié,  v.  n.  —  Dégringoler,  tomber  du  haut 
d'un  rocher. 
Se  sarra  tant  que  l'un  dessout  l'autro  deyroche. 

M.  4. 

Deypouillanti,  v.  a.  —  Dérouiller,  remettre  à 
neuf,  rendre  sa  vigueur  première  à  un  hom- 
me épuisé. 
Jamay  vivan  n'at  veu  qu'una  gueyna  nouvella 
Âye  deyroiiillanti  «no  viella  aramella. 

M.  8. 

Deysalâ,  v.  a.  —  Déceler,  découvrir. 
Ne  pa  deysala  la  gama,  ne  pas  se  trahir,  ne  pas 
vendre  la  mèche. 

M.  4. 

Deysalimentâ,  v.  a.  —  Priver  de  nourriture. 
Cellou  qui  m'ont  donna  la  via  me  l'ont  outà, 
Cellou  qui  m'ont  nourri  m'ont  deysalimentâ. 

M.  5. 

Deysiey  (lou).  —  Les  désaltère. 

Per  iqui  V  enfer  crevé  et  Isu  dana  deyvore, 
8en  oreire  que  jamey  talV  eygua  lou  deysiey. 

M.  5. 


66  —  IJIE 

Deyfafeyié,  v.  a.  —  Détruire,  étouffer. 

'Son,  non,  cyct  en  vain  que  mou  croyo  paren, 
(Impitou  comme  sont  su  le  flou  lou  torren) 
Volon  deytafeye  de  mon  printem  la  ramà. 

M.  5. 

Deytartavelâ.  —  Ahuri,  détraqué,  qui  ne  pense 
plus  à  rien. 
Et  vo  voz  est'iqui  tout  deytartavelâ. 

M.  4. 

Deyloupbâ,  v.  a.  —  Voler,  faire  disparaître. 

Per  iquen  ne  voudrin  leissié  de  lo  chassie, 
S'u  t'aviet  deytourba  de  bere  ou  de  migié. 

M.  8. 

Deytret,  s.  m.  —  Etau,  serre  et  aussi  cachot, 

jirison. 
T' eytachan  je  me  trovo  u  deytret  du  péchot 
Qui  tin  ma  liberta  u  fon  de  son  cachot 
Don  te  garde  la  cla  et  mi  que  la  sarralli. 

M.  5. 
Deytupié,  s.  m.  —  Débiteur. 

Iteneontro  plu  fachou  que  n'ét  u  deyturié 
L'un  de  sou  creancié! 

M.  5. 
Deyvalâ,  v.  n.  —  Descendre. 
Atten-me,  je  deyvalo. 

M.  5. 

Dézérettà.  —  Déshérité,  privé  d'une  chose  à  la- 
quelle on  pouvait  s'attendre. 
le  seu  dezcretta 
De  touta  l'esperanci. 
Qnat  point  de  pouretta 
Ni  mesme  de  souffranei 
Si  granda  sur  lo  cour 
Que  la  perta  en  amour. 

M.  4. 

Dézuchié,  v.  n.  —  Descendre  de  son  perchoir. 
Mon  amour  de  mon  cour  ne  se  pot  dézuchié 
Et  farat  com'un  coq  toûjour  sur  son  clochié. 

M.  8. 

Diachenâ.  —  Terme  populaire  dont  on  se  ser- 
vait pour  éviter  de  prononcer  le  nom  du  dia- 
ble. Nous  disons  dans  le  même  sens  :  diantre! 

Dial,  s.  m.  —  Dé  à  coudre.  (Charbot.) 

Diavolamen,  s.  m.  —  Chose  diabolique,  épou- 
vantable. 
Si  jamai  vou  z'ay  veu  eiquan  diavolamen. 

L.  1. 
Dié,  s.  m.  —  Dieu,  le  bon  Dieu. 
Et  avi,  per  ma  figua. 
Que  Dié  lou  zaye  fat  per  fare  u  cié  la  figua. 

U  1. 
Dié,  s.  m.  —  Dé  à  coudre. 

Diéchen  (lo).  —  Le  diable,  le  démon. 
Lo  diechen  vo  parleyse!  au  diable  vos  bavar- 
dages. 

M.  8. 
Diéta,  s.  f.  —  Cruche. 
Charbot  dit  aussi  :  guiéta. 

Diétta,  s.  f.  —  Cruche. 
Et  aussi  :  guietta.  (B.) 


i)IË 


67  — 


DUR 


Dieu.  —  Deux. 

Noudieu,  nous  deux,  à  nous  deux. 

A'e  lo  faron  virié  noudieu  comm'un  torfel. 

M.  4. 

Dieu  seyset!  —  Que  Dieu  soit  avec  vous! 
Coinan  porray  j'alla  luy  dire  Dieu  seyset? 

M.  4. 
Dilun.  —  Lundi. 

Diluin  de  vin, 
Dimar  de  blâ, 
Dimerere  de  hétiè, 
Dijou  de  bour, 
Divindre  de  tinchi. 
Dissando  de  chambro, 
Diminchi  de  chair. 

Dicton  de  Voreppe. 
Diluin.  (B.) 

Dilhun.  —  Lundi. 

Ma  qu'u  viroDieison  un  brando 
Deu  lo  dilhun  iusqu'u  dissando, 
Lou  zet  avi  que  ceatu  an 
Sarat  toujour  caratnentran. 

M.  6. 
Dimar.  —  Mardi. 

fit  me  seu  sotibsigna  à  Grenoblo  un  dimar 
Mille  aiey  ce»  soixante  et  cinq,  u  mey  de  mar. 

M.  8. 
Din.  —  Dedans.  On  dit  aussi  :  dedin. 

Dinci.  —  Ainsi,  de  la  sorte. 

EilU  brogiàve  dinci. 

L.  3. 

Dinsi.  —  Ainsi,  de  cette  façon,  de  cette  manière. 

Per  vivre  plu  long  tem  faut  que  dinsi  je  passo 

Toute  me  fachari. 

M.  4. 
Dio  (je).  —  Je  dis,  je  soutiens,  j'affirme. 

Veygui  perque  ie  dio,  en  qualita  de  fena. 

Que  bonna  volonta  vaut  mey  que  bon  discour. 

M.  8. 
Diounet,  s.  m.  —  Percerette,  foret. 
Charbot  dit  aussi  :  guionnet. 

Diquen.  —  De  cela,  de  cette  chose. 
le  n'ay  pou  que  diquen. 


Dii'iàvo.  —  Diriez-vous. 

Que  diriavo,  danaî 


M.  4. 


L.  1. 


Dissando  ou  dissandro.  —  Samedi. 
Ma  qu'u  virolhcison  un  brando. 
Deu  lo  dilhun  iusqu'u  dissando, 
Lou  zet  avi  que  cestu  an 
Sarat  toujour  caramentran. 

M.  6. 
A  huit  heure  de  not  dissando  commencit. 

B.  9. 
DIu.  —  Deux. 
Diu  fei  atenen,  deux  fois  de  suite. 


Divendre.  —  Vendredi. 

Et  u  lieu  de  s'ey  veni  vendre 
Quoque  pidansi  lo  divendre 
S'ey  venant  tout  lou  dey  voyan. 


L.  3. 


M.  G. 


Diver.  —  Divertissant,  amusant,  agréable  avoir 
ou  à  entendre. 
Et  crei  que  d'un  miron  mioulan  su  lou  cuver 
Ou  lou  chan  du  bou-bout  ne  son  pa  si  diver. 

L.  3. 
Doblc,  s.  m.  pi.  —  Gras-double. 

Dolen.  —  Dolente,  languissante. 
Et  aussi  :  dolenta. 

Una  para  dolen. 


L.  3. 


la 


Dolenta,  s.  f.  —  La  malade,  la  pauvrette, 

malheureuse;  terme  de  compassion. 

Per  vei  si  la  dolenta  se  sariet  eisublà. 

h.  1. 

Doleirou,  rousa.  —  Malheureux,  qui  est  à  plain- 
dre. 

La  poura  doleirousa. 

U  1. 
Tou  passa-ten  son  mor  et  le  gen  doleirou 
S'en  von,  la  téta  bassa,  inci  que  louberou. 

U  3, 

Dolou,  s.  f.  —  Douleur,  chagrin. 

M.  5. 

Dométi.  —  D'un  usage  journalier. 

Car  s'u  saviet  que  c'ét.  u  ne  sariet  si  béti 
D'usa  de  tau  vieutin  a  chosa  si  dométi. 

L.  8. 

Dométie.  —  Domestiques,  apprivoisées. 
On  vet  communamen  que  le  pru  fiere  betie 
S'en  von  apriveizan  et  devenon  dométie. 

U  3.' 

Donda.  —  Pleine,  remplie  et  aussi  enceinte. 
A  queyto  que  tu  pense,  amia  sans  seconda. 
Du  combat  de  l'amour  sares-tu  jamay  donda. 

M.  8. 

Nous  disons  encore  :  c'est  une  grosse  dondon. 

Dondà,   V.   a.   —   Dompter   (Charbot)  ;    couvrir 
(dans  le  sens  de  reproduction). 

Dondinâ  (se).  —  Se  prélasser. 
In  juéno  gandin  de  Paris 
Faïet  lo  beau,  se  dondinâve. 


Latal. 


Donte.  —  D'où. 

Et  veiqui  donte  vin. 


f. 


L.  1. 

Espèce  de  gâteau  doré  frit 


à  la 


Dorâda,  s. 
poêle. 
le  volo  qu'à  le  peyle  on  ouvrey  ma  cuisina. 
Et  qu'après  lez  ave-y  fat  per  tout  timpana. 
On  le  passe  aussi-to  sur  lo  feu  crisina; 
Car  ie  volo  traitta  en  bugnette  et  dorade 
L'abaï  de  le  fene. 

M.  8. 

Dorchi.  —  Virié  dorchi,  tourner  le  dos;  regarda 
dorchi,  regarder  de  travers.  (Champ.) 
/  ne  regarde  rey  una  persoyina  dorchi 
Quand  i  mige  son  bien  percequi  net  ren  porchi. 

M.  4. 

Dorcnley.  —  Dorénavant,  désormais. 

Et  aussi  :  d'hôre  en  ley;  dés-ôre  en  lé.  (Latal.) 


DOR  -  68  - 

Dorgassl  et  aussi  dorgasse.  —  Terme  injurieux. 

(Champ.) 
No  s'emploie  guère  que  dans  le  canton  de  Voi- 

ron;  se  donne  à  une  femme  éhontée. 
Dou,  s.  m.  —  Fiel.  Ghorier  remarque  qu'on  se 

sert   de   ce   mot   par   antiphrase   pour   flel. 

(Charbot.) 
Doucinet.  —  Odeur  fade  et  désagréable. 

Douciou,  s.  f.  —  Douceur. 

A'o  louron  pro,  queysié  vo  solamen, 
Mais  en  douciou  traicta  lo  jolamen. 

M.  .5. 

Doui,  s.  f.  —  Douve,  talus.  (Charbot.) 
Dourgua,  s.  f.  —  Une  cruche  dans  la  vallée  de 
Graisivaudan. 

Dovà,  s.  f.  —  Talus. 

Drabicu,  s.  f.  —  Vigne  sauvage.  (B.) 

Drabon,  s.  f.  —  Taupe. 

Drabonâ,  v.  n.  —  Fureter  comme  une  taupe  et 
aussi  leur  faire  la  chasse,  dit  Charbot. 

Drâchi,  s.  f.  —  Eau-de-vie  faite  avec  le  marc 
du  raisin. 

Drâchi,  s.  f.  —  Marc  de  raisin,  ce  qui  reste  du 
raisin  une  fois  qu'il  a  été  pressé. 

Drapié,  s.  m.  —  Le  martin-pêcheur.  (B.) 

Dray,  s.  f.  —  Le  chemin,  le  lit  que  s'est  tracé 
un  torrent  accidentel  et  aussi  un  sentier  es- 
carpé dans  la  montagne. 

Dresseiri,  s.  f.  —  La  porte  d'entrée,  le  chemin, 
l'ouverture. 

Et  qui  n'ét  feitureiri 
Jamais,  u  gran  jamais  ne  trove  la  dresseiri. 

I..  1. 

Dressou,  s.  m.  —  Buiïet,  placard  où  l'on  serre 
la  victuaille,  garde-manger. 

Dpet,  adv.  —  Tout  droit,  directement,  bien  en 
face. 

Dret  devan  sa  maison. 

L.  1. 
Dret,  adj.  —  Droit. 

Son  corp  que  jamo  tant  et  aussi  dret  qu'un  jon. 

M.  4. 
A  dret  et  à  coutié,  à  droite  et  à  gauche,  de  tous 
les  côtés. 

B.  9. 
Dret.  —  Droit. 

De  dret  ou  de  traver,  d'une  manière  ou  de  l'au- 
tre. 
Vespero  de  Vavey  de  dret  ou  de  traver. 

M.  4. 
Marchié  de  dret,  marcher  droit,  suivre  la  ligne 
droite. 

M.  4. 
Dret,  s.  m.  —  Droit,  ce  à  quoi  on  a  droit. 
Fen  scavo  que  sariont  en  pena 
De  plaidcyé  pcr  una  fena 
Que  voudriet  répéta  son  dret. 

M.  6. 


DUR 


Dréta,  s.  f.  —  Grande  hache  à  équarrir  le  bois. 

(Charbot.) 
Driaille,  s.  f.  pi.  —  Amas  d'épluchures. 

Drieu.  —  Drues,  vigoureuses. 
Et  iqui  toute  gaye, 
Drieu  et  resoladé. 

L.  1. 
Voir  drua. 

Drio.  —  Drue,  solide,  vigoureuse. 
Drio  coma  pare  et  mare. 
N'ét  fena  si  driô,  si  gaillàrda  et  si  sana 
Qu'y  poisseize  tornà  diu  fei  de  la  semana. 

!..  3. 

Driva,  s.  f.  —  Plante  commune  dont  les  feuilles 
sont  larges  et  épaisses. 

Droguet,  s.  m.  —  Etoffe  de  peu  de  valeur  et  de 
couleur  bleue  dont  s'habillaient  jadis  les 
femmes  de  la  campagne. 

Drouille.  —  Morceaux  de  bois,  copeaux  pro- 
duits par  le  rabot.  (Champ.) 

Drua.  —  Drue,  vigoureuse,  fertile. 
La  terra  bona  et  drua. 

L.  1. 
Voir  drieu. 
Drugeïé,  v.  n.  —  Se  réjouir,   sauter  de  joie. 

(Champ.) 
Drugeyé,  v.  n.  —  Faire  bombance,  faire  bonne 
chair,  mener  joyeuse  vie. 

N'et  gin  à  mon  avi  per  fare 
De  le  pore  gen  lou  zafare, 
Mei  ben  per  drugeyé  tandi 
Qu'u  Vafanont  lo  Paradi. 

M.  6. 

Drugi,  s.  f.  —  Abondance,  bien-être. 

Vo  vo  grusa  de  drugi  et  de  trop  de  ion  tem. 

M.  8. 
Se  grusié  de  drugi,  se  plaindre  de  trop  d'abon- 
dance, se  plaindre  sans  aucun  motif. 

Drumi,  v.  n.  —  Dormir. 
On  dit  aussi  :  droumi. 
Druman,  dormant. 

L.  3. 
Druive,  s.  f.  —  On  nomme  vulgairement  de  ce 
nom  le  fruit  du  lappa  major.  (Charbot.) 

Du.  —  Des. 

Ne  parla  ren  du  mort,  j'amo  mieu  vey  lou  vi. 

M.  4. 
Dumatio.  —  Douillet,  mignard.  (Champ.) 

Dumétio.  —  Doux,  agréable  au  toucher  comme 
du  duvet.  (Charbot.) 

Dumesti.  —  Se  dit  d'un  endroit  rempli  de  buis- 
sons, de  halliers. 
Eyet  ore  tout  loin,  ne  parey  gen  ni  besti, 
Cetta  placi  per  vo  n'ét  pa  gueyro  dumesti. 

M.  a 

Dura,  s.  f.  —  Le  lierre. 

Durgni.  —  Ce  nom  se  donne  à  des  choses  qui 

font  de  la  peine  et  aussi  à  un  petit  enfant 

malin  et  vicieux.  (Charbot.) 


-o<®@>*- 


E 


E.  —  Est. 


EBA 


Adon  é  de  savei. 


E.  —  Cela. 

Que  fon-to  tan  de  gen  icyf 
E  semhlet  una  synigoga. 


L.  1. 


M.  6. 


I 


E.  —  Ceci,  cela. 

Veyre  lou  passerai  affichou  per  celV  aura, 
E  fariet  eytirié  una  poura  manoura. 

M.  4. 

É.  —  II. 

Quand  la  ioursa  vo  manque  é  faut  tendre  la  man, 
Fare  VenequeU  per  avey  la  passada. 
Ou  vola  per  avey  du  Bey  la  saluada. 

AI.  7. 

Ê.  —  Ce. 

L'haMt  fat  pa  lo  moino,  è  n'ét  que  son  officia. 

M.  5. 

Ebalovi.  —  Ebloui.  (J.  0.) 

Ebanâ,  v.  a.  —  Ecorner,  casser  une  corne. 

Ebandi,  v.  n.  —  Epanouir. 

Ebandià.  —  Epanouie.  Se  dit  non  seulement 
d'une  fleur,  mais  encore  d'une  jeune  flile  en- 
jouée et  qui  n'aime  que  le  plaisir. 

Et  aussi  :  ébaudia. 

Ëbarbaillà.  —  Eveillé,  qui  a  l'air  mutin. 

Ebarbctâ,  v.  a.  —  Battre  une  gerbe  pour  en 
enlever  les  grains  sans  la  délier  et  sans  l'é- 
tendre. (B.) 

On  dit  encore  :  ébarboussâ  et  ébarbeyié. 

Ebarenâ,  v.  a.  —  Ouvrir  portes   et  fenêtres, 

donner  de  l'air. 
On  dit  aussi  :  ébarnâ. 

Ebarliaude,  s.  f.  pi.  —  Lueurs  qui  passent  et 
repassent  devant  les  yeux  quand  on  a  re- 
gardé trop  longtemps  le  soleil.  (Onof.) 

Ebarnà.  —  Donner  de  l'air  et  de  la  lumière  à 

une  chambre  depuis  longtemps  fermée. 
On  dit  aussi  :  ébaternâ. 

Ebaudâ  (s'),  v.  p.  —  Se  divertir,  rire  à  gorge 
déployée. 

Ebiaulà,  v.  n.  —  Prêter;  se  dit  des  étoffes  qu'on 
peut  étendre  aisément  en  les  tirant  dans  les 
deux  sens. 

Ebiaule, 


EBR 

Ebigazià.  —  Boiteux;  se  dit  surtout  d'un  siège 
auquel  manque  un  pied. 

Eblési.  —  Usé,  vieux.  Se  dit  particulièrement 
du  linge  et  des  vêtements.  (Gharbot.) 

Ebleusi  ou  eibleursi.  —  Clair,  usé,  en  parlant 
d'une  vieille  étoffe  qu'on  va  raccommoder  et 
dont  on  veut  consolider  la  trame  en  y  pas- 
sant du  fll  dans  tous  les  sens. 
ÎVe  vaut  pas  la  pena  de  betâ  itiè  quela  pièci,  eyt 
tôt  eyhleusi. 

Proveyzieux. 
A  Eybens  :  eiblursi. 
Fdblesi.  (Gharbot.) 

Ebloussâ,  V.  a.  —  Effeuiller,  élaguer. 
On  dit  aussi  :  débloussâ. 

Eborassié,  v.  a.  —  Remuer,  disperser  dans  tous 
les  sens.  (Proveyz.) 

Ebollià.  —  Défait,  en  loques. 

Ebollié,  V.  a.  — -  Eventrer,  défaire,  désagréger. 
Et  aussi  :  débolUé. 

Eborassié,  v.  a.  —  Effaroucher,  plumer,  en  par- 
lant d'un  oiseau  dont  on  a  fait  voler  les  plu- 
mes d'un  coup  de  fusil. 
S'éborassié,  prendre  peur.  (Proveyz.) 
2Ve  faut  jamay  le  z'éborassié. 

Proveyzieux. 

Aveugler.  Se  dit  d'une  lumière 


Mettre  tout  sens  dessus 


Eborlié,  v.  a. 
trop  vive. 

Ebourassié,  v 

dessous. 

Ebrachié,  v.  a.  —  Ebrancher,  arracher  les  bran- 
ches du  tronc  sans  les  couper.  (Gharbot.) 

Ebrâllià.  —  Cette  épithète  se  donne  à  une  per- 
sonne dont  les  habits  et  la  chemise  sont  ou- 
verts par  devant  et  découvrent  sa  poitrine 
nue. 

On  dit  aussi  :  débrâllia. 

Ebravagié,  v.  a.  —  Ravager,  saccager,  détruire, 
(Gharbot.) 

Ebrondâ,  v.  a.  —  Rompre  ou  couper  les  menues 
branches  d'un  arbre  :  le  bronde. 

Ebrovageà.  —  Effarouché,  en  parlant  d'une  bête 
sauvage.  (Proveyz.) 

Ebrovagic,  v.  a.  —  Effaroucher,  en  parlant  du 
gibier. 


EBR 

Lbrudâ,  v.  a.  —  Malmener,  maltraiter,  répri- 
mander avec  violence. 

F.briiclassic,  v.  a.  —  Malmener. 

On  dit  aussi  :  ébrudâ. 

Ecaflol,  s.  m.  —  Ramasse,  traîneau  très  pri- 
mitif avec  lequel  les  enfants  se  glissent  sur 
la  neige.  (B.) 

Lcaillié,  v.  a.  —  Enlever  l'écorce. 

J'ay  migea  lo  noyau  san  z'écaillié  l'amanda,  j'ai 
parlé  pour  ne  rien  dire,  je  n'ai  pas  voulu 
laisser  voir  mon  opinion. 

Se  dit  dans  la  vallée. 

Eealambrâ,  v.  n.  —  Ecarter  les  cuisses,  ouvrir 
les  jambes. 

Ecalotou,  s.  m.  —  Masse  en  bois  munie  d'un 
manche  qui  sert  à  briser  la  terre  d'un  jardin 
et  à  l'aplanir. 

Ecampâ,  adj.  —  Guéri,  rétabli. 
La  veytia  écampa,  la  voilà  guérie. 

Ecarâ,  v.  a.  —  Carder  la  laine.  (Charbot.) 

Ecarabossié,  v.  a.  —  Faire  une  bosse. 

Ecarcaillà.  —  Ecrasé. 

Ecareaillié,  v.  a.  —  Ecraser. 

Ecarinaillié.  (B.) 

Ecarroérié,  v.  a.  —  Ecrabouiller. 

Echabissié,  v.  n.  —  Echapper,  tomber. 

/  ne  laisse  rian  echabissié,  se  dit  d'un  homme 

qui  ne  laisse  rien  tomber  dans  l'eau,  auquel 

rien  n'échappe. 

Echabuclâ.  —  Brûlé,  cuit  par  le  gel  et  le  brouil- 
lard. 

Echaeà,  v.  a.  —  Ecailler,  en  parlant  des  pois- 
sons. 

Flehagni,  s.  f.  —  Sorte  d'instrument  de  bois  dont 
on  se  sert  pour  mettre  le  fil  en  écheveau. 
(Charbot.) 

Echallié,  v.  a.  —  Ouvrir  les  noix  fraîches,  les 
retirer  de  leur  enveloppe  verte. 

Echallion,  s.  m.  —  Cerneau,  moitié  de  noix  verte 
détachée  de  la  coque. 

Echandillié,  v.  a.  —  Etalonner  les  vases  des- 
tinés à  mesurer  les  liquides.  (Charbot.) 

Echandillon,  s.  m.  —  Fétu  de  bois. 

Echaravet,  s.  m.  —  Esoarbot  ou  cerf- volant, 
insecte  de  la  famille  des  scarabées. 

Echarbotâ,  v.  a.  —  Eparpiller,  écarter.  Se  dit 
particulièrement  des  cendres  ou  de  la  braise 
qu'on  éparpille  pour  en  retirer  les  châtaignes 
qu'on  y  a  mis  cuire.  (Charbot.) 

Echarbouillà.  —  Embrouillé. 

Echarbuclâ,  v.  a.  —  Arracher  le  blé  brûlé  par  la 
brouée. 

Eehapgnié,  v.  a.  —  Tourner  en  ridicule,  se  mo- 
quer. 


_  70  —  EGL 

Eeliari Sec,  maigre,  flétri. 

Echarin,  s.  m.  —  Un  éboulement. 

Echarinâ.  —  Eboulé. 

Eyt  tôt  écharini. 

Proveyzieux. 

Echai'inà,  s.  f.  —  Eboulement,  ravin. 

Echarlas8un,  s.  m.  —  Grosse  perche  plantée  en 
terre  et  destinée  à  soutenir  le  treillage  des 
vignes  en  hautain. 

Echarasson.  (B.) 

Eeharouîjnié,  v.  a.  —  Egratigner,  balafrer. 

Erhaiitenâ,  v.  n.  —  Se  dit  du  lièvre  qui  a  passé 
tout  l'été  dans  un  même  champ  sans  en  sor- 
tir. (Proveyzieux.) 

Eehcria,  s.  f.  —  Echarde. 

Echifïa,  s.  f.  —  Echarde,  éclat  de  bois  qui  a 
pénétré  sous  la  chair. 

Echirié,  v.  a.  —  Déchirer;  se  dit  surtout  du 

linge. 
Echirieu,  s.  m.  —  Ecureuil. 
Se  dit  aussi  :  échurieu. 

Echorlié,  v.  a.  —  Regarder  avec  attention.  (Pro- 

veyz.) 

Echoudâ,  v.  a.  —  Echauffer. 

Faites-vo  hère  queu  qu'à  séf 

Et  queu  qu'a  fret,  lo  rechoudaz-vof 


Latal. 

Echoudou,  s.  m.  —  Bassinoire  pour  chauffer  le 

lit. 
Echufeyié,  v.  a.  —  Ramoner,  enlever  la  suie. 

Ecivâ,  V.  a.  —  Presser  fortement  par  un  mou- 
vement longitudinal  comme  pour  faire  sortir 
la  sève  d'un  rameau. 

Eclanchi,  s.  f.  —  Personne  grande  et  élancée, 
mais  maigre  et  sans  vigueur.  Se  dit  surtout 
d'un  jeune  homme  qui  a  poussé  trop  rapide- 
ment. 

Fîclapâ.  —  Mettre  en  morceaux,  briser. 

On  dit  aussi  :  aclapâ. 

Eclâpa,  s.  f.  —  Eclat  de  bois  refendu  avec  une 

hache. 
On  dit  aussi  :  éclapon. 

Eclapouti.  —  Ecrasé.  Se  dirait  par  exemple  d'un 
fromage  blanc  qu'on  laisserait  tomber.  (Pro- 
veyz.) 

Eclateûre,  s.  f.  pi.  —  Gerçures  aux  mains. 

Eclaii,  s.  m.  pi.  —  Sabots. 

On  prononce  quelquefois  :  esclau. 

Ecléni.  —  Faible  de  constitution,  débile,  délicat. 

Ecléssi.  —  Maigre,  sec,  qui  n'a  que  les  os  et  la 
peau. 

Eeliafâ,  v.  a.  —  Eclabousser,  rejaillir.  Se  dit 
surtout  de  l'eau  qui  rejaillit  quand  on  la  com- 
prime. (B.) 


ECO 

Ecoéssié,  V.  a.  —  Déchirer,  écarteler. 
Ecoffè,  s.  f.  —  Enveloppe  verte  de  la  noix  qu'on 

vient,  d'abattre.  (Charbot.) 
Ecouétâ.  —  Sans  queue.  Se  dit  d'un  vase  dont  on 
a  cassé  le  manche  aussi  bien  que  d'un  animal 
auquel  on  a  coupé  la  queue.  (Proveyz.) 

Econdailli,  s.  f.  —  Cachette. 

Je  coneûsso  te  z'écondailîe. 
Econdre,  v.  a.  —  Cacher. 
Ecorè,  V.  n.  —  Battre  le  blé  au  fléau. 
Ecomiflâ,  v.  a.  —  S'imposer  chez  quelqu'un  qui 

va  se  mettre  à  table;  arriver  juste  à  l'heure 

du  dîner  pour  forcer  la  personne  chez  laquelle 

on  se  présente  à  vous  inviter. 
Eeorniflou.  —  Parasite,  celui  qui  arrive  juste  au 

moment  où  l'on  va  se  mettre  à  table  pour  se 

faire  inviter. 

Ecoi-niohî,  v.  a.  —  Etrangler,  saisir  à  la  gorge. 

Ecornioulâ,  v.  a.  —  Couper  la  gorge,  saigner. 

Ecosserâ,  v.  a.  —  Battre  le  blé.  (Charbot.) 
De  là  :  écossorié,  batteur  de  blé. 

Ecossou,  s.  m.  —  Batteur  de  blé. 

Eeot,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  bois  sec. 

Ecourpelà  (s').  —  Se  fatiguer,  s'éreinter. 
A  que  sert'ô  de  tan  s'écourpelâ. 

Onof. 
Ecouppe,  V.  n.  —  Secouer,  battre  le  blé  avec  un 
fléau.  (B.) 

Ecoussou,  s.  m.  —  Fléau  à  battre  le  blé.  (B.) 
Ecrabouillié,  v.  a.  —  Ecraser,  fouler  aux  pieds. 
Ecpeni,  v.  a.  —  Nourrir,  élever,  prendre  soin. 

Ecpafollié,  v.  a.  —  Ecraser. 

I  8'eyt  écrafollia  lo  deigt. 
Ecpiici —  Extrêmement  maigre,  qui  ressemble  à 
un  crucifié. 

Ecumigeà.  —  Excommunié. 

Eciimigié,  v.  a.  —  ICxcommunier. 

Ecupi.  —  Semblable,  identique. 

On  dit  d'un  enfant  qui  ressemble  à  son  père 

«  comme  deux  gouttes  d'eau  »  :  eyt  leu  tôt 

écupi. 

Eeupni,  v.  a.  —  Nourrir,  choyer  un  jeune  en- 
fant, un  oiseau,  en  prendre  soin. 
liian  ou  ma  écurni. 
Efan,  s.  m.  —  Enfant. 

De  fene.  de  fillet.  de  z'home.  de  zefan, 
L'evêchié  s'emplissit.  Von  en  comptit  sept  cen. 

B.  9. 
Curieux  au  point  de  vue  orthographique. 

Efapouîjié,  v.  a.  —  Effaroucher.  (Charbot.) 

EfTartaillié,  v.  a.  —  Faire  voler  dans  les  airs, 
détruii'e,  mais  avec  rage. 

M.  5. 
Effartaillié  lou  houy. 

Proveyzieux. 


71  —  EGU 

Efflayat,  s.  m.  —  Le  fléau.  (Gaude.) 

Effpâliat.  —  Rompu,  brisé,  mal  déchiré. 
On  dit  aussi  :  frâliat;  voyez  ce  mot. 

Egaillé,  v.  n.  —  Crier,  faire  entendre  une  voix 
aiguë  et  perçante  comme  celle  du  coq.  (Char- 
bot.) 

Egapifâ,  v.  n.  —  Se  dit  des  poules  qui  grattent 
et  éparpillent  la  paille  avec  leurs  pattes  pour 
chercher  du  grain.  (Charbot.) 

Egaugnié,  v.  a.  —  Contrefaire  quelqu'un,  faire 
les  mêmes  gestes  qu'une  autre  personne,  la 
tourner  en  ridicule. 

Se  dit  aussi  :  égougnié. 

Eglaïé,  v.  a.  —  Se  dit  de  la  sensation  désa- 
gréable produite  sur  les  dents  par  une  bois- 
son trop  froide. 

Eglaieùpa,  s.  f.  —  On  donne  ce  nom  à  la  dou- 
leur extrêmement  vive  qu'on  éprouve  à  la 
suite  d'un  froissement  d'un  muscle  dans  la 
région  des  reins. 

Eglat.  —  Fronde  de  berger.  (Charbot.) 

Eglaveyé,  v.  a.  —  Vouloir  manger  quelqu'un  en 
travers.  (Fam.) 


Egnat.  —  Il  n'y  a. 

Egnat  que  repo  din  lou  cham. 


M.  4. 


Gnariet,  il  n'y  aurait. 

Aguit,  eu.  = 

Apres  qu'u  Vaguit  fat. 
Si  l'amour  se  perdiet  gnariet  ren  que  gaiurgeo. 

M.  4. 
Signât,  s'il  y  en  a. 

M.  4. 
Gnat,  il  n'y  a. 

Onat  ren  d'hazardou. 

M.  5. 

Egougnandisi,  s.  f.  —  Plaisanterie  un  peu  salée, 
gaudriole. 

Egpamapci.  —  Merci!  grand  merci! 

Egramarci,  monsieu,  cecy  vaut  lien  lo  prendre. 
Dieu  volhe  que  hiento  i'ayo  deque  vo  rendre. 

M.  4. 

Egpevot,  s.  m.  —  Houx. 
Se  dit  aussi  :  agrevot. 

Egpuisié,  v.  a.  —  Egratigner. 
Egrouisié  et  égrafignié.  (B.) 

Egpiilzèle,  s.  f.  pi.  —  Groseilles. 
Se  dit  aussi  :  angruzèle. 

Eguâ,  V.  a.  —  Arranger,  venir  en  aide,  égaliser. 
let  don  vray,  mon  ami,  que  p'éguâ  ton  viû  pare 
D'un  plein  consintamint  te  t'adône  u  zaffare. 

Gaude. 

Egueiilâ,  v.  a.  —  Casser  le  goulot  d'un  vaso,  le 
col  d'une  bouteille. 

Egulpîà,  adj.  —  Déchiré,  dépenaillé. 
Je  sey  tôt  éguiria. 


EGU 

Eguirié,  v.  a.  —  Déchirer. 

Vaitrasairci  lo  fi,  i'aiguiriray  lo  Ungeo. 

M.  4. 

Eibandi,  v.  a.  —  Faire  épanouir. 

Et  leu  lo  plu  scavan  u  complimen  de  cour 
Lour  eibandit  lo  cour, 

M.  5. 

Eibandi,  v.  a.  —  Ouvrir. 

Lo  retour  du  soley  rejouyt  toutte  chose, 
Inai  lo  vostro  fat  eibandi  me  trey  rote. 

M.  5. 

Eibandi,  v.  n.  —  S'épanouir,   en  parlant  des 
fleurs.  (Champ.) 

Eibandià.  —  Ouverte,  épanouie. 

V  tem  de  sa  jeuncaaa  elV  eatiet  reverdia 
Et  comme  girofleya  à  chacun  eibandià. 

M.  4. 

Eibandià.  —  Répandue,  divulguée. 
Eyt  ina  novèla  bian  ébandià. 

Eibandic.  —  Epanouies  et  aussi  répandues. 
Arit-oi  lo  bon  Dié 
Tan  de  diverse  flou  au  la  terra  eibandié 
Afin  qu'on  le  porte»  cachié  dedin  la  mangi. 

!..  3. 

Eibarnâ,  v.  a.,  et  eibatcrnâ.  —  Ouvrir  les  portes 
et  les  fenêtres.  (Champ.) 

Eibarnâ,  v.  a.  —  Ouvrir. 

Eibarna  un  armeiro. 

Eibatan.  —  Charmant,  réjouissant. 
U  zalavon  eibatan  la  dama  per  amour. 


L.  2. 


L.  3. 


Eibatimcn,  s.  m.  —  Plaisir,  réjouissance,  amu- 
sement. 

V  Veret  yvro 
Quan  u  nou  défendit  ceu  bel  eibatimen. 

L.  3. 

Eibayà.  —  Ebahie,   surprise,   étonnée,   bouche 
béante. 

La  Reina  U  diaait  eibaya. 

L.  1. 

Eiberbelâ,    v.    n.    —    Bégayer,    balbutier    de 
frayeur,  ne  pouvoir  parler  à  cause  de  l'émo- 
tion que  l'on  éprouve. 
17  vo  lo  monsaeieit  coman  un  chiquanou, 
Qu'eiberbelan  de  pou  ajowrnet  un  aegnou. 

L.  2. 

Eiberbellan.  —  Se  frottant  les  yeux  avec  tant 
de  force  qu'on  en  voit  trente-six  chandelles. 
Et  lou  zeiberbellan  en  aorte  la  piquerna. 

L.  1. 

Eiberchié,  v.  a.  —  Ebrécher. 

Je  n'ay  pou  d'eiberchié  mon  corp  ni  mon  achon. 

M.  5. 

Eiblesi.  —  Se  dit  des  étoffes  et  du  linge  qui 
sont  usés.  (Champ.) 

Eibluesâ,  v.  a.,  et  dciblussa.  —  Effeuiller  une 
fleur.  (Champ.) 


72  —  EIC 

Eibolhié,  v.  a.  —  Eventrer. 

Et  lo  petit  patron  aen  rit  tant  qu'u  l'eibolhc. 

M.  4. 

Eiboillié  (s').  —  S'entr'ouvrir,  laisser  voir  ses 
entrailles;  se  fendre  sous  l'action  de  la  cha- 
leur, en  parlant  du  sol. 

Ne  trova  point  de  faille 
Per  se  garda  de  chau  quand  la  terra  a'eiboille. 

M.  5. 

Eibrandâ,  v.  a.  —  Ebranler,  faire  bouger. 
Tu  sça  que  mon  amour  n'est  pa  sujet  à  Tara, 
Que  je  aeu  un  rochié  qu'on  ne  pot  eibrandâ. 

M.  5. 

Eibrenâ.  —  Ebréché,  qui  a  des  cassures  sur  les 
bords.  Se  dit  surtout  de  la  vaisselle  ou  d'une 
lame  de  couteau.  (Proveyzieux.) 

Eibrudâ,  v.  a.  —  Malmener. 

La  not  malencontrouta,  eibruda  du  Levant, 
Sauve  se  ratapene  et  son  leido  chavan. 

M.  5. 
Eiburiflà.  —  Ebouriffée. 

Vn'  auta  montagni  eiburifia  de  fau. 

L.  1. 
Eicabèla,  s.  m.  —  Escabeau. 

Trova  un'  eicabèla  à  son  pa. 

L.  1. 

Eieafâ,  v.  a.  —  Effacer,  faire  disparaître. 
S'eicafâ,  s'effacer,  disparaître. 

Eicalambrâ  (s')-  —  Ecarter  les  cuisses,  s'écar- 
teler. 

Mais  quand  cette  filke  de  chambre 
{De  qui  la  pluspart  s'eicalambre 
Per  fare  mieu  lou  fournelet) 
Font  de  lour  maistre  lour  valet, 
Per  porta  autant  de  beaogni, 
N'et-to  pa  una  vray  vergogni. 

M.  6. 

Eicandivolâ,  v.  a.  —  Scandaliser. 

Lo  pechié  qu'avé  dit  jamei  n'eicandivole 
L'enoura. 

L.  3. 

Eicapâ.  —  Echappé. 

Come  un  passerai  eicapa  de  la  geivi. 

L.  3. 

Eicaraboussié,  v.  a.  —  Carabosser,  bossuer. 
Et  V eicaraboussan  pcrmei  lou  zeichallié 
La  fasiet  barriulà  et  fare  cupelié. 

L.  1. 

Eicarcaillà.  —  Qui  écarte  les  jambes.  (Champ.) 

Eiearcassià.  —  Décarcassé,  en  loques,  de  trop 
large  ouverture. 
Cor  lou  saume  ne  son  de  ren  tan  corrossia 
Que  de  furgà  dedin  un  choz'  eiearcassià, 

L.  1. 

Eicarcélâ.  —  Maigre,  sèche,  qui  n'a  que  les  os 
et  la  peau. 

Eicarfoirié,  v.  a.  —  Ecrabouiller. 

U  l'y  rompit  trci  cote  et  la  deivizagit. 

L'y  eiearfoirit  lo  ventre  et  boudrit  la  forcella. 


Briser  la  cervelle,  frapper 


EIG 

Et  ceu  guarta  sen  fon  venit  Vautra  semana 
Eicarfoirié,  lacet!  un  nid  d'irondelat 
Que  de  notron  segnou  son  lou  petit  poht. 

L.  1. 

Eicargot,  s.  m.  —  Escargot. 

Témoin  cetou  Chatrou  qui  corne  d'eicargot 
Son  toujour  reverdi  avei  la  corna  dreita, 
Prêta  de  vo  baillié  de  lour  aiga  heneita. 

L.  3. 

Eicapteirié,  v.  a.  —  Ecarteler,  démembrer. 
Eicarteirié  chapon,  eicropiona  gialine. 

L.  3. 

Eicervelâ,  v.  a. 

sur  la  tête. 
Tan  mei  à  Veiperon  son  chiva  reculave, 
Tan  mei  d'un  gro  flayel  son  hra  V eiccrvelave. 

M.  5. 

Eichacâ,  v.  a.  —  Ecailler.  (Champ.) 

Eichacolâ  (s').  —  Se  glisser,  pénétrer  jusqu'à 
quelqu'un. 
Lo  premié  que  ver  leu  de  ton  eur  s'eichacôle 
Li  dit,  à  conscillon,  solamen  trei  parole. 

L.  2. 

Eichagni,  s.  f.  —  Dévidoir  pour  le  fil.  (Champ.) 

Eichalié,  s.  m.  pi.  —  Escaliers. 
Monta  lou  zeichalié, 

L.  1. 

Eichalié,  v.  a.  —  Ecoreher,  décortiquer,  enlever 
l'écorce. 
Que  ne  Téchali-tu  lou  zeu  à  liau  cotelf 

L.  1. 

Eichar,  s.  m.  —  Avare. 

On  y  vet  un  eichar  misérabl<imen  chicho 
D'un  malhour  persegan  ben  suteni  l'eifor. 

L.  3. 

Eichar.  —  Les  pieds  nus,  à  peine  vêtu. 

Eicharavay,    s.    m.    —    Lucane,    cerf  -  volant. 
(Champ.) 

Eicharbotâ,  v.  a.  —  Eparpiller.  (Champ.) 

Eicharbuclà,  v.  a.  —  Embraser,  incendier. 
La  dama  per  amour 
Qui  d'un  ri  lour  aviet  eicharbuclà  lo  cour. 

L.  3. 

Eicharbuclà.  —  Brûlé. 

Eiferuclia 
Com'un  chin  qu'en  cusina  u  l'r>n  eicharbuclà. 

L.  1. 

Eicharfà.  —  Avare. 

La  terra  ore  lour  zet  eicharfà. 

L.  3. 

Eichargnié,  v.  a.  —  Narguer,  se  moquer,  tour- 
ner en  ridicule. 
V  l'at  la  bouchi  gran  de  laquala  u  rcchâgne, 
Que  vo  diria  perdie  que  le  gen  u  leichargne. 

L.  1. 

Eieharguet,  v.  a.  —  Le  guet. 

Fcire  l'eichavguet,  surveiller,  guetter. 


73  —  EIC 

Eichari.  —  Maigre  comme  un  coucou,  qui  n'a 
que  la  peau  et  les  os. 

Carvin,  lo  menitro  eichari. 

L.  3. 
Au  féminin  :  eicharia. 

Eichari.  —  Flétri,  ridé.  (Champ.) 

Eichari.  —  Sordide,  malpropre. 

V  semble  du  menton  un  gran  ehoso  eichari 
D'una  veilli  marina  ou  mare  levari. 

L.  1. 

Eicharognié,  v.  a.  —  Egratigner,   enlever  un 
morceau. 

Celeu  qui  sin  toujour 
D'una  fasson  mordan  eicharognié  sa  rogni. 
Se  cogneut  à  la  fin  de  son  fat  à  vergogni. 

L.  3. 
Se  dit  aussi  :  eicharougnié. 

Eichaudâ  (s').  —  S'échauffer. 

Que  qu'u  coutei  faudrat  que  dinsi  je  m'eichaudo, 
Lan  trove  per  d'argen  de  siblet  à  Sainct  Lhaudo. 

M.  4. 

Eichirié,  s.  m.  —  Ecureuil. 

Eielandro,  s.  m.  —  Dommage,  sinistre,  malheur. 
Nievola,  pleivi  rota,  tempêta,  gialandro, 
Ore,  ver  et  chanille  et  tou  zautro  eielandro. 

L.  3. 

B^iclapâ,  v.  a.  —  Briser  en  éclats,  faire  voler  en 
morceaux,  mettre  en  pièces. 
l'eiclaperai 
Noatrou  veiro  et  tout  ce  que  i'attraparay. 

M.  4. 

Eiclop,  s.  m.  —  Sabot.  (Champ.) 

Eiclussi.  —  Maigre,  exténué.  (Champ.) 

Eicoissié,  v.  n.  —  Ecarter  les  cuisses,  se  dit  des 
branches  qui    se   rompent  sous   le   poids  de 
leurs  fruits. 
Le  vigne,  sen  fessou,  forci  mn  apportavon, 
Et  de  forci  de  frut  lou  zabro  eicoiasàvon. 

L.  1. 

Eicondre,  v.  a.  —  Cacher. 

Tu  te  devria  ala  eicondre  de  vergogni. 

L.  1. 

Eicondre  (s').  —  Se  cacher. 

8i  j'aviti  quoque  po  de  pouvei  su  lo  tieno, 
Jamay  touz  eu  frippon  ne  s'eicondriont  du  mieno. 

M.  5. 

Eicot,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  bois  et  aussi 
sec  comme  lui. 

/;  veno  su  la  fena  et  la  vitupéranci  ' 

Que  ceu  meichen  eicot  li  fat. 

L.  3. 
Per  eicot,  en  détail,  par  le  menu. 

Or,  parlon  per  eicot  de  ceu  rei  de  cornagio. 

L.  3. 

Eicot.  —  La   part  proportionnelle   afférente  à 
chacun  dans  une  dépense  collective. 
Quan  u  l'at  mau  dinà  et  ben  paya  l'eicot. 

L.  2. 


Eicotà,  V.  a. 


EIC 

Ecouter. 


Le  fiW  amont  mei  tout  du  Ion 
Dansié  avec  lou  gro  vioulon 
Qu'alla  eicota  lo  biau  Père, 
Qui  en  cheiri  te  désespère. 


h.  1. 


M.  6. 


74  —  EIG 

Eiforcenâ.  —  Forcené,  qui  ne  sait  plus  ce  qu'il 
fait. 

U  Vêt  eiforcenà. 


Eicourchié,  v.  a.  —  Ecorcher. 

Me  du  cabareitié  lo  maleirou  tropel 
Eicourchirion  un  piou  per  en  avei  la  pel. 

h.  2. 

Elcoure  (s'),  v.  n.  —  S'écouler. 

M'émaille  de  vei  lo  timp  s'écoure  coma  tien. 

Eicoupè,  V.  a.  —  Battre  le  blé.  (Champ.) 

Eicrachié,  v.  a.  —  Cracher. 

Louz  advocat  qui  vont  eioracliié  lo  latin. 

M.  5. 

Eicrâgno,  s.  m.  —  Ecrin,  petit  coffre.  (Charbot.) 

Eicropionâ,  v.  a.  —  Décarcasser,  démembrer. 
Eicarteirié  chapon,  eicropionâ  gialine. 

L.  3. 

Eicpuci.  —  Maigre,  sec  comme  un  clou,  poitri- 
naire. 

/  voudriont  vei  son  compagnon 
Den  la  pel  de  lean  de  Lignon, 
Gel  eicruci.  la  grand  pelalhi, 
U  ratelié  de  la  volalhi. 
Et  toute  taie  sotte  gen 
Dedin  le  griffe  du  sergen. 

M.  6. 

Eicuella,  s.  f.  —  Petit  vase  de  terre  qui  servait 

à  manger  la  soupe. 
Etre  tout  per  eicuella,  être  parfaitement  d'ac- 
cord, si  bien  ensemble  qu'on  mangerait  dans 
la  même  assiette. 
Quand  j'allavo  chié  leu  tout  estiet  per  eicueUe. 

M.  4. 

Eicumigià.  —  Excommunié,  damné. 
Deimontra  d'un  eu  eicumigià,  avoir  toutes  les 
apparences  d'un  œil  d'excommunié. 

L.  1. 
Eicumijiié,  v.  a.  —  Excommunier. 

Cor  le  Paye  du  leu  le  no  zeicumigiron. 

L.  1. 

Eicursié,  v.  a.  —  Délacer,  dégraffer. 

V  ne  porrit  jamei,  per  gran  parlon  qu'u  set. 
Me  garda  d'eicursié  quoque  fei  mon  corset. 

!..  3. 

Eiferbeillié,  v.  a.  —  Briser,  saccager,  faire  voler 
en  éclats. 
Comm'un  our  courroucia  qui.  per  se  deiconfià, 
Eiferbeille  lou  boey  et  tout  ce  qu'u  rencontre. 

M.  5. 
Lo  lou  a  tota  eiferbelUa  una  pora  chourota. 

Jj.  1. 

Eiferuclià.  —  Effarouchée,  hors  d'elle-même. 

L.  1. 

Eiforâ  (s').  —  Sortir,  risquer  un  pied  dehors. 
Cvu  bon  tem  a  dura  jusqu'u  jour  que  lez  ore 
M'ont  tracassia  comm'un  malado  qui  s'cifore. 

M.  4. 


Eiga,  s.  f.  —  Eau. 


L.  1. 


L.  1. 


Eigagno,  s.  f.  —  Rosée.  (J.  0.) 

Eigarelà.  —  Se   dit  d'une  personne   fatiguée. 
(Champ.) 

Eigarguillià.  —  Ecarquillé,  écarté. 

Lou  zeu  eigarguillià  gitan  una  fontana 
Et  lo  na  pru  punei  que  n'ét  una  bardana. 

U  3. 

EigariQà,  v.  a.  —  Griffonner.  (Champ.) 
EigaiTifâ,  v.  a.  —  Egratigner,  tracer  avec  une 
pointe. 
Mais  tu  pa  ben  avi  que  je  ne  seu  pa  bella. 
Et  que  de  ton  burin  mon  cour  eigarrifa. 
Confesse  que  ton  nom  ne  s'y  pot  eicafa. 

M.  5. 
C'est-à-dire  :   ton   image  est  si   profondément 
gravée  dans  mon  cœur  que  rien  ne  l'en  peut 
effacer. 

Eiglaioiisamen.  —  Obliquement,  de  côté,  de  tra- 
vers. 
Ulet  de  l'un  du  zeu  eigloAousamen  chorlio. 
Me  u  dieblo  lo  quan  que  lo  trovaria  borlio. 

L.  1. 

Eiglat,  s.  m.  —  Fronde  des  bergers.  (Champ.) 

Eigroizassi,  s.  f.  —  Egratignure. 

Voz  aussia  deipoi  veu  un  visagio  eicorchia 
A  bone  dgroizasse,  et  lo  san  embrochia. 

h.  1. 

Eigruisié,  v.  a.  —  Egratigner. 
Preita  me  vostra  sibla 
Qui  fat  dansié  chacun,  per  lou  fare  eigruisié 
Quand  u  saron  upres  de  quoque  gro  rousié. 

M.  4. 

Eigruisou.  —  Qui  vous  égratigne,  qui  vous  tour- 
mente, vous  aiguillonne. 

Si  la  chanson  s'acorde  u  dezir  eigruisou. 
Eilli  vou  fat  du  cour  sito  cessa  Talarma 
Et  vou  l'assegrezit. 

L.  3. 
Eigruizié,  v.  a.  —  Egratigner. 
S'eigruizié,  s'égratigner. 

L.  1. 
Et  aussi  :  eigroizié. 

Eiguarguillié,  v.  a.  —  Ecraser,  écarquiller. 
U  l'y  eiguargtiiUit  lo  maleirou  Juda 
Iquen  qu'ato  lo  mein  u  deviet  garanda. 

L.  1. 

Eiguemorte,  s.  f.  pi.  —  Traîtres  auxquels  il  ne 
faut  pas  plus  se  fler  qu'à  une  eau  bien  tran- 
quille. 
Tignou  de  Sainct-Martin,  eiguemorte  de  Oeiri. 

M.  4. 

Eiguirié,  v.  a.  —  Déchirer,  ecorcher  les  oreilles. 
Quand  je  l'oyo  parla,  m'et  avi  qu'u  m'eiguire. 

M.  5. 


EU 


73  - 


EIP 


Eijar.  —  Qui  a  peur  de  regarder  le  danger  bien 
en  face  et,  de  là,  craintif,  peureux. 
^e  le  inôte  du  gour  ne  le  den  du  senglar 
Ne  lour  faiien  eijar. 

U  3. 

Eijardou.  —  De  travers,  menaçant. 

Eilaiiçià.  —  Agité,  en  nage,  se  dit  de  quelqu'un 
qui  a  dansé  avec  trop  d'ardeur,  qui  a  couru 
trop  fort,  etc. 
Vou  ne  pouvé  soufla,  vou  zéte  eilancià. 

L.  3. 
Eilavanchi,  s.  f.  —  Avalanche. 
Sen  crcigne  leilavanchi. 

L.  1. 
Eilli.  —  Elle. 

M.  5. 
Voir  :  lei,  elle. 

M.  5. 
Eillie.  —  Elles. 

Gran  fut  lo  batifel,  gran  fut  lo  parlamen 
Qu'eillie  firon  geyen  à  l'encomencimen. 

L.  3. 
Eiloeïdo,  s.  m.  —  Eclair.  (Champ.) 

Eiloido,  s.  m.  —  Eclair. 

En  mein  que  d'un  eiloido  U  fit  dessu  lo  groin 
Grelà,  sen  dire  mot,  miliante  cop  de  poin. 

L.  1. 
Eimâgi,  s.  f.  —  Image. 

Para  com'un'  eitnagi  alâ  per  la  charreiri, 

L.  1. 
Eimaliçià.  —  Surexcité,  en  colère. 

L.  3. 

Eimapâ,  v.  a.  —  Laisser  échapper  des  mains. 
(Champ.) 

Eimarpallià.  —  l^échirée,  mise  en  loques. 
U  raviet  ja  touta  eimarpallià. 

L.  1. 

Eimappaillic,  v.  a.  —  Mettre  en  morceaux. 
Eimarpaillié  patié,   eitoiiillié  murusson. 

h.  3. 

Eimochià.  —  Emoustillé,  en  proie  aux  mouches. 
Apre  s'être  hen  eimochià. 

L.  2. 
Eimodâ,  v.  a.  —  Exciter. 
Eimoda  querella,  chercher  noise. 

Maugra  non  de  le  fene,  i  me  font  enragié. 
L'mw  me  rompt  la  testa  à  poin  de  m'outragié. 
L' outra  ne  cherche  ren  qu'à  m'eimoda  querella. 

M.  4. 
Eimodâ.  —  Lancée. 

Si  la  picra  eimoda  ne  se  pot  rcteni. 
Si  faut  laissié  alla  ce  qu'on  ne  pot  teni. 
Et  si  faut  que  chacun  me  halleize  lo  sauzo, 
E  faut  louz  attrapa,  c  faut  que  je  lour  causa 
Autant  de  deipleisi  qu'u  m'en  ont  procura. 

M.  4. 
Eimolonà.  —  Modelé. 

In  marmot  de  ciri  eimolonà,  un  enfant  Jésus 
en  cire. 

L.  1. 


Eimoucié   (s').  —  Se  mettre  en  colère,  s'em- 
porter. 

U  s'alit  eimoucié  contra  quoqu'un. 

L.  1. 

Eimovei,  v.  a.  —  Exciter,  soutenir  et  non  pas 
émouvoir. 

Eimovei  lo  couràgio, 

L.  3. 

Eimurti.  —  Sans  vigueur,  sans  forces. 
Et  de  vrai,  on  dirit  que  la  natura  et  morta 
Tan  eillia  l'eiperit  et  lo  cor  eimurti. 

L.  3. 
le  n'ay  pa  prou  de  graci  afin  de  t'achati, 
Potestre  mez  urtié  te  rendon  eimurti. 

M.  5. 

Eimurtia  (au  fém.).  —  Sans  nerfs,  mou,  flasque. 

Eimussié,  v.  a.  —  Entr'ouvrir. 

Et  s'u  vet  un  creitin  à  la  porta  eimussia. 

L.  1. 

Einci.  —  Coinme. 

Varallié  einci  qu'una  naveta 
Per  se  pouvei  ota  lo  jar  de  la  brayeta. 

L.  3. 

Einsi  que.  —  Après  que. 

Einsi  que  l'at  conta  tou  lou  clou  de  la  porta. 

L.  2. 

Enciirà,  s.  m.  —  Prêtre,  curé. 

Vou  leisso  deitubli  à  notrou  zencurà. 

L.  3. 

Eipâla,  s.  f.  —  Epaule. 

Car  je  lour  aurin  fat  si  pesanta  lour  bala 
Qu'u  n'auriont  jamey  poè  l'emporta  su  l'épala. 

M.  5. 

Eipami.  —  Pâmés,  tombés  en  pâmoison. 
Peusse  quan  à  la  fin  l'un  et  l'autro  eipami 
Ne  se  buge  non  pru  que  s'y  l'ère  endurmi. 

h.  3. 

Eiparcelié,  v.  a.  —  Eparpiller. 

Eiparceliet  en  Ver  et  le  faille  et  lo  frut. 

L.  1. 

Eiparpalhié,  v.   a.  —  Disperser,   répandre  de 
droite  et  de  gauche. 

Va  le  verri  eiparpalhié 
Coma  la  cima  d'un  palhié. 

M.  6. 
Palhié  (sic). 


Eipeia,  s.  f.  --  Epée. 


M.  5. 


Eipelallié,  v.  a.  —  Enlever  la  peau,  déchirer. 
Mais  quand  je  me  debvrin 
Eipelallié  lo  na  u  mitan  de  le  ronze 
Barrula  u  fin  fon  de  le  plu  grande  fonze. 

M.  5. 

Eipeli.  —  Eclos.  mis  en  lumière. 

Si  ben  que  lour  renom  n'ét  jamei  avait 
îlei  de  la  nat  du  ten  tajour  et  eipeli. 

U  3. 


EIP 


76  — 


EIS 


EipellA,  V.  a.  —  Ecoroher,  enlever  la  peau. 
E  ventariet  autant  parla 
A  cella  muralhi  qu'à  elle. 
Car  ie  volo  que  l'on  m'eipelle. 
Si  deman  vo  ne  le  verri 
Plu  telle  qu'un  perut  purri. 

M.  6. 

Kipelli.  —  Voir  le  jour,  sortir  de  la  coquille,  en 
parlant  des  poussins  et  des  oiseaux  en  gé- 
néral. 
Ce  que  debt  eipelhi  ne  debt  gueiro  couva. 

M.  4. 
Eypelly  en  1659. 

Eipelut,  s.  m.  —  Etincelle.  (Champ.) 
Eiperit,  s.  m.  —  Esprit,  vigueur,  sève. 
Et  de  vrai,  on  dirit  que  la  natura  et  morta 
Tant  eillia  l'eiperit  et  lo  cor  eimurti. 

L.  3. 

Eipinache,  s.  f.  pi.  —  Epinards  et  aussi  franges, 
ornements  qui  ressemblent  à  des  graines  d'é- 
pinards. 

Elle  se  miralhont,  et  peu 
8'enfrageon  de  grosse  zeitache 
Avoy  tour  colet  d'eipinache. 

M.  6. 
Eipinguelâ,  v.  n.  —  Danser,  chanter,  se  livrer 

à  une  joie  bruyante.  (Champ.) 
Eipinôla,  s.  f.  —  Epine  et  aussi  une  fine  lame 
d'épée. 

Plu  amar  à  la  corniola 
Que  n'et,  u  fin  mitan  du  cour,  un'  eipinôla. 

M.  5. 
17»  tourtou 
Dedin  loqualo  at  una  gross'  eipinôla. 

L.  2. 
Eiplet.  —  Prompt,  rapide. 

Et  remenan  lo  eu.  eiplet  corne  cigala 
Li  lance  su  lo  cor  la  bêla  martingala. 

L.  3. 

Eiplet.  —  Rapidement,  vite,   sans  perdre  une 
minute. 
E  faut  fare  en  ceci  comme  leu  mareichau. 
Battre  lo  fer  eiplet  oependan  qu'u  let  chau. 

M.  4. 

Eiplétâ,  V.  a.  —  Expédier  sa  besogne,  aller  vite 

en  affaire. 
De  là  :  eiplet,  diligemment,  vite. 

Eipoindrc,  v.  a.  —  Piquer. 

Lo  cour  li  eipoin  d'amitanci. 

L.  3. 

Eipoitrançi,  s.  f.  —  Regret  dont  on  a  le  cœur 

plein.  (Gharbot.) 
FApoitrâ,  arracher  le  cœur,  affliger.  (Gharbot.) 
Lo  Jui  eipoitrâve  sa  fena. 


Eipourassié,  v.  a.  —  Epouvanter. 
Per  mieu  l'eipourassié, 
Qu'aver  ce»  estocade  u  n'alisse  furgié. 


Eipoitrançi,  s.  f.  —  Importance. 

Oranda  en  et  V  eipoitrançi  ! 


L.  1. 


L.  3. 


Eipoitrassià.  —  Epoitraillé. 

Pru  flapi,  peillourousa  et  pru  eipoitrassia 
Que  lo  cô  jailloulà  d'un  dindo  eimalissia. 

h.  3. 


L.  1. 


Eipreu.  —  Exprès,  en  parfaite  connaissance  de 
cause. 

Corne  la  mouchi  jailli 
Que  quauque  mau-fasan  tout  eipreu  a  hutà 
Sou  la  ooiia  (Tttna  sauma  et  la  fat  repita. 

L.  L 

Eipuzié,  V.  a.  —  Trier  les  puces. 

Eiquabel,  s.  m.  —  Escabeau,  siège  en  général. 
Si  de  not  un  miron  fat  cheire  un  eiquabel. 

h.  1. 

Eiquan.  —  Semblable,  pareil. 

Si  jamai  vou  z'ay  veu  eiquan  diavolamen. 

L.  1. 

Eiquillié,  v.  n.  —  Déguerpir  du  lit,  se  lever, 
tirer  ses  quilles. 
Vou  Voussia  veu  plan  plan  de  la  couch'  eiquillié. 

L.  1. 

EMquillié    (s')-  —  Se   planter,   s'installer   chez 
quelqu'un. 

B'eiquillié  ehié  quoqu'un. 

L.  3. 

Eirubi,  v.  n.  —  Rougir,  briller,  entrer  en  érec- 
tion. 
Aver  ceu  Dandinel  qui  ne  pot  eirubi. 

L.  3. 

Eisarâ,  v.  a.  —  Donner  un  second  labour  à  la 

terre.  (B.) 
Eiservageà.  —  Effarouché. 

Eisiblâ,  V.  a.  —  Oublier. 

Adieu,  n'eisibla  pa  de  m'adure  un  fromageo. 

M.  4. 
Veysiblarei  plusto  de  bere  à  mon  disna. 

M.  4. 

Eisiclâ,  V.  n.  —  Pousser  des  cris  aigus. 
S'u  l'ot  per  la  charreiri  un  motet  eisiclà, 
Alan  de  not  u  vin,  u  pleye  son  foitlet. 

L.  1. 

Eisina,  s.  f.  —  Ustensiles,  batterie  de  cuisine  et 
aussi  tout  ce  qui  constitue  les  beautés  d'une 
femme. 
Sen  lou  zeitreissemen,  comare,  notra  eisina 
Sarit  pru  deibraillia  qu'una  vieilli  fargina. 

L.  3. 

Eisordillié,  v.  a.  —  Faire  un  bruit  assourdis- 
sant dont  on  a  plein  les  oreilles. 
Et  quan  eisordillan  u  l'enten  lou  morlliet. 

h.  1. 

Eisordre,  v.  a.  —  Assourdir. 

Vo  zeussia  fou  jura  qu'crion  mile  cigale 
Que  gringoton  du  eu,  trabaton  de  le  zàle 
En  juin  et  en  juillet,  su  lo  col  de  mei-jour, 
Eisordon  lou  boisson  que  lour  son  à  Tentour. 

L.  1. 


Eissartou,  s. 

saille. 


m.  —  Outil  à  couper  la  brous- 


EIS  —11  — 

Eissorâ   (s')-  —  Prendre   son   essor,   s'éveiller, 
partir,  en  parlant  de  la  végétation. 
le  perdo  tout  mon  bien  en  perdant  mon  cassorc 
Per  gui  tan  solamen  mon  visageo  s'eissore. 

M.  8. 

Ëissoulacià.  —  Consolé. 

Et  n'ét  aume  confia  d'una  enconi  si  màla 
Qui,  tout  cissoulacia,  ne  gogeise  l'eipàla 
U  son  du  tabourin. 

L.  3. 
Eissiit.  —  Sec  et  froid,  sans  chaleur. 

M.  8. 
Eisublà.  —  Oublié. 

Et  quan  de  cen  passion  u  sarit  accabla 
Si  ta  qu'u  Vét  en  trein,  u  le  zat  eisublà. 

h.  3. 

Eisublà,  V.  a.  —  Oublier,  ne  plus  penser  à. 
Per  vei  si  la  dolenta  se  sariet  eisublà. 

L.  1. 
Eissublâ,  V.  a.  —  Oublier. 

Iquen  fat  eissublâ  la  cava  et  Varmeiro. 

L.  3. 

Eità.  —  Demeurer,  rester  sans  rien  faire,  at- 
tendre tranquillement. 

Qu'attendon  ti  donq  plu?  que  lou  meina  me  leissonî 
Oellei  et  trop  forfat  que  faille  tant  eita. 

M.  4. 
Eitachet,  s.  f.  —  Faveur. 

La  natura  que  vou  garandà  son  ouvragio 
Nou  zen  fat  leitachet  solamen  quoque  viàgio. 

L.  3. 
Lapaume  dit  obligation;  quant  à  Roquefort,  il 
traduit  :  eitachet,  par  pieu,  pilier,  poteau. 

Eitâchi,  s.  f.  —  Attache,  lien. 

Que  vou  to  dire  iquen,  sarron  ti  ren  la  pachi 
D'um,  mariageo  maudit  dont  je  creigno  Veitachi. 

M.  4. 
Eitachià.  —  Attachée,  liée. 

Si  donque  dessu  ti  u  portet  eitachià 
Ou  boquet  ou  guerlanda,  iquen  éto  pechiaf 

h.  3. 

Eitampé,   s.  f.  —  Empreinte,   image,   tableau, 
estampille. 
Nou  zu  veyon  u  jeu,  u  l'en  tin  Teitampé 
Et  tout  nou  zu  recorde  inci  qu'un  magité. 

L.  3. 

Eitampel,  s.  m.  —  Bruit,  concert,  ramage,  chant 
des  oiseaux. 
(Lou  quinçon,  lour  linot  y  tenon  l'eitampel.) 

L.  1. 

EUançot,  s.  m.  —  Souche,  bloc,  tronc  d'arbre, 
éclat  ou  bûche  de  bois. 
Iquen  ne  sarit  ren,  si  lou  piou.  le  bardane, 
Lou  lenceu  ben  foirou  et  le  mâle  simane. 
Et  la  coutri  ben  dura  et  plena  d'eitancot 
Ne  U  faziet  sembla  un  enfer  de  la  not. 

L.  2. 
Eitara.  —  Restera,  demeurera. 
Sen  qu'eilli  set  veuva 
Eilli  eitara  Ion  ten  de  mari  deipourveuva 
Et  toujour  s'amerman,  languirai  u  dndrié. 

L.  3. 


EIT 

Ëitéla,  s.  f.  —  Etoile. 

La   belV   eitela,   Vénus,    la    plus   brillante    des 
étoiles. 

L.  1. 

Eitelà.  —  Eclat  ou  copeau  de  bois,  petite  bû- 
che. (Champ.) 

Eitelâ Etoile,  rempli  d'étoiles. 

La  oié  tout  eitela. 

M.  4. 

Eiielà,  V.  a.  —  Echarper,  tailler  en  pièces. 
Je  me  farien  plutiû  eitelâ. 

Eitello,  s.  m.  —  Eclat  de  bois.  (J.  0.) 

Eiterpâ,    v.    a.    —    Couper,    briser,    fracasser. 
(Champ.) 

Eitimâ,  v.  a.  —  Estimer,  apprécier,  prendre  en 

considération. 
Chosa  ben  d'eitima,  affaire  d'importance. 

L.  3. 

Eitiveu,  s.  m.  pi.  —  Chaussures,  souliers. 
On  dit  d'un  décavé,  d'un  joueur  à  sec  :  Y  per 
lou  zeitiveu  et  s'en  tin  per  lo  na. 

L.  3. 

Eitô.  —  Est-ce? 

Eito  ti,  Janint 

M.  4. 
Eyto. 

Vo  parla  deper  vo.  Eyto  de  nostra  chassif 

M.  4. 

Eito.  —  Est-ce. 

Quinta  fanfar'  eità  cecyf 

M.  6. 

Eitomà,  s.  m.  —  Estomac,  poitrine,  cœur. 

L.  3. 
Lo  ventre  U  brutasse  et  Veitomat  U  bat. 

L.  2. 

Eltopâ,  V.   a.   —  Boucher,   clore,    fermer  avec 
soin. 
U  n'a  laissia  chési  fenétra,  ni  pertu, 
Lucarna  ni  larmié  qu'aver  bona  saralli 
U  n'aye  eitopa. 

L.  1. 

Eitopey.  —  Bouchées,  remplies  d'étouppes. 
Avei  lez  aureille  eitopey  contra  tou, 
Insi  que  la  serpen  contra  loua  enchantou. 

M.  5. 

Eitopon,  s.  m.  —  Bouchon. 

La  natura  de  si  tojour  requier  jointura 
Et  ne  pot  endura  que  set  point  d'uvertura 
Voida  et  sen  eitopon. 

L.  3. 

Eitordre  (s').  —  Se  tordre. 
S'eitordre  lo  pié,  se  faire  une  entorse. 

T..  1. 

Eitoublo,  s.  m.  —  Chaume.  (Champ.) 

Eitoûillié,  V.  a.  —  Ecraser,  mettre  en  pièces. 
Eimarpaillié  patié,  eitoilillié  murusson. 

L.  3. 


ElT  —  78 

Eitramâ,  v.  a.  —  Ramasser,  ou  plutôt  rcntror, 
mctlrfi  à  l'abri,  engi'anger. 
Jamei  gréffiié,  surgian,  ne  gen  d'arma  affama 
Ne  gripàve  lo  hen  qu'u  l'avian  citramà. 

I..  3. 
Eitrassi,  s.  f.  —  Perte,  destruction. 
Fare   pute    eitrasse,    anéantir.    On    dit    encore 
communément  :  j'en  ai  fait  poutrasse. 

I>.  3. 

Eitrassié,  v.  a.  —  Gâter,  embrouiller.  (Champ.) 

Eitregné,  v.  a.  —  Fermer,  serrer,  étreindre. 
Eitregne  lo  puin,  sarra  le  âcn. 

h.  1. 

Eitreissemen,  s.  m.  —  Rétrécissement,  art  de 
rendre  sa  virginité  à  une  femme. 
Dison  tout  eolamen  :  sen  lou  zeitreissemen 
Qui  nous  fan,  hen  heirou,  tan  de  soulagimen, 
Que  sari-toi  de  nouf 

L.  3. 

Eilreniâ,  v.  a.  —  Mettre  de  côté  une  chose  poui' 
la  conserver.  (Champ.) 

Eitpesseurc,  s.  f.  —  Rétrécissements. 
Eilli  fat  lo  fardun,  eilU  fat  eitresseure, 
EilU  sot  du  fillun  gari  le  zentaneure. 

h.  3. 
Eitressi,  s.  f.  —  Douleur. 

V  trépet  deitressi  et  brut  corne  VYzcra 
Et  fat  pru  pitou  j'ai  que  la  mala  fouzera. 

L.  3. 
Eitret.  —  Avare,  chiche. 

Lou  cie  lour  et  eitret 
De  pleivi  en  sa  saison. 

Batifel. 
L.  3. 

Eitreita,  s.  f.  —  Etroitesse,  pudibonderie. 

Eitrieu,  s.  m.  —  Etrier. 

Teyevo  ien  l'eipousa,  elhi  mat  la  faason 
De  fare  pcrdr'  à  leu  l'eitrieu  et  louz  arson. 

M.  4. 

Eitripà,  v.  a.  —  Eventrer,  déchirer,  mettre  en 
pièces. 

V  la  vo  zeitripisse 
S'on  ne  lei  aventisse. 

L.  1. 

Eitrumen,  s.  m.  —  Instrument  de  musique. 
Lou  violon,  rebequet  et  tout  autro  eitrumen. 

K  3. 

Eitrumen,  s.  m.  —  Acte  notarié,  pièce  authen- 
tique. 
Car  un  oi  de  lour  houchi  ou  un  non  solamen 
Sen  jamei  papeirié  eret  un  eitrumen. 

L.  3. 

Ejaretâ.  —  Morfondu,  las,  fatigué,  qui  n'a  plus 

de  jambes. 
On  trouve  dans  Charbot  :  eigaletâ  et  eigarretd. 

Ejavitâ,  V.  n.  —  Remuer  violemment  les  jambes. 

El.  —  II. 

Et  adon  qu'u  sarat  d^afare  pru  coita 
8u  un  chiva  reitit  tojour  set  el  monta. 

L.  1. 


KMB 

Elaeà,  v.  n.  —  Crever,  s'entrouvrir.  'Charbot.' 
Elavillié,  v.  n.  —  Regarder  en  l'air. 

Elhen.  —  Elle  en. 

A  prendre  sou  pleisi  jay  faya  la  Franson, 
Assi  que  qu'on  disey  elhen  pren  du  garçon. 

M.  4. 

Elhat,  elle  a. 

F.lhet,  elle  est. 

Lhet,  elle  est. 

Lhe,  elle. 

Eliavet.  —  Elle  avait. 

l'ériquen  éliaviet  un  banquet  aseimà. 

Jj.  1. 

Elieutâ,  V.  n.  —  Avoir  des  haut-le-cœur. 

Elliaviet.  —  Elle  avait. 

Elliaviet  lo  cour  et  la  botwhi  eitopà. 

L.  1. 
Elle.  —  Eux. 

Mais  ie  n'en  oso  pa  parla, 
Perce  que  quand  faudrat  alà 
U  ciel  où  sont  lou  lou  fidello, 
l'auray  pot  estre  besoin  d'ello. 

Ellou.  —  Eux. 
Ellou  dou,  eux  deux. 

L'un  fat  tout  ce  que  Vautro  vou 

Car  u  ne  sont  qu'un  ellou  dou. 

Eloëdo,  s.  m.  —  Eclair. 
Elou.  —  Eux. 

Emaillié,  v.  a.  —  Faire  de  la  peine. 
Tian  m'émaille. 

Emandâ,  v.  a.  —  Renvoyer,  congédier.  (Char- 
bot.^ 

Emanillié,  v.  a.  —  Briser  l'anse  d'un  vase,  d'un 
panier. 

Emapâ,  v.  a.  —  Laisser  choir,  lâcher.  (Char- 
bot.) 

Emarpaillié,  v.  a.  —  Déchirer,  mettre  en  lam- 
beaux. 

Emâyié,  v.  a.  —  Faire  de  la  peine,  ennuyer. 
Tian  itiè  m'émaye. 

Emayou.  —  Paresseux. 

Embagaglé,  v.  a.  —  Embarrasser,  mettre  des 
entraves. 

Embarmâ.  —  Se  dit  d'un  chien  de  chasse  pris 
dans  un  terrier. 

Embarouchà.  —  Déguisé. 

Embapouchié  (s')-  —  Se  déguiser,  se  recouvrir 
la  figure  d'un  masque  ou  d'un  voile  pour  dis- 
simuler ses  traits. 

Emberi,  s.  m.  —  Nombril. 
Lamberi.  (B.) 

Emberlifleotâ,  v.  a.  —  Embrouiller,  mêler  à  une 
mauvaise  affaire,  tromper. 


M.  6. 


M.  4. 


L.  3. 


EMB 


79  — 


EMP 


Embei'uit,  s.  m.  —  Nombril. 

Liuj  faut  vito  un  chapix-l  d'un  houquct  priiitnnit', 
Avecquv  un  violon  de  cilla  groasa  henda 
Qm  per  dou  emberuit  tochc  la  sarabcnda. 

M.  8. 
Tou  loH  grand  de  la  Franci,  à  testa  scn  cytuit, 
Lou  chaveu  pendolan  jusques  à  Vemheruit, 
Brayes  en  cotillon  et  riban  en  floquada, 
A  ceu  grand  Espagnol  firont  la  bonetada. 

M.  7. 

Embiarâ,  v.  a.  —  Empiager,  embarrasser. 

Emboccoiiâ,  v.  a.  —  Remplir  la  bouche. 
Se  dit,  aussi  dans  le  sens  d'empoisonner. 

Rmboémâ,  v.  a.  —  Cajoler,  flatter,  tromper  par 

de  riantes  promesses. 
Boâma,  trompeuse,  flatteuse. 

Emboisié,  v.  a.  —  Enjôler,  dresser  des  em- 
bûches afin  de  tromper.  (Charbot.) 

Emboplié,  v.  a.  —  Rendre  aveugle,  fermer  les 
yeux. 
Je  trovo  que  gnat  poin  de  meillou  battari 
Que  de  vo  l'emborli  d'un  plen  pun  de  pistolle. 

M.  5. 

Embornoulà,  v.  a.  —  Garnir  de  tuyaux,  réunir 
des  eaux  pluviales  ou  ménagères  dans  des 
conduites  de  poterie  ou  de  fonte  pour  en  fa- 
ciliter l'écoulement.  (Proveyz.) 

Embossié,  v.  a.  —  Mettre  dans  le  tonneau. 

Embossou,  s.  m.  —  Entonnoir  pour  faire  les 
boudins. 

Embossou,  s.  m.  —  Tonneau,  barrique.  (Champ.) 

Embouquetâ  (s').  —  Se  fleurir,  mettre  une  fleur 
à  sa  boutonnière. 

Emboutâ,  s.  f.  —  Tout  ce  qu'on  peut  prendre 
avec  les  deux  mains  à  la  fois. 
In'  emboutâ,  deû  z'embouté. 

Emboutei,  s.  f.  pi.  —  Poignées. 
Decai  voz  aussia  veu 
A  grosse  emboutei  lou  flot  de  sou  chaveu. 

L.  I. 


Chiffonner.  (Charbot.) 
Lancer  dans  une  mauvaise 


Embrigonà,  v.  a. 

Embringua,  v.  a. 

affaire. 

Embrivâ    (s').   —    S'empresser,    faire   quelque 
chose  avec  empressement.  (Roq.) 
Leissi  m'alla  solletta  u  lieu  où  te  m'embrivo. 
Adieu!  laissi  m'eyta,  ie  deveno  enragea. 

M.  8. 

Embrochié,  v.   a.  —   Mettre  un   robinet  à  un 

tonneau. 
Embrochia,   auquel   on   a   mis   le   robinet,   qui 
coule  comme  s'il  avait  un  robinet. 
Toz  aussia  deipoi  veu  un  visagio  eioorchia 
A  bone  eigroizasse  et  lo  san  embrochia. 

h.  1. 

Embronchà.  —  Maussade.  (Proveyz.) 


Embronehié  (s').  —  Faire  la  grimace,  couvrir 
le  temps,  être  de  mauvaise  humeur. 
le  ne  parla  pa  ren  à  le  fene  modeste. 
Qui  de  civilita  et  d'honou  ont  de  reste. 
Mais  à  celle  qui  font  de  lotir  maistre  valet, 
Lour  font  de  lonr  corrou  bere  lo  gobelet, 
8' embronchon,  font  lo  groin,  s'y  n'ont  tout  à  regonfo. 

M.  7. 
Embrunchié,  v.  a.  —  Rembrunir,  prendre  l'air 
mauvais,  avoir  la  mine  renfrognée. 
Embrunchié  la  faci  à  tou  louz  amoirou. 

M.  5. 
L'on  diriet  à  vo  vey  embrunchié  lo  visagco 
Que  la  tempesta  vint  gastà  lo  païsageo. 

M.  5. 
Embrunchié  (s').  —  Se  rembrunir,  changer  de 
visage  et  se  couvrir  de  nuées,  en  parlant  du 
temps. 

Embrune,  s.  f.  pi.  —  Les  airelles. 

Embruni,  s.  f.  —  La  brume,  le  soir,  le  moment 
de  la  journée  où  le  jour  fait  place  à  la  nuit. 
Deu  Vauba  iusqu'à  l'embruni. 

M.  6. 

Emburilhié,  v.  a.  —  Faire  prendre  des  vessies 
pour  des  lanternes,  emberlificoter,  entor- 
tiller. 

Un  moMieu,  mistodin  de  la  cour, 
Lezat  emhurilha  avec  sou  biau  discour. 

M.  4. 
Emburilla  en  1659. 

Ceu  monsieu  qui  bien  loin  sa  seigneuri  arrente 
At  biau  Vemburilhié  toujour  a  eonseillon 
I  ne  portarat  pa  d'ale  de  parpalhon. 

M.  4. 
Embut,  s.  m.  —  Entonnoir.  (Charbot.) 

Emina,  s.  f.  —  Ancienne  mesure  à  grains  con- 
tenant environ  un  double  décalitre. 

Un  vieux  proverbe  de  la  campagne  dit,  en  par- 
lant des  cendres,  que  de  gré  ou  de  force  cha- 
cun de  nous  en  avale  in'  émîna  avant  de 
mourir.  (Proveyz.) 

Emmandâ,  v.  a.  —  Renvoyer. 
Emmanda  la  pena,  mettre  tout  souci,  tout  tra- 
vail de  côté,  se  reposer. 

M.  4. 
Emo,  s.  m.  —  Le  bon  sens,  la  raison.  (Gaude.) 

Emodâ,  V.  a.  —  Exciter,  chasser,  renvoyer. 
Et  aussi  :  surexcité,  dans  un  état  anormal. 

Emoélà  (s').  —  S'emmitoufler,  se  cocoler  bien 
près  du  feu. 

Emossié,  v.  a.  —  Laisser  choir,  lâcher. 

N'y  émossié  pas.  —  J'y  ai  tôt  émossia  pe  terra. 

Emotinâ,  v.  a.  —  Emousser,  ébrécher. 

Empâchà.  —  Prisonnière. 

Le  Paye  que  leyen  eVy  tin  empocha. 

U  1. 
Empâchà.  —  Embarrassé. 

D'estr'  empaoha  de  leu,  mafey,  j'en  ay  grand  honto. 

M.  4. 


EMP 

Empflchi,  s.  f.  —  Embarras,  infonvénient. 
Quant  à  la  vertugàla  et  sa  terribla  empàchi 
EUH  ne  fu  trovà  sinon  per  recuri 
De  eoiêêe  zeicrutsié  et  de  ou  eichari. 

L.  3. 

Einp&chi6  (s')-  —  Se  charger  de,  s'embarrasser 
de,  se  préoccuper  de  quelque  chose. 
Lo  creitin  de  mari  de  ren  ne  s'empachâve. 

L.  1. 

Empani.  —  Terni,  qui  a  perdu  son  lustre. 
V  reohagnont  à  gorg'  u/verta. 
Et  pui  vont  branda  la  cowverta 
Per  cella  grosso  vilani 
Que  fat  l'honou  tout  empani. 

M.  6. 

Empansâ  (s').  —  Se  remplir  la  panse,  manger 
plus  qu'on  ne  doit. 

A  Jarria  s'empansit. 

M.  5. 

Empansié  (s').  —  Manger  à  en  rendre  l'âme. 

M.  5. 

Empara.  —  Défendre,  préserver,  garantir,  pro- 
téger. 
J'aimerais  mieux,  dit  un  amoureux  : 

La  poura  inco  gu'i  sariet  sen  chamisi 

Per  l'empara  quoque  pô  de  la  hizi. 


Empara,  v.  a.  —  Tenir  pour  un  joueur  contre 
son  adversaire.  (B.) 

Empara,  s.  f.  —  Barrière,  cloison.  (Proveyz.) 

Empara  (s').  —  Se  préserver,  se  mettre  à  l'abri 
et  aussi  se  barricader. 
Lo  printem  ne  se  pot  empara  de  l'hiver. 

M.  8. 

Empast,  s.  m.  —  Appât. 

le  ne  vendi  jamey  l'empast  que  ne  vaut  gueyro. 
Ne  me  prenes  pa  donq  per  un  appotiqueyro. 

M.  5. 
Philin  joue  sur  les  mots  quand  la  dame  lui  dit 
qu'il  vend  bien  cher  ses  doux  appas. 

Ëmpegeassià.  —  Empoissé. 

Empeguâ,  v.  a.  —  Frotter  avec  de  la  poix. 
Se  dit  aussi  :  empegeassié. 

Empeiza,  s.  f.  —  Empois,  colle  d'amidon. 
Aussi  reida  qu'un  pà,  à  forci  de  Vempeiza. 

L.  3. 

Empelissià.  —  Couvert  de  fourrures. 

L.  3. 

Empelourdâ,  v.  a.  —  Rendre  plus  lourd,  cou- 
vrir d'étoffes. 
Si  ie  preno  un  orphévro,  ul  empelourdarat 
Son  haguié  per  trompa  ceu  gui  achitarat. 

M.  8. 

Empenfl.  —  Emplumé. 

Tout  plen  de  mauvoillanci  et  crucan  de  le  den, 
Com'un  dieblo  empenâ  «  «e  lancit  deden, 

L.  1 


-  80  —  ENC 

Empcnézià.  —  Odeur  particulière  de  punaise 
que  contracte  un  objet  quelconque. 

Se  dit  aussi  du  vin  qu'on  laisse  dans  une  cave 
humide.  (Proveyz.) 

Empèse.  —  Bon  poids,  bonne  mesure. 
Lo  bla  u  pey  de  for  se  pèse, 
Et  Von  ne  fat  plu  point  d'empése 
A  causa  de  la  chareiti. 

M.  6. 

Enipiageà.  —  Embarrassé,  pris  par  les  jambes. 

Empiagié,  v.  a.  —  Entraver,  mettre  des  en- 
traves. 

Empifrâ,  v.  a.  —  Remplir  quelqu'un  jusqu'à  la 
gorge,  le  gaver. 

Emplumachic  (s').  —  S'emplumer,  se  parer  de 
plumes,  s'empanacher. 

U  set  emplumacha  d'una  grand  feugi  largi. 

M.  4. 

Empoé,  s.  f.  pi.  —  Framboises. 
De  z'empoé. 

Emprezeurâ,  v.  a.  —  Faire  cailler  le  lait  pour 
confectionner  des  fromages  blancs,  des  to- 
mes, comme  on  dit  à  la  campagne. 

Empuneysi.  —  Empoisonné,  dans  le  sens  de  sen- 
tir mauvais. 
M-  5.  Son  corp  n'ét  pas  empuneysi 

De  l'aygua  que  provin  de  Vinfamo  pleisi. 

M.  5. 

Empurâ,  v.  a.  —  Attiser,  aviver  la  flamme. 
Empurâ  lo  fiû. 

Emuchillié,  v.  a.  —  Chasser  les  mouches. 

Emurti.  —  Mou,  engourdi,  sans  vigueur. 
Pe  montra  noutra  joëy  quan  fau  se  deverti, 
Que  ne  se  veyey  poin  de  renou,  d'émurti. 

B.  9. 
Avei  l'émurti,  c'est  avoir  la  crampe  ou  avoir 
pris  une  fausse  position  qui  vous  empêche  de 
bouger. 

Emussié,  v.  a.  —  Eveiller,  mais  surtout  faire 
sortir  un  rat  de  son  trou,  un  renard  ou  un 
ours  de  sa  tannière. 

En,  ente,  adv.  de  lieu.  —  Où,  dans  quel  lieu. 
En  vâ-te? 
Ente  allâ-voT 

Enappè.  —  Après,  ensuite. 

Enbocquettà,  v.  a.  —  Envoyer  des   fleurs,   en 
offrir  à  la  personne  que  l'on  aime. 
L'autro  ton  lou  matin  m'enbocguette  de  rose. 

M.  4. 

Enbouquettâ,  v.  a.  —  Couvrir  de  fleurs. 
S'enbouquettâ,  se  mettre  une  fleur  à  la  bouton- 
nière. 
De  flou  tou  lou  priou  s'eyron  enbouquettâ. 

B.  9. 

Encagnié,  v.  a.  —  Envenimer  une  plaie,  la  ren- 
dre plus  douloureuse,  en  retarder  la  guéri- 
son. 


ENC  _  81 

Eiu'han.  —  En  champ,  à  la  pâture. 

\o  nalavon  jamey  en  chan  scn  no  sonna. 

M.  4. 

Encaiiot.  —  Cette  nuit. 

Eyet  prou  devisa,  vene  vox  asseta, 
Voz  avrit  encanot  leysi  de  jacqueta. 

M.  4. 

Eneatelâ,  v.  a.  —  Mettre  en  grumeaux.  (B.) 
Caton,  grumeaux  qui  se  forment  dans  la  pâte 
quand  elle  n'a  pas  été  assez  travaillée. 

Encereolâ.  —  Frisé. 

Enehapelâ.  —  Avoir  son  capuchon. 
Quan  Néron  eyt  enehapelâ, 
Prind  ta  fourchi  et  va  fend. 

Proveyzieux. 

Enchaplâ,  v.  a.  —  Aiguiser,  donner  du  coupant 
en  frappant  sur  le  fil  de  la  lame. 

Enchaplâ  ina  dailli,  signifie  frapper  le  tran- 
chant émoussé  d'une  faux  sur  une  enclume 
particulière,  de  manière  à  l'amincir  avant  de 
la  passer  à  la  meule. 

Enchapelanâ,  v.  a.  —  Encapuchonner,  faire  un 
prêtre. 
Maugreo  entre  me  den  et  lo  jour  gu'u  fut  nà 
Et  qtieu  qui,  mal-herou,  Vat  enchapelanâ. 

L.  3. 

Enehavilié,  v.  a.  —  Cheviller,  mettre  des  che- 
villes. 
Lo  veiqui  releva  de  la  fossa  Hudrousa 
Per  fare  enehavilié  l'eipou  aver  Veipousa. 

M.  4. 

Enclose,  s.  f.  —  Enceinte,  circuit  de  murailles, 
de  fossés. 
Geneva  se  verrat  trista  den  ton  enclosa. 

M.  7. 

Enelosa,  s.  f.  —  Ecluse,  construction  quelconque 
servant  à  faire  monter  ou  descendre  à  vo- 
lonté le  niveau  d'un  cours  d'eau. 
V  n'aiadarat  plu  de  mon  molen  l'enclosa. 

M.  8. 

Enclouteûra,  s.  f.  —  Bosse  faite  à  un  ustensile 
de  cuisine  en  métal. 

Encocolâ  (s').  —  S'emmitoufler,  se  couvrir  de 
fourrures. 

Et  lé,  bien  encapuchonnâ, 
Din  son  tartan  s' encocolâve. 

Latal. 

Encomeneimen,  s.  m.  —  Commencement,  début. 
Oran  fut  lo  hatifel,  gran  fut  lo  parlamen 
Qu'eillie  firon  leyen  à  V  encomeneimen. 

L.  3. 

Enconi.  —  Tristesse,  chagrin. 

Et  n'ét  aume  confia  d'una  enconi  si  màla 
Qui,  tout  eissoulacià,  ne  gogeise  Feipàla. 

L.  3. 


END 
Encontra  (à  I').  —  Au  devant. 
Alla  à  rencontra  de  c/uôqu'un,  être  de  son  avis, 
partager  sa  manière  de  voir  et  aussi  lui  faire 
bon  accueil,  l'accueillir  favorablement. 
Plcst  à  dieu  de  bon  cour  que  vo  fussia  bergié 
Mon  pare  incontinen  voz  iriet  à  l'encontra 
Et  sarion  tou  per  no  cellou  que  no  sont  contra. 

M.  4. 
Encoquâ,  v.  a.  —  Empoisonner  un  cours  d'eau 
avec  de  la  coque. 

Encoueoulâ.  —  Emmitouflé.  (B.) 
Eiieour.  —  Enclos. 

Encouri,  v.  n.  —  Courir,  voler,  se  porter  rapi- 
dement d'un  point  à  un  autre. 

Encouti.  —  Se  dit  de  la  laine,  du  fil  et  même 
des  cheveux  fortement  embrouillés.  (Char- 
bot.) 

Encreire,  v.  n.  —  Accroire. 
In  ôtro  plus  richot 
Li  fat  enerére  qu'é  Vépôse. 

Latal. 
Encreira.  —  Se  fare  encreira,  faire  des  embar- 
ras, chercher  à  se  faire  passer  pour  un  grand 
personnage.  (Ménilgrand.) 

Encrey.  —  Croire. 

Fare  encrey,  faire  accroire. 

V  volliet  fare  encrey. 

M.  5. 

Enero.  —  Frémissant,   plein  de  rage,  grinçani 
des  dents. 

U  sort  enverimà  defour  de  sa  tauneiri. 
Enero. 

L.  3. 
Encrongi,  s.  f.  —  Colère,  rage,  fureur. 
Qui  n'auriet  to  lo  pitro  gro  d' encrongi? 

.AI.  5. 
Encrongi,  s.  f.  —  Encre  à  écrire.  (Charbot.) 
On  donne  aussi  cette  épithète  à  quelqu'un  de 
courroucé. 

Encurâ,  s.  m.  —  Curé. 

L'encurà  me  gare  de  travér. 

U  3. 


Encpou  (d').  —  De  rage,  en  les  faisant  grincer. 
A  la  fin  Pissi-sen,  qui  parle  corne  un  livro, 
Sarran  le  den  d'encrou,  dissit  :  u  léret  yvro. 

L.  3. 
Endin,  s.  m.  —  Une  rangée  de  foin  tombée  sous 
la  faux  avant  qu'on  ne  l'ait  mise  en  cuche, 
c'est-à-dire  en  tas. 

Endôssi  (payié  1').  —  Payer  les  pots  cassés. 
En  avei  l'endossi,  en  avoir  la  charge. 

Endrugié,  v.  a.  —  Fumer  la  terre,  lui  donner 
plus  de  vigueur  par  l'engrais.  (B.) 

Endrumi.  —  Endormi,  mou,  patient. 
Vn  aume  endrumi. 

L.  3. 


ENE 

Eneinia.  —  Ennemie  (fém.). 

Insi  d'un  enemia  en  fut  fat  petafin. 


Enequeli.  —  Exténué,  sans  forces. 

Quand  la  boursa  vo  manque  é  fOfUt  tendre  la  man, 
Fare  l'enequeli  per  avey  la  passada. 
Ou  vola  per  avey  du  Rey  la  saluada. 

M.  7. 

Enfaiturâ,  v.  a.  —  Ensorceler. 

Enfarcinâ.  —  Farci,  bondé. 

Je  volo  que  de  ràchi  u  set  enfarcinâ, 
Sen  trova  ren  que  set  per  se  la  deifrinà. 

L.  1. 

Enfercolâ,  v.  a.  —  Lier  l'osier  à  la  treille  et 
aussi,  dans  un  sens  tout  spécial,  nouer  l'ai- 
guillette. 

Enfercolâ,  v.  a.  —  Entortiller,  tromper. 
le  Vay  jitta  dedin  ceu  laberinto 
Per  mieu  l'enfercola. 

M.  4. 

Enfeituramen,  s.  m.  —  Sortilège. 

iJ  faut  que  l'opposan  dedin  lo  golhiat  yaffe 
Et  je  ni  povo  ren  per  enfeituramen. 

M.  4. 

Enfondâ,  v.  a.  —  Enfoncer,  en  parlant  d'une 
terre  labourée  quand  il  a  plu.  (Proveyz.) 

Enfondamen,  s.  m.  —  Le  fondement,  le  der- 
rière; l'anus,  l'extrémité  du  rectum. 

Enfondrâ,  v.  a.  —  Enfoncer. 

Je  t'etarei  lo  nà  ou  te  Venfondrarei, 

L.  1. 

Enfondrâ,  v.  a.  —  Engloutir,  disparaître  dans  la 
terre. 
(Hur  lo  quais  lo  pavei  eyt  enfondrâ  din  terra.) 

A.  R. 

Enfornâ  (s').  —  S'enfouir,  se  cacher. 

L'accen  qui  du  rochat  tristamen  resonnave 
M'at  enseigna  lo  lieu  où  ta  voey  s'enfornâve. 

M.  5. 

Enfoulati.  —  Encombré   d'habitants,   plein   de 
monde. 
Autramcn  on  verrit  lo  mondo  enfoulati. 

L.  3. 

Enfrangié,  v.  a.  —  Attacher,  lier,  flceler,  ligo- 
ter, enchaîner. 
J'amarin  mey  cen  fey  de  branche  d'un  cordié 
Pe  le  man,  pe  lou  bra,  ou  d'una  corda  longi 
Estre  bien  enfrangea,  que  dire  una  messongi. 

M.  4. 
Madama,  sito  que  dedin  notra  bourgca 
le  voiiz  ay  veu  vent,  j'ay  eyta  enfrangea  ; 
L'auha  du  jour  n'ét  pa  si  bella  que  vo  çamo. 
Ne  vouz  eytonna  pa  doncqua  si  ie  voz  amo. 

M.  8. 

Enfragié  (s').  —  S'entourer,  s'étreindre. 

Enfreidâ.    —    Refroidi,    enrhumé,    enchifrené. 

(Charbot.) 
On  dit  aussi  :  refreidâ,  qui  a  pris  froid. 


-  82  —  ENG 

Engantâ,  v.  n.  —  Plaire,  faire  l'aflfaire  de  quel- 
qu'un. 
M.  7.  Bonaparta  iet  in  motet, 

I  fat  trambla  tou  lou  rey, 
I  langante  lo  royomo. 

Ménilgrand. 

Engardâ,  v.  a.  —  Préserver,  garantir,  veiller  à, 
empêcher  de. 

Engardâ  (s').  —  S'empôcher,  se  retenir,  ne  pas 
se  laisser  aller. 
/  fareeyon  si  bien  que  gnat  nengun  qui  poeisse 
S'engarda  de  pissié  (de  rire)  sur  se  coeisse. 

M.  4. 
Engeavelâ,  v.  a.  —  Mettre  le  blé  en  gerbes. 

Engerlà,  v.  a.  —  Couper  les  raisins  et  les  mettre 
dans  les  bennes  de  vendange. 

Engorfâ  (s').  —  Se  remplir,  s'engouffrer. 
Mon  cour  de  vcn  s'engorfe 
Comm'un  sauzo  eura  qui  n'at  que  lez  eicorse. 

M.  5. 
Engorgeolâ,  v.  a.  —  Faire  entrer  de  force  de  la 
nourriture  dans  la  gorge  d'un  animal,  d'une 
volaille  surtout. 

Engoulâ,  v.  a.  —  Avaler,  engloutir. 

Engourâ,  v.  a.  —  Tromper,  filouter. 

Vo  ne  m'engourari  pas,   brave  gin! 
On  dit  aussi  :  engorâ. 

Engourfâ  (s').  —  S'engouffrer. 
Deyja  ul  eytofave 
De  leigua  qui  dedin  sa  gorgi  s'engourfave. 

M.  5. 

Engraneura  (à  !')•  —  Avec  des  grains. 
A  l'engraneura  on  pren  tou  louz  uzeu. 

M.  5. 

Engreïà.  —  Se  dit  d'un  tonneau  entartré.  (Char- 
bot.) 

Engringotan.   —   Egrenant,    modulant,    fredon- 
nant. 
Vou  diria  de  loin  qu'e  quoque  charamel 
Engringotan  lour  chan  ubout  d'una  rigàla. 

L.  1. 

Mettre  ou  porter  à  sa  bou- 


Engrognié,  v.  a. 

che. 
Trei  fei  vo  Vengrognit  et  apré  avei  beu. 

L.  1. 

Engrognié,  v.  n.  —  Faire  la  grimace,  faire  mau- 
vaise grâce. 

Engroissié,  v.  a.  —  Engrosser,   être  enceinte, 
devenir  grosse. 
La  filli  s'amerman  languirai  u  cindrié 
Et,  en  un  bon  besoin,  se  farat  engroissié. 

Xj.  3. 

Engrongi,  s.  f.  —  Mauvaise  humeur,  mélancolie. 

Engrougnié,  v.  a.  —  Embrasser  avec  ardeur, 
dévorer  la  face. 
Eito  comme  celley  que  me  faut  engrougnié. 

M.  4. 
Et  aussi  :  eygrougnié  en  1659. 


ENG  —  83 

Enguena,  s.  f.  —  Aine,  jonction  de  la  cuisse  et 
du  bas-ventre.  (Gliarbot.) 

Eniquili.  —  Maigre,  exténué. 
On  dit  aussi  :  aniquiU. 

Enjaronâ.  —  Tortillé  en  forme  de  spirale.  (Ghar- 
bot.) 

Knjarranâ.  —  Entortillé,  embarrassé.  (Champ.) 

Kniamà,  v.  a.  —  Embourber.  (Charbot.) 

Enlammà  (s').  —  Se  crotter.  (Champ.) 

Enmourà.  —  Se  dit  d'un  enfant  attaché  au  sein 
de  sa  nourrice.  (Charbot.) 

Ennarâ,  v.  a.  —  Enlever  les  grains  du  marché 
pour  les  revendre  plus  cher.  (Charbot.) 

Ennivolâ  (s').  —  Se  dit  lorsqu'il  va  neiger. 
Lo  timp  s'ennivôle. 

Proveyzieux. 

Enpautrâ.  —  Embourbé. 

Enpautra  din  la  terra. 

L.  3. 

Enpcnâ.  —  Emplumé.. 

Enqucii.  —  Aujourd'hui. 
Per  enqueu. 

L.  1. 
Et  laisson  per  enqueu  cetou  marri  zafarc. 

L.  1. 
Enceum.  (B.) 
Enqueun.  (B.) 

Enragea.  —  Enraciné. 

Enrécié  (s').  —  S'enrayer,  passer  deux  fois  dans 
le  môme  sillon. 
m  hen  que  n'ét  chalou,  n'amitanci  que  fisse 
Que  diu  fei  atenan  l'aume  s'y  enrecisse. 

L.  3. 

Enrenà.  —  Qui  a  la  voix  cassée,  qui  ne  peut 
plus  parler,  qui  parle  comme  un  vieil  ivro- 
gne, rendu,  exténué. 

Trolhandié  de  Domena,  enrena  de  Venon. 

M.  4. 
Vay,  ray,  vieu  enrena,  vieu  gambio,  vieu  toursit, 
Tu  ne  po  plu  souffla  comm'un  chivat  poussif. 

M.  4. 

Enrié,  s.  m.  —  L'arrière-saison,  le  commence- 
ment de  l'automne. 

Ne  soms  din  Venrié. 

Enrochassié  (s').  —  Se  perdre  dans  les  rochers, 
n'en  pouvoir  plus  sortir. 
N'ay  je  pa  la  vigou  d'alla  m' enrochassié 
V  rachat  ou  ncugun  ne  pot  alla  chassie. 

M.  4. 

Enrôla  (s').  —  S'embourber,  s'enfoncer  dans  la 
boue. 

Enroû.  —  Se  dit  d'un  terrain  fortement  en 
pente. 

Enrouillantà  (s').  —  Se  rouiller,  en  parlant  du 
fer. 


-  Ensanglanter. 
Beaucoup  trop  salé,  comme  si 


—  ENT 

Enroiitâ,  v.  n.  —  Faire  fausse  route,  se  casser 
le  nez. 

^e  seu  pa  filli  si  créandciri 
Et  j'ai  pou  d'enrouta  en  si  gronda  brandeiri. 

M.  4. 

Ensachié,  v.  a.  —  Mettre  en  sac. 

Ensainosâ.  —  Ensanglanté,  couvert  de  sang. 

Essandolà.  —  Morceau  de  bois  refendu  à  la 
hache  et  qui  sert  à  recouvrir  les  toits  dans 
la  montagne. 

Ensanosâ,  v.  a. 

Ensarmoeirià.  - 

cela  sortait  du  saloir. 

Ensarmoërié,  v.  a.  —  Saler  à  outrance. 

Ensarrà,  v.  a.  —  Enfermer,  mettre  sous  clef,  et 
aussi  mettre  un  frein. 

L.  3. 

Ensauvâ  («')•  —  Prendre  la  fuite. 
Leu,  s' ensauvâ!...  poûro  Duplan! !... 
Ah!  ma  foué  not!  gn'éguit  pas  plan!!! 

Latal. 

Ensavourouse.  —  Mielleuses,  doucereuses. 
De  parole  zensavourouse. 

L.  3. 

Ensayié,  v.  a.  —  Essayer. 
J'ensâto.  (Latal.) 

Ensen.  —  Ensemble. 

Compto  et  Parlamen  que  von  toûjour  ensen, 
Intran  din  Sainct-André  firon  court  le  gen, 

B.  9. 

Enserra,  s.  f.  —  Etreinte. 

Et  peusse  lo  pleizi  de  cela  douci  enserra 
Surepasse  tout  hen  qu'on  a  dessu  la  terra. 

h.  3. 

Ensezi,  v.  a.  —  Mettre  le  linge  dans  le  cuvier 

pour  faire  la  lessive. 
Charbot  dit  :  ensusi. 

Ensim.  —  Ensemble. 
Pr'ensim,  tous  ensemble. 

A^'e  que  pr'avé  sot  lous  yeux  in  souveni  de  mon 
tims  passa,  que  j'accôblo  coma  tian  pr'ensin 
quôques  uns  de  mou  batifollâjos. 

Latal. 

Ensofranâ.  —  Ensafranée,  jaune  comme  si  on  y 
avait  mis  du  safran. 
La  pogni  ensofranâ  luyet  dessu  la  trahla. 

L.  3. 

Enta,  V.  a.  —  Greffer. 

Vo  vantaria  souven  tout  ce  qu'u  lat  planta, 
Lou  pommié,  lou  perié  qu'u  lat  si  bien  enta. 
Sou  prunié  qui  n'ont  pa  una  meychenta  rama, 

M.  4. 

Meychenta  (sic). 

Entacoulâ,  v.  a.  —  Mettre  la  tacole  pour  fermer 
la  porte;  nous  dirions  aujourd'hui  :  donner 
un  tour  de  clef. 

S'entacoulà,  se  fermer  chez  soi,  mettre  la  ta- 


ENT 


84  — 


ENV 


cole  et  aussi,  dans  un  sens  léger  :  coucher 

ensemble,  mettre  la  cheville. 
La  danci  et  lo  méon  lo  meillou  de  parla 
Et  de  l'hora  et  du  leu  de  no  zentacoulà. 


L.  3. 


Entanâ,  v.  a.  —  Entamer,  commencer. 
Je  ne  volo  pa  ore  entana  lo  perpo 
Du  eaume  aolamen, 

L.  1. 

Entaneûra,  s.  f.  —  Coupure,  plaie  vive. 

Entaneure,  s.  f.  pi.  —  Eclatures,  écorchures  qui 
se  produisent  chez  les  petits  enfants  qui  sont 
trop  gras. 

L.  3. 

Ëntcndiinen,  s.  m.  —  Intelligence. 

T'aurcs  hen  d'autro  frut  de  son  cntendimen. 

M.  4. 

Entétâ,  s.  f.  —  Pressée. 

Fârc  in'  entétâ,  c'est  faire  une  première  pres- 
sée. 

Entiamot.  —  Par  là-haut. 

Entiavat.  —  Par  là-bas. 

Entivella  (mena  !')•  —  Faire  la  conversation, 
faire   l'aimable,  dire  des  galanteries,  parler 
beaucoup  pour  ne  rien  dire. 
Uabilley  qui  voudrai  e  n'et  pa  mon  meitié, 
Vna  colagni  vin  ben  mieu  à  mon  coustié 
Et  je  l'amo  ien  mey  que  mena  Ventivella. 
Celley  est  bon  à  fare  à  quoque  dameisella 
Qui  per  patifela  ai  lo  bec  ofila. 

M.  4. 

Entournâ,  v.  a.  —  Ramener,  reconduire. 
I  le  z'a  t'entournâ. 

Proveyzieux. 

Entournâ  (s').  —  Retourner,  revenir  sur  ses 
pas. 

Entra,  v.  n.  —  Convenir,  être  commode,  profi- 
table. 
Mais  elous:  entrai  bien  de  me  teni  chiez  ello 
Per  chara  lez  eycuelle  et  coivié  la  meyson. 

M.  4. 
Enoz  entrarict  bien,  cela  nous  irait  à  merveille, 
nous  conviendrait  parfaitement. 

Entraflchà.  —  Enlacé,  entrelacé. 

Son  nom  et  lo  men  y  sont  entraficha. 

M.  5. 

Lntrafichié,  v.  a.  —  Causer  de  l'embarras  à 
quelqu'un,  mettre  des  bâtons  dans  les  roues. 

EniraQcolâ,  v.  a.  —  Embrouiller,  embarrasser, 
mettre  des  bâtons  dans  les  jambes. 

Enirantou.  —  Le  jour  de  la  fête  de  Saint  - 
Pierre-aux-Liens,  le  1"  août.  (Charbot.) 

Entraversié,  v.  n.  —  Se  mettre  au  travers  de 
quelque  chose,   mettre  des  bâtons  dans   les 
roues. 
Lo  Bon  Dieu  fat  tôt  ce  que  li  cotwint, 
Sans  que  jamé  rian  V entravêrsië. 

liatal. 


Entreehouehié  (s')-  —  S'écraser,  se  marcher  les 
uns  sur  les  autres;  se  dit  d'une  foule  qui  veut 
toute  passer  à  la  fois  par  la  même  porte. 
Et  adon  la  marmalU 
Lei  fat  s'entrechouchian. 

L.  2. 

Entremei.  —  Au  milieu  de,  parmi. 

Quan  u  l'et  abillia,  u  s'en  fut  entremei 
De  cela  chinari. 

L.  2. 

Entresei.  —  Pendant  ce  temps,  en  attendant, 
dans  l'intervalle.  (B.) 

Enlrelan.  —  En  attendant. 

Asseton  «o,  comare,  et  bevon  entretan 
Que  lo  bon  esperit  no  vindrat  u  mitan. 

M.  4. 

Entretan.  —  En  môme  temps,  pendant  ce  temps- 
là. 

Avengié  son  préfat  et  ploura  entretan. 

I>.  1. 
Voir  aussi  :  atretan. 

Entr'oissi  (j').  —  J'entendis  par  hasard. 
Mé,  tandi  que  j'étin  empressa  u  faymen 

J'cntr'oissi  ne  say  qui 

I>.  1. 

Entropeiâ,  v.  a.  —  Réunir,  rassembler. 

Envalâ,  v.  a.  —  Avaler. 

Envé,  s.  f.  —  Envie,  désir. 

Enver.  —  Renversé. 

Enver  din  una  cheiri. 

L.  2. 

Enverimâ.  —  Envenimé,  irrité,  furieux. 
liourdonan  et  d'un'  ala  Ugieiri 
V  sort  enverimâ  defour  de  sa  taunéiri. 

U  3. 

Enversà,  v.  a.  —  Renverser. 

Et  ventarit  autan  trovà  quoque  barreiri 
Ou  un  char  enversà  u  mei  d'una  charreiri. 

L.  3. 

Envertoiiîllià.  —  Entortillé. 

Envertouillié,  v.  a.  —  Entortiller. 

Envertoûilla,  entortillée. 

La  porta  et  reviria  ver  lo  solei  levan. 
Et  touta  envertoûilla  d'era  per  lo  devan. 

Jj.  1. 

Envisioii.  —  Envieux,  jaloux. 

E  faut  se  manteni  contra  ton  loti  desordre 
Afin  que  Venvisiou  ne  vo  poisse  pa  mordre. 

M.  7. 

Envizi,  s.  f.  —  Jalousie,  envie. 

Celeu  qu'ai  envizi  de  s'aprochié  de  leu. 

Devant  parillit  marchandisi, 
Bian  de  sapeurs  morriont  d'envizi! 

Ijital. 

Envourpà,  v.  a.  —  Envelopper,  entourer. 
Ditc-luy  que  ne  faut  qu'un  picq  et  una  pala 
Pfir  m'envourpa  de  terra  afin  qu'u  set  conten. 

M.  S. 


L.  2. 


EPA 

D'abord  j'ay  recognu  qu'a  fin  de  me  trompa. 
Son  esprit  dim  hahit  d'una  dama  envourpa, 
H'aviet  meychentamcii  asaeyma  celV  emhuchi. 

M.  8. 

Epaillou,  s.  m.  —  Moule  en  bois  dans  lequel, 
autrefois,  on  donnait  au  pain  sa  forme  avant 
de  le  mettre  au  four. 

Epalâ,  V.  a.  —  Enlever  la  peau  et  aussi  déchi- 
rer, mettre  en  loques. 

/  m'a  tôt  épalâ. 

Proveyzieux. 
Epâla.  —  Epaule. 

Du  pié  ou  de  Veipâla 

Lo  polUen  simile  la  cavâla. 

Proverbe  dauphinois. 
Epani.  —  Epanoui. 
Voir  :  ébandia. 

Eparcellié,  v.  a.  —  Semer  de  côté  et  d'autre,  ré- 
pandre de  ci  de  là. 
Epapcet,  s.  m.  —  Pous.sière  de  foin. 

Eparpallié,  v.  a.  —  Disperser,  disséminer. 
Pereyri,  qui  chié  ti  ha  de  gen  de  tempesta, 
Battelié  reneyou  qui  n'ont  que  eu  et  testa. 
Quitta  lou  juramen  et  la  Pay  reforat 
Lo  pont  bien  cimenta  qui  t'eyparpaillirat, 

Epelà,  v.  a.  —  Enlever  la  peau,  l'écorce. 

Epcilli,  v.  n.  —  Eclore,  sortir  de  l'œuf. 
Lou  puzin  ont  épeilli. 

Epelli6,  v.  a.  —  C'est  le  travail  qui  consiste  à 
piocher  un  champ  pour  en  enlever  la  mau- 
vaise herbe  et  la  brûler  ensuite  à  l'aide  d'un 
petit  fagot  sur  lequel  on  a  pris  soin  de  l'a- 
monceler. (Voir  viiraillôte.) 

On  dit,  dans  le  même  sens  :  somardâ  lou  prau. 

Epellié,  V.  a.  —  Ecorcer  et  écorcher,  enlever  la 
pelure. 

Charbot  dit  encore  :  épelallié. 

Epelu,  s.  f.  —  Etincelle. 

On  dit  aussi  :  épeleu  et  apelui.  (Blanchet.) 

Eperenchi,  s.  f.  —  Lacet,  piège  pour  prendre 

les  oiseaux. 
Eiperenci.  (B.) 

FJperinchi,  s.  f.  —  Piège  h  oiseaux. 

Charbot    dit   que   c'est    également    ainsi    qu'on 

nomme  la  pervenche. 
Epétat,  s.  f.  —  Une  étincelle.  (Proveyz.) 
Epetî,  V.   a.   —  Laisser  échapper  ce   que   l'on 

mange,  le  repousser  avec  la  langue.  (B.) 

Epeyà,  s.  f.  —  Epée. 

Dccey  delcy  se  vit  soudar  et  hahitan 
Prépara  lor  fezuit,  îor  epeyet,  lor  gan. 

B.  9. 

Epiaute,  s.  m.  —  Sorte  de  blé. 

Epinàche,  s.  m.  pi.  —  Epinards. 

Epinglié.  —  Méticuleux,  qui  attache  beaucoup 
d'importance  à  une  chose  insignifiante. 
Tacolié  de  Charnecio,   epinglié  de  Ttilin. 

M.  4. 


85  —  ERI 

FJpinguelâ,  v.  n.  —  Danser,  sauter.  (Charbot.) 

Epinôchi,  s.  f.  —  Epingle.  (Charbot.) 

Epiouti.  —  Malingre,  faible  de  constitution. 

Epleilâ  ou  eplétà,  v.  n.  —  Aller  vite  en  besogne^ 
ne  pas  dormir  sur  son  travail,  expédier  une 
affaire. 

Epouchié,  V.  a.  —  Eclabousser.  (Charbot.) 

Epoudri,  v.  a.  —  Faire  peur,  effrayer. 
On  dit  aussi  :  épourassié. 

Epoitrançi,  s.  f.  —  Regret,  douleur  amère. 
(Charbot.) 

Flpourassié,  v.  a.  —  Effrayer,  faire  peur. 

Epoutrassié,  v.  a.  —  Saccager,  tripoter,  réduire 

à  rien. 
On  dit  encore  :  fare  poutrâssi. 

Epréïé,  V.  a.  —  Nettoyer  les  prairies,  c'est-à- 
dire  enlever  avec  un  balai  de  bois  les  pierres, 
les  brindilles  et  les  feuilles  mortes  sitôt 
qu'arrive  le  printemps. 

Epufâ,  V.  a.  —  Menacer,  faire  peur. 

Epuzié,  V.  a.  —  Chercher  les  puces,  les  trier. 

Era,  s.  f.  —  Lierre. 

La  porta  et  reviria  ver  lo  solei  levan. 
Et  touta  envertoiiilla  d'era  per  lo  devan. 

L.  1. 

Eran.  —  Etaient. 

U  li  demourarion  juqu'u  gran  jugimen 
S'u  n'éran  deitourba  de  poin  d' empachimen. 

L.  3. 

Erbou,  s.  m.  —  Arbousier. 

On  dit  aussi  :  l'arbou. 

Ere.  —  Etait.  (Ant.  Reinier.) 

Et  tôt  lo  landeman,  qu'ère  lo  vingt-dou, 
L'eiga  ne  bougit  pas,  ce  qu'augmentit  la  pou. 

A.  R. 

U  s'êron,  ils  s'étaient.  (A.  R.) 

Ere.  —  C'était  et  était. 

La  Fleuria  n'ere  pas. 
Eret,  était. 

Melusina  eret  lour  cusina. 

L.  1. 
Ère,  éron.  —  Etait,  étaient. 

Meijour  ère  sona. 

L.  3. 
U  s'ere  de  defour  ouilla  en  la  manciri 
Qu'u  ne  poyet  chavi  en  touta  la  charreiri. 

L.  1. 
Eremi.  —  Ennemi,  adversaire. 

îfeiprisié  lo  petit  éremi. 
Un  éremi  mortà. 

L.  3. 
Ériâ.  —  Etais. 
Si  t'eria,  si  tu  étais. 

L.  2. 
Erin.  —  Etait. 

Je  mourrin  de  doulou 
Si  je  n'érin  vengia  de  celeu  morvelou. 

I>.  1. 


ERU  -  86 

Vo  zeusaia  tou  jura  gu'erion  mile  cigale. 
Erion,  étaient. 

L.  1. 

Eron,  étaient. 

L.  1. 
l'ji-on  chmgia  d'outràjo  et  de  cou  ben  aoven. 

L.  1. 

Ëruchà.  —  Ecorché.  (Proveyz.) 

Ersié  (s').  —  S'élever,  se  dresser,  ne  pas  perdre 

un  pouce  de  sa  taille.  (Gharbot.) 
Esaprâ.  —  Rôti  trop  cuit  et  à  demi  brûlé.  On 

dit  aussi  :  ésorbi.  (Gharbot.) 

Esarâ,  v.  a.  —  Labourer  un  champ  dont  on  n'a 
pas  recueilli  la  récolte  et  aussi  donner  un 
second  labour.  (Gharbot.) 

Esarborâ,  v.  a.  —  Eparpiller,  écarter  la  braise. 
(Gharbot.) 

Escarabillat.  —  Eveillé,  égrillard.  (Gharbot.) 

Escarboucla,  s.  f.  —  Dans  le  sens  de  la  vue. 
lamey  coleuvro  à  qui  Von  rohe  V escariouola 
2Ve  jettit  tau  venin  que  Vanimal  à  ooucla. 

M.  5. 

L'animal  à  boucle,  c'est  la  femme! 

Robâ  V  escarboucla,  priver  de  la  vue,  aveugler. 

Escarlatin,  s.  m.  —  La  scarlatine  et  aussi  la 
petite  vérole. 

Prindre  V  escarlatin. 

M.  4. 

Escarsoii,  s.  m.  pi.  —  Pantoufles,  escarpins. 
Mais  quatro  mencitrié  lo  firont  d'autro  son 
Dansié  sen  escarson. 

M.  5. 

Eschalié,  s.  m.  —  Escalier. 

le  farey  iarrula  tout  per  loua  eschalié. 

M.  4. 

Esclando,  s.  m.  —  Esclandre,  scandale. 
Je  farey  retenti  d'esclando  la  meyson. 

M.  5. 

Esclapâ.  —  Cassé.  (J.  0.) 

E.sclot,  s.  m.  —  Sabot.  (J.  0.) 

Escopetâ,  V.  a.  —  Battre,  maltraiter,  recevoir  à 

coups  de  balai.  (Gharbot.) 
Escorçaneire,  s.  m.  —  Scorsonère,  salsifis. 

Escorniflâ.   —    Parasite,    pique-assiette    (vivre 
en). 
Chié  Paycrna  que  fat  à  la  tabla  ronfla 
Tôt  cellou  qui  Tané  volon  escorniflâ. 

M.  4. 
Escoimiflou,  qui  vient  à  l'heure  du  dîner  ])our 
se  faire  inviter. 

Escouerè,  v.  n.  —  Battre  le  blé.  (J.  0.) 

Escoundrè,  v.  a.  —  Gâcher.  (J.  O.) 

Escoupettâ,  V.  a.  —  Mettre  à  mort,  passer  par 
les  armes  et  aussi  dévorer,  détruire. 
Un  dlsna  asseyma  debt  estre  escoupetta. 

M.  8. 


ETE 

Escouppelta,  s.  f.  —  Fusil,  arme  à  feu. 

Tala  voey  fat  de  brut  insi  gu'u»'  esoouppetta. 

M.  3. 
Escu.  —  Sombre,  noir. 

Le  timp  eyt  bian  escu  quetta  not. 

Escultou,  s.  m.  —  Sculpteur. 

Un  escultou  jamay  ne  me  farat  la  loey 
Perce  qu'u  ne  vou  vey  que  visageo  de  boey. 

M.  S. 
Eservageà.  —  Effarouché. 
Esiblâ,  V.  a.  —  Oublier. 
Esiélâ,  V.  n.  —  Ce  verbe  se  dit  d'une  personne 

qui  pleure.  (Gharbot.) 
Esorbi.  —  Se  dit  des  fruits  fort  âpres.  (Ghar- 
bot.) 
Esparcet,  s.  m.  —  Sainfoin. 

Espéra  (à  1').  —  A  l'affût. 

Comm'un  chassou  qui  et  jour  et  not  à  Tespera. 

M.  5. 

Essandolà,  s.  f.  —  Plancliettes  de  sapin  refen- 
dues à  la  hache  dont  on  se  sert  comme  de 
tuiles  dans  nos  montagnes. 

Sandoule.  (B.) 

Essantenâ.  —  Déguenillé,  qui  a  les  habits  dé- 
chirés. 

Essar,  s.  m.  —  Endroit  buissonneux  et  brûlé 
par  le  soleil,  broussailles. 

Essarlou,  s.  m.  —  Instrument  pour  tailler  les 
haies. 

Essermintâ,  v.  a.  —  Tailler  la  vigne. 

Essevot,  s.  m.  —  Le  manche  du  fléau  à  battre  le 
blé. 

Essilâ,  V.  a.  —  Mettre  des  essieux  à  une  voiture 
ou  à  un  char  quelconque. 

Mon  trainet  eyt  essilâ  en  boei. 

Essora,  V.  a.  —  Exposer  à  l'air  pour  faire  sé- 
cher. 

Essorbi.  —  Se  dit  de  la  chaux  havie  et  brûlée 
par  la  chaleur  du  feu.  (Gharbot.) 

Essordillié,  v.  a.  —  Assourdir. 

Essorillié  (s').  —  Se  chauffer  au  soleil. 

Essui.  —  Se  dit  du  linge  mouillé  qu'on  a  mis 
sécher  à  l'air  ;  il  signifie  :  sec. 

Etâchi,  s.  f.  —  Attache,  lien. 

Etai.  —  Nom  donné  à  la  viande  qui  sent  le 

fermé.  (Gharbot.) 
Etarangeo,  s.  m.  —  Buisson  coupé  à  ras  du  sol 

et  dont  la  racine  sort  encore  assez  de  terre 

pour  faire  obstacle  au  piéton. 

Je  veno  de  gouchié  in  etarangeo. 

Etchandillou,  s.  m.  —  Allumette,  tige  dépouillée 
du  chanvre.  (J.  0.) 

Eteila,  s.  f.  —  Etoile. 

U  dion  que  le  zéteilc,  à  Ventour  du  solei, 
Dançon,  en  viroillet,  d'un  accor  sen  parei. 

L.  3. 


ETE 

Etelet,  s.  f.  pi.  —  Etoiles. 

Ploviet  d'or,  de  dauphin,  ploviet  de  z'etelet. 

B.  9. 


Etèla,  s.  m.  —  Copeau  ou  éclat  de  bois  détaché 
du  tronc.  (Gharbot.) 

Eternî,  v.  a.  —  Faire  litière  et  aussi  la  litière 
elle-même. 

Eternit,  s.  f.  —  Paille,  herbe  qu'on  étend  sous 
les  bestiaux. 

Je  m'en  voay  quèrre  d'étemit. 

Eterpa,  s.  f.  —  Sape  qui  sert  à  défricher  les 
ronces  et  les  buissons  et  à  déraciner  les  ar- 
bres. (Gharbot.) 

Eterpo,  s.  m.  —  Outil,  pioche  tranchante.  (J. 
0.) 

Etifa,  s.  f.  —  Parcelle  minuscule. 

N'y  pas  vé  etifa,  n'y  voir  goutte. 

N'y  a  pas  étifa,  il  n'y  en  a  pas  du  tout. 

Etlrié  (s').  —  Etendre  les  bras  en  bâillant. 

Etônii.  —  Idiot,  abruti. 

Etoblon,  s.  m.  —  Chaume,  éteules. 
Gharbot  dit  :  eitoubla  et  retoubla. 

Etouillà,  s.  f.  —  Une  pressée,  une  correction. 
Je  li  ay  iailla  in'  étouilla. 

Proveyzieux. 
Voir  :  étouillié. 

Etouillié,  V.  a.  —  Etouffer,  écraser,  détruire. 
(Ménilgrand.) 

La  grêla  etouillira  voutrou  rezin. 

Ménilgrand. 

Eloui'bâ.  —  Incommodé  par  la  foule,  par  une 
trop  grande  affluence  de  monde. 

Etracié,  v.  a.  —  Détruire,  anéantir. 
r Oritrassirei  lo  fi,  i'aiguiriray  lo  lingeo. 

M.  4. 
Étramà.  —  A  couvert. 

Una  Kévra  étrama  sot  la  dint  d'arabelle. 

Gaude. 

Etrassié,  v.  a.  —  Saccager,  abîmer,  détruire. 

Etrieu,  s.  m.  pi.  —  Etriers. 

T'ouria  trop  rit  de  vey  ceu  drolo  de  tropet. 
L'un  n'aviet  poin  d'étrieu.  Vautra  poin  de  mantet. 

B.  9. 

Etripâ,  V.  a.  —  Déchirer,  fouler  aux  pieds,  sac- 
cager. 

Etrivei,  s.  m.  —  Chiffon  de  peau  ou  de  drap 
que  les  femmes  tiennent  entre  les  doigts  en 
dévidant  pour  empêcher  que  le  fil  ne  les 
coupe  et  aussi  pour  en  enlever  les  nodosités. 
(Gharbot.) 

Etromâ,  v.  a.  —  Faire  rentrer,  mettre  à  l'in- 
térieur (s'emploie  surtout  pour  les  animaux 
domestiques). 

Etrauillié,  v.  a.  —  Ecraser,  piler,  aplatir. 

Etponchié,  v.  a,  —  Etêter. 


—  87  —  EYB 

Eu Œufs. 

Eu.  —  Yeux. 

lamay  toux  eu  fripon  ne  s'eicondriont  du  mieno. 


M.  5. 
Euilli,  s.  f.  —  Aiguille. 

Euillon,  s.  m.  —  Aiguillon. 

Louz  euillon  de  la  ronzi,  les  épines  du  buisson. 


Eujourdeu.  —  Aujourd'hui. 

Povo-je  eujourdeu  ingratamen  l'haït 


M.  5. 


M.  5. 


Eulhon,  s.  m.  —  Aiguillon. 

U  Vamc  mci  qiioqa'un  qui  sçache  de  l'eulhon 
Bien  piqua  lo  grivel,  lo  jay,  lo  parpalhon 
Et  champeyé  lou  lou  bien  loin  de  nostre  feye. 

M.  4. 

Eullion  en  1659. 

Eulion,  s.  m.  —  Aiguillon. 

Quitta  mey  queu  meti,  crey-me,  repren  Veulion, 

Ménilgrand. 

Eureus.son,  s.  m.  —  Hérisson,   l'enveloppe  pi- 
quante de  la  châtaigne. 

Eurgeo,  s.  f.  —  Orge. 

Eurtié,  s.  f.  pi.  —  Orties. 

Yo  vcné  per  lou  iocy  que  la  mana  arrouse, 
Mais  vozi  trouvari  d'eurtié  mey  que  de  rouse. 

M.  4. 

Eurusson,  s.  m.  —   Hérisson.  (Champ.) 

Evancla,  loc.  adv.  —  A  jeun,  qui  n'a  pas  mangé 
de  la  journée,  qui  n'a  rien  dans  le  ventre. 
Me  chiure  sont  tôt'  évancle  enqueu. 

Evanclo.  —  Rendu,  à  bout  de  forces,  et  aussi 
complètement  mort  de  faim. 

Evaranglâ.  —  Rendu,  qui  n'en  peut  plus,  à  bout 
de  forces. 

S'écarter  du  bon  chemin,  dé- 


Excommunication,  sorti- 


Evayié,  v.  n. 

voyer. 

Excumigco,  s.  m. 
lège. 
Loin  d'elle  m'étavi  que  j'ay  quoque  eacumigeo. 
Et  le  veyan  migié  m'ét  avi  que  je  migeo. 

M.  5. 

Eybandi.  —  Epanouir,  en  fleur. 

Margot  fat  eybandi  mey  de  flou  que  gnat  d'herbe. 

M.  5. 

Eybarboussié,  v.  a.  —  Renifler  et  aussi  éternuer 
d'une  façon  malpropre  en  faisant  rejaillir  de 
la  salive  sur  ses  voisins. 
Vo  faites  u  cayon  eybarboussié  la  preyza. 
Et  per  fare  migié  votre  bestie  à  tour  sou, 
A  lour  vergié  bien  clou  vo  faites  de  passou. 

M.  7. 

Eybaudi.   —   Réjouis,    contents,    pleins   d'allé- 
gresse. 

Eybaudi  d'alcgressa. 

,    M.  5. 


EYB  —  88  — 

Faire  une  brèche,  un  ac 


EYC 


Eyberchic,  v.  a. 
croc. 
Vn  garçon  comme  mi  voiffia  de  VamiUanci, 
U  l'ame  mey  mori  qu'eyherchié  sa  constanci. 

M.  4. 

Eybrandâ,  v.  a.  —  Secouer,  remuer,  ébranler, 
agiter. 
Per  mi  Ion  lie  pourrai  eyiranda  mon  courageo. 

M.  8. 
/Si  jamci  filli  fut  en  pena,  }'u  scu  ore 
Car  je  seu  eyhranda  comm'un  boei  de  lez  ore. 

M.  4. 

Eybrudà,   v.   a.  —   Malmener,   gronder,   pour- 
suivre. 
Un  lou  qu'ét  eyhruda  se  cache  din  le  vcrne. 

M.  4. 

Eycagnié,  v.  a.  —  Moquer,  tourner  en  dérision 
et  aussi  avoir  la  honte,  le  mépris. 
Faute  gu'u  désespoir  mon  ama  je  contregno, 
Et  que  d'un  tau  meipri  je  seyo  eycagna! 

M.  5. 

Eycalambrâ  (s').  —  Ecarter  les  cuisses. 

y  at  toûjour  hon  feu  avec  sept  ou  huit  branche 
l'er  si  eycalambrâ  et  chaufa  bien  lez  anche. 

M.  8. 

Eycapabossié,  v.  a.  —  Faire  des  bosses,  bossuer. 

M.  8. 

Eycarabossié,  v.  a.  —  Mettre  en  pièces. 
l'eycarabossirai  totta  nostra  veisscUa, 
le  frandeiray  tout,  iusqu'à  la  moindra  sella. 

M.  4. 

Voir  :  carabossié  et  carabossia. 

Eycarfoirïé,  v.  a.  —  Ecraser,  mettre  en  bouillie. 
Lo  pape  l'admirit  et  Vaumonié  criave 
Qu'à  la  porta  lou  dey  l'on  luy  eycarfoirave. 

M.  8. 

Eycepvelâ,  v.  a.  —  Rompre  la  tête,  briser  le 
crâne. 
Queyto  ce  que  me  tin  que  je  n'alo  d'un  cop 
Eycervela  ceu  bougro  ou  luy  rompre  lo  cot. 

M.  4. 

Eycervcllâ  (s').  —  Se  casser  la  tête,  faire  tous 
ses  efforts  pour  arriver  à  bout  d'une  entre- 
prise. 

Eychajjni,   s.   f.  —  Dévidoir,   tour   qui   servait 
autrefois   dans   les   campagnes   à   mettre   en 
peloton  le  fil  qu'on  venait  de  filer. 
Ren  ne  lour  fâche  tant  que  lo  tour  et  Vcychagni. 

M.  4. 
Eychallié,  v.  a.  —  Enlever  l'écorcc. 

Quand  la  noi  est  bien  eergni  e  la  faut  eychallié. 

M.  4. 
Eychâpo.  —  Hors  de,  à  l'abri  de. 

Vo  n'estes  pa  inco  eyehapo  de  me  man. 

M.  4. 
Eychar.  —  Avares. 

Eyeharfâ,  v.  a.  —  Echauffer,  réchauffer. 


Eychargnié,  v.  a.  —  Se  moquer,  contrefaire. 
Alton  u  grand  jardin 
l'er  entendre  l'écho  du  rochié  citadin, 
Nimpha  qui  redit  tout,  qui  personna  n'espargne. 
Car  n'y  at  point  de  voey  si  bella  qu'i  n'eychargne. 

M.  8. 

Eycharpi.  —  Mal  peigné  et  aussi  qui  se  tient 
mal,  déguenillé. 
Eycharpi  de  Tensin,  nargou  de  Sainet-Haleiro. 

M.  4. 
V  l'ét  eycharpi  Vhiver  comm'un  chavan. 

M.  8. 

EychauilA,  v.  a.  —  Réchauffer. 
Eychauda  la  cusina,  faire  bouillir  la  marmite. 

M.  5. 

Eychibuchié  (s').  —  Se  tromper  en  écrivant. 
Asseton  no  un  po  tandi  qu'u  Veycrirat, 
Parlon  ba  autramen  u  s' eyehibuchirat, 
Comme  fit  lo  lialot,  dcdin  son  eyeritura. 

M.  4. 

Eyciclo,  s.  m.  —  Cri  perçant. 

Ceu  bergié,  contra  qui  vo  volé  que  j'ohservo 
Vostrou.  commandamen,  du  boey  lo  plu  claffi. 
Accourut  u  premié  eyciclo  que  je  fi. 

M.  5. 

Eyclapà,  v.  a.  —  Mettre  en  pièces. 

J'ay  gouda  eyclapa  u  sergen  le  cervelle. 

M.  5. 

Eycoeyssié,   v.    a.   —   Découper,    littéralement 
écarteler.  ouvrir  les  cuisses. 
Eycoeysson  tout,  coman  farat  din  lou  lensieu, 
L'eypou  quand  u  mettrai  son  faret  u  crusieu, 

M.  4. 

Eycot,  s.  m.  —  Morceau  de  bois. 

l'amo  mieu  deveni  sechi  comm'un  eycot. 
Que  de  me  maria  avecque  ceu  recot. 

M.  8. 

Eycourre,  v.  a.  —  Secouer,  battre,  frapper,  cor- 
riger. 
De  graci,  leissié  lo,  et  m'ayda  à  eycourre 
La  Diana  de  qui  ie  volo  me  seeourre. 

M.  8. 

Eycpachat,  s.  m.  —  Crachat. 

Eycrachié,  v.  n.  —  Cracher. 

Lo  bon  vin  fat  ieni  chacun  sur  sou  talon. 

V  revicolarici  una  personna  morta, 

V  me  fat  eycrachié.  u  fat  mouri  lou  ver 
Que  me  piquon  lo  cour. 

M.  4. 

Eycpapioiinà,  v.  a.  —  Déchiqueter,   mettre  ou 
couper  en  morceaux. 

Eycpusi.  —  Maigre  comme  un  crucifié. 
Eycrusi  du  liaehet  qui  ne  sont  jamey  sou. 

M.  4. 

Eycumigeà.  —  Excommunié,   hérétique   et,   en 
général,  tous  les  partisans  de  la  religion  ré- 
formée. 
Comm'un  eycumigeà  ceu  iqui  devin  mcigro. 

M.  4. 


EYE 

Eyet.  —  C'est. 

Non,  non,  cyct  en  vain  que  mou  croyo  paren, 
(Impitou  comme  sont  au  le  flou  lou  torren) 
Volon  deytafeye  de  mon  printem  la  rama. 

M.  5. 
Esarat,  ce  sera. 

Esarat  quand  pleirat  à  ma  tanta  Mathia. 

M.  4. 
Enet,  ce  n'est. 

Enet  po  per  leu  que  lo  pan  cot  u  four. 

M.  4. 

Eyfarogié,  v.  a.  —  Effaroucher,  épouvanter. 

M.  7. 

Eyfai'tallié,  v.  a.  —  Faire  voler  en  éclats,  met- 
tre en  pièces. 

Eyferbeillié,  v.  a.  —  Aveugler  et  aussi  détruire, 
faire  voler  en  tels  éclats  qu'on  en  est  ébloui, 
saccager,  détruire. 
En  sortant  de  Veygleyzi  u  l'at  dit  que  la  fondra 
Dehviet  eyferiellié  et  réduire  en  poudra 
Celleu  qui  en  sortiet. 

M.  7. 

Eyflorâ,  v.  a.  —  Prendre  la  fleur,  le  dessus  du 
panier. 

Eygargaii,  s.  m.  —  Escargot. 

Quand  ie  scu  aver  ley,   met  advi  que  fenfilo   de 
crocyse  d'eygargau. 

M.  8. 
Eyglat,  s.  m.  —  Gros  bâton  de  berger  servant  à 
la  fois  à  la  conduite  des  moutons  et  comme 
arme  défensive. 

Eygruisassi,  s.  f.  —  Egratignure,  écorchure. 

Eygruiscyro.  —  Piquant,  qui  égratigne. 
Lo  chardon  eygruiseyro. 

M.  8. 
Eygruisià.  —  Egratigne,  ée. 

le  seu  tout  eygruisià 
De  ceu  ronsié  ou  j'ay  maugra  mi  trop  dansia. 

M.  4. 
Yo  ne  fari  qu'eygruisié  la  muralli. 

M.  4. 
Eygruisié,  v.  a.  —  Egratigner. 

E  faut  donqua  que  je  solageo 
Mon  amour  de  mille  beisié 
Et  quand  i  deivriet  m'eygruisié 
J'cybrandarey  son  pucelageo. 

M.  4. 
Eygua,  s.  f.  —  Eau. 

Eyguenau,  s.  m.  —  Huguenot,  protestant. 

Ahram  Icyguenau  qui  voeyde  lien  la  tassa 
Et  qui  fat  de  careyma  una  dimenchi  grassa. 

M.  4. 
Eyguipié,  v.  a.  —  Déchirer. 

Et  tou  per  me  beisié  m'eyguiron  ma  ealetta, 

M.  4. 
Eyjardou.  —  Louche,  de  travers,  méchant. 
Un  œu  eyjardoii,  un  mauvais  regard. 

U  2. 
Eyloeido,  s.  m.  —  Eclair,  foudre. 

Sou  pa  fuan  sen  von  plu  visto  qu'un  eyloeido. 

M.  4. 


89  — 


EYP 


Eylocydâ,  v.  n.  —  Briller  comme  un  éclair. 
Tandi  que  votrouz  eyu  sur  mi  eyloeydaront, 
Toute  sorte  de  bien  chié  mi  abondaront. 

M.  a 

Eyloeydo,  s.  m.  —  Eclair. 

Arresta  mon  solei!  You-tu  comm'un  eyloeydo 
Te  perdre  devant  mi,  sito  que  je  t'ay  veut 

M.  5. 

Kymodâ,  v.  a.  —  Exciter,  secouer,  tourmenter. 
Ne  faut  pa  leymoda  comme  clochi  qu'on  sonne. 

M.  8. 
Eymodey.  —  Envoyées,  poussées. 

On  verrat  de  lavanche  eymodey  jusqu'u  rut. 

M.  8. 

Eymossié,   v.   a.   —  Laisser   échapper,   laisser 
tomber. 
Ne  faut  pa  que  de  pou  la  vieina  feymosae, 
Car  l'affare  eyrat  mieu  que  taborin  à  nopce. 

M.  4. 
S'cymossié,  se  mettre  en  colère,  se  mettre  mar- 
tel en  tête,  s'émotionner. 

Eymouchié,  v.  a.  —  Emoustiller,  surexciter. 
/  s'engardarat  ben  d'eymouchié  ma  collera. 

M.  4. 
Eymurti.  —  Sans  vigueur,  terrassé  par  l'épou- 
vante, sans  nerfs. 
Fare  l'eymurti,  faire  la  bête. 

Nostra  dama  te  voti  et  tu  fai  t eymurti! 

M.  5. 
Eymurtié,  f.  pi.  —  Ecrasées. 

La  discorda  meurtreyri, 
Couverta  de  serpen  comm'una  feytureyri, 
Yid  esteindre  sa  torchi  à  de  rougibontem, 
Se  serpen  eymurtié  et  la  fin  de  son  tem. 

M.  7. 
Fém.  sing.  :  eymurtia. 

Eymurtia  de  la  fret  du  grand  quartié  d'hyver 
Qui  l'aviet  endormi  comme  le  marmotone. 

M.  7. 
Eymussié,  v.  a.  —  Exciter. 

Eynâzié,  v.  a.  —  Couper  le  nez,  défigurer. 
le  volo  qu'on  m'eynaze 
Si  to)i  corp  ne  recet  du  men  ce  que  faudrat. 

M.  4. 
Eypalâ.  —  Ecartelé. 

Avey  moin  de  conscienci  qu'un  chival  eypala. 

M.  4. 
Eypâla,  s.  f.  —  Epaule. 
V  darrié  de  l'eypala,  au  défaut  de  l'épaule. 

M.  4. 
Eypan,  s.  m.  —  On  appelle  ainsi  la  distance 
comprise  entre  le  pouce  et  le  doigt  majeur 
appuyés  sur  une  table  et  fortement  écartés. 
(Roq.) 
l'ay  faya  louz  avaro  et  maudit  picourou 
A  tirié  un  eypan  lotir  lengua  venimousa. 

M.  8. 
Eyparpaillié  (s')-  —  S'entr'ouvrir. 
N'ct  pa  ren  à  demy 
Que  mon  cour  seybaudit  per  fare  le  fiançaille, 
Perce  que  tout  à  fat  de  joey  «  s'eyparpaille, 

M.  8. 


EYP 


—  90  — 


EYT 


Eyparpallié  (a^).  —  Se  débrailler,  ee  décolleter, 
moDtrer  sa  poitrine  d'une  façon  p«i  conve- 
nable. 
Ejrpelalbié,  v.  a.  —  Enlever  l'écorce  et  aussi  le- 
ver la  peau,  écorcher. 
Epet  teu  gtfat  bmOk*  U>  eonêeti  à  CmUUt 
De  teni  tou  papié  et  ton  vi»  à  foPlmt; 
A  BtPi^tiri  U>  Herc  qni  chacun  eppdMlke 
De  «e  coackte  de  jonr  comme  font  le  poUtke. 

M.  4. 
EvpeUtUé  en  1659. 

Ejrpdtti,  V.  a.  —  Dépouiller  un  arbre  de  son 
écorce,  écorcher,  enlever  la  peau. 
Vn  mWo  tout  epptO*. 

M.  8. 

Eypelli,  v.  n.  —  Eclore,  sortir  de  leur  coquille, 
en  parlant  des  oiseaux. 
Adomc  ie  «on  fUn  pmin  eppdliront. 

11,7. 
Eypeyè,  s.  f.  pL  —  Epées. 

Cmr  mttm^rm  Utmrz  eppepe  ePU  me  éeUivrU. 

M.  5. 
EypteL  —  Pressé,  à  la  bâte. 

Tm»  mep  Uto  tou  ver  «ypfef,  ou  à  lepti. 
Tu»  wte$  fmvro  le  lore,  et  m'epdmtto  ie  rire. 

M.  4. 

EyposalisBio  (P).  —  Les  épousailles,  les  for- 
malités de  la  célébration  du  mariage  et  le 
mariage  lui-même. 
BuiUié  me  U  per  mure  ou  6e«  per  m*  êerom, 
IteppotuUstio  fut  je  tarii  trop  heprou. 

M.  8. 
Eymt.  —  Ira. 

M.  4. 
Tout  eprtt  à  U  fht  cowume  fup  éUpoêu. 

VL  4. 
Eyrum,  iraienL 

Su  Furiou  ho»  eutie  de  me  vep  e»  m^pnupeo 
U  u'uptiu»  jw  diiu»  que  ie  ue  teu  pu  iîupeo. 

M.  4. 
Eyre.  —  Etait 

Tout  epre  »i  fopom  que  êm  éou  tour  ée  mum 
Fut  teuéu  pe  éettu,  tupimii  pe  ievum. 

B.  9, 
Effron,  étaleoL 

Tout  pe  lu  prteettiou  è  Teituep  Tm»  4e  Tautro, 
Bie»  rwgu.  Me»  poudrm  ^epro»  utep  tu  U>r  propro. 
De  ptu  tou  lou  priou  ^epro»  etltowtuetu. 

B.  S>. 
1/0  jour  u'epre  put  loi»,  p  u'epre  qiiMipuu. 

B.  ». 
Ejrria Irais. 

Eyriel Irait. 

Et  ti  u'euliet  Ttmour  tout  epriet  urébour. 

IL  4. 

Vijtm,  s.  m.  —  Tem.in  hiea  éxpoêé  au  soleil  et 
rempli  de  lvoassaille& 
V  lut  u»  prmud  tptar  emeUoauu  d^utio. 

U.4. 

Eyserrafeé Effarouché,  dliumear  sauvage. 

0»te  eourtu,  /«•*■,  fe»  tem  epmnvmpm. 

U.4. 


Eyserielâ,  v.  a.  —  Rompre  la  tête,  briser  le 
crâne. 
Per  ique»  ne  faut  pu  eptervela  d'un  puu 
La  flUi  qui,  lattet,  fat  pluiti  à  ton  maittre. 

M.  7. 
Eysiblâ  (s').  —  S'oublier,  mal  tourner,  en  par- 
lant d'une  jeune  fille. 
O  contreiro  tiio  que  Iki  tet  eptiblu, 
Lon  la  chatte  pertout  comm'un  cupon  du  bUi. 

M.  4. 
Eysinâ,  s.  f.  —  Ustensiles,  batterie  de  cuisine 
et   aussi,   dans   un   sens   léger,    les   parties 
sexuelles  de  la  femme. 

Epet  nottra  veptina 
A  qui  ie  toudrin  bien  avep  chara  Veptina. 

M.  4. 
Eyssar,  s.  m.  —  Feux  de  joie. 

Et  lout  epttart»  qu'u  fon  pé  le  mt^tagne 
yapon  quati  ni  ehalou  ni  clarta. 

Ey>«ari.  —  Lieu  inculte.  (J.  O.) 

EysHorâ,  v.  a.  —  Faire  partir,  donner  l'essor. 
(Roq.) 
La  touchi  quand  la  prima  epttore  tu  verdou 
Ploure  du  grand  amour  qu'eillut  e»  eeu  tem  dou. 

M.  8. 
Eyasut.  —  Amaigri,  sec,  desséché. 

Diana  pU/urarat  iusqu'à  tan  que  tet  mortu. 
Et  ti  tu  devindre*  epttut  de  la  lonfou, 
Com'u»  abro  qui  »'ut  ni  tuvu  ui  t>ipou. 

H.  a 
Eysntâ.  —  Affilé,  pointu. 

Eptutu  eomm'uH  pit. 

M.  5. 
Eyta.  —  Eté. 

Ve  te  parle  plu  ren  du  mutkeur  qtfont  eptu. 

M.  4. 

Les  malheurs  paa»6ti. 

Eytâ,  V.  n.  —  Demeura-,  rester  tranquille,  res- 
ter en  place,  ne  pas  b(Miger, 
Adieu,  Uuti  m'eytal  laissez-moi  tranquille. 

H.  8. 
Per  ditnu  faut  attendre 
Qu'etr  apont  Upottu, 
Et  qu'âpre*  lour  terveute 
Lut  upout  tempettu. 
A  te  eurte,  é  le  du»*e 
Lour  faut  tout  tupportu, 
Bienrteurou  tout  lou»  home 
Qui  U  lupttout  eptu. 

M.  S. 
EftBtld,  s.  f .  —  Attache,  lien. 

FUte  màlaaitep  qui  rompo»  tour  eptaehe. 

ML  4. 
KjtméUè,  v.  a.  —  Attacher,  lier. 

BptueUme»  tq  hru  et  de  tuU  munepri 
Que  tou  tepe  qiiumtour  <■'«  fat  tu  preptouneiri. 

M.  S. 

EytarM,  v.  a.  —  ¥jp»XfOf!r,  é»-oaom'tter. 
Faut  per  de  pr»  tortopu  epfloru  lu  furiuu 
Et  »e  pa  Teptuitu  comme  tm  Cutàmriuu 
Puitque  lu  fou  duUuue  eoute  que  tiupt  êou. 

U.4. 


EYT  — 

Eyfat,  s.  m.  —  Cas. 

Fare  eytat,  faire  cas,  ne  pas  dédaigner. 
La  mare  de  ckactiit  a  totijoir  fat  «ytat, 
La  fSIIi  fat  aroeg  i  rkaoMH  lona  mina. 

M.  4. 

Eytèla,  s.  f.  —  Etoile. 

Eytit.  —  Maigre,  décharné,   poitrinaire,   phti- 
sique, étique. 
Eytouppà.  V.  a.  —  Garnir  d'étoupes.  boucher, 
s'étrangler,  se  pendre. 

Fore  fptomffa 
Lo  panagto  4u  rtiYc  «M  jm  icfa»t  (odjtjM. 

M.  5. 

Eytrassià.  —  Détruite,  perdue,  abîmée,  dété- 
riorée. 

S'eytrassié,  se  mettre  dans  l'embarras,  gaspil- 
ler sa  situation,  compromettre  son  avenir. 

M.  & 

Eytrassié,  v.  a.  —  Détruire,  abîmer. 


94  —  EYU 

B^trtasié  sa   vtrche^,  nnnger,  g&spiUer  sa 
dot 

SL4. 

Eyirieu.  s.  m.  pi.  —  Etriers. 
EytripA.  v.  a.  —  Sortir  les  entrailles,  déchira-, 
arracher  les  bo^•aux. 

M.  4. 

Eytromà  (s*).  —  Se  renfermer,  élire  son  domi- 
cile. 

Kyu.  —  Yeux. 

Lt  nimpke  ir  Littrm  à  qm  Imu  ry*  •«"'  trowM*. 

M.  4. 

Ez.  —  .\v«u 

Ta  »'m>  ««,  «•  t'a*  m»*, 

D«  coni«  «  CM  it'mt  Mat. 
Il  s'agit,  dans  cette  devinette,  des  deux  pot^hes 
en  toile  que  les  fenmies  portaient  autrefois 
attachées  autour  de  leur  ceinture  et  qui  ne 
faisaient  pas  partie  de  la  robe.  ^Lantelme.) 


-*^IÇ^^^P^ 


F 


FAC 

Fftcharl,  s.  f.  —  Sujet  d'ennui,  inquiétude. 
Conta  me  solamen  toutta  ta  fachari. 
Quin  morcel  sur  lo  cour  po  tu  pa  digcrif 

M.  4. 
O  yranda  fachari,  je  voudrin  estre  morta, 
Ore  je  n'aurin  pa  cela  maienconi. 

M.  4. 

Fâchou,  fâchousa.  —  Importun,  personnage  en- 
nuyeux. 
Fafarôte,  s.  f.  pi.  —  Oignons  de  colchique. 

Fagotié,  s.  m.  —  Faiseurs  de  fagots. 
Malavisa   d'Eyben,  fagotié  d' Eychiriole. 

M.  4. 

Fai  (en  1665),  s.  f.  —  Fée. 

La  fai  de  la  bastilU  à  monseignou  lo  comte  de 
Bault. 

M.  8. 

Faï  ou  faye —  Fée. 

La  faye  de  Sassenageo,  se  dit  proprenment  de 

Mélusine.  (Champ.) 
Faicéla,  s.  f.  —  Récipient  percé  comme  une  écu- 

moire  dans  lequel  on  met  le  lait  caillé  pour 

eu  faire  un  fromage  blanc. 
Faillibourda,  s.  f.,  et  faribourda.  —  Sornette. 

(Champ.). 

Fainien,  s.  m.  —  Sortilège,  enchantement,  sort. 
No  louz  adsistaron  de  faimen  si  fort. 
Que  lou  vieu  se  prendront  et  lou  joeyno  sen  tort. 

M.  8. 

Faissi,  s.  f.  —  Endroit  d'un  rocher  où  le  ter- 
rain semble  s'abaisser,  s'affaisser.  Lien  dont 
on  se  sert  pour  attacher  une  haie  ou  cloison 
de  bois  mort.  (Charbot.) 
Faiturié,  s.  m.  —  Sorciers. 
Falcrâ  (.se).  —  Se  parer,  s'astiquer,  se  harna- 
cher, se  mettre  sur  ses  trente-six. 
Vo  zavé  prou  pcna 
A  vou  para,  terna,  lichié  et  falerâ. 

L.  3. 

Falibourda,  s.  f.  —  Sornette,  discours  frivole, 
bagatelle. 
niais  eyt  assez  parla  de  celés  falibourdes. 

A.  R. 

Falougua,  s.  f.  —  Vieille  femme  sale,  déchirée, 
couverte  de  haillons.  (B.) 


FAN 


Fam,  s.  f.  —  Faim. 
Fon.  (Ménilgrand.) 


Fanifougni,  s.  f.  —  On  donne  ce  nom  à  l'instru- 
ment qui  s'appelle  une  vielle. 
On  écrit  aussi  :  fanfougni. 

Fan.  —  Font. 

Fan  toujour  V eicharguet  corne  un  chef  accapà 
Dcvan  guauque  pertu, 

h.  3. 

Fan.  —  Faim,  besoin  de  manger. 
Tout  chié  leu  brame  de  fan. 

M.  6. 

Fana,  v.  n.  —  Tourner  et  retourner  le  foin 

quand  il  est  coupé  et  aussi  l'engranger. 
On  dit  aussi  :  fenérié  et  fenâ. 

Fanfara,  s.  f.  —  Réjouissances,  bruit,  tapage. 
Quinta  fanfar'  eito  cecy? 
Que  fon-to  tan  de  gen  icyt 

M.  6. 

Fanfare,  s.  f.  pi.  —  Réjouissances  publiques. 
A  mon  avi  le  gen  i  font  prou  de  fanfare, 
lamei  u  grand  jamei  ne  se  net  veu  tant  fore. 
Per  place  Ion  ne  vet  ren  que  de  batelou. 
Et  que  de  charlatan  tou  para  de  velou. 

M.  4. 
Te  m'aya  ben  promey  de  quitta  tou  zafare 
Quan  te  sauria  lo  jour  qu'on  farit  le  fanfare. 

B.  9. 

Fanferluchari   (la).  —  La   fanferluche,   toutes 
les  inutilités  dont  aiment  à  se  parer  les  fem- 
mes. 
Le  clinquant  était  interdit  au  vulgum  pecus. 
La  fanferluchari,  à  défaut  du  clinquan, 
Sert  deija  de  parada  a  biaucop  de  eroquan. 

M.  5. 

Fanfourgni,  s.  f.  —  Mauvais  violon.  (Champ.) 

Fantasquapi,  s.  f.  —  Idée  baroque,  idiotie. 
Ne  faut  pa  endura  tala  fantasquari, 
Elo  faut  chapitra  et  fare  de  la  sorta 
Qu'u  l'entende  reyson  ou  qu'u  passe  la  porta. 

M.  4. 

Fantibôla,  s.  f.  —  Plaisanterie,  frivolité. 
le  n'adjonsto  ren  fey  à  celle  fantibole. 
Car  ic  creyo  qu'amour  y  ved  bien  quand  u  ficrt. 

M.  8. 

Fanlimou.  —  Fantasque. 

lanin  lo  fantimou 
Que  se  repose  moin  qu'un  mollen  quand  u  mou. 

M.  4. 

Fantumou.  —  Visionnaire,  celui  qui  s'imagine 
voir  des  fantômes.  (Charbot.) 


FAO 


—  m 


FAY 


Faom,  s.  f.  —  Faim.  (B.) 

Faravalan.  —  Débrouillard    qui  sait  se  retour- 
ner. 

Fapceyié,  v.  n.  —  Dire  et  faire  des  farces. 
Lon  vet  de  charlatan  tou  para  de  velou, 
Qui  farceyon  ai  bien  que  gnat  neugan  qui  poeiase 
8'engarda  de  pissié  {de  rire)  aur  se  coeiase. 

M.  4. 

Fardun,  s.  m.  —  C'est  le  pouvoir  qu'on  attri- 
buait aux  fées  de  métamorphoser  un  homme 
ou  une  femme  en  telle  bête  qu'il  leur  plaisait. 
De  là  :  fard,  déguisement. 

Eilli  fat  lo  fardun. 

Jj.  3. 

Fâre,  v.  a.  —  Faire. 

Fare  quoque  foli  du  corp,  se  donner  en  parlant 
d'une  fille. 

M.  4. 

Fâre  avi.  —  Laisser  voir. 

Tu  fa  ben  avi  que  je  ne  «e»  po  bella. 


Farean.  —  Flambant. 


M.  5. 


L.  3. 


Farci.  —  Mèche  de  lampe  à  huile. 

Eycoeyason  tout,  coman  farat  din  lou  lensieu, 
L'eypou  quand  u  mettrat  aon  faret  n  cruaieu. 

M.  4. 
Faut  ben  qu'u  se  refreiche  en  quoque  cabaret 
Quand  la  lampa  du  jour  n'at  hulo  ni  faret. 

M.  8. 

Farfarella,  s.  f.  —  Lutine,  qui  évoque  des  far- 
fadets, qui  prédit  l'avenir. 
Veyqui  perque  de  pou  de  m'eytraasié  comme  elle, 
le  volo  consulta  le  faye  farfarelle. 

M.  8. 

Farfarella,  s.  f.  —  Frivole,   écervelée,  qui  ne 
sait  ni  ce  qu'elle  veut  ni  ce  qu'elle  dit. 
Egnat  qu'enfer  uprea  de  celle  japparelle. 
Ne  ae  vet  to  pa  bien  qu'elle  aont  farfarelle. 

M.  4. 

Farfassu.  —  Mal  peigné,  ébouriffé.  (B.) 

Farginà,  s.  f.  —  Sac,  besace. 

Sen  lou  zeitrciaaemen.  comare,  notra  eiaina 
Sarit  pru  deibraillia  qu'una  vieilli  farginà. 

L.  3. 

Faribôla,  s.  f.  —  Sornette.  (Champ.) 

Faribourda,  s.  f.  —  Faribole,   propos  frivole. 
(Charbot.) 

Farogeo.  —  Farouche,  sauvage. 


Farojo.  —  Farouche,  sauvage. 


M.  5. 


M.  7. 


Fapou,  s.  m.  —  Fantôme  en  paille  revêtu  de 
haillons  qu'on  dresse  au  milieu  des  champs 
ensemencés  pour  servir  d'épouvantail  aux  oi- 
seaux. 


Faraugi.  —  Farouche,  se  dit  d'une  jeune  fllle 
qui  fuit  les  jeunes  gens,  qui  ne  veut  pas  se 
laisser  faire  la  cour. 
Ta  mare  ne  t'appren  qu'a  fare  la  farougi. 

M.  4. 

Farot,  s.  m.  —  Fat,  faiseur  d'embarras. 

Fat,  s.  m.  —  Fait,  état. 

En  tout  fat  de  fortuna,  en  tout  état  de  cause, 
en  toute  circonstance,  quoi  qu'il  arrive. 

U  3. 

Fatrat.  —  Epithète  injurieuse  qu'on  donne  pour 
l'ordinaire   aux    femmes   paresseuses    et   de 
mauvaises  mœurs. 
le  vo  dio  qu'eujourd'heu  l'on  vet  prou  de  fatrat 
Qui  servant  de  campa/ne  u  battan  de  le  cloche. 

M.  8. 

Fau.  —  Le  hêtre. 

Un    auta  montagni  eiburifia  de  fau  et  de  aapin. 

L.  1. 

Faut.  —  Manque. 

Et  ai  per  deifortuna  la  caiuna  U  faut. 

U  2. 

Fauta,  s.  f.  —  Manque,  besoin. 
Avey  fauta  du  bien  du  mondo,  manquer  du  né- 
cessaire. 

M.  4. 
Lhat  fauta  du  malo. 

M.  4. 

Fauta  (à).  —  A  défaut. 

Veyqui  la  Pay  din  un  char  triumphan 
Tiria  de  aiey  chivau  à  fauta  d'elephan. 

M.  7. 

Fâva,  s.  f.  —  Fève,  plante  alimentaire. 
Si  je  parla  de  pey  u  me  repond  de  fave. 

M.  4. 
E  no  chau  de  fila  autant  que  d'una  fava. 

M.  7. 

Favatié,  s.  m.  pi.  —  Fermiers,  tenanciers. 
Noz  avion  una  dama  à  qui  aau  favatié 
Appartavan  la  renia  en  quarta  ou  seytié. 

M.  5. 

En  quarta  ou  seytié,  par  quart  ou  par  sizième? 

Faviôla,  s.  f.  —  Haricot  blanc. 

Favolà.  —  Fable,  nouvelle  du  jour,  commérage. 
Babillié  la  petita  favola. 

L.  1. 

Fayâ,  v.  a.  —  Ensorceler,  soumettre  au  pouvoir 
des  fées.  (Champ.) 

Fayà  (j'ai).  —  J'ai  prophétisé,  j'ai  prédit. 
lay  faya  {vesittan  le  gisen  u  meynageo) 
Loua  efan  avec  ceu  baston  barricola, 

M.  4. 

Fayar,  s.  m.  —  Le  hêtre. 

On  dit  encore  :  fau  et  fauteau.  Ce  dernier  est 
indiqué  par  Charbot. 
Ballié  me  aou  la  man,  et  allon  prendr'  avi 
U  pied  de  ceu  fayar  tout  frizonna  de  moussa. 

M.  4. 


FA  Y 


—  94  — 


FEN 


Faye,  s.  f.  pi.  —  Fées. 

Tou  lou  galabontem  de  Franci  et  d'Espagni, 
Et  de  ceteu  paï  banquetant  jour  et  not 
De  roviole  à  la  pel,  de  crozet  et  de  gniot, 
Comme  le  Faye  font  u  8apey  et  VhatroMsa. 

M.  7. 
A  Sassonnageo  on  vet  trey  tine  que  le  Faye 
Firon  quand  lou  tailleur  ne  fasaion  poin  de  braye. 

M.  5. 

Fayetet,  s.  f.  pi.  —  Petites  fées,  jeunes  fées. 
Ceu  fayete  veitié  d'una  blanchi  gonéla 
Premei  ver  lo  tetet  d'una  blanchi  cordéla. 

li.  1. 

Fâyi,  s.  f.  —  Fée. 

Fayié,  v.  n.  — -  Prédire  l'avenir. 

Empressa  per  vo  zalla  fayé  un  petit  motillon. 

L.  1. 
Fayié,  v.  n.  —  Jeter  un  sort. 
Fayié  à  bian  ou  à  ma,  prédire  un  bon  ou  un 
mauvais  sort. 
Celou  que  j'ai  faya  à  bien  sont  bienheyrou, 
Et  tou  cellou  qu'u  sont  à  ma  sont  malhcyrou. 

M.  4. 
Faymen,  s.  m.  —  Prédiction. 

Mé,  tandi  que  j'étin  empressa  u  faymen. 

L.  1. 

Fayturier,  s.  m.  —  Celui  qui  dit  la  bonne  for- 
tune. (Champ.) 

Fécinat,  s.  f.  —  Grand  sac  de  toile  contenant  ou 
devant  contenir  de  100  à  125  kilos  de  farine. 

Féclâ,  s.  m.  —  Vaste  entonnoir  creusé  dans  un 
tronc  d'arbre  et  destiné  à  verser  le  vin  dans 
les  tonneaux. 

Féclar,  s.  m.  —  Grand  entonnoir  qui  sert  à  rem- 
plir les  tonneaux. 
Blanchet  dit  :  féclia  et  aussi  feyclar. 

Fégeo,  s.  m.  —  L'on  nomme  ainsi  le  foie.  (Char- 
bot.) 

Fei,  s.  f.  —  Fois. 

Ina  fei,  dou  trei  fei. 
De  fei  qu'y  a,  quelquefois. 

Fei,  s.  m.  —  Charge,  faix. 

EilU  aviet  din  lo  eour  un  fei  de  pensamen. 

L.  3. 
Feïà,  s.  f.  —  Brebis.  (Champ.) 

Fein,  s.  m.  —  Foin. 

Feireyié,  v.  n.  —  Commercer,  négocier;  faire 

des  marchés,  des  affaires.  (Charbot.) 
Feiri,  s.  f.  ■ —  Foire. 
Blanchet  dit  :  fiera. 
Fare  feiri,  réussir,  arriver  à  son  but. 
le  trovo  qu'en  cella  charreiri 
Tou  lou  monsieu  ne  font  pa  feiri 
Incora  qu'u  fasson  tochié 
D'aubade  quand  se  faut  couchié. 

M.  6. 
Feiteyié,  v.  a.  —  Faire  fête. 

En  ma  fidelita  je  fasin  comm'un  chin 
Qui  plu  ul  et  battu  plu  feiteye  son  maistre. 

M.  5. 


Feitureiri,  s.  f.  —  Sorcière. 

Et  qui  n'ét  feitureiri 
Jamais,  u  gran  jamais  ne  trove  la  dresseiri. 

L.  1. 
le  voey  de  cesteu  pa  trouva  la  feitureiri 
Qui  u  pctiz  efan  fat  pou  pe  la  charreiri. 
Qui  fat  pissié  le  gen  contra  la  traveison 
Et  qui  fat  de  per  ley  tou  lou  jour  reveison. 

M.  4. 
La  discorda  meurtreyri 
Couverta  de  serpen  comm'una  feytureyri. 

M.  7. 

Feiturié,  s.  m.  —  Sorcier. 

JVon,  je  ne  ereyo  pa  que  quoque  feiturié 
N'aye  fat  quoquaren  per  la  fare  virié. 

M.  4. 
Onat 
Magicien,  feiturié,  livra,  ni  armagnat 
Qu'en  scache  tant  que  mi. 

M.  4. 

Felopon,  s.  m.  —  Peloton  de  fll  ou  de  laine. 

Feu,  s.  m.  —  Foin. 

Lou  fen,  la  pailli  et  lou  fromen. 

Ménilgrand. 
U  fat  came  lo  chin,  qui  jamei  fen  ne  tache. 
Et  garde  que  lo  bo  de  sa  creipi  n'aproche. 

IL.  3. 

Fenà,  s.  f.  —  Femme. 

Lon  bon  vin  à  rêver 
lamey  ne  fat  tomba,  incora  que  j'en  béva 
Mey  que  fcna  que  set  d'ici  à  Saint-Eygrevo. 

M.  4. 

Fenaille,  s.  f.  pi.  —  La  fenaison,  l'époque  de  la 
récolte  des  foins. 

Fenâ.ssi,  s.  f.  —  Graine  de  foin. 
Feneiri,  grenier  à  foin. 

Fendâci,  s.  f.  —  Fente,  ouverture  et  aussi  la 
vulve. 
Lou  satyre  sçaurient  la  plu  secretta  placi. 
Ou  le  nymphe,  de  pou,  vont  sauva  lour  fendaci. 

M.  5. 
Elle  monstront  lour  bella  pet 
Et  lour  tetet  iusqu'u  poupet. 
Et  si  n'estiet  quoque  pourassi, 
Elle  monstrarion  la  fendassi. 

M.  6. 

Fenet,  s.  f.  pi.  —  Femmes. 

le  volin  tout  sçavei  comme  le  fenet  font. 

M.  5. 

Feneîri,  s.  f.  —  Grenier  à  foin,  fenil. 

Fenérié,  v.  n.  —  Se  livrer  aux  divers  travaux 

qu'exige  la  récolte  du  foin. 
Voir  :  fana. 

Fenié,  s.  m.  —  Meule  de  foin. 

Fenon,  s.  f.  —  Petite  femme,  jeune  épousée. 
Vna  jaeyna  filli,  eypousa  de  renom 
Non  d'eytat,  mais  toûjour  filli  non  pas  fenon. 

M.  8. 

Fcnôta,  s.  f.  —  Petite  femme. 


Il 


FEN 


—  95  — 


FEY 


Femin,  s.  m.  —  La  femme  en  général. 
Et  n'ère  lo  fenun  que  i'ét  upiniatra 
A  manteni  pleisi,  u  fusse  t'enpautra 
Lon  ten-za  din  la  terra. 

U  3. 

Fercolà,  s.  f.  —  Le  lien  qui  sert  à  attacher  la 

treille  à  l'échalas.  (Gharbot.) 
Feri,  v.  a.  —  Frapper. 

Feri  du  battay  la  clochi  d'or,  c'est  chercher  à 
tenter  quelqu'un  avec  de  l'argent. 

M.  5. 
Feron,  frappons. 
Féru,  frappé. 

Lo  brut  n'eitonne  pa  ceu  qui  açat  Men  feri. 

M.  5. 
M'ét  avi  que  l'on  at  féru  su  la  veissela. 

M.  5. 
Feron  comme  lou  sourd. 

M.  5. 
Que  la  premeiri  fei  qu'u  la  voudrai  féri 
Lo  puin  m  deipondei, 

L.  1. 
Ferlange,  s.  f.  pi.  —  Rets,  filets. 
Louz  archié 
Prendront  comme  aragnié  le  mouche  en  ferlange. 

M.  8. 
Ferlintintim,  s.  m.  —  Crécelle.  Espèce  d'instru- 
ment en  bois  composé  d'un  manche  et  d'une 
petite  tablette  qui  tourne  tout  autour  sur  des 
arêtes  et  produit  un  bruit  fort  désagréable. 
De  cornet  à  bouquin  et  de  ferlintintim. 

M.  7. 
Fermiolâ,  v.  n.  —  Fourmiller. 

Meijour  ère  sona,  et  déjà  d'AUson 
Fermiolàve  de  gen  la  cour  et  la  meison. 

L.  3. 
Je  ce  ai  de  dolou 
Trenta  mille  fei  mei  que  n'at  un  gratelou 
A  qui  lo  cour  fermiole  en  pru  gran  migizon 
Que  s'il  l'aviet  susi  un  millié  d'artizon. 

L.  2. 

ï'ennioulamen,  s.  m.  —  Fourmillement,  frisson. 
Un  dou  fermioulamen  lou  fat  deyja  queysié 
Su  le  tore  confite  u  siwro  du  baisié. 

M.  5. 
Ferra  (la),  s.  f.  —  La  ventraille,  les  tripes,  les 

entrailles. 
On  dit  de  quelqu'un  qu'on  déteste  : 

A  qui  je  voudrin  vey  le  tripe  et  la  ferra. 

M.  5. 
Per  ma  fei,  sanguetà,  dancié  et  se  para, 
Quoque  fei  fa  gran  ben  u  cour  et  à  la  ferra. 

L.  3. 
Ferra.  —  Frapper. 

Quand  u  fut  marescha  u  ferrit  sen  ferra 
Tou  lou  Napolitain  venu  à  Poncharra. 

M.  8. 

Ferra,  v.  a.  —  Ferrer  et  aussi  percer  le  nez 

avec  un  anneau. 
Ferra  lo  cayon,  c'est  traverser  le  nez  d'un  porc 

d'un  clou  recourbé  en  forme  d'anneau  pour 

l'empêcher  de  creuser  le  sol,  de  fogié  comme 

disent  les  paysans. 


Fcppetet,  s.  f.  pi.  —  Bénéfice,  gain. 
Fare  se  ferretet,  faire  ses  affaires,  garnir  son 
gousset. 
Lo  caffé  parisien,  qu'est  astheura  à  la  moda. 
Fit  Men  se  ferretet,  chieu  leu  se  vit  la  vogua. 

B.  9. 
Fert.  —  Solidement,  fortement. 
Fytacha  fort  et  fert. 

M.  5. 
D'un  choso  reposei,  gro  corne  un  murusson, 
La  furgue  fort  et  fert  en  diversi  façon. 

L.  3. 
Féru.  —  Frappé. 

8ito  qu'u  se  sentit  d'una  iala  fcru. 

M.  4. 
Prenes  lou  attenen,  vo  lou  trouvari  tou     - 
Féru  d'un  mesmo  coin. 

M.  4. 
V  sont  d'un  gramarci  mieu  féru  que  d'un  dard. 

M.  7. 
Fessera,  v.  a.  —  Fossoyer. 
Fessera  le  vi. 

Féssorâ,  s.  f.  —  C'est  la  quantité  de  vigne  qu'un 

homme  peut  fosser  dans  sa  journée. 
Féssorié,  s.  m.  —  Fossoyeur. 
Fessou,  s.  m.  —  Pioche  à  large  fer  horizontal 
qui  sert  à  piocher  la  vigne. 
Le  vigne,  sen  fessou,  forci  vin  apportavon. 

L.  1. 
Feugi,  s.  f.  —  Feutre  et  aussi  chapeau  de  feu- 
tre. 

U  set  emplumacha  d'una  grand  feugi  largi. 

M.  4. 
Feûgi,  s.  f.  —  Fougère.  (Proveyz.) 

Feumeiri,  s.  f.  —  Fumée. 
Feuzl,  s.  f.  —  Fougère.  (B.) 

Fey.  —  Poids,  fardeau. 

J'eu  lo  cour  deiohargea  d'un  fey  de  pessamen, 

M.  5. 
le  sçavo  que  la  perta  en  ce  qu'on  ame  veyre. 
Et  un  fey  su  lo  cour  plu  gro  qu'on  ne  pot  oreyre. 

M.  4. 
Fey.  —  Foi,  promesse. 
Ina  bagua  à  la  fey,  une  bague  de  fiançailles. 
Car  leu  luy  a  donna  una  bagua  à  la  fey. 
Que  Ihat  tout  aussi  to  ficha  dedin  son  dey. 

M.  4. 
Feyà,  s.  f.  —  Brebis. 
Blanchet  écrit  :  faya. 

Veyé,  veyé  ilay  trey  loup  sur  una  feya, 
Ul  eyferbelliront  comm'una  girofleya. 

M.  8. 
Prente  garda  du  loup  vestu  comm'una  feya. 
Qui  font  lou  chin  couchan  d'aleya  en  aleya 
Per  ravi  louz  agneu. 

M.  7. 
Feye,  s.  f.  pi.  —  Brebis. 

Insi  qu'un  lou  solet  eicarte  mille  feye. 

M.  5. 
Grenoblo  bona  meynageiri 
N'a  pa  besoin  d'una  bergeyri 
Per  garda  se  feye  du  lou. 

M.  4. 


FEY 

Feyclar,  s.  m.  —  Entonnoir.  (J.  0.) 

Feyri,  s.  f.  —  Foire,  fête. 

Onat  ixnnt  de  feyri  sen  retour. 


—  96 


M.  4. 
le  pasaarin  per  sauma  en  feyn  Saint-Martin. 

M.  8. 

Fare  feyri,  se  réjouir,  s'amuser. 

l'ay  veu  dedin  un  pra  deuhn  de  la  Ualeyri 
Vna  dama  aveequi  ie  volin  fare  feyri. 

M.  8. 

Ferroi,  s.  m.  —  Verrou,  ferrure. 

V  n'a  laisaia  cliési,  fenétra,  ni  pcrtu, 
Lucarna  ni  lurmié,  qu'aver  lona  saralU, 
Ferroi,  barra,  clavel,  grosse  piere  et  palU 

V  n'aye  eitopa. 

L.  1. 

Feyturié,  s.  m.  —  Sorciers. 

Eilli  fut  couronna  Reyna  du  feyturié, 
Du  brigan,  du  frippon,  du  disou  de  fortuna 
Et  du  larron  qui  font  lour  crusieu  de  la  luna. 

M.  8. 

Fezuit,  s.  m.  —  Fusil. 

Decey  deley  se  vit  soudar  et  haUtan 
Prépara  lor  fezuit,  lor  epeyet,  lor  gan. 

Se  dit  aussi  fezut. 

Fî,  s.  m.  —  Fil. 

Laissié  couri  l'eiga  avat  per  son  fi,  laisser  agir 
le  temps,  laisser  les  choses  suivre  leur  cours. 

M.  4. 

Vaitrassirei  lo  fi,  i'aiguiriray  lo  Ungeo. 

M.  4. 

Fi,  s.  m.  —  Fils  et  aussi  fil. 
Blanchet  dit  :  fieu,  fis. 

Fia,  s.  f.  —  Conflance. 

Egnat  point  de  fia  u  Pater  de  le  fene. 

Janin. 

Fia  (se).  —  Se  fier,  avoir  confiance. 

Lhome  ne  se  det  fia  (inco  qu'u  len  set  foa) 
A  la  hesti  qui  at  dou  pertu  sous  la  coa. 

M.  4. 

Foa,  fou. 

Fia-lia,  s.  m.  —  Grive  litorne.  (Bouteille.) 

Fianci,  s.  f.  —  Gage,  caution. 

Lo  pare  du  motet  et  lo  motet  du  pare 
Ne  s'asseure  sen  fianci. 

L.  3. 

Fiebvra,  s.  f.  —  Fièvre. 
La  fiebvra  de  langou,  la  fièvre  amoureuse. 
'  M.  5. 

Fiéro.  —  Je  frappe. 

:Ve  seu  pa  mareicha  et  si  fiero  Vencluma. 

M.  4. 

Figua.  —  Figue. 

Fare  la  figua,  faire  la  nique. 

Et  avi,  per  ma  figua, 
Que  Dié  lou  zaye  fat  per  fare  u  dé  la  figua. 

U  1. 

Figua  (per  ma).  —  Serment  tant  soit  peu  ob- 
"scène  et  dont  la  traduction  littérale  est  celle- 
ci  -.par  ma  figue! 


FIN 

Fignola,  v.  a.  —  Mettre  la  dernière  main  à  quel- 
que chose. 

Fignolou.  —  Muscadin,  dandy. 

Lou  plu  gran  fi,gnolous  sont  en  chemisi  sala. 

A.  K. 

Figoulà,  s.  f.  —  Flambée  produite  par  du  petit 

bois  bien  sec. 
Figoulâ  :  faire  une  flambée. 

Filar,  s.  m.  —  Filet. 

Nostron  seignon  nou  tin  tau  dedin  son  filar. 

M.  4. 

Filhâtpo,  s.  m.  —  Gendre,  heau-flls. 

Ah!  je  ne  volo  pa  un  monsieu  per  filhatro. 
Ma  filli  ne  sariet  pui  après  qu'un  emplatro. 

M.  4. 

Filiot,  s.  m.  —  Filleul. 
Filiôla,  s.  f.  —  Filleule. 
Filiôla,  s.  f.  —  Nouvelle  ruche  d'abeilles. 
Ina  filiôla  de  queteu-y-a/n. 

Fillar,  s.  m.  —  Filet,  rets. 

Onat  animal,  our,  lyon  ou  sanglar 
Que  Cupidon  ne  prenn'  en  son  fillar. 

M.  5. 

Fillâtro,  S.  m.  —  Gendre. 

Jamay  te  ne  sares  mon  fillâtro. 

M.  5. 

Fillet,  s.  f.  pi.  —  Filles,  qui  n'a  pas  été  mariée. 
Taie  n'y  penson  pa  que  von  resta  fillet. 

B.  9. 

Filli,  s.  f.  —  Fille,  jeune  fille. 
Filhi  de  bona  mare,  fille  de  bonne  condition. 

Jj.  1. 
le  n'amo  ren  donna,  ma  mare  trop  souven 
Me  dit  que  per  donna  una  filli  se  ven. 

M.  4. 

Fillun,  s.  m.  —  Filleul,  enfant  que  l'on  a  porté 
sur   les  fonts  baptismaux  et  par   extension 
tous  les  petits  enfants. 
Eilli  fat  lo  fardun,  eilli  fat  eitressure, 
EilU  sat  du  fillun  gari  le  zentaneure, 
Lou  tetet  deibreya  et  lou  peu  pendolan. 

L.  3. 

Fillun,  s.  m.  —  Les  filles  en  général  et  surtout 
les  filles  en  âge  d'être  mariées. 
Qu-an  nou  son  de  fillun  maUmen  empachié 
La  oompani  nou  zaide  à  nou  zen  deipachié. 

L.  3. 

Fin,  s.  m.  —  Limite  extrême. 

Lo  fin  fan,  la  finta  cima  :  tout  au  fond,  la  plus 

haute  branche. 
Findâssi,  s.  f.  —  Fente. 

Finfoignevre,  s.  m.  pi.  —  Qui  exécute  des  sym- 
phonies*; au  xvir  et  au  xviir  siècle,  c'était  la 
musique  exécutée  par  les   seuls  instrumen- 
tistes. 
Meneytrié  finfoigneyre  et  gcn  de  tricamgua 
Ne  me  sempeilUront  du  crochet  de  musiqua. 

M.  8. 


FIN 


—  97  — 


FLE 


Finfoîjni,  s.  f.  —  Probablement  une  symphonie, 
un  ensemble  de  sons.  Au  xviii'  siècle,  musi- 
que exécutée  par  l'orchestre  seul. 
Lon  ot  una  finfogni, 

M.  5. 

Finta.  —  Extrémité. 

Su  la  finta  cima,  sur  le  plus  haut  sommet. 
Dessu  la  finta  cima,  entremei  de  dieu  corne. 

I..  1. 
Finta  bella  premeyri,  tout  d'abord,  avant  tout  le 
monde. 
Est  à  mi  à  parla  finta  bella  premeyri. 

M.  8. 

Fio,  s.  m.  —  Feu. 

Blanchet  dit  :  fia  et  on  prononce  à  Proveyzieux: 
fû. 

Fiot,  s.  m.  —  Feu.  (Latal.) 

Fioulâ,  V.  a.  —  Boire,  en  parlant  des  ivrognes. 

(Champ.) 

Fiounâ,  v.  n.  —  Pleurer  (dans  un  sens  mo- 
queur). 

Qu'às-te  à  fiounâ? 

Firniioulâ,  v.  a.  —  Fourmiller,  avoir  des  four- 
millements, des  chatouillements,  des  picote- 
ments. 
Le  filU  amont  mieu  la  testa  du  hattay. 
Quand  u  fiert  et  fat  bien  firmioula  lour  metay. 

M.  8. 

Firniioulié,  s.  m.  —  Fourmilière. 

Se  cogneu  tôt  autan  que  paren  de  la  pesta, 
Inco  que  Ihi  louzat  racla  acha  millié, 
Car  ley  holique  tout  insi  qu'un  firmioulié. 

M.  4. 

Fisieà,  s.  f.  —  Figues  sèches,  raisins  et  amandes 
qu'on  a  coutume  de  servir  comme  dessert  en 
temps  ordinaire  et  à  la  collation  pendant  le 
carême.  (Charbot.) 

FJssar.  —  Terme  de  mépris,  salope.  (Charbot.) 
Cette  épithète  se  donne  aux  enfants  qui  man- 
gent malproprement  et  se  barbouillent  le  vi- 
sage en  mangeant. 

Fissard.  —  Se  dit  particulièrement  d'un  enfant 
malpropre.  (Champ.) 

Fistonari,  s.  f.  —  Coquetterie,  envie  de  plaire. 
Lour  ca  n'et  que  Uchonari, 
Lour  ca  n'et  que  fistonari. 

M.  6. 

Fizolà,  V.  a.  —  Choisir  dans  le  plat  le  morceau 
le  plus  à  sa  convenance. 

Fia,  s.  m.  —  Petit  jonc,  tige  de  la  bauche.  On 
s'en  sert  pour  faire  des  balayettes. 

Flà,  s.  m.  —  Odeur  bonne  ou  mauvaise. 
Ne  vet-on,  meinte  fei,  lo  pcrfun  rccuri 
Lo  fia  d'una  eissela  ou  citoma  purrif 

L.  3. 

Flacluin,  s.  m.  —  Tiges  de  chanvre  rabougries 
et  faibles  comme  des  tuyaux  de  paille  qu'on 
ne  daigne  môme  pas  recueillir.  (Charbot.) 


Flâco,  s.  m.  —  Flacon,  bouteille. 

Qu'y  at  de  clerc  et  de  noteiro, 
Qui  d'un  eitat  hcrediteiro 
Font  per  la  Vila  de  cancan 
Mei  que  d^un  fiâco  un  coquan. 


M.  6. 


Flaina,  s.  f.  —  Taie,  enveloppe  d'oreiller.  (B.) 

Flaira,  v.  n.  —  Sentir  mauvais. 
Et  aussi  :  flairié.  (B.) 

Flairon,  s.  m.  —  Câlin. 

Flamâ,  v.  a.  —  Flamber. 

Su  son  banc  arcadà  firont  fiama  de  pailli. 

M.  5. 

Flamaçon,  s.  m.  —  Franc-maçon. 

Flamenchi.  —  On  ne  donne  cette  épithète  qu'aux 
moutons  et  aux  brebis  qui  ont  la  laine  extrê- 
mement fine.  (Charbot.) 

Flameyié,  v.  a.  —  Flamber  (Charbot.) 

Flan,  s.  m.  —  Côté. 

D'un  fian  lon  n'ot  que  brut  de  la  dama  Pemetta, 
De  l'autro  que  caquet  de  la  dana  lappetta. 

M.  4. 
Flan,  s.  m.  —  Avis. 

le  seu  de  vostron  flan,  je  suis  de  votre  avis. 

M.  4. 

Flapi  ou  flàpio.  —  Flétri. 

Flapi  einsi  qu'una  simoussa. 

L.  3. 
Flapî,  v.  n.  —  Flétrir,  passer. 

Le  filliet  ne  flapiron  plu 
Lozamoirou  son  revenu. 

Ménilgrand. 
Flapià.  —  Flétrie. 

Flâsqua,  s.  f.  —  Poire  à  poudre  ou  sac  à  plomb. 

Fiat,  s.  m.  —  Odeur  bonne  ou  mauvaise. 
le  ne  sinto  plu  ren  que  lo  fiât  de  la  moussa. 

M.  4. 
Teremen  voz  aves  euilli  dedin  la  Franci 
Una  flou  dont  lo  fiât  me  donne  l'esperanci. 
Que  voz  auri  de  fruct  u  plaisi  de  tou  dou. 

M.  5. 

Flayel,  s.  m.  —  Fléau  à  battre  le  blé. 
Tan  mei  à  Veiperon  son  chiva  reeulave. 
Tan  mei  d'un  gro  fiayel  son  bra  V eicervclave. 

M.  5. 

Se  dit  aussi  flayet. 

Fleirâ,  v.  n.  —  Sentir  mauvais. 
Fleiran  coman  de  charogni. 

L.  1. 

Fleiron,  s.  m.  —  Caressant,  câlin.  Se  dit  surtout 
des  enfants. 

L.  3. 

Fléronâ,  v.  n.  —  Flatter  quelqu'un,  lui  faire  des 
compliments  pour  en  obtenir  quelque  chose. 

Fleuré,  s.  m.  —  Grand  drap  que  l'on  met  dans 
le  cuvier  pour  recevoir  la  lessive. 

Fleurza.  —  Se  dit  d'une  petite  rave  crevassée  et 
trop  mûre.  '    ' 


FLE  —  98  — 

Fleutta,  V.  a.  —  Jouer,  berner,  tromper. 
Se  leissié  fleultû,  se  laisser  berner. 

M.  4. 

Fleyi'â,  v.  n.  —  Sentir  mauvais. 

Imi  mortié  duz  au  fleyre  toûjour  louz  au. 

M.  8. 

Flô,  S.  m.  —  Gland,  nœud. 

Floquâda,  s.  f.  —  Nœud  de  rubans  flottant  sur 
les  épaules,  fort  à  la  mode  au  xvii»  siècle. 
Brayes  en  cotillon  et  riban  en  floquâda. 

M.  7. 

Floquet,  s.  m.  —  Houppe,  nœud  de  rubans. 


FOL 


Floi'ià.  —  Fleurie,  épanouie. 

La  flou  se  pert  sito  qu'eillet  floria. 


Flosà.  —  Se  dit  de  la  chaux  qu'on  fait  éteindre 
dans  l'eau.  (Champ.) 

Flot,  s.  m.  —  Gaz  qui  s'échappe  du  vin  en  fer- 
mentation. (J.  0.) 

Flot,  s.  m.  —  Nœud  de  rubans. 

Et  sen  considéra  si  plot, 
Elle  porton  de  plu  gro  flot 
Sur  lour  soular. 


Flôta,  s.  f.  —  Echeveau  de  fll. 

Flou,  s.  f.  —  Fleur. 

Amour  fat  iadina  lo  ven  aver  le  flou. 


Flou,  S.  f.  —  Fleur  et  aussi  :  virginité. 
Et  maugra  mou  paren  Philin  aurat  la  flou. 

M.  5. 

Flôza.  —  Flétri,  passé.  Se  dit  surtout  des  raves 
qui  se  ratatinent  et  prennent  des  crevasses 
en  vieillissant. 
I.iat  reyson,  car  un  vieu  est  un  ahro  sen  sava 
Et  un  frut  de  l'hiver  floza  comm'una  rava. 

M.  8. 

Flunà,  s.  f.  —  Taie  d'oreiller,  et  aussi  la  toile 
qui  sert  à  la  confectionner. 

Flustran  et  fru.stpan.  —  On  se  sert  de  ce  mot  en 
jouant  aux  cartes  pour  dire  qu'on  n'a  pas  de 
la  couleur  jouée.  (Champ.) 

Fluleyro,  s.  m.  —  Joueur  de  flûte. 

M.  8. 

Foa,  s.  m.  —  Fou. 

Eito  comme  celley 
Que  me  faut  engrougnié.  Vay,  foa,  tiri  te  ley. 

M.  4. 

Foa.  —  Fou,  amoureux  fou. 

L'home  ne  se  det  fia  (tnco  qu'u  len  set  foa) 
A  la  hesti  qui  at  dou  pertu  sou  la  coua. 

M.  4. 


Foal,  s.  m. 


Fou. 
Lo  foal  orgoUlou. 


Foala,  s.  f.  —  F'oUe. 

Ma  filli  net  pa  foala 
De  s'alla  jitta  pier  u  plu  biau  de  souz  an. 

M.  4. 

EilV  en  devenit  foala  et  si  fort  amoirousa 
Que  Ihiat  fat  una  fin  eytrnngi  et  malherousa. 

M.  5. 

Foétà,  adv.  —  Peut-être,  et  aussi  :  ma  foi! 

Foeïta.  —  Peut-être.  (Champ.) 

Foey  (je).  —  Je  fais. 

le  foey  ben  inco  pi. 

M.  5. 

Foglé,  V.  a.  —  Fosser,  et  aussi  remuer  le  fu- 
mier avec  la  fourche  et  le  trident. 
Gharbot  dit  :  fougnié. 

M.  5.  Foilhet,  s.  m.  —  Feuillet. 

Un  folhiet  de  papié. 

L.  2. 

Foillat,  s.  m.  —  Feuillage. 

Louz  uzeu  deigourdi  font  branda  lou  foillat. 

M.  5. 

Foille,  s.  f.  pi.  —  Feuilles. 
Et  aussi  :  folhe. 

Eiparceliet  en  Ver  et  le  foille  et  lo  frut. 

L.  1. 

M  6_  F'oillet,  s.  m.  —  Feuille,  feuillet. 

Pleyié  son  foillet,  cesser  sa  lecture,  tendre  l'o- 
reille. 
Su  l'ot  per  la  charreiri  un  motet  eisiclà 
Alan  de  not  u  vin,  u  pleye  son  foillet, 
M.  4.  Pensan  que  set  lo  sein  d'un  amoirou  jaiUet, 

L.  1. 
Foilletâ,  v.  a.  —  Agiter. 

Vo  voz  amusié  à  foilletâ  le  bronde, 

M.  5. 
Foilli,  s.  f.  —  Feuille. 

Lo  Milanoey  comme  foilU  tremblave. 

M.  8. 

Folatâ,  V.  n.  —  S'amuser. 

Que  fat  bon  folata  dessu  l'herba  nouvella. 

M.  4. 

Folatamen,  s.  m.  —  Amusement,  chose  qui  plaît. 
U  ne  se  rendrat  ren,  tant  u  let  aragnou. 
Que  du  folatamen  u  ne  set  vergognou. 

M.  4. 

Folatari,  s.  f.  —  Folies,  extravagances. 
Oey,  ie  m'eiba'isso  de  vey 
Que  le  gen  que  devriont  sçavey 
Que  faut  avey  Varna  bien  netta 
En  cesta  si  pora  planetta 
Passant  tant  de  folatari. 

M.  6. 

Folaton.  —  Insouciant,  qui  pense  plus  à  s'amu- 
ser qu'il  ne  songe  aux  choses  sérieuses. 
Mais  t'en  parle  à  de  folaton 
Que  n'ont  souci  que  du  tinton. 
Ma  qu'u  virolheison  un  brando 
Deu  lo  dilhun  iusqu'u  dissando 
Lou  zet  avi  que  cestu  an 
Barat  toujour  caramentran. 
L.  3.  M.  6. 


FOL 


—  99  — 


FOS 


Folatou.  —  Fou  et  amoureux. 

Folntou    d'nna   filli. 

M.  5. 

Folattà,  V.  n.  —  S'amuser,  courir  les  filles,  faire 
les  fous. 
Sihen  que  lou  meyna  sont  forcia  u  vilageo, 

V  lieu  de  folatta  d'estre  toujonr  bien  sageo. 

M.  4. 

Folei,  s.  m.  —  Tourbillon,  ou  plutôt  giboulée. 
On  dit  de  la  neige  qui  tombe  en  giboulée  :  fat 
de  folei  de  nei. 

Folet,  s.  m.  —  Jeune  fou,  étourdi. 
On  dit  aussi  :  foliguet. 

L.  1. 
Foleyié,  v.  n.  —  S'amuser. 

Quand  lo  timps  iet  u  set,  quinto  plaisi  suprême 
O  a  de  foleyier  en  allant  à  vindême. 

Gaude. 

Folha  (in),  s.  m.  —  Branche  d'arbre  munie  de 
toutes  ses  feuilles,  rameau. 

V  lat  de  forci  autant  qu'una  pata  molha, 
Luy  faut  vito  jitta  d'eyga  avecqu'un  folha. 

M.  4. 
Faille  en  1659. 

Folhe,  s.  f.  pi.  —  Feuilles. 

Foille  en  1659. 

Una  filli  (lasset)  per  dedin  lou  mémo 
At  ore  prou  affare  à  bien  se  gouverna. 
Son  lionou  jour  et  not  tramble  comme  le  folhe. 
Quand  l  un  la  vou  beysié,  l'autro  la  tiripolhc. 

51.  4. 

Foliassu.  —  Touffu,  épais  en  parlant  d'un  buis- 
son, d'une  haie,  d'un  arbre. 

Foliat,  s.  m.  —  Menues  branches  encore  garnies 
de  leurs  feuilles. 

Je  voé  fâre  de  foliat. 
Blanchet  dit  :  fouillou. 

Foliguet.  —  Se  dit  pour  l'ordinaire  d'un  jeune 
étourdi. 

Folinel.  —  Fou,  léger,  étourdi. 
Que  faa-tu  folinel? 

M.  5. 

Folinèla.  —  Petite  folle,  folichonne,  tête  sans 
cervelle. 

Hei,  para  folinèla! 

L.  3. 
Follet,  s.  m.  —  Diable,  esprit  malin. 
Le  fenet  désoleï,  possédeï  du  follet 
Vont  chieu  lo  tisseran  pe  charchier  lour  telet. 
Grenoble  malhérou. 

Fôlli,  s.  f.  —  Feuille. 

FoUiaret.  —  Adjectif  constamment  joint  au  mot 
vent. 

Lo  ven  folliaret  est  ce  vent  chaud  du  mois  de 
novembre  qui  fait  tomber  les  feuilles  des  ar- 
bres. 

FoUiat.  —  Feuillage. 

In  abro  sen  folliat. 

M.  4. 


Fonda.  —  Fonte. 

Una  clochi  de  fonda  at  toujour  mesmo  son. 

M.  4. 

Fon-no,  interrog.  —  Faisons-nous? 
Von-no?  allons-nous? 

Fonsi,  s.  f.  —  Un  creux.  (Proveyz.) 

Fontanella,  s.  f.  — •  Petite  fontaine  qui  coule 
dans  un  bassin,  et  aussi  :  selon,  fistule  et  cau- 
tère. (Charbot.) 

Fontanon,  s.  m.  —  Petite  fontaine. 

Un  fontanon  de  vin  adonc  trey  jour  pissit, 
Dcgue  le  pore  yen  en  firon  un  leissit, 
Qu'u  firont  bien  cola  dedin  lour  gargamella. 

M.  8. 

Fonze,  s.  f.  pi.  —  Précipices,  trous,  fondrières. 
Quand  je  me  debvrin 
Eipellalié  lo  na  u  mitan  de  le  ronze, 
Barrula  u  fin  fon  de  le  plu  grande  fonze. 

M.  5. 

Fora,  s.  f.  —  Gaine,  fourreau. 

A  chaque  aramélla  eilli  aat  una  fora. 

L.  3. 

Foragié,  v.  a.  —  Mettre  sens  dessus  dessous, 
abîmer  une  récolte,  la  fouler  aux  pieds. 

Forcella,  s.  f.  —  La  poitrine,  l'estomac  et  par 
extension  ce  qu'il  contient. 
U  l'y  rompit  trei  cote  et  la  deivizagit, 
Jj'y  eicarfoirit  lo  ventre  et  boudrit  la  forcella. 

L.  1. 

Foreié,  v.  a.  —  Violer  en  parlant  d'une  1111e. 
Que  ne  Vay  je  forcia,  deyfioran  son  printem! 

M.  4. 

Forfat.  —  Fort,  étonnant,  surprenant. 
Céllei  n'et-to  pa  trop  forfat? 

M.  6. 
Eyto  pa  trop  forfat  que  nengun  ne  bougey! 

M.  8. 

Forflo,  s.  m.  —  La  ligue-fleur.  (Charbot.) 

Forganié  (lo).  —  Le  renfermé. 

Un  bourgoey  sen  travail  sint  trop  lo  forganié. 
Gomme  thome  que  sont  sarray  den  un  panié. 

M.  8. 

Forgié,  v.  a.  —  Creuser,  fouiller  le  sol  avec  son 
groin  en  parlant  du  cochon. 

Fornel,  s.  m.  —  Fourneau  ou  plutôt  potager. 
Un  fornel  tout  de  piera  de  rochi. 

L.  1. 

Fornelâ,  v.  a.  —  Fourneler,  et  dans  un  sens  lé- 
ger, lutiner  une  femme,  coucher  avec  elle. 
D'uz  amoirou  elle  sont  folinelle 
Et  lou  couron  après  afin  qu'on  le  fornelle. 

M.  4. 

Fornoleipo,  s.  m.  —  Chercheur,  fureteur  en  par- 
lant d'un  enfant  surtout. 

Fossorâ,  V.  a.  —  Fosser,  creuser. 

Fossou,  s.  m.  —  Pioche  à  large  tranchant  qui 
sert  à  piocher  la  terre. 


FOU  -  100 

Fouûla.  —  Folle. 

Allun,  petiota  fouala,  commenci  à  gazouly. 

Ménilgrand. 

Foudâ,  S.  m.  —  Tablier. 

Pcr  en  hère  à  mon  sou  je  me  dcichawsirin, 
l'cngagirin  mon  pia,  mon  fonda  et  ma  cota. 

Foudreïé,  v.  a.  —  Foudroyer,  frapper  par  la 
foudre. 
Tan  que  vo  zii^sia  dit  qu'eret  una  tempêta 
Que  foudreave  un  chano  assetà  su  un  trut. 


FRA 

Lieu   reculé, 


cul-de-sae 


L.  1. 

Foudro,  s.  m.  —  Un  coup  de  tonnerre. 
Dn  foudro  n'ét  pa  tau! 

M.  5. 

Fouira,  s.  f.  —  Diarrhée. 

Avei  tojour  pet  ou  fouira,  c'est  ôtre  toujours 
malade,  avoir  une  mauvaise  santé. 

Fouirou,  s.  m.  —  Poltron,  lâche;  terme  de  mé- 
pris. 

Fouitâ,  V.  a.  —  Fouetter. 

Fouleyé,  v.  n.  —  Faire  les  fous,  s'amuser. 
Mei  que  dcvon  pruto  notron  ten  empleyé 
A  lire  sou  zecrit  qu'à  rire  ou  fouleyé. 


L.  3. 


Foup,  adv.  —  Hors,  dehors. 
Defour,  dehors. 

Defour  de  sa  couchi. 

Four.  —  Hors  de. 
Four  du  sen,  dénué  de  bon  sens, 
Celeu  four  du  sen. 

Foup.  —  Privé  de. 

Cellou  sont  four  de  jugimen 
Que  n'en  n'ont  quoque  pensamen. 


f.  —  Fourberie,  traîtrise, 


imbécile. 


L.  1. 


M.  C. 
mauvaise 


Fourba,  s 
action. 

Voz  auri  fat  sen  mi  quoque  fourba  pot  estrc. 

M.  4. 

Fourchet,  s.  m.  —  Piquet  destiné  à  supporter 

les  traverses  horizontales  des  vignes. 
Pluriel  :  de  fourcheu. 

Foupmogié,  v.  a.  —  Mettre  de  la  litière  et  aussi 
remuer,  tourner  autour. 
Cà,  oà,  à  coup  de  hranehi  assomon  lo  premié 
Qui  vindra  fourmogié  utour  de  mon  fumié. 

M.  8. 
Qu'eyt'o  que  te  vin  fromogié  pr'itièf 

Proveyzieux. 

Foupnâ,  S.  f.  —  La  quantité  de  pain  que  l'on 
peut  faire  cuire  à  la  fois  dans  un  four,  four- 
née. 
/  luy  voudriet  preita  un  pan  su  la  fourna. 

M.  4. 

Preita  un  pan  su  la  fourna,  se  dit  en  parlant 
d'une  flUe  à  laquelle  on  promet  le  mariage 
afin  de  pouvoir  en  jouir  de  suite  tout  à  son 
aise.  C'est  encore  :  dire  les  grâces  avant  le 
Benedicite. 


—  Fureter,  chercher  dans  tous 


Foupiiâchi,    s.    f. 

(Proveyz.) 
Fournelâ,  v.  a. 

les  coins. 
On  dit  en  parlant  d'une  fllie  qui  a  des  amants  : 
/  leisse  fournelâ  son  petit  fournelet. 

M.  4. 
Foupnelet,  s.  m.  —  Petit  four,  petit  trou. 
Foupnéron,  s.  m.  —  Celui  qui  met  le  pain  dans 

le  four. 

Foupnet,  s.  m.  —  Potager  de  cuisine. 
Fourncura,  v.  a.  —  Remuer  la  braise  du  feu 
pour  y  chercher  quelque  chose,  des  pommes 
de  terre  ou  des  châtaignes,  par  exemple. 
Foumeyà.  —  Qui  a  passé  au  four. 
Foupviâ,  v.  a.  —  Induire  en  erreur,  fourvoyer. 
S«  fourviâ.  se  fourvoyer. 

Teni  lo  gran  chomin  sen  jamei  s'en  fourvià. 

L.  3. 
Fouzepà,  s.  f.  —  Foudre,  éclair. 
La  mala  fouzera,  l'éclair  à  redouter,   le  ton- 
nerre quand  il  tombe. 
V  trépct  deitressi  et  brut  come  l'Yzcra 
Et  fat  pru  pitou  jai  que  la  mala  fouzera. 

L.  3. 

Fpâgno,  s.  m.  —  Frêne. 
On  dit  aussi  :  fraisso. 
Fraiboulo,  s.  m.  —  Conte,  histoire.  (J.  0.) 
Fraichat,  s.  m.  —  Odeur  sui  generis  donnée  par 
l'humidité   et   la   malpropreté  aux  éviers  et 
aux  étagères  sur  lesquelles  on  place  les  usten- 
siles du  ménage. 
Fraidolou.  —  Frileux. 
Fraidolouza.  —  Frileuse. 
Fpaisso,  s.  m.  —  Frêne,  arbre  de  haute  futaie. 
Blanchet  dit  :  fraîche,  frèche  et  frâgne. 
Fpait,  s.  f.  —  Le  sommet  d'un  bâtiment,  le  faî- 
tage. 

La  frait  d'ina  meyson. 
Fpâliat.  —  Rompu,  brisé,  déchiré.  On  dit  aussi  : 

éffrâliat.  Voyez  ce  mot. 
Fpanceyié,  v.  n.  —  Parler  français. 
Fpancilhimen,  s.  m.  —  Langage  français. 
Vostron  francilhimen  (langageo  bien  pigna) 
Lo  fariet  jacqueta  insi  qu'un  jay  deigna. 

M.  4. 
Francillirnen  en  1659. 

Francillié,  v.  n.  —  Parler  français,  faire  usage 
de  la  langue  française. 
Excusa  me.   monsieu.   sçavo  pa  francillié. 

M.  4. 

Fpancillonâ,  v.  n.  —  Parler  un  peu  le  français. 
Mi  que  ney  jamey  sepû  quin  pou  francillona. 

Ménilgrand. 

Franda.  —  Fronde. 

Faquin  qu'at  lo  couragco  aussi  fret  que  lo  glat 
le  te  faray  senti  ma  franda  ou  mon  eyglat. 

M.  4. 

Se  dit  aussi  :  flandra. 


FRA 


101 


FRI 


Frandean.  —  Faisant  tourner  autour  de  sa  tête 
comme  une  fronde. 
U  trcisit  son  eipea,  et  se  la  frandean 
Tout  à  Ventour  de  si. 

U  1. 


Fricassià,  s.  f.  —  Friture  et  aussi  l'ensemble 
des  organes  que  renferme  la  poitrine. 
Din  lou  meinagco  Ion  ne  frippe 
Que  quoque  fricassia  de  trippe. 

M.  6. 


Frandeyé,  v.  n.  —  Lancer  des  pierres  avec  une      Frico,  s.  m.  —  Homme  enjoué,  gaillard.  (Champ.) 

fronde. 
Se  frandeyé,  se  jeter  à  corps  perdu. 
Se  frandeyé  din  le  dance. 


Fricôla,  s.  f.  —  La  morille. 

Regarda  don  le  brave  fricôle. 


U  3. 

Frandeyié,  v.  a.  —  Briser  en  lançant  au  loin. 
l'eycarabossirai   totta  nostra  veissella, 
le  frandeiray  tout,  iusqu'a  la  moindra  sella. 

M.  4. 

Frandolâ,  v.  n.  —  Jeter  des  pierres  avec  une 

fronde,  faire  le  moulinet  avec  un  bâton. 
On  dit  aussi  :  frandeyié. 

FrandoloH.    —    Frileux,    qui    craint    le    froid. 

(Champ.) 
Se  dit  aussi  :  frédolou. 

Frazié,  v.  n.  —  Craquer  sous  la  dent;  se  dit  sur- 
tout de  ia  croûte  du  pain. 

Fl'échoret,  s.  m.  —  Boisson  rafraîchissante  qui 
ressemble  un  peu  à  la  piquette,  et  aussi  tout 
petit  vin  léger. 
Siey  jour  la  semana  le  din  lou  cabaret, 
Se  goinfran  comma  in  guetur  en  buvan  frechoret. 

Ménilgrand. 

Freichat,  s.  m.  —  Le  moisi,  le  relent. 

Le  viande  purrié  sinton  lo  freichat. 

L.  2. 

Freid,  freida.  —  Froid,  froide. 

La  freid,  le  froid,  la  basse  température. 

Freidou,  s.  f.  —  Froidure. 

M.  5. 
Insi  le  grande  not,  causa  de  la  freidou. 
Font  mori  la  verdou. 

M.  5. 
Fpeidura,  s.  f.  —  Le  froid. 

M.  5. 
Freisso,  s.  m.  — •  Frêne.  (Proveyz.) 

Frequeira,  s.  f.  —  Soupe  faite  avec  de  la  farine 
et  des  œufs.  (Champ.) 

Fressi,  v.  a.  —  Frotter,  chatouiller,  frictionner. 
De  ceta  norma  vin  que  la  fena  poreta 
Ne  chomarie  jamei  sen  mena  la  sangueta 
Et  se  fare  fressi  lo  bcn-eirou  pertu. 

L.  3. 

Frésso,  s.  m.  —  Le  frêne. 

Fret,  s.  f.  —  Le  froid. 

M.  4. 
Fret,  s.  f.  —  Le  sommet,  le  faîtage. 

Freydura,  s.  f.  —  Froideur. 

Lrz  amour  sen  beysié  ne  sont  ren  que  freydura. 

M.  4. 
Et  aussi  :  fraidura  en  16.59. 

Fricandela,  s.  f.  —  Jeune  fille  vive  et  légère. 
(Champ.) 


Frlgouéra,  s.  f.  —  Le  thym. 

Fringâ,  v.  n.  —  Faire  le  beau. 

Von  veyet  u  bouvié  lo  chapel  sur  laureilli, 
Sauta,  fringa  devant  la  bella  sen  pareilli. 

M.  7. 

Fringilià,  s.  f.  —  Hoche-queue,  petit  oiseau  qui 
saute  sans  cesse  en  remuant  la  queue. 

Fringotà.  —  Se  montrer  fringant,  caresser  une 
femme. 
8'u  prenon  d'amitanci  un  co  la  volonta 
U  vo  son  à  la  coa  sen  cessa  à  fringotà, 
Brignolà,  parfuma. 

L.  3. 
Et  falliet  pe  lo  mein  que  que  dire  u  seupisse 
Que  tan  que  li  voUet  u  la  vo  fringotisse. 

L.  1. 

Frippâ,  V.  a.  —  Manger  avec  avidité,  glouton- 
nerie, dévorer. 
S'assetey  qui  voudrat  je  voey  prendre  ma  placi, 
Et  frippa  comme  si  je  venin  de  la  chassi. 

M.  4. 
La  pesta  crève  le  galhofe, 
V  sont  causa  que  lou  bouchié 
"Ne  balhon  ren  à  bon  marchié 
Et  qu'u  meinagco  Ion  ne  frippe 
Que  quoque  fricassia  de  trippe. 

M.  6. 

Frlqiia.  —  Vive,  alerte. 

Saven  friqua  et  gaillarda 
Je  voi  deichicotan  loti  pà  d'una  gaillarda. 

L.  3. 

Friquendel,  s.  m.  —  Coureur  de  flUes,  joyeux 
compère,  bon  drille. 
Ne  broge-tel,  su  l'ot  una  rata  grillié 
Qu'e  quoque  friquendel  que  la  vin  virolié. 

L.  1. 

Friquandela,  s.  f.  —  Jeune  fille  qui  aime  à  rire, 
étourdie. 

Vna  gay  friquandela. 

Friquet.  —  Vif,  alerte. 


L.  1. 


Friqueta.  —  Réjouie,   qui  aime  à  rire.  Se  dit 
surtout  dune  jeune  fille. 
La  petita  Fluria  qu'ét  si  chieta  et  friqueta. 

L.  1. 

Frizonnâ,  v.  a.  —  Friser,  orner. 

Baillé  me  sou  la  man  et  allon  prend'  avi 
U  pied  de  ceu  fayar  tout  frizonnâ  de  moussa. 

M.  4. 


FRO 


—  102 


FUN 


Frogié,  v.  n.  —  Se  développer,  fructifler,  arri- 
ver à  maturité,  en  parlant  d'une  plante  qu'on 
laisse  pousser  comme  elle  veut. 
Frogié  à  son  eiso. 
Vome  una  bcla  planta  qu'un  genti  mcinagié 
Laisuc  din  son  jardin  a  son  eiso  frogié. 

L.  3. 

Frogié,  v.  n.  —  Mettre  de  la  litière  sous  les  va- 
ches, les  chevaux,  etc. 

Fromà,    v.    a.    —    Soutenir    un    pari,    assurer. 
(Champ.) 

Fromâ,  v.  a.  —  Fermer,  faire  tenir,  joindre  ses 
vêtements  avec  des  épingles. 

Fromagié,  s.  m.  —  Fabricant  de  fromages.  Ce- 
lui qui  fait  ou  qui  vend  des  fromages. 
Fromagié  de  Chatroussa  et  du  Villard-de-Lans. 

M.  4. 

Fromaille,  s.  f.  pi.  —  Fiançailles. 

Nostra  fllli  et  promeisa  à  ceu  bravo  monsieu, 
Elhe  porte  deyja  la  bagua  de  fromaille, 
E  no  faudrat  biento  seina  nostre  polaille. 

M.  4. 

Fromentàla.  —  Alimentaire.  Une  demande 
pension  alimentaire. 

V  ne  sçavon  pa  far'  adret 
Una  resquesta  fromentàla. 


de 


Fromiéta,  s   f.  — 
Fromilleyri,  s.  f. 


Fourmi. 
—  Fourmilière. 


M.  0. 


M. 


Frissonner,  avoir  des  four- 


Fromioulâ,  v.  a. 

millements. 

Semblâbla  à  la  faûilli  d'autônna, 
Coma  pe  ché  se  sint  trembla 
E  sint  tôt  son  corps  fromioulâ. 


Fromioulàve.   —   Fourmillait, 
une  démangeaison. 

Son  cœur  battiet  et  fromioulàve, 
D'cnvé  sa  bocliit  n'en  bavâve. 


Latal. 
et  aussi   causer 


Latal. 


Fromiouleiri,  s.  f.  —  Fourmilière. 

Simblâve  t'inà  fromiouleiri. 
Se  dit  aussi  :  fromioxdé,  s.  m. 

Fromioulié,  v.  a.  —  Avoir  des  fourmillements, 

des  picotements. 
Blanchet  dit  :  fourmiold. 

Fromogié,  v.  a.  —  Sortir  la  litière  de  l'écurie, 
remuer  le  fumier  avec  un  trident. 

Fronteiri,  s.  f.  —  Petit  coussin  qui  se  place  sur 
le  front  des  bœufs  et  qui  est  destiné  à  amor- 
tir le  frottement  du  joug. 

Froullié,  v.  n.  —  Tromper  au  jeu. 

Fruet,  s.  m.  —  Fruit,  progéniture. 

Vercmcn  voz  aves  cuilli  dedin  la  Franci 
Una  flou  dont  lo  flat  me  donne  l'esperanci 
Que  vos  aurè  de  fruct  u  plaisi  de  tou  dou. 

M.  5. 


Fruits,  s.  f.  —  Les  fruits. 

Ni  la  fruita  cuillia  du  coustié  du  soley. 

M.  5. 

Fruitageo,  s.  m.  —  Jouissance,  revenu,  l'ensem- 
ble de  la  récolte  d'un  arbre  à  fruit,  et  aussi 
bonnes  choses. 
Una  filli  n'ét  pa  deigouta  en  fruitageo, 
U  volcy  de  son  pare  i  se  remet  toujour. 

M.  4. 

Frunii,  s.  f.  —  Fourmi. 

Rovssa  coman  frumi. 

L.  1. 

Frustran.  —  Terme  de  joueur.  On  s'en  sert  pour 
dire  qu'on  n'a  pas  de  la  couleur  demandée. 
(Charbot.) 

Frut,  s.  m.  —  Fruit  et  aussi  sous  les  fruits  de 
la  terre. 
Le  vigne,  sen  fcssou,  forci  vin  apportàvon. 
Et  de  forci  de  frut  lou  zabro  eicoissàvon. 

L.  1. 

Fil.  —  Fil. 

Olle  volon  touiour  lo  fu  alour  colagni. 

M.  4. 

Fu,  s.  m.  —  Pointe  de  fer,  outil  pointu. 
Fichié  un  fu  pointu 
Dedin  una  boubilli  à  fin  de  davoida. 

M.  4. 

Fu,  s.  m.  —  Fuseau. 

Fuite,  v.  n.  —  S'absenter  du  logis.  (Champ.) 

Fulati,  s.  f.  —  Folie,  extravagance,  étourderie. 
Ou  secouyan  un  brando,  ou  quoque  fulati 
De  danci,  qu'ét  un  pou  de  mauvei  deicouti. 

L.  3. 

Fulci,  v.  a.  —  Appuyer,  en  parlant  du  coton 
qu'on  met  pour  étancher  un  tonneau  qui  ré- 
pand. 

Fuma,  V.  n.  —  Fumer  et  aussi  se  mettre  en  co- 
lère. 
V  vo  recommencit  uncore  de  fuma. 

L.  1. 

Fuma,  V.  a.  —  Fumer  une  terre,  y  mettre  du 
fumier. 

Fumeiri,  s.  f.  —  Fumée. 

Du  feu  lo  plu  profond  en  sort  una  fumeiri. 

M.  4. 
U  lat  dcilavora  la  liberta  prcmeiri 
De  cellou  qui  ont  prei  louz  our  din  la  fumeiri. 

M.  5. 

Fumèla,  s.  f.  —  Femelle  et  presque  aussi  sou- 
vent «  ma  femme  ». 

Fumcyri,  s.  f.  —  Fumée. 

Tu  sa  qu'un  feu  de  boey  devint  tout  accouru 
Quand  til  et  u  foyeu  tant  set  po  trop  sarra. 
Et  ne  produt  sinon  qu'una  granda  fumeyri. 

M.  8. 

Funà,  s.  f.  —  Fourche  qui  sert  à  pêcher  à  la 
lumière,  et  aussi  la  fouine.  (Charbofc.) 


KUN 


—  i03 


FUY 


Fiinâ,  V.  a.  —  Pénétrer. 

Et  si,  per  malencùntro,  un  poro  maleirou, 
Lei  fiinv,  incontinen  u  devin  louberou. 

L.  1. 

Funlé,  V.  a.  —  Farfouiller,  remuer  nombre  d'ob- 
jets pour  trouver  quelque  chose. 

Furbi.  —  Fourbes,  trompeurs. 

U  son  trot  furhi,  trot  chiet,  trot  prin  prenan. 

L.  1. 

Furbia.  —  Fourbe,  trompeuse. 

Furbia,  groin  de  furet,  eicervela,  nargùu-sa! 

L.  1. 

Fure,  V.  n.  —  Fuir,  se  sauver. 
ye  fu  pa  per  iquen. 
Tu  ne  ten  furcs  pa. 
Sou  pa  fuan  sen  von. 
I  ne  fut  que  de  pou 
Elhi  s'en  furat. 
Fure  una  traversa,  éviter  ou  fuir  un  mauvais 
pas. 

L.  3. 

Fiirgâ,  v.  a.  —  Farfouiller   fourgonner. 
Cor  lou  zaume  ne  son  de  ren  tan  corrossia 
Que  de  furgà  dediri  un  chez'   eicarcassia. 

h.  1. 

Fui-gà.  —  Remué,  tisonné,  foui'gonné. 

Me  veyci  mieu  furga  qu'un  gueypié  d'un  furgon. 

M.  8. 
Furgoii,  bâton  qui  sert  à  fourgonner. 

Furgic,  v.  n.  —  Fourgonner  avec  un  bâton. 
Et  aussi  ;  furgâ. 

Per  mieu  l'eipourassié, 
Qu'aver  cen  estocade  u  n'alisse  furgié. 

L.  1. 


Fusica,  s.  f.  —  Chatouillement  agréable. 
La  fusica 
D'una  héla  chanson  bon  ditta  per  musica. 

L.  3. 

Fusica,  v.  a.  —  Farfouiller  dans  un  coffre,  dans 
une  armoire  sans  aucun  but  et  par  simple 
curiosité.  (B.) 

Fussi,  v.  a.  —  Remplir  jusqu'au  bord. 

Aht    ouetlf...    li   fet   lo   Fonse,    en   fussissant   ta 
pôchi. 

Latai. 


Fussi  et  fulsi,  v.  a. 

opinion.  (Champ.) 


Appuyer,  soutenir  une 


Fustet,  s.  m.  —  Le  fusain. 
On  dit  aussi  :  petet. 

Fut.  —  Fuit,  évité. 

U  nou  zapren  lo  ben,  fa  cognutrc  lo  ma, 
Ce  que  det  être  fut,  ou  qui  det  être  amà. 

h.  3. 

Etoffe  de  peu  de  valeur  tissée 


Futeino,  s.  m 
fil  et  coton. 

Legié  comme  futeino. 


M.  4. 


Etoffe  grossière  dont  s'habillaient  autrefois  les 
gens  du  peuple. 

Eujourdeu 
Lo  tafatat  et  plu  commun  que  lo  futeino. 

M.  5. 

Fuyatâ,  v.  a.  —  Fuir,  prendre  la  fuite,  s'écarter, 
se  mettre  en  dehors. 
N'y  a  benei  un  du  trey  que  fuy&te  l'êgleizi. 

Ménilgrand. 


.  ^«■,'V■^•b'VI^>■  t. 


G 


GAB 


GAL 


Gabelot,  s.  m.  —  Petit  vase  en  fer  blanc  muni 
d'une  anse  en  fil  de  fer. 

Gabiot,  s.  m.  —  Boue  liquide,  bourbier. 
Ne  pas  courre  din  lo  gabiot. 

Gabiotâ,  v.  n.  —  Marcher  dans  l'eau,  dans  la 

boue. 
Gaboillar.  —  Qui  aime  à  jouer  avec  l'eau  et, 
par  contre,  ceux  qui  aiment,  comme  les  amou- 
reux, à  se  promener  sur  le  bord  des  ruis- 
seaux. 

Louz  aman  gaboillar. 

M.  5. 

Gabolhié,   v.   n.    —    Manier    l'eau,    s'amuser    à 
tremper  ses  mains  dans  l'eau,  et  aussi  pa- 
tauger, marcher  dans  une  flaque  d'eau. 
le  gaboîhavo  u  fon  de  Veiya. 

M.  4. 

Gabolié,  v.  n.  —  Remuer  l'eau  avec  les  mains. 
Gaburgeo,  s.  m.  —  Trouble,  grabuge,  remue- 
ménage. 
Si  Vamour  se  perdiet  gnariet  rcn  que  gaburgeo, 
Et  de  l'autro  coustié  lo  mondo  sarict  turgeo. 

M.  4. 
Gaburon,  s.  m.  —  Fromage  grossier  fait  avec  ce 
qui   reste   au   fond  de  la  baratte  quand  le 
beurre  a  été  battu. 
Chié  ello  l'on  ne  vet  pendola  gu'aragnié, 
Que  quoque  gaburon  dedin  un  grand  panié. 

M.  7. 
Gadri.  —  Injure  :  putain,  ribaude. 
Yin  ça\i,  gadri! 

L.  1. 
Gafâ,  V.  a.  —  Passer  à  gué. 

Philin  volan  gafa  un  lieu  trot  gatillou 
Enfonsit  aussi  ta. 

M.  5. 
Gaffâ,  V.  n.  —  Mettre  les  pieds  dans  l'eau,  tra- 
verser un  ruisseau  avec  de  l'eau  par-dessus 
la  cheville. 
Quand  lou  mariagco  sont  u  cié  tout  eitela 
Eicrit  en  lettra  dor  qui  jamei  ne  s'eicafe, 
E  faut  que  Vopposan  dedin  lo  golhiat  gaffe. 

M.  4. 
Gaffo,  s.  m.  —  Gué.  (Champ.) 

Gagié  (se).  —  Prendre  un  gage. 

Mon  honou  réserva,  gagié  vo  sur  mon  corp. 

M.  8. 
dit  une  jeune  fille  qui  consent  à  se  marier  et 
qui  permet  à  son  fiancé  de  l'embrasser,  mais 
de  ne  pas  aller  plus  loin,  bien  entendu. 


Gagniallet,  s.  f.  pi.  —  Les  moissons. 
U  iimp  de  le  gagniallet. 

Gaillarda,  s.  f.  —  Nom  d'une  danse  légère  en 
usage  au  xvr  siècle. 

Sovcn  friqua  et  gaillarda 
Je  voi  deichitotan  lou  pà  d'una  gaillarda. 

h.  3. 
Gailli,  s.  f.  —  La  voix,  la  langue. 

Appres  s'estre  battu,  tant  d'eyfat  que  de  gailli, 
Avec  Pierrot  u  Ut  alla  fare  gogailU. 

M.  5. 
Gaillofo.  —  Goinfre,  mange-tout,  pilier  de  ca- 
baret, homme  qui  s'indigère. 

Lo  diechen  voz  abime  et  vo  pocisse  emporta, 
Galliofa,  groman! 

M.  8. 
Gaillon.  —  Se  moquent  de  nous. 

Vn  chin  que  ne  vaut  ren  ne  jappe  que  de  loing, 
Insi  ccJlou  poltron  gaillon  Ici  à  ceu  coin. 

M.  5. 
Gailloso,    s.   m.   —    Glouton,   grand   mangeur. 

(Champ.) 
Galabontem,  s.  m.  —  Ami  de  la  joie,  qui  aime 
le  plaisir  et  la  bonne  chère,  viveur,  joyeux 
compère. 
Lo  mondo  ne  s'y  plait  qu'à  conta  de  sornette. 
Et  lou  galabontem  n'y  font  que  lanterna. 

M.  4. 
OaUihontem  de  Vif,  goutou  de  Sainct  Eygrevo. 

M.  4. 
Galafôgni,  s.  f.  —  Graisse. 

Tala  devan  le  gen  fat  la  saincta  cifogni 
Qu'engreisse  son  archet  de  bona  gaXafogni. 

M.  4. 

Galantana,  s.  f.  —  Espèce  de  pomme.  (Champ.) 
Galatàna,  s.  f.  —  Pomme  d'hiver  d'une  saveur 

aigre-douce.  (Charbot.) 
Galavar,  s.  m.  —  Glouton,  gros  mangeur,  dissi- 
pateur, panier  percé. 

Galet,  s.  m.  —  Gosier,  gorge  dit  Roquefort. 
Passa  Ui  man  su  lo  galet. 

L.  1. 
Galhofe,  s.  m.  pi.  —  Goinfres,  gloutons. 
La  pesta  crève  le  galhofe. 
U  sont  causa  que  lou  bouchié 
Ne  balhon  ren  à  bon  marchié. 

M.  6. 
Dcrlandié  de  le  grange,  inconstant  de  Oarnoblo, 
Galhofe  du  pat  que  je  nay  pn  nomma, 
Voz  estes  de  vauren  qu'on  dcbvrict  assomma. 

M.  4. 


GAL 


Galibordâ,  v.  a.  —  Gaspiller,  prodiguer,  dépen- 
ser sans  mesure  et  surtout  sans  besoin. 
Galibordou,  s.  m.  —  Dépensier,  qui  ne  sait  pas 
user  sagement  de  ce  qu'il  possède.  (Proveyz.) 
Galieo  (de).  —  A  la  française,  sur  le  même  ton 
Une  femme  répon  de  galieo  à  son  mari  qui  la 
chevauche. 
Et  quan  lei,  qti'ét  dessout,  repon  de  galieo. 
Et  couragiousamen  li  fa  milli  brico. 
En  morteiran  du  eu,  einsi  qu'una  servauta 
Qui  ireye  en  un  mortié  ou  sa  ou  saueimenta. 

L.  3. 

Gniiôfa.  —  Gourmand,  goinfre,  dissolu. 
Galistran,  s.  m.  —  Terme  de  mépris.  Fainéant. 

libertin,  coquin,  pendard.  (Charbot.) 
Gallibourdâ,  v.  n.  —  Faire  bombance.  (Champ.) 
Calloppâ,  V.  a.  —  Traverser  au  galop,  conquérir 
au  galop  de  son  cheval. 
Sen  la  mort  ul  auriet  galloppa  la  Savoey. 
Lo  fort  de  Montmeillan  et  lo  Piedmont  avoe;/. 

M.  8. 

Gamâche,  s.  f.  pi.  —  Grandes  bottes  de  paysan, 
d'après  M.  Duterrail. 

Gamâta,  s.  f.  —  Auge  dont  se  servent  les  ma- 
çons pour  préparer  leur  plâtre,  leur  ciment. 

Gambei,  s.  m.  —  On  donne  ce  nom  aux  boyaux 
du  cochon.  (Champ.) 

Gambcttâ,  v.  n.  —  Boiter. 

le  men  voey  gamiettan  aehavi  mon  voyagco. 

M.  4. 

Gambillié,  v.  n.  —  Boiter. 

Gambio.  —  Boiteux. 

Yo  veyé  que  ne  seu  ni  borlio,  ni  bossu, 
Gamhio,  ni  eontrafat,  cornu,  ni  veillassu. 

M.  5. 

Gambironâ,  v.  n.  —  Boiter,  marcher  de  travers. 
Gainpi,  s.  m.  —  Odeur  de  pourri,  de  moisi. 
Gandin,  s.  m.  —  Imbécile,  nigaud.  (Champ.) 
Gandinâ,   v.    n.   —   Marcher   en    se   dandinant. 

(Charbot.) 
Gandôla,  s.  f.  —  Gobelet,  verre  à  boire. 
Beire  à  la  hoteilli  à  fauta  de  gandola. 

M.  8. 

Gandôla,  s.  f.  —  Coupe  à  boire. 
Ore  lou  zarrapan 
Ont  grand  joey  de  trempa  una  crouta  de  pan 
Dedin  quoqnc  fontana,  y  fare  la  ohichola 
Et  fare  en  lour  chamin  de  lour  man  lour  gandola. 

M.  7. 
Hoh'e  dans  sa  main. 

Gandola,  s.  f.  —  Petit  ruisseau. 

Gandrouilli,  s.  f.  —  Cane,  lavandière  et  aussi 
femme  de  mœurs  légères,  parce  qu'elles  sont 
d'ordinaire  à  la  fois  crottées  et  mouillées. 
(Charbot.) 

Mena  la  gandrouilli,  se  mettre  à  la  tête  d'une 
troupe  de  gens  qui  se  suivent  l'un  après  l'au- 
tre, comme  les  canards. 


—  105  —  GAR 

Ganipa,  s.  f.  —  Femme  ou  fille  de  mauvaise  vie, 
femme  vêtue  de  haillons. 

Gara,  v.  a.  —  Regarder. 

L'cncurà  me  gare  de  traver. 

L.  3. 

Gara,  v.  a.  —  Regarder  et  aussi  enlever,  voler. 
De  pou  que  quoque  lou  lou  gare  u  bergié. 

M.  5. 

Gara,  v.  a.  —  Préserver,  garantir.  (Gaude.) 

Garan,  s.  m.  —  Limite  plantée  entre  deux  pro- 
priétés contiguës.  Pierre  refendue  d'un  coup 
de  marteau  et  placée  devant  témoins  dans  un 
trou  rempli  de  poussière  de  charbon.  La  corde 
qui  sert  à  faire  tourner  une  toupie. 

Garandà,  v.  a.  —  Protéger,  préserver,  sauve- 
garder. 
U  l'y  eiguarguillit,  lo  malcirou  Juda, 
Iquen  qu'atolomein  u  deviet  garanda. 

L.  1. 
La  natura  que  vou  garanda  son  ouvragio 
Nou  zen  fat  leitachet  solamen  quoque  iiiagio. 

L.  3. 

Garanda  (se).  —  Se  préserver,  se  garantir. 
Lour  rognon  ne  sont  po  ouvert 
Per  se  garanda  de  l'hyver. 

M.  G. 

Garâro,  s.  m.  —  Plante  sauvage  qui  ressemble 
h  la  gentiane. 

Garauda,  s.  f.  —  Femme  sans  goût,  qui  se  tient 
mal  et  n'a  point  d'ordre  dans  sa  maison.  (Pro- 
veyz.) 
Garauda  (la),  les  misérables,  les  gens  mal  vê- 
tus et  aussi  les  vauriens 
Eyriet  bien  si  lo  ma  chayet  sur  la  garauda. 

M.  8. 
Garaudié,  s.  m.  pi.  —  Gens  de  rien. 
Garen,  s.  m.  —  Corde  de  toupie.  (Champ.) 

Gareyié,  v.  n.  —  Faire  des  efforts,   travailler 

avec  peine,  se  donner  du  mal. 
Gargainèla,  s.  f.  —  La  gorge,  le  gosier,  la  poi- 
trine. 
Mena  la  gargamela,  parler  beaucoup. 
Sara-to  tantou  pro  mena  la  gargamela? 

L.  1. 

Gargoiâ,  v.  n.  —  Se  dit  du  bruit  particulier  que 
produit  le  bouillonnement  de  la  marmite. 

Garguilli,  s.  f.  —  La  coquille  d'un  tout  petit 
escargot. 

Gari,  v.  a.  —  Guérir. 

EUli  sat  du  fillun  gari  le  zentaneure. 

T,.  3. 

Gariou.  —  Bataillard.  Se  dit  des  enfants  qui  se 
battent  à  coups  de  pierres. 

Garlanda,  s.  f.  —  Guirlande. 

Enfila  la  garlanda,  donner  suite  à  une  affaire. 
Si  voz  aves  envei  d'enfila  la  garlanda. 
Dicte  m'u  solamen,  ie  farci  la  demanda. 

M.  4. 


GAR  —  106  — 

Game,  s.  f.  pi.  —  Branches  de  sapin  desséchées. 
Garnoblo.  —  Grenoble. 


GEN 


Kt  ie  m'eibatsso  coman 
Din  ceta  villa  de  Roman 
(le  volin  dire  de  Oarnoblo) 
Autant  lo  monsieu  que  lo  nohlo 
Volont  que  tant  de  meiieitrié 
Passant  de  6r«t  met  qu'un  cloutrié. 

M.  6. 

GarddA,  v.  a.  —  Ne  pas  soigner  quelque  chose, 
le  laisser  dépérir  faute  de  soins. 

Garôdtt  (en).  —  Sans  aucun  goût,  mal  llcelé. 
Lou3  in  lo  ba  en  garoda,  louz  otrou  aan  chapet. 

Ménilgrand. 

Garouilli,  s.  f.  —  Se  dit,  en  mauvaise  part,  d'une 
personne  sans  caractère,  qui  fait  mal  ce 
qu'elle  fait. 

Gârsa,  s.  f.  —  Jeune  fllle,  jeune  femme  dont  la 
conduite  laisse  à  désirer.  S'emploie  comme 
expression  injurieuse. 
le  volo  biaii  colet,  vertugala  à  ma  guisa, 
Et  la  garsa  apré  mei,  maugré  la  barba  grisa. 

L.  3. 
Gasconnâ.  —  Volé,  dérobé. 

Inco  qu'un  beisié  gasconnâ 
N'ét  pa  si  dou  de  lo  donna. 

M.  4. 

Gasconnâ,  v.  a.  —  Tromper  quelqu'un,  lui  sou- 
tirer quoique  chose. 
l'amoin  celou  truan  reveniont  fou  louz  an 
Gasconnâ  quoque  ren  «  poro  païsan. 

M.  8. 
Gatillic,  V.  a.  —  Chatouiller. 

Et  quan  de  not  u  l'et  couchia  dedin  sa  couchi. 
V  ne  pot  reposa,  per  amor  que  la  mouchi 
LU  gatille  l'oureilli. 

li.  2. 
le  me  seu  bcn  soven  fa  gatillié  la  creita. 

L.  3. 
l'or  me  fare  ginga  me  faut  pa  gatillié. 

M.  4. 
Gatillié  (se).  —  Se  chatouiller. 

Je  veyo  prou  que  vo  vo  gatillié 
Per  rire. 

M.  5. 

Gatillou.  —  Chatouilleux  et  aussi  mauvais  cou- 
cheur, dangereux. 
l'hilin  volan  gafa  un  lieu  trot  gatillou 
Enfoiisit  aussi  tô. 

M.  5. 

Gatroiiillié  (se).  —  Se  baigner,  se  plonger  dans 
l'eau,  y  barboter. 
Iqui  le  fayc  von  lour  faci  miraillié, 
Iqui  chara  lour  groin,  iqui  se  gatroiiillié. 

h.  1. 

Gauda,  s.  f.  —  Soupe  de  grains  de  maïs  fort 
appréciée  dans  les  terres  froides. 

Gaùgni,  s.  f.  —  Grimace  et  aussi  joue,  parce 
que  c'est  avec  elles  qu'on  peut  grimacer.  Par 
extension  mulle  du  bœuf,  museau  du  chien, 
groin  du  cochon,  etc. 


Quoque  bla  sarrazin,  quoque  barrassari, 
Quoque  gauyne  de  bo  per  fare  un  po  de  souppa, 
Quoque  berlauda  à  point  de  senti  la  charouppa. 

M.  7. 
Fare  la  gaugni,  faire  la  grimace. 

Gaula,  V.  a.  —  Battre  un  arbre  avec  une  gaule 
pour  en  faire  tomber  les  fruits. 
La  Champagni  gaula  de  sou  bien  n'at  qu'un  quart. 

M.  8. 

Gavot,  s.  m.  —  Paysan  (habitant  de  Gap). 

Langageo  gavot,  langue  patoise. 

Musa  gavotta,  muse  champêtre. 

Prcncs  donc  per  dever  bien  coulan,  net  et  court 
La  bonna  volonta  d'una  musa  gavotta 
Qui  per  vo  deygagié  engagirict  sa  cotta. 

M.  8. 

Gavot,  s.  m.  —  Petit  fagot  à  allumer  le  feu. 
Nom  qu'on  donnait  jadis,  d'après  Ménage,  aux 
montagnards  du  Dauphiné. 

Gearnai,  s.  m.  —  Pie-grièche  grise. 

Gei,  s.  m.  pi.  —  Gestes,  manières. 
Fare  de  mau  gei. 

L.  1. 

Geï  et  gieï,  s.  m.  pi.  —  Elans,  efforts.  (Champ.) 

Geinâ,  v.  n.  —  Geindre,  se  plaindre. 

Geini,  s.  f.  —  Le  marc  du  raisin  quand  il  sort 
du  pressoir. 

Geivi,  s.  f.  —  Cage. 

Et  corne  un  passerai  eicapa  de  la  geivi 
Sen  poin  de  magité  tout  lo  jour  folatà. 

I>.  3. 

Gcmellié,  v.  n.  —  Se  plaindre,  faire  entendre 

des  gémissements. 
Se  dit  aussi  :  geamellié. 

Gen,  s.  m.  pi.  —  Gens. 

Gen  de  méfié,  les  corporations  ouvrières. 

Duran  ceu  temp  defour  tout  du  Ion  du  quartié 
S'assemblavon  son  brut  noutre  gen  de  mette. 

B.  9. 

Gcnçanà,  s.  f.  —  Gentiane,  plante  tonique  amère 
qui  croît  en  abondance  sur  les  sommets  qui 
avoisinent  Proveyzieux   et  dont   les   paysans 
font  un  assez  grand  commerce. 
Je  voay  quèrre  de  gençanè. 

Gençia.  —  Orné,  agencé,  paré,  attifé. 

En  pla"y  Saint-André,  un  echaffaut  dressia 
De  l'ordre  du  consul,  de  tournau  fut  gencià. 

B.  9. 

Gencié,  v.  a.  —  Parer,  orner,  attifer. 
Si  vous  gencié  una  fena  qu'ét  laida, 
Vou  la  rendri  passahla. 


L.3. 


Gencùi'o,  s.  m.  —  Genièvre. 

Izerablo,  arbou,  gcneAro,  arbepin. 

Génitura,  s.  f.  —  Progéniture. 

E  sariet  renversa  l'ordre  de  la  natura 
Que  ie  fusso  leypousa  et  vo  la  génitura. 


L.  1. 


M.  8. 


GEN 

Génni,  s.  f.  —  Le  marc  du  raisin. 

Gentia.  —  Gentille,  aimable. 

Veremen  eilV  et  bella,  agriabla,  gentia, 
I  pot  fare  eytirié  la  pel  plu  rebutia. 

M.  5. 

Gergei,  s.  f.  pi.  —  Rainures  faites  aux  douves 
des  tonneaux  pour  arrêter  les  pièces  du  fond, 
le  jable.  (Charbot.) 

Se  dit  aussi  du  fond  du  tonneau. 

Gergon,  s.  m.  —  Ramage,  gazouillement. 
Ne  tin  donc  per  suspect  son  gergon  amoirou. 

M.  5. 

Gergonâ,  v.  n.  —  Gazouiller,  murmurer. 
Amour  fat  badina  lo  ven  aver  le  flou, 
V  fat  que  lou  peisson  frayon  dedin  lez  onde 
Et  que  ton  louz  izeyu  gergonon  sur  le  bronde. 

M.  4. 

Izeyxi  (sic). 

Gerla,  s.  f.  —  Cruche,  grand  vase,  grande  cu- 
vette. 

Gernâ,  v.  n.  —  Germer,  naître,  éclore. 

Et  d'iqui  son  gerna  tou  lou  biau  vasselagio 
Don  l'autne  fat  à  si  et  à  natura  outragio. 

L.  3. 
Charbot  dit  encore  dans  le  même  sens  :  ger- 
menà  et  germolâ. 

Gey,  s.  m.  pi.  —  Gestes,  manièi'es  de  faire. 
Veicy  de  pitou  gey,  veici  mau  diablari! 

L.  1. 
/  ne  pot  ren  sen  mi,  et  pui,  per  lo  marnoii. 
Quinte  reison  que  Ihaye  et  quintou  gey  qui  fusse, 
Efaut  que  per  iqui  elhe  pa^se  et  repasse. 

M.  4. 
Queyto,  queyto  cecyf  Veyct  de  poro  gey! 

M.  8. 


107 


GLA 


Geyvi,  s.  f.  —  Cage, 
qu'on  y  éprouve. 


prison,  et  aussi  la  peine 


Giacina,  s.  f.  —  Couches,  gésine. 

Abregia  coma  trot  en  giacina. 


M. 


U  2. 


Gialandro,  s.  m.  —  Forte  gelée. 

Nievola,  pleivi  rota,  tempêta,  gialandro, 
Ore,  ver  et  chanille  et  tou  zautro  ciclandro. 

L.  3. 

Gialine,  s.  f.  pi.  —  Poules,  volailles. 
Eicarteiri  chapon,  eicropionà  gialine. 

L.  3. 

Giassina,  s.  f.  —  Couches,  gésine. 

Et  n'ère  bona  amia,  parenta,  ni  veisina 

Que  n'y  fusse  courrio  per  la  veire  en  giassina 

Avei  bra  pendolan. 

L.  3. 

Gibot,  s.  m.  —  Gésier.  (Proveyz.) 

Rejaillir  en  éclaboussant 


Gicla,  v.  n.  — 

surtout  d'un 
s'échappe. 
On  trouve  dans  Charbot 


se  dit 
iquide  qu'on  comprime  et  qui 


eigiflâ  et  eichiffû. 


Giéna.  —  Jeune  fllle  décontenancée  et  qui  ne 
jouit  pas  d'une  excellente  réputation. 
Coman  se  volhé  set  qu'u  m'appelleyson  giena, 
De  oelep  ne  me  chau  maqus  tu  seye  miena. 

M.  4. 

Gilâ  (elles  s'en  sont).  —  Elles  se  sont  évanouies, 
elles  ont  disparu,  elles  ont  fui. 
Elle  s'en  sont  gila  devant  mi  comme  eloeydo. 

M.  8. 

Gin.  —  Particule  négative  qui  ne  s'emploie  ja- 
mais seule  et  qui  signifie  pas  ou  pas  même, 
pas  seulement. 

Te  n'en  â  gin  tan! 
le  ne  diou  gin  iquen  par  fare  de  l'eitreita. 

L.  3. 
N'allez  pas  croire  au  moins  que  je  dise  cela 
pour  faire  le  pudibond. 

Gingâ,   v.   n.  —   Remuer   les   jambes,    ruer   et 
aussi  danser,  sauter,  s'amuser. 
U  n'ont  pa  envey  de  ginga 
Mais  plustd  de  se  deibringa. 

M.  6. 
Per  me  fare  ginga  me  faut  pa  gatillié. 

M.  4. 

Gingcolin  et  zinzolin.  —  Couleur  tirant  sur  le 
jaune  clair.  (Champ.) 

Ginjoli,  s.  m.  —  Bimbelot,  petit  souvenir. 
Veyqui  mesmo  riban  et  mesmo  ginjoli, 
Mesmo  chaveu  trena  et  la  mesma  garlauda, 
Ifesuron,  l'una  n'ét  dessu  Vautra  plu  granda. 

M.  8. 

Gipon,  s.  m.  —  Jupon,  jupe  de  dessous  des  fem- 
mes, et  aussi  le  jupon  que  portaient  les  hom- 
mes sous  Louis  XIV. 
L'autro  porte  su  si  un  gipon  petassia. 

L.  2. 

Gippié,  s.  m.  —  Plâtriers  et  aussi  blanc,  pâle, 
anémié. 
Oippié  du  lieu  de  Champs,  rachet  de  Monteynard. 

M.  4. 

Girèla,  s.  f.  —  Espèce  de  poisson. 

Girolà,  s.  f.  —  La  racine  de  chervis.  (Charbot.) 

Gisen,  s.  f.  —  Accouchée,  femme  en  couches. 
Lo  batifcl  de  la  gisen. 

L.  3. 

Gisen  (le),  s.  f.  pi.  —  Les  femmes  en  couches. 
lay  faya  (vesittan  le  gisen  u  meynageo) 
Louz  efan  avec  ccu  baston  barricola. 

M.  4. 

Gità,  V.  a.  —  Jeter. 

Lo  brazié  farëan  se  pourrit  amortà 
Si  una  clachi  d'eiga  on  y  aviet  gità. 

L.  3. 

Gittan.  —  Jetant. 

Mei,  gittan  lai  sa  roba,  et  freide  contenance, 
Se  vindrit.  afflchou,  frandeyé  din  le  dance. 

L.  3. 

Glacia.  —  Qui  a  pris  froid  et  surtout  qui  est 
atteint  d'une  fluxion  de  poitrine.  (Proveyz.) 


GLA 

Glat,  s.  m.  —  Glaçon,  morceau  de  glace,  froi- 
deur, indifférence. 
Faquin  qu'at  lo  courageo  aussi  fret  que  lo  glat 
le  te  faray  senti  ma  franda  ou  mon  eyglat. 

M.  4. 

Je  êoavo  trop  que  sa  rigou  ordonne 
De  ne  leissié  jamey  fondre  son  glat 
V  feu  que  j'ay  receu  de  son  cyclat. 

M.  5. 

Glet.  —  Etat  du  pain  mal  levé  et  qui  a  eu  froid 
pendant  la  fermentation.  On  le  reconnaît  à  ce 
que  la  croûte  se  soulève  alors  que  l'intérieur 
est  lourd  et  poisseux. 

Lo  pan  cyt  glet  quetta  fey. 

Gleun,  s.  m.  —  Botte  de  paille  de  seigle  dont  on 
couvre  les  toits  des  chaumières.  (B.) 

Gleutinou.  —  Gluant,  poisseux.  Se  dit  du  pain 
qui  contient  du  seigle  et  qui  fait  la  colle. 
Mon  pan  eyt  tôt  gleutinou. 

Gloriou,  ousa.  —  Orgueilleux,  faiseur  d'embar- 
ras. 
Creyé  que  Ihi  n'est  pa  de  ceste  glorieuse 
De  la  villa  qui  sont  de  prou  de  ma  joyouse. 

U.  i. 
I  sont  plu  gloriouse  qu'un  pet, 
I  se  font  touttc  lo  topet. 

M.  6. 

Gloloni,  s.  f.  —  Gourmandise  et  aussi  les  ama- 
teurs de  bonne  chère. 
Lo  patissié  chié  qui  la  glotoni  se  sert. 
Vend  de  patié  de  ho  per  de  patié  de  cerf. 

M.  8. 

Glou,  s.  m.  —  Glissoire. 

Glouriou.  —  Faiseur  d'embarras,   orgueilleux, 
prétentieux,  vaniteux,  vantard. 
Un  glouriou  que  se  vet  de  sotizi  reprei. 

L.  2. 
Pru  glouriou  qu'un  cayon  n'et  dcdin  la  raveiri. 

L.  2. 
Olouriou  de  Sainct-Qentin,  reneyou  de  Veurey. 

M.  4. 
Grenoble,  lo  truan,  nourrit  plu  d'hypocrito, 
D'avaro,  de  glouriou  que  de  gen  de  merito. 

M.  8. 

Glun,  s.  m.  —  Glu. 

Prindre  u  glun,  prendre  au  piège. 

U  l'at  de  l'Angleterre  u  glun  prey  lou  milor. 

M.  7. 

Glun  (u) A  l'appât,  à  la  glu  de. 

Preno  lo  vitto  u  glun  de  vostra  boursa. 

M.  5. 

Glutinou.  —  Se  dit  du  pain  mal  levé  dont  la 
croûte  se  détache. 

Gnâqiia,  s.  f.  —  La  nique. 

Fai-e  la  gnâqua,  faire  la  nique  à  quelqu'un,  se 
moquer  de  lui. 

M.  4. 
Gnat.  —  Il  n'y  a. 

Gnat  u  mondo  personna  que  lo  vaillié. 

M.  4. 


108 


GOD 


Gnat  et  egnat.  —  Il  y  a. 

Gnaviet.  —  Il  n'y  avait. 

Gnaviet  que  matrat. 


M.  5. 


M.  5. 

M.  5. 


Gniâ,  s.  f.  —  Troupe  d'enfants  et  aussi  nichée, 
couvée. 
Comme  si  tou  sou  jour  ossion  eita  agnia 
Dedin  lour  mesma  gniâ. 

M.  .5. 

Gniâqua,  s.  f.  —  Nique;  faire  la  nique  à  quel- 
qu'un, c'est  lui  faire  une  grimace,  un  geste 
destiné  à  lui  faire  comprendre  qu'on  n'a  rien 
à  lui  donner. 
U  te  faront  porta  la  biassi  si  souven 
Que  l'habitant  sara  contraint  lour  fare  gniaqua. 

M.  7. 

Gniariet.  —  Il  n'y  aurait. 

M.  5. 

Gniffe  gniaffe.  —  Grimace   inconvenante  qu'on 
adresse  à  une  personne  qu'on  veut  envoyer 
promener  et  qui  correspond  admirablement  à 
notre  pied-de-nez. 
No  la  rcspccton  plu  que  toutta  voira  piaffa, 
Veyqui  de  se  faveur  et  per  vo  gniffe  gnaffe. 

M.  8. 

Gnosse  (que).  —  Qu'il  y  en  eût. 

le  voudrin  de  bon  cour  per  lou  tirié  de  pena 
Que  gnosse  comme  Ici  una  demi  douzena. 

M.  4. 

Gniot,  s.  m.  —  Sorte  de  pâte  pétrie  avec  de  la 
farine  et  des  œufs  dont  on  fait  une  soupe  fort 
estimée  dans  nos  montagnes. 
Tou  lou  galabontemp  de  Franci  et  d'Espagni 
Et  de  ccteu  pat  banquetant  jour  et  not 
De  roviole  à  la  pel,  de  crozct  et  de  gniot. 

M.  7. 
Mais  lo  tem  et  venu  que  no  faut  jour  et  not 
Fare  lou  plen  peyret  de  crozet  et  de  gnot. 
Et  per  de  gro  torteyu  eyflora  la  farina. 

M.  4. 

Gobio.  —  Engourdi  par  le  froid,  maladroit,  qui 
ne  sait  pas  se  servir  de  ses  mains,  et  aussi  : 
peu  intelligent. 
Chambaru  de  Lancey,  gobio  de  Sainci-Nazeiro. 

M.  4. 

Godaillié,  v.  n.  —  Boire  et  manger  sans  cesse  au 
cabaret,  sortir  d'un  restaurant  pour  entrer 
dans  un  autre. 

Godariet.  —  Penserait  avec  juste  raison. 
Un  Rei  godariet  bcn  a'vei  fat  gran  pratiqua 
(S'k  la  tcgniet  un  vépro  à  son  ai^o  embrassia. 

L.  1. 

Godeliipeau,  s.  m. 
s'amuser. 


Fainéant,  qui  ne  songe  qu'à 


Godineta,  s.  f .  —  Nom  qu'on  donne  à  une  fille  de 
mœurs  plus  que  légères,  (Gharbot.) 


GOG  —  10!)  — 

Ripaille,  bonne  chère,  pluisir      Gonnet,  s.  m 


Oogailli,  s.  f. 
de  la  table. 

U  lieu  de  la  ploura,  per  toute  funerailli, 
En  quoque  cabaret  ie  voey  fare  gogailli. 

M.  8. 
Gogéïé,  V.  a.  —  Remuer. 

Et  n'ét  aume  confia  d'una  enconi  si  màla 
Qui,  tout  eissoulacia,  ne  gogeise  l'eipala 
U  son  du  tabourin. 

Gogié,  V.  n.  —  Branler,  être  prêt  à  tomber;  se 
dit  d'une  porte  qui  tourne  sur  ses  gonds. 
(Charbot.) 

Gognan.  —  Diseur  de  bêtises,  narquois. 

Goillat,  s.  m.  —  Flaque  d'eau,  source. 
Eyat  itna  fontana  ardanta  en  son  goillat. 

M.  5. 
(La  fontaine  ardente.) 

Golâ  (d'iiia).  —  D'une  gorgée,  d'une  seule  bou- 
chée. 

Golei  (à).  —  A  bouche  que  veux-tu,  en  toute 
abondance. 

Lou  paysan  en  sont  sauvageo, 
Et  en  sont  devenu  pelou. 
Car  à  golei  coma  lou  lou 
U  vivion  quand  tout  bolicave 
De  l'infantari  que  passave. 

M.  G. 

Golhat,  s.  m.  —  Bourbier,  flaque  d'eau. 
Quand  lou  mariageo  sont  u  dé  tout  eitela 
Eicrit  en  lettra  dor  qui  jamei  ne  s'eicafe, 
E  faut  que  l'opposan  dedin  lo  golhat  gaffe. 

M.  4. 

Golliat  en  1G59. 

GoUiat,  s.  m.  —  Flaque  d'eau,  surtout  boueuse. 

Gomentà,  v.  a.  —  Vomir. 

Chacun  se  resjouit  et  mi  je  me  tormento, 
L'eyga  rit  ondeyan  de  ce  que  je  gomcnto, 
Lou  jalabro,  lou  jay,  lou  merlo,  lou  gro  pit, 
Et  lou  peti  grivat  chanton  mieu  per  deipit. 

M.  4. 

Gonel.  —  Digne  de  porter  une  robe,  imbécile. 
Veyié  ceu  Ridelet,  peu  maleytru  gonel 
Et  machura  pertout  comm'un  racla  fornel. 

M.  4. 

Gonéla,  s.  f.  —  Personne  légère  et  inconsidérée. 

Goiièla.  —  Robe. 

Ceu  fayete  veitié  d'una  blanchi  gonéla 
Fremei  ver  lo  tetet  d'una  blanchi  cordéla. 

L.  1. 

Gonet,  s.  m.  —  Nous  dirions  Jean-flUe,  bêtâ. 
l^oûtron  gonnet  perdit  la  téta. 

liata). 

Gonfà,  V.  n.  —  Pousser  des  soupirs,  avoir  du 
chagrin,  avoir  le  cœur  gros. 

Toute  se  priron  à  gonfa,  à  gnlà. 

L.  .3. 
So  le  Icy  de  l'amour  incessamen  je  gonfo. 

M.  5. 
Gongonâ,  v.  n.  —  Gronder,  murmurer  entre  ses 
dents,  bougonner. 


GOU 

Bêtâ,  Jean-fille. 

Gorbià,  s.  f.  —  Petit  tas  de  foin. 

De  gorbiè,  série  de  petits  tas  de  foin  alignés. 

Gopget,  s.  m.  —  Petit  goufl're,  bassin  que  l'eau 
d'un  torrent  a  fini  par  se  creuser  dans  le  roc 
et  qu'elle  traverse  en  tournoyant. 

Gorgotan.  —  Murmurant,  gazouillant. 
Una  rigola 
Oorgotan  per  la  bclV  herba  mola. 

L.  1. 

Gorreiramen.  —  Salement,  malproprement  et 
non  fièrement  comme  dit  Charbot. 

Gorreirimen.  —  Salement,  comme  un  cochon. 
Et  si  gorreirimen  lo  Satan  l'assiegit 
Qu'il  l'y  rompit  trei  cote  et  la  deivizagit. 

L.  1. 

Gorreipi.  —  Cochonne,  dévergondée,  de  mœurs 
dissolues,  coureuse. 

Una  fena  gorreiri. 

L.  1. 
Ala  per  le  charreire 
Ben  parei,  ben  fardei,  binbolei  et  gorreire. 

L.  3. 

Gotteyié,  v.  n.  —  Tomber  des  gouttes,  pleuvoir 
très  peu. 

Gotteyié,  v.  n.  —  Tomber  goutte  à  goutte. 
Gottèye,  il  tombe  quelques  gouttes  de  pluie. 

Goubio  et  goMo.  —  Se  dit  des  doigts  contractés 
par  le  froid.  (Champ.) 

Gouchié,  V.  a.  —  Fouler  aux  pieds,  rencontrer 
sous  ses  pieds. 
Que  chic  vo  set  si  net  que  ni  poeisso  gouchié 
Eycrachat,  vilani,  borda  ni  ren  de  solo. 

M.  4. 
le  me  volo  logié  en  despit  de  se  den. 
2iiat  respect  de  paren  qu'à  mou  pied  ie  ne  goucho, 
le  lo  faray  sorti  devant  que  ie  me  coucho. 

M.  8. 

Goudâ,  V.  n.  —  Penser,  avoir  l'intention  de,  être 
sur  le  point  de. 
l'ay  gouda  eyclapa  u  sergcn  le  cervelle. 

M.  5. 

Goui,  s.  f.  —  Serpe  de  bûcheron. 

Gouina,  s.  f.  —  Terme  de  mépris  adressé  à  une 
femme,  coureuse,  de  mœurs  légères. 

Goujignâ,  v.  n.  —  Flâner,  ne  rien  faire,  mu- 
sarder. 

/  ne  fat  que  goujignâ. 

Goula,  s.  f.  —  Gueule. 

Siat  un  bon  morcel  u  passe  din  lour  goula, 
U  l'eycumon  lou  plat  et  le  servente  l'outa. 

M.  4. 

Goula,  s.  f.  —  Grorge. 

U  Ihi  at  enfoncia  le  cervelle  en  la  goula. 

M.  5. 

GouUiat,  s.  m.  —  Flaque  d'eau. 

Je  verray  ben  plus  to  de  ton  sang  un  goulliat. 

M.  5. 


G  ou 


—  110 


GRA 


Coup,  s.  m.  —  Tourbillon,  gouffre. 
Jj'eiperit  s'ét  lancia  à  la  mala  ventura 
Din  lo  gour  de  mau-fat. 

L.  3. 

Gourâ,  V.  a.  —  Tromper. 
On  dit  aussi  :  agourd. 

Gouri,  s.  m.  —  Petit  cochon  d'Inde,  cobaye. 

Gourrairement.  —  Fièrement,  orgueilleusement. 
(Champ.) 

Goutâ,  s.  m.  —  Le  repas  de  midi. 

Goutà,  V.  n.  —  Prendre  le  repas  de  midi. 

Goutéron,  s.  m.  —  C'est  la  petite  collation  que 
font  les  cultivateurs  vers  les  4  heures  du 
soir. 

Ne  vona  gouiéronâ. 

Goutéronâ,  v.  n.  —  C'est  faire  le  petit  repas 
qu'on  api)ellc  «  lo  goutéron  ». 

Goutoii.  —  Rhumatisant,  goutteux.  C'est  une  ma- 
ladie fort  ordinaire  dans  les  pays  mal  expo- 
sés, Saint-Egrève  par  exemple,  où  le  soleil 
ne  brille  jamais  que  le  lundi  par  l'excellente 
raison  qu'il  n'a  pas  assez  de  temps  pour  y 
arriver  dans  la  journée  du  dimanche. 
Oalahontem  de  Vif,  goutou  de  Sainct-Eygrevo. 

M.  4. 

Gouvep,  s.  m.  —  Savoir-faire,  règle  de  conduite, 
entente  du  gouvernement  d'une  maison. 
Lou  douz  efan  ensen  n'auriont  point  de  gouver. 

M.  8. 

Gouy,  s.  f.  —  Serpette  à  tailler  les  arbres. 

Gouzié,  V.  a.  —  Avaler. 

Te  sça  qua  Ihopita  tou  lou  jour  nouzivon, 

M ,  D et  mit  pe  gouzi  lou  chapon. 

Ménilgrand. 

Govert  (lo).  —  Le  gouvernement,  la  bonne  te- 
nue d'une  maison.  (Gaudo.) 

Goyarda,  s.  f.  —  Forte  serpe  à  pointe  recourbée 
et  solidement  emmanchée  que  les  bûcherons 
portent  accrochée  au  bas  des  reins  et  dont  ils 
se  servent  comme  d'une  hache  pour  façonner 
leurs  fagots. 

Goyat,  s.  f.  —  Serpe  plus  petite  que  la  goyarda. 

Goyettà,  s.  f.  —  Toute  petite  serpe,  serpette. 

Grâ,  s.  m.  —  Gré,  convenance. 

Piéro  ne  vet  neugun  que  set  micu  à  son  gra 
Que  lanin  lo  vachié  qui  et  un  malagra. 

M.  4. 
Lo  premié  qui  vindrat,  maqu'u  set  à  mon  gra, 
Sarat  ceu  que  m'arat. 

M.  4. 

Grâ,  s.  m.  —  Grande  caisse  de  bois  à  forme 
évasée,  qui  ressemble  assez  exactement  à  la 
partie  inférieure  d'un  cercueil  et  qui  sert  à  la 
préparation  du  cochon. 

Je  voay  comiéïé  mon  grâ. 

Grabotâ,  v.  a.  —  Remuer. 


Grafinié,  v.  a.  —  Griffonner  et  aussi  s'aiguiser 
les  griffes. 

Grafinié  coman  una  polalhi 
Qu'à  un  gro  bourdelié  vou  dona  la  hatâlli. 

L.  1. 


Déchirer  avec   les  ongles, 


Grangnié,  v.   a. 

égratigner. 

Graille,  s.  f.  pi.  —  Corneilles. 

A  fauta  de  pingeon,  servon  no  de  polat. 
A  fauta  de  chapon  faut  porta  de  polaille, 
L'on  passe  quoqucfey  per  de  feyzan  le  graille. 

M.  7. 

Grailli,  s.  f.  —  Corneille. 

Vcntendo  eroaqua  lou  courbât  et  le  graille. 

M.  4. 

Graillo,  s.  f.  —  Corneille.  (J.  O.) 
Graimè,  s.  m.  —  Chiendent.  (J.  0.) 
Grâla,  s.  f.  —  Vase,  bassin. 
On  dit  d'une  fille  qui  couche  avec  le  premier 
venu  :  /  ne  refuse  à  personna  sa  grâla. 

Gramarci.  —  Merci  et  aussi  remerciement. 
U  ne  m'en  dicit  pa  solamen  gramarci. 

M.  5. 

Grâmin,  s.  m.  —  Chiendent,  plante  médicinale. 

Gran,  s.  m.  —  Grand-père  et  grand'mère,  sui- 
vant que  l'article  est  masculin  ou  féminin. 
Mon  gran  m'i  a  dit. 
Ma  gran  m'i  a  conta. 

L.  3. 
Gran,  s.  m.  —  Grain. 

Ceteu  petit  sourpi  d'un  amoyrou  jaillici 

V  pri  de  ce  qu'u  sçat  n'ét  qu'un  gran  de  milliet. 

M.  4. 
To  ne  pourri  souffri  ceste  flou  aen  sintou. 
Jii  qu'un  gran  de  millet  voset  offert  per  gerba. 

M.  5. 

Granà,  s.  f.  —  Graine. 

Ha!  ie  ne  volo  pa  qu'u  me  gardon  per  grana. 
Lo  premié  que  vindrat,  maqu'u  set  à  mon  gra 
Sarat  ceu  que  m'arat. 

M.  4. 

Granatari,  s.  f.  —  Lieu  où  se  tenait  le  marché 
des  grains,  le  marché  lui-même. 
Veyre  qu'à  la  granatari, 
ho  bla  V  pey  de  l'or  se  pèse. 
Que  l'on  ne  fat  plu  point  d'empése 
A  causa  de  la  chareiti. 

M.  6. 
U  travaillont  (lasset)   à  de  zoure  pczante 
Per  achitta  de  meyele  à  la  granatari. 

M.  7. 

Grand  (mon).  —  Mon  grand-père. 
Ma  grand,  ma  grand'mère. 

Veremen  votron  grand  estiet  home  de  guerra. 

A  pied  et  a  chiva,  set  sur  mer,  set  sur  terra. 

M.  8. 

Grandoiila,  s.  f.  —  Gras-double,  membrane  de 
l'estomac  du  bœuf. 

Adieu,  jambon  et  grandoula! 

Ménilgrand. 


/ 


GllA 


—  m 


G  RI 


Grangeageo,  s.  m.  —  Formalité  de  l'estimation 
des  propriétés  au  point  de  vue  de  la  réparti- 
tion de  l'impôt. 
A  tou  lou  passatem  je  monstro  loti  talon, 
Insi  que  la  cadastra  «  grangeageo  trop  Ion. 

M.  5. 

Granié,  s.  m.  —  Grenier  et  aussi  marchand  do 
graines. 
Lou  granié  et  le  cave  en  saron  tou  garnie. 

L.  3. 

Granié,  s.  m.  —  Grenier,  galetas. 

Rat  de  granié,  souris. 

Elhat  de  jugimen  mey  que  d'un  plen  panié, 
Et  elhet  eyvcilla  comm'un  rat  de  granié. 

M.  4. 

Granetta.  —  Grenette,  lieu  où  se  tient  le  mar- 
ché des  grains. 
riaci  de  la  Oranetto,  ou  la  musa  folastra 
A  eyta  autrefey  un  po  trop  idolastra, 
Tu  te  réjoui  bien  quand  tu  as  prou  de  bla. 

M.  7. 

Grannoblo.  —  Grenoble. 

C'esta  villa  à  bon  dret  se  fat  nomma  Grannoblo, 
Puisque  lou  plu  bclistre  en  habit  y  sont  noblo. 

M.  5. 

Grapillié,  v.  a.  —  Grimper  un  chemin  très  en 
pente  :  in  grapillon. 

Grappillon,  s.  m.  —  Chemin  rapide  et  étroit. 
Rapillat.  (B.) 

Grassolâ  (se).  —  Se  laisser  glisser  sur  une  pente 
dans  une  grassole. 

Grassôla,  s.  f.  —  Petit  traîneau  fait  de  bar- 
reaux entrelacés  dont  les  enfants  se  servent 
p.our  glisser  sur  la  glace. 

Grâta,  s.  f.  —  Gale,  rogne. 

Lhauda,  jamarin  mieu  estre  tout  plen  de  grata, 
Que  si  per  mi  t'estia  trompa  en  ceu  segret. 

M.  4. 

Gratâ,  s.  f.  —  Grondée,  semonce,  réprimande. 

Grâta,  s.  f.  —  Démangeaison. 
Prima  grâta,  la  gale,  démangeaison  insuppor- 
table. 

Que  de  prima  gràta  u  set  enfarcinà. 

L.  1. 

Gratelou.  —  Galeux,  individu  qui  a  la  gale. 
•Je  n'ai  de  dolou 
Trenta  mille  fei  mei  que  n'at  un  gratelou. 

L.  2. 

Gratusâ,  v.  a.  —  Eroder.  (J.  G.) 

Gralusi,  s.  f.  —  Menue  gale,  démangeaison  et 
aussi  ce  qui  sert  à  gratter,  une  râpe. 
le  ne  me  volo  pa  gratta  de  sa  gratusi. 

M.  8. 

Gratusi,  s.  f.  —  C'est  l'instrument  de  cuisine 
que  nous  appelons  la  râpe.  (Charbot.) 

Gratuzié,  v.  a.  —  Gratter,  frotter. 
V  Va  tan  gratuza  qu'u  l'a  pard. 


U  n'ose  pa  chaplà,  mé  faut  qu'u  gratuzeize 
De  la  pointa  du  dei. 

L.  2. 
Lou  pèlerin 
Meneitrié  d'Avignon,  qui  u  tem  que  nevuche 
De  lour  groz  olivié  ont  apporta  le  ruche 
Per  gratusié  lou  bieu. 

M.  5. 
Gravola,  s.  f.  —  On  nomme  ainsi  l'écrou  d'un 
pressoir.  (Charbot.) 

Grélâ,  V.  n.  —  Tomber  dru  comme  grêle. 
En  mein  que  d^un  eil&ido  H  fit  dessu  lo  groin 
Grelà  sen  dire  mot  miliante  cop  de  poin. 

L.  1. 
Grenctà,  s.  f.  —  Marché  aux  grains. 
On  disait  aussi  :  granatari. 
Grenoblo.  —  Grenoble. 

Qrenoblo  renomma  un  jardin  de  pleysanci. 

M.  4. 

Grêpa,  s.  f.  —  Sorte  de  traîneau  destiné  à  faire 
les  transports  en  temps  de  neige  et  muni  de 
brancards  auxquels  on  peut  atteler  un  che- 
val, une  vache  ou  un  mulet. 

C'est  la  même  chose  que  la  lévi,  avec  la  diffé- 
rence que  cette  dernière  est  plus  légère  et  ne 
peut  être  traînée  qu'à  bras. 

Gricliî,  s.  f.  —  Petit  pain  allongé  que  fabri- 
quent les  boulangers.  Pour  un  montagnard, 
le  pain  blanc  est  du  pain  de  grichi. 

Griçon,  s.  m.  —  Raisin  oublié  à  la  vendange. 

Griffon.  —  Qui  se  sert  très  habilement  de  ses 
ongles,  qui  a  les  doigts  crochus. 

Griffon  de  montagnar  qui  vivez  de  renevo. 

M.  4. 
Griffonnari,  s.  f.  —  Paperasserie. 

La  griffonnari  de  le  gen  d'eycritoeyro. 

M.  5. 

Grillet,  s.  m.  —  Grillon  et  aussi  un  petit  grelot, 
celui  qu'on  met  au  collier  d'un  chien  cou- 
rant. 

Grilliat,  s.  f.  —  On  appelle  ainsi  le  tartre  qui 
s'attache  aux  tonneaux  et  que  les  vignerons 
recueillent  avec  soin  pour  le  vendre  aux  dro- 
guistes. 

Grillié,  v.  a.  —  Gratter,  faire  un  petit  bruit. 

L.  1. 
Ne  broge-tel,  su  l'ot  una  rata  grillié 
Que  quoque  friquendel  que  la  vin  virolié! 

L.  1. 

Grilliet,  s.  m.  pi.  —  Grillons  et  aussi  des  petits 

grelots. 
Fare  dansié  lou  grillet,  agiter  les  grelots. 

L.  1. 

Grillet,  s.  m.  —  Petit  pot  de  terre  muni  d'un 
manche  dont  l'ouverture  est  fort  étroite  et  la 
panse  extrêmement  arrondie.  (B.) 

On  donne  le  nom  de  grillot  à  tous  les  petits  pots 
de  terre  qui  vont  au  feu. 

Gringi,  s.  f.  —  Marouette,  oiseau  de  marais. 


GRI 


112  — 


GRO 


Gringotâ,  v.  n.  —  Se  trémousser. 

Vo  zcussia  tou  jura  iju'erion  mile  cif/alc 
Que  grinyoton  du  eu,  trahaton  de  le  zàle, 
En  juin  et  en  juillet,  su  lo  col  de  mei-jour, 
Eisordon  lou  boisson  que  lour  son  à  l'entour. 

(ÎPiot.  —  Rouge  comme  une  cerise,  qui  sent  le 
fard  lui  monter  à  la  figure. 
Liât  prey  lo  tein  griot  veyan  prey  son  ami. 

M.  8. 

Griôtta,  s.  f.  —  Petite  cerise  sauvage  d'une  sa- 
veur acre  et  piquante. 
Pronro  eom'un  lapin,  vermey  com'una  griotta. 

M.  8. 

Gripâ,  V.  a.  —  Saisir. 

Quand  je  Vay  veu  gripa  à  tan  de  man  cruelle, 
l'ay  gouda  eyclapa  u  sergen  le  cervelle. 

M.  5. 

Grippa,  V.  a.  —  Empoigner,  arrêter. 
Tu  a  iailla  l'intra  u  malheyrou  sergen 
Per  gueyta  à  un  coin  et  y  grippa  le  gcn. 

M.  7. 

Grippareu.  —  Rapace,  qui  a  les  doigts  crochus. 
Un  greffié  grippareu. 

L.  3. 

Grippillié,  v.  n.  —  S'aider  des  pieds  et  des  mains 
pour  gravir  un  obstacle. 
le  grippilliray  tant  que  j'y  attegniray 
Et  que  d'un  dcisola  la  via  j'eytegniray. 

il.  4. 

Grivat  (lou),  s.  m.  pi.  —  Les  grives. 

Lou  jalabro,  lou  jay,  lou  merlo,  lou  gro  pit 
Et  lou  peti  grivat  eliaiiton  mieu  per  deipit. 
Lou  peti  grivat,  les  tourdres. 
Grivé,  fém.  grivéla.  —  Se  dit  d'un  animal  dont 

le  poil  est  tacheté. 
Grivelâ,  v.  a.  —  Tamiser,  passer  au  crible. 
Grivelâ.  —  Traversé,  percé  et  aussi  gravé  de  la 
petite  vérole. 
J'ay  lo  cour  grivelâ  comm'un  cuUo. 

M.  5. 

Grivelâ,  v.  n.  —  Faire  des  petits  profits  secrets 
et  illicites;  nous  disons  dans  le  même  sens  : 
gratter. 

Sur  tout  à  grivelave. 

M.  8. 

Gpivet,  S.  m.  —  Espèce  de  crible  en  cuir  troué 
comme  une  passoire  et  muni  d'un  large  re- 
bord en  bois,  qui  servait  autrefois  à  passer  le 
blé  destiné  aux  semences  et  à  le  débarrasser 
des  mauvaises  graines,  des  petites  pierres  ou 
des  saletés  qui  pouvaient  y  être  mêlées.  (Pro- 
veyz.) 
Grivelâ,  V.  n.  —  Avoir  la  chair  de  poule,  le 

frisson. 
Grivolet,  s.  m.  —  Frisson  de  froid,  de  fièvre  ou 

de  peur. 
Gro,  s.  m.  —  Grosseur,  valeur. 
Lo  gro  d'una  cireizi. 

L.  3. 


Grobà,  s.  f.  —  Grosse  bûche  de  bois. 
Grobbà.  —  Une  énorme  bûche,  la  bûche  de  Noël, 
par  exemple,  et  par  extension  une  personne 
âgée  repliée  sur  elle-même  et  qui  ne  peut 
plus  quitter  le  coin  du  feu. 
l'amoin  eeu  petit  hot  ne  leisse  d'alluma 
Son  feu  à  cella  grobha  afin  qu'i  se  consume. 

M.  8. 

Grobin,  s.  m.  —  Hotte  en  osier  qui  sert  au  trans- 
port du  fumier  à  la  campagne. 
On  dit  aussi  :  in  grobit. 
Grobinâ,  v.  a.  —  Prendre  de-ci  de-là. 
Le  zalave  servan  en  grohinan  toujour 
Quauque  petit  morceh 

L.  3. 

Grobinâ,  s.  f.  —  Contenu  d'une  hotte. 

Ina  gran  grobinâ,  une  grande  quantité. 

Grobon,  s.  m.  —  Racine  d'arbre  pleine  de  nœuds 
et  difficile  à  refendre. 

Grobon  (à).  —  Accroupi,  position  d'une  per- 
sonne assise  sur  ses  talons. 

Grobonâ,  v.  a.  —  Remuer  une  grosse  bûche  et 
aussi  faire  du  bruit  comme  si  on  remuait  du 
bois. 

Grobonâ  (se).  —  Avoir  de  la  peine  à  se  remuer. 

Grobonnâ.  —  Accroupi,   replié   sur   soi  -  même 
comme  une  grosse  bûche. 
Et  pui  quand  tu  sares  à  terra  grobonâ, 
le  te  volo  fourra  ceu  tison  din  lo  na. 

M.  8. 

Grognié,  v.  n.  —  Faire  la  grimace,  laisser  voir 
son  mécontentement. 

S'ul  aviet  grognia. 

L.  2. 

Groin,  s.  m.  —  Museau,  visage. 

Un  petit  picarnou,  groin  de  chin,  d'avoitrat. 

L.  1. 
Maiivei  groin,  mauvaise  grâce,  méchant  accueil. 

L.  2. 
Farc  mauvei  groin, 

Groissi,  s.  f.  —  Graisse. 

Confia  de  groissi. 

L.  3. 

Grola,  s.  f.  —  Châtaigne  produite  par  le  châtai- 
gnier greffé.  (Champ.) 
Grolà,  s.  f.  —  Vieux  soulier,  objet  sans  aucune 
valeur. 

V  tour  de  ceu  garçon 
La  Lhauda  mau  nourria  devindriet  una  grola 
Puisqu'u  na  pas  deque  fare  lien  bulhi  Vola. 

M.  4. 

Grolassié,  v.  n.  —  Perdre  son  temps,  ne  savoir 
s'occuper. 

Grolu.  —  Lourd,  épais;  malheureux,  pauvre  dia- 
ble qui  n'a  pas  même  de  quoi  s'acheter  des 

souliers. 

Vota  per  mi,  je  vo  prométo 
De  patronà  tou  lou  grolu. 

Act.  dauph. 

Plutôt  populaire  que  patois. 


GRO 


113 


GUI 


Groman.   —   Gourmand,    qui    aime    les   bonnes 
choses. 
le  ni  veyo  que  trop  celleu  na  de  groman 
Et  lo  pare  de  ley  qui  se  toohon  la  man. 

M.  4. 
Groniandà,  mendier  quelque  chose  sans  en  avoir 
l'air,  se  présenter  chez  quelqu'un  à  l'heure  où 
l'on  sait  qu'il  va  se  mettre  à  table  pour  se 
faire  inviter  à  dîner. 

Gromot,  s.  m.  —  Grumeau. 

Gromolâ,  v.  n.  —  Trembler  de  froid.  (Champ.) 

Gron,  s.  m.  —  Un  grain,  une  très  petite  quan- 
tité. 

In  gron  de  sa. 

Avêqu'in  gron  de  lintilUt 
On  li  boachissié...  Vourillit. 

Gronda,  v.  n.  —  Faire  la  grimace. 
U  grondon  de  me  vey. 


Latal. 


M.  5. 

Se  gronda,  se  bouder.  (Proveyz.) 

Grondou.  —  Grondeur,  qui  a  mauvais  caractère, 
mauvais  coucheur. 
l'amo  mey  estr'  à  vo  qu'à  personna  du  monda. 
Puisque  vo  n'aves  pa  la  mina  d'un  grondou.  . . 

M.  4. 

Gropâ,  V.  a.  —  Attraper,  saisir  avec  effort. 
Voir  :  agropâ. 

Gpossamen.  —  Grandement  beaucoup,  très  fort. 
Prou  de  fille  voudrion  estr'  à  son  pessamen, 
len  veyo  qui  cCenvey  souspiron  grossamen. 

M.  4. 

Grossie,  v.  a.  —  Bercer  un  enfant. 

Grotâ,  V.  a.  —  Bercer. 
Et  aussi  :  grossie. 

Grou.  —  Gros,  important. 

Dessout  lo  dey  tenu  pe  quatre  grou  monsieu, 
L'évêque  tout  dora  portave  lo  bon  Dieu. 

B.  9. 

Groulà,  s.  f.  —  Vieux  soulier  et  aussi  terme  de 

mépris. 
Groullé,  s.  m.  —  Savetier. 
On  dit  aussi  :  regroulié. 

Grusié,  v.  a.  —  Millet  dit  grusi,  manger,  gri- 
gnoter. 

Celleu  gui  ne  pot  ren  grusi  que  de  salada 
N'ét  pas  si  datigerou  que  j'u  seu, 

M.  5. 

Grusié  (se).  —  Se  plaindre,  porter  plainte. 
Vo  parla  de  per  vo.  Eyto  de  nostra  chassif 
Ou  si  vo  vo  grusa  de  la  grand'  eygruisassi 
Que  lo  aenglard  a  fat  à  vostron  frare  anot. 

M.  4. 

Grusié  (se).  —  Se  plaindre,  mais  aussi  s'occu- 
per malencontreusement,  se  mêler  de  ce  qui 
ne  vous  regarde  pas. 
De  que  vo  gruza  vo,  monsieur?  Quand  ie  voz  oyo 
Parla  de  notron  jeu,  met  advi  que  ie  bloyo. 

M.  8. 


Guari.  —  Guérir,  remettre  en  santé. 
De  bon  guari,  de  guérison  facile. 

Onat  ren  de  bon  guari  gu'una  plai  nouvella. 

M.  4. 
Guaritet,  s.  m.  pi.  —  Terre  sans  valeur  dont  la 
couche  d'humus  n'a  point  d'épaisseur  et  dont 
le  dessous  est  rocher  ou  poudingue. 
lirâva  terra,  va...  N'eyt  que  de  guaritet! 

Proveyzieux. 

Guéniintà,  v.  n.  —  Plaindre,  gémir.  (Charbot.) 
Guenella,    s.    f.    —    Fare    guenella,    tromper. 

(Champ.) 

Guenillié,  v.  n.  —  Faire  lentement. 
Charbot  dit  :  guénassié. 

Guenipa,  s.  f.  —  Terme  de  mépris.  Femme  mal- 
propre et  couverte  de  haillons. 
Guenuchi,    s.    f.    —    Sorcière,    enchanteresse, 
(Roq.) 

U  saront  renvoya  à  Vienna  la  guenuchi 
Revendre  louz  haren,  le  seypé,  la  merluchi, 

M.  8. 
Guerlan,  s.  f.  —  Guirlandes  et  aussi  les  gar- 
nitures de  dentelles  dont  les  femmes  char- 
gent leurs  robes. 

On  ne  se  det  trova  en  poin  de  gran  banquet 
Se  para  de  guerlan  ou  porta  de  boquet. 

L.  3. 
Guerlanda,  s.  f.  —  Ribambelle,  longue  suite. 
Touta  cela  guerlanda  eut  un  bon  déjeuna. 

B.  9. 

Guerlio.   —  Louche,    qui    regarde   de   travers. 
(Champ.) 

Guerlio,  guerliè.  —  Branlant,  boiteux  en  par- 
lant d'un  ustensile,  d'une  marmite,  qui  n'est 
pas  droit,  qui  ne  va  pas. 
Eyt  tôt  guerlio. 

Guerniè,  s.  f.  pi.  —  Larves  du  hanneton. 

On  dit  aussi  :  darnè. 

Guernôblo.  —  Grenoble. 

Blanc-la-Goutte  écrira  plus  tard  :  Grenoblo  et 
Garnoblo. 

Guibôla,  s.  f.  —  Jambe. 

Je  ne  poey  plu  me  teni  su  me  guibôle. 
Guiéta,  s.  f.  —  Cruche,  vase  en  terre  destiné  à 
contenir  de  l'eau. 

Lou  regrollié,  manoré,  buyandeyre, 
A  cha  plen  banaton,  pot,  guiette  et  cuilleyre 
Oaboiiilliront  lo  vin  sen  eyga  tout  deulon. 
Et  n'en  leissiront  pa  souqua  un  chicolon. 

M.  7. 

Guignié,  v.  a.  —  Faire  des  signes,  regarder. 
Et  de  téta  et  de  bra  et  de  pié  lou  guignave. 

L.  1. 
Et  n'eussia  poi  si  po  lou  guignié  de  la  téta, 
Quarranda  vostra  lora  n'en  fusse  una  prêta, 

L.  1. 
Guignié,  v.  a.  —  Epier,  regarder  sans  être  vu, 
et  aussi  regarder  quelqu'un  sous  le  nez. 
Vncore  qu'en  sa  barba  u  Valeizon  guignié. 

I>.  1. 


8 


GUI  —  iU  — 

Guilià,  s.  f.  —  Petit  trou  que  l'on  fait  à  un  ton- 
neau avec  une  percerette  pour  goûter  le  vin. 

Guimbarda,  s.  f.  —  Mauvaise  voiture. 

Guinchetâ,  v.  a.  —  Regarder  d'un  œil,  épier. 

Tantà  guincheton  de  traver 
La  aaraiand'  à  ira  uvert 
Per  ge  regarda  sur  l'eipala. 


GYP 


Guinchetta,  s.  f.  —  Nique. 

Fare  la  guinchetta,  faire  la  nique. 


M.  6. 


M.  g. 


Guinchic,  v.  a.  —  Viser  avec  une  arme  à  feu, 
regarder  avec  curiosité,  épier. 
lalou,  te  cogneustres  que  je  SQavo  guinchié. . 

M.  5. 
Guionet.  —  Imbécile;  percerette.  (Champ.) 
Guite,  nom  propre.  —  Marguerite. 

Gulâ,  V.  n.  —  Gueuler,  pousser  des  cris. 
Toute  si  priron 
A  gonfà,  à  gulà,  et  à  fare  tau  jei 
Que  le  mire  que  son  de  chalou  enragei. 

L.  3. 
Gypié,  s.  m.  —  Plâtrier. 


H 


HAG 


Hàge,  s.  f.  pi.  —  Haies. 

U  milieu  de  le  z'hàge  on  respire  lou  li. 
Rien  n'est  bon  comme  l'odeur  des  champs,  rien 

ne  vaut  l'existence  du  paysan.  C'est  un  pro- 

verble  dauphinois. 

Hàgi,  s.  f.  —  Haie,  clôture. 

8en  hagi  ne  murailU 
Eran  lour  possession  et  sen  poin  de  saraiUi 
Asseuria  du  larron,  sarravon  lour  meison 
D'una  bella  tacola. 

L.  3. 

Charbot  :  agi. 

Harpa,  s.  f.  —  Griffe,  poigne. 

Engarda  sa  meison  de  Iharpa  du  larron. 

M.  4. 
Bonna  harpa,  lonne  den,  à  faute  d'estocada. 

M.  8. 
Harpeyié,  v.  a.  —  Herser,  passer  la  herse  sur 

les  terrains  fraîchement  labourés. 
Harpi,  s.  f.  —  Herse. 

Hauta!  -r-  Interjection  qui  correspondait  à  notre 
allons!  allons! 
Lavon  no  tou  le  man.  Hauta!  tou  d'un  accord, 
Donnon  la  joey  à  larma  et  lo  profit  u  corp. 

M.  4. 
Hauta  testa  (à).  —  A  tue-tête. 
Chanta  à  hauta  testa. 


M.  5. 
Hauteyié,  v.  n.  —  Se  dit  d'une  personne  qui  a 
des  envies  de  vomir,  des  haut-le-cœur.  (Char- 
bot.) 

Hento,  s.  m.  —  Une  greffe. 

La  fruta  ne  sarat  que  lella  d'un  tau  hento. 

M.  4. 
L'on  verrat  den  siey  zan  le  grande  papineyre 
D'hento  du  jardinié  et  de  le  jardineyre. 

M.  7. 
Héra,  s.  f.  —  Lierre. 

L'hera  se  pren  à  tout  ce  qui  pot  arrapa. 

M.  8. 
Heresson,  s.  m. 
taignes. 

Hérou Heureux. 

Herpl,  s.  f.  —  Herse.  (Champ.) 


Enveloppe  piquante  des  châ- 


HUR 

Rocher,  tertre,  élévation.  (B.) 


Heurt,  s.  m. 

Himeur,  s.  f.  —  Disposition  d'esprit,  de  carac- 
tère, de  tempérament;  caprice,  fantaisie. 

On  dit  à  la  campagne  de  toute  femelle  en  folie 
qu'elle  est  en  himeur. 

Hiverna.  —  Dénomination  particulière  qui  sert 
à  qualifier  une  espèce  de  blé  qui  se  sème  pen- 
dant la  saison  d'hiver.  Se  dit  aussi  d'un  porc 
engraissé  pendant  l'hiver. 

Holettà,  s.  f.  —  Houlette,  bâton  du  berger. 

M.  5. 
Homo,  s.  m.  —  Homme. 

Si  jamei  home  fit  à  fena  vilein  tour. 


Aume,  hommes. 

Cetou  merdou  d'aume. 


L.  1. 


L.  1. 


Hora.  —  Maintenant.  (Champ.) 
Hora,  s.  f.  —  Heure. 

De   là  :   tet'hôre,  tout   à   l'heure;   —   qu'hora? 
quand;  —  ôre  et  aussi  iôre,  maintenant;  — 
dorenley,  dorénavant.  (Voyez  ces  mots.) 
A  l'h&ra  que  mon  pare  eycoute  sur  son  agi 
L'izel  que  je  voudrin  teni  dedin  ma  oagi. 

M.  4. 
Nâ  à  la  bonhora,  né  sous  une  bonne  étoile. 

M.  8. 
Hosto,  s.  m.  —  Hôte,  client,  voyageur  en  parlait 
d'un  cabaret. 

Chié  Saumur  qui  la  not  dedin  un  tomlarel 
Fat  charunta  soug  hosto  u  fon  de  Merdarel. 

M.  4. 
Huert,  s.  m.  —  On  nomme  ainsi  en  quelques 
lieux  le  jardin.  (Charbot.) 

Hui,  s.  m.  —  Troglodyte. 
Hulo,  s.  m.  —  Huile. 

E  dedin  mon  oruzieu  tout  mon  bon  hulo  viergco. 

.Tanin,  IV,  m. 
U  ne  font  que  jitta  d'hulo  dedin  ma  flama. 

M.  5. 
Hurtié,  s.  f.  pi.  —  Orties. 

Faut  creyre  qu'on  ne  pot 
Tirié  de  lez  hurtié  la  sintou  de  le  rose. 

M.  8. 


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lAP 

I,  s.  m.  • —  L'if. 

lapolhié,  V.  n.  —  Bavarder. 

lapolhey  qui  voudrai  cne  cregno  personna. 
Et  aussi  jappoillié  en  1659 

lato?  —  Y  a-t-il?  (Ménilgrand.) 

Içàmo.  —  Ici-haut. 
Et  aussi  :  priçâmo. 

Içâva.  —  Ici-bas. 

Icey.  —  Ici. 

Et  aussi  :  pricey. 

Icey.  —  Ici,  là  où  je  me  trouve. 

Içon.  —  Ceci,  cela. 

Ore  que  gnat  que  Purgatoiro, 

De  veire  tout  içon  ie  moiro. 

M.  6. 
léllo.  —  Eux. 
lélle,  elles. 

len.  —  Un. 

Ignon,  s.  ni.  —  Oignon. 

Ton  cour  n'et  pa  douhlo  comme  ceu  d'un  ignon. 

M.  5. 
Hela!  deipeu  avantoyan 
La  chareiti  tout  lou  tour  doutle  : 
Car  du  zignon  le  moindre  couble 
Coustont  quatro  sou,  et  le  rave 
Qu'autrefei  lo  mondo  donnave 
Sont  aussi  chiere  que  lou  chou. 

M.  6. 
Iguen.  —  Ceci,  cela.  (Champ.) 

Igui.  —  Là.  (Champ.) 

lin.  —  Un. 

«  Tian,  ouet,  n'e  Un,  monsieur  DuplanfH  » 

Latal. 
Ij.  -  Je. 

Dane,  ij  ne  dio  gin,  non  dà,  ij  ne  dio  pà. 

L.  3. 

liai.  —  Là-bas. 

liai  tu  te  rigole 
En  migian  à  go  go  de  crozet  de  raviole, 
De  jamie  de  hacon  et  de  gigot  u  zau. 

L.  2. 
Ilânio.  —  Là-haut. 
Et  aussi  :  entiamot. 

Iley.  —  Là-bas,  de  l'autre  côté. 
Et  aussi  :  priley. 

Mais  net  ti  pa  ileyf  Je  veyo  sou  peyu  ilondo. 

Eyet,  mon  arma,  ley,  car  veiqui  souz  agnexi. 

M.  4. 


INQ 

llâva,  là-bas. 
Ilâmo,  là-haut. 

IIo,  s.  m.  —  Lys. 

Son  tein  et  aussi  fraiz  qu'un  ilo  qui  florit, 
Elhat  en  chaque  jauta  un  pertu  quand  Ihe  rit. 

M.  4. 

Impitou.  —  Sans  pitié,  qu'on  ne  peut  fléchir. 
Impitou  comme  sont  su  le  flou  lou  torren. 

M.  5. 
In.  —  Un. 
Et  aussi  :  ien. 
Inà.  —  Une. 

Inat.  —  II  n'a. 

Per  leu  inat  ren  de  cacha. 

M.  4. 
Incan,  s.  m.  —  Vente  à  l'enchère. 
Inco.  —  Encore. 

Inco  que,  encore  que,  alors  même  que,  quand 
même. 

^e  refusa  pa  ren  le  flou  que  je  vo  manda, 
Inco  qu'elle  ne  sont  fille  du  ven  mignon. 

M.  4. 
N'et  gin  inco  lo  tem  que  faille 
Charchié  de  not  lou  passatem 
Coma  de  vray  rougibontem. 

M.  6. 

Inco  ben.  —  Quand  bien  même,  encore  que. 
Inco  ben  que  Dupont  brame  pe  la  charreyri. 

M.  4. 
Incot.  —  Encore.  (Gaude.) 

Incou.  —  Encore. 

A  chacun  de  trey  sou  Von  fit  incou  presen. 

B.  9. 

Incour.  —  Encore. 

Incoura.  —  Encore. 

Et  lé,  luin  de  se  radouH 
Incoûra  mé  lo  tormintâve. 

Latal. 

Inhibi,  v.  a.  —  Prohiber,  défendre,  empêcher. 
Faut  sur  tout  inhibi  la  fréquentation. 

M.  5. 
Inpo.  —  Un  peu. 

Atten  inco  inpo. 

M.  5. 

Inquclin,  s.  m.  —  Locataire  d'une  maison. 

Lou  z'inquelins  déjà  sont  monta  chez  lour  maîtres. 

A.   R. 

In  tâlo.  —  Un  tel. 


* 


INT 


—  117 


IZE 


Intérinâ,  v.  a.  —  Voler  légalement,  ou  peut-être 
faire  l'usure. 
Charreyri  du  marchait,  qui  vend  chosa  per  outra, 
Rend  ce  qu'u  picapiou  tu  a  interitm. 
Ou  que  lou  picapiou  ont  trop  sarrazinâ. 

M.  7. 

Intoïé,  V.  a.  —  Fermer,  rentrer  et  aussi  faire 
rentrer. 

Intrâ,  V.  n.  —  Entrer,  pénétrer. 

Intra  dedin  Veigleisi,  ou  s'on  l'a  regarda 
Et  autant  que  d'ala  u  borde  paillarda. 

li.  3. 
Lee  approche  sont  feite,  egnat  plu  ren  qu'un  gau 
A  fare,  per  intra  din  lo  fort  sen  assau. 

M.  4. 

Intrâ,  s.  f.  —  Entrée  dans  la  saison  froide,  le 
commencement  de  l'hiver. 

lolamen.  —  Doucement,  sans  faire  de  bruit. 
Chut,  chut,  ne  dicte  mot,  faut  alla  iolamen. 

M.  4. 

loque.  —  Jusque. 

Jamei  ioque  à  vint  an  braye  u  ne  portavon. 

L.  3. 

lore.  —  Maintenant,  de  suite. 

Iquen.  —  Gela. 

Iquen  disit  la  Reina. 
Iquen  et  mein  que  ren. 


'Se  te  mètta  pa  iquen  den  lo  coràgio. 

Per  iquen,  pour  cela. 

Ne  fu  pa  per  iquen,  atten  inco  un  po. 


U  1. 


L.  2. 


M.  4. 


Iqui.  —  Là. 

Ceu  iqui,  celui-là. 

C'cu  iqui  sariet  ladre  et  four  de  jugimen 
Qui  n'auriet  de  lamour  quoque  ressentimen. 

M.  4. 
Iqui  sen  déboursa,  l'on  at  tout  ce  qu'on  vou. 

M.  7. 

Irin  (]')■  —  J'irais. 

le  m'irin  cachié  chié  mon  pare. 

M.  4. 

Irondelat,  s.  f.  —  Hirondelle. 

Et  ceu  quarta  sen  fon  venit  Vautra  semana 
Eicarfoirié,  lacet!  un  nid  d' irondelat 
Que  de  notron  seignou  son  lou  petit  polat. 

L.  1. 
Supeitan  que  leyen  le  mare  irondéle 
Du  muguet  de  sa  fena  apportission  nouvéle. 

Ij.  1. 

Isson.  —  Ceci,  cela. 

le  ne  sçavo  (lasset)  que  sarat  tout  isson. 

M.  4. 


Lo  cour  me  rit  de  vey  tout  sauta  per  icy, 
Et  je  creyo  qu'isson  devine  qu'à  le  nopce 
Prou  de  bon  mouchillon  voyantaron  me  bosse. 

M.  4. 
Ita.  —  Eté,  verbe. 

La  lei  at  ita  faita. 


Ità,  V.  a.  —  Demeurer,  attendre. 
Ma  sorta  n'et  gin  tàla 
D'ità  si  longimen  de  fàre  la  cigàla. 


L.  3. 


L.  3. 


le  lieu  que  j'indique, 
graine  de  la  plante  qu'on 


Itâ,  V.  n.  —  Aller,  entrer,  pénétrer. 
An  itâ,  sont  entrés. 

Autan  veni  me  poisse 
De  ben,  que  d'arguilléte  an  ita  din  me  coisse. 

L.  3. 

Iteissi.  —  Pourri,  qui  a  des  vers,  qui  marche 
tout  seul  en  parlant  du  fromage. 
Lo  merliet  vermenou  et  la  toma  iteissi 
Ne  fleiron  pa  si  ma. 

L.  3. 
Itian.  —  Ceci,  cela. 
On  dit  aussi  :  tian. 
Itié  ou  itiy.  —  Ici. 
Charbot  dit  :  iqui. 
Itiè.  —  Ici,  là,  dans 
On  dit  aussi  :  iquiè. 
Ivien,  s.  m.  —  La 

nomme  en  français  ivraie.  (Charbot.) 
Izel,  s.  m.  —  Oiseau. 

A  l'hora  que  mon  pare  eycoute  sur  son  agi 
L'izel  que  je  voudrin  teni  dedin  ma  cagi. 

M.  4. 
Izelâ,  V.  n.  —  Se  dit  des  bêtes  à  cornes  qui, 
prises  de  panique,  courent  droit  devant  elles. 
Signifie  aussi  oiseler. 

Autramen  per  lou  pra 
le  farei  per  deipit  izela  nostre  hoye. 

M.  4. 
Izerablo.  —  Erable. 

le  perdo  tout  mon  bien  dessout  louz  izerablo. 

M.  5. 
D'izerablo,  d'arbou,  géneuro,  arbepin. 

L.  1. 
Izeu  et  aussi  izeyu,  s.  m.  pi.  —  Oiseaux. 
Tou  louz  izeyu  en  lour  ramageo 
S'accordon  mieu  que  lourebec 
En  se  sempeillan  lo  plumageo. 


Champeyié  louz  izeu. 


M.  4. 


M.  5. 


Izet  (voir  uzet). 

Eyet  tout  deizola,  à  causa  de  la  guerra. 
Qui  sen  va,  Dieu-marci,  en  cela  bonna  terra, 
Ou  lou  zizeu  de  l'air  tou  larda,  tou  ruti 
Tombent  devant  celou  qui  ont  prey  son  parti. 

M.  7. 


a-K 


JAC 

Ja.  —  Déjà. 

U  Vaviet  ja  touta  eimarpallia. 


L.  1. 


Jà  resjoyet  lo  nà  la  sintou  du  ruti, 
Jà  fumàvon  lou  plat. 

L.  3. 
Jacassié,  v.  n.  —  Parler  beaucoup,   bavarder 
comme  une  pie. 

Jâci,  s.  f.  —  Gîte,  le  lieu  précis  où  un  lièvre  a 
couché. 

De  là  :  à  jot,  ou  plutôt  à  jat  en  parlant  des  pou- 
les quand  elles  sont  couchées. 

Jacina,  s.  f.  —  Fâre  ina  jacina,  prendre  le  lit 

pour  cause  de  maladie. 
Jacineiri,  s.  f.  —  Accouchée,  femme  en  couches. 
Jacquetâ,  v.  n.  —  Babiller,  parler  comme  une 
pie  sans  bien  savoir  ce  que  l'on  dit. 
Vostron  francilhimen  {langageo  bien  pigna) 
Lo  fareit  jacquetâ  insi  qu'un  jay  deigna. 

M.  4. 
Jai,  s.  m.  pi.  —  Gestes,  manières. 
Fare  de  pitou  jai. 

L.  3. 
Jail  et  jailli.  —  Jaune  en  parlant  des  animaux; 
ce   mot   signifie   aussi   de   couleurs   diverses. 
(Champ.) 

Mouchi-jailli,  s.  f.  —  Œstre,  mouche  à  bœufs. 

Ombra-jailli,  s.  f.  —  Ombre  formée  par  les  ar- 
bres d'une  épaisse  forêt  quand  elle  est  éclai- 
rée par  les  rayons  du  soleil. 

Jaille,  s.  f.  pi.  —  Chair  qui  enveloppe  le  bas  du 
cou  du  porc,  qu'on  coupe  en  petits  morceaux 
et  qu'on  fait  frire  avec  les  boudins. 
Ne  vons  migié  le  jaille. 
Se  dit  aussi  du  ris  de  veau. 

Veyqui  Theurousa  fin  de  ton  lou  vacahon, 
Qui  a  lour  dey  jeûna  ne  volliont  que  jamion, 
Que  fricassié  de  viau  avec  toutte  le  jaillie. 

M.  7. 
Jaillet,  s.  m.  —  Plante  fourragère,  l'esparcetle, 
le  sainfoin. 

Jaillet.  —  Mûr,  nubile. 

Un  amoirou  jaillet,  un  garçon  bien  en  âge  de 
faire  l'amour. 

Et  crei  que  n'y  a  eiguilleta 
Que  poiêseise  adon  reteni  la  irayeta 
De  l'amoirou  jaillet,  qui,  corne  un  arc  tendu 
La  vat  bevon  du  zeu,  tant  ul  et  éperdu. 

h.  3. 


JAN 

Jalllctâ.  —  Se  dit  d'une  vache  ou  d'un  bœuf 
dont  le  poil  est  tacheté  de  jaune. 

Jalli,  s.  f.  —  Gelinotte. 

le  voey  eycrapiouna  cesta  bona  polalli. 
Et  mi  je  vocy  boeca  tout  ore  cesta  jalli. 

M.  4. 
Jailli  (la).  —  Le  meilleur  morceau,  le  plus  fin, 
le  plus  délicat,  celui  qu'on  réserve  d'ordi- 
naire au  convive  le  plus  important. 
Qui  de  la  fricassia  debt  to  avey  la  jaillit 

M.  8. 
Jailloulà.  —  De  toutes  les  couleurs. 

Pru  flapi,  peillourousa  et  pru  cipoitrassia 
Que  lo  cô  jailloulà  d'wn  dindo  eimalissia. 

L.  3. 

Jalâ,  s.  f.  —  Gelée,  froid.  (Champ.) 

Jalâ,  v.  n.  —  Geler. 

l'amarin  mey  cen  fei  vey  jala  nostre  figue 
Et  vey  nostrou  vergié  ravagea  d'un  gro  rut 
Que  d'avey  prci  de  vo  lo  valTxen  d'un  perut, 
Per  un  petit  bien  fat  que  j'espero  vo  rendre. 

M.  4. 

Jalâbra,  s.  f.  —  Tétras  pharmigan,  ce  que  nos 
montagnards  appellent  :  la  perdrix  blanche. 

Jalandro,  s.  m.  —  Glaçon,  coup  de  froid,  hiver 
rigoureux. 
Mais  un  tau  deiverga  (incora  que  je  landro) 
Me  trouvarat  tousjour  plu  freida  que  jalandro. 

M.  4. 

Jalassu  ou  jaliassu.  —  Gercé,  fendu,  gélif,  s'ap- 
plique surtout  aux  arbres  que  les  grands 
froids  font  éclater. 

Gharbot  dit  encore  :  jalivo. 

Jaleyà,  s.  f.  —  Gelée. 

Jaliat,  s.  f.  —  Mets  très  répandu  autrefois  dans 
nos  montagnes.  C'est  une  gelée  de  pieds  de 
cochon  et  de  jarrets  de  bœuf  cuite  avec  des 
châtaignes. 

Jalivou.  —  Qui  craint  le  froid. 
Voir  :  jaliassu. 

Jalli.  —  Jaune. 

Jambaret.  —  Qui  a  de  grandes  jambes,  bien 
fendu. 

Janin.  —  Surnom  donné  aux  bonifaces  qui  se 
laissent  tromper  par  leurs  femmes;  imbécile, 
nigaud. 

Janon,  s.  m.  —  Genou. 


JAP  —  H9  — 

Jacasser,  caqueter,  jaser,  ba- 


JIN 


Japetâ,  V.  n. 

billei-. 

Charbot  dit  aussi  :  jaquetâ. 
Japolhimen.  —  Bavardages 
Lou  mau  japolhimen,  les  mauvaises  langues. 
ye  t'imagina  donq  que  je  seyo  trompou, 
Du  mau  japolhimen  j'ay  mey  que  ti  de  pou. 

M.  4. 
Japoulié,  V.  n.  —  Bredouiller,  avoir  une  pro- 
nonciation défectueuse. 

Jappa,  V.  n.  —  Aboyer. 

Dedin  Veygua  un  chin  contra  son  ombre  jappe. 

M.  5. 
Japparèlla,  s.  f.  —  Bavarde,  grondeuse,  qui  ne 
sait  ce  qu'elle  dit. 
Egnat  qu'enfer  upres  de  celle  japparelle. 

M.  4. 
Jappetâ,  V.  n.  —  Caqueter,  jaser.  (Champ.) 
Jappollié,  V.  n.  —  Clabauder,  colporter  de  droite 
et  de  gauche. 

V  lo  van  jappollié. 

L.  3. 
Jaque,  s.  m.  —  Geai. 
Jaquety,  s.  m.  —  Bavardage,  caquets. 

Jar.  —  Dard,  aiguillon  de  la  guêpe. 
Varallié  einci  qu'una  naveta 
Per  se  pouvei  ota  lo  jar  de  la  brayeta. 

L.  3. 
Jarboletà,  s.  f.  —  Jeune  fille  qui  fait  des  ma- 
nières, minaudière,  mijaurée,  fantasque. 
Le  fiUasse  d'enqueu  son  si  jarboletet 
Quin  ma  pigna  lou  plaît  mey  quin  jouit  motet. 

Ménilgrand. 
Jardoiri.  —  En  chaleur,  en  parlant  des  animaux. 
8u  l'ot  una  mira  jardoiri 
Mirona  su  lo  tet. 

L.  1. 
Jarifet,  s.   m.  —  Bavardage,   action  de  parler 
beaucoup  et  à  haute  voix  pour  ne  dire  pas 
grand'chose  et  souvent  des  choses  qu'on  de- 
vrait taire. 

Quinto  jarifet! 
Jarteiri,  s.  f.  —  Jarretière. 
Fare  de  jaHeire  de  son  mantet,  avoir  des  vête- 
ments qui  descendent  jusqu'au  genou,   faire 
le  riche. 

Ali!  que  gnat  que  fon  de  jarteire 
De  lour  mantet  de  tafatat. 
Afin  que  Ion  en  fass'  eitat. 

M.  G. 
Jaseron,  s.  m.  —  Chaîne  en  or  que  portaient  ja- 
dis à  leur  cou  presque  toutes  les  femmes  de 
nos  campagnes.  C'était  un  bijou  de  famille  et 
le  nombre  plus   ou   moins   considérable   des 
rangs  de  la  chaîne  indiquait  le  plus  ou  moins 
d'aisance  de  la  maison. 
Jasonnà.  —  Parler  beaucoup;  se  dit  des  avocats 
et  des  vieilles  femmes. 
Louz  advocat  n'ont  poi  bertola,  jasonna. 

M.  5. 


Le  dormant  d'un  pressoir  à  vin. 


Que  vo  jasonna  bien!  -Jamay  u  grand  jamay 
le  n'en  vi  un  paray.  Que  me  diri  vo  mayf 

M.  8. 

Jassinà.  —  Couche. 

En  jassina,  dans  son  lit  et  aussi  :  à  la  sourdine. 

Jat  (lo).  —  Lit,  couchette,  et  aussi  l'odeur  par- 
ticulière qu'exhale  un  lit  le  matin  quand  on 
se  lève. 
Fleyra  lo  jat,  sentir  mauvais. 

U  fleyre  trop  lo  jat  comme  lou  Bourguignon. 

M.  8. 

Jat,  s.  m.  — 
(Charbot.) 

Jaûta.  —  Joue. 
Au  pluriel  :  jaute. 
Charbot  dit  aussi  :  jauca. 

Elhat  en  chaque  jouta  un  pertu  quand  Ihe  rit. 

M.  4. 
Le  filhe  de  la  Broohari 
Vont  à  la  tnoda  de  Pari 
Meirant  du  eu  com'una  cana; 
Elle  zont  le  jaute  d'arcana. 

M.  6. 
Jaute  d'arcana,  joues  fardées  de  rouge. 
Confia  se  jaute,  manger. 

M.  4. 

Javelo,  s.  m.  —  Poignée  de  blé  coupée  avec  la 

faucille  et  qu'on  laisse  couchée  sur  le  sillon 

afin  qu'elle  puisse  sécher  avant  d'être  mise 

en  gerbe. 

L'aura  que  fat  alla  lou  rameau,  fat  alla  lou  javelo. 

Javit,  s.  m.  —  Mouvement  convulsif  des  jambes. 
Baillé  lo  derré  javit,  mourir. 

Jaya,  s.  m.  —  Geai.  (B.) 

Jazeypo.  —  Beau  parleur. 

EilV  at  prou  de  galan,  lo  jazeyro  Bergame 
La  courtise  en  latin,  mais  n'ét  pa  leu  queiir  ame. 

M.  8. 
Jean  fenà,  —  Jean-fille.  Se  dit  d'un  garçon  qui 
s'occupe  des  travaux  du  ménage. 

Voih!  queyto  que  tu,  dif  Si  le  gen  de  Doumena 
U  sçavion  aussito  u  te  dirion  iean  fena. 
Et  te  farion  changié  te  braye  en  cottillon. 

M.  4. 

Jean-lera.  —  Jean-Jean,  imbécile. 

/  s'engardarat  ben  d'eymouchié  ma  collera, 
I  sçat  que  je  seu  Piero  et  non  pa  un  lean-lera. 

M.  4. 

Iean  lera  (sic). 

Jei,  s.  m.  pi.  —  Gestes,  manières,  grimaces. 
Se  priron  à  gulà  et  à  fàre  tau  jei 
Que  le  miron  que  son  de  chalou  enragei. 

L.  3. 
Jeuri.  —  Givré,  plein  de  givre. 
A  jeuri  à  not. 
Lo  bé  eyt  tôt  jeuri. 

Jeupiat,  s.  f.  —  Givre. 

La  jeuria  tint  lo  boé, 

Jingeonâ,  v.  n.  —  Lambiner,  s'amuser  en  route. 
Lou  z'efan  jingeônnon  pe  lou  oliamin. 


JIT  --  120 

Jittâ,  V.  a.  —  Jeter. 

Jitta  lo  froc  sur  lo  boisson. 
Jeter  le  froc  aux  orties. 

M.  4. 

Jivri,  s.  m.  —  Temps  des  frimas.  (Champ.) 

Jocarèlla,  adj.  et  subst.  fém.  —  Joufflue;  se  dit 
d'une  jeune  fille  grosse  et  bien  portante. 

Joeiiio.  —  Jeune. 

Joeyne.  —  Jeunes. 

Voz  autre  joeyne  fene  à  qui  lo  ventre  confie. 

M.  4. 
Joeyno.  —  Jeune. 

Le  vielle  avec  Ion  vieu,  le  joeyne  avec  lou  joeyno, 
Insi  lo  mondo  vit,  dit  lo  copare  Toeyno. 

M.  8. 
Jolamen.  —  Comme  il  faut. 

Lo  clergé  que  la  croi  fat  marchié  jolamen. 

M.  8. 
Joset.  —  Joseph. 
Et  aussi  :  Jouset. 

Joûcle,  s.  f.  pi.  —  Grande  lanière  de  cuir  des- 
tinée à  lier  le  joug  sur  la  tête  des  bœufs. 
Sing.  :  joûcla. 

Jouillamin.  —  Joliment,  bellement. 
Charbot  dit  :  jolamen. 

Jouïre  et  jouïé,  v.  n.  —  Jouer  à  des  jeux  amu- 
sants. (Champ.) 

Jouli,  s.  m.  —  Nom  que  l'on  donne  au  bœuf  de 
belles  formes  et  de  couleur  rouge. 

Joulia.  —  Jolie. 

On  dit  dans  le  même  sens  :  in  bravo  garçon  et 
inà  joulia  filli. 

Joulia,  s.  f.  —  Nom  qu'on  donne  à  une  vache 
que  l'on  trouve  jolie,  dont  les  formes  sont 
belles. 

Jounâssi,  s.  f.  —  Excrément  de  volaille. 

Joupnâ,  s.  m.  —  Mesure  agraire  de  25  ares  en- 
viron. 
Pluriel  :  journau. 

Journâ,  s.  f.  —  Journée,  espace  de  24  heures. 
Vivre  du  jour  à  la  journâ,  vivre  au  jour   le 
jour. 

Celleu  qu'ai  hicn  deque  vivre  sen  se  pena 
Et  mey  que  ceu  que  vit  du  jour  à  la  journâ. 

M.  4. 
Pluriel  :  joumé. 

Jouta,  V.  a.  —  Donner  un  coup  de  corne  en  par- 
lant des  animaux. 

Vo  la  faria  sauta 
Comm'un  joeyno  monton  qu'at  envey  de  jouta. 

M.  4. 


M.  4. 


L.  1. 


KA 

Joyé,  V.  n.  —  Jouer. 
Et  aussi  :  joie. 

Joyié,  V.  n.  —  Jouer. 

Joyou.  —  Joyeux. 

Juairo,  s.  m.  —  Joueur. 

Lou  juaire  ne  san  s'u  son  ou  mor  u  vi. 

h.  3. 

Jugnié,  v.  a.  —  Joindre. 

M'ét  forci  quand  u  criet  de  jugne  lez  eypale. 

M.  4. 
Jugnié  lez  eypale,  joindre  les  épaules,  les  res- 
serrer comme  lorsqu'on  s'attend  à  recevoir 
un  coup  sur  le  dos,  les  courber,  faire  contre 
mauvaise  fortune  bon  cœur,  se  soumettre. 

Juire.  —  Jouer. 

Ma  mare  d'autro  flan  6te»  fait  ù  badinageo 
■Juiriet  comme  faut  per  no  son  personnageo, 
Si  bien  que  no  porrion  sen  plu  grande  chanson 
No  prendre,  et  put  jitta  lo  froc  sur  lo  boisson. 

M.  4. 

Julimandri,  s.  f.  —  Germandrée,  plante  très  ré- 
pandue dans  nos  montagnes  et  à  laquelle  nos 
paysans  attribuent  de  très  grandes  vertus. 

Juou,  s.  m.  —  Joueur. 

M.  7. 

Juramen,  s.  m.  —  Jurons,  manière  de  s'expri- 
mer que  réprouvent  les  gens  bien  élevés. 
l'ereyri,  qui  chié  ti  ha  de  yen  de  tempesta, 
Battelié  reneyou  qui  n'ont  que  eu  et  testa, 
Quitta  lou  juramen. 

M.  7. 


Jurià,  s.  f.  — 

On  dit  aussi 


La  blanche  gelée. 
lo  juri. 


Juver,  s.  m.  —  Persil,  plante  potagère. 

Juyié,  V.  n.  —  Jouer. 
Juye,  joue. 

Quan  l'aume  juye. 


Juyou,  s.  m.  —  Joueur. 

Lou  juyou  billardié  chicanou. 


L.  3. 


M.  4. 


Kâ,  s.  m.  —  Cal,  calus.  Petites  ampoules  que 
donne  à  la  main  un  outil  dont  on  n'a  pas  l'ha- 
bitude. 

Mon  hachon  m'a  fat  in  kâ. 


LAB 
La,  le.  —  La,  les. 

Laborà,  v.  a.  —  Labourer. 

Et  crei  que  mile  hit  venan  de  lahora 

Ne  lou  zoussian  pa  poi  d'un  met  deilavora. 

L.  1. 

Labou,  s.  m.  —  Labeur,  travail,  labour. 

Gnat  pa  granda  substanci  en  un  gran  de  millet 
Qui  (fauta  de  labou)  se  produt  tout  solet. 

M.  5. 

Lâeca,  s.  f.  —  Boue  épaisse  et  aussi  l'argile,  la 
terre  grasse. 

Lacet!  —  Hélas! 

Et  ne  poisit  jamaila  poreta,  lacet! 

En  intran  soulamen  lour  dire  Dieu  seiset! 

L.  1. 

Lacet,  s.  m.  —  Lait. 

le  ne  passarey  ren  la  lacet  u  colou, 

le  leissirey  migié  noatrou  mouston  u  lou. 

M.  4. 

Lâche,  s.  f.  pi.  —  Tignes,  insectes  qui  s'atta- 
chent aux  animaux,  mais  surtout  aux  mou- 
tons. 

TJ  se  trove  emplatrà  corne  son  celle  vache 
Qu'on  utour  du  colen  cin  ou  siei  grosse  lâche. 

U  2. 

Lagni,  s.  f.  —  Plainte,  gémissement.  (Charbot.) 
Pleurs,  lamentations.  (Champ.) 

Laissi-m'étâ,  loc.  —  Laissez-moi  tranquille  et 
aussi  :  besoin  de  repos,  fatigue. 
•Je  sey  plin  de  laiasi-m'étâ. 

Laitâ,  s.  f.  —  Petit  lait  qui  coule  des  faisselles 
où  l'on  fait  le  fromage. 

Lalot,  s.  et  a.  —  Imbécile,  faible  d'esprit,  idiot. 
In  lalot. 

Lama,  s.  f.  —  Boue. 

De  là  :  enlamd,  embourbé. 

Lâmo.  —  Là-haut. 

Ceu  qu'ét  lamo,  celui  qui  est  là-haut,  le  bon 
Dieu. 
Vo  sçaves  bien,  monsieu,  qu'après  celeu  qu'ét  lamo. 
Mon  pare  et  lo  premié  que  je  debvo  servi. 

M.  4. 
La  mon,  là-haut. 

La  mon  u  près  de  Vend,  en  tiran  ver  Chatroùssa. 

L.  1. 

Lanà,  s.  f.  —  Laine,  toison. 

La  la/na  d'un  barbet,  la  seya  d'un  baccon. 

M.  8. 


LAN 

Lanbrouchi,  s.  f.  —  Mauvaise  herbe,  ivraie. 

Din  voutra  vigm  ne  vindra  plu  que  que  lanbrouche 
et  de  zepinet. 

Ménilgrand. 
Lancieu,  s.  m.  —  Drap  de  lit. 

Lançolâ,  s.  f.  —  Plein  un  drap. 
Dou  trei  lanoolei  de  foin. 

Proveyzieux. 

Lande,  s.  f.  pi.  —  Lentes,  larves  de  pou  de  tête. 

Landenu.  —  Pouilleux. 

Landié,  s.  m.  —  Grand  chenet  de  cuisine  qui 

sert  à  soulever  le  bois  qui  flambe  dans  l'âtre. 

C'est  une  longue  barre  de  fer  recourbée  à 

l'une  de  ses  extrémités  et  terminée  par  un 

pied  fourchu. 

Landrâ,  v.  n.  —  Courir.  Se  dit  des  filles  dissi- 
pées qui  aiment  à  courir.  (Champ.) 
FilU  que  landre. 
Tabla  que  brande, 
Et  fena  que  parle  latin 
Ne  fa/ron  Ja^nay  bona  fin. 

Prov.  dauph. 
Mais  un  tau  deiverga  {incora  que  ie  landro) 
Me  trouvarat  tousjour  plu  freida  que  ialandro. 

M.  4. 

Langueinà,  v.  n.  —  Lambiner,  agir  avec  pa- 
resse et  languissamment.  (Charbot.) 
Langueirâ,  v.  n.  —  Etre  lent  à  faire  son  ou- 
vrage. (Champ.) 
Langiieissié.  —  Se  dit  des  personnes  languis- 
santes et  accablées  de  maux.  (Charbot.) 
Languinçon,  s.  m.  —  Laileron,  plante.  (Sonchus 

des  botanistes.) 
Lant.  —  Humide,  qui  a  souffert  de  l'humidité. 

(B.) 
Lanterna.  —  Lanterne. 

Fare  porta  la  lanterna  à  son  homo,  se  dit  d'une 
femme  qui  prend  son  mari  pour  son  domes- 
tique. 
n  sçourat  ce  que  dict  la  gaeetta  moderna 
Que  le  fene  d'icy  font  pourta  la  lanterna 
A  lour  home  et  se  font  mena  à  lour  valet. 

M.  5. 

Lanterna,  v.  n.  —  Perdre  son  temps,  aller  len- 
tement en  besogne,  sortir  d'un  cabaret  pour 
entrer  dans  un  autre,  musarder. 

Lo  mondo  ne  s'y  plaiit  qu'à  conta  de  sornette. 
Et  lou  galabontem  n'y  font  que  lanterna. 

M.  4. 


LAN  —  122 

Lanusi,  s.  f.  —  Se  dit  de  la  bourre  qui  se  ra- 
masse à  la  longue  dans  les  plis  des  étoffes. 
(Charbot.) 

Lapcu,  s.  f.  —  Oseille  sauvage  à  larges  feuilles 
très  épaisses. 

Lapio,  s.  m.  —  Céleri.  (Champ.) 

Lapiot.  (Charbot.) 

Laquetâ,  v.  n.  —  Hésiter. 

Vitiat  prequet,  smis  laquetâ, 
Je  poué  vo  parla  de  Vaffâre, 

Latal. 
On  dit  aussi  :  naquetâ. 

Lardenà,  s.  f.  —  Petit  oiseau  des  buissons.  Nom 
général  qu'on  donne  à  tous  les  petits  oiseaux, 
mais  qui  est,  en  réalité,  celui  d'une  mésange  à 
tête  noire. 
Enfin  louz  advocat,  onni  una  vin^jtena. 
Se  tenant  à  la  quua  d'una  pora  îardena 
Qui  emporte  sa  ch-air.  Ne  lour  est  demeura 
Que  la  pluma  dcque  Von  ne  pot  lahottra. 

M.  8. 
Largeo,  s.  m.  —  Larguer. 
Lo  largeo  d'un  chapel. 

M.  5. 

Larica,  s.  f.  —  Fille  ou  femme  grande  causeuse 
et  fort  babillarde.  (Charbot.) 

Larima,  s.  f.  —  Larme. 

Le  larime  de  joey  ne  se  povont  seohié, 
Inco  que  lo  feu  fut  phi  haut  que  lo  cloohié. 

M.  7. 
le  ne  voudrin  pa  sou  que  la  moindra  larima 
Vo  tumbisse  duz  eyu.  le  chaye  de  la  cima 
De  quoqu'abro  pUisto,  que  si  lo  moindro  ma 
Vo  veniet  solamen  per  m'amey  trop  ama. 

M.  4. 

Larima,  v.  n.  —  Larmoyer,  pleurer,  et  aussi 
répandre,  couler  goutte  à  goutte.  On  s'en  sert 
ordinairement  en  parlant  des  tonneaux  qui 
répandent.  (Charbot.) 

Larime,  s.  f.  pi.  —  Larmes 

Me  larime  »en  fin  cola/von  ver  Roman. 

M.  5. 

Larimousa.  —  Larmoyante,  qui  verse  des  pleurs. 
Avei  la  faoi  larimousa. 

L.  3. 
Larmus,  s.  m.  —  Lézard. 
Larmûzi.  —  Petit  lézard  gris  de  murailles. 
Lassa!  —  Hélas! 
Et  aussi  :  lâsset! 

Lasset  !  —  Hélas! 

V  tracaillont  {lasset)  à  le  zoitre  pezante 
Per  arhitta  de  meycle  à  la  ffranatari. 

M.  7. 
Lasset,  s.  m.  —  Lait. 

De  vache  de  lasset. 

Gaude. 
Lat,  S.  m.  —  Lacet,  chaîne. 
EilU  aat  engroissié. 
Pare  la  fena  turgi  et  Vamno  entrelassié 
Din  lo  lat  d'amitanci. 

li.  3. 


LEI 

Latlnâ,  v.  n.  —  Parler  latin,  faire  le  beau  par- 
leur. 

le  cogneusio  d'advocasson 
Qu'ont  mei  de  bec  qu'un  begasson. 
Que  latinon  devant  chacun, 
Que  ne  parlon  grec  qu'à  quoqu'un 
Qui  ne  fut  iamei  à  l'eioola. 

M.  6. 
Car  monsieu  de  Boissieu  sceut  per  leu  latina. 
Tant  que  lou  cardinau  en  furont  estonna. 

M.  8. 

Lat  to.  —  L'a-t-elle. 

Quinta  filU  lat  to  nafra  de  la  façon? 

M.  5. 

Lauze,  s.  f.  pi.  —  Sorte  de  pierres  plates  et 
longues  qui  servent  à  faire  des  bordures.  On 
en  trouve  des  carrières  à  Proveyzieux  et  à 
Fontaine. 

Lava.  —  L^-bas. 

Lavâilli,  s.  f.  —  Eau  grasse  qui  a  servi  à  relaver 
la  vaisselle. 

Lavanchi,  s.  f.  —  Avalanche. 

Ma  foi  moin  assoira  que  Vueel  su  la  branchi 
At  eyta  attaqua  d'tma  ruda  lavanchi. 

M.  5. 

Lavoûri,  s.  f.  —  Planche  échancrée  dans  sa 
partie  la  plus  large  et  qui  sert  à  laver  le 
linge. 

Ina  lavouri. 

Layen.  —  Là-bas,  au  loin.  (B.) 

Léau.  —  Promptement. 

Léchirôla,  s.  f.  —  Lieux  préférés  des  rumi- 
nants et  dont  les  plantes  doivent  avoir  pour 
eux  une  saveur  particulière  qui  les  attire. 

Leen.  —  Maintenant,  à  présent. 

Mon  cour 
Me  fat  leen  eau  zau,  et  deven  u  s'engorfe 
Comm'u/n  sauzo  cura  qui  n'at  que  lez  eicorse. 


M.  5. 


Legié.  —  Prompt. 

U  Vét  len  a  maurfare,  a  ben  fore  legié. 


L.  3. 

Légitima,  s.  f.  —  Dot. 

Lei.  —  Là-bas. 

L.  1. 

Leichi,  s.  f.  —  Morceau  de  pain  long  et  mince. 
(Champ.) 

Leichi,  s.  f.  —  Festin. 

Onat  que  nou  trcy  et  leu  qu'ayon  part  à  la  leichi, 
Mon  Thono,  garda  bien  de  gasta  nostra  peichi. 

M.  4. 

Leima.  —  Légitime. 

le  lour  farei  senti 
Que  ie  ne  debvo  pa,  si  je  seu  filli  leima 
Racla  nostron  naveu  inco  cesta  careyma. 

M.  4. 

Leime.  —  Fruits  greffés. 

De  chatagnè  leime. 
De  dreizi  leime. 


LEl 


—  123 


Lie 


Li'inio.  —  Ce  qui  est  franc,  de  la  bonne  et  véri- 
table espèce;  arbre  qui  porte  du  fruit  greffé; 
légitime. 

Filli  leima,  fille  légitime. 

Leincieu,  s.  m.  pi.  —  Draps  de  lit. 

Lou  zun  de  lot-  leincieti  faxion  poza  de  tente, 
D'autro  fazion  lava  la  rue  à  lor  servente. 

B.  9. 
Leisi,  s.  m.  —  Loisir,  temps. 
Si  j'avais  le  temps  de  revenir  en  arrière. 
Si  j'a^n  lo  leiai  de  refare  mou  pa, 

M.  4. 
Leisi  (à).  —  A  loisir,  à  son  aise. 

M.  5. 
Leissi,  s.  m.  —  Lessive,  eau  qui  a  passé  sur  les 

cendres. 
On  dit  aussi  :  leisseu. 

Leissimétâ.  —  Laisse-moi  tranquille. 
Leissiémintâ.  (B.) 

Leitcho,  s.  m.  —  Morceau  de  pain.  (J.  0.) 
Leiteiry,  s.  f.  —  Lit  couvert  porté  sur  deux 
brancards  par  deux  ou  plusieurs  chevaux  ou 
mulets,  l'un  devant,  l'autre  derrière. 
Combien  de  Savoyard,  en  carossi,  en  leiteiry. 
Tout  Ghamheri  partit  à  chivat  ou  en  chery. 

B.  9. 
Leizi,  s.  m.  —  Temps,  loisir. 

La  pora  n'aviet  pa  lo  leizi  de  brama. 


Lencieu.  —  Draps  de  lit. 

Veiqui  d'où  vint  que  lou  monsieu 
Font  soven  hranda  lou  lencieu. 
Et  puissaprèa  quand  y  sont  plene, 
Le  menaason  de  le  borbene. 


L.  1. 


M.  0. 

avec 


une 


Fare    hranda    lou   lencieu,    coucher 
femme. 

Léou.  —  Rapidement,  promptement,  vite. 
Fare  léou. 

Lét  (il) —  Il  est. 

TJ  lét  alla  fare  gogailU. 

M.  5. 
Létà,  s.  f.  —  Le  petit  lait. 

Lettru.  —  Lettré,  savant. 

Est  un  home  lettru,  un  home  de  bon  sen. 
Qui  te  farat,  socrey,  quoque  joly  preaen. 

M.  8. 
Leu.  —  Lieu,  endroit. 

Le  Paye  du  leu. 

L.  1. 
Peu  quan  en  leu  propicio  u  la  poiwian  teni 
La  aavian  contenta. 

L.  3. 
Leu.  —  Lui. 
Lcy,  elle,  et  aussi  lei. 

M.  4. 
Lévi,  s.  f.  —  Petit  traîneau  fait  avec  des  bran- 
ches d'arbre  et  destiné  à  traîner  des  fagots 
ou  du  foin. 
Liévi.  (B.) 


Ley,  s.  f.  pi.  —  Lois. 

Et  mon  ama  à  te  ley  ne  pot  estre  rebella. 

M.  5. 

Leyen.  —  Là-dedans. 

Vna  granda  parchia 
De  Faye  que  leyen  et'  y  tin  empocha. 

L.  1. 
Oran  fut  lo  batifel,  gran  fut  lo  parlamen 
Qu'eillie  tiron  leyen  à  l'encomencimen. 

L.  3. 

Llilat.  —  Elle  a. 

M.  5. 
Quand  Ihiat  fat  lo  tran  tran,  la  pierra  en  et  jetta. 

M.  5. 

Lhiosso.  —  Il  ou  elle  eut. 

l'ay  cogneu  que  plusto  Ihiosae  mailla  un  chano. 

M.  5. 

Li.  —  Y,  là. 

U  u  demourarion. 


L.  3. 


Li.  —  A  lui. 


Te  U  dire. 
Manda  U. 


Lia,  v.  a.  —  Mettre  en  gerbes. 

Lia  lou  bour,  atteler  les  bœufs,  les  lier  au  joug. 

Liandra.  —  Coureuse,  de  mœurs  légères.  (B.) 
Liandrâ,  courir  après  les  filles  s'il  s'agit  d'un 

homme  et  après  les  garçons  s'il  s'agit  d'une 

femme. 

Liàqua,  s.  f.  —  Boue  liquide,  d'où  bouliaque. 

Liàssi,  s.  f.  —  Petit  fagot  et  aussi  une  brassée, 
une  quantité  d'une  même  chose. 
Du  mot  lo  plu  choyai  fai  fauta  d'una  Uaaai 
Pe  chanta  ce  que  fit  lo  jugeou  de  la  placi. 

B.  9. 

Liassôta,  s.  f.  —  Petit  fagot  à  l'usage  des  pâtis- 
siers. 
Liauda  ou  Lhauda,  prénom.  —  Claudine. 

Liaudo.  —  Imbécile. 

Que  t'ey  don  liaudo,  mon  pourro  Zet! 
Ménilgrand  l'emploie  dans  ce  sens. 

Liaudo,  prénom.  —  Claude. 

Liaudo,  s.  m.  —  Petit  couteau  à  virole  qu'on 
achetait  à  la  foire  de  Saint-Claude. 

Licliecâssi.   —   Gourmand,   qui    lèche   la   poêle 
pour  ne  rien  laisser;  parasite. 

Lichié,  V.  a.  —  Lécher  et  aussi  manger  des 
gourmandises,  se  ruiner  en  bonne  chère. 
En  oeu  tem  inocen  le  fillea  u  mottet 
Leisaavon  un  petit  mazanta  lour  tetet 
De  le  pointe  du  dey,  per  aen  lichié  le  lore. 

M.  7. 

Lichié  (se).  —  S'astiquer,  se  faire  beau. 
Vo  zavé  prou  prena 
A  vou  para,  ternà,  lichié  et  falerà. 

L.  3. 

Liclion.  —  Gourmand,   qui   lèche  son  assiette 
pour  ne  rien  laisser  perdre  d'une  friandise. 


Lie 


Lichonari,  s.  f.  —  Gourmandise,  disposition  à 
aimer  la  bonne  ciiôre,  friandises. 
Lour  ca  n'et  que  lichonari, 
Lour  ca  n'et  que  futonari. 

M.  6. 

Lichouiri.  —  Gourmand,  qui  lèche  son  assiette. 
Se  dit  aussi  :  Uchuiri. 

Lici,  s.  f.  —  C'est  ainsi  qu'on  nomme  la  trame 
de  la  toile.  (Charbot.) 

Licion,  s.  f.  —  Leçon,  exemple. 

Vo  porrias  au  ccu  point  me  baiUié  de  Udon». 

Gaude. 
le  êovo,  Dieu  marci,  ma  licion  de  pe  cour. 

M.  4. 
Lico.  —  Lisse,  clair,  limpide. 

Lmir  tein  et  tojour  lico  et  irai. 

L.  3. 
Lietoi.  —  Lui  est- il. 

Ne  lietoi  pa  avi,  ne  lui  est-il  pas  avis,  ne  croit- 
il  pas. 

L.  1. 
Liffâ.  —  Glissant. 

Lou  chamin  sont  hian  liffâ  enqu^u. 

Proveyzieux. 

Lifrâ,  V.  a.  —  Goinfrer,  bâfrer,  manger  avec 
gloutonnerie. 

Charbot  dit  encore  :  pifrâ. 

LUfra  gnot  et  crozet. 

Jj.  3. 

Ligneu,  s.  m.  —  Fil  enduit  de  poix  dont  se  ser- 
vent les  cordonniers. 

Lim,  s.  m.  —  Goût  fade,  humide  que  prend  lo 
vin  quand  il  n'est  pas  assez  chargé  d'alcool, 
ou  mieux  encore  quand  il  est  placé  dans  une 
cave  humide.  Odeur  particulière  d'une  étoffe 
à  moitié  sèche.  (Proveyz.) 

On  prononce  bien  :  lin. 

Limosin.  —  Affamé,  grand  mangeur.  (Champ.) 
Linâ,  V.  n.  —  Braire.  (J.  O.) 

Lincieu.  —  Draps  de  lit. 

Iquen  ne  sarit  ren,  si  lou  piou,  le  bardane, 
Lou  lenceu  ien  foirou,  et  le  mâle  semane, 
Et  la  c&utri  ben  dtira  et  plena  d'eitancot 
Ne  li  faziet  sembla  un  enfer  de  la  not. 

L.  2. 
Linda,  s.  f.  —  Le  seuil  de  la  porte. 
Lingeo.  —  Cet  adjectif  signifie   mince,   faible. 

(Charbot.) 
Linguaret,  s.  m.  —  Petit  timon  sur  lequel  re- 
posent les  deux  petites  roues  de  la  charrue. 
Lo  linguaret  eyt  itiè. 

Linta,  s.  f.  —  Plante  sauvage  qui  ressemble 
énormément  à  la  luzerne  et  dont  les  racines 
profondes  font  le  désespoir  des  paysans. 

Liôda.  —  Niaise. 

Héla!  ma  pourra  lioda  ne  faiet  que  brama. 

Ménilgrand. 
Liorta,  s.  f.  —  Lien  de  bois  flexible  pour  lier 

les  fagots. 
On  dit  aussi  :  riorta  et  Heurta. 


124  —  LON 

Lioûra,  s.  f.  —  Lièvre. 

Lipa,  s.  f.  —  On  nomme  ainsi  un  gros  morceau 
de  pain  ou  de  viande.  (Charbot.) 

Liquet,  s.  m.  —  Loquet  d'une  porte. 

Lisérou.  —  Liseur,  qui  lit  beaucoup.  (B.) 

Lissi,  s.  f.  —  Bande  de  terrain  comprise  entre 

deux  rangées  de  treillages. 
Pluriel  :  de  lissé. 
Lisson, 


f.  —  Leçon. 
En  nossai  qvinta  vila, 
Lou  pare  zaprenian  «  zenfan  de  railUé, 
Per  la  pru  gran  lisson  qu'u  lour  povian  bailUé. 

h.  3. 
Livon,  s.  m.  —  Le  morceau  d'acier  qu'on  place 
sous  la  grassolle. 

Livreye,  s.  f.  pi.  —  Couleurs,  rubans. 

Porta  de  me  livreye  en  ton  chapel  per  gageo, 

M.  5. 
Lizéa,  s.  f.  —  Thym.  (Charbot.) 

Lli.  —  Elle. 

Iqui  lli  se  queisit. 

L.  1. 
Eli,  elle. 

EU  sort  de  la  tabla  et  aver  bon  tourtou 
Commencit  à  torchié  en  campana  martel. 

L.  1. 

Lli Lui,  à  lui. 

Et  quan  de  not  u  l'et  couchia  dcdin  sa  couchi 
U  ne  pot  reposa,  per  amor  que  la  mouchi 
LU  gatille  l'oureilU. 


L.  2. 


L>loupa,  s.  f.  —  Boue.  (Champ.) 
Lo,  lou.  —  Le,  les. 
La,  le,  la,  les. 
Louz  unou,  les  uns. 
Lourz,  leurs. 


M.  4. 


Loévi,  s.  f.  —  La  ceinture  de  métal  que  por- 
taient les  femmes  mariées  et  où  elles  atta- 
chaient les  clefs  du  ménage.  (Charbot.) 

Loey,  s.  f.  pi.  —  Lois. 

lamey  tiran  oniel  avec  se  loey  barbare 
Ne  fit  mouri  efan  u  ventre  âe  sa  mare. 

M.  7. 

Logié,  v.  a.  —  Marier,  placer  une  fille. 

Quand  un  home  sariet  lo  plu  valhen  du  mondo, 
S'u  nat  que  son  trava-y,  u  l'ét  (je  vo  repondo) 
Meipreisia  de  chacun,  si  bioii  que  vaut  ben  mey 
La  logic  richemen,  ou  n'y  pensa  jamey. 

M.  4. 
Logié  (se).  —  Se  marier  en  parlant  d'une  jeune 
fllle. 

Veyqui  perque,  monsieu,  y  faut  «m»  po  brogié 
Et  consulta  mon  pare  avamt  q\ie  me  logié. 

M.  8. 

Lombarda,  s.  f.  —  Le  vent  d'Est,  parce  qu'il 

souffle  de  l'Italie. 
Se  dit  aussi  :  la  soleûra. 

Longimen.  —  Longuement. 

L.  2. 


LON 

Lon  ten-za.  —  Depuis  longtemps  déjà. 
Jllt  n'èrc  lo  fenun  gwe  s'ét  upiniutra 
A  mantem  pleisi  u  fusse  t'enpautra 
Lon  ten-za  din  la  terra. 

L.  3. 
Lùqua,  s.  f.  —  Guenille. 
Payié  loqua,  payer  les  pots  cassés. 

Veyre  qu'un  eytrangié  aye,  sen  payé  loqua, 
De  toutte  noatre  noi  prey  la  plu  hella  croqua. 

M.  4. 
Loqiiâlo,  laquàla.  —  Lequel,  laquelle. 
Loquâlo  que  siéze. 

Loquinto,  laquinta.  —  Lequel,  laquelle. 
Loquinto  eyt'  o? 

Lor.  —  Leur. 

Eyt  lor  fauta. 

Loi',  masc.  et  fém.  —  Leurs. 

Lou  zun  de  lor  leincieu  fazion  poza  de  tente, 
D'autro  fazion  lava  la  r«€  à  lor  servente. 

B.  9. 
Lora,  s.  f.  —  Lèvre. 

L.  1. 
En  ce»  tem  inocen  le  filles  u  mottet 
Leissavon  un  petit  rnazanta  lour  tetet 
De  le  pointe  du  dey,  per  sen  lichié  le  lore. 

M.  7. 
Louberou,  s.  m.  —  Loup-garou. 

Et  si,  per  malencàntro,  un  poro  maleirou 
Lei  fùne,  incontin-en  u  devin  louberou. 

L.  1. 
Tau  passa-ten  son  mor  et  le  gen  doleirou 
S'en  von,  la  téta  hassa,  inci  que  louberou. 

L.  3. 

Loupa,  S.  f.  —  Argile  ou  terre  grasse  mouillée; 
boue  épaisse. 
L'autro  de  son  foyer  enlevé  la  loupa. 

A.  R. 
Loupe,  s.  f.  pi.  —  Nœuds,  nodosités. 
U  mitan  de  le  loupe,  au  milieu  des  endroits  ra- 
boteux. 

M.  5. 
Lour.  —  Leur,  leurs. 

Regarda  me  proche  veisinè. 
Elle  montront  lour  bella  pet 
Et  lour  tetet  iusqu'u  poupet. 

M.  6. 


12S  — 


LUT 


Lourdéna.  —  Pesanteur  de  tôte,  vertige. 
Se  dit  aussi  :  lordèna. 


Chanceler,  prendre  le  ver- 
Salamandre. 


Lourdeyié,  v.  n. 

tige. 

Lourinà    ou    lourissà,    s.    f. 
(Champ.) 

Loupot,  s.  m.  —  Petit  crapaud  des  eaux  sta- 
gnantes, ainsi  nommé  du  chant  qu'il  fait  en- 
tendre quand  vient  le  soir  :  lou!  lou!  louroul 

Louza,  s.  f.  —  Espèces  de  pierres  plates  et  allon- 
gées dont  on  exploite  des  bancs  à  Provey- 
zieux  et  qui  servent  de  bordure  pour  les  trot- 
toirs. 

Lovât,  s.  f.  —  Louve. 

L.  1. 
Luizar,  s.  m.  —  Lézard. 

Luizat,  s.  m.  —  Le  purin  qui  coule  de  l'écurie 
dans  la  fosse  extérieure. 

Lumeiri.  —  Lumière,  jour,  clarté. 

Toutte  lez  ombre  sont  subject'  à  la  lumeiri. 

M.  4. 
Lumen,  s.  m.  —  Lumière,  lueur,  clarté. 
U  lumen  du  cruzieu. 

L.  1. 
Lumet,  s.  m.  —  Petite  lampe  à  huile  et  à  mèche 
traversée  jjar  une  épingle  une  fois  placée  à  la 
hauteur  voulue. 

Luminou.  —  Brillant. 

Lo  rey  tant  luminou. 

M.  5. 
Lûre,  V.  n.  —  Briller. 
Luyet,  brillait. 

La  pogni  enao  frana  luyet  dessu  la  tralla. 

U  a 
Lui-on,  s.  m.  —  Gaillard  vigoureux  et  qui  n'a 
peur  de  rien. 

Lussié,  s.  m.  —  Huissier. 

Vn  lussié  recagnia. 

L.  2. 
Lut.  —  Il  luit,  il  brille. 
Tralut,  il  brille  de  tout  son  éclat. 
Leu,  traleu.  (B.) 


C-B. 


.«sa 


a_* 


M[ 


MAC 

Ma,  s.  m.  —  Mal,  douleur. 

La  joey  la  fit  mieu  larima 
Que  ne  fariet  lo  ma. 

Faut  pa  s'eihay  si  la  pesta 
Fat  met  de  ma  que  la  tempeata. 


M.  5. 


M.  6. 


MA  que.  —  Puisque,  pourvu  que. 

Màchitourla,  s.  f.  —  Espèce  d'excroissance,  de 

loupe  qui  vient  sur  les  arbres.  (Charbot.) 
Bouleau.  (Champ.) 

Machôta,  s.  f.  —  Chouette. 

Mâchurâ.  —  Noirci. 

Machura  du  canton  près  de  Teiga  de  Vensi, 
Qui  alla  mieu  chargea  qu'un  ano  de  Provensi. 

M.  4. 

Mâchurâ,  v.  a.  —  Noircir,  barbouiller. 
Machura  lo  papié,  c'est  engager  un  procès,  en- 
voyer à  quelqu'un  du  papier  timbré. 
Et  pui  quand  Von  devriet  machura  lo  papié, 
Celleu  gui  mat  couppa  Vherha  dessout  lou  pié 
En  aurat  to  ou  tard,  ou  ie  morray  bien  ioeyno. 

M.  4. 
Se  dit  aussi  :  mâcheurâ. 

Mâchuro,  s.  m.  —  Noirceur,  malpropreté. 
Un  tinturié  de  mesme  est  si  plein  de  machwo 
Que  ne  faut  pa  pensa  que  sa  cherohi  j'enduro. 

M.  8. 

Maclassi,  s.  f.  —  Epithète  que  l'on  donne  à  une 
fille  libertine  et  sans  pudeur.  (Charbot.) 

Maclat,  s.  f.  —  Garçonnée,  réunion  de  jeunes 
garçons,  collectivité  de  mâles. 
Vo  luy  fautes  vergogni,  alla  vo  promena, 
Leissié  l'eyta,  maclat,  eyét  prou  jasonna. 

M.  4. 

Maclun,  s.  m.  —  Colique  néphrétique.  (Champ.) 

Magâgni,  s.  f.  —  Homme  mou,  lâche  et  mala- 
droit, qui  est  dans  un  état  maladif.  (B.) 

Mâgâgni,  s.  f.  —  Flegme,  paresse. 
J'ay  hian  la  mâgâgni  enqueu! 

Magin.  —  Mauvais.  (Champ.) 

Magité,  s.  m.  —  Ordre,  commandement. 
Et  corne  un  passcrat  eicapa  de  la  geivi 
8en  poin  de  magité  tout  lo  jour  folatà. 

L.  3. 

Magité,  s.  m.  —  Magister,  maître  d'école. 
V  nou  zu  recorde  inci  qu'tm  magité. 

L.  3. 


MAL 

Magitelâ,  v.  n.  —  Faire  le  maître,  commander, 
régenter.  (Champ.) 

Magnin,  s.  m.  —  Chaudronnier  ambulant. 

On  dit  encore  et  surtout  :  tamagnâro. 

A  Beaumon,  à  lieaumon,  magnin  et  peyrolié, 
Fer  lou  fare  dansié  elou  faut  deypoilUé. 

M.  8. 

Mai.  —  Plus,  davantage. 

Et  aussi  :  mé. 

Maie  (una),  s.  f.  —  Un  pétrin. 

Vna  maie  à  la  fey  tabla,  officia,  pétrin. 

Gaude. 
Maïe,  s.  f.  —  Fête  que  les  enfants  célèbrent  aux 
premiers  jours  de  mai,  en  parant  un  d'entre 
eux  et  en  lui  donnant  le  titre  de  roi.  (Champ.) 

Maïeri,  s.  f.  —  Longue  perche.  (Champ.) 

Maillié,  v.  a.  —  Tordre  du  bois  flexible  pour  en 
faire  des  liens. 
Margot  est  celV  iqui  qu'at  mailla  Varmarina 
Dont  j'ay  lo  cour  sarra. 

M.  5. 
Maillié,  s.  m.  pi.  —  On  appelait  ainsi  jadis  les 
sergents  nommés  par  les  seigneurs  pour  ex- 
ploiter dans  le  district  de  leurs  terres.  (Char- 
bot.) 
Maïoussa,  s.  f.  —  Fraise.  (Champ.) 
Maissolâ,  s.  m.  —  Grosse  dent. 
Maître.   —   Nom   que   donnait  à   son   mari   la 
femme  de  la  campagne. 

Que  demandâ-vo,  maître? 

L.  3. 

Maitreyié,  v.  n.  —  Maîtriser,  commander,  don- 
ner des  ordres. 

Mâla.  —  Mauvaise. 

La  mala  tempêta,  le  mauvais  temps,  l'orage. 

La  mala  seison,  l'hiver  et  aussi  une  mauvaise 
année. 

Mâla  famina,  s.  f.  —  Faim  dévorante,  inanition. 
Et  talV  aviet  fort  bona  mina 
Que  transit  de  mala  famina. 

M.  6. 

Malâgra.   —   Maussade,   grondeur,    incivil,   qui 

oblige  de  mauvaise  grâce.  (Champ.) 
Mâlagrâ.  —  Mal  vu,  mal  agréé,  qu'on  ne  peut 
pas  sentir,  détesté. 
Piero  ne  vet  nengun  que  set  mieu  à  son  gra 
Que  lanin  lo  vachié  qui  et  un  malagra, 

M.  4. 


MAL 


127  — 


MAN 


Mâlagraci.  —  Mauvaise  grâce,  grimace. 
Xi  vay  pa  solameii,  un  autro  Un  ta  placi. 
Si  bien  que  giiat  per  ti  rcn  que  sa  malaffraci. 

M.  4. 

Màlaincn.  —  Méchamment,  sans  aucune  bonne 
volonté. 
Malamen  empreasei  à  fore  son  coma». 

L.  1. 

Màlamort  (la).  —  La  mauvaise  mort,  la  mort 
qui   n'est  pas  naturelle,   la  mort   d'un   sup- 
plicié. 
J/ague  la  màlamort  aye  rom/pu  lo  cou 
U  larron  qui  jamay  n'ont  eu  pou  du  licou, 
No  leissiroti  passa  per  un  mey  cinq  samane. 

M.  7. 

Malanconi,  s.  f.  —  Tristesse,  disposition  parti- 
culière aux  idées  noires. 
Arrié  de  mi  chagrin,  malanconi,  tristessa. 
Puisque  ie  ne  seu  plu  oaiorna  de  viellessat 

M.  8. 

Mâla  quara,  s.  f.  —  Mauvais  quart  (d'heure). 
Veiqui  la  mala  quara. 

L.  1. 
Malau.  —  Malade. 

Per  soura  prou  d'argen  u  prenont  le  dey  longe. 
Et  si  lotir  retour  n'est  per  Pasque  ou  per  Ra/mpau, 
Lour  fene  vont  criant  qu'ti  sont  mort  ou  malau, 

M.  8. 

Malavisà.  —  Qui  n'a  que  de  mauvaises  pensées, 
qui  ne  songe  qu'à  mal  faire. 
malavisa  d'Eyben,  fagotié  d'Eychiriole. 

M.  4. 

Malavlsey   (le).  —  Nigaudes,  jeunes  filles  qui 
n'ont  pas  su  se  conserver  pures. 
Cellei  son  de  propo  que  tu  debvria  tetii 
A  le  malavisey  qui  rompon  lour  eytache 
A  fin  de  se  viouta  insi  que  font  le  vache. 

M.  4. 

Maleitrua  (au  fém.).  —  Malotrue,  mal  bâtie. 
/  ne  se  farde  pa  de  àri  de  chandela 
Comme  la  maleitrua  filli  d'un  procurou 
Qui  ai  la  chamba  torci  et  lo  na  deycorou. 

M.  5. 

Se  dit  aussi  :  maleitrio. 

Malenconi,  s.  f.  —  Affliction,  chagrin. 

O  granda  fachari,  je  voudrin  estre  morta, 
Ore  je  n'aurin  pa  cela  malenconi, 

M.  4. 

Malencontro,  s.  m.  —  Malheur,  accident,  hasard 

malheureux. 
Per  malencontro,  par  malheur. 

Et  si  per  malencontro  un  poro  maleirou. 

L.  1. 

Maleytru.  —  Malingre,  malotru,  mal  bâti. 
Celeu  que  l'escorpion,  animal  maleytru, 
At  piqua,  n'a  recour  qu'à  celeu  chambaru, 

M.  5. 
Veyié  ceu  liidelet,  ceu  maleytru  gonel 
Et  machura  pertout  oomm'un  raclafornel. 

M.  4. 
Maleyzià.  —  Difficile  à  faire. 


Malheirou.  —  Malheureux,  digne  de  compas- 
sion, à  plaindre. 
Seu  je  pa  malheirou  sur  tou  lou  malheirou! 

M.  4. 
Orenoblo  malherou. 

B.  L.  G. 

Malheuranei,  s.  f.  —  Misère,  détresse,  mauvais 
état  de  choses,  état  de  gône. 
Helal  lou  poro  zartisan 
Se  sentiron  mei  de  dizan 
De  cesta  granda  malheuranci 
Qu'ai  eoru  per  toutta  la  Franci. 

M.  6. 
Malhiver,  s.  m.  —  Mauvaise  saison. 
N'avey  pa  besoin  de  malhiver,  avoir  bien  besoin 
de  travailler. 

M.  4. 
Malhiver  à  la  fin  ne  pourrai  po  du/ra, 

M.  4. 

Mal'  hôra,  s.  f.  —  Mauvais  moment,  mauvaise 
saison,  l'hiver. 

Pot-estre  una  iala  tempora 
Tindrat  que  tropt  à  la  mal-hora. 


M.  6. 

Mal-hôra  (à  la).  —  Au  mauvais  moment,  à 
mauvaise  heure. 

A  la  mal-hora  la  natura 
M'a  forma  du  limon  crassu. 

M.  5. 


la 


Mallié,  v.  a.  — 

Maloutruisi,  s. 
bligeants. 

S'adonna  à 


Tordre,  entortiller.  (Champ.) 
f.  —  Malveillance,  propos  déso- 


la  maloutruisi. 


L.  3. 


Mammi.  —  Idiot,  abruti. 

Man,  s.  f.  —  Main. 

Manda,  v.  a.  —  Envoyer. 

Et  d'iqui  vin  avoi  que  Dié,  per  l'en  puni, 
Li  vou  manda  lo  ma  et  lo  ben  retenu 

L.  3. 

Manda,  v.  a.  —  Faire  savoir  par  un  commis- 
sionnaire,  ce   mot  éveillant   toujours   l'idée 
d'un  ordre,  d'un  départ. 
Te  vin  de  me  mamda  que  te  n'u  pas  leizy. 

B.  9. 

Mandiguéla,  s.  f.  —  Femme  de  mauvaise  vie; 
nous  dirions  dans  le  même  sens  :  une  traînée. 

Mandela,  s.  f.  —  Amande,  noisette. 

V  ne  l'a  pa,  socrei,  pru  gro  qu'una  mandola 
Ou  que  lo  peti  dei. 

L.  1. 

Mandrill!,  s.  f.  —  Vieille  robe,  vêtement  en  lam- 
beaux et  passé  de  mode.  (B.) 

Manéchâ,  s.  m.  —  Le  maréchal  ferrant. 

Maneyié,  v.  a.  —  Manier,  palper. 
En  vollan  maneyé 
Ma  Thoni,  din  un  rut  je  pensi  me  nevé. 

M.  4. 

Mangeo,  s.  m.  —  Manche  d'outil. 


MAN 

Mangi,  s.  f.  —  Manche  d'habit. 

Qu'eilH  lie  purtei  pa  roba  deichicota, 
Ne  la  manyi  flocan,  ne  lo  bor  picota 
De  teya  ou  paaiamen. 


—  128 


MAR 


L.  3. 

-  Vers  à  soie. 
Sonneur  de  cloches,  le  mar- 


Maniau,  s.  m.  pi. 
Maniglié,  s.  m.  - 

guillier. 

V  l'et  pru  empressa 
Que  n'ét  un  maniglié  lo  jour  du  trapassà. 

L.  2. 

Manilli,  s.  f.  —  Anse,  poignée  extérieure  ser- 
vant à  porter  un  panier,  etc. 

Avei  mey  de  van  que  de  manilli. 
Avei  mey  de  van  que  de  manilli,  avoir  plus  de 

blague  que  d'effet. 
Manlevâ,  v.  a.  —  Relever,  remettre  à  flots. 

liian  poû  d'argin  guoque  fey  vo  manlève. 
Manon,  s.  m.  —  Gerbe  de  chanvre  non  encore 
teille. 

Fâre  lou  manon. 

Manore,  s.  m.  pi.  —  Ouvriers,  surtout  les  ter- 
rassiers. 

Lou  regrollié,  manore,  buyandeyre,        ' 
A  cha  plen  banatoti,  pot,  guiettes  et  cuilleyre. 

M.  7. 

Manoûra,  s.  m.  —  Manœuvre,  celui  qui  travaille 
de  ses  mains. 

M.  4. 
Manqua  (se).  —  Se  tromper. 

Tourna  voz  en,  monsieu,  vo  vo  manqua  de  porta, 
N'ét  pa  à  mi  que  faut  parla  de  cella  sorta. 

M.  8. 
Mantelôta,  s.  f.  —  Gilet. 

Manteni,  v.  n.  —  Affirmer,  soutenir. 

L.  3. 

le  volo  manteni  que  lo  mondo  y  appren 
A  se  hen  gouverna  en  tout  fat  de  fortuna. 

L.  3. 

Manteni,  v.  a.  —  Entretenir,  défendre. 

Monsieu  lo  grand  abbé  marohave  simplamen, 
Suivi  du  grand  consey,  gen  de  bona  cabochi. 
Qui  sçavon  manteni  l'honou  de  la  perrochi, 

M.  7. 
Mantet,  s.  m.  —  Manteau. 
Mantil,  s.  m.  —  On  nomme  ainsi  la  nappe  de 

table.  (Charbot.) 
Manvirià,  s.  f.  —  Tour  de  main. 

Mâquc.  —  Pourvu  que. 

De  céley  ne  me  chou  maque  tu  seye  miena. 

M.  4. 

Mâque  souqua.  —  Pourvu  que  seulement. 
Moque  souqua  ne  faille 
Demeura  d'eipousa  gueiro  après  le  fiançaille. 

M.  4. 

Marbiéra  (pcp  la).  —  Gomme  d'ordinaire,  comme 
de  coutume. 

Per  vo  zalla  fayé 
Un  petit  motillon,  onte,  per  la  marbiéra 
Tou  celou  de  leyen  me  fazion  bona  chiéra. 

L.  1. 


Marchié,  v.  n.  —  Marcher. 

Marchié  pe  lou  ban,  se  dit  d'un  enfant  qui  com- 
mence à  marcher  seul  en  s'aidant  de  tout  ce 
qu'il  rencontre. 

M.  5. 

Mapci.  —  Flétri.  (Charbot.) 

Marci.  —  Merci,  grâce,  faveur,  récompense;  sen- 
timent qui  vous  pousse  à  épargner  quelqu'un. 

Marci,  v.  n.  —  Flétrir.  (Champ.) 

Marciro,  s.  m.  —  Ellébore. 

Marcorâ,  v.  a.  —  Faire  de  la  peine,  tourmenter, 
donner  de  l'ennui. 

Mais  ne  vins  pas  me  marcorâ 
En  t'émaginant  que  je  minto!... 

Latal. 

Marcorâ.  —  Ennuyé,  triste,  chagrin. 
Ma  filli  maugra  mi  vou  estre  dameisella 
Et  u  lieu  qui  dcbvriet  en  estre  marcorâ, 
le  crey  qu'i  se  treirat  lou  douz  eyu  de  ploura. 

M.  4. 

Marcorâ  (se).  —  Se  chagriner,  se  tourmenter, 
se  décourager. 

Marcourâ,  v.  a.  —  Décourager,  dégoûter. 
(Champ.) 

Mare,  s.  f.  —  Mère  et  aussi  matrice. 
Prendre  la  mare  u  ni. 

L.  2. 

Mare.  —  Absolument,  complètement,  tout  à  fait. 
Se  viotà  mare  nû  din  lou  bra  de  sa  coinda. 

L.  3. 

Marc  levari.  —  Accoucheuse. 

U  semble  du  menton  un  gran  choso  eichari 
D'una  veilli  marina  ou  mare  levari. 

L.  1. 

Marclla.  —  Sage-femme.  (B.) 

Marclla.  —  Dévidoir.  (Proveyz.) 

Marrcn  (lo).  —  Le  Mariste,  et  par  extension 
tout  frère  prêcheur. 

Lour  faut  {coma  dit  lo  marren) 
Vna  pugna  de  remontranci 
Et  non  pa  tour  et  not  la  dansi. 

M.  6. 

Mâre-nu.  —  Tout  nu,  absolument  nu. 

Mâre-sâgi,  s.  f.  —  Accoucheuse. 
On  dit  aussi  :  mâre-levari. 

Mareychâ,  s.  m.  —  Maréchal  ferrant. 

De  prendre  un  mareychâ  j'acqueirin  lo  renom 
De  figue  de  Marseille  et  cabat  d'Avignon. 

M.  8. 

Marfondu.  —  Rendu,   exténué  de  fatigue,  qui 
n'en  peut  plus. 
Me  veyci  prest,  à  qui  faut  to  brisié  lo  corpt 
Eyto  u  maltotié  qui  font  dotMa  le  taille 
Du  peuplo  marfondu  per  en  fare  gogaillet 

M.  8. 

Margaillat,  s.  m.  —  Crachat  visqueux  d'une  per- 
sonne fortement  enrhumée. 


MAR 


—  129  — 


MAT 


Margot,  s.  f.  —  La  pie. 
Voir  :  ayâssi. 

Margoulin,  s.  m.  —  Vaurien,  fainéant,  mauvais 
sujet. 

Mari.  —  Petit,  chétif,  de  peu  de  valeur. 

Marina,  s.  f.  —  Marraine. 

L.  3. 
Una  vieilli  marina,  une  vieille  fée. 

U  semble  du  menton  un  gran  choso  eichari 
D'una  veilU  marina  ou  marc  levari. 

L.  1. 

Marina,  v.  n.  —  Terme  de  jardinier.  Mettre  la 
dernière  main,  la  dernière  perche  à  une  haie 
faite  en  plessis.  (Charbot.) 

Mariotta,  s.  f.  —  Marmotte. 

Sauta  com'un  miron,  danaié  come  mariotta. 

M.  8. 

Mariette,  s.  f.  pi.  —  Marmottes. 

Se  viron  cey  et  ley,  danson  comme  mariotte. 

M.  4. 

Marjolet.  —  Amoureux,  galant,  fat,  petit  crevé. 
Ilei,  que  ie  seu  contenta,  quan  «  mei  de  la  gala 
Mon  marjolet  me  join  eipala  contra  eipala, 

L.  3. 

Marma.  —  Sur  mon  âme,  sorte  de  serment  jadis 
fort  à  la  mode. 
Marma,  faut  advoyé  que  Tuna  et  Vautra  eypousa 
Plourave,  mais  chacuna  u  oow  estiet  joyousa. 

M.  8. 

Marmotâna,  s.  f.  —  La  marmotte  que  les  petits 
Savoyards  faisaient  et  font  encore  danser  au 
son  de  la  viourna  en  psalmodiant  quelque  air 
monotone  de  la  montagne. 
Eymwrtia  de  la  fret  du  grand  quarfié  d'hyver, 
Qui  Vaviet  endormi  comme  le  marmotane. 

M.  7. 

Marnon.  —  Juron  du  xvii'  siècle. 
Marnon,  ie  me  repinto! 
Quand  ie  ne  l'ay  jitta  dedin  ceu  laberinto 
Per  mieu  Venfereola,  et  teni  plu  long  tem 
Que  ne  l'ay  je  forcia. 

M.  4. 
Voir  sannon,  autre  juron  de  ce  temps-là. 

Maroquin,  s.  m.  —  Fagot  d'une  certaine  gros- 
seur dont  les  boulangers  se  servent  pour 
chauffer  leur  four. 

Marpâ  (lo),  s.  m.  —  Malheur,  malechance,  dé- 
veine, et  aussi  fripon,  voleur,  vaurien. 
Ore  lo  marpà  tin  lo  mondo  agropà. 

L.  3. 

Marpaillà.  —  Manger  avec  sensualité.  (Champ.) 

.Marpaillié,  v.  a.  —  Déchirer,  mettre  en  lam- 
beaux. 

Lou  soudar  ont  fat  de  tout  ripailli. 
Et  lou  sergen  ont  prey  lou  meuHo  per  la  tailU, 
Si  bien  que  nyat  plu  ren  à  pillié,  marpaillié. 
Car  le  bonne  meizon  ont  fat  lo  cupellié. 

M.  7. 


Marpau,  s.  m.  —  Filou,  fripon,  voleur,  et  aussi 
avorton. 

/  crevé  d'orgueil,  comme  fit  lo  marpau. 

M.  5. 

Marpaudâ,  v.  a.  —  Voler,  détourner,  mais  aussi 
déchirer,  causer  un  préjudice. 
Un  gro  plen  Irû  d'avilie 
L'aleizon  marpaudâ. 

li.  1. 

Marqua,  v.  a.  —  Décrire,  dépeindre. 
Je  vo  lo  voi  marqua. 

L.  1. 

Marret,  s.  m.  —  Un  tas.  (Proveyz.) 
In  grô  marret. 

Proveyz. 

Mârria.  —  Ennuyée,  fâchée. 

0  que  nostron  eypousa  est  ore  bien  de  preysa, 

1  net  pa  ren  marna  d'avey  eijta  surpreisa. 

M.  4. 

Marsauzi,  s.  m.  —  Arbuste  dont  les  feuilles  res- 
semblent à  celles  du  saule  et  qui  se  trouve 
dans  les  endroits  humides;  saule  marceau. 

Marsiro,  s.  m.  —  Plante  à  feuilles  allongées  dont 
on  fait  des  balais  pour  nettoyer  les  fours. 

Les  paysans  s'en  servent  aussi  à  frictionner  les 
bœufs  qui  ont  le  charbon. 

Marteleura,   s.   f.  —  Petit  marteau   servant  à 

battre  le  tranchant  de  la  faux. 
Voir  enchaplà. 

Martélla,  s.  f.  —  Sorte  de  hache  munie  d'un 
petit  tranchant  d'un  côté  et  d'un  fort  mar- 
teau de  l'autre.  C'est  un  outil  dont  se  ser- 
vent les  bûcherons  pour  enfoncer  le  coin,  — 
la  bessouri,  —  dans  les  pièces  de  bois  {pe  le 
z'abaissié,  ou  bien  encore  pe  le  baissié). 

Martouillié,  v.  n.  —  Donner  à  la  tôte,  porter  au 
cerveau  en  parlant  d'un  vin  très  fortement 
alcoolisé. 
Ne  faudrit  beliau  pas  si  fia!  Eyt  in  vin  que  mar- 
touille. 

Proveyz. 

Marzi,  v.  a.  —  Fdre  marzi,  étendre  le  chanvre  à 
la  rosée  pour  le  faire  blanchir. 

Masqua.  —  Effrontée,  parce  que  les  personnes 
qui  prennent  des  masques  sont  plus  auda- 
cieuses que  les  autres. 
Masqua,  si  ton  amour  ne  cède  à  ma  reyson, 
le  farey  retenti  d'esclando  la  meyson. 

M.  5. 

Massetat,  s.  f.  —  Marteau  de  tailleur  de  pierres. 

Mastachin.  —  Danse  du  xvii*  siècle. 
Poisse-tel  avei  u  dei  lou  pisichin, 
U  zarteu  d'oyassat,  dansan  lou  mastachin. 

L.  1. 

Mat  (la).  —  Le  pétrin,  huche  à  pain. 
Faite  porta  de  vin,  abada  lo  barra, 
Et  sortez  de  la  mat  ce  que  sarat  sa/rra. 

B.  9. 


MAT 


-    d30 


MAU 


Voir  :  amat. 

La  mat,  qui  commence  à  disparaître  do  nos 
montagnes,  était  et  est  encore  une  table  do 
cuisine  à  caisse  profonde  et  moins  large  au 
fond  qu'à  son  ouverture,  qui  servait  à  pétrir 
et  à  renfermer  le  pain  une  fois  cuit. 

Mata,  V.  a.  —  Pétrir,  faire  du  pain.  (Champ.) 

Mata,  V.  a.  —  Assommer. 

Mâtafam,  s.  m.  —  Espèce  de  gâteau  fait  avec  de 
la  farine  battue  avec  du  lait  et  des  œufs  et 
frit  à  la  poêle. 
Voir  :  tortet. 

Aufin,  lou  rey  de  Prusse,  eeu  petiot  arogan, 
A  viriat  din  la  ca«si  coma  in  matafan. 

Ménilgrand. 
Màtio.  —  Flétri. 
Se  dit  aussi  :  mâzio. 

Maton,  s.  m.  —  Pain  de  noix.  (Champ.) 

Matra,  s.  f.  —  La  fouine. 

Matrat,  s.  m.  —  Trait,  dard,  gros  bâton. 
Margot  vo  pareitra,  irafora  du  matrat. 
Que  l'amour  luy  a  trat. 

M.  5. 

Matrouillié,  v.  a.  —  Mâcher  longuement. 

Matta,  s.  f.  —  Fosse,  tombeau,  trou,  cercueil. 
(Roq.) 
U  lieu  d'un  en  faut  dou  dedin  la  casamatta. 
L'un  per  estre  à  son  pare  un  enfan  de  la  matta, 
L'autro  per  cent  escu  qu'u  debt  sur  lo  papié. 

M.  8. 
Un  ingrat,  un  fils  qui  ne  donne  que  de  l'ennui, 
qui  conduit  son  père  à  la  tombe. 

Mau Mal. 

Mau  patrona,  mal  bâti,  mal  fait,  difforme. 
Ulet  mau  patronâ  de  tou  sou  membro. 

L.  1. 
Mau.  —  Mauvais. 

Le  fene  de  Orenoilo 
Sont  de  mau  contenta. 
Faut  avey  bonna  boursa 
Et  la  fore  tinta. 

M.  8. 

Mauconset,  s.  m.  —  Conseil  pervers,  qu'on  ne 
doit  pas  mettre  à  exécution. 
Lo  ban  de  mau  consey. 

B.  9. 

Mauconten.  —  Mécontent,  qui  n'est  pas  satis- 
fait. 

Le  filhe  de  la  Rochanoeisa 
Bçavon  que  trop  y  at  Ion  tem 
Que  lou  meina  sont  mauconten 
Si  ne  sont  tousiour  upres  d'elle. 

M.  6. 

Maucoussent.  —  Impertinent.  (Champ.) 

Maudamageo.  —  Beau  dommage  1  vraiment! 
Maudamageo,  monsieu,  quand  ine  me  commande 
De  fore  contra  ce  que  Ihonou  recommande. 

M.  4. 


.Maii-razaii.  —  Malfaisant,  méchant. 
Le  bétie  mau-fazan. 


L.  3. 


Mau-fat.  —  Ce  qui  est  mal  fait  ou  qu'on  a  tort 
de  faire,  mauvaise  action,  péché. 
L'eiperit  s'ét  lancia  à  la  mala  ventura 
Din  lo  gour  de  mau-fat. 

h.  3. 

Maufjain  (à).  —  A  regret,  à  contre-cœur. 
Eicota  me  à  maugain. 

h.  1. 
Maugra.  —  Malgré. 
Maugra  non,  juron. 

Maugra  non  de  le  fene,  juron  qui  correspond 
assez  bien  à  notre  :  au  diable  les  femmes! 

M.  4. 
Ma  filli  maugra  mi  vou  estre  dameisella. 

M.  4. 

Maugraciou.  —  Mal  gracieux,  sans  aucune  grâce. 
Maugra  non  set  demi,  elhi  m'at  eychapa. 

M.  4. 

Mauje,  s.  m.  —  Mauvais  temps.  (J.  O.) 

Maunet.  —  Sale,  malpropre. 

Lou  savatié  maunet  s'eyron  tou  décrotta. 

B.  9. 

Maunet  (lo),  s.  m.  —  L'endroit  malpropre  et 
dans  un  sens  léger  le  derrière. 

'Ne  jitta  plu  lou  Uvro 
Contra  monsieu  qui  lit  dedin  son  cabinet. 
Si  la  serventa  fat  nettcyé  lo  maunet 
Et  mochié  quoque  fey  devant  jour  la  chandela. 

M.  7. 

Maunèta.  —  Malpropre,  sale,  dégoûtante. 
Je  volo  que  de  piou  sa  téta  set  mauneta 
Et  qu'u  n'aye  tallian  per  se  la  barbeyé. 

L.  1. 

Maunetta  (au  fém.).  —  Malpropre. 

Voir  maunet. 

Dorada  maunetta,  pâtisserie  malpropre. 

M.  5. 

Mau-pâtâ.  —  Mal  pétris,  mal  bâtis,  mal  faits. 
Lou  tetet  pendolan,  flapiou  et  mau^patâ. 

L.  3. 

Maupatei.  —  Mal  bâties,  mal  faites. 

De  grosse  maupatei  qui  n'ont  ni  goust  ni  graci. 
Et  qui  ont  de  tetet  una  plena  paillassi. 

M.  4. 

Maupidou.  —  Impitoyable. 

Le  chamhe  eitendiet 
Com'un  poro  chapon,  à  qui,  per  son  sopà. 
Un  golu  maupidou  a  la  gorgi  coupa. 

L.  1. 

Maureceu.  —  Mal  venu. 

La  Lhauda  de  gui  je  seu  lo  maureceu. 

M.  4. 

Mau-sagio.  —  Imprudent,  malavisé,  téméraire. 

L.  3. 

Mau-san.  —  Malade,  d'une  santé  délicate. 

L.  3. 


M  AU 


—  431   — 


MEI 


Mauvoillenci,  s.  f.  —  Malveillance,  mauvais  vou- 
loir, intention  fâcheuse. 
7'out  plcn  de  mauvoillanci  et  cruçan  de  le  den, 
Com'un  dieblo  empenà  u  se  lancit  deden. 

h.  1. 

Mau-voillien.  —  Malveillant,  méchant. 

L.  de  B.  3. 
Et  aussi  mauvoillien. 

Mauvolu.    —    Mal    venu,     littéralement  :    mal 
voulu,  et  par  conséquent  à  qui  on  fait  mau- 
vais accueil. 
Car  noz  avon  faya  lou  gourmaii  deiasolu 
A  estre  dépouilla,  et  per  tout  mauvolu. 

M.  8. 
May.  —  Plus,  davantage. 
Mey  et  niés.  (B.) 

On  pren  de  mouche  u  miel  may  qu'u  vinaigro. 

M.  5. 
May.  —  Encore. 

Que  vo  jasonna  bien!  Jamay  u  grand  jama/y 
le  n'en  vi  un  paray.  Que  me  diri  vo  may? 

M.  8. 

Maye,  s.  f.  —  î'illette  qu'on  habille  en  reine  au 
mois  de  mai  et  qu'on  expose  dans  les  cam- 
pagnes au  milieu  d'un  trône  de  feuillages. 

Mayenchi.  —  Terme  injurieux  qui  s'applique  à 
un  homme  faible,  petit  et  mince.  (B.) 

Mayèri,  s.  f.  —  Branche  de  saule  que  l'on  coupe 
pour  faire  du  bois  et  que  l'on  emploie  aussi 
pour  soutenir  les  pampres  de  la  vigne.  (B.) 

Mayoussa,  s.  f.  —  Fraise  en  général,  mais  sur- 
tout la  petite  fraise  des  bois. 
ray  deque  me  charfa,  ie  tetto  le  chamoeyse, 
le  migeo  peytavin,  mayousseg  et  flamhoeyse. 

M.  8. 

Mayoussié,  s.  m.  —  Fraisier. 

Mazantâ,  v.  a.  —  Soupeser. 

En  ceu  tem  inocen  le  filles  u  mottet 
Leissavon  un  petit  mazanta  lour  tetet. 

M.  7. 

Mâzio.  —  Se  dit  du  pain  et  des  fruits  qui  de- 
viennent ridés  et  flétris  en  se  desséchant. 
(Charbot.) 

Mean.  —  Pourvu  que. 

Et  jamei  lo  dangié  ne  pot  Vaume  troubla 
Mean  qu'u  se  poisseize  à  sa  coinda  acoublà. 

L.  3. 

Méari,  s.  f.  —  Métairie,  ferme  d'une  certaine 
importance. 

Méchabit,  s.  m.  —  Différend,  contestation,  que- 
relle. 

Méchavet,  s.  m.  —  Bêche,  boyau. 

Méchintisi,  s.  f.  —  Action  méchante,  parole  mé- 
disante. 

Méchintisi,  s.  f.  —  Méchanceté. 

Lous  lâchas  qu'ont  la  méchintîsi 
De  ma  parla  de  le  fillets. 

Latal. 


Mécla,  s.  f.  —  Méteil,  mélange  par  moitié  de 

seigle  et  de  froment. 
Mèclie.  (B.) 
Mélange  de  foin  et  de  paille  à  l'usage  des  vaches 

et  des  chevaux. 

MécIâ,  v.  a.  —  Mélanger. 

Mécle  (de).  —  On  appelait  ainsi  un  mélange 
d'orge  et  de  blé  trémois  {blâ  tramei)  qu'on 
semait  au  printemps  et  qui  servait  à  faire 
du  pain  à  la  fois  économique  et  rafraîchis- 
sant. 

Voir  cossié. 

Mécliau.  —  Mélange  de  foin  et  de  paille  que  l'on 
donne  aux  bestiaux  pendant  l'hiver. 

Mei,  s.  m.  —  Mois. 


L.  1. 


Mel,  s.  m.  —  Milieu,  et  aussi  :  mitan. 
Entremei,  au  milieu. 

Mei.  —  Plus,  davantage. 

Lo  mei  du  ten,  la  plupart  du  temps. 


L.  3. 


Meian,  s.  m.  —  Moyen,  qui  tient  le  milieu.  Nom 
de  la  corde  qui  sert  à  atteler  les  bœufs  quand 
le  timon  est  trop  court.  (Charbot.) 

Meichentisi,  s.  f.  —  Méchanceté. 

L.  1. 

Meicla,  s.  f.  —  Blé  méteil. 

Meijour.  —  Midi. 

Meijour  ère  sona  et  déjà  d'alison 
Fermiolàve  de  gen  la  cour  et  la  meison. 

L.  3. 

Meilleiirié,  v.  a.  —  Améliorer. 

Un  bolongié  tro  dru  volliet  changié  de  vianda, 
Per  meilleurié  son  eorp  de  ihousa  plu  friand  a. 

M.  5. 

Meillou.  —  Meilleur. 

Car  ellieret  u  jour 
De  le  sope,  uquàlo  on  sat  que  de  toujour 
Se  fat  la  meillou  chiéra  et  la  pru  grossa  fêta 
Que  face  la  gisen. 

L.  3. 

Mein.  —  Moins. 

Iquen  et  mein  que  ren. 

L.  1. 
Per  lo  fin  mein,  à  tout  le  moins,  pour  le  moins. 

L.  2. 

Meina,  s.  m.  pi.  —  Les  garçons. 

U  fa  mieu  souspira  lou  meina  que  lo  veti 
Ou  que  le  Repentie  ne  fon  en  lour  couven. 

M.  5. 
Lou  meina  deujourdeu  sont  de  vray  affrontou. 

M.  4. 

Meinau,  s.  m.  pi.  —  Mes  gaillards!  mes  garçonsi 
Ah!  vo  creïé,  meinau,  me  fare  ici  la  loi? 

Ménilgrand. 

Meiparti.  —  Déchiré,  partagé  par  le  milieu. 
Mon  cour  et  meiparti  de  regret. 

M.  5. 


MEI  -  i32  - 

Meirié,  v.  a.  —  Mouvoir,  remuer,  agiter, 
/yc  filhe  de  la  Brochari 
Vont  à  la  moda  de  Pari 
Mcirant  du  eu  com'wna  cana. 

M.  6. 


MES 


Meisanot.  —  Adverbe  de  temps  dont  on  se  sert 
pour  dire  ce  soir,  cette  nuit.  (Charbot.) 

Meisonâ,  s.  f.  —  Toutes  les  personnes  qui  ha- 
bitent ensemble,  la  famille  jusques  et  y  com- 
pris la  domesticité. 

Mcisselar,  s.  m.  —  Molaire,  grosse  dent. 
Amolà  sou  meisselar. 

h.  3. 

Meissi,  s.  f.  —  Pampre  de  vigne.  (Champ.) 

Meisson,  s.  f.  —  Moisson. 

Meissonnâ,  v.  n.  —  Faire  les  moissons. 

Meila,  s.  f.  —  Moitié. 

8i  t'avia  la  meita  de  la  langou  que  j'ay, 
Tu  vindria  caqueta  de  l'amour  comm'un  jay. 


Mei  qui  porriet-to  vicotaf 
Tout  est  si  chier  que  la  meita 
Du  monda  languit  sur  la  terra. 


M.  5. 


M.  6. 


en 


Meitra,  s.  f.  —  Maîtresse,  qui  a  le  pouvoir. 
le  seu  meitra  de  V advcntura. 

M.  4. 

Mcitreyié,  v.  a.  —  Maîtriser,   commander 
maître,  régenter. 

Cor  la  granda  poissanci 
Du  zaume  lor  a  fat  prendre  taV  arroganci 
De  meitreyé  chacun. 

K  1. 
Meliou.  —  Meilleur. 

Melôta,  s.  f.  —  Morceau  de  forme  régulière  pé- 
tri ou  façonné  avec  les  mains. 

Veytia  ina  brava  melota  de  bûro. 

Men.  —  Mien. 
Lo  men,  le  mien. 

M.  5. 
Sou  vouley  su  lou  men  ne  sont  plu  absolu. 

M.  5. 
Mon  (la).  —  La  mienne. 

le  crcyo  que  la  men  n'irat  jama/y  en  hau, 
V  ciel  onte  jamay  ne  fat  ni  fret  ni  chau. 

M.  8. 

Mena,  s.  f.  —  Petite  lanière  de  cuir  qui  sert  à 
attacher  le  timon  au  joug  et  aussi  à  relier  le 
manche  du  fléau  à  la  verge. 

Ménimou.  —  Minime. 

L.  3. 

MenitPO,  s.  m.  —  Ministre,  suppôt. 
U  dit  que  lou  violon 
Son  menitro  du  diéblo. 

L.  3. 

Menon,  s.  m.  —  On  donne  ce  nom  au  bouc  châ- 
tré. (Charbot.) 

Ménon,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  bois  destiné 
à  tordre  et  à  serrer  la  mena  (voir  ce  nom). 


Menta  ou  mentala,  s.  f.  —  Le  membre  viril. 
On  ne  pot  ne  dancié,  ne  mei  planta  la  ménta 
Sen  l'aida  et  lo  secour  de  quoque  bon  garçon. 

U  3. 

Mente-fei.  —  Maintes  fois,  bien  souvent. 

Ne  vet-on,  mente-fei,  lo  perfun  recuri 

Lo  fia  d'una  eissela  ou  eitoma  purriî 

L.  3. 
Méon,  s.  m.  —  Moyen. 

La  danci  et  lo  méon  lo  meillou  de  parla 
Et  de  l'hora  et  du  leu  de  no  zentacoula. 

L.  3. 

lUëon,  s.  m.  —  Raison,  sujet. 

Et  je  ne  creyo  pa  que  l'arma  beneirousa 
Du  poro  trapassa  ayeise  en  paradi 
Per  prevon  qu'eilli  y  set,  tau  meon  de  burdi. 

L.  3. 


(se). 


S'étonner,  ne  pas  compren- 


Méravillié 

dre. 
La  vertugala  et  en  tout  et  tout  ten  empachoùsa  : 
Si  ben,  qu'eilli  me  fat  soven  méravilHé 
Come  u  mondo  de  Dié  on  s'en  vont  arbillié. 

L.  3. 

Mercuret  ou  plutôt  marcoret,  s.  m.  —  Petite 
mesure  des  liquides. 

Mèrebûda,  s.  f.  —  Grosse  andouille  formée  de 
tous  les  boyaux  restant  du  cochon  après  que 
l'on  a  fait  les  boudins. 

Mépié,  V.  a.  —  Mouvoir,  remuer. 

Merlut  (lo).  —  La  morue,  la  merluche. 
Lo  merlut  vermenou  et  la  toma  iteissi 
Ne  fleiron  pa  si  ma. 

L.  3. 

Meschen.  —  Méchant,  mauvais. 

Retiron  no  d'iey  de  pou  de  quoque  piera. 
Un  meschen  cou  abat  Ihaudaci  la  plu  fiera. 

M.  4. 

Mescogneussan.  —  Ingrat,  qui  ne  sait  pas  ce  que 
c'est  que  la  reconnaissance. 
Tu  sa  que  louz  efa/n  ingrat,  mescogneussan, 
Presumptuou,  mutin  et  desobeissan, 
Ne  montaront  jamay  u  siegeo  de  louz  ange. 

M.  8. 

Mesongié.  —  Menteur. 

Va,  que  lou  que  t'y  on  dit.  fa  de  grand  mesongiei. 

Ménilgrand. 

Messongi,  s.  f.  —  Mensonge. 
Una  tala  messongi. 

L.  2. 
L'armagnat  qu'et  din  mon  amat 
Menasse  d'un  poro  climat. 
Dieu  volhe  que  tout  ce  qu'u  songe 
Sceyson  autant  de  measonge. 

M. 
On  dit  aussi,  quoique  plus  rarement  : 

songeo. 
Messongié,  geiri.  —  Menteur,  menteuse,  trom- 
peur. 
Ne  se  faut  pa  fachié  per  chosa  si  legeiri 
Fei/em  que  ta  meitressa  et  una  messongeiri. 

M.  4. 


6. 

in 


me- 


MES  —  133  — 

Mesteyrau,  s.  m.  —  Artisan,  ouvrier,  qui  tra- 
vaille de  ses  mains,  qui  fait  œuvre  de  ses  dix 
doigts. 
8i  lo  grand  Parlamen  ne  luy  teniet  de  pan, 
Loti  peti  mesteyrau  y  mourriont  tou  de  fan. 

M.  8. 
Métâ,  s.  f.  —  La  moitié. 

Metay  (lo),  s.  m.  —  Le  laboureur,  le  moisson- 
neur, le  fermier,  le  métayer,  celui  qui  tient 
et  fait  valoir  une  ferme  pour  la  moitié  des 
fruits. 
Veygui   l'invention  d'un   esprit   diabolit 
Per  chassie  du  paï  lo  metay  catholit. 

M.  7. 
Meûla,  s.  f.  —  Moelle. 

Lo  Rey  et  vostron  pare  authorison  l'accord 
Qui  sen  cassa  louz  o  vou  le  meule  du  corp. 

M.  5. 
Meûla,  s.  f.  —  Petite  fente  ou  gerçure  au  ta- 
lon, crevasse  produite  par  une  engelure. 
Ina  meûla. 


MIA 


m.    —   Grosse   andouille, 
se  conserve  dans  l'huile. 


gros 


Meupâ,  V.  a.  et  n.  —  Mûrir. 

Regarda  de  bon  hora 
Si  natura  per  leu  a  jat  mettra  la  mora. 

M.  4. 

Meure,  s.  f.  pi.  —  Fruit  du  mûrier  et  de  la 

ronce. 
Meurtre.  (B.) 

Meureusson,   s. 

saucisson  qu 
Murisson.  (B.) 

Meurgeat,  s.  m.  —  Tas  de  pierres  et  par  exten- 
sion un  tas  d'objets  ou  de  personnes.  (Pro- 

veyz.) 

Mey,  s.  m.  —  Milieu. 

Lo  veye-vo  u  mey  de  celle  dameyseUef 

M.  8. 
Mey,  s.  f.  —  Moitié. 

Ne  s'ére  jamey  fat  de  procission  si  hella. 
Si  nomhrousa,  si  loin,  ni  mey  si  solemnella. 

B.  9. 
Mey.  —  Plus,  davantage. 
Mey  que,  plus  que. 

Elhat  de  jugimen  mey  que  d'un  plen  pâmé 
Et  elhet  ey veilla  comm'un  rat  de  granié. 

M.  4. 
Mey,  s.  m.  —  Mois. 

Veyei  lo  mey  que  tout  cambade 
Comme  lou  chourot  et  lapin. 

M.  4. 
.Meyelâ.  —  Mélangé,  mêlé. 

De  Savoey  bien  sala,  bon  hulo,  bon  vineygro. 
Tout  celey  bien  meycla  donne  grand  appétit. 

M.  7. 
Meycla.  '—  Froment  de  mauvaise  qualité  mé- 
langé avec  du  seigle  ou  de  l'orge. 
U  travaillont  (lasset)  à  le  zoure  pesante 
Per  achitta  de  meycle  à  la  granatari. 

U.  7. 


Meyjoup.  —  Midi. 

Pertout  eyre  plu  clar  que  n'est  à  plen  meyjour. 

B.  0. 

Meylin  -  meylet.  —  Méli-mélo,   tous  ensemble, 
garçons  et  filles. 

Estiet  parmey  de  folata  eiMen 
A  ton  meylin  meylet  en  oeu  tem  innocen. 

M.  7. 
Meynâ.  —  Petit  enfant,  l'enfance.  (J.  0.) 

Meynâ,  s.  m.  —  L'ensemble  des  jeunes  garçons 

d'un  village,  la  jeunesse  masculine. 
Pare  du  bon  nieyna,  père  des  bons  enfants,  dit 
Millet  à  Sébastien  de  Pourroy,  en  lui  dédiant 
la  Pastorale  de  Janin. 
Si  ben  que  lou  meyna  sont  forcia  u  vilageo 
U  lieu  de  folatta  d'estre  toujour  bien  sageo. 

M.  4. 
Meynot.  —  Minuit. 

A  la  meynot. 

A.  R. 
Meyon,  s.  m.  —  Case,  compartiment. 

L.  3. 
Meysolar,  s.  m.  pi.  —  Grosses  dents,  molaires. 
Et  quand  lour  meysolard  ne  poviont  plu  machié, 
U  fasiont  de  lour  briisse  à  lour  idola  offranda 
Et  dangavont  u  tour  en  granda  sarabanda. 

M.  8. 
Meyta,  s.  f.  —  Moitié. 

Et  per  fini  pltisto,  n'en  di  que  la  meyta. 

M.  5. 
Meyterau  (lou),  s.  m.  pi.  —  Les  gens  qui  ont  un 
métier,  tous  ceux  qui  ont  une  profession  ma- 
nuelle. 
le  ne  volo  ren  vey  cella  tracassari 
De  meyterau  qui  n'ont  que  de  lingeo  pourri. 

M.  8. 
Meytra,  s.  f.  —  Maîtresse  de  maison. 

Vo  sari  toujour  meytra  et  mon  pare  lo  maistre. 

M.  8. 
Mezantà,  v.  a.  —  Soupeser,  apprécier  le  poids. 

Mezeu.    —    Aujourd'hui,    à    l'instant,    sur-le- 
champ. 
le  ne  volo  jamey  avey  dénié  ni  molli, 
Si  per  vo  fare  vey  deman  ce  que  je  seu, 
le  ne  couro  aver  ley  douze  poste  mezeu. 

M.  4. 
Mezeu.  —  Désormais,  dorénavant. 
Piero,  reposa  vo,  eyet  mezeu  lo  tem, 
Teyan  que  vostron  corp  et  defour  du  chautem 
Et  qu'u  ne  sert  plu  ren  qu'à  le  goutte  deypongi. 

M.  4. 

Mezeuron,  s.  m.  —  Petit  panier  tronronique 
pourvu  d'une  anse,  dans  lequel  on  met  des 
fruits  pour  les  apporter  au  marché. 

Mi,  ti.  —  Moi,  toi. 

Mé.  (B.) 

Mïa,  s.  f.  —  Amie,  maîtresse. 
Lor  mia,  leur  amie. 

Miâro,  s.  m.  —  Matou. 


MIA 


—  d34  — 


MIR 


Miaroiiâ,  v.  n.  —  Miauler,  en  parlant  du  chat 
qui  appelle  la  chatte,  ou  inversement. 

Michi  (una),  s.  f.  —  Espèce  de  petit  pain  de 
forme  allongée  et  terminé  en  pointe  de  cha- 
que bout. 
Le  miche  du  eu,  les  fesses,  qui  ressemblent,  en 
effet,  à  deux  miches  accouplées. 
Est  à  fare  u  poltron  d'avey  cella  malici, 
Car  le  miche  du  eu  lour  vont  toûjour  trcmblan. 

M.  8. 

Michau,  s.  m.  —  Petite  benne  de  bois  pourvue 
d'un  long  manche  et  servant  à  puiser  le  pu- 
rin. 

Mié  (lo),  s.  m.  —  Le  miel. 

le  voudrin  fare  comm'una  mouchi, 
Sur  sa  bouchi  sucera  alla  cueilli  lo  mié. 


M.  8. 


Sucera  (sic). 


Miégi,  s.  f.  —  Le  petit  lait,  la  partie  séreuse  qui 
sort  du  lait  quand  il  se  caille. 

Miéjot.  —  Midi.  (Gaude.) 

Miel.  —  Tas,  monceau.  (Champ.) 

Miéna.  —  Qui  est  à  moi.  Nous  dirions  aujour- 
d'hui dans  le  même  sens  :  ma  chère! 
Miena,  tout  ey  perdu,  lo  sat  et  le  quillet. 
Talc  n'y  penson  pa  que  von  resta  fillet. 

B.  9. 

Miéno,  miéna.  —  Mien,  mienne. 

Lo  miéno,  la  miéna,  le  mien,  la  mienne. 

Miéna,  terme  d'amitié.  Ma  petite. 

Miet.  —  Monceau,  tas. 

Miet,  s.  m.  —  Miel. 

Miet,  s.  m.  —  Amas  de  bois  coupé  dont  les  bû- 
cherons font  des  fagots  et  les  charbonniers 
du  charbon  de  bois. 

On  dit  aussi  :  ina  roula. 

Migeâilli,  s.  f.  —  Provisions  de  bouche. 

Migeome,  s.  m.  —  Le  roitelet. 

Migeou.  —  Mangeur. 

La  Provenci  n'at  ren  que  de  sarrapatai, 
Migeou  de  cacalause  et  figue  de  cabat. 

M.  8. 

Migerot,  s.  m.  —  Les  légumes  qui  doivent  ser- 
vir à  faire  la  soupe. 

Addu  lo  migerot 
Veytia  Voila  que  hrezène. 

Migeyson,   s.   f.   —  Appétit,   envie,   besoin   do 
manger. 
Quand  cassore  sarat  fourra  din  la  preyson. 
L'un  et  l'autro  troubla  perdrai  la  migeysùn. 

M.  8. 

Migeyson,  s.  f.  —  Démangeaison,  chaleur  occa- 
sionnée par  le  besoin  de  se  gratter. 


Migié,  V.  a.  —  Manger. 

Laissié  me  souqua  fare,  atertan  ne  songié 
Qu'à  vo  couchié,  dormi,  chanta,  bere  et  migié. 

M.  5. 
Jamey  tardi  n'a  migea  son  saou,  en  parlant  du 
blé  qu'on  sème  un  peu  trop  tard,  en  décem- 
bre par  exemple,  et  qui  ne  produit  pas  au- 
tant que  celui  qui  a  été  semé  plus  tôt. 
Se  laissié  migié  sa  sopa,  se  laisser  bêtement 
prendre  ce  que  l'on  a,  ne  pas  savoir  se  dé- 
fendre. 
U  ne  se  laissiriet  pa  ren  migié  sa  soupa. 

M.  4. 
Migié  (lo),  s.  m.  —  Ce  qui  se  mange,  les  ali- 
ments. 
Tou  celou  qu'amont  mieu  lo  migié  que  lo  bere, 
Ne  se  coitont  pa  tant  que  clerc  de  procurou 
Quand  quoque  pleydeyan  lou  mené  à  l'abberou. 

M.  7. 
Migimotet,  s.  m.  —  Croque- marmots,  croque- 
mitaine. 

L.  1. 
Migipapet.  —  Injure  :  hypocrite,  menteur,  ava- 
leur  de  bon  Dieu. 
Sor,  sor  de  ta  meyson,  berchu,  migipapet, 
le  te  vollo  baillié  tau  cop  sur  le  coppet 
Que  ie  t'accaparay  d'una  branchi  qui  brûle. 

M.  8. 
Migison,  s.  f.  —  Démangeaison. 

Farean  tout  einsi  qu'un  tison 
Juqu'u  bout  du  zarteu  l'y  baille  migison. 

L.  3. 
Migilout.  —  Qui  tout  dévore. 

La  guerra,  Dieu-marcy,  avec  son  migitout. 
Comme  sont  à  Beaumont  manda  lou  peyrolout. 
Est  manda  loin  d'icy. 

M.  7. 
Migranà,  s.  f.  —  La  grenade. 

Millianta.  —  Des  milliers. 

Vo  diria,  per  ma  fey,  quand  u  saute  qu'u  vole, 
Et  quand  u  danse  u  fat  millianta  cabriole. 

M.  4. 

Mina  colessl,  s.  f.  —  Sainte  nitouche,  à  qui  on 
donnerait  le  bon  Dieu  sans  confession.  C'est 
toujours  pris  dans  un  sens  injurieux. 

Ministre,  s.  m.  —  Un  âne. 

Minti,  V.  n.  —  Mentir. 

Minuta,  V.  a.  —  Escompter  l'avenir,  projeter 
quelque  chose  pour  l'accomplir. 
Minutan  son  retour  devant  que  son  despart. 

U.S. 
Miou,  s.  m.  —  Mulet. 

Mira,  s.  f.  —  Chatte. 

Miron,  le  chat,  et  aussi  câlin,  enjôleur,  qui  vous 

caresse  et  vous  donne  traîtreusement  un  coup 

de  patte. 

Miraillié  (se).  —  Se  regarder  avec  complaisance 

dans  une  glace,  prendre  plaisir  à  se  mirer. 

Mirâilli,  s.  f.  —  Vache  noire  tachetée  de  blanc. 


MIR  —  135 

Miraillôte,  s.  f.  pi.  —  Cônes  de  terre  dans  les- 
quels on  met  du  bois  et  qu'on  fait  brûler 
pour  amender  la  terre  d'un  champ. 

Miray.  —  Miroir. 

Bella  fena  et  lo  miray  d'un  fou. 

M.  5. 
Et  aussi  mirai  (1646). 

Lo  moindro  souflo  ren  lo  miray  tout  poni. 


MOD 


M.  5. 


L.  3. 


Mire,  s.  f.  pi.  —  Chattes. 

Se  priron  à  gonfà  et  à  fàre  tau  jei 
Que  le  mire  que  son  de  chalou  enragei. 

Mirèla,  s.  f.  —  Petite  chatte. 

L.  1. 
Mireu,  s.  m.  pi.  —  Miroirs. 
Mireu  de  la  superba,  miroir,   image  de  l'or- 
gueil. 

M.  4. 

Miricolà,  s.  f.  —  La  morille,  champignon. 
On  dit  plus  souvent  encore  :  fricôla. 

Miricotâ,  v.  a.  —  Terme  de  jardinier.  C'est  cou- 
cher en  terre  une  branche  quelconque  pour 
lui  faire  prendre  racine. 

Miron,  s.  m.  —  Chat. 

Aplagnié  lo  miron,  amadouer  le  chat. 

M.  4. 
Âh!  que  vo  êçaves  bien  aplagnié  lo  miron. 

M.  4. 
Miron,  s.  m.  —  Coureur  de  flUes. 

Gro  miron  de  la  Mura  et  de  la  Mateysina 
Qui  chassie  tou  lou  rat  den  la  terra  veisina. 

M.  4. 

Miron  mirelle,  s.  f.  pi.  —  Chatteries,  minau- 
deries. 

Per  ceste  belle  dameiselle 

Que  font  tant  de  miron  mirelle, 

Elle  portont  mey  d'attifet 

Su  la  testa  que  lo  buffet 

D'un  marchand  de  chose  nouvelle. 

M.  6. 

Mironâ,  v.  n.  —  Se  dit  d'une  chatte  qui  miaule 
pour  appeler  un  mâle. 

Su  l'ot  una  mira  jardoiri 
Mirona  su  lo  tet. 

L.  1. 

Mirondèlla,  s.  f.  —  Coureuse,  fille  ou  femme  de 
mœurs  légères. 
Placi  de  la  Grenetta,  oti  la  musa  folastra 
At  cyta  autrefey  un  po  trop  idolastra. 
Tu  te  réjoui  bien  quand  tu  as  prou  de  bla. 
Mais  Von  te  ved  souven  eyfraijé  et  trembla 
D'estre  dedin  lo  lieu  où  l'on  rouît  Padella 
Et  brûlit  un  bergié  pcr  una  mirondèlla. 

M.  7. 

Mironna.  —  Féline,  traîtresse,  qui  a  de  la  res- 
semblance avec  le  chat. 

Lm  raci  mironna,  la  race  féline,  les  voleurs, 
tous  ceux  qui  cherchent  à  tromper  les  autres, 
les  malhonnêtes  gens. 

M.  7. 


Mironton,  s.  m.  —  Chaton  du  noyer. 

Mirouflet.  —  Qui  a  de  grosses  joues,  frais  et 

bien  portant.  (Eybens.) 
Miroufla,  grassouillette. 

Ah!  veremen  eillet  una  chauda  miroufla, 
Eille  porte  toûjour  sou  solard  en  pantoufla! 

M.  8. 

Misto.  —  Joli,  propre,  bien  agencé. 

Car  si  jamei  un  aume  et  misto  et  ben  veitu, 

8'u  recorde  sou  mot 

L.  3. 

Mistodin  ou  mistoudin,  s.  m.  —  Muscadins,  les 
gommeux,  les  petits  crevés  du  xvii'  siècle. 
Mais  tandi  que  ie  seu  après, 
Faut  que  ie  parla  de  plu  près 
V  mistodin  de  cetta  villa. 


Mitan,  s.  m.  —  Milieu. 

U  fin  mitan,  au  beau  milieu. 

Mo.  —  Mou,  flasque,  tendre. 
Aussi  mo  qu'una  soupa. 


M.  6. 


M.  8. 


L.  3. 


Môclii  (una).  —  Mèche  de  lampe. 

Farat  fuma  lo  drap,  comm'u  feu  una  mochi. 

M.  5. 

Mocllié,  v.  a.  —  Moucher  et  aussi  donner  un 
soufflet. 
Et  ne  lei  trovan  arma,  devan  que  reverchié, 
Ne  laisse  per  iquen  de  tresben  la  mochié. 

L.  1. 
Ne  me  fay  pa  leva  d'ici  per  te  mochié. 

L.  1. 
Mochié  lo  chiet,  faire  un  faux  pas. 

Moellon,  s.  m.  —  Partie  fumante  et  mal  éteinte 
d'une  chandelle. 

Mochou,  s.  m.  —  Mouchoir. 

Veyqui  perque  de  mon  mouchou 
le  me  pano  soven  le  vialhe. 

JI.  6. 

Mocossin.  —  Se  dit  d'une  jeune  personne  qui  ne 
sait  pas  se  tenir  comme  le  veulent  les  usages. 
Au  féminin  :  mocossinta. 

Moequou.  —  Moqueur,  qui  tourne  les  autres  en 
ridicule,  qui  leur  dit  des  impertinences. 
Venteire  de  Seissin,  moequou  de  Sassonagco. 

M.  4. 

Modâ,  v.  a.  —  Lâcher.  Il  se  dit  proprement  des 
cordes  avec  lesquelles  on  remonte  un  bateau. 
(Champ.) 

Modâ,  v.  n.  —  Partir,  se  mettre  en  route. 
Le  poure  filUet  flapisson 
De  vey  moda  tou  lou  garçon. 

Ménilgrand. 

Môda,  S.  f.  —  L'une  des  trois  sonneries  qu'on 
fait  dans  les  villages  pour  avertir  les  fidèles 
du  commencement  de  la  messe. 
La  promeiri  môda,  la  segonda  môda,  la  darei  môda. 

Au  plur.  :  mode. 


MOD 


ModurAgco,  s.  m.  —  Droit  d'usage  d'un  moulin. 
le  confcaao  d'avoy  receu  plen  paimen 
De  ce  que  mon  mouiiié  me  deit  d' arrentannen 
De  mon  molcn  qu'u  tint,  tant  per  loua  arréragea 
Que  per  duc  an  inco  à  prendre  moduragoo. 

M.  8. 

Modureiri,  s.  f.  —  Mesure  de  grains  qui  con- 
tient tout  ce  qu'un  moulin  peut  moudre  en 
une  fois.  (B.) 

Moeino,  s.  m.  —  La  pièce  d'un  pressoir  à  vin 
où  l'on  met  la  clef  pour  le  serrer.  (Charbot.) 

Moéro  (je).  —  Je  meurs. 

Ore  que  gnat  que  Purgatoiro, 

De  veire  tout  içon  ie  moiro, 

M.  6. 
IMâgni,  s.  f.  —  Biceps. 

Molû,  V.  a.  —  Lâcher,  détendre,  laisser  glisser 
en  parlant  de  la  corde  qui  sert  à  élever  des 
fardeaux  avec  une  échelle  d'engin. 

Môla,  s.  f.  —  Meule,  pierre  à  aiguiser. 

Molar,  s.  m.  —  Elévation,  colline,  lieu  élevé. 

Molcn,  s.  m.  —  Moulin. 

/  irut  mey  qu'un  molen  qui  ne  pot  tempora. 

M.  4. 

Molenda,  s.  f.  —  Mouture.  C'est  l'ensemble  du 
blé  qu'un  particulier  fait  moudre  à  la  fois. 
(Charbot.) 

Moliandron,  s.  m.  —  Ragoût  de  viande  de  mou- 
ton et  de  pommes  de  terre. 
Saucisson,  muru^son,  jambon,  patié,  raviole, 
Fricassié,  moliandron  remplisson  le  courniole. 

B.  9. 

Molinâ,  V.  a.  —  Moudre.  Se  dit  surtout  en  par- 
lant du  moulin  à  café. 

Molinasson.  —  Mou,  flasque,  sans  énergie. 

La  vianda  de  careima  nou  zengrosseit  lo  tein 

Et  nou  fat  moUnasse. 

L.  3. 
Voir  :  molasson,  molassouna. 

MoUar.  —  Lieu  élevé,  colline.  (Champ.) 

MoIIcn,  s.  m.  —  Moulin. 

U  repose  hian  moin  qu'un  mollen  quand  u  mou. 

M.  4. 
MoUié,  s.  m.  pi.  —  Marais.  (B.) 

Mollié,  V.  a.  —  Mouiller. 

Molon,  s.  m.  —  Tas,  monceau. 

En  un  molon  tout  ère  confondu. 

L.  3. 

Monda,  V.  a.  —  Casser  des  noix  pour  en  extraire 
les  noyaux. 

Mondou,  mondousa,  mondaille. 

Monda,  V.  n.  —  Casser,  éplucher  et  trier  les 

noix  cassées. 
De  là  :  mondou,  mondousa  et  mondaison. 
Tu  as  de  servitou  mey  que  tu  ne  voudria, 
Si  te  falliet  monda  tauria  bien  à  tria. 

M.  8. 


—  136  —  MOR 

Moiidâilii,  s.  f.  —  Travail  qui  consiste  à  casser 
les  noix  et  à  séparer  le  fruit  de  la  coquille. 

Monichl,  s.  f.  —  Le  mont  de  Vénus,  parties 
sexuelles  de  la  femme. 

Monina,  s.  f.  —  Guenon,  la  femelle  du  singe. 

Monséyié,  v.  a.  —  Traiter  de  monsieur.  On  dit 
encore  :  je  lui  ai  donné  du  monsieur  gros 
comme  le  bras. 

U  vo  lo  monsseieit  coman  un  chiquanou 
Qu'eiberbelan  de  pou  ajournet  un  segnou. 

L.  2. 

Montangi,  s.  f.  —  Coût,  prix,  somme  à  laquelle 
s'élève  quelque  chose  qu'on  vient  d'acheter. 

(B.) 
Voir  :  coutangi. 

Montanièri,  s.  f.  —  Bois  qu'on  lie  verticale- 
ment aux  traverses  des  vignes  en  hautin  pour 
y  attacher  les  pampres. 

Montéla,  s.  f.  —  Belette. 

Lo  crapau  traicte  ma  la  montela. 
Et  l'aragna  le  mouche  attrapei  din  sa  tela. 

M.  5. 

Moque  (de).  —  Feint,  pour  rire,  pour  se  mo- 
quer. 
le  creyo  que  ceci  ne  sarat  pa  de  moque. 
U  l'ét  eyvanoui,  lo  deipleisi  l'assoque. 

M.  4. 

Morà.  —  Mûre,  fruit  de  l'arbre  qui  a  nom  mû- 
rier. 
La  natura  per  leu  a  fat  meura  la  mora. 

M.  4. 


Morcet,  s.  m. 


-  Morceau,  lopin  de  terre. 

Mon  morcet. 


Morccu,  S.  m.  pi.  —  Morceaux. 

Lou  bon  morccu  sont  prey  sito  qu'u  sont  coupa. 

M.  4. 

Morei,  s.  m.  —  Mûrier. 

Morgan,  s.  m.  —  Faiseur  d'embarras,  querel- 
leur, mauvais  coucheur,  gouailleur. 
Talou  sont  lou  morgan,  grand  fendou  de  rochié, 
Qui  n'ont  jamey  quità  l'ombra  de  lour  clochié. 

M.  5. 

Morgua,  s.  f.  —  Orgueil,  suffisance. 

Son  plu  grand  ennemy  ore  je  me  deyclaro, 
Et  contra  souz  ami  ma  morgua  je  prépara. 

M.  5. 

Mori,  v.  n.  —  Mourir. 

Bcvon  ù  la  sauta  tout  ore  de  Teipou 
Et  leisson  de  mori  u  plu  richo  la  pou. 

M.  4. 

Morié,   s.   m.  —  Mûrier,   arbre  qui   porte   les 
mûres. 

Morliet,  s.  m.  —  Le  grillon. 
MorUiet  et  mourliet  (1646). 

L.  1. 
Et  quan  eisordillan  u  l'cnten  lou  mourliet. 

L.  1. 


MOR  —  137 

Morliet,  adj.  —  Boudeur.  Se  dit  surtout  d'un 
petit  oiseau  qui  ne  sait  pas  encore  manger 
tout  seul  et  qui  ne  veut  pas  prendre  la  nour- 
riture qu'on  lui  donne. 

Eyt  in  ttzet  qu'eyt  hian  morliet. 

Proveyz. 

Morliétâ,  v.  n.  —  Bouder.  Refuser  la  nourri- 
ture, en  parlant  des  jeunes  oiseaux  qui  ne 
savent  pas  encore  manger  seuls. 

Te  morliéte  bin! 

Proveyz. 
Mopnèyié,  v.  a.  —  Menacer. 
Lo  timp  mornèye. 

Mornifla,  s.  f.  —  Gifle,  soufflet. 

Morniflou.  —  Morveux,  petit  garçon  malpropre. 

Sforrion,  s.  m.  —  Le  fond  d'une  casserole,  d'un 
petit  poêlon,  parce  que,  retourné  à  l'envers  et 
privé  de  sa  queue,  il  a  quelque  peu  l'appa- 
rence d'un  casque. 

Lo  morrion  d'una  cassi. 

M.  8. 
Morteirié,  v.  a.  —  Piler. 

En  morteiran  einai  qu'una  servanta 
Qui  hreye  en  un  m'ortié  ou  sa  ou  saucimenta. 

L.  3. 
Morvelle,  s.  f.  pi.  —  Le  volubilis. 

Messe.  —  Monsieur,  messer. 

Et  peu  masse  Cravin,  pru  poissen  que  natura, 
Noti  zoutarat  si  gronda  et  douci  conorturaf 

L.  3. 

Mostachin.  —  Espèce  de  danse  fort  en  usage  au 
xvn'  siècle. 
Celley  net  ren  d'avey  dansia  lo  mostachin, 
le  vo  farey  hai  comme  lou  chiet  et  chin. 

M.  4. 
Nom  qu'on  donnait,  au  xvr  siècle,  à  la  danse 
armée  ou  pyrrhique.  (Roq.) 

Motà.  —  Sans  cornes. 

Motet,  s.  m.  —  Petit  enfant,  nourrisson. 
Et  son  motet  la  trovave  si  douce 
Qu'a  mala  pêne  u  la  poyet  quitta. 

Noël  Champ. 

Motet,  s.  m.  —  Le  cul-blanc,  ainsi  nommé  parce 

qu'il  saute  en  voletant  de  motte  en  motte. 
On  dit  aussi  :  le  moteu. 

Motillon.  —  Petit  enfant,  nouveau-né. 
Diminutif  de  motet. 

Empressa  per  vo  zalla  fayé 

Un  petit  motillon. 

L.  1. 
Motin.  —  Sans  cornes. 
On  dit  :  in  nhourot  motin  et  ina  chiûra  motat. 

Mottet,  s.  m.  —  Garçon,  jeune  homme. 
Teytu  ben  ceu  mottet,  u  nat  pa  tojour  prey 
Sa  via  d'un  mesmo  pan,  u  let  trop  bien  apprey. 

M.  4. 
Ah!  que  je  seu  contcn  de  vey  que  sou  tetet 
Tremblon  per  rendre  hardi  lo  plu  lascho  mottet. 

M.  4. 


MOU 


Mou,  tou,  sou.  —  Mes,  tes  ses  (au  masculin). 

J/o«  dcigt. 
Me,  te,  se,  mes,  tes,  ses  (au  féminin). 

Me  brâye. 

MoucHerla,  s.  f.  —  Moucherolle,  fauvette.  On 
donne  ce  nom  à  une  personne  maigre  et 
grande.  (Champ.) 

Cochierla.  (B.) 

Moiichi  jailli,  s.  f.  —  Œstre,  taon. 

Un  ase  qu'ét  piqua  de  quoque  mouchi  jailli. 

U.S. 
Mouchillon,  s.  m.  —  Moucheron. 

le  creyo  bien  qu'isson  devine  qu'à  le  nopce 
Prou  de  bon  mouchillon  voyantaron  me  bosse. 

M.  4. 

Moudâ,  V.  n.  —  Partir. 

Patron  Jean  iet  mouda. 

Mënilgrand. 

Mouendà,  v.  a.  —  Donner  le  premier  labour  à 
la  terre.  (Champ.) 

Mougi,  s.  f.  —  La  vache  qui  commence  à  pren- 
dre du  lait  et  même  une  vache  laitière  en 
général. 

V  lat  un  bon  toret  per  empli  nostra  mougi, 
Un  ano  per  cuvri  nostra  cavala  rougi. 

M.  4. 

Mouneyri,  s.  f.  —  Meunière. 

Tu  ne  me  sares  plu  ni  fena  ni  mouneyri. 

M.  8. 

Mounié,  s.  m.  —  Meunier. 

Toûjour  lo  mounié  rit  quand  la  saison  est  pora. 

H.  8. 
Mourcillié,  v.  a.  —  Mordiller. 
8e  mourcillan  lou  dei. 

L.  1. 

Mourgâ,  v.  n.  —  Faire  la  nique. 

Monta  sur  un  chiva  qui  uz  autre  mourgo/ve. 
Et  gui  superbamen  su  lo  parey  gingave, 

V  rendit  tou  loue  eu  biaucop  plu  reboiiillar 
Que  Reynaud  su  bayard. 

M.  6. 
Voir  :  murgd. 

Mourié,  s.  m.  —  Mûrier,  arbre  qui  porte  les 
mûres  et  dont  les  feuilles  servent  à  la  nour- 
riture des  vers  à  soie. 

M.  4. 

Mourliet,  s.  m.  —  Grillon. 

Mourna,  s.  f.  —  Anneau  ou  plutôt  virole  en 
métal  qui  sert  à  maintenir  une  lame  dans  son 
manche. 

Mourna,  s.  f.  —  Toupie.  On  dit  aussi  et  sur- 
tout :  ina  botifla  (voir  ce  mot). 

Mouroune,  s.  f.  pi.  —  Ce  mot  sert  à  désigner  une 
espèce  de  cerises  particulièrement  petites  et 
noires  comme  de  l'encre  lorsqu'elles  sont  bien 
mûres. 

Mourquintéla.  —  Capricieux,  fantasque. 
(Champ.) 


MOU 


—  138 


MUZ 


Mourra  (la).  —  Espèce  de  jeu  très  à  la  mode 
dans  le  Pi(^mont. 
/lion  la  à  la  mourra  ou  à  la  courtO'huchi, 
Hur  cet  abro  prenon  per  de  pailli  de  ruchi. 

M.  8. 
Mourro,  s.  m.  —  Visage. 

Moursa,   s.   f.  --  Amorce   d'une  arme   à  feu, 
grains  de  poudre  dont  on  remplissait  le  bas- 
sinet des  anciens  fusils  à  pierre. 
Tanto  dong  aen  falU  je  voz  irai  trouva 
Per  apprendre  à  charma  du  bassinet  la  moursa 
Et  planta  lo  courrié  à  l'entra  de  sa  coursa. 

M.  4. 

Moursin,  s.  m.  —  Nœud  d'une  corde  fait  de 
telle  manière  qu'il  est  très  difficile  à  défaire. 

(B.) 

Mourvelou,  s.  m.  —  Petit  morveux,  terme  de 
mépris. 

Je  mourrin  de  dolou 
Si  je  n'érin  vengia  de  celeu  mourvelou. 

h.  1. 

Mousqu'entêta.  —  Ecervelé,  capricieux,  étourdi. 

(Charbot.) 
Nous  disons  aujourd'hui  dans  le  même  sens  : 

avoir  une  araignée  dans  le  plafond. 

Mousquetâda,  s.  f.  —  Décharge  simultanée  de 
plusieurs  coups  de  fusil. 
Car  d'una  mousquetâda  ayant  receu  l'outrageo, 
Vo  ne  volutes  pa  vo  retirié  hlessia. 

M.  8. 

Moustachin.  —  Danse  en  usage  au  xvii'  siècle. 
Et  pui  ie  revindray  dansié  lo  moustachin 
Si-to  que  du  cura  no  saron  perrochin. 

M.  8. 

MoutA,  adj.  fém.  —  Sans  cornes. 

MoutcUa,  s.   f.  —  Belette.  Fouine,   nom  vul- 
gaire de  la  martre  des  hêtres. 
Et  per  far   enragié  du  tout 
Lou  meina  que  courront  per  tout, 
Elle  paront  de  prima  tela 
Lour  affeitari  de  moutella. 

M.  6. 

Moutié,  s.  m.  —  Monastère,  couvent. 
/;■  vou  leisso  de  par  l'Igléizi  et  lo  moutié 
La  messa  et  lou  zautà. 

L.  3. 


Mouze,  V.  a.  —  Traire  une  vache  ou  une  chèvre. 
Je  mouzo,  je  mozien,  fai  mozu. 
La  Franci  que  jamey  n'at  eyta  à  Teytachi 
Se  laisse  mouze  à  tou  comm'una  hona  vachi. 

M.  7. 
Movendâ,  v.  a.  —  Terme  d'agriculture.  Donner 

le  premier  labour  à  un  champ.  (Charbot.) 
Mucel,  s.  m.  —  Les  femmes  nomment  ainsi  un 

peloton  de  fll,  de  laine  ou  de  soie.  (Charbot.) 
Muguet.  —  Fashionnable,  jeune  et  aimable  gar- 
çon et  aussi  l'amant  d'une  femme. 
Supeitan  que  leyen  le  mare  irondélc, 
Du  muguet  de  sa  fena  apportission  nouvéle. 

I..  1. 
Mûla,  s.  f.  —  Moelle. 

De  mûla  de  viau. 
Muranchi,  s.  f.  —  Maison  bâtie  en  pierre,  par 
opposition  à  paillanci,   maison  couverte  de 
paille.  (Champ.) 

Muresson,  s.  m.  —  Andouille. 
Choqua  lo  muresson,  avaler   l'andouille  et  en 
parlant  d'une  femme  :  se  livrer  au  mâle. 
Ah!  chietta,  voz  alla  choqua  lo  muresson! 

M.  4. 
Murgié,  s.  m.  —  Tas  de  pierres  extraites  des 
champs  et  amoncelées  dans  un  coin. 

Murissin    et   murisson   ou   murusson.   —   An- 
douille.  (Champ.) 

Musi,  V.  n.  — ■  Moisir. 

Musi.  —  Moisi. 

Trova  son  pan  musi,  avoir  trop  attendu. 

M.  4. 
Mussâ  (se).  —  Se  cacher.  (Charbot.) 
Emussié,  faire  sortir  un  animal  de  sa  tanière. 

Musselâ,  s.  m.  —  Une  grosse  dent,  une  molaire. 
/  m'on  t'arracha  in  gro  musselâ. 

Mutrié.  —  Meurtrier,  assassin. 

Et  jamei  je  n'agui  «en  m'avisamen 

De  tare  à  ceu  mutrié  ni  pena  ni  tormen. 

h.  1. 

Muzi.  —  Moisir. 

Voir  :  charmuzi. 

Se  dit  aussi  :  mezi. 

Muzi  ou  mezi.  —  Moisi. 
Pan  muzi. 

L.  1. 

Au  fém.  :  mezià. 


0@0 


IV 


NAG 

Nâ.  —  Né,  venu  au  monde. 

Le  fille  du  quartié  de  Basset  lo  bien  na. 


Nâ  malhérou  en  fortuna  hâtarda. 


M.  4. 


L.  3. 


Nâ,  s.  m.  —  Nez. 

Se  teni  per  lo  nâ  correspond  à  notre  expres- 
sion :  s'en  mordre  les  pouces. 
Y  per  lou  zeitiveu  et  s'en  tin  per  lo  na. 

L.  3. 
Son  nâ  tesmoigne  assez  qu'u  lat  ce  qtie  va  faut. 

M.  5. 

Nachôla.  —  Musard,  lambin,  paresseux. 
Voir  :  niatoula. 

Nâfra,  s.  f.  —  Balafre,  large  blessure,  coupure. 
(Champ.) 

Nafrâ,  v.  a.  —  Blesser,  égratigner,  balafrer. 
Qmnta  filU  lat  to  nafra  de  la  façon  f 

M.  5. 

Nal,  s.  m.  —  Routoir,  large  fossé  où  l'on  fait 

rouir  le  chanvre. 
Naï,  nais  et  neys.  (B.) 

Naisson,  s.  m.  —  Essaim  d'abeilles. 

On  dit  aussi  :  in  aisson  ou  m  breut  d'avilli. 

Naiza,  s.  f.  —  Le  chanvre  qui  a  été  roui. 
Néza.  (B.) 


Naizié,  v.  a. 

Nézié.  (B.) 


Faire  rouir  le  chanvre. 


Nampiot,  s.  m.  —  Nabot.  (Charbot.) 

Nanôchi.  —  Corruption  d*Anne  et  de  Nanette. 
(Champ.) 

Nant,  s.  m.  —  Ruisseau,  torrent. 


Nâpolà,  s.  f.  - 

Nâpolié,  s.  m. 
Naquetâ,  v.  n. 


Nèfle,  fruit  du  néflier. 
De  napolè. 

—  Néflier. 


—  Hésiter. 
San  naquetâ. 
On  dit  aussi  :  san  laquetâ,  sans  barguigner. 

Nàquo.  —  Penaud  et  aussi  impuissant. 
Eilli  sat  ensarra  lo  mari  routolan 
Apre  le  zautre  fene  et  d'oreison  poissanta 
Lo  fare  du  tout  nàquo,  et  la  coa  flapissanta 
Remettre  en  sa  vigou, 

L.  3. 


NEI 


NargoH.  —  Moqueurs. 

Eyoharpi  de  Tensin,  nargou  de  Sainct  Haleiro. 

M.  4. 

Nargou,  nargousa.  —  Morveux,  morveuse,  jeune 
enfant  qui  a  encore  la  morve  au  bout  du  nez. 
Fare  de  hrut  met  qu'un  cloutrié, 
Ou  hen  plutà  qu'un  breu  d'avilie 
Per  cette  nargouse  de  fille. 

M.  6. 

Nàssa.  —  Née,  venue  au  monde. 

Celei  sarit  hen  nassa  un  jour  malencontrou 
Qui  creirit  le  reison  de  celeu  maleirou. 

h.  3. 

Nau-bâ.  —  De  haut  en  bas. 

Gara  don  quelou  z'agnèle  que  vont  nau-bâ  pe  lou 
rochié. 

(Patois  de  la  vallée  du  Grésivaudan.) 

Nazarda,  s.  f.  —  Coup  de  nez,  action  de  vider 
son  verre,  coup  de  boutoir. 
Lou  veyro  toûjour  plen,  à  moda  savoyarda. 
Devant  lou  zassetta  attendont  la  nazarda. 

M.  7. 

Nazet,  s.  m.  —  Imbécile,  homme  sans  aucune 
valeur. 

/  ne  serion  que  de  nazet 
Uprés  de  oeu  bravou  motet. 

Ménilgrand. 

Nazie,  V.  a.  et  n.  —  Faire  rouir  le  chanvre, 
c'est-à-dire  lui  faire  subir  une  immersion 
plus  ou  moins  prolongée  qui  facilite  la  sépa- 
ration du  fil  de  la  partie  ligneuse,  —  lo  chan- 
dillon  (voir  ce  mot). 

Se  dit  aussi  :  naizié. 

Nécio,  s.  et  a.  —  Simple  d'esprit,  sans  usage  du 

monde  et  sans  expérience  de  la  vie. 
/  n'eyt  pas  nécio  signifie  :  ce  n'est  pas  une  bête. 

Nei,  s.  f.  —  Neige. 

J'ay  fat  fondre  sa  nei  u  ven  de  mou  souspi. 

M.  5 
Neigun.  —  Personne.  (Champ.) 

Neisse,  v.  n.  —  Naître,  pousser. 
Lo  soley  donne  icy  tant  de  clialou 
Que  Ion  en  vet  neisse  toutte  le  flou. 


M.  5. 


Neit,  V.  imp.  —  Il  tombe  de  la  neige. 
Fat  de  nei,  il  neige. 
Neviet,  il  neigeait. 


NEN 


140  — 


NIE 


Nengiin.  —  Personne. 

Picro  ne  vet  neugun  que  set  mieu  à  son  gra 
Que  Janin  lo  vachié  qui  et  un  malagra. 

M.  4. 
Eyto  pa  trop  forfat  que  nengun  ne  bougeyt 

M.  8. 
Pânegun,  vaurien,  qui  n'est  pas  môme  quel- 
qu'un. 

Neiisen.  —  Aucunement,  pas  la  moindre  trace, 
absolument  pas. 
D'ordura  verchié  ley  je  ne  trovi  nensen. 

M.  4. 

Nensen.  —  Adverbe  de  lieu,  nulle  part.  (Char- 
bot.) 

Nepvon.  —  Neveu. 

Chié  Lhaudo  lo  vilain  ou  son  nepvon  gu'eycoute 
Le  chanson  quand  che  Icu  l'argen  plot  ou  deygoute. 

M.  4. 

Nepci.  —  Noir,  devenu  ou  rendu  noir.  (B.) 

Nerprin,  s.  m.  —  Nerprun. 

Nertha,  s.  f.  —  Myrthe.  (Champ.) 
Nerte.  (B.) 

Net.  —  Il  tombe  de  la  neige. 

D'où  vene  va,  Chamhetf 
—  Du  Sapey  où  toujour  plot  ou  net  ou  nievole, 

M.  4. 

Netteyié,  v.  a.  —  Nettoyer,  rendre  net,  débar- 
rasser de  ce  qui  est  sale. 
Vna  servcnta  vat  netteyé  lo  maunet 
Et  mochié  quoque  fey  devant  jour  la  chamlela. 

M.  7. 

Neun.  —  Personne. 

Jamai  ne  passe  neun. 

L.  1. 

Neûre,  v.  imp.  —  Neiger. 

Neûte.  —  Même.  Ce  mot  est  toujours  précédé  ou 
suivi  de  la  particule  négative  pas. 
Je  n'u  sâvo  pas  neûte. 
Niunte.  (B.) 


Nevon,  s.  m. 
Nevou.  (B.) 


Neveu. 


Nevuchat,  s.  f.  —  Giboulée;  venue  subite,  mais 
de  peu  de  durée,  d'une  petite  quantité  de 
neige. 

A  fat  una  nevuchat  de  nei,  c'est-à-dire  il  est 
tombé  tout  juste  assez  de  neige  pour  recou- 
vrir le  sol. 

Nevuchié,  v.  imp.  —  Se  dit  de  la  neige  qui 
tombe  en  petits  flocons. 

Lou  pèlerin 
Meneitrié  d'Avignon,  qui  u  tem  que  névuche 
De  lour  groz  olivié  ont  apporta  le  ruche 
Per  gratusié  lou  iicu. 

M.  5. 


Ney,  8.  f.  —  Neige. 

V  ne  sçavon  pa  mieu  respondre 
Qu'un  home  de  ney  qu'on  vet  fondre. 

M.  6. 

Neyié,  v.  a.  —  Noyer. 

De  Flora  la  mignarda  i  neyave  le  sale. 

M.  5. 
Lou  dou  rut  de  me  plou  neyon  toutta  ma  venna. 

M.  4. 

Neyié  (se).  —  Se  noyer. 

Din  un  rut  je  pensi  me  neyé. 

M.  4. 

Nia,  s.  f.  —  Nichée,  troupe  d'enfants. 
Se  dit  aussi  :  gniâ. 

Nia,  s.  m.  —  L'œuf  que  la  ménagère  laisse  à 
demeure  au  fond  du  nid  et  qui  sert  à  attirer 
la  poule  à  ce  même  endroit. 
N'oblèye  pas  de  laissié  lo  nia. 

Niatoula,  s.  m.  —  Musard,  lambin,  qui  s'endort 
sur  son  ouvrage.  (B.) 

Niaulà,  v.  n.  —  Miauler,  se  plaindre,  pleurer. 
Se  dit  aussi  :  nioulâ. 

Niaulard  ou  nioulard,  s.  m.  —  Se  dit  d'un  en- 
fant qui  pleure  souvent.  (Champ.) 

Nibla,  s.  f.  —  Milan,  oiseau  de  proie.  (Champ.) 

Niblâ,  V.  a.  —  Enlever,  emporter  dans  la  nue, 
faire  disparaître. 

Lou  gojat,  vray  canalhe. 
Ont  nibla  toutte  le  polalhe. 

M.  6. 

Nichola.  —  Exténué,  souffrant.  (Champ.) 

Nichôla,  s.  f.  —  Personne  malade  et  languis- 
sante qui  est  dégoûtée  de  tout  et  ne  trouve 
rien  de  bon. 

Charbot  dit  encore  :  nicholâ,  languir,  ne  rien 
trouver  de  son  goût. 

Niéla,  s.  f.  —  Petit  agneau,  jeune  brebis. 
Agnelon,  agnéla.  (Charbot.) 
Blanchet  écrit  :  gnielle. 

Niella,  s.  f.  —  Brouillard  uni  qui  s'étend  au 
sommet  des  montagnes.  (Proveyzieux.) 

Nien,  s.  m.  —  Nid  d'oiseau.  (B.) 

Nier,  neiri.  —  Noir,  noire. 
Ners,  naire.  (B.) 

Egnat  prou  d'autre  coma  leu. 

Tout  nier  ormi  lo  blanc  de  Vœu 

De  la  greissi  que  lou  zeifofe. 


M.  6. 


Niétôla,  s.  f.  —  Chouette. 

Nieu,  adv.  —  Même. 
Pas  nieu,  pas  même. 


NIE  —  Ul  — 

Nuée,  nuage,  coulée      Nivochié,  v.  imp 


Nievola  ou  nivolà,  s.  f. 

de  neige,  névé. 
Ah!  la  veyci  que  vin  sen  nievola,  sen  ora. 

M.  5. 

8i  de  quoque  nievola  u  vin  cuvri  mon  jour, 
U  lourat  su  lo  na. 

M.  5. 

Chassie  la  niévôla  duz  eyu,  éclaircir  la  vue. 
Deipachon,  avalon  inco  cesta  piroula 
Per  iw  chassie  duz  eyu  tout  à  fat  la  nievola. 

M.  4. 

Monsieu,  alla  voz  en  dessout  cella  pivola 
Herissia  tout  u  dret  de  cella  grand  nievola. 

M.  4. 

Nîevoule  ou  nivolè,  s.  f.  pi.  —  Nuages.  (Proveyz.) 
Lo  solei  n'ét  tousjour  de  nievoule  cuvert. 

M.  5. 

Niévole,  v.  imp.  —  Il  y  a  de.s  brouillards. 

Niflâ,  V.  n.  —  Renifler,  sentir  avec  force. 

Niflouse.  —  Morveuse,  qui  ne  sait  pas  encore  se 
moucher  et  retire  en  aspirant  les  mucosités 
qui  sortent  des  narines. 

le  lour  direy  ma  râtela, 
Sen  oublié  cette  niflouse. 
Ni  cette  petite  pissonse 
Qui  per  sçavei  un  po  dansié 
Se  regardon  deija  pissié. 

M.  G. 

Niguedouilli,  s.  f.  —  Qui  ne  sait  ni  ce  qu'il  dit, 
ni  ce  qu'il  veut,  nigaud. 

Niôchi,  s.  f.  —  Panier  rond  et  sphérique  que  les 
enfants  mettent  sur  les  arbres  pour  faire  ni- 
cher les  oiseaux.  (B.) 

On  appelle  encore  de  ce  nom  une  personne  in- 
dolente, au  parler  paresseux,  qui  ne  sait  ni 
ce  qu'elle  dit,  ni  ce  qu'elle  veut. 

Mon.  —  Personne,  nul.  (Gaude.) 

Nion  n'eyt  saint  su  la  terra. 
Et  aussi  :  rien. 

Nion  ne  U  fat  plaisi. 

Gaude. 

Nion,  s.  m.  —  Nœud,  difficulté,  excroissance, 
partie  dure  dans  le  bois.  (B.) 

Niot,  s.  m.  —  On  appelle  ainsi  l'œuf  que  laisse 
la  ménagère  au  fond  du  nid  pour  inciter  la 
poule  à  y  venir  pondre. 

Nioura,  s.  f.  —  Femme  indolente,  au  parler  pa- 
resseux, qui  semble  marcher  avec  peine  et 
qui  n'est  bonne  à  rien. 

Voir  :  niôchi. 

Niquet,  s.  m.  —  Personne,  un  rien,  une  baga- 
telle. 
Creindre  aussi  po  son  aume  qu'un  niquet. 

U  1. 


Nivolâ,  V.  imp. 


NOT 

—  Commencer  à  neiger. 

Etre  couvert  de  nuages, 

NivôIe,  s.  f.  pi.  —  Brouillards,  nuages. 
Nivoule,  nievoule,  nivolet.  (B.) 

Nivot,  adj.  —  Sombre,  nuageux. 
Eyt  tôt  mvot. 

No.  —  Neuf. 

No  Vauron  den  no  mey,  car  Veypousa  souflan 
Du  sou/lo  de  l'amour  sét  viria  du  bon  flan. 

M.  7. 

Noâ,  V.  a.  —  Nouer. 

Noâ  l'argtiilleta,  nouer  l'aiguillette. 

La  jour  que  lo  cura  recepvrat  lour  billcta 
Et  qu'u  l'eiposaron,  lour  faut  noa  V arguillctta. 

M.  4. 

Noeita,  s.  f.  —  Dommage. 

Porta  noéita,  nuire,  porter  préjudice. 

Noi,  s.  f.  —  Noix. 

Quand  la  noi  est  bien  cergni  e  la  faut  eychallié. 

M.  4. 
Noin  en  1659. 

Non,  s.  m.  —  Nœud,  nodosité. 

Nostre  gen  ayon  mey  de  vervella  en  Ihabit 
De  l'eipousa,  de  pou  du  non  de  l'argtdlletta. 

M.  4. 

Nonet  (ce  que).  —  Ce  qui  n'existe  pas. 
Lamo  ie  veyo  tout  ce  qu'et,  ce  que  nonet. 

M.  8. 

Non  pru.  —  Non  plus. 

Non  pru  que  s'y  l'ère  endurmi. 

L.  3. 

Nopma,  s.  f.  —  Règle,  loi,  ordre  de  choses  établi. 
De  cela  norma  vin  que  la  fena  poreta 
Ne  chomarie  jamei  sen  mena  la  sangueta. 

L.  3. 
U  ne  parlàvon  ren  de  rcnevo  à  d'usura 
Et  seguian  simplamen  la  norma  de  natura. 

L.  3. 

Nossai.  —  Je  ne  sais. 

En  nossai  quinta  vila. 
En  guerra  couragiou-sa,  et  à  la  pai  habila, 
Lou  pare  zaprenian  u  zeufan  de  raillié 
Per  la  pru  gran  lisson  qu'u  lour  povian  baillié. 

L.  3. 

Not,  s.  m.  —  Orfraie,  oiseau.  (Champ.) 

Not,  s.  f.  au  sing.  masc.  au  pluriel.  —  Nuit. 
Barra  not  ou  sarrâ  not,  nuit  noire. 

J'oustaray  tou  lou  not  Vano  du  râtelier. 

M.  4. 
De  not,  pendant  la  nuit. 

Je  chantaray  de  not,  reveillé-vo  ma  mare 
Et  ne  dormez  pas  tant  din  lou  bras  de  mon  pare. 

M.  8. 
Cetta  not,  cette  nuit. 

Noz  en  avon  coucha  cetta  not  trey  douzène 
Si  se  sont  coucha  fille  i  se  levaront  fene. 

M.  8. 


NOT  —  1 

Nota,  s.  f.  —  Chouette. 

Notlei  (à  ma).  —  A  ma  connaissance,  ce  que  je 

sais. 
Mais  per  ley  j'en  direy  ce  qu'ét  à  ma  notici. 

M.  6. 

Noû.  —  Neuf. 
Noou.  (B.) 

Noûtro,  noûtra,  neutron.  —  Nôtre. 
Noûtrou,  noûtre,  nos. 

Ço  noûtrou,  ço  siènno,  ce  qui  nous  appartient, 
ce  qui  est  à  lui. 

Novet,  novèlla.  —  Nouveau,  nouvelle. 

Nouveyan.  —  Nouveau-né,  qui  vient  de  naître. 
Mon  esperit  s'estonne 
Comme  ceu  nouveyan  pot  estre  »t  adret 
Que  de  tirié  u  cour  et  la  feri  tôt  dret. 

M.  8. 


42  —  NYE 

Nôvo,  nova.  —  Neuf,  neuve. 

Noyèla,  s.  f.  —  Mauvaise  herbe  qui  ressemble 

au  pavot  et  qui  croît  dans  les  blés. 
Nui,  s.  f.  —  Noix. 

Nupi,  V.  a.  —  Nourrir,  élever  en  parlant  des 
enfants. 
No  zavon  tàla  coita  de  lou  veire  nuri. 

L.  3. 
Nurlan.  —  Nourrissaient,  élevaient. 

U  nurian  lour  zeufan  û  ven  et  à  la  pleivi. 

L.  3. 
Nussen  (à).  —  Nulle  part.  (B.) 

Nyà,  s.  f.  —  Nichée,  foule,  grande  quantité. 
Tout  cnsi  qu'un  giai  qu'ai  choqua  de  chicole 
Elle  zavian  u  pitro  una  nyà  de  parole. 

L.  3. 

Nyet  ou  noyet,  s.  m.  —  Noyau  d'un  fruit.  (B.) 


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L.  3. 


Oehi,  s.  f.  —  Entaille,  ouverture. 

Et  sa  fena  se  fit  tan  sangticta  son  ochi 
Qu'u  l'en  aguit  Ion  fron  aussi  rion  qu'una  fourchi 

L.  3. 

Oeii'o,  s.  m.  —  Outre,  peau  de  bouc  cousue  pour 
mettre  de  l'huile  ou  du  vin.  (Gharbot.) 

Oey.  —  Oui. 

Eito  ti,  Janinf  —  Oey. 

M.  4. 
Va  playrat-to,  monsieu,  de  veni  aver  no? 
Vo  ne  respondes  rien,  dites-no  oey  ou  no. 

M.  8. 

Ofîerta,  s.  f.  —  Proposition. 

Non  pa  Junon,  Pallas,  ny  Venus  deycouverta 
Quant  insi  qu'à  Paris  i  me  farion  Vofferta. 

M.  5. 

Oguinotari,  s.  f.  —  La  gent  huguenote,  les  pro- 
testants. 
1/»  ij  dio  qu'iquen  vin  de  V oguinotari. 
De  V oguinotari,  qui  corne  la  traversa 
Nassa  tout  à  unco  butet  à  la  renversa 
Meison,  abro,  gerbié. 

Oida.  —  Oui  bien,  certainement. 

Serou,  je  vo  zu  dio,  lo  mondo  se  perdrat, 
Oida,  qu'u  se  perdrat. 

L.  1. 

Oignimen,  s.  m.  —  Baume,  Uniment,  médica- 
ment onctueux  destiné  aux  frictions. 
Si  vou  zéte  amoirou  et  vou  chanti  d'amour, 
Vou  sente  appeisia  la  tempêta  du  cour 
Et  d'un  don  oignimen  votra  dolou  eiteinta. 

L.  3. 

Oillio.  —  Plein,  rempli  jusqu'à  la  bonde. 
Oillio  corne  una  bossi. 

L.  3. 

Ointura,  s.  f.  —  Pommade. 

Et  peu  quan  notron  ventre  et  si  confia  de  groissi 
Que  no  ne  povon  veire  ubout  de  notra  coissi. 
Si  de  diuersa  ointura  u  n'cret  aplagnia 
Corne  devindrit  éf 

L.  3. 

Oirc,  V.  a.  —  Ouïr,  écouter,  entendre. 
Calvin  dit  que  d' 

Oire  una  messa  et  chosa  tro  mauveisi. 

h.  3. 

Oiro,  s.  m.  —  Ivrogne. 

Truan  de  la  Terrassi,  oiro  de  Monbonon. 

M.  4. 


Olà,  s.  f.  —  Marmite. 

Jitta  lo  muresson  din  lola. 


M.  4. 


Olagni,  s.  f.  —  Noisette. 
Au  pluriel  :  olagnè. 

Olagnié,  s.  m.  —  Noisetier. 

Ole,  s.  f.  pi.  —  Marmites. 

Olfa.  —  On  ne  se  sert  de  ce  mot  qu'en  parlant 
de  la  première  neige,  olfa  de  nei,  blanc 
comme  de  la  neige  immaculée.  (Charbot.) 

Blanc  comme  Volfa,  blanc  comme  neige. 
(Champ.) 

Oli,  s.  f.  —  Olive. 

Olivâ.  —  Se  dit  du  pain  mal  levé  dont  la  croûte 
s'est  séparée  de  la  mie. 

Ollà,  s.  f.  —  Marmite. 
Plur.  :  de  z'ollè. 

Ollagni,  s.  f.  —  Noisette. 

Noutron  meyna  sarravon  les  ollagne. 

Noël  anonyme. 
Olle.  —  Elles. 

Olle  volon  touiour  lo  fu  alour  colagni. 

M.  4. 
Ollié,  s.  m.  —  Marchand  de  faïences. 
Ollon,  s.  m.  —  Petite  marmite  en  terre. 
Ombra,  v.  a.  —  Mouiller  légèrement.  (Champ.) 

Ombrêla,  s.  f.  —  Ombrage  des  buissons.  (Char- 
bot.) 

Oncéri,  s.  f.  —  Petite  chaîne  en  fer  qui  sert  à 
fixer  la  charrue  au  timon. 

Ondrâ,  v.  a.  —  Asperger,  baigner,  mouiller. 
(Charbot.) 

0ns.  —  Avons. 

N'ons  bian  beû.  Mon  migeal 

Onte.  —  Où,  en  quel  lieu. 

On  dit  :  onte  vâ-tei  et  aussi  :  en  vd-te7  où  vas- 
tu? 
Tobiau,  tobiau  (monsieu)  onte  pensavo  d'estref 

M.  4. 
La  chambra  onte  non  son  ore  à  batifela. 

L.  3. 
Lo  pour'  époux  n'a  pas  trovâ 
Queu  beau  trésor  onte,  d'usâjo 
On  s'attind  à  lo  rencontra... 

Latal. 


ONT 

Ontè?  —  Où?  de  quel  côté?  en  quel  endroit? 
Ontiè.  (B.) 
D'ontè?  d'où? 

Ontei-tel.  —  Où  est- il? 

Ontei-tel  ceteu  6eJ  atnoirouf 

L.  1. 

Onleyti?  —  Où  est-il?  où  se  cache-t-il? 
Onteyti  Veyfrontaî  aussi  ien  que  sa  nuire 
Je  luy  volo  monstra  à  meipreisié  son  pare. 

M.  4. 

Onvant.  —  Adverbe  de  lieu.  A  quel  endroit?  de 
quel  côté?  (B.) 

Ora,  s.  f.  —  Vent,  tempête,  orage. 

2'm  sça  que  mon  amour  n'est  pa  sujet  à  Vora, 
Que  je  seu  un  rochié  qu'on  ne  pot  eihranda. 

M.  5. 

Ordon,  s.  m.  —  Terme  de  vigneron.  C'est  l'es- 
pace qu'il  y  a  entre  les  rangs  des  souches 
d'une  vigne.  (Gharbot.) 
De  là  :  mena  l'ordon,  pour  tracer  leur  conduite 

aux  vendangeurs. 
Ore.  —  Aujourd'hui,  maintenant,  en  ce  temps- 
ci. 
Cuillàvon  mai  de  blà  qu'ore  aver  la  charrua. 

L.  1. 
Ore  que  gnat  que  Purgatoiro, 
De  veire  tout  içon  ie  moiro. 


M.  6. 


M.  5. 


Ore,  s.  f.  pi.  —  Vents,  orages. 

Orri  (voz).  —  Vous  aurez. 

A  tabla  voz  orri  le  chieure  chalumelle. 

Et  aussi  :  voz  auri. 

Voz  auri  un  disna  de  petit  meinagié. 

M.  5. 

Orve.  —  Orgueilleux,  qui  fait  du  volume. 

Osse.  —  Eût. 

Comme  su  Vosse  eita  de  VEufrata  ou  du  Oangeo. 

M.  5. 
Ossia  (que  f).  —  Que  tu  eusses. 
Je  voudrien  que  t'ossia. 


Si  i'oss'  eyta,  si  j'eusse  été. 
Lhiosse,  il  eût. 


M.  5. 


M.  5. 


Je  voudrin  que  t'ossia  ceu  tien  que  je  revocquo. 

M.  6. 
Ossia  (si  f).  —  Si  tu  eusses. 

Osso  (]')•  —  J'eusse. 

l'osso  dict  à  la  vei  à  son  tour  virolhet 
Que  son  printem  n'aviet  inco  viria  folhiet. 

M.  4. 
Ossia,  eussiez. 

Si  voz  osse  connu  Vossia  pa  veu  bougie. 

J..  1. 
Ci.  —  Entend. 

^e  broge-tel,  su  l'ot  una  rata  grillié, 
Qu'e  quoqtK  friquendel  que  la  vin  virolié! 

L.  1. 
Lon  ni  ot  que  chanson,  que  vioulon.  que  sonette. 

M.  4. 


144  —  OUR 

Ou.  —  Ceci,  cela,  le. 

Je  n'ou  creirin  jamai  ai  je  n'ou  ausso  veu. 

L.  1. 

Où,  s.  m.  —  Os,  noyau  d'un  fruit.  (Champ.) 

Oûclii.  —  Entaille  qu'on  fait  avec  un  couteau 
sur  un  bâton  pour  servir  de  marque. 

Ouè.  —  Oui. 

Oei.  (B.) 

Oueïro,  s.  m.  —  Outre,  peau  de  bouc.  (Champ.) 

Oufvesci.  —  Cri   particulier  aux  bergers  des 
montagnes  quand  ils  veulent  s'appeler. 
Oufvesci,  oufvesci,  coures  bergié  u  loul 

M.  5. 

Oiiillà.  —  Rempli  jusqu'à  la  bonde,  saoul  comme 
un  Polonais. 

U  s' ère  de  defour  oiiilla  en  la  maneiri, 
Qu'u  ne  poyet  ehavi  en  touta  la  charreiri. 

ïj.  1. 

Ouillié.  —  Emplir  un  tonneau  jusqu'à  la  bonde. 

Oulà,  s.  f.  —  Marmite. 

Siat  un  bon  morcel  u  passe  din  lour  goula, 
U  Veycumon  lou  plat  et  le  servente  Voula. 

M.  4. 

Oulagni,  s.  f.  —  Noisette. 
Et  aussi  :  olagni. 

Oulagnié,  s.  m.  —  Noisetier. 

Aléa  cuverta  d'oulagnié. 

M.  5. 

Oulon,  s.  m.  —  Petite  marmite,  petit  chaudron. 
(Gaude). 

Oura,  s.  f.  —  Affaire,  travail,  besogne. 

Lhauda,  vin  cey  dansié,  attendan  que  te  faille 
Pare  l'oura,  de  pou  que  lo  mondo  deifaille. 

M.  4. 

Dure,  s.  f.  pi.  —  Affaires,  vêtements. 
Le  fille  per  porta  toujour  de  bêliez  ore 
Vont  charchié  lou  motisieu,  incoura  qui  san  pore. 

M.  4. 

Ouré,  s.  m.  —  Ouvrier. 

Se  vet  prou  qu'u  ne  font 
Pa  mey  un  jour  ouré  qu'un  jour  de  Pentecoute, 
V  migion  tou  lo  bla  sen  sçavcy  ce  qu'u  coûte. 

M.  4. 

Ourez  (f).  —  Tu  auras. 

T'aurez  pena  du  lire. 

B.  9. 

Ouri,  s.  m.  —  Lieu  bien  exposé  au  soleil  et  le 
premier  où  l'on  trouve  des  violettes. 

Ouri   (à  1').  —  A  l'abri  du  vent.  (Eybens  et 
Proveyz.) 

Ouria  (f).  —  Tu  aurais. 

T'ouria  trop  rit  de  vey  ceu  drolo  de  tropet. 

B.  9. 

Ourilli,  s.  f.  —  Oreille. 

Lo  Te  Deum  comence,  et  d^home  et  de  fiUet 
Le  plus  touchante  voix  frapon  le  zourillet. 

B.  9. 


OUR 

Ournau,  s.  m.  pi.  —  Èpinards  sauvages. 
Je  voay  guerre  de  z'ournuu. 

Ourrat  (n  !')•  —  H  aura. 
Outâ.  —  Otée,  enlevée. 


145  — 


OYO 


M.  5. 


L.  1. 

Outâ,  V.  a.  —  Enlever,  ravir. 

Perque  uvriste  vo  à  mous  eu  la  paupeîri. 
Si  voz  aveg  envey  de  m'outa  la  lumeiri? 

M.  5. 
Cellou  qui  m'ont  donna  la  via  me  Vont  outà. 

M.  5. 

Ovâ,  V.  a.  —  Pondre,  faire  son  œuf  en  parlant 
des  oiseaux,  mais  surtout  des  poules. 
V  ne  povont  leissié  eva  «no  polailU. 

M.  7. 

Oyan.  —  L'année  passée. 
Et  aussi  :  avantoyan. 

Oyassat,  s.  m.  —  Œil-de-perdrix. 
Poisse-tel  avei  u  dei  lou  pisichin, 
U  zarteu  d' oyassat,  dansan  lou  mastachin. 

L.  1. 


Oyasse,  s.  f.  pi.  —  Oies. 

Tu  fa  parla  de  ti  le  soyasse  et  lou  jay. 

M.  7. 
Oyàssi,  s.  f.  —  Oie. 

Lou  cou  de  pistolet  qu'on  Urave  per  place 
Lou  fanion  tou  dansié  et  sauta  comme  oyasse. 

M.  7. 

Oyatà,  V.  n.  —  Marcher  comme  les  canards. 

Oyé.  —  Entendez. 

Yo  n'oyé  qu'aragnié,  qu'outragié,  que  deibattre. 

L.  3. 

Oyet.  —  Entendait. 

Et  lo  trein  s'en  oyet  iuqne  en  la  charreiri. 

L.  3. 

Oyet  (on  n').  —  On  n'entendait. 

Autrefey  Foii  n'oyet  que  chanson  de  sireyne, 
Pertout  u  mey  de  may  l'on  ne  veyet  que  reyne. 
Que  divertissimen  de  fleute  et  tahorin. 

M.  7. 

Oyo  ()')•  —  J'entends. 

De  que  vo  gruza  vo,  monsieur  f  Quand  ie  voz  oyo 
Parla  de  notron  jeu,  met  advi  que  je  bloyo. 

M.  8. 


>;^— 


10 


Sft/WN*»/ 


3 


PAC 

Pâ,  s.  m.  —  Pal  de  fer,  pieu  en  fer  forgé  dont 
l'extrémité,  taillée  en  pointe,  est  plus  lourde 
que  la  tête. 

Aussi  reido  qu'un  pà. 

L.  3. 

Pâche,  s.  f.  pi.  —  Marchés,  contrats. 

Notrou  bon  devancié  fazian  toute  lour  pàche 
Ellou-mèmo, 

L.  3. 

Pachéïé,  V.  a.  —  Echanger  et  d'une  manière 
générale  faire  un  marché. 

De  feney  nou  païens  chengi 
Comma  nou  chenjon  de  chamise, 
Qucu  meublou  pot  se  pachei 
Coma  tout  autra  marchandize. 

Ménilgrand. 

Pâchi,  s.  f.  —  Contrat,  affaire,  marché. 
Sarrâ  pâchi,  terminer  un  marché,  conclure  une 
affaire. 
Ne  me  parla  pa  donq  de  fare  cella  pachi, 
l'amarin  mey  avey  perdu  ma  meillou  vachi. 

M.  4. 
Que  vou  to  dire  iquen  sarron  ti  ren  la  pachi 
IVun  mariageo  maudit  dont  je  creigno  Veitachi. 

M.  4. 

Pagnota,  s.  f.  —  Homme  peureux,  délicat. 
(Champ.) 

Pagnota.  —  Ceux  qui  servaient  d'escorte  aux 
seigneurs  moyennant  le  pain  qui  leur  était 
nécessaire  et  aussi  homme  sans  énergie,  sans 
courage,  sans  volonté. 
Ceu  bon  tem  rvvindrat,  maque  la  patapan 
JVe  vene  plu  servi  de  tel  uz  arrapan; 
Que  pagnote,  gojat  et  taie  rafataille 
Leisseizon  u  paillié  cacareyé  polaille. 

/      ■  M.  7. 

Pâillâssi,  s.  f.  —  Corbeille  de  paille  à  fond  plat 
qui  sert  à  la  campagne  à  transporter  le  pain 
au  four  pour  le  faire  cuire. 
De  grosse  maupatei,  qui  n'ont  ni  goust  ni  graci, 
Et  qui  ont  de  tetet  una  plena  paillassi. 

M.  4. 
Se  dit  aussi  de  la  garde-paille  d'un  lit. 

Pailliassieu,  s.  m.  —  Petites  paillasses  remplies 
de  feuilles  de  hêtre  qui  servent  à  coucher 
les  nouveau-nés,  langes. 
Apareilhon  de  pia.  fasson  de  palhassicu, 
Nostra  filli  et  promeisa  à  ceu  bravo  monsieu. 

M.  4. 


PAN 

Lou  pailliassieu  dont  y  l'emmaillotave 
Erion  plu  blanc  que  la  premeiri  ney. 

Noël  Champ. 

Paimo.  —  Accablé  de  fatigue,  pâmé,  anéanti. 
(Champ.) 

Pairet,  s.  m.  —  Chaudron. 

Pairourou,  s.  m.  pi.  —  Chaudronniers  ambu- 
lants. 

Paisson,  s.  m.  (au  pluriel  de  pau).  —  Palis- 
son  qui  sert  à  la  vigne  et  aussi  à  ramer  les 
plantes  grimpantes. 

Pajot,  s.  m.  —  Espèce  de  poisson. 

Pâla,  s.  f.  —  Pelle,  outil  de  terrassier. 
le  sçavo  bien  mena  lo  mancho  de  la  pala. 

M.  4. 
Mais  d'una  de  se  den  largi  comm'una  pala 
Et  feyta  comm'un  crot. 

M.  4. 

Palanchi.  —  Terme  injurieux;  paresseux,  indo- 
lent, fainéant.  (B.) 

Palantan,  s.  m.  —  Avant-toit  en  planche  que 
l'on  plaçait  jadis  au-dessus  des  boutiques 
pour  garantir  les  fermetures  contre  la  pluie. 

Voir  :  tdlapet. 

Paletà,  s.  f.  —  Petite  pelle. 

Palicot  et  paligot,  s.  m.  —  Petit  pieu.  (Champ.) 

Palillon,  s.  m.  —  Pain  de  noix.  (Champ.) 

Palll,  s.  m.  —  Pieu. 

Palliousa.  —  Remplie  de  paille,  mal  entretenue, 
malpropre. 
Lour  meison  estiet  plu  palliousa  qu'un  eytablo. 

M.  4. 

Palongua,  s.  f.  —  Vieille  femme  malpropre,  dé- 
chirée et  pauvre.  (B.) 

Pan,  s.  m.  —  Pain,  nourriture. 
A'e  pa  prindre  sa  via  d'un  mémo  pan,  avoir 
plusieurs  cordes  à  son  arc. 

V  nat  pa  toujour  prey 
Sa  via  d'un  metmo  pan,  u  let  trop  bien  apprey. 

M.  4. 

Pana,  V.  a.  —  Essuyer,  nettoyer  et  aussi  vider, 

abandonner. 
Panû  lo  vioulet,  abandonner  le  sentier. 
Teiqui  perque  de  mon  mouehou 
le  me  peno  soven  le  vialhe. 

M.  G. 


PAN 


—  147  — 


PAR 


Procurouae,  marchande  et  artizane  fierc 
Qui  de  votrou  zabit  trop  long  pana  le  piere. 

M.  7. 

Pana,  s.  f.  —  Fourrures  et,  par  extension,  vête- 
ments garnis  de  fourrures;  la  panne  est  en- 
core, de  nos  jours,  une  étoffe  fabriquée  à  la 
façon  du   velours,   mais  dont   le   poil,   étant 
beaucoup  plus  long,  se  rapproche  d'une  peau 
de  bête. 
L'un  porte  lo  mortié  et  l'autro  lo  pizon 
Per  pizié  comme  sa  lo  tord  et  la  chicana 
Quand  u  sariont  couvert  de  velou  et  de  pana. 

M.  7. 

Pànaman,  s.  m.  —  Essuie-main,  torchon. 

Panegiin.   —   Terme   de   mépris,    vaurien,    qui 

n'est  propre  à  rien. 
Charbot  dit  :  paneugun. 

Panei,  s.  m.  —  Ecouvillon  formé  de  chiffons 
cloués  par  le  milieu  au  sommet  d'une  longue 
perche  et  qui  sert  à  essuyer  le  four  avant  d'y 
faire  cuire  le  pain. 


Pani.  —  Trouble,  terne. 


Lo  moindro  souflo  ren  lo  miray  tout  pani. 

M.  5. 

Paunâ,  V.  a.  —  Essuyer,  nettoyer,  surtout  en 
parlant  d'un  four. 

Panoussa.  —  Terme  injurieux;  poltron,  peu- 
reux, lâche.  (B.) 

Pansi,  s.  f.  —  Estomac. 

V  migeont  plan,  machon  bien  la  pidansi, 
Per  en  fare  chavi  un  po  mey  din  la  pansi. 

M.  7. 

Pansi  (la).  —  Un  bon  dîner. 

Et  su  se  trovont  à  la  dansi 
Que  vint  toujour  après  la  pansi. 
Si  to  que  l'on  tin  lo  caquet 
Que  lou  faut  baillié  lo  boquet, 
V  prenon  tou  la  colou  morta 
Et  s'enfuyon  defour  la  porta. 

M.  6. 

Papagay,  s.  m.  —  Perroquet  et  aussi  oiseau  de 
bois  destiné  à  servir  de  but  aux  tireurs  d'ar- 
quebuse. On  donnait  en  prix  une  couronne  à 
celui  qui  avait  été  assez  habile  pour  l'attein- 
dre. 

Vna,  filli  que  fay 
Percha  dessu  mon  cour  comme  lo  papagay. 

M.  8. 
Lo  papagay  percha  rapporte  una  couronna 
A  celeu  qui  Vabbat. 

M.  8. 

Papeirlé,  v.  a.  —  Paperasser,  écrire  à  tout  pro- 
pos et  aussi  faire  un  acte. 
Car  un  oi  de  lour  bouchi  ou  un  non  solamen 
Sen  jamei  papeirié  eret  un  eitrumen. 

L.  3. 

Papet,  s.  m.  —  Bouillie  pour  un  jeune  enfant. 
(Champ.) 


Para,  v.  a.  —  Chasser,  écarter,  préserver,  ga- 
rantir ;  pâra-lo!  Tendre,  présenter  :  para  son 
foudâ. 

Paratéla,  s.  f.  —  Pariétaire. 
Se  dit  aussi  :  pariatella. 

Parâtro,  s.  m.  —  Père  rude  et  sévère  envers  ses 
enfants,  beau-père.  (Charbot.) 

Parazinat,  s.  f.  —  Résine  du  sapin. 

Parbié,  viarbié,  sambié.  —  Jurons  divers  :  par- 
bleu, morbleu,  sambleu. 
Partie,  marbié,  sambié,  je  farey  de  ravagea. 

M.  5. 

Parehià,  s.  f.  —  Réunion,  assemblée,  troupeau. 
Una  gran  parchia  de  faye. 

L.  1. 

Parduia.  —  Perdue. 

Plouron,  plouron,  la  religion  iet  tot-afa  parduia! 

Ménilgrand. 

Pare,  s.  m.  —  Père. 

Esgarat  quand  pleirat  à  ma  tanta  Mathia, 
Et  principalamen  à  mon  pare  et  ma  mare 
Qui  se  debvrion  coita  per  un  si  bon  a^are, 

M.  4. 

Parei,  s.  f.  —  Séparation  légère  en  planches  ou 

en  briques  posées  sur  champ. 
On  dit  aussi  :  la  pareu. 

Paren.  —  Rien  du  tout. 

Tou  lou  galabontem  n'y  font  que  lanterna. 
Et  se  cogneu  autant  que  paren  de  la  pesta. 

M.  4. 

Parentageo,  s.  m.  —  Parenté,  union  entre  deux 
familles. 

Cuvri  se  caresse  d'un  parentageo. 

M.  5. 

Parentajo  (lo).  —  La  parenté,  la  famille. 
Courajo,  tout  en  train,  comme  lo  parentajo 
De  Veypou  et  Veypousa  à  nopce  de  vilajo! 

M.  7. 

Pari,   s.   m.  —  Nom  qu'on  donne  aux  bœufs 

rouges. 
On  appareille  généralement  un  pari  avec  un 

jouU. 

Pârian.  —  Rien  du  tout,  presque  rien. 

Que  faut'  ô  per  itienî  Pe  dou  trei  sou  de  teila, 
Pc  parian  de  coleurl 

A.  R. 

Parla  (se).  —  Se  faire  la  cour,  être  en  rapports 
galants. 

Parla  (lo).  —  Le  langage,  la  manière  de  s'ex- 
primer. 
Lo  parla  net  pa  tout,  beysi  me  solamen. 

M.  4. 

Parlamen,  s.  m.  —  Bavardage,  conversation. 
Gran  fut  lo  batifel,  gran  fut  lo  parlamen 
Qu'eillie  firon  leyen  à  Veneomencimen. 

L.  3. 


Parlou, 

dire, 


PAR  -  IW  - 

g_  m.  —  Beau  parleur,  qui  sait  bien 


PAT 


Pcr  gran  parlou  qu'u  set. 


L.  3. 


Parmâ,  v.  n.  —  Muer,  changer  de  poils. 
Charbot  dit  :  parmiâ. 
Se  dit  aussi  :  parmié. 

Parmëla,  s.  f.  —  Ce  mot  se  dit  de  la  fusée  que 
fait  une  femme  qui  flle  au  fuseau,  c'est-à- 
dire  du  mouvement  qu'elle  lui  donne  pour  le 
faire  tourner.  (Charbot.) 
Parmeyson,  s.  f.  —  Pâmoison,  syncope,  éva- 
nouissement. 

Car  l'amour  ne  pren  pa  lez  arme  de  la  mort, 
Per  le  fare  mouri  d'una  mort  languissanta, 
Mais  le  revicola  de  parmeyson  mouranta. 

M.  8. 

Parpailliôle,  s.  f.  pi.  —  Gros  flocons  de  neige 
comparables  à  des  papillons. 

Pappaillon,  s.  m.  —  Papillon. 

ï'i(  ne  dey  virolUé  u  tour  de  la  lumeyri, 
Ki  te  ne  vou  mouri  comme  lo  parpaillon. 

M.  5. 
Fare  leva  lo  parpaillon,  mettre  en  érection. 
Et  me  sarran  lou  dei  me  dit,  à  eonscillon, 
Quoque  pvrpo  que  fat  leva  lo  parpaillon. 

L.  3. 

Parpaillônc,  s.  f.  pi.  —  Flocons  de  neige  larges, 
mais  espacés,  tombant  avec  lenteur  et  qui 
n'arrivent  pas  à  couvrir  le  sol. 

Parpaillot.  —  Coureur  de  filles. 

Qui-tô  que  pot  savey  si  Toéno  et  parpaillot 
Ou  s'i  l'et  étômif 

Gaude. 

Parpaillou,    s.    m.    —    Papillon,    enfant    gai. 

(Champ.) 
Pai'palhon.  —  Papillon  et  aussi  galant,  amou- 
reux. 
Parpaillon  en  1659. 

l'ay  songea  quela  Lhauda  avec  son  parpalhon 
Huriet  una  tortua  din  l'arpa  d'un  ayglon. 

M.  4. 

Parpalliouâ.  —  Nom  que  donnent  les  habitants 
de  la  campagne  à  la  vache  tachetée  de  pla- 
ques blanches  et  jaunes. 

Parsegu.  —  Pressant,  celui  qui  insiste  pour 
obtenir  sur-le-champ  ce  qu'il  désire.  (B.) 

Parti,  V.  a.  —  Refendre,  partager. 

Que  ne  U  parti-tu  lo  ventre  et  lo  ratelf 

L.  1. 

Voir  :  partou. 

Partia.  —  En  grande  partie,  pour  la  plupart. 
Elle  sont  malheyrouse 
Aveuglei  et  partia  fene  devan  qu'eipotise. 

M.  4. 

Partou,  s.  m.  —  Couteau  à  lame  lourde  et  for- 
tement emmanchée  dont  les  bouchers  se  ser- 
vent comme  d'une  hache  pour  découper  la 
viande  et  briser  les  os. 


Partelet,  couteau  du  môme  genre,  mais  de  plus 
petites  dimensions.  (B.) 

Parun,  s.  m.  —  Parure  de  la  peau  de  chevreau 
que  l'on  détache  avant  de  l'employer  pour  la 
ganterie.  Elle  sert  à  faire  la  colle  de  peau. 

Passa.  —  Trépassé,  mort. 

E  eill'at  donqua  passa. 

M.  5. 

Passâda  (la).  —  Les  charités,   les  assistances 
qu'on  demande  en  passant,  en  voyageant. 
Quand  la  boursa  vo  manque  é  faut  tendre  la  men, 
Fare  l'cnequeli  per  aoey  la  passada. 
Ou  vola  per  avey  du  Rey  la  saluada. 

M.  7. 

Passamen,  s.  m.  —  Passementeries,  garnitures, 
broderies. 
Qu'eilli  ne  portei  pa  roha  deichicota, 
Ne  la  mangi  floean,  ne  lo  hor  picota 
De  scya  ou  passamen. 

L.  3. 

Passarat  ou  passerai,  s.  m.  —  Moineau,  passe- 
reau. 
Soven  louz  ortolan  passon  per  passarat. 

M.  7. 
Come  un  passerai  eieapâ  de  la  geivi. 

Passatem  ou  passaten,  s.  m.  —  Amusements, 

passe-temps,  distractions. 

Hais  la  Careima  que  s'approche. 
Corn' un  hertnita  per  le  roche 
Chassirat  tou  lou  passatem, 
Que  sont  causa  du  mauvay  tem. 

M.  6. 
Celou  de  ceteu  ten 
De  le  veire  burdi  n'on  pru  lour  passaten. 

h.  1. 

Passou,  s.  m.  —  Passage  étroit  pratiqué  dans 
une  haie  et  qui  ne  peut  servir  qu'aux  lièvres 
ou  aux  chiens. 
Et  per  fare  migié  votre  bestie  à  lour  sou 
A  lour  vergié  bien  clou  vo  faites  de  passou. 

M.  7. 

Pastâ,  V.  a.  —  Pétrir,  former,  bâtir. 
La  Luna  net  to  pa  posta  de  sa  freidou! 

M.  5. 

Pastonâda,  s.  f.  —  Racine  jaune,  carotte. 

Pâtâ,  V.  a.  —  Pétrir,  faire  le  pain. 

Deipeu  lo  mémo  jour  que  l'aume  fut  pata. 

L.  3. 

Patâ.  —  Pétri,  créé. 

Tout  ce  que  la  natura  at  u  mondo  patâ. 

L.  3. 

Pàla,  s.  f.  —  Vieux  chiffon  sans  valeur. 
Patachié,  v.  a.  —  Transporter  en  voiture. 
Palacliou,  s.  m.  —  Voiturier,  commissionnaire. 
Palagollià,  s.  m.  —  Mou,  sans  énergie,  qui  ne 
sait  jamais  prendre  une  décision. 
Eyt  in  patagollia 
Qu'a  pou  de  se  neyié  din  Veigua  d'un  cracha. 

Ménilgraud. 


PAT  —  149 

Patagon,  s.  m.  —  Monnaie  d'argent  frappée  en 
Flandre    et   qui    avait   cours    chez    nous    au 
XVII'  siècle.  Elle  valait  environ  3  francs. 
Teyci  ce  qui  me  faut.  Qui  sarat  mon  segond 
Aura  ma  hella  niepci  et  mille  patagon. 

M.  8. 
Patantan,  s.  m.  —  La  guerre.  Harmonie  imita- 
tive  pour  dire  les  coups  de  fusil. 
Tan  mieu,  eyet  tanto  pro  hrut  du  patantan. 

M.  4. 

Patapan,  s.  m.  —  Cancans,  bavardages,  commé- 
rages. 

Palapan  (la),  s.  f.  —  La  guerre. 

Patassié,  v.  a.  —  Frapper  le  linge  avec  une 
large  pelle  de  bois  destinée  à  en  faire  sortir 
le  lessif. 

Patéïé,  v.  a.  —  Farfouiller  dans  les  chiffons,  ra- 
vauder. 
La  pora  doleirousa,  u  lumen  du  cruzieu, 
Patéave  son  archi. 

L.  1. 
Patel,  s.  m.  —  Pater,  prière. 

De  la  Lhauda  {monsieu)  que  sçat  bien  son  patel 
Si  ie  parlo  per  va  voz  auri  la  gatel. 

M.  4. 

Patelâ,  V.  a.  —  Dire  son  pater,  marmotter  des 
prières. 

M.  4. 

Patelâ.  —  Bariolé,  de  diverses  couleurs.  (Pro- 
veyz.) 
In  puzin  patelâ  de  blanc  et  de  nier. 

Patellâ,  V.  a.  —  Dire  son  pater  et,  d'une  manière 
plus  générale,  marmotter  des  prières. 
Charreyri  eainta  Clara,  où  lou  mcygro  bigot 
Sur  un  grand  chapelet  patellont  jour  et  not. 

M.  7. 
Patet,  s.  m.  —  Qui  recherche  les  vieux  chiffons, 
qui  s'occupe  à  des  choses  inutiles,  badaud, 
niais,  lambin,  tatillon. 

Patettâ,  V.  n.  —  Patichonner. 
V  l'ame  patetta 
Aver  le  joeyne  gcn  qui  sorton  de  tetta. 

M.  4. 
Et  aussi  :  patetâ. 

Pateyié,  v.  a.  —  Envelopper  de  langes  un  en- 
fant nouveau-né. 
Tryqni  l'heur  dey  efan  devan  que  batteya, 
mto  qu'emmalhota  je  louz  ay  pateya. 

M.  4. 
Patichoii.  —  Minutieux,  tatillon. 

Patifelâ,  v.  n.  —  Parler  beaucoup,  mais  douce- 
reusement  comme   les   religieuses,    babiller, 
jacasser. 
Quan  elezon  pro  brut  et  pro  patifelâ. 

L.  1. 
Celley  est  bon  à  fare  à  quoque  damcisella 
Qui  per  patifelâ  at  lo  bec  afila, 
Nonpa  à  nii  qui  n'ay  ren  apprey  qu'à  fila. 

M.  4. 


PAT 


Patifèla.  —  Pateline,  doucereuse. 
La  Fleuria  patifèla. 

L.  1. 

Pâtillon,  s.  m.  —  Chiffons,  débris  d'étoffes. 
Insi  un  papetié,  qui  din  sou  pâtillon 
Attrapit  l'autro  jour  lo  diablo  Retaillon. 

M.  5. 

Patinou.  —  Rugueux,  durci  par  le  travail. 

Ceu  que  j'auray  n'aurai  la  barba  bevoilillousa, 
Ni  lou  pied  trop  pcti,  ni  la  mon  patinousa. 

M.  8. 

Una  man  patinousa,  une  main  de  travailleur. 

Patollimen,  s.  m.  —  Hésitation. 

Mais  ie  cogneusso  prou  alour  patollimen 
Qu'u  ne  se  chalhon  pa  de  mon  contentamen. 

M.  4. 

Patonâ,  V.  a.  —  Ravauder,  mettre  ses  chiffons 

en  ordre. 
Charbot  dit  encore  :  patelâ. 

Patônna.  —  Difficile,  niaise,  qui  ne  sait  pas  se 
retourner. 
Vos  estes  de  patonne,  et  tout  votron  babit 
Ne  deygoutarat  pa  Diana  de  souz  habit. 

M.  8. 

Patoiinâ,  V.  n.  —  Lambiner,  s'occuper  de  vé- 
tilles, attacher  une  importance  exagérée  à 
des  riens. 

Patrâqua,  s.  f.  —  Petite  planchette  munie  d'une 
traverse  à  laquelle  les  vignerons  suspendent 
leur  sécateur  et  leur  serpette  quand  ils  vont 
tailler  la  vigne. 

Patrâqua.  —  Mal  en  train,  malade. 

Patricandâ,  v.   a.  —  Tripoter  quelque  chose, 
mais  ne  pas  faire  grand'chose. 
Ne  patricandâ  don  pas  guella  hètiè. 

Patriccotâ,  v.  a.  —  Coqueter,  chercher  des  aven- 
tures. 
Lo  chai'.gimen  ne  plaist  qu'uz  esperit  volageo 
Qui  vont  patriccotan  de  vilageo  en  vilageo 
De  nouvellez  amour. 

M.  4. 

Patricot,  s.  m.  —  Bavardage  de  femmes,  ma- 
nœuvres artificieuses. 
On  dit  aussi  :  patricotâgeo  (voir  ce  mot). 
8»  Adam  n'osse  pa  obe'i  à  sa  fena, 
lamey  filli  n'aurict  cacha  son  abricot 
Ne  se  sariet  jamey  parla  du  patricot 
Que  lou  meyna  auriont  fat  avecque  le  fille. 

M.  7. 
N'ét  pas  vray,  no  sçavon  tout  votron  patricot. 
Ne  te  fachi  de  ren,  niât  inco  ren  de  cot. 

M.  8. 

Patrîcotâ,  v.  n.  —  Bavarder,  parler  à  tort  et  à 
travers,  môler  des  gens  à  des  affaires  qui  ne 
les  regarde  en  aucune  façon. 

Patricotâgeo,  s.  m.  —  Bavardage  de  femmes, 
qui  mettent  le  désordre  dans  une  famille. 


PAT 


—  150  — 


PEI 


Patrollià.  —  Foulée,  écrasée.  Se  dit  surtout  en 
mauvaise  part,  c'est-à-dire  d'un  travail  mal- 
proprement fait. 

Vna  trollia 
8u  la  conchi  d'un  trui,  en  molon  patrollià, 
N'ét  va  ««  hen  chouchia. 

L.  2. 

Patrollié,  v.  a.  —  Manier  un  objet  longuement 

et  sans  soin. 
Patrolliou.  —  Boueux.  Se  dit  d'un  chemin  mal 

entretenu    après    plusieurs   jours   de    pluie. 

(Proveyz.) 

Patponâ.  —  Bâti,  taillé,  façonné. 

Ulet  mau  patronà  de  tou  sou  memhro. 

1j.  1. 

Patrouilla.  —  Pressé,  foulé,  manié  sans  aucun 

soin. 

Lou  raisin  patrouilla 
Ne  sont  po  si  eitreint  en  petita  troilla. 

M.  5. 

Patuira,  s.  f.  —  Vieux  chiffon. 

Patuiri,  s.  f.  —  Personne  qui  aime  à  s'occuper 

de  niaiseries,  de  chiffons. 
Pau,  s.  m.  —  Pal,  pieu,  piquet,  bâton  ferré, 
échalas. 
Per  iquen  ne  faut  pa  eyservela  d'tm  pau 
La  fin  qui,  lasset,  fat  plaisi  à  son  maistre. 

M.  7. 

Pavana,  s.  f.  —  Espèce  de  danse  venue  d'Es- 
pagne et  fort  à  la  mode,  en  France,  au  xvii' 
siècle. 
Lon  ne  luy  touchirat  que  per  vo  la  pavana. 

M.  8. 

Pavana,  v.  n.  —  Faire  la  roue,  faire  le  beau. 
Su  donq,  filhatro.  allon  sen  gueyro  pavana 
Pare  court'  oreison  per  fare  long  disna. 

M.  4. 

Pavi.  —  Pierreux,  rempli  de  pierres. 

Per  vo  i'eyrin  deichaussi  en  chamin  tout  pavi. 

M.  5. 

Pavon,  s.  m.  —  Paon. 

Se  mirailUé  coma  lou  pavon. 

Proveyz. 

Si  ta  qu'u  Vont  tropt  de  pistole, 
E  faut  que  la  meita  s'envole 
Per  un  eitat  d'oneV  à  nevon 
Que  lou  fat  fare  lo  pavon. 

M.  6. 

Pavonâ  (se).  —  Se  dresser,  faire  le  beau. 
7  se  va  pavonan  en  vieutenant  le  gen, 
Mais  tout  ce  que  tralut  n'ét  pa  d'or  ni  d'argen. 

M.  8. 

Pe.  —  Par. 

Tout  eyre  si  joyou  que  din  dou  tour  de  man 
Fut  tendu  pe  dessu,  tapissia  pe  devan. 

B.  9. 

Peccot,  s.  m.  —  Queue,  tige. 

le  «eu  un  pecco  vert  d'una  foilli  de  courda. 

M.  8. 


Pechià,  s.  m.  —  Péché,  faute. 

A  pechia  pré  du  eu,  un  pet  de  peniténci. 

Proverbe  dauphinois. 
L.  3. 
Iquen  ét-oi  peehiaT 

L.  3. 

Pechot,  s.  m.  —  On  appelle  ainsi  le  réduit  mé- 
nagé dans  une  barque  et  où  le  pêcheur  en- 
ferme vivant  le  poisson  qu'il  vient  de  pren- 
dre. 
T'cytachan  je  me  trovo  «  deytret  du  péchot 
Don  te  garde  la  cla  et  mi  que  la  sarrailU. 

M.  5. 

Pecôla,  s.  f.  —  Se  dit  d'une  personne  chétive. 

Pecolet  ou  pecolin.  —  Malingre,  délicat,  chétif. 
La  rogcou  de  se  lore, 
La  tailli  de  son  corps  et  ton  na  aquelin 
Tesmoignont  qu'u  n'et  pa  un  garçon  pecolin. 

M.  8. 

Pecot  ou  picot,  s.  m.  —  Pédoncule  qui  attache 

le  fruit  à  l'arbre. 
Picou.  (B.) 

Pecoiir  (de).  —  Couramment,  par  cœur. 
le  sçavo  {Dieu  merci)  ma  lission  de  pecour. 

M.  4. 

Pedry,  s.  f.  —  Perdrix. 

La  chair  de  la  pedry  n'ét  qu'un  po  de  pidanci. 

M.  4. 

Pegeard,  s.  m.  —  Cordonnier.  Se  dit  dans  un 

sens  ironique. 
Pegit,  s.  f.  —  Poix  de  cordonnier,  matière  rési- 
neuse qui  provient  des  sapins. 
Mais  me  fo  de  pegit  pey  siri  lou  Ugnieu. 

Ménilgrand. 
Brochari,  qui  ne  fa  que  fricassié  de  trippe. 
Ta  confrari  de  pegi  autra  chosa  ne  frippe. 

M.  7. 

Pei,  s.  m.  —  Pois  (légume)  et  poids  (mesure). 
Peï.  —  Pois.  (Champ.) 
Pei,  peu,  s.  m.  —  Cheveux,  chevelure. 
Son  pei,  sa  chevelure. 

L.  1. 
Ul  at  lou  peu  tôt  urissià. 

L.  1. 

Pei  lombard,  s.  m.  pi.  —  Haricots.  (Champ.) 
Peicharct,  s.  m.  —  Pêcheur. 
Peichon,  s.  m.  —  Pêcheur,  qui  prend  du  pois- 
son. 
le  seu  comm'nn  pcichou  qui  sur  l'eiga  raman 
Ne  tint  pa  asseura  l'enguila  den  sa  man. 

M.  4. 

Peicîà.  —  Jadis,  autrefois,  dans  le  temps. 
J'ai  entendu  du  clié  que  lo  cié  et  la  terra 
Se  menâvan  peicià  una  mortala  guerra. 

L.  3. 

Peîgi,  s.  f.  —  Poix,  matière  résineuse. 

Peila,  s.  f.  —  La  poêle  à  frire. 


PEI 


Pellli,  s.  f.  —  On  nomme  ainsi  le  gazon  ou  la 
motte  de  terre  avec  l'herbe.  (Charbot.) 

Peillot,   s.  m.  —  Morceau,  partie  de  quelque 
chose.  (B.) 

Peillotft,  V.  a.  —  Envelopper  de  chiffons,  re- 
couvrir de  lambeaux  d'étoffe,  cacher  sous  des 
haillons. 
U  ne  valon  plu  ren  qu'à  peillota  lou  rogne. 

L.  3. 

Peillourou,  rousa.  —  En  lambeaux,  en  loques, 
rempli  de  poils. 
Pru  flapi,  peillourousa,  et  pru  eipoitrassia 
Que  lo  co  jailloulà  d'un  dindo  eimalissia. 

L.  3. 

Peimo.  —  Sans  forces,  fatigué,  ému  et  aussi 
penaud,  attrapé. 
Lour  batailU  cetsit,  u  s'en  aliron  peimo. 

L.  3. 

Peînna,  s.  f.  —  Porte  métallique  qui  sert  à  fer- 
mer le  four. 
La  peînna.  (Pilot.) 

Peinou.  —  En  peine,  ennuyé,  embarrassé  et  sur- 
tout penaud. 
You  demourà  peinou,  fasan  la  contenanci 
D'avei  eu  mei  de  ma  que  de  rejouissanci. 

L.  3. 

Peiret,  s.  m.  —  Chaudron. 

Charbot  dit  aussi  :  peirol,  peirola  et  peireta. 

Peiroupoii,  s.  m.  —  Chaudronniers  ambulants. 

Peirolé,  s.  m.  —  Fabricant  de  chaudrons. 

Peisson,  s.  m.  —  Poisson. 

Tamei  en  petit'  eyga  Ion  ne  pren  gro  peisson. 

M.  4. 

Peitrâ,  s.  m.  —  La  bricole  d'un  cheval. 
Deiferrà  du  dou  pié,  sen  peitrà  ne  cropeiri. 

L.  1. 

Peitupina,  s.  f.  —  Poitrine.  (Champ.) 

Que  ne  H  tiri  tu  four  de  la  peiturina 
Lo  cor  et  la  ferra  f 

L.  1. 
Margot  at  outa  tare  à  ceu  petit  garçon, 
l'er  planta  sou  matrat  dedin  ma  peiturina. 

M.  5. 

Pel,  s.  f.  —  Peau. 

Afe  du  cabareitié  lo  maleirou  tropel 
Eiconrchirion  un  piou  per  en  avei  la  pel. 

h.  2. 
Si  l'en  tuo  quoqu'un,  ie  reteno  la  pel. 

M.  4. 

Creva  dedin  sa  pel,  ôtre  bouffi  d'orgueil. 

M.  5. 

Pel,  s.  f.  —  Poêle  à  frire. 

De  raviole  à  la  pel,  de  crozet  et  de  gniot. 
De  bulli.  de  ruti,  de  honna  gaussa  roussa. 
Comme  le  fnye  font  u  Sapey  et  Chatroussa. 

M.  7. 

Se  dit  aussi  :  pela. 


—  131  —  PEL 

Pelàda,  s.  f.  —  Maladie  particulière  aux  ani- 
maux et  qui  leur  fait  tomber  tous  leurs  poils. 
Et  ton  cestou  rochié 
Qui  ont  prey  la  pelada 
Dehvrion  plen  de  chalou 
Fendre  de  ma  dolou. 

M.  4. 

Pelailli,  s.  f.  —  Pelure  d'un  fruit,  écorce  d'un 
arbre;  enveloppe,  vêtement  fait  avec  une 
peau  de  bête,  et  aussi  comme  injure  :  men- 
diant, qui  se  couvre  avec  des  loques. 

Pelalhi,  s.  f.  —  Peau,  pelure. 

Plu  belle  qu'un  perut  purri, 
Ou  qu'una  poma  din  la  palhi 
Que  n'at  de  biau  que  la  pelalhi. 


M.  6. 

Pelaillar,  s.  m.  —  Domestique  chargé  des  vête- 
ments, qui  s'occupe  des  habits. 
8e  fit  tout  deipleyié  à  son  grand  pelaillar 
Per  veire  s'u  l'estiet  bian  san,  net  et  gaillar. 

M.  5. 

Pelalhard,  s.  m.  —  Avare,  qui  écorcherait  un 
pou  pour  en  avoir  la  peau. 
Pelalhard  du  Thouvet,  rognou  de  Oonsalin, 
Tacolié  de  Charneclo,  epinglié  de  Tulin. 

M.  4. 

Pelalli  et  aussi  pelahli.  —  Ecorce,  pelure. 
Pelahli  de  fau,  écorce  de  hêtre. 

L.  1. 

Pelatié,  s.  m.  —  Marchand  de  fourrures. 
Arrié  lo  pelatié  qui  écorche  à  cachon 
Lou  chin  et  lou  chiet  nier  per  fare  de  manchon. 

M.  8. 

Pelhot.  —  Quartier  de  venaison  découpé  sur  la 
bête  et  auquel  on  a  laissé  la  peau. 
Pamoin  si  no  prenon  quoque  serf  bien  calhot 
Quoqu'un  de  mouz  ami  en  aurat  un  pelhot. 

M.  4. 
Pelliot  en  1659. 

Pelian,  s.  m.  —  Mauvais  drôle,  qui  a  mauvaise 
mine,  vilaine  tournure. 

Peliandrâ,  v.  n.  —  Courir  les  fllles,  battre  le 

pavé,  perdre  son  temps. 
Liandrâ.  (B.) 

Peliandrâ,  s.  f.  —  Femme  de  mauvaise  vie. 
Le  fenet  sont  de  peliandrc. 

Gaude. 

Peliandru,  s.  m.  —  Coureur  de  fllles. 

Peliasso»,  s.  m.  —  Pioche  à  large  tranchant  ser- 
vant à  nettoyer  la  surface  des  prés  ou  des 
allées  dans  un  jardin. 

Pclion,  s.  m.  —  Cil  et  par  extension  paupière. 

Lou  pelion  du  z'ieû. 
Peillon,  pillon.  (B.) 

Pelionà,  v.  n.  —  Cligner  des  yeux  et  surtout 
battre  de  la  paupière. 


PEL 


Pelidta,  s.  f.  —  Flocon  de  neige  épais  et  large 
tombant  de-ci  de-là  avec  lenteur. 
Cha  de  peliôte  de  nei  coma  de  piote  de  cKiet. 
Peillauta.  (B.) 

Pellatié,  s.  m.  —  Marchand  de  fourrures. 
Ne  sru  pa  pellatié  et  »»  sçavo  fourra. 

M.  4. 

Pellian,  s.  m.  —  Vagabond,  mendiant,  qui  n'est 

vêtu  que  de  guenilles.  (Proveyz.) 
Pelllot,  s.  m.  —  Morceau,  pièce. 

Pellourdié,  s.  m.  —  Diseur  de  babioles. 
Alla,  alla,  mocquou,  voz  et'  un  pellourdié. 

M.  4. 

Pélo,  S.  m.  —  Galerie,  balcon. 
In  pélo. 

Pelorsa,  s.  f.  —  Prunelle  sauvage  d'une  saveur 

fortement  astringente. 
Se  dit  aussi  :  pelioursa. 

Pelou.  —  Velu,  poilu. 

Lou  cousturié  font  mei  de  ma 
Que  Von  ne  sçauriet  estima. 
Car  u  prenon  per  lour  eoustura 
Com'un  mounié  douMa  moutura 
Sur  le  zeitofe  de  vellou 
Ou  d'un  Ion  drap  lo  moin  pelou. 

M.  6. 

E  faut  que  l'ahhat  avec  sou  meneytrié 
Contra  lou  cottillon  fasse  battre  le  braye, 
Pelou  contra  pellou,  sauvajo  contre  faye. 

M.  7. 

Pelourda,  s.  f.  —  Sornette,  hâblerie.  (Charbot.) 
De  là  :  pelourdié,  hâbleur. 
Pelourdari,  s.  f.  pi.  —  Raclures,  choses  sans  va- 
leur. 
L'orphevro  u  pri  de  l'or  vend  de  pelourdari. 

M.  8. 
Pelourse,  s.  f.  pi.  —  Prunes  de  buisson,  pru- 
nelles. 
Peloursié,  s.  m.  —  Prunier  sauvage. 

Peluchât,  s.  f.  —  Se  dit  surtout  de  la  neige 
lorsqu'elle    tombe    en   petite    quantité,    tout 
juste  pour  couvrir  le  sol. 
Ina  peluchât  de  nei. 

Proveyzieux. 

PeUiiri  ou  pelouiri,  s.  f.  —  Enveloppe  sans  va- 
leur, femme  de  mauvaise  vie. 
Te  prendrès  de  pelouiri  u  lieu  de  dou  teton. 

M.  8. 

Peluyié,  v.  n.  —  Briller,  reluire. 

Péma.  —  Désappointée,  ennuyée.  (Gaude.) 

Penà,  s.  f.  —  Peine,  souci,  ennui,  chagrin. 
Tirié  sa  penà,  se  lamenter,  se  désoler. 

Penâ  (se).  —  Se  fatiguer. 

Celleu  qu'ai  bien  deque  vivre  sen  se  pena 
Et  mey  que  ceu  que  vit  du  jour  à  la  journa. 

M.  4. 
Vivre  sen  se  pena,  avoir  de  quoi  vivre  sans  rien 
faire. 


—  152  -  PEN 

Penade.    —    Fare    penade,    faire    des    efforts. 

(Champ.) 

Penâllion.  —  Couvert  de  haillons,  déguenillé. 


Pendolâ,  v.  n.  —  Défaillir. 

^e  «e  nourri  que  de  beysié, 
Tout  aussito  lo  cour  pendole. 
A  jeun  Ion  ne  pot  badina, 
Vive  Tamour  après  disna. 


M.  4. 


Pendolâ,  v.  a.  —  Pendre,  suspendre. 

Tou  lou  procez  sariont  pcn4ola  à  le  croche. 

M.  5. 

Pendold.  —  Pendu,  suspendu. 

A  l'instant  pcndola  per  lou  pied  fit  racailli. 
Et  put  je  lo  porti  chié  son  pare  en  carcailU. 

M.  5. 

Pendolâ,  v.  n.  —  Etre  suspendu. 
U  sont  plu  gra  que  lo  baccon 
Que  pendole  din  lour  taverna. 

M.  6. 

Pendolan.  —  Ballant,  qui  oscille. 
J'y  volo  alla  lou  dou  bras  pendolan. 

Noël  Champ. 

Pendolan.  —  Incliné,  très  en  pente. 
Fare  de  cupelié  per  un  prà  pendolan. 

L.  1. 

Pendoleyson,  s.  f.  —  Pendaison. 

Mais  moyennant  la  mort  sur  un  rudo  supplicio 
D'un  poro  qui  per  tou  servit  de  sacrificio 
Et  la  pendoleyson  d'un  peintre  et  du  borrel 
Lo  peuplo  fut  enfin  déclara  innocen. 

M.  8. 
L'on  verrat  pendoleyzon  eytrange. 

M.  8. 

Penèla  ou  penella.  —  Bachot,  esquif,  petite  bar- 
que à  fond  plat. 

Lo  comto  de  Marcieux 
S'en  aïlave  pertot  dedin  una  penella. 

A.  R. 

Pennâda,  s.  f.  —  Efforts. 

Fâre  pennâde,  c'est  faire  de  grands  efforts  pour 
se  tirer  d'un  mauvais  pas.  (Charbot.) 

Penonageo,  s.  m.  —  Milice  urbaine  ainsi  appe- 
lée du  drapeau,  ou  pennon,  sous  lequel  elle 
était  rangée.  Ce  serait  aujourd'hui  la  garde 
nationale. 
A  lor  gauchi  se  vit  lo  bravo  penonageo, 
Tou  de  gcn  bien  choisi,  bien  nourri,  de  bon  ageo. 

B.  9. 

Pcnouillié,  s.  m.  —  Etui. 

Pensamen  (lo),  s.  m.  —  Souci,  préoccupation. 
Leisson  lo  pensamen  u  darrié  que  mourrai 
Et  bcvon  solamcn  iandi  qu'u  durarat. 

M.  4. 

Penseya  (ma).  —  Ma  seule  pensée,  toi  à  qui  je 
pense  sans  cesse. 

Ah!  bergié,  ma  penseya. 
Que  je  colo  ma  bouchi  à  la  tiena  de  seya. 

M.  5. 


PEQ  —  i53 

Pequot,  s.  m.  —  Queue  d'un  fruit. 

Per.  —  Pour. 

Per  mi,  per  ti,  que  l'on  prononce  souvent  :  pre 
mi,  pre  ti. 

Per,  s.  m.  —  Chaudron  en  cuivre. 
E  l'a  de  teton  coma  de  per. 

Per.  —  Pour,  afin  de. 

y'et  gin  à  mon  avi  per  fare 
De  le  pore  geti  lou  zafare, 
3Iei  bcn  per  drugeyé  tandi 
Qu'u  l'afanont  lo  paradi. 

M.  6. 
Perbochà.  —  Emboqué,  soigné. 

Adieu,  genti  tropel,  que  j'ay  bien  perbochà, 
Adieu,  Lhauda,  su  gui  un  aze  et  abocha! 

M.  4. 

Perbochié,  v.  a.  —  C'est  appâter,  donner  à  man- 
ger aux  petits  enfants,  leur  préparer  les  mor- 
ceaux et  aussi  prendre  soin  de  quelqu'un,  le 
bien  nourrir. 

Perbochié  (se).  —  Ne  se  rien  refuser  au  point 
de  vue  de  la  victuaille,  manger  de  bons  mor- 
ceaux, se  faire  bonne  bouche. 

Voz  avés,  Dieu-marci,  degue  vo  perbochié 
Et  deque  vo  vengié  en  aemblablo  marchié. 

M.  7. 
Perci,  V.  a.  —  Percer,  traverser. 

U  cret  de  tout  perci  avec  sa  taravella. 

M.  4. 

Percurâ,  v.  a.  —  Soigner,  protéger,  défendre. 
l'ou  leisso  deitubli  à  notrou  zencurà 
Qui  sauran  mieu  que  mi  deifendre  et  percurà 
Lo  ben  du  perrockian. 

L.  3. 

Percurou,  s.  m.  —  Procureur,  homme  d'affaires. 
Eyet  un  percurou,  ic  nu  osso  pa  dict, 
Per  ne  payé  iamey  u  pren  tout  à  crédit. 

M.  4. 

Perdon,  s.  m.  —  Pardon,  absolution. 
Jeûna  san  gûgnié  lo  perdon,  c'est  jeûner  par 
force.  (Proveyzieux.) 

Perei,  s.  m.  —  Poirier. 

Pereiri,  s.  f.  —  Lieu  couvert  de  pierres,  car- 
rière de  pierres. 

Pereïro.  —  Carrière  d'où  Ton  tire  la  pierre. 
(Champ.) 

Pereisou.  —  Paresseux. 

fja,  ça,  à  la  dragea,  à  la  pilli,  comare. 
Lou  pereisou  icy  troron  le  figue  amare. 

M.  4. 
Pereisou,  dcbvria  tu  estre  din  ta  cabuna 
Ore  qu'on  ne  vet  phi  la  corna  de  la  lunaî 

M.  5. 

Pereizou.  —  Paresseux,  fainéant. 

Et  lo  plu  pereizou  per  lo  cot  travaillave. 


A.  R. 


Péret,  s.  m.  —  Grand  chaudron. 


PER 

Péretà,  s.  f.  —  Une  bassine,  un  chaudron  de  pe- 
tite dimension.  (Proveyz.) 

Pereu,  s.  m.  —  Poire. 

Pereyri,  s.  f.  —  Carrière  de  pierres. 

M.  4. 

Perié,  s.  m.  —  Jabot  des  oiseaux. 

Pcrié,  s.  m.  —  Poirier. 

Vo  vantaria  souven  tout  ce  qu'u  lat  planta, 
Lou  pommié,  lou  pcrié  qu'u  lat  si  bien  enta. 
Sou  prunié  qui  n'ont  pa  una  meyekenta  rama. 

M.  4. 

Periquen.  —  Pour  cela,  dans  ce  but,  à  cette  in- 
tention. 
Periquen  eliaviet  un  banquet  aseimà. 

L.  1. 

Perqui  ley.  —  Par  là-bas. 

M.  4. 

Perligondina,  s.  f.  —  Nom  d'une  danse  encore 
fort  à  la  mode  au  xvir  et  au  xviii*  siècle. 
(Pilot.) 

Permei.  —  Parmi,  au  milieu  de,  au  nombre  de. 
Et  permei  ccu  tropel  la  Fluria  n'ère  pà. 

L.  1. 

Pérolié.  —  Chaudronnier. 

Perquè.  —  Pourquoi. 
Parquei.  (B.) 

Perquiamon.  —  Par  là-haut. 

Coman  avcs  vo  sceu  que  ceyat  un  banquet? 
—  Le  yen  de  perquiamon  nen  font  autro  caquet. 

M.  4. 
l'ay  cogneu  que  sur  rochi  y  aviet  quoque  anguilla. 
Quand  l'on  m'at  dit  qu'ul  at  monta  à  Chalemon, 
Qu'u  lieu  de  prendre  en  ba  u  pren  perqui  amon... 

M.  8. 

Perquiley.  —  Par  là-bas. 

Ore  qu'ul  est  nourri,  u  sen  va  perquiley 
Para  lo  groin  à  l'ora  et  lo  ventre  u  soley. 

M.  8. 

Perroehi,  s.  f.  —  Paroisse. 

Son  pare  lo  tneilhou  home  de  la  perroehi 
La  leisse  courrata  u  tour  de  cesta  rochi, 
Per  garda  souz  agneu. 

M.  4. 

Perroehi,  s.  f.  —  Paroisse  et  aussi  corporation, 
tous  ceux  que  leurs  intérêts  réunissent  sous 
la  môme  bannière. 
Monsieu  lo  grand  abbé  marchave  simplamen. 
Suivi  du  grand  consey,  yen  de  bona  cabochi. 
Qui  sçavon  manteni  l'honon  de  la  perroehi. 

M.  7. 

Perrocliiaii  ou  perrochin,  s.  m.  —  Paroissien. 
Et  put  ie  revindray  danaié  lo  moustachin 
8i-to  que  du  cura  no  saron  perrochin. 

M.  8. 

Perségan.  —  Poursuivant,  continuel,  qui  n'a  pas 
de  fin. 
On  y  vet  un  eichàr  miserablamen  chicho 
D'un  malheur  perségan  ben  suteni  l'eifor. 

L.  3. 


PER  —  154  — 

Persl,  s.  f.  —  Pêche. 
PersIA,  8.  m.  —  Pocher,  l'arbre  qui  porte  la 


PET 


pêche. 
Persië,  8.  f.  pi.  --  Pêches. 

E  portant  lo  hon  Dieu  qu'a  fat  ché  quelets  pêrsiës  ! 

Latal. 

Pei-sillà.  —  Mot  qui  sert  à  qualifier  un  fromage 
qui  commence  à  bleuir.  (Champ.) 

Pertochié,  v.  n.  —  Intéresser. 

V  se  sont  embraagia,  bra  dessous,  bra  dessu, 
Et  per  mieu  devisa  de  ce  que  lou  pertoche, 
U  se  sont  mey  dessout  nostron  noyi  qu'aboche. 

M.  4. 

Pertii,  s.  m.  —  Petit  trou,  petite  ouverture. 
Partu.  (B.) 

/  repeire  u  pertu  de  le  tine  vinouse. 

L.  1. 
Toujour  appres  le  fille  u  vat  vei  su  pourrai 
Dedin  quoque  pertu  fureta  comm'un  rat. 

M.  4. 
Elhat  en  chaque  jouta  un  pertu  quand  Ihe  rit. 

M.  4. 

Perfuis.  —  Trou,  ouverture.  (Champ.) 

Perluisier,  v.  a.  —  Percer.  (Champ.) 

Pertulozâ.  —  Troué. 

Queu  pan  eyt  plu  pertulozâ  que  lo  tiénno,  ce 

pain  est  mieux  levé  que  le  tien,  il  est  plus 

léger,  plus  troué. 

Pertuzari.  —  Action  de  percer  un  trou. 
AUon  fare  leva  et  marchié  lez  eypouse 
Puisque  pertusari  ne  fat  point  de  boitouse. 

M.  8. 

Pertu/ié,  v.  a.  —  Faire  un  trou,  transpercer. 

M.  5. 
lamay  viribroquin  ne  pertusit  diaman. 

M.  4. 
lamay  poro  bergié,  de  l'amour  abusia, 
N'aguit  de  sou  biau  trait  lo  cour  si  pertusia. 

M.  5. 

Pertuzôla,  s.  f.  —  Petite  ouverture  et  dans  un 
sens  léger,  le  vagin. 
Diana  qui  chié  vo  dedin  una  cassola 
A  le  fille  de  Pan  lave  la  pertusola. 

M.  5. 
Trova  pertusola  à  eitopa. 

Iv.  3. 

Pertuzolà.  —  Troué,  percé. 

Marchei-tel  à  la  plévi,  aver  un  cur  mantel, 
Legié,  pertuzolà  coman  un  baritel. 


Parut,  S.  m.  — ■  Poire. 

Lo  valhen  d'un  perut. 


L.  1. 


M.  4. 


Pesogio  (un).  —  Fâcheux,  ennuyeux,  person- 
nage lourd  et  pesant. 

Car  una  tartavéla, 
Un  tou-lour,  un  pesogio,  un  sot  y  et  reprei 
Et  subla  de  chacun  s'y  trovet  cntreprci. 

L.  3. 


Pessamen,  s.  m.  —  Préoccupation,  souci,  ennui. 
Estre  u  pessamen  de  quoqu'un,  être  à  la  place 
de  quelqu'un. 
Prou  de  fille  voudrion  esir'  à  son  pessamen, 
len  veyo  qui  d'envey  souspiron  grossamen. 

M.  4. 
Plest  à  Dieu  que  chacun  osse  mon  pessamen. 

M.  5. 

Pessamen  (lo).  —  Le  jugement,  le  savoir-faire. 
V  sangdeyon  toujour  et  se  donnon  u  diablo 
Per  trompa  una  filli  à  qui  lo  jugimcn 
Manque  per  Vaveni  comme  lo  pessamen, 

M.  4. 

Péssu.  —  Repus,  bien  ou  mal  nourri.  (Gariel.) 

Pet,  s.  f.  —  Peau. 

Charbot  dit  :  pel  et  aussi  :  pelou,  velu. 

Regarda  me  proche  veisine. 

Elle  monstront  lour  bella  pet 

Et  lour  tetet  iusqu'u  poupet. 

M.  6. 

Petafln,  s.  f.  —  Fin  misérable. 

Fare  petafln,  finir  malheureusement. 

Petafina,  s.  f.  —  Mélange  de  plusieurs  sortes  de 
fromages  frais  pétris  ensemble  et  agrémentés 
d'épices. 

Petaflnâ,  v.  a.  —  Détruire,  anéantir,  mettre  en 
pièces. 

/  la  petafina  cela  viléna  angenci. 

Ménilgrand. 

Petar,  s.  m.  —  La  buse. 

Petassari,  s.  f.  —  Une  chose  de  peu  de  valeur, 
bonne  à  mettre  aux  chiffons. 
Prumirimen,  ij  vei  que  la  petassari 
De  viande  de  careima  eiflancan  lo  mari. 

L.  3. 

Petassià.  —  Raccommodé,   où   l'on  a  mis  des 
pièces. 
L'autro  porte  su  si  un  gipon  petassià. 

L.  2. 

Petassié,  v.  a.  —  Rapiécer  et  aussi  s'occuper  de 

chiffons. 
Pétavin,  s.  m.  —  Mûre  des  buissons  dont  la 

plante  épineuse  rampe  sur  le  sol. 

Pet-de-bou,  s.  m.  —  Troglodyte. 

Peteytrassi  (fare).  —  Broyer,  anéantir. 
Perqu'attendo  je  tant  de  fare  peteytrasse 
De  la  petita  via  que  mon  gro  corp  embrasse? 

M.  4. 

Pétillion,  s.  m.  —  Pain  de  noix. 

Petiot,  s.  m.  —  Petit  enfant. 

Petolié,  s.  m.  —  On  donne  ce  nom  par  mépris  à 
un  péteux  d'église,  à  une  personne  qui  pète 
incessamment  et  aussi  à  celui  qui  arrive  le 
dernier  à  un  rendez-vous.  (Charbot.) 
Lo  darnié,  lo  petolié. 

Petolier.  —  Tardif,  qui  arrive  le  dernier. 
(Champ.) 


—  155  — 

en  parlant  d'un 


PET 

Petoliou.  —  Fendu,   fendillé 
fruit.  (Proveyzieux.) 

Pétrâ,  s.  m.  —  Poitrine,  estomac. 

Petrina.  —  Poitrine  et  aussi  l'estomac. 
Peutrin.  (B.) 

Petusié,  V.  n.  —  Pétiller. 

Petusié  (se).  —  Se  battre. 

Baillié  inà  petusià,  c'est  frapper  quelqu'un.  (B.) 

Peu,  s.  m.  pi.  —  Cheveux,  poils. 
Lou  peu  pendolan,  les  cheveux  tressés  comme 
pour  un  mariage  ou  un  jour  de  fête. 
E  ne  faut  pa  pensa  que  lou  peu  pendolan 
le  sorto  de  chié  no  devan  la  fin  de  l'an. 

M.  4. 
Peuce.  —  Puis,  ensuite,  sitôt  après. 
Poeisse.  (B.) 

Peu  que.  —  Depuis  que. 

L.  3. 

Peuri.  —  Se  dit  des  choses  qui  se  corrompent 
en  les  gardant.  (Gharbot.) 

Peuri,  adj.  —  Devenu  maigre,  flétri. 

Eyt  gueut'itiè  qu'a  peûri  dépeu  que  Vayien  pas  veA! 
Peusse.  —  Et  puis. 

L.  3. 
Pey,  s.  m.  —  Pois,  légume. 

U  ne  sçat  ce  qii'u  mâche,  u  ne  sçat  ce  qii'u  hâve, 
Si  je  parla  de  pey,  u  me  repond  de  fave. 

M.  4. 
Pey,  s.  f.  —  Paix. 

La  pey  porte  pertout  la  hranchi 
D'oUvié. 

M.  4. 
Pey,  s.  m.  —  Poids. 

Le  hla  u  pey  de  l'or  se  pèse 

Et  l'on  ne  fat  plu  point  d'empesé 

A  causa  de  la  chareiti. 

M.  6. 
Messieu  du  Parlamen  qui  pézont  u  gro  pey 
L'interest  de  chaqu'un  font  publier  la  pay. 

M.  7. 
PeychoH,  s.  m.  —  Pêcheur,  qui  prend  du  pois- 
son. 
Renoulhard  de  Moiren,  peychou  de  Noyarey. 

M.  4. 
Peyret,  s.  m.  —  Chaudron. 

Peyrô.  —  Chaudron.  (J.  0.) 

Peyroleyri.  —  Se  dit  d'une  rue  où  se  fabriquent 
les  chaudrons. 

Peypolié,  s.  m.  —  Chaudronnier. 
lirut  de  peyrolié,  concert  exécuté  sur  des  cas- 
seroles, des  chaudrons,   des  poêles  à   frire, 
charivari. 

M.  7. 
Lo  tahorineyro 
De  la  granda  aibai  de  bon  et  maugouvert 
Fariet  chey  le  mayson  de  dret  ou  de  traver, 
Eycarabossiriet  du  peyrolié  le  casse, 
Voyantariet  le  bosse  et  toute  le  cocasse. 

M.  8. 


PIC 


Peyrorout,  s.  m.  —  Chaudronnier,  rétameur. 
La  guerra,  Dieu-marcy,  avec  son  migitout. 
Comme  sont  à  lieaumont  manda  lou  peyrorout. 
Est  manda  loin  d'icy. 

M.  7. 

Peysson,  s.  m.  —  Poisson. 

M.  5. 

Peytavin,  s.  m.  —  Espèce  de  mûre  sauvage. 
l'ay  deque  me  charfa,  te  tetto  le  chamoeyse, 
le  migeo  peytavin,  mayousses  et  flamboeyse. 

M.  8. 

Peytillon.  —  Espèce  de  gâteau  fait  avec  le  ré- 
sidu de  la  noix  lorsqu'elle  a  été  pressée. 
Eme  ehau  d'elV  autant  que  de  lour  peytillon. 

M.  4. 

Pézalei,  s.  m.  —  Flocon.  Se  dit  de  la  neige  qui 
tombe  à  l'état  de  petits  grains  ressemblant  à 
des  pois. 

Fat  de  grau  pézalei  de  nei. 


Trace  qu'imprime  le  pied  en  mar- 


Pià,  s.  f. 
chant. 
Pluriel  :  le  piéy. 
La  pio  en  1659. 

Pià,  s.  m.  —  Chemise. 

le  gagirin  mon  pia  que  dessout  lo  soley 
Lon  ne  trouvariet  pa  pot  estre  sa  semblabla. 

M.  4. 
Quand  lo  pot  du  meillou  coutariet  un  florin, 
Per  en  bere  à  mon  sou  je  me  deichaussirin, 
r engagirin  mon  pia,  mon  fouda  et  ma  cota. 

M.  4. 


Pià,  s.  m 
Piaffa.  - 


Lange  pour  les  nouveau-nés. 


Embarras,  volume,  esbrouffe. 
Lour  rognon  ne  sont  pa  ouvert 
Per  se  garanda  de  l'hyver, 
Pamoin  à  veire  lour  piaffe, 
To  diria  que  den  l'or  tout  gaffe. 

M.  6. 
No  la  respecton  plu  que  toutta  votra  piaffa, 
Vey  qui  de  se  faveur  et  per  vo  gniffe  gniaffe. 

M.  8. 

Piâro,  prénom.  —  Pierre. 

Plais.  —  Tout  récemment,  tout  dernièrement. 
Je  venions  tôt  piais  d'être  fat. 

Latal. 

Plat,  s.  m.  —  On  nomme  ainsi  le  bonnet  de  toile 

empesé  d'une  femme  de  la  campagne. 
Charbot  écrit  aussi  :  peiat. 

Piatonâ,  v.  n.  —  Se  dit  des  petits  enfants  qui 
commencent  à  marcher;  se  dit  aussi  d'une 
personne  qui  va  lentement  et  à  petits  pas. 

Piau,  s.  m.  pi.  —  Langes  pour  enfants  au  ber- 
ceau. 

Picabrot.  —  Buveur  endurci,  ivrogne.  Se  dit 
surtout  des  habitants  de  la  vallée  du  Graisi- 
vaudan. 


PIC  —  156  — 

Picapioii.  —  Malheureux,  malpropre,  qui  a  des      Pidâ,  s.  f. 

poux,  qui  est  dévoré  par  la  vermine. 
Charreyri  du  marchan  gui  vend  chosa  pcr  autra, 
Rend  ce  gu'u  picapiou  tu  a  ititerina, 
Ou  que  lou  picapiou  ont  trop  sarrazina. 

M.  7. 

Picarna,  s.  f.  —  Chassie,  humeur  gluante  des 
yeux. 

Picarnou.  —  Qui  a  les  yeux  chassieux. 

l'icarnuu  de  Sainct  Oeorgo,  eymurti  de  Sinar. 

M.  4. 
Lou  douzicti  picarnoud,  lou  menton  de  galochi, 
Le  sourillit  dinanou  et  in  grand  na  de  piochi. 

Ménilgrand. 

Picarnousa.  —  Chassieuse. 

Petita  picarnousa! 

L.  1. 

Pic-vert.  (Boudeille.) 


FIL 


Pichat,  s.  m.  — 

Pichié,  v.  a.  —  Aiguillonner. 

Que  sarat  to  cecy,  tout  lo  mondo  me  piehe, 
Ma  fena  contra  mi  de  mal  en  pi  s'affiche, 
I  hrut  mey  qu'un  molen  qui  ne  pot  tempora. 

M.  4. 

Pichola,  s.  f.  —  Poche  que  se  fait  le  paysan  en 
sortant  sa  chemise  au-dessus  de  la  ceinture 
de  son  pantalon.  (B.) 

Pichôla  (la).  —  La  plus  petite,  la  dernière  ve- 
nue, la  benjamine;  le  ou  la  préférée. 

M.  4. 

—  Pic-vert. 
pichoo,  en  traînant  sur  la  finale. 


Femme  molle,  lente  et  pares- 


Piehol,  s.  m. 
Se  prononce  ; 
(Proveyz.) 

Picorna,  s.  f. 

seuse.  (B.) 

Picorou,  s.  m.  —  Celui  qui  monte  sur  les  arbres 
pour  en  cueillir  les  fruits  et  surtout  les  en- 
fants   qui    vont    voler    les    fruits    dans    les 
champs,  maraudeur. 
Sur  ïouz  ahro  per  ley  i'ay  fat  lo  picorou, 
Noz-  cstion  famillié  comme  frare  et  serou. 

M.  4. 

Picota.  —  Creusée  avec  un  pic. 

Sa  cahorna  un  tcn  fut  picota  per  una  gran  parchia 
de  faye. 

L.  1. 

Picota.  —  Petit. 

Vciqui,  mon  picota,  vciqui  lou  gran  pleizi, 
Duquâlo  à  la  cour  on  et  assegrezi. 

L.  2. 

Picota,  s.  f.  —  Mesure  des  liquides.  Un  demi- 
litre  environ;  c'est  la  moitié  du  pot. 

Picourou,  s.  m.  —  On  appelait  ainsi  les  usu- 
riers qui  prêtaient  de  l'argent  aux  paysans  et 
qui  se  faisaient  donner  du  bétail  en  gage. 
I'ay  faya  louz  uvaro  ci  maudit  picourou 
Qui  preyton  scn  prêta  u  poro  labourou. 
Afin  de  deysola  l'orphelin  et  la  viousa 
A  tirié  un  eypan  lour  lingua  venimousa. 

M.  8. 


Pitié,  compassion,  commisération. 
/S'en  pida. 

L.  1. 
N'as-tu  poin  de  pidaî 

M.  5. 
Si  la  pida  vo  pot  rendre  l'arma  sensiila 
U  deipleisi  que  j'ai,  preita  me  vostra  sibla 
Que  fat  dansié  chacun,  per  lou  fare  eigruisié 
Quand  u  saron  upres  de  guoque  gro  ronsié. 

M.  4. 

Pidanci,  s.  f.  —  Régal,  nourriture  délicate. 
Quan  on  a  que  hcn  pu  de  que  s' empli  la  panci, 
V  fare  quoque  co  lou  serviet  de  pidanci. 

L.  3. 

Pidancié,  v.  a.  —  Manger  de  bonnes  choses  et 
faire  durer  le  plaisir  longtemps. 

Pidou.  —  Qui  se  laisse  apitoyer,  qui  est  sensi- 
ble aux  malheurs  d'autrui. 

Pié-copet  (à),  loc.  adv.  —  A  cloche-pied,  sur  un 

seul  pied. 
Alla  à  pié-copet,  sauter  sur  un  seul  pied  et 

aussi  ne  point  montrer  de  franchise,  ne  pas 

suivre  la  ligne  droite,  agir  autrement  qu'on 

ne  pense. 

Ne  me  pren  pa  icy  per  un  raporta  pet. 
Tu  sça  que  je  ne  voey  jamey  à  pied  coupet. 

M.  4. 

Pié  dcciiau,  s.  m.  pi.  —  Les  carmes  déchaussés. 
Lou  pié  déchau  suivion  coma  lou  zautrou  moino. 

B.  9. 

Piédeicliau.  —  Carme  déchaussé,  capucin. 

Lou  patissié  sont  de  plautru 

Et  quasi  to  de  gro  ventru 

Qu'amon  mei  una  grossa  soupa 

Per  lo  profit  de  lour  charoupa 

Que  lo  sermon  d'un  piédeicliau 

Qu'endurci  la  fret  et  la  chau. 

M.  6. 
Picr.  —  Seulement,  à  l'instant. 
Tôt  pier,  presque  au  moment  où  je  vous  parle. 

Piey,  s.  f.  pi.  —  Traces. 

A  toutte  vostre  piey  no  dehvon  un  hcysié. 

M.  5. 

Pignà,  s.  f.  —  Poignée,  tout  ce  que  peut  contenir 
une  main  fermée. 

Ina  pigna  de  terra. 

Pignà,  v.  a.  —  Peigner. 

Bian  pignâ,  bien  peigné,  bien  astiqué,  châtié  en 
parlant  du  langage. 
Vostron  francilhimen  (langagco  bien  pigna) 
Lo  fariet  jacqueia  insi  qu'un  jay  deigna. 

M.  4. 

Pignéro,  s.  m.  —  Peigneur  de  chanvre. 

Pigno  ou  pignon,  s.  m.  —  Peigne. 

N'avei  pigno  ni  dei  pcr  se  bien  neteyié. 

L.  1. 

Pignoulé,  s.  m.  —  Etui  à  aiguilles. 

Pillcyro,  s.  m.  —  Pillard,  voleur. 

Louz  impi,  lou  pilleyrou,  lou  brisérou  de  crouî. 

Méuil^i-and. 


PIL  —  i 

Pilon,  s.  m.  —  Nom  donné  à  un  bœuf. 

Pimponà.  —  Paré,  habillé  avec  prétention. 
(Champ.) 

Piniponâ  (se).  —  Se  dit  particulièrement  des 
femmes  et  des  filles.  S'ajuster,  s'orner,  se 
parer. 

Pinchi,  s.  f.  —  Sonnette  de  cuivre  que  l'on  atta- 
che au  cou  des  bêtes  à  cornes. 

Pindolà,  V.  a.  —  Pendre,  suspendre. 

Pindolà,  V.  n.  —  Pendre  et  être  pendu. 

Pinéa,  s.  f.  —  Bois  de  pins. 

Pinçieon,  s.  m.  —  Pigeon. 

Ame  tet  lou  pingeon,  veyqui  per  leu  un'  ala! 

M.  4. 
Pingoiirîé,  s.  m.  —  Etui  destiné  à  renfermer  des 
aiguilles. 

In  hrâvo  pingourié  de  bout. 

Pingua,  s.  f.  —  Jeune  fille  méchante  et  de  mau- 
vais caractère;  petite  fille  têtue  qui  trépigne 
et  saute  quand  on  veut  lui  faire  faire  quel- 
que chose. 

Pinôta,  s.  f.  —  Sapin. 

La  pinota  tojotir  dépasse  la  pivola. 

Proverbe  dauphinois. 
Pinote  (le).  —  Les  sapins. 

Pinponâ.  —  Attifée,  parée,  vêtue. 

/  aarict  ien  inco  à  vottstrouz  eyu  plu  bella, 

8i  Iheatiet  pinpona  comm'una  dameisella. 

M.  4. 
Pintà,  v.  a.  —  Peindre,  teindre,  farder. 

La  fena  ne  det  pa  se  fare  de  hrignole, 

Se  pinta  lo  visagio,  entortillié  lo  pei 

Ala  deibaterna,  et  montra  quoque  fei 

Juqu'u  bout  du  tetet. 

L.  3. 

Pintolâ,  v.  a.  —  Peindre,  teindre,  farder. 
Ij  volo  pintola 
Visagio  et  peiturina. 

L.  3. 
Pintupà.  —  Peint. 

Lo  tour  eyre  garni  de  tela  pintura. 

B.  9. 

Pio,  s.  m.  —  Dent  de  peigne,  de  râteau,  etc. 
(Charbot.) 

Piôlâ,  V.  n.  —  Se  dit  d'une  personne  fort  en- 
rhumée et  qui  ne  peut  plus  se  faire  entendre. 
Pioulâ.  (B.) 

Piot,  s.  m.  —  Vin,  boisson  en  général.  (Champ.) 
Piôta.  —  Patte  d'un  animal. 
Charbot  dit  :  planta. 

Piou,  s.  m.  —  Pou,  insecte. 
Piou  revi,  faiseur  d'embarras,   avorton,   petit 
homme  qui  se  dresse  comme  un  pou  sur  une 
rogne. 

N'ét  poin  de  piou  revi 
Que  ne  se  face  ore  à  sa  fena  servi, 

h.  1. 


37 


PIS 


Piouchié,  v.  n.  —  Piailler,  se  dit  des  petits  oi- 
seaux qui  crient  sans  cesse. 
Piouchié  comme  puzin  qui  ont  perdu  lour  couva. 

M.  5. 
Piou  de  serpen,  s.  m.  —  Grosse  mouche  que 
nous  appelons   «  demoiselle   »   et  dont  nos 
paysans  croient  que  la  piqûre  est  venimeuse. 

Pioulâ,  V.  n.  —  Faire  entendre  un  son. 
Je  ne  poey  plu  pioulâ. 

Piouliou.  —  Pouilleux,  crasseux. 

Pioullié,  V.  a.  —  Enlever  les  poux. 

Piourevi —  Vilaine  bête. 

Lou  griffon,  eytapié,  maltotié,  ootnmisseiro, 
Soudar,  passuvolan  et  meychen  piourevi 
Qui  n'ont  fat  que  migié  et  n'ont  jamcy  servi. 

M.  7. 

Pipà,  s.  f.  —  Primevère. 

Pipe.  —  Primevères. 

Talle  qu'u  mey  de  mar  sont  le  pipe  din  l'herba. 

M.  5. 
Plpettà,  s.  f.  —  Primevère. 
Pluriel  :  pipette. 

Piqua,  V.  a.  —  Piquer,  conduire  les  bœufs. 
U  l'ame  mei  quogu'un  gui  sçache  do  l'eulhon 
Bien  piqua  lo  grivel,  lo  jay,  lo  parpalhon. 

M.  4. 
Grivel,  jay,  parpaillon,  autant  de  noms  qu'on 
donnait  jadis  et  qu'on  donne  encore  aux 
bœufs.  Grivel,  blanc  tacheté;  jay  et  jailli, 
jaune;  parpaillon,  tacheté  de  couleurs  diffé- 
rentes. 

Piquabrot,  s.  m.  —  Oiseau  de  la  famille  des 
grimpereaux,  le  torchepot. 

Piquarot,  s.  m.  —  Forte  pioche  à  deux  pointes 
dont  se  servent  les  cantonniers. 

Piquerna,  s.  f.  —  Chassie.  (Champ.) 

Piqueta,  v.  a.  —  Choisir  de-ci  de-là  les  graines 
les  plus  mûres  sur  une  treille. 

Piroula,  s.  f.  —  Pilule  et  par  extension  un  verre 
de  vin. 
Deipachon,  avalon  inco  cesta  piroula 
Per  no  chassie  due  eyu  tout  à  fat  la  nievola. 

M.  4. 

Pisi,  g.  f.  —  La  meule  qui  sert  à  broyer  les 
noix. 

Ina  pisi. 

Pisichin  ou  pissichin,  s.  m.  —  Panari. 

Lou  pisichin  u  dey. 

L.  1. 
Poisse-tel  avei  u  dei  lou  pisichin. 

L.  1. 

Pisic,  V.  a.  —  Piler,  broyer  dans  un  mortier. 
Meneitrié  mouz  ami,  tochié  me  un  biau  brando. 
Est  per  pisié  loiiz  au  que  je  vo  lo  demanda. 

M.  4. 
Pisié  louz  au,  sauter  avec  frénésie  sans  changer 
de  place. 


PIS 


—  158  — 


l'LE 


Pison,  s.  m.  —  Pilon. 

Vna  gueina  de  cur  ne  vaut  ren  «en  cotel, 
Ni  mortié  gen  pison,  ni  ottla  sen  eulleiri, 

M.  4. 

Pissarôta,  s.  f.  —  Petit  jet  d'eau,  fontaine  qui 
fournit  peu  d'eau.  (Proveyz.) 

Pisscrôta,  s.  f.  —  Petit  tuyau  de  fontaine. 

Pissié,  V.  n.  —  Pisser. 

Se  regarda  ou  se  senti  pissié,  se  dit  d'une  jeune 
niie  qui  devient  nubile. 

le  lour  direy  ma  râtela, 
Sen  oublié  cette  niflouse, 
Ni  cette  petite  pisaouse, 
Qui  per  sçavei  un  po  dangié 
Se  regardon  deija  piagié. 

M.  6. 

Pissouse.  —  Pisseuse,  qui  pissent  encore  au  lit. 
Se  dit  de  celles  qui  veulent  faire  les  jeunes 
filles  avant  l'âge. 


PU,  s.  m. 


-  Pieu,  pic. 
Eysuta  comm'un  pit. 


M.  5. 


Pitau.  —  Malheureux,  mendiant,  tout  individu 
dont  l'état  inspire  de  la  pitié. 
Vn  pitau  de  vilagio. 

li.  2. 
Pitiet.  —  Petit,  jeune.  (Gaude.) 

Pitou.  —  Pitoyables,  dignes  de  pitié,  misérables. 
Veicy  de  pitou  gey,  veici  mait  diablari. 

L.  1. 

Pitrot,  s.  m.  —  Estomac,  jabot  d'oiseau. 
Avei  quoqua  ren  din  lo  pitrot,  avoir  quelque 
chose  sur  le  cœur.  (Champ.) 

Pitronâ,  v.  n.  —  Bouder,  gémir  comme  quand 
on  a  le  cœur  chargé  et  gros  de  soupirs.  (Char- 
bot.) 

Pitrorou,  s.  m.  —  Rouge-gorge. 

Pitrougnié,  v.  a.  —  Toucher  malproprement,  pé- 
trir à  pleines  mains  et  sans  soin. 

Pivoine,  s.  m.  —  Bouvreuil. 
Au  féminin  :  pivoina. 

Pivolà,  s.  f.  —  Le  peuplier. 

Pivot,  s.  m.  —  Peuplier. 

Pivou,  s.  m.  —  Le  peuplier. 
Piveou  et  pivour.  (B.) 

Pizià,  s.  f.  —  Une  pressée  et  aussi  une  pincée. 
Wang  asaé  de  nuit  pe  fâre  ina  pizià. 
Ina  pizià  de  aâ, 

Pizié,  V.  a.  —  Piler,  broyer  dans  un  mortier. 

M.  7. 
Piri-sâ,  s.  m.  —  Mortier  pour  piler  le  sel. 
Pizon,  s.  m.  —  Pilon. 
Plaçageo,  s.  m.  —  Emplacement.  (B.) 


Plaideyé,  v.  a.  —  Plaider,  prendre  la  parole 
dans  une  affaire. 

l'en  gçavo  que  gariont  en  pena 
De  plaideyé  per  una  fena 
Que  voudriet  répéta  son  dret. 

M.  6. 
Plaicleyan,  s.  m.  —  Plaideur. 

Lo  co  du  plaideyan  eirat  de  mal  en  pi. 

M.  0. 

Plan.  —  Doucement,  sans  se  presser. 
TJ  migeont  plan,  machont  bien  la  pidangi, 
Per  en  fare  chavi  un  po  mey  din  la  pangi. 

M.  7. 
Alla  plan,  qui  va  plan  va  gan. 

Planâ,  V.  a.  —  Gravir,  monter,  grimper  sur  un 
arbre. 

Planot,  s.  m.  —  Grimpereau,  oiseau.  (Proveyz.) 

Plan  plan.  —  Tout  doucement,  lentement,  sans 
se  presser. 
Vou  Vouaaia  veu  plan  plan  de  la  couch'  eiquillié. 

L.  1. 
Planta  (se).  —  S'arrêter. 

Platita-tc,  tu  me  perds,  fuyard,  ai  tu  n'arregte. 

M.  8. 
le  ne  me  planto  ren,  car  niât  ren  à  gagnié. 

M.  8. 
Platelâ,  s.  f.  —  Un  grand  plein  plat. 

Platinat,  s.  f.  —  Plaque  en  fonte  appliquée  sur 
le  fond  d'une  cheminée. 

Platpo,  s.  m.  —  Place  de  village  oià  les  habitants 
se  réunissent.  (Champ.) 


Planta,  s.  f.  - 

On  dit  aussi 


-  La  patte  d'un  animal. 
piôta. 


Plaute,  s.  f.  pi.  —  Les  pieds  et  aussi  les  mains, 
comme  nous  disons  encore  dans  un  sens  très 
familier  :  les  pattes. 
D'eyga,  d'eyga,  meyna,  versa  deaau  le  plaute 
De  monaieu  Babolin  que  vou  confia  se  jaute. 

M.  4. 
Plautra,  s.  f.  —  Boue  liquide. 

M.  7. 

Plautru,  adj.  —  Lourd,  pesant  au  point  de  vue 
physique  et  moral. 

Plâyo,  s.  m.  —  Platane. 

Plegno  (je).  —  Je  plains,  je  déplore. 

le  plegno  tou  travau,  et  non  pa  mon  domageo. 

M.  5. 
Pleigi,  s.  f.  —  Caution.  (Proveyz.) 

Ina  fena  ne  pot  pas  no  servi  de  pleigi  din  gueW 
affare. 

Proveyzieux. 
M.  8. 

Pleigno  (je) Je  plains. 

Hellal  poro  Philin,  je  pleigno  bien  ton  sort. 

M.  5. 
Je  te  pleigno,  cousin,  et  ie  geu  affligea 
De  ce  que  tu  ne  sa  corne  t'es  engagea. 

M.  8. 


PLE 


—  159 


Pleçjnon  (je).  —  Je  plains. 

Adieu,  boton  de  rosat  adieu,  biau  puceUigco! 
le  ne  te  plegnon  ren,  car  se  faut  sempcllié, 
Quand  la  noi  est  bien  cergni  e  la  faut  eychalUé. 

M.  4. 

Plévi  ou  pleivi,  s.  f.  —  Pluie. 

V  nurian  lour  eeufan  it  ven  et  à  la  pleivi. 

L.  3. 

Pleyvi,  s.  f.  —  La  pluie. 

hm  pleyvi  routa,  une  pluie  torrentielle. 

M.  5. 
Fare  tintamarra  avec  la  pleyvi  routa 
L'ariillari  de  l'air. 

M.  5. 

Plomba,  V.  n.  —  Tomber  comme  du  plomb  en 
parlant  du  vol  d'un  oiseau.  (Proveyz.)  , 

Plot,  s.  m.  —  Gros  billot  servant  de  siège  et 
aussi  le  morceau  de  bois  qui  sert  au  boucher 
à  dépecer  sa  viande. 

Plot.  —  Il  pleut. 

M.  4. 

Plôta,  s.  f.  —  Patte. 

Si  vozé  jantes  veu  quoque  lou  enragia 
De  mala  pourmoni,  de  fan  avei  rongia 
Et  tota  eiferbellià  una  pora  chourota 
Sur  la  quai'  u  l'at  mei  d'aventura  la  plôta. 

L.  1. 

Plôte,  s.  f.  pi.  —  Pattes. 

^6  le  plùte  du  zour  ne  le  den  du  senglar 
Ne  lour  fasicn  eijar. 

L.  3. 

Plou,  s.  m.  pi.  —  Pleurs. 

Lou  dou  rut  de  me  plou  neyon  toutta  ma  vcnna. 

M.  4. 
Afin  que  je  me  neyo  din  la  mer  de  me  plou. 

M.  5. 

Plourà,  V.  n.  —  Pleurer,  verser  des  larmes. 
Ploura,  fenes,  ploura,  sans  vo  z'u  laissier  dire. 

Ant.  Reinier. 

Ploura-pan,  s.  m.  —  Avare,  ladre,  chiche. 
Quant  faut  payé  u  font  la  cagni, 
Laisson  donq  cellou  ploura-pan 
Avec  lour  grosse  den  copan. 

M.  6. 

Plouràssi,  s.  f.  —  Personne  qui  pleurniche  tou- 
jours ou  feint  de  pleurer,  comme  font  les  en- 
fants qui  veulent  qu'on  cède  à  leurs  caprices. 
Eyt  inà  plouràssi. 

Pleure,  V.  imp.  —  Pleuvoir. 

Elle  portant  l'eicherpa  neiri 
Coma  la  bella  iardineiri, 
Et  sen  considéra  si  plot 
Elle  porton  de  plu  gro  flot 
Sur  lour  soular. 

M.  0. 

Plourre.  —  Pleuvoir. 

Aussi  tù  à  grand  coup  qu'u  fît  plourre  sur  ello. 
Sa  vallou  me  rendit  l'officio  d'un  fidéllo. 

M.  5. 


POI 

—  Pleuvoir  légèrement. 


Plovlgnié,  v.  n.  unipers. 
Plovigne. 

Plumacho,  s.  m.  —  On  appelait  ainsi  le  large 
chapeau  à  plumes  que  portaient  les  seigneurs 
au  xvu*  siècle. 
Lo  veitu  per  ilay,  umbragea  d'un  plumacho. 

M.  4. 


Plumassié,  v.  a. 

peler. 


Plumer,  enlever  les  plumes. 


Po.  —  Peu. 


Un  po  de  pan. 


M.  5. 


Poâ,  V.  a.  —  Ebrancher  les  arbres,  en  couper 
les  petites  branches,  les  tailler,  tailler  la  vi- 
gne. 

Poiver.  (B.) 

Poé.  —  Puis,  ensuite,  après. 

Poeishier.  —  Depuis  peu.  (Chamb.) 

Poeisse.  —  Puis,  tantôt.  (Champ.) 

Poeisse.  —  Ensuite. 

Et  poeisse  Ion  s'endort  su  lo  chant  duz  izeyu. 

M.  4. 
PoeLssi  (vo).  —  Vous  puissiez. 

Afin  que  vo  poeissi  recogneutre  que  gnat 
Magicien,  feiturié.  livro,  ni  armagnat 
Qu'en  sQache  tant  que  mi. 

M.  4. 
Poeisso  (que  je).  —  Que  je  puisse. 

M.  5. 
Poeisson  (se).  —  Se  puissent. 

M.  5. 

Pogeo,  s.  m.  —  Pouce. 

/  tin  lo  pogeo  à  la  centuri 
Tandi  que  l'apprentif  pique  de  la  larduri. 

M.  4. 

Pogni.  —  Sorte  de  tourte  dauphinoise  faite  avec 
des  fruits  ou  des  légumes. 
La  pogni  ensofrana  luyet  dessu  la  tràbla. 

L.  3. 
Pognon,  s.  m.  —  Petit  pain. 

Poi.  —  Pu. 

Iz  eussion  poi  bazi 
Pruto  que  de  lour  fare  un  poro  deipleizi. 

L.  1. 
N'a  poi  fare  un  repa  de  quoque  causa  grassa. 

M.  6. 
Poi.  —  Puits. 

Charreyri  du  grand  poi,  ton  cour  n'est  pa  de  piera, 
Car  tu  es  charitabla,  inco  que  tu  set  fiera 
D'avey  dou  presidan. 

M.  7. 

Poïâ,  V.  a.  —  Monder.  (Champ.) 

Pointieu.  —  Pointues. 

Lo  Rei  sor,  à  la  fin,  per  alà  à  Veigleizi, 
Et  ne  lo  pot-on  vei  que  per  una  dareizi 
D'alabarde  pointieu. 

L.  2. 


POI 


—  IfiO 


POR 


Pointio.  —  Pointue, 

Poire,  V.  a.  —  Pouvoir. 

Ne  se  poire  assola. 


L.  1. 


L.  3. 


Poishié.  —  Depuis  peu,  pas  plus  tard  qu'hier. 

Poisou.  —  Nom  donné  par  les  paysans  à  la  benne 
suspendue  à  une  longue  chaîne  de  fer  enrou- 
lée à  une  poulie  et  qui  sert  à  puiser  de  l'eau 
dans  un  puits. 
La  fena  ne  vaut  ren  {comm'un  poi  aen  poisou) 
8i  n'ét  bien  fréquenta,  et  si  n'ét  à  son  sou 
Eitreilla  du  haston  qui  porte  medecina. 

M.  4. 

Poissanta.  —  Puissante. 


Poisseize.  —  Puisse. 

Per  afin  qu'u  poisseize  passa. 


L.  2. 


N'ét  fena  si  drià,  si  gaillarda  et  si  sàna 
Qu'y  poisseize  tornà  diu  fei  de  la  semana. 

L.  3. 

Poissen.  —  Puissant. 

Et  peu,  mosse  Cravin,  pru  poissen  que  natura, 
Non  zoutarat  si  granda  et  douci  conorturaf 

L.  3. 

Poitron  et  aussi  potron.  —  Terme  de  mépris; 
nous  dirions  dans  le  même  sens  :  vieille  bête! 
Ceu  poitron  n'ère  pa  en  cervéla. 

L.  3. 

Poizier.  —  Pas  plus  tard  qu'hier,  tout  récem- 
ment. 
Poizier  la  Jaquemeta  en  son  pcrtà  tenit 
TJna  gran  sinagoga. 

L.  1. 

Polâcro.  —  Hypocrite,  qui  cache  son  jeu. 

Polaille.  —  Poules. 

le  leissirei  mouri  de  sep  nostre  polaille. 

M.  4. 

Polailli,  s.  f.  —  Poule.  Se  dit  communément  de 
quelqu'un  qui  se  plaint  toujours. 
V  l'eyt  coma  la  polailli  blanchi 
Qu'a  tojour  mû  à  la  piôta  ou  à  l'anchi. 

Polalhe.  —  Poules. 

Se  couchié  de  jour  comme  font  le  polalhe. 

M.  4. 
Polaille  en  1659. 

Polat,  s.  m.  —  Poulet. 

Et  ceu  quarta  sen  fon  venit  Vautra  semana 
Eicarfoirié,  lacet!  un  nid  d'irondelat 
Que  de  notron  segnou  son  lou  petit  polat. 

L.  1. 
On  n'y  trove  point  d'œu,  polaille,  ni  polat, 
Dindo,  chourot,  cayot,  per  bien  garni  un  plat. 

M.  7. 

Poletâ  (se).  —  Faire  l'amour.  Se  dit  des  oiseaux 
qui  cherchent  à  nicher  et  qui  volettent  l'un 
contre  l'autre  en  se  jouant. 


Polhcn.  —  Jeune  cheval. 

Du  pied,  de  Veypala  ou  du  groin 
Lo  polhen  semble  à  la  cavaUt. 

Pollien  en  1659. 


M.  4. 


Polien  ou  pollen,  s.  m.  —  Poulain,  jeune  cheval. 

Comm'un  joeyno  pollen  à  poin  de  travaillié 
Per  me  fare  ginga  me  faut  pa  gatillié. 

M.  4. 
Et  aussi  :  poillen  en  1659. 

Poloùna,  s.  f.  —  Petite  poulette. 

Ponâ,  V.  a.  —  Acquitter  une  dette,  payer  ce 
qu'on  doit,  foncer. 

Pôna  itiè. 

Ponchi,  s.  f.  —  Reteni  ponchi,  se  réserver  une 
portion  sur  une  chose  trouvée.  (Champ.) 

Ponçon,  s.  m.  —  Le  désir,  l'aiguillon  de  la  chair. 
A  vos  uni  rian  ne  s'oppose 
Quand  vo  ressintez  le  penets 
Que  lo  ponson  de  la  chair  cause. 

Latal. 

Ponti,  s.  m.  —  Traverses  de  châtaignier  sur 
lesquelles  reposent  les  tonneaux  dans  les 
caves. 

Pontif.  (B.) 

Popel,  s.  m.  —  Bout  de  sein  d'une  femme. 

M.  4. 


Popet,  s.  m. 
nourrice. 


Le  bout  de  la  mamelle  d'une 


Popeu,  s.  m.  pi.  —  Tétines  de  la  vache. 

Popine.  —  Fraîches  et  bien  portantes. 
Jaute  popine,  joues  fraîches  et  roses  comme  le 
sein  d'une  femme  {lo  popet). 
L'on  ne  veit  que  de  flou  en  se  jaute  popine. 

M.  5. 

Popousa,  s.  f.  —  Littéralement  :  papesse  et  aussi 
poupée. 
En  tout  ce  qu'oti  lo  vou  u  nat  pa  son  parey. 
Et  ley  d'autro  coustié  ressemble  una  popousa. 

M.  4. 

Populat,  s.  m.  —  Le  peuple,  les  gens  de  la  plus 
infime  condition. 

Lo  petit  populat. 

M.  5. 

Porchet,  s.  m.  — ^  Le  porc  frais,  celui  qui  n'a  pas 

encore  été  salé. 
De  là  :  porchetâ,  déchiqueter,  mettre  en  pièces 

le  cochon.  (Charbot.) 

Porchi.  —  Littéralement  :  cochonne,  qui  a  mau- 
vais cœur,  d'une  avarice  crasse. 
/  net  ren  porchi,  elle  a  bon  cœur. 

51.  4. 

Poreta,  s.  f.  —  Pauvrette,  terme  de  compassion. 
Et  ne  poisit  jamai  la  poreta,  lacet. 
En  intran  sonlamen  lour  dire  Dieu  seiset. 

L.  1. 

Porillon,  s.  m.  —  Asphodèle,  épis  de  la  Vierge. 


POR  —  161  — 

Porpii.  —  Gras,  bien  portant. 

Porta,  s.  m.  —  Portail,  grande  porte  d'entrée. 

L.  1. 

Portou,  s.  m.  —  La  branche  qui  porte  le  raisin. 
Lo  portou. 

Possi,  s.  f.  —  Mamelle  d'une  vaohe,  d'une  chè- 
vre, d'une  brebis. 
Au  pluriel  :  de  possè. 

La  possi  boteufla  âe  lacet. 

L.  1. 
Posso  (je).  —  Je  peux,  je  puis. 

Posson,  s.  m.  —  Jeune  veau  qui  tète  encore. 

Possonâ,  V.  a.  —  Téter,  en  parlant  des  animaux. 
(Champ.) 

Pot,  s.  m.  —  Mesure  des  liquides.  Un  litre  en- 
viron; il  faut  deux  picote  pour  faite  un  pot. 

Pot  (la),  s.  f.  —  La  poussière,  le  sable. 

Que  ne  aeu-je  eytendu  tout  reydo  sur  la  pot! 

M.  8. 

Potet,  s.  m.  —  Petit  trou  creusé  dans  la  terre. 
Et  aussi  :  pot. 

Potringua,  s.  f.  —  -Mélange  désagréable,  mau- 
vais ragoût. 

Potringua,  v.  a.  —  Tripoter,  manier  sans  au- 
cune espèce  de  soin. 

Se  potringua,  se  droguer,  prendre  des  remèdes 
à  tort  et  à  travers. 

Pottet,  s.  m.  —  Petit  creux  fait  dans  la  terre 
pour  un  jeu  de  noisettes.  (Champ.) 

Potus,  s.  m.  —  Boisson,  tisane,  potion. 
Jamei  abusigueiro 
Ne  tour  fasian  potua,  emplâtro,  ne  cristeiro. 

L.  3. 
Pou.  —  Peu. 

Pou,  s.  f.  —  Peur,  frayeur,  émotion  vive. 
Poou.  (B.) 

Pou.  —  Peur.  (Champ.) 

Pouâ,  V.  a.  —  Tailler  les  vignes,  les  arbres. 
(Champ.) 

Pouché,  s.  m.  —  Petit  cochon.  (Roq.) 

La  Bourgongni  u  Lorrain  a  fat  una  gageura 
Que  la  chair  de  pouché  sortant  du  salignon 
N'et  pa  si  bien  sala  qu'un  ou  de  Bourguignon. 

M.  8. 

Poué.  —  Puis,  ensuite. 

Poùey  (je).  —  Je  peux. 

Je  ne  poiiey  plu  marchié. 
Je  m'envoiiey  me  cachié. 


B.  9. 

Femme  grosse  et  mal 


Pouflâssi,  s.  f.  et  adj. 
bâtie. 

Poûgeo,  s.  m.  —  Pouce. 
Charbot  dit  :  pogeo. 

Pougeyié,  v.  a.  —  Patiner,  parce  qu'on  se  sert 
souvent  du  pouce.  (Charbot.) 


POU 

Pouillansciro.  —  Se  dit  d'un  gamin  qui  cherche 
toujours  à  grimper  sur  les  arbres. 
Gi-an  pouillanseiro  ! 

Pouïson,  adj.  —  Une  femme  méchante  et  de 
mauvaises  mœurs. 

Pouit,  s.  m.  —  Puits. 

Pouizon,  s.  m.  —  Poison. 

Poulalié,  s.  m.  —  Marchand  de  volailles. 
Le  boutiquet  sarrey  ne  se  vit  travaiUié 
Que  lou  cabaretié,  boulongié,  poulalié. 

B.  9. 

Poupet,  s.  m.  — •  Bout  du  sein. 

Poupeu,  s.  m.  pi.  —  Bouts  de  seins. 

Sou  dou  poupeuw  semblon  à  la  mayousse. 

Noël  Champ. 


Poupou,  s.  m.  - 
Poupousa,  s.  f. 


La  huppe.  (Boudeille.' 
-  Poupée.  (Champ.) 


Pour,  s.  m.  —  Poireau,  plante  potagère. 
Iqui  sen  déboursa  l'on  at  tout  ce  qu'on  vou, 
Per  la  souppa  de  chair  toutta  bonna  savou, 
De  ri,  de  pour,  de  chou,  herbes,  courdes  et  rave. 

M.  7. 
le  seu  cemme  lou  pour,  ma  verdou  ne  fieschit, 
l'ay  la  coa  verd'  inco  que  ma  barba  blanchit. 

M.  4. 

Pouràssi,  s.  f.  —  Crainte,  peur,  frayeur. 

Combattre  jour  et  not  seuprendre  la  pouràssi. 

M.  5. 
Amour  fat  badina  lo  ven  aver  le  flou 
Et  sauta  lou  monton  sen  pouràssi  du  lou. 

M.  4. 

Pourchet,  s.  m.  —  Porc  frais,  qui  n'a  pas  encore 
été  mis  au  saloir.  (B.) 

Pouret,  s.  m.  —  Pauvret. 

Que  faray  je  pourret 
Puisque  l'amour  m'est  aygro? 
Comm'un  aren  souret 
le  voey  deveni  maigro. 

M.  4. 


Poupetta,  s.  f.  —  Pauvreté,  misère. 

Pouretta,  com'on  dit,  abbat  souven  noblessa, 

M.  S. 
Onat  point  de  pouretta 
2Vi  mesme  de  souffranci 
Si  granda  sur  lo  eour 
Que  la  perta  en  amour. 

M.  4. 

Pourgelâ,  s.  f.  —  Un  amas  de  fruits  et  en  gé- 
néral tout  monceau  de  quoi  que  ce  soit. 
Quinta  pourgelâ  ! 

Pourgeo,  subst.  et  adj.  —  On  appelle  ainsi  les 
fruits  verreux  qui  tombent  d'eux-mêmes  au 
pied  des  arbres. 

Lo  pourgeo. 

Poupgié,  v.  a.  —  Se  vider  rapidement.  (B.) 


11 


POU  —  ifia  — 

Epargne,  parcimonie,  privu- 


l'IlR 


Pourmoni,  s.  f. 

lion. 
Mala  pourmoni,  économie  forcée,  longue  priva- 
tion, faim  dévorante. 

Un  lou  cnragia  de  mala  pourmoni. 

L.  1. 

Poûro.  —  Pauvre,  misérable,  mendiant. 
Paouro.  (B.) 

Pourou,  ousa.  —  Peureux,  craintif. 

Quand  ano  noz  allon  u  lieu  plu  dangcyrou 
Et  ou  ne  faudriet  pa  mettre  de  gen  pourou. 

M.  4. 
Mais  (lasset)  de  tou  tem  Ihat  cyta  si  pourousa 
Que  quand  i  nozat  veu  porta  un'  arquahousa, 
Lhat  ereu  que  noz  estion  de  soudar  affama 
Et  que  no  ne  venion  que  pcr  Vahasima. 

M.  4. 

Poourou.  (B.) 

Pourpe,  s.  f.  —  Pulpe,  substance  charnue  et 
molle. 
Cor  le  pourpe  du  eu  toujour  U  fon  tif,  taf. 

li.  1. 

Pourpi,  s.  m.  —  Le  biceps. 
Lo  pourpi  du  iras. 

Pourpii.  —  Gra^,  charnu,  bien  en  chair. 

Poussa,  s.  f.  —  Poussière.  Se  dit  aussi  de  la 
couchette  d'un  petit  enfant  qu'on  fait,  à  la 
campagne,  avec  de  la  poussière  d'avoine. 
Adon  de  gran  seeoussa 
La  Fleuria  se  lancit  leyen  plena  de  poussa. 

L.  1. 

Pousset,  s.  m.  —  On  donne  ce  nom  à  plusieurs 
plantes  aromatiques,  telles  que  le  thym,  le 
serpolet,  la  marjolaine  et  celles  que  l'on  fait 
sécher  pour  les  réduire  en  poudre  et  s'en 
servir  dans  les  apprêts.  (Champ.) 

Poussetà,  s.  f.  —  Le  thym. 

Poussiou.  —  Poussiéreux,  couvert  de  poussière. 

(B.) 
Pou.s.sit.  —  Qui  ne  peut  plus  souffler,  qui  a  de  la 
peine  à  respirer,  qui  n'est  plus  bon  à  rien. 
Oolu  de  Clay,  poussit  de  Varce  et  de  Risset. 

M.  4. 

Poutagié,  s.  m.  —  Marchand  de  légumes,  qui  ne 
cultive  que  des  légumes  et  aussi  qui  ne  se 
nourrit  que  d'herbages. 
Baoconié  de  Jarria,  poutagié  du  Versou. 

M.  4. 

Poutagna,  s.  f.  —  Un  amas,  un  monceau. 
Ina  poutagna  de  triffe. 

Poutou,  S.  m.  —  Baiser.  (J.  0.) 

Poutra,  s.  f.  —  Poudre,  poussière,  poudre  de  riz. 
Celle  dame  parey  sintonti  Uen  la  poutra? 

M.  4. 

Poutrâssi,  s.  f.  —  Fare  poutrâssi,  détruire,  ne 
pas  soigner. 

Poutrassié,  v.  a.  —  Tripoter,  manier  sans  soin. 


Poutpcipi.  —  A  poudre. 

La  boteilli  poutreiri,  la  poire  à  poudre. 

M.  5. 

Pouy.  —  Pu. 

VI  cussiet  fat  trey  mey  de  pénitenci 
an  eusse  pouy  la  fare  à  Mont-Fleuri. 

Noël  Champ. 

Povel,  V.  a.  —  Pouvoir. 

Je  pôyo,  je  poyien,  j'ai  poéssu. 
Foi,  pu. 

Ne  lou  zoussian  pa  poi  d'un  mei  deUavorâ. 

L.  1. 
Poisit,  put. 

Et  ne  poisit  jamai  la  poreta,  lacet. 
En  intran  soulamen  lour  dire  Dieu  seiset! 

L.  1. 

Povo  (je).  —  Je  puis,  je  peux. 

»S'i  je  lo  povo  vey,  nouz  en  s'expliquaront. 

M.  5. 

Povo  (je).  —  Je  peux. 

Je  ne  povo  pa  en  parla  solamen. 

M.  5. 

Poyà,  s.  f.  —  Montée  rapide,  mais  courte. 
Peta  comme  un  roussin  qui  monte  à  la  paya. 

M.  4. 

Poyé,  V.  a.  —  Monter,  grimper. 

Quan  la  fena  se  sin  dessu  l'aume  poyé. 
Je  ne  crei  pa  que  set  chosa  pru  amitouza 
En  touta  la  natura. 

L.  3. 

Poyet.  —  Pouvait. 

U  s'cre  de  defour  oUilla  en  la  maneiri, 
Qu'u  ne  poyet  chavi  en  touta  la  charreiri. 

L.  1. 

Poyié,  V.  a.  —  Aider  quelqu'un  à  grimper,  à 
monter. 
/  ne  poyet  plus  monta,  je  l'ay  poya. 

Poysier.  —  Dès  hier,  pas  plus  tard  qu'hier.  (Pro- 
veyzieux.) 

Prâ,  s.  m.  —  Pré. 

Prâ  bossu,  s.  m.  —  Le  cimetière. 

Prailli,  s.  m.  —  Bruant,  oiseau. 

Prau,  s.  m.  pi.  —  Les  prés,  les  prairies. 

Prayet,  s.  m.  —  Petit  pré. 

Préfat,  s.  m.  —  Travail  réglé  d'avance. 
Se  baillié  lo  préfat,  se  donner  à  soi-même  un 
travail  déterminé. 

Preifat,  s.  m.  —  Entreprise,  marché  à  forfait. 
Lou  minou,  prenou  de  grand  preifat. 

M.  5. 

Preigié,  v.  a.  —  Prêcher,  débiter  un  sermon. 
Perque  no  preiget-on? 

L.  3. 

Prégié.  —  Prêcher. 

V  me  veni  pregié  de  ne  sai  quint  honou. 


h.  3. 


PRE 

Prégon.  —  Profond.  (Charbot.) 

Préjoii  (lou) —  Les  prêches,  les  sermons. 
J'amo  miu  estre  brava. 
En  deipiet  de  se  deii,  sou  préjou  et  sa  bava. 

h.  3. 
Prelousié,  s.  m.  —  Prunier  sauvage. 

Premeyrimen Premièrement,  tout  d'abord. 

Primeyri,  première. 

Cruella  que  mou  cour  a  plassia  la  primeyri. 

M.  4. 
Prenà,  s.  f.  —  Prune. 
Pluriel  :  prenè. 

Prenei,  s.  m.  —  Prunier. 

Pfeno  (je).  —  Je  prends. 

La  filli  que  ie  preno  et  la  perlhi  d'honou, 
Contra  qui  Ion  ne  pot  trova  ren  de  rognou. 

M.  8. 
Préo.  —  Je  prie. 

Ij  préo  Dié  et  la  Viergi  Maria. 

L.  3. 
Presto,  presta.  —  Prêt,  prête. 

Pretin,  adj.  —  Qui  arrive  avant  l'âge;  se  dit 
d'un  enfant  qui  sait  trop  de  choses. 

Preull,  s.  m.  —  Second  timon  ajouté  à  celui 
d'un  chariot.  (Champ.) 

Prifat,  s.  m.  —  Tâche,  travail  qu'on  s'est  fixé  à 
soi-même  ou  qu'on  a  donné  à  faire  à  prix 
débattu. 
Avcngié  son  prifat  et  ploura  entretan. 

Priley,  pricey.  —  Par  là,  par  ici. 
Prilâva,  par  là-bas. 
Prilâmo,  par  là-haut. 
Priçâva,  par  là-bas. 
Priçâmo,  par  là-haut. 

Prim,  adj.  —  Fin,  délié,  mince,  léger. 
Au  féminin  :  prima. 

Prima.  —  Fine,  légère,  mince,  élancée. 
Elle  paront  de  prima  tela 
Lour  affeitari  de  moutella. 


M.  6. 
Fare  la  prima  bouchi,  faire  la  petite  bouche,  la 
bouche  en  cœur. 

Prima  (la),  s.  f.  —  Les  premières  chaleurs,  le 
vent  du  Midi. 
La  souchi  quand  la  prima  eyssore  sa  verdou 
Ploure  du  grand  amour  qu'eillat  en  ceu  tem  dou. 

M.  8. 
Prin.  —  Fin,  délié. 
Prin  prenan,  rusé,  madré. 

V  son  trot  furbi,  trot  chiet,  trot  prin  prenan. 

L.  1. 
Prindre,  v.  a.  —  Prendre,  saisir. 
Se  prindre,  se  marier  ensemble. 

Si  bien  que  no  porrion  sen  plu  grande  chanson 
No  prendre  et  pui  jitta  lo  froc  sur  lo  boisson. 

M.  4. 


163  -  PRU 

Priou,  s.  m.  —  Prieur  et  aussi  prior,  celui  qui 
vient  en  tête,  qui  marche  avant  les  autres,  le 
président. 
Oc  flou  tou  lou  priou  s'eyron  enbouquetta. 

B.  9. 
Pritiè.  —  Par  ici,  près  de  nous. 
Pro.  —  Assez. 

I!yet  pro  dict  :  allon  en  quoque  cabaret 
Ncyé  tou  nostrou  mau  dedin  lo  vin  claret. 

M.  5. 
Prot.  —  Assez,  suffisamment,  autant  qu'il  faut. 
Prou,  prouo.  (B.) 

Promarize,  s.  f.  pi.  —  Se  dit  des  fruits  précoces. 
Promié.  —  Premier. 

Protéta,  s.  f.  —  Préliminaires  d'un  discours, 

exorde. 
Fare  sa  protéta,  exposer  son  affaire. 

L.  3. 
Prou.  —  Beaucoup,  un  grand  nombre. 
Uncour  que  prou  le  coneisseizon. 

L.  2. 
Prou.  —  Assez. 

Et  prou  bartavela,  queyzi  te  solamen. 

M.  4. 
Le  faye  m'ont  prou  dit  ce  que  debt  arriva. 
Mais  ie  ne  creyo  pa  qu'u  se  poeisse  sauva. 

M.  8. 
Prou  de  fei.  —  Nombre  de  fois,  bien  souvent. 
Proudrâ,  v.  a.  —  Saupoudrer.  (Champ.) 

Prouleïri,  s.  f.  —  Second  timon  ajouté  à  celui 
d'un  chariot,  corde  d'un  fort  diamètre  à  la- 
quelle on  attelle  des  animaux  soit  pour  sortir 
des  arbres  de  la  forêt,  soit  pour  herser  un 
champ.  (Champ.) 

Proverau,  s.  m.  —  Sorte  de  raisin. 

Provorâ,  v.  a.  —  Répandre  en  petite  quantité, 
saupoudrer.  (Charbot.) 

Pru.  —  Plus. 

V  pru  au  du  colet. 

L.  1. 
Celou  de  ceteu  ten 
De  le  reire  burdi  n'on  pru  lour  patsaten. 

L.  1. 
Prumeiri.  —  Première. 

La  prumeiri  fei  que  je  te  griparei. 

L.  1. 

Prumeirimen.  —  Premièrement,  tout  d'abord. 

L.  3. 

Prut,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  bois  destiné  à 
tordre  et  à  serrer  les  joucle  (voir  ce  mot). 

Pruto.  —  Plutôt. 

Cor  a  sarit  pruto  en  natura  possible 
De  teni  la  sizampa  ou  Veiga  din  un  quiblo. 

L.  3. 
Lo  Jnda,  testa  fola, 
Li  deitaqvit  pruto  lo  cet  que  la  parola. 

L.  1. 


PUG 


164 


Pugnù,  s.  f.  —  Poignée. 


M.  8. 


Pugncrea,  s.  f.  —  Ancienne  mesure  qui  était  I 
sixième  partie  du  quartal.  (Champ.) 

Pugnlé,  s.  f.  pi.  —  Poignées. 

A  toutta  bonna  fey  lo  mondo  trafiquave, 
Et  à  pugnié  l'argen  et  l'or  se  mazantave. 

M.  S. 
Puin,  s.  m.  —  Poing. 

Lo  ben  veniet  «  puin  aen  travai  ni  sen  siou. 

Ij.  1. 

Pun,  s.  m.  —  Poing  et  aussi  tout  ce  que  la  mai 
peut  contenir. 
Emborlié  quôqu'un  d'un  plen  pun  de  piatoUe. 
A  plen  pun,  à  poignées. 

Pur.  —  Hors,  dehors,  loin. 

Ma  filli  net  pa  foala 
De  s'alla  jitta  pur  u  plu  biau  de  souz  an. 

M.  4. 
Purrié.  —  Pourries. 

Le  viande  purrié  sinton  lo  freichat. 

L.  2. 


Pusineiri,  s.  f.  — 
sins.  (Charbot.) 

Putafinâ,  V.   a.   - 

(Gaude.) 


PUZ 

La  poule  qui  mène  ses  pous- 

-  Réduire  à  néant,  détruire. 


Puzi,  s.  f.  —  Puce. 

le  voey  ben  tant  chimâ 
Que  le  puze  la  not  me  trovaron  charma. 

M.  5. 
Tu  di  per  me  fourra  la  puzi  din  Vaureilli. 

M.  4. 

Puzin,  s.  m.  —  Poussin. 

Piouchié  comme  puzin  qui  ont  perdu  lour  coura. 

M.  5. 
Adonc  de  tou  flan  puzin  eypelliront. 

M.  7. 

Puzineiri,  s.  f.  —  Le  lit,  parce  qu'il  contient  des 
puces,  et  aussi  le  nom  d'une  constellation  :  la 
Poussinière. 
Quan  la  not  et  venua  et  que  la  puzineiri 
Avertit  que  chacun  charchiet  sa  chacuneiri. 

L.  2. 


li 


t  Ji:  A:  w* 


^llllll^lllllimMIII 


Q 


OUA 

Quam,  s.  m.  —  Jeu  qu'on  appelle  en  français 
jeu  de  la  crosse.  (Champ.) 

Quan.  —  Quel. 

Lo  quan,  celui  qui. 

Ulet  de  l'un  du  zeu  eiylaiousamen  chorlio, 
aie  «  diehlo  lo  quan  que  lo  trovaria  borlio. 

L.  1. 

Quant.  —  Combien. 

Quant  de  fey,  combien  de  fois. 

Quant  gnat-to?  —  Combien  y  en  a-t-il? 
Quant  gnat-tô  que  n'ont  pa  un  liar. 
Et  qui  à  fauta  de  solar. 
Dison  qu'a  ne  porton  la  hotta 
Que  per  Tamor  de  trop  de  crotta. 


Quant  gnat-tô  que  n'ont  pa  cinq  sou. 
Que  ne  migeont  pa  à  lour  sou. 
Per  pareitre  toujour  plu  bravo? 


M.  6. 


M.  6. 


Quari'o,  s.  m.  —  Coin. 

Et  si  to  qu'u  l'eut  mey  lo  feu  u  quatro  quarro, 
La  placi  Saint-André  fut  en  grand  tintamarro. 

M.  7. 
Quarro,  s.  m.  —  Côté,  pan. 
Lou  preschou  du  bonet  à  trey  quarro,  les  minis- 
tres protestants. 

M.  7. 
Quartâ,  s.  m.  —  Mesure  pour  les  grains,  bois- 
seau d'environ  20  litres. 
Tout  at  eyla  si  chier  qu'on  n'aviet  solamen 
Per  cinquante  cinq  sou  lo  quarto  de  la  segla, 
En  ceu  tem  malheirou  falliet  vivre  de  régla. 

M.  4. 
Un  quartâ  sen  fan,  un  dissipateur. 

M.  5. 
Quau.  —  Quel. 

le  ne  sgavo  plu  de  quau  flan  me  virié. 

M.  4. 

Quau  que  set  (lo) Lequel  que  ce  soit. 

^fa^s  entre  lou  vilageo  et  su  lo  quau  que  set 
On  trove  la  constanci  u  lieu  de  Pariset. 

M.  5. 
Quauquarin.  —  Quelque  chose. 

Quauquefei —  Quelquefois. 

Que  que  sièze —  Quoi  que  oe  soit. 

Quel,  s.  m.  —  La  bourse  du  paysan  qui  ressem- 
blait jadis  à  une  aumônière. 

In  guet. 

Quelà.  —  Celle-là. 
Quelet.  —  Celles-là. 


QUE 

—  Chercher;  s'emploie  avec  le 


Querre,  v.  a. 

verbe  aller. 
Allon,  depachi  tey,  va  querre  lou  cruzieux. 

Ménilgrand. 
Queri,  v.  a.  —  Chercher. 

TJ  me  venant  queri  à  cha  di  per  dansié. 

M.  8. 
Thono.  vai  me  queri  quoque  grata  papié, 
Convei  mou  paren,  mou  cousin,  me  cousine, 
La  Martha  ma  serou,  et  veiain,  et  veitine, 
Deipachi  te. 

M.  4. 

Queition.  —  Différend,  procès,  discussion. 
Sen  queition  ou  deibat. 

Tv.  1. 
Queition.  —  Querelle,  discussion. 
Prindre  queition  et  deibat  tout  ensem,  prendre 
parti  et  se  battre  pour  quelqu'un. 

Queriou,  queriouza —  Curieux,  curieuse. 
Queysié,  v.  a.  —  Taire. 

La  justici  fat  bien  queysié  lou  chicanaire. 

M.  8. 
Queysié  (se).  —  Se  taire,  ne  rien  dire. 
Et  prou  bartavela,  queyai  te  soulamen. 

M.  4. 
Veyqui  perque  le  gcn  ne  sen  povon  queyzié. 

M.  7. 
Queizié  (se).  —  Se  taire. 
Queizié-vo!  taisez-vous! 
/  s'e\it  queizia,  il  s'est  tu. 

Quetcu-yan,  loc.  —  Cette  année. 

Alla  du  riar  de  l'an  passa  u  plourar  de  queteu- 
yan.  Se  dit  d'une  fille  qui  rit  beaucoup  le 
jour  de  ses  noces  et  crie  plus  fort  encore  le 
jour  de  ses  couches. 

Queu,  quellà.  —  Celui-ci,  celle-ci. 
Queut'itiè,  celui-là. 

Queurà,  s.  f.  —  Presbytère. 

Queurâ,  s.  m.  —  Curé. 

Qucurailli,  s.  f.  —  Le  clergé  (dans  un  sens  iro- 
nique). 

Queutiè.  —  Celui-ci,  celui-là. 

Pour  queti  t'itiè;  on  désigne  ainsi  d'une  ma- 
nière plus  affirmative  encore  celui  dont  on 
parle. 

Queyto?  —  Qu'est-ce? 

Queyto  que  tu  me  di?  U  di  tu  tout  de  bon? 

M.  8. 


QUI 

ftu'hora?  interrog.  —  Quand?  à  quel  moment? 
Se  dit  aussi  :  quorè? 

Quiblo,  s.  m.  —  Crible,  tamis. 

Cor  u  sarit  prtito  en  natura  possible 

De  teni  la  sizampa  ou  Veiga  din  un  quiblo 

Que  de  povei  jamei  lo  mondo  chateni. 

L.  3. 

Quietto  iqui?  —  Qui  est  là? 
Hay,  hai,  quietto  iqtiiî 

M.  4. 

Quilâ,  V.  n.  et  a.  —  Pousser  des  cris  aigus,  sai- 
gner un  porc. 

Quille,  s.  f.  pi.  —  Les  jambes. 

Je  ne  poey  plu  fâre  alla  me  quille. 

Quin.  —  Quel. 

Quin  ven  vo  mcnetof  You  nez  pa  adverti 
De  veni  per  icy. 

M.  4. 

Quinelii  (ina),  s.  f.  —  Une  pomme  de  pin. 

Quincorna,  s.  f.  —  Vieille  femme  tâtonneuse, 
qui  y  voit  peu,  lente  et  minutieuse.  (B.) 

Quinquailli.  —  Objets  inutiles  et  sans  valeur. 
Mais  perce  qu'u  nont  pa  de  que  changié  d'Jiabit, 
Xi  d'affare  u  pallay  per  wvey  de  quinquailli, 
Passont  per  capucin  qui  nont  dénié  ni  mailli. 

M.  8. 
Quinquebille.  —  Boiteux. 

Quinquo,  qui  n'est  pas  d'aplomb,  boiteux,  qui  ne 
peut  pas  se  tenir  en  équilibre. 

Quiquèta,  s.  f.  —  La  branche  la  plus  élevée  d'un 
arbre. 

La  finta  quiquèta. 

B. 
Quinquinella,  s.  f.  —  Faillite. 
Fare  quinquinella,  faire  la  culbute. 

Si  te  preno  un  marcltand  u  farat  quinquinella, 
Et  de  pou  du  sergen  ie  faray  sentinella. 

M.  8. 
Quinson,  s.  m.  —  Pinson. 

Oay  coma  de  quinson. 

B.  9. 


166  —  QUO 

Quint.  —  Ceci,  cela,  cette  chose. 

Quint  ne  sara  jamay. 

Quinta.  —  Quelle. 

Quinta  fanfar'  eità  cecyf 
Que  fon-to  tan  de  gen  icyf 
E  semblet  una  synigoga. 


Gaude. 


M.  0. 


Quinta,  s.  m.  —  Poids  de  100  livres. 

/S'on  fey  dessu  lo  cour  me  peze  cen  quintau. 

M.  5. 

Quinte,  quinta.  —  Quel,  quelle. 

Quinteou.  (B.) 

Quinto  flatl  quelle  odeur! 

Quintou,  quinte.  —  Quels,  quelles. 

Quinte  reison  quelhaye,  et  quintou  gey  que  fasse, 
Efaut  que  per  iqui  elhe  passe  et  repasse. 

M.  4. 

Quitta,  V.  a.  —  Tenir  quitte,  donner  quittance, 
renoncer  à  ce  qui  vous  est  dû. 
Teh!  per  l'amour  de  ti  ie  quitta  mon  mounié 
De  tout  ce  qu'u  me  debt  iusqu'u  darrié  dénié. 

M.  8. 

Quivi,  s.  f.  —  L'alouette  des  prés  ou  bec-figue 
d'hiver.  (B.) 

Quoà,  s.  f.  —  Queue. 

En  tôt  son  corp  u  uat  que  la  quoa  de  deibilo. 

M.  4. 
Lo  diablo  a  sa  gran  quoa  tou  lou  malheur  treynave. 

M.  8. 

Quoaléva,  s.  f.  —  Fâre  la  quoaléva,  culbuter. 
Quoarou,  s.  m.  —  Queue  rousse,  roussette. 

Quoquapen.  —  Quelque  chose. 

Elhaurat  (si  Dieu  plaist)  quoqua  ren  de  meillou. 

M.  4. 

Quôquarian.  —  Quelque  chose. 
Quauquaren.  (B.) 

Quoque.  —  Quelque. 

Quora,    par    interrog. 
temps  ? 


Quand  ?   Dans    quel 


Tt 


RAB 

Rablet  ou  riâblo,  s.  m.  —  Racloir  en  fer  longue- 
ment emmanché  qui  sert  à  retirer  la  braise 
du  four.  C'est  après  cette  première  opération 
qu'on  passe  lo  panei. 

Rabobinâ,  v.  a.  —  Réparer,  raccommoder. 

Rabussià.  —  Rembarrée. 

Comare,  qu'yat  tof  Voz  estes  courossia. 
Picro,  vostron  nevou,  voz  ai  tes  rabussià f 

M.  4. 

Rabussié,  v.  a.  —  Rabrouer,  repousser  avec  ru- 
desse quelqu'un  qui  nous  parle,  qui  nous  fait 
des  propositions,  rembarrer. 

Rabotu.  —  Noueux,  bossue,  inégal,  grossier,  mal 
élevé,  de  commerce  difficile. 

Racâ.  —  Vomir.  (Champ.) 

Racailli,  s.  f.  —  La  partie  la  plus  vile  de  la  po- 
pulace, la  lie  du  peuple. 

Lou  gojat,  du  peuplo  la  racailli. 
Qui  ne  povont  leissié  ova  una  polailli. 

M.  7. 
Racailli,  s.  f.  —  Vomissement. 

Bere  comm'un  tcmplié  sen  fare  la  racailli. 

M.  5. 

Raccatâ,  v.  a.  —  Recueillir,  mettre  en  lieu  sûr. 

Raciiet,  s.  m.  —  Malsain,  rachitique. 

Oippié  du  lieu  de  Champs,  racket  de  Monteynard. 

M.  4. 

Râchi,  s.  f.  —  Teigne,  maladie  du  cuir  chevelu 
jadis  fort  commune  chez  les  enfants  de  nos 
campagnes. 

Raclafopnel,  s.  ni.  —  Ramoneur. 

Veyié  ceu  Ridelet,  ceii  maleytru  gonel 
Et  machura  pertout  comm'un  raclafornel. 

M.  4. 

Râclafnurniaii,  s.  m.  pi.  —  Ramoneurs. 

Ràclamal,  s.  m.  —  Le  dernier  venu  des  enfants 
d'une  môme  famille. 

Radâ,  s.  f.  —  Petite  pluie  qui  ne  dure  qu'un 
moment.  (Champ.) 

Radiiri,  s.  f.  —  Racloir,  instrument  qu'on  passe 
sur  la  mesure,  lo  quartà,  pour  que  le  grain  en 
arase  bien  les  bords. 

Radurié,  v.  a.  —  Mesurer  le  grain,  le  verser 
dans  le  double-décalitre,  lo  quartà,  et  passer 
par-dessus  la  raduri. 


RAM 

Rafatailli.  —  Canaille,  chose  de  peu  de  valeur. 

(Champ.) 

Raflâ,  V.  a.  —  Enlever,  ravir. 
Raftà  la  flou  d'ina  filli,  la  violer. 

Affin  de  me  rafla  la  flou  que  je  conserva. 

M.  5. 
Rafoiilon.  —  Grondeur,   mécontent,   tracassier. 

(B.) 
Rafoulou.  —  Ravaudeur,  tracassier.  (Champ.) 

Rafour,  s.  m.  —  Four  à  chaux. 

La  terra  apra  defour  het  Taygua 
Comm'un  rafour. 

M.  4. 

Rafournié,  s.  m.  —  Vendeur  et  fabricant  de 
chaux,  surtout  l'ouvrier  qui  y  travaille. 

Ragcot,  s.  m.  —  Grosse  racine  demeurée  en 
terre  une  fois  l'arbre  abattu. 
U  te  sarat  ravi  comme  avec  una  tapa 
Un  rageot  de  la  terra. 

M.  8. 
Râgi,  s.  f.  —  Racine. 

En  la  mer  de  l'amour  è  gnat  point  de  dangié, 
Ni  ragi  ni  rageot  qu'engardey  de  nagié. 

M.  ,5. 
Ragrls  s.  m.  —  Lérot,  rat  argenté. 

Raillar.  —  Farceur,  joyeux  compère,  qui  aime  à 
plaisanter,  à  se  faire  rire. 

Vn  raillar  pô  teni 
Joyousa,  en  farcëan,  touta  una  compani. 

L.  3. 

Raillé,  s  .f.  —  Braise  qui  reste  dans  le  foyer  de 
la  cheminée  quand  le  bois  est  brûlé.  (Champ.) 

Raissi,  s.  f.  —  Raie,  cannelure. 

Raissié,  v.  a.  —  Rayer,  faire  des  raies  et  des 
cannelures  sur  le  bois,  sur  la  pierre,  etc. 
(Charbot.) 

Raizin,  s.  m.  —  Raisin. 

Noms  des  différentes  espèces  :  becti,  ciignetn, 
etreiri,  goulu,  mondousa,  lambournet,  pelor- 
cin,  rossana,  verdeicy,  piquot-rogeo. 

Rallié,  s.  m.  —  Nom  que  l'on  donne  à  un  gros 
feu  de  cheminée  bien  rayonnant.  (B.) 

Râma,  s.  f.  —  Petite  branche,  jeune  pousse. 
Meychenta  rama,  mauvaise  branche,  pousse  inu- 
tile. 
Lou  pommié.  lou  perié  qu'u  lat  si  iien  enta. 
iSoH  prunié  qui  n'ont  pa  una  meychenta  rama. 

M.  4. 


RAM 

Hamâ,  s.  f.  —  Abondance,  quantité  considérable. 
Ina  bona  ramâ  de  pleyvi,  une  bonne  ondée. 

RamA  (alla).  —  Etre  condamné  aux  galères. 
La  galera,  monsieu!  Youdria-vo  que  forçat 
Enchayna  et  vestu  de  la  tella  de  sac 
VI  aliaae  rama  sur  la  mer  de  Marseillif 

M.  8. 
namflssi,  s.  f.  —  Claie  sur  laquelle  on  traîne 
quoiqu'un  ou  quelque  chose,  petit  traîneau 
pour  glisser  sur  une  pente  gelée. 
RamAlla,  s.  f.  —  Mauvaise  lame  et  par  exten- 
sion couteau  absolument  éreinté  par  l'usage. 
Charbot  dit  encore  :  lamèlla. 

Ramiôlâ,  v.  n.  —  Avoir  la  respiration  sifflante, 
être  oppressé. 

Rampai,  s.  m.  —  Rameau.  Branche  de  buis  qu'on 
porte  à  la  procession  des  Rameaux. 

Dimanchi  dei  rampau,  le  dimanche  des  Ra- 
meaux. (Champ.) 

Rampau,  s.  m.  pi.  —  Pâques  fleuries,  le  diman- 
che des  Rameaux. 

Rampon,  s.  m.  —  Fers  à  glace. 

On  dit  aussi  :  rampau.  (Proveyzieux.) 

Ramponâ.  —  Mettre  des  fers  à  glace,  ferrer  à 
glace. 

Râna,  s.  f.  —  Grenouille. 

Ranehézié,  v.  n.  —  Râler,  ronfler.  (Champ.) 

Randon,  s.  m.  —  Espace  étroit  entre  deux  mai- 
sons contiguës.  (B.) 

Randouilli,  randroUi  ou  ranoilli,  s.  f.  —  Gre- 
nouille. 

Rangla,  s.  f.  —  Plante  parasite  des  prairies  qui 
dévore  les  autres  plantes  fourragères.  (B.) 

Ranquésié,  v.  n.  —  Faire  entendre  le  gargouil- 
lement particulier  que  produit  le  passage  de 
l'air  dans  la  poitrine  d'un  homme  fortement 
enrhumé. 

Ranqueta,  s.  f.  —  Grenouille  qui  monte  sur  les 
arbres,  graisset. 

Rapicolâ  (se).  —  Revenir  à  l'existence  après  une 

longue  maladie,  se  refaire. 
Voir  aussi  :  ravicolâ,  ranimé,  guilleret.  (Pro- 

veyz.) 

Rapicolâ,  v.  a.  —  Donner  des  forces,  ravigoter. 

Raporta  pet,  s.  m.  —  Délateur,  rapporteur. 
Ne  me  pren  pa  icy  per  un  raporta  pet, 
Tu  sca  que  je  ne  voey  jamey  à  pied  coupet. 

M.  4. 
Raquin,  s.  m.  —  Avare. 

Onariet  point  de  raquin  gui  amon  miu  tnouri 
Per  espargnié  Vargen  que  de  s'en  secouri. 

M.  5. 
Rasié,  s.  m.  —  Rouleau  que  l'on  passe  sur  une 
mesure  de  grains  pour  en  faire  tomber  l'ex- 
cédent. (B.) 


168  —  RAV 

Rata,  s.  f.  —  Souris. 

Rata,  V.  a.  —  Grignoter,  ronger. 

Râtabo,  s.  m.  —  Arréte-bœuf,  nom  vulgaire  de 
Vononis  spinosa. 
Onat  plu  ren  que  d'eurtié  et  que  de  ratabo. 

M.  4. 
Râtacoiiéta,  s.  f.  —  Chauve-souris.  (Proveyz.) 

Rataillon,  s.  m.  —  Morceaux,  fragments,  ro- 
gnures d'étoffes  dont  s'accommodent  les  tail- 
leurs et  les  couturières.  (B.) 

Ratapenà,  s.  f.  —  Chauve-souris. 

l'en  cogneusso  una  douzena 

Qu'ont  le  zale  de  ratapenà. 

M.  6. 
Se  dit  aussi  :  rataplenà. 

Ratapenè,  s.  f.  pi.  —  Chauve-souris. 

Comme  le  ratapenè  en  quoque  vieu  crotton 
D'un  roohié,  ie  m'en  voey  retirié  à  tâton. 

M.  8. 
Ratel,  s.  m.  —  Dos,  l'épine  dorsale  qui  a  des 
dents  comme  un  râteau. 

L.  1. 
Que  ne  li  parti-tu  lo  ventre  et  lo  ratel? 

h.  1. 
Se  dit  aussi  :  7-atet. 

Ratelà,  s.  f.  —  Tout  ce  qu'on  peut  amener  d'un 
coup  de  râteau  et  aussi  :  dire  sa  râtelée,  tout 
ce  qu'on  a  sur  le  cœur,  se  décharger  la  rate. 
le  volo  que  lo  mondo  sache 
Que  taie  filhe  son  de  vache. 
Et  tant  que  ie  pourrei  alla  * 

le  lour  direy  ma  râtela. 

M.  6. 
Ratelâ,  v.  a.  —  Ramasser  avec  un  râteau  le  foin 
qui  reste  sur  le  sol  après  le  chargement. 

Ratella.  —  La  rate.  (Champ.) 

Ratopleno,  s.  f.  —  Chauve-souris.  (J.  0.) 

Rauba,  s.  f.  —  Robe. 

Vostra  grand  rauba  rougi. 

M.  4. 

Ravanèlla.  —  Radis,  petite  rave.  (Champ.) 

Ravassu.  —  Graveleux,  qui  produit  le  même 
effet  que  si  l'on  mangeait  du  sable. 

Ravat,  s.  m.  —  Nom  donné  à  la  laine  des  mou- 
tons qui  est  longue  et  frisée.  (B.) 

Toison  des  moulons  dont  la  laine  est  de  couleur 
rousse.  (Charbot.) 

Ravatâ.  —  La  laine  des  moutons  quand  elle  n'a 
pas  encore  été  lavée.  (Charbot.) 

Ravicolâ,  v.  a.  —  Ressusciter,  ramener  à  la  vie, 
ravigoter. 

Raviôla,  s.  f.  —  Rissole,  boulettes  de  viande 
hachée  et  de  mie  de  pain. 

/  se  tin  a  goust  de  la  raviola 
Comm'un  boriho  u  baaton  ou  u  son  de  sa  viola. 

M.  4. 


RAV 


169  — 


RED 


et 


Raviot,  s.   m.  —  Enfant  hargneux,  criard 
d'humeur  désagréable.  (B.) 

Ravioulâ,  v.  n.  —  Rouler. 

Kavioulié,  s.  m.  —  Gros  bâton  destiné  à  rouler 
et  à  aplatir  la  pâte  qui  doit  servir  à  faire  des 
rissoles. 
J'u  sçavo  de  ma  Thoni,  à  qui  un  raviotMé 
Plaist  mieu  qu'uri  gro  baquet  de  rose  ou  de  vioulié. 

M.  4. 
Kayié,  v.  n.  —  Répandre  par  filets  comme  font 
les  huiles  et  les  liqueurs  grasses.  (Charbot.) 

Kàza,  s.  f.  —  Etoffe  de  prix  en  usage  au  xvn'  siè- 
cle. 

A  qui  una  gondola  raza 
Vin  mieu  qu'un  iel  habit  de  cadit  ou  de  raza. 

M.  4. 
Kazet,  razeii,  s.  m.  —  Radeau. 

Per  pouvey  enterra  à  Saint  Louis  un  corps  mort, 
Falut  sur  un  razet  en  fare  lo  transport. 

A.  R. 
Rebaillié,  v.  a.  —  Donner  à  nouveau. 
BailUé  et  rebaillié  fat  ma  «  ventre. 

M.  5. 
Rebec —  Espèce  de  violon.  On  conduisait  autre- 
fois les  jeunes  époux  à  l'église,  et  c'est  une 
coutume  qui  s'est  conservée  dans  certains  vil- 
lages, au  son  du  rebec  et  du  tambourin. 
Ton  louz  izeyu  en  lour  ramageo 
De  dou  en  dou  et  bec  à  bec 
S'accordon  mieu  que  lou  rebec 
En  se  sempeillan  lo  plumageo. 

M.  4. 
Rebollià.  —  Refait,  bien  en  chair  en  parlant 
d'un  animal   quelconque,   mais  surtout  d'un 
cheval;  bien  vôtu,  fier  de  soi-même. 
Notron  duc  de  Champsau,  en  faci  seriousa, 

Y  rstiet  rebollià  comm'una  bella  cypousa. 

M.  7. 

Rebollié,  v.  a.  —  Regarder  attentivement, 

miner  avec  soin. 
Charbot  dit  :  reboullié. 

Rebollié  sen  tata  te  pomme  gulatane 
Eijet  mori  de  sey  u  bord  de  la  fontane. 

M.  4. 
Reboiiillar.  —  Réjoui,  content,  fier. 

V  rendit  tou  louz  eu  biaucop  plu  rehoiiillar 

Que  Reynaud  su  boyard. 

M. 

Rcbucité  (à) —  Au  rebours,  do  travers. 
7  farat  per  deipit  tout  à  rebuHté, 
1  me  dirot  toujour  mon  bénédicité, 
I  ne  m'aprcstarat  rcn  de  bon  ni  de  sado 
E  i  me  leissirat  quand  je  saray  malado. 

M. 

Rebuti.  —  Crochu,  crispé,   engourdi, 
(Champ.) 

Rebutti.  —  Déprécié,  qui  ne  vaut  plus  rien. 
Rebiitti  comme  soular  de  mougi,  sans  valeur 
comme  un  vieux  fer  de  vache. 

M.  5. 


exa- 


5. 


4. 
ratatiné. 


Recagni  meyjour.  —  Qui  rit  sans  cesse. 
Chié  la  Orilhada  qu'ét  un  recagni  meyjour. 
Qui  rechagnc  ché  Icu  tout  lo  scn  cor  du  jour. 

M.  4. 

Recagnià.  —  Rechigné,  renfrogné,  mal  gracieux. 
Un  luasié  recagnià. 

h.  2. 

Recagnié,  v.  a.  —  Ricaner,  se  moquer,  tourner 
en  ridicule. 

Recati.  —  Se  dit  des  cheveux  courts  et  frisés 
comme  ceux  d'un  nègre.  (B.) 

Rechagnic,  v.  a.  —  Ricaner,  rire  en  se  moquant, 
faire  la  grimace. 

V  l'at  la  bouchi  gran  de  laquala  u  rechàgne, 
Que  vo  diria  perdie  que  le  gen  u  leichargne. 

h.  1. 
I  rechàgne  ohé  leu  tout  lo  sen  cor  du  jour. 

M.  4. 

Rechalun,  s.  m.  —  Petite  braise,  charbonnille. 
(Charbot.) 

Rechalux,  s.  f.  —  Braise.  (Champ.) 

Recheivié,  v.  n.  —  Retomber,  tomber  derechef. 
Et  cudan  en  sailli  y  tornon  recheivié. 

L.  3. 

Rcclun,  s.  m.  —  Odeur  particulière  que  con- 
tractent les  objets  fermés  dans  les  endroits 
humides. 

Recogneu.  —  Reconnaît. 

Qui  bian  âme  de  loin  souz  amour  recogneu. 

Proverbe. 
M.  4. 

Recordâ,  v.  a.  —  Mettre  en  ordre,  arranger. 
Recordà  sou  mot,  s'écouter  parler,  choisir  ses 
expressions. 
U  nou  zu  recorde  inci  qu'un  magité. 

L.  3. 

Recopdpe,  v.  a.  —  Se  souvenir,  se  rappeler,  avoir 
de  la  mémoire. 

Recorta  (la),  s.  f.  —  La  récolte. 
Le  recorte,  au  pluriel. 

Rccoti.  —  Se  dit  d'une  personne  qui  a  les  che- 
veux courts  et  frisés.  (Champ.) 

Recroquâ,  v.  a.  —  Attraper  dans  les  mains  quel- 
que chose  qu'on  vous  lance  de  loin. 
Deyfen  te  si  te  vou,  recroqua,  para,  guara. 

M.  5. 

Recuri,  v.  a.  —  Recouvrir,  cacher. 
Lo  bel  agencimen  recure  ben  de  chose 
Que  nou  defondrarion  s'ele  zeron  deiclose. 

L.  3. 
Quant  à  la  vertugàla  et  sa  terribl<i  empàchi 
Eilli  ne  fu  trova  sinon  per  recuri 
De  caisse  zeicrussié  et  de  eu  eichari. 

L.  3. 

Reddùre,  v.  a.  —  Ramener,  faire  rentrer  en  par- 
lant des  troupeaux. 

N'ons  jamay  manqua  lou  reddure. 

Proveyzieux. 


RED 

Redou,  s.  iri.  —  Temps  chaud,  radoucissement 
de  la  température. 
Et  beu  tem  de  redou  faiit  fondre  la  ney. 

A.  R. 

Refaite.  —  Grasse,  dodue,  bien  pleine. 
8i  Dié  vou  za  fat  una  coissi  refaita. 

L.  3. 

Refare,  v.  a.  —  Recommencer,  refaire. 

Refare  sou  pa,  revenir  en  arrière. 
Si  i'avin  lo  leisi  de  refare  mou  pa, 
Ou  te  dire  pluto,  sen  fare  grand  harengua, 
Ce  que  din  lo  vergié  j'ay  apprey  de  sa  lengua, 
De  miraclo  de  leu,  je  te  recontarin. 

M.  4. 

Refpeidâ,  v.  a.  —  R'efroidir. 

Refreidâ  (se).  —  Prendre  un  refroidissement. 

Refu  mignon  (lo).  —  Le  morceau  du  honteux,  ce 
qui  reste  d'un  plat  et  que  personne  n'ose 
prendre. 

. .  .  migié 
Non  solamen  sa  part,  mais  lo  refu  mignon 
De  tou  sou  compagnon. 

M.  5. 

Refuzeissi.  —  De  mauvaise  qualité,  dont  on  ne 
veut  pas. 

Regaudi  (se).  —  Se  réjouir,  être  heureux,  satis- 
fait. 
Chacun  se  regaudit,  gnat  petit  meinagié 
Qui  din  lou  passatem  ne  voleize  nagié. 

M.  4. 


Regaugnié,  v.  n.  —  Faire  la  grimace,  bouder, 
être  de  mauvaise  humeur. 

Regiclà,  v.  n.  —  Rejaillir. 
Regicla,  éclaboussures. 
Pluriel  :  regicle. 

Régla,  s.  f.  —  Economie,  privations. 

Regonfâ,  v.  n.  —  Regorger. 

Regonfo,  s.  m.  —  Abondance.  (Champ.) 

Regonfo  (à).  —  A  refus,  à  bouche  que  veux-tu. 
Le  fene  font  lo  groin  s'y  n'ont  tout  à  regonfo. 

M.  7. 

Regottoyié,  v.  a.  —  Réparer  les  gouttières  d'un 
toit,  le  repasser  après  l'hiver. 

Regrenâ.  —  Attendu,  sur  lequel  on  compte. 
Ore,  ver  et  chanille  et  tou  zautro  eiclandro, 
Come  hrigan  de  boi  lour  ravisson  du  zeu 
Lo  ien  tan  regrena,  aussito  qu'u  Van  veu. 

L.  3. 

Regréyié,  v.  a.  —  Retoucher  les  arêtes  d'une 
pierre  écornée.  (B.) 

Regricié,  v.  a.  —  Suivre  les  vendangeurs  afin  de 
s'assurer  qu'ils  n'ont  rien  oublié  et  recueillir 
les  raisins  inaperçus. 

Regriçonâgeo,  s.  m.  —  Récolte  des  raisins  ou- 
bliés par  les  vendangeurs. 


170  —  REM 

Regrignà.  —  Ridé,  ratatiné,  rapetissé  par  l'âge. 
\'cyé-vo  cella  fena  accapa  de  veillongi. 
Sa  testa  regrigna  n'et  plu  ren  qu'un'  eypongi. 

M.  8. 

Regpigne,  s.  f.  pi.  —  La  coiffe  du  cochon  coupée 
en  petits  morceaux  et  frits  à  la  poêle. 

Regrignié,  v.  a.  —  Retrousser,  faire  faire  des 
plis. 

Regrignié  lo  nâ. 

Regrognié,  v.  n.  —  Faire  la  grimace. 

Regroliié,  s.  m.  —  Raccommodeur  de  vieilles 
chaussures,  savetier. 

Lo  regroliié  tout  euvert  de  tacon, 
Su  sa  perdri  ne  fariet  lo  faucon 
De  pou  d'avey  charat  dessu  la  testa. 

M.  5. 
Se  dit  ausi  :  regrolé,  regrouillié  et  regroulié. 

Reguinâ,    v.    n.    —     Regimber,     s'opiniâtrer. 
(Champ.) 

Rejoyié,  v.  a.  —  Réjouir. 

L.  1. 

Relâssià.  —  Qui  est  atetint  d'une  hernie,  re- 
lâché. 

Releimié,  v.  n.  —  Redevenir  légitime,  normal, 
régulier,  en  parlant  du  temps. 
A  la  Saint-Vincent 
Tôt  releime  ou  tôt  s'en  sent. 

Relémié,  v.  n.  —  Dégeler. 

A  relerni  enqueu,  il  a  dégelé  aujourd'hui.  (Pro- 

veyzieux.) 

Relogée,  s.  m.  —  Horloge,  pendule. 
On  dit  de  quelqu'un  de  soigneux,  de  ponctuel, 
d'exact,  qu' 
VI  at  lez  action  reigley  comm'un  relogeo. 

M.  5. 

Relogié,  s.  m.  —  Horloger. 

Relure,  v.  n.  —  Briller,  reluire. 

Tout  coma  lo  soley  relut  dessu  la  terra. 
De  monsieu  de  Oramon  reluizit  lo  parterra. 

B.  9. 

Reime,  s.  m.  —  Rachat.  (Champ.) 

Remagnié,    v.    a.    —    Sermonner,    murmurer. 

(Champ.) 

Remananelii.   —    Se    dit    d'une    benne    double 
comme  capacité  de  la  benne  ordinaire. 
[na  banâta  remananchi. 

Remembra  (se).  —  Se  souvenir. 

T'étoi  ben  remembra 
Que  la  mort  recagnia  ne  no  pot  encombrât 

L.  1. 

Remenâ,  v.  a.  —  Remuer. 

Et  rcmenan  lo  eu,  eiplet  come  cigala, 
Li  lance  su  lo  cor  la  bêla  martingala. 


L.  3. 

Remenâ,  v.  n.  —  Ruminer,  réfléchir. 

V  l'aurat  nostra  Lhainia,  cyet  prou  remena. 

M.  4. 


REM 

Remognié,  v.  n.  —  Murmuror,  faire  du  bruit  ou 
mugir.  (Charbot.) 

Remognié,  v.  n.  —  Lancer,  envoyer,  faire  la 
grimace. 
Adon  li  remognaii  de  traver  un'  oillàda. 

h.  1. 
Remouirié,  v.  n.  —  Marmotter,  se  plaindre,  bou- 
gonner, murmurer. 

Ren.  —  Rien  et  aussi  pas  encore. 
Vou  n'avé  ren  parla, 

L.  3. 

Ren.  —  Rien. 
Ne  ren,  ne  pas. 

Ne  parla  ren  du  mort,  j'amo  mieu  vey  lou  vi, 

M.  4. 
Renâ,  v.  n.  —  Faire  la  grimace,  bougonner. 
Comare,  vo  «caves  que  Dieu  noz  at  donna 
Una  filli  que  fat  ce  qu'on  vou  sen  rena, 
Que  ne  ploure  jamey,  que  jamey  ne  deipeite. 

M.  4. 
L'una  dict  que  son  homo  u  lieu  de  haisié  rené. 
Que  de  trey  en  trcy  mey  i  n'at  qu'un  picotin. 

M.  5. 
Rénâ,  s.  m.  —  Renard. 
Pluriel  :  rénau. 

Rencontpo,  s.  m.  —  Hasard,  occasion. 
Per  rencontro,  précisément. 

La  veyci  per  rencontro. 

M.  4. 
Rencurâ  (se).  —  Se  plaindre,  se  livrer  au  cha- 
grin et  aussi  faire  la  grimace  à  quelque  chose 
qui  vous  déplaît. 
Puisque  voz  u  volé,  sen  plu  me  rencura. 
Je  volo  que  tout  ore  on  lou  mené  u  cura. 

M.  5. 
Reneïmen,  s.  m.  —  Parjure,  manquement  à  la 
parole  donnée. 

Lowr  gran  reneïmen. 

L.  2. 
Renevé,  s.  m.  —  Qui  est  dans  l'abondance,  qui 

est  abondamment  pourvu,  avare. 
Au  féminin  :  renevéri. 

Renevié,  s.  m.  pi.  —  Les  avares  et  aussi  les  usu- 
riers. Signifie  aussi  :  revendeurs,  regrattiers. 
Lou  partisan  maudit,  comme  la  seicheressa. 
Ont  mey  lou  zorphelin,  et  le  resre  à  la  pressa. 
Ont  ruina  lo  paï,  l'ont  contraint  d' emprunta 
Ce  que  lou  renevié  lour  ont  vollu  preyta. 

M.  7. 
Renévo,   s.   m.   —   Usure,    épargne,    économie, 
abondance,  intérêts  d'une  somme  prêtée. 
D'hulo,  de  hla,  de  vin.  de  frut  et  de  chencvo, 
De  que  plot  bien  d'argen  iour  et  not  sen  renevo. 

M.  8. 
Rcneyou —  De  mauvaise  foi,  renieur. 

Glouriou  de  Sainct-Qentin,  reneyou  de  Veurcy. 

M.  4. 
Pereyri,  qui  cliié  ti  ha  de  gen  de  tempesta, 
Batfclié  reneyou,  qui  n'ont  que  eu  et  testa. 
Quitta  lou  juramen. 

M.  7. 


17i   —  REP 

Renipà,  v.  a.  —  Peiner,  travailler  sans  relâche. 
J'ay  renipà  tota  ma  via. 

Renou.  —  Grondeur,  maussade,  mauvais  cou- 
cheur, grincheux. 
Et  pui  ne  faudriet  pa  que  mon  renou  de  pare 
Me  commandisse  ren  car  je  n'u  farin  pa. 

M.  4. 
Renouilli,  s.  f.  —  Grenouille.  (Charbot-) 

Renoulhard,  s.  m.  —  Pêcheurs  de  grenouilles. 
lienoulhard  de  Moiren,  peychou  de  Noyarey. 

M.  4. 
Renoiisa.  —  Hargneuse. 

Lon  me  vid  plu  renousa 
Qu'una  deicrcpita  n'et  en  quoque  canton 
Quand  cill'.et  sen  bâton, 

M.  5. 
Reparey,  s.  f.  —  Plante  potagère,  grosse  blette  à 
côtes,  poirée. 

Repairié  (se).  —  Se  réfugier  et  aussi  rentrer 

dans  sa  maison,  regagner  ses  pénates. 
On  dit  aussi  :  se  repéra. 

Repatâ.  —  Repétri. 

Geiri,  do  chié  qui  vin  lo  bure  rcpatà. 

M.  5. 
Repatet,  s.  m.  —  Le  roitelet  et  en  général  toute 
espèce  de  petit  oiseau. 

Repeirié,  v.  n.  —  Habiter,  demeurer. 
Le  faije  que  repeiron  d'entour. 

L.  1. 

Repeirié  (se).  —  Se  réfugier,  rentrer  chez  soi, 

regagner  ses  pénates. 
Se  repeire. 

Son  deden  lou  rochat  miliante  calaborne, 
Deden  le  quale  von  se  repeire  le  Paye. 

L.  1. 

Répéta,  v.  a.  —  Redemander,  réclamer. 

Repeyrié  (se).  —  Se  réfugier. 

(Le  Faye)  sont  din  la  rochi  ou  se  vat  repeyrié 
Toutta  la  diablari  du  maudit  feytitrié. 

Repiâ,  V.  a.  —  Amener  un  chargement  à  un  en- 
droit donné  pour  le  conduire  ailleurs  le  len- 
demain. (Proveyz.) 

Repicolâ  (se).  —  Se  refaire,  revenir  soit  à  la 
santé,  soit  au  bien-être. 
Lon  na  trouva  suhject  de  se  repicola 
Comm'ore  que  la  pey  porte  pertout  la  branchi 
D'oUvié. 

M.  4. 
Repiéï,  V.  a.  —  Herser. 

Ne  vona  repiéï. 

Repitâ,  V.  n.  —  Regimber,  donner  des  coups  de 
pieds. 

/  grondent  à  la  couchi 
Si  ne  sont  bien  monta. 
Tirant  lo  eu  ux  home. 
Ne  font  que  repita. 

M.  8. 


REP 

Qui  regimbe  obstinément. 


—  172 


REV 


Repitou.  - 

Féminin  :  repitousa. 

Replat,  s.  m.  —  Petit  plateau  sur  une  montagne, 
petit  espace  horizontal. 

Reponchon,  s.  m.  —  La  mâche  ou  doucette,  pe- 
tite herbe  qu'on  mange  en  salade. 

Repoucho,  s.  m.  —  Répercussion. 

Avei  lo  repoucho  du  cou,  intervenir  dans  une 

bataille  et  recevoir  autant  de  coups  qu'on  en 

donne. 

L.  1. 

Repreisa,  s.  f.  —  Arrêt,  reprise. 
San  faré  repreisa,  tout  d'un  trait,  sans  prendre 
le  temps  de  souffler. 

L.  3. 

Reprin,  s.  m.  —  Second  son  du  blé  qui  contient 
encore  beaucoup  de  farine.  (B.) 

Requinquillà,  p.  p.  —  Repapilloté,  qui  est  re- 
venu sur  l'eau  au  point  de  vue  des  affaires 
ou  qui  se  porte  mieux  après  avoir  été  long- 
temps malade. 

RequinquiUié  (se).  —  Se  requinquer,  se  dit  sou- 
vent d'une  femme  déjà  mûre  qui  cherche  à 
se  rajeunir  par  la  toilette. 

Resjoyet.  —  Réjouissait. 

Jà  resjoyet  lo  tté  la  sintou  du  ruti. 


Résolacié.  —  Consolées,  soulagées, 
reuses. 

Et  iqui  toute  gaye, 
Drieu  et  résolacié. 


L.  3. 

réjouies,  heu- 


L.  1. 


Résolacié  (se).  —  Se  consoler. 

Sa  fena  vercheci  per  se  résolacié 

Se  faciet  gentimen  à  coqu'an  embrassié. 

L.  1. 

Ressoulacimen,  s.  m.  —  Consolation. 

Brié,  nou  n'avon  u  mondo  un  ressoulacimen 
Meillou,  qu'en  toute  choze  usa  de  changimen. 

L.  3. 


a.  —  Raccommoder,  faire  une  re- 


Retaconnâ,  v, 

prise. 

Retraire,  v.  a.  —  Ressembler  et  aussi  repro- 
duire, portraiturer,  faire  le  portrait.  (Char- 
bot.) 

Retraïre,  v.  a.  —  Rassembler,  réunir.  (Champ.) 

Retrayre  (se).  —  Se  portraiturer,  se  retracer. 
Que  diont-ti  u  Pallay  où  tout  se  rat  retrayre? 

M.  8. 

Retreire  (se).  —  Se  retirer,  se  cacher,  chercher 
un  asile. 

M.  5. 

Retroblà,  v.  a.  —  Cultiver  deux  fois. 


Reveison,  s.  f.  —  Rêvasserie,  état  d'une  per- 
sonne qui  rêve  ou  qui  a  des  idées  bizarres 
comme  on  en  peut  avoir  en  songe. 
le  voey  de  cesteu  pa  trouva  la  feitureiri 
Qui  fat  pissié  le  gen  contra  la  traveison 
Et  qui  fat  de  per  ley  tou  lou  jour  reveison. 

M.  4. 

Reveison,  s.  f.  —  Prières  publiques  que  l'on 
fait  pour  la  récolte  le  jour  des  Rogations. 
(Charbot.) 

Reveïson.  —  Temps  des  Rogations.  (Champ.) 

Revencho,  s.  m.  —  Revanche. 
Per  revencho,  en  revanche. 

Sa  fena  per  revencho  aigrimen  eisiclave. 

L.  1. 

Revengié  (se).  —  Rendre  la  pareille,  s'acquitter 
d'un  bienfait,  savoir  reconnaître  un  service, 
prendre  sa  revanche. 
Lo  ion  Dieu  te  console  et  te  fasse  la  graci 
D'ouhlie  tez  amour,  et  à  mi  d'obligié 
Celleu  qu'at  mieu  que  ti  deque  sen  revengié. 

M.  4. 

Revcngio,  s.  m.  —  Revanche. 

Que  ly  mordion  lo  eu  et  que  trouva  ne  seipe 
Revengio  ni  moyen  de  s'en  deipatrollié. 

L.  1. 

Reveni,  v.  a.  —  Rappeler  à  la  vie. 

Reverclià.  —  Retroussée. 

Et  j'allavo  trova  la  serventa  coucha 
Que  la  chalou  teniet  tout  a  fat  revercha. 

M.  a 

Revepclii.  —  Tout  ce  qui  tourne  en  sens  inverse. 
Un  fidello  barhet  frizià  comme  reverchi, 
A  son  maistre  n'ét  pa  si  fat  et  folatou 
Qu'enver  mi  ceu  garçon  s'ct  rendu  volontou. 

M.  8. 
Frizià  comme  reverchi,  c'est-à-dire  pas  frisé 
du  tout. 

Revcpcliié,  v.  n.  —  Retourner  en  arrière,  reve- 
nir axi  lieu  d'où  l'on  est  parti. 
Et  ne  lei  trovan  arma,  devan  que  reverchié, 
Ne  laisse  per  iquen  de  tresben  la  mochié. 

L.  1. 

Reverchié,  v.  a.  —  Retrousser.  (Champ.) 

Revepchon,  s.  m.  —  Petit  morceau  de  peau  qui 
se  détache  du  doigt  dans  la  partie  qui  touche 
à  l'ongle  et  qui  donne  lieu  à  une  douleur  très 
vive  chaque  fois  qu'on  le  retourne  sans  y 
prendre  garde. 

Reverchon,  s.  m.  —  Culbute,  chute  à  revers. 

E  ne  sarat  pa  rcn  un  banquet  à  cachon 

Qui  a  le  belle  fat  fare  lo  reverchon. 
Fare  fare  lo  reverchon  à  una  filli,  la  renverser. 

Rcverelion  (à),  loc.  adv.  —  A  rebours,  en  sens 
contraire. 

Reverdi.  —  Rajeuni,  ragaillardi. 

Lon  diriet  à  lo  vey  gaillard  et  reverdi 
Que  de  trent'  an  qu'u  lat  sen  manque  mey  de  di. 

M.  8. 


RRV 


—  17 


Reverdià.  —  En  pleine  floraison,  juste  à  point 
d'être  mariée  en  parlant  d'une  jeune  fille. 
L'eipousa  reverdià  et  hen  de  la  vray  tailli 
De  celle  qu'ont  toujour  la  victoeyri  en  batailli. 

M.  4. 

Revicolâ,  v.  a.  —  Ressusciter,  faire  renaître,  ra- 
nimer, ravigoter. 
Lo  bon  vin  fat  teni  chacun  sur  sou  talon, 
V  revicolariet  una  personna  morta. 

M.  4. 
Revindrey  (je  lou).  ...  Je  les  rappellerai  à  la 
vie. 
L'un  vat  virié  le  couate  u  cié,  l'autro  à  la  terra. 
Mais  je  lou  revindrey  d'tina  bonna  rutia; 
Prou  de  filli  voudrion  estre  de  la  partia. 

M.  5. 
Revingeo,  s.  m.  —  Revanche. 

Prindre  son  revingeo. 

Revire-marion  (à),  loc.  adv.  —  Au  rebours,  en 
sens  contraire,  soufflet  si  bien  appliqué  que 
celui  qui  l'a  reçu  en  pirouette  sur  lui-même. 

On  dit  aussi  :  revire-boudin. 

Revirià.  —  Retourné. 

Revirié,  v.  a.  —  Retourner,  changer  de  face. 
Perque  dessu  sou  bra  ne  me  seu-je  jitta, 
Per  fare  revirié  de  ver  mi  sa  fortuna. 

M.  8. 

Revirié  (se).  —  Se  retourner. 

Reviscoulâ.  —  Donner  et  reprendre  des  forces, 
revivre.  (J.  0.) 

Revolat,  s.  f.  —  Repas  que  le  propriétaire  ou  le 
fermier  fait  faire  à  tous  les  gens  de  sa  mai- 
son une  fois  que  les  récoltes  sont  engrangées. 

Revuro,  s.  m.  —  Le  regain,  le  refoin. 

Reyà,  s.  m.  —  Petit  ruisseau,  rigole. 

Rhabillou,  s.  m.  —  Rebouteux. 

Ri,  s.  m.  —  Ruisseau  et  aussi  torrent. 
Rif,  riau,  rieu,  ruy,  mit,  ruiot,  ruissi,  reusse, 
etc.  (B.) 

—  A  Proveyzieux,  lo  ri,  c'est  la  Vence. 

—  Au  Sappey,  lo  rut. 

Riâblo  ou  rablet,  s.  m.  —  Racloir  en  fer,  longue- 
ment ennnanché  qui  sert  à  retirer  la  braise 
du  four. 

Riban,  s.  m.  —  Ruban. 

Tou  para  de  riban  et  couvert  de  plumacho. 

M.  7. 

Ricagnié,  v.  a.  —  Ricaner,  rire  en  dedans. 

Ricagnià.  —  Ridé. 

Bioagnia  corne  uiui  vieilli  gueina. 

L.  3. 

Ricandèla.  —  Jeune  flUe  qui  n'aime  qu'à  rire  et 
s'amuser. 

Elle  chanton  mei  qu'un  tarin 

Et  sont  toute  si  ricandelle 

Que  le  gen  ne  parlont  que  d'elle. 

M.  6. 
Rida,  s.  f.  —  Diarrhée. 


3  —  nrs 

Ri('k>(,  s.  m.  —  Espace  de  poisson. 

Ridclla,  s.  f.  —  Petite  roue  dentelée  munie  d'un 
manche  qui  sert  à  trancher  la  pâte  des  ris- 
soles en  en  ornant  les  contours. 

Rierigârda,  s.   f.  —  Arrière-garde,   les  soldats 
qui  ferment  la  marche. 
Cent  moyno  qui  jamay  n'ont  eyta  en  Sarbonna 
En  bella  rierigârda  aliront  l'exposa 
V  dragon. 

M.  7. 
Rifougnié,  v.  n.  —  Rire  en  se  moquant. 

Rignié,  v.  n.  —  Braire. 

L'âno  tôt  fier,  tôt  ébaubit, 
Levit  deu  cû,  rignit,  petit. 

Latal. 
Rignolâ,  v.  a.  —  Ricaner. 

Adonque,  en  rignolan,  li  dissit  la  Linota  : 
Ij  sarin,  volantié,  en  trei  chose  Oguinota. 

L.  3. 
Rigola  (se).  —  S'amuser,  se  réjouir. 

L.  1. 

Riinâ,  V.  n.  —  Brûler  en  parlant  d'un  mets  qui 
s'est  attaché  au  fond  du  récipient  dans  lequel 
il  a  cuit. 

Se  dit  aussi  :  rumâ. 

Rimeûra  (la).  —  La  grippe,  ce  que  nous  appe- 
lons aujourd'hui  l'influenza,  c'est-à-dire  un 
rhume  tenace  et  dont  on  a  peine  à  se  défaire. 
(Proveyz.) 

Rinchi  (la),  —  Le  vent  d'Est.  C'est  le  plus  vio- 
lent et  le  plus  redouté  des  habitants  de  nos 
montagnes. 

A  Proveyzieux,  on  l'appelle  encore  :  l'aura  de 
prâ  Chatin. 

Rincià,  s.  f.  —  Pluie  diluvienne. 

Ringié  (se).  —  Se  ranger  à. 
Se  ringié  u  meinageo  d'una  filli,  la  prendre  pour 
femme. 
Tout  celley  sariet  bon,  si  fat  u  badinageo, 
le  ne  me  volin  po  rangié  à  ton  meinageo. 

M.  4. 
Rion.  —  Courbe,  de  travers. 

Et  sa  fena  se  fit  tan  sangueta  son  ochi 
Qu'u  l'en  aguit  lo  fron  aussi  rion  qu'una  fourchi. 

L.  3. 

Riorta,  s.  f.  —  Lien  d'osier  très  flexible,  bois 
flexible  qui  sert  à  attacher  les  fagots. 
Insi  mon  cour  sarra  d'una  riorta  mailla 
Funce  de  sou  souspi  la  verdura  eymailla. 

M.  8. 

Riorta,  V.  a.  —  Lier  un  fagot.  (Charbot.) 

Rioto,  s.  f.  —  Lien  d'osier,  baguette.  (J.  O.) 

Ripa,  V.  n.  —  Glisser,  couler  sur  une  pente. 

Ripaillot,  s.  m.  —  Petite  montée. 

Risinà,  s.  f.  —  Petite  pluie  qui  ne  dure  pas 
longtemps.  (Champ.) 


RIS 


174 


ROU 


Risinâ,  v.  n.  —  Bruiner,  se  dit  du  temps  qu'il 
fait  quand  les  brouillards  se  condensent  et 
tombent  en  pluie  très  fine. 

Rista  ou  rita,  s.  f.  —  Filasse  de  chanvre,  chan- 
vre très  fin. 
Tandi  qu'on  filarat  la  rita  la  plu  prima, 
E  faut  l'eypou  «  pied  et  l'eypousa  à  la  cima. 

M.  4. 

Rivoeiri,  s.  f.  —  Bois  de  chêne,  lieu  planté  de 
chênes. 

Rivoïero,  s.  m.  —  Bois  de  chêne.  (Champ.) 

Riziet  (i).  —  Il  riait. 

Bacchns  sen  riziet  comm'un  foa. 

M.  7. 
Rizôla,  s.  f.  —  Rissole. 

Roa,  s.  f.  —  Roue. 

Si  ie  preno  un  charron  u  me  farat  alla 
Comme  roa  qu'u  fat  en  rua  harrula. 

M.  8. 

Robâ,  V.  a.  —  Voler,  ravir,  prendre,  dérober. 
lamey  coleuvro  à  qui  Von  roie  V escarhoucla 
Ne  jettit  tau  venin  que  l'animal  à  boucla. 

M.  5. 

Rochanet,  s.  m.  —  Petit  oiseau  qu'on  voit  arri- 
ver l'hiver  en  grand  nombre  dans  les  rochers. 
Pluriel  :  de  rochaneu. 

Rochat,  s.  m.  pi.  —  Rochers. 

Lou  rochat,  le  plane,  lou  valon. 

M.  4. 

Rocolonpoussi,  s.  m.  —  Mille-pieds,  insecte. 
In  rocolonpoussi. 

Rôda  (à  la).  —  A  toute  volée. 

Roeïma  ou  roémâ,  v.  a.  —  Ruminer,  remâcher. 

Rogeylé,  v.  n.  —  Devenir  rouge. 

Fat  ton  fare  l'amour  ore  que  lou  rosîé 

Rogeon  tou  de  rose. 

M.  4. 
Rogeyié,  v.  n.  —  Revenir  rouge. 

Rognou.  —  Rogneux,  qui  a  la  gale  à  l'état  chro- 
nique, sale,  malpropre. 
Pelalhard  du  Thouvet,  rognou  de  OonsaUn. 

M.  4. 

Romanenchi.  —  C'est  l'épithète  que  l'on  donne 
à  une  benne  ou  tinette  de  plus  grande  capa- 
cité que  celles  dont  on  se  sert  ordinairement. 
(Charbot.) 

Romananchi,  s.  f.  —  Vase  de  bois  dans  lequel 
on  mesure  le  fruit  pour  le  diviser  en  plu- 
sieurs portions.  (Champ.) 

Romeyâgeo,  s.  m.  —  Pèlerinage. 

L'on  m'a  dit  que  chantant  romeyâgeo  d'amour, 
U  cret  qu'ut  at  à  Roma. 

M.  8. 

Romié,  s.  m.  —  Pèlerin,  celui  ou  celle  qui  va  en 
pèlerinage  à  Rome. 

V  vat  se  veyti  en  romié 
Per  alla  per  paë  mouri  sur  un  fumié. 

M.  & 


Ronchat,  s.  m.  —  Le  vent  du  Nord. 

Ronehic,  v.  n.  —  Ronfler,  bougonner,  gronder 

entre  ses  dents. 
Vna  not  qu'u  dormiet,  d'uffarc  tracassia, 
Itonchan  comm'un  cayon  de  fangi  troyassia. 

M.  5. 
Rondâcho,  s.  m.  —  Bouclier. 

Cuvri  te  d'un  rondâcho, 
Autramen  te  fores  la  fin  de  Oauliat. 

M.  5. 
Ronilà,  V.  n.  —  Dormir  profondément,  se  repo- 
ser en  toute  sécurité. 

Ronsié,  s.  m.  —  Gros  buisson  d'épines. 
Preita  me  vostra  sibla 
Qui  fat  dansié  chacun,  per  lou  fare  eigruisié 
Quand  u  saron  upres  de  quoque  gro  ronsié. 

M.  4. 
Ronzi,  ponze,  s.  f.  —  Ronce,  épines. 

Vou-tu  comme  la  ronzi,  ore  que  je  t'approcho. 
M'opposa  louz  euillon  de  tala  cruautaf 

M.  5. 
Rosset.  —  Grossier. 
Lo  pan  rosset,  le  pain  noir. 

U  sariet  un  vray  fou  si  une  preferave 
Lo  pan  blan  u  rosset. 

M.  5. 
Rossignolei,  s.  f.  pi.  —  Romances  champêtres, 
parce  qu'il  y  est  toujours  question  du  chant 
du  rossignol. 
Lor  cour  se  repeissiet  de  se  rossignolei. 

L.  3. 

Rossignon,  s.  m.  —  Rossignol. 

Son  vioulon  fat  creva  lou  rossignon. 

M.  4. 

Rossolan,   s.  m.  —  Bruant  des  neiges.   (Bou- 

deille.) 

Rotà,  s.  f.  —  Route. 

Rota.  —  Rompue,  brisée,  détraquée. 

On  dit  d'une  ytluie  torrentielle  :  pleivi  rota. 

Rou,  s.  m.  —  Morceau  de  bois  que  les  voitu- 
riers  passent  au  travers  des  deux  roues  de 
derrière  de  leurs  traîneaux  et  qui  sert  de 
mécanique  dans  les  chemins  en  pente. 

Rouchié.  —  Ronfler.  (Champ.) 

Rougeari,  s.  f.  —  Morceau  auquel  il  reste  encore 

quelque  chose  à  ronger,  surtout  un  os. 
Charchou  de  rougeari,  on  appelait  ainsi  ceux 
qui  étaient  chargés  d'appliquer  l'impôt. 
Oestou  charchou  de  rougeari 
Que  vont  picorant  d'ordineiro 
Lou  vilageo,  sariont  puni 
Deu  l'auba  iusqu'à  l'embruni. 

M.  6. 

Roiigibontem,  s.  m.  —  Roger-Bontemps,  joyeux 
vivant,  garçon  qui  aime  à  s'amuser. 
La  discorda  meurtrcyri. 
Couverta  de  serpen  comm'una  feytureyri. 
Vid  esteindre  sa  torchi  à  de  rougibontem. 

M.  7. 


ROU 

N'et  gin  inco  îo  tem  qiK  faille 
C'harchié  de  not  lou  passatem, 
Coma  de  vray  rougiboiiten. 

Kougié,  v.  a.  —  Ronger. 

Lou  procurou  n'ont  heu  deque  rougié. 


—  175  — 


IlUT 


M.  6. 


M.  5. 


Rougni,  s.  f.  —  La  gale. 

J'ai  dous  agneux  que  n'ont  pas  prey  la  rougni. 

Noël  Champ. 

Rouissi,  s.  f.  —  Verge,  baguette  flexible. 
Se  dit  aussi  :  ruissi. 

Rouissià,  s.  f.  —  Correction  administrée  avec 
une  verge,  un  bâton. 

Roula,  s.  f.  —  Amas  de  bois  coupé  dont  les  bû- 
cherons font  des  fagots  et  les  charbonniers 
du  charbon  de  bois. 

On  dit  dans  le  même  sens  :  in  miet. 

Roula,  s.  f.  —  Cercle  tracé  sur  la  terre.  (Champ.) 
Roussinâ,  v.  n.  —  Peter  comme  un  roussin. 

Roussignon.  —  Rossignol. 

Roussignou,  rossignols. 

Iqni  lou  roussignou,  lou  linot,  lou  senit, 
Lou  quincon.  lou  tarin  vont  arreizié  tour  nit, 

L.  1. 

Rout.  —  Un  roué,  un  condamné  qui  a  subi  le 
supplice  de  la  roue  et  aussi  un  boiteux,  un 
écloiié,  un  individu  qui  a  la  jambe  cassée. 
Un  rout  que  va  coitou  su  un  chiva  de  trot. 

I..  2. 
Routa.  —  Brisée,  cassée. 

Lou  barbié  amon  mieu  vey  prou  de  chambe  route 
Et  de  bra  estropia  que  cellou  qu'ont  le  goutte. 

M.  4. 
Chamba  routa,  jambe  cassée. 

Routia,  s.  f.  —  La  rôtie.  Mets  réconfortant  qu'on 
portait  au  lit  à  la  jeune  mariée  le  jour  de  ses 
noces. 
Héla!  quand  sarat  to  qtie  faudrat  que  le  fene 
Me  metteyson  couchié  per  migié  la  routia! 

M.  4. 


Routo,  routa.  —  Rompu,  brisé. 
Charbot  dit  encore  :  routo,  lieu  escarpé  dont  la 
montée  est  rude  et  pénible. 

Routolan.  —  Couratant,  roulant  autour,  roucou- 
lant. 
Eilli  sat  ensarra  lo  marri  routolan 
Apre  le  zautre  fene. 

L.  3. 
Roviole,  s.  f.  pi.  —  Rissoles. 

Tou  lou  galabontem  de  Franci  et  d'Espagni 
Et  de  ceteu  pat  banquetant  jour  et  not 
De  reviole  à  la  pel,  de  crozet  et  de  gniot. 

M.  7. 

Ruche  (le),  au  pluriel.  —  Mesure  de  grains,  dit 
Roquefort. 

Rucheyié,  v.  a.  —  Enlever  la  surface  du  gazon, 

le  casser. 
A  Eybens  :  éruchié. 

Ruchi.  —  Mesure  pour  les  grains.  (Roquefort.) 

Ruchi,  s.  f.  —  Tan,  écorce  de  chêne.  (Champ.) 

Rucla,  s.  f.  —  Carcasse,  rebut,  vieille  édentée. 
Lo  pare  vou  avey  de  son  fils  la  meytressa, 
La  mare,  vielli  rucla  et  meychenta  tigressa, 
Vou  avey  per  eypou  de  la  filli  leypou. 

M.  a 


Ruisset,  s.  m. 


Petit  ruisseau. 


Rustià,  s.  f.  —  Rôtie,  espèce  de  mets  fort  épicé 
qu'on  portait  dans  son  lit  à  la  jeune  mariée  le 
lendemain  de  ses  noces. 
Repoussa  lo  toujour  per  avey  l'avantagea, 
Vna  banna  rustia  te  baillirat  eourageo. 

M.  4. 
Voir  :  routia. 

Rut,  s.  m.  —  Ruisseau. 

Petit  rut  qui  non  plu  que  mi  ne  po  darmi. 
Va  dire  à  Margoton  ce  que  mon  cour  endura. 

M.  5. 
L'on  n'aurat  que  du  rut  et  du  zizeu  lo  brut. 

M.  7. 


-"^^"-%i^?)^lJ^-^" 


s 


NAC 

Sa,  s.  f.  —  Sel  marin. 

Alla  u  cabaret  comme  chieure  à  la  sa. 


M.  5. 


Sa  prima,  sel  fin. 
Sabolâ  ou  saboulâ,  s.  f. 


Grondée,  réprimande. 
Baillié  ina  saboulâ. 

Sabouraii'o,  s.  m.  —  La  mâchoire  inférieure  du 
porc  quand  il  n'y  a  plus  que  l'os.  On  s'en  sert 
à  la  campagne  pour  faciliter  l'écoulement  de 
la  lessive  dans  le  cuvier. 
Lo  sabourairo. 

Sabrazâ,  v.  a.  —  Eparpiller  la  braise  du  foyer, 
l'écarter  pour  lui  donner  de  l'air,  saccager, 
mettre  au  pillage.  (B.) 

Saccàgeo.  —  Destructeur. 

Mai»  qu'é-t'6  qu'on  pot  préserva 
Dés  coups  (leu  timps,  qu'é  si  saccâjof 

Latal. 

Sacochi,  s.  f.  —  Ivrogne.  (Champ.) 

Sâdo.  —  Savoureux,  agréable  au  goût.  (Champ.) 

Au  féminin  :  sdda. 

Vo  ne  trovari  ren  de  sado  ni  de  dou. 
Me  crevarey  un  eyu  per  voz  en  creva  dou. 

M.  4. 

Saffronnâ.  —  Jaune  comme  du  safran. 
Le  roche,  que  natura  at  si  bien  ma^sonna, 
Jauniront  tanto  mieu,  que  poigni  saffronnâ. 
De  l'or  que  lo  solei  porte  din  sa  carrochi. 

M.  5. 

Sagni,  s.  f.  —  Marécage,  lieu  humide  et  boueux, 

fond  d'un  bourbier. 
Pluriel  :  sagnè. 

Sagoin,  s.  m.  —  Mauvais  sujet. 

Saïézon.  —  Soient. 

Fo  qui  saiezon  prestou  dissandou  lou  plu  tar. 

Ménilgrasd. 

Sainâ,  v.  a.  —  Saigner  un  porc,  un  poulet. 

Salnâ,  V.  n.  —  Saigner. 

Salignon,  s.  m.  —  Entrepôt  de  sel,  amas  de  sel. 
Ni  maudit  gabcllié,  puisque  «en  salignon 
V  fieyre  trop  lo  jat  comme  lou  Bourguignon. 

M.  8. 

Salignon,  s.  m.  —  Saumure  et  aussi  saloir. 

Salou,  s.  m.  —  Le  saloir. 

J'ay  dedin  mon  salou 
Quoquaren  que  j'ay  prey  allant  chassie  u  lou. 

M.  5. 


NEI 
Sanianà,  s.  f.  ■ —  Semaine. 

San,  s.  m.  —  Sang. 

Voz  aussia  deipoi  vcu  un  visagio  eicorchia 
A  bone  eigroizasse,  et  lo  san  embrochià. 

L.  1. 
San.  —  Savent. 

Lou  juaire  ne  san  s'u  son  ou  mor  u  vi. 

L.  3. 
San.  —  Saint. 
Per  lo  san  non!  par  le  saint  nom! 

!..  1. 
San.  —  Sain,  bien  portant. 

U  l'éron  toujour  san,  lour  via  ère  tre-longi 
Et  ne  mourian  jamei  que  de  fina  veillongi. 

h.  3. 
Sanà.  —  Saine,  bien  portante. 

Vo  verri  que  Ihet  bien  joUetta,  bien  sana, 
Et  que  Ihet  prou  gentia  per  una  paisana. 

M.  4. 

Sandeïé  ou  sandeyié,  v.  n.  —  Jurer  sur  le  saint 
nom  do  Dieu. 

U  sangedeyon  toujour  et  se  donnon  u  diablo 
Per  trompa  una  filli  à  qui  lo  jugimen 
Manque  per  l'avcni  comme  lo  pcssamen. 

M.  4. 
Et  aussi  :  sangdeyié. 

Sandre,  nom  propre.  —  Alexandre. 
La  Sandrine,  Alexandrine. 

Sangnon.  —  Juron  fort  en  usage  au  xvir  siècle. 
Tu  me  fu,  mais  sangnon,  ie  volo  qu'on  m'eynaze 
Si  ton  corp  ne  recet  du  men  ce  que  faudra. 

M.  4. 

Et  aussi  :  sannon  en  1659. 

Sanguetà,  s.  f.  —  Seringue  que  font  les  enfants 
avec  un  morceau  de  sureau  dont  on  a  enlevé 
la  moelle. 

Sanguctâ,  v.  n.  —  Jouer  de  la  seringue. 
Per  ma  fei,  sanguetà,  dancié  et  se  para 
Quoque  fei  fa  gran  bien  u  cour  et  la  ferra. 

L.  3. 

Sannon   (per  lo).  —  Juron  fort  en  usage  au 
xvn"  siècle. 
Per  lo  sannon  quoqu'un  portarat  de  me  marque! 

M.  4. 

Sansolà,  subst.  m.  —  Traîne-savate,  déguenillé. 

Sapa,  s.  f.  —  Outil  tranchant  à  large  lame  hori- 
zontale et  emmanché  comme  une  pioche. 
U  te  sara  ravi  comme  avec  una  sapa 
Un  rageot  de  la  terra. 

M.  8. 


SAP 

Saparii.  —  So  dit  d'un  chomin  ou  d'un  champ 
inégal,  raboteux  et  plein  de  racines  d'arbres. 
(Charbot.) 

Sapât,  s.  m.  —  Tronc  ou  plutôt  racine  d'un 
arbre  qu'on  a  coupé  ras  terre.  (Charbot.) 

Sapi,  s.  m.  —  Soc  de  la  charrue,  le  fer  qui  sert 
à  fendre  la  terre. 

Lo  sapi. 


Sapinà,  s.  f. 

zieux.l 


Le  soc  de  la  charrue.  (Provey- 


177  —  SAV 

SaiTazinâ,  v.  a.  —  Juguler  un  client,  vendre 
trop  cher,  traiter  quelqu'un  de  Turc  à  Mauri;. 
Rend  ce  qit'u  picapiou  tu  a  interina, 
Ou  que  lou  picapiou  ont  trop  sarrazina. 

M.  7. 

Sarvi  ou  sarvy,  s.  f.  —  La  sauge.  (Cliarbot.) 

Saûma,  s.  f.  —  Anesse. 

le  paamrin  per  sauma  en  feyri  Saint-Martin. 

M.  a 
Pluriel  :  saume. 


Saquarot,  s.  ni.  —  Petite  poche. 

Saquetà  ou  saquettà,  s.  ni.  —  Ivrogne,  sac  à  vin. 
Saqua  ou  saca.  (B.) 

Sarasson,  s.  m.  —  Sorte  de  fromage  sans  beurre 

très  répandu  dans  nos  campagnies. 
Echarasson.  (B.) 

JVe  migié  à  disna  que  ohappon,  que  polaille, 
Ne  volley  à  goûta  que  mayousse  blanchie, 
Que  sarasuon  sucra  sen  pcna  de  machié. 

M.  7. 

Sarassou,  s.  m.  —  Recuite,  fromage  sans  beurre. 
(Champ.) 

Sai-at,  s.  m.  —  Sorte  de  fromage  fait  avec  le 

petit  lait. 
On  dit  aussi  :  sarasson. 

Sarazin,  s.  m.  —  Blé  noir. 

Sarmo,  s.  m.  —  Prêche,  sermon. 
Lou  sarmo  de  David. 


L.  3. 


Sarmoe'iri,  s.  f.  —  Sajjmure.  (Champ.) 
Ensarmoeiria,  extraôrdinairement  salé. 

Sai'pin,  s.  f.  —  Serpent. 

Adieu!  maudit  pai  que  Lizcra  partage 
Coulan  insi  que  fat  la  serpen  din  lez  âge. 

Sarrà,  v.  a.  —  Fermer,  clore. 

/  surre  quand  i  vou  se  porte. 


M.  4. 

L.  2. 
L.  8. 


Sarrâ.  —  Fermé,  clos. 

U  s'en  vin  u  chatel  et  lo  trovi  sarrâ. 

Au  féminin  pluriel  :  sarrei. 

Sarrailli  ou  sarralli,  s.  f.  —  Serrure. 

Sarralié,  s.  m.  —  Serrurier. 

Arrié  lou  sarralié,  u  sarront  tout  à  cla. 
Quand  ul  ont  una  fena  u  la  volont  boucla. 

M.  a 

Sârraméjour,  s.  m.  —  Chicorée  sauvage  de  la 
famille  des  pissenlits. 

Sârrapatat.  —  Avare.  Signifie  aussi  sans  énergie, 
sans  volonté. 

Du  pied  ou  de  l'eypala. 
Ou  du  groin  lo  polhen  ressemble  la  oavala. 
Sa  filli  ne  sarat  jamey  sârrapatat. 

M.  4. 


Saumo —  Anesse.  (J.  O.) 

Sauta,  s.  f.  —  Trou  que  creusent  les  paysans 
pour  enterrer  les  pierres  qui  encombrent 
leurs  champs. 

Jna  sauta. 

Sauta-bouisson,  s.  m.  —  Garde  champêtre,  doua- 
nier. 


Sauzclà,  s.  f. 


-  Saulaie. 
Ina  sauzela. 


Sauzo,  s.  m.  —  Saule. 

Baillié  lo  sauzo,  planter  un  saule  devant  la  porte 
du  délaissé.  C'est  une  vieille  coutume  dau- 
phinoise. 
Si  la  piera  eimoda  ne  se  pot  reteni, 
Et  si  faut  que  chacun  me  balleize  lo  sauzo, 
E  faut  louz  attrapa,  e  faut  que  je  lour  causo 
Autant  de  deiplcisi  qu'u  m'en  ont  procura. 

M.  4. 
Sâva,  s.  f.  —  Sève. 

Eyssut  de  la  langou 
Com'un  abro  qui  n'at  ni  sava  ni  vigou. 

M.  a 
Savâ,  v.  n.  —  Etre  en  sève. 
Fâre  savâ,  presser  un  fruit  pour  lui  faire  ren- 
dre son  jus. 

Savei,  v.  a.  —  Savoir. 
Et  aussi  :  sépre. 

J'u  sâvo. 

J'u  sayien. 

Je  n'y  ai  pas  sépu. 

Si  j'y  sépissio. 

Fâ  me  z'i  sépre. 

Sâvo.  —  Je  sais. 

Sâvo  que  fâme  le  babioles. 

Latal. 

Savoret,  s.  m.  —  Gros  os  à  moelle  que  la  ména- 
gère fait  cuire  avec  des  légumes  pour  les 
rendre  plus  savoureux. 

Savou,  s.  m.  —  L'ensemble  des  légumes  qui  ser- 
vent à  la  ménagère  à  la  confection  d'une 
soupe. 

Zià  t'incou  de  savou  dedin  Voila, 
N'en  volez-vo,  monsiûf 

Proveyzieux. 
Igui  sen  déboursa  l'on  at  tout  ce  qu'on  vou, 
Per  la  souppa  de  chair  toutta  bonna  savou. 
De  ri,  de  pour,  de  chou,  herbes,  courdes  et  rave. 

M.  7. 


12 


SAY 


Sâye.  —  Soit. 

Qnè  gue  tâye. 
Je  »ey. 
J'étien». 
Mâgue  j'y  tayézo. 

Scalabrou.  —  Escarpé. 

Sçavo  (Je).  —  Je  sais. 

le  sçavo  bien  mena  lo  mancho  de  la  pala. 

M.  4. 

Sçeitâ  OU  seétà,  v.  a.  —  Scier. 

Sceita  ou  scéta,  s.  f.  —  Scie. 

Sçourin  (je).  —  Je  saurais. 

M.  6. 

Secore,  v.  a.  —  Secourir.  (B.) 

Secorrô.  —  Secouer.  (Ménilgrand.) 

Secoure  ou  secourre  et  aussi  secoyié,  v.  a.  — 

Secouer,  agiter. 

Je  secôyo. 

Je  secoyien,  ou  je  secoyâvo. 
J'ai  secoya. 
lie  veyci  amai  prêt  à  secourre  la  holhi, 
Qui  à  la  bouchari  ne  charche  que  virolhi. 
Que  festin  quand  favin  me  premeire  chalou. 

M.  4. 
le  volo  tout  à  fat  secourre  joue  et  joucle. 

M.  5. 

Secourre,  v.  a.  —  Secourir,  porter  secours. 
E  n'attindiet  d'ôtr'  assistanci, 
Pe  la  secourre  et  pe  l'édâ. 

Latal. 

Secoussa,  s.  f.  —  Vitesse. 
De  gran  secoussa,  comme  une  bombe. 
Adon  de  gran  secoussa 
La  Fleurià  se  lancit  leyen  plena  de  poussa. 

L.  1. 

Secoyou,  s.  m.  —  Perche  à  abattre  les  noix  et 

les  châtaignes. 
Se  dit  aussi  :  secossouri,  s.  f. 

Séglà,  s.  m.  —  Le  seigle,  avec  lequel  on  faisait 
autrefois  un  pain  extrêmement  grossier  et 
indigeste. 

Segnou.  —  Seigneur. 

Le  fille  sont  mignonne  et  rendon  de  lour  tailli 
Amoirou  lou  seignou  jusqu'à  la  rafatailli. 

M.  4. 

Et  aussi  :  seignou  en  1633. 

Segnou.  —  Jésus-Christ,  Notre-Seigneur. 
Notron  Segnou  perdon  «  porou  trapassa! 

h.  1. 

Segon.  —  Second,   deuxième  et  aussi  compa- 
gnon, aide,  partenaire. 
M  ci  vou  pove  ben  dire  una  bêla  chanson 
8en  que  jamei  segon  vou  zi  set  nécessaire. 

L.  3. 

Segrolâ,  s.  f.  —  Secousse  et  aussi  grondée. 

Segrolô,  v.  a.  —  Secouer  et  aussi  gronder. 

Segrot,  s.  m.  —  Secousse,  ébranlement,  cahote- 
ment. 


178  —  SEL 

Ségu.  —  Suivi,  marché  sur  ses  traces. 

Seguian.  —  Ils  suivaient. 

V  seguian  simplamen  la  norma  de  natura. 

L.  3. 

Sei,  s.  f.  —  La  soif. 

Sei.  —  Ici. 
Voir  :  cey. 

On  ne  sei  mige  ren  que  poigne  de  Rampau. 

L.  2. 

Seïé,  V.  a.  —  Faucher  un  pré.  (Champ.) 

Seiglâ,  s.  f.  —  Seigle. 

N'y  fret  que  de  seigla  et  point  de  vin  n'y  crct. 

M.  8. 


Seignon,  s.  m.  —  Grand  seigneur,  homme  de 
qualité. 
A'e  se  vct  to  po  bien  qu'elle  sont  farfarelle? 
Voley  qu'un  poro  set  biau  pare  d'un  seignon 
Qui  din  Oraisivodan  n'at  pa  son  compagnon! 

M.  4. 
Seirimin,  s.  m.  —  Serment. 

M.  5. 

Seiset.  —  Soit  avec  vous,  soit  ici. 
Lt  ne  poisit  jamai  la  poreta,  lacet. 
En  intran  soulamen  lour  dire  Dieu  seiset  t 

L.  1. 

Seita,  s.  f.  —  Scie.  (Champ.) 

Seitâ,  V.  a.  —  Scier.  (Champ.) 

Seitaïre,  s.  m.  —  Scieur.  (Champ.) 

Seitre,  s.  m.  —  Faucheur. 

Seipe,  —  Sache. 

Don,  en  viran  la  mon,  ne  vou  seipe  allegié. 

L.  3. 

Seipi,  s.  f.  —  Sèche,  poisson. 

Lo  merlut  vermenou,  la  seipi  refuneissi 
Ne  fleiron  pa  si  ma. 

h.  3. 

Seipissou.  —  Saurais. 

Uncor  que  j'en  seipissou 
Mûri,  et  lo  cotel  en  ma  gorji  ij  vissou. 

L.  3. 

Seirimen,  s.  m.  —  Serment,  promesse  solennelle. 
Comm'un  eycumigea  ceu  iqui  devin  meigro 
Qui  fat  tau  seirimen  per  estre  pui  dana. 

M.  4. 

Et  aussi  :  seirimin. 

Seliot  ou  seillot,  s.  m.  —  Seau  à  puiser  de  l'eau; 
récipient  en  bois  dont  une  douelle  plus  lon- 
gue que  les  autres  porte  un  trou  pour  le 
transport;  récipient  en  fer  blanc  dans  lequel 
on  trait  les  vaches  ou  les  chèvres. 

Séla  ou  sella,  s.  f.  —  Chaise  et  surtout  l'esca- 
beau formé  d'un  morceau  de  bois  avec  trois 
pieds. 

Teni  lo  eu  dessu  la  sella,  ne  rien  faire,  vivre  de 
ses  rentes. 

M.  4. 


SE.J  _  179  — 

Séjour,  s.  m.  —  Pause,  repos. 
Roda  sen  séjour,  aller  et  venir  sans  avoir  une 
minute  de  pause. 

L.  3. 

Seirimen,  s.  m.  —  Serment. 

Qnat  foi,  ni  serimen,  que  contra  la  natura 
Me  fisse  rejetta  lo  bien  de  Vadventura 
Si  j'osno  eu  ton  hon  heur. 

M.  5. 

Sema,  semeuâ,  senà,  v.  a.  —  Semer  les  grains, 
etc.  (Champ.) 

Semanà,  s.  f.  —  Semaine. 

Semblable  (lo).  —  La  même  chose. 

Ne  pot  pa  m'arriva  lo  aemilaMo. 

M.  4. 

Semenù,  v.  a.  —  Semer,  ensemencer. 

Sementléro,  s.  m.  —  Cimetière. 

Son  parc  qu'at  un  pied  dedin  lo  sementiero 
Freniet  si  grand  plaisi  à  mi  vey  addonna 
Qu'u  n'aviet  autr'  envei  que  de  me  la  donna. 

M.  4. 

Sementeiro  en  1659. 

Se  dit  aussi  :  sumintéro. 

Seméro,  s.  m.  —  Semeur,  celui  qui  sème  le 
grain  dans  les  champs.  (B.) 

Semon,  s.  m.  —  Volume,  embarras,  esbrouffe. 
Fâre  de  semon. 
La  ialeina,  que  fat  lo  semon  d'un  rochié, 
Ne  Vozit  aprochié. 

M.  5. 

Semonâ,  v.  a.  —  Avertir,  appeler,  inviter,  réu- 
nir. 

Vna  gran  sinagoga 
Où  eV  y  semonit  le  faye  d'entour. 

L.  1. 
Et  ne  fau  pâ,  un  cour  que  prou  lo  conneisseizon, 
Qu'u  s'atende  jamei  qu'u  vo  lo  semoneizon. 

L.  2. 

Semonâ,  v.  a.  —  Conseiller,  commander.  (Roq.) 
Accepta  lo  parti  que  l'amour  te  semon. 

M.  8. 

Scmpeillié,  v.  a.  —  Saisir,  arrêter,  maltraiter. 
Veyley  lo  pèlerin  qui  vou  gagnié  du  pié, 
Alla  lo  sempeillié  sen  fare  tort  ni  graci, 
Et  pui  vo  gueytari  Vautro  dedin  la  placi. 

M.  a 

Sempeillié  (se).  —  Se  lisser,  faire  sa  toilette  en 
parlant  des  oiseaux. 

Tou  louz  izeyu  en  lour  ramageo 
8'accordon  mieu  que  lou  rebec. 
En  se  sempeillan  lo  plumageo. 

M.  4. 

Sen.  —  Sien,  à  lui,  qui  lui  appartienne. 
/  nat  ren  que  set  sen,  il  n'a  rien  à  lui,  c'est  la 
générosité  môme. 

M.  4. 
Senâ,  v.  a.  —  Semer. 

Ama  sen  estre  ama,  et  sena  sen  culli 
Et  un  grand  deipleisi  qui  ne  pot  pa  falli. 

M.  4. 


SEU 


Senglar,  s.  m.  —  Sanglier. 

Onat  animal,  our,  lyon,  ou  senglar 
Que  Cupidon  ne  prcnn'  en  son  fillar. 

M.  5. 

Senipon,  s.  m.  —  La  rougeole,  maladie  des  en- 
fants. 

Senit  ou  sinit,  s.  m.  —  Serin,  oiseau  des  vernes. 
/qui  lou  rouDsignou,  Ion  linot,  lou  senit, 
Lou  quinçon,  lou  tarin  vont  orreizié  lour  nit. 

L.  1. 
Senot,  s.  f.  —  Le  sommeil,  le  repos. 
/  travaille  lo  jot,  i  travaille  la  not. 
A  pena  ai  sou  zyeuw  connaissont  la  senot. 

Oaude. 
Séon.  —  Soient. 

Sou  solar  seon  cour! 

L.  1. 
Sépre,  V.  a.  —  Savoir. 

Tian  se  porrit  sépre  biantoûe. 

Latal. 
Séprins.  —  Je  saurais. 

In  jour  (ne  séprins  pas  te  dire 
Eu  jeûato  oombian  gn'a  de  timps.) 

Latal. 
Sépu.  —  Su. 

On  n'a  jamai  sépu,  comare,  ce  qui  pinse. 

Ménilgrand. 

Serina,  v.  n.  —  Bruiner,  se  dit  de  la  petite  pluie 
fine  produite  par  une  vapeur  froide  qui  se 
condense. 

Serine,  il  bruine. 

Sermente  (le),  s.  f.  pi.  —  Les  treilles. 

M.  5. 
Serou,  s.  f .  —  Sœur. 

M.  4. 
Serva,  s.  f.  —  Réservoir  d'une  source. 

Servâgeo.  —  Sauvage.  (B.) 

Servagina,  s.  f.  —  Nom  qu'on  donne  aux  bêtes 
sauvages.  (Charbot.) 

Serviciâblo.  —  Obligeant,  qui  aime  à  rendre  ser- 
vice. 

Set.  —  Soit. 

Comme  se  vaille  set,  à  la  garde  de  Dieu!  arrive 
que  plante  I 
Comme  se  voille  set,  moque  dedin  la  barqua 
Vo  sei  aver  mi,  ne  me  chau  de  la  parqua. 

M.  5. 
Enfin  ien  ay  faya  set  à  ben  set  a  ma 
Mille  que  ie  n'ai  pa  Teyzi  de  vo  nomma. 

M.  4. 

Sétérée,  s.  f.  —  Mesure  agraire.  Cette  mesure 
correspond  à  une  surface  de  900  toises  del- 
phinales  carrées,  soit  37  ares  67  centiares. 

Seû,  s.  m.  —  Sureau.  (Champ.) 

Seu  (je).  —  Je  suis. 

Ne  seu  pa  mareicha  et  si  fiero  Vencluma. 

M.  4. 
Je  seu  cella  qui  sat  ce  qu'en  arrivarat. 

Seugre,  v.  a.  —  Suivre. 
Ségu,  suivi. 


SEU  —  180  — 

Seupisse.  —  SCil.  Slé.  —  Six. 

Et  falllet  per  h  main  que  que  diri  u  scupinae 
Que  tan  que  U  voliet  u  la  vo  fringotisse. 

L.  1. 
Seupisse  (qui).  —  Qui  sût. 

Qui  seupisse  m'engardâ  du  fripon. 

M.  4. 
Sey  (vo).  —  Vous  savez. 

Vo  sey  tout  ce  qu'a  fat  la  chivalié  Boyard. 

B.  9. 
Sey,  s.  f.  —  Soif. 

le  leissirey  mouri  de  sey  nostre  polaille. 

M.  4. 
Sey  a,  s.  f.  —  Soie. 

Porta  d'habillimen  de  seya  tout  deulon. 

M.  4. 
Tou  lou  cayon  qui  sont  veitu  de  seya  neiri 
fSont  noilo  de  tou  tem. 

M.  5. 
Seyié,  v.  a.  —  Faucher. 

Seyou,  s.  m.  —  Faucheur. 

l'rou  d'autre  ielle  flou  contenton  lou  seyou 
Appres  qu'on  a  eulli  u  mey  de  may  la  rosa. 

M.  4. 

Seyrimen,  s.  m.  —  Serment,  promesse. 
Ou  eyto  cclla  fey  que  Ihi  mat  tan  jura? 
Ou  sont  lou  seyrimen  qui  me  fassiet  sur  l'heriaf 

M.  4. 
Si.  —  Soi,  soi-même. 

Chagu'un  a  darrié  si  son  valet  cocassié. 
Qui  ne  fat  que  voida,  rempli  et  bottassié. 

M.  7. 

Siâ,  V.  n.  —  Remuer,  mouvoir.  (Champ.) 

Sià,  s.  m.  —  Tissu  de  crin  ou  de  soie  pour  pas- 
ser la  farine.  (Charbot.) 

Si.  —  Pourtant,  cependant. 

Ne  seu  pa  mareicha  et  si  fiera  l'encluma. 

M.  4. 


SIN 


-  Sable.  (Gaude.) 
Point  de  mire  ou  tir  de  la  cible. 


Siâbla,  s.  f. 

Siba,  s.  f.  - 

(Cliamp.) 

Siben.  —  Si  bien. 

Siben  que  lou  meyna  sont  forcia  u  vilageo 
XJ  lieu  de  folatta  d'estre  toujour  bien  sageo. 

M.  4. 

Sibla,  s.  f.  —  Un  sifflet  et  aussi  une  flûte  ou 
autre  instrument  du  même  genre. 
Si  la  pida  vo  pot  rendre  l'arma  sensibla 

V  deipleisi  que  j'ai,  preita  me  vostra  sibla 
Qui  fat  dansié  chacun,  per  lou  fare  eigrusié 
Quand  u  saron  upres  de  quoque  gro  ronsié. 

M.  4. 
Siblâ,  V.  a.  —  Siffler.  (Champ.) 

Siblet,  s.  m.  —  Sifflet. 

V  n'est  pa  gueiro  loirig.  l'entendo  son  siblet. 

M.  5. 

Sibôlà,  s.  f.  —  Petit  sifflet. 

Sicrotâ,  V.  n.  —  C'est  éprouver  le  cahotement 
que  produit  le  passage  dune  voiture  non  sus- 
pendue sur  une  mauvaise  route. 

Voir  :  segrot. 


Siégre,  v.  a.  —  Suivre. 

Faut  siegre  l'ocasion  et  u  chaveû  la  prendre. 

L.  3. 

Siéno.  —  Sien. 

Lou  siéno,  les  siens,  ses  parents,  sa  famille. 

Mon  pare  ne  vou  pa  que  vo  sei  tout  mieno. 

V  ne  sçat  ce  qu'u  vou  per  leu  ni  per  lou  sieno. 

M.  4. 
Siet.  —  Soit. 

Siet  din  la  comedi,  siet  din  lo  cabaret. 

Tout  eyre  plen  pertout  din  l'un  et  l'autro  endret. 

B.  n. 

Sieu,  s.  m.  —  L'aire  à  battre  le  blé. 
Lo  sieu. 

Sigougnié  (se).  —  Se  prélasser,  se  tourner  de 

droite  et  de  gauche,  se  tortiller. 

Simblâ,  V.  a.  —  Ressembler. 

Simbld  son  pare,  ressembler  à  son  père. 

Sima,  s.  f.  —  Guenon. 

Simon,  s.  m.  —  Petit  rat  appelé  en  français  la 
musaraigne  commune.  (B.) 

A  la  fin  lo  matou 
A  goba  lo  simon  enferma  dins  son  trou. 

Gaude. 

Simoussa.  —  La  lisière  d'une  étoffe. 
Flapi  einsi  qu'una  simoussa 
Et  aussi  rebuti  qu'un  murusson  grillia. 

h.  3. 

Simplaréla.  —  Simplette,  se  dit  d'une  jeune  fille 
naïve. 

M.  5. 

Sinagoga,  s.  f.  —  Assemblée  générale,  grande 
réunion. 

Iqui  le  faye  tenon  lour  sinagoga. 

L.  1. 

Sing,  s.  m.  —  Sonnerie  particulière  à  Grenoble 
qui  se  faisait  entendre  à  10  heures  du  soir  et 
qui  indiquait  à  ceux  qui  se  trouvaient  hors 
de  la  ville  qu'on  allait  en  fermer  les  portes. 

Sein,  s.  m.  —  Signal. 

Pensan  que  set  lo  sein  d'un  amoirou  jaillit. 

L.  1. 

Sinigola,  s.  f.  —  Bonne  bouche,  dit  Lapaume. 
C'est  plutôt  un  chatouillement  agréable,  un 
attouchement  qui  fait  plaisir,  une  gentillesse, 
une  amabilité,  une  douceur. 

Sintou,  s.  f.  —  Odeur,  senteur. 

le  vo  conseilla  à  tou 
D'alla  hère  chié  vo  contra  tala  sintou. 


M.  5. 


Jà  resjoyet  lo  nà  la  sintou  du  ruti. 

Sintre,  v.  a.  —  Sentir. 

CWa  tant  qu'ouriont  béguin 
De  sintre  mieux  veni  de  luin. 


L.  3. 


Latal. 


SIO 

Siou,  s.  f.  —  Sueur. 

Sisampa,  s.  f.  —  Vent  coulis.  (Champ.) 

Sisampo.  —  Vent  du  Nord,  bise.  (J.  0.) 

Sisinna,  v.  n.  —  Faire  un  bruit  semblable  à  ce- 
lui du  vent  qui  siffle.  (Champ.) 

Sivignôla,  s.  f.  —  Manivelle. 

Sizampa.  —  La  brise,  le  vent. 

L.  3. 
Sizinâ,  v.  n.  —  Bourdonner. 

8i  de  vespro  u  Ventcn  sixinà  quoque  mouchi 
U  saute  enragia,  en  defour  de  sa  couchi. 

L.  1. 

So.  —  Ainsi. 

So  dissit  Fei-li-hen. 

In 
A.    O. 

So,  desso.  —  Sous,  dessous. 

Socrei.  —  Je  le  crois  ainsi,  sûrement. 

V  lie  Va  pa,  socrei,  prit  gro  qu'una  mandola, 
Oh  que  lo  peti  dei. 

L.  1. 

Socrey.  —  Sûrement,  vous  pouvez  le  croire. 
Monsicu,  si  voz  cstia  quoque  po  mon  parey, 
le  voz  amariii  mey  que  mi-mesma  socrey. 

M.  4. 


Soé,  s.  m.  —  Soc  de  la  charrue.  (Pilot.) 
Lo  soé. 


Pilot. 
Soeiri  ou  soiri,  s.  f.  —  Truie.  (Charbot.) 

Sogéta.  —  Sujette,  soumise,  esclave. 

Notron  seignou  n'a  ren  ne  point  de  chosa  faita 
Que  per  li  obéi  et  être  sa  sogéta. 

L.  3. 

Solâ,  v.  a.  —  Ce  mot  se  dit  des  gerbes  qu'on 
étend  sur  l'aire  pour  les  battre.  (Charbot.) 

Solâ,  s.  m.  pi.  —  Souliers. 

De  sola,  n'an  fo  plu  parla, 
Trotheroux  d'avcy  de  galoche. 

Ménilgrand. 

Solamen.  —  Seulement. 

Un  jour  tan  solamen. 

L.  2. 

Solar,  s.  m.  —  Soulier. 

Quant  gnat-tô  que  n'ont  pa  un  liar. 
Et  qui  à  fauta  de  solar, 
Dison  qu'u  ne  porton  la  botta 
Que  per  l'amor  de  tropt  de  crotta. 

M.  6. 

Solateiro.  —  Solitaire. 

Si  vou  zéte  solet  en  un  leu  solateiro. 

L.  3. 

Sole  du  pié  (le).  —  La  plante  des  pieds. 
J'ay  sauva  mon  pacquet  su  le  sole  du  pié 
Comme  si  j'oss'  eyta  attaqua  d'un  gueypié. 

M.  5. 


181  —  SOP 

Solet,  soletà.  —  Seul,  seule. 

Si  je  paru  surprcy,  je  ne  fu  pas  solet, 
Ploviet  d'or,  de  dauphin,  ploviet  de  z'etelet. 

B.  9. 

Soleùra,  s.  f.  —  Le  vent  d'Est. 

Soley,  s.  m.  —  Le  soleil. 

Solié,  s.  m.  —  Le  plancher  de  la  grange  qui  est 
au-dessus  du  sol,  sur  l'aire. 

Sollia,  s.  f.  —  Terme  de  maçon,  la  pierre  qui 
forme  le  seuil  d'une  porte.  (B.) 

Solombrâ  (se).  —  Se  mettre  à  l'ombre.  (Champ.) 

Solonibro,  s.  m.  —  Le  sureau. 

Som.  —  Sommeil,  besoin  de  dormir. 

Soin.  (B.) 

Quand  la  son  lez  attaque 
Faut  vito  chuchuta. 
Quand  lo  jour  le  reveille 
D'œu. frais  lou  faut  porta. 

M.  8. 

Somardâ,  v.  a.  —  C'est  le  travail  qui  consiste 
pour  le  cultivateur  k  piocher  un  champ  pour 
en  enlever  la  mauvaise  herbe.  Cette  mau- 
vaise herbe  est  ensuite  amoncelée  sur  un  pe- 
tit fagot  auquel  on  met  le  feu  :  c'est  le  four- 
net. 

Au  Sappey  :  la  miraillôta. 

On  dit  dans  le  même  sens  :  epellié  loti  prau. 

Sombana,  s.  f.  —  Lieu  bas  placé  bien  à  l'abri 

des  vents. 
C'est  le  contraire  de  Youri,  qui  est  un  lieu  bien 

exposé  au  soleil,  le  premier  qui  voit  pousser 

les  violettes. 

Somma,  v.  n.  —  Rester  tranquille,  se  tenir  en 
repos.  (B.) 

Som-no.  —  Sommes-nous. 

Alla  din  la  sombana. 
Som  no  pa  tou  sorti  de  terra  nostra  mareî 

M.  5. 
Sonailli,  s.  f.  —  Sonnette,  clochette. 

A  tou  nostrou  toreu  i'oustarey  le  sonaille, 
le  leissirei  mouri  de  sey  nostre  polaille. 

M.  4. 
Sonaillon,  s.  m.  —  Petite  sonnette. 

Le  bourgoeyse  qui  n'ont  leyteyre  ni  carroche 
Portent  de  carcaveu  ou  ben  de  sonaillon. 

M.  8. 

Sonna,  v.  a.  —  Appeler  quelqu'un,  le  héler. 
Je  voé  lo  sonna. 
No  n'alavon  jamey  enehan  sen  no  sonna. 

M.  4. 
Sopà,  s.  f.  —  Soupe. 

Le  jour  de  le  sape,  le  jour  des  relevailles  pour 
une  accouchée.  C'était  autrefois  l'occasion 
d'un  superbe  repas. 

Car  ellieret  u  jour 
De  le  sope,  uqualo  on  sat  que  de  toujour 
Se  fat  la  meillou  chiéra  et  la  pru  grossa  fêta 
Que  face  lu  giscn. 

L.  3. 


SOR  —  182 

Sorçolégeo,  s.  m.  —  Sortilège. 

Sorcilllé  (se)  ou  sorillié  (se),  v.  n.  —  Prendre 

le  soleil;  nous  disons  dans  le  même  sens  et 
d'une  façon  familière  :  se  lézarder. 

Sorti,  V.  n.  —  Sortir. 

Sorti  de  chié  si,  sortir  de  la  maison  paternelle 
pour  entrer  dans  une  autre,  se  marier  en  par- 
lant d'une  jeune  fllle. 

Sortia,  s.  f.  —  Sortie,  la  sortie  de  l'hiver,  le 
mois  de  mars,  le  printemps. 

Sot,  s.  f.  —  La  loge  du  porc. 

A  Notre-Dame-de-Vaulx  :  la  sout. 

Sou.  —  Seulement. 

Si  sou,  si  seulement,  pourvu  que. 

Onat  ren  que  bien  per  ti,  ai  sou  tu  me  vou  creyre. 

M.  4. 

Souda,  s.  m.  —  Soldat. 

Soulâ,  V.  a.  —  Prendre  son  saoul  de  quelque 

chose. 
Soulâ  son  envey,  contenter  son  envie,  se  passer 
la  fantaisie. 

N'as-tu  pa  lo  courageo 
De  soula  ton  envey  f 


M.  5. 


M.  4. 


Soulamen.  —  Seulement. 

Queyzi  te  soulamen. 

Soular,  s.  m.  —  Souliers,  chaussures. 
Reiutti  comme  soular  de  mougi. 

M.  4. 

Soulet.  —  Seuls. 

Lou  meyna  et  le  fille  aussi  chau  qu'un  mey  d'où 
Ont  moyen  de  se  vey  soulet  de  dou  en  dou. 

M.  4. 

Souqua.  —  Seulement. 

L'affare  eyrat  prouiien,  prenes  souqua  courageo. 

M.  4. 

Souque.  —  Seulement.  (Champ.) 
Sourâ,  V.  a.  —  Epargner.  (Champ.) 
Soure  (le),  s.  f.  pi.  —  Les  restes. 


M.  5. 


Soure,  s.  f.  pi.  —  Economies,  épargnes. 
Celle  du  Breu  ont  tropt  de  soure, 
Car  é  gnat  pa  una  que  ploure 
De  vei  lo  hla  à  siei  florin. 


M.  6. 


SoHpei,  adj.  —  Unique,  seul. 
In  efan  souret. 

Sous Ses.  (A.  R.) 

Sousto,  s.  m.  —  Abri.  (J.  O.) 

Sout  (la),  s.  f.  —  L'étable  du  cochon. 
En  la  sout  du  cayon  vito  s'ala  cachié. 


L.  1. 


SUM 

Soula.  —  Abri,  lieu  couvert  où  l'on  se  réfugie 

en  cas  de  mauvais  temps. 
A  la  sauta,  à  l'abri. 

Souvintâ  (se).  —  Se  souvenir,  conserver  la  mé- 
moire. 

Souventanci,  s.  f.  —  La  souvenance,  la  mémoire, 
le  souvenir. 

U  n'an  la  souventanci 
De  miyié  ne  de  bère,  ne  de  prendre  sutanci. 

h.  3. 

Souventavo.  —  Souvenez-vous. 

Souventavo  bien  du  jour  de  Saint  Thomas. 

Ant.  Reinier. 
No  no  souventaron. 

Ant.  Reinier. 
No  no  souventaron,  nous  nous  souviendrons. 

Soven.  —  Souvent. 

Tan  soven  corne  u  pd,  le  plus  souvent  possible. 

L.  3. 
Sovente-fei.  —  Bien  souvent. 

Sovente-fei  bon  dret  a  besoin  ffaida. 

L.  3. 
Spado,  s.  m.  —  Epée.  (J.  O.) 

Su.  —  Sur. 

Je  veyo  que  su  mi  la  rochi  se  deiroche. 

M.  4. 
Suâ,  V.  n.  —  Transpirer,  suer. 

Le  chambe  vou  fan  ma,  vou  zéte  de  tout  lassa. 
Et  sua  corne  un  cayon,  si  vou  zéte  un  po  grassa. 

L.  3. 

Suacié,  V.  n.  —  Faire  humide.  Se  dit  surtout 
des  brouillards  qui  rasent  et  mouillent  le  sol. 
Sudce,  il  fait  humide. 

Subit  (en).  —  En  sursaut,  brusquement. 
Et  la  not  mille  viagio  se  reciet  en  subit. 

L.  1. 

Sublâ.  —  Sifflé,  berné,  moqué,  joué. 
Car  una  tartavéla. 
Un  tou-lour,  un  pesogio,  un  sot  y  et  reprei 
Et  subla  de  chacun  s'y  trovet  entreprei. 

L.  3. 
Sublâ,  V.  a.  —  Siffler. 

Sublet,  s.  m.  —  Sifflet. 

Suchi,  s.  f.  —  Suie.  (Champ.) 

SuchJ  (à  la).  —  Au  tirage  de  la  cheminée.  On 
appelle  encore  souche  la  partie  de  la  che- 
minée qui  s'élève  au-dessus  du  toit. 
On  n'y  vet  muresson,  jambon,  cayon,  ni  ruchi. 
Que  de  chieura  sala  et  fuma  à  la  suchi. 

M.  7. 
Sui,  s.  f.  —  Sapin. 
On  dit  :  ina  sui. 

Suifl,  s.  f.  —  L'épicéa. 
Au  pluriel  :  suife. 

Suin,  s.  m.  —  Laine  grasse,  telle  qu'elle  pro- 
vient du  dos  de  la  brebis. 
Syn.  (B.) 

Sumié,  V.  n.  —  Suinter. 


MEI 


183  — 


MES 


Supeitâ,  V.  n.  —  Penser,  soupçonner,  s'imaginer. 
Supeitan  que  leyen  le  mare  irondéle. 
Du  muguet  de  sa  fena  apportission  nouvéle. 

L.  1. 
Supeitou.  —  Soupçonneux,  méfiant. 
De  tout  et  supeitou. 

L.  3. 
Superba,  s.  f.  —  Orgueil. 

Ou  sont  lou  seyrimen  gui  me  fassiet  sur  Theriaf 
Dessout  cellou  gran  pin,  mireu  de  la  superba. 

M.  4. 
Supéta,  s.  f.  —  Soupçon. 

Car  iqui,  sen  supeta, 
On  se  pot  ben  ota  ce  qu'on  at  en  la  téta. 

L.  3. 

Supeytou.  —  Soupçonneux,  craintif. 
Lo  peuplo  mutina  devint  tout  supeytou. 

M.  8. 

Supon,  s.  m.  —  Racine,  souche  d'un  arbre  qu'on 
a  coupé  et  qui  est  restée  en  terre. 

Surecille,  s.  f.  pi.  —  Sourcils.  (Champ.) 
Ah!  monsieti  l'Advocat,  vo  chatona  le  fillef 
Veye-la  contra  vo  froticié  le  surecille. 

M.  8. 


Suressille,  s.  f.  pi.  —  Sourcils. 

Elhi  nat  ren  de  nier  que  le  deu  suressille. 

M.  4. 

Surgi,  s.  f.  —  La  laine  des  moutons  quand  elle 
n'a  pas  encore  été  lavée. 

Sutànci,  s.  f.  —  Nourriture,  subsistance. 
U  n'an  la  souventanci 
De  migié  ne  de  bère,  ne  de  prendre  sutànci. 

Jj.  3. 


Suti  ou  sutti.  —  Fin,  rusé,  adroit. 
Fena  si  prima  et  si  suti. 


L.  3. 


Sutimen.  —  Adroitement. 

Et  en  chaque  canton  que  vou  fussia  planta 
Eussia  veu  batelou  sutimen  trageta. 

L.  3. 

Synigoga.  —  Toute  réunion  nombreuse,  foule. 
Quinta  fanfar'  eitù  cecyf 
Que  fon-to  tan  de  gcn  icyî 
E  semblet  una  synigoga. 

M.  a. 


TAB 


TAN 


Ta.  —  Cri  du  charretier  qui  veut  faire  arrêter 
un  cheval.  (Champ.) 

Tabla,  s.  f.  —  Table,  mais  aussi  un  carré  de  jar- 
dinage. 

Tabazié  ou  tabazâ,  v.  a.  —  Frapper  pour  se  faire 
ouvrir,  frapper  à  coups  redoublés  sur  quel- 
que chose. 

Taborin,  s.  m.  —  Espèce  de  petit  tambour  en 

usage  au  xvii'  siècle. 
S'accorda  u  taborin  de  quoqu'un,  partager  son 

avis,  être  bien  d'accord. 

M.  4. 

Taborineyro,  s.  m.  —  Musicien  en  général,  mais 
aussi  celui  qui  joue  du  tambour. 
Chacun  sen  mocquariet  et  lou  taborineyro 
De  la  granda  aiiai  de  bon  et  maugouvert 
Fariont  chey  le  rnayson  de  dret  ou  de  traver. 

M.  8. 
Tabourâ,  v.  a.  —  Frapper. 

Je  lou  z'ay  tabourâ. 

Proveyzieux. 
Louz  dou  creitin  ont  eyta  tabourâ. 

M.  5. 

Tacar,  adj.  —  Importun,  quémandeur. 

Tacasin,  s.  m.  —  Tocsin,  la  sonnerie  des  clo- 
ches en  cas  d'événement  grave  et  surtout  en 
cas  d'incendie. 

Tâche,  s.  f.  pi.  —  Gros  clous  pointus  et  à  quatre 
larges  faces  que  les  paysans  mettent  à  leurs 
chaussures. 

On  dit  aussi  :  de  caboche. 

Tacolà,  s.  f.  —  Petit  morceau  de  buis  ayant  la 
forme  d'une  navette  et  percé  de  deux  trous 
destinés  à  laisser  passer  une  corde.  Il  sert  à 
serrer  les  fagots  ou  les  charges  de  foin  que 
les  bûcherons  descendent  de  la  montagne  sur 
leur  tète. 

TacôIa,  s.  f.  —  Clavette  en  bois  qui  sert  à  main- 
tenir le  loquet  d'une  porte  pour  l'empêcher 
de  s'ouvrir  de  l'extérieur;  targette  en  bois. 

Tacoula.  (B.) 

Tacolié.  —  Fabricant  de  tâcoles,  et  d'une  ma- 
nière plus  générale  tout  individu  qui  passe 
sa  journée  à  faire  des  riens,  à  s'occuper  de 
choses  insignifiantes. 
Tacolié  de  Charneclo,  epinglie  de  Tulin. 

M.  4. 


Tacon,  s.  m.  —  Morceau  de  cuir  ou  d'étoffe  pro- 
pre à  raccommoder;  raccommodage.  (Champ.) 

Taeonâ,  v.  a.  —  Raccommoder,  mettre  une  pièce, 
boucher  un  trou. 

Tafagnon  et  tafaignon,  s.  m.  —  Caprice. 
Prendre  lo  tafagnon,  se  fâcher.  (Champ.) 

Tafagnon.  —  Taquin,  contrariant,  qui  a  mau- 
vais caractère. 

Taillan,  s.  m.  —  Couteau,  au  singulier;  au  plu- 
riel :  des  ciseaux. 
le  volo  que  la  parqua  avecgue  se  taillan 
Cope  visto  lo  fi,  onte  ma  via  pendole. 

M.  5. 

Taillerin,  s.  m.  —  Pâte  amincie  au  rouleau  et 
taillée  en  lanières  extrêmement  minces.  On 
en  fait  une  soupe  très  appréciée  de  nos  mon- 
tagnards. 

Taillon,  s.  m.  —  Morceau,  quartier. 
In  capotin  de  triffe   en  taillon,  un  gratin  de 
pommes  de  terre  coupées  en  tranches. 

Talabredé,  s.  m.  —  Bâton  suspendu  par  une 
chaîne  au  cou  d'une  vache  et  traînant  à  terre 
pour  l'empêcher  de  s'écarter  de  son  berger. 

Talamen.  —  Tellement. 

Talapet,  s.  m.  —  Avant-toit  destiné  à  protéger 
les  fermetures  contre  la  pluie. 
L'un  faziet  tapissié.  Vautra  per  son  valet 
Faziet  planta  de  clou  lo  long  du  talapet. 

B.  9. 
Taie.  —  Telles. 

De  vanta  taie  gen  ne  fut  jamey  mon  fat; 

B.  9. 
Taie  n'y  pcnson  pa  que  von  resta  fillct. 

•  B.  9. 
Talôchi,  s.  f.  —  Coup. 

Tàlou.  —  Tels.  (A.  R.) 

Tamagniâro,  s.  m.  —  Chaudronnier  ambulant. 

Magnen.  (B.) 

Tançonnà.  —  Etayer,  étançonner. 

Et  per  sauva  son  vin  cour  tançonnà  se  bosses. 

A.  R. 
Tan  mei.  —  Plus. 

Tan  mei  à  Veiperon  son  chiva  reculave, 
Tan  mei  d'un  gro  playel  son  bra  V eicervelave. 

M.  5. 

Tansepié  ou  tausepoû.  —  Tant  soit  peu. 


TAN  —  d85 

Tan  set  è.  —  Tant  soit-il. 

Iquen  fat  eissuhla  la  cava  et  l'armeiro 
Avei  tout  autro  ben.  tan  set  è  necesséiro. 

L.  3. 

Tan  solaniin.  —  Seulement,  rien  que. 

l'antàra,  s.  f.  —  Prétantaine. 

Faut  que  dén  lo  cervel  u  Vaye  quoque  tara 
Puisque  son  jugimen  court  inai  la  tantara. 

M.  4. 

Tantiat.  —  Tant  il  y  a,  quoi  qu'il  en  soit. 
Tantiat  tou  doucimen  continuan  mon  conto, 
Paruron  lou  mcssieu  de  la  chamhra  du  compta. 

B.  9. 

Tantou.  —  Bientôt. 

Sara-tô  tantou  pro  ?  Sera-ce  bientôt  assez  ? 
Avez-vous  bientôt  fini? 

L.  1. 

Tapota,  V.  a.  —  Battre,  maltraiter.  (Champ.) 

Târabâra,  s.  m.  —  Faiseur  de  bruit,  brise-tout. 

Taraguzié,  v.  a.  —  Farfouiller,  faire  des  trous, 
aiguillonner,  exciter,  taquiner. 

Taravèla,  s.  f.  —  Grosse  percerette  de  charpen- 
tier qu'on  tourne  avec  les  deux  mains  ;  ta- 
rière. 

Taravelâ,  v.  a.  —  Faire  un  trou  avec  une  per- 
cerette et  aussi,   dans  un   sens  léger  :   faire 
acte  d'époux. 
A  la  fin  è  lou  faut  laissié  taravelâ. 

M.  5. 

Tarbutâ,  v.  a.  —  Tarabuster,  pousser,  frapper. 
Oi  da.  et  si  j'avin  autan  de  biau  zcicù 
Corne  de  berlingau  m'an  tarbuta  lo  eu. 

h.  3. 

Tarillâ,  v.  a.  —  Tarifer,  appliquer  un  tarif,  fixer 
les  droits  qui  sont  dus. 

Tarifla,  s.  f.  —  Mauvaise  terre  abandonnée  où  il 
ne  vient  que  des  ronces.  (B.) 

TarUlâ,  v.  a.  —  Rafler,  faire  disparaître. 
Coman  ceu  cuisinié  tarifle  ceu  platel! 
Per  couppa  sou  boucon  luy  faut  point  de  cotel. 

M.  4. 

Tariflà  (joyié  à  la).  —  Cela  doit  s'entendre  du 
tailleur  qui  vous  compte  plus  d'étoffe  qu'il 
n'en  a  réellement  employé. 

Tartan,  s.  m.  —  Le  châle  de  nos  grand'mères. 
Et  lé,  bien  encapuchonnâ 
Din  son  tartan  s'encocolâve. 

Latal. 

Tartarey,  s.  m.  —  Mauvaise  herbe  qu'on  ap- 
pelle :  crête  de  coq. 
Tartave.  (Champ.) 

Tarlarin.  —  Vantard. 

U  me  plait  mieu  que  ceu  tartarin 
Qui  set  emplumacha  d'una  grand  feugi  largi. 

M.  4. 


TEM 

Tartavel,  s.  m.  —  Bruit  de  crécelle  et  aussi  un 
discours  ennuyeux,  sornettes. 
Laissié  don  roguinot  avei  son  tartavel. 

L.  3. 

Tartavèla,  s.  f.  —  Une  tôte  sans  cervelle,  une 
personne  qui  parle  sans  savoir  ce  qu'elle  dit, 
qui  fait  du  bruit  comme  une  crécelle. 
Una  tartavèla, 
Un  tou-lour,  un  pesogio,  un  sot  y  et  reprei 
Et  subla  de  chacun  s'y  trovet  entreprei. 

L.  3. 


Tarteiri,  s.  f. 
un  manche. 


Petite  casserole  en  terre  avec 


Tai'uzié,  v.  a.  —  Trouer  et  aussi  farfouiller. 

Tâte,  s.  f.  —  Mancienne  ou  viorne  (plante)  (Vi- 
burnum  lantana). 

Tau.  —  Tel,  pareil,  semblable. 

Un  garçon  qu'âme  bien  ne  tin  pa  tau  langagco. 

M.  4. 
Tau.  —  Tel. 
Tau  qu'ul  et,  tel  qu'il  est. 

M.  5. 

Tauneiri,  s.  f.  —  Guêpier,  le  nid  d'un  frelon. 
U  sort  enverimà  defour  de  sa  tauneiri. 

L,  3. 

Tàtacola.  —  Imbécile. 

Lou  parints  eujord'heu  sont  de  vrais  tatacole. 

Gaude. 

Tavan,  s.  m.  —  Taon,  bourdon,  grosse  mouche. 

Tavèlla,  s.  f.  —  Barre  qui  sert  à  manœuvrer  le 
tour  avec  lequel  les  charretiers  serrent  la 
charge  sur  le  char. 

Tay  (lo).  —  Le  tranchant,  le  côté  coupant  d'un 
instrument,    d'une    arme,    d'une    épée,    par 
exemple. 
le  lour  en  ay  bailla  tant  du  plen  que  du  voeydo. 
Tant  du  tay  que  du  plat,  perce  que  ne  me  chau 
De  tala  qui  ne  m'at  valu  à  pied  deychau. 

M.  8. 

Tè.  —  Tiens. 

Quan  quoqu'un  Vy  dit  :  te. 

L.  1. 

Tegnè,  s.  f.  —  Engelures  aux  pieds. 

Téla,  s.  f.  —  Toile  de  chanvre. 

Incoure  que  son  groin  relut  dessout  la  tcla, 
I  ne  se  farde  pa  de  ciri  de  chandela. 

M.  5. 
Prima   téla,   toile   extrêmement  fine,   gaze   ou 
toute  autre  étoffe  très  claire. 

M.  6. 


Telenâ,  v.  a. 

remuer. 


Frapper  du  talon,  tourmenter. 


Et  iqui  telenisse. 


T..  1. 


Tenipenâ,  v.  a.  —  Faire  du  bruit.  (Champ.) 


TEM 


—  186 


TIN 


Tempena,  s.  f.  —  Tempête,  vacarme,  bruit,  ta- 
page. 

Kndnra  la  tempena 
Qu'apportet  aver  »t  la  douleirousa  fena. 

h.  3. 

Tempora,  s.  f.  —  Temps,  époque,  saison. 
Pot-estre  una  tala  tempora 
Vindrat  que  tropt  à  la  mal'  hora. 
L'armagnat  qu'et  din  mon  amat 
Menasse  d'un  poro  climat, 

M.  6. 

Tempora,  s.  f.  —  Température,  état  atmosphé- 
rique. 
On  vet  la  ten  changié  et  jamei  ne  teni 
Una  méma  tempora. 

L.  3. 

Tempera,  v.  n.  —  Prendre  patience,  s'arrêter, 
prendre  pose. 

Ten.  —  Un  ten,  jadis,  dans  le  temps. 

L.  1. 
Ten,  s.  m.  —  Temps. 

Celou  de  ceteu  ten,  nos  contemporains,  les  gens 
de  notre  époque. 

L.  1. 

Tende,  s.  f.  —  Taverne,  auberge  de  maigre  ap- 
parence. 

8e  fichié  din  una  tenda. 

h.  2. 
Tenisse  to.  —  Que  ne  tient-il! 

Tenisse  to  qu'à  mi!  Ce  que  voz  ay  promey 
Sariet  to,  mais  {lasset)  je  n'en  povo  pa  mey. 

M.  4. 

Teolet,  s.  m.  —  Tuile.  (J.  0.) 

Ter,  s.  m.  —  Brasier  dans  lequel  on  met  du 
charbon  de  bois  enflammé  pour  se  chauffer 
en  plein  air. 

Terengi,  s.  f.  —  Rangée  de  plusieurs  choses  sur 
une  même  ligne.  (Charbot.) 

Ternâ,  v.  a.  —  Astiquer. 

Se  ternâ,  s'astiquer,  se  frotter  pour  se  faire 
briller. 

Vo  zavé  prou  pena 
A  vou  para,  ternà,  lichié  et  falerà. 

L.  3. 

Terralllet,  s.  m.  —  Petit  oiseau  qui  cherche  sa 
nourriture  dans  la  terre  fraîchement  re- 
muée. 

Terraillon,  s.  m.  —  Vase  en  terre  cuite. 

Tesson,  s.  m.  —  Blaireau. 

Testonnâ,  v.  a.  —  Coiffer. 

Se  fare  testonnâ,  se  faire  bichonner. 

Iv.  2. 
Tet,  s.  m.  —  Toit. 

8u  Vot  una  mira  jardoiri 
Mirona  su  lo  tet. 

L.  1. 
On  dit  plus  communément  :  lo  covert. 


Teterèla,  s.  f.  —  Biberon  pour  allaiter  les  nou- 
veau-nés. 

Tetet,  s.  m.  —  Sein. 

Lou  tetet  pendolan,  ftapiou  et  mau-patà. 

L.  3. 
Et  sou  tetet,  pé  dire  toute  ihousa, 
Mey  de  hlanchou  que  n'a  notra  caillià. 
Noël  Champ. 
Tetôpe.  —  Tout  à  l'heure. 
Et  aussi  :  tet'  hôre. 

Tevengi,  s.  f.  —  Rangée.  (Champ.) 

Ti.  —  Toi. 

Ti-mêmo,  mi-mémo. 

Ti,  s.  m.  —  Tilleul. 

/e  ne  veyo  que  chano,  ormo,  fayard  et  ti. 

M.  5. 
Se  dit  plus  communément  :  tillot. 

Ti  côca  ti.  —  Onomatopée  employée  pour  ap- 
peler les  poules. 

Tiâ-tiâ-vi.  —  Autre  onomatopée  employée  pour 

appeler  les  porcs. 

Tian.  —  Cela. 

Tia7i  t'itiè,  cela  même. 

Charbot  dit  :  iquen,  issen,  ceci,  cela. 

Tievola,  s.  f.  —  Tuile,  brique.  (Champ.) 

Tiévoula,  s.  f.  —  Tuile. 

Hella!  un  chiet  marchan  dessu  lo  bord  du  tet 
De  son  chastel,  a  fat  tomhà  una  tiévoula 
Que  Ihi  at  enfoncia  le  cervelle  en  la  goula. 

M.  5. 

Tignasson,  s.  m.  —  Contrariant,  toujours  prêt  à 
faire  une  mauvaise  farce.  (Proveyz.) 

Tignou,  s.  m.  —  Qui  a  la  teigne,  mais  surtout 
entêté,  têtu  comme  un  âne. 
Tignou  de  Saint-Martin,  eiguemorte  de  Oeiri. 

M.  4. 

Tillot,  s.  m.  —  Tilleul. 

Timèla,  s.  f.  —  Sorbier  sauvage.  (Proveyz.) 

Timoucélla,  s.  f.  —  Petit  timon  auquel  on  ac- 
croche la  chaîne  de  la  charrue. 

Timpanâ,  v.  n.  —  Résonner,  retentir. 

M.  8. 
Tinà,  s.  f.  —  Cuve  à  vendange. 
Le  tinè,  les  cuves. 

Le  tins  vinouse,  les  Cuves  de  Sassenage,  l'une 
des  sept  merveilles  du  Dauphiné. 
/  repeire  u  pertu  de  le  tine  vinouse. 

h.  1. 

Tindoii,   s.  m.  —  Morceau  de  bois  destiné  à 
changer  la  direction  de  la  charrue. 

Tineirieu,  s.  m.  —  Cellier,  le  lieu  où  l'on  tient 

les  cuves. 
Charbot  dit  encore  :  tinalié. 

Tinel,  s.  m.  —  Tonneau,  petite  cuve. 

L.  1. 

Tinellar,  s.  m.  —  Petite  cuve.  (Champ.) 


TIN 

Tiney,  s.  m.  —  Cuvier  pour  la  lessive. 

Tino,  s.  f.  —  Cuve.  (J.  0.) 

Tintamarrâ,  v.  n.  —  Retentir. 
Fâre  tintamarrâ,  faire  retentir  les  échos  d'un 
grand    fracas,    du    bruit   d'un   combat,    par 
exemple. 
Fare  tintamarrâ  lo  combat  de  la  mort. 

M.  5. 

Tinton,  s.  m.  —  Bruit,  mais  surtout  celui  que 
font  des  gens  qui  s'amusent  et  qui  comprend 
la  musique,  les  chants,  les  rires,  etc. 

Tipetat.  —  A  petits  pas,  lentement,  sur  la  pointe 
du  pied. 
Elle  vont  trottignant,  tipetat,  tipetat, 
L'entrefesson  sarra  de  pou  qu'un  meychen  flat 
Ne  vene  per  darrié  assailU  me  narrine. 

M.  8. 
TIran,  s.  m.  —  Tiroir. 

Tiregoulié,   v.   a.  —  Tirailler   quelqu'un   dans 

tous  les  sens  par  ses  vêtements.  (B.) 
Voir  :  tirepouillié. 

Tiremeu,  s.  m.  —  Tronçon  de  chou.  (B.) 

Tirepelu.  —  Coriace. 

Tirepoullié,  v.  a.  —  Secouer,  tirer  par  ses  vête- 
ments. 

Tirepouilli,  s.  f.  —  Chair  coriace. 

TirI,  s.  f.  —  Terme  de  laboureur.  Espace  de 
terre  cultivée  situé  entre  deux  rangées  do 
treillages. 

Tirigossié,  v.  a.  —  Tirailler  par  les  vêtements. 

Tirijjueina,  s.  f.  —  Se  dit  d'une  personne  dépe- 
naillée, déchirée,  mise  sans  goût  ni  grâce. 
JEt  iqui  se  farda,  de  pou  qu'en  tirigueina 
Ele  ne  se  montron  u  devan  de  la  Reina. 

L.  1. 
Tiri-larigot  (à).  —  A  n'en  plus  pouvoir. 
Fazon  de  feu  de  joey,  brulon  prou  de  fagot, 
Et  hevon  tou  ensen  à  tiri-larigot. 

M.  7. 


et 


Tiri-not,  s.  m.  —  Coureur  de  nuit,  galant 
aussi  voleur,  mauvais  drôle. 

Tiripelu.  —  Terme  de  mépris  :  tire-poil,  se  dit 
d'un  homme  qui  a  la  barbe  inculte  et  les 
cheveux  en  désordre,  de  figure  désagréable, 
sale,  malpropre. 

Vn  tiripelu  de  pourtié. 

h.  2. 

Tlripolhié.  —   Tirer   quelqu'un   par   ses   vête- 
ments. 
Tj'honou  d'una  filU  tramhle  comme  le  folhe. 
Quand  l'un  la  voit  beysié,  l'autro  la  tiripolhe. 

M.  4. 
Tiripoillié  en  1659. 

TIsicâ,  V.  a.  —  Harceler,  agacer.  (Champ.) 

Titet,  s.  m.  —  Mamelle,  teton. 


187  —  TOR 

Tivolà,  s.  f.  —  Tuile. 
Tieulla.  (B.) 

Tô?  —  Article  absolu  dont  on  use  particuliè- 
rement dans  les  interrogations  :  plot  td  ? 
qualo  temp  fat  tôt 

Tocassein.  —  Tocsin. 

TJ  son  du  tocassein,  d'un  flan  chacun  trottave, 
Et  de  l'autro  coustié  sa  serventa  enfantave. 

M.  5. 

Tochié,  V.  a.  —  Toucher,  jouer  de  certains  ins- 
truments de  musique  qui  sont  à  touches  ou 
à  cordes. 

Ei-to  bien  de  besoin  qu'on'  aie 
Tochié  tou  lou  not  le  timbale 
A  le  filhe  de  Saint-Lorenf 

M.  6. 
Meneitrié  mouz  ami,  tochié  me  un  biau  brando, 
Est  per  pisié  îouz  au  que  je  vo  lo  demanda. 

M.  4, 

Toeyno,  nom  propre.  —  Antoine. 

Le  vielle  avec  lou  vieu,  le  joeyne  avec  Ion  j'oeyno, 
Insi  lo  mondo  vit,  dit  lo  copare  Toeyno. 

M.  8. 

Toinon,  nom  propre.  —  Antoinette. 

Tomà,  s.  f.  —  Petit  fromage  rond  et  plat  fait 
avec  du  lait  de  chèvre  ou  de  vache. 

Tomà  fréchi.  —  P'romage  blanc  à  la  crème. 

Tôna,  s.  f.  —  Frelon. 

Topinà,  s.  f.  —  Crémière,  vase  en  terre  destiné 

à  contenir  du  lait. 
Pluriel  :  de  topinè. 

Torchié,  v.  a.  —  Essuyer  et  aussi  donner  une 
correction;  nous  disons  dans  le  même  sens  : 
moucher. 
EU  sort  de  la  tabla  et  avcr  bon  tourtou 
Commencit  à  torchié  en  campana  martel. 

L.  1. 
Torchié  sa  fena. 

L.  1. 

Torel  ou  toret,  s.  m.  —  Taureau. 

Toreu,  s.  m.  pi.  —  Taureaux. 

A  tou  nostrou  toreu  i'oustarey  le  sonaille, 
le  leissirei  mouri  de  sey  nostre  polaille. 

M.  4. 

Torleu,  s.  m.  —  Gros  bâton  noueux  qui  peut 
servir  d'arme  défensive. 

Tornâ,  v.  a.  —  Recommencer,  revenir  sur  ses 
pas.  faire  quelque  chose  deux  fois  de  suite. 
N'ét  fena  si  drià,  si  gaillarda  et  si  sàna 
Qu'y  poisseize  tomà  diu  fei  de  la  semana. 

L.  3. 

Terni,  s.  m.  —  Maladie  cérébrale  particulière 
aux  moutons  et  qui  les  fait  tourner  sur  eux- 
mêmes. 

Lo  torni. 


Torsa  (herba),  s.  f. 
jaune. 


Mauvaise  herbe  à  fleur 


TOR 


188 


TOV 


Tortel  ou  tortet,  s.  m.  —  Gâteau  pétri  avec  du 
beurre,  de  la  farine  et  des  œufs  et  frit  à  la 
poêle. 

Torteyu,  s.  m.  —  Matefaim,  espèce  de  gâteau 
frit  à  la  poêle  et  fort  apprécié  de  nos  paysans. 
Mais  lo  tcm  et  venu  que  no  faut  jour  et  not 
Fare  lou  plen  peyret  de  crozet  et  de  gnot 
Et  per  de  gro  torteyu  ey  flora  la  farina. 

M.  4. 

Tortilla,  s.  f.  —  Correction  corporelle. 

Je  voey  te  baillié  ina  tortilla. 

Tortipella.  —  Tortueuse. 

Quand  nostron  chapelan  qu'at  l'arma  tortipella. 

M.  4. 

Toptipet.  —  Boiteux,  qui  ii  les  jambes  torses. 
Au  féminin  :  tortipèla. 

Tortôla,  s.  f.  —  Tourterelle.  (Boudeille.) 

Tortolinà,  s.  f.  —  La  clématite,  espèce  d'ar- 
brisseau dont  les  paysans  se  servent  pour 
lier  leurs  fagots. 

On  dit  aussi  :  tortorinà. 

Tortopâ Frotter.  (Charbot.) 

Serrer  avec  le  tortoret. 

Tortoret,  s.  m.  —  Lien  fait  d'une  branche  flexi- 
ble (noisetier,  sanguin  ou  clématite)  et  des- 
tiné à  attacher  les  fagots.  Morceau  de  bois 
solide  et  court  destiné  à  serrer  par  la  tor- 
sion les  cordes  d'un  chargement  quelconque, 
d'une  voiture  de  foin,  par  exemple. 

Toptou,  s.  m.  —  Bâton  court  et  solide  avec  le- 
quel on  serre  les  cordes  qui  servent  à  lier  les 
balles.  Gros  bâton  de  défense. 

Tossio.  —  Poison  et  en  général  tout  ce  qui  a 
mauvais  goût. 
/  fat  toutte  se  gausse  amare  comme  tossio. 

M.  4. 

Totivà,  s.  f.  —  Bouillie  de  farine  pour  l'ali- 
mentation des  petits  enfants. 

Tôt  piep.  —  A  l'instant,  il  n'y  a  qu'un  moment. 

Toû.  —  Tôt,  vite. 

C'harmave.  ravissiet,  mais  fut  trop  toit  fini. 

B.  9. 

Toudeiilon.  —  Sans  cesse,  sans  perdre  une  mi- 
nute. 

Tou-loup,  s.  m.  —  Lourdeau,  homme  épais  et 
grossier,  sans  éducation. 

Car  un  a  tartavéla, 
Un  tou^lour,  un  pesogio,  un  set  y  et  reprei 
Et  Huhla  de  chacun  s'y  trovet  entreprei. 

1j.  3. 
Toumo —  Fromage  blanc.  (J.  0.) 

Tounct,  s.  m.  —  Tonneau. 

Un  tounet  pe  dessu,  non  san  pena  plassia. 
Fut  corona  de  boiiy. 

B.  9. 


Toup  ou  t«updpe,  s.  m.  —  La  litorne,  espèce  de 
grive  [turdus  merulla). 
Ne  migié  à  disna  que  chapon,  que  polaillie. 
Ne  volley  à  goûta  que  mayousse  blanchie, 
Que  sarasson  sucra  sen  pena  de  machié. 
Et  à  lour  grand  souppa  que  pingeon.  tour  ou  eailli. 

M.  7. 

Toupdion,  s.  m.  —  Espèce  de  danse  en  rond  fort 
en  usage  au  xvi'  siècle  et,  par  suite,  toute 
réunion  de  jeunes  gens  et  de  jeunes  filles 
tournant  en  se  tenant  par  la  main. 
Et  du  cié  trarliiyan,  lu  merveillousa  voûta. 
Fat,  come  un  tourdion,  sa  héla  viri-vouta. 

Xj.  3. 

Tourna,  v.  a.  —  Signifie  revenir  sur  ses  pas, 
faire  à  nouveau,  recommencer  quelque  chose. 
Enfin  la  veuvat  dét  garda 
Quelat  fraîcheur,  queu  veloutâ 
Qu'a  tourna  fleuri  su  se  jôtes 
Dépeu  lu  mort  de  son  époux. 

Latal. 
le  couchavo  aver  ley  hardi  comm'una  mouchi 
Et  pui  sen  meyveillié  ie  toumavo  à  ma  couchi. 

M.  8. 

Toupnâ,  V.  a.  —  Rendre,  restituer. 

le  luy  reprochiray  iusqu'u  moindre  presen 
Que  ie  luy  ay  donna  per  porta  su  lo  sen. 
I  me  tournarat  tout  ou  ie  farey  miraclo. 

M.  4. 

Tourna  (s'en).  —  Retourner  d'où  l'on  vient. 

Toupneyou,  s.  m.  —  Tourneur. 

Un  tourneyou  plaindriet  ce  qu'u  mettriet  din  loula, 
Sito  qu'u  me  verriet  lo  ventre  d'una  boula. 

M.  8. 

Toupsit,  s.  m.  —  Paquet,  fardeau.  (Roq.) 
Vieu  toursit,  injure  ;  qui  est  à  charge  à  tout  le 
monde. 
Tay,  vay,  vieu  enrena,  vieu  gambio,  vieu  totirsit. 
Tu  ne  po  plu  souffla  comm'un  chivat  poussif. 

M.  4. 

Toussio,  s.  m.  —  Poison,  amer,  qui  a  un  goût 
désagréable. 

Amar  coma  toussio. 

Tourtou,  s.  m.  —  Gros  bâton,  gourdin. 

Tout  deulon.  —  Sans  cesse,  sans  trêve. 
lie  det  commanda  d'imitta  lou  colom 
Qui  l'amour  bec  à  bec  pratiquon  tout  deulon. 

M.  4. 

Toutope.  —  Tout  à  l'heure. 

Mais  toutore  d'un  ma  yen  volo  fare  dou. 

M.  8. 

Toutpup.  —  Maintenant,  à  l'instant.  (Champ.) 

Tovà  ou  touvà,  s.  f.  —  Tuf,  sorte  de  pierre  ten- 
dre et  poreuse  dont  on  se  sert  pour  bâtir  les 
étages  supérieurs  en  raison  de  sa  légèreté. 
(B.) 

Mon  clochié  de  touva,  dit  Millet,  en  parlant  du 
clocher  de  Saint-André. 

M.  5. 


TOU  —  189 

Tonveiri,  s.  f.  —  Carrière  d'où  l'on  extrait  le 
tuf.  (Charbot.) 

Trabatâ,  v.  n.  —  Trépigner,  frapper  du  pied. 
On  dit  aussi  :  trapitâ. 

Trabattre,  v.  n.  —  Palpiter,  trembler. 
Lo  cour  li  trabat 
Lo  ventre  li  brutasse  et  l'eitomat  li  bat. 

L.  2. 

Trabichet,  s.  m.  —  Trébuchet,  piège  pour  pren- 
dre les  oiseaux. 

Empachia  dediii  lo  trabichet. 

L.  3. 

Trâbla,  s.  f.  —  Tablée,  tous  les  convives  d'un 
môme  festin. 
Poeisse  ti  longimen  et  touta  la  trabla 
Vey  reculli  en  pey  Vabondanci  du  bla. 

M.  4. 

Tracassié,  v.  n.  —  Vaquer  à  ses  occupations, 
travailler  comme  de  coutume. 
Din  lo  tem  que  chacun  de  son  mieu  tracassave. 

A.  R. 

Trâci,  s.  f.  —  On  nomme  ainsi  les  tirets  qui 
servent  à  lier  les  cahiers  de  procédure.  (Char- 
bot.) 

Tpaeloutpa.  —  Très-Cloître. 

Tracloutra,  ou  le  fene  amon  qui  le  banqueté. 

M.  7. 

Tracolet,  s.  m.  —  Petit  sentier,  raccourci  de 
montagne. 

Trafaneyié,  v.  n.  —  S'emporter,  se  mettre  en 
colère.  (Charbot.) 

Trafaneyou.  —  Rageur,  contrariant,  fâcheux. 
Celeu  trafaneyou  ne  sçat  ce  qu'u  devin, 
V  ne  sçat  ce  qu'u  mâche.  «  ne  sçat  ce  qu'u  bave. 
Si  je  parla  de  pey,  u  me  repond  de  fave. 

M.  4. 

Trafassié,  v.  n.  —  Changer  de  visage,  sous  l'em- 
pire d'une  émotion  bonne  ou  mauvaise. 
Quan  pîena  de  furou  on  la  vet  trafassié. 
Et  de  jambe  et  de  bra  lo  cor  l'intreladé. 

li.  3. 

Traflchi,  s.  f.  —  Espèce  de  trident  à  pointes 
acérées  dont  on  se  sert  pour  pêcher  la  nuit. 
(Champ.) 

Traffourâ,  v.  a.  —  Traverser. 
V  l'osse  trafoura 
Si  u  n'osse  trova  en  mon  secour  sa  boina. 

M.  5. 

Traforâ,  v.  a.  —  Percer  de  part  en  part. 
(Champ.) 

Tragetâ,  v.  n.  —  Sauter,  faire  des  tours. 
Et  en  chaque  canton  que  vou  fussia  planta 
Eussia  veu  batelou  sutimen  iragetà. 

L.  3. 

Trailli,  s.  f.  —  Corde  qui  sert  à  un  bac.  (Champ.) 

Traîna,  s.  f.  —  Espèce  de  traîneau  pour  aller 
sur  la  neige.  (B.) 


IRA 

—  Traîne-savate,   lambin. 


Briller  d'un  vif  éclat,  reluire. 


Trainabcliar,  s. 

paresseux. 

Tralure,  v.  n.  — 

étinceler. 
Dedin  son  eiquipageo  on  veyet  l'or  tralure. 

M.  5. 
Traluyan.  —  Brillant. 

Et  du  dé  tra-luyan  la  mervcillousa  voûta. 
Fat,  come  un  tourdion  sa  bêla  viri-vouta. 

li.  3. 
Trainei,  adj.  et  subst.  —  Trémois,  nom  qu'on 
donne  au  blé  qu'on  sème  après  l'hiver. 

Tramet.  —  Transmet,  envoie,  donne. 

Et  si  notron  seignou  no  tramet  de  meina. 

h.  3. 

Tramou,  s.  m.  —  Tremble  ou  peuplier  blanc. 

Tranchet,  s.  m.  —  La  serpette  de  poche. 

Tranchou,  s.  m.  —  Couteau  de  boucher  à  lame 
lourde  et  plate. 

Fromageo  de  Chatroussa  aussi  plat  qu'un  tranchou. 

M.  5. 

Tran(]1uti.  —  Englouti,  détruit,  anéanti. 
Autramen  on  verrit  lo  mondo  enfoulati 
Et  être,  en  po  de  ten,  de  la  mor  trangluti. 

L.  3. 
Tran  tran.  —  Le  train,  la  vie. 
Fare  lo  tran  tran,  se  dit  d'une  jeune  fille  qui 
trotte,  qui  court  le  guilledou. 
Quand  Ihiat  fat  lo  tran  tran,  la  piera  en  et  jetta  : 
Son  honou  eychapa  ne  se  pot  racheta. 

M.  5. 
Trao,  s.  m.  —  Soliveau.  (J.  0.) 

Trapassâ,  s.  m.  —  Trépassé. 

Trapassâ,  v.  a.  —  Transmettre,  passer  de  main 
en  main. 
V  son  de  pare  à  fi  juqu'a  no  trapassâ 
Come  un  bel  eritagio, 

L.  3. 

Trapitâ,  v.  n.  —  Trépigner,  frapper  des  pieds. 
IjOus  petits  effants  trapitâvont 
De  fraïonx;  quôques-uns  ciclâvont 
A  dépondre  le  s'ourillets. 

Latal. 

Trâpolet,   s.    m.   —   Petite   ouverture   dont   la 

porte  est  placée  dans  le  sens  horizontal. 
On  dit  aussi  :  in  trapon. 

Trapon,  s.  m.  —  Petite  ouverture  qui  se  ferme 
d'ordinaire  avec  une  planchette  retombante. 

Traqua,  v.  a.  —  Trouver,  rencontrer. 
E  fau  que  chaque  jour 
Le  traque  toute  alan  devan  Ici  fare  un  tour. 

L.  1. 

Tratiue.  —  Amène,  conduise. 

Fau  que  chaque  jour  traque  tote  allan  devan  ley. 

L.  1. 
Trat.  —  Jeté,  lancé. 

Margot  vo  pareitra,  trafora  du  matrat. 
Que  l'amour  lu/y  a  trat. 

M.  6. 


TRA 


—  190  — 


TRO 


Trat,  s.  m.  —  Trait. 
En  un  trat. 


U  2. 


Trau.  —  Solive,  poutre.  (Champ.) 

Travà,  s.  m.  —  Petite  enclume  sur  laquelle  on 
bat  le  tranchant  de  la  faux  (voir  :  enchaplâ). 

Traveison.  —  Poutres,  travée,  entablement,  es- 
pace compris  entre  deux  poutres. 

M.  4. 

Traversa,  s.  f.  —  Mauvais  pas,  malheur,  con- 
ti'ariété,  ennui. 
Que  faruy-je  (lasset)  contra  si  grand  traversa  f 

M.  5. 
Traversa,  s.  f.  —  Le  vent  d'Ouest. 

Quand  la  traverse  vente  on  vet  alla  tout  ma. 

M.  8. 

Travet  (lo).  —  Le  travail.  (Gaude.) 

Traveyson  (la).  —  Les  poutres,  la  charpente 
dune  maison. 
On  ne  lour  laisse  rien  iusqu'à  la  traveyson. 

M.  8. 

Travon,  s.  m.  —  Petites  poutres,  traverses. 

Trayan,  s.  m.  —  Trident. 
Trian.  (B.) 

Trayon  (lo),  s.  m.  —  Le  pis  de  la  vache. 
De  là  :  détrayié,  sevrer  un  veau. 

Tréchî,  V.  n.  —  Danser,  se  réjouir.  (Roquefort.) 
Ta  cruauta  m'empache  de  tréchi. 

M.  5. 
Treinâ.  —  Crottée,  pleine  de  boue. 

Si  trempa,  si  treina  et  si  plena  de  poussa. 

L.  1. 
Treire.  —  Jeter  et  aussi  tirer. 

/  se  treira  lou  dou  z'yeu  de  plourâ. 

Janin. 
Treire  ley.  —  Jeter  loin  de  soi. 

Tremolà,  s.  f.  —  Peuplier  blanc,   le  tremble. 
(Gharbot.) 

Tremolâ,  v.  n.  —  Trembler. 

Tout  lou  fat  tremolà. 

L.  3. 
Trena.  —  Tresse  et  aussi  mèche. 

Eille  ma  fat  porta  de  sou  peu  una  trcna. 

M.  8. 
Trenâ,  v.  a.  —  Tresser. 

Trénâssi,  s.  f.  —  Lierre  terrestre. 

Trepâ.  —  Fouler  aux  pieds,  gâter,  endomma- 
ger. (Champ.) 

Treppâ.  —  Fouler  aux  pieds,  ravager. 

M.  5. 

Treut,  s.  m.  —  Treuil,  pressoir.  (Gaude.) 

Trey.  —  Trois. 

Lou  trey  rey,  les  trois  rois  et  aussi  le  jour  des 
Rois. 

M.  4. 

Tria,  V.  a.  —  Séparer,  faire  un  choix. 


Triavo,  s.  m.  —  Chemin  qui  conduit  à  trois 
routes  différentes.  (Champ.) 

Triblâ,  v.  a.  —  Troubler,  rendre  trouble. 
De  là  :  triblo,  trouble,  qui  n'est  pas  clair. 
Gharbot  dit  :  triboulà. 

Tricaniqua,  s.  f.  —  Débat  à  propos  de  rien, 

querelle  sans  sujet.  (Roq.) 
Gen  de  tricaniqua,  gens  grincheux,  de  mauvais 

caractère,  toujours  prêts  à  se  disputer. 

Trico,  s.  m.  —  Celui  qui  triche  au  jeu. 

Tricot,  s.  m.  —  Gourdin,  gros  bâton. 
Uncore  on  ne  pot 
D'un  bon  charavillou  chateni  lo  tricot. 

L.  3. 
Tricot   (ceu).  —  Cette  manière   de  faire,   cet 
état- là.  Se  prend  surtout  en  mauvaise  part. 
Ceu  tricot  at  dura  jusqu'u  grand  Charlemagni. 

M.  8. 
Tricota,  v.  n.  —  Danser,  jouer  des  jambes. 


Lour  ca  n'et  que  de  tricota 
Que  que  lou  deveise  coûta. 


M.  6. 


Triégeo,  s.  m.  —  Toile  de  gros  fils  dont  on  fait 
surtout  des  tabliers  de  cuisine. 

Triévo,   s.   m.  —  Point   de  jonction   de   trois 
routes  ou  sentiers  différents. 

Trifouillié,  v.  a.  —  Farfouiller  sans  soin. 

Trincaillié,  v.  a.  —  Secouer. 

Tripâ,  V.  a.  —  Fouler  aux  pieds,  saccager. 
Voir  :  étripâ. 

Tripoillou.  —  Couvert  de  poils,  échevelé. 

Trôgni,  s.  f.  —  Grimace. 

Si  vo  fête  la  trogni 
A  votro  zenemi,  ou  ben  que  vo  risi 
A  celeu  que  tojour  vo  za  fat  courtcisi 
U  dit  qu'iét  gran  pécha. 

L.  3. 
Troi.  —  Truies  (injure). 
Troi,  les  servantes. 

Que  dion  de  lour  meitresse  et  lo  bon  et  lo  trài. 

L.  1. 

Troillà,  s.  f.  —  Pressée,  foulée.  Se  dit  de  la 
quantité  de  raisins  qu'on  foule  en  une  fois. 

Ti'oillié,  V.  a.  —   Presser,  fouler. 

Plourousa  plu  que  n'ét  la  vendeymi  qu'on  troille. 

M.  5. 
Troin,  s.  m.  —  Pressoir. 

/  crey  que  louz  afare  se  viron  coma  in  troin. 

Ménilgrand. 

Trolhandié,  s.  m.  —  Fabricants  d'huile. 
Trclhandié  de  Domena,  enrena  de  Venon. 

M.  4. 
Se  dit  aussi  :  troliandié. 

TroUià,  s.  f.  —  Pressée,  foulée. 

L.  2. 
Trolliandié,  s.  m.  —  Presseur  d'huile. 
Lin  iet  in  mouni  et  lotrou  in  troulUandi. 

Ménilgrand. 


TRO 


—  191 


TUT 


Tpollié,  V.  a.  —  Fouler,  presser  la  vendange. 
Pcrsoiina  ne  troille 
Fauta  de  raisin. 

Noël  Champ. 

Trompho,  s.  m.  —  Atout,  carte  de  la  couleur 
qui  l'emporte  sur  les  autres  et  qui  est  ordi- 
nairement la  couleur  de  la  retourne. 
a'emhronchon,  font  lo  groin,  s'y  n'ont  tout  à  regonfo, 
Comm'un  meychen  juou  quand  u  n'at  pa  de  trompho. 

M.  7. 

Trompho  (lo).  —  Triomphe,  victoire  et  aussi 
sans  pareil;  chose  extraordinaire,  remarqua- 
ble. 

Vo  montra  hien,  monsieu,  que  voz  estes  lo  trompho, 
Car  de  parey  à  vo  egnat  pa  à  regonfo. 

M.  4. 

Tronchi,  s.  f.  —  Tronc  d'arbre  qu'on  a  privé 

de  toutes  ses  branches. 
De  là  :  eitronchié,  étêter. 

ïpopel.  —  Troupeau. 

Un  arcy  eygara  du  tropel. 

M.  4. 
Se  dit  aussi  :  tropet. 

Tropelâ,  s.  f.  —  Une  grande  quantité,  un  grand 

nombre,  une  troupe. 
Troqueyà,  s.  m.  —  Mais. 
Pluriel  :  troqueyau. 

Trossâ,  V.  a.  —  Couper  du  bois  avec  la  hache, 
rompre,  casser,  mettre  en  morceaux. 

Trou  (de)  ou  brou  (de),  loc.  adv.  —  D'une  ma- 
nière ou  de  l'autre. 

Trou,  s.  m.  —  Morceau,  tronçon. 

M.  8. 

Trou  de  chou.  —  Ba  jarret,  ba  de  fesse,  autant 
d'expressions  pour  dire  avorton. 
l'ai  faya  Itossignon  qui  sa  serou  confesse 
A  estre  trou  de  chou,  6o  jarret,  ha  de  fesse. 

M.  4. 

Trouillâ,  v.  a.  —  Presser  le  vin.  (J.  0.) 
Trouillié,  v.  a.  —  Presser,  fouler  avec  les  pieds 
les  raisins  qui  sont  dans  la  cuve. 
Trouillié  la  vindeime. 

Troulet,  s.  m.  — ■  Le  trèfle. 
Triolet.  (B.) 

Troussa,  s.  f.  —  Poursuite. 

Sen  fare  point  de  brut,  sen  mena  point  de  poussa, 
Vo  fari  bien  de  luy  fare  bailUé  la  troussa. 

M.  8. 

Troyand,  s.  m.  —  Truand  (injure). 

Troyanda  (ina).  —  Grosse  caille  tardive  que 
les  chasseurs  rencontrent  alors  que  toutes 
les  autres  ont  disparu  et  qui  est  ordinaire- 
ment fort  grasse. 

Troyanda,  v.  n.  —  Flâner,  muser,  se  croiser  les 
bras,  ne  rien  faire. 

Troyassià.  —  Malpropre,  couvert  de  boue. 
Ronchan  comm'un  cayon  de  fangi  troyassià. 

M.  5. 


Troye,  s.  f.  pi.  —  Truies  et  dans  un  sens  plus 
général,  les  cochons. 
l'uvriray  lo  jardin  à  toutte  nostre  troye. 

M.  4. 

Truan.  —  Cochon,  sale,  malpropre. 

Truan  de  la  Tcrrassi,  oiro  de  Monbonon. 

M.  4. 
Trui  ou  truin,  s.  m.  —  Pressoir. 

Truyaii.  —  Paresseux,  bon  à  rien,  inutile. 

Tuba.  —  Fumer.  (Champ.) 

Teubd.  (B.) 

Tubo,  fumée.  (Champ.) 

Tui,  s.  m.  —  Pouillot,  un  des  plus  petits  oi- 
seaux d'Europe. 
On  dit  aussi:  hui. 

Tuina,  s.  f.  —  Espèce  de  redingote  dauphinoise. 

Tullurâ,  v.  a.  —  Résonner,  faire  entendre  des 

sons. 
l'amo  mey  demoura  soletta  din  lou  boey. 
Entendre  tullura  le  flvutte  et  louz  auboey. 
Et  chanta  de  pcr  mi  u  pié  de  quoque  rochi 
Que  d'estre  accompagna  de  le  dame  en  carochi. 

M.  4. 

Tupin,  s.  m.  —  Petit  pot  de  terre  cuite.  Signifie 

aussi  l'armure  de  tête  des  chevaliers. 
Topin.  (B.) 

De  bonna  via,  bona  fin; 
De  bonna  terra,  bon  tupin. 
Pertusan  son  tupin. 

M.  5. 

Tupinà,  s.  f.  —  Imbécillité,  niaiserie,  bêtise. 

Fare  de  la  tupina,  faire  des  grimaces  idiotes. 
Lhauda,  tu  ne  po  plu  fare  de  la  tupina  : 
Ne  tay  je  pa  trouva  lo  secoyou  que  fautf 

M.  4. 

Tuppin,  s.  m.  —  Pot  de  terre  et,  par  extension, 
imbécile. 
Chichola  bien,  comare,  afin  que  vo  disi 
Son  ca  à  ceu  tiippin  qui  me  fat  depleisi. 

M.  4. 
Turge,  s.  f.  pi.  —  Stériles. 

Tair  humeur  n'apartin  qu'à  le  religiouse 
Qui  per  deveni  turge  eyposon  un  couven. 

M.  5. 
Turgeo.  —  Stérile,  improductif. 

Si  l'amour  se  perdiet  gnariet  ren  que  gaburgeo. 
Et  de  l'autro  coustié  lo  mondo  sariet  turgeo. 

M.  4. 

Turgi.  —  Se  dit  d'une  carpe  qui  n'a  ni  lait,  ni 
œufs  et  aussi  à  une  femme  stérile,  qui  ne 
fait  point  d'enfants.  (Charbot.) 
Turlurâ,  v.  n.  —  Jouer  de  la  flûte.  (Champ.) 
Tusicâ  ou  tusillié,  v.  a.  —  Tisonner  et  par  mé- 
taphore :  harceler,  agacer. 

Tussi.  —  Tousser. 

Tussillon,  s.  m.  —  Toux. 

Tutou,  s.  m.  —  Gardien. 

Tutou  de  la  bovina,  gardien  de  l'étable. 

M.  4. 


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UJO 


U.  —  Au,  aux. 


U.  —  Ils. 

Toutta  la  not  u  chicolavon. 

M.  6. 
U.  —  Le,  ceci,  cela. 

Ej/et  ei  frayou  d'u  conta. 

M.  8. 

U.  —  II.  (A.  R.) 

V  chaït  en  voulant  la  razet  gouverna. 

A.  K. 
U.  —  Le. 

San»  vo  z'u  laissier  dire. 

A.  B. 

Ujordeu.  —  Aujourd'hui. 

/  se  leisse  mena  ujordeu  pe  lo  na. 

Ménilgrand. 

Ul.  —  II. 

Ul  estiet  vaillen  et  redoutable. 

M.  8. 

Jour  et  not  ul  estiet  a  chiva  per  lo  Rey. 

M.  8. 
8'ul  aviet  grognia. 

L.  2. 
Ulat.  —  Il  a. 

Ulat  un  Hcl  aussi  gro  qu'una  harra. 

M.  4. 
Ulet,— Il  est. 

Vlet  mou  patrona  de  ton  sou  membro. 

L.  1. 
niet  de  l'un  du  xeu  eiglaiousamen  chorlio. 

L.  1. 

Uncour,  uncora.  —  Encore,  de  nouveau. 

L.  1. 
Uquàlo.  —  Auquel. 

Car  elUeret  u  jour 
De  le  sope,  uquàlo  on  sat  que  de  toujour 
8e  fat  la  meillou  chiéra  et  la  prit  grossa  fêta 
Que  face  la  gisen. 

L.  3. 


UVR 


Uresson,  s.  m.  —  Hérisson. 

Ici  de  l'eiffrey  je  me  sinto 
Coiffia  du  peu  d'un  uresson. 


M. 


Uret,  s.  m.  —  Gros  morceau  de  pain,  souvent 
aussi  un  croûton  sec  et  bien  cuit. 

Upi,  V.  a.  —  Ouvrir. 

8'una  persona  voù 
Oagnié  lo  cour  d'un  autro,  u  l'ure  son  armeiro, 
Banquetet  aver  leu  et  bét  en  mémo  veiro. 

L.  3. 

Urissià.  —  Hérissé. 

VI  at  lou  peu  tôt  urissià. 

L.  1. 
Uro.  —  Ivre,  saoul. 

Yer  u  venit  bratan,  uro  com'una  soupa. 

L.  1. 

Urtié,  s.  f.  pi.  —  Orties. 

le  n'ay  pa  prou  de  graci  afin  de  t'achati, 
Potestre  mez  urtié  te  rendon  eimurti. 

M.  5. 

Usanci,  s.  f.  —  Usage  et  aussi  manière  dont  on 
doit  user. 
Lo  raissiman  toujour  nou  recorde  Vusanci 
D'être  de  tout  gaillar  en  fat  et  contenanci. 

L.  3. 

Usel  ou  uzet,  s.  m.  —  Oiseau. 

U  chantarat  comm'un  usel. 

M.  8. 

Uselièri,  s.  f.  —  Nid  d'oiseau.  (B.) 

Ussia.  —  Eussiez. 

Tan  que  vo  zussia  dit  gu'eret  una  tempêta 
Que  fondriave  un  chano  assetà  su  un  trut. 

L.  1. 

lltour.  —  Autour. 

Uvri.  —  Ouvrir. 
Blanchet  dit  :  jeuvri. 


^V^-Y-Z 


VAC 
Vachap.  —  Paresseux. 

Vachelié.  —  Berger  qui  garde  les  vaches. 
Un  vachelié  de  Savoey. 

M.  5. 

Valeà,  s.  f.  —  Vallée,  et  surtout  «  la  vallée  du 
Graisivaudan  ». 

i\'ostra  valea. 

M.  5. 
Se  dit  aussi  :  valéià. 

Vanâ,  V.   a.  —  Prendre   la   fuite,   prendre   la 
course,  danser,  sauter.  (Roq.) 
Insi  que  lo  balet 
De  lean  Bodin-gui  fit  vana  deu  marjolet. 

M.  5. 
Vanna,  v.  a.  —  Vanner. 

Vantariet.  —  Il  vaudrait. 

Mais  Vay  biau  lotir  oharamela, 
E  ventariet  autant  parla 
A  cella  muralhi  qu'à  elle. 

M.  6. 

Vantolet,  s.  m.  —  Vantard,  orgueilleux. 
Vantèro.  (B.) 

Var.  —  Vert. 

De  par  lo  diablo  var! 

L.  1. 


Raisin  qui  commence  à  se  colorer. 


Var,  s.  m.  — 
(Champ.) 

Varâgeo  (en).  —  En  friche,  mauvais  terrain  qui 
est  laissé  sans  culture.  (Proveyzieux.) 

Varâgeo,  s.  m.  —  Lieux  désolés,  déserts  et  ra- 
vagés par  des  ravines,  des  chutes  de  rochers 
et  où  il  ne  croît  que  des  épines.  (Gharbot.) 

Signifie  aussi  :  hernie. 

Varallié.  —  Aller  et  venir,  tournailler,  ne  pas 
tenir  en  place. 

Tarallié  einci  qu'una  naveta 
Per  se  pouvei  ota  lo  jar  de  sa  hrayeta. 

L.  3. 

Varoancié  (se).  —  Se  balancer  sur  les  hanches, 
se  remuer  sans  but  précis. 

Varei,  s.  m.  —  Embarras,  volume. 

Varon,  s.  m.  —  Bouton  ou  pustule  qui  vient  au 
visage.  (Charbot.) 

Varvatâ  (se).  —  Se  secouer,  se  dit, d'un  canard 
qui  se  secoue  en  se  baignant. 
/  te  varvatâve. 


VEI 

Vaudo.  —  Vogue,  fête  patronale  d'un  village. 

Le  conférences,  din  l'usâjo. 

Se  font,  autant  que  possiblot, 

Lous  jours  de  vaûdo  deu  villâjo. 

Latal. 
Queu  que  mène  sa  fena  à  tou  lou  vaudo. 
Son  chivat  à  totet  le  feire, 
Qu'amoUe  son  cotet  à  totet  le  molle, 
A  bientût  fat  de  sa  fena  ina  gonella. 

De  son  chivat  in'  haridèlla 

De  son  cotet  inà  ramella. 

Vaûna,  s.  f.  —  Fatigue  du  poignet  après  un  tra- 
vail pénible. 

Vei.  —  Voir. 

Vei  le  yen  per  la  charreiri. 

h.  1. 
Que  ne  vin  tu  dong  vei  ton  amanta  fidellaf 

M.  5. 
Vei,  s.  f.  —  Fois. 

Ma  mare  m'a  cen  vei  et  cen  autre  conta. 

L.  3. 
A  chaque  ora  cen  vei. 

L.  3. 
Veï.  —  Fois. 
Una  veï,  une  fois.  (Champ.) 

Vei  et  veire,  v.  a.  —  Voir. 
J'u  vèyo,  i  vei-tet 
J'u  veyien,  i  veyâ-tef 
J'i  ay  veu. 
Mâque  fi  veyisso. 
Va  don  z'i  veire. 

Veïari,  s.  f.  —  Château-fort  bâti  sur  une  émi- 
nence.  (Champ.) 

Veiey.  —  Voici. 

Veicy  un  terriblo  sabat. 

M.  6. 

Veilay.  —  Voici  là-bas. 

Veilay  un  bergié  qui  de  loin  no  regarde. 

M.  5. 

Veillassu.  —  Devenu  vieux. 

Vo  veyé  que  ne  seu  ni  borlio,  ni  bossu, 
Oambio,  ni  eontrafat.  camu,  ni  veillassu. 

M.  5. 

Veillongi,  s.  f.  —  Vieillesse. 

V  l'éron  toujour  san,  lour  via  ère  tre-longi 
Et  ne  mourian  jamei  que  de  fina  veillongi. 

Fina  veillongi,  extrême  vieillesse. 

Veillun,  s.  m.  —  Vieillesse. 

V  Ion  si  mauvei  cour 
Qu'u  leisson  lo  veillun  du  pare  sen  secour. 

L.  3. 


13 


VEI  —  494 

Velpcrnâ,  s.  f.  —  Soirée,  après-midi.  (Champ.) 

Veiqul.  —  Voici. 

Veiqui  perque,  voici  pourquoi. 

Veigui  perque  lo  cour  de  deitressi  me  bat. 

M.  4. 

Veiqul.  —  Voici. 

L.  1. 

Veitia,  veicia.  —  Voici,  voilà. 

Mo  briai.  rchiiiia  bcn  à  pou  près  ce  qu'on  fit. 

B.  0. 

Veire  et  veyre,  v.  a.  —  Voir. 

Ore  que  gnat  que  Purgatoiro 
De  veire  tout  içon  ie  moiro. 

M.  (). 
Veyre  qu'a  la  granatari 
Lo  bla  u  pey  de  l'or  se  pèse. 
Que  l'on  ne  fat  plu  point  d'empése 
A  causa  de  la  chareiti. 

M.  6. 

Veiquia.  —  Voici.  (A.  R.) 

Veiro,  s.  m.  —  Verre  à  boire. 
rdclaperai 
Nostrou  veiro  et  tout  ce  que  i'attraparuy. 

M.  4. 

Veiroillet,  s.  m.  —  Verrou  et  aussi  le  membre 
viril. 
Mei  peu  que  Von  ne  vet  si  reido  veiroillet 
Qu'ayan  prou  tracassia  ne  pleyeise  foillet. 

L.  3. 

Veii-ourâ,  adj.  —  Gravé  de  la  petite  vérole. 

Veisin,  s.  m.  —  Voisin. 

V  Vet  {tesmoin  nostron  veisin) 
Meita  figua,  meita  reisin. 

M.  0. 

Veisinâ,  s.  f.  —  Voisine. 

Veisinâgeo,  s.  m.  —  Voisinage. 

Vcisinanci,  s.  f.  —  Voisinage. 

Et  Vaunie  ne  se  pot  asseura  d'amitanci, 
Parentà,  compeiràjo   ou   bona  veisinand. 

h.  3. 

Veitia,  veiçia.  —  Voici,  voilà. 

Vel,  s.  m.  —  Veau. 

Lou  Suisse  grosse  gen  qu'ont  la  testa  d'un  vel. 

M.  4. 

Vélâ,  V.  n.  —  Se  dit  d'une  vache  qui  fait  un 

veau. 
On  dit  aussi  :  avélâ  (voir  ce  mot). 

Velliongi,  s.  f.  —  Vieillesse. 

"Vos  aves  (Dieu  marci)   un  baston  de  velhongi. 

M.  4. 
Un  baston  de  velhongi,  un  bâton  de  vieillesse, 

un  appui,  un  soutien. 
Viellongi  en  1659. 

Vellei,  s.  f.  pi.  —  Brins  d'herbe  qui  n'ont  pas 
été  séparés  dans  le  fanage  et  qui  ont  séché 
ensemble.  (B.) 

Velotin.  —  Velu,  couvert  de  poils. 

M.  7. 


VEN 

Ven.  —  Vent,  et  surtout  le  vent  du  Midi. 
Furc  sen  dire  mot,  vito  eoman  lo  ven. 

L.  1. 
Ven  ni  ora,  vent  ni  souffle,  aucune  nouvelle. 
Pertan  ne  te  marquera 
Si  de  mi  te  n'a  eu  uncora  ven  ni  ora. 

L.  2. 
Venâ,  v.  n.  —  Se  dit  de  la  viande  qui  commence 
à  sentir  mauvais.  (Charbot.) 

Vendeime,  s.  f.  pi.  —  Vendanges. 

U  let  mieu  empressa  qu'un  asno  de  vendeime. 

M.  4. 
Vendéimié,  v.  a.  —  Vendanger.  (Champ.) 

Vendeîmi,  vendeime,  s.  f.  —  Vendange. 

Dou  ou  trei  cen  du  pru  pognan  tavan 

Que  seyon  en  vendeime. 

L.  1. 
Vendeïmou,  s.  m.  —  Vendangeur.  (Champ.) 
Vendemâ.  —  Vendanger.  (J.  0.) 

Vendeymi,  s.  f.  —  Vendange. 

Plourousa  plu  que  n'ét  la  vendeymi  qu'on  troille, 
le  ne  regarda  plu  que  louz  abro  sen  faille. 

M.  5. 
Veneiso  (que  n'en),  —  Que  je  n'en  vienne. 
le  nentrepreno  ren  que  nen  veneiso  about. 

M.  4. 
Veuerèlla,  s.  f.  —  Vulnéraire  (plante). 

Veni  (lo),  s.  m.  —  L'avenir,  ce  qui  doit  arriver. 
Iqui  ie  veyo  tout,  lo  presen,  lo  veni 
Et  de  ce  qu'et  passa  j'ay  bien  lo  souvent. 

M.  8. 
Venieu.  —  Venues. 

Veiqui  don  son  venieu  le  pache  cautelouse. 

h.  S. 

Venissiâ  (que  vo) Que  vous  vinssiez. 

E  faudreit  que  veitu  comm'un  genti  bcrgié 
Vo  venissiâ  deman  dedin  nostron  vergié. 

M.  4. 
Venimou.  —  Empoisonné. 

]Jt  d'un  fer  venimou  luy  percit  la  corailli. 

M.  8. 
Veno  (je).  —  Je  viens. 

M.  4. 
Venta,  v.  n.  —  Souffler,  faire  du  vent. 
Venta  tandi  que  lo  ven  vente,  profiter  de  l'occa- 
sion. 
Ma  filli,  faut  venta  tandi  que  lo  ven  vente, 
Maque  tant  solamen  la  rusa  ne  s'eivente. 
E  faut  fare  en  ceci,  comme  lou  mareichau, 
Battre  lo  fer  eiplet  cependan  qu'u  let  chau. 

M.  4. 

Ventariet  to  (autan).  —  Il  vaudrait  tout  autant. 
Autant  ventariet  to,  car  tu  vey  que  celleu 
Qu'ai  cita  tout  per  ti,  et  ore  tout  per  leu. 

M.  4. 

Ventarit.  —  Il  vaudrait. 

Et  ventarit  autan  trovà  quoque  barreiri 
Ou  un  char  enversà  u  mei  d'una  charreiri. 

L.  3. 


VEN 

Venteiro.  —  Vantard. 

Venteiro  de  Seissin,  mocguou  de  Samonageo. 

M.  4. 
Ventolâ,  v.  a.  —  Faire  de  l'air,  éventer.  (Char- 
bot.) 

Ventura,  s.  f.  —  L'avenir,  ce  qui  doit  arriver. 

L'eiperit  s'ét  lancia  ù  la  mala  Ventura 

Din  lo  gour  de  mau-fat. 

h.  3. 
Mala-ventura,  avenir  malheureux. 


19S  —  VER 

Veremen.  —  Vraiment. 

Veremen  voz  aves  cuilli  dedin  la  Franci 
Una  flou  dont  lo  flat  me  donne  Vcaperauci 
Que  voz  atiri  de  fruot  u  plaiti  de  tou  dou. 

M.  5. 
Vepgi,  s.  f.  —  Bague,  anneau  de  fiançailles. 
Ne  que  dessu  son  cor  tralûeise  hordura, 
Ne  cheiua.  ni  carcan,  ne  vergi,  ne  dorura. 

L.  3. 
Vergogni,  s.  f .  —  Honte. 

Lou  boùison  sont  foillu  per  cachié  lour  vergougni. 

M.  4. 


Véprenà,  s.   f.  —  L'après-midi,   le  temps  qui 
s'écoule  depuis  le  coucher  du  soleil  jusqu'à      Vergognou.   -   Honteux   et   aussi   timide,   qui 


la  nuit. 

Vépro,  s.  m.  —  Soir,  le  temps  qui  s'écoule  de- 
puis midi  jusqu'à  la  fin  de  la  journée,  jus- 
qu'à la  nuit. 

Un  vépro. 
Un  Rei  godariet  ben  avei  fat  gran  pratiqua 
S'u  la  tegniet  un  vépro  à  son  aiso  embrassià. 

L.  1, 
Ver.  —  Du  côté  de. 
Ver  chiu  no,  dans  notre  pays. 

Verba,  s.  f.  —  Un  mot,  une  seule  parole. 

DcypacMé-vo,  s'il  vo  plaist,  à  moin  que  d'una  verba. 

M.  5. 


n'ose  pas,  peu  entreprenant  auprès  des  filles. 
lamey,  jamcy  lou  vergognou 
En  amour  ne  sont  gran  aeignou. 

M.  4. 
Fâre  vergogni,  faire  honte. 

Vo  ht]/  faittes  vergogni,  alla  vo  promena. 

M.  4. 
Vergognousa.  —  Honteuse. 

Vauba  vergognousa. 

M.  5. 
Vergougni.  —  Honte,  retenue,  respect  de  soi- 
même,  modestie. 

Vaut  donc  mieu  que  Von  set  tomba  din  la  vergougni, 
Que  d/avey  en  public  contenta  sa  charougni. 

M.  7. 


Verbépin,  s.  m.  —  Aubépine. 

Vercheci.  —  Chez  soi,  dans  sa  demeure,  dans  Verimousa.  —  Vermineuse. 

son  domicile  particulier.  f^'W  ^'  à  le  gen  verimousa  et  puneisi. 

8a  fena  vercheci  per  se  resolacié  I-i-  3. 

Se  faciet  gentimen  à  coqu'un  embraasié.  Vérin,  s.  m.  —  Venin. 

L.  1.  L.  3. 

Vercheiri,  s.  f.  —  Bétail,  animaux  domestiques  Vermenou.  —  Véreux,  se  dit  surtout  des  fruits 

qui  composaient  autrefois  la  dot  d'une  fille  Verna,  s.  f.  —  Aulne,  arbre.  (Champ.) 


de  la  campagne. 

Bona  meinageiri 
Vaut  ina  vercheiri. 

Vercheyri,  s.  f.  —  Dot. 

Mais  vo  ne  voudria  pa  una  poura  bergeyri. 
Veyant  que  je  nay  pa  per  vo  prou  de  vercheyri. 

M.  4. 
Verchié.  —  Du  côté  de. 

D'ordnra  verchié  ley  je  ne  trovi  nensen. 

M.  4. 
Verchié  no.  —  Chez  nous. 

M.  5. 
Verchieci.  —  Chez  soi,  dans  son  logis  particu- 
lier, et  aussi  en  soi,  en  dedans,  dans  son  for 
intérieur. 

Demoran  soleta  verchieci. 

L.  1. 
Verchiéri,  s.  f.  —  Dot.  (Gaude.) 

Vercoat.  —  Châtré,  impuissant  (injure). 

L.  1. 
Vercouet,  s.  m.  —  Verrat. 

Vercout,  s.  m.  -^  Pourceau  châtré.  (Champ.) 

Verdou  (lo).  —  La  verdure,  le  pré  vert. 
Tôt  lo  mondo  sur  lo  verdou 
Se  cçat  bcisié  ormi  nou  dou. 

M.  4. 


Un  lou  qu'ét  eybruda  se  cache  din  le  Verne. 

M.  4. 
Verpà,  s.  f.  —  Paresseux,  rossard. 

Ver  pellou  ou  ver  pelu,  s.  m.  —  Ver  solitaire, 
ténia. 
le  creyo  fennamen  qu'eyet  un  ver  pellou 
Qui  liât  piqua  lo  cour  et  pâli  sa  colou. 

M.  8. 

Verrina,  s.  f.  —  Eclat  du  verre,  brillant  du  cris- 
tal. 
Lo  moindre  mauvey  ven  ren  laida  sa  verrina. 

M.  5. 

Versa  (ina),  s.  f.  —  Grosse  pluie  d'orage,  abon- 
dante mais  de  courte  durée. 

Versi   (ina).  —  Une  averse,   pluie  torrentielle 
mais  de  courte  durée. 

Fat  ina  versi. 

Versi.  —  Chez  soi,  pour  soi. 

Chacun  la  vou  versi  perccque  l'het  bien  sagi. 

M.  4. 
Versou  (lo).  —  L'envers,  la  renverse. 

Sen  la  grifonnari  de  le  gen  d'escritoeyro, 
le  l'aurin  talamen  taboura  à  son  sou. 
Que  te  Vaurin  fat  chey  tout  à  fat  u  versou. 

M.  8. 
Chey  M  versou,  tomber  à  la  renverse. 


VER 


196 


VIE 


Vertugala,  s.  f.  —  Vertugadin.  Cerceau  qu'on 
mettait  aux  jupons  pour  les  faire  bouffer; 
c'était  la  crinoline  du  temps  passé. 
Quant  à  la  vertugala  et  sa  terribla  empachi, 
Eilli  ne  fu  trovà  sinon  per  recuri, 
De  caisse  zeicrtissié  et  de  eu  eiohari. 

L.  3. 

Vepvella,  s.  f.  —  Verveine.  Plante  qui  jouait 
autrefois  un  très  grand  rôle  dans  les  maria- 
ges et  dont  les  commères  avaient  grand  soin 
de  glisser  quelques  bribes  dans  la  robe  do 
l'épousée  avant  de  la  conduire  à  l'autel.  Elle 
passait  pour  détruire  le  charme  des  noueurs 
d'aiguillette. 

Vespro.  —  Le  soir. 
Bonvespro,  bonsoir.  (Charbot.) 

Vesppo  (de).  —  Le  soir  et  môme  la  nuit. 

L.  1. 

Vesset,  s.  f.  pi.  —  Poisettes,  vesces. 
Ina  barotâ  de  vesset. 

Vessinarda,  s.  f.  —  Petit  oiseau  que  je  crois 
être  le  troglodyte. 

Veuua.  —  Vue. 

U  se  repose  moin  qu'un  molhen  quand  u  mou 
Sito  qu'u  lat  perdu  de  veuua  sa  bergeiri. 

M.  4. 
Vey,  V.  a.  —  Voir. 

Faziet  hiau  vey,  ma  poura,  et  pe  te  contenta 
Du  mieu  que  je  sourey,  je  tu  voy  raconta. 

B.  9. 
Veyci.  —  Voici. 

Veyley.  —  Voilà. 

Veyîey  ma  bella  mare  et  veyqui  ma  cousinà. 

M.  8. 
Veyo  (je).  —  Je  vois. 

Je  veyo  que  Philin  abusià  de  Margot 
Avecque  nostra  meytra  eymouchirat  la  guerra. 

M.  5. 

Veyqui Voici. 

Veyqui  perque,  voici  pourquoi. 

M.  4. 
Veyqui  perque  Besson  contr' 


elle  s' ey cervelle. 
M.  4. 


Veyra,  v.  a. 
Veyre,  v.  a. 


Voir.  (Gaude.) 
Voir. 


M.  4. 


Veyro,  s.  m.  —  Verre  à  boire. 

Lou  veyro  toûjour  plen,  à  moda  savoyarda, 
Devant  lou  zassetta  attendant  la  nazarda. 

M.  7. 
Veysin,  veysinà.  —  Voisin,  voisine. 
Eyet  nostra  veysina, 
A  qui  ie  voudrin  bien  avey  chara  Veysina. 

M.  4. 
Veyzin,  s.  m.  —  Voisin. 

Bon  veyzin,  bon  matin,  vieux  proverbe  de  nos 
montagnes  qui  signifie,  avec  beaucoup  de  rai- 
son, que  lorsqu'on  est  bien  avoisiné,  on  passe 
des  journées  tranquilles. 

M.  7. 


Vi,  s.  f.  —  Vigne,  souche. 

Vi,  adj.  —  Vif,  alerte. 
Au  féminin  :  vivà. 

Vi.  —  Vivant,  qui  n'est  pas  mort. 
Ni  vi  ni  trapassâ,  ni  vivant  ni  mort. 


L.  2. 


Vi  (lou).  —  Les  vivants. 

^e  parla  ren  du  mort,  j'amo  miu  vey  lou  vi. 

M.  4. 

Via.   —   Bonna   via,    souhait    do   bon   voyage. 
(Champ.) 

Via,  s.  f.  —  La  vie,  l'existence,  le  jour. 
En  appres  de  son  pare  u  tin  la  via  de  mi. 

M.  5. 

Via  (la).  —  Dans  le  sens  de  la  nourriture,  ce 
qu'on  mange,  les  aliments.  (Proveyz.) 

Viageo,  s.  m.  —  Voyage.  (Champ.) 

Viàgio,  s.  m.  —  Fois. 

La  natura  que  von  garanda  son  ouvragio, 
Nou  zen  fat  leitacliet  solamen  quoque  viagio. 

L.  3. 

Viâgeo.  —  Fois. 

Quand  ami  ie  vollo  ore  estre  deygomina. 
Si  ie  n'amarin  mey  mori  cent  mille  viageo 
Que  d'avey  suborna  la  moindra  du  vilageo. 

M.  4. 

Viâgeo  (in).  —  Une  fois,  une  seule  fois. 
'Ne  se  laissié  tochié  qu'un  viageo  tou  lou  not. 

M.  5. 

Viali!  —  Exclamation  qui  correspond  à  notre  : 
allons!  allons! 

Viah!  viah!  à  dieu!  à  dieu! 

M.  4. 

Vialhe  ou  vieille,  s.  f.  pi.  —  Joues,  visage. 
Veiqui  perque  de  mon  mouchou 
le  me  pano  soven  le  vialhe. 

M.  6. 

Viau,  s.  m.  --  Veau. 

Vicailli,  s.  f.  —  Fare  la  vicailli,  manger.  (Gaude.) 
Su  la  tabla  lou  cliieux,  lo  chin  et  le  polaiUe 
Sans  se  contrariier  ensin  font  la  vicaille. 

Gaude. 

Vicaillié.  —  Vivre  modestement,  avoir  tout  juste 

le  nécessaire. 
Voir  :  vicotô. 

Vieinà,  s.  f.  —  Vesse,  vent  qui  sort  du  corps 
sans  aucun  bruit. 
Elle  n'ont  point  de  chin  per  couvri  lour  vicine. 

M.  8. 

Vicinâ,  v.  n.  —  Vesser. 

Vicotâ,  V.  n.  —  Vivoter,  avoir  tout  juste  le  né- 
cessaire. 

Mei  qui  porriet-to  vicotaî 
Tout  est  si  chier  que  la  meita 
Du  mondo  languit  sur  la  terra. 

M.  6. 

Vieilloca,  s.  in.  —  Vieillard  décrépit.  (Champ.) 


VIE  —  197 

Vieillongi,  s.  f.  — Vieillesse. 

Vieillongia,  s.  f.  —  Vieillesse  avancée.  (Champ.) 

Vieilloqua,  s.  f.  —  Vieille  femme. 

le  fayo  per  iquen  lo  vieu  et  la  vieilloqua 
A  se  joindre  l'un  Vaiitro  à  la  berlin  berloqua. 

M.  8. 

Vieu  (lou).  —  Les  vieux,  les  anciens,  nos  pères. 
Loti  vieu-,  si  vou  voulia  lour  filles  en  mariàgeo 
Essayavan  u  jeu  si  vou  zera  hen  sàgio. 

L.  3. 
Vieutenanci,   s.   f.  —  Miroir,   portrait,   image, 
physionomie. 

La  vieutenanci  du  courtizan. 

L.  2. 
Vieutin,  s.  m.  —  Défense,  mépris. 

Car,  s'u  saviet  qtie  c'ét,  u  ne  sariet  si  béti 
D'usa  de  tau  vieutin  a  chosa  si  dométi. 

L.  3. 

Vieuteni,  v.  a.  —  Regarder,  mais  surtout  re- 
garder de  haut. 
/  se  va  pavonan  en  vieutenant  le  gen. 
Mais  tout  ce  que  tralut  n'ét  pa  d'or  ni  d'argen. 

M.  8. 

Vignolâ,  v.  a.  —  Attacher  les  branches  et  sur- 
tout la  vigne. 

Vignolou,  adj.  —  Sombre. 

Lo  temp  eyt  tôt  vignolou. 

Vignot.  —  Mauvais  caractère,  hargneux,  diffi- 
cile. (B.) 

Vilain  ou  vilin,  s.  m.  —  Bâton  à  crochet  attaché 
au  plafond  et  auquel  on  suspendait  la  lampe, 
le  cruzieu. 

Vilanat.  —  Paysan,  villageois,  cultivateur. 
Ah!  lo  fau  vilanat,  u  fat  ben  lo  coqtiar, 
Per  avey  la  pistolla  u  va  balUé  lo  qua/r. 

M.  4. 

Vilani,  s.  f.  —  Saleté,  chose  malpropre. 
Eycrachat,  vilani,  borda  ni  ren  de  salo. 

M.  4. 

Villion,  s.  m.  —  Petites  branches  d'osier  ser- 
vant à  attacher  les  vignes  et  les  cercles  de 
tonneaux. 

Villonei  (in).  —  Un  osier.  (Proveyz.) 

Villou.  —  Petit  lien  d'osier.  (J.  0.) 

Vindeime,  s.  f.  pi.  —  Vendanges. 

Vindeimi,  s.  f.  ^  La  vendange,  l'ensemble  de  la 
récolte  du  raisin. 

A-te  fat  te  vindeime? 

Vindeimié,  v.  a.  —  Vendanger. 

Vint,  s.  m.  —  Le  vent,  mais  surtout  le  vent  du 
Midi,  celui  qui  amène  la  pluie. 

Vintrailli,  s.  f.  —  Les  boyaux. 

Viola,  s.  f.  —  Violon,  instrument  à  cordes. 
Se  metta  phi  entren  qu'un  borlho  sur  sa  viola. 

M.  4. 

Violet  et  vioulel,  s.  m.  —  Petit  chemin,  sentier. 
(Champ.) 


VIR 
Violié,  s.  m.  —  Giroflée. 

Viotà,  v.  a.  —  Rouler. 

Se  viotà,  se  rouler. 

Se  viotà  màrv  «il  din  lou  bra  de  sa  coinda. 

U  3. 

Viourna,  s.  f.  —  Vielle,  instrument  de  musique 
dont  s'accompagnent  les  petits  Savoyards. 

Viournâ,  v.  n.  —  Tournailler,  rôder  autour  de 
quelqu'un  ou  de  quelque  chose. 

Viousa.  —  Veuve,  qui  a  perdu  son  mari. 
l'ay  faya  louz  avaro  et  maudit  picouroti 
Qui  preyton  sen  prcyta  u  poro  labourou. 
Afin  de  deysola  l'orphelin  et  la  viotisa 
A  tirié  un  cypan  lour  lengua  venimousa. 

M.  8. 

Vioutâ  (se).  —  Se  rouler  par  terre. 

Fille  malarisey  qui  rompon  lour  eytavhe 
Afin  de  se  viouta  insi  que  font  le  vache. 

M.  4. 

Vipaillié,  v.  n.  —  Aller  de  côté  et  d'autre.  (La- 

tal.) 
On  dit  encore  :  virouillié. 

Viravau,  s.  m.  —  Culbute,  volte-face,  action  de 
tourner  la  face  contre  terre  et,  par  extension, 
la  mort. 
Pamoin  du  combattan  no  verron  ta  lo  quau 
Du  médecin  Mathieu  farat  lo  viravav. 

M.  8. 
Fare  lo  viravau,  faire  la  culbute. 


Viret,  s.  m. 
vent. 


Jouet  d'enfant,  petit  moulin  à 


Virià. 


Tourne. 


M.  5. 


Virié,  V.  a.  —  Tourner,  valser. 

Le  fene  du  quartié  secoyan  lor  devan, 
Viran  coma  Voguet,  se  tenion  pe  le  man. 

B.  9. 

Virié,  s.  f.  —  Terrain  que  les  habitants  de  la 
commune  se  partagent  entre  eux  pour  le  cul- 
tiver chacun  à  son  gré.  (Roq.) 
le  fasin  se  virié,  je  fasin  se  parmele. 
Te  lui  aidavo  en  tout  ormi  à  l'eipusié. 

M.  4. 

Virigaugni  (de).  —  De  travers,  de  mauvais  côté. 

Virigôgni  (de),  loc.  adv.  —  De  travers. 

Viri-man  (en  un).  —  En  un  tour  de  main. 

h.  3. 

Vii'ivolta  (fâre  la).  —  C'est  tourner  en  sens  in- 
verse après  avoir  longuement  dansé  et  que 
la  tête  vous  tourne,  que  le  cœur  vous  manque. 
Fare  la  virivolta  de  pou  de  chey. 

M.  4. 

Virivollâ  (se).  —  Valser,  tourner  en  rond. 
Talamen  qu'u  n'aviont  autra  chosa  à  songié 
Qu'a  se  virivolta,  dormi,  bere  et  migié. 

M.  S. 


VIR  -  ]• 

Viri-voula,  s.  f.  —  Volte-face,  tour  sur  aoi- 
méme,  évolution. 
Et  du  cié  tra-Juyan  la  merveiUouta  vouta. 
Fat,  corne  vn  tourdion.  sa  héUi  vin-vouta. 

L.  3. 
Viroillan —  Allant  de  côté  et  d'autre. 
Viroillan  jour  et  not. 

M.  5. 
Viroillet  (en).  —  En  rond. 

V  dion  que  le  zeitele.  à  Tentour  du  solei, 
Dançon  en  riroUlet.  d'un  accor  «en  parei. 

L.  3. 
Virolhet.  —  Dégagé. 
A  son  tour  virolhet,  à  son  air  dégagé. 
rogêo  dict  à  la  vei  à  ton  tour  virolhet 
Que  son  prinlemp  n'aviet  inco  viria  folhet. 

M.  4. 
Virolhet,  s.  m.  —  Tourbillon. 

Tanto  je  virolhavo 
Dedin  un  virolhet,  tanto  je  gabolhavo 

V  fon  de  Teiga  inco  que  je  savin  nagié. 

M.  4. 
Virollii,  s.  f.  —  Virole,  cercle  de  métal  que  Ion 
met  autour   d'une   canne   pour    en   protéger 
l'extrémité.   Par  extension,   toute  espèce  de 
gaine. 

Virolhié,  v.  n.  —  Tourner  autour,  danser  en 
rond. 

Vïrollié,  V.  n.  —  Tourner  autour. 

Tu  ne  dey  virollié  u  tour  de  la  lumeyri. 
Si  te  ne  vou  mouri  comme  lo  parpaillon. 

M.  5. 
Virouilli,  s.  f.  —  On  nomme  ainsi  le  membre 
d'un  animal.  (Charbot.) 

Virouillié,  v.  n.  —  Tourner,   rôder  autour  de 

quelqu'un  ou  de  quelque  chose. 
Charbot  dit  :  virollié. 

VIpouillon  (à),  loc.  adv.  —  Sens  dessus  des- 
sous. 

Visiâbla,  s.  f.  —  Clématite  sauvage. 

Viscatoiro,  s.  m.  —  Vésicatoire. 

Visita,  s.  f.  —  Ce  mot  se  disait  autrefois  de 
l'escalier  d'une  maison.  (Charbot.) 

Vlsquet.  —  Susceptible,  hargneux,  querelleur. 

(B.) 

Vissinâ,  v.  n.  —  Vesser. 

Vis»ino  de  deitrégsi. 

L.  3. 
Vissinà,  s.  f.  —  Vesse. 

VIstamin.  —  Vivement,  sans  tarder. 
Acheva  vUtamin  ma  maVheyrou»a  via. 

M.  5. 
Vitailiié,  v.  n.  —  Passer  sa  vie,  finir  ses  jours. 
A'o.  iamay  aver  leu  i  ne  vitaillirat. 

M.  8. 
Vitiat.  —  Voilà. 

Vilupéranci,  s.  f.  —  Infamie,  ignominie. 
Qui  lour  endurariet  iala  vituperancif 

L.  1. 


Vizeta.  s.  f. 


VOR 

Escalier. 
Poyié  la  vizeta. 


L.  2. 


Vo,  no  ou  ne.  —  Vous,  nous. 
Va  z'autro,  vous  autres. 
-Vo  ou  ne  z'autro,  nous  autres. 
Voeidâ,  v.  a.  —  Vider.  (Champ.) 
Voeido.  —  Vide. 

Sou  pa  fuan  .ten  von  plu  viêto  qu'un  eyloeido, 
le  la  perdo  de  leuua  et  ie  demoro  voeido. 

M.  4. 
Voeirié,  v.  a.  —  Froisser.  (Charbot.) 
Voey,  s.  f.  —  Voix. 
Yoey  ranci,  voix  rauque. 

M.  4. 
Voey  (ie).  —  Je  vais. 

HHa!  je  vœy  mori  si  tu  ne  m'u  accorde. 

M.  4. 
Voiantâ,  v.  a.  —  Vider.  (Champ.) 

Voïdà,  V.  a.  —  Vider,  désemplir. 

Voidoii  et  aussi  voido.  —  Vide. 
Au  féminin  :  voida. 

Voitrat,  s.  m.  —  Bâtard. 

Vola  (la) —  Le  vol,  la  volée. 

La  gloeyri  ne  me  farat  prendre 
Si  grondez  aie.  per  comprendre 
La  vola  contra  lo  loley. 


M.  4. 


Volan,  s.  m.  —  Faucille. 

V'oleiso  (que  je).  —  Que  je  le  veuille. 


M.  4. 
Volant,  jeu  fort  à  la  mode  au 


Volet,  s.  m. 

XVI'  siècle. 
Un  laquei  bigarra  que  joyave  u  volet. 


L.  1. 


Voley,  s.  m.  —  Vouloir,  désir,  volonté. 

Sarat  pa  son  voley,  mais  ce  que  me  pleirat. 
le  volo  que  lanin  seye  ceu  que  Iharat. 

M.  4. 
Entre  lou  vraie  aman  nengun 
ya  dou  voley.  ni  tarma  doubla. 
L'un  fat  tout  ce  que  Vautro  vou. 
Car  u  ne  sont  qu'un  eUou  dou. 

M.  4. 

VoUey,  s.  m.  —  Vouloir,  volonté. 

U  l'at  à  son  volley  conforma  tout  Vempiro. 

M.  7. 

Volo  (je).  —  Je  veux. 

le  luy  volo  montra  qu'u  n'at  rien  fat  que  vaille. 

M.  8. 

Volta  (una),  s.  f.  —  Un  tour  sur  soi-même  et 
aussi  la  valse. 
Cela  dansi  qu'on  vire  aperpo,  una  volta, 
.1  qui  de  pou  de  chey  Ion  fat  la  virivolta. 

M.  4. 

Volvolo,  S.  m.  —  Volubilis.  (Charbot.) 

Vorginà,  s.  f.  —  Bois  flexible  et  bien  droit  dont 
se  servent  les  vanniers. 


VOR 


—  199  — 


ZON 


Vopsto,  s.  m.  —  Les  délaissés  d'une  rivière,  la 
partie  pierreuse  généralement  à  sec,  et  aussi: 
les  bruyères  qui  y  poussenL 

Vorta,  s.  f.  —  Valse. 

Quan  à  mi,  e  met  ben  avi  que  Dié  me  tin 
Quan  vn  ver  compagnon  en  ton  bra  me  lutin 
Viroillan  une  vorta. 

L.  3. 

Vorzio,  s.  m.  —  Gouffre  de  rivière.  (Champ.) 

Voii  (i  ne  vou).  —  Il  ou  elle  ne  veut. 
/  ne  vou  pa  que  je  p\dan»o 
Sou  beitié  dou  per  respira. 


M.  4. 


Vouidâ,  V.  a.  —  Vider. 

Vouido.  —  Vide. 

Vouira.  —  Friable.  (B.) 

Terra  vouira. 

Veut.  —  Veut. 

Je  voulo,  je  veux. 

Je  volien,  je  voulais. 

Si  te  volissia,  si  tu  avais  voulu. 

Voû-te7  veux-tu? 

Volei,  vouloir. 

Voyan.  —  Vides. 

Et  u  lieu  de  l'ev  veni  vendre 
Quoque  pidanei  lo  di vendre, 
8'eg  venant  tout  lou  dey  vofon. 


VoyantA,  v.  a.  —  Vider,  mettre  à  sec  en  parlant 

d'un  tonneau,  d'une  bouteille. 
Voyanta  la  cocassi,  vider,  ei^loutir  le  contenu 
d'un  chaudron. 

11.4. 
Voyante.  —  Vides. 

Baec\u»  arec  «tey  /e*  din  sieif  bosse  vopmnte 
Sen  riziet  eomm'un  fo*. 

M.  7. 
Vozé.  —  Voua  avez. 

8i  vozé  James  reu  un  vautour  ckmroupii 
Eitripà  una  pora  cdomba. 

L.  1. 
Vutegniet.  —  Soutenait,  affirmait 
Et  si  U  vutegniet. 

L.  1- 

Vateni.  —  Soutenir,  affronter,  prendre  la  dé- 
fense, prendre  sous  sa  protection. 

L.3. 


V.  —  Ils. 

Y  viron  que  ehacuit  fmsiet  ce  gu'a  deviet. 

B.  9. 


M.  6l 


Zavier,  nom  propre.  —  Xavier. 
Zazeret,  s.  m.  —  Airelle,  myrtille. 
Zet,  nom  propre.  —  Joseph. 
Zonzonnft,  v.  n.  —  Fredonner. 


APPENDICE 


Abord  (d').  —  S'emploie  dans  le  sens  de  bientôt. 
Ey-te  d'abord  presto? 

Abord  que  (d').  —  Puisque. 

Allinguâ,  v.  a.  —  Faire  des  reproches,  injurier. 

Arta,  s.  f.  —  Insecte  qui  détruit  les  vêtements 

de  laine,  mite. 
Pluriel  ;  de-z'arte. 

Assi.  —  Aussi,  c'est  pourquoi. 

Baillé  d'air  à.  —  Ressembler  à. 
Ey  baille  d'air  à  son  pare. 

Banâtâ,  v.  n.  —  Muser,  s'occuper  à  des  futilités. 

Batistéro,  s.  m.  —  Certificat  de  baptême. 

Bisqua,  v.  n.  —  Enrager,  être  en  colère. 

Bizié,  V.  a.  —  Baiser,  embrasser. 

Bizouilli,  s.  f.  —  Qui  aime  à  embrasser. 

Chantaret,  s.  m.  —  Qui  chante  constamment 

(s'emploie  dans  un  sens  ironique). 
Au  féminin  :  chantarèlla. 

Chateyri  ou  chatuiri,  s.  f.  —  Chattière.  Trou 
circulaire  percé  au  bas  d'une  porte  pour  le 
passage  du  chat. 

Cippâ,  V.  n.  —  Aspirer  avec  bruit  un  liquide  du 
bout  des  lèvres. 

Conneussanci,  s.  f.  —  S'emploie  dans  le  sens 


d'intelligence.  On  dit  d'un  enfant  intelligent  : 
ey  l'a  bian  de  conneussanci. 

Cozin,  s.  m.  —  Moustique. 

En  après  de.  —  Locution  signifiant  :  après  le 
décès  de. 

Guilloune,  s.  f.  pi.  —  Se  dit  familièrement  des 
dents  des  jeunes  enfants. 

Guizi,  s.  f .  —  Fonte  de  fer. 

Langueyié,  v.  n.  —  Languir,  tirer  la  langue. 

Longeôla,  s.  f.  —  Une  grande  longueur. 

Mégroiet.  —  Maigre  et  de  petite  taille,  maigri- 
chon. 

Pâte  (fôille  de).  —  Pas  d'âne,  tussilage,  plante 
{tussilago  farfara). 

Patraquà,  v.  a.  —  Manier  longuement,  être  aux 
petits  soins  pour  quelqu'un. 

Kcncontrâ,  v.  n.  —  S'emploie  dans  le  sens  de 
réussir  en  mariage. 

Ey  l'a  bian  rencontra. 
Retiranci,  s.  f.  —  Rentrée  au  logis. 
Bonà  retiranci,  rentrez  sans  accident. 
Tatan,  s.  f.  —  Tante  (familier). 
Viouletà,  s.  f.  —  Violette. 
Pluriel  :  viouletè. 


OUVRAGES     DU     MÊME     AUTEUR 


Albert  TiKVATSlAT 


Dictionnaire  du  Patois  des  environs  de  Grenoble 

(-)uvrage  publié  par  les  soins  cI'Émile  ROBERT 

Beau  volume  in-4°  sur  papier  vergé,  1911   —-■firag,  x-emplaire:;  numérotés 


loa   (^ii)quai)tei)a   De    fable,    C'^t)tio,    ^oët 

Viria  en  patoy  pe  lou  z'ami  de  Proveyziû 

Avoc  vu  brave  z'emage  et  lo  potret  de  l'anteu    In-8"  de   152  pages,    igiû 
Tué  à  }(jij  excmpiaiies  Ordinai? .  apier  de  Hollande 

Tous  numérotés  dv 


BLANC-LA-GOUTTE     GRENÔBLO  HÉROU 

Epître  en  vers  patois  sur  les  réjouissances  pour  la  naissance 
de  Monseigneur  le  Dauphin  (1729) 

Note-  Cl   icLiiciciicb  sur  l'âge  et  les  œuvres  de  l'auteur,  par  Albert  Havanat 

Petit  in-8°  de    -*  •— -     .^ir^^  '-■t-f-'^é) 


SÉJOUJi  DE  JiJlBELAIS  A  GTiET^OBVE 

Petii  in-8°  de  20  pages,    1891    iépinsi} 


Les     Gendres    de    Bayard 

1"'  'fires.    If-' 


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fr 


PC     Ravanat,  Albert 

3^67      Dictionnaire  du  patois  des 

C37R3    environs  de  Grenoble 


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