Je ne suis pas historien. Auteur de « De mémoire de Jérémien - Ma vie, ma ville, mon village » (CIDIHCA, Montréal, 2009), je suis actuellement engagé dans une oeuvre de préservation de la mémoire collective de Jérémie, d'où Sémexant Rouzier est originaire.

Totalement inconnue en dehors des milieux de spécialitses, l'oeuvre de Rouzier est une mine inexploitée de renseignements indispensables à la connaissance et à la compréhension d'Haïti. Son oeuvre est une mise à jour complète, pour l'époque, de celle de Moreau de Saint-Méry dont s'inspirent aujourd'hui encore la plupart des historiens haïtiens ou intéressés à Haïti. Pourtant, personne ne semble connaître ce savant qu'était Rouzier et qui a passé sa vie à étudier et à faire découvrir chaque parcelle du territoire haïtien, chaque moment important de notre histoire.
L'écrivain jérémien Arthur Rouzier a consacré à sa mémoire une des plus belles pages de son livre « Les belles figures de l'intellingentsia jérémienne».
Arthur Rouzier nous apprend que l'auteur du «Dictionnaire géographique et administratif universel» a également été un chroniqueur prolifique au début du XXe siècle, publiant régulièrement dans «Le Moniteur», «Le soir», «Haïti Littéraire et Sociale».
Semexant Rouzier a également laissé plusieurs nouvelles, dont « Radio Popotte», dans laquelle il raconte la campagne menée par Soulouque en 1849-1850 pour occuper la République Dominicaine.

À l'instar de Semexant Rouzier qui déplorait le fait que les Haïtiens ne connaissent pas leur pays, je constate avec tritesse que nous ne connaissons pas non plus de grands auteurs qui ont passé leur vie à essayer de nous faire découvrir ce pays. Une preuve, peut-être, qu'on est rarement prophète dans son propre pays.

eddycave@hotmail.com
Ottawa, Canada, le 15 mars 2011