Skip to main content

Full text of "Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  technical  restrictions  on  automatcd  qucrying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  aulomated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark" you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  andhelping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  il  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countries.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  mcans  it  can  bc  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  seveie. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  hclping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http  :  //books  .  google  .  com/| 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  cl  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //books  .google.  com| 


E 


DICTIONNAIRE 


'    «I  ttOCIUt'lII','<  ' 


ÎERAUX  FRAWCAÏS, 


r^UH 


t. 


t  • 


DICTIONNAIRE 

HISTOUQUB  ET  BIOGRAPHIQUE 

DIS 

GÉNÉRAUX  FRANÇAIS, 

DEPUIS  LB  ONIlkMB  SikCLB  JVSQU^BN  l%%%. 


A  t 


^  U  r^s^^^JL  IT3  M  TArCOAin.  9*  iS» 


..^^i^ 


DICTIONNAIRE 


.  HISTORIQUE  ET  BIOGRAPHIQUE 

DES 

GÉNÉRAUX  FRANÇAIS, 

DEPUIS  LE  OlIZlkHB  SikCLB  JUSQu'eII   iSsS, 

Par  m.  le  Chevalier  de  COURCELLES, 

ASCIUI  ■AOItTEAT,  CIITAliIll  ET  aifTOBIOaiAniE  »■  nUflBUEf  MDIU, 

Éditeur  de  b  cootîauâtîoo  de  VAH  tU  vérifier  Uê  dates ,  et  auteur  de 
VHUloirt  gétUmtogi^fié  et  iiéraidifus  de»  paire  4e  France,  grande- 
eUiaCanf9nme,eic, 

Vixerc  fortet  antc  AgmBenmona 
Malti  :  —à  onmesilUcr^mabilM 
Urnntar ,  ignotiqoc  longà 
Nocte,  carent  qnia  vate  sacro. 

HOBAT.,  Od.  IX,  Ub.  il 

TOME  SIXIÈME. 

FAB  —  JEANN 


»        ■    • 


A  PARIS, 

i  I'AUTEUR,  rue  de  Sèvret,  n*  m  «  faubourg  Saint-Germain, 
Chei  /  AKTIlUS  BERTRAND,  libraire,  rue  Hautcfeuille ,  o*  a3. 
(  TRKUITi&L  et  WURTZ ,  librairea,  rue  de  Bourbon,  u*  17. 


M.  DGGG.  XXIK 


302602 


«  •     •       . . 
*  •      •    •• 

•     •  •  » . .     •  . 


•    • 


•    • 


•      • 


.•f 


DICTIONNAIRE 

"   HISTORIQUE  ET  BIOGRAPHIQUE 


DES 


«   •  • 

•   -    • 

•  ■  • 

•  •     ■  • 


GÉNÉRAUX  FRANCMSv 

DEPUIS  LE  ONZlkME  SIÈCLE  JUSQu'eN  i822. 


r^  ABERT  (Abraham,  marquis) ^  maréchal  de  France j 
naquit  à  Metz,  le  ii  octobre  1599(1).  Destiné  à  IVglise, 
contre  sou  vœu  et  son  inclination,  il  ne  prit  point  ce  parti; 
et ,  cédant  au  goût  décidé  qu*il  avait  pour  les  armes,  dès 
qu'il  fut  en  âge  de  servir,  il  se  présenta  au  duc  d*Épernon , 
qui  le  mit  au  nombre  de  ses  pages,  et  le  plaça  ensuite  dans 
un  de  ses  régiments.  Il  entra,  comme  cadet,  aux  gardes- 
françaises,  eu  161 5,  et  parvint  à  être  nommé,  en  16 iS, 
enseigne  dans  le  régiment  de  Piémont.  Devenu  capitaine 
d^infanterie,  en  1619,  il  servit,  en  iG'ii,  au  siège  de  Saint- 
Jean-d*Angely.  Au  siège  de  Royan,  en  1622,  il  fut  blés- 
né  à  Ja  main ,  et  reçut  dans  ses  babils  deux  coups  de 
mousquet.  Il  marcha  à  toutes  les  attaques  au  siège  dé 
Montpellier,  et  y  Ht  prisonnier  un  capitaine  de  la  garni- 
son. Nommé  major  du  régiment  de  Kambures,  en  1G27, 
il  srr\'it  ju  siégc  de  la  Rochelle,  en  iGa8,  et  fut  détaché 
de  ce  biége  pour  aller  renforcer  Tarméc  de  M.  le  prince 


fi,  Soo  père,  maire-échevio  de  Metz,  était  fiU  d'un  libraira  de  cetts 
ville,  ^ui  at «:t  ct«  anobli  par  Ilcnri  IV. 


ri. 


DICTI02«NAI1CE    IM^T0RIQU£ 

•...    *• 

de  Condé  et  du  duc  dJ^peSr'fîon.  Il  rejoignit  ensuiteJJar- 
mée  du  roi  devant  la 'RV<^'c1'c 9  9^1  se  rendît,  le  ^'6  octo- 
bre. Il  alla,  en  t(\fig'r  reconnaître  les  retranchements  du 
pas  de  Suze.  SmjH'sryé  au  siège  de  Privas, il  se  trouva  à  Tas- 
saut  de  raùvra'gc  à  corne ,  planta  son  échelle  au  pied  de 
la  muraille/ S'établit  sur  la  brèche,  écarta  à  grands  coups 
d*ép^£  lès  ennemis,  et  tint  ferme  )usqu^à  Tarrivée  des 
•f  r(yij]pc8  que  sou  exemple  engagea  à  le  suivre  :  on  s'empara 
de  l'ouvrage.  Ayant  reçu  un  coup  de  feu  à  l'attaque  de  la 
demi-lune,  on  le  transporta  à  Valence,  où  il  eut  beaucoup 
de  peine  à  guérir  de  sa  blessure.  En  i65o,  après  avoir  re- 
connu les  dehors  du  fort  d'Exilés,  s'être  glissé  seul  dans  le 
fossé,  avoir  descendu  sur  le  parapet,  et  s'élre  approché  de 
l'enveloppe  du  donjon,  il  conduisit  le  lendemain  un  déta- 
chement, tira  une  tranchée  jusqu'à  l'enveloppe,  fit  mettre 
en  batterie  a  pièces  de  canon,  et  contraignit  la  garnison 
épouvantée  de  battre  la  chamade.  S'étant  avancé  ensuite 
vers  la  tour  Carbonnière,  et  ayant  emporté  le  pont  à  Ma- 
frée,  la  tour  Carbonnière  capitula.  Au  combat  de  Vcillane, 
Fabert  ayant,  à  la  tète  de  ao  hommes,  chargé  4^0  Savoyards, 
le  régiment  de  Rambures,  posté  sur  la  hauteur,  en  des- 
cendit alors  avec  précipitation,  tomba  sur  les  ennemis, 
renversa  leur  premier  rang  sur  le  second ,  et  celui-ci  sur  le 
centre,  en  sorte  que  bientôt  la  déroute  des  Savoyards  fut 
complète.  Au  siège  de  Saluées,  Fabert  eut  son  chapeau 
percé  de  deux  balles  ,en  osant,  en  plein  jour,  reconnaître 
les  remparts  de  la  ville  et  essuyer  le  feu  de  la  mousque- 
lerie  des  assiégés.  Le  roi  lui  donna,  dans  la  même  année 
i65o,  une  compagnie  dans*  le  régiment  de  Rambures,  et 
dérogea  en  sa  faveur  au  règlement  qui  rendait  incompati- 
ble le  grade  de  major  avec  la  possession  d*uue  compagnie. 
Fabert  contribua,  en  i63i,  à  la  prise  de  Noyenvîc.  Il  fut 
employé  au  siège  de  la  ville  de  Trêves,  en  i652.  Les  assiégés 
ayant  surpris  le  régiment  de  Rambures,  Fabert  accourut 
avec  la  brigade  de  Champagne  ^  prit  les  ennemis  eu  queue 
et  en  flanc,  leur  coupa  la  retraite,  et  tua  ou  fit  prisonniers 
un  grand  nombre  d'hommes.  Avec  une  partie  du  régiment 
de  Rambures t  et  secondé  par  Saint -Chamont,   il  s'ap- 


DKS  GfilfERAUX   FRANÇAIS.  3 

proclia  de  Nancy,  en  i633;  A*empara  de  plusieurs  convoîSf 
Ùj^uiHa  les  faubourgs,  et  donna,  l'alarme  à  lîi  ville.  Il  se 
mit  à  IsNéte  des  travaux  au  siège  de  la  Mothe ,  et  les  poussa 
iosqu'à  la  demi-lune  :  la  place  se  rendit ,  le  aG  juillet  i634* 
Étant  allé,  par  ordre  du  roi,  prendre  le  plan  de  Tbionville, 
il  y  fut  arrêté  par  le  gouverneur  de  cette  place,  et  ne  re^ 
courra  sa  Jiberlé  que  sur  la  demande  que  le  roi  en  fit  au 
cardinal-infant ,  vers  la  fin  de  la  même  année.  Nommé 
commandant  dansMeU»  en  i635,  il  rétablit  les  fortifica- 
tions de  cette  place,  pour  arrêter  les  courses  des  garnisons 
de  Luxembourg  et  de  Thionville,  qui  désolaient  le  pays 
Me«i»in.  Il  visita  la  province,  s'assura  des  châteaux  en  état 
de  défense,  les  munit  d'hommes,  d*armes,  de  poudre,  de 
provisions  de  bouche,  et  leva  une  compagnie  de  chevau- 
légers  pour  appuyer  les  détachements  d'infanterie  qui  fe* 
raient  des  courses  dans  le  duché  de  Luxembourg.  Employé* 
comme  aide-de-camp  ,  dans  l'armée  qui ,  sous  les  ordres 
du  cardinal  de  la  Valette,  emporta  Binghen  et  ravitailla 
Mayence,  Fabcrt  conserva  par  son  activité  le  pont  de  cette 
dernière  ville,  que  les  ennemis  avaient  dessein  de  brûler. 
Dans  la  retraite  des  Français  et  des  Suédois  d'auprès  de 
Mayence,  Fabert  contribua  puissamment  à  sauver  les  dé- 
bri»  de  l'armée  française.  Le  a3  septembre,  il  fondit  sur 
3JO  Croates,  les  poursuivit,  en  tua  plusieurs,  et  mit  le 
reste  en  fuite.  A  Vaudrevange ,  le  37,  il  soutint,  avec  un 
renfort  qu'il  commandait ,  l'arrière  -  garde  de  l'armée 
conduite  par  le  vicomte  de  Turenne.  Après  la  campagne , 
le  roi  lui  donna  la  capitainerie  du  cbdteau  d'Ennery ,  le 
gouvernement  de  Baccarach,  dans  le  Palatinat,  et  une 
compagnie  de  chevau- légers.  Employé  sous  le  cardinal  de 
ti  Valette,  en  i636,  Fabcrt  pourvut  de  munitions  de  guerre 
et  de  bouche  les  villes  de  Colmar,  Kaiserberg  et  Scheles* 
tadt.  Secondé  du  comte  de  Guiche,  il  ravitailla  Haguenau; 
il  ansiégea  et  prit  Clémery,  lo  21  février.  A  la  tète  de  aoo 
hommes,  il  chargea,  près  de  Brisack,  l'arrière-garde  de 
Ludovic  «  qui  commandait,  sous  Galas,  un  corps  de  Croa- 
tes. Ludovic  et  st*s  soldats,  efi'rayés  de  la  hardiesse  de  Fa- 
bcrt (il»  étaîeui  cinq  (oU  plus  nombreux)»  ne  songèrent 


4  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE^ 

qii*à  prendre  la  fuite  (i).   Employé  au  siège  de  Savogae» 
qui  86  rendit  an  duc  delVeimar,  le  i4  juillet,  FabertpioDift 
8ur  la  brèche  au  troisième  assaut,  et  s*empara  d'inie  mai- 
son ,  où  il  se  défrndit  pendant  une  heure.  L^ennemi  ayant 
mis  le  feu  à  la  maison,  Fabert  en  sortit,  fut  précipité  dan» 
le  fossé,  et  blessé  de  trois  coups.  Galas  ayant  pénétré  dans 
la  Bourgogne,  joignit  le  duc  de  Lorraine,  qui  entreprit  le 
siège  de  Saint- Jean -de- Lône,  sur  la  Saône.  Leduc  de 
Weimar  détacha  alors  le  duc  de  Rantzau,  et,  sous  lui, 
a  régiments  d'infanterie,  avec  un  régiment  de  cavalerie 9 
au  secours  des  assiégée.  Fabert  partit  avec  ce  détachement, 
le  1*'  octobre.   Arrivé  à  une  demi-lieue  des  Impériaux ,  il 
se  déguisa,  et  se  glissa  dans  leur  camp.  Les  ennemis  n*é- 
tant  point  sur  leurs  gardes,  et  Toccasion  de  les  surprendre 
étant  belle,  Fabert  en  informa  le  duc  de  Rantzau,  qui  se 
mit  aussitôt  en  marche  :  le  hennissement  des  chevaux  an- 
nonça rapproche  des  Français  aux  gardes  avancées,   et 
l'épouvante  se  répandit  aussitôt  dans  le  camp  des  Impé- 
riaux. Fabert  allant  loujourâ  en  avant,  les  gardes  avancées 
s^enfuirent  ;  mais  on  les  poursuivit  si  vigoureusement,  que 
Français  et  Impériaux  entrèrent,  tous  ensemble,  dans  les 
lignes  des  assiégeants.  Les  Français  pénétrèrent  jusqu'aux 
quartiers  voisins,  battirent  200  Croates 9  firent  prisonnier 
)e  commandant,  et  entrèrent,  avec  le  secours,  dans  Saint- 
Jean- de-Lônc,  vers  le  milieu  de  la  nuit.  Dès  le  lendemain, 
à  la  pointe  du  jour,  ils  sortirent  de  la  place,  reprirent  les 
dehors,  et  minèrent  les  travaux  des  assiégeants  ;  ce  qui 
obligea  le  duc  de  Lorriinc  de  se  retirer  avec  ses  troupes  , 
le  5  novembre.  Sur  la  fin  de  la  même  année,  Fabert  reçut 


(1)  Fabert,  qui  avait  été  du  nombre  des  officiers  chargés  d'inquiéter 
Galas  dans  sa  marche  sur  la  Champagne,  arriva  un  jour  dans  un  camp 
où  l'ennemi  avait  abandonné  une  partie  de  ses  malades  et  de  ses  blessés. 
Un  Français  cria  qu'il  fallait  les  tuer:  «Voilà,  dit  Fabert,  le  conseil  d'un 

•  baibare;  chcrchonii  une  vengeance  plus  noble  et  plus  digne  de  notre 

•  nation.  •  Aussitôt  il  leur  fit  distribuer  des  vivres  dont  ils  artientlc  plas 
grand  bi  soin,  et  fit  transporter  à  Mézières  les  malades,  qui,  par  reconnais- 
sance, s'attachcrcnt,  presque touf, aa  service  de  la  France, 


DES   GÉNÉRAUX   FEÀI^YCAIS.  5 

•  » 

an  co«ip  de  fea  dans  le  collet  de  son  manteau ,  au  siège  de 
àSaint-A^ld,  qui  ouvrit  ses  portes,  après  3  jours  de  défense. 
Le  roi  dohna  à  Fabert  le  gouverna  ment  de  Rambervilliers, 
une  compagnie  au  régiment  de  Picardie  9  et  les  capitaine- 
ries de  Viviers  et  Idoyon.  Fabert  9  après  avoir  mis,  au  mois 
de  février  1657 ,  les  frontières  de  Picardie  en  bon  état ,  se 
rendît  à  l'armée  qu'on  assemblait  entre  Rethel  et  Ghâteau- 
Porcien,  et  suivit  le  cardinal  de  la  Valette  à  la  prise  de 
Bouchain  et  du  Cateau-Gainbresis.  Employé  au  siège  de 
Laudrecies,  qui  capitula  le  a3  juillet,  Fabert  se  jeta  dans 
le  fos.^,  ayant  de  Teau  jusqu'à  la  ceinture,  et  conduisit 
les  mineurs  destinés  à  faire  un  logement.  Au  bruit  que  fai- 
saient les  travailleurs,  Talurme  se  répandit  dans  la  garni- 
son •  qui  s'arma  à  la  bâte,  et  vint  faire  feu  sur  les  mineurs. 
Ceux-ci,  encouragés  par  la  fermeté  de  Fabert,  ne  se  lais- 
sent arrêter  ni  par  le  feu  de  moiisqueterie  9  ni  par  les  fas- 
cinvH  ardentes,  les  pierres  et  les  pots  à  feu  que  l'on  fait 
pleuvoir  sur  eux;  ils  entament  la  muraille,  la  percent,  et 
commencent  la  première  chambre  à  raine.  Au  s^iége  de  la 
Capelle,  qui  se  rendit  le  19  septembre,  Fabert  chassa  les 
ennemis  d'une  demi -lune  ;  fit ,  sur  nnt*  langue  de  terre ,  de 
petits  logements  propres  à  contenir  10  hommes,  et  y  plaça 
les  plus  habiles  chasseurs  de  l'armée,  le  fusil  couché  en 
joue  vers  le  parapet  du  bastion  :  ces  chass>eurs,  tirant  avec 
beaucoup  d'adresse,  eurent  bientôt  écarté  la  garnison,  et 
les  mineurs  passèrent  en  sûreté  le  fossé  9  que  Ton  combla. 
Les  mineurs  ayant  ouvert  le  bastion  et  le  milieu  de  la 
courline,  ou  se  prépara  à  un  assaut,  que  le  gouverneur 
prévint  par  une  capitulation.  En  i638,  Fdberl  secourut 
deux  fois  Verceii.  Avec  60  car.ibiniers ,  il  attaqua ,  près  de 
Pumaro,  Tavant-garde  de  don  Francesco  de  Melos^  et  la 
mît  d'abord  en  désordre;  mais  cette  troupe  ayant  été  sou- 
tenue par  un  autre  corps  qui  n'était  pas  éloigné,  se  rallia, 
et  l'on  se  bailit  alors  avec  une  égale  fureur  :  Fabert  eut  son 
chapeau  percé  d'une  balle  et  son  cheval  tué  sous  lui.  Il 
combattit  à  pied  pendant  plus  d'un  quart  d'heure,  et 
contraignit  enfin  les  Espagnols  de  prendre  la  fuite  :  ils  lais- 
sèrent sur  la  place  40  cavaliers 9  et  Fabert  perdit  de  son 


6  DICnOlCNAïaE   HISTOaiQUS 

côlé  6  soldais  et  un  capitaine.  Nommé  sergent  de  baf^Uc, 
par  brevet  du  30  janvier  1639,  il  alla  au  siège  de^Thivas, 
où  il  défendit  une  hauteur  contre  Tarmée  du  prince  Tho- 
mas et  du  marquis  de  LéganèSy  qui  tentèrent  inutilement 
de  le  dépost^r.  Dans  un  moment  où  les  ennemis  faisaient 
un  changement  dans  la  disposition  de  leurs  troupes,  Fa- 
berl ,  «^apercevant  que  la  queue  de  leur  armée  était  en  dé- 
sordre,  marcha  à  pt-lit  bruit  le  long  d*une  colline  9  pénétra 
à  travers  un  bois  taillis,  tomba  sur  Tarrière-garde,  com- 
mandée par  le  duc  de  Parmo  ;  et ,  seconde  par  le  comman- 
deur de  Souvré  ,  il  Tattaqua ,  la  rompit ,  et  la  délit  entiè- 
rement :  aooo  Espagnols  y  périrent ,  et  un  plus  grand  nom- 
bre y  fut  blessé.  Ce  combat  dura  depuis  huit  heures  du 
matin  jusqu'à  trois  heures  du  noir ,  le  a6  juin ,  et  Fabert  y 
reçut  deux  coups  de  feu  dans  sck  bottes.  Le  prince  Thomas 
décampa  le  lendemain,  et  Chivas,  n*espérant  plus  de  se- 
cours, se  rendit,  le  a8.  Saluées  et  Bène  ne  firent  qu*une 
médiocre  résistance.  La  citadelle  de  Bène  ayant  refusé  de 
»e  soumettre,  on  l'emporta  d'assaut,  et  on  en  pansa  la  gar- 
nison au  fil  de  l'épée.  A  l'attaque  de  Turin ,  par  les  enne- 
mis, le  7  août,  Fabert  étant  sorti  de  la  citadelle,  ramena 
contre  l'ennemi  une  partie  des  troupes  qui  avaient  fui,  força 
une  barricade,  et  fondit  sur  la  seconde  ,  où  il  essuya  tout 
le  feu  de  la  mousqueterie  ennemie.  Quoiqu'il  eût  la  cuisse 
percée  de  deux  balles,  il  parvint  à  la  troisième  barricade, 
et  rentra  dans  la  citadelle,  où  il  perdit  connaissance.  Sa 
plaie  étant  devenue  très-enflammée,  fit  long-temps  crain- 
dre pour  ses  jours  ^1).  Il  fut  nommé  capitaine  au  régi- 
ment des  girdes- françaises,  par  commission  du  18  oc- 
tobre, et  m;iréchal  de  bataille,  par  brevet  du  même  jour. 
Au  combat  de  Quiers,  le  ao  novembre,  Fabert,  étant  à 
la  tèle  de  ses  chevau- légers»,  rompit  l'élite  des  troupes 


(1)  Le»  chirurgieiii ayant  (Icrîaré  qu'il  Tallait  faire  ramputation,lc  car- 
dinal la  Valette  et  Turenne  engageaient  Kjbvrt  k  s'y  sotiniettre  :  «Il  ne 
■  faut  pa^  mourir  pière  par  pièce  «  leur  dit  Fabert  ;  la  mort  lu'auia  tout 
•  entier,  ou  clic  n'aura  rien,  cl  p^'ut  être  lui  orbapperai-je.  •  En  effet  il 
guérit  aMez  prumptemeot  et  oonterTa  sa  cui^e. 


DBS   GENERAUX    FRANÇAIS.  7 

du  priuce  Thomas,  qui  fut  deux  fois  renversé  dans  un 
fossS,  \t  ne  s'échappa  qu'à  la  faveur  des  ténèbres.  En 
1640,  1*'£^be^t9  travesti  en  paysan,  s'introduisit  dans  la  vil- 
le d'Arras,  en  reconnut  les  fortifications,  revint  h  la  cour 
avec  de  nouvaux  renseignements  propres  à  appuyer  le  pro- 
jet qu'il  avait  eonçu,  et  déjà  donné,  d'entreprendre  le  siège 
de  cette  place.  Nommé  aide- de-camp  des  armées  du  roi, 
par  brevet  du  aa  avril  1641 9  il  combattit  à  la  bataille  de 
la  Uarfée,  le  G  juillet;  servit  au  siège  de  Donchery,  qu'on 
prit  le  1**  août ,  et  au  siège  de  Bapaume,  qui  se  rendit  le 
18  septembre.  En  i6)a,  Fabert  fit  la  campagne  du  Rous- 
sillon.  3ooo  Espagnole  occupaient  alors,  près  deCollîoure, 
une  colline  d'un  accès  difficile  ,  d'où  il  fallait  les  chasser,  si 
l'on  voulait  approcher  de  la  place  ;  mais  on  ne  pouvait  al- 
ler à  eux  sans  passer  un  ruisseau  (1).  A  la  tète  du  1*'  ba- 
taillon des  gardes  françaises,  qu'il  commandait,  Faberl 
s'a%ance,  joint  les  Espagnols,  les  repousse  sur  le  haut  de  la 
colline,  et  les  poursuit -jusqti 'aux  portes  de  Colliourc.  Le 
fort  d'Argillers  et  la  tour  de  Sainte-Thérèse  ayant  ensuite 
été  emportés,  on  s'empara  de  CoUioure  au  second  assaut, 
et  les  Espagnols  se  retirèrent  dans  la  citadelle,  qui  capi* 


(1)  Eo  aperceYant  le»  EspagaoU  rangés  sur  cette  hauteur,  le  maré- 
chal de  la  Meillerajc  fit  arrêter  les  troupes  pour  prendre  des  dispositions. 
Lor»qu*iI  passa  devant  Fabert,  celui-ci  le  salua,  en  baissant  son  espon- 
loo.  cil  ne  s'agit  pas  de  cérémonies,  lui  dit  brusquement  h  Meîllcraye , 
quand  il  fiiut  aller  à  l'ennemi.  •  Fabert,  sensible  à  ce  reproche,  s'avan- 
çait pour  en  demander  raison;  mais  Turenne  le  retint,  et  parvint  à  le 
calmer,  en  se  chargeant  de  l'explication.  Quelques  instants  après,  un  aide- 
de-campkii  apporta  Tordre  d'aller  parler  au  général.  Fabert,  piqué  de 
ce  qui  venait  de  se  passer,  et  de  ce  que  précédemment  'a  Meillerajc  avait 
appelé  sa  compagnie  aux  gardes  (et  Ckanoines  de  Fabert,  parce  qu'el- 
le avait  passé  deux  ans  k  la  cour,  refusa  de  quitter  son  poste,  et  répondit 
à  un  second  aide-de-camp  :  ■  Avez-vous  des  ordres  pour  le  bataillon  ?  je 

•  les  exécuterai  :  je  ne  marche  pas  autrement.  •  La  Meiileraye  vint  lui-mé* 
ae.  «  M.  Fabert,  oublions  le  passé,  donnez-moi  votre  avis  ;  que  fe- 

•  ron»-oous?>  —  ■  Voilà,  répondit  Fabert,  le  premier  bataillon  des  gar- 
»des  prêt  à  exécuter  vos  ordres  ;  nous  ne  savons  qu'obéir.  •  —  «  Point  de 

•  raacnof,  dit  la  Meilleraye:  je  viens  demander  votre  sentiment.»  —  «C'est 

•  d'attaquer,  dit  Fabert.—  Marche,  cria  la  Meilleraye.» 


8  OIGTIONNAIRE   HISTORIQUE 

tula,  le  10  avril.  On  fit  de  suite  les  dispositions  pour  le  siè- 
ge de  Perpignan  (i).  Fabert  quitta  ce  siège,  pourBccbm- 
pagner  le  roi,  qui  en  partit,  le  lo  juin.  Il  se  saisirae  la  vil- 
le de  Trévoux  par  stratagème,  et  revint  ensuite  devant 
Perpignan,  où  il  conduisit  un  renfort  :  cette  place  se  rendit, 
le  9  septembre.  Il  eut  un  brevet,  du  ai  septembre,  qui  lui 
assurait  le  gouvernement  de  Sedan.  Il  se  démit  de  sa  com- 
pagnie aux  gardes ,  au  mois  d*août  i645,  et  leva,  par  com- 
mission du  lo  janvier  i644«  un  régiment  qui  porta  son 
nom ,  et  qu'on  licencia  après  la  campagne  de  i65o.  On 
rétablit  gouverneur  et  lieutenant-général  des  principautés 
de  Sedan,  Rancourt  et  Saint-Mauges,  par  provisions  du 
§5  janvier  i644*  CSréé  maréchal -de-camp ,  par  brevet  du  4 
février  suivant,  il  servit,  en  cette  qualité  ,  en  i645,  dans 
Parmée  de  Catalogne,  commandée  parle  comte  d*Harcourt. 
Étant  entré  dans  le  Lampourdan«  à  3  lieues  de  Roses,  il 
chargea  un  gros  de  cavalerie  espagnole.  Pendant  cette  ac- 
tion ,  se  trouvant  en  avant  de  sa  compagnie  d'environ 
loo  pas,  il  entendit  le  bruit  confus  de  gens  qui  fuyaient; 
bientôt  il  reconnut  que  c^étaieiit  ses  chevau-légers  ,  que 
la  cavalerie  ennemie  avait  mis  en  désordre.  Il  courut 
aussitôt  pour  les  rallier;  mais,  n'ayant  pu  y  réussir,  il 
fondit  de  nouveau  sur  les  Espagnols ,  dont  il  tua  le  com- 
mandant. 11  fut  alors  environné,  fait  prisonnier,  et  con- 
diiitàRoscs.  Cette  place  capitula,  le  ab  mai ,  et  Pun  des 
articles  de  la  capitulation  remit  Fabert  en  liberté.   Arrivé 


(i)  LouÎH  XIII,  alors  malade,  TÎnl  au  camp,  et  chargea  Fabert  de  lui 
rendre  compte  tous  les  malins  des  opérations  de  la  veille.  Un  jour,  le 
graod-écuyer,  Ginq^Mars,  se  permit  de  critiquer  le  rapport  de  Fabert  : 
•Vous  avez,  dît  le  roi.  sans  doute  passé  la  nuit  dans  la  tranchée,  puisque 

•  vous  en  parlez  si  savamment.»  —  «Sire,  répondît  le  grand-écuyer,  to- 

•  tre  majeslé  sait  le  contraire •  —  «  Allez,  répliqua  Louis  XIII,  vous  m'ê- 

•  tes  insupportable.  >  Le  roi  accompagna  cette  repartie  de  choses  très- 
morlîliantcspourCinq-Mars,  qui,  sortit  l'œil  étincelant  de  colère,  et  dit  à 
Fabert:  «Monsieur,  je  vous  remercie.  •  —  «Que  dit  ilr    demanda  le 

•  roi,  ie  croîs  qu'il  vous  menace. •  —  «Non,  sire,  répondit    Fabert;  on 

•  n'ose  fiiire  des  meuacea  eu  prétence  de  votre  majesté,  et  ailleurt  on 

•  n'en  souffre  pas.  • 


OBS   6ÉNBEAUX   FRANiJÀIS.  9 

à  Perpignan ,  le  3  juin  9  il  en  partit  pour  ne  rendre  dam  son 
f^uvei|)enienl  de  Sedan,  le  1*'  juillt*t.  £n  164^),  il  se  trouva 
à  la  prise  de  Pionibino,  le  8  octobre,  cl  à  celle  de  Porto* 
Longone,  le  aç)  ;  puis  il  revint  encore  dans  son  gouverne- 
ment (i).  Il  leva  une  compagnie  de  chevau-lëgers  pour 
tenir  garnison  à  Sedan  ,  par  commission  du  1"  mars  i(i49» 
Le  roi  érigea  ses  terres  «le  la  Hé  et  de  Cérilly  en  marquisat, 
pur  lettres  données  à  Paris,  au  mois  de  mai  i65o,  rrgistrées 
au  parlement  de  Dijon,  le3o  juin.  Créé  lieutenant-général 
den  armées  du  roi,  par  pouvoir  du  20  septembre,  il  servît 
à  l'armée  de  Flandre ,  sous  le  maréchal  du  Plt^sAÎs.  On  lui 
donna,  en  i65'i  ,  rinspectiou  sur  toutes  les  villes  situées 
sur  la  Meuse,  ft  qui  (*taieut  dépendantes  de  la  couronne. 
Il  leva ,  par  commission  du  ao  mars ,  un  régiment  de  ca« 
valerie,  qu*on  licencia,  le  18  avril  i(i6i.  Nommé,  le  4i^n- 
\ier  i65i,  pour  commander  farmée  destinée  à  servir  au 
pays  dt?  Liège,  dans  rintérét  de  Télecteur  de  Cologne»  il 
sVmpara  de  Limbourg  et  des  états  de  Liège  ,  qu*il  évaoua , 
par  ordre  du  roi,  le  a4  niars.  Il  revint  à  Sedan,  le  %o  avril. 
Il  commanda  Tarmée  qui  s^assemhla  sur  la  frontière  de 
Cfaanip;igne,  p:ir  pouvoir  donné  à  Paris,  le  iSjuin.  It  as- 
siégea Slenai ,  le  18  du  même  mois,  et  donna  Texemple  à 
ses  troupes,  en  prenant  le  premier  un  pic  pour  remuer  la 
terre;  ses  lignes  furent  achevées  en  moins  de  6  jours, 
malgré  les  dillicultés  d*un  sol  pierreux ,  el  il  éleva  dt-s  re- 
tranchf  meuls  à  16  pieds  de  hauteur.  Ch  fut  à  ce  sié(((>  que 
Ton  vit ,  pour  la  première  fois,  les  parallèles  et  les  cavaliers 
de  tranchée  dont  Fabert  a  été  Tinventeur.  Sien.iise  rendit 
au  roi,  le  6  août,  et  S.  M.  permit  à  Fabert  de  régler  les 


'1)  Fabert  fit  ajouter  pluiieun  ouvrages  importaotNanifortiGralions  de 
Sedan,  el  v«»uîut  |ia)er  une  partie  de*  dëpeo«efl  avt-c  «e*  (épargnes,  Sea 
parent»  lui  ajant  fait  un  reproche  d'employer  ain»i  un  bî'D  qu'il  devait 
connervrr  a  m  famille,  il  leur  répondit  :  «  Si ,  pour  empêcher  qu'une  pla- 
>cequc  le  roi  m*a  <-onfiée  oe tombât  au  pouvoir  des  cnoemûi,  il  fallait  met* 
•  tie  à  une  bièclie  ma  personne,  ma  famille  et  tout  mon  bien,  je  ne  ba* 
•lancerai»  pa^  uo  moment  i  le  (aire.  > 


VI. 


lO  DICTIOnBTÀnLK  HISTORIQUE 

articles  de  la  capitulation  (i).  Faberteut,  en  4655,  ordre 
d*attaqiier,  avec  un  corps  de  troupes,  la  ville  de  UAîèrcs, 
où  la  veuve  de  Tancien  gouverneur  s*obslinait  à  demeurer 
contre  la  volonté  du  roi.  A  l'approche  de  Fabert*  madame 
de  Dussi  sortit  de  la  place,  dont  Fabert  eut  le  commande- 
ment ,  jusqu*à  ce  qu'on  eût  nommé  un  gouverneur.  Il  fa- 
vorisa la  désertion  de  4 régiments  lorrains,  qui  passèrent  du 
service  des  Espagiiois  au  service  de  France.  Il  fut  créé  ma- 
réchal de  France  par  Louis  XIV,  par  état  donné  àMardik, 
le  28  {uin  i65S.  Il  assista ,  en  1660 ,  à  rentrée  de  la  reine. 
Il  fit  reconnaître  Tautorité  du  roi  dans  Linchamp,  Marien- 
bourg,  Rocroy,  et  dans  les  autres  places  que  Tfispagne 
avait  cédées  à  la  France.  Le  roi  ayant,  en  i()6i ,  réformé 
plusieurs  conseillers-d'étnt,  conserva  Fabert  dans  une  de 
ces  charges.  Le  maréchal  Fabert  fut  nommé  chevalier  des 
Ordres  du  roi;  mais  il  eut  la  modestie  de  refuser  le  collier  (a). 
Par  arrêt  du  conseil-d'élat  du  roi ,  donné  à  Fontainebleau, 
le  a5  août  de  la  même  année ,  il  eut  le  droit  de  nomination 
et  finances  des  offices  orées,  par  édit  du  mois  de  mai  pré- 
cédent ,  au  bailliage  et  au  siège  présidial  de  la  ville  de  Se- 
dan. Il  mourut  dans  cette  ville ,  le  17  mai  166a  (3).  (C/i/t)- 


(i)  «La  conduite  de  Fabert,  son  courage  et  sa  vigilance  Turent  dignes 

•  de  l'admiration  du  roi,  présent  à  ce  siège.  {GazeUê  de  France  du  16 

•  août  i654}. 

(a)  Il  motira  ce  rerus  snr  ce  qu'il  ne  pooraît  pas  produire  les  titres 
exigés.  On  lui  fit  dire  qu'il  pouvait  produire  ceux  qu'il  voudrait,  et  qu'on 
ne  les  examinerait  pas;  il  répondit  qu'il  ne  voulait  pas  que  son  manteau 
fût  décoré  par  une  croix ,  et  son  Ame  deslionorée  par  une  imposture.  Ge 
fut  en  ce  sens  qu'il  écrivit  au  roi;  et  Louié  XIV  lui  répondit  que  ce  refus 
hiî  inspirait  plus  d'estime  pour  lui,  que  ceux  qu'il  honorerait  du  collier, 
ne  recevraient  de  gloirie  dans  ce  monde. 

(5)  Fabert  montra  dans  sa  dernière  maladie  la  même  fermeté  d'âme 
que  dans  le  cours  de  sa  vie.  Il  s'était  avancé  dans  sa  carrière  mîlitairo 
avec  beaucoup  de  rapidité,  et  cependant  chacun  de  ses  grades  ne  fut 
que  le  prix  d'une  belle  action.  Il  affrontait  tous  les  périls  et  y  échappait 
par  son  sang-froid.  Les  témoins  de  ses  exploits  pouvaient  à  peine  y  croi- 
re; et  le  vulgaire,  qui  cherche  loiij^ursdes  causes  extraordinaires  à  ce  qui 
est  au-dessus  de  sa  portée,  le  regardait  comme  un  sorcier,  et  n'expli- 


DES  GENERAUX   FRANÇAIS.  li 

nologie  tniUlaire  y  tom.II^  pag.  6105  Fie  de  Fabert,  par 
le  Kr^de  la  Barre;  Mémoires  du  Père  d'Avrigny,  Histoire 
militaire  f  de  At,  tie  Quincy;  l'abbé  le  Gendre,  Bouclas, 
Gazette  de  France,  Histoire  de  France^  par  AnquetU, 
ton.  Vil,  p.  474  ^^  475  ;  Biographie  universelle  ^  ancienne 
et  moderne  j  tom.  Xlf^^pag,  6;  Dictionnaire  universel  y  par 
Chaudon  et  Delandincy  tom.  VI,  pag.  433.) 

FAMICHON,  voyez  Bklvài.bt. 

M  Li  FARE  (GharleA,  marquis)^  lieutenant ^ général , 
naquit  le  17  {aiivier  161 5.  11  entra  dans  la  carrière  militaire, 
en  i636,  comme  enseigne  de  la  compagnie  colonelle  du 
régiment  de  Normmdie,  et  servit,  avec  ce  régiment,  au 
raTitaillemetit  d'Haguenan,  au  siège  de  Saverne,  et  à  la 
conquête  de  la  Franche-Comté,  en  1637.  11  obtint,  le  a4 
Janvier  i658,  une  cornette  dans  le  régiment  de  cavalerie 
du  cardinal  de  la  Valette,  et  servit  à  Tarmée  d'Italie,  au 
ravitaillement  de  Verceil ,  au  secours  de  Casai ,  au  siège  de 
Chivas,  et  au  comb.it  de  la  Roulte,  en  1639.  Devenu  ca« 
pitaiue  dans  le  même  régiment,  en  1640,  il  fut  encore 
employé  en  Italie,  et  y  servit  à  la  prise  et  aux  sièges  de 
plusieurs  places,  la  même  année,  et  en  1641,  164a  et  i643. 
Nommé  capitaine- lieutenant  de  la  compagnie  des  gendar» 
mes  du  cardinal  ftlazarin,  à  sa  création,  par  commission 
du  90  janvier  1644»  >1  servit  aux  combats  de  Fribourg,  au 


qiuit  que  ps?  le  tecoart  du  diable  les  hauts  fait»  qu'il  eotendait  racon- 
ter de  ce  graod  capitaioe.  Fabert  poutiuiit  la  grandeur  d'Ame  i  un  très* 
baul  degré»  On  prétend,  dit  Vohaire,  que  le  cardinal  Maurin,  propo- 
aaot  à  Fabert  de  lui  tervir  d^cspioa  dans  l'aroM^e,  «  Peut-être,  lui  répoo- 

•  dit  Fabert ,  faut-il  à  uo  ministre  des  gens  qui  le  servent  de  leurs  bras  «  et 

•  d'autres  de  leurs  rapports  ;  trouvez  bon  que  je  sois  dans  la  classe  des  pre* 

•  miers.»  Leseooemisde  Fabert  le  peignant  à  la  cour  comme  un  liomme 
do«il  iiCalbit  «e  méfier,  et  qui  agissait  dans  Sedan  plutôt  en  souverain 
qu'en  gouverneur,  Maaarin,  qui  le  connaissait  bien,  réjiondit  :  1  Abl  s'il 

•  fallait  »e  méfier  de  Fabert,  il  n'y  aurait  plus  d'h«*mme  en  qui  l'on  pût 

•  mettre  sa  confiance.  •  Fabert  ne  s'était  jamais  sérieusement  appliqué  à 
d'autre  science  qu'à  celle  de  la  fçuerre  :  mais  la  nature  l'avait  doué  d'uo 
gnmà  tena  et  de  beaucoup  de  jogement* 


ia  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE 

•iége  et  à  la  prise  de  cette  place.  Il  se  rendit,  en  i645,  an 
blocus  de  la  Mothe,  en  Lorraine ,  où  il  servit  eiuqualîté 
de  maréchal-de-campy  puis  aux  sii^ges  de  Bourbcmrg  et  de 
Menin.  Il  obtint  successivement,  en  1646,  le  commande- 
ment du  fort  RrescoUf  le  gouvernement  de  HautpouU  en 
Eoussillon ,  et  celui  de  Balaguier^  eu  Catalogne.  Il  se  démit 
alors  de  la  compagnie  des  gendarmes  du  cardinal  Mazarin. 
On  le  créa  maréchal-de-canip,  par  brevet  du  i5  iiovcmlire 
1G479  et  il  fut  fait  mcslre-de-camp-lieulenant  du  régiment 
de  cavalerie  du  cardinal  de  Sainte-Cécile,  lors  de  sa  levée, 
par  commission  du  i5  février  164S.  Il  servit  à  Tarmée  de 
Catalogne,  sous  le  maréchal  de  Schomberg;  se  trouva  au 
siège  de  Tortose,  et  emporta,  en  plein  jour,  une  demi- 
lune;  ce  qui  détermina  la  prise  de  la  place,  pur  assaut, 
le  10  {uillet.  Il  obtint,  par  provisions  du  la  août,  le  g<«u- 
vernement  de  Roses*  vacant  par  la  mort  du  marquis  de  la 
Trousse,  et  se  démit  du  gouvernement  de  Dalaguier  en 
faveur  de  son  frère.   Il  obtint  aussi,  par  commission  du 
même  jour ,  le  régiment  d'infanterie  qui  tenait  garnison 
dans  Roses  :  il  conserva  ce  régiment  et  le  gouvernement 
de  Roses  jusqu'à  sa  mort.  On  le  nomma  meslre>de-Ciim{i  eu 
chef  du  régiment  de  Ste. -Cécile,  après  li  mort  du  cardinal 
de  ce  nom,  par  comuiis»ion  du  36  mai  1649  '  ^^  régiment 
prit  alors  son  nom,  et  ne  fut  licencié  qu'après  sa  mort.  Le 
marquis  de  la  Fareeut,  le  18  janvier  i65o,  un  ordre  du 
roi  qui  Tautorisait  à  prendre  le  commandement  de  la  Ca- 
talogne, après  qu'on  aurait  arrétr  le  comte  de  Marchin. 
Créé  lieutenant -général  des  armée*»  du  roi,   par  pouvoir 
du  10  juillet  i652,  et  employé  eu  celte  qualité  à  Tarmée 
de  Catalogne,  en  i653,  il  servit  au  siège  de  Gironne.  Il 
mourut  le  18  février  1654.  [Clironologie  militaire  ^  tom.JV^ 
pag.  i36;  Histoire  des  Grafids-Officiers  de  la  Couronne, 
mémoires  du  temps ,  Gazette  de  France,) 

M  Li  FARE  DE  Sàixes  (Antoine- Hercule),  baron  de  la 

Farej  maréehal-de-ciunp  j  frère  putné  du  précédent,  na- 

uit  le  4  février  1614.  Nommé  capitaine  au  régiment  d'iu- 

fanterie  de  Calvisson,  lors  de  sa  levée,  le  ao  mars  1655,  il 


ras   GEITERAUX   FRANÇAIS.  IJ 

le  Kuiirit  â  Tarmée  d'Italie,  et  se  trouva,  la  même  année, 
4u  «Sége  de  Valence,  à  la  prise  de  Gandta  et  du  château  de 
Sartirane.  Il  servît  aussi  à  la  prise  de  plusieurs  postes,  et 
au  combat  du  Tësin,    où  il  fut  estropié  d'un  bras,  en 
i()3<i;  à  la  défense  d'Ast  et  au  combat  de  Montbaldon,  en 
1657.  11 -se  trouva  au  secours  de  Brème  et  de  Verceil,  en 
i6j8;  au  combat  de  Cencîo,  au  secours  de  Casai,  au  siège 
cl  à  la  prise  de  Chivas,  au  combat  de  la  Route,  en  1639, 
cl  au  siège  de  Turin,  en  1640.  Il  se  démit  de  sa  compagnie 
dlufanterie,  en  leva  une  de  chevau-légers,  par  commission 
du  1 4  mursi  1G419  et  la  commanda  aux  sièges  de  Coiltoure 
et  de  Perpignan  ,  en  164^;  à  la  bataille  de  Rocroy,  et  au 
siège  de  Thionville,  où  il  fut  estropié  de  l'autre  bras,  et 
fait  prisoimier,  en  i(i43.  Sa  compagnie  ayant  été  incorporée 
dans  le  régiment  de  la  Mellleraye,  le  7  janvier  i6)4«   ^ 
commanda  ce  régiment  au  siège  de  Gravelines,  la  même 
année,  et  au  blocus  de  la  Motbe,  en  164^.  Après  la  prise  de 
celte  dernière  place,  il  obtint  le  rang  de  mestre-de-camp 
de  cavalerie,  et  le  brevet  de  maréchal  de  bataille,  le  ao 
juillet.  Il  commanda  le  régiment  de  la  Meilleraye  au  siège 
de  Dunkerr^ue,  en  164^;  et  quitta  ce  régiment  pour  se 
rendre  en  Italie,  au  siège  de  Porto- Longoiie,  où  il  rendit 
de  grïinds  services.  On  lui  donna  le  gouvernement  de  cette 
pbce,  avec  le  brevet  «le  maréchal-de-camp,  le  3o  octobre. 
Il  mourut ,  au  mois  de  décembre  de  la  même  année ,  âgé 
de  35  «m 4.  [CUronologie  militaire^  iom.  /</,  p,  221 ',  H.iS'- 
toire  des  Grands -OJ/iciers  de  la  Couronne  y  t.  Il;  Gazette 
de  France,) 

DE  LA  FARE-SOUSTELLE  (Charles-Auguste) ,  chevalier^ 
pui^  ruiitte  (ic  la  Fare^  marvcual-dc-canip  ,  fib  de  Charles 
de  la  F.ire,  qui  précède,  entra  au  service,  comme  cor- 
■elle,  dans  un  régiment  de  cavalerie,  le  10  marx  1648; 
nais  il  n*y  scivit  point,  ayant  été  réformé,  le  a6  septembre 
wivaiit .  Il  passa  aux  mousquetaires,  en  i685.  Il  leva 
ttoc  compagnie  au  régiment  du  Roi  cavalerie*  par  com- 
■it»<ion  du  20  avril  1688;  servit,  avec  ce  régim1t>nt,  à  l'ar- 
du A  Ile  magne»  en  i(5go,  169a  et  itl93;  puis  en  Flandre, 


i4  mcrroNNAiRE  histobique 

iu8qu*à  la  paix.  Il  fui  employé  au  camp  de  Compiégne, 
en  1689,  et  à  Tarmée  de  Flandre»  en  1701.  Devenu  colonel 
d*un  régiment  d*infanlerîe  de  M>n  nom,  qu*il  leva,  par 
commission  du  7  mai  de  cette  dernière  année,  il  le  com- 
manda contre  les  religion naires  du  Languedoc,  eu  i^oS; 
au  secours  de  Cbamliéry ,  à  fatlaque  du  passage  de  la  Dru- 
nette,  au  hiége  de  Suze,  à  la  soumisition  des  vallées  de 
Saint-Martin  et  de  Saint-Germain,  à  la  prise  et  au  siège 
de  plusieurs  autres  villes  et  forteresses.  S*étant  particuliè- 
rement distingué  au  siège  de  Montmélian,  en  1705,  il  ob- 
tint le  grade  de  brigadier  d^infanterie,  par  brevet  du  a^ 
décembre.  Employé  en  Italie,  en  1706,  il  servît  au  siège 
de  Turin ,  et  se  distingua  encore  au  combat  qui  se  donna 
tous  celte  place.  Étant  rentré  en  France,  à  la  fin  de  la 
campagne ,  il  fut  employé  en  Guienne«  en  1707,  et  sur  la 
frontière  du  Daupbiné,  où  il  se  trouva  à  Taltaque  des  deux 
Sésannes,  en  ijdS.  Il  continua  de  servir  en  Daupbiné,  en 
'7^9  1710  et  1711.  Employé  à  Tarmée  de  Flandre,  en 
171a,  il  se  trouva  à  Tat laque  de  Denain,  aux  sièges  de 
Douay,  du  Quesnoy  et  de  Boncbain.  ^on  régiment  ayant 
été  réformé,  par  ordre  du  7  octobre  17149  1^  comte  de  la 
Farefut  entretenu  colonel -réformé  à  la  suite  du  régiment 
de  Piémont,  par  ordre  du  ^f\  décembre  suivant.  Il  obtînt 
le  grade  de  marèchal-de-cainp,  par  brevet  du  8  mars  1718. 
Il  mourut  le  3  juin  de  la  même  année.  {Chronologie  mUi^ 
taire,  loin.  Fll^  pag.  16;  annales  du  temps,) 

DB  Li  FARE  (Philippe-Charles,  marquis)^  maréchal  de 
France  y  fils  du  précédent,  naquit  le  i5  février  1687.  Il 
entra  aux  mousquetaires,  en  1701 ,  et  servit  à  la  défaite 
des  Hollandais,  f:ous  Nimègue,  le  11  juin  170a.  Devenu 
sous-lieutenant  au  régiment  du  Roi,  en  1705,  il  se  trouva  à 
la  prise  de  Brisacb,  le  6  sentembre;  à  la  bataille  de  Spire, 
le  i5  novembre,  et  à  la  prise  de  Landau,  le  16.  Pendant 
le  tiiége  de  cette  dernière  place,  le  marquis  de  la  Fare,  dé- 
taché avec  les  grenadiers,  attaqua  les  contre- gardes  de  la 
place.  Nommé  enseigne  de  la  colonelle  du  régiment  du 
Boîy  le  16  janvier  17049  il  commença,  avec  ce  régimeui, 


'JL.. 


DES  GÉNÉRAUX   FRANÇIIS.  l5 

h  campagne  à  rarmée  de  la  M*J5elle;  mais,  ayant  obUnu» 
par'com mission  du  7  juin,  le  régiment  d*infanterie  de  Gâ- 
tînais,  vacant  par  la  démÎKsioii  du  vicomte  de  Poudens,  il 
alla  le  ioindre  à  l'armée  d'Italie  9  et  servit  aux  sièges  de 
Terceil ,  dTvrée  et  de  sa  citadelle ,  ainsi  que  du  château. 
Il  se  trouva  à  la  prise  de  Vérue  9  le  10  août  1705,  et  à  celle 
de  la  Mirandole  9  le  1 1  mai.  11  commanda  la  brigade  de 
Vendôme,  à  la  bataille <deCa8S%ino,  le  16  août;  s'empara 
d'une  cassine  retranchée  sur  le  bord  de  l'Adda,  attaqua, 
avec  un  détachement  de  grenadiers,  et  emporta  les  retran-» 
chements  des  ennemis,  au  village  de  Montodens.  il  marcha 
à  la  réduction  de  Soucino,  le  25  octobre;  de  Montmélian, 
le  11  décembre,  et  à  la  bataille  de  Calcinato,  le  19  avril 
J706.  A  l'attaque  des  lignes  devant  Turin ,  le  7  septembre  y 
il  reçut  une  blessure  à  la  cuisse.  Employé,  en  1707,  à  l'ar* 
mée  du  Dauphiué,  sous  le  maréchal  de  Tessé,  il  se  jeta 
dans  Toulon  y  assiégé  par  le  duc  de  Savoie  et  le  prince 
Eugène 9  et  attaqua  avec  succès  les  hauteurs  de  Sainte- 
Calberine,  qui  furent  emportées  ;  ce  qui  obligea  les  enne- 
mis de  lever  le  siège,  le  22  août.  Employé ,  en  1708,  h  Iri 
même  armée,  sous  le  maréchal  de  Villars ,  il  eut  part  à  la 
prise  des  deux  villes  de  Sésanne,  qu'on  força,  le  1 1  août, 
à  la  vue  du  duc  de  Savoie.  Il  servit,  en  1709,  1710  et  171 1, 
sous  le  maréchal  de  Berwick,  à  l'armée  du  Dauphiué ,  qui 
couvrit  les  frontières.  Il  fut  fait  capitaine  des  gardes  de 
M*  le  duc  d*Orléans,  le  29  mai  1712,  et  servit  encore  à 
l'armée  du  Dauphiné,  sous  le  maréchal  de  Berwick,  qui 
mil  le  marquisat  de  Saluées  à  contribution.  Employé  à 
rarmée  d'Espagne ,  en  17149  il  servit  au  siège  de  Barce«- 
lonoe,  qui  se  rei-lit  à  discrétion,  le  12  septembre*.  On  le 
destina,  en  171a,  pour  commander  G  bataillons,  qui  de-> 
vaient  passer  an  secours  de  Ualte.  Créé  brigadier,  par  bre- 
vet du  1"  janvier  1716,  il  se  démit  alors  du  régiment  du 
Câlinais.  Il  obtint,  par  commission  du  i5  novembre  1717, 
le  ri'giment  de  Normandie,  vacant  par  la  mort  du  comte 
dWn^eunes.  On  lui  donna,  par  provisions  du  8  septembre 
1718,  la  lieutenance-générale  au  {gouvernement  de  Lan- 
guedoc^ pour  le  département  du  Vivarais  et  du  Yélai,  sur 


i6  nicnoififAiRE  histoeiqdb 

la  démissioD  du  comte  duRoiire.  Employé  sur  les  frontières 
d^Espagne,  en  1719^  il  servit  aux  sièges  de  Fontarabie,^qiii 
se  rendit,  le  16  juillet  ;  de  Saint-Sébastîen,  pris  le  1*'  août^ 
et  du  château,  qui  capitula,  le  17.  Il  se  trouva  à  la  prise 
du  château  d*l)rgel,  sui'  la  fin  de  la  campagne,  et  au  siège 
de  Roses.  On  le  fit  maréchal -de-camp,  par  brevet  du  10 
avril  1720.  Il  fut  nommé  gouverneur  du  château  d'Alais, 
et  des  Cévennes,  par  provisions  du  1"  janvier  1721.  On 
renvoya,  la  même  aufièe,  en  Espagne,  où  il  fut  créé  che- 
valier de  la  Toison  d*Or,  par  décret  du  ai  janvier  1722.  Il 
commanda  en  chef  dans  le  Languedoc,  par  commission 
du  22  février  1724*  Le  roi  le  fit  chevalier  de  ses  Ordres ,  le 
i3  mai  1731.  Employé  ik  Tarmée  du  Rhin,  par  lettres  du 
1*'  avril  i754f  il  ^e  trouva  à  Taltaque  des  ligpes  d*Ëtlii>gen, 
te  4  niai,  et  au  siège  de  Philisbourg,  où  il  monta  les  Iran* 
chées  ,  les  8  juin  et  8  juillet.  Il  marcha  ensuite  au  siège  de 
'Worms,  qui  se  rendit ,  le  23.  Créé  lieutenant- général,  par 
pouvoir  du  i**  août,  il  acheva  la  campagne  en  celte  qua- 
lité. Employé  à  Tarmée  du  Rhin,  par  lettres  du  1"  avril 
1735,  il  y  servit  jusqu^à  la  paix.  Il  obtint  la  lieutenance- 
générale  du  comté  Nantais,  sur  la  démission  du  maréchal 
d'Estrèes,  par  provisions  du  29  mars  i738«  et  se  démit  alors 
do  la  lieutenance-générale  et  du  commandement  du  Lan- 
guedoc. Employé  à  Tarmée  de  Ravière  et  de  Rohéme ,  par 
lettres  du  20  juillet  174  N  il  passa  des  premiers  en  Autriche, 
et  de  là  en  Bohème.  Il  fut  chargé,  pendant  Thiver,  de  la 
garde  du  château  de  Stfickna,  sur  la  Voltava,  où  il  eut  de 
fréquentes  escarmouches  avec  les  ennemis.  Il  commanda, 
le  26  mai  174^,  la  gauche  de  Ta rmée  française ,  au  combat 
de  Sahay.  Il  suivit  cette  armée  dans  sa  rc*traite  jusque  sous 
Prague,  où  on  le  chargea  de  la  défense  du  poste  de  la 
Chapellc-du-Piémont,  le  plus  avancé  du  côlé  des  ennemis. 
Pendant  70  jours  qu*il  lo garda,  il  en  passa  48  au  bivouac. 
L'armée  ayant  été  contrainte  de  rentrer  dans  Prague,  le 
marquis  de  la  Pare  défendit  la  ville  neuve.   Les  ennemis 
ayant  converti  le  siège  de  Prague  en  blocus,  le  marquis  de 
la  Fare  fui  détaché ,   avec  25  bataillons  et  ce  qui  restait 
encore  de  cavalerie»  pour  favoriser  rentrée  des  vivres  et 


DES  GENERAUX  FRANÇAIS.  I7 

des  fourrages  dans  la  place  9  et  pour  marcher  ensuite  au* 
devant  du  maréchal  de  Maîlleâiois ,  qui  devait  se  juiiidre  à 
Tarmée  devant  Praf^ue.  Il  s*avança  jusqu'à  Lilmeriiz;  m<iia 
les  ennemis,  qui  avaient  un  corps  considi^rable  posté  à 
irande»,  sur  TEIbe,  étant  sur  le  point  de  ne  placer  entre 
kii  el  Prague,  îl  résolut  de  se  rapprocher  de  cette  dernière 
ville  :  ce  qu*U  exécuta  avec  succès,  malgré  len  escarm<iu- 
clies  continuelles  des  ennemis.  Pendant  la  retraite  de  t'ar« 
mée,  depuis  Prague  jusqu'à  É^ra  ,  le  marquis  de  la  ¥àr€ 
fut  chargé  du  commandement  de  l'arrière  •  g<urde.  Cuns* 
tamment  (loursuivi  par  les  eimemis,  il  ne  se  laissa  point 
entamer.  Employé  à  Tarmée  de  la  Haute  Alsace  «  sous  le 
maréchal  de  Coigny,  par  lettres  du  1"  août  174*^,  îl  se 
trouva  ,  le  5  septembre  9  à  la  défaite  du  prince  Charles  de 
Lorraine 9  qui  fut  repoimsé  avec  perte  de  3ooo  hommes» 
au  passage  de  Ttle  de  Reignac.  Employé  à  Taruiée  du  Rhin, 
scMis  le  même  général',  par  lettres  du  1"  avril  i744*  ■!  com- 
bdiltil.  Je  5  fuillet,  à  l'attaque  des  lignes  de  Weis^embourg. 
Il  ccMomanda  à  Strasbourg  9  en  Tabsence  du  maréchal  de 
Coigny,  et  fosqu'au  départ  du  roi  pour  le  siège  de  Fribourg. 
Il  servit  ensuite  à  te  siège  :  Fribourg  capitula ,  le  6  novem*- 
bre,  et  les  châteaux  se  rendirent,  le  i5.  Le  marquis  de  le 
Fare  fut  créé  chevalier  d'honneur  de  madame  la  dauphine, 
par  provisioiM  du  ao  décembre.  Employé  à  l'armée  du  fias^ 
Rhin  ,  sous  H.  le  prince  de  Conti ,  par  lettres  du  1''  avril 
174^9  î'  ^  commanda  jusqu'à  l'arrivée  de  ce  prince.  Il 
cou&iarut  à  la  prise  de  Guerniesheim  ,  le  i5  fuillet.  Il 
coooounit  auMi  au  passage  du  Rhin ,  que  1*011  effectua,  le 
19,  eo  plein  jour,  à  la  vue  des  ennemis,  et  contribua  à 
les  rf^pouaser,  lorsqu'ils  attaquèrent  l'arrière-garde  de  Tar* 
loêe  française.  Employé  à  r«iriiiée  commandée  par  le  même 
prince,  par  lettres  du  1*'  mai  174^,  il  servit  au  siège  de 
lloBs^  où  il  monta  la  tranchée,  le  a^  juin ,  et  qui  capitulât 
le  1 1  iuilJet.  Il  Ht  en  chff  le  siège  de  Saint-G4iil<<in,  qui  se 
rrudii,  le  25,  rt  marcha  à  Charleroi,  qui  capitula,  le  a 
août.  Aéuni  à  l'armée  du  roi ,  par  lettres  du  1*'  septeuibrey 
il  €x>aibattit  à  Raucoux,  le  jj  octobre,  et  commanda  ttur 
la  CroBlière  de  Luxembourg,  et  daus  iei  jj^véchcs  »  iusqu'à 


VI. 


l8  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

la  fin  de  la  campagne.  Créé  maréchal  de  France,  par  état 
<lonné  à  Fontainebleau,  le  19  du  même  mois,  il  prêta  ser- 
ment ,  en  cette  qualité,  le  5o  novembre  :  son  état  fut  en- 
registré à  la  counétablîe,  le  16  septembre  174^.  Il  se  démit, 
au  mois  de  juillet  1747»  ^^  ^^  lieu tenance- générale  du 
comté  Nantais.  Dans  la  même  année,  il  fut  envoyé  à  Stras- 
bourg, pour  y  recevoir  madame  la  dauphine.  Il  obtint  Je 
gouvernement  de  Gravelines,  par  provisions  du  3  décem- 
bre 1751 ,  et  se  démit  alors  du  gouvernement  d'Alais.  Il 
mourut  à  Paris,  le  4  septembre  1752 ,  dans  la  66*  année 
»de  son  âge.  {Chronologie  militaire^  tom,  III,  pag»  558; 
mémoires  du  temps  y  ceux  du  Père  d*Avrigny  ,  Journal  his^ 
torique  de  Louis-le- Grand,  par  le  Père  Griffet  ;  Histoire 
militaire^  du  marquis  de  Quintry;  Bouclas,  Gazette  de 
France^ 

DE  LA  F  ARE  (Antoine,  baf*on,  pmn  }narquis) ,  maréchal- 
de-camp  j  chef  de  la  branche  de  la  Fare-Montclar,  de  la 
même  éimille  que  les  précédents,  fut  Êitt  capitaine  au  ré- 
giment de  cavalerie  du  Roure,  le  34  janvier  i658.  Il  mar- 
cha, avec  ce  régiment ^  au  secours  de  Verceil ,  et  servit, 
en  1639,  à  Tattaque  des  retranchements  de  Cencio,  au 
secours  de  Casai,  au  siège  de  Chivas,  et  au  combat  de  la 
Routte.  Eu  1640,  il  fut  employé  au  siège  de  Turin.  Il  servit, 
en  1641 ,  aux  sièges  d'ïvrée  et  de  Coni,  et  à  la  prise  de 
plusieurs  places.  Il  se  trouva,  en  164a,  aux  combats  de 
Villelongue ,  de  Martoreil  et  de  Lérida.  Il  fut  employé  au 
siège  de  Trin«  en  1643.  Étant  passé,  avec  sa  compagnie, 
dans  le  régiment  de  cavalerie  de  la  Meilleraye ,  au  mois  de 
février  1544*  >'  servit  au  siège  de  Gravelines,  la  même  an- 
née ;  à  celui  de  la  Mothe,  en  1645  ;  et  aux  sièges  de  Cour- 
tray,  de  Bergues  et  de  Dunkerque,  en  1646.  Il  leva  un 
régiment  dMnfanterie  de  son  nom,  par  commission  du  i3 
juin  1647,  et  servit,  la  même  année,  à  l'armée  de  Lom- 
bardie,  où  il  reçut  un  coup  de  mousquet,  en  remplissant 
les  fonctions  de  maréchal-général- des-logis,  'au  siège  de 
Crémone.  Nommé  mestre-de-c«imp-lieutenant  du  régiment 
dinfaiiterie  du  cardinal  de  Sainto-CécUe,  lors  de  sa  levée  « 


^ES   GÉNÉRAUX   FRAUÇAIS.  I§ 

p^r  commission  du  29  janvier  1648 ,  il  se  démit  alors  du 
ré^pment  qu'il  avait,  et  alla  servir  au  siëge  de  Torlose.  Il 
obtint ,  le  1  a  août  de  la  même  année  9  le  gouvernement  de 
Balagaier,  sur  la  démission  du  marquis  de  la  Fare»  son 
frère.  On  lui  donna,  le  14  novembre  suivant,  le  régiment 
de  Sainte- Ceci  le,  qui  prit  alors  son  nom,  et  qu*il  com- 
manda à  l'armée  de  Catalogne,  en  1G499  et  les  années 
suivantes.  Il  contribua  à  la  défense  de  Barcelonne ,  en 
i65i.  Créé  maréchal-de-camp,  le  1"  mars  iGSa,  il  con- 
tinua de  servir  à  Tarmée  de  Catalogne ,  jufiqu^à  la  prise  de 
Barcelonne.  Il  servit  au  siège  de  Sainte -Ménéhould,  eiK 
i655  «  et  fui  chargé  de  régler  les  articles  de  la  capiti||^lion 
de  cette  place.  Il  fut  nommé  gouverneur  de  Roi»es  et  n>es- 
Ire-de-camp  du  régiment  qui  y  tenait  garnison ,  à  la  mort 
de  son  frère,  par  provisions  et  commission  du  6  mars  i654: 
on  incorpora  ce  régiment  dans  celui  qu'il  avait.  Il  prit  alors 
le  00m  de  marquis  de  la  Fare ,  et  se  rendit  dans  son  gou- 
veroement.  On  le  fit  arrêter,  le  i5  avril  i655,  et  conduire 
à  la  citadelle  de  Montpellier,  pour  le  punir  d'être  parti  sans 
congé  de  la  cour,  où  il  était  venu  faire  un  voyage.  Il  se 
démit,  le  5  janvier  i656,  du  gouvernement  de  Roses  et 
du  régiment  qui  y  tenait  garnison.  Il  obtint,  le  7  juin  sui- 
vant «  sur  la  démission  d*un  de  ses  frères,  un  régiment  de 
cavalerie  de  son  nom,  qu'il  commanda  en  Italie,  au  siège 
de  ¥alemïe,  la  même  année;  au  siège  d'Alexandrie,  et  à  la 
prise  des  châteaux  de  Yaras  et  de  Novi,  en  1667,  ^^  ^" 
siège  de  Mortare ,  en  i658.  Après  la  paix,  on  lui  donna  le 
gouvernement  du  fort' de  Brescou  et  de  la  ville  d'Agde,  par 
pronsioos  du  27  janvier  1661.  Lors  de  la  création  des  char- 
ges et  lieutenant  de  roi  dans  les  provinces,  en  169a,  le 
■larqais  de  la  Fare  fut  pourvu  de  celle  du  département  dn 
Gévaadao.  Il  la  conserva,  ainsi  que  son  gouvernement  de 
Brescoa  et  d'Agde,  jusqu'à  sa  mort,  qui  eut  lieu  au  mois 
de  septembre  1 707.  {Chronologie  militaire ,  /.  f^I,  p,  540  ; 
Gazetie  de  France,) 

M  lA  FA&E-TORNAC  (Antoine-Denis- Auguste,  comu). 
maréchai^C'^camp  ^  d'une  autre  branche  de  la  même  fa.^ 


BO  mCTIOItffAIRE   HlflTORIQOC 

mille  que  le*  précédente ,  fut  reçu  page  du  roi ,  le  39  fiep- 
tembre  i68a.  Il  entra  aux  inouMiuetairefï,  en  ib85.  Il  servit ^ 
goufi  H.  It*  duopliîn,  aux  siégea  dç  Philisbnurg,  de  Man- 
heim,  et  de  FrancLendal,  eo  1688;  àPaltaque  de  Valeonrtt 
en  16894  et  à  la  bataille  de  Fleurus,  en  1690.  Nommé  lieu- 
tenant de  la  lueslre-de-camp  du  régiment  de  dragon»  de 
Barbesiéres  (depuis  Estrades),  le  17  janvier  1691 ,  avec  rang 
de  capitaine 9  du  même  jour,  il  servit  à  Tarmée  d'Allema- 
gne 9  et  se  trouva  au  siése  de  Namiir  et  à  la  bataille  de 
StfinLerque,  en  1692.  Il  fut  employé  à  Tarmée  d'Allema- 
gne, en  1695.  Devenu  capitaine  au  même  régiment  9  il 
oonlyina  de  servir  en  Allemagne,  eo  1694»  et  les  années 
snivanteH,  Insiprà  l<i  paix.  11  passa  en  Italie,  en  1700;  se 
trouva  aux  combats  de  Carpi  el  de  Chiari,  en  1701  ;  à  la 
défende  de  Crémone,  à  la  bataille  de  Luziara,  h  la  prise 
de  celte  place  et  à  celle  de  Borgoforle,  en  170a.  Nommé 
mestre-de-carop  du  second  régiment  des  dragons  de  L.'ui- 
guedoc»  par  commission  du  3  janvier  1705,  il  le  commanda 
à  1  armée  de  Saviùe,  sous  le  duc  de  la  Feuîllade,  en  17049 
•t  en  Languedoc  9  en  1705.  Il  fui  fait  lieutenant  de  roi  du 
fort  de  Brescou  ,  à  la  mort  de  son  père  9  par  commission 
du  28  février  170(1.  Il  continua  de  commander  son  régiment 
à  Tarraée  du  Houssillon,  en  1706,  1707  et  1708,  et  à  Tar  • 
mée  du  Dauphiné,  en  1709.  Créé  brigadier  9  par  brevet  du 
^9  mars  1710 4  il  fut  employé  à  l'armée  do  Dauphiné,  en 
1710,  et  à  Tarmée  du  Rhin,  en  171 1,  1719  et  1715.  lise 
trouva,  celte  dernière  année,  aux  sièges  de  Lindau  et  de 
Frîl>ourg9  et  contribua  à  la  défaite  du  général  Vaubonne. 
Le  second  régiment  des  dragons  de  Languedoc  ayant  été 
réformé,  par  ordre  du  10  novembre  17139  le  comte  de  la 
Fare  fui  entretenu  mestre-de-*camp*réformé  à  la  suite  du 
1*'  régiment  de  Languedoc.  Il  servit 9  en  qualité  do  bri« 
gadier  de  dragons,  au  camp  de  la  Saône,  en  1714^  el  fut 
replacé  me*»  tie- de -camp -lieu  tenant  du  régiment  d'Or* 
léans  dragons,  à  la  création  de  ce  régiment,  le  1''  avril 
1718.  Promu  au  grade  de  maréchal-de-camp  ,  par  brevet 
du  1*'  février  1719,  il  se  démit  du  régiment  d'Orléans  dra- 
gons» el  ne  servît  |dus«  Il  obtint ,  le  1*'  janvier  1720,  une 


DU  CÉHSBÀUX  FAINÇA».  SI 

place  de  cmniBandeor  de  Tordre  de  Saint-LooM,  dottt  Tex- 
prcfalfve  lui  avait  été  accorda  ^  le  as  nofembre  17 19* 
Pourvu  du  gnoremeioent  de  Viilefrancbe,  es  Roii«iîllon« 
|>ar  provMioM  da  4  «eptewbre  1713,  il  le  eon^terva  iasqu^à 
M  mon.  qui  eut  lieu  le  10  aoAt  1740.  Il  était  alori  âgé  de 
75  am.  {Ouxmoéogit  milUuirey  i.  F/J»  pag.  66;  GaaeUe 
de  FraMC€.) 

Bi  LA  FA  RE  (N....«  chevalier)^  avait  été  major  da  régi- 
meut  de  Chabrillaiit  cavalerie,  loni(|u*il  fut  créé  brigadier 
de  cavalerie,  le  5  janvier  1770.  On  le  créa  maréciiaL''de-r 
camp,  le  1"  mars  1780.  {Etais  militaires,) 

FARCIS  «  voyez  »*AiiGiHiit9. 

FARINE  (Pierre-Joncph 9  vicomte)^  maréchal-^^camp , 
naquit  a  D  jnrichard,  eu  Franche- Comté,  le  a  octobre  1770. 
Il  fit  de  boBne«étudeftaii  collège  et  àruniversilé  de  Besançon, 
où  il  «e  fil  remarquer  par  une  grande  facilité  tt  beaucoup 
d^applk-alîon.  Il  entra,  le  9  octobre  1791 9  dan»  le  a*  ba- 
lailloo  dci  volontaires  du  Doubs,  où  il  refusa  d*élre  nommé 
c-apilaîae  des  grenadiers ,  et  accepta  le  grade  de  sous-lieu- 
lenaMt.  Uétas^hé,  avec  sa  compagnie ,  à  H  lyence ,  à  la  fin 
•le  i79s«  il  fit,  au  commcDcement  de  1795,  la  retraite  avec 
raimêe  du  général  CnHtines,  et  se  dktlingua  plu^iieurs  fois 
d^  m  les  a  flaires  de  îsfuerre  qui  amenèrent ,  peu  de  tempn  a- 
près,  le  deblocus  de  Landau  ;  entre  autres,  dans  les  l)ois  de 
Savrme,  oii,  constamment  à  la  léte  îles  tirailleurs,  il  fut  bles- 
•édcéem  balles,  qui  lut  firentde  fortes  contuMons  à  la  télé 
rî  à  la  cuisse.  Il  se  fit  également  remarquer  à  la  bataille 
de  Kaisrrslaulero ,  livrée  au  prince  de  Brunswick  par  le 
rgénéral  floche.  Nommé  lieutenant  de  grenudiers,  le  i5 
Kplembre  I794«  cl  capihiiiie,  le  aa  février  1795,  il  fol 
ippelé  à  rétat-major  des  armées ,  comme  adjoint  aux  ad- 
fodaeto^énénim;  et ,  en  cette  qualité,  il  fut  attaché  à  la 
4i/ûdoa  Salol-Cjr,  faisant  partie  de  Parmée  qui  bloqua 
Hayence,  et  qui  eut  tant  à  so*.iffrir  de  la  faim  et  du  froid. 
Es  17969  le  capitaine  Farine  fit  partie  de  la  division  l>el- 
mat,  et  |>assa  le  Rhia  avec  Taraiée  de  Horeau.  Il  se  trouva 


M  2  DlCTIONNillLE   HISTORIQUE 

aux  affaires  de  Retichen,  Rastadt,  BopPingeD ,  Nortlinsenf 
Neubourg,  eto.  9  etc.  L*armée  étant  sar  le  Leck,  il  fut  choUi, 
par  le  général  Desaix,  pour  aller  9  à  la  tète  d*un  parti  de 
hussards,  établir  une  communication  avec  Tarmée  de  Sam- 
bre-et- Meuse,  sous  les  ordres  du  général  Jourdan ,  auquel 
il  porta  l'avis  de  la  marche  que  faisait  sur  elle  un  gros  corps 
ennemi,  délaché  de  Tarmée  autrichienne  opposée  au  gé- 
néral Moreau.    Le  capitaine  Farine  avait  à  parcourir  au 
moins  40  lieues  à  travers  un  pays  insurgé,  et  battu  en  tous 
sens  par  des  corps  ennemis.  Après  mille  dangers  et  plu- 
sieurs engagements,  il  arriva  à  Lichtenau,  près  d'Anspach, 
y  fut  accueilli  par  des  coups  de  canon,  et  une  vive  fusillade 
tirée  des  murs  de  la  ville ,  et  eut  bientôt  toute  la  popula- 
tion armée  du  bailliage  à  Pentour  de  son  bivouac.  Il  par- 
vint néanmoins  à  remplir  sa  mission  d'une  manière  qui  lui 
attira  des  témoignages  de  satisfaction ,  tant  de  la  part  du 
général  Bernadotle,  commandant  Taile  droite  de  Tarmée 
de  Sambre-ét-Meuse,  avec  lequel  il  se  mit  en  communica- 
tion ,  que  de  la  part  des  généraux  Desaix  et  Moreau ,  qui 
l'avaient  envoyé.  Lors  de  la  retraite  du  général  Moreau ,  le 
capitaine  d'état-major  Farine  fut  chargé ,  par  ce  général , 
de  ramener ,  de  Stockack  à  Huningue ,  le  parc  général  de 
l'armée,  plusieurs  centaines  de  prisonniers  de  guerre,  ainsi 
que  tous  les  bagages  des  corps  et  de  Tarmée.   Ayant  été 
rencontré,  le  3  octobre  1796,  dans  la  plaine,  entre  Aach 
et  Engen,  par  Tavant-garde  autrichienne  du  corps  du  gé- 
nérai Meerfeld ,  et  n^ayant  d'autres  moyens ,  pour  couvrir 
et  sauver  son -immense  et  riche  convoi,  que  de  combattre 
à  outrance,  avec  le  peu  de  cavalerie  à  ses  ordres,  contre 
celle  beaucoup  plus  nombreuse  des  Autrichiens,  Il  fit  tète 
à  l'ennemi»  et  reçut,  dans  une  mêlée  très-vive,  plusieurs 
coups  de  sabre  à  l'épaule  gauoho  et  à  la  tête  :  la  calotte  de 
fer  placée  sur  son  chapeau  fut  ooupée  de  coups  si  violents, 
qu'il  fut  renversé  de  son  cheval ,  fait  prisonnier,  et  conduit 
en  Bohème;  mais  les  dispositions  prises  à  l'avance  par  le 
capitaine  Farine,  et  la  courageuse  détermination  qui  l'avait 
porté  à  engager  le  combat,  sauvèrent  son  convoi,  qui  ré- 
trograda intact  sur  l'armée.  Après  6  mois  ou  environ  de 


DBS  «ENEIUIIX   FRANÇAIS.  dS 

captif  ité  dans  la  forteresse  de  Thérésienstadt  ^  le  capilaine 
Farine  revînt  en  France  sar  parole,  et  fut  bientôt  échangé. 
Nommé  aide-de-camp  du  général  de  division  Michaad,  le 
5  décembre  17979  il  salvit  en  Bretagne  cet  officier^généraly 
appelé  an  commandement  de  la  i5*  division  militaire.  Il 
fut  nommé  chef  de  bataillon  d*état-major,  le  10  septembre 
179g.  En  1800,  il  accompagna  son  général  à  Tarmée  d'Ita- 
lie, qui  était  alors  sur  le  ?ar.  Le  a6  décembre  de  la  même 
année,  au  passage  du  Mincio«  par  le  général  en  chef  Bru- 
ne, le  chef  de  bataillon  Farine  fut  un  des  7  ou  8  officiers 
d'état-major  cités  dans  le  rapport  officiel  de  cette  journée, 
pour  avoir  accompagné  le  général  Oudinot  dans  la  charge 
hardie  qn*il  6t  sur  rartillerie  ennemie,  qui  ébranlait  un 
corps  de  la  division  Boudet  :  cette  charge  enleva  une  pièce 
de  fsanon  à  l'ennemi,  et  rétablit  la  confiance  du  soldat 
français.  Devenu  chef  d'escadron  au  a3*  régiment  de  dra- 
gons. Farine  fit  la  campagne  de  i8o5,  en  Italie,  sous  le 
maréchal  Masséna,  se  distingua  au  passage  du  Taglia- 
meolo,  et  fut  cité  honorablement  dans  les  rapports  de  cette 
iffaire.  Dans  la  même  campagne,  il  fut  chargé  du  com- 
mandement d'an  parti  composé  d'infanterie  et  de'cavalerie, 
avec  ordre  d'explorer  et  d'observer  les  gorges  de  la  Garin- 
thie  :  il  a'avança  {usqu'au-delà  de  Tarvis,  et  sa  mission  lui 
attira  des  éloges  de  la  part  des  généraux  Mermet  et  Frésia, 
•eus  les  ordres  immédiats  desquels  il  se  trouvait.  En  1806, 
le  clief  d'escadron  Farine  fit,  avec  son  régiment,  la  cam- 
pagne de  Naples,  sous  le  maréchal  Masséna,  et  fut  nom- 
mé commandant  de  la  place  et  de  l'arrondissement  de 
Saleme,  emploi  qu'il  exerça  à  la  satisfiiction  de  l'autorité 
et  des  habitants,  jusqu'au  départ  de  son  régiment  pour 
ritalie  supérieure.  Il  fut  nommé  major  du  29*  de  dragons, 
le  7  JatiTier  1807,  et  devint,  le  7  avril  1809,  colonel  du  4* 
deméaie  aime,  qui  servait  alors  au  1*'  corps  de  l'armée 
d'Espagne,  et  qu'il  s*empressa  de  joindre.  Dans  la  nuit  du 
so  au  ai  décembre  1809,  le  colonel  Farine,  avtc  l'agré- 
ment du  général  Victor  deLatour-Maubourg,  sous  le  com- 
mandement duquel  il  était,  fit  exécuter,  par  une  partie 
de  son  régiment,  une  surprise' nocturne  qu'il  avait  conçue 


d4  mcnoNVAiRE  historiqce 

cootre  un  fort  poate  He  ouvalprie  espagiMile,  placé  au  viU 

lage  del  VîmiIIo  (Idanche) ,  et  dîMaiit  «le  trois  iîeu<fs  de  son 

cantonnement  :  la  réustita  de  ce  ooup  de  main  fut  sî  oont- 

plète,  que  9  sans  perdre  un  liomme  ni  un  dieval ,  on  ra- 

naena  aa  prisonniers  et  6 1  chevaux  enlevée  à  l'ennemi.  Cette 

action  fut  mise  avec  éloge  à  Tordre  dn  jour  de  la  division 

Latour- Maubourg ,  et  du  i"  corps  d'armée  9  commandé 

par  le  maréchal  duc  de  Bellune.    Après  le  passage  de  la 

Sierra- Moreaa,  a«  conuneucement  de  1810,  le  colonel 

Farine  9  avec  son  régiment  et  un  bataillon  d*iufanlerie , 

occupa  Vejer  de  la  Frontera  et  Conil,  postes  intermédiaires 

entre  Cadix  et  Tarilfa.  Il  observa  en  même  temps  la  cùle 

de  I^Océan,  et  les  points  de  Tarîffa  «  Algésiras  et  Gibralti«r. 

Le  14  mars  1810,  ayant  sous  ses  ordres  le  3*  bataillon  du 

95*  régiment  d*infauterie ,  et  un  escadron  de  son  régimeul, 

le  colopel  Farine  fut  chargé,  par  le  général  Latour-Mau- 

bourg,  d*une  forte  reconnaissance  surTarifia.  Ayant  trouvé 

i  5oo  Bspagnob  retranchés  dans  un  camp  sur  les  moatagnea 

de  la  Torre^Pena ,  il  n*hésita  point  »  malgré  l'infériorité 

numérique  de  sa  troupe,    à  ordonner  Taltaque   de  ce 

camp.    Son  infanterie  marcha  aux  Espagnols  au  pas  de 

charge ,  pendant  que  la  cavalerie  passait  au  galop  sous  les 

feux  de  Ifi  tour,  pour  tourner  la  position  de  Tennemi.  Plus 

de  i5o  Espagnolii  furent  tués,  et  toutes  les  munitions  et 

équipages  furent  pris  et  brûlés.  Le  colonel  Farine  s'étant 

porté  rapidement,  avec  sa  cavalerie,  sous  les  murs  de 

Tarifa  9  profita  de  la  terreur  des  habitants  pour  s'en  faire 

ouvrir  les  portes,  y  entrer  avec  sa  compagnie  d*élite,  et  y 

rester  le  temps  nécessaire  |[>our  bien  reconnaître  la  pboe , 

ses  fortifications  et  celles  de  Ttle  Verte,  qui  y  touche.  I/or« 

dre  du  jour  du  1*'  corps  s'exprima  ainsi  :  «Cette expédition, 

•  qui  fait  le  plus  grand  honneur  i  M.  le  colonel  Farine,  ne 

■  nous  a  coûté  que  4  hommes.  •  Lorsqu'au  commencement 

de  181 1  le  colonel  Farine  quitta,  avec  s>oti  régiment,  Ye)er 

de  la  Frontera  et  arrondissement  (1),  pour  se  rendre  au 


(1)  Les  JMkitaotf  4e  ottto  conteée  maaif—tèrtnl  leur  regret  de  ce  dé- 


Dtd   «EMERAUX    F&AXÇAl».  20 

liff e  de  Badajoi ,  que  l'ou  fit  dans  les  iiioiii  de  février  et  de 
mari  181 1,  il  8*y  distingua  de  manière  à  être  cité  hoiio- 
nbleinenl  dans  les  rapports  officiels  du  gc^néral  en  chef 
maréchal  SouU.  Le  16  mai  181 1 ,  à  la  bataille  d'Albuht*ra, 
le  colonel  Farioe,  à  la  tête  de  son  régiment,  fournît,  sur 
r&nfanterie  anglaise,  plusieurs  bell<'s  charges,  qui  furent 
citées  afcc  éloges  dans  le  rapport  officiel  du  même  mare.- 
chai.  Le  colonel  Farine  eul,  à  celte  affaire,  un  cheval  blessé 
grièvement  sous  lui  d*un  biscayen.  Le  a5  du  même  mois, 
à  Usagré,  en  Esiramadure,  le  V  régiment  de  dragons  étant 
tète  de  colonne,  reçut  ordre  du  général  de  division  Latour- 
Maubourg  de  passer  le  défilé  de  ce  village,  et  de  se  porter 
sur  les  hauteurs  en  afant.  Le  colonel  Farine,  malgré  Tar- 
tillerie  ennemie  qui  foudroyait  Tétroit  défilé,  parvint  à  le 
passer,  et  à  se  former  de  Tautre  côté;  mais ,  ik  peine  eut- il 
gagné  la  sommité  des  hauteurs,  qu'il  vit  à  10  pas  de  lui 
plusieurs  escadrons  anglais  qui  s*avançaient  au  pas ,  ayant 
derrière  eux  et  sur  leurs  flancs  toute  la  cavalerie  anglaine , 
espagnole  et  portugaise  :  son  cheval  fut  aussitôt  tué  d*un 
coup  de  pistolet  par  un  officier  anglais,  qui  n*en  était  pas 
à  4  pas.  Tombé  sous  son  cheval,  le  colonel  Farine  en  fut 
dégagé  de  la  manière  la  plus  courageuse  par  Tadjudunt- 
sous-officier  Dumontier,  et  le  maréchal-des-logis  Herbut , 
et  saaia  rapidement  sur  le  cheval  de  ce  dernier.  Bientôt  la 
mêlée  eut  lieu;  lecheval  de  troupe  qu'il  montait  ayant  encore 
été  tué  d'un  coup  de  feu ,  il  tomba  au  pouvoir  de  l'ennemi , 
et  fut  conduit  à  Lisbonne,  et  de  là  en  Angleterre,  où  il 
débarquai  Plimoulh,  le  :i8  juillet,  après  une  traversée  d'un 
mois:  il  y  fut  jeté,  quoique  malade,  dansun  cachot  humide, 
obscur  et  non  pavé,  où  il  resta  pendant  10  jours,  avec 
plusieors  officiers  franç.'^is,  prisonniers  de  guerre  comme 
lui,  et  même  quelques  fcnuues  de  ces  mêmes  officiers. 
Cette  conduite  irrita  tellement  le  colonel  Farine,  qu*il 


put  d'aae  manière  fort  honorable  pour  le  colooc!  Farine ,  qui  trouva  en 
cette  occasion  une  récompense  flatteuse  des  soins  qu'il  avait  mis  à  mMiu' 
tenir  sa  troupe  dans  une  excellente  dîscipliaç . 

11.  i 


20  DICTIONNAIRE   UISTOEIQUC 

forma  le  projet  de  se  toustraire ,  aussitôt  qu'il  le  pourrait^ 
à  une  captivité  qui  9  sans  aucuu  motif,  commençait  soua 
den  auspices  si  étranges.  Il  exécuta  ce  projet  9  au  prix  de 
beaucoup  d'argent ,  dans  les  derniers  jours  de  décembre 
1811  :  ce  fut  iiendanl  sa  captivité  en  Angleterre  que  le  co- 
lonel Farine  fut  nommé  baron,  le  6  août  1811.  Au  mois  de 
mars  1819,  le  colonel  Farine  fut  envoyé  à  Tarmée  de  Rus- 
sie, aveO  Tordre  d*y  commander  le  dépôt  général  de  cava- 
lerie et  des  remontes  de  Tarmèe,  d'abord  à  Varsovie ,  puis 
à  Elhingy  dans  la  Prusse*Orientale.  Envoyé,  h  la  fin  de  cette 
campagne,  avec  806  chevaux  de  toutes  les  armes,  organi- 
sés par  lui,  au-devant  du  maréchal  Maedonald,  dont  il  de- 
vait protéger  la  reiraite,  il  le  joignit  au-delà  de  Kœnigsberg; 
et,  après  avoir  pris  part  au  combat  de  Braunsberg,  ainsi 
qu'à  divers  autres  que  le  corps  du  dug  de  Tarenle  eut  à 
soutenir  jusqu'à  son  entrée  à  Danizick,  il  se  jeta  dans  cette 
place,  d'après  l'ordre  qu*il  en  reçut,  avec  la  cavalerie  qu'il 
commandait.  Le  baron  Farhie  eut,  dani  la  belle  et  longue 
défense  de  Dantzick,  le  bonheur  de  se  distinguer  plusieurs 
fois,  et  d*y  rendre  des  services  toujours  utiles.  Le  4  février 
181 5,  lors  de  la  forte  reconnaissance  confiée  au  lieutenant- 
général  napolitain  Detrez,  le  baron  Farine  commandait  les 
4  escadrons  de  cavalerie  qui  en  firent  partie.  L'infanterie 
napolitaine  s*étant  engagée  imprudemment ,  elle  fut  bien- 
tôt ramenée  en  désordre  par  1 5oo  Cosaques  ;  •  et ,  sans  une 
â  charge  faite  à  propos  par  le  colonel  Farine,  les  Napolitains 
•  auraient  tous  été  luiiUliblement  pris  ou  tués.»  C'est  en 
ces  termes  que  8*xprimait  le  rapport  officiel ,  et,  d'après 
lui,  la  relation  de  la  défense  de  la  place  de  Dantzick,  pu- 
bliée, en  i8i3,  parle  capitaine  d'Artois  (1}.  Dans  une  sortie 
faite,  le  97  avril,  dans  le  Nehru ;jg,  sortie  qui  fut  si  heu- 
reuse pour  le  ravitaillement  de  la  place,  et  qui  dura  4  jours, 
le  baron  Farine  fut  chargé  du  commandement  des  400 
hommes  de  cavalerie  qui  y  furent  employés,  et  qui,  par 
de  belles  charges  sur  l'infanterie  russe ,  et  par  leur  vigueur, 


(1)  Voyei  la  page  54  àm  cette  relation. 


DKS   GENEIUUX   FRÀUÇAIS.  ià'J 

ilribnèrenl  si  puiMamment  au  succès  de  ceUeopératioo» 
•QMi  utila  que  glorieuse ,  et  &  roccasion  de  laquelle  le 
eolooel  Farine  fut  cité  particuliëremeut  par  le  gouverneur. 
Fendaol  rarroî«iice  oonclu,  le  4  1^1°  i  <^o  Sîlésie,  après 
les  batailles  de  Luisen  et  Bautzen ,  la  garnison  de  DantzicL 
ayant  communiqué  avec  la  grande-armécy  le  colonel  Farine 
fnt  profno,  le  36  juio*  au  grade  de  général  do  brigade» 
d*jprès  les  rapports  avantageux  faits  sur  son  compte  par 
ce  même  gouverneur,  l^s  hostilités  ayant  recommencé t 
le  34  août,   le  général  Farine  put,  par  sa  conduite,  se 
montrer  digne  de  Tavancenient  qu*il  venait  d'obtenir.  Le 
99  du  même  mois,  il  commandait  la  première  ligne  dç, 
cavalerie  qui  chargea  si  vivement  les  4  redoutes  russes  éta- 
blies sur  le  front  de  Pilikendorf ,  et  qui  s'en  empara ,  après 
a%oir  sabré  ou  fait  prisonniers  tous  les  fantassins  qui  les 
•cciipaieat  (1).  Quelque  temps  après,  les  chevaux  de  \\ 
cavalerie ,  qui  avaient  survécu ,  ayant  été  mangés  par  la 
^mîiOD ,  le  général  Farine  fut  chargé  du  commande- 
■Mal  d'une  brigade  d'infanterie  t  en   remplacement  du 
géaéraJ   Breissand,  mort  de  ses  blessures.  On  lui  donna 
k  remplir  les  fonctions  de  chef- d'état -major -général» 
à  la  place  du  général  d'Héricourt,  atteint  d'une  mala- 
die très-grave;  fonctions  qui,  pendant  les  deux  derniers 
mois  du  siège  ^  firent  peser  sur  lui  tous  les  détails  de  la 
capitulation  et  de  l'évacuation  de  la  place.  Le  %  janvier 
ibi4  *  la  garnison  ayant  été  forcée  de  se  rendre  prisonnière 
de  gnerre,  le  général  Farine  suivit  son  sort  »  et  fut  emme- 
né 4  &iovr,  en  L-kraine,  d'oii  il  envoya,  le  4  juin,  de*€on- 
crrt  arec  les  autres  généraux  français,  également  prison- 
niers de  guerre,  son  adhésion  à  la  déchéance  de  Buonapar- 
le,  et  au  retour  des  Bourbons.  Il  partit  bienlêt  après  pour 
rentrer  en  France,  où ,  le  99  juillet,  il  fut  nommé  par  le 
roi  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis, 
et,  le  s3  août,  commandeur  de  celui  de  la  Légion-d'Hon- 


f  I   Vnjn  let  pages  219  et  a3o  de  la  rehtioo  de  la  défeate  de  Dantiick, 
4é\^  citée. 


a8  DICTIONNAIRE    HISTORIQllE 

neur.  Au  mois  de  février  i8i5 ,  le  général  Farine  fut  envoyé 
en  Alsace,  comme  adjoint  à 'Tinspection -générale  de  la 
cavalerie,  et  il  exerçait  cette  fonction ,  à  Strasbourg,  lors- 
delarentréedeBuonaparteàPariSfIe  20  mars.  Le  7  avril  sui- 
vant (leroi  ayant  alors  quitté  la  France  depuÎ!«  quinze  jours), 
le  général  Farine  reçut  du  ministre  de  la  guerre  Tordre  de 
prendre  le  commandement  de  la  1'*  brigide  de  la  5*  division 
de  cuirassiers,  brigade  composée  des  5*  et  10*  régiments  de 
cuirassiers,  alors  cantonnés  en  Alsace.  Celte  division  reçut, 
le  G  juin ,  Tordre  de  se  rendre,  à  marches  forcées,  à  Metz, 
puis  à  Mézières,  et  enfin  à  Charleroi ,  où  elle  arriva,  le  i5 
au  soir.  Le  lendemain  ,  16  juin ,  à  la  balaille  de  Fleurus, 
la  brigade  du  général  Farine,  et  une  partie  de  la  division  De- 
lort,  firent,  en  avant  de  Ligny ,  une  charge  qui  eut  le  plus 
grand  succès,  et  décida  la  retraite  de  Tarmée  prussienne  : 
ce  fut  dans  cette  charge  que  le  prince  Blucber  fut  terrassé 
^t  courut  de  si  grands  dangers.  Le  général  Farine  y  fut  blessé 
d*un  coup  de  sabre  à  Tépaule  gauche.  Le  18,  à  Waterloo,  le 
général  F.irine  eut  trois  chevaux  tués  sous  lui,  et  fut  blessé 
fl*une  balle  à  la  tête.  Dans  cet  étal ,  il  se  retira  dans  ses 
foyers,  à  ParÎH,  et  ne  suivit  point  Tarmée  au-delà  de  la 
Loire.  En  décembre  181 5,  le  général  Farine  fut  chargé, 
par  le  ministre  de  la  guerre,  duc  de  Feltre,  d*aller  licen- 
cier plusieurs  corps  de  cavalerie,  dans  la  31*  division  mî« 
litaire.  En  1816,  Il  fut  envoyé  dann  la  4*  division  militaire 
(à  Nancy  et  à  Lunéville) ,  comme  inspecteur  de  cavalerie. 
En  1817,  il  eut  la  même  mission  dans  la  10*  division  mili- 
litaii'e  (à Toulouse,  Auch  et  Carcassonne).  En  1818,  il  prît 
Je  commandement  du  dépôt  général  des  remontes  dcCaen,- 
commandement  qu'il  exerce  encore,  en  182a.  Le  roi,  en 
témoîgn -ge  de  sa  satisfaction  pour  les  services  du  général 
Farine,  daigna  lui  accorder,  le  i*'  mai  i8ai ,  le  titre  de 
vicomte,  et  le  nommer,  par  ordonnance  du  20  juin  1822, 
inspecteur  d'armes  pour  la  cavalerie.  {Etats  milUairts, 
annales  du  ttmps.) 

FARNEZE  (Odoartl,  duc  de  Parme,  commandant  d'ar^ 
mée,  naquit  le  28  avril  1612.  Il  devint  duc  de  Parme  et  de 


4 


CES   GENERAUX    FRINÇAIS.  ^9 

Phijsanee,  en  i6aa,  à  la  mort  de  son  père.  S'ëts^nt  brouillé 
BTec  PEspagne,  en  1635,  il  s'unit  aux  Français,  et  partît  ^ 

de  Plaisiance ,  pour  les  joindre,  le  i"  septembre,  avec  Sooo 
hommes  de  pied  et  looo  chevaux,  quelques  pièces  de  ca- 
non, des  munitions,  et  un  grand  nombre  de  pionniers. 
Dans  sa  route,  il  fut  attaqué  par  6ooo  Espagnols,  auprès  ^ 

de  Poote-Corone.  Aidé  par  les  conseils  d*un  ancien  capi- 
taine da  régiment  de  Sault ,  que  le  maréchal  de  Créqui  * 
lui  avait  envoyé,  le  duc  de  Parme,  après  de  vives  escar-  | 
mouches,  où  il  eut  toujours  l'avantage,  obligea  lesEspa-  i 
gnols  de  se  retirer,  et  joignit  le  maréchal  de  Créqui  sur 
le  bord  du  Tanaro,  prèn  d'Alexandrie.  Us  investirent  la 
ville  de  Yalence,  le  lo  septembre;  mais  le  duc  de  Savoie, 
qui  De  voyait  pas  volontiers  les  Français  faire  des  conquêtes' 
en  Italie,  se  rendit  fort  tard  devant  Valence,  et  contrl- 
baa ,  par  sa  lenteur ,  à  obliger  le  maréchal  de  Créqui  d'en 
lever  le  siège,  le  a4  octobre  :  les  Espagnob  avaient  ravi- 
taillé la  place  par  le  quartier  où  commandait  uu  officier 
sftfoyard.  Les  Espagnols,  qui  étaient  rentrés  dans  Candia, 
la  remirent  aux  confédérés ,  à  discrétion,  le  i6  novembre. 
Les  troupes  furent  alors  mises  eu  quartiers  d^hiver.  En 
1656,  le  due  de  Parme, vint  à  la  cour  de  France,  pour  y 
concerter  les  opérations  de  la  campagne  suivante  :  il  arriva 
à  Paris,  le  ii  février,  et  eut,  le  lo  mars,  un  pouvoir  de 
lieutenant-général  commandant  l'armée  d'Italie,  conjoin- 
tement avec  le  duo  de  Savoie.  Cette  armée  des  confédérés 
passa  le  Pô,  vers  Bremo,  prit  Romagnano  et  Ollegîo,  au  mois 
de  juin.  Le  duc  de  Parme  se  trouva  au  combat  duTéstn,  qui 
dura  quatorze  heures,  le  33  juin,  en  iGSj.  Il  (ir,  en  164 "if 
son  accommodement  avec  l'Espagne.  Il  mourut  le  10  sep- 
tembre 1646.  [Chronologie  militaire  y  tom.  I ,  pag.  4^4  >  ^^ 
continuateur  du  Père  Parùely  Moréri ,  Mémoires  pour 
t histoire  y  depuis  1660  justfu'en  1716.) 

DB  FAUDOAS  DE  SiRiixAc  (Pierre) ,  était  capitaine  d'une 
compagnie  de  chevau-l^gers,  lorsqu^il  fut  promu  au  grade 
de  maréchal'de-camp  ^  le  19  juillet  i65i.  Nous  n*avons 


I  3o  DICTIONKATBE    nîSTOEIQtlf 

trouvé  ouUe  part  le  détail  de  ses  services,  et  la  date  de  sa 
i  mort.  (  Chronologie  miUiaire  j  iom.  VI,  pa%.  3o8.) 

DB  F AUDO  AS  (  N. . . . ,  marqiUs) ,  maréchal  -  ^  -  camp , 
parent  du  précédent»  fut  fait  deuxième  cornette  des  cke- 
vau-légers  de  Bourgogne,  le  34  août  1759.  Il  devint  en- 
seigne des  gendarmes  de  Flandre,  le  ao  février  1761,  et 

I  passa  sous- lieutenant  des  gendarmes  d*Artois,  en  176a. 

Après  avoir  parcouru  successivement  plusieurs  autres  gra^ 
des ,  il  fut  nommé  brigadier  d*infanlcrie ,  le  5  décembre 

\  1781 ,  et  marécfaal-de-camp,  le  g  mars  1788.  [Etats  mili-- 

tairtsJ) 

DB  FAURE  (Henri)  ,  ches^alier  des  Chaberts^  marécha!" 
de-camp,  naquit  à  Saint- Peray,  en  Yivarais,  le  7  sep- 
tembre 1738. 1!  entra  au  service,  comme  cadet  volontaire^ 
au  régiment  de  Guîenne  infanterie,  le  1*'  avril  1755 ;  de- 
vint lieutenant  en  second  de  grenadiers,  le  »**  novembre 
1756;  enseigne,  le  a8  janvier  1767,  et  lieutenani ,  le  a5 
.  juillet  1758.  S*étant  embarqué  pour  le  Canada,  avec  le 
régiment  de  Guienne,  en  1765,  il  fit  toute  la  guerre  de 
sept  ans  ;  s*y  trouva  à  toutes  les  actions  qui  eurent  lieu, 
notamment  à  la  prise  du  fort  de  Niagara,  situé  à  5  lieues 
de  la  cataracte  de  ce  fleuve,  et  y  reçut  trois  blessurcd  assez 
graves.  La  paix  ayant  été  conclue,  il  revint  en  France,  où 
il  fut  fait  lieutenant  de  grenadiers,  le  1 1  mai  1769.  Jl  s'em- 
barqua, la  même  année,  pour  la  Corse,  et  y  lit  la  cam- 
pagne qui  assura  la  conquête  de  cette  Ile.  Il  fut  fait,  le  i5 
juin  17749  capitaine  au  régiment  Dauphin,  dans  lequel  on 
avait  incorporé  le  régiment  de  Guienne.  Il  devint  capitaine- 
commandant  dSins  le  régiufient  Dauphin,  le  3  juin  1776, 
et  passa  capitaine  en  second  dans  le  régiment  du  Perche, 
dédoublement  de  celui  de  Dauphin,  à  la  formation  du  11 
juin  1776.  Il  commanda  un  détachement  du  régiment  dn 
Perche ,  embarqué ,  en  1 779 ,  sur  le  vaisseau  le  Sou\>erain, 
et  se  trouva  aux  trois  combats  de  mer  soutenus,  en  1780, 
par  le  comte  de  Guiche  contre  Tamiral  Rodney.  Ce  fut  en 
considération  de  la  manière  distinguée  avec  laquelle  il  s'é- 


DES   GENERAUX   FRANÇAIS.  5l 

ri 

tait  comporté  dans  ces  dilTéreates  aclions ,  et  des  blessures 
qu'il  y  avait  reçues  »  qa*on  lui  accorda,  le  4  avril  1781,  lu 
bref el  d*uii  peusion  de  3oo  livres.  Il  fut  nommé  capitaine- 
eommaiidant,  le  i5  mai  de  la  même  année,  et  créé  che- 
valier de  Saint-Loni»,  le  i3  octobre  9>iivant.  Il  sVmlwirq'ia, 
avec  le  a*  bataillon  du  régiment  du  Perche,  en  178a,  et  (it 
la  campagne  de  mer  de  cette  aimée  et  la  suivante.  Il  fut 
nommé  capîl  aine-commandant  la  compagnie  des  chasseurs 
de  ton  régiment,  le  29  août  1765.  Dans  les  premiers  mois 
de  1791,  on  lui  confia  le  commandement  de  1200  hommes 
de  diversea  armes ,  avec  4  pièces  de  canon ,  pour  apaiser 
un  mouvement  que  Ton  craignait  à  Plougerneau,  en  Bre- 
tagne. Il  réussit  parfaitement  dans  cette  mission,  et  sans 
qn*il  en  résultât  la  moindre  effusion  de  sang.  Ilémigra, 
dam  la  même  année  1791  ;  et,  dès  son  arrivée  au  canton- 
nement d*Ath,  on  lui  donna  le  commandement  des  grena^ 
diers  français  qui  avaient  quitté  la  France.  Nommé  lieu- 
tenant-colonel,  le  i5  novembre  179s,  il  fit  la  campagne 
de  cette  année ,  d*abord  comme  commandant  les  avant<^ 
postes  de  Tarmée  de  Mgr.  le  duc  de  Bourbon;  et,  lorsque 
l'oiganisation  de  cette  armée  fut  rendue  définitive ,  il  j 
devint  major  de  Tavant-garde ,  emploi  qu^il  conserva  jus- 
qu'au licenciement  de  ce  corps.  Il  fut  fait  capitaine  de 
grenadiers  au  régiment  de  Vioménil,  en  1 794.  Ce  régimeni 
ayant  été  licencié,  en  1795,  le  chevalier  des  Chaberts  se 
renclîl  à  Tannée  du  prince  de  GoUdé  y  où  il  fut  nommé 
ftmrrier-mafor  dans  rinfanlerie  noble.  Il  devint  ensuite 
lieutenant  dans  le  même  corps ,  où  il  scYvît  sans  interrup- 
tion îuaqu*au  Kcenoîement  du  i5  février  1801.  A  cette  der- 
nière époque,  conservant  son  rang  d'activité,  il  lui  fut  ac- 
cordé, par  S«  M.  britannique,  un  traitement  de  demi- 
folde,  qui  a  cessé,  le  3  mai  18149  époque  à  laquelle  la 
chevalier  des  Chabevts,  qui  avait  quitté  Gracovie,  en  Po- 
logne, rentra  en  France,  &  la  suite  de  S.  M.  LouisXVItl.  Ilfnt 
breveté  maréchal-de-camp ,  le  3  janvier  181 5,  pour  tenir 
rang  à  dater  do  i3  novembre  1809.  Il  comptait,  en  1814  « 
^  ans  1  mois  3  {ours  de  service,  en  y  comprenant  aa 
campagnes.  {EtaU  miliiairw.  Moniteur.) 


I 


52  DICTfOWNÀiRE    HISTORIQUE 

DB  FAY  (Jean-Hector),  marquis  de  la  LMour^Maubourg, 
maréchal  de  France^  naquit  en  i684*  ^^  entra  aux  m&us- 
quetaires,  en  1698;  fui  fait  lieutenant  réformé  au  régiment 
du  Roiy  le  9  avril  1701  »  et  servit,  la  même  année»  à  Tarniée 
de  Flandre ,  qui  occupa  les  villes  g^trdées  par  des  garnisons 
hollandaises.  Nommé  capitaine  au  régiment  de  cavalerie 
de  Moutperoux ,  le  ag  mars  1702  y  il  rétablit ,  avant  l'entrée 
de  la  campagne 9  sa  compagnie,  qui  avait  été  entièrement 
détruite  à  Crémone.  Il  leva,  à  ses  dépens,  un  régiment 
d*infanleriedesonnom,  par  commission  du  14  mai  suivant. 
Il  servit,  en  1703,  sous  le  maréchal  de  Tallart,  au  siège 
duVieux-Brisack,  qui  capitula,  le  6  septembre.  Détaché  de 
cette  armée,  en  i^o^i  avec  son  régiment,  pour  renforcer 
Tarmêe  de  Flandre,  il  concourut  à  empêcher  Tarmée  enne- 
mie de  forcer  les  lignes  construites  sur  la  frontière,  pour 
couvrir  les  possessions  de  TEspagne.  Il  servit  pendant  une 
partie  de  la  campagne  de  1706,  sur  la  Moselle,  à  Tarmée 
commandée  par  le  maréchal  de  Yillars.  On  i*en  détacha 
pour  renforcer ,  en  Flandre ,  Tarmée  du  maréchal  de  YiU 
leroi.  Chargé  d'occuper  les  passages  de  la  forêt  de  Soignes, 
il  fit  échouer  les  desseins  de  milord  Marlboroug,  qui  mena- 
çait la  ville  de  Bruxelles.  Il  obtint,  par  commission  du  a3 
fanvier  1707 ,  le  régiment  d'infanterie  de  Ponthieu ,  vacant 
par  la  démission  du  marquis  de  Céberet,  qui  passait  au 
régiment  du  Perche.  Il  servit,  la  même  année,  à  Tarmée 
du  Dauphiné ,  sous  le  maréchal  de  Tessé.  Attaqué  dans  les 
lignes  de  Suxe ,  par  le  prince  Eugène ,  il  se  fit  jour  à  travers 
les  ennemis,  et  se  retira  à  Suze,  puis  à  Exiles.  Il  servit,  en 
1708,  k  Tarmée  de  Savoie ,  sous  le  maréchal  de  Yillars.  A 
la  tête  de  deux  régiments,  il  passa  le  premier  le  Galibicr, 
passage  difficile  et  jusqu'alors  inconnu  ;  empêcha  le  blocus 
de  Briançon,  et  repoussa  ,  au-delà  du  mont  Genèvre,  de 
gros  détachements  ennemis  qui  voulaient  s'emparer  des  pas- 
sages. Il  servit,  en  1709,  à  la  même  armée,  sous  le  maré- 
chal de  Berwîck ,  qui  mit  le  duc  de  Savoie,  quoique  très- 
supérieur  en  force ,  hors  d'état  de  rien  entreprendre.  Em- 
ployé à  la  même  armée,  en  1710,  1711  et  171a,  il  fut 
chargé  du  commandement  de  toutes  les  avant  et  arrière- 


DES   GkWKÂlSX    FKANÇAIS.  33 

gardas •  soit  lorsque  l'armée  eutra  en  Piémont,  pour  y  éta- 
blir des  coutributioDS  eu  forçant  les  barricades  de  la  vallée 
deSlure  et  de  celle  de  Saiut-Pierre»  soit  eo  repoussant 
Tarniée  ennemie»  lorsqu'elle  entra  en  Savoie  »  dans  le 
dessein  de  porter  la  guerre  en  Franche-Comté.  Il  servit, 
en  1713,  à  Tarmée  de  Catalogne,  sous  le  maréchal  de 
Berwif  k,  el  se  trouva  au  siège  de  Barcelonne,  et  à  l'assaut 
douoé,  le  II  septembre  1714»  ^  celte  place,  qui  se  rendit, 
le  la.  Il  servit,  en  171 5,  sous  les  ordres  du  chevalier 
d'Asfeld,  à  la  conquête  et  à  la  soumission  de  Ttle  Maiorque. 
Il  V  démit  du  régiment  de  Poulbieu  ,  le  17  décembre  ,  et 
fut  entretenu  colonel-réformé  à  la  suite  du  régiment  de  la 
Marine ,  par  ordre  du  même  jour.  On  le  créa  inspecteur- 
général  de  l'Iufenterie,  par  ordre  du  i5  mai  1718.  Promu 
au  grade  de  brigadier,  par  brevet  du  1*' février  1719,  il 
commanda ,  par  pouvoir  du  16  mars ,  les  troupes  que  le 
roi  fit  avancer  sur  les  côtes  maritimes  des  provinces  de 
Picardie  et  de  Normandie ,  et  dans  retendue  du  gouverne- 
ment du  Havre-de-Gràce  :  ces  troupes  étaient  destinées  à 
passer  en  Angleterre,  à  la  tète  du  contingent  que  la  France 
devait  fournir  aux  Anglais.  Le  marquis  de  Latour-Maubourg 
fut  employé  au  camp  de  la  Sambre,  par  lettres  des  29  juil- 
let 1737  et  a  août  173a.  Créé  maréchal-de* camp ,  le  ao 
février  17349  il  fut  employé,  en  celte  qualité,  à  l'armde 
d'Allemagne,  par  lettres  du  1*'  avril  1735.  Il  commanda 
un  camp  volant,  à  Turkeim  et  à  Meustadt.  On  le  nomma 
lieutenant- général  des  armées  du  roi,  le  1*'  mars  1738. 
Employé  à  Tannée  de  Flandre,  sous  le  maréchal  de  Noail- 
les,  par  lettres  du  ai  août  1743,  il  commanda  pendant 
l*hiTer  4  Valencicnnes.  Avant  Touverture  de  la  campagne 
de  1 7439  il  fit  seul  rarrangement  et  la  distribution  de  18,000 
hommes,  qui  passèrent  le  Rhin  pour  recruter  les  régiments 
de  Parmée  de  Bavière ,  commandée  par  le  maréchal  do 
iroglie.  Employé  à  Tarmée  du  Rhin ,  sous  le  maréchal  de 
!loailles,  par  lettres  du  1*' avril  1743,  il  fit  cantonner  4^1 
bataillons  et  5a  escadrons  dans  le  Palatinat,  entre  la  Lau- 
tero  et  le  Spirebrack.  Il  s*empara  de  Spire ,  établit  un  pont 
sur  le  Rhiu,  et  occupa  Aschaffcmbourg,  avec  4  brigades. 

tu 


j4  1>ICT10«NA1HK   HlSTOAlQUft 

A  la  bataille  de  DetUiigen ,  le  27  juiu  y  il  manœuvra  de  |elle 
iorte,  qiril  prît  les  eanemU  par  derrière.  Il  commaDda, 
peudaDtrhiver,à  Valenciennesy  par  lettres  du  i**  novembre, 
employé  à  Tarmée  de  Flandre,  sous  le  roi,  par  lettres  du  1*' 
avril  1744  9  ^1  servit  avec  distinction  aux  sièges  de  Menin, 
qui  capitula,  le  4  juin;  d'Y  près,  qui  se  rendit,  le  27,  ei 
de  Furnes,  qui  fut  pris,  le  10  juillet.  Il  ma^^ba  ensuite, 
à  la  tète  de  10,000  hommes,  à  StraUiuurg,  où,  avec  tous 
les  grebadiers  de  Tarniée ,  il  jeta  un  pont  sur  le  Rbin ,  au- 
dessus  de  cette  place.  Ajaut  rejoint  Tarniée,  il  poursuivit 
les  ennemis,  pour  les  obliger  de  repasser  le  fleuve.  Il  suivit 
le  roi  au  siège  de  Fribourg,  qui  capitula,  le  6  novembre.  Il 
commanda,  pendant  Thiver,  à  Strasbourg,  sous  le  maré- 
chal de  Coigny,  par  lettres  du  1*'  novembre.  Au  commence- 
ment de  1 74^9  deux  de  ses  quartiers  ayant  été  attaqués  par 
des  troupes  du  Tyrol ,  il  se  porta  à  Tun  d*eux  pour  le  secou- 
rir, réunit  ses  troupes,  occupa  un  pont  sur  le  Necker,  et 
favoriba  la  retraite  du  comte  de  Ségur,  qui  abandonnait  la 
Bavière.  Nommé  pour  servir  à  Tarmée  du  Bas- Rhin,  sous 
le  prince  de  Couii,  par  lettres  du  1**  avril,  il  résista  aux  atta> 
quesdugénéralTrips,  lors  du  passage  du  Rhin,  le  19  juillet, 
passa  le  dernier ,  et  commanda  successivement  deux  corps 
séparés,  Tun  au-dessus  de  Worms ,  et  Tautre  vis-à-vis  de 
Maubeim.  Employé,  en  1746^  à  Tarmée  commandée  par 
U.  le  prince  de  Gouti ,  par  lettres  du  i**  mai ,  il  servit  aux 
Méges  de  Mons  et  de  Charleroi  :  cet  deux  villes  capitulè- 
rent. Il  conduisit  à  Ram  illies  un  convoi  de  1700  chariots^ 
que  les  ennemis  attaquèrent  près  de  Judoigne ,  et  qui  arriva 
cependant  très-heureusement  à  sa  destination.  A  la  bataille 
de  Raucoux,  le  1 1  octobre,  le  marquis  de  Latour-Maubourg 
commanda  le  centre  de  rinfanteric.  Il  attaqua  le  village 
de  Raucoux,  avec  la  moitié  de  sa  division,  et  remporta, 
malgré  le  grand  feu  des  ennemis.  Il  reçut  dans  celle  aclioii 
une  blessure  à  la  hanche,  et  plusieurs  coups  de  feu  sur  sa 
cuirasse.  Son  secrétaire  fut  tué  à  ses  côtés,  et  son  cheval 
eut  un  coup  de  feu  dans  le  poitrail.  Ayant  ensuite  franchi 
les  retranchements,  il  poursuivit  les  ennemis,  la  baïonnette 
aux  relus,  et  ne  leur  donna  pas  le  temps  de  se  reformer 


DKS   C£.\E&ACJ!L    FRANÇAIS.  JJ 

dans  les  jardins  du  fillage.  U  commanda  ^  pendant  Thiver, 
à  Strai«tx>urg  y  par  lettre»  du  i*'  novembre.  Employé  à 
Tarmée  de  Flandre ,  sous  le  roi ,  par  lettres  du  i"  mai  1 7479 
il  garda  la  personne  du  roi,  h  la  bataille  de  Lawfeld,  le  a 
juillet»  et  commanda,  pendant  Thiver ,  dans  toute  la  Flan- 
dre hollandaise»  par  lettrés  du  l'^-noveoribre.  Créé  cheva- 
lier des  Ordres  du  roi ,  le  1*'  janvier  1748 ,  Il  fut  reçu ,  le  a 
février.  Employé  à  Tarmée  de  Flandre,  par  lettres  du  i5 
avril,  il  conduisit  la  première  colonne  des  troupes  destinées 
au  siège  de  Maesiricht ,  ouvrit  la  première  tranchée ,  et 
monta  la  dernière ,  où  Ton  devait  donner  Tassant  :  Mues* 
Iricbt  capitula ,  le  7  mai.  Il  se  démît  de  son  inspection,  le 
6  septembre  1753,  et  obtint  le  gouvernement  de  Saint-Blalo, 
par  provisions  dû  1  a  avril  1754-  Gréé  maréchal  de  France, 
par  étal  donné  à  Versailles,  le  a4  février  1767,  il  prêta 
serment,  le  à3  mars.  (Chronologie  militaire,  tom.  1I1\ 
pag»  397  ;  son  état  de  maréchal  de  France ,  mémoires  du 
temps») 

»■  FAT  (  Marie-* Victor) ,  marquis  de  Latour-Maubourg, 
pair  de  Pranct  etlitutennnt-généralf  parent  du  précédent , 
naquit  le  1 1  février  17^6.  Il  débuta,  en  178a,  dans  la  carrière 
militaire,  par  le gradede sous-lieutenant  an  régiment  d*infai  - 
terîe  de  Beanjolait»  et  passa  capitaine  au  régiment  de  oavale- 
ried'Qrléans,  eu  1786.  Nommé  sous- lieutenant  dans  les  gar- 
des-du-corps  du  roi ,  il  se  trouvait  près  de  la  personne  de 
S.  H.  Louis  XVI,  dans  la  journée  du  5  octobre  1789;  et  11 
donna  dans  cette  circonstance  des  preuves  de  son  dévoue- 
meot  k  la  famille  royale.  Il  commandait,  en  179a,  un  ré- 
giment de  chasseurs  achevai,  avec  lequel  11  combattit, 
le  1 5  loin,  sons  les  ordres  du  géhéral  La  Fayette,  à  Glisccelle, 
en  avant  de  Maubcuge.  Dans  cette  journée,  il  attaqua  les 
ennemie,  avec  son  régiment,  et  leur  fit  une  centaine  de 
prisonniers,  il  émigra ,  après  la  journée  du  10  août  de  la 
même  année,  et  ne  rentra  en  France  que  sous  le  consulat 
de  Napoléon  Buonaparte,  après  le  18  brumaire  an  9  (9  no- 
vembre I799).  Ayant  repris  du  service»  dans  son  grade  de 
colonel 9  il  fut  envoyé,  en  1800,  à  Tarmée  d*ez)>édition 


36  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

fVÉgypte,  pour  y  perler  au  général  en  chef  Kléber  la  nou- 
velle et  les  détails  des  événements  politiques  survenue  en 
France.  Il  devint  d^abord  aide-de-camp  de  Kléber,  et  eut 
ensuite,  en  qualité  de  chef  de  brigade,  le  commandement 
du  aa*  régiment  de  chasseurs  à  cheval,  à  la  tôle  duquel  il 
fut  blessé  9  en  combattant  avec  beaucoup  de  valeur  à  la 
bataille  d'Alexandrie  (Egypte),  le  aa  mars  1800.  Il  quitta 
rÉgyplCy  avec  Tarmée  française  9  après  la  capitulation 
d'Alexandrie,  revint  en  France,  et  y  fut  fait  officier  de  la 
£égion-d*IIonneur.  Il  fit,  avec  son  régiment,  la  campagne 
eontre  TAulriche,  en  i8o5,  s'y  distingua  au  combat  d'Buns, 
et  combattit  à  Austerlilz  avec  une  telle  valeur,  qu'il  y  mé- 
rita le  grade  de  général  de  brigade,  auquel  il  fut  promu, 
le  aS  décembre.  Il  commanda  un  corps  de  cavalerie  pen- 
dant les  campagnes  de  Prusse  et  de  Pologne,  en  1806  et 
1807;  se  signala  aux  combats  de  Bergfried  et  de  Deppen, 
Ifs  3  et  5  février  1807,  et  reçut  une  blessure  au  bras.  Il 
fut  nommé  général  de  division ,  le  9  niai  suivant.  On  le 
cita  avec  éloges  dans  le  bulletin  de  Tarmée,  pour  les  char- 
ges brillantes  qu'il  avait  fait  exécuter  sur  l'armée  russe,  à 
la  bataille  de  Heilsberg,  le  10  juin.  Avec  la  division  de 
dragons  qu'il  commandait ,  et  a  brigades  de  cavalerie  lé- 
gère, il  poursuivit  l'arrière-garde  ennemie  sur  la  rive  droite 
de  l'Aile,  et  ramassa,  sur  la  route  de  Dartensicin ,  un  grand 
nombre  de  blessés  russes  abandonnés.  Il  signala  de  nou- 
veau sa  valeur,  son  activité  et  ses  talents  militaires,  à  la 
bataille  de  Friedland,  le  1 3  du  même  mois  de  juin,  et  y 
fut  blessé.  Il  obtint  la  décoration  de  commandant  de  la 
Légion-d'Honneur,  le  14  mai  1807.  I'  passa,  en  1808,  à 
Tarniée  d'Espagne,  et  y  commanda,  jusqu'en  181  a,  la  ca- 
valerie de  l'armée  du  Midi.  Il  se  distingua ,  dans  la  même 
armée,  aux  différents  combats  qui  précédèrent  la  prise  de 
Madrid.  Il  commanda  une  partie  de  la  cavalerie,  à  la  ba- 
taille de  Mérida,  gagnée  par  le  maréchal  Victor,  le  a8  marg 
1 809 ,  et  fut  du  nombre  des  ofliciers-généraux  cités  avec  des 
éloges  particuliers.  Il  exécuta,  avec  une  rare  intrépidité,  et 
à  la  tête  de  ses  dragons,  une  charge  de  cavalerie  contre  les 
Espagnols,  à  la  bataille  de  la  Cuença.  Il  se  distingua  de  dou- 


DES   GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  37 

veau  à  la  bataillé  d'Occana,  le  18  Dovenibre.  Ayant  joint, 
aveè  9a  cavalerie,  rarmée  da  maréchal  Soult,  il  se  trouva 
aux  combats  de  Saota  Biartha  et  de  Yillalba.  A  la  bataille 
de  la  Gebora,  le  19  février  181 1,  il  passa  cette  rivière  à 
i;ué,  et^  par  un  mouvement  rapide ,  déborda  Taile  gauche 
de  la  li^e  ennemie,  en  se  portant  sur  la  route  de  Badajoz 
à  CaiDpo-Mayor  :  Il  mit  les  Espagnols  en  déroute,  et  con- 
tribua aîosi  au  gain  de  cette  bataille.  En  récompense  de  la 
valeur  qu'il  avait  déployée  dans  cette  journée,  il  obtint,  le 
90  mai  suivant,  la  croix  de  grand-oflicier  de  la  Légion- 
d^Honneur,  que  le  maréchal  Soult  avait  demandée  pour 
lui.  Il  s*était  emparé  du  fort  d^Albuqnecque ,  le  i5  mars 
précédent.  Placé  en  observation,  près  de  Campo-Mayor, 
avec  5oo  chevaux  et  a  bataillons  d*infanterie ,  il  se  replia, 
le  37,  sur  B^dddjoz.  Pendant  cette  retraite,  opérée  en  pré- 
sence de  1 5,000  Anglais  et  Portugais ,  il  déploya  une  habi- 
leté et  un  courage  qui  tinrent  long-temps  en  échec  Tarmée 
ennemie,  sur  laquelle  il  fil  plusieurs  charges  heureuses.  Le 
combat  qui  eut  lieu  à  cette  occasion  fut  un  des  plus  glo- 
rieux pour  les  Français ,  et  fit  beaucoup  d*honneur  au  gé- 
néral Latour-Manbourg,  qui  parvint  à  gagner  Badajoz, 
sans  avoir  éprouvé  de  perte  notable.  Il  «-endit  des  services 
importants  à  la  bataille  d*Albuhera,  le  16  mal  1811,  en 
appuyant,  par  la  belle  contenance  qu'il  fit  faire  â  sa  divi- 
sion ,  le  feu  de  Tartillerie  française,  et  en  tenant  en  respect 
la  cavalerie  aogio- portugaise,  qu'il  força  de  rentrer  dans 
ses  lignes,  tontes  les  fois  qu'elle  voulut,  pendant  l'action, 
entamer  qoelque  charge  contre  les  Français.  Il  contribua 
ensuite  à  la  levée  du  blocus  de  Badajos  par  les  ennemis. 
Chargé  par  le  dnc  de  Dalmatie  de  reconnattre ,  avec  4  r^* 
giments  de  dragons ,  la  rive  droite  de  la  Guadiana ,  vers  la 
forteresse  d'Elvar,  il  arriva  assez  près  de  cette  place,  le  a5 
juin,  dans  le  même  temps  que  le  général  anglais  lord 
Wellington  avait  fait  pousser,  de  son  côté  9  une  reconnais- 
sance de  600  chevaux  sur  le  même  point.  La  cavalerie  en- 
nemie, attirée  dans  un  piège  que  lui  tendit  le  colonel 
Lallemand ,  commandant  du  27*  régiment  de  dragons,  fut 
écrasée 9  sabrée,  mise  en  déroute,  et  forcée  de  rentrer  avec 


7)8  mCTI0X?CA1KE    HISTORIQUE 

précipita  lion  dans  Elvar^  après  avoir  perdu  ^o^  cavaliers 
et  autant  de  chevaux.  Cette  affaire,  dirigée  par  le  géoëral 
Latour-Maubourg,  eut  des  avantagea  très-réels  pour  &*ar* 
niée  française»  en  ce  quVlle  complétait  les  opérations  du 
duc  de  Dalmatie  en  Eslramadtire  :  Badajos  se  trouva  tota- 
lement dégagée  ;  et  Tarmée  anglo-portugaise ,  après  avoir 
repassé  en  toute  hâte  la  Guadiana,  alla  prendre  ses  can- 
tonnements aux  environs  d*Albuquerque.  Laissant  a  régi- 
ments de  dragons  en  Estramadure,  il  partit  avec  4  autres* 
et  suivit  le  marécJial  SouU  dans  ses  opérations 9  d*abord  eu 
Andalousie,  puis  dans  le  royaume  de  Grenade.  Le  10  août, 
il  attaqua,  à  Las- Vertientes,  au-delà  de  Basa,  Tarrière- 
garde  espagnole,  la  tailla  en  pièces,  et  lui  prit  plus  de  5oo 
cavaliers  avec  leurs  chevaux.  Appelé,  en  181a ,  à  la  gran- 
de-armée de  Aussie  ,  il  y  fut  employé  dans  le  3*  corps  de 
cavalerie ,  commandé  par  le  générai  Grouchy.  11  Bt  atta- 
qui^r,  le  14  juillet,  par  la  division  de  cavaierie  légère  de 
Aucniecki,  Tarrière  -  garde  du  prince  Dagration,  qui  fut- 
tbrcé  de  plier ,  et  de  se  retirer  sur  Romauow.  Il  se  distin- 
gua à  la  bataille  de  la  MoslLowa,  le  7  septembre  suivant. 
Pendant  celle  affaire ,  les  cuirassiers  saxons  de  Thielmann , 
conduits  par  le  général  Latour-Mankwurg,  et  les  cuirassiers 
français  du  général  Saint-Germain ,  dirigés  par  K'  général 
Nansouty,  chassèrent  la  division  russe  du  général  Basardin, 
qui  s*avançait  au  secours  de  la  redoute  df  Passarewo,  et 
ramenèrent  battant  Tartillerie  et  l'infanterie  ennemie  sur 
le  village  de  Seminskoé.  Dans  celte  occasion ,  le  général 
Latour-Manbourg  fit  exécuter  une  charge  très- brillante, 
pendant  laquelle  II  eut  un  cheval  tué  sous  lui.  Il  fit  U 
désastreuse  retraite  de  Moskow ,  à  la  tète  du  corpe  de  ca- 
valerie qu^il  commandait ,  et  qu*il  sut  maintenir  eo  aussi 
bon  ordre  que  les  circonstances  le  permettaient.  Napoléfm 
le  nomma  grand*crolx  de  Tordre  impérial  de  la  Réonîon, 
le  3  avril  18 13.  Employé,  la  même  année,  à  la  grande- 
armée  d'Allemagne,  il  y  fit  avec  la  plus  grande  distinction 
la  campagne  de  Saxe,  comme  commandant  le  i**  corps  de 
cavalerie.  H  contribua  au  gain  de  la  victoire  remftortée  à 
Lutxen,  le  a  mai.  Au  combat  de  Reichembach,  le  as  du 


PSS    Gi.XÉBAUX    F&ANÇAIS.  39 

même  mais,  il  fît  exi^culer  des  charges  brillantes  sur  i*ar- 
rière-garde  russe ,  qui  fut  enfoncée ,  et  obligée  de  quitter 
le  champ  de  bataille.  Il  se  signala  de  nouveau  à  la  bataille 
de  Dresde ,  le  27  août ,  par  des  charges  exécutées  sur  le 
flao^  de  Te^tréme  gauche  des  Autrichiens.  Il  marcha,  sou» 
les  ordres  immédiats  de  Napoléon ,  qui  partit  de  Dresde , 
le  5  septembi-Cy   pour  aller  en  Lusace  secourir  le  corpti 
d*armée  du  maréchal  duc  de  Tarente.  Après  cette  expédi- 
tion, il  eut  ordre  de  rejoindre  le  6*  corps  d*armée ,  ^  hlLtt<- 
sen.  Il  combattit  avec  la  plus  grande  valeur  à  la  bataille 
de  Wachau  9  près  de  Léip»ick ,  le  16  octobre.  La  division 
de  cavalerie  sous  ses  ordres  venait  d*eulever  une  batterie 
ennemie  de  %6  bouches  à  feu ,  lorsque  les  Cosaques  de  la 
garde  russe,  commandés  par  le  général  Orlow-Denisow, 
arrivèrent,  et  attaquèrent  la  cavalerie  française.  Celle-ci, 
qui  se  trouvait  alors  dans  Tespèce  de  désordre  qui  suit 
toujours  une  charge  à  fond,  fut  ramenée,  et  perdit  ^  des 
pièce.4 qu'elle  avait  prises.  Le  général  Latour*  Maubourg  eut 
la  cuîftse  emportée  par  un  boulet  de  canon ,  pendant  cette 
dernière  partie  du  combat.  En  18149  après  l'abdication  de 
Napoléon,  S.  A.  A.  Honsieve,  lieutenant-général  du  royau- 
me,  le  nomma,  a3  avril,  membre  de  la  commission  du 
coDlcDlieux  près  du  ministère  de  la  guerre,  pour  la  cava- 
lerie. Il  fat  nommé ,  par  le  roi ,  le  6  mai  suivant ,  naembre 
do  conseil  de  la  guerre  attaché  à  la  personne  de  S.  M.  Il 
obtint  la  croix  de  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Loais,  le  1"  juin,  et  fut  créé  pair  de  France,  par 
ordoDoaiKïe  du  4  du  méme.mois*  S.  H.  lui  accorda  le  grand- 
eordoo  de  Tordre  royai  de  la  Légion-d' Honneur,  le  a3  août 
de  la  même  année ,  et  le  uoouna  membre  du  comité  de  la 
guerre»  le  18  décembre.  En  mars  18 15,  lors  de  Tinvosiou 
de  Boouaparte  en  France,  il  fut  chargé,  conjointement 
avec  M.  le  comte  de  Vioménil,  de  l'organisation  des  ba- 
taillons de  volontaires  royaux,  qui  devaient  servir  sous  les 
ordres  de  S.  A.  ft.  Mgr.  le  duc  de  Berry.  Il  obtint  la  croix 
de  commandeur  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
le  5  mal  1816.  Le  roi  lui  conféra  le  titre  de  marquis,  le  5 1 
août  1S17.  Au  moixde  janvier  1819,  il  fut  nommé  ambas- 


4o  DICTIONNAIRE   niSTORlQUB 

sadelir  de  France  «ii  Angleterre*  en  remplacemenl  de  Mi  le 
marqub  d'Osmoud.  Nommé  ministre  secrétaire-d'étal  au 
département  de  la  guerre^  par  ordonnance  royale  du  19 
novembre  de  la  même  année ,  il  arriva  de  Londres  à  Paris, 
le  5o,  et  fut  installé,  le  8  décembre,  dans  cette  charge  « 
pour  laquelle  il  prêta  serment ,  le  même  jouK  11  fut  créé 
chevalier-commandeur  de  l'ordre  du  Saint-Esprit ,  le  5o 
septembre  i8ao.  Remplacé  au  ministère  de  la  guerre  par 
le  maréchal  duc  de  Bellune,  au  mois  de  décembre  i8ai , 
il  fut  nommé  gouverneur  de  Thôtel  royal  des  Invalides ,  le 
i3  août.  S.  M.  le  nomma  ministre  d*état  et  membre  du 
conseil  privé ,  le  i5  du  même  mois.  {Moniteur,  états  rnili^ 
taires^  annales  du  temps.) 

DB  LÀ  FAYE ,  voyez  de  Villebs. 

DE  LA  FAYETTE ,  voyez  Motiee. 

DE  FELTRE  y  voyez  Clabkb. 

DE  FÉNËLON ,  voyez  de  Salighic. 

FERRIER  (Gratien) ,  marichal-de^camp ,  naquit  à  Pey- 
rehoarde,  près  de  Dax,  le  24  juin  1771.  Avant  d*entrer  au  ser- 
vice, il  (it  partie  de  la  garde  nationale  parisienne  9  et  se  trouva 
aux  Tuileries,  danslanuit  du  9  au  lo  août  179a,  avec  son 
bataillon  (celui  des  Petits- Pères ) ,  qui  concourut  alors  à 
défendre  la  personne  de  S.  M.  Louis  XVI.  Obligé  de  quit- 
ter Paris,  par  suite  de  cette  désastreuse  journée,  Ferrier  se 
rendit  à  Tarméedu  Nord,  où  le  général  en  chef  Dumourier 
l'admit  dans  son  état-major.  Il  combattit  à  la  bataille  de 
Yalmy,  le  do  septembre  179s,  et  fut  nommé,  dans  cette 
journée,  sous-lieutenant  au  7*  régiment  de  dragons  (ci-de- 
vant Dauphin).  Il  se  trouva  au  déblocus  de  Maubeuge,  en 
octobre  1793,  et  enleva  un  obusier  à  Tenuemi.  Cette  action 
lui  valut  un  certificat  de  bravoure ,  qui  lui  fut  délivré  par 
le  générai  Jourdao.  Le  a^  avril  179^9  l'armée  française 
fit  une  attaque  générale  sur  la  Sambre.  Malgré  la  retraite 
d'un  des  bataillons  français ,  Ferrier  fît,  en  cette  occasion, 
à  la  tête  d*une  compagnie ,  une  charge  brillante  sur  un 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  4^ 

parti  de  cavalerie  ennemie ,  auquel  il  tua  80  hommes,  et 
conserva  ainsi  une  position  essentielle.  Sa  conduite  lui  mé- 
rita une  mention  honorable  et  particulière,  elle  brevet 
de  lieutenant,  qu*on  lui  accorda  par  décret  spécial ,  sous 
la  date  du  i5  décembre.  Il  obtint  le  grade  de  capitaine  au 
7*  régiment  de  dragons,  le  «8  janvier  1797.  Étant  passé  à 
Tannée  dltalîe,  il  se  distingua,  le  5  avril  1799,  à  la  bataille 
de  Véronne,  en  chargeant,  à  la  tête  de  2  escadrons,  sur  une 
division  autrichienne,  à  laquelle  on  Ht  36o  pri!«onniers: 
le  capitaine  Ferrier  eut  son  cheval  atteint  de  trois  coups 
de  feu  pendant  celle  charge.  Le  8  mai  de  la  même  anné<*,  la 
garnison  française  de  Manloue  fit  une  sortie  pour  repousi^er 
les  attaques  des  Austro- Russes,  qui  assiégeaient  alors  cette 
place.  Le  capitaine  Ferrier  se  distingua  d*une  manière 
particulière  dans  cette  journée,  pendant  laquelle  il  mar- 
cha à  la  léte  d*un  escadron  de  son  régiment,  et  d*un 
escadron  de  carabiniers  piémontais,  qui  formèrent  Ta- 
vant-garde  de  la  colonne  ,  et  sortirent  par  la  porte  de 
PradeJla.  Lorsque  le  commandant  de  cette  colonne  jugea 
convenable  de  rentrer  dans  la  place  par  la  porte  de  Sérèse  , 
Ferrier,  marchant  alors  à  l'arrière-garde,  chargea  impétueu- 
sement une  troupe  ennemie,  qui  voulait  s^opposer  à  la 
rentrée  des  Français  dans  Hantoue ,  et  la  mit  en  déroute  : 
pendant  cette  chai^,  le  brave  Ferrier  eut  son  cheval  tué 
sous  lui.  Bientôt  Tennemi ,  plus  nombreux  ,  recommença 
soo  attaque,  et  parvint  à  forcer.  Tinfanterie  française  de  se 
retirer  par  des  chemins  marécageux ,  coupés  de  fossés  pro- 
fonds, et  où  elle  fut  obligée  de  laisser  ses  blessés  et  son  ar- 
tillerie. Par  cette  retraite  précipitée,  le  détachement  du 
capitaine  Ferrier  se  trouva  isolé  et  livré  à  ses  propres  forces. 
Dans  une  position  aussi  difficile,  Ferrier  n*hésita  point  sur 
le  parti  qu*îl  avait  à  prendre  ;  et ,  malgré  la  supériorité  du 
nombre  des  Autrichiens,  il  entama  sur  eux  une  charge 
vigoureuse.  Sabrant  lui  -  même  tout  ce  qui  opposait 
quelque  résistance,  il  s*empare  d*une  pièce  de  canon,  la 
tourne  sur-le-champ  contre  le  gros  de  la  colonne  ennemie, 
et  la  fait  servir  avec  succès  par  quelques-uns  de  ses  cava- 
liers. Celle  action  audacieuse  jette  de  riiicertitnde  parmi 

e 


4s  DICTIONIfAIRE    HISTORIQUE 

1rs  Antrichienx ,  fl  Ferrier  pro^te  de  leur  h<^sitatîon  pour 
atlirer  à  lui  les  lîniillriirf*  franc  «îs*  (|iii  Taidcnt  à  coiiViiir 
wes  advcrfiaire^.  RaiiM*iiiblaiit  ahirs  Iuiia  les  bli'ssé'i,  il  se 
remet  en  m.irche^  non  ver»  la  porte  de  Sérè.sc,  parce  que 
IVniienii  etail  niir  ce  |»oiiit ,  niditi  sur  l:i  porte  de  Pradella, 
et  rentre  daiiHia  pl.ice,  avec  le  canon  tpril  a  firîs.  les  bie«- 
•éM,et(|nvl4|ne8  priMNinicrs  qii*il  a  failn  s'ir  les  Aulrichieos. 
Cette  iM'Ile  «ictton  fui  mise  à  Tordre  du  jo*ir  de  raruiée.  et 
valut  au  capitaine  Ferrier  le^ndo  de  chef  dVscadron  ,  qui 
lui  fut  contenu*  le  lendemain  9  mû.  ii  fut  fait  pr  <onnier 
de  guêtre,  avec  la  garnison  di*  iViantiHie,  le  5i  juillet  >ui- 
vant  ;  mais,  ayant  été  rendu  à  la  liberté,  il  marcha  de 
uouveau  en  Italie,  en  1800,  avec  Tarméede  réserve,  et  tii  la 
canqiagne  qui  ^e  termina  parla  célèbre  batadie  de  lUarengo. 
£n  180D,  le  cbei' dVscadron  Ferrier  pas^a  à  rélal-inajor- 
général,  couiine  aide-dc  camp,  et  fut,  en  celte  qualité, 
attaché ,  successivemrnt,  aux  maréeb  mis  Jourdan  et  iVlas- 
séna,  et  à  Jpseph  Buunaparte,  pendant  IVxpédition  de 
Mapic2*et  des  Calabreti,  et  le  siège  de  Gaëîe.  Le  18  juillet 
1806,  il  fut  nommé  major,  pour  organiser  et  commander 
la  gendarmerie  dVlite  du  royaume  de  Naples.  Jl  deviut 
colonel,  le  29 octobre  1807,  et  futcréémaréchaUde-camp, 
le3i  août  1809.  Envoyé  en  Espagne,  dans  Tannée  1810, 
il  y  fut  pourvu  du  commandement  des  troupes  auxiliaires 
napolitaines.  Peudaut  le  siège  de  Tarragooe  ,  il  fut  chargé 
de  défendre  la  position  de  Calatayud.  Eu  parcourant  son 
arrondissement,  avec  Suo  hommes  d'infanterie  d*élite  et 
80  chevaux,  il  rencontra,  le  i5  juillet  181 1,  une  division 
espagnole  (/a  JVumantia) ^îorte  d^environ  2^000  hommes  d*in- 
fanterie  et  400  chevaux.  Attaqué  de  toutes  parts  par  cette 
division,  et  surtout  par  la  cavalerie,  le  général  Ferrier 
parvint  à  se  tirer  de  ce  mauvais  pas,  en  faisant  tenir  à  sa 
troupe  une  contenance  ferme.  11  Ht  en  cette  circonstance 
une  marche  rétr<gride,  qui  dura  depuis  dix  heures  du 
malin  jusqu'à  huit  heures  du  soir;  et,  quoique  harcelé 
tans  cesse  par  un  ennemi  très-supérieur  en  nombre,  il 
n'en  présenta  pas  moins,  mais  inulilemt  nt,  le  combat,  aux 
positions  d'Arisa  et  d*Ecablis.   Les  Espagnols,  fatigués  à 


DES   GENERAUX    FRANÇAfS.  4^ 

leur  tour  d^une  marche  Icmgvie  e(  nam  résiillatSy  Uchèmit 
eiiliii  prînfyftse  rtrplièreiit  8ui-Soria,d*où  ils  ii*etaieul  sortît 
que  datih  respoir  dVnlt'Vfr  la  colonne  du  général  Fcrrier  : 
crile  dernière  reulra  intacte,  dès  le  lendemain,  dans  ses 
caiitoiuiemeiits.  Le  24  du  même  molit,  la  même  diiision 
eftpagnole,  renforcéf  de  quflqiies  vieilles  bandes  de  Tan- 
cieuiie  armée  de  Catalogne  ,  et  forte  alors  dVnviron  C'ooo 
hommes,  «'avança  pour  attaquer  les  positions  de  Calatayud» 
A  rapproche  de  cette  divi>ion ,  le  gént^ral  Fcrrier  marcha 
kfùà  rencontre,  avec 4  comp.i<;iiies  dViile  du  régiment  de 
laAcme,  et  un  d(*tachemenl  de  100  Polonais,  après  avoir 
préalablement  laissé  nnegarnison  an  couvent  deCalalaynd, 
qui  était  forlint^,  el  avoir  renforcé  tous  ses  p<»steH.  A  peine 
le  général  Ferricr  eut-il  pris  position ,  qiiM  se  vit  entouré 
et  séparé  de  ses  points  d*appui.  Dans  celte  conjoncture  t 
il  ii*y  avait  d*autre  parti  à  premlre  que  celui  d*intimider 
reiiiiemi  par  une  marque  éclatante  de  courage.  Il  s*y 
re.Holtit  sur-le  champ;  et,  se  mettant  à  la  tète  de  ses 
tmupis,  ii  fit  marcher  à  renneint  au  pas  de  charge,  la 
bttîonnt'tte  croisée.  A  ce  mouvement  impétueux,  f«.iit  par 
les  600  hommes  que  Feirier  dirigait,  les  Espagnols,  qui^ 
en  raison  de  leur  supérioiité  numéiique,  n*avaieut  pas 
compté  ^ur  une  grande  ré>istauce,  furent  étonnés  el  inti« 
midés;  et  bii-ntôt  ils  furent  culbutés  des  trois  positions  (i). 
Cependant  les  Espagnols,  revenus  de  leur  piemière  sur- 
prisi',  (ït  considérant  le  petit  nombre  de  leurs  adverhaires, 
se  portèrent  sur  le  flanc  droit  de  la  colonne  du  gém'ral  Fer- 
rier;  et  alors  une  viveliisiliade  sVngdga  ei:trt-  les  deux  par- 
Uk  Sur  ces  entrefaites ,  4  à  5uo  chevaux  espagnols  tournè- 
rent le  général  Ferrier,  qui  se  dégag  a  par  un  c«irré  en 
marche  rétrogr.ide.  Une  de  ses  compagnies  d*élile,  qui 
sVlait  trop  a\enturée  ,  ayant  été  enveloppée,  Ferrier  arrête 
sa  retraite,  fait  volte  face,  marche  au  pas  de  course,  et 
fait  faire  un  feu  de  fite  qui  dis^ierse  les  aiisaiiiduts,  el  délivre 


(1)  Cette  arlioo  avait  lieu  sous  le.n  jeui  d'uuc  popuUtioo  coosidérs- 
LIc,  qui  couronnait  les  muotagucs  eQvironn4Dtes. 


44  DICTIONNAIRE    UISTOUIQUE 

sa  compagnie  (i).  Les  Ëspa^iiob  changèrfnt  alors  leur 
allaque»  et  firenl  manœuvrer  leur  infanterie  sur  les  Ûaucs 
fie  la  colonne  du  géi»éral  Ferrier,  taudis  que  leur  cavalerie 
continuait  d^ètre  aux  prises  avec  la  portion  des  troupes  que 
ce  général  commandait  en  personne.  A|>rès  cinq  heures  de 
combat,  Ferrîer,  ayant  tout  à  craindre  pour  les  points 
qu'il  ne  pouvait  secourir,  et  dont  un  était  déjà  forcé 9  se 
tlécida  à  concentrer  ses  forces ,  pour  défendre  le  couvent 
fortifié  deCalatayudy  qui  garantissait  Toccupation  du  pays. 
D*aprèsse8  ordres ,  tous  les  détachements  rentrèrent  ddus 
cette  espèce  de  fort  y  devant  leqnel  il  mit  toutes  ses  troupes 
en  bataille.  Les  Espagnols  n*osèrent  approcher,  et  finirent, 
au  bout  de  quelques  heures,  par  se  retirer,  n*ayant  obtenu, 
pour  résultat  de  leur  expédition ,  que  la  perte  d\in  nom- 
lire  assez  considérable  d*offîciers,  de  soldats  et  de  chevaux. 
De  son  côté ,  le  général  Ferrie r  eut  un  officier  et  10  soldats 
tiiés«  4^  blessés,  et  quelques  hommes  faits  prisonniers.  11 
avait  été  démonté  et  blessé  d'un  coup  de  feu  à  la  fambe 
droite,  dès  la  première  charge  faite  contre  Pennemi  (2). 
Au  mois  de  septembre  suivant,  il  marcha  sur  Valence,  avec 
Tarmée  du  maréchal  Suchet.  Il  fut  employé  au  siège  du 
fort  d*Oropesa ,  qu*il  enleva  d*assaut ,  à  la  tète  de  400  gre- 
nadiers et  voltigeurs.  Il  servit  ensuite  aux  sièges  de  Sagonte 
et  de  Yalciice.  La  conduite  qu'il  tint  devant  cette  dernière 
place,  lui  valut  la  croix  d*officier  de  la  Légion-d*Houiieur, 
qu'il  obtint,  le  16  mars  181  a.  Au  mois  de  juiLlet  de  la  mê- 
me année ,  il  passa  à  la  grande-armée  de  Russie.  Employé 
à  Pavant-garde,  il  se  trouva,  le  ao^plembre,  à  Ta  (faire 
qui  eut  lieu  en  avant  de  fiioskow,  y  fut  démonté,  atteint 
de  deux  coups  de  lance,  et  fait  prisonnier  de  guerre.  Il 


^1)  Cette  action  aadacieuse  eût  été  dei  plus  va  tinfaisa  cites,  si  Ion  n'a- 
vait eu  à  regretter  la  perte  d'un  officier  et  de  quelques  hommes  altcint». 
par  le  feu  de  ceux  mômes  qui  se  déTouaicot  pour  les  délivrer  des  msiîn»     / 
de  l'ennemi. 

(•i)  Ordre  du  jour  de  l  jrraée  d*Arragon,  journal  français  du  royaume 
de»  Deux  Siciles,  imprime  à  X^'apics,  (îo  t.pUmtrc  181 1). 


DES    GÉNÉRAUX    FBANÇATS.  4^ 

oMiiit  5a  liberté,  au  mois  ci*oclobrc  18149  et  rentra  en 
Frahce,  par  suite  de  rordoiiiiance  royale  du  16  décembre 
de  celte  même  année,  qui  rappelait  les  Français  employés 
à  IVtranger.  Il  donna  sa  démission  du  service  de  Naples,  en 
i^invîer  181 5,  et  fit  sa  soumission  augouverpement  des  Bour- 
bons, le  10  février  suivant.  Il  fut  admis  de  nouveau  au  ser- 
vice de  France,  avec  son  grade  de  marécbal- de-camp,  le 
5 1  octobre  de  la  même  année.  Il  obtint  de  S.  M.  Louis  XVIII 
la  croix  de  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  le  14  février  1816,  et  fut  nommé  lieutenant  de  roi 
à  Mézières,  le  7  octobre  1818.  On  lui  donna  le  commande- 
ment du  département  de  la  Haute-Marne,  le  ai  avril  1820. 
{Etats  et  brevets  militaires ,  Moniteur ,  annales  du  temps,) 

FERAON  (Pierre-Jacques- François- Louis- Auguste,  I*'du 
00m),  comte  de  la  Fcrronays  ^  niaréckal^lt^camp  ^  naquit 
en  1726.  Il  entra,  comme  cornette,  dans  le  régiment  de 
cavalerie  de  son  pfrf^,  le  1"  juillet  1728,  et  Ht  la  canipiigne 
de  Flandre,  en  1742-  H  l^va  une  compagnie  dans  le  même 
régiment,  par  commission  du  V  janvier  174^ ,  et  la  com- 
manda à  la  conquête  de  Nice,  aux  sièges  de  Démont  et  de 
Coni,  ei  à  la  l>alaille  de  la  Madona-del-l31mo ,  en  1744*  ^^ 
coiiftinaoda  encore  sa  compagnie  à  Tarmée  du  Bas-Ahin  , 
eo  174^;  AUX  sièges  de  Moiis,  de  Charleroi  et  de  Namur, 
cl  à  la  bataille  de  Aaucoux,  en  i74^>  et  enfin  sur  les  fron- 
tières du  Piémont,  en  1747  et  i749-  I^  devint  niestre-de- 
camp  d*on  régiment  de  dragons  de  son  nom,  par  commis- 
sion du  I"  février  1749*  On  lui  donna,  le  28  janvier  1764, 
le  gouvernement  de  Dôle,  sur  la  démission  du  comte  de 
Vcrcely  son  beau-père*  Il  commanda  son  régiment  au 
cjmp  de  Gray,  la  même  année;  sur  les  côtes,  en  1766  et 
1757:  à  la  bataille  deCrewelt,  en  1768  ;  à  celle  de  Miiiden, 
m  1759,  et  aux  affaires  de  Corbacb  et  de  Warbourg,  en 
17110.  Créé  brigadier, le  20  février  17G1  ,  il  commanda  la 
brigade  du  Aoi  dragons,  à  Taroiée  d'Allemagne,  sous  les 
ordres  du  maréchal  de  Broglîe;  se  trouva  a  Taffaire  près  de 
Cromlierg,  le  21  février  ;  à  celle  deFillinçshausen,  au  mois 
de  jttiiltl;  à  ratta(|ue  et  à  la  prise  des  retrauchemeutg  d*Os* 


4fi  DfCTIONTTAîRE    mSTORIQUl^ 

ti'rode,  sous  les  onlres  du  vicomte  de  BtrUnnce,  an  ir^ois 
dese>lenibre,  et  au  conib:il  de  Noriheîm,  où  ilsf  diMingua, 
an  mois  de  novembre.  Il  conlinud  de  s(*rvir  a  Paniiéc  d'Al- 
lemagne, |>end;«nl  la  campagne  de  1763.  Pn»mu  au  grade 
de  niaréchal-dt -/amp,  le  26  juillet  de  celte  deriiîèrf  année, 
il  ne  fut  déclaré  tel  qu*au  moî^  de  déct- luhre  suivant.  11  fie 
démit  alors  du  régiment  de  dragons  quM  commandait. 
La  flale  de  sa  mort  ne  nous  est  pas  connue.  {Cnronoiogie 
mililaire,  tom,  P^Jly  pag.  589;  mémoires  du  temps.) 

FERRON  (Pierre-Jacques- François- Louis- Auguste),  i»«- 
conite  de  la  Ferroi^nays ^  maréckal'dv-^camp).,  et  Irèrc  puîné 
du  précédent ,  avait  été  mestre-de-camp  de  cavalerie,  et 
aide  m.jor  de  la  gendarmerie  de  France,  lorsq(i*ou  le  créa 
brigaih'i'rdecav.ilerie,  le  1*' mars  1780. 11  fut  promu  au  grade 
de  maréelial-de-camp,  le  1*'  janvier  1784  Nous  ignorons 
ce  qu*il  est  devenu  depuis  cette  époque.  {Etats  militaires  ) 

FERRON  (Etienne  Louis),  marquis  de  In  Ferronnays, 
mnrcrjif  .'de- camp ^  et  frère  des  pri^cédenltt.  AiM^^i  avoir 
servi  dans  le  régiment  de  drigon:»  de  Chabot ,  ei  y  avoir 
obt<  nu  le  grade  de  major,  il  devint,  en  170»,  colonel  du 
régiment  de  Forez  ii.fantcrie.  il  eul  le  eomniandinienl  en 
second  de  la  pi«:tie  du  nord  deri:e  dt*  Saint- Douiingue.  On 
le  créa  brigadier  désarmées  du  roi,  le  18  juin  i7()8,  et 
maréchal- de-camp,  le  i**  mars  1780.  Il  mourut  avant  le 
1*'  décembre  1788.  {^tÀats  militaires.) 

FERRON  (Paul),  chevalier  de  la  Ferronnays^  maréchal" 
dc'C<tmf*  ^  et  IVèie  des  précédents ,  naquit  à  Angers,  le  aS 
septenibre  i'4'**  ^^  servit,  comme  capitaine,  dans  le  régi- 
ment de  Rohan-Ch.ibot  dragons,  et  pasna  ensuite  ctdonel- 
conmiaodant  de  la  Légion  royale.  li  était  encon-  pourvu 
de  ce  commandement ,  en  1775.  On  le  créa  t.Tigadier  de 
dragons^  le  1"  janvier  178),  et  niaréch  il-de-cainp,  le  9 
mars  1788.  Il  éniigra,  en  1791.  On  li*  tioove  porié  dans  le 
tableau  des  pensions  iii«<crites  au  trésor  public,  à  la  date 
du  1"  septembre  Î817  ^  pour  la  retraite  du  grade  de  ma- 


pis  GÊiftRAUX    FRANÇAIS.  4? 

réchal-de-camp,  aprèn  6à  ang  3  moi»  et  lo  jours  de  service. 
{L'hit.s  militaires,') 

FERRON  (  Pierre- Jacques -Fraiiçois*  Joseph- AugiiMp) , 
mnrntfis  de  la  Fcrrontinys^  man'cUal''fie'iamp ^  et  fil.H  de 
Pierre  Jacques- François. Loiiifi  AngiiAlp,  I*' du  nom.  qui 
précède,  naquît  à  Paris,  le  7  înilli-l  1757.  Il  fui  nommé 
SOI»  lieiitemiiit  à  la  Légion  rf»yale,  If  'j5  aoilt  1775;  pa^sa 
sucre»«iTemenl  ftons-lieiiti^nant  au  régiment  du  Roi  infan- 
terie, le  9  février  1777;  Ciïl'ilaine  au  régiment  de  Jarnac 
iiif.mterie,  le  aH  février  1778.  et  coîonel  en  i4t*coiid  au  vé^ 
gimeni  de  Bretagne  inf  mlerie,  le  '1  f<*vrier  1785  V  émîgr.i, 
en  1791  ;  iil  la  campagne  de  179s  à  Tarmée  des  princes 
frtinç.ii»,  et  fut  nommé,  le  10  juin  1*96.  rapiiaint*  au  ré- 
giment d«*  Walds^ein,  à  la  HoMe  de  PAnglelerre.  Il  servit, 
danfi  ce  régiment,  presqtie  lont  conipo.né  de* sol  lats  a!le- 
m:inds,  [tendant  prés  de  4hus.  Érmt  rentré  m  Frince,  il 
obtint,  après  la  restauration  du  tiôiie  de»  Bourbon»,  le  grade 
de  maréc-h%il-de-canip ,  par  brevet  du  a5  août  i8f4'  Une 
lettre  du  duc  de  Feltrc,  ministre  Sixrét.iire-d*élal  delà  guer- 
re, datée  du  16  juin  1816,  annot'ça  au  mar<pn*s  de  la  Fer- 
ronnays  que  cette  promotion  au  grade  de  maréch.tl-de- 
camp  lui  donnait  le  droit  de  prendre  rang,  à  partir  du  4 
février  1797*  Il  a  été  admis  à  la  retraite  de  ce  gratle,  après 
sS  ans  4  mois  et  5  jours  de  service.  {Etats  militaires,  ta-' 
hleau  des  pensions  inscrites  au  trésor  public ,  à  la  date  du 
V  septembre  1817.) 

FERRON  (Pierre  Louis- Auguste),  comte  de  la  Ferron-^ 
nays  ,  pair  de  France,  et  maréchal '- de ^ camp  ^  fils  de' 
Pun  des  précédents.  Après  avoir  servi,  avant  la  révolution 
française,  il  éniigra,  en  1791  ,  et  fut  fait  premier  gentll- 
bomme  de  la  chambre  de  S.  A.  R.  Mgr.  le  duc  de  Berry. 
Il  rentra  en  France  avec  ce  prince,  en  i8i4-  ^a  Majesté 
Louis  XVIII  le  nomma  maréchal-de-camp,  le  4  fuin  de  la 
même  année,  et  le  créa  pair  de  France,  le  17  août  181 5. 
Eo  1817,  le  comte  delà  Ferronnays,  alorn  attaché  au  mi- 
nistère des  affaires  étrangères,  fut  nommé  auiba.4sadeur 
exlmordiiiaire  et  plénipotentiaire  près  la  cour  de  Danemark* 


.tiiA»ti«ia  '«'d|it}cth»tipiif^^  Ir  ?o  décembre  de  la  même  année. 
'I  Ttft  H*»tit|ii.<K  îii»»^  lu  Liste  des  comtes,  pairs  de  Franco, 
^»«»A<i*ûi;'«i  I  i»i.  uUiiJJM^icf  des  pairs,  par  ordre  du  roi,  le  i5 
iikttiJi^i  1.^.^  U^'!f 'fef^ttr^paleutesqtii  lui  conféraient  ce  titre 
•îli  i^«HitiU  ^  lltiiT^ot  «ftttèritiéfS  par  la  cour  royale  de  Paris, 
11;  I  iiiui :M« «4uC.  Au  mois  d'octobre  de  la  môme  année,  il 
]M<i^«(ii«i  4U  nM  de  Danemark,  de  la  part  du  roi  de  France, 
l'urdm  «lu  ^oînl- Esprit.  Il  reçut  du  roi  de  Danemark 
uu«:  uix&tière  ornée  du  portrait  de  ce  monarque.  Rappelai 
d«:  rajjiibasi>ade  de  Copenhague,  eu  iuillet  ibig,  il  fut  en 
ttiOuu:  Umps  nommé  envoyé  extraordinaire  près  de  la  cour 
de  &U5>ie.  Il  arriva  à  Saint-Pétersbourg,  au  mois  de  novem- 
bre de  la  même  année ,  et  suivit  Tempercur  Alexandre  au 
congrès  de  Trop  pan  ,  au  mois  d^octobre  1820.  lise  rendit, 
eu  janvier  1821,  à  Vienne,  et  de  là  au  congrès  de  Laybacli. 
On  renvoya ,  au  mois  de  juin  de  la  même  année,  auprès 
du  roi  de  Sardaigne  Charles- Félix,  pour  féliciter  ce  sou- 
verain sur  son  avènement  au  trône.  Nommé  ambassadeur 
en  Russie 9  il  présenta  ses  lettres  de  créance  à  Tempereur 
Alexandre,  au  mois  de  juillet.  Il  obtint,  dans  le  mois  de 
décembre  suivant,  la  grand*croix  de  Tordre  de  Saint- Fer- 
dinand et  du  Mérite  du  royaume  des  deux  Siciles.  Il  est 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis ,  et  de 
Tordre  royal  de  la  Légion-d'Honneur.  Il  remplit  encore, 
en  juin  182a,  les  fonctions  d*ambassadcur  près  la  cour  de 
Russie.  (  Etats  militaires^  annales  du  temps,) 

DE  LA  FERTli ,  voyez  Seunecterib. 

DE  Là  FEUILLADE  ,  vojez  D^Atnussov. 

DE  Li  FEUILLÉE ,  voyez  du  Bak. 

DE  FIENNES  (Robert),  connétable  de  France.  Après 
avoir  servi  avec  beaucoup  de  distinction,  sous  les  rois  Phi- 
lippe de  Valois,  Jean,  et  Charles  V,  de  Fiennes  fut  chargé, 
par  ordre  du  11  septembre  i537,  d^assembler  la  noblesse 
du  bailliage  d*Amien$,  et  se  rendit  à  cet  effet  à  Montreuil, 
le  iG  du  même  i^ois.  Établi  capitaine  de  Saint -Omer^ 


DES   GÉNÉftAUX   FRANÇAIS^  49 

a?ec  60  hommes  .d*annes,  le  7  octobre  i348,  il  servit  en 
Picardie  et  en  Normandie,  iusqifen  novembre  i356.  Il 
fut  fait  connétable ,  après  la  mort  du  duc  d*Athènes ,  et  çn. 
le  paya  eu  celte  qualité,  à  partir  du  1'**  octobre  i556.- 
Nommé,  en  i358,  lieutenant  de  roi  en  Picardie ,  sous  Tau- 
torité  du  récent,  il  conserva  au  roi  la  ville  d'Amiens,  mal- 
gré la  trahison  de  quelques  bourgeois  de  celte  ville,  qui, 
séduits  par  les  généraux  du  roi  de  Navarre  ,  introduisirent 
secrètement  des  soldats  navarrais  dans  la  place.  D*après  les 
conventions  faites  avec  les  traîtres,  on  laissa  sur  le  soir  les 
portes  de  la  ville  ouvertes,  et  Jean  de  Piquigni  s'en  empara 
avec  700  hommes.  Aussitôt  les  soldats,  cachés  dans  Amiens,: 
se  réunirent  à  Piquigni,  en  criant  Navarre  :  à  ce  bruit, 
la  bourgeoisie s*arme ,  accourt  au  faubourg,  et  attaque  les 
Navarrais;  mais  elle  est  repoussée  avec  perte.  Les  Navarrais 
se  répandent  dans  le  faubourg,  et  pillent.  Le  connétable  de 
Fieones,  averti  de  ce  qui  se  passait,  part  en  toute  hâte  de 
Corbîe,  et  entre  dans  Amiens  par  une  porte  opposée  aux 
eoDemis,  au  moment  même  od  ils  se  disposaient  à  insulter 
la  ville,  après  avoir  pillé  le  faubourg.  Il  arbore  à  Tinst^nt 
ses  bannières ,  fait  allumer  des  flambeaux,  et  se  met  en 
bataille  dans  la  rue ,  sans  permettre  à  ses  gens  ni  aux  bour- 
geois ,  que  sa  présence  avait  encouragés,  de  passer  la  porte., 
Ces  sages  dispositions  ayant  obligé  les  ennemis  de  se 
retirer,  le  connétable  mit  des  corps -de -garde  à  toutes 
les  portes ,  et  défendit ,  sou^;  peine  de  la  vie,  de  laisser  sor- 
tir personne  de  la  ville.  Le  lendemain ,  il  lit  faire  la  recher- 
che des  traîtres ,  et  les  condamna  à  mort.  La  noblesse  de 
Picardie ,  pour  reconnaître  le  service  que  le  connétable  lui 
avait  rendu,  en  sauvant  Amiens,  offrit  de  raccompagner  au 
^iége  de  Saint- Valéry  :  ce  siège  fut  long ,  opiniâtre  et  san** 
glunl  ,  et  finit ,  en  avril  iSSq.  par  la  capitulation  de  la  villa 
et  du  château.  Cette  même  année,  le  connétable  assiégea 
Melun  ,  et  pressa  si  vivement  cette  ville ,  que  le  roi  de  Na- 
f  arre  la  rendit  au  régent.  Pendant  que  le  roi  Jean  était  pri- 
sonnier en  Angleterre,  l'armée  anglaise,  sous  la  conduite  de 
son  souverain,  traversa  la  Picardie,  pour  aller  faire  le  siège 
de  Aeims.  Le  connétable  s'enferma  alors  dans  Amiens,  dont 


VI. 


5o  BtCnOMHAlAE   HISTORIQUE 

les  Anglais  forent  obligés  de  lever  le  siège.  Leur  projet  pa- 
raissant élre  de  vooloîr  entrer  en  Bourgogne,  en  i36(f,  le 
oonnétable  de  Ftennes  s*y  op^^^a,  en  se  jetant  dans  Auxerre. 
Le  daophin  le^chargeà ,  la  même  année,  d*une  commi>siou 
pour  le  roi  d*Àngleterre.  A  son  retour,  il  fut  nommé  ,  par 
pouvoir  du  i6ianvier  i56i,  lieutenant  de* roi  dans  tout  le 
LaiiguedoCf  où  il  commanda  jusqu'au  ao  septtfmbre  sui- 
vant. Dans  cet  intervalle,  il  reprit  la  ville  du  pont  Saint- 
Esprit  y  et  chassa  les  ennemis  du  pays.  Il  commanda  en 
Champagne  et  en  Bourgogne,  du  ao  août  i3G2  au  28  sep- 
tembre i564-  Il  retourna  dans  cette  province,  en  i5(>6,  en 
fit  sortir  les  compagnies  de  Routiers,  et  y  resta  les  deux  an- 
nées suivantes.  Il  se  démit,  au  mois  de  septembre  i3ro, 
de  la  charge  de  connétable,  et  se  retira  dans  ses  terres  où  il 
mourut  fort  âgé,  après  Tan  i38a.  [Chronologie  miliiaire, 
tom,  /,  pag.  88;  Histoire  des  Grands^ Officiers  de  la  Cou- 
roniiCj  tom,  VI;  Froissart^  i"  vol, ,  pag,  m^  et  suivantes '^ 
Histoire  du  Languedoc^  tom,  IV,  pag.  3 10.) 

BB  FIENNES  DBS  CoBiTBS  DB  LmBBES  (Maximilicn,  comte), 
Ueutenant'général^  et  fils  du  précédent,  fut  d*abord  mcstre- 
de-^càmp  d*un  régiment  de  cavalerie  de  son  nom,  sur  la  dé- 
mission du  comte  de  Lumbres,  son  père,  par  commission  du 
18  mars  1690.  Il  servit  à  Tarmée  de  Flandre,  et  combattit  à 
Fleuras,  sous  le  duc  de  Luxembourg.  Il  se  trouva  à  différcn  Is 
sièges,  batailles  et  combats,  quieurentlieu  depuis  1691  jus* 
qu*eni697.0nllcenciason  régiment,  par  ordre  du  8  mai  1698. 
Il^le  rétablit,  par  ordonnancedu  10  février  1701,  et  servit, 
la  même  année,  à  l'armée  de  Flandre,  qui  n'entreprit  rien. 
Créé  brigadier,  par  brevet  du  39  janvier  1702,  il  fut  em- 
ployé à  l'armée  de  Flandre  •  par  lettres  du  a  1  avril ,  et  con- 
tribua à  la  défaite  des  Hollandais,  sous  Nimègue.  Employé 
à  la  même  armée,  en  1703,  il  combattit  à  Eckeren,  marcha 
ensuite  à  l'armée  d'Allemagne,  et  fut  blessé  à  la  bataille  de 
Spire.  Passé  à  l'armée  d'Espagne,  sous  le  maréchal  de 
Berwick,  par  lettres  du  11  décembre  1703,  il  entra,  avec 
te  général,  en  Portugal,  et  contribua  à  la  prise  de  plusieurs 
places  de  ce  royaume.  Promu  au  grade  de  maréchal  -  de- 


DES   GÉNÉRAUX   rKÀNÇÀIS.  5l 

camp,  par  brevet  du  a6  octobre,  il  se  démilde  800  régiment. 
Emfiloyé,  Tannée  suivante ,  à  Tannée  d^E^pagne.,  aoui  le 
maréchal  de  Tessé,  il  servit  au  siège  de  Gibraltar,  etaii 
secours  de  Badajoz,  sous  le  maréchal  de  Bervick,  en  ^706. 
Il  contribua  encore  à  faire  lever  aux  ennemis  le  siège  de 
Eadaîoz,  et  concourut  à  la  prise  de  Carthagène,  au  mois 
de  novembre.  Créé  lieutenant -général  des  armées  du  roi, 
par  pouvoir  du  128 ,  il  combattit  à  Almanza,.  eu  1707,  sous 
le  même  maréchal.  Il  servit  au  siège  de  Lérida,  sous  Itt.  le 
duc  d'Orléans  et  au  siège  de  Tortose,  en  1708.  Il  pasMj  par 
Jettres  du  28  juillet,  à  i*armée  de  la  froulière  du  Piémout , 
sous  le  maréchal  de  Berwick,  et  y  servit,  en  1710.  Il  corn;* 
manda  Tarmée  du  Boussillon,  en  1711.  en  Tabsence  du 
duc  de  Noaille%  et  força  les  ennemis  de  se  retirer  du  passage 
qu^îU  gardaient.  Il  marchait  à  Oatalric,  pour  en  faire-  le 
siège ,  lorsqu^il  reçut  ordre  de  U.  de  Vendôme  de  ne  poial 
l'eni  reprendre.  11  continua  de  commander  dans  la  métme 
province,  en  X7iaet  1713.  En  171a,  il  fit  entrer  daos.Gi- 
ronne  un  convoi  qui  mit  la  garnison  enélatd'atte.ndr(^l*}ir- 
rivée  du  maréchal  de  Berwick.  En  1715  et  1714»  ■!  harcela, 
continuellement  les  rebelles  de  la  Catalogne ,  .cl  renipoirta 
presque  tous  les  jours  quelques  a  vantais  sur  eux.  U  mou- 
rut à  Paris,  le  a6  avril  1716.  {Chronologie  mUilaùrc^  fom. 
if^9  P<^*  624;  mémoires  du  temps, .  Gazette  de  Fnàwe^y 

m 

»g  TIENNES (Maxi.milien),coi?ire  Je  Lumbresy maréchal^ 
de^camp^  issu4l*une  antre  branche  de  la  même  famille. que 
le  précédent.  ApiA«  avoir  long-temps  servi  les  roif|4*JBs* 
pagne,  il  s'attacha  à  la  France,  et  leva,  par  commiisif  q.du 
a7  octobre  16779  un  régiment  de  cavalerie  de  son, nom*  Il 
obtint  le  grade  de  brigadier  de  cavalerie,  le  4  in^rs  ^6yt; 
servit,  en  cette  qualité,  aux  sièges  de  Gand  et  d'Ypres,.4t 
combattit  avec  la  plus  grande  valeur  à  la, bataille  de  Saint- 
Dénia,  près  Mous,  la  même  auuée.  Il  fut  employé  au 
camp  de  Flandre  ,  en  1681  ',  au  siège  de  Courtray ,  eii  i683; 
à  Tarmée  de  Flandre,  qui  couvrit  le  siège  de  Luxembourg, 
en  1684,  et  au  camp  de  Flandre,  en  i685,  1686,  1687  et 
i688.  Il  se  UQUva  à  l'attaque  de  Yalcourti  en  1689.  Créé 


5d  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

xnaréchal-de-camp «  par  brevet  du  lo  mars  169O9  il  se^dë- 
mit  de  son  régiment  en  faveur  de  son  fils.  Employé  à  l*ar- 
niée  de  la  Moselle,  sous  le  marquis  de  BoufRers,  par  lettres 
du  19  avril ,  il  se  trouva  à  la  bataille  de  Fleurus,  la  même 
année.  Il  ne  servît  point  depuis,  et  mourut  au  mois  de 
)uillet  1714*  {Chronologie  mUitaire,  tom,  F'I,  pag.  47^! 
Gazette  de  France.  ) 

DE  FIENNES  (Charles-Maximilien  ,  des  vicomfes  de  Fra- 
ges  et  des  comtes  de  Lumbres ,  marquis) ,  maréchal-  de- 
camp^  pblit-fi!sdu  précédent,  naquit  en  septembre  1701. 
Il  fut  fait  capitaine-réformé  à  la  suite  du  régiment  de  ca* 
yalerfe  d*Orléans,  le  1  a  septembre  1718.  Il  obtînt,  le  20 
janvier  1722,  une  commission  de  mestre-de-camp-réformé 
à  la  suite  du  même  régiment,  et  y  leva,  par  commission 
du  2  février  1727,  une  compagnie  qu*il  commanda  au 
camp  de  la  Moselle,  eii  1727;  au  camp  de  la  Meuse,  en  1750; 
atiz  sièges  de  Gcrra>d*Adda,  de  Pizzighîloneet  du  château 
de  Milan,  en  1753;  à  ceui  de  Tortone  e(  deNovarre,  à 
Taltaque  de  Colôrno ,  et  aux  batailles  de  Parme  et  de  Guas- 
talla,  en  1754*  Il  passa  à  une  compagnie  dans  le  régiment 
des  cuirassiers  du  Roi ,  le  22  avril  1755,  en  se  démettant  de 
celle  qxrn^avalt  dans  le  régiment  d^Orléans,  et  continua  de 
servir  à  Tarméè  tVltalie,  où  il  se  trouva  aux  sièges  de  Révéré 
et  de  Roggio.  Devenu  mestre-de-camp  d*un  régiment  de 
cavalerie  de  son  nom ,  qui  siervait  aussi  en  Italie  ,  par  com- 
mission du  20  juin  1755,  il  en  prit  le  comitaandement ,  et 
rentra  en  France,  au  mois  d^avril  1736.  Créé  brigadier, 
par  brevet  du  1*'  janvier  1740,  il  commanda  son  régiment 
au  siège  et  à  la  prise  de  Prague,  en  1741  ;  au  combat  de 
Sahay ,  au  ravitaillement  du  Frawemberg,  a  la  défense  de 
Prague,  en  174^*;  et  rentra  en  France,  avec  Tarmée,  au 
mois  de  février  174^.  Il  fut  employé  à  Parmée  de  Flandre  , 
commandée  par  le  maréchal  de  Saxo,  par  lettres  du  1"  avril 
1 744*  Promu  au  grade  de  maréchal-de-camp,  le  2  mai,  et  dé- 
claré tel,  le  7  juin,  il  se  démit  alors  de  son  régiment,  qu'on 
accorda  à  son  fils.  Il  couvrit ,  avec  Tarmée  ,  les  sièges  de 
Uenin,  dTpres  et  de  Furncs,  et  finit  la  campagne  au  camp 


•  BKS  yGENÊRÀim   FRANÇAIS.  55 

de  Çourtray.  Employé,  en  1745,  d*abord  à  l'armée  du  Bas- 
Rhin  ,  sous  les  ordres  de  M.  le  prince  de  Conti ,  il  passa 
ensuile  à  Tarmée  de  Flandre ,  campa  à  Ghièvres ,  sous  les 
ordres  du  marquis  de  Glermont-Gallerande,  pendant  une 
partie  de  la  campagne ,  et  servît  au  siège  d'Ath.  Employé 
h  Tannée  commandée  par  M.  le  prince  deGonti^  par  lettres 
du  i*'mai  174^»  il  fut  de  la  course  d'Herenthals,  en  Bra- 
baof ,  sous  le  comte  d'Estrées;  servit  aux  sièges  de  Mons, 
de  Charieroi,  des  ville  et  châteaux  de  Na mur,  et  combattit 
à  Rauconx.  Ge  fut  sa  dernière  campagne.  Il  quitta  le  ser- 
vice, au  mois  de  {anvier  1 747,  et  mourut  le  10  février  1750. 
(Chronologie  militaire,  tom.  Vil,  pag,  ai3;  mémoires  du 
temps.) 

vm  LA  FILLOLIE  9  voyez  de  Bbaqlibu. 

FlLOi9(Gbarles-Françoi8) ,  'maréclmlr^e-  camp ,  naquit 
à  Paris,  le  17  novembre  1^57.  Il  entra  au  service  militaire, 
le  39  /aovier  1775,  comme  soldat  au  régiment  de  Rouergue 
infanterie,  et  y  resta  jusqu'au  6  août  1781,  époque  à  la- 
quelle il  acheta  son  congé.  Pendant  ce  laps  do  temps,  il 
avait  été  fait  sous-officier ,  ^t  attaché  à  Tiostruction  des 
recrues  de  son  régiment.  Il  entra,  le  1*'  janvier  1782,  dans 
Tadministration  de  Ki  marine,  et  fut  employé,  comme 
surnuméraire,  au  port  de  Brest,  jusqu'au  5  décembre  1784. 
A  celle  dernière  époque,  il  devint  officier  d'administration 
de  la  marine,  et  fut  entretenu,  au  même  port,  jusqu'au 
5i  octobre  179I*  Il  avait,  pendant  ce  temps,  fait  sur  mer 
les  campagnes  de  17S6,  1787,  1790  et  i7<)i,  comme  of- 
fîcîer  cooiptable ,  sur  les  vaisseaux  de  l'état.  Il  fut  nommé 
liealenant-colouel,  commandant  en  chef  le  1*'  bataillon 
du  département  du  Finistère,  le  1*'  novembre  1791.  Il  Bt, 
avec  ce  bataillon,  les  campagnes  de  l'armée  du  Nord,  en 
i7ç|3  et  1793,  et  le  commanda  aux  sièges  de  Lille,  d*Anvers 
ft  de  Wilhclmsladt ,  et  à  la  bataille  de  Hondscootte,  où  il 
fut  blessé  et  renversé  de  cheval.  Promu  au  grade  de  général 
de  brigade ,  le  27  septembre  1793,  il  commanda,  en  cette 
qualité,  le  camp  sous  Gnssel.  Suspendu  de  ses  fonctions, 
comme  fuspect»  à  cause  de  son  alliance  avec  une  famille 


54  DICnONVAItE  HISTORIQUE  . 

fioble,  celte  suspensiou  fut  levée  par  arrêté  du  comité  da 
Mlut  public,  du  sa  avril  1795.  Par  un  autre  arrêté  »  daté 
du  ag  octobre  Miivant,  il  fut  auiorisé  à  prendre  sa  retraite  ; 
et  elle  lui  fut  effectivement  accordée,  le '7  octobre  1796.  Il 
établit  0on  domicile  à  Bruges,  dan»  le  département  de  la  Lys. 
En  vertu  du  décret  du  5o  septembre  i8o5«  sur  Tor^çanisa- 
tion  des  gardes  nationales,  le  général  Filon  reçut  du  préfet 
de  ce  département  un  brevet,  visé  par  le  ministre  de  Tin- 
lérieur ,  et  qui  le  nmnmaît  cbefde  cohorte  de  la  garde  na- 
tionale de  Bruges.  Il  remplit  les  fonctions  de  cet  emploi 
jusqu*au  a5  juillet  1813,  époque  à  laquelle  ses  affaires 
personnelles  le  portèrent  à  aller  s'établira  Bruxelles,  chef- 
lieu  du  département  de  la  Dyle.  Pendant  la  durée  de  son 
service ,  comme  chef  de  cohorte ,  le  général  Filon  concou- 
rut, en  1806  et  1807,  ^  '^  défense  des  côtes  de  Flandre.  Il 
7  commanda  la  garde  nationale  mobilisée  du  département 
de  la  Lys,  avec  laquelle  il  servit  au  camp  de  6aint-0mer, 
sous  les  ordres  du  lieutenant-général  comte  Aampon.  En 
1809,  lors  de  l'invasion  des  Anglais  en  HMIande,  il  fut  re- 
quis par  le  gÀiéral  Olivier,  qui  commandait  la  16'  division 
militaire  et  Taile  gauche  de  Tarmée  de  TOoéau,  de  s'occuper 
de  Torganisation  des  gardes  nationales  départementales, 
qui  arrivaient  en  masse  sur  Bruges ,  de  la  diriger  sur  tous 
les  points  qui  seraient  indiqués.  Il  remplit  cette  mission 
avec  le-plus  grand  sèle ,  et  sans  en  recevoir  aucune  indem- 
nité. Lors  de  la  première  entrée  des  alliés  en  France,  en 
1814  f  le  général  Filon  quitta  la  Belgique,  et  vint  s'établir 
à  Abbeville,  où  il  résidait  encore  eo  1821.  Il  comptait  3o 
ans  6  mois  et  19  jours  de  service,  campagnes  comprises, 
lorsqu^il  quitta  définitivement  la  carrière  militaire.  (Etais 
militaires f  Moniteur*) 

DB  FiaMAS-PÉRlÈS  (Armand-Charles-Daniel,  comte), 
iieutenant-^énéral,  naquit  à  AUis ,  en  Languedoc  (Basses- 
Gévennes),  le  4  août  1770.  Il  fut  nommé,  le  ii3  septembre 
1785 ,  sous- lieutenant  de  remplacement  au  régiment  de 
Piémont  infanterie,  dans  lequel  son  père,  son  aïeul  et  son 
bisaïeul  maternel  avaieot  servi*  Il  obtint,  le  18  août  de  la 


DES  GÉEfiRAUX   FRANÇAIS.  55 

même  aonée,  le  grade  de  Mus-lieutenaat  en  pied  au  même 
réf  ftncnt.  Eo  i  ygOf  il  Be  mit  à  la  lé  te  des  vrais  Françaisde 
la  ville  d*Alais  (i),  et  devint  un  des  chefs  du  camp  royaliste 
fermé  à  Jalèa.  11  fut,  pour  ce  motif,  arrêté  le  17  mars  1791 9 
et  conduit  au  fort  d*Alaifl,  où  il  resta  enfermé  pendant  35 
jours.  Rendu  à  la  liberté,  il  émigra,  en  1791  »  et  alla  join- 
dre, à  Woims,  MgCa  le  prince  de  Gondé.  Honoré  des  ordres 
des  princes,  il  rentra  trois  fois  en  France ,  pour  remplir  les 
mî«aionsquilni  avaient  été  confiées  par  eux.  Il  avait  réussi 
à  déterminer  le  baron  de  Roques,  gouverneur  de  Neuf- 
IrtMck ,  de  remettre  cette  place  Importante  ani  princes  ; 
nai^  celle  négociation  fut  ébruitée,  et  le  gouvernement 
françai»  lit  arrêter  H.  de  Roques.  Le  comte  de  Firmas- 
Périèft  crut  devoir  alors  prendre  la  défense  de  cet  officier. 
L^affaire  fut  portée  devant  les  comraiissaires  de  rassemblée 
nation^ ,  qui  bien  que  convaincus  moralement  de  la  cul- 
palMlIlédeM.  de  Roques,  le  mirent  hors  de  cause,  parce 
qu*iU  ne  purent  réunir  les  preuves  matérielles  du  fait  sur 
lequel  était  basée  Taccusation.  Le  comte  de  Firmas-Périès 
et  M.  de  Roques  se  rendirent  ensuite  à  Worms.  Un  indi- 
vidn  étant  venu  de  France  pour  assassiner  le  prince  de 
Condé,  il  fut  arrêté  par  les  soins  du  comte  de  Firmas-Périé«. 
Les  princes  de  Hohenlohe  signèrent,  le  4  février  1793,  un 
traité  de  subsides  avec  LL.  AA.  KR.  les  princes  français, 
frères  du  roi  Louis  XVI.  Le  comte  de  Firmas-Périès  fut  alors 
nommé  colonel  attaché  au  régiment  de  Hohenlohe- Schîl- 
Ungsfurts.  Il  fut  fait ,  le  1*'  juin  suivant,  lieutenant  de  roi 
do  quartier- général  de  S.  A.  S.  Mgr.  le  prince  de  Condé, 
ajant  la  police  intérieure  et  extérieure  de  Tarmée  de  ce 
prince*  L*empereurd*AIlemagne,  François  II,  étant  venu 
k  Mayence,  après  son  couronnement,  le  comte  de  Firmas- 
Périès  fut  chargé,  par  S.  A.  Pélecteur  de  Mayence,  de  la 
police  de  cette  résidence,  pendant  tout  le  temps  que  S.  M. 
L  y  séjourna.  Pendant  la  campagne  de  1 79? ,  le  comte 


(1)  Lctrojalitfte»  des  GéTenocf  aTaieot  pris  la  diSoomiiMtioo  do  vrai* 


56  DICTIONNAIRE  HISTORIQUE 

de  FirmaB^Périèt,  tout  en  remplissant  au  quartier-général 
de  Tannée  de  Cpndé  les  fonctions  de  sa  charge  de  lieitte- 
nant  de  roi ,  n*en  marchait  pasmioins  à  la  tète  du  régiment 
de  Hohenlohe  toutes  les  fois  que  l'on  allait  à  Pennemi.  £a 
combattant  ainsi  «  il  reçut  une  légère  contusion,  le  la 
septembre,  à  Taifaire  de  Bergzeborn«  et  fut  grièvement 
blessé  À  la  poitrine,  le  8  décembre  suivant,  au  combat  de 
Berstheim.  En  17949  les  régiments  de  Hohenlohe  étant 
passés  au  service  du  gouvernement  des  Provinces- Unies 
(Hollande),  le  comte  de  Firmas-Périès  resta  à  Tarmée  de 
Condé.  Après  la  conquête  de  la  Hollande,  par  les  Français, 
les  régiments  de  Hohenlohe  furent  licenciés.  Le  comte  de 
Firmas-Périès  négocia  et  conclut  alors  une  capitulai  ion, 
qui  fit  rentrer  ces  deux  braves  régiments  à  Tarmée  de  Gon< 
dé  (1).  La  campagne  de  1796  promettant  de  devenir  très- 
active,  le  comte  de  Firmas-Périès  sollicila  et  obtint  sa  dc« 
mission  delà  charge  de  lieutenant  de  roi  du  quartier-géné- 
ral; cette  charge  fut  alorsdonnée  au  général  du  Bois,  ancien 
commandant  du  guet  à  Paris.  Les  républicains  français 
ayant  passé  lé  Rhin ,  le  24  juin^  le  régiment  de  Hohenlohe 
fut  employé  à  Pavant-garde  du  corps  de  Condé,  sous  les 
ordres  de  S.  A.  M.  le  duc  d^Enghien.  Ce  régiment  soutint 
et 'couvrit  la  retraite  de  Tarmée  autrichienne,  jusque  dans 
la  vallée  de  la  Kintzig.  Le  comte  de  Firmas-Périè?^  fit  [iren- 
dre  position  au  régiment  de  Hohenlohe,  au  château  de 
Hohengerôldzegg;  mais,  les  ennemis  ayant  forcé  le  passade 
du  Knebis,  il  rtçxki  Tordre  d'abandonner  le  poste  important 
qu'il  occupait.  Il  obéit  à  cet  ordre,  en  représentant  toute- 
fois au  général  autrichien  Giulay,  duquel  il  Pavait  reçu, 
qu'une  retraite  aussi  précipitée  entraînerait  la  perte  des  im- 
menses magasins  rassemblés  dans  la  vailéeiet  que, d'un  autre 


(1)  Lr$  XXI  de  cette  capituUtioD  flipula  que  le  prince  de  Hobeo* 
hohe  attacherait  à  tes  régimentu  4  pièces  de  caDOU«  choisies  parmi  celles 
eolevéet  aux  Français,  dans  la  campagoc  de  1793.  Par  lc$  VI ,  il  fut  aus- 
sistipulëqae,  par  grâce  particulière,  il  serait  créé  une  place  de  colo- 
nel en  second  en  faveur  du  comte  de  Firma<-Përiès,  mais  avec  condition 
du  non  remplacement  de  c«t  emploi»  lorsqu'il  viendrait  i  vaquer. 


DES  GÊNÉRAinL   FEANÇAT8.  67 

cAlé,  le   corps  qui  se  trouvait    dans  le  Brisgaw  pouvait 
être  compromûi.  Le  comte  de  Firinas-Périè.s  ayaut  de  plus 
démontré  la  possibilité  de  se  maintenir  dans  la  vallée  de  la 
kiutzig  «  et  d'imposer  à  Tennemi  par  une  couteuaiice  fer- 
me ,  le  comte  de  Giulay  se  rendit  à  son  avis ,  et  !te  décida 
à  reprendre  sa  position  ;  mais  à  peine  le  comte  de  Firmad* 
Périès  avail-ii  réoccupé  Holiengeroldzei;^»  que  le  canon 
des  républicains  se  Qt  entendre  dans  la  vallée.  Le  général 
Gluiajfut  repoussé  jusque  sous  les  murs  de  Z^ll,  et,  par 
suite  de  ce  mouvement ,  le  régiment  de  Hohenlohese  trouva 
coupé.  Dans  cette  situation  critique  »  le  comte  de  Firmas- 
Pérîés  conçut  le  projet  hardi  de  tomber  sur  les  derrières  des 
ennemis,  de  les  tromper  sur  le  nombre  de  ses  combattants, 
et  de  les  forcera  la  retraite.  Il  forma  eu  conséquence  au« 
tant  de  télés  de  colonnes  qu'il  avait  de  compagnies  à  sa 
disposition ,  et  déboucha  ainsi  dans  la  vallée  de  la  Kiutzig, 
Les  républicains  croyant  alors  que  c'était  le  corps  entier 
da  prince  de  Condé,  qui ,  par  la  vallée  de  TÂrh ,  venait  au 
secours  de  Tannée  autrichienne ,  se  retirèrent  précipitam- 
ment. Le' comte  de  Giulay,  dès  qu'il  avait  aperçu  les  neuf 
têtes  JK colonnes  dont  nous  venons  de  parler,  avait  deviné 
U  manœuvre  hardie  faite  par  le  comte  de  Firmas-Périès^ 
et  avait  aussitôt  marché  pour  le  soutenir  :  leur  jonction 
s*opéra  heureusement.  Le  comte  de  Firmas^Périès  reçut , 
dans  celte  action,  une  légère  contusion.  Il  retourna,  dès 
le  soir  du  même  jour,  prendre  position  à  Hohengeroldzegg. 
Il  avait,  dans  cette  journée ,  fait  une  marche  de  près  de  1  o 
lieues,  et  remporté  un  succès  important.  Le  3o  septembre 
saivant,  il  fut  blessé  deux  fois  au  combat  de  Schaffenried. 
S.  M.  Louis  X?III daigna  lui  faire  écrire,  par  son  ministre 
de  la  guerre,   une  lettre  aussi  flatteuse   qu*honorable. 
L'armée  de  Condé  étant  partie  pour  la  Russie,  en  1797, 
le  comte  de  Firmas- Périès  fut  chargé  d'en  commander  la 
première  colonne,  composée  d'un  bataillon  du  régiment 
de  Hohenlohe,  de  la  légion  Roger-Dama<4  (ci-devant  Mira- 
beau), infanterie  et  cavalerie,  et  enfin  des  régiments  de 
hn«s4rds  de  BaschI  et  de  Carneville.  Le  comte  de  Firmas- 
Féfièt  fut  employé^  par  S.  M.  Tempereur  de  Russie,  en 


58  oicTtoimAimK  msToiaQu^ 

qoalHé  de  second  coNmel  du  régiment  de  Hohenlohe;  et, 
lorsque  ce  régiment  perdit  le  prince  de  Hohenlohe ,  son 
oolonel  y  le  comte  de  Pîrmas-Périès,  en  fat  fait  colonel- 
eommmdant.  En  1798,  il  obtint  la  permission  de  venir  en 
Souabe,  pour  n'y  marier  (1^.  En  17^9,  Tarmée  de  Condé 
reçut  Tordre  de  partir  de  Russie  »  pour  aller  concourir  à  la 
éé€riuie  de  la  Suisse 9  menacée  par  les  Français;  mais, 
lorsque  ce  corps  arriva  à  sa  destination,  déjà  presque  toute 
la  Suisse  était  conquise.  Le  comte  de  Firnkas-Pérîès  fut 
placé  en  avant  de  Constance.  11  reçut,  le  7  octobre,  plu* 
sieurs  contusions  et  blessures  légères,  en  défendant  celte 
▼ille,  qui  fut  prise  par  les  Français.  En  1801 ,  Tarmée  de 
Condé  ayant  été  licenciée  t  le  comte  de  Firmas-Périès  vint 
te  fixer  en  Souabe,  auprès  de  son  épouse.  H  ne  fut  point 
compris  dans  les  radiations  que  le  gouvernement  français 
fit  faire  sur  la  liste  des  émigrés.  Bu  180a ,  il  représenta ,  à 
la  dépulalion  de  Tempire,  séante  à  RatisbonnCy  son  beau- 
frère  le  prince  de  Waldbosrg-Wolfegg-et-Waldée.  En  1806, 
il  obtint  une  charge  de  chambellan  de  S.  M.  le  roi  de 
Wurtemberg.  En  18071  >^  ^"'  ^''®  de  grand-maître  des 
oolsiBes,  et  quelque  temps  après  il  fut  fait  conseiller- 
d'état  actuel.  Il  reçut  sa  démission ,  le  6  mars  i8i5  ;  mais 
S.  H.  le  roi  de  Wurtemberg  lui  conserva  les  titres,  noms 
et  rangs  des  charges  qu*il  avait  exercéesà  sa  cour.  En  1 8 14» 
le  comte  de  FIrmas-Périès  se  rendit  au  congrès  de  Tienne, 
pour  y  soigner  les  intérêts  du  prince  son  beau-frère.  Il  était 
encore  dans  la  capitale  des  états  autrichiens,  lorsqu^on  y 
apprit,  en  mars  181 5,  Tinvasion  de  Buonaparte  sur  le  ter- 
ritoire français.  Le  comte  de  Firnias-Périès,  abandonnant 
alors  la  diplomatie,  courut  à  Gand  offrir  ses  services  à  S. 
M.  Louis  XVIII,  qui,  par  son  ordonnance  du  Somai  18 15, 
le  nomma  maréchal-de-camp.  La  commission  chargée  de 
l'examen  des  titres  des  officiers  de  rancienne  armée  recon- 


(1)  Il  7  épousa  U  conaeste  Joééphine  de  WaMboorg-  Wolfegg-et- 
Walélèe  t  duchcitt  Iiéfééîuire  du  SâÎBt-BflBpir*  roBÛ  et  damr  d# 
rsffdrc  înpénal  da  la  Gcsû-élnlét. 


ool  aa  oomUede  Finnafi*Péf  iès  les  droits  au  grade  et  mare* 
cbil-de-eampy  à  prendre  rang  du  i**  février  1800.  Ei^ 
conaidéralkMi  de  1^  ans  et  a  mois  d*aetif  ilé  dans  oe  grade. 
Je  eomle  de  Firmes •  Périès  obthit  de  S.  M.  le  grade  de 
Kealeiiaiit*général,  par  brevet  du  5o  mars  iStg.  Il  a  été 
admis  à  la  retraite,  le  ai  luillet  suivant.  Il  avait  été  orée 
ehevalierde  Saint-Louis  par  S.  A.  â.  HoBSMua,  alors  régent 
du  rojraame  de  France,  au  nom  de  S.  M.  Louis  XYII. 
{Biaii  ei  èreveis  militiûres ,  Moniteur,  iumaies  du  temps.) 

M  FITZ-COSSÉ  (François),  maréchal'de-camp,  servait 
dans  les  gendarmes  de  la  garde  du  roi,  dès  Tan  1704.  Il 
se  trouva  à  la  bataille  de  Ramillies,  en  1706;  à  celle  d*Ou- 
denarde,  en  1708;  à  celle  de  Malplaquet,  en  170g,  et 
servit  en  Flandre  îusqu^à  la  paix«  Devenu  suocessîvement 
sous*brigadier  et  brigadier,  il  fit  la  campagne  de  Philis- 
bourg,  en  1 734  «  et  celle  du  Rhin ,  en  1 735.  Il  fut  fait  ma- 
réebal-des-logis  de  sa  compagnie ,  le  37  juin  1736,  et  ob«- 
tînt*  le  8  août  1740,  une  commission  pour  tenir  rang  de 
mes! re- de-camp  de  cavalerie.  Il  fit  toutes  les  campagnes 
de  Flandre,  de  174^1  à  17489  et  se  trouva  à  la  bataille  de 
Dettingen;  aux  sièges  de  Meniu ,  dTpres  et  de  Fribourg; 
à  la  bataille  de  Fontenoy  ;  aux  sièges  de  Toumay  el  de 
Namur,  et  à  la  bataille  de  Raucoux.  Créé  brigadier,  le  1" 
janvier  1748,  il  fit  la  campagne  des  Pays-Bas.  Il  obtint  le 
brevet  de  marécbal-de-camp,  le  10  février  1769,  et  quitta 
peu  de  temps  après  la  compagnie  des  gendarmes  de  la 
iparde  du  roi.  Nous  ignorons  ce  qu*il  est  devenu  depuis* 
cette  époque.  {Chronologie  mUiuure ,  tom.  VJIf^pag,  365») 

ns  FITZ-OÉKALD  (Nicolas),  servit,  comme  cadet,  dans. 
les  troupes  du  roi  d'Angleterre ,  dès  1675,  et  y  devint  suc- 
cessivement lieutenant,  capitaine,  mafor,  lieu  tenant- co- 
lonel ,  el  enfin  colonel  du  régiment  d*infanterie  irlandaise 
de  la  marine.  Il  passa  en  France ,  avec  ce  régiment ,  en 
1691 ,  après  la  défense  deLimerick,  dont  il  était  lieutenant 
de  roi.  Il  servit,  avec  son  régiment,  sur  les  côtes  de  la 
!lorroandie,  en  lôga;  àTarmée  d'Allemagne,  en  1693, 
1694 et  1695;  à  Tannée  delà  Meuse,  en  1696,  el  ù  celle 


6o  DTCTIONNAIEE   HISTOBTQUf 

de  la  HoMlle  ,  en  1697.  Le  régiment  irlandais  de  la  marine 

ayant  été  reformé,  par  ordre  du  a6  février  lôgSJe  sienr  de 

Fitz-Gérald  fut  nommé  colonel-lieutenant  du  régiment  d*in- 

fanterie  irlandaise  d'Albermale.  Il  commanda  ce  régiment  à 

Farmée  d^AlIcmagne,  en  1 701 ,  et  à  la  bataille  de  Lnzzara«  en 

1702.  Il  obtint  le  grade  de  brigadier  d*i n fa nterie,  par  brevet 

du  1*' octobre  de  cette  dernière  année.  On  lui  donna  «  par 

commission  du  10  février  1703,  le  régiment  dont  il  était 

colonel  -  lieutenant ,  et  qui  vaquait  par  la  mort  du  duc 

d*Albermn1e.  Il  continua  de  servir  en  Italie ,  et  s*y  trouva 

à  toutes  les  expéditions  qui  s*y  firent  pendant  Tannée  1705. 

Il  servit  aux  sièges  de  Verceil ,  dTvrée  et  de  Yérue  9  et  à 

la  bataille  de  Turin ,  en  1706  ,  et  fut  employée  Tarmée  de 

Flandre,  en  i;m7-  Créé  maréchal-de-camp ,  par  brevet  du 

5  mars  17089  et  employé  en  celte  qualité  à  Tarmée  de 

Flandre,  la  même  année,  il  combattit  à  la  bataille  d'Où- 

denarde ,  y  fut  blessé  et  fait  prisonnier,  et  mourut  à  Gand  , 

le  1*'  Âoul,  des  suites  de  sa  blessure.  [Chronologie  militaire ^ 

toin,  VI y  pag.  590  j  Gazette  de  France,) 

DK  FITZ-GÉRALD  (Jacques),  marcchal-de'oampjeX  parent 
■dti  précédent,  entra,  comme  lieutenant- réformé,  dans  le 
régiment  d*infanterie  irlandaise  de  Dillon,  en  1730.  Il  ser- 
vit au  siège  de  Kehl,  en  1733;  à  Tattaque  des  lignes  d*Et- 
tingeu.  et  au  siège  de  Phili.sbourgy  en  1734;  sur  le  Rhin, 
et  à  raflTaire  de  Clausen,  en  1735.  Il  parvint  à  une  lieute- 
nance,  en  1759,  et  servit  en  cette  qualité  à  Tarmée  de 
Flandre,  en  1742.  Nommé  capitaine- réformé  au  même 
régiment,  par  commission  du  8  janvier  1743,  il  se  trouva 
à  la  bataille  de  Dettingen,  au  mois  de  juin,  et  finit  la 
campagne  sur  les  bords  du  Rhin.  Eo  17)4»  il  servit  au^^ 
sièges  dTpres  et  de  Fumes  ;  fut  employé  au  camp  de  Cour- 
tray.  et  obtint,  le  6 octobre,  une  compoguie  dans  le  ré- 
giment  de  Lally,  à  sa  formation.  Il  commanda  cette  com- 
pagnie à  la  bataille  de  Fonteooy;  aux  sièges  des  \ille  et 
citadelle  de  Tournay,  de  DendermonJe,  d'Oudeuarde  et 
d*Ath,en  i74'')*  Il  obtint,  le  11  juillet  de  cette  dernière 
année,  une  commission  pour  tenir  rang  de  colonel  d*iu- 


ms  cimsÀinc  français.  6i 

fênterne*  Il  Mrrit  sar  les  côtes,  en  1746;  combattit  à  la 
liataille  de  Lawfeld ,  en  1 747  ;  se  trouva  au  siège  de  Haes- 
tricht,  en  174^»  «^  fut  employé  au  camp  de  Dieppe,  en 
1766.  Le  régiment  de  Lallj  ayant  été  destiné  pour  aller  aux 
Indes,  au  mois  de  novembre  1756,  le  sieur  de  Fitz-Gérald 
fui  nommé  pour  en  commander  le  a*  bataillon,  par  ordre 
da  10  du  même  mois;  mais  n*ayaut  pu  s*embarquer,  il 
quitta  alors  ce  régiment.  Il  obtint,  le  16  février  1737,  un 
ordre  poor  servir,  en  qualité  de  colonel* réformé ,  à  la  suite 
du  régiment  irlandais  de  Clare ,  avec  lequel  il  resta  sur  lc*8 
côte^  pendant  plusieurs  campagnes.  On  le  créa  brigadier, 
le  1"  mai  1768.  Il  fit  les  campagnes  de  1760  et  1761 ,  en 
Allemagne,  et  y  combaliil  aux  affaires  de  Gorbach  et  dé 
Warbourg,  en  1760,  et  à  celle  de  FIlingshaosen ,  en  1761* 
Aprè^  la  mort  du  comie  de  Thomond ,  le  roi  ayant  donne 
le  régiment  de  Clare  au  comte  de  Thomond  fils,  qui  était 
en  bas  âge,  le  sieur  de  Fitz-Gérald  fut  nommé,  par  commis- 
sion du  ao  septembre  1761 ,  colonel  en  second  de  ce  régi- 
ment, qull  devait  commander  jusqu'à  ce  que  le  jeune  comte 
de  Tbomood  fût  en  âge  d*en  prendre  possession;  mais 
ayant  obtenu  le  grade  de  maréchal-de-camp ,  par  brevet 
du  i5  février  176a,  il  se  démit  de  la  place  de  colonel  en 
second  du  régiment  de  Clare,  au  mois  de  décembre  sui- 
vant, époque  à  laquelle  il  fut  déclaré  maréchal-dc-camp. 
il  avait  été  employé,  comme  brigadier,  au  camp  de  Dnn- 
kcrque,  en  176a.  Il  mourut  avant  le  i"  décembre  1775. 
(Ckronolagie  militaire,  tom,  FlI^pag.  5a3;  Gazette  de 
France,  mémoires  du  temps,) 

DB  FITZ  JAMES  (Jacques),  duc  de  Berwick,  maréchal 
de  France,  fils  naturel  du  duc  d*York,  depuis  roi  d'An- 
fliterrf ,  sous  le  nom  de  Jacques  II,  et  d'Arabclla  Churs- 
eliild«  sœur  du  fameux  duc  dt;  Marlboroug,  naquit  le  ai 
août  1670.  Il  fut  envoyé  en  France,  à  Tâge  de  7  ans,  et  y 
fut  élevé,  d'abord  à  Juilly,  puis  au  collège  du  Plesnis,  ei 
eoMiite  à  celui  Je  la  Flèche.  Son  éducation  étant  terminée, 
il  retourna  en  Angleterre,  où  il  commença  à  servir,  en 
qualité  d*aide-de-camp  du  duo  d'AlbermalCf  générai  de 


6s  OlCTIOHHAItK  HISTOtIQOt 

raimée  du  roi  Jacques.  Chargé  de  porter  des  ordres 4  5oo 
cavaliers,  il  profita  de  cette  occasion  pour  tomber  sur  la 
ca?alerie  du  duc  de  Montmoalh,  et  la  défit  eolièrementi 
A  la  tiataille  de  Weston,  le  i6  juillet  i(>85.  L*Aogleterre  étaot 
deveoue  tranquille»  et  se  trouvant  pacifiée  par  la  punition 
desrebellest  Fllz-iames  (i)  partit,  aii  commencement  de 
1686,  pour  aller  apprendre  Tart  de  la  guerre  sous  le  célè- 
bre Charles ,  duc  de  Lorraine  9  général  des  troupes  de  Léo- 
pold  I**,  qui  faisait  alors  la  guerre  de  Hongrie.  Il  se  trouva 
au  siège  de  la  ville  de  Bude,  prise  le  a  septembre  (a).  Il 
se  signala,  pendant  ce  siège,  par  une  très-grande  activité, 
et  par  beaucoup  de  valeur.  En  1687,  il  fut  fait  génénl  de 
bataille  des  armées  de  Teropereur  Léopold.  Il  se  disposait 
à  une  seconde  campagne  contre  lesTurcs,  lorsque  les  trou* 
blés  d^Angleterre  le  rappelèrent  auprès  du  roi  Jacques*  qui 
le  créa,  la  même  année,  duc  de  BerwieL;  le  nomma  colo- 
nel d*un  régiment  d*infanterie  •  et  d*un  régiment  de  eava- 
lerie.  Il  fut  fisit  gouverneur  de  Portsmouth  et  de  la  province 
de  Hampshire,  cbevalier  de  Tordre  delà  Jarretière, et  ca- 
pitaine des  gardes-du-corps  du  roi,  en  1688.  Il  devint 
membre  du  conseil  privé*  et  lieutenant-général  desarmées 
du  roi  Jacques  II,  en  1689.  Dans  la  même  année,  il  fut 
blessé  asses  grièvement  dans  une  affaire  contre  les  rebelles • 
Jacques  II  ayant  été  chassé  de  son  trône  et  de  TAngleterre, 
par  le  prince  d^Orange,  son  gendre,  le  duc  deBerwick,  passa 


(1)  Il  porta  ce  00m  jasquVn  iM^t  ëpoqve  à  laquelle  il  fat  fait  doc  de 
Berwick. 

(s)  L'euteur  dei  liémoiret  db  doc  de  Berwick,  tom.'I,  pag.  s5,  donne, 
après  le  siège  de  Bude,  la  description  d'une  bataille  où  les  Tnrca  fnrent 
défaits  à  deui  nnies  de  cette  place ,  et  où  il  suppose  que  le  jeune  FiU- 
James  fut  blessé ,  et  fit  prisonnier  le  bacba  qxii  l'avait  blessé.  Cette 
citation  est  une  erreur.  Il  ne  se  donna  point  de  bataiHe  près  de  Bude; 
•t  les  bistoriens  reprocbeat  au  duc  de  Lorraine  de  n'aivoir  point,  après  bi 
prise  de  Bode,  attaqué  rarmée  ottomane*  qui  n'était  qu'à  one  demi- 
liene  de  cette  place,  et  dans  la  dernière  consternation.  L'antcur  des  Mé- 
moires a  Tonlu  sans  doute  parler  de  la  bataille  de  Mobat  ;  mais  elle  ne 
if  livra  que  l'année  soirante ,  le  1 2  août ,  et  le  roi  Jacques  II  araît  alors 
rappelé  le  doc  de  Bemiek  près  de  loi. 


BU  GÛnAUX   FB  ANC  Aïs.  65 

atec  lui  eo  France.  En  1690,  le  duc  de  Berwick  fut  nonnné 
général  d'armée,  et  commandant  dans  le  royanme  d*Irlande. 
Il  marcha,  avec  le  roi  Jacqoeiî,  ansiéçe  de  ^ondonderri,  qui 
lîit  levé,  le  10  juin.  Les  rebelles  ayant  formé  le  dessein  de 
surprendre  les  troupes  du  roi  Jacques,  qui  était  à  Ganan«  le 
duc  de  Berwick  y  accourut.  Pendant  le  combat  qui  eut  lîeuà 
celte  occasion ,  et  qui  dura  une  heure ,  il  eut  un  cheral  tué 
S0QslttJ,et  fut  blessé  à  la  cuisse.  Les  Irlandais,  qui  servaient 
la  cause  du  roi ,  ayant  pris  la  fuite ,  le  duc  de  Berwick  se 
fit  mettre  sur  un  autre  cheval,  courut  aux  fuyards,  leur 
rrprocha  leur  lâch<flé,  les  rallia ,  et  les  ramena  au  combat. 
Les  rebelles,  alors  vainqueurs,  ues^occupant  qu'à  piller, 
00  les  mît  en  désordre  et  on  en  tua  la  plus  grande  partie. 
La  blessure  du  duo  de  Berwick  s^étaut  aggravée  par  le  mou- 
vement violent  qu^il  s'était  donné ,  le  sang  qu'il  avait  perdu 
le  réduisit  A  une  faiblesse  si  grande,  que  Ton  fut  obligé  de 
le  porter,  sans  connaissance ,  dans  sa  tente.  Ayant  aperçu, 
le  10  juillet,  un  corps  nombreux  d'officiers  de  l'armée  du 
prince  d'Orange,  qui  formait  une  assez  grosse  troupe,  il 
se  persuada  que  le  prince  luh-méme  s'y  trouvait,  et  proposa 
sur-le-champ  l'attaque  de  cette  troupe ,  alin  de  terminer 
la  guerre  parla  mort  du  prince  d'Orange.  Suivi  de  plusieurs 
officiers  que  son  exemple  entraîna,  tl  pénètre  jusqu'à  la 
troupe,  et  ohercbe  partout  des  yeux  le  prince  d'Orange, 
qui  n'y  était  point.  Après  avoir  tué  ou  renversé  les  premiers 
ennemis  qui  se  présentèrent  à  lui ,  il  se  relira  en  bon  ordre. 
A  la  bataille  de  la  Boyne,  le  1 1  juillet,  le  duc  de  Berwick 
commanda  l'infanterie  irlandaise,  et  fut  blessé.  N'ayant  pu 
parvenir  à  rallier  ses  troupes,  qui  s'étaient  débandées,  il 
passa  à  la  cavalerie,  qui  soutint  mieux  le  combat,  mais  qui 
te  trouvant  accablée  par  le  nonibre ,  céda  enfin ,  et  aban* 
donna  la  victoire  au  prince  d'Orange  (1).  La  perte  de  cette 
bataille  ayant  obligé  le  roi  Jacques  à  repasser  de  nouveau 


(1)  A  la  bataille  de  la  Voyne,  qui  fat  très-décifiTC,  le  roi  Jacqaef,  font 
biife  ^"H  étail,  fat  des  premien  i  as  retirer.  Lo  roi  GaiilaoïM  eut  Vé- 
paoie  tflMnîrH  d'un  coup  de  caaoa. 


64  DICnONNAIRE  HISTORIQUE 

en  France,  le  duc  de  Berwick  Ty  accompagna,  et  alla 
servir,  en  1691,  comme  volontaire,  dans  l'armée  de  Fhin- 
dre,  sous  le  marquis  de  Boufflers.  Au  siège  de  Mons,  il 
monta  à  Tassant'de  Touvrage  à  corne,  qu'on  emporta,  après 
une  demi*heure  d'attaque ,  et  eut  en  cette  occasion  son 
chapeau  et  son  habit  percés  de  balles  en  plusieurs  endroits. 
Les  ennemis  ayant  repris  cet  ouvrage,  ou  l'adaqua  ^e 
nouveau  le  lendemain ,  et  le  duc  de  Berwick  se  signala 
encore  à  cette  seconde  attaque  :  Mons  capitula  le  9  avril. 
Au  combat  de  Leuze,  le  18  septembre,  au  moment  ou  le 
duc  de  Berwick  marchait  pour  faire  avancer  les  gendarmes 
de  Bournonville,  un  Anglais  vint  à  lui  pour  lui  casser  la 
tète  d*un  coup  de  pistolet;  mais  le  duc  de  Berwick  esquiva 
ce  ooup«.  et  tua  son  adversaire  de  deux  coups  d'épée.  Il 
combattit  à  Steinkerque,  le  3  août  1692,  à  la  tète  du  ré- 
giment de  Provence;  suivit,  pendant  l'action,  Ai.  le  prince 
de  Conti,  et  contribua  à  chasser  les  ennemis  au-delà  des 
haies.  Dans  la  même  année  169a,  il  accompagna  Jacques  II, 
son  père,  sur  les  côtes  de  la  Normandie,  et  eut  la  douleur 
de  voir,  du  rivage,  la  destruction  de  la  flotte  de  l'amiral 
Tourville,  par  les  flottes  anglaise  et  hollandaise,  et  toutes 
les  espérances  de  Jacques  II  ruinées  par  le  désastre  du 
combat  delà  flogue.  Créé  lieutenant -général  des  armées 
du  roi ,  par  pouvoir  du  5o  mars  1693 ,  il  servit  dans  Tarmée 
commandée  par  le  maréchal  de  Luxembourg.  A  la  bataille 
de  Neerwinde,  le  29  juillet,  il  attaqua  avec  succès  le  village 
de  ce  nom,  et  s'en  empara.  Les  ennemis  étant  revenus 
avec  fureur  pour  reprendre  ce  poste,  le  duc  de  Berwick  se 
préparait  à  le  défendre ,  lorsqu'il  apprit  que  le  prince  d'O- 
range lui-même  commandait  l'attaque.  Nes'occupant  alors 
que  de  la' haine  qu'il  portait  à  ce  prince,  le  duc  de  Berwick 
s'exposa,  avec  une  témérité  sans  exemple;  se  précipita 
dans  la  mêlée,  perça  jusqu'à  la  troisième  ligne  des  enne- 
mis; mais,  accablé  parla  multitude,  il  fut  contraint  de 
se  rendre  prisonnier.  Ayant  été  échangé  avec  le  duc  d*Or- 
mond,  il  rejoignit  le  maréchal  de  Luxembourg  à  Nivelle , 
le  30  août,  et  marcha  au  siège  deCharleroi,  qui  se  rendit, 
le  1 1  octobre.  Employé  dans  l'armée  de  Flandre^  sous  M. 


DIS  einsEAinL  '  nANçira.'  65 

le  dauphin  »  en' 1694  9  H  conduisil  une  colonne  de  Tinfan- 
lenè  française  dans  la  marché    de  Tigoamont  au  ponf 
d'Bspierreu,  le  aa  août.  Après  la  mort  du  maréchal  de 
Luxembourg,  il  fol  employé  dans  l'armée  de  Flandre,  sous 
le  maréchal  de  Tilleroi ,  en  1696.  Il  s'empara  des  châteaux 
dlogelmansler,  de  Meulebek,  de  Marckeghem,  et  prit  à 
discrétion  leurs  garnisons ,  fortes  de  400  hommes.  Le  roi 
Jacques  le'  Ht,  en  16969  capitaine-général  de  ses  armées. 
Dans  la  même  année,  on  forma  de  nouveau  un  projet  d*ex- 
pédîtion  en  Angleterre  ;  mais  Louis  XIV  ayant  exigé  «  avant 
defaiire  partir  des  troupes,  que  les  partisan;!  de  Jacques  II 
commençassent  par  se  montrer,  le  duc  de  Berwick  fut 
chargé  de  cette  négociation,  qui  ne  réussit  point.  Il  ne  fut 
pas  employé,  en  1(^7.  La  paix  se  fit,  au  mois  de  septembre. 
Il  fui  fait  «  par  commission  du  37  février  1698,  colonel  d'un 
régiment  d'infanterie  irlandaise  de  son  nom,  régiment  que 
sa  maison  a  long- temps  possédé  depuis  cette  époque.  Nom- 
mé ambassadeur  du  roi  d'Angleterre  auprès  du  pape,  par  * 
pouvoir  -  donné  k  Saint -Germain -en- Laye,   le  i4  janvier 
1701,  il  resta  peu  à  Rome.  Il  servit,  comme  lieutenant- 
génial,  dans  l'armée  de  Flandre,  en  j 70s ,  sous  M.  le  duo 
de  Bourgogne  et  le  maréchal  de  Boufflers ,  et  poussa ,  le  1 1 
juin,  l'armée  hollandaise  jusqu^auprès  de  Nimègue,  après 
lui  avoir  tué  laoo  hommes.  Employé  en  FUndre,  pendant 
la  campagne  de  1703*,  il  battit,  le  9  mal,  6000 ennemis, 
cantonnés  le  long  de  la  Roêr,  et  les  força  d'abandonner 
tous  leurs  équipages.  Le  roi  le  nomma  pour  commander 
Tarmée  envoyée  en  Espagne ,  par  pouvoir  du  1 1  décembre 
1703.  Il  fut  naturalliié  Français,  par  lettres  du  17.  Il  partit 
de  Paris,  à  la  fin  de  janvier  1704;  arriva  à  Madrid,  le  i5 
lévrier,  et  se  rendit  à  l'armée,  au  mois  de  mars,  avec  le 
roi  d*Ehpagne.  Étant  entré  en  Portugal ,  la  première  Con- 
quête qu^il  y  fit,  fut  la  prisse  de  Salvaterra,  investie,  le  7 
mai,  et  qui  se  rendit  à  discrétion  le  8  :  le  gouverneur  et  la 
garnison,  forte  de  600  hommes,  furent  faits  prisonniers 
de  guerre.   La  ville  de  Segura,  dont  la  garnison  était  dé 
5oo  hommes ,  se  rendit  le  même  jour.  On  enleva  ensuite 
Ponha-Garoia,  Ucepedoet  Qcbreros.  On  prit,  Tépécàla 


66  mcnôHirirEB  msTOEiQuji 

fiuiiii,ét  obptlU  IdanhanoiYO,  le  i3  ;  Monsanto  fut  pris  le  16  ; 
lecliâieau  «e  rendit  le  17,  etCastel-Branco,  le  a5.  On  fêta, 
le  a6,  un  pont  sur  le  Tage,  pour  le  siège  de  Portalèfçre.  Nissa, 
Fuebla,  Apalao,  Aleiico,  Itle  de  Candelas  et  Cratocbel 
se  floumirenl.  Portalègre  fut  emporté,  le  i**  îuin.  Le  dur  de 
BerwIcL fit,  le  a5  du m^me  mois,  dans  Castel-de-Vîde,  3 
iMtaillons  anglais  ou  portugais  prisonniers  de  guerre.  Il  se 
rendit  maître  de  Montalvan  et  de  Marvan  ,  mit  ses  troupea 
en  quartiers  de  rafralcbisseoient  9  et  se  rendit  à  Valeuce. 
Le  roi  le  rappela  d^Ëspagoe ,  sur  la  fin  de  la  même  année  (  1  ). 
Il  alla  commander  en  Languedoc,  contre  les  GamisardK  des 
CéTcnnes,  par  commission  du  14  février  i^o'^ ,  et  rendit  à 
cette  province  la  tranquillité  que  le  fanatisme,  soutenu  par 
les  ennemis  de  rétaft,  troublait  depuis  plusieurs  années  (a). 
Le  due  de  Bcrwick  resta  dans  cette  province  jusqu'au  com- 
mcDcement  d*ociobre  i^joS,  époque  k  laquelle  il  en  partit 
poilr  aller  commander  dans  le  comté  de  Nice.  Il  forma ,  au 
mois  de  novembre,  le  siège  de  Nice,  qui  capitula,  le 
a4  :  la  citadelle  et  le  château  se  rendirent  à  lui,  le  4  îan- 
vier  1706,  et  on  y  trouva  iiopiècesdecanon,  et  toutes  sortes 
de  provisions.  Gréé  maréchal  de  France,  par  état  donné  à 
Marly ,  le  i5  février,  il  eut  le  commandement  de  Tarmée 
d'Espagne,  par  pouvoir  du  ao  du  même  mois.  Arrivé  à 
Madrid,  le  1 1  mars  suivant,  il  se  rendit  de  suite  dans  TEs- 
tramadure;  marcha  contre  l'armée  portugaise,  campée  à 
a  lieues  aii- dessous  de  Badafos,  et  Tobligea  de  se  retirer. 


(1)  «  La  cQur  d'Espagoe  «  dit  Mootesqaîeu,  daos  son  Ëloge  historique 

•  du  doc  de  Berwick,  élail  iofcctéc  par  riDtrîgLr.  Le  gouvernement  al* 

•  Uil  trèa-mal,  parce  que  tout  le  nKinde  roulait  gourerner.  Tout  dégënê- 
»  raît  en  tracawertei ,  et  Puo  des  principaux  points  de  la  mission  du  duc  de 

•  Bemick  était  de  les  cdaircir.  Tous  les  partis  voulsîeot  legaf^acr;  mais, 
sau  milieu  de  tant  d'iotcréis  particuliers^  il  ne  pensa  qu'à  la  monarchie; 

•  il  sauva  l'Espagne,  et  fut  rappelé.  » 

(a)Basaeville,  intendant  du  Languedoc,  et  le  duedt  Berwick  iaiilireat 
Itre  pris  parles  rebelles  delà  ville  deNtmes.  Mille  conjurés  avaient  gardé 
le  secret;  un  seul  trahit,  et  découvrit  le  complot  avant  son  exécution. 
Bemick  fit  périr  dans  les  supplices  presque  tous  ceux  qui  étaient  soup 
foonéi  d'avoir  pris  part  à  m  prajeé*- 


Otte  armée  étant  defeoue  supérieure  t  par  la  looelloii  dct 
Aiigl:!»,  le  maréchal  de  Berwick  fut  obligé  de  se  tenir  sur 
la  défensive.  Il  prît  Carlhagène,  le  18  novembre.  Au  mois 
de  îanvi^r  1707,  il  visita  les  places  des  royaumes  de  Yalenoe 
et  d^Arragon  «  et  revint  à  Madrid ,  le  i5  février.  Il  eu  parfit 
le  i6«  pour  marcher  sur  Éiech*  d*où  il  chassa  les  ennemis» 
ainsi  que  d*£lda  et  de  Novelda.  On  lui  continua  le  com- 
mandement de  rarmée  d*£spagne,  par  pouvoir  du  1*'  avril. 
Les  ennemis  sVtant  avancés,  le  aS*  sur  4  colonnes,  vers 
Almansa ,  la  baUiille  de  ce  nom  commença  à  (rois  heure/i 
•prèa  midi,  et  se  termina  à  cinq ,  par  la  fuite  des  alliés  :  i3 
bataillons  ennemis,  qui  s^étaient  cependant  retirés  en  bon 
•rdre,  furent  enveloppés  le  lendemain,  et  obligés  de  met- 
tre les  armes  bas.  Jm  ennemis  perdirent  eu  cette  occaïUou 
121,000  hommes,  et  le  maréclial  dp  Berwick  .n*en  eut  que 
tooo  tués  ou  blessés  (1).  Le  duc  d*Orléans  étant  arrivé  le 
fendam;iiB  de  Taction,  on  entra  aussitôt  dans  le  royaume 
de  YjiJence ,  dont  la  capitale  envoya  faire  ses  soumissions  : 
les  antres  places  imitèrent  cet  exemple.  Le  a5  mai,  les  dé- 
putés de  Sarragosse  vinrent  aussi  se  soumettre,  et  la  ville 
ouvrit  ses  portes.  La  victoire  d^Almanza  enleva  aux  enne- 
mis les  royaumes  de  Valence  et  d^Arragon.  Il  en  coûta  ù 
ces  deux  royaumes  reconquis  de  grosses  sommes  d*argent, 
et  la  perte  de  leurs  anciens  privilèges.  Le  maréchal  de  Ber* 
wick  ayant  été  rappelé  dXspagne,  on  le  nomma  pour 
commander  Tarmée  des  frontières  d*ltalie,  avec  le  mare* 
chai  de  Tessé,  sous  M.  le  duc  de  Bourgogne ,  par  pouvoir 
du  16  août.  Il  conduisit  4000  chevaux  au  secours  de  Toulon, 
que  Je  doc  de  Savoie  assiégeait;  mais,  ayant  appris,  à 
iciiers,  que  ce  siège  était  levé  ,  ,i)  ramena  en  Espagne  ces 
4000  ehevaoa,  qui  en  avaient  été  détachés.  Il  rejoignit  Bl. 


(•)  U  ctl  à  remarquer  que  le  duc  de  Berwick,  qui  commaudait  le» 
Fr4açaîi«  était  Aoglai9  ;  et  que  le  lord  Gallonaj,  chef  de  l'armée  anglaise, 
élaii  Français  et  autrefois  comte  de  Ruvîgnj.  Philippe  V  ni  l'an'hiduc, 
hs  deux  rivaux  pour  lesquels  la  guerre  re  liîsaît,'  n'ëtaieot  point  à  cette 
ha^Ur  :  ce  qm  fit  dire  fc  mjlord  Feterboroogh  qa'on  étsit  bien  bo«  de 


68  DICnORVATIIE  «fSTOETQOK 

le  âne  d*Orléan!i  devant  Lérîda  «  que  les  ennemis  abandon- 
Bèrenlv  le  i3  octobre,  et  dont  on  permit  le  pillage «^qui 
dura  huit  {ours.  Le  roi  d'Espagne  donna  au  maréchal  de 
Berwick  les  villes  de  Liria  et  de  Xerica ,  au  royaume  de 
▼alrnce,  en  litre  de  duché ,  avec  la  grandisse  de  première 
classe,  tant  pour  lui  que  pour  celui  de  ses  ft's  qu*il  voudrait 
déslfpier,  et  ses  descendants.  Le  maréchal  de  Berwick.  s*em- 
para  du  château  de  Lérida^l^  1 1  novembre.  Il  obtint,  par  pro- 
visions do  a4«  1^  goovernement-f^néral  du  Limosin,  vacant 
par  la  mort  du  comte  d*Auvergne,  et  prêta  serment,  pour  ce 
gouvernement,  et  pourla  charge  de  maréchal  de  France,  le  1 7 
avril  1 708.  Commandant  Tarmée  du  Rhin  «  nou%  IVIecteur 
de  Bavière,  par  pouvoir  du  7  m.ii,  il  visita  les  bord»  du 
Rhin  et  les  lignes,  qu*il  mit  hors  dMnsnIte  par  de  nouveaux 
travaux  ;  envoya  so  pièces  de  canon  au  fort  Louis ,  et  re- 
tourna à  la  cour.  Nommé  pour  commander  Tarmée  des 
frontières  du  Piémont,  pnr  pouvoir  du  36  avril  1709,  il 
plaça  les  tronpM  dans  des  endroits  pronres  â  rassurer  le 
Daiiphiné  contre  les  desseins  du  duc  de  Sivole ,  qnî  me- 
naçait cette  province  ;  fortifia  deux.  déAlés  du  mont  Genè- 
vre«  et  couvrit  Briançon.  Il  obligea  le  duc  de  Savoie  de  re- 
prendre la  route  du  Piémont,  d*abandonner  Annecy  et  les 
autres  portes  que  ses  troupes  avalent  oocopés  pendant  Tété. 
Il  pass;i  de  là  en  Flandre,  et  y  commanda ,  en  Tab^ence  et 
sous  r.iotorité  du  maréchal  de  Boufllers,  par  pouvoir  du 
5  octobre.  Il  laissi  un  corps  d*infanterie  au  camp  de  Man- 
beuge,  pour  achever  les  retranchements  commencés  sur 
une  hauteur  qui  dominait  celte  place.  Commandant  Tarmée 
des  frontières  du  Piémont,  par  ordre  du  a^  avril  1710,  et 
par  pouvoir  du  a  m?ii,  il  y  tint  en  échec  le  duc  de  Savoie. 
On  le  cféa  duc  et  pair  de  France ,  par  lettres  d*érecllon  de 
la  seigneurie  de  Warli  en  duché-pairie,  sous  le  nom  de 
Fitz-  famcs^  données  à  Versailles,  au  mois  de  mai ,  enre- 
gistrées au  parlement  de  Paris,  le  o!S  du  même  mois.  Il 
commanda  Tannée  des  frontières  du  Piémont,  par  pouvoir 
du  16  mai  1711,  et  empêcha  le  duo  de  Savoie  de  pénétrer 
dans  le  Oauphiné,  Commandant  la  même  armée;  par 
pouvoir  du  3o  avril  17 19  ^  il  fit  une  iovasioD  dans  le  mar« 


M8  eieiiaÀtrz  tKARçiis.  69 

qniflait  de  Salaces ,  mit  tout  le  pays  à  contribution,  pilla 
quelques  Tillages «  contint ,  pendant  toute  la  campagne  ^  le 
ëgnénl  du  duc  de  Savoie  sur  les  frontières  du  Piémont,  et 
lui  6la  la  liberté  de  descendre  en  Savoie.  Il  se  préparait  à 
se  rendre  à  la  cour,  lorsqu'on  le  chargea  du  commande- 
meni  de  Tarmée  sur Ja  frontière  de  la  Catalàgne ,  par  pou- 
voir du  la  novembre.  Ayant  eu  Tordre  de  faire  lever  le 
bloens  de  GIronne,  il  ravitailla  cette  place,  le  7  {anvier 
1713;  et,  après  y  avoir  fait  entrer  des  munitions  de  guerre 
rt  delMuche,  il  quilta  la  Catalogne,  et  revint  à  Paris.  Il 
eommaoda  les  troupes  auxiliaires  en  Espagne,  et  cellesqui 
étaieot  en  Roussillon,  par  pouvoir  du  4  juin  1714*  Il  em- 
porta Barcelonne  d'assaut,  le  12  septembre,  après  61  jours 
de  Iranchée  ouverte,  et  iin  combat  quidura  depuis  quatre 
benresdu  malin  jusqu'à  onxe.  Les  rebelles  se  retirèrent  alors 
dans  la  nouvelle  ville,  qui  n'était*  séparée  de  l'autre  cpie 
par  une  simple  muraille  ;  mais  bientôt  après  ils  se  rendirent 
à  discrétion.  Le  duc  de  Benprick  fut  nommé  conseiller  an 
conseil  de  régence,  en  1719,  et  général  de  l'armée  du  roi 
de  France  sur  les  frontières  d'Espagne  (1).  Il  prit  Fonta- 
rabie,  le  16  juillet;  Saint-Sébastien,  le  i^août,  et  le  châ- 
teau, le  17.  Passant  ensuite,  avec  son  armée,  du  côté  du 
Boussilloo ,  il  traversa  les  Pyrénées ,  s'empara  du  château 
d'Urgel,  et  mit  le  siège  devant  Eoses  :  les  pluies  le  contrai- 
gnirent de  lever  ce  siège.  La  France  et  l'Eupagne  firent  la 
paix ,  au  commencement  de  1 720.  Le  maréchal  de  Berwick 
eut  le  commandement  de  la  Guieune ,  du  Béarn ,  de  la 
Navarre  ,  du  Limosin  »  de  l'Auvergne ,  du  Bourbonnais,  du 
Fores,  du  EoussUlon,  et  d'une  partie  du  Yivarais,  en 
17s  I.  Il  fut  fait  chevalier  des  Ordres  du  roi ,  le  5  jiiîn  1 7a4f 
et  nommé  gouvernenr  de  Strasbourg,  par  provisions  du 


(1)  Le  dac  de  Brrwick  épnaittt  alors  beaocoop  de  regret  (Tétre  obligé 
^ictrir contre  le  roi  PhUippeV,  pour  leqtieli) avait  siTailbBMocDtoom* 
battu,  et  qui  avait  fixé  en  Espagne,  par  ses  bienfaits,  un  des  fils  du  ma- 
réchal de  B«r«iricfc  :  en  entrant  sur  le  territoire  espagnol,  le  maréebal 
écrivit  an  duc  de  Liria ,  son  fils,  pour  l'eihorter  à  bien  faire  son  devoirs 
et  s  combnttfcde  son  mieiis  pour  Philippe  V. 


^o  DfcnoimiimK  HisToniQUf 

Il  afril  i^So.  Il  commanda,  sur  le  Rhin,  par  pouvoir  du 
1**  avril  1733.  Appelé  au  oommaiidemenl  de  rarmée  sur 
les  frontières  do  la  Sarre ,  des  Évèchés  et  du  Rhin ,  par 
pouvoir  donné  à  Compîégne «  le  1  a  août,  il  investit  le  foK 
de  EeU,  el  y  fit  ouvrir  la. tranchée,  dans  la  nuit  du  ip  au 
ao  octobre  :  le  commandant  de  &ehi  baliit  U  ehaiiia«le ,  le 
%Sf  d  capitula.  Commandant  en  chef  Tarmée  du  Rhin, 
par  pouvoir  du  i**  avril  1734»  Berwick.  foiçi  If 8  lignes 
d'Etlingen,  au  mois  de  mai,  el  fit  investir  PhiliKboiir|ç ,  le 
a3.  Une  redoute t  qui  se  trouvail  à  5oo  loi<ies  de  la  place , 
ayant  été  prise,  le  a49  le  maréchal  quitta,  le  a  juin ,  son 
camp  de  Kislock,  et  marcha ,  avec  le  reste  de  sou  armée , 
devant  Phiiisbourg ,  où  il  fit  ouvrir  la  traiy^hée  ,*  le  3.  Il  y 
allait  tous  les  jours ,  el  visilail  les  travaux  avec  le  plus 
grand  soin.  Le  11  juin,  au  soir,  il  ordonna  qu*on  com* 
mençâl  une  sape»  el  qu'on  poussât  en  avant  la  tranchée 
plus  direclendenl  contre  la  place.  La  sape  fut  avancée, 
mais  non  pas  la  tranchée,  comme  il  Tavail  ordonné,  el 
cela  (tarceque  l<fs  deux  ingétii**urs  qui  conduisaient  Tou* 
vrage  ne  purent  se  mettre  d'accord,  et  disputèrent  iiinqu'au 
matin.  Le  maréchal,  ayant  eu  connaissance  de  ce  différend, 
monta  aussilôt  A  cheval  pour  aller  Tapaiser;  el,  s*étant 
rendu  dans  la  tranchée ,  il  y  fut  tué  d*un  coup  de  canon , 
le  19  |uin  17349  à  7  heures  du  matin  (i)  (a).  {Chronologie 


(1)  En  «ppreDant  la  mort  du  naréch*!  de  Berwîd^.  Vîllara,  qai  était 
malade  à  Turio ,  où  il  mourut  le  17  du  même  mois  de  juio ,  a'écria ,  dit- 
on  :  c  J'ai  toujomv  eu  raisoo  de  dire  que  cet  homme  là  était  plus  heureux 
•  que  moi.  •  Villart  comparait  alort  la  mort  brusque  du  maréchal  de  Ber- 
wick,tuë  au  champ  d'honneur,  avec  la  longue  agonie  qui  le  retenait 
daoi  son  lit. 


(a)  Le  maréchal  de  Berwick  arait  commandé  les  armées  des  trois  pre- 
mier» monarques  de  l'Europe,  de<t  rois  de  France,  d'Espagne  et  d'Angle- 
terre. Il  avait  Tait  99  campagnes,  et  s'était  trouvé  i  6  batailles  rangées. 
«11  avait,  dit  le  président  de  llootesquieu,  l'air  froid,  sec,  même  un  peu 
•  sévère.  Jamais  personne  n'a  su  mieux  éviter  lesetcès;  el,  si  j'ote  me 
sservir  de  ce  terme,  les  pièges  des  vertus.*  Milord  Bolingbrocke  appelle 
le  maréchal  de  Berwick  le  meilleur  grand  homme  qui  ail  îamaî»  eiistë. 
Pluneon  UcUciena  mettent  les  talsaU  aiiUtaiict  de  Berwkà  ea  pandlè- 


e  f  totn.  111  j  pag,  1 70  ;  mémoires  du  iempi ,  Mémoi* 
nt  eu  Père  d*Avngtt(y,  Journal  kistorique ,  du  Père  Grifi* 
jA;  Histoire  miditair» ,  de  M»  de  Quincy  /  le  président  Hé-- 
Moulif  Bouclas^  Mémoires  du  maréchal  de  Berwick,  im-- 
frimes  à  Londres,  em  1738;  GazeUe  de  France,  Hisioirû 
de  France,  par  jinquetU,  tom.  VIU;  Biographie  universelle, 
ancienne  cf  maieme,  iom.  IV,  pag.  584;  Dictionnaire 
mnwersel,  par  ChaudonetDelandine,  tom.  VI,pag.  Sgi.) 

M  FITZ-IAHES  (Edouard,  eomte)^  lieutenani-^néral ^ 
fibdo  précèdent  y  naquit  le  17  septembre  171 5.  Il  n'avait 
paf  encore  terri ,  lorsqu^on  lui  donna  le  régiment  dlnfan- 
terie  irlandaite  de  Berwick ,  par  commission  dn  aa  décem- 
bre 1799.  lile  commanda  au  siège  de  &ehl«  en  i^SS,  et 
an  Mcge  de  PhiliatMHirg,  où  le  maréchal  de  Berwick ,  son 
pète  ,  fut  taé  à  ses  c^tés,  en  1 754*  Créé  brigadier ,  par  bre- 
vet do  1"  janvier  i74o«  il  servit  en  Flandre,  en  174a:  on 
s>  îmî  sur  la  défensive.  Employé  à  Parmée  du  Meiu ,  sous 
le  maréchal  de  Noailles,  par  lettres  du  i**  avril  1743»  il 
combattit  avec  la  plus  grande  valeur  à  Dettingen  ;  finit  la 
eanpagne  en  Basse-Alsace ,  sons  le  même  général ,  et  fut 
employé  pendant  Thiver  à  Lille,  par  lettres  du  1*'  novem- 
bre. EmpliTyé  à  Tarmée  de  Flandre ,  par  lettres  du  1*'  avril 
1744,  et  créé  maréohal-de-camp ,  par  brevet  du  a  mal, 
il  i^rrit,  comme  brigadier,  au  Mége  de  Menin.  Déclaré 
marécbal'de-cainp,  le  7  fuin ,  avec  des  lettres  de  service 
da  même  fOur,  il  servit  aux  sièges  d*Ypres  et  de  Fumes. 
n  passa  4  Tarmée  commandée  par  le  maréchal  de  Saxe , 


le  avec  cens  de  VUlan,  et  disent  que  le  premier,  d'un  caractère  froid, 
truMpiille  et  réOéchi,  aimait,  par  préférence,  la  guerre  défentive.  Lf 
talent  particulier  du  maréchal  de  Berwick  était  de  relever  les  chofes  dé« 
«etpëféc»,  €t  de  bien  cgonaitre  les  rcs«ouroea  qu'on  peut  atoir  daas  let 
fluillieun.  Il  aimait  sincèrement  ses  amis»  et  le  plaisait  à  rendre  aerrice; 
mais  sans  roulÂr  en  rien  dire.  Il  avait  un^rand  fonds  de  religion,  ue 
disait  iamais  de  mal  âe  personne,  et  ne  louait  que  ce  qu'il  |ugait  digne 
d'eue  looë^  Il  méprtaait  Farf^ent,  ne  dépensait  œpeaëant  rlenso  frî- 
tsiiiéaf et  eesfloyaii  oat  partie  de  M  forteos  à  fiibc  4a  inao* 


72  McnomcAi&E  BnrôniQCt 

par  lettres  da  i*'  juillet,  fluit  la  compagne  an  camp  de 
Gourtray,  et  reloarna  commander  pendant  Thiver  à  Lille. 
Employée  Tarmée  du  roi,  par  lettres  du  i*'  avril  i745«  ^^  - 
servit  au  si^e  de  Tournay  et  fut  un  des  maréchaux -de^camp 
qui  commandèrent  à  ce  siège  t  sous  M.  de  Brrcé,  pendant 
la  marche  de  Tarmée  aux  ennemis,  qui  furent  battus  à 
Fontenoy.   Il  était  de  tranchée  j  lorsque  la  ciiadrlle  de 
Tournay  capitula.  Il  marcha  ensuite  aux  sièges  d*Ostende 
et  de  Nieuport ,  et  commanda  pendant  Thiver  dans  cette 
dernière  place.  On  le  destina,  le  1 8  décembre,  à  une  expédi« 
tion  maritime  qui  n*eul  pas  lieu,  el  à  Toccasion  de  laquelle  il 
fut  cependant  fait  prisonnier  de  guerre  par  les  Anglais, 
Échangé,  au  mois  d*avril  i74rf  il  se  rendit,  le  i5,  à  Gand; 
fut  employé  à  Tannée  du  roi,  par  lettres  du  i*'  mai,  et 
commanda  les  brigades  qui  attaquèrent  le  village  de  La'vr- 
feldet  remportèrent.  Il  commanda  aussi,  pendant  Thiver, 
à  Dendcrmoude,  par  lettres  du  i*'.novembre.  Employé  à 
Tannée  des  Pays-Bas,  par  lettres  du  1 5  mars  1748,  il  mar- 
cha ,  avec  la  division  de  M.  le  comte  de  Graville,  qui  partit 
de  Malineset  des  environs,  ie  29,  et  arriva  devant  Macs- 
trichi,  le  10  avril.  U  servit  au  siège  de  cette  place.  Il  fui 
créé  lieutenant-général  des  armées  du  roi ,  par  pouvoir  du 
10  mai,  et  retourna  à  Dendermonde,  où  il  commanda 
jusqu*au  3i   janvier  1749»  époque  à  laquelle  on  rendit 
celte  place  à  l'impératrice.  Désigné  pour  servir  à  Tarmée 
d'Allemagne,  par  lettres  du  i"mars  1767,  il  la  joignit,  au 
mois  de  mai;  combattit  à  Hastembeck,  et  se  trouva  à  la 
prise  de  Minden  ,  d'Hanovre,  et  de  plusieurs  autres  places. 
Employé  à  la  même  armée,  par  lettres  du  16  mars  1768, 
il  la  joignit,  au  mois  d'avril,  tomba  malade  à  Cologne,  et 
y  mourut,  le  5  mai  1708.  {Chronologie  nUUiaire,  tonu  V, 
pag.  44^  y  mémoires  du  temps,) 

M  FITZ- JAMES  (Charles,  duc)^  pair  et  maréchal  de 
France,  cousin  du  précédent,  naquit  le  4  novembre  171a, 
et  fut  d'abord  connu  sous  le  nom  de  comte  de  Fitx-James. 
1.1  obtint  le  gouvernement  et  la  lirutenanoe- générale  du 
Limosin  y  sur  la  démission  du  comte  Henri  de  FiU-JameS| 


SIS   GÉirifLÀUX    FRANÇAIS.  7 3 

nm  frère  f  par  prof isîoni  du  a8  décembre  1799.  Il  entra 
un  mouiiqnetairet  «  en  i^So;  obtint  une  compagnie  au  ré- 
liment  de  cavalerie  de  Montre vel,  ie  3i  mars  1731I9  et  un 
répriment  «le  cavalerie  irlandaise  de  son  nom  9  par  com-> 
Éii»bion  da  16  mars  i^ôS.  Il  commanda  ce  régiment  au 
siège  de  Kfhl,  la  même  année;  au  siège  de  Phîlisbourg, 
en  1734.  et  à  Tannée  du  Rhin,  eu  1735.  Créé  duc  de 
Fits-James,  et  pair  de  France,  au  mois  de  fuillet  1756, 
sur  la  démission  de  son  frère  atné  9  il  en  prit  le  litre.  Nom* 
mé  brigadier,  par  brevet  du  1*'  fanvier  i740f  et  employé, 
en  celle  qualité  9  à  Tarmée  de  la  Meuse,  sous  It^s  ordres  du 
maréchal  de  Maillebois,  par  lettres  du  1**  août  1741 9  H 
marcha,  avec  la  première  division  9  qui  partil  de  Sedan  ,  le 
s8»  et  conduisit  son  régiment  dans  le  pays  de  Juliers,  où 
il  pafisa  rhiver.  Il  marcha,  avec  la  seconde  division  de 
rarniée,  lorsqu'elle  passa,  au  mois  d*août  174^»  de  la 
Wi^stphalie  sur  les  frontières  de  la  Bohôme ,  où  il  n'y  eut 
que  quelques  escarmouches.  Il  rentra  en  France,  aveo 
Tamiée,  au  mois  de  juillet  i743«  et  finit  la  campagne  en 
Basile- Alsace,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Noatlles. 
Promu  au  grade  de  maréchal-de-camp,  par  brevet  du  3 
mai  17449  ■!  ^ui  employé  à  Tarmée  du  roi,  par  lettres  du 
1*  mai  174^9  ^t  servit  au  «iége  de  Tournay,  où  il  resta 
pendant  que  cette  armée  marcha  aux  ennemis  pour  la 
bataille  de  Fontenoy.  H  servit  ensuite  aux  sièges  d^Oude- 
narde  et  de  Dendennonde.  On  le  destina ,  par  lettres  du 
18  décembre  17  «5,  pour  servir,  avec  un  corps  de  troupes 
qui  devait  s'embarquer;  mais,  cet  embarquement  n'ayant 
point  eu  lieu,  il  fut  empb>yé  à  Tarmée  de  Flandre,  par 
kftres  du  1" avril  174O.  Il  couvrit,  avec  Tarmée,  les  sièges 
de  Mous,  de  Saint-Guilain  et  de  Charleroi,  servit  à  celui 
de  Namur ,  et  combattit  à  Raucoux.  Il  se  rendit  à  Gand, 
le  i5  avril  1747;  ^^^^  des  lettres  de  service  pour  Tannée, 
le  même  four;  combattit  à  Lawt'eld,  et  couvrit ,  avec  l'ar- 
mée, le  siège  de  Berg-op-zoom.  Employé,  par  lettres  de 
service  du  i5  avril  1748,  à  Tannée  des  Pays-Bas,  il  ser\it 
au  siège  de  Maestricht.  Il  obtint  le  grade  de  lieuienant- 
géoéral  des  armées  du  roi^  par  pouvoir  du  10  mai.  On  le 

VI.  10 


^4  DICTfONHlIEE   HTSTOBIQIJJS 

reçut  pair  de  France  au  parlement,  le  7  mars  1^55.  Nom- 
mé chevalier  des  Ordres  du  roi,  le  1*'  janvier  1706,  il  Tut 
reçu ,  le  ^  février  suivant.  Employé  h  Tarmée  d^Allemagiie, 
par  lettres  du  i*'mars  175^9  il  se  trouva  à  la  bataille  d*Has- 
tembeck,  contribua  à  la  prise  de  pluftieurs  places  de  Té- 
leclorat  d'Hanovre ,  et  rentra  en  France ,  au  miiin  de  no- 
vembre. Employé  à  Tarniée  d^Allemague,  par  lettres  du 
16  mars  17589  il  obtint,  par  commission  du  5o  mai,  le 
régiment  d*infanterie  de  Berwick.,  vacant  par  la  mort  de 
son  frère;  se  trouva  à  la  bataille  de  Crewcli,  au  mois  de 
)uin  9  et  conduisît  au  mois  d*octobre ,  10  bataillons  et  1 2  es- 
cadrons de  Tarmée  commandée  par  le  maréchal  de  Conta^ 
des,  à  celle  commandée  par  le  prince  de  Soubifie,  qu*il 
joignit  9  le  9.  Il  combattit  avec  la  plus  grande  distinction  à 
Lutzelberg,  le  10  du  même  mois,  et  rejoignit  Tarmée  du 
maréchal  de  Gontades,  le  aS.  Il  se  démit,  le  10  février  17^9, 
de  son  régiment  de  cavalerie,  en  faveur  de  son  fils.  Employé 
à  Tarmée  d'Allemagne,  par  lettres  du  1*'  mai,  il  y  coin- 
manda  plusieurs  détachements  considérables;  se  trouva  à 
la  bataille  de  Minden ,  où  il  chargea  les  ennemis  à  \ù  tète 
de  la  oavaleilé ,  et  rentra  en  France,  au  mois  de  novembre. 
Le  roi  le  nomma  pour  commander  dans  la  province  du 
Languedoc  et  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée,  par  com- 
mission donnée  à  Versailles,  le  16  septembre  1761.  En 
1766,  il  eut  le  commandement  du  Béarn,  de  la  Navarre  et 
de  la  Guienne.  Il  fut  pourvu,  en  1771,  du  gouvernement 
de  la  Bretagne,  dont  il  se  démit,  au  mois  de  mars  1773.  On 
le  créa  maréchal  de  France,  par  état  du  24  du  même  mois. 
Il  mourut,  au  mois  de  mars  1787.  {Chronologie  militaire , 
tom^F,  pag.ê^S^y  Gazette  de  France,  Fastes  militaires  y  par 
M,~de  la  Fortelle ,  tom,  II,  pag.  8.) 

Ds  FITZ-J  AMES  (Jean-GharlcR,  duc)^  maréchal-de-camp, 
fils  du  précédent,  naquit  le  aë  novembre  174*^9  d  ^ut  d'a- 
bord connu  sous  le  nom  de  comte  de  Fjtz  James.  Après 
avoir  été  lieutenant-colonel  du  régiment  de  Berwick,  il 
CD  devint  colonel-propriétaire.  On  le  ûl  brigadier  des  ar- 


DES   GENERAUX   FRANÇAIS.  'j5 

méen  da  roi ,  le  aa  janvier  1769  9  et  maréchal-de-camp ,  ie 
1**  mars  17S0.  {Etats  miiiiairesr.y 

DE  FITZ-JAMES  {Èi\oxiard-Hem\ ^cheva/ier)j  maréchal- 
ie-campj  frère  putné  du  précédent,  naquit  à  Paris»  le  i3 
septembre  1 760 ,  et  fut  reçu  chevalier  de  Malte  9  de  mino- 
rité» le  ai  mars  175a.  Il  fut  fait  colonel  du  régiment  de 
Bervici.,  au  mois  de  juin  17589  et  créé  brigadier  des  ar- 
mées, le  i**  janvier  1784*  Il  obtint  le  grade  de  maréchal- 
de-camp,  le  9  mars  1788.  Il  émigra ,  en  1791.  On  le  trouve 
compris  dans  le  tableau  des  pensions  inscrites  au  trésor 
public,  à  la  date  du.  i**  septembre  1817,  pour  la  retraite 
do  grade  de  maréchal-de-camp»  après  48  ans  8  mois  et  iq 
jours  de  service.  {Etals  militaires.) 

FITZ-ROI  (Jacques),  duc  de  Montmouth,  lieutenant^gé" 
n^a/,  naquit  le  9  avril  1649*  Il  fut  conduit  d* Angleterre 
en  France  dès  Tâge  de  9  ans,  et  élevé  dans  la  religion  ca« 
tholique.  Charles  II ,  roi  d'Angleterre,  ayant  été  rétabli  sur 
son  Irène ,  eu  i<i6o ,  rappela  à  lui  le  jeune  Fitz-Roi ,  le  créa 
duc  d*Arking,  et  pair  du  royaume ,  et  le  fît  successivement 
eomie  de  Montmouth ,  chevalier  de  la  Jarretière,  capitaine 
de  ses  garder ,  et  conseiller  au  conseil-d*état.  Le  comte  de 
Montmouth  passa  en  France,  en  167a,  et  fut  créé,  par  com- 
mission du  i5  février,  colonel-  lieutenant  d*un  régiment 
d*infauterie  qu'on  leva  à  cette  époque,  sous  le  nom  de 
E»jal- Anglais,  etqui  fut  composé  de  24  compagnies.  Il  mar- 
chai, la  même  annt^e,  à  la  tète  de  ce  régiment,  et  eut  part  à 
toutes  les  conquêtes  que  le  roi  fît  en  Hollande. Louis  XIV 
loi  donna ,  le  29  janvier  1673,  des  lettres  de  nomination  de 
général  de  tous  les  sujets  du  roi  d'Angleterre,  qui  étaient 
alors  ou  qui  viendraient  en  France.  Créé  lieutenant-géné- 
ral, par  pouvoir  du  ao  mai  suivant ,  II  obtint ,  par  commis- 
non  du  37  juin ,  le  régiment  de  cavalerie  anglaise  du  che- 
valier de  Jons  :  ce  régiment  fut  mis ,  par  brevet  du  même 
jour,  sous  le  titre  de  Royal-Anglais.  Le  duc  de  Montmouth 
servit  au  siège  de  Maestricht ,  et  retourna  en  Angleterre , 
après  la  campagne.  Il  envoya  sa  démission  du  régiment 
Royal  d'infanterie  anglaise^  au  mois  de  juin  1674.  IlfiU 


76  BIGTIOmAniE   UI8T0EIQUK 

élu  cbaorelier  df  ruiiivfrhilé  de  Cambridge*  en  1676.  On 
licencia,  le  10  niarn  it>76,  le  régimi-nl  de  cavalerie  aiiglULse 
qu*il  avait  en  au  service  de  France.  Le  «lue de  MoMlmouth 
eutra  dans  plusieurs  eon^pira lions  contre  Ir  roi  d^èogleter- 
re ,  el  tenta  de  souleVef  le  peuple.  Il  hasarda  un  combat 
contre  les  troupes  de  Jacques  II;  mais  il  fui  défait  9 
eul  recours  à  la  fuile  9  el  se  cacba  dans  des  buisnons.  Ayant 
été  découvert  3  jours  après  sa  défaite ,  il  eul  la  tête  Irau- 
chée.  {Chronologie  nUlUaire,  totn.  IF,  pag.  a54  >  mémoires 
du  temps,  Moréri.) 

BD  FLAHAULT  de  la  Billàidij^b  de  6aiit-Reiii  (Charles- 
César),  marquis  cle  fa  BiUarderit ^  iieiUenant-ffénéraJ^  entra, 
comme  cornetle,  dans  le  régiment  de  Siiint -Germain- 
Beaupré  (depuis  Royal  Pologne}»  le  10  mars  1684;  servit 
au  camp  commandé  par  M.  de  Bouffltrs,  au  mois  de 
{ulllet ,  el  obtint  une  compagnie  dans  le  même  réginieut, 
sur  la  déniiiseion  de  son  père,  le  19  ftvrier  1686.  Il  se  trouva, 
avec  f^n  régiment,  à  la  prise  de  Pbilisbourg ,  de  Manbeim, 
de  Franckentbal  et  de  ldayenoe,en  16S8,  et  servit  à  Tannée 
d'Allemagne,  en  1690  et  1691.  Il  se  trouva  au  siège  de 
Namur,  au  combat  de  Steinkerque  et  au  bombardement 
de  Charleroi,  en  169a;  au  siège  de  Huy,  à  la  bataille  de 
Neerwinde,  au  siège  el  à  la  prise  de  Charleroi,  en  i693« 
Nommé  major  de  son  régiment  (alors  Gouruay),  le  18  no« 
vembrc  de  la  même  année  ,  il  servit  à  Tarmée  de  Flandre 
jusqu'à  la  paix,  et  au  camp  de  Compiégne,  en  1698.  Il 
devint  colonel  de  son  régiment  (alors  Brissac),  le  r' février 
1699.  ti^rvit  à  Tarmée  d'Allemagne,  en  1701  et  170a,  et 
se  dintingua  particulièrement  à  la  bataille  de  Fredelingen, 
le  14  octobre  de  celte  dernière  année.  Mestre-de-cump  d'un 
régiment  de  cavalerie  de  son  nom,  sur  la  démisMon  du 
marquis  duChâtelet,  par  commission  du  17  janvier  i^ol, 
il  le  commanda,  la  même  année,  au  siège  de  KehU  à  l'atta- 
que des  lignes  de  Slolhoffen  ,  à  la  prise  des  retranchements 
de  la  vallée  d'Hornberg,  au  combat  de  Munderkingen,  à 
la  première  bataille  d*Hocbsledt ,  et  à  la  prise  de  Kempten 
et  d'Augsbourg.  Il  combattit  À  la  seconde  bataille  d'Iioch- 


mS  GENERAUX    FRÀKÇAI9.  77 

iledt,  êous  le  maréchal  4e  Harchîn,  en  1704.  Il  fut  nom- 
m^*  le  4  9LrTÏl  i^oS,  pour  remplir  les  foiictioiif  de  maré- 
4ial-géiiériil-des»lof(is  de  Tarmée  de  la  Moselle,  aou»  le 
maréchal  de  Vîllars,  qui  se  maiuliiit  au  camp  deSiercE» 
d*où  il  couvrit  la  frontière.  Il  renyilk  encore  9  «ous  le  même 
maréchal,  et  par  ordre  du  27  avril  1706,  les  IbnclioDS  de 
marffllial -des- logis  de  Tarmée  du  Rhio ,  qui  fit  lever  aux 
ennemis  le  blocus  du  fort  Louis;  força  les  retranchements 
de  Drtijcenheiro,  et  prit  celte  place ,  ainsi  que  Luuterbourg, 
Hugiieoau  et  Ttle  de  Marquisat.  Il  fut  fait  troisième  ensei- 
gne de  la  compagnie  de  Noailles,  des  gardes- du-corps  du 
roi,  le  7  juillft  de  la  même  année  :  ce  qui  ne  Tempècha 
point  de  finir  la  campagne  en  Allemagne.  Il  combattit  à 
OudrDarde,  à  la  télé  d*une  brigade ,  eu  1708.  Créé  briga- 
dier, le  39  janvier  1709,  il  servit ,  celle  année,  auprès  du 
roi  ;  devint  deuxième  enseigne,  le  36  juillet,  et  premier  en- 
seigne, le  aô  mai  1710.  Il  fut  nommé  troisième  lieutenant 
de  SJi  compagnie,  le  aa  octobre  171G;  maréchal-de*campi 
le  ffévrier  1719;  et  deuxième  lieutenant,  le  i**  avril  sui- 
vant. On  le  créa  commandeur  de  Tordre  de  Saint-Louis, 
le  r'  Janvier  1720,  et  graud*croix  du  même  ordre,  par 
espectative,  le  6  décembre  1732.  Il  fut  pourvu  du  gou- 
vernement de  Saint- Venant,  par  proviMons^u  m  décem- 
bre 1735.  Il  obtint  le  grade  de  premier  lieutenant  de  sa 
com|>agnie,  le  11  avril  1728,  et  la  grand*cruix  de  Tordre 
de  Saint-Lonis,  en  place,  le  27  janvier  17Ô2.  Employé  à 
Tarniée  du  Rhin ,  par  lettres  du  1 5  septembre  1 755 ,  il  servit 
au  Mége  et  à  la  prise  de  &(?hl,  et  resta,  pendant  Thiver, 
en  Alsace  parordri*  du  1*'  novembre.  Créé  lieutenant -gé- 
néral Jc'MamiécH,  le  20  février  i75.'|,  il  eut  des  lettres  de 
service  pour  Tarmée  du  Rhin ,  le  1*'  avril  suivant ,  et  mon- 
ta plusieurs  tranchées  au  biége  de  Philisbourg.  Il  servit  & 
Li  même  arnice.  en  1755;  commanda  plusieurs  camps 
%olauls,  iNudaiil  la  campagne,  et  ^ervit,  sur  la  Meuse t 
prudant  Thiver.  Employé  à  Tarmée  de  Flandre ,  sous  le 
niarrchal  de  Noaille*i,  par  lettres  du  ai  août  174^»  il  con- 
c«)urut  à  la  défense  de  cette  frontière,  et  commanda  en 
Boiuaut  pendant  Tbivtr.  Employé  à  Tarmée  du  Rhio ,  par 


78  DICTIONNAIRE   HISTORIQUI[ 

lettres  du  i**  avril  1742 ,  il  y  commanda  un  camp  considé- 
rable 9  comme  premier  lieutenant-géDéral  de  Tarmée,  et 
la  maison  du  roi ,  comme  plus  ancien  lieutenant.  Il  tomba 
malade  à  "Welssembourg,  où  il  mourut,  le  23  mai,  à  Tâge 
de  74^1^^  {Chronologie  militaire,  tom.  V^pag.  i4o;/»e- 
moires  du  temps ,  Histoire  de  la  maison  du  roi  y  par  l'abbé 
de  NœufviUe^  iom.  l^pag.  7a.) 

DE  FLAHAULT  (Jérôme-François),  chevalier  puis  comte 
de  la  Billarderie^  lieutenant-général,  frère  du  précédent, 
naquit  en  167a.  Il  entra  au  senrice,  en  16849  comme  vo- 
lontaire ,  dans  la  compagnie  que  sou  père  avait  au  régiment 
de  Saiul-Germain-Beaupré,  et  fut  fait  lieutenant* réformé 
à  la  suite  de  la  même  compagnie,  alors  commandée  par 
son  frère,  le  27  mai  1686.  Il  leva  une  compagnie  au  régi- 
ment de  cavalerie  d*Aumont,  par  commission  du  ao  août 
1688;  combattit  avec  ce  régiment,  à  Marche-eu- Famine, 
en  1691;  servit  au  siège  de  Namur ,  se  trouva  au  combat 
de  Steinkerque ,  en  169a  ;  au  combat  de  Tongres,  à  la  ba- 
taille de  Neerwinde,  et  au  siège  de  Charleroi,  en  1693. 
Devenu  exempt  de  la  compagnie  de  Duras  (depuis  Bauveau), 
des  gardes-du-corps  du  roi ,  par  brevet  du  6  février  1694, 
il  servit  en  Flandre  ;  se  trouva  à  la  canonnade  de  Dcinse,  en 
1696;  au  siège  d*Ath,  en  iG(j7,  et  fut  employé  au  camp  de 
Coudun,  près  Gompiégne  ,  en  1698.  Il  obtint,  le  1"  juillet 
1703 ,  une  oommission  pour  tenir  rang  de  mestre-de-camp 
de  cavalerie,  et  fit  la  campagne  de  Flandre  en  1704-  Il 
devint  aide-major  de  sa  compagnie ,  le  1 4  décembre  1705; 
combattit  à  Ramillies,  en  1706;  à  Oudenarde,  en  1708, 
et  à  Malplaquet,  où  il  fut  blessé  au  bras,  en  1709.  Créé 
brigadier,  le  a9  mars  1710,  il  fut  employé  à  Tarmée  de 
Flandre,  en  cette  année  et  en  171a,  et  y  servit  aux  sièges 
de  Douay,  duQuesnoy  et  de  Bouchain.  Employé  à  Tarmée 
du  Rhin,  en  1713,  il  y  §ervit  au  siège  de  Landau,  concou- 
rut à  la  défaite  du  général  Vaubonne,  et  se  trouva  au  siège 
de  Fribourg.  Il  obtint  le  rang  d^enseigne,  le  a5  juillet  1716, 
et  la  place  d^aide-major-gènéral  dea  gardes-du-corps,  le  7 
décembre  1717.  Il  fut  promu  au  grade  de  maréchal- de- 


DES  GiNÉRAUX    FKINÇAIS.  79 

camp,  le  i*"  février  1719,  et  devint  (rolsiëme  enseigne  de 
fa  compagnie,  le  16  décembre  i^ao.  On  lui  donna  Pex- 
pectatîve  d'une  place  de  commandeur  de  l'ordre  de  Saint- 
Louis,  avec  la  permission  d*eu  porter  les  honneurs  9  par 
lettres  du  17  avril  1721.  Il  eut  la  place  de  deuxième  ensei- 
gne de  la  même  compagnie  ,  le  1*'  avril  1737,  et  la  majo- 
rité deê  gardes -du-corps y  avec  rang  de  lieutenant,  par 
brevet  du  16  avril  1729.  Il  fut  pourvu  du  gouvernement 
du  fort  de  Bre!(cou,  le  a  octobre  suivant;  et  de  celui  de 
Saint-Quentin  ,  en  remettant  celui  de  Brescou ,  le  i*'  mat 
1751.  On  le  créa  lieutenant-général  des  armées  9  le  1*'  aoûl 
i7r>4«  et  il  eut  une  place  de  grand'croix  de  Saint- Louis,  par 
provisions  du  5  juillet  1738.  Pendant  toutes  les  années  pré- 
cédentes ,  il  n*avait  point  quitté  le  service  personnel  du  roi, 
qu'il  suivit  encore  dans  toutes  ses  campagnes ,  depuis  1744 
jusques  en  174B.  Il  se  démit ,  au  mois  d'avril  1750,  en  fa- 
veur de  son  neveu,  du  gouvernement  de  Saint-Quentin,  et 
obtint  celui  de  Saint-Venant,  par  provisions  du  6  du  même 
mois.  Il  se  démit  de  ce  gouvernement  et  de. la  majorité  des 
gardes-du-oorps,  le  i5  juin  1763.  Il  mourut  le  27  avril  1761. 
{Cnronologiemiliiaire,  tom,  ^,  p.  169;  l'abbé  dt Nœu faille  ^ 
tom.  /,  pag,  344»  ^'  additions  au  commencement  du  III* 
volume  (1);  mémoires  du  temps,) 

M  FLAHAULT  bb  là  Billardeiii  (N....,  chevalier)^  ma- 
r/chai-de-campf  et  Bis  de  Ghârle!»-César  de  Flahault ,  qui 
précède,  fut  exempt  de  la  compagnie  de  Noailles  des  gardes* 
du-corp8  du  roi.  puis  enseigne  de  la  même  compagnie.  On 
le  créa  brigadier  d'infanterie,  le  10' février  1759,  et  maré- 
chal-de-camp, le  16  avril  1767.  Il  fut  pourvu  du  gouver- 
nement de  la  ville  de  Saint-Venant,  à  la  mort  de  son  père 
en  1761.  (Etais  militaires.) 

M  FLAHAULT  (N....),  chevalier  de  la  Billarderie^  ma- 
récêuti'de^ampf  et  frère  putné  du  précédent ,  fut  d'abord 


(ij  Oo  j  troa^e  pluficon  aoachronûimei  que  nous  avons  reclifiétdaot 
arlkl€> 


8o  MCTToinrAni  HisTomigcB 

cwpt  êe  la  compo^nir  de  Villeroi  de:»  gjnlM-dn -corps 
ém  rai.  On  le  créa  bri^^adier  de  caTalfrir,  Ir  3  5  juillet  17635 
d  aaréchal-de-caaip,  le  3  faoTÎer  1 770.  {Fiait  inUitain-jJ) 

Bft  FL.4HA0LT  (9..  .),  chevalier  d  la  Billardcrie  ^  ma- 
réckal-de-^amp^  et  frère  dn  précédent,  avait  aenri  dao»  les 
^rde^-dn  corpA,  lorsqull  fut  créé  brî^^idif  r  de  cavalerie , 
le  16  avril  1767.  On  le  noaiflij  maréchjJ-de-canip,  le  1" 
aars  1760.  {Etals  mîUiaùrts.) 

as  FLIHAQLT  (^n^piste  Ckirlet  Joseph,  comte)^  lieu^ 
teminu-ffémérai ^  ta  parent  des précéilents «  naquit  le  ai  avril 
17SS.  n  entra  an  service  «  en  1800,  dans  un  corp»  de  vo- 
lonlaîresà  cberal  qni  accompagna  le  premier  consul  (Na- 
paléoQ  Bnonaparte)  en  Italie.  Il  fut  ensuite  attaché ,  com- 
■ae  aide-de-camp,  an  général  Vurat,  et  fit  avec  beaucoup  de 
distinctitNi    plusieurs  campagnes,   pendant   leNipielle.H   il 
parvint  au  grade  dr  chef  d*escadron  du  i5*  régiment  des 
ciM«e<.trs.  Il  »*élait  sgnaléà  là  prise  dUlm,  en  i8t»5,  !»ous 
les  ordres  de  Murât,  et  avait  mérité  d*é^recité  avtc  éluge 
dans  le  rapport  de  crtte  affaire.  Pmdant  la  même  cam- 
pagne*  Il  sViait  encore  f««it  remarquer  dans  difTérents 
combats  qui  précédèrent  la  bataille  d'Au«lerlitz   En  1B07, 
après  la  bataille  de  Friedland,  il  fut  ntimmée  officier  de  la 
Lègion-d*Hottneur.  Il  fit  la  cam^tagne  de  1809,  en  Autriche, 
et  fut  blessé  an  combat  d^Ens.  Il  obtiut ,  en   récompense 
de  ses  services*  le  grade  de  colanrl,  et  devint  aide-de- 
camp  du  miréchal  Berthirr,  major-général  de  Tarmée. 
Employé,  en  1813,  à  la  grande-armée  de  Russie*  il  »'y  dis* 
tingua  particulièrement  au  combat  de  Slohilow,  le  26  jnil* 
let.  Il  f*it  promu  an  grade  de  général  de  brigade,  le  aa  fé- 
trier  i8i3,  et  devint  presquVn  même  temps  Tun  des  aides- 
de-camp  de  Tempereur  Napoléon.  Il  fut  envoyé,  an  mois 
de  mai,  pour  recevoir  le  roi  de  Sikxc  snr  les  frontières  de 
la  Bohême  et  Tescorter  dans  sa  capitale.  Il  fit  la  campagne 
de  cette  année  en  Saxe*  et  se  distingua  à  la  bataille  de 
Dresde.  Il  fut  Ton  fies  commissaires  envoyés  par  Napoléon, 
pour  traiter,  à  Neumarck.,  au  mois  de  juin,  d*un  armistice 
avec  les  armées  russes  et  prussiennes,  et  fut  ensuite  chargé 


^  tratter  ponr  uoe  prolongaiioD  de  cet  armUtice.  Le  grade 
de^^néraj  diS  dîyUioo  lui  fiU  accordé ,  le  8  QOlQbre,  en 
récoonpeDae  de  la  conduite  qu'il  aurait  (eiiue  à  la  bataiUo 
de  Dmde.  U  doana  de  nouvelles  preuves  de  bravoure  et  do 
conduite,  aux  journéfs  de  Léipsick,  les  iG  et  18  octobre^ 
et  à  la  bataille  de  Haoau ,  les  5u  et  3i  du  même  mois.  Le 
i3  février  i8i4*  il  *e  rendit  à  Lusigny»  chargé  des  pleins- 
poavoi'rsjde Napoléon»  pour  traiter d*une  suspension  d'iar- 
mes  avec  les  plénipoteoliaires  dos  souverains  alliés  ;  mais  la 
eonféreace  qu^il  .eut  à  ce  suiei  u*eut  auoun  résuUnt..  Aprèf 
la  lyemière  abdication  de  Napoléon ,  le  comte  Flahault  (  1  ) 
envoya,  le  16  avril,  sa  soumission  au  gouvernejnenJt  pro- 
visoire. Il  fui  créé  chevalier  4?  l*ordre  royal  et  mililaire  de 
Saint*  Louis,  Je  19  juillet  suivant,  et  obtint  la  croix  da 
coauDondeur  de  Tordre  royal  de  la  Légion -d*Honneur,  U 
95  août  de  la  même  année.  Eu  mars  181 5,  le  général  Fla« 
bâttlt  reprit  d|i  service  sou»  les  drapeaux  de  Buanaparte , 
dool  il  redevint  Taide-de-camp,  et  qui  le  nomma  pair  do 
France»  le  a  îuio.  11  fut  envoyé  à  Vienne  auprès  de  M.  do 
Talleyraod,  par  Buonaparte,  pour  entamer  des  négociations 
avec  les  souverains  alliés ,  alors  rassemblés  41U  congrès  te- 
nu dans  oette  ville ,  et  pour  requérir  le  renvoi  en  France  do 
rimpératrice  Marie- Louise  et  du  |eane  Napoléon;  mafail 
ne  put  dépasser  la  ville  de  S4ullgard ,  et  fut  obligé  de  reve- 
nir en  France  sans  remplir  sa  mission.  Il  combattit ,  aveo 
Napoléon,  aux  tournées  de  Fleurus  et  de  Waterloo,  et  y  dé- 
ploya beaucoup  de  bravoure  et  d*inlrépidilé^  Après  la  perte 
deceUe  dernière  bataille ,  il  r^ievint  à  Pana  siéger  à  la  cham- 
bre de»  pairs ,  où ,  après  la  deuxième  abdication  de  ttuo- 
n^parUp  kl  appuya  ia  proposition  do  reooooalhre  Napo« 
léon  U  pour  eoipiereur  des  Français,  il  suivit  rarmée4Van- 
çaise  dans  sa  imrcbe  de.FarIs  au-éflà  de  la  lioire.  -Quoi- 
qull  ee  fût  pas  compris  dans  rordonnance  du  14  laillet , 
il  quitta  cependant  la  France,  eiseienditd'abordàGenèvéy 


(1)  U  avait  été  c^^  |i^r  Happl^oo,  d'afiofd  ^atan  d'aoipir«,  pub 
▼I.  II 


>. 


9t  DICTIOinfAIRB   IfISTORIQUC 

piMf  à  Ail  en  Savoie ,  et  enfio  en  Angleterre,  où  il  éponsa 
la  fille  de  lord  Keîlh.  U  revint  en  France,  avec  son  épouse, 
aa  iBois  de  septembre  1819.  Il  ne  figure  point  dans  le  oa- 
df«des  officiers-généraux.  {Moniteur,  annales  du  temps, 
états  militaires,) 

FLAMAND  (Jean-Françots,  baron) ^  maréchal-de'camp, 
naquit  à  Besançon, en  Frauche-Cooité ,  le  ai  Juin  1766.  Il 
entra  au  service  comme  soldat  aux  gardes-françaises,  le  id 
avril  1785,  et  fut  licencié  avec  ce  corps,  le  5o  août  178g. 
U  passa  oomme  soldat  dans  la  garde  parisienne ,  le  i*'  yp* 
tembre  suivant,  et  fut  congédié,  le  i"  janvier  179a.  En- 
tré comme  soldat  dans  Isù  garde  conventionnelle  du  roi 
Louis  XVI,  le  aa  lévrier  delà  même  année,  il  j  reçut  soo 
congé,  le  3o  mai  suivant.  Il  entra,  le  i5  septembre  179a, 
dans  les  grenadiers -gendarmes,^  qui  devinrent  grenadiers 
de  la  gaule  de  la  représentation  nationale,  et  par  suite 
garde  consulaire  et  garde  impériale.  Il  y  fut  fait  ser- 
gent, le  3 1  juillet  1795;  sergent -major,  le  99  novembre 
1796;  adjudant- sous -lieatenant,  le  10  décembre  1799; 
lieutenant  en  premier,  le  a  décembre  1800,  et  capitaine- 
adjudant- major,  le 9  décembre  1801.  Il  devint  chef  de  ba- 
taillon, le  ao  octobre  1806;  passa  en  cette  qualité  au  T'  ré- 
giment de  tirailleurs  de  la  garde,  le  1*  février  1809,  puis 
au  1*'  régiment  de  grenadiers  à  pied  de  la  même  garde, 
le  1 1  avril  suivant.  Il  fut  fait  colonel-major  du  a*  régiment 
de  tirailleurs  de  la  garde,  le  39  mal  1809,  puis  du  régiment 
des  fusiliers-grenadier»  de  la  garde,  le  i3  avril  181 5.  Na- 
poléon le  nomma  général  de  brigade  et  adju<lant- général 
de  la  garde,  au  corps  des  grenadiers  à  pied ,  le  14  septem- 
bre suivant.  Le  général  Flamand  a  fait  tontes  les  campa- 
gnes depuis  179a  jusqu'en  i8i5,  aux  armées  de  TOuest, 
d*ltalie9  au  camp  de  Boulogne  et  à  la  grande -armée  en 
Prusse,  en  Espagne,  en  Aulricbe,  en  Sdiie  et  en  France. 
Il  a  été  blessé  d*uu  coup  de  feu  à  Tépaule  droite,  à  ThOai- 
re  de  Laval,  le  18 octobre  1795 ,  et  d*un  autre  coup  de  l'eu 
à  la  cbe ville  du  pied  gauche,  au  combat  de  Duren,  près 
d*  Au  vers,  le  1"  février  1814.  Sous  le  règne  de  Napoléou,  il 


« 


MS  GÉNiRAUX   nANÇAÎS.  83 

il  a  été  oommé  membre  de  la  Légiou-d*Honneur,  le  1 5  jain 
ièù\;  officier  de  eette  légion ,  le  14  mars  1806;  comman- 
dant de  U  même  légion,  le  3  juin  181 5,  et  chevalier  de 
Tordre  de  la  Couronne-de-Fer  dltatie,  le  sa  janvier  1814. 
S.  M.  Louis  XYIII  Ta  créé  chevalier  de  Tordre  royal  et  mi- 
IHaire  de  Saint-Louia,  le  dS  juillet  1814.  {Éials  et  brwcU 
miiitairt*,) 

Di  FLAMANYILLE ,  voyez  Bazâk. 

u  FLAMENC  (Raoul),  maréchal  de  France^  m  trouve 
qualifié  tel,  au  voyage  que  le  roi  fit  en  Arragon,  en  ia85. 
Un  état  de  la  maison  de  Philippe  le  Bel  indique  que  Le 
Flamenc  exerçait  la  charge  de  maréchal  de  France ,  oon- 
îoiolement  aveo  Jean  de  llarcourt,  en  1287.  {Chronologie 
mUiiadrey  tom,  II,  pag»  11 5.) 

M  FLAYIGNT,  voyez  dx  la  Bbomx. 

»iFLEDBT,  «lo^ez  d*Abgov6is. 

»■  FLKOAT  DO  BoAT  (Charles),  marêchal^e^camp  ^  fut 
payé  en  cette  qualité,  k  partir  du  a6  avril  iSSg.  Employé 
dans  Tarmée  du  roi ,  il  servit ,  la  même  année,  au  siège  de 
Paris  etàlâ  bataille  d'Arqués.  Il  combatlità  Ivry,eD  iSqo, 
et  le  troova  aux  sièges  de  Charenton ,  de  Noyon  et  deRouen^ 
en  1 5gi .  Il  n*e8t  plus  parlé'de  lui  depuis  cette  époque.  (Chro* 
moiogie  militaire^  iom.  VI ^  pag.  5o.) 

•■FLEXBLLES  (Nicolas),  conUe  de  Brégy^  lieulenani" 
général,  U  n*a  pas  été  possible  de  découvrir  les  premiers 
aervices  du  comte  de  Brégy;  cependant  il  paraît  qu*après 
avoir  été  conseiller  au  parlement  »  11  eut  une  lieutenance 
dans  le  régiment  des  gardes  -  françaises;  qu*il  fut  ensuite 
ambaasadeor  en  Pologne,  et  capitaine  desgardes  de  la  reine 
Christine  f  de  Suède.  On  le  lit  maréchal -de -camp,  par 
bievel  du  i*"  août  i65i,  dans  lequel  il  eut  qualifié  de  ci- 
devant  ambassadear  en  Pologne.  11  obtint ,  par  commission 
do  8  iuillet  i65a,  un  régiment  de  cavalerie,  vacant  par  la 
mort  du  marquis  de  Saint-llégrio  ;  mais  il  n'y  iervit  point. 


84  Dfcrio3nf4isc 

Il  fol  prmoo  an  sraHe  4le  lîeuienanl-^iéiiéral,  par  pooToir 
ém  16  iitiB  i6S5,  pour  Mrr^îr  ili  ramée  d*llafie«  flO«t  1rs 
•rdre»  du  pnnce  Thomas  el  du  aianiuis  de  Saiat*  Audré- 
Monlbnio.  Il  parati  qu*îl  ne  rejoçnit  pas  celle  m  Met.  Il 
fui  ensiiile  aBil>:i»3deur  en  Soède.  On  lieetii  smi  régi- 
■leot ,  le  II»  avril  1661.  Noos  ignorons  ce  qoli  est  devena 
depuis  cdie  dernière  époque,  tri  la  dale  de  sam»rt.  (Gfcn»- 
noiogie  miJùaire.  iom.  IK ,  pag.  31 3.) 

nt  FL0&E5SAC  ,  voyez  ni  Cbt$sol. 

ns  FOI\  (Odel),  teiftntur  de  Lautrec^  marM^aldeFram» 
eef  suifil  Louis  XII  au  liége  de  Gènes ,  en  15079  d  fut  do 
nombre  des  seigneurs  qui,  au  refus  des  SuisfcSf  moulèrent 
à  Tassaul  du  fori  de  Casiel-Laccio»  sur  la  oioolagne  de 
Gènes  :  ce  forI  ne  fut  emporté  qu'après  un  combat  de  plu- 
sieurs heures,  pendant  lequel  Laulrec  fui  blessé  â  la  cuisse. 
La  Tille  de  Gènes  ayant  été  réduite,  le  17  avril»  le  roi  y  Ht 
son  entrée,  le  38,  el  Laulrec  Vj  accompagna*  H  fui  nom- 
mé cberalser  de  Tordre  de  Salôl-Micbel»  èl  obtint  une 
charge  de  maréchal  de  France,  après  la  mort  du  maréchal 
de  ChanmonI,  au  mois  de  mars  i5i  1.  Au  mois  d*oclobre 
de  la  même  année,  Laulrec  cooduisil,  avec  3oo  lances  ei 
quelque  infanterie ,  les  prélats  au  concile  de  Pisé.  Ildéfeu- 
dit,  au  mois  de  îauvier  i5i9,  contre  les  troupes  du  pape 
cl  du  roi  d*£spagiie,  la  ville  de  Bologne  :  le  duc  de  Nemours 
força  les  alliés  d*en  lever  le  siège  an  commencement  de  fé- 
vrier. A  la  bataille  de  Ravenne,  le  11  avril  suivant,  Lau- 
lrec, couvert  de  vingt  blessures  qu*il  avait  reçues  en  dé- 
fendant le  duc  de  Nemours,  resta  pour  mort  sur  le  champ 
de  bataille.  Le  roi  loi  donna ,  au  liiois  dé  mai  suivant,  le 
gouvernement-général  de  Goienne ,  qo*il  a  conservé  fus- 
qu*à  sa  mort.  Lautrec ,  étant  passé  d'Italie  en  Oulenne , 
marcha,  au  mois  d'octobre  suivant,  sous  les  ordre  du  com- 
te d'Angoolème  (depuis  François  I*'),  au  secours  de  Jean 
d'Albret,  roi  de  Navarre.  Ce  prince  rentra  dans  son  rojau^* 
me,  força  Burgui,  soumit  Mirande,  Tafalla,  Aurillo, 
Sainte- Carre,  Stella  et  toutes  les  forteresses  der vallées  de 
Ronçal  et  de  Sennatar.  Le  duc  d'Albe»  étant  entré  dans 


»B8   GÉNÉRAUX   FRÀNCATS.  85 

Nfiipelonê,  y  mit  une  forte  garnison  ;  mais  le  roi  de  Na- 
varre n*ea  forma  pasmolos  le  sié^e  de  cette  ville ,  et  fut  bien 
•rcofidé  pair  Lautrec.  Dans  un  premier  assaut,  donné  à  la 
place,  Lautrec  perdit  un  ffrand  nombre  des  Français  qu'il 
commandait.  On  te  préparait  à  tin  second  assaut ,  lors- 
que une  nomlareuse  armée  espaguole  pamt  sur  les  haiileuri 
de  Pampekioe.  La  rigueur  de  la  saison ,  le  défunt  de  vitres, 
el  U  bravoure  du  gouverneur  de  Painpeîune  ay.mt  obligé 
le  roi  de  Natarft  d'abandonner  le  siégé ,  les  Français  en-^ 
clouèfenl  leurs  canons  et  rentrèrent  en  France.  Au  passage 
desAlpei,  en  i5i3,  Lautrec  commandait  le  corps  de  ba« 
taille  que  conduisait  François  I".  L'entrée  de  ce  prince  en 
Italie  répandit  la   consternalioti   parmi  les   alliés,    qui 
croyaieni  le  passage  des  Alpes  d*autaut  plus  impossible, 
qu*il  était  défendu  par  les  Suisses  ;  mais  le  roi  avait  pris 
une  route  regardée  {usqu'alors  comme  impraticable,  et  que 
Lautrec  avait  été  reconnaître.  On  pensa  alors  à  gagner  les 
Suisses  qui  s*étaieDt  déclarés  pour  Maximilien  Sforce,  el 
cet  accommodement  ayant  été  conclu,  le  roi  envoya  le 
maréchal  de  Lautrec  avec  400  hommes  à  Bufarola  pour  y 
porter  Targeiit  qu*on  était  convenu  de  donner  aux  Suisses. 
Le  roi  comptant  stfr  la  paix  avec  ces  derniers,  s'avançait 
versHllan,  pour  en  prendre  possession,  lorsque  les  intri- 
gues et  la  fureur  du  cardinal  de  Sion  firent  oublier  aux 
Suiites  leur  ancienne  droiture.  Ils  manquèrent  de  foi  an 
roi,  et  résolurent  d'enlever  le  convoi  d'argent  que  Lautrec 
conduisait  à  Eufarola  et  de  surprendre  l'armée  :  ils  atta- 
quèrent en  eirt  François  1*'  à  Marignan,  le  i3 septembre; 
insti%  la  vigilance  de  Lautrec  sauva  le  convoi.  Instruit  de 
riofidélicé  âtê  Suisses ,  Il  rebroussa  chemin ,  revint  par  des 
détours  à  Caleras,  ou  le  traité  s'était  fait,  et  fit  avertir  le 
roi  de  se  tenir  sur  ses  gjrdes.  11  rejoignit  l'armée  après  la 
victoire  remportée  par  le  roi  à  Marignan.  Il  forma ,  par  or* 
dre  du  connétable,  en  1 5 16,  le  blocus  de  Bresse;  mais  l'ar- 
mée de  l'empereur,  forte  de  5o,ooo  hommes,  l'obligea  de 
lever  ce  blocus;  cependant  la  retraite  des  Suisse^  ne  per- 
mit plut  à  l'empereur  de  tenir  la  campagne.  Lautrec  coui* 
manda  Tarmée  du  Milanais  en  l'absence  du  connétable  de 


86  mcnox?ri:nc  histoiiqui 

Bottrboo.  n  assif^gca  et  prit  Bres9e ,  H  fit  sur  Véronoe  une 
tcolatiftf  qui  ne  réussit  point ,  celle  TÎlle  ayant  é:è  secou- 
rue avec  un  grand  corps  de  cavalerie  que  lui  donna  Lau- 
trec,  le  pa|)e  conquit  le  duché  dTrbin.  La  ville  de  Véronne 
fiitcun$igni^e,  le  i5  janvier  i5t7,  par  ordre  de  remperenr, 
entre  les  mains  du  maréchal  de  Lautrec,  qnf  la  remit  de- 
puis aux  Vénitiens:  FrançotsI"avaît,an  commencement  de 
celle  année,  fait  la  paix  avec  Tempereor.  En  iSai,  le' pape 
et  IVmperenr  se  liguèrent  pour  enlever  le  Milanais  aux 
Fraiiçaî*».  Dans  le  même  temps  les  peuples  de  ee  duché 
pensaient  eux-mêmes  à  secouer  un  {oug  que  la  hauteur, 
la  cruauté  et  Pavarice  des  gouverneurs  avaient  rendu  insup- 
portable. Le  maréchal  de  Foix.  se  voyant  attaqué  de  toutes 
parts  dans  le  Milanais,  envoyait  au  roi  courriers  sur  cour- 
ri#'rs«  pour  annoncer  le  danger  où  il  était,  et  la  révolution 
qui  se  préparait.  liautrec  eut  alors  ordre  de  se  rendre  dans 
le  Aliianais.  Comme  il  n*y  avait  point  d^argent  dans  le  tré- 
sor roval  «  on  lui  en  promit ,  et  il  partit  sur  cette  assurance  : 
mais  il  nVn  reçut  point,  et  ce  délhut  de  secoors  mit  Lau- 
trec  dans  le  plus  grand  embarras(i).  La  douceur  eût  pu  ra- 
mener le  Milanais  ;  mais  Laulrec  débuta  par  des  exemples 
propres  à  inspirer  la  terreur.  Son  dessein  étant  d*intimider 
la  nolilcsse  qui  pourrait  être  tentée  de  se  révolter  contre  la 
France,  il  fit  écarteler  le  seigneur  Palavicini,  qui  ayait  été 
pris  à  Tattaque  de  la  ville  de  Côibe  par  le  maréchal  de 
Foix  son  frère,  et  conOsqua  tous  les  biens  de  Palavicini  au 
profit  de  ce  maréchal.  Laiitrec ,  fort  inférieur  en  forces  à 
Tarméedes  confédérés»  e^péVaît  cependant  pouvoir  se  sou- 
tenir en  temporisant ,  et  en  ne  hasardant  rien.  Prosper  Co« 
lonne,  général  des  troupes  papales,  paraissant  résolu  à  as- 
siéger Parme,  Lautrec  y  fit  entrer  4oo  gendarmes:  le  siège 
ne  fut  point  entrepris.  Colonne ,  ayant  été  renforcé  par  des 
troupes  espagnoles,  reprit  ses  desseins  sur  Parme.  Cette 


(i)  f>a  duchcAsc  d^Angoiilâme,  mère  de  François  I*%  toute-pui«saote4 
la  rour,  et  dont  Lautrec  avait  encouru  la  baine  par  mu  inditcrélionet  des 
raitleriei^  indécrnies,  détourna  l'argent  que  le  roi  lui  dettinsit. 


^tS   GilfÊRAUX    FIANÇAIS.  87 

plafa,  terrée  de  près*,  ne  pouvait  tenir  plus  de  trois  jours; 
maïs  une  bonne  partie  de  Pinfanterie  de  l*armée  de  Coloo- 
ne  ayant  déserté  y  Paulre  vint  camper  sur  le  Tnro  à  deux 
lienes  et  demie  de  Parmev  et  Colonne  6t  sa  retraite  en  dé* 
aordre.  Lantrec,  eonlent  d*aroir  sauvé  Parme  9  ne  chargea 
peint  les  ennemis  «  comme  il  aurait  dû  le  faire  dans  une 
ooafonciwe  aussi  favorable.  Il  sVmpara  de  quelques  chà- 
teeUff  el  repassa  le  Pd  pour  aller  couvrir  le  Milanais.  H 
reçat  alors  un  renfort  de  ia,ooo  Suisses.  L*avant-garde  de 
Prosper  -Colonne  avait  passé  le  P6,  à  Bersella,  le  i**  oclo-* 
bre  :  mais  celle  avant-garde  9  séparée. du  gros  de  son  armée 
qoi  n*avait  pu  eflfectoer  son  passage  le  même  jour,  aurait 
été  défaite  «si  Lautrec,  campé  au«dela  du  Pô  dans  le  Cré- 
monats,  Tavail  attaquée.  11  difii'ra  encore ,  et  contre  Tavis 
des  autres  généraux  «  de  charger  Paniiée  des  confédérés,  et 
inan€|ua, parcelle  raison^  de  les  battre  à  Rebec  sur  TOglio. 
Le  cardinal  de  Sion  »  toujours  palsionné  contre  la  France, 
avait  séduit  ia,ooo  Suisses,  qui  se  joignirent  à  Prosper-Co- 
lonne  :  Laulrec  en.  avait  autant  dans  son  armée  ;  mais  les 
cantons  suisses^  indignés  que  a4,ooo  Suisses  fussent  tous 
les  jours  à  la  veille  de  s*entr*égorger,  leur  envoyèrent  ordre 
de  qoîlter  le  service*  L*habile  cardinal  de  Sion  corrompit 
le  courrier  qni  portait  Tordre  aux  Suisses  de  ^a^mée  de 
Colonne;  et  Lautreo,  qui  n'avait  ni  les  ressources  ni  le  gé- 
nie 4n  cardinal,  se  vit  tout  à  coup  abandonné  parles  Suis» 
srs«  d*aillenrs  ennuyés  d'une  campagne  pénible,  faite  au 
motsdenovenpibre»  dans  un  pays  que  les  pluies  inondaient. 
Pour  snrcrollde  mécontentement,  ils  n'étaient  point  payés, 
et  Lautrec  ne  pnt  en  retenir  que  4000.  Le  cardinal  de  Sion 
Doo-eeolementeot  l'adresse  de  retenir  ceux  des  Suisses  qui 
servaient  dans  l'armée  de  Colonne;  mais  encore,  malgré 
rofdre  des  caolons,  il  engagea  ceux  de  l'armée  française 
qni  se  retlraieiit  à  suivre  Colonne.  Lautrec ,  affaibli  et  dé- 
concerté par  tontes  ces  diverses  circonstances,  mit  quel- 
ques troupes  dans  Crémone  et  dans  Pixzighitone ,  et  se  pos« 
ta  à  Cassano  pour  défendre  le  passage  de  l'Adda  et  l'entrée 
du  Milanais»  Colonne  l'y  surprit  quelques  jours  après,  pas- 
sa TAdda^  et  fit  avancer  vers  Milan  le  marquis  de  Pescai- 


98  OICTIOmAIBE   MISTOEIQUft 

retqui  se  rendit  maître  <|e  cette  ville,  lea3  noveipbre.Laii- 
tçecy  après  avoir  rassemblé  ses  soldats  sur  TesplaDadedu 
château  de  Milau,  laisse  dans  celte  for^esse  autant  de 
troupes  qu*0D  pouvait  y  eu  oourir  peodaol  qoiehiaes  mois, 
f  t  prend  le  chemin  de  COine  ^vec  5oo  hommes  d^armos  et 
4000  Suisses.  À  Côme,  les  4000  Suisse^  quâuèreint  l^avUcc 
et  retournèrept  dans  leur  pays  :  presque  toutes  les  places 
4u  Milanais  se  rendirent  alors 9  sans  oppo^r  fj^ucane  résis- 
tance aux  ennemis.  Laulrec  conduisit  ^  Griémoneles  5oo 
hommes  d*armes  qui  lui  restaient,  ent^a  par  ie  coteau, 
et  remit  dans  le  devoir  les  habitants  qui  s*étateot  revotes. 
En  i5aa ,  Lautrec  ayant  reçu  10,000  Suisfes  que  le  roi  lui 
avait  envoyés ,  passa  TAdda  le  1*'  naars,  et  m^urchasur  Mi- 
lan; mais,  jugeant  que  ce  seraîi  une  témérité  d'attaquer 
les  rclraiicbemfnls  des  ennemis,  il  se  borna  4  iêitM  ruiner 
tous  les  moulins  des  eovirouSf  et  vint  oam|»er  à  .Cass^no , 
çur  l'Adda,  pour  en  disputer  le  passiige  à  F/ançwJUarie 
Sforce.  Ce  dernier,  sous  les  auspices  de  Teiupereur,  et  à  la 
tète  d'une  armée  d'Allemands  et  dït^ens,  PfirvMitt  h  péné- 
trer dans  le  Milanais,  en  évitant  f^autiiec ,  M  ^a  gaftoant 
Pavie  par  des  chemins  détournés  et  beaucoup  pljos  longs. 
Lautrec,  n'ayant  pu  empêcher  la  jqiàçtiQii  4^  9^01*^  akvec 
ProKper*Colonne,  tomba  sur  JPavie,  et  y. donna  un  î&ssaut 
qui  fut  vaillamment  soutenu  par  la  garMisos*  Colonn^ayant 
pendant  la  nuit  jeté  un  secours  d'hommes  dans  la  place» 
Laôtrec  se  retira ,  en  présence  de  .rarmée  enuemle ,  qui 
tenta  inutilement  d*entamer  f  on  ajcri6r/B-garde.  U  alla  se 
postei'  à  la  petite  ville  de  Hoivia;  et  de  ypo  c^té  Prosper- 
Colonne  vint  camper  entre  Milfin  et  Monza,  4ans  \m  vif  ux 
château  nommé  la  Bicoque:  c'était  tio  c|iipp  ipac^es^ble, 
gniouré  de  larges  et  de  pf^olmds  fossés  «  défeiidu  par  des 
cavaliers  de  distance  en  distance  et  flanqué  d'artillerie. 
X^Mlrec  était  bien  éloigoé  de  vouloir  f^ttaqiier  cette  formi- 
dable position;  mais  les  Suisses,  Ci»tîgttés,de  fervir  depuis 
long-temps  sans  être  payés,  le  contraigoirCiiU  à  livrer  le 
combat ,  eu  demandant  avec  fureur,  ou  lenr  solde,  ou  l'at- 
taque des  retraHchements  de  Colonne,  ot  en  souenaçant  en 
ipème  te^ips  do  qi^lter  \p  peryipe,  fi  pp  .ne.  oidi^it  ii  leurs 


DIS  GiBrÉRAUX   FRANÇAIS.  89 

folantés  :  ces  Suisses  composaient  la  moitié  de  l'armée. 
LaatreCy  après  leur  avoir  vainement  remontré  qu*il  ne  lui 
faU^it  qae  quelques  jours  pour  affamer  les  ennemis  et  les 
forcer  de  se  reodre,  finit  par  leur  dire  :  cEh  bieni  combat- 
•lei4ono  :  »  Tattaqueeut  lieu,  et  Lautreo  fut  battu  com- 
plétemeot.  LesSuIsses^  qui  d*abord  avaient  fait  des  prodi- 
ges de  valenr,  finirent  par  quitter  le  champ  de  bataille, 
au  moment  où  la  gendarmerie  française  9  qui  avait  forcé 
la  chamsée,  prenait  les  ennemis  à  dos  et  les  mettait  en  dé- 
sordre. Dans  cette  affaire,  qui  eut  lieu  le  27  avril  iSsa,  3ooo 
Suisses  périrent,  etceuxqui  restaient  reprirent  la  route  des 
cantons.  Lautrec  revint  en  France,  au  mois  de  mai ,  et  rendit 
compte  au  roi  de  cette  malheureuse  expédition.  Le  roi  le 
reçut  d'abord  fort  mal,  mais  1er  jugea  moins  coupable,  lors- 
qu'il sotqu'fl  n'avait  point  touché  les  400,000  écus  qui  avaien  t 
dû  lui  être  envoyés  (  1  ).  En  1 5a3,  Lautrec  força  les  Espagnols 
de  lever  le  siège  deBayonne,  qu'ils  espéraient  emporter 
d'emblée.  Ils  assaillirent  cette  place  par  mer  et  par  terre: 
mais  tons  les  assauts  qu'ils  donnèrent  pendant  quatre  jours 
furent  toujours  repoussés ,  et  la  présence  de  Lautrec  anima 
jusqu'aux  femmes  et  jusqu'aux  enfants,  qui  suppléèrent  à 
la  faiblesse  de  la  garnison ,  composée  d*uue  poignée  de 
soldats.  Nommé  pour  coouuander  en  Languedoc,  cette 
même  année ,  Lautrec  fit  son  entrée  à  Toulouse ,  le  5  sep- 
tembre, et  y  commanda  jusqu'au  mois  de  mars  1626,  épo- 
que à  laquelle  Anue  de  Montmorcucy.  maréchal  de  France, 
obtint  le  gouvernement  de  celte  province.  Lautrec  fut  nom- 
mé amiral  de  Guienne  par  provisions  du  3i  janvier  1626. 
En  iSa^,  SI  eut  le  commandement  en  chef  de  l'armée  d'I- 
talie, dite  de  la  Ugue-saintt,  Cette  armée  fut  composée, 
au  mois  d'août,  de  a6,ooo  hommes  d'infanterie,  de  1000 
hommes  d'armes  et  de  quelque  cavalerie  légère.  Lautreo 


(ij  Oo  décoQTfit  alorv  que  la  reine-mère  atait  touché  ceUe  sono  me.  Elle 
nia  cependant  le»  avoir  reçus  du  surintcndaot  des  finances,  Jacques  dd 
Beaope,  seigneur  de  Semblençày,cbea  lequel  elle  fit  cnUter  la  quittance 
qu'elle  avait  donnée.  Cette  ai£*ire  ne  fut  pas  éclaircie  alors  ;  mais,  cinq 
ansaprèsy  Semblençay  fut  pendu,  à  la  suite  d'un  procès  qui  dura  deux  ans. 

Yi.  la 


go  '  DICTIOUNÀIRB    HISTOIIQCE 

tasiégea  Bosco,  au  territoire  d'Alexandrie ,  et  prit  cette 
fbrtercjise  à  discrétion.  Il  acheva  d'affamer  Gènes,  déîà 
bloquée  par  terre  et  par  mer,  y  entra  par  capKolalioD,  et 
Domma  Théodore  Trivulce  pour  y  commander  au  nom  du 
roi  :  le  doge  Adome  rendit  le  château  peu  de  îoùrt  après. 
Alexandrie  capitula  aussi,  faute  de  secours.  Laulrec  k6amil 
Vig;evano ,  la  Lommeline ,  Biagrassa ,  et  emporta  d^assaut 
la  fille  de  Pavie  (i).  Ayant  reçu ,  vers  la  lia<lb  mois  de 
septembre.  Tordre  de  marcher  à  Borne  pour  délivrer  le 
piipe  que  les  Impériaux  tenaient  en  prison,  il  décampa, 
passa  le  Pô,  le  18  octobre ,  et  parviât  à  détacbet  du  parti  de 
l'empereur  le  duc  de  Ferrare  et  le  marquis  de  Mantoue. 
La  marche  de  Lautrec  rendit  la  liberté  au  pape,  qui  lui 
adressa  un  bref  de  rem'erctment ,  au  mois  de  décembre. 
Lautrec  ayant  tout  disposé  pour  une  expédition  contre  le 
royaume  de  Naples ,  arriva  dans  ce  pays  vers  la  fin  de  fé«> 
vrier  i5a8.  Rien  ne  lui  ayant  résisté  sur  la  frontière  de 
TAbrune ,  il  passa  dans  la  Capitanate ,  où  il  se  Bt  compter 
les  100,000  ducats  que  cette  province  fournit  tços  les  ans 
aux  rois  de  Naples.  Il  s*y  empara  du  haras  de  Tempereur , 
et  se  servit  des  chevaux  qu'il  y  trouva  pour  remonter  une 
partie  de  sa  cavalerie.  Il  entra  dans  "firoja,  où  il  trouva  une 
abondante  provision  de  vivres  et  de  munitions,  dont  il  a- 
vait  grand  t>esoin.  Il  prit  Melphes  d'assaut,  y  passa-  7000 
hommes  au  fil  de  Tépée,  et  fit  prisonnier  de  guerre  le 
prince  de  Helphes^la  pri ncesse et  leurs enfaiits.  Trani,  Bar- 
lette  et  Venose  se  rendirent.  Lautrec  se  mit  en  marche,  le 
5  avril ,  et  se  dirigea  vers  Naples.  A  son  passage,  Capoue, 
Nose,  Accra,  Averse  ouvrirent  leurs  portes.  L'armée  fran- 
çaise parut  enfin ,  le  ag  avril,  à  la  vue  de  la  ville  de  Naples , 
qui  était  défendue  par  l'élite  de  l'armée  impériale  et  par  le 
vice-roi  lui-même.  Lautrec  prit  le  parti  de  la  bloquer  et  de 
l'afTamer.  Pendant  plus  de  trois  mois  que  dura  ce  siège, 


(1)  <i  II  DC  voulut,  dit  Brantôme,  entrer  dedanf  parles  portes,  mais  par 
«  \m  brèche  et  tout  à  chef  al,  h  fauant  un  peu  aplanir,  pour  manifester  vn 
•  plus  grand  triomphe.  • 


-  !•  a 


\ 


HES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  Ql 

i« Impëriauz  furent  baUat  dans  une  infinité  de  petits  com- 
bau:  La  défaite  el  la  mortdivvice-rol,  tué  dans  un  combal 
nafal;  la  cooflernation  dés  Napolitains  après  la  prise  de 
FèuBoles,d*où  les  assiégés  tiraient  de  temps  en  temps  des 
fivres,  tout  eoocourait  pour  assurer  à  Lautrec  la  conquête 
de  Haplet,  lorsque  la  contagfon  se  répandit  dans  Tariliée  de 
Laoliee ,  qui  en  fut  lui-même  atteint ,  et  mourut  le  1 5  août 
i5ai  (i).(CAronoiogie  militaire,  tom,  11^  pag.  aoi  ;  Histoi- 
re de  Framceiu  Ptre  Daniel,  Mézeray ,  le  président  Hénaût, 
Ihtpieix»  Histoire  du  Languedoc ,  Histoire  militaire  des 
Aiisses,  Brantôme,  Dictionnaire  de^  maréchaussées^  Histoi* 
re  de  France  i  par  AnquetU,  tom,  IV;  Dictionnaire  uni\>er- 
^,  ptir  Chaudon  et  Delandine,  tom,  VU  y  pag.  Sq.) 

ra  FOIX-LESCUN  (Thomas)»  maréchal  de  France ,  frère 
putné  dii  précédent,  renonça  à  IVlat  ecctésiastiqnc,  au- 
quel on  Tavait  destiné  ^ès  sou  enfance ,  et  embrassa  la  pro- 
fension  des  armes.  Il  passa  dans  le  duché  de  Millan  ,  à  la 
suite  de  François  I** ,  en  i5i5.  Lors  de  la  retraite  de  rem:^ 
pereur»  d^aopiès  de  Milan,  en  i5i6,  Lescun  donna  sur 
>on  arrière-garde,  et  lui  défît  quelques  troupes.  Le  maré- 
chal de  Lautrec  lui  confia  un  grand  corps  de  cavalerie , 
qu*il  îelgoU  à  Tannée  du  saint-siége;  et  le  pape,  avec  ce 
secours,  conquit  le  duché  d'Urbin.  Lescun  reçut  le  collier 
de  rOrdrc.  Lr  mort  do  maréchal  de  Trîvuloe  ayant  procuré 
au  maréchal  de  Châtillon  la  place  qu*il  attendait,  Lescun 
eut  celle  de  ce  dernier,  par  état  donné  à  Paris ,  le  6  décem- 


fi)  Soo  cofpt  fat  porté  eoEtpagoe  par  un  Espagnol  qui  espérait  en  tirer 
de  fargral;  SMia,  so  ana  apièt,  U  d«c  de  Seoa,  petit-fiU  de  Gonzaltc 
deCordone,  le  fit  placer  daoa  le  tombeau  de  ton  grand -père,  atec  celte 
ÎMcriptioD  :■•  Ferdinand  Oooaaife,  petit-fiU  du  grand  capitaine,  a  ren- 
•àmltê  derniera  honseara  i  la  mémoire  4'Odei  de  Fois- Lautrec,  quoi- 
•  ^m'îï  fat  ceseaii  de  ta  nation.  •  Le  maréchal  de  feutrer  était  fier  et  dé' 
éêifiÊttm%^  et  d'un  caractère  trèt-impétueui.  Son  orgueil  le  portait  k  ne 
ctMMoltcr  que  aea  propret  lumières,  ft  jamais  il  ne  sentit  le  prii  d'un  bon 
conseil.  Il  était  très-brave,  hardi  et  raillaut,  mais  plus  propre  à  bien 
iOnslMtlrt  qu*A  bien  commander. 


ga  MCI lONlf AIRE   HISTORÎQUf 

hre  i5i8  (i).  Commandant  dans  le  Milatiaif,  en  i^ài, 
pendant  Pabsence  de  Laulrec,  son  frère,  il  aliéna  la  ho- 
blesse,  et  aigrit  les  peuples  par  ufte  sévérilé  déplacée.  Sous 
prétexte  d'arrêter  les  bannis  de  Milan  y  II  tenta*  contre  la 
foi  des  traités,  de  surprendre  Reggio,  qui  appartenait  au 
pape  (a).  Lescun,  se  voyant  attaqué  de  toutes  parts ^  et  à  la 
veille  d'une  révolution ,  dépécha  courriers  sur  courriers  au 
roi ,  qui  se  détermina  enfin  à  envoyer  le  maréchal  de  Lau- 
trec  en  Italie.  Prosper  Colonne,  avec  les  troupes  du  pape 
et  celles  des  bannis  de  Milan,  paraissant  vouloir  menacer 
Parme ,  U  maréchal  de  Lescun  entra  dans  cette  ville  à  la 
tétc  de  400  hommes  d'armes.  Colonne  remit  le  siège  devant 
Parme ,  et  le  continua  jusqu'à  la  jonction  des  confédérés. 
Cette  jonction  faite,  Colonne  serra  Parme  de  plus  près; 
mais  Lescun  s'y  défendit,  et  donna  à  Lautrec  le  temps  de 
venir  à  son  secours  :  les  confédérés  levèrent  le  siège.  Au 
passage  de  l'Adda ,  vers  Cassano ,  lorsque  Prosper  Colonne 
surprit  Lautrec ,  le  maréchal  de  Lescun  accourut  au  bruit 
des  arquebusades ,  et  soutint  d'abord  une  rude  escarmou- 
che; mais,  les  troupes  ennemies  grossissant  à  tous  les  ins- 
tants, il  se  vit  contraint  de  se  retirer  dans  Milan.  Il  était 
au  lit ,  accablé  par  la  fatigue  des  travaux  du  jour  précédent, 
et 'Lautrec  parcourait  dans  la  ville  tout  désarmé,  lorsque 
les  confédérés  attaquèrent  et  emportèrent  le  faubourg  de 
Milan  :  les  Vénitiens,  qui  gardaient  ce  faubourf;.  l'abandon- 
nèrent. La  ville  eut  le  même  sort  que  le  faubourg,  et  les 
ennemis  s'en  emparèrent,  le  a3  novembre.  Lescun,  qui 
avait  été  envoyé  en  France  par  Lautrec,  revint  dans  le  Mi- 


(1)  L'auteur  du  Dictionnaire  des  maiéchautstSet,  loujours  timide  dans 
ses  décisions,  insinue,  lom.  Il,  fag,  182,  que  Lescun  de  Foii  fut  fait 
marécbal  avant  iSa  i ,  ou,  Kuivant  d'antres ,  en  i5aa;  il  eût  été  plus  «im- 
ple  de  dire  qu'il  ignorait  l'époque  de  celte  prouiotioo.Lc  Père  Anselme  , 
dans  hon  Histoire  des  Grands-OQjciers  de  la  Gouronae,  et  après  lui  ses 
cuiitinuatcurs,  disent  aussi  que  Lescun  fut  fait  maréchal  de  France 
atani  iSai.  Ce  sont  autant  d'erreurs  très-propres  i  répandre  de  l'obscu- 
rité sttr  la  chronolo^i^ie. 

(•.1)  Léon  X  rrxcommnnia  pour  atoir  tenté  de  surprendre  cette  TÎHe. 


.DIS    GÉNillAUX    FRÀNÇAÎS.  gS 

lanaiji ,  au  mois  de  mars  iSaa ,  avec  quelque»  troupes  et  de 
i*argeiit.  Il  se  joignit  à  Montmorency  y  et  tous  deux  mar- 
cbèreat  sur  Novarre,   dont  le  châteou  tenait  encore  pour 
les  Français.  Novarrefut  emporté id*assa ut;  et  legouverncurj 
qui  s^étaiifait  connaître  plus  par  sa  cruauté  que  par  sa  bra- 
voure ,  fui  puni  de  mort.  Au  combat  de  la  Bicoque,  .le  37 
avril,  le  maréchal  de  Lescun  commandait  Pavant -garde 
française,  composée  de  la  gendarmerie.  Pendant  que  les 
Suisses  faisaient  des  efforts  inutiles  pour  assaillir  le  chdt eau, 
Lescun  découvrit  un  pont  de  pierres  qui  y  conduisait,  y  pé- 
nétra, et  mit  d'aliord  rennemi  dans  un  grand  désordre; 
mais  la  tttiraite  des  Suisses  ayant  donné  aux  Impériaux  un 
nouveau  courage,  ils  tombèrent,  avec  toutes  leurs  forces, 
sur  le  maréchal,  et  le  contraignirent,  ainsi  que  ses  400 
gendarmes,  de  repasser  le  pont.  Lescun  eut,  dans  cette  ac- 
tion «  on  cheval  tué  sous  loi,  et  reçut  une  large  blessure  au 
\  isage.  On  lu  i  reproche  de  n*avoir  pas  tenu  assez  long- temps 
dans  Crémone,  et  d*étre  convenu,  par  capitulation,  avec 
Prosper  Colonne,  non-seulement  de  rendre  celte  ville  au 
mois  de  juillet ,  mais  encore  de  faire  évacuer  toutes  les 
autres  places  où  les  Français  avalent  garnison  :  le  capitaine 
Cassanit,  qui  commandait  la  ville  de  Lecco,  refusa  de 
souscrire  à  cette  capitulation.  Le  maréchal  de  Lescun  com- 
battit, avec  beaucoup  de  valeur,  à  la  bataille  de  Pavic,  le 
74  février  i5a5,  fut  blessé  d*une  arquebusade  au  bras,  et 
d'un  coup  de  feu  dans  le  bas-ventre,  et  fut  fait  prisonnier 
avec  le  roi.   Il  avait  conseillé  ce  monarque  de  lever  le 
Mége  de  Pavie,  et  de  ne  point  risquer  une  bataille,  avec 
une  armée  affaiblie  par  un  gros  détachement,  et  épuisée 
depuis  quatre  mois  de  siège,  contre  des  troupes  fraîches, 
et  qui  seraient  appuyées  par  la  garnison  de  Pavie,  forte  de 
Sooo  hommes;  mais  quoique  le  maréchal  de  Foix  eût  dé- 
sapprouvé le  combat,  il  le  soutint  cependant  avec  une  in- 
trépidité héroïque  ;  il  servit  de  bouclier  à  son  roi  contre 
les  coups  qu*on  lui  portait^  et  ne  cessa  de  le  défendre  que 
lorsque,  tombant  en  défaillance,  il  fui  enlevé  par  les  en<- 
nemis.  Jl  mourut  des  suites  de  ses  blessures,  le  3  mai  i5a5. 
(Chronologie  militaire,  tom,  IJ y  pag,  aai  ;  Mézeray,  le 


g/-  DICTIOXNAIRE   HISTORIQUE. 

président  Hénaut^  Brantôme^,  Hisioire  de  France^  du  Père 
Daniel;  Dictionnaire  des  maréchaussées ^  Histoire  mHita\re 
des  Saisies^  Histoire  des  Grands-Ojjiciers  de  la  Couronne, 
Histoire  de  France^  par  Anqueiil,  tom»  JF',) 

DE  FOIX ,  voyez  d*Avioiit. 

PE  FONTENAY,  voyez  Audbet  et  Bokdou. 

DE  FOSTEMLLE  f  voyez  Lk  Roche. 

DE  FORBIN  (Joseph),  marquis  de  Janson,  maréchal^ 
de-camp^  leva  d*aboril  une  compagnie  dans  le  ré^ment 
de  la  RoquevieilFe,  par  commUMon  du  30  octobre  i683y 
et  servi!  au  siège  de  Luxembourg»  eu  i684>  Sa  compagnie 
«yant  été  réformée,  par  ordre  du  a6  septembre  de  cette 
dernière  année,  il  co  leva  une  nouvelle  dans  le  régiment 
Royal 9  par  commission  du  uo  août  168S,  .et  FerVit,  la 
même  année,  aux  sièges  de  Philisbourg,  de  Manbeim  et 
de  Franckenihal.  Il  fut  employé  A  Tarmée  d*Allemague , 
sous  le  maréchal  de  Duras,  en  1689,  et  iOtts  M.  le  dauphin 
et  le  maréchal  de  Lorges,  en  iH;^i  et  169a.  Il  obtint,  au 
mois  de  juillet  1692,  le  gouvernement  d*Antibes,  vacant 
par  la  mort  de  son  père.  Nommé  premier  enseigne  de  la 
première  compagnie  des  mousquetaires,  par  brevet  du  1*' 
février  i(>95,  il  eut,  le  4  avril  suivant,  ime  commission 
pour  tenir  rang  de  mestre-de-camp  de  cavalerie.  Il  com- 
hallit  avec  la  plus  grande  valeur  à  Neerwinde,  se  trouva 
au  siège  de  Charleroi,  et  devint  deuxième  sous- lieutenant 
de  sa  compagnie,  le  1"  novembre.  Il  continua  de  servir 
en  Flandre  jusqu'à  la  paix  de  Riiiwick,  en  1698,  et  se  trouva 
au  camp  de  Compiégne ,  la  même  année.  Créé  brigadier 
de  cavalerie,  par  brevet  du  99  janvier  170a,  il  combattit, 
la  même  année,  à  Nimègue,  et  à  EckereOf  en  1705.  Il 
fut  promu  au  grade  de  maréchal- de-camp  y  le  26  octobre 
1704.  Il  combaltil  à  la  bataille  de  Ramillics,  y  enfonça  les 
emiemis  jn2»(|u*à  leur  troisième  ligne,  et  reçut  tme  blessure 
qui  Tempêcha  de  continuer  son  service.  Il  se  démit  de  la 
Hous-lieuienance  des  mousquetaires,  au  mois  d*avril  1710, 


DES   GENEBAUX    FRANÇAIS.  96 

ef  se  relira  dans  son  ^uveroemcnC  d^Autibes,  où  il  mourut, 
au  nioÎH  de  janvier  1728  (1).  {Chrono/ogie  mifiiaive ,  t,  yi, 

pa^-  5^7  ;  Gazelle  de  France  du  *i\Jévrier  i73i.) 

>. 
Di  FO&BIN  ^Michel)»  marquis  de  /anfiom,  marécfial" 
de^camp,  l\ls  du  préci^denl  9  avait  servi  pendant  un  an  ' 
dan^  les  mousquetaires 9  lorsqu'il  fut  fait  mestre-de-canip* 
lieutcfoauS  du  régiment  de  cavalerie  de  Bretagne»  par  com* 
niis.«iou  du  12  août  17 1?*  Il  commanda  oe  régiment  aux 
iiiëges  de  Sain  t- Sébastien ,  de  Fontarabie  et  d*Urgel|  en 
171g.  Il  obtint»  par  provisions  du  1"  décembre  1721,  le 
gouvernement  des  ville  et  citadelle  d'Aniibes,  en  survi- 
vance de  son  père.  Il  servit»  au  camp  d*  Ai  uie  ries-su  r- Sam  * 
bre»  en  1737,  et  entra  en  }K>ssession  du  geuverncmeni 
d'Aiilibes,  à  la  mort  de  son  père»  au  mois  de  janvier  17384 
11  commanda  son  régimeoi»  au  camp  de  la  Haute-lieuse» 
en  1730;  à  la  prise  de  Nancy  et  de  la  Lorraine»  eu  1733» 
Créé  brigadier»  le  ao  février  1734»  il  servit»  eu  celte  qua- 
lité» au  camp  de  Stenay»  d*oii  il  se  rendit  en  Alsace»  au 
moi's  d^aoùt.  Il  fut  employé  à  Tarraée  du  Ahiii ,  par  lettres 
du  I*'  mal  1735»  et  se  trouva  à  Ta  (Taire  de  Clausen.  Promu 
au  grade  de  maréchal-de-camp,  le  1*'  mars  1758»  il  se  dér- 
mii  alors  du  régiment  de  Bretagne»  et  ne  servit  plus.  11 
possédait  encore  le  gouvernement  d*Antibes»  en  1764* 
(Chronologie  miiilaire  ,  iom  Vli,  pag.  167  ;  Gazelle  de 
France ,  mémoires  du  temps.) 

wm  FOBBIN  (Mîcbel-Palamède) ,  marquiê  de  Janson, 
iietUenatU'tsétUral,  et  fils  du  précédent ,  naquit  le  a3  octo- 
bre 174^-  Il  iervit  d*abord»  comme  capitaine  de  cavalerie» 
dans  uD  régiment  de  cuirassiers.  Nous  ne  connaissons  pas 
•es  autres  services,  ni  la  date  de  sa  promotion  au  grade  de 
lieulenant-^néral  ;  mais  nous  le  trouvons  porté»  pour  la 
retraite  ëe  ce  grade»  après  3o  ans  a  mois  7  jours  de  ser- 


(1)  L'abl*é  de  RcBufrilIc  «'ctl  trompé ,  lonqu'il  a  donné  à  la  mort  da 
Maf^owdc  laiMOo  U  dalc  du  mois  4s  novembre  \y\^. 


96  DICTIORlfAI&B   HISTORIQUE 

vice 9  daos  le  tableau  des  pensiooii  inscrites  au  trésor  pa« 
biiCy  ù  la  date  du  i*"  septembre  18 17*  * 

Di  FORBIN  (Louis,  chevalier,  pois  bailUf)^  lieuienrinl" 
générai,  et  issu  d*uoe  autre  branche  de  la  in^e  famille 
que  celle  des  précédents  y  naquit  en  i63a.  Il  servit  d^aburd 
sur  les  vaisseaux  de  Malle,  et  s*attacha  ensoite  au  duc  de 
GVdse.  Il  obtint  une  compagnie  dans  le  régiment  de  cava* 
lerie  de  ce  prince,  lors  delà  levée  de  ce  régiment,  parcom« 
mission  du  aa  octobre  i653..  Étant  allé  à  Naples,  avec  le 
duc  de  Guise ,  en  i654,  il  s*y  distingua  à  la  prise  de  Castel- 
laoïarey  le  i5  novembre,  et  revint  en  France  avec  les  trou- 
pes, en  i655.  Il  passa  à  l'armée  d'Italie  «  en  i656 ,  et  y  ^r- 
vit  au  siège  et  à  la  pri«(e  de  Valence.  Il  se  trouva  au  secours 
de  cette  place,  au  sirge  d'Alexandrie,  à  la  prise  des  châ- 
teaux de  Véras  et  de  Novi ,  en  1657  ;  au  siège  et  à  la  prise 
de  Mortare,  en  i658.  Il  était  premier  capitaine  du  régi- 
ment de  Guise  lorsque  ce  régiment  fut  licencié,  le  la  avril 
1661 9  à  là  réserve  de  la  compagnie  mestre-de-camp ,  que 
Ton  donna  au  chevalier  dcForbiu.  Il  passa  aveccette  com- 
pagnie en  Hongrie,  en  i()6'|,  et  combattit  avec  diftlinccioa 
à  S^int-Godard ,  le  i**  avril.  Il  fut  fait  enseigne  de  la  troi- 
sième compagnie  française  des  gardes -du -corps  du  roi , 
le  37  octobre  1664  9  et  ma jor- général  des  4  compagnie  des 
gardcs-du-corps,  à  la  création  de  cette  charge,  par  brevet 
du  i5  décembre  i6ô5.  li  eut,  eu  cette  qualité,  un  brevetdu 
aa  janvier  1666 ,  pour  tenir  rang  de  lieutenant ,  à  partir  du 
îour  de  son  brevet  de  major;  et  on  lui  donna,  le  S  juillet 
1667,  une  eonimis»iun  |H>ur  tt  oir  rang  de  mestre-de-camp 
de  cavalerie.  Il  accompagna ,  ia  même  année,  le  roi  dans 
sa  campagne  de  Flandre ,  et  servit  aux  siège»  et  à  la  prise  de 
Tournay,  de  Douai  et  de  Lille  :  il  fut  bles&sé  dans  la  tran- 
chée devant  cette  dernière  place.  Il  fut  employé  à  la  cou- 
quéte  de  la  Franche -Comté ,  en  iG(>8  ;  sur.  les  côtes  et  aux 
Pays-Bas,  en  1670  et  1G71;  à  la  conquête  de  la  Hollande, 
en  167^,  et  au  siège  de  Maestricht ,  en  1673.  Il  obtint,  par 
provisions  du  3  juillet  de  cette  dernière  année,  la  char{;c 
de  capitaine- lieutenant  de  la  première  compagnie  des 


DBS   GENERAUX    FRANÇAIS.  9<^ 

moQsquelaireff»  vacaDte  pari» mort  du  marqcfisd*ArtngiiaD  ; 
06  démit  de  la  maiorité  des  gardes-du-corps,  finit  la  campa- 
gne à  ta  tète  de  sa  compaguie  de  mousquetaires ,  et  servît 
le  roi  en  Lorraine  et  dans  la  Baute-Alsace.  Créé  brigadieff 
le  i5  février  1674  9  >l  servît  au  siège  de  Besançon.  Comman- 
dant un  détachement  destiné  à  soutenir  les  fonrrageurs,  il 
eut  un  cfaetal  tué  sous  lui.  Il  commanda  sa  compagnie  à 
Tattaque  de  la  citadelle;  fit  plus  de  aoo  pas  à  découvert 
pour  arriver  à  la  première  palissade ,  qu*il  emporta  ;  pous- 
sa jusqu^auz  maisons  de  St.-Jean  »  et  les  força.  11  marcha  à 
la  seconde  palist;ide,  qu*il  enleva ,  et  se  rendit  matlre  de. 
Téglise  de  Saint-Étienne.  Cette  action  brillante  9  à  iaquel- 
l^la  seconde  compagnie  des  mousquetaires  et  100  grena- 
diers eurent  part,  força  la  citadelle  de  Besançon  de  capitu- 
ler ,  dès  le  leudemain.  Le  chevalier  de  Forbin  fut  ensuite 
employé  au  siège  de  Dôle.  Il  servit  9  en  1676  ^  à  Tarmée  du 
roi  qui  couvrit  les  sièges  de  Dînant,  de  Huy  et  de  Limbourg, 
et  quiy  en  1676,  prit  Coudé  j  après  en  avoir  fait  le  siège. 
Créé  maréchal-de-camp,  par  brevet  du  a5  février  1677,  '^ 
commanda  sa  compaguie  de  mousquetaires  à  Tassaut  d^ 
y.ileociennes  :  ce  fut  elle  qui  emporta  la  place.  Il  marcha 
ensuite  au  siège  de  Cambray.  Il  se  trouva  à  la  bataille  de 
Cassel,  y  combattit  à  pied,  à  la  tète  de  sa  compagnie, 
et  défit  le  régiment  des  gardes  du  prince  d^Orange.  Après 
la  victoire  remportée  dans  cette  journée ,  il  monta  à  cheval, 
avec  sa  troupe,  et  poursuivit  les  ennemis  à  plus  de  deux 
lieues  au-delà  do  champ  de  bataille.  Il  servit  aux  sièges  de 
Gand  et  d^Ypres,  en  1678.  Pendant  ce  dernier  siège,  il  at- 
taqua, à  la  lèle  de  sa  compagnie,  le  chemin  couvert ,  qui 
était  défendu  par  un  corps  d'officiers  ennemis,  et  remporta 
après  te  combat  le  plus  vif  :  ce  fut  sa  dernière  campagne* 
Le  roi  le  nomma  t  la  même  année ,  à  Tabbaye  de  Preully, 
Il  fut  créé  lieutenant-général,  le  27  avril  1684,  et  mourut 
à  Péronne  le  a  mai  suivant  {Chronologie  niUiiairej  tom,  IV^ 
piig,3ig,  mémoires  du  temps  ^  l'aùbédeAœttfyille ,  tom,  Ilj 
pa£.  iSS;  Gazette  de  France.) 


VI. 


i3 


98  DTGTIOyNAIKE  HISTORIQUE 

DE  FORBIN  (Joseph),  marquis  de  Janson,  issu  de  îa 
même  fiimille  que  les  précédents,  fui  promu  au  grade  de 
maréchal'de-camp,  le  i*'mars  1780.  Il  avait  d'abord  st^rvi 
dans  les  mousquetaires,  el  avait  été  créé  brigadier  de  ca~ 
Valérie 9  le  16  avril  1767.  {Etals  militaires») 

Di  I.  FORCE ,  voyez  de  Cavm ort. 

FORNIER  d^Alsi  (N....»  6aron)j  maréchal -de-eamp, 
naquit'à  Ntmes,  le  1 1  avril  1769.  Il  fut  fait  sons -lieu  tenant 
au  régiment  des  chasseurs  des  Vosges,  en  septembre  178  jj , 
et  passa  capitaine  au  régiment  des  chasseurs  de  Cham|>a- 
gne,  en  octobre  de  la  même  année.  Il  devint  aide* de-camp 
du  chevalier  de  Grave,  en  1791,  et  fit,  en  cette  qualité,  le 
commencement  des  campagnes  des  armées  du  Nord  et  du 
Centre.  Nommé,  au  mois  de  mai  1793»  lieutenant -colonel 
du  iS  régiment  de  dragons  (ci-de?ant  régiment  du  Roi), 
il  devint  aide^deKsamp  du  général  marquis  de  Montesqniou , 
au  mois  de  novembre  suivant,  et  fut  fait  cdlonel  du  même 
régiment,  au  mois  de  décembre  de  la  même  année  179a , 
pendant  laquelle  il  fit  les  campagnes  du  comté  de  Nice  et 
de  la  Savoie.  Nommé  adjudant-général ,  en  mai  1 793 ,  il 
fit  la  première  campagne  de  Tarmée  des  Pyrénées -Occi- 
dentales, et  y  fut  blessé  d*un  coup  de  sabre.  Il  fut  destitué^ 
au  mois  de  septembre  1795.  En  1795,  il  devint  aide-dc- 
oamp-colonel  du  général  Menou ,  et  fit  la  campagne  d'É* 
gypte.  Il  fut  réintégré  dans  son  grade  d*adjudant-général, 
en  1799.  Il  fit)  en  cette  qualité,  les  campagnes  de  1800 
et  1801 ,  à  Tarmée  du  Rhin ,  et  toutes  celles  de  la  grande- 
armée,  depuis  180 5  jusqu^en  181 4*  Ilreçutuncoup  de  feu  A 
la  bataille  d*Iéna.  Il  fut  promu  au  grade  de  général  de  bri- 
gade, en  1809.  Il  eut  le  gouvernement  de  la  place  de  Gus- 
trin,  en  Prusse,  pendant  un  blocus  de  i5  mois,   qui  se 
termina  au  mois  de  mai  18 14*  H  fut  un  des  inspecteurs- 
généraux  de  rinfanterie,  pendant  les  années  1814  et  181 5, 
et  obtint  ensuite  la  retraite  du  grade  de  maréchal-de  camp. 
Il  est  commandeur  de  Tordre  royal  de  la  Légion-d'Hon- 
neur,  et  chevalier  de  Tor.lre  royal  et  militaire  de  Saint- 
I#OUis.  {t tau  militaires  j  Moniteur,) 


DES   GENEEAUX    FRANÇAIS.  99 

DE  FORTIA  (i)  (Pîerre-Paul),  6aron  de  Pilles,  maréchal" 
dt^camp,  fut  d'abord  page  du  dauphin,  qui  devint  roi 
^us  le  Dooi  de  Louis  Xlll.  £n  1611,  quoiqu*il  ne  fût  âgé 
que  de  11  ans,  on  le  pourvut  d*une  compagnie  fraoche, 


(i)  La  matfon  de  Fortia  ,  Tuoe  des  plus  anciennes  de  UGalalogne» 
s*est  établie  rn  Fiance  dans  le  i4*  ftiècie,  et  y  a  acquis  beaucoup  d'il- 
lu»traiimi  par  ^es  services  civils  et  militaires.  La  branche  ainéc,  dite 
dX'mBAV,  a  donné  aux  années  du  loi  un  officier-supérieur,  très-distin- 
gué dans  la  personne  de  François  os  Fobtja,  seigneur  d*URBAif,  qui 
naquit  au  moîa  de  mai  160 1 .  Il  commença  à  servir,  dans  le  régiment  d« 
la  marine,  dès  Tan  16S1,,  et  obtint  la  même  année  une  compagnie  qu'il 
commanda,  en  i63a,  au  combat  du  faubourg  Saint- Antoine,  où  Ton  vit 
Goodé  et  Turenne  le  disputer  opiniâtrement  la  victoire.  Il  se  trouva 
cosolle  au  aiége  d*Étimpes  où  il  fut  blessé  ;  au  forcement  des  lignes  d'Ar-^ 
ras  et  au  siège  de  Montméd  j ,  où  il  eut  le  bras  cassé  d'un  coup  de  mous- 
quet. £n  i658 ,  il  commaoda  sa  compagnie  à  la  bataille  des  Dunes ,  et 
aux  sièges  de  Ounkerque,  de  Bergues,  d 'Tpreset  de  Gravelines.  Il  passa 
avec  sa  cooipagnie  dans  le  régiment  Dauphin-InËinterie,  le  i5  juin  1^7» 
et  la  commanda  aux  sièges  de  Tourna  j,  de  Douai ,  et  de  Lille,  la  même 
année,  et  è  la  conquête  de  la  Francbe-Gomié  ,  en  1668.  Il  fut  foit  colo- 
nel du  régiment  de  Vermandois,  le  8  juin  1G71,  et  commanda  ce 
régiment  à  tous  les  sièges  de  la  campagne  de  Hollande,  en  1672,  et  au 
siège  de  Maastricht,  en  i6;3.  Gréé  brigadier,  le  la  mars  v  7^,  il  eut,  le 
94  du  naAme  mois,  un  ordre  pour  aller  servir  à  l'armée  de  Gatalogne,  et 
se  jeter  dans  les  places  du  Roussilloo  qui  pourraient  être  aAsiégées  et  j 
commander.  Il  fut  employé  à  l*armée  du  Rousnillen,  par  lettres  du  8 
avril,  et  Dommè  vbiteur  de  l'infanterie  dans  la  Guieone,  par  commiMÎon 
da  s4  octobre  suivant.  Il  passa  l'hiver  dans  cette  province,  et  se  démit 
de  la  Ueatenanoe-colenelle  du  régiment  de  Vermandois,  au  mois  de 
décembre.  En  1676,  il  retourna  servir  en  Roussillon ,  où  l'on  se  tint  sur 
Ja  défensive.  Il  fat  nommé  visiteur  de  l'infanterie  dans  la  généralité  de 
Bordeaux  et  de  Montauban,  et  dans  le  pajs  de  Foiii,  par  ordre  du  1*' 
octobre.  Il  §erwit  encore  en  Roussillon  pendant  la  campagne  de  1677, 
et  combattit  avec  U  plus  grande  valeur  à  la  bataille  d'Espouilles.  I^ 
commanda  le  régiment  Dauphin ,  avec  lequel  il  se  trouva  aux  sièges  de 
Bcllcgarde  et  de  Puicerda.  Il  se  distingua  à  ce  dernier  »icge,  en  reraplis- 
mnt  les  fooclioos  d'ingénieur  avec  la  plus  grande  capacité.  Après  la  prise 
de  la  place,  François  de  Fortia  commanda  le  régiment  de  Sault ,  qui  j 
fct  placé  en  garnison.  Ayant  ainsi  le  commandement  de  cette  place» 
jnsqu'è  ce  que  le  roi  y  eût  pourvu ,  il  en  fit  sauter  toutes  les  fortifications 
avaot  b  conclusion  de  la  paix.  Le  roi,  ayant  ordonné  la  construction  de 
la  fortercwe  de  Mont-Loui» ,  en  donna  le  gourerBcment  à  M.  de  Fortiv 


lOO  DIC110NNAIRE    llfSTORIQCE 

en  garnison  au  châleau  dlf,  et  de  la  survivance  de  tous 
les  gouvernements  de  Paul  Fortia ,  son  père.  Il  obtint ,  eo 
16 14,  le  commandement  de  la  galère  qu'avait  son  père.  Il 
senrit,  comme  volontaire,  dans  les  guerres  de  t^aienne, 
en  i6ai;  se  distingua  par  son  zèle  el  sa  bonne  conduite  au 
siège  de  Montauban ,  et  faillit  y  périr  sous  un  Us  de  terre 
et  de  pierres  enlevées  par  un  fourneau  de  mine  que  Ten- 
nemi  avail  fait  iouer.  Il  obtint,  la  même  année,  à  la  mort 
de  son  père,  le  gouvernement  de  Marseille,  el  des  châ- 
teaux d7f,  Pomè^ue  et  Ratonncau.  En  1627,  if  servit  au 
siège  de  la  Rochelle ,  que  le  duc  d*Angouléme  commença , 
le  10  août.  Il  se  trouva  à  Tatlaque  du  Pas-de-Suze,  el  aux 
sièges  de  Privas  el  d'Alais,  en  162c).  Il  leva,  par  commis- 
sion du  27  mars  i65o,  un  régiment  d'infanterie,  qu^il com- 
manda aux  combats  de  Vcillane  et  de  Carigoan,  et  au 
siège  de  Saluées.  Son  régiment  fut  licencié,  au  mois  de 
ianvier  i65i  ;  mais  il  le  rétablit ,  le  16  août  i63a,  pour  la 
guerre  4u  Languedoc,  après  laquelle  oe  régimeni  fut  en- 
core liceacié.  Il  le  rétablit  de  nouveau,  le  16 février  i655, 
et  le  conduisit  en  Italie ,  où  il  servit  au  siège  de  V«ilence. 
Le  baron  de  Pilles  se  retira  ensuite  dans  son  gouvernement. 
On  licencia  son  régiment,  pour  la  troisième  fois,  le  22 
juin  i636.  Le  baron  de  Pilles  fut  créé  maréchal- de-camp, 
par  brevet  du  9  mai  1649  ,  et  eut  un  ordre  pour  comman- 
der en  Provence ,  où  il  résida  jusqu^à  sa  mort,  qui  eut  lieu 
le  i3  juin  168a.  (Chronologie  mUitaire ^  iom,  kl,  p.  261  ; 
les  hutoriens  de  la  Provence ,  mémoires  du  temps ,  Histoire 
de  la  maison  de  Fortia,  Paris  j  1808,  p.  aa^  et  suivantes,) 

Di  FORTIA  (Alfonse-Toussaint -Joseph),  comte  de  Pi/les, 
marickal-de-camp,  et  issu  au  4*  degré  du  baron  de  Pilles, 
qui  précède,  naquit  le  25  novembre  1735.  Il  entra,  en 


par  provisions  du  a5  mai  1679,  et  le  chargea  de  la  direction  de  tous  les 
travaui.  François  de  Furtîa  se  trouva,  en  1(193,  au  siège  de  Rotes,  sous 
Je  maréchal  de  Moaillcs.  Il  mourut  dans  son  gouvernement  de  Mont- 
Louis,  au  mois  de  février  1701.  (Chronoioyie  miiitairû,  tom.  Vlll^fag. 
9 1  ;  BisUtitê  de  ia  Maison  de  Foriia,) 


DES   OEXIUAUX    FRANÇAIS.  101 

m 

i*5o9  dans  le  rëgîmeof  d*inCisilerie  du  Roi,  et  fut  pourvu , 
en  «754»  de  la  charge  de  capft2|hie-gouverneur-viguier  de  la 
ville  de  Marseille  9  en  survivance  de  scd  père  (1).  Du  régi- 
ment do  Eoi,  il  passa,  en  176a,  dans  celui  des  grenadiers 
de  France, où  il  euf  rang  de  colonel.  En  1770  ,  il  fut  nommé 
^OTemeor  de  Balaguier;  et,  en  177^9  il  fut  ad[^oint  à  son 
père,  dans  le  gouvernement  de  Marseille.  LoHr.diç  la  ré- 
forme des  grenadiers  de  France,  en  1771 ,  il  avait <ibtfiiu 
le  régiment  provincial  d*Aix,  qu*il  quitta,  le  T'mars  '17S0, 
pour  passer  brigadier  des  armées  du  roi<  Il  fut  promu  -au 
grade  de  maréchal -de -camp,  le  5  décembre  1781,  et 
mourut,  en  1791,  avant  son  père.  (Etats  militaires ^  His'^ 
toire  de  la  maison  de  Fortia^  Paris,  1808 ,  p.  95o  et  26,1.  ) 

FOUCADDdi  Meslb  (N....),  maréchal  de  France  f  obtint 
cette  charge,  en  juillet  i3o3,  en  même  temps  que  Miles, 
seigneur  de  Noyers ,  en  reçut  également  une  :  toutes  deui^ 
étaient  alors  vacantes  par  la  mort  de  Guy  de  Nesle ,  et  de 
Simon  de  Melun.  L*année,suivante,  le  maréchal  Foucaud 
de  Merle  sortit  de  Toumay ,  défit  quelques  troupes  de  la 
garnison  de  Lille,  et  fit  plusieurs  prisonniers.  Le  roi  lui 
donna,  et  à  ses  héritiers  en  ligne  directe,  par  lettres  du 
mois  de  février  i5o4 ,  aoo  livres  de  rente.  Par  autres  lettres 
données  4  Loches,  en  i5o7,  ce  prince  lui  assigna  tous  les 
fruits  et  revenus  de  la  terre  de  Guillaume  de  Clisson ,  dont 
il  avait  la  garde.  Le  roi  l'envoya  dans  le  Lyonnais,  en  i5io, 
et  4  Vienne,  en  i3i  1.  Il  servit  à  Tarmée  de  Flandre,  en 
i3i4-  Nous  ne  savons  pas  ce  qu'ail  devint  depuis  cette  épo- 
que. (OéTonotogie  militaire^  tom,  Il^pag,  1 15.} 

Di  FOUCAULT  (  Louis),  comte  du  Daufpion  ,  maréchal 
de  France,  fut  élevé  page  du  cardinal  de  Richelieu,  et  s'at- 
tacha ensuite  au  duc  de  Brezé ,  par  le  crédit  duquel  il  ob- 


(r)  ToatMiat-Alfonse,  d'«ibo'd  marquis,  puis  duc  de  Fortia,  père 
du  comte  dr  Fillci,  était  le  quatrième  de  ta  maiaon  qui  fut  capitaine- 
foofcrncBr-tiguier  de  Marseille. 


1 03  DICTIOBniC  AIR  ^.  HISTORIQUE 

tint  la  charge  de  vice-amlralV'tl  servit,  en  cette  qualité ,. 
dans  Tarmée  navale, .en  \6^6^  et  concourut,  le  aa  juillet, 
au|>rè0de  Cadii,  ^iaidéfuHedes  Espagnols,  qui  eurent  deux 
vaifiseaui  brûlés  f. le?  'autres  rentrèrent  dans  le  port,  k  la 
faveur  des  féuèbres.  En  164 1«  il  monta  sur  la  flotte  destinée 
k  secourff.hr.vùi  de  Portugal.  Il  se  trouvait,  en  1642,  sur 
la  ilo!|e;fÂiiiçaise,  qui  canonna  celle  des  Espagnols  d^abord, 
IjB  ijj  juin ,  à  la  vue  de  Barcelonne  ,  et  ensuite  le  i**  juillet, 
-^  'Mir  4es  côtes  de  Catalogne.  Dans  le  premier  combat,  nous 
-•^p^rdtmes  un  vaisseau,  et  les  Espagnols  en  perdirent  deux.  Au 
second,  il  n'y  eut  aucun  avantage  de  part  nid*autre.  Le 
comte  du  Daugnon  fut  nommé  lieutenant-général  au  gou- 
vernement de  Brouage,  d*Oléron  et  des  îles  adjacentes,  sur 
la  démission  du  duc  de  Brezé,  par  provisions  données  à 
Paris,  le  la  juin  i645.  Il  continua,  en  1644»  1^  service 
dans  Tarmée  navale ,  qui  commença  le  blocus  de  la  place 
de  Tarragone,  que  le  maréchal  du  Plessis-Praslin  avait  in- 
vestie par  terre,  et  dont  il  leva  le  siège  pour  marcher  con- 
tre Tarmée  espagnole.  Le  comte  du  Daugnon  fut  nommé,  la 
même  année,  lieutenant-général  au  gouvernement d*A unis 
et  de  la  Bochelle ,  sur  la  démission  du  comte  de  Jonsac  , 
par  provisions  données  à  Paris,  le  a  juin.  Il  servit,  eu  i645, 
sur  IVscadre  qui  bloqua  Roses  :  celte  place  capitula,  le  26 
mai.  Gréé  maréchal-de-camp,  par  brevet  du  9  mai  1646, 
il  combattit,  le  ti  juin,  sur  la  flotte  qui  mit  en  fuite  les 
Espagnols,  sur  les  côtes  de  Toscane.  Le  duc  de  Brezé,  ami- 
ral, monté  sur  le  tillac  de  son  Viiisseau,  encourageait  les 
Français  à  la  poursuite  de  sa  victoire,  lorsqu^un  boulet  de 
canon  lui  emporta  la  tétc.  Le  comte  du  Daugnon  se  retira 
proinptement  sur  Toulon,  pour  s'assurer  de  Brouage,  des 
lies  de  Ré,  d*01éron,  et  des  tours  de  la  Rochelle,  où  il 
commandait,  sons  le  duc  de  Brezé.  Sa  retraite  fit  manquer 
la  prise  d'Orbitcllo,  dont  on  leva  le  siège,  au  mois  de  juillet. 
Il  ieva  ,  par  commission  du  6  juin  1648,  un  régiment  d*in- 
fanterie ,  qui  porta  le  nom  de  Brouaçe  ,  et  fut  destiné  à  tenir 
garnison  danv celte  place.  S*étant  décaré  en  faveur  du  par- 
ti du  prince  de  Coudé,  on  le  destitua  de  ses  charges,  au  mois, 
de  décembre  i65i,  et  on  licencia  son  régiment.  Il  se  soumit,. 


PSS  GÉfYiftAUX    FRANÇAIS.  lo3 

en  i653,  aa  roi,  qui  lui  rendit  la  lieutenance- générale 
du  fiayi  d^Anois,  par  provisions  da  ao  mars.  On  le  Ht  ma* 
réchal  de  France  ,  par  état  donné  à  Paris,  le  même  jour, 
registre  à  la  connétablîe,  le  16  mars  i654*  ^  quitta  alors 
le  ncnn  de  comte  du  Daugnon ,  et  prit  celui  de  maréchal 
de  Foucault.  Use  démit,  au  mois  de  juin,  de  la  lieutenance- 
générale  do  pays  d'Aunis ,  et  ne  servit  plus  ju8*qu*à  sa  mort» 
qui  eut  lieu  à  Parin*,  le  10  octobre  i65g.  Il  était  alors  âgé 
de  43  ans.  (Chronologie  militaire ,  tom,  II,  pag.  604;  Mé-» 
moires  du  Père  d*Avrigny ,  Histoire  militaire,  de  M.  de 
(^iti'ncy  ;  Duplcix,  l'abbé  le  Gendre ,  le  président  Hénaut, 
Histoire  des  Grands  ^  Officiers  de  la  Couronne^  Bauclas, 
Gazctie  nie  France.) 

FOU CQUET  (Charles-Louis- Auguste),  duc  de  Belle-Isle^ 
p/iir  et  maréchal  de  France f  naquit  k  Villefranche ,  en 
Eouergue,  le  aa  septembre  1684  (i]>  et  porta  le  nom  de 
comte  de  Eelle-Isle  jusqu'à  sa  promotion  au  grade  de  ma- 
réchal de  France.  Il  entra  dans  l#s  mousquetaires,  au  mois 
de  janvier  1701.  Nommé  capitaine  dans  le  régiment  Royal- 
cavalerie,  le  7  janvier  170a,  il  servit,  en  cette  qualité,  la 
même  année»  à  Tarmée  d'Allemagne,  sous  le  maréchal  de 
Catinat,  et  passa,  au  mois  de  septembre,  à  celle  que  le 
marquis  de  Villars  commandait ,  et  qui  devait  joindre  Té- 
lecteur  de  Bavière.  Le  comte  de  Belle-Isle  eut  un  cheval 
tué  sous  lui  à  la  canonnade  d*Huniiigue ,  le  i5  octobre ,  et 
fut  blessé,  le  14 1  ^  la  bataille  de  Friediingen.  Il  marcha, 
le  i5,  avec  un  détachement  qui  battit  les  ennemis,  et  eut 
encore  un  cheval  tué  sous  lui.  Employé,  en  1705,  dans 
Farméedu  Ahin,  commandée  par  le  maréchal  de  Villars» 
Use  trouva  à  Fattaque  des  retranchements,  et  au  passage 


(1)  11  était  pelil*filt  da  célèbre  et  malheureui  Nicolai  Foucquet,  sor< 
iitfiidaol  des  financet  de  Louis  XIV,  qui  fut  arrèlë  à  Niintet,  par  or* 
dr:* da  roi ,  le  S  aeptembre  i^^i,  et  qui»  après  avoir  ëië  cooduit  suc» 
ceMTemeoi  dans  plusicars  prisons  d'état ,  mourut  dans  celle  de  Pigne> 
iDl,  ca  ffiSo. 


104  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE* 

de  la  Klnfiig»  le  19  février.  Il  fut  légèrement  blessé,  le 6 
mars ,  en  montant 9  comme  volontaire  >  k  l'assaat  de  ToU" 
vrage  à  corne  du  fort  de  KehI.  Il  se  trouva  à  la  tentative 
faite  contre  les  lignes  de  Stolhoffen ,  au  mois  d'avril  ;  à  la 
prise  des  retranchements  de  la  vallée  d*Hornt>erg«  au  com« 
mencement  de  mai;  au  combat  de  Munderkingen,  le  3o 
juillet  ;  à  la  bataille  d*Hocbstedt,le  ao  septembre;  A  la  prise 
de  Kempten ,  le  i4  novembre  ;  au  siège  et  à  la  prise  d*Augs- 
bourg,  par  Télecteur  de  Bavière  et  le  maréchal  de  MarchiOf 
le  14  décembre.  Il  servit  encore,  en  1704,  en  Allemagne, 
sous  les  mêmes  généraux ,  et  se  trouva  au  combat  de  Do- 
nawert.  Il  reçut  un  coup  de  sabre  et  eut  son  cheval  tué  sout 
lui,  à  la  bataille  d'Hochstedt,  le  i3  août.  Nommé  mestre* 
de- camp  d'un  régiment  de  dragons  de  son  nom ,  sur  la  dé- 
mission du  comte  d'Estrades,  par  commission  du  1 1  janvier 
1705,  il  le  joignit  aussitôt  au  siège  de  Vérue,  que  le  duc  de 
Vendôme  faisait  alorb.  Ayant  marché  au  lieu  dit  le  Paradis, 
où  les  ennemis  avaient  commencé  à  établir  leurs  ponts  ,  il 
en  arrêta  la  construction ,  et  donna  le  temps  au  duc  de 
Vendôme  d^avancer.  Il  combattit  à  la  journée  de  Oassano , 
le  16  août.  Il  commanda  la  place  de  Valeggio ,  pendant 
rhiver  de  f7o5à  1706;  battit  les  ennembft  la  bataille  de 
Calcinalo,  le  19  avril  1706,  et  y  fut  blessé.  Il  délit,  avec 
son  régiment ,  un  bataillon  de  grenadiers  de  Brandebourg, 
et  lui  enleva  ses  drapeaux.  Il  battit  aussi  un  détachement 
conduit  par  le  général  baron  de  WalLenslein ,  qu'il  fit  pri- 
sotmier.  Le  duc  d'Orléans,  qui  avait  employé  le  duc  de 
Vendôme  dans  le  commandement  de  cette  armée ,  chargea 
le  comte  de  Belle-Isle  d'observer  les  ennemis  au-delà  du 
Pô.  Belle*  Isle  surprit  un  camp  de  5  régiments  de  cuiras- 
siers, et  fit  plus  de  3oo  prisonniers,  dont  27  officiers.  Au 
siège  de  Turin ,  il  fui  chargé  de  l'attaque  de  la  contre-garde 
de  la  gauche,  et  l'emporta,  à  la  tête  de  800  dragons.  Il 
contribua  à  la  défense  des  lignes  que  les  ennemis  attaquè- 
rent, le  7  septembre.  Il  passa,  en  1707,  de  l'armée  d'Italie 
à  celle  du  Rhin  ,  sous  le  maréchal  de  Villars,  et  y  battit  us 
corps  de  cavalerie,  près  du  NecLer.  Employé,  en  1708,  à 
l'armée  de  Flandre,  sous  M.  le  duc  de  Bourgogne,  il  chassa 


•  DXfl   OiNERAUX   FRANÇAIS.  ]o5 

de  la  Picardie  un  corps  ennemi  qui  avait  |iénétré  |u8qn*à 
Doolenty  et  lit  un  bon  nombre  de  prisonniers.  Ileulra,  le 
la  août 9  avec  son  régiment ,  dans  la  place  de  Lille,  que  le 
prioce  Eugène  investit,   le  i5.  Chargé  de  la  défense  du 
cbenaia  couvert,  à  Tatlaque  de  la  gauche,  il  repoussa  les 
ennemis,  après  le  combat  le  plus  vif;  les  empêcha  de  pé- 
nétrer dant  la  place  d*arme8,  où  déjà  ils  étaient  entrés, et 
leseo  cLassa.  Il  fut  blessé  dangereusement  à  la  poitrine, 
dans  une  action  qui  eut  lien  quelques  jours  après.  On  le  vit 
cependant,  au  bout  de  i3  jours,  reprendre  son  service,  et 
entrer  dans  la  citadelle.  Lorsque  le  maréchal  de  Boufllers 
recul  du  roi  Tordre  de  capituler  pour  la  place  de  Lille,  il 
donna  le  comte  de  Belle -Isle  pour  otage  au  prince  Eugèno. 
La  brillante  conduite  que  Belle-Isle  avait  tenue  pendant  la 
défense  de  Lille,  lui  valut  le  grade  de  brigadier  de  dragons, 
qui  lui  fut  accordé,  le  la  novembre.  Employé,  en  1709, 
à  Tarmée  du  Rhin,  sous  le  maréchal  d'Harcourt,  il   ob- 
tint la  charge  de  mestre-de-camp-général  des  dragons,  sur 
la  démission  du  marquis  de  Hautefeuille,   par  provisions 
du  5  juillet.  Il  continua  de  servir,  sur  le  Rhin,  en  1710, 
1711  et  1713.  Pendant  ces  trois  campagnes,  il  commanda 
toujoum  une  réserve ,  avec  laquelle  il  se  signala  dans  plu- 
licurs  actions,  et  notamment  en  1712,  où,  avec  le  corps 
des  dragons  et  3o  compagnies  de  grenadiers  ,  il  défit  Tar- 
rière-garde  ennemie,  au  passage  du  Rhin,  près  de  Hagen- 
l>ach.  Après  la  campagne  de  17 1  '2  ,  il  marcha  ,  avec  le  ma- 
réchal de  Berwick ,  au  secouri»  de  Gironne  ;  revint ,  au  mois 
d*avril  1715,  faire  la  campagne  en  Allemagne,  et  servit  au 
•îége  de  Landau  :  la  pai\  se  Al  en  17 14-  Le  comte  de  Beile- 
Isle  fut  créé  maréchal -de-camp  ,  pur  brevet  du   8  mars 
i;i8,  et  nommé  gouverneur  d*Huningue,  sur  la  démission 
du  marquis  de  Puisieux ,  par  provisions  du  21  mars  17 19* 
Employé,  la  même  année,   comme  niaréchal-de-camp, 
dans  Tannée  commandée  par  le  maréchal  de  Berwick  sur 
les  frontières  d'Espagne,  il  fervit  aux  sièges  de  Fonlarabie , 
de  Castel-Léon  ,  des  ville  et  châteaux  de  Saint -Sébastien, 
du  fort  du  Passage,  et  des  ville  et  château  d'Urgel  :  ces 
VI.  i4 


106  DICTIONNAIRE  HISTORIQCK. 

places  et  châteaux  tombèrent  au  pouvoir  des  Français  ^i)« 
Le  comte  deBelle-Isle  commanda,  par  lettres  du  6  juillet 
1727,  Je  camp  de  la  Moselle,  qui  fut  assemblé,  le  10  du 
même  mois^  et  dissous  ^  le  9  août.    Il  commanda  aussi  y 
par  lettres  du  8  août  9  celui  de  la  H  au  te- Meuse ,  assemblé, 
le  299  et  dissous  y  le  28  septembre.  On  luidouna  le  com- 
mandement dans  les  trois  Évèchésy  en  Tabsence  du  maré- 
chal  d'Alègre  ,   par  commission   du  6  septembre  :  les 
provisions  de  ce  commandement  lui  furent  délivrées  à 
Fontainebleau ,  le  i3  octobre  de  la  même  année.  Il  entre* 
prit,  en  17289  de  fortifier  Metz,  et  suivit  sans  relâche  l'exé- 
cution de  ce  projet  qu'il  avait  conçu ,  et  qtiî  fut  couronné 
d'un  plein  succès.  Il  n'oublia  rien  de  ce  qui  pouvait  réta- 
blir la  discipline  militaire,  et  procurer  la  sûreté  des  fron* 
tières  des  trois  Évéchés.  Il  commanda  le  camp  de  la  Haute- 
Meuse,  par  lettres  du  1*'  mars  1730.  Créé  lieutenant  géné- 
ral des  armées  du  roi,  par  pouvoir  du  22  décembre  173 1 , 
il  commanda  le  camp  de  la  Moselle,  par  lettres  du  2  août 
1732.  Il  fut  établi  gouverneur  et  lieutenant-général  despayn 
Messin  et  Verdunois,  et  gouverneur  particulier  de  la  ville 
et  citadelle  de  Metz,  à  la  mort  du  maréchal  d'AIègre,  par 
provisions  données  à  Versailles,  le  9  mars  1733.  Il  préla 
serment,  en  ces  diverses  qualités,  le  17,  et  se  démit  du 
gouvernement  d'Huningue.   Employé  à  l'armée  du  Rhin  , 
sous  le  maréchal  de  Berwick,  par  lettres  du  1 5  septembre, 
il  en  fut  détaché  pour  aller  prendre  possession  de  la  Lor- 
raine, et  entra  dans  Nancy,  le  i3  octobre.  On  joignit  à 
son  commandement,  dans  les  trois  Évéchés  et  dans  la 
Lorraine,  le  commandement  sur  la  Meuse  et  la  fron- 
tière de  Champagne ,  par  commission  donnée  à  Fontai- 
nebleau, le 9  novembre.  Employé  à  l'armée  du  Rhin,  par 
lettres  du  1*'  avril  1734,  le  maréchal  de  Berwick  l'en  dé- 


(1)  Revenu  en  France,  à  la  paix,  et  le  duc  de  Bourbon  ayant  alors  suc- 
cédé au  duc  d'Orléans ,  régent ,  dans  le  ministère  principal ,  le  comte  de 
Belle-Isle  se  trouva  entcloppè  dans  la  disgrâce  du  ministre  de  la  guerre 
Leblanc,  et  fut  mis  à  la  Bastille ,  d*où  il  oe  sortit  que  pour  être  exilé  dans 
tes  terres» 


^DES    GENERAUX    FRANÇAIS.  IO7 

tacha  encore  9  avec  aa  bataillons  et  5o  escadrons.  Ayant 
jeté  UD  pont  sur  la  Sarre,  le  comte  de  Belle-Isie  s^empara 
de  Trêves,   le  8  avril,  et  du  château  de  Traerback,  le  a 
mai,  après  7  jours  de  tranchée  ouverte.  Il  partît  de  Traer- 
bach ,  le  16  mai  ;  arriva ,  le  26 ,  à  Spire ,  et  se  rendît  au 
siéf;e  de  Phîlisbourg.  On  fit,  sous  ses  ordres,  le  i5,  un 
logement  sor  la  crête  du  chemin  couvert  de  Tangle  saillant 
de  Touvrage  à  corne ,  à  la  gauche  de  Tattaque  du  Bcis-Rhin, 
et  un  second  logement  à  la  droite  de  la  même  attaque, 
•ur  Pavant-chemin  couvert.  Le  a8,  à  onze  heures  du  ma- 
lin, le  comte  de  Belle-Isle  commanda  Tattaque  de  la  brèche 
de  Touvrage  à  corne  :  on  établit  un  logement  de  40  toises 
sor  la  crête  de  Tanglc  saillant  de  cet  ouvrage.  11  joignit, 
le  3  juillet,  le  duc  de  Duras,  près  d*Haguenbach ,  pour 
observer  les  mouvements  du  prince  Eugène.   Il  monta  la 
tranchée,  le  9,  devant  Phîlisbourg,  qui  se  rendît,  le  18. 
Le  comte  de  Belle-lsle  fut  encore  détaché ,  le  a5 ,  pour 
observer  la  marche  du  prince  Eugène.  Pendant  Thiver,  on 
lui  donna  le  commandement  du  Hunditruck,  sous  les  or- 
dres des  maréchaux  du  Bourg  et  de  Noailles,  par  commis- 
sion du  a  décembre  1734*  H  avait  été  nommé  chevalier  des 
Ordres  du  roi,  le  i3  juin  1754,  et  fut  reçu,  le  1"  janvier 
1735.  11  servit  dans  Tarmée  du  Rhin,  sous  le  maréchal  de 
Colgoj,  par  lettres  du  1*'  mai ,  et  commanda  pendant  cette 
campagne  un  corps  détaché.    Au  mois  de  septembre,  le 
comte  de  Seckendorff,  qui  avait  formé  le  dessein  de  s*em- 
parer  de  Trêves,  y  eût  réussi  par  Thabilelé  de  ses  marches, 
sans  la  diligence  du  comte  de  Belle-Isle.  Les  ennemis  for- 
tiliaieul  Biugen;  Belle-Isle  les  fit  attaquer,  le  37  septem- 
bre,  le9  battit,  et  détruisit  les  ouvrages.   Le  comte  de 
beckendorff  ayant  marché  de  nouveau  pour  exécuter  son 
projet  sur  Trêves,  le  comte  de  Belle-Isle  se  rendit,  avec 
Sa  réserve,  à  Kaiserslautern ,  le  27,  et  arriva  à  Trêves  en 
quatre  jours  d*une  marche  forcée ,  sans  laisser  aucun  trat- 
Deur,  par  suite  des  précautions  qu*il  avait  prises.    Ayant 
raMemblé  son  armée,  composée  de  3o  bataillons  et  de  06 
efradrons,  il  se  posta  si  avantageusement  sur  la  Rôer,  ' 
q(i*il  donna  au  maréchal  de  Coigny  le  temps  de  marcher 


lo8  DICTIONNAIRE   HISTOBIQUB^ 

à  lui  avrc  4o  balaiUoDs  et  5G  escadrons.  Ces  dispositions 
déconcerlèrent  Seckendorff,  qui  se  retira,  après  quel- 
ques escarmouches  :  les  préliminaires  de  la  paix  furent 
signés  en  octobre;  on  publia  un  armistice,  et  Xe^  hostili* 
tés  cesj>èrent,  le  5  novembre.  Le  comte  de  Belle-Isle,  uni- 
quement occupé  à  mettre  la  frontière  qui  était  sous  ses 
ordres  au  point  de  ne  rien  craindre  des  états  voisins,  con- 
sacra le  loisir  que  lui  donnait  la  paix  au  perfeolionnement 
des  ouvrages  des  villes  de  Metz,  de  Thionville  et  de  Sedan  ; 
et|  connaissant  les  avantages  qu*on  retirerait  en  temps  de 
guerre  du  poste  de  Bitche ,  il  le  fit  fortifier,  et  dirigea  lui- 
même  la  construction  des  ouvrages  dont  il  avait  formé  le 
plan.  II  se  démit,  au  mois  de  juin  1736,  de  la  charge  de 
mcstre-de-camp-général  des  dragons,  et  obtint,  par  lettres-- 
patentes  données  au  mois  de  février  iy'5y,  tant  pour  lui  que 
pour  ses  descendants ,  la  permission  d*orner  Técusson  de 
ses  armes  des  étendards  de  dragons.  Après  la  mort  de  Tem- 
pereur  Charles  VI,  le  comte  de  Belle-Isle  fut  nommé,  le 
a5  janvier  174^,  ambassadeur  extraordinaire  et  plénipo- 
tentiaire en  Allemagne,  afin  d*y  négocier  en  secret  la  no- 
mination de  rélecteur  de  Bavière  au  trône  impérial  (i). 
Créé  maréchal  de  France ,  par  état  donné  à  Versailles ,  le 
1 1  février,  il  prêta  serment  le  la  :  son  état  nefut  enregistré 
à  la  connétablie  que  le  29  mars  i74fv  II  partit  de  Paris,  le 
4  mars  1741,  et  après  avoir  visité  les  cours  des  électeurs  de 
Mayence ,  de  Trêves  et  de  Cologne ,  il  arriva  à  Tarmée  du 
roi  de  Prusse,  en  Silésie ,  le  a6  avril,  et  eut,  dès  le  28,  une 
audience  du  grand  Frédéric  (  2  ).  Il  se  rendit  ensuite  à 
Dresde ,  et  engagea  les  rois  de  Prusse  et  de  Pologne  à  sou- 
tenir rélecteur  de  Bavière,  auquel  la  France  s*ëtait  obligée 


(1)  II  se  conduisit  dans  cette  circonstance  avec  tant  d'adresse  et  de 
dignité,  que  le  grand  Frédéric  disait  de  lui  arec  admiration  :« Il  faut 

•  convenir  que  ce  maréchal  de  Belic  Islc  est   le  législateur  de  l'Aile- 

•  magne.» 

(2)  Frédéric  l'ayant  rcçuà  la  tête  de  son  armée,  le  maréchal  de  Belle- 
Isle,  après  avoir  ciaminé  le  camp  du  roi,  lui  dit  :«Sire,  je  viens  d'ap- 
>  prendre  enfin  l'art  de  camper.  » 


J>ES  GENERAUX    FRANÇAIS.  I09 

de  foomir  des  troapes  auxiliaires.  De  Dresde,  il  se  rendit , 
au  mois  de  jain,  à  Francfort-sur-le-Meiii,  011  Téleclion  de 
Tempereur  deyait  se  faire.  Nommé  commandant  de  Tarméc 
de  France 9  sous  Télecteur  de  Bavière,  par  pouvoir  du  ao 
iiiîUet,  il  demeura  à  Francfort  jusqu'en  novembre.  Il  en 
partît  pour  Vanmée  de  Bohème,  et  tomba  malade  à  Dresde, 
d*où  H  cooduisil  le  projet  de  la  prise  de  Praj^ue,  qu*il  fit 
exécuter  par  le  chevalier  de  Belle- Isle,  son  frère.  Il  se  (it 
traosportcr  en  litière  à  Prague,  où  il  arriva,  le  'i>^.  Il  détacha 
de  soo  armée 9  réunie  dans  cette  place,  plusieurs  corps 
de  troupes,  éloigna  les  ennemis,  et  conquit  les  deux  tiers 
de  la  Bohème.  L*état  de  sa  santé  Tayant  obligé  de  deman- 
der UD  successeur,  en  cas  d'évcncment,  le  maréchal  de 
Kroglie  fut  envoyé  pour  prendre  le  commandement  de  Tar- 
mèe.Le  maréchal  de  Belle-Isle  quittaPrague,  le  27décembrc, 
et  se  rendît  à  Francfort,  où  il  fit  son  entrée,  le  a8  janvier 
1742.  LVIecteur  de  Bavière,  protégé  par  la  France,  fut  élu 
empereur,  le  04 1  sous  le  nom  de  Charles  VII ,  et  celte élec- 
tioD  fut  Touvrage  du  maréchal  de  Belle-Isle,  qui,  dans  ce 
conseil  de  rois,  parut  avec  tout  Tappareil  d*un  souverain. 
11  assista  à  la  cérémonie  du  couronnement,  où  il  déploya 
iioe  grande  magnificence.  Étant  revenu  à  la  cour,  le  roi 
érigea  sa  terre  de  Gi^ors  en  duché,  par  lettres  données  au 
mois  de  mars  174^*  I^  maréchal  de  Belle-lslc  repartit  en- 
suite pour  Francfort.  Le  roi  d'Espagne  le  nomma  chevalier 
de  la  Toison -d'Or,  le  5  avril.  Il  eut  un  pouvoir,  du  r'mai, 
pour  commander  l'armée  de  Bohême,   .sous  Tempcreur 
(Iharles  YII,  qui  le  créa  piiiice  de  Tempirc,  par  •^iiph^me 
donné  à  Francforl-sur-le-Mcin  ,  le  12  mai.  Parti  de  Franc- 
fort^ dans  la  vue  de  concerter  les  opérations  de  la  cauipa- 
{:oe  avec  les  rois  de  Prusse  et  de  Pologne,  il  arriva,  le  20,  à 
Piizen,  où  il  apprit  que  le  maréchal  de  Broglie  rassemblait 
les  troupes,  pour  faire  lever  le  siège  de  Fraweniberg.   Il 
joignit  le  maréchal  à  Pisseik,  le  22 ,  et  ils  campèrent ,  le 
i3,  â  Protivin,  où  ils  séjournèrent,  le  24.  Pendant  ce  séjour, 
Ifs  grenadiers  et  les  piquets  de  cavalerie  et  de  dragons,  avec 
6 pièces  de  canon,  s'avancèrent  à  Vodnian  ,  dont  iU  s*em* 
filèrent ,  après  quelques  heures  d'escarmouches.  On  ré- 


1  10  lilCTIONSAlRE    UISTOUIQL'E 

lablU  aussitôt  le  pool  que  les  ennemis  avaient  rompu ,  et 
rinfanleric  s*eu  servit,  ainsi  que  rartillerie,  pour  pass^  la 
BLinitz  :  la  cavalerie  passa  à  gué.  Le  25 ,  après  avoir  fait  5 
grandes  lieues,  coupées  de  marais,  de  rivières  et  de  fossés, 
pour  gagner  Saliai,  on  rencontra  les  ennemis,  qui  étaient 
sortis  de  cette  place ,  et  qui  avaient  fait  halte  dans  .les  bois, 
bien  persuades  que  les  Français,  n*apercevant  aucunes 
troupes  dans  la  plaine,  y  pénétreraient  sans  précaution. 
L*armée  française  s*étant  rangée  eu  bataille ,  ils  parurent 
aussi  en  bon  ordre  ;  mais  on  parvint  à  les  forcer,  et  on  ren- 
tra aussitôt  qu*eux  dans  Sahai ,  d'où  on  les  chassa.  Les 
Autrichiens  furent  obligés  de  rentrer  dans  les  bois,  tan- 
dis  que  le  maréchal   de  Broglie,   avec   la   cavalerie  et 
les  dragons ,   battait  leur   cavalerie.    Par   suite    de    ce 
combat,  le  siège  de  Frawemberg  fut  levé,  et  le  maréchal 
de  Belle-Isle  revint  à  Prague.  Il  en  partit,  le  3i  mai ,  pour 
se  rendre  au  camp  du  roi  de  Prusse,  et  de  là  à  Dresde,  d*oii 
il  rejoignit  Tarmée  sous  Prague.  Sur  ces  entrefaites,  le  roi 
de  Prusse  avait  traité  en  particulier  avec  la  reine  de  Hongrie. 
Ce  traité,  conclu  à  Brcslau,  le  ii  juin,  eut  lieu  dans  un 
temps  où  l'empereur  avait  le  plus  besoin  du  secours  de  la 
Prusse,  et  la  défection  des  Prussiens  donna  aux  Autrichiens 
une  grande  supériorité.  Le  prince  Charles  de  Lorraine  prit 
alors  la  route  de  Prague,  avec  une  armée  grossie  des  trou- 
pes que  la  reine  de  Hongrie  retirait  de  la  Silésie.  Dans  une 
conférence  qui  lui  fut  demandée,  et  qu'il  eut ,  le  2  juillet, 
avec  le  maréchal  de  KonigsecL ,  au  château  de  Komorzan, 
à  une  demi-lieue  de  Prague ,  le  maréchal  de  Belle-Lsle  re- 
jeta la  proposition  qui  lui  fut  faite  de  remettre  la  ville  de 
Prague,  et  de  se  rendre  à  discrétion,  ainsi  que  Marie-Thé- 
rèse Texigeait.  Le  maréchal  coni)entailce(:endanlà«e retirer, 
mais  sous  la  condition  que  Tarmée  française  aurait  la  liberté 
d'emmener  son  artillerie,  ses  armes  et  ses  bagages.  L*armée 
du  prince  Charles  de  Lorraine,  qui  investissait  Prague, 
était  forte  de  76,000  hommes,  tandis  que  les  Français  el 
U's  Davarrois,  soit  dans  le  camp  du  maréchal  de  Broglie  9 
hoit  dans  la  ville,  n'étaient  qu'au  nonibce  de  35,ooo.  Ce 
nombre  9  el  la  quantité  de  bouches  inutiles  qui  avaient  suivi 


CES  GÉNÉRAUX  FRANÇAIS.  111 

Tannée  française,  devaient  empêcher  que,  faute  desubsis- 
liDceft.  on  pAt  faire  une  longue  défense.  Cependant  le  ma- 
réchal de  Belle- Isie,  placé  entre  la  honte  de  se  rendre  et  les 
horreurs  de  la  disette,  ne  transigea  point  avec  l'honneur, 
et  résolut  de  tenir  jusqu'à  la  dernière  extrémité.  L'inves- 
tissement de  la  ville  de  Prague  et  du  camp  français  avait 
été  complété,  le  5  juillet.  Le  i*'  septembre  suivant  «  les 
ennemis,  instruits  que  le  maréchal  de  Maillebois  marchait 
au  secours  des  assiégés,  demandèrent  une  nouvelle  confé- 
rence au  maréchal  de  Belle-Isle  :  elle  se  tint  sur  le  chemin 
de  Konîgsgratz.  Le  maréchal  de  Konigscck  ayant  renouvelé 
les  propositions  qu'il  avait  déjà  faites  au  maréchal  de  Belle- 
Isle ,  celui-ci  répondit  que  ses  troupes  ne  devraient  leur 
liberté  qu'à  leur  valeur,  et  rompit  la  conférence.  Les  at- 
taques redoublèrent,  et  les  ennemis  continuèrent  de  battre 
en  brèche.  De  leur  côté,  les  assiégés  faisaient  des  sortirs 
avec  succès.  Le  la  septembre,  les  canons  et  les  mortiers 
des  assiégeants  ayant  cessé  de  tirer,  sur  les  huit  heures  du 
soir,  l'armée  française,  infanterie  et  cavalerie,  coucha 
pendant  la  nuit  au  bivouac  sur  le  rempart  :  les  Autrioliiens 
•e  retirèrent,  le  i3,  vers  deux  heures  du  matin.  Le  2a,  les 
maréchaux  sortirent  de  Prague,  et  établirent  des  quartiers 
dans  les  environs.  Le  maréchal  de  Broglie  a^'ant  reçu  ordre 
d'aller  prendre  le  commandement  de  rarniée  de  Bavière, 
le  maréchal  de  Belle-Isle  resta  seul  en  Bohême.  Le  prince 
Charles  avait  laissé  aux  environs  de  Prague ,  pour  la  blo- 
quer, 4^xM>  hussards ,  qui  furent  bientôt  chassés  de  leurs 
postes 9  et  contraints  de  sVloigner  à  plus  de  6  lieues  de  la 
ville;  raais,  après  la  retraite  que  Ht  le  maréchal  de  Maille- 
bois,  le  prince  de  Lobkowitz  conduisit  devant  Prague  20,000 
liommes,  qui  interceptèrent  la  communication  des  Fran- 
çais avec  la  Saxe.  Les  hussards  ennemis  reprirent  alors  les 
postes  qu'ils  avaient  abandonnés,  et  la  ville  se  trouva  bientôt 
plus  étroitement  bloquée  qu'elle  ne  l'avait  encore  été.  L'hi- 
ver était  rude,  le  pays  ruiné,  et  l'on  était  obligé  d*arracher 
aux  ennemis,  Tépée  à  la  main,  le  peu  de  vivres  qui  res- 
taîrot  dans  les  environs.  Le  maréchal  de  Bclle-l.tlc  ayant 
reçoda  roi  Tordre  d'évacuer  Prague,  et  de  sauver  l'armée 


/ 


1  1 2  DICTIONNAIRE   HISTO&IQUÇ 

à  quelque  prix  que  ce  fût,  se  prépara  à  exécuter  cet  ordre* 
La  retraite  cependant  pouvait  être  jugée  impraticable,  jhiis- 
qu*il  fallait  traverser  3o  grandes  lieues  d^AUemagne,  dans 
un  pays  dont  les  habitants,    nialintentionués  el   épuisés 
eux-mêmes ,  n'étaient  pas  disposés  à  favoriser  sa  marche. 
Le  froid  d'ailleurs  était  excessif,  et  Tarmée  était  affaiblie 
par  les  travaux  d*un  long  «iége  :  6ooo  hussards  voltigeaient    '^ 
sans  cesse  autour  de  Prague,  et  devaient,  au  moment  du 
départ  des  troupes  françaises,  en  instruire  le  prince  Lob- 
kovyitz,  qui  campait  à  5  lieues  de  là.  Ajoutons  à  cela  que 
chaque  habitant  de  Prague  était  un  espion,  tout  prêt  k 
trahir  les  Français,  et  que  le  maréchal  de  Belle*Isle  était 
alors  atteint  d*un  rhumatisme  douloureux,  qui  ne  lui  per- 
mettait pas  de  monler  à  cheval.  Avant  Tarrivée  du  prince 
Lobkovirilz  devant  Prague,  il  avait  remonté  aooo  cavaliers, 
dragons  ou  hussards ,  et  avec  ce  secours  il  avait  fait  des 
fourrage.s,  amassé  des  subsistances,  et  s'était  formé  "des 
attelages  pour  l'artillerie,  les  caissons  et  les  vivres.    Sous 
prétexte  d'aller  fourrager  dans  quelques  villages,  le  mare- 
chai  de  Belle- Isle  sortit  de  Prague,  dans  la  nuit  du  i6  an 
17  décembre,  et  marcha  sur  une  colonne  fort  serrée,  pour 
assurer  ses  ba^iges  et  son  artillerie.   Le  17,  sur  les  cinq 
iieures  du  soir*,  il  surprit,  h  Tucklowitz,  un  quartier  de 
cuirassiers  ennemis  dont  plusieurs  furent  tués,  et  le  reste 
fait  prisonnier.  Marchant  jour  et  nuit,  il  déroba,  pendant 
vingt- quatre  heures,  sa  marche  au  prince  Lubkowitz.  II 
traversa  dix  lieues  d'une  plaine  dans  laquelle  était  ce  prince, 
qui,  avec  toute  sa  cavalerie,  n'osa  l'attaquer,  vu  ses  bonnes 
dispositions.  Lobkowitzcornplail  cependant  pouvoîrarréter 
le  maréchal ,  par  Tun  des  deux  grands  chemins  dans  les- 
quels il  le  croyait  obligé  de  passer,  et  à  cet  effet  il  y  avait 
posté  toute  son  infanterie  et  rompu  tous  les  ponts;  mais 
le  maréchal  de  Belle-Isie  prit  un  troisième  chemin  intermé- 
diaire,  et  arriva  à  Egra  avant  qu'on  pût  l'atteindre.  Dans 
celte  pénible  retraite,   qui  dura  10  jours,  et  qui  fut  faite 
à  travers  des  défilés,  au  milieu  des  glaces  et  des  neiges, 
le  froid  emporta  un  grand  nombre  d*o(Iiciers  et  de  soldats. 
Le  maréchal,  ue  pouvant  monter  à  cheval,  se  faisait  porter 


DES   GEXÉRAUX    FRANÇAIS.  Il3 

•  » 

dans  toos  les  lieux  où  sa  présence  élait  néecssiiîre,  et  les 
CDflemis  oc  purent  Tenlamer  :  aussi  les  Français  ne  per<U- 
rent-iU  d*hoinmes  que   ceux  qui   moururent  de   froid, 
on  qui  n*eurent  pas  la  force  de  suivre  Tarmée  (0*  ^^  "^^^ 
réchalde  Belle-Isle,  pour  mieux  couvrir  le  secret  de  son 
départ,  faciliter  sa  première  marche,  et  pourvoir  à  la  coo- 
ser^atioo  des  malades  qui  restaient  dans  les  hôpitaux,  avait 
laissé  une  garnison  dans  Prague ,  et  en  avait  emmené  40 
otages  pris  parmi  les  trois  ordres.  En  parlant,  il  avait  donné 
i  M.  de  Chevert ,  dont  il  connaissait  la  capacité,  le  plan  de 
b  conduite  à  tenir;  et  cet  officier,  qui  sut  en  profiter, 
obtint  la  capitulation  la  plus  honorable.  D'É{;ra ,  le  maré- 
chal de  Belle- l.'^le  mena  ses  troupes  à  Amberg  ,  et  les  plaça 
dans  des  quartiers  de  rafratchisisement.  Arrivé  à  Francfort, 
il  y  reçut,  le  1 1  février  174^,  Tordre  de  la  Toison-d*Or  des 
mains  do  prince  royal  et  électoral  de  Bavière,  autorisé,  à 
cetefiet,  par  le  roi  d*Espagne.  Au  mois  de  juin  1744»  le 
marécfaal  de  Belle-Isle ,  étant  dans  son  gouvernement  des 
trois  Évéchés,  convint  d*une  neutralité,  pour  cette  fron* 
tière,  avec  le  commandant  de  Luxembourg.  Il  eut  un  pou- 
voir, du   1"  août  suivant ,  pour  commander  Tarmée  du 
Rhin,  sous  le  roi,  et  conjointement  avec  les  maréchaux  de 
Noaîllet,  de  Coigny  et  de  Maillebois.  Il  fut  créé  lieutenant- 
((éoéral  au  gouvernement  des  duchés  de  Lorraine  et  de  Bar, 
par  provisions  du  roi  de  Pologne,  données  à  Lunéville,  le 
1*  octobre  :  le  roi  lui  permit  d*aocepter  cette  charge,  par 
brevet  du  même  jour.  Le  maréchal  de  Belle-Isle  servit  en- 
luilcaa  siège  de  Fribourg,  qui  capitula,  le  6  novembre: 
les  châteaux  se  rendirent,  le  a5.  Après  ce  siège,  ri  futen- 
Toyé  par  Je  roi  à  Munich,  et  de  là  à  Berlin  ,  pour  régler, 
arec  rempereur  et  le  roi  de  Prusse,  les  opérations  de  la 
canpagne  suivante.  A  son  passage  sur  le  territoire  d'Ha- 
oovre,  on  Tarrèta,  leao  df^cembre,  sous  prétexte  qu*il  n'a- 
vait point  de  passe-port,  et  on  le  conduisit  en  Angleterre, 


'i>  Celte  retnûte  de  Prague  fit  le  plui  grand  honneur  ou  maréchul  Je 
BeUc-Uie;  r£uropc  l'admira  et  la  compara  à  celle  des  Dia>miUe, 


Il4  DI€TIOmilRE  HISTOHIQUE. 

où  il  arriva,  le  a5  février  1745.  Détenu  dans  le  château  da 
Windsor,  il  y  demeura  prisonnier  jusqu'au  i3  août,  épo-^ 
que  à  laquelle  on  le  déclara  libre.  Il  partit  de  Londres,  le 
17,  et  arriva  à  Calais,  le  25.  Nommé  général  de  Tarmée 
du  Piémont,  sous  Tinfant  don  Philippe,  par  pouvoir  do 
10  novembre  1746,  il  chassa  les  ennemis  de  plusieurs  postes^ 
et  arrêta  leurs  progrès  en  Provence.  Il  leur  enleva ,  le  ai 
janvier  1 7479 1&  ville  de  Castellanne,  après  un  assaut  de  trois 
heures,  et  sauva  Antibes.    Après  avoir  forcé  les  alliés  de 
repasser  le  Var,  il  attaqua  leur  arrièrcgarde ,  le  5  février^ 
au  moment  de  son  passage,  en  culbuta  une  partie  dans  le 
fleuve,  et  fit  9  à  10,000  prisonniers.  Il  continua  de  corn* 
mander  cette  armée,  par  pouvoir  du  1*'  juin  de  la  même 
année.  Dans  le  courant  du  mois  de  mai  précédent ,  on  avait 
repris,  sous  ses  ordres,  les  ties  de  Sainte  -  Marguerite.  Il 
passa  le  Var,  le  5  juin  ;  et,  à  son  approche,  5  bataillons  qui 
étalent  dans  Nice  abandonnèrent  cette  place.  Le  maré- 
chal fit  ouvrir  la  tranchée  devant  le  fort  de  Montalban,  le 
4 ,  et  détacha  plusieurs  corps  quis'emparèrçnt  delaTurbie, 
de  Luceran ,  et  des  hauteurs  de  Lescarennes  :  les  ennemis 
en  désordre  se  jetèrent  alors  les  uns  vers  le  col  de  Tende ^ 
les  autres  sur  Vintimille.  La  garnison  de  Montalban  se  ren- 
dit ,  le  5,  prisonnière  de  guerre.  On  dressa,  le  6,  les  bat- 
teries contre  Yillefranche ,  qui  capitula,  le  11,  et  dont  la 
garnison  se  rendit  prisonnière  de  guerre.  Vintimille  eut  le 
même  sort,  le  1*'  juillet.  Pour  obliger  les  ennemis  à  lever 
le  siège  de  Gènes,  qui  était  l'objet  le  plus  important  de  cette 
campagne ,  le  maréchal  de  Belle-lsie  se  détermina  à  une 
diversion  du  côté  du  Dauphîné,  et  envoya  uu  détachement 
qui  se  porta  dans  la  vallée  de  Sture.  Le  roi  de  Sardaigue , 
plus  intéressé  à  se  défendre  qu*à  inquiéter  les  Génois,  rap- 
pela les  troupes  qu*il  avait  fournies  au  comte  de  SchuUem- 
bourg  ;  et  ce  général  ennemi ,  privé  du  secours  des  Piémon- 
tais,  décampa  de  devant  Gènes,  le  5  juillet.  Les  ennemis 
bloquant  le  château  de  Viiiliuiille ,  le  maréchal  de  Belle- 
Isle  les  attaqua,  le  20  octobre,  sur  les  hauteurs  qu'ils  oc- 
cupaient, et  les  força  de  plier,  de  prendre  la  fuite,  de  re- 
passer le  vallon  de  Late,  d'abandonner  les  postes  de  Castel 


^  DES   GENERAUX    FRANÇAIS.  Il5 

ftd'Appio,  et  de  passer  la  Roya,  dont  ils  rompirent  le  pont. 
Les  armées  combinées  ravitaiîlèreut  alors  le  château  de 
Viotlmille.  Le  maréchal  de  Belle-Iale ,  nommé  comman- 
dant de  Tannée ^*lta1ie,  par  pouvoir  du  i*'  juin  174^9  ^^ 
fit  aucune  expédition  :  les  préliminaires  de  la  paix  avaient 
été  utiles,  le  3o  avril,  et  le  traité  fut  conclu,  le  18  octo- 
bre. La  maréchal. resta  en  Italie  j«sqQ*:m  mois  de  février 
K499  époque  à  laquelle  on  évacua  tout  ce  qu^on  y  avait 
conquis.  Il  fit  achever,  en  maçonnerie,  le  retranchement 
devaot  Toulon ,  pour  mettre  cette  ville  à  couvert  du  côté 
de  Ja  terre.  Louis  XV  récompensa  les  importants  services 
du  maréchal  de  Belle- Isle,  en  le  créant  pair  de  France, 
k  a4  avril.  On  le  reçut  à  l'académie  française,  le  ao  juin.  Il 
se  démit.  Je  9  mai  1753,  du  gouvernement  de  Metz,  en  fa- 
veur du  comte  de  Gisors;  mais  le  roi  lui  en  conserva  la  survi- 
vance* ainsi  que  les  appointements  et  le  commandement.  Il 
se  démit  aossi ,  le  9  juillet  suivant,  en  faveur  de  son  fils ,  de 
Ja  lîeatenance»Q;énéra]e  des  duchés  de  Lorraine  et  de  Bar, 
dont  Je  roi  de  Pologne  lui  réserva  la  survivance.  Il  fut  nom- 
mé coinmandant  sur  toutes  les  côtes  de  TOcéan ,  depuis 
Ihinkerque  { usqu*à  Bayonne ,  par  pouvoir  du  3o  décembre 
1755.  Devenu  ministre  d*état,  le  16  mai  1756,  il  prit  séance 
an  GonseiI«d*état ,  le  même  jour.  Il  fut  pourvu  de  la  charge 
de  secrétaire' d'état  au  département  de  la  guerre ,  par  pro- 
visions données  à  Yersaiiles,  le  3  mars  1758.  Pendant  les 
trois  années  que  dura  son  administration ,  il  fit  rendre  les 
ordonnances  les  plus  sages  et  les  plus  utiles ,  ordonuanoes 
parmi  lesquelles  on  remarque  celle  qui  régla  les  nomi- 
natioDS  aux  régiments  »  et  qui  arrêta  Tabus  de  mettre  à  la 
léle  des  corps  des  enfants  de  douze  ans,  fils  de  grands 
seigneurs.  Il  empêcha,  pour  Taveuir,  ces  nominations 
de  colonels  à  la  bavette.  L*école  Militaire  dut  au  maréchal 
de  Belle-Isie  son  accroissement  et  ses  embellissements;  et 
ce  fut  sous  ses  auspices  que  Ton  fonda ,  en  1 759,  Tordre  du 
Mérite  militaire,  pour  les  officiers  qui  professent  la  religion 
prolestante.  Il  fonda,  à  Metz,  en  1760,  une  académie 
qu'il  dota  de  mille  écus  de  revenu.  Usé  par  Tâge  et  le  tra- 
vail, il  mourut  à  Versailles,  le  aC  janvier  i;^i,  à  l'âge  de 


1l5  DICTIONNAIRE   HlSTOIlIQrE^ 

^7  ans,  sans  laisser  de  postérité (. i ).  Comme  géuéral,  com- 
me ministre 9  et  comme  homme  privé,  lé  maréchal^de 
B;;lle-l8le  avait  réuui  sur  sa  personne  tous  les  genres  de 
gloire  et  de  respect.  Il  eut ,  comme  pres(|ue  tous  les  grand) 
hommes  y  des  calomniateurs  et  des  envieux.  (^Chronologie 
militaire  y  tom»  IJl,  p,  335;  Mémoires  pour  servir  à  Chis~ 
toire  de  l'Europe ,  mémoires  du  temps.  Gazette  de  France^ 
Histoire  de  France,  par  Anquetil,  tom,  y III  et  IX ;  Dic- 
tionnaire universel ,  par  Chaudon  et  Delandine ,  tom.  FII^ 
pag,  loo;  Biographie  universelle,  ancienne  et  moderne ^ 
tom.  IV y  pog.  i(>4.) 

FOUCQUET  de  la  Bouchefolière  (René- François),  comte 
de  Foucqiiet,  Heulenant-général,  fut  fait  lieutenant  réformé 
au  régiment  nic8tre>dc-camp  général  des  dragons^  le  (> octo- 
bre 1721;  passa  successivement  par  plusieurs  grades,  et 
obtint,  le  ac)  novembre  1728  ,  dans  le  même  régiment,  une 
compagnie  qu'il  commanda  à  la  conquête  de  la  Lorraine, 
en  1733,  aux  sièges  de  Traerbach  et  de  Philisbourg,  eo 
1 734 1  et  à TafTaire  de  Clausen ,  en  1 755.  Devenu  mestre-de- 
camp  d'un  régiment  de  cavalerie  de  8«»u  nom ,  par  com- 
mission du  '21  février  1740,  il  fut  nommé,  par  ordre  du  ao 
juillet  1741  »  pour  remplir  les  fonctions  de  maréchal-des- 
logis  de  la  cavalerie  de  l'armée  de  Bohême'  11  se  trouva  à 
1^  prise  de  Prague ,  au  fameux  bivouac  de  Pisseck,  au  com- 
bat de  Sahay,  au  ravitaillement  de  Frawerabeg,  à  la  dé- 
fence  de  Prague,  à  la  brillante  sortie  de  cette  ville,  sous  les 
ordres  du  maréchal  de  Belle-Isie,  et  rentra  en  France,  avec 
l'armée,  au  mois  de  février  1745.  Il  servit  à  l'armée  de  la 
Moselle,  en  174^9  ^^  y  contribua  à  la  défaite  du  général 
Nadasty,  sur  les  hauteurs  de  Snverne.  Ayant  ensuite  sui- 
vit l'armée  du  Rhin  ,  il  servit  au  siège  de  Fribourg  et  passa 
l'hiver  en  Souabe,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Coigny. 


(1)  Le  duc  de  Gisori,  son  fiU  unique,  jeune  officier  de  la  plus  haute 
espérance  et  CDloncI  du  régiment  de  Champagne,  avait  reçu,  en  combat- 
tant avec  la  plus  grande  valeurà  la  bataille  de  Grewclt,  une  blessure^ 
dont  il  était  mort,  le  a6  juin  17!^$,  à  l'âge  de  97  ans. 


.DES    GENERAUX    FKANCAIf^.  11*7 

IJ  Servit ,  en  174^9  ^  l'armée  commandée  par  le  prince  de 
Conti,  qui  se  tînt  sur  la  défensive.  11  commença  la  cam- 
pagne de  174^  9  sous  le  même  prince  ;  mais,  après  le  siège 
de  Mons,  il  reçut  Tordre  de  conduire  son  régiment  à  l*ar> 
mée  des  frontières  du  Piémont,  et  fmil  la  campagne. en 
Daupbiné.  Créé  brigadier,  le  20  mars  17479  îl  remplit  les 
fonctions  de  maréchal-général  -  des-  logis ,  de  la  cavalerie 
de  Tarmée  d*Ilalie,  par  ordre  du  i5  avril;  se  trouva  à  ton* 
tes  les  expéditions  de  cette  campagne  et  exerça  sa  charge  à 
la  même  armée  iusqu^au  dernier  jour  de  février  1749. 
Déclaré  alors  maréchal -de -camp,  dont  le  brevet  lui 
avait  été  capédié,  dès  le  10  mai  174^9  il  se  démit  de  son 
repaient.  Employé  à  Farmée  d*Allemagne,  par  titres  du 
1"  mars  1  ^Sj,  il  se  trouva  à  la  bataille  d*Hastembeck,  ain- 
si qu*à  la  conquête  de  quelques  places  tle  TÉlectorat  de 
Hanovre,  et  revint  en  France  au  mois  de  novembre.  Nom- 
mé Ueatenant-général  au  pays  messin ,  par  provision  du  aS 
ours  1758,  il  y  fut  employé,  par  lettres  du  1*'  avril  sui- 
vant, et  y  résidait  encore  en  1705.  Il  fut  créé  lieutenant- 
général  des  armée  du  roi,  par  pouvoir  du  25  juillet  176a. 
{ptronologie  mitilaire^  loni,  Vly  pag.  95  Gazette  de  Fran^ 
•Y,  mémoires  du  temps,) 

Di  FOUCQUET  (Jean-Gabriel-René-François),  m/xr^/^/f 
d\iu%^Uiars ,  naqnit  à  Netz^  le  i3  mai  1751.  Il  fui  fait  co- 
lonel du  régiment  de  Urie,  le  i5  avril  1780,  et  obtint ,  vers 
le  oième  temps ,  la  croix  de  chevalier  de  Tordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis.  On  le  créa  maréchal-de-camp,  le 
ao  mai  1791,  en  vertu  de  la  lui  du  25  février  précéilent.  Il 
a  été  admis  à  la  retraite  de  ce  dernier  grade,  après  26  ans 
7  mois  et  G  jours  de  service,  (h'tats  militaires,  tableau  des 
pensions  inscrites  au  ti^ésor  public ^  à  la  date  du  i*'  septem- 
bre 1S17.) 

DES  FOVKNEWX ,  voyez  ^cot. 

FOURNIER (Jean-Louis,  chevalier)^  maréchabde-camp, 
naquit  à  Melle,  en  Poitou,  le  2  juillet  1774*  H  entra  au  5er- 
«ktylo  18  Jioût  179*2,  à  Tûge  de  18  ans,  dans  le 3*  bataillon 


Il8  DICTIO^^'AIRE   UISTORIQCE 

des  volontaires  nationaux  de  son  département  (les  Deux- 
Sèvres)  9  et  y  fut  promu,  le  même  jour,  au  grade  de  s5ds- 
lieiitenant.  Il  devint  lieutenant  au  même  bataillon ,  le  iS 
août  1793,  et  capitaine,  le  6  juillet  i794-  I^  3*  bataillon 
des  Deux-Sèvres  fit  partie  de  la  65*  demi -brigade  d'infan- 
terie de  ligne  ;  et  lorsque  celle-ci  éprouva,  le  26  juillet  179^ 
une  nouvrlle  organisation ,  le  capitaine  Fournier  se  trouva 
mis  à  la  suite  de  ce  corps.  Il  avait  alors  fait  toutes  les  cam- 
pagnes ,  depuis  1 79a ,  aux  armées  de  l'Ouest,  des  Pyrénées- 
Occidentales  et  d^ltalic;   s'était  trouvé  aux  batailles  ou 
combats  do  Bressuirc,  Cbolet,  Thuuars^  Loçon  et  Cfaan- 
tonay,  dans  la  Vendée;  à  la  prise  de  la  fonderie  d'Orbescette, 
et  à  celle  de  Biîbao  ;  à  plusicnrs  combats  et  enlèvements  de 
redoutes,  en  Espagne,  m)us  les  ordres  des  généraux  Villot 
et  Merle.  Il  avait  également  combattu  en  Piémont,  dans 
plusieurs  engagements  entre  les  troupes  françaises  et  les 
Bftrhctff.  En  Tan  1798,  il  fit  partie  de  Vexpédition  d'Irlande, 
et  fut  embarqué ,  avec  sa  demi-brigade,  sur  le  bâtiment  la 
Loire.  Il  fut  nommé  adjudant -ma  jor-capitaine  au  65*  ré- 
giment d'infanterie  de  ligne ,  le  a8  octobre  de  la  même  an- 
née. En  1800,  lors  de  la  retraite  de  Bruchsal ,  il  ramena 
4  compagnies  de  ce  régiment,  qui  avaient  été  oubliées  sur 
le:i  derrières  de  l'enneini;  se  hatlit  pendant  un  jour  entier, 
et  essuya  plusieurs  charges  de  cavalerie.  Après  la  bataille  de 
Jéna,  le  capitaine  Fouruier  fut  nommé,  le  16  septembre 
1806.  chef  de  bataillon  au  SS*"  régiment  de  ligne  ,  avec  le- 
quel il  se  trouva  à  la  bataille  de  Pultusk.  Le  colonel  de  ce 
régiment  (M.  Diippelin) ,  ayant  été  blessé  au  commence- 
ment de  l'action,  fut  obligé  de  se  retirer,  et  le  chef  de  ba- 
taillon FournifT  prit  alors  le  commandement  du  corps,  au 
moment  même  011  une  division  de  dragons  russes  ealanaait 
une  charge,  qui  fut  renouvelée  jusqu'à  quatre  fois,  et  tou- 
jours repoussée  avec  succès  par  le  85*  de  ligne.  A  la  batailla 
d'Eylau,  le  8  février  1807,  le  chef  de  bataillon  Fournier^ 
étant  à  la  tète  de  son  bataillon ,   délogea  les  Russes  d'un 
bouquet  de  sapins  qui  se  trouvait  au  milieu  du  cbamp  de 
bataille.  Celte  position  fut  disputée  toute  la  journée»  avec 
un  acharnement  extraordinaire.  Fournier  fut  créé  membre 


1>ES  GENERAUX   PBANCAIS.  lia 

•    i  »       ■  ^ 

delà  Légion -d'Honneur,  le  i4  avril  suivant.  Peodant  la 
campagne  d'Aurfiehe^en  1809,  il  commanda  le  85*  de  ligne 
au  batailles  deTann,d*£ckmûlh  et  de  Ratisbonne.  Il  péné- 
tra le  presiier  dans  cette  dernière  ville,  après  en  avoir  esca- 
ladé le  rempart  au  moyen  d'une  échelle,  et  y  fit  mettre  bas 
les  armes  h  plusieurs  centaines  d'Autrichiens.  Dans  ces  dif- 
férentes affaires»  11  déploya  un  sang-froid  et  une  bravoure 
qni  foren^t  remarqués  et  bonorablement  cités  par  le  géné- 
ral de  dit ision  Gudin ,  sous  les  ordres  duquel  il  servait  alors. 
A  la  bataille  de  Wagram»  le  6  itillei  1809,  le  chef  de  ba- 
taillon Fournier,  marchant  à  la  téfc  du  r'  bataillon  du  85* 
de  ligne  9  parut  le  premier  sur  le  plateau  à  la  gauche  du 
îfllage  de  Graffen-Neuziedel  ;  il  s'y  maintint  pendant  toute 
la  joarnée,  malgré  le  feu  terrible  de  Pennemi,  qui  lançait 
sur  ce  point  une  grêle  de  mitraille  et  de  boulets  :  le  cheval 
que  montait  Fournier  fut  blessé  en  plusieurs  endroits.  Le 
chef  de  bataillon  Fournier  passa  major  au  1 7*  de  ligne ,  le 
17  septembre  de  la  même  année  1809.  Il  fut  fait  colonel 
do  14a*  régiment  d'infanterie  de  ligue,  le  16  janvier  i8i5^ 
et  obtint  la  croix  d'oiQcier  de  la  Légion-d'Honneur,  le  i5 
février  suivant.  Fimployé,  la  même  année,  à  la  grande  ar- 
mée 9  il  y  Ht  la  campagne  de  Saxe.  11  commanda  son  régi- 
ment à  la  bataille  de  Lutzen,  le  a  mai»  et  enleva,  sur  le  soir, 
le  village  de  Kaîa»  où  l'on  s^était  battu  toute  la  journée 
avec  une  opiniâtreté  sans  égale.  Il  chassa  encore  l'ennemi 
de  deux  autres  villages  situés  dans  la  direction  de  Léipsick  : 
dans  cette  affaire,  le  142'  de  ligne  perdit  900  hommes  et 
46  ofliciers,  et  le  colonel  Fournier  eut  son  cheval  tué  sous 
lui,  dans  le  village  de  Kaîa.  A  la  bataille  de  Wurstchen, 
les  21  et  33  mai,  il  débusqua  l'ennemi  d'une  position  très- 
importante;  le  i/p*  de  ligne  perdit  encore,  dans  cette  af- 
faire, 4ûo  hommes  et  10  officiers.  Après  ces  deux  batailles, 
et  en  récompense  de  ses  services  ainsi  que  de  la  bravoure 
qu'il  y  avait  déployée,  Fournier  fut  créé  commandant  de  la 
Légion-d'Honneur ,  le  10  août,  et  élevé  au  grade  de  géné- 
ral de  brigade,  par  décret  du  3o  du  même  mois.  Employé, 
en  cette  qualité ,  dans  la  8*  division  du  3*  corps  de  la  grande- 
armée,  par  lettres  du  ao  septembre,   il  commanda  la 


120  .       DICTIONNAIRE    HISTORIQUE. 

i'*  brigade  de  la  division  Brayer,-aux  journées  de  LéipHÎck. 
A  celle  du  ï6f  il  fit  mettre  bas  les  armes  à  7  ou  800  Aiftri- 
chiens.  Le  18,  il  fut  détaché  pour  aller  soutenir  la  division 
polonaise  chargée  de  défendre  le  faubourg  de  Halle.  Celle 
division  était  repoussée  au  moment  où  le  général  Fournier 
arriva;  mais  on  reprit  l'ofleDsivCy  et  l'ennemi  fut  rejeté 
dans  la  plaine.  Le  soir  même,  la  brigade  du  général  Four- 
nier prit  position  i\  la  gauche  de  la  porte  de  Halle,  en  avant 
de  rbôpital  militaire ,  sur  la  rive  droite  de  TËIster.  L*lle  de 
Roscnthal ,  à  laquelle  on^communiquait  par  on  pont  de 
bois,  .se  trouvant  derrière  cette  position,  le  général  Four- 
nier fit  établir,  pendant  la  nuit,  une  espèce  de  tête  de  pont, 
au  moyen  d'une  grande  quantité  de  soliveaux  entassés  les 
uns  sur  les  autres.  Le  19  octobre,  vers  neuf  heures  du 
matin*  les  ennemis  commencèrent  à  attaquer  avec  beau- 
coup de  vigueur  le  point  important  qu*occupait  Fournier; 
mais  la  brigade  de  ce  général  les  reçut  à  bout  portant ,  et 
soutînt  un  feu  des  plus  vifs  pendant  plus  de  cinq  heures. 
Quoique  le  général  Fournier  fû)  instruit,  pendant  cette 
action ,  de  l'explosion  qui  avait  détruit  le  pont  de  pierre  de 
l'Elster,  il  ne  songea  cependant  à  effectuer  sa  retraite  que 
long-  temps  après  l'abandon  de  la  porte  de  Halle  par  les 
troupes  françaises.  Enfin ,  il  se  retira  eu  bon  ordre  par  le 
pont  de  nie  de  Rosenthnl ,  auquel  il  fit  mettre  le  feu  en  sa 
présence,  et  devant  lequel  il  resta  assez  de  femps  pour  s'as- 
surer que  le  but  qu'il  se  proposait  était  atteint.  Il  joignit 
ensuite  la  chaussée  de  Lindenau,  sans  être  obligé  de  rentrer 
dans  Léipsick(i).  L'armée  française  opérant  sa  retraite 


(i)  La  bonne  contenance  que  fit  \v  général  Fournier  pour  te  mainte- 
nir dans»  le  poste  qu'il  occupait,  rendit  un  grand  nervicc  à  l'armée  fran- 
çaise ;  car«  si  ce  général  eût  dès  le  matin  évacué  l'espèce  de  tête  de  pout 
derrière  laquelle  il  s'était  retranché ,  il  est  probable  que  les  désastres  de 
celle  fatale  journée  eu^sient  encore  été  plus  grands,  puisque  alors  l'enne- 
mi se  serait  porté  directement  sur  la  chaubsée  de  Lindenau,  et  que  Ich 
troupes  françaises,  encore  encombrées  dans  Léipsick  par  suite  de  l'es, 
plusion  prématurée  du  pont  de  pierre  sur  l'Ester,  se  seraient  trouvée» 
totalement  coupées,  et  auraient  infailliblement  été  prise»  par  Tuiucmi. 


* 


DIS   GENÛAUX    FRANÇAIS.  191 

ran  le  Rhio  ,  le  général  Foumier  protégea  sa  raarche ,  en 
occapaul,  le  ao,  les  hauteurs  de  Weissenfelds  »  avec  lo 
bataillons.  Sa  brigade  prît  part  à  la  bataille  de  Hanau  >  le 
5o  octobre.  Après  le  passage  de  l*arniée  française  sur  la 
rÎTe  gauche  du  Rhin ,  le  général  Fournier  passa  à  In  8* 
dWîiion  do  G^orps  d'armée  ,  le  14  décembre.  11  y  reçut  le 
commaBdemeat  de  la  1"  brigade  de  la  division  Ricard,  et 
le  conserva  iusqn'au  5o  mars  181 4*  A  la  seconde  bataille  de 
Brienne,  le  i**  février  18149  le  général  Fournier  forma» 
avec  sa  brigade,  rarrière-garde  de  l'armée ,  an  village  de 
Dienville.  Il  s*y  battit  pendant  une  partie  de  la  nuit,  et 
empêcha   rennemi  de  s'emparer  de  ce  village,  jusqu'au 
noment  où  il  reçut  l'ordre  ànk'  rejoindre  l'armée.  A  la  ba- 
taille de  Champ*Aubert,  le  10  février,  la  brigade  du  géné- 
ral Fournier  fit  sur  l'ennemi  800  prisonniers.  Le  soir  même 
de  celte  bataille,  le  général  Fournier  eut  ordre  de  se  porter 
sur  SIOBtmirail,  avec  la  cavalerie  légère,  aux  ordres  des 
géoérauK  de  division  Colbert  et  Nansouty.  Il  reçut,  de  Na- 
poléon lu?*niémc,  les  instructions  relatives  a  cette  ezpédi- 
lioD.  Le  1 1  février  au  matin ,  et  sans  auoune  autre  troupe 
d'inlanterie  que  sa  brigade ,  il  engagea ,  en  face  du  village 
de  Marchais ,  un  combat  avec  la  tète  de  colonoe  de  l'armée 
ennemie.  Le  gros  de  l'armée  française  était  alors  en  arrière 
de  plas  de  quatre  heures  de  marche;  mais  la  brigade  du 
général  Fournier  parvint  à  contenir  l'ennemi  sur  le  point 
4e  Marchais ,  et  à  l'empêcher  de  prendre  une  ligne  de  ba- 
taîlte  plus  avantageuse.  Le  général  Foumier  eut  sou  cheval 
4ué  sons  loi,  et  ses  habits  criblés  de  balles.  A  l'arrivée  de  Tar- 
inée  française,  le  village  de  Marchais  fut  enlevé  à  la  baîon* 
nette  par  fa  division  Ricard,  qui  se  trouvait  alors  réunie,  et 
par  on  régiment  de  la  garde  de  Buonaparte  (  1).  Le  14  do  mé- 
oie  oiéis  de  février,  le  général  Fournier,  marchant  en  tttede 


(1)  Qaoiqo'uDe  portion  de  la  gloire  acquiie  daoi  cette  alTaîre appartint 
ail  général  Fournier ,  poar  m  figoureuie  réiiitaoce  aux  efforts  d*un  eout* 
mi  tupcricur  en  nombre ,  cet  officier  ne  Tut  point  mentionné  daa«  le 
rapport  adrcHé  ao  maréchal  doc  de  Kaguie ,  commandant  eu  chef  le  Ç» 

«I.  iC 


122  DICnONlfÀIU  flISTOEIQUE. 

sa  brigade,  attaqua  des  pramiett  les  colonnes  ennemies  i 
Yauzchamps  ;  son  oheval  reçat  trois  coups  de  feu  dansle 
flancs  :  3ooo  Prussiens  furent  foroés  de  mettre  bas  les  armes 
par  suite  d*une  charge  de  cavalerie  laite  par  la  garde  im< 
périale.  Le  général  Fournier  prit  part,  avec  sa  brigade •  i 
toutes  les  affaires  que  le  6*  corps  eut  avales  ennemis, 
jusqu'à  son  arrivée  sous  les  murs  de  Paris.  Te  29  mars,  le 
6*  corps  prit  position  à  Saint-Mandé  ;  et  Pétat-major-géné- 
ral  de  ce  corps  s*étant  rendu  à  Paris  »  le  général  Bicard , 
qui  l'y  suivit,  remit  alors  le  commandement  de  sa  division 
au  général  Fournier.  Le  3o  au  matin,  les  généraux  Pelle- 
port  et  Fournier  attaquèrent  de  concert  et  avec  vigueur  les 
troupes  ennemies  qui  se  trouvaient  dans  les  bois  deRomain? 
ville ,  et  1^  repoussèrent  iusque  dans  le  village  de  ce  nom. 
Pendant  cinq  heures,  les  8*  et  30*  divisions  françaises, 
commandées  par  ces  deux  généraux,  firent  snroç  point  des 
efforts  incroyables,  ajant  affaire  à  des  focoes  plus  que 
décuples.  L*ennemi  n'était  cependant  point  encore  par? 
venu  à  obtenir  aucun  avantage  prononcé,  lorsque  le  gêné* 
rai  Fournier  fut  mis  hors  de  combat  par  une  balle  qui  lui 
ftt  une  blessure  très-grave,  en  traversant  de  part  en  part  là 
partie  supérieure  de  sa  cuisse  droite.  Obligé  de  quitter  le 
champ  de  bataille,  il  remit  le  commandement  de  la  divi- 
sion Ricard  au  major  Polasson,  du  i44*  ^^  l%t^0;  et  de  ce 
moment  il  ne  put  prendre  aucune  part  aux  opérations  mi- 
litaires qui  terminèrent  la  campagne  de  i8i4.  S.  M. 
Louis  XYIII  le  créa  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire 
de  Saint- Louis,  le  ti  octobre  de  cette  même  année.  £% 
18 15,  pendant  les  cen/yburs,  le  général  Fournier  fut  em- 
ployé ,  par  commission  du  29  avril ,  dans  la  division  des 
grenadiers  des  gardes  nationales  faisant  partie  du  9*  corps 
d'année,  sous  les  ordres  du  maréchal  Brune.  On  le  trouve 


cofp.  Pini  tard  ,  le  général  Hicard  a  réparé  cet  iojoste  oubli ,  en  délimat 
aafêoéral  Pommier  un  certificat,  dans  lequel  ae  troure  une  meotioa 
honorable  de  la  conduite  de  ce  général  aui  aflkirei  de  Cbamp-Anbert  » 
Mtrebait,  Vaaxcbampi  et  Montnînii. 


,  DES  GENERAUX  FRANÇAIS.  Iâ5 

thiiéf  en  iSaa,  parmi  les  maréchaux*de-camp  disponibles. 
(Xtais  et  breveUmUitaires ,  Moniteur ^  annales  du  temps.) 

FOOANIER  (François)  comte  d'Aultanne,  maréchal-de- 
camp,  nacfiiit  le  lo  août  1659.  ^^  senrail  depuis  1677,  lors- 
qa*U  Ic^fty  par  commissioD  da  ao  février  16849  une  com- 
pagnie  da  csTalerie  9  qui  fut  réformée  par  ordre  du  26  sep- 
tembra  snmnt.  Le  comte  d*Aultanne  fut  alors  entretenu 
capUaine  réformé  à  la  suite  du  régiment  de  Bartillac  f  par 
orÂre  du  1"  octobre.  Il  leva»  par  commission  du  20  août 
1688,  aoe  compagnie  dans  le  régiment  de  cavalerie  de 
Cayeo»  et  la  commanda  à  l'armée  d'Allemagne  1  en  i6go , 
1691  y  169a,  1695»  1694  et  1695.  DcTonu  Ueutenant-colo- 
oalde  aoo  régiment,  par  commission  du  aa  {anvier  1696, 
II  servit  aa  aiége  de  Valence ,  en  Italie ,  et  à  Tarmée  de 
nandte»  en  1697;  aux  combats  de  Garpi  et  de  Gbiarî,  en 
1901;  i  rarmée  d'Allemagne,  en  170a,  et  reçut  à  là  batail- 
le de  fWffdelingen  plusieurs  blessures,  dont  il  resta  estro- 
pié. In  considération  doses  services  et  de  ses  blessures ,  on 
loi  aooorda^  le  3  décembre  suivant ,  une  commission  pour 
tenir  rang  de  mestre-de-camp  de  cavalerie.  Il  se  trouva  au 
riége  de  Kebl^  à  la  bataille  de  Hunderkingen ,  et  à  la  pre- 
mîère  bataille  de  -Hocbsledt,  en  1703,  et  combattit  à  la 
seconde  bataille  de  Hocbstedt,  en  1704.  Devenu  mestre- 
de-eanp  d'un  régiment  de  cavalerie  de  son  nom ,  par  com- 
«issfoD  do  17  septembre  de  cette  dernière  année,  il  le 
commanda  à  l'année  du  Rbin,  en  1706;  à  la  prise  de  Dru- 
senheim,  de  Lauterbourg  et  ]du  fort  Louis,  en  1706;  aux 
expéditions  du  marécbal  de  VillarSi  en  Souabe  et  en  Fran- 
conien en  1707 ,  età  l'armée  du  Rhin,  en  1708.  Il  accepta, 
en  1708,  avec  la  permission  du  roi,  un  régiment  de  ouiras- 
siers  des  troupes  du  pape,  et  fut  crée,  par  S.  8. ,  sergent  de 
bataille  9  le  a9  juillet  Le  saint-père  lui  donna  aussi  lacapitai- 
aerie  de  Taison,  par  provisions  du  ao  avril  1709.  Le  com- 
te d'Aultanne  fut  nommé  brigadier  des  armées  du  roi ,  le 
11  avril  suivant ,  et  combattit  laméme  année  à  Malplaquct. 
11  servit  en  Flandre,  en  1710  et  171 1.  Ayant  été  créé  colo- 
neUgénéraldes  cbevau-légers  du  pape,  par  commission  du 


14  I  mCTIONHinil   UUTORIQUE 

10  novembre  171 1 ,  il  se  démît  de  son  régiment  en  favear 
de  son  fils^  et  quitta  le  service.  Il  fut  cependant  crééma^é- 
chal-de-camp,  par  brevet  du  18  novembre  1721  :  maisil  ne 
servit  point  en  cette  qualité.  Il  mourut,  le  a  détoombre 
17219.  {Chronologie  militaire,  tom.  VU,  pag.  78/  GaaMi 
df,  Franct,  mémoires  du  temps,) 

FOU&NIER  (Esprit-Bruno),  comte  d^Aukasme,  iieuto- 
tuuU'ginéraif  et  parent  du  précédent,  fui  d'abord  connu 
sous  le  nom  de  chevalier  d'AulUnne.  Il  entra,  au  mois 
d*avril  1706,  cornette  dans  le  régiment  doot  son  père  étail 
mesire-de-camp,  et  se  trouva,  la  même  année,  à  la  levée 
du  blocus  du  Fort-Louis ,  par  les  ennemie;  à  la  prisa  daa 
retranchements  de  Drusenheim ,  et  k  celle  de  la  ville  de  oe 
nom,  de  Lauterbourg,  de  Haguenau,  et  de  IHode  Mar- 
quisat. Il  combattit,  en  1707,  à  i'altaque  dea  lignas  de 
Slolhoffen  ;  àEtUngen,  à  Plbrtzheim,  Winhîng,  et  4  Sohoo- 
dorff  ;  à  la  défaite  du  général  Janus,  à  la  prise  de  Suabe- 
Gemund ,  et  à  l'affaire  de  Seckingen.  Il  prit  part  aux  cour- 
ass  que  le  maréchal  de  Yillars  fit  faire  depuis  le  lao  de  Cona* 
tance  îusqu'au  Mein ,  et  depuis  le  Rhin  jusqu'à  Nurem- 
berg. Il  continua  de  servir  à  rarmée  du  Rhin»  en  1708; 
passa  en  Flandre,  en  1709;  combattit  à  Malplaquet*  et 
devint  lieutenant  de  la  compagnie  mestre-de-camp  de  son 
régiment,  le  a4  décembre  de  la  même  année.  Il  obtinti  la 
8  mars  1710,  une  commissionpour  tenir  rang  de  capitaine; 
servit  en  Flandre ,  s'y  trouva  à  l'attaque  d'Arleux,  en  1711; 
au  combat  de  Denain ,  et  aux  sièges  du  Queanoy  et  de 
Douay,  en  1713.  Il  passa  àTarmée  du  Rhin^en  1713,  et  y 
servit  aux  sièges  de  Landau  et  de  Fribourg.  Après  la  réfi>r- 
me  du  régiment  d'Aullanne ,  qui  eut  lieu  par  ordre  du  10 
novembre  1713,  le  chevalier  d'Aullanne  fut  incorporé  dana 
le  régiment  deGesvres ,  avec  lequel  il  fit  la  campagne  d'Ea* 
pagne,  en  1719.  Devenu  major  du  même  régiment,  par 
brevet  du  6  octobre  1734»  >l  servit  au  camp  de  la  Hoaelle, 
eu  1737  ;  au  camp  de  la  Sambre,  en  1 750  ;  au  siège  de  Rehl, 
en  1733;  à  l'atuque  des  lignes  d'EUingen  et  au  siégo  de 
PbilUbourg,  en  1754;  et  à  l'affaire  de  Clauseu,  en  1735. 


jaWB  GENERAUX   FEÀNÇÀIS.  1^5 

Il  obtint,  le  1 3  avril  174^^  une  commission  pour  tenir  rang; 
defieulenant-colonel  de  cavalerie  ;  et.  Je  so  juillet,  on  lui 
èmna  an  ordre  pour  remplir  les  fonctions  d'aîde-maréchal- 
léaéral-dee-logis  de  Tannée  qui  passait  en  Bavière.  Il  mar- 
chia  avec  celle  armée,  en  Autriche,  puis  en  Bohême;  se 
trouva  à  la  prise  de  Prague ,  au  bivouac  de  Pisseck ,  à  la 
bataille  de  Sahai,  à  la  levée  du  siège  de  Frawemberg,  par 
lflsciUMmia;àladéfen8ede  Prague,  et  à  la  fameuse  retraite 
que  les  Français  firent  de  cette  ville ,  au  mois  de  décembre 
174s*  Il  entra  en  France,  avec  Tannée,  au  mois  de  février 
i;43.  On  lui  aocorday  le  aa  mars  suivant;  une  commission 
pour  tenir  rang  de  mestre-de-camp  de  cavalerie.  Il  servit, 
b  Même  année ,  à  l'armée  du  Rhin ,  sous  le  maréchal  de 
NsaiUca;  combattit  à  la  bataille  de  Detlingen,  le  117  juin  ;  dé- 
fiai Uentenaul- colonel  de  son  régiment,  le  a8  août,  et 
fiail  la  campagne  en  Basse- Alsace.  Il  fut  fait  maréchal-des- 
logis  de  la  cavalerie  de  Tarmée  du  Rhin  ,  par  ordre  du  i** 
avril  1744-  Créé  brigadier,  par  brevet  du  a  mai,  il  ne  fut 
déclaré  lel  que  le  i5août.  Il  concourut  à  la  défense  du  Rhin, 
contribua  à  la  reprise  de  Weissembourg  et  des  lignes  de  la 
Lantem  ;  se.  trouva  à  Tattaque  des  retranchements  de  Suf- 
fclsheim  et  à  Taffaire  d'Haguenau ,  et  servit  à  la  prise  des 
ville  el  château  de  Fribourg.  Employé  à  Tarmée  du  roi, 
par  lettres  do  1*^  avril  174^9  il  combattit  à  Fontenoy^  et 
servit  aux  sièges  des  villes  et  citadelles  deTournay  et  d'Ath. 
n  fut  déclaré)  le  i3  août,  maréchal-de-camp,  dont  le  brevet 
lai  avait  été  accordé  à^le  i**  mai  précédent,  et  se  démit 
alors  de  la  licatenanoe-colonelle  de  son  régiment.  Employé 
ài^armée  dnroi,  en  Flandre,  par  lettres  du  1*'  mai  1746, 
il  y  servit,  sous  les  ordres  de  M.  le  comte  de  Glermont,  au 
li^  de  la  citadelle  d*Anvers,  et  combattit  à  Raucoux.  Il 
passa ,  par  lettres  du  10  novembre ,  à  Tarmée  d*Italie ,  sou« 
les  ordres  du  maréchal  de  Belle-Isle  ;  joignit  cette  armée , 
an  mois  de  décembre;  concourut  à  la  défense  de  la  Pro- 
vence ,  d*où  les  ennemis  furent  chassés ,  et  fut  employé  sur 
la  frontière  Jusqu'à  Touverture  de  la  campagne  suivante. 
Employ^Ba  même  armée ,  par  lettres  du  i*'joîu  1747»  il 
conunanoa,  pendant  une  partie  de  la  campagne,  le  camp 


1^6  DICTIONNinU   HISTORIQUE 

de  TourBouiy  sous  les  ordres  du  marquis  de  Villemiir^ 
loignit  ensuite  la  grande -année»  marcha  au  secours  do 
Vlntioiille»  se  trdu^aau  combat  lifré  sons  cette  place»  et 
servit  sur  ia  frontière  du  oomlé  de  Nice  pendant  Thiver  et. 
{usqu*an  premier  aYril  1749*  Gréé  lieutenant -général  de» 
armées  du  roi»  le  21  avril  de  cette  dernière  année  »  il  n» 
servit  point  en  cette  qualité.  L*époque  de  sa  mort  ne  nom^ 
est  point  connue.  [Chronologie  miiUaire ,  iom.  V^  pag.  565  ^ 
GazeUe  de  France.  ) 

I 

FOURNIER-SARLOVÈSE»  (François»  conUe),  lieuiauaa^ 
général^  naquit  dans  la  province  du  Périgord»  en  1775.  Ik 
entra  au  service,  en  i79a»àrâgedeseise  aii%  comme  sous- 
lieutenant  de  dragons ,  et  passa  successivement»  lieateoaot 
et  capitaine  dans  la  même  arme.  Devenu  chef  d'esoftdion 
de  chasseurs  à  cheval ,  il  commanda  un  régiment  de  cette 
arme  à  la  bataille  de  Fleurus ,  le  si6  {uio  1794*  Après  les 
campagnes  de  Tarmée  de  Sambre-et-Meose»  pendant  les- 
quelles il  s*était signalé  par  beaucoup  de  bravoure»  d'Intré- 
pidité et  de  talents  militaires  »  il  fut  nommé  »  en  1798  »  chef 
de  brigade  du  1  a*  régiment  de  hussards  :  il  n'était  alors  âgé 
que  de  ^3  ans.  Employé ,  en  1800  »  dans  l'amiéb  de  réserve 
destinée  à  marcher  en  Italie,  il  y  servit  à  Tavant  -garde 
commandée  par  le  général  de  division  Lannes.  Il  se  trou- 
va,* le  18  mai,  à  Tattaque  des  ennemis  A  Ghàtillon»  y 
chargea  à  la  tête  de  100  hommes  de  son  régiment»  donna 
des  preuves  de  la  plus  grande  intrépidité,  et  mérita  d'être 
cité  avec  éloge ,  dans  le  rapport  du  général  en  chef  Alexan- 
dre Berthier  :  ce  fut  à  l'impéluosité  de  la  charge  faite  par 
les  hussards  du  la*  régiment,  que  l'on  dut  le  succès  du 
combat  de  Ghàtillon.  Après  l'affaire  de  laGhiusella»  le  pre- 
mier consul  Buonaparte ,  étant  venu  passer  la  revue  de 
l'avant-garde  de  Tannée  de  réserve ,  à  Ghlvasso ,  ordonna 
au  chef  de  brigade  Fournier,  de  dire  au  la*  régiment  de 
hussards  qu'il  était  très -content  de  sa  conduite,  que  la 
cavalerie  allait  être  réunie,  et  qu'à  la  première  baUille  il 
voulait  qu*eUe  chargeât  la  cavalerie  autrichienn^^ur  ra- 
baisser la  morgue  et  la  prétention  de  cette  dernière.  Bffec-^ 


DKA  fiilfi&AUX   FRANÇAIS.  IS7 

tÎTemenl,  le  la*  de  hussards,  ainsi  que  son  chef,  le  colo* 
Bd  Fonmier,  farent  cités  très-souvent  dans  les  bulletins  de 
l'année,  pour  leur  conduite  pendant  tout  le  reste  de  cette 
Bcmorable  canoipagne  de  1800 ,  qui  se  termina  par  la  ba- 
taiVe  de  Marengo.  Les  opinions  du  colonel  Fournier  étaient, 
disent  les  auteurs  de  la  biographie  des  hommes  vivants, 
fortement  empreintes  des  idées  républicaines  :  et  cefut  pro* 
baUement  la  crainte  de  l'influence  que  ce  chef  de  corps 
pouvait  exercer  sur  sa  troupe ,  qui  fut  le  motif  pour  lequel 
on  le  mit  en  arrestation,  au  moment  où  la  proposition  du  con- 
sulat i  vie  de  Buonaparte  allait  être  soumise  au  vote  de  l'ar- 
Bée.  Iprèfl  avoir  été  enfermé  au  Temple  pendant  quelque 
tempiyjnn  ordre  d'exil  le  confina  en  Périgord;  et  un  second  or- 
dre Tenvoya  bientôt  après  en  Amérique,  sur  les  vaisseaux  de 
l'expédition  commandée  par  l'amiral  Villeneuve.  Les  évé* 
nemenfti  de  la  guerre  maritime  l'ayant  ramené  en  Fran- 
ce, il  fut  employé  à  la  grande-armée  d*Allemagne,  et  s*y 
trouva  i  fa  bataille  d*Eylau,  le  8  février  1807.  Après  la 
bataille  de  Friedland ,  gagnée  sur  les  Russes,  le  14  juin  de 
la  même  année,  le  colonel  Foumier,  qui  s'y  était  distin- 
gué, fut  promn  au  grade  de  général  de  brigade ,  et  nommé 
nembre  de  la  Légion-d'Honneur.  Employé  à  l'armée  d'Es- 
pagne, il  y  servit,  pendant  lajMpagne  de  1808  et  1809, 
dans  le  corps  du  maréchal  ^^vVl  commandait  à  Lugo, 
ea  1809,  ]orsqu*nn  corps  de  18  aao,ooo  hommes,  tant  du 
corps  de  ligne  de  la  Romana ,  que  de  l'insurrection  gali- 
cienne ,  sous  les  ordres  du  général  de  Mahi,  vint  presser 
vivement  cette  place.  Malgré  la  faiblesse  du  nombre  des 
troupes  qui  composaient  la  garnison  de  Lugo,  le  général 
Foumier  résista  aux  efforts  de  ses  nombreux  adversaires. 
Cependant,  après  avoir  épuisé  tous  ses  moyens  de  subsis- 
tance ,  il  se  serait  trouvé  forcé  de  capituler,  lorsque  l'avant- 
garde  de  l'armée  du  maréchal  Soult  arriva,  le  aa  mai, 
devant  Luge ,  et  força  les  assiégeants  de  se  retirer.  Cette 
belle  défense  de  Lugo  valut  au  général  Fournîer  le  titre 
de  comte,  et  la  croix  d'officier  de  la  Légion-d*Honneur. 
En  1813 ,  il  fut  employé  dans  le  9°  corps  de  la  grande-ar- 
mée, et  At  la  campagne  de  Russie.  Fendant  la  retraite  de 


128  DicnomiiRi  historique 

MosIlow,  il  %B  signala  paHiculièremeut  au  passage  de  la 
fiérésina,  le  38  noyembre,  ea  laiMDl  exécater  à  la  catale- 
rie  qu'il  ccmmandail,  plusieurs  charges  briUantes.  Il  fal 
nommé  géuéral  de  diftoiou  vers  la  même  époque.  Il  Bien 
cette  qualité  la  campagne  de  Saxe,  en  i8i5,  et  donna  de 
nouvelles  preuves  de  valeur  et  de  talents,  à  la  bataille  de 
LéipsicL,  les  16  18, et  igoctobre.  Il  avaitété  nommé  com- 
mandant de  la  Légion-d*Honneur,  le  i4îulllet  précédent. 
Après  les-dé«asfm  de  cette  campagne,  et  pendant  la  retrai- 
te de  l'armée  française  vers  le  Rhin  ,  le  général  Foamier 
tint,  sur  les  continuels  projets  de  guerre  de  Napoléon,  un 
langage  que  celui  -  ci   împrouva ,  et  par  suite  duquel  il 
fit  arrêter  le  général  Fournier,  qui  fut  aussitôt  remis  en- 
tre les  mains  des  gendarmes ,  pour  être  conduit  à  Mayen- 
ce.  Quelques  Cosaques  russes,  ayant  paru  sur  la  route, 
menacèrent  Tescorte,  et  le  général  Foomier  proAta  de 
cette  circonstance  pour  recouvrer  sa  liberté.  Il  se  ren« 
dit  volontairement  à  Mayence,  où  il  denianda  des  ju- 
ges. Napoléon  le  deiititna  bientôt  après,  et  ordonna  sa 
mise  en  sunelllanoe  illimitée.  Le  comte  Fournier  était,  en 
Férîgord,  dans  cette  espèce  d*exil,  lorsque  la  restauration 
du  trône  des  Bourbons  vint ,  en  1814,  la  rendre  à  la  liberté 
et  à  son  emploi  mil itaire^|^t  créé,  par  S.M.  Louis XVIII, 
chevalier  de  l'ordre  roya^jj^iailitaire  de  Saint-Louis,  le  i3 
août  de  la  même  année.  En  181 5,  pendant  les  cent  jours n 
il  refusa  de  remplir  aucunes  fonctions  civiles  ou  militaires. 
Après  la  seconde  restauration,  il  fut  nonmié  candidat  à  la 
chambre  des  députés  par  l'arrondissement  de  Sarlat  (Dor- 
dogne).  Il  fut  aussi  chargé  du  licenciement  du  9*  régiment 
de  chasseurs  à  cheval.  En  1816,  il  fut  nommé  inspecteur- 
général  de  cavalerie  et  employé  en  celte  qualité  dans  la  10* 
division  militaire.  En  1818,  on  le  choi.<9it  pour  être  l'un  des 
membres  de  la  commission  chargée  d'organiser  le  système 
de  défense  de  la  France.  En  1819,  il  eut  Tinsprctiou-géné- 
rale  de  la  cavalerie  dans  la  i3*  division  militaire.  On  le  trou- 
ve compris ,  en  1822,  dans  le  tableau  àt^  lienten  ânls-géné- 
raux  disponibles.  {EtaU  militaires  y  Moniteur^  n^inalex  ifu 
temps.) 


DES  GENERÀra   FRANÇAIS.  lag 

FOY  (MazimilieD-Sébastien ,  comte) ,  iieutenant'gtTiérai, 
■aqait  à  Ham,  en  Picardie,  le  3  février  1775.  Il  entrai  en 
fnlité  d^aiipiraot,  dans  le  corps  royal  d'artillerie ,  à  l'école 
delà  Fère ,  le  1"  novembre  1790  ;  devint  élève  sous-lieute- 
■ant  d*artiUerie ,  le  1*'  mars  1793,  et  passa  lieutenant  en 
seeood  au  régiment  d'artillerie  à  pied ,  le  1*'  novembre  sui- 
vant. D  fit  en  cette  qualité  la  campagne  de  179a,  dans 
ramée  da  Nord,  commandée  par  le  général  Dumourier. 
Après  la  retraite  de  la  Belgique,  Il  fut  nommé ,  le  i5  avril 
1793»  capitaine  dans  la  la'  compagnie  d'artillerie  à  cheval, 
èMit  il  devint  capitaine-commandant,  le  1*' septembre  sui- 
fSDt.  Il  fit,  avec  cette  compagnie,  les  campagnes  de  1793 
et  17949  dans  l'armée  commandée  successivement  par  les 
généraux  en  chef  Oampierre ,  Custines,  Bouchard ,  Jourdan 
et  Piohegru.  Traduit  au  tribunal  révolutionnaire  du  repré^ 
seniant  du  peuple  Joseph  Le  bon,  dans  le  mois  de  juin  1 794, 
il  dut  sa  mise  en  liberté  à  la  révolution  du  9  thermidor  an 
a  (a^îoîiiet  1794)9  ^^  ^^la  prendre  alors  le  commandement 
de  la  5*  compagnie  du  a*  régiment  d'artillerie  à  cheval ,  qui 
servait  à  Tannée  de  la  Moselle.  Il  fit  avec  cette  compa- 
gnie les  campagnes  de  1796,  179601  1797,  et  se  distin- 
gua  au  passage  du  Lech.  Il  se  trouva,  le  i3  août  1796,  au 
combat  de  Kamlach ,  où  sa  compagnie,  ainsi  que  le  4*  ré- 
gimeal  de  dragons,  marchèrent,  sous  les^ordres  immédiats 
do  général  Abatucci ,  à  la  poursuite  du  corps  des  émigrés 
commandé  par  le  prince  deCondé.  A  l'assaut  de  la  tèle  du 
pont  de  Honingue  par  les  Autrichiens ,  dans  la  nuit  du  5o 
novembre  an  i**  décembre  1797»  les  grenadiers  hongrois 
ayant  escaladé  la  demi-lune  avancée ,  l'infanterie  française 
se  retira;  le  capitaine  Foy,  qui  ne  pouvait  plus  faire  di- 
riger le  feu  de  ses  pièces  sur  les  ennemis,  déjà  maîtres  des 
fossés,  fit  allumer  des  obus  et  les  fit  rouler  dansées  fossés^ 
qui  se  trouvaient  remplis  d'Autrichiens.  Cette  action  hardie 
fit  échouer  Tescalade,  et  la  demi-lune  ne  fut  abandonnée 
que  lorsque  l'ennemi,  très- supérieur  en  nombre^  y  fut  en- 
tré par  la  gorge.  Au  passage  du  Rhin,  à  Diersheim,  le  tii 
avril  1797 ,  le  capitaine  Foy  porta ,  de  son  propre  mouve- 
ment, sa  compagnie  d'artillerie  légère  dans  une  lie  du  Rhin, 

Yl.  '7 


i3o  IlICnOirNAIRE  hmtoriqui* 

à  loo  toises  du  rWage  enaerni,  et  attira  aiosi  sur  lui  le  feu 
de  la  mousqueterie  et  de  TartiUerie  des  Autrichiens,  aux* 
quels  il  fit  oepeodant  éprouver  de  grandes  pertes  eu  hom* 
oies  et  en  chevaux.  Cette  diversion  favorisa  rembarque- 
ment des  troupes  françaises,  leur  passage,  et  leur  établis- 
sement sur  la  rive  gauche  du  fleuve.  Le  capitaine  Foy  fut 
très -grièvement  blessé  dans  cette  affaire,  à  la  suite  de  la-^ 
quelle  il  fui  nommé  chef  d'escadron  au  a*  régiment  d*ar- 
Ulleric  à  cheval,  le  a3  du  même  mois  de  fuin.  Il  servit,  en 
1798,  avec  son  régiment,  à  Tarmée  d'Angleterre  »  et  vint» 
à  la  fin  de  la  même  année ,  faire  la  campagne  de  Suisse , 
ious  les  ordres  du  général  Schauenbourg.  Il  servit,  en  1799, 
&  l'armée  du  Da  nube ,  sous  les  ordres  du  général  Masséna, 
et  fit  la  campagne  en  Suisse,  lu  passage  de  la'Limath ,  le 
a5  septembre^  le  chef  d'escadron  Foy,  qui  commandait 
l'artillerie  de  la  division  Lorges,  reçut,  avec  9  pièces  de 
canon ,  une  charge  de  3000  chevaux  russes.  Sous  le  sabre 
de  l'ennemi,  il  fit  tirer  à  mitraille  sans  discontinuer, 
et  fut  dépassé  de  plus  de  900  toises  dans  la  mêlée  ;  mais , 
par  sa  fermeté  et  ses  bonnes  manœuvres,  il  parvint  à 
sau  ver  ses  pièces,  après  avoir  fait  un  carnage  horrible  des  Rus- 
ses, qui  avaient  voulu  empêcher  le  débarquement  des  trou- 
pes françaises.  Les  dispositions  qu'il  avait  faites,  et  la  maniè- 
re habile  dont  il  avait  placé  plusieurs  batteries  contribuèrent 
beaucoup  au  succès  de  oette  journée.  Nommé  adjudant-gé- 
néral chef  de  brigade ,  il  fit  en  cette  qualité  le  commence* 
ment  de  la  campagne  de  1 800  à  l'armée  du  Rhin.  Il  marcha 
ensuite  avec  le  corps  d'armée  aux  ordres  du  général  Mon- 
cey,  qui  traversa  la  Suisse  pour  aller  joindre  l'armée  d'Ita- 
lie vers  Marengo.  Il  commanda,  comme  adjudant-général , 
une  brigade  d'infanterie  d'élite  formant  l'avant-garde  de 
l'armée  d'Italie ,  en  1801,  et  remporta,  à  la  tête  de  cette 
brigade ,  un  avantage  considérable  sur  les  troupes  autri- 
chiennes à  Péri,  à  l'entrée  du  Tyrol.  Après  la  paix  d'Amiens, 
il  rejoignit  le  5*  régiment  d'artillerie  à  cheval,  dont  il  avait 
été  nommé  colonel.  En  i8o5,  il  fut  chargé  du  commande- 
ment des  batteries  flottantes  destinées  à  la  défense  des  cAies 
de  la  16*  division  militaire,  et  fut  nommé  membre  de  la  Lé- 


.DU   GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  l3l 

gîoa-d'Honneur,  le  i"  décembre.  Il  fut  employé  comme 
diefd*état-majord*artillerieaucamp  d*Ulrechl,  en  1804, 
elobtiDl,  le  14  iuin  de  la  même  année,  la  croix  d'officier 
de  la  LégioD-d'Honneur.  Il  fit,  comme  colonel  d'artillerie, 
licam|Migae  de  i8o5,  en  Allemagne  et  en  Autriche,  au  a* 
eorpa de  la  grande-armée.  Il  commanda,  en  1806,  Tartil- 
Icrîe  du  corps  d'armée  stationné  dans  le  Frioul.  Au  com< 
meocemeat  de  1807,  ^^  colonel  Foy  fut  envoyé  en  Turquie, 
pour  y  commander  un  corps  de  1  aoo  canonuiers  que  Napo- 
léon Baooaparte  prétait  au  sultan  Sélim,  pour  les  employer 
contre  les  Russes  et  les  Anglais.  Les  canonniers  revinrent 
lor  leurs  pas,  par  suite  d'une  révolution  survenue  dans 
l'empire  ottoman  ;  mais  le  colonel  Foy  continuai  sa  route , 
et  servit  avec  quelques  officiers  français  dans  l'armée  tur- 
que >  chargée  de  la  défense  des  Dardanelles^  A  la  fin  de  1 807, 
il  passa  à  l'armée  de  Portugal.  Chargé  par  le  général  Junot , 
commandant  en  chef  de  cette  armée,  de  l'inspection^géné- 
raJe  des  Ibrta  et  places  de  guerre  du  royaume  de  Portugal , 
le  colonel  Foy  donna  dans  cette  mission  de  nouvelles  preu- 
ves du  sèle  et  de  la  capacité  que  déjà  il  avait  déployés  en 
d'autres  occasions.  Employé  à  l'armée  du  Portugal ,  en 
1808,  il  y  eut  le  commandement  de  rartillerîe  de  la  division 
de  réserve.  Il  commanda  cette  artillerie  et  celle  de  la  divi- 
sion Lolson  à  la  bataille  de  Vimeiro ,  le  ai  août;  contribua 
ifondroyer  les  lignes  et  le  centre  de  l'armée  ennemie,  et 
fat  blessé  pendant  l'action.  Devenu  général  de  brigade ,  il 
fol  employé  à  la  même  armée ,  eu  1809,  sous  les  ordres  du 
maréchal  Soult,  et  se  trouva ,  au  mois  de  mars,  à  la  bataille 
et  à  Tattaque  d'Opporto.  Chargé ,  le  27  mars,  par  le  maré- 
chal d'aller  sommer  l'évéque  d*Opporto  de  faire  ouvrir  les 
portes  de  cette  ville,  le  général  Foy  faillit*  perdre  la  vie  en 
•liant  remplir  cette  mission.  Les  milices  portugaises,  après 
l'avoir  horriblement  maltraité  et  l'avoir  dépouillé  de  tous 
tes  vêtements,  le  jetèrent  dans  un  cachot,  d'où  il  ne  par- 
vint à  s'échapper  que  le  lendemain ,  au  moment  où  les  Fran- 
çais attaquèrent  la  ville.  Il  continua  de  commander  une 
brigade  à  la  même  armée,  jusqu'au  29  novembre  1810,  é- 
poque  à  laquelle  il  fut  promu  au  grade  de  général  de  divi- 


l32  DICTIONHAIEE   HISTORIQUE, 

sioii.  En  mars  1811,  il  fut  envoyé  co  France  par  le  maré- 
chal Maftséna,  prince  d*£«8ling,  pour  y  apporter  à  l'em|ie- 
reur  Napoléon  dea  rapports  sur  la  situation  de  i*armée  de 
Portugal  :  il  arriva  à  Paris,  le  a6.  Étant  retourné  à  cette  ar- 
mée, il  y  commanda  en  qualité  de  général  de  division,  et 
se  distingua  dans  plusieurs  occasions.  Il  combattit,  le  aa 
juillet ,  à  la  bataille  de  Salamanque  ou  des  ArapUes  (1),  où 
il  commanda  la  droite ,  composée  de  la  i**  division  d*infan- 
terie  et  d*un  corps  de  catalerie.  Il  fit  tous  les  efforts  poMi- 
blés  pour  arrêter,  ou  au  moins  pour  ralentir  le  mouvement 
d*attaque  des  Anglais  ;  et  sa  division ,  formée  en  colonnes 
par  bataillons ,  essuya,  avec  une  intrépidité  et  une  conte- 
nance héroïques,  et  jusqu'à  une  heure  après  le  coucher  du 
soleil ,  des  charges  de  cavalerie  et  des  feur  exécutés  à  brûle 
pourpoint.  Après  la  perte  de  la  bataille ,  le  général  Foy  fit 
avec  sa  division  Tarrière-garde  de  Tarmée,  et  repoussa  vi- 
goureusement toutes  les  attaques  faites  par  Tennemiy  quoi» 
que  sa  marche  et  ses  mouvements  fussent  continuellemeni 
entravés  par  5ooo  blessés  ou  traînards  qui  se  trouvaient  à 
Tarrière-garde.  La  bonne  contenance  de  cette  arrière-garde 
et  Tobscurité  de  la  nuit  obligèrent  enfin  les  Anglo  -  Portu* 
gais  de  renoncer  à  poursuivre  l'armée  française,  qui  repas- 
sa la  Tormès.  Le  maréchal  duc  de  Raguse,  en  rendant 
compte  au  ministre  de  la  guerre  de  l'affaire  des  jérapUes , 
dit,  dans  son  rapport  du  la  juillet  1813,  «  que  le  général 
»  Foy  et  'sa  division  y  ont  mérité  les  plus  grands  éloges.  » 
Pendant  la  retraite  de  Parmée  de  Portugal,  le  général  Glau- 
zel ,  qui  la  commandait  depuis  que  le  duc  de  Raguse  avait 
été  blessé  à  la  bataille  des  Arapiles,  envoya,  le  10  août,  le 
général  Foy  au  secours  d*Astorga,  qu'il  savdit  être  alors 
entouré  et  menacé  par  un  corps  de  ia,ooo  Galiciens;  mais 
cette  place,  dont  la  garnison  était  forte  de  laoo  hommes, 
avait  ouvert  ses  portes  la  veille  du  jour  où  le  général  Foy 
put  arriver  pour  la  délivrer.  Le  général  Foy,  à  la  tète  de  la 


(1)  La  perte  de  la  bataille  des  ArapUa  fut  le  premier  liguai  du  d4- 
tlia  dei  armées  françaifei  en  Espagne. 


.DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  l33 

{"division  derarmée,  poussa,  le  26  septembre ,  une  rer 
cofanaiisance  sur  Posa,  où  il  détruisit  un  bataillon  espa- 
gnoL  Le  ai  octobre  suivant,  en  se  dirigeant  avec  a  divisions 
sur  Villahos  f  il  fit  une  centaine  de  prisonniers  «  s*enipara 
de  a  canons  du  calibre  de  dix-buit  et  d'ane  vingtaine  de  voi- 
tures d*ariillerie  que  l'ennemi  s'était  hâté  de  briser.  L'ar- 
mée française 9  réunie ,  le  aa  octobre  9  entre  Burgos  et  San- 
liaoes ,  reprît  Toffensive  et  marcha ,  dès  le  lendemain  9  à 
la  poursuite  de  l'armée  Anglo- Portugaise.  Le  général  Foy 
coollnoa  à  commander  la  droite  de  l'armée  française,  et  se 
porta ,  le  a4  f  sur  Palencia ,  occupée  par  des  troupes  an- 
glaises et  quelques  corps  galiciens.  A  la  première  somma- 
tion qu'il  fit  faire  9  les  anglo-espagnols  répondirent  qu'ils 
ouvriraient  leurs  portes,  si  le  général  Foy  se  présentait  lui- 
même.  Celui-ci  envoya  un  de  ses  aides-de-camp,  précédé 
d'an  trompette;  mais ,  égarés  par  le  profond  sentiment  de 
haine  qui  les  animait,  les  Galiciens  laissèrent  approcher 
le  parlementaire  et  firent' sur  lui,  à  bout  portant,  une  dé- 
charge de  mousqueterie  qui  ne  blessa  cependant  que  le 
cheval  du  trompette.  Indigné  de  cette  perfidie ,  le  géné- 
ral Foy  fit  enfoncer  à  coups  de  hache  les  barricades,  s'em- 
para delà  ville,  et  fit  poursuivre  les  Anglo-Espagnols,  qui 
éprouvèrent  une  perte  assez  considérable.  Il  se  rendit  maî- 
tre, le  aSy  de  Sîmancaz,  d'où  il  chassa  a  bataillons  de  la 
légion  allemande  et  le  régiment  de  Brunswick-Oels.  Il 
opéra  le  passage  de  Duero  à  Tordesillas ,  le  ag  du  même 
mois  (i).  Il  partit,  le  aa  décembre,  de  Benavente  avec 


(1)  Le  poDt  de  Tordesillas  avait  été  rompu  par  renDemi,  qui,  au 
moyeo  d'an  poste  établi  dans  une  tour  élevée  sur  la  partie  de  ce  pont 
do  côté  des  Angio- Portugais,  rendait  très-difficiles  et  fort  dangereoz  les 
travaux  «pie  les  Français  avaient  à  faire  pour  rétablir  ce  pont  :  1 1  offi- 
ciers et  40  âoot-officiers  et  soldats ,  tant  de  la  division  Foy  que  du  corps 
des  tapeurs  du  génie ,  s'offrirent  pour  passer  le  Duero  à  la  nage.  Proté- 
gés par  l'artillerie  et  ayant  réuni  leurs  armes  et  leurs  gibernes  sur  une 
Mpèce  de  radeau,  ils  se  jettent  dans  le  Duero,  parviennent  au  bord  op- 
posé, après  avoir  essuyé  une  vive  fusillade,  combattent  nus,  enlèvent 
la  tour,  et  font  1 1  prisonniers.  Cette  audacieuse  entreprise  eut  tout  le 
succès  désirable,  et  l'ennemi,  quoique  trèa-supérieur  en  nombre,  se 


i34  DicTioiniAims  historique 

une  brigade  de  dragons  ei  2  bataillons  d'infanterie ,  et  se 
porta  sur  Astorga,  où  les  ennemis  aTaient  une  compagnie 
de  mineurs  qui  travaillaient  à  détruire  les  fortifications  àm 
cette  place.  Prévoyant  que  ces  mineum  se  sauveraient  à 
son  approche ,  il  leur  fit  couper  la  retraite  par  sa  cavalerie^ 
et  fit  prisonniers  6  officiers  et  go  hommes.  Le  1*  janvier 
iSiS)  il  envoya  un  détachement  contre  plusieurs  cavaliers 
de  la  bande  de  Marquines,  qu*il  savait  être  établis  dans  I0 
village  de  la  Uota-de-Toro ,  où  Ton  prit  un  officier,  i3 
hommes  et  aa  chevaux.  Détaché  dans  la  Biscaye  avec  1 
divisions,  il  résolut  de  faire  le  siège  de  Gastro-Urdlales; 
fit  bloquer  cette  place ,  le  4  mal  »  «1  **ci^  empara  par  as- 
saut 9  le  1 1  du  même  mois.  Il  mit  en  déroute  les  bandes 
de  Mina ,  de  Longa  et  autres  chefs  qui  infestaient  la  pro- 
vince de  Biscaye.  Après  la  perte  de  la  bataille  de  Tittoria 
par  les  Français ,  le  a  1  juin  ^  le  général  Foy  se  hâta  de  réu- 
nir à  Bégara  uooo  hommes ,  tant  de  ses  divisions  que  des 
troupes  restées  sans  direction  par  suite  de  cette  bataille. 
Il  battit  avec  une  partie  de  ces  forces  les  corps  espagnols 
qui  formaient  la  gauche  de  l'armée  ennemie.  Il  marcha 
sur  Tolosa  s  où  il  arriva  en  même  temps  que  le  général  an« 
glaîs  Graham ,  qui  s'avançait  pour  lui  couper  la  retraite» 
Après  s'être  défendu  quelque  temps  dans  cette  ville,  dont 
il  avait  fait  barricader  les  rues,  et  avoir  fait  payer  cher  aux 
Anglais  l'occupation  de  Tolosa,    le  général  Foy  réussît 
à  effectuer  sa  retraite  sur  Irun  ,  dont  il  fit  sauter  le  pont  ; 
puis  il  entra  sur  le  territoire  français,  après  avoir  renforcé 
la  garnison  de  Saint -Sébastien,  et  sans  avoir  laissé  un 
homme ,  un  canon,  un  fusil  au  pouvoir  de  rennemi.  L'ar- 
mée française  d'Espagne  ayant  repris  l'offensive,  au  mois 
de  juillet  i8i5,  sous  les  ordres  du  maréchal  duc  de  Dal- 
matie ,  le  général  Foy  y  fut  employé  à  l'aile  gauche.  Posté 
dans  la  vallée  d'Offès ,  il  reçut  ordre  d'attaquer  rennemi 


mit  en  pleine  retraite ,  à  l'approche  des  intrépides  Français,  qni  venaient 
de  braver  les  rigueurs  du  froid  et  les  dangers  de  la  traversM  d'une  ri- 
vière très-large  et  très-profonde. 


•DES  6ÉNÉEAUX   FRANÇAIS.  l35 

^Bidarray,  afin  de  faire  diversion  :  cette  opération  eut 
na  plein  succès.  Le  général  Foy  culbuta  les  troupes  en- 
MBÛes,  franchit  les  Pyrénées^   pénétra  jusqu'à  Maya, 
lépandit  Talanne  sur  les  divers  points  qui  servaient  d*ap- 
pn  à  la  droite  des  Anglo-Portugais,  et  se  replia  ensuite, 
ei— irnant  des  prisonniers,  des  bagages  et  des  troupeaux 
caplorés  à  TennemL  II  se  distingua  de  nouveau  aux  affui- 
lessor  la  Nlve  et  à  la  bataille  de  Saint-Pierre-d*Irube,  du 
9  an  i3  décembre.  Il  oorabattit  avec  la  plus  grande  valeur 
à  la  bataille  d^Orthec,  le  37  février  1814*  et  y  reçut  une 
qui  d*abord  fut  jug'^e  mortelle.  En  juin  de  la  mé* 
année  18149  après  la  restauration  du  trône  des  Bour- 
bons, Il  fut  nommé  inspecteur-général  chargé  de  Torga- 
BisatioD  de  Tinfanterle  dans  la  14*  division  militaire.  Sous 
le  rè^ne  de  Napoléon  Buona  parte ,  le  général  Foy  avait  été 
créé  comte  d*enipire,  et  il  avait  reçu  la  décoration  de  com- 
mandant de  la  Légîon-d'Honneur ,  le  9  janvier  18 13.  S.  M. 
Lonis  2FIII  le  nomma  chevalier  de  Tordre  royal  et  mi- 
litaire de  Saint-Louis,  le  8  juillet  1814,  et  grand -ofiicier 
de  Tordre  rqyal  de  la  Légion-d*Honneur ,  le  29  du  même 
■sois.  En  18 15,  pendant  les  cent  fours,  il  commanda  une 
^vision  d^infanterie  dans  Tarmée  de  Napoléon  Ruonapar- 
te,  et  se  tronva  aux  batailles  de  Ligny  et  de  Waterloo  :  il 
fat  blessé  à  cette  dernière  (1).  En  1818  et  1819,  il  a  rem- 
pli les  fonctions  d'Inspecteur  d'infanterie  dans  les  16"  et  a* 
divisions  militaires.  En   1819,  il  a  été  élu  membre  de  la 
ehanibre  des  députés  par  le  département  de  TAisne.  On  le 
trouve  compris^  en  1822,  dans  le  tableau  des  lieutenants- 
fénéraaz  diqmniblcs.  {Etats  miiit.,  Monit,  y  ann,  du  temps.) 

M  FRANCE  (François  davphin),  commandant  d'armée, 
fils  dn  roi  FsAifçois  P%  naquit  le  28  février  iSit'.  Il  servit 
d'otage,  ainsi  que  son  frère  Henri,  pour  la  délivrance  de 
François  I*",  fait  prisonnier  à  la  bataille  de  Pavie,  le  24  fé- 


(ij  Celte  blesflure  était  U  i5«  qu*il  recevait  à  l'enoemi  depuis  son  rn- 
tréc  au  ter  lice. 


i!*^- 


Jl  .••  "^ 


u'iÔ  DICTIONKÀIBE  HISTORIQUr 

vrier  i5a5 ,  et  qui  était  retenu  eo  Espagne  par  TEmpereuf 
Charle«-Quînt.  Les  deux  jeunes  princes  restèrent  ainsi  en 
otage  depuis  le  mois  de  mars  i526,  jusqu*au  mois  de  juin 
i53o.  Le  dauphin  fut  nommé  gouverneur  de  Normandie, 
à  la  mort  du  comte  de  Maulevrier,  par  provbions  du  8  août 
i5ai,  enregistrées  au  parlement  de  Rouen,  le  i5  novembre 
suivant.  Il  fit  son  entrée  dans  la  ville  de  Rouen,  le  4  aoûtf 
et  fut  reçu  au  parlement  de  cette  même  ville ,  le  19  février 
i532.  Nommé  pour  commander  Farmée  du  Dauphiné,  par 
pouvoir  du  3  juin  16369  il  se  rendit  à  Valence,  où  il  fut  at- 
taqué d*iine  maladie  aiguë,  .qui  l'emporta  en  moins  de 
quatre  jours.  Toute  la  France,  en  deuil  de  ce  jeune  prince 
orné  des  plus  belles  qualités ,  crut  qu'il  avait  été  empoison- 
né ,  et  les  soupçons  se  portèrent  sur  Catherine  de  Médicis, 
épouse  de  Henri  frère  de  François,  ou  sur  Charles- Quint. 
Un  comte  italien,  nommé  Sébastien  Montecuculli ,  fut  ar- 
rêté, et  interrogé  à  Lyon.  Il  déclara  qu*à  Tinstigation  d*An- 
toine  de  Lève,  et  de  Ferdinand  de  Gonzague  (1),  généraux 
de  Tempereur,  il  avait  empoisonné  le  jeune  prince,  en 
mêlant  de  Tarsenic  dans  sa  bojsson.  Montecuculli  fut  tiré  à 
quatre  chevaux.  {Chronologie  militaire  j  tom,  /,  pag,  184» 
Histoire  de  France  par  Anquetil,  tom.  IF'.) 

DE  FRANCE  (Henri),  monseigneur  le  Dauphin,  corn-- 
mandant  d'armée.  Il  était  fils  du  roi  François  I*%  et  frère 
puîné  du  précédent.  Il  naquit  À  Saint-Germain -en -La  je, 
le5i  mars  1 5 19,  porta  d'abord  le  nom  de  duc  d'Orléans  (2), 


(1)  t  La  mémoire  de  Ferdinand  de  Gonzague,  dit  Aoquetil  dans  sod 

•  Histoire  de  France,  tcm,  IV,  pa§,  356 1  n'est  pas  restée  entachée  du 
»  soupçon  ;  mais  ceHe  d'Antoine  de  Lève  n'en  doit  pas  être  eiempte ,  si 

•  l'on  croit  ce  qui  se  lit  de  loi  dans  un  récit  abrégé  de  sa  vie.  >  —  •  Entre- 
»  tenant  un  jour  l'empereur  des  affaires  d'Italie ,  il  osa  lui  proposer  de  se 
■  défaire  ,  par  des  assassinats,  de  tous  les  princes  qui  avaient  des  posses* 

•  sions  dans  ce  pays.  —  Eh!  que  dùviendraii  wnon  dme?  lui  dit  Charles- 
•Quint.  —  yout  avez  une  dme?  repartit  Lève,  ahandannez  i'enipire,  • 

(a)  N'étant  encore  que  duc  d'Orléans,  il  fut  conduit  en  Espagne  com- 
me otage  de  François  !•',  son  père,  fait  prisonnier  à  la  bataille  d«  Pa?ic. 


•  DBS  GÛriftÀUX    FRANÇAIS.  1 37 

dtmil  daopUn  de  France ,  à  la  mort  de  son  frère  atné,  le 
ie*a0Al  i536y  et  parvint  an  trône  de  France  sous  le  nom 
àt  Htmri  11^  le  5i  mare  1547.  ^  accompagna  François  T' 
■■  père  à  la  oampagne  de  1 536  y  et  joignit  au  camp  d'Avi- 
gMB  9  Pamiée  commandée  par  le  maréchal  de  Montmo- 
icaey.  U  eut  le  gouvernement  de  Normandie  vacant  par  la 
mort  do  danpbin  ton  frère  atné  ,  par  provisions  du  10  no- 
icmbre  de  la  même  année,  regislrées  au  parlement  de 
Booen,  le  aa  mars  i537  *  '^  conserva  ce  gouvernement  jus- 
qn*â  son  avènement  à  la  couronne.  Nommé  pour  comman- 
der rannée  de  Picardie  et  d'Artois  par  pouvoir  donné  à 
Fontainebleau,  le  i5  juin  i537,  il  eut  sous  lui  le  maréchal 
de  Montinorenoy.  Il  empêcha  alors  les  ennemis  de  prendre 
Téfouanne,  et  n*eut  point  d'autres  succès  à  cause  de  la 
trêve  qui  fut  conclue ,  le  5o  juillet,  pour  la  Picardie  et  les 
Paye-ïaa.  Les  dégâts  que  les  Espagnols  avaient  faits  en  Italie 
ayant  oU%é  le  roi  d'envoyer  dans  ce  paysTarmée  de  Picar- 
die et  d*Artoi9,  M.  le  Dauphin  fut  nommé  pour  la  comman- 
der, par  pouvoir  donné  à  Lyon ,  le  8  octobre  iSS^.  Illforça 
le  Pas-de-Suie,  prit  la  ville  et  le  château  de  Veillane,  fit 
lever  le  blocus  de  Pignerol,  et  s'empara  de  Montcnlier  ainsi 
que  de  plusieurs  autres  petits  forts.  Ces  conquêtes  obligè- 
rent les  ennemis  de  conclure,  pour  rilalie,  une  trêve  qui 
fut  signée,  le  16  novembre  :  elle  devait  finir,  le  aa  février 
suivant,  alais  on  la  prolongea  pour  plusieurs  années.  Mgr. 
le  daopUn  fut  déclaré  commandant  dans  les  provinces  de 
Bresse,  l>auphiné,  Lyonnais,  Provence  et  autres  en-deçà  du 
Rhône,  par  pouvoir  donné  à  Ligny,  le  10  juillet  i54a.  En 
vertu  decepouvoir,  il  commanda  l'armée  du  Roussillon,  et 
cotreprit le  siège  de  Perpignan,  qu'il  fut  obligé  de  lever.  En 
1545  il  oonunanda  l'armée  de  Picardie  et  de  Flandre,  et 
s'empara  du  château  d'Aimeries,  qu'il  6t  raser.  Il  fut  fait      , 
lieutenant-général  par  tout  le  royaume,  par  pouvoir  donné       "  :^ 
à  Saint-Maur->les-Fossés,  le  ii  juillet  i5449  et  commanda  ' 

en  cette  qualité  l'armée  de  Hainaut.  Il  ne  put  secourir  la 
ville  de  Boulogne,  qui  se  rendit  trop  t6t;  mais  il  en  surprit 
la  basse- ville,  qu'il  ne  put  conserver,  parcequeTaix,  colo- 
ael-général  de  l'infanterie,  y  ayant  été  blessé,  ses  troupes 
f  I.  iS 


l3^  DICTIOiniAlRE  HI8T0RIQVE. 

prirent  la  fuite.  Le  Dauphio  sucoéda  à  François  I**  aiMi 
père»  le  3i  mars  i547'  li  fut  blessé  mortellement^ 
Montgoidméfy,  capitaine  de  la  compagnie  Âcossaise  de  sfh 
gardes ,  dans  un  tournoi  donné  à  Paris,  rue  Saint-Antoine* 
le  3o  juin  iSSg,  à  Toccaslon  des  mariages  de  sa  AUe  et  de 
sa  sœur.  Il  mourut  des  suites  de  celte  blessure,  le  le  îuiUet 
suivant  I  dans  la  4i*  année  de  son  âge,  et  la  i3*  de  son  lé^ 
gne.  (i)  {Qironologic  militaire,  tom,  /,  pag,  188;  Hittoifê 
tirs  Grands^OfficUrt  de  la  Couronne,  le  Pténdent  Hénautf 
le  Père  Daniel  ;  Histoire  de  France  par  Aw^uetii,  Biogra^ 
phie  universciit  ancienne  et  moderne^  tom,- XX,  pag.  85.) 

•■  FRANCS  (Alcxandrc^Édouard),  duc  d^Amfoa,  com^ 
mandant  d'armée ,  et  fils  du  précédent,  naquit  le  19  sep* 
tembre  1 5Si.  On  hii  donna  au  baptême  les  boom  d*Alexan* 
dre- Edouard,  et  à  la  confirmation  eeloi  àfi Henri,  qu*il  a 
toujours  porté  depuis.  Il  fut  d*abord  connu  sous  le  nom 
de  comte  du  Maine ,  et  prit  celui  de  duc  d*Anioo ,  le  8  fé- 
vrier i5()6.  Il  fut  élu  roi  de  Pologne ,  le  9  mai  \^ji ,  et 
devint  roi  de  France,  sous  le  nom  de  Henri III,  le  3o  mai 
i574*  Il  servit,  en  i563,  au  siège  du  Havre-de-Gràcef  sous 
le  roi  et  le  connétable  de  Montmorency.  Charles  IX,  son 
frère,  lui  donna  pour  apanage  les  duchés  d*Aniou  et  de 
Boorbonnais,  le  oomté  de  Forez  et  la  seigneurie  de  Seooa- 
chaux,  par  lettres  datées  de  Moulins,  le  8  février  i586, 
regi&trées  au  parlement  de  Paris,  le  ai  mars  aaivant,  et  dès 
ce  iour  Henri  prit  le  titre  de  duo  d* Anjou.  Après  là  mort 


(1)  Ileori  II  excellait  dans  lea  joutet  «  et  était  jalons  d'j  «MBtrer  aon 
adrewe.  11  tortail  du  tournoi  arec  les  booneuit  du  conbatt  lonqa'il  fit 
deuv  lancvf  qui  restaient  suspendues  sans  avoir  ëté  employées.  H  en 
prit  un^,  et  ordonna  à  Montgomméry  de  s*armer  de  Paotre.  Mootgom-' 
■Mry  rètiata  d'abord,  pak  il  Init  pnr  obéir  an  roi.  Le  premier  choc  en- 
tre ica  combattants  l«t  terrible,  et  Bloiit((amméry  j  rompit  aa  lance. 
Par  une  imprudence  que  la  cbaleur  de  TactiOQ  exptiqoc ,  îl  oublia  do 
jeter  le  tronçon  brise  qui  hii  restait  dans  la  main,  et  le  roi  en  fnt  frappé 
avec  tant  de  fbrce,  que  la  visière  de  son  casque  se  levant,  laissa  un  pas- 
aage  au  bois  de  la  la»ce,  qui  crera  Paeîl  droit  du  pri»oe  et  pénétra  dans 
lalétc. 


DU  GENERAUX   FEJllfÇAIS.  i5^ 

4ttoanéUibl€  dé  Montmorency,  le  roi  déclara  le  duo  d*AD- 
ittfliaiileiiaiit-géuéral  da  royaame,  par  pouvoir  donné  à 
ffarliy  to  1%  moteakbtt  1667,  registre  au  parlemenlde  Paris, 
Il  17  daoïêflM  OMris.  En  vertu  de  ce  pouvoir,  le  duo  d*An- 

Ics  armées  jusqu^à  Tépoque  du  siège  de  la 
,  «a  1578  :  son  quarUer*général  fut  aMÎgné  à  Ne- 
Dca  partit,  le  id  décembre  i567,  et  entra,  le  i5, 
[oalereua ,  que  le  prince  de  Condé  venait  d'aban- 
r.  Coudé  fut  alors  suivi  de  si  près,  dans  sa  retraite 
fOrChâlom  eu  Champagne 9  qu'on  lui  tua,  le  a6,  Soo 
hemaet»  dasM  les  environs  de  cette  ville.  L*armée  du  due 
Malmi  pttaa  la  Marne,  lé  8  janvier  i508,  et  revint  sous 
Pftria,  le  ig  février  :  la  paix  que  négociait  alors  la  reine- 
■èvtfal  coaclnoy  le  1 5 mars,  et  publiée  à  Paris,  le  a3. 
Les  II  ■■Mis  ajaot  recommencé  dans  la  même  année  1 568, 
latea  d*ABicni  eonduisit ,  le  3o  ocidbre,  son  armée  à  Or- 
léans. Il  arrivai  GhAtelleraut ,  le  3  novembre;  fil  jeter, 
ao-dcssoos  de  nette  ville,  un  pool  de  bateaux  sur  la  rivière 
ds  Vienne*  et  se  retrancha,  le  10,  au  faubourg  de  Jase- 
anilL  Le  prince  de  Condé ,  qui  commandait  les  religion- 
aaaea,  cnmpait  de  l'autre  côté  de  la  Vienne,  et  le  village 
éi  Pampvou  se  trouvait  entre  les  deux  camps,  et  à  une 
diBim»ce  égale  de  Ten  et  de  Tautre.  Les  généraux  des  deux 
partis  désirant  également  de  s'emparer  de  ce  village, 
penry  Inférieur  nvant-garde,  on  s'en  disputa  roccupaiion 
psndani  ploaieun  heures  ;  mais  il  resta  enfin  au  pouvoir 
ées  hogoenda.  Cenx-oî,  fiers  de  l'avantage  qu'ils  venaient 
de  rempertn,  poursuivirent  les  chevau-légers  de  l'armée 
royale  qui  se  retiraient  ;  mais  600  lanciers  détachés  de 
l'arniëe  oallMlique  les  firent  reculer  à  leur  tour.  Les  reli- 
gionnnlreiy  très  «inférieurs  en  forces  à  leurs  adversaires, 
^adoesèffenl  aveo  tant  d'art  à  une  colline,  près  du  villace 
ée  PanapieQ  »  ei  couvrirent  leur  cavalerie  avec  une  telle 
aéseme ,  que  l'armée  catholique  ^  persuadée  que  celle  des 
hagœnota  élait  tout  entière  sur  ce  point,  manqua  l'oc- 
cisîon  de  tetnpre  la  ligne  du  prince  de  Coudé  et  de  l'obliger 
il  se  retirer.  Bientôt  après ,  Condé  et  l'amiral  de  Colignj 
pamreni  avec  tentes  leurs  troupes.  Le  dnc  d'Anjou ,  qui 


l/|0  DICTIOSTNAIRE   HISTOBIQUE 

iravait  avec  lui  que  son  avaot-garde,  la  fit  retirer  ioseo* 
siblemeot  auprès  d'un  graud  bois  où  il  la  rangea  eo  orditt. 
I(  fit  éteindre  les  premiers  feux,  et  plaça  les  arquebunei» 
bien  loin  les  uns  des  autres.,  couverts  par  les  arbres ,  en 
sorte  qu*à  leur  tour  les  capitaines  huguenots  y  fureni 
trompés ,  et  crurent  voir  toute  Tarflàée  it>yale  ett  ba* 
taille  ;  et ,  comme  le  four  était  alors  sur  son  dédia ,  ils 
remirent  Tattaque  au  lendemain.  Pour  continuer  &  donner 
le  change  aux  calvinistes,  le  duc  d*Àniou  fit  battre  tous  les 
tambours  à  la  manière  des  Suisses  jusqu'à  minuit.  Il  fil 
aussi  {eter  des  mèches  allumées  dans  les  bois  et  sur  les 
buissons,  pour  imiter  les  feux  d*un  camp,  et  après  toutes 
ces  précautions  prises,  il  effectiia  sa  retraite  en  silence,  et  re- 
gagna heureusement  le  camp  de  Jaseneuil.  Le  i8,'les  calvi^ 
uistes  marchèrent  à  Poitiers.  Les  catholiques  se  portèrent  à 
Blirebeau,  qu'ils  prirent  d*assaut,  le  1 1  décembre  :  îlsy  firent 
main  basse  sur  la  garnison.  Le  duc  d'Anjoli  ayant  campé 
près  de  Loudun,  le  i5,  les  calvinistes,  pour  venir  au  se- 
cours de  cette  place,  abandonnèrent. le  siège  de  Sanmur, 
Les  deux  armées  restèrent  en  bataille,  le  17;  mais  le  froid 
excessif  qu'il  faisait  alors  obligea  le  duc  d'An|ou  de  décam* 
per,  le  19,  de  devant  Loudun.  Il  marcha,  le  25  îanvier 
i5(i(j«  de  C binon  à  Ttle  Bouchard  ,  entra  en  Angoumois, 
le  18  février,  et  le  a  1 ,  dans  Verteuil.  Il  prit  Russec  et  Mesle, 
et  attaqua ,  le  9  mars,  la  ville  de  Ghàteauneuf ,  sur  la  Cha- 
rente, qui  se  rendit.  Le  pont  sur  la  Charente  était  alors 
rompu  <,  et  comme  les  calvinistes  prétendaient  disputer  le 
passage  de  cette  rivière,  le  duc  d'Anjou  s'avança,  le  11, 
vers  Cognac^  en  longeant  la  rivière.  L'amiral  de  Coligny , 
après  avoir  posté  des  détachements  de  cavalerie  à  tous  les 
gués,  s'éloigna  d'une  lieue,  et  mena  son  avant-garde  à 
llassac  :  le  prince  de  Condé  était  alors  à  Jarnac  avec  le 
corps  de  bataille.  Le  duc  d'Anjou  feignit  de  chercher  on  lieu 
propre  à  passer  la  rivière ,  et  de  vouloir  foreer  les  gardes 
calvinistes  ;  mais  la  résistance  que  celles-ci  lui  opposèrent 
l'obligea  de  continuer  sa  marche  jusqu'à  la  fin  du  four. 
Sachant  que  l'amiral  était  retourné  à  Bassac ,  le  duo  d*An- 
jou  reprit  promptement  le  chemin  de  Chàteauoeuf  9  où  il 


DES  GÉNÉRAUX  EE1NÇAI8.  l4l 

pan  la  rivière»  Uot  sur  les  ponts  que  Ton  aTalt  rétablis, 
ifÊt  fur  on  poDl  de  bateaux  oonstniil  depuis  qu'il  était 
parti.  Il  rangée  son  armée  en  bataille,  le  i3,  et  il  était 
ééià  pleiB^oar  que  les  redettes  eoDemies  ignoraient  encore 
ce  %m  te  panait  à  Tamiée  catholique.   L*anilral  fut  ao 
déseifeftr  d^aroir  été.  trompé  par  les  manœuvres  du  duo 
d'Aaioii^  et  0  se  fit»  contre  son  inclination ,  dans  la  né- 
rfwifé  de  eomlMittre  :  c'était  où  le   duc  d'Anjou  avait 
veoia   rcaiener.    Le  duc   d'Aniou  fit  d'abord   avancer 
9A  cavalerie  légère,  qui  chargeant  les  ennemte  en  queue, 
fctarda  leur  marche.  Coligni,  faisant  halte,  comman- 
de ft  deux  de  ses  capitaines  de  soutenir  le  choc  des  che- 
faa*légere  du  duo  d'Anjou ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  passé  un 
lico  qu'il  montra  à  sa  troupe ,  et  qui  était  environné  d'eau 
ci  eoopé  de  fiiiiés.  Il  espérait  pouvoir  se  maintenir  dans 
cet  endroit  insqn'à  rarrivée  du  prince  de  Gondé,  auquel  il 
avait  donné  avis  du  péril  extrême  dans  lequel  il  se  trouvait; 
mais  les  eatholiqnee  serrant  bientôt  de  près  les  deux  capi- 
taines eaivinlstes,  les  firent  prisonniers  après  avoir  mis  leur, 
tioope  en  folie.  Le  doc  d'Anjou,  auquel  ce  premier  succès 
mnUait  promellre  la  victoire,  se  prépara  à  combattre,  et 
de  leur  c^Vté  les  huguenots,  quoiqtie  surpris,  se  disposèrent 
à  se  défendre  avec  vigueur.  Le  choc  fut  des  plus  rudes;  et 
l'avant  «garde  des  calvinistes,  toute  composé  de  noblesse, 
fut  mise  en  déroute  après  un  combat  très-opiniâtre  :  leur 
arrière  -  garde  montra  la  même  intrépidité,  et  eut  le 
même  sort.  Fendant  l'action,  le  prince  de  Condé  combattit 
pittsieun  fois  contre  l'escadron  du  duc  d'Anjou.  Ce  jeune 
prince  aesalHit  plusieurs  fois  Condé,  et  le  poussa  hors  des 
rangs,  noals  Condé  se' remit  toujours  en  ordre.  Enfin  poussé 
et  pressé  de  tontes  parts  par  les  catholiques  victorieux,  ac- 
cablé par  le  nombre ,  Condé  fut  obligé  de  se  rendre  :  il  fut 
cependant  toé  d'un  coup  de  pistolet  par  Montesquieu,  ca- 
pitaine des  gardes  du  duc  d* Anjou.  Dans  cette  bataille,  dite 
de  famac,  les  calvinistes  perdirent  ;oo  hommes,  tons 
lentitohommes  et  cavaliers  de  réputation.  Le  duc  d'Anjou 
poursuivit  les  fuyards  et  entra  le  mémo  soir  dans  Jamac 
H  partit  de  celte  ville ,  le  1 5  mars ,  avec  son  armée  i  dans  le 


l4ll  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE^ 

dtrssi'îii  d*eiilcver  raniîral  quis'étail  réfugié  à  Cognac  ;  mail 
Coligni  avait  pris»  dès  le  four  précédent,  ka  route  de  laBo- 
chelle ,  et  ayant  élé  renforcé  par  les  lUitres  et  les  Lani- 
queuelsdu  duc  de  Deus-PonU,  il  s'était  emparé  du  petit 
Limoge.  Le  duc  d'Anfou  força  ramiral  d'abandonner  ea 
poste  9  le  suivit  et  le  joignit  le  aS.  Par  sa  jonction  avec  les 
Allemands,  Tamiral,  qui  se  trouvait  alors  avoir  des  troupes 
supérieures  en  nombre  à  celles  du  duc  d'Anjou,  défit  près 
de  la  Roche-Abeille  2  régiments  de  l'armée  catholique  qui 
avaient  voulu,  contre  les  ordres  du  duo  d'Anjou ,  camper 
dans  un  poste  avancé  où  ils  étaient  hors  d'état  d'Atro  ae- 
courus.  Ce  combat  fut  sanglant  :  les  catholiques  y  perdi« 
reiil  25  capitaines  et  près  de  400  bommea  :  la  perle  y  fut 
à  pen  près  égale  du  côté  des  calvinistes.  Le  duc  d!AD|on 
jeta ,  le  22  juillet,  un  secours  considérable  daos  Poitiers 
pour  obliger  l'amiral  à  en  lever  le  siège.  Leroîlul  donna  le 
duché  d'Auvergne,  par  lettres  du  17  août.  Il  assiégea  Gbè- 
telleraulti  le  7  septembre.  Les  calvinistes  ayant  levé  le  aie* 
ge  de  Poitiers ,  le  8  ,  le  duc  d*Ao  jou  repassa  la  Creuse  au 
port  de  Piles,  et  ravitailla  Poitiers.  Les  denz anaées  a^éUnt 
rencontcéesà  Montcontour,le  3  octobre,  le  due  d'Anjou  rao^ 
porta  sur  les  calvinistes  one  victoire  complète.  Pendant 
l'action,  il  se  trouva  toujours  au  plus  fort  delà  mêlée,  essuya 
la  décharge  de  cent  arquebusiers  à  cheval,  qui  abattirent 
plusieurs  de  ceux  qui  entouraient  sa  personne,  et  eut  aon 
cheval  tué  cous  lui.  Il  se  saisît  de  Parthenay,  assiégea  en- 
suite 8aint-Jean-d'Augely,  sous  les  ordres  du  roi,  qui  viol 
en  personne,  et  prit  oette  ville  par  composition,  le  s  dé- 
cembre. La  paix  fut  signée  avec  les  huguonots,  au  mois 
d'août  1757.  Le  duo  d*Anjou  obtint  du  roi  la  comté  de  la 
Marche,  par  lettres  du  mois  de  septembre  suivant.  La 
guerre  de  religion  ayant  recommencé,  en  1^75,  le  duo 
d* Anjou  se  rendit  au  camp  devant  la  Rochelle  y  dont  il  for- 
ma le  siège.  11  fit  donner  cinq  ahsauts  Ji  cette  place;  mais 
sans  pouvoir  réussir  à  remporter.  En  visitant  nn  jour  les 
travaux  entre  la  place  et  le  camp,  il  essuya  deux  coupa  de 
fauconucau ,  dont  Tun  Talteignit  au  cou  ,  aux  maina  et  à 
la  cuisse ,  et  il  ne  fut  garanti  des  effets  du  second  que  par 


DES  génûàux  fbahçais.  i43 

lêitnmenBûni  de  de  Vins,  un  de  ses  favoris  j  qui  se  jeta 
cafevMl  du  prifloe»  et  reçut  le  coup  daos  restomac.  La 
fsii  fat  bile  aveo  les  Rocbelaisy  le  ^5  iuio,  et  le  duc  d*Aii- 
is«  letmirBa  alors  à  Paris.  Il  avait  appris  »  dès  le  17  du 
■tee  noia  f  aoo  élection  au  trône  de  Pologne ,  faite  à  Var- 
•aile,  le  g  «ai  (1).  Il  partît  donc  de  Paris,  le  la  novom- 
hn  (s)  y  arriva  eo  Pologne,  au  mois  de  janvier  1 574 ,  et  fut 
cooraaDéâ  Cracovle,  le  1 5  février  suivant.  Ayant  reçulanou« 
vêle  de  la  mort  de  Charies  IX,  son  frère,  il  quitta  la  Pologne 
daula  ouit  du  18  au  19  juin  de  la  même  année  1.57/},  itr- 
rirai  LjODy  le  6 septembre,  et  fut  sacré  à  Aeims,  Je  «5 
itfrier  iS^S.  Les  Ustorieus  contemporains,  et  ceux  i|ui 
depuis  ae  scKit  occupés  deThistoire  de  France,  ont  faitcon* 
aallre  toulet  les  particularités  du  règne  de  flenri  III ,  le 
evadère  de  ce  prince  (3),  aA  qualités  et  ses  faiblesses,  la 
guerre  i|u*il  eut  à  soutenir  contre  les  étrangers,  contre  ses 
proprea  MijeCa  ei.  contre  Henri  IV,  et  enfin  Tempire  que 
les  Gulsca  exercèrent  dans  l'état  comme  chefs  de  la  ligue. 
Tjclimedeafureundufanatisme,  Henri  III  fut  assassiné  dans 
meampdoâaint-CJaud,  près  Paris,  le  i*'août  1589,  par 
Iscfoea  CléOBeot,  jeune  religieux  de  Tordre  des  jacobins, 
fmîe  frappa  d*uo  coup  de  couteau  dans  le  bas- ventre  (4). 


(1}  Le  doe  d'Anjou,  dereau  rai  de  France,  sous  le  nom  de  Hen- 
B on, créa,  vm  la  Ga  de  1578»  Tord/e  du  Saint-Esprit,  en  mémoire 
i   Petite  élcetîoD,  et  de  ce  qu'ensuite  il  était  parvenu  à  la  couronne  de 
'   FaMC  le  {oorie  h  Pentecôte. 

(1)  Llualdrim  des  Cramd$-Offt£iêr$ iU  ia  Couromms  s'est  trompé,  en 
ImianT  à  ce  d^rt  la  date  du  18  septembre.  Une  lettre  écrite  par  le 
fwaa  paricncat  dt  Pari«,  le  la  novembre ,  annonce  que  le  nouveau 
loi  ée  Folagnc  est  parti  le  même  jour  pour  se  rendre  dans  ses  états. 

(3)  Anqoelii,  dana  son  Niiioire  dé  France,  tom,  F,  ffoif,  aSi^it 
fee,  «aclDO  Pcafrit  du  temps,  Henri,  écrivant  de  Pologne  à  la  belle 
»lwéc  dc-BisaS'QiAteau-Neaf  et  à  la  princcMC  de  Coadé,  qu'il  aimait, 
■finit  4a  Mng  de  K>n  doigt,  et  que  Souvraj  rouvrait  et  fermait  ia  pi- 
*f*R  à  BCiarr  ^0*11  fallait  remplir  la  plume.  ■ 

'\\  Henri  retira  lui  même  le  rouleau  de  sa  blessure,  et  en  franpa  GIc 


*?> 


]44  DICTIONNAIRE  HISTOEIQCK 

Henri  III  mourul  dès  le  leodemaio  des  loites  de  cette  Un- 
suret  dans  la  39*  année  de  son  âge  et  la  iG'de  son  règneti)- 
Henri  de  Bourbon,  roi  de  Navarre  lui  succéda  sons  le  non 
de Heri  lY •  (Chronologie  mUàaire^  tom,  /,  pag*  a36 ;  iejprl- 
siderU  Hinauit ,  le  Père  Daniel ,  Histoire  miiiiaire  des  Sui$^ 
ses  f  la  Popeltnière,  Davila,  mémoires  du  temps  f  Histoire 
de  France  par  AnqueiUj  tom .  fy  Biographie  universelle  ;  an" 
cienne  et  moderne ,  tom.  XX,  pag.  89.)  • 

DE  FRANGE  (François),  fluc  d'Alençon ,  pois  duc  d'An- 
jou, commandant  d'armée.  Il  élait  fiU  de  Henri  H  et  de 
Catherine  de  Médlcis ,  et  frère  des  rois  Fran^Jiois  II,  Char- 
les  IX  et  Henri  III.  Il  naquit  le  18  mars  1554»  fut  d*abord 
appelé  Hercules,  puis  François  duc  d*Alciiçon,  depab 
1 566  jusqu^en  1 5^6 ,  époque  &  laquelle  il  prit  le  litre  de  due 
d* Anjou.  Il  accompagna  son  frèire  le  duc  d'Aujoa,  depuis 
Henri  III,  au  siège  de  la  Rochelle,  en  iS^S.  Dès  Tannée 
1674»  1^  ^^^  d*Alençon,  livré  à  de  mauvais  oonseib,  pensait 
déjà  à  se  joindre  aux  calvinistes  (a).  Le  doc  d*AlençoB 
mécontent  de  la  Saint-Rarthélemy,  et  qui,  d'ailleurs,  avait 
rintention  d'être  commandant  des  années- et  Ueutenant- 
général  du  royaume ,  comme  son  frère  le  dnc  d*A)Oii  Tavait 


ment,  qui  fat  aoisilôt  massacre  ptr  les  coortiMos  avec  DoetcDe  npidi- 
té ,  qu'on  ne  put  pas  coootitre  par  quels  ordres  le  aieartrier  avait  agL 

(1)  Anqaetil»  rapportant  les  paroles  de  Cheveriney  Pon  dctmimstres 
les  plus  afBdës  de  Henri  III ,  dit  :  t  Que  ce  piinee  n*avAit  paia  le  Joge- 

•  ment  bon  ;  qu'il  sentait  mieux  qu'il  ne  pensait  ;  qu'il  avait  trop  bonne 

•  opinion  de  sa  suffisance  ;  qu'il  méprisait  les  conseib  des  autres  9  et  qnt 
■ses  voluptés  le  firent  mépriser.  •  Henri  III  était  fort  brave  «  mais  su- 
jet i  rebuter,  et  ne  supportant  volontiers  de  b  guerre  que  le  mooMSt 
de  Faction.  {JnqutiUg  tom.  F,  jtag.  %^i  et  393.) 

«Jr*  (a)  Le  duc  d'Âlençon  manifestait  hautement  pour  ràmiral  de  GolîgiiJ 

une  estime  dont  Catherine  de  Médicis  lui  fit  souvent  des  reprocbcs. 
Après  la  fin  tragique  de  ramii;pl ,  le  duc  d'Alcnçon  oontinoa  à  fiôe  pa- 
raître les  mêmes  sentiments  d'afi'cction,  et  s'attacha  par  ce  mojen  bcnt- 
coup  des  anciens  partisans  de  Colignj. 


DES   oiNÊRAUX   FRANÇAIS.  14^ 

&,  se  mit  à  Ja  télé  d^un  parti,  ou  plutôt  d'uue  cabale- 
1^  prit  le  nom  de  politiques  ou  mal-conterUs ^  parmi  les- 
léU  figuraiept  le  roi  de  Navarre  et  le  prince  de  Condé  y  - 
ors  «elenus  malgré  eux  à  la  cour  de  Charles  IX.  Le  duo* 
'AleoçoQ  fut  arrêté,  ainsi  que  le  roi  de  Navarre,  et  conduit 
a  cbâleaQ  de  Vincennes,  où  on  lui  donna  des  gardes. 
lenri  m,  à  son  avènement  à  la  couronne»  le  mit  en  liberté 
Laos  la  même  anné  i574*  Leduc  d'Alençon,  toujours  chef 
le  la  cabale  des  maUconlenis^  s*échappa  de  la  cour  le  i5 
iepteiiibre  iS^S,  et  gagna  le  Poitou,  où  il  fut  bientét  joint 
par  an  grand  nombre  de  séditieux,  tant  catholiques  que 
polealants.   Le  prince  de  Condé  lui  amena  ao,ooo  Aile-. 
nandaaoos  le^ordres  de  Jean  Casimir  j  fils  de  Téleûteur  Pa- . 
lalio.   Cependant  Catherine  de  Médicis  s'étaut  abouchée 
•fwslo  ilncd'Atençon  son  fils»  il  y  eut  des  conférences  pen- 
4anlle  mois  d'octobre  et  de  novembre,  à  Champigoysur 
TèdOf  et  CD  y  convint  enfin  d*uoe  trêve  de  six  mois,  mais 
i  de»  conditions  ^très-dures  pour  le  roi  :  elle  fut  publiée  ,  le 
a3  décembre.  Au  commencement  de  mars  1676,  le  duc 
i*Alençon  fit  la  jonction  de  ses  troupes  avec  le  prince  de 
Gondé  et  les  Allemands  proche  de  Vichy.   Le  prince  de . 
Goodé  loi  céda  le  commandement  de  cette  armée,  forte 
de  3o,ooo  hommes;  Le  duc  d'Alençon,   pour  lequel  un 
semblable  commandement  était  un  fardeau  trop  pesant  ,* 
envoya  à  la  cour  des  députés  pour  exposer  ses  griefs  et 
cens  de  ses  confédérés.  La  reine-mêre  vint  le  trouver  à . 
«ne  lieoe  de  Sens ,  où  la  paix  fut  conclue.  On  donna,  en 
conségoence,  à  Paris,  au  mois  de  mai,  un  édit  de  pacifica- 
tion très-favorable  aux  calvinistes.  Par  lettres  du  même 
■MMi  de  mai ,  on  ajouta  à  Tapanage  du  duc  d*Alençon  les 
dMhéi  de  Touraine ,  d*Anjou  et  de  Berry.  Il  prit  alors  le 
WÊim  de  doc  d* Anjou.  La  guerre  civile  ayant  recommencé, 
lednc  d'Anfou  fut  nommé  lieulenant*général  comman- 
dant les  armées  du  roi  en  Berry  et  en  Auvergne,  parpou- 
Yoir  do  1"  avril  1677.  Agissant  alors  contre  les  huguenots, 
dont  il  avait  été  le  chef  dans  la  guerre  précédente,  il  prit 
enr  eox  la  Charité-sur-LoIre  et  Issoire,  en  Auvergne.  Cet- 
te dernière  ville^  qui  s'était  rendue  à  discrétion,  le  1  a  juin, 

n.  19 


"% 


l46  DKnOWfAIBE  HISTOmiQUE 

ftil  pillée.  Ambert  té  rendit  saot  résistance.  En  iSyèf  les 
Flamands,  ayant  résolu  de  seconer  le  ioog  des  Espagnols , 
envoyèrent  au  roi  de  France  des  députés  pour  lui  deman- 
der des  secours;  mais  Henri  III  «  alors  occupé  de  la  guer* 
re  civile  qui  se  faisait  dans  son  royaume,  refusa  d'accéder 
aux  propositions  des  Hollandais.  Le  duc  d*An}ou  leur  fit 
offrir,  sous  main,  ses  senrices,  qui  furent  acceptés*  Ce 
prince  était  alors  presque  gardé  à  vue  ;  mais  il  parvint  ce- 
pendant à  tromper  ses  gardes  (i)  et  à  gagner  tes  Pays- 
Bas.  Il  arriva  &  Mons ,  au  mois  de  juillet ,  et  traita  avec  les 
états,  qui  lui  décernèrent  le  tilre  de  défenseur  de  la  liberté 
belgique.  Il  repassa  aussitôt  en  France,  et,  avec  la  per- 
mission du  roi,  qui  avait  alors  consenti  k  son  eipédition , 
il  y  assembla  des  troupes  qu'il  conduisit  en  Haioaut.  Il 
s'empara  de  Binche,  le  7  octobre,  après  deux  assauts  et 
trelse  iours  de  siège,  et  il  se  mit  en  possearion  de  la  place 
de  Maubeuge  :  là  se  bornèrent  ses  conquêtes.  Il  s*était  flat- 
té de  se  faire  une  souveraineté  dans  la  Fbaidre,  mais  il 
éprouva  des  diScoltés  qui  portèrent  son  ambition  vers  un 
autre  objet,  et  dès  lors  il  conçut  le  dessein  d'épouser  la 
reine  Élisabetb  d'Angleterre.  Il  revint  k  Paris,  en  iSy^  et 
le  voâ ,  ainsi  que  la  reine ,  lui  ayant  promb  de  seconder  ses 
voes,  il  passa  en  Angleterre ,  et  y  vit  ilisabeth ,  qui  le  flat- 
te de  l'espérance  de  Tépouser.  En  1 58o ,  le  due  d* Anjou 
oflrii  au  roi  d'engager  le  roi  de  Navarre  à  terminer  la  guer- 
re civile.  Son  dessein ,  en  cas  de  réussite,  était  d*em|Joyer 
à  son  entreprise  sur  les  Pays-Bas  les  troupes  que  le  toi  oc- 
cupait alors  dans  les  provinces.  Le  duc  d*Anîou  se  rendit 
en  Guienne  auprès  du  roi  de  Navarre,  avec  lequel  il  né- 
gocia, au  ebâteau  de  Fiez,  près  de  Bergerac,  un  tralléqui 
fut  signé  le  96  novembre,  et  que  Henri  UI  ratifia  le  a6 
décembre.  En  i58i,  les  états  de  Hollande  défittèrent  la 
souveraineté  des  Pays-Bas  au  duc  d'Anjou,  qui  faeccpta. 


(1)  11  dctoendit  iTec  iid«  échelle  de  soie  ptr  noe  feoétradi  Loa^ie, 
Ail  eoiid«ît  per  Bnity  d'AsiboÎM,  son  fiiTori,  à  Pabbeje  Seint^crmaii^ 
^s4  il  kOfftit  de  Paiie  par  on  troQ  fibiiquë  m  SMtfs  ds  IsviDtii 


.    DES  GENERAUX    PEÀNÇAtt.  l47 

H  obUifea  le  dao  de  Parme,  qui  fabail  alors  le  siège  de 
(fMDbfai,  de  le  lever  le  18  août.  Il  fil  sermeot,  le  20 ,  de 
proléger  celte  ville ,  et  de  la  gouverner  selon  ses  privilèges. 
Le  SI,  U  cbéissa  les  ennemis  d'Arleux  et  de  rÉcluse.  Quel** 
^pies  foors  après ,  le  Gateau-Gambrésis  se  rendit  k  disorè* 
lion.  Il  retourna  en  Angleterre  pour  7  conclure,  avec  la 
reine  Aiisabelli,  son  mariage ,  qui  avait  ètè  négocié  par  la 
cour  de  France.  Gette  princesse,  qui  voulait  alors  se  liguer 
avec  la  France,  vint  au-devaot  du  duc  d'Anjou  {usqu*à 
Caatorbérj,  et  donna  au  prince  un  anneau  comme  gage 
de  sa  M;  asals  bientèt  après,  elle  8*en  repentit,  et  rompit 
le  mariage.  Le  dac  d'Anîou  quitta  TAngleterre,  revint  aux 
Pajs-Baa,  fat  élu  solennellement  souverain  de  ce  pays,  en 
féirrier  i56%,  et  couronné  duo  de  BrabanI,  le  ig  février 
iSSa.  Menldt  après,  il  fut  aussi  couronné,  à  Gand,  com- 
te de  Flandres,  ftevétu  de  ces  beaux  titrés,  le  duc  d* Anjou 
D*ea  vojail  pas  moins  avec  beaucoup  d'impatience  Tan* 
torilë  et  les  finances  entre  les  mains  du  prince  d*Orange, 
qoi  s'était  contenté  du  titre  de  lieutenant-général.  Livré  i 
des  conseils  téméraires,  il  voulut  réaliier ,  mais  trop  M , 
le  projet  de  se  soustraire  à  cette  espèce  de  servitude,  et  de 
bise  valoir  ses  droiu  et  sa  dignité.  Pour  arriver  à  son  bot, 
Il  vonlm  se  rendre  maître  de  quelques-unes  des  principe- 
les  vMei  du  pays ,  et  en  conséquence ,  il  ordonna,  en  1 581» 
aox  commandants  français  des  places  de  Dunkerque,  Im* 
gasy  Pendei monde»  Ostende,  Nieuport,  Dixmude  et  TU* 
vporden,  d^  exciter  seorètement  quelque  tumulte,  et, 
eorn  ptélaxie  de  le  réprimer ,  d*assembler  les  compagniee 
frnwçaiees,  el  de  se  rendre  maîtres  des  portes  confiées  è 
la  gûde  de  la  bourgeoisie.  Ce  projet  devait  s'exécuter  en 
mémo  temps  sor  tous  les  poinfis,  le  16  janvier  i58S.  Le  duo 
d*Anion»  qni  s*était  chargé  de  s*emparer  de  la  ville  d*An* 
vers,  marcha  vers  cette  ville  dans  le  dessein  apparent  de 
passer  00  revue  celles  de  ses  troupes  qoi  étaient  postées 
dans  le  voisinage  de  cette  riUe.  Par  son  ordre  les  gens  do 
sa  maison  ayant  fait  main-basse  sur  la  garde  se  sabire^l 
de  rentrée ,  et  aossitét  Soo  cavaliers  accourent  suivis  de 
3ooo  iMosmes  de  pied,  s*emparent  des  perles,  des  rempiM» 


i48  BicnoNNiniE  htstoriqtie  * 

aiust.  que  de  la  bourse ,  et  se  répaodent  dans  la  ville  fOff^ 
piller.  Au  bruil  que  cause  celle  surprise ,  le  prince  d*0- 
range  arme  à  la  hâte  ce  qu*il  peut  réunir  de  gentilshom- 
mes et  de  soldats;  on  tend  les  chaînes  dans  les  rues,  et 
par  toutes  les  fenêtres  les  habitants,  hommes  et  femmes, 
font  feu  sur  les  Français,  ou  les  assomment  à  coups  de 
pierres.  Bientôt  le  duc  d*AnjOu  n*a  plus  que  le  temps  de 
fuir,  et  de  se  retirer  derrière  la  Dyle,  après  avoir  perdu 
95o  gentilshommes,  laoo  soldats  tués,  et  21000  (ails  pri- 
sonniers. L'expédition  avait  également  mal  réussi  à  Os- 
tende  y  Bruges  et  Nieuport,  d*où  les  Français  furent  chassés 
par  les  habitants.  Le  duc  avait  cependant  conservé  Dun- 
kerque,  Dendermonde,  Dixmude  et  Yiiworden  ;  mais  les 
États  jetèrent  une  garnison  dans  le  Sas-de*Gand,  firent 
rompre  Ic^s  levées  de  quelques  rivières,  fermèrent  tous  les 
passages,  et  rendirent  presque  impossible  le  retour  de 
î*armée  du  duc  d'Anjou  en  France.  Ce  ne  fut  qu*à  travers 
une  plaine  immense  d'eau,  et  à  la  faveur  de  mflle  détours, 
que  ce  prince  put  parvenir  à  Ruremonde,  obil  raUia  les 
débris  de  son  j armée,  dont  il  perdit  encore  une  partie  i 
Staemberg.  Ayant  enfin  traité  avec  les  États,  auxquels  il 
remit  Vil worden ,  on  lui  rendit  les  prisonniers  faits  à  An- 
vers ,c  cl  on  lui  laissa  les  chemins  libres.  Il  partit  de  Dun- 
kerque  si|r  la  fin  du  mois  de  juin,  pour  rentrer  en  France, 
et  vint  ensevelir ,  à  Chàteau-Thierrj ,  sa  confusion  et  ses 
regrets.  Il  y  passa  six  mois  dans  une  entière  solitude ,  ne 
pouvant  même  souffrir  la  vue  de  la  reioe ,  sa  mère.  D*abord 
négligé  à  la  cour.parce  qu'il  était  malheureux,  on  finit  par 
le  rechercher  comme  héritier  présomptif  de  la  couronne, 
et. le  duc  de  Guise  l'attira  dans  le  parti  de  la  ligue.  Ce- 
pendant le  duc  d'Anjou  se  déclara  contre  cet  ennemi  de 
sa  maison,  et  contribua  à  ajouter  à  la  haine  du  roi  contre 
les  princes  lorrains.  Attaqué  par  une  sorte  de  phthisie,  la 
violence  de  la  toux  lui 'rompit  une  veine,  et  il  vomit  le 
sang.  Il  mourut  le  10  juin  i584,  à  l'âge  de  29  ans  (i).   Le 


(1)  Le  due  d'AnJon  était ,  dit  Anquelil ,  Tif,  emporté,  torboleat,  mei» 


«DES  GÊNER AinC   FRANÇAIS.  l49 

^leàdîtf  le  99  août  suivant,  une  déclaration  portant 
fémiion  à  la  couronne  de  toutes  les  terres  qu*avait  possé« 
déti  le  duo  d'Anjou ,  et  chacune  d'elles  au  gouvernement 
dont  die  dépendait  avant  sa  distraction.  [Chronologie  mi- 
lâaire,  tom.  I,  pag.  3oa  ;  iie  Thou,  le  président  Hénault, 
Histoire  de  France  j  du  Père  Daniel;  Histoire  des  Grands- 
(yficiers  de  la  Couronne,  Histoire  de  France,  par  An- 
queiii,  tom.Vi  Biographie  universelle,  ancienne  et  mo- 
dente,  iom,  II,  pag.  i85.) 

DB  FRANGE  (Louis)y  appelé  honsbigheub,  ou  le  cbakd 
BAvpH»9  commandant  d'armée,  fils  de  Louis  XIV  et  de 
Marie-Thérèse  d'Autriche,  naquit  à  Fontainebleau^  le  1*' 
novembre  1661.  Il  eut  le  duc  de  Montausier  pour  gouver- 
neur, ei  le  oélèbre  Bossuet  pour  précepteur  (1).  Il  fut  fait 
chevalin  des  ordres  du  roi  en  naissant,  et  ne  fut  reçu  que 
le  1^  janvier  168a.  On  créa,  pour  lui,  la  compagnie  des 
chevaa-légers  Dauphin,  le  a8  janvier  i665;  la  compagnie 
des  geDS-d*armes ,  le  i3  décembre  i665;  le  régiment  Dau- 
phin infanterie ,  le  1 5  juin  1667;  celui  de  Dauphin  cavale- 
rie, le  24  ii^^'*  1668;  celui  de  Dauphin- dragons,  le  14 
Mptembre  1673,  et  enfin  celui  de  Dauphin-Étranger,  lei9 
mars  1674*  Il  assista,  en  cette  dernière  année,  au  siège  de 
Dôle,  que  le  roi  faisait  en  personne.  Au  mois  d*octobre  168 1, 
monseigneur  accompagna  le  roi  son  père  en  Alsace.  Il  le 
inivit  aussi  en  Flandre,  en  16849  lorsque  S.  M.  alla  prendre 


il  arait  peu  de  aïoycnt.  Il  était  d'ailleurs  plein  de  bonoe  foi ,  de  candeur 
et  de  générosité.  Il  aimait  la  gloire  :  cette  passion  Téloigna  souvent  d« 
foo  devoir. 

(1)  C'est  à  ce  prince  que  Tëvèque  de  Meauz  adressa  son  discourt  sur 
l'butoire  nnîvcmelle.  Si  Ton  en  croît  le*  contemporains,  le  grand-dau- 
phin était  d'un  caractère  ionouciant  et  très-inappliqué.  Les  efforts  de  ses 
maîtres  pour  le  porter  à  Tétudc  lui  inspirèrent  le  plus  grand  dégoût 
poor  les  livres.  On  cite  de  lui  cette  anecdote  :  •  Faites-vous  des  thèmes  f 
>diiait-il,  étant  cn'ore  enfant,  à  une  dame  très-malheureuse,  qui  lui 
•  exposait  »es  80uffrance.<<.  —  Non,  monseigneur,  lui  répondit-elle,  —  Eh 
■  bien,  répliqua  le  prince,  vous  n'aves  qu'une  idée  imparfaite  du  mal^ 
•heur,  t 


attaque»  et  expoia  toiifcat  s 
ki9oetobre9ella§araiHNies  fortHle  i** 
aVipara  tm§mlé  êe  Mattheia^  êe  Sfiie,  êe  WmwmH  <t>p> 
panlîeki.  Trèf et  ae  lit  aocoae  féâfiaaca,  ai  F^aMcif  M 
aereoditle  iSMfonbre.  HonnégteéffaidtrtaiBéed'AI- 
kmagiie,  par  pOQToir  ém  a  auiâ  169a,  la  daaphiB  eourrit 
cette  fraolière  et  eipêcfca  lea  caacaaii  êm  Hm  aatteprea- 
dre  :  e*éUit  tout  ce  que  Tm  fMiatt  alon.  Çiméwml  ée  Tar- 
aiéedoHaiaa«l,  parpootoirdQ  i4Maffa  i^giyHaareadil 
■udtfe  de  Mooa,  le  9  avrfl.  Géséral  da  faiwiadtglandfa, 
par  pooToir  du  3o  ami  lâga,  il  mirfgta  la  «flladt  Haaanr, 
la  prit  le  5  iaio^el  aeicaditnatoe  da  fliHiaa,le3oda 
même  aïoia.  Nommé  géoéral  des  aiméca  da  Fluadie  el  da 
la  Meuse,  par  pouvoir  do  i3  mai  1695,  il  ne  fit  1  em  ar- 
fliées  aocooe  opétalioii.  Les  eonemis  s*élaiit  fortifiés  en 
Alsaee ,  il  se  rendît  daos  eette  provioce ,  et  7  prit  le  corn* 
maDdement  de  Tarmée^  parpoo? oir  da  i5  faiii.  Il  paasa  le 
Mecker,  et  marcha  ooutre  le  prince  de  Bade,  qtâ  était 
campé  sons  Heilbronn;  nuis,  ayant  reconna  rimpoasibililé 
d^atlaqoer  les  ennemis  dans  leur  camp ,  et  ne  poavant  las 
attirer  an  combat ,  monseignear  revint  à  Paris,  fers  la  fin 
do  mois  d*août.  Général  de  l'armée  de  Handre ,  par  poa* 
voir  du  a8  avril  1694,  et  ayant  sous  ses  ordres  le  maréchal 
de  Lusemboorg,  il  rompît  tons  les  pr^^ots  da  prince  d*0« 


(1)  €  Mon  (Ut,  ioi  dit  le  roi  à  fon  départ ,  eo  ▼oot  eoToyint 
•der  not  •rméciy  |e  ?out  doone  oocatioa  de  laire  oooBattre  votre  aéritai 
•sUet  le  aMotrerè  toute  l'Barope,  afio  que  qaaad  {e  ▼iméffri  à 
•00  os  f'tpcrçoÎYe  pet  que  le  roi  •oit  mort.  • 


DS6   GfiNEEAUX   FRANÇAIS.  l5l 

\.  Ce  prince  et  le  dac  de  Bavière ,  étant  à  la  tète  de 
l^ooo  hommeSf  se  proposaient  alors  de  surprendre  les 
Iwnpee  françaises  qui  étaient  au  pout  d*Espierres,  de  m*  sai* 
«rde  nos  lignes  et  d'assiéger  Dunkerque  :  la  flotte  qui)» 
■filant  dans  la  Manche,  devait  favoriser  la  conquête  de 
celle  place.  Dans  cette  drconstauce,  monseigneur 9  qui 
n*avail  sons  ses  ordres  que  So^ooo  hommes,  parvint  à  dé- 
Ibner  les  desieins  de  ses  adversaires.  Il  partit  du  camp  de 
it,  prévint  les  alliés,  quoiqu*ils  eussent  déjà  deux 
snr  luiy  fit  faire  à  ses  troupes  quarante  lîpues  en 
quatre  iaote^  passa  cinq  rivières  9  et  parut  sur  rEscaut, 
rarrivée  du  prince  d'Orange.  Ce  dernier  fut  bicutùt 
que  les  détachements  qu'ilavait  envoyés  pour  {eler 
des  ponte  sur  l*Escaat  étaient  attaqués  par  les  Français  » 
et,  surpris  d*one  diligence  qui  tenait  du  prodige,  il  prit  le 
parti  de  relher  ses  pontons.  Monseigneur  ne  commanda 
plne  depais  cette  campagne,  et  se  retira  à  Mendon,  où  il  vé- 
enl  dana  Téloignement  le  plus  absolu  des  affaires.  Il  mou- 
mC  de  la  pellle -vérole,  le  14  avril  1711.  (1)  [Chronologie 
miOtairef  tom.  Ifpag*  SSy;  Biographie  universelle,  ancietmt 
et  moderne^  tom.  XXF,  pag.  75g;  Mémoires  du  Père  d'A" 
^frifpU,  ie  préndeml  Hénaut,  de  Larrey ,  le  continuateur  du 
Kre  Uamel,  Histoire  militaire  de  Louis  XIF'y  par  M,  de 
Quitu^;  Histoire  des  Grands^  Officiers  de  la  Couronne; 
Histoire  de  France^  par  Anquetil ,  tom .  FUI.) 

Ml  FEAUCI  (Louis),  appelé  Mohsbichbub  lb  Daitpbih, 
dac  de  Bourgogne  j  commandant  d'armée  ^  fils  du  Gbàhd 
Dàiwnnry  qoi  précède,  et  petit-fils  de  Louis  XI V,  naquit  le 
6  aaùl  1689.  Il  fut  fait  chevalier  des  Ordree  do  roi ,  le 
mène  Knir,  et  ne  fut  reçu  en  cette  qualité  que  le  22  mai 
1695.  Il  porta  le  nom  de  duc  de  Bourgogne  jusqu'au  14  avril 


(1)  Le  tnlté  de  la  Haje»  conclu  le  16  octobre  1698,  trait  astigoé  m 
giwrf  i1iii[ihin  ane  part  dans  la  succeMioo  de  Charles  II ,  roi  d'Etpagoe. 
Ct  fct  PkUîppe  d*ADJou ,  fon  second  ûls,  qai  fût  app«lé,  en  1699,  à  re- 
eiHièiwieBt  cette  tuccettion. 


l5a  DICTIONNAIRE   HISTORIQOE 

1711,  époque  à  laquelle  il  prit  celui  de  dauphin ,  à  la  mort 
de  ldoNSEi6icEii& ,  sou  père  (1).  Le  rég;iment  de  cavalerie/)'?' 
la  Roche-SuyroD  fut  mis  sous  son  uom ,  par  ordonnance 
du  5  juin  i685.  On  créa  pour  lui  la  compagnie  des  gendar- 
meS)  et  celle  des  chevau- légers  de  Bourgogne,  par  ordon- 
nance du  3o  août  1690.  Nommé,  par  pouvoir  du  i3  août 
1698,  général  en  chef  des  troupes  que  Ton  assembla  au 
camp  de  Coudun ,  près  Compiégne ,  il"eut  sous  lui  le  ma- 
réchal de  Boufflers  :  ce  camp  ne  fut  formé  que  pour  ap- 
prendre au  duc  de  Bourgogne  les  mouvements  et  les  diffé- 
rentes manœuvres  militaires.  Général  de  Tarmée  d'Alle- 
magne, par  pouVoir  du  19  juin  1701 ,  le  maréchal  de  YH- 
leroi  commanda  sous  lui  :  il  ne  se  fit  aucune  expédition 
pendant  cette  campagne.  Le  duc  de  Bourgogne  commanda 


(1)  «  11  naquit  terrible,  dît  Saint-Simon ,  et  dans  aa  première  eofanc^ 

■  fit  trembler.  Dur,  colère,  opiniâtre  à  l'excès  ,  paiaionné  pour  tous  les 

•  plaifirs,  porte  à  la  cruauté,  barbare  en  raillerie,  saisissant  les  ridicu- 

•  les  avec  une  justesse  qui  assommait....  L'esprit,  la  pénétration  brillaient 

■  en  lui  de  toutes  parts.  Ses  réponses  tendaient  toujours  au  juste  et  au 

•  profond,  même  dans  ses  fureurs.  ■  A  l'âge  deseptans, son  éducation  fut 
confiée  i  Fénéion,  son  précepteur,  à  Fleury,  sous-préccpteur,  et  à 
Beauvilliers ,  gouverneur.  De  tels  hommes  étaient  bien  capables  de 
lutter  contre  les  diflBcultés,  et  ils  parvinrent  à  diriger  vers.le  bien  des 
penchants  aussi  dangereux ,  surtout  dans  un  prince  appelé  à  régner.  «  Le 

■  prodige  est ,  ajoute  Saint-Simon  ,  qu'en  très-peu  de  temps  la  dévotion 

•  et  la  grâce  firent  du  jeune  prince  un  autre  homme ,  et  cbangèreot  tant 

■  et  de  si  redoutables  défauts  en  vertus  parfaitement  contraires.  De  cet 

•  abtme  sortit  un  prince  affable,  humain  ,  patient,  modeste  et  austère 

■  pour  soi,  tout  appliqué  à  ses  obligations,  et  les  comprenant  immen- 

•  ses.»  A  l'âge  de  dix  ans,  le  duc  de  Bourgogne  écrivait  élégamment  le 
latin,  et  traduisait  avec  exactitude  les  auteurs  les  plus  difficUes>  A  onze 
ans  il  avait  lu  Tite-Live  tout  entier ,  traduit  les  commentaires  de  César, 
et  commencé  une  traduction  de  Tacite ,  qu'il  acheva  dans  la  suite.  Ce 
fut  pour  l'instruction  de  son  royal  élève  que  Fénéion  conçut  le  plan  de 
TMémaquc;  mais  les  disputes  du  fuiéfûfne  interrompirent  l'exécution 
de  ce  projet,  et  Fénéion  n*acheva  son  ouvrage  que  lorsqu'il  fut  exilé 
dans  son  évécbé  de  Cambrai.  Le  duc  de  Bourgogne  ,  qui  avait  alors 
iSans,  se  jeta  aux  pieds  du  roi  pour  obtenir  la  grâce  de  son  précepteur, 
et  ne  put  réussir.  Fénéion  lui  fît  passer,  par  l'entremise  de  Beauvillierx, 
de  sages  instructions,  dont  le  prince  profita. 


*  BIS   GÉmÊEAUX    FRANÇAIS.  I  55 

^^nnéede  Flandref  par  pouvoir  du  31  avril  17029  ayaot  le 
■aiéchal  de  Boufflerssous  ses  ordres.  Il  poussa,  le  1 1  juin, 
famiée  hollandaise  jusqu^aux  portes  de  Nimègue ,  où  elle 
le  îela  en  détordre,  après  avoir  perdu  1200  hommes  :  le 
ioe  de  Bourfogne  déploya  beaucoup  de  courage  et  de  vi- 
fDear  dans  eette  affaire.  Il  renforça  ensuite  les  garnisons 
Ve  k  Gaeldre  espagnole  f  qui  étaient  menacées  par  le  duc 
fc Mariboroagh  »  arrivé  avec  des  renforts,  et  revint  à  Ver- 
toillet.  En  1705^  il  fut  nommé  général  de  Tarmée  de  Flan- 
dre, pai*  pouvoir  du  11  avril,  devant  avoir  sous  ses  ordres 
Isa  maréchaux  de  Villeroi  et  de  Boufflers;  mais  il  ne  se 
lendil  point  à  cette  armée ,  et  prit,  par  pouvoir  du  4  mai 
loivaot,  le  commandement  de  Tarmée  du  Rhin,  ayant  sous 
lui  le  maréchal  de  Tallart.  Après  avoir  mis  le  Palatinat  à 
contribution,  et  fait  détruire  les  lignes  des  ennemis  du 
e6té  de  Wcissembourg,  il  entreprit  le  siège  de  Vieux*Bri- 
sack  :  le  maréchal  de  Vauban  dirigea  les  attaques  de  ce 
sîége.  La  tranchée  fut  ouverte,  le  25  août;  et  Bri.sack  se 
rendit,  le  6  septembre.  Le  duc  de  B^brgogue  s*était  sou- 
vent fori  exposé  pendant  ce  siège,  en  allant  visiter  les  tra- 
vaux et  donner  ses  ordres.  Après  la  prise  de  Brisack,  il  fut 
rappelé  à  la  cour,  et  remit  le  commandement  de  Tarmée 
au  maréchal  de  Tallart.  Il  ne  servit  point  les  années  sui- 
vantes. II  eut,  par  pouvoir  du  16  août  1707,  le  comman- 
dement des  armées  du  roi  sur  toutes  les  frontières  d*Italie , 
devant  avoir  sous  ses  ordres  les  maréchaux  de  Berwick  et 
de  Tessé  ;  mais  ce  dernier  maréchal  ayant  obligé  les  enne- 
mia  de  lever  le  siège  de  Toulon ,  et  de  se  retirer  en  Piémont, 
le  duc  de  Bourgogne  n'alla  point  prendre  possession  de  son 
commandement.  En  1708,  dans  les  circonstances  les  plus 
diflBiciles,  après  la  bataille  de  Hochsledt  et  celle  de  Turin  , 
il  fut  nommé  généralissime  de  Tarmée  de  Flandre,  par 
pouvoir  du  7  mai  1708,  ayant  sous  lui  le  duc  de  Vendôme 
et  le  maréchal  de  Matignon.  Il  surprit,  le  5  juillet,  la  ville 
deGand,  dans  laquelle  il  avait  des  intelligences;  se  lit  ouviir 
les  portes  de  Bruges ,  et  emporta  Plassendul ,  l'épéc  à  la 
main.  Il  résolut  de  faire  le  siège  d'Oudenarde;  mais  la 
mésintelligence  qui  s^élcva  entre  lui  et  le  duc  de  VcudOint^ 
▼j.  ^«> 


l56  DICTIONNAIRE    I1ISTI.IIIQCF 

roalî«is.  au  moment  où  îU  préparaient  leur  infaviOB 

Champaf^ne.  Pendant  cett«'  expédition,  S.  A.  A.  comi 

au  corpsde  cafalerie  composé  d*émî|(rés.  En  17959 

la  mort  du  roi  Louis  Wl,  le  comte  d*Artoifl  fut  nommât 

par  le  régent  de  France,   son  frère  (aujourd'hui  rai  éê 

France),  lieutenant-général  du  royaume.  11  se  rendiien- 

suite  à  Saint-Pétersbourg,  où  Timpératrice  régnante,  Ci^ 

Iherine  II,  lui  fit  Taccueil  le  pUiii  distingué,  et  lui  piMll 

une  armée  auiiliaire  de  ao,ooo  Russes,  que  le  gouvi 

ment  angUis  promit  de  transporter  et  de  solder.  Ce 

riait    de<ttné   à    aider    les  armées   royales   Tendée 

mais  rhésitalion  du  ministère  an^lai<  fut  telle,  qiM 

dernières  ne  purent  être  secourues,  et  quVIIes  éprouv 

plusieurs   défaites.   A  la  fin  de   179.'!  ,   te  gouvera 

anglais  ayant  assuré  un  traitement  au  comte  d^Artoiftf 

prince  s*cmbarqua,  le  6  juillet  1795,  à  Cuxliaven,  tl 

rendit  à  Londres.  Le  dauphin,   fils  de  Louis  XVI, 

mort  à  Paris,  dans  la  prison  du  Temple,  le  8  juio  i995i 

S.  A.  R.  le  comte  d'Artois  piit  alors  le  nom  de  Mok 

Dans  la  même  année,  S.  A.  R.  8*embarqua,  le  a5  se 

bre.  à  Porlsniouth,  à  bord  du  vaisseau  /c  fiison^ 

d'abord  sur  les  eûtes  de  France,  sous  la  protectioo  d*iHM 

escadre  anglaise,  commandée  par  le  commodorc  Wârca» 

il  vint  aborder  à  Tlle-Dieu,  le  29  du  même  mois.  L^expè* 

dition  était  composée  de  plusieurs  régiments  anglais,  elda 

diflereuts  corps  d'émigrés  français,  et  était  abondamaieat 

pourvue  d'artillerie,  de  chevaux,  d'armes,  de  munltîOBf, 

d'habillemcnr  et  d'argent.  S.  A.  R.  concerta  aussitôt,  afeo 

les  chefs  vendéens,  et  particulièrement  avec  Chanvlle, 

les  moyens  d'opérer  un  débarquement  en  France  ;  et  tout 

était  prêt  pour  l'exécution  de  ce  projet,  lorsque  le  conwil 

anglais,  assemblé  à  bord  de  l'escadre,  décida  que  Texpé- 

dition  resterait  en  observation  devant  TIle-Dieu,  et  que  I9 

débarquement  serait  ajourné.  Cette  étrange  résolution  prise 

par  les  Anglais,  et  qui  faisait  échouer  les  cspéranoee  du 

prince  et  des  Vendéens,  fut  suivie,  deux  mois  après,  do 

départ  de  l'escadre,  et  de  sa  rentrée  dans  les  ports  de  rAn- 

gletcrrc.  A  la  suite  de  cette  expédition,  le  comte  d'Artois 


DKS  GÉNÉRAUX  FRANÇAIS.  l55 

*  im  FRANCE  (Charles-Philippe),  Monsibub,  comte  d*Ar^ 
wbiMf  colonel  ~  général  de  toutes  les  gardes  nationales  de 
Frmtèce,  ainsi  que  des  Suisses  et  Grisons  ^  est  fils  de  Loiiis, 
dauphin  de  France,  et  frère  putné  de  S.  M.  Louis  XTIII. 
n  saquît  à  Versailles  ^  le  9  octobre  1757,  fut  nommé  obe- 
filler  de  la  Toison-d'Or,  en  1761 ,  et  chevalier  de  Tordre 
vAi^aint-Esprit 9  le  1*'  janvier  1771.  Il  fut  pourvu,  dans 
artie  dernière  année,  de  la  charge  de  coloneUgénéral  das 
SoiMes  et  Grisons.  S.  M.  Louis  XVI,  son  frère,  le  créa 
abavalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Au 
m  de  mai  1777  9  il  alla  visiter  les  ports  de  TOuest,  et 
itribua  par  sa  présence  à  encourager  la  marine.  Eo 
septembre  178a,  il  se  rendit,  comme  volontaire,  au  camp 
4e  Aaint-Roch ,  devant  Gibraltar,  visita  tous  les  travaux, 
aBoouragea  les  travailleurs  et  partagea  leurs  dangers  (1). 
n  quitta  ce  camp,  le  i5  octobre  suivant,  et  revint  en 
France.  A  son  retour  à  Versailles,  il  fut  reçu  chevalier  de 
ftaint-Louis.  Dès  le  commencement  de  la  révolution  fran- 
çaise ,  S.  A.  R.  Mgr.  le  comte  d^Artois  se  prononça  contre 
les  novateurs.  Il  donna  le  premier  le  signal  de  Pémigration, 
en  se  rendant,  en  juillet  1789,  avec  sa  famille,  auprès  du 
foi  de  Sardaigne,  son  beau-père.  En  1790,  il  eut,  à  Man- 
loue,  une  entrevue  avec  Tempereiir  d'Autriche  Léopold. 
En  1791 ,  il  se  rendit  à  Worms ,  avec  le  prince  de  Coudé  et 
le  maréchal  de  Broglie  :  ce  qui  détermina  Pémigration  d*un 
grand  nombre  d'officiers  français.  Il  eut,  à  Pilnits,  une 
eonftrence  avec  Tempereur  Léopold  et  le  roi  de  Prusse;  et 
eefut  dans  cette  réunion  que  Ton  jeta  les  bases  de  la  pre- 
ayèin  coalition,  qui  arma  contre  le  nouveau  gouvernement 
de  la-France.  Au  commencement  de  179a,  le  comte  d'Ar- 
tois retotirna  à  la  cour  de  Turin ,  d*oii  il  vin4  joindre  les 


(1)  Le  duc  de  Grillon -MahoQ,  qui  commandait  le  camp  de  Sainl-Roch, 
acconpagoa  le  jeune  prince  dam  la  périlKusc  rcconnaitMnce  quil  fit 
des  batteries  et  des  ouvrap^et  les  plus  arancés ,  et  voulut  modérer  loo 
.  «  A  quoi  servirait  ma  pVésence  ici ,  dit  S.  A.  R. ,  n  je  n'encourt- 
ces  braves  travailleurs,  en  partageant  leurs  dangers r> 


l58  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

chement  de  la  garde  nationale  de  celte  ville.  Il  fut 
mente  par  le  prince  de  Bénévent,  président  du 
ment  provisoire  (  i  ) ,  et  fut  déclaré ,  par  décret  dm 
daté  du  i4  du  même  mois,  lieutenant-général  du 
en  attendant  que  S.  M.  Louis  XVIII  prit  les  réues  éa 
vernement.  Le  roi  étant  entré  à  Paris,  le  5  mal,  8.  A*  ft- 
le  comte  d'Artois  fut  nommé  colonel-général  de  timtÊml^ 
gardes  nationales  de  France.  Par  ordonnance  rojalm^WÊHièt 
du  1 5  du  même  mois,  S.  A.  R.  reprit  le  titre  de  Mlnél- 
général  des  Suisses.  En  iSiS,  pendant  TinvasioD  4s  luo*- 
naparte,  il  suivit  le  roi  à  Gand,  et  revint  eu  Fraaatff  aa 
mois  de  juillet,  avec  Sa  JUajesté,  lors  de  la  seca#lB 
tauration  du  trône  des  Bourbons.  (Etat  tie  la  Fràmee» 
ff^aroquitr,  Paris,  1789,  tom,  /,  pag,  a8o; 
annales  du  temps.) 

DE  FRANCE  (Louîs-Antoine),  Monsbigreur  ,  du€  ^Am^ 
goule  me,  colonel-général  des  cuinussiers  et  des  dr^ÊgmÊv  si 
amiral  de  France,  II  est  fils  atné  de  S.  A.  R.  IImhbvb« 
comte  d^Artois,  et  est  né  à  Versailles,  le  6  août  1775.  Il 
fut  nommé  grand-prieur  de  France,  en  17769  et  ohOTsIier 
de  Tordre  du  Saint-Esprit,  en  1787.  Il  accompagna  le 
prince  son  père  à  Turin,  en  1789,  et  séjourna  pendmt  ploi 
d*un  an  auprès  du  roi  de  Sardaigne,  son  aïeul*  Psadant 
ce  temps,  le  jeune  duc  suivit ,  avec  une  application  et  dos 
succès  remarquables ,  un  cours  théorique  d'artillerin*  Au 
mois  d*aoôt  1792 ,  il  passa  en  Allemagne,  où  il  rnmwandi 
un  carps  d'émigrés.  II  se  rendit  ensuite  à  Édimbouif,  avec 
son  père;  puis  alla  joindre  son  oncle  (alors  Monsnvm»  et 
maintenant  roi  de  France) ,  à  BlancLcnbourg ,  petite  ville 
des  états  de  Brunswick)  et  de  là  à  Mittau,  enCourlande  (a). 


(1)  Le  comte  d'Artois  remercia  le  prince  de  BéDévent  de  os  fse  lai 
et  les  collèguei  avaient  fait  pour  la  France ,  et  ajouta  :  *  Plu»  dediviaoet; 
>la  paii  et  la  France  !  Je  la  revoiâ,  et  rien  n'eit  changé,  si  ce  a'ert  qu'il 
*  y  a  un  Français  de  plus.  • 

(2)  Ce  fut  dam  cette  dernière  ville  qu'il  épousa,  le  10  iuillct  1799» 
kOus  les  auspices  de  Paul  I",  empereur  de  Russie,  Marie -Thérèso- 
Charlotte  de  France,  Madami,  fille  unique  du  roi  Louis  X.YI. 


DES    GENERAUX    FRANÇAIS.  l'jg 

Kb  180Ô9  il  se  rendit  à  Varsovie ,  avec  8.  M.  LouU  XVIII9 
qa*&  aocompagoa  eusuite  en  Russie ,  puis  en  Angleterre. 
Il  ■•'^pitta  la  résidence  de  Uartwelt ,  où  la  famille  royale 
de  FrRAces*était réunir,  qu*au  oiois  de  janvier  18149  épo* 
q/Ê^  k  laquelle  il  se  porta  sur  la  côte  occidentale  de  TEs- 
MMet  au  moment  où  l'armée  anglaise ,  conunandée  par 
If  "ip^allingtoii  y  était  sur  le  point  de  pénétrer  en  France.- 
Leduc  d^Angouiéme,  suivi  de  quelques  sujets  fidèles  à  la 
came  des  Bourbons  ,  arriva  à  Saint-Jean-de-Luz ,  le  a  fé- 
vrier^  et  adressa  de  suite  à  Tarmée  française  une  procla- 
matioB)  pour  rengager  à  quitter  les  drapeaux  de  Napoléon 
laofia|iarte  9  et  à  hc  ranger  sous  Us  bannières  du  petit-fils 
de  Henri  lY.  Au  bout  de  quelques  semaines  9  pendant  les- 
quelles le  concours  des  événements  vint  confondre  les  der- 
oifaes  espérances  de  Buonaparte,  le  duc  d*Angoulème  prit 
la  ffûate  de  Bordeaux ,  précédé  par  une  colonne  anglaise , 
eonmandée  par  le  maréchal  de  Béresford,  et  qui  fit  son 
eDirée  dans  cette  ville,  le  la  mars  (1).  La  déchéance  de 
Mapoléon  Buonaparte  ayant  été  prononcée,  et  le  rappel  des 
Beurbens  sur  le  trône  de  France  en  ayant  été  la  suite  (a), 
le  doc  d*Angouléme  partit  de  Bordeaux ,  le  1 5  mai ,  et  ar- 
riva à  Paris  9  le  27.  S.  M.  Louis  XYIII  Tavail  nommé  co- 
leMd-fénéral  des  cuirassiers  et  dès  dragons,  le  i5  du  même 
aoiiy  et  amiral  de  France,  le  18.  Le  duo  d'Angouléme 
lUa,  en  cette  dernière  qualité ,  visiter  les  ports  de  TOcéan  ,; 
et  partit  à  cet  efiet  de  Paris,  le  21  juin.  Au  mois  de  jan- 
vier 181 5,  le  duc  et  la  duchesse  d*Angouléme  firent  un 
voyage  dans  les  provinces  méridionales  de  la  France,  et 
arrivèrent  à  Bordeaux,  le  6  mars.  Trois  jours  après  leur 
arrivée  dans  cette  ville,  le  duc  d'Angoulème  reçut  de  S.  M. 


(1)  Le  duc  d'Angoulème  répondit  à  la  harangue  que  lui  adressa  M. 
hfmakf  maire  de  Bordeaux  :  «  L'oubli  du  passé,  le  bonheur  pour  l'a- 
■vesir.  •  La  ville  de  Bordeaux  institua  une  fête,  dont  la  célébration  fut 
iiéc  Ml  12  mars,  jour  anniversaire  de  Tcntrëe  du  duc  d'Angoulème  dans 


(1)  A  cette  nouvelle  ,  le  duc  d'Angoulème  s'écria  :  t  Dieu  soit  loue  !  U 
iraoçais  ne  coulera  plus.  » 


l6o  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

l'avis  de  Piovasion  de  Buonaparte  sur  le  territoire  fftoçais^ 
•t  le  roi  lui  donnait  en  même  temps ,  avec  le  titre  délieo- 
lonanl-général ,  les  pouvoirs  les  plus  étendus  pour  repoiu- 
ser  cette  invasion.  Confiant  la  duchesse,  son  époqie,  à  la 
6délité  et  à  Tamour  des  Bordelais ,  le  prince  partit ,  dans 
la  nuit  du  9  au  lo,  pour  se  rendre  à  Ntmes^  à  l'afTet  d*3^ 
opérer  le  rasseoibleaient  d*nne  armée  royale.  En  paaiÉ^hi 
Toulouse  9  il  s*y  concerta  avec  le  général  de  la  Borde  »  goa* 
vcmeur  psir intérim  delà  lo*  division  militaire.  En  arrivant 
à  Nîmes,  le  prince  fut  informé  que  Napoléon  Buonaparte 
était  entré  dans  Lyon.  Ce  fut  à  Nîmes  que  le  duc  d'Allgoa- 
lème  reçut  les  pouvoirs  du  roi ,  qui  lui  conféraient  le  CW- 
vernement  général  des  7%  8%  9%  10*  et  11*  divisions  oill- 
taires.  Le  i5  mars,  il  assembla  un  conseil  de  guerre»  dans 
lequel  on  arrêta  le  mélange  des  troupes  de  ligne  avec  les 
gardes  nationales ,  et  la  formation  de  trois  corps  d^armée , 
qui  devaient  manœuvrer  de  concert  depuis  les  Alpes  fus- 
qo*aox  montagnes  de  T  Auvergne ,  en  remontant  vers  Lyon* 
De  toutes  parts  arrivèrent  alors  des  volontaires  royaux,  ^1 
furent  organisés  promptemeot  en  bataillons,  et  dirigés 
successivement  sur  le  Pont-Saint-Esprit,  lieu  désigné  pour 
leur  rassemblement.  Le  duc  d*AngouIéme,  après  avoir 
donné  tous  ses  soins  à  celfe  organisation ,  qui  dans  les  cir- 
constances où  Ton  se  trouvait  était  sujette  à  des  entraves 
et  à  des  contrariétés  inévitables,  se  rendit,  le  17  mars,  au 
Pont-Saint-Esprit  ;  et,  sur  la  nouvelle  qu*il  y  reçut  que  le 
d^artement  de  la  Drôme  avait  reconnu  Napoléon,  S.  A.  E. 
chargea  le  vicomte  d*£scars,  Tun  de  ses  aides- de-camp  ^ 
d'observer  les  buouapartistes ,  et  d^interrompre  toute  com- 
munication avec  les  pays  quUls  occupaient.  Il  partit  en- 
suite pour  Marseille,  où  il  espérait  trouver  le  noyau  de 
Tannée  active  qu*il  lui  fallait  créer  pour  accomplir  ses 
desseins.  A  peine  fut-il  arrivé  à  Marseille,  que  la  à  i5,ooo 
volontaires  armés  s'offrirent,  pour  servir  sous  ses  ordres. 
Le  duc  se  rendit  à  Toulon,  y  visita  les  arsenaux»  qui  étaient 
assez  mal  pourvus,  et  dirigea  sur  Nîmes  des  armes,  des 
munitions  de  guerre,  et  de  Tartillerie  II  revint  de  nou- 
veau à  Marseille  ,  où  il  organisa  en  peu  de  jours  i5  com- 


DES   6ÊIŒRAUX   FRANÇAIS.  l6l 

MgaiatfriDciies  de  loo  hommes  chacune  ^  et  fonnéen  par 
les  iMiinieâ  qui  avaient  répondu  à  Tappel  adressé  aux  ha- 
kitaoti  des  départements  des  Bouches-du*Ehône  et  du  Var. 
B  confia  au  général  Ernouf  le  commandiftient  do  Taile 
droite  de  Tarmée  royale.  Étant  retourné  à  Mtmes,  où  était 
•OB  quartier  général ,  il  y  reçut ,  par  le  baron  de  VitroUes, 
4lMb  que  le  roi  avait  quitté  la  capitale ,  et  un  ordre  veroal 
de  STM.  qui  lui  donnait  le  titre  de  son  lieutenant-généntl 
dau  le  midi  de  la  France.  Le  même  ordre  prescrirait  aa 
due  d'Aogouléme  rétablissement  d*un  gouvernement  cen- 
tral à  Toulouse  :  ce  furent  MM.  le  lieutenant-général  comte 
de  Damas-Crux  et  M.  le  baron  de  Yjtrolles  que  S.  A.  R. 
eheiait  pour  établir  ce  gouvernement  provisoire.  Le  pre- 
mier se  chargea  de  diriger  les  affaires  militaires  t  ti  le  ia- 
eond  d'organiser  les  autorités  administratives.  Pendant  que 
Tarmée  royale  se  composait,  le  prince  reçut,  par  la  Tole 
de  Turin,  la  déclaration  des  puissances  réunies  au  congrès- 
do  Tienne,  à  la  date  du  i3  mars;  et  il  dut  se  flatter  que  ee 
manifeale ,  dirigé  contre  Napoléon ,  accroîtrait  le  nombre 
et  le  eourage  des  royalistes  du  Midi.  Enfm ,  Tarmée  royale 
fut  formée  «  et  composée  du  i"  corps  ou  aile  droite,  aux 
ordres  du  général  Ernouf,  fort  de  aooo  hommes  de  troupes 
do  ligne,  aSoo  gardes  nationaux  et  4  pièces  de  campagne; 
du  corps  du  centre ,  dirigé  pur  le  duc  d*Angouléme  en  per- 
sonne, formé  du  lo*  régiment  de  ligne*,  d*une  partie  du 
i4*  régiment  de  chasseurs  à  cheval,  de  8  bataillons  incom- 
plet! de  gardes  nationaux,   ce  qui  offrait  au  total  4000 
combaltans    .avec  10  pièces  de  campagne,  dont  4  Mu- 
lemcnt  attelées,   et  a   ohusiers   également  attelés;     du 
troisième  corps  ou  aile  gauche,   aux  ordres  du  général 
Compans,  formé  des  gardes  nationales  deâ  9*  et  10*  divi- 
sions militaires;  et  enfin  d\iiie  colonne  intermédiaire,  aux 
ordres  du  général  A.  G.  Rey,  aussi  composée  de  gardes 
nationaux  des  départements  de  TArdèche  et  de  la  Haule- 
Loire.  Le  prince  avait  <lonné  à  tous  ces  corps  une  destina- 
tion et  des  ordres  de  marche  parfaitement  bien  combinés. 
Snr  cet  entrefaites,  presque  tons  les  régiments  de  ligne  qui 
se  Iroutaieot  dans  Tarmée  royale  commeDcèreat  à  mani- 

n.  s» 


h&w^^ 


t&i  DicnoimAiEE  historique,  r^  . 

fetter  des  dispositions  peu  rassurantes.  Le  prince  ptll  It 
parti  de  les  faire  stationner  à  Avignon,  Nîmes  et  Mi 
lier.  Le  10*  régiment  de  ligne  se  montra  seul  entU 
fidèle  à  la  caifte  des»  Bourbons.  Le  prince  partit  de 
!•  99  mars,  pour  se  rendre  au  Pont-Saint-Esprit, 
Dwnt  d^arriver  quelques  bataillons  et  compagnies  éf 
looiaires  royaux,  le  14*  régiment  de  chasseurs  k  c 
!•  1*'  régiment  étranger.  L^armée  royale  se  mit 
campagne,  et  le  duc  d^Angouléme  vint  joindre  ,  à 
Uouirt,  son  avant -garde  ,  qui ,  sous  les  ordres  du 
d^Etoars,  était  entrée,  le  29,  dans  cette  ville.  H  la  11 
tenir  par  un  bataillon  de  gardes  nationaux  et  a  pièoM  iê 
cason,  et  retourna  au  Pont-Saint-Esprit,  pour  aiett|ft> 
état  de  défense  ce  poste,  qui  pouvait  devenir  essential 
ft*atiarer  une  retraite  »  si  le  sort  des  armes  n*était 
Torable  à  la  cause  royale.  Le  5o  mars,  Tavant-garia  fin 
prince  fut  attaquée,  à  Montelimart,  par  une  coIomm  4i 
gardes  nationales  des  campagnes,  que  commandait  la 
néral  Dcbelle.  Les  royalistes ,  quoique  inférieurs  em 
bre  t  restèrent  maîtres  du  terrain ,  que  les  troupes  4a 
belle  cédèrent  dans  la  crainte  d*avoir  bientôt  à  oooakallfa 
le  gros  de  Tarmée  du  prince.  S.  A.  E.  envoya  à  Salat-Aa- 
deols  un  détachement  de  5oo  gardes  nationaux ,  paor  ar» 
rèter  quelques  mouvements  insurrectionnels  qui 
d'éclater  dans  les  départements  de  la  Lozère  et  de  IV 
cbe,  où  un  parti  de  buonapartistes  venait  de  pénéitcv.  La 
duo  d*Angonléme ,  qui  avait  établi  son  quartier- général  à 
Montelimart,  ayant  été  informé  que  le  général  Déballe 
avait  pris  position  de  l'autre  côté  de  la  Drôme,  pour 
vrir  et  défendre  Valence ,  résolut  de  lui  présenter  le 
bat,  et  donna  en  conséquence  ordre  au  général  Kraoïif 
de  se  porter  en  avant.  Le  a  avril,  le  prince  mit  en  asouve- 
ment  les  troupes  qui  étaient  sous  ses  ordres  immédiats 9  et 
marcha  contre  le  général  Debelle,  dont  Tavant-garde  fat 
rencontrée  à  Mirmende,  sur  la  route  de  Loriol.  Cette  avanl- 
garde  se  replia  sur  Loriol ,  d*où  elle  fut  chassée  \^  les 
royalistes.  Cependant  le  général  Debelle  était  posté 9  avec 
le  gros  de  sa  troupe  1  sur  les  hauteurs  de  Livron;  le  priaee 


DES   GÉNÉRAUX    FRANCAISb  |65 

•^  pcffltyet  fuit  avancer  de  i*artiilerie.  Il  ordonne  es  mémo 
lanpt  à  un  balaiilou  d*effecluer  lo  passage  de  la  Drône»  à 
goéf  A  un  quart  de  lieue  au-dessous  de  Livron,  et  fait 
larrfltr  sur  ce  dernier  point  4  compagnies  d^élite  do  lo* 
dt  HgBtf  en  leur  prescrivant  de  se  diriger  sur  le  pont,  el 
dt  l'Milever  au  pas  de  charge.  La  mêlée  de  quelques  volti- 
fT^iypi  ioyalistes  avec  les  soldats  du  général  Debelle  ayaDi 
oecalfcué  un  .colloque  asiez  long  et  une  espèce  de  désor- 
di#f  fa  vicomte  d*E»carfl  profita  de  cette  circonataoce  poor 
ImbImt,  avec  les  4  compagnies  d*élite  du  lo*  de  ligne  sur 
iMPapoléonisles»  qu'il  culbuta,  et  auxquels  il  prit  des  oa^ 

et  un  certain  nombre  d'hommes  :  le  duc  d'Angou- 

•outenaît  cette  attaque,  avec  le  reste  du  lo* de  ligne 
itSoelwvauv.  La  déroute  des  troupes  du  général  Debelle 
Ml  CMMplèie  ;  et  ce  général ,  blessé  dans  Taetion  et  entraîné 
par  aea  soldats,  vivement  poursuivi,  prit  la  route  de  Ya- 
leoWyOÙ  leducd*Angouléme  entra  le  lendemain,  3o  avril. 
Il  IM  laissa  dans  cette  ville  qu'un  bataillon  du  lo*  régiment, 
et  %  pièces  de  canon  prises  la  veille  à  Loriol ,  et  se  porta , 
afioela  reste  de  ses  troupes,  au  pont  de  Aomans  t  qu*il  fit 
sans  résistance.  11  fit  en  même  temps  pousser  dea 

laissinces  sur  les  deux  routes  de  Lyon  et  deGrenoble* 
et  revint  à  Valence  pour  y  recevoir  les  tronpes  qui  devaient 
•rrivnr  de  divers  points.  Il  adressa  une  proclamation  atii 
iMbltans  de  la  Drôme  ;  mais  elle  ne  produisit  que  peu  d*effet 
dana  oa  pays ,  où  les  esprits  étaient  travaillés  par  les  émis« 
•aiaea  de  Napoléon ,  qui  y  colportaient  les  journaux  de 
Paris.  Informé  que  Lyon  n'était  défendu  que  par  quelques 
dépèla»  et  que  8oo  hommes,  placés  à  Saint •  Kambert» 
panvaietit  seuls  disputer  l'entrée  de  cette  ville,  lo  duc 
d'ângauléme  n'attendait  plus,  pour  effectuer  le  pasaaga 
de  riaère,  que  le  résultat  des  opérations  du  corps  d'ar* 

daut  il  avait  confié  le  commandement  au  général 
Ce  dernier  avait  marché  pour  exécuter  les  ordres 
dn  prince;  mais  la  défection  d'une  partie  des  troupes 
iona  aes  ordres  l'obligea  d'abandonner  ses  projets  d*alla- 
gna  dn  côté  de  Grenoble,  et  il  fut  obligé  de  se  replier  M» 


i64  BICnONKATRE   HISTORIQUE 

Sîsleron  (i).  Ce  mouvement  rétrograde ,  joint  aux 
déjà  prises  par  Buonaparte,  pour  paralyser  le  mou^ 
insurrectionnel  des  royalistes  dans  le  Midi ,  détermina  le 
duc  d*Angoulèmc  à  renoncer  ou  du  moins  à  suspendra 
mouvement  offensif  contre  les  napoléonistcs.  Sur 
trefaltesy  des  agents  furent  envoyés  de  Paris  par  le 
gouvernement,  afin  de  rendre  nuls  les  efforts  tentés 
oomniissaires  du  roi  pour  le  maintien  de  rautorité 
dans  le  Midi.  Par  suite  de  ces  mesures,  les  deux 
saires  du  roi  furent  arrêtés  à  Toulouse,  dans  les  preaitert 
jours  d*àvril;  et  la  cocarde  tricolore  fut  arborée  daoteetta 
ville  par  la  garnison,  qui,  ainsi  que  son  chef,  se  pronooça 
pour  Napoléon.  Bientôt  les  villes  et  les  garnisons  de  Nhati 
et  de  Montpellier  suivirent  cet  exemple;  et,  lesnouvalifla 
les  plus  alarmantes  wse  succédant  rapidement,  le  priaeéap!^ 
prit  presqu*en  même  temps  que  les  départemenlÉ  de  la 
Gorrèse*  de  la  Haute- Loire,  de  TAveiron,  du  Lot  et  da  la 
Loière,  s^étaient  soumis  au  gouvernement  de  Buonaparla* 
Du  côté  de  Lyon,  tout  était  en  armes;  et  des  forces  loipo- 
saotes  en  troupes  de  lignes  comprimaient  Télan  des  rofa» 
listes.  Les  habitant»  de  Romans,  de  Valence  et  d'AvigaM^ 
on  refusaient  de  roconnattre  Taulorité  royale,  ou  ohaDoa» 
laieot  déjà  dans  leur  fidélité.  Le  général  buonapartiile  Pire 
ayant  débarqué  à  Tain ,  le  duc  d'Angoulême ,  qui  déjà  ee 
trouvait  pressé  de  toutes  parts,  prit  le  parti  de  rétrogra- 
der, et  de  prendre  des  positions  phis  sûres.  £n  conséquence, 
Il  At  évacuer  Romans  Je  5  avril ,  et  brûler  le  pont  sur  li- 
séré* En  rentrant  à  Valence ,  il  apprit  encore  que  Careas- 
sonne  et  Perpignan  étaient  subjugués,  et  que  les  napolëo- 
nistes  marchaient  de  Montpellier  et  de  Ntmes  sur  le  Pont- 
Saint-Esprit.  Dans  cette  position  embarrassante,  le  prince 
assembla  les  généraux  qui  Tentouraient ,  et  qui  adoptèrent 
Tavls  qu'il  ouvrit  de  faire  replier  rapidement  Tarmée  der- 
rière la  Durance,  et  de  la  porter  dans  la  Provence,  paysqui 


(i)  Voyez  l'article  biographique  du  géoëriil  Eroouf,  tom.  V,  d«  Bie^ 
tioiUMire  det  géoéraui  français. 


''  DES  GKNiâÀlTX   niKÇÀIS.'  i65 

dftall  Imûore  des  rcsaouroes  à  la  cau»e  royale.  Eo  conté- 
N*^awcc,  le  prince  ordonna  la  retraite,  pour  le  lendemaio  5 
avril.  Il  envoya  au  général  Ernouf  des  ordres  pour  qtt*y 
mivlt  ce  mouvement ,  et  distribua  les  troupes  de  manière 
à  s*6aiparer  des  défilés,  et  à  assurer  la  marche  derarmée.^ 
Il  quit^  la  ville  de  Valence ,  le  7  avril ,  et  arriva  bientôt  tnr 
Xlj^^èae,  sans  être  inquiété  par  les  troupes  des  généraux 
Grmtby  elPiré,qui  le  suivaient  déjà  de  très-près.  Lorsqu'il 
fut  arrivé  à  Montelimart ,  il  apprit  que  le  PoDt-Saint*Esprit 
élak  tombé  au  pouvoir  des  napoléonistes.  Cette  occupation 
rendant  ces  derniers  maîtres  de  la  navigation  du  fleuve  »  le 
duo  d*Angou1éme  allait  se  trouver  enfermé,  avec  ses  faibles 
troupes,  entre  le  Rhône,  les  Alpes,  laDrômeet  laDuranee. 
Une  seule  issue  restait  ouverte  au  duc  d*Angoulème  f -  œlla 
de  la  vallée  d*Aspres,  où  il  eût  trouvé  le  général  Bmouf 
avec  les  Provençaux ,  et  d*où  il  aurait  pu  gagner  le'  Pié^ 
mont  ou  Marseille.  Mais  ce  généreux  prince  refusa  pour  la 
seconde  fois  d*abandonner  ceux  qui  s*étaient  dévoués  à  la 
cause  royale,  et  se  détermina  à  entrer  en  négociation.  Il 
envoya  à  cet  effet  son  chef  d^élat-major ,  le  général  d'Aul- 
tanne  y  qui,  après  une  conférence  avec  le  colonel  Saint- 
Laurent  ,  obtint  que  le  prince  pourrait  se  rendre  à  MarieUlef 
avec  le  10*  régiment  de  ligne  :  cette  convention  renfermait 
d*antres  articles  relatifs  à  l'artillerie  et  aux  o£Bciers  dePétat* 
maior  du  prince,  qui  devaient  être  envoyés  au Pont-Salnl- 
Esprit,  et  stipulait  la  rentrée  des  gardes  nationaux  dans 
leursdépariements  respectifs.  Le  général  G  illy,que  Napoléon 
avait  investi  ducommandementen  chef  du  1*' corps  de  son 
armée,et  de  celui  des  8* et  9*  divisions  militaires,  occupait 
alors,  avec  ses  troupes,  la  route  d*Avignon.  Il  refusa  de 
ratlAerla  convention  conclue  avec  le  colonel  Saint-Laurent; 
et  le  duc  d'Angouléme  fut  obligé  d'envoyer  à  la  Fallu  le 
baron  de  Damas ,  qui  y  arrêta  une  nouvelle  convention , 
d'après  laquelle  Tarmée  royale  dut  être  licenciée.  Un  des 
articles  de  ce  traité  portait  que  le  duc  d'Angouléme  se  ren* 
draît  an  port  de  Cette,  et  qu*il  s'y  embarquerait  pour  telle 
destination  qu'il  lui  plairait  de  choisir.  Le  général  Grouchy, 
commandant  en  chef  les  troupes  de  Napoléon  dans  les  pro- 


• 


l66  DICSnONKÀIM   mSTO&TQUE     ^  ^ 

vinces  méridionales  9  refusa  de  ratifier  celte  capitirialliB%    . 
avant  d^avoir  pris  les  ordres  de  Buonaparic ,  et  le  prlMtTï^ 
fut  obli^  de  s^arréter  au  Poni-Saint-Eitpril,  où  il  fut  gavié 
à  Tue,  supportant  cette  nouvelle  disgrâce  avec  aalasl  éê 
calme  que  de  fermeté.  Enfin  la  décision  de  MapelécHi  mr* 
riva,  et  le  duc  d*Angouléme  ayant  eu  la  liberté  de  partir  » 
il  se  mit  en  route»  le  i5  avril,  accompagné  du  lieutcMpAr  ^ 
général  de  gendarmerie  Radet ,  prit  la  route  de  Cetlf7  0t 
a*embarqua.  dans  la  soirée  du  16,  à  bord  d*un  navire 
dois 9  qui  aborda,  le  18  au  matin ,  sur  les  côt^  de 
talogne,  et  qui  débarqua  le  prince  à  Barcelonne.  Ainsi 
terminée  Texpédilion  du  Midi,  dans  laquelle  le  duc  #Aa- 
gouléme  avait  fait  tout  ce  que  Ton  devait  attendre  de  ■•■ 
rang  et  de  sa  valeur,  et  qui  n*écboua  que  parce  qns 
circonstances  impérieuses  concoururent  à  détruire  Vi 
des  excellenies  dispositions  que  le  prince  avait  prises^  El  à 
paralyser  le  zèle  et  le  dévouement  de  ses  amis  et  dt-HS 
serviteurs.  De  Barcelonne,  le  duc  d*Augoulème  se  reÉik  4 
Madrid,  où  le  roi  d*£spagne,  son  cousin,  raccueiUit iWtt 
tous  les  honneurs  dus  au  malheur  et  au  sang  royal.  Il  M 
tarda  pas  à  se  rapprocher  des  frontières  de  France;  cl  êtl/k 
U  était  à  Puycerda,  le  10  juillet,  lorsqu'il  y  apprit 
Maneille  avait  secoué  le  }oug  de  la  domination  de 
parle.   11  se  disposait  à  entrer  en  France,  à  la  tèladte 
corps  royaliste  qu*il  avait  organisé  sur  les  frontières  4*1»» 
pagne,  lorsque  Tissue  de  la  bataille  de  Waterloo  vint  ftavrir 
à  la  famille  des  Bourbons  les  portes  de  la  France.  Ilrattta 
alors  seul  sur  le  sol  de  sa  patrie,  et  se  rendit  à  Bordeaux  1 
puis  à  Toulouse ,  où,  en  vertu  des  pouvoirs  qu'il  avait  pwé* 
cédemment  reçus,  il  rétablit  le  gouvernement  royal.  Il  fol 
rappelé  k  Paris,  par  8.  RI. ,  au  moisd*aoiU,  et  reparlily  le 
t5  de  ce  mois,  avec  la  duchesse  son  épouse,  pour  aller  à 
Bordeaux  présider  aux  élections  du  collège  électoral  4u 
département  de  la  Gironde.   Pendant  Tinvasion  de  Napo- 
léon, rEsfiagne  avait  levé  une  armée,  qui ,  d'après  l'e^ie 
de  son  souverain,  se  préparait  encore  à  franchir  les  heu* 
tières,  pour  pénétrer  en  France;  mais  le  duc d'AngevIêne 


ayant  été  en? oyé  à  Perpignan  9  y  eut  9  avec  le  général  en 
^chefCastanos,  quelques  oonférencea,  à  la  suUe  desquelles 
In  troupes  espagnoles  rétrogradèrent  :  ce  fut  un  important 
•ervice  que  le  prince  rendit  à  la  France  entière  y  et  plut 
partieulièrement  aux  départements  du  Midif  qui  auraieol 
été  lea  premières  victimes  de  Tinvasion  des  E^paguols  sur 
^len^rrritoiro.  Depuis  sa  rentrée  en  France  jusqu'à  ce  mo- 
neDitS.  A.  E.  le  duc  d*Angoulème  a  constamment  déployé 
tontes  les  vertus  et  tous  les  talents  d*un  grand  princo^ 
et  m  signalé  sa  bienfaisance  dans  de  nombreuses  oircont- 
taows.  {Moniteur  y  annales  du  temps.) 


FRANCE  (Charles  Ferdinand)^  duc  àt.Berri,  colonel- 
gémirai  des  chasseurs  à  chevalet  des  chevau^légers^lanciers. 
Il  était  second  fils  de  Charles-Philippe  comte  d'Artois  Uov- 
snvAy  et  frère  puîné  de  Louis- Antoine  duc  d'Àngouleme^  <|iii 
préeéde.  H  naquit  à  Versailles,  le  24  janvier  177S.  Il  ao- 
oompogna  son  père  à  Turin ,  en  1789,  et  y  continua  ses 
étodirs,  ainsi  que  son  frère,  sous  la  direction  de  M.  le  duc 
de  Aèrent,  gouverneur  de  LL.  A  A.  RR.  Au  mois  de  fuillet 
179*9  lors  de  Texpédition  des  Prussiens  en  Champagne, 
le  doo  de  Berri  fil  sa  première  campagne ,  sous  les  ordres 
de  soo  auguste  père.  Après  cette  entreprise  infructueuse, 
Taraiée  des  princes  français  ayant  été  licenciée,  le  duc  de 
Berri  accompagna  son  père  à  Hani  en  Wesiphalie.  Il  se 
teodH  ensuite  à  Tarmée  du  prince  de  Condé,  dont  il  joignit 
leiplrtier-généralà  Rastadt,  le  18  juillet  17949  et  dans  le* 
fuel  on  lui  donna  le  commandement  d*un  corps  degentlls- 
bofBmes.  Il  alla,  le  3i  du  même  mois,  faire  la  visite  des 
diffltants  postes  qui  étaient  sur  la  rive  droite  du  Rhin.  Bien- 
tôt Il  devint  Tidole  des  soldats  de  Tarméc  de  Condé,  et 
le  lit  estimer  des  chefs  par  remprensement  qu*il  mettait 
à  s*iDStruire  et  par  les  taleots  militaires  qu*il  développait 
jour.  Il  continua,  en  1796  et  1796,  à  faire  Tappren- 
de  la  guerre,  sous  les  yeux  de  son  illustre  parent, 
k  prince  de  Condé.  Il  se  trouva,  le  i3  août  179^),  au  oom* 
Wtd*Ober-Ramlach,et  se  signala  dans  Tattaque  de  ce  vil* 


i68  DicnomiÂnc  msTOBiQrE  « 

lage(i).Le  25  du  même  mois,  jour  delà  fête  de  Saïnt-L»»»,  • 
y  reçut  â  la  tète  de  iso  nouveaux  chei»aliers  la  déciiTli—  ^ 
de  Tordre  roval  et  militaire  de  Saint-Louis.  Aride  de 
tmîref  il  en  nai^issait  toutes  les  occasions.  Lors  du 
Kebl  par  les  Autrichiens ,  dans  la  même  année  i^gffy  le 
doc  de  Berri,  qui  voulait  acquérir  des  connaissanci 
oe genre  d'opér^itions  militaires,  se  rendit  auprès  de 
chidac  Charles, elpas»a  huit  jours  à  suivre  asbidumem 
les  travaux  que  Tannée  autrichienne  faisait  pour  rédoiffc 
KehL  II  rejoignit  ensuite  le  quartier- général  du  prieee  de 
Coodé.  UvÎMla  ausni,  en  janvier  1797,  les  ouvrages  aux- 
queb  les  Autrichiens  travaillaient  depuis  deux  mois  poar 
rapproche  de  la  tète  du  pont  d*Huningue.  Pendant  qu'il  par* 
ooarait  les  trancbées,  il  arriva  plus  d*une  fois  qoeleslmli* 
bes  éclatèrent  à  ses  pieds,  sans  qu'il  en  éprouvât  la  aoln- 
dre  émotion.  Après  la  reddition  de  cette  tète  de  post»  qal 
eat  liea  le  1"  février,  le  duc  de  Berri  se  rendit  aup|ès  de 
S.  M.  Louis  XVIII  son  oncle,  qui  résidait  alors  à  Bluken- 
bourg.  Il  revint  bientôt  après  joindre  Tannée  de  Condé,  et 
arriva  à  Engen,  le  la  mai.  Le  prince  de  Condé,  ayant  été 
invité  vers  cette  époqae  à  alltr  conférer  avec  Tarchidue 
Charles  d'Autriche, à  SchwelEingen,  remit,  en  son  absence, 
le  commandement  de  son  armée  au  duc  de  Berri.  Lorsque 
celte  armée  partit,  deux  mois  après,  pour  aller  en  Rus* 
siècle  duc  de  Berri  reçut  ordre  de  se  rendre  auprès  du 
roi  son  oncle.  11  alla  ensuite  trouver  Mgr.  le  comte  d'Artois 
son  père,  à  Edimbourg  en  Ecosse,  où  il  séjourna  pendant 
quelques  mois,  après  lesquels  il  repassa  sur  le  continent  et 


(1)  Le  jeune  duc  de  Boni  réalÎMait  chaque  jour  Ici^  haute»  e«péni 
qne  l'oo  iTaif  conçues  de  lui.  Parmi  le»  qualirës  qui  If  di>lii 
cminemiDcnt ,  il  faisait  Toir  une  valeur  à  toute  épreuve,  un  roungr  pleio 
d'audace,  et  un  élan  qui  entraînait  tot^  aprè«  lui.  Un  génrml  éliangerloi 
ayant  uo  jour  adressé  de  prudentes  reprénentations  dans  une  ôrabot- 
tance  où  le  prince  avait  devamé  avec  quelques-uns  des  M<*ns  kr  aouve- 
ment  de  la  ligne  de  troupes  qu'il  commandait,  vt  qui  s^éhraobil  trop 
lentemcuit  à  ron  gré,  le  duc  fit  celte  réponse  noble  et  fièrc  :  «Qacoeiiz 
•  qui  sont  en  arrière  courent,  s'ils  veuitnt  arriver  avec  moi;  on  ftbi  de 
t  France  oe  sait  pai  attendre  la  gloire  :  il  doit  vwlcr  au  devant  d'elle.  » 


,.  DES   GÉNERAIJl  .FRANÇAIS.  169 

ift  vt»dU  à  Mittau  auprès  du  roi.  Avec  rautori^atîon  de 
S.  M.» le  duo  de  Berrî  alla  îoindre,  le  Q9  octobre  17989 
à  IKiboo  en  Wclhyoïe,  le  corps  du  prince  de  Condé.  Il$*é- 
laMit,  le  ao  novembre  suivant,  à  Locatzé ,  où  était  canton- 
né le  corps  de  gentilshommes  français  connu  sous  le  nom 
4e  chasseurs  nobles,  et  qui  prit  alors  la  dénomination  de 
ferment  de  BerrL  II  se  fit  remarquer  à  la  tète  de  ce  corps 
par  la  précision  des  manœuvres  qu*ii  commandait  5  et  par 
la  sévère  discipline  qu*il  y  faisait  régner  (1).  En  1799»  Far- 
mée  du  prince  de  Condé  ayant  reçu  Tordre  de  se  tenir 
prête  à  marcher  pour  soutenir  les  nouveaux  efforts  des 
puissances  coalisées  contre  Napoléon  Buonaparte,  le  duc 
de  Berri  fut  désigné  pour  commander  la  seconde  colonne 
do  cette  armée.  11  arriva,  le  36  août,  sous  les  murs  de  Pra- 
gue 9  avec  sa  division ,  après  avoir  donné  dans  une  marche 
longue  et  pénible  un  grand  exemple  de  constance  en  tout 
genre.  L'armée  de  Gondéarriva  en  Suisse,  le  1" octobre,  à 
répoqoe  où  les  Russes  venaient  de  perdre  la  bataille  de  Zu- 
rich. Pendant  le  reste  de  cette  campagne ,  le  duc  de  Berri 
trouva  l'occasion  de  se  signaler  plus  d'une  fois,  et  de  méri- 
ter les  éloges  du  maréchal  Souvirarow ,  général  en  chef  de 
l'armée  russe.  Le  a  janvier  iboo,  sur  la  demande  de  S.  M. 
Louis  XVIII  t  Tempereur  de  Russie  nomma  le  duc  de  Ber- 
ri à  la  place  de  grand-prieur  de  France,  devenue  vacante 
par  le  mariage  de  Mgr.,  duc  d*AngouIéme.  Vers  la  fin  du 
mois  de  mars  de  la  même  année  ,  l'armée  de  Condé  ayant 
passé  à  la  solde  de  TAnglcterrey  le  duc  de  Berri,  dont  on 


(1)  Uo  jour  il  lai  arn?a  de  reprendre  trop  TiTcment  un  officier  de  mé- 
rite, employé  tout  set  ordres.  Bientdt  après,  le  prince,  sentant  sa  faute, 
prit  à  l'écart  ce  gentilhomme,  et  l'assura  qu'il  n'avait  pas  eu  Tintention 
d'insulter  un  homme  d'honneur  ;  puis  il  ajouta  :  •  Ici  je  ne  suis  pas  un 

•  prince  ;  je  ne  sub  comme  vous  qu'un  gentilhomme  français.  Si  vous 

•  ckiges  une  réparation,  je  suis  prêt  à  vous  donner  toutes  celles  que 

•  vous  pourres  désirer.  •  Il  tira  aussitôt  son  épëe.  L'officier,  touché  jnt- 
qu*aui  larmes,  répondit,  en  découvrant  sa  poitrine  :  «  Frappes,  pria- 

•  ce ,  tout  mon  sang  est  à  vous  et  à  votre  famille.  •  Le  duo  se  précipita 
•lors  dans  les  bras  de  l'officier  «  et  loi  voua  un  attachement  qui   ne  ^ 
s'est  jamais  démenti. 

VI.  sa 


I70  OICTfONKAIRK   HISTORIQUE w 

négociait  alors  le  mariage  avec  une  fille  du  roi  de  llMh 
paiiit  pour  se  rendre  à  Palerme.  Il  était  à  Rome,  laii| 
les  événements  miiilaires  \inrenr  surprendre  riiiiloD|il 
îelée.  Il  revint  ahirs  à  Tarniée  de  Condë  pour  servir  êi 
le  H^gimenl  de  cavalerie  noble  qii*il  avait  formé  ,  et  fl 
quel  le  duc  d'AugoiilOme  son  fière  venait  de  donner  i 
nom,  en  en  prenanl  le  commandement.  Lelîœaciefnenl 
raiméc  de  Condé  ayant  interrompu  la  carrière  militaTre  i 
duc  de  Berri,  ce  jeune  prince  quitta  le  quartier-généra 
le  3o  avril  1801 ,  et  se  rendit  en  Angleterre,  où  toute  i 
famille  se  trouvait  réunie.  Il  y  séjourna  jasquVn  i8i4- 1 
chute  de  Napoléon  Buonaparte  ayant  amené  la  reslauratîc 
du  trône  dei»  Bourbons ,  le  duc  de  Berri  s>mbarqua  sar  J 
frégate  anglaise  l'hiinuns,  débarqua  à  Cherbourg  le  i 
avril,  fit  son  entrée  à  Paris  le  91 ,  et  fut  complineolë  à  l 
barrière  de  Clichy  par  le  corp  municipal,  et  par  les  chH 
de  Tarmée.  S.  M.  le  nomma  colonel-général  des  dragons^ 
des  chcvau- légers- lanciers,  par  ordonnance  du  j5  m: 
suivant.  Le  duc  de  Berri ,  porté  par  ses  inclinations  vei 
'art  de  la  guerre,  se  plaisait  à  paseieren  revnelefdiflPéren 
corps  de  troupes,  et  à  visiter  tous  les  établissemenls  mili 
taires  (1).  Il  partit,  le  1*'  août,  |K>ur  aller  visiter  les  dépai 
tements  du  Nord ,  se  rendit  en  Angleterre ,  y  6t  un  cooi 
séjour,  en  repartit  le  21  septembre,  et  alla  parcourir  l( 
anciennes  provinces  de  TAIsace,  de  la  Lorraine  et  deJ 
Franche-Comté.  En  i8i5,  il  se  disposait  à  visiter  les  dé 
partements  de  TOuest ,  lorsque  Napoléon  fit  une  invasioi 
sur  le  territoire  français,  dans  les  premiers  jours  de  mars 


(1)  Il  lui <^cliappa  souvent  des  mot^  heureux,  propre» 'i  gagaer  le  cttai 
des  soldats  :  •  ^'uus  corninençoDs  à  nous  connaître,  dit-il  daas  ane  occa 
•sion  :  et ,  quand  nous  aurons  fait  quelques  canapagnci,  ikmu  noas  coa 
a  naîtrons  mivui.  »  Un  jour,  en  passant  la  revue  d*im  régimeot  de  IVi< 
garde  impériale ,  à  Fontainebleau ,  il  croit  entreToîr  parmi  les  soKbli 
qnelques  regrets  de  ne  pas  combattre  sous  Buonaparte  :  •  Que  faîuit-i 
•  donc  de  si  remarquable?  leur  dit  le  prince.  —  Il  nous  menait  à  hvic- 
■  toirc,  répondit  un  soldat.  —  Parbleu!  répliqua  le  prince,  voili  ao  bfiu 
»  mérite,  avec  des  hommes  tels  que  vous!» 


^  DES   GENERAUX   FEÀNÇAIS.  1^1 

Dès  le  19  de  ce  mois  9  S.  M.  avait  noimné  le  duc  de  Berri 

ôonuDandant  de  tous  les  corps  de  iroupefl  qui  se  trouvaient 

dans  la  capitale  et  aux  environs.  Ces  difiV^rents  corps  de- 
vaient fornierbientôtiin  corps  d'armée,  dont  rorganisation 
lot  arrêtée  et  rendue  publique  par  un  ordre  du  jour  eu  date 
ém  16.  Buonaparle  étant  arrivé  à  peu  de  distance  de  Paris, 
la  roi  se  détermina  à  quitter  la  capitale,  dans  la  nuit  du 
I9  a<t  20  mars,  et  à  se  rendre  dans  les  provinces  du  nord 
de  la  France.  Le  duc  de  Berri  fut  chargé  de  protéger  la 
retraite  de  S.  M.  à  la  tête  de  la  maison  militaire  du  roi,  et 
des  volontaires  royaux  qui  le  suivirent  en  assez  grand  nom- 
bre. Il  fît  prendre  à  sa  troupe  la  route  de  Beauvais  et  d*Ab- 
beville  (1).  Lors  de  rentrée  du  duc  de  Berri  et  de  sa  troupe 
à  Béthune ,  5oo  soldats  lireot  entendre  le  cri  de  vive  i'em^ 
pireur.  Le  prince  pouvait  facilement ,  avec  les  4000  hom* 
meft  qu'il  commandait,  anéantir  cette  troupe;  mais,  arrê- 
tant les  effets  de  Tindignation  de  tout  ce  qui  raccompa- 
gnait, il  se  précipita  seul  au  milieu  des  soldats  rebelles,  et 
leur  proposa  de  crier  vive  le  roi.  Ses  exhortations  et  ses  me- 
naces étant  vaines  :  V  Vous  voyez  bien ,  malheureux,  leur 

•  dit-il ,  que  nous  pourrions  vous  exterminer  tous ,  sans 

•  qu'il  restât  un  seul  d'entre  vous.  Vivez  et  disparaissez  (a)> . 
A  la  sortie  de  Béthune,  200  lanciers  parurent  vouloir  har- 
celer son  arrière- garde  ;  en  faisant  volte-face ,  on  pouvait 
aisément  les  écraser  :  le  prince  s'y  opposa.  Il  arriva  en6n  à 
Ypres ,  après  avoir  perdu  la  majeure  partie  de  ses  équipa- 
ges ,  et  rejoignit  le  roi  k  Gand,  le  28  mars.  Le  lendemain  de 
la  bataille  de  Waterloo,  perdue  par  Napoléon  Buonaparte , 
le  1 8  juin ,  le  duc  de  Berri ,  fut  chargé  par  S.  M.  de  porter 
un  secours  de  5oo,ooo  francs  pour  les  premiers  besoins  des 


(1)  CbcmiD  faitaot ,  un  officier  de  cuiraisler*  ,  que  l'on  rencontra ,  cria 
wiveVêm'pêrmÊrl  La  maifon  du  roi  voulait  faire  justice  de  cet  officier. 
Le  prince  %*j  opposa,  et  dit  :  «  Gomment  TOulesToua  frapper  des  geni 
t  qui  ne  le  défendent  pai f  • 

^  (i)  Un  de  cet  aoldals  se  mit  à  crier  vivetU  Vemptrtur  4i  U  due  dé 
Berri.  Tout  les  autres  répétèrent  ce  cri  t  qui  était  tout  à  la  fois  celui  de 
la  réf  oite  et  de  la  reconnaissance. 


172  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE^ 

blessés  et  des  prisonniers  français.  Le  prince  voyant  nm  ml-» 
litaire  blessé  que  Ton  avait  oublié 9  tira  un  mouchoir  de  M' 
poche»  et  enveloppa  la  main  du  soldat,  en  lui  disant  :  cTa, 
»mon  ami ,  rentre  dans  ta  patrie ,  et  apprends  à  tes  cuna- 
B rades  que  c*est  le  duc  de  Berri  qui,  le  premier,  a  pansé  la 
B blessure.  »  Tous  les  obstacles  étant  levés  pour  la  seconde 
rentrée  du  roi  en  France,  Tarmée  royale  se  mit  en  marche, 
le  ai  juin ,  sous  les  ordres  du  duc  de  Berri ,  et  arriva,  le  a4f 
à  Bavay,  première  ville  du  royaume.  Le  duc  de  Berri  fui 
nommé  par  le  roi  pour  présider  le  collège  électoral  du  dé- 
partement du  Nord,  et  en  fit  Touverturc  le  i5  août.  Il  re- 
çut des  mains  de  S.  M. ,  le  a4  septembre  suivant ,  le  collier 
de  Tordre  de  la  Toison-d*Or ,  que  le  roi  d'Espagne  lui  avait 
envoyé.  En  1816,  il.  épousa  Caroline-Ferdinande- Louise , 
princesse  des  Deuz-Siciles  ;  et,  de  ce  moment,  il  s*éloîgna 
de  la  direction  des  affaires  publiques.  Le  i5  février  1820 ,  il 
fut  assassiné,  à  dix  heures  et  demie  du  soir,  en   sortant 
de  rOpérat-par  un  scélérat  nommé  Louvel,  qui  lui  enfonça 
un  poignard  dans  le  côté  droit ,  au-dessous  du  sein.  Le  duc 
de  Berri  mourut  le  lendemain  matin ,  vers  six  heures  et  de- 
mie, après  avoir  témoigné  à  ses  derniers  moments  une  pro- 
fonde piété  et  une  bonté  telle ,  qu'il  sollicita  à  plusieurs  re- 
prises  la  grdce  de   son  assassin.   Il   ne  laissait   qu'une 
fille;  mais  la  princesj>e,  son  épouse,  étant  alors  enceinte, 
mit  au  monde,  le  29  septembre  i8*jo,  un  fils,  auipiel  S.  M. 
a  donné  le  nom  de  duc  de  Bordeaux.  {Moniteur,  mémoires 
du  temps,) 

DE  FRANCE ,  i^oyez  OnLtkns  et  Yehdômb. 

DE  FRANCIERES,  voyez  de  Choisecl. 

DE  FRANCRFORT  (le  grand-duc),  voyezhE  Bbaubib:nâis. 

DE  FRANQUETOT  (Jean-Antoine,  marc/uis),  comte  de 
Coigny,  marée kal-de-camp^  commença  à  servir ,  en  1618, 
dans  une  compagnie  de  gendarmerie.  Il  se  trouva ,  en  1620, 
à  Taltaque  du  pont  de  Ce;  aux  sièges  de  Saint- Jean^'An- 
gely.  de  Clerâc,  de  UontaubanetdeMonbeurt,  en  16a i; 


•  DES    GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  I'tS 

à  ceux  de  Saint-Antonin  et  de  Montpellier,  en  1622,  et  de 
la  Rochelle,  en  1637  et  i6a8.  Il  marcha  à  Tattaqiie  du  Pas 
de  Suze  et  aux  sièges  de  Privas  et  d*Alais,  en  1629;  à  la 
conquête  de  la  Savoie»  en  i63o;  au  siège  de  Nancy,  en 
i633;  à  la  bataille  d'Aveîn,  en  i635;  aux  sièges  de  Cor- 
bie,  en  i656,  de  Landrecies  et  de  la  Capelle,  en  1657,  de 
Saint-Omer,  eu  i638,  d*Hesdin,  en  1639,  d^Arras,  en 
1640,  et  d*Aire,  en  1641*  Il  fut  fait  enseigne  de  la  compa- 
gnie des  gendarmes  de  la  reine-mère,  le  3o  juin  de  cette 
dernière  années  Nommé  capitaine -lieutenant  de  la  même 
compagnie ,  à  la  mort  du  comte  dluterville,  par  provisions 
du  4  ^^■'■l  1^4^  9  îl  I3  commanda  aux  sièges  de  Gollioure 
et  de  Perpignan,  la  même  année,  et  à  Tarmée  de  Picar- 
die, eh  1643.  On  lui  accorda,  par  brevet  du  37  septembre 
de  cette  année,  en  considération  de  vingt-cinq  ans  de  ser- 
vice, une  pension  de  4000  livres.  Il  servit  aux  sièges  de  Gra- 
vélines ,  en  1644»  ^^  Béthune  et  de  Sainl-Yeuant,  en  i645. 
Créé  maréchal -de  -  camp,  par  brevet  du  a6  mai  1646,  il 
servit,  la  même  année,  au  »iége  de  Dunkerque  ;  aux  sié* 
ges  de  la  Bassée  et  de  Lens,  en  1647;  ^^  9lé^e  d'Ypres,  et 
à  la  bataille  de  Lens,  en  1648.  Employé  comme  maréchal* 
de-camp  à  Tarmée  de  Flandre ,  sous  le  prince  de  Condé , 
par  lettres  du  10  septembre,  il  y  passa  Thiver.  Il  se  démit 
de  la  compagnie  des  gendarmes  de  la  reine,  et  quitta  le 
service,  au  mois  de  juillet  1649-  1'  obtint  Térection  de  sa 
terre  de  Coigny  en  comté,  vers  Tan  i65o.  {Chronologie mi" 
liuiire ,  tom.  FI,  pag.  au  ;  Gazette  de  France,  Nobiii 
uni\'ersel  de  France,  par  31.  de  Saint-Allais y  tom, 
pag.  a8.) 

ne  FAANQUETOT  (Roberl-Jean-Antoine),  comte  de  Coi- 
gnjTj  commandant  d'armée  y  et  fils  du  précèdent,  commen- 
ça à  servir,  en  1667,  dans  les  mousquetaires.  Nommé  cor- 
nette de  la  colonelle-générale  de  la  cavalerie ,  le  6  décem- 
bre de  cette  même  année,  il  s'en  démit,  le  4  niai  1671.  11 
servit  comme  volontaire  dans  Tarmée  du  roi,  en  167a,  et 
se  trouva  à  tous  les  sièges  que  l*on  fit  pendant  cette  campa- 
gne.  JDetCDQ  mestre-de-c«mp  lieutenant  do  régiment 


174  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE^ 

Royal-Étranger,  par  commÎASÎOD  du  ig  février  1673,  il  ser- 
vity  la  même  aonée,  dans  Tarmée  de  MoNsiBua,  el  s*y  trou- 
va an  8îége  de  Maestricht.  Employé»  eo  1674»  ^  Farmée 
d^Allemagne,  sous  le  vicomte  de  Turenoe,  il  y  cocnliatlîl  le 
duc  de  Lorraine  et  le  comte  Caprara,  qui  furent  défaits  à 
Sîntzbeim,  près  de  Philisbourg,  au  mois  de  {uîn.  Il  concou-  ' 
rut  à  la  retraite  des  ennemis  au-de  là  du  NecLer  et  du 
Hein,  et  à  la  défaite  de  leur  arrière-garde  à  LademBourg, 
au  mois  de  juillet.  Il  se  trouva  à  la  bataille  d*Ensheim , 
près  de  Strasbourg ,  où  le  duc  de  Lorraine  fui  défall,  au 
mois  d'octobre,  et  à  la  défaite  de  6000  cbevauz  ennemis  à 
Mulhausen,  au  mois  de  décembre.  Il  fit  la  campagne  de  1675» 
dans  Tarmée  d'Allemagne,  commandée  successivement 
par  le  vicomte  de  Turenne  et  par  M.  le  prince  de  Gondé. 
Il  combattit,  en  janvier  16769  à  l'affaire  deTurkeim,  où 
rélecteur  de  Brandebourg,  le  duc  de  Lorraine  et  le  duc  de 
Bour  non  ville,  furent  forcés  d'abandonner  leur  camp  et  de 
repasser  le  Rhin.  Il  contribua  à  faire  lever  par  les  ennemis 
les  AÎéges  d'Haguenau,  au  mois  d'août, et  de  Saverne,  en 
septembre.  Employé  en  Allemagne,  sous  le  maréchal  de 
Luxembourg,  en  167G,  il  se  trouva  à  la  prise  de  Monlbel* 
liard,  en  décembre.  Il  servit  en  Allemagne f  sous  le  mare* 
chai  de  Créqui ,  en  1677  ;  se  trouva  au  combat  de  Kokers- 
berg,  au  mois  d'octobre,  et  à  la  prise  deFribburg,  en  no- 
vembre. Il  eut  part,  sous  le  même  maréchal,  en  1678, 
aux  combats  de  Rinfeld ,  de  Gegemback,  et  à  la  prise  du 
de  Kebl,  au  mois  de  juillet.  Il  marchait,  en  1O79,  ^^ 
*armée  du  même  maréchal,  sur  le  Bas-Rhin,  lorsque 
rélecteur  de  Brandebourg  fut  deux  fois  battu  près  de 
Minden,  au  mois  de  juin.  Il  fut  nommé  gouverneur  de 
Caen,  sur  la  démission  du  duc  de  Montausier,  par  pro- 
visions du  1 5  janvier  1680,  et  obtint,  par  autres  provisions 
du  ao,  la  charge  de  grand-bailli  de  cette  ville ,  sur  la  dé- 
mission du  sieur  de  la  Croisette.  Il  servit,  en  1681  ,  au 
camp  du  comte  de  Sourdis  ,  en  Artois,  et  fut  fait  inspec- 
teur-général de  la  cavalerie,  par  ordres  des  as  octobre  168a 
et  i683.  Il  fut  employé,  en  16849  en  Flandre,  sous  Moh- 
snva  et  le  maréchal  de  Schomberg,  commandant  Tannée 


JDES  oilfiEAinL   FKANÇAIS.  1  7^ 

d*obsenralîoii  destinée  à  couvrir  celle  du  maréchal  de  Cré- 
qui ,  qui  assiégeait  alors  la  place  de  Luxembourg.  Il  ser- 
vit, en  i685,  an  camp  de  la  Saône,  commandé  par  le 
marquis  de  la  Trousse.  €réé  brigadier  de  cavalerie ,  par 
brevet  do  36  février  1686,  il  fut  employé  au  camp  de  la 
Saône,  sous  le  oomie  de  Sourdis,  en  1688.  A  Tarmée  d'Al- 
leaiagne,  sons  le  maréchal  de  Duras,  en  1689,  il  se  trou- 
va à  1/ prise  de  Bretten,  de  Stafurt,  de  Dourlach  et  d*Et- 
tlingeo,  in  mou  de  juin.  Promu  au  grade  de  maréchal- 
de-eamp,  par  brevet  du  10  mars  1690,  il -fit  la  campagne 
d*Allemagtte,  sous  M.  le  dauphin  et  sous  le  maréchal  de 
Lorges  ;  mais  il  ne  s*j  fit  aucune  expédition.  U  se  démît , 
au  mois  de  {anvier  i()90,  du  régiment  Royal- Étranger,  en 
laveur  de  son  fils.  Il  se  rendit ,  la  même  année ,  eu  Alle- 
magne ,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Lorges ,  qui  se 
tint  sur  la  défensive.  En  169a,  il  fit  la  campagne  de  Flan- 
dre, sous  M.  le  dauphin  et  le  maréchal  de  Luxembourg, 
et  se  trouva  à  la  prise  de  Namur,  en  juin ,  et  au  combat  de 
Steiokerque,  au  mois  d*août.  Créé  lieutenant- général  des 
armées  du  roi,  par  pouvoir  du  3o  mars  1695,  il  en  fit  les 
fonctions  d*abord  pendant  cette  campagne,  et  la  sui- 
Tante,  k  Tarmée  de  Catalogne,  sous  le  maréchal  de  Noail- 
ies.  Il  se  trouva,  dans  cette  dernière  campagne,  à  la  prise 
de  Roses  et  du  fort  de  la  Trinité,  au  mois  de  juin  ;  au  pas- 
sage du  Ter,  à  la  vue  des  Espagnols,  et  à  leur  défaîte,  près 
de  Berges,  au  mois  de  mai  1694*  Le  comte  de  Coigny  fit 
dans  cette  affaire  plusieurs  belles  charges  contre  les  en* 
nemis.  Il  se  trouva  à  la  prise  de  Palamos ,  qui  fut  emporta 
d'assaut,  et  à  oelle  de  Gironne,  du  château  d^Oslalric  et 
de  Castel-Folllt,  et  à  la  levée  du  siège  d*Ostalric  par  les 
Espagnols,  au  mois  de  septembre.  Il  fut  nommé  directeur- 
général  de  la  cavalerie,  à  la  création  de  cette  charge,  par 
ordre  du  aa  décembre  de  la  même  année ,  et  conserva  cet 
emploi  jusqu^à  sa  mort.  Il  continua  de  servir,  en  1695, 
dans  la  Catalogne  et  le  Roussillon  ,  d*abord  sous  le  maré- 
chal de  Noailles ,  et  ensuite  sous  le  duc  de  Vendôme.  Les 
ennemis  assiégeant  Castel-Follit,  le  comte  de  Coigny,  que 
Ton  avait  chargé  d'y  conduire  un  convoi ,  força,  le  29  mai. 


176  DICnONKAIRE   HISTOEIQUK 

les  paMAgesy  après  an  long  combat,  pendant  lequel  le  con« 
voî  entra  dans  la  place.  Le  comte  de  Goigoy  eut  dans  cette 
affaire  un  cheval  tué  sous  lui.  Il  eut  part  4  la  lewée  du  siè- 
ge de  Palamos  par  les  Espagnols ,  au  mois  d*août*  Il  ser- 
vit, en  1696  et  1697,  #ous  le  duo  de  Vendôme ,  général  de 
Tarmée  de  Catalogne  et  de  Roussillon ,  et  cootrlboa  à  la 
défaite  d*un  corps  de  cavalerie  du  prince  àe  Dannstadt^à 
Ostalric,  dans  la  Catalogne,  en  juin  i6g6.  Il  conlxmmt 
aussi  à  la  victoire  remportée  sur  Yelasco  à  Saint-Felioet 
pendant  le  siège  de  Barceloune  9  en  juillet  1697^  el  k  la 
prise  de  Barcelonne ,  au  mois  d'août  suivant.  Le  comte  de 
Coignj  obtint  du  roi  le  gouvernement  de  cette  fille ,  par 
provisions  du  ao  :  la  paix  se  fil  en  1697.  La  guerre  ayant 
recommencé,  eu  1701,  le  comte  de  Coigny  fut  nommé 
pour  commander  dans  les  pays  de  Gueldres,  Yenloo,  Ru- 
remonde  et  Stevensverl,  sous  Télecteur  de  Bavière,  par 
lettres  du  27  février,  et  dans  l'armée  de  Flandre,  sous  le 
maréchal  de  Boufflers,  par  autres  lettres  du  dS  juin  :  il  ne 
se  fit  aucune  hostilité.  Il  servit  À  Tarmée  de  Flandre,  sous 
M.  le  duc  de  Bourgogne  et  le  maréchal  de  Boufflers,  en 
170U,  et  sous  les  maréchaux  de  Villeroy  et  de  Boufflers, 
en  1705.  Il  se  trouva  à  l'affaire  de  Nimègue,  lorsque  les 
ennemis  furent  poussés  sous  le  canon  de  cette  place,  au 
mois  de  juin  170a;  puis  à  la  prise  de  Tongres,  au  mois 
de  mai  1705.  Il  commanda  en  chef,  par  pouvoir  donné  à 
Versailles,  le  28  mars  1704,  Tarmée  de  la  Moselle,  dont 
la  destination  était  de  se  porter  en  Flandre  on  sur  le  Ehin, 
suivant  le  besoin.  Il  mourut  à   Kônigsmarken ,  près  de 
Thion ville,  après  trois  jours  de  maladie,  le  10  octobre  1704* 
étant  encore  investi  de  ce  commandement.  {Chronologie 
militaire  ,  iom.  I,  pag,  584 ,  ^«î  président  Hénautj  Ménioi^ 
res  du  Père  d'Avrigny^  le  continuateur  du  P^re  Daniel, 
Histoire  militaire  de  Louis-lc- Grande  par  M,  de  Quincy, 
Gazette  de  France.) 

M  FRANQUETOT  (François) ,  duc  de  Coigny ,  maréchal 
de  France,  fils  du  précédent,  naquit  le  iG  mars  1670,  et 
fut  d*abord  connu  sous  le  nom  de  marquis  de  Coigny.  Il 


•  DES  GENERAUX    FRIKÇAIS.  177 

entra  dans  lesmoasquelaires,  le  19  octobre  16S7,  et  mar- 
cba,  en  1688,  à^a  prise  de  Phîlisbourg,  de  Haiiheim  et  de 
Frankendal.  De^eoa  cornette  de  la  compagnie  uiestre-de* 
camp  du  régiment  Royal-Étranger ^  par  brevet  du  i5  jan* 
fier  1689,  il  serrit  à  Tarmée  d'Allemagne ,  sous  le  mare* 
cbal  de  Duras,  et  se  trouva  à  la  prise  de  Bruchsal ,  deBret- 
lenydesebâleaiixdtfStaflrurty  deHocbsheim,  deDourlacb, 
d*£tliBgen  et  dc^  Pforzheim.  Nommé  capitaine  au  même 
régiment,  par  commission  du  a3  iuin  1690 ,  il  servit  à  rar* 
mée  de  la  Moselle ,  sous  le  marquis  deBoufllers  ;  se  trouva 
k  Tassant  et  à  la  prise  de  la  ville  et  du  château  de  Gokum, 
et  fut  du  détachement  que  le  marquis  de  Boufflers  envoya 
ao  duc  de  Luxembourg,  qui  combattit  les  ennemis  à  Fleu* 
rus,  le  1**  îuillet.  Le  marquis  de  Coigny  se  di»tingua  dans 
cette  affaire ,  et  yfut  blessé.  Mestrè-de-6amp-lieutenant  dii 
même  régiment-,  sur  la  démission  de  son  père ,  par  com- 
mission du  16  janvier  1691,  il  servit  au  siège  de  Mous ,  qui 
se  rendit,  le  9  avril.  Pendant  ce  siège ,  on  le  détacha ,  -sous 
les  ordres  du  comte  d'Auger ,  lieutenant-général ,  pour  re- 
connaître les  mouvements  des  ennemis.   Il  se. trouva  au 
bombardement  de  Liège ,  le  5  juin.  Il  servit  au  siège  do 
Namur ,  à  la  prise  du  château  de  cette  ville ,  au  combat  do 
Stcinkerque,  en  1699,  et  au  iiège  et  à  la  prise  d'Heidef- 
ber|ç«  en  1695.  II  fut  employé,  en  1694  et  1695,  àTarmée 
d*Allemagne,  où  Ton  se  tint  sur  la  défensive.  Il  servit  à 
l'armée  d^ItaUe,  en  1696,  et  se  trouva  au  siège  de  Valence^ 
qui  finît  au  mois  d^octobre ,  l'empereur  ayant  alors  accepté 
la  neutralité.  11  servit  au  siège  d*Ath,'en  1697,  et  au  camp 
de  Coudun ,  près Compîègne ,  en  1698.  Employé,  en  1701/ 
à  Tarraée  de  Flandre,  sous  le  maréchal  de  Boufflers,  il  fit 
fortifier  Ruremoàde,  Wenloo  et  Stephenswerth.  Gréé  bri- 
gadier de  cavalerie,  par  brevet  du  39  {anvier  170a ,  il  servit 
à  Tarmée  de  Flandre ,  sous  M.  le  duc  de  Bourgogne  et  le 
maréchal  de  Boufflers ,  et  contribua  à  Péchec  que  Ton  fit 
éprouver  aux  Hollandais ,  sous  les  murs  de  Niroègue ,  le 
1 1  îuln.  Il  idtrodaisit  un  secours  dans  Kayserwerth^  dont 
Ica  ennemis  avaient  formé  le  siège.  Employé  à  la  mémo 
iirmée,  en  i7o5|  sous  -les  maréchaux  de  Boufflers  et  do 


1^8  BîCnONNlIUB  HlSTORIQCft 

Yilleroiy  il  fit  prifooniers  de  guerre,  !•  14  iuio«  enalhiiii 
fourrager,  ira  grand  nombre  d*offîcierf  enneniU  du  camp 
de  Saint-Servalon.  S*étaiil  embarqué  à  TcDlrée  de  la  naît* 
aveo  Soo  cbevaux,  à  Pendroit  dit  la  Tombe-de-Yam*  il 
tomba  le  lendemaÎD  à  la  |K»fnte  du  {our  «ir  une  troupe  dt 
400  chevaux,  qu^îl  attaqua  et  battit,  et  k  laquelle  il  prit 

I  colonel,  7  oflïciers  et  3oo  dragons.  Il  combat  Ait ,  le  3o, 
k  Taffaire  d*£ckeren ,  où  les  Hollandais  /urent  batVus.  Il 
servit,  en  1704  9  &  l'armée  de  la  Moselle,  oommaodëe  par 
le  comte  de  Coigny,^  son  père,  qui  observa  senlemeDl  les 
ennemis.  A  la  mort  de  son  père;  il  prit  le  titre  de  oomte» 

II  fut  fuit  gouverneur  et  grand-bailli  de  Gaes»  le  10  octobre. 
On  le  nomma  inspecteur- général  de  U  cavalerie  et  des 
dragons,  par. ordre  du  as,  etmarécbal-de-canap,  par  bre- 
vet du  a6.  Pourvu  de  la  charge  de  colonel^géoén^  des  dra* 
gens,  sur  la  démlssiou  du  duc  de  Guicbe,  par  provisions 
données  à  Versailles,  le  7  décembre,  il  prêta  serment  »  le 
10 ,  çt  se  démit  alors  de  son  iuspection-générale,  et  du  ré- 
giment Kojal- Étranger.  Employé,  en  1705,  4  rarnée  de 
la  Moselle ,  sous  le  maréchal  de  Yillars ,  il  se  trouva  à  Tat* 
taque  des  lignes  de  Weissembourg ,  le  3  juillet.  Daas  celte 
affaire ,  il  enleva ,  avec  5oo  grenadiers  et  4  régiments  de 
dragons,  la  redoute  du  village  des  Picards,  poursuivit  les 
ennemis,  et  battit  leur  arrière^garde.  Lors  de  la  retraite  de 
1  armée  française,  après  la  surprise  des  lignes  d*Hagueiiau , 
le  a8  septembre,  il  forma  Tarrière-garde ,  arrêta  le  prince 
de  Bade,  et  soutint  le  poste  de  Belem  contre  les  attaques 
de  Tarmée  ennemie ,  pendant  que  le  maréchal  de  Yillars 
passait  le  Rhin.  Employé ,  en  1706,  à  Tarmée  commandée 
sur  le  BJbin  par  le  maréchal  de  Yillars,  U  se  troova  à  la  le- 
vée du  blocus  du  fort  Louis  par  les  ennemis^,  le  1*  mai  ;  à 
la  prise  des  retranchements  de  Drnsenheim  et  de  la  ville  de 
ce  nom,  le  a;  à  celle  de  Lauterbourg,  le  9;  de  Ha*- 
gnenau  et  de  111e  de  Marquisat,  le  so.  Employé,  en 
1707,  à  Tarmée  de  Flandre ,  sous  le  duc  de YcDd6me,  il  fit, 
avec  aooo  grenadiers  et  a  régiments  de  dragons,  l'arrière- 
garde  de  Tarmée ,  depuis  Seneff  îusq  u'à  Mariemoal ,  en 
prés^ence  de  100,000  hoBunes  des  eonemia»  qui  le  haree- 


^  MS   GÊBfÉltAlIX    FKAMÇA».  179 

lèrent  mos  pooroir  parvenir  à  renlamer.  A  U  même  ar- 
mée »  tODft  M.  le  duc  de  Bourgogne  el  le  duc  de  Vendôme* 
en  1708,  il  commanda  fous  les  dragons  derarmée,  et 
contribua  à  la  surprise  de  Gand,  le  5  juillet.  Il  combattit  » 
le  1 1,  àOndenarde,  conduisit  dans  celte  Journée  une  des 
arrières-gardes»  et  se  relira  le  dernier.  Il  fit  encore  la  re» 
traite  de  Wîllendal,  et  emporta,  à  la  tète  des  grenadiers, 
Lcffingen  et  ses  retranchements,  dans  lesquels  il  prll 
ou  tua  i5oo  hommes.  Créé  lieutenant-général  des  armées 
du  roi,  par  pouvoir  du  18  juin  1709,  -il  fut  employé,  en 
cette  qualité,  par  lettres  du  mémo  jour,  à  Tarméo  de 
Flandre ,  sous  le^jnaréchal  de  Villars.  Il  marcha  au  siège 
de  Wanielon ,  qu'on  força ,  ic  4  juillet.  Il  chargea  plusieurs 
fois  les  ennemis,  à  la  tète  du  régiment  Royal  -  Piémont , 
pendant  la  bataille  deMalpIaquet,  le  11  septembre.  Gom» 
mandant  la  cavalerie  de  rarrière- garde,  Il  sauva  plusieurs 
pièces  de  canon,  passa  TAunau  en  bon  ordre,  quoique 
toujours  poursuivi  par  les  ennemis,  el  rejoignit  Tarmée. 
£mpl<«yé  à  la  même  armée,  sous  les  maréchaux  de  Vlllart 
et  de  Montesquieu,  en  1710,  i^  conduisît,  sans  perte,  à  Ar» 
leux  une  des  deux  colonnesde  Tarmécqui  avait  été  obligée 
d'abandonner  les  bords  de  la  Scarpe,  4  la  vue  des  ennemis 
qui  la  poursuivaient.  Employé  sous  les  mêmes  généraux , 
en  171 1,  il  attaqua ,  le  1  a  juillet ,  de  concert  avec  le  comte 
de  Gassîon ,  le  camp  des  ennemis ,  près  de  Douay  :  ils  leur 
tuèrent  qSo  hommes,  en  blessèrent  1800,  et  enlevèrent  1000 
chevaux.  Il  attaqua  aussi  le  fort  d*Arleux,  le  a5  juillet; 
passa  le  fossé,  ayant  de  Teau  jusqu*à  la  ceinture,  emporta 
ce  fort  d*assaut ,  et  lit  la  garnison  prisonnière  de  guerre. 
Le  3i  août  suivant ,  avec  700  dragons ,  le  comte  de  Coigny 
délit,  vers  Laodrecies ,  un  corps  de  i5oo  hommes  de  pied 
et  de  i3oo  chevaux,  qui  couvraient  un  fourrage  que  les  en- 
nemis faisaient  à  Poix^t  à  Vaudigiès-aux-Bois  :  la  plupart 
des  fourrageurs  ennemis  furent  pris ,  ainsi  que  le  comte 
dllerbach,  lieutenant  général,  et  le  comte  de  Vassenaer,  ma- 
jor-général.  Employé  dans  la  même  armée,  en  1 7 1  d,  lecomte 
de  Coigiiy,  pour  dérober  auxenncmisla  marchedu  maréchal 
de  Villars  contre  les  retranchements  de  Denain,  maroha,  la 


l80  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

23  juillel,  àla  t£te  de  sa  réserve,  inquiéU  renneini  daoMda 
village  d*Or,  Tarréta  par  ses  manœuvres»  «lie  tinlflBèdNC 
par  son  audace.  Le  priuce  Eugène  9  qui  lui-nnéoiey  fntlnsB* 
pé,  rappela  sou  infanterie.  Sur  ces  eutrefaitct»  le  aiaréchal 
de  Villars  passa  i'Escuut,  et  battit  les  alliés  à  Denaiiii  bsV 
Le  comte  de  Coigny  fit  ensuite  sa  retraite  «  ep  piéscnce  Ai 
prince  Eugène.  Après  avoir  été  détaché  pour  ooavrv  U 
Picardie ,  il  revint  devant  Douay ,  qui  capitula  »  le  ê  sep- 
tembre. Il  servit  à  la  prise  du  Quesnoy ,  y  emporta  les  la- 
nettes  f  le  4  octobre .  et  enleva  le  chemin  couf  cii  de  la  place 
deBouchain,  le  19.  Employé»  en  i^iS,  à  ramée  du  Ihin, 
commandée  par  le  maréchal  de  Villars,  il  coalribua  à  la 
soumission  de  Spire ,  de  Worms  et  de  Kaycriianlern.  U 
servit  au  sic'ge  de  Laudan,  investi,  le  aa  luia,  et  <|ui  is 
rendit ,  le  ao  août.  Étant  de  tranchée  devanl  celle  plaee, 
il  emporta ,  Tépécà  la  main ,  un  ouvrage  aTaoeé.  Il  suivit 
i*armée  au  siège  de  Fribourg,  y  fut  chaifé  de  Fiioe  des 
attaques,  et,  à  la  léte  des  dragons  à  pied,  repoossa  les  en- 
nemis. Détaché  pour  commander  dans  la  tallée  de  Saint- 
Pierre  ^  il  s*avança  jusqu'à  -Rothewellt  où  il  dispena  uo 
corps  de  troupes  du  général  Vaubonne.  Il-ievinl  eomiile 
devant  Fribourg ,  qui  capitula ,  le  1*'  noveimbre  :1e  tort  et 
les  châteaux  se  rendirent,  le  16.  Il  commanda  le  camp  de 
la  Basse- Meu8C ,  par  lettres  du  '22  mai  1714-  H  se  démit  du 
gouvernement  des  ville  et  château  de  Caen»  et  du  grand- 
bailiiiigedela  ville,  le  8  mai  1719,  en  Daveur  de  son  fik. 
Employé ,  la  mémo  année ,  à  Tarméc  sur  la  froBlière  d*Es* 
pagne,  il  servit  aux  sièges  de  Funtarabie,  de  Saint -Sébas- 
tien etde  son  château  :  ces  forteresses  se  rendirent.  Il  com- 
manda en  cbef  les  sièges  de  Castel-Ciudad  el  d*Uffyel,  au 
mois  d'octobre ,  s*cn  empara,  et  y  Ut  deua  balaîUoiis  pri- 
sonniers de  guerre.  U  fut  nommé,  la  même  année,  con- 
seiller au  conseil  de  guerre ,  et  créé  chevalier  des  Ordres 
du  roi,  le  3  juin  1724*  Il  obtint ,  à  la  mort  du  maréchal  de 
Médavy,  le  gouvernement-général  de  la  principauté  de 
Sedan,  par  provisions  du  ^3  novembre  i^iS.  Employéà 
Tarmée d'Italie,  par  lettres  du6  octobre  i^SS ,  Il  commanda 
le  siége.de  PizzîghUone ,  qu'il  prit,  le  99  noTeaibre^  et  œloi 


DIS  GÊNÛAUX   rRANÇAIS.  l8l 

du  château  de  MilaQ,  dont  il  s'empara ,  le  919  décembre. 
11 56  trouva  à  la  prisiB  de  Treno ,  de  Lecco ,  de  Fueoles  et  de 
SerravallCy  dans  les  premiers  jours  de  ianvier  1734.  H  fit 
seul  le  siège  des  places  de  Novarre  et  d^Aronoa  »  dont  il  se 
rendit  maître.  Il  se  démit ,  lé  i5  do  même  mois  de  jan? ier» 
de  la  charge  de  eoloiiel-général  des  dragons,  en  faveur  de 
sou  fils.  Il  marcha  à  la  prise  de  Torione ,  le  a8  »  et  à  celle 
de  so»  château  9  le  4  fôvrier.  Il  commanda  en  chef  Tarmée 
d*Italie,  pendant  la  maladie  du  maréchal  de  Yillars»  qui 
lui  remit  ce  commandement  coouiie  au  plus  ancien  des 
lieutenants-généraux.  Après  la  mort  de  ce  maréchal ,  le 
commandement  de  cette  armée  fut  donné- au  comte  de 
Coigny  »  par  provisions  du  29  mai.  Il  passa  le  Pô  9  le  3  juin» 
et  vint  oamper  entre  Sacca  et  Golorno.  Il  fit  attaquer  «  le 
4 1  les  ennemis  dans  Golorno ,  et  les  força ,  après  un  combat 
qui  dura  trois  heures ,  de  se  retirer  dans  le  château ,  d*oii 
ils  continuèrent  de  tirer  toute  la  nuit.  Ils  sortirent,  le  5^ 
de  leurs  retranchements ,  mais  ou  les  repoussa  encore ,  et 
le  comte  de  Coigny  entra  le  soir  dans  Golorno,  où  les  en- 
nemis eurent  plus  de  700  hommes  tués.  On  le  créa  maré- 
chal de  France,  par  état  donné  à  Versailles,  le  14,  et  qui 
fut  enregistré  à  la  connétablie,  le  14  septembre  174^*  ^ 
comte  de  Mercy,  qui  commandait  les  Impériaux,  ayant 
passé  la  Parma>  le  28  juin  1734,  au-dessus  de  la  Ville  de 
Parme,  marcha ,  le,  ag,  avec  son  armée  pour  atta(|uer  le 
maréchal  de  Goigny.  Gelui-ci  alla  reconnallre  les  ennemis, 
et  bientôt  les-deuz  armées  se  trouvèrent  en  présence ,  près 
dts  murs  de  Parme,  sur  une  chaussée  qui  va  de  cette  ville 
au  chemin  de  Grémone.  Pendant  le  combat,  qui  com- 
mença à  onae  heures  du  matin  et  qui  ne  finit  qu*à  neuf 
du  soir,  les' ennemis  perdirent  9000  hommes,  abandonnè- 
rent le  champ  de  bataille ,  leurs  blessés  et  5  drapeaux  :  le 
comte  de  Hercy  fut  du  nombre  des  morts.  Le  maréchal  de 
Goigny  perdit  de  son  côté  5o  officiers  et  a,5oo  soldats,  tués 
ou  blessés  :  il  reçut  lui-même  une  légère  blessure.  Après 
cette  bataille,  il  obligea  les  Impériaux  de  repasser  la  Par- 
ma,  la  Leoaa,  le  Grostolo  et  la  Secchia.  Il  prit  dans  sa 
marche  la  ville  de  GuastaUa»  dont  il  fil  la  garnison  pri-. 


iSa  DICTIONHAIâE  HttTOâlQOft. 

soDDière  de  guerre,  le  5  juillet.  Le  roi  d*Stpagne  le  Mm- 
ma  chevalier  de  la  Toison-d^Or,  le  aa.  La  pénurie  des  finir- 
rages  ayaol  obligé  la  cavalerie  française  de  sVlotgnrr,  le 
général  ennemi ,  comte  de  Ronigseck ,  profila  de  cette  cir- 
constance, rassemtila  les  débris  de  Tannée  impériale,  pas- 
sa la  Secchia ,  et  surprit  dans  son  camp  le  lieutenant-gé- 
néral de  Broglîe ,  auquel  il  Ht  5ooo  prisonniers.  Le  maré- 
chal de  Coigiiy,  avec  sa  seule  îÂfanterie  el  s  régimAifs  de 
dragons,  fit  alors  sa  retraite  en  bon  ordre  vers Guastalla, 
où  il  attendît  les  Impériaux.  Ceux-ci  étant  venus  Patla- 
quer,  le  19  8eplemt>re,  le  maréchal  de  Coigny  se  porta  à  la 
télé  de  la  cavalerie  de  la  gauche,  où  était  le  fort  du  com- 
bat, et  fit  de  sa  main  un  officier  prisonnier.  Durant  la  mètée, 
la  cavalerie  ennemie  s*étant  repliée  à  colonne  renversée, 
le  maséchal  profita  de  ce  mouvement  pour  faire  attaquer 
rinfanCerie  impériale  »  qui  était  dans  un  bois ,  et  qui  fut 
entièrement  défaite.  Les  Impériaux  laissèrent  les  Françab 
maîtres  du  champ  de  bataille,  et  eurent  aooo  morts  et  7000 
blessés  (  1  ).  Le  maréchal  de  Coigny  prêta  serment  cotame 
maréchal  de  France,  le  14  janvier  i^SS.  Nommé  comman- 
dant de  i*armée  du  Rhin,  par  pouvoir  du  1"  avril  sut- 
vaut,  il  partit  de  Paris,  le  16;  arriva,  le  11  mal,  à  Man- 
heim,  et  se  disposa  de  suite  à  passer  le  Rhin ,  A  la  vue  du 
prince  Eugène  :  mais  les  mouvements  du  général  SecLeo* 
dorff  Tobligèrent  de  conduire  à  Trêves  une  partie  de  ses 
troupes.  Les  armées  étaient  déjà  en  présence ,  lorsque  les 
préliminaires  de  la  paix ,  signés  le  a  octobre,  vinrent  met- 
tre un  terme  aux  hostilité».  Le  maréchal  de  Coigny  obtint 
le  gouvernement-général  de  TAlsace,  à  la  mort  du  maré- 
chal du  Bourg,  par  provisions  du  a6  ianvier  i7Sg.  li  se  dé- 
mil  du  gouvernement  de  Sedan ,  et  eut  le  commande- 
ment-général dans  cette  province,  par  ordre  du  ig  juillet 
1743*   On  lui  donna  le  commandement  de  IVirmée  en 


(1)  En  parlant  de  cette  guerre  d'Italie,  daoi  ton  précis  de  lliUtoire 
de  Louis  XV,  Voltaire  dît  que  :  •  C'eat  la  seule  qui  te  toit  termine* 
»iffc  un  Mccèi  idide  pour  les  Françait  depau  Charleniagne.  » 


DES  GKNEâiUX   FB41fÇAI8.  l83 

Haute- Altace y  par  pouvoir  du  i*'  aoûl  suivant.  À  celte  é* 
po(|ue  f  les  troupes  qui  étaient  venues  d'Allemagne  se  trou 
valent  réduites  4  11,000  hommes  d*infaiiterie  9  faible  res« 
source  pour  défendre  le  Ahin  depuis  Huningue  îusqu*à 
Strasbourg  contre  SoyOoo  ennemis,  commandés  par  le 
prince  Charles  de  Lorraine.  Celui-ci  entreprit  de  passer  le 
fleuve  9  le  5  septembre I  à  Tlle  de  Kéignac  et  à  la  redoute 
de  Abînvillers,  mais  il  perdit  3ooo  hommes  tués,  noyés  oa 
pris ,  et  ne  put  effectuer  la  passage.  Le  maréchal  de  Goi- 
gny  eut  le  commandement  de  Tarmée  du  Rhin ,  par  pou- 
voir du  I*'  avril  §744*  Ayant  appris  que  les  ennemis  avaient 
passé  le  Ahin,  il  rassembla  les  troupes,  et  se  mit  en  mar- 
che ,  pour  s^opposer  aux  desseins  du  prince  Charles.  En 
arrivant  a  portée  de  Weissembourg,  il  sut  que  les  ennemis 
s*cu  étaient  emparés,  ainsi  que  de  Lauterbourg  et  de  toute 
la  partie  gauche  des  lignes  de  la  Lautern.  Il  résolut  anssî- 
tôt  d^attaquer  tous  ces  postes  et  les  lignes  ,  et  forma  à  cet 
effet  3  attaques,  le  5  juillet  ;  elles  commencèrent  en  même 
temps,  vers  5  heures  du  soir,  et  les  troupes  marchant  avec 
une  ardeur  égale ,  Weissembourg  fut  emportée  Tépée  à  la 
main  :  Tattaque  du  moulin  eut  un  succès  pareil*  La  dé- 
fense des  ennemis  fut  plus  opiniAlre  dans  le  village  d'Ais- 
tadt,qu*ils  furent  cependant  obligés  d'abandonner.  Le  ma- 
réchal de  Coigny,  étant  enCn  entré  dans  les  lignes  par  trois 
endroits,  campa  avec  toute  Tarmée  française  dans  la  plaine. 
Les  troupes  de  la  reine  de  Hongrie  eurent  dans  cette  ac- 
tion 3ooo  hommes  tués  :  on  fit  sur  elles  600  prisonniers 
dans  Wei!«sembourg,  et  on  leur  prit  a  drapeaux.  Le  maré- 
chal de  Coigny  commanda,  la  même  année,  sous  le  roi, 
par  pouvoir  du  i**  août.  Chargé  des  préparatifs  et  de  la 
conduite  du  siège  de  Fribourg,  il  fit  donner  Taasaut  au 
bastion  du  roi ,  dans  la  nuit  du  a  au  3  novembre.  On  se 
logea  ,  pendant  la  nuit  du  4  «^u  5,  dans  une  des  demi-lu- 
nes de  la  place,  qui  capitula  le  6.  Les  châteaux  de  Fri- 
bourg capitulèrent  le  95,  et  la  garnison  de  ces  châteaux  se 
rendit  prisonnière  de  guerre.  Le  maréchal  de  Coigny  fit 
démolir  cette  place.  11  eut  pendant  Thiver  le  commande- 
ment en  Soaabcy  par  pouvoir  du  1"  novcmbie.  11  a*a  point 


l84  BICTIOimÀIAB   HISTOKIQUS, 

•ervi  deptiis  174^.  Il  fut  créé  duc  de  Goigny,  par  leitres 
données  à  Yereailles  «  au  mois  de  février  1  ^47»  enregistréct 
au  parlement ,  le  18  août  suivant.  Son  fils  étant  mort  le  4 
mars  174^»  ^  rentra  en  possession  du  gouvernement  de 
Gaen  et  de  la  charge  de  colonel-général  des  dragons.  H  te 
démit  de  nouveau  de  cette  dernière  charge,'  en  faveur  do 
duc  de  Chevreuse»  le  a8  fanvier  1754*  Il  donna  aussi  fs 
démission 9  en  faveur  de  son  petit-fils,  du  gouvernement 
de  Caen  ,  le  16  mai  1755 ,  et  de^son  duché,  au  mois  de  fé- 
vrier 1756.  Il  conserva  cependant  les  honneurs  de  duc  jus- 
qu'à sa  mort,  qui  eut  lieu  à  Paris,  le  18  décembre  ijSç). 
Il  était  alors  dans  sa  90*  année  (1).  {Chronologie  miiùatre, 
tome  JJJ^  pitg,  a8o  ;  mémoires  du  temps,  Mémoires  du  Père 
d'Avrigny^  Histoire  militaire  de  Louis^e~Grand,  par  le 
marquis  de  Quincy;  Journal  historique  de  Louis  XIV ^  par 
le  Père  Griffit;  Bouclas ^  le  président  Hénaut,  Gazetfe  de 
France  y  par  Anquetilj  tom.  P^IIl;  Biographie  universelle , 
ancienne  et  moderne 9  tom.  lX,pag.  igS.) 

DE  FRANQUETOT  (Jean- Antoine-François),- mor^n^^/c 
Coigf^y^  lientenant-'général ,  et  fils  du  précédent ,  naquit 
le  37  septembre  1 70a.  Il  fut  successivement  mousque- 
taire, en  1719;  capitaine  -  lieutenant  de  la  colonelle- 
général  des  dragons,  le  6  avril  1718,  et  mestre  -  de  -  camp 
réfonné ,  à  la  suite  du  même  régiment ,  par  commission 
du  1*' août  suivant.  Il  fut  fait  gouverneur  et  grand- bailli 
des  ville  et  château  de  Caen,  sur  la  démission  de  son  père, 
par  provisions  du  8  mai  1719*  îl  leva  une  compagnie  dans 
le  régiment  de  Dragons-d*Orléans ,  par  commission  du  1*' 
mars  1727,  en  conservant  son  rang  demestre-de-camp,  et 
servit  avec  ce  régiment,  au  siège  de  Kehl,  en  1733.  Il  ob- 
tint, par  provisions  du  i5  janvier  1754,  la  charge  de  colo- 
nel-général des  dragons,  sur  la  démission  de  son  père.  Créé 


(1)  Le  marécluil  de  Coîgoj,  homme  aimable  et  pleio  d'esprit,  avait 
ett  ^our  tecrëtaire,  pendant  tet  campagne?,  l'auteur  de  VArt  dUimtr, 
\%  àmUii  Bernard. 


.  nis  GÊinbiLÀirK  français.  ]85 

Mgadier,  par  brevet  du  mètne  four»  il  se  démit  alors  de  sa 
compagnie  an  régiment  d^Orléaos.  Employé  à  Tarriiée  d'I- 
talie, par  lettres  du  même  jour,  i5  jaDvIer  1734»  il  servit 
aux  sièges  et  à  la  prise  de  Novarre ,  du  fort  d*Arooa ,  de 
Torloneet^e  son  château.  Il  combattit  à  Parme»  au  mois 
de  juin»  et  fut  crée  raaréchal-de-camp»  le  1*'  août.  Il  se 
trouva»  eu  cette  qualité»  à  la  bataille  de  Guastalla,  au  mois 
de  sef^tembre.  Il  fut  employé  à  Tarmée  du  Rhin ,  soun  lé 
maréchal  de  Coigny»  son  père  »  par  lettres  du  1*'  mai  1735. 
Il  obtint  le  gouvernement  de  Choisy  »  par  provisions  don- 
nées à  Fontainebleau»  le  1*'  noveuibre  1739.  Il  servit,  en 
174 it  à  Tarmée  de  la  Meuse,  sous  le  maréchal  de  Maille- 
bols»  et  marcha,  au  mois  d*aoùt  174^»  avec  la  a*  division 
de  cette  armée»  lorsqu'elle  se  rendit  en  Bohème.  Il  fut  crée 
chevalier  des  ordres  du  roi»  le  a  février  1743»  et  lieutenant- 
général»  le  ao  du  même  mois.  Il  servit  à  Tarmée  de  Bavière, 
sous  le  maréchal  de  Broglie»  par  lettres  du  1*'  avril Miivanl; 
revint  en  France»  à  la  tête  de  la  5*  division»  au  mois  de 
juillet,  et  finit  là  campagne  en  Haute-Alsace»  sous  le  ma- 
réchal de  Coigny.  Employé  à  Tarmée  du  Rhin  »  sous  le  ma- 
réchal son  père»  en  1744»  H  contribua  k  la  défense  de  T Al- 
sace; se  trouva  à  Tattaque  de  Weissembourg,  au  combat 
d*IIagueuau»  et  servit  au  siège  et  à  la  prise  de  Fribourg. 
Employé  à  Tarmée  du  prince  de  Conti,  par  lettres  des  1*' 
avril  1 745  et  i**  mai  1 746»  il  servit  au  siège  de  Mons  en  1 746» 
joignit  ensuite  Tarmée  du  roi ,  et  combattit  à  Raucoux,  la 
même  année.  Employé  à  Tarmée  du  roi,  en  1747»  il  com- 
battit à  Lavvfeld.  Il  fut  fuit  capitaine  des  chasses  de  la  ga- 
renne du  Louvre»  en  mars  i747«  et  mourut,  le 4 avril  1748, 
dans  la  4^*  année  de  son  âge.  {Qironologie  mililaire^  tom. 
^fpag-  tàGô;  Oazeite  de  France j  mémoires  du  temps.) 

DB  FRANQUETOT  (Marie-François-Henri),  dttc  de  Coi- 
g^y *  P^if  ^^  maréckal  de  France,  fils  du  précédent»  fut 
connu  d*abord  sons  le  nom  de  martfuis  de  Coigny.  Il  eut 
le  gouvernement  de  Choiny,  î\  la  mort  de  son  père ,  par 
provisions  du  16  avril  i748>  H  entra  aux  mousquetaires» 
le  4  novembre  1753»  et  fut  pourvu  de  la  charge  de  meslre- 


l86  DICTIOUNAIRB   HISTOEIQOS. 

de-cimp-général  de» dragons,  par  proviMutm du  a4  janvier 
1754*  On  lui  <lciiin:i  le  gouvernemrnl  des  ville  et  ciidteaudft 
Caen  t%  dn  grand  baîllieige  de  cette  ville,  sur  la  déiuissdoo 
du  maréchal  (le  Coigny  son  «'lîeul,  par  provisions  du  16  mai 
1^55.  Il  fut  créé<luc,  aussi  sur  hi  démission  desongrand- 
pére,  par  brevet  du  17  février  i^Sd,  et  prit  alors  le  nom  de 
duc  de  Coigny    11  obtint  le  grade  de  biigadier,  par  brevet 
du  a5  juillet  de  la  même  année.  Employé  à  rarmée  a  Alle- 
magne, par  lettres  du  r'niars  i^S^,  il  servit  pendant  tou- 
tes les  campagnes  de  cette  époque,  excepté  celle  d*-  l'^Sg» 
et  se  trouva  à  la  bataille  d*Il£iHtembeck,  à  la  prise  de  Min- 
den  et  d*Hanovre  et  à  la  marche  vcrsZell,  en  1767.  Il  com- 
battit à  la  bataille  de  Crewelt,  en  17^8;  et  aux  affaires  de 
Corbnck  et  de  Warbourg ,  en  1760.  Promu  au  grade  de  ma- 
réchal-de-camp, par  brevet  du  20  février  1761,  il  servit 
en  celte  qualité,  cette  année  et  la  suivante,  et  commanda 
plusie^  corps  séparés.  Il  fut  créé  lieutenant-général,  le 
1"  mars  1780.  Il  fut  député  de  la  noblesse  de  Caen  aux 
états-généraux  de  17^9^  et  si^na  toutes  les  protestations  de 
la  minorité.  Ilémi^ra  en  1793.  fît  les  campagnes  de  l'armée 
des  princes  français,  et  fut  chargé  pendant  l^émigration  de 
plusieurs  missions  diplomatiques,  dont  il  s^acqultta  avec 
un  sele  bien  propre  à  prouver  son  dévouement  à  la  famille 
des  Bourbons.  11  passa  au  service  du  Portugal ,  où  il  devint 
capitaine -général,  grade  é(|ui  valent  à  celui  de  maréchal  de 
France.  Étant  rentré  en  France,  en  1814.  à  la  suite  de  S.  M. 
Louis  XVlll,  tl  fut  créé  pair  de  France,  le  4!^^",  nommé 
gouverneur  de  Thâtel-royal  des  Invalides,  et  de  ses  succur- 
sales, en  iauvier  1816,  et  installé  en  cette  qualité  le  27  du 
même  mois.  Il  obtint  le  grade  de  maréchal  de  France,  le 
5  juillet  delà  même  année.  Un   précieux  établissement, 
connu  sous  le  nom  d' Association  patcrntllt  des  clies^ntiifrs 
de  Saint' Louis^  sVtant  formé,  en  18 14*  le  duc  de  Coigny 
fut  choisi  pour  le  présider.  Il  mourut  dans  son  gouverne- 
ment, à  rhôtel  royal  des  Invalides,  le  19  mai  i8ai  (1). 


(1)  Dant  ton  éloge  prononcé  à  la  chambre  des  pairs,  le  a8  juin  18a i. 


^  DIS   GEniRÀCX    FRANÇAIS.  187 

(Chronologie  miUlaùrej  iom.  y II,  pag.  4  '^  ;  Moniieur ,  an- 
maies  du  ttmpsm) 

DE  FRANQUETOTfAiigustîn  Gabriel),  comte  de  Coigny, 
litNiemini-gMrnii ^  tt  f'èrr  putn*^  du  précédent,  naqiiir  le 
a5  août  1740*  Il  fnt  fait  mpstre  de-camp  <lti  rt^|;iiiient  de 
Bourbon  cavalerie,  en  1761  ,  puisses  ilragonj^  de  son  nom» 
en  I7^\cl  eiinndela  It^^çioii  royale,  en  ijGS.  Oub'crt'a  bri- 
gadier de  dragonn,  le  20  avril  1 7G8,  et  il  fut  promu  an  grade  de 
niarêclial  de*canip,  le  l'^niar»  i;8o-  Il  fut  fait  chevalier  des 
Ordres  du  roi  et  chevalier  d*honiienr  de  madame  Elisa- 
beth, ffOBur  de  S.  iM.  Louis  XVI.  On  le  créa  chevalier  du 
Saint -Ksprit,  le  i**  janvier  1  766.  Il  obtînt  le  grade  de  lieu- 
tenant-général pour  prendre  rang  du  1*'  janvier  1801. 
{Etais  miiitairts.) 

DB  FAANQUETOT  (Jean.PhiUppe%  chevalier  de  Coigny, 
martchai''iie'camp^  et  frère  du  précédent,  naquit  le  i4 
décembre  17^1^.  Il  fut  reçu  chevalier  de  Tordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,  le  12  janvier  1756.  Il  devint  guidon 
des  gendarmes  en  176),  et  fut  fait  successivement  colonel 
et  inspecteur  du  régiment  de  la  Ridne- Dragons.  Il  obtint  le 
gracie  de  brigadier  de  dragons,  le  1*'  mars  1780,  et  celui  de 
Diarérhal-de-camp,  le  1"  janvier  1784-  H  fut  créé  com- 
mandeur de  Torilre  royal  et  militaire  de  Saint  Louis ,  !• 
a5  août  de  cette  dernière  uimée.  {t'tats  miiiiaircs.) 


DK  FRANQUETOT  (François- iMaric-Ca^imir),  marquis 
de  Coigny  .  Ueultrnant^gvni'ral ^  et  (ils  de  Marie- François- 
Benry  de  Franquetol,  maréchal  de  France,  qui  précède, 
naquit  le  a  septembre  i7r)().  Il  était  colonel  d'un  régiment 
d*infauleric ,  lorsqu'il  obtint,  le  5  juia  1783 ,  la  charge  de 


par  M.  (c  Tiromle  dr  Ro^Miiibo,  on  trouvt*  le  paragraphe  tuivant  :  #  No* 

•  biv  Mfit  orgueil ,  aOubli-  avec  dignité  ,  doué  d'une  ainéoilé  que  f  icn  ne 

•  fNiiitailalléier,  rfiiuanl  liciin-ux  toi.t  ce  qui  iViilourait,  indulgent  par 

•  nftfi'ièrr,  M'vère  quand  le  dwoii  l'cftii^eait,  fidèle  à  aon  Dieu  ,  ndclc 

•  a  Mtn  n»i,  tel  fui  celui  qui  nous  lahtte  lad  de  regrclt  et  de  ai  nubict 

•  exeiuplca.  • 


l88  DICTIONNÀIBE    HISTORIQUE  . 

premier  écuyer  du  roi ,  to  survivance  de  son  père.  Il  atait 
fait  les  cafiipagiiea  de  la  guerre  d* Amérique,  depuis  1780 
îuflquVn  1782.  Il  obtint,  le  i4  septembre  de  cette  derniè- 
re année,  le  grade  de  brigadier  des  armées  du  roi,  et  ce- 
lui de  marécbal-de-camp,  le  9  mars  1788.  Il  est  mort  le 
32  janvier  1816,  étant  alors  revêtu  du  grade  de  lîeuteoant- 
gé  uéra  1.  (  Etals  militaires .  ) 

DE  FREMEUR,  voyez  pb  là  Piebib. 

DD  FRENOY,  voyez  db  Mazâkcoubt. 

FRÈRE  (Georges,  comte),  lieutenant-général^  o;iquit  te 
a  octobre  1764*  Il  entra  au  service,  en  1791,  dans  le  2* 
bataillon  du  département  de  TAude.  où  il  fut  fait  capitai- 
ne, le  28  septembre  1792  ,  après  une  action  très-vive  con- 
tre les  ennemis,  action  dans  laquelle  il  s^était  distingué. 
Il  servit  en  cette  qualité  à  Tarmée  des  Py renées- Occî- 
denlaUs,  où  il  fut  nommé  chef  de  bataillon,  le  9  mai 
1793.  Étant  passé  avec  son  bataillon  à  Tarmée  des  Pyré- 
nées Orientales,  il  s*y  fit  de  nouveau  remarquer  par  sa 
bravoure  (1).  Il  fit  les  campagnes  d*Ilalie«en  1794  et  1796, 
et  fut  blessé  à  Tattaque  des  redoutes  de  Serra,  lorsque  Tar- 
mée  française  pénétra  dans  le  Piémont.  Employé  à  Tarmée 
d'Italie  avec  son  bataillon,  en  1796^  il  concourut  aux  opé- 
rations militaires  qui  eurent  lieu  dans  la  vallée  de  la  Bren- 
ta,  au  mois  de  septembre,  y  fut  blessé  et  s*y  distingua  de 
manière  à  être  du  nombre  des  oflicicrs  cités  particulière- 
ment dans  le  rapport  du  général  en  chef  Buonaparte.  Ce 
général  le  proposa  au  directoire-exécutif  pour  chef  de  la 
4*  demi-brigade  de  ligoe,  dont  son  bataillon  faisait  alors 
partie.  Ayant  obtenu  ce  grade,  il  rentra  en  France,  après 
la  paix  de  C.tinpo-Formio,  et  fut  employé  avec  sa  demi- 
brigade  à  Tarmée  de  TOuest,  contre  les  Vendéens.   Eu 


(1)  Un  de  BC8  frères  (Jean),  qui  servait  à  la  m£me  armée  cd  qualité 
d*ad|udatit-général ,  Tut  tué,  eo  avril  1794»  à  l'attaque  d'une  redoute  « 
•ur  la  inootngoc  de  Louis  XIV. 


r*? 


.J)S8   GÉNÉRAUX    FRANC  A 18.  189 

1798 ,  il  lit  partie  de  rexpëdition  qui  partit  du  port  du  Ha- 
vre-de-Grâce ,  dans  la  iifiit  du  7  au  8  avril,  pour  aller  at- 
taquer les  Iles  de  Saint-Marcouf.  Il  passa  ensuite  à  Tannée 
de  Holl«inde«  se  trouva  avec  sa  demi-brigade  aux  différents 
combats  lîvrésdans  la  Nord-Hollandet  et  donna  dans  toutei» 
les  occasions  de  nouvelles  preuves  de  valeur  et  de  condui- 
te. Il  fut  employé  ensuite  à  Tarmée  du  Rhin»  d*où  on  l'ap- 
pela â*  Paris ,  pour  commander  lt>s  grenadiers  de  la  garde 
des  consuls.  Nommé  général  de  brigade,  le  i5  septembre 
i8o'2,  il  continua  de  commander  les  grenadiers  de  la  gar- 
de consulaire.  En  i8o5,  il  comniauda  une  brigade  dans  le 
corps  d^armée  du  général  Mortier,  qui  s^empara  du  Hano- 
vre. Le  général  Frère  ,  dont  les  troupes  occupaient,  à  Té- 
poque  du  7  juin,  les  places  de  Stade  et  de  Haarbourg,  se 
mit  alors  en  mouvement  pour  se  rendre  h  Cuxhavcn ,  à 
Teffet  d*intercepter  le  passage  de  ton*>  les  bâtiments  anglais 
qui  se  trouvaient  encore  sur  TËlbe.  Employé  à  la  grande- 
armée,  il  y  lit  avec  distinction  les  campagnes  de  i8o5, 
1806  et  1807,  en  Autriche  ,  en  Prusse  et  en  Pologne.  Le  6 
novembre  1806,  il  concourut  à  la  prise  de  Lubeck.  Il  était 
attaché,  en  1807,  au  corps  du  prince  de  Ponte-Corvo,  et  le 
commandement  de  la  tête  de  pont  de  Spandeu  sur  la  Pas- 
sarge  (Pologne)  lui  avait  été  coiitié  par  ce  maréchal.  A  Ton- 
verture  de  la  campagne,  les  Russes  dirigèrent,  le  4  juin, 
deux  fortes  colonnes,  soutenues  par  de  rartillerie,  pour 
attaquer  cette  tête  de  pont,  dont  la  coniiervation  était  très- 
importante  pour  Tarmée  française.  Le  lendemain,  ces  co- 
lonnes, ayant  été  renforcées  par  un  corps  de 5ooo chevaux, 
commencèrent  à  neuf  heures  du  matin  leur  mouvement 
offensif.  Aux  premières  démonstrations  quelles  avaient 
laites,  le  général  Frère  en  avait  donne  avis  au  prince  de 
Fontc-Corvo,  qui  lui  envoya  Tordre  de  tenir  jusqu^à  la  der- 
nière extrémité  ,  et  de  périr  même,  s*il  le  fallait,  avec  tous 
les  braves  du  27*  régiment  d*infanterie  légère,  plutôt  que 
de  laisser  forcer  le  passage  de  la  rivière  par  les  ennemis. 
Le  général  Frère,  dont  réiicr^ic  et  le  dévouement  étaient 
•lu-dessus  de  tout  éloge,  n*avail  pas  attendu  les  ordres  du 
maréchal  pour  prendre  la  ré^'olulion  do  défendre  jusqu'à 


if 


igo  DlCTlONNAïaB    HISTORIQUE. 

la  mort  le  poste  qui  lui  était  coiifir.  Ses  dinposi lions  fu- 
rent   proinpiciiirnt    arrél(^<'s    et    parf.titeincriit    exécutées 
par  (les  soldais  pleins  de  confiance  dans  leur  chef.  On  lais- 
sa approcher  les  Russes  iin*qn*à  bout  portant,  et  alors  une 
fusillade  terrible*  {ointe  au  feu  de  mitraille  des  pièces  de 
la  redoute,  foudroyèrent  les  assaillants  et  jelèreot  le  dé- 
sordre dans  leurs  rang;s.  Sept  fois  consécutives  les  Russes 
revinrent  à  la  charge ,  avec  un  archarneinent  incro^ble; 
et  ch:*que  fois  ils  furent  repousses  par  les  inébranlables 
chasseurs  du  27'  léger.  Enfin  les  Rus^e»  furent  obligés  de 
se  retirer,  laissant  dans  les  abattis  de  la  tête  de  pont  5oo 
morts  et  aiio  blessés  :  ils  Iransporlèrent  co  outre  environ 
700  blessés  dans  les  villages  voisins.  Celte  affaire  Ql  le  plus 
grand  honneur  au  général  l^rere.   Les  services  importants 
(|u*il  avait  rendus  dans  ie>i  campagnes  que  nous  venons  de 
citer  lui  méritèrent  la  déjDoration  de   commandant  de  la 
Légion-d'Hoiineur,  qui  lui  fut  accordée,  le  i4  juin  i8o4* 
le  titre  de  comte  dVnipire,  et  le  grade  de  général  de  divi- 
sion ,  que  Buonaparte  lui  conféra ,  le  6  mars  iSoS.  11  fut 
envoyé  en  celle  dernière  qualité  à  Tarinée  d'Espagne»  et  y 
fut  employé  dans  le  corps  d*armée  du  général  Dupont.  Au 
mois  de  juin  18089  il  marcha  avec  une  colonne  sur  la  %ille 
de  Ségovie,  où  venait  de  s*organiser  un  rassemblement  de 
5ooo  iiisur^^és,  avec  une  trentaine  de  pièces  d^artillerie.  Le 
chef  de  cette  troupe  ayant  répondn  par  des  coups  de  ca- 
non à  la  sommai  ion  qui  lui  fut  faite   de  mettre  bas  les 
armes,  le  général  Frère  ordonna  Tatlaque  de  la  ville,  et 
elle  fut  emportée  de  vive  force,  malgré  la  résistance  opiniâ- 
tre des  insurgés,  qii  ptrdirent  beaucoup  dMinmines  lues, 
toute  leur  arlilU^ne,  et  Goo  homniosou  environ  faits  prison- 
niers. Le  gé(u*ral  Fièrc  vint  ensuite  appiyer  le  corps  d*ar- 
inée  du  niaréeh  il  Moncey,  qui  sVtait  porté  sur  Valence. 
Se  trouvant  à  Req^iin^i ,  le  général  Frère  sauva  sa  division 
par  la  prompte  détermination  qu*il  prit  d*ordonner  ui.e  re- 
traite, qu'on  exécuta  avec  le  plus  grand  ordre   II  servit  en 
qualité  {[*•  elief  de  réiat-uiajor  du   maréchal  Laniies,  au 
siège  de  Sarragr.ssr.  A|>pelé  à   la  c:rande- armée ,  en  1809, 
it  fit  la  campagne  contre  TAutriche  ,  se  signala  à  la  bat<ii[le 


.DES  GEifUÀinL  nAvçÀis.  191 

de  Vagram  »  et  j  fut  blesaé.  Étant  retoaraé  à  Tannée 
d'Espagne»  eo  i8iOf  il  y  concourut  aux  sièges  de  Bouler- 
tin,  Torloae  el  Tarragone,  pendant  lesquels  il  déploya  sa 
valeur  accoutumée.  Il  rentra  en  France  avec  l^arniée  fran- 
çaise, lorsqu'elle  évacua  TEspagne.  Il  fut  nommé,  en  i8i3f 
au  commandement  de  la  i3*  division  militaire  à  Rennes, 
et  passa  ensuite  à  celui  de  la  i(>*  division  militaire  à  Lille. 
Il  adiréra,  en  avril  i8i4«  à  la  déchéance  de  Napoléon  Buo-* 
naparte,  et  fut  créé  par  S.  M.  Louis  XVIII,  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  le  8  juillet.  Il 
commandait  encore,  en  i8i5,  la  16*  division,  lors  de  Tin- 
vaMon  de  Buonaparte ,  et  se  conduisit  alors  avec  la  plus 
grande  réserve.  Il  est  classé,  depuis  181G,  dans  le  t«èbleau 
des  lieutenants  -  généraux  disponibles.  {Etals  militaires, 
Moniteur,  annaits  du  temps*) 

FRETAT  (Louis),  comte  de  Boissieux, lieutenant -f^néral^ 
fut  d*abord  aide-de-camp  du  maréchal  de  Villars  son  on- 
cle «  en  1704,  et  le  suivit  I^j  même  année  dans  son  comman- 
dement du  Languedoc.  H  fit  encore,  en  la  même  qualité,  la 
campagne  de  Tarmée  de  la  Moselle,  en  170S.  Il  obtint,  par 
coniniifision  du  91  octobre,  une  compagnie  dans  le  régi- 
ment d*infanterie  de  Lorraine,  et  la  commanda  à  la  prise 
des  retranchements  et  de  la  ville  de  Druscuheim,  et  à  cel- 
le de  Lauterbourg,  d^Hagucnau  et  de  Ttle  de  Marqui!«aty 
en  1706.  Nommé  colonel  d^un  régiment  d^infanterittdeson 
nom,  par  commission  du  iG  février  1707,  il  le  commanda 
à  Tarniée  du  Rhin,  en  1708,  et  à  celle  du  Dauphiné,  en 
1709  et  171a.  Ce  régiment  ayant  été  réformé  par  ordre  du 
10  dêctmbre  17141  1^  comte  de  BoisMeux  fut  placé  colonel 
réformé  a  la  suite  du  régiment  de  Normandie,  par  ordre 
du  18  du  mêmemoi«>.  On  lui  donna  le  réi;inient  d*infante- 
rie  des  Landes,  par  commission  du  5  août  1716.  Créé  bri- 
gadier, le  1*' février  1719,  il  obtint,  le  i5  septembre  1730, 
le  régiment  d^'nfanterie  de  la  Sarre,  en  se  démettant  de 
celui  den  Landes.  Employé  à  Tarmée  d'Italie ,  en  1733,  il 
y  Heivit  aux  si^^ges  de  Gerra-d*Adda  et  de  PixzighitcMie.  Dé- 
tache de  l'armée,  il  se  rendit  maître  des  villes  et  châteaux 


192  DICTIONNAIRE  HISTORIQUE- 

de  Trezzo ,  de  Lecco  et  de  Fnentès,  dont  il  Bt  les  garnifoni 
prisonnière»  de  guerre.  Il  rejoignit  ensaite  l^armée,  ftRcr- 
vît  au  siège  du  iuhâteau  de  Milan,  qui  se  rendît  le  39.  Il  fat 
employé  aux  sièges  de  Novarre,  du  fort  dWrona  et  de  Ter- 
tone,  en  janvier  et  février  1734*  Créé  maréchal-de •camp» 
le  30  février,  il  se  démit  alors  du  régiment  de  la  Sarre,  con* 
tinua  de  servir  à  Parmée  dTlalie,  et  combattît  à  Parme* on 
il  reçut  une  légère  blessure.  Il  obtint,  le  3i  juillet,  une  pla* 
ce  d^inspecteur-général  de  Pinfanterfe,  se  trouva  à  la  ba- 
taille de  Guastalla,  au  mois  de  septembre*  et  y  chargea  les 
ennemis  à  la  lèle  de  Tinfanterie,  la  baïonnette  au  bout  du 
fusil.  Employé  à  lu  même  armée,  en  1755,  il  contribua  à 
la  prise  du  château  de  Gonzague,  à  celle  de  Res:gio\o  et  de 
Révéré,  et  rentra  en  France  après  la  paix«en  1736.  Nommé, 
par  pouvoir  du  2  décembre  1 757,  pour  commander  les  trou- 
pes que  le  roi  envoyait  eu  Corse,  il  partit,  le   1*'  février 
1738,  avec  6  bataillons.  Arrivé  à  la  Bastie ,  il  employa  tous 
les  moyens  possibles  de  négociation  pour  engager  les  rcbeU 
les  à  se  soumettre  à  la  république  de  Gènes.  Il  fut  créé 
lieutenant -général,  le  1*'  mars  suivant,  et  mourut  à  la 
Bastie,  le  1*'  mai  1739,  sans  avoir  pu  déterminer  les  Corses 
à  la  fioumission.  Il  était  alors  âgé  de  5'i  ans.  {Chronologie 
militaire^  tom,  V,  pag,  a38;  Gazette  de  France^  mémoires 
du  temps,  ) 

DE  FREUDENTHAL,  voyez  Alux. 

DE  FREYTAG  (N comte)y  lieutenant- général,  entra 

fort  jeune  au  service  militaire,  passa  par  tous  les premîersgra- 
des,  et  devint  lieutenant-colonel  du  régiment  de  la  Marck 
infanterie.  Il  fut  créé  brigadier  d^iiifanterie,  le  1*"  mars 
1780,  et  maréchal-de-camp,  le  1'' janvier  1784*  H  obtint 
la  croix  de  commandeur  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louts ,  le  25  août  1785.  Il  émigra  au  commence- 
ment de  la  révolution  française,  et  fut  créé  lieutenant-géné- 
ral. Après  la  restauration  du  trône  des  Bourbons,  en  1814$ 
S.  M.  lAïuis  XYIII  le  nomma  graod*croix  de  Tordre  de 
Saint-Louis.  {Etats  militaires.) 


DES  GiNÊlAUX   FEANÇAIS.  igS 

DE  FRETTAG  (Frunçoi;*-  Xavier- Jacob,  comtt)  heutrnant" 
g/iivrit\  et  fiereii  du  précédent ,  naquit  à  M  irckoliiheim , 
en  AKare^le  a^  nepteinbrt*  1749  ^^^  i>ère,  avocat  au  coo« 
«eîl  souverain  d^Alsace,  lui  fit  faire  des  études  propre»  à  lui 
ouvrir  la  carrière  du  barreau;  mais  le  jeune   de  Freyiag 
préféra  embrasser  celle  des  armes,  et  entra  au  service  mili- 
taire, le  4  mar!t  1767,  comme  sous -lieutenant  dan»  le  ré- 
gîuieik4  d^infaoterie  allemande  de  lu  Marck,  dont  son  oncle 
était  alon»  lieutenant-coloneL  II  6t  les  campagnes  de  Ttie 
de  Corse,  pendant  les  années  1766, 176g  et  1770»  et  fut  fait 
sous-aide-major,  le  ai  janvier  1769.  Il  passa  lieu  tenant  en  sor 
cond,  à  la  formation  du  17  juin  1776;  devint  premier  lieu- 
tenant ,  le  1 5  juillet  1777,  et  capitaine  en  second,  le  7  août 
178  !•   Ce  fut  en  cette  qualité  qu'il  s'embarqua,  la  même 
année,  avec  son  régiment,  pour  les  Indcs-Oricntales,  où  il 
iit  les  pénibles  campagnes  de  178a,  1783  et  1784,  sous  M« 
de  Buftsy.  Il  obtint  le  grade  de  capitaine -commandant,  le 
17  juin  1783.  Il  s'était  trouvé  à  la  bataille  de  Goiidelour, 
uù  Tuo  de  ses  cousins  reçut  à  côté  de  lui  une  blessure, qui 
lui  fracaMa  la  cuisse.  On  le  nomma  chevalier  de  Saint- 
Louis,  sur  le  champ  de  bataille*  à  Tâge  de  17  ans.  Le  capi- 
taine de  Freyiag  revint  en  France  avec  son  régiment ,  qui 
avait  perdu  dans  Tlnde  les  trois  quarts  de  son  monde.  I41 
réputation d*officier  très- distingué,  que  Freytag  s'était  ac- 
quise, engagea  le  prince  Haximilieii  de  Deux  Ponts  (an- 
îuunrbui  nd  de  Bavière),  à  le  demander  pour  major  du 
rêgiiiient  d'infanterie  allemande  d*Alsace,  dont  ce  prince 
était  colonel  propriétaire.  Cette  promotion  eut  lieu,  le  4 
{uin  1786;  et  elle  fut  suivie,  le  4  juillet  suivant,  delà  no- 
minaliou  de  chevalier  de  Tordre  roy:il  et  militaire  de  Saint- 
Louis*  Le  major  de  Freytag  devint  lieutenant -colonel  du 
même  régiment  en  juin  1790.  Il  pas^a  colonel  du  74*  ré- 
giment d'infanterie  de  ligue  (ci    devant  Beaujolais^,  le  5 
février  1793.  et  fut  promu  au  grade  de  marechal-de-cinip, 
le  8  mars  179V  11  Ht  les  campagnes  de  ces  deux  dernières 
années  à  Tannée  de  Flandre.  I..es  repré^teulaots  du  peuple 
en  mis«»iou  près  de  cette  armée  lui  conférèrent,  provisfii re- 
nient ,  le  grade  de  général  de  division,  le  5  septembre  1793, 


igii  DicnoirvAiAB  histokiqoï 

et  lui  firent  prendre  le  commahdpment  de  la  divieioo  dei 
▼oBges,  qui  faisait  partie  de  Tannée  de  la  tlofiêlle«  eo  at- 
tendant que  le  général  Merlin  (de  Thionrille),  vtnt  prendre 
ce  poste,  que  le  conaeil  exécutif  lui  avait  assigné.  A  cette 
époque,  le  gouvemement  républicain  faisait  deatituer  une 
foule  d*officîers  recommaudables  par  leur  mérite.  Le  géné- 
ral Freytag,  qui  avait  beaucoup  d*eslime  et  d*attiitlé  pour 
quelques-uns  d'enir'eui,  eut  le  courage  de  prendfie  leur 
défense  près  des  représentants  du  peuple.  Cette  franchise 
pouvait  alors  être  très -dangereuse  :  mais  le  général  Freytag 
en  fut  quitte  pour  être  suspendu  de  sesi  fonctfons,  le  34  ^^ 
même  mois  de  septembre.  Il  reçut  Tordre  de  se  tenir  éloi- 
gné de  30  lieues  des  frontières,  et  fut  placé  aoosla  surveil- 
lance des  autorités  de  Vandœuvre,  près  de  Nandt  lieu 
qu*il  avait  choisi  pour  sa  résidence.  Après  la  révolution  du 
9  thermidor  an  a  (37  juillet  1794)9  il  sollicita  sa  remise  en 
activité,  fut  réintégré  dans  ses  fonctions,  le  i3  février 
179^9  ^t  envoyé  en  cette  qualité  à  Tarniée  d'Italie.  Il  passa 
ensuite  à  Tarmée  des  Alpes.  Après  la  révolution  du  18  fruc- 
tidor an  5  (4  septembre  1797)4  il  commanda  une  division 
de  Tarmée  d'Allemagne,  sons  le  général  en  chef  iourdan. 
Il  commanda  également  une  division  pendant  les  campa- 
gnes de  1798,  1799  et  1800,  sous  les  ordres  du  général  en 
chef  Moreau,  partagea  les  travaux  et  les  périls  de  ses  com- 
pagnons d*armes,  et  se  distingua  dans  plusieurs  occasions. 
Il  fut  chargé  de  plusieurs  comniandenients,  dans  les  pays 
ocrupéfi  par  Tarmée,  et  eut  la  direction  des  ouvrages  des 
forls  de  CasHel  et  d'EhrensbreitHiein.  Il  commanda  aussi 
succes!«ivement  les  places  de  Mayence,  Grenoble  et  Sira.s- 
bourg,  et  signala  son  administrai  ion  militaire  par  le  plus 
noble  désiiitéreMcment,  la  plus  scrupuleuse  justice,  el 
Ttxactitude  la  |iln.<i  rigide  à  faire  observer  la  discipline.  Il 
a  laissé  dans  la  Hesse  des  souvenirs  honorables ,  sVtant  tou- 
fours  attaché  à  faire  aimer  et  respecter  le  nom  français  par- 
tout où  il  put  le  faire.  Il  obtintsa  retraite  du  grade  de  lieu- 
tenant-général, en  1801,  et  alla  se  fixer  à  Vanàœuvre,  où 
il  s'était  marié,  en  1793,  pendant  <ta  suspension  de  service. 
Quoique  absent  de  la  province  qui  Tavail  vu  naître,  il  n*y 


ï 


DES    GEMÙAUX    FEANÇAIi.  igS 

fut  pM  mois  porté  4  la  candidature  pour  la  députation  aux 
aMemblétîS  légUlalivet»  cl  fut  même  nommé  par  Napoléon 
Bnoiiaparle  pour  présider  le  collège  électoral  derarrondis* 
Ncmenl  de  Bder»  dép.irlement  du  Ban-Ahio  :  mais  il  préfé- 
ra la  vie  des  champs  aux  occupations  politiques,  dont  son 
âge  et  ses  goûts  le  détournaient.  Cependant,  en  i8i4«  lora 
de  Tinvasioo . des  troupes  alliées  en  France,  Tamour  de 
Hon  pa^s  porta  le  général  Freytag  à  aller  offrir  ses  services 
au  maréchal  Ney ,  qui  le  nommai  le  i3  Janvier,  gouverneur 
de  la  ville  de  Naoci  :  cette  nomination  fut  universelle- 
ment  approuvée  dans  le  pays.  Nos  troupes  ayant  évacué 
Nauci  <lès  le  lendemain,  Tennemi  vint  occuper  celte  ville, 
et  le  général  Freytag  fit  alors  tout  ce  que  la  difficulté  dei 
circonstances  put  lui  permettre  pour  adoucir  les  malheurs 
attachés  à  roccupalion  étrangère.  Eu  i8i5,  à  Tépoque  de 
rînvasîon  de  Boonaparte  sur  le  territoire  français,  on  offrit 
au  général  Freytag  le  commandement  de  la  garde  natio- 
uale  de  Nanci, qu'il  ne  se  détermina  à  accepter  que  lorsque 
le  préfet  du  département  de  la  Meurihe  lui  eut  adressé,  à 
Yandœuvre,  une  invitation  d'autant  plus  pressante  qu'elle 
renfermait  Tassurance  que  ce  serait  donner  au  roi  une 
nouvelle  preuve  de  dévouement  que  d'accepter  celte  no* 
niination«  Après  la  seconde  restauration ,  le  général  Frey- 
tag déposa  ce  commandement  ^  et  se  retira  de  nouveau 
rians  ses  foyers,  d*où  il  ne  comptait  plus  sortir,  lorsqu*il 
reçut  Tordonnance  royale,  datée  du  27  mars  1816,  qui  le 
nommait  prévôt  en  la  cour  prévôlale  du  département  du 
Baft-Ehin.  Il  mourut  à  Strasbourg  dans  Texercioe  de  cette 
fonction,  le  a  février  1817,  ^é  de  68  ans.  8a  Majesté 
Louis  XVIII  Tavait  nommé  grand*croix  de  Tordre  royal  et 
militaire  de  Saint* Louis,  le  aS  août  1814.  {Etats  milUaires, 
Moniteur,  annales  du  temps.) 

FBI  A  NT  (Louis,  comte)  ,  lieutenant-ginéral ,  naquit  & 
Yîllem-llorlancourt ,  en  Picardie,  le  18  septembre  1758. 
Après  avoir  passé  sa  première  jeunesse  à  Amiens ,  pour  y 
f.iire  ses  études,  il  se  sentit  du  goût  pour  la  carrière  des 
armes,  et  t^engagea,  le  0  février  1781  »  dans  les  gardes-* 


196  DICTIONNAIRE   HISTOIIQDC^ 

frauçaUeSy  où  son  aptitude  le  fit  distinguer,  et  loi  va- 
lut, dès  la  première  année,  le  grade  de  caporal  des 
grenadiers,  puis  celui  de  sous- offî.^ier  instructeur  du  dépôt 
Il  quitta  le  service  9  le  7  février  1787,  en  achetant  son  coo« 
gé.  Il  reprit  les  armes,  le  4  septembre  1789,  époque  à  la- 
quelle il  entra  comme  sous-offîcier  dans  les  troupes  de  Pa- 
ris dites  du  centre.  Il  passa  adjudant-maior  du. bataillon  de 
TArsenal,  et  devint  bientôt  après  lieutenant-colonef  du  9* 
bataillon  de  volontaires  parisiens,  qu*il  conduisit  à  Tarmée 
de  la  Moselle,  en  1793.  Sa  première  expédition  roilitatret 
à  la  tète  de  ce  bataillon,  fut  la  surprise  de  Tabbaye  d*Or- 
val,  près  de  Montniédy.  Il  commanda  son  bataillon,  la 
même  année,  à  la  bataille  de  K.iyserlautern  ;  aux  combats 
des  lignes  de  Weis<enibourg  et  au  déblocus  de  Landau.  Pen- 
dant ce  déblocus,  Il  chassa  deux  fois  les  ennemis  d*une 
hauteur  près  de  Lemberg,  et  fut  blessé  par  une  balle  qui 
iui  traversa  la  jambe.  Il  combattit  en<iuiteà  Arlon,  puis  à 
Gharleroy  et  à  Fleuru«.  A  cette  dernière  bataille,  le  batail- 
lon que  commandait  Priant  fut  entouré  par  nu  corps  nom- 
breux de  cavalerie  autrichienne;  mais  Priant,  ayant  for- 
mé sa  troupe  en  carré,  se  fraya  avec  beaucoup  d*audace 
un  passage  à  travers  les  ennemis.  Cette  action  brillante  le 
fit  remarquer  par  le  général  Championnet ,  qui  lui  confia 
le  commandement  de  Tavant-garde  de  sa  divbion.  Peu  de 
{ours  après,  on  ajouta  à  ce  commandement  celui  de  Tavant- 
garde  de  la  division  Morlot.  Priant  eut  avec  Tennemi  quel- 
ques afl*uircs  de  partisan*!,  en  avant  de  Gemblenset  à  Her- 
slat,  près  de  Liège.  Sa  réputation  militaire s*en  accrut  beau- 
coup et  lui  valut  Teslime  du  générai  en  chef  Jourdan,  qui 
le  fit  nommer  général  de  brigade,  le  5  août  1794*  '1  passa 
en  cette  qualité  sous  les  ordres  du  général  Kléber,  qui 
commandait  Taile  gauche  de  Tarniée  de  Sambre-el- Meu- 
se. Kléber  lui  confia  une  division,  forte  de  plus  de  ia,ooo 
hommes,  avec  lesquels  Priant  fut  employé  au  siège  de 
Maestricht ,  où  il  fît  partie  de  la  grande  attaque.  Priant 
déploya  beaucoup  d'activité  pendant  toute  la  durée  de  ce 
siège,  après  lequel  il  remit  sa  division  au  général  Ghapsal. 
Ce  dernier  ayant  été  obligé,  pour  cause  de  maladie,  de 


.ras  eiNÉRAux  français.  197 

(|aitter  cetf^  iti? Uinn,  on  en  confia  de  noaveaa  le  comman« 
dément  ail  général  Priant,  qui  servit  avec  elle  au  siège  de 
Luxembourg,  tous  les  ordres  du  général  Hatry.  La  part  que 
Frîaul  avait  prise  à  la  red«1ilion  de  cette  importante  forte- 
resse lui  valut  rhonneur  d*y  entrer  le  premier  avec  sa  divi- 
sion. Le  .'énéral  Jounlan  lui  donna  alors  4e  commande- 
ment de  la  province  de  Luxembourg  et  du  comté  de  Chiny. 
Les  reVrs  éprouvés  par  Tarmée  de  Sambre-et-Meuse  ayant 
fait  craindre  que  LuzemtKnirg  ne  fût  attaqué ,  le  général 
Priant  duima  tous  ses  soins  à  Tapprovisionnement  de  cette 
place;  et«  malgré  tous  les  obstacles  qu*il  eut  A  surmonter,  il 
réussit  en  mois  d*uQ  mois  à  la  pourvoir  de  subsistances  pour 
une  garnison  de  ia,ooo  hommes  pendant  huit  mois.  Il 
quitta  le  commandenopent  de  Luxembourg,  pour  aller  avec 
ses  troupes  se  placer  en  ligne  è  Tarmée  de  Sambre-et-Meu* 
te,  où  il  fut  employé  dans  la  division  du  général  Poncet, 
stationnée  dans  le  Hunsdnick.  Il  passa  ensuite  sous  lesordres 
du  général  Marceau,  prit  part  au  passage  du  Rhin  à  Neu- 
wied,  et  fut  employé  au  siège  d*£hrenbreil8teln.  Pendant  ce 
siège,  le  général  Priant  courut  plusieurs  fois  de  grands 
dangers  dans  les  tranchées.  Le  siège  d*£hrenbreitstein  ayant 
été  suspendu ,  le  général  Priant  alla  garder  les  gorges  de 
Braubach,  d'où^  il  protégeait  la  retraite  des  troupes  em- 
ployées au  siège  de  Mayence,  et  assurait  les  communica- 
tions sur  les  derrières  de  Tarmèe.  Vers  la  fin  de  17;^»  le 
général  Priant  suivit  à  Tarmèe  dltalie  le  général  Berna- 
dot  te  ,  qui  venait  d*y  être  appelé.  Il  se  trouva  au  passage  du 
TagliamentOy  le  16  mars  1797,  et  se  distingua  à  la  prise 
de  Gradisca,  le  18  du  même  mois.  Il  fut  placé  à  Laybach 
pour  assurer  les  derrières  de  Tarniée  qui  marchait  à  la  pour- 
suite des  Autrichiens,  et  pour  tenir  en  même  temps  tète  & 
un  corps  de  5ooo  Hongrois.  La  paix  fut  signée  dans  le  temps 
où  le  général  Priant  se  préparait  tk  eu  venir  aux  mains  aveo 
un  ennemi  très-supérieur  en  forces.  En  1798,  il  fit  partie 
de  Texpédltion  d* Egypte,  commandée  par  Napoléon  Buo- 
naparte,  et  se  trouva  aux  batailles  de  Chebreisse  et  des  Py- 
ramides. Il  concourut  ensuite  à  rexpèdiiiou  de  la  Haule- 
Égypte»  sous  les  ordres  du  général  Dcsaix.  Il  combattit 


198  DICTIONNAIRE    BI8T0RIQVB . 

avec  dUtioctioo  à  la  bataille  de  Sediman»  le  8  oolobre  1798, 
et  au  combat  de  Samanhout ,  le  aa  îaovler  1799.  Il  défit  un 
corps  d'Arabes  d'Yambo  et  de  HeckaiDs  au  ? illage  d*Aboo- 
manah ,  et  eut  ensuite  Tordre  de  balayer  toute  la  rite 
droite  du  Nil,  en  descendant  )usqu*à  Girgé,  où  H  arriva  ef- 
fectivement le  95  février.  S*étant  établi  dans  Ica  terres  qui 
séparent  le  Nil  du  désert ,  il  prit  des  mesures  pour  empê- 
cher la  jonction  des  beys  Mohammed  et  Mourad.  Il  cKlit,  à 
Souhama,  un  rassemblement  considérable  d'Houharas* 
d*Arabes,  de  Filluhs  et  de  ftlameloucks»  qui  faisaient  par- 
tie des  troupes  de  Mourad- bey.  Chargé  par  Deiaix  d*une 
expédition  dan<(  les  Oasis,  Priant  remontait  vers  Sioat, 
lorsque  arrivé  à  Uinieh,  il  apprit  que  Mourad  avait  quitté 
sa  retraite  dans  les  Oasis,  à  la  nouvelle  de  Tappantlon 
d*iuie  flotte  turque  dans  les  parages  d'Alexandrie,  et  qu'il 
fi*était  porté  de  ce  cAté  pour  soulever  le  pays  contre  lea 
Français,  et  réunir  ses  troupes  à  celles  des  Arabes,  «kfio  de 
tenter  une  di\en!>ion  favorable  aux  Turc*»,  en  se  portant 
dans  la  basse -Egypte.  Priant  se  mit  alors  à  la  poursuite 
de  Mourad,  qu'il  harcela  pendant  59  jours,  et  qu'il  empê- 
cha de  rien  faire  de  favorable  à  l'armée  turque.  Le  géné- 
ral Eiéber,  successeur  du  général  Buoiiaparte  dans  le  coin* 
mandement  Uc  l'Egypte,  donna  à  Priant  le  grade  de  gé- 
néral de  division.  Après  la  rupture  de  la  convention  d'El- 
Arisch  ,  Kléber  appela  près  de  lui  le  général  Priant,  qui 
combattit  avec  sa  valeur  accoutumée,  le  ao  mars  1800,  à 
la  bataille  d'Iléliopolis,  où  il  commanda  les  grands  batail- 
lons carrés  qui  formaient  la  droite  de  la  ligne  française.  Il 
contribua  ensuite  à  la  prise  de  Delbeys.  Il  fut  envoyé  par 
le  général  Kléber  contre  la  ville  du  Caire,  au  moment  où 
elle  était  en  pleine  insurrection;  et,  quoiqu'il  n'eût  sous 
ses  ordres  que  5  bataillons,  il  n'hésita  pointa  attaquer  les 
rebelles,    sur   lesquels  il   remporta   quelques  avantages. 
Cependant,  les  forces  qu*ii  avait  à  sa  disposition  n'étant 
pas  suffisantes  pour  tenter  un  coup  décisif,  il  s'occupa,  eu 
attendant  l'arrivée  du  général  Kléber,  d'arrêter  les  pro- 
grès des  insurgés,  fit  occuper  les  principales  issues  de  la 
\ille,  fortifia  le  poste  du  quartier-général,  et  établit  des 


I 


.DIS  «UKRAUX   nAIfÇÂIt.:  199 

halteries  qui  foudroyaient  la  ville.    Pendant  qu'il  faisait 
toutes  ces  diapoiitions ,  le  général  Kléber  arriva  devant  le 
Caire  avec  une  partie  de  son  armée.  Le  i5  avril,  Priant 
attaqua  Boulack»  et  8*en  empara,  malgré  la  vive  résislan- 
ce  des  rebelles.  Le  18  du  même  mois,  four  de  l'attaque  et 
de  U  prise  du  Caire,  la  division  Priant  fut  chargée  de  trois 
des  principales  attaques.  Le  général  Priant  en  oondiiisil 
deus  tn  personoe ,  et  contribua  puissamment  aux  succèé 
remportés  dans  cette  iournée.  L^Égypte  se  trouvant  une 
seconde  fois  conquise  par  suite  de  ces  diverses  affaires 4  le 
général  &léber  la  divisa  en  huit  arrondissements,  et  donna 
au  général  Priant,  le  7  mai  1800,  le  commandement  dti  3* 
arrondissement  V  composé  des  provinces  d'Anfyehhly  et  de 
Gyseh.  Priant  fot  confirmé  dans  son  grade  de  général  de 
division,  par  arrêté  des  consuls  de  la  république  française, 
daté  du  6  septembre  de  la  même  année.  Dans  les  premiers 
jours  de  mars  1801,  il  envoya  deux  courriers  pour  préve- 
oir  le  général  en  chef  Henou ,  successeur  du  général  K1é*> 
bar,  que  les  Anglais  étaient  débarqués  à  Alexandrie.  Le  8 
mers^  une  multitude  de  chaloupes  et  d^embarcations  en* 
nemies  se  dirigèrent  vers  la  côte  entre  Touverture  du  lao 
Madieh  et  le  fort  d^Abouklr  :  mais  Priant,  qui  avait  préparé 
toos  sasmoyensde  défense,  fit  tous  les  efforts  possibles  pour 
fsmpèeberte  débarquement  des  Anglais,  et  n*ordonna  la  re- 
traite  qu'après  avoir  donné  de  nouvelles  preuves  de  ses 
taleots  militaires  et  de  son  intrépidité  pendant  un  combat 
qai  dura  trois  heures,  et  qu'il  soutint  contre  des  forces 
bien  supérieures.  Ayant  reçu  quelques  renforts.  Priant  prit 
des  positions  sur  les  hauteurs  d*Alexandrie.  Il  fut  attaqué; 
Ir  i3  4  et  ne  put  empêcher  les  Anglais  d^ccuper  le  hameau 
deftedeh,  stir  le  canal  d*Alexandrie ,  Wde  commencer  le 
•lége  du  fort  d*Aboukir.  Le  général  en  chef  Menou  arriva 
à  Alexandrie,  le  18  mars  au  soir.  Le  !fei  du  même  mors,  fut 
livrée  la  bataille  d'Alexandrie,  ou  le  général  Priant  com- 
Imtlit  encore  avec  la  plus  grande  valeur.  Après  la  capitu- 
lation d'Alexandrie,  le  général  Priant  revint  enPrance,  avec 
les  débris  de  l'armée  d*Orient.  Il  fut,  peu  de  temps  après 
arrivée»  nommé  inspecteur-général  d'infanterie ,  em» 


aoo  DicnoNNAiBE  HnTomQns. 

ploi  dont  il  remplit  1rs  foiiction**  pendaut  deux  ant,  apièf 
lesquels  il  fui  appelé  au  t'nmmandf  nient  d'une  division  dans 
Tarmée  desilinc^p  à  une  expêdilinu  ci>nlre  TADgleterre.  Oa 
le  créa  grand  officier  de  l«i  Lt^giou-frHoniienr,  le '14  loin 
i8o4«  Il  fut  eih|>loyê,  en  i8«»5,  dann  le  corps  du  inarrchak 
Davout,  faisant  partie  de  la  graude-arniée  d^Allemagne.  Il 
fit,  avec  ce  corps,  la  campagne  contre  TAutricbey  et  s'y 
distingua  particulièrement .  le  9  décembre  »  A  la  IAt.iille 
d'AusIerlilc ,  où  il  eut  qualre  chevaux  tués  sous  lui.  Il  fut 
fait  grand-cordon  de  la  Légion- d  Honneur,  le  96  du  même 
mois.  En  1806,  il  fit,  également  sous  les  ordres  du  maré- 
chal Davout,  la  campagne  contre  les  Prussiens,  et  mena 
vaillamment  sa  division  au  combat  d^AuersIaedt,  le  1  )  oc- 
tobre, jour  de  la  bataille  d'Iéna.  Il  fit  la  campagne  de  180;, 
en  Pologne  ;  culbuta  les  Russes  au  combat  de  Nasiçkk«  le 
a4  décembre,  leur  fit  biui  nombre  de  prisonnier*,  et  s'em- 
para de  plusieurs  pièces  d*artillerie.  Il  se  distingua  de  nou- 
veau au  combat  de  Golymin.  En  1809,  le  général  Priant  fit 
la  campagne  d'Autriche  dans  le  corps  d'armée  du  maréchal 
Davout.  Il  se  trouva  à  la  bataille  de  Tann,  et  au  combat 
sur  la  Laber ,  près  de  Paering ,  où  il  eut  un  cheval  tué  sous 
lui.  Sa  division  fut  une  de  celles  auxquelles  Buonaparte 
témoigna  spécialement  sa  satisfaction ,  dans  une  revue  pas- 
sée à  Ratisbonne,  vers  la  fin  du  mois  d'avril.  Il  combattit 
à  la  célèbre  bataille  de  Wagram  ,  le  6  juillet.  En  181 1 ,  il 
passa  au  commandement  des  grenadiers  à  pied  de  la  garde 
impériale.  En  1812 ,  il  commanda,  sous  les  ordres  du  ma- 
réchal Davout ,  une  division  du  1"  corps  de  la  grande-armée, 
et  fit  la  campagne  de  Russie.  11  combattit  avec  distinction 
à  la  prise  de  Smolensk  9  le  17  août.  A  la  bataille  de  la  iUos- 
kowa,  le  7  scpteiMre,  sa  division  fut  chargée  de  ralta^iue 
du  village  de  Seminskoe^  dont  elle  s'empara.  Elle  se  porta 
ensuite  contre  le  corps  du  prince  russe  fiagralion ,  qui 
voulait  reprendre  ce  village,  et  parvint  à  arrêter  et  à  écra- 
ser la  colonne  ennemie  :  le  général  Priant  fui  blessé  dans 
cette  mémorable  journée.  Il  fit  la  campagne  de  Saxe,  en 
i8i5,  À  la  léte  de  la  4*  division  de  la  jeune  garde,  et  se 
distingua  particulièrement  à  la  bataille  de  Hanau,  ie3o 


.0^8  GiNÉlAUl   FEASrÇAlS.  201 

octobre.  Eo  18149  îl  connnaodu  Tune  des  divisions  d'in- 
faoterie  de  lu  vieille  garde,  et  fit  la  campagne  de  France 
contre  les  troupes  des  alliée.  Il  déploya  encore ,  dauscelte 
Ginopagne,  toiiles  les  ressources  de  son  talent  militaire ,  el 
particulièrement  aux  batailles  de  Cbamp-Aubert  et  de 
Moutmirail,  et  au  combat  de  Yauxcbamps.  Le  3  mars, 
au  moment  où  Napoléon  avait  passé  la  Marne,  la  division 
Friani  fut  lancée  à  la  poursuite  des  Prussiens  9  qm  se  re- 
lifèrentSMr  TAisne.  Le  général  Priant  combattit  k  la  bataille 
de  Craone,  les  6  et  7  du  même  mois.  11  contribua  à  la  re- 
prise de  Eeims,  le  i3;  fut  de  la  marche  de  Napoléon  sur 
TAube  »  le  17  9  et  se  trouva  aux  combats  de  Fère-Ghampe- 
Doisr,de  Plancy  et  de  Héry,  les  18  el  19.  Aprèsladéchéan* 
ce  de  Napoléon 9  et  la  restauration  du  trône  des  Bourbons» 
le  généfâl  Priant  fut  créé,  par  S.  M.  Louis  XVllI,  cheva- 
lier de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  le  a  juin 
i8j4-  Ob  lui  donna,  dans  la  même  année,  le  coromande- 
lueot  des  grenadiers  royaux  à  pied  (ex  gardée ,  qtii  furent 
cjDVojés  en  garnison  À  Metz.  En  181 5,  pendant  Tinvasion 
de  Buonaparle  sur  le  territoire  français,  le  général  Priant 
fut  créé  pair  de  France,  le  a  juin.  Il  commanda  une  divi- 
sion de  la  garde  de  Buonaparte,  le  18  juin,  k  la  bataille 
de  Waterloo,  et  y  fut  grièvement  blessé,  en  chargeant,  à 
la  léle  4e  sa  division ,  contre  Tarmée  anglaise.  Il  fut  admis, 
le  4  septembre  de  la  même  année ,  à  la  retraite  du  grade 
de  lieutenant -général ,  après  a3  ans  de  service.  Sous  le  règne 
de  Napoléon ,  il  avait  été  créé  comte  d*eropire ,  et  com- 
mandeur de  Tordre  de  la  Gouronne-de-Per.  {EtaUnUUtaires^ 
Mfmiieurf  atinales  du  temps ,  tabltau  des  pensions ,) 

FEIRION  (Josepli-Mathîas,  baron\  maréchcU^de-camp^ 
né  à  Vandière,  en  Lorraine,  le  a4  février  i^Sa,  entra  au 
senrice  comme  soldat  au  régiment  d*infanterie  d*Aitob,  le 
ft5  mai  1768.  Il  y  devint  sergent ,  le  90  septembre  1770,  et 
fotfail  quartier-mattre  trésorier,  le  16  juin  1776.  Il  obtint 
Itf  grade  de  capitaine,  le  3o  mai  1788,  en  conservant  son 
csnploi  djB  quartier -maître,  et  fut  nommé  capitaine-com- 
aumdaiU  d'une  compagnie  au  même  régiment,  le  1*'  ian- 


4 


i 

I 

^  202  BICTIONNÀI&E   HISTOEIQOE    . 

vier  1 791 .  C'était  à  son  propre  mérite  et  à  ses  qualités  per^ 

sounelles  qu'il  avait  dû  tous  les  grades  par  lesqiiels  il  avait 

^  passé.  Le  régiment  d'Artois  ayant  reçu,  en  179a  ,  Tordre  de 

se  diriger  sur  Mayence,  se  trouva  placé  sous  les  ordres  da 
\  général  Cuslines,  commandant  en  chef  l'armée  du  RhiD; 

et  le  capitaine  Fririon  eut  alors  occasion  de  se  distinguer 
dans  les  premières  affaires  qui  eurent  Heu  à  cette  armée, 
particulièrement  au  combat  de  Hocheim,  le  6  janvier  1793* 
La  bravoure  et  le  sang*froid  qu*il  déploya  dans  cette  cam- 
pagne mémorable  le  firent  remarquer  par  le  général  en 
^  chef,  qui  le  nomma  adjudant -général  chef  de  bataillon. 

:'  le  17  août  1794  :  cette  promotion  fut  confirmée  par  le  gou- 

/f  vernementy  le  217  septembre  suivant.   Employé  en  cette 

L  qualité  à  Tétat^major-général  de  l'armée  du  Rhin,  Fririon 

f  rendit  des  services  signalés  en  diverses  occasions  surtout 

lors  de  la  retraite  des  lignes  de  'Weissembourg.  Il  s'était  ac- 
'  quis  la  conOance  du  général  en  chef,  qai  le  nomma  chef  de 
Tétat-major-général  de  l'armée  du  Rhin  ,  et  qui  lui  fit  ob- 
tenir  quelque  temps  après  le  grade  d*adjudant- général 
chef  de  brigade.  Dans  ce  dernier  grade,  Fririon  fut  employé 
à  l'armée  de  Rhin-et- Moselle.  La  valeur  que  cet  officier 
avait  déployée  depuis  le  commencement  de  la  guerre,  et 
plus  encore,  peut-être,  les  soins  continuels  qu'il  avait  pris 
à  rélat-major-général  de  Tarmée ,  pour  maintenir  Tordre 
dans  l'administration  pendant  les  circonstances  difficiles 
des  premières  campagnes,  avaient  fixé  sur  lui  les  yeux  de 
tous  les  chefs  de  Tarmée,  et  même  ceux  du  ministre  de  la 
guerre.  Ce  ministre,  par  une  lettre  remplie  de  témoignages 
flatteurs  de  considération,  appela  près  deluiTadjudant-gé-^ 
néral  Fririon,  et  lui  confia  le  secrétariat-général  de  son  mi- 
nistère. Dans  ce  poste  important  et  difficile,  Fririon  se  livra 
à  touteslcs fonctions quien  dépendaient,  avec  un  rèle  et  une 
ardeur  infatigables.  L'esprit  d'ordre  et  d'équité  qui  dirigea 
constamment  sa  conduite  fut  de  la  plus  grande  utilité  aux 
innombrables  armées  que  la  France  avait  alors ,  et  acqui- 
rent à  Fririon  Testime  de  ses  chefs,  ainsi  que  Tamitié  des 
officiers  aveclesquels  il  avait  des  relations  de  service.  Il  fut 
récompensé  de  ses  utiles  travaux  par  le  grade  de  général  d« 


j^j 


DES   GENERAUX    FRANÇAIS.  205 

brigade  el  fiar  celui  crinspecleur  aux  revues ,  qu*il  obtint  le 
7  ft^vrler  1799.  On  remploya  successivrment  en  cette  qua- 
lité à  Tarmée  du  Ahin,  dans  lu  5*  division  militaire ,  et  aux 
camp  de  Bruges  et  de  Saint* Omer.  Il  fut  ensuite  envoyé 
comme  ânteudaiit  dans  le  pays  de  Munster,  et  dans  les 
royaumes  de  Wurtemberg,  de  Saxe  t* t  de  Bavière.  Son  ad- 
minifttralîon  dans  ces  divers  pays  lui  concilia  le  suffrage  des 
divers  souverains,  Testime  des  autorités  civiles  et  militaires 
avec  lesquelles  il  eut  des  rapports;  et  il  se  Ht  aimer  des  ha- 
bitants de  ces  contrées  par  son  intégrité,  son  équité,  et  le 
noble  désintéressement  dont  il  donna  de  nombreuses  preu- 
ves. Les  ministres  français,  les  maréchaux  de  France,  et  les 
commandants  eo  chef  des  armées,  se  plurent  aussi  à  lui. 
donner  des  témoignages  de  leur  satisfaction  et  de  leur  hau- 
te considération.  Il  fut  nommé  membre  de  la  Légion- 
d*f]oonc-ur,  le  216  mars  18049  et  devint  officier  de  la  même 
lésion,  le  a6  décembre  i8o5.  Il  fut  promu  au  grade  d*i'ns- 
pecleuren  chef  aux  revues,  le5o  janvier  1810,  et  obtint  le 
titre  de  baron,  le  3i)  décembre  181a.  Après  avoir  rempli 
une  carrière  honorable  pour  lui,  et  utile  à  sa  patrie,  legé' 
néral  Fririon  demanda  sa  retraite,  qui  lui  fut  accordée  en 
i8i5.  Il  fixa  alors  son  domicile  à  Pont- à -Mousson,  où  il 
^niourut,  le  13  mai  1821,  emportant  les  regrets  de  ses  com- 
patriotes et  de  tous  ceux  qui  avaient  pu  juger  de  ses  vertus 
civiles  et  militaires.  {Etats  militaires  ^  Moniteur^  annales 
du  temps,) 

FRIRION  (François-Nicolas ,  baron) ,  lieutenant-géné" 
rai ^  et  neveu  du  précédent  (1),  naquit  à  Vandières,  en 
Lorraine,  le  7  février  1766.  Ayant  manifesté  de  bonne 
heure  un  goût  prononcé  pour  Tétat  militaire,  son  père  lui 


(1)  La  famille  Fririoo  a  fourni  de  nombreux  défenseurs  à  rétat.  Sur 
dis  iodividus  qu'elle  lui  a  doonë»,  et  qui  ont  tous  été  gëoérauz,  officiers 
•apërieurs  ou  simples  officiers^  cinq  ont  été  tués  au  champ  d'Iionneur, 
et  deux  sont  morts  par  suite  dos  fatigue^»  de  la  guerre.  I*iouf  n'avons  pas 
rompri»  daD«  ce  nombre  de  dix  ollîcitrs  un  fil»  du  général  Fririon,  ac- 
tactlement  officier  dans  le  27*  régiment  d'infautcric  de  ligne. 


904  DICTIO?fNAIRE   UISTOMQUfe 

fit  flonner  une  éducation  analogue  à  celle  vocation.  A  pei- 
ne Âgé  de  16  ans  9  le  jeune  Frîrion  entra  an  aervice,  le  a5 
avril  17^2,  dans  le  régiment  d*Arioi«  infanterie  «  où  deui 
de  srs  oncles  élaient  officiers.  Il  fut  nonimé  aons^officiery 
le  I"  iuin  17849  et  paH«ta  successivement  qaarlier-matlre- 
trésorier,  le  1"  janvier  1790;  lieutenant,  le  5i  mai  17^, 
et  capilaine,  le  214  septembre  1793.  Le  régiment  d'Artois 
faisait ,  à  cette   dernière  époque ,  partie  de  Tamibe  du 
Rhin.  Il  B^y  trouva  dans  dés  positions  difficiles,   dont  le 
capitaine  Fririon   profita  pour  signaler  sa  bravoure  »  et 
pour  inspirer  une  lelle   confiance  dans  ses  lalenta  mili- 
taires qu'on  lui  confia  le  commandement  d*aD  bataillon 
de  son  régiment,  dont  le  chef  avait  été  fait  prisonnier, 
le  6  octobre  179) ,  dans  une  affaire  près  de  Kaisersiaulem. 
A  la  tôle  de  ce  bataillon  de  Tex  régiment  d'Artois,  devenu 
6ï*  d*infanterie  de  ligne ,  Fririon  se  distingua  de  nouveau 
pendant  la  campagne  de  1 795,  et  particulièrement  au  siè- 
ge de  la  tète  de  pont  de  Muuheim.  Il  avait  introduit  parmi 
la  troupe  sous  ses  ordres  une  sévère  ,  mais  juste  discipline, 
et  il  était  parvenu  à  faire  de  bons  soldats,  en  donnant  lui- 
même  l'eiemple  de  Texactitude  à  remplir  les  devoirs  mi- 
litaires, ou  celui  du  courage  et  de  la  réi>ign:iilon ,  lorsqu*il 
fallait  supporter  les  souffrances  et  les  privations  que  fil 
oattrc  rhiver  rigoureux  de  1794  à  1795.  Les  revers  éprouvés 
par  Tarmée  du  Rhin  condamnèrent  les  troupes  à  rester 
pendant  quelques  mois  dans  une  inaction  que  Fririon  ne 
partagea  point.  Appelé  pendant  ce  temps  à  une  inspection- 
générale  d*infanlerie,  sous  les  ordres  du  général  8chauem- 
bourg,  il  remplit  ses  nouvelles  fonctions,  de  manière  à 
prouver  que  les  connai.ssahce8  administratives  lui  étaient 
déjà  familières.  La  campagne  de   1796  ayant  été  ouverte 
sur  le  Rhin  ,  Fririon  se  hâta  d^aller  reprendre  le  comman- 
dement de  son  bataillon  ,  à  la  lète  duquel  il  se  fit  rcmar- 
^  quer  par  la  bravoure  qu'il  y  déploya,  et  par  la  discipline 

qu'il  y  entretint.  Le  19  octobre  de  la  même  année,  l'ar- 
mée française  de  Rhin-et-Moselle  venait  de  quitter  son 
«  camp  devant  Fribourg,  en  Brisgaw,  pour  repasser  sur  la 

i  rive  gauche  du  Rhin  ,  près  de  Vieux-Brisach;  et  elle  était 


JJfKA   GÉlfEEAUX   FRANÇAIS.  ao5 

momentanèroent  en  position  près  da  poni  d'Amwasser, 
lorsque  le  général  Beaupuy  remarqua  un  bataillon  enne- 
mi qui  8*étatt  avancé  dans  la  plaine.  Ce  général  ordonna 
alors  au  chef  de  bataillon  Fririou  de  prendre  un  détache- 
ment de  cavalerie,  qui  formait  son  escorte,  et  d^aller  in- 
quiéter le  bataillon  ennemi  y  en  tournant  un  mamelon, 
afin  de  couvrir  sa  marche.  Fririon,  à  la  tète  de  a5  dra- 
gons, lomba  avec  impétuosité  sur  les  derrières  du  bataiU 
lon  autrichien ,  et  le  mit  promptement  en  déroute.  Après 
Tarmistice  conclu  à  la  fin  de  cette  campagne,  Fririon  fut 
appelé  de  nouveau  à  une  inspection-générale  d*infajiterie, 
et  obtint,  le  9  mars   1797,  le  grade  d*adjudant-général 
chef  de  brigade,  comme  récompense  de  sa  conduite  dis- 
tinguée dans  la  campagne  de  1796.  Employé,  en  1797»  à 
Tarmée  d*flelvétie ,  dans  la  brigade  commandée  par  le  gé- 
néral Lorges,  il  fut  chargé  de  faire  la  reconnaissance  d'une 
position  occupée  par  les  ennemis,  qui  défendaient  les  ap- 
proches de  la  ville  de  Sion.  La  seule  avenue  qui  fût  prati- 
cable était  la  grande  route  ;  mais,  comme  elle  était  défen- 
due par  des  troupes  qui  couronnaient  les  hauteurs  à  droi<^ 
te  et  à  gauche  du  chemin ,  il  fallait  beaucoup  de  résolu- 
tion et  d*audace  pour  tenter  cette  opération.  L'adjudant- 
général  Fririon,  ayant  sous  ses  ordres  un  petit  détache- 
ment du  8*  régiment  de  hussards,  se  lance  sur  cette gran* 
de  route  à  travers  les  coups  de  fusils  de  Tennemi.  Après 
avoir  parcouru  au  galop  une  centaine  de  toises ,  il  aper- 
çoit une  batterie,  et  se  précipite  aussitôt  sur  les  canonniers. 
Ceux-ci  nVurent  que  le  temps  de  faire ,  à  petite  portée , 
une  décharge  à  mitraille,  qui  tua  ou  blessa  le  tiers  des 
hussards  français.  Fririon  enleva  cependant  la  batterie,  el 
Mir  ces  entrefaites,  le  général  Lorges  ayant  attaqué  avec 
M>n  infanterie ,  à  laquelle  il  fit  gravir  les  hauteurs  escar- 
fiées,  Tennemi  fut  mis  en  déroute,  et  la  ville  de  Sion  ou*- 
vrit  ses  portes.  Le  directoire-exécutif,  auquel  on  rendit 
compte  du  beau  fait  d*armes  de  Tadjudant-général  Fri- 
rion, lui  écrivit,  le  a8  mai  1798,  et  lui  témoigna  sa  satisfac- 
tion dans  les  termes  les  plus  flatteurs  et  les  plus  honora- 
bles. Après  la  campagne  d*Helvétlc,  Fririon  fut  employé  4 


rMnmie  de  Majncc,  par  kUm  et  tcrace  Ai  i9  joillel 
1^.  n  pa«ia  cMoile  à  Vmmaèt  ntaBcj  par «rim  éi  m 
■ilire  toif  ant.  Il  se  iroova  aox  divanei 
abireiqin  eorenl  lira  à  crtlc  ■■■rff  »  et  y  Bil 
chargé  du  ciiiumaadcmrnt  de  l^bvrièie-gvér,  fB*B  pté- 
«cna  loojoon  |>ar  les  ngoonnagi  diipaiitfoas  ^H  fat 
faire  à  propo».  Le  général  ce  cfccff  Mareiao  r< 
me  aoiu-cbcf  de  »m  éiat-maîor-géaénl  9  «« 
Taraire  traversa  les  Apeanisa  par  dea  cheaaii 
qu'alors  impralicaliles,  H  se  rendit  à  Gëaea,  tTaft  elle  alla 
débloquer  Tortone  et  Alexandrie.  L'ad}uJani  gin^rsi  FH- 
rioD  reçut,  le  4  décembre  1799»  Tordre  dç  pamar  à  Far- 
mée  du  Bbia  »  où  le  général  Moreau  Templogn  ene^te  en 
qualité  de  tous-chef  de  son  état-maior  géaéraL  Friffîoa  se 
distingua  de  nouveau  ,  soît  par  le  lèle  infiitigaMe  qu*B  mit 
à  remplir  ses  fondions  administratives,  sait  par  aa  valeur 
sur  les  champs  de  bataille,  et  prîncipakmeni  à  la  bataille 
de  Hobeiiiindeo.  Sa  conduite  lui  mérita  le  grade  de  géné- 
ral de  brigade,  qui  lui  fut  conféré  le  17  juillet  1800»  Pen- 
dant Tanoislice  qui  précéda  la  paix  de  LuaèvOle»  le  géaéial 
en  chef  lui  conCa  le  commandement  de  Saltabouig  et  des 
pays  voisins.  Fririon  s*y  acquit  Testime  des  habitants  par 
la  sagesfe  ei  Téquilé  de  son  administration.  U  obtint,  à  la 
paii,  le  commandement  du  département  duBas-Uiin, 
par  Ifîtircs  du  6  octobre  1803.  A  la  création  de  la  Légion- 
d'Honneur,  il  fut  récompensé  de  ses  services  militaires,  le 
i5  juin  i8o4«  par  le  grade  de  commandant  de  cette  lé- 
gion. Les  hoktilîtés  ayant  recommencé,  en  i8o5,  le  géné- 
ral Fririon  se  rendit ,  par  ordre  du  1 1  septembre ,  à  Tar- 
mée  d*Italiey  commandée  par  le  maréchal  Masséoa.  Il  se 
trouva  au  passage  de  l'Adîge,  sous  Véronne,  et  aux  autres 
affaires  qui  eurent  lieu  pendant  cette  campagne.  Après  la 
signature  de  la  paix  qui  fut  la  suite  de  la  bataille  d^Auster- 
lilz,  le  général  Fririon  remplit  pendant  quelque  temps  les 
fonctions  de  chef  de  Tétat-major-général  de  Tarniée,  aux 
ordres  du  prince  Eugène ,  vice-roi  d'Italie.  Il  comman- 
da ensuite  la  place  de  Venise ,  oii  il  fit  aimer  le  nom  fran- 
çais» et  d*où  U  emporta  Testime  et  les  regrets  des  habi- 


DES  6ENSEAUX  FRANÇAIS.  20J 

tant!).  En  1806,  H  reçut  Tordre  de  prendre  le  commande  - 
ment  d*une  brigade  de  la  division  Boudet,  qui  fut  formée 
ù  Véronne.  Aussitôt  après  son  organisation  9  cette  division 
pa^sa  en  Allemagne»  et  de  là  en  Prusse,  où  la.brigade  Fri- 
rion  se  fit  remarquer  par  sa  valeur,  en  enlevant  de  vive 
force  des  ouvrages  avancés ,  défendus  par  le  canon  de  la 
place  de  Golberg  :  le  93*  régiment  de  ligne,  qui  en  faisait 
partie^ se  couvrit  de  gloire  dans  celte  affaire.  De  là,  la  bri- 
gade Fririon,  dans  laquelle  était  aus.si  le  3*  régiment  d*in- 
fanterie  légère,  futenvoyée  au  siège  de  Stralstund.  Après  la 
prise  de  cette  ville ,  qui  se  rendit  après  quelques  jours  de 
tranchée  ouverte ,  le  maréchal  Brune  résolut  de  se  rendre 
maître  de  Pile  de  Rugen;  mais,  pour  y  parvenir,  il  fallait 
préalablement  s*emparer  de  la  petite  île  de  Dannholm,  si- 
tuée entre  Ptle  deAugen  et  la  terre  ferme,  et  dans  laquel- 
le était  un  fort  armé  de  14  pièces  de  canon,  défendu  par 
65o  Suédois,  et  protégé  par  des  chaloupes  canonnières. 
Le  général  Fririon  fut  désigné  par  le  général  en  chef  pour 
Cïommander  les  troupes  destinées  à  prendre  cette  tle.  Il 
avait  sous  ses  ordres,  pour  cette  expédition ,  un  bataillon 
du  3*  d'infanterie  légère,  a  compagnies  de  sapeurs  et  quel- 
ques marins  de  la  garde,  le  tout  formant  ensemble  envi- 
ron 900  hommes.  Ses  moyens  de  transport  consistaient  en 
aoo  petites  barques  pouvant  contenir  au  plus  (i  hommes 
chacune ,  et  qui  devaient  presque  toutes  être  conduites 
par  les  soldats  eux-mêmes  ,  attendu  qu'il  n*y  avait  alors 
à  Slralsund  qu'un  très-petit  nombre  de  marins  de  la  gar-> 
de  qui  purent  prendre  part  à  l'affaire,  mais  qui  d'ail* 
leurs  se  conduisirent  avec  une  grande  bravoure.  Le  gé- 
néral Fririon,  qui  avait  examiné  attentivement  Ttle  et  le  fort 
«le  Dannholm,  avait  remarqué  que  les  soldats  suédois  des- 
cendaient fréquemment  dans  le  fossé  et  remontaient  sur  la 
contrescarpe;  il  en  conclut  que  le  fossé  n'était  point  palis- 
sade, et  dès-lors  il  projeta  d'entrer  dans  le  fort  par  les  em- 
brasures, s'il  trouvait  la  porte  de  ce  fort  fermée.  Il  le  fit 
canonner  pendant  la  journée  du  a5  août,  afin  de  fatiguer 
la  garnison  et  de  lui  faire  user  ses  munitions.  Un  orage 
violent,  qui  éclata  entre  9  et  1 1  heures  du  soir,  fit  croire 


ao8  MCTIONNÀIEl   HISTORIQUE 

aux  Suédois  que  les  Français  ne  feraient  daM  la  même 
nuit  aucunes  tentatives  :  mais,  la  pluie  ayanl  Misé  vers 
minuit,  le  général  Fririon  fit  «nbarquer  sa  troupe,  qui, 
en  une  demi -heure  de  trajet,  arriva  à  Hle  de  Dausholm. 
Le  fort  ne  commença  à  tirer  que  lorsque  les  barques  al- 
laient aborder  :  mais  alors  les  boulets  passaient  par-dessui 
la  tête  des  Français.  Un  capitaine  du  génie,  M«  Tbuillier, 
qui  s'était  porté  sur  la  droite  de  l*tle  aveo.queiqiiea  sapeurs, 
se  pricipita  avec  vigueur  sur  les  premiers  postas  ennemis 
qu'il  rencontra  ;  et  pendant  ce  temps  le  général  Fririon,  qui 
conduisait  personnellement  l'attaque  de  gaïKbe,  sauta  un 
des  premiers  dans  la  mer,  avec  ses  aides- de -oamp,  MM. 
Ponçot  et  Parade ,  marcha  sans  hésiter  sur  le  fort  avee  le 
petit  nombre  d'hommes  qui  l'environnaient,  se  jeta  danii 
le  fossé  et  pénétra  dans  le  fort  par  une  des  embrasures.  Le 
fortune  fois  escaladé,  et  se  rempliKsant  de  Français,  le  com- 
mandant suédois,  qui  vit  que  toute  résistance  serait  désor- 
mais inutile,  se  rendit  prisonnier  de  guerre  avec sea  troupes: 
la  reddition  de  llle  de  Rugen  suivit,  peu  de  iours  après,  la 
prise  de  Dannholm.  Après  cette  expédition,  la  division 
Boudct  reçut  ordre  de  se  rendre  entre  l'Elbe  et  le  Weaer,  et  la 
brigade  du  général  Fririon  occupa  d'abord  Bremen  et  ses 
environs,  puis  Apenrade.  Le  prince  de  Ponte  -  Gorvo  ayant 
à  envoyer  un  corps  de  troupes  en  Séelande,  fit  choix  du 
général  Fririon  pour  commander  ce  détachement,  qui  fut 
composé  de  6  bataillons  espagnols,  auxquels  devaient  se 
joindre  la  cavalerie  et  l'artillerie  nécessaires.  Ces  bataillons 
furent  campés  près  de  Aoskeld,  à  7  lieues  de  Copenhague, 
et  le  général  Fririon  les  y  exerça  aux  manœuvres  et  aux  évo- 
lutions françaises.  Ces  troupes  témoignaient  beaucoup  de 
dispositions,  et  firent  des  progrès  tellement  rapides,  qu'ils 
méritèrent  au  général  Fririon  les  éloges  du  prince  royal  de 
Danemark,  qui  était  venu  les  voir  manœuvrer.  Rien  n'an- 
nonçait que  ces  Espagnols  eussent  Tintentioii  de  s'insurger  : 
mais,  lorsqu'ils  furent  instruits  de  la  défection  du  général 
de  leur  nation,  le  marquis  de  la  Aomana ,  ils  se  révoltèrent 
contre  le  général  Fririon,  dont  ils  n'avaient  point  4  se  plain- 
dre, investirent  m  maison  et  menacèrent  de  la  mettre  en 


•  ras   GÈNCftÀUZ   FRANÇAIS.  JIO9 

pièces.  Ils  préludèrent  à  cette  tentative  d*at«aMinat  par 
celui  de  M.  de  Marabail,  jeune  officier  du  5*  léger,  plein  de 
mérite  et  de  bravoure»  qu'ils  percèrent  de  coups  de  fusils 
et  de  baïonnettes  dans  la  cour  de  Thabitation  de  son  gé- 
néral ,  au  moment  où  il  venait  pour  partager  son  sort  ou 
le  sauver.  Un  autre  officier,  M.  Laioi,  fut  également  as- 
sailli dans  le  même  endroit,  et  fort  maltraité;  mais  il 
parvint  à  s'échapper.  Le  général  Fririon ,  après  avoir  fait 
fermer  les  portes  de  ses  appartements,  se  disposait  à  ven- 
dre chèrement  sa  vie,  lorsque  H.  Torigny,  officier  danois, 
plein  de  brayoure  et  de  loyauté ,  comme  le  sout  les  offi- 
ciers de  cette  nation  ,  et  momentanément  officier  d'ordon- 
nance du  général  Fririon,  eut  la  généreuse  prévoyance  de 
faire  introduire  chez  le  général  plusieurs  uniformes  de.sol- 
dats  danois.  Ce  fut  à  l'aide  de  ces  travestissements  que  le 
général  Fririon  et  5  officiers  français,  qui  se  trouvaient  avec 
lui,  parvinrent  à  échapper  à  une  mort  certaine.  La  conduite 
que   le  général  Fririon  tint  en  Danemark,  lui  concilia 
l'estime  générale  et  lui  valut  le  suffrage  particulier  de  S.  M. 
danoise,  qui  lui  conféra  la  grand'croix  de  l'ordre  de  Dan- 
nebrog.  En  1809,  la  division  Boudet,  dans  laquelle  le  gé- 
néral Fririon  était  revenu  prendre  le  commandement  de  sa 
brigade,  futemployéeà  la  grande-armée,  dans  la  guerre  coo* 
tre  rAutriche.  Après  le  passage  du  Danube,  dans  la  journée 
du  ai  mai,  la  brigade  Fririon  fut  destinée  à  couvrir  le  villa- 
ge d'Esling*  Animée  par  le  calme  et  la  fermeté  de  son  gé- 
néral, elle  fit  une  si  belle  contenance  contre  des  forces  iofi* 
uinient  supérieures,  qu'elle  conserva  son  terrain  et  que» 
tout  accablée  qu'elle  eût  été  pendant  plusieurs  heures  par 
une  grêle  de  boulets  et  d*ohus  qui  ravageaient  ses  rangs, 
elle  soutint  et  repoussa  même  une  vigoureuse  charge  de 
la  cavalerie  ennemie  qui  cherchait  à  renfoncer.  Le  général 
Fririon  sut,  en  cette  circonstance,  contenir  l'impatience  du 
loldat,  et  ne  lui  permit  de  faire  feu,  que  lorsque  la  cavale- 
rie ennemie  fut  à  portée  de  le  recevoir.  Cette  fusillade,  bien 
dirigée»  arrêta  tout  court  l'inpétuosité  des  cavaliers  autri- 
•faicns,  qui  perdirent  beaucoup  d'hommes  et  de  cht- 

fi.  »7 


:iIO  DlCnOXNAIRE   HISTORIQUE- 

Taux  (i).  Au  déclin  du  jour,  la  brigade  Fririoa  reçut  or- 
dre de  8e  rapprocher  d'Essling  et  de  cou?rir  ce  village. 
Elle  exécuta  ce  mouvement  par  batailloos  en  échiquier  à 
cent  pas,  sous  le  feu  le  plus  vif  et  le  plus  meartrier,  et  set 
manœuvres  furent  aussi  régulières  qu^ellês  auraient  pa 
Tétre  dans  un  polygone.  Pendant  ce  mouvement ,  le  bra- 
ve capitaine  Parade,  aide-de-camp  du  gêné  rai  Fririon, 
fut  blessé  à  mort  à  côté  de  lui ,  et  deux  ordonnances  eu- 
rent, Fun  une  cuisse  et  l'autre  une  jambe  emportées  au- 
près du  général.  Le  feu  terrible  que  faisait  rennemi  enle- 
vait des  files  entières  dans  les  rangs  des  i|5*  de  ligne  et  3* 
léger;  mais  le  sang-froid  imperturbable  et  le  dévouement 
du  général,  qui  était  parfaitement  secondé  par  lecapUaîne 
Ponçot ,  son .  aide-de-camp,  se  communiquèrent  aux  bra- 
ves soldats  des  a  régiments,  et  Tennemi  ne  put,  mal- 
gré sa  supériorité  numérique,  parvenir  â  enlever  le  villa- 
ge d*£ssling.  La  journée  du  lendemain,  33  mai,  ne  fut  pas 
moins  honorable  pour  le  général  Fririon ,  dont  la  brigade 
était  en  position  près  d*Esàling,  faisant  face  à  la  petite 
ville  d*£nzersdorflr.  Remarquant  un  grand  mouvement 
dans  les  colonnes  ennemies  qui  se  trouvaient  vis-à-vis  de 
lui,  Fririon  jugea  que  les  Autrichiens  voulaient  tenter  en- 
core de  le  forcer  dans  mi  position;  et,  convaincu  qu*îl  fallait 
dans  celte  circonstance  payer  d*audace,  il  simula  lui-mê- 
me un  mouvement  d*atla(|ue  qui  arrêta  celui  deTennemi. 
Il  ramena  ensuite  sa  brigade  dans  sa  première  position,  et 
s*y  maintint ,  sans  la  laisser  entamer,  jusqu'au  moment  où 
Tarmée  reçut  ordre  de  se  replier  dans  Tllede  Lobau,  pendant 
la  nuit  du  212  au  23  mai.  Vers  la  fin  du  mois  de  juin  suivant, 
le  général  Becker,  chef  de  Tétat- major-général  du  4*  corps 
de  la  grande-armée,  ayant  été  appelé  à  d'autres  fonctions. 


(1)  Le  maréclial  Laones,  sous  les  ordres  duquel  FrîrioQ  serrait  pour 
la  piemière  fois,  et  qui  parut  au  moment  où  la  cavalerie  eoDemie  «lait 
repouskée,  aborda  Fririon,  et  lui  dit:«  Général,  vous  et  votre  liriga* 

•  de»  vous  vous  couvres  de  gloire  au jourd'bui ,  et  j'en  rendrai  compte  à 

•  l'empereur.» 


^  DES   GEXEBAmL    FRANÇAIS.  311 

le  maréchal  ftliisséiia ,  qui  avait  apprécié  les  talents  milî« 
laires  et  administratifs  da  général  Fririôn ,  le  demanda  et 
Tobtint  pour  son  chef  d*état- major  général.  Fririon  signa- 
la de  nouveau  son  sële  et  son  courage  à  la  bataille  d^Ess* 
ling,  au  second  passage  du  Danube,  ^  la  bataille  de  Wa- 
gram ,  aux  combats  de  Hollabrunn ,  etc.  «  etc.  Il  couron- 
na tous  ses  faits  militaires  dans  cette  campagne  par  une 
action  d*éclat  au  pont  de  Znaîm.  Après  la  bataille  de  Wa- 
gram,  le  maréchal  Masséna  poursuivait  avec  vigueur  les 
corps  autrichien!!  qui  lui  étaient  opposés;  mais  une  chute 
qii*il  avait  faite  dans  Ttle  de  Lobau  Pempèchait  de  monter 
à  cheval,  et  il  donnait  ses  ordres'dans  sa  voiture.  Le  gér 
néral  Fririon,  qui  était  aux  avant-poste,  voit  une  forte 
colonne  ennemie  sortir  de  Znaîm,  s»*avancer  en  masse  vers 
le  pont  de  la  Taya,  et  ropoui«ser  la  ligne  de  nos  tirailleurs. 
Il  rassemble  aussitôt  tout  ce  quMI  trouve  de  soldats,  en 
forme  3  pelotons,  se  met  à  leur  tète,  et,  avec  ce  petit 
nombre  d^homnies,  marche  contre  la  colonne  autrichien- 
ne pour  la  repousser,  ou  du  moins  pour  retarder  sa  mar- 
che, etPeropécher  d'arriver  au  point  où  était  le  maréchal 
Uasséna.  En  même  temps,  il  fait  prévenir  le  maréchal  du 
mouvement  des  ennemis  et  des  efforts  qu'il  va  tenter  pour 
Tarrèler.  A  cet  avis,  Hasséna,  oubliant  ses  douleurs, 
monte  à  cheval,  et  se  met  à  la  tète  du  régiment  de  cavale- 
rie commandé  par  le  général  THériticr.  Sur  ces  entrefai- 
tes ,  le  général  Fririon ,  qui  s'était  engagé  avec  l'ennemi 
sur  le  pont  de  la  Taya,  est  renversé  à  coups  de  crosse  de 
fusil ,  ^  son  cheval  lui  est  enlevé.  Des  torrents  de  pluie 
qui  tombaient  alors  avaient  mis  tons  les  fusils  hors  d*état 
de  faire  feu.  Le  général  Fririon,  voyant  arriver  la  cavale- 
rie conduite  par  le  maréchal ,  se  dégage  des  mains  de  l'en- 
uemi ,  se  précipite  du  haut  du  pont  dans  la  Taya ,  gagne 
le  bord,  monte  le  cheval  d'un  chasseur  qui  se  trouve  près 
de  lui,  prend  part  à  la  brillante  charge  que  fait  exécuter 
le  général  l'Héritier,  et  rejoint  ensuite  le  maréchal  (  i). 


(i)  lUM«oa,  qui  crojail  le  géoinl  Pririoa  toé  ou  prisooDier,  le  •en* 


# 


aia  DICIIONNAIKE    HJSTORIQUK 

Quelques  instants  après,  Frîrioii»  aperoevaotdans  la  mêlée 
le  cheval  que  les  Autrichiens  lui  ont  enlevé,  8*élaDce,  et  va 
le  reprendre.  La  colonne  autrichienne  fui  obligée  de  rentrer 
dans  Zuaîniy  et  Ton  eut  alors  connaissauce  de  ramustke 
conclu  entre  les  armées  belligérantes.  Frîrion  fut  nommé 
général  do  division ,  le  3i  îuiUet  i8og,  et  reçut  le  litre  de 
baron,  avec  un  supplément  de  dotaliout  le  3i  janvier  1810. 
Les  fatigues  de  la  campagne  de  1 809  avaient  for temoat  al- 
téré la  santé  du  général  Fririon,  et  il  était  4  peine  conva- 
lescent, lorsqu'il  reçut,  par  la  voie  du  télégraphe,  un  or- 
dre, daté  du  ai  avril  1810,  pour  se  rendre  en  Espagne,  et 
y  remplir  les  fonctions  Me  chef  de  Tétat- major-général  de 
Tarmée  de  Portugal,  commandée  par  le  maréchal  Haasè- 
nu.  Quoiqu'il  eût  à  redouter  Pinfluence  du  climal  espagnol 
sur  sa  santé  encore  faible,  il  exécuta  de  suite  Tordre  qui 
lui  était  donné.  Après  la  prise  de  Giudad-Rodngo  et  celle 
d*A)meida,  l'armée  de  Portugaise  dirigea  sur  Lisbonne  par 
la  rive  droite  du  Tage  ;  mais  lorsqu*elle  eut  épuisé  toutes 
les  res<ourceh  que  purent  lui  offrir  les  environs  d'Atcnquer, 
Torrès-Novas,  Santarem,  Tomar,  etc. ,  et  supporté  toutes 
sortes  de  privations,  le  maréchal  la  ramena  en  Espagne* 
Le  g«^néral  Fririon,  après  avoir  enduré  toutes  les  fatigues 
que  son  emploi  rendait  excessives,  se  trouva  encore  à  la 
bataille  de  Fuentes-de-Onoro  (1).  Il  recueillit  le  reste 
de  ses  forces  pour  suivre  Tarmée  ,  lorsqu'elle  traver- 
sa TEtitramadure.  Cette  armée  se  mit  en  marche  pour 
faire  lever  le  siège  de  Badaioa,  et,  après  cette  opération, 
terminée  heureusement  «  elle  se  rendit  près  di%  col  de 
Bannos.  Arrivé  à  Naval-Moral,  Fririon  tomba  dans  un  tel 
état  de  faiblesse ,  que  le  maréchal  duc  de  Raguse,  qui  avait 


alors  dans  tes  bra;**  en  loi  disant  :  t  J'ai  voulu  y  mon  cher  général,  m'ac- 
•  quiltvr  envers  vous.» 

(1)  Dans  cette  aOairc,  Joseph  Frinon,  frère  du  général ,  fat  blessé  à 
la  tète  du  €9*  de  li|;oe ,  dont  il  était  colonel,  et  qu'il  commanda  cepen- 
dant pendant  toute  U  journée.  Un  autre  Fririon,  parent  do  général,  et 
lieutenant  au  même  régiment,  fui  tué  dans  une  ciurge  contre  les  An- 
glais* 


DES   GÉNÊRAUSL    FRANÇAIS.  ai3 

succédé  aa  maréchal  ftlas$éna  dans  le  commandemenl  de 
l'armée,  lut  accorda  un  congé  pour  venir  rétablir  sa  santé 
en  France.  Le  général' Frirîon  se  rendit  à  Paris,  où  il  fut 
nommé  inspecteur-général  de  Tinfanteriedansla  lo*  divi- 
sion militaire.  Il  conserva  ces  fonctions  jusqu*à  Tépoque 
de  Kl  restauration  du  trdnê  des  Bourbons >  en  181 4-  S.  M. 
Louis  XVIII  le  créa  chevalier  de  Tordre  royal  ctmilitaire  de 
8aint-4.ouîst  le  8  juillet.  Dans  la  même  année  9  le  général 
Fririon  fut  chargé  de  inorganisation  des  régiments  d'infan- 
terie stationnés  dans  la  a*  division  militaire.  Le  général 
Fririon  fut  encore  employé  9  pendant  les  années  suivantes, 
comme  inspecteur-général  d'infanterie  «  et  fut  membre  de 
divers  comités  créés  près  du  ministère  de  la  guerre.  Le  cèle 
et  le  dévouement  qu'il  montra  dans  Texcrcice  de  ses  fonc* 
tiens  lui  méritèrent  la  croix  de  grand «ofificier  de  l'ordre 
royal  de  la  Légion -d'Honneur ,  que  S.  M.  lui  a  accordée, 
le  1*'  mai  i8ai.  {Etats  militaires.  Moniteur ,  annales  du 
temps.) 

FRIRION  (Joseph-François,  baron),  maréchal^de-camp  ^ 
et  frère  du  précédent ,  naquit  à  Pont-à-Housson,  en  Lor- 
raine, le  1  a  septembre  1771.  Il  s'enrôla  ,  comme  soldat 
volontaire,  dans  le  régiment  d'Artois  infanterie,  le  1*'  fé- 
vrier 1791 ,  y  obtint  le  grade  de  sous-lieutenant,  le  1 5  sep- 
tembre suivant,  et  celui  de  lieutenant,  le  i5mai  179a.  Il 
commença  à  faire  la  guerre,  avec  son  régiment,  à  l'armée 
«lu  Rhin  ;  mais,  étairt  resté  bloqué  à  Mayénce  avec  un  déta- 
chement de  ses  régiment,  il  y  fit  le  service  dans  un  bataillon 
du  département  de  i'Ardèche ,  pendant  tout  le  temps  du 
mémorable  tiégede  cette  place.  Il  s'y  distingua  en  plusieurs 
occasions,  et  particulièrement  lorsque  le  village  de  Kosteim 
fut  pris  et  repris  plusieurs  fois.  Le  lieutenant  Fririon  et  sa 
troupe  étaient  postés  dans  les  trous  d'un  bivouac  qui  flan- 
quait l'attaque  des  Prussiens,  sur  Rosteim  :  il  s'y  maintint , 
quoiqu'il  eût  été  enveloppé  par  l'ennemi ,  et  que  les  troupes 
chargées  de  la  défense  du  village  s'en  fussent  éloignées  deux 
fois.  Dans  une  autre  circonstance ,  le  lieutenant  Fririon , 
étant  de  garde  à  une  porte  de  Mayence»  do  côté  du  front 


214  DlLTlOlkKÂlAC    HISTOKIQCJE. 

d*altar|iiedr«  Prufwifn«.  apprit  que  les  bcwmben  lancért  par 
reutu'iui  \eiiaii-fi1  de  nirttrr  «cfeu  «i  la  maîiifia  daat  laqaelk 
•e  trouTjil   la  raiciie  dt*  M«n  ré^iiBcnt,  qui  était  veMe  à 
Mayencj*.  Il  |>otivaii  f  trf  deMitiiê  s'il  quiltaît  iiMipfMlf  :  et, 
à\\u  :iiiln*(ôlé«  il  craipiail  dVirr  hlûiué,  s^  me  faiioilnM 
|Miur  Rauvt  r  t'ei  le  caÏM'-:  il  »r  bilaiicj  poipi  :  quitter  ta  pr- 
de ,  «iiTaclier  la  cai««sf  a  riuceudir ,  la  déjMMier  chn  le  oon- 
UiiMuirf  (irJonnateur,  en  prendre  un  reçu,  et  refMadre 
foii  YK>>>tr.  loiit  c«'I^t  fut  îi.i\  t-n  niiiiiometil.  Il  •nivil  rarinrt 
dt'M.ty^nce,  ln**>qnM'erut  eiuttyrcdjfiftla  Veadée .  y  M-rrit 
peud.-jf»t  hU  iiinifi*  m*  iil  ret:i.nri(iic-r  par  «a  kravourr  daiM 
lec  comb^lfs  el  par  «ton  h  imaiiilt^  eiiven»  les  babîtaiit«,  à 
pliif&ieiir«  de»qnt-U  il   K.'iiiva  la  vie.  A  Talaiie  de   Saint* 
Fiii)ib^rl.  la  colonne  mobile  dont  il  fainait  partie  «e  trou- 
vant aild^M'e  à  nn  étan<;«  n'avait  d*a titre  ressource  que  eflle 
de  fie  faire  jour  à  travers  les  anaillantiB.    Fririon,  anné 
feulement  de  ion  fabre  •  ffVl;iiit  \  ortê  trop  en  avant  de  la 
colonne,  se  Irotu'aen  Tice  de  t  ru  i  «»  Vendéens  a  r  niés  de  fiisilt 
et  marchant  directement  à  lui.  £xécnla»l  alors  des  moii* 
vemenls  rapides 9  il  parvint  à  désarmer  œs  Iroîs  liornme«t 
et  à  se  d('(;ag;er.  Lorsr|ne  le  dc-taclieinent  coromaudé  par 
Fririon  était  arrivé  dans  la  Vendée .  il  coniplait  107  hom- 
mes; il  ne  se  coiiif  o<iait  plti«  que  de  35«  lorsque  Fririoo 
%iiit  n  [oindre  le  régimt'iit  à  rarméc  du  Rhin  :  le  reste  avait 
été  tué  ou  blessé  dans  celle  malheureuse  {;iierre civile.  Fri- 
rion fut  numiné,  le  aldéceinhre  1794  «  capitaine  au  choit 
dans  HOU  ré-finieut ,  formant  aUn-s  le  noyau  de  la  95*  demi- 
brigade  9  devenue  ensiiilcG'i*  réi;inieiit  de  ligue.    Pendant 
le  siège  de  la  lélc  de  pont  de  Maiiheim  par  les  Français, 
IViinemi  ayant  fait  une  grande  sortie,  le  capitaine  Fririoo, 
qui  était  de  garde  à  une  redoule  à  peine  ébauchée ,  cuo- 
Msrva  ce  poxie  avec  quchpies  honinies  seulement ,    et  quoi- 
que les  lignes  de;  la  Iranchée  l'usst'nt  momentanément  dé- 
garnies de  trotipoh  françaises.  Au  coiumencement  de  1795, 
la  (iu'demi  •  brigade,  occupant  un  bois  devant  Gnermers- 
lieim,  prts  de  Nider-L'isladt  ,  recul  ordre  de  faire  une  at- 
taque devant  son  front.  L'ardeur  qu'elle  mil  à  se  précipiter 
sur  reouemi  Tayaut  entrali.ée  trop  loin,  elle  se  trouva 


J9E8  GiNÊEÀUX   FBAITÇAIS.  fll5 

bientôt  entourée  parla  cavalerie  autrichienne.  Le  capitaine 
Fririon  t  ralliant  alors  Ha  compagnie ,  lui  fit  prendre  position 
diuis  une  vigne ,  à  quelque  distance,  et  de  là  lui  fit  faire  un  • 
fru  si  bien  dirigé  f|uc  les  ennemis»  furent  chassés  des  der- 
rières df  la  Ô2*  demi-brigade»  qui ,  par  ce  moyen,  put  faire 
sa  retraite.  Après  cette  affaire  «  un  con^icil  de  guerre  fut  as* 
semblé  pour  juger  les  militaires  accusés  d'avoir  été  la  cause 
de  la  période  deux  canons,  pris  par  Tennemi  sur  un  point 
très  -  rapproché  de  la  6'i*  demi- brigade.  Le  capitaine  Fri- 
rion fut  nommé  rapporteur  près  de  ce  con«>eil ,  et  parvint  à 
pntuverque  les  griefrt  imputés  au  général  Frimont  et  aux 
ofliciei sd^artilierie  étaient  mal  fondés.  I*ar  le  résultat  d*uoe 
nouvelle  organisation  de  rinfauterie,  les  capitaines  les  moins 
anciens  de  grade  lurent  réformés,  et  Fririon ,  qui  se  trou- 
vait dans  ce  cas»  se  rendit  à  Strasbourg,  où  le  général 
8cbauembourg  Tattacha  à  son  inspection-générale.  Ayant 
app^,  quelque  temps  après,  qu*un  emploi  de  son  grade 
vaquait  dans  la  6'i*  demi  -  brigade  ,  Fririon  se  bâta  d*aller 
rejoindre  ce  corps,  où  il  arriva  ,  le  f  o  août  i^qCî  ,  veille  de 
la  bataille  de  Nereshcini  •  à  laquelle  il  se  trouva,  ainsi 
qu*aux  autres  affaires  de  celle  campagne,  et  à  la  belle  re- 
traite qui  la  suivit.  Il  servit  au  siège  de  Kehl,  en  1796  et 
'71)7*  et  y  fut  nommé  capiiiiue  de  grenadiers,  en  récom- 
pense de  la  bravoure  qu^il  avait  déployée  a  ce  siège  et  à  la 
campagne  d'outre- Khiu.  Apièsia  paix  de  Cauipo-Formio, 
le  général  Lecourbe  s*avaiiça  avec  confiance  vers  ta  léte 
de  pont  de  Alanheim,  que  les  BaHois  occupaient  encore, 
mais  qui  devait  être  remise  aux  Français.  L^i  tête  de  sa  co- 
lonne étant  arrivée  ,  à  rentrée  de  la  nuit ,  à  portée  de  pis- 
toîet  du  fort,  fut  assaillie  par  une  grêle  de  coups  de  canon 
rt  de  fusils,  qui  fit  un  grand  ravage  dans  les  rangs  français: 
les  grenadiers  de  la  621*  demi  -  brigade  étaient  alors  eu  tête 
de  la  colonne.  Fririon  et  ses  camarades  se  déterminèrent 
sur-le-champ  à  prendre  le  parti  le  phis  audacieux,  lisse 
glissèrent  furtivement  jusiprà  la  barrière  du  fort,  Touvri* 
retit,  appelèrent  leurs  grenadiers,  et  pénétrèrent  dans  le 
fort,  pendant  que  les  Badois  continuaient  leur  feu  sur  le 
rempart  :  cette  eulreprise  hardie  fut  exécutée  sous  les  yeux 


Sl6  DlCriOMNAl&E  HlSTO&IQQlt 

du  général  Oudiiiot.  Fririon  essaya  ensuite  dVntrer  â  Man- 
heini  de  la  même  manière,   et  traversa  le  pont  avec  sa 
compagnie  ;mais«  ayant,  trouvé  les  portesde  la  ville  fermée!!, 
il  ne  put  accomplir  ce  dessein.  A  la  fin  de  1 79^  9  la  6s* demi- 
brigade  passa  à  Tarmée  dJlalie.  Fririon  y  servit  au  f^iégede 
Civita-Yeccbia,  en  1 797  ;  au  combat  de  Tolfa,  eo  1798,  et  à 
la  bataille  de  la  Trebia  9  le  19  juin  1799.  Après  cette  der- 
nière affaire,  un  détacbement  de  4<^^homifi6s ,  dont  la 
compagnie  du  capitaine  Fririon  faisait  partie  9  fut  envoyé 
de  Bologne  à  San-Gtovani,  sous  les  ordres  du  chef 'de  ba- 
taillon Labbé,  et  avec  une  seule  pièce  de  canon  et  un  ôbu« 
sier.  On  se  disposa  à  envelopper  cette  petite  vlHey  que  Ton 
ne  savait  pas  être  défendue  par  3ooo  Autrichiens,  qui  s'a- 
vancèrent, attaquèrent  le  détachement,  et  lui  prirent  son 
artillerie.  La  cavalerie  ennemie ,  chargeant  alors  vigoureu* 
sèment,  aurait  écrasé  le  détachement ,  si  Fririon  n*eût  ral- 
lié sa  compagnie,  barré  la  route,  et  repoussé  lescontîn^IlM 
attaques  de  cette  cavalerie.  La  bonne  contenance  de  Fririoo 
et  de  ses  soldats  permit  au  détachement  de  faire  une  retraite 
sûre  et  tranquille.  En  1800 ,  le  capitaine  Fririon  fut  appelé 
à  J'armée  du  Rhin ,  comme  adjoint  à  Tétat-major  du  géné- 
ral enche  l'Moreau.  Il  combattit  à  la  Initaille  d*Engeu  ,ie5 
mai.   Pendant  celle  de  Mocskirch,  le  5  du  même  mois .  au 
moment  où  la  victoire  parainsait  vouloir  favoriser  les  Au- 
trichiens, qui  déjà  avaient  tourné  le  flanc  gauche  de  l'ar- 
mée française ,  Fririon  fut  chargé  de  porter  au  générai  &i- 
chepanse  Tordre  de  faire  avancer  sa  division  ,  restée  à  plu- 
sieurs  lieues  en  arrière  du  champ  de  bataille.  Il  dirigea  cette 
division  vers  le  lieu  du  combat ,  auquel  il  prit  une  part  très- 
active  :  les  Français  furent  vain(|ueur8.  Le  général  Moreau. 
voulant  récompenser  la  bravoure  et  Pintelligcnce  du  capi- 
taine Fririon ,  le  nomma  chef  de  bataillon  mit  le  champ  de 
bataille,  et  lui  donna  un  bataillon  de  grenadiers  à  com- 
mander. Fririon  se  trouva  à  la  tête  de  ce  corps ,  au  combat 
deBiberach,  le  U2  mai  ;  a  la  hatailled*Hochstedt,  le  17  jum  ; 
au  combat  de  8alzbourg«  à  celui  de  Verfen,  au  mois  de  dé- 
cembre. Après  cette  campagne,  il  passa  dans  la  38'  demi- 
brigade.  Il  fut  nommé  major  ^  avec  rang  de  lieutenant- 


•  BBS   GENERAUX   FRAlfÇAIiS.  ^in 

colonel ,  dans  le  39*  régiment  d'inf.interie ,  le  2a  décembre 
iho3,  et  créé  membre  de  la  Lt^ion-d'Honnenr^  le  a6  mars 
1804*  On  le  nomma,  le  10  février  1807 «  colonel  du  69*  ré- 
gînirnt  de  ligne ,  qui  faisait  alors  partie  de  la  1'*  division 
du  6*  corps  de  la  grande-armée  d'Allemagne.  Il  fit ,  à  la 
tête  de  ce  régiment,  la  campagne  de  cette  même  année, 
contre  les  Pruiéiens  et  les  Eusses;  combattit  ii  Guttstadt  et 
k  f>upf>en ,  et  fut  blessé  d*un  coup  de  biscayen  dans  lefl  mo 
gauche,  à  la  bataille  de  Friedland , le  i4iuin  (1).  Il  obtint, 
en  récompense  de  ses  services,  la  croix  d*officier  de  la 
Légion-d'Hooneur ,  le  18  février  1808,  et  le  litre  de  baron, 
aiuM  qu'une  dotation  en  West|»halie,  le  19  mars  suivant. 
Sou  régiment  ayant  reçu  ordre  de  se  rendre  en  Espagne,  it 
ne  voulut  point  en  quitter  l^oommau dément,  quoiqu'une 
maladie  des  plus  graves  exigeât  qu'il  prit  des  soins  parti- 
culier.4  pour  le  rétablissement  de  sa  santé.  Employé  dans 
le  0*  corpSf  il  fut  dirigé  sur  Madrid ,  d'où  il  fit  une  marche 
des  plus  pénibles ,  en  poursuivant  les  Anglais  jusque  dans 
la  Galice.  Pendant  l'occupation  de  cette  province ,  où  le  6* 
corps  resta  jusqu^au  i**  juillt't  1H09,  le  (it)*  régiment  eut 
pluiticurs  affaires  avec  les  insurgés,  et  fut  constamment 
victorieux.  Nous  citerons  seulement  la  suivante.  Le  a6  avril 
1809 ,  le  colonel  Fririon  fut  détaché ,  avec  8  compagnies , 
pour  disperser  des  rassemblements  d'insurgés.  Il  rencontra 
3400  hommes  de  troupes  réglées,  qui,  sous  le  commande- 
ment de  Morillo,  occupaient  en  ordre  de  bataille  la  monta- 
gne qui  domine  Carracedo,  près  de  Galdar-de«Aey.  Remar- 
quant que  l'ennemi  n'était  pas  gardé  sur  sa  droite,  Fririon 
détacha  4  de  (es  compagnies,  avec  ordre  d'arriver  dans  cet- 
te direction  sans  être  aperçues  de  l'ennemi.  île  s'y  former 
perpendiculairement,  et  de  marcher  aui^sitôt  au  pas  de 
charge.  Gette  disposiiion  fut  exécutée;  et,  le  colonel  Fri- 
rion attaquant  en  même  temps  de  front  avec  ses  4  autres 
compagnies,  la  ligne  espagnole  fut  enfoncée,  mise  en  dé- 
route, et  perdit  3oo  hommes,  tués  ou  blessés.  Il  se  trou- 


ai) 800  frère  pvtné ,  «Ion  capitiôac,  fut  tué  à  cette  kataille. 
▼I.  a* 


n  1 8  mcnoHirAiRS'  mmuon  • 

▼ait ,  aa  mob  de  mai,  eiifc-raié  dam  Liigo,  ville  trfea-ften* 
due  et  mil  reiraiiohée,  avec  une  très-faible gamuoo.  Ion-  * 
que  14  mille  Espagools  viorent  atlaquer  celle  plaœ,  à  la 
défeofe  de  laque  le  il  contribua  beaucoup.  Il  coaibattità 
Saiimuouoz,  près  de  S.ilamanqiie  ;  à  Eauovaràs»  àTana- 
uès,  à  Alba-de-Tormès,  et  à  Bolsan,  en  sepleoibre»  edo- 
bre,  novembre  1809,  et  janvier  i8to.  Il  ferril  eofuile  aa 
•iége  de  Ciudad-Eodrî^,  du  7  mai  au  le  juiliel  iSfV,  eti 
celui  d*Almeida,  du  26  îutllet  au  a4  aoAl  étlm  WÊ^me  al- 
liée. A  la  bataille  de  busaco,  en  Portugal ,  le  S7aepiembre 
1810,  Tatlaque  des  Français  u*ayant  pas  réossi»  le  tfgT  régi- 
ment de  ligne  resta ,  seul  de  toute  Tarmée  »  à  oni-cèle  pen-> 
dant  la  fournée  entière  sous  le  feu  de  ranpée  attg|lo-por- 
tug^ise ,  et  cette  ferme  eontenJkice  eut  Tavanlage  die  maîo- 
tenir  Peniiemi  dans  Topinion  que  les  Français  projelaîMl 
de  reprendre  Toffensive  sur  ce  point ,  tandis  quiis  mansMH 
vraîent  pour  tourner  la  position.  Du  11  au  iS«iani,  leoo* 
looel  Fririon  se  trouva  aux  eombjls  du  Val-d'Ovos,  de 
Pombal,  de  Redinha  ,  et  près  Condexa.  Pendant  la  relrailt' 
de  Portugal,  Tarmëe  française  étant  y  le  i5  mars  iSii,  à 
Fo£  -d'Arunce ,  au  passage  du  pont  de  la  Ceira  ,  <ies  ordres 
m^il  compris  occasionèrent  un  moment  de  confasion.  li 
69*  régiment  commandé  par  Fririon ,  et  le  6*  léger,  se  Inra- 
▼èrent  recevoir  momentanément  et  toute  la  A>is  la  fusillade 
de«  Anglais  et  celle  de  nos  propres  tsoupes,  qui  par  erreur 
tirèrent  sur  ces  9  régiments  :  mais  ces  derniers,  s^étaot 
fermés  en  ordre  de  bataille ,  marchèrent  aux  Aiiglab,  et 
portèrent  dans  les  rangs  ennemis  un  désordre  pire  que  ce* 
lui  qui  existait  dans  quelques  rangs  français.  Le  colonel 
Fririon  fut  cité  «ivec  éloges  pour  sa  conduite  à  la  bat.iillt 
de  Fuentc-d'Onoro,  où  il  fut  blessé  au  bras  gauche  le  5 
mai  181 1  (i).  Le  maréchal  Masséoa,  qui  défà  avait  sollici- 
té pour  Fririon  le  grade  de  général  de  brigade,  ayant  réi- 
téré sa  demande  À  Toccasion  de  cette  dernière  affaire,  la 


(1)  Le  lientenaDl  Prinoo,  cousin  du  colonel  de  ce  nom,  et4{ui  sér- 
iait diiif  le  (^*  de  Ugae,  fal  t«ë  à  eetic  bataille. 


^  DKS   GENERAUX   FRAIfÇAK.  RIQ 

promotion  de  Fririon  à  ce  grade  eut  lien  le  aa  juin.  Lors- 
qu'il quitta  son  régiment  pour  passer  au  commandement 
de  la  brigade  qui  lui  était  assignée,  il  emporta  des  témoi- 
gnages de  regrets  unanimes  de  la  part  des  officiers,  sous- 
jpfficiers  et  soldais  du  69*.  Il  se  trouva  au  combat  de  No- 
vèi-ËKtramadnre,  le  ao  octobre  1811  ;  près  d*Alicante ,  le 
16  janvier  181  a;  d'Yepès,  le  a  mai;  de  Gasielleros,  le  ao 
îiiin;  «tde  Huerta,  devant  Salamanque,  le  a3  juin.  A. la 
malheureuse  bataille  des  Arapiles ,  le  aa  juillet,  Fririon  ne 
quitta  Si.1  position  àTentrée  du  boi«  qu'à  dix  heures  du  soir, 
quoique  sa  brigade,  seule  en  ligne,  fût  alors  sans  appui  sur 
•es  deux  flancs,  et  qnVllc  eût  constamment  combattu  jus* 
qu'à  cette  heure  contre  les  Anglais.  Ceux-ci  ayant  cessé 
leur  feu,  le  général  Fririon  ramena  vers  le  gros  de  l'armée 
•a  brigade,  avec  les  canons  de  sa  division  ,  moins  un  obu- 
#ier  qu'il  fut  obligé  d'abandonner,  faute  de  chevaux  pour 
pouvoir  le  faire  traîner.  Il  se  trouva,  dans  les  mois  d'oc- 
tobre et  de  décembre,  aux  combats  de  Floiès-d*Avila,  et 
de  Villadrigo,  et  à  ceux  près  de  Cavion  et  de  Sald.mna^ 
Du  mois  de  décembreSfeia  au  mois  d'août  181 3,  le  gêné* 
rai  Fririon  commanda  Ta  4*  division  de  Tarméc  stationnée 
dans  la  province  de  Palencia.  Il  avait  ordre  de  contraindre 
cette  province  à  l'acquittemeot  d'une  conlrib'>)tion  de  8 
millions  de  réaux  en  argent,  et  il  remplit  celte  mission  avec 
autant  d'intégrité  que  de  zèle.  Il  ne  perdit  pas  un  seul  hom* 
me  pendant  toutes  les  marches  qu'il  fut  obligé  de  faire  pour 
la  levée  de  cette  contribution  ;  et  cela  fut  d'autant  plus  é- 
tonnant ,  qu'il  agissait  dans  un  pays  tout  en  insurrection , 
où  la  guerre  était  nationale,  et  où  plus  de  10,000  hommes 
pouvaient  se  réunir  pour  agir  contre  lui.  A  la  bataille  do 
Vittoria,  le  ai  juin  18 13,  la  brigade  du  général  Fririon  comr 
battit,  et  se  maintint  dans  l'ordre  le  plus  parfait.  La  perte 
de  cette  bataille  entraîna  pour  l'armée  française  la  perte 
de  l'Espagne.  Celte  armée  fut  repoussée,  et  aurait  perdu 
tout  *ou  matériel,  si  la  brigade  Fririon  n'eût  sauvé  a  piè- 
ces de  canons,  et  9  caissons.  £lle  couvrit  la  retraite  de  tou- 
te l'armée,  en  formant  deux  carrés  qui  opérèrent  leur  mar- 
che rétrograde  par  échelons*  L'un  de  cet  deux  carrés,  for« 


lA 


9  90  niCTlOX^AIRE    HISTORIQUE. 

nié  par  le  a*  lé{;er,  manœuvra  koii*(  les  ordres  du  gépéral 
Eeiili';  cl  le  8ecoiid  carré  se  composa  du  36*  de  li:(ne,  com- 
mjudé  par  le  général  Fririon.  Ils  reçurent  plusieurs  cbar* 
ges  de  la  cavalerie  anglaise ,  dont  les  hommes  et  les»  che- 
vaux vinrent  expirer  sous  les  baïonnettes  de  ces  deux  régî-« 
menlH  :  le  général  Fririon  eut  son  cheval  blessé  sous  lai. 
Les  armées  françaises  étant  revenues  de  Tfispague  dans  les 
Pyrénées,  furent  organisées  en  une  seule,  et  le  ^néral 
Fririon  passa  alors  dans  la  première  division ,  commandée 
par  le  général  Foy.  L^arinec  marcha  de  nouveau  en  avant* 
et  le  général  Fririon  se  trou\a  au  combat  près  de  Ltndour, 
le  a5  juillet  i8i3;  à  celui  de  TAzuzale,  le  27;  et  à  la  ba-* 
taille  livrée  à  deux  lieues  de  Pampelune,  le  3o.  ^Jt  10  no- 
vembre suivant,  Tarniée  française  fat  attaquée  dans  son 
camp  de  Sarré.  Le  général  Foy,  voulant  alors  faire  une  di- 
version, ordonna  au  général  Fririon  de  repousser  avec  sa 
brigade  une  division  espagnole,,  en  position  au  mont  Go- 
rojtpile,  sur  les  derrières  de  Tannée  anglaise.  Cette  division 
espagnole  fut  efleclivement  culbutée  par  un  mouvement 
rapide  qui  découvrit  ses  parcs  et  ^V  bagages  ,  et  les  mita 
la  disposition  du  général  Fririon.  Mais  comme  l'armée  fran- 
çaise battait  alors  en  retraite ,  et  que  par  conséquent  la  po- 
sition df  la  brigade  F:  *rion  devenait  critique  9  le  général 
Foy  lui  ordonna  de  se  replier  sans  délai,  et  d'abandonner 
les  bagages  dont  on  s'était  saisi.   Le  général  Fririon  com- 
manda sa  brigade  au  combat  d^Halson,  le  12  novembre;  à 
celui  de  la  Nivc  devant  Bayonne,  le  10  novembre;  à  celui 
près  (le  Carrical ,  le  i3  du  même  mois,  et  enfin  à  celui  de 
Martinolles,  près  de  TAdour,  le  18  janvier  18 14*  A  la  ba- 
taille d'Orlhcz,  le  27  février  suivant,  le  général  Foj  ayant 
été  blessé  au  commencement  de  Taction ,  le  général  Fririon 
prit  le  commandement  de  sa  division,  et  défendit  sa  posi- 
tion pendant  deux  heures  conlre  des  forces  quadruples.  Il 
n*opéra  fa  retraite  que  sur  un  ordre  précis  du  général  en 
chef.   Il  combattit  à  Ca$crè^^,  le  3  mars.  Le  19  du  même 
mois,  rint'anterie  et  la  cavalerie  furent  dirigées  par  des  che- 
mins impraticables  pour  Tarlillerie;  et  celle-ci,  ainsi  que 
les  bagages,  durent  nécessairement  prendre  la  grande  rou* 


.DES    GENERAUX    FRANÇAIS.  3S  I 

te  par  Vic-de-Bigorre  ;  mais  il  y  avait  à  craindre  que  les 
Aiif;lais  irarrivassent  dans  cet  endroit  avant  on  en  même 
tenipft  que  le  convoi.  La  première  division  de  Tarmée  ayanc 
été  chargée  d^aller occuper  ce  point  important,  la  brigade 
Fririon  fut  détachée  en  avant  de  la  ville  »  avec  ordre  d*y 
tenir  ferme  jusqu'à  deux  heures  après  midi.  Elle  fut  atta* 
quée  par  Tennemi  Vers  une  heure,  se  défendit  opiniâtre* 
nient  iusqu*à  quatre  heures  contre  des  forces  très  supé-  t 
rienres,  et  ne  céda  le  terrain  que  lorsque  ses  deux  flancs 
furent  tournés.  Le  général  Fririon  se  trouva  »  le  lo  avril,  à 
la  célèbre  bataille  de  Toulouse ,  et  f0  chargé  de  défendre  le 
pont  Matabiau  avec  le  69*  de  ligne  et  6  pièces  d*artillerie. 
Une  division  espagnole  s'avança  sur  ce  point,  en  colonne, 
îusqu*à  demi-portée  de  mitraille  :  elle  fut  aussitôt  foudroyée 
et  mise  en  déroute  avec  une  perte  énorme.  Le  général  Fri- 
rion combattit  encore  à  MontgaîUard ,  le  ta  avril,  et  k  Avi- 
gnonet,  le  i3.  La  restauration  du  trône  des  Bourbons  ayant 
amené  la  fin  des  hostilités,  le  général  Fririon  se  retira  dans 
ses  foyers.  S.  M.  Louis  XVIII  le  créa  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Sainl- Louis,  le  a4  août  iSi4*  En  i8i5« 
pendant  les  cant  joursy  il  fut  appelé  dans  l'armée  de  Na- 
poléon Bttonaparte ,  et  se  trouva  à  la  bataille  devant  Stras- 
bourg, le  a8  juin.  Après  cette  courte  campagne,  le  géné- 
ral Fririon  sollicita  et  obtint  t«a  retraite,  que  Tétat  de  ta 
santé  et  Tépuisement  de  ses  forces  physiques  rendaient  in- 
dispensable. H  s*était  trouvé  à  64  combats,  1 5  batailles 
rangées ,  et  6  Méges.  {Etats  milUaires  y  Moniteur,  annaits 
dti  temps.)  ^ 

BE  FRIOUL  {le  duc)f  vojtz  Dveoc. 

FROMENTIN  (Jacques- Pierre),  lieutenant-général,  na- 
quit à  Alençoo ,  le  3  août  1 754*  Il  entra  au  service,  au  mois 
«ravril  1777,  dans  le  régiment  de  Tlle-de- France,  alors 
commandé  par  le  colonel  de  Cassignies.  Il  fit»  avec  ce  ré- 
giment, quatre  campagnes  dans  les  Grandes- Indes,  de 
concert  avec  les  troupes  du  nabab  Tippoo-Saib.  Il  s*em- 
barqua ,  le  C  décembre  1781,  sur  Tescadre  du  bailli  de 
Siuflreo,  et  se  trouva  au  combat  naval  de  Negapatnam.  Il 


:<^2  DtCTlOMUAiaE    UISTuRIQUfi 

combattu,  le  17  février  1782 ,  au  combat  oaval  de  Madrasy 
«ecood  de  ce  geure ,  devant  Ttle  de  Ceyiaa.  11  se  trouia,  le 
26  mars  1782,  à  la  prise  de  Porto -Novo«  sur  la  côle  do 
Malabar,  par  les  troupes  de  Ti|>|H>o*S.iîb  et  lesausiliaires 
français.  Il  servit,  le  10  avril,  au  siège  de  Goodelour,  sur 
la  cùte  de  Coromandel.  Il  se  trouva  au  siège  de  Parmacouli 
le  17  juin;  au  combat  de  Negapatnam,  le  Gîuillei ,  et  à  la 
bataille  de  Laniivarou,  le  10  août.  Il  servit  ensuite  aux 
sièges  et  à  la  prise  de  Chandeniagor  et  de  Naganl.  Il  se 
trouva,  le  ao  avril  1785,  au  siège  et  à  la  prise  de  TaUcfaeri. 
Étant  revenu  tn  Frati^,  il  y  fiH  nommé,  le  so septembre 
1791,  lieiilenant -colonel  au  i**  bataillon  do  déparlemeot 
de  rOroe.  Il  commanda  ce  bataillon  pendant  deux  ans ,  et 
coopéra,  avec  lui,  an  siège  de  Valencieuues ,  en  1793.  Il 
fut  pourvu  9  le  1 7  février  de  cette  dernière  année 9  du  coui* 
mandement  de  la  citadelle  d*Anvers ,  que  lui  eoofia  le  gé- 
néral-eu-chef Dumourier.  Lorsque  les  Autrichiens  forcè- 
rent le  passage  de  la  Sambre,  pour  faire  lesiége  de  ilao- 
beuge,  le  colonel  Fromentin,  qui  combattit  en  c:eiie  occa- 
sion, reçut  plusieurs  blessures  graves.  Il  fut  promn.au  grads 
de  général  de  brigade ,  le  1 5  septembre  1793  «  et  obtint  celui 
de  général  de  division ,  le  aa  du  même  mois.  Il  commanda 
en  cette  c|nalilé,  et  se  distingua  dans  différentes  affûrei 
qui  eurent  lieu  entre  Landrecies  et  Ors.  Il  coopéra  à  la  dé« 
feuse  des  avant -postes  de  Koosbruch,  Oost - CLipelle  et 
Hondscootte.  A  l'époque  du  blocus  de  Dunkerque,  parles 
Anglais,  en  septembre  1795,  il  reçut  encore  plusieurs  bles- 
sures graves.  Vers  la  piénie  époque,  il  fut  nommé 4Mim« 
mandant  en  chef  de  la  ville  de  Bergues.  Les  14»  i5,  lOet 
17  octobre,  lors  du   déhlocus  de  Maubeuge,  Je  général 
Fromentin  commanda  Taile  gauche  de  Tarmée  Je  Jourdan. 
Il  la  commanda  également  aux  affaires  de  l'abbaye  dt 
Lobbes,  de  ChdteauGrammont  (Haute-Sambre),  deChar- 
leroy,  etc.  Il  fut  pourvu  du  commandement  de  LandrecieSy 
le  17  juillet   1791,  et  du  commandement  su|>érieur  des 
places  de  Landrecies,  le  Quesnoy,  Saint-Quentin  et  Beau- 
mont-sur-Oise,  le  28  février  1795.  Il  obtint  sa  retraite  da 
grade  de  général  de  division,  le  7  iauvier  1601  y  après  ss 


DES  GimÊ&AUX   FRANÇAIS.  AU 5 

ans  7  mois  et  34  jours  de  service.  Il  fut  nommé  chef  de  U 
10*  légion  des  gardes  nationales  du  département  du  Nord, 
le  ta  novembre  1806.  Il  est  maiotenaut  fixé  à  Marbaix, 
dans  le  département  du  Nord.  (  Étais  in^iaires  ,  Tableau 
des  pensions. y 

DE  FAONS AC,  voyez  du  Pibssis. 

DE  FRONTEBOSC,  vod'cz  bb  Toustàin. 

DE  FROULAY  (René)  y  comte  de  Tessé^  maréchal  de 
France ,  fui  d'abord  aide-de-camp  du  maréchal  deCréquy, 
en  1669.  Il  devint  enseigne  au  régiment  Roy  al- la-Marine  y 
à  la  création  de  oe  régiment ,  le  a4  dé^mbre  de  la  mémo 
année.  Il  servit  en  Lorraine,  en  iGyafj^  trouva  au  »ié|^ 
d'Epinal»  pris  à  discrétion  ,  le  aS  septembre ,  et  y  fut  Urssé. 
Il  suivit  le  roi  eo  Hollande,  en  167a;  .«e  trouva  à  la  priwi 
d'Orsoy,  le  5  {uin  ;  à  celle  de  Rhimberg,  le  6',  et  se  sisçnala 
au  pcissage  du  Rhin  ,  le  12.  Nommé  capitaine  au  régiment 
de  cavalerie  de  Beauvezé ,  par  commission  du  36  du  même 
mois,  il  servit,  sous  Je  vicomte  de  Turen  ne,  en  1675,  et  fui 
employé  aux  sièges  et  à  la  priste  de  pluMCurs  places.  Mestre- 
de-camp  d*un  régiment  de  dragons  de  son  nom,  qu'il  lev« 
par  commission  du  sS  mars  16749  il  combattit  à  Saint* 
Jean-de- Pages,  en  RouMillon,  le  v.6  juin.  Il  commantia  la 
cavalerie  à  Messine  «  par  commission  du  9  janvier  1675.  Il 
commanda  aussi,  en  1677,  le  corps  des  dragons  dans  rar« 
mée  du  maréchal  de  Créqny,  par  commission  du  10  mai, 
et  eut  part  à  la  défaite  de  l'arrière-garde  do  l'armée  impé- 
riale y  et  à  celle  du  prince  de  Saxe-Eisenack ,  au  mois  de 
fuin.  Il  i-oncounit  à  la  prise  de  Fribotirg,  qui  ms  rendit,  le 
i/|  novembre.  Créé  brigadier  de  dragons,  par  brevet  du  90 
janvier  1H78,  Il  servit  h  Tarmée  d'Allemagne,  sous  le  ma- 
réchal deCréquy  ;  fut  ble8«é  d*un  coup  de  pique  au  combat 
de  Rhinfeld ,  le  6  juillet,  et  reçut ,  leQo ,  un  c^up  de  mons- 
quet  au  passage  de  la  Kinizig.  un  remploya,  en  1H69, 
comme  brigadier  dans  le  corps  dcH  troupes  campées  sur  la 
Sarre.  Nommé  lieutenant  >  général  au  gouvernement  du 
Haine,  du  Perche  et  de  Laval,  à  la  mort  du  marquis  de 


2a4  DlCTIO!I^AIRE   HISTORIQUE. 

Beaiimanoir,  par  iirovisions  tlonnéff*8  à  Versaillei*  le  qocIo- 
brc  iC8u.  il  prêta  sermenl ,  ea  ccltr  qualité,  le  24  «Icctn-* 
bre.  11  commanda  en  D.itipliiué,  en  1681  ;  ce  qui  ne  l'cm- 
pécrha  pa:»  de  servir  cumiiie  brigadier  an  camp  de  1j  Sarrf  9 
en  1681  et  1682;  au  camp  de  Saône,  en  i6S3,  et  an  «^ 
de  Luxembourg,  qui  se  rendit,  le  4  iiiin  i684-  H  achrta, 
la  m('iue  ann^^e,  la  charge  de  meslre-de-camp-général  des 
carabins,  qui  fut  ensuite  supprimée  par  édil  donné  J  Ter- 
saille» .  au  mois  de  décembre.  1^  charge  de  meslre-decamp- 
général  des  dragons  ayant  été  créée  par  le  méoie  édit ,  le 
comte  de  Tcssé  en  fut  pourvu ,  le  17.  Il  prêta  setnienl  entre 
les  mains  du  marquis  de  BouAlers,  colonel  •général  des 
dragons ,  le  10  maj^iGhS,  et  son  régiment  prit  le  nom  de 
mcstre-de-cani|>-g^0b*aldes  dragons.  Ilcoiiiniiandale  CJinp 
de  la  Quincbe,  pur  ordre  du  16  avril,  pendant  lu  mabdie 
du  uarquih  de  Beaupré.  Il  commanda  en  Dauphiné,  d*aburd 
en  rabhence  de  SaiutRuth,  par  coniniisiikMi  du  99  avril 
l6^6,  et  ensuite  en  chef ,  à  la  place  de  Saint-Ruth,  qui 
passait  au  commandement  de  laGuienue,  par  autre  uho* 
niissicm  du  8  août.  Créé  maréchal-de-cauip ,  par  brevet  du 
'24  août  1688,  il  coniuianria,  pendant  l'hiver,  dans  le  ?a- 
latiiiat,  par  commisi^iion  du  22  octobre.  On  le  lit  chevalier 
des  Ordies  du  roi,  le  5i  décembre  suivant.  Il  It-va  un  ré- 
giuK  ut  d*infanterie  de  son  nom ,  par  commîsMon  du  28 
mai  1G89,  et  servit  dans  Tarniée  d'Allemagne,  sous  le  01:1- 
récbal  'le  Lorges,  qui  ne  lit  aucune  hostilité.  Il  p.k«sa  dé 
Tarniée  d'Allemagne  à  celle  de  la  Monelle,  et  fut  employé, 
rhiver,  sous  le  marquis  de  Boiifners,  par  ordre  du3i  octo- 
bre. Il  servit  encoie  dans  Tarmée  de  la  Moselle,  en  i(k)o; 
commanda  lui  corps  séparé,  avec  lequel  il  fit  des  co'Tses 
|usqu*aux  porlesdc  (Pologne;  ol>ligf*a  les  généraux  .lileuiands 
de  se  rt-tirer,  et  mit  à  coniribution  le  pajs  de  Jul^îeis  et 
d'Aix-la-Chapelle.  Il  commanda  pendant  l'hiver  a  Si'dan, 
par  ordre  du  u8  octolire.  blmployc ,  eu  itM^i ,  dans  rarmée 
d'Italie,  il  he  trouva  à  la  frise  du  château  de  Viliefranche, 
le  a  I  mars,  et  de  celui  de  INice,  le  2  avril.  Il  commanda,  le 
3omai,  Tattaque  du  châleau  de  Veiilane,  qa*il  emporlUi 
répée  À  la  maiji,  et  y  fut  blessé  d'un  éclat  de  grenade  1  qui 


DES  GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  SsS 

lui  perça  la  hanche.  li  obtint  !e  gouvernement  (i*T|>reii, 
Tacaiit  par  la  mort  du  marquis  de  l.i  Trousse ,  par  provi- 
sions du  17  octobre.  Il  eut ,  pendant  Tbivcr ,  le  commaudo- 
ment  de  la  frontière  de  Piémont,  de  la  Savoie  et  de  Pigne* 
roi»  par  ordre  du  aG.  Il  fui  nouimélitutenanl -général  deê 
annéendu  roi ,  par  pouvoir  du  17  avril  1693,  et  coluneUgé* 
néral  des  dragons,  par  provisions  du  'nj  avril.  11  fut  destiné 
ÀMuiviV  le  roi  Jacrques  11  en  Angleterre;  mais  les  vents  con- 
traires Oreut  échouer  cette  entreprise.  Il  eut  le  commande* 
ment  de  la  Rochelle,  au  mois  de  mai,  et  celui  des  troupes 
en  Béarn,  par  pouvoir  du  17  août.  11  servit  en  Italie,  eo 
1695.  Attaqué  dans  le  fort  de  Sainte-Brigitte,  peu  éloigné 
de  la  ciludelle  de  Pignerol ,  il  le  défendit ,  avec  le  chevalier 
de  Tessé ,  son  frère,  pendant  q«iinze  jours  de  tranchée  ou- 
verte, et  tua  un  grand  nombre  des  soldatsdu  duc  de  Savoie. 
Cepeiid.inty  la  place  étant  ouverte  par  deux  grandes  brèches, 
le  coniie  de  Tessé  pensa  à  se  retirer  dans  la  citadelle  de  Pi» 
gnerol,  avec  laquelle  il  s*était  conservé  tme  communication. 
«Avant  dVvacuer  le  fort  de  Sainte-Brigitte ,  il  le  fit  miner  en 
plusieurs  endroits;  et,  dans  la  nuit  du  i4au  i5  août,  sa 
garnison  et  son  canon ,  excepté  une  seule  pièce ,  passèrent 
dans  la  citadelle  de  Pignerol.  Pour  cacher  sa  retraite,  il  Ht 
entretenir  le  feu  de  la  mousqueterie,  et  les  ennemis  conti- 
nuèrent de  leur  côté  de  jeter  des  bombes;  mais  les  mèches 
qu\>n  avait  à  dessein  laissées  aux  mines  ayant  pris  feu,  une 
partie  du  fort  sauta  en  Tatr.  Le  duc  de  Savoie  commença  à 
bombarder  Pignerol,  le  a5  septeml>re;  m.iis  le  comte  de 
Te»sé  répondit  au  feu  de  fennemi  avec  le  canon  de  la  pla- 
ce* jusqu^au  i**  octobre  9  époque  è  laquelle  le  maréchal  do 
Catinat  marcha  au  secours  des  ahi^iégés.  Le  duu  de  Savoio 
abandonna  au«»sitât  le  siège  de  Ptgncrol,  laissant  devant  la 
place  ia,ooo  boulets  et  une  grande  quantité  d*oulils.  Co 
siège*  et  celui  de  Sainte-Brigitte,  lui  avaient  coûté  5ooo  hom* 
mes.  Le  comte  de  T(S^  eut,  pendant  Thiver,  le  comman- 
dement sur  la  frontière  du  Piémont  et  de  Pignerol ,  par 
ordre  du  14  novembre.  On  le  nomma  ministre  plénipoten- 
tiaire pour  traiter  de  la  paix  avec  le  duc  de  8av<iie ,  par 
pouvoir  donné  i  Versailles,  le  3i  décembro.  Il  servit ,  en 

vu  919 


Tt26  MtCTIONNAinE    HISTORIQOE- 

16;)  I  et  likjS^  ùrarméè  critalie,  qui  ne  tint  fnr  la  défen- 
sive, et  eiil,  pendant  l'hiver,  le  commandement  sur  U 
frontière  du  Piémont  et  à  Pignerol.  II  leva  an  régiment  de 
fusiliers  de  son  nom  ,  par  commission  du  aa  août.  Il  rot 
tin  pouvoir  y  du  29  du  même  mois,  pour  traiter  des  coédi- 
tions de  lit  reddition  de  Casai.  Il  fut  encore  chargé  du  com- 
mandement de  la  frontière  du  Piémont  pendant  rbiveryft 
servit  en  Italie,  en  1696.  Nommé  ministre  plénipotentiaire 
pour  traiter  de  la  paix  d*Italie,  par  pouvoir  donné  i  Ter- 
sailles,  le  17  août,  il  la  conclut avecle  dncde  SuroWf  Je 
99.  Il  a.«ftiégeait  Valence,  de  concert  afce  oe  prince, 
lorsqu^il  6i<;na  une  suspension  d'armes  avec  Tempereur, 
le  7  octobre.  Employé,  en  1697 ,  à  Tarmée  de  U  L3fs,  sons 
le  maréchal  de  Catinat ,  il  servit  au  siège  d^Ath  :  cette  place 
fut  prise ,  à  l'attaque  du  comte  de  Tessé,  le  A  jmn ,  foor où 
il  était  de  tranchée.  On  le  fit  premier  écuyer  de  la  duchesM 
de  Bourgogne,  depuis  dauphine,  par  provisions  données  i 
Versailles,  le  28  octobre,  et  il  prêta  serment 9  enoetteqaa- 
lité,  le  1"  janvier  1698.  Il  se  démit,  au  mois  de  février 
suivant,  de  son  régiment  de  fusiliers,  et  de  son  régiment 
d'infanterie,  en  1699.  Il  commanda  dans  le  Milanais,  par 
lettres  du  96  décembre  1700.  Employé  k  l'armée  d'Italie, 
sons  le  duc  de  Savoie  et  le  maréchal  de  Catinat,  par  lettres 
du  35  mars  1701,  il  fit  9  le  9  juillet,  jour  du  combat  de 
Carpi,  au  pas  de  course  et  par  des  défilés,  les  trois  grandes 
lieues  qui,  du  camp  de  San-Pietrode-Legnago.oùilétait, 
le  sép.iraicnt  de  Carpi.  Il  n'avait  avec  lui  qu'un  piquet  ; 
mais  il  avait  donné  ordre  à  son  infanterie  et  à  sa  cavalerie 
de  le  suivre.  Etant  arrivé  vers  la  fin  de  l'aflairey  il  se  mita 
la  tête  d*uii  régiment;  et,  soutenu  par  un  autre  régiment 
que  commandait  Saint-Freniont,  ils  chargèrent  trois,  fois 
deux  escadrons  «le  cuirassiers,  qu^ils  renversèrent,  et  qui 
ne  se  rallièrent  que  sous  le  feu  de  leur  infonterie.  Cepen* 
dant .  le  comte  de  Tessé  .  se  voyant  pW*s  d^être  enveloppé  de 
tous  CiMés  par  les  troupes  ennemies,  qui  grossissaient  tou- 
jours, fit  sa  retraite  jusqu'à  son  camp  de  San-Pietro.  Dan) 
le  fort  de  la  mêlée,  un  officier  ennemi  vint,  la  bride  entre 
les  dents,  décharger  ses  deux  pistolets  sur  le  comte  df 


l)ES.G£Iii£ajiUX   FRANÇAIS.  2%'J 

Te^séy  qui  reçut  une  balle  dans  ses  cheveux  ;  mais  il  char- 
gea à  son  tour  sur  cet  officier,  et  le  reconduiftit  à  coups  de 
canine  jusqu^à  son  escadrpn.  Le  prince  Eugène  menaçant 
GoîtOy  le  cointedeTessé  fut  eiM'oyé,  avec  des  troupeM,  po'.ir 
secourir  celte  place ,  le  ai  novembre.  Commandant  dans 
le  Idantouan,  il  partit ,  le  lo  décembre  9  avec  800  chevaux 
et  400  grenadiers  9  dan»  le  dessein  de  s^emparer  de  B01  go- 
Forte  f  mais  il  ap(»rity  dans  sa  route  ,  que  le  baron  deMer- 
cy»  détaché  par  le  prince  Eugène  ,  avec  un  gras  corps  de 
cavalerie,  s'avançait  vers  le  Hlanlouan.  Le  comte  de  Tessé 
se  poHta  alors  dans  un  déOlét  au-delà  duquel  il  (ît  avan- 
cer une  partie  de  ses  troupes,  pour  attirer  les  ennemis. 
Le  baron  dcMercy,  ne  sou|>çoDnantpas  cette  ruse  de  guerre» 
marcha  sans  hésiter  contre  les  Français  qu*it  voyait  ;  ceux- 
ci  rentrèrent  aussitôt  dans  le  défilé,  et  le  baron  deMercy  le# 
y  ayant  suivis,  on  lui  tua,  dès  la  première  décharge»  200 
hommes.  La  cavalerie  française  acheva  la  défaite  des  en- 
nemis. Le  baron  de  Mercy ,  ainsi  que  8  autres  ofliciers,  fu- 
rent faits  prisonniers.  Le  comte  de  Tessé  se  rendit  à  ftlan* 
toue,  au  mois  de  décembre,  et  eut  un  pouvoir,  du  9 fé- 
vrier 170^9  pour  traiter  avec  le  duc  de  Mantoue.  Il  enga- 
gea ce  prince  dans  le  parti  du  roi,  et  obtint  qu*il  recevrait 
des  troupes  françaises  dans  sa  capitale,  et  que  les  Vénitien» 
d  'roeureraient  neutres.  Bientôt  après,  le  comte  de  Tessé 
fe  trouva  bloqué  dans  Mantoue,  sans  argent  et  sans  vivres: 
il  parvint  cependant  à  se  maintenir  pendant  plus  de  six 
mois  dans  cette  place  ^  où  se  trouvaient  le  duc  et  la  duchesse 
de  iMantoue,  une  garnison  assez  forte,  et  40,000  habitants. 
Il  ût  de  fré(|uentes  sorties,  jeta  dans  Goïlo  dix  convois,  en- 
leva plusieurs  quartiers  des  ennemis,  les  battit  en  plusieurs 
rencontres,  et  particulièrement,  le  22  mars,  à  la  journée 
de  Saint- Antoine,  où  il  défit  le  général  Traulmansdorflf. 
Dans  cette  dernière  affaire,  le  comte  de  Tessé  fut  blessé 
de  trois  coups  de  feu  :  cette  action  fut  suivie  de  la  prine  de 
Castiglione.  Le  duc  de  Vendôme  ayant  fait  lever  le  blocus 
de  Mantoue ,  le  comte  de  Tessé  servit  dans  son  armée  9 
dont  il  commanda  la  droite,  à  la  bataille  de  8an-Viltoria, 
le  26  juillet.  Il  combattit  à  Luzara  ^  le  i5  août^  y.  commau- 


daS  DîcnoKKAiRv  msTomiQUS  ' 

da  la  g.iuche  de  Tannée ,  el  y  fut  Mefté.  Il  ne  renfi^nna  n'nt 
necoude  fois  dnim  Mauloiie,  el  malgré  Ich  maladies  cnnla- 
gif  uMfl  qui  y  régnaient ,  eu  sort  II  à  la  fêle  de  t5o9  Inmimeft 
pnur  attaquer  Borgo  Forte.  Il  eoiporfa,  IVpée  4  la  mahif 
letk  premi«*r!i  relrancbements  de  cette  place,  iimuTla  miMiile 
les  forts,  qu*il  enlfv.i  avec  le  même  sucrèi*  el  fil  5eo  prison- 
nier» :  cette  coiiqiiéle  fticilila  celle  de  Governolo ,  <|iil  fol 
pris ,  au  mois  de  décembre.  I^e  comte  de  Te^  fui  créé  ma- 
réchal de  Fraiiee  par  étal  donné  à  Versailles,  le  #4  janvier 
1703,  et  prêta  serment ,  le  8  février.  Il  eul  leecmimandè- 
ment  en  Daupliîné,  sur  la  frontière  du  Daiiplilaé  el  de  la 
8avuiey  et  te  commandement  de  Tarmée  de  LombardiCy 
sons  le  roi  d*E*)pagiie,  par  pouvoir  du  18  octobre  ,  el  sont 
le  duc  deVen  (djie.  par  autre  pouvoir  du  agnoTembre.  II 
tint  en  éclicc  Tarmée  impériale,  comm.indée  par  le  comte 
de  Stahremberg  ,  sur  la  Strccliia.  Il  rommanda  Tarraéede 
Savoie,  par  pouvoir  du  14  février  1701,  et  TarnEiée  d*Bs<- 
pagiie ,  à  la  |dace  du  duc  de  Btrwick ,  par  pouvoir  du  4 
octobre.  Il  arriva  au  camp  devant  Gibraltar,  le  10 février 
i;o5,  pour  commander,  à  la  pl»ce  du  marquia  de  Villa* 
darias,  qu*on  accusait  de  n*avotr  pasa^iseï  pressé  les  atla* 
ques.  Il  les  continua  ,  qnoiqu^il  nVsperât  paa  d*j  réussir. 
Philippe  V  le  fil  grand  d'Espagne,  par  décret  donné  à  Ma« 
drid ,  le  16  mars.  Le  maréch.il  tic  Tessé  leva  le  sié^e  de  Gi- 
braltar ,  le  a3  avril,  et  se  retira ,  ne  remportant,  comme 
il  l'avait  prévu,  que  l'honneur  d*avoir  ot>éi  el  de  s*étre pré- 
senté à  une  entreprise  împos*«ibIe,  avec  ane  armée  telle* 
ment  affaiblie  ,  tellement  ruinée ,  qu'elle  nVtait  plus  dé- 
sormais en  état  défaire  t£le  aux  Portugai<( pendant  le  reste 
de  la  campagne.  Il  passa  la  Guadiane,  le  14  octobre;  ca* 
nonna ,  le  i5,  pendant  trois  heures,  te  camp  du  marquia 
Das•]IIinas,quias^iégeaitBad.'1joz.  Fendant  celle  canonnade, 
1000  FranÇ'iis  étant  entrés  dans  la  place  par  le  pont  de 
Chevora,  le  marquis  Das- Minas  leva  le  siège  de  Badaîoz, 
le  16.  Dés  le  mois  de  janvier  1706,  le  maréchal  de  Tessé 
prit  des  mesures  pour  couper  la  communication  du  royau« 
me  de  Valence  avec  la  Catalogne.  Il  attaqua  la  ville  de 
Calaitirei  où  se  troavaieni  réunis  i5oo  wontagnardsy  qu*il 


IIE8  eininxvx  mv^us.  1^9 

força  de  m  wéfu^er  dans  leurs  montagnes ,  après  letirjivoir 
lue  i5o  hommes  :  il  pilla  et  brâla  la  ville.  Val-de- ftobles , 
iniiniidé  par  ce  Irailement,  se  souinti  sans  résistance,  et 
Horta  se  rmdil  aussi.  Bientôt  après,  le  maréchal  de  Tessé 
en'porta  d*asiiant  Biltea,  place  «ituée à  IVntrée  de  la  Ca- 
t«ilOf(ne ,  et  qui  rouvre  le  pays  }usi|irà  TÈhre  et  jti^q(i*ti 
Torlose;  |ilnsiotirs  autres  placi*s  rfconntircnl  raiftorité  da 
roi  d'Espagne.  Le  maréchal  de  Tessé  descendit  enHiiile  ver» 
Tortose ,  attaqua  la  ville  et  le  chàfeau  de  Miravet ,  occupés 
par  le»  rebelles ,  l>atlit  ces  deui  postes  avec  quelques  pièces 
de  canon,  et  les  obligea  de  se  rendre  :  loale  cette  contrée, 
{usqo'à  Tortose ,  se  soumit  à Tobeissance  de  Philippe  ?.  Ces 
conquêtes  du  maréchal  rassuraient  la  Catalogne  cootre  les 
efforts  que  les  ennemis  faisaient  du  côté  du  royaume  de 
Talence.  Nommé  commandant  de  i*armée  de  Catalogne  f 
par  pouvoir  du  ao  février,  le  maréchal  de  Tessé  se  trouvait, 
le  8  mars,  à  Alcauitz,  lorsqu'il  fut  joint  par  le  roi  d^Espa- 
gne.  Ils  entreprirent  ie  siège  de  Barcclonne,  avec  18,000 
hommes,  mais  ils  eurent  à  combattre  une  forte  garnison  , 
5o,ooo  bourgeois,  et  tous  les  Catalans  animés  par  la  fureur 
qu*inspire  la  révolte  :  ce  biégefut  levé,  le  3  mai,  et  le  ma* 
réchal  ramena  Tarmée  dans  le  Roussillon.  Il  entra  dans  la 
Navarre,  avec  9  bataillons  et  3  régiments  de  dragons ,  pour 
couvrir  cette  fi entière.  Il  commanda  successivement  Tar- 
méeen  Dauphiné,  dansTabsence  du  duc  de  la  Feuillade, 
par  pouvoir  du  3i  janvier  1707;  celle  de  la  frontière  du 
Piémont,  par  pouvoir  du  i^aoûl,  et  enfin  ,  celle  établie 
M}r  toutes  les  frontières  d*Italieet  du  Piémont,  sous  Mgr. 
le  duc  de  Bourgogne,  par  pouvoir  du  16  août  :  il  travailla 
à  fermer  aux  ennemis  le  pas!»age  du  Dauphiné  et  de  la  Pro' 
veme.  Ayant  emporté,  IVpée  à  la  main,  la  hauteur  de 
Sainte-Catherine ,  dont  le  duc  de  Savoie  et  le  prince  Eugène 
sVtaieut  emparés,  il  les  obligea,  par  cet  échec,  de  lever  je 
siège  de  Toulon.  En  1708,  on  le  nomma  successivement 
ambassadeur  à  Aome,  et  vers  les  princes  d*ltalie,  avec  mis- 
sion de  ménager  une  ligue  qui  ee  se  forma  point.  Il  fut  faiC 
général  des  galères  à  la  mort  du  duc  de  Vendôme,  par  pr»« 
^îaioos  du  7  décembre  1713,  regIsJrées  ao  parteioeal  àm 


a3o  DICTIONNAIRE   HISTOUQUB    • 

Parîfiy  le  21  juillet  1713.  Nommé  €OD«eillcr  au  conseil  de 
marine,  au  mois  de  septembre  171 5,  il  se  démit  de  la  clur^ 
ge  de  §;énéral  des  galères,  au  mois  d*août  1716.  Le  dégoût 
du  monde  inspira  au  maréchal  de  Tes.sé  le  deMein  de  m 
rt- tirer  aux  Camnldules,  eu  1 733  ;  mais  il  fut  tiré  de  sa  retrai- 
te 9  en  1733,  pour  se  rendre  en  Espagne,  en  qualité  d*aa« 
bas<«aileur.  Il  fut  nomm^  premier  écuyer  de  riofaa te,  p^' 
provisionK  données  4  Versailles,  le  3  ianvier  1704*  et  se  dé- 
mit de  ct-tie  di;;nilé«  au  mois  de  novembre  suivant ,  en  fa« 
vciir  de  son  filn.  Élant  revenu  en  France^  eu  17»5,  ii  fen- 
tra  dans  sa  solitude,  et  y  mourut ,  le  3o  mai,  &  Vàgt  de  74 
an«»,  avec  la  réputation  d*uu  exceJenl  courtisan d  d*nn  né- 
gocia t  e  u  r  a  d  roi  I .  (  Chron  oiof^îe  inilitaire ,  tom .  III,  pa%m  1 4 1 9 
J^Jt moires  du  Père  d'AK^ri^ny,  JourneU  historique  de  Limi» 
Xlh\  par  It  Père  Gri/ft-i;  Histoire  militaire  de  LoiUs  XIV , 
par  M,  dtQuincy;  le  président  Hénautj  Bamcias^  GauÊt 
de  France,  Dictionnaire  universel ,  par  QuiUfdon  et  De- 
iaiidim'y  tpm.  Xê'^llypag,  44  '•>  Histoire  de  France^  ptw  Ait* 
quelil,  loin.  Vlll,) 

FUZIËR  (Louis),  marvchal'de^camp^  naquit  &  ttonnèii 
en  Rouergue,  le  5o  octobre  1757.  Il  entra  au  service,  le 
11  septembre  i7(>99  dans  le  5G*  régiment  d*infanterie  (ct- 
devanl  Bourbon),  011  il  fut  fait  caporal,  le  26  décembre 
1771);  sergent  y  le  ai  mars  1780;  fourrier,  le  7  îuin  176); 
sergent- major,  le  16  mars  17^8;  adiudaul- sous-officier, 
le  !i5  juin  1790;  adjudant- major,  le  la  janvier  1792,  et 
capitaine,  le  28  avril  suivant.  Il  fit  avec  son  régiment  les 
campagnes  de  1792  et  1793,  à  Parmée  du  Nord.  Il  se  trou- 
va au  bombardement  de  Lille,  et  au  siège  de  la  citadelle 
d*Anverit,  en  1792,  et  au  siège  de  Maastricht ,  en  171)3.  Il 
combattit,  los  18  et  19  mars  de  cette  dernière  année,  à  la 
bataille  de  Ner^indc;  se  trouva  au  combat  de  la  monta- 
gne de  Ffr,  près  de  Louvain ,  et  à  la  bataille  du  10  mai 
près  de  Vul^nciennes.  L*aruit*e  frauçaidO  étant  uu  camp  de 
César,  Fiizier  se  tiouva  cantonné  avec  sa  compagnie  au 
village  d'Ordittg.  Forcé  par  Tarmée  anglaise  de  quitter  M 
position,  il  détruisit,  seul,  le  pont  de  bois  qui  se  irsuvait 


•  DES    6ENÊKAUX    FRANÇAIS.  95 1 

sur  PE^caut,  malgré  une  grêle  de  balles  parlies  des  rang<« 
eiineaiisy  et  parvint  à  conduire  jusques  à  Arras'4  pièces 
de  canon,  ainsi  que  leurs  caissons.  Il  se  trouva,  la  mê- 
me année ,  au  déblocus  de  Dunkerque  et  â  celui  de  Mau- 
bcnge.  Nommé  chef  de  bataillon  provisoire,  le  lo  janvier 
TOHO»  il  combattit  en  cette  qualité  dai^s  la  forêt  de 
Nouvion,  où,  pendant  deux  |oàrs,  il  fit  avec  sa  troupe  tous 
les  efRirts  possibles,  afin  d*ouvrir  la  communication  que 
J*armée  autrichienne  interceptait  entre  Maubeuge  et  Lau- 
drecîes.  Il  fut  promu ,  le  4  mai  de  la  même  année,  au  gra- 
de de  général  de  brigade,  par  les  représentants  du  peuple 
en  mission  près  de  Tarmée.  Cette  promotion  fut  confirmée 
par  le  gouvernement ,  le  i3  juin  suivant.  Employé  à  Par- 
niée  de  Sambre-et- Meuse,  dans  la  division  du  général  Klé- 
ber,  il  combattit,  le  i6  du  même  mois^  à  Taffaire  de  Tras-> 
Kigny»  près  de  Charleroi,  et  y  fut  blessé  d*un  coup  de  canon 
ù  mitraille  qui  lui  fracassa  Pavant-bras  droit ,  et  le  priva  en 
grande  partie  de  Tusage  de  ce  bras.  Il  fut  obligé  alors  de  se 
retirer  à  Philippeville,  pour  se  faire  guérir  de  cette  blessure, 
à  la  suite  de  laquelle  et  pour  cause  d*iafirmité ,  le  gouver- 
nement l'employa,  toujours  comme  général  de  brigade, 
dans  les  i**  et  i6*  divisions  militaires,  pendant  les  années 
*794  ^^  *r9^-  Dans  le  temps  où  il  exerçait  ce  comman- 
dement, le  général  Fuzier  fut  envoyé  par  le  gouvernement 
dans  le  district  de  Saint-Pol  ,  à  Teffet  d*y  calmer  une  ef- 
fervescence populaire  qui  s*y  é\ait  manifestée.  Il  remplit 
cette  mission  à  la  satisfaction  du  directoire-exécutif,  qui  lui 
écrivit  poOT  Ten  remercier.  Le  général  Fuzier  fut  réformé, 
le  i5  mars  1797,  par  suite  de  l'arrêté  du  directoire-exécu- 
tif, daté  du  i5  février  précédent,  et  relatif  à  la  composi- 
tion des  états- majors  des  armées.  Remis  en  activité  ,  le  25 
août  1799,  >^  ^"^  employé  à  l'armée  de  Hollande,  sous  les 
ordres  du  général  en  chef  Brune.  Il  se  trouva,  avec  la  di- 


(1)  Il  atait  pris  le  commaDdcmcnt  de  ce  batatUon,  en  arrivant  au 
camp  de  Cé»ar,  comme  étant  le  plut  aocico  capitaioe  du  c»rpt,  et  ce 
corpt  D^ayaot  point  alon  de  chef. 


'JIÔ2  mCTIONNArBE   HISTOmiQUS 

▼illion  du  général  Vandamme  «  aux  différentes  affaireu  de 
cette  campagne  •  et  particulièrement  aux  batailles  ou  coni« 
bals  de  Sclioreldam,  Bcrghem  et  Raslricum.   Il  eut  oo 
clieval  tué  fous  lui  à  celle  dernière  afTaîre,  en  condni^ant 
deux  bataillons  de  réïterve  sur  le  cenire  dt*  l*armée.  Les 
hoiftilités  ayant  cessé  en  Hollande  «  entre  les   Françiis  et 
les  Anglo-Russes  1^  général  Puzier  continua  de  servir  dans 
Tarmée  gallo-batavc»  sous  les  ortlres  du  général  en  chef 
Augereau.  Il  suivit  cette  armée  dans  la  campagne  «ui va utCf 
eu  Franconie;  fut  employé  dan»  la  division  du  général  B.ir- 
bouy  et  se  trouva  à  la  prise  de'  Schweinfurlhy  au  combat 
de  Burg-Eberach ,  et  à  celui  de  Kischbach,  sur  la  route  de 
Nuremberg  à  Feucfit.  De  retour  en  Hollande,  après  la  paix, 
il  reçut,  an  mois  de  novembre  1801,  Tordre  de  rentrer  dans 
ses  foyers.  On  l'employa  dans  la  la*  division  militaire  9  par 
lettres  du  a8  mars  1 8oa  ;  et  il  fut  envoyé  â  la  Roclielle  pour 
commander  le   département  de  la  Charente- lu férieure* 
ainsi  que  lestlesqni  en  dépendent.  Il  fut  créé  membre  de 
la  Légion- d*Honneur,  le  11  décembre  i8o3 9  et  comman- 
dant de  la  même  légion,  le  14  juin  1804.  Il  servit  au  camp 
volant  de  la  Vendée ,  établi  à  Poitiers  9  sous  les  ordres  du 
général  Gouvion,  et  fut  ensuite  employé  au  camp  de  Na- 
poléou  9  commandé  pur  le  général  Travol.  Il  Ht  partie  du 
corps  d'observation  de  la  Gironde,  commandé  par  le  gé- 
néral Junot,  puis  de  Tarniée  de  Portugal ,  en  1807  et  1808. 
I]  quitta  Taruiée  de  Portugal ,  et  revint  en  France  après  la 
convention  de  Cintra.  Ayant  demandé  sa  retraite  pour  cau- 
se d*infirmité8,  elle  lui  fut  accordée ,  le  3  mars  A09.  [fitats 
militaires,  AJoniltur,  annales  du  le/nps,) 


i>E  GACÉ,  voyez  de  Matigron. 
DB  GADAGNE,  vojez  de  Gâléait. 

DE  GALARD  (Pierre,  chevalier),  grand- maître  des  arba^ 
iciriersy  exerçait  cette  charge  dès  Tan  i3io,  et  la  conserva 


îiisqii*ù  sa  mort.  Il  servit  en  Flaiulrc,  comme  capitaine, 
depuis  le  mois  de  juin  i5ii«  jus(|irau  mois  de  septembre 
i5i5.  Il  y  servit.encore,  en  la.iiiâme  qualité  ,  en  i5i8,avec 
le  comte  d*Évreux ,  et  sous  le  connétable  de  France.  En 
septembre  i5i9«  le  rollui  ayant  donné  Tordre  de  signifier 
lin  ajournement  personnel  au  comte  de  Flandre,  il  se 
rendit  auprès  de  ce  dernier  prince.  Trois  ans  après,  le  clin* 
valier  fie  Galard  alla,  par  ctrdre  du  roi,  en  Poitou,  pour 
amener  prisoiyiifcr  l'archevêque  Jean,  seigneur  de  Parthe-* 
nay.  Il  fut  envoyé  en  Flandre,  en  i3a6,  pour  consommer 
le  tr.iité  de  paix  qui  se  négociait  alors  avec  les  Flamands. 
Il  servit  Tannée  suivante  en  Guienne,  avec  le  maréchal 
Bertrand  de  Briquebec,  et  se  trouva  au  siège  de  lUadaillan, 
En  i32i7,  il  servit  dans  la  guerre  contre  les  Flamands.  Oti  In 
tr.>uvc  encore  qualifié  grand-maltre  des  arbalétriers,  en 
i33i.  (  Chronologie  militaire,  iorti.  JII ,  P*^S'  ^7»;  llisloirii 
fies  Grands'O/Jioiers  de  la  Couronne,  tom»  f^llly  pu  g.  5.) 

bE  GALARD  de  Béabn  (Jean),  comte  fie  Brassac  ^  mare* 
rhal'fle-camp  ,  et  parent  du  précédent.  Après  avoir  servi 
en  i5()4,  i^n;?,  iJoO  et  1597,  et  s*étre  trouvé  à  divers  sièges 
et  cuinbuts,  il  obtint  la  lieutenancc  de  roi  de  Saint-Jean-- 
d*Angély,  en  160G.  Il  portait  alors  le  nom  de  la  Rnche- 
boaucourt,  et  prit  celui  de  comte  de  Brassac,  quelqùcfi 
années  après.  Ayant  été  cbasbé  dei>aint-Jean-d*Aiig('ly  par 
le  duc  de  Roban,  en  iGrj,  il  se  rendit  à  la  cour,  et  obtint 
une  compagnie  de  100  hommes  d*armcs  et  le  brevet  de 
conseiller-d'état.  Il  suivit  le  roi  en  Guieime,  en  iGi5et 
iGi<i;  marcha  à  Taîtaque  des  retranchements  du  pont 
de  Ce,  en  16'jo  ,et  au  siège  de  Saint  Jean-d*Angély,  <'.'int 
le  toi  lui  donna  le  commandement  aprè:»  la  prise  de  cette 
place,  le  'j4  juin  iG'ii.  Nommé,  le  i5  janvier  iG'i'j,  lieu- 
tenant-général au  gouvernement  du  Haut  et  Bas-Poitou,  et 
gouverneur  particulier  de  (Ihdtellerault,  il  se  démit  du 
gouvernement  de  Saint- Jean-dWngély,  et  commanda  dans 
cette  province,  îusqu*eii  1G28,  époque  À  laquelle  Use  ren- 
dit à  Rome,  en  qnalité  d*ambassadeur  ordinaire  du  roi.  11 
eu  partit,  le  ui  uovtmbre  iG3'i,  pour  revenir  en  France.  H 

fl.  •'O 


95  \  mcnoimAiRS  ttisTORigot 

ha  créé  inioUtre-d*état ,  le  lo  février  i633,  et  oblinl  le  ^o- 
ferfiemenl-gécéral  de  Satniongo  et  d*Aogouinoi9,  à  la  ré* 
ketxe  de  Saiiiedii  et  de  Tonhay*€hareme,  par  provislfiiis 
données  à  Sain t-Germaiii- eu- Laye,  le  8  mars.  Il  fut  fait 
chevalier  des  ordres  du  roi»  le  14  mat*  Il  suivit  le  roi  à  la 
isonquéto  de  la  Lorraine  «  et  eut  le  gouvernement  de  Nancy, 
après  la  prise  de  cette  ville,  le  3o  septembre.  Il  se  démit 
de  la  lieulenance-générale  du  Poitou,  et  du  gouverncmenl 
dtf  Chàtcllerault,  et  fut  nommé  gouvernenr.ct  lieutenant* 
gédéral  du  Barrois,  le  3o  novembre  i654*  H  s*en  démit  « 
en  i635;  revint  à  la  cour^  et  fut  fait  surintendant  de  la 
maison  de  la  reine  ^  en  1640.  Il  asftbia  aux  conseils  -  d*état 
{Uiqn'è  sa  mort,  qui  eut  lieu  lo  14  mars  i645.  li  était  alors 
âgé  et  66  ans.  (  Qitonologie  militaire  ,  tom,  yif  pag»  B6 1 
.Guzelte  de  France  j  mémoires  du  temps.) 

DE  GALARD  ne  BiAur  (René),  marquis  de  Brassacs  lieu-^ 
ttiiant-gi-néral^  c\  parent  des  précédents  »  fut  d*a  bord  con- 
nu SOUS  le  nom  de  chevalier  de  Brassao.  Il  entra  au  service 
oomme cornette  au  régiment  de  cavalerie  du  Maine,  le  4 
février  17 15;  passa  dans  les  mousquetaires^  en  oclobro 
1714;  fut  fait  capitaine  en  second  dans  Ye  régiment  de 
Cayeu,  le  10  mars  1719,  et  devint  mestre-de-canip  d*un 
régiment  de  cavalerie,  le  34  août  1^43»  puis  mesitre-dc'* 
camp  d*uiie  brigade  de  carabiniers,  dans  la  même  année* 
Il  avait  alors  fait  toutes  les  campagnes ,  depuis  1713,  aux 
armées  d'Allemagne  et  d*Espagne,  en  l?Ve»tplialle  et  en 
Bavière,  et  s*élait  trouvée  plusieurs  batailles,  combats, 
aiégCH  et  prises  de  places.  Il  fut  créé  brigadier,  le  i*'niai 
174^  :  combattit  à  Fontenoy,  et  servit  aun  sièges  de  dlfl^- 
rentes  villes,  la  même  année,  et  en  1746  et  1747.  11  coin- 
ilaitit  à  Lavrfeldt,en  1748,  et  fut  déclaré,  au  mois  de  dé- 
cembre, maréchal-de-camp ,  dont  le  brevet  lui  avait  été 
expédié,  le  10  mai  précédent.  On  le  créa  commandeur  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  le  5  mars  179^), 
et  il  fut  employé  en  celte  qualité  sur  les  r6tes  de  la  Flor- 
mandie.  Promu  au  grade  de  lieuienant-général,  le  17  dé- 
éeaibre  1769 ,  U  aonràit  «noore  sur  iea  cOtes  de  Moftoaiidla^ 


.9»  «ilTMIAIIK   FlAHÇAIft  ^35 

tu  1 769.  La  date  «i#  ta  ai^rl  ne  noaa  est  paa  comnit.  {Çàro^ 
mclogit  militaire,  tom.  fCI^pag.  6;9  î  Gaz^Ue  de  France  « 
mémoires  du  temp0.) 

PB  GALARD  (N.'-O»  comte  de  Br^stac,  inan'ckal-de-» 
camp  ,  avait  été  colonel  du  régiment  de  Bresse  infanterie  « 
li>r8r]iron  le  créa  brigadier  cl'iufaiiterit*  «  le  5  décembre 
1781.  \)  fut  p-omu  au  grade  de  maréchal-de-camp,  le  9 
m^irs  1788.  {  fi tats  militaires.) 

pp  CALOEMAft  (AQne-iacqiies-Jean-(.ouU,  chevaUe(\ 
maréckai-dc-camp,  oaquil  à  Cabors»  eu  Quercy,  dai^a 
J^iinnée  1770.  Il  entra  au  service  le  1"  iuiUei  17939  coqnme 
«ous-liculeiiant  au  ti*  bataillop  du  4 'parlptncut  du  Lot  :o^ 
bataillon  fil  ensuite  pprtie  de  la  108*  defuibrigadp  d*iafap- 
trriii  de  ligne.  Il  fut  f«iit  UeatenapI}  le  99  octobre  ^79^^ 
paMJ ,  avec  le  ménua  grade»  quartier -pnallre  trésorier  d 
aon  baiaiUoot  le  96  nofembre  suiyaoti  et  fut  nommé  ca^ 
pîlaine»  le  a5  a^ri)  1794.  En  cette  dernière  qualité^  il  fti| 
chargé,  }e  |3  août -1799»  de  Torgaaliation  di»  1"  bafailloq 
auiiiiairo  du  département  dei  Boncbes-du- Rhône.  II  pas* 
aa  capitaine- adjoint  aux  adil>dauti-générauX|  le  7  septeiii« 
bre  1800;  fut  fait  adjoint  à  rétat-maior-géuéral ,  et  aitacbri 
au  18*  régiment  de  dragons,  le  6  décembre  de  la  même  an* 
net».  Il  devint  adjoint  i  Tétat-major -général  du  gouveniç- 
ment  de  Parit,  |e  i"mai  i8a4t  et  fut  placé  comme  adjoi/it 
à  rétat»BiaÎQr»-g^i|éral  de  la  cavalerie,  le  17  septembre 
lSt>5.  On  le  çr^a  membre  de  la  Légion  -d^Houucur,  le  ^ 
mai  180&  Il  obtint  le  ^rade  de  chef- d*eicadron ,  le  7  JDà- 
vri«T  i9o7,  et  fiil  fait  chevalier  d*empire,  avec  dotaliou,  I19 
8  fi^vrier  1808.  IJ  devint  chef  de  r^tat-major  de  la  deuziè-' 
me  division  de  çuirantiera ,  le  la  juillet  de  cette  derni^n^ 
année-  Il  passa  o^icier  supérieur»  adîoipt  k  r^tat-maîoyr* 
général  de  Viàrv^èp  française  au  service  du  royaume  d^  Ma- 
pie».  If  r*  février  1809,  et  y  fut  fait  adjudaiit-rotuoian* 
daut,  le  la  décembre  de  la  uiéme  année.  Il  devint  maré-> 
cbal-dt— camp  au  service  du  même  royaume,  par  ordre  dis 
99  a%ril  i8ip»  et  obtint  le  grade  de  I ieu te n a ul -général  ais 

pi^nie  8i:rvice  #  le  1 1  mai  181 5.  Étant  rcutrii  cq  Fcaiu;^  fl^^^ 


â58  mcnoHHAiBV  histoktquk  . 

de  la  Perte  «  roiii manda  ni  Tarmée  de  Lorrnfne.  L«s  dîflTë- 
rend»  entre  le  roi  et  le  duc  de  lorraine,  furent  teroitnét 
dès  le  moin  de  septembre.  Le  comte  de  Gtiilagoe  com- 
manda, par  pouvoir  du  ai  mars  166 1,  et  commis  llcute- 
nani-^énéral ,  Parmée  envoyée  en  Afrique,  pour  l*expédî- 
tion  de  Geyeri.  Il  contribua  à  la  prise  de  cette  place  «  qn*il 
fil  fortifiery  et  défit  le»  Maures,  au  mois  de  (uillet.  Sur  la 
déniisKÎon  du  duc  de  Ncvers,  il  fut  nommé,  Ic4 février  1O67, 
coîonel  du  régiment  de  la  marine,  dont  il  se  démit  lui-mémct 
Il  8  luillet  suivant.  Il  contribua,  en  16G8,  àla  eonquélede  la 
Francbe  Comté  ,  et  fut  blessé  au  sîéf;e  de  la  ville  de  Déle» 
doni  on  lui  donna  le  commandement,  le  i4r<âvrîer.  Employé 
àrarniée  du  roi  en  Hollandct  comme  lieutenani-f^énéral, 
par  IrHres  du  ao  avril  167a,  il  accompagna  I0  vioomte  de 
TuH'uue,  dans  toutes  les  conquêtes  qu'il  Ht,  et  se  trouva 
au  iiiége  de  Doesbourgt  où  il  ouvrit  la  tranchée,  le  90 
fuin.  Il  eut  le  commandement  dans  le  pays  d'Auuis ,  par 
pouvoir  du  ao  avril  1673.  Le  pape  Clément  X  le  créa  de- 
puis duc  de  Gadagne»  et  la  république  de  Venise  le  choi'» 
sit  pour  généralissime  de  ne*  armées.  Nous  n*avons  pas 
pu  découvrir  la  date  de  sa  mort.  [Ckronolo^ie  mililairt^ 
t.  I ^  p.  541  ;  Gazette  de  France^  Toscane Ji'étncaise  de 
tiitt'mite  Soiier,  Histoire  militaire  de  Louis  XIP^j  par  M* 
de  Qnincy^  le  président  Hénattt, 

DE  GALLGRANDE,  voyez  de  Cumiout-dk  GiLun^iDH  </ 

99  C|.k||l|UST-D'A|l»OUE. 

DE  GALLLS  (François),  baron  de  la  Biùsse,  colonei-gé^ 
néral  dvs  lialuns  ^  succéda  au  marquin  de  Vaux  dans»  la 
charge  de  colonel-général  de  rinfanterie  italienne,  par 
provisions  du  4  niiii  i<)ia.  On  le  trouve  payé  t'U  cette  qua- 
lité, à  raison  de  000  livres  par  mois,  dans  ledêpartouient 
de  Provence,  jusque»  et  y  compris  le  5i  décembre  iG58. 
A|.rès  cette  époque^  on  ne  voit  plus  personne  employé  ni 
payé  pour  cette  placç.  {Ciironoios^ie  militaire  y  Loin»  lii^ 
pag.  588.  J 


t. 


,  DU   GÉNÊIAUX   FRANÇAIS.  ^39 

M  CALLItt  fiX  (PhilippeChrislophe-Am.itfur,  cotnit) , 
maiYrhal'de-catrtp,  fat  fait  lieut<;naiit  réforitié  au  régiment 
d'infanterie  du  Aol,  le  3  février  1728.  Depuis  cette  ^poi|ucr 
jusqu'en  174^ 9  tl  passa  par  divei^ grades,  et  parvioi  à  ce- 
lui de  capitaine.  Il  se  tfouva  aussi  pendant  le  même  laps 
de  temps  à  de  nombreux  coitibuts«  batailles,  sièges,  prl«^ 
ses  de  place,  et  autres  opérations  militaires',  dans  lesqtiel- 
les  il  se  montra  toujours  avec  beaucoup  de  distinciiou.  Il 
fut  fait  mestre-de-camp  lit* ulenant  du  régiment  de  cava- 
lerie de  la  Reine,  le  ff  mars  194^9  ^l  commanda  ce  régiment 
pendant  les  campagnes  de  174^^  i^^i*  i74>%  1746^1  <74^* 
Créé  brigadier,  le  16  janvier  174^  9  *1  l'csta  à  AnVf  r*»,  pen- 
dant le  siège  de  Haê^tricbl.  II  fut  pourvu  de  la  Ileuten.Mi- 
ce-géuérale  du  gouvernement  «lu  ducbé  de  Bourgogne  au 
département  du  Méconnais^  du  gouvernement  pirliculief 
de  la  ville  de  Mâcon»  et  de  la  capitainerie  de  la  tour  de  Rlâ- 
con,  par  provisions  du  a8  mars  1754  :  il  prêta  serment  pour 
ces  charges,  le  8  septembre  suivant,  fifommé  inspecteur* 
général  surnuméraire  de  la  cavalerie,  le  14  février  1757, 
il  fut  employé  h  Tarmée  d*Allemagne,  dans  la  même  an- 
née, et  se  trouva  à  la  prise  de  plusieurs  places  de  Péleclo- 
rat  àe  Hanovre ,  et  ii  la  bataille  de  Aosbach ,  où  il  reçut 
une  forte  contusion.  Il  obtint,  le  i5  mars  1758,  la  pLico 
d'inspecteur-* général,  qui  vaquait  pa^  la  promotion  du 
comte  de  Berchenj  à  iVtat  de  maréchal  de  France.  Il  con- 
tinua d^êlre  employé  àParmée  d'Allemagne,  et  combattit 
à  Grewelt,  ao^mois  de  juin.  Gréé  maréchal-de-camp,  le  id 
février  i^ôg,  il  se  démit  du  régiment  de  la  Ri*ine;  se  irouvA 
à  la  bataille  de  Ilinden  dans  les  premiers  jours  d^aoûi ,  et 
mourut  le  i3  du  même  mois,  d'uile  attaque  d'apoplexie. 
{Oirena/ogit  tnilllàirt,  tom.  f^II,  pOg,  5*ji  ;  Gazelle  dt 
iFi-mntt,  mémoireè  du  lenips.) 

m 

teGALLIFFBT  (Louis- Françbis,  baron),  lieutenants»^ 
nérai,  naquit  à  Harseille,  le  3  avril  1745.  Il  entra  A  l*É^ 
eole-MilItalre,  en  qualité  d'élève,  en  17  j5,  et  fut  fait  sous- 
licolenant  uu  corpe  des  grenadiers  de  France,  en  176t.  H 
passa  capitaine  ati  rtglment  de  cavalerie  de  &oyal-Lcr- 


Q:\o  DICTICNNAIUK    HISTORIQUE^ 

raine 9  en  i^Oq;  y  devini  capitaine-commun  »:nt,  en  177^);' 
major,  en  1778,  et  lieutenant-colonel  9  en  1  78a.  Il  obtint 
la  croix  de  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  en  cette  dernière  année.  On  le" nomma  colonel 
du  régiment  de  Noaillrs  dragons,  en  1788.  Il  émigra,  eu 
1791,  et  joignit,  au  nu)is  de  t>t!plrnibre,  le  corps  de  Tarméc 
des  princes  cantoiuié  à  Ath,  où  on  lui  donna  le  comman- 
dement de  Tescadron  dit  de  Bourbon.  11  fit,  à  la  léte  de 
cet  escadron,  la  campagne  de  17934  dans  le  corps  d'armée 
aux  ordres  de  Mgr.  le  duc  de  Uourl)on.  11  fut  créé  marécb.tl- 
de- camp,  en  17979  et  lieutenant -général  ,  eu  18 14-  Ou 
Tadmit  à  la  retraite  de  ce  dernier  grade,  en  181 5.  S.  M. 
Louis  XVIII  lui  a  accordé,  par  ordonnance  du  i*'maî  i8*ii, 
la  croix  dv  commandeur  do  Tordre  n>yal  et  militaire  de 
Saint-Louis.  {^t'Uiis  ci  brevets  miUtairts.) 

DE  LA  GALLISSONNIÈRE,  voyez  Barain. 

DE  GALMOY,  voj^ez  de  Bvttler. 

DE  G\^D'\lLAiy\Louh), prince {i'Isengftien ,  ntcréchal 
de  France,  naquit  le  lO  juillet  1678.  Il  entra  aux  mousque- 
taires, en  1095,  fil  la  campagne  de  Flandre,  la  même  an- 
née, et  se  trouva  au  bombardement  de  Bruxelles,  les  i3, 
14  et  i5  août.  11  servit  encore  ,  en  iGi)(U  à  la  même  armée, 
où  il  ne  se  lit  aucune  expédition.  Il  obtint,   le  23  avril  de 
la  même  année,  un  brevet  <{iii  lui  accorda  les  lionneursdc 
duc.  11  eut,  par  commission  du  11  février  1097,   le  régi- 
ment d'infanterie  wallonne  de  Flamechon,  qui  prit  alors 
son  nom.  Il  servit  à  Taruiée  de  la  Moselle ,  sous  le  marquis 
de  Harcourt,  jusqu'à  la  paix  de  BiswicL.   Employé  à  Tar- 
niée  de  Flandre ,  en  170'i,  sous  le  duc  de  Bourgogne  et  le 
niaréclial  de  Boufllers,  il  combattit  contre  les  Ihdlaudais, 
à  Niinégue  ,  le  1 1  juin.  Ayant  été  détaché  pour  aller  en  Al- 
lemagne ,  sous  les  ordres  du  marquis  de  Yillars,  il  se  trouva 
cl  la  sur|)rlse  de  Neubourg  ,  le  11  octobre,   et  à  la  bataille 
de  Fredeliiigen,  le  i/|.  Employé  à  Tannée  «le Bavière,  sou» 
le  m  iréchal  de  Yillars,  il  servit  au  siège  de  Kthl,  en  mari 
i70Jy  et  fut  créé  brigadier,  le  u  avril.  11  cumballit,  le  20 


DES  GENERAUX  FRANÇAIS.  2\i 

septembre  snîfont,  à  Hochstetlt,  à  lu  lèie  des  grenadiem» 
fit  lin  grand  nombre  de  priHonnieni,  fl  enleva  an& ennemis 
plimîeiir^  canons.  Cliar^<^  d*aAHÎr«;fr  K»*mplen,  il  nVn  ren- 
dît niattre,  le  i/i  novembre.  Il  conlribiia  ensuite  à  la  prise 
d*An^!^tMiiirg,  i|>ie  le  prince  de  D.ideal)aitdoMna  ,  le  14  dé- 
cembre ,  à  rapproche  dcti  Français.  Eiiipliyé,  c  11  i^o^  ,  & 
Tarmée  de  Ba\ière,  sous  le  maréchal  de  Marchin,  il  en  fut 
détaché  pour  aller  allafpier,  prèft  d*Ulm ,  un  château  qu*il 
força  «  et  dans  lequel  il  fîr  700  prinoniiiers.  Il  hc*  «ignala  à 
la  Kcciiude  bataille  d*klochNtcdt,  le  ij  aoûr.  Il  servit,  en 
i7o5«  à  Pariuée  de  la  Mu»rlle,  souh  If  maréchal  de  Villarfl, 
qui  tint  en  échec  le  duc  de  Mariborough.  Il  passa  ensuite 
au  camp  de  Rrlhely  avec  la  bataillons  soniti«P9  ordres,  pour 
h>  ioindre  à  Tannée  de  Flandre  »  commandée  par  le  in-iré- 
chai  de  Viilcroy.  Il  combattit,  sous  ce  maréch:il,  à  R  imil- 
lics,  le  2!>  mai  1706;  et  on  le  destina  ensuite  pour  defen* 
dre  la  \ille  deMoiiiiiy  <|ui  fut  rendue  aux  alliés,  le 'il  août. 
11  servit,  eu  1707,  k  Tarmée  de  Flandre,  sous  le  duc  de 
Vend(>nie,  qui  ne  fit  aucune  expédition.  Employé,  en  1708, 
à  la  même  aimée,  sous  les  ducs  de  Bourgogne  et  de  Ven- 
dôme, il  contribua  à  la  prise  de  Giiid,  le  5  iuillel  ;  com- 
battit à  Oudenarde,  le  11,  et  défendit  Gand,  que  les  alliés 
repiirent,  le  5o  décembre.  Créé  niaréch(i)-decamp«  leao 
mars  1709,  il  servit  en  Flandre,  kouh  le  maréchal  de  Yil- 
lars ,  au  siège  de  la  ville  de  Varnetoii,  qui  fut  prise,  le  4 
juillet .  et  se  tnmva  à  la  bataille  de  Malplaquet,  le  1 1  sep- 
tembre. 11  fut  employé  à  la  même  armée,  en  1710,  1711 
el  171a  :  en  1710,  on  s'y  tint  sur  la  défensive,  il  attaqua 
les  ennemis,  le  12  juillet  1711.  prèsd'Arleux,  et  le.i  battit  : 
le  comte  de  Gashion  et  le  marquis  de  Coigny  étaient  de 
celte  attaque.  Le  prince  (risengheim  emporta  le  poste 
d*Arleux9  le  a3  juillet,  et  y  Ht  700  prisoiuiîers.  Sous  les 
ordre»  du  maréchal  de  Viilars,  il  marcha  à  Tattaque  des 
retranchements  de  l)en;iin,  le  2^  juillet  1712.  Il  commanda 
la  gauche  des  troupes  françaises  au  siège  deDouay,  el  eni- 
porta  la  demi- lune  el  le  chemin  couvert  :  les  assièges  ca- 
pitulèrent à  son  attaque,  le  8  septembre,  il  concourut  à  li 
pri^e  du  Quesnoy  ^  le  4  octobre  ^  et  À  celle  de  Bouchaiu ,  le 

Ti.  5» 


3^1  s  MCTIONNIIRE  HISTORIQUE. 

19  du  m^me  mois.  Employé,  en  J7i5,  à  Tamif^e  du  Rliîn, 
tous  les  maréchaux  deVillarsetde  Bezous,  il  eut  pi*rt  aux 
opérations  qui  /imcncrent  la  soumission  «!<'  Sfiire^dc  Worms 
el  de  Kayserolautern  :  ce.«  villes  ouvrirent  leurs  portes,  sans 
faire  aucune  résistance.  Il  se  trouva  à  la  prisi?  de  L'iudau^ 
et  s'y  distingua  à  Tattrique  dti  chemin  couvert  ;  Landau, 
investi  le  2a  juin,  se  rendit  le  do  uoû!.  Il  passa  le  Rhin  , 
ttvecrarniée«  et  contribua  ii  forcer,  le  ao  septembre,  les 
retranchements  du  général  Yaubonnc ,  qui  défendait  le 
passage  du  de uve.  Il  marcha  ensuite  au  siège  de  Fribourg 
et  de  ses  châteaux,  qui  se  rendirent,  les  1*'  et  16  novembre. 
Il  se  démit  de  son  régiment  d*infanterie ,  en  1717*  Il  fut 
créé  lieutenant-général  des  armées  du  roi ,  le  8  mars  1718, 
et  reçu  chevalier  des  Ordres  du  roi  «  le  5  juin  i^'^à.  On  le 
pourvut  de  la  lieutenauce  générale  du  pays  d'Artois ,  à  la 
mort  du  duc  de  Melun,  par  provisions  du  9.0  septembre 
suivant.  11  obtint  le  gouvernement  d*Arras,  ^  la  mort  du 
maréchal  de  Moutesquiou  ,  par  provisions  du  16  septembre 
i^OD.  Employé  à  Tarmée  du  Rhin  ,  par  lettres  du  1*'  avril 
1734-  il  servit  au  siège  de  Phili.*ib«>urg,  où  il  monta  la 
tranchée,  les  10  et  '^4  i^iiu,  6  et  i5  juillet.  Il  concciurtit 
ensuite  à  la  prise  de  Worms ,  le  25iuillet.  Il  fut  employé  , 
par  leltres  du  i^' avril  1755,  sous  le  maréchal  de  Coigny, 
à  Tarmée  du  Rhin,  qui  ne  lit  aucune  hostilité.  On  )c  dé- 
tacha, avec  40  bataillons,  vers  Spire,  d*uù  il  rejoignit  en- 
suite le  gros  de  Tarmée ,  prés  de  Trêves  :  la  paix  fut  pubiiée 
quelque  temps  après.  Le  prince  d'Iseughiem  fut  créé  maré- 
chal de  France,  par  état  donné  à  Veriiaillcs,  le  11  février 
1741*  Il  pf^éta  serment ,  en  cette  qualilé,  le  5  mars  suivant  : 
Sun  état  fut  enregistré  .t  la  connélablie  ,  le  14  septembre 
1748*  Il  mourut  ayant  Tannée  i^5^,  {^'Jui onougu'.  muilam' ^ 
tom,  111 ,  p'Jg'  3i  3  ;  Alt  moires  du  Piit  ci'  A\n  igny ,  Journ/.l 
historitfue  de  Louis  A//^,  par  le  Pcrt  GriJ[fet;  lihtoire  mi- 
litaire ^  par  4/.  de  Quincy  ;  Baucias ,  mémoires  du  teuipa  , 
Gazette  de  France.) 

DE  GANGES,  ro)e5  Vhsec. 

DE  LA  GARDETTE,  voyez  Akselme. 


•  mt  €C!IEA1IJX   FRANÇAIS.  i\ù 

M  GAELANDE(Aiioel),  sénéchal  de  France.  Il  était  Ci* 
▼ori  dt:  Louis  leGfvif  «  qa*il  serrait  arec  une  grande  fidélité^ 
lorsque  œ  prinee  le  fil  sénéchal  «  en  i  loS.  il  commanda  , 
tous  ce  roi ,  la  cavalerie  au  sié^  et  à  la  bataille  de  Gournay^ 
en  1 109.  Après  U  prise  de  celte  place ,  ie  roi  la  donna  aux 
deux  Crêtes Garlanïe.  Ancel  de  Garlaude  commanda  encore 
la  cavalerie,  mws  le  roi,  à  la  bataille  du  Puiset,  gagnée 
par  lelTN,  r|ni  prit  ortie  place  à  discrétion.  Il  fut  tué  d*un 
coup  de  lance  au  troisième  siège  du  Puiset ,  eu  1 1 1 8.  {Oux>* 
no/ogie  milàaire ,  tom,  J ,  pa^.  ':■  4  ;  Recueil  des  oridonnances 
de  Secousse  y  iam.  IF\  pag.  i58  ) 

DE  GARLANDE  (Guillaume),  sénéchal  de  France,  et 
frère  du  précédent,  obliii  t  la  chûrge  de  sénéchal,  à  la  mort 
de  son  frère,  en  1118.  Il  commanda ,  eu  1 1 19,  les  troupes 
du  roi  à  Jj  bataille  de  Brennevilîe,  et  mourut  eu  1 1*20  (1). 
{Ciironolugie  nuiuaire ,  /0//1.  7,  pag,  55.  J 

01  GASSENDI  (2]  (Jeaii-Jacijiirs-B.isilîen,  comte).  Uvn- 
tenant  généi€U  d'ariuteiit  ^  iiaqdit  le  18  décembre  i74^<  H 
entra  au  iier%ice  comme  aspirant ,  dann  le  corps  1  oy  aide  l*ar- 
lillfTie*  en  févtier  irt>7.  et  |>a!ksa  éiève  d*artillerie ,  le  6 
noveiulire  de  la  inéuie  année,  li  fut  fait  lieutenant,  le  9 
mai  1768;  et  capitaine,  h-  5  juin  1779.  Il  avait  déjà  la  ré- 
pui.itiun  d*«»(6cier  d*arlillerie  furt  distingué,  lorsque  la 
révolution  française  éclata  en  1789.  Ses  talenlM,  et  les  con» 
iiaift!«ancc«  quM  avait  acquist'S  dans  sou  arme ,  le  firent 
p:^sser  ra;iiilement  par  les  ^rad«-\s  supérieurs:  il  fui  fait  chef 
de  butaillou,  le  8  mars  i7i>5^  et  colonel  ou  chef  de  brigade. 


(1)  Ud  trcM>Âèfnc  GarUndc,  Élieonc,  frère  de  Guillaume,  fut  alort 
anmmc  «cBéckal  de  France,  li  eut  ordre,  en  iia6,  de  :»e  démellre  de 
cène  «-luir};e;  mait  il  dé^oliéit  au  mi ,  c*i  ce  monarque  le  força  par  les  ar- 
me* à  doani-r  cette  dëiui;>sion.  Il  mourut  en  ii5o. 

(1)  II  e»t  de  la  f. mille  de  Pit-rre  C>af»endi,  qui  s'est  rendu  célébra 
eomote  antiqtuiire,  lilstoriin,  bio«;rj|ilie,  ph/sicien,  naluralisle,  astro- 
nome, géiHnètre,  atiatum^^ie,  prédicateur,  métaphysicien,  bciléoiste» 
dialecticien  cl  écrivain  babile. 


'l 


S.^|4  DICTTONHAinG  HISTOBIQUE  . 

leSmani  1^96.  Il  fil  en  ces  reverses  qualités  et  avecliea^coiip 
dedifiliiiclioii,  lei»  premières  campd^iiefi  de  la  révolut^ioii.  Il 
fut  promu  au  grade  de  général  de  brigade,  le  18  mars  i8o'>, 
et  déMf;iié  d.uiM  le  même  teinp<4  fiotir  com'nander  le  parc 
d'artillerie  au  camp  de  ré^terve  formé  à  Dijon.  On  le  nom* 
niti  iTiKpecieur-général  d'artillerie,  le  if  mars  i8'i5«  et  gé- 
nérai de  dlvinion,  le  19  septembre  suivant.  Il  fui  fait  con- 
•eîller-dVlal,  le  18  février  1806.  Élu  candidat  au^nat- 
ConrK^rvaleur,  au  mois  de  fé\rier  181 1 9  par  le  collège-élec- 
toral <hi  dépariemeni  du  Var,  il  fut  nommé  sénateur,  le  5 
avril  i8i3.  Aftrèsla  restauration  du  trône  des  Bourbons,  le 
comte  de  Gassendi  fut  créé  pair  de  France,  le  4  lui"  18 1 4- 
Eu  181 5  «  pendiiut  les  cent  jours ,  Napoléon  Buonaparte  le 
comprit,  le  2  juin,  dans  rorganisation  de  sa  chambre  des 
pairs.  Celle  circonstance  fut  cause  que  le  comte  de  Gassen- 
di ne  fut  poinl  appelé  à  la  chambre  des  pairs,  recomposée 
après  la  seconde  restaurai  ion.  Ce  ne  fut  que  par  ordonnan- 
ce du  ai  novembre  1819,  f|ue  S.  M.  fit  rentrer  le  comte  de 
ivassendi  dans  cette  chambre.  Le  général  de  Ga!»sendi  a  été 
fait  (  hevalii-r  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  le 
4  mai  1791.  Dapt  IWdre  de  la  Légion-d'Honnenr,  il  a  été 
créé  membre  de  celte  légion,  le  1  )  décembre  ]8o3;  officier, 

le ;  eommandant,  le  i5  juin  i8i>4  ;  et  faraud -officier,  le 

5o  juin  1811.  N'ipoléon  le  nomma  grand*croix  de  Tordre 
de  la  Réunion,  le  5  avril  18 13.  Le  comte  de  Gassendi  a  été 
admis  au  maximum  de  la  retraite  de  lieutenant  -  général , 
le  2  juin  181 3.  {Etats  niUitaii-es ^  Moniteu/y  annales  du 
temps,) 

DE  GASSION  (Jean,  comte\  maréchal  de  France^  naquît 
le  ao  août  i0o9-  Il  fut  d'abur*!  gendarme  dans  la  comj^a- 
gnie  du  prinee  de  Piémont,  en  1625,  puis  lieutenant  de  lu 
comptgiiie  des  chevau-légcrs  de  Saint -AfTrique,  en  1628. 
Après  la  paixd*Alais,  accordée  par  le  roi,  le  27  juin  1629,  il 
retourna  servir  en  Piémont.  Il  |)assa  ensuite  en  Allemagne, 
au  service  du  roi  de  Suède,  où  il  obtint  un  régiment  de 
cavalerie.  Il  se  trouva  au  combat  de  Léipsick,  le  7  septem- 
bre i65i;  et  chargea  trois  fois  le  général  des  Impériaux; 


.  DES   GKNÉaAUX    FRANÇAIS.  .2/^5 

mais»  ii*ëtaDt  laiVé  emporter  par  son  cheval,  il  se  trouva 
presque  seul  au  milieu  desi  ennemis  :  son  cheval  y  fui  bles- 
se, el  GasHÎon,  après  avoir  reçu  deux  coups  de  sabre  sur 
la  télé  •  fut  bientôt  après  renvcmé  par  deux  coups  de  mous- 
quel.  Les  ennemis 9  <|ui  le  crurent  mort,  passèrent  outre; 
et  GaHsion,  après  avoir  repris  ses  sens,  se  releva,  rejoignK 
le  roi  de  Suède,  qui  menait  la  seconde  ligne  au  combat, 
et  refait  son  poste.  Déjà  Taile  gauche  de  Tannée  s'ixonne 
avuil  été  défaite,  et  les  Impériaux  comptant  sur  la  victoire, 
sVtaicnt  jetés  sur  le  bagage  des  Suédois;  maïs  le  roi  se 
porta  de  ce  côté,  suivi  de  Gasj»ion;  et  celui»ci  s^apercevanl 
que  dans  Tardeur  du  pillage  les  Impériaux  n'avaient  laissé 
auprès  de  leur  aitillerie  qu'une  faible  garde,  y  marcha 
avec  200  chfvaux,  »e  rendit  maître  du  canon,  le  fit  pointer 
contre  les  vainqueurs,  et  les  mit  en  fuite.  En  i(>3a ,  il  con-^ 
trihua  à  la  prihc  de  Duiawert  et  d'A'igo bourg.  Au  siège 
d*lngoisladl,  le  mènie  boulet  qui  cm|K>rta  la  croupe  du 
chfval  du  roi  de  Suède,  terrassa  aussi  Gassion.  Il  battit, 
le  .')  juillet ,  prèftd*^  Nuremberg,  5oo  Crotites,  en  tua  200, 
et  fil  le  reste  prisonnier.  Quelques  jours  après,  il  enleva 
un  convoi  aux  Impériaux,  lit  prisonnière  de  guerre  la  gar- 
uÎAon  de  la  ville  de  Fristadt,  et  attaqua  les  quai  tiers  du  géné- 
ral Walxtcin.  Le  cheval  de  Gassion  ayant  été  tuéàceltcatta- 
qur,  il  fut  lui-même  jt- té|à  terre,  foulé  aux  pieds. et  fait  prison* 
uier.  («onfié  à  la  garde  de  a  cavaliers,  il  en  tua  un  avec  un  épe* 
ronqirilavailàlamain,sedéb.irra.Hsaderautre,remontasur 
son  cheval,  passa  au  niilit'udt'S  corps- de-garde,  et,  malgré 
une  grêle  de  mousquelades,  rejoignit  un  gros  de  Suédois. 
A  la  bataille  de  Luizen  ,  le  16  novembre,  le  premier  coup 
que  tirèrent  les  ennemis  tua  le  cheval  de  Gassion ,  qui  en 
perdit  jusqu'à  trois  dans  cette  journée.  Pendant  le  blocus 
de  Brisack  ,  en  1G75,  il  défit  5oo  dragons  commandés  par 
le  colonel  Fistiui,  près  de  Nciiliausen,  blessa  ce  colonel  f 
tua  ou  prit  s«s  dragons,  et  leur  enleva  tout  le  butin  qu'ils 
avaient  fait  en  pillant  Neuhaiisen.  Il  l'ut  mis  hors  de  corn* 
bit  d'un  coup  de  pistolet,  au|>rès  de  la  ville  d^Urlingen, 
et  se  retira  alors  à  Strasbourg.  Il  attaqua,  en  i6!)4«  ^  l^î*^" 
dau ,  ravniit-gardc  du  duc  de  Feria,  enleva  et  surprit  deux 


à46.  UCTIQNHÀfEB  USTOUQm  .         ^      « 

I 

^..fêfl  quartier!,  lui  t«a  «aSo  homaies,  et  fit  un  grand 
ili|mbre  de  prUpnoieni.  Bn  i635,  le  roi  de  Franee  prit  à 
■1^  solde  le  régjiiiittit  de  Ganiion  f.  qui  en  fut  hit  iiieslre*de- 
cafD'pi  par  cotnmiasioD  du  16  mai.  Il  servit  à  ratmée  de 
'Lmalpe,  sous  le  lIlaréoha^dé  la  Force;  délit  en  5  oom- 
^ts  1^  Lorrains;  ravitailla  le'«hàteau  dedial^,'#t  en- 
leya  le  quartier  du  baron  de  Clhichamp.  Il  prit  les  villes 
Ât  Charmes  et  Nenrch&tean ,  en  Lorraine,  ItipreintèM  par 
ocyiiposition  et  la  fteconde  d'aasaur.  Au  siège  de^Ddle,  en 
té56^  dès  le  second  jour,  il  chassa  les  enuemis^pn  pont 9 
*l)p^aie  faubourg»  se  logea  dans  les  ruines,  et  dressa  une 
iMtterie  de  4  caiions.  Il  rallia  le  régiment  de  Nanteuil , 
•  qui  avait  été  surpris  dans  une  sortie ,  repoussa  les  ^ssiègéa  9 
et  s^empara  d*un  moulin  à  eau,  dont  la  perte  ineommodait 
liéauooup  les  habitana.  Pendant  le  siège  de  Landreciess 
qui:se  rendit, -le  a6  juillet  1637,  il  défit  plusieurs  corps  do 
troupes  espagnoles,  et  enleva  3.  cornettes  à  un  da.leuis 
ecAnrfiandaiiis't  qu^il  fit  prisonnier.  Gréé  maréchft-de- 
camp,  par  brevet  du  aS.fuin  i658,  Il  servit  au  siège  do  , 
.  Saint  Omer;  fut  employé  À  Tarmée  de  Picardie,  en  1639, 
et  marcha  au  «iéged^Ht^dlR.  Il  baliiUes  Espagnolsà  Saint- 
Nicohs,  ptès  la  rivière  d'Aa ,  les  3  el  5  août.  Aprè!i  avoir 
tué3oo  paysaujt  séditieux,  proche  d*Avrauches,  il  dissipa 
les  restes  des  rebelles,  les  5o  et  3i  novembre  ;  désarma 
les  bourgeois  d*Avranches ,  et  s*a%'ança  ensuite  vers  Rouen  r 
|a  terreur  de  son  nom  avait  déjà  jeté  IVpouvante  dans 
œtte  ville ,  où  il  fui  reçu  sans  résistance,  le  dernier  jour 
dedécembrêf.  Commandant  en  Normandie,  en  1640,  sous 
les  ordres  du  chancelierf  il  arrêta  le  feu  de  la  sédition  qui 
commençait  à's*allumer  dans  cette  province.  On  le  fil  lieu* 
tefciant-géuéral  au  gouvernement  de  Touraine,  sur  la  dé-* 
mission  de  Ai.  d^Hauterive,  par  provisions  données  àSaint* 
Germaîn-en-LayCf  le  4  septembre,  re^istrées  au  parle- 
ment, le  9  avril  i64i*  Pendant  le  siège  d'Arras,  dans  la 
même  année,  Gassion  désola  les  ennemis  par  des  courses 
tou|ours  hardies ,  et  toujours  heureuses.  Escortant  un  jour 
un  convoi,  avec  5oQ  chevaux  et  600  fanfashîus,  il  se  vii 
chargé  par  4000  chevaux  et  aooo  hommes  de  pied.  Par  une 


.    SKS   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  ^47 

manœuvre  atlroitt* ,  il  st^para  sa  cavalerie  en  deux  coloo- 
iieH,  et  mùla  par  pclofoiiA  son  infauterie  danA  les  înlerval- 
Jc*»  <le  celle  cavalerie.  Ayant  ordonné  a  la  droite  de  tenir 
ferme  sans  combattre ,  il  attaqua  les  ennemis  avec  la  gau- 
che, f't  le»»  renversa  :  i.-^i  nouveaux  escadrons  étant  surve- 
nus, il  connnanda  à  sa  droite  de  donner  sur  ces  escadrons, 
iloul  les  plus  avancés  plièrent,  et  portèrrnt  le  trouble  et  le 
dt'Kordre  parmi  les  autres  :  tout  prit  la  fuite.  En  1641  , 
C«:i.ssi(m  se  rendit  m^tire  de  Lillers»  sons  les  ordres  du 
nurrchal  de  la  Meilleraye.  11  revint  ensuite  dtfvant  Aire* 
eiilfvj  les  quartiers  des  Croates,  et  prit  600  chevaux,  ainsi 
que  Ifurs  équipages,  s.ins  avoir  perdu  un  seul  homme. 
Aire  capitula,  le  27  juillet.  Le  maréchal  de  la  Milleraye 
t^t.int  allé,*au  moisd'août,  avec  plusieurs  seigneurs,  re- 
connaître Tannée  ennemie,  atirait  été  infailliblement  en* 
l(Tvê  par  ijoo  chevaux  ,  ni  Gassion  nVût  accouru  au  camp. 
Après  y  avoir  donné  Talarme  «  il  marcha ,  avec  5o  chevaux 
assemblés  «I  la  hâte,  contre  les  ennemis  «  qu'il  arrêta  quel- 
ques moments  à  la  faveur  d\m  fossé,  et  donna  aux  trou- 
pes françaises  Je  temps  de  se  réunir  et  de  repousser  les 
It'Dpériaux.  On  le  fit  mestre-de-canip-^énéral  de  la  cava- 
lerie, a  la  mort  du  marquis  de  Praslin  ,  par  provisions  du 
10 décembre.  En  164^911  accompagna,  jusqu'à  Lyon,  le  roi, 
qui  n)archait  au  siégedePcrpignan,et  alla  servir  dans  Tarmée 
de  Flandre,  commandée  par  le  comte  d*Ilarcourt,  qui  se  tint 
sur  la  défensive.  Employé,  en  i<>4^9  comuie  maréehal-de- 
c.imp,  dans  Tarmée  commandée  par  Mgr.  le  duc  d*Enghicn, 
il  entreprit  de  jeter  du  secours  dans  Kocroy,  chargea  à  cet 
effet  les  eimemîs  par  la  tète .  et  attira  toutes  leurs  forces  sur 
lui  :  pendant  Inaction,  100  fusiliers  et  5o  gardes  du  roi  en- 
trèrent dans  la  place  par  le  derrière  du  camp.  M.  le  djuo 
d*Enghicn  s'avança  alors  avec  son  armée  ;  mais,  comme  il 
fallait  qu'elle  passât  par  un  défdé  où  on  pouvait  la  surpren- 
dre ou  la  charger^  Gassion ,  avec  1000  chevaux,  chassa  tout 
ce  qu*il  rencontra  au-delà  du  défilé,  balaya  la  plaine, 
poussa  jusqu'à  la  tète  des  troupes  eimemies,  et  les  amusa 
assez  long-temps  par  de  longues  escarmouches,  pendant 
que  les  Français  passèrent  le  défilé,  et  se  mirent  en  bataille. 


2^S  DICTIONNAIRE   DISTOEIQUE 

Le  duc  d'Eugkieu  combattît  les  Espagnols,  le  19  mai.  Gas- 
sion  commanda  Taîle  droite,  qui  rompit  tout  ce  quVlle  rco- 
contra  devant  elle,  contraignit  les  ennemis  de  fuir«  etd*a- 
bandonner  leur  canon  ,  leurs  drapeaux,  et  tous  ieur^  ba- 
gages. Gassion  fut  dangereusement  blessé  au  si^gedeThioii- 
ville  d*un  coup  de  mousquet  à  la  tête.  Créék  maréch  il  de 
France,  par  état  donné  à  Paris,  le  17  novembre,  il  prêta 
serment  le  même  jour,  et  fut  fait  conseiller-d'élat,  p«r  bn*- 
vet  du  37  du  même  mois.  Commandant  rarniéequi  de^vait 
se  réunir  à  celle  de  Flandre  et  de  C^hainpagne ,  par  y>ou voir 
du  sa  avril  164 ),  il  prit  Icm  fortii  de  B:iyt*lie.  de  la  Cii/ielie 
et  de  Foiquicn  ,  et  joignit  l'armée  de  Monkieui  pour  le  sié* 
ge  de  Gravelines.  La  prise  d*uiie  demi- lune  qu'il  emporta, 
et  où  il  fut  blesfté,  décida  de  la  n-dditioii  de  la  place.  Le 
gouverneur  battit  la  chamade  a  Tattaque  du  maréchal  de 
Gassion.  Graveliiies  se  rendit  le  28  juillet*.  Après  ce  siège, 
MoNKiEiJB  étant  revenu  à  Paris,  Gassion  commanda  seul 
l'armée  jusqu'au  mois  d'août ,  époque  à  laquelle  il  fut  ad- 
joint in\  duc  d*£lbeuf.  Il  se  démit ,  dans  le  même  mois,  de 
la  lifutenance-généraledcTouraine.  Il  commanda  Tarméo 
de  Flandre,  sous  McmsiEvi,  par  pouvoir  du  16  mai  1645 ; 
se  prés<>nta  devant  (lasM'l,  contint  une  sortie  des  assiégés, 
les  repoussa,  et  entra  avec  les  fuyards  dans  la  place,  dunt 
il  s'empara.  Il  prit  Mardik,  le  10  juillet,  aptes  vingt  jours 
de  jiiége.  Il  fut  blessé  à  Tattaque  du  fort  de  Link.  Gassion 
soumit  seul  Menin  et  Arment ières.  Secondé  par  le  maré- 
chal de  Rantzau,  il  sVmpara  de  Béthune,  Lillers  et  Siiiut- 
Venant.  Il  contraignit  le  général  Lamboy  de  sortir  du  Bra- 
bant.  Après  cette  expédition,  on  mit  le^  tro'ipes  en  quar- 
tier d'hiver;  et  les  ennemis  ayant  alors  profité  de  IVloignc- 
men^des  Français  pour  réparer  leurs  pertes,  Gastiîoii  re- 
vint ausHÎlAt  en  Flandre,  rassembla  les  troupes,  marcha 
vers  les  villages  de  Renest  et  d*Alviiig,  où  il  apprit  qu'é- 
taient postés  5  régiments  d'infanterie  espagnole,  et  6 
de  cavalerie.  Sa  marche  fut  si  secrète ,  qu'il  les  surprit, 
leur  fit  600  prisonniers,  prit  laoo  ehcvaux  19  drapeaux 
et  8  étendards.  Commandant  l'armée  de  Flandre ,  sous 
UoisiECi  et  sous  le  duc  d'Enghien,  par  pouvoir  du  a4  a- 


•  DES   G£2<ÉaAUX    FRANÇAIS.  !i!{g 

\n\  1646,  il  SI'  démit,  le  3o  mai,  de  la  ch:irge  de  mesire- 
de-camp  |;éiiéral  de  la  cavalerie.  Avant  que  les  princes  eus- 
sent joint  Tarmée,  Gassion,  qui  était  resté  sur  la  frontière 
pendant  l'hiver,  ayant  été  instrutt  que  quelques  troupes  en- 
nemies descendaient  le  long  du  canal  qui  va  de  Bruges  à 
Dnnkerquf,  résolut  de  les  attaquer.  Pour  cela  ,  il  sépara  sa 
cavalerie  en  deux  cor|)8,  dont  Tun  tomba  sur  plusieAirs 
compagnies,  qu'il  enleva  sans  aucune  résistance,  parce 
qne  les  soldats  et  les  officiers  se  livraient  au  sommeil.  Là 
cavalerie  eun«niie  ayant  eu  le  tenn|)s  de  monter  à  cheval , 
au  moyen  de  ce  que  son  quartier  était  bien  retranché,  1% 
maréchal  de  Gassion  mit  pied  à  terre  avec  ses  gardes  et 
une  partie  de  sa  cavalerie,  et  fit  tomber  de  tous  les  c6tés  k 
la  fois  sur  les  retranchements,  qui  furent  forcés.  Le  sur* 
plus  de  sa  cavalerie  poursuivit  les  ennemis,  et  les  défît  en- 
tièrement. Le  i3  juin,  Gassion  fut  détachéj  par  MoNsiEri, 
pour  aller  investir  Courtray  du  côté  de  la  Lys.  La  tranchée 
fut  ouverte  4  Taltaque  du  maréchal,  le  i5;  et,  une  demi* 
Jiine  ayant  été  prise  et  reprise  jusqu'à  trois  fois,  le  gouver- 
neur ea|iitula,  le  38.  Gassion  obtint  le  mônit^  jour  le  £çou- 
verncmeiit  de  la  place.  Bergues-Safnt-Vinox  lui  ouvrit  ses 
portes,  le  3i  juillet.  Gassion  repoussa,  le  10  août,  une  «or- 
tie des  ennemis  assiégés  dans  Mardik,  qui  se  remlit  pour  lu 
S€*contle  fois,  le  a^-^^rnes  fut  pris  à  discrétion,  le  y  sep- 
tembre, et  Dunkerque  capitula,  le  y  octobre.  Après  ces 
conqtiétes.  le  ducd'Ënghien  char^e;i  Gassion  de  conduire 
un  convoi  dans  Courtray.   Lk^s  Espagnols  lui  ayant  opposé 
6  régunents  d'infanterie  el  5  de  c^ivalerie,  ils  perdirent  dans 
le  combat  qui  eut  lieu,  environ  1000  hommes  dont  5oo  furent 
tués  sur  la  place,  et  5oo  faits  prisonniers  de  guerre;  on  leur 
prit  aussi  19  étendards,  9  drapeaux,  et  laoo  chevaux.  Le 
maréchal  de  Gassion  leva  un  régiment  d'infanterie  de  soo 
nom,  par  commission  du  i**  février  it>47-  Commandant 
l'armée  de  I  landre,  par  pouvoir  du  37  avril,  il  batlit,  le^ 
6  juillet,  800  chevaux  des  troupes  du  duc  de  Lorraine,  près 
de  la  Bassée ,  et  défit ,  peu  de  jours  après ,  un  corps  de  aooo 
hommes,  à  Estaire.  Il  marcha,  le'ia,  à  h  Bassée.   L'ar* 
cbiduc  de  Lorraine  détacha  alors  aSoo  chevaux,  portant^ 


I  25o  DICT10PCK(AIK£    HISTORIQUE 

I 

f  chacun  en  croupe  un  mousquetaire,  pour  jtecourir  cette 

1  place;  mais  elle  était  si  bien  investie,  que  le  secours  n  y 

put  entrer,  et  qu'elle  se  rendit  à  Gassion,  le  19.  Aussitôt 
,qu*il  fut  rétabli  d'une  maladie  dont  il  avait  été  attaqué,  il 
s'avança  vers  Lens.  Quoique  les  Espagnols  y  eussent  jeté 
quelques  secours,  il  fit  ouvrir  la  tranchée.  Les  travaux 
devant  cette  plajce  avaient  éié  si  heureusement  avancés, 
que  la  conquête  semblait  assurée  au  maréchal  de  Gassion, 
lorsque,  étant  sur  le  chemin  couvert,  il  reçut  à  la  télé,  le 
a8  septembre  un  coup  de  mousquet ,  dont  il  mourut  peu 
de  jours  après.  {Ci^ronologie  milUaire,  tom.  II,  pag,  545  ; 
^  Mémoires  du  P.  d'Avrigtiyf  Histoire  de  Louis  XJII ,  par  le 

P,  GriJJet ,  le  président  Uénaut,  Vabbé  Legendre ,  DupieiXy 
le  P.  Anselme^  Gazette  de  France \  Histoire  militaire ,  par 
M.  de  Quincy,  Bouclas.) 

'  DE  Gassion  de  Beigeib  (Jacob),  maréckal-de-camp. 
Il  était  fière  du  maréchal  de  Gassion,  qu'il  suivit  en  1628 
et  i63o,  et  avec  lequel  il  se  trouva  à  différents  combai«, 
aus  sièges  et  à  la  prise  de  plusieurs  villes.  Devenu  capii.iine 
dans  le  régiment  que  son  frère  avait  au  service  du  roi  de 
Suède,  il  fît  les  campagnes  de  l'armée  suédoise  en  Allema- 
gne, depuis  i63i  jusqu'en  i653.   Il  entra  au  service  de 

'  France  en  môme  temps  que  son  frère,  en  iG35;  servit  la 
ikiéme  année,  et  en  i336,  au  siège  et  à  la  pri^e  de  plusicms 
pKfes  de  la  Franche-Comté^  et  se  trouva,  eu  iG.");*,  iGj8, 
et  inSg,  à  différents  sièges  faits  par  les  Franç.tis  dans  la 
Flandre,'  le  Hainaut  et  l'Artois.  Il  devint  lieutenant  colo- 
Dtel  du  réginriept  de  son  frère,  en  1G41,  et  le  coniniandâ  au 
siège  d'Aire  la  même  année,  et  aux  sièges  de  Collioure  et 
de  Perpignan,  en  164a.  Nommé  mcstre-decamp  d*uii  ré- 
giment de  cavalerie  de  son  nom,  en  iG43,  ri  le  commanda 
à  la  bataille  de  Rocroy,  et  au  siège  do  Thionville.  Il  servit 
à  la  tétc  de  ce  régiment  à  la  prise  des  forts  Bayelte,  de  la 
Capelle,  de  Folquien  ,  ainsi  qu*au  sié|çe^  de  Graveliiie.<,  en 
1644*  Il  fut  fait  aide-de-camp  des  années  du  roi,  et  sergent 
de  bataille,  le  10  avril  1645,  et  se  trouva  aux  sièges  de  Cas- 

'sel,  Mardick^  Lens, Bourbourg,  Meuin,  Béthunc  et  Saint- 


•   J)S8   GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  l5l 

Yfnant.  Promu  au  grade  de  maréchal  de-camp,  le  S  mai 
164^,  il  contribua  à  la  prise  dcCourtray,  dont  on  lui  don- 
na, te  98  juin ,  la  lieutenance  de  roi ,  en  même  temps  qu'on 
en  coiY fiait  le  gouvernement  à  son  frère.  11  servit  au  siège  et 
à  la  prise  de  Dismude,  en  16479  et  mourut  peu  de  temps 
après.  [Chronologie  militaire  y  tom,  VI ^  pag.  208,  Gazette 
de  France.) 

DB  G  AU  DEC  H  A  RD  (Adolphe) ,  marquis  de  Bachevilliers, 
lient. 'général,  entra  cornette  de  la  comp*  mestrc- de-camp 
du  régiment  de  Choiseul,  en  1667,  et  leva»  le  26  août  de  la 
même  année,  une  compagnie  dans  ce  régiment ,  avec  le- 
quel il  fit  les  campagnes  de  1671,  1672  et  1673,  en  Flandre 
et  dans  les  électorats  de  Cologne  et  de  Brandebourg.  Il  pas- 
sa avec  sa  compagnie  dans  le  régiment  du  Chevalier-.Duc» 
par  ordre  du  1"  mars  1674»  cl  servit ,  la  même  année,  et 
en  1675,  à  Tarmée  du  Roussillon.  11  devint  capitaine ,  puis 
major  de  son  régiment,  en  1675.  Il  continua  de  servir  en 
Roussillon  ,  en  1676  ;  passa  à  Tarmée  de  Flandre,  en  1678  ; 
campa  en  Haute- Alsace ,  en  1681;  fut  employé  au  siège  de 
Gironne»  en  1684,  et  au  camp  deTAdour,  en  j685.  Il  fut 
fait  lieutenant -colonel  de  son  régimenl^lc  20  février  1686; 
obtint  le  grade  de  brigadier,  le  24  août  1688;  et  eut  un  ré- 
giment de  cavalerie  de  son  nom ,  par  commission  du  27 
septembre  1689.  Employé  à  Tarmée  de  Roussillon,  en  iCigo, 
il  y  commanda  la  cavalerie,  contribua  à  la  reprise  de  plu- 
sieurs places  et  au  blocus  de  Gironne ,  et  passa  en  Dau- 
phiné,  par  lettres  du  12  juin,  pour  y  commander  en  Fab- 
sence  du  marquis  de  Lazzay.  Employé  en  Roussillon,  en 
169 u  îl  servit  au  siège  d*Urgel ,  et  retourna  en  Dauphiné , 
après  avoir  concouru  ù  faire  lever  aux  ennemis  le  siège  du 
Prats-de-Molliou.  Créé  maréchal-de-camp,  le  2  mai  1692, 
il  se  démit,  au  mois  de  juin ,  de  son  régiment  en  faveur  de 
ion  frère;  fut  employé  à  Tarmée  d'Italie ,  qui  se  tint  sur  la 
défensive,  et  retourna  commander  en  Dauphiné  pendant 
rbiver.  Employé  à  Tarmée  de  Piémont,  en  1693,  et  déta- 
ché, le  1*'  octobre,  il  fit  brûler  les  maisons  de  plaisance 


iSâ  DICTIONHAIRE    mSTORIQUE   . 

de» environs  de  Turin,  en  représailleji  de  ce  que  le  duc  de 
Savoie  avi'iil  f  lit  couper  900  arpents  de  vigne»  dan»  les  en- 
virons de  Pignerol.  La  Buighera  et  la  Vennerie  furent  pil- 
lées et  brûlées  le  même  jour  :  le  château  de  Rivoli  fut  em* 
porté  le  2,  et  brûlé  ;  on  pilla  et  on  détruisit  toutes  les  cas- 
sliies  du  territoire  de  Turin.  Le  marquis  de  Bachevilliers 
counnanda  la  cavalerie  de  Taile  droite  à  la  bataille  de  la 
Marhiiille,  fit  plu^ieurs  charges  sur  Tennemi,  et  reÇut  un 
coup  de  sabre  sur  Tépaule.  Il  commanda  en  Savoie  9  pen- 
dant rhiver.  Il  servit  à  la  même  armée,  en  1694^1  i6g5. 
Promu  au  grade  de  lieulenanl-géuéral ,  le  3  janvier  1696  , 
il  fut  eniployéà  Tarmée  d'Italie,  par  lettres  du  fj  avril,  et 
servit  au  siège  de  Valence,  qu'on  leva  après  la  trêve  couclue 
avec  Tempereur.  En  1697,  ^^  obtint  le  gouvernement  du 
fort  B.irrault,  par  provisions  du  ai  janvier;  et  servit,  sous 
H.  de  Catinat,  au  siège  d'Ath.  Employé  à  l'armée  d*Ilalie, 
par  lettres  du  a6  décembre  1700,  il  combattit  à  Carpi  et  à 
Chîari,  en  1701;  et  à  Luzzara,  en  170a.  Il  ne  servit  plus 
depuis,  et  se  démît  du  gouvernement  du  fort  Barrault,  en 
faveur  de  son  frère,  au  mois d'ootobre  1718.  La  date  de  sa 
mort  ne  nous  est  pas  connue.  (CJtronologic  miUlairej  tom, 
[y y  pag,  419*  mémoires  du  temps.') 

GAUDIN  (jQan-Olivicr),  marichal-de^camp  ^  naquit  k 
MaleKiroit,  en  Bretagne,  le  1*' décembre  1746.  11  entra  au 
service,  comme  cavalier  dans  le  16*  régiment  (  ci-devani 
B(>'irgo<;ne),  le  i*'mai  1766;  fut  fait  maréchal-de-logis ,  en 
1768.  cl  porte-étendard,  le  8  mai  1774*  H  passa  sous-lieu- 
tenant au  même  régiment,  le  a5  novembre  17B4»  lieute- 
nant en  2*,  le  25  mai  1787,  et  lieutenant  surnuméraire,  le 
1*'  mai  1788.  On  le  créa  chevalier  de  Saint-  Louis  ,  le  19 
juin  1791.  11  fut  promu  au  grade  de  capitaine,  le  26  jan- 
vier 1792,  et  à  celui  de  lieutenant-colonel,  le  1"  octobre 
suivaui.  H  (it  lacanip.igne  de  1795,  à  l'armée  de  la  Moselle. 
Devenu  chef  de  brigade  du  16"  régiment  de  cavalerie,  le 
12  févrif  r  1794»  il  servit  avec  ce  régiment,  à  l'armée  du 
Nord  .  sous  Ifs  ordres  du  général  de  division  Balland.  Il  s'y 
distiui;ua  par  beaucoup  de  bravoure  et  d'intelligence,  eu 


•  DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  ^53 

tlivfmeff  occasion»,  et  parliculièremeDt  an  combat  de  Ca- 
tfaii  Camhre^ÎN,  le  ap  niam.  A  l'aflaire  de  Casiîllon»  le  17 
avril  Miivant,  il  ch<irgf a ,  à  la  léte  de  a  escadron-H  desoo 
régiment ,  sur  t\en  colonnes  ennemies,  tiès-xupérienreii  eo 
nombre  «  et  f|u*il  oblîfcea  cependant  à  reculer  :  celte  charge 
hardie  »auva  a  pièces  de  canon  qui  fieraient  tombées  aa 
pouvoir  de  rennemi.  Le  chef  de  brigade  Gandin  protégea 
la  retraite  que  les  Français  effectuèrent  après- celte  affaire  f 
et  qiit  fie  fil  en  bon  ordre.  Il  sedÎHlingua  de  nouveau,  au 
combat  de  Nouvion ,  le  27  du  même  tnoié  d*avril.  Il  fut 
créé  général  de  brigade  dans  celte  même  année  17949  ^^ 
pis<ia  en  cette  qualité  à  Tarmée  de  Sainbre-et-Blcuse,  dans 
laquelle  il  (it  la  campagne  de  1795.  Il  a  été  admise  la  re- 
traite,  après  35  ans  de  service  (1).  {Etats  militaires.) 

GAULOIS,  voyez  Makigault. 

GAUSSART  (Louln-Slarie,  baron)^  maréchal-de-camp, 
naquit  à  Châtillou-sur-Marne,  le  7  novembre  1775.  Il  fut 
d*at)ord  destiné  à  suivre  la  carrière  dii  barreiiu;  mais  il 
s^enrôla,  comme  volontaire  national,  lo  i5  juillet  1792» 
dans  une  compagnie  du  district  d*Épeniay,  avec  laquelle 
il  alla  servir  à  Tarmée  de  la  Moselle.  Sa  compagnie  ayant 
été  incorporée  dans  le  S*  bataillon  de  la  Moselle»  il  y  fut 
nommé  sergent-major  des  grenadiers ,  le  6  octobre  de  la 
même  année,  et  fit,  avec  ce  bataillon ,  une  campagne  à 
r.irmée  des  Ardennes.  Il  fit  partie  d*une  compagnie  de 
fljnqucurs,  tirée  de  tous  les  corps  de  la  garnison  de  Phi* 
lippeville ,  et  qui  fut  chargée  de  s*em))arer  des  avant-postes 
que  les  ennemis  avaient  à  Tabbaye  de  Florennes.  Il  coopéra 
fortement  à  la  prise  de  ces  divers  postes.  Il  fut  nommé,  le 


(1)  Dans  le  rapport  joint  au  tableau  des  officiert-géoëraiii ,  préaeDté 
à  la  cooteotion  oatioaale,  au  nom  du  comité  de  lalut  public,  par  Do* 
bob  de  Graooè,  le  a<>  avril  179S,  le  général  Qaudin  e«t  ainai  noté  :  «O^ 
•  ficier  de  mérite  ,  luiccptible  d'avancement ,  ayant  beaucoup  de  bni» 
»%oure,  de  capacité  et  d'ciactitudc.  • 


254  DICTIONNAIRE   HlisTORIQUS 

8  juillet  1793,  lieutenant  dans  le  7*  bataillon  du  département 
de  la  Marne,  qui  fut  incorporé  plus  tard  dans  la  iSi*  demî- 
brigade  d*infanterîe  de  ligne.  Il  fit,  avec  ce  corps,  les  campa- 
gnes de  i7q3  et  179^19  et  partie  de  celle  dt*  1795,  aux  armées 
des  Ardennes  9  de  la  Moselle,  du  Haut-Rhin  et  du  Bas- 
Rhin  ,  et  se  trouva  aux  diflercnles  affaires  qui  y  eurent  lieu. 
A  la  suite  des  bivouacs,  il  éprouva  des  douleurs  scîatiques, 
qui  le  privèrent  momentanément  de  Tusage  du  bréPs  gau- 
che; mais  .elles  ne  rempèchèrent  point  de  se  trouver  à  la 
prise  des  lignes  de  Weissembourg ,  où  il  commanda  un  dé- 
tachement de  tirailleurs,  qui  gravirent  les  premiers  la 
montagne  de  Klimbach.  Il  fut  blessé  dans  cette  action,  et 
faillit  être  fait  prisonnier.  Il  se  trouva  à  la  prise  de  Lauter- 
bourg ,  au  déblocus  de  Landau  et  à  la  prise  de  Spire  :  il  Ht 
partie  de  Tavani'-garde  française  qui  força  les  ennemis  de 
se  retirer  dans  Manht'im.  Il  se  trouva  aux  affaires  de  Saint- 
Yandel  et  de  Kayserslautern.  Après  avoir  bivouaqué  , 
pendant  Thiver  de  1794 ,  sur  les  bords  du  Rhin ,  il  se  ren- 
dit aux  eaux  de  Bourbonne-leS-Bains,  et  de  là  dans  ses 
foyers,  pour  y  rétablir  sa  santé.  Nommé,  le  a4  ^^^^  ^70^» 
aide-dt-camp  du  général  Pinon,  il  Ht,  avec  ce  général,  la 
campagne  de  Tarmée  du  Nunl ,  et  le  suivit  ensuite  dans 
les  différentes  subdivisions  qu*il  commanda.  Il  fut,  ainsi 
que  Sun  général,  réformé,  le  aa  septembre  1796,  lors  de 
la  suppression  de  Tarmée  de  Tintérieur.  Nommé  capitaine 
à  la  75*  demi-brigade  d*iiifanterie  de  ligne,  le  a5  février 
1797,  il  passa,  de  nouveau,  aide-de-camp  du  général  Pi- 
non,  le  a5  octobre  de  la  niè.ne  année,  et  fit,  en  cette 
qualité  ,  les  campagnes  de  Tarmée  de  TOuest ,  à  la  suite 
desquelles  il  obtint,  le  7  août  1800,  le  grade  de  chef  de 
bataillon.  Il  commanda,  en  cette  qualité,  la  i'*  subdivision 
de  la  ao*  division  militaire,  dont  le  général  Pinon  avait  le 
commandement  en  chef.  Il  passa  premier  aide-de-camp 
du  général  de  division  De.HJardins,  le  25  septembre  1801, 
et  fut  nommé  membre  de  la  Légion-d*Honncur,  le  26  juin 
i8o3.  11  fit,  avec  le  général  Desjardins,  les  campagnes  de 
i8o5,  1804,  i8o5,  1806  et  1807,  à  la  grande-armée  d'Alle- 
magne. Il  combattit  à  la  bataille  d'Iéoa,  le  i4  octobre  1806, 


.  DES  GÉNÉRAUX  FRANÇAIS.  255 

et  s*y  distingua  de  manière  à  faire  demander  pour  lui  de 
ravancement.  H  fut  blessé  d*nn  coup  de  bi.scayen  à  la 
cuisse  gauche,  au  combat  de  Golymio  ,  en  Pologne,  le  a6 
décembre  suivant.  11  eut  un  cheval  tué  sous  lui,  le  8  fé* 
vrier  1807,  h  la  bataille  d'£ylau,  où  le  général  Ôesjardins 
fut  blessé  mortellement  à  ses  côtés.  Après  la  mori  de  soD 
général,  il  fut  employé  au  grand  quartier-général  de  Tar- 
niée  jiftiqu'au  5  mars  suivant,  époque  à  laquelle  il  fut  nom- 
mé major  au  ifi*  régiment  de  ligne,  dont  il  alla  joindre  le 
dépôt  à  Lundau.  Il  obtint  la  crois  d'officier  de  la  Légion- 
d*Honiieur,  le  10  septembre  de  la  même  année.  Ujcçut, 
le  10  novembre  suivant-.  Tordre  de  se  rendre  à  Metz,  pour 
y  prendre  le  commaîidement  du  4*  régiment  provisoire, 
qui  fit  partie  de  la  a*  brigade  de  la  r*  division  du  corps 
d'observation  des  côtes  de  l'Océan.  Il  fit,  avec  ce  régiment, 
la  campagne  de  i8u8,  en  Espagne;  se  trouva,  le  117  juin, 
au  |>.'iS!<age  de  la  ri\ière*de  Quarck,  et  se  jeta  le  premier  à 
Ja  nage,  pour  donner  l'impulsion  à  son  régiment.  Il  eut, 
dans  cette  affaire,  un  cbeval  tué  sous  lui.  Le  lendemain  ^ 
28  juin,  à  raffaire  de  Valence,  étant  h  la  tête  du  5'  régiment, 
dont  il  avait  pris  le  commandement, après  que  le  cbef  de  ce 
corps  f  ut  reçu  une  blessure  mortelle,  il  cul  lui-même  le  corps 
traversé  par  une  balle ,  et  fut  obligé  de  quitter  l'armée  pour 
aller  prendre  les  eaux  de  Barégcs.  A  la  suite  du  traitement 
qu'il  y  reçut,  il  ne  put  marcber  qu'avec  des  béquilles  :  ce 
qui  l'obligea  de  rejoindre  ,  à  Thion ville ,  le  dépôt  de  son  ré- 
giment. H  fut  nommé ,  le  3 1  mars  1809  ,  colonel  en  second 
de  la  i5*  demi-brigade  provisoire  qui  s'organisait  à  Metz, 
et  avec  laquelle  il  se  rendit  à  Vienne  en  Autriche.  11  fut 
Domuié,  le  1 5 août  1809,  chevalier  de  l'empire,  avec  une 
dotation  annuelle  de  2000  fr.  Après  la  dislocation  de  la  i3* 
demi  brigade  il  fut  nommé,  le  ag  août  de  la  même  année,  co« 
loiicl  eu  second  de  la  2*  demi-brigade  d'infanterie  de  ligne, 
faisant  partie  du  corps  du  maréchal  Oudinot.  Il  pa<isa, 
le  21  septembre  suivant,  colonel  titulaire  du  18*  régiment 
d'infanterie  légère,  avec  lequel  il  fu  la  campagne  d'Illyrie. 
Il  le  commanda  aussi,  eu  *^i2,  à  la  grande -armée  de 
Eussic.  Pendant  la  retraite  de  Moskow,  le  colonel  Gaus'- 


d5G  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE  . 

•artcombailit,  le  ^4  octobre  i8ia,à  la  bataille  de  Maioîa- 
roslawels,  et  y  fiilblehtfétJ*uo  coiipdebi.scuyenqui  lefr..ppa 
au  pied  droil.   11  eut  ub  cheval  lue  sous  lui  à  raffaire  de 
Smolensky  le  16 novembre  suivant,  et  fut  encore  bltsjfé  à 
rœil  droil  au  combat  de  Krasnoî,  en  commandant  la  1'* 
brigade  de  la  14*  division  du  4'  c^rps  d*armée ,  avec  lequel 
il  Ht  toute  la  retraite  jusqu'à  Glogau  en  Silésfe.  Apr^  avoir 
oi^anisé  deux  compagnies  dunscette  place,  le  colonf^tïaus- 
sart  se  rendit,  avec  quelques  officiers  et  ftOus-officier«,  à 
Grenoble,  où  se  trouvait  ledép6t  de  son  régiment.  Le  jour 
mème.de  son  arrivée  dans  cette  dernière  ville,  il  y  reçut  Ta- 
vis  de  sa  promotion  au  grade  dégénérai  de  brigade,  d.dée 
du  la  avril  i8i3.  On  lui  donnait  en  même  temp<;  Tordre  de 
•e  rendre  en  poste  à  la  grande-armée  d*Allemagne.  Il  fil 
le  commencement  de  la  campagne  de  Saxe  ,  el  fui  nommé 
baron  d>mpire ,  avec  dotation  de  aooo  francs,  le  a4  inii'ct. 
Souffrant  toujours  de  ses  blessures,  il  sollicita,  pendant 
rarmistice ,  la  permission  d*aller  prendre  les  eaux  de  Tœ- 
plitz;  mais,  par  des  considérations  politiques,  le  major- 
général  de  Parmée  rengagea  à  se  rendre  à  celles  d'Aix-la- 
Chapelle.  Lorsque  Tépoque  de  la  reprise  des  hostilités  ap- 
procha, le  général  Gaus^-art  sollicita  Tord rf:d\i lier  rejoiiulre 
Tarmée;  uinis  le  ministre  de  la  guerre,  qui  rnniicii.s.>ail  le 
mauvais  élal  de  sa  santé,   jugea  plus  conveiiah'e  de  Ini 
donner  un  commandement  dans  Tiniérir  ur.  et  lui  ixftécfia  , 
le  28  septembre  5  Tordre  d'aller  prendre  U-  cumniand* ment 
dn  département  de  Lot-et-Garonne.  Le  général  G.uiHsirl 
parvint,  en  i8i4  ?  à  préserver  ce  déparlement  de  Tinvasion 
de  l'armée  anglaise,  avec  l.iqniJle  il  eut  plusieurs  engtgc- 
menls,  particulièrement  à  la  Renie  el  à  M.trniande.   Après 
la  restauration  du  trône  des  Bourbons,  il  fut  <  onfirmé  dans 
son  commandement,  et  obtint  la  croix  de  chewilitT  de  Tor- 
dre royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  le  i3  février  181 3.  Il 
commandait  encorde  déparlcuienl  de  Lol-eUGaroiine  lors 
de  Tinvasion  de  Buonaparle  sur  le  territoire  français,  en 
mars  de  la  même  année.  Il  n*adbéra  au  gouvernement  de 
Buonaparle  que  le  7  avril  suivant,   époqne  à  laquelle  les 
villes  de  Bordeaux  et  de  Toulouse  s'y  étaient  également  sou- 


# 


.   DES  GENERAUX   FRAUÇAISi.  35^ 

mises.  Il  reçut  alors  Tordre  de  se  rendre  à  Paris  9  où  on  lui 
donna,  le  10  mai,  le  commandement  d*uue  brigade  de 
gardfs  nationales  dans  le  corps  d'observation  du  Jura. 
Chargé  de  la  défense  du  passage  des  Rousses,  en  avant  de 
Mont,  il  y  fut  atla(|ué  ,  le  a  juillet ,  par  un  corps  de  7  i 
8000  Autrichiens.  Il  défendit  sa  position  avec  5oo  hommes 
du  8r  régiment  de  ligne,  et  quelques  compagnies  Regardes 
nationales,  et  soutint  pendant  douie  heures  un  combat 
des  plus  opiniâtres.  Ayant  perdu  beaucoup  d*hommcs  de 
sa  troupe,  et  craignant  d*étre  tourné  par  Tennemi  et  deper^ 
dre  son  artillerie  ,  il  crut  devoir  profiter  de  la  nuit  pour  ef- 
fectuer sa  retraite  sur  Mbret,  d*où  il  se  rendit  à  Salins. 
Après  la  capitulation  de  cette  place,  il  fut  chargé,  par  le 
lieutenant- généra]  Laplane^  de  porter  à  Paris  la  soumission 
de  la  4'  division  du  corps  d*armée  au  gouvernement  de  S. 
M.  Louis  XVIII.  Il  reçut  alors,  du  maréchal  Gouvion-Saint- 
Cyr ,  ministre  de  la  guerre ,  la  permission  de  se  rendre  dans 
ses  foyers,  pour  y  attendre  la  réorganisation  de  Télat-major 
de  Tarmée.  Il  fut  mis  en  activité,  lé  1*'  janvier  1816 ,  et  f 
fut  maintenu  jusqu'au  1*' janvier  1819,  époque  à  laquellç 
son  rang  d'ancienneté  le  fit  classer  dans  le  cadre  de  Tétat- 
major  -  général,  {triais  milit.^  Aîonit, ,  ann,  du  temps,) 

GAI3SSELIN  d'Ahist  (Louis),  maréchal -de- camp  ,  fut 
fait  lieutenant -colonel  du  régiment  d'Anjou,  le  a5  mars 

1646,  et  niestrede-camp-lieutenant  du  même  régiment,  le 
ao  décembre  1647*  H  servit  à  Tarmée  de  Catalogne,  en  1646» 

1647 ,  1646  et  16499  et  s*y  trouva  aux  sièges  et  à  la  prise 
de  plusieurs  places.  11  fut  employé  au  siège  de  Bordeaux, 
en  iG5o.  Créé  maréchal -de -camp,  le  11  juin  i65i,  il  s# 
trouva  à  la  levée  du  siège  de  Cognac  par  le  prince  de  Condé* 
Il  contribua  à  la  défense  de  Barcelonne,  en  i65a  ;  au  siège 
de  Gironne,  en  i653;  à  la  prise  de  Villefranche  et  de  Puy* 
cerda,  en  i054t  et  à  celle  du  Cap  de  Quiers,  en  1  (i55.  Il  con« 
tînua  de  servir  en  Catalogne,  où  on  se  tint  sur  la  défensive 
îoftf|u'à  la  paix.  Il  se  démit  de  son  régiment,  au  mois  de 
mars  iti55,  et  ne  servit  plus.  {Chronologie  milUaire ,  tom, 
f'/,pag.^2.) 

ti.  33 


• 


a  58  DICTIONNAimK   BISTORIQUK. 

DE  GAUST,  voj'tz  Di  BoNim. 

GAUTHERIN  (Pierre  Edme,  baron)^  maréchal-At-eamp, 
naquit  àTroy«*8,  en  Champagne  9  le  laaoûr  1770.  Il  entra 
au  service»  comme  soldat ,  au  10*  régiment  d^iiifaniertt*  de 
ligne,  le  ao  octobre  1788,  et  resta  dans  ce  régiment  jus- 
t|u*au  39  septembre  17^2,  époque  à  laquelle  il  pasM  ca- 
poral dans  la  légion  des  AllobrogeSf  où  il  fut  fait  sergent, 
le  4  octobre  suivant,  et  lieutenant,  le  6  décembre  de  la 
même  année.  Il  devint  adjoint  de  Fadjudanl -général  pro- 
Tlsofre  Honlmcaii,  le  14  juillet -1793,  et  aide-de-camp  du 
général  Carteaux ,  le  ^t\  septembre  suivant.  Il  fut  nommé 
capitaine  des  guides  à  Tarmée  des  Alpes,  le  iS  novembre 
de  la  même  année ,  et  chef  d*escadron  au  régiment  des 
hussards  des  A^pes,  le  3i  janvier  1795.  Il  fui  incorporé, 
avec  son  grade  de  capitaine,  dans  le  1*  régiment  de  hus- 
sards ,  le  30  mai  1 796 ,  et  devint  chef  d*escadron  dans  le 
même  corps,  le  20  octobre  suivant.  Employé  à  Parméede 
Naples,  il  se  fit  remarquer  dans  plusieurs  circonstances , 
et  devint  chef  de  Tétat- major  de  la  ville  de  Naples.  A  la 
bataille  de  JUonte  Creto,  il  rallia  les  troupes,  et  arrêta  les 
progrès  de  IVnnenii.  Il  se  trouva  à  la  prise  de  Naples,  et 
fut  nommé  adjudant-général,  sur  le  champ  de  bataille,  le 
ao  ianvîcr  1 799 ,  par  le  général  en  chef  de  rarniée  de  Na- 
ples. Il  fut  eonlirmé  dans  ce  grade  par  arrêté  du  gouver- 
nement, en  date  du  i5  février  suivant.  Le  généra]  en  chef 
Masfiéna  Tattarba  à  son  quartier-général,  pendant  la  durée 
du  siège  de  Gènes.  On  PautoriHa  à  se  retirer  dans  ses  foyers, 
avec  le  traitement  d*aclivité,  le  i**  juillet  1801;  et  \\  fut 
mis  en  non  activité,  ie  a3  septembre  suivant.  Remis  en 
disponibilité*  le  ao  juillet  i8o3,  Il  fut  employé  dans  la  a* 
division  militaire,  par  lettres  de  service  du  ai  septembre 
suivant.  En  1806,  il  Ht  partie  de  Tétat-major  du  maréchal 
Lannes.  Nommé  c<ilonel  du  9*  régiment  de  hussards,  le 
16  octobre ,  Il  combattit  avec  beaucoup  de  valeur  à  la  ba- 
taille de  Friedland,  le  14  juin  1807,  et  y  fut  blessé  d*un 
coup  de  feu  à  la  tête.  Il  se  distingua  de  nouveau  pendant 
la  campagne  de  1 809 ,  contre  rAutriche ,  et  notamment  au 


.  DES  GÈnillUX  niNÇAIS.     .  ^5^ 

eombat  de  Knraiico ,  où  «  aprèn  plasieurii  charges  réitérées 
contre  den  forceii  supérieuveii  ».  il  fil  beaucoup  de  prisoa- 
DirrK.  A.  la  bataille  de  W«igrajn»  il  eiifoiiçi  deux  rarrés  au* 
trichieiift,  et  fil  1600  prisonniers.  Créé  général  de  brigade^ 
le  ai  heptenibre  de  la  même  année,  il  reçut  a.us.Hil6l  un 
comm.indenifnt  en  Italie.  Il  fit  la  campagne  de  181  a  à  la 
grande  armée  de  Russie,  et  fut  fait  prisonnier  de  guerre 
peiidiHitJa  retraite  de  UohLow»  le  19  novembre.  11  rentra 
en  France,  Ir  0  août  1814  «  et  fu*  créé  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint-LouiSt  le  3o  août.  En  i8i5y 
priidanl  la  durée  de  Tinvasion  de  Buonaparte  sur  le  terri- 
toire françaÎH ,  le  général  Gautherio  servit  sous  ses  dra- 
peaux ,  fui  employé  dans  la  5*  division  de  réserve  de  ca- 
valerie, qui  faisait  partie  du  4*  corps  d*armée  de  la  Moselle, 
et  fil  la  campagne  en  Belgique  et  eu  France.  Il  a  oblenu, 
sou«»  le  gouvernement  de  Napoléon  Buonaparte  »  la  croix 
d*i»fficier  de  la  Légion  d'Honneur  et  le  titre  de  baron.  Il  a 
été  emplové,  en  i8ao-,  dans  rinspection- générale  de  la 
cavalerie.  Il  eut  maintenant  classé  parmi  les  maréchaux- 
de  camp  di^pooiUes.  {Etats  militaû^es ,  Moniteur,  annales 
du  temps,) 

GAI3TBIER.(Étiennei  baron) fmaréchal-de- camp ^nsiqiaït 
àBjléme,  en  Champagne,  le  la  août  1761,  et  entra  au  ser- 
Tiec  dans,  le  17*  régiment  d*iufanterie  (ci-devant  Auver- 
gne),, le  214  mars  178a.  11  fut  fait  capitaine  au  a'  bataillon 
dit  tif  la  rtf'uAtiqiUf  le  ao  septembre  179a;  «  t  passa  chef  de 
bataillon  au  46*  régiment  d*infaiiterie  de  ligne,  le  a')  juillet 
1800  On  le  uonuna  colonel  du  lao*  régiment  d*infanlerie 
de  ligne, le  i3  novembre  18  8.  Ilfulfaitinaréchal-de  camp^ 
le  7  frvr4Vr  181  a.  Bniplo^é  en  cette  qualité  à  l'armée  d*Es« 
pagne  •  il  enleva  des  po«»i(ionM  aux  Espagnols, ^rès  de  Pro- 
diiiitn.  Il  délogea  aussi  le**  ennemis  de  Monasierio.  Il  fit  la 
campagne  jile  18  la^  en  Espagne;  celle  de  181 3,  en  Italie,  et 
cell«  de  France,  en  18  4*  Pendant  Wê  cent  /ours ,  en  i8i5, 
il  fut  attat  he  an  7*  corps  de  Tarmée  des  Alpes.  On  Talmit 
à  1.1  reiraile,  le  a  1  anût  de  Cft'e  dernière  année.  Il  a  été  créé 
chc%alier  delaLegiou-d'Uooueur,  le  i&juiu  i8o4;  oi&oîer 


a6o  DicTioMUÀimE  historique. 

de  la  même  légion,  le  18  octobre  1810,  et  titré  baron  d>iii- 
pire,  le  5o  décembre  181  a.  S.  M.  Louis  XVIII  lui  a  accordé 
la  croix  de  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saîot- 
Louis,  le  5  octobre  1814*  {ElatJ  militaires  yMonittur^  an^ 
nales  du  temps.) 

G  AY  (  Louis ,  baron  ),  •  maréchal ^  de --camp  y  naqoit  à 
Lyon  »  le  aï  août  17^2.  Il  entra  au  service  «  en  septembre 
1791 9  comme  volontaire»  dans  le  1*'  bataillon  du  départe- 
ment de  Rhône-et-Loire»  formé  à  Lyon.  Lors  de  Torgani- 
salion  du  1"  bataillon  du  département  du  Mont-Blanc,  il 
-y  fut  fait  capitaine,  le  5  avril  1793.  Il  fit,  avec  ce  corps,  les 
campagues  de  179^,  1794  et  1795,  à  Tarmée  des  Pyrénées- 
Orientales,  et  celles  de  1796,  1797»  1798,  1799»  >^^^  ^^ 
1801,  en  Italie,  en  Suisse,  en  Egypte  et  en  Syrie.  Il  fut 
blessé  d*on  coup  de  feu  ,  an  siège  de  Saint -Jean-  d'Acre, 
en  1799.  Nommé  chef  do  bataillon ,  par  le  général  en  chef 
de  Turmée  d*Orient,  le  3i  mai  1801,  il  fut  confirmé  dans 
ce  grade,  py  arrêté  du  premier  consul  Buonaparte,  daté  du 

5  |ullleti8oa.  On  le  fit  ma|or  du  55*  régiment  d'infanterie 
de  ligne,  le  3  novembre  i8o3,  et  membre  delà  Légico- 
d'flonoeur,  le  a6  mai  i8o4-  H  servit  à  Tarmée  de  Hollande, 
en  1804  et  i8o5,  et  à  celle  d'Italie,  en  1806.  Un  décret 
im|)érial  du  3i  mars  1809,  le  nomma  pour  commander  la 
14*  demi -brigade  provisoire.  Il  fit  la  campagne  de  cette  an- 
née, à  la  grande-armée  d'Allemagne,  et  combattit  à  Wa- 
gram.  En  récompense  de  ses  services,  il  fut  créé  chevalier 
d'empire,  avec  dotation ,  le  iSaoût  de  la  même  année.  Il 
passa  colonel  du  79*  régiment  d'infanterie  de  ligne,  le  24 
septembre  suivant.  Il  fut  employé  en  Illyrie,  en  i8ioj  puis 

6  l'armée  d'Espagne,  en  1811,  iSia  et  i8i3.  Il  obtint  la 
croix  cl'oiB^r  de  la  Légion -d'Honneur,  le  10  février  do 
cette  dernière  année.  Promu  au  grade  de  maréchal-de* 
camp ,  le  a6  février  1814  »  il  fut  employé  en  Esir.igne ,  puis 
à  Lyon,  et  enfin,  à  l'armée  de  la  Garonne.  Après  la  res- 
tauration du  trône  des  Bourbons,  8.  M.  Louis  XYIII  le 
créa  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
le  34  août  1814.  On  le  trouve  classé,  en  1822,  parmi  les 


.    DES   GÉNÉBIUX  TRÀlfÇÂlt.  â6l 

maréchaux-de-camp  disponibles.  (États  militaires ,  lUoni^ 
teur.) 

GAY  DU  Put  d*Ahcbb  (  Arnatid,  chevalier)  ^maréchal-^i» 
camp  ,  servait ,  dès  Tas  iG35 ,  en  qualité  d*enseigne  du  ré- 
giment de  la  Frexelière,  avec  lequel  il  fit  toutes  les  cam-* 
pagnes  de  la  Valtelioe.  Il  fut  blessé  à  la  prise  du  fort  d*An* 
drecie»  au  mois  de  juillet  de  la  même  année.  Embarqué 
sur  la  flotte  du  marquis  de  Brécé ,  gouverneur  de  la  Âo- 
chelle,  il  se  distingua  d*uoe  manière  très  -  remarquable 
dans  le  combat  naval,  livré  le  aa  août  1640 «  à  la  vue  du 
port  de  Cadix ,  et  où  les  Espagnols  furent  battus.  Employé» 
en  1646  sous  le  duc  de  BréEé  »  il  se  trouva ,  au  mois  de  juin, 
à  la  prise  du  fort  de  San-Stefano,  sur  les  côtes  de  Toscane 
et  au  siège  d'Orbitello.  Il  était  devenu  capitaine  au  régi^ 
ment  de  Piémont  infanterie  ,  en  1648  ;  et  en  cette  qualité» 
il  se  signala  »  ao  mois  de  septembre ,  à  Tattaque  des  retran- 
chements des  Espagnols  devant  Fumes.  Il  servit  avec  dis- 
tinction ,  au  siège  de  Rethel ,  en  décembre  i65o.  Il  fut  fait 
maréchal  de  bataille  des  armées  du  roi«  et  capitaine  d'une 
compagnie  entretenue  pour  le  service  de  S.  M.  dans  le  ré- 
giment Royal-Piémont.  Il  était  gouverneur  des  ville  et  châ- 
teau du  Pont-de-Cé,  en  i655.  Le  grade  de  maréchal*de» 
camp  lui  fut  accordé  avant  1667  *  maiê  nous  ne  pouvons 
préciser  la  date  de  cette  promotion.  (Etats  militaires.) 

DE  GELAS  DE  yoi8iifs*D*AHSiis  (Daniel-François),  vi- 
comte (le  LautreCf  maréchal  de  France  y  naquit  en  i686.  Il 
fut  reçu  chevalier  de  Malte  de  minorité  »  et  connu  d*abord 
sous  le  nom  de  chevalier  d^Ambres.  Il  entra  aux  mousque- 
taires» en  1701,  et  se  rendît ,  en  170a  9  à  Malte  9  où  il  sé- 
iourna  pendant  trois  ans  (1).  Nommé  capitaine  au  régi* 
ment  de  Lantrec-dra^^ons ,  le  1 1  octobre  1705*,  il  alla  join- 
^Mre  ce  régiment  en  Italie ,  où  il  servit ,  en  1706 ,  en  qualité 
d*aide-de  camp  du  duc  d*Orléans,  avec  lequel  il  se  trouva 


(i)  A  too  retour  en  France,  il  présenta  «a  roi  les  faucoat  que  Tordfe 
de  llalte  lui  envoyait  tous  les  ans. 


202  DIGTIOVffAm    HISTORKfUl. 

au  wéf^e  dr  Turin  et  ii  la  h.itaille  livri^e  flous  cette  placf  ,1e 
y  fit* ptenihre.  Eiii>>(oyé  à  l*artnéf  du  Rhin ,  en  1707.  il  oom- 
baltit  à  TiUaque  drs  lignfs  dt*  Bihfl  et  de  Stolhofirn,  qaî 
furent  Ton  ée^ le  aa  mai.  Il  corob.ittit  auKsi,  le  aa  loût  1709, 
à  U  bal.iille  de  Rliiimen>helui,  en  Aliiacc-.  où  le  comte  da 
Bourg  liattit  Tarmée  impériale  «  commandée  par  Ir  général 
Ueny.  Nommé  coloii«*l  d*un  régiment  d^infanterie  de  mio 
nom.  sur  la  démission  du  marquis  d'Urban,  par  cimimifl- 
•itm  du  S  mirs  1710,  il   servit  la  même  année*  â  Taruiée 
de  Flandrt- ,  qui  se  tint  sur  la  défensive.  Il  fut  fait  c*oloirel« 
.lieutenant  du  régiment  d'iiifuiterie  de  la  Reine  «  sur  la  de- 
mission  du  marquis  de  Bel  hune*  par  commission  du  *i8  avril 
1711,  et  rtervil  à  Tarmée  de  Flandre.  Il  setrouva.en  t7ia.aa 
combat  de  Dcnain,  It-  a4  juillet;  au  siège  de  M.';n'hii*nnes, 
pri*(  le  00  du  même  mois ,  et  à  la  prise  du  fort  de  8(  arpe, 
et  dts  vilie.H  de  Dtiuay  et  du  Quesnoy.  Employé  à  ranuée 
du  Rhin,  en  1713,  il  concourut  à  la  prÎM;  de  Laodau,  leao 
août ,  et  à  la  défaiiedu  général  Vaubiume ,  le  ao  septembre. 
Au  siège  de  FrilHmrg,  il  repoussa*  à  la  tête  du  régiment  de 
la  Rf-îiie,  la  sortie  que  les  ennemis  firent  le  leiidem.iin  de 
Touvertiirede  la  tranchée.  Il  servit,  en  1714*  ^  Tarmée  de 
Catalogne,  commandée  par  le  maréchal  de  BerwicL,  et  se 
trouva  au  siège  de  B.ircelonne.  A  Taisant  qui  fut  donné  & 
celte  viMe,  le  1 1  septembre  ,  il  marcha  à  la  tête  de  Tune  des 
4  colonnes  qui  |iéiiélrèieiit  dans  la  place  :  Barcelonne  capi- 
tula, le  la.  En  1715,  tou^  les  membre^de  Tordre  de  Ualtp 
a}anl  reçu  Tordre  de  »e  rendre  dans  celle  tie  pour  la  dé- 
fendre cunire  Ick  Turcs  qui  la  mrnaç  neiit,  le  chevalier  d*Am- 
bres  y  alla,  el  fui  nonuné  par  h>  gr«.nd -maître,  et  parbre* 
vet  «lu  17  mai,  brigadier  des  troupes  qui  avaient  été  levées 
à  cette  (K'i'afiioii.   Employé,  en  1719,  sur  la  fionliére  des 
PyK'iiée.H,  souH  \e<  ordien  du  marquis  de  Bonac,  il  servit  au 
siège  de  Castel-  Léon,  dont  la  gainisiui  fut  l'aile  prisonnier^ 
de  guerre,  le  1 1  iiu'n.  Il  fui  créé  brigidiir  dc!>  armées  da 
roi,  le  5  avril  17*21.  En  17^3,  il  quitta  la  eniix  de  Mahe, 
fut   fiit  ihevtlitr  de  Tordre  loyal  tt  militaire  de  Saml- 
Lo  lis,  et  prii  \v  nom  de  \icom  e  dt*  Lauirec.  N«MUuié  lieu- 
teuaut-géuéral  dans  la  Uautc-GuieuuC|  sur  la  di;iiiia»uio 


•  ms  eiifciiÀiTx  nANÇAis.  s63 

dn  marqniii  d^Anibreii ,  son  frère  •  par  provisioiM  donni^rs 
à  VfrnaiUen,  le  8  nutrn  17^7  ;  il  prêta  serment  en  f  Ile  qua- 
lité, le  16  du  même  moin,  et  lit  enrt-giiitrY'r  %vh  provîiiions 
au  parli  mfnt  de  ToulouHe  «  If  23  août  xuivanl.  Rmplt>yé  à 
Tarmêe  dMtalie,  par  lettres  du  fiuctidire  1733,  il  i»ervit  au 
siège  de  Grrra-d*Adda  ;  monta  la  tranchée,  les  ao  et  a5  no« 
veutbre,  au  siège  de  Pitiighiione;  et«  aprè.%  la  prise  de 
cette  ^dce,  marcha  au  siêf^e  de  Crémone.  Il  conibatiît,  à 
Ptfrnie«  le  29  inîu  1734-  Créé  maiéchal  -de -camp,  le  1*' 
août  df  cette  dernière  année  «  il  se  démit  alors  du  régiment 
de  11  Reine.  Il  contina  de  i&ervir,  en  sa  nouvelle  qu:ilité,  à 
Tarniée  d'Italie,   et  se  trouva  à  la  surprise  de  la  Secchia , 
le  1 5  septembre.  Il  marcha  à  Tarrière-g  irde  de  Tarniée  qui 
se  rasaiembla  à  Lnzsara,  et  le  lendemain  soum  G*ia»talla  :  il 
avait  été  continuellement  harcelé  dans  sa  retraite,  jusqu^à 
Portiollo.  A  la  bataille  de  Guastalla,  le  19  septembre,  il 
commanda  la^  gauche  de  rintinterie,  y  fut  blessé,  et  eut 
on  che%al  tué  sous  lui,  en  repous!«ant  plusieurs  fois  les  enne- 
mis qui  voulaient  pénétrer  à  Tangle  d*une  chaui^sée  qu*il 
était  chargé  de  défendre.  Il  fut  détaché ,  en  1 755 ,  par  le 
maréchal  de  Noailles,  avec  un  corps  de  troupes  cottsnPra- 
ble  «  pour  foi  mer  le  blocus  de  Vantoue  «  dont  on  avait  pro- 
ielè  le  siège.  Il  se  porta  ensuite  à  Rivoli,  près  de  la  mon- 
tagne de  F^rrare,  où  il  commanda  un  corps  de  6«)Oo  liom* 
mes;  et  de  là  il  s*a\ança  jusqu*à  Gussolingo,  sur  TAdige, 
pour  s'opposer  au  dessein  qu'avaient  les  ennemis  de  passer 
la  rivière  »  et  de  pénétrer  dans  le  Milanais  par  le  Véronais, 
Il  eut ,  le  ao  novembre,  un  pou>oir  du  maréchal  de  Noail- 
les pour  régler  avec  le  prince  de  Saxe  Hildbourghàusen,  les 
limites  du  pajrs  que  les  armées  devaient  réciproquement 
eonserver  pendant  la  durée  de  la  sus|>enHion  d'armes,  qui 
ftn^it  d'être  conclue  entre  les  cours  de  France  et  de  Vien- 
ne. Il  se  rendit  ensuite  à  Bologne ,  pour  engager  le  général 
eommandant  les  armées  de  Tenipereur,  à  évacuer  les  qua- 
tre légations  papiles  occupées  par  les  troupes  impériales, 
et  alla  de  même  à  Livourue  auprès  du  duc  de  Montemar, 
ponr  pressff  Tévacuation  de  la  Toscane.  Le  vicomte  de 
Laolreo  fot  nommé  iospecteur-général  de  rinlanlerie ,  par 


t64  MGTIOllirAimB  HISTOEIQO» 

ordre  du  3o  janvier  1737.  Envoyé  comme  plénipotentiairt 
à  Genève ,  par  pouvoir  donné  à  Fontainebleau ,  le  8  octo- 
bre f  il  arriva  à  sa  destination  le  18  du  même  mois*  et  y  ré- 
tablit la  tranquillité  qui  avait  été  troublée  par  la  métiiUel- 
ligence  survenue  entre  les  magistrats  et  la  bourgeoisie.  Il 
,   fut  créé  lieutenant-général  des  armées  du  roi,  le  i**  mars 
1738;  quitta  Genève  le  91  juin  suivant,  et  revint  en  Fraii- 
ee.  Employé  à  L'armée  de  Westpbalie ,  sous  les  ordres  da 
maréchal  de  llaillebois,  par  lettres  du  l'août  1741 9  H 
commanda  pendant  Thiver  dans  les  ville  et  évéché  d*Os- 
BabrucE  ;  il  passa  avec  cette  armée  en  Bohème,  au  mois  de 
septembre  174^9  ^1  ramena  en  France,  au  commencement 
de  Tannée  i543,  6  bataillons,  et  la  escadrons  de  gendar- 
merie et  de  cavalerie.  Il  fut  nommé  chevalier  desprdres  du 
roi ,  le  a  février,  et  ambassadeur  extraordinaire  auprès  de 
Fempereur  Charles  VII ,  le  1 5  mai  suivant.  Il  eut ,  par  bre- 
vet du  a  juin ,  la  permission  de  porter  la  marque  de  Tordrt 
du  Saint-Esprit ,  en  attendant  que  sa  réception  eût  lieu.  Il 
resta  auprès  de  Tempereur  îusqu'au  commencement  du 
mois  de  février  1744*  Employé  à  Tarmée  du  Piémont ,  par 
letlA  du  1*'  du  même  mois,  il  y  servit  sous  les  ordres  do 
prince  de  Conti»  A  Tattaque  générale  des  barricades  de  to 
vallée  de  Mryre,  le  18  juillet,  le  vicomte  de  Lautrec  péné- 
tra, à  la  tête  du  corps  qu*il  commandait,  par  les  retran- 
chements de  Pretlz.  Ayant  ensuite  pris  position  sur  les  hau- 
teurs de  Stroppio,  il  observa  Tarmée  ptémontaise.  Après  la 
prise  de  Demont,  qui  eut  lieu  le  17  août,  il  joignit  l'armée 
devant  Coni.  Pendant  la  bataille  de  la  Madona*del-(Jlmo , 
le  5o  septembre  «  il  commanda  les  troupes  restées  entre 
les  deux  rivières  de  la  Stura  et  de  Gesse,  et  celles  qui  é" 
taient  dans  les  tranchées  devant  Coni.  Il  repoussa  alors 
6000  Barbets  ou  Vaudois  qui  étaient  venus  attaquer  le  poste 
de  Burgos,  où  se  trouvait  le  dépêt  des  munitions  de  guer- 
re. L'intention  des  ennemis ,  en  exécutant  cette  attaque , 
était  de  faire  une  diversion  pendant  la  bataille,  de  s'empa- 
rer du  parc  d'artillerie,  de  prendre  eus^uite  à  revers  daof 
les  tranchées,  et  de  rompre  les  ponts  de  la  Stura ,  qui  éta- 
blissaient la  oommunlcation  de  Tarmée  française  avec  lt$ 


DBS   GiNÉBAUl    FRANÇAIS.  Il65 

tfoapM  postées  entre  les  deux  rivières.  Le  vîcomle  de  l^aii- 
trec  fut  reçulchevalier  des  ordres  du  roi ,  te  a  février  i7'|5, 
et  oonimé,  par  coiumissioa  du  a3,  pour  coinmandf  r  dans 
les  provinces  du  Lyounais  «  Forez,  Baujolais,  et  dans  la 
ville  de  Lyon,  où  il  apaisa  une  émeute  populaire,  et  ré« 
tablit  l'ordre  et  le  oalme.  Employé  .à  Turmée  d*Italie,  par 
lettres  du  i**  airril,  il  eut  le  commandement  d'un  corfM  de 
troupex»  françaises  et  espagnoles,  pour  faire  une  diversion. 
du  côté  des  Alpes,  et  tenU*r,  s*il  était  possible  »  le  siéga 
d*EsileF.  Il  biillit  et  défit  complètement ,  le  1 1  octobre,  à 
Jossau,  dans  la  vallée  de  Pragelar,  ^ooo  Piémonlais,  coui« 
mandés  par  le  comte  de  RofiTy,  marécb.il-de-camp ,  qui  fui 
fait  prisonnier  avec  28  oificiers  et  45o  soldats.  Il  prit  aussi 
aux  ennemis  3  drapeaux,  et  quelques  pièces  de  canon.  Em- 
ployé ,  par  lettres  du  i"  mai  174^»  à  Tarmée  qui  était  soua 
les  ordres  du  prince  de  Conti,  il  commanda  ,  pendant  le 
siège  de  Mons,  un  corps  de  cavalerie  qui  couvrait  les  assié- 
geants. Après  la  priite  de  Mons,  qui  capitula  le  1 1  iuillet, 
il  marcha  sur  Charleroi,  qu*il  investit.  Il  se  porta  ensuite, 
avec  un  t^ros  corps  de  cavalerie,  dont  la  gendarmerie  fai« 
sait  partie,  et  quelques  bataillons ,  à  Herpignai,  pour  pro- 
téger le  siège  de  Charleroi;  s*em para  de  la  redoute  de  Mar- 
eenille ,  et  fit  priitonnières  de  guerre  les  troupes  f|ui  la  dé- 
fendaient :  celte  expédition  accéléra  la  prise  de  Charleroi, 
qui  capitula  le  surlendemain  »  9  août,  il  combattit  à  Rau- 
coux ,  le  1 1  octobre ,  y  commanda  la  cavalerie  de  Talle  gau- 
che de  la  féconde  ligne,  et  soutint  Tinfanterie  dans  Patia* 
que  des  villages  de  Vauroux  et  de  Raucoux.  On  le  chargea, 
iiir  la  fin  de  la  campagne,  de  conduire  â  Mézièresles  trou- 
pes de  Parmée  distribuées  en  quatre  divisions,  et  de  leur 
faire  donner  des  quartiers.  Il  commanda  pendant  l'hiver  à 
Longwy,  et  sur  la  frontière  du  duché  de  Luxembourg,  Il 
alla  commander  à  Namur  au  commencement  de  la  cam- 
pagne de  1747-  Employé  â  Tarmée  de  Flandre,  par  lettres 
du  1**  mai .  il  .sortit  de  Namur  avec  une  partie  des  troupes 
qui  étaient  sous  ses  ordres,  et  joignit  au  camp  de  Linter, 
dans  la  plaine  de  Saiut-Tron,  la  réserve  que  commandait 
la  oomta  de  Cleriuoot.  ▲  la  bataille  de  Lawfeldf  le  a  iuil- 
VI.  34 


s66  DtcmoimÀiu  HisTomiQcm. 

let  9  il  attaqua  le  village  de  ce  nom  avec  i5  bataillons»  et  par 
trois  endroilt  à  la  fois  :  un  coup  de  fea  lui  fracassa  la  mai» 
droite .  Il  obtint  le  gouvernement  de  la  ville  et  de  la  prévôté  da 
Quesnoy»  par  provisions  du  ti  septembre;  se  démit  alors 
de  son  inspection,  et  commanda  pendant  Thiver  à  Ostende, 
par  lettres  du  i"  novembre.  Employé  à  l'armée  de  Flandrr, 
par  lettres  du  i5  avril  174^9  il  servit  au  siège  de  Haë^tricht, 
qui  se  rendit  le  7*  mai.  Après  la  prise  de  cette  place,  il 
commanda  à  Anvers ,  qu*il  remit  aux  Impériaux,  le  1 1  dé- 
cembre, lors(|ue  Tarmée  française  évacua  les  Pays  Bas  au- 
trichiens. Créé  maréchal  de  France ,  par  état  donné  A  Ver- 
sailles, le  24  février  17^7;  il  prêta  serment  en  cette  qua- 
lité, le  i3  mars,  et  fit  enregistrer  son  état  à  la  connéiablie, 
le  SI  du  même  mois.  Il  était  marquis  d*Anibres,  et  Tuo 
de»  barons  de  Languedoc.  Il  mourut,  à  Paris,  le  14 février 
176a,  âgé  de  79  ans.  {Qironologie  militaire j  iom.  UJ^pag. 
4o3,  mcmoirts  du  temps  y  Gazette  de  France,) 

LE  GENDRE  DB  Bbivillb,  lieutcnant^généralj  entra  ta 
service  dans  le  régiment  de  Héron  dragons,  eu  169),  et 
passa  enseigne  aux  g;irdes-françai8es,  le  ^4  février  1697. 
Il  obtint  une  sous-lieutenance,  le  a5  janvier  1698;  devint 
mettre-dé -camp  du  régiment  colonel  général  des  dragons, 
le  i5  février  170a,  et  fut  fait  brigadier,  le  29  janvier  1709. 
On  le  créa  maréchal-de-camp,  le  1*'  février  1719;  et  il  ob- 
tint IVxpectative  d'une  place  de  commandeur  de  l'ordre  de 
Saint- Louis,  le  1*'  août  1721.  Il  fut  promu  au  grade  de 
lieutenant-général,  le  ao  février  1734»  et  employé  en  celte 
qualité  à  Tarmée  d'Italie.  Il  avait  fait  alors  toutes  les  cam- 
pagne» qui  avaient  eu  lieu  depuis  1695  en  Flandre  et  eu  Al- 
lemagne; s'était  trouvé  à  différents  combats,  batailles  et 
sièges,  et  s'était  distingué  en  plusieurs  occasions.  Il  mourut 
le  7  avril  1746,  à  l'âge  de  68  ans  et  6  mois.  {Chronologie 
mililairt^  tom.  f^,  pa£.  i34  9  mémoires  du  temps.) 

DE  LA  GENESTE,  voyez  du  Champ. 

DB  GENOUILLAC  (Jacques -Richard),  grand^maitre 
d'artillerie ,  obtint  cette  charge  A  ia  mort  de  Busserade, 


.  DBS  oiifiEÀiTi  FmAHÇÀii.  ^167 

par  provisions  doooécs  à  blois,  le  16  mai  iSia.  Il  Tezerça 
{««qu'à  sa  mort,  qui  eut  lieu  en  iS^.  {JOhronoiogie  mUi" 
taise,  iom,  ill ,  pag,  180.) 

DE  G€NSAC  f  voyez  Baidouim. 

Di  GENTILE»  voyez  Atogaik. 

DI4  6E!fTILS  (Jean-Baptiste)  «  comte  de  Be^say^  mari^ 
chai-dt-canift  ^  leva  une  compagnie  au  régiment  de  Bois* 
sac«  le  14  février  i645y  et  li  commandai  la  même  année» 
au  siège  de  Roses,  à  la  priM  d*Agramont  et  de  Saiiit-Au* 
naiïi.  à  la  bataille  de  Livières  et  au  siège  de  Balaguier.  U 
servit  au  hiége  de  Lérida,  en  1646;  Â  celui  de  Crémone  » 
en  1G47;  au  siège  et  à  la  bataille  de  Crémone,  en  f(>48; 
et  à  Tarmée  de.Catalogne ,  où  on  se  tint  sur  la  défensive  » 
les  annéfs  suivantes.  Il  fut  créé  mart^chal-de-camp,  le  6 
novembre  tiiSi.  On  ne  trouve  point  qu'il  ait  été  employé 
en  cette  qualité.  {Chronologie  miUtairef  tom.  Fl^  p.  5ita.) 

01  CES  VUES,  voyez  Potibs. 

SI  GHAISNB  (Louis*Augnste-'Victor),  comte  de  Bour^ 
mont^  UeutetiAnt^Mêral ^  naquit  au  château  de  Bpurmontp 
le  9  septembre  1773.  Il  fut  nommé  enseigne  au  régiment 
des  gardes- françaises,  en  1778,  et  passa  sous- lieutenant 
aux  hommes  d*armes  à  pied,  en  1791*  Il  émigva  vers  la 
même  époque,  fui  aide-de-camp  du  prince  de  Condé,  et 
fli  la  campagne  de  1791  «  en  Champagne.  Il  entra  dans  la 
cavalerie  de  Tarmée  de  Condé,  escadron  du  Roi,  en  1793» 
et  lit,  avec  ce  corps^  la  campagne  de  i7q3,  et  partie  de 
celle  de  1794*  Il  passa  ensuite  dans  la  VendtCt  oàle  viconito 
de  Scepeaux  le  i^mnia  major-  général  de  Tarmée  royale 
dans  la  Basue-Bretagne  et  le  Bas-An|ou.  Le  comte  de  Bout* 
mont  devint  alors  membre  d*un  Conseil  supérieur  créé  par 
les  fhouanA  du  Maine.  Au  mois  de  septembre  de  la  même 
année,  le  vicomte  deScepeaux  Tenvoya  en  Angleterre,  et 
le  ihirgei  de  presser,  auprès  du  ministère  anglaii*,  Tenvoi 
des  accours  promis  à  son  armée»  Le  comte  de  Bouriuoui 


â68  DicrioivNArRB  histobiqdi 

• 

remplit  cette  mission  en  habile  négociateur,  et  alla  en 
même  temps  trouver,  à  Edimbourg ,  S.  A.  R.  Mgr.  le  comte 
d*Artoi.s ,  qui  le  dc^cora  de  la  croix  de  Saint-Louis,  et  Tar- 
ma  liii-iaémt*  chevalier.  11  fut  nommé  colo:iel  d^iufanltrrify 
par  S.  A.  R.  Monsieoe,  lieutenant-général  du  royaume,  aa 
mois  de  janvier  1796.  D  ns  la  même  année,  et -après  la 
soumisMion  de  tous  les  chefs  royalistes  au  gouvernement 
républicain,  le  comte  de  Buurmont  obtint  du  génial  en 
chef  Hoche  un  passe-port  pour  se  rendre  en  Angleterre.  Ilfut 
créé  muréchal-de-camp,  par  S.  M.  Louis  XVIII,  en  1707* 
S.  A.  R.  MoffsiEVE  fuyant  nommé,  en  i  invier  i7J9«  com- 
mandant en  chef  dans  les  provinces  du  Maine,  du  Perche, 
du  pays  Chartrain  et  des  pays  adjacents,  il  revint  en  Breta- 
gne, débarqua  d*abord  sur  les  cèles  du  N<>rd,  et  passa  de 
là  dans  le  Maine,  où  il  se  mit  à  la  tête  des  royalistes.  Il 
remporta,  à  Louverné,  un  succès  important  sur  les  répu- 
blicains, Irè»- supérieurs  en  nombre  :  ce  succès  lui  fit  trou- 
ver de  nouveaux  partisans.  A  la  tète  de  aooo  hommes  mal 
armés  et  sans  artillerie,  il  marcha  sur  le  Mans,  entra  dans 
cette  ville ,  après  avoir  repoussé  toutes  les  troupes  qui  lui 
étaient  opposées,  et  sVmpara  de  rartillcrie  et  des  muni* 
tions  que  les  républicains  furent  obligés  d*y  abandonner. 
Pour  éviter  une  surprise,  il  se  retira  dans  le  faubourg  do 
8aint-Jean,  au-delà  de  la  Sarthe.  Vers  le  même  temps,  800 
Bretons  étant  venus  le  joindre ,  il  envoya  attaquer  la  ville 
de  Morlaix,  qui  fut  prise.  Avec  1000  hommes,  il  marcha 
sur  le  bourg  de  Balay ,  dont  les  habitants  s*étaient  retran- 
chés dans  leurs  maisons,  échoua  dans  son  attaque,  per- 
dit beaucoup  de  monde ,  et  surtout  plusieurs  officiers  dis- 
tingués. La  non  réussite  de  cette  expédition  ayant  fait  beau- 
coup de  tort  aux  royalistes,  et  ranimé  le  courage  des  ré- 
publicains que  la  perte  du  Mans  avait  consternés,  le  comte  de 
Bourmont  se  retira  au  château  de  Bonère,  où  il  établit  son 
quartier-général.  Il  marchait  de  nouveau  en  avant,  et  s'é- 
tait déjà  rendu  mattre  du  bourg  Saint- Denis,  lor^quUI  eut 
connaissance  de  la  capitulation  conclue  entre  le  chef  roya- 
liste la  Prévalayeet  les  généraux  républicains.  Apprenant  en 
même  temps  la  défection  du  comte  de  C hdt  illoo,  battu  à  Ba  lay 


pjir  le  glanerai  Chabot ,  et  ne  Iront ant  aban*lotfné  par  pres- 
que toii§  le»  autres  ebefii  vendéens,  il  se  soumit  au  gouver* 
nemenl  consulaire ,  et  et  rendit  il  Paris.  Devenu  suspect 
à  Eoonaparté,  après- révénenieni  du  3  nivôse  an  8  (24  dè- 
Gfmbre  1799)  (i)«  il  fut  arrêté,  en  janvier  1800,  enfermé 
au  Temple,  ^t  mis  au  secrrt.  £n  i8o3,  il  fut  tranféré  dans 
la  citadelle  de  Difon,  et  de  là  à  Besançon,  d*où  il  parvint 
à  liVvJder ,  en  juillet  i8o5.  Il  reçut ,  la  même  année ,  la 
p4  rmissfon  de  se  retirer  en  Portugal,  et  le  séquestre  qui 
avait  été  mis  sur  ses  biens  fut  levé.  Il  se  trouvait  à  Lis- 
bonne, avec  sa  famille,  lorsque  le  général  français  Junot 
s*eiiipara  de  cette  ville ,  eu  iSoS.  Ce  général  le  fit  coni-» 
prendre  dans  la  capitulation ,  qu*îl  signa  avec  le  général  en 
chef  de  Tarmée  anglaise,  au  mois  d*août  de  la  même  an- 
née ;  et  le  comte  de  Bourmont  rentra  en  France ,  avec 
Tarmée  de  Portugal,  au  mois  d'octobre  suivant.  A  son  ar- 
rivée, il  fut  mis  en  prison  à  Nantes,  puis  en  surveillance 
dans  une  commune  du  département  de  Maine-el  Loire. 
11  fut  nommé,  par  Napoléon  Buonaparte»  adjUilant-com- 
mandant,  en  1810,  et  alla  joindre  Tarmée  française  à  Na- 
pies.  Il  passa,  par  ordre,  à  Té tat- major  du  corps  d*arméa 
du  prince  Eugène ^  vioe-roi  d*Italie,  en  i8ia,  et  fit  la  cam- 
pagne de  iLussic  avec  ce  corps,  qui  avait  alors  le  n*  4  ^^ 
corps  composant  la  grande-armée.  En  i8i5.  Il  fut  em- 
ployé dans  le  1 1*  corpSf  et  se  trouva  aui  batailles  de  Dres« 
de.  Nommé  général  de  brigade,  en  oclobre  de  la  même 
année,  il  eul,  en  janvier  i8i4«  le  commandement  d'une 
iN'igade  du  corps  de  réserve.  Vers  la  fin  du  même  mois,  il 
fut  détaché,  à  Troyes,  avec  celte  brigade.  Il  fut  chargé f 
le  1 1  février,  de  la  défense  de  Nogent,  afin  de  retarder  la 
marche  des  alliés.  Ayant  fait  créneler  les  maisons  de  la  ville 
et  barricader  les  portes,  il  se  défendit  dans  ce  po»le  pen-t 
dant  deux  jours,  et  y  fut  blessé  au  genou.  Il  obtint  le  grade 


(1)  L'eiplotioD  d'anc  mscbîne  iaferoale  dsot  la  me  Ssiat'If iraite ,  à 
Parti ,  au  neoicnt  où  k  premier  coomiI  j  panait  pour  ae  rtndfo  à 
rOpcra. 


^70  OKmomÀim»  historiquic  • 

de  général  de  division,  le  i3  du  même  mots  de ftvrîCTV 
Après  la  refitauration  du  trône  des  Bourbons^  Sa  Staiesté- 
Louifi  XyiII  le  nomma  y  le  %o  mai  i8i4«  commandant  de 
la  1 8*  division  militaire,  et  lui  accorda  la  croix  de  corn- 
ipandenr  de  Tordre  royal  de  la  Légion-d'Homieur,  le  s5^ 
août  suivant.  Il  se  trouvait  à  Besauçon ,  cfaef-lieu  de  ton 
commandement  delà  18*  division  militaire,  lorsque  Buo-i 
naparle  fit  son  invasion  sur  le  territoire  français,  eA  mars 
181 5;  et  il  fut  chargé  du  commandement  d'une  division 
du  corps  d'armée  que  le  maréchal  Ney  devait  faire  mar- 
cher fur  Lyon ,  pour  s'opposer  à  la  marche  de  Buooaparie. 
Après  la  défection  du  maréchal ,  le  comte  de  Boiirmont  se 
rendît  à  Paris,  et  sut  encore  inspirer  à  Buonaparte  asses 
de  ronfl  ince  pour  en  obtenir  le  commandement  d'une  des- 
di>i*>ions  du  4*  corps  d'armée,  aux  ordres  du  maréchal  Ncy. 
Le  14  juin,  Tarmée  de  Napoléon  allait  commencer  son 
mouvement  contre  les  Prusso-Saxons,  lorsque  le  comte 
de  Bourmont  passa  dans  les  rangs  opposés  (1),  et  se  rendit 
èGadd,  auprès  du  roi,  qui  le  chargea  du  commandement 
de  la  frontière  du  Nord.  Après  la  balaîlle  de  Waterloo, 
perdue  par  Buonaparte ,  le  comte  de  Bourmont  marcha  ^ 
avec  une  partie  de  la  population  de  la  frontière  du  Nord  , 
et  avec  le  dessein  de  s'emparer  de  la  ville  de  Lille  :  le  gé- 
néral Lapoype,  qui  commandait  dans  celte  place,  seM>u^. 
mit  à  Tautorilé  du  roi  ;  et  le  comte  de  Bourmoiil  fut  bientôt 
maître  de  plusieurs  autres  villes  importantes  de  la  Flandre. 
Il  fut  ijomnié  gouverneur  de  la  16*  difision  militaire,  le  3 
juillet  de  la  même  année.  11  obtint,  au  mois  d*ociobre 
suivant,  le  commandement  de  la  a*  division  d'infanterie 
de  la  garde  royale.  Il  fut  fait  commandeur  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  le  24  août  1817.  fin  18a  1.  S.  M. 
l'envoya  présider  le  collège  électoral  du  4*  arrondissement 


(1)  À  U  Doufelle  de  celte  dërection,  Buonaparte  reprocha  au  maré- 
chal IVfy  d'avoir  recommandé  le  comte  de  Bourmont,  qu'il  n'avait  pla- 
cé qu'à  ta  conftidëratioo,. et  ajouta  :  «  AUei  !  monsieur  le  maréchal,  ceux 
•  qui  lont  bleu»  retient  bleus,  et  ceux  qui  sont  blancs  restent  blancs.  » 


Dis  GiNlBRA0X   rRANGAIS.  271 

4fi  dép^rtemeiil  de  la  Loireliiférieurc.  tl  commande  enooro 
aujourd'hui  la  a*  divUîon  d'infanlerie  de  la  garde  royale. 
[Eials  niiliiairesj  Moniteur,  anncUts  du  temps.) 

GIGAULT,  voy.  di  BBAUMOHt. 

GIGAULT  (Beroardîn),  marquis  de  Belle/bndsj  maréchal 
dt  PrancCf  fut  fail  capitaine  au  régiment  de  Piémont,  le 
5  avri^]645.  Il  .servit  en  Flandre  la  mémç  année,  et  n'y 
trouva  à  la  prise  des  forts  de  Vandreval,  de  Guesia,  et  de 
Dringheo,  et  à  celle  des  villes  de  Gassel,  de  Mardick,  de 
Liiik,  de  Bourbourg,  de  Menin ,  de  Béthune,  de  Lillers,': 
et  de  Saint-Venant.  11  concourut,  eh  1646,  à  la  prifie  de. 
Conrtray  ;  à  celle  de  Bergues-Saint  Vinox;  â  la  repriïie  de 
Mardick,  et  à  la  réduction  de  Furnes  et  de  Dunkerque.  Il 
servit  à  la  prise  de  Dixmude,  de  la  Bassée,  de  Lens,  en 
1647;  et  dTpres,  en  1648.  Il  combattit  à  la  bataille  de 
Lens,  et  eut  paît  à  la  conquête  de  Furnes.  Employé  en' 
Normandie,  en  1649,  il  empêcha  que  cette  province  n*en- 
voyât  du  secours  aux  rebelles  de  Paris,  et  se  défendit  dans 
le  château  de  Yalognes  jusqu'à  la  publication  de  la  paix. 
Devenu  mestre-de- camp  du  régiment  de.Ghamp:igne,  sur 
la  démission  du  comte  de  Broglie,  par  commission  du  29 
juin ,  il  alla  joithdre  ce  régiment  alarmée  de  Gatalogoe,  odt 
il  servit  en  iÔ5o  :  on  s*y  tint  sur  la  défensive.  Créé  maré- 
chal-dc-can^p,  par  brevet  du  10  mai  de  la  même  année,  il 
servit  dans  l'armée  de  Guienne  sous  le  comte  de  Harcourt  ; 
défendit  la  ville  de  Cognac ,  et  enleva  plusieurs  places  aux 
rebelles.  Employé ,  en  i653,  à  Tarmée  de  Catalogne ,  il  sui- 
vit le  maréchal  de  Hocquincourt  au  siège  de  Gironne,  et 
au  combat  de  Bordilly.  Il  aborda»  en  1654»  à  Castellamardf 
dans  le  royaume  de  Nr.ples;  se  jeta  du  vaisseau  qui  le  por* 
tait ,  à  la  nier;  aborda  le  premier,  et  chargea  la  cavalerie 
ennemie.  Il  marcha  ensuite  aux  attaques,  où  il  fut  blessé* 
Le  vice  roj  de  Naples,  ayant  été  averti  de  cette  descente,  mil 
sous  les  armes  ce  qu*il  put  ramasser  de  troupes ,  et  défit  les 
Français ,  qui  furent  obligés  de  se  rembarquer.  Le  marquis 
de  Bi'llefonds  se  démit  à  cette  époque  du  régiment  de  Cham- 
pa<jue.  Créé  lieutenant- général  d^  armées  du  roi»  parpou- 


••> 


a^a  niCTIONNAZIiC   HISTOHIQUE  . 

voir  du  16  juin  i655;  il  se  trouva  à  la  prise  du  cap  de  QuîèrSy  en 
•  Catalogne,  et  à  celle  de  Gafftillon ,  de  Gadagoes ,  et  à  la  le- 
vée  du  siège  de  Soltbne  par  les  Espagnols.  Il  obtint«  la  mê- 
me année  9  le  gouvernemeol  de  GaslUlon  :  on  rea ta  «ur  la 
dc^fensivc  dans  la  Catalogne»  en  1 656  et  1657.  Il  leva  uo 
régiment  de  cavalerie  9  par  commission  du  5  mai  i658.  Il 
commanda  5  bataillonn  anglais  à  la  bataille  des  Dunes,  le 
14  loin  t  et  y  fut  légèrement  blessé.  Il  se  trouva  à  la  prise 
deDunkerque,  de  Bergnes-Saint-Vinoz,  de  Funti,  et  de 
Dixmude.  Le  marquis  de  Bellcfonds  investit  Gravellnes,  sur 
la  fin  de  juillet  ;  attaqua  le  fort  Philippe ,  et  celui  de  Vt- 
cluse,  et  les  emporta  Pépée  à  la  main.  Il  fut  blessé  dans  la 
trancbée  devant  Gravelines ,  qui  se  rendit  le  3o  août.  On  li* 

{^  cenlia  son  régiment  de  cavalerie  après  la  campagne.  Com- 

mandant en  Flandre  un  corps  de  troupes,  en  16^9 «  il  dé- 

f  fit ,  le  11  janvier,  un  parti  ennemi  qui  voulait  se  jeter  dans 

Tournay  :  la  paix  se  fit,  le  7  novembre,  parle  traité  des  Py- 
rénées. Nommé  gouverneur  du  Gatelet,  le  9  mars  1661,  il 
se  démit  de  ce  gouvernement  au  mois  de  mai  166a.  Appelé 
en  Italie  comme  lieutenant-général^  sous  le  maréchal  da 
Plessis  et  sous  le  marquis  de  Créqui,  par  lettres  du  aSsep- 
lembre  i663 ,  Il  hiverna  dans  les  états  du  duc  de  Parme  et 
de  Modène,  pour  leur  aider  à  recouvrer  <)uelques  places 
que  le  pape  refusait  de  leur  restituer.  De  retour  e*)  FrancCi 
au  mois  d*avril  16G4,  on  renvoya  ,  au  mois  d^octobre  i665, 
complimenter  Charles  II,  roi  d'Espagne,  sur  la  mort  de 
Philippe  IV,  son  père.  Envoyé  en  Hollande,  en  1666,  pour 
y  concerter  avec  les  états -généraux,  la  jonction  de  leur 
flotte  avec  ctlle  des  Français,  il  joignit  Tarmée  navale  com- 
mandée par  le  duc  de  Beauf'ort ,  et  contribua  par  ses  avis  à 
la  sauver.  Il  obtint  alors  la  charge  dr  premier  maître  d'hô- 
tel du  roi.  Employé  à  Tarmée  de  Flandre  ,  i^ous  le  roi  et  le 
maréchal  de  Turenne,  par  lettres  du  6  mai  1667,  il  com« 
manda  un  quartier  au  hiége  de  Tournay,  que  le^oi  prit  le 
a5  juin  :  la  citadelle  se  rendit  le  lendemain.  Douay  et  le 
fort  de  Scarpe  ouvrirent  leurs  portes ,  le  6  juillet.  Après  \d 
reddition  de  Lille,  qui  avait  eu  lieu  le  217  août,  le  roi,  ayant 
appris  que  le  comte  de  Marchlo  et  le  prince  de  Ligne  s*a- 


,    DBS   GKNÉKAUX  FBÀBrçiIS.  SIÇS 

vançaieflt  pour  lecourir  celte  plaœ ,  doot  ils  ignoraient  la 
capitulation^  le  marifub  de  Belleibads  et  le  marquis  de 
Cn^uy  furent  détachèi  k  la  tète  d*un  groe  corps  de  cava* 
lerie  pour  marcher  à  la  rencontre  des  ennemis.  Le  comte 
do  llntcliin  cherchait  4  éviter  le  combaf;  raab  le  manfuii 
de  Créquy  tomha  sut  ion  arrière^arde,  et  la  défit.  f>e  son 
c6té  le  marquis  de  Bellefonds ,  soutenu  par  les  troupes  que 
le  roi  Qommandail  en  personne,  battit  »  Je  5i  août ,  le  corps 
qui  marchait  an  secours  de  c<>tte  arrière-gardo  :  les  enne* 
mis  perdirent  dans  cette  aflaire  i5oo  prlsoiiuiers,  i8élen« 
dards»  et  5  paires  de  timbales.  Le  marquis  de  B<41efonds  ser- 
vit, en  sa  qualité  de  lieutenant-général,  dans  Tarmée  des 
Pays-Bas,  sous  le  vicomte  do  Turenne,  par  lettres  du  3o 
mars  1668  :  la  paix  se  fit  à  Aii-la-Chapèlle ,  le  9  mai.  Pro^ 
mu  au  grade  de  maréchal  de  France,  par  état  donné  à  Saint* 
Germain-en-Laye,  le  8  juillet ,  il  prêta  serment ,  le  9,  et  fit 
enregistrer  son  état  à  la  connétablîe,  le  6  avril  1669.  Il  com- 
manda un  corps  de  troupes  qui  s*assembla  vers  Sainte-Me- 
nehoold,  par  pouvoir  du  aS  janvier  1669.  On  Tenvoya  com- 
me ambassadeur  extraordinaire  en  Anglcrterre ,  au  moi»  de 
fuillet  i6;o.  Il  commanda  conjointrment  avec  le  maréchal 
d'Humières ,  le  corps  qui  s*assenihla  près  de  Sedan  sous  les 
ordres  du  prince  de  Condé,  par  pouvoir  du  18  avril  167a. 
11  reçut  un  autre  pouvoir,  du  96  juin  1673,  pour  comman- 
der les  troupes  àToumay,  et  partout  où  serait  la  reine.  Il 
fut  nommé  pour  commander  en  chef,  en  Flandre  et  en 
Hollande,  pendant  Thiver  de  1675  à  1674 «  par  pouvoir  du 
4  novembre  1673.  En  la  même  année,  1674*  il  ramena  de 
Hollande  en  France  les  troupes  du  roi  ;  et  chemin  faisant , 
il  força  la  ville  d*Erkélens,  dans  la  Gueldre ,  le  10  mai;  le 
fort  d  Argenleau ,  sur  la  Meuse,  le  16;  et  Novagne ,  sur  la 
même  rivière,  le  aa.  11  se  démit,  au  mois  de  (uillet  1676 , 
de  la  charge  de  premier  mattre«d*h6tel  du  roi.  11  fut  nom-^ 
mé  premier  écuyer  de  madame  la  dauphine ,  au  mois  de 
{anvier  1680.  Il  commanda  en  chef  Tarmée  du  Roussillon, 
par  pouvoir  du  a  mars  1684;  passa  la  rivière  du  Ter,  en 
présence  de  Tannée  d'Espagne,  commandée  par  le  duo  de 
fionrnonville;  le  battit,  le  la  mai,  àPont-Mayor,  en  Ga« 


274  DIGTIORNAIRE  HISTORIQITE  , 

talogne,  lai  tua. 800  hommes,  lui  fit  400  pritonDiets,  et 
lui  prit  une  partie  de  set  équipages.  Les  Frauçais  eurent 
3oo  hommes  tués,  noyés,  ou  bleM^és9  dans  ce  otimbat, 
qui  se  donna  en  partie  sur  le  Pont-Mayor,  et  en  partie  au 
passage  du  Ter.  Après  celte  action,  le  maréchal  entreprit 
le  siège  de  Gironne,  et  emporta  la  place  d'assaut.  Nais  ses 
troupes  s*étant  répandues  tumultuairement  jusqu'au  mi- 
lieu de  la  place,  sans  précaution  et  sans  ordre,  les  babitauts 
les  contraignirent  d*en,sortir,  et  le  maréchal  leva  le  siège, 
le  a6  mai ,  sixième  four  de  l'attaque.  Ou  le  créa  cheralier 
des  ordres  du  roi ,  le  3 1  décembre  1688  (i),  I|  oommauda 
Tarmée  de  Normandie ,  pour  la  défense  des  côtes ,  par  pou- 
voir du  3o  avril  1699.  Il  mourut  à  Page  de  6f  ans,  dans  le 
château  de  Yîncennes,  dont  il  était  gouverneur,  le  5  dé- 
cembre lOg);  laissant  après  lui  une  grande  répnlalion  de 
courage  et  de  vertu  (a).  {Chronologie  mUUaire,  tom.  II, 
pag,  63o.) 

GIGAUX  (  André),  maréchal-de^amp ,  naquit  à  Saint- 
Lignières,  arrondissement  de  Nlorl,  le  aa  février  i;53.  Il 
entra  au  service  «  le  i5  mars  1768,  comme  soldat  «u  49* 
régiment  d'infanterie  de  ligne ,  où  il  fut  fait  caporal ,  le  so 
février  1770;  sergent,  le  27  août  suivant  ;  sergent-major,  le 
11  novembre  1774»  adjudant,  à  la  formation  du  11  juin 
1776,  et  porte-drapeau,  le  1  a  février  1 780.  Pendant  le  temps 
qui  s'écoula  depuis  sou  entrée  au  service,  jusqu'à  cette 


(1)  Lliiitorieo  dct  Grmmdt-Offioiert  de  ùt  Ctmnmnë  s'est  trompe,'  en 
disent  ifue  le  maréchal  de  Bellelonds  fui  fait  commandeur  de  Tordre  de 
Saint  Liouis ,  au  mois  de  mam  i6«)«'.  Il  ne  l'a  point  «te  :  il  n'était  qift 
cbefalier  des  Ordre»  du  roi,  lorsqu'il  mourut. 

(1)  La  faTeur  dont  il  avait  joui  fut  altérée  par  di*us  disf^rlces  qu'il  sup* 
porta  avec  beauctHipde  résignation  <  la  première,  lorsque,  commandant 
en  second  khis  M.  de  Gréquy,  il  voulut ,  contre  les  ordres  de  son  géné- 
ral ,  proGter  d'une  mauvaise  position  des  ennemis  pour  Ifs  attaquer,  c« 
qui  engagea  une  bataiLe,  où,  lieureuiiemi-nt,  les  Français  furent  vain- 
queurs :  la  seconde,  lorsqu'il  s'opiniâtra  i  défendre  deux  places  qu'on 
loi  avait  ordonné  d'évacuer,  et  qu'il  réus»it  à  conserver  :  celte  dernière 
disgrftcc  fut  plus  longue  que  la  première. 


^    BBS   GinRAUX  FRANÇAtS.  ^^5 

dernière  ép<M|ii6,  il  fût  employé  aux  écoles  d'instntolioo 
df*  son  régimenl ,  d*«lKird  à  nnstniciion  pralii|iia  dc-t  toi- 
dal«,  piii!«  à  relie  lliéorique  doA  oflficiers»  et  s*en  acquitta 
avec  beaucoup  de  aèleeld*iMtelHgeiice(i)w  II  nervit  aussi , 
en  1770,  1771  et  1779*  contre  les  rel>eltes  de  Hte  de  Corse.. 
Il  fut  nommé sous-lieu(enaiit  de  granadiersi  le  1  »{uin  1784; 
dirvini  lieutenant , do  grenadiers»  le  S  décembre  1786,  cl 
passa  adjudant- mafor»  à  la  formation  du  1**  mars  i^gi.  11 
fut  fait  eapiflainedef(rf  nadiers ,  Je  i5  septembre  de  la  mémo 
année,  cl  fui  uonimé  Uautenant«colonel  du  &'  régim^ol 
d*lufauterî«*»  le  1  a  mars  1793.  il  fut  empIoyé«vec  son  ré- 
giment j  à  Tarmée  du  Nord«  et  servil  dans  la  première  ex- 
pédiiiflfki  da  général  en  aht^  Diroo ,  sur  Mous,  ^yant  reçu 
de  ce  ^néral»  le  commandrment  de  i4  compagnies  de 
grena«liera,  et  d'une  compagnie  de  cavalerie ,  il  s*empara 
d*uu  village  situé  en  avantde  Taîle  droite  de  Tarmée.  Atta- 
qué dans  ce  poste,  par  4  escadrons  de  hulans,  et  par  3oo 
ebasseurs  du  Tyrol ,  il  força  les  ennemis  de  se  retirer,  aveo 
une  perle  aiisez  coitsidérable  en  hoinmeset  cbev.uix,  tués 
ou  blessés.  Le  Irndemain  de  cette  alTiire ,  il  défendit  le 
même  village,  pendant  près  de  deux  heures,  pour  donner 
le  temps  k  Tarmee  dofaijqi  un  mouvement  réirognde ,  et 
fit  ensuite  Tarrière-garde  de  cette  luéine  armée,  jusqu^à 
une  lieue  de  Qtiiévraîn.»  s^oppusaiit ,  par  une  fusillade  con- 
tinuelle, aux  approches  des  troupes  It^gères  ennemies.  Le 
cheval  c|u*ii  montait  pendaut  cette  action ,  fut  blessé  de 
deux  coups  de  carabine.  Le  jour  même  de  cette  retraite  » 
1rs  trotifies  qui  gardaient  Quiévrain  ayant  abandonné  ce 
village 9  Tenueini  s*cn  était  emparé.  Le  i**  bataillon  du  4^* 


(1)  Eo  17H7«  lort  du  rattrinèilenient  d'un  coofrit  dr  guerre  i  Douaj» 
il  préwola  au  niinitlrv,  de  Pui»êgiir,  pjr  IVnlrcini«e  de  M.  d'Eftcrbaiy, 
dc»ol)MrTaliuD«rriliqui'»tur  Ifi  manœuvretde  rinfAnlerie,  et  5  joignit 
OD  projet  de  nouvelle  «aalraméiation.  fl^i  reiamen  de  ce  projet ,  on 
TapiM-la  à  Pario,  pour  y  être  employé  aui  trafaus  du  eonftril  de  a  fÇutT- 
re.  Un  iné:>oîri.',  qu'il  adrensa  as  tomilé  militaire,  contribua  à  faire  a- 
bffo^rtr,  le  as  té^ncr  1793,  l'ancien  mode  d'avanceoicnt  aui  grades  mi- 
liUirec 


2'j6,  DICTIONNAIRE   UISTO&IQUX 

régimrDt  d^infanterie  de  ligne,  reçut  alom  Tordfe  de  we^ 
prendre  ce  potte  importaol.  Le  eapitaine  Gigaux  eonoerta 
avec  le  colonel  Casa-Bianca  raltaquedeQaiévraHi,quifal 
pris  après  un  oooibat  de  Irois  heures  el  des  plus  opioîAires. 
Il  se  distingua  k  celle  aflaire ,  de  manière  à  6lre  eilé  en  ler- 
mes  irès-lîoQorableSy  dans  le  rapport  du  général  en  cbef 
Biron.  Le  i**  bataillon  du  49*  ayant  été  envoyé  à  Maubeuge, 
le  capitaine  Gigauz  marcha  à  plusieurs  reprises  ^  avec  les 
%  compagnies  de  grenadiers  qui  en  faisaîeni  partie ,  et 
obasaa  deux  fois  du  territoire  français»  les  troupes  légèrea 
ennemies  qui  y  étaient  venues  iocemlier  les  babit'iUons  et 
lever  des  contributions,  il  se  trouva  à  la  prise  de  Courtray, 
ël«  quelques  jours  après ,  à  la  défense  du  village  de  Querne. 
Il  combattit  à  ralliiredu  ao  septembre  179a  »  el  y  mérita 
les  éloges  de  ses  chels.  Il  eut  le  commandement  du  !t*  ba- 
taillon des  grenadiers ,  formant  Pavant-garde  de  Tarmée  de 
la  Moselle ,  el  se  trouva  »  à  la  tête  de  ce  bataillon ,  aux  dif- 
férentes attaques  des  retranchements  des  Autrichiens*  près 
de  Trêves.  A  la  dernière  de  ces  attaques 9  le  iS  décembre 
>793  y  il  fut  blessé  d*un  coup  de  canon,  au  genou  droit, 
et  reçut  deux  fortes  contusions ,  Tune  au  défaut  de  Tépaule 
gauche,  et  Tautre  au  côté  droit»Nommé  colonel  du  S*  ré« 
■  giment  (ci-devant  Navarre  ),  le  la  mars  1795»  il  attaqua 
et  prit  Embeck.  Après  la  bataille  de  Houdscootle».  il  fut 
chargé  de  prendre  la  ville  de  Fumes,  dont  il  sempara  avec 
les  troupes  qu'on  avait  placées,  à  cet  effet,  sous  ses  ordres. 
Nommé  général  de  brigade,  le  3o  septembre  1795,  il  fut 
employé  en  cette  qualité,  à  Tarmée  d:i  Nord,  et  prît  le 
commandement  de  18  bataillons  qui  se  trouvaient  â  Hoods* 
cootte,  et  dans  lesenvirous.  Avec  cette  troupe,  il  défendit 
le  poste  de  Hondscootle ,  et  empêcha  les  ennemis  de  le  re-* 
prendre.  Il  fut  chargé  du  commaiulemeiit  provisoire  d*une 
division,  près  de  Maul>euge,  par  ordre  du  96  février  i7()4^ 
Nommé  commandant  delà  ville  de  Bergues,  il  s'acquitta 
de  cette  fonction,  alors^ifficile,  de  manière  à  mériter 
Testime  des  habitants  et  des.  milita  ires.  Le  général  Gi« 
gaux,  dont  la  santé  était  fortement  altérée,  par  suite  des 
blessures  qu*il  avait  reçues»  et  des  fatigues  de  la  guerre» 


àâmààim  el  obtku  sa  retraite, >le.  aS^ùl  1796»  après  Si 
aos  4  mois  at  S{oiiit  de  terrice,  j  compris  4  campagnes.  Il 
fixa  alors  sa  rési^oee  k  Hoodscootte;  fol  nommé  maire  de 
celle  commune 9  le 4  io^i^  i8o3, et  donna ,  le  i5  septembre 
18149  sa  démission  de  cette  chaire,  <|u*il  ne  pouvait  pitfi 
remplir  à  cause  de  ses  inBrmilés.  Il  mouml  k  Hondscootte, 
le  aè  février  181 7»  bonor^  de  restime  el  dea  regrets  de  tous 
Ice  geoi  de  bieiK  {JSiau  mUiuures.) 

DB  GISCARO  9  iMyez  m  LÂlBÂini. 

ni  GISOES,  voyez  nt  Biub-Isli. 

■ 

Di  GIV&T,  voyez  d^Avclvh  ri  du  Bois*OuTiia. 
BB  GO  AS  9  v€iyez  db  IUbab. 

GODART  (Roch,  baron) f  marcchaU^e^amp ,  naquit  i 
Arras,  le  19  mars  1761.  Il  entra  au  service,  le  i*"  mars 
1778,  comme  soHat,  an  régiment  d'infanterie  d*Orléans, 
oh  il  fut  fait  caporal,  en  avril  178a.  U  pri^  son  congé ,  le 
6  octobre  1786,  et  rentra  dans  ses  foyers,  il  fut  nommé 
capitaine  au  6'  bataillon  du  département  du  Fas-de- Calais, 
en  septembre  179a,  et  devint.chef  de  ce  bataillon,  au  mois 
d*octobre  suivant.  Il  fit  la  campagne  de  cette  année,  en  Belgi- 
que ,  S09S  les  ordres  du  général  Duomurier.  Il  servit  pendant 
la  campagne  de  1793,  entre  Furnes  erDunkerque»  soutint 
le  siège  de  celte  dernière  place ,  et  y  eut  un  cbeval  tué  sous 
lui.  11  obtint  une  carabijie  d'honneur ,  pour  récompense 
do  sa  conduite  devant  Tennemi.  Après  le  déblocus  de  Dun- 
iLcrque^  il  marcha,  sous  les  ordres  du  général  iourdan ,  à 
celui  de  Alaubeuge,  où  il  commanda  3  bataillons  réunis. 
U  se  trouva,  en  17949  au  siège  de  Maestricht;  et,  torique 
cette  place  fut  prise,  il  fut  envoyé  sur  les  bords  du  Rhin  , 
avec  MMi  bataillon.  U  servit  au  blocus  de  Mayrnce ,  eu  1 79S. 
Lors  de  la  formation  des  dtrmi* brigades,  il  fut  nommé, 
le  so  avril  17969  chef  de  celle  qui  fut  compoiée  de  son 
bataillon,  du  8'  bataillon  du  Pas-de-Calais,  et  du  10* ba- 
laillon  de  Paris.  On  Tenvoya,  quelque  temps  après,  garder 


^7^  DICnONVAIEE  HI8TO1IQ0E 

Ich  bordu  du  Rhin ,  entre  Slraftbtiurg  et  Neuf  Brisacfc..  En 
t^g/^9  ou  îiic«»rpora  quflc|urii  bataillons  dit  us  m  deniî>-b  ri- 
gade,  qui  reçut  alun»  le  u^  7g.  Ayaut  l^uift  te  Uiiii«  aveo 
rarniér  du  général  Mureau,  il  fil  la  campagne  vu  S«>uabe 
et  danii  It*  Tyrol.  Sa  denii-brigatle  eut  oiuHlanirtieut  à  com- 
battre, de  concert  avec  la  38*,  uue  dKisiou  aulrioliie«iiio» 
ibrie  de  10  à  ia,ooo  hommes,  pi  perdit,  pendant  celle 
campagne,  64  officiers  et  ttuo  sons -officiers  ou  nqldiils, 
tués,  blessés  ou  faits  prisonniers  de  guerre.l  Impala  le  Rbio 
à  Hiiningue,  vers  la  fin  de  septembre  i79t>«  et  alla  servir 
au  siège  de  Rehl.  Aprè-n  la  pleine  de  ce  lurt,  la  711*  demi- 
brigade  fut  envoyée  en  Iiaîie,  où  elle  prit  partJiiiX  opéra* 
lions  militaires  jusqu^à  iVpoq.ie  de  la  signature  .du  traité 
de  Campi»-Formio.  Dans  ce  dernier  temp4,  le  chef  de  bri- 
gade Godart  fut  envoyé,  avec  na  Ifoupr ,  à  Corfou.  11  eut, 
vers  le  milieu  de  Tannée  1797,  le  commandement  de  la 
place  et  de  l'Ile  de  Corfou ,  et  le  conserva  pendant  les  an- 
nées i;98  et  1 7(f9  Dans  le  courant  de  celte  dernière  année, 
lex  Iles  di'  Cé|>h  ifonie,  de  /.antly \  et  pondeurs  autres  dé- 
pendantes de  Ci'-fou,  fureiit  successivement  pris^'s  par  les 
Russes  et  par  le.^  Turcs.  Après  avoir  soutenu  uu  siège  de  4 
mois.  Va  place  de  Corfou  fut  elle-même  obligée  de  capitu- 
ler, et  la  garnison  rentra  en  France.  La  79*  demi-brigade 
avait  perdu ,  pendant  la  durée  de  son  séjiMir  dans  Ws  Iles 
du  Levant,  800  hommes  tués,  blessén  ou  faits  prisonniers. 
Elle  n  çut,  en  arrivant  à  Lyon,  Tonlre  de  venir  tenir  gar- 
nison à  Paris    Le  chef  de  brigade  Godart  fit,  à  la  létc  de 
son  corps,  les  CHuipagiies  de  i^vj/t^  et  1800,  à  rannéc  de 
rOtiesl,  hous  les  ordres  de.H  généraux  Brune  et  Bcrnadolie: 
sa  demi-brigiile  fournit,  versée  temps,  un  détachement 
de  1400  hommes  pour  les  expéditions  de  Saint-Domingue 
et  de  la  Guadeloupe.  En  i8o5,  elle  fit  partie  du  camp  »ou9 
Bayonne,  coinniandé  par  le  général  Augereau.  Les  77*  el 
79*  (Icnii-brgides  de  ligne  ayint  été  amalgamées,  formè- 
rent le  79*  régiment  d^ini'anlerie,  dont  le  chef  de  brigade 
Godart  fui  f  .it  cciloiiel ,  le  u3  novembre  i8o5.  Ce  régiment* 
fut  aTorN  envoyé  au  camp  de  Saintes,  sous  les  ordres  du^ 
général  Lagrange.  Vers  la  (in  de  1804,  le  colouel  Godart 


.  Diâ  oiiiiiAnx  fiançais.  ûjg 

reçnl  l'ordre  deqiilil«rlr  camp  de  Suinlev,  avec  S  batail- 
kin^  de  non  r^giin«ut  (  le  4'  h«ilaill(in  avait  été  détaché  en 
£ii|}a«nr),  et  de  ne  readre  à  l'arinée  d*lfalie,  sous  les  ordres 
du  m.irérha^  Maiiféna.  Il  ms  trouva  à  la  b.itiiîlle  deCaldiero» 
en  i8o5',  et  9*y  dMinfiia,  en  prenant  à  propos  en  flaiio 
une  eolonAf  hcingroise,  forte  de- 5  à  6000  hommes,  qui 
poursuivait  le8dîvf(ion«»Dtihesi|ie  et  Gardaiine.  Il  mit  cette 
colonne  en  déroute,  lui  Al  environ  laoo  prisonniers ,  et 
rétablit  ainsi  le  combat  à  Tavantage  des  Franc  lis.  Après 
celte  campagne,  et  la  paix  qui  fut  la  suite  de  la  bjlaille 
d^Auslerlili*  le  colonel  Go«lart  fut  envoyé,  avec  >on  régi- 
ment, rn  Dalmaiie,  sous  les  ordres  du  général  Molilor.  La 
ville  de  ft^gusc^  étaitt  bloquée  par  tiooo  Monténégrins  et 
ôocMi  EusNrs,  le  colonel  Godarl  marcha  au  déhiocus  de 
cette  plaee.  avec  son  ré^ment,  composé  de  1 420  hommes  ;  4 
com|Kignir8  de  grenadiers  et  de  voltigeurs  du  81*  régiment, 
fortfs  d*a  oeu  pré»  5oo  hommes;  78  chasseurs  d*Orieotf 
et  une  vio^ine  de  Morlaques  :  cette  expédition  eut  lieu  f 
le  6  juillet  i8<4i,  sous  les  ordres  des  généraux  Delgence  et 
Molitor.  j^près  une  charge  hardie  et  à  la  baïonnette  que  Rt 
exécute^le  colonel  Goihirt ,  reniiemi  fut  culbfité ,  de  ma* 
nîèM  à  ne  pou%oir  se  rallier,  et  on  débloqua  la  place  de 
^^fM*^  dans  laquelle  U-  général   français  Lauriston  sa 
trouvait  enfermé  :  rartillerie  de  siège,  les  muniiiois  et  les 
b^i^ages  de  rennemi  toml>èrent  au  pouvoir  des  Français. 
£n  septembre  et  octobre  suivants,  le  colonel  Godart  corn* 
manda  son  régiment  aux  aflWires  qui  eurent  lieu  dans  It 
Canal i  ei  pUès  de  Castel-  Nuovo ,  entre  le  corps  d*aruiée  du 
maréchal  Mai  mont,  les  Monténégrins  et  le»  fausses.  Il  se* 
jouroa,  eu  1807  ®^  1808 ,  dans  les  états  de  Raguse,  ei  fit, 
pendant  ce  temps*  différentes  expéditions  contre  les  iu<» 
surgés.  Turcs  et  Dalmales.  En  i8«»9,  la  guerre  ayant  de 
nouv^u  éclaté  entre  la  France  et  TAutriche ,  le  colonel 
Godart  quitta  le  pays  de  Raguse,  avec  «ton  régiment ,  pour 
ffn«rcber,  sous  les  ordres  du  maréchal  Marmont,  contre  Tar- 
mée  autrichienne,  lise  trouva  à  différents  combats,  où  il  se 
distingua,  et  particulièrement  à  la  bataille  de  Gospich,  où 
son  régiment  se  mesura  contre  Tarmée  ennemie ,  qui  vou- 


S80  DICTfONHAIBB   OISTOEIQUS  • 

lait  s'opposer  au  passage  des  Praoçab  dans  la  Croatie.  Le 
colonel  Godart  combattit  aassi»  k  la  t^te  du  yg*  régiment 
de  ligne,  aux  affaires  de  Gralz»  en  Styrle,  et  à  la  bataille 
de  Wagram.  La  conduite  qu*il  tint  dans  celle  dernière  af- 
faire* lui  mérita  le  grade  de  général  de  brigade,  qui  lui  fat 
conféré.,  le  ii  septembre  (i}.  Il  fit,  en  cette  qualité,  les 
campagnes  de  1810  et  1811 ,  aqx  armées  d^Espagna  et  de 
Portugal,  et  fut  employé  aus  sièges  d'Astorga,  de  Œudid- 
Aodrigo  et  d*Alméida.  Il  revint  en  France  vers  la  fin  de 
18  II ,  et  obtint,  au  commencement  de  181a,  le  comman- 
dement du  département  du  Tarn.  Il  reçut,  au  mots  d'août 
de  celle  dernière  année,  Tordre  de  se  rendre  cd  poste  à  la 
grande- armée  de  Russie,  et  y  fut  nommé  gouverneur  de 
la  ville  et  de  la  province  de  Wilna.  Il  fit  la  campagne  de 
18 13,  en  Saxe,  et  commanda  la  brigade  d*ayant-gardedu 
corps  d*armée  qui  se  porta  sur  les  frontières  de  la  Bohème. 
Le  général  Godart  s*établit,  le  18  août,  sur  cette  frontière, 
avec  environ  i5oo  hommes  d'infanterie,  une  demi-coD- 
pagnie  d'artillerie,  a  pièces  de 8,  et  aoo  chasseurs  à  chevaL 
Le  tta  du  même  mois,  11  fut  attaqué  par  Tavant-garde  en- 
nemie, forte  d'environ  /^ooo  hommes  d'infanterie,  d'oo 
régiment  de  cavalerie  légère,  et  de  6  pièces  de  canon.  Après 
avoir  vaillamment  soutenu  le  premier  choc  des  Autrichiens, 
il  effectua  sa  retraite  sur  Dresde ,  en  combattant  pendant 
toute  la  journée.  Il  eut  en  cette  occasion  a  chevaux 
tués  sous  lui,  et  reçut  une  forte  contusion  d'un  coup  de 
feu  au  bras  droit  :  600  hommes  de  sa  brigade  furent  tués, 
blessés  ou  faits  prisonniers.  A  la  bataille  de  Dresde,  le  a6, 
le  général  Godart  ayant  reçu  un  coup  de  feu  qui  lui  tra- 
versa la  cuisse ,  ou  fut  obligé  de  l'enlever  du  champ  de 
bataille,  et  de  le  transporter  dans  Dresde,  où  il  resta  fus* 


(1)  Il  j  avait  alors  i5  ans  que  le  colonel  Godart  commandait  le  79* 
rëgimtoi,  et  il  avait  souvent  reçu  des  généraux  et  maréchaux  les  pins 
grands  elofres,  tant  pour  la  bonne  conduite  et  la  bravoure  de  ce  régi- 
ment devant  l'ennemi,  que  pour  rinstructioa  et  la  discipliae  qui  l'a- 
vaient toujours  fait  remarquer. 


.    WS  GENEEÀUX   VRANÇAIft.  281 

qu'au  momenl  de  la  capitulation  »  qui  portait  que  les  Fran- 
çais rentreraient  en  Fraàce.  Cette  capitulation  ne  fut  pas 
ratifiée  par  les  puissances  alliées;  et,  les  Français  ayant  été 
considérés  comme  prisonniers  de  guerre ,  le  génér«ni  Go 
dart  fut,  ainsi  que  ses  compagnons  d*armes,  conduit  en 
Hongrie,  où  il  resta  jusqu'après  la  restauration  du  tr6ne 
des  Bourbons,  en  iBi4«  et  la  paix  générale  qui  en  fut  la 
suite.  S.  M.  Louis  XYIII  Ta  créé  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  le  19  {uillet  de  la  même  année, 
et  conomandeur  de  Tordre  royal  de  la  Légion-d'Honneur, 
le  a3  août  suivant.  Sous  le  gouvernement  de  Napoléon 
Buonaparte,  le  général  Godart  avait  été  créé  baron  d'em- 
pire. (Etais  miUiéures,  Moniêeur.) 

DB  GOGUELAT  (François^  haron)^  Ueuienanl- général^ 
naquît  à  Gh4teau-Chinon ,  en  Nivernais.  Il  entra  dans  le 
corps  des  ingénieurs-géographes,  en  1767 ,  et  fut  employé, 
en  celte  qualité,  au  dépôt  de  la  guerre,  puis  à  la  recon- 
naissance des  cèles  de  Bretagne,  et  successivement  à  celle 
des  frontières  du  Hainaut  et  des  deux  Évéchés.  Il  quitta 
le  corps  des  ingénieurs-géographes,  pour  entrer,  comme 
capitaine ,  dans  le  régiment  d'Artqis-dragons,  d'où  il  sortit 
peu  d'années  après,  pour  servir  dans  le  corps  del'état-ma- 
ior-général  de  l'armée.  A  l'époque  de  la  révolution  fran^ 
çaise,  étant  alors  aide -maréchal -des- logis  de  l'armée,  il 
fut  employé  près  des  troupes  rassemblées  à  Versailles,  sous 
les  ordres  du  maréchal  de  Broglie.  Il  eut ,  à  la  même  épo- 
que ,  l'honneur  d'être  admis  dans  la  confiance  particulière 
de  LL.  MM.  le  roi  Louis  XVI  et  la  reine  Marie- An toinettOf 
qui  le  chargèrent  de  leurs  correspondances  secrètes.  La  reine 
lui  donna  la  charge  de  secrétaire  de  son  cabinet ,  emploi 
qu'il  exerça  sans  quitter  le  service  de  l'élat-major.  LL.  MM. 
lui  confièrent  aussi ,  à  diverses  époques,  plusieur,s  missions 
importantes  et  délicates,  tant  auprès  de  François  II,  em- 
pereur d'Autriche,  qu*à  la  cour.de  Londres,  et  auprès  du 
prince  de  Gondé ,  qui  se  trouvait  alors  à  Worms.  Le  roi 
ayant  pris,  en  juin  1791,  la  résohition  de  quitter  Paris, 
choisit  le  baron  de  Gogutlat  pour  porter  au  marquis  de 


a8a  mcriotncAiRE  histoiiqoi   ^ 

Bouille  les  ordres  relalîfH  à  rexécution  du  protêt  qn^avait 
S.  M*  de  «e  retirer  dans  une  des  pKices  fortes  où  comman* 
dait  cet  officier- général.  Montmédy  ayant  été  le  po'mt  dé- 
signé, le  marqiiÎHde  Bouille  chargea  le  baron  de  Gogtielat 
de  placer,  sur  la  route  que  devait  parcourir  le  roi,  des  dé- 
tachements tirés  des  régiments  de  Damas,  Royal- Dragons» 
Eciyal  Allemand  cav«>lerie9  et  Lauiun  hussards:  ces  déta- 
chements devaient  assurer  la  retraite  de  8.  M.  Apri^  avoir 
rempli  cette  mission,  le  baron  de  Goguctlat  allait  en  ren- 
dre compte  au  m'irqiiiH  de  Bouille,  lorsipril  trouva  le  roi 
arrêté  à  Varcnncs.  Il  tira  alors  de  leurs  quartiers  une  cin- 
quantaine de  hussards  de  Laucun,  et  si*  mil  à  leur  tête, 
afin  de  dis^^iper  raitioupement  qui  compromettait  la  sAreté 
de  la  famille  royale.  Dans  celle  occasion ,  il  reçut  une  bles- 
sure grave.  Arrêté  peu  de  temps  après,  il  fut  fêlé  dans  les 
priKons  de  Mézières,  où  il  essuya  des  persécutions  de  toote 
espèce,  et  d*où  il  fut  transd'éré  dans  celles  d^Orléan:!.  Son 
procès  fut  instruit;  et  il  eût  inévitablement  été  condamné, 
si  Tacceptalion  do  la  coii/«titution  par  Louis  XVI  n'avait 
amené  réIargiNsement  de  toulcliles  personnes  qui  avaient 
concouru  à  Tévasion  de  S.  M.  Rendu  à  la  lilierté,  le  baron  de 
Goguelat  vint  à  Paris,  où  il  reçut  de  nouvelles  preuves  de 
confiance  de  LL.  MM.  Il  reçut  des  mains  du  roi  la  croix  de 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  deSatnt*Louîs.  Il  resta 
con«tamment  attaché  à  la  personne  de  ses  souverains,  et 
partiigea  tous  leurs  dangers,  particulièrement  dans  la  jour- 
née du  ao  juin  1793.  A  celle  du  lo  uoût,  il  ne  quitta  pas 
le  roi,  et  accompagna  8.  H.  lorsquVIle  se  rendit  à  Tassem* 
blée  nationale,où  elle  fui  placée,  ainsi  que  la  famille  royale, 
dan»  la  tribune  du  loj^ographe.  Le  baron  de  Goguelat  ne  se 
sépara  de  LL.  Mv\l.  que  lorsr|u>.ltes  lui  en  eurent  donné  l*or- 
dre,  et  aprèi  qnVIIeM  eurent  été  conduites  dans  la  prison 
du  Temple.  Il  continua  cependant  de  rei^tor  A  Paris ,  dans 
Tespotr  d*étre  encore  utile  à  sun  houverain  ;  mais,  s'élaut 
trouvé  impliqué  dans  le  procès  du  roi,  et  voulant  é\iter  à 
rinforlunéraonarquelesdésagrémenlsd*une  confrontation, 
il  prit  le  parti  de  sortir  de  France,  et  de  passer  eu  Angle- 
terre ,  où  il  ne  demeura  que  peu  de  temps*  Il  repassa  en- 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  a83 

suite  9ur  le  continent,   et  .«le  rendit  à  Bain*  auprès   de 
S.  A.  R.  MoR*>iKua  (aujourd*hai  S.  M.  LouIh  X.VfIf)   Ay^int 
obtenu  <le  ce  prince  la  pernûssioii  de  servir  dunii  (*aruiée 
autrichienne*  il  alla  joindre  If  prince  d«*  Cobourg,  qui  fai- 
sait alortile  tiiége  de  Valeucifnoes.  ^Le  baron  de  Guguelat 
avail  été  rcconiniandé  au  général  autrichien  par  le  comte 
de  Mercy- ArgenteaUf  auibasHadfur  de  la  conr  de  Vienne 
prè<i  c#llc  de  France.  Après  avoir  pris  les  ordres  de*  IVmpe- 
reur,  le  prince  de  Cobourg  plaça   M.  de  Goguelat  dans  le 
régiment  de  Bercheny-hussards.  Le  brevet  impérial  porte 
la  date  du  ii  juin  1793,  et  relate  que  IVtnploi  accordé  au 
baron  de  Goguelat  est  une  récompense  des  services  qu*il  a 
rendus  au  feu  roi  de  France  et  à  la  reine.  Il  joignit  son  ré- 
giment au  siège  de  Condé  ;  et ,  après  la  pri^e  de  cette  place» 
il  alla  servir  au  siège  du  Quesnoy,  Il  Ht  toutes  les  campa- 
gnes de  cette  époque,  et  se  trouva  à  toutes  les  affaires  aux- 
quelles le  régiment  de  Bercheny  prit  part ,  notamment  aux 
trois  batailles  de  Fleurus  »  les  5 ,.  16  et  *à6  juin  1794  H  com- 
manda le^  avant-postes  du  corps  aux  ordres  de  M.  le  baroo 
de  Aisé,  devant  Maubeuge;  ceux  du  corps  de  M.  le  prince 
de  Wirtemberg,  sur  la  Sieg,  et  ceux  de  M.  le  comte  de 
Kaunitz,  devant  Maubeuge.  A  Tépoque  de  l'incorpora tiou 
du  régiment  de  Bercheny- huKsards  dans  celui  de  Rosem- 
berg- dragons,  le  baron  de  Goguelat  passa ,  avec  son  grade 9 
dans  cedernit-r  régiment.   Il  alla  ensuite  servir  à  Tarmée 
d'Italie,   en  qualité  de  second  colonel  du  régiment  des 
chasseurs  de  Bussi.  Il  se  distingua  en  plusieurs  occasions, 
et  particulièrement  aux  combats  que  livrèrent  les  Autrir 
chiens,    lorsque  les  Français  effectuèrent  le  passage  du 
Miucio.  Il  fut  élevé,   le  5  juin  1801 ,  au  grade  de  général- 
major;  et  comme  tel,  il  eut  le  commandement  de  la  Bu- 
kowine  et  des»  frontières  de  la  Moldavie.  £n  18149  après  la 
restauration   du  tiône  des  Bourbons,   il  quitta  le  service 
d^Autrichc,  pour  rentrer  à  celui  de  France,  et  fut  créé  ma- 
réchal-de-caïup,  le  10  septembre  de  la  même  année.  Lors 
de  rinva!«ion  de  Buonaparte  sur  le  teiriloire  fraoçiiis,  en 
mais  iSiSy  le  baron  de  Goguelat ,  n*ayant  pu  obtenir  Tau- 
torisation  de  suivre  le  roi  à  Gand  y  retourna  en  Autriche, 


i 


984  DICTIONNAIRE   HISTOEIQUE    . 

OÙ  il  fféiouma  jtiflqu'après  la  seconde  restaiiratioD ,  éf^o^ae 
à  laquelle  il  revint  de  nouveau  en  France.  S.  M.  le  nomma 
au  commandement  de  la  place  de  Brest,  le  3  juillet  1816. 
Il  conserva  ce  commandement  jusqu*au  1*  itinvler  181^, 
époque  à  laquelle  il  en  fut  privé  par  suite  des  mesures  gé- 
nérales d*ordre  et  d'économie  que  le  maréchal  Gouvion- 
Saint  Cyr,  ministre  de  la  guerre,  avait  fait  adopter  par  le 
roi.  Il  fut  mis  alors  à  la  retraite.  Par  ordonnance  roj^le  du 
to  novembre  de  la  même  année  1819,  il  reçut  le  grade  de 
lieutenant-général.  Il  fut  nommé  membre  du  conseil  d'ad- 
ministration des  Invalides  y  le  7  janvier  iSai»  et  élevé  à  la 
dignité  de  commandeur  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis,  le  i"  mai  de  la  même  année.  Le  baron  de  Go- 
guelat  a  été  fait  commandeur  de  r*  classe  de  Tordre  du 
Phénix  de  Hohenlohe,  en  iSoi.  {EuUsnuUuures,  Moniteur^ 
annales  du  temps.) 


I  DB  GOMBAULT  (Charles),  comte  (tAuUuU,  maréchal- 

j  de -camp ,  naquit  le  1 1  février  1701.  Il  fut  nommé  Keute* 

nant,  au  régiment  d'infanterie  de  Flandre ,  au  mois  de  lé* 
)  vrier  171a;  passa  lieutenant  en  second  des  grenadiers  du 

,  même  régiment,  le  a  mai  1718  ;  capitaine  en  second ,  le  as 

mai  17^0,  et  capitaine  en  pied,  le  8  avril  17^2.  il  devint 
capitaine  de  grenadiers,  le  a  octobre  174^  »  obtint,  le  19 
mai  1744  9  ^^"6  commission  pour  tenir  rang  de  lieutenant- 
colonel;  fui  fait  lieulenant-colonel  de  son  régiment,  le  10 
septembre  suivant,  et  fut  créé  brigadier,  le  10 mai  1748.  H 
avait  alors  fait  les  campagnes  de  Tarmée  du  Dauphiné,  de 
1712  à  1739,  celle  de  Ttle  de  Corse,  en  1741,  et  celle  de 
Tarmée  d'Italie.  Il  s'était  trouvé  à  de  nombreux  combats* 
sièges  et  batailles;  avait  été  blessé,  en  1744»  au  siège  de 
Coni ,  où  11  avait  eu  le  bras  cassé  d'un  coup  de  feu ,  et  avait 
été  fait  prisonnier  de  guerre ,  en  174^  »  dans  la  ville  d*Asti , 
qa*il  avait  concouru  à  défendre.  Il  fut  employé,  comme 
brigadier,  au  camp  de  Gray,  en  1763  ,  et  sur  les  côtes,  de- 
puis 175G  jusqu'en  1760.  Promu  au  grade  de  maréchal- 
de-camp,  le  vio  février  1761,  il  se  démit  alors  de  la  lieute^ 


.   DES   GÉEfÊRADX   FRANÇAIS.  ^85 

natice-colooelle  du  régiment  de  Flandre,  et  ne  fut  pas  em* 
ployé  depuis.  (  Chronologie  militaire  ^tom.  Fil,  pag.  44"^) 

Dv  GOMMIER,  voyez  Goquiixi. 

DE  GONDEIN)  vqyezuE  Paedaillâr. 

DB  GONDI  (Albert),  comte^  puis  marquis ,  et  ensuite  due 
de  Retv,  maréchal  de  France  ^  naquit  à  Florence,  le  4  no- 
vembre i5aa.  Il  parut  à  la  courd*Henri  II,  à  son  avène- 
ment à  la  couronne ,  en  1 547  »  ^'  ^"^  »  ^^^  '  ^^  »  ^^^  com- 
pagnie de  cbevau- légers.  Il  servit  à  la  bataille  de  Renty,  le 
i3  août  1 554.  Henri  II  le  fit  bientôt  après  gentilhomme  de 
la  chambre,  et  maître  de  la  garde-robe  de  Charles  de  Fran- 
ce (depuis  Charles  IX).  Il  continua  d*ezercer  ces  charge» 
sous  les  rois  Charles  IX  et  Henri  III.  En  i555,  il  s*acquil 
beaucoup  de  réputation  en  Italie,  aux  sièges d*Ulpian ,  de 
Coni,  et  à  la  prise  de  Verceil.  Il  servit  aussi  avec  beaucoup 
de  distinction  dans  les  expéditions  que  Ton  fit  en  Piémont 
et  en  Corse.  Il  se  trouva  à  la  bataille  de  Saint-Quentin ,  le 
10 août  i557,  et  au  combat  de  Gravelines,  le  i3  juillet  1 558. 
Nommé,  en  iSSg,  capitaine  d*une  compagnie  de  gendar- 
mes, il  combattit  à  Saint-Denis,  le  10  novembre  1667;  à 
Jarnac,  le  1 3  mars  1 569;  et  à  Moncontour,  le  3  octobre  sui- 
vant. On  le  choisit  pour  porter  au  roi,  à  Tours,  la  nou- 
velle de  cette  dernière  victoire.  Il  fut  nommé,  dans  ce  mê- 
me mois  d'octobre ,  capitaine  de  5o  hommes  d*armes.  Créé 
chevalier  de  Tordre  du  roi,  il  obtint  une  place  de  conseiller- 
d'étal.  Employé  comme  ambassadeur  à  la  cour  de  Vienne, 
en  1 570 ,  pour  le  mariage  de  ChM-les  IX  avec  Elisabeth 
d*Au triche,  il  épousa  cette  princesse,  au  nom  du  roi,  le 
!ia  octobre.  Ala  mort  du  maréchal  de  Vieilleville,  le  comte 
de  Retz  fut  établi  gouverneur  et  lieutenant-général  au  pays 
Messin,  et  gouverneur  de  la  ville  de  Metz,  par  provisions 
données  à  Duretal,  le  3o  novembre  1571.  On  le  fit  capi- 
taine de  la  première  compagnie  des  gentilshommes  de  la 
maison  du  roi,  après  la  morl  du  duc  de  Roannois,  par  pro« 
visions  du  12  décembre  de  la  même  année.  Il  fut  chargé. 


a86  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE  . 

8iir  la  fin  de  ratiiiée  157a,  d\iiie  mission  auprès  d*Élîsa« 
belh,  reine  d*Angtelerre.  Il  réiisftit  à  empocher  T^irrîfee  des 
secoursque  les  lirolestantft  attendaient  d'\n;;K'lerre.  Rrve- 
Dii  de  Londres,  au  commeneenient  de  15739  le  cnmle  de 
Reiz  commanda  une  encadre,  et  foiç.i  le  comte  de  Munt- 
g;omii)éiy  d*dbaiidonner  Belle  Isle.  Le  roi  érifçea  celte  ville 
en  inarqiiiiiat,  et  la  donna  au  comte  de  Retz,  qui  partit  en- 
suite pour  le  sié^e  de  la  Rochelle ,  où  il  reçut  une  bli^More. 
Il  fut  pourvu  d'une  charge  de  maréchal  de  France 9  Yt- 
cante  par  la  mort  du  maréchal  de  Tavanes,  par  état  donné 
au  château  de  Boulogne,  le  G  juillet  1 570  (i),eii  registre  à  la 
connétablieyle  a  août  1 574*  On  le  pourvut  du  gouveriiemeit 
de  Provence  «  par  provisions  données  au  même  lieu  et  le 
même  iour,  6  juillet  1673  :  elles  furent  enregistrées  au  par- 
lement de  Provence,  le  «ia  août  i574-  Le  maréchal  deleU 
se  démit  alors  du  gouvernement  du  pays  Messiu.  Il  aoooin- 
pagna  le  duc  d*Anjou  (Henri  III)  en  Pologne  »  revint  n 
France  avec  lui,  et  représenta  le  connétable  au  sacrée 
ce  prince,  qui  l'admit  à  son  conseil  secret.  Il  se  démil  et  m 
compagnie  des  loogenliishommes,  aumoisdeî.iiivieriS7Si 
Commandant  en  chef  Tarmée  de  Provence,  il  soiimitai 
roi  les  villes  et  châteaux  qu'y  tenaicit  les  factieux ,  et  remit 
souiirobéiiisancedupapcla  ville  de Mt-ncihe.  Pourvu  dugoo- 
vcrnemcntdcsvilleelciiâlcaude  Nalltcs,et(lelalieutenano^ 
générale  au  p.iys Nantais,  le  1 2  février  1 678, il  ^c  démit  dugoo* 
vernement  de  Provence,  le  1"  juinhuivaol.  Créé  chevalier 
des  ordres  du  r(»i ,  le  5i  décembre  de  la  nièine  a  nuée,  ilob-  1^ 
tint,  le  a'i  juin  1579,  ^<*  chargi-  dégénérai  di  s  galères,  pour  I* 
Charles  de.  Gondi,  marquis  de  Bv  liel>le  ,  Kon  fils  atué,  a- 1^ 
vec  une  couuni^sion  du  luémc  jour  pour  exerecr  cette  chJ^ 
ge  pendant  la  minorité  de  son  fiU.  Hii  i58o,  IVsprit  de  dit* 
corde  ayant  divisé  le  gouverneur  général  du  uiarc|ui.sat  de 


(0  Cet  acie  est  rapport»  dans  TliUloire  pénèalogiqno  de  I.1  inaÎNoadi 
Gondi,  lom.  II,  p.ig.  660;  dan»  lo  rom|  Ir*  de  t'i.idin.iin:  d»s  gu«  rrei 
et  dans  les  rl■gî^trt«  de  la  conn«''lablic*.  Vo  éii  tl  i  liisloilc  n  dc.<«  Gr.iodM 
OfficurK  de  la  Couronne  se  tronrjprnl  do  c,  lorsqu'ils  dateut  celle 
mination,  le  premier  de  1667,  le  second  de  i574* 


^  018  GÉNÉRAUX   nUNÇAIS.  flS^ 

Saluoett  et  les  gouverneurs  parliouliem  des  places  de  ce 
gouvernemeot^  le  maréchal  de  Relc  y  fut  enroyé  avec  un 
plein  pouvoir,  daté  de  Fontainebleau,  le  27  septembre*  pour 
pacifier,  accommoder,  et  même  réd  lirepar  force  les  gouver- 
neur» particuliers  dans  tout  le  pay^,  les  destituer,  en  met- 
Ire  d^aulres,  faire  de  nouvelles  levées,  as<(enibler  une  ar- 
mée; enfin  faire  et  eii^cuter  tout  ce  qui  c  >nviendrait  le 
mifuz  pour  le  service  du  roi.  Il  répondit  à  ridt^e  qiTon  a- 
vjîl  de  ses  talents,  parvint  à  réunir  cei^  gouverneurs,  et,  après 
avoir  rendu  le  calmeà  cette  province,  il  revint  à  la  cour.  Le  roi 
érigea  en  sa  faveur,  pour  lui  el  ses  descendants,  le  comté  de 
Reii  en  duclié-pairie*  par  lettres  données  à  Paris,  au  nit>is 
de  novembre  i58i  ;  enregi«itréc8  au  parlement  de  Pari8,  le 
20  mars,  et  à  celui  de  Rennes,  le  20  avril  1S82.  Il  fut  reçu 
en  celte  qualité 9  et  en  celle  tie  conseiller  d*honneur,  au 
parlement  de  Paris,  le  20  mars  de  la  même  année.  Il  pré« 
ta  M*rment  le  même  jour  pour  la  charge  de  maréchal  de 
France.  Au  sacre  de  Henri  IV,  en  i5g49  il  représenta  le 
comte  de  Toulouse.  Le  25  avril  1698,  on. accorda  à  son  se- 
cond fili  U  survivance  de  la  charge  de  général  des  galères. 
Le  maréchal  se  démit  du  gouvernement  de  Nantes,  et  dé 
la  lieutenanee- gêné  raie  du  comté  Nantais.  Il  se  trouva,  lé 
16 octobre  iSgô,  à  Rouen,  à  la  suite  du  roi,  lors  de  Tou* 
verlure  de  Taseemblée  des  notables  que  ce  monarque  avait 
réunis  dans  oette  ville.  Il  servit  ce  prince  avec  fidélité  jus- 
qu'à sa  mort  9  arrivée  le  22  avril  160a.  (Oironohgie  mi'* 
MuUre ,  tom.  Il,  pag^  322  ;  Histoire  généalogiqut  de  la  mai^ 
^on  de  GofuUf  Hisioire  des  Grands^  Ojjicier s  de  la  Couron^ 
;  de  TkoUf  ei  Moréri.) 


DB  GONTAUT  (Charles) ,  baron,  puis  duc  de  Biron  ,  pair, 
-sHotécuai  et  amiral  de  France  ^i)^  naquit  vers  Tan  i552* 


(i)  Il  était  fiU  aîné  du  célèbre  maréchal  de  Biron ,  que  Henri  IV  sur- 

"îlMfnniail  ton  bm»  droit ,  et  dont  la  faleur  et  les  grandi  talents  militaîrea 

imirtai  U  couroDD«  tur  U  tête  de  ce  mooarqtie.  (  V07.  le  tom.  II  dt 

'^JUiêUirw  sénéuiogùfuê  té  4»iraédûiuê  du  Paûrt  dm  Frmmcê,  dmOromU- 

r     ^ignitmin  êdeia  Couronne,  des  prinûipmiêi  FmwMêU»  noêiu  dm  ffvymi* 

..^^«a,  H  d€M  Maimmê  frinoUrtê  deVEuropêf  par  M.  dm  CourûêUêi ,  in- 

*t  oH.  »■  GoflTAOT-Biaoïi ,  pmg.  a4*) 


2S6  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE  . 

8ur  la  fin  de  ratifiée  iS^a,  d'une  niMMon  auprès  d*Élîsa- 
belh,  r*ruw  d'Ang!»*lerre.  Il  réiisftil  à  empocher  Tarrivée  des 
secours  que  les  |>rolehtanlft  allenclaicnt  dV\iiglt'lerre.  Rrve- 
nu  de  Londres,  au  conimencenieiil  de  iSyZ^  le  comte  de 
Rfiz  commanda  une  escadre,  et  foiç.i  le  comte  de  Alunt- 
g;onin)éiy  d'abandonner  Belle  Isle.  Le  roi  érigea  celle  ville 
en  marquisat,  et  la  donna  au  comte  de  KelZf  qui  partit  en- 
suite |>our  le  siège  de  la  Rochelle,  où  il  reçut  une  birssore. 
Il  fut  pourvu  d*une  charge  de  maréchal  de  France,  va- 
cante par  la  mort  du  maréchal  de  Tavanes,  par  étal  dooné 
au  château  de  Boulogne ,  le  G  juillet  1 5^5{  i  ),euregistré  à  la 
connétablieyle  a  août  1 574*  ^^  1^  pourvut  du  gouvernement 
de  Provence*  par  provisions  données  au  même  lieu  et  le 
même  ^our*  6  juillet  1673  :  elles  furent  enregistrées  au  par- 
lement de  Provence,  le  *22  août  i574*  Le  maréchal  de  Rets 
se  démit  alors  du  gouvernement  du  pays  Messiu.  il  accom- 
pagna le  duc  d*ADJou  (Henri  III)  en  Pologne,  revint  eo 
France  avec  lui,  et  représenta  le  conoélable  au  sacre  de 
ce  prince,  qui  l'admit  à  son  conseil  secret.  Il  se  démit  de  sa 
compagnie  des  ion  genliUhommes,  au  mois  de  janvier  1 5y5* 
Commandant  en  chef  Tarmée  de  Provence,  il  soumit  au 
roi  les  villes  et  châteaux  qu*y  tenaieil  les  factieux,  et  remit 
sous  robéissaiicedup;i  pela  ville  de  Mrnorbe.  Pourvu  du  gou- 
vernement des  villr  et  ciiâicau  de  Naiites,etdelalieutenance- 
générale  au  p^iys  Nantais,  le  1 2  février  1 678,11  se  démit  du  gou- 
vernement df  Provence,  le  1*'  juin  suivant.  Créé  chevalier 
des  ordres  du  rc»i ,  le  5i  décembre  de  la  nièine  année,  il  ob- 
tint, le  a'i  juin  1579,  ^^  chargi*  dégénérai  des  galères,  pour 
Charles  de  Goiuti,  marquis  de  Bv  lie-I^le ,  son  (ils  atiié,  a* 
vec  unf  commission  du  même  jour  pour  exercer  celle  char- 
ge pendant  la  minorité  de  son  fils.  En  i58o,  tVsprit  de  dis- 
corde ayant  divisé  le  gouverneur  général  du  marquisat  de 


(i"i  Cet  acte  est  rapport*  dans  i'hUloire  pénêalogîqtie  de  la  maison  de 
Gondi,  lom,  II,  p;ig.  660;  dam»  le»  com|1r«  de  l'ordinaire  dvs  gu*  rre« 
et  dans  les  rl■gi^tr(s  de  la  coDn<*lablie.  >^o  éii  et  riiÎKlorien  do  Gr.inds- 
Officitrs  de  la  Couronne  se  trompent  do  >c,  lorsqu'ils  datent  celle  no- 
mination, le  premier  de  1667,  le  second  de  i574> 


^  018  GÉHÉRAUX   nUNÇAIS.  flS^ 

Saluoetf  et  les  gouverneurs  parliouHers  des  places  de  ce 
gouvernement,  le  maréthal  de  Relc  y  fut  envoyé  avec  un 
plein  pouvoir,  daté  de  Fontainebleau,  le  27  septembre,  pour 
pacifier,  accommoder,  et  même  réd  tire  par  force  les  gouver- 
neurs particuliers  dans  tout  le  payn,  les  destituer,  en  met- 
tre d^aulres,  faire  de  nouvelles  levées,  assembler  une  ar- 
mée; enfin  faire  et  eii^cuter  tout  ce  qui  c  >nviendrait  le 
mieux  |)oar  le  service  do  roi.  Il  répondît  à  ridt*e  qiron  a- 
vait  de  ses  talents,  parvint  à  réunir  cet^  gouverneurs,  et,  après 
avoir  rendu  le  culnieà  cette  province,  il  revint  à  la  cour.  Le  roi 
érigea  en  sa  faveur,  pour  lui  et  ses  descendants,  le  comté  de 
Rtii  eu  dnclié-pairie«  par  lettres  données  à  Paris,  au  mt>is 
de  novembre  i58i  ;  enregistrées  au  parlement  de  Parit»,  le 
20  mars,  et  à  celui  de  Rennes,  le  do  avril  iJ58a.  Il  fut  reçu 
en  celte  qualité 9  et  en  celle  de  conseiller  d*honneur,  au 
parlement  de  Paris,  le  20  mars  de  la  même  année.  Il  pré« 
ta  nerment  le  même  jour  pour  la  charge  de  maréchal  de 
France.  Au  sacre  de  Henri  IV,  en  i5g4f  il  représenta  lu 
comte  de  Toulouse.  Le  &5  avril  1698,  on.  accorda  à  son  se- 
cond fili  la  survivance  de  la  charge  de  général  des  galères. 
Le  maréchal  se  démit  du  gouvernement  de  Nantes,  et  ctè 
la  lieu  tenanee- gêné  raie  du  comté  Nantais.  Il  se  trouva,  lé 
16 octobre  iSgô,  à  Rouen,  à  la  suite  du  roi,  lors  de  l'on* 
verture  de  Tasiemblée  des  notables  que  ce  monarque  avait 
réunis  dans  oette  ville.  Il  servit  ce  prince  avec  fidélité  jus- 
qu'à sa  mort  9  arrivée  le  aa  avril  1609.  (Chronologie  mi'* 
Uiairc ,  tom.  11^  pag^  Saa  ;  Histoire  généalogique  de  la  mai* 
êon  de  Gondi^  Hisioire  des  Grands^  Ql/iciers  de  laCouron^ 
ne;  de  TkoUf  ei  Moréri,) 

Di  GONTAUT  (Charles),  àaron,  puis  duc  deBiron  y  pair, 
moiécuai  et  amiral  de  France  (^\)j  naquit  vers  Tan  i55a. 

(i)  Il  élail  fili  aîné  du  célèbre  maréchal  de  Biron ,  que  Henri  IV  sur- 
commait  ton  bras  droit ,  et  dont  la  faleur  et  les  grands  talents  militaires 
•flWmaireDi  la  courooDS  sur  la  tête  de  ce  mooarqtie.  (  Voj.  le  tom.  II  et 
VUUUirt  ^né^iogitnêê  U  ItèrmUi^fw  dêi  Pairs  dm  Frrnmes,  des  Grands- 
Digniiuirts  de  la  Couronné,  des  ffrincipaiss  FamiHu  nsêiu  d^  rcyam* 
m%€,  H  d€s  Maisons  frinoièrts  dei'EMrofs^  par  M.  dm  CourûsUss ,  in- 
4**  ari.  »■  GoflTAOT-Biaoa ,  pag.  s4*) 


Jl8t8  DICnONNÀIBE  HISTORIQUK  ^ 

Il  fut  élevé  dans  la  maison  paternelle.  Son  goût  dominant 
pour  la  carrière  militaire  détermina  le  maréchal  de  Biron , 
son  père,  à  remmener  avec  lui,  dèsT^e  de  i5  ans.  Il  fit 
ses  premières  armes  dans  Tarmée  que   son  père   com- 
mandait en  Guienne»  en  iSBo.  Le  maréchal  s*étant  cassé 
la  cuisse  dans  un  pas  glissant,  et  sa  blessure  ne  lui  permet- 
tant pas  de  conduire  les  troupes ,  celles-ci  choisirent  unani- 
mement le  jeune  Biron  pour  leur  général  :  ce  cl^pix  fut 
dès- lors  regardé  comme  un  présage  de  sa  future  élévation. 
Dans  la  campagne  que  le  maréchal  de  Biron  fit  en  Flandre, 
en  i582,   les  Suisses  demandèrent  pour  leur  colonel  le 
îeune  Biron  :  celui-ci  fut  en  conséquence  nommé  colonel 
et  surintendant  des  Suisses,  qui  étaient  au  service  de  Fran- 
çois (le  France  ,  duc  d*Anjoa,  par  provisions  de  ce  prince, 
données  à  Kuremonde,  le  a5  mars  i583.  Il  prêta  serment, 
en  cette  qualité,  entre  les  mains  du  maréchal ,  son  père,  le 
3  avril  suivant.  Nommé  capitaine  d*une  des  compagnies 
d'ordonnance  que  le  roi,  par  ses  lettres»  données  à  Blois, 
le  6  février  iSSg,  appelait  auprès  de  sa  personne»  pour  le 
servir  contre  ses  sujets  calvinistes  rebelles ,  il  se  rendit  à 
ce  nouveau  poste,  le  12  mars,  et  fut  nommé  pour  com- 
mander l'armée  d'Orléanais ,  par  pouvoir  du  6  avril.  Il 
conduisit,  au  mois  de  décembre,  les  troupes  du  roi  devant 
Vendôme;  et,  en  moins  de  trois  heures,  il  emporta  les 
faubourgs,  la  ville  et  le  château.   Lorsqu'en  1589,  Henri 
de  Bourbon  eut  été  reconnu  roi  de  France,  sous  le  nom  de 
Henri  IV,  Biron  suivit  Texemple  de  son  père,  et  servit  ce 
prince  avec  autant  de  dévouement  que  d'intrépidité.  Il  se 
couvrit  de  gloire  à  la  bataille  d*Arques,  où  il  commanda 
un  détachement  de  cavalerie,  qui  avait  a  coulevrines  dans 
son  centre.  Ce  détachement  s'étant  ouvert  à  propos  vis-à- 
vis  de  '2  escadrons  ennemis,  les  coulevrines  tuèrent  une 
grande  partie  des  hommes  dont  se  composaient  ces  1  es- 
cadrons, et  mirent  le  reste  en  fuite.  Créé  maréchal-de- 
camp,  en  iSqo,  Biron  se  signala  de  nouveau  à  la  bataille 
d'Ivry,  où  il  commanda  un  escadron  de  3f)o  chevaux.  Com- 
iKittHnt  à  côté  du  roi,  il  reçut  deux  blessures,  l'une  au  bras, 
l'autre  au  visage.  La  cavalerie  légère  du  roi  courait  risque 


.     DES   GKNÊBàUX   FRAICC.AI8.  flSC) 

d*étre  mise  dans  une  entière  déroule ,  par  un  escadron  de 
lances  wallonnes  ;  Biron  chargea  cet  escadron  en  queue  t 
pendant  que  le  doc  de  Monipensier'le  chargeait  en  tète. 
Dans  un  combat  opiniâtre ,  qui  eut  lieu  au  passage  de  la 
rivière  d*Aisne,  lorsque  le  duc  de  Parme  se  relirait  en  Ar- 
tois, Biron  rompit  et  dissipa  les  colonnes  ennemies.  Après 
la  levée  du  siège  de  Paris ,  le.  baron  de  Biron  s'engagea  tel* 
leroeni  en  avant  au  milieu  des  bataillons  espagnols,  qu'il 
aurait  perdu  la  vie»  ou  tout  au  moins  la  liberté,  si  le  roi 
D*élait  accouru  en  personne  à  son  secours.  Il  fut  fait  capi- 
taine de  5o  hommes  d*armes,  en  1591.  11  eut  part  â  la  dé- 
faite d'un  détachement  commandé  par  le  duc  d*Aumale , 
qui  s'approchait  pour  secourir  Noyon.  On  le  créa  chevalier 
des  Ordres  du  roi,  le  3i  décembre.  Il  servit  au  siège  de 
Rouen,  en  1692.  Le  duc  de  Parme  arait  posté  3ooo  hom- 
mes dans  un  bois,  près  de  son  camp,  et  avait  bordé  ce  bols 
de  relranchemenls  qui  communiquaient  à  ce  même  camp  ; 
le  baron  de  Biron ,  en  trois  heures  de  combat ,   força  et 
emporta  ce  bois  :  il  fut  blessé  pendant  l'action.  H  reçut  en- 
core une  blessure  au  siège  d'Épemay,  où  son  père  fut  tué  (  1  ]. 
On  le  At  maréchal-de- camp -général,  à  la  mort  du  mar- 
quis de  la  Valette,  par  provisions  du  at  août.  Il  fiiâ  pourvu 
de  la  charge  d'amiral  de  France  et  de  Bretagne ,  Tacante 
par  la  mort  de  la  Valette,  et  sur  la  démission  du  duo 
d*Éperiion,  par  provisions  données  au  camp  de  Champs, 
le  4  octobre  de  la  même  année;  et  il  prêta  serment, 
pour  ces  charges,   le  lendemain.   Eu   iSgS,   il  marcha 
vers  la  Loire,  et  se  saisit  de   Meun.   Il  forma  ensuite 
l'attaque  de  Dreux  ^  qui  se  rendit  au  roi  ,  après  cinq 
semaines  de  siège.  Il  se  démit  de  la  charge  d'amiral,  et 
fut  pourvu  de  celle  de  maréchal  de  France ,  devenue  va- 


(1)  «Ltroi,  dit  Héseray,  tarait  en  um  plut  grande  peine  à  te  ron- 

•  aoler  delà  mort  du  marécluil ,  s'il  u'eûl  cru  que  Ir  baroa  de  Biroo,  toià 

•  ils.  étant  façonné  de  sa  m^io,  pouftit  lui  rrndre  d'aoasi  grands  sei- 

•  Tiers,  d'autant  plus  qu'il  afaît  toute  l'eipériencc  du  père.  IfuI,  disait 

•  Hesri  IV ,  en  parlant  du  baron  de  Biron ,  n'a  i'ceil  plus  clair  à  recou- 

•  Bsltie  l'coosim  »  et  la  main  plus  prompte  à  disposer  aoe^rmée.  • 


ago  DICTIONNAIRE   HISTOBIQUE  . 

caille  par  la  mort  de  soo  père,  par  étal  donné  à  Blaoleif 
le  a6  janvier  1594.  Il  prêta  serment,  en  cette  qualité,  le  6 
février  suivant.  Il  assiégeait,  la  même  année,  la  ville  de 
Laon,  lorsque  Mansfeld,  général  espagnol,  tenta  d*y  faire 
entrer  un  convoi.  Le  maréchal  de  Biron,  qui  prélendaîi 
couper  ce  convoi ,  partit  de  son  camp ,  pendant  la  nuit  da 
17  juin,  cacha  sa  cavalerie  à  une  lieue  de  la  Père,  dans 
deux  petits  bois  qui  séparaient  le  grand  chemin ,  te  plaça 
avec  son  infanterie  dans  des  blés,  qui  le  dérobaieni  aux 
yeux  des  passants  »  et  resta  dans  son  embuscade  durant 
toute  la  journée  du  lendemain.  Vers  le  soir,  les  chariots  des 
ennemis  s'avancèrent  à  la  faveur  de  Tobscurité  :  Biron  con- 
tint alors  ses  troupes,  et  ne  permit  ratla<|ue  que  lorsque 
tout  le  convoi  eut  défilé.  Les  Anglais  et  les  fantassins  fran- 
çais tombèrent  alors  de  concert  sur  Tavanl-garde  italienne, 
qui  soutint  le  choc  avec  fermeté  ;  mais  rarrière- garde  es- 
pagnole ayant  prit  la  fuite  du  côté  de  la  Fère ,  la  cavalerie 
de  Biron  sortit  du  bois,  et  la  tailla  en  pièces.  Cependant, 
le  reste  de  l'escorte  se  défendant  avec  opiniâtreté,  et  se  re- 
tranchant derrière  les  chariots,  Biron  fait  descendre  deche- 
val  la  noblesse  qui  raccompagne ,  marche  à  la  tèle  des 
Suisses,  charge  les  ennemis,  et  les  force  d^abandooner  le 
convoi.  Le  maréchal  fait  brûler  400  chariots,  prend  une  par- 
tie des  chevaux,  et  rejoint  le  roi  dans  la  même  nuit.  Cette 
action  hardie  consterna  tellement  les  ennemis,  qu'ils  ne 
pensèrent  plus  à  secourir  la  ville  de  Laon,  qui  se  rendit,  le 
30  juillet.  Le  maréchal  de  Biron  Tut  nommé  pour  comman- 
der Tarmée  de  Bourgogne ,  par  pouvoir  du  a^  janvier  1  .S95. 
11  prit ,  le  4  février,  par  intelligence,  la  ville  de  Beaune,  dont 
le  château  se  défendit  pendant  a8  jours  :  Auxonne  lui  ouvrit 
ses  [lortes,  à  la  fin  d*avril.  Le  maréchal  de  Biron  fut  pourvu  du 
gouvernement  de  la  province  de  Bourgogne,  sur  la  démis- 
sion supposée  du  duc  de  Mayenne ,  par  provisions  données 
à  Paris,  le  ao  avril.  Aulun  se  rendit  le  i5  mai,  et  Dijon  re- 
çut le  maréchal  avec  ses  troupes,  sur  la  fin  du  même  mois. 
Le  roi,  arrivée  Dijon,  le  4  juin,  fit  commencer  le  siège  des 
chÀlcaux  par  son  infanterie ,  et  partit  ensuite ,  accompagné 
de  Bii'on,  pour  marcher  avec  sa  cavalerie  josqu'à  Fontaine- 


.    DBS   GENERAUX   FRANÇAIS.  ^QI 

Française  9  an- devant  de9  Espagnoln  qui  venaient  au  se- 
cours des  deux  châteaux.  Le  5  juin  ,  le  roi  envoya  à  là  d^ 
couverte  loo  cavaliers,  qui  revinrent  en  désordre,  pour- 
suivis par  400  chevaux  »  et  sans  avoir  pu  reconnaître  Tar- 
mée  espagnole.  Biron  oflTrit  d'aller  faire  cette  reconnais- 
sance, et  partit  à  cet  effet  avec  5oo  chevaux.  Ayant  ren- 
contré une  garde  avancée  de  60  hommes,  il  Técarta,  et  dé- 
couvrir les  ennemis  en  ordre  de  bataille.  Bientôt  après,  i5o 
chevaux  de  Tarmée  royale  se  trouvèrent  vivement  pressés 
par  4oo  cavaliers  ennemis,  qui,  h  la  vue  du  maréchal  de 
Biron,  se  séparèrent  en  deux  corps,  et  se  portèretit,  les 
uns  sur  la  droite ,  les  autres  sur  la  gauche,  pour  découvrir 
s*il  était  soutenu.  Biron ,  pour  les  empêcher  de  reconnaftre 
ses  derrières,  partagea  sa  troupe  en  trois  corps;  mais,  sur 
ces  entrefaites,  900  cavaliers  ennemis  se  joignirent  aux  pre* 
miers,  et  chargèrent  la  troupe  de  Biron.  Un  des  combat- 
tants de  cette  troupe,  abattu  sous  son  cheval,  allait  tomber 
au  pouvoir  des  Espagnols.  Biron,  accouru  à  son  secours, 
le  d(^gage ,  et  repousse  les  Espagnols  à  quelque  distance. 
De  nouveaux  escadrons  paraissant  pour  Penvelopper,  il  se 
retirait ,  lorsqu'il  reçut  un  coup  de  sabre  sur  la  tète ,  et  un 
coup  de  lance  dans  le  bas-ventre.  Pour  faciliter  la  retraite 
du  maréchal,  Henri  IV  détacha  100  chevaux,  les  suivit  en 
personne  pour  les  appuyer,  et  chargea  avec  succès  les 
tronpes  de  la  ligue.  Déjà  le  roi  avait  culbuté  a  escadrons , 
et  dans  cette  mêlée  terrible,  le  combat  devenait  très- ha- 
sardeux po«fer  8.  M. ,  quand  Biron ,  que  Ton  eroyait  hors 
âVtat  de  combattre  après  la  blessure  qu'on  lui  avait  vu  re- 
cevoir, revint  sur  le  champ  de  bataille  avec  iso  chevaux 
qu'il  avait  ralliés 9  et  acheva  la  déroute  des  ligueurs  (1).  Le 


(1)  L'ënuUtion  de  bratoure  éttit  telle  entre  Henri  IV  et  Btron,  qne, 
dans  cette  rencootrc ,  no  serviteur  du  roi  ajaut  représenté  a  ce  mooar- 
qat  qu'il  j  avait  trop  cte  risque  a  te  jeter  aveuglément  an  milieu  det 
eooemii  :  c  II  est  vrai,  dit  Ueori  ;  mais,  ai  je  ne  le  Caia,  et  que  je  ne 
•  m'avance,  le  maréchal  s'en  prévaudra  tonte  ta  vie.»  Lorsque  Biron  « 
devenu  coupable,  om  plus  tard  accuser  lOO  roi dlogratitudc ,  Henri»  se 


aQ2  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE     . 

fçcDéral  espagnol  prit  alors  le  parti  d«  retourner  en  Fran- 
che-Comté 9  et  le»  châteaux  de  Dijon  se  rendirent  au  roi. 
On  réunît  eu  faveur  de  Biron,  et  en  celle  de  «es  successeurs, 
la  gouvernement  de  Bresse  et  celui  de  Bourgogne,  par  let- 
tres'-patenles  données  à  Lyon«  le  i"  septembre.  Le  maré<- 
chai  de  Biron  se  rendit  en  Arlois,  sur  la  fm  du  mois  d*aoât 
1699.  he^  trou|»es  quUl  avait  alors  à  sa  disposition  ,  coosîs* 
talent  seulement  en  400  cavaliers,  dont  il  se  servît  pour 
harceler  rennenii  par  des  courses  continuelles.  Au  com- 
meucementde  septenibre,  Biron  n^ayant  auprès  de  lui  que 
60  cavaliers,  en  rencontra  600  desennemii»  près  de  Saint- 
Poli  commença  Taclion,  pendant  laquelle  Moutécucuili  el 
Yarambon  lui  disputèrent  quelque  temps  la  victoire;  mais 
le  reste  de  la  cavalerie  de  Biron  étant  arrivé  ,  les  ennemis 
prirent  la  fuite  :  ils  perdirent  aoo  hommes,  tués  ou  prisoo- 
nicrs.  Montécuculli  et  Yarambon  furent  du  nombre  de  ces 
derniers,  et  ou  les  conduisit  à  Rouen.  La  ville  de  8aiut-Pol 
fut  prise  et  pillée.  De  là,  étendant  ses  courses  jusqu^à 
pouay,  Biron  finit  la  campagne,  et  fit  un  butin  considéra- 
ble.  Les  E^tpaguols  ayant  surpris  Amiens,  en  iSg;,  Biron 
eut  ordre  d'aller,  avec  4000  hommes,  former  le  blocus  do 
cette  "place.  Il  se  fortifia  à  quelque  distance  de  la  ville,  tira 
des  lignes  de  circonvallalion ,  arrêta  ou  rendit  inutiles  les 
sorties  que  tentèrent  les  Espagnols,  et  donna  aux  troupes 
royales  le  temps  de  venir  les  renforcer.  Le  roi ,  s*étant  ren« 
du  au  mois  de  juin  devant  Amiens,  on  commeùça  lesatta* 
qnes,  et  le  maréchal  de  Biron  y  fit  des  prodiges  de  valeur  : 
Amiens  capitula  le  a5  septembre.  Le  roi  créa  Biron  duc  et 
pair  de  France ,  par  lettres  d*érecliou  de  la  baronnie  de 
Biron  en  duché- pairie ,  données  à  Paris  au  mois  de  juillel 
1698  9  et  registrées  au  parlement  de  Paris,  le  3o.  Dans  le 
courant  de  ce  même  mois,  Biron  assista  ,  au  nom  du  roi , 
à  la  cérémonie  du  serment  que  fit  à  Bruxelles  l'arcbiduc 
Albert,  pour  cinq  des  articles  de  la  paix  de  Yervius  qui  con- 


rapp^ot  plusieuracîrcons tances,  et  entr'autrci  le  combat  de  Pontaioe- 
Française,  s'eiprima  ainsi  :  «Je  sai:<  qu'il  m'a  bien  sittî  :  raaia  il  ne 
s  peut  nier  que  je  lai  ai  laurë  la  vie  trois  fiis.  • 


.    DES  ciNÉRAUX  nUBfÇAIS.  '  2g5 

cernaient  le«  Pays-Bas  espagnols.  La  gnerre  se  renouvela 
en  1600.  Le  duc  de  Savoie  relenait  alors  le  marquisat  de 
Saluces.  Le  maréchal  de  Biron  ayant  reçu  Tordre  de  s*em« 
parer  de  la  Bresse»  emporta  d'assaut,  le  i3  août,  la  ville 
de  Bourg,  capitale  de  la  province,  et  envoya  le  lendemain 
au  roi,  qui  était  à  Chamhéri,  7  drapeaux  et  1  étendard. 
Pendant  qu'on  faisait  continuer  le  siège  de  la  ciladellt*,  il 
alla  se* saisir  do  pont  d'Ains,  de  Pontçain,  des  Alimes, 
d*Amhronai,  de  Saint-Denis,  de  Chausson,  de  Saint- Ram- 
bert ,  du  Bellay,  de  Pierre- Châtel,  en  Bugey  ;  du  fort  de  la 
Cluse,  et  du  pays  de  Gex.  Le  roi  donna  la  paix  au  duc  de 
Savoie,  le  17  janvier  1601.  Le  maréchal  de  Biron  fut  en« 
voyé,  cette  même  année,  complimenter,  de  la  part  du  roi , 
Elisabeth,  reine  d^Angleterre.  Il  fut  envoyé,  en  janvier 
1603,  à  Soleure,  en  qualité  d'ambassadeur  extraordinaire, 
pour  autoriser  par  sa  présence  le  traité  d'alliance  conclu 
avec  les  cantons  suisses  par  les  ambassadeurs  ordinai- 
res. Depuis  long- temps  le  roi  était  instruit  que  Biron  en* 
tretenait  des  liaisons  coupables  avec  les  ennemis  de  l'état* 
Un  nommé  Lafin ,  son  conseiller  et  son  confident,  trahit  le 
maréchal ,  dévoila  le  complot,  et  nomma  tous  les  compli- 
ces. Il  produisit  même  des  preuves  matérielles,  telles  que 
le  roi  crut  devoir  assembler  un  conseil  secret ,  dont  le  ré- 
sultat fut  qu*ll  fallait  arrêter  le  maréchal.  En  conséquence, 
Biron  fut  arrêté  à  Fontainebleau,  le  14  fuin,  et  conduit  à  U 
Bastille,  le  lendemain.  L'obstination  qu'il  mit  à  tout  nier 
au  roi,  qui  faisait  tout  pour  l'amener  au  repentir,  fut  cause 
(fue  Ton  commença  l'instruction  de  son  procès  (1).  Les  ju- 
ges le  coodamnèrent  à  mort,  et  il  fut  décapité  dans  rioté- 
rieur  de  laBatlIUe ,  le 3i  juillet  160a  (2).  {Chronologie mi-' 


(1)  t  n  me  fait  pitii$ ,  ditait  le  bon  Henri  à  Sully  ;  fai  envie  de  lui  par- 
»  donner,  d'oublier  tout  ce  qui  s'ctt  pa8««{,  et  de  lui  £iiire  autant  de  bien 

•  que  jamaii:  toute  mon  appréhention  eit  que,  quand  }c  luianrai  pai- 

•  donn^,  il  ne  pardonne  ni  è  moi ,  ni  à  met  cofaotji,  ni  i  011»  éut.« 

i-i)  Biron  était  d'un  caractère  bouillant ,  d'une  adifllè  eitrêoM,  bril* 
Uni  à  la  cour  et  tur  les  cbampt  de  bataille,  prodigue  tt  nMgttiSqiie.  Set 


2^4  DICTTONICAIKE  HISTORIQUE    * 

litaire.  tom,  11^  P^*  ^3;  Histoire  militaire  des  StdsteSr 
Méniûires  de  SiUly^  Histoire  de  France  du  P.  Daniel ,  le 
président  Htnaut ,  le  président  de  Thou ,  F'ie  des  Sommes 
illustres j  tom.  XV ;  Mémoires  de  Castelnau^  Das^Ua^  d'Au' 
èigné,  la  Popeiinière ,  Biographie  universelle,  ancienne  et 
moderne  y  tom,  IF  y  pag,  5i8.) 

DE  GONTAUT  (Louis- Antoine),  comte  ^  puis  ducae  Bî- 
ron,  maréchal  de  Franct^  arrière-petit-neveii  du  précé- 
dent (  i),  naquit  le  a  février  1 701,  et  fut  d*abord  connu  sous 
le  nom  de  comte  de  Biron.  Il  entra  au  service  comme f^arde- 
inarine,  en  1716,  el  obtint,  le  i** janvier  17 iq,  une  commis- 
sion de  colonel  réformé,  à  la  suite  du  régiment  de  Ch.irtres. 
Il  leva,  le  a  février  1727,  une  compagnie  de  cavalerie,  au 
régiment  de  Noailles.  On  le  fit  colonel-lieutenant  du  régi- 
ment Royal  -  Roussillon  infanterie ,  sur  la  démission  da 
marf|nis  de  Ximenès»  par  commission  du  aa  juillet  1739. 
Il  marcha  en  Italie,  au  mois  de  septembre  i755,  à  la  téie 
de  ce  régiment;  força,  Pépée  à  la  main,  le  chemin  cou- 
vert de  PIzzighitone,  qui  capitula  le  29  novembre.  Il 


premiers  succès  le  rendirent  Fougueux  ,  opiuiAtre  et  présomptueux. 
Henri  IV  dii>Ait ,  en  parlant  des  jactances  ut  rodomontades ,  dans  les- 
quelles Biron  n'épargnait  pas  même  son  roi  :   «  Il  faut  en  supporter, 

•  comme  d'un  homme  qui  ne  peut  pas  plus  s'empêcher  de  dire  du  mal 

•  d*autrui ,  ei  de  se  vanter  eicessivenvent  lui-même ,  que  de  bien  làire  « 

•  lorsqu'il  se  trouve  à  une  occasion,  le  cul  sur  la  sclie  et  1  épéc  à  la  main.» 
Le  père  de  Biron  dûait  quelquefois  à  son  fil.s  :  «  Baron ,  je  te  conscilic  , 

•  quand  la  paix  sera  faite,  d'aller  planter  des  choux  d^ns  ta  maison;  au- 

•  tremeot  il  te  faudra  perdre  ta  tète  en  Grève.  »  Biron  avait  lui  même 
pressenti  sa  destinée ,  lorsque ,  i  ÏSrA^é  de  ses  pertes  énormes  au  jeu  ,  il 
avait  dit  :  «Je  ne  sais  si  je  mourrai  sur  un  échafaud  ;  mais  je  sais  bien 

•  que  je  mourrai  à  l'hôpital.» 

(i)  Il  était  le  cinquième  fils  de  Charles- Armand  de  Gontaut,  duc  de 
Biron,  pair  et  maréchal  de  France,  chevalier  des  Ordres  du  roi ,  dont 
les  services  militaires  hont  relatés,  ainsi  que  ceux  de  11  licutenants-gé- 
néraix  des  armées  ,  et  de  8  maréchaux-de-camp  de  cette  maison,  dans 
le  tom.  II  de  V Histoire  ginéaioifique  det  Pairs  de  France  ,  Grands- 
Officiers  de  ia  CoiL'nmne,  etc. ,  etc. 


DES   GENÊtlAtX   FRANÇAIS.  !àÇ)S 

vil  à  Tatlaque  du  château  de  Milan ,  qui  se  rendit  le  39  dé- 
cembre, et  y  fut  blessé.  Il  se  trouva  au  siège  de  Cortone, 
qui  capitula  le  18  jantier  17349  et  à  la  prise  du  château  de 
cette  place  f  le  4  février.  Créé  brigadier  des  armées  du  roi» 
par  brevet  du  20  du  même  mois,  il  combattit  aux  deux  at- 
taques du  château  de  Colorno,  les  4  et  ^  juin  ;  et  à  la  ba* 
taille  de  Parme,  où  il  fut  blessé,  le  ag.  Après  cette  dernière 
affaire  ^  il  battit  un  corps  de  troupes  qui  protégeait  un  châ- 
teau ,  dans  lequel  il  prit  le  général  de  la  Tour,  et  400  offi- 
ciers. On  le  fit  inspecteur-général  de  Tinfanterie  «  par  or- 
dre du  3i  juillet.  A  la  surprise  de  la  Secchia,  le  i5  sep- 
tembre, étaat  chargé  du  commandement  de  Tarrière-garde 
et  de  toute  rartillerie ,  il  soutint  plusieurs  attaques  de  la 
part  des  ennemis,  et  parvint  à  joindre  Tarmée  à  Luxzara, 
sans  avoir  été  entamé.  A  la  bataille  de  Guastalla ,  le  19  , 
il  commanda  la  brigade  d*Auvergne.  Les  officiers-généraux 
qui  étaient  â  portée  de  lui  ayant  été  tués,  il  marelia  alors 
à  la  tète  du  régiment  du  Roi  et  de  deux  régimeiils  de  dra- 
gons, battit  les  ennemis,  et  prit  leur  canon.  Il  fut  promu 
au  grade  de  maréchal -de-camp,  par  brevet  du  18  octobre 
suivant,  et  devint  colonel-lieutenant  et  inspecteur  de  son 
régiment  d*infanterie ,  à  la  moU  du  marquis  de  Pezé,  par 
commission  du  i5  janvier  1735.  Il  se  démit  alors  de  Tin- 
spection  générale  de  Tinfauterie,  et  continua  de  servir  à 
Tarmée  d*Italie.  Voulant  prendre  les  ennemis  à  revers,  il 
lit  paiiser  le  Mincio  à  la  nage  par  une  partie  des  troupes 
qu^îl  commandait  •  et  ^îhassa  les  Aulrtchieus  de  Gorto ,  le 
i5  juin.  Il  commanda  sur  TAdige,  et  dans  le  Yéronais  II 
devint  duc  de  Biron ,  sur  la  démission  de  son  frère ,  le  29 
lévrier  1740.  Il  obtint,  par  commission  du  G  août  suivant, 
le  gouvernement  de  Landrecies.  Employé, à  l'armée  de 
Bohème,  par  lettres  du  ao  juillet  17419  il  y  marcha  avec  la 
première  division ,  et  combattit  à  Tassaut  qui  emporta  Pra- 
gue ,  le  aG  novembre.  Il  fit  la  guerre  en  Moravie  pendant 
le  reste  de  Thiver.  Il  se  rendit  à  Pissek ,  eu  174a  ;  combat- 
lit  à  Sahai ,  le  a5  mai ,  et  fit  Tarrière-garde  de  Tarmée  (|ui, 
dans  sa  retraite  sous  Prague,  fut  continuellement  harcelée 
par  les  Autrichiens.  Il  concourut  à  la  défense  de  Prague , 


IQÔ  DICTIONNAIRB   filSTORIQCE  . 

et  se  signala ,  les  19  et  2a  août  9  dans  deux  sorties  que  fi- 
rent le.«  Français.  A  la  prcâiière ,  il  pénétra  l*épée  à  la  main 
{usqu^à  la  batterie  rojale,  défendue  par  plosiears  baiuil- 
lons,  qu'il  défit;  encloua  le  canoo  et  tes  mortiers,  détrui- 
sit lesouvraj^fs,  et  fit  prisonnier  le  chef  du  génie.  DansU 
seconde ,  il  prit  toutt* s  les  pièces  de  campagne  des  ennemis, 
et  tua  lout  ce  qu'il  rencontra  et  qui  ne  prit  pas  la  fuite. 
Sur  la  fin  de  Taction,  il  reçut  un  coup  de  fusil  qa^lui cas- 
sa la  mâchoire,  et  une  balle  qui  lui  entra  dans  la  lète»  et 
l'obligea  de  se  faire  trépaner.  Créé  lieutenant-général  du 
arméeti  du  roi ,  par  pouvoir  du  ao  février  174^9  il  rentra  en 
France  avec  l'armée.  Il  combs^ttit  à  Eltingen,  ious  le  maré- 
chal de  Noailles,  le  97  juin,  et  y  commanda  les  brigades  de 
Navarre,  d'Auvergne,  et  du  Roi.  Il  conduisit  Tarriëre -garde 
de  Tarmée  entière,  lorsqu'elle  passa  le  ravin  d*Ettingeo.  Il 
continua  de  servir  à  Tarmée,  commandée  par  le  maréchal 
de  Noailles,  par  lettres  du  i**  août,  et  marcha  ensuite  sur 
le  Haut-Ahin,  dont  le  maréchal  de  Coigny  lui  donna  le 
commandement ,  depuis  Neuf<-Brisach  (usqu'à  Strasbourg. 
Il  rendît  inutiles  les  différentes  tentatives  que  le  prince 
Charles  de  Lorraine  fit  sur  ce  point.  Il  fut  reçu  chevalier 
des  ordres  du  roi ,  le  1*'  janvier  1 744*  Employé  à  l'armée  de 
Flandre ,  sous  le  roi ,  par  lettres  du  1*'  avril  suivant ,  il  ser- 
vit avec  distinction  au  siège  de  Menin,  dont  il  prit  le  che- 
min couvert,  et  qui  capitula,  le  4  juin.  Au  siège  dTpres, 
qui  capitula,  le  37,  il  s'empara  de  la  basse  ville.  Au  siège 
de  Fumes,  rendu *le  10  juillet,  Il  fit  rompre  les  écluses 
sous  le  feu  de  la  place.  11  passa  ensuite  en  Alsace  ;  fut  em- 
ployé à  l'armée  du  Rhin,  par  lettres  du  19  juillet;  com- 
battit à  Haguenau,  le  23  août,  et  finit  la  campagne,  au 
siège  de  Fribourg,  dont  il  attaqua  le  chemin  couvert  de  la 
gauche:  Fribourg  capitula  le 6  novembre.  Employé  à  l'ar- 
mée de  Flandre,  sous  le  roi,  par  lettres  du  i*'  avril  1745, 
il  servit  au  siège  de  Tournay,  et  y  prît  le  chemin  couvert. 
Il  combattit  à  la  bataille  de  Fontenoi«  le  1 1  mai,  et  défen- 
dit le  village  de  ce  nom,  d'où  il  repoussa  trois  fois  les  en- 
nemis. Il  leçut,  pendant  l'action,  plusieurs  coups  de  feu 
dans  sa  cuirasse,   et  eut  3  chevaux  tués  sous  lui  et  s 


•  DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  SQ'J 

blessés.  Il  fut  nommé  colonel  du  régiment  des  gardes- 
françaises ,  à  la  mort  du  duc  de  Grammont,  par  provi- 
sions du  26  du  même  mois,  et  se  démit  alors  du  régiment 
du  Roi.  Employé  à  Tarmée  de  Flandre,  par  lettres  du  1" 
avril  1746,  il  commanda  la  réserve,  à  la  bjlaiile  de  Rau- 
coux,  le  1 1  octobre.  Il  servît  h  la  même  armée  «  par  lettres 
du  1"  mai  174 7-  Étant  lieutenant-général  de  jour,  à  la  ba- 
taille dt  Lawfeld ,  le  a  fuillet,  il  conduisit  la  dernière  atta- 
que ,  fit  avancer  le  canon  qui  favorisa  cette  attaque ,  et  eut 
un  cheval  tué  sous  lui.  Il  fut  reçu  au  parlement,  comme 
pair  de  France ,  le  39  août  1749*  ^'^éé  maréchal  de  France, 
par  état  donnée  Versailles,  le  a4  février  1757,  il  prêta  ser- 
ment en  cette  qualité,  le  i5  mars  suivant.  Il  mourut, 
doyen  des  maréchaux  de  France,  le  29  octobre  1788. 
(  Chronologie  militaire ^  tom,  111,  pag,  4^0?  mémoires  du 
temps,  ) 

DE  GONZAGUE  (Louis),  duc  de  Nevers,  commandant 
d'année,  naquit  le  18  septembre  1559.  Il  était  fils  putné 
de  Frédéric,  duc  de  Mantoue,  et  fut  connu  d*abord  sous 
le  nom  de  prince  de  Mantoue ,  puis  sous  celui  de  duo  de 
Nevers,  qu*il  prit,  le  4  tnars  i565,  jour  de  son  mariage 
avec  Henriette  de  Clèves ,  héritière  du  duché  de  ce  nom. 
Il  vint  en  France,  en  i549,  et  fut  naturalisé  par  lettres  de 
Henri  II,  données  à  TIle-Adam,  au  mois  de  septembre 
i55o,  registrées  à  la  chambre  des  comptes,  le  i5  novembre 
suivant.  En  i557,  il  fut  fait  capitaine  de  100  hommes  d*ar-> 
mes  des  ordonnances  du  roi.  Il  servit  &  Parmée  de  Picardie, 
pendant  le  siège  de  Saint-Quentin,  fut  blessé  à  la  journée 
de  Saint^Quentin,  le  lo  août  de  la  même  année,  et  de* 
meura  prisonnier  de  guerre.  Il  servit  au  siège  du  Havre, 
en  if>63.  Le  ai  juin  i560,  on  le  reçut  au  parlement,  en 
qualité  de  pair  de  France.  Il  eut,  à  la  même  époque,  le 
gouvernement  du  Nivernais.  Il  fut  nommé  gouverneur  el 
lieutenant-général  du  Piémont  et  du  marquisat  de  Saluces, 
à  la  mort  du  maréchal  de  Bourdillon ,  et  commandant  Par- 
mée  au  même  pays,  par  provisions  données  à  Fontainebleau, 
le  5  avril  1 567  :  il  alla  aussitôt  en  prendre  possession.    Il 


UgS  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE* 

revint^  la  niême  année 9  en  France,  et  arriva  à  Lyon  avec 
i3,ooo  hommes.  La  garnison  de  MÂcou  incommodant  tout 
le  Lyonnais ,  il  résolut  de  s*emparer  de  celte  vUle,  et  y  en- 
tra, par  composition,  le  4  <lécembre.  De  là  il  se  rendit  en 
Champagne,  où  il  réunit  ses  troupes  à  celles  du  duc  d^An- 
jou.  Au  mois  de  février  i568,  étant  auprès  de  Donzy,  avec 
lin  détachement  de  60  hommes,  il  tomba  sur  la  garnidoo 
d*Autrain  ,  qu'il  enfonça,  et  défit  de  plus  60  cavalitrs  pro- 
tetitants,  accourus»  pour  soutenir  cetleganiison  :  le  duc,blf5sé 
au  genou ,  se  ressentît  toute  sa  vie  de  sa  blessure.  En  iS^S, 
il  (lervit  au  siège  de  la  Rochelle,  et  suivit  Henri  III  en  Po« 
logne.  N'ayant  pu  persuader  à  ce  monarque  que  la  cession 
qu*il  se  proposait  de  faire  au  duo  de  Savoie  des  places  du 
Piémont  serait  funeste  à  la  France,  qui  par- là  se  verrait 
fermée  pour  toujours  Tentrée  de  Tltalie,  il  se  démit  de  soq 
gouvernement  du  Piémont  et  du  marquisat  de  Salaces,  et 
il  en  fut  déchargé,  par  lettres-patenies  données  à  Lyon,  le 
19  octobre  i5y^.  Il  eut  le  commandement  de  Tarmée  eo- 
deç't  de  la  Loire,  en  Yendômois  et  au  pays  Chartrain ,  par 
pouvoir  donné  à  Paris,  le  iG  septembre  1675  :  cette  armée 
était  destinée  à  marcher  contre  le  duc  d'Alençon ,  qui  avait 
^quitté  la  cour.  Le  roi  se  trouvant  alors  dans  les  conjonc- 
tures It's  plus  tristes,  et  sans  argent,  le  duc  de  Nevers, 
touché  des  besoins  de  son  souverain,  vendit  une  partie 
considérable  de  son  patrimoine,  dont  il  prêta  le  produit 
au  roi.  £n  \5y^  y  il  ajisiégea  et  prit  Issoire,  en  Auvergne, 
sur  les  protestants.  Il  fut  fait  chevalier  de:»  Ordres  du  roi, 
à  la  première  promotion  de  Tordre,  le  3i  décembre  i5;8. 
En  i585,  il  crut  devoir  embrasser  le  parti  de  la  ligne, 
dont  il  ne  pénétrait  pas  alors  les  vues  secrètes,  que  les 
chefs  coloraient  adroitement  du  voile  de  la  religion.  En 
conséquence,  il  lâcha  de  faire  livrer  Marseille  aux  ligueurs  : 
sou  entreprise  échoua,  le  11  avril.  Il  partit  alors  pour 
Avignon  ;  et,  ayant  fait  de  mûres  réflexions  sur  ses  enga- 
gements avec  un  parti  contraire  à  Tautorité  royale,  il 
écrivit  au  cardinal  de  Bourbon  qu'il  renonçait  à  la  ligue. 
Nommé  gouverneur  et  lieutenant-général  en  Picardie,  à 
la  mort  du  prince  de  Coudé,  par  provisions  données  à 


•     DES   GÉNÉRAUX    FRAMÇArS.  5igg 

Paris,  !c  a  avril  i588  «  regi^trées  au  parlement  <te  Parin, 
le  7  mai ,  il  fit  too  entrt^e  à  Amiens,  le  27  du  même  mois. 
Il  ronimanda  Tarmée  du  Poitou  et  de  la  Saintonge,  par 
pouvoir  donné  «k  Blois,  le  18  octobre  de  la  même  année 
i588^  et,  malgré  la  rigueur  de  la  saison,  di*pui.<i  le  8  dé- 
cembre iusqu^au  mois  de  mars  de  Tannée  i589,  il  prit 
Manléon,  llontagul,  la  Gamache,  et  36  forteresses,  dans  le 
Bas  -  Poétoii.  Le  gouvernement  de  Champagne  et  de  Brie  étant 
devenu  vacant  par  la  mort  du  duc  de  Guise,  fut  accordé  au 
fils  du  duc  de  Nevers,  par  provisions  données  à  Blois,  le  18 
janvier  1 589,  portant  que  le  père  exercerait,  comme  s*il  était 
gouverneur:Gonzaguc  se  démit  nlurs  du  gouvernement  de  Pi- 
cardie. Après  la  mort  du  duc  de  Guise,  Henri  III,  se  trouvant 
eS  butte,  et  aux  catholiques  et  aux  protestants ,  et  n'ayant 
d*autres  ressources  que  celles  que  lui  présentait  la  fidélité 
du  duc  de  Nevers,  il  le  rappela,  avec  Tarmée  qu*il  com- 
mandait en  Poitou.  Le  duc  vint  joindre  le  roî  à  Blois ,  rac- 
compagna à  Tours,  le  servit  et  le  soutint  jusqu\i  Tévéne- 
ment  funeste  qui  enleva  ce  monarque  ft  la  France.  Après 
la  mort  de  Henri  III,  Henri  lY  étant  dans  une  grande 
disette  d*argeDt,  le  duc  lui  prêta  53,ooo  écus  d*or.  En 
iSgo,  il  vint  offrir  ses  services  à  Henri  lY,  à  la  tête  d*uoe 
compagnie  de  gentilshommes.  Il  commanda  en  Champa- 
gne, en  1S91  et  iSga,  et  maintint  cette  province  dans  la 
tranquillité.  En  iSqS,  le  roi  ayant  abi*iré  le  calvinisme, 
songea  à  envoyer  au  pape  une  ambassade  solennelle,  et  la 
confia  au  duc  de  Nevers,  comme  à  Tun  des  seigneurs  les 
plus  propres  à  remplir  cette  importante  mission.  Le  duo 
de  Nevers  eut,  par  pouvoir  donné  à  Troyes,  le  5o  mai 
1595  ,  le  commandement  de  Tarméc  de  Picardie  ,  de  Nor- 
mandie, de  Champagne,  et  de  Tlsle-de- France.  Après  la 
prise  de  Doullens ,  il  se  chargea  de  vinter  les  places  des 
deux  côtés  de  la  Sommf ,  et  de  les  approvisionner.  Il  assura 
Amiens,  s*enferma  dansCorbic,  et  n*en  sortit  que  lorsqu'il 
Peut  mise  en  état  de  soutenir  un  siège.  Il  prit  les  mêmes 
soins  pour  Saint-Qiicntin  et  pour  Péronne.  Ayant  apprisi 
à  Saint- Quentin,  que  les  Espagnols  assiégeaient  Cambray^ 
îl  y  envoya  un  secours,  commandé  par  son  fil» ,  qui  y  entra 


3oO  niCTIONNAniE   HlSTORIQtE. 

le  i5  août.  Il  tomba  malade  à  Nc^le,  et  y  mourut,  le  a5 
octobre  iSqS.  {Chronologie  militaire^  toni,  £y  pag.  a3i  ; 
Mémoires  de  Nevers,  Histoire  de  M.  de  Thou,  Histoire  du 
Père  Daniel,  le  président  Hénaut  ^  Histoire  des  Grands- 
Officiers  de  la  Couronne.) 

DE  LÀ  GORGE  9  voyez  de  Meklb. 

DE  GORGUETTE  (François-Pantaléon),  chevalier  d' Ar- 
gœuK'es^  niaréchal-de-camp  ,  naquît  le  29  janvier  1739. 
Il  avait  été  lieutenant -colonel  du  régiment  de  Chartres- 
dragons ,  lorsqu^on  le  créa  brigadier  de  cette  arme,  le  1" 
mars  1780.  Il  fut  promu  au  grade  de  maréchaUde-campf 
le  1*'  janvier  1784*  Il  était  alors  décoré  de  la  croix  de  cl^- 
valier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis.  (Etau 
militaires.) 

DE  GORflEY ,  r^oycz  dv  Houx. 

DE  GOUFFIER  DE  BoNiuvET  (François),  colonel  -général 
de  C infanterie  delà  les  monts  ^  servit  presque  toujours  en 
Piémont;  combattit  à  Cerisollcs,  le  11  avril  i544«  et  ac- 
compagna ensuite  Taix,  colonel-général  de  Tinfanterie,  à 
la  prise  de  Montcallicr,  de  Sainl-Damieii ,  de  Vignon  et  de 
plusieurs  autres  places  du  Montferrat.  La  paix  fut  faite  la 
même  année ,  aveo  Tempcreur.  Après  la  destitution  de 
Taix,  et  la  ili\ision  de  sa  charge  de  colonel- général  en 
deux  parties,  fionnivet  fut  établi  colonel  -  général  delà  les 
monts,  par  provision  du  29  avril  i547*  Il  contribua  à  la 
délVnsc  de  Metz,  en  i552,  et  au  rétablissement  de  Thé- 
ro;)ann(',  en  i553.  11  fut  fail  chevalier  de  Tonlre  du  Roi, 
celte  dernière  année,  et  alla  servir  en  Piémont,  en  i554. 
11  y  défendit  Santia,oii  il  commandait,  eu  j555;  et  les 
vigoureuses  sorli»:'S  qu*il  fit,  toujours  avec  succès,  décon- 
certèrent ie  duc  d*Albc,  qui  n*usa  tenter  un  assaut ,  quoi- 
qu'il y  eût  ui)e  brèche  considérable  faite  au  corps  de  la 
place  :  cette  belle  défense  donna  le  temps  à  un  secours  d'ar- 
river, et  le  duc  d*Albe  fut  obligé  de  lever  le  siège.  Bounivet 


.     DIS   GBMÉRAUX    FRANÇAIS.  3oi 

marcha  ensuite  au  aiége  d^Ulpian ,  que  le  maréchal  de 
Brisaac  commença  au  mois  d'aoùl  delà  même  anoée.  Il  j 
fut  dangerensemeot  blessé ,  et  reyini  alors  en  France ,  où 
il  mourut  9  des  suites  de  sa  blessure  »  à  Saiiit-Germain-ea- 
Laye,  au  mois  de  novembre  i556.  (  Chronologie  militaire , 
iorn.  III,  pofi.  5ia;  Brantôme,  Histoire  de  France  du  Père 
Daniel;  Mémoires  de  du  Bellqy;  Histoire  des  Grands^ 
Officiers  de  la  Couronne.) 

GOUGUET  (Cybard),  maréchal-de-camp  ^  né  le  a  mai 
i^Sa,  entra  au  service,  le  a4  avril  17689  comme  soldat» 
au  régiment  d*Aquitaioe,  où  il  fut  fait  sergent ,  le  i**  oc- 
tobre 1771.  Il  fit  avec  ce  réginientf  les  campagnes  de  17(18 
et  1769,  en  Corse.  Nommé  lieutenant  dans  le  régiment 
provincial  de  Poitiers,  le  5  mai  177'i,  il  passa,  le  18  août 
de  la  même  année ,  lieutenant  au  régiment  de  la  Martini-* 
que,  et  fui  employé,  en  celte  qualité ,  sous  le  maréchal  de 
Broglie.  il  obtint  le  grade  d*esemptde  maréchaussée ,  avec 
rang  de'licutenant  de  cavalerie,  le  i5  iutllet  1775;  devint 
iH>n8-lîenlenant  de  marécliausst^i; ,  et  fut  breveté  lieutenant 
de  cavalerie ,  le  aoaoût  1779*  Ou  remploya,  danscegrade» 
au  camp  de  Baycux.  Il  fut  nommé  capitaine  de  gendarme-» 
rie,  le  i5  juin  1791,  et  obtint,  au  mois  d*août  suivant, 
la  croix  de  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis.  Il  devint  colonel-commandant  de  la  1'*  division  do 
gendarmerie,  le  i3  novembre  179a;  fut  créé  général  de 
brigade,  en  1793,  et  fit  successivement,  en  ces  deux  qua- 
lités, les  campagnes  de  179a,  1793,  1794  et  1795,  à  Tar- 
mée  du  Ehin.  Ou  le  nomma  inspecteur  de  la  y'  division 
de  gendarmerie,  en  1797.  il  fut  admis  à  la  retraite  du  grade 
Ue  général  de  brigade,  équivalent  à  celui  de  maréchal-de- 
camp,  en  180a.  {Etais  niilitairts.) 

HE  COU L£T ,  voyez  des  Brosses. 

Di  GOUYEaNET,  i;o/ez  de  la  Tova  du-Pir. 

GOUVION-SAINT-CYR(Louls,  comtv)^  pair  etmarcchal 
tic  France,  naquit  à  Toul,  le  i3  avril  176.).  Peu  de  temps 


Son  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE 

avant  la  révoliitioo  française,  il  entra  au  service  «  comme 
volontaire.  I)  passa  rapidement  par  tous  les  premiers  gra- 
des; et  il  était  parvenu  à  celui  d*adjudant- général,  lorsqu^il 
servit ,  en  1 79? ,  à  Tarmée  de  la  Moselle ,  où  il  se  distingua 
aux  combats  d*£sbfick  et  de  Kajserslautern.  Nommé  bieu- 
tôt  après  général  de  brigade,  il  fut  employé,  en  cette  qua- 
lité, à  Tarmée  des  Alpes.  Le  i4  septembre  1793,  il  cbassa 
les  Piémontais  de  la  Naurienne.  En  179^,  il  rempoua  en- 
core d^autres  avantages  sur  les  Pîém'dnlais,  et  se  distingua 
à  Tattaque  de  la  Aocniasse.  Nommé  général  de  division, 
le  16  juin  179  I  (1)9  i'  ^^^^  employé,  comme  tel ,  à  i*armée 
de  Rbin-ct- Moselle,  avec  laquelle  il  fit  la  campagne  de 
1795.  Il  s*y  fit  remarquer  ep  diverses  occasions,  et  parti- 
culièrement au  siège  de  Mayence,  oii  il  commandait  Tat- 
taque  du  centre.  En  1798,  il  fut  fait  général  en  chef  provi- 
soire de  Tarmée  de  Aome,dont  Masséna  eut  ensuite  le  com- 
mandement; et  il  servit,  sous  ce  dernier,  pendant  la  cam- 
pagne de  cette  année.  Destitué,  en  1799»  il  fut  bientôt  ré- 
intégré, et  employé,  comme  général  de  division,  à  Tarmée 
d'Italie.  Il  commanda  le  corps  de  droite  à  la  bataille  de 
Novi|  le  16  août  de  la  même  année;  arrêta  les  efforts  des 
Autrichiens,  fit  prisonnier  le  général  Lusignan,  et  donna 
le  temps  d'évacuer  Novi,  et  de  retirer  les  troupes  qui  se 
trouvaient  encore  engagées  dans  la  plaine.  Il  attaqua  et 
battit  complètement  Tennemi  à  Pasturanna,  Be7.aloizo  et 
Bosco,  le  a/|  octobre,  et  eut  un  cheval  tué  sous  lui  dans 
cette  affaire,  qui  fut  très- brillante,  et  dans  laquelle  il  prit 
3  canons  et  fit  aooo  prisonniers,  dont  3oo  de  cavalerie. 
Attaqué ,  le  6  novembre ,  à  Coni ,  par  des  forces  considé- 
rables ,  il  s*y  défendit  vaillamment ,  repoussa  les  Autri- 
chiens, leur  fit  400  prisonniers,  et  s*empara  de  5  bouches 
k  feu.  Le  succès  de  cette  affaire  empêcha  le  général  Kray 


(1)  Dam  le  rapport  présenté  à  la  convention  nationale,  le  s6  aTril 
179^9  on  trouve  que  la  promotion  de  GouvionSaiot-Gjr  au  grade  de 
général  de  divi»ion  a  été  motivée  fur  ce  qu'il  avait  été  reconnu  un  bon- 
officier,  et  t'était  distingué  par  son  activité ,   sa  bravoure  et  ses  Ulcnts. 


.     DES   GE^CERAIJX   FRANÇAIS.  OOÔ 

^e  secourir  le  fort  de  Serravalle.  Il  commanda  Faile  droite 
de  Tarmée  de  Champiounet,  lorsqu'elle  fit  sa  retraite  sur 
tïënes;  et  y  par  uu  mouvement  liabilemeot  combiné  9  il 
empêcha  alors  cette  ville  d*élre  investie.  Il  se  couvrit  de 
gloire  par  la  retraite  qu'il  fit  faire  à  Taile  droite  de  Tarmée 
d'Italie.  Pour  le  récompenser  de  ses  brillants  faits  d'armes 
contre  l'aile  gauche  de  l'armée  autrichienne  9  le  premier 
cousulului  décerna,  le  26  décembre,  un  très-beau  sabre 
d'honneur,  et  lui  fit  expédier  le  brevet  de  premier  lieute- 
liant  de  l'armée.  Appelé ,  au  mois  de  novembre  de  la  même 
année,  à  l'armée  du  Rhin,  il  en  prit  le  commandement, 
jusqu'à  l'arrivée  du  général  en  chef  Moreau.  Il  s'empara 
de  Fribourg,  le  '26  avril  1800.  Il  se  porta,  le  i*'mai^   à 
Smelingcn ,  y  prit  position ,  après  un  combat  assez  vif,  fit 
des  prisonniers,  et  enleva  un  magasin  à  l'ennemi.  Au  mois 
de  juin  suivant,  il  fut  obligé  de  quitter  momentanément 
Tarmée ,  pour  aller  prendre  les  eaux ,  et  remit  le  comman- 
dement de  sa  division  au  général  Grenier.  De  retour  à  l'ar- 
mée du  Rhin ,  il  concourut  à  la  victoire  remportée  à  Ro- 
henlinden,  le  5  décembre.  11  avait  été  nommé  conseiller» 
d*état,  et  attaché  à  la  section  de  la  guerre  i  par  décret 
du  22  septembre.  Le  2a  mars  1801 ,  on  le  porta  sur  le  ta- 
bleau des  conseillers-d'état  en  service  extraordinaire.  Na- 
poléon ayant ,  dans  la  même  année,  résolu  la  guerre  contre 
le  Portugal,  pour  obliger  cette  puissance  à  se  détacher  de 
son  alliance  avec  l'Angleterre,  fit  choix  du  lieutenant-gé- 
Itérai  Gouvion-Satnt-Cyr,  pour  commander  l'armée  galle* 
espagnole  destinée  à  cette  expédition.   Après  le  traité  de 
paix  que  l'Espagne  conclut  particulièrement,  à  Badajoz, 
avec  le  Portugal,  le  premier  consul  Buonaparte  nomma  le 
général  Gouvion-Saint-Gyr  ambassadeur  extraordinaire  de 
la  république  française  près  de  la  cour  d'Espagne.  Quoique 
remplacé  par  le  général  Leclerc  dans  le  commandement 
de  Tarmée  destinée  à  agir  contre  le  Portugal ,  le  général 
Gouvion-Saint-Gyr  resta  spécialement  chargé  de  diriger  les 
opérations,  pour  l'exécution  du  plan  de  guerre  déjà  arrêté. 
Il  fut  nommé  colonel-général  des  cuirassiers,  en  18049  et 
obtint  la  croix  de  grand-oiXicier  de  la  Légion-d'Honneur, 


•i 


3o4  DICTIOlCNAniE   HISTORIQtE    * 

le  I*'  février  i8o5.  Commandant  en  chef,  dans  la  mèoie 
anuéCf  le  corps  d\irmée  qui  occupait  le  royaume  de  Na- 
ples,  il  eut  ordre  de  venir  observer  le  littoral  de  TAdriati- 
que,  depuis  les  embouchures  de  TAdigè  jusqu*à  Yenise,  et 
de  se  tenir  prêt  à  repousser  les  Russes  et  les  Anglais,  s'ils 
tentaient  d'effectuer  un  débarquement  sur  les  côtes  ita- 
liennes. Un  corps  autrichien,  fort  d'environ  7000  hommes, 
commandé  par  le  prince  Rohan,  émigré  français?  après 
avoir  descendu  les  Alpes* Rhétiennes,  dans  la  vallée  de  la 
Brenta,  vint  se  jeter,  le  aa  novembre,  sur  Bafsano,  où  il 
enleva  un  poste  de  i5o  honlimes,  et  se  dirigea  ensuite  sur 
Gastel- Franco.  Informé  de  cette  marche  de  l'ennemi  9  le 
lieutenant-général  8aint-Cyr  fit  promptement  ses  dîsposi- 
lions  pour  l'arrêter,  et  fit  avancer  des  colonnes  qui  ren- 
contrèrent les  Autrichiens  près  de  Castel  -  Franco.  Il  s'y 
eng-jgea  un  combat  opiniâtre,  à  la  suite  duquel  la  troupe 
du  prince  de  Rohan  se  débanda,  et  se  relira  dans  le  plus 
grand  désordre  jusqu'à  Castei-Franco  ,  où  les  Français  en- 
trèrent pêle-mêle  avec  leurs  adversaires.  Ces  derniers  fu- 
rent obligés  de  capituler;  et  le  résultat  de  celle  brillante 
affaire  fit  tomber  au  pouvoir  des  Français  6000  hommes 
d'infanterie  et  1000  chevaux.  Ce  combat  ajouta  a  la  répu- 
talion  que  le  général  Gonvion-Saint-Cyr  s'était  déjà  si  jus- 
tement acquise.  En  1816,  il  commanda  le  5*  corps  de 
l'armée  confiée  an  maréchal  N asséna,  et  destinée  à  une 
expédition  contre  le  royaume  de  Naples.  Il  déboucha  dans 
ce  pays,  vers  le  12  février,  parles  montagnes  d'Itri.  Après 
la  reddition  de  Naples,  le  corps  du  général  Couvioiî-Sjînt- 
Cyr  fut  chargé  d'occuper  l'Apulie ,  la  presqu'île  d'Olrante  , 
Tarenle,  et  le  littoral  de  l'Adriatique.  Ce  général  s'établit, 
sans  rencontrer  beaucoup  d'obstacles,  dans  tout  ce  pays, 
où  il  parvint  à  maintenir  la  tranquillité.  Appelé  à  la  grande- 
armée  d'Allemagne,  en  1807,  il  fit  avec  distinction  la  cam- 
pagne de  PruMC  et  de  Pologne,  et  fut  chargé  du  gouver- 
nement-général de  Varsovie.  Après  la  paix  de  Tilsîtt ,  il 
passa  de  nouveau  en  Espagne,  en  1808.  Il  s'empara  ,  par 
capitulation  ,  dans  la  même  année ,  de  la  place  de  Roses , 
après  un  siège  qu'il  conduisit  avec  beaucoup  d'habileté.  Il 


•      • 


.  DES   GENERAUX   FRANÇAIS.  5o5 

ve  rendit  mailre  de  Barcelonne,  en  1809  y  et  dirigea  aveo 
succès  les  opérations  militaires  en  Catalogne.  Il  culbuta  » 
prèn  d*Igualada,  le  cor|2^  d'armée  espaguol  commandé  par 
Castro,  et  s*empara  de  la  ville  de  Vtills,  le  21  mars.  Dans 
une  affaire  où  son  avant-garde  attaqua  les  Espagnols,  elle 
leur  fit  5oo  prisonniers.  11  fît  attaquer,  le  5  juillet,  la  vil- 
le de  Saint-Félîx-de-Quipols  :  on  y  prit  7  pièces  de  canon^ 
et  on  tua  environ  200  hommes  aux  ennemis.  Le  4  et  le  5 
du  même  mois,  il  fil  m*arcber  contre  le  port  de  Palamos» 
dont  on  8*empara,  et  dans  lequel  on  f^e  saisit  de  16  pièces 
de  canon,  et  d*environ  1000  fusils.  Employé,  en  1812,  à 
la  grande-armée  de  Russie,  il  y  eut  le  commandement  ea 
chef  du  6*  corps,  composé  des  troupes  bavaroises,  aux  or- 
dres des  généraux  de  division  Deroi  et  de  Wrèdc.  Le  ma- 
réchal duc  de  Reggîo  ayaift  été  blessé,  le  17  août ,  dans  un 
combat  sur  la  route  de  Walynlzy,  céda  au  général  Gouvion- 
Saint-Cyr  le  commandement  du  10*  corps  d'armée.  A  la 
tète  des  deux  corps  alors  placés  sous  ses  ordres,  Gouvion- 
8aint-Cyr  attaqua  et  battit  complètement,  à  Polotsk,  le 
18  du  même  mois,  le  corps  du  général  russe  Wittgenstein. 
Cette  affaire  fit  le  plus  grand  honneur  au  général  Gouvion- 
Saint-Cyr,  qui  avait  eu  à  combattre  des  forces  supérieu- 
res :  les  Russes  firent  jouer  pendant  cette  action  120  pièces 
ée  canon  qu*ils  avaient  en  batterie.  La  perte  de  Penuemi 
s^éleva  à  1000  prisonniers,  2000  morts,  4900  blessés,  par- 
mi lesquels  se  trouvaient  plusieurs  généraux,  et  20  pièces 
d*arlilleric.  Les  Français  eurent  près  de  2300  hommes  hors 
de  combat.  Gouvion-Saint-Cyr  fut  créé  maréchal  de  France, 
le  27  du  même  mois.  Lors  de  la  retraite  de  Moskow,  le  6* 
corps  d'armée  fut  attaqué,  à  Polotsk,  par  le  général  russe 
¥ritlgen8lein.  Le  maréchal  Gouvion-Saint-Cyr  tint  vail- 
lamment tête  à  Tennemi ,  auquel  il  fit  éprouver  une  perte 
considérable  en  hommes  tués  ou  faits  prisonniers  (i).  Blessé 


^1)  Lct  officiers  mites  furent  les  premiers  à  admirer  la  conduite  da 
marécbail  Saiot-Cjr,  à  Polotsk.  Le  jour  même  de  leur  rentrée  dans  cette 
TÎUe,  loat  rclatmajor  russe  ctaot  réuni  i  un  grand  diner,  le  géne'rai 


Soo  McnonAU  ■mwiqvb  ' 

aa  pied gaoclie  pcadanl  celle  awlioa»  et  se  feofial  «aN 
ckrr  oi  iMoler  à  clwval,  il  mil  le  eiMMiaadcvMol  ai 
mm  eerpe  ao  g^aéral  4e  di«lnoo  LrgraDd.  Après  sa  guéri- 
eoa,  il  repril  aoa  aerviee.  lL#e  irootail,  daneleaprcaiim 
|€Hif»  de  laovicr  i8i5,  aaprès  da  prÎBcc  Eagèse,  vioa-iai 
dliaiie,  ipy  cooMMiaâail  en  cht f  les  débria  de  la  grande- 
anoér.  Il  lil  la  canapagae  de  5«iie,  daaa  la'toèHae  aanét 
i8i5,  el  ae  signala»  lea  16  el  a^raaAI,  à  I»  balaflle  de 
DffCMie.  Il  aluqaa«  qoel^iie  Icnps  après,  le  ceips  nisae  da 
général  Tokloi»  a  Plaoen,  pril  io  pièceade  canon  atee  leurs 
caisfons,  lil  5oo  priaonnier/.  et  ponrsnivil  ksdébrjida  os 
corps  presque  sur  lei  fontièrcs  de  la  BoliiOM.  Eesié  à 
BroMlOf  avec  son  oorps,  après  qne  la  graiide-atméo  se  Cal 
ponée  ter»  Léipsifk,  il  fnl  coniraial,  à  la  sqUo  des  ba« 
iaillrs  Ihrrées  el  perdues  par  left  Français  sons  celle  der- 
nière ville*  designer,  le  11  novenibie(i),  une  èapHoli- 
lion,  dans  laquelle  il  fol  iilipalé  qn'îNinlici ail  on  Fraacs 
avec  son  corps  d'armée  el  une  partie  de  son  arliBsri& 
Celle  capilulalion  ayaul  élé  violée,  le  maréchal  Goavioo- 
ë^inl-Cyr  demeara  prisonnier  de  gnerrCf  afcc  loote  u 
troupe,  forte  d'environ  16,000  homaaes.  Après  la  lestan* 
ration  du  Irène  des  Bourbons,  en  i8i4f  H  rentra  en  Fran- 
ce,  «1  reçut  de  S.  M.  Louis  XVIli  no  aceneil  dislingoé.  11 
fut  créé  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  do  Saiot- 
L0UÎ9,  le  1**  îiiin;  élevé  à  la  dignité  de  pair  de  Pranoe,  le 
4  dn  même  mois,  et  à  celle  de  commandeur  de  Tordre  de 
6aiot-Louis,  le  24  septembre  suivant.  En  181 5,  lors  de 


"Wittgf  DfttrÎD ,  après  tToir  fait  l'éloi^  de  b  bravoare  des  aoldata  frao* 
çain  ,  tr  leva  et  |K>ria  la  itantë  du  Snwa  Gmtmam,  Lea  oftcien  niMt*  cou- 
vrift*Bt  d'acclamaiioDf  hooorablet  le  toaat  de  iear  g/haénd. 

(i)  Il  avait  fonça  le  projet  de  forcer  la  ligoe  de  Uocoa  de  Teniievi, 
aur  ia  drc-itc  de  l'Elbe,  et  de  ae  port«?r  lor  TorKaiLet  Witlemberç; 
nui»  les  corps  eonemis  des  généraux  Tolstoï  et  Vettati  arrêtèrent  la 
marche  de  %c%  tétoa  de  colonnes,  et  il  fut  obligé  de  rentrer  dans  Drei' 
de,  ou  des  coonidératioos  d'humanité  le  portèrent  à  offrir  tme  capSlvIs- 
tion ,  pour  ne  pas  entraîner  dans  une  mine  certaine  ka  bnvet  qu'il  oon- 
toandait. 


Dt9   GENÛAUX   rRÀNÇAIS.  3o7 

llnfation  de  Buonaparte  fur  le  territoire  françaiiiy  le  ma- 
réch.il  Saitit-Cyr  accompagii.i  S.  A.  R  MoRsiBua,  qui  partit 
de  Paris  pour  se  iendre  à  Lyoo,  afin  d*y  prendre  des  me- 
fures  propres  à  arrêter  la  di arche  de  l'usurpateur.  11  sa 
dirigt'a  ensuite  sur  Orléans  «  où  commandait  le  général 
D;ipoiit,  aHn  d^organiscr  une  armée,  pour  le  roi,  sur  les 
bords  de  la  Dure;  mais  la  défection  successive  des  troupes 
Tcmpérha  de  réussir  dans  ce  i^rojet,  et  il  courut  même 
ri»quc  Je  perdre  la  vieyjen  voulant  empêcher  les  régiments 
d'aller  joindre  Buonaparte.  Il  resta  dans  la  retraite  pendaiit 
tout  le  temps  que  dura  le  gouvernement  de  ce  dernier. 
Après  la  seconde  restauration >  il  fut  nommé,  le  9  juillet, 
ministre  sécrétai re-d*é ta t  au  département  de  la  guerre.  Il 
fut  remplacé,  dans  ce  ministère,  au  mois  de  septembre 
suivant,  par  le  duc  de  Feltre,  et  devint  ministre  d*état, 
par  ordonnance  du  a8  de  ce  mois.  Il  fut  nommé,  le  5  oc- 
tobre, membre  du  conseil  de  S.  M.  Ilobtint,  le  10  janvier 
iSiG,  le  gouvernement  de  la  5*  division  militairo,  et  fut 
créé  grand*croix  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  le  3  mai  suivant.  S.  M.  le  nomma  ministre  secré-»' 
taire-d*état  au  déf>arlemeut  de  la  marine  et  des  colonies  , 
le  'i3  juin  1817,  et  lui  conféra  le  titre  de  comte,  en  181S  : 
srs  lettres-fiateiites  furent  enregistrées  à  la  chambre  des 
paifs,  le  i5  janvier.  Il  fut  de  nouveau  chargé  du  porte- 
feuille du  département  de  la  guerre,  par  ordonnance  du 
la  septembre  do  la  même  année.  11  fut  élevé  à  la  dignité 
de  marquis,  au  mois  de  juillet  1819.  Enfin,  il  l'ut  remplacé 
an  niiiiislère  de  la  guerre  par  le  marquis  de  Latour-Mau« 
bourg,  le  i9novemt>re  suivant.  {Etais  iniiitaiics,  Moniteur, 
aninUcs  du  tcni/ts,^ 

DB  G 01- Y,  (N....),  comic  d'Arcy,  lieutenant  -  i^méral  j 
avait  él«*  me strc-de-camp  du  régiment  de  garnison  du  roi« 
lorsqu'il  fut  créé  brigadier  d*infanteric,  le  1*'  mars  1780.  Il 
fut  promu  au  grade  de  maréchal-de-camp ,  le  1*'  janvier 
1784,  et  à  celui  de  lieutenant- général,  avant  le  1*'  mai 
1791.  (  Etats  militaires.  ) 


3o8  DfCTll'^mnit    Er^TOlIQCK 

/■  «I.-  .  n  ii|  li'  k  iO  "Wîit.-mhr-  i>i.5.  et  fit  tle^è  eofinl 
d'hij::afiur  !  i  l  i--:;!iii  •i'^pii.^  Elifori  II  .  Il  fit  l.i  pnimirrtf 
camp  iZn^ .  en  i  ïÔi.  ii:!!.-*  !•;  ni.  ••t  <»€*  tronv  i  jl  *.i  pri«  «le 
Metz.  T  ai .  V-rin.  D^nvii-t-r* .  Yf '»y  .  31«}ntint^fy  tt 
Ci  lyon.  Apr*'*  •:■."*  '  oj:  jie'e-*.  le  r->i .  jya^il  mW  "»e*  ipni/r'^ 
en  1^  I  irfier  ir^  r  ifri:chi.-«Heiiicnt.  m  rnoL^  .le  t  iilict,  'ioniu 

pl.iCL-4 ,  tiriti  CDfRo  iznie  «i»;  io«^  ch''uiij4r2-:r*-  Lt»  Cî»mif*  de 
Mj'iin'n.  n  rîir..^  i')cî.>bn;  >^livJn^ .  *Vnfemia  JjriiMfU* 
que  <-.iir*»!s  ^  i'»s?*zfi.iit.  L#;  di*:  l'Aibe  ay  «nt  aurch-f  po*ir 
ixife>tir  !j  p»'a  :-î .  H  \'..^ron  «i^rî-t  iv-rc  ï  i  f  irnis^ïo  .  jîIj  J'J- 
diïvint  >:*  •*n  :-?ra  s.  L-*  *ttji|  u .  ef  renverra  un  eKi^iroa 
de  Rrirrsi  :  ^es  Frir.'Mii  *<;  retirèren*  rïnsviîte  «n  bon  orire. 
P.-niint  ri7*îe  iff.ire.  MitLsDoo.  tatij:  lè  de  ia  pour*uàle 
d'i;a  ciiio'iei  de  ciiiri^sii^r«i«aneaiÎ9.  4*erhj[ipe  d«  »a  troa- 
pe  •  co'ir'.  iti  rolon«r.  le  M\stoicrt  i  U  ai>iia.  et  lui  cJ^se  \a 
tète.  En  iuLllet  i35*.  p^ni.nl  ij^ie  le  duc  de  BiJuUion  [ar- 
lem-r.tiir.  les  tronnes  d'i  d'ic  de  Sivoic  pnriûnreiit  la  ca- 
pitiiidtion  d-.'  Il  vi  le  d-^  Hes  lia  .  el  forcênsat  cette  ville. 
H JtizTion  ,  q  ;i  s'y  rmiiv  )it  •  «e  i^ii^Ma  par  lii  brèt:be  dan*  !e 
fo**e.  se  fiîi*ii  pirnii  i'.'* -îï:i'-rai?.  el  se  mhvm  d  uk  la  ftrët 
\o'"»i:i*i.  !  t' ï'  t':  t  i  ri-i-fin-^er  j  ij  bi.iii!e  de  Si:nf-0-»'D- 
ti  . .  !e  10  i:iù'  T  "' >-.  et  Irrnf.irj  t^nKrt  te**  iiiJÎU!»  des  E*di- 
pno  *  ii«i{i'a  î"!  piii  dr;  •!  i*e  l'.i-Catnl're*!-*,  *ij:ncr  i'.-  !> 
avril  1  V«j.  r.  fit  i-.:jTi'nr,  k  inriae  îo'ir,  ù  ij  chjr^r  do 
h'eiitef'a"t  -  j- îî»fr\l  tn  ii  i.*>e -^orin  m  iie.  v^ciatep.rli 
ixiort  lî.^  ^îirt  n  t!  i  B*?lijv,  ^ievir  de  Lingev.  li  j<si«tJi  .lu 
!«■  .r.  ■!'•  l.liirl-^  l\.  en  iji'i.  Il  reprît  Virj  et  Siinî-Î.ô, 
s  ir .  i-»  c  .  ■  i  »  *:  *.  e.i  iV'j,  et  *j.ivj  ,  en  i3f>*.  !j  viiîc  de 
CherLo  :r::.  jj-j  >  z  >u%erDrJr  voul  lit  lî\ rer aux cav: niâtes. 
Il  jMrco'.irLit ,  jvtc  Mil  c:)'p*  do  troupe* •  Irt  côîc>  voi^iaes 
da  Hav-c,  pci:i-rt  îc  *!-;•?  de  celte  place,  etenij^Lhji  li 
de'icoiit^  do*  A::j:l-.i^  I'  Un  crée  comte  de  Thorî§ny,  par 
leîîrcs  li't  rcL'  i.-Ji  "lisantes,  au  mois  Je  septembre  liVi 3,  et 
nomme  chevalier  de  i'Orire  Ji  roi.  le  iS  <^ptembre  i566. 
Oii  ie  tît  capi\ii;;e  de  .V»  hommes  d*arme»  el  lieiitenanl^ 
•gênerai,  en  i'ab-ciice  iu  dac  de  Souillon ,  des  ptivs  et  du-» 


.  DES  GENERAUX  FRANÇAIS.         5og 

ché  de  Normandie,  excepté  des  bailii.i{;es  de  Rouen,  d'É- 
vreiiX)  de  Caiix  et  de  Ginors.  A  la  tétc  de  2000  homineSy 
il  arrêta,  en  1567,  un  passage  de  la  Seine,  5ooo  calvinis- 
tes, commandés  par  d^AndeloI^  qui  allait  joindre  le  ftrince 
de  Condé.  A  la  bataille  de  Jarnac,  le  i5  mars  i56r),  le 
comte  de  Matignon  et  le  duc  de  Gtiise  tombèrent  sur  Par- 
rièrc-jç.irde  de  Tamiral,  coniuifep  irLanoue,  et  la  défirent  : 
Lanone.  blessé  dangereusement,  fui  fait  prisonnier  Le 
comte  de  M  itignon  défvt,  avec  le  mémo  av.inlaga.  Pavant- 
garde  du  print?e  de  Con<Sé,  au  moi8  de  juin.  Il  se  rendit 
maître  de  Las^ay  dans  le  Maine,  el  de  la  Ferlé  dans  le 
Perche,  et  obtint  le  grade  de  maréchal-de-camp.  A  la  ba- 
taille de  Montcontour,  le  5  octobre,  il  remplit  les  fonctions 
de  premier  raaréchal-de«-camp.  Dans  la  mêlée,  il  couvrit 
de  son  corps  le  duc  d*Anjou,  dont  le  cheval  avait  été  tué^ 
releva  le  prince;  et,  ayant  aussitôt  reformé  un  escadron ^ 
fondit  sur  celui  qui  pressait  le  duc  d*Anjou,  et  le  dégagea.. 
Gagnant  ensemble  un  gros  de  cavalerie,  ils  enfoncèrent  et 
mirent  eo  fuite  les  calvinistes  :  5ooo  hommes  dMnfan- 
tcrie  de  ces  derniers  se  retiraient  encore  en  bon  ordre;, 
mais  le  duc  d^Anjou»  suivi  de  Matignon,  les  enveloppa,  et 
les  força  de  se  rendre.  Après  la  purnée  de  la  Saint-Barthé- 
lenii,  le  34  août  157^,  Matignon  préserva  du  massacre  leS; 
calvinistes  qui  habitaient  dans  ses  gouvernements  d*Alen-> 
çon  et  de  Saint-L6.  Nonimé  commandant  de  Tarmée  du 
roi,  en  i574<  il  prit  leii^îles  de  Fabise  et  d*Argentan. 
11  donna  la  chasse  à  Monlgonmiéry ,  qui  était  descendu  en 
Noimandie,  avec  6000  Anglais,  et  Tinvestit  dans  Saint  Ld^ 
d'où  Monlgominéry  par\int  néanmoins  à  s'échajiper,  eiji, 
gagner  Domfront.  Matignon,  laissant  alors  ses  maréchaux- 
de -camp  continuer  Tattaque  de  Saint- Lô,  marcha  vers 
Domfront ,  demeura  vingt-quatre  heures  à  cheval ,  de  peur 
que  Monigonunéry  ne  lui  échippÂt  une  seconde  fois,  et 
livra  à  la  ville  de  Domfront  deux  assauts,  dont  il  commanda 
le  second  en  persoiuie.  Montgomméry,  après  avoir  pcrda 
presque  tous  «es  soldats  sur  la  brèche ,  où  lui-même  avait 
inutilement  cherché  la  mort,  se  rendit  à  Matignon,  qui 
prit  ensuite  d*ai^s4Ut  la  vUlc  de  Saint*L6>  dont  le  roi  lui 


ifii-.n't  .4  :mfTir-r-»f-  VI  -  ■;..ns2»  ir  a  •«*'çn*iiTe  Ile  Vm- 
'.t-r-.  rvi-  l.i'  s.îiin  :.— la  ■  * -'"/'-nii*  us  liiinoiiiT^  »Lar^- 
■:*n  -.tituii.i  ii.»-'-.;it-^  «mr*  .ur»-;*.  i  a  mir^  ii*  -IIiar*i5»H» 
iï*  •  u"  ni:i*^  *".tni  ■•—ni II-  it:  miirr-ni  Cfiu».  ^i  ^fnLiii<- 
lie     i.iiii.niin    i*f   i.c   »    i-rriîi—  rîîtfï  7»n«^niTs*.  -ft  -wre 

iMiii^  i  ir  »A  itr**i»-a»»iii:^  -  i?fi #-•-•* !•  ^;i  1..4>4tf  -  ^^ir-naoïLi?. 
iii^  i.iilli..:s^  11-  Lif-n  *•  ir  I^ifiiiu  •!•  m  isiuiiiî  ^  %>s- 
:  n  |.»r  im*  «-mmi»  i«jîh»-î*  i  J*i-*-  e  sii  iL^rY  .  T'*>.  il 
3Priri       ^   n»-jne   ti;:it—      r  '4»iili- ""'Hiii- W.i::ît:'    pu»  r-»  y.- 

•I  ii.tt  *  m  n-j — Tî.a  «e  Itinimur—ii'^.  iir  -îfar  ziinn<  i 
? .!-»  c  i  iiiiir*  7—1  -^-irt  s  ^  :ii«'atf<a:)Ljf.  if* 
n  :iT .  -'  -«^-rii  *  irir^  m  r-i.àii  -  î.-ni-t  .  »■  ".  ir^femoft 
«•ii**  .111  .  •ininuiithaii  '  »mr—  îk^uu  h  ?>*^.  3ar  it|ir-!*r 
uiii-ir  1  '  li--..  lî  -  itin  "«fil.  i  -'^i"r  :s4:«  7i-*e»f  «r  s» 
"u-  :xi*?i  ■-.  c  :  ^îjrcanir?  «4ii«r-uir .  -t  «nuiuc  fOiwrr'*  3*?l 
•:e  lui  -  ".■Il  — W'i;ir  itinir-  tr  rii  Mii:»  .■.  ?  iTJr^ftir.  Oa  =■■ 
iiiiiii  ■  »&  ir-uefiaiii'-t— »5r*itr-iiiî  tt:  x<upu.ie.  *rii.+  îis  rx  ie 
^  i'^  ii— ^  r'ij  vî  r.*Ai  4!in*-«ni;".r.  j,ir  ani*  ««i'ïa.*  i-j  :d 
iti^t'.mar^  .-^i.  Il  viiiiiii'iiiiLi  .' imiKii  ce  f^iâesa^.  par 
-•m"  nr  M  '  iiiMUr-  :.♦.:  .  hiil*  r  nii:  ie  M'Hiî'Mas^rr, 
2«;  T-  -.«i*  r  iiii:  iif  >lâ— 'jiiii.  r.\  ,.*••  ■;«  "  .^  Ei  !>f). 
i  -r  -*.-.  El-  A.  i.ir.  i'ji  •'-ntf'ir  i'ï  l  to:' m  .i-r"^mr<f»e. 
c   ::ii.r..u-.;f    1    .il    -^îiif'  -•■•  'iKt:s    •ir'-frï*^  .    *:,  rjr  ce 

3i:r:i; .  i.'.   il.:    i^iifir».     n  e  ^  x^.  <t:    w^i.    T'ccaiitr*.  Il 

-i'  ^w  •.,..  .r-i  -■  "..  .1  fî  :«rt:'i>  e^  tT-jiijif^  .:x«'3*s?îr> que 
*t  :.  .:•!?;  :«  -iin:"  i  i  r.  i..— «*:•;:*  :iiar  iî*«Ke'Z':r  offt#p/jce. 
I  j  '  <  f .  t  :  '«S:  .  •-.-..^c.'  ?• .  z  :.  «  r*ailic  j*j  -Ltc  Je 
Mi'^'îîTa-i.  lî  :  î  *'-  Lî  nar-'^ii..* .  *•!  .  crt  M-Dt*f*2ur, 
.if  r  t:.:..  r  i.-^-r'r  i  fî*  -i  C-i.^ilii.  3 .  i«if€  i*  duc  de 
H.'-îr-:»-.  -  :  ;.l  «ît  a  ji.::-  :.i^«"x.i .  l*  ié  août  ;  cl 
P  -  :.'."iL..":  :  h;  •*?  ..n.'  i  :>- ?i  •;•"  i.:'^"«w  La  :  5^-. iî  *' avançait 
ii-i    :  ■*  I-    --i»":!* .  ?•  •:  •  i'i.:i."^  ■;  i2»:  i^  Jo*ett«e.  et  fUil 

T--:  :  •'^   .:   :*•:  1  i»:  i*:^  icû*:  i  L'^atrjtf*  l€  ao  octobre. 


.    DES   GENERAUX   FRANÇAIS.  3 1  1 

Matignon  recueillît  leit  débris  de  l*armée,  et  se  retira  dans 
BordeuMX,  qu'il  conserva  au  roi.  En  i588f  il  tua  ,  prèn  de 
Ne^rac,8oo  hommes  des  troupes  du  roi  de  Navarre.  Ce  prince 
8*était  jeté  au  plus  fort  de  la  mêlée,  pour  faciliter  la  retraite 
de  son  infmterie  sous  le  canon  de  Nérac;  Matignon  ne  per- 
dit cependant  à  cette  action  que  60  honunes,  et  se  tint 
posté  sur  le  champ  de  bataille  juiiqu*à  la  nuit.  Au  milieu 
du  soul|îvcmtnt  presque  général  du  royaume  en  faveuc  de 
la  ligue,  Matignon  nAintint»  en  lôBt),  la  ville  de  Bor- 
deaux dans  Tobéissance  due  ^u  souverain.  En  1593,  le 
maréchal  de  Matignon  prit  Vilielandrade.  l'endant  le  siège 
de  Blaye,  qu'il  fit  ensuite,  les  Anglais  lui  fournirent  quel- 
ques vaisseaux.  Les  Espagnols  en  ayant ,  de  leur  côté,  en- 
voyé  aussi  au  secours  des  assiégés ,  Matignon  coula  à  fond 
4  de  leurs  galiotes,  et  mit  les  autres  en  désordre.  11  avait 
résolu  de  se  rendre  mattre  de  la  place,  et  il  poussait  acti- 
vement les  travaux  du  siège ,  lorsque  Henri  IV  lui  manda 
d*abandonner  ce  siège  ^  et  de  se  ren^lre  auprès  de  sa  pcr- 
aonnif.  Le  a5  juillet  de  la  même  année 9  le  maréchal  de 
Matignon  représenta  le  connétable  à  la  cérémonie  de  Tab- 
juration  de  Henri  ]V.  Il  eut  riionneur  de  remplir  les  mê- 
mes fonctions  au  sacre  du  roi ,  le  37  février  i5q\.  11  entra 
dans  Paris,  à  la  tête  des  Suisses,  lorsque  cette  capitale  se 
soumit  au  roi,  le  aa  mars,  et  fut  chargé  d*en  faire  sortir 
les  troupes  espagnoles.  En  iSgS,  le  maréchal  de  Matignoo 
passa  la  Garonne ,  et  joignit  le  duc  de  Venladour,  qui  as- 
çiégeait  Castanet  :  cette  ville  se  rendit  à  discrétion.  Il  sou- 
mit ensuite  la  ville  de  Cordes 9  en  Albigeois,  et  fît  reGOA<« 
iiattre  Tautorité  du  roi  dans  Aodez  Le  maréchal  de  Mati- 
gnon se  préparait,  en  1597,4  poursuivre  les  Espagnols  au- 
delà  de  leurs  frontières»  lorsqu*il  mourut  d'une  attaque 
d*apoplfxie,  le  37  juillet.  [Chronologie  miiùaire ,  torn,JI, 
pog,  545  ;  ^its  des  Hommes  illustres ,  tom,  XIII ^  pag.  366  ; 
Histoire  militaire  des  Suisses,  Histoire  du  Languedoc,  le 
Père  Daniel,  DupleiXj  Mézeray,  l'abbé  le  Gendre,  Bran- 
tome^  Histoire  des  Grands^Ql/iciers  de  la  Coiu^oniie  ^  Mé- 
moires de  Sully ^  lie  Tkou,  Bandas,  Dayila^  Moréri , 
Mémoires  de  Castelnau. 


I 

I 


r 


3ià  mcitoNNAniE  msTORiQiiÊ  • 

DE  GOYON  (Cliarles-Augiiâtf},  comte  de  Matignon  ^  ma-^ 
récUnl  de  Francey  naquît  le  a8  mai  i64r»  c*  ^"^  d*abord 
connu  sous  le  nom  de  cbeVUlier  de  Thorigny.  Il  enlra  au 
service  comme  cornette  de  la  mestre-de-camp  du  régiment 
de  cavalerie  du  Roi  y  le  a6  août  1667,  et  fut  réformé  en 
1668.  Il  passa  alors  dans  Hle  de  Candie ,  avec  le  comte  de 
Sjint-Paul,  et  sous  les  ordres  du  duc  de  la  Feuillade,  et  j 
fut  i)lcssé  dans  une  sortie  faîte  au  mois  de  noveq^bre.  A 
son  retour  en  France»  il  obtint  »  le^lj  mars  17G0  ,  la  com- 
pagnie de  chevau  •  légers  qu*avait  le  comte  de  Gikcéj  son 
frère.  Cette  compagnie  ayant  été  incorporée  dans  le  régi- 
ment du  Roi  cavalerie  y  le  9  août  1G71,  le  chevalier  de  Tho- 
rigny servit  en  Hollande ,  avec  ce  régiment ,  eu  167a,  sont 
M.  le  prince  de  Condé,  et  se  trouva  au  siège  et  à  la  prise  de 
Wesel,  le  4  i^^io;  à  la  prise  d'Emmerich»  le  8,  et  au  pas- 
sage du  Rhin ,  le  12.  Employé  sous  le  vicomte  de  Turenne» 
en  1673,  il  se  trouva  à  la  prise  d'Unna,  de  Camen  ,  d*AN 
tena,  de  llam  et  de  Zoest,  au  mois  de  février.  En  1O74» 
il  concourut  à  la  défaite  du  prince  de  Lorraine,  à  Sintzheim, 
le  4  juin,  et  combattit  à  Ensheim,  le  4  octobre.  A  la  mort 
du  comte  de  Gacé,  son  frère,  il  obtint,  par  commission  du 
1*' novembre,  le  régiment  d*înfanterie  de  Vermandois,  et 
prit  alors  le  nom  de  comte  de  Gacé,  qu'il  porta  jusqu'à  sa 
promotion  à  la  dignité  de  maréchal  de  France.  En  1675,  il 
se  trouva,  sous  le  vicomte  dcTurenne.Ji  la  pri^^e  di-  T:irck- 
hfim,  cl  au  combat  livré  près  de  cette  plact;,  le  5  janvier. 
Il  contribua  à  chasser  les  ennemis  de  la  ville  de  Colmar, 
le  1 1 ,  et  servit  au  siège  et  à  la  prise  de  Limberg,  au  mois  de 
juin.  Le  1 1  août  suivant,  il  se  trouva  à  la  défaite  des  Français 
à  Consarbruck,  et  s*ouvrit  un  passage  à  travers  les  rangs 
ennemis,  pour  pouvoir  se  retirer.  En  1676,  il  marcha  aux 
sièges  et  à  la  prise  de  Condé  et  de  Bouchaiu ,  et  à  la  levée 
du  siège  de  Maestricht  par  le  prince  d'Orange.  Employé  à 
Tarnit^e  d*Ailemagne,  en  1674,  il  combattit  à  Kokesberg, 
!«•  7  octobre,  et  se  trouva  à  la  prise  de  Fribourg,  le  14  no- 
vembre. 11  servit  à  l'armée  de  Flandre,  en  1678,  et  y  mar- 
cha, au  mois  de  mars,  à  la  prise  de  Ij  ville  et  du  château 
de  Guudaty  et  celle  d*Ypres.  Eu  1084»  il  se  trouva  au  siège 


..    DES   GENER AUIK   FRANÇAIS.  5l3 

de  Luxembourg,  que  le  maréchal  de  Créquy  ^rth  le  4  \mn. 
Il  eut,  par  provisions  données  à  Vt^rsaillcs,  le  8  janvier 
1688  y  le  gouvernement' général  de  la  Rochell<*  et  du  pays 
d'Aunis,  vacant  par  la  démission  du  comte  de  Graïuont. 
On  le  créa  brigadier,  le  24  «'^oûl  de  la  même  année,  et  il 
fui  promu  au  grade  de  marécbal-de-cainp,  le  a<)  ninrs  ittSg. 
Il  suivit,  dans  la  même  année,  le  roi  d'Aii»leterre  en  Ir- 
lande, qù  il  commanda  les  troupes  de  ce  prince,  en  qua- 
lité delieulenant-généi^l,  au  siège  de  Loudonderry.  qui  l\it 
levé  le  10  juin.  Lecouile  de  Gacé  étant  revenu  en  France,  au 
commencement  de  i6<)o,  il  servit,  sous  le  marécbal  de 
BouiTlers,  à  Tarméc  de  Flandre,  d*oii  il  marcha  à  la  ba- 
taille de  Fleurus  :  les  Français  y  défirent,  le  1*'  juillet,  Par- 
niée  hollandaise,  ^commandée  par  le  prince  de  Waldeck. 
Il  se  signala,  en  avril  1691,  au  siège  et  à  la  prise  de  Mons, 
et  se  rendit  ensuite  à  l'armée  de  la  iMoselle,  qui,  sous  les 
ordres  du  marquis  de  Boufflers,  bombarda  la  ville  de  Liè- 
ge, le  4  juin.  Pendant  Thiver,  il  eut,  en  vertu  d*un  ordre 
du  25  octobre,  le  commandement  sur  la  Meuse,  depuis 
Charleroy  jusqu^à  Verdun;  et  on  y  ajouta  le  commande- 
ment sur  la  Semoy,  p^r  ordre  du  la  novembre.  Il  servit 
à  Tarmée  de  la  Moselle,  en  1692,  sous  le  marquis  de  Bouf- 
flers; se  trouva  au  sîége  de  Namur,  et  combattit  à  Stein- 
kerqne,  le  3  août.  11  commanda,  pendant  Thiver,  depuis 
Rocroy  jusqu'à  Verdun,  par  ordre  du  5o  octobre.  Créé 
lieutenant-général  des  arméetf  du  roi,  le  3o  mars  1693,  il 
servit  à  Tarmée  de  la  Moselle^  sous  Mgr.  le  dauphin  et  le 
maréchal  de  BoulHers,  qui  mirent  à  contribution  le  pays 
de  Wurtemberg.  Le  comte  de  Gacé  comnnuinda ,  pendant 
rbiver,  sur  la  Meuse  et  la  frontière  de  Champagne,  par 
ordre  du  29  octobre.  Il  fut  encore  employé  ,  en  1694,  sur 
la  Moselle,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Boufflers,  qui 
se  tint  sur  la  défensive.  En  1695,  il  servit  à  Tarmée  de 
Flandre,  sous  le  maréchal  de  Villeroy,  et  combattit,  le  14 
juillet,  le  prince  de  Vaudemont,  dont  l'arrière-garde  fut 
défaite,  et  qui  perdit  4  bataillou^ue  Ton  tailla  en  pièces. 
11  fut  employé,  en  1696  et  1697^^1  rar4iée  de  la  Meuse, 
ious  le  maréchal  de  Boufflers^  qui  se  bprna  à  observer  les 
vi«  4o 


3i4  DicTioimniv  histokiqve  . 

enncmîf,  iusqu*à  la  pait  de  Ritwick.  Employé  4  rarmés 
de  Fiaudre,  d*aix>rd  sous  le  maréchal  de  Eoufflers,  |iac 
lettres  du  5o  juin  1701 ,  puis  soiis  le  duc  de  Bourgogne  et 
le  même  maréch.ily  par  lettres  du  ai  avril  1709,  il  com- 
nacdait  rinfaiiterie,  lorsque  le  duc  de  Bour^gogne  poussa , 
le  II  iiiio  de  celte  dernière  année,   fosqu^aux  portes  de 
Nimègiie  Tarmée  hollandaise ,  commandée  par  le  coale 
d^Athlone,  qui  perdit  en  cette  occasion  laoo  hoi^mes.  U 
conimaudd.  pendant  Tbiver»  à  Aitrers  et  a  Malines,  par 
ordre  du  i5  novembre.  Il  servit ,  eu  1703,  à  rarmée  de 
Flandre ,  sous  les  marécbaui  de  BouiDers  el  de  ?iileroj;  se 
trouva  au  siège  de  la  place  de  Tongres,  qui  fui  forcée,  le  lo 
mai,  et  contribua,  le  3o  juin,  à  la  défaite  des  HollaDdais, 
à  ËcLeren.  Il  fut  employé  à  rarmée  de  Flaodre ,  tous  Je 
maréchal  de  Villeroy,  eu  1704  et  1705.  Il  resta,  pendant 
celle  dernière  année,  dans  son  commandemeol  d'Anteis, 
avec  un  corps  de  troupes.  Ayant  été  détaché  pour  fomer 
le  siège  de  Huy,  il  passa  la  Meuse»  le  97  mai,  investilla 
place  le  même  jour,  el  s^empara  du  faubourg  de  Star,  où 
il  posta  quelques  troupes.  La  tranchée  fut  ouverte,  leSo, 
et  la  ville  capitula  le  même  jour  :  inaîs  la  garnison  se  retira 
dans  le  château  et  les  5  forts  qui  Ta  voisinaient.  Danslanuit 
du  5  mai ,  le  comte  de  Gacé  attaqua  en  même  temps  3  de 
ces  forts,  y  pénétra  après  trois  heures  de  combat,  et  passa 
tout  ce  qui  s'y  trouva  au  fil  de  Tépée.  La  brèche  fut  faîte 
au  château  ,  et  le  gouverneur  demanda  à  capituler  ;  mats 
le  comte  de  Gacé  ayant  exigé  qifil  se  rendit  à  discrétion  , 
ce  gouverneur  fut  fait  prisonnier  de  guerre,  avec  sa  garni- 
son, forte  de  1400  hommes.  Les  5  autres  forts  eurent  le 
même  sort.  On  trouva  dans  ces  forts  et  dans  le  cbâieau  33 
pièces  de  canon ,  2  mortiers,  et  une  abondaûte  provision 
de  munitions  de  guerre.  Le  comte  de  Gacé  eut ,  par  ordre 
du  2  novembre  1 70O,  le  même  commandement  d* Anvers, et 
celui  depuifi  la  mer  jusqu'à  la  Meuse.  Il  servit  en  Flandre,  en 
1707,  sous  le  dtic  de  Vendôme,  qui  se  tint  sur  la  défensive, 
el  eut  encore  son  même  oimmandemcnt ,  pendant  Tbiver, 
par  ordre  du  18  oclobrerDeslîné  à  commander  les  troupes 
qui  devaient  s*embarquer,  et  partir  de  Frauce  avec  le  roi 


..     M8   GENBllAnx    FRANÇAIS.  3l5 

d'Angleterre,  par  pouvoir  du  18  février  1708»  Il  eut,  le 
même  jour,  un  brevel  de  maréchal  de  France  ;  et  son  état 
fut  euvoyé  au  roi  d'Angleterre ,  qui  le  lui  remit  :  il  prit  alors 
le  nom  de  maréchal  de  Matignou.  L'eniharquement  n*ayant 
point  réussi,  le  maréchal  de  Matignon  fut  nommée  par 
pouvoir  du  7  mai  de  la  même  année,  pour  commander 
Tarmée  de  Flandre ,  sous  le  duc  de  Vendôme ,  et  se  trou- 
va ,  le  .1 1  juillet  suivant ,  au  combat  d*Oudenarde.  Il  ne 
servit  plus  df  puis  cette  époque.  Ayant  été  créé  chevalier 
des  Ordres  du  roi,  le  3  juin  17249  '^  remercia  S.  M.  de  cet 
honneur,  et  l'obtint  pour  son  fils.  Il  mourut  à  Paris,  le  6 
décembre  1739,  à  Tàge  de  8a  ans.  (  Chronologie  militaire , 
/om.  111  y  pag,  180;  mémoires  du  temps ,  Mémoires  du  Père 
d'As^rigny ,  Journal  historique  du  Père  Grifftt ,  Histoire 
militaire  y  de  Af.  de  Quincy  ;  le  président  Hénaut  f  Bau^ 
clos  y  Gazette  de  France%) 

DB  GRAMONT  (Antoine,  III*  du  nom^duc),pairet  mare* 
chai  de  France  f  parut  à  la  cour  sous  le  nom  de  comte  de 
Guiche.  Il  servit  au  siège  de  Saint- Antonin ,  en  16a  1,  et  à 
celui  de  Montpellier,  qui  se  rendit,  le  19  octobre  lôaa.  Il 
se  jeta  dans  Bréda,  en  1634  ;  et,  après  la  prise  de  cette  place, 
eu  i6a5,  il  alla  servir  au  siège  de  Vérue,  en  Piémont.  Une 
affaire  d*honneur  Tobligea  de  passer  en  Allemagne,  dans 
]*armée  du  comie  de  Tilly.  Il  offrit,  eu  1637,  w%  services  aa 
duc  de  Mantoue,  qui  le  nomma  son  lieutenant -général 
dans  le  Moniferrat ,  et  capitaine  de  sa  compaj^nie  de  gen- 
darmes. Le  comie  de  Guiche  soutint  alors  un  siège  de  ai 
jours,  dans  Nice-de-la- Paille,  et  défendit,  en  i63o,  la  ville 
de  Mantoue ,  assiégée  par  les  Impériaux.  Ayant  été  enve- 
l.ippè  dans  une  sortie ,  qu^il  fit  contre  les  assiégeants,  il  fut 
blessé  de  deux  coups  de  feu ,  eut  sou  cheval  tué  sous 
lui,  et  fut  pris  par  les  ennemis.  Rendu  à  la  liberté,  par 
le  traité  de  Querai^que,  le  3i  mars  i63i,  il  eut  la  permission 
derevenir  en  France,  en  i633.  On  l'envoya  à  Calais,  eu 
1634,  pour  veiller  à  la  conservation  de  cette  place  contre 
les  eotreprisesdes  Espagnols.  Il  fut  créé  maréchal-de-tfamp» 
par  brevet  du  1 7  avril  i635«  Lors  de  la  formation  des  com* 


5l6  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE     .. 

pagoies  de  cavalt^rie  en  régiments,  il  en  oblint  un,  par 
commission  tlu  16  mai  suivant.  Employé  comme  maréchal- 
de-camp 9  à  Tarmée  d*Alleniagiie,  sous  le  canlinal  de  U 
Yallelte,  il  reçut,  dans  la  même  année,  une  mou  9*4  ue  ta  de, 
en  allant  reconnaître  la  ville  de  Hinghen.   Il  défendit  un 
pont  sur  le  Kliin,  que  les  ennemis  tentèrent  de  brûler  uu 
de  rompre.  Harcelé  pendant  cinq  heures  par  4000  Croate», 
dans  une  course  qu*il  fit  de  Mayence  à  Oppcnbein^  il  ef- 
fectua sa  retraite  avec  uooo  cbevanir,  sans  se  laisser  enta- 
mer. Il  se  signala  au  siège  de  Bi^vrc,  ravitailla  Colmar  et 
S(  heiestadt ,  introduisit  un  grand  convoi  dans  Haguenau  , 
et  combattit  à  Vaiulrevange ,  le  27  septembre.  Employé» 
en  1 036,  comme  marécli.iUde-camp  ,  duis  l'armée  com- 
mandée pir  le  cardinal  de  h  Valette  et  le  duc  de  'Weymar» 
il  commanda  les  troupes  restées  à  Vrrgaville,  pendant  que 
Cl*  prince  assiégeait  lo  fort  de  Saverue.  Son  régiment  deci* 
Valérie  fat  réduit ,   comme  tous  les  autres,  en  conipagDief 
séparées,  par  ordre  du  5o  juillet.  Il  défit,  la  même  année, 
en  Bourgogne,  avec  un  seul  régiment,  deux  régiments  de 
cavalerie  ennemie,  près  Mirabeau.  Employé  comme  maré- 
chal-de-camp,  en  i<)37,  dansTarmée  de  Flandre,  comman- 
dée par  le  cardinal  de  la  Valette  et  le  duc  de  Caudale,  il 
couvrit,  sous  les  ordies  de  ce  dernier,  le  siège  de  la  Ca- 
pelle,  entrepris  par  la  Valette,  repoussa  Tattaque  du  Car- 
dinal-Infant, emporta  le  pont  de  Vaux,  !>\v  maintînt,  fj- 
ciiita  ainsi  la  prise  de  la  Capelle  par  le  cardinal  de  la  Va- 
lette,  et  occasiona  la  victoire  que  remportèrent  les  trou- 
pes du  roi.   On  le  fil  lieutenant-général  au  gouvernement 
de  Normandie,  et  gouverneur  du  château  de  Rouen,  à  la 
mort  de  Louis  de  Moy ,  marquis  de  la  Mcilleraye,  parpro<- 
vîsions  du  20  janvier  i658.    Les  compagnies  de  cavalerie 
ayant  été  réorganisées  en  régiments,  il  eu  eut  un,  |>arcom-> 
\  mission  du  24  du  même  mois.  Il  fut  nommé  capitaine  d\ine 

;  compagnie  de  grndarmes ,  par  provis»ions  du  20  mars.  £m- 

^  ployé  comme  maiéchal-de-camp ,  le  7  avril,  dans Tarmée 

d'Italie,  commandée  par  le  cardinal  de  la  Valette  et  le  duo 
de  Chndale,  il  y  commanda  la  cavalerie.  Il  se  jeta  dans 
Vout-de-Slure^  menacé  par  Legauez.  On  le  0^  mestre-dG- 


««  DES    GÉNÊBÀUX    FRANÇAIS.  Zl'J 

cimp  du  régimoni  des  gardes-françaises ,  yacant  par  la  mort 
du  maïquis  de  Ramburesy  par  commission  du  18  avril 
1609.  Nommé  pour  commander  à  Pif^nerol  et  aux  environs, 
par  ordre  du  ai  avril,  il  servit  au  siège  et  à  la  prise  de 
Chivas.  Rappelé  presque  aussitôt,  il  commanda  les  troupe» 
qui  devaient  sui\rc  le  roi  en  Sjvoie.  Il  servit ,  comme  ma« 
réchal-de-camp  ,  en  1G40,  dans  l*arniée  commandée  par  le 
maréchal  de  la  Meillerayc,  et  y  commanda  un  corps  séparé, 
prit  les  (hdteaux  de  GiVr<*es et  d*Ori;iniont,  et  emporta  une 
demi-lune  au  siège  d*Arras.  Au  combat  de  Baiianme,  if 
rompit  un  escadron  espagnol  ;  mais*  ayant  été  entraîné  par 
cet  escadron  ,  il  usa  de  ruhe  \is-à-vis  des  Espagnols,  feignit 
d*étre  un  des  leurs,  et  revint  à  la  charge  contre  son  propre 
régiment ,  qui  le  reconnut ,  le  dégagea,  et  tailla  en  pièces 
les  E>pagnoU.  Nommé  lieutenant -général  des  armées  du 
xoi,  par  pouvoir  du  10  avril  1641,  il  fut  employé,  en  cette 
qualité,  dans Tarmée  de  Flandre,  sous  le  maréchal  de  la 
Ueilleraye.  fl  commanda  une  des  attaques  au  siège  d'Aire; 
et ,  après  la  prise  de  cette  place,  il  condui^t  rarrière-4;arde 
pendant  la  retraite  de  Tannée.  Il  investit  la  Bassée^  qui  fut 
prise  en  trois  jours,  et  contribua  à  la  prise  dcBapaume, 
qui  capitula,  le  18 septembre.  Créé  maréchal  de  France, 
par  état  donné  à  Nesle,  le  aa  septembre,  il  prit  le  nom  de 
maréchal  de  Gulcbe.  Il  eut ,  par  pouvoir  du  même  jour ,  le 
commandement  de  Tarroée  de  Flandre,  conjointement  aveo 
le  maréchal  delà  Ueilleraye.  Il  obtint,  le  1"  octobre  ,  un 
régiment  d^infanterie  de  son  nom,  vacant  par  la  mort  du 
iieur  deVallemont.  Il  commanda  seul  Tarmée,  dans  le  mois 
de  novembre,  après  le  départ  du  maréchal  de  la  Meilleraye, 
et  fortifia  la  Bassée.  Il  prêta  serment  pour  sa  charge  de 
ni;iréchal  de  France ,  le  4  j'invier  164a.  Il  eut,  par  pouvoir 
du  a4  du  même  mois,  le  commandement  de  l'armée  de 
Cliampagiie,  qui  se  joignit  à  Tarmée  eommandée  parle 
comte  de  Uarcourt,  pour  secourir  la  Bassée  :  en  marchant 
sur  cette  ville  ,  on  apprit  qu'elle  s'était  rendue,  le  1 1  mai, 
et  alors  les  deux  armées  se  béparèrent.  Celle  du  comte  de 
Harcourt  campa  tutre  Calais  et  Ardres,  pour  couvrir  cette 
frontière,  et  celle  du  marécbol  de  Guiche  Tint  camper  4 


5i8  DicnoNNiiKi  msTOftiQUE  ^ 

Hounecoiirl ,  où  elle  fui  battue  par  le  général  Mello ,  le  96 
du  même  moi*i.  Le  maréchal  de  Guiche  se  retira  alors  avec 
Gescadronii,  se  jeta  dans  Guise,  et  ensuite  daos  Aocffoy,iiie- 
uacé  d*uo  sii^ge.  Au  commeocemeDt  de  1645»  il  fui  envoyé 
à  Arras ,  pour  défendre  cette  ville  4»ntre  les  entreprises  des 
Espagnols.  Il  se  démît,  le  i**  mars  de  cette  année  «  de  la 
lieulenauce-géuérale  de  Normandie,  et  du  gouvememenl 
de  Rouen.  Il  commanda  rarméede  Champagne»  soos  M. 
le  duc  d*Eoghien  ,  par  pouvoir  du  am  avril  i644*  Il  ^^1  ^^ 
cheval  tué  sous  lui  à  Tattaque  des  retranchenaents  de  Fri* 
bourg,  les  5  et  5  août.  Il  commanda  une  attaque  à  la  prise 
de  Philisbourg,  qui  se  rendit,  le 9  septembre.  Après  la  mori 
de  son  père,  il  lui  succéda  dans  le  gouvernement  de  la  Na- 
varre et  du  Béarn ,  et  dans  le  gouvernement  de  ftayonoe» 
par  provisions  du  4  octobre,  et  prit  possession  de  ces  goa- 
vernemeiits,  au  commencement  de  164S.  Il  prit  à  cette 
époque  le  nom  de  maréchal  de  Gramonti  que  ses  régimeois 
reçurent  aussi.  Il  commanda  l'armée  du  Luiembourg,  souf 
M.  le  duc  d*Eoghien ,  par  pouvoir  du  aG  avril ,  et  prit 
Wimpfen.  Il  reçut  un  coup  de  mousquet  A  la  bataille  de 
Nortlingen,  le  3  août,  et  fut  fait  prisonnier ,  en  soutenant 
Taile  droite  qui  pliait  :  on  Téchangea  iS  jours  après,  avec 
le  général  Gléen.  Il  commanda  Tannée  de  Flaudre,  con- 
joinlenieiit  avec  les  maréchaux  de  Gassion  et  de  Ransiu, 
sous  lllo5<iEvs  et  sous  M.  le  duc  d'Enghien ,  par  pouvoir 
du  24  avril  1646.  Il  eut  part  à  la  prise  de  Courtray ,  le  28 
juin.  Ou  le  nomma  ,  par  pouvoir  du  a^  juillet,  pour  com- 
mander un  corps  de  6000  hommes*  destiné  à  joindre  le 
prince  d*Orange,  qui  voulait  faire  le  siège  d*Anvers.  Il  com- 
mande» Tarmée  de  Catalogne,  sous  M.  le  prince  deCoodé^ 
par  pouvoir  du  (i  mars  1647,  et  conduisit  une  attaque  au 
siège  de  Lérida,  levé  le  17  juin.  Commandant  Tarmée  de 
Flandre,  sous  le  même  prince,  et  sous  les  maréchaux  de  la 
Meilleraye et  de  Ainzau  ,  par  pouvoir  du  18  mars  164H,  il 
conduisit ,  le  20  août ,  Taile  gauche  à  la  bataille  de  Lens. 
Il  fut  créé  duc  et  pair  de  France,  par  lettres  d'érection  du 
comté  de  Grumont  en  duché-pairie  ,  données  à  Paris,  au 
mois  de  novembre.  Il  commanda  Tarmée  devant  Paris, 


^     DIS  cèlviKAtJX   FRANC  Ali.  Sig 

aotis  Al.  le  prioce  de  Coudé ,  avec  lo  maréchal  du  PlemU , 
par  pouvoir  du  5o  janvier  1649*  '^  conserva  Bayonne  pen- 
dant les  troubles  de  la  Guieune ,  où  il  resta  jusqu^en  1657. 
li  partit,  au  oioi»  de  Hiiliet  de  cette  même  année ,  avec  le 
caractère  d'anibaisadear  extraordinaire  pour  la  diète  de 
Francfort  1  où  on  devait  élire  un  empereur.  Il  alla ,  au  nom 
du  roi  9  en  lôSg,  demander  Tinfante  Marie -Thérèse,  et  fit 
son  entrée  à  Madrid  »  le  16  octobre.  On  licencia  son  régi« 
ment  de  cavalerie,  le^S  avril  1G61.  A  la  mort  du  ducd*É- 
pernon,  il  devint  colonel  des  gardes-françaises,  dont  il  était 
mes tre- de-camp,  par  une  nouvelle  commisïfion  du  3o  juiU 
let.  On  le  nomma  chevalier  des  Ordres,  le  3i  décembre. 
Ses  lettres  de  docetpair  furent  enregistrées,  le  i5  décem- 
bre i665,  au  parlement  de  Paris,  où  on  le  reçut  le  mémo 
(our.  Il  se  démit,  au  mois  d*octobre  i6j5,  de  son  régiment 
ë^iufanterie»  eo  faveur  du  comte  de  Louvigny ,  sou  lils.  Il 
monta  la  tranchée,  à  son  rang  de  colonel,  aux  sièges  de 
Douay  et  de  Courtray,  en  1667.  ''  ^  démit,  le  28  octobre 
1671 ,  de  la  charge  de  colonel -général  du  régiment  de» 
gardes-françaisea,  et  se  retira  à  Bayonne,  où  il  mourut,  le 
la  juillet  1678 ,  âgé  de  74 ans.  {C/uonologit miluairt , tom. 
II  y  pag.  5i7  ;  Mémoires  du  Père  d*jdvrignyj  Histoire  dû 
iouis  XIII  f  par  le  Père  Griffèt  ;  Dupleix ,  l'abbé  de  Nœuf^ 
ville  ^  tabbé  le  Gemlre  f  Ilistoire  des  Grands  "QJicitrs  de 
laCauronnCf  Bouclas  ^  Histoire  militaire^  de  M.  de  Quiru^^ 
Gazette  de  France.) 

DE  GRAMOKr  (Antoine,  duc)^  pair  ei  maréchal  de 
France  j  fut  d*abord  connu  sous  l^om  de  voniie  de  Giù'^ 
che.  lieulraaux  moiisquetaires,OTi(>85,et  eut,  par  com* 
mission  du  lo  février  i()87,  un  régiment  d'infanterie  de 
son  nom,  sur  la  démission  du  duc  de  Gramoiit ,  son  père. 
Nommé  aide-de-camp  de  M.  le  dauphin,  le  aa  septembre 
it>88,  il  servit  au  siège  de  Philisbourg,  qui  se  rendit  le  ag 
octobre.  Il  y  attaqua ,  à  la  tête  des  grenadiers,  Touvrage 
a  corne;  et,  étant  de  jour  à  Tattaque  de  Touvrage  cou- 
ronné, il  y  reçut  les  premières  proposiiions  que  les  ansié- 
gés  firent  de  rendre  û  place.  Il  se  trouva  au  siège  et  A  le 


<     '■♦ 


^' 


320  MCTIONNÀnUK  HISTORIQUE    ^' 

prise  de  Manheîm;  à. la  prise  des  villes  de  Spire  f  de 
'Worms,  d'Oppenheiin  et  de  Trêves,  qui  ouvrirent  elles- 
mêmes  leurs  portes,  et  à  celle  de  FraocLeothsil ,  quiie 
défendit  jusqu>u  i8  novembre.  Il  servit,  en  i08g,  k  Tar- 
mée  commandée  par  le  maréchal  d*Halnières,  el  se  Iroa- 
va  à  l'aUaque  de  Walcourt,  le  37  août.  Il  eut  un  cheval 
tué  sous  lui  dans  un  fourrage  qui  fut  poussé  jusque  sur  les 
glacis  de  la  place  de  Mons.  Il  combattit  à  Fleura^  Je  1^ 
juillet  1690.  Il  suivît  le  roi,  en  i6gi,  au  siège  de  Mods, 
qui  capitula  le  9  avril  ,^  et  y  servit  avec  7  compagnies  de 
grenadiers,   k  l'attaque  de  Touvrage  à  corne.  De  li,  il 
passa  k  Tarmée  de  la  Moselle,  puis  à  celle  de. Flandre;  se 
trouva,  le  4  K>ln  9  au  bombardement  de  Liège,  el  y  com- 
manda tous  les  grenadiers  de  Tarmée  pour  Taltaque  de  la 
Chartreuse.  Il  combatlit  à  Leuae ,  le  18  septembre  sulvanl, 
et  marcha,  en   169a,  au  siège  de  la  ville  de  Namur,  que 
le  roi  prit  le  5  juin.  Il  combatlit  le  6  juillet  1693,  à  Ton- 
grès,  où  le  comte  de  Tilly  fut  battu;  contribua  à  la  prise 
de  Huy,  le  a3  ;  à  la  victoire  de  Necrwinde  »  le  99 ,  et  à  la 
réduction  de  Charlerol,  le  1 1  octobre.  Gréé  brigadier,  le 
14  juin  1694  »  et  employé  pendant  le  reste  de  la  caropagoe 
à  Tarniée  de  Flandre,  il  se  trouva  à  la  marche  do  M.  le  dau- 
phin depuis  YIgnamont  jusqu'au  pont  d*Espierres,  le  ss 
août.  Il  fut  créé  duc,  sur  la  démission  de  sou  père,  et  prit 
alors  le  nom  de  duc  de  Guiche.  Il  servit  à  Tarmèe  de  Flan- 
dre, en  1695;  marcha,  le  14  juillet,  à  Tatlaque  de  Tarrîè- 
re-garde  du  prince  de  Vaudemont,  qui  fut  de  suite  sur  les 
bords  de  la  Lys,  et  se  trouva  ensuite  au  bombardement  de 
Bruiielles,  les  i3,  14  ct^  août.  Nommé  mestre-de-camp* 
général  des  dragons,  siMa  démission  du  comte  de  Mariey, 
par  provisions  du  1 1  mai  1G96 ,  il  se  démit  de  son  régiment 
d'infanterie,  et  ne  servit  point  cette  année.  Employé,  en 
1697,  à  i*armée  de  la  Lys,  sous  le  maréchal  de  Câlinât,  il 
commanda  les  dragons  au  siège  d*Ath  ,  qui  fut  pris  le  5 
juin  ,  et  les  commanda  encore  pendant  tout  le  reste  de  la 
campagne ,  jusqu'à  la  paix  de  Riswick.  Il  fut  reçu  au  par- 
lement de  Paris,  comme  pair  de  France,  le  16  août  1700. 
Employé  comme  brigadier  de  dragons  à  Tannée  de  Flan- 


^     D£S   CXNERAUX   FEABiÇA».  521 

dre,  sous  le  maréchal  de  Boiifllers,  par  lettres  du  6  inîo 
1701 ,  cette  armée  ne  Gt  aucune  expédition.  Créé  mare- 
chal-de-canip,  par  brevet  du  ai)  jiinvier  1702,  il  servit  eu 
cette  qualité  à  Tarmée  de  Flandre,  sous  M.  le  duc  de  Bour- 
gogne et  le  maréchal  de  Boufllers,  et  se  trouva  à  Tattaquc 
d'une  partie  de  Tarmée  hoUaiidaiite*  ^ons  Nimèguc,  le  11 
juin.  Aprèt  la  caaonnade  d'Hectel,  le  a3  août»  il  fit  Tar- 
rière-garde  de  Tarmée  avec  tous  les  dragons;. et ,  quoique 
poursuivi  par  le  duc  He  Marlborougb  »  il  ne  se  laissa  pas 
entamer.  On  le  pourvut  de  la  charge  de  colonel  général 
des  dragons,  sur  la  démission  du  (omte  deTessé,  par  pro- 
visions du  aSmars  170%  et  il  reçut  en  même  temps  celle  de 
niestrc*de-€amp  géoéraldelauiéinearme.  flser%it,  la  même 
année,  à  Tarmée  de  Flandre ,  souh  les  maréchaux  de  Ville- 
roi  et  de  Boufflers ,  et  en  fut  détaché  ,  sous  les  ordres  du 
maréchal  de  fiuufllers,  avec  les  grenadiers  et  les  dragons, 
pour  join«lre,  du  côté  d^Anver^,  le  corps  commandé  |i<tr  la 
marquis  de  Bedmard.  Il  conibiUit  à  Eckeren,  le  3o  juin, 
s*empara  pendant  Taction  du  village  d*Oderen ,  et  contri- 
bua beaucoup  par  sim  courage  et  ses  talents  militaires  au 
succès  de  cette  journée.  Il  servit,  en  1704,  à  Tarmée  de 
Flandre,  sous  le  maréchal  de  Villerojr,  qui  se  tint  sur  la 
défensive.  Il  fut  créé  lieutenant-général  des  armées  du 
roi,  le  a6  octobre  de  la  même  année;  obtint,  sur  la  dé* 
mission  du  maréchal  de  Boufllers ,  la  charge  de  colonel 
du  rl^giment  dei», gardes- françaises,  et  r**mil  celle  de  colo- 
nel-général deH  dragons.  Il  servit  en  Flautlre,  sous  le  mv 
réchal  de  Villeniy,  en  1705,  et  se  trouva  au  siège  de  Huy, 
qui  se  rendit  le  10  juin.  Il  commanda  le  régiment  des  gar- 
des-fiançaises,  à  la  bataille  de  Ramillies,  le  a3  mai,  et 
fut  ruMiiie  choifii  pour  command«'r  à  Lille*  qui  était  me- 
nacé  d'un  siège.  Il  servit,  en  1707,  dans  TaruiélB  du  duo 
de  Vendôme,  qui  couvrit  les  frontières;  en  1708,  sous  la 
duc  de  Bourf;ogne.  et  combattit  à  Oudenarde,  le  11  juiU 
let.  Employé,  eu  1709,  sous  le  maréchal  de  Villars,  il  fut 
dangereusement  blensé  à  la  bataille  de  Malplaquct,  le  10 
sepit-mbre.   Il  !(ervit  sous  les  maréchaux  de  Villars  et  de 
Moutesquîou,  en  1710  et  1711;  se  trouva  à  la  prise  du 

Tl,  il 


<   "^ 


^- 


3dS  MCnOREIAimB   HISTOAIQVE    ^■ 

château  d'Oi^y.  le  94  iDai  1710,  et  à  celle  d*Arieiix«  le  sS 
juillet  1711.  Il  fut  oommé  lieulenanl  ^néral  à  Bajoune, 
au  pays  el  bailliage  de  Labour,  et  gouverociir  des  TÎlle, 
châteaux  el  citadelle  de  Bayoooe ,  en  sanriTanee  de  ton 
père,  par  provisions  douoées  à  Yersailles,  le  «4  mars  1711. 
il  fut  auksi  Dominé  gouverneur  et  lieutenant -général  de  la 
Navarre  et  du  Béarn,  et  gouverneur  particulier  dca  villes 
de  Saint  Jean  Pied  de* Port  et  de  Pau,  ë^alfineB^ en  sur- 
vivance de  son  père,  par  provisioof  données  à  Tersailles, 
le  1"  avril  :  il  prêta  serment  pour  ces  charges,  le  9  du  mé« 
me  mois.  Il  marcha  à  la  prise  de  Donay«  le  8  septembre, 
et  à  celle  du  Quesooy,  qui  se  rendit  à  discrétioB  le  4  oc- 
tobre. Il  servit,  en  i^iS,  au  siège  de  Landau  ;  j  Bt  le  lo- 
gement de  Tavant -chemin  couvert  et  des  lunettes.  Après 
la  prise  de  cette  place,  il  se  signala  au  siège  de  Fribourg 
et  de  ses  châteaui,  €|ui  capitulèrent  au  mois  de  novembre. 
Il  fut  fait  conseiller  aux  conseils  de  régence  et  de  la  guerre, 
en  1715 ,  el  prit  le  nom  de  duc  de  Gramont,  le  95  octobre 
1790,  à  la  mort  de  son  père.  Créé  maréchal  de  France, 
par  état  donné  à  Yersailles ,  le  9  février  1794 ,  il  prêta  ser- 
ment en  cette  qualité,  le  10  du  même  mois.  Il  mourut i 
Paris,  le  16  septembre  1795,  âgé  de  53  ans  et  8  mois. 
{Oironologie  militaire  ^  tom,  111  ^  p£ig.  95 1;  Mémoires  du 
Père  d'Avrigny^  Journal  historique  de  Louis  XIF^  par  le 
Pferc  Grijfftt;  Histoire  militaire,  par  M.  de  Qiiincy;  Bou- 
das^ le  président  HénaiU ,  Gazette  de  France.) 

LB  GRAND,  voyez  Legeand. 

GRANDEAU  d* As Aucor av  (Louiït- Joseph  ,  baron),,  lieu- 
tenant-général ,  naquit  le  5  ili^mbre  1761.  Il  fit  le^  pre- 
mières campagnes  de  la  révolution  française,  en  qualité 
d'officier^ de  rétat-major  du  général  Lefebvre.  11  fut  nom- 
mé général  de  brigule,  le  29  août  i8o5,  et  fit  avec  dis- 
tinction lfscani|>agn>  sqni  8uivirent  celte  époque,  et  |h*o- 
dant  le  cours  deftqiif  Iles  il  reçut  Tautorisatiou  de  porter  la 
décoration  de  Maxiiiiilieii-Jo!»eph.  Il  8*était  diKiingtié,  en 
1806,  dans  un  combat  prè;^  du  bois  d^Eckarlsbei^,  où,  à 
la  tête  des  troupes  sous  ses  ordres ,  il  avait  soutenu  vail- 


DES   GENERAUX  FRANÇAIS.  SsS 

iammeiit  les  attaques  de  Teouenii.  Employé,  en  i8ia,  A 
1j  grande-armée,  il  Bl  la  campagne  de  Euapiei  et  se  signala 
à  lu  bataille  de  SmoUo^k;  sa  conduite  dans  catle  affaire 
lui  va  lui  le  grade  de  général  de  division  «  qui  lui  fut  con* 
féré ,  le  34  août  de  la  même  année.  Après  la  retraite  de 
Uoskuw,  le  général  d'Abaucourt  se  replia  sur  Steltin^  y 
forma  une  garnison  de  9000  boomies»  et  repoussa  con* 
slauiii«ent  les  attaques  dirigées  contre  cette  place ,  en  18 13. 
Il  quiira  If  coni«|an4cment  9  pour^cause  de  maladie.  Aprte 
la  restauration  du  trône  des  Bourbon»»  en  1814  >  S.  M. 
Louis  WIII  le  créa  chevalier  de  Saint- Louis.  Il  avait  été 
nommé,  par  Napoléon ,  commandant  de  la  Légion-d*HoD- 
Df  ur,  le  14  iuîo  1804»  et  baron  d*empire.  Le  roi  lui  donna 
le  lilrtf  de  grand- officier  de  la  même  légion ,  le  a5  août  f8  (4* 
Il  a  été  employé  dans  Tinspection- générale  de  riiifantarie, 
en  1830.  Il  est  maintenant  classé  parmi  les  lieutenautsgé- 
Déraux  disponibles.  (  Etais  militaires.  Moniteur,  annaUs 
du  temps,  ) 

GRANDJEAN  ( Charles- Louis-Dieudonné,  Ââron),  /leu- 
tenant' général  ^  naquit  à  Nancy,  le  39  décembre  17(18.  Il 
entra  de  bonne  heure  au  service  militaire,  fut  fait  sous- 
lieutenant  au  io5*  régiment  d*infanterie,  le  8  août  i^ga,  et 
servit ,  la  même  année ,  à  Tarmée  do  Rhin,  commandée  par 
le  général  Cu^tiue.  Il  fut  nommé  adjoint  aux  adjudants- 
généraux,  le  ai  mai  lygS,  et  placé,  en  celle  qualité,  prte 
de  Tadjudant-général  Desaix,  avec  lequel  il  fut  employée 
Turmée  du  Rhin.  Il  fut  fait,  le  «3  septembre  suivant,  chef 
piovisoire  d*un  bataillon  de  grenadiers,  formé  avec  une 
portion  de  la  levée  de  3oo,ooo  hommes.  Il  commanda  ce 
bataillon,  à  Turmée  de  la  Moselle  et  à  celle  du  Rhin,  pen» 
dant  l.i  campagne  de  1793.  Nommé  adjudant*général  chef 
de  t#alaillou  provisoire,  le  1 1  juin  1794 ,  il  continua  de  ser- 
vir à  Taruiée  du  Rhin.  11  fut  fait  adjudant-général  chef  de 
brigade,  le  la  juin  1796 ,  et  employé ,  en  cette  qualité ,  en 
■79^*  >r9r«  i")^  ^1  1709*  d*alK>rd  à  Tarmée  du  Rhin ,  puis 
A  l'armée  ci*ltalie.  Le  sG  m.ii  de  celte  dernière  année,  étant 
k  la  tête  d*une  brigade  d*avant-garde j  il  s*empara  da  camp 


3»4  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE     ^^ 

retranché  de  Po8lringo  ;  (loussa  les  ennemis  jusqa*ao-deIà 
des  postes  qirils  avaient  à  Pcila,  sur  rAdi<;e;  «Yiiblil  ef  se 
maintînt  Mir  l.i  rive  gauche  de  cette  rivièrt* .  Il  eut  s  che- 
vaux tués  et  1  blessé  sous  lui  dans  citle  ioiirnée,  ob  il  fit  à 
rennemi  i^ioo  prisonniers.  Il  sVmpara  aussi  de  4  pièces  de 
canon  et  de  a  ponts  de  bateaux.  Il  fut  nommé  »   le  nième 
jour^  général  de  brig«de,8ur  le  champ  de  bâtai llej  et  cette 
promotion  fut  confirmée,  le  4  juin  suifant.  Il  combattit 
avec  valeur,  à  la  bjlaille  de  la  Trebi^  lol^  du  même  mois 
de  juin  ,  el  }  reçut  deux  blessures.  Tune  par  ose  balle,  et 
l'autre  par  un  éclat  d*obus  qui  le  frappa  à  la  \t\t4  II  fut  eni* 
ployé,  en  i8oo,  dans  la  di%ision  du  général  Eastonl.,  qui 
fatiiait  partie  de  Tarmée  du  Rhin,  il  se  trouva ,  \k  Z  mai ,  à 
la  bulaillc  d*Engen-8toikac:h,  pendant  laquelle  il  |iéDétra 
avec  sa  bii^ade,  dans  les  bois  qui  couvraient  l«s  derrières 
d*un  plateau,  et  mil  dans  la  déroute  la  plus  complète  88 
bataillons  ennemis,  presque  tous  composés  de  grenadiers, 
qui  (iéfendaient  celle  position.  Détaché  par  le  général  es^ 
chef  Moreau,  avec  une  des  divisions  de  réserve  ,  pour  ren* 
forcer  le  corps  d*;irmée  du   géiiér.il   Lecourbe,    qui  était 
chargé  d*uii  expédition  dans  le  Voraltierg  et  le  pajrs  des 
Grisons,  le  général  Grand j^an  combattit  à  Oberbausen,  le 
28  juin.  Vers  la  fin  de  novembre,  il  reçut  Pordrr  de  quitter, 
avec  une  des  divisions  du  centre,  placée  sous  son  comman- 
denicut,  la  f)Osition  qiril  avait  en  arrière  de  flag«  et  de  se 
porter  en  avant  sur  la  route  de  Mulhdorflf,  afin  dVIoîgoer 
les  Autrichiens  du  Tyrol.   Il  commanda  sa  division ,  le  3 
décembre,  à  la  bataille  de  Hohenlinden,  et  .H*y  distingua, 
en  marchant  à  la  tête  de  quelques  bataillons,  qui,  par  une 
attaque  impétueuse  ,  arrêtèrent  celle  d*un  corps  de  troupes 
hongroises,  qui  fut  culbuté  et  rejeté  dans  les  bois.  La  bril- 
lante conduite  qu*il  tint  dans  cette  journée,  lui  mérita 
dVtre  cité  avec  éloge ,  dans  le  rapport  officiel  du  général  eo 
chefMorcau.  Il  continua  d*étre  employé  à  Tarnièe  du  RhiO| 
en  1801  y  et  eut  successivement  des  commandements  dans 
la  5*  division  militaire,  en  1802,  el  dans  la  4'  division  mi- 
litaire, en  i8()3,  1804  et  i8o5.  Il  fut  créé  commandant  de 
la  LégioD-d^Hontieur,  le  i4  juin  180).  Proma  au  grade  de 


■    jT 


V^^     DES    GKNRKAUX    FRANÇAIS.  SaS 

général  de  division  »  le  8  février  île  cette  dernière  ai^née,  il 
servit  en  cette  qualité*  d  )Ua  le  C4>rps  d^arniéo  du  muréchal 
Bnine,  qui  coo|iérait  à  renvahiitseinent  de  la  Poméranie 
suédoise.  Le  général  Grandjfan  culbuta,  en  j  invier  1H079 
un  corps  de  troupes  de  cette  nation ,  qui  s'étaient  retran- 
chées sur  les  hauteurs  de  R.iinkenhagen.  Au  commence- 
ment du  mois  d*a«ril  suivant ,  le  maréchal  Mortier,  se  dis- 
posant à  aller  prendre  le  commandement  du  liiége  de  Col- 
berg,  confia  at^^^V^VAl  Grand jean  celui  des  troupes  qu*il 
laissait  devant  Stralsund;  mais,  quelques  jours  après*  ces 
troupes  ayant  été  attaquées  par  la  girnisoii  de  Stralsund  ^ 
Grandjean ,  eu  égard  à. llïifériorité  de  leur  nombre,  et  d'a- 
près !es  ordres  du  maréchal ,  fit  sa  retraite  eu  bon  ordre  sur 
Griuimen ,  et  vint  ensuite  prendre ,  avec  le  reste  de  Tarniéei 
position  à  Anklam  Au  mois  d\ioût  de  la  même  année,  le 
maréelial  Brune  ayant  résolu  d*investir  StraUuiid,  la  divi- 
sion du  général  Grautljean  passa  la  Penneâ  Aiiklam,  et  cuU 
buta  les  troupes  suédoises  qui  voulaient  s*opposer  à  son 
mouvement.  Employé ,  en  i8')8, à  Tarmée  d*Espagne ,  sous 
les  maréchaux  Moiicey  et  Linnes,  il  concourut ,  le  a5  oc- 
tobre, à  l'allaq^e  et  à  la  mise  en  déroute  de  laoo  insur- 
gés, qui  sVtaient  enfermés  dans  Lérin.  Il  comminda  une 
division  d*inlinterie  au  siège  de  Saragosse.  Appelé  à  la 
grande^armée  d* Allemagne,  en  1809.  il  y  eut  uncomman- 
dem'  nt  dans  le  corps  du  général  Oudinot.II  oomhaltit.  avec 
sa  valeur  accoutumée ,  à  la  bataille  de  Wagram ,  y  fut  légè* 
remeni  blessé,  et  y  eut  a  chevaux  blessés  sous  lui.  Il  fit  la 
campagne  de  iSia,  à  la  grande-armée  de  Russie,  et  y  com- 
manda une  division  dans  le  10*  corps,  sous  tes  ordres  du 
maréchal  duc  de  Tarente.  Il  s'empara  de  Dunabourg ,  le  i** 
a«>ûl.  Après  la  retraite  de  lUoscow.  il  fit  partie  de  la  garnison 
de  Dantzick  ;  se  distingua  en  plusieurs»  occasions ,  pendant 
le  siég"  qu*cn  firent  les  ennemis ,  et  fut  fait  prisonnier,  loiv 
de  la  capitulation  de  cette  place.  Le  général  Rapp,  gou- 
Ternenr  de  Dantzick,  le  cita  plusieurs  fois,  avec  éloge,  daps 
fx^ïï  rapport  officiel  sur  la  défense  de  cette  forteresse.  BH 
1814 ,  après  la  restauration  du  trône  des  Bourbons,  le  gé- 
néral Grandjean  fut  créé  cheTalier  de  Tordre  royal  et  mill- 


••• 


5a6  DICTIONNAIIE   HISTORIQUE 


tairr  ite  Saint-Lonîa,  le  i5a«iAI.  Bd  i8i5.  pendaal  \tacm 
/oM^ .  il  fulrniplo)é«  mhm»  Iriioidrrfldiigt^nrral  Rapp ,  dam 
le  S*  corpK  de  la  fcrande- araire  île  Buonaparle  :  ce  corps 
ComimMiii  Tarnire  du  Rhin.  Orpn»  U  itrcoudr  reulm  du 
roi  ni  Frauce,  fn  U  ménit-  aiiiiét-  i8iS«  le  iMrou  Grand- 
{eau  fi^urt*  daiia  Ir  ubieau  drs  liruieuauts  géneraui  dispo- 
nibles. (  A itfis  mùtuures  »  Moniuur^  annoics  du  temps.  ) 

-   n  LA  GRANGE,  voyez  Buaid.        ^^^ 

M  LA  GRANGE-p*ARQriEN-Di-MONTIGNT  (FrançAÎs], 
maitckfU  lit  Franct,  fut  élr?é  prèn  d.r-la  penniine  de 
Henri  lit,  et  ileviot  suci*e«<iveineDtgeiililhoiiuiir  onliiuire 
de  u  chambre,  cipilaiue  de  ittOKentiUboiiiiuiMidc  sa  mdi- 
soii,  et  son  premier  uiattre-d*hAl<l.  Il  était  gouveriir%ir  de 
la  %illf  de  Bourges,  en  i5;5,  et  rapitaioe  d'une  compa^oie 
de  geiiclarmes.  A  la  bataille  deCoulra»,  le  eo  octobre  iS^;, 
il  eafoiiça  Tescadron  du  viromie  deTurrnoe,  et  le  milea 
fiiile.  Le  vicomte,  abandonné  d***  «îeniif  se  vil  contraiat 
de  gignrr  rescadroo  du  prince  de  Condé;  et  la  vicloireie 
déclara  bi«-nlôt  après  pour  le  roî  de  Navarre.  Montigoy  le 
trouva  du  nombre  det  prinonnieni;  mais  Henri  le  reUcha 
•ans  rar.çiin,  el  lui  rendit  m-«  drapeaux.  Il  reçut  une  bles- 
sure à  Taltaque  du  faubourj;  de  Tours,  le  7  mai  iSBg.  D 
fut  élaMi  giiuverneur  et  lieutenanl-génér.-il  en  Berry,  à  U 
place  de*  la  i  hilre«  qui  avait  pri»  le  parti  de  la  ligue-  On 
le  nofnm:i  conimandant-lieutenant -général  au  pays  Biaî- 
floift,  en  Berry  et  eu  VendduuuH,  par  pr«>viM«>ns  et  pouvoirs 
donné*»  à  Bloi«,  le  u  juin.  Il  coniliallil  à  Ivry.  Ir  i4m.irs 
i5<fO.  Eti  iSpu  il  obligea  la  Cliâirf  de  le%er  le  niége  d*Am- 
bîg'iy.  Il  a«'ronipagna  le  roi  au  siégf*  et  à  la  pri^  de  Cliar- 
trt8.  ^(  coude  pur  d'Eulragues,  il  battit  le  régîmi-nt  du 
Condray«  ain!«i  que  800  hommes  Mirlis  d*0rléaii9  pour  le 
secourir,  et  en  tua  4''0.  H  march««  au  siège  de  Rouen,  et 
se  sij^nala  au  combat  d'Aumale.  Il  continua  de  «ervîr  aa 
siège  de  Rouen,  en  iSqs.  Il  se  démit,  le  dernier  iour  de 
lè\rier  i5<j4  «  du  gouvernement  de  Birry,  qu*ou  rendit  à  la 
Chaire.  Il  défit,  piès  de  la  Fère,  une  escorte  espagnole, 
qui  conduirait  un  grand  convoi  à  Laou.  Oo  le  créa  cheva* 


DES   GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  ^2*] 

net  des  Ordres  du  roi ,  le  7  lévrier  ihi)S.  Il  suivit  le  roi  ao 
comh.it  df  Fontaiue-Fraiiçaike;  le  5  juin.  Après  la  promo*' 
lîoii  du  niarj|uis  do  Vitry  à  la  charge  de  capitaine,  «ruiir. 
coiiipa^sDÎe  dcA  gardon  du  corps,  on  fit  Monligny  inostrof 
de  c*a m p  généra I  de  la  cavalerie:  légère*  par  profitions  du  , 
a8  juillet  *  il  com:nanda  Citte  arme  au  Niéged*Aiuifns,  eo 
1097.  Il  eut,  le  30  juillet  de  la  même  année,  le  brevet  de 
inarrc*hal-dt*-canii>  :  la  paix  se  conclut,  en  i5c)8.  tl  obtint 
la  licnleiiancf -^EMOide  du  gouvernement  de  Pari«i,  avec 
len  honneurs  de  gouverneur,  sur  la  démission  d^AiiltiIno 
d^Eslrées,  par  provinioil^  doimét*»  à  Paris,  le  1  juin  1600 » 
rpgi>trée^  au  parlement ,  le  ta.  On  lui  donn  1  la  lieuti*nance- 
générale  du  gouvernement  du  pays  MeH«<in,  sur  la  détnis* 
sioii  de  M.  de  Liancourt,  par  provisions  données  à  Fontai- 
nebleau, le  1 1  mai  1607,  et  il  se  démit  alors,  en  faveur  de 
M.  de  Liancourt  y  de  la  lieutenance  de  P.iris.  Il  obtint  aussi 
le  gonvernemeiU  de  Verdun,  à  la  mort  du  biron  d'Haus- 
sonville,  par  provlnions  données  à  Fontainebleau,  le  99 
juin  suivant.  Nommé,  par  lellrrs  du  ao  juin  i6to,  maré-- 
cbal-de-canip  et  commandant  la  cavalerie  dans  Tarmée 
envoyée  au  pays  deJulllers,fous  le  maréchal  de  la  Chaire,  il 
tomba  malade,  et  ne  put  joindre  Tarmée  que  deux  jiurs 
avant  la  réduction  de  Julliers.  Il  ^e  démit,  le 3o  décembre 
1611  ,  de  la  charge  de  mesirc  de- camp-général  de  la  ca- 
valerie, en  faveur  du  comte  de  »S|.-Aignao,M>n  gendre, et,  le 
14  décen»bre  16 13,  de  la  lif*utcnance- générale  du  pays  Vles- 
sin ,  en  faveur  de  son  fils  :  on  lui  en  cxniserva  la  survivance. 
Il  fut  employé,  comme  marérhal-de-c;«mp,  dans  Tarmée 
du  duc  de  Guise,  contre  les  princts  mécontents,  pir  let* 
lr«9idu  14  décembre  16 •  5.  Créé  maréchal  de  France,  par 
étal  ddiiné  A  Paris,  le  1*'  septembre  1616,  il  prêta  serment^ 
le  7.  Capitaine  4lc  100  hommes  d*arines,  par  commission 
donnée  aus^^i  à  Paris,  le  5  septembre,  il  eut  le  coinman* 
dément  de  Tarmée,  en  Berry,  contraignit  la  gronse  tour 
de  Bourges  de  capituler,  le  19,  et  soumit  à  ro(iéiss.ioce  du 
roi  toutes  les  places  qui  tenaient  pour  AI.  le  prince  de 
Coudé.  Il  commanda  Tarmceen  Bourbonnais  rt  en  Niver- 
itai^y  par  pouvoir  donné  à  Paris,  le  16  décembre,  il  prit. 


3a  8  mcTioiririiBE  historique 

en  1617,  Coisy*  Clamecy,  Donzj  el  Aulrain,  et  fit  pri- 
ioiinirr  le  prime  di*  Poreieii,  second  fil»  du  duc  de  Ne\en. 
n  mourut  Ir  9  ^eplembre  1617.  â^^é  de(i5  ans.  {Citronoiogic 
miiitaire^  toni.ii,  pag.  4  ^<  d*Aubigné^  Dupieijr  f  His^ 
^toire  de  France^  du  Père  Daniel  ;  Mercure  Jrancais ^  le 
Vassor^  l'abbé  te  Gendrr  ^  Histoire  des  Grands^ f officiers 
de  la  Couronne ,  les  Mémoires  de  Sully ^  Bouclas  j  Morén,) 

M  LA  GRANGE  (  Frauçoî»  Joseph  ixyjk\%M^  menfi), 
lituU natu  eniét ai ^  ovail  conimaïuie,  eu  second*  la  a* 
compagnie  d^  mousquetaire^ ft ,  l0Mi|'rîl  fut  faîl  br%adier 
de  cavalerie,  le  !i5  juillet  i^Ga.  Ou  le  créa  maréclial-de- 
camp,  le  3  janvier  1770,  et  lit  uli*  liant -général,  le  i*'niars 
1784*  Il  avait  été  nommé  commandeur  de  Tordre  royal  et 
niililciire  de  Saint-Luuîsi,  le  ai  avril  1777.  li  est  mott,  en 
i%o%.  [tl ta l^  nuUluues,) 

Di  LA  GRANGE  (Franc.-  Adélaïde-  Blaliie  u  Li&veb),  mar- 
qui  s  (itia  Grande  c/  de  Fouriiief^  lieuienatU^éhéf  ai .  el  fîlsdu 
précédent >  naquit  à  Paris,  le  ai  décembre  1766.  il  entra 
dans  la  carrière  des  armes  avant  la  révolulîoii  ;  servit  avrc 
beaucoupde  distînelion  sioiis  le  gouvernement  de  Napuléoo 
Buonaparte;  sVleva  rapidement  aux  premiers  grades  mi- 
litaiies;  fut  créé  général  <le  division,  le  ai^  juin  1809,  et 
obtint  la  croix  d'officier  de  la  Légi(»n-d*|]onneur.  Daiiji  la 
campagne  dv  Russie,  en  181a,  il  commanda  un  régiment 
des  gantes  d'honneur-  En  1814  «  après  la  restauration  du 
trône  des  Bourbons,  8. M.  Louis  XVI II  le  nomma  eapilaine- 
lieutenant  de  la  compagnie  des  mousquetaires  noirs.  Il  fut 
nommé  insp«*ct«*ur-génér.il  dv  la  cavalerie,  dans  les  i'*  et 
ai*  divisions  militaires,  au  mois  de  juin  de  la  même  année, 
et  créé  commandeur  de  Tordre  royal  et  militaire  dr  S.iiiit- 
Louis,  le  1 1  octobre  suivant.  Lors  de  Tiii\asion  de  Buona- 
parte sur  le  territoire  fr.inçais,  eu  mars  i8i5,  le  marquis 
de  la  Grange  partit,  avec  les  princes  français,  à  la  léte  de 
la  compagnie  de  mous'^uf  laites  qn'il  commandait,  et  rtçut, 
à  béihtine,  Tordrt'  de  commander,  au  nom  du  roi  ei  t-n 
Talhieiicc  du  g^Tiéral  Lauriston,  toutes  les  troupes  réunies 
dans  celle  ville,  et  qui  u*avaient  pu  accompagner  S.  M. 


DES  GENÉIAUX   nANÇATS.  Ssg 

Après  le  lIcencieiDcal  de  la  maison  du  roi,  opéré  iBt^tbone» 
▼era  le  36  mart ,  par  le  comie  de  biuvialoo  9  le  marquis,  de 
la  Grauge  se  rendit  4  Paris ,  et  se  relira  eiMuile  dans  le 
Bourbonnais,  où  il  devint  Tobiet  d*iAae  rigoureuse  surveil- 
lance de  la  part  du  gouvernepneni  d^  Buonapart^.  Éienl 
parvenu  à  s'échapper,  le  3o  juin,  avec  ses  deux  Bla,  il  ar- 
riva ,  le  6  iuiliet  suivant ,  à  ArnouvîUe  ^  où  était  alors  S.  U. 
Louis  Xy  III.  QygteuM  désagréments  qu'il  éprouva  alors  (  1 } 
le  iirent  rentrer  eïrrance.  Après  le  second  retour  du  roi, 
il  fut  rappelé  au  compiaodement  de  la  compagnie  des 
mousquetaires  noirs»  et  nommé  gouverneur  de  la  ao*  divi- 
sion militaire ,  107  septembre  de  la  n^me  année  181 5. 
{Etais  militaires ,  Moniteur  y  aanaUs  du  temps.) 

ni  Li  G&ANGE  (Charles- Louis- Armand  ^KLiivu,  corn" 
te),  iieutena/U-'géttéral ,  frère  du  précédent ,  s'engagea  vo< 
lonlairement  dans  le  9*  régiment  de  dragons,  le  5  avril 
1800.  U  y  fut  fait  brigadier,  le  4  juillet;  oiaréohal-des-iogis» 
le  aa  septembre;  et  sous-lieutenant,  le  a3  octobre  de  la  méh 
me  année.  11  fli  (es  campagnes  de  iSoo  et  1801  i  l'armée 
d'Italie;  y  fut  blessé,  au  passage  du  Mincio,  d'un  coup  de 
feu  qui  tua  en  méipe  temps  son  cheval ,  et  se  trouva  aux 
comt>ats  ou  batailles  de  Castei- Franco,  Montebello,  la  Pia; 
ve ,  la  Brim  et  Trévise.  Ve  gouvernement  français  l'envoya 
eu  mission  à  Constautinople ,  en  Egypte  et  en  Syrie,  pen- 
dant Tannée  iSoa  et  partie  de  i8o3.  Il  fut  nommé  lieute- 
nant, le  i5  iuiliet  de  cette  dernière  année;  passa  aide-de- 
camp  du  général  Sébastiani ,  le  9  février  1804,  ^^  aide-de- 
camp  du  maréchal  Berthier,  le  la  septembre  i8o5.  Il  fui 
fait  capitaine  au  a3*  régiment  de  chasseurs  k  cheval ,  le  9Q 
îanvier  1806»  Ou  le  nomma  membre  d^  la  Légion -d'Hon- 
neur, le  14  mars  spivant,  et  il  fut  fait  chevalier  de  l'ordrf 
militaire  de  Bavière ,  le  14  du  même  mois.  Il  a  fait  la  cam- 
pagne d'Autriche,  en  i8o5,  s'est  trouvé  à  la  prise  d*Ulm 


(1)  y<nf€*,  po  or  les  deuils,  IfiltntlMir  du  is|ttiUet  t8iS,  pag.  79a, 
et  U  Biographie  des  bonmet  riraota,  tom.  IV,  pag.  Si. 

Tl.  4* 


S3o  McnONNAIAfi  HISTOiaQtrS       ' 

€t  à  la  bataille  d*Austerlilz.  Il  senrit  ensuite  au  siège  de 
Gaëte.  Nommé  chef  d^estadron  au  9*  régimenl  de  hussards, 
le  37  janvier  1807»  il  fit,  dans  la  même  année,  la  campa^e 
de  Prusse  et  de  Pologne,  et  se  trouva  aux  batailles dléiia, 
Bylau,  Heîbberg  et  Friedland ,  et  au  siège  de  Siralaund.  £1 
obtint  la  croix  de  commandeur  de  Tordre  du  Mérite  de 
Bavière ,  le  5«  juin^  et  le  grade  d*adjudant-commandaot, 
qui  lui  fut  conféré  à  Tilftitt,  le  i3  juillet.  Kpolofè  ÂJ*armée 
d'Espagne ,  en  1808,  il  combattit  aux  oatailles  de  Sommo- 
Sierra  et  de  Bcnoavente.  Il  fit  la  campagne  de  1809  â  fa 
grande-armée  d'Alicmagne ,  et  se  trouva  aux  combats  de 
Landshutt  et  de  Ratisbonne ,  et  aux  batailles  d'Eckniâhl , 
d^Essling  et  de  Wagram.  Il  fut  blessé  à  cette  dernière  par 
un  éclat  d*obus  qui  le  frappa  au  genou.  On  le  créa  ofl^ier 
de  la  Légion-d^Honneur,  par  décret  donné  à  Schœnbronn, 
le  1 1  juillet  1809,  et  il  fut  fait  chevalier  de  Hordre  de  Saint- 
Lèopold  d'Autriche,  le  4  a^f'îi  1810.  Promu  aug^adede 
général  de  brigade,  le  3i  janvier  181 2^  il  fit  en  cette  qaa- 
Itlé  la  campagne  de  Russie;  combattit  à  Mehilow,  à  Smo- 
lensk  et  à  Valuntîna.  Pendant  la  retraite  de  Moscou,  il  com- 
battit aussi  à  la  bataille  deHIIaloiaroslaweti;  et  après  cette 
afiaire ,  il  soutint  le  mouvement  rétrograde  de  Tarmée  ius> 
qu'à  Viazma.  Il  fit  la  campagne  de  Saxe ,  en  i8i5  ;  eut  un 
cheval  tué  sous  lui  au  combat  près  de  Wittemberg,  et  se 
trouva  aux  batailles  de  Léip.«ick ,  les  16  et  18  octol>re,  et  à 
la  bataille  de  Hanau.  On  le  fit  commandant  de  la  Légion* 
d^Honneur,  le  3o  novembre  suivant.  En  1814»  il  fit  la  cam- 
pagne de  France  contre  les  alliés;  combattit  à  Fontaine- 
bleau, Craone,  Laon,  Fère-Champenoise,  et  sous  les  murs 
de  Paris.  Après  la  restauration  du  trône  des  Bourbons, 
S.  M.   Louis  XVIII  le  nomma   lieutenant-général,  le  4 
juin  18149  et  le  créa  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  le  22  août  de  la  même  année.  Il  est  classé^ 
en  182a,  parmi  les  lieutenants  généraux  disponibles.  {Eiati 
miluairts,) 

DB  GRANDVILLE,  voyez  Bini  et  Loqubt. 


DX8   GENSEàUX   FEANÇ4IS,  33  f 

GRESIEUX-BOURDIN.    (N....)«  S^'néral  de   brigade^ 

entra  au  service  comme  soldat  dans  le  29*  régimeni  d*ia* 

fanicrie,  en  ^772!  Après  avoir  passé  par  tous  les  grades,  il 

fui  fait  adjudant- général  chef  de  brigade,  te  a6  novembre 

i7()3.  On  le  nomma  générai  de  brigade,  en  1795,  et  on 

remploya  en  cette  qualité  à  Tarmée  des  Pyrénées- Oriep* 

laies.  Ses  services  ^  depuis  cette  époque  9  ne  nous  sont  pas 

connus.  {£lais  inilàaires,) 
♦  ^^"^ 

i»i  GREZy  voyez  db  Coisbil. 

DB  GftILLEX  dbBiissac  {klheri)  f. /ientenant-génvrai,  fat 
successivement  cornette  au  régimcut  de  cavalerie  de  Har- 
court*Elbeuf,  en  i645;  lieutenant,  en  1646,  et  capitaine» 
en  i65o.  Il  servit ,  avec  ce  régiment ,  en  Flandre ,  et  se  dis<- 
tingua  particulièrement  à  la  bataille  de  RetheL  Après  la 
bataille  des  Dunes  9  où  il  avait  commandé  le  régiment  de 
Barcourty  il  retournait  au  siège  de  Dunkerque«  lorsqu.'il 
rencontra,  prèé  de  cette  place ,  3  escadrons,  qu*il. repoussa 
jusqu'à  la  barrière.  S*étant  trouvé  enveloppé  par  les  enne- 
mis, il  feignit  d*étre  des  leurs; et,  en  se  retirant,  il  fit  pri- 
sonnier le  commandant  de  leur  cavalerie.  Il  servit  ensuite 
aux  sièges  de  Menin  et  d*Ypres..  Son  régiment  ayant  été 
réformé,  en  1660,  il  obtint  une  compagnie  dans  le  régiment 
des  cuirassiers,  le  5  décembre  i665,  et  fat  fait  lieutenant 
de  la  compagnie  des  gardes- du- corps  (depuis  Beauvau).  Il 
servit ,  ta  même  année ,  au  siège  et  à  la  prbe  de  Toumay 
et  de  Douay.  li  eut,  dajis  la  nuit  du  4  au  5  juillet  1667,  la 
cuisse  cassée  d*on  coup  de  fauconneau ,  en  allant  faire  roh 
connaître  on  chemin ,  par  lequel  le  loi  devait  passer.  On 
lui  donna ,  le  S,  une  commission ,  pour  tenir  rang  de  mes- 
t^-de-camp  de  cavalerie.  Il  se  trouva,  en  1668,  à  tousle& 
sièges  des  villes  de  la  Franche- Comté,  que  le  roi  fit  en  per- 
sonne. En  1673,  il  marcha,  avec  le  roi,  à  la  conquête  de 
la  Hollande ,  et  servit,  en  1670,  au  siège  de  Maestricht.  Il 
obtint ,  par  provisions  du  ai  juin,  le  gouvernement  du  fort 
Pecquais;  et,  par  brevet  du  5  juillet,  la  charge  de  major 
des  gardes- du-corps.  Depuis  qu'il  eut  cette  charge  ,  il  ne 
quitta  plus  le  roi,  qu*il  suivit,  la  même  année,  en  Lorraine; 


■  -  ~  I 


3351  DICnONHÀIBC  HI8TORIQ1J£      • 

et  en  Alsace.  Il  fit  toutes  les  campagnes  depuis  1674  iaM|n*ea 
1691;  se  trouva  à  la  conquête  de  la  Franche  -  Comté ,  am 
combats .  batailles,  sièges  et  prises  de  villes,  qui  eurent  lîeo 
pendant  ce  temps,  aux  armées  de  Flandre  et  des  Pays-Bas. 
Il  fut  créé  brigadier,  par  brevet  du  a5  février  1677 ,  et  ma- 
réchal-de-camp, pa^  autre  brevet  du  ^4  ^^^  1688.  Oo  le 
nomma  gouverneur  de  Guise ,  par  provisions  dd  1"  janvier 
1691,  sur  la  démission  de  M.  de  la  Pitte,  auquel  il  péda  en 
échange  le  gouvernement  du  fort  "^^t^llaîs.  Promu  au 
grade  de  lieutenant -général  des  armées  du  roi,  par  pouvoir 
du  3o  mars  1693 ,  son  grand  âge  l'obligea  4e  se  démettre 
de  la  majorité  des  gardes-du-corps,  au  mois  d*avril  1708, 
et  de  se  retirer.  Le  roi  lui  fit  don  de  son  portrait  et  le  pour- 
vut de  la  lieutenance-générale  du  gouvernement  de  Sain* 
tonge  et  d'Angoumois,  vacante  par  la  mort  de  M.  de  Lîgon- 
dès,  par  provisions  du  i5  juillet  1709.  Il  conserva  cette 
charge  jusqu'à  sa  mort^  qui  arriva  le  11  février  1715.  U 
était  alors  âgé  de  86  ans.  {Chronologie  militaire ,  fpm.  /T, 
pag.  358;  mémoires  du  temps ,  Histoire  de  la  maison  du  Roi f 
de  l'abbi  de  Nœiifsfilley  tom.  I,  pag,  538,  oà  fauteur  a 
mis  par  erreur  que  Aï,  de  Brissac  avait  eu  le  gouvernement 
de  Guise  dès  1888 ,  et  qu'il  était  mort  en  1716.) 

DE  GRIMALDI  (Marc),  seigneur  d' A ntiùes,  grand- maître 
des  arbalétriers  f  fut  nommé  pour  exercer  cette  charge,  par 
commission  donnée  à  Yîocenues,  le  16  décembre  iSjl 
[Chronologie  militaire,  tom,  IJI,  pag.  47*»  Histoire  des 
Grands-Officiers  de  la  Couronne  ,  tom.  yi II y  pag, 

DE  GRIM.4LDI  D*AiiTiBES  (Jean-Henri),  marquis  de  Cor- 
bons^maréchal'dt'camp  y  obtint  l*érection  de  la  terre  de  Cor- 
bons  en  marquisat,  et  celle  de  Ij  terre  de  Gagnes  en  baroonio, 
en  1626.  Il  eut ,  le  8  juillet  i635 ,  Pagrément  du  roi  pour  un 
régiment  qu*il  ne  leva  point.  En  16)1,  il  fut  fait  lieutenant 
de  roi  de  Monaco ,  lorsque  cette  principauté  se  mit  sous  la 
protection  de  la  France,  qui  y  plaça  alors  garnison.  11  leva, 
par  commission  du  5  février  i6^|2,  une  compagnie  franche 
de  i5o  hommes,  pour  tenir  garnison  à  Monaco.  Il  fut  créé 
maréchal-de-camp,  le  ai  juillet  16/19,  et  résida  à  Monaco 


0£8  GÉMÉIAUX  FRANÇAIS.  333 

jusqu'à  sa  mort.  {Chronologie  nUiUaire,  tom,  VI y  pag.  a<i8; 
Histoire  des  Grands^C^ciers  de  la  Cotironne j  tonu  IV.) 

DE  GRIMOAED  M  BiAvvoia  do  Rouib(N....,  marquis) y 
tieutenant'génfralf  passa  successivement  colonel  des  grena- 
diers de  France»  pais  du  régiment  de  SaintongOy  en  1761 , 
et  enfin  du  régiment  de  Dauphin,  en  1765.  Il  fut  fait  briga- 
dier d*infanlerie,  le  aS  juillet  1 76a;  maréohal-de-camp,  le 
5  janvier  177^  ;«Uieutenant-général,  le  1*' mars  1784* 
{Etats  militaires,) 

LB  GROING  Dc  Là  Mothe  (Hélion),  fut  établi  grand-maU 
tre  et  visiteur  de  tonte  l'artillerie  de  France  ,  à  la  ntort  de 
Gaspard  Bureau  ,  en  14^9  ^  >6  démit  de  cette  charge,  la 
même  année.  {Chronologie  militaire,  tom,  III\,  pag,  4770 

DE  GROMAED  (Jean-Gaston,  chevalier) ,  lieutenant- gént^ 
ml  y  naquit  le  17  janvier  1731.  Il  entra  au  service  coomne 
surnuméraire  dans  Farme  de  Tartillerie,  le  i5  décembre 
1747  9  cl  p^sa  cadet ,  le  36  du  même  mois.  Il  fut  fait  sous* 
lieutenant ,  le  T' mai  1748;  lieutenant  en  second,  le  ii 
juin  1755,  et  lieutenant  en  premier,  le  |5  janvier  1769.  Il 
obtint  le  grade  de  capitaine,  le  a5  mars  1766,  et  celui 
d*aide«major ,  le  i5  octobre  suivant.  Il  passa  capitaine  de 
sapeurs,  le  10  septembre  1769  ;  capitaine  de  bombardiers, 
le  6  novembre  1771,  et  capitaine  de  canonniers ,  le  i**  no- 
vembre 1774*  On  le  nomma  chef  de  brigade,  le  14  septem- 
lire  1776;  Ueutenaut-colonel  titulaire,  le  4  juillet  17B1,  et 
colonel,  le  1"  avril  1791.  Il  fut  promu,  le  7  septembre  179a, 
au  grade  de  maréchal- de-camp,  en  considération  des  preu* 
ves  qu*il  avait  données,  de  sa  valeur,  de  son  expérience,  de 
son  aèle  et  de  sa  bonne  conduite.  Il  avait  été  créé  chevalier 
de  l'ordre  de  Saint-Louis,  en  avril  1771.  Il  fut  nommé  lieu* 
tenant-général ,  le  8  mars  1795.  {Etats  militaires,) 

DE  GROSMENIL,  vojlz  de  Biossait. 

DE  GROUCHY  (Emmanuel,  comu-)^  lieutenant-g^nvral , 
naquit  à  Paris,  le  u5  octobre  1766.  Il  commença  à  servir 
dès  TAge  de  i4  ans»  et  fit  ses  premières  armes  dan^  Tartil- 


334  mcnoNVAiRE  historique 

lerie.  Lorsqu'il  eut  acquis  les  doIîods  élémentaires  de  celte 
arme 9  il  passa  dans  les  troupes  à  cheval,  fut  Dommé  ca- 
pitaine de  cavalerie,  en  1784*  et  officier  des  gardes-du- 
corps  du  roi,  en  1 785.II  adopta,  en  1789,  lesprvi»cipea  que  pro- 
clamait rassemblée  cônsiituaote  ;  se  prononça  pour  îa  révo- 
lution y  et  quitta  les  gardes-du-corps>  Il  commanda  suc- 
cessivement le  13*  régiment  des  chasseurs  à  cheval,  et  le 
a*  régiment  de  dragons,  avec  lequel  il  fit  la  campagne  de 
179'i.  Promu,  en  septembre  de  cettfrlfféme  année,  au 
grade  de  marécbal-de-camp,  il  fut  placé  à  la  léle  de  la 
cavalerie  de  Tarmée  des  Alpes ,  et  contribua  à  la  conquête 
de  la  Savoie.  L'hiver  et  les  neiges  ayant  fermé  les  débou- 
chés du  Piémont,  et  suspendu  les  opérations  oaililaires  suc 
cette  frontière,  il  reçut  l'ordre  de  se  rendre  dans  la  Vendée,, 
pour  y  servir  à  l'armée  des  côtes  de  Brest  «  doni  il  conduiût 
successivement  Tavant-garde  et  Taile  gauche*  Cette  der- 
nière ,  quoique  la  plus  faible  de  celles  qui  agissaient  dans 
l'Ouest,  fut  la  seule  qui  obtint  alors  des  succès  :  elle  sauva 
Nantes ,  qu^était  venu  assiéger  Charrette*,  prévint  les  pro- 
grès de  rinsurrection ,  en  environnant  la  Vendée  de  campi 
et  de  postes  retranchés,  et  demeura  constamment  mal- 
tresse de  toutes  les  places  et  de  tous  les  points  accessibles 
des  côtes  du  Poitou,  malgré  les  attaques  réeidivées  des^ 
Vendéens,  qu'elle  réussit  à  empêcher  de  communiquer 
utilement  avec  les  Anglais.  Dans  toutes  les  affaires  qu'il 
eut  à  soutenir  contre  les  royalistes,  Grouchy  parvint  à  les 
baltre,  et  se  fit  surtout  remarquer  au  combat  des  Soriniè- 
res,  où,  sautant  à  bas  de  son  cheval,  qu'iaulilisait  un  ter- 
rain marécageux  et  difficile,  et  se  dépouillant  de  ses  ha- 
bits, il  s'élança,  à  la  tête  de  quelques  compagnies  de  gre- 
nadiers, au  milieu  des  Vendéens,  et  parvint,  quoique 
bles6é,  à  leur  arracher  une  victoire  long-temps  incertaine. 
A  la  fin  de  1795,  le  décret  de  la  convention,  qui  excluait 
les  nobles  de  tout  commandement  militaire,  l'obligeant  à 
quitter  l'armée,  ses  soldats,  instruits  de  son  prochain  dé- 
part,  investirent  son  quartier-général,  résolus  à  retenir  à 
leur  tête  un  chef  qu'ils  chérissaient.  Mais  il  fit  céder  leur 
affectueux  intérêt  au  devoir  de  l'obéissance,    8*échap[)a 


OEd  GÉNiEADX  FRANÇAIS.  335 

pendant  la  nuit  de  foo  caoïpi  et  m  retira  dans  son 'dépar- 
tement. Quelque  temps  après»  Tarmée  Teodéenne  ayant 
pasi^é  la  Loiret  et  s*approchant  du  canton  où  il  résidait»  il 
marcha,  comme  simple  soldat,  dans  les  ranp  des  gardes 
nationales  requises  pour  être  opposées  aux  royalistes  (i). 
Apre»  8  mois  d^inactivité ,  Grouchy  fut  rappelé  aux  fonc- 
tions qiril  avait  déjà  remplies;  et,  quelque  regret  quMl  té- 
moignât de  fimrer.encore  sur  on  théâtre  arrosé  du  sang 
fiançais,  il  fut  de  nouveau  employé  dans  la  Vendée.  Con- 
firmé, le  11  juin  1795,  dans  le  grade  de  général  de  divi- 
sion, que  lui  avaient  conféré,  un  an  auparavant,  les  re- 
présentants du  peuple  aux  armées.  Il  remplit  alors  les 
fonctions  de  chef  d*état-maior  de  celle  de  TOuest.  Lors  du 
débarquement  des  émigrés  français  à  Quîberon,  le  général' 
Grouchy  accoonit,  du  fond  du  Poitou,  aux  côtes  du  Mor- 
bihan; traversa,  preque  seul,  le  pays  insurgé;  et,  ramast- 
sant  toutes  les  troupes  qui  se  trouvaient  disséminées,  il  les 
conduisit  an  général  en  chef  Hoche.  La  guerre  s*élant  ral- 
lumée sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  Grouchy  la  pour- 
suivit avec  une  vigueur  mêlée  de  sagesse;  ce  qui  détermina 
le  gouvernement  à  le  nommer  général  en  chef  de  rarmée 
des  c6tes  de  Brest.  Mais  Grouchy,  bien  convaincu  qiie  de 
grandes  opérations  militaires  ne  sont  couronnées  d*an  suc- 
cès complet,  qu*alors  qu*uiie  seule  et  même  volonté  en 
règle  Tensemblr»  refusa  le  oomniandement  auquel  il  était 
appelé;  et,  sacriAant  Tambltion  aux  intérêts  de  son  pays, 
il  engagea  le  directoire  à  réunir  en  une  seule  les  trois  ar- 
mées qui  agissalMit  contre  les  royalistes.  Cette  nouvelle 
armée  prit  le  nom  d'armée  des  cdte^  de  TOcéan  j  et  le  eom- 
mandement  en  fut  donné  à  Hoche.  Grouchy,  placé  sous 
les  ordres  de  ce  dernier,  comme  son  lieutenant  »  le  seconda 
puissamment  dans  toules^ses  opérations,  soit  en  Taidant. 
des  coonaissaoces  locales  et  individuelles  qu*ttne  longue 


(1)  «  S*il  ne  m'est  plus  permis  dit-il  à  celte  occmîoo,  de  conduire  let 

•  ptaUofet  ff^publicaine»,  il  oc  Murait  m'élte  défeado  ds  vtffter  eaoore 

•  moQ  Mog  pour  U  pairie.  • 


536  DICnORHAlâB  mSTOAlQOE 

«xpérieoce  de  celle  guerre  lui  a?ail  fuit  acquérir,  toit  en 

dirigeant  d'iao^Mirtanlet  expédîlions.  Il  fil  auceeenvemcDl 

enlever  lous  les  poêles  des  royalistes  à  Aoinay»  au  ekamp 

Saiot-Pèrev  à  Saint-?ineenl-de-Graoo ,  aux  Moutîers,  et 

alla  comballre  Charrette  îuique  dans  son  «{u^rlicr-général 

de  Belleville.  Un  corps  considérable  d*éaiigrée  ayant  été 

amené  par  les  Anglais  k  TIle-Dieu  ,  et  nDienaçaot  les  tain 

du  Poitou  «  Grouchy  parviAt  y  avec  quelguesjpillîcrsdlMHB- 

mes  •eulemeol  »  à  en  imposer  aux  ennemis  par  des  dénoos- 

traiioiis,  et  IkiIUi  les  Vendéens»  qui*  à  deasein  defiiroriser 

le  débarquement  de  ce  corps,  étaient  venus  alljqoer  le 

poste  retranché  de  St.-Cyr  :  Charrette  fut  si  complètemeal 

défait  dans  Tafiaire  qui  eu|  lieu  près  du  village  de  es  nom  f 

qu'il  lui  fut  impossible  de  former  depuis  ancuo  rasttm- 

blcment;  sa  prise  et  celle  de  StoiDet  suivireiil  de  près  ce 

glorieux  combat,  et  terminèrent  la  g;oerre  sur  la  rive  gai- 

che  de  la  Loire.  Grouchy  fut  alors  nommé  chef  d^élatHos» 

îor  de  raroiée du  Nord;  et,  à  la  fin  de  17961  le  direclaîie 

lo  chargea  du  commandement  en  second  de  Tannée  dcsii* 

née  à  bire  une  descente  en  Irlande.    La  flotte  françaiie 

sortit  de  Brest,  le  16  décembre  irQl^»  i  Tealréede  la  noîl; 

mais  par  une  inexplicable  fatalité,  elle  se  trouva  dispersée 

dès  le  leodemaio  ;  de  sorte  que  Grouchy  u'arriva  à  la  baie 

de  Eantry  qu'avec  quelques  vaisseaux,  et  une  faible  partie 

des  troupes  de  terre.  Toutefois,  il  n'hésiti^P^^tut  Aoidoo- 

ner  le  débarquement ,  résolu  de  tenter»  avec  la  poignée  de 

braves  qui  Taccomp^guaient  »  et  malgré  Tabsence  du  gé« 

néral  en  chef  Hoche ,  qui  était  du  nombre  de  ceux  qui 

n'arrivèrent  point  jusqu'à  cette  baie,  uoe  invasion ,  dont 

le  succès^  ireùt-ii  été  que  momentané,  eût  porté  à  l*An* 

glelerre  uu  coup  funeste.   Cependant,  oontrarié  par  les 

éléments,  et  par  la  résistance  que  le  contre  -  amiral  Bou* 

vet  (1)  opposa  à  l'exécution  de  ses  ordres,  Grouchy  fat 

forcé  (rabandonncr  son  projet,  et  ramené,  malgré  loif 


(1)  Cet  officier,  trèi-braTC  d'aiUeun,  fut  dcttitué  à  too  ictoorci 
France. 


DES   GÉNEBÀUX   FEÀÏ^ÇIIS.  357 

dans  le  port  de  Brest,  après  avoir  échappé  aux  dangers  quo 
les  tempêtes  el  rennemi  offraient  de  louies  parts.    Au 
retour  de  cette  infructueuse  entreprise,  G roucby  fut  en- 
voyé pour  la  troisième  fois  dans  TOuest,  coonme  gouver- 
neur des  ia%  i3*,  i4*  ti  aa*  divisions  militaires  :  Tesprit  de 
modération  et  de  justice  qu'il  déploya,   lui  concilièrent 
Testime  des  habitoots  de  ces  contrées,  et  y  firent  régner 
la  tranquillité  aussi  long-temps  qu*il  y  commanda.  Lors 
du  départ  de  rf^po^éon  Buonaparte  pour  Texpédition  d*É- 
gypte,  Grouchy,  avide  de  combats  et  de  gloire,  demanda 
à  faire  partie  de  Tarmée  d*Orient;  mais  Desaix  lui  fut  pré- 
féré. Une  nouvelle  coalition  contre  la  France  s*étaut  orga-> 
oisée,  en  1798,  Grouchy  reçut  Tordre  de  se  rendre  à  Tar- 
niée  dllalie,  que  commandait  Joubert.  Ce  général  en 
chef,  sentant  combien  sa  position  deviendrait  difficile,  si 
le  roi  de  Sardaigne,  dont  rattachement  à  la  cause  fran* 
çaise  était  douteux,  se  réunissait  aux  coalisés,  et  tombai! 
sur  ses  derrières,  tandis  que  les  Russes  et  les  Autrichiens 
ratlaqueraieot  de  front  sur  TAdige,  envoya  Grouchy  à  Tu- 
rin ,  en  apparence  pour  y  prendre  le  commandement  de  la 
citadelle ,  dont  le  directoire  avait  précédemment  exigé  ja 
remise  aux  troupes  françaises,  mais  avec  la  mission  secrète 
de  tout  faire  pour  s*assurer  du  Piémont,  soil  en  négociant 
avec  la  cour  de  Turin,  soit  en  se  rendant  mattre  du  pays^ 
à  Taide  des  patriotes,  si  les  intentions  qu*on  soupçonnait 
au  gouvernement  sarde  venaient  à  se  développer.  Quoiqu'il 
ireût  reçu  aucun  ordre  écrit,  qui  pût  mettre  sa  respons^* 
bilité  à  couvert,  Grouchy  sentant  le  besoin  de  sauver  l'ar-; 
mée,  dont  le  salut  se  trouvait  en  quelque  sorte  entre  les 
mains  de  la  CQor.  de  Turin ,  se  conduisit  avec  assez  d'a- 
dresse et  d'habileté  pour  déterminer  le  roi  de  Sardaigne  à 
se  retirer  volontairement  en  Sardaigne,  et  à  signer  im. 
traité  par  lequel  il  abdiquait  sa  couronne ,  remettait  ses 
places  fortes  et  ses  trésors,  et  ordonnait  à  ses  troupes  de 
se  réunir  à  l'armée  française.  Le  gouvernement  français, 
appréciant  l'étendue  d'un  tel  service,  confia  à  Grouchy  le 
commandement  en  chef  et  l'organisation  du  Piémont.  Dans 
ce  poste  important,  Groncby  fit  respecter  et  aimer  le  nom 

VI.  43 


538  DICTrOXNAIIlE  Hi^TokiQtok     ' 

fVançaiSy  maintint  lalranquillilé  en  conlenanl  léi  pa«Siofii 
d'une  population  efTeivescenle,  fit  respecter  la  re1i|:ion,el 
par  des  mesures  justement  sévères,  mil  uo  terme  aux  ai- 
iassinats,  qui  i^laienl  journaliers  sous  le  précédent  gou- 
Ternement  :  les  sciences  et  les  arts  reçurent  die  lui  des  en- 
cour«içements  spéciaux ,  et  les  universités  furent  rouVertef. 
En  vain  queK|ues  mécontents  essayèrent-ils  de  soulever  \ti 
|):iysans  des  pro\inces  d*Acquî  et  du  Monlf^rrat  ;  ces  mou* 
\ements  partiels  furent  à  Tinstant  coiuprimés^  et  le  village 
de  Slrevly  où  un  détachement  de  la  29*  deml-brî^ade  avait 
éié  traîtreusement  assailli,  et  en  partie  massacré,  ayant  été 
livré  aux  flammes,  aucun  autre  acte  de  rigueur  ne  fut  né- 
cessaire au  maintien  de  la  tranquillité.  La  santé  de  Jouberl 
rayant  obligé  à  quitter  le  commandement,  Schérer  le  rem- 
plaça; mais  les  défaites  essuyées  par  ce  dernier,  entraînèrent 
la  perte  du  Milanais,  fiioreau  fut  alors  chargé  de  rallier  les 
débrî*ide  Tannée,  et  d*arréter,  s^il  était  possible,  la  mar- 
che victorieuse  des  Austro-Russes.  Groucby  le  joignit  avec 
quelques  troupes,  et  fil  avec  lui  cette  belle  Campagne  da 
Piémont,  pendant  laquelle  a5,ooo  Français  manctouvrèreot 
pendant  six  semaines  devant  go,oôo  Russes  et  Autrichiens 
sans  pouvoir  être  entamés;  déjouèrent  tous  les  projets  de 
rennemi;  rempèclièrent  de  pénétrer  sur  aucun  point  dfe 
nos  frontières  ;  et ,  alors  que  le  général  russe  So^orow  \H 
croyait  retirés  derrière  les  Alpes,  reparurelit  sur  les  nionti 
Liguriens,    effectuèrent  leur   jonction  avec   Tarniée  i|ui 
évacuait  le  rt»yaunte  de  Naplts,  et  se  troii\èrent  en  me- 
sure de  disputer,  près  de  Novi,  la  possession  de  Tltalie. 
Grouchy  prit  une  part  active  aux  opérations  miîllaîre.s  de 
cette  époque  mémorable  :  il  se  distingua  aux  combats  dt 
Valence  et  de  Saint- Juliano.  Ayant  été  détaché,  avec  un 
corps  d*arniée,    pour  bal.iyer  le  pays  entre  Tortone   et 
Alexandrie, il  battit,  le  14  juin  i;^«  le  général  autrichien 
Bellegarde,  lui  enleva  une  partie  de  sou  artillerie,  elle 
culbuta  d.His  la  llormida.  Pendant  les  journées  qui  précé- 
dèrent la  bataille  de  Novi ,  il  eut  de  vifs  engagements  avec 
ces  mêmes  Autrichiens,   qu*il  chassa  des  fortes  positloDi 
qu*ils  occupaient ,  et  notamment  tie  cette  de  l^no.  A  h 


DES.  GÉSERAUl    FBANÇAIS.  339 

halnillp  de  No\i ,  lcg(^néral  Grouchy  commanda,  de  con« 
ccri  ikwc  le  général  Pérîgiion ,  Taile  ganrhe  de  Tarmée  ; 
oiixe  foid  If  s  IroufK'»  furent  engagées  avec  â*enuemi,   et 
Grouchy  dirigea  la  plupart  des  charge»  :  dans  Tune  d*eileS| 
un  boulet  emporta  le  drapeau  »  q^ril  avait  prîn  A  Li  main» 
pour  ramener  au  combat  une  demi-brigade  qui  fuiblÎHsait. 
Élevant  alors  son  chapeau  au  bout  de  son  sabre ,  et  rallian| 
une  poignée  de  braves 9  il  se  précipite  avec  eux  an  milieu 
des  Aullrichieifl,  les  enfonce,  leur  fait  laoo  pri^oiioiers» 
et  les  oblige  à  reculer  d'une  lieue;  mais,  la  droite  et  \p 
centre  de  rarmée  française  ayant  été  forcés  et  coupés,  el 
ne  pouvant  faire  leur  retraite  qn*en  passant  derrière  Tailç 
gauche,  ib  attirent  les  A ustro- Russes,  et  mettent  ainsi  en- 
tre deux  feux  cette  aile  îusqne-là  victorieuse.  Grouchy, 
obligé  de  se  reployer,  le  Ht  en  bon  ordre,  et  es'<aya  inéino 
de  sauver  rarlillerie,  que  les  division.^  en  retniite  avaient 
abandonnée.  Pour  y  parvenir,  il  résolut  de  tenir  au  village 
de  Pastouraoa,  où  il  arrêta  en  eflfi't  les  Ausiro-Russrii  pen- 
dant quelques  moments;  main,   accablé  par  le  nombre, 
entouré  de  toutes  parts,  et  atteint  de  14  blessures,  il  tomtie 
au  pouvoir  de  Tennemi  :  toutefois,  «on  dévouement,  et) 
donnant  au  général  Moreau,  qui  avait  priM  le  coniuiande- 
ment  après  la  mort  de  Joub«*rt,  le  teints  de  rallier  Tarmée, 
contribua  éminemment  à  atténuer  les  suites  qu*aiu*.iit  pu 
eutratnrr  la  perte  de  la  batailU*.  La  conduite  que  Grouehy 
avait  tenue  eu  Piémont,  lui  avait  assuré  restimede^cheCi 
des  armées  russes  et  autrichiennes;  et  le  gi^iid-duc  dp 
Russie ,  Constantin,  sVmpressa  de  lui  en  donner  den  preu- 
ves, en  le  faisant  environner  de  tous  les  soins  que  réclamait 
sa  position  :  il  le  fit  panier  en  sa  présence ,  et  mit  à  sa  dis- 
position sa  bourse,  ses  domestiques ,  son  chirugien.  Néau* 
moins  la  gravité  «les  blessures  reçues  par  Grouchy  était 
telle,  que,  pendant  plus  de  4  mois ,  il  lutta  entre  la  vie  et 
la  mort.  Après  avoir  été  retenu  prisonnier  pendant  près 
d'un  an,  il  obtint  enfin  d*ètre  échangé  contre  le  général 
anglais  Don,  et  rentra  en  France,  où  on  lui  confia  presque 
•uimédiatement  une  des  divisions  de  Tarmée  de  réserve.  Il 
pénétra^  avec  cette  division  >  dans  \t  pays  des  Grisons >  et 


5.|0  niCTIOMCAlRE   HISTORIQOE      • 

occupa  Cuire.  Chargé  momenlanémenldu  commaDdemene 
de  r<innée9  les  dbpositions  qu'il  prescrivit  forcèrenl  les 
Autrichiens  d*é?acuer  la  Haute-Engadine,  et  facilîtèrenl  le 
passage  du  Splugen.  Un  commandenieiil  plus  iioportaot 
était  réservé  à  Grouchy,  par  le  général  en  chef  Moreau, 
avec  lequel  la  campagne  de  Piéaiont  Pavait  intimement  lié. 
Ce  dernier,  qui  commandait  alors  l'armée  du  Riiin,  ajant 
demandé  Grouchy  pour  Tun  de  ses  lieutenants  ,  le  plaça  a 
la  télé  de  la  plus  belle  de  ses  divisions,  lortc  de  près  de 
18^000  hommes.  A  la  bataille  de  Bohenlindeo,  le  3 décem- 
bre iSoo,  Grouchy  fut  appelé  à  jouer  un  des  principaux 
rôles.  Le  sort  de  la  journée  dépendait  en  grande  partie  de 
rinébranlable  fermeté  de  ses  troupes,  et  de  celle  da  gèairai 
Ney,  qui,  placées  à  la  léte  d'un  défilé,  dans  lequel  était  enga- 
gée  Tarmée  ennemie,  devaient  résister  seules  à  sescllbrls,et 
l'empêcher  de  déboucher,  pendant  toot  le  lenaps  nécessaire 
aux  division  Decaen  et  Richepanse  pour  opérer  un  moaTO- 
ment ,  qui ,  en  les  portant  sur  le  flanc  et  les  derrières  des 
Autrichiens,  pût  rendre  décisive  et  victorieuse  une  attaque 
simultanée  des  4  divi:»ions  françaises.  Après  avoir  long- 
temps repoussé  les  attaqises  de  l'archiduc  Jean,  Groocby 
se  trouva  débordé  et  tourné  par  un  corps  d'élite  autrichiea, 
et  en  même  temps  réaltaqué  sur  tout  son  front.  Dans  ce 
moment  critique,  il  forme  en  colonne  serrée  la  brave  4^' 
demi-brigade,  se  met  à  sa  tête,  perce  la  ligne  ennemie , 
force  les  grenadiers  hongrois ,  qui  l'avaient  tourné,  à  met- 
tre bas  les  armes,  et  repoussant,  avec  sa  cavalerie,  l'atta- 
que sur  son  front,  enlève  14  bouches  à  feu  à  l'ennemi,  et 
le  rejette  dans  le  dédié.  Presque  au  même  moment,  le 
canon  des  divisions  Decaen  et  Richepanse,  qui  arrivaient 
à  leur  point  d'attaque,  s'étant  fait  entendre,  Grouchy  et 
Ney  se  précipitent  sur  les  autrichiens,  les  enfoncent  de 
toutes  paris,  et  les  forcent  à  fuir  en  désordre,  laissant  sur 
le  champ  de  bataille  io5  pièces  de  canon,  i5,ooo  prison- 
niers,  et  de  nombreux  trophées  militaires.  Chargé  de  pour- 
suivre l'archiduc,  Grouchy  se  distingua  de  nouveau  9  au 
passage  de  Tin  et  à  celui  de  la  Saiza.  II  pénétra  à  Steyer,y 
rpl^Y^  ^P  bouches  à  feu  et  quelques  bataillons,  el  obtint 


DS8  «iniRÀUX  FRANÇAIS.  34 1 

ainsi  Thonneur  de  lermioer  la  campagoe.  La  paix  ayant 
été  signée ,  il  fat  nomné  inspecteur-général  des  troupes  & 
che?al.  Pendant  la  campagne  de  Prusse,  en  iSoS,  Groucliy 
fut  placé  à  la  tête  d'un  des  corps  de  cavalerie  de  ia  grande* 
armée.  Il  se  signala,  par  sa  valeur  et  ses  bonnes  disposi- 
tions, au  combat  de  Zidemits,  où,  à  la  tète  de  ses  dragons» 
il  culbuta  la  cavalerie  prussienne,  la  poursuivit  pendant 
trois  lîeae»,  s^s  lui  donner  le  temps  de  se  rallier,  et  dé* 
Irubit  en  totalité  le  régiment  des  dragons  de  la  reine  do 
Prusse.  Deux  jours  après,  il  fit  prisonniers,  prèsdu  village 
de  Wittmaosdorflfy  tout  le  corps  des  gendarmes  de  la  garde 
royale  prussienne.  A  raJBTaire  de  Prentzlovr,  le  a8  octobre , 
Grouchy ,  sVlauçant  audacieusement  à  la  tête  de  sa  cavii- 
lerie ,  au  milieu  des  colonnes  du  corps  d*armée  du  prince 
de  Hobenlohe ,  pénètre  en  même  temps  qu'elles  dans  la 
ville,  fait  mettre  bas  les  armes  à  plusieurs  bataillons,  et 
imprime  une  telle  épouvante  au  reste  des  troupes ,  que  lo 
prince  consedt  à  signer  une  capitulation,  qui  livre  aux 
Français  iS^ooo  hommes,  64  pièces  de  canon ,  et  un  paro 
de  munitions  trèsKsousidérable*  Les  débris  des  armées  prus- 
siennes s*étant  ralliés  près  de  LabecL ,  Grouchy  prit  encore 
part  à  la  l>ataiUequi  se  livra  sous  les  murs  de  cette  ville.  Sa 
cavalerie  y  pénétra  la  première ,  et  fut  au  moment  d*y  faire 
prisonnier  le  général  BlucLer ,  qu'elle  poursuivit  pendant 
toute  la  nuit.  Acculé  au  territoire  danois,  et  sommé  de  se 
rendre,  le  général  prussien  capitula ,  avec  son  armée.  Aux 
combats  de  Uoffe  et  de  Landsberg,  Grouchy  mérita  les  élo* 
ges  de  ses  compagnons  d'armes,  par  son  inébranlable  fer- 
meté à  conserver,  avec  sa  seule  cavalerie  (rinfanterie  n*é« 
tant  pas  arrivée),  une  position  importante,  qui  venait 
d'être  enlevée,  et  que  les  Russes  réattaquaient  avec  des 
forces  considérables  de  toutes  armes.  A  la  bataille  d'EyIaUf 
en  débouchant  à  temps  utile  de  derrière  cette  ville,  il  ar- 
rêta l'effort  de  l'armée  ennemie ,  qui  avait  forcé  le  faible 
corps  d'Augereau  à  rétrograder,  et  qui  lui  faisait  éprouver 
de  grandes  pertes  :  les  charges  faites  par  la  cavalerie  de 
Grouchy,  et  soutenues  par  celles  de  la  garde  impériale  et 
été  cuirassiers  9  doniièrenl  au  corps  du  maréchal  Oavoul 


\ 


34  a  DKnomrjknai  HiSTOftTQVB 

le  temps  de  parveoîr  à  ies  poiaU  d*«Uaque  «  et  oontiibnè- 
rent  puîssammenl  au  succès  de  eelte  îoumée»  IHioedet 
plus  meuririères  de  la  g uene.  Le  corps  que  eomioaiidail 
Grouchy  souflril  beaucoup;  il  se  coaiposait  feematiode 
pliui  de  4^00  chevaux,  et  comptait  à  peine  laiM  homoMS 
dans  les  raii;;^  à  la  fin  de  la  ba(ailie.  Grouchy  eut  son  cberal 
lue  «ous  lui,  fut  blessa  «  et  ne  dut  la  vie  qu'an  défouemeol 
du  jeune  La  Fv-yclle,  alors  son  ai(le-de-oaai||c  quMWraebs 
des  niaÎBs  des  Russes.  Le  général  Grouchy  fui  cité  a?ee 
éloges  dans  le  bulletin  de  la  bataille  gaguée  à  Friedlaad,  le 
16  juin  1807.  Détaché  la  veille  de  celte  bataille,  en  avant 
de  l'année,  avec  toute  la  cavalerie,  dont  te  oMnmaade- 
ment  lui  avait  été  confié ,  en  Tabseiiee  de  Murât,  qiû  s*était 
porté,  avec  Davout,  sur  Kœnîgsberg  ,  Grouchy  attaqua  les 
Russes  dès  le  point  du  jour,  battit  leur  eavalerîe,  t*empara 
du  village  de  Scbwaozendorff,  y  fit  Sooo  prisonniers,  et  y 
prit  10  bouches  à  feu.  De  fortes  colonnes  dlnfraterie  dé- 
bouchent alors  de  Friedland,  et  raenaoeot  de  filtre  pajvr 
chèrement  à  Grouchy  ses  premiers  succès  :  làais  oe  général, 
par  une  retraite  simulée,  attire  les  Russes  au-delà  de  oe 
même  village,  qu*il  semble  évacuer,  et  derrière  lequel  il 
tient  cachée  une  partie  de  sa  cavalerie  ;  puis,  faisant  voile* 
face  avec  le  reste ,  il  fond  sur  un  ennemi,  que  sa  supério* 
rilé  numérique  a  rendu  trop  confiant,  et  qui ,  attaqué  ioo« 
pinénient  eti  tète  et  en  q'ieue,  fuit  en  désordre  derrière  la 
Pregt.l,  trop  heureux  d'avoir  h  opposer  cette  barrière  à 
rini|iéluosilé  française.  Toutefois,  le  gros  de  rarmée  était 
encore  en  arrière,  et  le  seul  corps  du  maréchal  Laniiei 
avait  pu  joindre  celui  de  GrouiSiy,  qui,  secondé  par  cet 
intrépide  capitaine,  parvint  à  tenir  les  Russes  en  é* 
chec  jusqu*à  une  heure  après  midi ,  heure  à  laquelle  ar- 
riva ic  reste  des  troupesi  françai^ieH.  Alors  une  attaque  géné- 
rale k  lieu,  et  la  victoire  la  plus  complète  couronne  le  bril- 
lant début  de  la  journée  i  elle  valut  à  Grouchy  le  grand- 
cordon  de  la  Légion-d'Honneur,  comme  celle  d^Kylau  l'a- 
vait  fait  décorer  de  la  fsraud'croix  de  Pordre  de  Haximi* 
lieu-Joseph.  La  paix  de  Tilsitt  ayant  terminé  la  guerre  daai 
le  Jiord,  Grouchy  fut  envoyé  en  ÊspagnCyauiXMnnienoeoieal 


DIS  «IfiblÀITX  M  4M  Aïs.  343 

4e  1806,  et,  peiia|>rè«,  nommé  gouvernear  àt  Madrid. 
Due  insurrection  •  du  carav^tère  li*  plus  grave,  ayant  éclaté 
dans  ceUe  capiliile,  le  9  mai,  ltf§  insurgés,  qui  étaient  par* 
fenus  à  »*empareff  de  ramenai,  et  k  occ«i|vert*n  forces  les 
rues  et  les  places  publiques ,  firent  main  basse  sar  tous  les 
Français  qu*ils  purent  saisir.  Groucby  se  hâta  de  les  alta^* 
quer,  re|>rit  rarseaal,  et  dispersa  faoiletnent  les  rebellés; 
mais,  ne  pouvant  fMinrenfr  à  flaire  cesser  le  feu  meurtrier  qui 
partait  deftiMusons,  et  à  enpécber  le  massacre  des  Français, 
qui  comînuaît  dans Tiiitérieur  des  habitations,  H  ordonner 
d'enfoncer  les  portes  de  quelques-unes,  et  de  passer  au  fli  à6 
IVpée  les  Esp<ignob  qu*fMD  y  trouverait  égorgeant  ses  com* 
patriotes.  .Par  cet  acte  de  fuste  rigueur,  il  mît  un  terme  aux 
horreurs  qui  se  commettaient,  et  prévint  de  plus  grands 
malheurs (1).  Gro«khy  allégua ,  qnelque  temps  après,  des 
motifs  (lésante-,  pour  pouvoir  quitter  TËspagoe,  et  se  re-^ 
lira  dans  ses  terres.  A  peine  y^tait^il  arrivé,  quM  reçut 
ordre  de  se  rendre  en  Italie,  où  les  hostilités  venaient  decom« 
mencer.  Il  se  distingua  au  passage  de  risonso,  le  a  mai  180^ 
battit  la  cavalesie autrichienne,  le  surlendemain,  dans  les 
plaines  d^Udine,  et  se  rendit  maître  de  celle  ville.  Détaché 
ensuite  sur  la  droite  de  Tarmée,  avec  un  corps  considéraMey 
il  prit  MahrboHPg,  investit  la  Styrie  et  entra  le  premier 
dans  Grats,  dent  le  château  losnfoa  plus  tard  ««  pouvoir  dn 
général  français  Maodonald ,  <^il  avait  été  laissé  m  arrièns 
pour  en  faireleeiége.  Groncfay^iénétra  ensuite  en  Hongrie^ 
avec  le  vice- roi,  et  coopéra  à  la  défaite  de  la  cavalerie  da 
rarchiduc  iea»,  près  de  Papa.  Il  se  oraotra ,  avec  son  cou^ 
rage  ordinaire,  è  la  bataille  de  Haab,  et  poiirsitivit  les  Ati* 
tricliien^  jusque  soos  Gomom.  ïiapoléim  ayant  appelé  -k 
kii  Tarmée  d*Italier  et  concentré  ses  divers  corps  ,nfln  d*ef** 
Icctuer  de  vlvn  force  le  passage  du  Danube,  Gronchy  eut 


(1)  Vnt  toîtttttalne  de  ftir2eu)[ ,  MÎsif  le  poignard  a  la  main ,  furent  les 
•eùl»  qui  rajèrcot  de  iear  fie  Talieatat  hsirible  dc^nt  ^fos  de  Soo  f^a- 
çaii  avaicat  4U  sktiaMi. 


344  BItTIOfCNÀiai   HISTOEIQUB 

ordre  de  preudre  le  commandement  de  toutes  les  iroupei  à 
cheval  de  Taile  droite,  â  la  tète  desquelles  il  franchit  le 
fleuve.  Le  jour  de  la  bataille  de  Vagram ,  il  mit^cn  foils 
la  cavalerie  autrichienne  qui  lui  était  opposée  f  et  loums 
entièrement  la  position  dei*archiduc  Charles;  pois,  tem- 
bant  sur  les  derrières  de  Tarmée  ennemie  ,  aa  moment  où, 
par  des  attaques  vigoureuses,  Macdonald  et  Mannont  es 
perçaient  le  cenire,  il  prit  une  glorieuse  pari  à  celle  im- 
portante victoire.  Deux  jours  après,  il  liilliàeii^Mui  nos 
arrière-garde  ennemie ,  commandée  par  le  prieee  de  Jio^ 
samberg  :  ce  fait  d'armes  fut  suivi  d*un  araiislioe  et  de  fa 
paix  do  Presbourg.  En  récompense  de  sa  valeareme  con« 
duite ,  Grouchy  fut  nommé  commandeur  de  la  Ceanmos- 
de-Fer,  colonel-général  des  chasseurs,  et  grand-ettcier de 
Tempire.  Il  présida,  en  cette  dernière  qualité,  le  eoDègs 
électoral  du  département  de  YaudusOf  au  mois  de  {anviec 
1811.  Pendant  la  campagne  de  Russie  f  en  18139  Grondqf 
fut  chargé  du  commandement  â*un  des  trois  corps  de  can- 
lerie  delà  grande-armée.  Après  la  prise  de  Wilna,  qoei« 
ques  divisions  d'infanterie  ayant  aussi  été  placées  sons  m 
ordres,  il  fut  détaché  sur  la  droite,  s*empara  d*Oichi, 
passa  le  premier  le  Boristhène,  et  se  distingua  au  eombil 
de  Krasnoï.  Ayant  forcé  Tarmée  rosse  de  se  reployer  dasi 
Smolensk,  il  parvint,  par  des  charges  audacieuses,  kVj 
contenir,  toutes  les  fois  qu'elle  essaya  d>n  déboucher;  et 
facilitant  ainsi  Toccupation  des  positions  enviroonantespar 
les  corps  d'infanterie  de  l'armée,  à  mesure  quMlsarrivaieof, 
il  mit  Napoléon  à  même  d*enlever,  le  surlendemain,  cette 
place  importante.  Il  contribua  également  au  gain  de  la 
bataille  de  la  MosLo^iva,  le  7  septembre.  Le  glorieux  fait 
d'armes  qui  couronna  cette  journée  meuHrière,  appartient 
en  grande  partie,  au  général  Grouchy  :  ce  fut  lui  qui,  vers 
sept  heures  du  soir,  tourna,  avec  sa  cavalerie,  la  grande 
redoute  qui  couvrait  la  droite  des  Russes.  Celle  redoute 
avait  été  un  moment  au  pouvoir  des  Français»  le  matin; 
mais  l'ennemi  l'avait  ref irise  de  suite,  et  on  Tavait  inutile- 
ment réattaquée ,  pendant  toute  la  journée.  Bravant  le  feo 
de  celte  redoute,  Grouchy  alla  fondre  sur  la  ligne  des  Rus- 


DES   CÉKÉRICX   FRANÇAIS.  3^5 

•es,  qui  iiVlend»il  ilerritrc,  |>:irviMl  à  renfoncer,  pendant 
qiif  le  Réitérai  Ciinlaincouri ,  â  1»  l^ledfsciiiriMiers,  pé- 
Df'lra  ilctiis  lu  rednolc,  et  sVn  reiidil  iii.itin;.  Groiichy,  qui 
avnjl  en  cou  cheval  lii^  «oua  hti,  le  aialin,  reçut  a\ois  un 
biscayeii  'l«ii»  Ij  poilriiiL-  :  son  lils  fui  uns?!  blesit'  à  its 
cAiés  dons  celle  même  afTairc,  et  |ir('S(|ii*iiu  nié  oie  marnent. 
Le  g^nér^l  G'oncliy  L^liiil  à  |tuiiie  .giicrî  >lc  sa  lile  snre, 
I  ]ors({ue  Napoléon  ((Uilta  Munccni.  pour  se  porter  sur  Ka- 
'  luugu.  (/lon^flTf  reprit  le  comriiandi'nient  de  «es  Irotipcs , 
el  coiiib.itiil  à  letir  télé  A  h  bal uîlk- de  Mjluî.iroslawelx. 
Après  celle  ufTain-,  Nipoli-'an  s'éljrit  ilètcrminé  à  changer 
d(^  direction,  et  â  iiiurclier  sur  Sriiolcii-k,  Croucliy,  ijiii 
avait  d*ubord  été  envoyé  à  U  pniirsitile  de  l'ennemi,  Tut 
chargé  lie  couvrir  la  retraite  ,  aveu  aes  troupes  à  chevul, 
que  l'on  renforça  de  quelque!  briginlcs  d'inùiileric.  Il 
s'acquiita  de  ccire  miMion  ■ivec  ciiccë.i,  el  rendit  d'u- 
tiles services  an  cumbai  de  Viasma,  où  il  sanva  nne  par- 
lie  (le  rurlillerie  française,  qni  »e  tioiiv.iil  compronii-c. 
Au-delà  de  celle  ville,  le  pays  cessant  d'être  propre  à  la 
cavalerie,  l'arrière -garde  ne  se  composa  plnii  que  d'aa 
corps  tt'iii  l'a  literie ,  el  celui  de  Divoul  fui  ch  jrgé  de  ce  »er- 
*ice.  BientAt  un  froid  de  aS  drgréa,  des  privaliuii>i  de  tous 
genres,  et  les  attaques  jonnialiëies d'un  ennemi  nombreux, 
ayant  fait  périr  pieaqne  lous  les  chcv^mx  de  la  cavalt^rie  et 
de  rartîIlcrÎB,  l'année  fut  réduite  â  un  étal  de  désorganj- 
salioii  qui  pouvait  faire  craindre  Ie4  plus  grands  revers. 
Napiilt'ou  crut  devoir  k  sa  sùri-lé  d'organiser  un  corps,  sur 
lequel  il  put  compter ,  pour  faire ,  s'il  était  possible ,  une 
tron<^e  au  niilien  de  l'armée  russe,  el  pour  se  garantir  per- 
sonnellcmenl  du  risque  de  tomber  au  pouvoir  do  ses  enne- 
mis. 11  forma  à  cet  effet  tin  corps  de  cavalerie,  composé 
de  généraux  et  d'ofli'icrs,  le  nomma  Vescai/ion  sticn',  tt 
en  cOiili.!  le  commaDdemenI  k  Groucby.  M.iis  l'armée  él.int 
parvenue  à  passer  la  Bérézin.i,  e(  Napoléon  .-<yanl  quille  l'ar* 
uiée,  pour  se  rendre  à  Paris,  la  formation  de  l'escadron 
sacré  resta  sans  olijel.  Les  débris  des  troupes  françaises 
franchirent  la  Vislule  et  l'Oder,  el  prirent  des.  qu.triieri 
d'Iiiver  en  Siléaie  et  eu  Prusse.    Grouchiy  ne  fit  point  la 


346  mCTTOIlVATRl  msTOETOfrc   . 

campagne  de  i8i5.  Il  afail  demande,  il  la  Rn  de  eelledê 
iSi3,  un  corps  d*armée  d*infanlprie  :  Napoléon  le  loi  ré- 
futa 9  et  lui  donna  Tordre  de  se  mettre  de  nouveau  à  la 
télé  de  la  cavalerie,  qui,  à  peine  réorganisée»  n'exlMail, 
pour  ain»i  dire,  que  sur  les  cadres.   Blessé  de  ce  refiiii 
Grouchy  renvoya  au  ministre  de  la  guerre,   Clarke,  tes 
lettres  de  commandement ,  et  se  retira  dans  ses  proprié- 
tés. Mais,  lorsque  après  la  perte  de  la  bataîtiede  Léipsick 
et  la  désastreuse  retraite  d'Allemagne,   les  ennemis  fn- 
rent  en  mesure  de  passer  le  Rhîn  et<  d*envabir  le  terri- 
toire français ,  il  jugea  qu*ii  ne  lui  était  plus  permis  de 
demeurer  oisif,  et  offrit  de  reprendre  du  service.  Hapoléon 
lui  laissa  alors  le  choix  du  commandement  do  Taraite  qui 
s^organisaiten  Piémont  »  ou  de  la  cavalerie;  ne  dissimulant 
cependant  pas,  que  c'était  â  la  tète  de  cette  arme,  dontGran- 
ehy  possédait  toute  la  confiance,  qu*il  persiatail  à  erotreqof 
cet  officierservirait  plus  utilement  son  pays.  Une  telle  conri- 
dération  détermina  Groucby  à  se  mettre  encore  une  tohi  k 
tête  des  troupes  à  cheval.  Les  af  mées  coalisées  ayant  panék 
Rhin  sur  divers  points,  Grouohy  les  arrêta  pendant  quel- 
ques instants  dans  les  plaines  de  Golmar.  Forcé  d*évaeoer 
cette  ville,  il  se  réunit  au  maréchal  Victor,  au  pieddef 
montagnes  des  Vofge^,  dont  il  disputa  le  passage  aux  al- 
liés, et  fit  sa  jonction,    près  de  Saint-Dîner,  avec  lei 
troupes  que  Napoléon  amenait  de  Paris.  Aux  batalilrs  de 
Brienne,  le  29  janvier  1814»  et  de  la  Nothière,  le  i'' ^ 
vrier,  Grouchy  donna  iVzemple  aux  plus  braves,  et  le  les- 
demain  de  ces  affaires,  il  couvrit  la  retraite  de  l'araiée, 
sans  se  laisser  entamer.  Les  troupes  françaises,  qaî  avaient 
dû  évacuer  la  Champagne,  ne  portant  de  Nogent  sur  Troyes, 
Grouchy  contribua  à  la  reprise  de  cette  dernière  ville,  en 
poussant  vigoureusement  la  cavalerie  autrichienne  :  il  fui 
blesKé  dans  une  des  charges  qui  eurent  lieu  dans  celte  oc- 
casion. Le  14  février,  il  se  couvrit  de  gloire  à  Taffaire  de 
Vaurhamps,  où,  par  une  manœuvre  hardie,  il  parvint  i 
couper  une  partie  du  corps  du  général  prussien  RIeist,  el 
fit  pri8oniuer8  plusieurs  de  ses  régiments.  Longeant  ensnito 
les  colonnes  ennemies  qui  se  reliraient,  il  réussit  à  les  de- 


F 


DB8    OÈNÊRAITX    PRANt^tlS.  34^ 

vancer  avant  qu'elle*  eusseiil  pu  se  ji'ler  ilim  te  déHIé 
4'Èlof,v»  ;  ei .  Ie>  prenant  en  front  *^l  en  flanc ,  il  en  lit  un 
horrible  rarnagp.  Il  les  rûl  même  furcéei  à  mptlre  bas  les 
ariiieK,  si  l'iurinlerie  françjiBe  eût  pu  arriver  asscc  tôt  pour 
appuyer  ses  thai-ges  «icturiruM^s.  Si  uttidiiiic  brjlbnle  du- 
rant <:el  le  cafupaitne,  H  iiulanimont  à  Vauchamps,  lui 
valut,  de  l.i  part  de  Biinnaparle,  le  ffraAe  de  tnari^chal 
d'emptn-,  dont  le  brevet  ne  lui  fui  «ependinl  ei|>édié  qnVn 
i«.5.  |HndViiCl軫n(/o(ift(i),  Le  -  rnar»  1614,  Grouchy 
irJgriU  de  «on  aang  les  lauri<.-ra  qu'il  cueiHit  i  la  bataille 
de  Crjone  :  la  blexKuri^  ilnnlourensc  qu'il  ;  reçut  l'ubligea 
il  qiiitler  l'.iritiée.  Lnuin  XVIll  étant  remonié  sur  le  irAue 
de  Mts  anedrex ,  le  litre  de  colonel -général  des  chasseum , 
que  pnrl^ijt  alon  le  fténéral  Groucby ,  et  une  partie  des 
Itunneura  ri  pr^roguiiveo  '{ut  y  étaient  allatbés,  furent  cou- 
t-^ria  à  S.  A.  il.  Nfir.  le  diii;  de  Berry.  Gronthy,  rrgardjnt 
celtr  mesure  cnmuie  une  infraction  aux  déclaralîoua  de 
S.  M. ,  par  leïquelle»  elle  avait  projtis  de  conserver  aux 
mwnbres  de  l'année  leurs  litres,  honneurs  et  prérogatives , 
adrc*«a  se*  réclumali'iiiti  au  roi.  S,i  lettre  ayant  déplu.  i( 
fut  d'uhnrd  exilé,  puis  rappelé  4  in<ir«  aprti,  et  nomme 
commandeur  de  l'ordre  royal  el  mililiire  de  Saint-touis  , 
en  i^ntier  181 5.  Toutrfuifi ,  il  ne  put  obtenir  d'être  em- 
pliiyé  codant  la  durée  du  la  première  rcstjuration.  Duo- 
ita)i.irle  fil  une  invasion  sur  le  terriloiru  français,  eu  mars 
(le  celle  dernière  année,  et  se  ressaisit  deR  rénet  du  gou- 
vt^ruenienl.  Le  roi  sotlil  de  France,  el  Grouuby  accepta, 
le  1"  avrif,  de  la  pari  de  Dtionaparte,  lu  commandement 
en  thcf  des  7*,  8'  et  g*  division»  militaire».  Il  se  trouva 
MenlA!  en  opposition  avec  Mgr.  le  duc  d'Angouléme,  qnl 
■'avançait  vers  Lyon,  à  lu  (été  d'une  assci  forte  colon- 
ne .  landi*  iju'nnc  autre  le  portait  sur  celte  ville  par  la  rive 
droite  du  ftliAnc ,  el  qu'une  troisième  marchait  sur  Gre- 


548  DTCTIONVAimi   RISTORrQUS      . 

not)le.  Len  dinposilionn  que  fit  Grouchy  «  et  le  léger  engi- 
gicmenl  qui  eut  lieu  prè«  de  Valence  |  ayaut  arrêlé  le  moa- 
ireoieiil  dtrslroupes  royaleM,  le  duc  d^Aiigonlénie  ne  retira 
vers  le  Pont-Saint-Esprit;  mais,  trouvant  ce  poinl  oectipé 
pur  le  général  Gilly*  il  capitula  avec  lui  «  et  promît  de  quitirr 
le  territoire  français,  et  de  s'embarquer  à  Gi-tte.  Napoléon, 
qui  se  flattait  de  pouvoir  échanger  le  dae  d^Angoulème 
contre  Timpératrlce  Marie  Louise,  son  épouse^  retenue  A 
Vienne  par  Tenipereur,  sou  père,  avait  donne  a  (rouchy 
des  instructiona  telles,  que  celui-ci  ne  crut  pas  pouvoir 
ratifier  la  capitulation,  sans  en  référer  préalaUement  au 
chef  du  gouvernement.  Ce  fut  alors  que  Napoléon,  reve- 
nant à  son  premier  système  de  laisser  librement  s*éloSgner 
tons  les  membres  de  la  famille  royale,  .prescrivit  de  faire 
ezécntcr  la  capitulation.  Grouchy  en  laissa  le  Miin  an  gé- 
nérai Corbineau,  aide-de-camp  de  Buonaparte^'^et-qn!  ser- 
vait alors  auprès  de  lui.  Il  se  hâta  en  même  temps  dë>|Oit- 
ter  le  Pont-Saint-Esprîl ,  où  il  avait  tout  fait  pour  n'arriver 
qu'après  le  départ  du  duc  d^Angouléme,  et  ae  porta  «ir 
Aix  et  Marseille,  afin  de  dissi|ier  les  débris  de  rannés 
royale ,  aux  ordres  des  généraux  Ernouf  et  Loverdo.  Lfs 
troupes  de  ces  deux  généraux  s^étant  dispersées  à  rappro- 
che de  celles  de  Grouchy,  le  Midi  se  trouva  pacifié  saoi 
effusion  de  sang ,  et  sans  que  des  recherches  ou  des  vexa- 
tions d*aucun  genre  mariuassent  la  transition  d'un  gou- 
vernement à  un  antre.  Grouchy  fut  alors  nommé,   par 
Buonaparte ,    général    en    chef  de    Tamiée    des   Alpe*-'. 
Aprè!«  ravoir  organisée  et  mise  en  étal  de  défendre  Ui 
frontières  de  France  du  côté  de  la  Savoie,   il  fut  rappelé 
par  Napoléon,  qui  lui  donna  le  commandement  fie  foute 
la   cavalerie  de  réserve   de  la   grande-armée.  Le  couile 
Grouchy   cnmbaltît,  à  la  tète  de  ce  corps,  h  la  bataille 
de  Ligny,  le  iG  juin   181 5,  et  fut  du  nombre  des  oi&- 
ciers-généraux  qui  6*y  distinguèrent  d*uiie  manière  bril- 
lante. Après  le  gain  de  cette  bataille,  le  comte  Grouchy 
fut  envoyé,  avec  le  corps  de  cavalerie  du  général  Excelmao!», 
et  les  5*  et  4'  corps  dUnfanterie ,  à  la  poursuite  du  général 
prussien  Blucker,  qui  se  retirait  sur  Wavres»  pour  Tem- 


r 


péoh«rd«  fairna  jniiclion  avrc  l'armée  an^Lise.  ans  ot- 
drrs  au  général  Wellington.  D.msl.i  ionrnée  <lii  18  .  «1  |)C»- 
daiil  la  b.itailk  de  Wdierlou  ,  îleul  aveu  It»  PriiisiciuqucU 
ques  cngjgenieiils;  et,  lorsqiri]  apprit  la  perle  de  Cclt« 
bal.iille,  il  efTi-cliiaKa  renfile  nur  Ndrniir,  el  lu  cottlinua 
eiiKiiilG,  el  toujours  en  bon  ordre,  p;ir  Ri^lhul,  M^4iérei>  et 
Reimi.  Dts  le  aO,  il  communi^jua  avec  l'armée,  e>ilre  les 
titièrta  d'Aisne  et  (l'Oise.  Il  recul,  le  même  jour,  diigou- 
vernem^l  (tRtvigoire  (Napoléon  avait  jlors  ab  .inué  pour 
la  leconde  foisj ,  l'orilri:  du  conduire  ses  troupes  à  Soisions, 
d'y  prendre  ie  commaïukmciil  de  toute  l'urwée  du  Nord, 
et  de  s'approciier  de  Paris.  Arrivé  ilaiis  la  cajiitjle,  le  comte 
Cruuchy  le  déuiil  de  ce  comm  iiidtnieut.  <|ui  fui  toofié 
au  prince  d'EckmuUI.  Après  la  seconde  rentrée  du  roi  en 
Fraucc,  le  comte  du  Grouchy  fut  inscrit  d.iiin  U  première 
catégorie  de  l'ordonnance  royale  reudue,  le  34  juillet  ;  celte 
caté^rie  comprenait  les  officiers- généraux  i^ui  dcvdieut 
£irc  mis  CH  iiigeinenl.  Il  q^uilta  alors  la  France,  a'enibari|ua 
iGueruetey  ,  élue  rendit  dans  le» États-Unis  d'Amérique, 
où  ilse  fîtaa  lMitladel|ihie.  Deux  fui»  il  fut  miit  eu  jugemeot, 
devant  le  a'conïcil  de  guerro  de  la  preuiilire  divi<<iun  mili- 
~  taite,  i|ui ,  cbai|ue  fuis,  se  déclara  iocompétenl.  Enfin,  par 
ordonuauGC  spéciale  de  S.  ïl.  Louis  XVill,  vendue  le  34 
novembre  1819,  sur  le  rapport  du  g.ird<--des-8ceaiii,  mi- 
nistre de  la  iusiice,  le  lieutenant -général  comte  (iruuchy 
fui  compris  dans  l'amnistie  précédeinntent  accordée  par 
S.  U . ,  et  rentra  immédiatement  dans  Ion»  les  dmiis.  t  ilces, 
grades  elhenneun,  doulil  était  pourvu  à  l'épiiqne  du  19 
Biar*  181S.  Il  rentra  en  France,  en  1810;  et,  depuis  ce  mo- 
meol.  il  a  été  clasié  parmi  les  ticulenanls-généraux  dispo- 
nible*, (t'iati  miiiiiii' Ci  ,  AJuailctir,  aitnaua  du  umfi.) 

GRUNDI.Ea  (Louis-Sébasiien,  comte).  man'clml~de- 
£amp,  naquit  à  Paris,  le  -jo  juillet  i;74'  "  entra  au  »er- 
nicc  commi-  sous-liculeBanl ,  le  37  seiilembre  i7i)3<  dans 
no  bataillon  du  département  de  la  Sciiic,  el  Kl  ses  pre- 
mières armes  en  Champagne  contre  les  Prussiens.  Après 
U  bataille  de  Valmy,  son  corps  rejoignit,  sur  le  Kbin, 


L 


35o  DtcrioimÀiRV  histoeiqui 

l'armëe  commandée  par  le  général  GusIîDeSf  et  fiil  enfcN 
mé  dans  Ma jence ,  dont  il  fit  partie  de  la  garniion  pen- 
dant le  dif^ge.  Lorsque  celle  place  eut  capitulé ,  oe  ba- 
taillon fut  tfOfoyé  dans  la  Vendée ,  où  Gruodler  fut  fait 
llenlenaut,  le  21  décembre  i^gS.  Nommé  capitaine  an 
9*  bataillon  de  sapeurs.  Il  fil  dans  ce  corpald  campagne 
de  1 794  à  Tarmée  du  Nord.  Une  nouvelle  organisation  la 
replaça  dans  Tinfanlerie,  et  il  fit|  dans  les  i63*  el^8*demi« 
brigades  de  ligne*  les  cinq  campagnes  des  tfon^f  aairan- 
tes  aux  armées  du  Nord  et  du  Danube.  11  se  distingua  A 
Taffaire  qui  eut  lieu  Ic.a4  mars  17999  à  cette  dernière  ar- 
mée, alors  sous  les  ordres  du  général  Jourdaii»  en  char- 
geant avec  beaucoup  d'inirépiditét  à  la  lètc  du  8^  tégimeol 
de  ligne,  sur  les  hulaus  autrichiens  de  lleerfeld,  auxqueto 
il  n'prit  a  pièces  de  canon.  Il  dégagea,  eo  même  lempsi 
une  compagnie  de  grenadiers  de  bon  régimèal  qni  atiit 
été  faite  prisonnière.  A  la  bataille  do  lendemaiUy  il  fat  Mess! 
d*un  coup  de  feu,  qui  lui  fractura  la  mâchoirb  înférieora 
du  côté  droit.  Il  commandait  eu  cette  occasion  an  batail- 
lon de  sa  demi- brigade,  qui  se  couvrit  de  gloire,  eo  résis- 
tant pendant  plusieurs  heures  à  un  corps  de  10,000  An* 
trichiens.  Le  18  février  1800,  il  fut  nommé  adjoint  de 
Tadjudant  général  Rambouillet,  attaché  à  rétat-maîor  de 
la  17*  division  militaire.  Il  fit  en  cette  qualité  la  campa- 
gne de  1 801  à  Pétat-major-général  de  Tarmée  du  Midi  et 
de  rilalie.  Devenu  aide- de-camp  du  général  Bonnet,  en 
i8oa,  il  fut  promu  au  grade  de  chef  de  bataillon,  le  5o 
juillet  18049  et  nommé  membre  de  la  Légion -d^Honneur, 
le  17  janvier  de  Tannée  suivante.  Il  fut  attachée  Tétat- ma- 
jor-général de  la  grande- armée,  sous  le  maréchal  Beitb/er, 
pendant  la  campagne  d*Austerlitz,  en  i8o5.  Il  se  fit  remar- 
quer à  la  bataille  d*Iéna,  le  14  octobre  180G.  Lors  de  ren- 
trée de  Tarmée  française  dans  Berlin  ,  il  fut  nommé  chef 
d'étut-niajor  du  général  de  division  Clarke,  appelé  au  gou- 
vernemenl-généraL  de  la  Prusse.  Étant  entré  un  des  pre- 
miers dans  Weimar  après  la  bataille  dlén  a,  il  avait  sauvé 
généreusement  plusieurs  familles  de  cette  ville  da  pillage 
dont  elles  étaient  menacées,  et,  à  celle  occaaiooy  il  recul 


nES   GF.KKnAin[    FBlXÇilS.  j5  I 

qurlqao  ictnpt  après  ilu  gr^Dil-duc  l.i  drcoralîon  de  com- 
matiilciir  de  xiu  ordre  du  Faucon-Blanc.  Legran^-duc 
écrivit  mi^me  au  chef  d'étal  -  ni^ijor  Grnndlcr  une  lellr« 
dani  l4iiucllr,  apte*  l'avoir  félicilé  de  sa  nohic  conduilo 
dans  celle  ririontUnce  ,  il  ajoutait  :  <  Vous   avfi  mérita 

■  dt  vo»  concilaycnt,  comme  des  li.ibilaiilg  de  W>-imar.  Ie| 

■  judr»  é'ogrt  qui  seront  louioiir»  te  purlage  de  ctox  f|kii 

•  rbcrchcnt  Â  adoucir  len  malheurs  iiis^parablea  île  la  puer- 

•  re.  (I^'iiilTril  )8n?,un  décret  daié  de  Fink.e)niireiti,nuiR- 
inaGnmdler  ad|udiiu(>cuiumaiidaul.  Il  reçut,  le  5i  tuillet 
■iiivnnl,  df*  leltres  de  ser\ice  pour  être  eniployé  au  corps 
d'armée  commandé  par  le  maréchal  Brune,  qui  rainait 
alora  le  »ié;te  de  SlraUund.  AiitisilAl  aprèi  ttoit  arrivée  «oui 
len  mur*  de  celte  place,  le  m oréchal  lui  voiiRa  le  coiniuunde- 
ment  d'une  brigade  de  réserve,  et  lui  fil  faire  le  itervice 
de  la  Iraucbéu  avec  les  généraux  de  brig.ide.  Aentré  en 
FranreajirèilapaixdeTilsitt,  on  lui  donna,  en  avril  18  ■  8, 
le  comniandemeul  du  déparlemeni  de  la  Uanchi?.  djii«  la 
i4'  ditioion  mililairr-  Le  dé»ir  de  siTvir  activement  lui  lit 
bJcolAt  tollicilcr  d'ëlre  employé  à  l'armée  d'Kspagne,  qii'i4 
rvçut  l'ordre  de  reiolndre,  le  i3  juin  de  la  même  année. 
Il  y  fui  fait  •  d'abord  chrl  d'élal-  mjjor  du  corpt  d'armée 
qui  tu  le  premier  siège  de  SarragoMc.  Après  cetlp  opéra- 
tion, il  fut  rappelé  k  i*clat-ma|or  du  prince  Berthier,  et 
ijummé  officier  de  la  Lcgioii-d'iloniit-ur,  à  la  iuile  de  U 
bataille  de  Burgos,  oii  il  s'était  distingué.  Il  suivit  ensuite 
l'armée  devant  Madrid ,  et  assista  au  siège  et  h  la  prise  de 
celiv  capitale.  Le  mauvais  étal  de  *a  santé  l'ayant  forcé 
de  quitter  l'Espagne,  il  revint  h  Paris,  et  fui  employé  quel- 
que  temps  après  comme  sous-chefde  l'élal-maior  du  corpi 
d*ariiiée  du  prince  de  Punle-Corvo,  alors  réunisoua  Anvers, 
pour  agir  contre  lesAuglab,  qui  avaient  fait  une  dt?iceute 
dMiM  l'Ile  de  V.dcherm.  Le  lo  juin  1810,  il  fut  envoyé  en 
llullandc  comme  chef  de  l'état-maior  du  corps  d'olMcrva- 
lioo  commandé  par  le  maréchal  duc  de  Rrggiu.  Apre*  avoir 
commandé  le  département  du  Simplon  pendant  une  par- 
tie de  l'année  1811,  il  par) il ,  eu  iSii,  pour  la  campa- 
gue  de  ftuwie,  et  fut  attaché  Ik  rélal-major  du  a*  corps  de  la 


559  DTCTtOfflfATnV   HtSTOtfQVS 

grnnde-arméf.  Il  se  trouva  aux  dîflTérenlef  a  flaires  qniearent 
lieu  daiig  celle  mémorable  campagne,  et  eut  un  cheval  tué 
iouslui  9  à  Patlaque  de  Duiiaburg,  le  ta  luillel.  Il  fut  nom- 
lué  gént'ral  de  brigade,  à  iMoscou,  le  lo  septembre  de  U 
même  année.  Il  se  conduisit  avec  beaucoup  de  diMinclioa 
aux  conibils  des  i8  et  19  novembre  suivant,  sous  Polosik, 
repoussa  vigoureuseii\pnt,  avec  sa  brigade,  le  général  ru^se 
SieînhccI,  et  lui  fit  400  prisonniers,  au  nombredpsquels  se 
trouva  le  capitaine  de  vaisseau  Vlhouby,  commissaîre  an- 
glais près  ramure  de  Finlande.  Au  passage  de  la  Bérétina, 
le  général  Gruiidier  fui  blessé  d*un  coup  de  feu  à  la  cuisse 
droite,  en  combattant  à  la  tète  du  47*  régimenl  de  ligne. 
Les  fondions  de  chef  d^élal-major  du  1 1*  corps  de  la  gran- 
de-armée, commandé  par  le  maréchal  Uacdonald^  lut  furent 
confiées,  le  17  février  i8i3,  et  il  se  IrouTa  en  celte  qua- 
lité aux  batailles  de  Luizen  et  de  Bautien.  Il  fut  nommé 
baron,  le  4  mai  i8t3,  et  commandant  de  la  Légion- d'Hon- 
neur, le  7  novembre  suivant.  Lorsque  les  éréoemenls 
d^avril   eurent  fixé  le  sort  de  Buonàparte,    le    général 
Gruudler  vint  offrir  ses  services  au  roi,  et  fut  désigné,  le 
3o  du  même  mois,  par  S.  A.  R.  MoRsiBua,  lieulenant- 
général  du  royaume ,  pour  commander  un  des  détache- 
ments de  Ironpes  de  ligne  qui  devaient  se  trouver  à  ren- 
trée du  rQÎ  dans  sa  capitale,  sous  le  commandement  su- 
périeur de  S.  A.  R.  Mgr.  le  duc  de  Berry,  et  sous  les  ordres  du 
maréchal  duc  de  Reggio.  Le  ■"juillet  suivant.  Sa  Majesté 
Louis  XVIII  le  nomma  commandant  du  département  de 
la  Seine  et  de  la  ville  de  Paris,  et  le  créa  chevalier  de 
Tordre  de  Saint-Louis.  Ce  commandement  ayant  élé  sup- 
primé, S.  M.  donna  un  témoignage  de  sa  satîsfaclion  au 
général  Grundier,  en  lui  conférant  le  titre  de  comte,  et  en 
le  nommant  commandant  du  département  de  Sfine-et- 
Marne.  Le  duc  de  Feltre,  ministre  de  la  guerre  «  nom- 
ma le  général  Grundlersecrélaire-général  de  ce  minîsière, 
le  i5  mars  181 5.  Au  second  retour  du  roi,  le  comte  Grund- 
1er  fut  envoyé  comme  commissaire  à  SoisMins  pour  trai- 
ter avec  Parmée  russe.  Il  obtint,  peu  de  temps  après,  Is 
commandement  du  département  de  l'Aisne.  Au  mois  d*oc- 
tobre  de  la  même  année,  cet  officier- général  fut  nommé 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  5     3 

parle  maréchal  Jourd'Ui,  pour  remplir  les  fonctions  de 
rapportfu<  du  conseil  de  ^^uerre  chargé  de  juger  le  mare- 
ctial  Ncy  :  le  rap|>ort  qu*il  fit  en  ce:te  occasion  sur  la  ques* 
lion  neuve  cl  dHicate  di?  la  compétence  de  ce  tribuualy 
attaquée  par  If  s  avocats  et  les  consfilsdu  maréchal,  sefai- 
saii  remarquer  par  Tordr** ,  la  clarté  et  une  grande  impan> 
tialilé.  Le  2  décembre  181 5 ,  il  fut  appelé  au  commande* 
ment  de  la  subdivision  de  TAube  (18' division  militaire)» 
qu*il  conserv^îusqu*au  mois  de  juin  1818.  A  cette  époque, 
il  fut  un  des  16  maréchaux-de-camp  nommés  pour  faire 
partie  du  corps  royal  d*état-major,  organisé  en  vertu  de 
Tordonnanoe  du  roi.  du  6  mai  1818.  Il  a  repris  depuis  le 
commandement  de  la  a*  subdivision  de  la  18*  division  mi- 
litaire, où  il  se  trouvé  en  ce  moment.  S.  Al.  le  roi  de  Ba- 
vière Ta  décoré  de  la  croix  du  Mérite  militaire  ,  et  S.  A.  I. 
et  R.  Tarchiduc  9  grand-duc  de  Toscane ,  Ta  nommé  com- 
mandeur de  son  ordre  de  Saint- Joseph.  Il  a  été  autorisé 
par  le  roi,  à  porter  ces  deux  décorations.  {Etats  mili^ 
iairex ,  Moniteur,  annales  du  temps  »  ) 

DU  GDA ,  voyez  de  BiiENCEâ. 

GLDIN  (Etienne),  lieutennut-^énéral ,  naquît  àOuroux, 
en  Nivernais,  le  i5  octobre  1734.  Il  entra  au  service,  com- 
me volontaire,  au  48*  régiment  d'infanterie  en  octobre 
1 762,  et  y  devint  succe»(siveinent  lieutenant.  Je  6  mar  1767; 
fious-aide-major,  le  r' février  17^5,  et  aide-major,  h*  16 
juin  1765.  Il  avait  fait  précédemment  leHcampagufsd*'  176a 
et  1763,  en  Portugal.  Il  eut  rang  de  capitaine,  le  uo  avril 
1 768,  et  fut  fait  capitaine  eommaiidant  le  dépôt  deii  recrues, 
en  177^^.  Il  passa  capitaine  de  la  compagnie  colonelle,  eo 
mai  1778,  et  fut  créé  chevalier  de  Saint-  Louis,  en  1779. 
Il  devint  capitaine  de««  chasseurs,  le  20  août  17S0;  s*em- 
barqua,  le  i3  décembre  178'i,  avec  le  3'  bataillon  de  hod 
régiment,  et  rentra  en  Fraïkce,  le  a5  mai  1783.  Il  fut  fait 
capitaine  des  grenadiers  dans  son  régiment ,  le  14  iuin  1786, 
et  obtint  le  grade  de  major  au  régiment  des  grenadiers 
royaux  de  Normandie,  le  3  février  1788.  Au  commence- 
ment de  U  révolution  française»  il  fut  nommé  chef  du  1*' 
VI.  45 


354  DICriONNlIEE   HISTOEIQIJE 

bataillon  du  département  du  Loiret,  le  9  octobre  1790. 
Promu  au  grade  de  général  de  brigade,  le  37  mal  1793.  il 
fut  élevé  à  celui  de  général  de  divifiioii,  le  22  juillet  suivanli 
et  eut,  en  cette  qualité,  le  commandement  de  la  place  de 
Maubeuge.  Il  fut  employé  à  Tarmée  dc*scAtes  de  Cherbourg, 
en  1795.  Il  a  fait  les  premières  campagnes  de  la  révolution, 
depuis  1791  jusqu'en  i795inclu8i?cment.  Ou  le  créa  mrm- 
bre  delà  Légion- d*Honneur,  en  i8o5.  Il  a  été  adwi."*  à  la 
retraite  du  grade  de  lieutenant- général ,  ajlft^  S!>  ans  de 
service  effectifs.  {Etals  milUairts,  tableau  des  ptnsions.) 

GUDIN  (  G.,  comte)  j  général  de  division  ,  neveu  du  pré- 
cédent ,  naquit  à  Monlargîs,  le  i3  février  1768.  Après  avoir 
été  élevé  h  Técole  militaire  de  Brîrnne,  il  entra  dans  les 
gendarmes  de  la  garde  du  roi,  le  28  octobre  1783;  passa 
sous^lieutcnant  au  régiment  d'Artois,  le 8  septembre  1794^ 
et  y  fut  fait  lieutenant,  le  1"  janvier  1791.  Il  s^embarqua , 
pour  Saint-Domingue,  avec  le  a*  bataillon  de  son  régimeul, 
en  janvier  de  la  même  année ,  et  débarqua ,  en  îuîllet  179s. 
Au  mois  de  janvier  1 795 ,  il  servit  comme  aide-de-camp  da 
général  Gudin  ,  son  oncle,  et  devint  ensuite  chef  de  batail- 
lon ,  aide-de-camp  du  général  Ferrand,  qui  commandait 
en  chef  Tarméc  des  Ardennes,  et  provisoirement  celle 
du  Nord.  Gudin  fit,  avec  distinction  ,  la  campagne  de  1793 
et  179),  aux  armées  du  Nord  et  de  Sambre-et- Meuse.  Ses 
services  et  ses  talents  militaires  lui  valurent  le  grade  d\i(i- 
judanl- général  chef  de  brigade,  qui  lui  fut  conféré  le  G 
avril  1795.  On  l'employa  en  cette  qualité  à  Tarmée  du 
Rhin.  En  1796,  il  servit  à  l'armée  de  Rhin-el-Mosclle,  et 
y  mérita  phusienrs  fois  des  éloges  de  la  part  du  généra/  en 
chef  Morean.  11  se  dislingua  particulièrement  à  rj/faire  du 
14  juillet,  où  l'armée  marcha  ,  pour  chasser  les  Atilrichiens 
de  la  vallée  de  la  Kintzig.  Il  commanda ,  sous  le  général 
Duhcsme  ,  Taile  droile  de  la  colonne  qui  fut  chargée  de 
ratlaijue  dti  camp  de  Freiidenihal ,  attaqua  Wolfach  •  en 
chassa  rcnnemi ,  et  fit  un  bon  nombre  de  prisonniers.  Vers 
le  milieu  de  la  campagne  de  1796,  il  fut  fait  chef  de  Tiftal- 
major  du  corps  d*armée  aux  ordres  du  général  Saint-Cjr. 


DES  GÉNÈBAUX  FRANÇAIS.  355 

Il  se  trouva ,  en  celte  qualité ,  à  toute»  les  affaires  qui  eu- 
rent Heu  pcndaul  la  retraite  de  la  Bavière.  Il  passa  ensuite 
chef  de  rétat  -  major  de  la  division  chargée  de  la  défense 
de  Kohi ,  et  se  trouva  an  bombardement  de  oe  fort 9  par  les 
ennemis,  pendant  vingt-quatre  jours.  £0  17979  après  le 
traité  de  Léoben9  Gudin  fut  envoyé  à  Tarmée  d*ezpéditioo 
destinée  contre  rAngleterre,  et  revint  8ervîr9  en  17989  à 
J'armee  du  Rhîn9  dans  le  corps  d^armée  commandé  par  le 
général  Lelettvre.  Créé  général  de  brigade,  le  G  février 
1799,  il  fut  employé 9  en  cette  qualité,  à  Tarmée  d*obser- 
valion  sous  Manheim,  jusqu'au  mois  de  maisuivant^  épo* 
que  à  laquelle  le  général  Alasséua  lui  confia  le  commande- 
ment  de  la  brigade  de  droite  de  la  division  Lecourbe  9  char- 
gée  alors  d*agir  dans  TOberland.  Ayant  reçu  9  dans  les  pre- 
miers jours  d^août  suivant ,  Tordre  d*attaquer  la  position 
îm|,ortante  du  Griniscl,  et  de  s*emparer  des  passages  da 
Valais  et  du  Furca,  il  fit  remonter  sa  colonne  par  la  vallée 
de  TAar;  et,  après  avoir  vaincu  des  obstacles  sans  nombrei 
il  attaqua,  le  14  du  même  iiioLi,  le  poste  de  Grimscl,  dé- 
fendu par  plus  de  aooo  hommes,  et  Tenleva  au  pas  de 
chirge  et  à  la  t>aïonnette,  malgré  la  résistance  opiniâtre 
des  ennemis.  Continuant  sa  marche  par  le  Sainl-Gothard 
et  Urseren  ,  il  joignit,  le  16  au  matin,  la  division  Le* 
courbe  (1),  qui,  se  trouvant  alors  toute  réunie,  engagea 
sar  les  hauteurs  de  TOber-Alp  un  combat  terrible  ,  dans 
lequel  les  Autrichiens  furent  complètement  mis  en  déroute. 
L*armée  russe  d'Italie,  conduite  par  le  maréchal  Sovo- 
row,  s*élant  avancée  par  Bellinzona,  le  général  Gudin  fut 
chargé  de  reprendre  les  positions  du  Saiut-Gothard,  de  la 
vallée  d'Urseren  et  de  rentrée  du  pays  des  Grisons.  A  cet 
eflet,  il  traversa  de  nouveau  le  Grimsel  et  le  Furca,  aveo 
la  109*  demi-brigade  de  ligne ,  et  fit ,  dans  oelte  expédition^ 
1  général  et  4000  Russes  prisonniers  de  guerre.  Après  ces 

(1)  Li  colonne  du  général  Gudin  fut  accueillie  par  let  accbmatSont  de 
tout  le  corpa  d'armée  ;  et  le  général  Lecourbe  fut  tellement  lalisfiiit  d« 
U  préctaion  dea  monvemeota  de  Gvdin,  qu'il  l'embriMê,  à  la  tSts  de  se 
brigade. 


% 

356  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE 

glorieûsM  opérations,  danii  lesquelles  Giidio  déployR  ds 
grands  tuletits  niilîlaires;  ce  général  quitta  Tarmée  du  Di- 
nnbe,  pour  être  chef  de  rétat-maîor-fénëral  de  cdle  ii 
Rhin,  en  remplacement  du  général  Baraguay  •  d^flOlJen: 
cette,  drrnière  armée  était  alors  sous  Je  commaDdemeat 
du  général  Lecourbe.  Il  se  trouva  à  la  bataille  qmi  eut  liea 
pour  attaquer  de  noufeao  Philisbourg.  A  Tépoque  de  la 
réunion  des  armées  du  Danube  et  du  Ebin ,  aoua  les  ordres 
du  général  en  chef  Moreau,  le  général  Gudiirferta, auprès 
du  général  Lecourbe  »  comme  chef  de  rétat-fliia}or  de  Taile 
droite  de  cette  nouvelle  armée.  Il  se  trouva  au  passage  du 
Rhin,,  près  de  Stein^  le  T'mai  1800;  à  la  bataille  d*EBgeo« 
Hockachy  le  3;  à  oelle  de  Moeskirch,  li^.St  et  au  combat 
de  Memmingen ,  le  10  du  même  mois.  Le  a3«  ii  prit  le  con- 
mandemeiit  de  Tune  des  divisions  du  corps  d'armée  de  Le* 
courbf ,  et  s^acquitta ,  avec  le  plus  grand  suc^cèa,  de  la 
mifision  qu'il  avait  reçue ,  dVffectuer  le  passage  du  Lechi 
Landaberg,  Raufleingen  et  Friedberg«  en  avant  d'Au^H 
bourg.  An  mois  de  juin  de  la  même  année  le  général  ea 
chef  ayant  résolu  de  marcher  sur  le  Bas- Danube,  et  de 
couper  la  communication  de  Tennemi  avec  ses  magasins  de 
Douawerth  «  le»  divisions  Gudin  et  Montrichjrd  se  porté- 
rt*iit  en  arrière  des  boi5  âe  Bleuthfim.  Gudin,  chargé  delà 
prcmi^'re  attaque,  força  la  pojiilioii  des  Autrichiens;  et  les 
nageur»  desim  corps  d*armée  s*étant  jetés  dans  le  Danube» 
abordé*rent  hur  la  rive  gauche  ,  se  précipitèrent  sur  IVnne- 
mi,  le  culbutèrent,  et  lui  enlevèrent  a  pièces  de  canon.  Les 
a  divisions,  débouchant  alors  de  Bleintheim,  forcèrent  les 
Autrichiens  de  se  retirer  sur  Dilliugen.  Après  le  passage 
audacieux  du  Danube,  le  directoire-exécutif  récompensa 
la  bravoure  et  les  talents  du  général  Gudin ,  en  le  nomoMnt 
général  de  division,  le  6  iuillet  1800.  Gudin  se  distingua 
de  Viouveau  au  combat  de  N'ubourg.  Chargé  de  marcher, 
avec  H  bataillons,  sur  les  débouchés  du  Lech,  pour  atta- 
quer Fl1e8^ell  etRenti ,  il  eut,  le  10  juillet,  quelques  escar- 
muiiches  avec  IVunemi.  Il  se  porta,  le  11 ,  sur  Fuessen; 
et ,  aprè-  avoir  gravi  des  niuntagnef^  escarpées  et  défendues 
par  de  l'artillerie ,  il  parvint  à  emporter  les  retranchements 


r 

DBS  GÉNÉRAUX  FRANÇAIS.  357 

des  Aiilrichiens.  Il  livra  encore  ilifTéreuts  combat»  avec 
unr  îDlf  lli^encf  et  une  h-ibileté  r|uî  le  rendirent  vainr|iieur, 
et  qui  lui  firf  lit  le  plus  grand  honneur  Le  passage  de  Tlno 
ayant  tté  résolu,  au  mois  de  décembre  suivant ,  le  général 
Giidin  repoussa  9  le  8,  les  avant-postes  de  renneuiî  sur  la 
rive  gauche  de  cette  rivière,  dans  la  vallée  jasqu'à  Kiiff- 
slf  in ,  qu*il  Bl  blO'|uer  par  3  compagnies  II  concourut,  le 
9  ,  au  passage  de  rinn,  et  marcha  ensuite  sur  FeldLirch  j 
sur  la  Saal ,  atiu  de  forcer  Tennemi  à  passer  sur  la  droite 
de  cette  dernière  rivière.  Dans  un  combat  qui  eut  lieu  à 
cette  occasion,  entre  le  corps  de  Lecourbe  et  les  Autri- 
chiens, le  général  (ludin  ,  qui  avait  pénétré  à  travers  les 
bois  |us<|u*à  SalzburgHoflfi'n ,  coupa  la  retraite  de  Tatle 
droite  des  Autrichiens,  et  les  força  d\ibandoun^r  600  pri- 
sonniers et  6  pièces  de  canon.  La  paix  ayant  été  signée  aveo 
TAutriche,  le  général  Gudin  fut  envoyé  à  Toulouse,  pour 
y  commander  la  10*  division  militaire.  Vers  la  fm  de  1804» 
il  fut  appelé  au  conimandemeut  de  la  5'  division  du  corps 
d*armée  du  maréchal  Davout ,  alors  campé  sous  les  murs 
de  Dunkerque.  Il  suivit  ce  corps  d*armée,  en  i8o5,  dans 
la  guerre  contre  les  Autrichiens.  Après  cette  campagne,  la 
division  Gudin  fut  cantonnée  dans  la  Basse -Au  triche,  où 
elle  resta  jusqu^au  la  octobre  180G,  époque  à  laquelle 
éclata  la  guerre  entre  la  France  et  la  Prusse.  Le  général 
Gudin  mit  alors  sa  division  en  mouvement,  et  arriva  à 
Nauembourg,  le  i3  octobre  suivant.  Le  lendemain,  149 
jour  du  combat  d^Auerstaedt,  il  passa  la  Saal  sur  le  pont 
de  Kosen;  et,  ayant  rencontré  les  Prussiens  à  la  hauteur 
delioffenhausen,  il  engage  aavec  eux  un  combat  terrible , 
qui  dura  plus  de  quatre  heures,  et  pendant  lequel  sa  dî* 
vision  et  lui  6rent  des  prodiges  de  valeur,  qui  seuls  purent 
tirer  cette  division  de  la  position  extrêmement  critique  où 
elle  s*était  trouvée.  Après  cette  glorieuse  affaire,  le  générai 
Gudin  suivit,  avec  sa  division,  les  mouvements  du  corps 
d^armée  du  maréchal  Davout ,  sur  LéipsicL  et  sur  Berlin. 
Le  39  octobre,  le  général  Gudin  se  dirigea  sur  la  forteresse 
de  Custrin,  qu*il  força  de  capituler,  le  i**  novembre  9  et 
dans  laquelle  il  se  saisit  de  140  i>oaches  à  feu,  et  d*iuie 


358  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE 

quantité  considérable  de  munitions  et  de  snbsîslancet.  II? 
(il  iàiïsn  pri>oiiiiière  de  guerre  la  garnison  ,  forte  de  4000 
faumrnf  s.  Le  corpH  d*arniée  du  maréchal  Davout  ayant  en- 
suite marché  en  Pologne,  la  divi^^ion  Gu<1in  entra  à  Yar- 
tovic,  le  29  novembre,  passa  U  Viiitule,  et  se  porta,  le 6 
décembre,  sur  la  Narrew,  quVlle  traversa  de  même  en 
présence  des  Russes.  Le  général  Gudin  se  retrancha  ei 
avant  d'Ocuiiin,  et  prit  une  pirt  très-distingaéc^jUK  com- 
bats de  N  tflielsk  et  di.*  PuUusk.  Napoléon  ayint  donné  quel- 
que repos  à  8on  armée,  la  division  Gudin  fut  appelée  à 
Varsovie.  Elle  quitta  cette  capitale  de  la  Pologne,  le  39 
octobre  180G,  et  se  porta  sur  PuUusk,  et  de  là  sur  Laos- 
berg.  Elle  arriva  sur  le  champ  de*  bataille  d*Eylau,  le  S 
février  1807,  à  quatre  heures  du  matin  ,  y  combatlit  d*uM 
manière  distinguée,  et  s*empara  pendant  Taction  du  vil* 
Ir.ge  d*Aklapen.  Le  général  Gudin  contribua  ensuite  i  h 
prise  de  Friedberg.  En  juin  de  la  même  année  »  sa  divisioi 
passa  la  Pregel ,  à  Labiau  ,  et  suivit  le  mouvement  de  l'ar- 
mée jusque  Tilsitt,  où  elle  campa  jusqu'à  la  paix,  qui  fut 
signée  le  9  juillet.  Le  général  Gudin  fut  créégrand-officierde 
la  Légion-<4*Honneur,  le  7  du  même  mois  de  juillet,  et  obtint 
la  croix  de  Tordre  de  commandeur  de  Saint  Henri  deSaxe,en 
i8u8.  Dans  Cette  dernière  année,  il  fut  nommé  cinrlidat 
au  sénat -conservateur  par  le  département  du  Loiret.  Il 
prêta  serment,  entre  les  mains  de  Napoléo-i  ,  le  5  février 
1809,  pour  la  charge  de  gouverneur  du  pilais  de  Fontai- 
nebleau. Employé,  la  même  année,  à  la  grande-armée 
d'Allemagne,  il  y  fit  la  campagne  contre  l'Atitriche,  à  la 
tête  de  Tune  des  divisions  du  corps  d* armée  du  mjréihil 
Davout.  Il  commanda  la  droite  de  ce  corps  d'année,  à  fa 
bataille  de  Tann,  le  19  avril.  Il  combattit,  les  20  et  ai  du 
même  mois,  à  la  bataille  d*Abensberg  et  à  la  prise  de 
Laudshutt  :  sa  division  avait  alors  été  placée  proxisoire- 
ment  sous  les  ordres  du  maréchal  Lannes.  A  la  première 
de  ces  affaires,  il  attaqua  le  front  de  l'armée  de  Tarchiduc 
Charles.  Il  se  trouva  à  la  bataille  d*Ei'kniûhl  et  k  la  prise 
de  Ratiflbonne ,  les  22  et  35.  Il  dirigea ,  avec  la  plus  grande 
habileté,  le  aG,  fattaque  d'uoe  destlesdu  Danube»  vis-à« 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  SSg 

vis  de  Presboiirg  :  celte  Ile  fut  enlevée,  et  on  y  fit  bon 
nombre  de  prisonuiers.  Sa  division  et  lui  se  couvrirent  de 
gloire  à  la  bataille  de  Wagram,  le  6  juillet.  Dant  le  cou- 
rant de  celte  campagne  brillante  pour  les  armées  françai- 
ses, le  général  Gudin  fut  souvent  cité  avec  les  plus  grands 
éloges  dans  les  rapport»  officiels  des  opérations  de  la  grande- 
armée.  Après  la  paix  faite  avec  TAutriche,  la  division  Gu- 
din vint  cantonner  en  Wfsiphalie,  dans  Taiiliée  1810.  Le 
général  Gudin  fut  employé,  en  1812,  à  la  grande-armée 
d'expédition  de  Russie,  et  y  commanda  une  division  du 
1*'  corps,  sous  les  ordres  du  maréchal  Davout.  Il  combattit 
avec  une  grande  intrépidité  à  la  bataille  de  Smolensk,  et 
contribua  puissamment  a  la  |irise  de  cette  ville,  le  17  août. 
Le  lendemain  18,  sa  division  juigiiit  le  corps  du  maréchal 
Mey ,  qui  faiiiait  ses  dispositions  d'attaque  contre  la  forte 
posilion  de  Voluntina>Gora ,  occupée  par  les  Rij$ses(i).  A 
six  heures  du  soir,  la  <livision  Gudin  marcha  sur  le  centre 
des  ennemis,  sans  que  rien  pût  Tarréter,  et  renversa  tout 
ce  qtTelle  trouva  devant  elle  :  mais,  aux  premiers  coups 
de  canon  tirés  par  les  Russes,  le  général  Gudin  fut  atteint 
par  un  boulet,  qui  lui  emporta  la  cuisse.  Il  mourut  glo- 
rieusement des  suites  de  cette  blessure.  Le  général  Gudin 
était  un  des  meilleurs  officiers  de  Tarmée  française,  et  il 
emporta  dans  sa  tombe  les  justes  regrets  du  chef  de  cette 
armée,  et  ceux  de  tous  ses  compagnons  d'armes.  {Etals 
miiitaîres ,  Moniteur  j  annales  du  temps.) 

GUDIN  (Pierre-César,  baron),  lieutenant-général,  frère 
du  précédent,  naquit  le  8  décembre  1774*  Après  avoir 
passé  par  diflercnts  grades,  tous  acquis  par  ses  talents  mi- 
litaires et  sa  bravoure ,  il  fut  nommé  chef  de  bataillon  au 
108*  régiment  de  ligne ,  par  décret  de  Napoléon  Buon.i- 
partc,  en  date  du  4  mars  1807.  En  1811,  il  était  employé  ib 
Tarmée  d'Espagne,  comme  colonel  du  lii*  régiment  d*io* 


(f  )  Le*  RuMct  nommaient  reUe  position  te  Champ  taeré,  et  la  regar* 
éueol  comme  iacipugaable. 


36o  mCTIONNAIKE   HISTORIQUE 

faiilerie  de  ligne.  Il  se  trouva  au  ftiégi*  de  Sagonte ,  «ousles 
ordres  du  marée  hal  Suchet ,  et  d  .ns  une  escalade  Initée, 
au  mois  d'octobre,  contre  cette  place,  maïs  qui  ne  réussit 
point,  il  reçut  un  coupdf  feu,  qui  lui  ca^isa  la  mâchoire. 
A  la  bataille  de  S.igonte,  gagnée  sur  le  général  espagnol 
Blaïke,  le  25  du  même  mois,  le  brave  colonel Gudin,  non 
encore  guéri  de  sa  blessure*  excita  par  sa  présence  la  ré- 
fli&tanci  énergique  que  son  régiment  opposa  aux  ennemis, 
et  qui  déjoua  leur  tentative  pour  déboucher  du  village  de 
Puzal.  Sa  conduite  dans  ces  deux  affaire»  fut  citée  a%ec 
éloges  par  le  maréchal  Snchet.  Il  fut  fait  officier  de  h 
Lésion  d*llouncur,  le  7  mai  181 1.  Nommé  génèr.tl  de  bri- 
gade, le  11  janvier  i8ia,  il  continua  d*ô!re  enipUi>é  à 
Tarmée  d*Esp.igne.  Il  marcha,  dans  le  courant  du  mois 
d'avril  suivant,  à  la  tête  de  10  compagnies  du  16*  de  ligne 
et  du  117*  de  la  même  arme,  et  8*avança  par  le  chemin 
de  Majamiel,  pour  concourir  à  reconnaître  ce  qui  se  pas- 
sait dans  les  troupes  espagnoles,  rassemblées  sous  les  murs 
d*Alicante.  La  difficulté  dt* s  chemins  ayant  retardé  Tarriv^ 
du  général  de  division  Harispe,  qui  se  portait  sur  le  même 
point  9  le  général  Gudin  eut  à  soutenir ,  pendant  quatre 
heures,  tous  les  iffoits  d*une  nombreuse  garnison,  qui 
manœuvrait  pour  lui  conpi-r  la  retraite;  niais  les  disposi- 
tions qu'il  fit,  lien  beconde*  s  par  le  a^'  le  dragons,  parviu- 
rent  à  le  dégager,  etrenntnii  fut  mis  en  i'i.ite.  Le  général 
Gudin  servit  en  Esp^igne  jusqu*à  révacuntiiui  de  ce  royau- 
me. Aucomuienceiiient  île-  1814*  il  commandait,  en  Fran('e« 
une  des  brigades  de  la  division  du  général  Mus'Mer,  faisant 
partie  du  cor;>s  d'année  aux  or  ires  du  inarei  bal  Aul;^rc  m* 
Attaqué  à  Poligny,  par  l.i  tétt  de  colonne  du  général  en- 
nemi Wiuipt'en  ,  il  la  n'pou<s:i,  lui  mit  5oo  hoinriit-<  hors 
de  combat ,  et  lui  fit  100  |irisoiiiutrs  Après  le  conibal  de 
Mdcon  ,  le  1  1  mars,  s.i  bri|;ade  (it  p.irtie  d'une  léserve  pla- 
cée p;ir  le  maréchal  Augrrcaii  à  rembraiicht-menl  des  rou- 
tes de  Villefranche  et  di  Benijeau.  La  restauration  du  trô- 
ne des  Bourbons  auuna  I  i  paix  avec  les  |>uissanees  allier*. 
et  le  général  GuJm  lui  <  réé .  par  S.  M.  Louis  XVIU,  ebe- 
valier  de  Tordre  royal  et  mihiaire  de  baiut-Louis,  le  19 


DES  GENÉUAUX  FRANÇAIS.  30 1 

jn'ilict  de  la  môme  année  181 4*  Kn  181 5,  pendant  les  cent 
jours  y  il  fut  employé  par  Buonaparte»  dans  le  5*  corps  for* 
mant  Tarmée  du  Rhin ,  90U8  les  ordres  du  générai  Leconrbe. 
Il  se  trouva  à  raffaire  de  Surrehourg,  où  les  Autrichiens 
Turent  battus,  et  y  ajouta  à  la  belle  réputation  que  déjft  il 
s*était  acquise.  Il  seconda  un  mouvement  du  général  Fri- 
I  ion,  en  manœuvrant  sur  BinlivaUer,  et  contribua  à  forcer 
les  ennemis  à  la  n.«trailc.  En  181G9  le  roi  lui  donna  le 
commandement  du  département  de  laMeurthe,  et  il  passa, 
en  i8i(>,  à  celui  des  Basses- Pyrénées.  En  1819,  il  accom- 
pagna la  nouvelle  reine  d'£«pagne  jusqu'à  Irtin.  On  lui 
donna,  en  1830,  le  commandement  de  la  a*  subdivision 
de  la  1  r division  militaire(Bayonne).  Il  fut  créé  lieutenant- 
général,  le  a5  avril  1821 ,  à  Poccasion  du  baptême  de  Mgr. 
le  duc  de  Bordeaux.  Il  fut  remplacé,  le  25  juillet  suivant, 
dans  son  commandement,  par  le  général  Saint-Hilaire.  Il 
commande  maintenant  la  7*  division  militaire  (Grenoble). 
[Etats  militaires j  Moniteur  y  annales  du  temps,) 

ofe  GUÉMENÉE ,  voyez  de  Rohan. 

GUÉRIN  (François),  vicomte  d'Ktoquigny^  lieutenant^ 
fivntraly  naquit  à  Dieppe,  en  Normandie,  en  i^^Oi.  Dès  le 
moment  de  sa  sortie  du  collège  d'Eu  ,  où  il  avait  fait  f^on 
cours  complet  d*humanités,  Il  entra  au  service,  dons  les 
réi^iments  provinciaux,  et  en  même  temps  à  Técole  royale 
du  génie  des poots-et- chaussées,  dont  il  suivit,  pendant  IVs- 
pace  de  9  à  iq  ans,  les  divers  cours  d'instruction.  Après 
avoir  été  attaché,  en  qualité  de  sous-lieutenant,  au  règle- 
ment royal  -cravatte  cavalerie,  il  passa  comme  lieutenant 
en  pied,  dain»  celui  de  Penthièvre-dragons.  Il  était  devenu 
lieutenant  dans  ce  régiment,  lorsque,  en  179a,  il  outra 
dans  Télat-major  de  raniiée  du  Midi,  commandée  par  le 
marquis  de  Montesquiou.  Iliit,  avec  cette  armée ,  la  cam- 
pagne qui  fut  terminée  par  Tinvasion  totale  de  la  Savoie. 
Dans  la  campagne  suivante  ,  il  servit  en  qualité  de  chef  de 
IVtat-niajor  de  la  position  d*avanl-garde  du  camp  de  Tour- 
noux,  sur  la  frontière  du  Piémont.  Pendantces  s  campagnes, 
il  prit  part  a  toutes  les  affaires  d'oYant-poste  qui  eurent  lien 
VI.  4^ 


^a 


102  DICTIONNAIEC   HISTORIQUE 

<lc  ce  cAté.  En  1704 ,  il  était  employé,  en  lanième  qualité, 
dans  la  vallée  crOtilx,  en  Piémon!«  lorsqu*il  fut  uonim^ 
vhtï  (fescailrou  ,  cl  chargé ,  de  concert  avec  le  générai 
^VallllC^,  do  rorganisalîou  do  Tun  des  grands  dépôts  deçà* 
vakrie  {  celui  de  Vienne ,  en  Dauphiné  ),  établis  pour  la  ré- 
replibn  de  la  réquisition  des  hommes  et  des  cbcTaux  qni 
licvaienl  former  la  levée  extraordinaire  de  So^ooo  hommes, 
destinés  à  compléter  et  remonter  la  Ciivalerie  des  armées. 
11  fut  fait  colonel  d*nn  régiment  de  cavalerie  légère,  sous  le 
nom  de  hussards  des  Alpes,  fort  de  6  escadroa*,  et  avec 
lf*quel  il  marcha  Tannée  suivante,  à  Tarmée  d'Italie.  Cette 
campagne  Onit  par  TatTaire  de  Cairo,  qui  rendît  les  Fran- 
çais maîtres  des  principaux  débouchés  dans  le  Piémont, 
t't  d'une  grande  partie  de  la  rivière  du  Ponant  de  Gènes.  A 
la  fin  de  février  1795,  il  fut  destitué  comme  suspect  de 
profe$!>er  des  principes  royalistes,  et  remplacé  à  son  régi- 
ment. 11  rentra  alors  en  France,  d*où  il  fut  cependant  ren- 
voyé bientôt  après,  à  Taiméc  dllalie,  pour  y  prendre  le 
commandement  du  10*  régiment  de  chasseurs  à  cheval. 
Étant  passé  au  u5*  régiment  de  la  même  arme«  par  ordre 
du  général  en  chef  de  Tarniée,  il  fit  a  la  tète  de  oe  corp$ 
ta  brillante  campagne  de  1796  à  1797,  suspendue  parien 
préliminairrâde  Léoben,  et  terminée  parle  traité  de  Campo- 
Formio.  Ce  fut  alors  que  rentré  en  Italie  avec  son  régiment, 
il  fit  observer  dans  ce  corps  une  sévère  discipline,  de  ma- 
nière à  rempécbcr  de  participer  à  Tinsurrection  qui  écla- 
ta dans  Taruiéc,  où  Ton  vit  la  presque  totalité  des  régi- 
ments, sourds  à  la  voix  des  généraux  et  de  leurs  chefs, 
exiger  avec  violence  la  solde  qui  était  arriérée.  La  belle 
conduite  que  tint  alors  le  régiment  coumiandé  par  le  colonel 
d*Étoquigny  eut  une  grande  influence  sur  les  autres  régi- 
ments de  la  division  à  laquelle  il  appartenait;  et  ils  re- 
noncèrent au  |>rojet  déjà  formé  de  suivre  le  mouvement 
insurrectionnel  de  Tarméc.  Le  directoirc-exéculif ,  auquel 
le  général  en  chef  avait  fait  connaître  la  conduite  du  25* 
de  ch.isseurs^  prit  un  arrêté  par  lequel  il  donna  ties  élo- 
ges à  ce  corps,  et  lui  conserva  son  numéro  dans  la  nou- 
velle organisation  de  Tarmée*  L*année  suivanle  »  le  qS'iIc 


DES'^NÉRAIJX    FEANÇAIS.  503 

ch  iMcnrs  passa  à  l'arnice  île  Rome ,  où  H  eut ,  ainsi  que 
son  colonel,  Guérin  d'Étoquigny,  une  pari  très-aclive aux 
succès  que  Ton  remporta ,  notamment  à  l'attaque  près  Av 
N.iples.  Il  prit  à  Teunemi,  dans  diflTérentes  charg;e.s  ^  lo 
pièces  de  canon.  Il  participa  également  a  la  plupart  de» 
laits  d*armes  glorieux  qui  signalèrent  la  retraite  de  Tarmée 
de  Naplcs,  sous  les  ordres  du  maréchal  Macdonald.  A  Taf- 
i'aire  de  Modène,  où  Tavant-garde  seule  fut  engagée ,  le 
colonel  d'Éloquigny  lit  avec  son  régiment  beaucoup  de 
prisonniers  sur  les  Autrichiens,  auxquels  il  prit  également 
un  bon  nombre  de  chevaux.  Il  se  distingua  à  la  journée  de 
la  Trebia,  où  la  victoire  resta  bi  long -temps  indécise, 
malgré  riufériorité  numérique  de  Tarmée  IVançaûte,  qui^ 
par  des  prodiges  de  valeur,  avait  renversé  la  première  li- 
gne des  ennemis,  et  lui  avait  pris  tous  les  canons  quVlIc 
avait  mis  eo  batterie.  Le  colonnel  d*Éloqutguy  fui  le  seul 
qui,  malgré  le  désavantage  éprouvé  par  rarniéc  française 
vers  la  fin  de  la  journée,  conserva  les  2  pièces  de  cano:i 
qu*il  avait  prises  à  la  tête  de  son  régiment.  Nommé  001- 
cier-général  sur  le  champ  de  bataille,  il  fut  chargé  de 
IVxtréme  arrière-garde,  pendant  la  rctraile  que  Ton  fil 
depuis  la  Trebia  jusque  sur  la  Toscane,  ci  roniplit  celle 
tâche  difficile ,  à  la  grande  salisfactioa  du  général  en  cher, 
qui  lui  eu  donna  des  éloges  verbalement  et  par  écrit.  Aptes 
la  jonction  des  armées  d*ItaUe  et  de  Naples,  le  général 
crËloquigiiy  eul  le  commandement  de  la  réserve  de  cava- 
lerie, avec  laquelle  ilcombaKità  Novi,  sous  les  ordres  du 
général  eu  chef  Moreau,  qui  le  mentionna  très-honorable- 
ment dans  son  rapport  officiel  sur  celte  bataille.  Rentré  en 
France,  à  la  fin  de  1790,  le  général  d*Étoquigny  fut  char* 
gé  de  réunir  les  débris  de  la  cavalerie  des  armées  d'Italie, 
que  Ton  voulait  réorganiser  en  tout  point  pour  la  campa* 
gne  suivante.  Immédiatement  après  la  révolution  du  18 
|-»rumaire  an  8  (9  novembre  i79<>)9  il  fut  rappelé  avec 
celte  cavalerie,  et  employé,  d^abord  à  PariK,  puis  dan.n 
la  i5'  division  militaire  alors  réunie,  ainsi  que  la  14%  ^ou«» 
los  ordres  du  général  qui  commandait  celle  dont  Paris  était 
le  chef-lieu.  Après  avoir  eu  pendant  qjitelqucs  mois  fe  com- 


3:4  DICTIONNAIRE    UISTOItrQUE 

maiuloment  du  déparlcmcntde  la  Seine-Inférieure,  le  ^é- 
lierai  (l*ÉU)qniçny  t'ui  appelé  à  l'armée  de  réserve,  qui  |)fil 
ensuite  le  nom  d\irmée  des  Grisons.  Il  y  eut  le  comman- 
dement de  la  cavalerie  de  Tavant-garde,  et  fit  encore  celle 
cainpa«;nc  de  maiiièi  e  à  mérîLer  len  nouveaux  éloges  ipie 
lui  donn.i  le  général  en  chef  Macdonald.  Le  général  d'Etn- 
quigny  rentra  en  France^  à  la  ùu  de  1801;  eut,  en  180Ô.  !•' 
couim.mdcment ,  par  inlcrim  n  de  la  a*  divî^iou  mililaîre, 
]>ui8  celui  du  département  de  la  Marne  (  même  division  ). 
Il  le  quitta  en  iSoa  ,  pour  aller  prendre  le  commandement 
de  la  cavalerie  de  Tannée  expéditionnaire  de  Hollande  9 
laquelle,  après  avoir  cauipé  pendant  2  mois  dans  la  plaine 
de  ItAMy  fut  embarquée  au  Texel,  à  la  fin  de  iSo5.  Lors 
du  débarquement  de  cette  armée»  qui  marcha,  la  même 
année,  en  Allemagne,  la  cavalerie  ayant  été  répartie  dan» les 
différentfs  divisions,  le  général  d*ËtoquignyTut  chargé  du 
eouimandement  du  corps  de  troupes  gallo-  balaves  laissé 
au  camp  de  /leist ,  et  disséminé  sur  les  dilTérents  points  de 
la  Hollande,  ponr  en  défendre  les  côtes  contre  les  débar- 
quements qu^anraient  pu  tenteriez  Anglais.  Après  la  cam- 
pagne do  i8i)5,  le  général  d'Kloquigny  fut  rap<>elé  en 
France,  et  rnvoyé  presqu*aussilôt  en  Italie.  Il  fut  employé. 
sur  la  fin  de  i8o(>  el  partie  de  1807,  d.în»  les  27*  et  -^S*  divi- 
sions militaires.  Appelé  à  rarniéiMi'ltalie,  il  y  eut  le  coni- 
mandrment  de  la  1'*  division  d^î  dragons,  à  la  tète  de  la- 
quelle il  coinbaltit  aux  différentes  batailles  qui  illustiérciit 
les  armées  françaises  d^Allenia^i^tie  et  d'Italie,  pendant  !» 
méniurable  canip.tgne  de  iScc).  >'onimé  successivemen» 
j;onverneur  des  provinces  <le  Slyrie  et  de  Cariiithie,  il  s'y 
ronci'ia,  par  son  éqnilé,  sa  sa;;t»sse  et  son  désintéresse- 
ment, Testime  des  h  tbîiants;  et,  «iprès  avoir  fait,  en  jan- 
vier 1810,  la  rcmii-e  de  la  j)a!lie  de  celte  dernière  province 
qui  n  ntr.iit  sous  la  domination  autrichienne ,  le  génér.ii 
d'I'toquigny  revint  en  Italie,  où  il  reprit  le  <*ouunandemcnt 
de  la  division  de  drngons  qu'il  avjil  eue  pendant  la  cain- 
pajîne  pn-cédenle.  Ayant  eu  Tordre  de  repasser  eu  France. 
à  la  lin  de  iSio,  il  fut  placé  sur  !a  liste  des  otriciers-géné- 
raux  disponibles  pour  les  inspections  de  la  cavalerie,   il 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  365 

passa  en  Espagoe,  vers  la  fin  de  181 1 9  pour  aller  prendre 
le  commandement  de  la  cavalerie  de  Tarmée  de  Portugal. 
Le  maréchal  duc  de  Raguse,  qui  commandait  en  chef  celle 
armée,  dont  la  cavalerie  étail  disséminée,  nomma  le  gé« 
lierai  d*Éloquigoy  gouverneur  de  ValUdolid,  où  se  troQ- 
Vciit  le  grand  quarlier-général.  Ce  point  était  le  plus  essen- 
ti<*l  à  conserver,  dans  le  cas  où ,  par  suite  de  quelqu'écbec, 
on  serait  forcé  à  la  retraite.  L*événeraent  fâcheux  de  la  ba- 
taille des  Aropyles,  justifia  cette  mesure  ;  Tarmée  se  relira 
sur  Valladolid,  et  y  prit  une  position  momentanée  sur 
la  Puiscrga ,  d*où  elle  cjnlinua  facilement  son  mouvement 
sur  Uurgos.  Le  général  d*Étoquigny  fut  nommé  comman- 
dant des  troupes  qui,  par  le  val  d'Esquiba  et  Torma,  de- 
vaient assurer  la  retraite  du  grand  quartier-général,  des 
convois  et  d*une  partie  du  matériel  de  Tarmée.  Il  remplit 
cette  nouvelle  tâche ,  à  la  satisfaction  du  général  en  chef, 
et  sans  éprouver  la  moindre  perte.  Après  avoir  exercé  les 
fonctions  de  chef  de  Télat-major  du  maréchal  duc  de  Ra« 
guse,  qu'une  blessure  grave  retint  long-temps  à  BurgoSf 
le  général  d*Étoquigiiy,  qui,  malgré  les  nouveaux  droits 
qu'il  sVtait  acquis  à  ravaucemeni  demandé  sans  cesse  pour 
lui  s*en  trouva  encore  écarté,  sollicita  la  cessation  de  ses 
services,  et  se  relira  dans  ses  foyers.  Depuis  quatre  ans,  il 
avait  à  plusieurs  reprises  donné  sa  démission,  que  Ton  avait 
toujours  refusé  d'accepter.  En  i8i4«  lors  de  Tarrivé  en 
France  de  S.  A  R.  Monsieoi,  lieutenant-général  du  royau* 
inc ,  le  général  d^Étoquigny  fut  rappelé  au  service ,  et  S.  A. 
R.  ordonna  qu'on  lui  payât  ses  appointements  depuis  Té- 
poque  où  ayant  cessé.de  servir  et  n*ayant  reçu  aucun  trai- 
tement ,  on  pouvait  le  considérer  comme  étant  resté  dispo- 
nible. Peu  de  temps  après  l'arrivée  du  roi,  le  général  d'Éto- 
quigny  présenta  à  8.  M.  un  mémoire  apostille  par  les  ma- 
réchaux prince  de  Wagraiu  et  ducs  de  Tarentc  et  de  Ragu* 
se,  tendant  à  réclamer  Tavancement  auquel  il  avait  de  Jus- 
tes piélentions.  Ce  mémoire  fut  renvoyé  au  ministre  de  la 
guerre,  qui  n'y  fit  point  droit.  Cependant  le  général  d'Élo- 
qnigny  n'en  continua  pas  moins  à  faire  preuve  de  son  dt^- 
vouement  à  la  famille  des  Bourbons.  Appelé  au  cabinet  du 


5GG  Uir.TIONNAIUE    HISTORIQUE 

roi,  le  9  mars  181 5,  il  en  reçut,  le  10,  par  les  mains  de 
ftl.  le  baron  de  Vitrolles,  alors  secrétaire  intime  du  cabi- 
net et  des  conseil»  du  roi,  une  lettre  de  service,  avec  des 
instructions  et  une  mission  qu'il  a  honorablement  remplie 
pendant  toute  la  durée  des  cent  jours»  Rentré  ^  l«  8  juillrt, 
a  Paris  «  à  la  suite  de  S.  M. ,  le  gi^néral  d'Étoquigny  se  vit 
cncurt*  une  fois  privé,  par  une  ordonnance  ,  du  grade  dont 
il  avait  si  long-temps  rempli  les  fonctions,  et  remis  en  dis- 
ponibilité. AusMtùt  après  Tavénement  du  duc  de  Felireau 
ministère  de  la  guerre,  le  général  d*Étoquîgny  fut  employé 
dans  la  i**  division  milit«iiret  où  iF^ut  le  commandeiuent 
du  déparlement  du  Loiret.  Bientôt  après,  on  lui  donna  le 
commandement  de  la  i4'  division  militaire,  qu'il  ne  quitta 
qu'en  1819,  pour  prendre  successivement  celui  des  dépiir- 
lemenls  de  la  Mancbe  et  du  Calvados.  Dans  ces  diven 
comnland^^lents,  il  ne  cessa  de  donner  des  preuve»  de 
lèle  et  de  dévouement  au  roi.  11  fut  misa  la  létc  de  la  li»le 
des  promotions  des  liru tenants-généraux  créés  par  le  roi, 
à  ré|HK|ue  du  baptême  de  S.  A.  K.  Mgr.  le  duc  de  Bordeaux, 
et  placi'  presque  immédiatement  au  nombre  des  inspec- 
teurs-géneraux  de  la  gendarmerie,  où  il  se  trouve  encore 
auiiHir«rbui.  Le  général  d*Ëtoquigay  a  été  nommé  com- 
nuindani  do  la  Lrj;iou>d*Uouueur,  à  la  création  de  l'ordre. 
S.  M.  Louis  WIll  lui  a  acurdé  la  croix  de  cbcvalicr  de 
Tonlre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  le  22  août  iSi^. 
^/V.-\n;>-  n::iùiiii\^^  .)/t'7iiVcM/\  mctnoirt^  du  ttuips,) 

Dv  (il  KS(!L1N  (Bertrand),  conmtable d^ France ^  naquit 
au  oluUoau  de  l.i  M.^lte-Broon,  près  de  Rennes  en  Brrfa^ne, 
vers  iTm  j.  Sa  tamiîlo  oîatt,  par  son  ancienneté  et  par  ses 
alli  Huos,  uuo  des  pî.îs  illustres  de  cette  proviiico.  Dès  sa 
prmiiôre  ioune>s:'  «  on  aperçut  en  lui  un  goût  naturel  pour 
la  guerre  :  >on  tVu  .  sou  activité,  sa  force  et  son  adresse, 
annoncoiont  ilès-lors  CL'  iju'il  deviendrait  un  jour  (^1;.  Use 


\\)  l>a  Gjî*cî  n  «.!i"r  cJlT.  rn^r;  i!  a^.ii*  \\  î*!!!-  t-^-»»??.  lr«  cpau'.i' 


DES   ÊÊKÈRAUX    FRANÇAIS.  J67 

dii^liogua,  en  i558,  dans  un  tournoi,  auquel  il  se  rendit 
à  rinsu  de  son  père,  qui  y  assistait,  et  où  il  rompit  jusqu'à 
qtiioEe  lances.  Il  se  disposait  à  en  rompre  une  seizième, 
lorsque  le  chevalier  avec  lequel  il  combattait  lui  ayant 
enlevé  son  casque,  le  Ht  reconn^tlre.  Le  jeune  du  Guesclin 
fut  porté  en  triomphe,  et  reçut  le  prix  destiné  aux  vain- 
<|ueurs.  Depuis  ce  moment,  on  lui  donna  un  cheval  et  des 
armes,  et  dès-lors  il  ne  connut  plus  \e%  dangers,  ((u^il  sem- 
blait au  contraire  se  faire  un  jeu  d^alTronter.  11  prit  pour 
cri  de  guerre  :  Notre  Damb  Guesclin!  Il  fit  ses  premières 
armes  sous  Charles  de  Blois  (1),  au  siège  de  Aennes,  en 
1542 ,  et  servit  ensuite  à  celui  de  Vannes,  où,  à  la  tête  de 
quelques  volontaires,  il  défit  un  corps  de  3  à  3ooo  Anglais, 
envoyés  par  la  comtesse  de  Montfort,  pour  surpendre  le 
cMmp  pendant  la  nuit.  Il  passa  en  Angleterre,  en  i35i, 
:ivcc  quelques  seigneurs  bretons  ,  pour  traiter  de  la  rançon 
de  Charles  de  Blois.  Revenu  en  Bretagne,  en  i552,  il  fut 
fciit  chevalier  au  combat  de  Montmuran,  où  les  Anglaisfu- 
rent  battus.  Il  leva  alors  une  troupe,  qui  marcha  toujours 
sous  ses  ordres.  En  i353,  il  défendit  lo  château  de  la  Noë, 
et  défit  la  garnison  de  Bécherel,  qui  ravageait  les  pay<«  de 
Dol  et  de  Saint-Malo.  Continuant  ses  courses,  il  fit  deux 
prisonniers  anglais,  et  fut  lui-même  pris  deux  foi.<4.  Il  ré- 
solut, en  i356,  de  8*cmparer  du  château  de  Fougeray  : 
ce  château  servait  alors  de  magasin  aux  Anglais ,  qui  as- 
siégeaient Rennes.  A  la  faveur  d'un  stratagème  et  d*un  com> 
bat  opiniâtre  qu'il  soutint  d'abord,  lui  quatrième,  il  se 
rendit  maître  de  cette  place  cqui  aurait,  disent  les  histo- 

•  riens,  dû  tenir  un  mois  contre  une  armée  de  10,000  hom« 

•  mes  (u).  •  Du  Guesclin  eût  estimé  sa  victoire  imparfaite , 


largft,  !•  télé  monitrueute,  les  jeux  petits,  iiiaii  pleins  de  feu.  «  Je 

•  suis  fort  laid  ,  disait-il  ;  jamai»  je  oe  serai  bien  venu  des  daines  :  mais  je 

•  saurai  me  faire  craindre  des  ennemis  de  mon  roi.  • 

(1)  Du  Guciciin  avait  embrassé  le  parti  de  Cbarles  de  Blois,  qui  dis- 
putait le  duché  de  Bretagne  contre  Jean  de  MunUorl. 

fi)  Déguisé  en  bûcberon,  Duguetclin  s'était  afancé,  lut  quatrième, 


V  I 


368  DICTIONNAIRE   HISTO&IQIJt 

si  le  gouverneur,  nommé  Bembro,  M>rlî  de  la  place  pour 
aller  en  course ,  ne  fût  tombé  sous  ses  coups  :  il  rattendit 
donc  à  son  retour,  défit  sou  escorte  «  et  le  tua.  Il  ail» 
ensuite  au  secours  de  Rennes,  à  la  tète  de  loo  hommes 
bien  déterminés;  et,  marchant  le  fer  et  le  feu  à  la  main, 
il  surprend  la  garde  avancée  du  camp  des  Anglais,  Pëgorge, 
pénètre  dans  le  camp,  tue  tout  ce  qui  se  présente ,  incendie 
les  tentes,  s*empare  d*un  convoi  de  200  chariots,  et  le  cou- 
duitdan^  Rennes.  Le  duc  de  Lancastre,  général  des  Anglais 
et  Tun  des  plus  grands  capitaines  de  son  temps,  faisait  alors 
le  siège  de  Reunes.  Il  voulut  voir  du  Guesclio,  et  envoya 
un  héraut  pour  Tinvîter  à  le  venir  trouver.  DuGaesclin  se 
rendit  à  celle  invitation ,  et  le  duc,  après  avoir  fait  Véloge 
de  sa  valeur,  le  pressa  de  quitter  le  parti  de  Charles  de 
Blois;  mais  du  Guesclin  opposa  aux  promesses  du  duc, 
rhonneur,  la  fidélité,  et  ses  engagements.  Uu  parent  du 
gouverneur  de  Fongeray,  tué  précédemment  par  du  Gues- 
clin, proposa  à  ce  dernier  un  combat  singulier  :  à  la  qua- 
trième course,  du  Guesclin  renverse  Bembro,  et  le  fait 
expirer  à  ses  pieds.  Le  duc  de  Lancastre  avait  fait  cons- 
truire une  tour  en  bois,  élevée  de  plusieurs  étages,  pour 
battre  la  ville  de  Rennes,  et  cette  machine  énorme  in- 
quiëlait  les  assiégés.  Quoiqu'elle  fût  défendue  par  $00 
hommes,  du  Guesclin  n'hésita  point  à  Tattaqucr,  à  la  tête 
de  5oo  arbalétriers  chargés  de  fascines  imbibées  de  soufre. 
Ayant  attaqué  lc8  Anglais,  il  les  dissipe,  et  brûle  la  tour. 
Enveloppé  dans  sa  retraite,  par  1000  hommes  de  troupes 
fraîches,  do  Guesclin  les  met  encore  en  fuite.  Le  duc  de 
"Lancastre  s'avance  alors  avec  1200  hommes  choisis,  raliit- 
les  fuyards,  et  fond  sur  du  Guesclin  ;  mais  celui-ci  ie  con- 
traint d'abandonner  le  champ  de  bataille,  et  remporte 
ainsi  trois  victoires  en  deux  heures.  En  i357,  le  siège  de 
Rennes  étant  levé,  Charles  de  Blois  donna  à  du  Guesclin 


.*ur  le  pont  de  Fougcray,  portant,  ainsi  que  se*  compagoont,  une  char- 
ge de  bois.  La  poilc  du  château  ayant  été  ourerte,  il  fond  avec  sesamiii 
»ur  la  garni 5on ,  et  la  force  de  §e  rendre. 


DES   6£!fiRAU](   ITRABrCÂIS.  56g 

la  propriété  de  la  terre  de  la  ftoche-de-Rien ,  et  Tarma 
chevalier.  En  13599  du  Gueftcliii  rendit  inutiles  tous  les 
efforts  du  duc  de  Lancastre,  qui  assiégeait  Dinant;  et^ 
dans  rintervalle  d*uue  trêve  ^    il  eut  tout  Thonneur  d*un 
combat  singulier  qu*il  soutint  contre  Thomas  de  Gantor- 
béry,  chevalier  anglais,  aussi  distingué  par  son  courage 
que  par  sa  naissance.  L\innée  suivante,  le  roi  le  fit  capi- 
taine-gouverneur  de  Pontorson,  et  capitaine  de  100  lances. 
Avec  cette  troupe^  du  Guesclin  parcourt  la  Normandie, 
attaque  1200  chevaux  qui  la  ravageaient,  les  défait,  leur 
prend  tout  leur  butin,  et  Je  distribue  à  ses  soldats.  Il  atta- 
que ensuite  une  autre  troupe  d*Anglais,  commandée  par 
Feltofl,  qui  ravait  insuhé,  bat  la  troupe,   et  fait  le  chef 
prisonnier.   Du  Guesclin  oublia,  dès  quil  le  vit  malheu- 
reux, que  Felton  avait  été  insolent  avant  le  combat  :  il  le 
relâcha  pour  une  rançon  médiocre.  A  peine  remis  des  fa- 
tigue.<t  de  ce  combat,  du  Guesclin  fit  le  siège  du  château 
d'Esâay,  dans  le  Bas-Poitou.  En  plantant  son  enseigne  sur 
la  muraille,  il  tombe  dans  la  cour  du  château ,  et  se  casse 
la  jambe;  mais,  armé  de  sa  hache,  appuyé  contre  le  mur 
et  tout  couvert  du  sang  qu*il  perd ,  il  se  détend,  seul,  con- 
tre 5  Anglais,  en  tue  deux,  éloigne  les  autres,  et  donne 
le  temps  à  un  gentilhomme  breton,  puis  à  ses  gens,  de  le 
venir  secourir  :  on  le  transporta  à  Nantes.  Guéri  de  sa  bles« 
sure,  il  eut  une  conférence  avec  Charles  de  Rlois,  pour 
rein|>écher  de  rompre  la  trêve  qu*il  avait  faite  avec  les  An- 
glais; mais  n'ayant  pu  Py  déterminer,  il   se   relira  dans 
fion  gouvernement  de  Pontorson,  d*où  il  lit  des  courses 
continuelles  contre  les  ennemis.  Surpris,  un  jour,  par  un 
capitaine  anglais,  nommé  Grevacques,  du  Guesclin  sup- 
pléa par  son  courage  à  ce  qu*un  tel  événement  lui  ôtait  de 
moyens  de  défVn^e  ;  et  Grevacques,  après  avoir  vu  périr 
sou  fils  et  s*élre  battu  lui-même  en  désespéré,  tut  fait  pri- 
sonnier.  Eu  i3G3,  du  Guesclin  assiégea  le  château  de  la 
Eoche-Tessoii ,  en  Normandie,  et  le  prit  en  peu  de  jours  : 
le  roi  de  France  le  lui  donna  en  propriété.  Il  eut,  la  même 
année,  le  commandement  de  Tarniée  de  Charles  de  Blois  , 
et  fit  aussitôt  le  siège  de  Bécherel.  Le  comte  de  Montlurt, 
VI.  4/ 


3^0  DiCTIOSH^IEl  HISTOAIQUm 

narchaol  alors  au  lecouri  de  celte  place  »  faisait  toot  plier 
devant  lui  ;  mait  du  GuescUn  acccMiruI  à  sa  rencontre,  et 
porta  la  terreur  dans  Pannée  enuemle,  qu*il  obligea  k  U 
retraite.  Une  bataille  allait  être  livrée,  dans  les  landes  d'É- 
▼ran ,  pour  décider  du  sort  des  deux  prétendanU  an  docbé 
de  Bretagne,  lorsque,  le  i»  juillet,  une  trêve  fat  conclue 
entre  Ch  tries  de  Blois  et  le  conte  de  Montfbrt.  A  cette 
occasion,  du  Gueticlinfut  donné  pour  otage;  mais  Jeanne 
de  Penihièvre,  feoime  de  Charles  de  BloU,  ayant  refusé 
de  higner  cette  trêve,  on  ren<lit  de  paft  et  d^aulre  les  ofa- 
ges,  à  Texception  de  du  Guesclin,  qu*on  retint  contre  le 
droit  des  gens,  et  qui  bientôt  après  parvint  à  s*écbapper. 
Charirs  V,  régent  du  royaume  ,  Tappela  auprès  de  lui,  en 
i364<  Ce  prince  atsiêgeanl  Blelnn,  du  Guesclfn  montait 
à  l'assaut ,  loryqtrune  pierre  énorme  le  précipita  dans  If 
fossé ,  qui  était  plein  d*eau.  Ou  crut  d*abord  que  ce  guer- 
rier était  mort  ;  mais  un  moment  apiè»  on  le  vit,  revenu 
de  M>n  évanouissement,  s'avancer,  lui  vingtième,  vers  les 
barrières  de  la  ville,  y  tuer  quelques  ennemis ,  et  fbroer  les 
asKiégés  de  capituler.  Après  la  prise  de  Meluo,  du  Guesclio 
reçut  du  régent  le  commandement  d'nne  armée,  avec  la- 
quelle il  snr|irit  Mantes,  et  s'empara  di^  Eoleboise  et  de 
Meulan.  De  là,  il  marcha  contre  le  Captai  de  Bucb,  général 
de  Charles  le  Mauvslis,  roi  de  Navarre,  le  défit ,  le  6  mai, 
près  de  Cocherel  en  Normanilie,  et  le  fit  prisonnier  de  sa 
propre  main  (i).  Le  roi  Charles  V  créa  du  Guesclin  maré- 


(i)  Plusieur»  hblorimt  ont  doaoë  différentes  dates  à  la  bataille  de 
Cochcrvl.  Le  Père  Daniel  la  fixe  an  aS  mai;  le  Fèrc  Anselme  an  a3;  et 
le  Gentirc,  ain^i  que  U*  Dictionnaire  de»  maréchauaaées,  au  i8.  IVoas  a- 
Ton>  adupté  la  version  du  président  Hënaut ,  qui ,  en  datant  celte  bataille 
du  6,  ft'eât  appujé  sur  le  compte  de  Pépargne^  dans  lequel  on  trouve 
des  dons  et  récompenses  jfour  iaifataiUe  gagnée^  ieSmiai»  tn  ^om^tn- 
die.  A  cette  époque,  Charles  V  tenait  de  succéder  au  loi  Jean;  et  ce 
fut  pour  ce  motif  que  du  Guesclin  adressa  celte  allocution  à  ses  troupes, 
au  moment  de  livrer  la  bataille  de  Cocherel  :  €  Or,  avant,  mes  amiSjU 

•  journée  est  à  nous.  Pour  Dieu,  souvicgne-vou»  que  nous  avons  un  non- 

•  veau  roi  en   France.  Qu'aujourd'hui  sa  couronne  soit    élrennée  par 

•  nou.o.  • 


DES   GENERAUX  FRANÇAIS.  O7  1 

chai  de  Nortnandie,  et  lui  donna  le  ofimié  de  Lon^uevillei 
par  lettres  du  27  mai.   Du  Guosclin  prit  ensuite  Valognet 
Carentan  et  le  Pont -de- Douves.  Rtippelé  eu  Bretagne,  il 
eut,  sous  Charles  de  Blois,  le  principal  eoininandement  à 
la  îournée  d*Auray ,  le  19  septembre  de  cette  même  année. 
L*arniée  de  Charles  de  Blois  et  celle  de  Jean  de  MonIforC 
ayant  engagé  un  cotnbat  qui  devint  terrible,  Charles  de 
Blois  y  fut  tué,  et  son  armée  entièrement  disM^iée.   Du 
Guesclin,  après  avoir  fait  des  prodiges  de  valeur,  se  trou- 
vant seul  avec  quelques  chevaliers,  tint  Ion  g- temps  contre 
de  nombreux  ennemis;  mais,  après  avoir  tué  ao  hommes 
à  coups  de  hache  ou  d*épée,  élaol  épuisé.  horsd*haleine, 
et  n'jyant  pour  armes  que  ses  mains  armées  de  gantelets, 
îl  se  rendit  à  Jean  Chandos,  lieulenant*général  du  roi  d*An- 
gletrrre  dans  les  parties  de  France.  L^i  paix  générale,  qui 
suivit  la  mort  de  Charles  de  Blois^  amena  le  licenciement 
des  troupes  de  ch:ique  parti  ;  mais,  comme  la  guerre  servait 
4  Pentrelien  d'un  grand  nombre  de  gentilshommes  de  di- 
verses nations  «  auxquels  la  paix  enlevait  cette  ressource, 
ils  se  réunirent  sous  différents  chefs,  et.  sous  le  nom  de 
grandes  compagnies ,  se  répandirent  en  France,  et  y  com- 
mirent les  désordres  les  plus  affreux.  Charles  V  voyait  le 
mal,  sans  pouvoir  y  remédier,  lorsque  du  Guescliiif  qui 
venait  de  payer  sa  rançon,  arriva  à  la  cour(i).    Le  roi, 
persuadé  que  ce  grand  capitaine  pouvait  seul  délivrer  le 
royaume  de  ces  compagnies,  lui  en  proposa  le  projet,  et 
mit  à  sa  disposition  ses  trésors  et  son  armée.  Du  Guesclia 
part  aussitôt,  s*abouche  avec  les  chefs  des  grandes  com- 
pagnies; et,  avec  une  éloquence  militaire»  que  soutenaient 
mille  actions  héroïques  cl  généreuses,  il  parvicatà  s'attacher 
celle  multitude  d* hommes  farouches ,  accoutumés  au  sang 
et  au  carnage,  et  lt*s  conduit  en  Espagne,  où  il  arrive,  le 
I*'  janvier  i366.  Don  Pèdre,  surnommé /e  0//f/,  régoalt 


(1)  Grtie  rançon  afaitélé  fiiéc  i  10^,000  li«r.  Le  roi  eo  paya  4o,noo  lit. 
Du  Guetclin  te  détula  pour  re«  4o,ooo  liv.  du  comté  de  Longuetille, 
par  IcUres  datées  de  la  Roche- Tettoo ,  le  %2  août  iS65;  maîa  U  conaenra 
le  tilte  de  re  comté. 


alors  en  Espagne  ;  mais  les  emaatés  exercées  par  ce  pnooe» 
qui  les  avail  poussées  jusqu*au  point  de  faire  moorir  Bla»- 
cbe  de  Bourbon,  sa  femme  «  avait'Ot  irrité  coatre  lai  kt 
grands  du  royaume  et  les  peuples  de  ie%  états;  et  tousse 
réunissaient  pour  porter  sur  le  trône  HeDrî  de  Transta- 
mare ,  frère  naturel  du  roi.  Ce  fut  dans  ces  eircoostanoo 
que  du  Guesclin  arriva  en  Evpa!;i;e«  avec  ses  compagnies, 
composées  de  3o,ooo  aventurier».  Son  premier  exploit  fut 
le  siège  de  Magalon ,  ville  moins  difficile  à  réduire,  â  caote 
de  sa  situation,  de  la  hauteur  et  de  la  solidité  de  ses  mu- 
railles ,  et  de  sa  nombreuse  garnison ,  qti*à  cause  de  Tex- 
përienee  et  de  la  bravoure  de  son  gouverneur.  Cepeadaol 
du  Guesclin  lui  livra  de  si  fréquents  assauts,  qaela  ville 
fut  obligée  de  se  rendre  en  peu  de  temps.  Il  parlait  pour 
assiéger  Burgos,  lorsque  le  gouverneur  de  Bibiesca  Tm- 
vila  à  lui  Jkire  l'honnejir  d*attaquer  cette  dernière  place. 
Du  Guesclin  accepta  le  défi;  et,  dès  le  lendemain,  il  fit 
donner  trois  assauts  à  la  place.  Le  gouvemeor  espagnol, 
armé  de  toutes  pièces .  se  battait  comme  un  licm ,  et  ter- 
rassait tout  ce  qui  osait  approcher  de  la  brèche.  Ihi  Gues- 
clin descend  de  cheval,  prend  sa  hache,  monte  à  la  brè^ 
che ,  ranime  les  fuyards  par  sa  présence ,  désarme  le  goa- 
verneur,  et  met  la  ville  au  pillage.  Quelques  jours  après, 
il  fit  proclamer  roi  de  Castille  Henri  de  Transtamare,  le 
coiichiiiiit  à  Burgos,  dont  il  avait  ménagé  la  réduction,  et 
Vy  fit  couronner.  Le  nouveau  roi,  très- reconnaissant  des 
services  que  lui  avail  rendus  du  Guesclin,  partageait  avee 
lui  ce  qu'ils  avaient  con(|uis  ensemble,  et  du  Guesclin,  de 
son  côté ,  répandait  sur  ses  troupes  une  partie  des  bienfaits 
quM  recevait  du  prince.  La  reine,  qui  fut  couronnée  en 
même  temps,  donna  à  du  Guesclin  le  comté  de  Transta» 
mare;  et  Henri  y  ajouta  le  comté  de  Soria,  le  duché  de 
Molinejf,  et  la  charge  de  connétable  des  royaumes  de  Cas- 
tille el  de  Léon.  Les  villes  de  Tolède  et  de  Cordouc  suivi- 
rent Texcmple  de  Burgos,  el  se  soumirent  à  Henri.  De 
Cordoue,  du  Guesclin  marcha  à  Séville,  dont  il  commença 
le  siège  par  un  de  ces  traits  uniques  qui  distinguaient  son 
caractère.   S'étaot  avancé,  avec  6  hommes  setilemeDlt 


DES   GENERAUX   FRANÇAIS.  373 

sur  le  bord  des  fossés,  pour  examiner  la  conteoanoe  des 
assiégés,  loo  soldats  sortent  delà  ville  par  une  porte  se- 
crète,  et  se  jettent  sur  loi.  Du  Guesclin ,  lui  sixième  9  sou*  ^ 
tient  Tattaque  des  100  Espagnols,  jusqu'à  ce  que ,  secouru 
paroles  siens ,  il  les  fait  tous  prisonniers ,  el  les  amène  au 
camp.  Après  deux  assauts,  que  les  assièges  soutinrent  avec 
une  ardeur  incroyable,  du  Goesolin  emporta,  en  deux 
jours,  la  place  de  Séville,  défendue  par  ao,ooo  hommes  : 
le  chdteau  ne  tint  aussi  que  deux  jours,  et  se  rendit.  Après 
ces  conquêtes ,  dou  Pèdre  étant  dépouillé  d*urfe  partie  de 
ses  états  et  fugitif,  et  Henri  paraissant  paisible  possesseur 
de  la  Castille ,  du  Guesclin  Yepassa  en  France.  Après  son 
départ,  don  Pèdre  intéressa  dans  sa  querelle  Edouard» 
roi  d'Angleterre;  e(  le  prince  de  Galles,  à  la  tôte  de  8000 
hommes ,  passa  en  Espagne ,  en  1 367 ,  dans  le  dessein  de 
rétablir  don  Pèdre.  Du  Guesclin ,  instruit  des  desseins  du 
prince  anglais,  lève  10,000  hommes  en  France,  force  les 
passages  de  la  Navarre ,  arrive  au  secours  d*Henri ,  et  ap- 
prend son  retour  aux  Anglais  par  une  victoire.  Le  5  avril 
de  la  même  année,  Heliri  livra,  contre  Tavis  de  du  Guesclin; 
la  bataille  de  Navarrette  :  Il  y  fut  entraîné  par  Taveugle 
impétuosité  de  quelques  jeunes  seigneurs  espagnols ,  qui 
cependant  prirent  la  fuite  dès  le  commencement  de  Tac- 
lion.  Cette  bataille  fut  complètement  perdue  par  Henri, 
auquel  du  Guesclin  Pavait  prédit  ;  et  ce  dernier,  après  avoir 
combattu  avec  un  courage  poussé  jusqu'à  la  fureur,  se  ren- 
dit prisonnier  du  prince  de  Galles,  auquel  il  remit  son 
épée.  On  le  transféra  à  Bordeaux ,  où  il  fut  étroitement 
gardé.  Les  craintes  dé  don  Pèdre,  le  ressentiment  d'E- 
douard et  rinterét  du  prince  de  Galles,  concouraient  pour 
rendre  la  |)Vi8on  de  du  Guesclin  fort  longue;  mais,  sur  un 
bruit  qui  se  répandit  que  le  prince  de  Galles  ne  le  retenait 
que  parce  qu'il  le  craignait,  ce  prince  lui  donna  la  liberté. 
Du  Guesclinayant  fixé  sa  rançon  à  100,000  florins,  la  prin- 
cesse de  Galles  lui  fit  présent  de  3o,ooo,  qu'il  employa  à 
payer  la  rançon  de  plus  de  4000  braves ,  mais  pauvres , 
chevaliers  ou  écuyers,  qui  l'avaient  suivi  en  Espagne.  Il  ne 
tarda  pas  à  se  rendre  en  Castille,  où  11  arriva  ^  après  avoir 


374  1NCTI05HÀI1&  UISTOUQOB 

eMiiyé  mille  dangenen  Navarre,  par  la  perfidie  deCkiikf 
le  Mduvaiii.  En  i368,  du  Gneaclin  se  rendit  à  Monlpeltîer, 
le  7  féf  fier  «  avec  le  maréchal  d^Andeneham,  pour  faire  U 
guerre  eu  Provence ,  en  faveur  du  duc  d'Anioa.  Il  ranen- 
bla  9000  hommes  d'armes,  se  mil  en  marche ,  le  s6  du 
même  moiïi ,  et  îoignit  le  duc  d'Anjou  à  Nîmes.  Ib  enlrt- 
prirenl  le  sîégt*  de  Tarascon  9  le  4  mars,  cl  s^en  rendireot 
m«iitri*s  par  înlelligence.  Ils  assiégèrent ,  le  1 1  avril  su  îvaol, 
la  ville  d*Arles  :  le  duo  d*Anîou  laissa  la  conlinuaCioo  de 
ce  siège  à  du  Guessclin ,  qui  le  leva,  le  i**  niaifenezécuCioD 
de  Tordre  de  ce  prince ,  qui  venait  de  conclure  one  trêve 
avec  Jeanne,  reine  de  Naples  et  comtesse  de  Protenoe.  Du 
Guesclin  retourna  bientôt  en  Espagne.  Henil  assiégeait 
Tolède  ;  et  «  don  Pèdre  lui  avant  livré  bataille,  du  Gncsclin 
assura  la  victoire  à  Henri.  Don  Pèdre  fut  contraint  à  eher* 
cher  un  asile  chez  les  roi*  maures,  qui  régnaient  eu  Afrique. 
Bientôt  après ,  1  a,ooo  Maures ,  armés  pour  sa  cause,  vies- 
nent  rattaquer  du  Guesclin  «  près  de  Cadix  :  oiais  celui-ci 
les  tailla  en  pièces  dans  IVspace  de  deux  heures.  Peu  à» 
temps  api  es,  don  Pèdre  reparaît  eri  personne  A  la  tète  àt 
3o,ooo  Maures  et  de  3o,ooo  Espagnols  :  les  deux  rivaux  se 
rencontrent  à  six  lieues  de  Tolède.  Du  Guesclin  laisse  au 
siège  de  cttte  place  5o,ooo  hommes ,  marche  à  la  tète  de 
5o  autres  mille,  et  juiut  le  roi  Hcuri ,  qui  lui  donne  l'auto- 
rité supiéine ,  en  déclarant  qu*ou  recevrait  les  ordres  de  ce 
géuér^tl ,  et  qu'il  s'y  soumettait  lui  même.  Les  deux  armées 
s*étant  approchées,  le  1 5 août,  il  se  (it  un  carnage  horrible: 
don  Pèdre  fut  vaincu  ,  mis  en  fuite  ,  et  arrêté  te  lendemain 
au  chdleau  de  Moiiiiel  (1).  Sa  mort  ayant  pacifié  TEspa- 
gne ,  du  Guç>cliu  fut  rappelé  en  France  par  Charles  V. 
Dans  sa  roule ,  à  la  prière  du  duc  de  Berry  ,  il  prit  le  corn- 
maiideuieiii  de  l'ariuée,  avec  laquelle  ii  s>iupara  de  Li- 
moges, en  1370.  U  passa  ensuite  eu  Guitroue^  sous  le  duo 


(1)  Du  GucscHq  alla,  a?cc  don  Henri,  TÎtiter  don  Pèdre,  leor  priioo- 
aier.  Celui-ci ,  furieux ,  se  saisit  d«  la  dague  d'ao  chevalier,  et  attaque 
•oa  rival  qai  se  défend,  et  qui  le renverte,  expiiMit,  à  aea  pieda. 


DES  eilliEAUX  FE1HÇAI8.  37$ 

d'Anjou  9  et  te  trouTa  à  la  toumisf ion  de  Moifsac  «  en  jnillet 
Il  vint  à  Paris )  où  il  fui  reçu  aux  aoclainationt  de  tout  le 
peuple.  Il  eut  rhoooeur  de  dtiier  avee  le  roi ,  qui  le  com- 
bla d'honneurs.  Le  9  octobre  iS^o,  il  fut  fait  connétable 
de  France,  sur  la  démission  de  Robert  de  Fiennes,  et  chargé 
de  donner  la  chasse  aux  Anglais,  qui  paraissaient  en  armes 
aux  portes  mêmes  de  Paris.  Ajani  reçu  du  roi  des  fonds 
poui  lever  i5oo  hommes  seulement ,  il  en  leva  près  de4ooo9 
et  lejr  distribua  la  va jsselle  d*or  qu'il  tenait  de  la  libéralité 
du  rti  de  Castille.  Il  passa  en  Normandie  9  et  y  défit ,   au- 
près ie  Vire,  les  troupes  anglaises  commandées  par  Grand- 
son,  qu'il  obligea  de  se  rendre.  Il  surprit  Pont- Vaillant, 
batti  encore  les  Anglais  à  Satnt-llaur,  sur  la  Loire,  et  à 
Brfsaiire;  de  là ,  il  gagna  Saumur,   où  le  roi  lui  ordonna 
de  licncirr  ses  troupes.    Du  Guesclin  se  trouvant  sans  ar- 
gent, par  rinBdélité  des  administrateurs  des  finances, 
donna  à  ses  soldats  tout  l'or  monnayé  que  don  Henri  de 
CastiU  venait  de  lui  envoyer,  et  les  licencia.   Pendant 
l'hiver Je  1570  à  i37i,  duGuesclin  entreprit  une  expédition 
en  Auvrgne  et  en  Rouergue»  avec  les  ducs  de  Berry  et  de 
Bourboi ,  et  plusieurs  autres  seigneurs.  11  y  remporta  divers 
avanta^n  sur  les  Anglais.  Il  manqua  d'abord  le  château 
d'UssoD  mais  il  le  soumit  bientôt  après.   En  iS^i,  il  fui 
un  desprrains  de  Louis  de  France,  duc  d'Orléans,  second 
fils  du  ri.  SVtant rendu  dansfe  Poitou,  il  asniégea  et  prit 
les  villcs|ue  les  Anglais  y  possédaient,  et  battit  leurs  trou- 
pes.  Il  iiit  le  siège  devant  la  ville  de  Saint-Sever,  forte- 
resse, dais  le  Limosin,  qui  était  regardée  comme  Impre- 
Dalile ,  ft'enpara  par  escalade,  et  revint  à  Paris.  L'année 
suivante  •  il  conliqua  la  guerre  en  Poitou ,  emporta  d'assaut 
Montreuil  Bonih,  assiéga  Chisay,  et  défit,  le  ao  mai,  les 
Anglais  qui  venaient  au  secours  de  cette  place,   dont  il 
s'empara.  Il  surprit  Niort,  Lusignan,  et  soumit  Poitiers, 
ainsi  que  la  Rochelle.  11  fit  enfin  la  conquête  de  tout  le 
Poitou,  de  i'Aunis  et  de  la  Saintonge.  Le  roi  lui  fit  don  de 
Fontenay-le-Coiuie  et  de  Montreuil-Bonin.  En  i373,  Jean 
de  Montfort,  duc  de  Bretagne,  ayant  appelé  les  Anglais 
dans  sou  duché,  le  roi  ordonna  au  connétable  d*entrcr 


•^.  . 


5^  McnoaQuiiB  msrouQos 

cette  proviMe.  DvGaeadin  s*y  rendit  ,  àb  tête d'oof 
,  et  prit  Fowfiiieii  Saial-Aobi»do-Coniiier,  fiennot 
DÎMBt,  Plœrmcl  et  Tasses.  Il  enleva  d^aasant  Hcnneboii. 
QvMBpcTlay  et  Coaearseaa,  mit  le  siège  devastprcA,  et  b 
leva .  lon^oll  apprit  qoe  les  ducs  de  Breta^e  et  de  Lai- 
castre  arrîraiemt  avec  60.000  koainieci'  Ayant  marchs  à 
leur  rcBCOBtre ,  fl  les  poossa  îusqu*en  Guienne ,  les  hax^ 
lant  tooiouff*  à  no  td  poiot ,  qu*â  lenr  arrÎTéc  à  Bordeuix, 
ils  n'étaient  plus  qne  6000  iMoimes.  Le  roi  loi  fit  doi  di 
comté  de  MontfoH  (1).  En  1074,  le  connétable  duGaedû 
commanda  Tarmée  de  Guienne  9  soos  Louis,  doc  d^AiÏM' 
Usck.isfèrent  entièrement  les  bandes  qui  infestaient  lapfo- 
vînce.  Le  connétable  remit  ensuite  soos  Tobéiasance  dni 
la  âéole.  Lançon,  Sainl-Macaire ,  et  plusieurs  autreskâ- 
teans  qu*îl  enleva  aux  Anglais.  U  prit  le  cbâteau  de  Cor- 
des, allégea  La  ville  de  Marsiac,  au  diocèse  d*Aucb  iîiit 
la  campa^c  sous  le  même  prince  »  et  se  retira  en  Noano- 
die.  Di;  retour  A  son  gouvernement  de  Pontorson ,  l  prit 
Saint-Sanveur4e-Vicoailey  qoe  le  roi  loi  donna.  S.  L  lot 
confirma,  la  même  année,  le  don  do  comté  de  LoogeAl^* 
par  lettres  du  97  mai.  £n  lô^S,  quelques  ialousies  *ayaDt 
éloigné  de  la  cour,  où  les  ennemis  le  représentaicf  com- 
me un  homme  vcodu  aux  intérêts  du  duc  de  Bret^ne,  il 
demeura  dans  son  gouvernement  de  Pontorson.   L  16  dé- 
cembre 1576 ,  le  roi  loi  fit  don  de  la  vicomlé  de  PoiorsoD, 
et,  le  17,  de  U  châtellenie  de  Tain,  et  de  la  forètde  Cto* 
gla».    En  1377.   ^u  Guesclin  prit  Pont-Audemt,  aprèt 
plusieurs  assauts,   s>mpara  de  Mortain,    assié^  Cher- 
bourg, dont  il  leva  le  Mé^e,  et  obligea  le  duc  de  «aocastre 
de  lever  celui  de  Saint-Malo.  Il  paiMia  ensuite  enGuiennCf 
ioigiiit  le  duc  d*Auiou,  et  prit,  avec  ce  prince, Bergerac, 
Co^itillon ,  Saiiit-Mac^ire  et  Durait.   Le  roi  lui  iccorda  \t 
droit  de  drui  foiie^  à  Brooue  et  à  Sens,  en  Bretagne ,  dont 
il  était  seigneur.    £n   loy^  et  1579,  le  connéable  com- 
manda uue  armée  en  Bretagne;  mais  ces  deuxcampagnes 


1)  Ce  comté  lui  fut  retiré,  le  16  le?rier  1376. 


DKS    GENERAUX    FRANÇAIS.  ^-"^  ' 

«e  paséèreni  en  pourparlers,  li  fut  nommé)  par  lellrcs  du 
iiioiM  d*avrît  i38o,  gouverneur  et  lieutenant-général  en 
Languedoc  $  au  lieu  <lu  duc  d*Anjou.  11  partit,  au  mots  de 
juin,  pour  s*y  rendre;  et,  passant  par  l'Auvergne,  il  se 
joignit  au  doc  deBerry,  qui  y  comoiandatt.  Ils  soumirent 
rnsemble,  au  commencement  de  juillet  «  le  château  de 
Clialliers,qui  capitula,  après  un  siège  de  quelques  jours  (  i  ). 
b'élant  rendu  dauik  le  Gi^vaudan,  du  Guesclin  concourut 
au  siège  de  Châteauneuf-Randon ,  et  le  poussa  vivemenu 
Après  plusieurs  assauts  donnés  à  cette  place ,  le  gouverneur 
demanda  à  capituler,  et  promit  de  se  rendre  au  bout  de 
<|uioze  jours,  s*il  n*étail pas  secouru.  Dans  cet  intervalle ^ 
du  Guesclin  tombe  malade  ;  et  bientôt  tous  les  secours  de 
Tart  paraissent  impuissants.  Du  Guesclin ,  qui  connaît  le 
danger  où  il  se  trouve,  se  fait  apporter  l'épée  de  connéta-» 
blê ,  la  considère  en  silence^  et,  les  larmes  aux  yenx  : 
f  Elle  m*a  aidé,  dit-il,  à  vaincre  les  ennemis  de  mou  roi; 
•mais  elle  m*en  a  donné  de  cruels  a^rès  de  lui.  Je  vous 
»Ia  remets^  ajouta-t-il  eu  s*adressant  au  maréchal  de 
•  Sancerre,  protestant  que  |e  n*ai  jamais  trahi  Thonneur 
»  que  le  roi  m*avaitfaitenme  la  confiant.  •  Découvrant  alors 
sa  léte ,  il  baisa  avec  respect  cette  épée ,  embrassa  les  vieux 
capitaines  qui  Tenlouraicnt,  et  leur  dit  un  dernier  adieu. 


(i)  Du  GuMclio,  parvenu  a  un  grand  2$çc,  et  tout  couvert  de  gloir«, 
•c  vujaît  alorf,  par  les  intrigues  de  ses  envieux ,  l'objet  des  voupçoos  de 
Ja  cour,  et  mâne  de  «ei  parents  et  de  ses  amis,  qui  s'éloignaient  de  lui« 
et  le  regardaient  comme  l'eunemi  du  son  pa}s  et  l'opprcaseur  de  la 
Hbertë.  En  quittant  son  armée,  qu'il  ne  pouvait  plus  conduire,  parce 
qu'on  ne  lui  rnfojait  ni  Pargcnt  ni  les  secours  nécessaires,  il  laiss.!  l'é* 
pée  de  connétable,  jura  de  ne  plutf  U  reprendre,  et  se  rcnlit  à  Ponlor- 
ton ,  avec  le  dessein  de  passer  en  Eupagnc,  et  d'y  finir  seit  jount  aupr6tf 
du  roi  don  Henri.  Il  voulut  cependant  se  justifier  auprès  du  roi  de  Fran- 
ce; el  bientôt  ce  monarque  reconnut  son  innocence,  et  lui  envoya  le* 
dnc  1  de  Boark>on  et  d* Anjou,  qui  vinrent  à  Pontorson  le  piler  de  la  part 
du  roi  de  reprendre  l'épée  de  connétable  qu'ils  lui  rapportjîent.  Du 
Guesclin  fut  infleiible.  Décidé  à  quitter  la  France,  il  voulut  illustrer 
sa  sortie  par  un  dernier  exploit;  et  ce  fut  alors  (|n*il  alla  joindre  c  ni;i- 
xt'clial  de  Sancerre,  ton  ami ,  qui  faisait  le  siège  de  Château  neuf*  Ran  don. 

VI.  48 


Û^S  DICTIONNAIBC   HI$TORIQOC 

Il  monnit  le  i3  fuîllet  i38o,  à  Vàgp  de 66  «Bif -en  recov-^ 
mandant  à  Dieo  son  âme  »  son  roi  el  êa  patrie.  A  la  nooTclle 
de  ta  mort,  farmée  fit  éclater  de*  cris  de  déaeiipmr,  et 
ehaque  soldat  crut  avoir  perda  son  pèi^.  Le  lendemain,  le 
i,  maréchal  de  Sancerre^omma  le  goavemeur  de  Château- 
^  neuf-Randon  de  remettre  la  place.  Celoi*ei  réporfdic  qu^i 

n^avail  donné'  sa  parole  qa*à  du  Gnesclin ,  el  qu*il  ne  «e 
rendrait  qu'à  lui.  Alors  Sanoerre  aTou^qoè  le  OonnélaUe 
n'existait  plus  (i  J.  «Eh  bien,  reprit  le  gouverneur  p  |e  por- 
•  ferai  les  clefs  de  la  ville  sur  son  tombeau.  »  BIleolivemeot, 
cette  cérémonie  extraordinaire  eut  lieu;  et  l^gouvemeor 
de  'Cbàteauneuf-Eandon  'vint  dé|MMer  les  deli  de  la  place 
sur  le  cercueil  du  grand  homme  9  à  la  mémoire  seule  dn- 
quel  il  déclara  qu'il  se  rendait.  Charles  V  voulal  que  le 
fi  corps  de  du  Guesclin  fût  inhumé  à  Saint- Deois,  dans  la 

'  .^    sépulture  des  rois ,  raveuir  fusqu'alors  sans  exemple  ;  et  le 

héros  fut  enterré  près  du  tombeau  que  Charles  ¥  avait  Cet 
préparer  pour  lui-même  (a)  (5)  (4)*  {Ckronotogie  mî/ùaètf 


i  If 


(f )  Lfibloffieii  du  Ltngafdoc  prétesd  qoe  da  GoetcUn  a'éuit  pM 
encore  mort,  loraque  le  gouverocar  de  Chlleatmenf^BandoD  apportt 
lc«  ciels  de  U  place  dans  sa  teote. 

(a)  Du  Guesclin  était  terrible  dans  les  combats  ;  mais  il  ëtait  bunaîa 
et  génereuK  après  la  victoire.  Il  était  modeste  au  comble  de  b  gloiir, 
et  lorrait  ses  ennemis  même  k  l'aimer.  II  fut  un  des  plus  grands  capîtai- 
f^  de  son  temps;  et,  ayant  trouvé  Tart  de  la  guerre  dans  un  élatd*ra- 
fance,  il  dut  toute  sa  gloire  à  son  génie.  Avant  lui,  on  ne  savait  que 
fondre  avec  impétuosité  sur  l'ennemi,  sans  ob)i«rver  aucun  ordre;  ilcoo- 
çut  le  premier  TaTanlage  des  marcbes  MiTantes ,  des  maneeuvrcs  et  da 
campements. 

(3)  Julienne  du  Guesclin,  reNgieute  à  Pontonon«  se  montra  h  digne 
sœur  du  connétable.  Le  capitaine  anglau  Felleton  ajant  vouh  surpren- 
dre cette  place  pendant  la  nuit ,  en  Tatscncc  de  du<îiiesclin ,  Julienne, 
agitée  par  un  songe  pénible,  se  réveille  en  sursaut,  a'armc  d'une  épce« 
▼oie  à  la  fenêtre  de  sa  cbambie,  et  renvene  3  Anglais,  qui  «e  toent  en 
tombant.  Aux  cri^  qu'elle  jette,  l'alarme  se  répnnd  dans  la  ville;  oo  se- 
court ,  et  les  ennemis  se  retirent. 

(4)  Par  ordonnance  royale  de  S.  M.  Louis  XVftIl,  rendue  en  îanTtcr 
i8i6 ,  il  a  été  arrêté  que  la  statue  de  Dugnesclin  •craîl  Tune  des  i>  ^ 


D£S  GÉNÉRAUX  lEANÇAIS.  079 

10 m,  1 ,  pcig.  90;  Hommes  illustres  de  l'abbé  Perreau ,  tom. 
yill ,  pag.  1  ;  Histoire  de  du  Gucsclin ,  par  Guyard  de 
Berville  i  Histoire  du  Languedoc ,  le  Père  Daniel ,  le  prési^ 
dent  Uénault ,  Histoire  des  Grands-^OfJiciersdela  Couronne ^ 
Histoire  de  France  y  par  Anquetil;  Biograpliie  universelle  , 
ancienne  et  moderne ,  tom,  Xll y  pog,  169.) 

GUICHARD  (Dauphin),  seigneur  de  Jo'igny,  grand-maî- 
tre des  (ti'bau'triersy  fut  uomroé  pour  exercer  celte  cliar^c  « 
en  1579,  et  le  fit  juM|u*ea  i58a ,  époque  à  laquelle  on  réta- 
blit \v  comte  de  Dampicrre  dans  Texercice  de  celte  même 
Cfiarge.  Jolîgity  en  fut  pourvu  de  nouveau,  eu  i588,  après 
la  mort  du  comte  de  Dampierrc.  (Chronologie  militaire  ^ 
tu/H.  J/I  j  pag.  4/*»  Histoire  îles  Grands^Ojfiviers  de  la 
Couronne  y  tom.  f^JJJ.) 

»B  LA  Gt  ICHE  (Philibert)  ,  fut  institué  grand-maître  et 
rapitainc-général  de  i'artiilcrie  de  France,  «ur  la  démis- 
sion du  maréchal  de  Birou,  par  provîsionsdu  6  juillet  i558. 
On  le  créa  chevalier  des  Ordres  du  roi,  le  3i  juillet  suivant. 
Nommé,  le  12  avril  1689,  colonel  des  Sui^^es,  que  Sanc}' 
devait. conduire  en  France,  il  fut  envoyé  en  Bourgoçiio 
pour  en  prendre  le  commandement  ;  mais  Sancy  ne  voulu! 
point  le  lui  céder.  Il  commanda  rarlillerie  à  la  bataille  d*l- 
vry,  le  14  mars  1590,  et  la  fit  si  bien  servir,  quVlle  mil  on 
«lésordre  les  escadrons  et  les  bataillons  ennemis.  Il  tiervit 
.'lu  siège  de  Rouen  ,  en  1591  et  1593.  A  la  mort  de  M.  de 
Nemours,  il  fut  commis  pour  commander  en  Lyonnais, 
Forez  et  Beaujolais,  avec  les  honneurs  et  les  appointe- 
ments de  gouverneur,  jusqu*àceque  César-Monsieur,  fils 
4lu  roi,  eût  atteint  T^lge  de  ao  ans  :  la  commission  pour 
et  lie  charge  lui  fut  donnée  tk  Lyon,  le  ai  septembre  i595. 
En  iGoo,  le  comte  de  la  Guiclic  conduisit  un  corps  di* 
troupes  au  roi,  qui  faisait  alors  le  siège  de  Alonlmélian  : 


|d«cvr  »iir  le  pont  dit  de  LouU  XVI ,  i  Paris;  et  le  sieur  Bcaumicr,  pcin 
«re,  a  été  cbui»i  par  le  mioiitrc  de  l^nt«cieur  pour  traiter  uo  des  sujets 
Je  b  \ïc  du  c'ouoélabie. 


3t^O  DlCriOSINAIRK  UISTOHIQUE 

cette  place  capitula  «  le  14  octobre ,  et  ouvrit  se«  portes ,  îi*. 
9  novembre.  Apre»  rexpédition  de  Savoie,  le  comte  de  la 
Guîche  retourna  dans  soo  gouvernemenl,  et  mourut  à 
Lyon,  le  10  juin  1G07.  {Ciironoiogie  militaire»  tom,  III, 
paç.  4^9  Dupieijc,  Histoire  de  France  du  JP?.re  Daniel; 
Mémoires  de  Sully ^  de  ThouJ) 

DE  Là  GUICHE  (Jean-François),  comte  de  Saint- Geran  ^ 
maréchitl de  France,  fit  sa  première  campagne  aoiis  le  ma- 
réchal d* Aliment*  et  servit  au  siège  de  la  citadelle  dX)r- 
léanSy  en  i588.  Il  servit  sous  Henri  IV,  eD  iSSq,  i5()0, 
1691  et  iSgïi;  se  tronva,  pendant  ce  laps  de  temps,  à  dif- 
férents sièges  et  combats ,  et  fut  blessé  à  Tassaut  donné  à 
la  ville  de  Rouen,  en  1593.  Il  seconda  le  roi  an  combat 
d*Aumale,  et  au  siège  de  Dreux.  Il  fut  fait  cornette  des  che- 
vau-lègcrs  de  la  garde  du  roi ,  par  brevet  du  u  février  iSgo, 
rt  se  signala  au  siège  de  Laon ,  en  1694;  au  combat  de 
Fontaine- Française,  en  1595,  et  au  siège  de  la  Fère,  en 
■  596.  A  la  prise  d'Amiens^  en  1597,  il  reçut  une  blessure 
et  eut  4  chevaux  tués  sous  lui.  Il  leva  un  régiment  d^infnn- 
tcrie  de  100  hommes,  par  commission  donnée  <iu  camp 
devant  Amiens,  le  30  juillet.  Créé  marècliaUde-camp,  par 
brevet  du  même  jour,  il  quitta  les  chevau- légers  de  la 
^arde.  La  paix  ayant  été  conclue,  le  *2mai  1598.  on  licen- 
cia^ le  6,  son  régiment.  Il  fut  pourvu  de  la  lieutenancr- 
générale  aux  gouvernements  du  Bourbonnais  et  du  Niver- 
nais, par  provisions  du  G  nviil  i()(>q.  On  le  nomma  ci- 
pitaint*  de  5o  lances,  du  litre  ^a  5o,  par  commis.siou 
du  20  juillet.  It  fut  fait  sous  litutcnant  de  la  compagnie 
des  gendarmes  de  nionseigticHir  le  dauphin,  à  la  créa- 
tion de  celte  compagnie,  par  brevet  du  14  dècemlire 
1602,  et  devint  capitaine-lieutenant  de  la  mémecompi- 
gnie,  à  la  place  du  marquis  de  Souvré,  par  provisions  du  !5 
mars  ]Gi5  :  il  conserva  cette  compagnie  fusqu'à  sa  mort. 
Employé,  par  lettres  du  5  décembre,  en  qualité  de  oiaré- 
cbal-de-camp,  dans  l'armée  du  Poitou,  commandée  par 
le  duc  de  Guise,  il  marcha,  k  la  tète  de  la  compagnie  de 
la  jrardo.  sur  Na;.:»—,)!.  pris   Tamprou,    et  s'y  trouvait, 


DK6  GENERAUX  FRANÇAIS.  38l 

lor.«|u*ou  y  batlit,  le  7  jaavier  1616,  3  régiments  qui  ter- 
vaieiit  sous  les  orilies  de  M.  le  prince  de  Condé.  On  le  fit 
gouverneur-général  du  Bourbonnais 9  à  la  fuort  de  la  di|- 
clic8i»e  d'Angoulémef  au  mois  de  janvier  1619.  Il  fut  créé 
tnaréclml  de  France,  par  état  donné  au  Plessis-les-TonrSt 
le  'i4  «loùt ,  et  nommé  chevalier  des  Ordres  du  roi,  le  3i 
décembre.  Il  eut  ordre,  au  mois  de  fuillet  i6ao,  d'aller  en 
Poitou,  et  d*y  prévenir  les  mouvements  que  les  agents  de 
la  reine-mère  pourraient  y  faire  naître.  Il  se  démit,  un  mois 
de  décembre,  du  gouvernement  et  de  la  lieutenance*générale 
du  Bourbonnais,  en  faveur  de  M.  le  prince  de  Condé.  Il 
commanda  les  arnftes,  sous  le  roi  et  le  connétable  deLuy* 
lies,  en  1G21  et  i6aa.  Au  siège  de  Cognac,  étant  à  la  tète 
de  i5oo  chevaux,  il  soutint,  le  aa  juillet  1621,  les  attaques 
dcK  enjoints -perdue  9  et  repoussa  les  assiégés  sortis  de  la 
place  :  Cognac  se  rendit,  le  4  août.  Il  investit  MontaubaO) 
le  17 ,  et  attaqua,  le  27,  la  contrescarpe  du  bastion,  qu'on 
lui  disputa  pendant  trois  heures,  et  qu'il  emporta.  Il  cul 
part  à  la  défaite  des  troupes  qui  venaient  au  secours  det 
;i.^siégés,  le  28  septembre  :  on  leva  ce  siège,  le  a  novembre. 
11  marcha ,  en  1622,  contre  Saint-Antonin ,  que  le  roi  prit 
ù  discrétion ,  le  2a  juin ,  et  ensuite  contre  Montpellier,  qui 
se  soumît ,  le  19 octobre.  Après  la  paix,  il  se  retira  en  soo 
clvAteau  de  la  Palice,  en  Bourbonnais,  où  il  mourut  le  a 
décembre  i63a,  âgé  de  G3  ans.  {Chronologie  militaire ,  toni^ 
Il ,  pii^^  453  ;  Journal  (le  Bassompierre ,  Dupleix ,  Histoire 
ilu  Lani»iiedoc ,  Histoire  de  France ,  du  Père  Daniel;  Mé'^ 
moires  du  Pèred'Àvngnyy  le  F'assor ,  Histoire  de  Louis  XlHp 
jMcmoires  de  Sully,  l'abbé  le  Gendre ,  Mercure  Jrançait , 
Histoire  îles  Grands  "Officiers  de  la  Couronne  y  Bat  te  las  ^ 
Mqféri.  ) 

DE  LA  GtnCHE,  voyt^z  de  Gaamoiit. 

DES  GUILIrAUMANCHES(Gabriel-Pierre-Isidore},  m^/- 
finis  du  Bosca^c ,  lieutenant^général ,  entra  au  service ,  en 
1784.  11  était  officier  supérieur  dans  les  gardes* dti-corps  du 
roi,  lorsqu'il  émigra  au  commencement  de  la.  révolution 
fraiirnise.  Il  fît  la  campagne  de  179a,  dans  l'armée  des 


38!i  DICTIONNAIRE   UISTORIQUK 

priuces  français.  Il  passa,  eo  i79'>9  an  ftervîce  de  la  Eussie, 
avec  le  grade  de  lieiilenant-cotouel,  et  devint  un  desai'ifs- 
de-camp  du  murëchal  Soworow,  qu'il  suivit  dans  ses  cim- 
pagnes.  Le  marquis  du  Bo»cage  revint  en  France  sou5  !e 
gmiTemement  impérial,  et  donna ,  en  1808  »  un  Pi'écis  his- 
torique sur  U  céltbre  SoyK^orow.  En  1814»  après  la  rcsliu- 
ration  dntrône  des  Bourbons,  il  rentra  dans  les  gardes-du- 
corps.  Il  fut  nommé  commandant  à  Rodés,  en  1816.  On 
le  créa  lieutenant-général,  le  6  octobre  1819.  On  Tavail 
nommé  grand-oÛîcier  de  la  Légion-d*Honneur,  le  7  sep- 
tembre précédent  11  est  chevalier  de  Tordre  de  Saiot- 
Louis  et  de  celui  de  Malte.  (Etats  militaires  ^  Moniteur,) 

DB  GUINES,  vojez  de  Borriâbis  tt  de  Beieschk. 

DE  GUIIVY  (Louis),  colonel 'généra!  de  rinfanlerie  iU- 
lienne,  fut  créé  lieutenant-général  en  Toscane  et  eu  Sicn- 
nois,  par  lettres  de  François,  duc  de  Guise,  donnéts  à 
Rome,  le  5  septembre  iSSj.  Le  roi  lui  donna,  parletlresda- 
tée  de  St.-Germaîn-en-Laye,  le 27  octobre  suivant.  Tordre 
de  prendre  soin  des  affaires  du  Siennois  et  de  la  Toscauci 
en  vertu  des  lettres  du  duc  de  Guise ,  jusqu^à  ce  que  S.  M. 
y  eût  pourvu.  Guiry  fut  fait  colonel-général  des  Italiens 
qiM  servaient  dans  ce  pays,  par  commission  du  3a  i'iîn 
i558.  Il  y  servit  jusqu^à  la  paix.  [Chronologie  niiUiairc , 
tom.  III ,  pag,  584-) 

DE  GDISC  ARD  (Georges),  ct)/i*/e€/e  la  Bouriie,  lictlcnûitt- 
général^  naquit  le  9  août  1616.  l^hs  Tannée  1657,  il  serviU 
comme  volontaire,  à  la  reprise  des  lies  de  Sainte- Alar^.ie- 
rite  et  de  Saint -Honorât,  et  y  eut  une  ïambe  cassée.  11  ob- 
tint, le  10  janvier  1639,  une  compagnie  de  cavalerie*au 
régiment  de  CoisUn.  11  servit  sans  interruption,  avec  ce 
régiment,  jusqu'en  164^;  lit  toutes  les  campagnes  qui  eu- 
rent lieu  pendant  ce  laps  de  temps;  se  trouva  à  différents 
combats,  sièges  et  batailles,  et  reçut  trois  blessures.  Il  fut 
fait  sergent  de  bataille,  le  5  janvier  i64';  ,  et  lieutenant  de 
roi  de  Courtray,  le  6  du  même  uiois.  Nommé  sous-gou- 
verneur du  roi,  le  28  février  1648,  il  sortit  de  Courtray^ 


DES   Gi\iViXVTi  FRANÇAIS.  385 

après  la  prise  de  cette  place,  conibatlit  à  LeiiS)  el  se  rendit 
fiisuite  auprès  du  roi.  On  le  nomma  conseiller- d^é ta t,  le 
ti\  ianvicr  1649»  ^^  maréchal -de- camp,  le  5  iuin  if>5i. 
Lorsqiron  donna  le  gouvernement  de  Sedan  au  fils  du  ma- 
ri^chal  Fabert,  le  comte  de  la  Buurlie  fut  nommé  pour 
Commander  dans  cette  place,  par  commission  du  25  juillet 
i(>6a.  Il  fut  fait  grand-bailli  de  Sedan,  par  provisions  dd 
3o  novembre  1669,  ol  obtint  le  gouvernement  de  cette 
pliice,  vacant  depuis  la  mort  du  marquis  de  Fabcrt,  par 
provisions  du  7  août  1661.  Créé  lieutenant-général  des  ar- 
mées du  roi,  le  i5  avril  167a,  on  le  nomma,  par  commis- 
sion du  même  jour,  commandant  de  Dunkerque  et  de  set 
dépendances  :  ce  commandement  lui  fut  continué  par  dif- 
réroiits  ordre»,  donnés  en  1675  et  16749  et  il  le  conserva  jus- 
qu\iu  1"  avril  1675,  époque  à  laquelle  il  s*cn  démit.  Il  ne 
servit  plus  depuis  lors.  Il  »e  démit  aussi  du  gouvernement 
iîe  Sedan,  en  faveur  de  son  Hls,  au  mois  de  mai  169a.  Il 
mourut  le  9  décembre  1693.  {C/ironoio^ie  militaire  j  tonte 
i^  *  P^'  aSi  ;  Gazette  de  tfrance^  mémoires  du  temps.) 

DE  GUISCARD  (Louis,  comte),  iieutenant-géntral^  frère 
du  précédent,  naquit  le  37  septembre  i65i.  Il  leva  une 
compagnie  dans  le  régiment  Royal -des -Vaisseaux,  par 
commission  du  ao  août  1G71,  et  servit,  en  1672,  à  tous 
les  sièges  que  le  roi  fit  en  personne.  Il  passa,  au  mois  d*août^ 
-«ons  M.  de  Turenne,  dans  Télectorat  de  Cologne;  contri- 
bua ,  au  mots  de  février  1H75,  à  la  prise  des  places  que  ce 
général  enleva  à  Télcctcur  de  Brandebourg;  servit  ensuite 
au  sié^c  de  Maestriclit  ;  repassa  en  Allemagne ,  sous  le  ma- 
réchal de  Turenne,  et  y  finit  la  campagne.  Devenu  colonel 
«lu  régiment  de  Normandie,  par  commission  du  37  mart 
J074,  il  Talla  joindre  à  Graves;  se  trouva  à  la  défense  de 
celte  place,  qui  ne  se  rendit  qu'après  95  jours  de  siège,  et 
eut  part  à  toutes  les  sorties  et  à  la  défense  des  postes,  où  il 
marcha ,  soit  à  la  léle  de  son  régiment ,  soit  comme  volon- 
taire. Il  servit,  en  1G73,  aux  sièges  et  à  la  prise  de  Dinaut, 
de  Huy  et  de  Limbourg.  Il  fut  employé,  eu  i()7(),  à  Tar- 
luée  du  Roussillou  ,  sous  i\I.  de  Navailles,  et  servit ,  en  1677 


384  DICTIONNAIEV   HISTORIQUE 

et  16789  en  Allemagne,  sous  le  maréchal  de  Créqviy.  Use 
trouva*  sous  le  méoie  général,  au  siège  et  à  la  prise  île 
Luxembourg ,  en  1684  ;  aux  sièges  et  à  la  prise  «le  Philis- 
bourg,  de  Manhelm  et  de  FraukendaK  sous  Mgr.  le  dau* 
phîn,  en  1688  ;  et  eut  part  à  la  course  du  marquis  deFen- 
ifuières  dans  TAllemagnc,  au  moit»  de  {auvier  1689.  Créé 
brigadier  d'infanterie,  par  brevet  du  i5  février,  il  fut  bit 
inspecteur-général  de  l'infanterie,  par  eommÎMioa  do  16. 
et  en  remplit  les  fonctions  dans  le  département  du  Hainaur, 
Mir  la  frontière  de  Picardie  et  dans  le  SoiMonoats.  Emplofé 
à  Tarméc  de  Flandre,  hous  M.  d'ilumières,  par  lettres  du 
so  mars,  on  le  chargea  du  commandement  de  Dinant et 
des  environs,  par  ordre  du  19  juillet.  Il  y  Bl  des  coonef 
continuelles,  et  lira  des  contributions  immenses  de  toales 
les  frontières  de  Namur  et  du  Brabant.  Promu  au  grade  de 
maréchal-de-camp,  par  brevet  du  19  octobre  1690,1118 
démit  du  régiment  de  Normandie,  en  favear  de  son  frère, 
au  mois  de  mars  1691.  Il  eut,  le  la  juillet,  un  ordre  peur 
se  jeter  dans  Philippeville ,  si  o^te  place  était  attaquée  par 
les  ennemis.  Au  moisd*août  suivant,  avec  un  détachenifot 
de  la  garnison  de  Dînant  ^  il  alla  brûler  un  magasin  consi- 
dérable de  fourrages,  entre  Namur  et  Saint-Gérard,  ainsi 
f{ue  12  bateaux  de  provisions  destinées  pour  Namur.  Oo 
joignit  à  son  commandement  celui  de  Charlemont,  par  or- 
dre du  ao  octobre.  Il  oblint  le  gouvernement-général  delà 
principauté  de  Sedan,  sur  la  démission  dejsou  père,  par 
proviHÎonft  du  5  mai  i(>ç)'j!.  II  servit  au  siège  et  à  la  prise  ds 
Namur  et  de  ses  châteaux  :  on  lui  en  donna  le  goaverne- 
-  ment,  |iar  provisions  du  2  juillet.  Il  servit  au  siège  de  Char- 
leroy,  et  eut  le  commandement  dans  le  comté  de  Namur, 
à  Dinant,  Phiiippevilie  et  Charlemont,  par  ordre  du  29 
oclobre.  Dans  la  nuit  du  11  au  12  novembre,  avec  joo 
grenadiers  <pi'il  avait  fait  embarquer,  et  600  chevaux,  qu'il 
condui.>it  par  terre,  il  pilla  le  faubourg  de  Huy ,  y  fit  pri- 
sonniers 1  capitaine  de  dragons,  5  autres  officiers,  et  ;o 
cavaliers,  et  enleva  Go  chevaux.  Créé  lieutenant -général 
des  arméfts  du  roi ,  par  pouvoir  du  5o  mars  1G95,  il  resta 
à  Namur,  et  cummaiuli  m  Ire  la  Sambre  et  la  Meuse,  par 


DES   GÉNÉRAUX   nÀHÇAlS.  385 

ordre  du  a6  mai.  H  alla,  au  mois  de  îuillet,  ao-devant 
d'uo  convoi  qu*oti  lui  faisait  passer  de  Mons,   battit  un 
corps  supérieur  au  sien ,  tua  plus  dt*  800  hommes  des  en- 
nemis 9  n'en  perdît  pas  aoo,  et  fit  entrer  son  convoi  dans 
Namur.  Il  marcha  ensuite  contre  i]uy,qu*il  investit.  Après 
la  pride  de  cette  place,  il  investit  Charleroy,  et  servit  au 
siège  et  à  la  prise  de  cette  place. Jl  resta  à  Namur,  pendant 
la  campagfne  de  1694-  Assiégé  dans  Namur ,   par  le  prinoe 
d*Oraiige,  en  iGgS,   il  défendit  cette  place  avec  la  plus 
grandt*  valeur,  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Boufllers» 
qui  s*y  était  enfermé  :  la  ville  ne  se  rendit  que  le  4  août» 
après  a6  jours  de  tranchée  ouverte ,  et  ne  remit  son  château 
que  le  a  septembre.  Le  prince  d*Orange  avait  battu  cette 
place,  avec  plus  de  i5o  pièces  de  canon  et  55  mortiers. 
Le  comte  de  Guiscard  avait  obtenu,  pendant  ce  siège,  une 
commission  du  2a  août ,  pour  lever  sur  la  frontière  un  ré- 
giment de  fusiliers  de  son  nom.  Il  eut,  par  ordre  du  5  sep- 
tembre, le  commandement  de  Dînant  et  de  Philippeville. 
Nommé  chevalier  dés  Ordres  du  roi»  il  fut  reçu.le  1"  jdu- 
vier  1C96.  Il  se  démit,  dans  le  même  mois,  de  son  régi<^ 
ment  de  fusiliers,  en  faveur  de  son  fils.  Il  commanda  dans 
le  duché  de  Luxembourg,  en  Tabsence  du  marquis  de  Har* 
^oiirt,  par  commission  du  i5  mars,  et  sur  la  iUeuse,  pen- 
dant rhiver,  par  ordre  du  a6  octobre.  Il  servit  à  Tarmée 
de  la  Meuse,  sous  le  maréchal  de  Bouillers,  en  1697.  Il 
fut  nommé,  le  a  août  1698,  ambassadeur  extraordinaire 
en  Suède,  ti'où  il  revint,  au.moîs  de  septembre  1701.  Il 
fui  employé  à  Karméc  d'Allemagne,  sous  le  maréchal  de 
Catinat,  qui  favorisa  le  passage  en  Bavière  du  corps  com- 
mandé par  le  marquis  de  Yillars.   Il  servit  à  Tarniée  de 
Flandre,  sous  les  maréchaux  de  Villeroy  et  de  Boufflers, 
et  combattit  à  Eckeren,  en  1703.  Il  fut  employé,  en  r7o4, 
1705 et  170b,  sous  le  maréchal  de  Villeroy,  et  combattit  à 
Rûmillies.  11  ne  servit  pas  depuis ,  et  mourut  le  10  décem- 
bre 1730.  {^Chronologie  militaire ,  tom.  IV ^  pag,  Sgi  ;  /e 
dcpol  de  la  guerre^  les  mémoires  du  temps ^  Gazette  de 
France.) 


xt. 


««9 


i^H 


386  DICTIOXMAIAE  HISTORIQUE 

Ds  GLISE ,  voyez  »e  l^omiAi». 

GUY  (N  •••)«  connMahle  de  France,  était  pourvu  de 
cette  charge  ,  en  1 1 15.  Le  détail  de  ses  services  mililair» 
ne  noiiN  r»t  pas  connu.  [Oirunologie  militaire^  tom.  i, 
pa^.  66.) 

GLYE  (Nicolan- Philippe^*  maréchai-de-camp^  naquiu 
Lons-le-84iilnier  9  en  Frjuehe- Comté,  le  i**  nui  1775.  lî 
entra  au  servira ,  comme  loldat  au  55*  régiment  d*infiD- 
lerie  de  li^ue,  le  8  mai  1793.  11  fut  fait  lieutenant  ans' 
bataillon  de»  (ôte«  marilimeSf  en  17^3;  devint  capilJÎM 
adjudant- major  au  7*  bataillon  des  Ljndes  (depuis  4*  rrgi- 
mtol  de  ligne),  le  7  ian%ier  1794*  ^^  f^*^  nommé  l'hefde 
bataillon  au  4*  de  ligne,  le  lu  novembre  i8o3    11  passa  au 
»cr>ice  du  royaume  de  Naples,  le  a6  août  1806,  et  de«iot 
major  de  la  Légion  corse,  dan^  la  même  année.  11  obtint 
la  charge  d*adjudjnt  du  paljîs  du  roi  de  Naples  ,  aunin 
180G,  «rt  fut  fait  colonel,  avec  le  même  emploi,  en  180;. 
11  fut  nonymé,  en  celte  même  ann^,  aide-de>cainp  du 
rut  de  N^iplc!»,  qui  le  fit  colonel  du  1"  régiment  d'infante* 
rie  napolitaine,  en  juin  1808,  et  le  chargea  en  même  lenipi 
de  rorg.inisation  de  ce  rorpu.  Le  ctdonri  Giiye  pas^a  m^(' 
dc-canip  du  roi  (rEspagnr  (JoHcph- Biionaparle) ,  Ir  11  ili\ 
même  mois  de  juin  ,  et  fut  nommé  colcmt-l  du  1"  rt^giment 
di*  li^ne  espagnol,  pt«r  comnii^sio.i  délivrrc  en  mars  i$<h^ 
Il  devint  colonel  des  voliigfursdt*  la  garde  royale  d*Espjj;nf. 
le  20  août  suivant,  cl  fut  promu  au  grade  de  niarécbal-dt- 
camp,  le  fi  janviiT  1810.  Ou  le  nomma  gouverneur  de  ^- 
villc,  en  1810,  et  gouverneur  dtr  la  province  de  Gtiadabxa- 
ra,  en  1811.  Il  t entra  au  .service  de  France,  en  i8i4«a^^c 
le  grade  de  uiarérhal-de-canip.  Il  se  fit  reuiarquery  Ja  mê- 
me année,  pendant  la  campagne  de  France,  et  not^rumeiit 
au  combat  de  >lont<«aiglc«  près  de  Vill^-PariMi»,  le  28  mars: 
il  y  commandait  0  bataillons  de  la  jeinie  ga rde  ,  4*^  ^"'' 
rassierR  et  autant  dr  lanciers  polonais,  envoyés  en  toute 
bâte  de  Paris,  et  placés  dans  la  divisicm  du  général  Corn- 
pans.  Il  crmimanda  ,  en  jniii  18 15 ,  une  division  de  la  jeu- 
ne partie  dans  rarinéc  de  Buonaparte»  et  se  trouva  auxdif- 


DF.S   GÊNÊRAOX    FRANÇAIS.  387 

férents  combaU  qui  turent  lieu  à  la  grande-armée  peu* 
diiDt  les  ctntj'our$.  U  etit  officier  de  Tordre  royal  de  la  Lé* 
gion-d'Honnèur,  et  chevalier  de  Tordre  rôj^al  et  militaire 
de  Saint- Loub.  {t»tais  mtiitaires,^  Moniteur,  annales  du 
temps,) 

GUYOT-DURPAIRË  (N-..,  ùaron) ,  .'iciitcnant-g^néra! , 
naquit  à  Alloue,  arroudU^ement  de  Confoleud,  le  10  sep* 
temhre  1755.  Il  entra  au  service  comme  volontaire  dan»  le 
légiment  d*Auvergne,  en  17^3;  y  obtint,  en  1774,  le  gra- 
ite  de  sous-lieutenant,  et  fut  successivement  aide-de-camp 
du  général  Voyer,  et  capitaine  dans  les  canonniera  gardes* 
côtes.  Au  moment  où  éclata  la  révolution  française  «  il  par- 
vint au  grade  d'adjudant  général.  Nomnafé  général  de  bri* 
i;ade,  il  fut  employé  en  cette  quaKté  à  Tarmée  des  Pyré- 
néen*-Occidentales.  Il  y  reçut  une  blessure  qui  Tobtige» 
de  prendre  sa  reir.ilte.  Il  fut  cependant  créé  général  d<( 
divifiion,  et  employé  dans  ce  grade  près  des  troupes  corn* 
posant  Tarmée  de  TOcéan.  Le  4  septembre  180a,  il  fut 
pourvu  du  oommandement  de  la  place  de  Brest,  qu'il 
conserva  jusqu'en  i8i5,  époque  ai  laquelle  il  fut  dtTiniti- 
vement  admis  à  la  retraite.  (Etats  militaires.) 


H 


H  ABERT  (Pierre- Joseph ,  baron) ^  lieutenant'gén/ral ,  na- 
quit à  Avallon,  v%\  Dourgogne,  le  aa.  décembre  i77'^*  Il 
termina  ki's  études  à  16  ans  et  demi;  et,  peu  de  tempn  après, 
il  s'enrùla  volontairement  dans  le  4*  bataillon  de  TYonne, 
le  i"s(*plembre  f 79a, et  fut  nommé  capitaine  le  même  jour, 
et  lieutenant  -  colonel  en  second,  le  3  du  même  moi».  Il 
servit  snrccssivement,  comme  chef  de  bataillon,  dans  (a 
107*  demi  brigade,  puis  dans  le  cadre  d'une  brigade  étran- 
gère dchtinée  pour  l'Irlande.  li  fut  employé  comme  adjoint 
à  la  17*  division  militaire,  et  servit  comme  aide-de  camp 
du  général  en  chef  de  Tarmée  d'Orient,  jusqu'à  ce  qti'il 


390  UICTIONNAIRE   U18TO&1QCC 

nœiivre  andacieiiM ,  en  passant  sous  un  aqnéduc,  qu'il 
fit  (léîienrombrer  peoiiaDl  la  nuit,  el  en  se  portant  entre 
la  ville  et  les  reitonien»  qu'il  attaqua  par  les  gorges  :  3  pif- 
ces  de  Galion  resièreot  en  son  poutoir.  A  la  bataille  de  Ma- 
ria ,  avec  rinfaiiterie  de  réserve  qu*il  commandait  «  il  oui- 
but  a  6000  Espagnols  «  qni  n'avaient  pas  été  entamés  fu 
les  belles  charges  du  4*  ^^  hussards  et  dn  i5*  de  cnirassîm, 
et  finit  ainsi  lu  journée  :  dans  sa  déroute  «  Tennemi  abas- 
donna  une  vingtaine  de  pièces  de  canon  ,  dont  00  s^empan. 
Il  commanda  l'assaut  de  Lérida ,  assaut  brillant  qui  coûli 
peu  aux  Françai^i ,  mais  beaucoup  à  Tennenii  :  la  ville  fol 
emfiorlée  en  moins  de  deux  heures,  et  les  troupes^  aîna 
qu'une  partie  des  habitants,  furent  r«' jetés  dans  le  châteao, 
qui  se  rendit  le  lendemain.  Au  combat  de  Salcea,  avetfes- 
viron  1800  hommes  et  un  escadron  de  hataards,  il  bat- 
tit 4000  Espagnols  retranchés,  s'empara  de  leur  camp, de 
leurs  liagages.  fil  plusieurs  centaines  de  soldats  prisoonienet 
pinsî'  um  officiers,  parmi  lesquels  se  trouvait  le  brigadierfé- 
néral  Garcia-Navarro.  An  siège  de Torlose, après  avoiroontri* 
bué  pursHammeiit  à  l'investissement  de  cette  place,  sur  la  rive 
gauche  de  l'Ëbre ,  en  attaquant  le  col  de  l'Alba  ,  et  rejeta»! 
sur  ce  point  les  troupes  dans  la  plat^ ,  il  repoussa  avec  siKcè» 
unr  Korlie  de  la  garnison ,  qni  avait  pour  but  de  tourner  les 
ouvrages  de«i  Français  par  l<'iir  droite,  et  de  les  détruire.  AU 
tétc  dfs  5*  léger  et  1 16*  de  ligne  «  il  refoula  Tennemi  jnsqne 
dans  la  place.  Pendant  Taclian,  les  carabiniers  et  les  gre- 
nadiers se  trouvèrent  péle-méle  avec  les  Ësp-ignols,  qu'îh 
conduisirent  ainsi  jusqu'aux  palissades  du  chemin  couvert. 
Après  la  reddition  de  Torlose,  le  général  Haberl  fut  char- 
gé 9  par  le  maréchal  Suchet,  de  s'emparer  du  fort  Saînt- 
Philiftpe,  au  col  di;  Balaguer.  Ce  fort ,  d*nu  difficile  accès 
par  sa  position  sur  une  montagne  près  de  la  mer,  domi- 
nait la  grande  route  de  Tarragone,  qu'il  command-f  et  était 
d'une  importance  extrême  pour  le  succès  du  siègef  puisque 
c'était  par-là  seulement  que  les  convois,  el  surtout  la 
grosso  artillerie,  piniviient  arriver.  Lr»  général  Habcrt 
n'ayant  à  sa  disposition  que  4  ohu^iers  de  six  pouces,  qtû 
ne   pouvaient   tirer  qu*   du  bas  en  haut,    il  fallut  em* 


DES  GENERAUX   FfUNÇAIS.  ^Ql 

ployer  la  ruse  et  Taudace  :  on  parlementa.   Pendant  ce 
temps,  les obusien  se  placèrent ,  et  Tinfanterie 8*approcha 
dans  les  défilés,  et  par  le  bord  de  la  m^r,  sous  les  murs  du 
fi>rt.  Sur  le  refus  que  fil  le  commandant  de  se  rendre ,  les 
obuMerH  tirèrent,  Tescalade  fut  ordonnée,  et  le  fort  eîu- 
porlé  une  heure  après*  On  y  trouva  la  pièces  de  canon, 
beaucoup  de  munitions  de  guerre  et  de  bouche  :  le  général 
Habert  ne  perdit  que  3  hommes  pour  faire  cette  conquête. 
Il  commanda  Tassant  de  Tarragooe,  et  eut  Phonneur  de 
doubler  sa  tranchée,  faveur  qu'il  sollicita  pour  avoir  ce 
commandement.  L*ennemi  avait  dans  la  ville  i5,ooo  hom- 
mca  de  troupes  de  ligne.  A  la  tète  de  18  compagnies  d*étite, 
Habert  franchit  la  brèche,  pénètre  dans  la  ville  malgré  le 
ff  u  des  maisons  crénelées  de  la  Renibla  (grande  rue  trans« 
\ersalc) ,  et  passe  au  fil  de  Tépée  5ooo  hommes  :  le  reste 
se  sauva  par-dessus  les  remparts.  Il  fut  nommé  général  de 
division,  par  brevet  du  %5  juin  1811.  Après  la  prise  deTar- 
ragoiic  ,  ou  le  nomma  gouverneur  de  Tortose  et  de  la 
province,  en  attendant  Touverture  de  la  campagne  de  Va- 
lence. Quelques  jours  après  son  installation  dans  ce  postç, 
le  général  espagnol  Andriani  partit  de  Muwiedro  (^agonte), 
avec  5ooo  hommes,  pour  surprendre  le  poste  retranché 
d*Ampo<ita ,  tenir  la  campagne  sur  la  rive  droite  de  TËbre , 
et  gêner  les  communications  de  ce  côté  :  4  compagnies 
d*élite  et  a5  cuirassiers  furent  envoyés  au  secours  de  ce 
poste  ,  qui  résista.  Ii#général  Habert  n^ayant  que  800  hom- 
mes disponibles,  prit,  avec  ce  peu  de  monde,  la  route 
d'Uldecona,  pour  couper  la  retraite  à  Peunemi.  Pendant 
ce  temps,  le  détachement  d'Amposta  chargea  et  tua  bei^i- 
coup  de  monde  aux  ennemis,  et  Andriani  fit  sa  retraite  lur 
le  village  de  Frequinales,  où  il  trouva  le  général  Habert. 
Poursuivis  vivement  en  queue,  et  acculés  à  une  montagne 
escarpée,  les  Espagnols  jetèrent  leurs  armes,  et  se  sauvèrent  à 
la  débandadeà  travers  les  rochers.  On  leur  prit  aoohoinmesi 
5  officiers  et  un  drapeau.  A  la  bataille  de  Sagonte,  le  géné- 
ral Habert  commanda  la  gauche  qui  se  trouvait  à  cheval 
ftur  la  grande  roule  :  c'était  nécessairement  sur  ce  point  que 
Fennemi  devait  faire  les  plus  grands  efforts ,  pour  aller  dé- 


39^  nicnoimAnE  histobique 

bloquer  le  fort  de^ngoiite,  que  la  diviition  avait  à  dos.  Le 
génériil  Habert  arrêta  le%  grandi  efforts  de  i'ennrmi  dans 
le  village  de  Pouial,  où  celui-ci  avait  îet^  sa  a&eilleure  in- 
fanterie ,  ei  fit  tourner  If  village ,  dans  lequel  il  fit  600  pri- 
sonnierit.  Unecharj^e  du  a4*  de  dragous,  sur  la  grande  roule, 
compléta  la  déroute;  c*t  leNbauteursd^BIpuch  «  ayant  été  em- 
portées, asMurèrt-ni  le  gain  de  la  bataille,  dans  laquelle  ladi* 
\ision  Habert  prit  8  pièce^deoauon.  Lors  de  rinvestissemeat 
de Vatence,  il rt*çul  Tordre  de  passera  gué  la  GuadalaviaràiOB 
embouchure,  de  chaiiM*r  Tennemi  du  laxaret ,  où  il  était ^^ 
tranché,  depouMter  des  part  m  sur  les  rives  du  lac  d*Albiifrni 
et  de  faire  ^a  jonction  avec  la  divisiou  Harispe.  Quoique 
incommodé  par  des  bâtiments  anglais,  et  par  le  feu  de  frosl 
et  de  flanc  des  retranchements  ennemis  f  le  passage  sVffee- 
tua  fians  beaucoup  d^  pf  rte,  parce  qu*il  fut  rapide,  et  le  géné- 
ral Habert  >e  lia  par  sa  gauche  à  la  a*  aivisîoii.  L*arméeci- 
pnguole  du  général  Blacke ,  reiifrrmée  dans  Valence,  ajaat 
mis  bas  les  armes,  et  la  ville  s*étant  rendue,  le  généni 
Hubert  reçut  Tordre  d^aller  soumettre  le  corrlgemento  de 
Dénia.  Il  remplit  sa  mission  avec  zèle  et  intégrité  :  pa*  oa 
coup  de  fusil  ne  fut  tiré:  Gaudia  et  autres  petites  villes 
ouvrirent  leurs  portes,  et  Dénia,  capitale  de  la  provioce» 
et  port  marchand,  fit  cf»mme  elles.  Le  général  Habert 
prit,  sur  les  remparts  dt'  cette  placr,  25  pièces  de caoon. 
On  trouva  aussi  dans  la  ville  des  magasins  pleins  de  mar- 
chandises anglaises,  qui  fnrcnt  sai<«llb  pour  le  comte  da 
gouvernement.  Il  y  maintint  Tonire  et  la  dittciplinr,  etu*y 
permit  ancune  \eYation .  en  sorte  que  les  habitant*!  nVareot 
qu*à  se  louer  de  la  conilnile  des  ofliciers  et  des  trou- 
pes qu*il  commandait.  La  reddition  <le  Valence  ,  et  h 
défaite  de  Tarmée  de  Blacke,  conduite  en  France  /irî- 
sonnière  de  guerre,  ay.mt  dunné  une  espèce  de  paii  à 
cesctmtrées.  le  général  HalxTt  eut  un  congé  de  trois  mois, 
après  IVxpirution  duquel  il  alla  reprendre  le  commande- 
ment de  sa  di\  i^ion.  A  celte  époque,  les  armées  avaient  été 
miilbeuieuses  dans  la  Péninsule,  e|  la  perte  de  la  bilaiUe 
de  haiamanque  avait  tout  compromis.  L^armee  d'Airagoo 
était  débordée  par  sa  droite;  le  geuéral  anglais  lord  Murray 


DES  GÉNÉRAUX  FRANÇAIS.  SqS 

avait  fait  un  débarquement  8iir  ses  derrières ,  à  Tarragone* 
Dans  cet  état  de  cliusc^»  on  dut  évacuer  une  partie  da 
royaume  de  Valence,  et  venir  prendre  une  nouvelle  ligue 
sur  le  Xncar.  Le  maréchal  Sucht* I  partît  avec  une  divisioD 
d*iufantt*iie  et  la  cavalerie,  marcha  sur  lord  Murray,  et 
lai»sa  sur  la  nouvelle  ligne  la  division  du  général  llabert, 
et  celle  du  général  Harispe.  Le  général  Ilabert  établit  sou 
quartier-général  à  AIzira;  arégimcnts  d^infanttrie  (lei4'et 
le  i()')  furent  campés  en  avant  de  la  ville  y  ayant  un  ba- 
taillon d'avant-giirde  sur  la  grande  route  de  Saint- Philippe, 
et  un  piquet  de  hussards  en  avant  de  Carxagenle  :  Tartil- 
lerie»  le  reste  de  sa  cavalerie  el  le  117*  réf^iment  d*iufante- 
rie  furent  placés  en  réserve.  Le  duc  del  Parque  vint  alors 
attaquer  le  général  Haberl,  avec  2  divisions  espagnoles» 
fortes  Â  peu  près  de  ia,ooo  hommes.  Pendant  que  la  divi- 
sion du  prince  d*AngIona  arrivait  p>ir  la  grande  route,  et 
que  celle  de  Roche ,  longeant  le  Xucar ,  devait  attaquer  la 
gauche,  et  se  jeter  dan^  AIzira,  une  autre  division  ennemie, 
commandée  par£Ilio,  devait  rnméinc  temps  tenir  en  échec 
la  division  Hurispe.  Une  reconnaissance,  faite  le  matin ^ 
et  dans  laquelle  on  avait  pris  2  officiers  et  une  quarantaine 
d*liommcs,  avait  prévenu  positivement  de  l'arrivée  de  ren-* 
nemi.  Peu  de  temps  après  la  rentrée  de  la  reconnaissance, 
le  bataillon  d*avant-poste  fut  obligé  de  se  replier.  Le  géné- 
ral Uaberf,  après  avoir  donné  ordre  à  la  réserve  de  se  porter 
en  avant  d*Alzira,  et  au  iG*  régiment  de  se  diriger  sur  la 
gauche,  pour  s*opposer  à  Roche,  se  met  à  la  téic  dUin  es- 
cadron du  4*  de  hussards  et  du  14*  de  ligne,  charge  aveo 
impétuosité  sur  la  grande  route,  qui,  dans  cet  encfroit,  et 
pendant  une  demi-lieue,  est  encaissée  par  des  murs  de 
Jardin ,  rejette  dans  Carxagente  tout  ce  qu'il  rencontre ,  et 
entre  dans  celte  ville  péie-méle  avec  les  ennemis.  Les  rues 
furent  bientôt  encombrées  de  morts,  de  blessés  et  de 
fuyards  ;  et  la  mêlée  devint  d'autant  plus  affreuse ,  que  Ten- 
nemî,  ne  pouvant  dans  sa  déroute  s'écarter  à  droite  et  à 
gauche,  k  cause  des  rivières  qui  étaient  débordées,  el  par 
conséquent  ne  pouvant  se  sauver  assez  vite ,  était  obligé 
de  combattre.  Dans  cette  affaire,  le  général  Uabert  eut  un 
tu  5» 


5(}4  BTcnoNiritHC  ntSToittgut! 

theval  bidMé  à  là  télé.  Ce  combal  gttiHtiM,  piiUque  le* 
f*#ançc)lH  était  nt  un  contre  dit  9  coâta  aut  Espûgnolts  800 
Bomtnes  <ùé»  ou  bleM^»  ^^fo  (^^iaootiifcrg ,  dont  3a  offlcieit, 
et  ttii  dfsipeau.  Le  maréchal  âuicbet  ayuftt  fbr<{^  lord  Sur- 
f  sTy  de  lé^e^  le8lé((e  de  tafrajjjonè,  6ù  celiif-Ci  avait  abandonné 
son  artiflerte,  cecte  élrcoà^fance,  fciinte  aU  suôcès  de  Taf- 
faire  de  CaH[agetlte ,  dttfllialt  encore  â  Tarmée  d*Arra^oa 
la  possessidn  paùibte  dés  pays  qu'elle  atdiC  «î  diflicilemeni 
conquis;  in^Ks  la  marche  de  renneirii  su^  la  fit>iifière  de 
F^dilcè ,  pair  la  grande  roufe  dé  (ladrid  à  Bayonne,  obligea 
le  maréchal  de  rentrer  eh  Catalogne ,  de  ropasa<*i'  TÈbre,  e( 
par  ftuKe  lé  Lobrégat,  en  laissant  toutefois  dc^  garnison! 
dans  leK  places  fortes.  Le  général  Habert  fit  Tarrière-gardc^, 
ian^  àfoit*  le  iboîndre  eugagémedt.  Il  fut  alors  nonimé, 
par  lettres  de  service  dû  ai  novembre  i8i5,  commandant 
dé  la  Basse- Catalogne ,  et  commandant  supérieur  de  Bar- 
èelonne.  Il  était  en  possession  de  ce  Commandement,  lors- 
(|u*il  fut  nommé f  par  décret  du  a5  novembre  i8i5,  corn- 
mahdéur  de  Tordre  de  la  liéunioti.  Après  le  départ  du  ma- 
réchal Sucfaet  pour  la  France,  le  général  Habéft  fut  bloqué 
dans  Barcelodne  par  Sd^ddd  hommèé,  par  terre,  et  par  plu- 
sieurs vaisseaux  anglais,  pat  mer  :  ilfltplli»ienH  aortiesavee 
tfuccès,  et  jamais  Tênnemi  rie  ptit  IVmpécber  de  faire  manoeu- 
vrer une  partie  de  ses  troupes  dans  la  plaine.  Etifin,  après  la 
retitréeénFrancedéS.  M.  Louis XVIII,  et  d*aprèslesordrel 
ded.  A.  B.  MoHSiBcSylieUtenaht-général  du  royaume,  ainsi 
que  Sur  ceut  du  maréchal  Suchet,  donnés  eti  exécution  des 
conventions  conclues  à  Fdris,  le  a3  avril  1814»  et  à  Toulou- 
se, le  iio  (lu  niable  moi»,  le  général  Habert  Kt  la  remise  de  la 
Basse- Catalogne  et  deBatcelbnnfe  au  géttéfc>al  eh  chef  Co- 
poris,  et  rentra  en  France,  dans  lek  premiers  jours  de  juin , 
avec  sa  division  bien  habillée,  bien  équipée,  bien  payée 
et  nombreuse.  En  analysant  lés  services  du  général  Hubert 
eri  Espagne ,  ndUs  n^avons  pas  parlé  d^urie  multitude  de 
petits  combats,  de  surpri^s  ,  de  prises  dé  ville,  de  passa- 
ges de  rivière  ,  qui  tous  lui  ont  t-étissi ,  etcepté  celui  de  la 
CIttca,  oti  il  ne  put  porter  de  secours  à  son  âVant  -garde, 
que  la  crue  subito  et  extraordinaire  du  tohrettt  avait  séparée 


]>£S   GÉNÉRAUX   FEANÇA».  ^gS 

<lu  gros  de  la  âivîsioo ,  e^  qui  se  trouva  sans  moyens  4p 
paMsafçe.  Étapt  reutré  dans  ses  foyers,  il  fut  tjnU  en  ooi;  j^> 
tivîlé.  Le  roi  le  uonupa  graod-officier  4e  la  Légion  d*floo- 
ueur,  pour  prendre  rang  à  compter  du  ac)  juillejt  i8i4>  par 
brevet  du  17  février  1817,  et  le  créa  chevalier  de  Saiql» 
Louis,  par  ordopoance  du  14  août  i8i4*  Par  leltres  dO 
service  du  «a  mars  181 5»  Buooaparle  lui  donna  le  coogi* 
maudcmeot  He  U  a*  division  militaire*  et  par  d'aulnes  Jel- 
Ires  de  service  du  6  avril ,  celui  d/e  la  10*  dirision  activp. 
A  la  bataille  de  Ligiiy,  le  16  juin,  le  général  Habert  prit 
deux  fois  le  village  de  Saint-Amand,  let  fut  blessé  griève- 
meut  au  bas-ventrey  le  18,  dans  la  ville  de  Wavres.  Pfpuîf 
De  t«*mps,  il  a  toujours  été  en  non  activité*  et  il  se  trouye 
maintenant  en  disponibilité.  (  Eta^  miiitair^9 ,  Moniteur^ 
fuinaies  du  iemps.) 

Djj  HALLAYy  voyez  D'AiiDiGiii. 

DE  LA  HAMELINAYE,  voyez  IkB, 

DE  BANGEST  (Rogues),  maréchal  de  France^  obtint  de 
Philippe  de  Valois 9  au  mois  de  juin  1328,  la  terre  de  Jpuy- 
jsur  Morin.  11  servit  contre  les  Anglais,  sous  le  duc  de  Nor- 
mandie, en  1537,  i358  et  i34o.  Il  fut  pourvu  de  la  char- 
ge de  panuetier  de  France,  le  11  février  i345.  Il  succéda^ 
au  mois  d'aoï^t  i35a,  au  sieur  d'Pi^'nont,  dans  la  chijirge 
de  maréchal  de  France.  [Chronolofie  militaire,  tom.  if, 
pag.  1 3o  ;  l'aùùé  it  Gfsndre ,  Dictionnaire  des  m^iréçhaus" 
fiées ^  histoire  des  Grands-Qfficiers  de  la  Couronna,  flloréri.') 

i>*HAAAMBCRB  (N....,  vicomte)^  maréchal' de^camp j 
fut  fait  colonel  de  la  Légion  de  Lorraine,  en  1761,  et  de 
celle  de  Flandre,  en  1776.  Il  obtint  le  grade  de  brigadier 
des  armées  du  roi,  le  3  janvier  1770,  et  celui  dé  maréchal* 
de- camp,  le  i*'  mars  1780.  {Etats  militaires.) 

d'PAHAMBURE  (Louis -François -Alexandre,  kéuvf^)y 
lieutenant-général  y  ^t  frère  putué  da  précédent  »  WiqMÎ^  à 
Preuilly,  le  i3  février  1743.  Il  entra  au  service,  en  i7$7» 
c^oiiiie  çf^usi\\»  i  jk^  fégiaient  xl^dr^gov^  d9  B^u(fren»opl» 


5(}4  BTcnoNXiliiiE  ntSToittgut! 

theval  bfcssé  à  la  ïèié.  Ce  eombai  gloHéftt,  fititeqne  tel 
t^^ançdlH  éiaitnt  un  contre  dût  9  coâta  au<  Espagnoitt  Sot 
BomtneK  (né»  ou  bleues 9  ^(fo  p^iaoDOîert ,  dont  in  offlcifrt, 
et  tin  drapeau.  Le  maréchal  âuchet  ayUttt  farté  ïotd  Ma^ 
tay  de  léve^  le  êiéfe  de  tarra|{tf  né,  6Ù  celul-<$i  avdil  abandonaé 
son  artillerie,  certe  drcoostance,  h>!nle  au  succèn  de  l*af> 
faire  de  Canagetlte ,  dofllialt  encore  â  Tarmée  d*Arragoa 
la  |K>sseft9ion  paisible  des  pays  qu'elle  ataiC  si  difflcîlemesl 
conquis;  maïs  la  marche  de  Pennemi  êur  la  frbtilière  de 
France ,  pair  la  grande  roufe  dé  (ladrid  à  Bayonor,  obligea 
le  maréchal  de  rentrer  eh  Cafalogne,  de  repasât*^ TÈbre ,  et 
par  suite  lé  Lobrégat,  en  laissant  touléfoift  dtfs  garnison! 
dans  leH  places  fortes.  Le  générai  Habert  fit  Tarrière-gard^ 
iân^  àfoit*  le  moindre  eiigagémedt.  Il  fui  alors  nommé, 
par  lefiresde  service  dû  ai  novembre  i8i3,  oommaodaot 
dé  la  Basse-Cataiogne ,  et  commandant  supérieur  de  Bar- 
celonne.  Il  était  en  possession  de  ce  comittândemenl,  lon- 
qu*il  fut  nommé,  par  décret  du  a5  novembre  i8i3,  oom* 
maiideur  de  Tordre  de  la  liéunioti.  Après  le  dépari  du  ma- 
réchal Sucfael  pour  la  France,  té  général  Haberi  fut  bloqué 
dans  Barcelodne  par  ié^iMù  homthés,  pdr  terre ,  ei  par  fjlif- 
siêurs  vaisseaux  anglais,  pat*  mer  :  il  fit  pltisieuH  éorliesaveâ 
iuccès,  cl  jamais  Tennemi  ne  put  I Vmpécher  de  faire  manœu- 
vrer une  partie  de  ses  troupes  dans  la  plaine.  Enfln,  après  la 
rentrée  en  France  de  S.  M.  Louis  XVIII,  et  d*après  les  ordres 
déd.  A.  B.  HoifS]BCE,litfUténat)t-général  du  royaume,  aidsi 
que  Sur  ceux  du  maréchal  Suchet,  donnés  en  exécution  dei 
conventions  conclues  à  Faris,  le  a3  avril  1814»  et  à  Toolou- 
se,  le  lo  du  même  mois  le  général  Habert  lit  la  remise  delà 
Basse- Catalogne  et  de  Bairceibnnfe  au  général  en  chef  Co- 
poiis,  et  rentra  en  France,  dans  \e%  premiers  jours  de  fuin , 
avec  sa  division  bien  habillée ,  bien  équipée ,  bieo  payée 
et  nombreuse.  En  analysant  les  service^  du  général  Habert 
en  Espagne,  nous  n'*avons  pas  parlé  d^ane  mallUude  de 
petits  combats,  de  surprises ,  de  prises  de  ville,  de  passa- 
ges de  rivière  ,  qui  tous  lui  ont  i-éussi ,  etcepté  celui  de  la 
CIttca,  où  il  ne  put  porter  de  secours  à  son  avant  -garde, 
que  la  crue  subite  et  extraordinaire  du  torrettt  avait  séparée 


]>K8   fi£9l£EAUX    FEANÇA».  SqS 

4u  gros  4e  la  divÎKÎOD,  (et  qui  se  trouva  gao»  moyens  ^ 
piMsaf^e.  Élapt  reotré  dant  «es  foyers  «  il  fut  qfiis  en  dom  iM> 
tivité.  Le  roi  le  oormpa  grand-officler  4e  ia  Légion  d*floo- 
ueur,  pour  prendre  rang  àcompler  du  ac)  juillejt  i8i4>  par 
brevet  du  17  février  1S179  et  le  créa  chevalier  de  SaÎQl» 
Louis,  par  ordopoaiuse  du  14  août  i8i4*  Par  lettres  ^e 
aervice  du  «a  mars  181 5,  Buooaparle  lui  donna  le  coogi* 
niaudiDient  de  la  a*  divislpo  oiilU^ire*  et  par  d*«iu(res  let- 
tres de  service  du  6  avril ,  c^lqi  d/e  la  10*  dirision  activp. 
A  la  bataille  de  Ligny,  le  16  jain,  le  général  Qabert  prit 
deux  fois  le  village  de  Saint-Amand,  et  fut  blessé  griève- 
jueut  au  bas-veiitrei  le  189  dans  U  ville  de  Wavres.  Pepuîf 
ne  ti*inps,  U  a  toufours  été  eo  non  activité,  et  il  se  trouye 
maintenant  en  disponibilité.  (  Elafs  màitairç^  ,  Moniteur ^ 
çumalts  du  iemps.) 

Djj  HALLAT,  voyez  D*AiiDi6iii. 

»i  LA  HAMELINAYE,  vc^ez  Jàv. 

Bi  HANGEST  (Rogues),  maréchal  de  France  ^  obtint  de 
Philippe  de  Valois,  au  mois  de  juin  i328,  la  terre  de  Jouy- 
^ur  Morin.  Il  servit  confre  les  Anglais,  sous  le  duc  de  Nor- 
mandie, eo  1337,  i3I>8  et  i34o.  Il  fut  pourvu  de  la  char- 
ge de  panuetier  de  France ,  le  1 1  février  i345.  Il  succéda^ 
AU  mobd*aoOt  i35a,  au  sieur  d'Qssmont,  dans  la  charge 
de  maréchal  de  France.  [Chronolofie  militaire,  iom.  //, 
pa£.  i3o;  l'aùùé  le  Gfindre^  Dictionnaire  des  marichaus^ 
0écs^  idisioirtdes  Grands'Q^ciers  de  la  Couronna,  Moréri.') 

i^'HAEAMBDRE  (N....,  vicomtt)^  maréchal-de-camp ^ 
fut  fait  colonel  de  la  Légion  de  Lorraine,  en  1761,  et  de 
celle  de  Flandre,  en  1776.  Il  obtint  le  grade  de  brigadier 
des  armées  dn  roi,  le  3  janvier  1770,  et  celui  dé  maréchal* 
de-camp,  le  i**  mars  1760.  {Etais  militaires.) 

p^BARAMBURE  (  Louis -François -Alexandre,  àano^), 
iieuienani^général ^  (St  frère  putué  du  précédent,  naquit  à 
Preuilly,  le  i3  février  174a.  Il  entra  au  service,  en  17(7» 
cvtMuie  cornt;lt^,  av  régiment  d^4rago90  de  Bauifre/MPl» 


SgS  DICTIONNAIRE  JSfSTOBfQfm 

taîl  le  ùége  de  U  ville  de  Aoses,  qu*U  avaîl  isfeslie,  le  sS 
îuiii  9  il  ne  pouvait  arriver  à  f*on  camp  aucun  ooiivoî ,  fla« 
qu*il  y  eût  un  combal.  Ou  en  atleudiMl  cepend^int  un,  Imv 
qu'on  fut  averliqiie  le  roi  d*Arragoo  voMlaîl  reBle!V^er,  elqv*à 
eel  cfTel  «  il  sVtait  mis,  le  14  août,  en  emboacsade  enlte  la- 
giioU  et  Gironney  ave€4oo  chevaux  et  aooo  bomoneii  de  pied, 
Télite  de  set  troupes.  Philippe  chargea  le  narécliai  de 
Harcourt  de  soutenir  et  proléger  ce  convoi.  Le  maréchal 
étant  parti,  ver:»  la  An  de  la  nuit,  avec  le  coDoétahle  iUooi 
de  Neste  el  5oo  cavaliers,  ils  arrivèrent,  le  iS  août»  âla 
pointe  du  four,  vers  Tendroit  où  le  roi  d*Arra§on  a*était 
embusqué.  Celui-ci  commença  alors  une  charge ,  qoe  les 
Français  reçurent  avec  beaucoup  de  bravoure  et  4*iatré- 
pidîté.  Ils  chargèrent  à  leur  lonr  avec  le  pliis  grand  ne- 
ces,  et  mirent  les  EttpagDols  dans  une  défoule  oomplèlc. 
Le  roi  d*Arragon  fui  biensédans  cette  aetion,  et  la  ville  ée 
Gironne  capilula,  le  7  septembre.  £0  i9g6,  le  roiporttlai 
guerre  en  Angleterre ,  ei  mit  son  armée  sous  la  oondoUeés 
Jean  de  Harcourt.  La  flotte  française  descendit  aitprèsdela 
ville  de  Douvres,  dont  le  maréchal  s*empara  et  qu*U  hrAU 
en  parlie.  {C/tronoA/gie  tniUtairej  tom.  II,  pag*  1  la;  ifi^ 
toii^  de  France^  par  le  Père  Daniel,) 

DB  H  ARCOU  RT  (  Henri ,  duc) ,  pair  et  maréchal  de  Franct, 
Tuii  des  descendants  du  précèdent,  naquit  le  a  avril  i65jy 
et  fut  connu  d*abord  sous  le  noiu  de  marquis  de  Ueuvroa. 
11  enira  au  service,  comme  cornette  de  la  compagnie  mes- 
tre-de-canip  du  régiment  de  cavalerie  de  Tliury ,  par  bre- 
vet du  2  août  i()75.  Il  servit,  comme  aide- de -camp  dn 
maréchal  de  Turenne,  au  aiége  d'Unua,  pris  le  5  février 
1674*  1'  comballit,  le  16  juin,  à  8inzheim,  entre  Acidel- 
beig  et  Hrilbron,  sous  le  même  maréchal,  qui  j  défit  le 
duc  de  Lorraine  et  le  couite  Caprara.  11  se  trouva  à  la  ba- 
taille d*£nsbeim,  près  de  Strasbourg,  le  4  octobre;  au 
combal  de  Mulliausen ,  le  29  décembre ,  et  à  celui  deTurc- 
keim,  le  5  janvier  1676.  Mornnié  colonel  d*uo  régiment 
d'inrinlerie  de  son  nom,  sur  la  démission  du  marquis  de 
fourches,  par  commission  du  20  février,  il  alja  joiudre  ce 


DBft  GENERAUX   fEAfifCAIS.  599 

réfimeilten  Flandre  «  y  fiait  la  campagne,  servit  en  Alle- 
magne «  en  167^1  el  ne  trouva  au  siège  de  Valenciennes, 
pris  le  17  OMirs  1677.  Oli  Itti  donna  le  régiment  de  Pîcar* 
die,  à  la  mort  do  marquis  de  Bourlenuint , par  commission 
du  même  jour  17  iHafs.  Il  servit»  avee  ee  régiment,  an 
siège  de  Cambray,  et  à  celui  de  U  citadelle,  où  il  fut  bl^isé. 
Il  îoignil  ensuite  ramée  d'Allediagne,  commandée  par  le 
marécbal  de  Créqujy  et  marcha  aa  siège  de  Fribonrg.  On 
le  fit  lleutenani-géoéfal  au  gouvernement  de  Nlyrmandie, 
aar  la  démission  de  François  dt*  Harcoort^  Son  fvère,  par 
provisions  données  à  8aint-Gemiaîn-en-Laye ,  le  10  mal 
1678.  Il  combattit  avec  distinction ,  le  6  juillet ,  mous  le* 
maréchal  de  Gréqay,  à  Rbehifeld,  où  le  comte  de  Stahréra* 
berg  fut  4tfait.  Il  se  signala  au  passage  de  la  KIntzig,  ^l 
au  siège  de  &ebi,  qu^on  emporta  Tèpée  à  la  main.  On  lo 
nomma  inspecteur- général  de  Tlnfanterie,  par  ordre  dir 
9o  décembre  168a.  Créé  brigadier  dUnfanlerie,  par  brevet 
du  3o  mars  i683  ^  on  remploya ,  en  cette  qualité ,  à  l*arniétf 
de  Flandre,  sous  Moasuoi  et  sous  le  maréchal  de  Schom^ 
berg ,  en  1684  :  cette  armée  couvrit  le  siège  de  Luiembourg. 
Promu  an  grade  de  maréchal  de-camp,  par  brevet  du  94 
août  1688,  le  marquis  de  Beuvron  fat  employé  à  Varmée 
de  Mgr.  le  dauphin ,  en  Allemagne;  servit  an  siège  et  k  la 
prise  de  Fhilisboui^,  el  s*y  signala  à  la  prise  de  Touvrago 
à  corne.  Il  se  démit  de  sod  inspection,  en  février  1689; 
Commandant  dans  la  provrooe  de  Luzemrbourg  et  dans  le 
comté  de  Chlny,  A  la  phiee  du  marquis  d^HuxeUes,  paé 
ponvoir  du  i5  avril  169e,  Il  «Mit  à  coniribufion  les  pays  de 
Jttllfers  et  de  Cologne.  Il  se  démit  do  régiment  de  Pioardie,r 
ati  mois  deMvrier  1^1,  et  l'on  étendit  son  commandement 
fosque  sur  la  Moselle  »  par  pouvoir  du  ao  octobre.  Il  servit  4 
en  i60!i ,  sous  le  maréchal  de  ioufilers,  à  Tarmée  de  U 
Moselle ,  d*où  II  relevirna ,  au  mois  d*aoAt ,  dans  son  oons«« 
mandement.  Ayant  appris  que  les  ennemis,  au  nombre 
de  iê,ono  hommes  des  troupes  de  Neof  bourg  et  de  Cologne^ 
nvateni  délAché  4eoe  hommes  sans  bog»ges,  pour  le  surpren« 
die,  il  mareha  eontr*eut.  Les  deux  corps  n*étant  séperés  qite 
p»  nn  vuMcMi ,  M  okMemls  fonnèreni  io  ésondrens»  et 


4oO  DICTIOlfIfAJKB  HI8TOEIQIIS 

leurs  dragons  mirent  pied  à  terre  pour  profiler  de  Tàvan- 
lace  des  haies  en  escarmouchant.  Le  marquis  de  BeuvroD, 
à  la  télé  d\in  corps  de  cavalerie  «  les  chargea  avec  tant  de 
succès,qu*ii  les  rompit.  La  majeure  partie  des  dragons  enne- 
mis abandonna  ses  chevaux,  et  prit  la  fuite  :  on  en  fit  cepen- 
dant 800 prisonniers  ;  et»  dans  la  longue  poursuite  qu'ils  es- 
suyèrent, ils  eurent  plus  de  5oo  hommes  tués,  du  nombre 
desquels  furent  le  commandant  et  a  meslres- de-camp.  Le 
comte  de  Welen,  qui  commandait  les  troupes  de  Neufbonrjgf 
fut  pris,  avec  1 5o  de  ses  soldats  ou  de  ses  officiers  :  eetteactioo 
se  passa  à  Ourteville,  le  8  septembre.  Le  comte  de  Tallarl, 
chargé  de  f.iire  le  siège  de  Eheinfeld  et  de  Sainl-Ghennery 
iiyant  été  blessé,  le  marquis  de  Beuvron  prit  le  comman- 
dement ,  par  ordre  du  26  décembre.  Il  fit  la  retraite  de  Tar- 
mée  qui  avait  assiégé  Kheinfeld,  sans  que  les  ennemis  osas- 
sent la  troubler,  quoiqu'ils  eussent  une  armée  beaociMip 
plus  forte ,  commandée  par  le  landgrave  de  Hesse  -  CasKL 
On  le  créa  lieutenant- général  des  armées  do  roi,  parpoa- 
voir  du  5o  mars  1690.  Il  obtint  le  gou? emement  de  Tenr- 
nay ,  à  la  mort  du  marquis  de  Maulevrier ,  par  provisioBS 
du  4  juin.  Il  investit,  le  19  juillet,  la  ville  de  Huy  ,  qui  ca- 
pitula, le  22  :  le  gouverneur  du  château  battit  la  chamade, 
le  25.  Le  marquis  de  Beuvron  ayant  conduit  les  troupes 
qu*il  commandait  au  maréchal  de  Luxembourg,  contribua 
beaucoup  à  la  victoire  remportée  suries  ennemis  à  Neer- 
winde ,  le  29  du  même  mois.   Il  commanda  Tarmée  de  ia 
Moselle ,  sous  le  maréchal  de  Boufflers,  par  ordre  du  28 
avril  1694»  et  observa  les  ennemis.  Il  eut  le  .même  com- 
mandement,  par  pouvoir  du  20  avril  1696,  et  se  tint  sur  la 
défensive.  Il  fut  nommé  pour  commander  Tarmée  qui  de- 
vait passer  en  Angleterre,  pour  le  rétablissement  du  roi 
Jacques  II,  par  pouvoir  du  i5  mars  1696;  mais  ce  projet 
étant  resté  sans  exécution  9  il  vint  commander  sur  la  Mo- 
selle, par  pouvoir  du  17  avril,  puis  à  Luxembourg,  pen- 
dant rhiver.  Il  commanda  encore  Tarmée  de  la  Moselle, 
par  pouvoir  du  7  mai  1697.  La  paix  ayant  été  faite,  le  20 
septembre,  il  fut  nommé  ambassadeur  en  Espagne,  où  il 
resta  pendant  3  ans.  A  son  retour,  il  eut  le  commandemeot 


DES   GÊflERAUX    FRANÇAIS^  I^OÏ 

de  rarmée  qui  devait  s'assembler  en  Guieiine  »  par  pouvoir 
du  1 5  octobre  1700;  et  on  lui  donna  le  coinntandefnentd»ns 
cette  province,  au  pays  de  Poix,  en  Navarre  cl  en  Bt^arn, 
parcommi^ion  du  i5.  Il  retourna,  comme  ambassadeur 
extraordinaire,  en  Espagne  auprès  de  Philippe  V.  On  le 
créa  duc  de  Harcourt ,  par  lettres  données  à  Versailles,  au 
mois  de  novembre,  enregistrées  au  parlement  de  Paris,  le 
19  mars  1701,  et  au  parlement  de  Rouen  ,  le  3o  juillet.  Le 
mauvais  état  de  sa  santé  Tobiigea  de  revenir  en  France ,  au 
mois  d'octobre  1701»  Élevé  à  la  dignité  de  maréchal  de 
France,  par  étal  donné  à  Versailles,  le  14  janvier  1703,  il 
prêta  serment,  le  a8.  Ou  le  ponrvut,  par  provisions  du  aO 
février,  de  la  compagnie  des gardrs-du-corps du  roi,,  va- 
cante par  la  niori  du  maréchal  de  Lorges.  Il  fut  créé  che- 
valier des  Ordres  du  roi,  le  a  février  1705.  Comniandanl 
Tarmée  d'Allemagne,  par  pouvoir  du  14  juin  1709,  il  mit 
on  sûreté  les  lignes  de  Weissenibourg,  menacées  par  le  duu 
d*ilanovre,  et  chargea  un  détachement  de  veiller  à  la  garde 
du  Ehin,  dans  la  Haute- Alsace,  il  détacha,  le  ao  août,  té 
comte  du  Bourg,  avec  ordre  d'attaquer  le  général  Mercy, 
qui  fut  l>atiu  à  Eumerstheim ,  le  a6.  On  le  créapair  de  Fran- 
ce ,  par  lettres  données  à  Versailles,  au  mois  de  novembre, 
enregistrées  au 'parlement  de  Paris,  le  28  février  1710.  Il 
commanda  rarmée  d'Allemagne,  par  pouvoir  du  a4  ^^^îl 
de  celte  dernière  année.  Il  obtint,  par  provisions  du  16 
juillet  suivant,  la  iieutenance -générale  au  gouyernemeni 
de  la  Franche-Comté,  vacante  par  la  mort  du  marquis  de 
Renty.  Il  commanda  l'armée  de  Flandre,  par  pouvoir  du 
39  septembre,  et  ne  fit  aucune  expédition.  Commandant 
l'armée  du  Bhin,  avec  le  miréchal  de  Besons,  par  pouvoir 
du  8  mai  1711,  il  tira  des  contributions  des  bailliages  do 
Spire,  de  Landau  et  de  GermerHheim.  Il  commanda  la  mé« 
me  armée,  conjointement  avec  le  même  maréchal,  par 
pouvoir  du  3o  avril  171a  :  ils  observèrent  les  ennemis.  Il  se 
démit,  au  mois  de  juillet,  de  la  Iieutenance  générale  de  la 
Franche-Comté ,  en  faveur  de  son  fils.  Il  fut  fait  conseiller 
au  conseil  de  régence,  le  7  septembre  1715.  Il  avait  été  dési* 
goé  par  Louis  XIV  pour  être  gouverneur  de  Louis  XV,  mais 

Tl.  $1 


«fei 


I    ' 


4oa  DICnONMAlRE   HISTORIQUE 

il  mourul  «  le  19  octobre  17 18,  sans  avoir  eu  cet  honneur.  U 
était  alors  dans  la  64*  année  de  son  âge.  [Chronologie  miU" 
iaire  y  iom.  Jliy  pug.  161;  Ménioin^s  tiu  Père  d'Avrigny^ 
Journal  du  Père  Griffit,  Histoire  militaire  de  M.  de  Quiucy, 
l*abbé  le  Pipre  de  NœiifviUe ,  Bauclas  j  le  président  Hénaui, 
Gazette  de  Fratice,  Histoire  de  France,  par  AnqueiU,  tom, 
Fin.) 

DB  HARCOURT  (François,  duc)j  maréchal  de  France, 
RIh  du  précédent 9  naquît  le  6  noTcmbre  1689.  Il  éfait  eo* 
eore  au  collège,  lorsqu*il  leva ,  sous  le  nom  de  marquis  de 
Harcourt,  un  régiment  de  dvalerîe  de  i»on  nom,  parcom- 
misiiïon  du  23  novembre  1705.  Il  servit  dans  les  mou^qne- 
taire«i9  en  1706,  et  se  trouva,  la  même  année,  à  la  bataille 
de  Ramillies.  Il  fut  employé,  en  1707,  à  l^rmée'de  Flao- 
dre,  qui  ne  fit  aucune  expédition.  Il  prit,  eu  1708 ,  le  com- 
mandement de  son  régiment,  qu*il  conduisit  au  combat 
d'Oudenarde ,  le  11  juillet.  Il  marcha,  avec  son  régiment, 
à  Tamiéc  du  Rhin ,  en  1709,  soas  les  ordres  du  marécbjil 
de  Harcourt,  son  père,  et  se  trouva  à  Taltaque  du  faionlîo 
de  bfsvbl,  où  il  soutint,  avec  des  piquets  de  cavalerie, 
Tattaque  des  gardes  avancées  de  rennemî.  Il  servît, -en 
1710  t't  171 1 ,  à  la  même  armée;  et,  ayant  obtenu ,  le  i5 
juillet  1710,  un  ancien  régiment  de  cavalerie,  vacant  par 
la  mort  du  marquis  de  Les^art,  il  se  démit  du  régiment 
quMI  avait.  Il  obtint  du  roi,  par  commission  du  9  avril 
171a,  le  régiment  Dauphin  cavalerie,  et  se  démit  de  celui 
dont  il  était  pourvu.  Il  servit,  la  même  année,  à  Tarmée 
du  Rhin,  toujours  sous  les  ordres  de  son  père.  Il  obtint  la 
lieutenunce  -  générale  du  gouvernement  de  la  Franche- 
Comté,  sur  la  démission  de  ce  dernier,  par  provisions 
données  à  Fontainebleau,  le  21  juillet,  et  prêta  serment, 
en  cette  qualité,  le  4  février  1715.  Il  se  trouva,  la  même 
année,  à  la  prine  de  Spire,  de  Worms  et  de  K'iyserslau- 
lern,  qui  ouvrirent  leurs  portes;  à  la  défaite  du  général 
Vauboniie  dans  ses  rcIranchemenlH,  le  ao  septembre,  et 
«^  la  prise  de  Fr: bourg  et  de  ses  châteaux.  Il  se  démit  do 
régiment  Dauphin,  eu  1716;  fut  pourvn  de  la  3*  compagnie 


/ 


DES   GÊNÉBAUX    FRANÇAIS.  4^3 

française  den  gardes-du-corpK  du  roi,  sur  la  démUaioti  de 
son  père,  par  provisions  du  a6  jdiii  1718,  et  prêta  serinent 
le  même  jour.  On  le  (it  brigadier,  par  brevet  du  1"  octobre 
suivant.  Devenu  duc  de  Harcourt,  à  la  mort  de  son  père^ 
le  19  du  même  mois,  il  en  prit  alors  le  nom,  et  fui  reça 
au  parlement  de  Paris,  le  19  janvier  17*9.  Il  fut  créé  ma- 
réchal-de-camp,  le  a4  avril  1727,  et  chevalier  des  Ordres 
du  roi,  le  16  mai  1728.  11  se  démit  de  la  lieulenance- gé- 
nérale de  la  Franche  Comté,  le  10  mai  1730.  Employé  à 
Tarmée  d'Italie,  par  lettres  du  6  octobre  1755,  il  investit 
Pizxighilone,  qui  capitula,  le  09  novembre.  11  servit  à  la 
prise  du  château  de  Milan,  qui  se  rendit,  le  39 décembre; 
au  siège  de  Novarre,  q(li  capitula,  le  7  janvier  i754«  et 
combattit  à  Colorno  et  à  Parme.  Détaché,  le  ri  juilirt,  avec 
8  escadrons,  il  s'empara,  le  i5,  dî*  Reggio  et  de  Aubiera. 
Promu  au  grade  de  lieutenant-général,  le  i"  actùi ,  il  servit, 
en  celle  qualité,  à  la  bataille  de  Gnastalla,  le  iS^eplembre. 
Pendant  celte  affaire,  les  ennemis,  dont  le  {irojet  était  d*at- 
taquer  les  Français  par  la  gauche,  et  de  pénétrer  jusqu^aux 
retranchements  de  la  tête  des  ponts,  fireni  avancer  ta  plus 
grande  partie  de  leur  cavalerie  dans  la  pkiine  entre  le  P6 
et  la  chaussée;  mats  le  duc  de  H^rcourt,  secondé  par  le 
comte  de  Chàtillon,  marcha  à  la  têle  de  la  cavalerie  de  la 
gauche,  chargea  les  cuirassiers  impériaux,  qui  s^étaicnt 
avancés  en  boo  ordre,  et  qui  iie  purent  soutenir  celte  at- 
taque, et  les  repoussa  jusqu*à  rentrée  d*un  bois,  au-deU 
d*uiie  petite  plaine  où  commença  Taction  générale.  La  ca- 
valerie française  s'élanl  alors  remisi*  en  bataille ,  celle  dea 
ennemis  reparut  au<«Hi  dans  la  plaine ,  S'.ir  une  colonne  de 
a  escadrons  de  front  :  le  duo  de  Hurcourt  la  repoussa  en- 
core, et  reçut  alors  un  coup  de  fu^il  dans  le  bras.  A  peino 
fut-il  guéri  de  sa  blessure,  qu*il  rejoignit  Tarmée,  sous. 
Crémone.  On  le  chargea ,  pendant  Thiver ,  de  la  défense 
des  états  de  Parraç  et  de  Guastalla.  Il  concourut ,  en  1 75S« 
aux  sièges  el  à  la  prise  des  châteaux  de  Gonsague,  de  IU*g-> 
gîolo  et  de  Révéré.  Il  obtint ,  par  provisions  du  a6  janvier 
1739,  le  gouvernement-général  de  la  principauté  de  Se- 
dan et  de  ses  dépendances,  sur  la  détoission  du  maréchal 


404  DtCTIOfilKAiafi   HISTOAIQCE 

de  Coigny»  qui  passait  au  £;ouTeroeiiieiil  d* Alsace.    Em- 
ployé,  par  lettres  du  a6  fié?rier  1749 ,  &  rarmée  de  Bavière, 
il  la  commanda  fusqu'à  sa  îonclion  avec  celle  du  marqiiit 
de  Ravignan.  Dans  cet  intervalle  de  temps ,  il  chaMu«  \t 
16  murs,  les  ennemis  des  débouchés  qu*ils  occupaient  dans 
les  montagnes  de  Souabe,  ainsi  que  des  poste*  d^Oupreo* 
gen,  de  Languenau  et  de  Laviugen;  poussa  îimqu^à  Tlser 
les  troupes   autrichiennes   qui   étaient    cantoiméas  près 
d*Ulm;   les  éloigna  dlngolstadt»  et  les  chassa  enfin  dt 
Kellen ,  où  il  se  joignit  au  marquis  de  Ravignaii.  Ib  firent» 
de  concert,  lever  le  siège  de  Strauhing  par  les  ennemis,  It 
9  avril.  Le  marquis  de  Eaviguan  étant  mort ,  le  duc  de 
Harcourt  eut  msuI  le  commandeiAent  des  troupes  »  s'em- 
para de  KindorfT,  facilita  aux  Bavarois  le  rétablissement  d« 
leurs  ponts  sur  Tlser^  et  occupii  ensuite  le  camp  de  Niédcr 
Altack  ,  oii  il  se  maintint  pendant  S  mois  entiers  9  à  la  vus 
desennerai.<,  qui,  quoique  supérieurs  en  forces  »  ne  tes- 
tèrent même  point  de  Tattaquer.  Le  comte  de  Saxe  ayaat 
été  nommé  pour  prendre  le  commandement  des  troupes, 
le  duc  de  JUarcourt  joignit  alors  l'armée  aux  ordres  du 
maréchal  dcMaiilebois.  Il  eu  (ut  détaché,  le  ai  seplemlMt, 
pour  aller  s*emparer  de  la  ville  de  Plan,  et  y  fit  400  hommes 
prisonniers  de  guerre.   Employé  à  Tarmée  du  Ahin  ,  sous 
le  maréchal  de  Noailles,  par  lettres  du  1"  mai  174^*  i^  ^'^ 
commanda  la  droite  au  combat  d*£tlingen  »   le    37  juin. 
Dans  celte  journée,  il  marcha  à  la  télé  de  la  maison  du 
roi ,  enfonça  trois  fois  Tinfanterie  et  la  cavalerie  des  enne- 
mis, et  fut  blessé  d'un  coup  de  fusil  k  Tépoule.  Comman- 
dant Tarmée  de  la  Moselle,  par  lettres  du  i*'  avril  1744?  '^ 
la  conduisit  sous  Valenciennes,  au  mois  de  mai,  et  revint 
sur  la  Meuse ,  au  mois  de  juillet.  Lorsque  le  prince  Charles 
de  Lorraine  eut  repassé  le  Rhin ,  le  duc  de  Harcourt  s'a- 
vança en  AUace,  où  il  favorisa  la  retraite  de  la  garnison 
de  Savcrne,  et  empêcha  les  ennemis  de  pénétrer  dans  la 
Lorraine.  Il  entreprit,  le  i5aoûl,  de  chasser  ia,ooo  hom- 
mes, qui  étaient  campés  à  Savcrne,   sous  les  ordres  du 
comte  de  Nadasli;  et  à  cet  effet  il  attaqua  de  front  et  par 
les  re'çers  les  retranchements  élevés  sur  la  hauteur  de  Sa- 


M8   GÊffÉBAUX^  FBAKÇAIS.  4^ 

verne,  et  qui  étaient- gardés  par  de»  Pandours  et  des  Croa- 
tes. Les  ayant  emportés,   IVpétr  à  l.i  main,  il  poursuivit 
les  fuyards  jusqu'à  Saverne,  où  il  entra  en  même  temps 
qu'eux.  Les  ennemis  furent  obligés  d'abandonner  ce  poste, 
et  le  duc  de  Harooort  les  ayant  encore  poussés  jusqu*à  une 
demi-lieue  de  là ,  fil  alte ,  et  se  rendit  en  bataille.  Toute 
Taile  droite  de  l'armée  du  prince  Charles  se  détacha  alors 
pour  secourir  le  eomte  de  Nadasti;  mais,  à  l'approche  des 
tronpes  ennemies,  très- supérieures  en  nombre,  le  duc  de 
Harcourt,  qui  avait  pris  de  justes  mesures  pour  n'être  point 
entamé,  ramena  ses  soldats  dans  son  camp,  qui  n'avait 
pas  même  été  détendu  :  les  Autrichiens  perdirent  dans 
cette  affaire  environ  laoo  hommes,  et  les  Françui:»  71.  Dans 
la  nuit  du  i5  au  16  août,  lé  prince  Charles  repa»Sii  la  ri* 
vière  de  Som  «  et  abandonna  Saverne,  que  le  duc  de  Har* 
court  fit  occuper  de  suite.  Après  cette  expédition  ^  il  joignit 
l'armée  du  Ahin ,  et  y  servit  au  siège  de  Fri bourg  et  de  ses 
châteaux,  qui  capitulèrent,  les  6  et  a5  novembre.  Em« 
ployé  à  l'armée  de  Flandre ,  sous  le  roi ,  par  lettres  du  1** 
avril  1745,  il  Investit Tournay,  le  a6  du  même  mois,  et  f 
ouvrit  la  tranchée ,  le  3o.   Les  ennemis,  voulant  secourir 
cette  place,  attaquèrent  les  Français,  à  Fonlenoy,  le  11 
mai;  et,  dans  cette  journée,  le  duc  de  Harcourt  commanda 
la  droite  de  l'armée  française.  Il  investit  Dendermonde,  le 
7  août  ;  s'empara ,  le  8 ,  des  maisons  à  portée  de  la  redoute 
la  plus  avancée  ,  sur  la  chaussée  de  Malines;  attaqua,  le  9, 
cette  redoute,  l'emporta,  et  y  fit  i5oo  soldats  prisonnieri 
de  guerre  :  Dendermonde  capitula ,  le  la  ;  et  l'un  des  arti- 
cles de  la  capitulation  porta  que  la  garnison  ne  ferait  an* 
cune  sorte  de  service  militaire  pendant  18  mois.  On  trouva 
dans  la  place  5o  milliers  de  plomb,  70  milliers  de  poudre  ^ 
so,ooo  bombes  et  boulets,  8  mortiers  en  fer,  et  40  pièces 
de  canon.  Le  duc  de  Harcourt  fiit'employé  à  la  même  ar- 
mée, par  lettres  -du  1*'  mai  1746,  et  combattit  celle  des 
alliés ,  À  Aaueoux ,  le  1 1  octobre,  il  fut  créé  maréchal  de 
France,  par  état  donné  à  Fontainebleau,  le  19  du  même 
oioia,  prêta  serment ,  le  ao  novembre,  et  fit  enregistrer  son 
état  à  la  connétablie ,  le  19  avril  1749.  11  mourut  à  Saint- 


4o6  MCnOMMAlRS    HMTOIIQUK 

Germain-en-Laye,  le  lo  juillel  1760,  à  Tâge  de  61  ans. 
[Çlironologie  niiUlaire^  ionu  III  ^  P^*  %3  î  mémoires  du 
temps  y  Gazette  de  France;) 

M  HARCOURT-BEUYEON  (François  Henri)  »  comte  tk 
LUiebonne  ,  lieutenant  -général,  e4  ariière  -  petit  -  fib  èk 
précédent,  naquit,  le  11  fanvier  1726.  Il  entra  au  service 
comme  cornette  au  régiment  Royal  cavalerie,  le  27  nan 
1739,  et  fut  fait  capitaine  au  régiment  de  dragons  4t 
Harcourt,  le  s  mars  1741*  H  commanda  sa  compagnie  i 
Tarmée  qu'on  envoya  en  Bavière,  au  mois  de  mars  174s» 
sous  les  ordres  du  duc  de  Harcourt;  y  servit  ensuite  mw 
cens  du  maréchal  de  Saxe ,  et  ioignit  ave«  cette  armée  cel- 
le que  commandait  le  maréchal  de  Maillebois ,  ^ur  k» 
frontières  de  Bohême.  Il  s'y  trouvai  la  prise  d*£llenks- 
gen  et  de  Caden,  et  au  ravitaillement  de  Brauuau  et  dlS- 
gra.  Il  obtint  le  régiment  dans  lequel  il  était  capitaine,  par 
commission  du  7  juin  174^»  et  rentra  en  France  avecrv- 
mée  de  Bavière  ^  au  mois  de  juillet.  En  1744  9  il  se  trouu 
à  la  défaite  du  général  Nadasii  sur  les  hauteurs  de  Sa- 
▼crne.  Ayant  ensuite  marché  avec  Tarmée  de  la  Uosellf,  il 
joignit  celle  du  Rhin>  y  servit  sous  les  ordres  du  chevalier  ait 
Belle- Isle,  et  se  trouva  à  Tat  laque  des  retraticheaienis  et  du 
village  de  SufTelsheim,  à  la  réduction  du  comté  de  Nullem- 
hourg  et  de  rAutriche  antérieure  entre  le  Haut- Danube  et 
le  lac  (le  Constance,  ainsi  qu'aux  sièges  et  à  la  prise  de 
plusieurs  places.  Il  passa  Thiver  en  Souabe,  sous  les  or- 
dres du  maréchal  de  Coiguy.  L*année  suivante ,  il  lit  la 
campagne  sur  le  Bas- Rhin  ,  sous  les  ordres  de  AL.  le  pria- 
ce  de  Conti ,  qui  8e  tint  sur  la  défensive.  En  174^*  servant 
dans  THrmée  conmiandée  par  le  même  prioee,  il  fit  par- 
tie (lu  détachement  qui  marcha  ,  sous  les  ordres  an  comte 
d*Estrées,  du  camp  de  Ittaubenge  jusqu'à  Elerentals,  et  re- 
vint avec  le  même  détachement  pour  l\nv«stissement  de 
Mons,  qui  eut  lieu  le  7  juin.  Il  servit  ensuite  au  siège  de 
cette  |il«ace,  à  ceux  de  Sainl-Guilain,  de  Charleroi^de  Na- 
mur  cl  de  ses  châteaux  9  et  finit  la  campagne  à  Namurf  où 
il  entra  avec  son  régiment  le  5  octobre.  En  1747,  il  cam* 


1 

DIS   GÊNÉftAUX   rRANÇÀIS.  ^O'J 

pa,  pendant  les  mois  de  juin  et  de  juîliet,  sous  les  ordres 
du  comte  de  Saint-Germain,  avec  un  corps  de  troupes  qui 
devait  favoriser  la  retraite  de  Parmée ,  si  la  bataille  de 
Lawfeld  eût  été  perdue.  Il  servit  ensuite  au  siège  de  Berg-op* 
Zoom  ,  jusqu'à  la  prise  de  celle  place.  Créé  brigadier  de 
dragons»  par  brevet  du  i"  janvier  1784,  il  servit  pen- 
dant la  campagne  de  celte  année  sur  les  côtes  de  Norman* 
die»  et  au  camp  de  Sarre-Louis,  en  i^SS.  On  lui  accorda  » 
par  provisions  du  1*'  février  lySS,  la  lieutenance-générale 
du  gouveràement  de  Normandie,  et  le  gouvernement  du 
vieux  palais  de  Rouen ,  en  survivance  du  duc  de  Harcourt, 
sou  père.  Il  servit  au  camp  du  Havre  ,  en  1755.  Employé  à 
Tarmée  d*  Allemagne»  par  lettres  du  1"  mars  1757,  ily  cun- 
courut  à  la  conquête  de  TOostfrise  et  à  la  prise  d*£mbden» 
sous  les  ordres  du  marquis  Dauvet.  Il  obtint,  le  lanovem* 
bre  de  celle  année,  un  brevet  pour  jouir  des  honneurs  de 
duc.  Promu  au  grade  de  maréohal-de-camp,  par  brevet  du 
I*'  mai  1768,  il  se  démit  de  son  régiment,  et  continua  de 
servir  en  Allemagne,  où  il  se  trouva  à  la  bataille  de  Cre- 
welt,  en  1768;  à  celle  de  Minden,  en  1759,  et  à  plusieurs 
action*!,  eu  1760  et  1761.  Il  fut  créé  lieu  tenant -général 
des  armées  du  roi,  par  pouvoir  du  aS  juillet  1763.  {Cnro* 
noiogie  inilitairt ,  /o/n.  y  À ,  pt^g»  ifi  ;  GaztUe  de  France , 
nivmoires  du  temps,) 

Di  HARCOURT,  voyez  de  Loaaâine. 

D^HARDOUINEAU  (Philippe-Louis- César,  vicomte),  ma^ 
réckal-de-camp^  naquit  à  Orléans,  le  la  octobre  1750.  Il 
fut  d*abord  reçu  garde-du-corps  du  roi,  dans  la  compagnie 
de  Luxembourg,  et  y  obtint,  le  3i  décembre  1786,  une 
commÎMion  de  capitaiue  de  cav«ilerie.  Il  se  trouvait  de  ser- 
vice, auprès  de  la  personne  de  8.  lU.  Louis  XVI,  dans  les 
journées  dt*s  5  et  6  octobre  1789.  Ayant  émigré,  le  i5  août 
1791,  il  alla  servir  avec  son  corps  à  Tarmée  des  princes, 
frères  «lu  roi ,  et  y  fil  la  campagne  de  179a.  Il  alla  joindre, 
en  1795,  Tarmée  de  Condé,  avec  laquelle  il  servit  dans  le 
1*  régiment  de  cavalerie  noble,  pendant  toutes  les  campa- 
gnes auxquelles  cette  armée  prit  part  jusqu*à  son  licencie- 


4oQ  DKClfOMfAIEE   HI8T01IQUE 

ment.  Lomqne  S.  M.  Louis  XVUI  vini  se  réanir  à  cette 
armée,  doiil  le  quartier-général  se  trouvait  alors  à  &iegel, 
sur  le  Rhin,  M.  crHardouineau  fut  appelé  près  de  la  per- 
sonne du  roi ,  au  service  de  laquelle  on  Rattacha  partîeu- 
Hèrement.  Il  se  rendit  à  ce  poste  honorabie,  le  a 5  tuai  i  y^ 
et  obtint ,  le  3i  du  mémo  mois 9  la  faveur  spéciale  d^étre  re- 
çu chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Loais 
par  S.  M.  elle-même  (1).  Par  brevet  expédié  à  Blanken- 
bourg,  le  5*  février  1798,  il  fut  fait  lieutenaot-coloDei  de 
cavalerie,  pour  prendre  rang  du  1*'  iuillet  1797.  Il  fut  nom- 
mé colonel  de  cavalerie,  par  brevet  donné  à  Miltau ,  le  so 
janvier  1801.  Aprèsavoir  reçu  les  ordres  du  roi,  qui  daigna 
le  charger  de  missions  importantes,  il  prit  congé  de  S.  M. 
à  Varsovie,  le  8  septembre  1803,  et  rentra  en  France. 
Après  la  restauration  du  trône  des  Bourbons  «  il  fut  nom- 
mé, le  1*' juin  1814»  sous- lieutenant  des  gardes-dU'Corpf 
du  roi,  compagnie  de  Luxembourg,  et  obiint  le  grade  de 
mâréchal-de-camp,  le  ^7  du  même  mois.  S.  M.  lui  confé- 
ra dauH  le  même  temps  le  titre  de  vicomte.  Quoique  le  gé- 
néral d*Hardouineau  eût  été  admis  à  la  retraite,  il  reprit 
son  activité,  au  mois  de  mars  181 5,  lors  de  Pinvasion  de 
Buona parte  sur  le  territoire  français ,  et  eut  alors  le  com- 
mandement de  la  division  des  volontaires  royaux,  oi^ani- 
sésdans  les  cantonnements  d^Orléans  et  des  environs,  sous 
les  ordres  du  marquis  de  Puyvert.  Il  rejoignit  ensuite  le  roi 
à  Caud,  et  fut  classé  dans  le  corps  de  MM.  les  officiers 
sans  troupes,  commandé  par  le  vicomte  du  Bousel.  Après 
la  seconde  restauration,  il  prit  de  nouveau  sa  retraite,  et 
liia  son  domicile  à  Orléans.  (Etats  militaires.  Moniteur j 
annales  du  temps.) 


(1)  Le  certificat  de  réception ,  délivré  par  M.  le  duc  de  Guiche ,  le  i* 
juin  1796,  sur  un  ordre  exprès  du  roi,  énonce  que  la  faveur  distinguée 
accordée  à  M.  d'flardouioeau  est  une  marque  particulière  de  la  8aii»&c- 
tioo  que  S.  M.  éprouve  des  services,  de  la  pureté  de  principes  et  des 
preuves  inviolables  d'attachement  que  M.  d'Hardouineau  adonnées  à  la 
ramille  royale,  notamment  dans  les  journées  des  5  et  6  octobre  i78<>. 


DES  GiyÊEAUX   FRANÇAIS.  4^9 

d'HâRGICOURT,  rojez  Bahht. 

DK  IIAELAY  (Nicolas) 9  baron  de  Sûncy,  commandant 
d'armce  (1).  Il  sigaa,  le  8  mai  1579,  en  qualité  d*ambas- 
sadeur  du  roi  Henri  III,  un  traité  perpétuel avecles  villes 
de  Berne  t  Soleure  et  Genève.  En  1689,  après  la  mort  des 
Guises  y  Henri  III ,  justement  alarmé  des  progrès  que  faî* 
sait  la  ligue,  assembla  son  conseil  pour  délibérer  sur  les 
moyens  de  maintenir  Tétat  contre  cette  puissante  faction. 
Le  baron  de  Saney  opina  pour  la  levée  d*une  armée  de 
Suisses;  mais  le  conseil  regarda  cette  proposition  comme 
chimérique  et  inexécutable  »  à  cause  de  Tépuisement  du 
trésor  royal.  Cependant  Sancy ,  qui  trouvait  dans  son  gé- 
nie et  dans  son  amour  pour  le  roi  des  ressources  inconnues 
à  ses  collègues  9  persista  et  offrit  d^aller  faire  lui-même 
cette  levée.  Il  fut  en  conséquence  député  près  des  cantons 
helvétiques,  et  eut  Sîllery  pour  collègue  dans  ses  négocia* 
lions,  qui  réussirent.  Ses  pouvoirs  étaient  datés  de  BloiSy 
le  a  février  1689.  Il  traita  avec  le  canton  de  Berne  et  la  ré- 
publique de  Genève.  Celte  dernière  conclut  une  ligne  of- 
fensive et  défensive  contre  le  duc  de  Savoie,  et  Berne  s'en- 
gagea à  fournir  au  roi  100,000  écus  d*or.  A  la  même  épo- 
que, le  duc  de  Mayenne.,  cbef  de  la  ligue,  travaillait  de 
son  c6té  à  aliéner  les  cantons  suisses  contre  le  roi,  et  à  les 
empêcher  de  le  servir  ;  mais  Sancy  réussit  à  fixer  leur  réso- 
lution en  faveur  de  Henri  III.  Animé  du  zèle  le  plus  noble 
et  le  plus  ardent  pour  la  cause  de  son  souverain,  Sancy  dé- 
pensa la  valeur  d'une  partie  de  ses  biens,  mit  en  gage  ses 


(1)  L'iiistoîre  dct  Grand*- Officiers  de  la  Couronne  le  fait  goovernear 
de  Ghâloos  sur-Saône,  lieulenant-grnéral  en  Bourgogne  et  niaitre  d«-8  re- 
quêtes. Le  tMiroD  de  Sancy  ne  se  trouve  point  porté  dans  la  liste  de  cet 
dcroiers,  depuis  la  crëaliuo  de  celle  charge.  C'était  le  baron  de  8enecej, 
de  la  maison  de  Bauffremonl ,  qui ,  à  l'époque  dont  parle  le  Père  Ao- 
■elme,  était  gouverneur  de  Châlons-sur- Siiône  et  lieutenant  général  en 
Bourgogne.  CVst  sans  doute  sur  la  foi  de  rhistorien  des  Grands-Officiers 
de  b  Couronne  que  le  baron  de  Zuriauben  s'est  aussi  trompé,  en  donnant 
nu  baron  de  Suncj  ces  dcui  charges,  qu'il  n'a  jamais  possédées. 


4lO  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

pierreries,  el  notamment  uo  diamant  de  grand  prix»  qu'il 
a\ail  acheté  d'Antoine  de  Portugal,  elqui  depuis  fit  partir 
des  joyaux  de  la  couronne.  Avec  les  sommes  quHl  panÎBl  à 
se  procurer  par  tous  ces  moyens,  il  leva  is,oooSoîsKfli 
looo  lansquenets  ,  3ooo  hommes  d^lufanterie  françaîse^H 
quelque  cavalerie  allemande.  Le  rendrx-vous  de  toutes  ce« 
troupes  fut  assigné  .lUx  environs  de  Genève ,   pour  le  i5 
avril.  Elles  entrèrent  daob  la  Savoie ,  le  aa ,  et  les  Suisses 
prêtèrent  serment  de  fidélité  entre  les  mains  de  Sancy,  î 
Sacconé.  Le  roi  fit  ex|>édier  à  Tours,  le  as  avril,  un  pouvoir 
qui  nommait  Saocy  lieutenant- général  commandant  Tar- 
mée  d'Allemagne,  composée  de  ces  différentes  troupea.  Le 
a5  du  mémo  mois ,  Sancy  marcha  contre  la  ville  de  Tho- 
non,  qui  se  rendit  après  trois  jours  de  siège.  Il  brûla  en- 
suite la  tour  de  Fléchière.  La  tranchée  ayant  été  ouverte» 
devant  Ripaille  »  les  Savoyards  tombèrent  sur  les  troupes 
du  roi  »  obligèreut  la  cavalerie  genevoise  de  se  retirer  aa 
centre  de  Tarniée,  et  pénétrèrent  fotqu'aux  tranchées, d'où 
ils  furent  repoussés  par  les  SuisMS.  Eipaille  ouvrit  ses  poi^ 
tes  à  Sancy,  le  i"  mai,  et  on  en  démolit  les fortiAcatioDS. 
Sancy,  qui  avait  le  projet  d^ameuer  au  roî  des   troupes 
auxiliaires,    engagea  les  capitaines  suisses  à  passer  en 
France,  et  \t^  cantons  à  y  consentir.  Ayant  rassemblé  à 
8tra!»bour^  un  autre  corps  de  troupes,  il  rejoignit  les  Suis- 
ses, et  entra  avec  eux  en  Franche-Comté.  Il  chassâtes 
ennemis  de  ChÂtcau-Yillain,  et  passa  la  Seine  à  Pois«y,  le 
25  juillet.  Le  roi  lit  la  revue  de  ses  troupes,  le  a6;  et  ce 
prince ,  qui  sontail  tout  le  prix  du  s»ervicc  que  Sancy  ve- 
nait de  lui  rendre,  IVmbrassa  en  présence  des  troupes,  el 
en  versant  des  larmes  de  reconnaissance.  Henri  IV  ayant 
succédé  par  le  droit  de  naissance  à  Henri  III,  en  iSSg^ 
IVsprit  de  l'action  qui  divisait  depuis  long-temps  le  royau- 
me donnait  au  nouveau  monarque  de  justes  inquiétudes. 
D*Mn  c(Mé,  \^^  grands  du  royaume  refusaient  de  le  recon- 
naître, et  de  Taulre,  les  prott-slants  étaient  trop  faibles 
pour  le  soutenir.    Dans  celte   position  critique ,  s'assurer 
des  $ui«ises  était  un  coup  décisif.  Tandis  qu'on  délibérait 
dan^  le  conseil  du  roi  sur  le  choix  des  moyens  à  employer 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  /f(^ 

pour  left  déterminer  à  reconnaître  le  roi  el  à  lonibattre 
pour  lui|  Sancjr  les  «fait  déjà  altachés  à  ce  prince,  «I  il 
était  eu  marclfe  pour  présenter  40  de  leurs  capitaines.  Le 
roi  déclara  publiquement  qu*il  leur  devait  sa  couronne  et 
le  salut  de  son  royaume.  Dans  cette  joiimée,  qui  était  plus 
glorieuse  pour  Sancy  que  le  gain  de  dix  batailles,  ce  sujet 
fidèle  et  dévoué  ne  fut  point  oublié  par  son  roi.  Il  eut  or* 
dre,  par  pouvoir  donné  au  camp  de  Poissy,  le  8  août 
iSHg,  de  lever  des  troupes  en  Allenugne.  Il  envoya  au  roi, 
en  i5<)0,  laoo  reitres.  Chargé  de  défendre  Genève  contre  le 
duc  de  Savoie,  il  fut  cependant  obligé  d>n  sortir,  avec  aooo 
combattants,  le 5 1  décembre.  Il  as^iégi'a,  le  i**  {anvier  iSqi, 
le  château  de  Buringe,  qui  capitula  le  leudeiuain.  Sa  petiti5 
armée  avait,  pendant  ce  siège,  battu  un  détachement  de 
Savoyards  venus  au  secours  de  la  place  :  rofficier  espagnol 
qui  commandait  ce  détacheoient  avait  été  tué  ainsi  que  60 
lanciers,  et  on  avait  pris  40  chevaiix  et  un  'butin  considé- 
rable. Sancy  ntdéniol(p.Ae4il|âic^^^^^'^iî^l^  le  Faucijgny, 
le  o  janvier.  Le  1''  tttder  'fHtfi  foiénit  ^û  comman-lant  des 
nouvelles  Iro^fpêe  qWlè  rot'  avait  env<^es  au  si'côuridc 
Genève;  etV'de'  côntfert,  iU  sommèrent'  la  ville  de  Tho- 
non  ,  dans  le  GhAlais,  de  se  rendre^  Cette  place,  ayant  été 
emportée  d'aa^ul ,  fut  saccagée ,  et  une  partie  de  la  garni- 
sou  fut  lalHéC  en  pièces.  Le  château  de  Thonon  battit  la 
chamade ,  le  6.  Sancy  prit  Évian,  par  le  moyen  du  pétard, 
et  força  le  ciràteau  de  capituler.  Il  s*cnipara  de  Polin^cs. 
La  prise  de  cette  dernière  place  fut  suivie  d*un  combat  où 
les  Savoyards  perdirent  3oo  hommes,  et  le  champ  de  batail- 
le demeura  aux  Français ,  qui  revinrent  en  France  par  la 
Franche-Comté.  En  1 .5<)4 .  le  roi  assiégeant  Laon,  le  duc  de 
Mayenne  y  envoya  de  la  Fère  un  convoi  considérable,  es^ 
corlé  par  1700  hommes.  Sancy  commanda  800  .Suisses  dauH 
le  détachement  qui  enif  va  ce  convoi.  H  fut  f.iitconteilKrr- 
dVtat  •  premier  mattre-d*h6lel  du  roi ,  et  suriplendiant  des 
t>dttnient^.''0fi  le  nomma  aussi  conseiller  au  ooti«»eit  des  fi- 
nances, À  la  création  de  ce  conseil.  Il  eOt,-le'a'V  fuillet  iSc^S, 
un  pouvoir  pour  faire  des  levées  en  Siilme  et  en  Allem^igne. 
Le  roi  lui  fit  expédier,  le  ta  avril  i5g6|  les  provisions  de  la 


4ld  DIdTOIfNAniE  HrSTORrQVK 

charge  de  colonel -général  des  Suisses  et  Grifont  ^  vacante 
par  la  démissioii  du  duc  de  Damville  :  elles  fureoi  regîstréei 
à  la  chambre  des  comptes  j  le  39  mars  1597,  ®^  au  parle- 
ment de  Parisy  le  a4  mars  i^gS.  Il  prêta  serment,  le  la 
avril.  Le  ao  de  ce  même  mois,  il  arriva  à  Londres;  et| 
comme  Tun  des  ambassadeurs  durol,  iWi^a,  Ies6iiiai« 
avec  Elisabeth ,  reine  d^Anglelerre  9  une  ligue  offensive  et 
défensive.  Il  se  retira  du  conseil  des  finances,  et  commanda 
les  Suisses  au  siège  d*A miens,  en  1597.  Il  fui  encore  am- 
bassadeur en  Angleterre,  et  se  démit  de  la  sariotendance 
des  bâtiments,  en  iSgg.  Eu  1600,  il  inivit  le  roi  dansfoa 
expédition  contre  la  Savoie.  Nommé  chevalier  des  Ordres 
du  roi,  dès  1604,  il  ne  fut  pas  reçu.  Il  se  démit  de  la  char* 
ge  de  colonel-général  des  Suisses,  au  mois  de  mars  itktS.  U 
mourut  le  17  octobre  1629,  {Chronologie  miiûaire,  iom.L 
pag,  543;  Dupltix,  Davila^  d'Aubignéj  de  Thou,  le  Pèrt 
Daniel  y  Mémoires  de  Sulfy,  Histoire  militaire  iics  Suisses, 
Histoire  de  France,  par  AnquetilJ) 

HARLET  (Louis,  baron)^  maréchal-de'campj  naquit i 
Troyes,  en  Champagne,  le  i5  août  177a.  D  entra  au  servi- 
ce ,  et  fut  fait  lieutenant  au  3'  bataillon  du  département 
de  la  Marne,  le  4  septembre  1791.  Il  passa,  le  ai  mai  1790, 
avec  le  même  grade ,  dans  le  8'  bataillon  de  la  formation 
d*Orléans  (qui  fit  ensuite  partie  du  64*  régiment  d*infanterie 
de  li^ne),  et  y  fut  nommé  capitaine,  le  1"  juin  1793.  II  de- 
vint chef  de  bataillon  aux  grenadiers  à  pied  de  la  garde  im- 
périale de  Napoléon  Biionaparle,  le  5o  août  i8o5  ;  pa^sa  arec 
le  même  grade  dans  le  régiment  des  fusiliers  grenadiers  de 
la  uiéme  garde,  le  iG  février  1807,  et  fut  nommé  chef  de 
bataillon  au  r'  régiment  de  grenadiers  à  pied  de  cette 
garde,  le  6  juillet  1809.  II  reçut  le  grade  de  major  au  a*  ré- 
giment de  grenadiers  à  pied  de  la  vieille-garde,  le  a4  iuin 
1811.  Il  fut  promu  à  celui  de  général  de  brigade  dans  la  li- 
gne ,  le  i3  avril  181 5.  On  le  nomma  major  au  4*  régiment 
de  grenadiers  à  pied  de  la  vieille  garde,  le  19  mai  181 5,  et 
il  passa  avec  le  même  grade  dans  le  3*  régi  meut  de  chasseurs 
à  pied  de  la  \ieille-garde,  par  ordre  du  maréchal  prince 


BE8   GÉNEBAUX   FBAXÇAIft.  l^lZ 

d*Erkmnlh  ,  ministre  de  la  guerre  «  en  date  da  i*  août  de 
la  même  année.  Il  fut  compris  dans  le  licenciement  géné- 
ral de  Tarmée,  le  i*'  octobre  suivant.  Le  baron  Harlet  a 
fait  dans  les  diverses  qualités  ci-dessus  indiquées  les  cam- 
pagnes de  179a  à  Tarmée  de  Hollande;  de  17939  1794* 
1795  et  1796  à  Tarmée  des  côtes  de  TOcéan  ;  de  1797  et 
1798  en  Italie;  de  1799  dans  le  royaume  de  Naples;  de 
1804  et  i8o5  en  Italie  et  sur  les  côtes  de  TOcéan  ;  de  180G 
et  1807  à  la  grande-armée  d'Allemagne;  de  1808  en  Espa- 
gne; de  1809  en  Allemagne:  de  181a  en  Russie;  de  18 15 
en  Saxe;  de  1814  «o  France,  et  de  181 5  en  Belgique.  Il  a 
été  blessé  d*un  coup  de  feu  à  la  jambe  gauche,  à  Taffaire 
de  Savenay,  le  aa  décembre  1793,  et  a  reçu  un  coup  de 
feu  au  bras  gauche,  le  27  novembre  1798,  au  combat  de 
Terni ,  où  il  se  distingua.  Parmi  les  actions  d'éclat  qu*il 
fit  pendant  la  durée  de  sa  carrière  militaire,  nous  citerons 
les  suivantes.  Il  se  fit  remarquer  à  la  prise  de  Naples ,  où, 
à  la  léle  de  a  compagnies  de  grenadiers  qu'il  commandait, 
il  repoussa  deux  fois  une  colonne  ennemie,  et  s'empara  de 
a  pièces  de  canon.  Étant  enfermé  dans  Capoue  pendant  le 
blocus  de  cette  place ,  il  commanda  une  des  sorties  que  la 
garnison  française  fit  sur  la  route  de  Rome  ;  repoussa  les 
assiégeants  et  enleva  de  vive  force  une  redoute  dans  la- 
quelle il  prit  7  pièces  de  canon.  En  i8i3 ,  à  la  bataille  de 
Léipsick,  le  16  octobre,  au  moment  où  il  débouchait  du 
village  de  Lieber-Wolkowitz,  avec  sa  brigade,  pour  pour- 
suivre une  colonne  d'infanterie  russe,  qui  se  relirait  en 
désordre  sur  Stônmthal ,  il  fut  atteint  d'un  biscaîen  qui 
lui  fil  une  très-forte  contusion  a  la  poitrine.  Le  18  du  mê- 
me mois,  il  entra  de  vive  force  dans  le  village  de  Prolis- 
leyde,  point  extrêmement  important,  et  dont  le  roi  de 
Naples  (Joachim  Murât)  lui  avait  ordonné  de  b'emparer, 
quelque  résistance  qu'on  lui  opposât.  Dans  cette  action 
brillante,  le  général  Harlet  fut  grièvement  blessé  au  pied 
droit  par  un  boulet.  Le  lendemain  19,  son  cheval  ayant  eu 
Ja  jambe  cassée  par  une  balle,  dans  les  rues  de  Léipsick, 
le  général  Harlet ,  que  sa  blessure  empêchait  de  marcher, 
ne  put  passer  l'Elster ,  et  fut  fait  prisonnier  de  guerre.  On 


4l4  BICnON?fJlIlE   HISTORIQUE 

renvoya  en  Livonie,  sur  les  bords  du  lao  Peypos.  Il  rea- 
tra  en  France  après  la  ptiix*  qui  fut  la  suite  de  la  restau- 
ration du  trône  des  Bourbons,  En  iSiS,  pendant  les  cenl 
jourx.  \\  servît  dans  la  grande-armée  de  Buonaparte.  U 
cunibaltit  avec  beaucoup  de  valeur  à  la  bataille  de  Wate^ 
loo  (on  du  &Ionl*Sainl-Jean) ,  le  i8  juin,  et  y  reçut  as 
coup  de  mitraille  à  la  cuisse  gaudie,  en  marchant  au  pv 
âii  charge  avec  le  4'  régiment  de  grenadiers  de  la  garde, 
c|(ril  commandait,  et  d^autres  cor|»s  de  la  vieille-garde, 
|K>ur  <Ac-her  de  tiVmparer  des  fomiidabies  batteries  de  Tar- 
ni^«'  aiiglaiï^e  :  on  nVtail  pins  qu*à  une  très>petile  dislanoe 
de  ces  batteries .  lorsque  le  général  Harlet  reçut  cette  bles- 
sure. Ce  général  a  été  nommé  membre  de  la  Légion-d'flon- 
iicur,  le  6  août  1804,  et  officier  de  la  même  léfçioo,  le  4 
seiitenibre  i8(i8.  U  a  été  créé  baron  d'empire ,  le  i5 
mars  1810,  et  est  devenu  commandant  de  la  Légion  d'Hoa- 
neur,  le  aS  décembre  18 13.  M.  Louis  XVIII  Ta  cr^ 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  \t  m 
août  181 4*  On  ie  trouve  compris  dans  le  tableau  des  ma- 
rée h  aux-de-camp  disponibles  eii  iSm.^  {Etats 'imiUtains, 
Moniteur^  annales  du  temps,) 

DllArGLRANYILLE,  vo^^ez  d^Aveahgcs. 

d'II AU SSON VILLE,  vojez  db  NETTAifcorRT. 

DE  H AUTEFORT (Jacques-François,  manfuîs),  comic'Jt 
Montit^nac  et  de  Beau  fort,  maréchal-de-camp  (1),  sertit 
pendant  plusieurs  campagnes,  en  qualité  de  Tolontaire«  et 

(1)  II  était  (îi|  dcCliarlen,  marquis  de  Hanlcfort,  comte  de  Uoot^aar, 
murcchal-dci-camp»  et  armées  du  roi,  eapilaiaedc  60  hommo  d  amaes 
mort  on  1G16,  et  ftèrc  de(iiilcs,  marquis  de  II:iutefiirl,  lieuleoanl-gé* 
oéral ,  premier  éenyer  de  la  reine,  mort  le  3i  dérembre  i<^,  et  f[ui 
fut  |ère  de  François  Marie  de  llaiitrrort,  dont  l'arliefe  fuit.  Lct  «ent- 
ées de  Charles  et  de  Gitle:*  de  HaulefVirl  xont  rapf»nrtës  dan»  le  tome  II 
de  riIi<toire  généalttgiquc  et  liéraldîque  dct  pain  de  Franee  et  des 
grands  difinitaires  de  la  eouronne,  publiée,  en  i8)S«  par  M.  le  rlicva- 
lier  de  Courrellen.  '/'.  dtivs  cet  ourratft  ta  jênéntoffir  dt  /  »  fiiii»Of»  dt 
Hnutffort ,  fug.  o3  à  c^!}  ) 


U£S   GLKERIUX   BRA\ÇJT?. 


rendit  de  grands  «ervices  en  Lin 
IXendne  de  ae«  lorrei,  qu*il  mai 
^  HPce  due  3u  roi.  Il  obtini,  < 
r  Hrmalion  de  l'érecliito  itii 
litres  du  mois  de  décembre 


i 


:,i3 

I,  enGiiienne.et  dunt 
Diiintinl  toujniira  dans  l'obéii- 
ri  GtUeconsidéralioii,  In  con- 
n>in(ui^al  de  Bjiilrrort,  par 
^i'i'^7l,  qui  furent  enregistrées 
•tiparlcineatde  Uoriteuux,  le  5o  niui  i6(î^.  Il  aC  [listin^ua 
à  U  bataille  d'Avein.  m  il>35,  et  àwllc  duTésin,  eti  iSi^G. 
Crééinurécli;il  de-cain|),  par  bri'vtt  dit  4  ioîn  iC^,  il  cul. 
I«  7  juillet  BUivatil,  un  ordre  pour  a^cmbler  la  nobleMe  île 
»('9  Icrrest  en  Limosin  et  en  Guienne,  et  la  commander  en 
cette  «lualilé  de  laaréchal-de-C'imp.  Il  leva,  par  coiaiirlR- 
sion  du  4  acH^t  de  la  r(iiineanni!-e,  un  réginienl  d'infanterie 
de  ton  nom  ,  pour  agir,  de  concert  avec  la  noblesse  placée 
«DUS  sou  commandement,  contre  les  partisans  de  M.  \n 
prince  deCondé  :  oe  régimeut  fut  Hccncié  l'anni-e  ^«iiivante- 
Le  marquis  de  Haulefort  fut  reçu  chevalier  de&  Ordres  du 
,  le  3i  dt'cemhre  iG6i  :  il  .-ivail  e»  l'assnranc»  da  celte 
pUce,  par  brevet  du  4  nars  iG5i.  Il  a  été,  depuis,  con~ 
tillcr-d'él^t  et  premier  éciiyer  de  la  reine.  Il  avail  é\é  ca- 
pitaine lie  ino  hommes  d'armes  des  ordonnances.  Il  rnnurui 
à  rdfls*  k  3  oclol>re  tC8<>  {■)■  { Clironoio/jîe  iniUtaiie , 
llttu.  i^/,  pag~  ^78}  Uitloire  dus  Orands-OJJiciers  de  ta 
Covronme,  mimoirai  du  temps.) 

M  flAVTBFOKT  (Prançoî*  Marie,  comie),  lieutaant- 
gAtf'rd/,  noveii  du  précédent,  naquit  le  iti  août  i634-  Il 
enirj  du  service,  comme  cadcl,  dans  les  girdcs-du-corps, 
si^ge  de  IUa#8lrichl  «  en  1673.  Nommé  aide- 
de-canip  îles  armées  du  roi,  pur  brevet  du  1  janvier  i'ij4i* 
il  servit  d'abord  auprès  de  M.  de  Fuiirille»,  puis  anjirès  do 
M.  le  prince  de  Ciindé;tnarrba  à  la  conquête  delà  Fraucbe- 
Comté,  et  combattit  â  Senetr,  oii  il  fut  blessa-  au  bras  et  à 
U  jitmbe.  Il  se  trouva,  en  i6~3,  i<i7G,  1U77  et  1678,  uu\ 


..  vn,  H*S'  ^K>  d' 


■■élairt  dt,  CrtndiOffloi^  da  t, 
nno  msl  à  prdp>s^a»>Ja«BiMS  dJ 


i 


J 


4l6  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

sièges  et  à  la  prise  de  plusieurs  places  de  guerre  de  la  Flan- 
dre el  du  Brabant.  On  lui  donna,  par  commission  du  s5 
avril  16819  la  charge  de  colonel -lieutenant  du  régimeat 
d^infanlericd* Anjou,  vacante  parla  déuii>sîon  du  comtede 
Saint- Géran  (1).  Il  servit,  à  la  tète  de  ce  régiment,  «a 
siège  et  à  la  prise  de  Luxembourg,  en  1G84;  au  siège  etàU 
prise  de  Philisbourg,  tie  Manlieim*  de  Frarickendal,  es 
1G88.  11  contribua  à  la  défense  de  Mayeiice,  sous  le  mar- 
quis d*HuxeUes,  en  1G89,  ^^  y  reçut  une  blessure.  Il  srrrît 
à  Tarmée  d'Allemagne,  sous  lem.iréclial  de  Lorges;  âTar- 
mèe  de  la  Moselle,  sons  le  marc|uîft  de  RouflliTs  ,  en  1691, 
etàTarniée  de  Flandre,  en  i6()5.  Il  combaltilà  Noerwindf, 
se  trouva  au  siège  de  Charleroy,  fut  employé  à  rarmée 
d*Allt'magne  ,  sous  les  maréchaux  de  l^rgei*  et  de  Joyeux, 
en  1694,  et  à  Tarmée  de  Flandre,  sotis  le  maréchal  de  Vil- 
leroy,  en  1696.  Créé  niarécbal-de-camp  ,  par  brevet  da  3 
janvier  1696,  il  fut  employé  à  Tarmée  du  Rhin  ,  sons  k 
maréchal  de  Choiseul.  Il  se  démit  du  régimeul  d*Aiijoa, 
au  mois  de  janvier  i(>97,  et  servit,  la  oiéine  année, ao 
siège  et  a  la  prise  d*Ath ,  sous  le  maréchal  de  Catlnat.  Il  fut 
employé  à  Tarmée  de  Flandre,  en  1701  et  1703  ;  et  coulri- 
bua  a  la  défaite  des  Hollandais.  Il  commanda  à  Nancy, 
pendant  Thiver  de  cetlo  dernière  année.  Promu  au  grade 
de  lieutenant- général,  par  pouvoir  du  2.)  décembre  170a, 
e(  employé ,  en  cette  qualité  ,  à  Tarmée  d^Allrnoagne,  fW& 
M.  le  duc  de  Bourgogne  et  le  maréchal  de  Tailart,  en 
1705 ,  il  monta  plusieurs  tranchées  au  siège  de  Brii^ack,  ti 
à  celui  de  Landau.  Il  chassa  les  ennemis  d^Hagenback.  et 
les  força  d*abandonner  deux  redoutes  et  leur  pont.  Il  corn* 
manda  raltaqiie  de  la  gauche  des  contrescarpes  de  Lan- 
dau, les  emporta,  et  tfe  distingua  à  la  bataille  de  Spire. 
Employé  à  la  même  armée,  sous  le  marécba!  de  Tailart, 
en  17049  il  Ht  en  chef  le  siège  de  Villingeu  ,  et  combattit  à 


(0  On  lit  dans  VHittoire  des  Grands- Officiers  de  ia  Counmnt ,  to- 
me VII,  pag.  557,  que  de  Hautefort  eut  un  régiuient  d'infanterie,  »« 
la  démi^8ion  du  comte  de  Saint*Géran,  en  1O81  ,  et  celui  d'Aojoo,  et 
i685  :  c'est  une  erreur. 


t. 


DS$  GÉNfiRAUX    FRANÇAIS.  /^l^ 

Hochsledt.  Il  nervil  à  Tannée  de  la  Moselle,  mus  le  ma- 
réchal de  Villarsy  en  1705,  et  à  Tannée  du  Rhin ,  sou»  le 
même  général  ^  en  1706.  Après  avoir  comman  lé  toute  Tin- 
fanterie  au  camp  de  Lanckandel,  il  se  rendit  à  Alstatt, 
pour  favoriser  ensuite  la  prise  de  Ttle  de  iMar(|uî*at.  Il  ser* 
vît  encore ,  sons  le  même  général ,  en  1 707 ,  et  sous  le  ma- 
réchal de  Berwic'k,  eu  1708.  Il  alla,  commander  en  Arlois, 
à  la  place  du  comte  de  la  Muihe,  par  ordre  du  a6  juillet, 
et  s'empara,  au  mois  de  décembre  t  deSainiGuilain.  Em- 
ployé à  Tarmée  de  Flandre,  sous  le  maréchal  de  Villars, 
en  1709,  il  fie  trouva  à  la  balaiîle  de  [djlpiaquet.  Il  servit 
à  la  même  armée,  en  1710.  1711,  171a  et  1713,  et  s*y 
trouva  aux  sièges  et  à  la  prise  de  plusieurs  villes  de  jçuerre. 
On  loi  donna  le  gouvernement  des  ville  et  château  de  GuisOf 
par  provisions  du  3  avril  1717,  et  on  le  reçut  chevalier  des 
Ordres  du  roi ,  le  3  juin  1 7s4-  H  mourut  à  Paris ,  le  8  juillet 
1727 ,  dans  la  73*  année  de  son  âge.  {Chronologie  mUUairê^ 
loni,  IFypag.  4  78  ;  mémoires  du  temps ,  Gazette  de  France.  ) 

DE  HAUTEFORT (Gabriel, cAet^oileer) . iittitenant  général, 
et  frère  du  précédent  (1),  fut  d'abord  connu  sous  le  nom 
de  chevalier  de  Monlignac.  Il  entra,  comme  lieutenant, 
au  régiment  d*infanlerie  d*Anjou,  en  i685,  et  y  oblint  une 
compagnie,  le  7  juin  1688.  Il  marcha,  avec  ce  régiment, 
au  siège  et  à  la  prise  de  Philisbourg,  de  Manheini  et  de 
Franckeodal;  A  la  conquête  du  Palalinat,  en  lOSg:  à  Tar- 
mée d'Allemagne,  en  it^goet  1691;  a  Tarmée  de  la  Moselle, 


(1)  Gabriel  de  Haulefort,  et  FraDçoi»>MariedeHauU'fortqoi  précèdent,* 
ont  eu  pour  frère  Lonif-Cbarléa  de  Haalefort,  marquis  de  Survilie,  lie«* 
tenant-général  des  armée»  do  roi ,  connu  par  m  belle  dëfenic  de  Toqr- 
naj,  en  1709»  mort  le  19  décembre  1711 ,  lequel  fui  père  d'Emmanuel 
Dieudoooè ,  roarqnit  de  Haotcfort ,  de  Survilie  et  de  Sarcelles,  cbevalicr 
de  l'ordre  du  roi  «  marëcbal  des  campa  et  armée*  du  roi ,  qui  eut  pour 
fils  Abraham  Frédéric,  vicomte  de  Hautefort,  maréchal- de-camp,  coa* 
damoé  à  mort  parle  tribunal  rétolutionnaire*  le 7  juillet  1794*  (^oyûM, 
fouir  ie$  tm^ieeêrnuUUaires  dé  ces  trois  offieieri-génirauao,  la  gétUtsiogi^ 
de  ia  fnaisomdêHtmUfori^fag,  97,  à  loa,  tam.  Il  de  V Hùtoirs gMtiê' 
^ue  des  pairs  dé  Frosicêf  sU. ,  par  M,  de  Ceureelies,) 

TI.  SS 


4i8  mcnoRifJiniK  HisTouQinE 

en  169a.  Il  passa ,  dans  cette  dernière  année ,  k  Tarmée  k 
Flandre  9  combattit  Â  Steinkerque,  et  se  trouva  aa  bo» 
hardemcnt  de  Cbarleroy.  Il  obtint,  par  comniMMOQ  da  j 
octobre, le  régiment  d*infanlerie  de  Charolais,  lors  den 
formation.  Il  servit,  d^abord  sur  la  Moselle  9  puis  en  Fin* 
dro,  et  combattit  à  Neerwînde,  en  1695.  Il  se  troufai 
i'armée  d'Allemagne*,  en  1694  et  1695,  et  prit,  cette  der- 
nière année,  le  nom  de  chevalier  de  Hautefort.  Devcu 
mestre  de -camp  d*uii  régiment  de  dragons  de  son  nom  ,pir 
commission  du  i4  janvier  1696,  il  se  démît  du  régimnt 
de  Charolais ,  servit  à  Tarmée  de  Flandre  cette  année  et  U 
suivante,  rt  au  camp  de  Coudun,  près  Compiègoe,  a 
1698.  Il  entra,  avec  son  régiment , dans  Gueldres,  irs; 
février,  et  se  rendit,  au  mois  d'avril  suivant ,  ^  Tarméf  de 
Flandre,  où  il  finit  la  campagne.  Il  servit,  à  la  mèmea^ 
mêc,  en  170a;  contribua  à  la  défaite  des  Hollandais,  •«■ 
Mimègue  ,  et  fut  créé  brigadier  de  dragons ,  par  brevet  da 
a3  décembre.  Employé,  en  cette  qualité,  à  Ta r m ée  d'Aile 
magne,  en  1703,  il  se  trouva  au  siège  et  à  la  prise  deBH- 
sack,  au  Kiége  de  Landau,  à  la  bataille  de  Spire,  etib 
prise  de  Landau.   Employé  à  Parniée  de  la  frontière  da 
Dauphiné,  sous  le  duc  delà  Feuillade,  en  1704,  il  coq- 
courut  à  empêcher  les  ennemis  d'entreprendre  le  siégr  de 
Chambérî;  contribua  à  l.i  prise  de  Snse,   à  la  soumission 
de$  Vaudois,  et  à  la  prise  des  retranchements  de  la  vallée 
d'Aoât,  et  do  la  ville  de  ce  nom.  Il  marcha,  sous  le  même 
général,  à  la  réduction  du  comté  de  Nice,  au  siège  et  âli 
prise  de  Chîvas,  au  hlocus  de  Turin,  et  au  combat  sooi 
cette  place,    en   170G.   Il  (oniniença  la  campagne  sur  le 
Rhin,  en  1707    Étant  passé  à  Tarniée  de  la  frontière  du 
Dauphiné,   sous  le  maréchal  de  Tessé,   par  lettre^  du  1" 
mai  9  il  y  contribua  à  la  levée  du  siège  de  Toulon  par  les 
ennemis.  Il  servit,  en  1708,  à  rarinée  du  Roussillon,  qui 
canonna  les  ennemis  au  Pont* Major,  couvrit  le  siège  de 
Tortose,  et  conserva  la  ville  de  Roses.  Créé  maréchal-de- 
camp  ,  par  brevet  du  20  mars  1709,  il  se  démit  de  son  ré- 
giment ,  et  fut  employé  à  rarniée  d*Allcmagne ,  sous  le  ma- 
réchal de  Harcouit,  jusqn*à  la  paix.  Il  fut  choisi,  en  17111 


Y. 


DES   6ilf£RAUX   FRANC AI9«  4*9 

ponrélre  premier  écuyer  de  madame  la  duchesse  de  Berry. 
Il  se  trouvaauxsiégeset  à  la  prise  de  Landau  et  de  Fribour^ç» 
en  J7i3.  Oo  le  créa  lieutenaot^énéral  des  armées  du  roi , 
par  pouvoir  du  8  mars  1718.  Il  mourut,  te  22  février  ly^Z, 
âgé  de  74  3DS*  (Chronologie  militaire,  tom,  F,  pag.  un; 
mémoires  du  temps ^  Gazette  de  France,) 

DE  HAUTËI^ORT  (Henri) ,  comte  de  Bruzac ,  lieutenant-- 
général f  if^su  d*une  branche  putnée  de  la  famille  des  pré- 
cédents ,  entra  aux  mousquetaires ,  en  1677.  Il  .se  distingua 
à  Tassaut  de  Valenciennes,  et  au  siège  et  à  la  prise  deGand 
et  dTpres,  en  1678.  Il  leva  une  compagnie  dans  le  régi- 
ment de  cavalerie  de  Dugas ,  par  commission  du  ao  octobre 
i683,  et  servit  à  Tarmée  de  Flandre,  qui  couvrit  le  siège 
de  Luxembourg,  en  i584*  Sa  compagnie  ayani  été  réfor- 
mée 9  par  ordre  du  26  septembre  de  la  même  année ,  il  eo 
leva  une  nouvelle,  dans  le  régimeul  de  cavalerie  de  Bissy , 
par  lettres  du  20  août  i683.  On  le  choisit  pour  être  capi- 
tuine  de  la  compagnie  des  carabiniers  de  ce  régiment,  à  la 
formation  de  ces  compagnies,  le  29  octobre  1690.  11  mar- 
cha, en  cette  qualité,  au  siège  de  Mons  et  au  combat  de 
Leuse,  en  1691;  au  sit^ge  de  Namur,  au  combat  de  Sttiu- 
JLerque,  et  au  bombardement  de  Charleroy ,  en  1692  ;  au 
siège  de  Huy,  à  la  bataille  de  Neerwinde,  et  au  siège  de 
Charleroy,  en  1693.  Il  fut  créé  major  de  la  brigade  de 
Courcelles ,  à  la  formation  du  régiment  royal  des  carabi- 
niers, par  brevet  dul**  novembre  de  la  même  année.  Étant 
passé,  avec  cette  brigade  ,  à  Tarmée  de  Catalogne,  sous  le 
maréchal  de  Noaîlles,  en  1G94  ,  il  se  distingua  à  la  bataille 
du  Ter,  concourut  aux  sièges  et  à  la  pri<ie  de  Palamos  ,  de 
Gironne,  d'Ostalric ,  de  C^tstelfollit ,  et  au  secours  dH)stal- 
ric,  que  lesEspagnoU  voulaient  reprendre.  Employé,  dans 
la  même  armée,  en  1696,  il  marcha  ,  sous  le  maréchal  de 
Nouilles,  au  secours  d*Oslalric  et  de  Castelfollit,  dont  on 
fît  lever  Je  siège.  Il  servit,  sous  le  duc  de  Vendôme,  qui  prit 
le  commandement  de  cette  armée,  au  mois  de  ji^in,  et 
marcha  au  secours  de  Palamos,  dont  les  Espagnols  levèrent 
le  siège.  Nommé  maréchal-général-des-logis  de  la  cavale- 


y 


49  o  mcnomiAiRv  HisTomiQOE 

rie  de  Tannée  de  Catalogne  9  soni  le  méoie  duc  *  par  ordra 
du  17  avril  i6()6,  il  contribua  a  la  défaite  da  corpa  de  ca- 
Yalerie  que  commandait  le  prince;  de    Dannstadl,    prë 
d*08ralric  9  au  mois  de  juin.  li  servit ,  en  la  même  qualité, 
au  siège  de  Barcelonne ,  et  a  la  défaite  du  générai  Yelasce. 
k  Saint- Fv  lin  »  Tannée  suîvamte.  Il  fut  employé  aa  campée 
Coudun ,  près  Compiègne,  en  16989  et  à  Tarmée  de  Fiai- 
drcy  en  1701.  Il  obtint  le  rang  de  mesire-de-camp  de  ca- 
valerie,  par  commission  du  4  mars  1703;  fui  créé  ta'  aid^- 
major-géuéi-al  des  gardes-du-corps,  par  brevet  du  14 1  ^ 
eut  le  rang  d^enseigne»  par  un  autre  breyet  du  même  îoor. 
Il  marcha ,  la  même  année  9  en  Flandre  9  et  y  contribua  k 
la  défaite  des  ennemis  sous  Nimègue.  Il  combattit  à  Ecke- 
ren  yen  1705.  Créé  brigadier,  par  brevet  du  10  février  i7q4« 
il  fut  employé,  par  lettres  du  i**  avril,  à  Tarmée  de  Flan- 
dre, qui  se  tint  sur  la  défensive.  On  lui  donna  le  gODre^ 
nement  de  Oheniheîm,  Roseim  et  Raisenbei^  ,  par  pro- 
visions du  8  février  1705.  Il  combattit  à  Ramiliies,  ca 
1706.  Nommé  premier  aide-maior-général  des  gardes-dd- 
corps,  le  9  avril  1708,  il  obtint  le  rang  de  lieutenant  dam 
les  mêmes  gardas ,  par  brevet  du  i**  mai,  et  8e  trouva,  la 
même  année,  à  la  bataille  d^Oudenarde.  Promu  au  grade 
de  maréehal-df-c  imp ,  p.ir  brevet  du  20  mars  1 709  ,  il  fat 
employé,  en  crtie  qualité,  à  Tarmée  de  Flandre  «  en  1710 
et  1712  ;  et  se  trouva,  cette  dernière  année,  aux  sièges  de 
Douay  (?t  du  Que.snoy.  On  le  créa  major  général  des  gardes- 
du-corps,  par  brevet  du  i5  juillet  171G.  Il  fut  fait  lieule- 
nant-géiiéral  des  armées  du  roi ,  par  pouvoir  du  i*' octobre 
1718,  et  grand*croix  de  Tordre  de  Saint-Louis,  par  expec- 
tative, le  1"  janvier  17*20.  Il  eut  une  place  de  grand  ctoji 
de  Saint-Louis,  à  la  mort  de  M.  Desalleurs,  par  provisions 
du  20  avril  1726.  Il  se  démit  de  la  majorité  desgardes-du- 
corps,  le  16  avril  1729.  Il  mourut  le  24  août  1761 ,  âgé  de 
94  ans.  (Chronologie  militaire ,  tom.  y^pag,  58;  mémoires 
du  temps.  Histoire  de  la  maison  du  roi,  fie  l'ahbé  de  Nœuf- 
ville,  tom.  /,  pag.  34*  (0»  Gctzette  de  France.) 


(1)  L'abbë  deltœufriJIc  s'est  trompe,  1",  en  nommant  Bassj  /e  régi- 


DB  HADTEF0RT-BAI3ZBNS  (Jean-Louin,  comié),  heu- 
ienant'tiénéral^  et  eousîo-fçemiain  du  précédent  (i),  entra 
au  service,  cooime  lieutenant  de  la  compagnie  colonelle 
du  régiment  d*infonterie  de  Toulouse ,  à  la  formation  de 

m 

oe  corp^,  le  ai  féTrier  i684*  H  y  obtint  une  compagnie 9 
par  oommisfion  du  18  septembre  1689;  combattit  à  Fleu- 
rus,  en  i6()o,  et  se  trouva  au  siège  de  Mons,  en  1691. 
Nommé  capitaine  de  grenadiers  au  même  régiment ,  le  i5 
Janvier  169a  «  il  servit  au  siège  et  à  la  prise  des  ville  et 
château  de  Namur,  combattit  à  Steinkerque ,  ei  se  trouva 
au  bombardement  de  Charleroy.  Il  servit  au  siège  de  Huy, 
combattit  à  Neennrindey  et  se  trouva  au  siège  et  à  la  prise 
de  Charleroy,  en  1693.  Il  fut  de  la  marche  de  Viguamont 
au  pont  d*Espîerres«  en  169) ,  et  se  trouva  au  bombar.de- 
meut  de  Bruselles,  en  1695.  On  lui  donna,  par  commission 
du  8  novembre  de  cette  dernière  année,  un  régiment  d'in- 
fanterie de  sou  nom  ,  que  Pou  forma ,  par  ordre  du  a3  dé- 
cembre, avec  un  bataillon  du  régiment  d*infanterie  d'An- 
jou. En  1697,  il  commanda,  à  Tarmée  de  Flandre,  son 
régimerit,  qui  fut  réformé  par  ordre  du  a5  décembre  1698, 
et  fondu  dans  le  régiment  de  la  Couronne.  Lo  comte  de 
Hautefort  fut  employé  au  camp  de  Coudun,  près  Corn- 
piégne,  en  1698,  et  àTarmée  de  Flandre,  eu  1701  et  170a. 
Nommé  colonel- lieulenant  du  régimfmt  d*inlaiiterie  de 
Toulouse,  le  8  mai  1707,  il  le  joignit  à  Tarmée  de  Bavière  , 
et  combattit  k  Munder-Kingen  et  à  Hochstedt.  Employé  à 
la  même  armée,  sous  le  maréchal  de  Marchiu,  en  1704 9 


ment  de  Bln^r;  a*,  cd  datant  du  moi*  d'octobre  1704  le  brevet  de  briga- 
dier de  M.  deBrosac;  5*9  eo  avançant  qu'il  fut  major  dei  gardes,  en  1717; 
4*9  eofio  co  datant  ton  pouvoir  de  lieutenant-général  du  3o  septembre 
1718. 

(1)  La  branche  de  Sâint-Ghamans,  puinëe  de  toutes  celles  de  b  mai* 
foo  de  Hautcfort,  comptait  aussi  un  offici«>r-génëral  dans  la  pcrtonne  de 
Charles  IVicolas,  comte  de  Hautefort,  marquis  de  Saiot-Chamans,  ma* 
réchal-decamp,  mort  le  1  février  171a,  et  dont  les  services  sont  rappor- 
tés à  la  page  I  la  de  la  géoëalogie  de  la  maiaon  de  Hautefoil,  dans  l'His- 
toin  gèôéaiogique  des  pain  de  Fcsoca,  etc.,  par  !!•  ds GourctUci. 


^9%  iiiGfioiniAiiB  nnomiQOB 

a  eombatlit  à  U  Maonde  bataMf  OTlachteit ,  et  obtint  b 
grade  de  brigadiett  par  brovet  d«  ait  octobre.  Il  fot  eoi* 
plojéf  en  wtle  qoalilé,  à  l'wilii  da  Uifai,'ooiM  le  mMé- 
ebal  de  Marchbi,  en  1705,  èl  edotle  oMTéckal  doVUlaifi 
CB  1706  el  1707.  U  eootifiMM  ao  iccDaffe  donoé  ao  Fért* 
Loaifl,  aiofi  qa*à  la  priée  le  Drotenheina,  de  LaMlerinoi|i 
d*Ha§iieDaa  al  de  nie  da  Mar^bat,  eo  170^.  Il  ae  lioatt 
à  la  priie  des  lignée  de  ftlolboflen,  et  à  toatea  lea  aspMI- 
tiona  da  maréchal  de  Villara,  ea  1707.  Il  aarvH  à  Pararfa 
da  Ihio,  eo'1708,  1709,  171a,  1711,  171a  ot  i7i3«  m^ 
les  maréchaox  de  Berwids.  at  de  Haroourt,  aoua  Télealear 
de  Ba? ière,  et  aoos  les  marécbaw  da  Beaooaet  de  TillanL 
Dietrcafa,  eni7Li$,  anxtMgasdeLandaa  et  de  Piibooffg» 
et  4  la  défiaiîte  da  géoéral  yaaboone  :  ce  fut  aa  demièia 
campagne.  Créé'maréchal-de-camp,  le  Smar»  17189  Um 
démit  alorf  du  régimeot  de  Tonloune.  D  fut  lait  premiw 
éeuyer  de  M.  le  comte  dcToalcNise,  ea  1707.  On  le  II 
gouvemeor  des  ville  et  ehileau  de  Sainl*ll«ilo»  par  praii- 
aions  du  a8  fuillet  de  la  même  année.  Il  fut  oiéé  lieata- 
uaot-général,  par  poaroir  do  so  février  i734«  U  moorolà 
Salnt-Malo,  le  10  mars  1743*  {Ckronott^ie  miiiiaire ^  i.Ff 
pag.  1 18;  Histoire  des  Grands -O/ficiers  de  la  Comwmt» 
mémoires  du  temps.  Gazette  de  France.) 

DB  HAUTEMER  (Guillaume),  comte  de  Fervacquesy  puii 
duc  de  Grancey  y  pair  el  maréchal  de  France  y  se  trotifs 
aux  batailles  de  Kenty,  le  i3  août  i554;  de  Siint-Quentio, 
le  10  août  1557;  deGraveliiies,  le  1 3  juillet  i558;  deDreui, 
le  19  décembre  i56a,  el  de  Saint- Denis,  le  10  novembre 
1667.  Il  mérita,  à  cette  dernière  journée,  et  obtînt  lecoN 
lier  de  TOrdre  du  roi,  et  une  compagnie  d'ordonnance.  Il 
défendit  Poitiers,  dont  Tamiral  de  Coligny  leva  le  siège,  le 
7  septembre  iSGq.  Dans  une  première  sortie,  f|U*il  com- 
manda, il  rompît  un  pont  qui  facilitait  Tapprodie  des  en- 
nemis. Dans  une  seconde  sortie,  il  repoussa  Mo  du  fau- 
bourg Tuniiral  de  Coligny,  qui  en  avait  déjà  forcé  les  bar- 
rières et  les  retrancbemeuls.  Le  5  octobre  suivant.  U  com- 
battit, sous  le  duc  d'Anjou  I  k  MontcontOiir>  U  manhs» 


DES   GiNERÀUX   FRANÇAIS.  4^3 

en  167)9  sons  le  maréchal  de  Malignoo»  au  siège  de  Saiol- 
Lô,  à  ctlui  de  Domfront  >  où  il  fut  bleMé»  et  à  celui  de 
Carenlan.  11  défit  quelques  Reîtres,  prèit  de  Doniiaos,  eo 
15^5.  lu.struit  qu'une  conjuralion  avait  été  formée  contre 
la  personne  du  roi,  il  en  empêcha  Tcffet,  en  la  découvrant* 
à  ce  prince,  qui  le  créa  maréchal  de-oamp,  la  même  an* 
née.  11  fut  uu  des  confidents  de  François,  duc  d^Aujou; 
devînt  premier  gentilhomme  de  sa  chambre,  chef  de  ses 
finances  et  de  son  conseil ,  grand- maître  de  sa  maison,  et 
lieutenant-général  de  ses  armées  aux  Pays-Bas.  Ce  prince 
renvoya,  en  i58i,  au  secours  de  Cambray,  que  le  duc  de 
Parme  bloquait.  Fervacques,  avec  4000  hommes,  vint  d'a- 
bord camper  auprès  du  Catelet,  et  détacha  1000  fantassins, 
qui  entrèrent  dans  Cambray  :  il  décampa  ensuite  du  Ca- 
telet, repassa  la  Somme,  joignit  le  duc  d'Anjou,  et  s'as- 
sura de  Cambray.  Sous  les  ordres  du  même  prince ,  il  prit 
Aïeux,  le  fort  l'Écluse,  Caleau-Cambresis,  et  chassa  les 
Espagnols  de  tout  le  Cambresis.   11  assista,  le  19  février 
i58a,  à  la  cérémonie  du  couronnement  du  duc  d'Anjou, 
q4ie  les  députés  des  provinces  reconnurent,  à  Anvers,  duc 
de  Brabant.  Le  duc  d'Anjou,  peu  content  du  titre  de  duc 
de  Brabant  dont  il  n'avait  point  l'autorité,  entreprit,  au 
mois  de  janvier  i585,  de  surprendre  la  ville  d*Anvers,  et 
fit  marcher  3oo  cavaliers,  suivis  de  5ooo  hommes  de  pied  , 
sous  le  commandement  de  Fervacques.  Celui-ci  se  rendit 
maître  de  2  portes  et  d'une  partie  des  remparts,  et  braqua 
le  canon  contre  la  place.  Au  premier  bruit  que  fit  cette 
attaque,  le  prince  d'Orange  rassemble  la  noblesse  et  ce 
qu'il  peut  trouver  de  soldats,  pendant  que,  de  son  côté, 
le  peuple  anversois  tend  Us  chaînes.  On  charge  alors  et  on 
accable  les  Français,  dont  il  périt  environ  2000  :  Fervac- 
ques ent  fait,  prisonnier.    Après  la  mort  du  duc  d*Anjou, 
Fervacques  s'attacha  au  roi  de  Navarre,  et  le  suivit  dans 
toutes  ses  expéditions.  A  l'assaut  que  Henri  IV  donna  aux 
faubourgs  de  Paris ,   Fervacques  s'empara  du   faubourg 
Saint- Denis,  et  s'y  retrancha.  En  iSga*  il  fut  fait  lieute- 
uant  de  roi  aux  bailliages  d'Évrcux  et  de  Caen ,  et  ensuite 
à  ceux  de  Rouen ,  du  pays  de  Caux  et  de  Gisors.  Il  con^ 


.^ 


4t4  mcnomiAni  MMOuoèm 

#MI  isoo  dieraiix  et  i5oo  iHiamiei  de  plalti 

de  Qaillebeiif ,  dont  le  dne  de  Mayeane  leva  le  lUfB  erail 

rarrivée  de  ce  aecoon.  Ferraoqiies  eoouMiiida  ea  llenna»> 

die  iutqii^en  1608.  "t^e  mi  Tafrall  fcçit  eliavelicr  do  Mal* 

'lapril,  le  7  {aavier  1S95.  Au  ttéged^Amiene,  cb  i5g7«  Pc^ 

vaeqiiet  repooaaa  »  après  un  aaaglaal  oooibat  »  le  ooodeii 

Baquoy,  qol  avait  foieé  nn  oorpe-de- garda  da  l'annli 

fkançaiie  «et  conttaigail  les  Etpagnola  de  rapaai«r  la  Saa- 

■M.  Élete  à  la  dignité  de  maréchal  da  Phranaa»  par  M 

doané  an  camp  deveat  Amiens»  le  a6  septembre  i5g7«  I 

prêta  sermeat  ao  roi»  le  s  septembre  iSgS,  et  fit  eaiegbtnr 

soa  état  aa  parlement  de  Paris»  le  16  avril  i0oi.  Il  ta 

aommé  goavemenr  de  flenri*Canrille,  snr  la  déodsdiB 

du  sieur  de  lellegarde»  par  provisioas  données  à  Paris»  Il 

1 1  janvier  1607.  On  le  fit  lientenant-JSéBéral  aa  gouvera» 

aient  de  Normandie,  où  il  commandait  on  chef,  par  pt* 

vbioos  du  3  mai  1608»  enregistrées  aa  parlement  de  fteossi 

'  le  98.  Il  fut  créé  duc  de  Grancey»  par  lettres  d*ëreetisa  et 

cette  terre  en  duché  -  pairie  »  doaaées  k  Paris  9  aa  mois  de  H- 

cemhreiOi  1  :  ces  lettres  n*ontpointélé  enregistrées,  Hmsa» 

rot  au  mois  de  novembre  i6i5»  âgé  de  7S  ans(i).  (dbvasfc 

mulitairey  iom.Il^  pag,  398;  Mimoiret  de  Casieùum^  IM 

zeraiy  d'Aubignéj  d'AvUa^  laPopelinière  »  ic  Père  Damd^ 

de  ThoUf  le  président  HinaiU^  Godefroiy  Baucias.) 

D^HAUTPODLT-SALETTE  (Jean-Joseph-Ange)  »  génM 
de  division  ,  naquit  à  Salette  »  eu  Languedoc»  dann  raooée 
1754*  Après  avoir  serri»  comme  volontaire»  dans  le  régi- 
ment Corse,  dès  1771»  il  fut  fait  capitaine  au  ré«;îiDent  des 
chasseurs  à  cheval  de  Languedoc,  et  il  y  servait»  avec  ce 
grade»  lorsque  la  révolution  française  éclata.  Sahelle  con- 


(1)  Godefroi  et  Bmclat  te  tout  trompés,  lonqu'ib  oot  iMuré  (|aelt 
maréchal  de  Ferfacquet  était  mort  en  161 5.  Getlc  crrcvr  ett  àkmaor 
trée  par  l'état  de  maréchal  de  France,  donné  en  faveur  de  Goncino^^n* 
cinit  tous  U  dateda  18  nofembrv  i6i3,  et  où  il  ettdit  qvc  cette 
ge  était  y—wlt  fmr  4m  mtoH  émmmtwkûiée 


•1 


*    % 


DES   GKMÉHAUX    FRANÇAIS.  t\^à 

luite,  ainsi  qiift  les  talents  militaires  qu*il  déploya  pendant 
es  campagnes  de  irga  et  1795 ,  el  surtout  au  déblocus  de 
iaubeuge,  lui  obtinrent  le  grade  de  colonel  du  uième  ré- 
giment, qui  portait  alors  le  n"  6  dans  Parme  des  chasseurs 
i  cheval.  Après  avoir  concouru  au  siège  et  à  la  prise  de 
Nimègue ,  en  1 794  9  il  obtint  le  grade  de  général  de  brigade^ 
ti  fut  employé,  en  cette  qualité,  sous  les  ordres  du  géné- 
ral en  chef  Pichegni.  Il  passa  ensuite  à  Farrnée  de  Sambre- 
et-Aleu&e,  commandée  par  le  général  Jourdan,  et  se  dis- 
tingua, le  a  octobre,  à  la  bataille  d*Âldenhoven  et  a  la 
prise  de  Julliers,  en  chargeant,  à  la  tète  de  2  escadrons 
de  chasseurs,  contre  4  escadrons  ennemis,  qu*il  culbuta 
et  força  de  se  précipiter  dans  la  Roêr.  Lorsque  Tarmée 
française  cffeatua  sa  retraite  des  bords  du  filein ,  d*Haut- 
poiilt  commanda  la  cavalerie  de  Tavant-garde,  aux  ordres 
du  général  Lefèvre.  Cette  avant-garde,  qui  avait  pris  po- 
BÎIion  en  avant  de  Limbourg,  sur  la  Lahn,  ayant  été  atta- 
quée par  un  parti  de  i5  à  1800  chevaux  ennemis  et  4 
pièces  de  canon ,  d*Hautpoult  attaqua  cette  troupe  enne- 
mie, et  lui  prit  5  pièces  de  canon  et  200  chevaux.  En  1796, 
d*Hautponlt  servit  à  la  mémo  armée,  dans  la  division  du 
général  Kléber.  Sa  brigade  fut  composée  des  1",  G*  et  9' 
régiments  de  chasseurs  à  cheval.  Par  un  trait  d'audace  et 
de  présence  d'esprit ,  qui  lui  fit  beaucoup  d'honneur,  il 
empêcha  que  les  généraux  Kléber  et  Lefèvre  ne  tombassent, 
le  1"  juin,  au  pouvoir  des  hussards  autrichiens  de  Barco, 
qui  se  trouvaient  embusqués  dans  une  position  où  l'on 
u'avait  pu  d'abord  leji  apercevoir.  Les  ennemis  perdirent 
en  cette  occasion,  par  les  charges  que  fit  exécuter  d'Haut- 
poult ,  un  assez  grand  nombre  d'hommes  et  de  chevaux,  et 
3  pièces  de  canon.  Le  5  du  même  mois,  il  commanda 
une  forte  reconnaissance  ,  qu'il  pouitsa  jusqu'en  arrière  du 
camp  que  les  Autrichiens  avaient  établià  Waillebruck,sur 
la  Sieg;  et,  par  ce  mouvement  hardi,  il  força  ao,ooo  en- 
nemis à  lever  ce  camp.  A  la  bataille  d'Altenkircheo,  le  4- 
il  se  distingua,  en  faisant  exécuter,  contre  plusieurs  esca- 
drons autrichiens,  une  charge  brillante  qui  produisit  l'effet 
leplusavautageux,  et  pendant  laquelle  il  fut  blessé  a  l'épau 

VI.  "»  i 


4:^6  OICTIOKHAIRB   HISTOEIQUA 

]t  ;  ce  qui  ne  IV mpèeha  pas  de  gagner  de  viteste,  avec  « 
brigade,  un  corps  d*infanierie  ennemie  qui  cherchait  à  se 
retirer,  et  qu*il  contraignit  de  mettre  btisi  les  annen.  Ce 
corps  ennemi  était  le  régiment  d*înranterie  de  Jordis,  doit 
d*Iiautponlt  fit  le  colonel  prisonnier  de  sa  propre  mais, 
et  qui  «  en  cette  occasion ,  laissa  au  pouvoir  de«  Frau^ii 
ses  drapeaux  et  ii  pièces  de  canon.   A  peine  d*fiautpouk 
futil|;néri  de  sa  blessure»  qu*il  rejoignit  Tarmée  deSan- 
bre-et  Meuse,  et  reprit  le  commandement  de  la  cavaien 
de  Pavant-garde.  Il  fut  promu  au  grade  de  général  de  di* 
vision,  le  18  octobre  de  la  même  année.  En  1797 ,  legésé- 
ral  d*Hautpoult  commanda,  sous  les  ordres  du  général fi 
chef  Hochè,  la  grosse  cavalerie  de  Tarmée  de  Sambre-ft- 
Meu»e.  Il  se  trouva  au  passage  du  Rhin,  à  Neuwied,  le  iS 
avril.  Il  remplit,  en  1798,  les  fonctions  d'inspectenrgt^Dénl 
de  la  cavalerie  ,  et  fut  chargé  d*organiser  et  d*instrutreMf 
troupesde  cette  arme ,  sur  les  deux  rives  du  Rbin.  En  i^ 
il  commanda  la  cavalerie  dv  réserve  de  l*armée  du  Danube, 
sous  les  ordres  du  général  en  chef  Jourdan  ;  et ,   dèsToo- 
verture  de  la  campagne ,  il  alla  prendre  position  ,  avec  si 
troupe,  dans  les  environs  de  PfullendorfT,  d*où  il  devait  le 
porter  sur  les  divers  points  que  l'eniieml  pourrait  attaquer» 
et  fournir  de  la  cavalerie  aux  divisions  qui  en  auraient  be- 
soin. I.e  25  mars,  le  combat  sVlant  engagé    sur  tonifia 
ligne,  d*Haiilpoult  fut  chargé  de  réunir  toute  la  cavalerie 
de  réserve  dans  les  plaines  de  Pfullendorf ,  pour  protéger 
la  retraite  de  lavant-garde.  Il  eut  le  même  ordre,  le  jour 
de  Taffaire  d*Oslrach.    Il  chargea,  avec  na  cavalerie,  à  la 
b.itaille  de  Slockach  ;  mais  cette  charge  ne  prodiiÎMr  pa< 
TefTet  qu^on  en  attendait.    A  la  suite  de   cette  afl'aire,  il 
soutint  viguiirru'iement  la  retraite  de  Tannée  française, 
sous  le  feu  de  Pennenii,   qui  tirait  continuellement  à  mi- 
traille. AprèH  la  retraite  de  Tarniée  du  Danube,  le  genèrni 
en  chef  Jourdan,  mécontent  de  la  charge  faite  par  la  r^ 
serve  de  cavalerie  à  la  bataille  de  Stockach,   suspendit  le 
général  d*Hanlpoult  de  ses  fonctions.    Ce  dernier  8*étant 
rendu  à  Strasbourg,  ponr  y  faire  juger  su  conduite  parus 
conseil  de  guerre,  fut  honorablement  acquitté  et  rendu i 


DES   GÊ^lÉmAUX    FRA!9ÇÀ1S.  ^9'J 

set  fonctions.  En  i9oo,  il  fut  employé  à  Tannée  du  Rhin , 
•OI19  le  généraleo  chef  Moreau ,  et  y  eut  le  commandement 
de  id  réserve  de  cavalerie.  Il  combattit  à  Hohenlînden,  le  3 
ilécembre,  et 9  pendant  Taclion ,  entra,  aveo  na  troupe, 
dang  le  viliafçe  de  ce  nom.  Aprè*i  la  paix  avec  TAut riche, 
le  général  d*Hautpoult  fut  nommé  inspecteur-général  de 
la  cavalerie.  Il  eut,  en  i^4«  1^  commandement  en  chef 
de  la  cavalerie  du  camp  de  Saint-Omer,  et  fut  nommé 
^and  officier  de  la  Légion-d*Honneur,  fe  i4  iuio  delà 
même  année.  Il  présida  aussi ,  en  1804  «  le  collège  électoral 
du  département  du  Tarn,  et  la  députation  que  ce  collège 
envoya  au  premier  consul  Buonaparte.  La  guerre  ayant 
éclaté  de  nouveau  contre  rAiitriche,  en  i8o.5,  le  général 
d*Hjutpoult  eut  le  commandement  d*une  division  de  cui- 
rassiers, faisant  partie  de  la  réserve  de  cavalerie  de  la 
grande-  armée,  et  se  distingua  en  plusieurs  occasions,  par* 
liculièrenient  à  la  bataille  d*Austerlitz  11  eut  le  même 
commandement,  pendant  la  campagne  de  180Ô  contre  les 
Prussiens,  et  se  signala  au  combat  de  HoflT,  et  à  la  bataille 
d'Iéiia.  Il  avait  été  créé  grand-cordon  de  la  Légion-d*Hon- 
neur,  le  8  février  de  la  même  année.  Il  fit ,  à  la  tète  de  sa 
division  de  cuirassiers,  la  campagne  de  Pologne  contre  les 
Kusses,  en  1807^  et  fut  blessé  dans  les  combats  qui  eurent 
lieu  sur  les  tMirds  de  la  Passa rge.  Il  se  couvrit  de  gloire  à 
la  bataille  d'EyIau  ,  le  7  février,  et  y  fut  blessé  par  un  coup 
de  bîsciiîrn ,  doul  il  mourut  quelques  jours  après.  Le  gé- 
néral d  Hautponlt  était  un  des  meilleurs  officiers  de  cava- 
lerie de  Tarmér  franchi ise ,  et  sa  perte  fut  justement  re- 
grettée par  tous  ses  compagnons  d*armes.  Napoléon,  vou- 
lant honorer  la  mémoire  de  ce  guerrier,  At  transporter  son 
eor|)s  à  Paris,  et  ordonna,  par  décret  daté  du  camp  d*Og- 
tenide,  le  6  mars  1 807*  que  les  34  canons  pris  sur  l'ennemi 
à  Eylau  seraient  fomius,  et  quMI  en  serait  fait  une  statue 
éqiitf<*tre,  représentant  le  général  d*Haulpoult  dans  son 
coutume  de  commandant  des  cuirassiers.  {Etats  militaires, 
MionittUTy  annales  du  Umps.) 

»*I1AVRÉ,  voytz  es  Caov. 


y 


428  DICTIONNAIRE   HISTORIQUE 

D*flAVRINCOURT,  voyez  di  Gaedevaqve. 

DE  LA  HAYE,  voyez  Achuld  et  Blahqubt. 

BE8  HAYES  (François- Rodrigue),  murquis  d*EspiMui^, 
lieutenant-général^  entra  dans  les  pages  du  roi,  en  16B8; 
passa  aux  mousquetaires ,  en  1690,  et  fit  la  campagne  de 
cette  dernière  année 9  en  Allemagne,  sous  M.  le  dauphio. 
Il  obtint  une  cornette  dans  le  régiment  de  dragons  de 
Quelus ,  en  1693  ,  et  fut  fait  capitaine  au  régiment  de  ca- 
valerie de  Bourgogne,  le  19  avril  1695.  Il  servit  aux  ar- 
mées de  la  Hojielle,  de  Flandre  et  d'Allemagne,  depuis 
169!^  jusqu'en  1706;  s'y  trouva  aux  sièges ,  aux  bombarde- 
ments et  à  la  prise  de  plusieurs  villes  et  châteaux  forts,  et 
combattit  aux  batailles  de  Steinkerque,  Neerwinde,  Spire 
et  Hoschtedt.  Nommé  mestre- de-camp  d*un  régiment  de 
dragons  de  son  nom,  qu*il  leva ,  par  commissioD  du  36 
novembre  1 706 ,  il  le  commanda  à  la  bataille  de  Ramillies, 
en  1706;  à  l'armée  de  Flandre,  en  1707,  et  aux  batailles 
d'Oudenarde  et  de  Malplaquet ,  en  1708  et  1709.  OdIoî 
donna,  par  commission  du  3i  mai  1710^  un  régiment  de 
dragons ,  en  se  démettant  de  celui  qu*il  avait  levé.  U  cod- 
tinaa  de  servir  à  Tarmée  de  Flandre,  en  1710,  1711  et 
1713,  et  contribua,  en  cette  dernière  année,  à  la  victoire 
remportée  à  Denaîn,  ainsi  qu*à  la  prise  de  Douai,  du 
Quesnoy  et  de  Boncbain.  Il  concourut  à  la  défaite  du  gé- 
néral Vaubonne,  et  au  siège  de  Fribourg^  eu  1713.  Créé 
brigadier,  par  brevet  du  1"  février  1719,  il  servit  aux  sié- 
ges  et  à  la  prise  de  Fontarabie ,  des  ville  et  châteaux  dTr- 
gel  et  de  Roses.  Nommé  inspecteur-général  de  la  cavale- 
rie et  des  dragons,  par  commission  du  ao  juin  i73a,  'û  en 
exerça  les  fonctions  jusqu^à  sa  mort.  Emplojé  à  Tarmée 
d*Italie,  par  lettres  du  G  octobre  1733,  il  se  trouva  à  tous 
les  sièges  qu'on  y  entreprit.  Il  obtint  le  grade  de  mare- 
cbal-de-camp,  par  brevet  du  !to  février  1704;  se  démit 
alors  de  son  régiment ,  et  combattit  la  même  année  à  Par- 
me et  à  Guastalla.  Promu  au  grade  de  lieutenant-général, 
le  18 octobre  1734,  il  fut  employé  à  la  même  armée  d'Italie, 
par  pouvoir  du  1"  avril  1735,  et  concourut  à  lapciseducbâ- 


DIS   6ÉNÊEAUX   FEANÇAIS.  4^ 

teau  de  GoDzague.  de  Rcggiolo  et  de  Révéré.  La  paix  ayant 
été  faite,  au  moiftd*octobre.  le  marquis  d*£{ipinay  revint  en 
France.  Employé  à  Tarmée  de  la  Meuse ,  sous  le  maréchal 
de  Maillebols  »  par  lettres  du  i*"  août  1741  t  il  partit  de  Se- 
dan, le  18  août«  avec  la  première  division,  et  la  condui- 
sit en  Westphalie.  Il  commanda  à  Andernack  et  aux  en- 
virons, pendant  Thiver.  Lorsque  Parmée  passa  de  la 
Westphalie  en  Bohème,  au  mois  d*août  174^9  1^  marquis 
d'Espimiy  revint  en  France.  Nommé,  le  19  juillet  174^, 
pour  commander  à  Strasbourg ,  sous  le  maréchal  de  Goi- 
gny  et  le  comte  de  Balincourt,  il  réfida  dans  celte  place 
jusqu'au  39  août  1744»  époque  à  laquelle  il  pansa  le  Rhin, 
avec  une  division  des  troupes ,  pour  aller  servir  au  siège 
de  Fribourg.  Après  la  prise  de  cette  ville,  il  retourna  à 
Stranhourg,  où  il  mourut,  le  7  juillet  17^5,  à  Tâge  de  70 
ans.  {Chronologie  militaire,  iom.  V^  pag.  i85;  mémoires 
du  temps, 

DES  HAYES-dTSPINAT  (François),  marquis  de  Saint- 
Luc ,  grand-maitre  de  l'artillerie ,  it»su  d\ine  branche  puî- 
née de  la  famille  du  précédent,  servit  à  la  défense  de  Metz, 
en  i55a.  Il  s*y  distingua,  le  1*'  décembre,  dans  une  sortie 
qu*il  commanda,  et  pendant  laquelle  il  attaqua  un  grand 
convoi ,  au  moment  où  ce  convoi  allait  entrer  dans  le  quar- 
tier du  marquis  Albert  de  Brandebourg.  Après  Taynir  cn<* 
voyédans  Hcti,  Saint-Luc  poussa  jusqu'au  camp  des  en- 
oemis  :  ceux-ci  détachèrent  sur  lui  un  bataillon ,  qui  fut 
mis  en  déroute.  Seixe  enseignes  des  assiégeants  ayant  paru 
bientôt  après  ce  combat.  Saint- Luc  chargea  leur  droite 
avec  tant  d*impétuosité,  qu'il  la  chassa  jusqu'au  gros  du 
détachement,  et  lui  fit  éprouver  une  perte  de  80  hommes 
tués,  et  de  10  faits  prisonniers.  Nommé  gouverneur  de 
Arouage,  il  défendit  œtte  place  assiégée,  en  i585,  par  le 
roi  de  Navarre  et  le  prince  de  G  onde.  Ge  dernier  prince 
ayant  laii^sé  le  commandement  du  siège  au  baron  de  Saint- 
Mesmes,  celui-ci  le  leva  à  l'approche  d'un  secours  conduit 
par  le  maréchal  de  Matignon;  et  Saint-Luc,  à  la  tète  de 
ta  garnison,  tomba  sur  l'arrière-garde  des  assiégeants,  qu'il 


43o  DICTIONSAIEB   HlftTORIQCE 

lais  la  rn  piècfft.   Il  érhoua  djiift  Sun  rnlrt-prûr  eontre  Hk 
cl'Olêran,  en  f  5^6.  A  U  lialaillr  «le  Coiilraa,  le  »o  octobre 
i.'iS-,  le  |iriiice  de  Conilé  sVlanl  mU  à  la  fiourïcuîte  da 
fujarits.  Saint  Luc  c<iurul  a  lui  la  lance  rn  .irrt-t  «  et  le 
reiiTer«  •  Je  «on  cIh  v^l  :  «.inlant  en  niètne  lriii;»«  rn  basda 
siro .  Suivit  Luc  |ir^«eiita  la  main  aa  |»riucre  pour  le  relever, 
et  ^  re-ndit  «on  |»ritiinnirr.  Il  «r-rrit,  en  i5<>o,  «lu  «iêgf  de 
FaiiA .  rt.  en  i  S91 ,  aux  M«^«'ft  de  Nnvon  et  de  Roue».  Créé 
maréchal    de-c^rop,  en  celle  dernière  année  •  il  f.it  rn- 
pluyé  •'Il  celle  qualité  a  Tartnée  de  Breiai^ne.  pwir  lettre*  da 
as  aoi^t  iSga.  «m»  le  maréchal  d^Aunnint.  On  Ir  fil  lieu- 
lenaot-f(éiier<fll  an  (:ouvrrnement  dr  la  Brelaene,  à  la  mort 
du  finir  de  la  Hun  «udaje«  par  provision:»  dunnéeuau  c^imp 
de  Ses  mue  le  mé^ie  {our.  Il  «enrit  au  «iége  et  à  la  prise  de 
M  <i  yen  ne .  et  au  h\éfie  de  Roche  fort  «  que  le  duc  de  Mercœur 
fit  Irver.   Il  négocia,  en   ■•'949  la  Founiîs«ii»n  de   Pirisi 
robéi«sance  du  roi  Henri  IV,  et  concourut  à   la  prise  de 
Laon.  On  le  créa  chevalier  des  Ordre»  du  roi  t  le  7  îanvier 
1595.    11  fut  ucmoié  lieulenaut-général  de  Picardir^  eo 
Tabiicoce  du  duc  de  Longue%illey  par  pmviiiionH  du  aoavrfl 
suivaut.  Il  «ervil,  la  même  année,  à  Tamiée  de  Picardie, 
où  il  commanda ,  soun  le  duc  de  Longueville«  puin  sous  le 
duc  dt*  Nfvers,  qui  mirent  cette  province  à  Tahri  des  in- 
fultos  dt'j  £«{>.«» oots.  Il  marcha  ensuite  en  Bietagne,  prit 
la  Mtlietière.  près  de  Rennes  9  et  se  reudil  m.iltre  de  F.ki- 
gères.    Il  as>iéçea  Comper,  ftou*i  le!(  ordiet  du   inarécbdl 
d'Atimoiil  ;  m.iis  la  inurt  de  ce  maréchal  lu  lever  le  siège. 
Saii.t-Luc  reprit  la  Prévolière  cl  la  Molhf  -  Monboiichcl» 
pircourut  la  Basse- Bretagne ,  et  y  réprima  la  licence  du 
soldat.  Il  servit  au  blncu<  et  à  la  prise  de  la  Fère<,  en  ï5g6. 
11  se  démit,  au  mois  de  septembre,  de  la  lieutenance-gé- 
nérale  du  «;ouvfrneuieiit  de  Breta'^nc,  et  fui  pourvu  de  la 
charge  de  çr.:nil-ni.u(re  de  rirlillerie  de  France,  sur  l:i  dé- 
mission du  cnui'e  fie  Li  Guiche»  par  provisions  données  à 
Miuiceaux,  le  5  du  même  mois.  Il  alla  servir,  en  1597,  au 
siège  d*Auiiens,  où  il  fut  tué,  le  8  septembre (  1  ).  {Cui'oniy- 

fi)  ITeori  IV  raimaii  beaucoup,  et  ne  l'ippelait  que  ie  érave  Smni- 


DK8   GteriEAUX   FRANÇAIS.  4^1 

iogie  militaire  y  L  III^  pag,  487;  Histoire  de  France^  du 
Père  Daniel;  le  président  de  Thon ,  Dupieix,  Mémoires  de 
Suily,  Histoire  de  Fr^uice ,  par  AnauetH») 

n  BÉnOUVILLE  (Gabriel -Marie -Joseph -Théodore  > 
canif t)  nf^airde  France  et  livnienant'f^nvral <,  iia'|iiii  à  Laon, 
le  07  JMilIft  1755.  Après  avoir  f.iil  ntfi>  éliHicA  an  colli^ge 
royal  de  la  Flèche,  il  devint  page  <le  l.i  n-ine.  Il  eiifra  à 
IVcole  Militaire  en  1769,  et  fnl  fait  noim-lifutenanl  an  16* 
ré|(inient  de  dragons  (L.ingnedoc] ,  le  6  juillet  1773  f)  de- 
viot  lieutendiit  au  ni^iiie  r<^gimenl  ,  en  1788.  Il  fitt  nom- 
mé capitaine -adjoint  aux  adjudants -généraux,  an  com- 
mencement de  179a,  puis  adjudant  -  général  -  lieiitenant- 
oolonel  le  a  juin  de  cette  même  année.  SVlant  distingué 
à  la  bataille  dr  Valmy,  le  19  septembre,  il  fut  fait  adju- 
daDt-général-colonel,  sur  la  proposition  du  général  Kcllcr- 
mann.  Nommé  général  de  brigade,  le  8  mars  1793,  il  fut 
employé,  par  lettres  de  service  du  même  jour,  comme 
chef  de  rétal-major  de  Tarmée  de  la  Moselle.  A  la  tête  de 
10,000  hommes  formant  Tavant-garde  de  Tannée  ,  il  s*em- 
para  de  Poperingue,  le  6  septembre, et  chassa,  le  même 
jour,  Ifs  Autrichiens  de  Wlasincrtingue.  A  la  bataillt*  de 
Kaysersiautern ,  les  98  et  39  octobre  suivant,  le  général 
Boche,  qui  commandait  Tarmée  de  la  Moselle,  ayant  été 
obligé  de  quitter  le  champ  de  bataille,  faute  de  miuiitions 
de  guerre,  et  faisant  sa  retraite  sur  Bliscastel,  le  général 
flêdouville  chargea  «  à  la  tête  de  5  régimcnt«t  de  cavalerie, 
contre  les  cavaliers  prussiens,  au  moment  où  ces  derniers 
veuaieni  de  culbuter  leur  propre  infanterie  pour  tomber 
sur  les  débris  de  6  bataillons  français,  qui  avaient  été  fort 
maltraités  à  Pattnque  d*une  redoute  qui  flanquait  la  gau- 
che de  Tarmée  prussienne.  Cette  charge,  faite  avec  vigueur 


t*^ 


Lue,  C'élMÎt  un  des  plu*  be;iux  tiommeg  de  ion  lempa;  grand,  noble ,  fré- 
oéf  eui ,  vénUblrment  attaché  a  tiin  roi.  Il  r«fuM  le  bAlon  de  inarérhal 
ér  FiJince,  H  pria  Henri  IV  de  l'accorder  a  Charles  de  Convé-BriaMC,  ion 
kmwskîtkit ,  a#eo  lequel  il  avait  négooië  la  reddîtîoa  de 


439  dictiouhaibk  historique 

et  bien  exécutée ,  obligea  Is  cavalerie  enuemîe  de  rétro- 
grader ^  et  permit  au  général  Hoche  de  rallier  ce  qui  restait 
des  6  bataillons.  Après  cette  affaire,  le  général  Hédoaiille 
fut  destitué  y^t  les  représentants  du  peuple  Levas^enr  cl 
Bentabolle  9  sous  le  préteite  qull  n*aTdîl  pas  exécuté  on 
plan  d'attaque,  concerté  par  eux,  mais  en  effet  parce  qu'il 
appartenait  à  la  caste  noble,  que  Ton  éloignait  alors  des 
armée».  Arrêté  à  Bliscastel,  Il  fut  conduit  à  Paris,  et  en- 
fermé à  TAbbaye,  d*où  il  sortit  an  iKHit  de  9  mois  de  dé- 
tention ,  et  par  suite  de  la  révolution  du  9  iherroidor  ao  s 
(37  juillet  1794)4  qui  entraîna  la  chute  de  Robespierre.  Il 
fut  nommé,  le  la  juin  1795,  chef  de  rétat-major-général 
de  Tarniée  des  cèles  de  Cherbourg,  commandée  par  Au- 
bert  du  Bayet.  Promu  au  grade  de  général  de  division,  il 
eut  te  commandement  en  chef  de  Tarmée  des  côtes  de  Brest, 
par  lettres  du  a 5  décembre  de  la  même  année.  Il  rempla- 
ça le  général  Cherin  dans  remploi  de  chef  de  Tétat-major 
des  trois  armées  dites  des  côtes  de  Brest,  de  Cherbourg  et 
de  rOue.st,  réunies  sous  le  commandement  du  général  es 
chef  Hoche,  et  remplit  cette  fonction  depuis  le  mois  de 
février  1796  jusqu^à  la  pacification  de  la  Vendée,  à  laquelle 
il  eut  une  part  aussi  active  que  glorieuse.   En  reconnais- 
sance des  services  rendus  par  Hédouville  ,  dans  cette  occa- 
sion y  le  directoire-exécutif  lui  fit  don  d*uiie  carabine  et 
d*iui(*  paire  de  pistolets  d*1ionneur,  tirés  de  la  manufacture 
de  Yt'isuilifs,  ainsi  que  de  3  chevaux.  Il  eut,  en  1797,  le 
coinniandeinent  supérieur  des  ia%  i5'  et  14*  division»  mi- 
litaires. Il  fut  noniuié ,  le  4  iuillel  de  la  même  année ,  agent 
civil  et  militaire  du  gouvernement  de  Saint-Domingue,  en 
remplacement  de  Sanlhonax.  Il  partit  de  Brest  pour  i^ 
rendre  à  cette  destination ,  avec  200  hommes  d'infanterie 
et  '25  chasseurs  non  montés,  et  emportant  120, 000  francs, 
au  moyen  desq'iels  il  fît  toutes  les  dépen>es  de  soc  udmi- 
nisiralion.  sans  rien  puiser  dans  les  caisses  de  \a  colonie 
pcnd^uit  les  7  mois  quMI  y  passa.  Avec  le  peu  de  moyens 
mis  à  la  dispositiOFi  d'Hédouville,  ce  général  ne  put  ba- 
lancer rinlluence  qu*exerçait  à  Saint-Domingue  le  chef 
noir Toussain t*Lou vert ure;  et  ce  dernier  ayant,  malgré se« 


DES   GÉNEEAUX    FRANÇAIS.  4^^ 

protentation»  réitérées  de  noumission ,  marché  sur  le  Cap, 
à  la  tète  de  ao,ooo  Nègres ,  le  géiiéial  Hédouvillese  déter- 
mina à  quitter  Tlle ,  où  d^aillenrs  sa  résistance  eût  eiposé 
tons  les  Blancs  à  être  massacrés.  Il  rentra  en  France ,  en 
ianvier  irg9<  et  fut  nommé  commandant  supérieur  des  i  V 
i5*  et  i6*  divisions  militaires,  le  ai  août  suivant  (i). 
Le  général  Hédouvîlle  fut  envoyé  »  dans  la  même  année  9 
par  Ruonaparte ,  dans  les  départements  de  TOuest ,  pour  y 
commander  les  troupes  destinées  à  agir  contre  les  Ven- 
déens, qui  avaient  repris  les  armes.  S*étant  rendu  à  Angers, 
il  adressa  une  proclamation  à  tous  les  habitants  des  dépar- 
tements de  rOuesty  et  la  fit  parvenir  {usque  dans  les  bois 
où  les  insurgés  s'étaient  retirés.  Il  négocia  successivement 
avec  les  différents  chefs  des  chouans,  parvint  à  traiter  d*un 
armistice ,  et  montra  dans  cette  occasion  autant  d*énergie 
que  de  modération.  Le  général  Brune  étant  venu  prendre 
le  commandement  en  chef  de  Tarmée  de  TOuest ,  Hédou- 
vîlle en  fut  nommé  chef  de  Téta t- major-général  ;  et,  en 
cette  qualité,  il  seconda  les  mesures  du  général  Brune  avec 
un  zèle  sincère  et  dégagé  de  tout  ressentiment  de  Tespèce 
de  passe-droit  qu'on  lui  avait  fait,  en  lui  donnant  un  suc- 
cesseur. Par  suite  de  ce  concours,  le  désarmement  de  tous 
les  pays  insurgés  s*opéra  presque  sans  difficulté,  et  surtout 
sans  effusion  de  sang.  Hédouville  annonça  au  ministre  de 
la  guerre,  par  sa  lettre  du  19  janvier  1800,  que  la  paix 
avait  été  acceptée  par  tous  les  chefs  vendéens,  à  Montfau- 
con  ,  le  iS  du  même  mois  (3).  Il  continua  de  donner  tous 
ses  soins,  et  de  prendre  les  mesures  les  plus  efficaces,  pour 


(1)  Étant  en  tournée  dans  les  villen  soua  iod  coromaademeot ,  et  pa«' 
•aatau  Havre ,  le  général  Hédouville  |»ril  gur  lui  de  suspendre  l*ciéou- 
tion  de  deux  liomairt  arrêtés  «ur  Ivt  côtes  et  condamnés  à  être  fusil léf« 
Son  ordre  à  cet  égard  fut  approuvé  par  le  gouvernement  ;  et  les  deux  in- 
dividus, ayant  subi  un  nouveau  jugement,  furent  acquittés  et  mit  en 
liberté. 

(a)  Le  général  Hédouville  reçut,  au  théâtre  d'Angers,  une  couronne, 
qui  lui  fut  donnée  comme  marque  de  la  reconnaissance  publique  pour 
son  icle  à  raoïener  la  pais  dans  ces  malbnoreu^ct  contrées. 


436  DICTIOIINAIUD   HISTORIQUE 

tioo  aux  Anglais 9  en  vertu  de  la  capitulation  signée,  le ^ 
septembre  1800.  A  son  retour  en  France  9  il  fut  nonuaé 
inspecteur-général  d*artillcrie  9  et  en  remplit  les  IboetiOBs 
|usqu*à  ce  que,  ayant  reçu  Tordre  d*aller  prendre  le  oon- 
mandenient  en  chef  de  Tartillerie  de  Tarmée  de  Haplei) 
aux  ordres  do  général  Gouvion-Saint-Cjr  «  le  mauTsis  état 
de  sa  santé  Tobligea  de  demander  sa  retraite.  Elle  lui  fat 
accordée  9  le  ao  décembre  i8o3,  après  49  ans  3  mois  et  iS 
jours  de  service.  (Etats  militaires^  annales  du  temps ^  ta- 
bleau  des  pensions.) 

HENRION  (Christophe,  haron)  ,  maréchal -de -camp, 
naquit  à  Ville -Claye,  près  de  Montm^dj,  le  4  novembre 
1772.  Il  entra  au  service,  le  a5  janvier  1790,  dans  te  \f 
bataillon  de  la  Meuse,  devenu  successivement  i3*,  pon  sS* 
demi-brigade,  et  enfin  a5*  régiment  dlnfanterie  légère.  D 
y  fut  fait  sergent -major,  le  i**  mars  suivant;  adjudaot, 
avec  rang  de  sous- lieutenant ,  le  ai  février  1794  *  sous-lies- 

tenant ,  le  1 5  août  de  la  même  année  ;  lieutenant,  le 

et  capitaine,  la  7  mai  1800.  Il  fil,  en  ces  diverses  qualité, 
les  campagnes  de  1793  et  1794 9  à  Tarmée  des  Ardennes; 
de  1795  et  1796,  à  Tarrnée  de  la  Moselle;  de  1797,  179S, 
1799,  1800  et  1801,  aux  armées  de  Sanibre-et-Meiuif, 
d^Allemagne,  de  Maycnce,  et  du  Danube  ;  et  de  1804,  à 
Tarmée  d'Italie.  Parmi  les  actions  d^éclat  qui  le  firent  re- 
marquer, nous  citerons  les  deux  suivantes,  qui  ont  été 
consignées  dans  les  états  de  service  du  générai  HeiirioQ. 
A  Lermette,  en  Ligurie,  le  11  avril  1800,  Tenuemi,  profi- 
tant de  la  nuit  y  vint  placer  un  piquet  de  troupes  qui  gê- 
nait beaucoup  Ich  avant-postes  français.  Le  capitaine  Heu- 
rion,  ayant  reçu  Tordre  d'aller  égorger  ce  poste,  sans  lais- 
ser échapper  personne,  partit  avec  i5  hommes  «  et  tua 
l*ofIicier,  et  les  a5  soldats  autrichiens  qui  le  composaient. 
A  Saint-Pierre-d'Arena,  près  de  Gènes,  le  aS  avril  i8eo, 
il  fit ,  lui  cinquième,  4^0  prisonniers  du  régiment  hongrois 
de  Nadasty,  en  entrant  dans  un  jardin  où  ils  s^étaieut  ré- 
fugiés ,  et  où  il  les  força  de  mettre  bas  les  armes.  Il  fut  fait 
capitaine  aux  chasseurs  à  pied  de  la  garde  impériale,  ea 


DBS   GÈlfEEinX   FRANÇAIS.  4^7 

i8o5y  et  deiriut  chef  de  bataîHon  aide-de-oamp  du  prince 
Borghèfie  ,  le  la  mars  1808.  On  le  nomma  colonel  du  a*  ré*, 
giment  d*infanlerie  de  ligne,  le  a3  février  i8i5.  Il  passa 
major  au  9*  régiment  de  voltigeurs  de  Tex-garde  ,  le  5  juil- 
let suivant,  c*l  fut  promu  au  grade  de  général  de  brigade, 
le  ui  décembre  de  la  même  année.  De  i8o3  à  1814  inclusi- 
vement, il  ser%il  au  camp  de  Montreuil  et  à  la  grande-ar- 
mée, en  Allemagne,  en  Prusse,  eu  Saxe,  etc.  Il  se  trouva 
à  la  bataille  de  Lutzen ,  le  a  mai  i8i5,  et  y  reçut  un  coup 
de  lM>ult*t  è  Tépaule  gauche,  en  commandant  le  a5*  régi- 
ment provisoire,*  qui  faisait  partie  du  6*  corps  d*armée 
commandé  par  le  duc  de  Eaguse.  Il  reçut  une  blessure  dans 
le  côté  à  la  Ixataille  de  Dresde ,  le  a6  août  de  la  même  an« 
née.  Il  fut  fait  commandant  de  la  Légion- d'Honneur,  par 
Napoléon  Buonaparte,  le  14  septembre  18 13.  Dans  la  cam- 
pagne de  France,  en  18149  il  commanda  i5oo  hommes  de 
la  jeune  garde,  et  se  distingua  aux  affaires  d*Arcis-sur- 
Aube,  les  aoet  ai  mars.  Il  obtint  de  S.  H.  Louis  XVIII  la 
croix  de  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  le  17  septembre  181 4*  £n  181 5,  pendant  les  cent 
jours,  le  général  Henrioo  reçut  de  Buonaparte  le  comman- 
dement du  3*  régiment  de  chasseurs  à  pied  de  la  vieille 
garde,  fut  employé,  avec  ce  corps,  à  Tarmée  du  Nord,  et 
se  trouva  aux  différentes  affaires  qui  curent  lieu  pendant 
cette  courte  campagne.  Depuis  cette  époque,  il  a  été  classé 
parmi  les  maréchaux-dc*camp  disponibles.  Ç^Etals  miU- 
tairts,  Momitury  annales  du  temps,) 

D'A ERCU LAIS,  vc^ez  Allois  di  Tbbts. 

L*IIERMITE,  voyez  Taistah. 

n  HESDIGNEUL,  voyez  de  BiiBOHB. 

I1E13DELET  (Etienne,  comte),  lieutenant-général ,  na- 
quît k  Dijon,  le  la  novembre  1770.  Il  fut  fait  lieutenant 
•lu  3*  bataillon  des  volontaires  nationaux  du  département 
de  la  Cô:e-d*Or,  le  3  août  179a ,  et  passa  ,  le  8  décembre 
de  la  même  année  1  adjoint  aux  adjudants-généraux.  Il 


438  MCTIONNAIBK   HISTORIQUE 

devint,  le  i**  jteptembre  1793,  aide-de-<^nip  da  général 
de  cavalerie  Dubois,  près  duquel  il  servit  pendant  quel- 
ques mois.  Il  passa ,  en  la  même  qualité  9  près  du  général 
Michaud ,  commandant  en  chef  de  Tarmèe  du  Rhin.  Ayist 
donné  des  preuves  de  connaissances  dans  l*art  de  la  guenV) 
lors  du  déblocus  de  Landau  par  les  années  combinées  de 
la  Moselle  et  du  Rhin  ,  il  fut  nommé  adjudant-général  ckef 
de  bataillon,  le  5o  décembre  179*^  et  fut  employé,  en  cette 
qualité,  à  Téta t-major- général  de  Tannée  du  Rhio,  pendant 
la  campagne  de  1794*  Dans  la  même  année,  il  fut  faitcbef 
de  rélat-maîor  du  corps  d*armée  employé  à  la  réduclioo 
du  fort  du  Rhin,  dépendant  de  la  place  de  Maabeim.  Oa 
le  chargea  de  différentes  négociations  qui  amenèrent  la 
reddition  de  ce  fort,  et  il  fut  récompensé  des  services  qoH 
avait  renduA  en  cette  occasion ,  par  le  grade  d*adjodaot- 
général  chef  de  brigade,  qui  lui  fut  conféré,  le  5o  décen* 
bre  1794-  £n  179^9  ^1  ^l^^l  chef  de  rétal-mafor  du  général 
Gouvion-Saîut-Cyr,  commandant  le  centre  de  Tannée  d^ 
vaut  Mayence.  En  1796,  il  servit  dans  la  division  Delmas, 
dont  il  commanda  Pavant- garde.  En  1797,  il  fut  emploj^ 
à  Tarmée  de  Rhio-et- Moselle;  et,  lurs  du  mémorable  pas- 
sage du  Rhin  à  Diersheim,  le  ao  avril,  le  général  en  cbef 
lloreau  lui  coufîa  le  commandement  de  Tavant-gard^  de 
l'armée  :  il  se  distingua  à  ce  passage  de  manière  à  être  cité 
avec  les  plus  grands  éloges  parle  général  en  cliff  (1).  Par 
lettres  de  service,  du  1  a  février  1798,  il  fut  employé  à  Tarméc 
d'Angleterre,  et  passa,  par  autres  lettres  du  18  aoûl  suivant 
à  l'armée  de  Mayeuce.  Promu  au  grade  de  général  de  bii- 
gade,  le  5  février  17999  il  servit,  en  cette  qualité,  à  l'ai- 


(1)  A  l'occa^iion  de  cette  brillante  action  militairr,  le  direct oîre-px<fcu> 
tir  adressa  à  l'adjudant-général  Heudelet  une  lettre  conçue  en  ces  termes: 
«  Vous  avei  Gxé,  citojfen  adjudant-général,  rattentlon  du  direct oîre-exé- 
tcutif,  eo  vou«  précipitant  à  la  tète  de  Tavant-garde,  sur  la  rive  droitedn 

•  Rliin ,  au  passage  mémorable  de  ce  fleuve.  Plus  la  paix,  dont  les  pré- 

•  liminaires  sont  signés, sera  douce  et  prospère,  et  plus  sa  conquête  sera 

•  glorieuse  pour  l'armée.  Le  directoire  vous  félicite  de  rcmpro^srmeot 
«avec  lequel  vous  avrx  saisi  l'occasion  de  vou^  distinguer  à  m  jeux.  ■ 


DES    GÉNÉRAUX    IHANÇAIS.  4^^ 

mée  d*nbservalion,  et  j  fut  chargé,  par  le  gi^néral  en  chef 
BeroaiJoite  ,  d*une  mission  diplomatique  et  secrète  près  du 
prince  électeur  de  Hesse-Darmstadt.  Il  passa  ensuite  dans 
la  5*  division  de  Tarmée  du  Danube;  et  ce  fut  avec  cette 
division,  i|U*il  commandait  alors  par  intérim,  qu'il  Ht  é- 
ohoiier  le  pacage  de  TAar,  tenté,  près  de  Dettingfn,  par 
l'armée  autrichienne,  sou»  les  ordres  de  Tarchidnc  Charles. 
Eu  1800,  le  général  Heudelet  servit  à  Tarmée  du  Rhin,  dans 
le  corps  aux  oidre»  du  général  Gouvion-Saint-Cyr.  Il  se 
trouva  au  combat  de  Fribourg,  par  lequi-l  la  campagne  fut 
ouvf  rie  ;  passa  ensuite  dans  la  divinion  du  général  Leclerc , 
et  commanda  la  brigade  qui  eut  avec  Tennemî  la  brillante 
affaire  de  Landshutt.  Il  servait  dans  la  division  du  général 
Nf y,  à  la  bataille  de  Ilohenlinden ,  le  5  déct^mbre  1800. 
Après  la  paix,  signée  en  1801  ,  le  général  Hiudelet  rentra 
en  France,  et  fut  appelé,  en  avril  i8o3,  au  commandement 
du  département  de  TAube.  Dans  la  même  année,  et  lors  de 
la  formation  des  camps  sur  les  côtes  de  TOcéan  ,  il  fut  em 
ployé  4  celui  de  Bruges.  On  le  créa  membre  de  la  LégioD- 
d*l]onneur,  le  la  décembre  i8o3,  et  commandant  du  mê- 
me ordre,  le  iSjuin  i8o4<  Il  servit,  en  i8o5,  dans  le  3* 
corps  de  la  grande-armée,  sous  les  ordres  du  maréchal 
Davout,  qui  lui  coufîa  le  commandement  de  son  a- 
vaut- garde.  Le  général  Heudelet  se  signala  d*abord  par  le 
passage  de  TEnns  à  Steyer,  puis  par  le  brillant  combat  de 
Marienzell ,  le  8  novembre.  Dans  cette  dernière  affaire,  il 
battit  complètement  la  division  autrichienne  du  général 
Meerfeldt«  forte  de  lobataillons,  et  dont  la  perte  fut  deiSoo 
hommes  tués,  4000  prisonniers  (parmi  lesqueln  se  trou- 
Taient  a  colonels,  5  majors,  et  63  officiers),  16  bouches  à 
ft'u  et  leurs  caissons,  6  drapeaux  et  plus  de  100  voitures 
d'équipages.  Le  général  Heudelet  se  distingua  encore ,  le  a 
décembre,  à  la  bataille  d*Au9terlilz,  où  il  eut  un  cheval  tué 
•oas  lui.  En  récompense  des  services  qu*il  avait  rendus 
daus cette  campagne,  il  fut  élevé  au  grade  de  général  de 
diTi>ion«  le  a5  du  même  mois.  On  lui  donna,  le  9  mal 
1806,  le  commandement  de  la  deuiième  division  du  7* 
corps  de  la  grande-armée.  Il  commanda  cette  division  à  la 


/^\o  DICTIOHHjUEE  HISTORIQUE 

bataille  d'Iéna,  le  i4  octobre,  et  aux  différents  combats  qol 
furent  livrés  pendant  celte  campagne,  lic^ombaltît  àEyUs, 
le  8  février  1807,*  et  y  fut  dangereusement  blessé  d'il 
coup  de  feu  au  travers  du  corps.  Il  reçut ,  le  ^5  novemke 
1808,  le  commandement  de  la  troisième  divisioada^ 
corps  de  Tarmée  d*Espagne ,  avec  laquelle  il  fit  la  caaipa- 
goe  de  cette  année.  En  1809 ,  il  servit  à  Tarmée  de  Porta* 
gai;  et»  après  la  prise  de  Porto,  il  fut  chargé  par  le  ou- 
réchal  Soult,  duc  de  Dalmatie,  de  soumetlre  le  nord  de 
ce  royaume.  Il  battit  les  insurgés  à  Ponte- de- Lima,  leur 
prit  9  bouches  à  feu ,  força  le  passage  de  ccftte  nMej  mar- 
cha sur  Valencia  ,  sVn  fit  ouvrir  les  portes,  et  en  fit  sauter 
les  fortifications.  Après  avoir  rempli  sa  mission,  il  revint  for 
le  Duero,  et  rentra  en  Espagne  avec  le  corp^  d*amièe.  XU 
fin  du  mois  d'octobre  1809,  le  duc  de  Dalaiatie  lui  confia 
le  commandement  eu  chef  du  a*  corps  d*arniée.  Le  géné- 
ral Heudelet  conserva  ce  commandement  îusqa*au  moii 
de  mars  1810,  époque  à  laquelle  il  fut  placé  sons  lesordies 
du  général  Reynier.  Il  continua  d'y  être  employé  ,  et  fit  U 
troisième  campagne  de  Portugal.  Il  se  trouva  aux  affaiics 
de  Bussaco  «  Santarem,  Alfayata  ,  etc.  ,  où  la  divinloo  à  la- 
quelle il  était  attaché  rendit  des  services  importants.  Élant 
tombé  malade  par  suite  des  fatigues  de  cette  campagne,  il 
rentra  en  France,  le  24  juin  1811.  On  le  chargea,  le  39 
février  181a  ,  de  l'inspection  et  de  la  formation  des  corps 
de  troupes  qui  se  rendaient  à  la  grande-armée  de  Russie, 
en  passant  par  Mayence.  Le  12  mai  suivant,  on  lui  donoa 
le  coromandemenl  de  la  deuxième  division  de  réserve, 
composée  de  18,000  hommes  d'infanterie,  aooo  chevaux 
et  5o  bouches  à  feu,  et  on  le  chargea  de  s^opposer,  avec 
ces  troupes,  aux  débarquements  et  aux  mouvements  que 
les  ennemis  pourraient  tenter  depuis  l'Escaut  jusqu'à  la 
Baltique.  Son  quartier-général  fut  successivement  établi  à 
Munster,  Hambourg,  Lubeck  et  Rosloïk.  De  celle  derniè- 
re ville,  il  se  porta  à  Dantzick,  le  29  novembre  1812;  et, 
ayant  appris,  par  le  gouvernement  de  cette  ville,  que 
depuis  un  mois  on  n'avait  aucunes  nouvelles  de  la  grande- 
armée  d'expédition  de  Russie,  il  se  mit  de  son  propra 


DES   GÈNÉnAUX    FEANÇAI!!.  44> 

moavement  en  marche  sur  Kœoî^berg,  où  il  arriva  rn 
mécae  temps  que  le  prince  major-général  ficrihler.  Il  prit 
ensuite  sa  direction  vi*rs  le  Niémen  »  et  recueillit  chemin 
faiHiml  une  partie  des  débris  de  la  grande-armée.  Ayant 
été  placé  <ou8  les  ordres  du  maréchal  Macdonald  i  com- 
0iandaol  en  chef  du  lo*  corps,  il  rentra  k  Danlikki  le  17 
janvier  iSiS,  pour  faire  partie  de. la  garnison  de  cette 
place,  qui  fut  presque  aussitôt  investie  par  les  ennemis. 
Pendant  le  mémorable  siège  de  Dantzick,  le  général  Heu* 
deict  commanda  la  seule  division  française  qui  se  trouvait 
dans  la  place  ,  et  qui  fut ,  dans  toutes  les  occasions,  oppo- 
sée aux  principaux  efforts  des  assiégeants.  La  conduite  dis- 
tinguée «|u*il  tint  alors  lui  volut  la  décoration  de  graod-of'^ 
ficier  de  la  Légion  d*Honneur,  que  Napoléon  Bàooaparte 
lai  accorda  ,  le  a6  juin  18 iS.  Après  que  la  brave  garnison 
de  Dantzick  eut  épuisé  ses  vivres,  ses  munitions  et  tous 
ses  moyens  de  défenses,  le  général  Heudelet  fut  chargé  de 
traiter  de  sa  capitulation  avecle  duc  de  Wirtemberg,  com- 
mandant en  chef  les  forces  russes  sur  ce  point.  La  conven- 
tion fut  rédigée  et  conclue  dans  les  termes  les  plus  hono- 
rables, et  avec  les  avantages  les  plus  distingués  pour  la 
garnison;  mais  la  capitulation  ayant  été  entièrement  vio- 
lée au  itioment  où  elle  devait  être  mise  à  exécution,  les 
troupes  qui  allaient  rentrer  en  France  furent  conduites 
comme  priMinnières  de  guerre  sur  le  Dnieper,  à  Kiovr  et 
•I1X  environs 9  dû  elles  arrivèrent,  le  14  mars  1614»  après 
^9  jours  de  marche  Le  général  Heudelet  fut  rendu  à  la  li- 
berté, le  i5  juin  18149  et  rentra  en  France  9  le  5  septeni* 
bre  suivant.  S.  M.  Louis  XVIII  Pavait  créé  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis  y  le  i3  août  précé- 
dent. Nommé  d*al>ord  au  commandement  de  la  subdivi- 
sion militaire  composée  des  départements  de  TAube  et  de 
l'Yonne ,  il  passa,  le  i**  janvier  181 5,  au  commandement 
de  la  dix- huitième diviftion  militaire  (Dijon).  Il  se  trouvait 
dans  cette  ville  lors  de  l'invasion  de  Buonaparte  sur  le  ter^ 
ritoire  français,  en  mars  de  la  même  année,  et  son  pre- 
mier mouvement  fut  de  faire  des  dispositions  pour  résister 
à  cette  invasion.  Mais,  après  rcoiréc  de  Buonaparte  dans 
▼I.  56 


44^  DICTIONNAIEK  HISTORIQUE 

la  capitale»  le  ao  mars,  le  général  Heudelet  le  retirai 
Ghâtilloii-iiur-Seine,  avec  le  préfet  de  la  C6te-d*0r.  Pen- 
dant les  cfiit  /ours,  il  reçut  du  ministre  de  la  guerre  de 
Buonaparte  Tordre  de  prendre  le  co  m  mandement  de  la 
i5*  division  d^infanterie,  faisant  partie  du  5'  corps  <>"  ar- 
mée du  Rhin.  Le  17  juin  suivant ,  une  défièehe  télé- 
graphique Payant  appelé  à  Paris  9  il  quitta  l*Urmée  do 
Ehin,  le  19»  avant  que  les  hostilités  y  eusneat  commencé; 
et  9  ayant  appris  en  route  les  événements  de  la  guerre  ei 
Belgique,  il  rentra  dans  ses  foyers.  Après  la  seconde  res- 
tauration ,  le  général  Heudelet  fui  pourvu  du  commaDd^ 
ment  de  la  4'  division  militaire  (Nanci).  Il  fut  appelé  à  Pa- 
ris, le  a4  novembre  iSiS,  par  une  dépêche  télégrapliiqof, 
pour  déposer  dans  le  procès  du  maréchal  Ney,  qui  Tarift 
fait  appeler  comme  témoin  à  décharge  :  sa  di^positioD  fat 
Davorable  au  maréchal.  Le  général  Heudelet  ayant  sollici- 
té son  admisMon  à  la  non -activité,  TobtUit ,  le  8  janvier 
18169  et  se  ^^^  alors  dans  sa  terre  de  Bierre  ,  près  deSé- 
mur  (Côle-d'Or.)  Depuis  1819,  il  figure  dans  le  cadre  dei 
lieutenants-généraux  disponibles  (Etats  militaires ,  Mm- 
teury  annales  du  temps,) 

DL  HEUQUEVILLE,  roj^ez  de  Roiichesoixes. 

d'HILLIERS,  l'ojcz  Bakagcet. 

d'HOFFELIZE  (Charles-Georges,  conite)^  maréchal-dt- 
camp ,  naquit  en  17*28.  Il  avait  d*abord  été  destiné  à  Pétat 
ecclésiastique;  mais  une  querelle  qu*il  eut  avec  un  de  ses 
profesiifurs  au  séminaire  de  Sainl-Sulpice,  à  Paris,  le  jeta 
dans  la  carrière  des  armes,  et  il  alla  servir  en  Aulricbe,  où 
il  eut  un  avancement  rapide.  Dans  un  de  ces  combafs  san- 
glants qui  si$;nulèrent  la  guerre  dite  de  sept  ans,  entre  TÂu- 
triche  et  laPru.sse,  M.  d'HnfTt'Iizc,  commandant  un  esca- 
dron de  cuirassiers  du  régiment  de  Palfy,  placé  sou<  les 
ordres  du  général  Lauiinn,  culbuta  successivement ,  à  la 
tél<*  <lo  î^a  troupe,  5  escadrons  prussiens  de  l'armée  do 
grand  Frédtric.  A  la  prise  de  Berlin,  parle  général  aulri- 
cbicn  de  Haddcci.,  ce  fut  M.  d'Hoflelize  qui»  à  la  télé  di 


DES    6£N£&AITX    FRANÇAIS.  443 

5  escadrons  du  même  régiment  de  Palfy,  et  secondé  par 
loo  hussards  seulement ,  défit  entièrement  lésa  balaillont 
prussiens  qui 9  seuls,  oppo>èrent  quelque  résistance.  Cette 
action  brillante  le  fit  nommer  major  de  son  régiment ,  par 
Timpératrice  Marle-Th^r^se.  Lu  mort  du  frère  aîné  de  M. 
de  HoflTelize  ayant  obligé  ce  dernier  de  revenir  en  France , 
pendant  Thiver  de  1760  à  1761  ,  il  y  prit  du  sei  vice,  et  fit 
les  deux  dernières  campagnes  de  la  guerre  de  sept  ans  y 
comme  aide-decamp,  avec  le  grade  de  colonel,  sous  les 
ordres  du  comte  de  Choiseul.  A  la  paix  de  1765,  on  lui 
donna  un  régiment  de  grenadiers  royaux  ;  et  il  devint»  en 
17789  colonel  du  régiment  d*Austrasie  infanterie,  avec  le- 
quel il  passa  à  Ttle  de  France,  en  1780.  Il  suivit,  avec  son 
régiment,  en  1781,  le  Railly  de  Suflfren  dans  son  expédition 
à  la  côte  de  Coromandel,  d*où  il  alla  foindre  les  nababs 
Hyder  Ali-Khan  et  Tippoo-Saîb.  Il  prit ,  en  178a,  le  com- 
mandement en  chef  de  Tarmée  française  dans  ces  parages 
de  rinde,  et  manœuvra  toujours  de  concert ,  tant  avec  l'a- 
miral français  qu'avec  les  princes  indiens,  jusqu'à  l*arrivét 
du  marquis  de  Bussy,  en  1783.  A  la  bataille  de  Oondelour, 
le  i3  juin  de  cette  dernière  année,  les  dispositions  faites  par 
M.  d*Hoffelize,  qui  commandait  en  second  toute  Tarmée, 
eurent  une  grande  part  à  la  résistance  héroïque  que  la  t>ri-> 
gage  d*Austrasie,  à  peine  composée  de  3000  hommes,  op« 
posa  aux  forces  plus  que  quadruples  du  général  anglaiÉ 
Stuart  :  celte  brigade,  comtn a ndée  parle  baron  d*Alb»gnac, 
et  dirigée  par  le  chevalier  de  Boissieu,  son  major,  fit  |ierdre 
aux  Anglais  plus  de  aSoo  hommes  de  leurs  meilleures  trou- 
pes. Ai.  dHoffelize  revint  en  France,  en  1784,  avec  le 
Bailli  de  Suffren ,  et  eut  part  aux  faveurs  dont  la  cour  com- 
bla cet  amiral.  Il  fut  nommé  commandeur  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint- Louis,  et  bientôt  aptes,  employé  com- 
me maréchal- de-camp.  Il  commandait  à  Stenay,  souh  les 
ordres  du  marquis  de  Bouille ,  lors  de  Tévasion  de  1 1  famille 
royale  et  de  Tarrestation  de  LL.  HSI.  à  Varrnnes,  le  aa  julo 
1791.  L'inutilité  de  se^  efforts,  dans  cette  journée  malheu- 
reuse, où  il  D^était  employé  que  secondairement,  les  fati- 
gues qu*il  essaya ,  et  le  chagrin  qu'il  éprouva  de  o'avoir  p« 


L^2  DICnOSTHAimB 

la  capitale ,  le  ao  mar» ,  le  ^. 
Chàlîllon-sur-Scîoe,  afecle-:  \. 

dant  les  cent  jtmrs^  il  reç*    ' 
Buonaparte   Tordre  de  r. 
i5-  division  d'infanlerk.  ' 
mée  du  Rhin.  Le  i:   . 
graphique  Tayanl ,. 
Ehiii,le  lo.avar  * 
et ,  ayanl  apprii;  '      ; 

Belgique  t  il  r-  ^     .; 

taaralion,  Y 

ment  de  ta  } 

poard^  \ 


iii  alorteotott^'^ 


lalffienû 


^t 


àèrenl  enienUei^ 
•ifren.  Ib  se  IfouiM^ 
apièt,  le  comle  d^Aolhr 
jBdenenl  de  ranaée,«i 
ic-camp,  dam  aee  eampai^ 
i*ippoo-SiA,  el  plut  lard,  wh 
.eBuuy.  Ce  dernier  nomma  le îcum 
y  en  1763,  aprfea  U  bataille  de  Gea- 
.elle  le  régiment  d'Aualraaie  a'était  cooinl 
.i*Hoir«rlize  rewint  en  France,  en  1784,  am 
du  BaMli  de  Siiffren;  el  le  ml,  voulant  atai 
r  au  comle  d*Iiofleliie,  père,  ta  aaitafacUon  dn 

J^a  que  cet  officier  await  rendue  peadanl  la  goem 
rinde,  le  nomma  commandeur  de  Saînl-Louiti  rt 
p  en  m£mc  tempe  auîeone  d*Ho0eliie  une  pnerioa, 
^  rjSAurance  d*un  avancement  rapide.  Celni-d 
lors  l'honneur  de  monter  dans  les  carroeaea  du  roi,  et 
.o^  çoanst-r  avec  lui,  en  17H8.  Il  était  maior  en  aocoad  do 
•régiment  de  N>*us(rîe,  lors  def  premiers' troubles  delà  ré- 
volution françiisis  ci  il  parvint  i  y  réprimer  une  violente 
iiisurrectinii,  p.ir  un  trait  de  fcmivié  qui  fut  applaudi  par 
les  généraux  de  VaubccourI ,  Haymann  et  de  Casieia.  Ayant 
.été  réformé»  en  1791,  il  suivit,  avec  son  frèrcp  le  contie 
d*Bi)iïr.lize«  leur  père,  qui  était  empluyé  con&me  maréi^iial- 
dé-camp  8OUS  le  mar(|ui!i  de  Bouille.  Tous  inw  étaient  à 
Steriay,  lorsque  le  roi  Louis  XVI  fut  arrêté  à  Vareanes.  Ils 
se  mirent  à  li  léle  du  réfi;tmenl  Royal-Allemand,  et  mar- 
-chèrent  au  secours  de  S.  tM.  ;  mais,  n*ayant  pu  réuxsUr  dans 
celte  enVrepiise»  ils  sortirent  de  France  le  nnénip  îonr,  mal- 
gré-.ies  i'Sotta  des  paysans  armés,  qui  leniaieut  de  \tz 


t^ 


# 


•/ 


^^ 


V 


.0^^ 


.x^^ 


1 


V 


^^  GÉiriaiux  fbançais.  4~^|5 

vrHoffeliie,  étant  pasué  daos  la  ca- 

,^**  "^  prince  de  Gondé«  te  trouva,  avec 

^'^'N  Nihfiiii,  le  a  décembre  1733.  Il 

*^  ^  "^.^  gentilshommes,  parmi  les- 

p^^-    ''^^"^    ><Lj  ^  >«  parent»,  et  qui.  duns 

^      '^  ■  .,   v^   '^  pP*  'c  ^^^  d*î  Bourbon  I 

-  s  %  "^  épublicaîne,  et  à  lui  en- 

"^  ^^  ^unitr  d^Hoffelize  p  issa  à 

iixièiue  aîde-inaior-général 
chevalier  de  l*ordre  royal  et 
romu  au  grade  de  colonel  9  le  5 
.ua  son  service  d*aiJe- major,  se 
il* lires  que  le  corps  d'infanterie  noble 
.  l'ut  souvent  chargé  d'en  diriger  les  mou- 
jc  trouva  à  la  malheureuse  affaire  d*Ober- 
,  en  1796.    A  la  bataille  de  Biberach,  ce  fut  sur 
iiosjlion  que  le  prince  de  Condé  lui  donna  Tordre  de 
jer  one  batterie  et  un  corps  de  troupes  ^  qui  arrêtèrent 
««0  pntgrès  du  général  Moreau.  Au  combat  de  Constance» 
il  se  trouvait,  avec  le  prince  Amédéc  de  Broglie,  à  la  tête 
de  5o  grenadiers  du  régiment  de  Bourbon  y  qui  reprirent 9 
répée  à  la  main,  la  porte  de  la  ville,  déjà  occupée  par  Ten- 
tiemi.  Dans  cette  action ,  le  comte  d'Hoffelize  fut  un  instant 
prisonnier  des  ennemis  ;  mais  il  parvint  à  leur  éch:ippcr. 
11  ne  quitta  le  corpn  de  Condé  qi'après  son  dernier  licen- 
ciement général.  Il  rentra  en  France,  en  1801,  s'y  maria, 
et  se  fixa  dans  le  département  de  la  Monelle.  Il  fut  nommé 
membre  du  conseil-général  do  ce  département,  et  ne  prît 
aucune  autre  part  aux  affaires  publiques.  En  18149  lors  de 
l\ii  rivée  à  Nancy  de  S.  A.  R.  Mon^ieus,  frère  du  roi,  le  comte 
d'Hoff.'lixe  pénétra  dans  Metz,  avec  le  colonel  Monsry, 
pour  y  porter  les  premiers  celle  nouvelle  au^  général  Du- 
rutte,  qui  se  détermina  à  reconn.ittre  le  gouvernement  des 
Biiurlioufi.    Après  la  rentrée  du  roi  en  France,  le  comte 
d*Hoffelîze  offrit  ses  services  à  son  «•ouverain ,  et  sollici- 
ta de  l'emploi  dans  l'année.  Lors  de  Tiiivasion  de  Buo- 
naparte,  en  mar»  i8i5,   il  s'inscrivit  parmi   Icj»  volon- 
taires royaux,  et  prit,  sous  les  ordres  du  comte  de  Viomef- 


444  dictionhaire  histobtqub 

réusAÎr  à  sauver  nés  souverains»  lui  causèrent  une 

gui  le  luioa  lenlemeat,  el  dont  il  mourut  k  Aschaiei»- 

bourg^leaafuin  1790.  (  EtaU  militaires ,  amuUes  Ai  iemfkt.) 

D*HOFFELIZE  (Joseph-Gaspard,  comu^ y  marickal-de- 
camp ,  et  fils  de  Charles-Georges  d*0offelise  «  qui  pvMde» 
DaquU  à  Nanci,.le  5  iaiivier  1766.  Il  partit  pour  IHede 
France,  en  1780,  avec  son  père,  qui  était  alors  eoloDèlda 
régiment  d*Àustrasie;  el  de  là  Ils  passèrent  ensemble  am 
lodeb-OHcntales,  avec  le  BaillideSuffren.  lisse  troQVèreal 
9u  combat  de  Sadrass;  et  bientôt  après*  le  cooite  d*HoffB- 
lize,  père,  ayant  pris  le  coramandemeol  de  Tarméf*  em- 
ploya son  iils  comme  aide-de-camp,  dans  ses  eampagaes 
'avec  Hyder  Ali-Khan  et  Tippoo-Saib,  et  plus  tord,  sooi 
les  ordres  du  mari|uis  de  Bustty.  Ce  dernier  nomma  Je  jeune 
d'Boffelize  capitaine,  en  1763,  après  la  bataiile  de  Go»> 
deloiir,  dans  laquelle  le  régiment  d'Auslrasîe  s'était  couvert 
de  gloire.  II.  d'Hoffelize  revint  en  Fraucef  en  1784»  avee 
rcxi'êdition  du  Bailli  de  Suflfren;  et  le  roi,  voulant  aIsH 
témoigner  au  comte  d'Hoflelise,  père,  sa  satisfaction  dci 
.services  que  cet  officier  avait  rendus  pendant  la  guens 
dans  rinde,  le  nomma  commandeur  de  Saint-Louis,  et 
donna  en  môme  temps  au  ieone  d^lloflTeltze  une  pension, 
ainsi  que  Tas.surajice  d*uu  avanct-mcnt  rapide.  Celui-ci 
eut  alors  riioniieur  de  mant<*r  dans  les  carrosses  du  roi,  et 
.dr  ohassiT  avec  lui,  en  17H8.  Il  était  major  en  second  du 
cégimeni  de  Ncustrie,  lors  des  premiers  troubles  delà  ré- 
vohitiofi  françiist',  ce  il  parvint  à  y  réprimer  une  violente 
insurrcctiDii,  p.ir  iiii  trait  de  fermeté  qui  fut  applaudi  par 
lesgt^uérauz  dtr  Vaubecourl,  Haymann  et  deCasieîa.  ky^9t 
.élé  réformé,  en  1791 ,  il  suivit,  avec  son  frère,  le  comte 
d^Hoffi  Ii2e,  leur  père,  qui  était  em^duyé  comme  maréciiaU 
.dè-camp  soud  le  marfjuiH  de  Bouille.  Tous  Iroiii  étaient  à 
Stenny,  lorsque  le  roi  Louis  XVI  fut  arrêté  à  Vareaiurs.  Ils 
se  mirent  à  \\  tète  du  réjçiment  Roy  al- Allemand,  et  mar- 
43hèrenl  au  secours  de  S.  M.  ;  mais,  n*ayanlpu  réussir  dans 
celte  eiit.repiitie,  ils  sortirent  de  France  le  même  iour,  mat- 
gré-  les  i'ffottâ  des  paysans  armés,  qui  tentaient  de  les  ar- 


N 


IIE8   GÉlfiaiUX    FBANÇAIS.  44^ 

Téter  aussi.  Le  comte  d^Hoffeliie,  étant  pas«é  dans  la  ca- 
Talen'e  noble  du  corps  du  prince  de  Coudé  9  se  trouva  «  avec 
ce  corps,  au  combat  de  Berstbeim,  le  a  décembre  1795»  I) 
y  commanda  un  peloton  de  40  gentilshommes,  parmi  les^ 
quel»  se  trouvaient  plusieurs  de  ses  parents  «  et  qui  •  dani 
ce  choc  valeureux ,  dirigé  par  S.  A.  S.  te  duc  de  Bourbon  1 
concourut  à  culbuter  la  cavalerie  républicaine»  et  à  lui  eo^ 
lever  ses  batteries.  En  1795,  le  comte  d^Hotfelize  p.tssa  à 
IVtat-major-géiiérftl,  comme  deuxième  aîde-major-géoéral 
de  rinfanterie,  et  fut  créé  chevalier  de  Tordre  royal  eX 
militaire  de  Saint-Louis.  Promu  au  grade  de  colonel,  le  5 
janvier  1797,  il  continua  son  service  d*aide  -  ma jor ,  se 
trouva  à  toutes  les  affiires  que  le  corps  d'infanterie  noble 
eut  à  soutenir,  et  fut  souvent  chargé  d*eo  diriger  les  mou- 
vement«.  Il  se  trouva  à  la  malheureuse  affaire  d*Ober- 
Rimlack,  en  1796.   A  la  bataille  de  Biberach,  ce  fut  sur 
sa  proposition  que  le  prince  de  Coudé  lui  donna  Tordre  de 
placer  une  butlerie  et  un  corps  de  troupes,  qui  arrêtèrent 
le»  progrès  du  général  Moreau.  Au  combat  de  Constance» 
il  se  trouvait,  avec  le  prince  Amédée  de  Broglie,  à  la  tête 
de  5o  grenadiers  du  régiment  de  Bourbon ,  qui  reprirent» 
Tépée  à  la  main,  la  porte  de  la  ville,  déià  occupée  par  Ten- 
nemi.  Dans  cette  action ,  le  comte  d*Hoffelizc  fut  un  instant 
prisonnier  des  ennemis  ;  mais  il  parvint  à  leur  échapper. 
11  ne?  quitta  le  corps  de  Condé  q^Taprè)*  son  dernier  licen- 
ciement général.  Il  rentra  en  France,  en  1801,  s*y  maria, 
et  »e  fixa  dans  le  département  de  la  Moselle.  II  fut  nommé 
membre  du  conseil-général  do  ce  département,  et  ne  prit 
aucune  autre  part  aux  affaires  publiques.  Eu  .1814»  lors  dû 
Ta f  rivée  à  Nancy  de  S.  A.  R.  Monsieus,  frère  du  roi,  le  comte 
d*Hoff.lize  pénétra  dans  Metz,  avec  le  colont*!  Monsry, 
pour  y  porter  Ifs  premiers  celle  nouvelle  au  général  Du- 
rutle«  qui  se  détermina  à  reconnaître  le  gouvernement  djes 
Boiirlions.    Après  la  rentrée  du  roi  en  France,  le  comte 
d*Hoffelize  offrit  ses  services  à  son  souverain ,  et  sollici- 
ta de  Temploi  dans  Tannée.  Lors  de  Tinvasion  de  Buo- 
naparte,  en  mar»  18 15,  il  s*inscrivit  parmi   les  volon* 
taires  royaui,  et  prii^  sous  les  ordres  du  comte  de  Vioiaiaf- 


4V^  McnoaniAOLK  ■btouqck 

màr  le  cmamanétmtnt  âë  ediii  de  fenn  kataiDoas  q« 
^«r^sulnail  à  TîncenoeSf  ■»■>  qui  ae  pil  èlre  om  es  x- 
tffilé.  Après  Trotrée  àe  Baoaaparte  i  Parâ.  le  ao  s», 
Il  ciMBte  «i*H  -felîse  et  «a  frère  refiareat  ea  Lorraiee, 
#oà  ik  cmaptaieiit  irtocodre  le  rai;  ^oi»  il»  apprirrat  alon 
It  liceaciraicnt  de»  Croapes  loyales,  fait  &  Bétkuac.  Aprb 
la  seconde  rentrée  de  S.  M. ,  le  comte  d^offrlôe  obiiot  k 
CoanoiaBdeni^Bt  d'âne  aibdiTÎsmi  de  la  1 3^  dirâion  aûlh 
taire,  d^abord  «yus  les  onires  da  naréckal  cooite  de  Tîo- 
metnB  •  puis  a»us  ceox  do  général  Cootard.  H  rempfiaait 
encore  les  fonctions  de  ce,  comaMadeaienl ,    en  octobn 
1819,  lonqa*n  éclata  a  Irest  des  Iroobics,   à  roccâfioo 
d^nfie  instiDation  de  au'iioaaaires  faite  par  Péfè^  de 
Qiiîiaper.  La  fermefé  qae  déploja  alors  le  comte  dlBoie- 
lize,  et  ia  bonne  contenance  d«*s  troopes  scnis  son  corn* 
mandement,  secondèrent  poMsaauBent  les  me^ares  que 
prit  Taotorilé  cirile;  et ,  lorsqne  les  aiémes  troubles  se  le» 
aourelèrent ,  an  mob  de  fuin  tS-io,  la  conduite  que  tiat 
le  comte  d^HolIeliae  eut  encore  le  méoie  résultat ,  et  la 
Tafut  des  ténraignages  de  la  satislactioa  et  de  Tapprobi- 
tion,  tant  de  la  part  de  ses  chefe.  que  de  celle  du  ministre 
de  la  gnerrr»  qui  en  rendit  aa  roi  un  compte  très  farora- 
ble.  Le  comte  d^Hoflelize,  qui  avait  été  créé  officier  àeU 
Lë^n-d* Honneur,  fut  nommé  y  par  le  roi ,  comniâDdeur 
de  Tonfre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  à  Toccasion 
dn  baptême  de  S.  A.  R.  M^r.  le  duc  de  Bordeaux.   Des  af- 
faire*» de  f  imille  Payant  obligé  Je  quitter  soo  commande- 
ment, il  fut  cljssé  parmi  les  maréchaux-de-camp  dispo- 
nibles. {Etats  militaires ,  Munittur,  annales  du  temps.) 

d'HOFFELIZE  (Tbéobald  -  Christophe) ,  maréchal-de- 
camp,  et  frère  puîné  du  précédent,  fut  d*abord  pa^e  du 
roi  en  la  grande  écurie  ,  et  pas.-^  ensuite  officier  dans  les 
carabiniers  de  31os«Kri.  Il  Ht  une  partie  de  la  guerre  de 
sept  ans^  et  se  trouva  à  la  bataille  de  Minden,  aiosî  qu*à 
plusieurs  autres  affaires.  Eu  1^85,  il  fut  uommé colonel 
du  régiment  Royal- Picardie  cavalerie.  Il  commanda,  en 
1788,  uD  détachement  de  son  régiment,  qui  fut  envoyée! 


DES   GÉNÉRAUX   FRAIfÇlIS.  44? 

Bretagne*  lorgden  trouble»  parle menlaîres.  Il  availobteoa 
sa  rt*traîle  «en  1789;  niaÎH  il  émîgra,  lors  de  Tarrestalion 
du  roi  •  en  1 79 1  ;  joignit  le  corps  da  prince  de  Condé ,  fil  la 
campa<;ne  de  179a,  comme  volontaire,  et  celle  de  1793, 
comme  officier  dann  le  corps  de  cavalerie  noble.  A  BerF- 
Ihfim,  le  a  décembre  de  cette  dernière  année  y  le  peloton 
d%iile  droite  qu*il  command.iit  fut  pres(|ue  entièrement 
culbuté  par  la  cavalerie  républicaine 9  qui  le  prenait  en 
flanc*  et  M.  d*Hoflrelizc  fut  lui-même  blessé  d*un  coup  de 
sabre  à  la  tête.  En  1 794  •  il  obtint ,  sur  la  demande  du  prince 
de  Condé,  Ir  brevet  de  colopel,  et  fut  employé.  Tannée 
suivante,  par  le  même  prince  ,  comme  lieutenant-colonel 
du  régiment  d^Antorg  chasi»eurs.  En  1796,  à  Taffaire  d*Ober- 
Kamlark,  il  fut  encore  blessé  de  deux  coups  de  feu,  en 
soutenant  une  batterie  de  canons  dont  les  républicains 
voulaient  sVmparer,  et  qu'il  parvint  à  sauver.  En  1797, 
,  S.  M.  Louis  XV 111  le  créa  mnréchal-de-camp.  M.  d'Hofie* 
lize  resta  au  corps  de  Condé  jusqu'à  son  dernier  licencie- 
ment, et  rentra  quelques  années  aprè»  en  France,  où  il 
termina  sa  carrière  à  Nanci,  en  i8o5.  {Etals  militaires») 

Di  nOHENLOUE  (Wolfgang- Jules),  comte  de  Hohen- 
lotu"J\tutnstein  ^  maréckal'dc'camp ^  naquit  le  5 août  162a, 
Il  servît  long-temps  sèus  le  prince  de  Condé,  et  se  distin- 
gua dans  tHfaucoup  de  rencontres,  et  notamment  à  la  ba- 
taille du  fjubourg  Saint-Antoine.  Le  ï  juillet  i65a,  la  paix 
ayant  été  faite  après  le  renvoi  du  cardinal  Hazarin,  il  fui 
créé  maréchal'de-camp,  le  3o  octobre  de  la  même  année.. 
Cependant  son  attachement  au  prince  de  Condé  lui  fit 
abandonner  le  parti  de  la  cour,  et  il  rejoignit  ce  prince  en 
Espagne,  à  la  tête  du  régiment  d*Erljch  cavalerie,  dont  il 
avait  été  nommé  colonel  de»  leia  février  iG33.  Rentré  en 
France,  aprèsle  traité  des  Pyrénéen,  en  1669,00  licencia  «on 
régiment,  le  ao  juillet  itiôo  (1).  Passé  ensuite  au  service  de 


(1)  Hademoi»elle  de  Montpcntier,  qui  joua  un  ti  grand  tù\t  daoi  let 
troublef  de  ce  temps ,  eo  parle  dans  ses  maBioires  sous  le  nom  du  com- 
M  de  IloUcb. 


448  DICTIOim AOIE  HISTORIQUE 

Pempefeur,  il  fut  reçu  feld  -  maréchal ,  et  contribaa  à  la 
défaite  des  Turcs ,  à  Saiot-Gothard.  Il  moa rat  sans  posté- 
rité, ie  26  décembre  1698.  {Chronologie  militaire,  tam, 
VI y  pag,  585  ;  mémoires  du  temps») 

DB  HOHENLOHE  (  Louis  -  Aloys  -  Joachim  )  ,  prince  de 
,  Hohenlohe-fValdenbourg'Barienstein ,  lieuêenani-^néral, 
parent  du  précédent,  naquit  le  18  août  1765.  Il  entra  ao 
ëërvice  palatin,  en  i^gH,  comme  colonel  d*infanterie ;  et 
depuis ,  il  fut  nommé  colonel  des  chevau-légers  dt  Linange. 
Il  quitta  ce  service  pour  prendre,  en  qualité  de  second  co- 
lonel-propriétaire, le  cummandement  du  régiment  dei 
chasseurs  de  flohenlohe,  au  service  de  France.  H  fit,  en 
cette  qualité ,   à  l*avaiit- garde  de  l*armée  de  Côudé«  iei 
oanipcignes  de  179  s  à  1794-  Au  mois  d*octobre  179S,  il 
concourut  à  la  pritte  des  lignes  de  Weissembourg,  chargea 
figoureuscment  les  républicains  qui  défendaient  le  camp 
retranché  de  Bodcnihai ,  et  leur  enleva  5  pièces  d*artillerie. 
Cette  journée  fut  meurtrière  pour  les  deux  régiments  de 
Hohenlohe,  qui  perdirent  la  pYi^s  grande  partie  de  leurs 
soldats  et  de  leurs  officiers.  Ce»  deux  régiments  ayant  été 
réunis  en  un  seul,  le  prince  Louis  de  Hohenlohe  en  prit  le 
commandement;  et,  avec  Tagrément  des  princes  français, 
il  passa  au  service  de  Hollande.  Il  combattit  à  la  défense 
dente  de  Bommel,  au  mois  de  décembre  179 1 ,  et  fit  ,sur 
la  glace,  une  très*  belle  retraite,  quoiqu*il  fût  harcelé  de  tou- 
tespartSfdans  un  espace  de  14  lieues,  par  les  troupes  légères 
et  Tartrilerie  volante  des  Français.  Le  prince  Louis  de  Ho- 
henlohe fut  nommé  chevalier  de  Tordre  royal  et  uiilllaire 
de  Saint-Louis,  en  1795.  Il  leva  un  nouveau  corps  dans  ses 
états,  et  lecommanda  àTarmée  df  Claii-fait.  Il  fut  aussi  nom- 
mé colonel-commandant  du  régiment  de  Kerpen,  au  ser- 
vice d*Autriche,  et  fit,  en  cette  qualité,  les  campagnes  de 
^7Çfi  17979  '79^  ^^  '799*  ^'  ^®  trouva  dans  toutes  les  actions 
importantes  ,  et  notamment  à  Caldiero,  en  novembre  179^9 
et  à  Stokach,  au  mois  de  mars  1799.  Cette  dernière  année, 
il  fut  nommé  général- major  au  service  du  cercle  de  Fran- 
conie ,  et,  en  cette  qualité,  employé  sous  l'archiduc  Char- 


DES   GENElUtTX   rRANÇAIS.  44g 

le«9  en  Italie.  Promu  au  grade  de  lieuteuant- général ,  en 
iSo6,  Tempereur  d'Autriche  le  oomma ,  Tannée  suivante, 
gouverneur  des  deux  Gallicies,  et  il  fut  successivemenl  dé- 
coré de  la  grand*eroix  de»  ordres  de  Sainte-Inné  de  Russie, 
<le  Saint- Hubert  de  Bavière ,  et  du  Lion  de  Hesse.  Il  com- 
iMtlil  à  téipsick,  en  i8i3;  fit  la  campa^^ne  de  France,  en 
1S149  et  fit  arborer  le  drapeau  blanc^à  Troyes,  lorsque  les 
scHiverains  alliés  en  furent  raaflres,  et  lui  en  eurent  donné 
le  commandement.  En  iSiS,  le  prince  Louis  de  Hohenlohe 
entra  au  service  de  S.  M.  Louis  XVIII ,  en  qualité  de  lieu- 
tenant-général  des  armées,  à  prendre  rang  du  a8  février 
1806,  et  d*inspecteur  d'infanterie.  Il  est  aussi  colonel  su- 
périeur de  la  légion  de  Hohenlohe  »  au  service  de  France. 
Le  roi,  par  son  ordonnance  du  9  juin  1816,  l*a  nommé 
commandeur  des  ordres  de  Saint-Michcl  et  du  Saint-Esprit, 
et  a  affecté  à  sa  résidence  et  à  celle  de  sa  famille»  le  château 
de  Lunévîlle.  Le  prince  Louis- Aloys-Joachim  de  Hohenlohe 
est  senicr  et  grand-mattre  de  Tordre  du  Phénix  de  Hohen* 
lobe.  {Etats  militaires  ^  Moniteur  ^  annales  du  temps,) 

M  HOHENLOHE  (Charles-Joseph-Justin-Ernest), ^^rince 
4le  Hokenloke''Bartenttf,in''Jfixthcrg,  lieutenant-général  des 
armées  du  roi,  et  issu  d*une  autre  branche  de  la  famille  du 
précédent  naquit  le  \'i  décembre  i;67.  Il  fut,  iusqu'à 
râi;e  de  i8ans,  grand-comte  de  la  cathédrale  de  Strasbourg, 
chanoine  de  la  métropole  de  Cologne  et  du  chapitre  d*EII- 
wang.  Ayant  quitté  IMpt  ecclésiastique,  il  fut  mis,  en  1788, 
CD  pottessfoD  de  la  seigneurie  dH)berbronn ,  en  Alsace ,  que 
la  révolution  française  lui  enleva.  Il  fut  nommé  colouel  aa 
jervice  du  cercle  de  Franconie ,  et  obtint  une  compagnio 
de  dragons,  de  ta  maison,  qu*U  quitta,  en  179a,  pour 
prendre  le  commandement  du  régiment  d*infanterie  de 
Hokenlohe-Sehillingsfûrtt ,  au  service  de  France,  régiment 
dont  il  obtint  la  propriété,  en  1793.  Il  fit,  à  Tarmée  du 
prinoede  Condé,  les  campagnes  de  179s et  1793,  et  en  1794, 
celle  de  Hollande,  où  il  partagea  les  périls  de  la  défense  de 
nie  ieBommel,  et  la  gloire  de  la  retraite  du  Zuydersée. 
Leraque  le  prince  Louis  •  Aluia  •  Joachim  passa  au  service 
VI.  57 


45o  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

d*Autriche,  le  prince  Charles  ooi>duisU  la  légion  de  Hohen- 
lohe  à  Tarmée  du  prince  de  Condé ,  qui  par  un  noble moa- 
Tement  de  recon naissance  et  de  courtoisie,  miiàUdispo- 
sition  du  prince  Charles ,  les  5  pièces  de  canon  que  \c  régi- 
ment de  Bohenlohe  avait  enlevées  à  Taffaire  de  Bodeàlhal. 
S.  M.  Louis  WIII  le  nomma  chevalier  de  Tordre  royal  et 
militaire  de  Saint- Louis,  en  1796;  et  l'année  suivante, 
maréchal  de  ses  campset  armées.  Lorsque  l'armée  deCoodi 
passa  en  Russie ,  en  1797»  ^^  prince  Charles  de  Hoheololie 
fut  nommé  lieutenant-général  par  rcnapereur  Paul  1".  Le 
roi  de  Wurtemberg  lui  conféra  le  même  grade  dans  ses  A^ 
mées;  mais  il  rcfu&a  constamment  de  servir  sous  les  dra- 
peaux de  la  confédération  du  Rhin,  tant  qu'elle  resta  sov 
le  joug  de  Buonaparte.  Après  la  restauration ,  il  fut  Dominé, 
parle  roi«  lieutenant -général  au  service  de  France,  ea 
181 5.  En  iSoS,  le  prince  Charles  de  Hohenlohe  a  obteoo, 
en  indemnité  de  »es  pertes,  en  Alsace,  les  bailliages  won- 
bourgeois  de  Haltcnbergsletten,  Jaxtberg,  Lauterbach, 
Braun^pach,  et  une  partie  de  Neuenkirchen.  Le  prioce 
Charles  de  Hohenlohe  est  chevalier  de  Tordre  royal  et  mi- 
litaire de  Saint-Louis ,  et  des  ordres  de  l'Aigle  -  Blanc  de 
Pologne ,  et  de  la  Couronne  de  Wurtemberg.  {^Euus  miL- 
taù'tSy  AJonilcur  y  annales  du  temps.) 

d'HONNIÈRRS,  voyez  Bohhet. 

DR  L'HOPITAL  (Nicolas) ,  marquis ,  puis  duc  de  Fitry, 
maréchal  de  France  ,  fut  fait  guidoi^fe  la  compagnie  des 
gendariues  de  M.  le  dauphin  (depu^^endarniesdela  g;ir- 
de),  par  brevet  du  14  décembre  i6oa.  Devenu  enseigne  de 
la  même  com^tagnie ,  par  brevet  du  i**  avril  lôoS,  fi  fut 
nomme  capitaine  de  la  2*  compagnie  française  des  gardes- 
du-cotps  du  roi,  sur  la  d«*mis!»ion  de  Louis  de THopital , 
par  provision*  du  16  janvier  161 1  ,  et  quittai  cette  derniè- 
re ép.Mjne  la  compagnie  des  gendarmes.  Ou  le  ût  gouver- 
neur .le  Meaiix  et  lieutenant-général  du  gouvernement  de 
Champagne,  au  département  de  Brie,  sur  la  démission  de 
M.  de  rHopital,  tani  père,  par  provisions  du  même  jour.  Il 
fut  chargé  d'arrêter  le  maréchal  d* Ancre,  que  lesgardes  tuè* 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  4*^^^ 

renl.  Il  obthil  la  digiiilé  de  maréchal  de  France,  par  état 
donné  à  Paris  le  a4  avril  1O17,  ft  se  démît  alorA  de  la 
Goni  pu(; nie  des  gardes- dn-corp««  en  faveur  de  son  frère. 
Il  eut ,  le  29  da  même  mois,  dfs  lettres  d*abolition  pour 
la  mort  du  maréchal  d'Ancre.  II  fut  nommé  capitafaie  de 
60  lampes,  par  commission  donnée  à  Paris,  le  1 3  mars. 
Le  marquis  de  Viiry,  craignant  qu'on  neluiftt  un  jour  un 
crime  dn  meurtre  du  maréchal  d'Ancre,  on  créa  pour  lui 
une  charge  de  conseiller  de  robe  courte,  afin  que,  si  l'on 
venait  à  le  poursuivre  dans  la  suite ,  il  ne  fût  jugé  que  par 
les  chambres  assemblées.  Il  prêt;i  serment  pour  cette  char- 
ge, au  parlement  de  Paris,  le  a3  mai  1617  (1).  On  l'insti- 
tua gouverneur  et  lieutenant-général  du  Berry  à  la  place 
du  prince  de  Condé,  par  provisions  données  à  Paris,  le  1 1 
Dovembre  de  la  même  a  nuée  1617.  11  se  démit,  le  a3  octo- 
bre 1619,  de  ce  gouvernement ,  qu'on  rendit  au  prince  de 
Condé.  Il  reçut  le  collier  des  ordres  du  roi,  le  5i  décem- 
bre. Le  roi  lui  ordonna,  en  1620,  d'agir  contre  le  marquis 
de  la  Valette ,  et  d'empêcher  que  les  troupes,  levées  pour 
la  relne-nière  dans  le  pays  de  Liège,  n'entrassent  eu  Cham- 
pagne. Il  leva  ,  par  commission  du  30  juillet,  un  régiment 
d*infanterie,  qu'on  licencia,  le  i4  février  i635.  Il  conduisit, 
en  iGai,  un  renfort  au  comie  de  Saint- Pol,  qui  assiégeait 
et  qui  prit  Fargeau.  Il  commanda,  en  1G92,  l'aile  droite 
de  Tarmée  du  roi ,  qui  défit  Soubise  dans  llle  de  Riez,  le 
16  avril  :  t5oo  des  rebelles  périrent  dans  cette  affaire,  et 
00  en  prit  un  beaucoup  plus  grand  nombre,  en  sorte  que, 
de  7600  hommes  qu^ivait  Suubise,  à  peine  en  ramena- t-ll 
400  à  la  Rochelle.  Vilry  marcha  au  Mege  de  Royaui  dont  U 


(1)  L'auteur  du  Dictîoooaire  de«  maréoliaussées ,  tom.  II,  pag.  lit. 
De  p«u  croire  que  le  ninrqnU  d«*  Vîlrj  ail  été  coDieilIcr  de  robe  courte; 
cl ,  «rloo  cet  auteur,  Méxer/i  aurait  confondu  ce  maréchal  avec  Françoît 
de  rilopllal ,  qui*  n'ayant  été  créé  maréchal  de  France  qu*eo  i645.  Ait 
fait  conseiller  d'honneur  au  parlement.  Ce  doule  eti  mal  fondé»  De  et 
que  Françoît  d*  rilopital  u  été  conaeilier  d'honneur,  eu  i649«  on  o'etC 
point  Tonde  à  conclure  que  Kicoiai  de  ViUj  n'a  point  été  oonaeiller  de 
tube  courte  en  1617. 


45a  DICTIONNAIRE    HISTORIQUE 

eut  U  direction  :  cetle  place  se  rendit  au  roi  «  le  il  mai.  U 
commanda,  comme  lieuteoant-géDéral ,  Tannée  à^ànniSf 
ton»  le  comte  de  SoÎMons,  par  pouvorr.du  14  mai.  B  blo- 
qua la  Rochelle  «  avec  10,000  hommes  de  pied  et  Gooche- 
Taiii,  fusqu'ao  moi»  d*octobre,  époque  à  laquelle  cette 
TÎlle  se  soumiU  II  comiiiauda  eo  Proveuce  ,  pendant  Tab* 
sence  du  duc  de  Guis»e ,  par  commission  donnée  à  Moo- 
ceaux,  le  7  août  i65i.  Il  leva,  par  autre  commisaioD  ds 
Il  février  16S9,  un  nouveau  régiment  d*infanterie,qa*oa 
licencia  à  la  fin  de  la  campagne.  Il  fut  fait  gocivemenr  et 
lieutenant-général  de  Provence,  après  la  deatitotioo  da 
duc  de  Gniseï  par  provisions  données  à  Soint-Germain-eB* 
La  je,  le  18  avril  i65a,  et  prêta  serment,  le  39  septembcc. 
Il  conserva  au  roi 'la  ville  de  Beaucaire,  dont  le  duc  de 
Moutpensie^  voulait  sVmparer,  au  mois  d*août.  Il  amu 
5  frégates  qui  fermaient  aux  ennemb  le  passage  du  Ebôoe. 
11  entreprit  le  siège  du  ch«&teau  que  le  duc  d*Elbeuf  teula 
inutilement  de  ravitailler,  et  qui  se  rendit  k  Vitrj,  le  6  sep- 
lembre.  Il  commanda  en  Provence ,  depuis  i635  ius']u'ea 
1637.  M.  de  Sourdis,  archevêque  de  Bordeaux,  ayant  re- 
prochéyCn  i656,  au  maréchal  que  IVxpéditîon  contre  les 
Iles  de  Sainte-Marguerite  et  de  Saint-Honorat  avait  échoué 
par  sa  faute,  le  maréchal  8*era|)orta  encore  plus  que  Tar- 
chcvêque,  et  le  traita  trës-duremcnl.  Le  roi  punit  rem- 
portement  de  Vitcy,  eu  le  faisant  arrêter,  et  conduire  à  la 
BantiDe,  le  aj  octobre  1657.  Il  u*en  sortit  que  le  19  jan- 
vier 174^,  avec  oixire  de  se  retirer  à  Châtcauvillaîu.  il  eut, 
Pauuée  suivante,  un  brevet  de  duc  et  pair,  dont  il  ne  iooit 
pas  long- temps,  étant  mort  dans  sa  maison  de  Naoci,  près 
Blelno,  le  a8  septembre  i()44>  ^g^  ^^  ^^  ^n^-  {Chronologie 
nUiUairc  y  tom.  11 ,  pag,  421^1  Met  cure  franctùs  j  Journal 
de  Bassompierre ,  Histoire  de  France  du   Père  Daniel'^  U 
Vassory  DupltiXj  l'abbé  le  Gendre  ^  Dictionnaire  des  ma- 
nie haussées  ^  Histoire  des  Grands'Ojficiers  de  la  Couronne^ 
Histoire  de  la  maison  du  roi ,  par  l*a6bé  de  NœufifîUe;  Go- 
zeUe  de  France  ^  Histoire  de  France,  par  Anfjnetil y  to- 
mes FI  et  Fil.) 


DES  GÉNEBAUX   IRANÇAIS.  4^3 

»i  L'flOPif  AL  (Fraiiçoit>,  comte  du  Hallier,  maréchal 
ffe  France,  et  frère  du  précédent,  fut  d*abord  abbé  de  Sle.« 
Geneviève,  poit  nommé  à  l*éfèché  de  Meaux.  Il  renonça 
à  Télat  ecclésiastique,  et  prit  le  nom  de  du  Hallier,  qu'il  a 
<x>uservé  îuM|u*à  sa  promotion  à  Tétat  de  maréchal  de 
France.  Il  entra  au  service  comme  enseigne  des  gendar- 
mes de  la  garde,  par  brevet  du  1 1  janvier  1611,  et  devint 
sous-lieutenanty  par  autre  brevet  du  i5  mars  161 5.  Il  arrê- 
ta le  maréchal  d*Àncre,  le  34  avril  1617,  de  concert  avec 
le  marquis  de  Vilrjy  son  frère  «  qui  fut  fait  maréchal 
de  France,  le  même  jour.  Ou  pourvut  en  même  temps  le 
comte  du  Hallier  de  la  seconde  compagnie  française  des 
gardea-du- corps,  dont  son  frère  se  démit  en  sa  faveur, 
le  a6  du  même  mois.  Le  comte  du  Hallier  conserva  cepen- 
dant la  sous-lieu tenance  des  gendarmes.  Il  fut  créé  che- 
valier des  ordres  du  roi,  le  5i  décembre  1619,  et  maré- 
chal-de-cannp,  par  brevet  du  3  mars  iCa».  Il  servit  aux  siè- 
ges de  Royan,  de  Negrepelisse ,  de  Saint- Antoine  et  de 
Montpellier.  Il  fut  employé  9  comme  maréchal-de-camp , 
au  siège  de  la  Bochelle,  en  1627  et  i6a8.  Les  assîéfj^ 
ayant  fait  une  sortie,  le  7  décembre  1627,  le  comte  du 
Ballter  les  repoussa ,  en  prit  et  en  tua  plusieurs.  Il  repoussa 
encore,  le  11  avril  1628,  1200  hommes  sortis  de  la  Eo- 
chelle  :  dans  cette  affaire,  la  perte  fut  égale  des  deux  côtés. 
Il  signa ,  le  28  octobre,  les  articles  de  la  capitulation  de  la 
Eochelle»  à  laquelle  le  roi  n'avait  pas  voulu  apposer  sa  si* 
gnature.  Kmployé  comme  marécbal-de-oamp  A  Tarmée  de 
Bresse  9  sous  le  maréchal  de  la  Force,  par  lettres  du  a5  sep* 
tembre  1629,  il  suivit  ce  maréchal  en  Italie,  en  iSSo,  et  s'y 
trouva  a  la  rédaction  de  plusieurs  places.  Il  concourut  à  la 
défaite  des  Bspagnohi  à  Carignan  9  le  6  août.  Il  se  démît ,  le 
3  octobre  i65i ,  de  la  compagnie  des  gardea-du-corps.  Il 
marcha  9  avec  le  maréchal  de  la  Force,  en  Lorraiue9  y  ser*- 
▼it  à  la  prise  de  plusieurs  villes  et  au  siège  de  Marsal ,  qcii 
fut  levé  par  suite  du  traité  eoncla  entre  le  roi  et  le  duo  de 
Lorraine.  Nommé  lieutenant  des  gendarmes  de  la  garde  du 
roi ,  A  la  mort  du  maréchal  de  Saint-Géran ,  par  provisions 
du  4  décembre  9  il  servit  soua  le  maréchal  de  LaCMee»  tu 


454  DTCT10?îNAI1iE   HISTORIQUE 

LangiirdoCy  et  eut  part  à  la  défaite  de  rarrière-garde  do 
duc  d*Elbeuf ,  près  Remoulins ,  le  5  wptembre.  Employé 
dans  rarmée  de  Lorraine ,  en  i653  ,  il  se  IrooTa  au  siép*  H 
a  la  prihe  de  Naiici.  Nommé  maréchal-de*canip,  en  i65S, 
SI  servit  d.ins  t*armée  de  Champagne  9  commandée  par  le 
comfe  de  8oÎAsons,  et  marcha  au  siéf^  de  Satot-Michel, 
qui  ne  n  ndit,  le  a  octobre,  au  inomeni  où  on  allait  mon- 
ter à  Tassaut.  11  fit  la  campagne  de  i6j6,  dans  Tarmt'ede 
Champagne,  commandée  par  le  même  prince,  et  com- 
batiil  à  Y\oy,  le  5o  mai,  contre  les  Polonais 9  qui  fumt 
batIuM.  Il  marcha  avec  cette  même  armée  au  siège  de  Cor- 
bie.  Promu  au  grade  de  lieutenant  général  des  armées  da 
roi,  par  pouvoir  du  6  avril  1637,  U  commamla  eo  cette 
qualité  farmée  d*Allemagne,  sous  le  duc  de  Weimar,  et 
accompagna  ce  général  en  Franche  Comté  :  le  duc  de  Lor- 
raine gardait  alors  les  passages  de  la  Saône,  fis  battiresl 
près  de  la  Perrière,  le  i5  juin,  le  général  Merej.  qui  co«- 
niandait  la  cavalerie  9  et  prirent  le  château  de  Lore  i  dt»* 
crérion.  Employé  comme  lleatenant-général  dans  Tamiée 
de  Flandre  par  lettres  du  a5  avril  i638,  du  Hallier  fut  blcMé 
au  siège  de  St.-Omer,  que  les  Français  levèrent  le  i5  juil- 
let. Après  avoir  marché  contre  Fniges,  Lisbnurg  et  Renfy, 
qui  se  rendirent,  il  investit  le  Ciitclet  ,  et  en  fit  les  appro- 
ches, le  18.  Le  jeu  des  mines  effraya  les  habitants,  qui  quit- 
tèrent leurs  postes,  et  les  Français  emportèrent  \a  place, 
le  14  septembre.  Il  fut  nommé  gouverneur  et  lieutenant- 
général  de  Lorraine,  et  eut  le  commandement  de  Tarniée 
dans  celte  province,  par  pouvoir  du  a6  avril  1609.  A  Ja 
tèle  de  700  chevaux ,  il  attaqua  près  de  Morange  Sooo  cj- 
valiers  et  400  fantasi^ins  du  duc  de  Lorraine,  qui  se  trou- 
vaient protégés  par  le  canon  de  la  place,  les  rompît,  entra 
avec  les  fuyards  dans  la  ville,  tua  tout  ce  qu'il  trouva  ar- 
mé danh  les  rues,  fit  le  reste  prisonnier,  et  s  empara  de 
Téquipage  des  vaincus  et  de  Goo  chevaux.  Il  réduisit  peu 
après  le  château  de  Moyen,  Mlué  sur  un  roc,  ûinquede 
8  tours,  de  4  bastions  et  d'une  épaihse  mutaille,  et  défends 
par  lUie  nombreuse  garnison.  Il  commanda  Tarmée  sur  la 
fioutière  de  Champagne,  par  pouvoir  du  tàa  avril  1640 ,  la 


DES   GENERAUX   FEINÇAIS.  4^^ 

mena  en  Picardie»  et  conduisit  à  Anras  un  grand  convoi 
et  17,000 hommes,  le  1"  août.  Le  général  ennemi  Lam- 
boy  ayant  attaqué  dès  le  lendemain  les  lignes  d'Arras,  fut 
repoussé  avec  perte.  11  tenta,  le  8,  une  nouvelle  attaque; 
maïs  le  retour  imprévu  de  du  Hallier  Tobligea  de  se  reti- 
rer à  Douai  :  Arras  capitula  le  10.  Le  comte  du  Hallier  con- 
tinua de  commander  l'armée  de  Lorraine ,  par  pouvoir  du 
26  avril  ifi4i.  Il  signa  les  articles  de  la  capitulation  de 
Mirecourt,  prit  Épinal  et  son  château  ,  et  donna  ses  ordres 
pour  le  siège  de  Chaté,  qu'on  emporta,  le  ag  août.  Il  en- 
tra en  Franche-Comté,  au  mois  de  septembre,  et  prit  la 
ville  de  Jonvelle  et  son  château.  Il  commanda  la  même 
armée,  par  pouvoir  du  a6  janvier  164a,  se  rendit  mattrè 
du  château  de  Viviers,  en  Franche-Comté,  et  eu  rasa  les 
fortifications.  Dieuse  capitula  le  16  juillet.  Il  se  présenta 
ensuite  devant  la  villç  de  la  Aiothe  en  Lorraine  ,  ravagea 
les  environs ,  et  battit  plusieurs  forts  qui  bloquaient  la  pla- 
ce. Ayant  reçu  ordre  d*eovoyer  son  infanterie  en  Roussillon, 
il  leva  le  siège  de  la  fdothe,  le  5o  août.  Poursuivi  par  le 
duc  de  Lorraine ,  il  abandonna  son  bagage ,  mit  en  fuite 
5oo  chevaux,  qui  le  harcelaient,  et  continua  sa^  retraite 
sans  être  Inquiété.  Il  fut  pourvu  du  gouvernement   de 
Champagne  et  de  Brie,  vacant  par   la  mort  du  comte 
de  Soissons,  par  provisions  données  à  Saint-Germain-en» 
Laye,  le  16  mars  i645.  Il  commanda  l'armée  de  Flandre 
et  de  la  frontière  du  Luxembourg,  i^ous  M.  le  duc  d'Enghien,, 
par  pouvoir  du  ai.  Il  prêta  serment,  le  aa,  pour  le  gou- 
vernement de  Champagne,  et  le  parlement  enregistra  ses 
provisions,  le  a6.  Créé  maréchal  de  France ,  par  état  donné 
à  Saint-Germain-en-Laye,  le  a3  avril,  il  prit  alors  le  nom 
de  maréchal  de  l'Hôpital.  Il  fut  fait  conseiller  d'honneur» 
avec  voix  et  séance  au  parlement,  par  brevet  daté  de  Saint- 
Germain-en-Laye  ,  le  8  mai.  Il  commanda  l'aile  gauche  de 
l'armée  à  la  bataille  de  Rocroy,  sous  M.  le  duc  d'EoghIen, 
le  19  mai.  Sa  cavalerie  s'étant  avancée  avec  trop  de  vitesse 
contre  i*aile  droite  des  Espagnols,  fut  rompue  par  ces  der- 
niers :  le  maréchal  eut  le  bras  cassé  dans  cette  charge.  Il 


456  McriomiATKE  bistobk^e 

•e  démit»  le  i6  mai  i644»  au  ^uTernement  de  Champs- 
gne,  en  fiavear  de  M.  le  d,iic  d*Enghieo,  et  fot  confinné 
dans  la  dignité  de  conseiller  d*honneur9  aTec  séance  et 
voix  délîbérative  aa  parlement,  par  brevet  daté  de  Corn- 
pîégne,  le  a3  mai  1646,  registre  au  parlement  de  Paris,  te 
3o  décembre  1649.  ^'  ^  démit,  le  si  février  1647 1  ^^ 
compagnie  des  gendarmes  de  la  garde,  et  obtint  le  gou- 
vernement de  Paris,  sur  la  démission  du  dac  de  Hontbaaoo, 
par  provuions  du  98  décembre  1649.  H  fut  établi  gonver- 
neur-général  de  la  Champagne,  sur  la  dénaission  do  prince 
de  Couti ,  par  provisions  du  8  janvier  i655.  Il  se  démit  da 
gouvernement  de  Paris,  aa  mois  de  fanvier  1657,  et  de 
celui  de  Champagne ,  au  mois  de  ianvier  i66ow  11  monnit 
le  ao  avril  suivant ,  âgé  de  77  ans.  (Ckrono/ogie miiitaire, 
tom .  //,  piM^.  536  ;  Dupleix ,  Mémoires  du  Père  d^Avnf^i 
Journal  de  Bassomp terre ,  Histoire  de  Louis  XJII  et  Journal 
de  Louis  XIF,  du  Père  Gnffet;  l'abbé  U  Gendre ,  Hisloin 
des  Grands-Officiers  de  la  Couronne,  Larrey,  Histoire  mi' 
litaire,  de  M»  de  Quincy;  Moréri,  Gazette  de  France.) 

»*HOSTUN  (Antoine),  baron  de  la  Baume 9  maréchal- 
de-camp ,  naquit  le  1 5  septembre  1 558.  Après  avoir  servi 
long-temps  dans  les  guerres  de  la  religion  ,  il  eaibrasss  le 
parti  de  la  lîgtie.  Il  contribua  beaucoup  à  la  souoiissioDde 
la  ville  de  Lyon  à  Henri  IV,  en  iSgS,  et  s'attacha  à  ce 
prince  aussitôt  après  8on  abjuration.  Il  obtint,  le  19  sep- 
tembre 1595,  un  brevet  de  maréchaUde-caaip  (1);  un  de 
oonseiller-d'état,  le  a  juin  1611 ,  et  un  de  nomination  i 
Tordre  du  Saint-Esprit,  le  5  novembre  16  ta.  Il  fut  confir- 
mé maréchil-de-camp,  par  un  nouveau  brevet  du  96  juin 
161 4*  Il  mourut,  en  1616,  sans  avoir  servi  en  cette  qualité, 


Cl)  VJiUt^re  dét  GrmuU'Offiei^n  de  la  Cmunmmé,  tom.  T»  {Hf. 
u€6,  le  dit  fait  maréchal^  de-camp,  par  brevet  du  96  juin  i6i4  (qai  0*0^ 
qu'uD  brevet  de  confirmatioo)»  et  ne  parle  poiat  du  premier  lif«vet  qui 
lui  avait  été  eipédié,  en  i595,  et  doat  on  trouve  la  ounute  «u  dépdtdc 
la  maiaon  du  roi. 


DB8   GÉNÉRAUX   FRANÇATS.  4^7 

el  sans  avoir  été  reçu  chevalier  des  Ordres  du  roi.  (  Chro- 
nologie miliîairty  tom.  FI,  pag,  ^5;  niémoire$  du  temps.) 

n'HOS'n]fi{CëLttïl\\e),ducdeTaiiart,pairetmaréchaide 
France ,  înu  de  la  même  famille  que  le  précédent  «  fut 
baptisé  le  4  février  i65a  »  et  connu  d*abord  sous  le  nom  de 
comte  de  Tallart.  Il  fut  fait  guidon  des  gendarmes  anglais, 
par  brevet  du  ag  novembre  1867;  ««^rvit,  en  1068,  A  la 
conquête  de  la  Franche- Comté,  et  se  trouva  à  la  prise  de 
Besançon ,  de  Dôle  et  de  Gray.  Devenu  mestre-dc- camp- 
lieutenant  du  régiment  royal  des  Cravates ,  sur  la  démis- 
sion du  comie  de  Vîvonne,  par  commission  du  i3  janvier 
1669,  il  servit  on  Hollande,  sous IHoiisibiii  el  le  vicomte  de 
Turennc,  en  167a ,  et  s*y  Irouva  aux  sièges  et  à  la  prise  de 
plusieurs  places.  Employé  eu  Flandre,  sous  MoKsiium,  en 
1675,  il  marcha  au  siège  et  à  la  prise  de  Maestricht ,  le  ag 
juin ,  et  au  secours  de  Woerden ,  où  il  eut  le  pied  percé  par 
un  cheval  de  frise ,  en  entrant  dans  la  redoute ,  où  les  eo- 
ncniîs  furent  forcés.  En  1674*  >1  servît  en  Flandre,  sous  M. 
le  prince  deCondé,  et  combattit,  le  11  août,  4  Seneff,  où 
il  eut  un  cheval  tué  sous  lai ,  et  un  autre  blessé.  Il  com- 
manda le  corps  de  bataille  au  combat  de  Nulhausen ,  le  sg 
flécembre.  Il  eut  le  même  commandement  au  combat  de 
Turckeim ,  le  5  janvier  1675.  Il  fut  pourvu  de  la  lieuteoan- 
ce-générale  au  gouvernement  du  Dauphiné,  à  la  mort  du 
marquis  de  Ragoy ,  par  provisions  du  10  avril.  Il  servit  eu 
Flandre,  la  même  année ,  et  en  1676  et  1677.  Créé  briga- 
dier de  cavalerie,  par  brevet  du  a5  février  1678 ,  et  employé 
ÙL  la  même  armée,  il  se  Irouva  à  l'attaque  du  pont  de  Hhins- 
feld ,  le  6  iuillet  16789  et  y  reçut  un  coup  de  mousquet.  Il 
se  démit  du  régiment  des  Cravates ,  en  septembre  1H79.  ^^ 
leva  une  compagnie  de  cavalerie  au  régiment  de  Bligny, 
par  commission  du  8  mars  1O83 ,  et  un  régim*ent  de  cava- 
lerie de  son  nom,  par  commission  du  i**  octobre  suivant. 
Il  se  signala  au  «iége  de  la  ville  de  Courtray ,  qui  se  rendit 
le  5  novembre  i683,  et  à  ceux  de  Dixmude  et  de  Luxem- 
bourg, dont  on  se  rendit  maître,  en  i684-  H  fut  employt? 
au  camp  de  Saône  1  sous  le  marquis  de  la  Trousse  1  en  i685. 

▼I.  £S 


458  DtCTIOMKAIftl-  RISTOEIQim 

Promu  au  grade  de  maréchal- de-camp  »  le  ^4  août  i68S, 
OD  remploya  eu  Flandre,  tout  le  comte  de  Broglle^  par  let- 
tres du  ao  septembre.  Il  se  démit  de  son  régiineut  au  mai* 
de  décembre.  Il  senrit,  en  AHemague,  sou3  le  maréchil 
de  Lorges,  en  1689  ;  et  sous  Mgr.  le  dauphin  etie  maréchal 
de  lorges,  en  1690.  Il  couvrit  la  frontière  d*Alsace,  et  pana 
le  Rhin ,  sur  la  glace,  pour  mettre  à  contributiiin  le  Ber|- 
strass  et  le  Rhingaw.  Eu  1691,  après  avpîr  aenrl  À  rnnnée 
d*Allemagne,  il  commanda  sur  la  Sarre^  pendant  Thiver, 
par  ordre  du  ao  octobre.  En  169a ,  il  eut  part  à  la  défaite 
des  Allemands,  près  de  PforUheim,  le  17  Éepfembre,etl 
la  levée  du  siège  d*Ebembourg  par  le  landgrave  de  Resse- 
Cassel ,  le  8  octobre.  Il  commanda  sur  la  Barre  9  pendaat 
l*hiver,  par  ordre  du  99.  Gréé  Ueutenant-géoéral  des  ar^ 
mées  du  roi,  par  pouvoir  du  3o  mars  1693 ,  11  aervit,  soai 
Mgr.  le  dauphin,  à  la  prise  d*Heidelbeig,  lé  ai  mai,  et  à 
celle  du  château ,  le  aS.  11  continua  de  commander  sur  la 
Sarre,  pendant  Thiver.  Il* commanda  aussi  dana  le  Pals- 
tinat,  par  ordre  du  a9  octobre.  En  1694*  î^  AervH  en  Aile* 
inagne ,  sons  les  marécbaut  de  Lorges  et  d»  Joyease,  qui 
ne  firent  aucunes  hoslililés.  Il  commanda  sur  la  Sarre, 
pendant  Thiver,  par  ordre  du  a  novembre.  Il  fut  employé 
en  Allemagne,  en  1695.  Il  eut,  pendant  Thiver,  le  même 
commandement  sur  la  Sarre,  par  ordre  du  i**  novembre. 
Il  servit  à  Tarmée  de  la  Meuse,  sous  le  maréchal  de  Boof- 
flers ,  par  lettres  du  17  avril  1696 ,  et  commanda ,  pendant 
rhîver,  sur  la  Sarre,  par  ordre  du  a6  octobre.  Après  la 
paix  de  Rîswick ,  il  fut  nommé  ambassadeur  exlraordinain 
en  Angleterre,  eu  1(398.  On  le  fit  gouverneur  et  lieutenant- 
général  des  comté  et  pays  de  Fois ,  et  sénéchal  de  Carcas- 
sonne ,  à  la  mort  du  marquis  de  Mirepoix,  par  provisions 
données  à  Versailles,  le  a5  avril  1701.  Il  fut  nommé  che- 
valier des  Ordres  du  roi,  à  son  retour  d*Angleterre ,  le  i5 
mai  de  la  même  année.  11  servit  à  Parmée  d*AUemagne . 
sous  M.  le  duc  de  Bourgogne,  par  lettres  du  ai  juin.  Il  se 
démit ,  au  mois  de  février  1 70a  ^  du  gonveniement  de  Foix; 
servit  en  Flandre,  sous  M.  le  duc  de  Bourgogne,  et  com- 
manda ensuite  un  corps  séparé,  par  lettres  du  ai  avril.  Il 


DBa   GÉNÉRAUX    FEAIlÇAIS.  4^ 

jeta  an  secouni  dans  Kaîserewert  «  contribua  à  chasKr  les 
OoilaiidaÎK  de  leur  camp  de  Mulheim ,  et  prît  la  vîUe  et  le 
château  de  Traerbackt  le  6  «ofembre.  Gréé  maréchal  da 
France ,  par  état  donné  à  Vernailles ,  le  14  janvier  i^oS»  il 
prêta  serment  le  mémo  jour.  Il  fil  lever  le  siège  de Traerback.» 
le  a 5  février.  Gommandant  rarmée  d*Alleiiiagne ,  sous  M. 
le  duc  de  Bourgogne  f  par  pouvoir  du  a4  mai ,  il  assit'gea 
Brisack»  qui  capitula  après  i3  ÎQUrs  de  tranchée,  le  6  sep- 
tembre. Il  fit  le  Mége  de  Landau;  sortit  de  ses  lignes,  le  14 
novembre;  alla  ao-devant  du  prince  de  Hesse-Casseï »  qui 
marchait  au  seooara  de  la  place  ;  le  ioignît  k  Spire;  rompit 
la  cavalerie  de  son  aile  gauche  »  et  tailla  en  pièces  son  in- 
fanterie. Le  prince  perdit  dans  cette  affaire  400a  hommes 
tués,  et  3ooo  faits  prisonniers  ;  et  on  lui  pril^  en  outre,  3o 
pièces  de  eaaoo»  beaiieoup  d'élendards,  et  une  partie  de 
son  bagage  :  la  perte  du  maréchal  de  Tallart  fut  peu  con* 
sidéraUe  (i).  Le  maréchal  rentra  aussitôt  dans  ses  lignes^ 
et  somma  le  gouverneur  da  Landau  de  se  rendre  :  la  place 
capitula  le  lendemain.  Gommandaot  Tarméf  du  Rhin,  par 
pouvoir  du  38  mars  1704 ,  il  envoya ,  âo  moie  de  mai  y  un 
secours  conaidérable  au  duo  de  Bavière,  et  en  oooduisit 
lui-même  un  second.  Malgré  la  vigilance  et  lea  préoao* 
tiens  prises  par  les  ennemis,  et  quoique  les  chemins fnt^ 
sent  très- difficiles,  il  parvint  h  son  but,  après  avoir  vaincu 
des  obstacles  que  l*on  croyait  insurmontables.  11  attaqua, 
sans  succès,  la  ville  de  Hfilingen,  le  i5  août,  et  fut  battu 
à  Hoebstedt,  parleducdeUarlboroughetleprineeEugèiie. 
£n  voulant  rallier  aea  escadrons,  le  maréchal  de  Tallart , 
dont  la  vue  était  très* faible,  prit  un  corps  ennemi  pour 
un  corps  français,  et  fut  fait  prisonnier  de  guerre  :  il  fuf 
blessé  dans  cette  journée ,  et  conduit  en  Angleterre.  On  lui 
donna ,  par  provisioM  du  i4  ûctpbro,  le  gouvernement  de 
la  Franche- Comté t  et  celui  de  Besançon,  vacant  par  la 
mort  du  maréchal  de  Duras.,  Il  sortit  des  prisons  d'Angle  «* 


(1)  c  Noua  avoQ»  prit  plus  de  dnpeaus  et  d'étendards ,  écrifit  le  ip^ 
•  récbail  à  Loiiii  JJV,  que  Votre  Majctté  n'e  perdu  djt  «oldsts.  • 


r 


^^  — - . 


m^ 


46o  mCTIOXHAIRE   BISTORffQOF. 

terre  9  au  mois  de  novembre  1711,  avec  uo  paaie-porl  de  U 
reine  d*Ançleterre.  Ou  le  créa  dnc  d*Hostun ,  par  lettitf 
d'érection  da  marquisat  de  la  Baame-d*HostuD  en  duché, 
données  &  Versailles  au  mois  de  mars  171a,  et  regîslicef 
au  parlement ,  le  14  avril.  Son  duché  fut  érigé  en  pairie, 
par  lettres  données  à  Versailles  au  mois  de  mars  17 14*  re- 
gistrées  au  parlement  de  Paris,  le  26  fuillet  1716.  Ufat 
nommé  conseiller  au  conseil  de  régence ,  et  conseiller  n 
conseil  royal,  et  devint  membre  honoraiits  de  racadémie 
des  sciences,  en  1735.  Il  s'était  démis ,  en  1719,  de  latiea- 
tenance-générale  du  Dauphiné.  Il  fut  lait  ministre -d*é!at, 
le  a5 septembre  1736.  Il  mourut  à  Paris,  le  3o  mars  ip8| 
dans  la  77*  année  de  son  âge.  {Ckronoiogde  militaire,  Êom* 
III,  pag,  i5i;  Mémoires  d'Ai^rignyj  Joumai  hisîorùpa 
du  Père  Griffei,  Histoire  militaire,  de  M,  de  Çuincy;  U 
présieUnt  Hénaitty  Baucias^  Gazette  de  France,  Diditm^ 
noire  universel ,  par  Chaudon  et  Delamdine  y  long,  XFl^ 
pag,  5a8;  Histoire  de  France, par  Amfueiil^  iom.  FIIL) 

DE  HOUDETOT  (Robert,  #i>y),  fut  pourvu  de  la  charge 
de  grand-mattre  de  rartillerie  de  France,  le  i5  aaai  iSSo. 
'{Histoire  des  Grands'0(/iciers  de  la  Couronne,  tom.  yjiJ, 
pag.  i5.) 

LA  HOCSSAYE  9  voyez  le  Bbvn. 

nu  HOUX  (Antoine- Louis) ,  chevalier  de  Vioniénil^  ma- 
réchal de-camp  ,  naquit  à  Fauconconrt ,  en  Lorraine,  le  6 
janvier  17/1 5.  Il  entra  au  sfrvicei  comme  cornette  «  danule 
régiment  de  Bauffremont  dragons,  le  10  avril  1761  :  passa 
dans  les  volontaires  de  Diiuphiiié,  en  mars  176a,  et  fut  in- 
corporé dans  les  volontaires  de  Flandre,  en  1765.  Il  fut 
fait  sous-lien  tenant ,  aveo  commission  de  capitaine,  dans 
la  li^gion  de  Lorraine  ,  le  18  juin  1771.  Étant  passe  en  Po- 
logne, dans  la  même  année,  avec  ïv  grade  de  capitaine, 
il  se  trouva  au  siège  de  Cracovie,  assiégé  par  les  Russes, 
fut  fait  prisonnier  de  guerre  et  conduit  on  Rui^sie,  d*où  il 
ne  revint  en  France  fpi*au  bout  de  18  mois.  11  fut  créé 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  le  10 


DBB   GÉNBRAOX    FRANÇAIS.  /|6l 

férrier  177a.  Il  rot,  lé  18  décembre  1778,  une  commission 
dé  lieutenant-colonel ,  et  fut  attaché,  en  cette  qualité,  au 
S*  régiment  de  chaioieurs  ,  le  8  avril  1779.  il  servît ,  com- 
me premier  aide-de- c;imp  du  baron  de  Yioménlt ,  dans 
Farmée  envoyée  en  Amérique ,  sons  les  ordres  du  général 
Rochambeau.  Après  avoir  obtenu  les  grades  de  mestre-de« 
camp  dn  3*  régiment  de  chasseurs  è  cheval ,  et  de  brigadier 
de  caralerie,  il  fut  créé  maréchal-de-camp 9  le  r*  mars 
1 780.  {Etais  milùairts ,  Tableau  historique  de  la  noblesse  » 
par  Waroquier^^pag.  4^8.) 

DU  HOUX  (Antoine-Charles),  baron  de  Vioménilj  lien-' 
tenant-général^  et  cousin  du  précédent,  naquît  au  chdleau 
de  Fauconcourt,  en  Lorraine,  le  3o  novembre  1728.  II 
entra  an  service,  en  1740,  comme  sons-lieutenant  au  ré* 
giment  de  Limosin.  Il  fut  fait  enseigne,  en  i7^3;  capi- 
taine, en  1747*  et  reçut  une  blessure  au  siège  de  Bi  rg-op- 
xoom ,  en  cette  dernière  année.  On  le  créa  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  en  1758.  Il  de- 
vint, en  mars  1759,  colonel  du  régiment  des  volontaires 
du  Dauphiné,  qui  fut  incorporé,  en  1761,  dans  le  régi- 
ment de  flamant,  dont  le  baron  de  VIoméuil  demeura  co- 
lonel. Il  fut  créé  brigadier ,  le  aS  juillet  176a,  et  passa  co- 
lonel de  la  légion  du  Hainaut,  en  juin  1765.  On  l*éleva  aa 
grade  de  maréchal-de-camp,  le  3  janvier  1770,  et  à  celui 
de  lieutenant-général,  le  i3  juin  1785,  pour  prendre  rang 
du  1**  mars  1784.  Depuis  son  entrée  au  service»  le  baron 
de  Vioménil  avait  fait  toutes  les  campagnes,  qui  se  termi- 
nèrent par  les  traités  de  paix  d'Aix-la-Chapelle  et  de  Vcr- 
•ailles.  Il  avait  servi  eu  Cor>e  et  eu  Pologne ,  et  avait  com- 
mandé en  second,  pour  le  roi,  en  Amérique,  en  i;8i  et 
1783.  Il  avait  été  fait  commandcnr  de  Tordre  de  Saint- 
Louu,  en  1771,  et  grand*croix  du  même  ordre,  le  2.5  août 
1783.  11  mourut  le  9  novembre  1792,  de<  suites  de  bles- 
âures  qn*il  avait  reçues  pour  la  défense  du  roi  Louis  XVI , 
à  la  funeste  journée  du  10  auût  de  la  môme  année.  {Etais 
mûtiiaires,  Nobiliaire  univcrbtl  de  France.) 


46a  DICTIONNAIRE   HISTOmK^Vt 

DO  I10l]3(  (Charles-Gabriel) ,  iMmn  Je  FiamtniU^  nuxti" 
chaifde^camp f  et  fils  du  précédent,  naquit  le  96  février 
1767.  Il  entra  au  servioe,  en  1779»  et  fil  les  oampagnes  4i 
l'armée  d'Amérique,  en  1781  et  17899  eo  qualité  d'aide- 
de-camp  du  baron  de  Yioménil,  son  père,  «sonamaodsst 
en  second  de  cette  armée.  Il  fut  nommé  capitaine  de  kes^ 
sards,  en  1786.  Il  éroigra  au  comm^Bceoiefil  d«  tarife» 
lution  française,  et  joignit  l'armée  de  Condé  ,  avee  laqoeUi 
il  fit  les  campagnes  de  1792  et  1795,  en  qualité  d'aide-ds- 
camp  du  comte  de  Vioménil,  son  oncle,  qui  en  comnus- 
dait  l'avant-garde.  Il  fut  nommé ,  par  les  princes  frères éi 
roi  Louis  XVI «  colonel  dedragons,  cnHiiUet  179a-  cta^ 
chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  ei 
février  179/1.  1^  ^  ^^'l '^  campagnes  de  1794  ^^  >71»5«  eo» 
me  aide-major  du  régiment  de  Vioménil ,  à  cocardes  bba- 
ches ,  et  à  la  solde  anglaise.  Rentré  depuis  à  l'armée  et 
Condé  «  il  y  obtînt  ensuite  un  congé  «  et  fit  une  camps|Bi 
en  Italie,  à  l'état-major  des  princes  de  Bohan.  Il  passais 
service  du  Portugal,  comme  colonel  de  cavalerie,  svic 
promesse  d'une  légion.  Les  Français  s*étant  eniparés  decc 
royaume,  en  février  1808,  le  baron  de  Yîoménli  fat  coa- 
firmé  dans  son  grade  par  Napoléon  Buonaparte,  et  fitlei 
campagnes  d*£spagiie  dans  les  armées  françaises.  Eo  i8i4> 
après  la  restauration  du  trône  des  Bourbons,  il  a  ètéprooiu 
an  grade  de  maréchal-de-camp,  par  S.  M.  Louis  \Ylll,le 
18  novembre.  {Etats  militaires  y  Moniteur^  jS^obUiaire  luiii' 
verset  de  France.) 

DO  HOUX  (CharIes-Joscph-Hyacinthe)«  comte  de  Fio- 
ménil,  pair  et  maréchal  de  France ,  et  frère  d'Antoîee- 
Charles,  qui  précède,  naquit  en  1734-  Il  entra  au  service 
dès  1747*  fil  la  campagne  de  1767,  en  qualité  d'aide-de- 
camp  de  M.  de  Cheverl,  et  obtint»  en  1760,  pour  actions 
militaires,  à  l'âge  de  a6  ans,  la  croix  de  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il  fut  noomié,  eo 
1761,  colonel  en  second  des  volontaires  de  Dauphiné;  et 
ses  exploits  pendant  la  guerre  de  Corse,  où  il  commande 
l'avant-garde^  en  1769,  lui  valurent  le  grade  de  brigadier 


DIS   6K1IÉ3UV1   FRANÇAIS.  4^3 

SI  des  arm^s  dn  roi.  Il  fui  nommé  colonel  de  la  légion  de 
■i  torraiiie,  en  1771 ,  puis  colonel  du  3*  régiment  de  cbas- 
^1  sean  à  cheval,  en  1779.  Créé  marécbal-de-camp,  en  1780, 
é  il  foi  employé,  en  cette  qualité,  pendant  la  guerre  d*Amé* 

■  U<|aet  et  y  sertit  avec  la  plus  grande  distinction ,  sous  (es 

■  ordres  dti  maréchal  de  Rochambeau.  A  son  retour  en  Fran- 
i<  ce,  le  roi  lui  accorda  une  pension  de  5ooo  livres,  en  at* 

■  tendant  i|o*ll  te  pourvût  d'un  gouvernement.  Il  oblinl,  en 
•à  1789,  celui  de  la  Martinique  et  des  Iles-du-Tent,  et  par- 
I  vint  à  y  arrêter,  par  sa  grande  fermeté  et  sa  justice ,  les 

é   troubles  occasionés  par  la  révolution  française.  Lorsqti*il 
1^   revint  en  France,  il  fut  décoré  du  cordon-rouge.  Il  émigra 
^   en  1791 ,  se  rendit  à  Parmée  de  Coudé,  et  y  At ,  de  la  ma- 
^    nière  la  plus  distinguée,  les  campagnes  de  1799  et  i7o3« 
g    en  qualité  de  commandant  et  d'inspecteur  de  l'avant-girde. 
SI    Pour  reconnaître  ses  brillants  services,  le^  princes ,  frères 
f    du  roi  Louis  XVI ,  le  nommèrent  alors  grand*croîl  de  Tor- 
I    dre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.   Il  obtint,  en  i79i« 
i    tin  régiment  de  son  nom ,  à  cocardes  blanches  et  à  la  solde 
(     anglaise.  Ce  régiment  ayant  été  réformé,  en  1795,  le  comte 
I     de  Vioménil  rejoignit  Tarmée  de  Coudé,  et  y  commanda, 
en  1796  et  1797»  uue  brigade  de  cavalerie.  Lors  du  licen- 
ciement de  cette  armée,  Timpératrice  de  Russie,  Cathe- 
rine II ,  le  reçut  comme  lieutenant-général  dans  ses  ar- 
mées. En  1798,  il  fut  promu  au  grade  de  général  de  ca- 
valerie, par  Tempereur  Paul  I",  qui  le  nomma  successi- 
vement Inspecteur  de  l'armée  du  maréchal  Lascy,  com- 
anandant  et  inspecteur  de  celle  de  Samogitie,   forte  dé 
49*000  hommes;  puis  de  celle  que  Ton  envoya  en  Suisse, 
et  qui  était  composée  de  t^y^wM  hommes.   Le  oomte  d^ 
Iffeaménii  eut  ensuite  Perdre  d'aller  commander  les  17,000 
Russes  cantonnés  dans  les  tles  de  Jersey  et  de  Guemesey. 
Il  fut  nommé,  en  iBoi ,  lieutenant-général  des  armées  du 
roi  de  France,  et  deviut,  la  même  année,  maréchal-gé- 
oérMl  des  troupes  du  royaume  de  Portugal.  Il  conserva  ce 
dernier  emploi  jusqu'en  i8i4f  époque  à  laquelle  il  rentra 
•a  France,  après  la  restauration  du  trône  des  Bourbons,  et 
à  b  suite  de  S.  U.  Loais  XTIII.  Il  fut  créé  pair  de  France^ 


464  DICTIONNAIRE   HISTOEIQGE 

le  4  'M>in  ^^  ^^  mé^roe  année.  En  i8i5.  lors  de  riovasîon  âe 
BuoiMparte  sur  le  territoire  français,  le  comte  de  Vioméoi 
donna  de  nouvelles  preuves  de  sa  courageuse  fidélité  et<fe 
son  dévouement  à  la  famille  des  Bourbons  Chargé  àa 
commandement  fies  volontaires  royaux  qui  s*organisaiesl 
à  Vinccnnesy  il  apporta,  mal^é  sou  graod  âget  la  plos 
grande  activité  dans  cette  opération.  Le  roi  ayant  qniltéh 
capitale,  le  comte  de  Vioménil  suivît  S.  M  à  Gand;  et» 
lors  du  second  retour  du  roi,  il  fut  uo  des  premiers  à  pé- 
nétrer dans  Paris,  décoré  de  so.n  grand-cordon  et  de  U 
cocarde  blanche,  malgré  les  dangers  que  celle  démardie 
pouvait  attirer  sur  lui.  Nommé  presque  aussitôt  commia- 
dant  de  la  au'  division  militaire  (Bordeaux),  il  contribua  à 
préserver  le  Béarn  de  Pinvasion  des  Espagnols.  Il  passa,  le 
10  janvier  i8i6,  au  gouvernement  de  la  i3*  divisioo  mili- 
taire (Reuncs).  Il  fut  créé  maréchal  de  France  ,  le  3  iuillet 
de  la  même  année.  S.  M.  l'a  décoré  de  la  croix  de  com- 
mandeur de  Tordre  du  Saint-Esprit,  le  3o  septembre  iSiSi 
{Etats  militaires ,  Moniteur ^  Nobiliaire  générai  de  Fraact, 
Oiinàles  du  temps,) 

DU  HOIX  DE  GosHET  (Cbarles,  comte')  ^  m^artchal-de- 
r^/^/i/>,is>n  d'une  branche  putnée  de  la  famille  des  précédents, 
naquit  le  lo  octobre  1766.  Il  entra  auservice,  dans  la  lé- 
gion de  Lorraine,  en  1773;  fut  nommé  sous- lieutenant  à 
la  suite  de  celte  légion,  le  i5  mai  1776,  et  fut  réformé, 
avec  ce  corps ,  le  5  décembre  de  la  même  année.  Il  passa, 
en  cette  qualité  de  sous -lieutenant,  dans  un  escadron  de 
cbasseurs,  qui  fut  incorporé ,  à  la  même  époque ^  dans  k 
régiment  de  Bourbon  dragons.  En  1779 ,  il  fut  détache^  de 
ce  même  corps,  avec  son  escadron,  qui  contribua  à  for- 
mer le  5*  n'giment  de  cbasseurs  à  cheval.  Il  fut  nommé ,  le 
i2mai  17829  lieutenant  dans  ce  dernier  corps,  devenuà 
cette  époque  chasseurs  des  Vosges.  U  passa ,  le  i5  mai  1788, 
capitaine  de  remplacement  dans  le  même  corps,  qui  avait 
pris  le  nom  de  chasseurs  de  Lorraine.  U  éniigra,  en  1791; 
alla  joindre,  à  Worms,  Tarmée  du  prince  de  Condé,  avec 
laquelle  il  fit  les  campagnes  de  179a  et  1790,  en  qualilt^ 


DES   GCNÉIAUX    FlÀNÇAIg.  4^^ 

d*aide- de-camp  du  comte  de  Vîoinén il,  son  cousin  (maîo- 
leoaoC  maréchal  de  France)  9  qui  commandait  Pavant-garda 
de  cette  armée.  Il  eut  un  cheval  tué  tous  lui ,  au  corahat  de 
Berslheim,  le  a  décembre  179*^.  Il  fut  nommé,  en  1794 5 
capitaine  an  régiment  de  VIoménil ,  &  la  solde  anglaise  et  à 
cocarde  blanche.  Ce  corps  ayant  été  réformé  à  la  fin  de 
>79^9  le  comte  du  Houx  refoignit  de  nouveau  l'armée  de 
Condé,  avec  laquelft  il  fit  les  campagnes  de  1796  et  17975 
0oît  comme  brigadier  dans  le  3*  régiment  de  cavalerie  noble, 
compagnie  de  Montmorency ,  soit  comme  aide- de-camp  du 
comte  de  Vioménil.  Sur  la  demande  du  prince  de  Condé, 
8.  A.  R.  MoRSiBva ,  régeot  du  royaume  de  France  (aufour- 
d*hui  S.  M.  Louis  XVIll),  lui  avait  accordé,  le  8  octobre 
■  79^  le  brevet  de  lieutenant-colonel  de  cavalerie,  et  S.  A. 
E.  Mgr.  le  comte  d*Artois  Tavait  nommé  chevalier  de  Tor- 
dre  royal  et  militaire  de  Saint -Louis,  le  ao  février  1794* 
Après  le  licenciement  général  de  l'armée  de  Condé,  le 
comte  du  Houx  rentra  en  France,  avec  Tagrément  de  ce 
dernier  prince  (alors  Moiisiiva).  Ce  fut  pour  récompenser 
le  comte  du  Houx  du  zèle  constant  avec  lequel  il  avait  servi 
la  cause  royale  ,  soit  aux  arm«^es ,  soit  depuis  sa  rentrée  eu 
France,  que  S.  N.  Louis  XVIII  lui  conféra  le  grade  de  co* 
lonel  de  cavalerie,  à  prendre  rang  du  ao  janvier  1801.  Après 
la  restauration  du  trône  des  Bourbons,  en  1814  9  le  même 
monarque  nomma  le  comte  du  Houx  marécbal-de-camp, 
pour  prendre  rang  du  i5  août  de  la  même  année.  Le  comte 
du  Houx  avait,  sur  sa  demande,  reçu  la  promesse  d^élre 
employé  dans  ce  grade,  lorsqu'il  fut  mis  à  la  retraite,  en 
•  8i5,en  vertu  de  Tordonnance  royale  qui  excluait  de  toute 
activité  de  service  les  officiers- généraux  ayant  atteint  leur 
55'  année  d*âge.  Il  a  été  créé  chevalier  de  Tordre  noble  du 
Fhénix  de  Hobenlohe  «  le  25  septembre  1816,  pour  y  pren«> 
dre  rang  du  i**  mars  1801.  (Etals  milùaires,  mémoires  du 
temps.) 

BUALLT  Di  BossT  di  Vau  (Pierre),  maréckal-dc^campt 
fiaquîlen  fuillet  1602.  Il  commençai  servir  en  1619,  et  se 
trouva  en  qualité  de  volontaire  k  Tattaque  du  pont  de  Ce  9 


466  DICTIOinfAIRfi  mSTOlKHIS 

en  1620  ;  aux  iiéges  et  à  la  prise  de  plasîeors  places  et  forts, 
ÎUM{u*eD  1629,  et  à  la  conquête  de  la  Savoie,  en  i63o.  Il 
obtint  f  en  cette  dernière  année,  une  place  de  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  roi.  Il  suivit  ce  prince  au  %légt 
de  Nand  «  en  i655.  Devenu  capitaine  d'une  compagnie  de 
100  chevaii- légers 9  en  i655,  il  combattit  à  Avein  ,  etserrît 
ail  siège  de  Louvaln,  la  même  année;  à  la  reprise  de  Corbie, 
en  i(>56,  et  au  siège  de  Landrecies,  ei^637.  Nommé  mes- 
tre- de-camp  d*un  régiment  de  cavalerie  de  aoo  nom,  qoH 
leva,  par  commission  du  14  août  1658,  il  le  commanda,  eo 
16S9,  1640  et  i64i«  À  différents  combats  et  sièges.  En  16419 
pendant  le  siège  de  Tarragone,  il  attaqua  un  convoi  que  les 
ennemis  voulaient  faire  entrer  dans  la  place  9  et  y  fut  bles- 
sé. Il  reçut,  peu  de  fours  après*  trois  coups  de  mousquet  à 
l'attaque  d'un  ouvrage.  Il  se  trouva ,  en  164a  et  1643 ,  à  di- 
verses actions  militaires.  Ou  licencia  son  régiment,  par 
lettres  du  3o  août  de  cette  dernière  année,  et  il  fut  quelque! 
années  sans  servir.  Il  leva  un  nouveau  régiment  de  cavale- 
rie de  son  nom ,  par  commission  du  sS  février  i65a ,  et  ob- 
tint ,  par  brevet  du  même  jour ,  le  grade  de  oiarèchal-de- 
carap.  Il  commanda  ce  régiment  contre  les  troupes  dupria- 
ce  de  Condé ,  jusqu^à  la  pacification  des  troubles.  Sou  ré^- 
ment  ayant  été  licencié  de  nouveau,  il  ne  servît  plus.  11 
mourut  le  i4  février  1662  (1).  {Chronologie  miliiaire ,  tO' 
me  A 7,  pa-g,  4»^  j  Moréri^  mémoires  du  temps.) 

HUGO  (Joseph- Léopold-Sigi.sbert),  maréchal-de'campj 
naquit  à  Nanci,  le  i5  novembre  1773.  Il  entra  au  service, 
le  16  octobre  1788,  comme  soldat  dans  le  régiment  de 
Beauvoisis,  et  se  trouva  à  raff.tire  de  Nanci,  en  1791.  Il 
fut  fait  fourricr-man|ueur  de  Tarmée  du  Rhin,  le  1"  dé- 
cembre 179:^9  et  devint  ad}ud.iut-major-capitaine  au  8* 
bataillon  du  Bas-AhiM ,  le  ai  mai  1795  :  ce  bataillon  forma 


(i)  Moréri  dit  par  erreur,  que  M.  Bussy  de  Vair  fut  cnsé  maréchil^de- 
camp,  en  i645,  et  qu'il  fut  promu  au  grade  de  lieuteaaat-gëDéral ,  en 
16S1. 


J 


DES   GENjbuUX   FBANÇÀI8.  4^- 

potlériearemeDt  le  noyau  du  8'  régimcut  d'iafaulerie  de 
lîgne.  Hugo  avait  été  blessé  à  rarmée  du  Rhin,  le  6  ianvier 
>793*  d*uiie  balle  qui  lui  avait  traverné  le  coi.  Il  cul  le 
pied  droit  fracané  par  une  balle  9  à  l'arinée  des  côtes  de  U 
Rocbelle,  le  i^  |uillet   1793.   A  la  bataille  de  Vihitrs, 
étaut  à  la  tète  de  5o  hommes»  il  arrêta  pendatii  une  heure 
un  (Torps  ennemi  de  plusieurs  mille  Vendéens.  Dans  une 
affaire  qui  eut  lieu  au  Coudray,  11  tua  de  sa  propre  main 
un  des  chefs  des  chouans.  Son  régiment  ayant  été  appelé 
à  Paris,  en  »796»  il  Ty  suivit,  y  tint  garnison  pendant 
cette  année   et  en  1797,   et  fut  employé  comme  adju- 
dant divisionnaire  du  camp  de  Grenelle ,  en  1796.  Il  fut  at* 
taché  à  Tétat- major -général  de  Tarmée  du  Ahin  ,  pen- 
dant les  campagnes  de  1798,  17999  1800  et  18019  et  obtint^ 
le  19  îuiu  17999  le  grade  de  chef  de  bataillon,  en  récom- 
pense de  la  conduite,  distinguée  qu*il  avait  tenue  la  veille 
au  passage  du  Danube.  Il  servit  avec  son  régin^nt  dans  la 
place  de  Besançon,  en  180a.  Il  suivit  ce  régiment  en  Corse 
et  à  riie  d*£lbe,  pendant  les  années  i8o5, 1804  et  i8o5.  Il 
fut  créé  membre  de  la  Légion -d'Honneur ,  le  14  juin  1804» 
Employé  à  Tarmée  d'Italie ,  en  i8o5 ,  il  se  trouva  à  l'affaire 
de  Caldiero',  le  3o  octobre.  Dans  cette  journée ,  l'armée 
française  se  trouvant  momentanément  repoussée ,  le  chef 
de  bataillon  Hugo  enleva  le  village  de  Caldiero,  et  s'y. 
maintint  pendant  quatre  heures,  malgré  les  vigoureux  ef- 
forts tentés  par  Tennemi  pour  l'en  débusquer.  Cette  belle 
contenance ,  sans  laquelle  les  Français  auraient  été  obligés 
de  repasser  l'Adige ,  changea  les  chances  du  combat  ;  et 
l'armée  étant  revenue  à  la  charge,  resta  maîtresse  du  champ 
de  liataille.  Le  chef  de  bataillon  Hugo  passa  au  service  de 
Joseph  Buonaparte ,  roi  de  Naples,  d'après  l'invitation  de 
ce  prince  et  l'autorisation  de  Napoléon ,  datée  du  23  sep- 
tembre 1806.  11  fut  blessé  d'une  balle  à  la  jambe  droite,  le 
a4  novembre  suivant ,  au  combat  de  Boyan.  U  obtint  le 
grade  de  major  du  régiment  Eoyal-Corse ,  le  3o  du  même 
mois.  Il  détruisit,  dans  la  même  année»  le  corps  des  insur- 
gés napolitains,  aux  ordres  de  Fra-Diavolo.  Il  fut  fait  colo- 
nel du  régiment  Royal  Corse  ,  le  'j3  février  1808.  Pendant 


468  DlGnOHHAIUS  HI6T01IQUC 

celle  année  rt  la  préeedeiiie  •  il  eut  le  gouvernement  de  la 
province  d'Aveiino  9  alors  en  étal  de  biége  ^  t* t  parvint  à  5 
rétablir  la  tranquillité.  Il  fnt  nommé  maréchal-des-logii 
du  palais  du  roi  de  Naples  et  dc!»  Deux  -  Stcites  «  el 
obtint  la  croix  de  commandeur  du  même  ordre.  Josepk 
Buouaparte,  étant  passé  du  trône  de  Naplea  à  celui  d'Es- 
pagne ,  appela  auprès  de  sa  personne  le  colonel  Hugo,  qui, 
par  décret  de  Napoléon ,  en  dale  du  a6  décembre  1808, 
fut  chargé  de  la  formation  el  du  commandement  du  régi- 
ment Royal-Étranger.  Le  colonel  Hugo  ftit  nommé  maré- 
chal-de-camp au  service  d*Esp!^goe  9  le  20  août  1809,  ft 
sous- inspecteur-général  (unique^)  de  tous  les  corps  formés 
et  à  former  dans  ce  royaume,  1^  97  septembre  suivant.  H 
eut,  dans  la  même  année,  le  gouvernement  de  la  provinee 
d'Avila ,  et  la  pecifia.  Il  fut  créé  chevalier  de  lorclre  royal 
d'Espagne,  au  commencement  de  1809,  et  cooia&aodeor 
du  même  ordre ,  le  37  décembre  de  la  même  année.  Ea 
1810,  il  fut  fait  gouverneur  des  provinces  d*A%ila  ,  de  Sé- 
govia  et  de  Soria ,  ainsi  que  de  tout  le  cours  du  Tage  K>*- 
qu*aux  frontières  du  Portugal.  On  lui  donna  ,  en  18 11,  le 
gouvernement  des  provinces  de  Guadalaxura  et  Siguenu 
et  de  la  seigneurie  royale  de  Molina-d*Arragoil.  Le  1*'  oc- 
tobre de  celle  année,  le  général  Hugo  fut  nommé  sous- 
chef  de  rétat-major  général  des  armées  françaîsen  en  Es- 
pagne. Pendant  les  années  1809,  1810  et  1811,  le  général 
Hugo  enleva  aux  insurgés  ou  aux  ennemis  une  grande 
quantité  de  convois  estimés  valoir  eiisemhle  3o  millions  de 
reaux.  Il  parvint  à  faire  communi(|uer  enl réelles  les  ar- 
mées françaises,  à  travers  celles  des  Anglais,  des  Portu- 
gais et  des  Espagnols  ,  à  Pépoquc  critique  de  la  bataille  de 
Tala\eyra.  Lors  de  la  bataille  d^Ocana ,  il  se  maiiitinl  â 
Avila,  ai  fêta  le  corps  espagnol  dos  Dalesteros,  et  fit  des  di- 
versions importantes  pour  Tarniée  française.  Il  baait ,  en 
trente-deux  rencontres,  le  chef  espagnol  rËinpec'uiado, 
qui  souvent  avait  réuni  à  ses  forces  celles  de  Mina,  Mon- 
tijo  el  Yilla-Cainpa.  Il  s'empara,  en  1810,  de  la  ville  et 
du  fort  de  Siguenza,  et  fut  blessé  d'un  coup  de  lance  à  I.1 
main ,  au  combat  livré  sous  cette  ville  ,  en  juillet  1811.  U 


DES  cinrÉRAUX  vrànçàis.  4^ 

obtint  le  eomman dément  de  la  pl^e  de  Madrid ,  le  3  mars 
1819,  et  fut  fait  aîde-de-camp  du  roi  d*Bspagne,  le  94 
{uio  181 3.  Pendant  les  deux  dernières  années  »  il  condui- 
ni  très-heureasement  des  convois  très-consîdérables  aux 
troupes  françaises,  en  traversant  les  armées  ennemies.  Il 
commanda  les  troupes  françaises  et  espagnoles 9  lors  des 
deux  dernières  évacuations  de  Madrid»  qui  furent  effectuées 
sous  ses  or Jres  et  dans  le  plus  grand  ordre,  malgré  la  pré- 
sence de  Tennemi.  Le  21  juin  i8i5,  Jour  de  la  t>ataille  de 
Viitoria  ;  il  arrêta  les  colonnes  anglaises  à  la  hauteur  d*A- 
Irgria,  el^  en  les  forçant  de  prendre  position,  il  sauva  plu- 
sieurs milliers  de  Français ,  qui ,  sans  cela,  eussent  été  faits 
prisonniers.  Le  général  Hugo  rentra  en  France,  le  11  sep- 
tembre i8i3,  et  y  fut  admis  avec  le  grade  de  général  de 
brigade.  Il  fut  fait  commandant-supérieur  de  la  place  de 
TbioDville,  alors  en  état  de  siège,  le  9  janvier  i8i4«  Quoi- 
que celte  ville  fût  dépourvue  de  munitions  de  guerre  et 
d*armements  •  quelle  fût  ouverte  de  toutes  parts  et  quelle 
n>ût  qn*uue  faible  garnison  ,  le  général  Hugo  la  défendit 
pendant  88  jonrK  d*an  blocus  très-serré,  et  battit rennemi 
dans  de  nombreuses  sorties.  Le  blocus  de  Tbion ville  fut 
levé  à  Tiostantoù  le  général  Hugo  et  sa  troupe  donnèrent 
leur  adhésion  à  la  déchéance  de  Buonaparte  et  aux  actes 
du  gouvernement  provisoire.  Après  la  restauration  do  trô- 
ne des  Bourbons,  S.  M.  Louis  XVllI  confirma  le  général 
Hugo,  par  ordonnance  du  31  novembre  181/i,  dan^  le  gra- 
de de  maréchaUde-camp,  pour  prendre  rang  du  11  sep- 
tembre i8i3«  et  le  créa  chevalier  de  Tordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  le  29 du  même  mois.  Il  fut  faitofll* 
cier  de  la  Légion- d'Honneur,  le  14  février  idi5.  Daas  la 
même  année ,  pendant  les  cent  jours ,  il  commanda  de 
Douveaa  la  place  do  Tbionville ,  résista  d*abord  vigonreu- 
semrut  aux  attaques  .des  Prussiens  ;  mais  ensuite  il  siiuva 
cette  ville  d*une  entière  destruction,  en  contenant  la  gar- 
nison, lorsque  cçlie-ci  voulait  se  défendre  jusqu^à  la  der- 
nière extrémité,  malgré  les  ordres  du  roi.  {Etais miUuùres, 
Moniteur,  annales  du  temps,) 


470  mcnONNAIRB  BISTOBfQUE 

D*HUGUES  (Da?id) «.^aron  de  Beau/eu  j  maréchal-de- 
caffip^  fut  d*abord  capitaine  d'une  conipagoie  de  loo  hom- 
mes d'infanterie,  pour  la  garnison  de  Guille^ilre,  où  il  com- 
mandait, par  commission  du  i"  novembre  1621.  Il  ^rvit 
toujours  en  Provence.  On  lui  donna  le  gouverneraeni  de 
Lauret,  par  provisions  du  i5  juin  iG3o«  et  le  commande- 
mcnl  du  Bourg  et  de  la  vallée  d*AhM,  par  coainiissioo  da 
!29  août  suivant.  Il  y  résida  ju<«q4i'à  s;i  mort,  qui  arriva  es 
1670.  Il  avait  été  élu  viguier  de  Marseilie,  le  a4  mars  lâ^p. 
et  avait  obtenu,  pnr  iH^vet  du  ai  îuillel  suivant,  le  grade 
de  maréchal^de-camp.  (Chronologie  militaire ,  iomt  Vl^ 
pag.  267  ;  Histoire  de  la  noblesse  du  conUat  f^éiiaissin,) 

d'HUMIÈRES  (Jean),  commandant  (Tarmée^  fut  fuc* 
cessivement  nommé  chevalier  de  Tordre  du  roi,  puis  cham- 
bellan de  S.  M. ,  le  a3  août  1^17*  On  lui  donna  le  gonrer- 
nement  de  Péronne,  Monldidier  et  Roje,  le  16  décem- 
bre lôig.  Il  fut  envoyé,  le  3o  septembre  i5a7,  ambassa- 
deur en  Angleterre ,  pour  le  renouvellement  des  alliances 
entre  les  deux  couronnes.  Il  fut  fait  capitaine  de  5o  lances, 
en  i53o,  et  Tun  des  gouverneurs  du  dauphin,  en  i555.  Oo 
le  nomma  lieutenant-général  aux  pays  d'Italie,  duché  de 
Savoie  et  principauté  de  Piémont,  par  provisions  données 
à  Compiègne,  le  18  février  155^,  lesquelles  portaieut  eo 
même  temps  pouvoir  d'y  commander  rarmée.  Il  entra 
dans  le  Piémont  avec  un  corps  de  Idusquenets  ;  ni<iis  cette 
troupe  indocile  lut  lit  manquer  la  prise  cTAst ,  dont  il  se 
dédommagea,  en  sVmparant  d*Aibe.  Il  eut,  en  r558,  une 
compagnie  de  100  hommes  d*armes  des  ordonuanees  du 
roi.  Il  servit  au  siège  de  Perpignan,  en  i54a<  On  le  nom- 
ma, le  1*'  octobre  1646,  chambellan  du  dauphiii  et  gou- 
verneur des  enfants  de  ce  prince.  Il  mourut ,  au  mois  de 
juillet  i55o,  dans  Texercice  de  ces  deux  fonctions.  (C/iro- 
nologie  militaire^  toni.Ij  ptzg,  187;  l/isloitxdts  Grands^ 
Officiers  de  la  Couronne ,  tom,  k^lll,  pag.  a^g ,  /e  prtsideiu 
Hénaut,  le  Père  Daniel.) 

d'HUMIÈRES,  vq)'ez  de  Cbevakt. 


DES  CÉRÉBAirX    FKARÇAIS.  4?^ 


l 


i>*ILLES9  voyez  D*AaDiifiiBS. 

d'ILLIERS  di  Balzac  (Jacques»  marquis) ^  maréchal^ 
de-camp,  eoira  aux  mousquetaires  en  i685,  et  fut  fait 
g;iiidon  de  la  compagnie  des  gendarmes  de  Flandre  9  le  5o 
{anvier  1689.  ^^  ^^^  donna  la  chirge  d'enseigne  de  la  com- 
piignîe  des  gendarmes  de  Bretagne»  le  1*'  octobre  1690,  et 
il  fut  fait  sous -lieutenant  de  la  compagnie  des  chevau- 
lègi-rs  dtf  Berry»  le  1**  novembre  1693.  Il  obtint,  le  1"  avril 
i(>95,  une  commission,  pour  tenir  rang  de  meslre-de- 
camp  de  cavalerie,  et  devint  capitaine-lieutenant  de  la 
cuiiipagnie  des  chevau-légers  de  Berry,  le  12  juin  1705. 
Il  fut  créé  brigadier»  par  brevet  du  10  février  1704» 
et  m.irécbal-de-camp,  le  ao  mars  1709.  Depuis  1688 
jusqu'au  tio  mars  1709,  il  fit  toutes  les  campagnes, 
soit  en  Flandre»  soit  en  Italie,  et  se  trouva  à  Je  nom* 
breux  combats  ou  batailles,  ainsi  qu'aux  sièges  et  à  la 
prise  de  plusieurs  places  de  guerre.  A  la  bataille  de  Fleu- 
rus,  en  1690»  ayant  perdu  %otï  étendard,  il  parvint  à  le  re- 
prendre, en  se  {étant,  accompagné  seulement  de  a  che- 
vau-légers»  au  ntilieu  des  escadrons  ennemis.  En  1695  ,  à 
raflfaire  de  la  Rlarsaille,  il  reçut  uu  coup  de  mousquet  à 
IVpanle»  un  autre  à  la  hanche,  et  eut  un  cheval  tué  sous 
lui.  Il  combattit  avec  la  plus  grande  valeur  à  la  bataille 
d'Oudenarde»  en  1707 ,  et  y  fut  fait  prisonnier  de  guerre. 
M'ayjnt  pu  être  échangé  ,  il  ne  servit  point  comme  maré- 
chal-de-camp, et  quitta  le  service,  en  1715.  Il  se  retira, 
eu  1730»  h  Notre-Dame-des- Vertus,  dahs  la  maison  des 
Pères  de  TOratoire,  et  y  mourut ,  au  mois  d*aoùt  L733,  à 
l'âge  de  65  ans.  (Clironologie  militaire^  tom.  yj,pagm(ioii 
mémoires  du  temps,) 

D'imÉCOURT»  voyez  VissiHHAC. 

n'INYILLIERS»  voyez  Ballart. 


47 3  DicnoMHÀiaE  histouqcs 

DB  l'ISLE- ROUET,  voyez  de  là  BéEAUDiBAE. 
dISTEIE;  voyez  BE%sik%E$. 


Di  JALOIGNES^  voyez  db  Culart. 

JAUIIN  (JeaD-BaptUfe,  vicomte)  y  maréchal-de'camp , 
naquit  à  Villers-Claye ,  en  Lorraine,  le  ao  mai  1772.  Il 
entra  au  service,  le  14  septembre  179a,  comme  chaueiir 
au  17*  régiment  d*infanlerie  légère  y  où  il  fut  fait  lieate- 
uaoty  le  ai  |auvier  1795,  et  capitaine,  le  i**  mai  suivast. 
Il  passa,  en  celte  dernière  qualité  y  dans  la  i5*  demi-bri- 
gade (devenue  26*  léger],  le  ao  avril  1794*  Il  iit  It-s  caoh 
pagnes  de  1792  et  1793,  aux  armées  des  Ardennes  et  de  h 
Meuse;  celles  de  1794»  179S  et  1796,  aux  armées  de  Sam- 
bre-et- Meuse  et  de  Mayence;  celles  de  1797  et  1798,  à 
Tarmée  du  Danube,  et  enfin  celle  de  1799*  à  Tarmëede 
Suisse.  Dans  cette  dernière  campagne,  il  se  distingua  à  U 
bataille  de  Liehtîngen,  en  Souabe.  Étant  alors  capîtaîoe, 
il  fut  chargé  de  marcher  à  la  léte  de  4  compagnies,  et  de 
faire  une  attaque  sur  le  centre  de  Tavanj-garde  ennemie, 
qu'il  culbuta.  Il  poussa  ensuite  jusque  sur  les  hauteursen  a- 
vant  de  StucLach,  où  le  gros  de  Taruiée  autrichienne,  com- 
mandée par  Parchiduc  Charles,  se  trouvait  en  position. La 
supériorité  des  forces  ennemies,  [et  le  défaut  de  cartouches 
ayant  forcé  le  capitaine  Janiin  de  faire  un  mouvement  ré- 
trograde jusqu'à  la  position  de  Shon-Frantz,  là  il  grossit 
sou  détachement  par  un  assez  grand  nombre  de  mîfitaires 
de  différents  corps,  et  en  forma  2  bataillons,  avec  lesqueU 
il  reprit  l'offensive,  et  se  porta  sur  la  gauche  des  Autri- 
chiens, qui  débouchaient  alors  de  la  forêt.  Celle  manœu- 
vre arrêta  l'ennemi  et  l'empêcha  d'inquiéter  la  droite  de 
l'armée  franc  lise,  et  de  couper  la  retraite  par  la  route  de 
Fribourg.  Le  25  août  de  la  même  année,  le  capitaine  Jamin. 
avec  4  compagnies  sous  ses  ordres,  tourna  la  position  de  Si- 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇArs;  4?^ 

fSolhard,  en  franchissant  le  Griuisel,  après  dix- huit  heures 
d'une  marche  très* pénible.  Chemin  faisant ,  il  s*cnipara 
d'un  poHte  important ,  d<^fendii  par  lo  ofQciers  et  25o  sol- 
dats autrichiens,  qu'il  fît  tous  prisoimiers  de  guerre.  Il 
coupa  la  retraite  aux  troupes  postées  à  l'hospice,  et  alla  ra- 
pidement préihlre  position  aux  sources  du  Rhône,  dans  le 
ilaut-Valais.  Également,  en  1799,  sa  compagnie,  après  avoir 
acculé  reooemi  en  avant  du  pont  du  Rhin,  près  de  Coire , 
se  trouva  exténuée  de  fatigues  et  manquait  de  cartouches. 
Le  général  Soult  donna  des  troupes  fraîches  au  capitaine 
Jamio,  qui  enleva  la  position,  et  opéra  sa  jonction  ayeo  1a 
général  Lecourbe.  Jamin  se  trouva  ensuite  à  la  bataille  de 
Zurich,  et  marcha,  avec  son  régiment,  contre  le  général 
Hotxe,  qui  fut  tué  à  l'abbaye  de  Schonis,  en  voulant  re- 
pousser les  efforts  des  Françiis  au-delà  de  la  Limath.  En 
1800  et  180],  Jamin  fui  employé  à  Gènes  et  à  l'armée  d'I- 
talie. Il  obtint  le  grade  de  chef  de  bataillon  ,  au  aS*  léger, 
le  17  août  1800,  pour  avoir,  pendant  le  fameux  siège  de 
Gènes,  en  1800,  sous  le  maréchal  Masséna,  enlevé,  à  la 
tète  dr  a  compagnies,  le  7  avril ,  une  redoute  non  fermée, 
sur  le  Blonle-Pacio.  Il  fut  blessé  dans  cette  action,  par  une 
balle  qui  lui  traversa  la  cuisse  droite.  £n  1801,  il  com- 
manda son  bataillon  au  passade  du  Mincio,  et  marcha  en 
fête  de  la  colonne  qui  tourna  les  redoutes  établies  pour  dé- 
fendre le  passage  de  cette  rivière.  Il  reçut ,  à  cette  aflEaire , 
une  légère  blessure  à  la  jambe  droite.  Il  commanda  ensuite 
son  réglmçnt  (le  aS*  d'infanterie  légère)  en  avant  de  la 
Fiave;  et,  malgré  la  fusillade  et  la  mitraille  de  l'ennemi,* 
il  manœuvra  avec  tant  d^habileté ,  que  les  Autrichiens  fu- 
rent repoussés  au-delà  de  la  rivière,  avec  une  perte  consi- 
dérable. On  le  nomma  major  au  isi'  régiment  d'infanterie 
légère,  le  la  novembre  i8o3,  et  il  fut  créé  membre  de  la 
Légion-d^Honncur,  le  26  mars  i8o/|.  Il  fut  nommé  com- 
niandanl  du  a*  régiment  de  dr^tgons  à  pied,  le  22  septem- 
bre 1806;  passa  au  commandement  du  1"  régiment  des  grf- 
nadiers-réunis,  par  suite  d'un  décret  du  la  novembre  de  la 
même  arnée,  et  obtint  le  grade  de  colonel  du  a4*  régiment 
d'infanterie  de  ligne,  le  38  juin  1807.  Il  avait  été  fait  oificier 

VI.  ۥ 


474  DICTlONMAïaE    UISTOEIQUt. 

de  la  Légiund*Iionneur,  le  i/f  mal  précédeot.  Ce  fui  kh 
grande-armée  d*AUemagne  qu*n  fil  les  campagnes  de  180S, 
1807  et  1808.  Le  9  février  1807,  dans  une  découverte  contre 
Tarmée  russe,  en  avant  d'Ostrolenka ,  il  ftit  atteint d*an 
coup  de  sabre  9  qui  lui  traversa  le  pied  droit.  Quflqan 
jours  après,  el  malgré  cette  blessure,  étant  à  la  tète  da 
1*'  régiment  de  grenadiers  réunis,  et  d*une  compagnie 4e 
sapeurs  du  génie ,  le  tout  faisant  partie  du  corps  du  général 
Oudinot,  non-seulement  il  repoussa  les  efforts  que  iireol 
les  Eusses  pour  marcher  en  avant  de  la  position  quib 
avaient  prise  près  d'Ostrolenka ,  mais  encore ,  voyant  qse 
les  ennemis  avaient  mis  ie  désordre  dans  Taile  gauche  dei 
troupes  françaises,  et  notamment  d^ns  le  2*  régiment  ëe 
grenadiers,  il  fondit  avec  impéluohilé  sur  les  Russes,  1h 
força  à  la  retraite ,  sauva  une  brigade  du  corps  du  génère! 
Savary,  ainsi  que  le  parc  d*artillerie,  et  ne  quitta  le  champ 
de  kMtaille  qu*à  la  fin  de  Taction  (1).  Il  fut  employé,  sfcc 
son  régiment,  à  Tarmée  d*Espagne,  en  1809,  1810,  1811 
et  1819.  A  Taffjire  d*Uclès,  ie  16  janvier  1809,  ce  régîmesl 
prit  à  Tennemi  ai  drapeaux;  et  le  colonel  Jamin  fut  cilé, 
dans  le  bulletin  officiel,  parmi  les  officiers  qui  s*étaieDl 
distingués  à  cette  affiire  :  0  Tous  officiers,  dit  le  bulletin, 
•  dont  la  bravoure  a  été  éprouvée  dans  cent  comb.ils.  »  A 
la  bataille  de  Cliiclana,  devant  Cadix,  le  5  mars  1811,  le 
colonel  Jamin  reçut  un  coup  de  feu,  qui  lui  traversa  el 
fracassa  lYpaule  droite  :  ce  qui  ne  Tenipècha  pas  de  re- 
pousser, avec  'À  bataillons  de  son  régiment,  les  attaquer 
vigoureuses  que  faisait  le  général  Graham,  commandant 
les  Anglais,  les  Espagnols  et  les  Portugais  réunis,  pour 
enlever  aux  Français  la  position  de  Barotïsa.  Malgré  la  su- 
périorité numérique  des  ennemis,  le  colonel  Jamiu  ne 
quitta  le  champ  de  bataille  que  lorsque  la  faible  partie  du 


(1)  Lorsque  le  colonel  Jamin  quitta  la  diTision  des  grenadiers  réaois, 
pour  passer  colonel  du  a4*  ^ginient  de  ligne,  le  gênerai  Oudinot  lui 
écrivit  uni*  lettre,  dans  laquelle  il  fit  les  plus  grands  ëlogeii  dc4  maytm 
et  de  la  iravoure  ia  mteuœ  eaieuiée,  dont  le  colonel  Jamin  lui  avait  don- 
né des  preuves. 


DES  GÉNÉRAUX   FRANÇAIS.  /fj^ 

c6rps  d^armée  du  duc  de  Belluae,  qui  avati  pris  part  à 
cette  affaire^  eut  assuré  sa  retraite  sur  les  ligues  devant 
Cadix.  Ce  brillant  fait  d^arines  valut  au  colonel  J ami u  la 
crois  de  commandant  de  la  Légion-d*IIonneur,   qui  lui 
fut  accordée,  le  23  juin  de  la  même  année.  Jamin  com- 
manda entuile  à  Ronda  ;  et ,  lorsqu*il  dut  quitter  cet  te  place 
pour  se  rendre  en  France,  avec  un  congé  de  sis  mois,  qu*il 
avait  sollicité  pour  le  rétablissement  de  sa  santé,  il  reçut, 
sous  la  date  du  12  février  181a,  une  lettre  du  maréchal 
Souit ,  qui  lui  témoignait  ses  regrets  de  lui  voir  quitter  ce 
poste  important,  «  où,  dit  le  maréchal,  il  faut  un  homme 
•  de  votre  mérite.  »  En  parlant  d*Espagne  pour  se  rendre 
en  France ,  le  colonel  Jamin  fut  chargé  de  commander 
Tarrière  garde  d*un  convoi  considérable,  qui  fut  attaqué 
vigoureusement  avant  d*arriver  à  Pancorvo  et  à  Madrid. 
Cependant,  malgré  la  supériorité  des  forces  ennemies,  ce 
convoi,  bien  défendu,  resta  intact.  Les  événements  m81i« 
tatres  ayant  forcé  ce  convoi  de  réfuter  pendant  quinze  jours 
à  ValladolEd  ,  le  colonel  Jamin  ,  malgré  la  blessure  qui  lui 
faisait  quitter  momentanément  Tarmée,  et  quoiqu'il  y  eût 
des  officiers-généraux  ou  supérieurs  disponibles  «  défendit 
ctrtie  place,  et  la  ravitailla  par  de  fréquentes  sorties,  faites 
fiendant  la  nuit,  malgré  la  présence  des  troupes  régulières 
eupagnoles ,  et  des  guérillas ,  qui  chaque  jour  faisaient,  avec 
des  forces  supérieures ,  des  attaques  contre  la  ville.  Promu 
au  grade  de  général  de  brigade,  par  décret  rendu  4  Erfurt, 
le  97  avril  i6i3,  Jamin  fut  employé ^  en  cette  qualité,  à 
la  grande-armée  d'Allemagne,  et  fut  placé  dans  la  division 
ilu  général  Bonnet,  faisant  partie  du  6*  corps  aux  ordres 
du  maréchal  duc  de  Raguse.  Il  fut  blessé  d*un  éclat  d*obus 
à  la  cuisse  gauche,  à  la  bataile  de  Luizen,  le  a  mai  i8i3, 
et,  quoique  cette  blessure  fût  assez  grave,  il  nVn  conti- 
nua pas  moins  à  commander  sa  brigade ,  avec  laquelle  il 
combattit  à  Baulzcn,  les   20  et  21  du  môme  mois.   Il 
termina  la   première  des   deux  journées  ,  pendant   les- 
cfuelles  dura  cette  mémorable   bataille,  en   enlevant   le 
plateau   qui  formait  le  centre  de   la  position  ennemie  : 
il  réunit  alors  à  ses  troupes  celles  de  la  brigade  du  gé- 


476  mcnolïNAIRE   HISTORIQUE 

néral  Cohorn,  qai  venait  d*étre  blessé.  Après  la  perle  le 
la  bataille  .de  Léipsick  el  la  retraite  de  Tariuée  française 
sur  la  rive  gauche  du  Rhin  »  le  général  Jamin  commanda, 
pendait l  quelque  temps  9  le  a*  corps  d*armée  9  sous  les  or- 
dres du  maréchal  duc  de  Bellune,  qui  témoigna  ses  regrels 
de  voir  éloigner  cet  officier,  lorsque  celui  ci  reçut,  le  1' 
février  181 4  «  Tordre  de  se  rendre  à  Brienne,  pour  y  pren- 
dre le  commandement  de  la  2'  division  de  la  jeune  ganie 
impériale.  A  la  suite  de  celte  mutation ,  sa  brigade  repritla 
ville  de  Brienneet  en  conserva  le  château,  malgré  les  efforts 
réitérés  des  Russes.  Au  combat  de  Fère-Chanipenoijie.  le 
a5  mars  de  la  même  année,  le  général  Jamin  t'nt  fait  prisoo- 
nier  de  guerre,  en  protégeant  la  retraite  «les  ducs  deRa* 
guse  et  de  Trévise  9  qu*il  concourut  à  sauver  m.ilgrérim- 
mense  majorité  des  troupes  ennemies.  Après  la  restauratioD 
du. trône  des  Bourbons,  le  général  Jamin  fut  créé  chevalier 
de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saîat-Louis,  le  19  juillet 
i8i4«  On  lui  donna  le  commandement  du  département  du 
Lot,  le  8  juillet  1816;  et  il  passa  de  cet  emploi  à  celui 
d*inspecteur-général  d*infauterie,  le  ai  janvier  1818.  llfnt 
nommé ,  le  ai  avril  i8ao,  commandant  de  la  3*  subdivision 
de  la  4*  division  militaire,  emploi  qu*il  occupe  encore,  en 
1822.  S.  M.  lui  a  conféré  le  titre  de  vicomte,  par  ordon- 
nance du  17  août  de  celte  dernière  année.  {Etals  niUitaues, 
AîoniUiUy  annales  du  temps,) 

JAUdlN  DE  Bebmvt  (Jean-Baptisle-Auguste-Marie),  marc- 
chal-iie-camp  ,  naquit  à  Louvigné-du-Désert,  en  Bretagne, 
le  17  mai  1775.  Il  cuira  au  service,  le  i5  juin  1792,  en 
qualité  de  sous- lieutenant,  dans  le  9'  régiment  de  cavale- 
rie, passa  successivement  par  tous  les  grades,  et  élair,  en 
i8o'i,  chef  d^escadron  au  8*  régiment  de  cuirassiers.  Après 
avoir  fait  les  guerres  d'Allemagne,  il  suivit  en  Italie  le  ma- 
réchal ftlasséna,  en  qualité  d*aidc  dc-camp,  el  fit  avec  lui 
la  campagne  de  Naples,  en  1806.  Nommé  colonel  descbe- 
vaii  légrrs  de  la  garde  royale  de  Naples,  le  3o  octobre  1807, 
il  passa  en  Espagne,  à  Ix  tète  de  ce  corps,  vers  la  un  de 
1808,  et  s*y  distingua  parlicuiièreaient  à  la  bataille  d*0- 


DES  GÉNÉRAUX  FRANÇAIS.  4?/ 

cana,  en  1609,  par  nue  charge  brillante  de  cavalerie  ,  qui 
décida  en  partie  de  la  victoire.  Créé  maréchal -de- camp , 
le  19  novembre  18 lo,  il  donna  de  nouvelles  preuves  de 
bravoure  à  la  bataille  de  Vittoria,  où,  à  la  tèle  des  mêmes 
chevau-légers»  i)  exécuta,  à  propos,  une  charge  hardie^  et 
•e  retira  toujours  en  bon  ordre  aux  derniers  rangs.  Il  rentra 
en  France^  en  i8i3.  Lorsque  Tarmée  française  fut  concen- 
trée vers  Bayonne,  et  après  que  la  cavaScrie,  devenue  inu* 
tile,  eût  été  renvoyée  sur  les  derrières,  Tofiicier-général  qui 
commandait  les  grenadiers  et  les  voltigeurs  de  la  garde  royale 
d*£spagne  ayant  été  mis  hors  de  combat ,  le  général  Jamin , 
jaloux  de  se  rapprocher  des  périls,  réclama  et  obtint  du 
maréchal  SouU  Thonneur  d*étre  mis  à  la  tête  de  ces  corps 
d*éirie.  Dans  le  peu  de  temps  qu*il  y  resta ,  il  ajouta  à  la 
réputation  qu*il  s*était  faite,  comme  ofiicier  de  cavalerie, 
celle  d*un excellent  général  d*infanterie.  Après  la  dissolution 
de  ces  régiments,  il  fut  nommé  au  commandement  d*une  bri- 
gade de  cavalerie  légère, aveclaquelie  il  commença  la  campa- 
gne de  iSi4*  Il  fut  appelé,  le  iGmars  de  cette  même  année,  à 
remplacer,  comme  major  des  grenadiers  à  cheval  de  la  gar- 
de,  le  général  Laferrière,  blessé  à  Craone  ;  et  se  montra  digne 
à  tous  égards  d'un  honneur  qu'il  n'avait  dû  qu'à  son  mérite. 
Ce  fut  à  la  tête  de  cette  vaillante  troupe  qu'il  combattit  à 
"Waterloo,  et  qu'il  fut  tué  sur  le  champ  de  bataille  (1).  Le 
général  iamin ,  estimé  comme  un  de  no?)  meilleurs  géné- 
raux de  cavalerie,  se  fai>ait  remarquer  par  une  bravoure 
froide  et  tranquille,  un  coup  d'œil  rapide  et  sûr  dans  fac- 
tion, et  une  grande  fermeté  d'àme.  Il  avait  été  nommé  of- 
ficier de  la  Légion -d'Bonneur,  le  14  mai  1807,  et  cheva- 
lier de  l'ordre  de  SAnt-Louis,  le  27  décembre  1814*  H  avait 
reçu,  en  France,  le  titre  de  baron;  et  celui  de  marquis  de 
Btnnuy  lui  avait  été  conféré  ,  en  Espagne ,  en  récompense 
de  ses  nombreux  services.  {Etals  mitUaircs,  Moniteur ,  an* 
naUx  du  ttmpsJ) 


(i)  Le  jruoe  René  Miot  de  Méiito,  ton  beau-frère  et  son  aidc-de* 
camp,  qui,  a  peine  ilgë  de  vingt  ans,  donnait  par  tes  brillantes  qualités 
let  plot  bcUcs  capérancei ,  fut  tu*  i  aet  côtés. 


478  DICTIOmfAniE  HISTORIQUE 

JANdbla  Hjlmilihatb  (Jacquet- Félix,   baron) ^  lietiU-^ 
nant-général  j  enira  au  service 9  en  1791,  en  qualité  de 
flous-lieutenaiit  daus  le  30*  régiment  d*iofanterie ,  et  fit 
avec  ce  régiment  la  campagne  de  1799  à  Tarmée  du  Rhîi, 
tous  les  ordres  du  général  Gustine.  Il  eut ,  au  mois  defan- 
vier  1 795  y  le  commandement  'd*un  détachement  char^ 
de  protéger  un  fourrage  à  Rhiiibulern,  près  de  Baccarachf 
sur  le  Aliin.  Il  fut  attaqué  par  un  corps  de  cavalerie  prus- 
sienne beaucoup  plus  nombreux  que  son  détachemeot; 
mais  il  avait  placé  sa  petite  troupe  aveiftant  d*avantage, 
qu'il  ne  put  être  entamé.  L*ennemi  se  retira  après  avoir 
perdu  quelques  hommes,  et  le  convoi  de  fourrages  fut 
sauvé  et  conduit  à  Bingen.  Cette  action  fit  distinguer  Haine- 
linaye  par  M.  Isambert,  colonel  du  régiment»  qni,  ayantété 
nommé ,  peu  de  temps  après,  général  de  brigade,  le  choi* 
sit  pour  son  aide-de-camp.  Il  servit  avec  cet  officier-géné- 
ral à  la  même  armée,  |u!<tqu*après  la  prise  des  lignes  et 
Weissembourg,  où  il  eut  un  cheval  tué  sous  lui ,  le  s6  oc- 
tobre. Le  général  Isambert  ayant  péri ,  à  la  même  époque» 
victime  des  fureurs  de  la  révolution,  Hamelinaye,  alon 
lieutenant,  depuis  le  ai  octobre  1793,  quitta  Tarméedu 
Rhin  et  rejoignit  le  36*  régiment,  près  de  Maubeuge.  Il  fut 
nommé  capitaine ,  le  7  février  1794  ;  servît  en  cotte  qualité 
dans  le  même  corpg ,  devenu  71'  et  depuis  9a*  demi  briga- 
de, et  fil  les  campagnes  de  l'armée  de  Sainbre-et-Meuse. 
Le  ao  octobre  de  la  même  année,  le  général  Jourdan  ayant 
ordonné  le  passage  de  1h  Roêr,  la  71*  demi-brigide  fut 
chargée  de  passer  la  rivière  au-dessous  de  Juliers:  mais  le 
pont  qui  avait  été  disposé  s'étant  trouvé  trop  court,  fut  pd- 
trattié  par  le  courant ,  et  Topération  n*aurait  pas  réussi  sur 
ce  point ,  si  le  capitaine  Hamelinaye  et  quelques  braves  of- 
ficiers du  même  corps,  suivis  d*une  cinquantaine  de  sol- 
dats, ne  s'étaient  jetés  dans  la  rivière  qu^ils  traversèrent 
sous  le  feu  de  Tennenii,  auquel  CiSte  action  hardie  fit 
abandonner  une  redoute  qui  défendait  le  p.issage,  et  dont 
Hamelinaye  et  ses  braves  camarades  s^eniparèrent.  Le  gé- 
néral Bernadolte,  qui  commandait  la  division  dont  le  ;i* 
faisait  partie,  fit  un  rapport  particulier  sur  ce  passage  de 


DES   GENERAUX   FRANÇAIS.  479 

rivière,  qui  est  cité  au  recueil  deg  nctionfi  h(^roîque«,  au 
dépôt  général  de  la  guerre.  Le  capitaine  Hamelioaye  fut 
dintingué  par  hs  géuéraus  Championnet  et  Damas,  dans 
les  campagnes  de  179)  et  1 796,  et  ils  l'employèrent  souvent 
^  leur  étal- major.  Il  fut  nommé  adjoint  aux  adjudanis-gé- 
néraui,  dans  la  campagne  de  1798.  Il  servit  à  Tarmée  du 
Danube,  sous  le  général  Masséna,  pendant  la  campagne  de 
1 7119  •  et  fut  nommé  chef  de  bataillon  d*état-nidjor,  le  a(i 
iuillet  de  la  même  année.  11  fut  employé,  au  moisi  de  sep- 
tembre, dans  une  division  commandée  par  le  général  De- 
caen ,  en  avant  de  Hanhpira.  Il  mérita  le^  éloges  de  cet  of- 
iider -général,  dans  un  mouvement  rétrograde,  où  il  fut 
chargé  de  couvrir  le  village  de  Wisioch ,  avec  un  bataillon 
du  ai|*  de  ligne.  Il  commença  la  campagne  de  1800  comme 
chef  d'élat-major  de  la  division  Souham  ,  au  corps  du  gé* 
néral  Sainfe»Siisanue ,  aile  gauche  de  Tarmée  du  Rhin ,  et 
fut  nomoié  adjudant-général  ayant  rang  de  colonel ,  le  5 
juin ,  par  le  général  en  chef  Moreaii ,  pour  la  bravoure 
qu*il  atail  montrée  et  les  services  qu*il  avait  rendus  dans 
toutes  les  affaires,  depuis  le  commencement  de  la  campa- 
gne. Il  continua  de  servir  dans  la  même  armée  jusqu*à  la 
paix  de  Lunéville.  Il  fut  employé ,  en  180a  et  i8o3,  comme 
chef  d*état  major  de  la  14*  divÎMon  militaire,  à  Caen.  H  fut 
appelé  au  c^mp  de  Montreuil,  au  commencement  de  i8o4; 
y  remplit  les  fonctions  de  chef  d'état-major  d'une  division 
d 'infanterie  jusqu'au  départ  des  troupes  )»our  l'Allemagne; 
suivit  cette  division ,  passa  le  Rhin  avec  elle ,  et  eut  un  chc- 
Tal  tué  sous  lui  au  combat  d'Elchingen,  le  14  octobre  i8o5. 
Il  passa,  en  1806,  au  1*'  corps  de  la  grande-année,  sous 
les  ordres  du  maréchal  Beruadotte ,  et  y  fut  employé  com- 
me sous-ehef  de  rétat-major-général.  Il  assista  au  combat 
de  Halle;  à  la  prise  de  Lubeck;  aux  combats  de  Morungen 
et  de  Spanden,  et  fut  cité  honorablement  dan^  les  rapports 
du  maréchal  sor  ces  différentes  affaires.  Le  maréchal  Berna- 
dotterayantoboisipourson  premier  aide- de  camp,  le  i**  fé- 
vrier 1807,  il  suivit  ce  maréchal  dans  son  gouvernement  gé« 
uéral  des  villes  anséatiques,  et  fit  avec  lui  la  campagne  de 
i809.Ilst  distingua  an  combatdeLiutB,  le  17  mai  de  la  même 


/|8o  DICTIONNAIRE    HISTORIQUK 

année;  et,  sur  le  rapport  que  le  maréchal  fit  de  celle  aif- 
faire 9  Hamelînaye  lui  nommé  général  de  brigade,  le  is 
juin  suivant.  Il  se  trouva  à  la  bataille  de  Wagram  ;  et ,  le  S 
juillet  au  soir,  il  fut  chargé  d*attaquer  le  village  de  ce  nom, 
avec  3  bataillons  saxons.  Cette  attaque  réussit  parfaitemeot, 
et  déjà  5  pièces  de  canon  et  plusieurs  ceiitaîoes  d^Aulri- 
chiens  étaient  priit  dans  le  village  de  Wagram ,  à  neuf  heu- 
res du  soir,  lorsqirune  seconde  brigade  saxonne  •  env ojée 
au  .soutien  de  la  première,  se  méprit  de  la  manière  la  ploi 
malheureuse,  et  Taltaqua  par-derrière ,  au  moment  où  let 
Autrichiensrevenaientsur  Wagram  pour  le  reprendre.  Le- 
général  Hamelinuye ,  secondé  par  plusieurs  officiers  d*é- 
tat-maior  saxons,  arrêta,  autant  que  possible,  les  suites 
do  désordre  qui  résultait  de  cette  méprise.  Il  rallia  lestroo- 
pcs  saxonnes  sous  le  feu  le  plus  meurtrier,  et  parvînt  aies 
faire  retirer  avec  ordre  :  il  eut  un  cheval  tué  sous  lui  daii 
cette  affaire.  Le  maréchal  Bemadotte  étant  arrivé  à  Tiiu- 
tant  de  cette  retraite,  dont  il  connaissait  déjà  les  causes, 
donna  des  éloges  au  général  Hanieliaaye ,  et  le  chargea  de 
la  garde  de  ses  avant-  postes  pendant  la  nuit  qui  précéda  la 
retraite  du  6  juillet.  Le  général  Hamelinaye  eut  ensuite  le 
commandement  d\me  brigade  du  3*  corps  de  la  grande- 
armée,  sous  le  prioce  d*Eekmuhl.  Au  mois  de  mai  i8io, 
Il  reçut  Tordre  de  se  rendre  à  Naples  ,  et  de  là  en  Calabre , 
où  il  commanda  une  brigade  dans  la  division  du  général 
Lamarque.  I/expéditioii  projetée  en  Sicile  n'eut  pas  lieu; 
mais  le  général  Hamelinaye  resta  en  Calabre,  et  comman- 
da le  littoral  depuis  Scilla  jusqu^à  Ref^gio,  pendant  Thiver 
de  i8ioà  iSi  i.  Attaqué  sansces<e  dans  ses  cantonnements 
par  les  flottilles  angluises  qui  sortaient  du  port  de  Messine, 
il  sut  si  bien  tirer  parti  de  deux  batteries  de  4  pièces  de  56, 
qui ,  sur  sa  demande ,  furent  établies  près  du  village  de  Vil- 
la-San  Giovanni,  que  la  marine  anglaise,  et  particiiUère- 
mcnt  la  marine  marchande,  n\>urent  plus  aucune  sûreté 
dans  le  canal  de  Messine.  Les  Anglais,  fatigués  des  pertes 
journalières  qu'ils  faisaient  à  bord  de  leurs  bâtiments,  em- 
ployèrent d*abord  les  menaces  ;  et ,  voyant  que  ce  moyen 
leur  réussissait  mal  »  ils  proposèrent  de  ue  plus  inquiéter 


DES   GÉNÉRAUX    FRANÇAIS.  /|8l 

les  cantonnements  français,  si  leurs  batteries  cessaient  de 
tirer  sur  leurs  bâtiments,  qui ,  en  entrant  dans  le  canal, 
rangeraient  la  côte  de  Sicile,  en  s^éloignant  de  la  portée 
ordinaire  9  ce  qui  fut  accordé.  Le  général  Hamelinaye  fut 
'envoyé,  dans  le  courant  de  181 19  à  l*armée  deCatalognOt 
où  il  arriva  au  mois  de  septembre ,  et  où  il  eut  le  commande- 
ment d*une  brigade  d^avant-garde.  Il  se  distingua  aux  af- 
faires de  la  Garriga  et  d*Altafulla.  Nommé  chef  de  Tétat- 
major* général  de  cette  armée,  au  moi»  de  mars  1819,  il 
remplit  ces  fonctions  insqu*à  la  réunion  de  Tarmée  de  Ca- 
fatogne  à  Tarmée  d*Arragon,  à  la  fm  de  i8i5.  Appelé  à 
Paris,  il  fut  nommé  général  de  division,  le  i5  janvier  i8i4« 
et  partit  immédiatement  après  pour  Troyes,  où  devait  te 
réunir  la  a*  division  de  la  réserve  de  Paris,  dont  le  com- 
mandement lui  était  confié.  Il  ne  trouva  d*abord  à  Troyes 
qu'un  seul  iKitaillon  et  quelques  dépôts  de  cavalerie.  Les 
ovant-poales  autrichiens  étaieul  défà   arrivés  à  Bar  sur* 
Seine.  Le  général  Hamelinaye»  secondé  par  le  général  de 
brigade  Eourmont  et  le  colonel  Thalhouetf  lira  parti  da 
peu  de  ressources  qu'il  avait  à  sa  disposition ,  pour  don« 
ner  des  inquiétudes  k  Tennemi  et  rassurer  les  habitants  de 
Troyes.  Il  porta  des  reconnaissances  fusqu'à  Saint-Parre, 
et  réussit  si  bien  à  tromper  les  Autrichiens  sur  ses  forces^ 
que  CCS  derniers ,  ne  se  croyant  pas  eo  sûreté  à  Bar-sur- 
Seine,  se  retirèrent  à  Chatillon,  ce  qui  sauva  la  position 
însportante  de  Troyes  »  et  donna  le  temps  d'y  faire  arriver 
les  forces  nécessaires  pour  la  défendre.  Après  la  perte  de 
la  bataille  de  Brienne,  Parmée  française  se  rallia  à  Troyes. 
Le  général  Hamelinayc  fit  Tarrière-garde  du  corps  aux  or* 
drcs  do  général  Gérard,  pendant  la  retraite  jusqu'à  No-* 
geot;  naais,  étant  attaqué  d'une  maladie  aiguë,   il  fut 
obligé  de  quitter  l'armée,  et  se  retira  à  Charenton,  où  II 
fut  opéré  de  la  fistule,  le  3o  mars.  Il  était  à  peine  conva- 
lescent, À  Paris,  lorsque  le  duc  de  Feltre,  ministre  da  la 
guerre»  lui  donna  Tordre  de  le  suivre  sur  la  Loire  ,  et  lai 
confia  le  commandement  supérieur  d'Orléans,  où  ce  mf- 
nistre  avait  réuni  4000  hommes  de  vieille;»  troupes  et  un 
parc  de  100  pièces  de  canon.  Lr  féDéralIlamelinaye  eut 

▼I.  Cl 


48a  DICnONNllRV   HlSTORIQim 

besoin  de  prudeoce  et  de  fermeté  pour  mainteDir  Tordre 
k  Orléans  9  au  momenl  de  la  rérolulion  qui  s*opérail  à  Pa- 
ris. Il  fit  en  même  temps  des  dispositicos  de  déreoie  qoi 
empêchèrent  les  Eusses  de  s'emparer  d'Orléaos  et  de  sY 
ëUblir.  Ayant  reçu,  le  u  avril,  Tavis  de  rabdicalloo  de 
Napoléon  à  Fontainebleau,  il  envoya,  le  même  four,  à 
Paris,  en  son  nom  et  au  nom  des  troupes  sous  aes  ordrei  » 
son  adhésion  aux  ades  du  gouvernement  provisoire,  et 
esLprima  son  désir  da  retour  de  la  maison  de  Bourbon.  Ao 
mois  de  iuin  il  fut  nommé,  sur  sa  demande,  au  comman- 
dement du  déparlement  de  la  Mayenne.  Il  8*y  trouvait  sont 
les  ordres  de  Mgr.  le  doc  de  Bourbon,  à  Tépoque  de  ViO' 
vasion  de  Napoléon  sur  le  territoire  français,  en  mars 
j8i5,  et  il  servit  avec  chaleur  la  cause  royale,  ht  si  da 
même  mois.  Il  fui  prévenu  par  M.  le  marquis  de  Mont- 
moreocy^  aide -de-camp  de  Moasnua,  do  dépari  dn  roi  et 
de  Tarrivée  de  NapoléoB  à  Paris.  Momiva  ayant  ordonné 
d'arrêter  la  marche  des  Iroopes  appelées  ée  la  Bretagne  à 
Paris,  le  général  Hamelinaye  n*hésita  point  à  «écoter  est 
ordK ,  et  employa  tous  les  moyens  d*antorilé  et  de  per^ 
snasion  nécessaires  pour  faire  restera  Laval  le  66*  régimenl, 
et  à  Mayenne  le  i"  bataillon  du  i5*  de  ligne.  Le  départ  de 
Mgr.  le  duc  de  Bourbon ,  qui  quitta  Angers,  le  a5,  chan- 
gea toutes  ces  disposilîoos.  Le  général  Hamelinaye  n'ayant 
plus  de  point  d^appui,  laissa  les  troupes  continuer  leur  mar 
che  sur  la  capitale,  et  fut  obligé  de  se  soumettre  lui-même, 
le  249  ^vec  les  aiilren  autorités  du  déparlement  de  la  Mayen- 
ne. Mandé  à  Paris,  il  y  resta  sans  emploi ,  iusqu^au  36  mai  ; 
mais,  à  cette  époque,  il  fut  appelé  chrs  le  ministre  de  la 
guerre,  qui  lui  donna  Tordre  de  se  rendre  à  Tours,  pour 
y  prendre  le  commandement  de  la  32*  division  militaire. 
Il  refusa  d*abord  ce  commandement;  mais  forcé  d*obéir, 
il  se  conduisit,  dans  cette  position  fâcheuse,  de  manière 
à  mériter  Testime  de  tous  les  honnêtes  gens.  Ayant  été 
instruit  officiellement,  le   la  juillet,  de  l'entrée  du  roi  à 
Paris ,   il   fit   reprendre   la  cocarde   blanche.    Le  lende* 
muin.i5,  Tarrivée  de  9  dépôts  dMnfantene,  à  la  suite  des- 
quels se  trouvait  un  très-grand  nombre  d^officiers  non  en- 


plofés,  ciQsa  du  détordre  dwi  Ij  iilie  d«  Tostil  L'^wrIo^y- 
té  da  général  fut  mrconaiie.  et  il  «Mâmt  de«  rn^i)«»  peur 
sa  fie,  à  lli^el-dr-iii;c,  ou  il  *'etBil  porté  foar  jrrrirr  W« 
excès  d»  réroiték  U  le  déposait  k  gMplorcr  U  fa'^le  mi* 
tHiDale,poar  le»  cobiraiaJrr  par  U  force  irrotivr  dao»  ;\«- 
béifiMBce ,  lors«Mae  rauloriié  moaicipale  le  •u'v.ilij  de  se 
point  âgir«  afin  Je  Mufer  U  TiHr  du  pilUpf«  ^lî  effai:  dèîik 
cominraeé  sur  plusieurs  pois*  s  «  et  de  la  pr^jcrvvr  dr  U 
vengeance  qoe  1rs  troupes  qui  Oftarckiieal  sur  Tours  pjir 
Bloit  et  par  Angers  n*aurjieiil  pas  Bianqne  dVierrer.  n 
un  seul  soldat  eût  été  tué  à  Tours.  Le  grntrjl  dot  cédrr  ^ 
cet  eoosîdératioiis :  il  se  relira  chei  lui,  au  milieu  d*un« 
grêlé  de  pierres  dont  il  fut  assailli.  Il  appela  le  loaréchjil- 
de-camp  Mienlasv  et  Taulorisa  à  rcpreadre  momeiilanémcnt 
la  cocarde  trictinre  que  portaient  eaoore  le^  troupes  «  alin 
d'arrêter  le  pillage  et  de  réprimer  le  désordre.  1 1  partit  l'eTonrs 
le  lendemain,  et  se  rendit  auprès  du  ministre  de  U  guerrr. 
Une  dépotation  de  celte  ville  ayant  éié  admise  auprès  da 
roi ,  et  ayant  rendo  compte  de  la  oonduile  do  général  Ha* 
meliiiaye,  S.  M.  fit  écrire  à  cet  officier  par  le  ministre  do 
la  guerre ,  quelle  était  conleale  de  lui ,  et  lui  fit  donner 
Tordre  de  relounier  à  Tours,  et  de  reprendre  le  comman* 
dément  de  la  division.  Il  y  resta  jusqu'au  lo  novembre  de 
la  même  année,  et  y  licencia 9 régiments  d*infanlerie.Nrtm* 
mé,  le  i5  mai  1S169  au  commandement  de  la  iS*  division 
militaire  4  Dijon,  il  a  conservé  ce  commandement  jusqu'à 
ce  moment.  Le  général  Haraelin.iye  a  été  nommé  mem- 
bre de  la  Légion-d'Hooneur  à  sa  création  ,  en  1S04  %  et , 
bientét  après,  officier  de  cette  même  Légion.  Il  a  été  créé 
baron  d'empire,  en  1810.  S.  U.  Louis  XVIII  lui  a  accor- 
dé la  croix  de  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
8uiiit-Louis ,  le  19  juillet  1814;  celle  de  commandeur  do 
la  Lcgiou-d^Honneur,  le  3  août  suivant  ;  celle  de  grand* 
officier  de  la  même  Légion  ,  le  ao  septemEire  ibio ,  et  enfui 
celle  de  commandeur  de  Saint- Louis»  le  1**  mai  i^%u 
{(Liais  nnutairts.  Moniteur  y  annales  du  tcini's.\ 

JANSON ,  vo^'cz  ne  Foaauc 


484  manoBniiiEE  msif  eiqux  '  « 

.,  JKàMNB  »*Aao  ;  voya  dv  lts*  . 

.  JEANNOT  HB  BAMUtàT  (llicolàt),  Uetaenani^ général, 
aèUut  une  cumpagaie  au  régtipeiit  de  Dauphin  iafanteria, 
loft.4e  la  oréatim  de  cecorptt  le  i5  iùlm  1667.  On  loi 
^boa ,  le  10  iânvier  1668 ,  un  légiment  d«*  cavalerie  «  <pn 
fbt  liceociéf  après  la  conqiièle  de  la  Franohe-Comté,  k 
a4  mai  de' la  même  année.  4  celle  dernière  é|>oqne ,  M.  dt 
BatrlUlalTuI  placé capitaÉDe  eo  second  dans  In  compagnis 
.de  Genlifr  II  rélaUil^son  riginieni,  par  lettres  de  ntrnm 
du  9  aetiU  1671.  On,  le  créa  brigadier,  par  hrevel  du  a4 
février  1676;  el  |1'  fol  nommé  ltspeclear-géné|rnl  de  la  e«- 
wlerie,  16  aa  octobre  16S1.  il  obllnl  le  grade  de^naiécbal* 
de^oamp,  le  a4«eél  i688»  el  celui  d»  liei||iBnnnt-g6nènA, 
le  3a  nuira  i6g3.  On  lui  domie ,  par  provisions  «la  6  mai 
jMSb^,  Je  gouvernApneol  de  liocroi ,  el.il  le  OQ^aerva  taai|rt 
aa  nori,:  qui  eul  ll^u  ,4e  98  septembre  1718.  Depuis iob 
entrée  au  service  9  H.  de  karlUldil  avait  fail  les  oampagMi 
nil^Franche-Comté»  entHollande,  en  Flandre  el  dana.116- 
Jectorfil  de  Oolfigne.  Il  sVlaii  Irouvé  à  de  tronabinm  eon^ 
•hats  ou  bataillesy  aux  sièges  el  à  k  prise  de  plusieurs  plà* 
ces,  el  avait  nu  des  conmiÉndeménts  de  cavalerie.  Il  s*é* 
tail  distingué  dans  plusieurs  occasions.  (Chronologie  miU'm 
(aire ,  /pm.  JF,  pag.  555 ,  ménwires  du  temps.  ) 


^'    n 


DRS   GCSiijIAlJX   FRANÇAIS.  4^^ 


i  J,     c 


ADDITIONS, 

RENVOIS  ET  CORRECTIONS. 


TOME  K 

MATVCCl^gJm^ralderiîs^ision.Pa^e  5,  ligne  6,  auUende: 
looo  prisonniers,  lisez  :  5oo  prisonniers.  Depuis  rimpres- 
8ion  de  rarlicle  Abalucci,  nous  avons  acquis  la  certitude 
qu*à  Taflairede  Kamiacb,  dont  il  estjLfuestionen  cetartîclc, 
le  corps  des  chasseurs  nobles  n'avait  perdu  que  6oo  hoin- 
mes  tués  ou  faits  prisonniers ,  et  qii*il  avait  lui-même  fuil 
éprouver  une  perte  assez  consîd^able  aux  républicains. 
Déjà  nous  avions  rectifié  l'erreur  signalée  ici,  dans  Tarti-t 
de  biographique  du  prince  de  Condé,  en  disant,  pa^,  5i 
(lu  lia*  volume,  ligne  25,  que  le  corps  des  émigrés  perdit 
en  cette  occasion  près  de  5oo  gentilshommes  ;  mais  nous 
croyons  devoir  ajouter  la  présente  reclification  à  celle  dé* 
jà  faite. 

TOME  II. 

BEAUPOIL  DB  Sàiivt-Aulaibi  (Aaimond),  baron  de  la 
Luminade  (i) ,  niarvchal  des  camps  et  armées  du  roi,  cl 
Tun  des  ancêtres  des  précédents,  servit  avco  distinction 
dans  les  guerres  de  son  temps ,  et  se  trouva  successivement 


(i)  Cet  article  a  ^é  omis  lora  de  l'impreifion  du  tome  II  du  pr^nt 
o«ivrage,  et  devait  y  être  placé,  à  la  page  98  du  même  rolumu,  entre 
l'article  de  Cotmc-Joteph  et  celui  de  Jean- Yriei  de  Beaupoîl  de  S«ilnl- 
Aulaire, 


486  mCTIOMNAlRE   HISTORIQUE 

aux  si^^ges  de  la  Molhe,  de  PhiU»bourg  el  de  Heidf  Iberg;  à 
la  bataille  d*AveÎD ,  el  aux  liiégtMi  de  Saverne  et  de  tyaint- 
Omer.  Il  commandait  alors  le  régtmenl  d*infatitene  de  U 
Saludie,  el  étant  aide-de-camp.  Le  ^6  août  i650y  il  fot 
nommé  sergent  de  bataille  ès-arniées  du  roi,  en  considéra* 
lion  des  longs  et  Gdëles  service»  qiril  avait  rendus  en  pla- 
sieurs  charges  et  emplois  imporlants  qui  lui  avaient  élé 
confiés.  Il  est  qualifié  maréchal  de  bataille  dans  un  ordre 
qu*ir  reçut  du  seigneur  de  bauvebœiif,  le  a  décmibre  i65i. 
Il  était  capitaine  d*une  compagnie  de  cavalerie  franche,  sui- 
vant un  certificat  que  lui  donna ,  le  27  dii  même  nioist 
Guillaume  le  Sens,  chevalier,  seigneur  de  Follevilli;,  m^- 
réchal-de-camp,  portant  que  le  baron  de  la  Luniioade 
s*étant  trouvé  avec  sa  compagnie  dans  le  poste  de  Saîot- 
Astier,  il  avait  été  attaqué  par  les  enneuiis»  ci  s*y  êlait 
défendu  en  homme  d^honneur,  îusqu'A  ce  qu*a;^'aut  été 
forcé  par  eux,  il  av^it  été  fait  prisouuier  avec  tous  lei 
cavaliers  de  sa  compagnie.  Il  reçut,  le  5  avril  lOSa,  da 
comte  de  Bessoy,  maréchal-de-camp»  et  eoma&audant  en 
Férigordi  Tordre  d'aller  dans  le  marquîMil.  d^ExideuU 
pour  assembler  5o  chevaux ,  tant  des  geotilbommes  et  au- 
tres qu*il  lui  plairait  de  mettre  à  cheval,  pour  Caire  partie 
et  courre  sur  les  ennemis  pour  le  service  du  roi.  Le  i4'io* 
vembre  suivant ,  le  marquis  de  Montausier,  gouverneur  de 
TAngoumois,  lui  écrivit  pour  rengager  à  faire  rentrer  la 
province  de  Périgord  souh  robéissaiice  du  roi.  Le  5  décem- 
bre de  la  même  année,  il  eut  ordre  de  S.  M.  d'aller  avec  sa 
compagnie  de  chevau-légers  joindre  le  régiment  du  siciir 
de  Folieville^  qu*on  lui  enjoignit  de  reconnaître  pour  sua 
mestre-de-oamp;  et,  le  29  du  même  mois,  le  rojrqnîs  de 
Montausier  lui  donna  un  certificat  portant  qu'il  avait  bien 
et  fidèlement  servi  le  roi  sans  avoir  discontinué  depuis  i5 
mois,  el  donné  des  preuves  de  sa  valeur  et  de  son  courage 
dans  toutes  les  occasions  qui  s'étaient  présentées  eu  Péri- 
gord, et  particulièrement  au  cbdteau  d*Agonnat,  qu'il  avait 
conservé  dans  Tobéissance  de  S.  M.  9  Payant  secouru  à  la 
vue  des  ennemis  qui  Tassiégeaient ,  et  les  ay.int  battus  et 
eontraiots  de  se  retirer.  Le  même  certificat  faisait  aussi 


DKS   GENERAUX    FRANÇAIS.  4^7 

mention  que  depuis  lors,  le  baron  de  la  Liiminade  avnîtété 
fait  prisonnier,  et  conduit  à  Périg;ueux ,  où  il  avait  t^lé  tr  ii« 
té  indignement  par  la   populace,  ayant  perdu  tout  son 
équipage,  et  ayant  eu  sa  maison  pillée  par  les  ennemie. 
Depuis,  ayant  reçu  ordre  de  réorganiser  sa  compagnie  de 
cheraa* légers,  le  roi  écrivit,  le  3o  avril  i665,  au  duc  de 
Caudale,  i^on  lieutenant-général  en  Tannée  de  Guienne, 
pour  lui  faire  donner  une  somme  de  ^Soo  liv. ,  tant  pour 
la  leirée  de  cette  compagnie,  que  pour  TirMemniser  des 
pertes  qu*il  avait  souflTertes.  Il  fut  promu  au  grade  de  ma- 
réchal-de*camp ,  par  brevet  du  i5  mai  suivant,  dans  le- 
quel il  est  qualifié  capitaine  d'une  compagnie  de  cavalerie 
franche  de  loo  maîtres.  Il  fut  eh  outre  pourvu,  la  même 
année  ,  de  la  charge  de  capitaine  des  chasses  du  pays  de 
Périgordj  et  obtint  Térection  des  terres  et  seigneuries  de 
la  Lominade,  de  Valeux,  de  la  Garde  et  des  Bretoux,  eo 
baronoie  de  la  Luminade,  par  leltres«patentes  du  mois  de 
mai  i655.  Il  mourut  avant  le  5  février  1679.  {BrcvtU  et 
états  mUilaircs ,  mémoires  du  temps,) 

BERNARD ,  comte  de  Rul/jr,  lieutenant-général  et  pair 
de  France,  Yage  181,  ligne  3  de  Tarticle,  après  la  date 
i8o5,  ajoutez  :  Il  était  premier  gentilhomme  de  la  cham- 
bre de  S.  A.  S.  Mgr.  le  duc  de  Bourbon,  lorsqu'il émigra» 
en  1799,  avec  ce  prince,  qu*ii  suivit  à  Tarmée  de  Gondé  ,  et 
près  duquel  il  combattit,  le  a  septembre  1793,  a  Taffuire 
de  Bersiheim,  où  le  duo  de  Bourbon  fut  blessé.  Lignes  3 
et  4  du  même  article,  après  ces  mots  :  Devenu  aide-de« 
camp,  supprùncz  ceux-ci  :  De  8.  A.  S.  le  duc  de  Bourbon, 
et  remplacez^les  par  :  du  même  prince. 

Di  BÉTHIST  (Eugènc-Eustache,  comte) ,  Ueutenant-gé» 
nérai*  Page  14' 9  supprimez  le  paragraplie  qui  comfnence  à 
la  ligne  3i  par  ce  mot  .*  Il ,  et  qui  finit  à  la  ligne  35  par  la 
date  du:  ly  octobre  1 79a.  Remplacez  cette  phrase  par  ce 
ifui  suit  :  Il  se  distingua ,  le  i3  septeiftbre  1 793 ,  au  oombat 
de  Rodenlhal ,  où  il  foignit  Tintrépidité  du  grenadier  aus 
talents  du  général.  Dans  oe  combat,  il  chargea,  à  la  tète  de 
Soo  honunci  de  la  brifade  allemande  qu'il  oommaudaic^ 


■■w. 


488  DICTIONNAIRE   HISTOUïQUfe 

contre  aooo  répiiblicaîiis  /  qu'il  culbuta.  Il  se  distingn 
aussi  àl*alt.ique  des  lignes  de  Wei^icaibourg,  lo  i5octobif 
suivant.  Page  2^2^  ligne  9,  après  la  date  :  1796,  place 
un  point.  Supprimez  ensuite  ces  mots  :  Dans  lesquelles  0 
reçut  quelques  blessures  légères,  et  remplacez-les  par  cette 
phrase  :  Le  comte  de  Béthisy  avait  été  blessé  trois  fois,  es 
commandant  Tavant  garde  de  Parniée  de  Coodé»  pendaot 
les  campagnes  de  1795  et  1796. 

DB  BEOGLIE  (1)  (Ferdinand -François,   comte)^  mare- 
chal'de^ampj  naquit  à  Paris,  le  3o  janvier  1768.  Il  entra 
comme  élève  pensionnaire  à  l'école  royale  militaire  de 
Paris,  le  3o  {aiîvier  178!,  et  eut  rang  de  sous^liculeoiot 
d*infanterie,  le  5o  janvier  1785.  Il  fut  admis  élève  d*art3- 
lerie ,  le  1"  septembre  1784»  après  les  examens  exigés  alms 
pour  cette  arme,  dans  laquelle  il  devînt  lieutenant  en  le- 
cond ,  après  avoir  également  subi  les  eiamens  en  usa^ 
pour  Tadmissio^i  dans  ce  grade.  Il  fut  employé  en  cette 
qualité  dans  )c  régiment  de  Tout  arKIlerie,  par  lettres  de 
service  du  r'  septembre  1785.   On  le  nomma  capitaine 
dans  le  régiment  de  Noallles  dragons,  le  a6  avril  1788. 
Ayant  obtenu*  du  roi  Louis  XVI  la  permission  d*aUers*oc- 
cuper  (les  sciences,  dans  les  universités  d'Allemagne  (Gœl- 
tingue  et  Léipsick) ,  il  s*y  trouvait  lorsque  la    révolution 
éclata,  et  il  fut  des  premiers  à  se  réunir  sous  les  ordres 
des  princes  français,  qui  avaient  émigré.   Il  fit  dans  kur 


(1)  Le  comic  de  Brof^Iie  est  neveu  de  Victor-Françoii*,  dmo  de  Brof;iie» 
maréchal  de  France ,  qui  mourut  en  émigration  ,  le  3o  mars  iiSo4   II  dt 
deuxième  fils  de  Charles-François,  comte  de  Brogtte,  lieutrnant-^aéral 
des  armées  du  roi,  et  chevalier  des  Ordres  de  S.  M.,  Ufvcnu cbef  de  sa 
branche,  par  la  mort  de  Jo>eph ,  comte  de  Broglîe,  colonel  de  chas- 
seurs, l'une  des  victimes  fusillées  dans  la  Vendée,  après  la  prise  de 
Quiberon.  (y oyez  les  articles  de  y iotor- François  et  de  Chartes  François 
de  Broglie,  tom.  II  du  jfrisent  ouvrage,  fag,  a3o  eé  a''*7.)  A  défaut  de 
renseignements  suffisants  sur  les  services  du  comte  Fcrdinaud-Fraa^t>b 
de  Broglie,  nous  n'avions  traité  qu'împarfjitemeot  raiticlc  biographi- 
que de  cet  officier-général ,  à  la  page  u^i  du  même  volume.  Cet  articlt 
^oit  Être  sopprimé,  et  remplacé  ptr  celui-ri. 


DES    GC^E1AV\    FHANÇâI^.  .|rv4l 

armée  noe  paili-  dr  la  c^mpacne  âe  iTp^*  c^n  qii:i1i1ê  4c 
caiiitdinrd'eiJt  major.  lî  obiinl  de  LL-  AA.  RB..  ie  ii  <iep« 
tembre  de  ia  aifme  annér  .  le  brr%it  de  colonel  et  Achc  ¥A 
la  caiiipa|:ne  liâii^  cenomeau  sra«)f-.  An  moinciil  du  licen- 
ciement dr  celle  .irnire.  et  d'aprè»  la  Yolonle  dci^  princes,  le 
maréchal  de  Brociie.  son  oncle,  qui  dirigeait  alors  leur  mi- 
nifilère  de  la  çut-ire,  donna  au  colonel  de  Broflie  Tordre 
de  rester  piès  de  lui .  pour  y  être  employé  à  différente*  mis- 
sions importantes.  Le  comie  de  Broglîe  resta  dan<i  cette  po- 
sition iuM|u*au  nionient  où.  sur  la  demande  du  nvirëchal 
de  Broglie.  S.  M.  Louis  WIII  lui  accorda  ranlorisalion 
de  pa«>er  au  service  de  Catherine  II.  impératrice  de  tou- 
tes les  Aus**ies.  Cette  prince^^  admit  le  comte  de  Broglîe 
dans  ses  troupes,  avec  le  grade  de  colonel  de  cavalerie* 
le  '21  avril  fqy.  Il  comm-inila  d*al>ord,  sous  les  ordres  du 
maréchal  Soworow,  le  régiment  de  Sophie  cirahiniers, 
qu'on  employa  en  Pologne  lors  des  soulèvements  qui  cu- 
rent lieu  dans  ce  royaume.  I^e  comte  de  Broglie  p.issa  en* 
huite  «^ous  les  ordres  du  maréchal  Repnin«  qui  lui  obtint  « 
qnelfpic  tenip<  jprès.  île  S.  M.  Timpératrire  Catherine  «  la 
permis<îi)n  d'aller  faire  la  guerre  en  Perse,  en  qualité  de 
volontaire.  Il  commanda,  pendant  celte  guerre,  len'gimcnt 
de  dragons  de  Kinbourn.  et  combattit  à  1 1  prise  de  LVrbend 
et  de  Barou.  Lor^pieTempereur  P.iul  i"  monla  sur  le  trône, 
de  Russie,  et  que  la  guerre  avec  la  P(  rse  fut  terminée  ,  le 
cnnite  de  Bro^lie  rentra  en  Russie  avec  son  régînicnl.  Il  tut 
promu,  le  12  i^mvier  i70l^<  au  grade  de  généraUmaior,  et 
fut  fait  chef  du  régiment  de  cuirassî."r<  d'Lmibourg,  qu'il 
commanda  [tendant  long- temps  dans  l.i  Polo::ne  :  i^tte.  ca- 
valerie fai  va  il  |»artic  de  Tinspection  de  M.  le  lieutenant-gé- 
néral marquis  d*Autiihanip,  qui.  à  cette  époque  était  au 
service  de  Russie,  et  inspecteur  de  l'Ukraine.  Le  comte  de 
Rroglic  servit  ensuite  dans  le  corps  d*armée  qui  gardait  les 
frontières  de  l'i  Géorgie  (1).  En  i$i/|»  après  la  restauration. 


;i',  Gioéral  de  (STalcric  d«pu).»  le  \i  jainicr  i~()8,  il  refusa  i.on»Uin< 
M.  <5' 


490  DicnoMHAiafi  historique 

du  Irôoe  des  Bourboois,  le  comte  de  BrogUe  paisa,  le  4 
juin ,  du  service  de  EuHnie  à  celui  de  France ,  avec  le  pè- 
de  de  maréchaUde-camp,  oorrt:spondaot  à  œluî  «legéiiè- 
ral-major  qirîl  avait  ddiis  l*ariiië«r  rus»^  (i).  Sa  Majeilé 
Louiii  XVIII  le  créa  chevalier  de  Tordre  royal  el  miiiljirt 
de  Sdiul  Louis»  le  25  septemlire  i8i5.  Il  fut  noinmé  oon- 
mandaiit  du  département  de  la  Charente ,  le  a5  octobre 
i8i5,  et  créé  chevalier  de  Tordre  de  li  Légioii-d'Hnnoetir, 
le  ai  février  181G.  Il  continua  de  comm  itider  le  départe- 
ment de  la  Charente  iuiiqu*au  ai  avril  1810  ,  époque  à  la- 
quelle ou  lui  donna,  dan»  la  ao*  division  militaire  »  le  com- 
mandement de  la  a*  subdivision,  formée  des  département  f 
du  Lot  et  de  Lot  et  Garonne.  Il  fut  fait  officier  de  Tordre 
royal  de  la  Légion -d'Honneur,  le  18  mai  iHao,  et  com- 
mandeur du  même  ordre,  le  i**  mai  18a i.  Il  past>a,pAr 
ordre  du  5  juillet  18a  1 ,  dans  la  18*  division  militaire, 
pour  y  prendre  le  commandement  de  la  a*  subdividioo, 
formée  du  département  de  TAube,  et  conserva  ce  com- 
mandement  juHqu*au  mois  de  juin  18 aa.  Il  a  été  désLnè, 
le  a  octobre  suivant,  pour  commander  la  5*  subdivitttoD  de 
la  7*  division  militaire,  formée  du  département  des  Uaute»« 
Alpes,  {tuus  miiùainss,  Aiotiûtur,  annotes  du  temps.) 

TOME  III. 

DB  BOURBON  (Louis- Joseph],  prince  de  Condr.  Paçe8h, 
ligne  I  I,  après  ces  mots  :  Le  prince  de  Condé  y  organisa, 
lisez  :  dès  le  mois  (Toclobre  1791- 


raeot  de  lervir  ihns  Ici  armées  raMe«  qui  combattirent  coolrp  les  Fran- 
çaitf.  Ce  refus  nuisit  nôces^airement  beaucxmp  i  son  araoi<nncnt  mili- 
taire. 

(1)  Il  roiiKerva  cepeodaDt  de  la  muniBceocede  l'empereur  Alciaodrt 
b  jouit(»ance  d\ine  peatioa,  eo  récompense  de  son  devottcment  et  d# 
«es  honorables  services. 


DKS    GÉNÉRAUX    FEAMÇAIS.  49  > 

TOME     V. 

VAN  DKDEN,  page  198,  lisez:  Van  Dedeni  au  commen- 
cemenl  el  daii»  tout  le  cours  de  Tarticle  biographique. 

DE  DLRFORr(Kiiciiiic-Narci<:)e,  conilt).  pair  dt  Fran- 
'-<?  tt  lu'Htcuant-^ihicral ,  page  58 1 ,  ligiitfH  5  et  4  de  Tarlicle, 
s'Uftprimcz  Li  phrase  qui  cnmmvncv  par  ces  mois  :  Il  étail, 
et  qui  finit  par  cette  date  :  1777  ;  el  remn/areZ'ia  par  et  qui 
yuit  :  Il  lut  fait  sous-licMitfnaiil  au  n^n;imciit  de  Chartref 
ravaleri<*,<'ii  i7(K),el  rapitaiiu*  dans  celui  de  Coiidi^«  aunsi 
cavalerie,  en  1770.   Il  devint  guidon  de  gt'ndarmerif 9  et 
obtint  le  grade  dt*  litMitt'iiant- colonel  »  c'n   1771;  fut  fait 
cnsi'igne  df  gendarmerie,  et  eut  li*  grade  de  colonel  9  en 
177(1.    ^'  pa!i>a  colont  1  en  second  au  rt'gimrnt  Rojal-Dra- 
goiis,  en  1777,  pui.H  colnnel-conimandanl  du  régiment  de 
dragons  di*  Dm  fort,  en  178!;!  :  ce  rt^giment  devint  chaiMeurf 
de  Fr.inchf-donilé,  en  1788.  Lf*  coiule  de  Durfort  fut  cri^é 
nMré(  liil  -  lie   cinip,  en  1791.   Il  était  alom  chevalier  de 
Turdre  ruy  il  et  niililairt*  de  Saint- Louis    A  la  page  38a9 
7*  ligne  du  nn^nie  article,  apri k  le  mot  :  Suivant,  ajoutez: 
Un  181 3,  lors  de  rinv.ision  de  Bnonaparle  Hur  le  territoire 
tr.inçtiH,  le  ronite  K:ienne-N.ireis.«e  de  Durfort  eut  Thon- 
nenr  dV^-orter  8.  M-  Louis  WIII,  (|iu  se  rendait  à  Gand. 
ei  inari'li.i  alois  à  hi  ti^le  de  la  compagnie  des  gendarmen 
de  la  garde,  dont  il  était  commandant.  Il  Ht  le  même  ser- 
vice quand  Sa  Majcate  rentra  en  France. 

TOME   VI. 

FAKINK ,  pag.  9.8 ,  ligne  3o ,  an  lieu  de  ees  mots  :  Com- 
mandement qu'il  e\ercc  encore  en  iS-j'i  ,  lisez  :  Comman- 
dement qn  il  a  exercé  joHqu*.iu  conimeneement  de  183'j, 
épofpie  à  Lifpielle  il  a  été  appelé  de  nouveau  à  Temploî 
d'inspecteur  général  de  cavalerie. 

FFRIUKH  ,  pag.  /|o,  à  la  fin  de  Tarticle,  ajoutez  ces  mots  .- 
Il  a  été  crié  f  onnii.indeur  de  Tordre  royal  de  la  LégioD- 
•l'Honneur,  le  17  août  i8'J'i. 

FIN    ou    TOMB    SIXtkVB. 


Stanford  Univeraity  Libraries 
Stanford,  Califomia 


Retarn  this  booï  on  or  belort  date  du*. 


5  .^-r/fi  'fiLi-L 

"«iilîili    > 

1: 1 

J 

DATE  DUE 

* 

- 

STANK 
SI 

t 

3RD  UNIVERSITY   Ll 

ANFOKD,  CALIFC)R^ 

94Î05 

«ARIES 

\ 

1 

Fi