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DICTIONNAIRE
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DICTIONNAIRE
HISTOUQUB ET BIOGRAPHIQUE
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DICTIONNAIRE
. HISTORIQUE ET BIOGRAPHIQUE
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GÉNÉRAUX FRANÇAIS,
DEPUIS LE OlIZlkHB SikCLB JUSQu'eII iSsS,
Par m. le Chevalier de COURCELLES,
ASCIUI ■AOItTEAT, CIITAliIll ET aifTOBIOaiAniE »■ nUflBUEf MDIU,
Éditeur de b cootîauâtîoo de VAH tU vérifier Uê dates , et auteur de
VHUloirt gétUmtogi^fié et iiéraidifus de» paire 4e France, grande-
eUiaCanf9nme,eic,
Vixerc fortet antc AgmBenmona
Malti : —à onmesilUcr^mabilM
Urnntar , ignotiqoc longà
Nocte, carent qnia vate sacro.
HOBAT., Od. IX, Ub. il
TOME SIXIÈME.
FAB — JEANN
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A PARIS,
i I'AUTEUR, rue de Sèvret, n* m « faubourg Saint-Germain,
Chei / AKTIlUS BERTRAND, libraire, rue Hautcfeuille , o* a3.
( TRKUITi&L et WURTZ , librairea, rue de Bourbon, u* 17.
M. DGGG. XXIK
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DICTIONNAIRE
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GÉNÉRAUX FRANCMSv
DEPUIS LE ONZlkME SIÈCLE JUSQu'eN i822.
r^ ABERT (Abraham, marquis) ^ maréchal de France j
naquit à Metz, le ii octobre 1599(1). Destiné à IVglise,
contre sou vœu et son inclination, il ne prit point ce parti;
et , cédant au goût décidé qu*il avait pour les armes, dès
qu'il fut en âge de servir, il se présenta au duc d*Épernon ,
qui le mit au nombre de ses pages, et le plaça ensuite dans
un de ses régiments. Il entra, comme cadet, aux gardes-
françaises, eu 161 5, et parvint à être nommé, en 16 iS,
enseigne dans le régiment de Piémont. Devenu capitaine
d^infanterie, en 1619, il servit, en iG'ii, au siège de Saint-
Jean-d*Angely. Au siège de Royan, en 1622, il fut blés-
né à Ja main , et reçut dans ses babils deux coups de
mousquet. Il marcha à toutes les attaques au siège dé
Montpellier, et y Ht prisonnier un capitaine de la garni-
son. Nommé major du régiment de Kambures, en 1G27,
il srr\'it ju siégc de la Rochelle, en iGa8, et fut détaché
de ce biége pour aller renforcer Tarméc de M. le prince
fi, Soo père, maire-échevio de Metz, était fiU d'un libraira de cetts
ville, ^ui at «:t ct« anobli par Ilcnri IV.
ri.
DICTI02«NAI1CE IM^T0RIQU£
•... *•
de Condé et du duc dJ^peSr'fîon. Il rejoignit ensuiteJJar-
mée du roi devant la 'RV<^'c1'c 9 9^1 se rendît, le ^'6 octo-
bre. Il alla, en t(\fig'r reconnaître les retranchements du
pas de Suze. SmjH'sryé au siège de Privas, il se trouva à Tas-
saut de raùvra'gc à corne , planta son échelle au pied de
la muraille/ S'établit sur la brèche, écarta à grands coups
d*ép^£ lès ennemis, et tint ferme )usqu^à Tarrivée des
•f r(yij]pc8 que sou exemple engagea à le suivre : on s'empara
de l'ouvrage. Ayant reçu un coup de feu à l'attaque de la
demi-lune, on le transporta à Valence, où il eut beaucoup
de peine à guérir de sa blessure. En i65o, après avoir re-
connu les dehors du fort d'Exilés, s'être glissé seul dans le
fossé, avoir descendu sur le parapet, et s'élre approché de
l'enveloppe du donjon, il conduisit le lendemain un déta-
chement, tira une tranchée jusqu'à l'enveloppe, fit mettre
en batterie a pièces de canon, et contraignit la garnison
épouvantée de battre la chamade. S'étant avancé ensuite
vers la tour Carbonnière, et ayant emporté le pont à Ma-
frée, la tour Carbonnière capitula. Au combat de Vcillane,
Fabert ayant, à la tète de ao hommes, chargé 4^0 Savoyards,
le régiment de Rambures, posté sur la hauteur, en des-
cendit alors avec précipitation, tomba sur les ennemis,
renversa leur premier rang sur le second , et celui-ci sur le
centre, en sorte que bientôt la déroute des Savoyards fut
complète. Au siège de Saluées, Fabert eut son chapeau
percé de deux balles ,en osant, en plein jour, reconnaître
les remparts de la ville et essuyer le feu de la mousque-
lerie des assiégés. Le roi lui donna, dans la même année
i65o, une compagnie dans* le régiment de Rambures, et
dérogea en sa faveur au règlement qui rendait incompati-
ble le grade de major avec la possession d*uue compagnie.
Fabert contribua, en i63i, à la prise de Noyenvîc. Il fut
employé au siège de la ville de Trêves, en i652. Les assiégés
ayant surpris le régiment de Rambures, Fabert accourut
avec la brigade de Champagne ^ prit les ennemis eu queue
et en flanc, leur coupa la retraite, et tua ou fit prisonniers
un grand nombre d'hommes. Avec une partie du régiment
de Rambures t et secondé par Saint -Chamont, il s'ap-
DKS GfilfERAUX FRANÇAIS. 3
proclia de Nancy, en i633; A*empara de plusieurs convoîSf
Ùj^uiHa les faubourgs, et donna, l'alarme à lîi ville. Il se
mit à IsNéte des travaux au siège de la Mothe , et les poussa
iosqu'à la demi-lune : la place se rendit , le aG juillet i634*
Étant allé, par ordre du roi, prendre le plan de Tbionville,
il y fut arrêté par le gouverneur de cette place, et ne re^
courra sa Jiberlé que sur la demande que le roi en fit au
cardinal-infant , vers la fin de la même année. Nommé
commandant dansMeU» en i635, il rétablit les fortifica-
tions de cette place, pour arrêter les courses des garnisons
de Luxembourg et de Thionville, qui désolaient le pays
Me«i»in. Il visita la province, s'assura des châteaux en état
de défense, les munit d'hommes, d*armes, de poudre, de
provisions de bouche, et leva une compagnie de chevau-
légers pour appuyer les détachements d'infanterie qui fe*
raient des courses dans le duché de Luxembourg. Employé*
comme aide-de-camp , dans l'armée qui , sous les ordres
du cardinal de la Valette, emporta Binghen et ravitailla
Mayence, Fabcrt conserva par son activité le pont de cette
dernière ville, que les ennemis avaient dessein de brûler.
Dans la retraite des Français et des Suédois d'auprès de
Mayence, Fabert contribua puissamment à sauver les dé-
bri» de l'armée française. Le a3 septembre, il fondit sur
3JO Croates, les poursuivit, en tua plusieurs, et mit le
reste en fuite. A Vaudrevange , le 37, il soutint, avec un
renfort qu'il commandait , l'arrière - garde de l'armée
conduite par le vicomte de Turenne. Après la campagne ,
le roi lui donna la capitainerie du cbdteau d'Ennery , le
gouvernement de Baccarach, dans le Palatinat, et une
compagnie de chevau- légers. Employé sous le cardinal de
ti Valette, en i636, Fabcrt pourvut de munitions de guerre
et de bouche les villes de Colmar, Kaiserberg et Scheles*
tadt. Secondé du comte de Guiche, il ravitailla Haguenau;
il ansiégea et prit Clémery, lo 21 février. A la tète de aoo
hommes, il chargea, près de Brisack, l'arrière-garde de
Ludovic « qui commandait, sous Galas, un corps de Croa-
tes. Ludovic et st*s soldats, efi'rayés de la hardiesse de Fa-
bcrt (il» étaîeui cinq (oU plus nombreux)» ne songèrent
4 DICTIONNAIRE HISTORIQUE^
qii*à prendre la fuite (i). Employé au siège de Savogae»
qui 86 rendit an duc delVeimar, le i4 juillet, FabertpioDift
8ur la brèche au troisième assaut, et s*empara d'inie mai-
son , où il se défrndit pendant une heure. L^ennemi ayant
mis le feu à la maison, Fabert en sortit, fut précipité dan»
le fossé, et blessé de trois coups. Galas ayant pénétré dans
la Bourgogne, joignit le duc de Lorraine, qui entreprit le
siège de Saint- Jean -de- Lône, sur la Saône. Leduc de
Weimar détacha alors le duc de Rantzau, et, sous lui,
a régiments d'infanterie, avec un régiment de cavalerie 9
au secours des assiégée. Fabert partit avec ce détachement,
le 1*' octobre. Arrivé à une demi-lieue des Impériaux , il
se déguisa, et se glissa dans leur camp. Les ennemis n*é-
tant point sur leurs gardes, et Toccasion de les surprendre
étant belle, Fabert en informa le duc de Rantzau, qui se
mit aussitôt en marche : le hennissement des chevaux an-
nonça rapproche des Français aux gardes avancées, et
l'épouvante se répandit aussitôt dans le camp des Impé-
riaux. Fabert allant loujourâ en avant, les gardes avancées
s^enfuirent ; mais on les poursuivit si vigoureusement, que
Français et Impériaux entrèrent, tous ensemble, dans les
lignes des assiégeants. Les Français pénétrèrent jusqu'aux
quartiers voisins, battirent 200 Croates 9 firent prisonnier
)e commandant, et entrèrent, avec le secours, dans Saint-
Jean- de-Lônc, vers le milieu de la nuit. Dès le lendemain,
à la pointe du jour, ils sortirent de la place, reprirent les
dehors, et minèrent les travaux des assiégeants ; ce qui
obligea le duc de Lorriinc de se retirer avec ses troupes ,
le 5 novembre. Sur la fin de la même année, Fabert reçut
(1) Fabert, qui avait été du nombre des officiers chargés d'inquiéter
Galas dans sa marche sur la Champagne, arriva un jour dans un camp
où l'ennemi avait abandonné une partie de ses malades et de ses blessés.
Un Français cria qu'il fallait les tuer: «Voilà, dit Fabert, le conseil d'un
• baibare; chcrchonii une vengeance plus noble et plus digne de notre
• nation. • Aussitôt il leur fit distribuer des vivres dont ils artientlc plas
grand bi soin, et fit transporter à Mézières les malades, qui, par reconnais-
sance, s'attachcrcnt, presque touf, aa service de la France,
DES GÉNÉRAUX FEÀI^YCAIS. 5
• »
an co«ip de fea dans le collet de son manteau , au siège de
àSaint-A^ld, qui ouvrit ses portes, après 3 jours de défense.
Le roi dohna à Fabert le gouverna ment de Rambervilliers,
une compagnie au régiment de Picardie 9 et les capitaine-
ries de Viviers et Idoyon. Fabert 9 après avoir mis, au mois
de février 1657 , les frontières de Picardie en bon état , se
rendît à l'armée qu'on assemblait entre Rethel et Ghâteau-
Porcien, et suivit le cardinal de la Valette à la prise de
Bouchain et du Cateau-Gainbresis. Employé au siège de
Laudrecies, qui capitula le a3 juillet, Fabert se jeta dans
le fos.^, ayant de Teau jusqu'à la ceinture, et conduisit
les mineurs destinés à faire un logement. Au bruit que fai-
saient les travailleurs, Talurme se répandit dans la garni-
son • qui s'arma à la bâte, et vint faire feu sur les mineurs.
Ceux-ci, encouragés par la fermeté de Fabert, ne se lais-
sent arrêter ni par le feu de moiisqueterie 9 ni par les fas-
cinvH ardentes, les pierres et les pots à feu que l'on fait
pleuvoir sur eux; ils entament la muraille, la percent, et
commencent la première chambre à raine. Au s^iége de la
Capelle, qui se rendit le 19 septembre, Fabert chassa les
ennemis d'une demi -lune ; fit , sur nnt* langue de terre , de
petits logements propres à contenir 10 hommes, et y plaça
les plus habiles chasseurs de l'armée, le fusil couché en
joue vers le parapet du bastion : ces chass>eurs, tirant avec
beaucoup d'adresse, eurent bientôt écarté la garnison, et
les mineurs passèrent en sûreté le fossé 9 que Ton combla.
Les mineurs ayant ouvert le bastion et le milieu de la
courline, ou se prépara à un assaut, que le gouverneur
prévint par une capitulation. En i638, Fdberl secourut
deux fois Verceii. Avec 60 car.ibiniers , il attaqua , près de
Pumaro, Tavant-garde de don Francesco de Melos^ et la
mît d'abord en désordre; mais cette troupe ayant été sou-
tenue par un autre corps qui n'était pas éloigné, se rallia,
et l'on se bailit alors avec une égale fureur : Fabert eut son
chapeau percé d'une balle et son cheval tué sous lui. Il
combattit à pied pendant plus d'un quart d'heure, et
contraignit enfin les Espagnols de prendre la fuite : ils lais-
sèrent sur la place 40 cavaliers 9 et Fabert perdit de son
6 DICnOlCNAïaE HISTOaiQUS
côlé 6 soldais et un capitaine. Nommé sergent de baf^Uc,
par brevet du 30 janvier 1639, il alla au siège de^Thivas,
où il défendit une hauteur contre Tarmée du prince Tho-
mas et du marquis de LéganèSy qui tentèrent inutilement
de le dépost^r. Dans un moment où les ennemis faisaient
un changement dans la disposition de leurs troupes, Fa-
berl , «^apercevant que la queue de leur armée était en dé-
sordre, marcha à pt-lit bruit le long d*une colline 9 pénétra
à travers un bois taillis, tomba sur Tarrière-garde, com-
mandée par le duc de Parmo ; et , seconde par le comman-
deur de Souvré , il Tattaqua , la rompit , et la délit entiè-
rement : aooo Espagnols y périrent , et un plus grand nom-
bre y fut blessé. Ce combat dura depuis huit heures du
matin jusqu'à trois heures du noir , le a6 juin , et Fabert y
reçut deux coups de feu dans sck bottes. Le prince Thomas
décampa le lendemain, et Chivas, n*espérant plus de se-
cours, se rendit, le a8. Saluées et Bène ne firent qu*une
médiocre résistance. La citadelle de Bène ayant refusé de
»e soumettre, on l'emporta d'assaut, et on en pansa la gar-
nison au fil de l'épée. A l'attaque de Turin , par les enne-
mis, le 7 août, Fabert étant sorti de la citadelle, ramena
contre l'ennemi une partie des troupes qui avaient fui, força
une barricade, et fondit sur la seconde , où il essuya tout
le feu de la mousqueterie ennemie. Quoiqu'il eût la cuisse
percée de deux balles, il parvint à la troisième barricade,
et rentra dans la citadelle, où il perdit connaissance. Sa
plaie étant devenue très-enflammée, fit long-temps crain-
dre pour ses jours ^1). Il fut nommé capitaine au régi-
ment des girdes- françaises, par commission du 18 oc-
tobre, et m;iréchal de bataille, par brevet du même jour.
Au combat de Quiers, le ao novembre, Fabert, étant à
la tèle de ses chevau- légers», rompit l'élite des troupes
(1) Le» chirurgieiii ayant (Icrîaré qu'il Tallait faire ramputation,lc car-
dinal la Valette et Turenne engageaient Kjbvrt k s'y sotiniettre : «Il ne
■ faut pa^ mourir pière par pièce « leur dit Fabert ; la mort lu'auia tout
• entier, ou clic n'aura rien, cl p^'ut être lui orbapperai-je. • En effet il
guérit aMez prumptemeot et oonterTa sa cui^e.
DBS GENERAUX FRANÇAIS. 7
du priuce Thomas, qui fut deux fois renversé dans un
fossS, \t ne s'échappa qu'à la faveur des ténèbres. En
1640, 1*'£^be^t9 travesti en paysan, s'introduisit dans la vil-
le d'Arras, en reconnut les fortifications, revint h la cour
avec de nouvaux renseignements propres à appuyer le pro-
jet qu'il avait eonçu, et déjà donné, d'entreprendre le siège
de cette place. Nommé aide- de-camp des armées du roi,
par brevet du aa avril 1641 9 il combattit à la bataille de
la Uarfée, le G juillet; servit au siège de Donchery, qu'on
prit le 1** août , et au siège de Bapaume, qui se rendit le
18 septembre. En i6)a, Fabert fit la campagne du Rous-
sillon. 3ooo Espagnole occupaient alors, près deCollîoure,
une colline d'un accès difficile , d'où il fallait les chasser, si
l'on voulait approcher de la place ; mais on ne pouvait al-
ler à eux sans passer un ruisseau (1). A la tète du 1*' ba-
taillon des gardes françaises, qu'il commandait, Faberl
s'a%ance, joint les Espagnols, les repousse sur le haut de la
colline, et les poursuit -jusqti 'aux portes de Colliourc. Le
fort d'Argillers et la tour de Sainte-Thérèse ayant ensuite
été emportés, on s'empara de CoUioure au second assaut,
et les Espagnols se retirèrent dans la citadelle, qui capi*
(1) Eo aperceYant le» EspagaoU rangés sur cette hauteur, le maré-
chal de la Meillerajc fit arrêter les troupes pour prendre des dispositions.
Lor»qu*iI passa devant Fabert, celui-ci le salua, en baissant son espon-
loo. cil ne s'agit pas de cérémonies, lui dit brusquement h Meîllcraye ,
quand il fiiut aller à l'ennemi. • Fabert, sensible à ce reproche, s'avan-
çait pour en demander raison; mais Turenne le retint, et parvint à le
calmer, en se chargeant de l'explication. Quelques instants après, un aide-
de-campkii apporta Tordre d'aller parler au général. Fabert, piqué de
ce qui venait de se passer, et de ce que précédemment 'a Meillerajc avait
appelé sa compagnie aux gardes (et Ckanoines de Fabert, parce qu'el-
le avait passé deux ans k la cour, refusa de quitter son poste, et répondit
à un second aide-de-camp : ■ Avez-vous des ordres pour le bataillon ? je
• les exécuterai : je ne marche pas autrement. • La Meiileraye vint lui-mé*
ae. « M. Fabert, oublions le passé, donnez-moi votre avis ; que fe-
• ron»-oous?> — ■ Voilà, répondit Fabert, le premier bataillon des gar-
»des prêt à exécuter vos ordres ; nous ne savons qu'obéir. • — « Point de
• raacnof, dit la Meilleraye: je viens demander votre sentiment.» — «C'est
• d'attaquer, dit Fabert.— Marche, cria la Meilleraye.»
8 OIGTIONNAIRE HISTORIQUE
tula, le 10 avril. On fit de suite les dispositions pour le siè-
ge de Perpignan (i). Fabert quitta ce siège, pourBccbm-
pagner le roi, qui en partit, le lo juin. Il se saisirae la vil-
le de Trévoux par stratagème, et revint ensuite devant
Perpignan, où il conduisit un renfort : cette place se rendit,
le 9 septembre. Il eut un brevet, du ai septembre, qui lui
assurait le gouvernement de Sedan. Il se démit de sa com-
pagnie aux gardes , au mois d*août i645, et leva, par com-
mission du lo janvier i644« un régiment qui porta son
nom , et qu'on licencia après la campagne de i65o. On
rétablit gouverneur et lieutenant-général des principautés
de Sedan, Rancourt et Saint-Mauges, par provisions du
§5 janvier i644* CSréé maréchal -de-camp , par brevet du 4
février suivant, il servit, en cette qualité , en i645, dans
Parmée de Catalogne, commandée parle comte d*Harcourt.
Étant entré dans le Lampourdan« à 3 lieues de Roses, il
chargea un gros de cavalerie espagnole. Pendant cette ac-
tion , se trouvant en avant de sa compagnie d'environ
loo pas, il entendit le bruit confus de gens qui fuyaient;
bientôt il reconnut que c^étaieiit ses chevau-légers , que
la cavalerie ennemie avait mis en désordre. Il courut
aussitôt pour les rallier; mais, n'ayant pu y réussir, il
fondit de nouveau sur les Espagnols , dont il tua le com-
mandant. 11 fut alors environné, fait prisonnier, et con-
diiitàRoscs. Cette place capitula, le ab mai , et Pun des
articles de la capitulation remit Fabert en liberté. Arrivé
(i) LouÎH XIII, alors malade, TÎnl au camp, et chargea Fabert de lui
rendre compte tous les malins des opérations de la veille. Un jour, le
graod-écuyer, Ginq^Mars, se permit de critiquer le rapport de Fabert :
•Vous avez, dît le roi. sans doute passé la nuit dans la tranchée, puisque
• vous en parlez si savamment.» — «Sire, répondît le grand-écuyer, to-
• tre majeslé sait le contraire • — « Allez, répliqua Louis XIII, vous m'ê-
• tes insupportable. > Le roi accompagna cette repartie de choses très-
morlîliantcspourCinq-Mars, qui, sortit l'œil étincelant de colère, et dit à
Fabert: «Monsieur, je vous remercie. • — «Que dit ilr demanda le
• roi, ie croîs qu'il vous menace. • — «Non, sire, répondit Fabert; on
• n'ose fiiire des meuacea eu prétence de votre majesté, et ailleurt on
• n'en souffre pas. •
OBS 6ÉNBEAUX FRANiJÀIS. 9
à Perpignan , le 3 juin 9 il en partit pour ne rendre dam son
f^uvei|)enienl de Sedan, le 1*' juillt*t. £n 164^), il se trouva
à la prise de Pionibino, le 8 octobre, cl à celle de Porto*
Longone, le aç) ; puis il revint encore dans son gouverne-
ment (i). Il leva une compagnie de chevau-lëgers pour
tenir garnison à Sedan , par commission du 1" mars i(i49»
Le roi érigea ses terres «le la Hé et de Cérilly en marquisat,
pur lettres données à Paris, au mois de mai i65o, rrgistrées
au parlement de Dijon, le3o juin. Créé lieutenant-général
den armées du roi, par pouvoir du 20 septembre, il servît
à l'armée de Flandre , sous le maréchal du Plt^sAÎs. On lui
donna, en i65'i , rinspectiou sur toutes les villes situées
sur la Meuse, ft qui (*taieut dépendantes de la couronne.
Il leva , par commission du ao mars , un régiment de ca«
valerie, qu*on licencia, le 18 avril i(i6i. Nommé, le 4i^n-
\ier i65i, pour commander farmée destinée à servir au
pays dt? Liège, dans rintérét de Télecteur de Cologne» il
sVmpara de Limbourg et des états de Liège , qu*il évaoua ,
par ordre du roi, le a4 niars. Il revint à Sedan, le %o avril.
Il commanda Tarmée qui s^assemhla sur la frontière de
Cfaanip;igne, p:ir pouvoir donné à Paris, le iSjuin. It as-
siégea Slenai , le 18 du même mois, et donna Texemple à
ses troupes, en prenant le premier un pic pour remuer la
terre; ses lignes furent achevées en moins de 6 jours,
malgré les dillicultés d*un sol pierreux , el il éleva dt-s re-
tranchf meuls à 16 pieds de hauteur. Ch fut à ce sié(((> que
Ton vit , pour la première fois, les parallèles et les cavaliers
de tranchée dont Fabert a été Tinventeur. Sien.iise rendit
au roi, le 6 août, et S. M. permit à Fabert de régler les
'1) Fabert fit ajouter pluiieun ouvrages importaotNanifortiGralions de
Sedan, el v«»uîut |ia)er une partie de* dëpeo«efl avt-c «e* (épargnes, Sea
parent» lui ajant fait un reproche d'employer ain»i un bî'D qu'il devait
connervrr a m famille, il leur répondit : « Si , pour empêcher qu'une pla-
>cequc le roi m*a <-onfiée oe tombât au pouvoir des cnoemûi, il fallait met*
• tie à une bièclie ma personne, ma famille et tout mon bien, je ne ba*
•lancerai» pa^ uo moment i le (aire. >
VI.
lO DICTIOnBTÀnLK HISTORIQUE
articles de la capitulation (i). Faberteut, en 4655, ordre
d*attaqiier, avec un corps de troupes, la ville de UAîèrcs,
où la veuve de Tancien gouverneur s*obslinait à demeurer
contre la volonté du roi. A l'approche de Fabert* madame
de Dussi sortit de la place, dont Fabert eut le commande-
ment , jusqu*à ce qu'on eût nommé un gouverneur. Il fa-
vorisa la désertion de 4 régiments lorrains, qui passèrent du
service des Espagiiois au service de France. Il fut créé ma-
réchal de France par Louis XIV, par état donné àMardik,
le 28 {uin i65S. Il assista , en 1660 , à rentrée de la reine.
Il fit reconnaître Tautorité du roi dans Linchamp, Marien-
bourg, Rocroy, et dans les autres places que Tfispagne
avait cédées à la France. Le roi ayant, en i()6i , réformé
plusieurs conseillers-d'étnt, conserva Fabert dans une de
ces charges. Le maréchal Fabert fut nommé chevalier des
Ordres du roi; mais il eut la modestie de refuser le collier (a).
Par arrêt du conseil-d'élat du roi , donné à Fontainebleau,
le a5 août de la même année , il eut le droit de nomination
et finances des offices orées, par édit du mois de mai pré-
cédent , au bailliage et au siège présidial de la ville de Se-
dan. Il mourut dans cette ville , le 17 mai 166a (3). (C/i/t)-
(i) «La conduite de Fabert, son courage et sa vigilance Turent dignes
• de l'admiration du roi, présent à ce siège. {GazeUê de France du 16
• août i654}.
(a) Il motira ce rerus snr ce qu'il ne pooraît pas produire les titres
exigés. On lui fit dire qu'il pouvait produire ceux qu'il voudrait, et qu'on
ne les examinerait pas; il répondit qu'il ne voulait pas que son manteau
fût décoré par une croix , et son Ame deslionorée par une imposture. Ge
fut en ce sens qu'il écrivit au roi; et Louié XIV lui répondit que ce refus
hiî inspirait plus d'estime pour lui, que ceux qu'il honorerait du collier,
ne recevraient de gloirie dans ce monde.
(5) Fabert montra dans sa dernière maladie la même fermeté d'âme
que dans le cours de sa vie. Il s'était avancé dans sa carrière mîlitairo
avec beaucoup de rapidité, et cependant chacun de ses grades ne fut
que le prix d'une belle action. Il affrontait tous les périls et y échappait
par son sang-froid. Les témoins de ses exploits pouvaient à peine y croi-
re; et le vulgaire, qui cherche loiij^ursdes causes extraordinaires à ce qui
est au-dessus de sa portée, le regardait comme un sorcier, et n'expli-
DES GENERAUX FRANÇAIS. li
nologie tniUlaire y tom.II^ pag. 6105 Fie de Fabert, par
le Kr^de la Barre; Mémoires du Père d'Avrigny, Histoire
militaire f de At, tie Quincy; l'abbé le Gendre, Bouclas,
Gazette de France, Histoire de France^ par AnquetU,
ton. Vil, p. 474 ^^ 475 ; Biographie universelle ^ ancienne
et moderne j tom. Xlf^^pag, 6; Dictionnaire universel y par
Chaudon et Delandincy tom. VI, pag. 433.)
FAMICHON, voyez Bklvài.bt.
M Li FARE (GharleA, marquis)^ lieutenant ^ général ,
naquit le 17 {aiivier 161 5. 11 entra dans la carrière militaire,
en i636, comme enseigne de la compagnie colonelle du
régiment de Normmdie, et servit, avec ce régiment, au
raTitaillemetit d'Haguenan, au siège de Saverne, et à la
conquête de la Franche-Comté, en 1637. 11 obtint, le a4
Janvier i658, une cornette dans le régiment de cavalerie
du cardinal de la Valette, et servit à Tarmée d'Italie, au
ravitaillement de Verceil , au secours de Casai , au siège de
Chivas, et au comb.it de la Roulte, en 1639. Devenu ca«
pitaiue dans le même régiment, en 1640, il fut encore
employé en Italie, et y servit à la prise et aux sièges de
plusieurs places, la même année, et en 1641, 164a et i643.
Nommé capitaine- lieutenant de la compagnie des gendar»
mes du cardinal ftlazarin, à sa création, par commission
du 90 janvier 1644» >1 servit aux combats de Fribourg, au
qiuit que ps? le tecoart du diable les hauts fait» qu'il eotendait racon-
ter de ce graod capitaioe. Fabert poutiuiit la grandeur d'Ame i un très*
baul degré» On prétend, dit Vohaire, que le cardinal Maurin, propo-
aaot à Fabert de lui tervir d^cspioa dans l'aroM^e, « Peut-être, lui répoo-
• dit Fabert , faut-il à uo ministre des gens qui le servent de leurs bras « et
• d'autres de leurs rapports ; trouvez bon que je sois dans la classe des pre*
• miers.» Leseooemisde Fabert le peignant à la cour comme un liomme
do«il iiCalbit «e méfier, et qui agissait dans Sedan plutôt en souverain
qu'en gouverneur, Maaarin, qui le connaissait bien, réjiondit : 1 Abl s'il
• fallait »e méfier de Fabert, il n'y aurait plus d'h«*mme en qui l'on pût
• mettre sa confiance. • Fabert ne s'était jamais sérieusement appliqué à
d'autre science qu'à celle de la fçuerre : mais la nature l'avait doué d'uo
gnmà tena et de beaucoup de jogement*
ia DICTIONNAIRE HISTORIQUE
•iége et à la prise de cette place. Il se rendit, en i645, an
blocus de la Mothe, en Lorraine , où il servit eiuqualîté
de maréchal-de-campy puis aux sii^ges de Bourbcmrg et de
Menin. Il obtint successivement, en 1646, le commande-
ment du fort RrescoUf le gouvernement de HautpouU en
Eoussillon , et celui de Balaguier^ eu Catalogne. Il se démit
alors de la compagnie des gendarmes du cardinal Mazarin.
On le créa maréchal-de-canip, par brevet du i5 iiovcmlire
1G479 et il fut fait mcslre-de-camp-lieulenant du régiment
de cavalerie du cardinal de Sainte-Cécile, lors de sa levée,
par commission du i5 février 164S. Il servit à Tarmée de
Catalogne, sous le maréchal de Schomberg; se trouva au
siège de Tortose, et emporta, en plein jour, une demi-
lune; ce qui détermina la prise de la place, pur assaut,
le 10 {uillet. Il obtint, par provisions du la août, le g<«u-
vernement de Roses* vacant par la mort du marquis de la
Trousse, et se démit du gouvernement de Dalaguier en
faveur de son frère. Il obtint aussi, par commission du
même jour , le régiment d'infanterie qui tenait garnison
dans Roses : il conserva ce régiment et le gouvernement
de Roses jusqu'à sa mort. On le nomma meslre>de-Ciim{i eu
chef du régiment de Ste. -Cécile, après li mort du cardinal
de ce nom, par comuiis»ion du 36 mai 1649 ' ^^ régiment
prit alors son nom, et ne fut licencié qu'après sa mort. Le
marquis de la Fareeut, le 18 janvier i65o, un ordre du
roi qui Tautorisait à prendre le commandement de la Ca-
talogne, après qu'on aurait arrétr le comte de Marchin.
Créé lieutenant -général des armée*» du roi, par pouvoir
du 10 juillet i652, et employé eu celte qualité à Tarmée
de Catalogne, en i653, il servit au siège de Gironne. Il
mourut le 18 février 1654. [Clironologie militaire ^ tom.JV^
pag. i36; Histoire des Grafids-Officiers de la Couronne,
mémoires du temps , Gazette de France,)
M Li FARE DE Sàixes (Antoine- Hercule), baron de la
Farej maréehal-de-ciunp j frère putné du précédent, na-
uit le 4 février 1614. Nommé capitaine au régiment d'iu-
fanterie de Calvisson, lors de sa levée, le ao mars 1655, il
ras GEITERAUX FRANÇAIS. IJ
le Kuiirit â Tarmée d'Italie, et se trouva, la même année,
4u «Sége de Valence, à la prise de Gandta et du château de
Sartirane. Il servît aussi à la prise de plusieurs postes, et
au combat du Tësin, où il fut estropié d'un bras, en
i()3<i; à la défense d'Ast et au combat de Montbaldon, en
1657. 11 -se trouva au secours de Brème et de Verceil, en
i6j8; au combat de Cencîo, au secours de Casai, au siège
cl à la prise de Chivas, au combat de la Route, en 1639,
cl au siège de Turin, en 1640. Il se démit de sa compagnie
dlufanterie, en leva une de chevau-légers, par commission
du 1 4 mursi 1G419 et la commanda aux sièges de Coiltoure
et de Perpignan , en 164^; à la bataille de Rocroy, et au
siège de Thionville, où il fut estropié de l'autre bras, et
fait prisoimier, en i(i43. Sa compagnie ayant été incorporée
dans le régiment de la Mellleraye, le 7 janvier i6)4« ^
commanda ce régiment au siège de Gravelines, la même
année, et au blocus de la Motbe, en 164^. Après la prise de
celte dernière place, il obtint le rang de mestre-de-camp
de cavalerie, et le brevet de maréchal de bataille, le ao
juillet. Il commanda le régiment de la Meilleraye au siège
de Dunkerr^ue, en 164^; et quitta ce régiment pour se
rendre en Italie, au siège de Porto- Longoiie, où il rendit
de grïinds services. On lui donna le gouvernement de cette
pbce, avec le brevet «le maréchal-de-camp, le 3o octobre.
Il mourut , au mois de décembre de la même année , âgé
de 35 «m 4. [CUronologie militaire^ iom. /</, p, 221 ', H.iS'-
toire des Grands -OJ/iciers de la Couronne y t. Il; Gazette
de France,)
DE LA FARE-SOUSTELLE (Charles-Auguste) , chevalier^
pui^ ruiitte (ic la Fare^ marvcual-dc-canip , fib de Charles
de la F.ire, qui précède, entra au service, comme cor-
■elle, dans un régiment de cavalerie, le 10 marx 1648;
nais il n*y scivit point, ayant été réformé, le a6 septembre
wivaiit . Il passa aux mousquetaires, en i685. Il leva
ttoc compagnie au régiment du Roi cavalerie* par com-
■it»<ion du 20 avril 1688; servit, avec ce régim1t>nt, à l'ar-
du A Ile magne» en i(5go, 169a et itl93; puis en Flandre,
i4 mcrroNNAiRE histobique
iu8qu*à la paix. Il fui employé au camp de Compiégne,
en 1689, et à Tarmée de Flandre» en 1701. Devenu colonel
d*un régiment d*infanlerîe de M>n nom, qu*il leva, par
commission du 7 mai de cette dernière année, il le com-
manda contre les religion naires du Languedoc, eu i^oS;
au secours de Cbamliéry , à fatlaque du passage de la Dru-
nette, au hiége de Suze, à la soumisition des vallées de
Saint-Martin et de Saint-Germain, à la prise et au siège
de plusieurs autres villes et forteresses. S*étant particuliè-
rement distingué au siège de Montmélian, en 1705, il ob-
tint le grade de brigadier d^infanterie, par brevet du a^
décembre. Employé en Italie, en 1706, il servît au siège
de Turin , et se distingua encore au combat qui se donna
tous celte place. Étant rentré en France, à la fin de la
campagne , il fut employé en Guienne« en 1707, et sur la
frontière du Daupbiné, où il se trouva à Taltaque des deux
Sésannes, en ijdS. Il continua de servir en Daupbiné, en
'7^9 1710 et 1711. Employé à Tarmée de Flandre, en
171a, il se trouva à Tat laque de Denain, aux sièges de
Douay, du Quesnoy et de Boncbain. ^on régiment ayant
été réformé, par ordre du 7 octobre 17149 1^ comte de la
Farefut entretenu colonel -réformé à la suite du régiment
de Piémont, par ordre du ^f\ décembre suivant. Il obtînt
le grade de marèchal-de-cainp, par brevet du 8 mars 1718.
Il mourut le 3 juin de la même année. {Chronologie mUi^
taire, loin. Fll^ pag. 16; annales du temps,)
DB Li FARE (Philippe-Charles, marquis)^ maréchal de
France y fils du précédent, naquit le i5 février 1687. Il
entra aux mousquetaires, en 1701 , et servit à la défaite
des Hollandais, f:ous Nimègue, le 11 juin 170a. Devenu
sous-lieutenant au régiment du Roi, en 1705, il se trouva à
la prise de Brisacb, le 6 sentembre; à la bataille de Spire,
le i5 novembre, et à la prise de Landau, le 16. Pendant
le tiiége de cette dernière place, le marquis de la Fare, dé-
taché avec les grenadiers, attaqua les contre- gardes de la
place. Nommé enseigne de la colonelle du régiment du
Boîy le 16 janvier 17049 il commença, avec ce régimeui,
'JL..
DES GÉNÉRAUX FRANÇIIS. l5
h campagne à rarmée de la M*J5elle; mais, ayant obUnu»
par'com mission du 7 juin, le régiment d*infanterie de Gâ-
tînais, vacant par la démÎKsioii du vicomte de Poudens, il
alla le ioindre à l'armée d'Italie 9 et servit aux sièges de
Terceil , dTvrée et de sa citadelle , ainsi que du château.
Il se trouva à la prise de Vérue 9 le 10 août 1705, et à celle
de la Mirandole 9 le 1 1 mai. 11 commanda la brigade de
Vendôme, à la bataille <deCa8S%ino, le 16 août; s'empara
d'une cassine retranchée sur le bord de l'Adda, attaqua,
avec un détachement de grenadiers, et emporta les retran-»
chements des ennemis, au village de Montodens. il marcha
à la réduction de Soucino, le 25 octobre; de Montmélian,
le 11 décembre, et à la bataille de Calcinato, le 19 avril
J706. A l'attaque des lignes devant Turin , le 7 septembre y
il reçut une blessure à la cuisse. Employé, en 1707, à l'ar*
mée du Dauphiué, sous le maréchal de Tessé, il se jeta
dans Toulon y assiégé par le duc de Savoie et le prince
Eugène 9 et attaqua avec succès les hauteurs de Sainte-
Calberine, qui furent emportées ; ce qui obligea les enne-
mis de lever le siège, le 22 août. Employé , en 1708, h Iri
même armée, sous le maréchal de Villars , il eut part à la
prise des deux villes de Sésanne, qu'on força, le 1 1 août,
à la vue du duc de Savoie. Il servit, en 1709, 1710 et 171 1,
sous le maréchal de Berwick, à l'armée du Dauphiué , qui
couvrit les frontières. Il fut fait capitaine des gardes de
M* le duc d*Orléans, le 29 mai 1712, et servit encore à
l'armée du Dauphiné, sous le maréchal de Berwick, qui
mil le marquisat de Saluées à contribution. Employé à
rarmée d'Espagne , en 17149 il servit au siège de Barce«-
lonoe, qui se rei-lit à discrétion, le 12 septembre*. On le
destina, en 171a, pour commander G bataillons, qui de->
vaient passer an secours de Ualte. Créé brigadier, par bre-
vet du 1" janvier 1716, il se démit alors du régiment du
Câlinais. Il obtint, par commission du i5 novembre 1717,
le ri'giment de Normandie, vacant par la mort du comte
dWn^eunes. On lui donna, par provisions du 8 septembre
1718, la lieutenance-générale au {gouvernement de Lan-
guedoc^ pour le département du Vivarais et du Yélai, sur
i6 nicnoififAiRE histoeiqdb
la démissioD du comte duRoiire. Employé sur les frontières
d^Espagne, en 1719^ il servit aux sièges de Fontarabie,^qiii
se rendit, le 16 juillet ; de Saint-Sébastîen, pris le 1*' août^
et du château, qui capitula, le 17. Il se trouva à la prise
du château d*l)rgel, sui' la fin de la campagne, et au siège
de Roses. On le fit maréchal -de-camp, par brevet du 10
avril 1720. Il fut nommé gouverneur du château d'Alais,
et des Cévennes, par provisions du 1" janvier 1721. On
renvoya, la même aufièe, en Espagne, où il fut créé che-
valier de la Toison d*Or, par décret du ai janvier 1722. Il
commanda en chef dans le Languedoc, par commission
du 22 février 1724* Le roi le fit chevalier de ses Ordres , le
i3 mai 1731. Employé ik Tarmée du Rhin, par lettres du
1*' avril i754f il ^e trouva à Taltaque des ligpes d*Ëtlii>gen,
te 4 niai, et au siège de Philisbourg, où il monta les Iran*
chées , les 8 juin et 8 juillet. Il marcha ensuite au siège de
'Worms, qui se rendit , le 23. Créé lieutenant- général, par
pouvoir du i** août, il acheva la campagne en celte qua-
lité. Employé à Tarmée du Rhin, par lettres du 1" avril
1735, il y servit jusqu^à la paix. Il obtint la lieutenance-
générale du comté Nantais, sur la démission du maréchal
d'Estrèes, par provisions du 29 mars i738« et se démit alors
do la lieutenance-générale et du commandement du Lan-
guedoc. Employé à Tarmée de Ravière et de Rohéme , par
lettres du 20 juillet 174 N il passa des premiers en Autriche,
et de là en Bohème. Il fut chargé, pendant Thiver, de la
garde du château de Stfickna, sur la Voltava, où il eut de
fréquentes escarmouches avec les ennemis. Il commanda,
le 26 mai 174^, la gauche de Ta rmée française , au combat
de Sahay. Il suivit cette armée dans sa rc*traite jusque sous
Prague, où on le chargea de la défense du poste de la
Chapellc-du-Piémont, le plus avancé du côlé des ennemis.
Pendant 70 jours qu*il lo garda, il en passa 48 au bivouac.
L'armée ayant été contrainte de rentrer dans Prague, le
marquis de la Pare défendit la ville neuve. Les ennemis
ayant converti le siège de Prague en blocus, le marquis de
la Fare fui détaché , avec 25 bataillons et ce qui restait
encore de cavalerie» pour favoriser rentrée des vivres et
DES GENERAUX FRANÇAIS. I7
des fourrages dans la place 9 et pour marcher ensuite au*
devant du maréchal de Maîlleâiois , qui devait se juiiidre à
Tarmée devant Praf^ue. Il s*avança jusqu'à Lilmeriiz; m<iia
les ennemis, qui avaient un corps considi^rable posté à
irande», sur TEIbe, étant sur le point de ne placer entre
kii el Prague, îl résolut de se rapprocher de cette dernière
ville : ce qu*U exécuta avec succès, malgré len escarm<iu-
clies continuelles des ennemis. Pendant la retraite de t'ar«
mée, depuis Prague jusqu'à É^ra , le marquis de la ¥àr€
fut chargé du commandement de l'arrière • g<urde. Cuns*
tamment (loursuivi par les eimemis, il ne se laissa point
entamer. Employé à Tarmée de la Haute Alsace « sous le
maréchal de Coigny, par lettres du 1" août 174*^, îl se
trouva , le 5 septembre 9 à la défaite du prince Charles de
Lorraine 9 qui fut repoimsé avec perte de 3ooo hommes»
au passage de Ttle de Reignac. Employé à Taruiée du Rhin,
scMis le même général', par lettres du 1" avril i744* ■! com-
bdiltil. Je 5 fuillet, à l'attaque des lignes de Weis^embourg.
Il ccMomanda à Strasbourg 9 en Tabsence du maréchal de
Coigny, et fosqu'au départ du roi pour le siège de Fribourg.
Il servit ensuite à te siège : Fribourg capitula , le 6 novem*-
bre, et les châteaux se rendirent, le i5. Le marquis de le
Fare fut créé chevalier d'honneur de madame la dauphine,
par provisioiM du ao décembre. Employé à l'armée du fias^
Rhin , sous H. le prince de Conti , par lettres du 1'' avril
174^9 î' ^ commanda jusqu'à l'arrivée de ce prince. Il
cou&iarut à la prise de Guerniesheim , le i5 fuillet. Il
coooounit auMi au passage du Rhin , que 1*011 effectua, le
19, eo plein jour, à la vue des ennemis, et contribua à
les rf^pouaser, lorsqu'ils attaquèrent l'arrière-garde de Tar*
loêe française. Employé à r«iriiiée commandée par le même
prince, par lettres du 1*' mai 174^, il servit au siège de
lloBs^ où il monta la tranchée, le a^ juin , et qui capitulât
le 1 1 iuilJet. Il Ht en chff le siège de Saint-G4iil<<in, qui se
rrudii, le 25, rt marcha à Charleroi, qui capitula, le a
août. Aéuni à l'armée du roi , par lettres du 1*' septeuibrey
il €x>aibattit à Raucoux, le jj octobre, et commanda ttur
la CroBlière de Luxembourg, et daus iei jj^véchcs » iusqu'à
VI.
l8 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
la fin de la campagne. Créé maréchal de France, par état
<lonné à Fontainebleau, le 19 du même mois, il prêta ser-
ment , en cette qualité, le 5o novembre : son état fut en-
registré à la counétablîe, le 16 septembre 174^. Il se démit,
au mois de juillet 1747» ^^ ^^ lieu tenance- générale du
comté Nantais. Dans la même année, il fut envoyé à Stras-
bourg, pour y recevoir madame la dauphine. Il obtint Je
gouvernement de Gravelines, par provisions du 3 décem-
bre 1751 , et se démit alors du gouvernement d'Alais. Il
mourut à Paris, le 4 septembre 1752 , dans la 66* année
»de son âge. {Chronologie militaire^ tom, III, pag» 558;
mémoires du temps y ceux du Père d*Avrigny , Journal his^
torique de Louis-le- Grand, par le Père Griffet ; Histoire
militaire^ du marquis de Quintry; Bouclas, Gazette de
France^
DE LA F ARE (Antoine, baf*on, pmn }narquis) , maréchal-
de-camp j chef de la branche de la Fare-Montclar, de la
même éimille que les précédents, fut Êitt capitaine au ré-
giment de cavalerie du Roure, le 34 janvier i658. Il mar-
cha, avec ce régiment ^ au secours de Verceil , et servit,
en 1639, à Tattaque des retranchements de Cencio, au
secours de Casai, au siège de Chivas, et au combat de la
Routte. Eu 1640, il fut employé au siège de Turin. Il servit,
en 1641 , aux sièges d'ïvrée et de Coni, et à la prise de
plusieurs places. Il se trouva, en 164a, aux combats de
Villelongue , de Martoreil et de Lérida. Il fut employé au
siège de Trin« en 1643. Étant passé, avec sa compagnie,
dans le régiment de cavalerie de la Meilleraye , au mois de
février 1544* >' servit au siège de Gravelines, la même an-
née ; à celui de la Mothe, en 1645 ; et aux sièges de Cour-
tray, de Bergues et de Dunkerque, en 1646. Il leva un
régiment dMnfanterie de son nom, par commission du i3
juin 1647, et servit, la même année, à l'armée de Lom-
bardie, où il reçut un coup de mousquet, en remplissant
les fonctions de maréchal-général- des-logis, 'au siège de
Crémone. Nommé mestre-de-c«imp-lieutenant du régiment
dinfaiiterie du cardinal de Sainto-CécUe, lors de sa levée «
^ES GÉNÉRAUX FRAUÇAIS. I§
p^r commission du 29 janvier 1648 , il se démit alors du
ré^pment qu'il avait, et alla servir au siëge de Torlose. Il
obtint , le 1 a août de la même année 9 le gouvernement de
Balagaier, sur la démission du marquis de la Fare» son
frère. On lui donna, le 14 novembre suivant, le régiment
de Sainte- Ceci le, qui prit alors son nom, et qu*il com-
manda à l'armée de Catalogne, en 1G499 et les années
suivantes. Il contribua à la défense de Barcelonne , en
i65i. Créé maréchal-de-camp, le 1" mars iGSa, il con-
tinua de servir à Tarmée de Catalogne , jufiqu^à la prise de
Barcelonne. Il servit au siège de Sainte -Ménéhould, eiK
i655 « et fui chargé de régler les articles de la capiti||^lion
de cette place. Il fut nommé gouverneur de Roi»es et n>es-
Ire-de-camp du régiment qui y tenait garnison , à la mort
de son frère, par provisions et commission du 6 mars i654:
on incorpora ce régiment dans celui qu'il avait. Il prit alors
le 00m de marquis de la Fare , et se rendit dans son gou-
veroement. On le fit arrêter, le i5 avril i655, et conduire
à la citadelle de Montpellier, pour le punir d'être parti sans
congé de la cour, où il était venu faire un voyage. Il se
démit, le 5 janvier i656, du gouvernement de Roses et
du régiment qui y tenait garnison. Il obtint, le 7 juin sui-
vant « sur la démission d*un de ses frères, un régiment de
cavalerie de son nom, qu'il commanda en Italie, au siège
de ¥alemïe, la même année; au siège d'Alexandrie, et à la
prise des châteaux de Yaras et de Novi, en 1667, ^^ ^"
siège de Mortare , en i658. Après la paix, on lui donna le
gouvernement du fort' de Brescou et de la ville d'Agde, par
pronsioos du 27 janvier 1661. Lors de la création des char-
ges et lieutenant de roi dans les provinces, en 169a, le
■larqais de la Fare fut pourvu de celle du département dn
Gévaadao. Il la conserva, ainsi que son gouvernement de
Brescoa et d'Agde, jusqu'à sa mort, qui eut lieu au mois
de septembre 1 707. {Chronologie militaire , /. f^I, p, 540 ;
Gazetie de France,)
M lA FA&E-TORNAC (Antoine-Denis- Auguste, comu).
maréchai^C'^camp ^ d'une autre branche de la même fa.^
BO mCTIOItffAIRE HlflTORIQOC
mille que le* précédente , fut reçu page du roi , le 39 fiep-
tembre i68a. Il entra aux inouMiuetairefï, en ib85. Il servit ^
goufi H. It* duopliîn, aux siégea dç Philisbnurg, de Man-
heim, et de FrancLendal, eo 1688; àPaltaque de Valeonrtt
en 16894 et à la bataille de Fleurus, en 1690. Nommé lieu-
tenant de la lueslre-de-camp du régiment de dragon» de
Barbesiéres (depuis Estrades), le 17 janvier 1691 , avec rang
de capitaine 9 du même jour, il servit à Tarmée d'Allema-
gne 9 et se trouva au siése de Namiir et à la bataille de
StfinLerque, en 1692. Il fut employé à Tarmée d'Allema-
gne, en 1695. Devenu capitaine au même régiment 9 il
oonlyina de servir en Allemagne, eo 1694» et les années
snivanteH, Insiprà l<i paix. 11 passa en Italie, en 1700; se
trouva aux combats de Carpi el de Chiari, en 1701 ; à la
défende de Crémone, à la bataille de Luziara, h la prise
de celte place et à celle de Borgoforle, en 170a. Nommé
mestre-de-carop du second régiment des dragons de L.'ui-
guedoc» par commission du 3 janvier 1705, il le commanda
à 1 armée de Saviùe, sous le duc de la Feuîllade, en 17049
•t en Languedoc 9 en 1705. Il fui fait lieutenant de roi du
fort de Brescou , à la mort de son père 9 par commission
du 28 février 170(1. Il continua de commander son régiment
à Tarraée du Houssillon, en 1706, 1707 et 1708, et à Tar •
mée du Dauphiné, en 1709. Créé brigadier 9 par brevet du
^9 mars 1710 4 il fut employé à l'armée do Dauphiné, en
1710, et à Tarmée du Rhin, en 171 1, 1719 et 1715. lise
trouva, celte dernière année, aux sièges de Lindau et de
Frîl>ourg9 et contribua à la défaite du général Vaubonne.
Le second régiment des dragons de Languedoc ayant été
réformé, par ordre du 10 novembre 17139 le comte de la
Fare fui entretenu mestre-de-*camp*réformé à la suite du
1*' régiment de Languedoc. Il servit 9 en qualité do bri«
gadier de dragons, au camp de la Saône, en 1714^ el fut
replacé me*» tie- de -camp -lieu tenant du régiment d'Or*
léans dragons, à la création de ce régiment, le 1'' avril
1718. Promu au grade de maréchal-de-camp , par brevet
du 1*' février 1719, il se démit du régiment d'Orléans dra-
gons» el ne servît |dus« Il obtint , le 1*' janvier 1720, une
DU CÉHSBÀUX FAINÇA». SI
place de cmniBandeor de Tordre de Saint-LooM, dottt Tex-
prcfalfve lui avait été accorda ^ le as nofembre 17 19*
Pourvu du gnoremeioent de Viilefrancbe, es Roii«iîllon«
|>ar provMioM da 4 «eptewbre 1713, il le eon^terva iasqu^à
M mon. qui eut lieu le 10 aoAt 1740. Il était alori âgé de
75 am. {Ouxmoéogit milUuirey i. F/J» pag. 66; GaaeUe
de FraMC€.)
Bi LA FA RE (N....« chevalier)^ avait été major da régi-
meut de Chabrillaiit cavalerie, loni(|u*il fut créé brigadier
de cavalerie, le 5 janvier 1770. On le créa maréciiaL''de-r
camp, le 1" mars 1780. {Etais militaires,)
FARCIS « voyez »*AiiGiHiit9.
FARINE (Pierre-Joncph 9 vicomte)^ maréchal-^^camp ,
naquit a D jnrichard, eu Franche- Comté, le a octobre 1770.
Il fit de boBne«étudeftaii collège et àruniversilé de Besançon,
où il «e fil remarquer par une grande facilité tt beaucoup
d^applk-alîon. Il entra, le 9 octobre 1791 9 dan» le a* ba-
lailloo dci volontaires du Doubs, où il refusa d*élre nommé
c-apilaîae des grenadiers , et accepta le grade de sous-lieu-
lenaMt. Uétas^hé, avec sa compagnie , à H lyence , à la fin
•le i79s« il fit, au commcDcement de 1795, la retraite avec
raimêe du général CnHtines, et se dktlingua plu^iieurs fois
d^ m les a flaires de îsfuerre qui amenèrent , peu de tempn a-
près, le deblocus de Landau ; entre autres, dans les l)ois de
Savrme, oii, constamment à la léte îles tirailleurs, il fut bles-
•édcéem balles, qui lut firentde fortes contuMons à la télé
rî à la cuisse. Il se fit également remarquer à la bataille
de Kaisrrslaulero , livrée au prince de Brunswick par le
rgénéral floche. Nommé lieutenant de grenudiers, le i5
Kplembre I794« cl capihiiiie, le aa février 1795, il fol
ippelé à rétat-major des armées , comme adjoint aux ad-
fodaeto^énénim; et , en cette qualité, il fut attaché à la
4i/ûdoa Salol-Cjr, faisant partie de Parmée qui bloqua
Hayence, et qui eut tant à so*.iffrir de la faim et du froid.
Es 17969 le capitaine Farine fit partie de la division l>el-
mat, et |>assa le Rhia avec Taraiée de Horeau. Il se trouva
M 2 DlCTIONNillLE HISTORIQUE
aux affaires de Retichen, Rastadt, BopPingeD , Nortlinsenf
Neubourg, eto. 9 etc. L*armée étant sar le Leck, il fut choUi,
par le général Desaix, pour aller 9 à la tète d*un parti de
hussards, établir une communication avec Tarmée de Sam-
bre-et- Meuse, sous les ordres du général Jourdan , auquel
il porta l'avis de la marche que faisait sur elle un gros corps
ennemi, délaché de Tarmée autrichienne opposée au gé-
néral Moreau. Le capitaine Farine avait à parcourir au
moins 40 lieues à travers un pays insurgé, et battu en tous
sens par des corps ennemis. Après mille dangers et plu-
sieurs engagements, il arriva à Lichtenau, près d'Anspach,
y fut accueilli par des coups de canon, et une vive fusillade
tirée des murs de la ville , et eut bientôt toute la popula-
tion armée du bailliage à Pentour de son bivouac. Il par-
vint néanmoins à remplir sa mission d'une manière qui lui
attira des témoignages de satisfaction , tant de la part du
général Bernadotle, commandant Taile droite de Tarmée
de Sambre-ét-Meuse, avec lequel il se mit en communica-
tion , que de la part des généraux Desaix et Moreau , qui
l'avaient envoyé. Lors de la retraite du général Moreau , le
capitaine d'état-major Farine fut chargé , par ce général ,
de ramener , de Stockack à Huningue , le parc général de
l'armée, plusieurs centaines de prisonniers de guerre, ainsi
que tous les bagages des corps et de Tarmée. Ayant été
rencontré, le 3 octobre 1796, dans la plaine, entre Aach
et Engen, par Tavant-garde autrichienne du corps du gé-
nérai Meerfeld , et n^ayant d'autres moyens , pour couvrir
et sauver son -immense et riche convoi, que de combattre
à outrance, avec le peu de cavalerie à ses ordres, contre
celle beaucoup plus nombreuse des Autrichiens, Il fit tète
à l'ennemi» et reçut, dans une mêlée très-vive, plusieurs
coups de sabre à l'épaule gauoho et à la tête : la calotte de
fer placée sur son chapeau fut ooupée de coups si violents,
qu'il fut renversé de son cheval , fait prisonnier, et conduit
en Bohème; mais les dispositions prises à l'avance par le
capitaine Farine, et la courageuse détermination qui l'avait
porté à engager le combat, sauvèrent son convoi, qui ré-
trograda intact sur l'armée. Après 6 mois ou environ de
DBS «ENEIUIIX FRANÇAIS. dS
captif ité dans la forteresse de Thérésienstadt ^ le capilaine
Farine revînt en France sar parole, et fut bientôt échangé.
Nommé aide-de-camp du général de division Michaad, le
5 décembre 17979 il salvit en Bretagne cet officier^généraly
appelé an commandement de la i5* division militaire. Il
fut nommé chef de bataillon d*état-major, le 10 septembre
179g. En 1800, il accompagna son général à Tarmée d'Ita-
lie, qui était alors sur le ?ar. Le a6 décembre de la même
année, au passage du Mincio« par le général en chef Bru-
ne, le chef de bataillon Farine fut un des 7 ou 8 officiers
d'état-major cités dans le rapport officiel de cette journée,
pour avoir accompagné le général Oudinot dans la charge
hardie qn*il 6t sur rartillerie ennemie, qui ébranlait un
corps de la division Boudet : cette charge enleva une pièce
de fsanon à l'ennemi, et rétablit la confiance du soldat
français. Devenu chef d'escadron au a3* régiment de dra-
gons. Farine fit la campagne de i8o5, en Italie, sous le
maréchal Masséna, se distingua au passage du Taglia-
meolo, et fut cité honorablement dans les rapports de cette
iffaire. Dans la même campagne, il fut chargé du com-
mandement d'an parti composé d'infanterie et de'cavalerie,
avec ordre d'explorer et d'observer les gorges de la Garin-
thie : il a'avança {usqu'au-delà de Tarvis, et sa mission lui
attira des éloges de la part des généraux Mermet et Frésia,
•eus les ordres immédiats desquels il se trouvait. En 1806,
le clief d'escadron Farine fit, avec son régiment, la cam-
pagne de Naples, sous le maréchal Masséna, et fut nom-
mé commandant de la place et de l'arrondissement de
Saleme, emploi qu'il exerça à la satisfiiction de l'autorité
et des habitants, jusqu'au départ de son régiment pour
ritalie supérieure. Il fut nommé major du 29* de dragons,
le 7 JatiTier 1807, et devint, le 7 avril 1809, colonel du 4*
deméaie aime, qui servait alors au 1*' corps de l'armée
d'Espagne, et qu'il s*empressa de joindre. Dans la nuit du
so au ai décembre 1809, le colonel Farine, avtc l'agré-
ment du général Victor deLatour-Maubourg, sous le com-
mandement duquel il était, fit exécuter, par une partie
de son régiment, une surprise' nocturne qu'il avait conçue
d4 mcnoNVAiRE historiqce
cootre un fort poate He ouvalprie espagiMile, placé au viU
lage del VîmiIIo (Idanche) , et dîMaiit «le trois iîeu<fs de son
cantonnement : la réustita de ce ooup de main fut sî oont-
plète, que 9 sans perdre un liomme ni un dieval , on ra-
naena aa prisonniers et 6 1 chevaux enlevée à l'ennemi. Cette
action fut mise avec éloge à Tordre dn jour de la division
Latour- Maubourg , et du i" corps d'armée 9 commandé
par le maréchal duc de Bellune. Après le passage de la
Sierra- Moreaa, a« conuneucement de 1810, le colonel
Farine 9 avec son régiment et un bataillon d*iufanlerie ,
occupa Vejer de la Frontera et Conil, postes intermédiaires
entre Cadix et Tarilfa. Il observa en même temps la cùle
de I^Océan, et les points de Tarîffa « Algésiras et Gibralti«r.
Le 14 mars 1810, ayant sous ses ordres le 3* bataillon du
95* régiment d*infauterie , et un escadron de son régimeul,
le colopel Farine fut chargé, par le général Latour-Mau-
bourg, d*une forte reconnaissance surTarifia. Ayant trouvé
i 5oo Bspagnob retranchés dans un camp sur les moatagnea
de la Torre^Pena , il n*hésita point » malgré l'infériorité
numérique de sa troupe, à ordonner Taltaque de ce
camp. Son infanterie marcha aux Espagnols au pas de
charge , pendant que la cavalerie passait au galop sous les
feux de Ifi tour, pour tourner la position de Tennemi. Plus
de i5o Espagnolii furent tués, et toutes les munitions et
équipages furent pris et brûlés. Le colonel Farine s'étant
porté rapidement, avec sa cavalerie, sous les murs de
Tarifa 9 profita de la terreur des habitants pour s'en faire
ouvrir les portes, y entrer avec sa compagnie d*élite, et y
rester le temps nécessaire |[>our bien reconnaître la pboe ,
ses fortifications et celles de Ttle Verte, qui y touche. I/or«
dre du jour du 1*' corps s'exprima ainsi : «Cette expédition,
• qui fait le plus grand honneur i M. le colonel Farine, ne
■ nous a coûté que 4 hommes. • Lorsqu'au commencement
de 181 1 le colonel Farine quitta, avec s>oti régiment, Ye)er
de la Frontera et arrondissement (1), pour se rendre au
(1) Les JMkitaotf 4e ottto conteée maaif—tèrtnl leur regret de ce dé-
Dtd «EMERAUX F&AXÇAl». 20
liff e de Badajoi , que l'ou fit dans les iiioiii de février et de
mari 181 1, il 8*y distingua de manière à être cité hoiio-
nbleinenl dans les rapports officiels du gc^néral en chef
maréchal SouU. Le 16 mai 181 1 , à la bataille d'Albuht*ra,
le colonel Farioe, à la tête de son régiment, fournît, sur
r&nfanterie anglaise, plusieurs bell<'s charges, qui furent
citées afcc éloges dans le rapport officiel du même mare.-
chai. Le colonel Farine eul, à celte affaire, un cheval blessé
grièvement sous lui d*un biscayen. Le a5 du même mois,
à Usagré, en Esiramadure, le V régiment de dragons étant
tète de colonne, reçut ordre du général de division Latour-
Maubourg de passer le défilé de ce village, et de se porter
sur les hauteurs en afant. Le colonel Farine, malgré Tar-
tillerie ennemie qui foudroyait Tétroit défilé, parvint à le
passer, et à se former de Tautre côté; mais , ik peine eut- il
gagné la sommité des hauteurs, qu'il vit à 10 pas de lui
plusieurs escadrons anglais qui s*avançaient au pas , ayant
derrière eux et sur leurs flancs toute la cavalerie anglaine ,
espagnole et portugaise : son cheval fut aussitôt tué d*un
coup de pistolet par un officier anglais, qui n*en était pas
à 4 pas. Tombé sous son cheval, le colonel Farine en fut
dégagé de la manière la plus courageuse par Tadjudunt-
sous-officier Dumontier, et le maréchal-des-logis Herbut ,
et saaia rapidement sur le cheval de ce dernier. Bientôt la
mêlée eut lieu; lecheval de troupe qu'il montait ayant encore
été tué d'un coup de feu , il tomba au pouvoir de l'ennemi ,
et fut conduit à Lisbonne, et de là en Angleterre, où il
débarquai Plimoulh, le :i8 juillet, après une traversée d'un
mois: il y fut jeté, quoique malade, dansun cachot humide,
obscur et non pavé, où il resta pendant 10 jours, avec
plusieors officiers franç.'^is, prisonniers de guerre comme
lui, et même quelques fcnuues de ces mêmes officiers.
Cette conduite irrita tellement le colonel Farine, qu*il
put d'aae manière fort honorable pour le colooc! Farine , qui trouva en
cette occasion une récompense flatteuse des soins qu'il avait mis à mMiu'
tenir sa troupe dans une excellente dîscipliaç .
11. i
20 DICTIONNAIRE UISTOEIQUC
forma le projet de se toustraire , aussitôt qu'il le pourrait^
à une captivité qui 9 sans aucuu motif, commençait soua
den auspices si étranges. Il exécuta ce projet 9 au prix de
beaucoup d'argent , dans les derniers jours de décembre
1811 : ce fut iiendanl sa captivité en Angleterre que le co-
lonel Farine fut nommé baron, le 6 août 1811. Au mois de
mars 1819, le colonel Farine fut envoyé à Tarmée de Rus-
sie, aveO Tordre d*y commander le dépôt général de cava-
lerie et des remontes de Tarmèe, d'abord à Varsovie , puis
à Elhingy dans la Prusse*Orientale. Envoyé, h la fin de cette
campagne, avec 806 chevaux de toutes les armes, organi-
sés par lui, au-devant du maréchal Maedonald, dont il de-
vait protéger la reiraite, il le joignit au-delà de Kœnigsberg;
et, après avoir pris part au combat de Braunsberg, ainsi
qu'à divers autres que le corps du dug de Tarenle eut à
soutenir jusqu'à son entrée à Danizick, il se jeta dans cette
place, d'après l'ordre qu*il en reçut, avec la cavalerie qu'il
commandait. Le baron Farhie eut, dani la belle et longue
défense de Dantzick, le bonheur de se distinguer plusieurs
fois, et d*y rendre des services toujours utiles. Le 4 février
181 5, lors de la forte reconnaissance confiée au lieutenant-
général napolitain Detrez, le baron Farine commandait les
4 escadrons de cavalerie qui en firent partie. L'infanterie
napolitaine s*étant engagée imprudemment , elle fut bien-
tôt ramenée en désordre par 1 5oo Cosaques ; • et , sans une
â charge faite à propos par le colonel Farine, les Napolitains
• auraient tous été luiiUliblement pris ou tués.» C'est en
ces termes que 8*xprimait le rapport officiel , et, d'après
lui, la relation de la défense de la place de Dantzick, pu-
bliée, en i8i3, parle capitaine d'Artois (1}. Dans une sortie
faite, le 97 avril, dans le Nehru ;jg, sortie qui fut si heu-
reuse pour le ravitaillement de la place, et qui dura 4 jours,
le baron Farine fut chargé du commandement des 400
hommes de cavalerie qui y furent employés, et qui, par
de belles charges sur l'infanterie russe , et par leur vigueur,
(1) Voyei la page 54 àm cette relation.
DKS GENEIUUX FRÀUÇAIS. ià'J
ilribnèrenl si puiMamment au succès de ceUeopératioo»
•QMi utila que glorieuse , et & roccasion de laquelle le
eolooel Farine fut cité particuliëremeut par le gouverneur.
Fendaol rarroî«iice oonclu, le 4 1^1° i <^o Sîlésie, après
les batailles de Luisen et Bautzen , la garnison de DantzicL
ayant communiqué avec la grande-armécy le colonel Farine
fnt profno, le 36 juio* au grade de général do brigade»
d*jprès les rapports avantageux faits sur son compte par
ce même gouverneur, l^s hostilités ayant recommencé t
le 34 août, le général Farine put, par sa conduite, se
montrer digne de Tavancenient qu*il venait d'obtenir. Le
99 du même mois, il commandait la première ligne dç,
cavalerie qui chargea si vivement les 4 redoutes russes éta-
blies sur le front de Pilikendorf , et qui s'en empara , après
a%oir sabré ou fait prisonniers tous les fantassins qui les
•cciipaieat (1). Quelque temps après, les chevaux de \\
cavalerie , qui avaient survécu , ayant été mangés par la
^mîiOD , le général Farine fut chargé du commande-
■Mal d'une brigade d'infanterie t en remplacement du
géaéraJ Breissand, mort de ses blessures. On lui donna
k remplir les fonctions de chef- d'état -major -général»
à la place du général d'Héricourt, atteint d'une mala-
die très-grave; fonctions qui, pendant les deux derniers
mois du siège ^ firent peser sur lui tous les détails de la
capitulation et de l'évacuation de la place. Le % janvier
ibi4 * la garnison ayant été forcée de se rendre prisonnière
de gnerre, le général Farine suivit son sort » et fut emme-
né 4 &iovr, en L-kraine, d'oii il envoya, le 4 juin, de*€on-
crrt arec les autres généraux français, également prison-
niers de guerre, son adhésion à la déchéance de Buonapar-
le, et au retour des Bourbons. Il partit bienlêt après pour
rentrer en France, où , le 99 juillet, il fut nommé par le
roi chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis,
et, le s3 août, commandeur de celui de la Légion-d'Hon-
f I Vnjn let pages 219 et a3o de la rehtioo de la défeate de Dantiick,
4é\^ citée.
a8 DICTIONNAIRE HISTORIQllE
neur. Au mois de février i8i5 , le général Farine fut envoyé
en Alsace, comme adjoint à 'Tinspection -générale de la
cavalerie, et il exerçait cette fonction , à Strasbourg, lors-
delarentréedeBuonaparteàPariSfIe 20 mars. Le 7 avril sui-
vant (leroi ayant alors quitté la France depuÎ!« quinze jours),
le général Farine reçut du ministre de la guerre Tordre de
prendre le commandement de la 1'* brigide de la 5* division
de cuirassiers, brigade composée des 5* et 10* régiments de
cuirassiers, alors cantonnés en Alsace. Celte division reçut,
le G juin , Tordre de se rendre, à marches forcées, à Metz,
puis à Mézières, et enfin à Charleroi , où elle arriva, le i5
au soir. Le lendemain , 16 juin , à la balaille de Fleurus,
la brigade du général Farine, et une partie de la division De-
lort, firent, en avant de Ligny , une charge qui eut le plus
grand succès, et décida la retraite de Tarmée prussienne :
ce fut dans cette charge que le prince Blucber fut terrassé
^t courut de si grands dangers. Le général Farine y fut blessé
d*un coup de sabre à Tépaule gauche. Le 18, à Waterloo, le
général F.irine eut trois chevaux tués sous lui, et fut blessé
fl*une balle à la tête. Dans cet étal , il se retira dans ses
foyers, à ParÎH, et ne suivit point Tarmée au-delà de la
Loire. En décembre 181 5, le général Farine fut chargé,
par le ministre de la guerre, duc de Feltre, d*aller licen-
cier plusieurs corps de cavalerie, dans la 31* division mî«
litaire. En 1816, Il fut envoyé dann la 4* division militaire
(à Nancy et à Lunéville) , comme inspecteur de cavalerie.
En 1817, il eut la même mission dans la 10* division mili-
litaii'e (à Toulouse, Auch et Carcassonne). En 1818, il prît
Je commandement du dépôt général des remontes dcCaen,-
commandement qu'il exerce encore, en 182a. Le roi, en
témoîgn -ge de sa satisfaction pour les services du général
Farine, daigna lui accorder, le i*' mai i8ai , le titre de
vicomte, et le nommer, par ordonnance du 20 juin 1822,
inspecteur d'armes pour la cavalerie. {Etats milUairts,
annales du ttmps.)
FARNEZE (Odoartl, duc de Parme, commandant d'ar^
mée, naquit le 28 avril 1612. Il devint duc de Parme et de
4
CES GENERAUX FRINÇAIS. ^9
Phijsanee, en i6aa, à la mort de son père. S'ëts^nt brouillé
BTec PEspagne, en 1635, il s'unit aux Français, et partît ^
de Plaisiance , pour les joindre, le i" septembre, avec Sooo
hommes de pied et looo chevaux, quelques pièces de ca-
non, des munitions, et un grand nombre de pionniers.
Dans sa route, il fut attaqué par 6ooo Espagnols, auprès ^
de Poote-Corone. Aidé par les conseils d*un ancien capi-
taine da régiment de Sault , que le maréchal de Créqui *
lui avait envoyé, le duc de Parme, après de vives escar- |
mouches, où il eut toujours l'avantage, obligea lesEspa- i
gnols de se retirer, et joignit le maréchal de Créqui sur
le bord du Tanaro, prèn d'Alexandrie. Us investirent la
ville de Yalence, le lo septembre; mais le duc de Savoie,
qui De voyait pas volontiers les Français faire des conquêtes'
en Italie, se rendit fort tard devant Valence, et contrl-
baa , par sa lenteur , à obliger le maréchal de Créqui d'en
lever le siège, le a4 octobre : les Espagnob avaient ravi-
taillé la place par le quartier où commandait uu officier
sftfoyard. Les Espagnols, qui étaient rentrés dans Candia,
la remirent aux confédérés , à discrétion, le i6 novembre.
Les troupes furent alors mises eu quartiers d^hiver. En
1656, le due de Parme, vint à la cour de France, pour y
concerter les opérations de la campagne suivante : il arriva
à Paris, le ii février, et eut, le lo mars, un pouvoir de
lieutenant-général commandant l'armée d'Italie, conjoin-
tement avec le duo de Savoie. Cette armée des confédérés
passa le Pô, vers Bremo, prit Romagnano et Ollegîo, au mois
de juin. Le duc de Parme se trouva au combat duTéstn, qui
dura quatorze heures, le 33 juin, en iGSj. Il (ir, en 164 "if
son accommodement avec l'Espagne. Il mourut le 10 sep-
tembre 1646. [Chronologie militaire y tom. I , pag. 4^4 > ^^
continuateur du Père Parùely Moréri , Mémoires pour
t histoire y depuis 1660 justfu'en 1716.)
DB FAUDOAS DE SiRiixAc (Pierre) , était capitaine d'une
compagnie de chevau-l^gers, lorsqu^il fut promu au grade
de maréchal'de-camp ^ le 19 juillet i65i. Nous n*avons
I 3o DICTIONKATBE nîSTOEIQtlf
trouvé ouUe part le détail de ses services, et la date de sa
i mort. ( Chronologie miUiaire j iom. VI, pa%. 3o8.)
DB F AUDO AS ( N. . . . , marqiUs) , maréchal - ^ - camp ,
parent du précédent» fut fait deuxième cornette des cke-
vau-légers de Bourgogne, le 34 août 1759. Il devint en-
seigne des gendarmes de Flandre, le ao février 1761, et
I passa sous- lieutenant des gendarmes d*Artois, en 176a.
Après avoir parcouru successivement plusieurs autres gra^
des , il fut nommé brigadier d*infanlcrie , le 5 décembre
\ 1781 , et marécfaal-de-camp, le g mars 1788. [Etats mili--
tairtsJ)
DB FAURE (Henri) , ches^alier des Chaberts^ marécha!"
de-camp, naquit à Saint- Peray, en Yivarais, le 7 sep-
tembre 1738. 1! entra au service, comme cadet volontaire^
au régiment de Guîenne infanterie, le 1*' avril 1755 ; de-
vint lieutenant en second de grenadiers, le »** novembre
1756; enseigne, le a8 janvier 1767, et lieutenani , le a5
. juillet 1758. S*étant embarqué pour le Canada, avec le
régiment de Guienne, en 1765, il fit toute la guerre de
sept ans ; s*y trouva à toutes les actions qui eurent lieu,
notamment à la prise du fort de Niagara, situé à 5 lieues
de la cataracte de ce fleuve, et y reçut trois blessurcd assez
graves. La paix ayant été conclue, il revint en France, où
il fut fait lieutenant de grenadiers, le 1 1 mai 1769. Jl s'em-
barqua, la même année, pour la Corse, et y lit la cam-
pagne qui assura la conquête de cette Ile. Il fut fait, le i5
juin 17749 capitaine au régiment Dauphin, dans lequel on
avait incorporé le régiment de Guienne. Il devint capitaine-
commandant dSins le régiufient Dauphin, le 3 juin 1776,
et passa capitaine en second dans le régiment du Perche,
dédoublement de celui de Dauphin, à la formation du 11
juin 1776. Il commanda un détachement du régiment dn
Perche , embarqué , en 1 779 , sur le vaisseau le Sou\>erain,
et se trouva aux trois combats de mer soutenus, en 1780,
par le comte de Guiche contre Tamiral Rodney. Ce fut en
considération de la manière distinguée avec laquelle il s'é-
DES GENERAUX FRANÇAIS. 5l
ri
tait comporté dans ces dilTéreates aclions , et des blessures
qu'il y avait reçues » qa*on lui accorda, le 4 avril 1781, lu
bref el d*uii peusion de 3oo livres. Il fut nommé capitaine-
eommaiidant, le i5 mai de la même année, et créé che-
valier de Saint-Loni», le i3 octobre 9>iivant. Il sVmlwirq'ia,
avec le a* bataillon du régiment du Perche, en 178a, et (it
la campagne de mer de cette aimée et la suivante. Il fut
nommé capîl aine-commandant la compagnie des chasseurs
de ton régiment, le 29 août 1765. Dans les premiers mois
de 1791, on lui confia le commandement de 1200 hommes
de diversea armes , avec 4 pièces de canon , pour apaiser
un mouvement que Ton craignait à Plougerneau, en Bre-
tagne. Il réussit parfaitement dans cette mission, et sans
qn*il en résultât la moindre effusion de sang. Ilémigra,
dam la même année 1791 ; et, dès son arrivée au canton-
nement d*Ath, on lui donna le commandement des grena^
diers français qui avaient quitté la France. Nommé lieu-
tenant-colonel, le i5 novembre 179s, il fit la campagne
de cette année , d*abord comme commandant les avant<^
postes de Tarmée de Mgr. le duc de Bourbon; et, lorsque
l'oiganisation de cette armée fut rendue définitive , il j
devint major de Tavant-garde , emploi qu^il conserva jus-
qu'au licenciement de ce corps. Il fut fait capitaine de
grenadiers au régiment de Vioménil, en 1 794. Ce régimeni
ayant été licencié, en 1795, le chevalier des Chaberts se
renclîl à Tannée du prince de GoUdé y où il fut nommé
ftmrrier-mafor dans rinfanlerie noble. Il devint ensuite
lieutenant dans le même corps , où il scYvît sans interrup-
tion îuaqu*au Kcenoîement du i5 février 1801. A cette der-
nière époque, conservant son rang d'activité, il lui fut ac-
cordé, par S« M. britannique, un traitement de demi-
folde, qui a cessé, le 3 mai 18149 époque à laquelle la
chevalier des Chabevts, qui avait quitté Gracovie, en Po-
logne, rentra en France, & la suite de S. M. LouisXVItl. Ilfnt
breveté maréchal-de-camp , le 3 janvier 181 5, pour tenir
rang à dater do i3 novembre 1809. Il comptait, en 1814 «
^ ans 1 mois 3 {ours de service, en y comprenant aa
campagnes. {EtaU miliiairw. Moniteur.)
I
52 DICTfOWNÀiRE HISTORIQUE
DB FAY (Jean-Hector), marquis de la LMour^Maubourg,
maréchal de France^ naquit en i684* ^^ entra aux m&us-
quetaires, en 1698; fui fait lieutenant réformé au régiment
du Roiy le 9 avril 1701 » et servit, la même année» à Tarniée
de Flandre , qui occupa les villes g^trdées par des garnisons
hollandaises. Nommé capitaine au régiment de cavalerie
de Moutperoux , le ag mars 1702 y il rétablit , avant l'entrée
de la campagne 9 sa compagnie, qui avait été entièrement
détruite à Crémone. Il leva, à ses dépens, un régiment
d*infanleriedesonnom, par commission du 14 mai suivant.
Il servit, en 1703, sous le maréchal de Tallart, au siège
duVieux-Brisack, qui capitula, le 6 septembre. Détaché de
cette armée, en i^o^i avec son régiment, pour renforcer
Tarmêe de Flandre, il concourut à empêcher Tarmée enne-
mie de forcer les lignes construites sur la frontière, pour
couvrir les possessions de TEspagne. Il servit pendant une
partie de la campagne de 1706, sur la Moselle, à Tarmée
commandée par le maréchal de Yillars. On i*en détacha
pour renforcer , en Flandre , Tarmée du maréchal de YiU
leroi. Chargé d'occuper les passages de la forêt de Soignes,
il fit échouer les desseins de milord Marlboroug, qui mena-
çait la ville de Bruxelles. Il obtint, par commission du a3
fanvier 1707 , le régiment d'infanterie de Ponthieu , vacant
par la démission du marquis de Céberet, qui passait au
régiment du Perche. Il servit, la même année, à Tarmée
du Dauphiné , sous le maréchal de Tessé. Attaqué dans les
lignes de Suxe , par le prince Eugène , il se fit jour à travers
les ennemis, et se retira à Suze, puis à Exiles. Il servit, en
1708, k Tarmée de Savoie , sous le maréchal de Yillars. A
la tête de deux régiments, il passa le premier le Galibicr,
passage difficile et jusqu'alors inconnu ; empêcha le blocus
de Briançon, et repoussa , au-delà du mont Genèvre, de
gros détachements ennemis qui voulaient s'emparer des pas-
sages. Il servit, en 1709, à la même armée, sous le maré-
chal de Berwîck , qui mit le duc de Savoie, quoique très-
supérieur en force , hors d'état de rien entreprendre. Em-
ployé à la même armée, en 1710, 1711 et 171a, il fut
chargé du commandement de toutes les avant et arrière-
DES GkWKÂlSX FKANÇAIS. 33
gardas • soit lorsque l'armée eutra en Piémont, pour y éta-
blir des coutributioDS eu forçant les barricades de la vallée
deSlure et de celle de Saiut-Pierre» soit eo repoussant
Tarniée ennemie» lorsqu'elle entra en Savoie » dans le
dessein de porter la guerre en Franche-Comté. Il servit,
en 1713, à Tarmée de Catalogne, sous le maréchal de
Berwif k, el se trouva au siège de Barcelonne, et à l'assaut
douoé, le II septembre 1714» ^ celte place, qui se rendit,
le la. Il servit, en 171 5, sous les ordres du chevalier
d'Asfeld, à la conquête et à la soumission de Ttle Maiorque.
Il V démit du régiment de Poulbieu , le 17 décembre , et
fut entretenu colonel-réformé à la suite du régiment de la
Marine , par ordre du même jour. On le créa inspecteur-
général de l'Iufenterie, par ordre du i5 mai 1718. Promu
au grade de brigadier, par brevet du 1*' février 1719, il
commanda , par pouvoir du 16 mars , les troupes que le
roi fit avancer sur les côtes maritimes des provinces de
Picardie et de Normandie , et dans retendue du gouverne-
ment du Havre-de-Gràce : ces troupes étaient destinées à
passer en Angleterre, à la tète du contingent que la France
devait fournir aux Anglais. Le marquis de Latour-Maubourg
fut employé au camp de la Sambre, par lettres des 29 juil-
let 1737 et a août 173a. Créé maréchal-de* camp , le ao
février 17349 il fut employé, en celte qualité, à l'armde
d'Allemagne, par lettres du 1*' avril 1735. Il commanda
un camp volant, à Turkeim et à Meustadt. On le nomma
lieutenant- général des armées du roi, le 1*' mars 1738.
Employé à Tannée de Flandre, sous le maréchal de Noail-
les, par lettres du ai août 1743, il commanda pendant
l*hiTer 4 Valencicnnes. Avant Touverture de la campagne
de 1 7439 il fit seul rarrangement et la distribution de 18,000
hommes, qui passèrent le Rhin pour recruter les régiments
de Parmée de Bavière , commandée par le maréchal do
iroglie. Employé à Tarmée du Rhin , sous le maréchal de
!loailles, par lettres du 1*' avril 1743, il fit cantonner 4^1
bataillons et 5a escadrons dans le Palatinat, entre la Lau-
tero et le Spirebrack. Il s*empara de Spire , établit un pont
sur le Rhiu, et occupa Aschaffcmbourg, avec 4 brigades.
tu
j4 1>ICT10«NA1HK HlSTOAlQUft
A la bataille de DetUiigen , le 27 juiu y il manœuvra de |elle
iorte, qiril prît les eanemU par derrière. Il commaDda,
peudaDtrhiver,à Valenciennesy par lettres du i** novembre,
employé à Tarmée de Flandre, sous le roi, par lettres du 1*'
avril 1744 9 ^1 servit avec distinction aux sièges de Menin,
qui capitula, le 4 juin; d'Y près, qui se rendit, le 27, ei
de Furnes, qui fut pris, le 10 juillet. Il ma^^ba ensuite,
à la tète de 10,000 hommes, à StraUiuurg, où, avec tous
les grebadiers de Tarniée , il jeta un pont sur le Rbin , au-
dessus de cette place. Ajaut rejoint Tarniée, il poursuivit
les ennemis, pour les obliger de repasser le fleuve. Il suivit
le roi au siège de Fribourg, qui capitula, le 6 novembre. Il
commanda, pendant Thiver, à Strasbourg, sous le maré-
chal de Coigny, par lettres du 1*' novembre. Au commence-
ment de 1 74^9 deux de ses quartiers ayant été attaqués par
des troupes du Tyrol , il se porta à Tun d*eux pour le secou-
rir, réunit ses troupes, occupa un pont sur le Necker, et
favoriba la retraite du comte de Ségur, qui abandonnait la
Bavière. Nommé pour servir à Tarmée du Bas- Rhin, sous
le prince de Couii, par lettres du 1** avril, il résista aux atta>
quesdugénéralTrips, lors du passage du Rhin, le 19 juillet,
passa le dernier , et commanda successivement deux corps
séparés, Tun au-dessus de Worms , et Tautre vis-à-vis de
Maubeim. Employé, en 1746^ à Tarmée commandée par
U. le prince de Gouti , par lettres du i** mai , il servit aux
Méges de Mons et de Charleroi : cet deux villes capitulè-
rent. Il conduisit à Ram illies un convoi de 1700 chariots^
que les ennemis attaquèrent près de Judoigne , et qui arriva
cependant très-heureusement à sa destination. A la bataille
de Raucoux, le 1 1 octobre, le marquis de Latour-Maubourg
commanda le centre de rinfanteric. Il attaqua le village
de Raucoux, avec la moitié de sa division, et remporta,
malgré le grand feu des ennemis. Il reçut dans celle aclioii
une blessure à la hanche, et plusieurs coups de feu sur sa
cuirasse. Son secrétaire fut tué à ses côtés, et son cheval
eut un coup de feu dans le poitrail. Ayant ensuite franchi
les retranchements, il poursuivit les ennemis, la baïonnette
aux relus, et ne leur donna pas le temps de se reformer
DKS C£.\E&ACJ!L FRANÇAIS. JJ
dans les jardins du fillage. U commanda ^ pendant Thiver,
à Strai«tx>urg y par lettre» du i*' novembre. Employé à
Tarmée de Flandre , sous le roi , par lettres du i" mai 1 7479
il garda la personne du roi, h la bataille de Lawfeld, le a
juillet» et commanda, pendant Thiver , dans toute la Flan-
dre hollandaise» par lettrés du l'^-noveoribre. Créé cheva-
lier des Ordres du roi , le 1*' janvier 1748 , Il fut reçu , le a
février. Employé à Tarmée de Flandre, par lettres du i5
avril, il conduisit la première colonne des troupes destinées
au siège de Maesiricht , ouvrit la première tranchée , et
monta la dernière , où Ton devait donner Tassant : Mues*
Iricbt capitula , le 7 mai. Il se démît de son inspection, le
6 septembre 1753, et obtint le gouvernement de Saint-Blalo,
par provisions dû 1 a avril 1754- Gréé maréchal de France,
par étal donné à Versailles, le a4 février 1767, il prêta
serment, le à3 mars. (Chronologie militaire, tom. 1I1\
pag» 397 ; son état de maréchal de France , mémoires du
temps»)
»■ FAT ( Marie-* Victor) , marquis de Latour-Maubourg,
pair de Pranct etlitutennnt-généralf parent du précédent ,
naquit le 1 1 février 17^6. Il débuta, en 178a, dans la carrière
militaire, par le gradede sous-lieutenant an régiment d*infai -
terîe de Beanjolait» et passa capitaine au régiment de oavale-
ried'Qrléans, eu 1786. Nommé sous- lieutenant dans les gar-
des-du-corps du roi , il se trouvait près de la personne de
S. H. Louis XVI, dans la journée du 5 octobre 1789; et 11
donna dans cette circonstance des preuves de son dévoue-
meot k la famille royale. Il commandait, en 179a, un ré-
giment de chasseurs achevai, avec lequel 11 combattit,
le 1 5 loin, sons les ordres du géhéral La Fayette, à Glisccelle,
en avant de Maubcuge. Dans cette journée, il attaqua les
ennemie, avec son régiment, et leur fit une centaine de
prisonniers, il émigra , après la journée du 10 août de la
même année, et ne rentra en France que sous le consulat
de Napoléon Buonaparte, après le 18 brumaire an 9 (9 no-
vembre I799). Ayant repris du service» dans son grade de
colonel 9 il fut envoyé, en 1800, à Tarmée d*ez)>édition
36 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
fVÉgypte, pour y perler au général en chef Kléber la nou-
velle et les détails des événements politiques survenue en
France. Il devint d^abord aide-de-camp de Kléber, et eut
ensuite, en qualité de chef de brigade, le commandement
du aa* régiment de chasseurs à cheval, à la tôle duquel il
fut blessé 9 en combattant avec beaucoup de valeur à la
bataille d'Alexandrie (Egypte), le aa mars 1800. Il quitta
rÉgyplCy avec Tarmée française 9 après la capitulation
d'Alexandrie, revint en France, et y fut fait officier de la
£égion-d*IIonneur. Il fit, avec son régiment, la campagne
eontre TAulriche, en i8o5, s'y distingua au combat d'Buns,
et combattit à Austerlilz avec une telle valeur, qu'il y mé-
rita le grade de général de brigade, auquel il fut promu,
le aS décembre. Il commanda un corps de cavalerie pen-
dant les campagnes de Prusse et de Pologne, en 1806 et
1807; se signala aux combats de Bergfried et de Deppen,
Ifs 3 et 5 février 1807, et reçut une blessure au bras. Il
fut nommé général de division , le 9 niai suivant. On le
cita avec éloges dans le bulletin de Tarmée, pour les char-
ges brillantes qu'il avait fait exécuter sur l'armée russe, à
la bataille de Heilsberg, le 10 juin. Avec la division de
dragons qu'il commandait , et a brigades de cavalerie lé-
gère, il poursuivit l'arrière-garde ennemie sur la rive droite
de l'Aile, et ramassa, sur la route de Dartensicin , un grand
nombre de blessés russes abandonnés. Il signala de nou-
veau sa valeur, son activité et ses talents militaires, à la
bataille de Friedland, le 1 3 du même mois de juin, et y
fut blessé. Il obtint la décoration de commandant de la
Légion-d'Honneur, le 14 mai 1807. I' passa, en 1808, à
Tarniée d'Espagne, et y commanda, jusqu'en 181 a, la ca-
valerie de l'armée du Midi. Il se distingua , dans la même
armée, aux différents combats qui précédèrent la prise de
Madrid. Il commanda une partie de la cavalerie, à la ba-
taille de Mérida, gagnée par le maréchal Victor, le a8 marg
1 809 , et fut du nombre des ofliciers-généraux cités avec des
éloges particuliers. Il exécuta, avec une rare intrépidité, et
à la tête de ses dragons, une charge de cavalerie contre les
Espagnols, à la bataille de la Cuença. Il se distingua de dou-
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 37
veau à la bataillé d'Occana, le 18 Dovenibre. Ayant joint,
aveè 9a cavalerie, rarmée da maréchal Soult, il se trouva
aux combats de Saota Biartha et de Yillalba. A la bataille
de la Gebora, le 19 février 181 1, il passa cette rivière à
i;ué, et^ par un mouvement rapide , déborda Taile gauche
de la li^e ennemie, en se portant sur la route de Badajoz
à CaiDpo-Mayor : Il mit les Espagnols en déroute, et con-
tribua aîosi au gain de cette bataille. En récompense de la
valeur qu'il avait déployée dans cette journée, il obtint, le
90 mai suivant, la croix de grand-oflicier de la Légion-
d^Honneur, que le maréchal Soult avait demandée pour
lui. Il s*était emparé du fort d^Albuqnecque , le i5 mars
précédent. Placé en observation, près de Campo-Mayor,
avec 5oo chevaux et a bataillons d*infanterie , il se replia,
le 37, sur B^dddjoz. Pendant cette retraite, opérée en pré-
sence de 1 5,000 Anglais et Portugais , il déploya une habi-
leté et un courage qui tinrent long-temps en échec Tarmée
ennemie, sur laquelle il fil plusieurs charges heureuses. Le
combat qui eut lieu à cette occasion fut un des plus glo-
rieux pour les Français , et fit beaucoup d*honneur au gé-
néral Latour-Manbourg, qui parvint à gagner Badajoz,
sans avoir éprouvé de perte notable. Il «-endit des services
importants à la bataille d*Albuhera, le 16 mal 1811, en
appuyant, par la belle contenance qu'il fit faire â sa divi-
sion , le feu de Tartillerie française, et en tenant en respect
la cavalerie aogio- portugaise, qu'il força de rentrer dans
ses lignes, tontes les fois qu'elle voulut, pendant l'action,
entamer qoelque charge contre les Français. Il contribua
ensuite à la levée du blocus de Badajos par les ennemis.
Chargé par le dnc de Dalmatie de reconnattre , avec 4 r^*
giments de dragons , la rive droite de la Guadiana , vers la
forteresse d'Elvar, il arriva assez près de cette place, le a5
juin, dans le même temps que le général anglais lord
Wellington avait fait pousser, de son côté 9 une reconnais-
sance de 600 chevaux sur le même point. La cavalerie en-
nemie, attirée dans un piège que lui tendit le colonel
Lallemand , commandant du 27* régiment de dragons, fut
écrasée 9 sabrée, mise en déroute, et forcée de rentrer avec
7)8 mCTI0X?CA1KE HISTORIQUE
précipita lion dans Elvar^ après avoir perdu ^o^ cavaliers
et autant de chevaux. Cette affaire, dirigée par le géoëral
Latour-Maubourg, eut des avantagea très-réels pour &*ar*
niée française» en ce quVlle complétait les opérations du
duc de Dalmatie en Eslramadtire : Badajos se trouva tota-
lement dégagée ; et Tarmée anglo-portugaise , après avoir
repassé en toute hâte la Guadiana, alla prendre ses can-
tonnements aux environs d*Albuquerque. Laissant a régi-
ments de dragons en Estramadure, il partit avec 4 autres*
et suivit le marécJial SouU dans ses opérations 9 d*abord eu
Andalousie, puis dans le royaume de Grenade. Le 10 août,
il attaqua, à Las- Vertientes, au-delà de Basa, Tarrière-
garde espagnole, la tailla en pièces, et lui prit plus de 5oo
cavaliers avec leurs chevaux. Appelé, en 181a , à la gran-
de-armée de Aussie , il y fut employé dans le 3* corps de
cavalerie , commandé par le générai Grouchy. 11 Bt atta-
qui^r, le 14 juillet, par la division de cavaierie légère de
Aucniecki, Tarrière - garde du prince Dagration, qui fut-
tbrcé de plier , et de se retirer sur Romauow. Il se distin-
gua à la bataille de la MoslLowa, le 7 septembre suivant.
Pendant celle affaire , les cuirassiers saxons de Thielmann ,
conduits par le général Latour-Mankwurg, et les cuirassiers
français du général Saint-Germain , dirigés par K' général
Nansouty, chassèrent la division russe du général Basardin,
qui s*avançait au secours de la redoute df Passarewo, et
ramenèrent battant Tartillerie et l'infanterie ennemie sur
le village de Seminskoé. Dans celte occasion , le général
Latour-Manbourg fit exécuter une charge très- brillante,
pendant laquelle II eut un cheval tué sous lui. Il fit U
désastreuse retraite de Moskow , à la tète du corpe de ca-
valerie qu^il commandait , et qu*il sut maintenir eo aussi
bon ordre que les circonstances le permettaient. Napoléfm
le nomma grand*crolx de Tordre impérial de la Réonîon,
le 3 avril 18 13. Employé, la même année, à la grande-
armée d'Allemagne, il y fit avec la plus grande distinction
la campagne de Saxe, comme commandant le i** corps de
cavalerie. H contribua au gain de la victoire remftortée à
Lutxen, le a mai. Au combat de Reichembach, le as du
PSS Gi.XÉBAUX F&ANÇAIS. 39
même mais, il fît exi^culer des charges brillantes sur i*ar-
rière-garde russe , qui fut enfoncée , et obligée de quitter
le champ de bataille. Il se signala de nouveau à la bataille
de Dresde , le 27 août , par des charges exécutées sur le
flao^ de Te^tréme gauche des Autrichiens. Il marcha, sou»
les ordres immédiats de Napoléon , qui partit de Dresde ,
le 5 septembi-Cy pour aller en Lusace secourir le corpti
d*armée du maréchal duc de Tarente. Après cette expédi-
tion, il eut ordre de rejoindre le 6* corps d*armée , ^ hlLtt<-
sen. Il combattit avec la plus grande valeur à la bataille
de Wachau 9 près de Léip»ick , le 16 octobre. La division
de cavalerie sous ses ordres venait d*eulever une batterie
ennemie de %6 bouches à feu , lorsque les Cosaques de la
garde russe, commandés par le général Orlow-Denisow,
arrivèrent, et attaquèrent la cavalerie française. Celle-ci,
qui se trouvait alors dans Tespèce de désordre qui suit
toujours une charge à fond, fut ramenée, et perdit ^ des
pièce.4 qu'elle avait prises. Le général Latour* Maubourg eut
la cuîftse emportée par un boulet de canon , pendant cette
dernière partie du combat. En 18149 après l'abdication de
Napoléon, S. A. A. Honsieve, lieutenant-général du royau-
me, le nomma, a3 avril, membre de la commission du
coDlcDlieux près du ministère de la guerre, pour la cava-
lerie. Il fat nommé , par le roi , le 6 mai suivant , naembre
do conseil de la guerre attaché à la personne de S. M. Il
obtint la croix de chevalier de Tordre royal et militaire de
Saint- Loais, le 1" juin, et fut créé pair de France, par
ordoDoaiKïe du 4 du méme.mois* S. H. lui accorda le grand-
eordoo de Tordre royai de la Légion-d' Honneur, le a3 août
de la même année , et le uoouna membre du comité de la
guerre» le 18 décembre. En mars 18 15, lors de Tinvosiou
de Boouaparte en France, il fut chargé, conjointement
avec M. le comte de Vioménil, de l'organisation des ba-
taillons de volontaires royaux, qui devaient servir sous les
ordres de S. A. ft. Mgr. le duc de Berry. Il obtint la croix
de commandeur de Tordre royal et militaire de Saint-Louis,
le 5 mal 1816. Le roi lui conféra le titre de marquis, le 5 1
août 1S17. Au moixde janvier 1819, il fut nommé ambas-
4o DICTIONNAIRE niSTORlQUB
sadelir de France «ii Angleterre* en remplacemenl de Mi le
marqub d'Osmoud. Nommé ministre secrétaire-d'étal au
département de la guerre^ par ordonnance royale du 19
novembre de la même année , il arriva de Londres à Paris,
le 5o, et fut installé, le 8 décembre, dans cette charge «
pour laquelle il prêta serment , le même jouK 11 fut créé
chevalier-commandeur de l'ordre du Saint-Esprit , le 5o
septembre i8ao. Remplacé au ministère de la guerre par
le maréchal duc de Bellune, au mois de décembre i8ai ,
il fut nommé gouverneur de Thôtel royal des Invalides , le
i3 août. S. M. le nomma ministre d*état et membre du
conseil privé , le i5 du même mois. {Moniteur, états rnili^
taires^ annales du temps.)
DB LÀ FAYE , voyez de Villebs.
DE LA FAYETTE , voyez Motiee.
DE FELTRE y voyez Clabkb.
DE FÉNËLON , voyez de Salighic.
FERRIER (Gratien) , marichal-de^camp , naquit à Pey-
rehoarde, près de Dax, le 24 juin 1771. Avant d*entrer au ser-
vice, il (it partie de la garde nationale parisienne 9 et se trouva
aux Tuileries, danslanuit du 9 au lo août 179a, avec son
bataillon (celui des Petits- Pères ) , qui concourut alors à
défendre la personne de S. M. Louis XVI. Obligé de quit-
ter Paris, par suite de cette désastreuse journée, Ferrier se
rendit à Tarméedu Nord, où le général en chef Dumourier
l'admit dans son état-major. Il combattit à la bataille de
Yalmy, le do septembre 179s, et fut nommé, dans cette
journée, sous-lieutenant au 7* régiment de dragons (ci-de-
vant Dauphin). Il se trouva au déblocus de Maubeuge, en
octobre 1793, et enleva un obusier à Tenuemi. Cette action
lui valut un certificat de bravoure , qui lui fut délivré par
le générai Jourdao. Le a^ avril 179^9 l'armée française
fit une attaque générale sur la Sambre. Malgré la retraite
d'un des bataillons français , Ferrier fît, en cette occasion,
à la tête d*une compagnie , une charge brillante sur un
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 4^
parti de cavalerie ennemie , auquel il tua 80 hommes, et
conserva ainsi une position essentielle. Sa conduite lui mé-
rita une mention honorable et particulière, elle brevet
de lieutenant, qu*on lui accorda par décret spécial , sous
la date du i5 décembre. Il obtint le grade de capitaine au
7* régiment de dragons, le «8 janvier 1797. Étant passé à
Tannée dltalîe, il se distingua, le 5 avril 1799, à la bataille
de Véronne, en chargeant, à la tête de 2 escadrons, sur une
division autrichienne, à laquelle on Ht 36o pri!«onniers:
le capitaine Ferrier eut son cheval atteint de trois coups
de feu pendant celle charge. Le 8 mai de la même anné<*, la
garnison française de Manloue fit une sortie pour repousi^er
les attaques des Austro- Russes, qui assiégeaient alors cette
place. Le capitaine Ferrier se distingua d*une manière
particulière dans cette journée, pendant laquelle il mar-
cha à la léte d*un escadron de son régiment, et d*un
escadron de carabiniers piémontais, qui formèrent Ta-
vant-garde de la colonne , et sortirent par la porte de
PradeJla. Lorsque le commandant de cette colonne jugea
convenable de rentrer dans la place par la porte de Sérèse ,
Ferrier, marchant alors à l'arrière-garde, chargea impétueu-
sement une troupe ennemie, qui voulait s^opposer à la
rentrée des Français dans Hantoue , et la mit en déroute :
pendant cette chai^, le brave Ferrier eut son cheval tué
sous lui. Bientôt Tennemi , plus nombreux , recommença
soo attaque, et parvint à forcer. Tinfanterie française de se
retirer par des chemins marécageux , coupés de fossés pro-
fonds, et où elle fut obligée de laisser ses blessés et son ar-
tillerie. Par cette retraite précipitée, le détachement du
capitaine Ferrier se trouva isolé et livré à ses propres forces.
Dans une position aussi difficile, Ferrier n*hésita point sur
le parti qu*îl avait à prendre ; et , malgré la supériorité du
nombre des Autrichiens, il entama sur eux une charge
vigoureuse. Sabrant lui - même tout ce qui opposait
quelque résistance, il s*empare d*une pièce de canon, la
tourne sur-le-champ contre le gros de la colonne ennemie,
et la fait servir avec succès par quelques-uns de ses cava-
liers. Celle action audacieuse jette de riiicertitnde parmi
e
4s DICTIONIfAIRE HISTORIQUE
1rs Antrichienx , fl Ferrier pro^te de leur h<^sitatîon pour
atlirer à lui les lîniillriirf* franc «îs* (|iii Taidcnt à coiiViiir
wes advcrfiaire^. RaiiM*iiiblaiit ahirs Iuiia les bli'ssé'i, il se
remet en m.irche^ non ver» la porte de Sérè.sc, parce que
IVniienii etail niir ce |»oiiit , niditi sur l:i porte de Pradella,
et rentre daiiHia pl.ice, avec le canon tpril a firîs. les bie«-
•éM,et(|nvl4|ne8 priMNinicrs qii*il a failn s'ir les Aulrichieos.
Cette iM'Ile «ictton fui mise à Tordre du jo*ir de raruiée. et
valut au capitaine Ferrier le^ndo de chef dVscadron , qui
lui fut contenu* le lendemain 9 mû. ii fut fait pr <onnier
de guêtre, avec la garnison di* iViantiHie, le 5i juillet >ui-
vant ; mais, ayant été rendu à la liberté, il marcha de
uouveau en Italie, en 1800, avec Tarméede réserve, et tii la
canqiagne qui ^e termina parla célèbre batadie de lUarengo.
£n 180D, le cbei' dVscadron Ferrier pas^a à rélal-inajor-
général, couiine aide-dc camp, et fut, en celte qualité,
attaché , successivemrnt, aux maréeb mis Jourdan et iVlas-
séna, et à Jpseph Buunaparte, pendant IVxpédition de
Mapic2*et des Calabreti, et le siège de Gaëîe. Le 18 juillet
1806, il fut nommé major, pour organiser et commander
la gendarmerie dVlite du royaume de Naples. Jl deviut
colonel, le 29 octobre 1807, et futcréémaréchaUde-camp,
le3i août 1809. Envoyé en Espagne, dans Tannée 1810,
il y fut pourvu du commandement des troupes auxiliaires
napolitaines. Peudaut le siège de Tarragooe , il fut chargé
de défendre la position de Calatayud. Eu parcourant son
arrondissement, avec Suo hommes d'infanterie d*élite et
80 chevaux, il rencontra, le i5 juillet 181 1, une division
espagnole (/a JVumantia) ^îorte d^environ 2^000 hommes d*in-
fanterie et 400 chevaux. Attaqué de toutes parts par cette
division, et surtout par la cavalerie, le général Ferrier
parvint à se tirer de ce mauvais pas, en faisant tenir à sa
troupe une contenance ferme. 11 Ht en cette circonstance
une marche rétr<gride, qui dura depuis dix heures du
malin jusqu'à huit heures du soir; et, quoique harcelé
tans cesse par un ennemi très-supérieur en nombre, il
n'en présenta pas moins, mais inulilemt nt, le combat, aux
positions d'Arisa et d*Ecablis. Les Espagnols, fatigués à
DES GENERAUX FRANÇAfS. 4^
leur tour d^une marche Icmgvie e( nam résiillatSy Uchèmit
eiiliii prînfyftse rtrplièreiit 8ui-Soria,d*où ils ii*etaieul sortît
que datih respoir dVnlt'Vfr la colonne du général Fcrrier :
crile dernière reulra intacte, dès le lendemain, dans ses
caiitoiuiemeiits. Le 24 du même molit, la même diiision
eftpagnole, renforcéf de quflqiies vieilles bandes de Tan-
cieuiie armée de Catalogne , et forte alors dVnviron C'ooo
hommes, «'avança pour attaquer les positions de Calatayud»
A rapproche de cette divi>ion , le gént^ral Fcrrier marcha
kfùà rencontre, avec 4 comp.i<;iiies dViile du régiment de
laAcme, et un d(*tachemenl de 100 Polonais, après avoir
préalablement laissé nnegarnison an couvent deCalalaynd,
qui était forlint^, el avoir renforcé tous ses p<»steH. A peine
le général Ferricr eut-il pris position , qiiM se vit entouré
et séparé de ses points d*appui. Dans celte conjoncture t
il ii*y avait d*autre parti à premlre que celui d*intimider
reiiiiemi par une marque éclatante de courage. Il s*y
re.Holtit sur-le champ; et, se mettant à la tète de ses
tmupis, ii fit marcher à renneint au pas de charge, la
bttîonnt'tte croisée. A ce mouvement impétueux, f«.iit par
les 600 hommes que Feirier dirigait, les Espagnols, qui^
en raison de leur supérioiité numéiique, n*avaieut pas
compté ^ur une grande ré>istauce, furent étonnés el inti«
midés; et bii-ntôt ils furent culbutés des trois positions (i).
Cependant les Espagnols, revenus de leur piemière sur-
prisi', (ït considérant le petit nombre de leurs adverhaires,
se portèrent sur le flanc droit de la colonne du gém'ral Fer-
rier; et alors une viveliisiliade sVngdga ei:trt- les deux par-
Uk Sur ces entrefaites , 4 à 5uo chevaux espagnols tournè-
rent le général Ferrier, qui se dégag a par un c«irré en
marche rétrogr.ide. Une de ses compagnies d*élile, qui
sVlait trop a\enturée , ayant été enveloppée, Ferrier arrête
sa retraite, fait volte face, marche au pas de course, et
fait faire un feu de fite qui dis^ierse les aiisaiiiduts, el délivre
(1) Cette arlioo avait lieu sous le.n jeui d'uuc popuUtioo coosidérs-
LIc, qui couronnait les muotagucs eQvironn4Dtes.
44 DICTIONNAIRE UISTOUIQUE
sa compagnie (i). Les Ëspa^iiob changèrfnt alors leur
allaque» et firenl manœuvrer leur infanterie sur les Ûaucs
fie la colonne du géi»éral Ferrier, taudis que leur cavalerie
continuait d^ètre aux prises avec la portion des troupes que
ce général commandait en personne. A|>rès cinq heures de
combat, Ferrîer, ayant tout à craindre pour les points
qu'il ne pouvait secourir, et dont un était déjà forcé 9 se
tlécida à concentrer ses forces , pour défendre le couvent
fortifié deCalatayudy qui garantissait Toccupation du pays.
D*aprèsse8 ordres , tous les détachements rentrèrent ddus
cette espèce de fort y devant leqnel il mit toutes ses troupes
en bataille. Les Espagnols n*osèrent approcher, et finirent,
au bout de quelques heures, par se retirer, n*ayant obtenu,
pour résultat de leur expédition , que la perte d\in nom-
lire assez considérable d*offîciers, de soldats et de chevaux.
De son côté , le général Ferrie r eut un officier et 10 soldats
tiiés« 4^ blessés, et quelques hommes faits prisonniers. 11
avait été démonté et blessé d'un coup de feu à la fambe
droite, dès la première charge faite contre Pennemi (2).
Au mois de septembre suivant, il marcha sur Valence, avec
Tarmée du maréchal Suchet. Il fut employé au siège du
fort d*Oropesa , qu*il enleva d*assaut , à la tète de 400 gre-
nadiers et voltigeurs. Il servit ensuite aux sièges de Sagonte
et de Yalciice. La conduite qu'il tint devant cette dernière
place, lui valut la croix d*officier de la Légion-d*Houiieur,
qu'il obtint, le 16 mars 181 a. Au mois de juiLlet de la mê-
me année , il passa à la grande-armée de Russie. Employé
à Pavant-garde, il se trouva, le ao^plembre, à Ta (faire
qui eut lieu en avant de fiioskow, y fut démonté, atteint
de deux coups de lance, et fait prisonnier de guerre. Il
^1) Cette action aadacieuse eût été dei plus va tinfaisa cites, si Ion n'a-
vait eu à regretter la perte d'un officier et de quelques hommes altcint».
par le feu de ceux mômes qui se déTouaicot pour les délivrer des msiîn» /
de l'ennemi.
(•i) Ordre du jour de l jrraée d*Arragon, journal français du royaume
de» Deux Siciles, imprime à X^'apics, (îo t.pUmtrc 181 1).
DES GÉNÉRAUX FBANÇATS. 4^
oMiiit 5a liberté, au mois ci*oclobrc 18149 et rentra en
Frahce, par suite de rordoiiiiance royale du 16 décembre
de celte même année, qui rappelait les Français employés
à IVtranger. Il donna sa démission du service de Naples, en
i^invîer 181 5, et fit sa soumission augouverpement des Bour-
bons, le 10 février suivant. Il fut admis de nouveau au ser-
vice de France, avec son grade de marécbal- de-camp, le
5 1 octobre de la même année. Il obtint de S. M. Louis XVIII
la croix de chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis, le 14 février 1816, et fut nommé lieutenant de roi
à Mézières, le 7 octobre 1818. On lui donna le commande-
ment du département de la Haute-Marne, le ai avril 1820.
{Etats et brevets militaires , Moniteur , annales du temps,)
FERAON (Pierre-Jacques- François- Louis- Auguste, I*'du
00m), comte de la Fcrronays ^ niaréckal^lt^camp ^ naquit
en 1726. Il entra, comme cornette, dans le régiment de
cavalerie de son pfrf^, le 1" juillet 1728, et Ht la canipiigne
de Flandre, en 1742- H l^va une compagnie dans le même
régiment, par commission du V janvier 174^ , et la com-
manda à la conquête de Nice, aux sièges de Démont et de
Coni, ei à la l>alaille de la Madona-del-l31mo , en 1744* ^^
coiiftinaoda encore sa compagnie à Tarmée du Bas-Ahin ,
eo 174^; AUX sièges de Moiis, de Charleroi et de Namur,
cl à la bataille de Aaucoux, en i74^> et enfin sur les fron-
tières du Piémont, en 1747 et i749- I^ devint niestre-de-
camp d*on régiment de dragons de son nom, par commis-
sion du I" février 1749* On lui donna, le 28 janvier 1764,
le gouvernement de Dôle, sur la démission du comte de
Vcrcely son beau-père* Il commanda son régiment au
cjmp de Gray, la même année; sur les côtes, en 1766 et
1757: à la bataille deCrewelt, en 1768 ; à celle de Miiiden,
m 1759, et aux affaires de Corbacb et de Warbourg, en
17110. Créé brigadier, le 20 février 17G1 , il commanda la
brigade du Aoi dragons, à Taroiée d'Allemagne, sous les
ordres du maréchal de Broglîe; se trouva a Taffaire près de
Cromlierg, le 21 février ; à celle deFillinçshausen, au mois
de jttiiltl; à ratta(|ue et à la prise des retrauchemeutg d*Os*
4fi DfCTIONTTAîRE mSTORIQUl^
ti'rode, sous les onlres du vicomte de BtrUnnce, an ir^ois
dese>lenibre, et au conib:il de Noriheîm, où ilsf diMingua,
an mois de novembre. Il conlinud de s(*rvir a Paniiéc d'Al-
lemagne, |>end;«nl la campagne de 1763. Pn»mu au grade
de niaréchal-dt -/amp, le 26 juillet de celte deriiîèrf année,
il ne fut déclaré tel qu*au moî^ de déct- luhre suivant. 11 fie
démit alors du régiment de dragons quM commandait.
La flale de sa mort ne nous est pas connue. {Cnronoiogie
mililaire, tom, P^Jly pag. 589; mémoires du temps.)
FERRON (Pierre-Jacques- François- Louis- Auguste), i»«-
conite de la Ferroi^nays ^ maréckal'dv-^camp)., et Irèrc puîné
du précédent , avait été mestre-de-camp de cavalerie, et
aide m.jor de la gendarmerie de France, lorsq(i*ou le créa
brigaih'i'rdecav.ilerie, le 1*' mars 1780. 11 fut promu au grade
de maréelial-de-camp, le 1*' janvier 1784 Nous ignorons
ce qu*il est devenu depuis cette époque. {Etats militaires )
FERRON (Etienne Louis), marquis de In Ferronnays,
mnrcrjif .'de- camp ^ et frère des pri^cédenltt. AiM^^i avoir
servi dans le régiment de drigon:» de Chabot , ei y avoir
obt< nu le grade de major, il devint, en 170», colonel du
régiment de Forez ii.fantcrie. il eul le eomniandinienl en
second de la pi«:tie du nord deri:e dt* Saint- Douiingue. On
le créa brigadier désarmées du roi, le 18 juin i7()8, et
maréchal- de-camp, le i** mars 1780. Il mourut avant le
1*' décembre 1788. {^tÀats militaires.)
FERRON (Paul), chevalier de la Ferronnays^ maréchal"
dc'C<tmf* ^ et IVèie des précédents , naquit à Angers, le aS
septenibre i'4'** ^^ servit, comme capitaine, dans le régi-
ment de Rohan-Ch.ibot dragons, et pasna ensuite ctdonel-
conmiaodant de la Légion royale. li était encon- pourvu
de ce commandement , en 1775. On le créa t.Tigadier de
dragons^ le 1" janvier 178), et niaréch il-de-cainp, le 9
mars 1788. Il éniigra, en 1791. On li* tioove porié dans le
tableau des pensions iii«<crites au trésor public, à la date
du 1" septembre Î817 ^ pour la retraite du grade de ma-
pis GÊiftRAUX FRANÇAIS. 4?
réchal-de-camp, aprèn 6à ang 3 moi» et lo jours de service.
{L'hit.s militaires,')
FERRON ( Pierre- Jacques -Fraiiçois* Joseph- AugiiMp) ,
mnrntfis de la Fcrrontinys^ man'cUal''fie'iamp ^ et fil.H de
Pierre Jacques- François. Loiiifi AngiiAlp, I*' du nom. qui
précède, naquît à Paris, le 7 înilli-l 1757. Il fui nommé
SOI» lieiitemiiit à la Légion rf»yale, If 'j5 aoilt 1775; pa^sa
sucre»«iTemenl ftons-lieiiti^nant au régiment du Roi infan-
terie, le 9 février 1777; Ciïl'ilaine au régiment de Jarnac
iiif.mterie, le aH février 1778. et coîonel en i4t*coiid au vé^
gimeni de Bretagne inf mlerie, le '1 f<*vrier 1785 V émîgr.i,
en 1791 ; iil la campagne de 179s à Tarmée des princes
frtinç.ii», et fut nommé, le 10 juin 1*96. rapiiaint* au ré-
giment d«* Walds^ein, à la HoMe de PAnglelerre. Il servit,
danfi ce régiment, presqtie lont conipo.né de* sol lats a!le-
m:inds, [tendant prés de 4hus. Érmt rentré m Frince, il
obtint, après la restauration du tiôiie de» Bourbon», le grade
de maréc-h%il-de-canip , par brevet du a5 août i8f4' Une
lettre du duc de Feltrc, ministre Sixrét.iire-d*élal delà guer-
re, datée du 16 juin 1816, annot'ça au mar<pn*s de la Fer-
ronnays que cette promotion au grade de maréch.tl-de-
camp lui donnait le droit de prendre rang, à partir du 4
février 1797* Il a été admis à la retraite de ce gratle, après
sS ans 4 mois et 5 jours de service. {Etats militaires, ta-'
hleau des pensions inscrites au trésor public , à la date du
V septembre 1817.)
FERRON (Pierre Louis- Auguste), comte de la Ferron-^
nays , pair de France, et maréchal '- de ^ camp ^ fils de'
Pun des précédents. Après avoir servi, avant la révolution
française, il éniigra, en 1791 , et fut fait premier gentll-
bomme de la chambre de S. A. R. Mgr. le duc de Berry.
Il rentra en France avec ce prince, en i8i4- ^a Majesté
Louis XVIII le nomma maréchal-de-camp, le 4 fuin de la
même année, et le créa pair de France, le 17 août 181 5.
Eo 1817, le comte delà Ferronnays, alorn attaché au mi-
nistère des affaires étrangères, fut nommé auiba.4sadeur
exlmordiiiaire et plénipotentiaire près la cour de Danemark*
.tiiA»ti«ia '«'d|it}cth»tipiif^^ Ir ?o décembre de la même année.
'I Ttft H*»tit|ii.<K îii»»^ lu Liste des comtes, pairs de Franco,
^»«»A<i*ûi;'«i I i»i. uUiiJJM^icf des pairs, par ordre du roi, le i5
iikttiJi^i 1.^.^ U^'!f 'fef^ttr^paleutesqtii lui conféraient ce titre
•îli i^«HitiU ^ lltiiT^ot «ftttèritiéfS par la cour royale de Paris,
11; I iiiui :M« «4uC. Au mois d'octobre de la môme année, il
]M<i^«(ii«i 4U nM de Danemark, de la part du roi de France,
l'urdm «lu ^oînl- Esprit. Il reçut du roi de Danemark
uu«: uix&tière ornée du portrait de ce monarque. Rappelai
d«: rajjiibasi>ade de Copenhague, eu iuillet ibig, il fut en
ttiOuu: Umps nommé envoyé extraordinaire près de la cour
de &U5>ie. Il arriva à Saint-Pétersbourg, au mois de novem-
bre de la même année , et suivit Tempercur Alexandre au
congrès de Trop pan , au mois d^octobre 1820. lise rendit,
eu janvier 1821, à Vienne, et de là au congrès de Laybacli.
On renvoya , au mois de juin de la même année, auprès
du roi de Sardaigne Charles- Félix, pour féliciter ce sou-
verain sur son avènement au trône. Nommé ambassadeur
en Russie 9 il présenta ses lettres de créance à Tempereur
Alexandre, au mois de juillet. Il obtint, dans le mois de
décembre suivant, la grand*croix de Tordre de Saint- Fer-
dinand et du Mérite du royaume des deux Siciles. Il est
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint- Louis , et de
Tordre royal de la Légion-d'Honneur. Il remplit encore,
en juin 182a, les fonctions d*ambassadcur près la cour de
Russie. ( Etats militaires^ annales du temps,)
DE LA FERTli , voyez Seunecterib.
DE Là FEUILLADE , vojez D^Atnussov.
DE Li FEUILLÉE , voyez du Bak.
DE FIENNES (Robert), connétable de France. Après
avoir servi avec beaucoup de distinction, sous les rois Phi-
lippe de Valois, Jean, et Charles V, de Fiennes fut chargé,
par ordre du 11 septembre i537, d^assembler la noblesse
du bailliage d*Amien$, et se rendit à cet effet à Montreuil,
le iG du même i^ois. Établi capitaine de Saint -Omer^
DES GÉNÉftAUX FRANÇAIS^ 49
a?ec 60 hommes .d*annes, le 7 octobre i348, il servit en
Picardie et en Normandie, iusqifen novembre i356. Il
fut fait connétable , après la mort du duc d*Athènes , et çn.
le paya eu celte qualité, à partir du 1'** octobre i556.-
Nommé, en i358, lieutenant de roi en Picardie , sous Tau-
torité du récent, il conserva au roi la ville d'Amiens, mal-
gré la trahison de quelques bourgeois de celte ville, qui,
séduits par les généraux du roi de Navarre , introduisirent
secrètement des soldats navarrais dans la place. D*après les
conventions faites avec les traîtres, on laissa sur le soir les
portes de la ville ouvertes, et Jean de Piquigni s'en empara
avec 700 hommes. Aussitôt les soldats, cachés dans Amiens,:
se réunirent à Piquigni, en criant Navarre : à ce bruit,
la bourgeoisie s*arme , accourt au faubourg, et attaque les
Navarrais; mais elle est repoussée avec perte. Les Navarrais
se répandent dans le faubourg, et pillent. Le connétable de
Fieones, averti de ce qui se passait, part en toute hâte de
Corbîe, et entre dans Amiens par une porte opposée aux
eoDemis, au moment même od ils se disposaient à insulter
la ville, après avoir pillé le faubourg. Il arbore à Tinst^nt
ses bannières , fait allumer des flambeaux, et se met en
bataille dans la rue , sans permettre à ses gens ni aux bour-
geois , que sa présence avait encouragés, de passer la porte.,
Ces sages dispositions ayant obligé les ennemis de se
retirer, le connétable mit des corps -de -garde à toutes
les portes , et défendit , sou^; peine de la vie, de laisser sor-
tir personne de la ville. Le lendemain , il lit faire la recher-
che des traîtres , et les condamna à mort. La noblesse de
Picardie , pour reconnaître le service que le connétable lui
avait rendu, en sauvant Amiens, offrit de raccompagner au
^iége de Saint- Valéry : ce siège fut long , opiniâtre et san**
glunl , et finit , en avril iSSq. par la capitulation de la villa
et du château. Cette même année, le connétable assiégea
Melun , et pressa si vivement cette ville , que le roi de Na-
f arre la rendit au régent. Pendant que le roi Jean était pri-
sonnier en Angleterre, l'armée anglaise, sous la conduite de
son souverain, traversa la Picardie, pour aller faire le siège
de Aeims. Le connétable s'enferma alors dans Amiens, dont
VI.
5o BtCnOMHAlAE HISTORIQUE
les Anglais forent obligés de lever le siège. Leur projet pa-
raissant élre de vooloîr entrer en Bourgogne, en i36(f, le
oonnétable de Ftennes s*y op^^^a, en se jetant dans Auxerre.
Le daophin le^chargeà , la même année, d*une commi>siou
pour le roi d*Àngleterre. A son retour, il fut nommé , par
pouvoir du i6ianvier i56i, lieutenant de* roi dans tout le
LaiiguedoCf où il commanda jusqu'au ao septtfmbre sui-
vant. Dans cet intervalle, il reprit la ville du pont Saint-
Esprit y et chassa les ennemis du pays. Il commanda en
Champagne et en Bourgogne, du ao août i3G2 au 28 sep-
tembre i564- Il retourna dans cette province, en i5(>6, en
fit sortir les compagnies de Routiers, et y resta les deux an-
nées suivantes. Il se démit, au mois de septembre i3ro,
de la charge de connétable, et se retira dans ses terres où il
mourut fort âgé, après Tan i38a. [Chronologie miliiaire,
tom, /, pag. 88; Histoire des Grands^ Officiers de la Cou-
roniiCj tom, VI; Froissart^ i" vol, , pag, m^ et suivantes '^
Histoire du Languedoc^ tom, IV, pag. 3 10.)
BB FIENNES DBS CoBiTBS DB LmBBES (Maximilicn, comte),
Ueutenant'général^ et fils du précédent, fut d*abord mcstre-
de-^càmp d*un régiment de cavalerie de son nom, sur la dé-
mission du comte de Lumbres, son père, par commission du
18 mars 1690. Il servit à Tarmée de Flandre, et combattit à
Fleuras, sous le duc de Luxembourg. Il se trouva à différcn Is
sièges, batailles et combats, quieurentlieu depuis 1691 jus*
qu*eni697.0nllcenciason régiment, par ordre du 8 mai 1698.
Il^le rétablit, par ordonnancedu 10 février 1701, et servit,
la même année, à l'armée de Flandre, qui n'entreprit rien.
Créé brigadier, par brevet du 39 janvier 1702, il fut em-
ployé à l'armée de Flandre • par lettres du a 1 avril , et con-
tribua à la défaite des Hollandais, sous Nimègue. Employé
à la même armée, en 1703, il combattit à Eckeren, marcha
ensuite à l'armée d'Allemagne, et fut blessé à la bataille de
Spire. Passé à l'armée d'Espagne, sous le maréchal de
Berwick, par lettres du 11 décembre 1703, il entra, avec
te général, en Portugal, et contribua à la prise de plusieurs
places de ce royaume. Promu au grade de maréchal - de-
DES GÉNÉRAUX rKÀNÇÀIS. 5l
camp, par brevet du a6 octobre, il se démilde 800 régiment.
Emfiloyé, Tannée suivante , à Tannée d^E^pagne., aoui le
maréchal de Tessé, il servit au siège de Gibraltar, etaii
secours de Badajoz, sous le maréchal de Bervick, en ^706.
Il contribua encore à faire lever aux ennemis le siège de
Eadaîoz, et concourut à la prise de Carthagène, au mois
de novembre. Créé lieutenant -général des armées du roi,
par pouvoir du 128 , il combattit à Almanza,. eu 1707, sous
le même maréchal. Il servit au siège de Lérida, sous Itt. le
duc d'Orléans et au siège de Tortose, en 1708. Il pasMj par
Jettres du 28 juillet, à i*armée de la froulière du Piémout ,
sous le maréchal de Berwick, et y servit, en 1710. Il corn;*
manda Tarmée du Boussillon, en 1711. en Tabsence du
duc de Noaille% et força les ennemis de se retirer du passage
qu^îU gardaient. Il marchait à Oatalric, pour en faire- le
siège , lorsqu^il reçut ordre de U. de Vendôme de ne poial
l'eni reprendre. 11 continua de commander dans la métme
province, en X7iaet 1713. En 171a, il fit entrer daos.Gi-
ronne un convoi qui mit la garnison enélatd'atte.ndr(^l*}ir-
rivée du maréchal de Berwick. En 1715 et 1714» ■! harcela,
continuellement les rebelles de la Catalogne , .cl renipoirta
presque tous les jours quelques a vantais sur eux. U mou-
rut à Paris, le a6 avril 1716. {Chronologie mUilaùrc^ fom.
if^9 P<^* 624; mémoires du temps, . Gazette de Fnàwe^y
m
»g TIENNES (Maxi.milien),coi?ire Je Lumbresy maréchal^
de^camp^ issu4l*une antre branche de la même famille. que
le précédent. ApiA« avoir long-temps servi les roif|4*JBs*
pagne, il s'attacha à la France, et leva, par commiisif q.du
a7 octobre 16779 un régiment de cavalerie de son, nom* Il
obtint le grade de brigadier de cavalerie, le 4 in^rs ^6yt;
servit, en cette qualité, aux sièges de Gand et d'Ypres,.4t
combattit avec la plus grande valeur à la, bataille de Saint-
Dénia, près Mous, la même auuée. Il fut employé au
camp de Flandre , en 1681 ', au siège de Courtray , eii i683;
à Tarmée de Flandre, qui couvrit le siège de Luxembourg,
en 1684, et au camp de Flandre, en i685, 1686, 1687 et
i688. Il se UQUva à l'attaque de Yalcourti en 1689. Créé
5d DICTIONNAIRE HISTORIQUE
xnaréchal-de-camp « par brevet du lo mars 169O9 il se^dë-
mit de son régiment en faveur de son fils. Employé à l*ar-
niée de la Moselle, sous le marquis de BoufRers, par lettres
du 19 avril , il se trouva à la bataille de Fleurus, la même
année. Il ne servît point depuis, et mourut au mois de
)uillet 1714* {Chronologie mUitaire, tom, F'I, pag. 47^!
Gazette de France. )
DE FIENNES (Charles-Maximilien , des vicomfes de Fra-
ges et des comtes de Lumbres , marquis) , maréchal- de-
camp^ pblit-fi!sdu précédent, naquit en septembre 1701.
Il fut fait capitaine-réformé à la suite du régiment de ca*
yalerfe d*Orléans, le 1 a septembre 1718. Il obtînt, le 20
janvier 1722, une commission de mestre-de-camp-réformé
à la suite du même régiment, et y leva, par commission
du 2 février 1727, une compagnie qu*il commanda au
camp de la Moselle, eii 1727; au camp de la Meuse, en 1750;
atiz sièges de Gcrra>d*Adda, de Pizzighîloneet du château
de Milan, en 1753; à ceui de Tortone e( deNovarre, à
Taltaque de Colôrno , et aux batailles de Parme et de Guas-
talla, en 1754* Il passa à une compagnie dans le régiment
des cuirassiers du Roi , le 22 avril 1755, en se démettant de
celle qxrn^avalt dans le régiment d^Orléans, et continua de
servir à Tarméè tVltalie, où il se trouva aux sièges de Révéré
et de Roggio. Devenu mestre-de-camp d*un régiment de
cavalerie de son nom , qui siervait aussi en Italie , par com-
mission du 20 juin 1755, il en prit le comitaandement , et
rentra en France, au mois d^avril 1736. Créé brigadier,
par brevet du 1*' janvier 1740, il commanda son régiment
au siège et à la prise de Prague, en 1741 ; au combat de
Sahay , au ravitaillement du Frawemberg, a la défense de
Prague, en 174^*; et rentra en France, avec Tarmée, au
mois de février 174^. Il fut employé à Parmée de Flandre ,
commandée par le maréchal de Saxo, par lettres du 1" avril
1 744* Promu au grade de maréchal-de-camp, le 2 mai, et dé-
claré tel, le 7 juin, il se démit alors de son régiment, qu'on
accorda à son fils. Il couvrit , avec Tarmée , les sièges de
Uenin, dTpres et de Furncs, et finit la campagne au camp
• BKS yGENÊRÀim FRANÇAIS. 55
de Çourtray. Employé, en 1745, d*abord à l'armée du Bas-
Rhin , sous les ordres de M. le prince de Conti , il passa
ensuile à Tarmée de Flandre , campa à Ghièvres , sous les
ordres du marquis de Glermont-Gallerande, pendant une
partie de la campagne , et servît au siège d'Ath. Employé
h Tannée commandée par M. le prince deGonti^ par lettres
du i*'mai 174^» il fut de la course d'Herenthals, en Bra-
baof , sous le comte d'Estrées; servit aux sièges de Mons,
de Charieroi, des ville et châteaux de Na mur, et combattit
à Rauconx. Ge fut sa dernière campagne. Il quitta le ser-
vice, au mois de {anvier 1 747, et mourut le 10 février 1750.
(Chronologie militaire, tom. Vil, pag, ai3; mémoires du
temps.)
vm LA FILLOLIE 9 voyez de Bbaqlibu.
FlLOi9(Gbarles-Françoi8) , 'maréclmlr^e- camp , naquit
à Paris, le 17 novembre 1^57. Il entra au service militaire,
le 39 /aovier 1775, comme soldat au régiment de Rouergue
infanterie, et y resta jusqu'au 6 août 1781, époque à la-
quelle il acheta son congé. Pendant ce laps do temps, il
avait été fait sous-officier , ^t attaché à Tiostruction des
recrues de son régiment. Il entra, le 1*' janvier 1782, dans
Tadministration de Ki marine, et fut employé, comme
surnuméraire, au port de Brest, jusqu'au 5 décembre 1784.
A celle dernière époque, il devint officier d'administration
de la marine, et fut entretenu, au même port, jusqu'au
5i octobre 179I* Il avait, pendant ce temps, fait sur mer
les campagnes de 17S6, 1787, 1790 et i7<)i, comme of-
fîcîer cooiptable , sur les vaisseaux de l'état. Il fut nommé
liealenant-colouel, commandant en chef le 1*' bataillon
du département du Finistère, le 1*' novembre 1791. Il Bt,
avec ce bataillon, les campagnes de l'armée du Nord, en
i7ç|3 et 1793, et le commanda aux sièges de Lille, d*Anvers
ft de Wilhclmsladt , et à la bataille de Hondscootte, où il
fut blessé et renversé de cheval. Promu au grade de général
de brigade , le 27 septembre 1793, il commanda, en cette
qualité, le camp sous Gnssel. Suspendu de ses fonctions,
comme fuspect» à cause de son alliance avec une famille
54 DICnONVAItE HISTORIQUE .
fioble, celte suspensiou fut levée par arrêté du comité da
Mlut public, du sa avril 1795. Par un autre arrêté » daté
du ag octobre Miivant, il fut auiorisé à prendre sa retraite ;
et elle lui fut effectivement accordée, le '7 octobre 1796. Il
établit 0on domicile à Bruges, dan» le département de la Lys.
En vertu du décret du 5o septembre i8o5« sur Tor^çanisa-
tion des gardes nationales, le général Filon reçut du préfet
de ce département un brevet, visé par le ministre de Tin-
lérieur , et qui le nmnmaît cbefde cohorte de la garde na-
tionale de Bruges. Il remplit les fonctions de cet emploi
jusqu*au a5 juillet 1813, époque à laquelle ses affaires
personnelles le portèrent à aller s'établira Bruxelles, chef-
lieu du département de la Dyle. Pendant la durée de son
service , comme chef de cohorte , le général Filon concou-
rut, en 1806 et 1807, ^ '^ défense des côtes de Flandre. Il
7 commanda la garde nationale mobilisée du département
de la Lys, avec laquelle il servit au camp de 6aint-0mer,
sous les ordres du lieutenant-général comte Aampon. En
1809, lors de l'invasion des Anglais en HMIande, il fut re-
quis par le gÀiéral Olivier, qui commandait la 16' division
militaire et Taile gauche de Tarmée de TOoéau, de s'occuper
de Torganisation des gardes nationales départementales,
qui arrivaient en masse sur Bruges , de la diriger sur tous
les points qui seraient indiqués. Il remplit cette mission
avec le-plus grand sèle , et sans en recevoir aucune indem-
nité. Lors de la première entrée des alliés en France, en
1814 f le général Filon quitta la Belgique, et vint s'établir
à Abbeville, où il résidait encore eo 1821. Il comptait 3o
ans 6 mois et 19 jours de service, campagnes comprises,
lorsqu^il quitta définitivement la carrière militaire. (Etais
militaires f Moniteur*)
DB FiaMAS-PÉRlÈS (Armand-Charles-Daniel, comte),
iieutenant-^énéral, naquit à AUis , en Languedoc (Basses-
Gévennes), le 4 août 1770. Il fut nommé, le ii3 septembre
1785 , sous- lieutenant de remplacement au régiment de
Piémont infanterie, dans lequel son père, son aïeul et son
bisaïeul maternel avaieot servi* Il obtint, le 18 août de la
DES GÉEfiRAUX FRANÇAIS. 55
même aonée, le grade de Mus-lieutenaat en pied au même
réf ftncnt. Eo i ygOf il Be mit à la lé te des vrais Françaisde
la ville d*Alais (i), et devint un des chefs du camp royaliste
fermé à Jalèa. 11 fut, pour ce motif, arrêté le 17 mars 1791 9
et conduit au fort d*Alaifl, où il resta enfermé pendant 35
jours. Rendu à la liberté, il émigra, en 1791 » et alla join-
dre, à Woims, MgCa le prince de Gondé. Honoré des ordres
des princes, il rentra trois fois en France , pour remplir les
mî«aionsquilni avaient été confiées par eux. Il avait réussi
à déterminer le baron de Roques, gouverneur de Neuf-
IrtMck , de remettre cette place Importante ani princes ;
nai^ celle négociation fut ébruitée, et le gouvernement
françai» lit arrêter H. de Roques. Le comte de Firmas-
Périèft crut devoir alors prendre la défense de cet officier.
L^affaire fut portée devant les comraiissaires de rassemblée
nation^ , qui bien que convaincus moralement de la cul-
palMlIlédeM. de Roques, le mirent hors de cause, parce
qu*iU ne purent réunir les preuves matérielles du fait sur
lequel était basée Taccusation. Le comte de Firmas-Périès
et M. de Roques se rendirent ensuite à Worms. Un indi-
vidn étant venu de France pour assassiner le prince de
Condé, il fut arrêté par les soins du comte de Firmas-Périé«.
Les princes de Hohenlohe signèrent, le 4 février 1793, un
traité de subsides avec LL. AA. KR. les princes français,
frères du roi Louis XVI. Le comte de Firmas-Périès fut alors
nommé colonel attaché au régiment de Hohenlohe- Schîl-
Ungsfurts. Il fut fait , le 1*' juin suivant, lieutenant de roi
do quartier- général de S. A. S. Mgr. le prince de Condé,
ajant la police intérieure et extérieure de Tarmée de ce
prince* L*empereurd*AIlemagne, François II, étant venu
k Mayence, après son couronnement, le comte de Firmas-
Périès fut chargé, par S. A. Pélecteur de Mayence, de la
police de cette résidence, pendant tout le temps que S. M.
L y séjourna. Pendant la campagne de 1 79? , le comte
(1) Lctrojalitfte» des GéTenocf aTaieot pris la diSoomiiMtioo do vrai*
56 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
de FirmaB^Périèt, tout en remplissant au quartier-général
de Tannée de Cpndé les fonctions de sa charge de lieitte-
nant de roi , n*en marchait pasmioins à la tète du régiment
de Hohenlohe toutes les fois que l'on allait à Pennemi. £a
combattant ainsi « il reçut une légère contusion, le la
septembre, à Taifaire de Bergzeborn« et fut grièvement
blessé À la poitrine, le 8 décembre suivant, au combat de
Berstheim. En 17949 les régiments de Hohenlohe étant
passés au service du gouvernement des Provinces- Unies
(Hollande), le comte de Firmas-Périès resta à Tarmée de
Condé. Après la conquête de la Hollande, par les Français,
les régiments de Hohenlohe furent licenciés. Le comte de
Firmas-Périès négocia et conclut alors une capitulai ion,
qui fit rentrer ces deux braves régiments à Tarmée de Gon<
dé (1). La campagne de 1796 promettant de devenir très-
active, le comte de Firmas-Périès sollicila et obtint sa dc«
mission delà charge de lieutenant de roi du quartier-géné-
ral; cette charge fut alorsdonnée au général du Bois, ancien
commandant du guet à Paris. Les républicains français
ayant passé lé Rhin , le 24 juin^ le régiment de Hohenlohe
fut employé à Pavant-garde du corps de Condé, sous les
ordres de S. A. M. le duc d^Enghien. Ce régiment soutint
et 'couvrit la retraite de Tarmée autrichienne, jusque dans
la vallée de la Kintzig. Le comte de Firmas-Périè?^ fit [iren-
dre position au régiment de Hohenlohe, au château de
Hohengerôldzegg; mais, les ennemis ayant forcé le passade
du Knebis, il rtçxki Tordre d'abandonner le poste important
qu'il occupait. Il obéit à cet ordre, en représentant toute-
fois au général autrichien Giulay, duquel il Pavait reçu,
qu'une retraite aussi précipitée entraînerait la perte des im-
menses magasins rassemblés dans la vailéeiet que, d'un autre
(1) Lr$ XXI de cette capituUtioD flipula que le prince de Hobeo*
hohe attacherait à tes régimentu 4 pièces de caDOU« choisies parmi celles
eolevéet aux Français, dans la campagoc de 1793. Par lc$ VI , il fut aus-
sistipulëqae, par grâce particulière, il serait créé une place de colo-
nel en second en faveur du comte de Firma<-Përiès, mais avec condition
du non remplacement de c«t emploi» lorsqu'il viendrait i vaquer.
DES GÊNÉRAinL FEANÇAT8. 67
cAlé, le corps qui se trouvait dans le Brisgaw pouvait
être compromûi. Le comte de Firinas-Périè.s ayaut de plus
démontré la possibilité de se maintenir dans la vallée de la
kiutzig « et d'imposer à Tennemi par une couteuaiice fer-
me , le comte de Giulay se rendit à son avis , et !te décida
à reprendre sa position ; mais à peine le comte de Firmad*
Périès avail-ii réoccupé Holiengeroldzei;^» que le canon
des républicains se Qt entendre dans la vallée. Le général
Gluiajfut repoussé jusque sous les murs de Z^ll, et, par
suite de ce mouvement , le régiment de Hohenlohese trouva
coupé. Dans cette situation critique » le comte de Firmas-
Pérîés conçut le projet hardi de tomber sur les derrières des
ennemis, de les tromper sur le nombre de ses combattants,
et de les forcera la retraite. Il forma eu conséquence au«
tant de télés de colonnes qu'il avait de compagnies à sa
disposition , et déboucha ainsi dans la vallée de la Kiutzig,
Les républicains croyant alors que c'était le corps entier
da prince de Condé, qui , par la vallée de TÂrh , venait au
secours de Tannée autrichienne , se retirèrent précipitam-
ment. Le' comte de Giulay, dès qu'il avait aperçu les neuf
têtes JK colonnes dont nous venons de parler, avait deviné
U manœuvre hardie faite par le comte de Firmas-Périès^
et avait aussitôt marché pour le soutenir : leur jonction
s*opéra heureusement. Le comte de Firmas^Périès reçut ,
dans celte action, une légère contusion. Il retourna, dès
le soir du même jour, prendre position à Hohengeroldzegg.
Il avait, dans cette journée , fait une marche de près de 1 o
lieues, et remporté un succès important. Le 3o septembre
saivant, il fut blessé deux fois au combat de Schaffenried.
S. M. Louis X?III daigna lui faire écrire, par son ministre
de la guerre, une lettre aussi flatteuse qu*honorable.
L'armée de Condé étant partie pour la Russie, en 1797,
le comte de Firmas- Périès fut chargé d'en commander la
première colonne, composée d'un bataillon du régiment
de Hohenlohe, de la légion Roger-Dama<4 (ci-devant Mira-
beau), infanterie et cavalerie, et enfin des régiments de
hn«s4rds de BaschI et de Carneville. Le comte de Firmas-
Féfièt fut employé^ par S. M. Tempereur de Russie, en
58 oicTtoimAimK msToiaQu^
qoalHé de second coNmel du régiment de Hohenlohe; et,
lorsque ce régiment perdit le prince de Hohenlohe , son
oolonel y le comte de Pîrmas-Périès, en fat fait colonel-
eommmdant. En 1798, il obtint la permission de venir en
Souabe, pour n'y marier (1^. En 17^9, Tarmée de Condé
reçut Tordre de partir de Russie » pour aller concourir à la
éé€riuie de la Suisse 9 menacée par les Français; mais,
lorsque ce corps arriva à sa destination, déjà presque toute
la Suisse était conquise. Le comte de Firnkas-Pérîès fut
placé en avant de Constance. 11 reçut, le 7 octobre, plu*
sieurs contusions et blessures légères, en défendant celte
▼ille, qui fut prise par les Français. En 1801 , Tarmée de
Condé ayant été licenciée t le comte de Firmas-Périès vint
te fixer en Souabe, auprès de son épouse. H ne fut point
compris dans les radiations que le gouvernement français
fit faire sur la liste des émigrés. Bu 180a , il représenta , à
la dépulalion de Tempire, séante à RatisbonnCy son beau-
frère le prince de Waldbosrg-Wolfegg-et-Waldée. En 1806,
il obtint une charge de chambellan de S. M. le roi de
Wurtemberg. En 18071 >^ ^"' ^''® de grand-maître des
oolsiBes, et quelque temps après il fut fait conseiller-
d'état actuel. Il reçut sa démission , le 6 mars i8i5 ; mais
S. H. le roi de Wurtemberg lui conserva les titres, noms
et rangs des charges qu*il avait exercéesà sa cour. En 1 8 14»
le comte de FIrmas-Périès se rendit au congrès de Tienne,
pour y soigner les intérêts du prince son beau-frère. Il était
encore dans la capitale des états autrichiens, lorsqu^on y
apprit, en mars 181 5, Tinvasion de Buonaparte sur le ter-
ritoire français. Le comte de Firnias-Périès, abandonnant
alors la diplomatie, courut à Gand offrir ses services à S.
M. Louis XVIII, qui, par son ordonnance du Somai 18 15,
le nomma maréchal-de-camp. La commission chargée de
l'examen des titres des officiers de rancienne armée recon-
(1) Il 7 épousa U conaeste Joééphine de WaMboorg- Wolfegg-et-
Walélèe t duchcitt Iiéfééîuire du SâÎBt-BflBpir* roBÛ et damr d#
rsffdrc înpénal da la Gcsû-élnlét.
ool aa oomUede Finnafi*Péf iès les droits au grade et mare*
cbil-de-eampy à prendre rang du i** février 1800. Ei^
conaidéralkMi de 1^ ans et a mois d*aetif ilé dans oe grade.
Je eomle de Firmes • Périès obthit de S. M. le grade de
Kealeiiaiit*général, par brevet du 5o mars iStg. Il a été
admis à la retraite, le ai luillet suivant. Il avait été orée
ehevalierde Saint-Louis par S. A. â. HoBSMua, alors régent
du rojraame de France, au nom de S. M. Louis XYII.
{Biaii ei èreveis militiûres , Moniteur, iumaies du temps.)
M FITZ-COSSÉ (François), maréchal'de-camp, servait
dans les gendarmes de la garde du roi, dès Tan 1704. Il
se trouva à la bataille de Ramillies, en 1706; à celle d*Ou-
denarde, en 1708; à celle de Malplaquet, en 170g, et
servit en Flandre îusqu^à la paix« Devenu suocessîvement
sous*brigadier et brigadier, il fit la campagne de Philis-
bourg, en 1 734 « et celle du Rhin , en 1 735. Il fut fait ma-
réebal-des-logis de sa compagnie , le 37 juin 1736, et ob«-
tînt* le 8 août 1740, une commission pour tenir rang de
mes! re- de-camp de cavalerie. Il fit toutes les campagnes
de Flandre, de 174^1 à 17489 et se trouva à la bataille de
Dettingen; aux sièges de Meniu , dTpres et de Fribourg;
à la bataille de Fontenoy ; aux sièges de Toumay el de
Namur, et à la bataille de Raucoux. Créé brigadier, le 1"
janvier 1748, il fit la campagne des Pays-Bas. Il obtint le
brevet de marécbal-de-camp, le 10 février 1769, et quitta
peu de temps après la compagnie des gendarmes de la
iparde du roi. Nous ignorons ce qu*il est devenu depuis*
cette époque. {Chronologie mUiuure , tom. VJIf^pag, 365»)
ns FITZ-OÉKALD (Nicolas), servit, comme cadet, dans.
les troupes du roi d'Angleterre , dès 1675, et y devint suc-
cessivement lieutenant, capitaine, mafor, lieu tenant- co-
lonel , el enfin colonel du régiment d*infanterie irlandaise
de la marine. Il passa en France , avec ce régiment , en
1691 , après la défense deLimerick, dont il était lieutenant
de roi. Il servit, avec son régiment, sur les côtes de la
!lorroandie, en lôga; àTarmée d'Allemagne, en 1693,
1694 et 1695; à Tannée delà Meuse, en 1696, el ù celle
6o DTCTIONNAIEE HISTOBTQUf
de la HoMlle , en 1697. Le régiment irlandais de la marine
ayant été reformé, par ordre du a6 février lôgSJe sienr de
Fitz-Gérald fut nommé colonel-lieutenant du régiment d*in-
fanterie irlandaise d'Albermale. Il commanda ce régiment à
Farmée d^AlIcmagne, en 1 701 , et à la bataille de Lnzzara« en
1702. Il obtint le grade de brigadier d*i n fa nterie, par brevet
du 1*' octobre de cette dernière année. On lui donna « par
commission du 10 février 1703, le régiment dont il était
colonel - lieutenant , et qui vaquait par la mort du duc
d*Albermn1e. Il continua de servir en Italie , et s*y trouva
à toutes les expéditions qui s*y firent pendant Tannée 1705.
Il servit aux sièges de Verceil , dTvrée et de Yérue 9 et à
la bataille de Turin , en 1706 , et fut employée Tarmée de
Flandre, en i;m7- Créé maréchal-de-camp , par brevet du
5 mars 17089 et employé en celte qualité à Tarmée de
Flandre, la même année, il combattit à la bataille d'Où-
denarde , y fut blessé et fait prisonnier, et mourut à Gand ,
le 1*' Âoul, des suites de sa blessure. [Chronologie militaire ^
toin, VI y pag. 590 j Gazette de France,)
DK FITZ-GÉRALD (Jacques), marcchal-de'oampjeX parent
■dti précédent, entra, comme lieutenant- réformé, dans le
régiment d*infanterie irlandaise de Dillon, en 1730. Il ser-
vit au siège de Kehl, en 1733; à Tattaque des lignes d*Et-
tingeu. et au siège de Phili.sbourgy en 1734; sur le Rhin,
et à raflTaire de Clausen, en 1735. Il parvint à une lieute-
nance, en 1759, et servit en cette qualité à Tarmée de
Flandre, en 1742. Nommé capitaine- réformé au même
régiment, par commission du 8 janvier 1743, il se trouva
à la bataille de Dettingen, au mois de juin, et finit la
campagne sur les bords du Rhin. Eo 17)4» il servit au^^
sièges dTpres et de Fumes ; fut employé au camp de Cour-
tray. et obtint, le 6 octobre, une compoguie dans le ré-
giment de Lally, à sa formation. Il commanda cette com-
pagnie à la bataille de Fonteooy; aux sièges des \ille et
citadelle de Tournay, de DendermonJe, d'Oudeuarde et
d*Ath,en i74'')* Il obtint, le 11 juillet de cette dernière
année, une commission pour tenir rang de colonel d*iu-
ms cimsÀinc français. 6i
fênterne* Il Mrrit sar les côtes, en 1746; combattit à la
liataille de Lawfeld , en 1 747 ; se trouva au siège de Haes-
tricht, en 174^» «^ fut employé au camp de Dieppe, en
1766. Le régiment de Lallj ayant été destiné pour aller aux
Indes, au mois de novembre 1756, le sieur de Fitz-Gérald
fui nommé pour en commander le a* bataillon, par ordre
da 10 du même mois; mais n*ayaut pu s*embarquer, il
quitta alors ce régiment. Il obtint, le 16 février 1737, un
ordre poor servir, en qualité de colonel* réformé , à la suite
du régiment irlandais de Clare , avec lequel il resta sur lc*8
côte^ pendant plusieurs campagnes. On le créa brigadier,
le 1" mai 1768. Il fit les campagnes de 1760 et 1761 , en
Allemagne, et y combaliil aux affaires de Gorbach et dé
Warbourg, en 1760, et à celle de FIlingshaosen , en 1761*
Aprè^ la mort du comie de Thomond , le roi ayant donne
le régiment de Clare au comte de Thomond fils, qui était
en bas âge, le sieur de Fitz-Gérald fut nommé, par commis-
sion du ao septembre 1761 , colonel en second de ce régi-
ment, qull devait commander jusqu'à ce que le jeune comte
de Tbomood fût en âge d*en prendre possession; mais
ayant obtenu le grade de maréchal-de-camp , par brevet
du i5 février 176a, il se démit de la place de colonel en
second du régiment de Clare, au mois de décembre sui-
vant, époque à laquelle il fut déclaré maréchal-dc-camp.
il avait été employé, comme brigadier, au camp de Dnn-
kcrque, en 176a. Il mourut avant le i" décembre 1775.
(Ckronolagie militaire, tom, FlI^pag. 5a3; Gazette de
France, mémoires du temps,)
DB FITZ JAMES (Jacques), duc de Berwick, maréchal
de France, fils naturel du duc d*York, depuis roi d'An-
fliterrf , sous le nom de Jacques II, et d'Arabclla Churs-
eliild« sœur du fameux duc dt; Marlboroug, naquit le ai
août 1670. Il fut envoyé en France, à Tâge de 7 ans, et y
fut élevé, d'abord à Juilly, puis au collège du Plesnis, ei
eoMiite à celui Je la Flèche. Son éducation étant terminée,
il retourna en Angleterre, où il commença à servir, en
qualité d*aide-de-camp du duo d'AlbermalCf générai de
6s OlCTIOHHAItK HISTOtIQOt
raimée du roi Jacques. Chargé de porter des ordres 4 5oo
cavaliers, il profita de cette occasion pour tomber sur la
ca?alerie du duc de Montmoalh, et la défit eolièrementi
A la tiataille de Weston, le i6 juillet i(>85. L*Aogleterre étaot
deveoue tranquille» et se trouvant pacifiée par la punition
desrebellest Fllz-iames (i) partit, aii commencement de
1686, pour aller apprendre Tart de la guerre sous le célè-
bre Charles , duc de Lorraine 9 général des troupes de Léo-
pold I**, qui faisait alors la guerre de Hongrie. Il se trouva
au siège de la ville de Bude, prise le a septembre (a). Il
se signala, pendant ce siège, par une très-grande activité,
et par beaucoup de valeur. En 1687, il fut fait génénl de
bataille des armées de Teropereur Léopold. Il se disposait
à une seconde campagne contre lesTurcs, lorsque les trou*
blés d^Angleterre le rappelèrent auprès du roi Jacques* qui
le créa, la même année, duc de BerwieL; le nomma colo-
nel d*un régiment d*infanterie • et d*un régiment de eava-
lerie. Il fut fisit gouverneur de Portsmouth et de la province
de Hampshire, cbevalier de Tordre delà Jarretière, et ca-
pitaine des gardes-du-corps du roi, en 1688. Il devint
membre du conseil privé* et lieutenant-général desarmées
du roi Jacques II, en 1689. Dans la même année, il fut
blessé asses grièvement dans une affaire contre les rebelles •
Jacques II ayant été chassé de son trône et de TAngleterre,
par le prince d^Orange, son gendre, le duc deBerwick, passa
(1) Il porta ce 00m jasquVn iM^t ëpoqve à laquelle il fat fait doc de
Berwick.
(s) L'euteur dei liémoiret db doc de Berwick, tom.'I, pag. s5, donne,
après le siège de Bude, la description d'une bataille où les Tnrca fnrent
défaits à deui nnies de cette place , et où il suppose que le jeune FiU-
James fut blessé , et fit prisonnier le bacba qxii l'avait blessé. Cette
citation est une erreur. Il ne se donna point de bataiHe près de Bude;
•t les bistoriens reprocbeat au duc de Lorraine de n'aivoir point, après bi
prise de Bode, attaqué rarmée ottomane* qui n'était qu'à one demi-
liene de cette place, et dans la dernière consternation. L'antcur des Mé-
moires a Tonlu sans doute parler de la bataille de Mobat ; mais elle ne
if livra que l'année soirante , le 1 2 août , et le roi Jacques II araît alors
rappelé le doc de Bemiek près de loi.
BU GÛnAUX FB ANC Aïs. 65
atec lui eo France. En 1690, le duc de Berwick fut nonnné
général d'armée, et commandant dans le royanme d*Irlande.
Il marcha, avec le roi Jacqoeiî, ansiéçe de ^ondonderri, qui
lîit levé, le 10 juin. Les rebelles ayant formé le dessein de
surprendre les troupes du roi Jacques, qui était à Ganan« le
duc de Berwick y accourut. Pendant le combat qui eut lîeuà
celte occasion , et qui dura une heure , il eut un cheral tué
S0QslttJ,et fut blessé à la cuisse. Les Irlandais, qui servaient
la cause du roi , ayant pris la fuite , le duc de Berwick se
fit mettre sur un autre cheval, courut aux fuyards, leur
rrprocha leur lâch<flé, les rallia , et les ramena au combat.
Les rebelles, alors vainqueurs, ues^occupant qu'à piller,
00 les mît en désordre et on en tua la plus grande partie.
La blessure du duo de Berwick s^étaut aggravée par le mou-
vement violent qu^il s'était donné , le sang qu'il avait perdu
le réduisit A une faiblesse si grande, que Ton fut obligé de
le porter, sans connaissance , dans sa tente. Ayant aperçu,
le 10 juillet, un corps nombreux d'officiers de l'armée du
prince d'Orange, qui formait une assez grosse troupe, il
se persuada que le prince luh-méme s'y trouvait, et proposa
sur-le-champ l'attaque de cette troupe , alin de terminer
la guerre parla mort du prince d'Orange. Suivi de plusieurs
officiers que son exemple entraîna, tl pénètre jusqu'à la
troupe, et ohercbe partout des yeux le prince d'Orange,
qui n'y était point. Après avoir tué ou renversé les premiers
ennemis qui se présentèrent à lui , il se relira en bon ordre.
A la bataille de la Boyne, le 1 1 juillet, le duc de Berwick
commanda l'infanterie irlandaise, et fut blessé. N'ayant pu
parvenir à rallier ses troupes, qui s'étaient débandées, il
passa à la cavalerie, qui soutint mieux le combat, mais qui
te trouvant accablée par le nonibre , céda enfin , et aban*
donna la victoire au prince d'Orange (1). La perte de cette
bataille ayant obligé le roi Jacques à repasser de nouveau
(1) A la bataille de la Voyne, qui fat très-décifiTC, le roi Jacqaef, font
biife ^"H étail, fat des premien i as retirer. Lo roi GaiilaoïM eut Vé-
paoie tflMnîrH d'un coup de caaoa.
64 DICnONNAIRE HISTORIQUE
en France, le duc de Berwick Ty accompagna, et alla
servir, en 1691, comme volontaire, dans l'armée de Fhin-
dre, sous le marquis de Boufflers. Au siège de Mons, il
monta à Tassant'de Touvrage à corne, qu'on emporta, après
une demi*heure d'attaque , et eut en cette occasion son
chapeau et son habit percés de balles en plusieurs endroits.
Les ennemis ayant repris cet ouvrage, ou l'adaqua ^e
nouveau le lendemain , et le duc de Berwick se signala
encore à cette seconde attaque : Mons capitula le 9 avril.
Au combat de Leuze, le 18 septembre, au moment ou le
duc de Berwick marchait pour faire avancer les gendarmes
de Bournonville, un Anglais vint à lui pour lui casser la
tète d*un coup de pistolet; mais le duc de Berwick esquiva
ce ooup«. et tua son adversaire de deux coups d'épée. Il
combattit à Steinkerque, le 3 août 1692, à la tète du ré-
giment de Provence; suivit, pendant l'action, Ai. le prince
de Conti, et contribua à chasser les ennemis au-delà des
haies. Dans la même année 169a, il accompagna Jacques II,
son père, sur les côtes de la Normandie, et eut la douleur
de voir, du rivage, la destruction de la flotte de l'amiral
Tourville, par les flottes anglaise et hollandaise, et toutes
les espérances de Jacques II ruinées par le désastre du
combat delà flogue. Créé lieutenant -général des armées
du roi , par pouvoir du 5o mars 1693 , il servit dans Tarmée
commandée par le maréchal de Luxembourg. A la bataille
de Neerwinde, le 29 juillet, il attaqua avec succès le village
de ce nom, et s'en empara. Les ennemis étant revenus
avec fureur pour reprendre ce poste, le duc de Berwick se
préparait à le défendre , lorsqu'il apprit que le prince d'O-
range lui-même commandait l'attaque. Nes'occupant alors
que de la' haine qu'il portait à ce prince, le duc de Berwick
s'exposa, avec une témérité sans exemple; se précipita
dans la mêlée, perça jusqu'à la troisième ligne des enne-
mis; mais, accablé parla multitude, il fut contraint de
se rendre prisonnier. Ayant été échangé avec le duc d*Or-
mond, il rejoignit le maréchal de Luxembourg à Nivelle ,
le 30 août, et marcha au siège deCharleroi, qui se rendit,
le 1 1 octobre. Employé dans l'armée de Flandre^ sous M.
DIS einsEAinL ' nANçira.' 65
le dauphin » en' 1694 9 H conduisil une colonne de Tinfan-
lenè française dans la marché de Tigoamont au ponf
d'Bspierreu, le aa août. Après la mort du maréchal de
Luxembourg, il fol employé dans l'armée de Flandre, sous
le maréchal de Tilleroi , en 1696. Il s'empara des châteaux
dlogelmansler, de Meulebek, de Marckeghem, et prit à
discrétion leurs garnisons , fortes de 400 hommes. Le roi
Jacques le' Ht, en 16969 capitaine-général de ses armées.
Dans la même année, on forma de nouveau un projet d*ex-
pédîtion en Angleterre ; mais Louis XIV ayant exigé « avant
defaiire partir des troupes, que les partisan;! de Jacques II
commençassent par se montrer, le duc de Berwick fut
chargé de cette négociation, qui ne réussit point. Il ne fut
pas employé, en 1(^7. La paix se fit, au mois de septembre.
Il fui fait « par commission du 37 février 1698, colonel d'un
régiment d'infanterie irlandaise de son nom, régiment que
sa maison a long- temps possédé depuis cette époque. Nom-
mé ambassadeur du roi d'Angleterre auprès du pape, par *
pouvoir - donné k Saint -Germain -en- Laye, le i4 janvier
1701, il resta peu à Rome. Il servit, comme lieutenant-
génial, dans l'armée de Flandre, en j 70s , sous M. le duo
de Bourgogne et le maréchal de Boufflers , et poussa , le 1 1
juin, l'armée hollandaise jusqu^auprès de Nimègue, après
lui avoir tué laoo hommes. Employé en FUndre, pendant
la campagne de 1703*, il battit, le 9 mal, 6000 ennemis,
cantonnés le long de la Roêr, et les força d'abandonner
tous leurs équipages. Le roi le nomma pour commander
Tarmée envoyée en Espagne , par pouvoir du 1 1 décembre
1703. Il fut naturalliié Français, par lettres du 17. Il partit
de Paris, à la fin de janvier 1704; arriva à Madrid, le i5
lévrier, et se rendit à l'armée, au mois de mars, avec le
roi d*Ehpagne. Étant entré en Portugal , la première Con-
quête qu^il y fit, fut la prisse de Salvaterra, investie, le 7
mai, et qui se rendit à discrétion le 8 : le gouverneur et la
garnison, forte de 600 hommes, furent faits prisonniers
de guerre. La ville de Segura, dont la garnison était dé
5oo hommes , se rendit le même jour. On enleva ensuite
Ponha-Garoia, Ucepedoet Qcbreros. On prit, Tépécàla
66 mcnôHirirEB msTOEiQuji
fiuiiii,ét obptlU IdanhanoiYO, le i3 ; Monsanto fut pris le 16 ;
lecliâieau «e rendit le 17, etCastel-Branco, le a5. On fêta,
le a6, un pont sur le Tage, pour le siège de Portalèfçre. Nissa,
Fuebla, Apalao, Aleiico, Itle de Candelas et Cratocbel
se floumirenl. Portalègre fut emporté, le i** îuin. Le dur de
BerwIcL fit, le a5 du m^me mois, dans Castel-de-Vîde, 3
iMtaillons anglais ou portugais prisonniers de guerre. Il se
rendit maître de Montalvan et de Marvan , mit ses troupea
en quartiers de rafralcbisseoient 9 et se rendit à Valeuce.
Le roi le rappela d^Ëspagoe , sur la fin de la même année ( 1 ).
Il alla commander en Languedoc, contre les GamisardK des
CéTcnnes, par commission du 14 février i^o'^ , et rendit à
cette province la tranquillité que le fanatisme, soutenu par
les ennemis de rétaft, troublait depuis plusieurs années (a).
Le due de Bcrwick resta dans cette province jusqu'au com-
mcDcement d*ociobre i^joS, époque k laquelle il en partit
poilr aller commander dans le comté de Nice. Il forma , au
mois de novembre, le siège de Nice, qui capitula, le
a4 : la citadelle et le château se rendirent à lui, le 4 îan-
vier 1706, et on y trouva iiopiècesdecanon, et toutes sortes
de provisions. Gréé maréchal de France, par état donné à
Marly , le i5 février, il eut le commandement de Tarmée
d'Espagne, par pouvoir du ao du même mois. Arrivé à
Madrid, le 1 1 mars suivant, il se rendit de suite dans TEs-
tramadure; marcha contre l'armée portugaise, campée à
a lieues aii- dessous de Badafos, et Tobligea de se retirer.
(1) « La cQur d'Espagoe « dit Mootesqaîeu, daos son Ëloge historique
• du doc de Berwick, élail iofcctéc par riDtrîgLr. Le gouvernement al*
• Uil trèa-mal, parce que tout le nKinde roulait gourerner. Tout dégënê-
» raît en tracawertei , et Puo des principaux points de la mission du duc de
• Bemick était de les cdaircir. Tous les partis voulsîeot legaf^acr; mais,
sau milieu de tant d'iotcréis particuliers^ il ne pensa qu'à la monarchie;
• il sauva l'Espagne, et fut rappelé. »
(a)Basaeville, intendant du Languedoc, et le duedt Berwick iaiilireat
Itre pris parles rebelles delà ville deNtmes. Mille conjurés avaient gardé
le secret; un seul trahit, et découvrit le complot avant son exécution.
Bemick fit périr dans les supplices presque tous ceux qui étaient soup
foonéi d'avoir pris part à m prajeé*-
Otte armée étant defeoue supérieure t par la looelloii dct
Aiigl:!», le maréchal de Berwick fut obligé de se tenir sur
la défensive. Il prît Carlhagène, le 18 novembre. Au mois
de îanvi^r 1707, il visita les places des royaumes de Yalenoe
et d^Arragon « et revint à Madrid , le i5 février. Il eu parfit
le i6« pour marcher sur Éiech* d*où il chassa les ennemis»
ainsi que d*£lda et de Novelda. On lui continua le com-
mandement de rarmée d*£spagne, par pouvoir du 1*' avril.
Les ennemis sVtant avancés, le aS* sur 4 colonnes, vers
Almansa , la baUiille de ce nom commença à (rois heure/i
•prèa midi, et se termina à cinq , par la fuite des alliés : i3
bataillons ennemis, qui s^étaient cependant retirés en bon
•rdre, furent enveloppés le lendemain, et obligés de met-
tre les armes bas. Jm ennemis perdirent eu cette occaïUou
121,000 hommes, et le maréclial dp Berwick .n*en eut que
tooo tués ou blessés (1). Le duc d*Orléans étant arrivé le
fendam;iiB de Taction, on entra aussitôt dans le royaume
de YjiJence , dont la capitale envoya faire ses soumissions :
les antres places imitèrent cet exemple. Le a5 mai, les dé-
putés de Sarragosse vinrent aussi se soumettre, et la ville
ouvrit ses portes. La victoire d^Almanza enleva aux enne-
mis les royaumes de Valence et d^Arragon. Il en coûta ù
ces deux royaumes reconquis de grosses sommes d*argent,
et la perte de leurs anciens privilèges. Le maréchal de Ber*
wick ayant été rappelé dXspagne, on le nomma pour
commander Tarmée des frontières d*ltalie, avec le mare*
chai de Tessé, sous M. le duc de Bourgogne , par pouvoir
du 16 août. Il conduisit 4000 chevaux au secours de Toulon,
que Je doc de Savoie assiégeait; mais, ayant appris, à
iciiers, que ce siège était levé , ,i) ramena en Espagne ces
4000 ehevaoa, qui en avaient été détachés. Il rejoignit Bl.
(•) U ctl à remarquer que le duc de Berwick, qui commaudait le»
Fr4açaîi« était Aoglai9 ; et que le lord Gallonaj, chef de l'armée anglaise,
élaii Français et autrefois comte de Ruvîgnj. Philippe V ni l'an'hiduc,
hs deux rivaux pour lesquels la guerre re liîsaît,' n'ëtaieot point à cette
ha^Ur : ce qm fit dire fc mjlord Feterboroogh qa'on étsit bien bo« de
68 DICnORVATIIE «fSTOETQOK
le âne d*Orléan!i devant Lérîda « que les ennemis abandon-
Bèrenlv le i3 octobre, et dont on permit le pillage «^qui
dura huit {ours. Le roi d'Espagne donna au maréchal de
Berwick les villes de Liria et de Xerica , au royaume de
▼alrnce, en litre de duché , avec la grandisse de première
classe, tant pour lui que pour celui de ses ft's qu*il voudrait
déslfpier, et ses descendants. Le maréchal de Berwick. s*em-
para du château de Lérida^l^ 1 1 novembre. Il obtint, par pro-
visions do a4« 1^ goovernement-f^néral du Limosin, vacant
par la mort du comte d*Auvergne, et prêta serment, pour ce
gouvernement, et pourla charge de maréchal de France, le 1 7
avril 1 708. Commandant Tarmée du Rhin « nou% IVIecteur
de Bavière, par pouvoir du 7 m.ii, il visita les bord» du
Rhin et les lignes, qu*il mit hors dMnsnIte par de nouveaux
travaux ; envoya so pièces de canon au fort Louis , et re-
tourna à la cour. Nommé pour commander Tarmée des
frontières du Piémont, pnr pouvoir du 36 avril 1709, il
plaça les tronpM dans des endroits pronres â rassurer le
Daiiphiné contre les desseins du duc de Sivole , qnî me-
naçait cette province ; fortifia deux. déAlés du mont Genè-
vre« et couvrit Briançon. Il obligea le duc de Savoie de re-
prendre la route du Piémont, d*abandonner Annecy et les
autres portes que ses troupes avalent oocopés pendant Tété.
Il pass;i de là en Flandre, et y commanda , en Tab^ence et
sous r.iotorité du maréchal de Boufllers, par pouvoir du
5 octobre. Il laissi un corps d*infanterie au camp de Man-
beuge, pour achever les retranchements commencés sur
une hauteur qui dominait celte place. Commandant Tarmée
des frontières du Piémont, par ordre du a^ avril 1710, et
par pouvoir du a m?ii, il y tint en échec le duc de Savoie.
On le cféa duc et pair de France , par lettres d*érecllon de
la seigneurie de Warli en duché-pairie, sous le nom de
Fitz- famcs^ données à Versailles, au mois de mai , enre-
gistrées au parlement de Paris, le o!S du même mois. Il
commanda Tannée des frontières du Piémont, par pouvoir
du 16 mai 1711, et empêcha le duo de Savoie de pénétrer
dans le Oauphiné, Commandant la même armée; par
pouvoir du 3o avril 17 19 ^ il fit une iovasioD dans le mar«
M8 eieiiaÀtrz tKARçiis. 69
qniflait de Salaces , mit tout le pays à contribution, pilla
quelques Tillages « contint , pendant toute la campagne ^ le
ëgnénl du duc de Savoie sur les frontières du Piémont, et
lui 6la la liberté de descendre en Savoie. Il se préparait à
se rendre à la cour, lorsqu'on le chargea du commande-
meni de Tarmée sur Ja frontière de la Catalàgne , par pou-
voir du la novembre. Ayant eu Tordre de faire lever le
bloens de GIronne, il ravitailla cette place, le 7 {anvier
1713; et, après y avoir fait entrer des munitions de guerre
rt delMuche, il quilta la Catalogne, et revint à Paris. Il
eommaoda les troupes auxiliaires en Espagne, et cellesqui
étaieot en Roussillon, par pouvoir du 4 juin 1714* Il em-
porta Barcelonne d'assaut, le 12 septembre, après 61 jours
de Iranchée ouverte, et iin combat quidura depuis quatre
benresdu malin jusqu'à onxe. Les rebelles se retirèrent alors
dans la nouvelle ville, qui n'était* séparée de l'autre cpie
par une simple muraille ; mais bientôt après ils se rendirent
à discrétion. Le duc de Benprick fut nommé conseiller an
conseil de régence, en 1719, et général de l'armée du roi
de France sur les frontières d'Espagne (1). Il prit Fonta-
rabie, le 16 juillet; Saint-Sébastien, le i^août, et le châ-
teau, le 17. Passant ensuite, avec son armée, du côté du
Boussilloo , il traversa les Pyrénées , s'empara du château
d'Urgel, et mit le siège devant Eoses : les pluies le contrai-
gnirent de lever ce siège. La France et l'Eupagne firent la
paix , au commencement de 1 720. Le maréchal de Berwick
eut le commandement de la Guieune , du Béarn , de la
Navarre , du Limosin » de l'Auvergne , du Bourbonnais, du
Fores, du EoussUlon, et d'une partie du Yivarais, en
17s I. Il fut fait chevalier des Ordres du roi , le 5 jiiîn 1 7a4f
et nommé gouvernenr de Strasbourg, par provisions du
(1) Le dac de Brrwick épnaittt alors beaocoop de regret (Tétre obligé
^ictrir contre le roi PhUippeV, pour leqtieli) avait siTailbBMocDtoom*
battu, et qui avait fixé en Espagne, par ses bienfaits, un des fils du ma-
réchal de B«r«iricfc : en entrant sur le territoire espagnol, le maréebal
écrivit an duc de Liria , son fils, pour l'eihorter à bien faire son devoirs
et s combnttfcde son mieiis pour Philippe V.
^o DfcnoimiimK HisToniQUf
Il afril i^So. Il commanda, sur le Rhin, par pouvoir du
1** avril 1733. Appelé au oommaiidemenl de rarmée sur
les frontières do la Sarre , des Évèchés et du Rhin , par
pouvoir donné à Compîégne « le 1 a août, il investit le foK
de EeU, el y fit ouvrir la. tranchée, dans la nuit du ip au
ao octobre : le commandant de &ehi baliit U ehaiiia«le , le
%Sf d capitula. Commandant en chef Tarmée du Rhin,
par pouvoir du i** avril 1734» Berwick. foiçi If 8 lignes
d'Etlingen, au mois de mai, el fit investir PhiliKboiir|ç , le
a3. Une redoute t qui se trouvail à 5oo loi<ies de la place ,
ayant été prise, le a49 le maréchal quitta, le a juin , son
camp de Kislock, et marcha , avec le reste de sou armée ,
devant Phiiisbourg , où il fit ouvrir la traiy^hée ,* le 3. Il y
allait tous les jours , el visilail les travaux avec le plus
grand soin. Le 11 juin, au soir, il ordonna qu*on com*
mençâl une sape» el qu'on poussât en avant la tranchée
plus direclendenl contre la place. La sape fut avancée,
mais non pas la tranchée, comme il Tavail ordonné, el
cela (tarceque l<fs deux ingétii**urs qui conduisaient Tou*
vrage ne purent se mettre d'accord, et disputèrent iiinqu'au
matin. Le maréchal, ayant eu connaissance de ce différend,
monta aussilôt A cheval pour aller Tapaiser; el, s*étant
rendu dans la tranchée , il y fut tué d*un coup de canon ,
le 19 |uin 17349 à 7 heures du matin (i) (a). {Chronologie
(1) En «ppreDant la mort du naréch*! de Berwîd^. Vîllara, qai était
malade à Turio , où il mourut le 17 du même mois de juio , a'écria , dit-
on : c J'ai toujomv eu raisoo de dire que cet homme là était plus heureux
• que moi. • Villart comparait alort la mort brusque du maréchal de Ber-
wick,tuë au champ d'honneur, avec la longue agonie qui le retenait
daoi son lit.
(a) Le maréchal de Berwick arait commandé les armées des trois pre-
mier» monarques de l'Europe, de<t rois de France, d'Espagne et d'Angle-
terre. Il avait Tait 99 campagnes, et s'était trouvé i 6 batailles rangées.
«11 avait, dit le président de llootesquieu, l'air froid, sec, même un peu
• sévère. Jamais personne n'a su mieux éviter lesetcès; el, si j'ote me
sservir de ce terme, les pièges des vertus.* Milord Bolingbrocke appelle
le maréchal de Berwick le meilleur grand homme qui ail îamaî» eiistë.
Pluneon UcUciena mettent les talsaU aiiUtaiict de Berwkà ea pandlè-
e f totn. 111 j pag, 1 70 ; mémoires du iempi , Mémoi*
nt eu Père d*Avngtt(y, Journal kistorique , du Père Grifi*
jA; Histoire miditair» , de M» de Quincy / le président Hé--
Moulif Bouclas^ Mémoires du maréchal de Berwick, im--
frimes à Londres, em 1738; GazeUe de France, Hisioirû
de France, par jinquetU, tom. VIU; Biographie universelle,
ancienne cf maieme, iom. IV, pag. 584; Dictionnaire
mnwersel, par ChaudonetDelandine, tom. VI,pag. Sgi.)
M FITZ-IAHES (Edouard, eomte)^ lieutenani-^néral ^
fibdo précèdent y naquit le 17 septembre 171 5. Il n'avait
paf encore terri , lorsqu^on lui donna le régiment dlnfan-
terie irlandaite de Berwick , par commission dn aa décem-
bre 1799. lile commanda au siège de &ehl« en i^SS, et
an Mcge de PhiliatMHirg, où le maréchal de Berwick , son
pète , fut taé à ses c^tés, en 1 754* Créé brigadier , par bre-
vet do 1" janvier i74o« il servit en Flandre, en 174a: on
s> îmî sur la défensive. Employé à Parmée du Meiu , sous
le maréchal de Noailles, par lettres du i** avril 1743» il
combattit avec la plus grande valeur à Dettingen ; finit la
eanpagne en Basse-Alsace , sons le même général , et fut
employé pendant Thiver à Lille, par lettres du 1*' novem-
bre. EmpliTyé à Tarmée de Flandre , par lettres du 1*' avril
1744, et créé maréohal-de-camp , par brevet du a mal,
il i^rrit, comme brigadier, au Mége de Menin. Déclaré
marécbal'de-cainp, le 7 fuin , avec des lettres de service
da même fOur, il servit aux sièges d*Ypres et de Fumes.
n passa 4 Tarmée commandée par le maréchal de Saxe ,
le avec cens de VUlan, et disent que le premier, d'un caractère froid,
truMpiille et réOéchi, aimait, par préférence, la guerre défentive. Lf
talent particulier du maréchal de Berwick était de relever les chofes dé«
«etpëféc», €t de bien cgonaitre les rcs«ouroea qu'on peut atoir daas let
fluillieun. Il aimait sincèrement ses amis» et le plaisait à rendre aerrice;
mais sans roulÂr en rien dire. Il avait un^rand fonds de religion, ue
disait iamais de mal âe personne, et ne louait que ce qu'il |ugait digne
d'eue looë^ Il méprtaait Farf^ent, ne dépensait œpeaëant rlenso frî-
tsiiiéaf et eesfloyaii oat partie de M forteos à fiibc 4a inao*
72 McnomcAi&E BnrôniQCt
par lettres da i*' juillet, fluit la compagne an camp de
Gourtray, et reloarna commander pendant Thiver à Lille.
Employée Tarmée du roi, par lettres du i*' avril i745« ^^ -
servit au si^e de Tournay et fut un des maréchaux -de^camp
qui commandèrent à ce siège t sous M. de Brrcé, pendant
la marche de Tarmée aux ennemis, qui furent battus à
Fontenoy. Il était de tranchée j lorsque la ciiadrlle de
Tournay capitula. Il marcha ensuite aux sièges d*Ostende
et de Nieuport , et commanda pendant Thiver dans cette
dernière place. On le destina, le 1 8 décembre, à une expédi«
tion maritime qui n*eul pas lieu, el à Toccasion de laquelle il
fut cependant fait prisonnier de guerre par les Anglais,
Échangé, au mois d*avril i74rf il se rendit, le i5, à Gand;
fut employé à Tannée du roi, par lettres du i*' mai, et
commanda les brigades qui attaquèrent le village de La'vr-
feldet remportèrent. Il commanda aussi, pendant Thiver,
à Dendcrmoude, par lettres du i*'.novembre. Employé à
Tannée des Pays-Bas, par lettres du 1 5 mars 1748, il mar-
cha , avec la division de M. le comte de Graville, qui partit
de Malineset des environs, ie 29, et arriva devant Macs-
trichi, le 10 avril. U servit au siège de cette place. Il fui
créé lieutenant-général des armées du roi , par pouvoir du
10 mai, et retourna à Dendermonde, où il commanda
jusqu*au 3i janvier 1749» époque à laquelle on rendit
celte place à l'impératrice. Désigné pour servir à Tarmée
d'Allemagne, par lettres du i"mars 1767, il la joignit, au
mois de mai; combattit à Hastembeck, et se trouva à la
prise de Minden , d'Hanovre, et de plusieurs autres places.
Employé à la même armée, par lettres du 16 mars 1768,
il la joignit, au mois d'avril, tomba malade à Cologne, et
y mourut, le 5 mai 1708. {Chronologie nUUiaire, tonu V,
pag. 44^ y mémoires du temps,)
M FITZ- JAMES (Charles, duc)^ pair et maréchal de
France, cousin du précédent, naquit le 4 novembre 171a,
et fut d'abord connu sous le nom de comte de Fitx-James.
1.1 obtint le gouvernement et la lirutenanoe- générale du
Limosin y sur la démission du comte Henri de FiU-JameS|
SIS GÉirifLÀUX FRANÇAIS. 7 3
nm frère f par prof isîoni du a8 décembre 1799. Il entra
un mouiiqnetairet « en i^So; obtint une compagnie au ré-
liment de cavalerie de Montre vel, ie 3i mars 1731I9 et un
répriment «le cavalerie irlandaise de son nom 9 par com->
Éii»bion da 16 mars i^ôS. Il commanda ce régiment au
siège de Kfhl, la même année; au siège de Phîlisbourg,
en 1734. et à Tannée du Rhin, eu 1735. Créé duc de
Fits-James, et pair de France, au mois de fuillet 1756,
sur la démission de son frère atné 9 il en prit le litre. Nom*
mé brigadier, par brevet du 1*' fanvier i740f et employé,
en celle qualité 9 à Tarmée de la Meuse, sous It^s ordres du
maréchal de Maillebois, par lettres du 1** août 1741 9 H
marcha, avec la première division 9 qui partil de Sedan , le
s8» et conduisit son régiment dans le pays de Juliers, où
il pafisa rhiver. Il marcha, avec la seconde division de
rarniée, lorsqu'elle passa, au mois d*août 174^» de la
Wi^stphalie sur les frontières de la Bohôme , où il n'y eut
que quelques escarmouches. Il rentra en France, aveo
Tamiée, au mois de juillet i743« et finit la campagne en
Basile- Alsace, sous les ordres du maréchal de Noatlles.
Promu au grade de maréchal-de-camp, par brevet du 3
mai 17449 ■! ^ui employé à Tarmée du roi, par lettres du
1* mai 174^9 ^t servit au «iége de Tournay, où il resta
pendant que cette armée marcha aux ennemis pour la
bataille de Fontenoy. H servit ensuite aux sièges d^Oude-
narde et de Dendennonde. On le destina , par lettres du
18 décembre 17 «5, pour servir, avec un corps de troupes
qui devait s'embarquer; mais, cet embarquement n'ayant
point eu lieu, il fut empb>yé à Tarmée de Flandre, par
kftres du 1" avril 174O. Il couvrit, avec Tarmée, les sièges
de Mous, de Saint-Guilain et de Charleroi, servit à celui
de Namur , et combattit à Raucoux. Il se rendit à Gand,
le i5 avril 1747; ^^^^ des lettres de service pour Tannée,
le même four; combattit à Lawt'eld, et couvrit , avec l'ar-
mée, le siège de Berg-op-zoom. Employé, par lettres de
service du i5 avril 1748, à Tannée des Pays-Bas, il ser\it
au siège de Maestricht. Il obtint le grade de lieuienant-
géoéral des armées du roi^ par pouvoir du 10 mai. On le
VI. 10
^4 DICTfONHlIEE HTSTOBIQIJJS
reçut pair de France au parlement, le 7 mars 1^55. Nom-
mé chevalier des Ordres du roi, le 1*' janvier 1706, il Tut
reçu , le ^ février suivant. Employé h Tarmée d^Allemagiie,
par lettres du i*'mars 175^9 il se trouva à la bataille d*Has-
tembeck, contribua à la prise de pluftieurs places de Té-
leclorat d'Hanovre , et rentra en France , au miiin de no-
vembre. Employé à Tarniée d^Allemague, par lettres du
16 mars 17589 il obtint, par commission du 5o mai, le
régiment d*infanterie de Berwick., vacant par la mort de
son frère; se trouva à la bataille de Crewcli, au mois de
)uin 9 et conduisît au mois d*octobre , 10 bataillons et 1 2 es-
cadrons de Tarmée commandée par le maréchal de Conta^
des, à celle commandée par le prince de Soubifie, qu*il
joignit 9 le 9. Il combattit avec la plus grande distinction à
Lutzelberg, le 10 du même mois, et rejoignit Tarmée du
maréchal de Gontades, le aS. Il se démit, le 10 février 17^9,
de son régiment de cavalerie, en faveur de son fils. Employé
à Tarmée d'Allemagne, par lettres du 1*' mai, il y coin-
manda plusieurs détachements considérables; se trouva à
la bataille de Minden , où il chargea les ennemis à \ù tète
de la oavaleilé , et rentra en France, au mois de novembre.
Le roi le nomma pour commander dans la province du
Languedoc et sur les côtes de la Méditerranée, par com-
mission donnée à Versailles, le 16 septembre 1761. En
1766, il eut le commandement du Béarn, de la Navarre et
de la Guienne. Il fut pourvu, en 1771, du gouvernement
de la Bretagne, dont il se démit, au mois de mars 1773. On
le créa maréchal de France, par état du 24 du même mois.
Il mourut, au mois de mars 1787. {Chronologie militaire ,
tom^F, pag.ê^S^y Gazette de France, Fastes militaires y par
M,~de la Fortelle , tom, II, pag. 8.)
Ds FITZ-J AMES (Jean-GharlcR, duc)^ maréchal-de-camp,
fils du précédent, naquit le aë novembre 174*^9 d ^ut d'a-
bord connu sous le nom de comte de Fjtz James. Après
avoir été lieutenant-colonel du régiment de Berwick, il
CD devint colonel-propriétaire. On le ûl brigadier des ar-
DES GENERAUX FRANÇAIS. 'j5
méen da roi , le aa janvier 1769 9 et maréchal-de-camp , ie
1** mars 17S0. {Etats miiiiairesr.y
DE FITZ-JAMES {Èi\oxiard-Hem\ ^cheva/ier)j maréchal-
ie-campj frère putné du précédent, naquit à Paris» le i3
septembre 1 760 , et fut reçu chevalier de Malte 9 de mino-
rité» le ai mars 175a. Il fut fait colonel du régiment de
Bervici., au mois de juin 17589 et créé brigadier des ar-
mées, le i** janvier 1784* Il obtint le grade de maréchal-
de-camp, le 9 mars 1788. Il émigra , en 1791. On le trouve
compris dans le tableau des pensions inscrites au trésor
public, à la date du. i** septembre 1817, pour la retraite
do grade de maréchal-de-camp» après 48 ans 8 mois et iq
jours de service. {Etals militaires.)
FITZ-ROI (Jacques), duc de Montmouth, lieutenant^gé"
n^a/, naquit le 9 avril 1649* Il fut conduit d* Angleterre
en France dès Tâge de 9 ans, et élevé dans la religion ca«
tholique. Charles II , roi d'Angleterre, ayant été rétabli sur
son Irène , eu i<i6o , rappela à lui le jeune Fitz-Roi , le créa
duc d*Arking, et pair du royaume , et le fît successivement
eomie de Montmouth , chevalier de la Jarretière, capitaine
de ses garder , et conseiller au conseil-d*état. Le comte de
Montmouth passa en France, en 167a, et fut créé, par com-
mission du i5 février, colonel- lieutenant d*un régiment
d*infauterie qu'on leva à cette époque, sous le nom de
E»jal- Anglais, etqui fut composé de 24 compagnies. Il mar-
chai, la même annt^e, à la tète de ce régiment, et eut part à
toutes les conquêtes que le roi fît en Hollande. Louis XIV
loi donna , le 29 janvier 1673, des lettres de nomination de
général de tous les sujets du roi d'Angleterre, qui étaient
alors ou qui viendraient en France. Créé lieutenant-géné-
ral, par pouvoir du ao mai suivant , II obtint , par commis-
non du 37 juin , le régiment de cavalerie anglaise du che-
valier de Jons : ce régiment fut mis , par brevet du même
jour, sous le titre de Royal-Anglais. Le duc de Montmouth
servit au siège de Maestricht , et retourna en Angleterre ,
après la campagne. Il envoya sa démission du régiment
Royal d'infanterie anglaise^ au mois de juin 1674. IlfiU
76 BIGTIOmAniE UI8T0EIQUK
élu cbaorelier df ruiiivfrhilé de Cambridge* en 1676. On
licencia, le 10 niarn it>76, le régimi-nl de cavalerie aiiglULse
qu*il avait en au service de France. Le «lue de MoMlmouth
eutra dans plusieurs eon^pira lions contre Ir roi d^èogleter-
re , el tenta de souleVef le peuple. Il hasarda un combat
contre les troupes de Jacques II; mais il fui défait 9
eul recours à la fuile 9 el se cacba dans des buisnons. Ayant
été découvert 3 jours après sa défaite , il eul la tête Irau-
chée. {Chronologie nUlUaire, totn. IF, pag. a54 > mémoires
du temps, Moréri.)
BD FLAHAULT de la Billàidij^b de 6aiit-Reiii (Charles-
César), marquis cle fa BiUarderit ^ iieiUenant-ffénéraJ^ entra,
comme cornetle, dans le régiment de Siiint -Germain-
Beaupré (depuis Royal Pologne}» le 10 mars 1684; servit
au camp commandé par M. de Bouffltrs, au mois de
{ulllet , el obtint une compagnie dans le même réginieut,
sur la déniiiseion de son père, le 19 ftvrier 1686. Il se trouva,
avec f^n régiment, à la prise de Pbilisbourg , de Manbeim,
de Franckentbal et de ldayenoe,en 16S8, et servit à Tannée
d'Allemagne, en 1690 et 1691. Il se trouva au siège de
Namur, au combat de Steinkerque et au bombardement
de Charleroi, en 169a; au siège de Huy, à la bataille de
Neerwinde, au siège el à la prise de Charleroi, en i693«
Nommé major de son régiment (alors Gouruay), le 18 no«
vembrc de la même année , il servit à Tarmée de Flandre
jusqu'à la paix, et au camp de Compiégne, en 1698. Il
devint colonel de son régiment (alors Brissac), le r' février
1699. ti^rvit à Tarmée d'Allemagne, en 1701 et 170a, et
se dintingua particulièrement à la bataille de Fredelingen,
le 14 octobre de celte dernière année. Mestre-de-cump d'un
régiment de cavalerie de son nom, sur la démisMon du
marquis duChâtelet, par commission du 17 janvier i^ol,
il le commanda, la même année, au siège de KehU à l'atta-
que des lignes de Slolhoffen , à la prise des retranchements
de la vallée d'Hornberg, au combat de Munderkingen, à
la première bataille d*Hocbsledt , et à la prise de Kempten
et d'Augsbourg. Il combattit À la seconde bataille d'Iioch-
mS GENERAUX FRÀKÇAI9. 77
iledt, êous le maréchal 4e Harchîn, en 1704. Il fut nom-
m^* le 4 9LrTÏl i^oS, pour remplir les foiictioiif de maré-
4ial-géiiériil-des»lof(is de Tarmée de la Moselle, aou» le
maréchal de Vîllars, qui se maiuliiit au camp deSiercE»
d*où il couvrit la frontière. Il renyilk encore 9 «ous le même
maréchal, et par ordre du 27 avril 1706, les IbnclioDS de
marffllial -des- logis de Tarmée du Rhio , qui fit lever aux
ennemis le blocus du fort Louis; força les retranchements
de Drtijcenheiro, et prit celte place , ainsi que Luuterbourg,
Hugiieoau et Ttle de Marquisat. Il fut fait troisième ensei-
gne de la compagnie de Noailles, des gardes- du-corps du
roi, le 7 juillft de la même année : ce qui ne Tempècha
point de finir la campagne en Allemagne. Il combattit à
OudrDarde, à la télé d*une brigade , eu 1708. Créé briga-
dier, le 39 janvier 1709, il servit , celle année, auprès du
roi ; devint deuxième enseigne, le 36 juillet, et premier en-
seigne, le aô mai 1710. Il fut nommé troisième lieutenant
de SJi compagnie, le aa octobre 171G; maréchal-de*campi
le ffévrier 1719; et deuxième lieutenant, le i** avril sui-
vant. On le créa commandeur de Tordre de Saint-Louis,
le r' Janvier 1720, et graud*croix du même ordre, par
espectative, le 6 décembre 1732. Il fut pourvu du gou-
vernement de Saint- Venant, par proviMons^u m décem-
bre 1735. Il obtint le grade de premier lieutenant de sa
com|>agnie, le 11 avril 1728, et la grand*cruix de Tordre
de Saint-Lonis, en place, le 27 janvier 17Ô2. Employé à
Tarniée du Rhin , par lettres du 1 5 septembre 1 755 , il servit
au Mége et à la prise de &(?hl, et resta, pendant Thiver,
en Alsace parordri* du 1*' novembre. Créé lieutenant -gé-
néral Jc'MamiécH, le 20 février i75.'|, il eut des lettres de
service pour Tarmée du Rhin , le 1*' avril suivant , et mon-
ta plusieurs tranchées au biége de Philisbourg. Il servit &
Li même arnice. en 1755; commanda plusieurs camps
%olauls, iNudaiil la campagne, et ^ervit, sur la Meuse t
prudant Thiver. Employé à Tarmée de Flandre , sous le
niarrchal de Noaille*i, par lettres du ai août 174^» il con-
c«)urut à la défense de cette frontière, et commanda en
Boiuaut pendant Tbivtr. Employé à Tarmée du Rhio , par
78 DICTIONNAIRE HISTORIQUI[
lettres du i** avril 1742 , il y commanda un camp considé-
rable 9 comme premier lieutenant-géDéral de Tarmée, et
la maison du roi , comme plus ancien lieutenant. Il tomba
malade à "Welssembourg, où il mourut, le 23 mai, à Tâge
de 74^1^^ {Chronologie militaire, tom. V^pag. i4o;/»e-
moires du temps , Histoire de la maison du roi y par l'abbé
de NœufviUe^ iom. l^pag. 7a.)
DE FLAHAULT (Jérôme-François), chevalier puis comte
de la Billarderie^ lieutenant-général, frère du précédent,
naquit en 167a. Il entra au senrice, en 16849 comme vo-
lontaire , dans la compagnie que sou père avait au régiment
de Saiul-Germain-Beaupré, et fut fait lieutenant* réformé
à la suite de la même compagnie, alors commandée par
son frère, le 27 mai 1686. Il leva une compagnie au régi-
ment de cavalerie d*Aumont, par commission du ao août
1688; combattit avec ce régiment, à Marche-eu- Famine,
en 1691; servit au siège de Namur , se trouva au combat
de Steinkerque , en 169a ; au combat de Tongres, à la ba-
taille de Neerwinde, et au siège de Charleroi, en 1693.
Devenu exempt de la compagnie de Duras (depuis Bauveau),
des gardes-du-corps du roi , par brevet du 6 février 1694,
il servit en Flandre ; se trouva à la canonnade de Dcinse, en
1696; au siège d*Ath, en iG(j7, et fut employé au camp de
Coudun, près Gompiégne , en 1698. Il obtint, le 1" juillet
1703 , une oommission pour tenir rang de mestre-de-camp
de cavalerie, et fit la campagne de Flandre en 1704- Il
devint aide-major de sa compagnie , le 1 4 décembre 1705;
combattit à Ramillies, en 1706; à Oudenarde, en 1708,
et à Malplaquet, où il fut blessé au bras, en 1709. Créé
brigadier, le a9 mars 1710, il fut employé à Tarmée de
Flandre, en cette année et en 171a, et y servit aux sièges
de Douay, duQuesnoy et de Bouchain. Employé à Tarmée
du Rhin, en 1713, il y §ervit au siège de Landau, concou-
rut à la défaite du général Vaubonne, et se trouva au siège
de Fribourg. Il obtint le rang d^enseigne, le a5 juillet 1716,
et la place d^aide-major-gènéral dea gardes-du-corps, le 7
décembre 1717. Il fut promu au grade de maréchal- de-
DES GiNÉRAUX FKINÇAIS. 79
camp, le i*" février 1719, et devint (rolsiëme enseigne de
fa compagnie, le 16 décembre i^ao. On lui donna Pex-
pectatîve d'une place de commandeur de l'ordre de Saint-
Louis, avec la permission d*eu porter les honneurs 9 par
lettres du 17 avril 1721. Il eut la place de deuxième ensei-
gne de la même compagnie , le 1*' avril 1737, et la majo-
rité deê gardes -du-corps y avec rang de lieutenant, par
brevet du 16 avril 1729. Il fut pourvu du gouvernement
du fort de Bre!(cou, le a octobre suivant; et de celui de
Saint-Quentin , en remettant celui de Brescou , le i*' mat
1751. On le créa lieutenant-général des armées 9 le 1*' aoûl
i7r>4« et il eut une place de grand'croix de Saint- Louis, par
provisions du 5 juillet 1738. Pendant toutes les années pré-
cédentes , il n*avait point quitté le service personnel du roi,
qu'il suivit encore dans toutes ses campagnes , depuis 1744
jusques en 174B. Il se démit , au mois d'avril 1750, en fa-
veur de son neveu, du gouvernement de Saint-Quentin, et
obtint celui de Saint-Venant, par provisions du 6 du même
mois. Il se démit de ce gouvernement et de. la majorité des
gardes-du-oorps, le i5 juin 1763. Il mourut le 27 avril 1761.
{Cnronologiemiliiaire, tom, ^, p. 169; l'abbé dt Nœu faille ^
tom. /, pag, 344» ^' additions au commencement du III*
volume (1); mémoires du temps,)
M FLAHAULT bb là Billardeiii (N...., chevalier)^ ma-
r/chai-de-campf et Bis de Ghârle!»-César de Flahault , qui
précède, fut exempt de la compagnie de Noailles des gardes*
du-corp8 du roi. puis enseigne de la même compagnie. On
le créa brigadier d'infanterie, le 10' février 1759, et maré-
chal-de-camp, le 16 avril 1767. Il fut pourvu du gouver-
nement de la ville de Saint-Venant, à la mort de son père
en 1761. (Etais militaires.)
M FLAHAULT (N....), chevalier de la Billarderie^ ma-
récêuti'de^ampf et frère putné du précédent , fut d'abord
(ij Oo j troa^e pluficon aoachronûimei que nous avons reclifiétdaot
arlkl€>
8o MCTToinrAni HisTomigcB
cwpt êe la compo^nir de Villeroi de:» gjnlM-dn -corps
ém rai. On le créa bri^^adier de caTalfrir, Ir 3 5 juillet 17635
d aaréchal-de-caaip, le 3 faoTÎer 1 770. {Fiait inUitain-jJ)
Bft FL.4HA0LT (9.. .), chevalier d la Billardcrie ^ ma-
réckal-de-^amp^ et frère dn précédent, avait aenri dao» les
^rde^-dn corpA, lorsqull fut créé brî^^idif r de cavalerie ,
le 16 avril 1767. On le noaiflij maréchjJ-de-canip, le 1"
aars 1760. {Etals mîUiaùrts.)
as FLIHAQLT (^n^piste Ckirlet Joseph, comte)^ lieu^
teminu-ffémérai ^ ta parent des précéilents « naquit le ai avril
17SS. n entra an service « en 1800, dans un corp» de vo-
lonlaîresà cberal qni accompagna le premier consul (Na-
paléoQ Bnonaparte) en Italie. Il fut ensuite attaché , com-
■ae aide-de-camp, an général Vurat, et fit avec beaucoup de
distinctitNi plusieurs campagnes, pendant leNipielle.H il
parvint au grade dr chef d*escadron du i5* régiment des
ciM«e<.trs. Il »*élait sgnaléà là prise dUlm, en i8t»5, !»ous
les ordres de Murât, et avait mérité d*é^recité avtc éluge
dans le rapport de crtte affaire. Pmdant la même cam-
pagne* Il sViait encore f««it remarquer dans difTérents
combats qui précédèrent la bataille d'Au«lerlitz En 1B07,
après la bataille de Friedland, il fut ntimmée officier de la
Lègion-d*Hottneur. Il fit la cam^tagne de 1809, en Autriche,
et fut blessé an combat d^Ens. Il obtiut , en récompense
de ses services* le grade de colanrl, et devint aide-de-
camp du miréchal Berthirr, major-général de Tarmée.
Employé, en 1813, à la grande-armée de Russie* il »'y dis*
tingua particulièrement au combat de Slohilow, le 26 jnil*
let. Il f*it promu an grade de général de brigade, le aa fé-
trier i8i3, et devint presquVn même temps Tun des aides-
de-camp de Tempereur Napoléon. Il fut envoyé, an mois
de mai, pour recevoir le roi de Sikxc snr les frontières de
la Bohême et Tescorter dans sa capitale. Il fit la campagne
de cette année en Saxe* et se distingua à la bataille de
Dresde. Il fut Ton fies commissaires envoyés par Napoléon,
pour traiter, à Neumarck., au mois de juin, d*un armistice
avec les armées russes et prussiennes, et fut ensuite chargé
^ tratter ponr uoe prolongaiioD de cet armUtice. Le grade
de^^néraj diS dîyUioo lui fiU accordé , le 8 QOlQbre, en
récoonpeDae de la conduite qu'il aurait (eiiue à la bataiUo
de Dmde. U doana de nouvelles preuves de bravoure et do
conduite, aux journéfs de Léipsick, les iG et 18 octobre^
et à la bataille de Haoau , les 5u et 3i du même mois. Le
i3 février i8i4* il *e rendit à Lusigny» chargé des pleins-
poavoi'rsjde Napoléon» pour traiter d*une suspension d'iar-
mes avec les plénipoteoliaires dos souverains alliés ; mais la
eonféreace qu^il .eut à ce suiei u*eut auoun résuUnt.. Aprèf
la lyemière abdication de Napoléon , le comte Flahault ( 1 )
envoya, le 16 avril, sa soumission au gouvernejnenJt pro-
visoire. Il fui créé chevalier 4? l*ordre royal et mililaire de
Saint* Louis, Je 19 juillet suivant, et obtint la croix da
coauDondeur de Tordre royal de la Légion -d*Honneur, U
95 août de la même année. Eu mars 181 5, le général Fla«
bâttlt reprit d|i service sou» les drapeaux de Buanaparte ,
dool il redevint Taide-de-camp, et qui le nomma pair do
France» le a îuio. 11 fut envoyé à Vienne auprès de M. do
Talleyraod, par Buonaparte, pour entamer des négociations
avec les souverains alliés , alors rassemblés 41U congrès te-
nu dans oette ville , et pour requérir le renvoi en France do
rimpératrice Marie- Louise et du |eane Napoléon; mafail
ne put dépasser la ville de S4ullgard , et fut obligé de reve-
nir en France sans remplir sa mission. Il combattit , aveo
Napoléon, aux tournées de Fleurus et de Waterloo, et y dé-
ploya beaucoup de bravoure et d*inlrépidilé^ Après la perte
deceUe dernière bataille , il r^ievint à Pana siéger à la cham-
bre de» pairs , où , après la deuxième abdication de ttuo-
n^parUp kl appuya ia proposition do reooooalhre Napo«
léon U pour eoipiereur des Français, il suivit rarmée4Van-
çaise dans sa imrcbe de.FarIs au-éflà de la lioire. -Quoi-
qull ee fût pas compris dans rordonnance du 14 laillet ,
il quitta cependant la France, eiseienditd'abordàGenèvéy
(1) U avait été c^^ |i^r Happl^oo, d'afiofd ^atan d'aoipir«, pub
▼I. II
>.
9t DICTIOinfAIRB IfISTORIQUC
piMf à Ail en Savoie , et enfio en Angleterre, où il éponsa
la fille de lord Keîlh. U revint en France, avec son épouse,
aa iBois de septembre 1819. Il ne figure point dans le oa-
df«des officiers-généraux. {Moniteur, annales du temps,
états militaires,)
FLAMAND (Jean-Françots, baron) ^ maréchal-de'camp,
naquit à Besançon, en Frauche-Cooité , le ai Juin 1766. Il
entra au service comme soldat aux gardes-françaises, le id
avril 1785, et fut licencié avec ce corps, le 5o août 178g.
U passa oomme soldat dans la garde parisienne , le i*' yp*
tembre suivant, et fut congédié, le i" janvier 179a. En-
tré comme soldat dans Isù garde conventionnelle du roi
Louis XVI, le aa lévrier delà même année, il j reçut soo
congé, le 3o mai suivant. Il entra, le i5 septembre 179a,
dans les grenadiers -gendarmes,^ qui devinrent grenadiers
de la gaule de la représentation nationale, et par suite
garde consulaire et garde impériale. Il y fut fait ser-
gent, le 3 1 juillet 1795; sergent -major, le 99 novembre
1796; adjudant- sous -lieatenant, le 10 décembre 1799;
lieutenant en premier, le a décembre 1800, et capitaine-
adjudant- major, le 9 décembre 1801. Il devint chef de ba-
taillon, le ao octobre 1806; passa en cette qualité au T' ré-
giment de tirailleurs de la garde, le 1* février 1809, puis
au 1*' régiment de grenadiers à pied de la même garde,
le 1 1 avril suivant. Il fut fait colonel-major du a* régiment
de tirailleurs de la garde, le 39 mal 1809, puis du régiment
des fusiliers-grenadier» de la garde, le i3 avril 181 5. Na-
poléon le nomma général de brigade et adju<lant- général
de la garde, au corps des grenadiers à pied , le 14 septem-
bre suivant. Le général Flamand a fait tontes les campa-
gnes depuis 179a jusqu'en i8i5, aux armées de TOuest,
d*ltalie9 au camp de Boulogne et à la grande -armée en
Prusse, en Espagne, en Aulricbe, en Sdiie et en France.
Il a été blessé d*uu coup de feu à Tépaule droite, à ThOai-
re de Laval, le 18 octobre 1795 , et d*un autre coup de l'eu
à la cbe ville du pied gauche, au combat de Duren, près
d* Au vers, le 1" février 1814. Sous le règne de Napoléou, il
«
MS GÉNiRAUX nANÇAÎS. 83
il a été oommé membre de la Légiou-d*Honneur, le 1 5 jain
ièù\; officier de eette légion , le 14 mars 1806; comman-
dant de U même légion, le 3 juin 181 5, et chevalier de
Tordre de la Couronne-de-Fer dltatie, le sa janvier 1814.
S. M. Louis XYIII Ta créé chevalier de Tordre royal et mi-
IHaire de Saint-Louia, le dS juillet 1814. {Éials et brwcU
miiitairt*,)
Di FLAMANYILLE , voyez Bazâk.
u FLAMENC (Raoul), maréchal de France^ m trouve
qualifié tel, au voyage que le roi fit en Arragon, en ia85.
Un état de la maison de Philippe le Bel indique que Le
Flamenc exerçait la charge de maréchal de France , oon-
îoiolement aveo Jean de llarcourt, en 1287. {Chronologie
mUiiadrey tom, II, pag» 11 5.)
M FLAYIGNT, voyez dx la Bbomx.
»iFLEDBT, «lo^ez d*Abgov6is.
»■ FLKOAT DO BoAT (Charles), marêchal^e^camp ^ fut
payé en cette qualité, k partir du a6 avril iSSg. Employé
dans Tarmée du roi , il servit , la même année, au siège de
Paris etàlâ bataille d'Arqués. Il combatlità Ivry,eD iSqo,
et le troova aux sièges de Charenton , de Noyon et deRouen^
en 1 5gi . Il n*e8t plus parlé'de lui depuis cette époque. (Chro*
moiogie militaire^ iom. VI ^ pag. 5o.)
•■FLEXBLLES (Nicolas), conUe de Brégy^ lieulenani"
général, U n*a pas été possible de découvrir les premiers
aervices du comte de Brégy; cependant il paraît qu*après
avoir été conseiller au parlement » 11 eut une lieutenance
dans le régiment des gardes - françaises; qu*il fut ensuite
ambaasadeor en Pologne, et capitaine desgardes de la reine
Christine f de Suède. On le lit maréchal -de -camp, par
bievel du i*" août i65i, dans lequel il eut qualifié de ci-
devant ambassadear en Pologne. 11 obtint , par commission
do 8 iuillet i65a, un régiment de cavalerie, vacant par la
mort du marquis de Saint-llégrio ; mais il n'y iervit point.
84 Dfcrio3nf4isc
Il fol prmoo an sraHe 4le lîeuienanl-^iéiiéral, par pooToir
ém 16 iitiB i6S5, pour Mrr^îr ili ramée d*llafie« flO«t 1rs
•rdre» du pnnce Thomas el du aianiuis de Saiat* Audré-
Monlbnio. Il parati qu*îl ne rejoçnit pas celle m Met. Il
fui ensiiile aBil>:i»3deur en Soède. On lieetii smi régi-
■leot , le II» avril 1661. Noos ignorons ce qoli est devena
depuis cdie dernière époque, tri la dale de sam»rt. (Gfcn»-
noiogie miJùaire. iom. IK , pag. 31 3.)
nt FL0&E5SAC , voyez ni Cbt$sol.
ns FOI\ (Odel), teiftntur de Lautrec^ marM^aldeFram»
eef suifil Louis XII au liége de Gènes , en 15079 d fut do
nombre des seigneurs qui, au refus des SuisfcSf moulèrent
à Tassaul du fori de Casiel-Laccio» sur la oioolagne de
Gènes : ce forI ne fut emporté qu'après un combat de plu-
sieurs heures, pendant lequel Laulrec fui blessé â la cuisse.
La Tille de Gènes ayant été réduite, le 17 avril» le roi y Ht
son entrée, le 38, el Laulrec Vj accompagna* H fui nom-
mé cberalser de Tordre de Salôl-Micbel» èl obtint une
charge de maréchal de France, après la mort du maréchal
de ChanmonI, au mois de mars i5i 1. Au mois d*oclobre
de la même année, Laulrec cooduisil, avec 3oo lances ei
quelque infanterie , les prélats au concile de Pisé. Ildéfeu-
dit, au mois de îauvier i5i9, contre les troupes du pape
cl du roi d*£spagiie, la ville de Bologne : le duc de Nemours
força les alliés d*en lever le siège an commencement de fé-
vrier. A la bataille de Ravenne, le 11 avril suivant, Lau-
lrec, couvert de vingt blessures qu*il avait reçues en dé-
fendant le duc de Nemours, resta pour mort sur le champ
de bataille. Le roi loi donna , au liiois dé mai suivant, le
gouvernement-général de Goienne , qo*il a conservé fus-
qu*à sa mort. Lautrec , étant passé d'Italie en Oulenne ,
marcha, au mois d'octobre suivant, sous les ordre du com-
te d'Angoolème (depuis François I*'), au secours de Jean
d'Albret, roi de Navarre. Ce prince rentra dans son rojau^*
me, força Burgui, soumit Mirande, Tafalla, Aurillo,
Sainte- Carre, Stella et toutes les forteresses der vallées de
Ronçal et de Sennatar. Le duc d'Albe» étant entré dans
»B8 GÉNÉRAUX FRÀNCATS. 85
Nfiipelonê, y mit une forte garnison ; mais le roi de Na-
varre n*ea forma pasmolos le sié^e de cette ville , et fut bien
•rcofidé pair Lautrec. Dans un premier assaut, donné à la
place, Lautrec perdit un ffrand nombre des Français qu'il
commandait. On te préparait à tin second assaut , lors-
que une nomlareuse armée espaguole pamt sur les haiileuri
de Pampekioe. La rigueur de la saison , le défunt de vitres,
el U bravoure du gouverneur de Painpeîune ay.mt obligé
le roi de Natarft d'abandonner le siégé , les Français en-^
clouèfenl leurs canons et rentrèrent en France. Au passage
desAlpei, en i5i3, Lautrec commandait le corps de ba«
taille que conduisait François I". L'entrée de ce prince en
Italie répandit la consternalioti parmi les alliés, qui
croyaieni le passage des Alpes d*autaut plus impossible,
qu*il était défendu par les Suisses ; mais le roi avait pris
une route regardée {usqu'alors comme impraticable, et que
Lautrec avait été reconnaître. On pensa alors à gagner les
Suisses qui s*étaieDt déclarés pour Maximilien Sforce, el
cet accommodement ayant été conclu, le roi envoya le
maréchal de Lautrec avec 400 hommes à Bufarola pour y
porter Targeiit qu*on était convenu de donner aux Suisses.
Le roi comptant stfr la paix avec ces derniers, s'avançait
versHllan, pour en prendre possession, lorsque les intri-
gues et la fureur du cardinal de Sion firent oublier aux
Suiites leur ancienne droiture. Ils manquèrent de foi an
roi, et résolurent d'enlever le convoi d'argent que Lautrec
conduisait à Eufarola et de surprendre l'armée : ils atta-
quèrent en eirt François 1*' à Marignan, le i3 septembre;
insti% la vigilance de Lautrec sauva le convoi. Instruit de
riofidélicé âtê Suisses , Il rebroussa chemin , revint par des
détours à Caleras, ou le traité s'était fait, et fit avertir le
roi de se tenir sur ses gjrdes. 11 rejoignit l'armée après la
victoire remportée par le roi à Marignan. Il forma , par or*
dre du connétable, en 1 5 16, le blocus de Bresse; mais l'ar-
mée de l'empereur, forte de 5o,ooo hommes, l'obligea de
lever ce blocus; cependant la retraite des Suisse^ ne per-
mit plut à l'empereur de tenir la campagne. Lautrec coui*
manda Tarmée du Milanais en l'absence du connétable de
86 mcnox?ri:nc histoiiqui
Bottrboo. n assif^gca et prit Bres9e , H fit sur Véronoe une
tcolatiftf qui ne réussit point , celle TÎlle ayant é:è secou-
rue avec un grand corps de cavalerie que lui donna Lau-
trec, le pa|)e conquit le duché dTrbin. La ville de Véronne
fiitcun$igni^e, le i5 janvier i5t7, par ordre de remperenr,
entre les mains du maréchal de Lautrec, qnf la remit de-
puis aux Vénitiens: FrançotsI"avaît,an commencement de
celle année, fait la paix avec Tempereor. En iSai, le' pape
et IVmperenr se liguèrent pour enlever le Milanais aux
Fraiiçaî*». Dans le même temps les peuples de ee duché
pensaient eux-mêmes à secouer un {oug que la hauteur,
la cruauté et Pavarice des gouverneurs avaient rendu insup-
portable. Le maréchal de Foix. se voyant attaqué de toutes
parts dans le Milanais, envoyait au roi courriers sur cour-
ri#'rs« pour annoncer le danger où il était, et la révolution
qui se préparait. liautrec eut alors ordre de se rendre dans
le Aliianais. Comme il n*y avait point d^argent dans le tré-
sor roval « on lui en promit , et il partit sur cette assurance :
mais il nVn reçut point, et ce délhut de secoors mit Lau-
trec dans le plus grand embarras(i). La douceur eût pu ra-
mener le Milanais ; mais Laulrec débuta par des exemples
propres à inspirer la terreur. Son dessein étant d*intimider
la nolilcsse qui pourrait être tentée de se révolter contre la
France, il fit écarteler le seigneur Palavicini, qui ayait été
pris à Tattaque de la ville de Côibe par le maréchal de
Foix son frère, et conOsqua tous les biens de Palavicini au
profit de ce maréchal. Laiitrec , fort inférieur en forces à
Tarméedes confédérés» e^péVaît cependant pouvoir se sou-
tenir en temporisant , et en ne hasardant rien. Prosper Co«
lonne, général des troupes papales, paraissant résolu à as-
siéger Parme, Lautrec y fit entrer 4oo gendarmes: le siège
ne fut point entrepris. Colonne , ayant été renforcé par des
troupes espagnoles, reprit ses desseins sur Parme. Cette
(i) f>a duchcAsc d^Angoiilâme, mère de François I*% toute-pui«saote4
la rour, et dont Lautrec avait encouru la baine par mu inditcrélionet des
raitleriei^ indécrnies, détourna l'argent que le roi lui dettinsit.
^tS GilfÊRAUX FIANÇAIS. 87
plafa, terrée de près*, ne pouvait tenir plus de trois jours;
maïs une bonne partie de Pinfanterie de l*armée de Coloo-
ne ayant déserté y Paulre vint camper sur le Tnro à deux
lienes et demie de Parmev et Colonne 6t sa retraite en dé*
aordre. Lantrec, eonlent d*aroir sauvé Parme 9 ne chargea
peint les ennemis « comme il aurait dû le faire dans une
ooafonciwe aussi favorable. Il sVmpara de quelques chà-
teeUff el repassa le Pd pour aller couvrir le Milanais. H
reçat alors un renfort de ia,ooo Suisses. L*avant-garde de
Prosper -Colonne avait passé le P6, à Bersella, le i** oclo-*
bre : mais celle avant-garde 9 séparée. du gros de son armée
qoi n*avait pu eflfectoer son passage le même jour, aurait
été défaite «si Lautrec, campé au«dela du Pô dans le Cré-
monats, Tavail attaquée. 11 difii'ra encore , et contre Tavis
des autres généraux « de charger Paniiée des confédérés, et
inan€|ua, parcelle raison^ de les battre à Rebec sur TOglio.
Le cardinal de Sion » toujours palsionné contre la France,
avait séduit ia,ooo Suisses, qui se joignirent à Prosper-Co-
lonne : Laulrec en. avait autant dans son armée ; mais les
cantons suisses^ indignés que a4,ooo Suisses fussent tous
les jours à la veille de s*entr*égorger, leur envoyèrent ordre
de qoîlter le service* L*habile cardinal de Sion corrompit
le courrier qni portait Tordre aux Suisses de ^a^mée de
Colonne; et Lautreo, qui n'avait ni les ressources ni le gé-
nie 4n cardinal, se vit tout à coup abandonné parles Suis»
srs« d*aillenrs ennuyés d'une campagne pénible, faite au
motsdenovenpibre» dans un pays que les pluies inondaient.
Pour snrcrollde mécontentement, ils n'étaient point payés,
et Lautrec ne pnt en retenir que 4000. Le cardinal de Sion
Doo-eeolementeot l'adresse de retenir ceux des Suisses qui
servaient dans l'armée de Colonne; mais encore, malgré
rofdre des caolons, il engagea ceux de l'armée française
qni se retlraieiit à suivre Colonne. Lautrec , affaibli et dé-
concerté par tontes ces diverses circonstances, mit quel-
ques troupes dans Crémone et dans Pixzighitone , et se pos«
ta à Cassano pour défendre le passage de l'Adda et l'entrée
du Milanais» Colonne l'y surprit quelques jours après, pas-
sa TAdda^ et fit avancer vers Milan le marquis de Pescai-
98 OICTIOmAIBE MISTOEIQUft
retqui se rendit maître <|e cette ville, lea3 noveipbre.Laii-
tçecy après avoir rassemblé ses soldats sur TesplaDadedu
château de Milau, laisse dans celte for^esse autant de
troupes qu*0D pouvait y eu oourir peodaol qoiehiaes mois,
f t prend le chemin de COine ^vec 5oo hommes d^armos et
4000 Suisses. À Côme, les 4000 Suisse^ quâuèreint l^avUcc
et retournèrept dans leur pays : presque toutes les places
4u Milanais se rendirent alors 9 sans oppo^r fj^ucane résis-
tance aux ennemis. Laulrec conduisit ^ Griémoneles 5oo
hommes d*armes qui lui restaient, ent^a par ie coteau,
et remit dans le devoir les habitants qui s*étateot revotes.
En i5aa , Lautrec ayant reçu 10,000 Suisfes que le roi lui
avait envoyés , passa TAdda le 1*' naars, et m^urchasur Mi-
lan; mais, jugeant que ce seraîi une témérité d'attaquer
les rclraiicbemfnls des ennemis, il se borna 4 iêitM ruiner
tous les moulins des eovirouSf et vint oam|»er à .Cass^no ,
çur l'Adda, pour en disputer le passiige à F/ançwJUarie
Sforce. Ce dernier, sous les auspices de Teiupereur, et à la
tète d'une armée d'Allemands et dït^ens, PfirvMitt h péné-
trer dans le Milanais, en évitant f^autiiec , M ^a gaftoant
Pavie par des chemins détournés et beaucoup pljos longs.
Lautrec, n'ayant pu empêcher la jqiàçtiQii 4^ 9^01*^ akvec
ProKper*Colonne, tomba sur JPavie, et y. donna un î&ssaut
qui fut vaillamment soutenu par la garMisos* Colonn^ayant
pendant la nuit jeté un secours d'hommes dans la place»
Laôtrec se retira , en présence de .rarmée enuemle , qui
tenta inutilement d*entamer f on ajcri6r/B-garde. U alla se
postei' à la petite ville de Hoivia; et de ypo c^té Prosper-
Colonne vint camper entre Milfin et Monza, 4ans \m vif ux
château nommé la Bicoque: c'était tio c|iipp ipac^es^ble,
gniouré de larges et de pf^olmds fossés « défeiidu par des
cavaliers de distance en distance et flanqué d'artillerie.
X^Mlrec était bien éloigoé de vouloir f^ttaqiier cette formi-
dable position; mais les Suisses, Ci»tîgttés,de fervir depuis
long-temps sans être payés, le contraigoirCiiU à livrer le
combat , eu demandant avec fureur, ou lenr solde, ou l'at-
taque des retraHchements de Colonne, ot en souenaçant en
ipème te^ips do qi^lter \p peryipe, fi pp .ne. oidi^it ii leurs
DIS GiBrÉRAUX FRANÇAIS. 89
folantés : ces Suisses composaient la moitié de l'armée.
LaatreCy après leur avoir vainement remontré qu*il ne lui
faU^it qae quelques jours pour affamer les ennemis et les
forcer de se reodre, finit par leur dire : cEh bieni combat-
•lei4ono : » Tattaqueeut lieu, et Lautreo fut battu com-
plétemeot. LesSuIsses^ qui d*abord avaient fait des prodi-
ges de valenr, finirent par quitter le champ de bataille,
au moment où la gendarmerie française 9 qui avait forcé
la chamsée, prenait les ennemis à dos et les mettait en dé-
sordre. Dans cette affaire, qui eut lieu le 27 avril iSsa, 3ooo
Suisses périrent, etceuxqui restaient reprirent la route des
cantons. Lautrec revint en France, au mois de mai , et rendit
compte au roi de cette malheureuse expédition. Le roi le
reçut d'abord fort mal, mais 1er jugea moins coupable, lors-
qu'il sotqu'fl n'avait point touché les 400,000 écus qui avaien t
dû lui être envoyés ( 1 ). En 1 5a3, Lautrec força les Espagnols
de lever le siège deBayonne, qu'ils espéraient emporter
d'emblée. Ils assaillirent cette place par mer et par terre:
mais tons les assauts qu'ils donnèrent pendant quatre jours
furent toujours repoussés , et la présence de Lautrec anima
jusqu'aux femmes et jusqu'aux enfants, qui suppléèrent à
la faiblesse de la garnison , composée d*uue poignée de
soldats. Nommé pour coouuander en Languedoc, cette
même année , Lautrec fit son entrée à Toulouse , le 5 sep-
tembre, et y commanda jusqu'au mois de mars 1626, épo-
que à laquelle Anue de Montmorcucy. maréchal de France,
obtint le gouvernement de celte province. Lautrec fut nom-
mé amiral de Guienne par provisions du 3i janvier 1626.
En iSa^, SI eut le commandement en chef de l'armée d'I-
talie, dite de la Ugue-saintt, Cette armée fut composée,
au mois d'août, de a6,ooo hommes d'infanterie, de 1000
hommes d'armes et de quelque cavalerie légère. Lautreo
(ij Oo décoQTfit alorv que la reine-mère atait touché ceUe sono me. Elle
nia cependant le» avoir reçus du surintcndaot des finances, Jacques dd
Beaope, seigneur de Semblençày,cbea lequel elle fit cnUter la quittance
qu'elle avait donnée. Cette ai£*ire ne fut pas éclaircie alors ; mais, cinq
ansaprèsy Semblençay fut pendu, à la suite d'un procès qui dura deux ans.
Yi. la
go ' DICTIOUNÀIRB HISTOIIQCE
tasiégea Bosco, au territoire d'Alexandrie , et prit cette
fbrtercjise à discrétion. Il acheva d'affamer Gènes, déîà
bloquée par terre et par mer, y entra par capKolalioD, et
Domma Théodore Trivulce pour y commander au nom du
roi : le doge Adome rendit le château peu de îoùrt après.
Alexandrie capitula aussi, faute de secours. Laulrec k6amil
Vig;evano , la Lommeline , Biagrassa , et emporta d^assaut
la fille de Pavie (i). Ayant reçu , vers la lia<lb mois de
septembre. Tordre de marcher à Borne pour délivrer le
piipe que les Impériaux tenaient en prison, il décampa,
passa le Pô, le 18 octobre , et parviât à détacbet du parti de
l'empereur le duc de Ferrare et le marquis de Mantoue.
La marche de Lautrec rendit la liberté au pape, qui lui
adressa un bref de rem'erctment , au mois de décembre.
Lautrec ayant tout disposé pour une expédition contre le
royaume de Naples , arriva dans ce pays vers la fin de fé«>
vrier i5a8. Rien ne lui ayant résisté sur la frontière de
TAbrune , il passa dans la Capitanate , où il se Bt compter
les 100,000 ducats que cette province fournit tços les ans
aux rois de Naples. Il s*y empara du haras de Tempereur ,
et se servit des chevaux qu'il y trouva pour remonter une
partie de sa cavalerie. Il entra dans "firoja, où il trouva une
abondante provision de vivres et de munitions, dont il a-
vait grand t>esoin. Il prit Melphes d'assaut, y passa- 7000
hommes au fil de Tépée, et fit prisonnier de guerre le
prince de Helphes^la pri ncesse et leurs enfaiits. Trani, Bar-
lette et Venose se rendirent. Lautrec se mit en marche, le
5 avril , et se dirigea vers Naples. A son passage, Capoue,
Nose, Accra, Averse ouvrirent leurs portes. L'armée fran-
çaise parut enfin , le ag avril, à la vue de la ville de Naples ,
qui était défendue par l'élite de l'armée impériale et par le
vice-roi lui-même. Lautrec prit le parti de la bloquer et de
l'afTamer. Pendant plus de trois mois que dura ce siège,
(1) <i II DC voulut, dit Brantôme, entrer dedanf parles portes, mais par
« \m brèche et tout à chef al, h fauant un peu aplanir, pour manifester vn
• plus grand triomphe. •
- !• a
\
HES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. Ql
i« Impëriauz furent baUat dans une infinité de petits com-
bau: La défaite el la mortdivvice-rol, tué dans un combal
nafal; la cooflernation dés Napolitains après la prise de
FèuBoles,d*où les assiégés tiraient de temps en temps des
fivres, tout eoocourait pour assurer à Lautrec la conquête
de Haplet, lorsque la contagfon se répandit dans Tariliée de
Laoliee , qui en fut lui-même atteint , et mourut le 1 5 août
i5ai (i).(CAronoiogie militaire, tom, 11^ pag. aoi ; Histoi-
re de Framceiu Ptre Daniel, Mézeray , le président Hénaût,
Ihtpieix» Histoire du Languedoc , Histoire militaire des
Aiisses, Brantôme, Dictionnaire de^ maréchaussées^ Histoi*
re de France i par AnquetU, tom, IV; Dictionnaire uni\>er-
^, ptir Chaudon et Delandine, tom, VU y pag. Sq.)
ra FOIX-LESCUN (Thomas)» maréchal de France , frère
putné dii précédent, renonça à IVlat ecctésiastiqnc, au-
quel on Tavait destiné ^ès sou enfance , et embrassa la pro-
fension des armes. Il passa dans le duché de Millan , à la
suite de François I** , en i5i5. Lors de la retraite de rem:^
pereur» d^aopiès de Milan, en i5i6, Lescun donna sur
>on arrière-garde, et lui défît quelques troupes. Le maré-
chal de Lautrec lui confia un grand corps de cavalerie ,
qu*il îelgoU à Tannée du saint-siége; et le pape, avec ce
secours, conquit le duché d'Urbin. Lescun reçut le collier
de rOrdrc. Lr mort do maréchal de Trîvuloe ayant procuré
au maréchal de Châtillon la place qu*il attendait, Lescun
eut celle de ce dernier, par état donné à Paris , le 6 décem-
fi) Soo cofpt fat porté eoEtpagoe par un Espagnol qui espérait en tirer
de fargral; SMia, so ana apièt, U d«c de Seoa, petit-fiU de Gonzaltc
deCordone, le fit placer daoa le tombeau de ton grand -père, atec celte
ÎMcriptioD :■• Ferdinand Oooaaife, petit-fiU du grand capitaine, a ren-
•àmltê derniera honseara i la mémoire 4'Odei de Fois- Lautrec, quoi-
• ^m'îï fat ceseaii de ta nation. • Le maréchal de feutrer était fier et dé'
éêifiÊttm%^ et d'un caractère trèt-impétueui. Son orgueil le portait k ne
ctMMoltcr que aea propret lumières, ft jamais il ne sentit le prii d'un bon
conseil. Il était très-brave, hardi et raillaut, mais plus propre à bien
iOnslMtlrt qu*A bien commander.
ga MCI lONlf AIRE HISTORÎQUf
hre i5i8 (i). Commandant dans le Milatiaif, en i^ài,
pendant Pabsence de Laulrec, son frère, il aliéna la ho-
blesse, et aigrit les peuples par ufte sévérilé déplacée. Sous
prétexte d'arrêter les bannis de Milan y II tenta* contre la
foi des traités, de surprendre Reggio, qui appartenait au
pape (a). Lescun, se voyant attaqué de toutes parts ^ et à la
veille d'une révolution , dépécha courriers sur courriers au
roi , qui se détermina enfin à envoyer le maréchal de Lau-
trec en Italie. Prosper Colonne, avec les troupes du pape
et celles des bannis de Milan, paraissant vouloir menacer
Parme , U maréchal de Lescun entra dans cette ville à la
tétc de 400 hommes d'armes. Colonne remit le siège devant
Parme , et le continua jusqu'à la jonction des confédérés.
Cette jonction faite, Colonne serra Parme de plus près;
mais Lescun s'y défendit, et donna à Lautrec le temps de
venir à son secours : les confédérés levèrent le siège. Au
passage de l'Adda , vers Cassano , lorsque Prosper Colonne
surprit Lautrec , le maréchal de Lescun accourut au bruit
des arquebusades , et soutint d'abord une rude escarmou-
che; mais, les troupes ennemies grossissant à tous les ins-
tants, il se vit contraint de se retirer dans Milan. Il était
au lit , accablé par la fatigue des travaux du jour précédent,
et 'Lautrec parcourait dans la ville tout désarmé, lorsque
les confédérés attaquèrent et emportèrent le faubourg de
Milan : les Vénitiens, qui gardaient ce faubourf;. l'abandon-
nèrent. La ville eut le même sort que le faubourg, et les
ennemis s'en emparèrent, le a3 novembre. Lescun, qui
avait été envoyé en France par Lautrec, revint dans le Mi-
(1) L'auteur du Dictionnaire des maiéchautstSet, loujours timide dans
ses décisions, insinue, lom. Il, fag, 182, que Lescun de Foii fut fait
marécbal avant iSa i , ou, Kuivant d'antres , en i5aa; il eût été plus «im-
ple de dire qu'il ignorait l'époque de celte prouiotioo.Lc Père Anselme ,
dans hon Histoire des Grands-OQjciers de la Gouronae, et après lui ses
cuiitinuatcurs, disent aussi que Lescun fut fait maréchal de France
atani iSai. Ce sont autant d'erreurs très-propres i répandre de l'obscu-
rité sttr la chronolo^i^ie.
(•.1) Léon X rrxcommnnia pour atoir tenté de surprendre cette TÎHe.
.DIS GÉNillAUX FRÀNÇAÎS. gS
lanaiji , au mois de mars iSaa , avec quelque» troupes et de
i*argeiit. Il se joignit à Montmorency y et tous deux mar-
cbèreat sur Novarre, dont le châteou tenait encore pour
les Français. Novarrefut emporté id*assa ut; et legouverncurj
qui s^étaiifait connaître plus par sa cruauté que par sa bra-
voure , fui puni de mort. Au combat de la Bicoque, .le 37
avril, le maréchal de Lescun commandait Pavant -garde
française, composée de la gendarmerie. Pendant que les
Suisses faisaient des efforts inutiles pour assaillir le chdt eau,
Lescun découvrit un pont de pierres qui y conduisait, y pé-
nétra, et mit d'aliord rennemi dans un grand désordre;
mais la tttiraite des Suisses ayant donné aux Impériaux un
nouveau courage, ils tombèrent, avec toutes leurs forces,
sur le maréchal, et le contraignirent, ainsi que ses 400
gendarmes, de repasser le pont. Lescun eut, dans cette ac-
tion « on cheval tué sous loi, et reçut une large blessure au
\ isage. On lu i reproche de n*avoir pas tenu assez long- temps
dans Crémone, et d*étre convenu, par capitulation, avec
Prosper Colonne, non-seulement de rendre celte ville au
mois de juillet , mais encore de faire évacuer toutes les
autres places où les Français avalent garnison : le capitaine
Cassanit, qui commandait la ville de Lecco, refusa de
souscrire à cette capitulation. Le maréchal de Lescun com-
battit, avec beaucoup de valeur, à la bataille de Pavic, le
74 février i5a5, fut blessé d*une arquebusade au bras, et
d'un coup de feu dans le bas-ventre, et fut fait prisonnier
avec le roi. Il avait conseillé ce monarque de lever le
Mége de Pavie, et de ne point risquer une bataille, avec
une armée affaiblie par un gros détachement, et épuisée
depuis quatre mois de siège, contre des troupes fraîches,
et qui seraient appuyées par la garnison de Pavie, forte de
Sooo hommes; mais quoique le maréchal de Foix eût dé-
sapprouvé le combat, il le soutint cependant avec une in-
trépidité héroïque ; il servit de bouclier à son roi contre
les coups qu*on lui portait^ et ne cessa de le défendre que
lorsque, tombant en défaillance, il fui enlevé par les en<-
nemis. Jl mourut des suites de ses blessures, le 3 mai i5a5.
(Chronologie militaire, tom, IJ y pag, aai ; Mézeray, le
g/- DICTIOXNAIRE HISTORIQUE.
président Hénaut^ Brantôme^, Hisioire de France^ du Père
Daniel; Dictionnaire des maréchaussées ^ Histoire mHita\re
des Saisies^ Histoire des Grands-Ojjiciers de la Couronne,
Histoire de France^ par Anqueiil, tom» JF',)
DE FOIX , voyez d*Avioiit.
PE FONTENAY, voyez Audbet et Bokdou.
DE FOSTEMLLE f voyez Lk Roche.
DE FORBIN (Joseph), marquis de Janson, maréchal^
de-camp^ leva d*aboril une compagnie dans le ré^ment
de la RoquevieilFe, par commUMon du 30 octobre i683y
et servi! au siège de Luxembourg» eu i684> Sa compagnie
«yant été réformée, par ordre du a6 septembre de cette
dernière année, il co leva une nouvelle dans le régiment
Royal 9 par commission du uo août 168S, .et FerVit, la
même année, aux sièges de Philisbourg, de Manbeim et
de Franckenihal. Il fut employé A Tarmée d*Allemague ,
sous le maréchal de Duras, en 1689, et iOtts M. le dauphin
et le maréchal de Lorges, en iH;^i et 169a. Il obtint, au
mois de juillet 1692, le gouvernement d*Antibes, vacant
par la mort de son père. Nommé premier enseigne de la
première compagnie des mousquetaires, par brevet du 1*'
février i(>95, il eut, le 4 avril suivant, ime commission
pour tenir rang de mestre-de-camp de cavalerie. Il com-
hallit avec la plus grande valeur à Neerwinde, se trouva
au siège de Charleroi, et devint deuxième sous- lieutenant
de sa compagnie, le 1" novembre. Il continua de servir
en Flandre jusqu'à la paix de Riiiwick, en 1698, et se trouva
au camp de Compiégne , la même année. Créé brigadier
de cavalerie, par brevet du 99 janvier 170a, il combattit,
la même année, à Nimègue, et à EckereOf en 1705. Il
fut promu au grade de maréchal- de-camp y le 26 octobre
1704. Il combaltil à la bataille de Ramillics, y enfonça les
emiemis jn2»(|u*à leur troisième ligne, et reçut tme blessure
qui Tempêcha de continuer son service. Il se démit de la
Hous-lieuienance des mousquetaires, au mois d*avril 1710,
DES GENEBAUX FRANÇAIS. 96
ef se relira dans son ^uveroemcnC d^Autibes, où il mourut,
au nioÎH de janvier 1728 (1). {Chrono/ogie mifiiaive , t, yi,
pa^- 5^7 ; Gazelle de France du *i\Jévrier i73i.)
>.
Di FO&BIN ^Michel)» marquis de /anfiom, marécfial"
de^camp, l\ls du préci^denl 9 avait servi pendant un an '
dan^ les mousquetaires 9 lorsqu'il fut fait mestre-de-canip*
lieutcfoauS du régiment de cavalerie de Bretagne» par com*
niis.«iou du 12 août 17 1?* Il commanda oe régiment aux
iiiëges de Sain t- Sébastien , de Fontarabie et d*Urgel| en
171g. Il obtint» par provisions du 1" décembre 1721, le
gouvernement des ville et citadelle d'Aniibes, en survi-
vance de son père. Il servit» au camp d* Ai uie ries-su r- Sam *
bre» en 1737, et entra en }K>ssession du geuverncmeni
d'Aiilibes, à la mort de son père» au mois de janvier 17384
11 commanda son régimeoi» au camp de la Haute-lieuse»
en 1730; à la prise de Nancy et de la Lorraine» eu 1733»
Créé brigadier» le ao février 1734» il servit» eu celte qua-
lité» au camp de Stenay» d*oii il se rendit en Alsace» au
moi's d^aoùt. Il fut employé à Tarraée du Ahiii , par lettres
du I*' mal 1735» et se trouva à Ta (Taire de Clausen. Promu
au grade de maréchal-de-camp, le 1*' mars 1758» il se dér-
mii alors du régiment de Bretagne» et ne servit plus. 11
possédait encore le gouvernement d*Antibes» en 1764*
(Chronologie miiilaire , iom Vli, pag. 167 ; Gazelle de
France , mémoires du temps.)
wm FOBBIN (Mîcbel-Palamède) , marquiê de Janson,
iietUenatU'tsétUral, et fils du précédent , naquit le a3 octo-
bre 174^- Il iervit d*abord» comme capitaine de cavalerie»
dans uD régiment de cuirassiers. Nous ne connaissons pas
•es autres services, ni la date de sa promotion au grade de
lieulenant-^néral ; mais nous le trouvons porté» pour la
retraite ëe ce grade» après 3o ans a mois 7 jours de ser-
(1) L'abl*é de RcBufrilIc «'ctl trompé , lonqu'il a donné à la mort da
Maf^owdc laiMOo U dalc du mois 4s novembre \y\^.
96 DICTIORlfAI&B HISTORIQUE
vice 9 daos le tableau des pensiooii inscrites au trésor pa«
biiCy ù la date du i*" septembre 18 17* *
Di FORBIN (Louis, chevalier, pois bailUf)^ lieuienrinl"
générai, et issu d*uoe autre branche de la in^e famille
que celle des précédents y naquit en i63a. Il servit d^aburd
sur les vaisseaux de Malle, et s*attacha ensoite au duc de
GVdse. Il obtint une compagnie dans le régiment de cava*
lerie de ce prince, lors delà levée de ce régiment, parcom«
mission du aa octobre i653.. Étant allé à Naples, avec le
duc de Guise , en i654, il s*y distingua à la prise de Castel-
laoïarey le i5 novembre, et revint en France avec les trou-
pes, en i655. Il passa à l'armée d'Italie « en i656 , et y ^r-
vit au siège et à la pri«(e de Valence. Il se trouva au secours
de cette place, au sirge d'Alexandrie, à la prise des châ-
teaux de Véras et de Novi , en 1657 ; au siège et à la prise
de Mortare, en i658. Il était premier capitaine du régi-
ment de Guise lorsque ce régiment fut licencié, le la avril
1661 9 à là réserve de la compagnie mestre-de-camp , que
Ton donna au chevalier dcForbiu. Il passa aveccette com-
pagnie en Hongrie, en i()6'|, et combattit avec diftlinccioa
à S^int-Godard , le i** avril. Il fut fait enseigne de la troi-
sième compagnie française des gardes -du -corps du roi ,
le 37 octobre 1664 9 et ma jor- général des 4 compagnie des
gardcs-du-corps, à la création de cette charge, par brevet
du i5 décembre i6ô5. li eut, eu cette qualité, un brevetdu
aa janvier 1666 , pour tenir rang de lieutenant , à partir du
îour de son brevet de major; et on lui donna, le S juillet
1667, une eonimis»iun |H>ur tt oir rang de mestre-de-camp
de cavalerie. Il accompagna , ia même année, le roi dans
sa campagne de Flandre , et servit aux siège» et à la prise de
Tournay, de Douai et de Lille : il fut bles&sé dans la tran-
chée devant cette dernière place. Il fut employé à la cou-
quéte de la Franche -Comté , en iG(>8 ; sur. les côtes et aux
Pays-Bas, en 1670 et 1G71; à la conquête de la Hollande,
en 167^, et au siège de Maestricht , en 1673. Il obtint, par
provisions du 3 juillet de cette dernière année, la char{;c
de capitaine- lieutenant de la première compagnie des
DBS GENERAUX FRANÇAIS. 9<^
moQsquelaireff» vacaDte pari» mort du marqcfisd*ArtngiiaD ;
06 démit de la maiorité des gardes-du-corps, finit la campa-
gne à ta tète de sa compaguie de mousquetaires , et servît
le roi en Lorraine et dans la Baute-Alsace. Créé brigadieff
le i5 février 1674 9 >l servît au siège de Besançon. Comman-
dant un détachement destiné à soutenir les fonrrageurs, il
eut un cfaetal tué sous lui. Il commanda sa compagnie à
Tattaque de la citadelle; fit plus de aoo pas à découvert
pour arriver à la première palissade , qu*il emporta ; pous-
sa jusqu^auz maisons de St.-Jean » et les força. 11 marcha à
la seconde palist;ide, qu*il enleva , et se rendit matlre de.
Téglise de Saint-Étienne. Cette action brillante 9 à iaquel-
l^la seconde compagnie des mousquetaires et 100 grena-
diers eurent part, força la citadelle de Besançon de capitu-
ler , dès le leudemain. Le chevalier de Forbin fut ensuite
employé au siège de Dôle. Il servit 9 en 1676 ^ à Tarmée du
roi qui couvrit les sièges de Dînant, de Huy et de Limbourg,
et quiy en 1676, prit Coudé j après en avoir fait le siège.
Créé maréchal-de-camp, par brevet du a5 février 1677, '^
commanda sa compaguie de mousquetaires à Tassaut d^
y.ileociennes : ce fut elle qui emporta la place. Il marcha
ensuite au siège de Cambray. Il se trouva à la bataille de
Cassel, y combattit à pied, à la tète de sa compagnie,
et défit le régiment des gardes du prince d^Orange. Après
la victoire remportée dans cette journée , il monta à cheval,
avec sa troupe, et poursuivit les ennemis à plus de deux
lieues au-delà do champ de bataille. Il servit aux sièges de
Gand et d^Ypres, en 1678. Pendant ce dernier siège, il at-
taqua, à la lèle de sa compagnie, le chemin couvert , qui
était défendu par un corps d'officiers ennemis, et remporta
après te combat le plus vif : ce fut sa dernière campagne*
Le roi le nomma t la même année , à Tabbaye de Preully,
Il fut créé lieutenant-général, le 27 avril 1684, et mourut
à Péronne le a mai suivant {Chronologie niUiiairej tom, IV^
piig,3ig, mémoires du temps ^ l'aùbédeAœttfyille , tom, Ilj
pa£. iSS; Gazette de France.)
VI.
i3
98 DTGTIOyNAIKE HISTORIQUE
DE FORBIN (Joseph), marquis de Janson, issu de îa
même fiimille que les précédents, fui promu au grade de
maréchal'de-camp, le i*'mars 1780. Il avait d'abord st^rvi
dans les mousquetaires, el avait été créé brigadier de ca~
Valérie 9 le 16 avril 1767. {Etals militaires»)
Di I. FORCE , voyez de Cavm ort.
FORNIER d^Alsi (N....» 6aron)j maréchal -de-eamp,
naquit'à Ntmes, le 1 1 avril 1769. Il fut fait sons -lieu tenant
au régiment des chasseurs des Vosges, en septembre 178 jj ,
et passa capitaine au régiment des chasseurs de Cham|>a-
gne, en octobre de la même année. Il devint aide* de-camp
du chevalier de Grave, en 1791, et fit, en cette qualité, le
commencement des campagnes des armées du Nord et du
Centre. Nommé, au mois de mai 1793» lieutenant -colonel
du iS régiment de dragons (ci-de?ant régiment du Roi),
il devint aide^deKsamp du général marquis de Montesqniou ,
au mois de novembre suivant, et fut fait cdlonel du même
régiment, au mois de décembre de la même année 179a ,
pendant laquelle il fit les campagnes du comté de Nice et
de la Savoie. Nommé adjudant-général , en mai 1 793 , il
fit la première campagne de Tarmée des Pyrénées -Occi-
dentales, et y fut blessé d*un coup de sabre. Il fut destitué^
au mois de septembre 1795. En 1795, il devint aide-dc-
oamp-colonel du général Menou , et fit la campagne d'É*
gypte. Il fut réintégré dans son grade d*adjudant-général,
en 1799. Il fit) en cette qualité, les campagnes de 1800
et 1801 , à Tarmée du Rhin , et toutes celles de la grande-
armée, depuis 180 5 jusqu^en 181 4* Ilreçutuncoup de feu A
la bataille d*Iéna. Il fut promu au grade de général de bri-
gade, en 1809. Il eut le gouvernement de la place de Gus-
trin, en Prusse, pendant un blocus de i5 mois, qui se
termina au mois de mai 18 14* H fut un des inspecteurs-
généraux de rinfanterie, pendant les années 1814 et 181 5,
et obtint ensuite la retraite du grade de maréchal-de camp.
Il est commandeur de Tordre royal de la Légion-d'Hon-
neur, et chevalier de Tor.lre royal et militaire de Saint-
I#OUis. {t tau militaires j Moniteur,)
DES GENEEAUX FRANÇAIS. 99
DE FORTIA (i) (Pîerre-Paul), 6aron de Pilles, maréchal"
dt^camp, fut d'abord page du dauphin, qui devint roi
^us le Dooi de Louis Xlll. £n 1611, quoiqu*il ne fût âgé
que de 11 ans, on le pourvut d*une compagnie fraoche,
(i) La matfon de Fortia , Tuoe des plus anciennes de UGalalogne»
s*est établie rn Fiance dans le i4* ftiècie, et y a acquis beaucoup d'il-
lu»traiimi par ^es services civils et militaires. La branche ainéc, dite
dX'mBAV, a donné aux années du loi un officier-supérieur, très-distin-
gué dans la personne de François os Fobtja, seigneur d*URBAif, qui
naquit au moîa de mai 160 1 . Il commença à servir, dans le régiment d«
la marine, dès Tan 16S1,, et obtint la même année une compagnie qu'il
commanda, en i63a, au combat du faubourg Saint- Antoine, où Ton vit
Goodé et Turenne le disputer opiniâtrement la victoire. Il se trouva
cosolle au aiége d*Étimpes où il fut blessé ; au forcement des lignes d'Ar-^
ras et au siège de Montméd j , où il eut le bras cassé d'un coup de mous-
quet. £n i658 , il commaoda sa compagnie à la bataille des Dunes , et
aux sièges de Ounkerque, de Bergues, d 'Tpreset de Gravelines. Il passa
avec sa cooipagnie dans le régiment Dauphin-InËinterie, le i5 juin 1^7»
et la commanda aux sièges de Tourna j, de Douai , et de Lille, la même
année, et è la conquête de la Francbe-Gomié , en 1668. Il fut foit colo-
nel du régiment de Vermandois, le 8 juin 1G71, et commanda ce
régiment à tous les sièges de la campagne de Hollande, en 1672, et au
siège de Maastricht, en i6;3. Gréé brigadier, le la mars v 7^, il eut, le
94 du naAme mois, un ordre pour aller servir à l'armée de Gatalogne, et
se jeter dans les places du Roussilloo qui pourraient être aAsiégées et j
commander. Il fut employé à l*armée du Rousnillen, par lettres du 8
avril, et Dommè vbiteur de l'infanterie dans la Guieone, par commiMÎon
da s4 octobre suivant. Il passa l'hiver dans cette province, et se démit
de la Ueatenanoe-colenelle du régiment de Vermandois, au mois de
décembre. En 1676, il retourna servir en Roussillon , où l'on se tint sur
Ja défensive. Il fat nommé visiteur de l'infanterie dans la généralité de
Bordeaux et de Montauban, et dans le pajs de Foiii, par ordre du 1*'
octobre. Il §erwit encore en Roussillon pendant la campagne de 1677,
et combattit avec U plus grande valeur à la bataille d'Espouilles. I^
commanda le régiment Dauphin , avec lequel il se trouva aux sièges de
Bcllcgarde et de Puicerda. Il se distingua à ce dernier »icge, en reraplis-
mnt les fooclioos d'ingénieur avec la plus grande capacité. Après la prise
de la place, François de Fortia commanda le régiment de Sault , qui j
fct placé en garnison. Ayant ainsi le commandement de cette place»
jnsqu'è ce que le roi y eût pourvu , il en fit sauter toutes les fortifications
avaot b conclusion de la paix. Le roi, ayant ordonné la construction de
la fortercwe de Mont-Loui» , en donna le gourerBcment à M. de Fortiv
lOO DIC110NNAIRE llfSTORIQCE
en garnison au châleau dlf, et de la survivance de tous
les gouvernements de Paul Fortia , son père. Il obtint , eo
16 14, le commandement de la galère qu'avait son père. Il
senrit, comme volontaire, dans les guerres de t^aienne,
en i6ai; se distingua par son zèle el sa bonne conduite au
siège de Montauban , et faillit y périr sous un Us de terre
et de pierres enlevées par un fourneau de mine que Ten-
nemi avail fait iouer. Il obtint, la même année, à la mort
de son père, le gouvernement de Marseille, el des châ-
teaux d7f, Pomè^ue et Ratonncau. En 1627, if servit au
siège de la Rochelle , que le duc d*Angouléme commença ,
le 10 août. Il se trouva à Tatlaque du Pas-de-Suze, el aux
sièges de Privas el d'Alais, en 162c). Il leva, par commis-
sion du 27 mars i65o, un régiment d'infanterie, qu^il com-
manda aux combats de Vcillane et de Carigoan, et au
siège de Saluées. Son régiment fut licencié, au mois de
ianvier i65i ; mais il le rétablit , le 16 août i63a, pour la
guerre 4u Languedoc, après laquelle oe régimeni fut en-
core liceacié. Il le rétablit de nouveau, le 16 février i655,
et le conduisit en Italie , où il servit au siège de V«ilence.
Le baron de Pilles se retira ensuite dans son gouvernement.
On licencia son régiment, pour la troisième fois, le 22
juin i636. Le baron de Pilles fut créé maréchal- de-camp,
par brevet du 9 mai 1649 , et eut un ordre pour comman-
der en Provence , où il résida jusqu^à sa mort, qui eut lieu
le i3 juin 168a. (Chronologie mUitaire ^ iom, kl, p. 261 ;
les hutoriens de la Provence , mémoires du temps , Histoire
de la maison de Fortia, Paris j 1808, p. aa^ et suivantes,)
Di FORTIA (Alfonse-Toussaint -Joseph), comte de Pi/les,
marickal-de-camp, et issu au 4* degré du baron de Pilles,
qui précède, naquit le 25 novembre 1735. Il entra, en
par provisions du a5 mai 1679, et le chargea de la direction de tous les
travaui. François de Furtîa se trouva, en 1(193, au siège de Rotes, sous
Je maréchal de Moaillcs. Il mourut dans son gouvernement de Mont-
Louis, au mois de février 1701. (Chronoioyie miiitairû, tom. Vlll^fag.
9 1 ; BisUtitê de ia Maison de Foriia,)
DES OEXIUAUX FRANÇAIS. 101
m
i*5o9 dans le rëgîmeof d*inCisilerie du Roi, et fut pourvu ,
en «754» de la charge de capft2|hie-gouverneur-viguier de la
ville de Marseille 9 en survivance de scd père (1). Du régi-
ment do Eoi, il passa, en 176a, dans celui des grenadiers
de France, où il euf rang de colonel. En 1770 , il fut nommé
^OTemeor de Balaguier; et, en 177^9 il fut ad[^oint à son
père, dans le gouvernement de Marseille. LoHr.diç la ré-
forme des grenadiers de France, en 1771 , il avait <ibtfiiu
le régiment provincial d*Aix, qu*il quitta, le T'mars '17S0,
pour passer brigadier des armées du roi< Il fut promu -au
grade de maréchal -de -camp, le 5 décembre 1781, et
mourut, en 1791, avant son père. (Etats militaires ^ His'^
toire de la maison de Fortia^ Paris, 1808 , p. 95o et 26,1. )
FOUCADDdi Meslb (N....), maréchal de France f obtint
cette charge, en juillet i3o3, en même temps que Miles,
seigneur de Noyers , en reçut également une : toutes deui^
étaient alors vacantes par la mort de Guy de Nesle , et de
Simon de Melun. L*année,suivante, le maréchal Foucaud
de Merle sortit de Toumay , défit quelques troupes de la
garnison de Lille, et fit plusieurs prisonniers. Le roi lui
donna, et à ses héritiers en ligne directe, par lettres du
mois de février i5o4 , aoo livres de rente. Par autres lettres
données 4 Loches, en i5o7, ce prince lui assigna tous les
fruits et revenus de la terre de Guillaume de Clisson , dont
il avait la garde. Le roi l'envoya dans le Lyonnais, en i5io,
et 4 Vienne, en i3i 1. Il servit à Tarmée de Flandre, en
i3i4- Nous ne savons pas ce qu'ail devint depuis cette épo-
que. (OéTonotogie militaire^ tom, Il^pag, 1 15.}
Di FOUCAULT ( Louis), comte du Daufpion , maréchal
de France, fut élevé page du cardinal de Richelieu, et s'at-
tacha ensuite au duc de Brezé , par le crédit duquel il ob-
(r) ToatMiat-Alfonse, d'«ibo'd marquis, puis duc de Fortia, père
du comte dr Fillci, était le quatrième de ta maiaon qui fut capitaine-
foofcrncBr-tiguier de Marseille.
1 03 DICTIOBniC AIR ^. HISTORIQUE
tint la charge de vice-amlralV'tl servit, en cette qualité ,.
dans Tarmée navale, .en \6^6^ et concourut, le aa juillet,
au|>rè0de Cadii, ^iaidéfuHedes Espagnols, qui eurent deux
vaifiseaui brûlés f. le? 'autres rentrèrent dans le port, k la
faveur des féuèbres. En 164 1« il monta sur la flotte destinée
k secourff.hr.vùi de Portugal. Il se trouvait, en 1642, sur
la ilo!|e;fÂiiiçaise, qui canonna celle des Espagnols d^abord,
IjB ijj juin , à la vue de Barcelonne , et ensuite le i** juillet,
-^ 'Mir 4es côtes de Catalogne. Dans le premier combat, nous
-•^p^rdtmes un vaisseau, et les Espagnols en perdirent deux. Au
second, il n'y eut aucun avantage de part nid*autre. Le
comte du Daugnon fut nommé lieutenant-général au gou-
vernement de Brouage, d*Oléron et des îles adjacentes, sur
la démission du duc de Brezé, par provisions données à
Paris, le la juin i645. Il continua, en 1644» 1^ service
dans Tarmée navale , qui commença le blocus de la place
de Tarragone, que le maréchal du Plessis-Praslin avait in-
vestie par terre, et dont il leva le siège pour marcher con-
tre Tarmée espagnole. Le comte du Daugnon fut nommé, la
même année, lieutenant-général au gouvernement d*A unis
et de la Bochelle , sur la démission du comte de Jonsac ,
par provisions données à Paris, le a juin. Il servit, eu i645,
sur IVscadre qui bloqua Roses : celte place capitula, le 26
mai. Gréé maréchal-de-camp, par brevet du 9 mai 1646,
il combattit, le ti juin, sur la flotte qui mit en fuite les
Espagnols, sur les côtes de Toscane. Le duc de Brezé, ami-
ral, monté sur le tillac de son Viiisseau, encourageait les
Français à la poursuite de sa victoire, lorsqu^un boulet de
canon lui emporta la tétc. Le comte du Daugnon se retira
proinptement sur Toulon, pour s'assurer de Brouage, des
lies de Ré, d*01éron, et des tours de la Rochelle, où il
commandait, sons le duc de Brezé. Sa retraite fit manquer
la prise d'Orbitcllo, dont on leva le siège, au mois de juillet.
Il ieva , par commission du 6 juin 1648, un régiment d*in-
fanterie , qui porta le nom de Brouaçe , et fut destiné à tenir
garnison danv celte place. S*étant décaré en faveur du par-
ti du prince de Coudé, on le destitua de ses charges, au mois,
de décembre i65i, et on licencia son régiment. Il se soumit,.
PSS GÉfYiftAUX FRANÇAIS. lo3
en i653, aa roi, qui lui rendit la lieutenance- générale
du fiayi d^Anois, par provisions da ao mars. On le Ht ma*
réchal de France , par état donné à Paris, le même jour,
registre à la connétablîe, le 16 mars i654* ^ quitta alors
le ncnn de comte du Daugnon , et prit celui de maréchal
de Foucault. Use démit, au mois de juin, de la lieutenance-
générale do pays d'Aunis , et ne servit plus ju8*qu*à sa mort»
qui eut lieu à Parin*, le 10 octobre i65g. Il était alors âgé
de 43 ans. (Chronologie militaire , tom, II, pag. 604; Mé-»
moires du Père d*Avrigny , Histoire militaire, de M. de
(^iti'ncy ; Duplcix, l'abbé le Gendre , le président Hénaut,
Histoire des Grands ^ Officiers de la Couronne^ Bauclas,
Gazctie nie France.)
FOU CQUET (Charles-Louis- Auguste), duc de Belle-Isle^
p/iir et maréchal de France f naquit k Villefranche , en
Eouergue, le aa septembre 1684 (i]> et porta le nom de
comte de Eelle-Isle jusqu'à sa promotion au grade de ma-
réchal de France. Il entra dans l#s mousquetaires, au mois
de janvier 1701. Nommé capitaine dans le régiment Royal-
cavalerie, le 7 janvier 170a, il servit, en cette qualité, la
même année» à Tarmée d'Allemagne, sous le maréchal de
Catinat, et passa, au mois de septembre, à celle que le
marquis de Villars commandait , et qui devait joindre Té-
lecteur de Bavière. Le comte de Belle-Isle eut un cheval
tué sous lui à la canonnade d*Huniiigue , le i5 octobre , et
fut blessé, le 14 1 ^ la bataille de Friediingen. Il marcha,
le i5, avec un détachement qui battit les ennemis, et eut
encore un cheval tué sous lui. Employé, en 1705, dans
Farméedu Ahin, commandée par le maréchal de Villars»
Use trouva à Fattaque des retranchements, et au passage
(1) 11 était pelil*filt da célèbre et malheureui Nicolai Foucquet, sor<
iitfiidaol des financet de Louis XIV, qui fut arrèlë à Niintet, par or*
dr:* da roi , le S aeptembre i^^i, et qui» après avoir ëië cooduit suc»
ceMTemeoi dans plusicars prisons d'état , mourut dans celle de Pigne>
iDl, ca ffiSo.
104 DICTIONNAIRE HISTORIQUE*
de la Klnfiig» le 19 février. Il fut légèrement blessé, le 6
mars , en montant 9 comme volontaire > k l'assaat de ToU"
vrage à corne du fort de KehI. Il se trouva à la tentative
faite contre les lignes de Stolhoffen , au mois d'avril ; à la
prise des retranchements de la vallée d*Hornt>erg« au com«
mencement de mai; au combat de Munderkingen, le 3o
juillet ; à la bataille d*Hocbstedt,le ao septembre; A la prise
de Kempten , le i4 novembre ; au siège et à la prise d*Augs-
bourg, par Télecteur de Bavière et le maréchal de MarchiOf
le 14 décembre. Il servit encore, en 1704, en Allemagne,
sous les mêmes généraux , et se trouva au combat de Do-
nawert. Il reçut un coup de sabre et eut son cheval tué sout
lui, à la bataille d'Hochstedt, le i3 août. Nommé mestre*
de- camp d'un régiment de dragons de son nom , sur la dé-
mission du comte d'Estrades, par commission du 1 1 janvier
1705, il le joignit aussitôt au siège de Vérue, que le duc de
Vendôme faisait alorb. Ayant marché au lieu dit le Paradis,
où les ennemis avaient commencé à établir leurs ponts , il
en arrêta la construction , et donna le temps au duc de
Vendôme d^avancer. Il combattit à la journée de Oassano ,
le 16 août. Il commanda la place de Valeggio , pendant
rhiver de f7o5à 1706; battit les ennembft la bataille de
Calcinalo, le 19 avril 1706, et y fut blessé. Il délit, avec
son régiment , un bataillon de grenadiers de Brandebourg,
et lui enleva ses drapeaux. Il battit aussi un détachement
conduit par le général baron de WalLenslein , qu'il fit pri-
sotmier. Le duc d'Orléans, qui avait employé le duc de
Vendôme dans le commandement de cette armée , chargea
le comte de Belle-Isle d'observer les ennemis au-delà du
Pô. Belle* Isle surprit un camp de 5 régiments de cuiras-
siers, et fit plus de 3oo prisonniers, dont 27 officiers. Au
siège de Turin , il fui chargé de l'attaque de la contre-garde
de la gauche, et l'emporta, à la tête de 800 dragons. Il
contribua à la défense des lignes que les ennemis attaquè-
rent, le 7 septembre. Il passa, en 1707, de l'armée d'Italie
à celle du Rhin , sous le maréchal de Villars, et y battit us
corps de cavalerie, près du NecLer. Employé, en 1708, à
l'armée de Flandre, sous M. le duc de Bourgogne, il chassa
• DXfl OiNERAUX FRANÇAIS. ]o5
de la Picardie un corps ennemi qui avait |iénétré |u8qn*à
Doolenty et lit un bon nombre de prisonniers. Ileulra, le
la août 9 avec son régiment , dans la place de Lille, que le
prioce Eugène investit, le i5. Chargé de la défense du
cbenaia couvert, à Tatlaque de la gauche, il repoussa les
ennemis, après le combat le plus vif; les empêcha de pé-
nétrer dant la place d*arme8, où déjà ils étaient entrés, et
leseo cLassa. Il fut blessé dangereusement à la poitrine,
dans une action qui eut lien quelques jours après. On le vit
cependant, au bout de i3 jours, reprendre son service, et
entrer dans la citadelle. Lorsque le maréchal de Boufllers
recul du roi Tordre de capituler pour la place de Lille, il
donna le comte de Belle -Isle pour otage au prince Eugèno.
La brillante conduite que Belle-Isle avait tenue pendant la
défense de Lille, lui valut le grade de brigadier de dragons,
qui lui fut accordé, le la novembre. Employé, en 1709,
à Tarmée du Rhin, sous le maréchal d'Harcourt, il ob-
tint la charge de mestre-de-camp-général des dragons, sur
la démission du marquis de Hautefeuille, par provisions
du 5 juillet. Il continua de servir, sur le Rhin, en 1710,
1711 et 1713. Pendant ces trois campagnes, il commanda
toujoum une réserve , avec laquelle il se signala dans plu-
licurs actions, et notamment en 1712, où, avec le corps
des dragons et 3o compagnies de grenadiers , il défit Tar-
rière-garde ennemie, au passage du Rhin, près de Hagen-
l>ach. Après la campagne de 17 1 '2 , il marcha , avec le ma-
réchal de Berwick , au secouri» de Gironne ; revint , au mois
d*avril 1715, faire la campagne en Allemagne, et servit au
•îége de Landau : la pai\ se Al en 17 14- Le comte de Beile-
Isle fut créé maréchal -de-camp , pur brevet du 8 mars
i;i8, et nommé gouverneur d*Huningue, sur la démission
du marquis de Puisieux , par provisions du 21 mars 17 19*
Employé, la même année, comme niaréchal-de-camp,
dans Tannée commandée par le maréchal de Berwick sur
les frontières d'Espagne, il fervit aux sièges de Fonlarabie ,
de Castel-Léon , des ville et châteaux de Saint -Sébastien,
du fort du Passage, et des ville et château d'Urgel : ces
VI. i4
106 DICTIONNAIRE HISTORIQCK.
places et châteaux tombèrent au pouvoir des Français ^i)«
Le comte deBelle-Isle commanda, par lettres du 6 juillet
1727, Je camp de la Moselle, qui fut assemblé, le 10 du
même mois^ et dissous ^ le 9 août. Il commanda aussi y
par lettres du 8 août 9 celui de la H au te- Meuse , assemblé,
le 299 et dissous y le 28 septembre. On luidouna le com-
mandement dans les trois Évèchésy en Tabsence du maré-
chal d'Alègre , par commission du 6 septembre : les
provisions de ce commandement lui furent délivrées à
Fontainebleau , le i3 octobre de la même année. Il entre*
prit, en 17289 de fortifier Metz, et suivit sans relâche l'exé-
cution de ce projet qu'il avait conçu , et qtiî fut couronné
d'un plein succès. Il n'oublia rien de ce qui pouvait réta-
blir la discipline militaire, et procurer la sûreté des fron*
tières des trois Évéchés. Il commanda le camp de la Haute-
Meuse, par lettres du 1*' mars 1730. Créé lieutenant géné-
ral des armées du roi, par pouvoir du 22 décembre 173 1 ,
il commanda le camp de la Moselle, par lettres du 2 août
1732. Il fut établi gouverneur et lieutenant-général despayn
Messin et Verdunois, et gouverneur particulier de la ville
et citadelle de Metz, à la mort du maréchal d'AIègre, par
provisions données à Versailles, le 9 mars 1733. Il préla
serment, en ces diverses qualités, le 17, et se démit du
gouvernement d'Huningue. Employé à l'armée du Rhin ,
sous le maréchal de Berwick, par lettres du 1 5 septembre,
il en fut détaché pour aller prendre possession de la Lor-
raine, et entra dans Nancy, le i3 octobre. On joignit à
son commandement, dans les trois Évéchés et dans la
Lorraine, le commandement sur la Meuse et la fron-
tière de Champagne , par commission donnée à Fontai-
nebleau, le 9 novembre. Employé à l'armée du Rhin, par
lettres du 1*' avril 1734, le maréchal de Berwick l'en dé-
(1) Revenu en France, à la paix, et le duc de Bourbon ayant alors suc-
cédé au duc d'Orléans , régent , dans le ministère principal , le comte de
Belle-Isle se trouva entcloppè dans la disgrâce du ministre de la guerre
Leblanc, et fut mis à la Bastille , d*où il oe sortit que pour être exilé dans
tes terres»
^DES GENERAUX FRANÇAIS. IO7
tacha encore 9 avec aa bataillons et 5o escadrons. Ayant
jeté UD pont sur la Sarre, le comte de Belle-Isie s^empara
de Trêves, le 8 avril, et du château de Traerback, le a
mai, après 7 jours de tranchée ouverte. Il partît de Traer-
bach , le 16 mai ; arriva , le 26 , à Spire , et se rendît au
siéf;e de Phîlisbourg. On fit, sous ses ordres, le i5, un
logement sor la crête du chemin couvert de Tangle saillant
de Touvrage à corne , à la gauche de Tattaque du Bcis-Rhin,
et un second logement à la droite de la même attaque,
•ur Pavant-chemin couvert. Le a8, à onze heures du ma-
lin, le comte de Belle-Isle commanda Tattaque de la brèche
de Touvrage à corne : on établit un logement de 40 toises
sor la crête de Tanglc saillant de cet ouvrage. 11 joignit,
le 3 juillet, le duc de Duras, près d*Haguenbach , pour
observer les mouvements du prince Eugène. Il monta la
tranchée, le 9, devant Phîlisbourg, qui se rendît, le 18.
Le comte de Belle-lsle fut encore détaché , le a5 , pour
observer la marche du prince Eugène. Pendant Thiver, on
lui donna le commandement du Hunditruck, sous les or-
dres des maréchaux du Bourg et de Noailles, par commis-
sion du a décembre 1734* H avait été nommé chevalier des
Ordres du roi, le i3 juin 1754, et fut reçu, le 1" janvier
1735. 11 servit dans Tarmée du Rhin, sous le maréchal de
Colgoj, par lettres du 1*' mai , et commanda pendant cette
campagne un corps détaché. Au mois de septembre, le
comte de Seckendorff, qui avait formé le dessein de s*em-
parer de Trêves, y eût réussi par Thabilelé de ses marches,
sans la diligence du comte de Belle-Isle. Les ennemis for-
tiliaieul Biugen; Belle-Isle les fit attaquer, le 37 septem-
bre, le9 battit, et détruisit les ouvrages. Le comte de
beckendorff ayant marché de nouveau pour exécuter son
projet sur Trêves, le comte de Belle-Isle se rendit, avec
Sa réserve, à Kaiserslautern , le 27, et arriva à Trêves en
quatre jours d*une marche forcée , sans laisser aucun trat-
Deur, par suite des précautions qu*il avait prises. Ayant
raMemblé son armée, composée de 3o bataillons et de 06
efradrons, il se posta si avantageusement sur la Rôer, '
q(i*il donna au maréchal de Coigny le temps de marcher
lo8 DICTIONNAIRE HISTOBIQUB^
à lui avrc 4o balaiUoDs et 5G escadrons. Ces dispositions
déconcerlèrent Seckendorff, qui se retira, après quel-
ques escarmouches : les préliminaires de la paix furent
signés en octobre; on publia un armistice, et Xe^ hostili*
tés cesj>èrent, le 5 novembre. Le comte de Belle-Isle, uni-
quement occupé à mettre la frontière qui était sous ses
ordres au point de ne rien craindre des états voisins, con-
sacra le loisir que lui donnait la paix au perfeolionnement
des ouvrages des villes de Metz, de Thionville et de Sedan ;
et| connaissant les avantages qu*on retirerait en temps de
guerre du poste de Bitche , il le fit fortifier, et dirigea lui-
même la construction des ouvrages dont il avait formé le
plan. II se démit, au mois de juin 1736, de la charge de
mcstre-de-camp-général des dragons, et obtint, par lettres--
patentes données au mois de février iy'5y, tant pour lui que
pour ses descendants , la permission d*orner Técusson de
ses armes des étendards de dragons. Après la mort de Tem-
pereur Charles VI, le comte de Belle-Isle fut nommé, le
a5 janvier 174^, ambassadeur extraordinaire et plénipo-
tentiaire en Allemagne, afin d*y négocier en secret la no-
mination de rélecteur de Bavière au trône impérial (i).
Créé maréchal de France , par état donné à Versailles , le
1 1 février, il prêta serment le la : son état nefut enregistré
à la connétablie que le 29 mars i74fv II partit de Paris, le
4 mars 1741, et après avoir visité les cours des électeurs de
Mayence , de Trêves et de Cologne , il arriva à Tarmée du
roi de Prusse, en Silésie , le a6 avril, et eut, dès le 28, une
audience du grand Frédéric ( 2 ). Il se rendit ensuite à
Dresde , et engagea les rois de Prusse et de Pologne à sou-
tenir rélecteur de Bavière, auquel la France s*ëtait obligée
(1) II se conduisit dans cette circonstance avec tant d'adresse et de
dignité, que le grand Frédéric disait de lui arec admiration :« Il faut
• convenir que ce maréchal de Belic Islc est le législateur de l'Aile-
• magne.»
(2) Frédéric l'ayant rcçuà la tête de son armée, le maréchal de Belle-
Isle, après avoir ciaminé le camp du roi, lui dit :«Sire, je viens d'ap-
> prendre enfin l'art de camper. »
J>ES GENERAUX FRANÇAIS. I09
de foomir des troapes auxiliaires. De Dresde, il se rendit ,
au mois de jain, à Francfort-sur-le-Meiii, 011 Téleclion de
Tempereur deyait se faire. Nommé commandant de Tarméc
de France 9 sous Télecteur de Bavière, par pouvoir du ao
iiiîUet, il demeura à Francfort jusqu'en novembre. Il en
partît pour Vanmée de Bohème, et tomba malade à Dresde,
d*où H cooduisil le projet de la prise de Praj^ue, qu*il fit
exécuter par le chevalier de Belle- Isle, son frère. Il se (it
traosportcr en litière à Prague, où il arriva, le 'i>^. Il détacha
de soo armée 9 réunie dans cette place, plusieurs corps
de troupes, éloigna les ennemis, et conquit les deux tiers
de la Bohème. L*état de sa santé Tayant obligé de deman-
der UD successeur, en cas d'évcncment, le maréchal de
Kroglie fut envoyé pour prendre le commandement de Tar-
mèe.Le maréchal de Belle-Isle quittaPrague, le 27décembrc,
et se rendît à Francfort, où il fit son entrée, le a8 janvier
1742. LVIecteur de Bavière, protégé par la France, fut élu
empereur, le 04 1 sous le nom de Charles VII , et celte élec-
tioD fut Touvrage du maréchal de Belle-Isle, qui, dans ce
conseil de rois, parut avec tout Tappareil d*un souverain.
11 assista à la cérémonie du couronnement, où il déploya
iioe grande magnificence. Étant revenu à la cour, le roi
érigea sa terre de Gi^ors en duché, par lettres données au
mois de mars 174^* I^ maréchal de Belle-lslc repartit en-
suite pour Francfort. Le roi d'Espagne le nomma chevalier
de la Toison -d'Or, le 5 avril. Il eut un pouvoir, du r'mai,
pour commander l'armée de Bohême, .sous Tempcreur
(Iharles YII, qui le créa piiiice de Tempirc, par •^iiph^me
donné à Francforl-sur-le-Mcin , le 12 mai. Parti de Franc-
fort^ dans la vue de concerter les opérations de la cauipa-
{:oe avec les rois de Prusse et de Pologne, il arriva, le 20, à
Piizen, où il apprit que le maréchal de Broglie rassemblait
les troupes, pour faire lever le siège de Fraweniberg. Il
joignit le maréchal à Pisseik, le 22 , et ils campèrent , le
i3, â Protivin, où ils séjournèrent, le 24. Pendant ce séjour,
Ifs grenadiers et les piquets de cavalerie et de dragons, avec
6 pièces de canon, s'avancèrent à Vodnian , dont iU s*em*
filèrent , après quelques heures d'escarmouches. On ré-
1 10 lilCTIONSAlRE UISTOUIQL'E
lablU aussitôt le pool que les ennemis avaient rompu , et
rinfanleric s*eu servit, ainsi que rartillerie, pour pass^ la
BLinitz : la cavalerie passa à gué. Le 25 , après avoir fait 5
grandes lieues, coupées de marais, de rivières et de fossés,
pour gagner Saliai, on rencontra les ennemis, qui étaient
sortis de cette place , et qui avaient fait halte dans .les bois,
bien persuades que les Français, n*apercevant aucunes
troupes dans la plaine, y pénétreraient sans précaution.
L*armée française s*étant rangée eu bataille , ils parurent
aussi en bon ordre ; mais on parvint à les forcer, et on ren-
tra aussitôt qu*eux dans Sahai , d'où on les chassa. Les
Autrichiens furent obligés de rentrer dans les bois, tan-
dis que le maréchal de Broglie, avec la cavalerie et
les dragons , battait leur cavalerie. Par suite de ce
combat, le siège de Frawemberg fut levé, et le maréchal
de Belle-Isle revint à Prague. Il en partit, le 3i mai , pour
se rendre au camp du roi de Prusse, et de là à Dresde, d*oii
il rejoignit Tarmée sous Prague. Sur ces entrefaites, le roi
de Prusse avait traité en particulier avec la reine de Hongrie.
Ce traité, conclu à Brcslau, le ii juin, eut lieu dans un
temps où l'empereur avait le plus besoin du secours de la
Prusse, et la défection des Prussiens donna aux Autrichiens
une grande supériorité. Le prince Charles de Lorraine prit
alors la route de Prague, avec une armée grossie des trou-
pes que la reine de Hongrie retirait de la Silésie. Dans une
conférence qui lui fut demandée, et qu'il eut , le 2 juillet,
avec le maréchal de KonigsecL , au château de Komorzan,
à une demi-lieue de Prague , le maréchal de Belle-Lsle re-
jeta la proposition qui lui fut faite de remettre la ville de
Prague, et de se rendre à discrétion, ainsi que Marie-Thé-
rèse Texigeait. Le maréchal coni)entailce(:endanlà«e retirer,
mais sous la condition que Tarmée française aurait la liberté
d'emmener son artillerie, ses armes et ses bagages. L*armée
du prince Charles de Lorraine, qui investissait Prague,
était forte de 76,000 hommes, tandis que les Français el
U's Davarrois, soit dans le camp du maréchal de Broglie 9
hoit dans la ville, n'étaient qu'au nonibce de 35,ooo. Ce
nombre 9 el la quantité de bouches inutiles qui avaient suivi
CES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 111
Tannée française, devaient empêcher que, faute desubsis-
liDceft. on pAt faire une longue défense. Cependant le ma-
réchal de Belle- Isie, placé entre la honte de se rendre et les
horreurs de la disette, ne transigea point avec l'honneur,
et résolut de tenir jusqu'à la dernière extrémité. L'inves-
tissement de la ville de Prague et du camp français avait
été complété, le 5 juillet. Le i*' septembre suivant « les
ennemis, instruits que le maréchal de Maillebois marchait
au secours des assiégés, demandèrent une nouvelle confé-
rence au maréchal de Belle-Isle : elle se tint sur le chemin
de Konîgsgratz. Le maréchal de Konigscck ayant renouvelé
les propositions qu'il avait déjà faites au maréchal de Belle-
Isle , celui-ci répondit que ses troupes ne devraient leur
liberté qu'à leur valeur, et rompit la conférence. Les at-
taques redoublèrent, et les ennemis continuèrent de battre
en brèche. De leur côté, les assiégés faisaient des sortirs
avec succès. Le la septembre, les canons et les mortiers
des assiégeants ayant cessé de tirer, sur les huit heures du
soir, l'armée française, infanterie et cavalerie, coucha
pendant la nuit au bivouac sur le rempart : les Autrioliiens
•e retirèrent, le i3, vers deux heures du matin. Le 2a, les
maréchaux sortirent de Prague, et établirent des quartiers
dans les environs. Le maréchal de Broglie a^'ant reçu ordre
d'aller prendre le commandement de rarniée de Bavière,
le maréchal de Belle-Isle resta seul en Bohême. Le prince
Charles avait laissé aux environs de Prague , pour la blo-
quer, 4^xM> hussards , qui furent bientôt chassés de leurs
postes 9 et contraints de sVloigner à plus de 6 lieues de la
ville; raais, après la retraite que Ht le maréchal de Maille-
bois, le prince de Lobkowitz conduisit devant Prague 20,000
liommes, qui interceptèrent la communication des Fran-
çais avec la Saxe. Les hussards ennemis reprirent alors les
postes qu'ils avaient abandonnés, et la ville se trouva bientôt
plus étroitement bloquée qu'elle ne l'avait encore été. L'hi-
ver était rude, le pays ruiné, et l'on était obligé d*arracher
aux ennemis, Tépée à la main, le peu de vivres qui res-
taîrot dans les environs. Le maréchal de Bclle-l.tlc ayant
reçoda roi Tordre d'évacuer Prague, et de sauver l'armée
/
1 1 2 DICTIONNAIRE HISTO&IQUÇ
à quelque prix que ce fût, se prépara à exécuter cet ordre*
La retraite cependant pouvait être jugée impraticable, jhiis-
qu*il fallait traverser 3o grandes lieues d^AUemagne, dans
un pays dont les habitants, nialintentionués el épuisés
eux-mêmes , n'étaient pas disposés à favoriser sa marche.
Le froid d'ailleurs était excessif, et Tarmée était affaiblie
par les travaux d*un long «iége : 6ooo hussards voltigeaient '^
sans cesse autour de Prague, et devaient, au moment du
départ des troupes françaises, en instruire le prince Lob-
kovyitz, qui campait à 5 lieues de là. Ajoutons à cela que
chaque habitant de Prague était un espion, tout prêt k
trahir les Français, et que le maréchal de Belle*Isle était
alors atteint d*un rhumatisme douloureux, qui ne lui per-
mettait pas de monler à cheval. Avant Tarrivée du prince
Lobkovirilz devant Prague, il avait remonté aooo cavaliers,
dragons ou hussards , et avec ce secours il avait fait des
fourrage.s, amassé des subsistances, et s'était formé "des
attelages pour l'artillerie, les caissons et les vivres. Sous
prétexte d'aller fourrager dans quelques villages, le mare-
chai de Belle- Isle sortit de Prague, dans la nuit du i6 an
17 décembre, et marcha sur une colonne fort serrée, pour
assurer ses ba^iges et son artillerie. Le 17, sur les cinq
iieures du soir*, il surprit, h Tucklowitz, un quartier de
cuirassiers ennemis dont plusieurs furent tués, et le reste
fait prisonnier. Marchant jour et nuit, il déroba, pendant
vingt- quatre heures, sa marche au prince Lubkowitz. II
traversa dix lieues d'une plaine dans laquelle était ce prince,
qui, avec toute sa cavalerie, n'osa l'attaquer, vu ses bonnes
dispositions. Lobkowitzcornplail cependant pouvoîrarréter
le maréchal , par Tun des deux grands chemins dans les-
quels il le croyait obligé de passer, et à cet effet il y avait
posté toute son infanterie et rompu tous les ponts; mais
le maréchal de Belle-Isie prit un troisième chemin intermé-
diaire, et arriva à Egra avant qu'on pût l'atteindre. Dans
celte pénible retraite, qui dura 10 jours, et qui fut faite
à travers des défilés, au milieu des glaces et des neiges,
le froid emporta un grand nombre d*o(Iiciers et de soldats.
Le maréchal, ue pouvant monter à cheval, se faisait porter
DES GEXÉRAUX FRANÇAIS. Il3
• »
dans toos les lieux où sa présence élait néecssiiîre, et les
CDflemis oc purent Tenlamer : aussi les Français ne per<U-
rent-iU d*hoinmes que ceux qui moururent de froid,
on qui n*eurent pas la force de suivre Tarmée (0* ^^ "^^^
réchalde Belle-Isle, pour mieux couvrir le secret de son
départ, faciliter sa première marche, et pourvoir à la coo-
ser^atioo des malades qui restaient dans les hôpitaux, avait
laissé une garnison dans Prague , et en avait emmené 40
otages pris parmi les trois ordres. En parlant, il avait donné
i M. de Chevert , dont il connaissait la capacité, le plan de
b conduite à tenir; et cet officier, qui sut en profiter,
obtint la capitulation la plus honorable. D'É{;ra , le maré-
chal de Belle- l.'^le mena ses troupes à Amberg , et les plaça
dans des quartiers de rafratchisisement. Arrivé à Francfort,
il y reçut, le 1 1 février 174^, Tordre de la Toison-d*Or des
mains do prince royal et électoral de Bavière, autorisé, à
cetefiet, par le roi d*Espagne. Au mois de juin 1744» le
marécfaal de Belle-Isle , étant dans son gouvernement des
trois Évéchés, convint d*une neutralité, pour cette fron*
tière, avec le commandant de Luxembourg. Il eut un pou-
voir, du 1" août suivant , pour commander Tarmée du
Rhin, sous le roi, et conjointement avec les maréchaux de
Noaîllet, de Coigny et de Maillebois. Il fut créé lieutenant-
((éoéral au gouvernement des duchés de Lorraine et de Bar,
par provisions du roi de Pologne, données à Lunéville, le
1* octobre : le roi lui permit d*aocepter cette charge, par
brevet du même jour. Le maréchal de Belle-Isle servit en-
luilcaa siège de Fribourg, qui capitula, le 6 novembre:
les châteaux se rendirent, le a5. Après ce siège, ri futen-
Toyé par Je roi à Munich, et de là à Berlin , pour régler,
arec rempereur et le roi de Prusse, les opérations de la
canpagne suivante. A son passage sur le territoire d'Ha-
oovre, on Tarrèta, leao df^cembre, sous prétexte qu*il n'a-
vait point de passe-port, et on le conduisit en Angleterre,
'i> Celte retnûte de Prague fit le plui grand honneur ou maréchul Je
BeUc-Uie; r£uropc l'admira et la compara à celle des Dia>miUe,
Il4 DI€TIOmilRE HISTOHIQUE.
où il arriva, le a5 février 1745. Détenu dans le château da
Windsor, il y demeura prisonnier jusqu'au i3 août, épo-^
que à laquelle on le déclara libre. Il partit de Londres, le
17, et arriva à Calais, le 25. Nommé général de Tarmée
du Piémont, sous Tinfant don Philippe, par pouvoir do
10 novembre 1746, il chassa les ennemis de plusieurs postes^
et arrêta leurs progrès en Provence. Il leur enleva , le ai
janvier 1 7479 1& ville de Castellanne, après un assaut de trois
heures, et sauva Antibes. Après avoir forcé les alliés de
repasser le Var, il attaqua leur arrièrcgarde , le 5 février^
au moment de son passage, en culbuta une partie dans le
fleuve, et fit 9 à 10,000 prisonniers. Il continua de corn*
mander cette armée, par pouvoir du 1*' juin de la même
année. Dans le courant du mois de mai précédent , on avait
repris, sous ses ordres, les ties de Sainte - Marguerite. Il
passa le Var, le 5 juin ; et, à son approche, 5 bataillons qui
étalent dans Nice abandonnèrent cette place. Le maré-
chal fit ouvrir la tranchée devant le fort de Montalban, le
4 , et détacha plusieurs corps quis'emparèrçnt delaTurbie,
de Luceran , et des hauteurs de Lescarennes : les ennemis
en désordre se jetèrent alors les uns vers le col de Tende ^
les autres sur Vintimille. La garnison de Montalban se ren-
dit , le 5, prisonnière de guerre. On dressa, le 6, les bat-
teries contre Yillefranche , qui capitula, le 11, et dont la
garnison se rendit prisonnière de guerre. Vintimille eut le
même sort, le 1*' juillet. Pour obliger les ennemis à lever
le siège de Gènes, qui était l'objet le plus important de cette
campagne , le maréchal de Belle-lsie se détermina à une
diversion du côté du Dauphîné, et envoya uu détachement
qui se porta dans la vallée de Sture. Le roi de Sardaigue ,
plus intéressé à se défendre qu*à inquiéter les Génois, rap-
pela les troupes qu*il avait fournies au comte de SchuUem-
bourg ; et ce général ennemi , privé du secours des Piémon-
tais, décampa de devant Gènes, le 5 juillet. Les ennemis
bloquant le château de Viiiliuiille , le maréchal de Belle-
Isle les attaqua, le 20 octobre, sur les hauteurs qu'ils oc-
cupaient, et les força de plier, de prendre la fuite, de re-
passer le vallon de Late, d'abandonner les postes de Castel
^ DES GENERAUX FRANÇAIS. Il5
ftd'Appio, et de passer la Roya, dont ils rompirent le pont.
Les armées combinées ravitaiîlèreut alors le château de
Viotlmille. Le maréchal de Belle-Iale , nommé comman-
dant de Tannée ^*lta1ie, par pouvoir du i*' juin 174^9 ^^
fit aucune expédition : les préliminaires de la paix avaient
été utiles, le 3o avril, et le traité fut conclu, le 18 octo-
bre. La maréchal. resta en Italie j«sqQ*:m mois de février
K499 époque à laquelle on évacua tout ce qu^on y avait
conquis. Il fit achever, en maçonnerie, le retranchement
devaot Toulon , pour mettre cette ville à couvert du côté
de Ja terre. Louis XV récompensa les importants services
du maréchal de Belle- Isle, en le créant pair de France,
k a4 avril. On le reçut à l'académie française, le ao juin. Il
se démit. Je 9 mai 1753, du gouvernement de Metz, en fa-
veur du comte de Gisors; mais le roi lui en conserva la survi-
vance* ainsi que les appointements et le commandement. Il
se démit aossi , le 9 juillet suivant, en faveur de son fils , de
Ja lîeatenance»Q;énéra]e des duchés de Lorraine et de Bar,
dont Je roi de Pologne lui réserva la survivance. Il fut nom-
mé coinmandant sur toutes les côtes de TOcéan , depuis
Ihinkerque { usqu*à Bayonne , par pouvoir du 3o décembre
1755. Devenu ministre d*état, le 16 mai 1756, il prit séance
an GonseiI«d*état , le même jour. Il fut pourvu de la charge
de secrétaire' d'état au département de la guerre , par pro-
visions données à Yersaiiles, le 3 mars 1758. Pendant les
trois années que dura son administration , il fit rendre les
ordonnances les plus sages et les plus utiles , ordonuanoes
parmi lesquelles on remarque celle qui régla les nomi-
natioDS aux régiments » et qui arrêta Tabus de mettre à la
léle des corps des enfants de douze ans, fils de grands
seigneurs. Il empêcha, pour Taveuir, ces nominations
de colonels à la bavette. L*école Militaire dut au maréchal
de Belle-Isie son accroissement et ses embellissements; et
ce fut sous ses auspices que Ton fonda , en 1 759, Tordre du
Mérite militaire, pour les officiers qui professent la religion
prolestante. Il fonda, à Metz, en 1760, une académie
qu'il dota de mille écus de revenu. Usé par Tâge et le tra-
vail, il mourut à Versailles, le aC janvier i;^i, à l'âge de
1l5 DICTIONNAIRE HlSTOIlIQrE^
^7 ans, sans laisser de postérité (. i ). Comme géuéral, com-
me ministre 9 et comme homme privé, lé maréchal^de
B;;lle-l8le avait réuui sur sa personne tous les genres de
gloire et de respect. Il eut , comme pres(|ue tous les grand)
hommes y des calomniateurs et des envieux. (^Chronologie
militaire y tom» IJl, p, 335; Mémoires pour servir à Chis~
toire de l'Europe , mémoires du temps. Gazette de France^
Histoire de France, par Anquetil, tom, y III et IX ; Dic-
tionnaire universel , par Chaudon et Delandine , tom. FII^
pag, loo; Biographie universelle, ancienne et moderne ^
tom. IV y pog. i(>4.)
FOUCQUET de la Bouchefolière (René- François), comte
de Foucqiiet, Heulenant-général, fut fait lieutenant réformé
au régiment nic8tre>dc-camp général des dragons^ le (> octo-
bre 1721; passa successivement par plusieurs grades, et
obtint, le ac) novembre 1728 , dans le même régiment, une
compagnie qu'il commanda à la conquête de la Lorraine,
en 1733, aux sièges de Traerbach et de Philisbourg, eo
1 734 1 et à TafTaire de Clausen , en 1 755. Devenu mestre-de-
camp d'un régiment de cavalerie de 8«»u nom , par com-
mission du '21 février 1740, il fut nommé, par ordre du ao
juillet 1741 » pour remplir les fonctions de maréchal-des-
logis de la cavalerie de l'armée de Bohême' 11 se trouva à
1^ prise de Prague , au fameux bivouac de Pisseck, au com-
bat de Sahay, au ravitaillement de Frawerabeg, à la dé-
fence de Prague, à la brillante sortie de cette ville, sous les
ordres du maréchal de Belle-Isie, et rentra en France, avec
l'armée, au mois de février 1745. Il servit à l'armée de la
Moselle, en 174^9 ^^ y contribua à la défaite du général
Nadasty, sur les hauteurs de Snverne. Ayant ensuite sui-
vit l'armée du Rhin , il servit au siège de Fribourg et passa
l'hiver en Souabe, sous les ordres du maréchal de Coigny.
(1) Le duc de Gisori, son fiU unique, jeune officier de la plus haute
espérance et CDloncI du régiment de Champagne, avait reçu, en combat-
tant avec la plus grande valeurà la bataille de Grewclt, une blessure^
dont il était mort, le a6 juin 17!^$, à l'âge de 97 ans.
.DES GENERAUX FKANCAIf^. 11*7
IJ Servit , en 174^9 ^ l'armée commandée par le prince de
Conti, qui se tînt sur la défensive. 11 commença la cam-
pagne de 174^ 9 sous le même prince ; mais, après le siège
de Mons, il reçut Tordre de conduire son régiment à l*ar>
mée des frontières du Piémont, et fmil la campagne. en
Daupbiné. Créé brigadier, le 20 mars 17479 îl remplit les
fonctions de maréchal-général - des- logis , de la cavalerie
de Tarmée d*Ilalie, par ordre du i5 avril; se trouva à ton*
tes les expéditions de cette campagne et exerça sa charge à
la même armée iusqu^au dernier jour de février 1749.
Déclaré alors maréchal -de -camp, dont le brevet lui
avait été capédié, dès le 10 mai 174^9 il se démit de son
repaient. Employé à Farmée d*Allemagne, par titres du
1" mars 1 ^Sj, il se trouva à la bataille d*Hastembeck, ain-
si qu*à la conquête de quelques places tle TÉlectorat de
Hanovre, et revint en France au mois de novembre. Nom-
mé Ueatenant-général au pays messin , par provision du aS
ours 1758, il y fut employé, par lettres du 1*' avril sui-
vant, et y résidait encore en 1705. Il fut créé lieutenant-
général des armée du roi, par pouvoir du 25 juillet 176a.
{ptronologie mitilaire^ loni, Vly pag. 95 Gazette de Fran^
•Y, mémoires du temps,)
Di FOUCQUET (Jean-Gabriel-René-François), m/xr^/^/f
d\iu%^Uiars , naqnit à Netz^ le i3 mai 1751. Il fui fait co-
lonel du régiment de Urie, le i5 avril 1780, et obtint , vers
le oième temps , la croix de chevalier de Tordre royal et
militaire de Saint-Louis. On le créa maréchal-de-camp, le
ao mai 1791, en vertu de la lui du 25 février précéilent. Il
a été admis à la retraite de ce dernier grade, après 26 ans
7 mois et G jours de service, (h'tats militaires, tableau des
pensions inscrites au ti^ésor public ^ à la date du i*' septem-
bre 1S17.)
DES FOVKNEWX , voyez ^cot.
FOURNIER (Jean-Louis, chevalier)^ maréchabde-camp,
naquit à Melle, en Poitou, le 2 juillet 1774* H entra au 5er-
«ktylo 18 Jioût 179*2, à Tûge de 18 ans, dans le 3* bataillon
Il8 DICTIO^^'AIRE UISTORIQCE
des volontaires nationaux de son département (les Deux-
Sèvres) 9 et y fut promu, le même jour, au grade de s5ds-
lieiitenant. Il devint lieutenant au même bataillon , le iS
août 1793, et capitaine, le 6 juillet i794- I^ 3* bataillon
des Deux-Sèvres fit partie de la 65* demi -brigade d'infan-
terie de ligne ; et lorsque celle-ci éprouva, le 26 juillet 179^
une nouvrlle organisation , le capitaine Fournier se trouva
mis à la suite de ce corps. Il avait alors fait toutes les cam-
pagnes , depuis 1 79a , aux armées de l'Ouest, des Pyrénées-
Occidentales et d^ltalic; s'était trouvé aux batailles ou
combats do Bressuirc, Cbolet, Thuuars^ Loçon et Cfaan-
tonay, dans la Vendée; à la prise de la fonderie d'Orbescette,
et à celle de Biîbao ; à plusicnrs combats et enlèvements de
redoutes, en Espagne, m)us les ordres des généraux Villot
et Merle. Il avait également combattu en Piémont, dans
plusieurs engagements entre les troupes françaises et les
Bftrhctff. En Tan 1798, il fit partie de Vexpédition d'Irlande,
et fut embarqué , avec sa demi-brigade, sur le bâtiment la
Loire. Il fut nommé adjudant -ma jor-capitaine au 65* ré-
giment d'infanterie de ligne , le a8 octobre de la même an-
née. En 1800, lors de la retraite de Bruchsal , il ramena
4 compagnies de ce régiment, qui avaient été oubliées sur
le:i derrières de l'enneini; se hatlit pendant un jour entier,
et essuya plusieurs charges de cavalerie. Après la bataille de
Jéna, le capitaine Fouruier fut nommé, le 16 septembre
1806. chef de bataillon au SS*" régiment de ligne , avec le-
quel il se trouva à la bataille de Pultusk. Le colonel de ce
régiment (M. Diippelin) , ayant été blessé au commence-
ment de l'action, fut obligé de se retirer, et le chef de ba-
taillon FournifT prit alors le commandement du corps, au
moment même 011 une division de dragons russes ealanaait
une charge, qui fut renouvelée jusqu'à quatre fois, et tou-
jours repoussée avec succès par le 85* de ligne. A la batailla
d'Eylau, le 8 février 1807, le chef de bataillon Fournier^
étant à la tète de son bataillon , délogea les Russes d'un
bouquet de sapins qui se trouvait au milieu du cbamp de
bataille. Celte position fut disputée toute la journée» avec
un acharnement extraordinaire. Fournier fut créé membre
1>ES GENERAUX PBANCAIS. lia
• i » ■ ^
delà Légion -d'Honneur, le i4 avril suivant. Peodant la
campagne d'Aurfiehe^en 1809, il commanda le 85* de ligne
au batailles deTann,d*£ckmûlh et de Ratisbonne. Il péné-
tra le presiier dans cette dernière ville, après en avoir esca-
ladé le rempart au moyen d'une échelle, et y fit mettre bas
les armes h plusieurs centaines d'Autrichiens. Dans ces dif-
férentes affaires» 11 déploya un sang-froid et une bravoure
qni foren^t remarqués et bonorablement cités par le géné-
ral de dit ision Gudin , sous les ordres duquel il servait alors.
A la bataille de Wagram» le 6 itillei 1809, le chef de ba-
taillon Fournier, marchant à la téfc du r' bataillon du 85*
de ligne 9 parut le premier sur le plateau à la gauche du
îfllage de Graffen-Neuziedel ; il s'y maintint pendant toute
la joarnée, malgré le feu terrible de Pennemi, qui lançait
sur ce point une grêle de mitraille et de boulets : le cheval
que montait Fournier fut blessé en plusieurs endroits. Le
chef de bataillon Fournier passa major au 1 7* de ligne , le
17 septembre de la même année 1809. Il fut fait colonel
do 14a* régiment d'infanterie de ligue, le 16 janvier i8i5^
et obtint la croix d'oiQcier de la Légion-d'Honneur, le i5
février suivant. Fimployé, la même année, à la grande ar-
mée 9 il y Ht la campagne de Saxe. 11 commanda son régi-
ment à la bataille de Lutzen, le a mai» et enleva, sur le soir,
le village de Kaîa» où l'on s^était battu toute la journée
avec une opiniâtreté sans égale. Il chassa encore l'ennemi
de deux autres villages situés dans la direction de Léipsick :
dans cette affaire, le 142' de ligne perdit 900 hommes et
46 ofliciers, et le colonel Fournier eut son cheval tué sous
lui, dans le village de Kaîa. A la bataille de Wurstchen,
les 21 et 33 mai, il débusqua l'ennemi d'une position très-
importante; le i/p* de ligne perdit encore, dans cette af-
faire, 4ûo hommes et 10 officiers. Après ces deux batailles,
et en récompense de ses services ainsi que de la bravoure
qu'il y avait déployée, Fournier fut créé commandant de la
Légion-d'Honneur , le 10 août, et élevé au grade de géné-
ral de brigade, par décret du 3o du même mois. Employé,
en cette qualité , dans la 8* division du 3* corps de la grande-
armée, par lettres du ao septembre, il commanda la
120 . DICTIONNAIRE HISTORIQUE.
i'* brigade de la division Brayer,-aux journées de LéipHÎck.
A celle du ï6f il fit mettre bas les armes à 7 ou 800 Aiftri-
chiens. Le 18, il fut détaché pour aller soutenir la division
polonaise chargée de défendre le faubourg de Halle. Celle
division était repoussée au moment où le général Fournier
arriva; mais on reprit l'ofleDsivCy et l'ennemi fut rejeté
dans la plaine. Le soir même, la brigade du général Four-
nier prit position i\ la gauche de la porte de Halle, en avant
de rbôpital militaire , sur la rive droite de TËIster. L*lle de
Roscnthal , à laquelle on^communiquait par on pont de
bois, .se trouvant derrière cette position, le général Four-
nier fit établir, pendant la nuit, une espèce de tête de pont,
au moyen d'une grande quantité de soliveaux entassés les
uns sur les autres. Le 19 octobre, vers neuf heures du
matin* les ennemis commencèrent à attaquer avec beau-
coup de vigueur le point important qu*occupait Fournier;
mais la brigade de ce général les reçut à bout portant , et
soutînt un feu des plus vifs pendant plus de cinq heures.
Quoique le général Fournier fû) instruit, pendant cette
action , de l'explosion qui avait détruit le pont de pierre de
l'Elster, il ne songea cependant à effectuer sa retraite que
long- temps après l'abandon de la porte de Halle par les
troupes françaises. Enfin , il se retira eu bon ordre par le
pont de nie de Rosenthnl , auquel il fit mettre le feu en sa
présence, et devant lequel il resta assez de femps pour s'as-
surer que le but qu'il se proposait était atteint. Il joignit
ensuite la chaussée de Lindenau, sans être obligé de rentrer
dans Léipsick(i). L'armée française opérant sa retraite
(i) La bonne contenance que fit \v général Fournier pour te mainte-
nir dans» le poste qu'il occupait, rendit un grand nervicc à l'armée fran-
çaise ; car« si ce général eût dès le matin évacué l'espèce de tête de pout
derrière laquelle il s'était retranché , il est probable que les désastres de
celle fatale journée eu^sient encore été plus grands, puisque alors l'enne-
mi se serait porté directement sur la chaubsée de Lindenau, et que Ich
troupes françaises, encore encombrées dans Léipsick par suite de l'es,
plusion prématurée du pont de pierre sur l'Ester, se seraient trouvée»
totalement coupées, et auraient infailliblement été prise» par Tuiucmi.
*
DIS GENÛAUX FRANÇAIS. 191
ran le Rhio , le général Foumier protégea sa raarche , en
occapaul, le ao, les hauteurs de Weissenfelds » avec lo
bataillons. Sa brigade prît part à la bataille de Hanau > le
5o octobre. Après le passage de l*arniée française sur la
rÎTe gauche du Rhin , le général Fournier passa à In 8*
dWîiion do G^orps d'armée , le 14 décembre. 11 y reçut le
commaBdemeat de la 1" brigade de la division Ricard, et
le conserva iusqn'au 5o mars 181 4* A la seconde bataille de
Brienne, le i** février 18149 le général Fournier forma»
avec sa brigade, rarrière-garde de l'armée , an village de
Dienville. Il s*y battit pendant une partie de la nuit, et
empêcha rennemi de s'emparer de ce village, jusqu'au
noment où il reçut l'ordre ànk' rejoindre l'armée. A la ba-
taille de Champ*Aubert, le 10 février, la brigade du géné-
ral Fournier fit sur l'ennemi 800 prisonniers. Le soir même
de celte bataille, le général Fournier eut ordre de se porter
sur SIOBtmirail, avec la cavalerie légère, aux ordres des
géoérauK de division Colbert et Nansouty. Il reçut, de Na-
poléon lu?*niémc, les instructions relatives a cette ezpédi-
lioD. Le 1 1 février au matin , et sans auoune autre troupe
d'inlanterie que sa brigade , il engagea , en face du village
de Marchais , un combat avec la tète de colonoe de l'armée
ennemie. Le gros de l'armée française était alors en arrière
de plas de quatre heures de marche; mais la brigade du
général Fournier parvint à contenir l'ennemi sur le point
4e Marchais , et à l'empêcher de prendre une ligne de ba-
taîlte plus avantageuse. Le général Foumier eut sou cheval
4ué sons loi, et ses habits criblés de balles. A l'arrivée de Tar-
inée française, le village de Marchais fut enlevé à la baîon*
nette par fa division Ricard, qui se trouvait alors réunie, et
par on régiment de la garde de Buonaparte ( 1). Le 14 do mé-
oie oiéis de février, le général Fournier, marchant en tttede
(1) Qaoiqo'uDe portion de la gloire acquiie daoi cette alTaîre appartint
ail général Fournier , poar m figoureuie réiiitaoce aux efforts d*un eout*
mi tupcricur en nombre , cet officier ne Tut point mentionné daa« le
rapport adrcHé ao maréchal doc de Kaguie , commandant eu chef le Ç»
«I. iC
122 DICnONlfÀIU flISTOEIQUE.
sa brigade, attaqua des pramiett les colonnes ennemies i
Yauzchamps ; son oheval reçat trois coups de feu dansle
flancs : 3ooo Prussiens furent foroés de mettre bas les armes
par suite d*une charge de cavalerie laite par la garde im<
périale. Le général Fournier prit part, avec sa brigade • i
toutes les affaires que le 6* corps eut avales ennemis,
jusqu'à son arrivée sous les murs de Paris. Te 29 mars, le
6* corps prit position à Saint-Mandé ; et Pétat-major-géné-
ral de ce corps s*étant rendu à Paris » le général Bicard ,
qui l'y suivit, remit alors le commandement de sa division
au général Fournier. Le 3o au matin, les généraux Pelle-
port et Fournier attaquèrent de concert et avec vigueur les
troupes ennemies qui se trouvaient dans les bois deRomain?
ville , et 1^ repoussèrent iusque dans le village de ce nom.
Pendant cinq heures, les 8* et 30* divisions françaises,
commandées par ces deux généraux, firent snroç point des
efforts incroyables, ajant affaire à des focoes plus que
décuples. L*ennemi n'était cependant point encore par?
venu à obtenir aucun avantage prononcé, lorsque le gêné*
rai Fournier fut mis hors de combat par une balle qui lui
ftt une blessure très-grave, en traversant de part en part là
partie supérieure de sa cuisse droite. Obligé de quitter le
champ de bataille, il remit le commandement de la divi-
sion Ricard au major Polasson, du i44* ^^ l%t^0; et de ce
moment il ne put prendre aucune part aux opérations mi-
litaires qui terminèrent la campagne de i8i4. S. M.
Louis XYIII le créa chevalier de Tordre royal et militaire
de Saint- Louis, le ti octobre de cette même année. £%
18 15, pendant les cen/yburs, le général Fournier fut em-
ployé , par commission du 29 avril , dans la division des
grenadiers des gardes nationales faisant partie du 9* corps
d'année, sous les ordres du maréchal Brune. On le trouve
cofp. Pini tard , le général Hicard a réparé cet iojoste oubli , en délimat
aafêoéral Pommier un certificat, dans lequel ae troure une meotioa
honorable de la conduite de ce général aui aflkirei de Cbamp-Anbert »
Mtrebait, Vaaxcbampi et Montnînii.
, DES GENERAUX FRANÇAIS. Iâ5
thiiéf en iSaa, parmi les maréchaux*de-camp disponibles.
(Xtais et breveUmUitaires , Moniteur ^ annales du temps.)
FOOANIER (François) comte d'Aultanne, maréchal-de-
camp, nacfiiit le lo août 1659. ^^ senrail depuis 1677, lors-
qa*U Ic^fty par commissioD da ao février 16849 une com-
pagnie da csTalerie 9 qui fut réformée par ordre du 26 sep-
tembra snmnt. Le comte d*Aultanne fut alors entretenu
capUaine réformé à la suite du régiment de Bartillac f par
orÂre du 1" octobre. Il leva» par commission du 20 août
1688, aoe compagnie dans le régiment de cavalerie de
Cayeo» et la commanda à l'armée d'Allemagne 1 en i6go ,
1691 y 169a, 1695» 1694 et 1695. DcTonu Ueutenant-colo-
oalde aoo régiment, par commission du aa {anvier 1696,
II servit aa aiége de Valence , en Italie , et à Tarmée de
nandte» en 1697; aux combats de Garpi et de Gbiarî, en
1901; i rarmée d'Allemagne, en 170a, et reçut à là batail-
le de fWffdelingen plusieurs blessures, dont il resta estro-
pié. In considération doses services et de ses blessures , on
loi aooorda^ le 3 décembre suivant , une commission pour
tenir rang de mestre-de-camp de cavalerie. Il se trouva au
riége de Kebl^ à la bataille de Hunderkingen , et à la pre-
mîère bataille de -Hocbsledt, en 1703, et combattit à la
seconde bataille de Hocbstedt, en 1704. Devenu mestre-
de-eanp d'un régiment de cavalerie de son nom , par com-
«issfoD do 17 septembre de cette dernière année, il le
commanda à l'année du Rbin, en 1706; à la prise de Dru-
senheim, de Lauterbourg et ]du fort Louis, en 1706; aux
expéditions du marécbal de VillarSi en Souabe et en Fran-
conien en 1707 , età l'armée du Rhin, en 1708. Il accepta,
en 1708, avec la permission du roi, un régiment de ouiras-
siers des troupes du pape, et fut crée, par S. 8. , sergent de
bataille 9 le a9 juillet Le saint-père lui donna aussi lacapitai-
aerie de Taison, par provisions du ao avril 1709. Le com-
te d'Aultanne fut nommé brigadier des armées du roi , le
11 avril suivant , et combattit laméme année à Malplaquct.
11 servit en Flandre, en 1710 et 171 1. Ayant été créé colo-
neUgénéraldes cbevau-légers du pape, par commission du
14 I mCTIONHinil UUTORIQUE
10 novembre 171 1 , il se démît de son régiment en favear
de son fils^ et quitta le service. Il fut cependant crééma^é-
chal-de-camp, par brevet du 18 novembre 1721 : maisil ne
servit point en cette qualité. Il mourut, le a détoombre
17219. {Chronologie militaire, tom. VU, pag. 78/ GaaMi
df, Franct, mémoires du temps,)
FOU&NIER (Esprit-Bruno), comte d^Aukasme, iieuto-
tuuU'ginéraif et parent du précédent, fui d'abord connu
sous le nom de chevalier d'AulUnne. Il entra, au mois
d*avril 1706, cornette dans le régiment doot son père étail
mesire-de-camp, et se trouva, la même année, à la levée
du blocus du Fort-Louis , par les ennemie; à la prisa daa
retranchements de Drusenheim , et k celle de la ville de oe
nom, de Lauterbourg, de Haguenau, et de IHode Mar-
quisat. Il combattit, en 1707, à i'altaque dea lignas de
Slolhoffen ; àEtUngen, à Plbrtzheim, Winhîng, et 4 Sohoo-
dorff ; à la défaite du général Janus, à la prise de Suabe-
Gemund , et à l'affaire de Seckingen. Il prit part aux cour-
ass que le maréchal de Yillars fit faire depuis le lao de Cona*
tance îusqu'au Mein , et depuis le Rhin jusqu'à Nurem-
berg. Il continua de servir à rarmée du Rhin» en 1708;
passa en Flandre, en 1709; combattit à Malplaquet* et
devint lieutenant de la compagnie mestre-de-camp de son
régiment, le a4 décembre de la même année. Il obtinti la
8 mars 1710, une commissionpour tenir rang de capitaine;
servit en Flandre , s'y trouva à l'attaque d'Arleux, en 1711;
au combat de Denain , et aux sièges du Queanoy et de
Douay, en 1713. Il passa àTarmée du Rhin^en 1713, et y
servit aux sièges de Landau et de Fribourg. Après la réfi>r-
me du régiment d'Aullanne , qui eut lieu par ordre du 10
novembre 1713, le chevalier d'Aullanne fut incorporé dana
le régiment deGesvres , avec lequel il fit la campagne d'Ea*
pagne, en 1719. Devenu major du même régiment, par
brevet du 6 octobre 1734» >l servit au camp de la Hoaelle,
eu 1737 ; au camp de la Sambre, en 1 750 ; au siège de Rehl,
en 1733; à l'atuque des lignes d'EUingen et au siégo de
PbilUbourg, en 1754; et à l'affaire de Clauseu, en 1735.
jaWB GENERAUX FEÀNÇÀIS. 1^5
Il obtint, le 1 3 avril 174^^ une commission pour tenir rang;
defieulenant-colonel de cavalerie ; et. Je so juillet, on lui
èmna an ordre pour remplir les fonctions d'aîde-maréchal-
léaéral-dee-logis de Tannée qui passait en Bavière. Il mar-
chia avec celle armée, en Autriche, puis en Bohême; se
trouva à la prise de Prague , au bivouac de Pisseck , à la
bataille de Sahai, à la levée du siège de Frawemberg, par
lflsciUMmia;àladéfen8ede Prague, et à la fameuse retraite
que les Français firent de cette ville , au mois de décembre
174s* Il entra en France, avec Tannée, au mois de février
i;43. On lui aocorday le aa mars suivant; une commission
pour tenir rang de mestre-de-camp de cavalerie. Il servit,
b Même année , à l'armée du Rhin , sous le maréchal de
NsaiUca; combattit à la bataille de Detlingen, le 117 juin ; dé-
fiai Uentenaul- colonel de son régiment, le a8 août, et
fiail la campagne en Basse- Alsace. Il fut fait maréchal-des-
logis de la cavalerie de Tarmée du Rhin , par ordre du i**
avril 1744- Créé brigadier, par brevet du a mai, il ne fut
déclaré lel que le i5août. Il concourut à la défense du Rhin,
contribua à la reprise de Weissembourg et des lignes de la
Lantem ; se. trouva à Tattaque des retranchements de Suf-
fclsheim et à Taffaire d'Haguenau , et servit à la prise des
ville el château de Fribourg. Employé à Tarmée du roi,
par lettres do 1*^ avril 174^9 il combattit à Fontenoy^ et
servit aux sièges des villes et citadelles deTournay et d'Ath.
n fut déclaré) le i3 août, maréchal-de-camp, dont le brevet
lai avait été accordé à^le i** mai précédent, et se démit
alors de la licatenanoe-colonelle de son régiment. Employé
ài^armée dnroi, en Flandre, par lettres du 1*' mai 1746,
il y servit, sous les ordres de M. le comte de Glermont, au
li^ de la citadelle d*Anvers, et combattit à Raucoux. Il
passa , par lettres du 10 novembre , à Tarmée d*Italie , sou«
les ordres du maréchal de Belle-Isle ; joignit cette armée ,
an mois de décembre; concourut à la défense de la Pro-
vence , d*où les ennemis furent chassés , et fut employé sur
la frontière Jusqu'à Touverture de la campagne suivante.
Employ^Ba même armée , par lettres du i*'joîu 1747» il
conunanoa, pendant une partie de la campagne, le camp
1^6 DICTIONNinU HISTORIQUE
de TourBouiy sous les ordres du marquis de Villemiir^
loignit ensuite la grande -année» marcha au secours do
Vlntioiille» se trdu^aau combat lifré sons cette place» et
servit sur ia frontière du oomlé de Nice pendant Thiver et.
{usqu*an premier aYril 1749* Gréé lieutenant -général de»
armées du roi» le 21 avril de cette dernière année » il n»
servit point en cette qualité. L*époque de sa mort ne nom^
est point connue. [Chronologie miiUaire , iom. V^ pag. 565 ^
GazeUe de France. )
I
FOURNIER-SARLOVÈSE» (François» conUe), lieuiauaa^
général^ naquit dans la province du Périgord» en 1775. Ik
entra au service, en i79a»àrâgedeseise aii% comme sous-
lieutenant de dragons , et passa successivement» lieateoaot
et capitaine dans la même arme. Devenu chef d'esoftdion
de chasseurs à cheval , il commanda un régiment de cette
arme à la bataille de Fleurus , le si6 {uio 1794* Après les
campagnes de Tarmée de Sambre-et-Meose» pendant les-
quelles il s*était signalé par beaucoup de bravoure» d'Intré-
pidité et de talents militaires » il fut nommé » en 1798 » chef
de brigade du 1 a* régiment de hussards : il n'était alors âgé
que de ^3 ans. Employé , en 1800 » dans l'amiéb de réserve
destinée à marcher en Italie, il y servit à Tavant -garde
commandée par le général de division Lannes. Il se trou-
va,* le 18 mai, à Tattaque des ennemis A Ghàtillon» y
chargea à la tête de 100 hommes de son régiment» donna
des preuves de la plus grande intrépidité, et mérita d'être
cité avec éloge , dans le rapport du général en chef Alexan-
dre Berthier : ce fut à l'impéluosité de la charge faite par
les hussards du la* régiment, que l'on dut le succès du
combat de Ghàtillon. Après l'affaire de laGhiusella» le pre-
mier consul Buonaparte , étant venu passer la revue de
l'avant-garde de Tannée de réserve , à Ghlvasso , ordonna
au chef de brigade Fournier, de dire au la* régiment de
hussards qu'il était très -content de sa conduite, que la
cavalerie allait être réunie, et qu'à la première baUille il
voulait qu*eUe chargeât la cavalerie autrichienn^^ur ra-
baisser la morgue et la prétention de cette dernière. Bffec-^
DKA fiilfi&AUX FRANÇAIS. IS7
tÎTemenl, le la* de hussards, ainsi que son chef, le colo*
Bd Fonmier, farent cités très-souvent dans les bulletins de
l'année, pour leur conduite pendant tout le reste de cette
Bcmorable canoipagne de 1800 , qui se termina par la ba-
taiVe de Marengo. Les opinions du colonel Fournier étaient,
disent les auteurs de la biographie des hommes vivants,
fortement empreintes des idées républicaines : et cefut pro*
baUement la crainte de l'influence que ce chef de corps
pouvait exercer sur sa troupe , qui fut le motif pour lequel
on le mit en arrestation, au moment où la proposition du con-
sulat i vie de Buonaparte allait être soumise au vote de l'ar-
Bée. Iprèfl avoir été enfermé au Temple pendant quelque
tempiyjnn ordre d'exil le confina en Périgord; et un second or-
dre Tenvoya bientôt après en Amérique, sur les vaisseaux de
l'expédition commandée par l'amiral Villeneuve. Les évé*
nemenfti de la guerre maritime l'ayant ramené en Fran-
ce, il fut employé à la grande-armée d*Allemagne, et s*y
trouva i fa bataille d*Eylau, le 8 février 1807. Après la
bataille de Friedland , gagnée sur les Russes, le 14 juin de
la même année, le colonel Foumier, qui s'y était distin-
gué, fut promn au grade de général de brigade , et nommé
nembre de la Légion-d'Honneur. Employé à l'armée d'Es-
pagne, il y servit, pendant lajMpagne de 1808 et 1809,
dans le corps du maréchal ^^vVl commandait à Lugo,
ea 1809, ]orsqu*nn corps de 18 aao,ooo hommes, tant du
corps de ligne de la Romana , que de l'insurrection gali-
cienne , sous les ordres du général de Mahi, vint presser
vivement cette place. Malgré la faiblesse du nombre des
troupes qui composaient la garnison de Lugo, le général
Foumier résista aux efforts de ses nombreux adversaires.
Cependant, après avoir épuisé tous ses moyens de subsis-
tance , il se serait trouvé forcé de capituler, lorsque l'avant-
garde de l'armée du maréchal Soult arriva, le aa mai,
devant Luge , et força les assiégeants de se retirer. Cette
belle défense de Lugo valut au général Fournîer le titre
de comte, et la croix d'officier de la Légion-d*Honneur.
En 1813 , il fut employé dans le 9° corps de la grande-ar-
mée, et At la campagne de Russie. Fendant la retraite de
128 DicnomiiRi historique
MosIlow, il %B signala paHiculièremeut au passage de la
fiérésina, le 38 noyembre, ea laiMDl exécater à la catale-
rie qu'il ccmmandail, plusieurs charges briUantes. Il fal
nommé géuéral de diftoiou vers la même époque. Il Bien
cette qualité la campagne de Saxe, en i8i5, et donna de
nouvelles preuves de valeur et de talents, à la bataille de
LéipsicL, les 16 18, et igoctobre. Il avaitété nommé com-
mandant de la Légion-d*Honneur, le i4îulllet précédent.
Après les-dé«asfm de cette campagne, et pendant la retrai-
te de l'armée française vers le Rhin , le général Foamier
tint, sur les continuels projets de guerre de Napoléon, un
langage que celui - ci împrouva , et par suite duquel il
fit arrêter le général Fournier, qui fut aussitôt remis en-
tre les mains des gendarmes , pour être conduit à Mayen-
ce. Quelques Cosaques russes, ayant paru sur la route,
menacèrent Tescorte, et le général Foomier proAta de
cette circonstance pour recouvrer sa liberté. Il se ren«
dit volontairement à Mayence, où il denianda des ju-
ges. Napoléon le deiititna bientôt après, et ordonna sa
mise en sunelllanoe illimitée. Le comte Fournier était, en
Férîgord, dans cette espèce d*exil, lorsque la restauration
du trône des Bourbons vint , en 1814, la rendre à la liberté
et à son emploi mil itaire^|^t créé, par S.M. Louis XVIII,
chevalier de l'ordre roya^jj^iailitaire de Saint-Louis, le i3
août de la même année. En 181 5, pendant les cent jours n
il refusa de remplir aucunes fonctions civiles ou militaires.
Après la seconde restauration, il fut nonmié candidat à la
chambre des députés par l'arrondissement de Sarlat (Dor-
dogne). Il fut aussi chargé du licenciement du 9* régiment
de chasseurs à cheval. En 1816, il fut nommé inspecteur-
général de cavalerie et employé en celte qualité dans la 10*
division militaire. En 1818, on le choi.<9it pour être l'un des
membres de la commission chargée d'organiser le système
de défense de la France. En 1819, il eut Tinsprctiou-géné-
rale de la cavalerie dans la i3* division militaire. On le trou-
ve compris , en 1822, dans le tableau àt^ lienten ânls-géné-
raux disponibles. {EtaU militaires y Moniteur^ n^inalex ifu
temps.)
DES GENERÀra FRANÇAIS. lag
FOY (MazimilieD-Sébastien , comte) , iieutenant'gtTiérai,
■aqait à Ham, en Picardie, le 3 février 1775. Il entrai en
fnlité d^aiipiraot, dans le corps royal d'artillerie , à l'école
delà Fère , le 1" novembre 1790 ; devint élève sous-lieute-
■ant d*artiUerie , le 1*' mars 1793, et passa lieutenant en
seeood au régiment d'artillerie à pied , le 1*' novembre sui-
vant. D fit en cette qualité la campagne de 179a, dans
ramée da Nord, commandée par le général Dumourier.
Après la retraite de la Belgique, Il fut nommé , le i5 avril
1793» capitaine dans la la' compagnie d'artillerie à cheval,
èMit il devint capitaine-commandant, le 1*' septembre sui-
fSDt. Il fit, avec cette compagnie, les campagnes de 1793
et 17949 dans l'armée commandée successivement par les
généraux en chef Oampierre , Custines, Bouchard , Jourdan
et Piohegru. Traduit au tribunal révolutionnaire du repré^
seniant du peuple Joseph Le bon, dans le mois de juin 1 794,
il dut sa mise en liberté à la révolution du 9 thermidor an
a (a^îoîiiet 1794)9 ^^ ^^la prendre alors le commandement
de la 5* compagnie du a* régiment d'artillerie à cheval , qui
servait à Tannée de la Moselle. Il fit avec cette compa-
gnie les campagnes de 1796, 179601 1797, et se distin-
gua au passage du Lech. Il se trouva, le i3 août 1796, au
combat de Kamlach , où sa compagnie, ainsi que le 4* ré-
gimeal de dragons, marchèrent, sous les^ordres immédiats
do général Abatucci , à la poursuite du corps des émigrés
commandé par le prince deCondé. A l'assaut de la tèle du
pont de Honingue par les Autrichiens , dans la nuit du 5o
novembre an i** décembre 1797» les grenadiers hongrois
ayant escaladé la demi-lune avancée , l'infanterie française
se retira; le capitaine Foy, qui ne pouvait plus faire di-
riger le feu de ses pièces sur les ennemis, déjà maîtres des
fossés, fit allumer des obus et les fit rouler dansées fossés^
qui se trouvaient remplis d'Autrichiens. Cette action hardie
fit échouer Tescalade, et la demi-lune ne fut abandonnée
que lorsque l'ennemi, très- supérieur en nombre^ y fut en-
tré par la gorge. Au passage du Rhin, à Diersheim, le tii
avril 1797 , le capitaine Foy porta , de son propre mouve-
ment, sa compagnie d'artillerie légère dans une lie du Rhin,
Yl. '7
i3o IlICnOirNAIRE hmtoriqui*
à loo toises du rWage enaerni, et attira aiosi sur lui le feu
de la mousqueterie et de TartiUerie des Autrichiens, aux*
quels il fit oepeodant éprouver de grandes pertes eu hom*
oies et en chevaux. Cette diversion favorisa rembarque-
ment des troupes françaises, leur passage, et leur établis-
sement sur la rive gauche du fleuve. Le capitaine Foy fut
très -grièvement blessé dans cette affaire, à la suite de la-^
quelle il fui nommé chef d'escadron au a* régiment d*ar-
Ulleric à cheval, le a3 du même mois de fuin. Il servit, en
1798, avec son régiment, à Tarmée d'Angleterre » et vint»
à la fin de la même année , faire la campagne de Suisse ,
ious les ordres du général Schauenbourg. Il servit, en 1799,
& l'armée du Da nube , sous les ordres du général Masséna,
et fit la campagne en Suisse, lu passage de la'Limath , le
a5 septembre^ le chef d'escadron Foy, qui commandait
l'artillerie de la division Lorges, reçut, avec 9 pièces de
canon , une charge de 3000 chevaux russes. Sous le sabre
de l'ennemi, il fit tirer à mitraille sans discontinuer,
et fut dépassé de plus de 900 toises dans la mêlée ; mais ,
par sa fermeté et ses bonnes manœuvres, il parvint à
sau ver ses pièces, après avoir fait un carnage horrible des Rus-
ses, qui avaient voulu empêcher le débarquement des trou-
pes françaises. Les dispositions qu'il avait faites, et la maniè-
re habile dont il avait placé plusieurs batteries contribuèrent
beaucoup au succès de oette journée. Nommé adjudant-gé-
néral chef de brigade , il fit en cette qualité le commence*
ment de la campagne de 1 800 à l'armée du Rhin. Il marcha
ensuite avec le corps d'armée aux ordres du général Mon-
cey, qui traversa la Suisse pour aller joindre l'armée d'Ita-
lie vers Marengo. Il commanda, comme adjudant-général ,
une brigade d'infanterie d'élite formant l'avant-garde de
l'armée d'Italie , en 1801, et remporta, à la tête de cette
brigade , un avantage considérable sur les troupes autri-
chiennes à Péri, à l'entrée du Tyrol. Après la paix d'Amiens,
il rejoignit le 5* régiment d'artillerie à cheval, dont il avait
été nommé colonel. En i8o5, il fut chargé du commande-
ment des batteries flottantes destinées à la défense des cAies
de la 16* division militaire, et fut nommé membre de la Lé-
.DU GÉNÉRAUX FRANÇAIS. l3l
gîoa-d'Honneur, le i" décembre. Il fut employé comme
diefd*état-majord*artillerieaucamp d*Ulrechl, en 1804,
elobtiDl, le 14 iuin de la même année, la croix d'officier
de la LégioD-d'Honneur. Il fit, comme colonel d'artillerie,
licam|Migae de i8o5, en Allemagne et en Autriche, au a*
eorpa de la grande-armée. Il commanda, en 1806, Tartil-
Icrîe du corps d'armée stationné dans le Frioul. Au com<
meocemeat de 1807, ^^ colonel Foy fut envoyé en Turquie,
pour y commander un corps de 1 aoo canonuiers que Napo-
léon Baooaparte prétait au sultan Sélim, pour les employer
contre les Russes et les Anglais. Les canonniers revinrent
lor leurs pas, par suite d'une révolution survenue dans
l'empire ottoman ; mais le colonel Foy continuai sa route ,
et servit avec quelques officiers français dans l'armée tur-
que > chargée de la défense des Dardanelles^ A la fin de 1 807,
il passa à l'armée de Portugal. Chargé par le général Junot ,
commandant en chef de cette armée, de l'inspection^géné-
raJe des Ibrta et places de guerre du royaume de Portugal ,
le colonel Foy donna dans cette mission de nouvelles preu-
ves du sèle et de la capacité que déjà il avait déployés en
d'autres occasions. Employé à l'armée du Portugal , en
1808, il y eut le commandement de rartillerîe de la division
de réserve. Il commanda cette artillerie et celle de la divi-
sion Lolson à la bataille de Vimeiro , le ai août; contribua
ifondroyer les lignes et le centre de l'armée ennemie, et
fat blessé pendant l'action. Devenu général de brigade , il
fol employé à la même armée , eu 1809, sous les ordres du
maréchal Soult, et se trouva , au mois de mars, à la bataille
et à Tattaque d'Opporto. Chargé , le 27 mars, par le maré-
chal d'aller sommer l'évéque d*Opporto de faire ouvrir les
portes de cette ville, le général Foy faillit* perdre la vie en
•liant remplir cette mission. Les milices portugaises, après
l'avoir horriblement maltraité et l'avoir dépouillé de tous
tes vêtements, le jetèrent dans un cachot, d'où il ne par-
vint à s'échapper que le lendemain , au moment où les Fran-
çais attaquèrent la ville. Il continua de commander une
brigade à la même armée, jusqu'au 29 novembre 1810, é-
poque à laquelle il fut promu au grade de général de divi-
l32 DICTIONHAIEE HISTORIQUE,
sioii. En mars 1811, il fut envoyé co France par le maré-
chal Maftséna, prince d*£«8ling, pour y apporter à l'em|ie-
reur Napoléon dea rapports sur la situation de i*armée de
Portugal : il arriva à Paris, le a6. Étant retourné à cette ar-
mée, il y commanda en qualité de général de division, et
se distingua dans plusieurs occasions. Il combattit, le aa
juillet , à la bataille de Salamanque ou des ArapUes (1), où
il commanda la droite , composée de la i** division d*infan-
terie et d*un corps de catalerie. Il fit tous les efforts poMi-
blés pour arrêter, ou au moins pour ralentir le mouvement
d*attaque des Anglais ; et sa division , formée en colonnes
par bataillons , essuya, avec une intrépidité et une conte-
nance héroïques, et jusqu'à une heure après le coucher du
soleil , des charges de cavalerie et des feur exécutés à brûle
pourpoint. Après la perte de la bataille , le général Foy fit
avec sa division Tarrière-garde de Tarmée, et repoussa vi-
goureusement toutes les attaques faites par Tennemiy quoi»
que sa marche et ses mouvements fussent continuellemeni
entravés par 5ooo blessés ou traînards qui se trouvaient à
Tarrière-garde. La bonne contenance de cette arrière-garde
et Tobscurité de la nuit obligèrent enfin les Anglo - Portu*
gais de renoncer à poursuivre l'armée française, qui repas-
sa la Tormès. Le maréchal duc de Raguse, en rendant
compte au ministre de la guerre de l'affaire des jérapUes ,
dit, dans son rapport du la juillet 1813, « que le général
» Foy et 'sa division y ont mérité les plus grands éloges. »
Pendant la retraite de Parmée de Portugal, le général Glau-
zel , qui la commandait depuis que le duc de Raguse avait
été blessé à la bataille des Arapiles, envoya, le 10 août, le
général Foy au secours d*Astorga, qu'il savdit être alors
entouré et menacé par un corps de ia,ooo Galiciens; mais
cette place, dont la garnison était forte de laoo hommes,
avait ouvert ses portes la veille du jour où le général Foy
put arriver pour la délivrer. Le général Foy, à la tète de la
(1) La perte de la bataille des ArapUa fut le premier liguai du d4-
tlia dei armées françaifei en Espagne.
.DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. l33
{"division derarmée, poussa, le 26 septembre , une rer
cofanaiisance sur Posa, où il détruisit un bataillon espa-
gnoL Le ai octobre suivant, en se dirigeant avec a divisions
sur Villahos f il fit une centaine de prisonniers « s*enipara
de a canons du calibre de dix-buit et d'ane vingtaine de voi-
tures d*ariillerie que l'ennemi s'était hâté de briser. L'ar-
mée française 9 réunie , le aa octobre 9 entre Burgos et San-
liaoes , reprît Toffensive et marcha , dès le lendemain 9 à
la poursuite de l'armée Anglo- Portugaise. Le général Foy
coollnoa à commander la droite de l'armée française, et se
porta , le a4 f sur Palencia , occupée par des troupes an-
glaises et quelques corps galiciens. A la première somma-
tion qu'il fit faire 9 les anglo-espagnols répondirent qu'ils
ouvriraient leurs portes, si le général Foy se présentait lui-
même. Celui-ci envoya un de ses aides-de-camp, précédé
d'an trompette; mais , égarés par le profond sentiment de
haine qui les animait, les Galiciens laissèrent approcher
le parlementaire et firent' sur lui, à bout portant, une dé-
charge de mousqueterie qui ne blessa cependant que le
cheval du trompette. Indigné de cette perfidie , le géné-
ral Foy fit enfoncer à coups de hache les barricades, s'em-
para delà ville, et fit poursuivre les Anglo-Espagnols, qui
éprouvèrent une perte assez considérable. Il se rendit maî-
tre, le aSy de Sîmancaz, d'où il chassa a bataillons de la
légion allemande et le régiment de Brunswick-Oels. Il
opéra le passage de Duero à Tordesillas , le ag du même
mois (i). Il partit, le aa décembre, de Benavente avec
(1) Le poDt de Tordesillas avait été rompu par renDemi, qui, au
moyeo d'an poste établi dans une tour élevée sur la partie de ce pont
do côté des Angio- Portugais, rendait très-difficiles et fort dangereoz les
travaux «pie les Français avaient à faire pour rétablir ce pont : 1 1 offi-
ciers et 40 âoot-officiers et soldats , tant de la division Foy que du corps
des tapeurs du génie , s'offrirent pour passer le Duero à la nage. Proté-
gés par l'artillerie et ayant réuni leurs armes et leurs gibernes sur une
Mpèce de radeau, ils se jettent dans le Duero, parviennent au bord op-
posé, après avoir essuyé une vive fusillade, combattent nus, enlèvent
la tour, et font 1 1 prisonniers. Cette audacieuse entreprise eut tout le
succès désirable, et l'ennemi, quoique trèa-supérieur en nombre, se
i34 DicTioiniAims historique
une brigade de dragons ei 2 bataillons d'infanterie , et se
porta sur Astorga, où les ennemis aTaient une compagnie
de mineurs qui travaillaient à détruire les fortifications àm
cette place. Prévoyant que ces mineum se sauveraient à
son approche , il leur fit couper la retraite par sa cavalerie^
et fit prisonniers 6 officiers et go hommes. Le 1* janvier
iSiS) il envoya un détachement contre plusieurs cavaliers
de la bande de Marquines, qu*il savait être établis dans I0
village de la Uota-de-Toro , où Ton prit un officier, i3
hommes et aa chevaux. Détaché dans la Biscaye avec 1
divisions, il résolut de faire le siège de Gastro-Urdlales;
fit bloquer cette place , le 4 mal » «1 **ci^ empara par as-
saut 9 le 1 1 du même mois. Il mit en déroute les bandes
de Mina , de Longa et autres chefs qui infestaient la pro-
vince de Biscaye. Après la perte de la bataille de Tittoria
par les Français , le a 1 juin ^ le général Foy se hâta de réu-
nir à Bégara uooo hommes , tant de ses divisions que des
troupes restées sans direction par suite de cette bataille.
Il battit avec une partie de ces forces les corps espagnols
qui formaient la gauche de l'armée ennemie. Il marcha
sur Tolosa s où il arriva en même temps que le général an«
glaîs Graham , qui s'avançait pour lui couper la retraite»
Après s'être défendu quelque temps dans cette ville, dont
il avait fait barricader les rues, et avoir fait payer cher aux
Anglais l'occupation de Tolosa, le général Foy réussît
à effectuer sa retraite sur Irun , dont il fit sauter le pont ;
puis il entra sur le territoire français, après avoir renforcé
la garnison de Saint -Sébastien, et sans avoir laissé un
homme , un canon, un fusil au pouvoir de rennemi. L'ar-
mée française d'Espagne ayant repris l'offensive, au mois
de juillet i8i5, sous les ordres du maréchal duc de Dal-
matie , le général Foy y fut employé à l'aile gauche. Posté
dans la vallée d'Offès , il reçut ordre d'attaquer rennemi
mit en pleine retraite , à l'approche des intrépides Français, qni venaient
de braver les rigueurs du froid et les dangers de la traversM d'une ri-
vière très-large et très-profonde.
•DES 6ÉNÉEAUX FRANÇAIS. l35
^Bidarray, afin de faire diversion : cette opération eut
na plein succès. Le général Foy culbuta les troupes en-
MBÛes, franchit les Pyrénées^ pénétra jusqu'à Maya,
lépandit Talanne sur les divers points qui servaient d*ap-
pn à la droite des Anglo-Portugais, et se replia ensuite,
ei— irnant des prisonniers, des bagages et des troupeaux
caplorés à TennemL II se distingua de nouveau aux affui-
lessor la Nlve et à la bataille de Saint-Pierre-d*Irube, du
9 an i3 décembre. Il oorabattit avec la plus grande valeur
à la bataille d^Orthec, le 37 février 1814* et y reçut une
qui d*abord fut jug'^e mortelle. En juin de la mé*
année 18149 après la restauration du trône des Bour-
bons, Il fut nommé inspecteur-général chargé de Torga-
BisatioD de Tinfanterle dans la 14* division militaire. Sous
le rè^ne de Napoléon Buona parte , le général Foy avait été
créé comte d*enipire, et il avait reçu la décoration de com-
mandant de la Légîon-d'Honneur , le 9 janvier 18 13. S. M.
Lonis 2FIII le nomma chevalier de Tordre royal et mi-
litaire de Saint-Louis, le 8 juillet 1814, et grand -ofiicier
de Tordre rqyal de la Légion-d*Honneur , le 29 du même
■sois. En 18 15, pendant les cent fours, il commanda une
^vision d^infanterie dans Tarmée de Napoléon Ruonapar-
te, et se tronva aux batailles de Ligny et de Waterloo : il
fat blessé à cette dernière (1). En 1818 et 1819, il a rem-
pli les fonctions d'Inspecteur d'infanterie dans les 16" et a*
divisions militaires. En 1819, il a été élu membre de la
ehanibre des députés par le département de TAisne. On le
trouve compris^ en 1822, dans le tableau des lieutenants-
fénéraaz diqmniblcs. {Etats miiit., Monit, y ann, du temps.)
M FRANCE (François davphin), commandant d'armée,
fils dn roi FsAifçois P% naquit le 28 février iSit'. Il servit
d'otage, ainsi que son frère Henri, pour la délivrance de
François I*", fait prisonnier à la bataille de Pavie, le 24 fé-
(ij Celte blesflure était U i5« qu*il recevait à l'enoemi depuis son rn-
tréc au ter lice.
i!*^-
Jl .•• "^
u'iÔ DICTIONKÀIBE HISTORIQUr
vrier i5a5 , et qui était retenu eo Espagne par TEmpereuf
Charle«-Quînt. Les deux jeunes princes restèrent ainsi en
otage depuis le mois de mars i526, jusqu*au mois de juin
i53o. Le dauphin fut nommé gouverneur de Normandie,
à la mort du comte de Maulevrier, par provbions du 8 août
i5ai, enregistrées au parlement de Rouen, le i5 novembre
suivant. Il fit son entrée dans la ville de Rouen, le 4 aoûtf
et fut reçu au parlement de cette même ville , le 19 février
i532. Nommé pour commander Farmée du Dauphiné, par
pouvoir du 3 juin 16369 il se rendit à Valence, où il fut at-
taqué d*iine maladie aiguë, .qui l'emporta en moins de
quatre jours. Toute la France, en deuil de ce jeune prince
orné des plus belles qualités , crut qu'il avait été empoison-
né , et les soupçons se portèrent sur Catherine de Médicis,
épouse de Henri frère de François, ou sur Charles- Quint.
Un comte italien, nommé Sébastien Montecuculli , fut ar-
rêté, et interrogé à Lyon. Il déclara qu*à Tinstigation d*An-
toine de Lève, et de Ferdinand de Gonzague (1), généraux
de Tempereur, il avait empoisonné le jeune prince, en
mêlant de Tarsenic dans sa bojsson. Montecuculli fut tiré à
quatre chevaux. {Chronologie militaire j tom, /, pag, 184»
Histoire de France par Anquetil, tom. IF'.)
DE FRANCE (Henri), monseigneur le Dauphin, corn--
mandant d'armée. Il était fils du roi François I*% et frère
puîné du précédent. Il naquit À Saint-Germain -en -La je,
le5i mars 1 5 19, porta d'abord le nom de duc d'Orléans (2),
(1) t La mémoire de Ferdinand de Gonzague, dit Aoquetil dans sod
• Histoire de France, tcm, IV, pa§, 356 1 n'est pas restée entachée du
» soupçon ; mais ceHe d'Antoine de Lève n'en doit pas être eiempte , si
• l'on croit ce qui se lit de loi dans un récit abrégé de sa vie. > — • Entre-
» tenant un jour l'empereur des affaires d'Italie , il osa lui proposer de se
■ défaire , par des assassinats, de tous les princes qui avaient des posses*
• sions dans ce pays. — Eh! que dùviendraii wnon dme? lui dit Charles-
•Quint. — yout avez une dme? repartit Lève, ahandannez i'enipire, •
(a) N'étant encore que duc d'Orléans, il fut conduit en Espagne com-
me otage de François !•', son père, fait prisonnier à la bataille d« Pa?ic.
• DBS GÛriftÀUX FRANÇAIS. 1 37
dtmil daopUn de France , à la mort de son frère atné, le
ie*a0Al i536y et parvint an trône de France sous le nom
àt Htmri 11^ le 5i mare 1547. ^ accompagna François T'
■■ père à la oampagne de 1 536 y et joignit au camp d'Avi-
gMB 9 Pamiée commandée par le maréchal de Montmo-
icaey. U eut le gouvernement de Normandie vacant par la
mort do danpbin ton frère atné , par provisions du 10 no-
icmbre de la même année, regislrées au parlement de
Booen, le aa mars i537 * '^ conserva ce gouvernement jus-
qn*â son avènement à la couronne. Nommé pour comman-
der rannée de Picardie et d'Artois par pouvoir donné à
Fontainebleau, le i5 juin i537, il eut sous lui le maréchal
de Montinorenoy. Il empêcha alors les ennemis de prendre
Téfouanne, et n*eut point d'autres succès à cause de la
trêve qui fut conclue , le 5o juillet, pour la Picardie et les
Paye-ïaa. Les dégâts que les Espagnols avaient faits en Italie
ayant oU%é le roi d'envoyer dans ce paysTarmée de Picar-
die et d*Artoi9, M. le Dauphin fut nommé pour la comman-
der, par pouvoir donné à Lyon , le 8 octobre iSS^. Illforça
le Pas-de-Suie, prit la ville et le château de Veillane, fit
lever le blocus de Pignerol, et s'empara de Montcnlier ainsi
que de plusieurs autres petits forts. Ces conquêtes obligè-
rent les ennemis de conclure, pour rilalie, une trêve qui
fut signée, le 16 novembre : elle devait finir, le aa février
suivant, alais on la prolongea pour plusieurs années. Mgr.
le daopUn fut déclaré commandant dans les provinces de
Bresse, l>auphiné, Lyonnais, Provence et autres en-deçà du
Rhône, par pouvoir donné à Ligny, le 10 juillet i54a. En
vertu decepouvoir, il commanda l'armée du Roussillon, et
cotreprit le siège de Perpignan, qu'il fut obligé de lever. En
1545 il oonunanda l'armée de Picardie et de Flandre, et
s'empara du château d'Aimeries, qu'il 6t raser. Il fut fait ,
lieutenant-général par tout le royaume, par pouvoir donné " :^
à Saint-Maur->les-Fossés, le ii juillet i5449 et commanda '
en cette qualité l'armée de Hainaut. Il ne put secourir la
ville de Boulogne, qui se rendit trop t6t; mais il en surprit
la basse- ville, qu'il ne put conserver, parcequeTaix, colo-
ael-général de l'infanterie, y ayant été blessé, ses troupes
f I. iS
l3^ DICTIOiniAlRE HI8T0RIQVE.
prirent la fuite. Le Dauphio sucoéda à François I** aiMi
père» le 3i mars i547' li fut blessé mortellement^
Montgoidméfy, capitaine de la compagnie Âcossaise de sfh
gardes , dans un tournoi donné à Paris, rue Saint-Antoine*
le 3o juin iSSg, à Toccaslon des mariages de sa AUe et de
sa sœur. Il mourut des suites de celte blessure, le le îuiUet
suivant I dans la 4i* année de son âge, et la i3* de son lé^
gne. (i) {Qironologic militaire, tom, /, pag, 188; Hittoifê
tirs Grands^OfficUrt de la Couronne, le Pténdent Hénautf
le Père Daniel ; Histoire de France par Aw^uetii, Biogra^
phie universciit ancienne et moderne^ tom,- XX, pag. 85.)
•■ FRANCS (Alcxandrc^Édouard), duc d^Amfoa, com^
mandant d'armée , et fils du précédent, naquit le 19 sep*
tembre 1 5Si. On hii donna au baptême les boom d*Alexan*
dre- Edouard, et à la confirmation eeloi àfi Henri, qu*il a
toujours porté depuis. Il fut d*abord connu sous le nom
de comte du Maine , et prit celui de duc d*Anioo , le 8 fé-
vrier i5()6. Il fut élu roi de Pologne , le 9 mai \^ji , et
devint roi de France, sous le nom de Henri III, le 3o mai
i574* Il servit, en i563, au siège du Havre-de-Gràcef sous
le roi et le connétable de Montmorency. Charles IX, son
frère, lui donna pour apanage les duchés d*Aniou et de
Boorbonnais, le oomté de Forez et la seigneurie de Seooa-
chaux, par lettres datées de Moulins, le 8 février i586,
regi&trées au parlement de Paris, le ai mars aaivant, et dès
ce iour Henri prit le titre de duo d* Anjou. Après là mort
(1) Ileori II excellait dans lea joutet « et était jalons d'j «MBtrer aon
adrewe. 11 tortail du tournoi arec les booneuit du conbatt lonqa'il fit
deuv lancvf qui restaient suspendues sans avoir ëté employées. H en
prit un^, et ordonna à Montgomméry de s*armer de Paotre. Mootgom-'
■Mry rètiata d'abord, pak il Init pnr obéir an roi. Le premier choc en-
tre ica combattants l«t terrible, et Bloiit((amméry j rompit aa lance.
Par une imprudence que la cbaleur de TactiOQ exptiqoc , îl oublia do
jeter le tronçon brise qui hii restait dans la main, et le roi en fnt frappé
avec tant de fbrce, que la visière de son casque se levant, laissa un pas-
aage au bois de la la»ce, qui crera Paeîl droit du pri»oe et pénétra dans
lalétc.
DU GENERAUX FEJllfÇAIS. i5^
4ttoanéUibl€ dé Montmorency, le roi déclara le duo d*AD-
ittfliaiileiiaiit-géuéral da royaame, par pouvoir donné à
ffarliy to 1% moteakbtt 1667, registre au parlemenlde Paris,
Il 17 daoïêflM OMris. En vertu de ce pouvoir, le duo d*An-
Ics armées jusqu^à Tépoque du siège de la
, «a 1578 : son quarUer*général fut aMÎgné à Ne-
Dca partit, le id décembre i567, et entra, le i5,
[oalereua , que le prince de Condé venait d'aban-
r. Coudé fut alors suivi de si près, dans sa retraite
fOrChâlom eu Champagne 9 qu'on lui tua, le a6, Soo
hemaet» dasM les environs de cette ville. L*armée du due
Malmi pttaa la Marne, lé 8 janvier i508, et revint sous
Pftria, le ig février : la paix que négociait alors la reine-
■èvtfal coaclnoy le 1 5 mars, et publiée à Paris, le a3.
Les II ■■Mis ajaot recommencé dans la même année 1 568,
latea d*ABicni eonduisit , le 3o ocidbre, son armée à Or-
léans. Il arrivai GhAtelleraut , le 3 novembre; fil jeter,
ao-dcssoos de nette ville, un pool de bateaux sur la rivière
ds Vienne* et se retrancha, le 10, au faubourg de Jase-
anilL Le prince de Condé , qui commandait les religion-
aaaea, cnmpait de l'autre côté de la Vienne, et le village
éi Pampvou se trouvait entre les deux camps, et à une
diBim»ce égale de Ten et de Tautre. Les généraux des deux
partis désirant également de s'emparer de ce village,
penry Inférieur nvant-garde, on s'en disputa roccupaiion
psndani ploaieun heures ; mais il resta enfin au pouvoir
ées hogoenda. Cenx-oî, fiers de l'avantage qu'ils venaient
de rempertn, poursuivirent les chevau-légers de l'armée
royale qui se retiraient ; mais 600 lanciers détachés de
l'arniëe oallMlique les firent reculer à leur tour. Les reli-
gionnnlreiy très «inférieurs en forces à leurs adversaires,
^adoesèffenl aveo tant d'art à une colline, près du villace
ée PanapieQ » ei couvrirent leur cavalerie avec une telle
aéseme , que l'armée catholique ^ persuadée que celle des
hagœnota élait tout entière sur ce point, manqua l'oc-
cisîon de tetnpre la ligne du prince de Coudé et de l'obliger
il se retirer. Bientôt après , Condé et l'amiral de Colignj
pamreni avec tentes leurs troupes. Le dnc d'Anjou , qui
l/|0 DICTIOSTNAIRE HISTOBIQUE
iravait avec lui que son avaot-garde, la fit retirer ioseo*
siblemeot auprès d'un graud bois où il la rangea eo orditt.
I( fit éteindre les premiers feux, et plaça les arquebunei»
bien loin les uns des autres., couverts par les arbres , en
sorte qu*à leur tour les capitaines huguenots y fureni
trompés , et crurent voir toute Tarflàée it>yale ett ba*
taille ; et , comme le four était alors sur son dédia , ils
remirent Tattaque au lendemain. Pour continuer & donner
le change aux calvinistes, le duc d*Àniou fit battre tous les
tambours à la manière des Suisses jusqu'à minuit. Il fil
aussi {eter des mèches allumées dans les bois et sur les
buissons, pour imiter les feux d*un camp, et après toutes
ces précautions prises, il effectiia sa retraite en silence, et re-
gagna heureusement le camp de Jaseneuil. Le i8,'les calvi^
uistes marchèrent à Poitiers. Les catholiques se portèrent à
Blirebeau, qu'ils prirent d*assaut, le 1 1 décembre : îlsy firent
main basse sur la garnison. Le duc d'Anjoli ayant campé
près de Loudun, le i5, les calvinistes, pour venir au se-
cours de cette place, abandonnèrent. le siège de Sanmur,
Les deux armées restèrent en bataille, le 17; mais le froid
excessif qu'il faisait alors obligea le duc d'An|ou de décam*
per, le 19, de devant Loudun. Il marcha, le 25 îanvier
i5(i(j« de C binon à Ttle Bouchard , entra en Angoumois,
le 18 février, et le a 1 , dans Verteuil. Il prit Russec et Mesle,
et attaqua , le 9 mars, la ville de Ghàteauneuf , sur la Cha-
rente, qui se rendit. Le pont sur la Charente était alors
rompu <, et comme les calvinistes prétendaient disputer le
passage de cette rivière, le duc d'Anjou s'avança, le 11,
vers Cognac^ en longeant la rivière. L'amiral de Coligny ,
après avoir posté des détachements de cavalerie à tous les
gués, s'éloigna d'une lieue, et mena son avant-garde à
llassac : le prince de Condé était alors à Jarnac avec le
corps de bataille. Le duc d'Anjou feignit de chercher on lieu
propre à passer la rivière , et de vouloir foreer les gardes
calvinistes ; mais la résistance que celles-ci lui opposèrent
l'obligea de continuer sa marche jusqu'à la fin du four.
Sachant que l'amiral était retourné à Bassac , le duo d*An-
jou reprit promptement le chemin de Chàteauoeuf 9 où il
DES GÉNÉRAUX EE1NÇAI8. l4l
pan la rivière» Uot sur les ponts que Ton aTalt rétablis,
ifÊt fur on poDl de bateaux oonstniil depuis qu'il était
parti. Il rangée son armée en bataille, le i3, et il était
ééià pleiB^oar que les redettes eoDemies ignoraient encore
ce %m te panait à Tamiée catholique. L*anilral fut ao
déseifeftr d^aroir été. trompé par les manœuvres du duo
d'Aaioii^ et 0 se fit» contre son inclination , dans la né-
rfwifé de eomlMittre : c'était où le duc d'Anjou avait
veoia rcaiener. Le duc d'Aniou fit d'abord avancer
9A cavalerie légère, qui chargeant les ennemte en queue,
fctarda leur marche. Coligni, faisant halte, comman-
de ft deux de ses capitaines de soutenir le choc des che-
faa*légere du duo d'Anjou , jusqu'à ce qu'il ait passé un
lico qu'il montra à sa troupe , et qui était environné d'eau
ci eoopé de fiiiiés. Il espérait pouvoir se maintenir dans
cet endroit insqn'à rarrivée du prince de Gondé, auquel il
avait donné avis du péril extrême dans lequel il se trouvait;
mais les eatholiqnee serrant bientôt de près les deux capi-
taines eaivinlstes, les firent prisonniers après avoir mis leur,
tioope en folie. Le doc d'Anjou, auquel ce premier succès
mnUait promellre la victoire, se prépara à combattre, et
de leur c^Vté les huguenots, quoiqtie surpris, se disposèrent
à se défendre avec vigueur. Le choc fut des plus rudes; et
l'avant «garde des calvinistes, toute composé de noblesse,
fut mise en déroute après un combat très-opiniâtre : leur
arrière - garde montra la même intrépidité, et eut le
même sort. Fendant l'action, le prince de Condé combattit
pittsieun fois contre l'escadron du duc d'Anjou. Ce jeune
prince aesalHit plusieurs fois Condé, et le poussa hors des
rangs, noals Condé se' remit toujours en ordre. Enfin poussé
et pressé de tontes parts par les catholiques victorieux, ac-
cablé par le nombre , Condé fut obligé de se rendre : il fut
cependant toé d'un coup de pistolet par Montesquieu, ca-
pitaine des gardes du duc d* Anjou. Dans cette bataille, dite
de famac, les calvinistes perdirent ;oo hommes, tons
lentitohommes et cavaliers de réputation. Le duc d'Anjou
poursuivit les fuyards et entra le mémo soir dans Jamac
H partit de celte ville , le 1 5 mars , avec son armée i dans le
l4ll DICTIONNAIRE HISTORIQUE^
dtrssi'îii d*eiilcver raniîral quis'étail réfugié à Cognac ; mail
Coligni avait pris» dès le four précédent, ka route de laBo-
chelle , et ayant élé renforcé par les lUitres et les Lani-
queuelsdu duc de Deus-PonU, il s'était emparé du petit
Limoge. Le duc d'Anfou força ramiral d'abandonner ea
poste 9 le suivit et le joignit le aS. Par sa jonction avec les
Allemands, Tamiral, qui se trouvait alors avoir des troupes
supérieures en nombre à celles du duc d'Anjou, défit près
de la Roche-Abeille 2 régiments de l'armée catholique qui
avaient voulu, contre les ordres du duo d'Anjou , camper
dans un poste avancé où ils étaient hors d'état d'Atro ae-
courus. Ce combat fut sanglant : les catholiques y perdi«
reiil 25 capitaines et près de 400 bommea : la perle y fut
à pen près égale du côté des calvinistes. Le duc d!AD|on
jeta , le 22 juillet, un secours considérable daos Poitiers
pour obliger l'amiral à en lever le siège. Leroîlul donna le
duché d'Auvergne, par lettres du 17 août. Il assiégea Gbè-
telleraulti le 7 septembre. Les calvinistes ayant levé le aie*
ge de Poitiers , le 8 , le duc d*Ao jou repassa la Creuse au
port de Piles, et ravitailla Poitiers. Les denz anaées a^éUnt
rencontcéesà Montcontour,le 3 octobre, le due d'Anjou rao^
porta sur les calvinistes one victoire complète. Pendant
l'action, il se trouva toujours au plus fort delà mêlée, essuya
la décharge de cent arquebusiers à cheval, qui abattirent
plusieurs de ceux qui entouraient sa personne, et eut aon
cheval tué cous lui. Il se saisît de Parthenay, assiégea en-
suite 8aint-Jean-d'Augely, sous les ordres du roi, qui viol
en personne, et prit oette ville par composition, le s dé-
cembre. La paix fut signée avec les huguonots, au mois
d'août 1757. Le duo d*Anjou obtint du roi la comté de la
Marche, par lettres du mois de septembre suivant. La
guerre de religion ayant recommencé, en 1^75, le duo
d* Anjou se rendit au camp devant la Rochelle y dont il for-
ma le siège. 11 fit donner cinq ahsauts Ji cette place; mais
sans pouvoir réussir à remporter. En visitant nn jour les
travaux entre la place et le camp, il essuya deux coupa de
fauconucau , dont Tun Talteignit au cou , aux maina et à
la cuisse , et il ne fut garanti des effets du second que par
DES génûàux fbahçais. i43
lêitnmenBûni de de Vins, un de ses favoris j qui se jeta
cafevMl du prifloe» et reçut le coup daos restomac. La
fsii fat bile aveo les Rocbelaisy le ^5 iuio, et le duc d*Aii-
is« letmirBa alors à Paris. Il avait appris » dès le 17 du
■tee noia f aoo élection au trône de Pologne , faite à Var-
•aile, le g «ai (1). Il partît donc de Paris, le la novom-
hn (s) y arriva eo Pologne, au mois de janvier 1 574 , et fut
cooraaDéâ Cracovle, le 1 5 février suivant. Ayant reçulanou«
vêle de la mort de Charies IX, son frère, il quitta la Pologne
daula ouit du 18 au 19 juin de la même année 1.57/}, itr-
rirai LjODy le 6 septembre, et fut sacré à Aeims, Je «5
itfrier iS^S. Les Ustorieus contemporains, et ceux i|ui
depuis ae scKit occupés deThistoire de France, ont faitcon*
aallre toulet les particularités du règne de flenri III , le
evadère de ce prince (3), aA qualités et ses faiblesses, la
guerre i|u*il eut à soutenir contre les étrangers, contre ses
proprea MijeCa ei. contre Henri IV, et enfin Tempire que
les Gulsca exercèrent dans l'état comme chefs de la ligue.
Tjclimedeafureundufanatisme, Henri III fut assassiné dans
meampdoâaint-CJaud, près Paris, le i*'août 1589, par
Iscfoea CléOBeot, jeune religieux de Tordre des jacobins,
fmîe frappa d*uo coup de couteau dans le bas- ventre (4).
(1} Le doe d'Anjou, dereau rai de France, sous le nom de Hen-
B on, créa, vm la Ga de 1578» Tord/e du Saint-Esprit, en mémoire
i Petite élcetîoD, et de ce qu'ensuite il était parvenu à la couronne de
' FaMC le {oorie h Pentecôte.
(1) Llualdrim des Cramd$-Offt£iêr$ iU ia Couromms s'est trompé, en
ImianT à ce d^rt la date du 18 septembre. Une lettre écrite par le
fwaa paricncat dt Pari«, le la novembre , annonce que le nouveau
loi ée Folagnc est parti le même jour pour se rendre dans ses états.
(3) Anqoelii, dana son Niiioire dé France, tom, F, ffoif, aSi^it
fee, «aclDO Pcafrit du temps, Henri, écrivant de Pologne à la belle
»lwéc dc-BisaS'QiAteau-Neaf et à la princcMC de Coadé, qu'il aimait,
■finit 4a Mng de K>n doigt, et que Souvraj rouvrait et fermait ia pi-
*f*R à BCiarr ^0*11 fallait remplir la plume. ■
'\\ Henri retira lui même le rouleau de sa blessure, et en franpa GIc
*?>
]44 DICTIONNAIRE HISTOEIQCK
Henri III mourul dès le leodemaio des loites de cette Un-
suret dans la 39* année de son âge et la iG'de son règneti)-
Henri de Bourbon, roi de Navarre lui succéda sons le non
de Heri lY • (Chronologie mUàaire^ tom, /, pag* a36 ; iejprl-
siderU Hinauit , le Père Daniel , Histoire miiiiaire des Sui$^
ses f la Popeltnière, Davila, mémoires du temps f Histoire
de France par AnqueiUj tom . fy Biographie universelle ; an"
cienne et moderne , tom. XX, pag. 89.) •
DE FRANGE (François), fluc d'Alençon , pois duc d'An-
jou, commandant d'armée. Il élait fiU de Henri H et de
Catherine de Médlcis , et frère des rois Fran^Jiois II, Char-
les IX et Henri III. Il naquit le 18 mars 1554» fut d*abord
appelé Hercules, puis François duc d*Alciiçon, depab
1 566 jusqu^en 1 5^6 , époque & laquelle il prit le litre de due
d* Anjou. Il accompagna son frèire le duc d'Aujoa, depuis
Henri III, au siège de la Rochelle, en iS^S. Dès Tannée
1674» 1^ ^^^ d*Alençon, livré à de mauvais oonseib, pensait
déjà à se joindre aux calvinistes (a). Le doc d*AlençoB
mécontent de la Saint-Rarthélemy, et qui, d'ailleurs, avait
rintention d'être commandant des années- et Ueutenant-
général du royaume , comme son frère le dnc d*A)Oii Tavait
ment, qui fat aoisilôt massacre ptr les coortiMos avec DoetcDe npidi-
té , qu'on ne put pas coootitre par quels ordres le aieartrier avait agL
(1) Anqaetil» rapportant les paroles de Cheveriney Pon dctmimstres
les plus afBdës de Henri III , dit : t Que ce piinee n*avAit paia le Joge-
• ment bon ; qu'il sentait mieux qu'il ne pensait ; qu'il avait trop bonne
• opinion de sa suffisance ; qu'il méprisait les conseib des autres 9 et qnt
■ses voluptés le firent mépriser. • Henri III était fort brave « mais su-
jet i rebuter, et ne supportant volontiers de b guerre que le mooMSt
de Faction. {JnqutiUg tom. F, jtag. %^i et 393.)
«Jr* (a) Le duc d'Âlençon manifestait hautement pour ràmiral de GolîgiiJ
une estime dont Catherine de Médicis lui fit souvent des reprocbcs.
Après la fin tragique de ramii;pl , le duc d'Alcnçon oontinoa à fiôe pa-
raître les mêmes sentiments d'afi'cction, et s'attacha par ce mojen bcnt-
coup des anciens partisans de Colignj.
DES oiNÊRAUX FRANÇAIS. 14^
&, se mit à Ja télé d^un parti, ou plutôt d'uue cabale-
1^ prit le nom de politiques ou mal-conterUs ^ parmi les-
léU figuraiept le roi de Navarre et le prince de Condé y -
ors «elenus malgré eux à la cour de Charles IX. Le duo*
'AleoçoQ fut arrêté, ainsi que le roi de Navarre, et conduit
a cbâleaQ de Vincennes, où on lui donna des gardes.
lenri m, à son avènement à la couronne» le mit en liberté
Laos la même anné i574* Leduc d'Alençon, toujours chef
le la cabale des maUconlenis^ s*échappa de la cour le i5
iepteiiibre iS^S, et gagna le Poitou, où il fut bientét joint
par an grand nombre de séditieux, tant catholiques que
polealants. Le prince de Condé lui amena ao,ooo Aile-.
nandaaoos le^ordres de Jean Casimir j fils de Téleûteur Pa- .
lalio. Cependant Catherine de Médicis s'étaut abouchée
•fwslo ilncd'Atençon son fils» il y eut des conférences pen-
4anlle mois d'octobre et de novembre, à Champigoysur
TèdOf et CD y convint enfin d*uoe trêve de six mois, mais
i de» conditions ^très-dures pour le roi : elle fut publiée , le
a3 décembre. Au commencement de mars 1676, le duc
i*Alençon fit la jonction de ses troupes avec le prince de
Gondé et les Allemands proche de Vichy. Le prince de .
Goodé loi céda le commandement de cette armée, forte
de 3o,ooo hommes; Le duc d'Alençon, pour lequel un
semblable commandement était un fardeau trop pesant ,*
envoya à la cour des députés pour exposer ses griefs et
cens de ses confédérés. La reine-mêre vint le trouver à .
«ne lieoe de Sens , où la paix fut conclue. On donna, en
conségoence, à Paris, au mois de mai, un édit de pacifica-
tion très-favorable aux calvinistes. Par lettres du même
■MMi de mai , on ajouta à Tapanage du duc d*Alençon les
dMhéi de Touraine , d*Anjou et de Berry. Il prit alors le
WÊim de doc d* Anjou. La guerre civile ayant recommencé,
lednc d'Anfou fut nommé lieulenant*général comman-
dant les armées du roi en Berry et en Auvergne, parpou-
Yoir do 1" avril 1677. Agissant alors contre les huguenots,
dont il avait été le chef dans la guerre précédente, il prit
enr eox la Charité-sur-LoIre et Issoire, en Auvergne. Cet-
te dernière ville^ qui s'était rendue à discrétion, le 1 a juin,
n. 19
"%
l46 DKnOWfAIBE HISTOmiQUE
ftil pillée. Ambert té rendit saot résistance. En iSyèf les
Flamands, ayant résolu de seconer le ioog des Espagnols ,
envoyèrent au roi de France des députés pour lui deman-
der des secours; mais Henri III « alors occupé de la guer*
re civile qui se faisait dans son royaume, refusa d'accéder
aux propositions des Hollandais. Le duc d*An}ou leur fit
offrir, sous main, ses senrices, qui furent acceptés* Ce
prince était alors presque gardé à vue ; mais il parvint ce-
pendant à tromper ses gardes (i) et à gagner tes Pays-
Bas. Il arriva & Mons , au mois de juillet , et traita avec les
états, qui lui décernèrent le tilre de défenseur de la liberté
belgique. Il repassa aussitôt en France, et, avec la per-
mission du roi, qui avait alors consenti k son eipédition ,
il y assembla des troupes qu'il conduisit en Haioaut. Il
s'empara de Binche, le 7 octobre, après deux assauts et
trelse iours de siège, et il se mit en possearion de la place
de Maubeuge : là se bornèrent ses conquêtes. Il s*était flat-
té de se faire une souveraineté dans la Fbaidre, mais il
éprouva des diScoltés qui portèrent son ambition vers un
autre objet, et dès lors il conçut le dessein d'épouser la
reine Élisabetb d'Angleterre. Il revint k Paris, en iSy^ et
le voâ , ainsi que la reine , lui ayant promb de seconder ses
voes, il passa en Angleterre , et y vit ilisabeth , qui le flat-
te de l'espérance de Tépouser. En 1 58o , le due d* Anjou
oflrii au roi d'engager le roi de Navarre à terminer la guer-
re civile. Son dessein , en cas de réussite, était d*em|Joyer
à son entreprise sur les Pays-Bas les troupes que le toi oc-
cupait alors dans les provinces. Le duc d*Anîou se rendit
en Guienne auprès du roi de Navarre, avec lequel il né-
gocia, au ebâteau de Fiez, près de Bergerac, un tralléqui
fut signé le 96 novembre, et que Henri UI ratifia le a6
décembre. En i58i, les états de Hollande défittèrent la
souveraineté des Pays-Bas au duc d'Anjou, qui faeccpta.
(1) 11 dctoendit iTec iid« échelle de soie ptr noe feoétradi Loa^ie,
Ail eoiid«ît per Bnity d'AsiboÎM, son fiiTori, à Pabbeje Seint^crmaii^
^s4 il kOfftit de Paiie par on troQ fibiiquë m SMtfs ds IsviDtii
. DES GENERAUX PEÀNÇAtt. l47
H obUifea le dao de Parme, qui fabail alors le siège de
(fMDbfai, de le lever le 18 août. Il fil sermeot, le 20 , de
proléger celte ville , et de la gouverner selon ses privilèges.
Le SI, U cbéissa les ennemis d'Arleux et de rÉcluse. Quel**
^pies foors après , le Gateau-Gambrésis se rendit k disorè*
lion. Il retourna en Angleterre pour 7 conclure, avec la
reine Aiisabelli, son mariage , qui avait ètè négocié par la
cour de France. Gette princesse, qui voulait alors se liguer
avec la France, vint au-devaot du duc d'Anjou {usqu*à
Caatorbérj, et donna au prince un anneau comme gage
de sa M; asals bientèt après, elle 8*en repentit, et rompit
le mariage. Le dac d'Anîou quitta TAngleterre, revint aux
Pajs-Baa, fat élu solennellement souverain de ce pays, en
féirrier i56%, et couronné duo de BrabanI, le ig février
iSSa. Menldt après, il fut aussi couronné, à Gand, com-
te de Flandres, ftevétu de ces beaux titrés, le duc d* Anjou
D*ea vojail pas moins avec beaucoup d'impatience Tan*
torilë et les finances entre les mains du prince d*Orange,
qoi s'était contenté du titre de lieutenant-général. Livré i
des conseils téméraires, il voulut réaliier , mais trop M ,
le projet de se soustraire à cette espèce de servitude, et de
bise valoir ses droiu et sa dignité. Pour arriver à son bot,
Il vonlm se rendre maître de quelques-unes des principe-
les vMei du pays , et en conséquence , il ordonna, en 1 581»
aox commandants français des places de Dunkerque, Im*
gasy Pendei monde» Ostende, Nieuport, Dixmude et TU*
vporden, d^ exciter seorètement quelque tumulte, et,
eorn ptélaxie de le réprimer , d*assembler les compagniee
frnwçaiees, el de se rendre maîtres des portes confiées è
la gûde de la bourgeoisie. Ce projet devait s'exécuter en
mémo temps sor tous les poinfis, le 16 janvier i58S. Le duo
d*Anion» qni s*était chargé de s*emparer de la ville d*An*
vers, marcha vers cette ville dans le dessein apparent de
passer 00 revue celles de ses troupes qoi étaient postées
dans le voisinage de cette riUe. Par son ordre les gens do
sa maison ayant fait main-basse sur la garde se sabire^l
de rentrée , et aossitét Soo cavaliers accourent suivis de
3ooo iMosmes de pied, s*emparent des perles, des rempiM»
i48 BicnoNNiniE htstoriqtie *
aiust. que de la bourse , et se répaodent dans la ville fOff^
piller. Au bruil que cause celle surprise , le prince d*0-
range arme à la hâte ce qu*il peut réunir de gentilshom-
mes et de soldats; on tend les chaînes dans les rues, et
par toutes les fenêtres les habitants, hommes et femmes,
font feu sur les Français, ou les assomment à coups de
pierres. Bientôt le duc d*AnjOu n*a plus que le temps de
fuir, et de se retirer derrière la Dyle, après avoir perdu
95o gentilshommes, laoo soldats tués, et 21000 (ails pri-
sonniers. L'expédition avait également mal réussi à Os-
tende y Bruges et Nieuport, d*où les Français furent chassés
par les habitants. Le duc avait cependant conservé Dun-
kerque, Dendermonde, Dixmude et Yiiworden ; mais les
États jetèrent une garnison dans le Sas-de*Gand, firent
rompre Ic^s levées de quelques rivières, fermèrent tous les
passages, et rendirent presque impossible le retour de
î*armée du duc d'Anjou en France. Ce ne fut qu*à travers
une plaine immense d'eau, et à la faveur de mflle détours,
que ce prince put parvenir à Ruremonde, obil raUia les
débris de son j armée, dont il perdit encore une partie i
Staemberg. Ayant enfin traité avec les États, auxquels il
remit Vil worden , on lui rendit les prisonniers faits à An-
vers ,c cl on lui laissa les chemins libres. Il partit de Dun-
kerque si|r la fin du mois de juin, pour rentrer en France,
et vint ensevelir , à Chàteau-Thierrj , sa confusion et ses
regrets. Il y passa six mois dans une entière solitude , ne
pouvant même souffrir la vue de la reioe , sa mère. D*abord
négligé à la cour.parce qu'il était malheureux, on finit par
le rechercher comme héritier présomptif de la couronne,
et. le duc de Guise l'attira dans le parti de la ligue. Ce-
pendant le duc d'Anjou se déclara contre cet ennemi de
sa maison, et contribua à ajouter à la haine du roi contre
les princes lorrains. Attaqué par une sorte de phthisie, la
violence de la toux lui 'rompit une veine, et il vomit le
sang. Il mourut le 10 juin i584, à l'âge de 29 ans (i). Le
(1) Le due d'AnJon était , dit Anquelil , Tif, emporté, torboleat, mei»
«DES GÊNER AinC FRANÇAIS. l49
^leàdîtf le 99 août suivant, une déclaration portant
fémiion à la couronne de toutes les terres qu*avait possé«
déti le duo d'Anjou , et chacune d'elles au gouvernement
dont die dépendait avant sa distraction. [Chronologie mi-
lâaire, tom. I, pag. 3oa ; iie Thou, le président Hénault,
Histoire de France j du Père Daniel; Histoire des Grands-
(yficiers de la Couronne, Histoire de France, par An-
queiii, tom.Vi Biographie universelle, ancienne et mo-
dente, iom, II, pag. i85.)
DB FRANGE (Louis)y appelé honsbigheub, ou le cbakd
BAvpH»9 commandant d'armée, fils de Louis XIV et de
Marie-Thérèse d'Autriche, naquit à Fontainebleau^ le 1*'
novembre 1661. Il eut le duc de Montausier pour gouver-
neur, ei le oélèbre Bossuet pour précepteur (1). Il fut fait
chevalin des ordres du roi en naissant, et ne fut reçu que
le 1^ janvier 168a. On créa, pour lui, la compagnie des
chevaa-légers Dauphin, le a8 janvier i665; la compagnie
des geDS-d*armes , le i3 décembre i665; le régiment Dau-
phin infanterie , le 1 5 juin 1667; celui de Dauphin cavale-
rie, le 24 ii^^'* 1668; celui de Dauphin- dragons, le 14
Mptembre 1673, et enfin celui de Dauphin-Étranger, lei9
mars 1674* Il assista, en cette dernière année, au siège de
Dôle, que le roi faisait en personne. Au mois d*octobre 168 1,
monseigneur accompagna le roi son père en Alsace. Il le
inivit aussi en Flandre, en 16849 lorsque S. M. alla prendre
il arait peu de aïoycnt. Il était d'ailleurs plein de bonoe foi , de candeur
et de générosité. Il aimait la gloire : cette passion Téloigna souvent d«
foo devoir.
(1) C'est à ce prince que Tëvèque de Meauz adressa son discourt sur
l'butoire nnîvcmelle. Si Ton en croît le* contemporains, le grand-dau-
phin était d'un caractère ionouciant et très-inappliqué. Les efforts de ses
maîtres pour le porter à Tétudc lui inspirèrent le plus grand dégoût
poor les livres. On cite de lui cette anecdote : • Faites-vous des thèmes f
>diiait-il, étant cn'ore enfant, à une dame très-malheureuse, qui lui
• exposait »es 80uffrance.<<. — Non, monseigneur, lui répondit-elle, — Eh
■ bien, répliqua le prince, vous n'aves qu'une idée imparfaite du mal^
•heur, t
attaque» et expoia toiifcat s
ki9oetobre9ella§araiHNies fortHle i**
aVipara tm§mlé êe Mattheia^ êe Sfiie, êe WmwmH <t>p>
panlîeki. Trèf et ae lit aocoae féâfiaaca, ai F^aMcif M
aereoditle iSMfonbre. HonnégteéffaidtrtaiBéed'AI-
kmagiie, par pOQToir ém a auiâ 169a, la daaphiB eourrit
cette fraolière et eipêcfca lea caacaaii êm Hm aatteprea-
dre : e*éUit tout ce que Tm fMiatt alon. Çiméwml ée Tar-
aiéedoHaiaa«l, parpootoirdQ i4Maffa i^giyHaareadil
■udtfe de Mooa, le 9 avrfl. Géséral da faiwiadtglandfa,
par pooToir du 3o ami lâga, il mirfgta la «flladt Haaanr,
la prit le 5 iaio^el aeicaditnatoe da fliHiaa,le3oda
même aïoia. Nommé géoéral des aiméca da Fluadie el da
la Meuse, par pouvoir do i3 mai 1695, il ne fit 1 em ar-
fliées aocooe opétalioii. Les eonemis s*élaiit fortifiés en
Alsaee , il se rendît daos eette provioce , et 7 prit le corn*
maDdement de Tarmée^ parpoo? oir da i5 faiii. Il paasa le
Mecker, et marcha ooutre le prince de Bade, qtâ était
campé sons Heilbronn; nuis, ayant reconna rimpoasibililé
d^atlaqoer les ennemis dans leur camp , et ne poavant las
attirer an combat , monseignear revint à Paris, fers la fin
do mois d*août. Général de l'armée de Handre , par poa*
voir du a8 avril 1694, et ayant sous ses ordres le maréchal
de Lusemboorg, il rompît tons les pr^^ots da prince d*0«
(1) € Mon (Ut, ioi dit le roi à fon départ , eo ▼oot eoToyint
•der not •rméciy |e ?out doone oocatioa de laire oooBattre votre aéritai
•sUet le aMotrerè toute l'Barope, afio que qaaad {e ▼iméffri à
•00 os f'tpcrçoÎYe pet que le roi •oit mort. •
DS6 GfiNEEAUX FRANÇAIS. l5l
\. Ce prince et le dac de Bavière , étant à la tète de
l^ooo hommeSf se proposaient alors de surprendre les
Iwnpee françaises qui étaient au pout d*Espierres, de m* sai*
«rde nos lignes et d'assiéger Dunkerque : la flotte qui)»
■filant dans la Manche, devait favoriser la conquête de
celle place. Dans cette drconstauce, monseigneur 9 qui
n*avail sons ses ordres que So^ooo hommes, parvint à dé-
Ibner les desieins de ses adversaires. Il partit du camp de
it, prévint les alliés, quoiqu*ils eussent déjà deux
snr luiy fit faire à ses troupes quarante lîpues en
quatre iaote^ passa cinq rivières 9 et parut sur rEscaut,
rarrivée du prince d'Orange. Ce dernier fut bicutùt
que les détachements qu'ilavait envoyés pour {eler
des ponte sur l*Escaat étaient attaqués par les Français »
et, surpris d*one diligence qui tenait du prodige, il prit le
parti de relher ses pontons. Monseigneur ne commanda
plne depais cette campagne, et se retira à Mendon, où il vé-
enl dana Téloignement le plus absolu des affaires. Il mou-
mC de la pellle -vérole, le 14 avril 1711. (1) [Chronologie
miOtairef tom. Ifpag* SSy; Biographie universelle, ancietmt
et moderne^ tom. XXF, pag. 75g; Mémoires du Père d'A"
^frifpU, ie préndeml Hénaut, de Larrey , le continuateur du
Kre Uamel, Histoire militaire de Louis XIF'y par M, de
Quitu^; Histoire des Grands^ Officiers de la Couronne;
Histoire de France^ par Anquetil , tom . FUI.)
Ml FEAUCI (Louis), appelé Mohsbichbub lb Daitpbih,
dac de Bourgogne j commandant d'armée ^ fils du Gbàhd
Dàiwnnry qoi précède, et petit-fils de Louis XI V, naquit le
6 aaùl 1689. Il fut fait chevalier des Ordree do roi , le
mène Knir, et ne fut reçu en cette qualité que le 22 mai
1695. Il porta le nom de duc de Bourgogne jusqu'au 14 avril
(1) Le tnlté de la Haje» conclu le 16 octobre 1698, trait astigoé m
giwrf i1iii[ihin ane part dans la succeMioo de Charles II , roi d'Etpagoe.
Ct fct PkUîppe d*ADJou , fon second ûls, qai fût app«lé, en 1699, à re-
eiHièiwieBt cette tuccettion.
l5a DICTIONNAIRE HISTORIQOE
1711, époque à laquelle il prit celui de dauphin , à la mort
de ldoNSEi6icEii& , sou père (1). Le rég;iment de cavalerie/)'?'
la Roche-SuyroD fut mis sous son uom , par ordonnance
du 5 juin i685. On créa pour lui la compagnie des gendar-
meS) et celle des chevau- légers de Bourgogne, par ordon-
nance du 3o août 1690. Nommé, par pouvoir du i3 août
1698, général en chef des troupes que Ton assembla au
camp de Coudun , près Compiégne , il"eut sous lui le ma-
réchal de Boufflers : ce camp ne fut formé que pour ap-
prendre au duc de Bourgogne les mouvements et les diffé-
rentes manœuvres militaires. Général de Tarmée d'Alle-
magne, par pouVoir du 19 juin 1701 , le maréchal de YH-
leroi commanda sous lui : il ne se fit aucune expédition
pendant cette campagne. Le duc de Bourgogne commanda
(1) « 11 naquit terrible, dît Saint-Simon , et dans aa première eofanc^
■ fit trembler. Dur, colère, opiniâtre à l'excès , paiaionné pour tous les
• plaifirs, porte à la cruauté, barbare en raillerie, saisissant les ridicu-
• les avec une justesse qui assommait.... L'esprit, la pénétration brillaient
■ en lui de toutes parts. Ses réponses tendaient toujours au juste et au
• profond, même dans ses fureurs. ■ A l'âge deseptans, son éducation fut
confiée i Fénéion, son précepteur, à Fleury, sous-préccpteur, et à
Beauvilliers , gouverneur. De tels hommes étaient bien capables de
lutter contre les diflBcultés, et ils parvinrent à diriger vers.le bien des
penchants aussi dangereux , surtout dans un prince appelé à régner. « Le
■ prodige est , ajoute Saint-Simon , qu'en très-peu de temps la dévotion
• et la grâce firent du jeune prince un autre homme , et cbangèreot tant
■ et de si redoutables défauts en vertus parfaitement contraires. De cet
• abtme sortit un prince affable, humain , patient, modeste et austère
■ pour soi, tout appliqué à ses obligations, et les comprenant immen-
• ses.» A l'âge de dix ans, le duc de Bourgogne écrivait élégamment le
latin, et traduisait avec exactitude les auteurs les plus difficUes> A onze
ans il avait lu Tite-Live tout entier , traduit les commentaires de César,
et commencé une traduction de Tacite , qu'il acheva dans la suite. Ce
fut pour l'instruction de son royal élève que Fénéion conçut le plan de
TMémaquc; mais les disputes du fuiéfûfne interrompirent l'exécution
de ce projet, et Fénéion n*acheva son ouvrage que lorsqu'il fut exilé
dans son évécbé de Cambrai. Le duc de Bourgogne , qui avait alors
iSans, se jeta aux pieds du roi pour obtenir la grâce de son précepteur,
et ne put réussir. Fénéion lui fît passer, par l'entremise de Beauvillierx,
de sages instructions, dont le prince profita.
* BIS GÉmÊEAUX FRANÇAIS. I 55
^^nnéede Flandref par pouvoir du 31 avril 17029 ayaot le
■aiéchal de Boufflerssous ses ordres. Il poussa, le 1 1 juin,
famiée hollandaise jusqu^aux portes de Nimègue , où elle
le îela en détordre, après avoir perdu 1200 hommes : le
ioe de Bourfogne déploya beaucoup de courage et de vi-
fDear dans eette affaire. Il renforça ensuite les garnisons
Ve k Gaeldre espagnole f qui étaient menacées par le duc
fc Mariboroagh » arrivé avec des renforts, et revint à Ver-
toillet. En 1705^ il fut nommé général de Tarmée de Flan-
dre, pai* pouvoir du 11 avril, devant avoir sous ses ordres
Isa maréchaux de Villeroi et de Boufflers; mais il ne se
lendil point à cette armée , et prit, par pouvoir du 4 mai
loivaot, le commandement de Tarmée du Rhin, ayant sous
lui le maréchal de Tallart. Après avoir mis le Palatinat à
contribution, et fait détruire les lignes des ennemis du
e6té de Wcissembourg, il entreprit le siège de Vieux*Bri-
sack : le maréchal de Vauban dirigea les attaques de ce
sîége. La tranchée fut ouverte, le 25 août; et Bri.sack se
rendit, le 6 septembre. Le duc de B^brgogue s*était sou-
vent fori exposé pendant ce siège, en allant visiter les tra-
vaux et donner ses ordres. Après la prise de Brisack, il fut
rappelé à la cour, et remit le commandement de Tarmée
au maréchal de Tallart. Il ne servit point les années sui-
vantes. II eut, par pouvoir du 16 août 1707, le comman-
dement des armées du roi sur toutes les frontières d*Italie ,
devant avoir sous ses ordres les maréchaux de Berwick et
de Tessé ; mais ce dernier maréchal ayant obligé les enne-
mia de lever le siège de Toulon , et de se retirer en Piémont,
le duc de Bourgogne n'alla point prendre possession de son
commandement. En 1708, dans les circonstances les plus
diflBiciles, après la bataille de Hochsledt et celle de Turin ,
il fut nommé généralissime de Tarmée de Flandre, par
pouvoir du 7 mai 1708, ayant sous lui le duc de Vendôme
et le maréchal de Matignon. Il surprit, le 5 juillet, la ville
deGand, dans laquelle il avait des intelligences; se lit ouviir
les portes de Bruges , et emporta Plassendul , l'épéc à la
main. Il résolut de faire le siège d'Oudenarde; mais la
mésintelligence qui s^élcva entre lui et le duc de VcudOint^
▼j. ^«>
l56 DICTIONNAIRE I1ISTI.IIIQCF
roalî«is. au moment où îU préparaient leur infaviOB
Champaf^ne. Pendant cett«' expédition, S. A. A. comi
au corpsde cafalerie composé d*émî|(rés. En 17959
la mort du roi Louis Wl, le comte d*Artoifl fut nommât
par le régent de France, son frère (aujourd'hui rai éê
France), lieutenant-général du royaume. 11 se rendiien-
suite à Saint-Pétersbourg, où Timpératrice régnante, Ci^
Iherine II, lui fit Taccueil le pUiii distingué, et lui piMll
une armée auiiliaire de ao,ooo Russes, que le gouvi
ment angUis promit de transporter et de solder. Ce
riait de<ttné à aider les armées royales Tendée
mais rhésitalion du ministère an^lai< fut telle, qiM
dernières ne purent être secourues, et quVIIes éprouv
plusieurs défaites. A la fin de 179.'! , te gouvera
anglais ayant assuré un traitement au comte d^Artoiftf
prince s*cmbarqua, le 6 juillet 1795, à Cuxliaven, tl
rendit à Londres. Le dauphin, fils de Louis XVI,
mort à Paris, dans la prison du Temple, le 8 juio i995i
S. A. R. le comte d'Artois piit alors le nom de Mok
Dans la même année, S. A. R. 8*embarqua, le a5 se
bre. à Porlsniouth, à bord du vaisseau /c fiison^
d'abord sur les eûtes de France, sous la protectioo d*iHM
escadre anglaise, commandée par le commodorc Wârca»
il vint aborder à Tlle-Dieu, le 29 du même mois. L^expè*
dition était composée de plusieurs régiments anglais, elda
diflereuts corps d'émigrés français, et était abondamaieat
pourvue d'artillerie, de chevaux, d'armes, de munltîOBf,
d'habillemcnr et d'argent. S. A. R. concerta aussitôt, afeo
les chefs vendéens, et particulièrement avec Chanvlle,
les moyens d'opérer un débarquement en France ; et tout
était prêt pour l'exécution de ce projet, lorsque le conwil
anglais, assemblé à bord de l'escadre, décida que Texpé-
dition resterait en observation devant TIle-Dieu, et que I9
débarquement serait ajourné. Cette étrange résolution prise
par les Anglais, et qui faisait échouer les cspéranoee du
prince et des Vendéens, fut suivie, deux mois après, do
départ de l'escadre, et de sa rentrée dans les ports de rAn-
gletcrrc. A la suite de cette expédition, le comte d'Artois
DKS GÉNÉRAUX FRANÇAIS. l55
* im FRANCE (Charles-Philippe), Monsibub, comte d*Ar^
wbiMf colonel ~ général de toutes les gardes nationales de
Frmtèce, ainsi que des Suisses et Grisons ^ est fils de Loiiis,
dauphin de France, et frère putné de S. M. Louis XTIII.
n saquît à Versailles ^ le 9 octobre 1757, fut nommé obe-
filler de la Toison-d'Or, en 1761 , et chevalier de Tordre
vAi^aint-Esprit 9 le 1*' janvier 1771. Il fut pourvu, dans
artie dernière année, de la charge de coloneUgénéral das
SoiMes et Grisons. S. M. Louis XVI, son frère, le créa
abavalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Au
m de mai 1777 9 il alla visiter les ports de TOuest, et
itribua par sa présence à encourager la marine. Eo
septembre 178a, il se rendit, comme volontaire, au camp
4e Aaint-Roch , devant Gibraltar, visita tous les travaux,
aBoouragea les travailleurs et partagea leurs dangers (1).
n quitta ce camp, le i5 octobre suivant, et revint en
France. A son retour à Versailles, il fut reçu chevalier de
ftaint-Louis. Dès le commencement de la révolution fran-
çaise , S. A. R. Mgr. le comte d^Artois se prononça contre
les novateurs. Il donna le premier le signal de Pémigration,
en se rendant, en juillet 1789, avec sa famille, auprès du
foi de Sardaigne, son beau-père. En 1790, il eut, à Man-
loue, une entrevue avec Tempereiir d'Autriche Léopold.
En 1791 , il se rendit à Worms , avec le prince de Coudé et
le maréchal de Broglie : ce qui détermina Pémigration d*un
grand nombre d'officiers français. Il eut, à Pilnits, une
eonftrence avec Tempereur Léopold et le roi de Prusse; et
eefut dans cette réunion que Ton jeta les bases de la pre-
ayèin coalition, qui arma contre le nouveau gouvernement
de la-France. Au commencement de 179a, le comte d'Ar-
tois retotirna à la cour de Turin , d*oii il vin4 joindre les
(1) Le duc de Grillon -MahoQ, qui commandait le camp de Sainl-Roch,
acconpagoa le jeune prince dam la périlKusc rcconnaitMnce quil fit
des batteries et des ouvrap^et les plus arancés , et voulut modérer loo
. « A quoi servirait ma pVésence ici , dit S. A. R. , n je n'encourt-
ces braves travailleurs, en partageant leurs dangers r>
l58 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
chement de la garde nationale de celte ville. Il fut
mente par le prince de Bénévent, président du
ment provisoire ( i ) , et fut déclaré , par décret dm
daté du i4 du même mois, lieutenant-général du
en attendant que S. M. Louis XVIII prit les réues éa
vernement. Le roi étant entré à Paris, le 5 mal, 8. A* ft-
le comte d'Artois fut nommé colonel-général de timtÊml^
gardes nationales de France. Par ordonnance rojalm^WÊHièt
du 1 5 du même mois, S. A. R. reprit le titre de Mlnél-
général des Suisses. En iSiS, pendant TinvasioD 4s luo*-
naparte, il suivit le roi à Gand, et revint eu Fraaatff aa
mois de juillet, avec Sa JUajesté, lors de la seca#lB
tauration du trône des Bourbons. (Etat tie la Fràmee»
ff^aroquitr, Paris, 1789, tom, /, pag, a8o;
annales du temps.)
DE FRANCE (Louîs-Antoine), Monsbigreur , du€ ^Am^
goule me, colonel-général des cuinussiers et des dr^ÊgmÊv si
amiral de France, II est fils atné de S. A. R. IImhbvb«
comte d^Artois, et est né à Versailles, le 6 août 1775. Il
fut nommé grand-prieur de France, en 17769 et ohOTsIier
de Tordre du Saint-Esprit, en 1787. Il accompagna le
prince son père à Turin, en 1789, et séjourna pendmt ploi
d*un an auprès du roi de Sardaigne, son aïeul* Psadant
ce temps, le jeune duc suivit , avec une application et dos
succès remarquables , un cours théorique d'artillerin* Au
mois d*aoôt 1792 , il passa en Allemagne, où il rnmwandi
un carps d'émigrés. II se rendit ensuite à Édimbouif, avec
son père; puis alla joindre son oncle (alors Monsnvm» et
maintenant roi de France) , à BlancLcnbourg , petite ville
des états de Brunswick) et de là à Mittau, enCourlande (a).
(1) Le comte d'Artois remercia le prince de BéDévent de os fse lai
et les collèguei avaient fait pour la France , et ajouta : * Plu» dediviaoet;
>la paii et la France ! Je la revoiâ, et rien n'eit changé, si ce a'ert qu'il
* y a un Français de plus. •
(2) Ce fut dam cette dernière ville qu'il épousa, le 10 iuillct 1799»
kOus les auspices de Paul I", empereur de Russie, Marie -Thérèso-
Charlotte de France, Madami, fille unique du roi Louis X.YI.
DES GENERAUX FRANÇAIS. l'jg
Kb 180Ô9 il se rendit à Varsovie , avec 8. M. LouU XVIII9
qa*& aocompagoa eusuite en Russie , puis en Angleterre.
Il ■•'^pitta la résidence de Uartwelt , où la famille royale
de FrRAces*était réunir, qu*au oiois de janvier 18149 épo*
q/Ê^ k laquelle il se porta sur la côte occidentale de TEs-
MMet au moment où l'armée anglaise , conunandée par
If "ip^allingtoii y était sur le point de pénétrer en France.-
Leduc d^Angouiéme, suivi de quelques sujets fidèles à la
came des Bourbons , arriva à Saint-Jean-de-Luz , le a fé-
vrier^ et adressa de suite à Tarmée française une procla-
matioB) pour rengager à quitter les drapeaux de Napoléon
laofia|iarte 9 et à hc ranger sous Us bannières du petit-fils
de Henri lY. Au bout de quelques semaines 9 pendant les-
quelles le concours des événements vint confondre les der-
oifaes espérances de Buonaparte, le duc d*Angoulème prit
la ffûate de Bordeaux , précédé par une colonne anglaise ,
eonmandée par le maréchal de Béresford, et qui fit son
eDirée dans cette ville, le la mars (1). La déchéance de
Mapoléon Buonaparte ayant été prononcée, et le rappel des
Beurbens sur le trône de France en ayant été la suite (a),
le doc d*Angouléme partit de Bordeaux , le 1 5 mai , et ar-
riva à Paris 9 le 27. S. M. Louis XYIII Tavail nommé co-
leMd-fénéral des cuirassiers et dès dragons, le i5 du même
aoiiy et amiral de France, le 18. Le duo d'Angouléme
lUa, en cette dernière qualité , visiter les ports de TOcéan ,;
et partit à cet efiet de Paris, le 21 juin. Au mois de jan-
vier 181 5, le duc et la duchesse d*Angouléme firent un
voyage dans les provinces méridionales de la France, et
arrivèrent à Bordeaux, le 6 mars. Trois jours après leur
arrivée dans cette ville, le duc d'Angoulème reçut de S. M.
(1) Le duc d'Angoulème répondit à la harangue que lui adressa M.
hfmakf maire de Bordeaux : « L'oubli du passé, le bonheur pour l'a-
■vesir. • La ville de Bordeaux institua une fête, dont la célébration fut
iiéc Ml 12 mars, jour anniversaire de Tcntrëe du duc d'Angoulème dans
(1) A cette nouvelle , le duc d'Angoulème s'écria : t Dieu soit loue ! U
iraoçais ne coulera plus. »
l6o DICTIONNAIRE HISTORIQUE
l'avis de Piovasion de Buonaparte sur le territoire fftoçais^
•t le roi lui donnait en même temps , avec le titre délieo-
lonanl-général , les pouvoirs les plus étendus pour repoiu-
ser cette invasion. Confiant la duchesse, son époqie, à la
6délité et à Tamour des Bordelais , le prince partit , dans
la nuit du 9 au lo, pour se rendre à Ntmes^ à l'afTet d*3^
opérer le rasseoibleaient d*nne armée royale. En paaiÉ^hi
Toulouse 9 il s*y concerta avec le général de la Borde » goa*
vcmeur psir intérim delà lo* division militaire. En arrivant
à Nîmes, le prince fut informé que Napoléon Buonaparte
était entré dans Lyon. Ce fut à Nîmes que le duc d'Allgoa-
lème reçut les pouvoirs du roi , qui lui conféraient le CW-
vernement général des 7% 8% 9% 10* et 11* divisions oill-
taires. Le i5 mars, il assembla un conseil de guerre» dans
lequel on arrêta le mélange des troupes de ligne avec les
gardes nationales , et la formation de trois corps d^armée ,
qui devaient manœuvrer de concert depuis les Alpes fus-
qo*aox montagnes de T Auvergne , en remontant vers Lyon*
De toutes parts arrivèrent alors des volontaires royaux, ^1
furent organisés promptemeot en bataillons, et dirigés
successivement sur le Pont-Saint-Esprit, lieu désigné pour
leur rassemblement. Le duc d*AngouIéme, après avoir
donné tous ses soins à celfe organisation , qui dans les cir-
constances où Ton se trouvait était sujette à des entraves
et à des contrariétés inévitables, se rendit, le 17 mars, au
Pont-Saint-Esprit ; et, sur la nouvelle qu*il y reçut que le
d^artement de la Drôme avait reconnu Napoléon, S. A. E.
chargea le vicomte d*£scars, Tun de ses aides- de-camp ^
d'observer les buouapartistes , et d^interrompre toute com-
munication avec les pays quUls occupaient. Il partit en-
suite pour Marseille, où il espérait trouver le noyau de
Tannée active qu*il lui fallait créer pour accomplir ses
desseins. A peine fut-il arrivé à Marseille, que la à i5,ooo
volontaires armés s'offrirent, pour servir sous ses ordres.
Le duc se rendit à Toulon, y visita les arsenaux» qui étaient
assez mal pourvus, et dirigea sur Nîmes des armes, des
munitions de guerre, et de Tartillerie II revint de nou-
veau à Marseille , où il organisa en peu de jours i5 com-
DES 6ÊIŒRAUX FRANÇAIS. l6l
MgaiatfriDciies de loo hommes chacune ^ et fonnéen par
les iMiinieâ qui avaient répondu à Tappel adressé aux ha-
kitaoti des départements des Bouches-du*Ehône et du Var.
B confia au général Ernouf le commandiftient do Taile
droite de Tarmée royale. Étant retourné à Mtmes, où était
•OB quartier général , il y reçut , par le baron de VitroUes,
4lMb que le roi avait quitté la capitale , et un ordre veroal
de STM. qui lui donnait le titre de son lieutenant-généntl
dau le midi de la France. Le même ordre prescrirait aa
due d'Aogouléme rétablissement d*un gouvernement cen-
tral à Toulouse : ce furent MM. le lieutenant-général comte
de Damas-Crux et M. le baron de Yjtrolles que S. A. R.
eheiait pour établir ce gouvernement provisoire. Le pre-
mier se chargea de diriger les affaires militaires t ti le ia-
eond d'organiser les autorités administratives. Pendant que
Tarmée royale se composait, le prince reçut, par la Tole
de Turin, la déclaration des puissances réunies au congrès-
do Tienne, à la date du i3 mars; et il dut se flatter que ee
manifeale , dirigé contre Napoléon , accroîtrait le nombre
et le eourage des royalistes du Midi. Enfm , Tarmée royale
fut formée « et composée du i" corps ou aile droite, aux
ordres du général Ernouf, fort de aooo hommes de troupes
do ligne, aSoo gardes nationaux et 4 pièces de campagne;
du corps du centre , dirigé pur le duc d*Angouléme en per-
sonne, formé du lo* régiment de ligne*, d*une partie du
i4* régiment de chasseurs à cheval, de 8 bataillons incom-
plet! de gardes nationaux, ce qui offrait au total 4000
combaltans .avec 10 pièces de campagne, dont 4 Mu-
lemcnt attelées, et a ohusiers également attelés; du
troisième corps ou aile gauche, aux ordres du général
Compans, formé des gardes nationales deâ 9* et 10* divi-
sions militaires; et enfin d\iiie colonne intermédiaire, aux
ordres du général A. G. Rey, aussi composée de gardes
nationaux des départements de TArdèche et de la Haule-
Loire. Le prince avait <lonné à tous ces corps une destina-
tion et des ordres de marche parfaitement bien combinés.
Snr cet entrefaites, presque tons les régiments de ligne qui
se Iroutaieot dans Tarmée royale commeDcèreat à mani-
n. s»
h&w^^
t&i DicnoimAiEE historique, r^ .
fetter des dispositions peu rassurantes. Le prince ptll It
parti de les faire stationner à Avignon, Nîmes et Mi
lier. Le 10* régiment de ligne se montra seul entU
fidèle à la caifte des» Bourbons. Le prince partit de
!• 99 mars, pour se rendre au Pont-Saint-Esprit,
Dwnt d^arriver quelques bataillons et compagnies éf
looiaires royaux, le 14* régiment de chasseurs k c
!• 1*' régiment étranger. L^armée royale se mit
campagne, et le duc d^Angouléme vint joindre , à
Uouirt, son avant -garde , qui , sous les ordres du
d^Etoars, était entrée, le 29, dans cette ville. H la 11
tenir par un bataillon de gardes nationaux et a pièoM iê
cason, et retourna au Pont-Saint-Esprit, pour aiett|ft>
état de défense ce poste, qui pouvait devenir essential
ft*atiarer une retraite » si le sort des armes n*était
Torable à la cause royale. Le 5o mars, Tavant-garia fin
prince fut attaquée, à Montelimart, par une coIomm 4i
gardes nationales des campagnes, que commandait la
néral Dcbelle. Les royalistes , quoique inférieurs em
bre t restèrent maîtres du terrain , que les troupes 4a
belle cédèrent dans la crainte d*avoir bientôt à oooakallfa
le gros de Tarmée du prince. S. A. E. envoya à Salat-Aa-
deols un détachement de 5oo gardes nationaux , paor ar»
rèter quelques mouvements insurrectionnels qui
d'éclater dans les départements de la Lozère et de IV
cbe, où un parti de buonapartistes venait de pénéitcv. La
duo d*Angonléme , qui avait établi son quartier- général à
Montelimart, ayant été informé que le général Déballe
avait pris position de l'autre côté de la Drôme, pour
vrir et défendre Valence , résolut de lui présenter le
bat, et donna en conséquence ordre au général Kraoïif
de se porter en avant. Le a avril, le prince mit en asouve-
ment les troupes qui étaient sous ses ordres immédiats 9 et
marcha contre le général Debelle, dont Tavant-garde fat
rencontrée à Mirmende, sur la route de Loriol. Cette avanl-
garde se replia sur Loriol , d*où elle fut chassée \^ les
royalistes. Cependant le général Debelle était posté 9 avec
le gros de sa troupe 1 sur les hauteurs de Livron; le priaee
DES GÉNÉRAUX FRANCAISb |65
•^ pcffltyet fuit avancer de i*artiilerie. Il ordonne es mémo
lanpt à un balaiilou d*effecluer lo passage de la Drône» à
goéf A un quart de lieue au-dessous de Livron, et fait
larrfltr sur ce dernier point 4 compagnies d^élite do lo*
dt HgBtf en leur prescrivant de se diriger sur le pont, el
dt l'Milever au pas de charge. La mêlée de quelques volti-
fT^iypi ioyalistes avec les soldats du général Debelle ayaDi
oecalfcué un .colloque asiez long et une espèce de désor-
di#f fa vicomte d*E»carfl profita de cette circonataoce poor
ImbImt, avec les 4 compagnies d*élite du lo* de ligne sur
iMPapoléonisles» qu'il culbuta, et auxquels il prit des oa^
et un certain nombre d'hommes : le duc d'Angou-
•outenaît cette attaque, avec le reste du lo* de ligne
itSoelwvauv. La déroute des troupes du général Debelle
Ml CMMplèie ; et ce général , blessé dans Taetion et entraîné
par aea soldats, vivement poursuivi, prit la route de Ya-
leoWyOÙ leducd*Angouléme entra le lendemain, 3o avril.
Il IM laissa dans cette ville qu'un bataillon du lo* régiment,
et % pièces de canon prises la veille à Loriol , et se porta ,
afioela reste de ses troupes, au pont de Aomans t qu*il fit
sans résistance. 11 fit en même temps pousser dea
laissinces sur les deux routes de Lyon et deGrenoble*
et revint à Valence pour y recevoir les tronpes qui devaient
•rrivnr de divers points. Il adressa une proclamation atii
iMbltans de la Drôme ; mais elle ne produisit que peu d*effet
dana oa pays , où les esprits étaient travaillés par les émis«
•aiaea de Napoléon , qui y colportaient les journaux de
Paris. Informé que Lyon n'était défendu que par quelques
dépèla» et que 8oo hommes, placés à Saint • Kambert»
panvaietit seuls disputer l'entrée de cette ville, lo duc
d'ângauléme n'attendait plus, pour effectuer le pasaaga
de riaère, que le résultat des opérations du corps d'ar*
daut il avait confié le commandement au général
Ce dernier avait marché pour exécuter les ordres
dn prince; mais la défection d'une partie des troupes
iona aes ordres l'obligea d'abandonner ses projets d*alla-
gna dn côté de Grenoble, et il fut obligé de se replier M»
i64 BICnONKATRE HISTORIQUE
Sîsleron (i). Ce mouvement rétrograde , joint aux
déjà prises par Buonaparte, pour paralyser le mou^
insurrectionnel des royalistes dans le Midi , détermina le
duc d*Angoulèmc à renoncer ou du moins à suspendra
mouvement offensif contre les napoléonistcs. Sur
trefaltesy des agents furent envoyés de Paris par le
gouvernement, afin de rendre nuls les efforts tentés
oomniissaires du roi pour le maintien de rautorité
dans le Midi. Par suite de ces mesures, les deux
saires du roi furent arrêtés à Toulouse, dans les preaitert
jours d*àvril; et la cocarde tricolore fut arborée daoteetta
ville par la garnison, qui, ainsi que son chef, se pronooça
pour Napoléon. Bientôt les villes et les garnisons de Nhati
et de Montpellier suivirent cet exemple; et, lesnouvalifla
les plus alarmantes wse succédant rapidement, le priaeéap!^
prit presqu*en même temps que les départemenlÉ de la
Gorrèse* de la Haute- Loire, de TAveiron, du Lot et da la
Loière, s^étaient soumis au gouvernement de Buonaparla*
Du côté de Lyon, tout était en armes; et des forces loipo-
saotes en troupes de lignes comprimaient Télan des rofa»
listes. Les habitant» de Romans, de Valence et d'AvigaM^
on refusaient de roconnattre Taulorité royale, ou ohaDoa»
laieot déjà dans leur fidélité. Le général buonapartiile Pire
ayant débarqué à Tain , le duc d'Angoulême , qui déjà ee
trouvait pressé de toutes parts, prit le parti de rétrogra-
der, et de prendre des positions phis sûres. £n conséquence,
Il At évacuer Romans Je 5 avril , et brûler le pont sur li-
séré* En rentrant à Valence , il apprit encore que Careas-
sonne et Perpignan étaient subjugués, et que les napolëo-
nistes marchaient de Montpellier et de Ntmes sur le Pont-
Saint-Esprit. Dans cette position embarrassante, le prince
assembla les généraux qui Tentouraient , et qui adoptèrent
Tavls qu'il ouvrit de faire replier rapidement Tarmée der-
rière la Durance, et de la porter dans la Provence, paysqui
(i) Voyez l'article biographique du géoëriil Eroouf, tom. V, d« Bie^
tioiUMire det géoéraui français.
'' DES GKNiâÀlTX niKÇÀIS.' i65
dftall Imûore des rcsaouroes à la cau»e royale. Eo conté-
N*^awcc, le prince ordonna la retraite, pour le lendemaio 5
avril. Il envoya au général Ernouf des ordres pour qtt*y
mivlt ce mouvement , et distribua les troupes de manière
à s*6aiparer des défilés, et à assurer la marche derarmée.^
Il quit^ la ville de Valence , le 7 avril , et arriva bientôt tnr
Xlj^^èae, sans être inquiété par les troupes des généraux
Grmtby elPiré,qui le suivaient déjà de très-près. Lorsqu'il
fut arrivé à Montelimart , il apprit que le PoDt-Saint*Esprit
élak tombé au pouvoir des napoléonistes. Cette occupation
rendant ces derniers maîtres de la navigation du fleuve » le
duo d*Angou1éme allait se trouver enfermé, avec ses faibles
troupes, entre le Rhône, les Alpes, laDrômeet laDuranee.
Une seule issue restait ouverte au duc d*Angoulème f - œlla
de la vallée d*Aspres, où il eût trouvé le général Bmouf
avec les Provençaux , et d*où il aurait pu gagner le' Pié^
mont ou Marseille. Mais ce généreux prince refusa pour la
seconde fois d*abandonner ceux qui s*étaient dévoués à la
cause royale, et se détermina à entrer en négociation. Il
envoya à cet effet son chef d^élat-major , le général d'Aul-
tanne y qui, après une conférence avec le colonel Saint-
Laurent , obtint que le prince pourrait se rendre à MarieUlef
avec le 10* régiment de ligne : cette convention renfermait
d*antres articles relatifs à l'artillerie et aux o£Bciers dePétat*
maior du prince, qui devaient être envoyés au Pont-Salnl-
Esprit, et stipulait la rentrée des gardes nationaux dans
leursdépariements respectifs. Le général G illy,que Napoléon
avait investi ducommandementen chef du 1*' corps de son
armée,et de celui des 8* et 9* divisions militaires, occupait
alors, avec ses troupes, la route d*Avignon. Il refusa de
ratlAerla convention conclue avec le colonel Saint-Laurent;
et le duc d'Angouléme fut obligé d'envoyer à la Fallu le
baron de Damas , qui y arrêta une nouvelle convention ,
d'après laquelle Tarmée royale dut être licenciée. Un des
articles de ce traité portait que le duc d'Angouléme se ren*
draît an port de Cette, et qu*il s'y embarquerait pour telle
destination qu'il lui plairait de choisir. Le général Grouchy,
commandant en chef les troupes de Napoléon dans les pro-
•
l66 DICSnONKÀIM mSTO&TQUE ^ ^
vinces méridionales 9 refusa de ratifier celte capitirialliB% .
avant d^avoir pris les ordres de Buonaparic , et le prlMtTï^
fut obli^ de s^arréter au Poni-Saint-Eitpril, où il fut gavié
à Tue, supportant cette nouvelle disgrâce avec aalasl éê
calme que de fermeté. Enfin la décision de MapelécHi mr*
riva, et le duc d*Angouléme ayant eu la liberté de partir »
il se mit en route» le i5 avril, accompagné du lieutcMpAr ^
général de gendarmerie Radet , prit la route de Cetlf7 0t
a*embarqua. dans la soirée du 16, à bord d*un navire
dois 9 qui aborda, le 18 au matin , sur les côt^ de
talogne, et qui débarqua le prince à Barcelonne. Ainsi
terminée Texpédilion du Midi, dans laquelle le duc #Aa-
gouléme avait fait tout ce que Ton devait attendre de ■•■
rang et de sa valeur, et qui n*écboua que parce qns
circonstances impérieuses concoururent à détruire Vi
des excellenies dispositions que le prince avait prises^ El à
paralyser le zèle et le dévouement de ses amis et dt-HS
serviteurs. De Barcelonne, le duc d*Augoulème se reÉik 4
Madrid, où le roi d*£spagne, son cousin, raccueiUit iWtt
tous les honneurs dus au malheur et au sang royal. Il M
tarda pas à se rapprocher des frontières de France; cl êtl/k
U était à Puycerda, le 10 juillet, lorsqu'il y apprit
Maneille avait secoué le }oug de la domination de
parle. 11 se disposait à entrer en France, à la tèladte
corps royaliste qu*il avait organisé sur les frontières 4*1»»
pagne, lorsque Tissue de la bataille de Waterloo vint ftavrir
à la famille des Bourbons les portes de la France. Ilrattta
alors seul sur le sol de sa patrie, et se rendit à Bordeaux 1
puis à Toulouse , où, en vertu des pouvoirs qu'il avait pwé*
cédemment reçus, il rétablit le gouvernement royal. Il fol
rappelé k Paris, par 8. RI. , au moisd*aoiU, et reparlily le
t5 de ce mois, avec la duchesse son épouse, pour aller à
Bordeaux présider aux élections du collège électoral 4u
département de la Gironde. Pendant Tinvasion de Napo-
léon, rEsfiagne avait levé une armée, qui , d'après l'e^ie
de son souverain, se préparait encore à franchir les heu*
tières, pour pénétrer en France; mais le duc d'AngevIêne
ayant été en? oyé à Perpignan 9 y eut 9 avec le général en
^chefCastanos, quelques oonférencea, à la suUe desquelles
In troupes espagnoles rétrogradèrent : ce fut un important
•ervice que le prince rendit à la France entière y et plut
partieulièrement aux départements du Midif qui auraieol
été lea premières victimes de Tinvasion des E^paguols sur
^len^rrritoiro. Depuis sa rentrée en France jusqu'à ce mo-
neDitS. A. E. le duc d*Angoulème a constamment déployé
tontes les vertus et tous les talents d*un grand princo^
et m signalé sa bienfaisance dans de nombreuses oircont-
taows. {Moniteur y annales du temps.)
FRANCE (Charles Ferdinand)^ duc àt.Berri, colonel-
gémirai des chasseurs à chevalet des chevau^légers^lanciers.
Il était second fils de Charles-Philippe comte d'Artois Uov-
snvAy et frère puîné de Louis- Antoine duc d'Àngouleme^ <|iii
préeéde. H naquit à Versailles, le 24 janvier 177S. Il ao-
oompogna son père à Turin , en 1789, et y continua ses
étodirs, ainsi que son frère, sous la direction de M. le duc
de Aèrent, gouverneur de LL. A A. RR. Au mois de fuillet
179*9 lors de Texpédition des Prussiens en Champagne,
le doo de Berri fil sa première campagne , sous les ordres
de soo auguste père. Après cette entreprise infructueuse,
Taraiée des princes français ayant été licenciée, le duc de
Berri accompagna son père à Hani en Wesiphalie. Il se
teodH ensuite à Tarmée du prince de Condé, dont il joignit
leiplrtier-généralà Rastadt, le 18 juillet 17949 et dans le*
fuel on lui donna le commandement d*un corps degentlls-
bofBmes. Il alla, le 3i du même mois, faire la visite des
diffltants postes qui étaient sur la rive droite du Rhin. Bien-
tôt Il devint Tidole des soldats de Tarméc de Condé, et
le lit estimer des chefs par remprensement qu*il mettait
à s*iDStruire et par les taleots militaires qu*il développait
jour. Il continua, en 1796 et 1796, à faire Tappren-
de la guerre, sous les yeux de son illustre parent,
k prince de Condé. Il se trouva, le i3 août 179^), au oom*
Wtd*Ober-Ramlach,et se signala dans Tattaque de ce vil*
i68 DicnomiÂnc msTOBiQrE «
lage(i).Le 25 du même mois, jour delà fête de Saïnt-L»»», •
y reçut â la tète de iso nouveaux chei»aliers la déciiTli— ^
de Tordre roval et militaire de Saint-Louis. Aride de
tmîref il en nai^issait toutes les occasions. Lors du
Kebl par les Autrichiens , dans la même année i^gffy le
doc de Berri, qui voulait acquérir des connaissanci
oe genre d'opér^itions militaires, se rendit auprès de
chidac Charles, elpas»a huit jours à suivre asbidumem
les travaux que Tannée autrichienne faisait pour rédoiffc
KehL II rejoignit ensuite le quartier- général du prieee de
Coodé. UvÎMla ausni, en janvier 1797, les ouvrages aux-
queb les Autrichiens travaillaient depuis deux mois poar
rapproche de la tète du pont d*Huningue. Pendant qu'il par*
ooarait les trancbées, il arriva plus d*une fois qoeleslmli*
bes éclatèrent à ses pieds, sans qu'il en éprouvât la aoln-
dre émotion. Après la reddition de cette tète de post» qal
eat liea le 1" février, le duc de Berri se rendit aup|ès de
S. M. Louis XVIII son oncle, qui résidait alors à Bluken-
bourg. Il revint bientôt après joindre Tannée de Condé, et
arriva à Engen, le la mai. Le prince de Condé, ayant été
invité vers cette époqae à alltr conférer avec Tarchidue
Charles d'Autriche, à SchwelEingen, remit, en son absence,
le commandement de son armée au duc de Berri. Lorsque
celte armée partit, deux mois après, pour aller en Rus*
siècle duc de Berri reçut ordre de se rendre auprès du
roi son oncle. 11 alla ensuite trouver Mgr. le comte d'Artois
son père, à Edimbourg en Ecosse, où il séjourna pendant
quelques mois, après lesquels il repassa sur le continent et
(1) Le jeune duc de Boni réalÎMait chaque jour Ici^ haute» e«péni
qne l'oo iTaif conçues de lui. Parmi le» qualirës qui If di>lii
cminemiDcnt , il faisait Toir une valeur à toute épreuve, un roungr pleio
d'audace, et un élan qui entraînait tot^ aprè« lui. Un génrml éliangerloi
ayant uo jour adressé de prudentes reprénentations dans une ôrabot-
tance où le prince avait devamé avec quelques-uns des M<*ns kr aouve-
ment de la ligne de troupes qu'il commandait, vt qui s^éhraobil trop
lentemcuit à ron gré, le duc fit celte réponse noble et fièrc : «Qacoeiiz
• qui sont en arrière courent, s'ils veuitnt arriver avec moi; on ftbi de
t France oe sait pai attendre la gloire : il doit vwlcr au devant d'elle. »
,. DES GÉNERAIJl .FRANÇAIS. 169
ift vt»dU à Mittau auprès du roi. Avec rautori^atîon de
S. M.» le duo de Berrî alla îoindre, le Q9 octobre 17989
à IKiboo en Wclhyoïe, le corps du prince de Condé. Il$*é-
laMit, le ao novembre suivant, à Locatzé , où était canton-
né le corps de gentilshommes français connu sous le nom
4e chasseurs nobles, et qui prit alors la dénomination de
ferment de BerrL II se fit remarquer à la tète de ce corps
par la précision des manœuvres qu*ii commandait 5 et par
la sévère discipline qu*il y faisait régner (1). En 1799» Far-
mée du prince de Condé ayant reçu Tordre de se tenir
prête à marcher pour soutenir les nouveaux efforts des
puissances coalisées contre Napoléon Buonaparte, le duc
de Berri fut désigné pour commander la seconde colonne
do cette armée. 11 arriva, le 36 août, sous les murs de Pra-
gue 9 avec sa division , après avoir donné dans une marche
longue et pénible un grand exemple de constance en tout
genre. L'armée de Gondéarriva en Suisse, le 1" octobre, à
répoqoe où les Russes venaient de perdre la bataille de Zu-
rich. Pendant le reste de cette campagne , le duc de Berri
trouva l'occasion de se signaler plus d'une fois, et de méri-
ter les éloges du maréchal Souvirarow , général en chef de
l'armée russe. Le a janvier iboo, sur la demande de S. M.
Louis XVIII t Tempereur de Russie nomma le duc de Ber-
ri à la place de grand-prieur de France, devenue vacante
par le mariage de Mgr., duc d*AngouIéme. Vers la fin du
mois de mars de la même année , l'armée de Condé ayant
passé à la solde de TAnglcterrey le duc de Berri, dont on
(1) Uo jour il lai arn?a de reprendre trop TiTcment un officier de mé-
rite, employé tout set ordres. Bientdt après, le prince, sentant sa faute,
prit à l'écart ce gentilhomme, et l'assura qu'il n'avait pas eu Tintention
d'insulter un homme d'honneur ; puis il ajouta : • Ici je ne suis pas un
• prince ; je ne sub comme vous qu'un gentilhomme français. Si vous
• ckiges une réparation, je suis prêt à vous donner toutes celles que
• vous pourres désirer. • Il tira aussitôt son épëe. L'officier, touché jnt-
qu*aui larmes, répondit, en découvrant sa poitrine : « Frappes, pria-
• ce , tout mon sang est à vous et à votre famille. • Le duo se précipita
•lors dans les bras de l'officier « et loi voua un attachement qui ne ^
s'est jamais démenti.
VI. sa
I70 OICTfONKAIRK HISTORIQUE w
négociait alors le mariage avec une fille du roi de llMh
paiiit pour se rendre à Palerme. Il était à Rome, laii|
les événements miiilaires \inrenr surprendre riiiiloD|il
îelée. Il revint ahirs à Tarniée de Condë pour servir êi
le H^gimenl de cavalerie noble qii*il avait formé , et fl
quel le duc d'AugoiilOme son fière venait de donner i
nom, en en prenanl le commandement. Lelîœaciefnenl
raiméc de Condé ayant interrompu la carrière militaTre i
duc de Berri, ce jeune prince quitta le quartier-généra
le 3o avril 1801 , et se rendit en Angleterre, où toute i
famille se trouvait réunie. Il y séjourna jasquVn i8i4- 1
chute de Napoléon Buonaparte ayant amené la reslauratîc
du trône dei» Bourbons , le duc de Berri s>mbarqua sar J
frégate anglaise l'hiinuns, débarqua à Cherbourg le i
avril, fit son entrée à Paris le 91 , et fut complineolë à l
barrière de Clichy par le corp municipal, et par les chH
de Tarmée. S. M. le nomma colonel-général des dragons^
des chcvau- légers- lanciers, par ordonnance du j5 m:
suivant. Le duc de Berri , porté par ses inclinations vei
'art de la guerre, se plaisait à paseieren revnelefdiflPéren
corps de troupes, et à visiter tous les établissemenls mili
taires (1). Il partit, le 1*' août, |K>ur aller visiter les dépai
tements du Nord , se rendit en Angleterre , y 6t un cooi
séjour, en repartit le 21 septembre, et alla parcourir l(
anciennes provinces de TAIsace, de la Lorraine et deJ
Franche-Comté. En i8i5, il se disposait à visiter les dé
partements de TOuest , lorsque Napoléon fit une invasioi
sur le territoire français, dans les premiers jours de mars
(1) Il lui <^cliappa souvent des mot^ heureux, propre» 'i gagaer le cttai
des soldats : • ^'uus corninençoDs à nous connaître, dit-il daas ane occa
•sion : et , quand nous aurons fait quelques canapagnci, ikmu noas coa
a naîtrons mivui. » Un jour, en passant la revue d*im régimeot de IVi<
garde impériale , à Fontainebleau , il croit entreToîr parmi les soKbli
qnelques regrets de ne pas combattre sous Buonaparte : • Que faîuit-i
• donc de si remarquable? leur dit le prince. — Il nous menait à hvic-
■ toirc, répondit un soldat. — Parbleu! répliqua le prince, voili ao bfiu
» mérite, avec des hommes tels que vous!»
^ DES GENERAUX FEÀNÇAIS. 1^1
Dès le 19 de ce mois 9 S. M. avait noimné le duc de Berri
ôonuDandant de tous les corps de iroupefl qui se trouvaient
dans la capitale et aux environs. Ces difiV^rents corps de-
vaient fornierbientôtiin corps d'armée, dont rorganisation
lot arrêtée et rendue publique par un ordre du jour eu date
ém 16. Buonaparle étant arrivé à peu de distance de Paris,
la roi se détermina à quitter la capitale, dans la nuit du
I9 a<t 20 mars, et à se rendre dans les provinces du nord
de la France. Le duc de Berri fut chargé de protéger la
retraite de S. M. à la tête de la maison militaire du roi, et
des volontaires royaux qui le suivirent en assez grand nom-
bre. Il fît prendre à sa troupe la route de Beauvais et d*Ab-
beville (1). Lors de rentrée du duc de Berri et de sa troupe
à Béthune , 5oo soldats lireot entendre le cri de vive i'em^
pireur. Le prince pouvait facilement , avec les 4000 hom*
meft qu'il commandait, anéantir cette troupe; mais, arrê-
tant les effets de Tindignation de tout ce qui raccompa-
gnait, il se précipita seul au milieu des soldats rebelles, et
leur proposa de crier vive le roi. Ses exhortations et ses me-
naces étant vaines : V Vous voyez bien , malheureux, leur
• dit-il , que nous pourrions vous exterminer tous , sans
• qu'il restât un seul d'entre vous. Vivez et disparaissez (a)> .
A la sortie de Béthune, 200 lanciers parurent vouloir har-
celer son arrière- garde ; en faisant volte-face , on pouvait
aisément les écraser : le prince s'y opposa. Il arriva en6n à
Ypres , après avoir perdu la majeure partie de ses équipa-
ges , et rejoignit le roi k Gand, le 28 mars. Le lendemain de
la bataille de Waterloo, perdue par Napoléon Buonaparte ,
le 1 8 juin , le duc de Berri , fut chargé par S. M. de porter
un secours de 5oo,ooo francs pour les premiers besoins des
(1) CbcmiD faitaot , un officier de cuiraisler* , que l'on rencontra , cria
wiveVêm'pêrmÊrl La maifon du roi voulait faire justice de cet officier.
Le prince %*j opposa, et dit : « Gomment TOulesToua frapper des geni
t qui ne le défendent pai f •
^ (i) Un de cet aoldals se mit à crier vivetU Vemptrtur 4i U due dé
Berri. Tout les autres répétèrent ce cri t qui était tout à la fois celui de
la réf oite et de la reconnaissance.
172 DICTIONNAIRE HISTORIQUE^
blessés et des prisonniers français. Le prince voyant nm ml-»
litaire blessé que Ton avait oublié 9 tira un mouchoir de M'
poche» et enveloppa la main du soldat, en lui disant : cTa,
»mon ami , rentre dans ta patrie , et apprends à tes cuna-
B rades que c*est le duc de Berri qui, le premier, a pansé la
B blessure. » Tous les obstacles étant levés pour la seconde
rentrée du roi en France, Tarmée royale se mit en marche,
le ai juin , sous les ordres du duc de Berri , et arriva, le a4f
à Bavay, première ville du royaume. Le duc de Berri fui
nommé par le roi pour présider le collège électoral du dé-
partement du Nord, et en fit Touverturc le i5 août. Il re-
çut des mains de S. M. , le a4 septembre suivant , le collier
de Tordre de la Toison-d*Or , que le roi d'Espagne lui avait
envoyé. En 1816, il. épousa Caroline-Ferdinande- Louise ,
princesse des Deuz-Siciles ; et, de ce moment, il s*éloîgna
de la direction des affaires publiques. Le i5 février 1820 , il
fut assassiné, à dix heures et demie du soir, en sortant
de rOpérat-par un scélérat nommé Louvel, qui lui enfonça
un poignard dans le côté droit , au-dessous du sein. Le duc
de Berri mourut le lendemain matin , vers six heures et de-
mie, après avoir témoigné à ses derniers moments une pro-
fonde piété et une bonté telle , qu'il sollicita à plusieurs re-
prises la grdce de son assassin. Il ne laissait qu'une
fille; mais la princesj>e, son épouse, étant alors enceinte,
mit au monde, le 29 septembre i8*jo, un fils, auipiel S. M.
a donné le nom de duc de Bordeaux. {Moniteur, mémoires
du temps,)
DE FRANCE , i^oyez OnLtkns et Yehdômb.
DE FRANCIERES, voyez de Choisecl.
DE FRANCRFORT (le grand-duc), voyezhE Bbaubib:nâis.
DE FRANQUETOT (Jean-Antoine, marc/uis), comte de
Coigny, marée kal-de-camp^ commença à servir , en 1618,
dans une compagnie de gendarmerie. Il se trouva , en 1620,
à Taltaque du pont de Ce; aux sièges de Saint- Jean^'An-
gely. de Clerâc, de UontaubanetdeMonbeurt, en 16a i;
• DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. I'tS
à ceux de Saint-Antonin et de Montpellier, en 1622, et de
la Rochelle, en 1637 et i6a8. Il marcha à Tattaqiie du Pas
de Suze et aux sièges de Privas et d*Alais, en 1629; à la
conquête de la Savoie» en i63o; au siège de Nancy, en
i633; à la bataille d'Aveîn, en i635; aux sièges de Cor-
bie, en i656, de Landrecies et de la Capelle, en 1657, de
Saint-Omer, eu i638, d*Hesdin, en 1639, d^Arras, en
1640, et d*Aire, en 1641* Il fut fait enseigne de la compa-
gnie des gendarmes de la reine-mère, le 3o juin de cette
dernière années Nommé capitaine -lieutenant de la même
compagnie , à la mort du comte dluterville, par provisions
du 4 ^^■'■l 1^4^ 9 îl I3 commanda aux sièges de Gollioure
et de Perpignan, la même année, et à Tarmée de Picar-
die, eh 1643. On lui accorda, par brevet du 37 septembre
de cette année, en considération de vingt-cinq ans de ser-
vice, une pension de 4000 livres. Il servit aux sièges de Gra-
vélines , en 1644» ^^ Béthune et de Sainl-Yeuant, en i645.
Créé maréchal -de - camp, par brevet du a6 mai 1646, il
servit, la même année, au »iége de Dunkerque ; aux sié*
ges de la Bassée et de Lens, en 1647; ^^ 9lé^e d'Ypres, et
à la bataille de Lens, en 1648. Employé comme maréchal*
de-camp à Tarmée de Flandre , sous le prince de Condé ,
par lettres du 10 septembre, il y passa Thiver. Il se démit
de la compagnie des gendarmes de la reine, et quitta le
service, au mois de juillet 1649- 1' obtint Térection de sa
terre de Coigny en comté, vers Tan i65o. {Chronologie mi"
liuiire , tom. FI, pag. au ; Gazette de France, Nobiii
uni\'ersel de France, par 31. de Saint-Allais y tom,
pag. a8.)
ne FAANQUETOT (Roberl-Jean-Antoine), comte de Coi-
gnjTj commandant d'armée y et fils du précèdent, commen-
ça à servir, en 1667, dans les mousquetaires. Nommé cor-
nette de la colonelle-générale de la cavalerie , le 6 décem-
bre de cette même année, il s'en démit, le 4 niai 1671. 11
servit comme volontaire dans Tarmée du roi, en 167a, et
se trouva à tous les sièges que l*on fit pendant cette campa-
gne. JDetCDQ mestre-de-c«mp lieutenant do régiment
174 DICTIONNAIRE HISTORIQUE^
Royal-Étranger, par commÎASÎOD du ig février 1673, il ser-
vity la même aonée, dans Tarmée de MoNsiBua, el s*y trou-
va an 8îége de Maestricht. Employé» eo 1674» ^ Farmée
d^Allemagne, sous le vicomte de Turenoe, il y cocnliatlîl le
duc de Lorraine et le comte Caprara, qui furent défaits à
Sîntzbeim, près de Philisbourg, au mois de {uîn. Il concou- '
rut à la retraite des ennemis au-de là du NecLer et du
Hein, et à la défaite de leur arrière-garde à LademBourg,
au mois de juillet. Il se trouva à la bataille d*Ensheim ,
près de Strasbourg , où le duc de Lorraine fui défall, au
mois d'octobre, et à la défaite de 6000 cbevauz ennemis à
Mulhausen, au mois de décembre. Il fit la campagne de 1675»
dans Tarmée d'Allemagne, commandée successivement
par le vicomte de Turenne et par M. le prince de Gondé.
Il combattit, en janvier 16769 à l'affaire deTurkeim, où
rélecteur de Brandebourg, le duc de Lorraine et le duc de
Bour non ville, furent forcés d'abandonner leur camp et de
repasser le Rhin. Il contribua à faire lever par les ennemis
les AÎéges d'Haguenau, au mois d'août, et de Saverne, en
septembre. Employé en Allemagne, sous le maréchal de
Luxembourg, en 167G, il se trouva à la prise de Monlbel*
liard, en décembre. Il servit en Allemagne f sous le mare*
chai de Créqui , en 1677 ; se trouva au combat de Kokers-
berg, au mois d'octobre, et à la prise deFribburg, en no-
vembre. Il eut part, sous le même maréchal, en 1678,
aux combats de Rinfeld , de Gegemback, et à la prise du
de Kebl, au mois de juillet. Il marchait, en 1O79, ^^
*armée du même maréchal, sur le Bas-Rhin, lorsque
rélecteur de Brandebourg fut deux fois battu près de
Minden, au mois de juin. Il fut nommé gouverneur de
Caen, sur la démission du duc de Montausier, par pro-
visions du 1 5 janvier 1680, et obtint, par autres provisions
du ao, la charge de grand-bailli de cette ville , sur la dé-
mission du sieur de la Croisette. Il servit, en 1681 , au
camp du comte de Sourdis , en Artois, et fut fait inspec-
teur-général de la cavalerie, par ordres des as octobre 168a
et i683. Il fut employé, en 16849 en Flandre, sous Moh-
snva et le maréchal de Schomberg, commandant Tannée
JDES oilfiEAinL FKANÇAIS. 1 7^
d*obsenralîoii destinée à couvrir celle du maréchal de Cré-
qui , qui assiégeait alors la place de Luxembourg. Il ser-
vit, en i685, an camp de la Saône, commandé par le
marquis de la Trousse. €réé brigadier de cavalerie , par
brevet do 36 février 1686, il fut employé au camp de la
Saône, sous le oomie de Sourdis, en 1688. A Tarmée d'Al-
leaiagne, sons le maréchal de Duras, en 1689, il se trou-
va à 1/ prise de Bretten, de Stafurt, de Dourlach et d*Et-
tlingeo, in mou de juin. Promu au grade de maréchal-
de-eamp, par brevet du 10 mars 1690, il -fit la campagne
d*Allemagtte, sous M. le dauphin et sous le maréchal de
Lorges ; mais il ne s*j fit aucune expédition. U se démît ,
au mois de {anvier i()90, du régiment Royal- Étranger, en
laveur de son fils. Il se rendit , la même année , eu Alle-
magne , sous les ordres du maréchal de Lorges , qui se
tint sur la défensive. En 169a, il fit la campagne de Flan-
dre, sous M. le dauphin et le maréchal de Luxembourg,
et se trouva à la prise de Namur, en juin , et au combat de
Steiokerque, au mois d*août. Créé lieutenant- général des
armées du roi, par pouvoir du 3o mars 1695, il en fit les
fonctions d*abord pendant cette campagne, et la sui-
Tante, k Tarmée de Catalogne, sous le maréchal de Noail-
ies. Il se trouva, dans cette dernière campagne, à la prise
de Roses et du fort de la Trinité, au mois de juin ; au pas-
sage du Ter, à la vue des Espagnols, et à leur défaîte, près
de Berges, au mois de mai 1694* Le comte de Coigny fit
dans cette affaire plusieurs belles charges contre les en*
nemis. Il se trouva à la prise de Palamos , qui fut emporta
d'assaut, et à oelle de Gironne, du château d^Oslalric et
de Castel-Folllt, et à la levée du siège d*Ostalric par les
Espagnols, au mois de septembre. Il fut nommé directeur-
général de la cavalerie, à la création de cette charge, par
ordre du aa décembre de la même année , et conserva cet
emploi jusqu^à sa mort. Il continua de servir, en 1695,
dans la Catalogne et le Roussillon , d*abord sous le maré-
chal de Noailles , et ensuite sous le duc de Vendôme. Les
ennemis assiégeant Castel-Follit, le comte de Coigny, que
Ton avait chargé d'y conduire un convoi , força, le 29 mai.
176 DICnONKAIRE HISTOEIQUK
les paMAgesy après an long combat, pendant lequel le con«
voî entra dans la place. Le comte de Goigoy eut dans cette
affaire un cheval tué sous lui. Il eut part 4 la lewée du siè-
ge de Palamos par les Espagnols , au mois d*août* Il ser-
vit, en 1696 et 1697, #ous le duo de Vendôme , général de
Tarmée de Catalogne et de Roussillon , et cootrlboa à la
défaite d*un corps de cavalerie du prince àe Dannstadt^à
Ostalric, dans la Catalogne, en juin i6g6. Il conlxmmt
aussi à la victoire remportée sur Yelasco à Saint-Felioet
pendant le siège de Barceloune 9 en juillet 1697^ el k la
prise de Barcelonne , au mois d'août suivant. Le comte de
Coignj obtint du roi le gouvernement de cette fille , par
provisions du ao : la paix se fil en 1697. La guerre ayant
recommencé, eu 1701, le comte de Coigny fut nommé
pour commander dans les pays de Gueldres, Yenloo, Ru-
remonde et Stevensverl, sous Télecteur de Bavière, par
lettres du 27 février, et dans l'armée de Flandre, sous le
maréchal de Boufflers, par autres lettres du dS juin : il ne
se fit aucune hostilité. Il servit À Tarmée de Flandre, sous
M. le duc de Bourgogne et le maréchal de Boufflers, en
170U, et sous les maréchaux de Villeroy et de Boufflers,
en 1705. Il se trouva à l'affaire de Nimègue, lorsque les
ennemis furent poussés sous le canon de cette place, au
mois de juin 170a; puis à la prise de Tongres, au mois
de mai 1705. Il commanda en chef, par pouvoir donné à
Versailles, le 28 mars 1704, Tarmée de la Moselle, dont
la destination était de se porter en Flandre on sur le Ehin,
suivant le besoin. Il mourut à Kônigsmarken , près de
Thion ville, après trois jours de maladie, le 10 octobre 1704*
étant encore investi de ce commandement. {Chronologie
militaire , iom. I, pag, 584 , ^«î président Hénautj Ménioi^
res du Père d'Avrigny^ le continuateur du P^re Daniel,
Histoire militaire de Louis-lc- Grande par M, de Quincy,
Gazette de France.)
M FRANQUETOT (François) , duc de Coigny , maréchal
de France, fils du précédent, naquit le iG mars 1670, et
fut d*abord connu sous le nom de marquis de Coigny. Il
• DES GENERAUX FRIKÇAIS. 177
entra dans lesmoasquelaires, le 19 octobre 16S7, et mar-
cba, en 1688, à^a prise de Phîlisbourg, de Haiiheim et de
Frankendal. De^eoa cornette de la compagnie uiestre-de*
camp du régiment Royal-Étranger ^ par brevet du i5 jan*
fier 1689, il serrit à Tarmée d'Allemagne , sous le mare*
cbal de Duras, et se trouva à la prise de Bruchsal , deBret-
lenydesebâleaiixdtfStaflrurty deHocbsheim, deDourlacb,
d*£tliBgen et dc^ Pforzheim. Nommé capitaine au même
régiment, par commission du a3 iuin 1690 , il servit à rar*
mée de la Moselle , sous le marquis deBoufllers ; se trouva
k Tassant et à la prise de la ville et du château de Gokum,
et fut du détachement que le marquis de Boufflers envoya
ao duc de Luxembourg, qui combattit les ennemis à Fleu*
rus, le 1** îuillet. Le marquis de Coigny se di»tingua dans
cette affaire , et yfut blessé. Mestrè-de-6amp-lieutenant dii
même régiment-, sur la démission de son père , par com-
mission du 16 janvier 1691, il servit au siège de Mous , qui
se rendit, le 9 avril. Pendant ce siège , on le détacha , -sous
les ordres du comte d'Auger , lieutenant-général , pour re-
connaître les mouvements des ennemis. Il se. trouva au
bombardement de Liège , le 5 juin. Il servit au siège do
Namur , à la prise du château de cette ville , au combat do
Stcinkerque, en 1699, et au iiège et à la prise d'Heidef-
ber|ç« en 1695. II fut employé, en 1694 et 1695, àTarmée
d*Allemagne, où Ton se tint sur la défensive. Il servit à
l'armée d^ItaUe, en 1696, et se trouva au siège de Valence^
qui finît au mois d^octobre , l'empereur ayant alors accepté
la neutralité. 11 servit au siège d*Ath,'en 1697, et au camp
de Coudun , près Compîègne , en 1698. Employé, en 1701/
à Tarraée de Flandre, sous le maréchal de Boufflers, il fit
fortifier Ruremoàde, Wenloo et Stephenswerth. Gréé bri-
gadier de cavalerie, par brevet du 39 {anvier 170a , il servit
à Tarmée de Flandre , sous M. le duc de Bourgogne et le
maréchal de Boufflers , et contribua à Péchec que Ton fit
éprouver aux Hollandais , sous les murs de Niroègue , le
1 1 îuln. Il idtrodaisit un secours dans Kayserwerth^ dont
Ica ennemis avaient formé le siège. Employé à la mémo
iirmée, en i7o5| sous -les maréchaux de Boufflers et do
1^8 BîCnONNlIUB HlSTORIQCft
Yilleroiy il fit prifooniers de guerre, !• 14 iuio« enalhiiii
fourrager, ira grand nombre d*offîcierf enneniU du camp
de Saint-Servalon. S*étaiil embarqué à TcDlrée de la naît*
aveo Soo cbevaux, à Pendroit dit la Tombe-de-Yam* il
tomba le lendemaÎD à la |K»fnte du {our «ir une troupe dt
400 chevaux, qu^îl attaqua et battit, et k laquelle il prit
I colonel, 7 oflïciers et 3oo dragons. Il combat Ait , le 3o,
k Taffaire d*£ckeren , où les Hollandais /urent batVus. Il
servit, en 1704 9 & l'armée de la Moselle, oommaodëe par
le comte de Coigny,^ son père, qui observa senlemeDl les
ennemis. A la mort de son père; il prit le titre de oomte»
II fut fuit gouverneur et grand-bailli de Gaes» le 10 octobre.
On le nomma inspecteur- général de U cavalerie et des
dragons, par. ordre du as, etmarécbal-de-canap, par bre-
vet du a6. Pourvu de la charge de colonel^géoén^ des dra*
gens, sur la démlssiou du duc de Guicbe, par provisions
données à Versailles, le 7 décembre, il prêta serment » le
10 , çt se démit alors de son iuspection-générale, et du ré-
giment Kojal- Étranger. Employé, en 1705, 4 rarnée de
la Moselle , sous le maréchal de Yillars , il se trouva à Tat*
taque des lignes de Weissembourg , le 3 juillet. Daas celte
affaire , il enleva , avec 5oo grenadiers et 4 régiments de
dragons, la redoute du village des Picards, poursuivit les
ennemis, et battit leur arrière^garde. Lors de la retraite de
1 armée française, après la surprise des lignes d*Hagueiiau ,
le a8 septembre, il forma Tarrière-garde , arrêta le prince
de Bade, et soutint le poste de Belem contre les attaques
de Tarmée ennemie , pendant que le maréchal de Yillars
passait le Rhin. Employé , en 1706, à Tarmée commandée
sur le BJbin par le maréchal de Yillars, U se troova à la le-
vée du blocus du fort Louis par les ennemis^, le 1* mai ; à
la prise des retranchements de Drnsenheim et de la ville de
ce nom, le a; à celle de Lauterbourg, le 9; de Ha*-
gnenau et de 111e de Marquisat, le so. Employé, en
1707, à Tarmée de Flandre , sous le duc de YcDd6me, il fit,
avec aooo grenadiers et a régiments de dragons, l'arrière-
garde de Tarmée , depuis Seneff îusq u'à Mariemoal , en
prés^ence de 100,000 hoBunes des eonemia» qui le haree-
^ MS GÊBfÉltAlIX FKAMÇA». 179
lèrent mos pooroir parvenir à renlamer. A U même ar-
mée » tODft M. le duc de Bourgogne el le duc de Vendôme*
en 1708, il commanda fous les dragons derarmée, et
contribua à la surprise de Gand, le 5 juillet. Il combattit »
le 1 1, àOndenarde, conduisit dans celte Journée une des
arrières-gardes» et se relira le dernier. Il fit encore la re»
traite de Wîllendal, et emporta, à la tète des grenadiers,
Lcffingen et ses retranchements, dans lesquels il prll
ou tua i5oo hommes. Créé lieutenant-général des armées
du roi, par pouvoir du 18 juin 1709, -il fut employé, en
cette qualité, par lettres du mémo jour, à Tarméo de
Flandre , sous le^jnaréchal de Villars. Il marcha au siège
de Wanielon , qu'on força , ic 4 juillet. Il chargea plusieurs
fois les ennemis, à la tète du régiment Royal - Piémont ,
pendant la bataille deMalpIaquet, le 11 septembre. Gom»
mandant la cavalerie de rarrière- garde, Il sauva plusieurs
pièces de canon, passa TAunau en bon ordre, quoique
toujours poursuivi par les ennemis, el rejoignit Tarmée.
£mpl<«yé à la même armée, sous les maréchaux de Vlllart
et de Montesquieu, en 1710, i^ conduisît, sans perte, à Ar»
leux une des deux colonnesde Tarmécqui avait été obligée
d'abandonner les bords de la Scarpe, 4 la vue des ennemis
qui la poursuivaient. Employé sous les mêmes généraux ,
en 171 1, il attaqua , le 1 a juillet , de concert avec le comte
de Gassîon , le camp des ennemis , près de Douay : ils leur
tuèrent qSo hommes, en blessèrent 1800, et enlevèrent 1000
chevaux. Il attaqua aussi le fort d*Arleux, le a5 juillet;
passa le fossé, ayant de Teau jusqu*à la ceinture, emporta
ce fort d*assaut , et lit la garnison prisonnière de guerre.
Le 3i août suivant , avec 700 dragons , le comte de Coigny
délit, vers Laodrecies , un corps de i5oo hommes de pied
et de i3oo chevaux, qui couvraient un fourrage que les en-
nemis faisaient à Poix^t à Vaudigiès-aux-Bois : la plupart
des fourrageurs ennemis furent pris , ainsi que le comte
dllerbach, lieutenant général, et le comte de Vassenaer, ma-
jor-général. Employé dans la même armée, en 1 7 1 d, lecomte
de Coigiiy, pour dérober auxenncmisla marchedu maréchal
de Villars contre les retranchements de Denain, maroha, la
l80 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
23 juillel, àla t£te de sa réserve, inquiéU renneini daoMda
village d*Or, Tarréta par ses manœuvres» «lie tinlflBèdNC
par son audace. Le priuce Eugène 9 qui lui-nnéoiey fntlnsB*
pé, rappela sou infanterie. Sur ces eutrefaitct» le aiaréchal
de Villars passa i'Escuut, et battit les alliés à Denaiiii bsV
Le comte de Coigny fit ensuite sa retraite « ep piéscnce Ai
prince Eugène. Après avoir été détaché pour ooavrv U
Picardie , il revint devant Douay , qui capitula » le ê sep-
tembre. Il servit à la prise du Quesnoy , y emporta les la-
nettes f le 4 octobre . et enleva le chemin couf cii de la place
deBouchain, le 19. Employé» en i^iS, à ramée du Ihin,
commandée par le maréchal de Villars, il coalribua à la
soumission de Spire , de Worms et de Kaycriianlern. U
servit au sic'ge de Laudan, investi, le aa luia, et <|ui is
rendit , le ao août. Étant de tranchée devanl celle plaee,
il emporta , Tépécà la main , un ouvrage aTaoeé. Il suivit
i*armée au siège de Fribourg, y fut chaifé de Fiioe des
attaques, et, à la léte des dragons à pied, repoossa les en-
nemis. Détaché pour commander dans la tallée de Saint-
Pierre ^ il s*avança jusqu'à -Rothewellt où il dispena uo
corps de troupes du général Vaubonne. Il-ievinl eomiile
devant Fribourg , qui capitula , le 1*' noveimbre :1e tort et
les châteaux se rendirent, le 16. Il commanda le camp de
la Basse- Meu8C , par lettres du '22 mai 1714- H se démit du
gouvernement des ville et château de Caen» et du grand-
bailiiiigedela ville, le 8 mai 1719, en Daveur de son fik.
Employé , la mémo année , à Tarméc sur la froBlière d*Es*
pagne, il servit aux sièges de Funtarabie, de Saint -Sébas-
tien etde son château : ces forteresses se rendirent. Il com-
manda en cbef les sièges de Castel-Ciudad el d*Uffyel, au
mois d'octobre , s*cn empara, et y Ut deua balaîUoiis pri-
sonniers de guerre. U fut nommé, la même année, con-
seiller au conseil de guerre , et créé chevalier des Ordres
du roi, le 3 juin 1724* Il obtint , à la mort du maréchal de
Médavy, le gouvernement-général de la principauté de
Sedan, par provisions du ^3 novembre i^iS. Employéà
Tarmée d'Italie, par lettres du6 octobre i^SS , Il commanda
le siége.de PizzîghUone , qu'il prit, le 99 noTeaibre^ et œloi
DIS GÊNÛAUX rRANÇAIS. l8l
du château de MilaQ, dont il s'empara , le 919 décembre.
11 56 trouva à la prisiB de Treno , de Lecco , de Fueoles et de
SerravallCy dans les premiers jours de ianvier 1734. H fit
seul le siège des places de Novarre et d^Aronoa » dont il se
rendit maître. Il se démit , lé i5 do même mois de jan? ier»
de la charge de eoloiiel-général des dragons, en faveur de
sou fils. Il marcha à la prise de Torione , le a8 » et à celle
de so» château 9 le 4 fôvrier. Il commanda en chef Tarmée
d*Italie, pendant la maladie du maréchal de Yillars» qui
lui remit ce commandement coouiie au plus ancien des
lieutenants-généraux. Après la mort de ce maréchal , le
commandement de cette armée fut donné- au comte de
Coigny » par provisions du 29 mai. Il passa le Pô 9 le 3 juin»
et vint oamper entre Sacca et Golorno. Il fit attaquer « le
4 1 les ennemis dans Golorno , et les força , après un combat
qui dura trois heures , de se retirer dans le château , d*oii
ils continuèrent de tirer toute la nuit. Ils sortirent, le 5^
de leurs retranchements , mais ou les repoussa encore , et
le comte de Coigny entra le soir dans Golorno, où les en-
nemis eurent plus de 700 hommes tués. On le créa maré-
chal de France, par état donné à Versailles, le 14, et qui
fut enregistré à la connétablie, le 14 septembre 174^* ^
comte de Mercy, qui commandait les Impériaux, ayant
passé la Parma> le 28 juin 1734, au-dessus de la Ville de
Parme, marcha , le, ag, avec son armée pour atta(|uer le
maréchal de Goigny. Gelui-ci alla reconnallre les ennemis,
et bientôt les-deuz armées se trouvèrent en présence , près
dts murs de Parme, sur une chaussée qui va de cette ville
au chemin de Grémone. Pendant le combat, qui com-
mença à onae heures du matin et qui ne finit qu*à neuf
du soir, les' ennemis perdirent 9000 hommes, abandonnè-
rent le champ de bataille , leurs blessés et 5 drapeaux : le
comte de Hercy fut du nombre des morts. Le maréchal de
Goigny perdit de son côté 5o officiers et a,5oo soldats, tués
ou blessés : il reçut lui-même une légère blessure. Après
cette bataille, il obligea les Impériaux de repasser la Par-
ma, la Leoaa, le Grostolo et la Secchia. Il prit dans sa
marche la ville de GuastaUa» dont il fil la garnison pri-.
iSa DICTIONHAIâE HttTOâlQOft.
soDDière de guerre, le 5 juillet. Le roi d*Stpagne le Mm-
ma chevalier de la Toison-d^Or, le aa. La pénurie des finir-
rages ayaol obligé la cavalerie française de sVlotgnrr, le
général ennemi , comte de Ronigseck , profila de cette cir-
constance, rassemtila les débris de Tannée impériale, pas-
sa la Secchia , et surprit dans son camp le lieutenant-gé-
néral de Broglîe , auquel il Ht 5ooo prisonniers. Le maré-
chal de Coigiiy, avec sa seule îÂfanterie el s régimAifs de
dragons, fit alors sa retraite en bon ordre vers Guastalla,
où il attendît les Impériaux. Ceux-ci étant venus Patla-
quer, le 19 8eplemt>re, le maréchal de Coigny se porta à la
télé de la cavalerie de la gauche, où était le fort du com-
bat, et fit de sa main un officier prisonnier. Durant la mètée,
la cavalerie ennemie s*étant repliée à colonne renversée,
le maséchal profita de ce mouvement pour faire attaquer
rinfanCerie impériale » qui était dans un bois , et qui fut
entièrement défaite. Les Impériaux laissèrent les Françab
maîtres du champ de bataille, et eurent aooo morts et 7000
blessés ( 1 ). Le maréchal de Coigny prêta serment cotame
maréchal de France, le 14 janvier i^SS. Nommé comman-
dant de i*armée du Rhin, par pouvoir du 1" avril sut-
vaut, il partit de Paris, le 16; arriva, le 11 mal, à Man-
heim, et se disposa de suite à passer le Rhin , A la vue du
prince Eugène : mais les mouvements du général SecLeo*
dorff Tobligèrent de conduire à Trêves une partie de ses
troupes. Les armées étaient déjà en présence , lorsque les
préliminaires de la paix , signés le a octobre, vinrent met-
tre un terme aux hostilité». Le maréchal de Coigny obtint
le gouvernement-général de TAlsace, à la mort du maré-
chal du Bourg, par provisions du a6 ianvier i7Sg. li se dé-
mil du gouvernement de Sedan , et eut le commande-
ment-général dans cette province, par ordre du ig juillet
1743* On lui donna le commandement de IVirmée en
(1) En parlant de cette guerre d'Italie, daoi ton précis de lliUtoire
de Louis XV, Voltaire dît que : • C'eat la seule qui te toit termine*
»iffc un Mccèi idide pour les Françait depau Charleniagne. »
DES GKNEâiUX FB41fÇAI8. l83
Haute- Altace y par pouvoir du i*' aoûl suivant. À celte é*
po(|ue f les troupes qui étaient venues d'Allemagne se trou
valent réduites 4 11,000 hommes d*infaiiterie 9 faible res«
source pour défendre le Ahin depuis Huningue îusqu*à
Strasbourg contre SoyOoo ennemis, commandés par le
prince Charles de Lorraine. Celui-ci entreprit de passer le
fleuve 9 le 5 septembre I à Tlle de Kéignac et à la redoute
de Abînvillers, mais il perdit 3ooo hommes tués, noyés oa
pris , et ne put effectuer la passage. Le maréchal de Goi-
gny eut le commandement de Tarmée du Rhin , par pou-
voir du I*' avril §744* Ayant appris que les ennemis avaient
passé le Ahin, il rassembla les troupes, et se mit en mar-
che , pour s^opposer aux desseins du prince Charles. En
arrivant a portée de Weissembourg, il sut que les ennemis
s*cu étaient emparés, ainsi que de Lauterbourg et de toute
la partie gauche des lignes de la Lautern. Il résolut anssî-
tôt d^attaquer tous ces postes et les lignes , et forma à cet
effet 3 attaques, le 5 juillet ; elles commencèrent en même
temps, vers 5 heures du soir, et les troupes marchant avec
une ardeur égale , Weissembourg fut emportée Tépée à la
main : Tattaque du moulin eut un succès pareil* La dé-
fense des ennemis fut plus opiniAlre dans le village d'Ais-
tadt,qu*ils furent cependant obligés d'abandonner. Le ma-
réchal de Coigny, étant enCn entré dans les lignes par trois
endroits, campa avec toute Tarmée française dans la plaine.
Les troupes de la reine de Hongrie eurent dans cette ac-
tion 3ooo hommes tués : on fit sur elles 600 prisonniers
dans Wei!«sembourg, et on leur prit a drapeaux. Le maré-
chal de Coigny commanda, la même année, sous le roi,
par pouvoir du i** août. Chargé des préparatifs et de la
conduite du siège de Fribourg, il fit donner Taasaut au
bastion du roi , dans la nuit du a au 3 novembre. On se
logea , pendant la nuit du 4 «^u 5, dans une des demi-lu-
nes de la place, qui capitula le 6. Les châteaux de Fri-
bourg capitulèrent le 95, et la garnison de ces châteaux se
rendit prisonnière de guerre. Le maréchal de Coigny fit
démolir cette place. 11 eut pendant Thiver le commande-
ment en Soaabcy par pouvoir du 1" novcmbie. 11 a*a point
l84 BICTIOimÀIAB HISTOKIQUS,
•ervi deptiis 174^. Il fut créé duc de Goigny, par leitres
données à Yereailles « au mois de février 1 ^47» enregistréct
au parlement , le 18 août suivant. Son fils étant mort le 4
mars 174^» ^ rentra en possession du gouvernement de
Gaen et de la charge de colonel-général des dragons. H te
démit de nouveau de cette dernière charge,' en faveur do
duc de Chevreuse» le a8 fanvier 1754* Il donna aussi fs
démission 9 en faveur de son petit-fils, du gouvernement
de Caen , le 16 mai 1755 , et de^son duché, au mois de fé-
vrier 1756. Il conserva cependant les honneurs de duc jus-
qu'à sa mort, qui eut lieu à Paris, le 18 décembre ijSç).
Il était alors dans sa 90* année (1). {Chronologie miiùatre,
tome JJJ^ pitg, a8o ; mémoires du temps, Mémoires du Père
d'Avrigny^ Histoire militaire de Louis^e~Grand, par le
marquis de Quincy; Journal historique de Louis XIV ^ par
le Père Griffit; Bouclas ^ le président Hénaut, Gazetfe de
France y par Anquetilj tom. P^IIl; Biographie universelle ,
ancienne et moderne 9 tom. lX,pag. igS.)
DE FRANQUETOT (Jean- Antoine-François),- mor^n^^/c
Coigf^y^ lientenant-'général , et fils du précédent , naquit
le 37 septembre 1 70a. Il fut successivement mousque-
taire, en 1719; capitaine - lieutenant de la colonelle-
général des dragons, le 6 avril 1718, et mestre - de - camp
réfonné , à la suite du même régiment , par commission
du 1*' août suivant. Il fut fait gouverneur et grand- bailli
des ville et château de Caen, sur la démission de son père,
par provisions du 8 mai 1719* îl leva une compagnie dans
le régiment de Dragons-d*Orléans , par commission du 1*'
mars 1727, en conservant son rang demestre-de-camp, et
servit avec ce régiment, au siège de Kehl, en 1733. Il ob-
tint, par provisions du i5 janvier 1754, la charge de colo-
nel-général des dragons, sur la démission de son père. Créé
(1) Le marécluil de Coîgoj, homme aimable et pleio d'esprit, avait
ett ^our tecrëtaire, pendant tet campagne?, l'auteur de VArt dUimtr,
\% àmUii Bernard.
. nis GÊinbiLÀirK français. ]85
Mgadier, par brevet du mètne four» il se démit alors de sa
compagnie an régiment d^Orléaos. Employé à Tarriiée d'I-
talie, par lettres du même jour, i5 jaDvIer 1734» il servit
aux sièges et à la prise de Novarre , du fort d*Arooa , de
Torloneet^e son château. Il combattit à Parme» au mois
de juin» et fut crée raaréchal-de-camp» le 1*' août. Il se
trouva» eu cette qualité» à la bataille de Guastalla, au mois
de sef^tembre. Il fut employé à Tarmée du Rhin , soun lé
maréchal de Coigny» son père » par lettres du 1*' mai 1735.
Il obtint le gouvernement de Choisy » par provisions don-
nées à Fontainebleau» le 1*' noveuibre 1739. Il servit, en
174 it à Tarmée de la Meuse, sous le maréchal de Maille-
bols» et marcha, au mois d*aoùt 174^» avec la a* division
de cette armée» lorsqu'elle se rendit en Bohème. Il fut crée
chevalier des ordres du roi» le a février 1743» et lieutenant-
général» le ao du même mois. Il servit à Tarmée de Bavière,
sous le maréchal de Broglie» par lettres du 1*' avril Miivanl;
revint en France» à la tête de la 5* division» au mois de
juillet, et finit là campagne en Haute-Alsace» sous le ma-
réchal de Coigny. Employé à Tarmée du Rhin » sous le ma-
réchal son père» en 1744» H contribua k la défense de T Al-
sace; se trouva à Tattaque de Weissembourg, au combat
d*IIagueuau» et servit au siège et à la prise de Fribourg.
Employé à Tarmée du prince de Conti, par lettres des 1*'
avril 1 745 et i** mai 1 746» il servit au siège de Mons en 1 746»
joignit ensuite Tarmée du roi , et combattit à Raucoux, la
même année. Employé à Tarmée du roi, en 1747» il com-
battit à Lavvfeld. Il fut fuit capitaine des chasses de la ga-
renne du Louvre» en mars i747« et mourut, le 4 avril 1748,
dans la 4^* année de son âge. {Qironologie mililaire^ tom.
^fpag- tàGô; Oazeite de France j mémoires du temps.)
DB FRANQUETOT (Marie-François-Henri), dttc de Coi-
g^y * P^if ^^ maréckal de France, fils du précédent» fut
connu d*abord sons le nom de martfuis de Coigny. Il eut
le gouvernement de Choiny, î\ la mort de son père , par
provisions du 16 avril i748> H entra aux mousquetaires»
le 4 novembre 1753» et fut pourvu de la charge de meslre-
l86 DICTIOUNAIRB HISTOEIQOS.
de-cimp-général de» dragons, par proviMutm du a4 janvier
1754* On lui <lciiin:i le gouvernemrnl des ville et ciidteaudft
Caen t% dn grand baîllieige de cette ville, sur la déiuissdoo
du maréchal (le Coigny son «'lîeul, par provisions du 16 mai
1^55. Il fut créé<luc, aussi sur hi démission desongrand-
pére, par brevet du 17 février i^Sd, et prit alors le nom de
duc de Coigny 11 obtint le grade de biigadier, par brevet
du a5 juillet de la même année. Employé à rarmée a Alle-
magne, par lettres du r'niars i^S^, il servit pendant tou-
tes les campagnes de cette époque, excepté celle d*- l'^Sg»
et se trouva à la bataille d*Il£iHtembeck, à la prise de Min-
den et d*Hanovre et à la marche vcrsZell, en 1767. Il com-
battit à la bataille de Crewelt, en 17^8; et aux affaires de
Corbnck et de Warbourg , en 1760. Promu au grade de ma-
réchal-de-camp, par brevet du 20 février 1761, il servit
en celte qualité, cette année et la suivante, et commanda
plusie^ corps séparés. Il fut créé lieutenant-général, le
1" mars 1780. Il fut député de la noblesse de Caen aux
états-généraux de 17^9^ et si^na toutes les protestations de
la minorité. Ilémi^ra en 1793. fît les campagnes de l'armée
des princes français, et fut chargé pendant l^émigration de
plusieurs missions diplomatiques, dont il s^acqultta avec
un sele bien propre à prouver son dévouement à la famille
des Bourbons. 11 passa au service du Portugal , où il devint
capitaine -général, grade é(|ui valent à celui de maréchal de
France. Étant rentré en France, en 1814. à la suite de S. M.
Louis XVlll, tl fut créé pair de France, le 4!^^", nommé
gouverneur de Thâtel-royal des Invalides, et de ses succur-
sales, en iauvier 1816, et installé en cette qualité le 27 du
même mois. Il obtint le grade de maréchal de France, le
5 juillet delà même année. Un précieux établissement,
connu sous le nom d' Association patcrntllt des clies^ntiifrs
de Saint' Louis^ sVtant formé, en 18 14* le duc de Coigny
fut choisi pour le présider. Il mourut dans son gouverne-
ment, à rhôtel royal des Invalides, le 19 mai i8ai (1).
(1) Dant ton éloge prononcé à la chambre des pairs, le a8 juin 18a i.
^ DIS GEniRÀCX FRANÇAIS. 187
(Chronologie miUlaùrej iom. y II, pag. 4 '^ ; Moniieur , an-
maies du ttmpsm)
DE FRANQUETOTfAiigustîn Gabriel), comte de Coigny,
litNiemini-gMrnii ^ tt f'èrr putn*^ du précédent, naqiiir le
a5 août 1740* Il fnt fait mpstre de-camp <lti rt^|;iiiient de
Bourbon cavalerie, en 1761 , puisses ilragonj^ de son nom»
en I7^\cl eiinndela It^^çioii royale, en ijGS. Oub'crt'a bri-
gadier de dragonn, le 20 avril 1 7G8, et il fut promu an grade de
niarêclial de*canip, le l'^niar» i;8o- Il fut fait chevalier des
Ordres du roi et chevalier d*honiienr de madame Elisa-
beth, ffOBur de S. iM. Louis XVI. On le créa chevalier du
Saint -Ksprit, le i** janvier 1 766. Il obtînt le grade de lieu-
tenant-général pour prendre rang du 1*' janvier 1801.
{Etais miiitairts.)
DB FAANQUETOT (Jean.PhiUppe% chevalier de Coigny,
martchai''iie'camp^ et frère du précédent, naquit le i4
décembre 17^1^. Il fut reçu chevalier de Tordre de Saint-
Jean de Jérusalem, le 12 janvier 1756. Il devint guidon
des gendarmes en 176), et fut fait successivement colonel
et inspecteur du régiment de la Ridne- Dragons. Il obtint le
gracie de brigadier de dragons, le 1*' mars 1780, et celui de
Diarérhal-de-camp, le 1" janvier 1784- H fut créé com-
mandeur de Torilre royal et militaire de Saint Louis , !•
a5 août de cette dernière uimée. {t'tats miiiiaircs.)
DK FRANQUETOT (François- iMaric-Ca^imir), marquis
de Coigny . Ueultrnant^gvni'ral ^ et (ils de Marie- François-
Benry de Franquetol, maréchal de France, qui précède,
naquit le a septembre i7r)(). Il était colonel d'un régiment
d*infauleric , lorsqu'il obtint, le 5 juia 1783 , la charge de
par M. (c Tiromle dr Ro^Miiibo, on trouvt* le paragraphe tuivant : # No*
• biv Mfit orgueil , aOubli- avec dignité , doué d'une ainéoilé que f icn ne
• fNiiitailalléier, rfiiuanl liciin-ux toi.t ce qui iViilourait, indulgent par
• nftfi'ièrr, M'vère quand le dwoii l'cftii^eait, fidèle à aon Dieu , ndclc
• a Mtn n»i, tel fui celui qui nous lahtte lad de regrclt et de ai nubict
• exeiuplca. •
l88 DICTIONNÀIBE HISTORIQUE .
premier écuyer du roi , to survivance de son père. Il atait
fait les cafiipagiiea de la guerre d* Amérique, depuis 1780
îuflquVn 1782. Il obtint, le i4 septembre de cette derniè-
re année, le grade de brigadier des armées du roi, et ce-
lui de marécbal-de-camp, le 9 mars 1788. Il est mort le
32 janvier 1816, étant alors revêtu du grade de lîeuteoant-
gé uéra 1. ( Etals militaires . )
DE FREMEUR, voyez pb là Piebib.
DD FRENOY, voyez db Mazâkcoubt.
FRÈRE (Georges, comte), lieutenant-général^ o;iquit te
a octobre 1764* Il entra au service, en 1791, dans le 2*
bataillon du département de TAude. où il fut fait capitai-
ne, le 28 septembre 1792 , après une action très-vive con-
tre les ennemis, action dans laquelle il s^était distingué.
Il servit en cette qualité à Tarmée des Py renées- Occî-
denlaUs, où il fut nommé chef de bataillon, le 9 mai
1793. Étant passé avec son bataillon à Tarmée des Pyré-
nées Orientales, il s*y fit de nouveau remarquer par sa
bravoure (1). Il fit les campagnes d*Ilalie«en 1794 et 1796,
et fut blessé à Tattaque des redoutes de Serra, lorsque Tar-
mée française pénétra dans le Piémont. Employé à Tarmée
d'Italie avec son bataillon, en 1796^ il concourut aux opé-
rations militaires qui eurent lieu dans la vallée de la Bren-
ta, au mois de septembre, y fut blessé et s*y distingua de
manière à être du nombre des oflicicrs cités particulière-
ment dans le rapport du général en chef Buonaparte. Ce
général le proposa au directoire-exécutif pour chef de la
4* demi-brigade de ligoe, dont son bataillon faisait alors
partie. Ayant obtenu ce grade, il rentra en France, après
la paix de C.tinpo-Formio, et fut employé avec sa demi-
brigade à Tarmée de TOuest, contre les Vendéens. Eu
(1) Un de BC8 frères (Jean), qui servait à la m£me armée cd qualité
d*ad|udatit-général , Tut tué, eo avril 1794» à l'attaque d'une redoute «
•ur la inootngoc de Louis XIV.
r*?
.J)S8 GÉNÉRAUX FRANC A 18. 189
1798 , il lit partie de rexpëdition qui partit du port du Ha-
vre-de-Grâce , dans la iifiit du 7 au 8 avril, pour aller at-
taquer les Iles de Saint-Marcouf. Il passa ensuite à Tannée
de Holl«inde« se trouva avec sa demi-brigade aux différents
combats lîvrésdans la Nord-Hollandet et donna dans toutei»
les occasions de nouvelles preuves de valeur et de condui-
te. Il fut employé ensuite à Tarmée du Rhin» d*où on l'ap-
pela â* Paris , pour commander lt>s grenadiers de la garde
des consuls. Nommé général de brigade, le i5 septembre
i8o'2, il continua de commander les grenadiers de la gar-
de consulaire. En i8o5, il comniauda une brigade dans le
corps d^armée du général Mortier, qui s^empara du Hano-
vre. Le général Frère , dont les troupes occupaient, à Té-
poque du 7 juin, les places de Stade et de Haarbourg, se
mit alors en mouvement pour se rendre h Cuxhavcn , à
Teffet d*intercepter le passage de ton*> les bâtiments anglais
qui se trouvaient encore sur TËlbe. Employé à la grande-
armée, il y lit avec distinction les campagnes de i8o5,
1806 et 1807, en Autriche , en Prusse et en Pologne. Le 6
novembre 1806, il concourut à la prise de Lubeck. Il était
attaché, en 1807, au corps du prince de Ponte-Corvo, et le
commandement de la tête de pont de Spandeu sur la Pas-
sarge (Pologne) lui avait été coiitié par ce maréchal. A Ton-
verture de la campagne, les Russes dirigèrent, le 4 juin,
deux fortes colonnes, soutenues par de rartillerie, pour
attaquer cette tête de pont, dont la coniiervation était très-
importante pour Tarmée française. Le lendemain, ces co-
lonnes, ayant été renforcées par un corps de 5ooo chevaux,
commencèrent à neuf heures du matin leur mouvement
offensif. Aux premières démonstrations quelles avaient
laites, le général Frère en avait donne avis au prince de
Fontc-Corvo, qui lui envoya Tordre de tenir jusqu^à la der-
nière extrémité , et de périr même, s*il le fallait, avec tous
les braves du 27* régiment d*infanterie légère, plutôt que
de laisser forcer le passage de la rivière par les ennemis.
Le général Frère, dont réiicr^ic et le dévouement étaient
•lu-dessus de tout éloge, n*avail pas attendu les ordres du
maréchal pour prendre la ré^'olulion do défendre jusqu'à
if
igo DlCTlONNAïaB HISTORIQUE.
la mort le poste qui lui était coiifir. Ses dinposi lions fu-
rent proinpiciiirnt arrél(^<'s et parf.titeincriit exécutées
par (les soldais pleins de confiance dans leur chef. On lais-
sa approcher les Russes iin*qn*à bout portant, et alors une
fusillade terrible* {ointe au feu de mitraille des pièces de
la redoute, foudroyèrent les assaillants et jelèreot le dé-
sordre dans leurs rang;s. Sept fois consécutives les Russes
revinrent à la charge , avec un archarneinent incro^ble;
et ch:*que fois ils furent repousses par les inébranlables
chasseurs du 27' léger. Enfin les Rus^e» furent obligés de
se retirer, laissant dans les abattis de la tête de pont 5oo
morts et aiio blessés : ils Iransporlèrent co outre environ
700 blessés dans les villages voisins. Celte affaire Ql le plus
grand honneur au général l^rere. Les services importants
(|u*il avait rendus dans ie>i campagnes que nous venons de
citer lui méritèrent la déjDoration de commandant de la
Légion-d'Hoiineur, qui lui fut accordée, le i4 juin i8o4*
le titre de comte dVnipire, et le grade de général de divi-
sion , que Buonaparte lui conféra , le 6 mars iSoS. 11 fut
envoyé en celle dernière qualité à Tarinée d'Espagne» et y
fut employé dans le corps d*armée du général Dupont. Au
mois de juin 18089 il marcha avec une colonne sur la %ille
de Ségovie, où venait de s*organiser un rassemblement de
5ooo iiisur^^és, avec une trentaine de pièces d^artillerie. Le
chef de cette troupe ayant répondn par des coups de ca-
non à la sommai ion qui lui fut faite de mettre bas les
armes, le général Frère ordonna Tatlaque de la ville, et
elle fut emportée de vive force, malgré la résistance opiniâ-
tre des insurgés, qii ptrdirent beaucoup dMinmines lues,
toute leur arlilU^ne, et Goo homniosou environ faits prison-
niers. Le gé(u*ral Fièrc vint ensuite appiyer le corps d*ar-
inée du niaréeh il Moncey, qui sVtait porté sur Valence.
Se trouvant à Req^iin^i , le général Frère sauva sa division
par la prompte détermination qu*il prit d*ordonner ui.e re-
traite, qu'on exécuta avec le plus grand ordre II servit en
qualité {[*• elief de réiat-uiajor du maréchal Laniies, au
siège de Sarragr.ssr. A|>pelé à la c:rande- armée , en 1809,
it fit la campagne contre TAutriche , se signala à la bat<ii[le
.DES GEifUÀinL nAvçÀis. 191
de Vagram » et j fut blesaé. Étant retoaraé à Tannée
d'Espagne» eo i8iOf il y concourut aux sièges de Bouler-
tin, Torloae el Tarragone, pendant lesquels il déploya sa
valeur accoutumée. Il rentra en France avec l^arniée fran-
çaise, lorsqu'elle évacua TEspagne. Il fut nommé, en i8i3f
au commandement de la i3* division militaire à Rennes,
et passa ensuite à celui de la i(>* division militaire à Lille.
Il adiréra, en avril i8i4« à la déchéance de Napoléon Buo-*
naparte, et fut créé par S. M. Louis XVIII, chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint- Louis, le 8 juillet. Il
commandait encore, en i8i5, la 16* division, lors de Tin-
vaMon de Buonaparte , et se conduisit alors avec la plus
grande réserve. Il est classé, depuis 181G, dans le t«èbleau
des lieutenants - généraux disponibles. {Etals militaires,
Moniteur, annaits du temps*)
FRETAT (Louis), comte de Boissieux, lieutenant -f^néral^
fut d*abord aide-de-camp du maréchal de Villars son on-
cle « en 1704, et le suivit I^j même année dans son comman-
dement du Languedoc. H fit encore, en la même qualité, la
campagne de Tarmée de la Moselle, en 170S. Il obtint, par
coniniifision du 91 octobre, une compagnie dans le régi-
ment d*infanterie de Lorraine, et la commanda à la prise
des retranchements et de la ville de Druscuheim, et à cel-
le de Lauterbourg, d^Hagucnau et de Ttle de Marqui!«aty
en 1706. Nommé colonel d^un régiment d^infanterittdeson
nom, par commission du iG février 1707, il le commanda
à Tarniée du Rhin, en 1708, et à celle du Dauphiné, en
1709 et 171a. Ce régiment ayant été réformé par ordre du
10 dêctmbre 17141 1^ comte de BoisMeux fut placé colonel
réformé a la suite du régiment de Normandie, par ordre
du 18 du mêmemoi«>. On lui donna le réi;inient d*infante-
rie des Landes, par commission du 5 août 1716. Créé bri-
gadier, le 1*' février 1719, il obtint, le i5 septembre 1730,
le régiment d^'nfanterie de la Sarre, en se démettant de
celui den Landes. Employé à Tarmée d'Italie , en 1733, il
y Heivit aux si^^ges de Gerra-d*Adda et de PixzighitcMie. Dé-
tache de l'armée, il se rendit maître des villes et châteaux
192 DICTIONNAIRE HISTORIQUE-
de Trezzo , de Lecco et de Fnentès, dont il Bt les garnifoni
prisonnière» de guerre. Il rejoignit ensaite l^armée, ftRcr-
vît au siège du iuhâteau de Milan, qui se rendît le 39. Il fat
employé aux sièges de Novarre, du fort dWrona et de Ter-
tone, en janvier et février 1734* Créé maréchal-de •camp»
le 30 février, il se démit alors du régiment de la Sarre, con*
tinua de servir à Parmée dTlalie, et combattît à Parme* on
il reçut une légère blessure. Il obtint, le 3i juillet, une pla*
ce d^inspecteur-général de Pinfanterfe, se trouva à la ba-
taille de Guastalla, au mois de septembre* et y chargea les
ennemis à la lèle de Tinfanterie, la baïonnette au bout du
fusil. Employé à lu même armée, en 1755, il contribua à
la prise du château de Gonzague, à celle de Res:gio\o et de
Révéré, et rentra en France après la paix«en 1736. Nommé,
par pouvoir du 2 décembre 1 757, pour commander les trou-
pes que le roi envoyait eu Corse, il partit, le 1*' février
1738, avec 6 bataillons. Arrivé à la Bastie , il employa tous
les moyens possibles de négociation pour engager les rcbeU
les à se soumettre à la république de Gènes. Il fut créé
lieutenant -général, le 1*' mars suivant, et mourut à la
Bastie, le 1*' mai 1739, sans avoir pu déterminer les Corses
à la fioumission. Il était alors âgé de 5'i ans. {Chronologie
militaire^ tom, V, pag, a38; Gazette de France^ mémoires
du temps, )
DE FREUDENTHAL, voyez Alux.
DE FREYTAG (N comte)y lieutenant- général, entra
fort jeune au service militaire, passa par tous les premîersgra-
des, et devint lieutenant-colonel du régiment de la Marck
infanterie. Il fut créé brigadier d^iiifanterie, le 1*" mars
1780, et maréchal-de-camp, le 1'' janvier 1784* H obtint
la croix de commandeur de Tordre royal et militaire de
Saint-Louts , le 25 août 1785. Il émigra au commence-
ment de la révolution française, et fut créé lieutenant-géné-
ral. Après la restauration du trône des Bourbons, en 1814$
S. M. lAïuis XYIII le nomma graod*croix de Tordre de
Saint-Louis. {Etats militaires.)
DES GiNÊlAUX FEANÇAIS. igS
DE FRETTAG (Frunçoi;*- Xavier- Jacob, comtt) heutrnant"
g/iivrit\ et fiereii du précédent , naquit à M irckoliiheim ,
en AKare^le a^ nepteinbrt* 1749 ^^^ i>ère, avocat au coo«
«eîl souverain d^Alsace, lui fit faire des études propre» à lui
ouvrir la carrière du barreau; mais le jeune de Freyiag
préféra embrasser celle des armes, et entra au service mili-
taire, le 4 mar!t 1767, comme sous -lieutenant dan» le ré-
gîuieik4 d^infaoterie allemande de lu Marck, dont son oncle
était alon» lieutenant-coloneL II 6t les campagnes de Ttie
de Corse, pendant les années 1766, 176g et 1770» et fut fait
sous-aide-major, le ai janvier 1769. Il passa lieu tenant en sor
cond, à la formation du 17 juin 1776; devint premier lieu-
tenant , le 1 5 juillet 1777, et capitaine en second, le 7 août
178 !• Ce fut en cette qualité qu'il s'embarqua, la même
année, avec son régiment, pour les Indcs-Oricntales, où il
iit les pénibles campagnes de 178a, 1783 et 1784, sous M«
de Buftsy. Il obtint le grade de capitaine -commandant, le
17 juin 1783. Il s'était trouvé à la bataille de Goiidelour,
uù Tuo de ses cousins reçut à côté de lui une blessure, qui
lui fracaMa la cuisse. On le nomma chevalier de Saint-
Louis, sur le champ de bataille* à Tâge de 17 ans. Le capi-
taine de Freyiag revint en France avec son régiment , qui
avait perdu dans Tlnde les trois quarts de son monde. I41
réputation d*officier très- distingué, que Freytag s'était ac-
quise, engagea le prince Haximilieii de Deux Ponts (an-
îuunrbui nd de Bavière), à le demander pour major du
rêgiiiient d'infanterie allemande d*Alsace, dont ce prince
était colonel propriétaire. Cette promotion eut lieu, le 4
{uin 1786; et elle fut suivie, le 4 juillet suivant, delà no-
minaliou de chevalier de Tordre roy:il et militaire de Saint-
Louis* Le major de Freytag devint lieutenant -colonel du
même régiment en juin 1790. Il pas^a colonel du 74* ré-
giment d'infanterie de ligue (ci devant Beaujolais^, le 5
février 1793. et fut promu au grade de marechal-de-cinip,
le 8 mars 179V 11 Ht les campagnes de ces deux dernières
années à Tannée de Flandre. I..es repré^teulaots du peuple
en mis«»iou près de cette armée lui conférèrent, provisfii re-
nient , le grade de général de division, le 5 septembre 1793,
igii DicnoirvAiAB histokiqoï
et lui firent prendre le commahdpment de la divieioo dei
▼oBges, qui faisait partie de Tannée de la tlofiêlle« eo at-
tendant que le général Merlin (de Thionrille), vtnt prendre
ce poste, que le conaeil exécutif lui avait assigné. A cette
époque, le gouvemement républicain faisait deatituer une
foule d*officîers recommaudables par leur mérite. Le géné-
ral Freytag, qui avait beaucoup d*eslime et d*attiitlé pour
quelques-uns d'enir'eui, eut le courage de prendfie leur
défense près des représentants du peuple. Cette franchise
pouvait alors être très -dangereuse : mais le général Freytag
en fut quitte pour être suspendu de sesi fonctfons, le 34 ^^
même mois de septembre. Il reçut Tordre de se tenir éloi-
gné de 30 lieues des frontières, et fut placé aoosla surveil-
lance des autorités de Vandœuvre, près de Nandt lieu
qu*il avait choisi pour sa résidence. Après la révolution du
9 thermidor an a (37 juillet 1794)9 il sollicita sa remise en
activité, fut réintégré dans ses fonctions, le i3 février
179^9 ^t envoyé en cette qualité à Tarniée d'Italie. Il passa
ensuite à Tarmée des Alpes. Après la révolution du 18 fruc-
tidor an 5 (4 septembre 1797)4 il commanda une division
de Tarmée d'Allemagne, sons le général en chef iourdan.
Il commanda également une division pendant les campa-
gnes de 1798, 1799 et 1800, sous les ordres du général en
chef Moreau, partagea les travaux et les périls de ses com-
pagnons d*armes, et se distingua dans plusieurs occasions.
Il fut chargé de plusieurs comniandenients, dans les pays
ocrupéfi par Tarmée, et eut la direction des ouvrages des
forls de CasHel et d'EhrensbreitHiein. Il commanda aussi
succes!«ivement les places de Mayence, Grenoble et Sira.s-
bourg, et signala son administrai ion militaire par le plus
noble désiiitéreMcment, la plus scrupuleuse justice, el
Ttxactitude la |iln.<i rigide à faire observer la discipline. Il
a laissé dans la Hesse des souvenirs honorables , sVtant tou-
fours attaché à faire aimer et respecter le nom français par-
tout où il put le faire. Il obtintsa retraite du grade de lieu-
tenant-général, en 1801, et alla se fixer à Vanàœuvre, où
il s'était marié, en 1793, pendant <ta suspension de service.
Quoique absent de la province qui Tavail vu naître, il n*y
ï
DES GEMÙAUX FEANÇAIi. igS
fut pM mois porté 4 la candidature pour la députation aux
aMemblétîS légUlalivet» cl fut même nommé par Napoléon
Bnoiiaparle pour présider le collège électoral derarrondis*
Ncmenl de Bder» dép.irlement du Ban-Ahio : mais il préfé-
ra la vie des champs aux occupations politiques, dont son
âge et ses goûts le détournaient. Cependant, en i8i4« lora
de Tinvasioo . des troupes alliées en France, Tamour de
Hon pa^s porta le général Freytag à aller offrir ses services
au maréchal Ney , qui le nommai le i3 Janvier, gouverneur
de la ville de Naoci : cette nomination fut universelle-
ment approuvée dans le pays. Nos troupes ayant évacué
Nauci <lès le lendemain, Tennemi vint occuper celte ville,
et le général Freytag fit alors tout ce que la difficulté dei
circonstances put lui permettre pour adoucir les malheurs
attachés à roccupalion étrangère. Eu i8i5, à Tépoque de
rînvasîon de Boonaparte sur le territoire français, on offrit
au général Freytag le commandement de la garde natio-
uale de Nanci, qu'il ne se détermina à accepter que lorsque
le préfet du département de la Meurihe lui eut adressé, à
Yandœuvre, une invitation d'autant plus pressante qu'elle
renfermait Tassurance que ce serait donner au roi une
nouvelle preuve de dévouement que d'accepter celte no*
niination« Après la seconde restauration , le général Frey-
tag déposa ce commandement ^ et se retira de nouveau
rians ses foyers, d*où il ne comptait plus sortir, lorsqu*il
reçut Tordonnance royale, datée du 27 mars 1816, qui le
nommait prévôt en la cour prévôlale du département du
Baft-Ehin. Il mourut à Strasbourg dans Texercioe de cette
fonction, le a février 1817, ^é de 68 ans. 8a Majesté
Louis XVIII Tavait nommé grand*croix de Tordre royal et
militaire de Saint* Louis, le aS août 1814. {Etats milUaires,
Moniteur, annales du temps.)
FBI A NT (Louis, comte) , lieutenant-ginéral , naquit &
Yîllem-llorlancourt , en Picardie, le 18 septembre 1758.
Après avoir passé sa première jeunesse à Amiens , pour y
f.iire ses études, il se sentit du goût pour la carrière des
armes, et t^engagea, le 0 février 1781 » dans les gardes-*
196 DICTIONNAIRE HISTOIIQDC^
frauçaUeSy où son aptitude le fit distinguer, et loi va-
lut, dès la première année, le grade de caporal des
grenadiers, puis celui de sous- offî.^ier instructeur du dépôt
Il quitta le service 9 le 7 février 1787, en achetant son coo«
gé. Il reprit les armes, le 4 septembre 1789, époque à la-
quelle il entra comme sous-offîcier dans les troupes de Pa-
ris dites du centre. Il passa adjudant-maior du. bataillon de
TArsenal, et devint bientôt après lieutenant-colonef du 9*
bataillon de volontaires parisiens, qu*il conduisit à Tarmée
de la Moselle, en 1793. Sa première expédition roilitatret
à la tète de ce bataillon, fut la surprise de Tabbaye d*Or-
val, près de Montniédy. Il commanda son bataillon, la
même année, à la bataille de K.iyserlautern ; aux combats
des lignes de Weis<enibourg et au déblocus de Landau. Pen-
dant ce déblocus, Il chassa deux fois les ennemis d*une
hauteur près de Lemberg, et fut blessé par une balle qui
iui traversa la jambe. Il combattit en<iuiteà Arlon, puis à
Gharleroy et à Fleuru«. A cette dernière bataille, le batail-
lon que commandait Priant fut entouré par nu corps nom-
breux de cavalerie autrichienne; mais Priant, ayant for-
mé sa troupe en carré, se fraya avec beaucoup d*audace
un passage à travers les ennemis. Cette action brillante le
fit remarquer par le général Championnet , qui lui confia
le commandement de Tavant-garde de sa divbion. Peu de
{ours après, on ajouta à ce commandement celui de Tavant-
garde de la division Morlot. Priant eut avec Tennemi quel-
ques afl*uircs de partisan*!, en avant de Gemblenset à Her-
slat, près de Liège. Sa réputation militaire s*en accrut beau-
coup et lui valut Teslime du générai en chef Jourdan, qui
le fit nommer général de brigade, le 5 août 1794* '1 passa
en cette qualité sous les ordres du général Kléber, qui
commandait Taile gauche de Tarniée de Sambre-el- Meu-
se. Kléber lui confia une division, forte de plus de ia,ooo
hommes, avec lesquels Priant fut employé au siège de
Maestricht , où il fît partie de la grande attaque. Priant
déploya beaucoup d'activité pendant toute la durée de ce
siège, après lequel il remit sa division au général Ghapsal.
Ce dernier ayant été obligé, pour cause de maladie, de
.ras eiNÉRAux français. 197
(|aitter cetf^ iti? Uinn, on en confia de noaveaa le comman«
dément ail général Priant, qui servit avec elle au siège de
Luxembourg, tous les ordres du général Hatry. La part que
Frîaul avait prise à la red«1ilion de cette importante forte-
resse lui valut rhonneur d*y entrer le premier avec sa divi-
sion. Le .'énéral Jounlan lui donna alors 4e commande-
ment de la province de Luxembourg et du comté de Chiny.
Les reVrs éprouvés par Tarmée de Sambre-et-Meuse ayant
fait craindre que LuzemtKnirg ne fût attaqué , le général
Priant duima tous ses soins à Tapprovisionnement de cette
place; et« malgré tous les obstacles qu*il eut A surmonter, il
réussit en mois d*uQ mois à la pourvoir de subsistances pour
une garnison de ia,ooo hommes pendant huit mois. Il
quitta le commandenopent de Luxembourg, pour aller avec
ses troupes se placer en ligne è Tarmée de Sambre-et-Meu*
te, où il fut employé dans la division du général Poncet,
stationnée dans le Hunsdnick. Il passa ensuite sous lesordres
du général Marceau, prit part au passage du Rhin à Neu-
wied, et fut employé au siège d*£hrenbreil8teln. Pendant ce
siège, le général Priant courut plusieurs fois de grands
dangers dans les tranchées. Le siège d*£hrenbreitstein ayant
été suspendu , le général Priant alla garder les gorges de
Braubach, d'où^ il protégeait la retraite des troupes em-
ployées au siège de Mayence, et assurait les communica-
tions sur les derrières de Tarmèe. Vers la fin de 17;^» le
général Priant suivit à Tarmèe dltalie le général Berna-
dot te , qui venait d*y être appelé. Il se trouva au passage du
TagliamentOy le 16 mars 1797, et se distingua à la prise
de Gradisca, le 18 du même mois. Il fut placé à Laybach
pour assurer les derrières de Tarniée qui marchait à la pour-
suite des Autrichiens, et pour tenir en même temps tète &
un corps de 5ooo Hongrois. La paix fut signée dans le temps
où le général Priant se préparait tk eu venir aux mains aveo
un ennemi très-supérieur en forces. En 1798, il fit partie
de Texpédltion d* Egypte, commandée par Napoléon Buo-
naparte, et se trouva aux batailles de Chebreisse et des Py-
ramides. Il concourut ensuite à rexpèdiiiou de la Haule-
Égypte» sous les ordres du général Dcsaix. Il combattit
198 DICTIONNAIRE BI8T0RIQVB .
avec dUtioctioo à la bataille de Sediman» le 8 oolobre 1798,
et au combat de Samanhout , le aa îaovler 1799. Il défit un
corps d'Arabes d'Yambo et de HeckaiDs au ? illage d*Aboo-
manah , et eut ensuite Tordre de balayer toute la rite
droite du Nil, en descendant )usqu*à Girgé, où H arriva ef-
fectivement le 95 février. S*étant établi dans Ica terres qui
séparent le Nil du désert , il prit des mesures pour empê-
cher la jonction des beys Mohammed et Mourad. Il cKlit, à
Souhama, un rassemblement considérable d'Houharas*
d*Arabes, de Filluhs et de ftlameloucks» qui faisaient par-
tie des troupes de Mourad- bey. Chargé par Deiaix d*une
expédition dan<( les Oasis, Priant remontait vers Sioat,
lorsque arrivé à Uinieh, il apprit que Mourad avait quitté
sa retraite dans les Oasis, à la nouvelle de Tappantlon
d*iuie flotte turque dans les parages d'Alexandrie, et qu'il
fi*était porté de ce cAté pour soulever le pays contre lea
Français, et réunir ses troupes à celles des Arabes, «kfio de
tenter une di\en!>ion favorable aux Turc*», en se portant
dans la basse -Egypte. Priant se mit alors à la poursuite
de Mourad, qu'il harcela pendant 59 jours, et qu'il empê-
cha de rien faire de favorable à l'armée turque. Le géné-
ral Eiéber, successeur du général Buoiiaparte dans le coin*
mandement Uc l'Egypte, donna à Priant le grade de gé-
néral de division. Après la rupture de la convention d'El-
Arisch , Kléber appela près de lui le général Priant, qui
combattit avec sa valeur accoutumée, le ao mars 1800, à
la bataille d'Iléliopolis, où il commanda les grands batail-
lons carrés qui formaient la droite de la ligne française. Il
contribua ensuite à la prise de Delbeys. Il fut envoyé par
le général Kléber contre la ville du Caire, au moment où
elle était en pleine insurrection; et, quoiqu'il n'eût sous
ses ordres que 5 bataillons, il n'hésita pointa attaquer les
rebelles, sur lesquels il remporta quelques avantages.
Cependant, les forces qu*ii avait à sa disposition n'étant
pas suffisantes pour tenter un coup décisif, il s'occupa, eu
attendant l'arrivée du général Kléber, d'arrêter les pro-
grès des insurgés, fit occuper les principales issues de la
\ille, fortifia le poste du quartier-général, et établit des
I
.DIS «UKRAUX nAIfÇÂIt.: 199
halteries qui foudroyaient la ville. Pendant qu'il faisait
toutes ces diapoiitions , le général Kléber arriva devant le
Caire avec une partie de son armée. Le i5 avril, Priant
attaqua Boulack» et 8*en empara, malgré la vive résislan-
ce des rebelles. Le 18 du même mois, four de l'attaque et
de U prise du Caire, la division Priant fut chargée de trois
des principales attaques. Le général Priant en oondiiisil
deus tn personoe , et contribua puissamment aux succèé
remportés dans cette iournée. L^Égypte se trouvant une
seconde fois conquise par suite de ces diverses affaires 4 le
général &léber la divisa en huit arrondissements, et donna
au général Priant, le 7 mai 1800, le commandement dti 3*
arrondissement V composé des provinces d'Anfyehhly et de
Gyseh. Priant fot confirmé dans son grade de général de
division, par arrêté des consuls de la république française,
daté du 6 septembre de la même année. Dans les premiers
jours de mars 1801, il envoya deux courriers pour préve-
oir le général en chef Henou , successeur du général K1é*>
bar, que les Anglais étaient débarqués à Alexandrie. Le 8
mers^ une multitude de chaloupes et d^embarcations en*
nemies se dirigèrent vers la côte entre Touverture du lao
Madieh et le fort d^Abouklr : mais Priant, qui avait préparé
toos sasmoyensde défense, fit tous les efforts possibles pour
fsmpèeberte débarquement des Anglais, et n*ordonna la re-
traite qu'après avoir donné de nouvelles preuves de ses
taleots militaires et de son intrépidité pendant un combat
qai dura trois heures, et qu'il soutint contre des forces
bien supérieures. Ayant reçu quelques renforts. Priant prit
des positions sur les hauteurs d*Alexandrie. Il fut attaqué;
Ir i3 4 et ne put empêcher les Anglais d^ccuper le hameau
deftedeh, stir le canal d*Alexandrie , Wde commencer le
•lége du fort d*Aboukir. Le général en chef Menou arriva
à Alexandrie, le 18 mars au soir. Le !fei du même mors, fut
livrée la bataille d'Alexandrie, ou le général Priant com-
Imtlit encore avec la plus grande valeur. Après la capitu-
lation d'Alexandrie, le général Priant revint enPrance, avec
les débris de l'armée d*Orient. Il fut, peu de temps après
arrivée» nommé inspecteur-général d'infanterie , em»
aoo DicnoNNAiBE HnTomQns.
ploi dont il remplit 1rs foiiction** pendaut deux ant, apièf
lesquels il fui appelé au t'nmmandf nient d'une division dans
Tarmée desilinc^p à une expêdilinu ci>nlre TADgleterre. Oa
le créa grand officier de l«i Lt^giou-frHoniienr, le '14 loin
i8o4« Il fut eih|>loyê, en i8«»5, dann le corps du inarrchak
Davout, faisant partie de la graude-arniée d^Allemagne. Il
fit, avec ce corps, la campagne contre TAutricbey et s'y
distingua particulièrement . le 9 décembre » A la IAt.iille
d'AusIerlilc , où il eut qualre chevaux tués sous lui. Il fut
fait grand-cordon de la Légion- d Honneur, le 96 du même
mois. En 1806, il fit, également sous les ordres du maré-
chal Davout, la campagne contre les Prussiens, et mena
vaillamment sa division au combat d^AuersIaedt, le 1 ) oc-
tobre, jour de la bataille d'Iéna. Il fit la campagne de 180;,
en Pologne ; culbuta les Russes au combat de Nasiçkk« le
a4 décembre, leur fit biui nombre de prisonnier*, et s'em-
para de plusieurs pièces d*artillerie. Il se distingua de nou-
veau au combat de Golymin. En 1809, le général Priant fit
la campagne d'Autriche dans le corps d'armée du maréchal
Davout. Il se trouva à la bataille de Tann, et au combat
sur la Laber , près de Paering , où il eut un cheval tué sous
lui. Sa division fut une de celles auxquelles Buonaparte
témoigna spécialement sa satisfaction , dans une revue pas-
sée à Ratisbonne, vers la fin du mois d'avril. Il combattit
à la célèbre bataille de Wagram , le 6 juillet. En 181 1 , il
passa au commandement des grenadiers à pied de la garde
impériale. En 1812 , il commanda, sous les ordres du ma-
réchal Davout , une division du 1" corps de la grande-armée,
et fit la campagne de Russie. 11 combattit avec distinction
à la prise de Smolensk 9 le 17 août. A la bataille de la iUos-
kowa, le 7 scpteiMre, sa division fut chargée de ralta^iue
du village de Seminskoe^ dont elle s'empara. Elle se porta
ensuite contre le corps du prince russe fiagralion , qui
voulait reprendre ce village, et parvint à arrêter et à écra-
ser la colonne ennemie : le général Priant fui blessé dans
cette mémorable journée. Il fit la campagne de Saxe, en
i8i5, À la léte de la 4* division de la jeune garde, et se
distingua particulièrement à la bataille de Hanau, ie3o
.0^8 GiNÉlAUl FEASrÇAlS. 201
octobre. Eo 18149 îl connnaodu Tune des divisions d'in-
faoterie de lu vieille garde, et fit la campagne de France
contre les troupes des alliée. Il déploya encore , dauscelte
Ginopagne, toiiles les ressources de son talent militaire , el
particulièrement aux batailles de Cbamp-Aubert et de
Moutmirail, et au combat de Yauxcbamps. Le 3 mars,
au moment où Napoléon avait passé la Marne, la division
Friani fut lancée à la poursuite des Prussiens 9 qm se re-
lifèrentSMr TAisne. Le général Priant combattit k la bataille
de Craone, les 6 et 7 du même mois. 11 contribua à la re-
prise de Eeims, le i3; fut de la marche de Napoléon sur
TAube » le 17 9 et se trouva aux combats de Fère-Ghampe-
Doisr,de Plancy et de Héry, les 18 el 19. Aprèsladéchéan*
ce de Napoléon 9 et la restauration du trône des Bourbons»
le généfâl Priant fut créé, par S. M. Louis XVllI, cheva-
lier de Tordre royal et militaire de Saint- Louis, le a juin
i8j4- Ob lui donna, dans la même année, le coromande-
lueot des grenadiers royaux à pied (ex gardée , qtii furent
cjDVojés en garnison À Metz. En 181 5, pendant Tinvasion
de Buonaparle sur le territoire français, le général Priant
fut créé pair de France, le a juin. Il commanda une divi-
sion de la garde de Buonaparte, le 18 juin, k la bataille
de Waterloo, et y fut grièvement blessé, en chargeant, à
la léle 4e sa division , contre Tarmée anglaise. Il fut admis,
le 4 septembre de la même année , à la retraite du grade
de lieutenant -général , après a3 ans de service. Sous le règne
de Napoléon , il avait été créé comte d*eropire , et com-
mandeur de Tordre de la Gouronne-de-Per. {EtaUnUUtaires^
Mfmiieurf atinales du temps , tabltau des pensions ,)
FEIRION (Josepli-Mathîas, baron\ maréchcU^de-camp^
né à Vandière, en Lorraine, le a4 février i^Sa, entra au
senrice comme soldat au régiment d*infanterie d*Aitob, le
ft5 mai 1768. Il y devint sergent , le 90 septembre 1770, et
fotfail quartier-mattre trésorier, le 16 juin 1776. Il obtint
Itf grade de capitaine, le 3o mai 1788, en conservant son
csnploi djB quartier -maître, et fut nommé capitaine-com-
aumdaiU d'une compagnie au même régiment, le 1*' ian-
4
i
I
^ 202 BICTIONNÀI&E HISTOEIQOE .
vier 1 791 . C'était à son propre mérite et à ses qualités per^
sounelles qu'il avait dû tous les grades par lesqiiels il avait
^ passé. Le régiment d'Artois ayant reçu, en 179a , Tordre de
se diriger sur Mayence, se trouva placé sous les ordres da
\ général Cuslines, commandant en chef l'armée du RhiD;
et le capitaine Fririon eut alors occasion de se distinguer
dans les premières affaires qui eurent Heu à cette armée,
particulièrement au combat de Hocheim, le 6 janvier 1793*
La bravoure et le sang*froid qu*il déploya dans cette cam-
pagne mémorable le firent remarquer par le général en
^ chef, qui le nomma adjudant -général chef de bataillon.
:' le 17 août 1794 : cette promotion fut confirmée par le gou-
/f vernementy le 217 septembre suivant. Employé en cette
L qualité à Tétat^major-général de l'armée du Rhin, Fririon
f rendit des services signalés en diverses occasions surtout
lors de la retraite des lignes de 'Weissembourg. Il s'était ac-
' quis la conOance du général en chef, qai le nomma chef de
Tétat-major-général de l'armée du Rhin , et qui lui fit ob-
tenir quelque temps après le grade d*adjudant- général
chef de brigade. Dans ce dernier grade, Fririon fut employé
à l'armée de Rhin-et- Moselle. La valeur que cet officier
avait déployée depuis le commencement de la guerre, et
plus encore, peut-être, les soins continuels qu'il avait pris
à rélat-major-général de Tarmée , pour maintenir Tordre
dans l'administration pendant les circonstances difficiles
des premières campagnes, avaient fixé sur lui les yeux de
tous les chefs de Tarmée, et même ceux du ministre de la
guerre. Ce ministre, par une lettre remplie de témoignages
flatteurs de considération, appela près deluiTadjudant-gé-^
néral Fririon, et lui confia le secrétariat-général de son mi-
nistère. Dans ce poste important et difficile, Fririon se livra
à touteslcs fonctions quien dépendaient, avec un rèle et une
ardeur infatigables. L'esprit d'ordre et d'équité qui dirigea
constamment sa conduite fut de la plus grande utilité aux
innombrables armées que la France avait alors , et acqui-
rent à Fririon Testime de ses chefs, ainsi que Tamitié des
officiers aveclesquels il avait des relations de service. Il fut
récompensé de ses utiles travaux par le grade de général d«
j^j
DES GENERAUX FRANÇAIS. 205
brigade el fiar celui crinspecleur aux revues , qu*il obtint le
7 ft^vrler 1799. On remploya successivrment en cette qua-
lité à Tarmée du Ahin, dans lu 5* division militaire , et aux
camp de Bruges et de Saint* Omer. Il fut ensuite envoyé
comme ânteudaiit dans le pays de Munster, et dans les
royaumes de Wurtemberg, de Saxe t* t de Bavière. Son ad-
minifttralîon dans ces divers pays lui concilia le suffrage des
divers souverains, Testime des autorités civiles et militaires
avec lesquelles il eut des rapports; et il se Ht aimer des ha-
bitants de ces contrées par son intégrité, son équité, et le
noble désintéressement dont il donna de nombreuses preu-
ves. Les ministres français, les maréchaux de France, et les
commandants eo chef des armées, se plurent aussi à lui.
donner des témoignages de leur satisfaction et de leur hau-
te considération. Il fut nommé membre de la Légion-
d*f]oonc-ur, le 216 mars 18049 et devint officier de la même
lésion, le a6 décembre i8o5. Il fut promu au grade d*i'ns-
pecleuren chef aux revues, le5o janvier 1810, et obtint le
titre de baron, le 3i) décembre 181a. Après avoir rempli
une carrière honorable pour lui, et utile à sa patrie, legé'
néral Fririon demanda sa retraite, qui lui fut accordée en
i8i5. Il fixa alors son domicile à Pont- à -Mousson, où il
^niourut, le 13 mai 1821, emportant les regrets de ses com-
patriotes et de tous ceux qui avaient pu juger de ses vertus
civiles et militaires. {Etats militaires ^ Moniteur^ annales
du temps,)
FRIRION (François-Nicolas , baron) , lieutenant-géné"
rai ^ et neveu du précédent (1), naquit à Vandières, en
Lorraine, le 7 février 1766. Ayant manifesté de bonne
heure un goût prononcé pour Tétat militaire, son père lui
(1) La famille Fririoo a fourni de nombreux défenseurs à rétat. Sur
dis iodividus qu'elle lui a doonë», et qui ont tous été gëoérauz, officiers
•apërieurs ou simples officiers^ cinq ont été tués au champ d'Iionneur,
et deux sont morts par suite dos fatigue^» de la guerre. I*iouf n'avons pas
rompri» daD« ce nombre de dix ollîcitrs un fil» du général Fririon, ac-
tactlement officier dans le 27* régiment d'infautcric de ligne.
904 DICTIO?fNAIRE UISTOMQUfe
fit flonner une éducation analogue à celle vocation. A pei-
ne Âgé de 16 ans 9 le jeune Frîrion entra an aervice, le a5
avril 17^2, dans le régiment d*Arioi« infanterie « où deui
de srs oncles élaient officiers. Il fut nonimé aons^officiery
le I" iuin 17849 et paH«ta successivement qaarlier-matlre-
trésorier, le 1" janvier 1790; lieutenant, le 5i mai 17^,
et capilaine, le 214 septembre 1793. Le régiment d'Artois
faisait , à cette dernière époque , partie de Tamibe du
Rhin. Il B^y trouva dans dés positions difficiles, dont le
capitaine Fririon profita pour signaler sa bravoure » et
pour inspirer une lelle confiance dans ses lalenta mili-
taires qu'on lui confia le commandement d*aD bataillon
de son régiment, dont le chef avait été fait prisonnier,
le 6 octobre 179) , dans une affaire près de Kaisersiaulem.
A la tôle de ce bataillon de Tex régiment d'Artois, devenu
6ï* d*infanterie de ligne , Fririon se distingua de nouveau
pendant la campagne de 1 795, et particulièrement au siè-
ge de la tète de pont de Muuheim. Il avait introduit parmi
la troupe sous ses ordres une sévère , mais juste discipline,
et il était parvenu à faire de bons soldats, en donnant lui-
même l'eiemple de Texactitude à remplir les devoirs mi-
litaires, ou celui du courage et de la réi>ign:iilon , lorsqu*il
fallait supporter les souffrances et les privations que fil
oattrc rhiver rigoureux de 1794 à 1795. Les revers éprouvés
par Tarmée du Rhin condamnèrent les troupes à rester
pendant quelques mois dans une inaction que Fririon ne
partagea point. Appelé pendant ce temps à une inspection-
générale d*infanlerie, sous les ordres du général 8chauem-
bourg, il remplit ses nouvelles fonctions, de manière à
prouver que les connai.ssahce8 administratives lui étaient
déjà familières. La campagne de 1796 ayant été ouverte
sur le Rhin , Fririon se hâta d^aller reprendre le comman-
dement de son bataillon , à la lète duquel il se fit rcmar-
^ quer par la bravoure qu'il y déploya, et par la discipline
qu'il y entretint. Le 19 octobre de la même année, l'ar-
mée française de Rhin-et-Moselle venait de quitter son
« camp devant Fribourg, en Brisgaw, pour repasser sur la
i rive gauche du Rhin , près de Vieux-Brisach; et elle était
JJfKA GÉlfEEAUX FRANÇAIS. ao5
momentanèroent en position près da poni d'Amwasser,
lorsque le général Beaupuy remarqua un bataillon enne-
mi qui 8*étatt avancé dans la plaine. Ce général ordonna
alors au chef de bataillon Fririou de prendre un détache-
ment de cavalerie, qui formait son escorte, et d^aller in-
quiéter le bataillon ennemi y en tournant un mamelon,
afin de couvrir sa marche. Fririon, à la tète de a5 dra-
gons, lomba avec impétuosité sur les derrières du bataiU
lon autrichien , et le mit promptement en déroute. Après
Tarmistice conclu à la fin de cette campagne, Fririon fut
appelé de nouveau à une inspection-générale d*infajiterie,
et obtint, le 9 mars 1797, le grade d*adjudant-général
chef de brigade, comme récompense de sa conduite dis-
tinguée dans la campagne de 1796. Employé, en 1797» à
Tarmée d*flelvétie , dans la brigade commandée par le gé-
néral Lorges, il fut chargé de faire la reconnaissance d'une
position occupée par les ennemis, qui défendaient les ap-
proches de la ville de Sion. La seule avenue qui fût prati-
cable était la grande route ; mais, comme elle était défen-
due par des troupes qui couronnaient les hauteurs à droi<^
te et à gauche du chemin , il fallait beaucoup de résolu-
tion et d*audace pour tenter cette opération. L'adjudant-
général Fririon, ayant sous ses ordres un petit détache-
ment du 8* régiment de hussards, se lance sur cette gran*
de route à travers les coups de fusils de Tennemi. Après
avoir parcouru au galop une centaine de toises , il aper-
çoit une batterie, et se précipite aussitôt sur les canonniers.
Ceux-ci nVurent que le temps de faire , à petite portée ,
une décharge à mitraille, qui tua ou blessa le tiers des
hussards français. Fririon enleva cependant la batterie, el
Mir ces entrefaites, le général Lorges ayant attaqué avec
M>n infanterie , à laquelle il fit gravir les hauteurs escar-
fiées, Tennemi fut mis en déroute, et la ville de Sion ou*-
vrit ses portes. Le directoire-exécutif, auquel on rendit
compte du beau fait d*armes de Tadjudant-général Fri-
rion, lui écrivit, le a8 mai 1798, et lui témoigna sa satisfac-
tion dans les termes les plus flatteurs et les plus honora-
bles. Après la campagne d*Helvétlc, Fririon fut employé 4
rMnmie de Majncc, par kUm et tcrace Ai i9 joillel
1^. n pa«ia cMoile à Vmmaèt ntaBcj par «rim éi m
■ilire toif ant. Il se iroova aox divanei
abireiqin eorenl lira à crtlc ■■■rff » et y Bil
chargé du ciiiumaadcmrnt de l^bvrièie-gvér, fB*B pté-
«cna loojoon |>ar les ngoonnagi diipaiitfoas ^H fat
faire à propo». Le général ce cfccff Mareiao r<
me aoiu-cbcf de »m éiat-maîor-géaénl 9 ««
Taraire traversa les Apeanisa par dea cheaaii
qu'alors impralicaliles, H se rendit à Gëaea, tTaft elle alla
débloquer Tortone et Alexandrie. L'ad}uJani gin^rsi FH-
rioD reçut, le 4 décembre 1799» Tordre dç pamar à Far-
mée du Bbia » où le général Moreau Templogn ene^te en
qualité de tous-chef de son état-maior géaéraL Friffîoa se
distingua de nouveau , soît par le lèle infiitigaMe qu*B mit
à remplir ses fondions administratives, sait par aa valeur
sur les champs de bataille, et prîncipakmeni à la bataille
de Hobeiiiindeo. Sa conduite lui mérita le grade de géné-
ral de brigade, qui lui fut conféré le 17 juillet 1800» Pen-
dant Tanoislice qui précéda la paix de LuaèvOle» le géaéial
en chef lui conCa le commandement de Saltabouig et des
pays voisins. Fririon s*y acquit Testime des habitants par
la sagesfe ei Téquilé de son administration. U obtint, à la
paii, le commandement du département duBas-Uiin,
par Ifîtircs du 6 octobre 1803. A la création de la Légion-
d'Honneur, il fut récompensé de ses services militaires, le
i5 juin i8o4« par le grade de commandant de cette lé-
gion. Les hoktilîtés ayant recommencé, en i8o5, le géné-
ral Fririon se rendit , par ordre du 1 1 septembre , à Tar-
mée d*Italiey commandée par le maréchal Masséoa. Il se
trouva au passage de l'Adîge, sous Véronne, et aux autres
affaires qui eurent lieu pendant cette campagne. Après la
signature de la paix qui fut la suite de la bataille d^Auster-
lilz, le général Fririon remplit pendant quelque temps les
fonctions de chef de Tétat-major-général de Tarniée, aux
ordres du prince Eugène , vice-roi d'Italie. Il comman-
da ensuite la place de Venise , oii il fit aimer le nom fran-
çais» et d*où U emporta Testime et les regrets des habi-
DES 6ENSEAUX FRANÇAIS. 20J
tant!). En 1806, H reçut Tordre de prendre le commande -
ment d*une brigade de la division Boudet, qui fut formée
ù Véronne. Aussitôt après son organisation 9 cette division
pa^sa en Allemagne» et de là en Prusse, où la.brigade Fri-
rion se fit remarquer par sa valeur, en enlevant de vive
force des ouvrages avancés , défendus par le canon de la
place de Golberg : le 93* régiment de ligne, qui en faisait
partie^ se couvrit de gloire dans celte affaire. De là, la bri-
gade Fririon, dans laquelle était aus.si le 3* régiment d*in-
fanterie légère, futenvoyée au siège de Stralstund. Après la
prise de cette ville , qui se rendit après quelques jours de
tranchée ouverte , le maréchal Brune résolut de se rendre
maître de Pile de Rugen; mais, pour y parvenir, il fallait
préalablement s*emparer de la petite île de Dannholm, si-
tuée entre Ptle deAugen et la terre ferme, et dans laquel-
le était un fort armé de 14 pièces de canon, défendu par
65o Suédois, et protégé par des chaloupes canonnières.
Le général Fririon fut désigné par le général en chef pour
Cïommander les troupes destinées à prendre cette tle. Il
avait sous ses ordres, pour cette expédition , un bataillon
du 3* d'infanterie légère, a compagnies de sapeurs et quel-
ques marins de la garde, le tout formant ensemble envi-
ron 900 hommes. Ses moyens de transport consistaient en
aoo petites barques pouvant contenir au plus (i hommes
chacune , et qui devaient presque toutes être conduites
par les soldats eux-mêmes , attendu qu'il n*y avait alors
à Slralsund qu'un très-petit nombre de marins de la gar->
de qui purent prendre part à l'affaire, mais qui d'ail*
leurs se conduisirent avec une grande bravoure. Le gé-
néral Fririon, qui avait examiné attentivement Ttle et le fort
«le Dannholm, avait remarqué que les soldats suédois des-
cendaient fréquemment dans le fossé et remontaient sur la
contrescarpe; il en conclut que le fossé n'était point palis-
sade, et dès-lors il projeta d'entrer dans le fort par les em-
brasures, s'il trouvait la porte de ce fort fermée. Il le fit
canonner pendant la journée du a5 août, afin de fatiguer
la garnison et de lui faire user ses munitions. Un orage
violent, qui éclata entre 9 et 1 1 heures du soir, fit croire
ao8 MCTIONNÀIEl HISTORIQUE
aux Suédois que les Français ne feraient daM la même
nuit aucunes tentatives : mais, la pluie ayanl Misé vers
minuit, le général Fririon fit «nbarquer sa troupe, qui,
en une demi -heure de trajet, arriva à Hle de Dausholm.
Le fort ne commença à tirer que lorsque les barques al-
laient aborder : mais alors les boulets passaient par-dessui
la tête des Français. Un capitaine du génie, M« Tbuillier,
qui s'était porté sur la droite de l*tle aveo.queiqiiea sapeurs,
se pricipita avec vigueur sur les premiers postas ennemis
qu'il rencontra ; et pendant ce temps le général Fririon, qui
conduisait personnellement l'attaque de gaïKbe, sauta un
des premiers dans la mer, avec ses aides- de -oamp, MM.
Ponçot et Parade , marcha sans hésiter sur le fort avee le
petit nombre d'hommes qui l'environnaient, se jeta danii
le fossé et pénétra dans le fort par une des embrasures. Le
fortune fois escaladé, et se rempliKsant de Français, le com-
mandant suédois, qui vit que toute résistance serait désor-
mais inutile, se rendit prisonnier de guerre avec sea troupes:
la reddition de llle de Rugen suivit, peu de iours après, la
prise de Dannholm. Après cette expédition, la division
Boudct reçut ordre de se rendre entre l'Elbe et le Weaer, et la
brigade du général Fririon occupa d'abord Bremen et ses
environs, puis Apenrade. Le prince de Ponte - Gorvo ayant
à envoyer un corps de troupes en Séelande, fit choix du
général Fririon pour commander ce détachement, qui fut
composé de 6 bataillons espagnols, auxquels devaient se
joindre la cavalerie et l'artillerie nécessaires. Ces bataillons
furent campés près de Aoskeld, à 7 lieues de Copenhague,
et le général Fririon les y exerça aux manœuvres et aux évo-
lutions françaises. Ces troupes témoignaient beaucoup de
dispositions, et firent des progrès tellement rapides, qu'ils
méritèrent au général Fririon les éloges du prince royal de
Danemark, qui était venu les voir manœuvrer. Rien n'an-
nonçait que ces Espagnols eussent Tintentioii de s'insurger :
mais, lorsqu'ils furent instruits de la défection du général
de leur nation, le marquis de la Aomana , ils se révoltèrent
contre le général Fririon, dont ils n'avaient point 4 se plain-
dre, investirent m maison et menacèrent de la mettre en
• ras GÈNCftÀUZ FRANÇAIS. JIO9
pièces. Ils préludèrent à cette tentative d*at«aMinat par
celui de M. de Marabail, jeune officier du 5* léger, plein de
mérite et de bravoure» qu'ils percèrent de coups de fusils
et de baïonnettes dans la cour de Thabitation de son gé-
néral , au moment où il venait pour partager son sort ou
le sauver. Un autre officier, M. Laioi, fut également as-
sailli dans le même endroit, et fort maltraité; mais il
parvint à s'échapper. Le général Fririon , après avoir fait
fermer les portes de ses appartements, se disposait à ven-
dre chèrement sa vie, lorsque H. Torigny, officier danois,
plein de brayoure et de loyauté , comme le sout les offi-
ciers de cette nation , et momentanément officier d'ordon-
nance du général Fririon, eut la généreuse prévoyance de
faire introduire chez le général plusieurs uniformes de.sol-
dats danois. Ce fut à l'aide de ces travestissements que le
général Fririon et 5 officiers français, qui se trouvaient avec
lui, parvinrent à échapper à une mort certaine. La conduite
que le général Fririon tint en Danemark, lui concilia
l'estime générale et lui valut le suffrage particulier de S. M.
danoise, qui lui conféra la grand'croix de l'ordre de Dan-
nebrog. En 1809, la division Boudet, dans laquelle le gé-
néral Fririon était revenu prendre le commandement de sa
brigade, futemployéeà la grande-armée, dans la guerre coo*
tre rAutriche. Après le passage du Danube, dans la journée
du ai mai, la brigade Fririon fut destinée à couvrir le villa-
ge d'Esling* Animée par le calme et la fermeté de son gé-
néral, elle fit une si belle contenance contre des forces iofi*
uinient supérieures, qu'elle conserva son terrain et que»
tout accablée qu'elle eût été pendant plusieurs heures par
une grêle de boulets et d*ohus qui ravageaient ses rangs,
elle soutint et repoussa même une vigoureuse charge de
la cavalerie ennemie qui cherchait à renfoncer. Le général
Fririon sut, en cette circonstance, contenir l'impatience du
loldat, et ne lui permit de faire feu, que lorsque la cavale-
rie ennemie fut à portée de le recevoir. Cette fusillade, bien
dirigée» arrêta tout court l'inpétuosité des cavaliers autri-
•faicns, qui perdirent beaucoup d'hommes et de cht-
fi. »7
:iIO DlCnOXNAIRE HISTORIQUE-
Taux (i). Au déclin du jour, la brigade Fririoa reçut or-
dre de 8e rapprocher d'Essling et de cou?rir ce village.
Elle exécuta ce mouvement par batailloos en échiquier à
cent pas, sous le feu le plus vif et le plus meartrier, et set
manœuvres furent aussi régulières qu^ellês auraient pa
Tétre dans un polygone. Pendant ce mouvement , le bra-
ve capitaine Parade, aide-de-camp du gêné rai Fririon,
fut blessé à mort à côté de lui , et deux ordonnances eu-
rent, Fun une cuisse et l'autre une jambe emportées au-
près du général. Le feu terrible que faisait rennemi enle-
vait des files entières dans les rangs des i|5* de ligne et 3*
léger; mais le sang-froid imperturbable et le dévouement
du général, qui était parfaitement secondé par lecapUaîne
Ponçot , son . aide-de-camp, se communiquèrent aux bra-
ves soldats des a régiments, et Tennemi ne put, mal-
gré sa supériorité numérique, parvenir â enlever le villa-
ge d*£ssling. La journée du lendemain, 33 mai, ne fut pas
moins honorable pour le général Fririon , dont la brigade
était en position près d*Esàling, faisant face à la petite
ville d*£nzersdorflr. Remarquant un grand mouvement
dans les colonnes ennemies qui se trouvaient vis-à-vis de
lui, Fririon jugea que les Autrichiens voulaient tenter en-
core de le forcer dans mi position; et, convaincu qu*îl fallait
dans celte circonstance payer d*audace, il simula lui-mê-
me un mouvement d*atla(|ue qui arrêta celui deTennemi.
Il ramena ensuite sa brigade dans sa première position, et
s*y maintint , sans la laisser entamer, jusqu'au moment où
Tarmée reçut ordre de se replier dans Tllede Lobau, pendant
la nuit du 212 au 23 mai. Vers la fin du mois de juin suivant,
le général Becker, chef de Tétat- major-général du 4* corps
de la grande-armée, ayant été appelé à d'autres fonctions.
(1) Le maréclial Laones, sous les ordres duquel FrîrioQ serrait pour
la piemière fois, et qui parut au moment où la cavalerie eoDemie «lait
repouskée, aborda Fririon, et lui dit:« Général, vous et votre liriga*
• de» vous vous couvres de gloire au jourd'bui , et j'en rendrai compte à
• l'empereur.»
^ DES GEXEBAmL FRANÇAIS. 311
le maréchal ftliisséiia , qui avait apprécié les talents milî«
laires et administratifs da général Fririôn , le demanda et
Tobtint pour son chef d*état- major général. Fririon signa-
la de nouveau son sële et son courage à la bataille d^Ess*
ling, au second passage du Danube, ^ la bataille de Wa-
gram , aux combats de Hollabrunn , etc. « etc. Il couron-
na tous ses faits militaires dans cette campagne par une
action d*éclat au pont de Znaîm. Après la bataille de Wa-
gram, le maréchal Masséna poursuivait avec vigueur les
corps autrichien!! qui lui étaient opposés; mais une chute
qii*il avait faite dans Ttle de Lobau Pempèchait de monter
à cheval, et il donnait ses ordres'dans sa voiture. Le gér
néral Fririon, qui était aux avant-poste, voit une forte
colonne ennemie sortir de Znaîm, s»*avancer en masse vers
le pont de la Taya, et ropoui«ser la ligne de nos tirailleurs.
Il rassemble aussitôt tout ce quMI trouve de soldats, en
forme 3 pelotons, se met à leur tète, et, avec ce petit
nombre d^homnies, marche contre la colonne autrichien-
ne pour la repousser, ou du moins pour retarder sa mar-
che, etPeropécher d'arriver au point où était le maréchal
Uasséna. En même temps, il fait prévenir le maréchal du
mouvement des ennemis et des efforts qu'il va tenter pour
Tarrèler. A cet avis, Hasséna, oubliant ses douleurs,
monte à cheval, et se met à la tète du régiment de cavale-
rie commandé par le général THériticr. Sur ces entrefai-
tes , le général Fririon , qui s'était engagé avec l'ennemi
sur le pont de la Taya, est renversé à coups de crosse de
fusil , ^ son cheval lui est enlevé. Des torrents de pluie
qui tombaient alors avaient mis tons les fusils hors d*état
de faire feu. Le général Fririon, voyant arriver la cavale-
rie conduite par le maréchal , se dégage des mains de l'en-
uemi , se précipite du haut du pont dans la Taya , gagne
le bord, monte le cheval d'un chasseur qui se trouve près
de lui, prend part à la brillante charge que fait exécuter
le général l'Héritier, et rejoint ensuite le maréchal ( i).
(i) lUM«oa, qui crojail le géoinl Pririoa toé ou prisooDier, le •en*
#
aia DICIIONNAIKE HJSTORIQUK
Quelques instants après, Frîrioii» aperoevaotdans la mêlée
le cheval que les Autrichiens lui ont enlevé, 8*élaDce, et va
le reprendre. La colonne autrichienne fui obligée de rentrer
dans Zuaîniy et Ton eut alors connaissauce de ramustke
conclu entre les armées belligérantes. Frîrion fut nommé
général do division , le 3i îuiUet i8og, et reçut le litre de
baron, avec un supplément de dotaliout le 3i janvier 1810.
Les fatigues de la campagne de 1 809 avaient for temoat al-
téré la santé du général Fririon, et il était 4 peine conva-
lescent, lorsqu'il reçut, par la voie du télégraphe, un or-
dre, daté du ai avril 1810, pour se rendre en Espagne, et
y remplir les fonctions Me chef de Tétat- major-général de
Tarmée de Portugal, commandée par le maréchal Haasè-
nu. Quoiqu'il eût à redouter Pinfluence du climal espagnol
sur sa santé encore faible, il exécuta de suite Tordre qui
lui était donné. Après la prise de Giudad-Rodngo et celle
d*A)meida, l'armée de Portugaise dirigea sur Lisbonne par
la rive droite du Tage ; mais lorsqu*elle eut épuisé toutes
les res<ourceh que purent lui offrir les environs d'Atcnquer,
Torrès-Novas, Santarem, Tomar, etc. , et supporté toutes
sortes de privations, le maréchal la ramena en Espagne*
Le g«^néral Fririon, après avoir enduré toutes les fatigues
que son emploi rendait excessives, se trouva encore à la
bataille de Fuentes-de-Onoro (1). Il recueillit le reste
de ses forces pour suivre Tarmée , lorsqu'elle traver-
sa TEtitramadure. Cette armée se mit en marche pour
faire lever le siège de Badaioa, et, après cette opération,
terminée heureusement « elle se rendit près di% col de
Bannos. Arrivé à Naval-Moral, Fririon tomba dans un tel
état de faiblesse , que le maréchal duc de Raguse, qui avait
alors dans tes bra;** en loi disant : t J'ai voulu y mon cher général, m'ac-
• quiltvr envers vous.»
(1) Dans cette aOairc, Joseph Frinon, frère du général , fat blessé à
la tète du €9* de li|;oe , dont il était colonel, et qu'il commanda cepen-
dant pendant toute U journée. Un autre Fririon, parent do général, et
lieutenant au même régiment, fui tué dans une ciurge contre les An-
glais*
DES GÉNÊRAUSL FRANÇAIS. ai3
succédé aa maréchal ftlas$éna dans le commandemenl de
l'armée, lut accorda un congé pour venir rétablir sa santé
en France. Le général' Frirîon se rendit à Paris, où il fut
nommé inspecteur-général de Tinfanteriedansla lo* divi-
sion militaire. Il conserva ces fonctions jusqu*à Tépoque
de Kl restauration du trdnê des Bourbons > en 181 4- S. M.
Louis XVIII le créa chevalier de Tordre royal ctmilitaire de
8aint-4.ouîst le 8 juillet. Dans la même année 9 le général
Fririon fut chargé de inorganisation des régiments d'infan-
terie stationnés dans la a* division militaire. Le général
Fririon fut encore employé 9 pendant les années suivantes,
comme inspecteur-général d'infanterie « et fut membre de
divers comités créés près du ministère de la guerre. Le cèle
et le dévouement qu'il montra dans Texcrcice de ses fonc*
tiens lui méritèrent la croix de grand «ofificier de l'ordre
royal de la Légion -d'Honneur , que S. M. lui a accordée,
le 1*' mai i8ai. {Etats militaires. Moniteur , annales du
temps.)
FRIRION (Joseph-François, baron), maréchal^de-camp ^
et frère du précédent , naquit à Pont-à-Housson, en Lor-
raine, le 1 a septembre 1771. Il s'enrôla , comme soldat
volontaire, dans le régiment d'Artois infanterie, le 1*' fé-
vrier 1791 , y obtint le grade de sous-lieutenant, le 1 5 sep-
tembre suivant, et celui de lieutenant, le i5mai 179a. Il
commença à faire la guerre, avec son régiment, à l'armée
«lu Rhin ; mais, étairt resté bloqué à Mayénce avec un déta-
chement de ses régiment, il y fit le service dans un bataillon
du département de i'Ardèche , pendant tout le temps du
mémorable tiégede cette place. Il s'y distingua en plusieurs
occasions, et particulièrement lorsque le village de Kosteim
fut pris et repris plusieurs fois. Le lieutenant Fririon et sa
troupe étaient postés dans les trous d'un bivouac qui flan-
quait l'attaque des Prussiens, sur Rosteim : il s'y maintint ,
quoiqu'il eût été enveloppé par l'ennemi , et que les troupes
chargées de la défense du village s'en fussent éloignées deux
fois. Dans une autre circonstance , le lieutenant Fririon ,
étant de garde à une porte de Mayence» do côté du front
214 DlLTlOlkKÂlAC HISTOKIQCJE.
d*altar|iiedr« Prufwifn«. apprit que les bcwmben lancért par
reutu'iui \eiiaii-fi1 de nirttrr «cfeu «i la maîiifia daat laqaelk
•e trouTjil la raiciie dt* M«n ré^iiBcnt, qui était veMe à
Mayencj*. Il |>otivaii f trf deMitiiê s'il quiltaît iiMipfMlf : et,
à\\u :iiiln*(ôlé« il craipiail dVirr hlûiué, s^ me faiioilnM
|Miur Rauvt r t'ei le caÏM'-: il »r bilaiicj poipi : quitter ta pr-
de , «iiTaclier la cai««sf a riuceudir , la déjMMier chn le oon-
UiiMuirf (irJonnateur, en prendre un reçu, et refMadre
foii YK>>>tr. loiit c«'I^t fut îi.i\ t-n niiiiiometil. Il •nivil rarinrt
dt'M.ty^nce, ln**>qnM'erut eiuttyrcdjfiftla Veadée . y M-rrit
peud.-jf»t hU iiinifi* m* iil ret:i.nri(iic-r par «a kravourr daiM
lec comb^lfs el par «ton h imaiiilt^ eiiven» les babîtaiit«, à
pliif&ieiir« de»qnt-U il K.'iiiva la vie. A Talaiie de Saint*
Fiii)ib^rl. la colonne mobile dont il fainait partie «e trou-
vant aild^M'e à nn étan<;« n'avait d*a titre ressource que eflle
de fie faire jour à travers les anaillantiB. Fririon, anné
feulement de ion fabre • ffVl;iiit \ ortê trop en avant de la
colonne, se Irotu'aen Tice de t ru i «» Vendéens a r niés de fiisilt
et marchant directement à lui. £xécnla»l alors des moii*
vemenls rapides 9 il parvint à désarmer œs Iroîs liornme«t
et à se d('(;ag;er. Lorsr|ne le dc-taclieinent coromaudé par
Fririon était arrivé dans la Vendée . il coniplait 107 hom-
mes; il ne se coiiif o<iait plti« que de 35« lorsque Fririoo
%iiit n [oindre le régimt'iit à rarméc du Rhin : le reste avait
été tué ou blessé dans celle malheureuse {;iierre civile. Fri-
rion fut numiné, le aldéceinhre 1794 « capitaine au choit
dans HOU ré-finieut , formant aUn-s le noyau de la 95* demi-
brigade 9 devenue ensiiilcG'i* réi;inieiit de ligue. Pendant
le siège de la lélc de pont de Maiiheim par les Français,
IViinemi ayant fait une grande sortie, le capitaine Fririoo,
qui était de garde à une redoule à peine ébauchée , cuo-
Msrva ce poxie avec quchpies honinies seulement , et quoi-
que les lignes de; la Iranchée l'usst'nt momentanément dé-
garnies de trotipoh françaises. Au coiumencement de 1795,
la (iu'demi • brigade, occupant un bois devant Gnermers-
lieim, prts de Nider-L'isladt , recul ordre de faire une at-
taque devant son front. L'ardeur qu'elle mil à se précipiter
sur reouemi Tayaut entrali.ée trop loin, elle se trouva
J9E8 GiNÊEÀUX FBAITÇAIS. fll5
bientôt entourée parla cavalerie autrichienne. Le capitaine
Fririon t ralliant alors Ha compagnie , lui fit prendre position
diuis une vigne , à quelque distance, et de là lui fit faire un •
fru si bien dirigé f|uc les ennemis» furent chassés des der-
rières df la Ô2* demi-brigade» qui , par ce moyen, put faire
sa retraite. Après cette affaire « un con^icil de guerre fut as*
semblé pour juger les militaires accusés d'avoir été la cause
de la période deux canons, pris par Tennemi sur un point
très - rapproché de la 6'i* demi- brigade. Le capitaine Fri-
rion fut nommé rapporteur près de ce con«>eil , et parvint à
pntuverque les griefrt imputés au général Frimont et aux
ofliciei sd^artilierie étaient mal fondés. I*ar le résultat d*uoe
nouvelle organisation de rinfauterie, les capitaines les moins
anciens de grade lurent réformés, et Fririon , qui se trou-
vait dans ce cas» se rendit à Strasbourg, où le général
8cbauembourg Tattacha à son inspection-générale. Ayant
app^, quelque temps après, qu*un emploi de son grade
vaquait dans la 6'i* demi - brigade , Fririon se bâta d*aller
rejoindre ce corps, où il arriva , le f o août i^qCî , veille de
la bataille de Nereshcini • à laquelle il se trouva, ainsi
qu*aux autres affaires de celle campagne, et à la belle re-
traite qui la suivit. Il servit au siège de Kehl, en 1796 et
'71)7* et y fut nommé capiiiiue de grenadiers, en récom-
pense de la bravoure qu^il avait déployée a ce siège et à la
campagne d'outre- Khiu. Apièsia paix de Cauipo-Formio,
le général Lecourbe s*avaiiça avec confiance vers ta léte
de pont de Alanheim, que les BaHois occupaient encore,
mais qui devait être remise aux Français. L^i tête de sa co-
lonne étant arrivée , à rentrée de la nuit , à portée de pis-
toîet du fort, fut assaillie par une grêle de coups de canon
rt de fusils, qui fit un grand ravage dans les rangs français:
les grenadiers de la 621* demi - brigade étaient alors eu tête
de la colonne. Fririon et ses camarades se déterminèrent
sur-le-champ à prendre le parti le phis audacieux, lisse
glissèrent furtivement jusiprà la barrière du fort, Touvri*
retit, appelèrent leurs grenadiers, et pénétrèrent dans le
fort, pendant que les Badois continuaient leur feu sur le
rempart : cette eulreprise hardie fut exécutée sous les yeux
Sl6 DlCriOMNAl&E HlSTO&IQQlt
du général Oudiiiot. Fririon essaya ensuite dVntrer â Man-
heini de la même manière, et traversa le pont avec sa
compagnie ;mais« ayant, trouvé les portesde la ville fermée!!,
il ne put accomplir ce dessein. A la fin de 1 79^ 9 la 6s* demi-
brigade passa à Tarmée dJlalie. Fririon y servit au f^iégede
Civita-Yeccbia, en 1 797 ; au combat de Tolfa, eo 1798, et à
la bataille de la Trebia 9 le 19 juin 1799. Après cette der-
nière affaire, un détacbement de 4<^^homifi6s , dont la
compagnie du capitaine Fririon faisait partie 9 fut envoyé
de Bologne à San-Gtovani, sous les ordres du chef 'de ba-
taillon Labbé, et avec une seule pièce de canon et un ôbu«
sier. On se disposa à envelopper cette petite vlHey que Ton
ne savait pas être défendue par 3ooo Autrichiens, qui s'a-
vancèrent, attaquèrent le détachement, et lui prirent son
artillerie. La cavalerie ennemie , chargeant alors vigoureu*
sèment, aurait écrasé le détachement , si Fririon n*eût ral-
lié sa compagnie, barré la route, et repoussé lescontîn^IlM
attaques de cette cavalerie. La bonne contenance de Fririoo
et de ses soldats permit au détachement de faire une retraite
sûre et tranquille. En 1800 , le capitaine Fririon fut appelé
à J'armée du Rhin , comme adjoint à Tétat-major du géné-
ral enche l'Moreau. Il combattit à la Initaille d*Engeu ,ie5
mai. Pendant celle de Mocskirch, le 5 du même mois . au
moment où la victoire parainsait vouloir favoriser les Au-
trichiens, qui déjà avaient tourné le flanc gauche de l'ar-
mée française , Fririon fut chargé de porter au générai &i-
chepanse Tordre de faire avancer sa division , restée à plu-
sieurs lieues en arrière du champ de bataille. Il dirigea cette
division vers le lieu du combat , auquel il prit une part très-
active : les Français furent vain(|ueur8. Le général Moreau.
voulant récompenser la bravoure et Pintelligcnce du capi-
taine Fririon , le nomma chef de bataillon mit le champ de
bataille, et lui donna un bataillon de grenadiers à com-
mander. Fririon se trouva à la tête de ce corps , au combat
deBiberach, le U2 mai ; a la hatailled*Hochstedt, le 17 jum ;
au combat de 8alzbourg« à celui de Verfen, au mois de dé-
cembre. Après cette campagne, il passa dans la 38' demi-
brigade. Il fut nommé major ^ avec rang de lieutenant-
• BBS GENERAUX FRAlfÇAIiS. ^in
colonel , dans le 39* régiment d'inf.interie , le 2a décembre
iho3, et créé membre de la Lt^ion-d'Honnenr^ le a6 mars
1804* On le nomma, le 10 février 1807 « colonel du 69* ré-
gînirnt de ligne , qui faisait alors partie de la 1'* division
du 6* corps de la grande-armée d'Allemagne. Il fit , à la
tête de ce régiment, la campagne de cette même année,
contre les Pruiéiens et les Eusses; combattit ii Guttstadt et
k f>upf>en , et fut blessé d*un coup de biscayen dans lefl mo
gauche, à la bataille de Friedland , le i4iuin (1). Il obtint,
en récompense de ses services, la croix d*officier de la
Légion-d'Hooneur , le 18 février 1808, et le litre de baron,
aiuM qu'une dotation en West|»halie, le 19 mars suivant.
Sou régiment ayant reçu ordre de se rendre en Espagne, it
ne voulut point en quitter l^oommau dément, quoiqu'une
maladie des plus graves exigeât qu'il prit des soins parti-
culier.4 pour le rétablissement de sa santé. Employé dans
le 0* corpSf il fut dirigé sur Madrid , d'où il fit une marche
des plus pénibles , en poursuivant les Anglais jusque dans
la Galice. Pendant l'occupation de cette province , où le 6*
corps resta jusqu^au i** juillt't 1H09, le (it)* régiment eut
pluiticurs affaires avec les insurgés, et fut constamment
victorieux. Nous citerons seulement la suivante. Le a6 avril
1809 , le colonel Fririon fut détaché , avec 8 compagnies ,
pour disperser des rassemblements d'insurgés. Il rencontra
3400 hommes de troupes réglées, qui, sous le commande-
ment de Morillo, occupaient en ordre de bataille la monta-
gne qui domine Carracedo, près de Galdar-de«Aey. Remar-
quant que l'ennemi n'était pas gardé sur sa droite, Fririon
détacha 4 de (es compagnies, avec ordre d'arriver dans cet-
te direction sans être aperçues de l'ennemi. île s'y former
perpendiculairement, et de marcher aui^sitôt au pas de
charge. Gette disposiiion fut exécutée; et, le colonel Fri-
rion attaquant en même temps de front avec ses 4 autres
compagnies, la ligne espagnole fut enfoncée, mise en dé-
route, et perdit 3oo hommes, tués ou blessés. Il se trou-
ai) 800 frère pvtné , «Ion capitiôac, fut tué à cette kataille.
▼I. a*
n 1 8 mcnoHirAiRS' mmuon •
▼ait , aa mob de mai, eiifc-raié dam Liigo, ville trfea-ften*
due et mil reiraiiohée, avec une très-faible gamuoo. Ion- *
que 14 mille Espagools viorent atlaquer celle plaœ, à la
défeofe de laque le il contribua beaucoup. Il coaibattità
Saiimuouoz, près de S.ilamanqiie ; à Eauovaràs» àTana-
uès, à Alba-de-Tormès, et à Bolsan, en sepleoibre» edo-
bre, novembre 1809, et janvier i8to. Il ferril eofuile aa
•iége de Ciudad-Eodrî^, du 7 mai au le juiliel iSfV, eti
celui d*Almeida, du 26 îutllet au a4 aoAl étlm WÊ^me al-
liée. A la bataille de busaco, en Portugal , le S7aepiembre
1810, Tatlaque des Français u*ayant pas réossi» le tfgT régi-
ment de ligne resta , seul de toute Tarmée » à oni-cèle pen->
dant la fournée entière sous le feu de ranpée attg|lo-por-
tug^ise , et cette ferme eontenJkice eut Tavanlage die maîo-
tenir Peniiemi dans Topinion que les Français projelaîMl
de reprendre Toffensive sur ce point , tandis quiis mansMH
vraîent pour tourner la position. Du 11 au iS«iani, leoo*
looel Fririon se trouva aux eombjls du Val-d'Ovos, de
Pombal, de Redinha , et près Condexa. Pendant la relrailt'
de Portugal, Tarmëe française étant y le i5 mars iSii, à
Fo£ -d'Arunce , au passage du pont de la Ceira , <ies ordres
m^il compris occasionèrent un moment de confasion. li
69* régiment commandé par Fririon , et le 6* léger, se Inra-
▼èrent recevoir momentanément et toute la A>is la fusillade
de« Anglais et celle de nos propres tsoupes, qui par erreur
tirèrent sur ces 9 régiments : mais ces derniers, s^étaot
fermés en ordre de bataille , marchèrent aux Aiiglab, et
portèrent dans les rangs ennemis un désordre pire que ce*
lui qui existait dans quelques rangs français. Le colonel
Fririon fut cité «ivec éloges pour sa conduite à la bat.iillt
de Fuentc-d'Onoro, où il fut blessé au bras gauche le 5
mai 181 1 (i). Le maréchal Masséoa, qui défà avait sollici-
té pour Fririon le grade de général de brigade, ayant réi-
téré sa demande À Toccasion de cette dernière affaire, la
(1) Le lientenaDl Prinoo, cousin du colonel de ce nom, et4{ui sér-
iait diiif le (^* de Ugae, fal t«ë à eetic bataille.
^ DKS GENERAUX FRAIfÇAK. RIQ
promotion de Fririon à ce grade eut lien le aa juin. Lors-
qu'il quitta son régiment pour passer au commandement
de la brigade qui lui était assignée, il emporta des témoi-
gnages de regrets unanimes de la part des officiers, sous-
jpfficiers et soldais du 69*. Il se trouva au combat de No-
vèi-ËKtramadnre, le ao octobre 1811 ; près d*Alicante , le
16 janvier 181 a; d'Yepès, le a mai; de Gasielleros, le ao
îiiin; «tde Huerta, devant Salamanque, le a3 juin. A. la
malheureuse bataille des Arapiles , le aa juillet, Fririon ne
quitta Si.1 position àTentrée du boi« qu'à dix heures du soir,
quoique sa brigade, seule en ligne, fût alors sans appui sur
•es deux flancs, et qnVllc eût constamment combattu jus*
qu'à cette heure contre les Anglais. Ceux-ci ayant cessé
leur feu, le général Fririon ramena vers le gros de l'armée
•a brigade, avec les canons de sa division , moins un obu-
#ier qu'il fut obligé d'abandonner, faute de chevaux pour
pouvoir le faire traîner. Il se trouva, dans les mois d'oc-
tobre et de décembre, aux combats de Floiès-d*Avila, et
de Villadrigo, et à ceux près de Cavion et de Sald.mna^
Du mois de décembreSfeia au mois d'août 181 3, le gêné*
rai Fririon commanda Ta 4* division de Tarméc stationnée
dans la province de Palencia. Il avait ordre de contraindre
cette province à l'acquittemeot d'une conlrib'>)tion de 8
millions de réaux en argent, et il remplit celte mission avec
autant d'intégrité que de zèle. Il ne perdit pas un seul hom*
me pendant toutes les marches qu'il fut obligé de faire pour
la levée de cette contribution ; et cela fut d'autant plus é-
tonnant , qu'il agissait dans un pays tout en insurrection ,
où la guerre était nationale, et où plus de 10,000 hommes
pouvaient se réunir pour agir contre lui. A la bataille do
Vittoria, le ai juin 18 13, la brigade du général Fririon comr
battit, et se maintint dans l'ordre le plus parfait. La perte
de cette bataille entraîna pour l'armée française la perte
de l'Espagne. Celte armée fut repoussée, et aurait perdu
tout *ou matériel, si la brigade Fririon n'eût sauvé a piè-
ces de canons, et 9 caissons. £lle couvrit la retraite de tou-
te l'armée, en formant deux carrés qui opérèrent leur mar-
che rétrograde par échelons* L'un de cet deux carrés, for«
lA
9 90 niCTlOX^AIRE HISTORIQUE.
nié par le a* lé{;er, manœuvra koii*( les ordres du gépéral
Eeiili'; cl le 8ecoiid carré se composa du 36* de li:(ne, com-
mjudé par le général Fririon. Ils reçurent plusieurs cbar*
ges de la cavalerie anglaise , dont les hommes et les» che-
vaux vinrent expirer sous les baïonnettes de ces deux régî-«
menlH : le général Fririon eut son cheval blessé sous lai.
Les armées françaises étant revenues de Tfispague dans les
Pyrénées, furent organisées en une seule, et le ^néral
Fririon passa alors dans la première division , commandée
par le général Foy. L^arinec marcha de nouveau en avant*
et le général Fririon se trou\a au combat près de Ltndour,
le a5 juillet i8i3; à celui de TAzuzale, le 27; et à la ba-*
taille livrée à deux lieues de Pampelune, le 3o. ^Jt 10 no-
vembre suivant, Tarniée française fat attaquée dans son
camp de Sarré. Le général Foy, voulant alors faire une di-
version, ordonna au général Fririon de repousser avec sa
brigade une division espagnole,, en position au mont Go-
rojtpile, sur les derrières de Tannée anglaise. Cette division
espagnole fut efleclivement culbutée par un mouvement
rapide qui découvrit ses parcs et ^V bagages , et les mita
la disposition du général Fririon. Mais comme l'armée fran-
çaise battait alors en retraite , et que par conséquent la po-
sition df la brigade F: *rion devenait critique 9 le général
Foy lui ordonna de se replier sans délai, et d'abandonner
les bagages dont on s'était saisi. Le général Fririon com-
manda sa brigade au combat d^Halson, le 12 novembre; à
celui de la Nivc devant Bayonne, le 10 novembre; à celui
près (le Carrical , le i3 du même mois, et enfin à celui de
Martinolles, près de TAdour, le 18 janvier 18 14* A la ba-
taille d'Orlhcz, le 27 février suivant, le général Foj ayant
été blessé au commencement de Taction , le général Fririon
prit le commandement de sa division, et défendit sa posi-
tion pendant deux heures conlre des forces quadruples. Il
n*opéra fa retraite que sur un ordre précis du général en
chef. Il combattit à Ca$crè^^, le 3 mars. Le 19 du même
mois, rint'anterie et la cavalerie furent dirigées par des che-
mins impraticables pour Tarlillerie; et celle-ci, ainsi que
les bagages, durent nécessairement prendre la grande rou*
.DES GENERAUX FRANÇAIS. 3S I
te par Vic-de-Bigorre ; mais il y avait à craindre que les
Aiif;lais irarrivassent dans cet endroit avant on en même
tenipft que le convoi. La première division de Tarmée ayanc
été chargée d^aller occuper ce point important, la brigade
Fririon fut détachée en avant de la ville » avec ordre d*y
tenir ferme jusqu'à deux heures après midi. Elle fut atta*
quée par Tennemi Vers une heure, se défendit opiniâtre*
nient iusqu*à quatre heures contre des forces très supé- t
rienres, et ne céda le terrain que lorsque ses deux flancs
furent tournés. Le général Fririon se trouva » le lo avril, à
la célèbre bataille de Toulouse , et f0 chargé de défendre le
pont Matabiau avec le 69* de ligne et 6 pièces d*artillerie.
Une division espagnole s'avança sur ce point, en colonne,
îusqu*à demi-portée de mitraille : elle fut aussitôt foudroyée
et mise en déroute avec une perte énorme. Le général Fri-
rion combattit encore à MontgaîUard , le ta avril, et k Avi-
gnonet, le i3. La restauration du trône des Bourbons ayant
amené la fin des hostilités, le général Fririon se retira dans
ses foyers. S. M. Louis XVIII le créa chevalier de Tordre
royal et militaire de Sainl- Louis, le a4 août iSi4* En i8i5«
pendant les cant joursy il fut appelé dans l'armée de Na-
poléon Bttonaparte , et se trouva à la bataille devant Stras-
bourg, le a8 juin. Après cette courte campagne, le géné-
ral Fririon sollicita et obtint t«a retraite, que Tétat de ta
santé et Tépuisement de ses forces physiques rendaient in-
dispensable. H s*était trouvé à 64 combats, 1 5 batailles
rangées , et 6 Méges. {Etats milUaires y Moniteur, annaits
dti temps.) ^
BE FRIOUL {le duc)f vojtz Dveoc.
FROMENTIN (Jacques- Pierre), lieutenant-général, na-
quit à Alençoo , le 3 août 1 754* Il entra au service, au mois
«ravril 1777, dans le régiment de Tlle-de- France, alors
commandé par le colonel de Cassignies. Il fit» avec ce ré-
giment, quatre campagnes dans les Grandes- Indes, de
concert avec les troupes du nabab Tippoo-Saib. Il s*em-
barqua , le C décembre 1781, sur Tescadre du bailli de
Siuflreo, et se trouva au combat naval de Negapatnam. Il
:<^2 DtCTlOMUAiaE UISTuRIQUfi
combattu, le 17 février 1782 , au combat oaval de Madrasy
«ecood de ce geure , devant Ttle de Ceyiaa. 11 se trouia, le
26 mars 1782, à la prise de Porto -Novo« sur la côle do
Malabar, par les troupes de Ti|>|H>o*S.iîb et lesausiliaires
français. Il servit, le 10 avril, au siège de Goodelour, sur
la cùte de Coromandel. Il se trouva au siège de Parmacouli
le 17 juin; au combat de Negapatnam, le Gîuillei , et à la
bataille de Laniivarou, le 10 août. Il servit ensuite aux
sièges et à la prise de Chandeniagor et de Naganl. Il se
trouva, le ao avril 1785, au siège et à la prise de TaUcfaeri.
Étant revenu tn Frati^, il y fiH nommé, le so septembre
1791, lieiilenant -colonel au i** bataillon do déparlemeot
de rOroe. Il commanda ce bataillon pendant deux ans , et
coopéra, avec lui, an siège de Valencieuues , en 1793. Il
fut pourvu 9 le 1 7 février de cette dernière année 9 du coui*
mandement de la citadelle d*Anvers , que lui eoofia le gé-
néral-eu-chef Dumourier. Lorsque les Autrichiens forcè-
rent le passage de la Sambre, pour faire lesiége de ilao-
beuge, le colonel Fromentin, qui combattit en c:eiie occa-
sion, reçut plusieurs blessures graves. Il fut promn.au grads
de général de brigade , le 1 5 septembre 1793 « et obtint celui
de général de division , le aa du même mois. Il commanda
en cette c|nalilé, et se distingua dans différentes affûrei
qui eurent lieu entre Landrecies et Ors. Il coopéra à la dé«
feuse des avant -postes de Koosbruch, Oost - CLipelle et
Hondscootte. A l'époque du blocus de Dunkerque, parles
Anglais, en septembre 1795, il reçut encore plusieurs bles-
sures graves. Vers la piénie époque, il fut nommé 4Mim«
mandant en chef de la ville de Bergues. Les 14» i5, lOet
17 octobre, lors du déhlocus de Maubeuge, Je général
Fromentin commanda Taile gauche de Tarmée Je Jourdan.
Il la commanda également aux affaires de l'abbaye dt
Lobbes, de ChdteauGrammont (Haute-Sambre), deChar-
leroy, etc. Il fut pourvu du commandement de LandrecieSy
le 17 juillet 1791, et du commandement su|>érieur des
places de Landrecies, le Quesnoy, Saint-Quentin et Beau-
mont-sur-Oise, le 28 février 1795. Il obtint sa retraite da
grade de général de division, le 7 iauvier 1601 y après ss
DES GimÊ&AUX FRANÇAIS. AU 5
ans 7 mois et 34 jours de service. Il fut nommé chef de U
10* légion des gardes nationales du département du Nord,
le ta novembre 1806. Il est maiotenaut fixé à Marbaix,
dans le département du Nord. ( Étais in^iaires , Tableau
des pensions. y
DE FAONS AC, voyez du Pibssis.
DE FRONTEBOSC, vod'cz bb Toustàin.
DE FROULAY (René) y comte de Tessé^ maréchal de
France , fui d'abord aide-de-camp du maréchal deCréquy,
en 1669. Il devint enseigne au régiment Roy al- la-Marine y
à la création de oe régiment , le a4 dé^mbre de la mémo
année. Il servit en Lorraine, en iGyafj^ trouva au »ié|^
d'Epinal» pris à discrétion , le aS septembre , et y fut Urssé.
Il suivit le roi eo Hollande, en 167a; .«e trouva à la priwi
d'Orsoy, le 5 {uin ; à celle de Rhimberg, le 6', et se sisçnala
au pcissage du Rhin , le 12. Nommé capitaine au régiment
de cavalerie de Beauvezé , par commission du 36 du même
mois, il servit, sous Je vicomte de Turen ne, en 1675, et fui
employé aux sièges et à la priste de pluMCurs places. Mestre-
de-camp d*un régiment de dragons de son nom, qu'il lev«
par commission du sS mars 16749 il combattit à Saint*
Jean-de- Pages, en RouMillon, le v.6 juin. Il commantia la
cavalerie à Messine « par commission du 9 janvier 1675. Il
commanda aussi, en 1677, le corps des dragons dans rar«
mée du maréchal de Créqny, par commission du 10 mai,
et eut part à la défaite de l'arrière-garde do l'armée impé-
riale y et à celle du prince de Saxe-Eisenack , au mois de
fuin. Il i-oncounit à la prise de Fribotirg, qui ms rendit, le
i/| novembre. Créé brigadier de dragons, par brevet du 90
janvier 1H78, Il servit h Tarmée d'Allemagne, sous le ma-
réchal deCréquy ; fut ble8«é d*un coup de pique au combat
de Rhinfeld , le 6 juillet, et reçut , leQo , un c^up de mons-
quet au passage de la Kinizig. un remploya, en 1H69,
comme brigadier dans le corps dcH troupes campées sur la
Sarre. Nommé lieutenant > général au gouvernement du
Haine, du Perche et de Laval, à la mort du marquis de
2a4 DlCTIO!I^AIRE HISTORIQUE.
Beaiimanoir, par iirovisions tlonnéff*8 à Versaillei* le qocIo-
brc iC8u. il prêta sermenl , ea ccltr qualité, le 24 «Icctn-*
bre. 11 commanda en D.itipliiué, en 1681 ; ce qui ne l'cm-
pécrha pa:» de servir cumiiie brigadier an camp de 1j Sarrf 9
en 1681 et 1682; au camp de Saône, en i6S3, et an «^
de Luxembourg, qui se rendit, le 4 iiiin i684- H achrta,
la m('iue ann^^e, la charge de meslre-de-camp-général des
carabins, qui fut ensuite supprimée par édil donné J Ter-
saille» . au mois de décembre. 1^ charge de meslre-decamp-
général des dragons ayant été créée par le méoie édit , le
comte de Tcssé en fut pourvu , le 17. Il prêta setnienl entre
les mains du marquis de BouAlers, colonel •général des
dragons , le 10 maj^iGhS, et son régiment prit le nom de
mcstre-de-cani|>-g^0b*aldes dragons. Ilcoiiiniiandale CJinp
de la Quincbe, pur ordre du 16 avril, pendant lu mabdie
du uarquih de Beaupré. Il commanda en Dauphiné, d*aburd
en rabhence de SaiutRuth, par coniniisiikMi du 99 avril
l6^6, et ensuite en chef , à la place de Saint-Ruth, qui
passait au commandement de laGuienue, par autre uho*
niissicm du 8 août. Créé maréchal-de-cauip , par brevet du
'24 août 1688, il coniuianria, pendant l'hiver, dans le ?a-
latiiiat, par commisi^iion du 22 octobre. On le lit chevalier
des Ordies du roi, le 5i décembre suivant. Il It-va un ré-
giuK ut d*infanterie de son nom , par commîsMon du 28
mai 1G89, et servit dans Tarniée d'Allemagne, sous le 01:1-
récbal 'le Lorges, qui ne lit aucune hostilité. Il p.k«sa dé
Tarniée d'Allemagne à celle de la Monelle, et fut employé,
rhiver, sous le marquis de Boiifners, par ordre du3i octo-
bre. Il servit encoie dans Tarmée de la Moselle, en i(k)o;
commanda lui corps séparé, avec lequel il fit des co'Tses
|usqu*aux porlesdc (Pologne; ol>ligf*a les généraux .lileuiands
de se rt-tirer, et mit à coniribution le pajs de Jul^îeis et
d'Aix-la-Chapelle. Il commanda pendant l'hiver a Si'dan,
par ordre du u8 octolire. blmployc , eu itM^i , dans rarmée
d'Italie, il he trouva à la frise du château de Viliefranche,
le a I mars, et de celui de INice, le 2 avril. Il commanda, le
3omai, Tattaque du châleau de Veiilane, qa*il emporlUi
répée À la maiji, et y fut blessé d'un éclat de grenade 1 qui
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. SsS
lui perça la hanche. li obtint !e gouvernement (i*T|>reii,
Tacaiit par la mort du marquis de l.i Trousse , par provi-
sions du 17 octobre. Il eut , pendant Tbivcr , le commaudo-
ment de la frontière de Piémont, de la Savoie et de Pigne*
roi» par ordre du aG. Il fui nouimélitutenanl -général deê
annéendu roi , par pouvoir du 17 avril 1693, et coluneUgé*
néral des dragons, par provisions du 'nj avril. 11 fut destiné
ÀMuiviV le roi Jacrques 11 en Angleterre; mais les vents con-
traires Oreut échouer cette entreprise. Il eut le commande*
ment de la Rochelle, au mois de mai, et celui des troupes
en Béarn, par pouvoir du 17 août. 11 servit en Italie, eo
1695. Attaqué dans le fort de Sainte-Brigitte, peu éloigné
de la ciludelle de Pignerol , il le défendit , avec le chevalier
de Tessé , son frère, pendant q«iinze jours de tranchée ou-
verte, et tua un grand nombre des soldatsdu duc de Savoie.
Cepeiid.inty la place étant ouverte par deux grandes brèches,
le coniie de Tessé pensa à se retirer dans la citadelle de Pi»
gnerol, avec laquelle il s*était conservé tme communication.
«Avant dVvacuer le fort de Sainte-Brigitte , il le fit miner en
plusieurs endroits; et, dans la nuit du i4au i5 août, sa
garnison et son canon , excepté une seule pièce , passèrent
dans la citadelle de Pignerol. Pour cacher sa retraite, il Ht
entretenir le feu de la mousqueterie, et les ennemis conti-
nuèrent de leur côté de jeter des bombes; mais les mèches
qu\>n avait à dessein laissées aux mines ayant pris feu, une
partie du fort sauta en Tatr. Le duc de Savoie commença à
bombarder Pignerol, le a5 septeml>re; m.iis le comte de
Te»sé répondit au feu de fennemi avec le canon de la pla-
ce* jusqu^au i** octobre 9 époque è laquelle le maréchal do
Catinat marcha au secours des ahi^iégés. Le duu de Savoio
abandonna au«»sitât le siège de Ptgncrol, laissant devant la
place ia,ooo boulets et une grande quantité d*oulils. Co
siège* et celui de Sainte-Brigitte, lui avaient coûté 5ooo hom*
mes. Le comte de T(S^ eut, pendant Thiver, le comman-
dement sur la frontière du Piémont et de Pignerol , par
ordre du 14 novembre. On le nomma ministre plénipoten-
tiaire pour traiter de la paix avec le duc de 8av<iie , par
pouvoir donné i Versailles, le 3i décembro. Il servit , en
vu 919
Tt26 MtCTIONNAinE HISTORIQOE-
16;) I et likjS^ ùrarméè critalie, qui ne tint fnr la défen-
sive, et eiil, pendant l'hiver, le commandement sur U
frontière du Piémont et à Pignerol. II leva an régiment de
fusiliers de son nom , par commission du aa août. Il rot
tin pouvoir y du 29 du même mois, pour traiter des coédi-
tions de lit reddition de Casai. Il fut encore chargé du com-
mandement de la frontière du Piémont pendant rbiveryft
servit en Italie, en 1696. Nommé ministre plénipotentiaire
pour traiter de la paix d*Italie, par pouvoir donné i Ter-
sailles, le 17 août, il la conclut avecle dncde SuroWf Je
99. Il a.«ftiégeait Valence, de concert afce oe prince,
lorsqu^il 6i<;na une suspension d'armes avec Tempereur,
le 7 octobre. Employé, en 1697 , à Tarmée de U L3fs, sons
le maréchal de Catinat , il servit au siège d^Ath : cette place
fut prise , à l'attaque du comte de Tessé, le A jmn , foor où
il était de tranchée. On le fit premier écuyer de la duchesM
de Bourgogne, depuis dauphine, par provisions données i
Versailles, le 28 octobre, et il prêta serment 9 enoetteqaa-
lité, le 1" janvier 1698. Il se démit, au mois de février
suivant, de son régiment de fusiliers, et de son régiment
d'infanterie, en 1699. Il commanda dans le Milanais, par
lettres du 96 décembre 1700. Employé k l'armée d'Italie,
sons le duc de Savoie et le maréchal de Catinat, par lettres
du 35 mars 1701, il fit 9 le 9 juillet, jour du combat de
Carpi, au pas de course et par des défilés, les trois grandes
lieues qui, du camp de San-Pietrode-Legnago.oùilétait,
le sép.iraicnt de Carpi. Il n'avait avec lui qu'un piquet ;
mais il avait donné ordre à son infanterie et à sa cavalerie
de le suivre. Etant arrivé vers la fin de l'aflairey il se mita
la tête d*uii régiment; et, soutenu par un autre régiment
que commandait Saint-Freniont, ils chargèrent trois, fois
deux escadrons «le cuirassiers, qu^ils renversèrent, et qui
ne se rallièrent que sous le feu de leur infonterie. Cepen*
dant . le comte de Tessé . se voyant pW*s d^être enveloppé de
tous CiMés par les troupes ennemies, qui grossissaient tou-
jours, fit sa retraite jusqu'à son camp de San-Pietro. Dan)
le fort de la mêlée, un officier ennemi vint, la bride entre
les dents, décharger ses deux pistolets sur le comte df
l)ES.G£Iii£ajiUX FRANÇAIS. 2%'J
Te^séy qui reçut une balle dans ses cheveux ; mais il char-
gea à son tour sur cet officier, et le reconduiftit à coups de
canine jusqu^à son escadrpn. Le prince Eugène menaçant
GoîtOy le cointedeTessé fut eiM'oyé, avec des troupeM, po'.ir
secourir celte place , le ai novembre. Commandant dans
le Idantouan, il partit , le lo décembre 9 avec 800 chevaux
et 400 grenadiers 9 dan» le dessein de s^emparer de B01 go-
Forte f mais il ap(»rity dans sa route , que le baron deMer-
cy» détaché par le prince Eugène , avec un gras corps de
cavalerie, s'avançait vers le Hlanlouan. Le comte de Tessé
se poHta alors dans un déOlét au-delà duquel il (ît avan-
cer une partie de ses troupes, pour attirer les ennemis.
Le baron dcMercy, ne sou|>çoDnantpas cette ruse de guerre»
marcha sans hésiter contre les Français qu*it voyait ; ceux-
ci rentrèrent aussitôt dans le défilé, et le baron deMercy le#
y ayant suivis, on lui tua, dès la première décharge» 200
hommes. La cavalerie française acheva la défaite des en-
nemis. Le baron de Mercy , ainsi que 8 autres ofliciers, fu-
rent faits prisonniers. Le comte de Tessé se rendit à ftlan*
toue, au mois de décembre, et eut un pouvoir, du 9 fé-
vrier 170^9 pour traiter avec le duc de Mantoue. Il enga-
gea ce prince dans le parti du roi, et obtint qu*il recevrait
des troupes françaises dans sa capitale, et que les Vénitien»
d 'roeureraient neutres. Bientôt après, le comte de Tessé
fe trouva bloqué dans Mantoue, sans argent et sans vivres:
il parvint cependant à se maintenir pendant plus de six
mois dans cette place ^ où se trouvaient le duc et la duchesse
de iMantoue, une garnison assez forte, et 40,000 habitants.
Il ût de fré(|uentes sorties, jeta dans Goïlo dix convois, en-
leva plusieurs quartiers des ennemis, les battit en plusieurs
rencontres, et particulièrement, le 22 mars, à la journée
de Saint- Antoine, où il défit le général Traulmansdorflf.
Dans cette dernière affaire, le comte de Tessé fut blessé
de trois coups de feu : cette action fut suivie de la prine de
Castiglione. Le duc de Vendôme ayant fait lever le blocus
de Mantoue , le comte de Tessé servit dans son armée 9
dont il commanda la droite, à la bataille de 8an-Viltoria,
le 26 juillet. Il combattit à Luzara ^ le i5 août^ y. commau-
daS DîcnoKKAiRv msTomiQUS '
da la g.iuche de Tannée , el y fut Mefté. Il ne renfi^nna n'nt
necoude fois dnim Mauloiie, el malgré Ich maladies cnnla-
gif uMfl qui y régnaient , eu sort II à la fêle de t5o9 Inmimeft
pnur attaquer Borgo Forte. Il eoiporfa, IVpée 4 la mahif
letk premi«*r!i relrancbements de cette place, iimuTla miMiile
les forts, qu*il enlfv.i avec le même sucrèi* el fil 5eo prison-
nier» : cette coiiqiiéle fticilila celle de Governolo , <|iil fol
pris , au mois de décembre. I^e comte de Te^ fui créé ma-
réchal de Fraiiee par étal donné à Versailles, le #4 janvier
1703, et prêta serment , le 8 février. Il eul leecmimandè-
ment en Daupliîné, sur la frontière du Daiiplilaé el de la
8avuiey et te commandement de Tarmée de LombardiCy
sons le roi d*E*)pagiie, par pouvoir du 18 octobre , el sont
le duc deVen (djie. par autre pouvoir du agnoTembre. II
tint en éclicc Tarmée impériale, comm.indée par le comte
de Stahremberg , sur la Strccliia. Il rommanda Tarraéede
Savoie, par pouvoir du 14 février 1701, et TarnEiée d*Bs<-
pagiie , à la |dace du duc de Btrwick , par pouvoir du 4
octobre. Il arriva au camp devant Gibraltar, le 10 février
i;o5, pour commander, à la pl»ce du marquia de Villa*
darias, qu*on accusait de n*avotr pasa^iseï pressé les atla*
ques. Il les continua , qnoiqu^il nVsperât paa d*j réussir.
Philippe V le fil grand d'Espagne, par décret donné à Ma«
drid , le 16 mars. Le maréch.il tic Tessé leva le sié^e de Gi-
braltar , le a3 avril, et se retira , ne remportant, comme
il l'avait prévu, que l'honneur d*avoir ot>éi el de s*étre pré-
senté à une entreprise împos*«ibIe, avec ane armée telle*
ment affaiblie , tellement ruinée , qu'elle nVtait plus dé-
sormais en état défaire t£le aux Portugai<( pendant le reste
de la campagne. Il passa la Guadiane, le 14 octobre; ca*
nonna , le i5, pendant trois heures, te camp du marquia
Das•]IIinas,quias^iégeaitBad.'1joz. Fendant celle canonnade,
1000 FranÇ'iis étant entrés dans la place par le pont de
Chevora, le marquis Das- Minas leva le siège de Badaîoz,
le 16. Dés le mois de janvier 1706, le maréchal de Tessé
prit des mesures pour couper la communication du royau«
me de Valence avec la Catalogne. Il attaqua la ville de
Calaitirei où se troavaieni réunis i5oo wontagnardsy qu*il
IIE8 eininxvx mv^us. 1^9
força de m wéfu^er dans leurs montagnes , après letirjivoir
lue i5o hommes : il pilla et brâla la ville. Val-de- ftobles ,
iniiniidé par ce Irailement, se souinti sans résistance, et
Horta se rmdil aussi. Bientôt après, le maréchal de Tessé
en'porta d*asiiant Biltea, place «ituée à IVntrée de la Ca-
t«ilOf(ne , et qui rouvre le pays }usi|irà TÈhre et jti^q(i*ti
Torlose; |ilnsiotirs autres placi*s rfconntircnl raiftorité da
roi d'Espagne. Le maréchal de Tessé descendit enHiiile ver»
Tortose , attaqua la ville et le chàfeau de Miravet , occupés
par le» rebelles , l>atlit ces deui postes avec quelques pièces
de canon, et les obligea de se rendre : loale cette contrée,
{usqo'à Tortose , se soumit à Tobeissance de Philippe ?. Ces
conquêtes du maréchal rassuraient la Catalogne cootre les
efforts que les ennemis faisaient du côté du royaume de
Talence. Nommé commandant de i*armée de Catalogne f
par pouvoir du ao février, le maréchal de Tessé se trouvait,
le 8 mars, à Alcauitz, lorsqu'il fut joint par le roi d^Espa-
gne. Ils entreprirent ie siège de Barcclonne, avec 18,000
hommes, mais ils eurent à combattre une forte garnison ,
5o,ooo bourgeois, et tous les Catalans animés par la fureur
qu*inspire la révolte : ce biégefut levé, le 3 mai, et le ma*
réchal ramena Tarmée dans le Roussillon. Il entra dans la
Navarre, avec 9 bataillons et 3 régiments de dragons , pour
couvrir cette fi entière. Il commanda successivement Tar-
méeen Dauphiné, dansTabsence du duc de la Feuillade,
par pouvoir du 3i janvier 1707; celle de la frontière du
Piémont, par pouvoir du i^aoûl, et enfin , celle établie
M}r toutes les frontières d*Italieet du Piémont, sous Mgr.
le duc de Bourgogne, par pouvoir du 16 août : il travailla
à fermer aux ennemis le pas!»age du Dauphiné et de la Pro'
veme. Ayant emporté, IVpée à la main, la hauteur de
Sainte-Catherine , dont le duc de Savoie et le prince Eugène
sVtaieut emparés, il les obligea, par cet échec, de lever je
siège de Toulon. En 1708, on le nomma successivement
ambassadeur à Aome, et vers les princes d*ltalie, avec mis-
sion de ménager une ligue qui ee se forma point. Il fut faiC
général des galères à la mort du duc de Vendôme, par pr»«
^îaioos du 7 décembre 1713, regIsJrées ao parteioeal àm
a3o DICTIONNAIRE HISTOUQUB •
Parîfiy le 21 juillet 1713. Nommé €OD«eillcr au conseil de
marine, au mois de septembre 171 5, il se démit de la clur^
ge de §;énéral des galères, au mois d*août 1716. Le dégoût
du monde inspira au maréchal de Tes.sé le deMein de m
rt- tirer aux Camnldules, eu 1 733 ; mais il fut tiré de sa retrai-
te 9 en 1733, pour se rendre en Espagne, en qualité d*aa«
bas<«aileur. Il fut nomm^ premier écuyer de riofaa te, p^'
provisionK données 4 Versailles, le 3 ianvier 1704* et se dé-
mit de ct-tie di;;nilé« au mois de novembre suivant , en fa«
vciir de son filn. Élant revenu en France^ eu 17»5, ii fen-
tra dans sa solitude, et y mourut , le 3o mai, & Vàgt de 74
an«», avec la réputation d*uu exceJenl courtisan d d*nn né-
gocia t e u r a d roi I . ( Chron oiof^îe inilitaire , tom . III, pa%m 1 4 1 9
J^Jt moires du Père d'AK^ri^ny, JourneU historique de Limi»
Xlh\ par It Père Gri/ft-i; Histoire militaire de LoiUs XIV ,
par M, dtQuincy; le président Hénautj Bamcias^ GauÊt
de France, Dictionnaire universel , par QuiUfdon et De-
iaiidim'y tpm. Xê'^llypag, 44 '•> Histoire de France^ ptw Ait*
quelil, loin. Vlll,)
FUZIËR (Louis), marvchal'de^camp^ naquit & ttonnèii
en Rouergue, le 5o octobre 1757. Il entra au service, le
11 septembre i7(>99 dans le 5G* régiment d*infanterie (ct-
devanl Bourbon), 011 il fut fait caporal, le 26 décembre
1771); sergent y le ai mars 1780; fourrier, le 7 îuin 176);
sergent- major, le 16 mars 17^8; adiudaul- sous-officier,
le !i5 juin 1790; adjudant- major, le la janvier 1792, et
capitaine, le 28 avril suivant. Il fit avec son régiment les
campagnes de 1792 et 1793, à Parmée du Nord. Il se trou-
va au bombardement de Lille, et au siège de la citadelle
d*Anverit, en 1792, et au siège de Maastricht , en 171)3. Il
combattit, los 18 et 19 mars de cette dernière année, à la
bataille de Ner^indc; se trouva au combat de la monta-
gne de Ffr, près de Louvain , et à la bataille du 10 mai
près de Vul^nciennes. L*aruit*e frauçaidO étant uu camp de
César, Fiizier se tiouva cantonné avec sa compagnie au
village d'Ordittg. Forcé par Tarmée anglaise de quitter M
position, il détruisit, seul, le pont de bois qui se irsuvait
• DES 6ENÊKAUX FRANÇAIS. 95 1
sur PE^caut, malgré une grêle de balles parlies des rang<«
eiineaiisy et parvint à conduire jusques à Arras'4 pièces
de canon, ainsi que leurs caissons. Il se trouva, la mê-
me année , au déblocus de Dunkerque et â celui de Mau-
bcnge. Nommé chef de bataillon provisoire, le lo janvier
TOHO» il combattit en cette qualité dai^s la forêt de
Nouvion, où, pendant deux |oàrs, il fit avec sa troupe tous
les efRirts possibles, afin d*ouvrir la communication que
J*armée autrichienne interceptait entre Maubeuge et Lau-
drecîes. Il fut promu , le 4 mai de la même année, au gra-
de de général de brigade, par les représentants du peuple
en mission près de Tarmée. Cette promotion fut confirmée
par le gouvernement , le i3 juin suivant. Employé à Par-
niée de Sambre-et- Meuse, dans la division du général Klé-
ber, il combattit, le i6 du même mois^ à Taffaire de Tras->
Kigny» près de Charleroi, et y fut blessé d*un coup de canon
ù mitraille qui lui fracassa Pavant-bras droit , et le priva en
grande partie de Tusage de ce bras. Il fut obligé alors de se
retirer à Philippeville, pour se faire guérir de cette blessure,
à la suite de laquelle et pour cause d*iafirmité , le gouver-
nement l'employa, toujours comme général de brigade,
dans les i** et i6* divisions militaires, pendant les années
*794 ^^ *r9^- Dans le temps où il exerçait ce comman-
dement, le général Fuzier fut envoyé par le gouvernement
dans le district de Saint-Pol , à Teffet d*y calmer une ef-
fervescence populaire qui s*y é\ait manifestée. Il remplit
cette mission à la satisfaction du directoire-exécutif, qui lui
écrivit poOT Ten remercier. Le général Fuzier fut réformé,
le i5 mars 1797, par suite de l'arrêté du directoire-exécu-
tif, daté du i5 février précédent, et relatif à la composi-
tion des états- majors des armées. Remis en activité , le 25
août 1799, >^ ^"^ employé à l'armée de Hollande, sous les
ordres du général en chef Brune. Il se trouva, avec la di-
(1) Il atait pris le commaDdcmcnt de ce batatUon, en arrivant au
camp de Cé»ar, comme étant le plut aocico capitaioe du c»rpt, et ce
corpt D^ayaot point alon de chef.
'JIÔ2 mCTIONNArBE HISTOmiQUS
▼illion du général Vandamme « aux différentes affaireu de
cette campagne • et particulièrement aux batailles ou coni«
bals de Sclioreldam, Bcrghem et Raslricum. Il eut oo
clieval tué fous lui à celle dernière afTaîre, en condni^ant
deux bataillons de réïterve sur le cenire dt* l*armée. Les
hoiftilités ayant cessé en Hollande « entre les Françiis et
les Anglo-Russes 1^ général Puzier continua de servir dans
Tarmée gallo-batavc» sous les ortlres du général en chef
Augereau. Il suivit cette armée dans la campagne «ui va utCf
eu Franconie; fut employé dan» la division du général B.ir-
bouy et se trouva à la prise de' Schweinfurlhy au combat
de Burg-Eberach , et à celui de Kischbach, sur la route de
Nuremberg à Feucfit. De retour en Hollande, après la paix,
il reçut, an mois de novembre 1801, Tordre de rentrer dans
ses foyers. On l'employa dans la la* division militaire 9 par
lettres du a8 mars 1 8oa ; et il fut envoyé â la Roclielle pour
commander le département de la Charente- lu férieure*
ainsi que lestlesqni en dépendent. Il fut créé membre de
la Légion- d*Honneur, le 11 décembre i8o3 9 et comman-
dant de la même légion, le 14 juin 1804. Il servit au camp
volant de la Vendée , établi à Poitiers 9 sous les ordres du
général Gouvion, et fut ensuite employé au camp de Na-
poléou 9 commandé pur le général Travol. Il Ht partie du
corps d'observation de la Gironde, commandé par le gé-
néral Junot, puis de Tarniée de Portugal , en 1807 et 1808.
I] quitta Taruiée de Portugal , et revint en France après la
convention de Cintra. Ayant demandé sa retraite pour cau-
se d*infirmité8, elle lui fut accordée , le 3 mars A09. [fitats
militaires, AJoniltur, annales du le/nps,)
i>E GACÉ, voyez de Matigron.
DB GADAGNE, vojez de Gâléait.
DE GALARD (Pierre, chevalier), grand- maître des arba^
iciriersy exerçait cette charge dès Tan i3io, et la conserva
îiisqii*ù sa mort. Il servit en Flaiulrc, comme capitaine,
depuis le mois de juin i5ii« jus(|irau mois de septembre
i5i5. Il y servit.encore, en la.iiiâme qualité , en i5i8,avec
le comte d*Évreux , et sous le connétable de France. En
septembre i5i9« le rollui ayant donné Tordre de signifier
lin ajournement personnel au comte de Flandre, il se
rendit auprès de ce dernier prince. Trois ans après, le clin*
valier fie Galard alla, par ctrdre du roi, en Poitou, pour
amener prisoiyiifcr l'archevêque Jean, seigneur de Parthe-*
nay. Il fut envoyé en Flandre, en i3a6, pour consommer
le tr.iité de paix qui se négociait alors avec les Flamands.
Il servit Tannée suivante en Guienne, avec le maréchal
Bertrand de Briquebec, et se trouva au siège de lUadaillan,
En i32i7, il servit dans la guerre contre les Flamands. Oti In
tr.>uvc encore qualifié grand-maltre des arbalétriers, en
i33i. ( Chronologie militaire, iorti. JII , P*^S' ^7»; llisloirii
fies Grands'O/Jioiers de la Couronne, tom» f^llly pu g. 5.)
bE GALARD de Béabn (Jean), comte fie Brassac ^ mare*
rhal'fle-camp , et parent du précédent. Après avoir servi
en i5()4, i^n;?, iJoO et 1597, et s*étre trouvé à divers sièges
et cuinbuts, il obtint la lieutenancc de roi de Saint-Jean--
d*Angély, en 160G. Il portait alors le nom de la Rnche-
boaucourt, et prit celui de comte de Brassac, quelqùcfi
années après. Ayant été cbasbé dei>aint-Jean-d*Aiig('ly par
le duc de Roban, en iGrj, il se rendit à la cour, et obtint
une compagnie de 100 hommes d*armcs et le brevet de
conseiller-d'état. Il suivit le roi en Guieime, en iGi5et
iGi<i; marcha à Taîtaque des retranchements du pont
de Ce, en 16'jo ,et au siège de Saint Jean-d*Angély, <'.'int
le toi lui donna le commandement aprè:» la prise de cette
place, le 'j4 juin iG'ii. Nommé, le i5 janvier iG'i'j, lieu-
tenant-général au gouvernement du Haut et Bas-Poitou, et
gouverneur particulier de (Ihdtellerault, il se démit du
gouvernement de Saint- Jean-dWngély, et commanda dans
cette province, îusqu*eii 1G28, époque À laquelle Use ren-
dit à Rome, en qnalité d*ambassadeur ordinaire du roi. 11
eu partit, le ui uovtmbre iG3'i, pour revenir en France. H
fl. •'O
95 \ mcnoimAiRS ttisTORigot
ha créé inioUtre-d*état , le lo février i633, et oblinl le ^o-
ferfiemenl-gécéral de Satniongo et d*Aogouinoi9, à la ré*
ketxe de Saiiiedii et de Tonhay*€hareme, par provislfiiis
données à Sain t-Germaiii- eu- Laye, le 8 mars. Il fut fait
chevalier des ordres du roi» le 14 mat* Il suivit le roi à la
isonquéto de la Lorraine « et eut le gouvernement de Nancy,
après la prise de cette ville, le 3o septembre. Il se démit
de la lieulenance-générale du Poitou, et du gouverncmenl
dtf Chàtcllerault, et fut nommé gouvernenr.ct lieutenant*
gédéral du Barrois, le 3o novembre i654* H s*en démit «
en i635; revint à la cour^ et fut fait surintendant de la
maison de la reine ^ en 1640. Il asftbia aux conseils - d*état
{Uiqn'è sa mort, qui eut lieu lo 14 mars i645. li était alors
âgé et 66 ans. ( Qitonologie militaire , tom, yif pag» B6 1
.Guzelte de France j mémoires du temps.)
DE GALARD ne BiAur (René), marquis de Brassacs lieu-^
ttiiant-gi-néral^ c\ parent des précédents » fut d*a bord con-
nu SOUS le nom de chevalier de Brassao. Il entra au service
oomme cornette au régiment de cavalerie du Maine, le 4
février 17 15; passa dans les mousquetaires^ en oclobro
1714; fut fait capitaine en second dans Ye régiment de
Cayeu, le 10 mars 1719, et devint mestre-de-canip d*un
régiment de cavalerie, le 34 août 1^43» puis mesitre-dc'*
camp d*uiie brigade de carabiniers, dans la même année*
Il avait alors fait toutes les campagnes , depuis 1713, aux
armées d'Allemagne et d*Espagne, en l?Ve»tplialle et en
Bavière, et s*élait trouvée plusieurs batailles, combats,
aiégCH et prises de places. Il fut créé brigadier, le i*'niai
174^ : combattit à Fontenoy, et servit aun sièges de dlfl^-
rentes villes, la même année, et en 1746 et 1747. 11 coin-
ilaitit à Lavrfeldt,en 1748, et fut déclaré, au mois de dé-
cembre, maréchal-de-camp , dont le brevet lui avait été
expédié, le 10 mai précédent. On le créa commandeur de
Tordre royal et militaire de Saint- Louis, le 5 mars 179^),
et il fut employé en celte qualité sur les r6tes de la Flor-
mandie. Promu au grade de lieuienant-général, le 17 dé-
éeaibre 1769 , U aonràit «noore sur iea cOtes de Moftoaiidla^
.9» «ilTMIAIIK FlAHÇAIft ^35
tu 1 769. La date «i# ta ai^rl ne noaa est paa comnit. {Çàro^
mclogit militaire, tom. fCI^pag. 6;9 î Gaz^Ue de France «
mémoires du temp0.)
PB GALARD (N.'-O» comte de Br^stac, inan'ckal-de-»
camp , avait été colonel du régiment de Bresse infanterie «
li>r8r]iron le créa brigadier cl'iufaiiterit* « le 5 décembre
1781. \) fut p-omu au grade de maréchal-de-camp, le 9
m^irs 1788. { fi tats militaires.)
pp CALOEMAft (AQne-iacqiies-Jean-(.ouU, chevaUe(\
maréckai-dc-camp, oaquil à Cabors» eu Quercy, dai^a
J^iinnée 1770. Il entra au service le 1" iuiUei 17939 coqnme
«ous-liculeiiant au ti* bataillop du 4 'parlptncut du Lot :o^
bataillon fil ensuite pprtie de la 108* defuibrigadp d*iafap-
trriii de ligne. Il fut f«iit UeatenapI} le 99 octobre ^79^^
paMJ , avec le ménua grade» quartier -pnallre trésorier dÂ
aon baiaiUoot le 96 nofembre suiyaoti et fut nommé ca^
pîlaine» le a5 a^ri) 1794. En cette dernière qualité^ il fti|
chargé, }e |3 août -1799» de Torgaaliation di» 1" bafailloq
auiiiiairo du département dei Boncbes-du- Rhône. II pas*
aa capitaine- adjoint aux adil>dauti-générauX| le 7 septeiii«
bre 1800; fut fait adjoint à rétat-maior-géuéral , et aitacbri
au 18* régiment de dragons, le 6 décembre de la même an*
net». Il devint adjoint i Tétat-major -général du gouveniç-
ment de Parit, |e i"mai i8a4t et fut placé comme adjoi/it
à rétat»BiaÎQr»-g^i|éral de la cavalerie, le 17 septembre
lSt>5. On le çr^a membre de la Légion -d^Houucur, le ^
mai 180& Il obtint le ^rade de chef- d*eicadron , le 7 JDà-
vri«T i9o7, et fiil fait chevalier d*empire, avec dotaliou, I19
8 fi^vrier 1808. IJ devint chef de r^tat-major de la deuziè-'
me division de çuirantiera , le la juillet de cette derni^n^
année- Il passa o^icier supérieur» adîoipt k r^tat-maîoyr*
général de Viàrv^èp française au service du royaume d^ Ma-
pie». If r* février 1809, et y fut fait adjudaiit-rotuoian*
daut, le la décembre de la uiéme année. Il devint maré->
cbal-dt— camp au service du même royaume, par ordre dis
99 a%ril i8ip» et obtint le grade de I ieu te n a ul -général ais
pi^nie 8i:rvice # le 1 1 mai 181 5. Étant rcutrii cq Fcaiu;^ fl^^^
â58 mcnoHHAiBV histoktquk .
de la Perte « roiii manda ni Tarmée de Lorrnfne. L«s dîflTë-
rend» entre le roi et le duc de lorraine, furent teroitnét
dès le moin de septembre. Le comte de Gtiilagoe com-
manda, par pouvoir du ai mars 166 1, et commis llcute-
nani-^énéral , Parmée envoyée en Afrique, pour l*expédî-
tion de Geyeri. Il contribua à la prise de cette place « qn*il
fil fortifiery et défit le» Maures, au mois de (uillet. Sur la
déniisKÎon du duc de Ncvers, il fut nommé, Ic4 février 1O67,
coîonel du régiment de la marine, dont il se démit lui-mémct
Il 8 luillet suivant. Il contribua, en 16G8, àla eonquélede la
Francbe Comté , et fut blessé au sîéf;e de la ville de Déle»
doni on lui donna le commandement, le i4r<âvrîer. Employé
àrarniée du roi en Hollandct comme lieutenani-f^énéral,
par IrHres du ao avril 167a, il accompagna I0 vioomte de
TuH'uue, dans toutes les conquêtes qu'il Ht, et se trouva
au iiiége de Doesbourgt où il ouvrit la tranchée, le 90
fuin. Il eut le commandement dans le pays d'Auuis , par
pouvoir du ao avril 1673. Le pape Clément X le créa de-
puis duc de Gadagne» et la république de Venise le choi'»
sit pour généralissime de ne* armées. Nous n*avons pas
pu découvrir la date de sa mort. [Ckronolo^ie mililairt^
t. I ^ p. 541 ; Gazette de France^ Toscane Ji'étncaise de
tiitt'mite Soiier, Histoire militaire de Louis XIP^j par M*
de Qnincy^ le président Hénattt,
DE GALLGRANDE, voyez de Cumiout-dk GiLun^iDH </
99 C|.k||l|UST-D'A|l»OUE.
DE GALLLS (François), baron de la Biùsse, colonei-gé^
néral dvs lialuns ^ succéda au marquin de Vaux dans» la
charge de colonel-général de rinfanterie italienne, par
provisions du 4 niiii i<)ia. On le trouve payé t'U cette qua-
lité, à raison de 000 livres par mois, dans ledêpartouient
de Provence, jusque» et y compris le 5i décembre iG58.
A|.rès cette époque^ on ne voit plus personne employé ni
payé pour cette placç. {Ciironoios^ie militaire y Loin» lii^
pag. 588. J
t.
, DU GÉNÊIAUX FRANÇAIS. ^39
M CALLItt fiX (PhilippeChrislophe-Am.itfur, cotnit) ,
maiYrhal'de-catrtp, fat fait lieut<;naiit réforitié au régiment
d'infanterie du Aol, le 3 février 1728. Depuis cette ^poi|ucr
jusqu'en 174^ 9 tl passa par divei^ grades, et parvioi à ce-
lui de capitaine. Il se tfouva aussi pendant le même laps
de temps à de nombreux coitibuts« batailles, sièges, prl«^
ses de place, et autres opérations militaires', dans lesqtiel-
les il se montra toujours avec beaucoup de distinciiou. Il
fut fait mestre-de-camp lit* ulenant du régiment de cava-
lerie de la Reine, le ff mars 194^9 ^l commanda ce régiment
pendant les campagnes de 174^^ i^^i* i74>% 1746^1 <74^*
Créé brigadier, le 16 janvier 174^ 9 *1 l'csta à AnVf r*», pen-
dant le siège de Haê^tricbl. II fut pourvu de la Ileuten.Mi-
ce-géuérale du gouvernement «lu ducbé de Bourgogne au
département du Méconnais^ du gouvernement pirliculief
de la ville de Mâcon» et de la capitainerie de la tour de Rlâ-
con, par provisions du a8 mars 1754 : il prêta serment pour
ces charges, le 8 septembre suivant, fifommé inspecteur*
général surnuméraire de la cavalerie, le 14 février 1757,
il fut employé h Tarmée d*Allemagne, dans la même an-
née, et se trouva à la prise de plusieurs places de Péleclo-
rat àe Hanovre , et ii la bataille de Aosbach , où il reçut
une forte contusion. Il obtint, le i5 mars 1758, la pLico
d'inspecteur-* général, qui vaquait pa^ la promotion du
comte de Berchenj à iVtat de maréchal de France. Il con-
tinua d^êlre employé àParmée d'Allemagne, et combattit
à Grewelt, ao^mois de juin. Gréé maréchal-de-camp, le id
février i^ôg, il se démit du régiment de la Ri*ine; se irouvA
à la bataille de Ilinden dans les premiers jours d^aoûi , et
mourut le i3 du même mois, d'uile attaque d'apoplexie.
{Oirena/ogit tnilllàirt, tom. f^II, pOg, 5*ji ; Gazelle dt
iFi-mntt, mémoireè du lenips.)
m
teGALLIFFBT (Louis- Françbis, baron), lieutenants»^
nérai, naquit à Harseille, le 3 avril 1745. Il entra A l*É^
eole-MilItalre, en qualité d'élève, en 17 j5, et fut fait sous-
licolenant uu corpe des grenadiers de France, en 176t. H
passa capitaine ati rtglment de cavalerie de &oyal-Lcr-
Q:\o DICTICNNAIUK HISTORIQUE^
raine 9 en i^Oq; y devini capitaine-commun »:nt, en 177^);'
major, en 1778, et lieutenant-colonel 9 en 1 78a. Il obtint
la croix de chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis, en cette dernière année. On le" nomma colonel
du régiment de Noaillrs dragons, en 1788. Il émigra, eu
1791, et joignit, au nu)is de t>t!plrnibre, le corps de Tarméc
des princes cantoiuié à Ath, où on lui donna le comman-
dement de Tescadron dit de Bourbon. 11 fit, à la léte de
cet escadron, la campagne de 17934 dans le corps d'armée
aux ordres de Mgr. le duc de Uourl)on. 11 fut créé marécb.tl-
de- camp, en 17979 et lieutenant -général , eu 18 14- Ou
Tadmit à la retraite de ce dernier grade, en 181 5. S. M.
Louis XVIII lui a accordé, par ordonnance du i*'maî i8*ii,
la croix dv commandeur do Tordre n>yal et militaire de
Saint-Louis. {^t'Uiis ci brevets miUtairts.)
DE LA GALLISSONNIÈRE, voyez Barain.
DE GALMOY, voj^ez de Bvttler.
DE G\^D'\lLAiy\Louh), prince {i'Isengftien , ntcréchal
de France, naquit le lO juillet 1678. Il entra aux mousque-
taires, en 1095, fil la campagne de Flandre, la même an-
née, et se trouva au bombardement de Bruxelles, les i3,
14 et i5 août. 11 servit encore , en iGi)(U à la même armée,
où il ne se lit aucune expédition. Il obtint, le 23 avril de
la même année, un brevet <{iii lui accorda les lionneursdc
duc. 11 eut, par commission du 11 février 1097, le régi-
ment d'infanterie wallonne de Flamechon, qui prit alors
son nom. Il servit à Taruiée de la Moselle , sous le marquis
de Harcourt, jusqu'à la paix de BiswicL. Employé à Tar-
niée de Flandre , en 170'i, sous le duc de Bourgogne et le
niaréclial de Boufllers, il combattit contre les Ihdlaudais,
à Niinégue , le 1 1 juin. Ayant été détaché pour aller en Al-
lemagne , sous les ordres du marquis de Yillars, il se trouva
cl la sur|)rlse de Neubourg , le 11 octobre, et à la bataille
de Fredeliiigen, le i/|. Employé à Tannée «le Bavière, sou»
le m iréchal de Yillars, il servit au siège de Kthl, en mari
i70Jy et fut créé brigadier, le u avril. 11 cumballit, le 20
DES GENERAUX FRANÇAIS. 2\i
septembre snîfont, à Hochstetlt, à lu lèie des grenadiem»
fit lin grand nombre de priHonnieni, fl enleva an& ennemis
plimîeiir^ canons. Cliar^<^ d*aAHÎr«;fr K»*mplen, il nVn ren-
dît niattre, le i/i novembre. Il conlribiia ensuite à la prise
d*An^!^tMiiirg, i|>ie le prince de D.ideal)aitdoMna , le 14 dé-
cembre , à rapproche dcti Français. Eiiipliyé, c 11 i^o^ , &
Tarmée de Ba\ière, sous le maréchal de Marchin, il en fut
détaché pour aller allafpier, prèft d*Ulm , un château qu*il
força « et dans lequel il fîr 700 prinoniiiers. Il hc* «ignala à
la Kcciiude bataille d*klochNtcdt, le ij aoûr. Il servit, en
i7o5« à Pariuée de la Mu»rlle, souh If maréchal de Villarfl,
qui tint en échec le duc de Mariborough. Il passa ensuite
au camp de Rrlhely avec la bataillons soniti«P9 ordres, pour
h> ioindre à Tannée de Flandre » commandée par le in-iré-
chai de Viilcroy. Il combattit, sous ce maréch:il, à R imil-
lics, le 2!> mai 1706; et on le destina ensuite pour defen*
dre la \ille deMoiiiiiy <|ui fut rendue aux alliés, le 'il août.
11 servit, eu 1707, k Tarmée de Flandre, sous le duc de
Vend(>nie, qui ne fit aucune expédition. Employé, en 1708,
à la même aimée, sous les ducs de Bourgogne et de Ven-
dôme, il contribua à la prise de Giiid, le 5 iuillel ; com-
battit à Oudenarde, le 11, et défendit Gand, que les alliés
repiirent, le 5o décembre. Créé niaréch(i)-decamp« leao
mars 1709, il servit en Flandre, kouh le maréchal de Yil-
lars , au siège de la ville de Varnetoii, qui fut prise, le 4
juillet . et se tnmva à la bataille de Malplaquet, le 1 1 sep-
tembre. 11 fut employé à la même armée, en 1710, 1711
el 171a : en 1710, on s'y tint sur la défensive, il attaqua
les ennemis, le 12 juillet 1711. prèsd'Arleux, et le.i battit :
le comte de Gashion et le marquis de Coigny étaient de
celte attaque. Le prince (risengheim emporta le poste
d*Arleux9 le a3 juillet, et y Ht 700 prisoiuiîers. Sous les
ordre» du maréchal de Viilars, il marcha à Tattaque des
retranchements de l)en;iin, le 2^ juillet 1712. Il commanda
la gauche des troupes françaises au siège deDouay, el eni-
porta la demi- lune el le chemin couvert : les assièges ca-
pitulèrent à son attaque, le 8 septembre, il concourut à li
pri^e du Quesnoy ^ le 4 octobre ^ et À celle de Bouchaiu , le
Ti. 5»
3^1 s MCTIONNIIRE HISTORIQUE.
19 du m^me mois. Employé, en J7i5, à Tamif^e du Rliîn,
tous les maréchaux deVillarsetde Bezous, il eut pi*rt aux
opérations qui /imcncrent la soumission «!<' Sfiire^dc Worms
el de Kayserolautern : ce.« villes ouvrirent leurs portes, sans
faire aucune résistance. Il se trouva à la prisi? de L'iudau^
et s'y distingua à Tattrique dti chemin couvert ; Landau,
investi le 2a juin, se rendit le do uoû!. Il passa le Rhin ,
ttvecrarniée« et contribua ii forcer, le ao septembre, les
retranchements du général Yaubonnc , qui défendait le
passage du de uve. Il marcha ensuite au siège de Fribourg
et de ses châteaux, qui se rendirent, les 1*' et 16 novembre.
Il se démit de son régiment d*infanterie , en 1717* Il fut
créé lieutenant-général des armées du roi , le 8 mars 1718,
et reçu chevalier des Ordres du roi « le 5 juin i^'^à. On le
pourvut de la lieutenauce générale du pays d'Artois , à la
mort du duc de Melun, par provisions du 9.0 septembre
suivant. 11 obtint le gouvernement d*Arras, ^ la mort du
maréchal de Moutesquiou , par provisions du 16 septembre
i^OD. Employé à Tarmée du Rhin , par lettres du 1*' avril
1734- il servit au siège de Phili.*ib«>urg, où il monta la
tranchée, les 10 et '^4 i^iiu, 6 et i5 juillet. Il concciurtit
ensuite à la prise de Worms , le 25iuillet. Il fut employé ,
par leltres du i^' avril 1755, sous le maréchal de Coigny,
à Tarmée du Rhin, qui ne lit aucune hostilité. On )c dé-
tacha, avec 40 bataillons, vers Spire, d*uù il rejoignit en-
suite le gros de Tarmée , prés de Trêves : la paix fut pubiiée
quelque temps après. Le prince d'Iseughiem fut créé maré-
chal de France, par état donné à Veriiaillcs, le 11 février
1741* Il pf^éta serment , en cette qualilé, le 5 mars suivant :
Sun état fut enregistré .t la connélablie , le 14 septembre
1748* Il mourut ayant Tannée i^5^, {^'Jui onougu'. muilam' ^
tom, 111 , p'Jg' 3i 3 ; Alt moires du Piit ci' A\n igny , Journ/.l
historitfue de Louis A//^, par le Pcrt GriJ[fet; lihtoire mi-
litaire ^ par 4/. de Quincy ; Baucias , mémoires du teuipa ,
Gazette de France.)
DE GANGES, ro)e5 Vhsec.
DE LA GARDETTE, voyez Akselme.
• mt €C!IEA1IJX FRANÇAIS. i\ù
M GAELANDE(Aiioel), sénéchal de France. Il était Ci*
▼ori dt: Louis leGfvif « qa*il serrait arec une grande fidélité^
lorsque œ prinee le fil sénéchal « en i loS. il commanda ,
tous ce roi , la cavalerie au sié^ et à la bataille de Gournay^
en 1 109. Après U prise de celte place , ie roi la donna aux
deux Crêtes Garlanïe. Ancel de Garlaude commanda encore
la cavalerie, mws le roi, à la bataille du Puiset, gagnée
par lelTN, r|ni prit ortie place à discrétion. Il fut tué d*un
coup de lance au troisième siège du Puiset , eu 1 1 1 8. {Oux>*
no/ogie milàaire , tom, J , pa^. ':■ 4 ; Recueil des oridonnances
de Secousse y iam. IF\ pag. i58 )
DE GARLANDE (Guillaume), sénéchal de France, et
frère du précédent, obliii t la chûrge de sénéchal, à la mort
de son frère, en 1118. Il commanda , eu 1 1 19, les troupes
du roi à Jj bataille de Brennevilîe, et mourut eu 1 1*20 (1).
{Ciironolugie nuiuaire , /0//1. 7, pag, 55. J
01 GASSENDI (2] (Jeaii-Jacijiirs-B.isilîen, comte). Uvn-
tenant généi€U d'ariuteiit ^ iiaqdit le 18 décembre i74^< H
entra au iier%ice comme aspirant , dann le corps 1 oy aide l*ar-
lillfTie* en févtier irt>7. et |>a!ksa éiève d*artillerie , le 6
noveiulire de la inéuie année, li fut fait lieutenant, le 9
mai 1768; et capitaine, h- 5 juin 1779. Il avait déjà la ré-
pui.itiun d*«»(6cier d*arlillerie furt distingué, lorsque la
révolution française éclata en 1789. Ses talenlM, et les con»
iiaift!«ancc« quM avait acquist'S dans sou arme , le firent
p:^sser ra;iiilement par les ^rad«-\s supérieurs: il fui fait chef
de butaillou, le 8 mars i7i>5^ et colonel ou chef de brigade.
(1) Ud trcM>Âèfnc GarUndc, Élieonc, frère de Guillaume, fut alort
anmmc «cBéckal de France, li eut ordre, en iia6, de :»e démellre de
cène «-luir};e; mait il dé^oliéit au mi , c*i ce monarque le força par les ar-
me* à doani-r cette dëiui;>sion. Il mourut en ii5o.
(1) II e»t de la f. mille de Pit-rre C>af»endi, qui s'est rendu célébra
eomote antiqtuiire, lilstoriin, bio«;rj|ilie, ph/sicien, naluralisle, astro-
nome, géiHnètre, atiatum^^ie, prédicateur, métaphysicien, bciléoiste»
dialecticien cl écrivain babile.
'l
S.^|4 DICTTONHAinG HISTOBIQUE .
leSmani 1^96. Il fil en ces reverses qualités et avecliea^coiip
dedifiliiiclioii, lei» premières campd^iiefi de la révolut^ioii. Il
fut promu au grade de général de brigade, le 18 mars i8o'>,
et déMf;iié d.uiM le même teinp<4 fiotir com'nander le parc
d'artillerie au camp de ré^terve formé à Dijon. On le nom*
niti iTiKpecieur-général d'artillerie, le if mars i8'i5« et gé-
nérai de dlvinion, le 19 septembre suivant. Il fui fait con-
•eîller-dVlal, le 18 février 1806. Élu candidat au^nat-
ConrK^rvaleur, au mois de fé\rier 181 1 9 par le collège-élec-
toral <hi dépariemeni du Var, il fut nommé sénateur, le 5
avril i8i3. Aftrèsla restauration du trône des Bourbons, le
comte de Gassendi fut créé pair de France, le 4 lui" 18 1 4-
Eu 181 5 « pendiiut les cent jours , Napoléon Buonaparte le
comprit, le 2 juin, dans rorganisation de sa chambre des
pairs. Celle circonstance fut cause que le comte de Gassen-
di ne fut poinl appelé à la chambre des pairs, recomposée
après la seconde restaurai ion. Ce ne fut que par ordonnan-
ce du ai novembre 1819, f|ue S. M. fit rentrer le comte de
ivassendi dans cette chambre. Le général de Ga!»sendi a été
fait ( hevalii-r de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le
4 mai 1791. Dapt IWdre de la Légion-d'Honnenr, il a été
créé membre de celte légion, le 1 ) décembre ]8o3; officier,
le ; eommandant, le i5 juin i8i>4 ; et faraud -officier, le
5o juin 1811. N'ipoléon le nomma grand*croix de Tordre
de la Réunion, le 5 avril 18 13. Le comte de Gassendi a été
admis au maximum de la retraite de lieutenant - général ,
le 2 juin 181 3. {Etats niUitaii-es ^ Moniteu/y annales du
temps,)
DE GASSION (Jean, comte\ maréchal de France^ naquît
le ao août i0o9- Il fut d'abur*! gendarme dans la comj^a-
gnie du prinee de Piémont, en 1625, puis lieutenant de lu
comptgiiie des chevau-légcrs de Saint -AfTrique, en 1628.
Après la paixd*Alais, accordée par le roi, le 27 juin 1629, il
retourna servir en Piémont. Il |)assa ensuite en Allemagne,
au service du roi de Suède, où il obtint un régiment de
cavalerie. Il se trouva au combat de Léipsick, le 7 septem-
bre i65i; et chargea trois fois le général des Impériaux;
. DES GKNÉaAUX FRANÇAIS. .2/^5
mais» ii*ëtaDt laiVé emporter par son cheval, il se trouva
presque seul au milieu desi ennemis : son cheval y fui bles-
se, el GasHÎon, après avoir reçu deux coups de sabre sur
la télé • fut bientôt après renvcmé par deux coups de mous-
quel. Les ennemis 9 <|ui le crurent mort, passèrent outre;
et GaHsion, après avoir repris ses sens, se releva, rejoignK
le roi de Suède, qui menait la seconde ligne au combat,
et refait son poste. Déjà Taile gauche de Tannée s'ixonne
avuil été défaite, et les Impériaux comptant sur la victoire,
sVtaicnt jetés sur le bagage des Suédois; maïs le roi se
porta de ce côté, suivi de Gasj»ion; et celui»ci s^apercevanl
que dans Tardeur du pillage les Impériaux n'avaient laissé
auprès de leur aitillerie qu'une faible garde, y marcha
avec 200 chfvaux, »e rendit maître du canon, le fit pointer
contre les vainqueurs, et les mit en fuite. En i(>3a , il con-^
trihua à la prihc de Duiawert et d'A'igo bourg. Au siège
d*lngoisladl, le mènie boulet qui cm|K>rta la croupe du
chfval du roi de Suède, terrassa aussi Gassion. Il battit,
le .') juillet , prèftd*^ Nuremberg, 5oo Crotites, en tua 200,
et fil le reste prisonnier. Quelques jours après, il enleva
un convoi aux Impériaux, lit prisonnière de guerre la gar-
uÎAon de la ville de Fristadt, et attaqua les quai tiers du géné-
ral Walxtcin. Le cheval de Gassion ayant été tuéàceltcatta-
qur, il fut lui-même jt- té|à terre, foulé aux pieds. et fait prison*
uier. («onfié à la garde de a cavaliers, il en tua un avec un épe*
ronqirilavailàlamain,sedéb.irra.Hsaderautre,remontasur
son cheval, passa au niilit'udt'S corps- de-garde, et, malgré
une grêle de mousquelades, rejoignit un gros de Suédois.
A la bataille de Luizen , le 16 novembre, le premier coup
que tirèrent les ennemis tua le cheval de Gassion , qui en
perdit jusqu'à trois dans cette journée. Pendant le blocus
de Brisack , en 1G75, il défit 5oo dragons commandés par
le colonel Fistiui, près de Nciiliausen, blessa ce colonel f
tua ou prit s«s dragons, et leur enleva tout le butin qu'ils
avaient fait en pillant Neuhaiisen. Il l'ut mis hors de corn*
bit d'un coup de pistolet, au|>rès de la ville d^Urlingen,
et se retira alors à Strasbourg. Il attaqua, en i6!)4« ^ l^î*^"
dau , ravniit-gardc du duc de Feria, enleva et surprit deux
à46. UCTIQNHÀfEB USTOUQm . ^ «
I
^..fêfl quartier!, lui t«a «aSo homaies, et fit un grand
ili|mbre de prUpnoieni. Bn i635, le roi de Franee prit à
■1^ solde le régjiiiittit de Ganiion f. qui en fut hit iiieslre*de-
cafD'pi par cotnmiasioD du 16 mai. Il servit à ratmée de
'Lmalpe, sous le lIlaréoha^dé la Force; délit en 5 oom-
^ts 1^ Lorrains; ravitailla le'«hàteau dedial^,'#t en-
leya le quartier du baron de Clhichamp. Il prit les villes
Ât Charmes et Nenrch&tean , en Lorraine, ItipreintèM par
ocyiiposition et la fteconde d'aasaur. Au siège de^Ddle, en
té56^ dès le second jour, il chassa les enuemis^pn pont 9
*l)p^aie faubourg» se logea dans les ruines, et dressa une
iMtterie de 4 caiions. Il rallia le régiment de Nanteuil ,
• qui avait été surpris dans une sortie , repoussa les ^ssiègéa 9
et s^empara d*un moulin à eau, dont la perte ineommodait
liéauooup les habitana. Pendant le siège de Landreciess
qui:se rendit, -le a6 juillet 1637, il défit plusieurs corps do
troupes espagnoles, et enleva 3. cornettes à un da.leuis
ecAnrfiandaiiis't qu^il fit prisonnier. Gréé maréchft-de-
camp, par brevet du aS.fuin i658, Il servit au siège do ,
. Saint Omer; fut employé À Tarmée de Picardie, en 1639,
et marcha au «iéged^Ht^dlR. Il baliiUes Espagnolsà Saint-
Nicohs, ptès la rivière d'Aa , les 3 el 5 août. Aprè!i avoir
tué3oo paysaujt séditieux, proche d*Avrauches, il dissipa
les restes des rebelles, les 5o et 3i novembre ; désarma
les bourgeois d*Avranches , et s*a%'ança ensuite vers Rouen r
|a terreur de son nom avait déjà jeté IVpouvante dans
œtte ville , où il fui reçu sans résistance, le dernier jour
dedécembrêf. Commandant en Normandie, en 1640, sous
les ordres du chancelierf il arrêta le feu de la sédition qui
commençait à's*allumer dans cette province. On le fil lieu*
tefciant-géuéral au gouvernement de Touraine, sur la dé-*
mission de Ai. d^Hauterive, par provisions données àSaint*
Germaîn-en-LayCf le 4 septembre, re^istrées au parle-
ment, le 9 avril i64i* Pendant le siège d'Arras, dans la
même année, Gassion désola les ennemis par des courses
tou|ours hardies , et toujours heureuses. Escortant un jour
un convoi, avec 5oQ chevaux et 600 fanfashîus, il se vii
chargé par 4000 chevaux et aooo hommes de pied. Par une
. SKS GÉNÉRAUX FRANÇAIS. ^47
manœuvre atlroitt* , il st^para sa cavalerie en deux coloo-
iieH, et mùla par pclofoiiA son infauterie danA les înlerval-
Jc*» <le celle cavalerie. Ayant ordonné a la droite de tenir
ferme sans combattre , il attaqua les ennemis avec la gau-
che, f't le»» renversa : i.-^i nouveaux escadrons étant surve-
nus, il connnanda à sa droite de donner sur ces escadrons,
iloul les plus avancés plièrent, et portèrrnt le trouble et le
dt'Kordre parmi les autres : tout prit la fuite. En 1641 ,
C«:i.ssi(m se rendit m^tire de Lillers» sons les ordres du
nurrchal de la Meilleraye. 11 revint ensuite dtfvant Aire*
eiilfvj les quartiers des Croates, et prit 600 chevaux, ainsi
que Ifurs équipages, s.ins avoir perdu un seul homme.
Aire capitula, le 27 juillet. Le maréchal de la Milleraye
t^t.int allé,*au moisd'août, avec plusieurs seigneurs, re-
connaître Tannée ennemie, atirait été infailliblement en*
l(Tvê par ijoo chevaux , ni Gassion nVût accouru au camp.
Après y avoir donné Talarme « il marcha , avec 5o chevaux
assemblés «I la hâte, contre les ennemis « qu'il arrêta quel-
ques moments à la faveur d\m fossé, et donna aux trou-
pes françaises Je temps de se réunir et de repousser les
It'Dpériaux. On le fit mestre-de-canip-^énéral de la cava-
lerie, a la mort du marquis de Praslin , par provisions du
10 décembre. En 164^911 accompagna, jusqu'à Lyon, le roi,
qui n)archait au siégedePcrpignan,et alla servir dans Tarmée
de Flandre, commandée par le comte d*Ilarcourt, qui se tint
sur la défensive. Employé, en i<>4^9 comuie maréehal-de-
c.imp, dans Tarmée commandée par Mgr. le duc d*Enghicn,
il entreprit de jeter du secours dans Kocroy, chargea à cet
effet les eimemîs par la tète . et attira toutes leurs forces sur
lui : pendant Inaction, 100 fusiliers et 5o gardes du roi en-
trèrent dans la place par le derrière du camp. M. le djuo
d*Enghicn s'avança alors avec son armée ; mais, comme il
fallait qu'elle passât par un défdé où on pouvait la surpren-
dre ou la charger^ Gassion , avec 1000 chevaux, chassa tout
ce qu*il rencontra au-delà du défilé, balaya la plaine,
poussa jusqu'à la tète des troupes eimemies, et les amusa
assez long-temps par de longues escarmouches, pendant
que les Français passèrent le défilé, et se mirent en bataille.
2^S DICTIONNAIRE DISTOEIQUE
Le duc d'Eugkieu combattît les Espagnols, le 19 mai. Gas-
sion commanda Taîle droite, qui rompit tout ce quVlle rco-
contra devant elle, contraignit les ennemis de fuir« etd*a-
bandonner leur canon , leurs drapeaux, et tous ieur^ ba-
gages. Gassion fut dangereusement blessé au si^gedeThioii-
ville d*un coup de mousquet à la tête. Créék maréch il de
France, par état donné à Paris, le 17 novembre, il prêta
serment le même jour, et fut fait conseiller-d'élat, p«r bn*-
vet du 37 du même mois. Commandant rarniéequi de^vait
se réunir à celle de Flandre et de C^hainpagne , par y>ou voir
du sa avril 164 ), il prit Icm fortii de B:iyt*lie. de la Cii/ielie
et de Foiquicn , et joignit l'armée de Monkieui pour le sié*
ge de Gravelines. La prise d*uiie demi- lune qu'il emporta,
et où il fut blesfté, décida de la n-dditioii de la place. Le
gouverneur battit la chamade a Tattaque du maréchal de
Gassion. Graveliiies se rendit le 28 juillet*. Après ce siège,
MoNKiEiJB étant revenu à Paris, Gassion commanda seul
l'armée jusqu'au mois d'août , époque à laquelle il fut ad-
joint in\ duc d*£lbeuf. Il se démit , dans le même mois, de
la lifutenance-généraledcTouraine. Il commanda Tarméo
de Flandre, sous McmsiEvi, par pouvoir du 16 mai 1645 ;
se prés<>nta devant (lasM'l, contint une sortie des assiégés,
les repoussa, et entra avec les fuyards dans la place, dunt
il s'empara. Il prit Mardik, le 10 juillet, aptes vingt jours
de jiiége. Il fut blessé à Tattaque du fort de Link. Gassion
soumit seul Menin et Arment ières. Secondé par le maré-
chal de Rantzau, il sVmpara de Béthune, Lillers et Siiiut-
Venant. Il contraignit le général Lamboy de sortir du Bra-
bant. Après cette expédition, on mit le^ tro'ipes en quar-
tier d'hiver; et les ennemis ayant alors profité de IVloignc-
men^des Français pour réparer leurs pertes, Gastiîoii re-
vint ausHÎlAt en Flandre, rassembla les troupes, marcha
vers les villages de Renest et d*Alviiig, où il apprit qu'é-
taient postés 5 régiments d'infanterie espagnole, et 6
de cavalerie. Sa marche fut si secrète , qu'il les surprit,
leur fit 600 prisonniers, prit laoo ehcvaux 19 drapeaux
et 8 étendards. Commandant l'armée de Flandre , sous
UoisiECi et sous le duc d'Enghien, par pouvoir du a4 a-
• DES G£2<ÉaAUX FRANÇAIS. !i!{g
\n\ 1646, il SI' démit, le 3o mai, de la ch:irge de mesire-
de-camp |;éiiéral de la cavalerie. Avant que les princes eus-
sent joint Tarmée, Gassion, qui était resté sur la frontière
pendant l'hiver, ayant été instrutt que quelques troupes en-
nemies descendaient le long du canal qui va de Bruges à
Dnnkerquf, résolut de les attaquer. Pour cela , il sépara sa
cavalerie en deux cor|)8, dont Tun tomba sur plusieAirs
compagnies, qu'il enleva sans aucune résistance, parce
qne les soldats et les officiers se livraient au sommeil. Là
cavalerie eun«niie ayant eu le tenn|)s de monter à cheval ,
au moyen de ce que son quartier était bien retranché, 1%
maréchal de Gassion mit pied à terre avec ses gardes et
une partie de sa cavalerie, et fit tomber de tous les c6tés k
la fois sur les retranchements, qui furent forcés. Le sur*
plus de sa cavalerie poursuivit les ennemis, et les défît en-
tièrement. Le i3 juin, Gassion fut détachéj par MoNsiEri,
pour aller investir Courtray du côté de la Lys. La tranchée
fut ouverte 4 Taltaque du maréchal, le i5; et, une demi*
Jiine ayant été prise et reprise jusqu'à trois fois, le gouver-
neur ea|iitula, le 38. Gassion obtint le mônit^ jour le £çou-
verncmeiit de la place. Bergues-Safnt-Vinox lui ouvrit ses
portes, le 3i juillet. Gassion repoussa, le 10 août, une «or-
tie des ennemis assiégés dans Mardik, qui se remlit pour lu
S€*contle fois, le a^-^^rnes fut pris à discrétion, le y sep-
tembre, et Dunkerque capitula, le y octobre. Après ces
conqtiétes. le ducd'Ënghien char^e;i Gassion de conduire
un convoi dans Courtray. Lk^s Espagnols lui ayant opposé
6 régunents d'infanterie el 5 de c^ivalerie, ils perdirent dans
le combat qui eut lieu, environ 1000 hommes dont 5oo furent
tués sur la place, et 5oo faits prisonniers de guerre; on leur
prit aussi 19 étendards, 9 drapeaux, et laoo chevaux. Le
maréchal de Gassion leva un régiment d'infanterie de soo
nom, par commission du i** février it>47- Commandant
l'armée de I landre, par pouvoir du 37 avril, il batlit, le^
6 juillet, 800 chevaux des troupes du duc de Lorraine, près
de la Bassée , et défit , peu de jours après , un corps de aooo
hommes, à Estaire. Il marcha, le'ia, à h Bassée. L'ar*
cbiduc de Lorraine détacha alors aSoo chevaux, portant^
I 25o DICT10PCK(AIK£ HISTORIQUE
I
f chacun en croupe un mousquetaire, pour jtecourir cette
1 place; mais elle était si bien investie, que le secours n y
put entrer, et qu'elle se rendit à Gassion, le 19. Aussitôt
,qu*il fut rétabli d'une maladie dont il avait été attaqué, il
s'avança vers Lens. Quoique les Espagnols y eussent jeté
quelques secours, il fit ouvrir la tranchée. Les travaux
devant cette plajce avaient éié si heureusement avancés,
que la conquête semblait assurée au maréchal de Gassion,
lorsque, étant sur le chemin couvert, il reçut à la télé, le
a8 septembre un coup de mousquet , dont il mourut peu
de jours après. {Ci^ronologie milUaire, tom. II, pag, 545 ;
^ Mémoires du P. d'Avrigtiyf Histoire de Louis XJII , par le
P, GriJJet , le président Uénaut, Vabbé Legendre , DupieiXy
le P. Anselme^ Gazette de France \ Histoire militaire , par
M. de Quincy, Bouclas.)
' DE Gassion de Beigeib (Jacob), maréckal-de-camp.
Il était fière du maréchal de Gassion, qu'il suivit en 1628
et i63o, et avec lequel il se trouva à différents combai«,
aus sièges et à la prise de plusieurs villes. Devenu capii.iine
dans le régiment que son frère avait au service du roi de
Suède, il fît les campagnes de l'armée suédoise en Allema-
gne, depuis i63i jusqu'en i653. Il entra au service de
' France en môme temps que son frère, en iG35; servit la
ikiéme année, et en i336, au siège et à la pri^e de plusicms
pKfes de la Franche-Comté^ et se trouva, eu iG.");*, iGj8,
et inSg, à différents sièges faits par les Franç.tis dans la
Flandre,' le Hainaut et l'Artois. Il devint lieutenant colo-
Dtel du réginriept de son frère, en 1G41, et le coniniandâ au
siège d'Aire la même année, et aux sièges de Collioure et
de Perpignan, en 164a. Nommé mcstre-decamp d*uii ré-
giment de cavalerie de son nom, en iG43, ri le commanda
à la bataille de Rocroy, et au siège do Thionville. Il servit
à la tétc de ce régiment à la prise des forts Bayelte, de la
Capelle, de Folquien , ainsi qu*au sié|çe^ de Graveliiie.<, en
1644* Il fut fait aide-de-camp des années du roi, et sergent
de bataille, le 10 avril 1645, et se trouva aux sièges de Cas-
'sel, Mardick^ Lens, Bourbourg, Meuin, Béthunc et Saint-
• J)S8 GÉNÉRAUX FRANÇAIS. l5l
Yfnant. Promu au grade de maréchal de-camp, le S mai
164^, il contribua à la prise dcCourtray, dont on lui don-
na, te 98 juin , la lieutenance de roi , en même temps qu'on
en coiY fiait le gouvernement à son frère. 11 servit au siège et
à la prise de Dismude, en 16479 et mourut peu de temps
après. [Chronologie militaire y tom, VI ^ pag. 208, Gazette
de France.)
DB G AU DEC H A RD (Adolphe) , marquis de Bachevilliers,
lient. 'général, entra cornette de la comp* mestrc- de-camp
du régiment de Choiseul, en 1667, et leva» le 26 août de la
même année, une compagnie dans ce régiment , avec le-
quel il fit les campagnes de 1671, 1672 et 1673, en Flandre
et dans les électorats de Cologne et de Brandebourg. Il pas-
sa avec sa compagnie dans le régiment du Chevalier-.Duc»
par ordre du 1" mars 1674» cl servit , la même année, et
en 1675, à Tarmée du Roussillon. 11 devint capitaine , puis
major de son régiment, en 1675. Il continua de servir en
Roussillon , en 1676 ; passa à Tarmée de Flandre, en 1678 ;
campa en Haute- Alsace , en 1681; fut employé au siège de
Gironne» en 1684, et au camp deTAdour, en j685. Il fut
fait lieutenant -colonel de son régimenl^lc 20 février 1686;
obtint le grade de brigadier, le 24 août 1688; et eut un ré-
giment de cavalerie de son nom , par commission du 27
septembre 1689. Employé à Tarmée de Roussillon, en iCigo,
il y commanda la cavalerie, contribua à la reprise de plu-
sieurs places et au blocus de Gironne , et passa en Dau-
phiné, par lettres du 12 juin, pour y commander en Fab-
sence du marquis de Lazzay. Employé en Roussillon, en
169 u îl servit au siège d*Urgel , et retourna en Dauphiné ,
après avoir concouru ù faire lever aux ennemis le siège du
Prats-de-Molliou. Créé maréchal-de-camp, le 2 mai 1692,
il se démit, au mois de juin , de son régiment en faveur de
ion frère; fut employé à Tarmée d'Italie , qui se tint sur la
défensive, et retourna commander en Dauphiné pendant
rbiver. Employé à Tarmée de Piémont, en 1693, et déta-
ché, le 1*' octobre, il fit brûler les maisons de plaisance
iSâ DICTIONHAIRE mSTORIQUE .
de» environs de Turin, en représailleji de ce que le duc de
Savoie avi'iil f lit couper 900 arpents de vigne» dan» les en-
virons de Pignerol. La Buighera et la Vennerie furent pil-
lées et brûlées le même jour : le château de Rivoli fut em*
porté le 2, et brûlé ; on pilla et on détruisit toutes les cas-
sliies du territoire de Turin. Le marquis de Bachevilliers
counnanda la cavalerie de Taile droite à la bataille de la
Marhiiille, fit plu^ieurs charges sur Tennemi, et reÇut un
coup de sabre sur Tépaule. Il commanda en Savoie 9 pen-
dant rhiver. Il servit à la même armée, en 1694^1 i6g5.
Promu au grade de lieulenanl-géuéral , le 3 janvier 1696 ,
il fut eniployéà Tarmée d'Italie, par lettres du fj avril, et
servit au siège de Valence, qu'on leva après la trêve couclue
avec Tempereur. En 1697, ^^ obtint le gouvernement du
fort B.irrault, par provisions du ai janvier; et servit, sous
H. de Catinat, au siège d'Ath. Employé à l'armée d*Ilalie,
par lettres du a6 décembre 1700, il combattit à Carpi et à
Chîari, en 1701; et à Luzzara, en 170a. Il ne servit plus
depuis, et se démît du gouvernement du fort Barrault, en
faveur de son frère, au mois d'ootobre 1718. La date de sa
mort ne nous est pas connue. (CJtronologic miUlairej tom,
[y y pag, 419* mémoires du temps.')
GAUDIN (jQan-Olivicr), marichal-de^camp ^ naquit k
MaleKiroit, en Bretagne, le 1*' décembre 1746. 11 entra au
service, comme cavalier dans le 16* régiment ( ci-devani
B(>'irgo<;ne), le i*'mai 1766; fut fait maréchal-de-logis , en
1768. cl porte-étendard, le 8 mai 1774* H passa sous-lieu-
tenant au même régiment, le a5 novembre 17B4» lieute-
nant en 2*, le 25 mai 1787, et lieutenant surnuméraire, le
1*' mai 1788. On le créa chevalier de Saint- Louis , le 19
juin 1791. 11 fut promu au grade de capitaine, le 26 jan-
vier 1792, et à celui de lieutenant-colonel, le 1" octobre
suivaui. H (it lacanip.igne de 1795, à l'armée de la Moselle.
Devenu chef de brigade du 16" régiment de cavalerie, le
12 févrif r 1794» il servit avec ce régiment, à l'armée du
Nord . sous Ifs ordres du général de division Balland. Il s'y
distiui;ua par beaucoup de bravoure et d'intelligence, eu
• DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. ^53
tlivfmeff occasion», et parliculièremeDt an combat de Ca-
tfaii Camhre^ÎN, le ap niam. A l'aflaire de Casiîllon» le 17
avril Miivant, il ch<irgf a , à la léte de a escadron-H desoo
régiment , sur t\en colonnes ennemies, tiès-xupérienreii eo
nombre « et f|u*il oblîfcea cependant à reculer : celte charge
hardie »auva a pièces de canon qui fieraient tombées aa
pouvoir de rennemi. Le chef de brigade Gandin protégea
la retraite que les Français effectuèrent après- celte affaire f
et qiit fie fil en bon ordre. Il sedÎHlingua de nouveau, au
combat de Nouvion , le 27 du même tnoié d*avril. Il fut
créé général de brigade dans celte même année 17949 ^^
pis<ia en cette qualité à Tarmée de Sainbre-et-Blcuse, dans
laquelle il (it la campagne de 1795. Il a été admise la re-
traite, après 35 ans de service (1). {Etats militaires.)
GAULOIS, voyez Makigault.
GAUSSART (Louln-Slarie, baron)^ maréchal-de-camp,
naquit à Châtillou-sur-Marne, le 7 novembre 1775. Il fut
d*at)ord destiné à suivre la carrière dii barreiiu; mais il
s^enrôla, comme volontaire national, lo i5 juillet 1792»
dans une compagnie du district d*Épeniay, avec laquelle
il alla servir à Tarmée de la Moselle. Sa compagnie ayant
été incorporée dans le S* bataillon de la Moselle» il y fut
nommé sergent-major des grenadiers , le 6 octobre de la
même année, et fit, avec ce bataillon , une campagne à
r.irmée des Ardennes. Il fit partie d*une compagnie de
fljnqucurs, tirée de tous les corps de la garnison de Phi*
lippeville , et qui fut chargée de s*em))arer des avant-postes
que les ennemis avaient à Tabbaye de Florennes. Il coopéra
fortement à la prise de ces divers postes. Il fut nommé, le
(1) Dans le rapport joint au tableau des officiert-géoëraiii , préaeDté
à la cooteotion oatioaale, au nom du comité de lalut public, par Do*
bob de Graooè, le a<> avril 179S, le général Qaudin e«t ainai noté : «O^
• ficier de mérite , luiccptible d'avancement , ayant beaucoup de bni»
»%oure, de capacité et d'ciactitudc. •
254 DICTIONNAIRE HlisTORIQUS
8 juillet 1793, lieutenant dans le 7* bataillon du département
de la Marne, qui fut incorporé plus tard dans la iSi* demî-
brigade d*infanterîe de ligne. Il fit, avec ce corps, les campa-
gnes de i7q3 et 179^19 et partie de celle dt* 1795, aux armées
des Ardennes 9 de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-
Rhin , et se trouva aux diflercnles affaires qui y eurent lieu.
A la suite des bivouacs, il éprouva des douleurs scîatiques,
qui le privèrent momentanément de Tusage du bréPs gau-
che; mais .elles ne rempèchèrent point de se trouver à la
prise des lignes de Weissembourg , où il commanda un dé-
tachement de tirailleurs, qui gravirent les premiers la
montagne de Klimbach. Il fut blessé dans cette action, et
faillit être fait prisonnier. Il se trouva à la prise de Lauter-
bourg , au déblocus de Landau et à la prise de Spire : il Ht
partie de Tavani'-garde française qui força les ennemis de
se retirer dans Manht'im. Il se trouva aux affaires de Saint-
Yandel et de Kayserslautern. Après avoir bivouaqué ,
pendant Thiver de 1794 , sur les bords du Rhin , il se ren-
dit aux eaux de Bourbonne-leS-Bains, et de là dans ses
foyers, pour y rétablir sa santé. Nommé, le a4 ^^^^ ^70^»
aide-dt-camp du général Pinon, il Ht, avec ce général, la
campagne de Tarmée du Nunl , et le suivit ensuite dans
les différentes subdivisions qu*il commanda. Il fut, ainsi
que Sun général, réformé, le aa septembre 1796, lors de
la suppression de Tarmée de Tintérieur. Nommé capitaine
à la 75* demi-brigade d*iiifanterie de ligne, le a5 février
1797, il passa, de nouveau, aide-de-camp du général Pi-
non, le a5 octobre de la niè.ne année, et fit, en cette
qualité , les campagnes de Tarmée de TOuest , à la suite
desquelles il obtint, le 7 août 1800, le grade de chef de
bataillon. Il commanda, en cette qualité, la i'* subdivision
de la ao* division militaire, dont le général Pinon avait le
commandement en chef. Il passa premier aide-de-camp
du général de division De.HJardins, le 25 septembre 1801,
et fut nommé membre de la Légion-d*Honncur, le 26 juin
i8o3. 11 fit, avec le général Desjardins, les campagnes de
i8o5, 1804, i8o5, 1806 et 1807, à la grande-armée d'Alle-
magne. Il combattit à la bataille d'Iéoa, le i4 octobre 1806,
. DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 255
et s*y distingua de manière à faire demander pour lui de
ravancement. H fut blessé d*nn coup de bi.scayen à la
cuisse gauche, au combat de Golymio , en Pologne, le a6
décembre suivant. 11 eut un cheval tué sous lui, le 8 fé*
vrier 1807, h la bataille d'£ylau, où le général Ôesjardins
fut blessé mortellement à ses côtés. Après la mori de soD
général, il fut employé au grand quartier-général de Tar-
niée jiftiqu'au 5 mars suivant, époque à laquelle il fut nom-
mé major au ifi* régiment de ligne, dont il alla joindre le
dépôt à Lundau. Il obtint la crois d'officier de la Légion-
d*Honiieur, le 10 septembre de la même année. Ujcçut,
le 10 novembre suivant-. Tordre de se rendre à Metz, pour
y prendre le commaîidement du 4* régiment provisoire,
qui fit partie de la a* brigade de la r* division du corps
d'observation des côtes de l'Océan. Il fit, avec ce régiment,
la campagne de i8u8, en Espagne; se trouva, le 117 juin,
au |>.'iS!<age de la ri\ière*de Quarck, et se jeta le premier à
Ja nage, pour donner l'impulsion à son régiment. Il eut,
dans cette affaire, un cbeval tué sous lui. Le lendemain ^
28 juin, à raffaire de Valence, étant h la tête du 5' régiment,
dont il avait pris le commandement, après que le cbef de ce
corps f ut reçu une blessure mortelle, il cul lui-même le corps
traversé par une balle , et fut obligé de quitter l'armée pour
aller prendre les eaux de Barégcs. A la suite du traitement
qu'il y reçut, il ne put marcber qu'avec des béquilles : ce
qui l'obligea de rejoindre , à Thion ville , le dépôt de son ré-
giment. H fut nommé , le 3 1 mars 1809 , colonel en second
de la i5* demi-brigade provisoire qui s'organisait à Metz,
et avec laquelle il se rendit à Vienne en Autriche. 11 fut
Domuié, le 1 5 août 1809, chevalier de l'empire, avec une
dotation annuelle de 2000 fr. Après la dislocation de la i3*
demi brigade il fut nommé, le ag août de la même année, co«
loiicl eu second de la 2* demi-brigade d'infanterie de ligne,
faisant partie du corps du maréchal Oudinot. Il pa<isa,
le 21 septembre suivant, colonel titulaire du 18* régiment
d'infanterie légère, avec lequel il fu la campagne d'Illyrie.
Il le commanda aussi, eu *^i2, à la grande -armée de
Eussic. Pendant la retraite de Moskow, le colonel Gaus'-
d5G DICTIONNAIRE HISTORIQUE .
•artcombailit, le ^4 octobre i8ia,à la bataille de Maioîa-
roslawels, et y fiilblehtfétJ*uo coiipdebi.scuyenqui lefr..ppa
au pied droil. 11 eut ub cheval lue sous lui à raffaire de
Smolensky le 16 novembre suivant, et fut encore bltsjfé à
rœil droil au combat de Krasnoî, en commandant la 1'*
brigade de la 14* division du 4' c^rps d*armée , avec lequel
il Ht toute la retraite jusqu'à Glogau en Silésfe. Apr^ avoir
oi^anisé deux compagnies dunscette place, le colonf^tïaus-
sart se rendit, avec quelques officiers et ftOus-officier«, à
Grenoble, où se trouvait ledép6t de son régiment. Le jour
mème.de son arrivée dans cette dernière ville, il y reçut Ta-
vis de sa promotion au grade dégénérai de brigade, d.dée
du la avril i8i3. On lui donnait en même temp<; Tordre de
•e rendre en poste à la grande-armée d*Allemagne. Il fil
le commencement de la campagne de Saxe , el fui nommé
baron d>mpire , avec dotation de aooo francs, le a4 inii'ct.
Souffrant toujours de ses blessures, il sollicita, pendant
rarmistice , la permission d*aller prendre les eaux de Tœ-
plitz; mais, par des considérations politiques, le major-
général de Parmée rengagea à se rendre à celles d'Aix-la-
Chapelle. Lorsque Tépoque de la reprise des hostilités ap-
procha, le général Gaus^-art sollicita Tord rf:d\i lier rejoiiulre
Tarmée; uinis le ministre de la guerre, qui rnniicii.s.>ail le
mauvais élal de sa santé, jugea plus conveiiah'e de Ini
donner un commandement dans Tiniérir ur. et lui ixftécfia ,
le 28 septembre 5 Tordre d'aller prendre U- cumniand* ment
dn département de Lot-et-Garonne. Le général G.uiHsirl
parvint, en i8i4 ? à préserver ce déparlement de Tinvasion
de l'armée anglaise, avec l.iqniJle il eut plusieurs engtgc-
menls, particulièrement à la Renie el à M.trniande. Après
la restauration du trône des Bourbons, il fut < onfirmé dans
son commandement, et obtint la croix de chewilitT de Tor-
dre royal et militaire de Saint- Louis, le i3 février 181 3. Il
commandait encorde déparlcuienl de Lol-eUGaroiine lors
de Tinvasion de Buonaparle sur le territoire français, en
mars de la même année. Il n*adbéra au gouvernement de
Buonaparle que le 7 avril suivant, époqne à laquelle les
villes de Bordeaux et de Toulouse s'y étaient également sou-
#
. DES GENERAUX FRAUÇAISi. 35^
mises. Il reçut alors Tordre de se rendre à Paris 9 où on lui
donna, le 10 mai, le commandement d*uue brigade de
gardfs nationales dans le corps d'observation du Jura.
Chargé de la défense du passage des Rousses, en avant de
Mont, il y fut atla(|ué , le a juillet , par un corps de 7 i
8000 Autrichiens. Il défendit sa position avec 5oo hommes
du 8r régiment de ligne, et quelques compagnies Regardes
nationales, et soutint pendant douie heures un combat
des plus opiniâtres. Ayant perdu beaucoup d*hommcs de
sa troupe, et craignant d*étre tourné par Tennemi et deper^
dre son artillerie , il crut devoir profiter de la nuit pour ef-
fectuer sa retraite sur Mbret, d*où il se rendit à Salins.
Après la capitulation de cette place, il fut chargé, par le
lieutenant- généra] Laplane^ de porter à Paris la soumission
de la 4' division du corps d*armée au gouvernement de S.
M. Louis XVIII. Il reçut alors, du maréchal Gouvion-Saint-
Cyr , ministre de la guerre , la permission de se rendre dans
ses foyers, pour y attendre la réorganisation de Télat-major
de Tarmée. Il fut mis en activité, lé 1*' janvier 1816 , et f
fut maintenu jusqu'au 1*' janvier 1819, époque à laquellç
son rang d'ancienneté le fit classer dans le cadre de Tétat-
major - général, {triais milit.^ Aîonit, , ann, du temps,)
GAI3SSELIN d'Ahist (Louis), maréchal -de- camp , fut
fait lieutenant -colonel du régiment d'Anjou, le a5 mars
1646, et niestrede-camp-lieutenant du même régiment, le
ao décembre 1647* H servit à Tarmée de Catalogne, en 1646»
1647 , 1646 et 16499 et s*y trouva aux sièges et à la prise
de plusieurs places. 11 fut employé au siège de Bordeaux,
en iG5o. Créé maréchal -de -camp, le 11 juin i65i, il s#
trouva à la levée du siège de Cognac par le prince de Condé*
Il contribua à la défense de Barcelonne, en i65a ; au siège
de Gironne, en i653; à la prise de Villefranche et de Puy*
cerda, en i054t et à celle du Cap de Quiers, en 1 (i55. Il con«
tînua de servir en Catalogne, où on se tint sur la défensive
îoftf|u'à la paix. Il se démit de son régiment, au mois de
mars iti55, et ne servit plus. {Chronologie milUaire , tom,
f'/,pag.^2.)
ti. 33
•
a 58 DICTIONNAimK BISTORIQUK.
DE GAUST, voj'tz Di BoNim.
GAUTHERIN (Pierre Edme, baron)^ maréchal-At-eamp,
naquit àTroy«*8, en Champagne 9 le laaoûr 1770. Il entra
au service» comme soldat , au 10* régiment d^iiifaniertt* de
ligne, le ao octobre 1788, et resta dans ce régiment jus-
t|u*au 39 septembre 17^2, époque à laquelle il pasM ca-
poral dans la légion des AllobrogeSf où il fut fait sergent,
le 4 octobre suivant, et lieutenant, le 6 décembre de la
même année. Il devint adjoint de Fadjudanl -général pro-
Tlsofre Honlmcaii, le 14 juillet -1793, et aide-de-camp du
général Carteaux , le ^t\ septembre suivant. Il fut nommé
capitaine des guides à Tarmée des Alpes, le iS novembre
de la même année , et chef d*escadron au régiment des
hussards des A^pes, le 3i janvier 1795. Il fui incorporé,
avec son grade de capitaine, dans le 1* régiment de hus-
sards , le 30 mai 1 796 , et devint chef d*escadron dans le
même corps, le 20 octobre suivant. Employé à Parméede
Naples, il se fit remarquer dans plusieurs circonstances ,
et devint chef de Tétat- major de la ville de Naples. A la
bataille de JUonte Creto, il rallia les troupes, et arrêta les
progrès de IVnnenii. Il se trouva à la prise de Naples, et
fut nommé adjudant-général, sur le champ de bataille, le
ao ianvîcr 1 799 , par le général en chef de rarniée de Na-
ples. Il fut eonlirmé dans ce grade par arrêté du gouver-
nement, en date du i5 février suivant. Le généra] en chef
Masfiéna Tattarba à son quartier-général, pendant la durée
du siège de Gènes. On PautoriHa à se retirer dans ses foyers,
avec le traitement d*aclivité, le i** juillet 1801; et \\ fut
mis en non activité, ie a3 septembre suivant. Remis en
disponibilité* le ao juillet i8o3, Il fut employé dans la a*
division militaire, par lettres de service du ai septembre
suivant. En 1806, il Ht partie de Tétat-major du maréchal
Lannes. Nommé c<ilonel du 9* régiment de hussards, le
16 octobre , Il combattit avec beaucoup de valeur à la ba-
taille de Friedland, le 14 juin 1807, et y fut blessé d*un
coup de feu à la tête. Il se distingua de nouveau pendant
la campagne de 1 809 , contre rAutriche , et notamment au
. DES GÈnillUX niNÇAIS. . ^5^
eombat de Knraiico , où « aprèn plasieurii charges réitérées
contre den forceii supérieuveii ». il fil beaucoup de prisoa-
DirrK. A. la bataille de W«igrajn» il eiifoiiçi deux rarrés au*
trichieiift, et fil 1600 prisonniers. Créé général de brigade^
le ai heptenibre de la même année, il reçut a.us.Hil6l un
comm.indenifnt en Italie. Il fit la campagne de 181 a à la
grande armée de Russie, et fut fait prisonnier de guerre
peiidiHitJa retraite de UohLow» le 19 novembre. 11 rentra
en France, Ir 0 août 1814 « et fu* créé chevalier de Tordre
royal et militaire de Saint-LouiSt le 3o août. En i8i5y
priidanl la durée de Tinvasion de Buonaparte sur le terri-
toire françaÎH , le général Gautherio servit sous ses dra-
peaux , fui employé dans la 5* division de réserve de ca-
valerie, qui faisait partie du 4* corps d*armée de la Moselle,
et fil la campagne en Belgique et eu France. Il a oblenu,
sou«» le gouvernement de Napoléon Buonaparte » la croix
d*i»fficier de la Légion d'Honneur et le titre de baron. Il a
été emplové, en i8ao-, dans rinspection- générale de la
cavalerie. Il eut maintenant classé parmi les maréchaux-
de camp di^pooiUes. {Etats militaû^es , Moniteur, annales
du temps,)
GAI3TBIER.(Étiennei baron) fmaréchal-de- camp ^nsiqiaït
àBjléme, en Champagne, le la août 1761, et entra au ser-
Tiec dans, le 17* régiment d*iufanterie (ci-devant Auver-
gne),, le 214 mars 178a. 11 fut fait capitaine au a' bataillon
dit tif la rtf'uAtiqiUf le ao septembre 179a; « t passa chef de
bataillon au 46* régiment d*infaiiterie de ligne, le a') juillet
1800 On le uonuna colonel du lao* régiment d*infanlerie
de ligne, le i3 novembre 18 8. Ilfulfaitinaréchal-de camp^
le 7 frvr4Vr 181 a. Bniplo^é en cette qualité à l'armée d*Es«
pagne • il enleva des po«»i(ionM aux Espagnols, ^rès de Pro-
diiiitn. Il délogea aussi le** ennemis de Monasierio. Il fit la
campagne jile 18 la^ en Espagne; celle de 181 3, en Italie, et
cell« de France, en 18 4* Pendant Wê cent /ours , en i8i5,
il fut attat he an 7* corps de Tarmée des Alpes. On Talmit
à 1.1 reiraile, le a 1 anût de Cft'e dernière année. Il a été créé
chc%alier delaLegiou-d'Uooueur, le i&juiu i8o4; oi&oîer
a6o DicTioMUÀimE historique.
de la même légion, le 18 octobre 1810, et titré baron d>iii-
pire, le 5o décembre 181 a. S. M. Louis XVIII lui a accordé
la croix de chevalier de Tordre royal et militaire de Saîot-
Louis, le 5 octobre 1814* {ElatJ militaires yMonittur^ an^
nales du temps.)
G AY ( Louis , baron ), • maréchal ^ de --camp y naqoit à
Lyon » le aï août 17^2. Il entra au service « en septembre
1791 9 comme volontaire» dans le 1*' bataillon du départe-
ment de Rhône-et-Loire» formé à Lyon. Lors de Torgani-
salion du 1" bataillon du département du Mont-Blanc, il
-y fut fait capitaine, le 5 avril 1793. Il fit, avec ce corps, les
campagues de 179^, 1794 et 1795, à Tarmée des Pyrénées-
Orientales, et celles de 1796, 1797» 1798, 1799» >^^^ ^^
1801, en Italie, en Suisse, en Egypte et en Syrie. Il fut
blessé d*on coup de feu , an siège de Saint -Jean- d'Acre,
en 1799. Nommé chef do bataillon , par le général en chef
de Turmée d*Orient, le 3i mai 1801, il fut confirmé dans
ce grade, py arrêté du premier consul Buonaparte, daté du
5 |ullleti8oa. On le fit ma|or du 55* régiment d'infanterie
de ligne, le 3 novembre i8o3, et membre delà Légico-
d'flonoeur, le a6 mai i8o4- H servit à Tarmée de Hollande,
en 1804 et i8o5, et à celle d'Italie, en 1806. Un décret
im|)érial du 3i mars 1809, le nomma pour commander la
14* demi -brigade provisoire. Il fit la campagne de cette an-
née, à la grande-armée d'Allemagne, et combattit à Wa-
gram. En récompense de ses services, il fut créé chevalier
d'empire, avec dotation , le iSaoût de la même année. Il
passa colonel du 79* régiment d'infanterie de ligne, le 24
septembre suivant. Il fut employé en Illyrie, en i8ioj puis
6 l'armée d'Espagne, en 1811, iSia et i8i3. Il obtint la
croix cl'oiB^r de la Légion -d'Honneur, le 10 février do
cette dernière année. Promu au grade de maréchal-de*
camp , le a6 février 1814 » il fut employé en Esir.igne , puis
à Lyon, et enfin, à l'armée de la Garonne. Après la res-
tauration du trône des Bourbons, 8. M. Louis XYIII le
créa chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
le 34 août 1814. On le trouve classé, en 1822, parmi les
. DES GÉNÉBIUX TRÀlfÇÂlt. â6l
maréchaux-de-camp disponibles. (États militaires , lUoni^
teur.)
GAY DU Put d*Ahcbb ( Arnatid, chevalier) ^maréchal-^i»
camp , servait , dès Tas iG35 , en qualité d*enseigne du ré-
giment de la Frexelière, avec lequel il fit toutes les cam-*
pagnes de la Valtelioe. Il fut blessé à la prise du fort d*An*
drecie» au mois de juillet de la même année. Embarqué
sur la flotte du marquis de Brécé , gouverneur de la Âo-
chelle, il se distingua d*uoe manière très - remarquable
dans le combat naval, livré le aa août 1640 « à la vue du
port de Cadix , et où les Espagnols furent battus. Employé»
en 1646 sous le duc de BréEé » il se trouva , au mois de juin,
à la prise du fort de San-Stefano, sur les côtes de Toscane
et au siège d'Orbitello. Il était devenu capitaine au régi^
ment de Piémont infanterie , en 1648 ; et en cette qualité»
il se signala » ao mois de septembre , à Tattaque des retran-
chements des Espagnols devant Fumes. Il servit avec dis-
tinction , au siège de Rethel , en décembre i65o. Il fut fait
maréchal de bataille des armées du roi« et capitaine d'une
compagnie entretenue pour le service de S. M. dans le ré-
giment Royal-Piémont. Il était gouverneur des ville et châ-
teau du Pont-de-Cé, en i655. Le grade de maréchal*de»
camp lui fut accordé avant 1667 * maiê nous ne pouvons
préciser la date de cette promotion. (Etats militaires.)
DE GELAS DE yoi8iifs*D*AHSiis (Daniel-François), vi-
comte (le LautreCf maréchal de France y naquit en i686. Il
fut reçu chevalier de Malte de minorité » et connu d*abord
sous le nom de chevalier d^Ambres. Il entra aux mousque-
taires» en 1701, et se rendît , en 170a 9 à Malte 9 où il sé-
iourna pendant trois ans (1). Nommé capitaine au régi*
ment de Lantrec-dra^^ons , le 1 1 octobre 1705*, il alla join-
^Mre ce régiment en Italie , où il servit , en 1706 , en qualité
d*aide-de camp du duc d*Orléans, avec lequel il se trouva
(i) A too retour en France, il présenta «a roi les faucoat que Tordfe
de llalte lui envoyait tous les ans.
202 DIGTIOVffAm HISTORKfUl.
au wéf^e dr Turin et ii la h.itaille livri^e flous cette placf ,1e
y fit* ptenihre. Eiii>>(oyé à l*artnéf du Rhin , en 1707. il oom-
baltit à TiUaque drs lignfs dt* Bihfl et de Stolhofirn, qaî
furent Ton ée^ le aa mai. Il corob.ittit auKsi, le aa loût 1709,
à U bal.iille de Rliiimen>helui, en Aliiacc-. où le comte da
Bourg liattit Tarmée impériale « commandée par Ir général
Ueny. Nommé coloii«*l d*un régiment d^infanterie de mio
nom. sur la démission du marquis d'Urban, par cimimifl-
•itm du S mirs 1710, il servit la même année* â Taruiée
de Flandrt- , qui se tint sur la défensive. Il fut fait c*oloirel«
.lieutenant du régiment d'iiifuiterie de la Reine « sur la de-
mission du marquis de Bel hune* par commission du *i8 avril
1711, et rtervil à Tarmée de Flandre. Il setrouva.en t7ia.aa
combat de Dcnain, It- a4 juillet; au siège de M.';n'hii*nnes,
pri*( le 00 du même mois , et à la prise du fort de 8( arpe,
et dts vilie.H de Dtiuay et du Quesnoy. Employé à ranuée
du Rhin, en 1713, il concourut à la prÎM; de Laodau, leao
août , et à la défaiiedu général Vaubiume , le ao septembre.
Au siège de FrilHmrg, il repoussa* à la tête du régiment de
la Rf-îiie, la sortie que les ennemis firent le leiidem.iin de
Touvertiirede la tranchée. Il servit, en 1714* ^ Tarmée de
Catalogne, commandée par le maréchal de BerwicL, et se
trouva au siège de B.ircelonne. A Taisant qui fut donné &
celte viMe, le 1 1 septembre , il marcha à la tête de Tune des
4 colonnes qui |iéiiélrèieiit dans la place : Barcelonne capi-
tula, le la. En 1715, tou^ les membre^de Tordre de Ualtp
a}anl reçu Tordre de »e rendre dans celle tie pour la dé-
fendre cunire Ick Turcs qui la mrnaç neiit, le chevalier d*Am-
bres y alla, el fui nonuné par h> gr«.nd -maître, et parbre*
vet «lu 17 mai, brigadier des troupes qui avaient été levées
à cette (K'i'afiioii. Employé, en 1719, sur la fionliére des
PyK'iiée.H, souH \e< ordien du marquis de Bonac, il servit au
siège de Castel- Léon, dont la gainisiui fut l'aile prisonnier^
de guerre, le 1 1 iiu'n. Il fui créé brigidiir dc!> armées da
roi, le 5 avril 17*21. En 17^3, il quitta la eniix de Mahe,
fut fiit ihevtlitr de Tordre loyal tt militaire de Saml-
Lo lis, et prii \v nom de \icom e dt* Lauirec. N«MUuié lieu-
teuaut-géuéral dans la Uautc-GuieuuC| sur la di;iiiia»uio
• ms eiifciiÀiTx nANÇAis. s63
dn marqniii d^Anibreii , son frère • par provisioiM donni^rs
à VfrnaiUen, le 8 nutrn 17^7 ; il prêta serment en f Ile qua-
lité, le 16 du même moin, et lit enrt-giiitrY'r %vh provîiiions
au parli mfnt de ToulouHe « If 23 août xuivanl. Rmplt>yé à
Tarmêe dMtalie, par lettres du fiuctidire 1733, il i»ervit au
siège de Grrra-d*Adda ; monta la tranchée, les ao et a5 no«
veutbre, au siège de Pitiighiione; et« aprè.% la prise de
cette ^dce, marcha au siêf^e de Crémone. Il conibatiît, à
Ptfrnie« le 29 inîu 1734- Créé maiéchal -de -camp, le 1*'
août df cette dernière année « il se démit alors du régiment
de 11 Reine. Il contina de i&ervir, en sa nouvelle qu:ilité, à
Tarniée d'Italie, et se trouva à la surprise de la Secchia ,
le 1 5 septembre. Il marcha à Tarrière-g irde de Tarniée qui
se rasaiembla à Lnzsara, et le lendemain soum G*ia»talla : il
avait été continuellement harcelé dans sa retraite, jusqu^à
Portiollo. A la bataille de Guastalla, le 19 septembre, il
commanda la^ gauche de rintinterie, y fut blessé, et eut
on che%al tué sous lui, en repous!«ant plusieurs fois les enne-
mis qui voulaient pénétrer à Tangle d*une chaui^sée qu*il
était chargé de défendre. Il fut détaché , en 1 755 , par le
maréchal de Noailles, avec un corps de troupes cottsnPra-
ble « pour foi mer le blocus de Vantoue « dont on avait pro-
ielè le siège. Il se porta ensuite à Rivoli, près de la mon-
tagne de F^rrare, où il commanda un corps de 6«)Oo liom*
mes; et de là il s*a\ança jusqu*à Gussolingo, sur TAdige,
pour s'opposer au dessein qu'avaient les ennemis de passer
la rivière » et de pénétrer dans le Milanais par le Véronais,
Il eut , le ao novembre, un pou>oir du maréchal de Noail-
les pour régler avec le prince de Saxe Hildbourghàusen, les
limites du pajrs que les armées devaient réciproquement
eonserver pendant la durée de la sus|>enHion d'armes, qui
ftn^it d'être conclue entre les cours de France et de Vien-
ne. Il se rendit ensuite à Bologne , pour engager le général
eommandant les armées de Tenipereur, à évacuer les qua-
tre légations papiles occupées par les troupes impériales,
et alla de même à Livourue auprès du duc de Montemar,
ponr pressff Tévacuation de la Toscane. Le vicomte de
Laolreo fot nommé iospecteur-général de rinlanlerie , par
t64 MGTIOllirAimB HISTOEIQO»
ordre du 3o janvier 1737. Envoyé comme plénipotentiairt
à Genève , par pouvoir donné à Fontainebleau , le 8 octo-
bre f il arriva à sa destination le 18 du même mois* et y ré-
tablit la tranquillité qui avait été troublée par la métiiUel-
ligence survenue entre les magistrats et la bourgeoisie. Il
, fut créé lieutenant-général des armées du roi, le i** mars
1738; quitta Genève le 91 juin suivant, et revint en Fraii-
ee. Employé à L'armée de Westpbalie , sous les ordres da
maréchal de llaillebois, par lettres du l'août 1741 9 H
commanda pendant Thiver dans les ville et évéché d*Os-
BabrucE ; il passa avec cette armée en Bohème, au mois de
septembre 174^9 ^1 ramena en France, au commencement
de Tannée i543, 6 bataillons, et la escadrons de gendar-
merie et de cavalerie. Il fut nommé chevalier desprdres du
roi , le a février, et ambassadeur extraordinaire auprès de
Fempereur Charles VII , le 1 5 mai suivant. Il eut , par bre-
vet du a juin , la permission de porter la marque de Tordrt
du Saint-Esprit , en attendant que sa réception eût lieu. Il
resta auprès de Tempereur îusqu'au commencement du
mois de février 1744* Employé à Tarmée du Piémont , par
letlA du 1*' du même mois, il y servit sous les ordres do
prince de Conti» A Tattaque générale des barricades de to
vallée de Mryre, le 18 juillet, le vicomte de Lautrec péné-
tra, à la tête du corps qu*il commandait, par les retran-
chements de Pretlz. Ayant ensuite pris position sur les hau-
teurs de Stroppio, il observa Tarmée ptémontaise. Après la
prise de Demont, qui eut lieu le 17 août, il joignit l'armée
devant Coni. Pendant la bataille de la Madona*del-(Jlmo ,
le 5o septembre « il commanda les troupes restées entre
les deux rivières de la Stura et de Gesse, et celles qui é"
taient dans les tranchées devant Coni. Il repoussa alors
6000 Barbets ou Vaudois qui étaient venus attaquer le poste
de Burgos, où se trouvait le dépêt des munitions de guer-
re. L'intention des ennemis , en exécutant cette attaque ,
était de faire une diversion pendant la bataille, de s'empa-
rer du parc d'artillerie, de prendre eus^uite à revers daof
les tranchées, et de rompre les ponts de la Stura , qui éta-
blissaient la oommunlcation de Tarmée française avec lt$
DBS GiNÉBAUl FRANÇAIS. Il65
tfoapM postées entre les deux rivières. Le vîcomle de l^aii-
trec fut reçulchevalier des ordres du roi , te a février i7'|5,
et oonimé, par coiumissioa du a3, pour coinmandf r dans
les provinces du Lyounais « Forez, Baujolais, et dans la
ville de Lyon, où il apaisa une émeute populaire, et ré«
tablit l'ordre et le oalme. Employé .à Turmée d*Italie, par
lettres du i** airril, il eut le commandement d'un corfM de
troupex» françaises et espagnoles, pour faire une diversion.
du côté des Alpes, et tenU*r, s*il était possible » le siéga
d*EsileF. Il biillit et défit complètement , le 1 1 octobre, à
Jossau, dans la vallée de Pragelar, ^ooo Piémonlais, coui«
mandés par le comte de RofiTy, marécb.il-de-camp , qui fui
fait prisonnier avec 28 oificiers et 45o soldats. Il prit aussi
aux ennemis 3 drapeaux, et quelques pièces de canon. Em-
ployé , par lettres du i" mai 174^» à Tarmée qui était soua
les ordres du prince de Conti, il commanda , pendant le
siège de Mons, un corps de cavalerie qui couvrait les assié-
geants. Après la priite de Mons, qui capitula le 1 1 iuillet,
il marcha sur Charleroi, qu*il investit. Il se porta ensuite,
avec un t^ros corps de cavalerie, dont la gendarmerie fai«
sait partie, et quelques bataillons , à Herpignai, pour pro-
téger le siège de Charleroi; s*em para de la redoute de Mar-
eenille , et fit priitonnières de guerre les troupes f|ui la dé-
fendaient : celte expédition accéléra la prise de Charleroi,
qui capitula le surlendemain » 9 août, il combattit à Rau-
coux , le 1 1 octobre , y commanda la cavalerie de Talle gau-
che de la féconde ligne, et soutint Tinfanterie dans Patia*
que des villages de Vauroux et de Raucoux. On le chargea,
iiir la fin de la campagne, de conduire â Mézièresles trou-
pes de Parmée distribuées en quatre divisions, et de leur
faire donner des quartiers. Il commanda pendant l'hiver à
Longwy, et sur la frontière du duché de Luxembourg, Il
alla commander à Namur au commencement de la cam-
pagne de 1747- Employé â Tarmée de Flandre, par lettres
du 1** mai . il .sortit de Namur avec une partie des troupes
qui étaient sous ses ordres, et joignit au camp de Linter,
dans la plaine de Saiut-Tron, la réserve que commandait
la oomta de Cleriuoot. ▲ la bataille de Lawfeldf le a iuil-
VI. 34
s66 DtcmoimÀiu HisTomiQcm.
let 9 il attaqua le village de ce nom avec i5 bataillons» et par
trois endroilt à la fois : un coup de fea lui fracassa la mai»
droite . Il obtint le gouvernement de la ville et de la prévôté da
Quesnoy» par provisions du ti septembre; se démit alors
de son inspection, et commanda pendant Thiver à Ostende,
par lettres du i" novembre. Employé à l'armée de Flandrr,
par lettres du i5 avril 174^9 il servit au siège de Haë^tricht,
qui se rendit le 7* mai. Après la prise de cette place, il
commanda à Anvers , qu*il remit aux Impériaux, le 1 1 dé-
cembre, lors(|ue Tarmée française évacua les Pays Bas au-
trichiens. Créé maréchal de France , par état donné A Ver-
sailles, le 24 février 17^7; il prêta serment en cette qua-
lité, le i3 mars, et fit enregistrer son état à la connéiablie,
le SI du même mois. Il était marquis d*Anibres, et Tuo
de» barons de Languedoc. Il mourut, à Paris, le 14 février
176a, âgé de 79 ans. {Qironologie militaire j iom. UJ^pag.
4o3, mcmoirts du temps y Gazette de France,)
LE GENDRE DB Bbivillb, lieutcnant^généralj entra ta
service dans le régiment de Héron dragons, eu 169), et
passa enseigne aux g;irdes-françai8es, le ^4 février 1697.
Il obtint une sous-lieutenance, le a5 janvier 1698; devint
mettre-dé -camp du régiment colonel général des dragons,
le i5 février 170a, et fut fait brigadier, le 29 janvier 1709.
On le créa maréchal-de-camp, le 1*' février 1719; et il ob-
tint IVxpectative d'une place de commandeur de l'ordre de
Saint- Louis, le 1*' août 1721. Il fut promu au grade de
lieutenant-général, le ao février 1734» et employé en celte
qualité à Tarmée d'Italie. Il avait fait alors toutes les cam-
pagne» qui avaient eu lieu depuis 1695 en Flandre et eu Al-
lemagne; s'était trouvé à différents combats, batailles et
sièges, et s'était distingué en plusieurs occasions. Il mourut
le 7 avril 1746, à l'âge de 68 ans et 6 mois. {Chronologie
mililairt^ tom. f^, pa£. i34 9 mémoires du temps.)
DE LA GENESTE, voyez du Champ.
DB GENOUILLAC (Jacques -Richard), grand^maitre
d'artillerie , obtint cette charge A ia mort de Busserade,
. DBS oiifiEÀiTi FmAHÇÀii. ^167
par provisions doooécs à blois, le 16 mai iSia. Il Tezerça
{««qu'à sa mort, qui eut lieu en iS^. {JOhronoiogie mUi"
taise, iom, ill , pag, 180.)
DE G€NSAC f voyez Baidouim.
Di GENTILE» voyez Atogaik.
DI4 6E!fTILS (Jean-Baptiste) « comte de Be^say^ mari^
chai-dt-canift ^ leva une compagnie au régiment de Bois*
sac« le 14 février i645y et li commandai la même année»
au siège de Roses, à la priM d*Agramont et de Saiiit-Au*
naiïi. à la bataille de Livières et au siège de Balaguier. U
servit au hiége de Lérida, en 1646; Â celui de Crémone »
en 1G47; au siège et à la bataille de Crémone, en f(>48;
et à Tarmée de.Catalogne , où on se tint sur la défensive »
les annéfs suivantes. Il fut créé mart^chal-de-camp, le 6
novembre tiiSi. On ne trouve point qu'il ait été employé
en cette qualité. {Chronologie miUtairef tom. Fl^ p. 5ita.)
01 CES VUES, voyez Potibs.
SI GHAISNB (Louis*Augnste-'Victor), comte de Bour^
mont^ UeutetiAnt^Mêral ^ naquit au château de Bpurmontp
le 9 septembre 1773. Il fut nommé enseigne au régiment
des gardes- françaises, en 1778, et passa sous- lieutenant
aux hommes d*armes à pied, en 1791* Il émigva vers la
même époque, fui aide-de-camp du prince de Condé, et
fli la campagne de 1791 « en Champagne. Il entra dans la
cavalerie de Tarmée de Condé, escadron du Roi, en 1793»
et lit, avec ce corps^ la campagne de i7q3, et partie de
celle de 1794* Il passa ensuite dans la VendtCt oàle viconito
de Scepeaux le i^mnia major- général de Tarmée royale
dans la Basue-Bretagne et le Bas-An|ou. Le comte de Bout*
mont devint alors membre d*un Conseil supérieur créé par
les fhouanA du Maine. Au mois de septembre de la même
année, le vicomte deScepeaux Tenvoya en Angleterre, et
le ihirgei de presser, auprès du ministère anglaii*, Tenvoi
des accours promis à son armée» Le comte de Bouriuoui
â68 DicrioivNArRB histobiqdi
•
remplit cette mission en habile négociateur, et alla en
même temps trouver, à Edimbourg , S. A. R. Mgr. le comte
d*Artoi.s , qui le dc^cora de la croix de Saint-Louis, et Tar-
ma liii-iaémt* chevalier. 11 fut nommé colo:iel d^iufanltrrify
par S. A. R. Monsieoe, lieutenant-général du royaume, aa
mois de janvier 1796. D ns la même année, et -après la
soumisMion de tous les chefs royalistes au gouvernement
républicain, le comte de Buurmont obtint du génial en
chef Hoche un passe-port pour se rendre en Angleterre. Ilfut
créé muréchal-de-camp, par S. M. Louis XVIII, en 1707*
S. A. R. MoffsiEVE fuyant nommé, en i invier i7J9« com-
mandant en chef dans les provinces du Maine, du Perche,
du pays Chartrain et des pays adjacents, il revint en Breta-
gne, débarqua d*abord sur les cèles du N<>rd, et passa de
là dans le Maine, où il se mit à la tête des royalistes. Il
remporta, à Louverné, un succès important sur les répu-
blicains, Irè»- supérieurs en nombre : ce succès lui fit trou-
ver de nouveaux partisans. A la tète de aooo hommes mal
armés et sans artillerie, il marcha sur le Mans, entra dans
cette ville , après avoir repoussé toutes les troupes qui lui
étaient opposées, et sVmpara de rartillcrie et des muni*
tions que les républicains furent obligés d*y abandonner.
Pour éviter une surprise, il se retira dans le faubourg do
8aint-Jean, au-delà de la Sarthe. Vers le même temps, 800
Bretons étant venus le joindre , il envoya attaquer la ville
de Morlaix, qui fut prise. Avec 1000 hommes, il marcha
sur le bourg de Balay , dont les habitants s*étaient retran-
chés dans leurs maisons, échoua dans son attaque, per-
dit beaucoup de monde , et surtout plusieurs officiers dis-
tingués. La non réussite de cette expédition ayant fait beau-
coup de tort aux royalistes, et ranimé le courage des ré-
publicains que la perte du Mans avait consternés, le comte de
Bourmont se retira au château de Bonère, où il établit son
quartier-général. Il marchait de nouveau en avant, et s'é-
tait déjà rendu mattre du bourg Saint- Denis, lor^quUI eut
connaissance de la capitulation conclue entre le chef roya-
liste la Prévalayeet les généraux républicains. Apprenant en
même temps la défection du comte de C hdt illoo, battu à Ba lay
pjir le glanerai Chabot , et ne Iront ant aban*lotfné par pres-
que toii§ le» autres ebefii vendéens, il se soumit au gouver*
nemenl consulaire , et et rendit il Paris. Devenu suspect
à Eoonaparté, après- révénenieni du 3 nivôse an 8 (24 dè-
Gfmbre 1799) (i)« il fut arrêté, en janvier 1800, enfermé
au Temple, ^t mis au secrrt. £n i8o3, il fut tranféré dans
la citadelle de Difon, et de là à Besançon, d*où il parvint
à liVvJder , en juillet i8o5. Il reçut , la même année , la
p4 rmissfon de se retirer en Portugal, et le séquestre qui
avait été mis sur ses biens fut levé. Il se trouvait à Lis-
bonne, avec sa famille, lorsque le général français Junot
s*eiiipara de cette ville , eu iSoS. Ce général le fit coni-»
prendre dans la capitulation , qu*îl signa avec le général en
chef de Tarmée anglaise, au mois d*août de la même an-
née ; et le comte de Bourmont rentra en France , avec
Tarmée de Portugal, au mois d'octobre suivant. A son ar-
rivée, il fut mis en prison à Nantes, puis en surveillance
dans une commune du département de Maine-el Loire.
11 fut nommé, par Napoléon Buonaparte» adjUilant-com-
mandant, en 1810, et alla joindre Tarmée française à Na-
pies. Il passa, par ordre, à Té tat- major du corps d*arméa
du prince Eugène ^ vioe-roi d*Italie, en i8ia, et fit la cam-
pagne de iLussic avec ce corps, qui avait alors le n* 4 ^^
corps composant la grande-armée. En i8i5. Il fut em-
ployé dans le 1 1* corpSf et se trouva aui batailles de Dres«
de. Nommé général de brigade, en oclobre de la même
année, il eul, en janvier i8i4« le commandement d'une
iN'igade du corps de réserve. Vers la fin du même mois, il
fut détaché, à Troyes, avec celte brigade. Il fut chargé f
le 1 1 février, de la défense de Nogent, afin de retarder la
marche des alliés. Ayant fait créneler les maisons de la ville
et barricader les portes, il se défendit dans ce po»le pen-t
dant deux jours, et y fut blessé au genou. Il obtint le grade
(1) L'eiplotioD d'anc mscbîne iaferoale dsot la me Ssiat'If iraite , à
Parti , au neoicnt où k premier coomiI j panait pour ae rtndfo à
rOpcra.
^70 OKmomÀim» historiquic •
de général de division, le i3 du même mots de ftvrîCTV
Après la refitauration du trône des Bourbons^ Sa Staiesté-
Louifi XyiII le nomma y le %o mai i8i4« commandant de
la 1 8* division militaire, et lui accorda la croix de corn-
ipandenr de Tordre royal de la Légion-d'Homieur, le s5^
août suivant. Il se trouvait à Besauçon , cfaef-lieu de ton
commandement delà 18* division militaire, lorsque Buo-i
naparle fit son invasion sur le territoire français, eA mars
181 5; et il fut chargé du commandement d'une division
du corps d'armée que le maréchal Ney devait faire mar-
cher fur Lyon , pour s'opposer à la marche de Buooaparie.
Après la défection du maréchal , le comte de Boiirmont se
rendît à Paris, et sut encore inspirer à Buonaparte asses
de ronfl ince pour en obtenir le commandement d'une des-
di>i*>ions du 4* corps d'armée, aux ordres du maréchal Ncy.
Le 14 juin, Tarmée de Napoléon allait commencer son
mouvement contre les Prusso-Saxons, lorsque le comte
de Bourmont passa dans les rangs opposés (1), et se rendit
èGadd, auprès du roi, qui le chargea du commandement
de la frontière du Nord. Après la balaîlle de Waterloo,
perdue par Buonaparte , le comte de Bourmont marcha ^
avec une partie de la population de la frontière du Nord ,
et avec le dessein de s'emparer de la ville de Lille : le gé-
néral Lapoype, qui commandait dans celte place, seM>u^.
mit à Tautorilé du roi ; et le comte de Bourmoiil fut bientôt
maître de plusieurs autres villes importantes de la Flandre.
Il fut ijomnié gouverneur de la 16* difision militaire, le 3
juillet de la même année. 11 obtint, au mois d*ociobre
suivant, le commandement de la a* division d'infanterie
de la garde royale. Il fut fait commandeur de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, le 24 août 1817. fin 18a 1. S. M.
l'envoya présider le collège électoral du 4* arrondissement
(1) À U Doufelle de celte dërection, Buonaparte reprocha au maré-
chal IVfy d'avoir recommandé le comte de Bourmont, qu'il n'avait pla-
cé qu'à ta conftidëratioo,. et ajouta : « AUei ! monsieur le maréchal, ceux
• qui lont bleu» retient bleus, et ceux qui sont blancs restent blancs. »
Dis GiNlBRA0X rRANGAIS. 271
4fi dép^rtemeiil de la Loireliiférieurc. tl commande enooro
aujourd'hui la a* divUîon d'infanlerie de la garde royale.
[Eials niiliiairesj Moniteur, anncUts du temps.)
GIGAULT, voy. di BBAUMOHt.
GIGAULT (Beroardîn), marquis de Belle/bndsj maréchal
dt PrancCf fut fail capitaine au régiment de Piémont, le
5 avri^]645. Il .servit en Flandre la mémç année, et n'y
trouva à la prise des forts de Vandreval, de Guesia, et de
Dringheo, et à celle des villes de Gassel, de Mardick, de
Liiik, de Bourbourg, de Menin , de Béthune, de Lillers,':
et de Saint-Venant. 11 concourut, eh 1646, à la prifie de.
Conrtray ; à celle de Bergues-Saint Vinox; â la repriïie de
Mardick, et à la réduction de Furnes et de Dunkerque. Il
servit à la prise de Dixmude, de la Bassée, de Lens, en
1647; et dTpres, en 1648. Il combattit à la bataille de
Lens, et eut paît à la conquête de Furnes. Employé en'
Normandie, en 1649, il empêcha que cette province n*en-
voyât du secours aux rebelles de Paris, et se défendit dans
le château de Yalognes jusqu'à la publication de la paix.
Devenu mestre-de- camp du régiment de.Ghamp:igne, sur
la démission du comte de Broglie, par commission du 29
juin , il alla joithdre ce régiment alarmée de Gatalogoe, odt
il servit en iÔ5o : on s*y tint sur la défensive. Créé maré-
chal-dc-can^p, par brevet du 10 mai de la même année, il
servit dans l'armée de Guienne sous le comte de Harcourt ;
défendit la ville de Cognac , et enleva plusieurs places aux
rebelles. Employé , en i653, à Tarmée de Catalogne , il sui-
vit le maréchal de Hocquincourt au siège de Gironne, et
au combat de Bordilly. Il aborda» en 1654» à Castellamardf
dans le royaume de Nr.ples; se jeta du vaisseau qui le por*
tait , à la nier; aborda le premier, et chargea la cavalerie
ennemie. Il marcha ensuite aux attaques, où il fut blessé*
Le vice roj de Naples, ayant été averti de cette descente, mil
sous les armes ce qu*il put ramasser de troupes , et défit les
Français , qui furent obligés de se rembarquer. Le marquis
de Bi'llefonds se démit à cette époque du régiment de Cham-
pa<jue. Créé lieutenant- général d^ armées du roi» parpou-
••>
a^a niCTIONNAZIiC HISTOHIQUE .
voir du 16 juin i655; il se trouva à la prise du cap de QuîèrSy en
• Catalogne, et à celle de Gafftillon , de Gadagoes , et à la le-
vée du siège de Soltbne par les Espagnols. Il obtint« la mê-
me année 9 le gouvernemeol de GaslUlon : on rea ta «ur la
dc^fensivc dans la Catalogne» en 1 656 et 1657. Il leva uo
régiment de cavalerie 9 par commission du 5 mai i658. Il
commanda 5 bataillonn anglais à la bataille des Dunes, le
14 loin t et y fut légèrement blessé. Il se trouva à la prise
deDunkerque, de Bergnes-Saint-Vinoz, de Funti, et de
Dixmude. Le marquis de Bellcfonds investit Gravellnes, sur
la fin de juillet ; attaqua le fort Philippe , et celui de Vt-
cluse, et les emporta Pépée à la main. Il fut blessé dans la
trancbée devant Gravelines , qui se rendit le 3o août. On li*
{^ cenlia son régiment de cavalerie après la campagne. Com-
mandant en Flandre un corps de troupes, en 16^9 « il dé-
f fit , le 11 janvier, un parti ennemi qui voulait se jeter dans
Tournay : la paix se fit, le 7 novembre, parle traité des Py-
rénées. Nommé gouverneur du Gatelet, le 9 mars 1661, il
se démit de ce gouvernement au mois de mai 166a. Appelé
en Italie comme lieutenant-général^ sous le maréchal da
Plessis et sous le marquis de Créqui, par lettres du aSsep-
lembre i663 , Il hiverna dans les états du duc de Parme et
de Modène, pour leur aider à recouvrer <)uelques places
que le pape refusait de leur restituer. De retour e*) FrancCi
au mois d*avril 16G4, on renvoya , au mois d^octobre i665,
complimenter Charles II, roi d'Espagne, sur la mort de
Philippe IV, son père. Envoyé en Hollande, en 1666, pour
y concerter avec les états -généraux, la jonction de leur
flotte avec ctlle des Français, il joignit Tarmée navale com-
mandée par le duc de Beauf'ort , et contribua par ses avis à
la sauver. Il obtint alors la charge dr premier maître d'hô-
tel du roi. Employé à Tarmée de Flandre , i^ous le roi et le
maréchal de Turenne, par lettres du 6 mai 1667, il com«
manda un quartier au hiége de Tournay, que le^oi prit le
a5 juin : la citadelle se rendit le lendemain. Douay et le
fort de Scarpe ouvrirent leurs portes , le 6 juillet. Après \d
reddition de Lille, qui avait eu lieu le 217 août, le roi, ayant
appris que le comte de Marchlo et le prince de Ligne s*a-
, DBS GKNÉKAUX FBÀBrçiIS. SIÇS
vançaieflt pour lecourir celte plaœ , doot ils ignoraient la
capitulation^ le marifub de Belleibads et le marquis de
Cn^uy furent détachèi k la tète d*un groe corps de cava*
lerie pour marcher à la rencontre des ennemis. Le comte
do llntcliin cherchait 4 éviter le combaf; raab le manfuii
de Créquy tomha sut ion arrière^arde, et la défit. f>e son
c6té le marquis de Bellefonds , soutenu par les troupes que
le roi Qommandail en personne, battit » Je 5i août , le corps
qui marchait an secours de c<>tte arrière-gardo : les enne*
mis perdirent dans cette aflaire i5oo prlsoiiuiers, i8élen«
dards» et 5 paires de timbales. Le marquis de B<41efonds ser-
vit, en sa qualité de lieutenant-général, dans Tarmée des
Pays-Bas, sous le vicomte do Turenne, par lettres du 3o
mars 1668 : la paix se fit à Aii-la-Chapèlle , le 9 mai. Pro^
mu au grade de maréchal de France, par état donné à Saint*
Germain-en-Laye, le 8 juillet , il prêta serment , le 9, et fit
enregistrer son état à la connétablîe, le 6 avril 1669. Il com-
manda un corps de troupes qui s*assembla vers Sainte-Me-
nehoold, par pouvoir du aS janvier 1669. On Tenvoya com-
me ambassadeur extraordinaire en Anglcrterre , au moi» de
fuillet i6;o. Il commanda conjointrment avec le maréchal
d'Humières , le corps qui s*assenihla près de Sedan sous les
ordres du prince de Condé, par pouvoir du 18 avril 167a.
11 reçut un autre pouvoir, du 96 juin 1673, pour comman-
der les troupes àToumay, et partout où serait la reine. Il
fut nommé pour commander en chef, en Flandre et en
Hollande, pendant Thiver de 1675 à 1674 « par pouvoir du
4 novembre 1673. En la même année, 1674* il ramena de
Hollande en France les troupes du roi ; et chemin faisant ,
il força la ville d*Erkélens, dans la Gueldre , le 10 mai; le
fort d Argenleau , sur la Meuse, le 16; et Novagne , sur la
même rivière, le aa. 11 se démit, au mois de (uillet 1676 ,
de la charge de premier mattre«d*h6tel du roi. 11 fut nom-^
mé premier écuyer de madame la dauphine , au mois de
{anvier 1680. Il commanda en chef Tarmée du Roussillon,
par pouvoir du a mars 1684; passa la rivière du Ter, en
présence de Tannée d'Espagne, commandée par le duo de
fionrnonville; le battit, le la mai, àPont-Mayor, en Ga«
274 DIGTIORNAIRE HISTORIQITE ,
talogne, lai tua. 800 hommes, lui fit 400 pritonDiets, et
lui prit une partie de set équipages. Les Frauçais eurent
3oo hommes tués, noyés, ou bleM^és9 dans ce otimbat,
qui se donna en partie sur le Pont-Mayor, et en partie au
passage du Ter. Après celte action, le maréchal entreprit
le siège de Gironne, et emporta la place d'assaut. Nais ses
troupes s*étant répandues tumultuairement jusqu'au mi-
lieu de la place, sans précaution et sans ordre, les babitauts
les contraignirent d*en,sortir, et le maréchal leva le siège,
le a6 mai , sixième four de l'attaque. Ou le créa cheralier
des ordres du roi , le 3 1 décembre 1688 (i), I| oommauda
Tarmée de Normandie , pour la défense des côtes , par pou-
voir du 3o avril 1699. Il mourut à Page de 6f ans, dans le
château de Yîncennes, dont il était gouverneur, le 5 dé-
cembre lOg); laissant après lui une grande répnlalion de
courage et de vertu (a). {Chronologie mUUaire, tom. II,
pag, 63o.)
GIGAUX ( André), maréchal-de^amp , naquit à Saint-
Lignières, arrondissement de Nlorl, le aa février i;53. Il
entra au service « le i5 mars 1768, comme soldat «u 49*
régiment d'infanterie de ligne , où il fut fait caporal , le so
février 1770; sergent, le 27 août suivant ; sergent-major, le
11 novembre 1774» adjudant, à la formation du 11 juin
1776, et porte-drapeau, le 1 a février 1 780. Pendant le temps
qui s'écoula depuis sou entrée au service, jusqu'à cette
(1) Lliiitorieo dct Grmmdt-Offioiert de ùt Ctmnmnë s'est trompe,' en
disent ifue le maréchal de Bellelonds fui fait commandeur de Tordre de
Saint Liouis , au mois de mam i6«)«'. Il ne l'a point «te : il n'était qift
cbefalier des Ordre» du roi, lorsqu'il mourut.
(1) La faTeur dont il avait joui fut altérée par di*us disf^rlces qu'il sup*
porta avec beauctHipde résignation < la première, lorsque, commandant
en second khis M. de Gréquy, il voulut , contre les ordres de son géné-
ral , proGter d'une mauvaise position des ennemis pour Ifs attaquer, c«
qui engagea une bataiLe, où, lieureuiiemi-nt, les Français furent vain-
queurs : la seconde, lorsqu'il s'opiniâtra i défendre deux places qu'on
loi avait ordonné d'évacuer, et qu'il réus»it à conserver : celte dernière
disgrftcc fut plus longue que la première.
^ BBS GinRAUX FRANÇAtS. ^^5
dernière ép<M|ii6, il fût employé aux écoles d'instntolioo
df* son régimenl , d*«lKird à nnstniciion pralii|iia dc-t toi-
dal«, piii!« à relie lliéorique doA oflficiers» et s*en acquitta
avec beaucoup de aèleeld*iMtelHgeiice(i)w II nervit aussi ,
en 1770, 1771 et 1779* contre les rel>eltes de Hte de Corse..
Il fut nommé sous-lieu(enaiit de granadiersi le 1 »{uin 1784;
dirvini lieutenant , do grenadiers» le S décembre 1786, cl
passa adjudant- mafor» à la formation du 1** mars i^gi. 11
fut fait eapiflainedef(rf nadiers , Je i5 septembre de la mémo
année, cl fui uonimé Uautenant«colonel du &' régim^ol
d*lufauterî«*» le 1 a mars 1793. il fut empIoyé«vec son ré-
giment j à Tarmée du Nord« et servil dans la première ex-
pédiiiflfki da général en aht^ Diroo , sur Mous, ^yant reçu
de ce ^néral» le commandrment de i4 compagnies de
grena«liera, et d'une compagnie de cavalerie , il s*empara
d*uu village situé en avantde Taîle droite de Tarmée. Atta-
qué dans ce poste, par 4 escadrons de hulans, et par 3oo
ebasseurs du Tyrol , il força les ennemis de se retirer, aveo
une perle aiisez coitsidérable en hoinmeset cbev.uix, tués
ou blessés. Le Irndemain de cette alTiire , il défendit le
même village, pendant près de deux heures, pour donner
le temps k Tarmee dofaijqi un mouvement réirognde , et
fit ensuite Tarrière-garde de cette luéine armée, jusqu^à
une lieue de Qtiiévraîn.» s^oppusaiit , par une fusillade con-
tinuelle, aux approches des troupes It^gères ennemies. Le
cheval c|u*ii montait pendaut cette action , fut blessé de
deux coups de carabine. Le jour même de cette retraite »
1rs trotifies qui gardaient Quiévrain ayant abandonné ce
village 9 Tenueini s*cn était emparé. Le i** bataillon du 4^*
(1) Eo 17H7« lort du rattrinèilenient d'un coofrit dr guerre i Douaj»
il préwola au niinitlrv, de Pui»êgiir, pjr IVnlrcini«e de M. d'Eftcrbaiy,
dc»ol)MrTaliuD«rriliqui'»tur Ifi manœuvretde rinfAnlerie, et 5 joignit
OD projet de nouvelle «aalraméiation. fl^i reiamen de ce projet , on
TapiM-la à Pario, pour y être employé aui trafaus du eonftril de a fÇutT-
re. Un iné:>oîri.', qu'il adrensa as tomilé militaire, contribua à faire a-
bffo^rtr, le as té^ncr 1793, l'ancien mode d'avanceoicnt aui grades mi-
liUirec
2'j6, DICTIONNAIRE UISTO&IQUX
régimrDt d^infanterie de ligne, reçut alom Tordfe de we^
prendre ce potte importaol. Le eapitaine Gigaux eonoerta
avec le colonel Casa-Bianca raltaquedeQaiévraHi,quifal
pris après un oooibat de Irois heures el des plus opioîAires.
Il se distingua k celle aflaire , de manière à 6lre eilé en ler-
mes irès-lîoQorableSy dans le rapport du général en cbef
Biron. Le i** bataillon du 49* ayant été envoyé à Maubeuge,
le capitaine Gigauz marcha à plusieurs reprises ^ avec les
% compagnies de grenadiers qui en faisaîeni partie , et
obasaa deux fois du territoire français» les troupes légèrea
ennemies qui y étaient venues iocemlier les babit'iUons et
lever des contributions, il se trouva à la prise de Courtray,
ël« quelques jours après , à la défense du village de Querne.
Il combattit à ralliiredu ao septembre 179a » el y mérita
les éloges de ses chels. Il eut le commandement du !t* ba-
taillon des grenadiers , formant Pavant-garde de Tarmée de
la Moselle , el se trouva » à la tête de ce bataillon , aux dif-
férentes attaques des retranchements des Autrichiens* près
de Trêves. A la dernière de ces attaques 9 le iS décembre
>793 y il fut blessé d*un coup de canon, au genou droit,
et reçut deux fortes contusions , Tune au défaut de Tépaule
gauche, et Tautre au côté droit»Nommé colonel du S* ré«
■ giment (ci-devant Navarre ), le la mars 1795» il attaqua
et prit Embeck. Après la bataille de Houdscootle». il fut
chargé de prendre la ville de Fumes, dont il sempara avec
les troupes qu'on avait placées, à cet effet, sous ses ordres.
Nommé général de brigade, le 3o septembre 1795, il fut
employé en cette qualité, à Tarmée d:i Nord, et prît le
commandement de 18 bataillons qui se trouvaient â Hoods*
cootte, et dans lesenvirous. Avec cette troupe, il défendit
le poste de Hondscootle , et empêcha les ennemis de le re-*
prendre. Il fut chargé du commaiulemeiit provisoire d*une
division, près de Maul>euge, par ordre du 96 février i7()4^
Nommé commandant delà ville de Bergues, il s'acquitta
de cette fonction, alors^ifficile, de manière à mériter
Testime des habitants et des. milita ires. Le général Gi«
gaux, dont la santé était fortement altérée, par suite des
blessures qu*il avait reçues» et des fatigues de la guerre»
àâmààim el obtku sa retraite, >le. aS^ùl 1796» après Si
aos 4 mois at S{oiiit de terrice, j compris 4 campagnes. Il
fixa alors sa rési^oee k Hoodscootte; fol nommé maire de
celle commune 9 le 4 io^i^ i8o3, et donna , le i5 septembre
18149 sa démission de cette chaire, <|u*il ne pouvait pitfi
remplir à cause de ses inBrmilés. Il mouml k Hondscootte,
le aè février 181 7» bonor^ de restime el dea regrets de tous
Ice geoi de bieiK {JSiau mUiuures.)
DB GISCARO 9 iMyez m LÂlBÂini.
ni GISOES, voyez nt Biub-Isli.
■
Di GIV&T, voyez d^Avclvh ri du Bois*OuTiia.
BB GO AS 9 v€iyez db IUbab.
GODART (Roch, baron) f marcchaU^e^amp , naquit i
Arras, le 19 mars 1761. Il entra au service, le i*" mars
1778, comme soHat, an régiment d'infanterie d*Orléans,
oh il fut fait caporal, en avril 178a. U pri^ son congé , le
6 octobre 1786, et rentra dans ses foyers, il fut nommé
capitaine au 6' bataillon du département du Fas-de- Calais,
en septembre 179a, et devint.chef de ce bataillon, au mois
d*octobre suivant. Il fit la campagne de cette année, en Belgi-
que , S09S les ordres du général Duomurier. Il servit pendant
la campagne de 1793, entre Furnes erDunkerque» soutint
le siège de celte dernière place , et y eut un cbeval tué sous
lui. 11 obtint une carabijie d'honneur , pour récompense
do sa conduite devant Tennemi. Après le déblocus de Dun-
iLcrque^ il marcha, sous les ordres du général iourdan , à
celui de Alaubeuge, où il commanda 3 bataillons réunis.
U se trouva, en 17949 au siège de Maestricht; et, torique
cette place fut prise, il fut envoyé sur les bords du Rhin ,
avec MMi bataillon. U servit au blocus de Mayrnce , eu 1 79S.
Lors de la formation des dtrmi* brigades, il fut nommé,
le so avril 17969 chef de celle qui fut compoiée de son
bataillon, du 8' bataillon du Pas-de-Calais, et du 10* ba-
laillon de Paris. On Tenvoya, quelque temps après, garder
^7^ DICnONVAIEE HI8TO1IQ0E
Ich bordu du Rhin , entre Slraftbtiurg et Neuf Brisacfc.. En
t^g/^9 ou îiic«»rpora quflc|urii bataillons dit us m deniî>-b ri-
gade, qui reçut alun» le u^ 7g. Ayaut l^uift te Uiiii« aveo
rarniér du général Mureau, il fil la campagne vu S«>uabe
et danii It* Tyrol. Sa denii-brigatle eut oiuHlanirtieut à com-
battre, de concert avec la 38*, uue dKisiou aulrioliie«iiio»
ibrie de 10 à ia,ooo hommes, pi perdit, pendant celle
campagne, 64 officiers et ttuo sons -officiers ou nqldiils,
tués, blessés ou faits prisonniers de guerre.l Impala le Rbio
à Hiiningue, vers la fin de septembre i79t>« et alla servir
au siège de Rehl. Aprè-n la pleine de ce lurt, la 711* demi-
brigade fut envoyée en Iiaîie, où elle prit partJiiiX opéra*
lions militaires jusqu^à iVpoq.ie de la signature .du traité
de Campi»-Formio. Dans ce dernier temp4, le chef de bri-
gade Godart fut envoyé, avec na Ifoupr , à Corfou. 11 eut,
vers le milieu de Tannée 1797, le commandement de la
place et de l'Ile de Corfou , et le conserva pendant les an-
nées i;98 et 1 7(f9 Dans le courant de celte dernière année,
lex Iles di' Cé|>h ifonie, de /.antly \ et pondeurs autres dé-
pendantes de Ci'-fou, fureiit successivement pris^'s par les
Russes et par le.^ Turcs. Après avoir soutenu uu siège de 4
mois. Va place de Corfou fut elle-même obligée de capitu-
ler, et la garnison rentra en France. La 79* demi-brigade
avait perdu , pendant la durée de son séjiMir dans Ws Iles
du Levant, 800 hommes tués, blessén ou faits prisonniers.
Elle n çut, en arrivant à Lyon, Tonlre de venir tenir gar-
nison à Paris Le chef de brigade Godart fit, à la létc de
son corps, les CHuipagiies de i^vj/t^ et 1800, à rannéc de
rOtiesl, hous les ordres de.H généraux Brune et Bcrnadolie:
sa demi-brigiile fournit, versée temps, un détachement
de 1400 hommes pour les expéditions de Saint-Domingue
et de la Guadeloupe. En i8o5, elle fit partie du camp »ou9
Bayonne, coinniandé par le général Augereau. Les 77* el
79* (Icnii-brgides de ligne ayint été amalgamées, formè-
rent le 79* régiment d^ini'anlerie, dont le chef de brigade
Godart fui f .it cciloiiel , le u3 novembre i8o5. Ce régiment*
fut aTorN envoyé au camp de Saintes, sous les ordres du^
général Lagrange. Vers la (in de 1804, le colouel Godart
. Diâ oiiiiiAnx fiançais. ûjg
reçnl l'ordre deqiilil«rlr camp de Suinlev, avec S batail-
kin^ de non r^giin«ut ( le 4' h«ilaill(in avait été détaché en
£ii|}a«nr), et de ne readre à l'arinée d*lfalie, sous les ordres
du m.irérha^ Maiiféna. Il ms trouva à la b.itiiîlle deCaldiero»
en i8o5', et 9*y dMinfiia, en prenant à propos en flaiio
une eolonAf hcingroise, forte de- 5 à 6000 hommes, qui
poursuivait le8dîvf(ion«»Dtihesi|ie et Gardaiine. Il mit cette
colonne en déroute, lui Al environ laoo prisonniers , et
rétablit ainsi le combat à Tavantage des Franc lis. Après
celte campagne, et la paix qui fut la suite de la bjlaille
d^Auslerlili* le colonel Go«lart fut envoyé, avec >on régi-
ment, rn Dalmaiie, sous les ordres du général Molilor. La
ville de ft^gusc^ étaitt bloquée par tiooo Monténégrins et
ôocMi EusNrs, le colonel Godarl marcha au déhiocus de
cette plaee. avec son ré^ment, composé de 1 420 hommes ; 4
com|Kignir8 de grenadiers et de voltigeurs du 81* régiment,
fortfs d*a oeu pré» 5oo hommes; 78 chasseurs d*Orieotf
et une vio^ine de Morlaques : cette expédition eut lieu f
le 6 juillet i8<4i, sous les ordres des généraux Delgence et
Molitor. j^près une charge hardie et à la baïonnette que Rt
exécute^le colonel Goihirt , reniiemi fut culbfité , de ma*
nîèM à ne pou%oir se rallier, et on débloqua la place de
^^fM*^ dans laquelle U- général français Lauriston sa
trouvait enfermé : rartillerie de siège, les muniiiois et les
b^i^ages de rennemi toml>èrent au pouvoir des Français.
£n septembre et octobre suivants, le colonel Godart corn*
manda son régiment aux aflWires qui eurent lieu dans It
Canal i ei pUès de Castel- Nuovo , entre le corps d*aruiée du
maréchal Mai mont, les Monténégrins et le» fausses. Il se*
jouroa, eu 1807 ®^ 1808 , dans les états de Raguse, ei fit,
pendant ce temps* différentes expéditions contre les iu<»
surgés. Turcs et Dalmales. En i8«»9, la guerre ayant de
nouv^u éclaté entre la France et TAutriche , le colonel
Godart quitta le pays de Raguse, avec «ton régiment , pour
ffn«rcber, sous les ordres du maréchal Marmont, contre Tar-
mée autrichienne, lise trouva à différents combats, où il se
distingua, et particulièrement à la bataille de Gospich, où
son régiment se mesura contre Tarmée ennemie , qui vou-
S80 DICTfONHAIBB OISTOEIQUS •
lait s'opposer au passage des Praoçab dans la Croatie. Le
colonel Godart combattit aassi» k la t^te du yg* régiment
de ligne, aux affaires de Gralz» en Styrle, et à la bataille
de Wagram. La conduite qu*il tint dans celle dernière af-
faire* lui mérita le grade de général de brigade, qui lui fat
conféré., le ii septembre (i}. Il fit, en cette qualité, les
campagnes de 1810 et 1811 , aqx armées d^Espagna et de
Portugal, et fut employé aus sièges d'Astorga, de Œudid-
Aodrigo et d*Alméida. Il revint en France vers la fin de
18 II , et obtint, au commencement de 181a, le comman-
dement du département du Tarn. Il reçut, au mots d'août
de celle dernière année, Tordre de se rendre cd poste à la
grande- armée de Russie, et y fut nommé gouverneur de
la ville et de la province de Wilna. Il fit la campagne de
18 13, en Saxe, et commanda la brigade d*ayant-gardedu
corps d*armée qui se porta sur les frontières de la Bohème.
Le général Godart s*établit, le 18 août, sur cette frontière,
avec environ i5oo hommes d'infanterie, une demi-coD-
pagnie d'artillerie, a pièces de 8, et aoo chasseurs à chevaL
Le tta du même mois, 11 fut attaqué par Tavant-garde en-
nemie, forte d'environ /^ooo hommes d'infanterie, d'oo
régiment de cavalerie légère, et de 6 pièces de canon. Après
avoir vaillamment soutenu le premier choc des Autrichiens,
il effectua sa retraite sur Dresde , en combattant pendant
toute la journée. Il eut en cette occasion a chevaux
tués sous lui, et reçut une forte contusion d'un coup de
feu au bras droit : 600 hommes de sa brigade furent tués,
blessés ou faits prisonniers. A la bataille de Dresde, le a6,
le général Godart ayant reçu un coup de feu qui lui tra-
versa la cuisse , ou fut obligé de l'enlever du champ de
bataille, et de le transporter dans Dresde, où il resta fus*
(1) Il j avait alors i5 ans que le colonel Godart commandait le 79*
rëgimtoi, et il avait souvent reçu des généraux et maréchaux les pins
grands elofres, tant pour la bonne conduite et la bravoure de ce régi-
ment devant l'ennemi, que pour rinstructioa et la discipliae qui l'a-
vaient toujours fait remarquer.
. WS GENEEÀUX VRANÇAIft. 281
qu'au momenl de la capitulation » qui portait que les Fran-
çais rentreraient en Fraàce. Cette capitulation ne fut pas
ratifiée par les puissances alliées; et, les Français ayant été
considérés comme prisonniers de guerre , le génér«ni Go
dart fut, ainsi que ses compagnons d*armes, conduit en
Hongrie, où il resta jusqu'après la restauration du tr6ne
des Bourbons, en iBi4« et la paix générale qui en fut la
suite. S. M. Louis XYIII Ta créé chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, le 19 {uillet de la même année,
et conomandeur de Tordre royal de la Légion-d'Honneur,
le a3 août suivant. Sous le gouvernement de Napoléon
Buonaparte, le général Godart avait été créé baron d'em-
pire. (Etais miUiéures, Moniêeur.)
DB GOGUELAT (François^ haron)^ Ueuienanl- général^
naquît à Gh4teau-Chinon , en Nivernais. Il entra dans le
corps des ingénieurs-géographes, en 1767 , et fut employé,
en celte qualité, au dépôt de la guerre, puis à la recon-
naissance des cèles de Bretagne, et successivement à celle
des frontières du Hainaut et des deux Évéchés. Il quitta
le corps des ingénieurs-géographes, pour entrer, comme
capitaine , dans le régiment d'Artqis-dragons, d'où il sortit
peu d'années après, pour servir dans le corps del'état-ma-
ior-général de l'armée. A l'époque de la révolution fran^
çaise, étant alors aide -maréchal -des- logis de l'armée, il
fut employé près des troupes rassemblées à Versailles, sous
les ordres du maréchal de Broglie. Il eut , à la même épo-
que , l'honneur d'être admis dans la confiance particulière
de LL. MM. le roi Louis XVI et la reine Marie- An toinettOf
qui le chargèrent de leurs correspondances secrètes. La reine
lui donna la charge de secrétaire de son cabinet , emploi
qu'il exerça sans quitter le service de l'élat-major. LL. MM.
lui confièrent aussi , à diverses époques, plusieur,s missions
importantes et délicates, tant auprès de François II, em-
pereur d'Autriche, qu*à la cour.de Londres, et auprès du
prince de Gondé , qui se trouvait alors à Worms. Le roi
ayant pris, en juin 1791, la résohition de quitter Paris,
choisit le baron de Gogutlat pour porter au marquis de
a8a mcriotncAiRE histoiiqoi ^
Bouille les ordres relalîfH à rexécution du protêt qn^avait
S. M* de «e retirer dans une des pKices fortes où comman*
dait cet officier- général. Montmédy ayant été le po'mt dé-
signé, le marqiiÎHde Bouille chargea le baron de Gogtielat
de placer, sur la route que devait parcourir le roi, des dé-
tachements tirés des régiments de Damas, Royal- Dragons»
Eciyal Allemand cav«>lerie9 et Lauiun hussards: ces déta-
chements devaient assurer la retraite de 8. M. Apri^ avoir
rempli cette mission, le baron de Goguctlat allait en ren-
dre compte au m'irqiiiH de Bouille, lorsipril trouva le roi
arrêté à Varcnncs. Il tira alors de leurs quartiers une cin-
quantaine de hussards de Laucun, et si* mil à leur tête,
afin de dis^^iper raitioupement qui compromettait la sAreté
de la famille royale. Dans celle occasion , il reçut une bles-
sure grave. Arrêté peu de temps après, il fut fêlé dans les
priKons de Mézières, où il essuya des persécutions de toote
espèce, et d*où il fut transd'éré dans celles d^Orléan:!. Son
procès fut instruit; et il eût inévitablement été condamné,
si Tacceptalion do la coii/«titution par Louis XVI n'avait
amené réIargiNsement de toulcliles personnes qui avaient
concouru à Tévasion de S. M. Rendu à la lilierté, le baron de
Goguelat vint à Paris, où il reçut de nouvelles preuves de
confiance de LL. MM. Il reçut des mains du roi la croix de
chevalier de l'ordre royal et militaire deSatnt*Louîs. Il resta
con«tamment attaché à la personne de ses souverains, et
partiigea tous leurs dangers, particulièrement dans la jour-
née du ao juin 1793. A celle du lo uoût, il ne quitta pas
le roi, et accompagna 8. H. lorsquVIle se rendit à Tassem*
blée nationale,où elle fui placée, ainsi que la famille royale,
dan» la tribune du loj^ographe. Le baron de Goguelat ne se
sépara de LL. Mv\l. que lorsr|u>.ltes lui en eurent donné l*or-
dre, et aprèi qnVIIeM eurent été conduites dans la prison
du Temple. Il continua cependant de rei^tor A Paris , dans
Tespotr d*étre encore utile à sun houverain ; mais, s'élaut
trouvé impliqué dans le procès du roi, et voulant é\iter à
rinforlunéraonarquelesdésagrémenlsd*une confrontation,
il prit le parti de sortir de France, et de passer eu Angle-
terre , où il ne demeura que peu de temps* Il repassa en-
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. a83
suite 9ur le continent, et .«le rendit à Bain* auprès de
S. A. R. MoR*>iKua (aujourd*hai S. M. LouIh X.VfIf) Ay^int
obtenu <le ce prince la pernûssioii de servir dunii (*aruiée
autrichienne* il alla joindre If prince d«* Cobourg, qui fai-
sait alortile tiiége de Valeucifnoes. ^Le baron de Guguelat
avail été rcconiniandé au général autrichien par le comte
de Mercy- ArgenteaUf auibasHadfur de la conr de Vienne
prè<i c#llc de France. Après avoir pris les ordres de* IVmpe-
reur, le prince de Cobourg plaça M. de Goguelat dans le
régiment de Bercheny-hussards. Le brevet impérial porte
la date du ii juin 1793, et relate que IVtnploi accordé au
baron de Goguelat est une récompense des services qu*il a
rendus au feu roi de France et à la reine. Il joignit son ré-
giment au siège de Condé ; et , après la pri^e de cette place»
il alla servir au siège du Quesnoy, Il Ht toutes les campa-
gnes de cette époque, et se trouva à toutes les affaires aux-
quelles le régiment de Bercheny prit part , notamment aux
trois batailles de Fleurus » les 5 ,. 16 et *à6 juin 1794 H com-
manda le^ avant-postes du corps aux ordres de M. le baroo
de Aisé, devant Maubeuge; ceux du corps de M. le prince
de Wirtemberg, sur la Sieg, et ceux de M. le comte de
Kaunitz, devant Maubeuge. A Tépoque de l'incorpora tiou
du régiment de Bercheny- huKsards dans celui de Rosem-
berg- dragons, le baron de Goguelat passa , avec son grade 9
dans cedernit-r régiment. Il alla ensuite servir à Tarmée
d'Italie, en qualité de second colonel du régiment des
chasseurs de Bussi. Il se distingua en plusieurs occasions,
et particulièrement aux combats que livrèrent les Autrir
chiens, lorsque les Français effectuèrent le passage du
Miucio. Il fut élevé, le 5 juin 1801 , au grade de général-
major; et comme tel, il eut le commandement de la Bu-
kowine et des» frontières de la Moldavie. £n 18149 après la
restauration du tiône des Bourbons, il quitta le service
d^Autrichc, pour rentrer à celui de France, et fut créé ma-
réchal-de-caïup, le 10 septembre de la même année. Lors
de rinva!«ion de Buonaparte sur le teiriloire fraoçiiis, en
mais iSiSy le baron de Goguelat , n*ayant pu obtenir Tau-
torisation de suivre le roi à Gand y retourna en Autriche,
i
984 DICTIONNAIRE HISTOEIQUE .
OÙ il fféiouma jtiflqu'après la seconde restaiiratioD , éf^o^ae
à laquelle il revint de nouveau en France. S. M. le nomma
au commandement de la place de Brest, le 3 juillet 1816.
Il conserva ce commandement jusqu*au 1* itinvler 181^,
époque à laquelle il en fut privé par suite des mesures gé-
nérales d*ordre et d'économie que le maréchal Gouvion-
Saint Cyr, ministre de la guerre, avait fait adopter par le
roi. Il fut mis alors à la retraite. Par ordonnance roj^le du
to novembre de la même année 1819, il reçut le grade de
lieutenant-général. Il fut nommé membre du conseil d'ad-
ministration des Invalides y le 7 janvier iSai» et élevé à la
dignité de commandeur de Tordre royal et militaire de
Saint- Louis, le i" mai de la même année. Le baron de Go-
guelat a été fait commandeur de r* classe de Tordre du
Phénix de Hohenlohe, en iSoi. {EuUsnuUuures, Moniteur^
annales du temps.)
I DB GOMBAULT (Charles), comte (tAuUuU, maréchal-
j de -camp , naquit le 1 1 février 1701. Il fut nommé Keute*
nant, au régiment d'infanterie de Flandre , au mois de lé*
) vrier 171a; passa lieutenant en second des grenadiers du
, même régiment, le a mai 1718 ; capitaine en second , le as
mai 17^0, et capitaine en pied, le 8 avril 17^2. il devint
capitaine de grenadiers, le a octobre 174^ » obtint, le 19
mai 1744 9 ^^"6 commission pour tenir rang de lieutenant-
colonel; fui fait lieulenant-colonel de son régiment, le 10
septembre suivant, et fut créé brigadier, le 10 mai 1748. H
avait alors fait les campagnes de Tarmée du Dauphiné, de
1712 à 1739, celle de Ttle de Corse, en 1741, et celle de
Tarmée d'Italie. Il s'était trouvé à de nombreux combats*
sièges et batailles; avait été blessé, en 1744» au siège de
Coni , où 11 avait eu le bras cassé d'un coup de feu , et avait
été fait prisonnier de guerre , en 174^ » dans la ville d*Asti ,
qa*il avait concouru à défendre. Il fut employé, comme
brigadier, au camp de Gray, en 1763 , et sur les côtes, de-
puis 175G jusqu'en 1760. Promu au grade de maréchal-
de-camp, le vio février 1761, il se démit alors de la lieute^
. DES GÉEfÊRADX FRANÇAIS. ^85
natice-colooelle du régiment de Flandre, et ne fut pas em*
ployé depuis. ( Chronologie militaire ^tom. Fil, pag. 44"^)
Dv GOMMIER, voyez Goquiixi.
DE GONDEIN) vqyezuE Paedaillâr.
DB GONDI (Albert), comte^ puis marquis , et ensuite due
de Retv, maréchal de France ^ naquit à Florence, le 4 no-
vembre i5aa. Il parut à la courd*Henri II, à son avène-
ment à la couronne , en 1 547 » ^' ^"^ » ^^^ ' ^^ » ^^^ com-
pagnie de cbevau- légers. Il servit à la bataille de Renty, le
i3 août 1 554. Henri II le fit bientôt après gentilhomme de
la chambre, et maître de la garde-robe de Charles de Fran-
ce (depuis Charles IX). Il continua d*ezercer ces charge»
sous les rois Charles IX et Henri III. En i555, il s*acquil
beaucoup de réputation en Italie, aux sièges d*Ulpian , de
Coni, et à la prise de Verceil. Il servit aussi avec beaucoup
de distinction dans les expéditions que Ton fit en Piémont
et en Corse. Il se trouva à la bataille de Saint-Quentin , le
10 août i557, et au combat de Gravelines, le i3 juillet 1 558.
Nommé, en iSSg, capitaine d*une compagnie de gendar-
mes, il combattit à Saint-Denis, le 10 novembre 1667; à
Jarnac, le 1 3 mars 1 569; et à Moncontour, le 3 octobre sui-
vant. On le choisit pour porter au roi, à Tours, la nou-
velle de cette dernière victoire. Il fut nommé, dans ce mê-
me mois d'octobre , capitaine de 5o hommes d*armes. Créé
chevalier de Tordre du roi, il obtint une place de conseiller-
d'étal. Employé comme ambassadeur à la cour de Vienne,
en 1 570 , pour le mariage de ChM-les IX avec Elisabeth
d*Au triche, il épousa cette princesse, au nom du roi, le
!ia octobre. Ala mort du maréchal de Vieilleville, le comte
de Retz fut établi gouverneur et lieutenant-général au pays
Messin, et gouverneur de la ville de Metz, par provisions
données à Duretal, le 3o novembre 1571. On le fit capi-
taine de la première compagnie des gentilshommes de la
maison du roi, après la morl du duc de Roannois, par pro«
visions du 12 décembre de la même année. Il fut chargé.
a86 DICTIONNAIRE HISTORIQUE .
8iir la fin de ratiiiée 157a, d\iiie mission auprès d*Élîsa«
belh, reine d*Angtelerre. Il réiisftit à empocher T^irrîfee des
secoursque les lirolestantft attendaient d'\n;;K'lerre. Rrve-
Dii de Londres, au commeneenient de 15739 le cnmle de
Reiz commanda une encadre, et foiç.i le comte de Munt-
g;omii)éiy d*dbaiidonner Belle Isle. Le roi érifçea celte ville
en inarqiiiiiat, et la donna au comte de Retz, qui partit en-
suite pour le sié^e de la Rochelle , où il reçut une bli^More.
Il fut pourvu d'une charge de maréchal de France 9 Yt-
cante par la mort du maréchal de Tavanes, par état donné
au château de Boulogne, le G juillet 1 570 (i),eii registre à la
connétablieyle a août 1 574* On le pourvut du gouveriiemeit
de Provence « par provisions données au même lieu et le
même iour, 6 juillet 1673 : elles furent enregistrées au par-
lement de Provence, le «ia août i574- Le maréchal deleU
se démit alors du gouvernement du pays Messiu. Il aoooin-
pagna le duc d*Anjou (Henri III) en Pologne » revint n
France avec lui, et représenta le connétable au sacrée
ce prince, qui l'admit à son conseil secret. Il se démil et m
compagnie des loogenliishommes, aumoisdeî.iiivieriS7Si
Commandant en chef Tarmée de Provence, il soiimitai
roi les villes et châteaux qu'y tenaicit les factieux , et remit
souiirobéiiisancedupapcla ville de Mt-ncihe. Pourvu dugoo-
vcrnemcntdcsvilleelciiâlcaude Nalltcs,et(lelalieutenano^
générale au p.iys Nantais, le 1 2 février 1 678, il ^c démit dugoo*
vernement de Provence, le 1" juinhuivaol. Créé chevalier
des ordres du r(»i , le 5i décembre de la nièine a nuée, ilob- 1^
tint, le a'i juin 1579, ^<* chargi- dégénérai di s galères, pour I*
Charles de. Gondi, marquis de Bv liel>le , Kon fils atué, a- 1^
vec une couuni^sion du luémc jour pour exerecr cette chJ^
ge pendant la minorité de son fiU. Hii i58o, IVsprit de dit*
corde ayant divisé le gouverneur général du uiarc|ui.sat de
(0 Cet acie est rapport» dans TliUloire pénèalogiqno de I.1 inaÎNoadi
Gondi, lom. II, p.ig. 660; dan» lo rom| Ir* de t'i.idin.iin: d»s gu« rrei
et dans les rl■gî^trt« de la conn«''lablic*. Vo éii tl i liisloilc n dc.<« Gr.iodM
OfficurK de la Couronne se tronrjprnl do c, lorsqu'ils dateut celle
mination, le premier de 1667, le second de i574*
^ 018 GÉNÉRAUX nUNÇAIS. flS^
Saluoett et les gouverneurs parliouliem des places de ce
gouvernemeot^ le maréchal de Relc y fut enroyé avec un
plein pouvoir, daté de Fontainebleau, le 27 septembre* pour
pacifier, accommoder, et même réd lirepar force les gouver-
neur» particuliers dans tout le pay^, les destituer, en met-
Ire d^aulres, faire de nouvelles levées, as<(enibler une ar-
mée; enfin faire et eii^cuter tout ce qui c >nviendrait le
mifuz pour le service du roi. Il répondit à ridt^e qiTon a-
vjîl de ses talents, parvint à réunir cei^ gouverneurs, et, après
avoir rendu le calmeà cette province, il revint à la cour. Le roi
érigea en sa faveur, pour lui el ses descendants, le comté de
Reii en duclié-pairie* par lettres données à Paris, au nit>is
de novembre i58i ; enregi«itréc8 au parlement de Pari8, le
20 mars, et à celui de Rennes, le 20 avril 1S82. Il fut reçu
en celte qualité 9 et en celle tie conseiller d*honneur, au
parlement de Paris, le 20 mars de la même année. Il pré«
ta M*rment le même jour pour la charge de maréchal de
France. Au sacre de Henri IV, en i5g49 il représenta le
comte de Toulouse. Le 25 avril 1698, on. accorda à son se-
cond fili U survivance de la charge de général des galères.
Le maréchal se démit du gouvernement de Nantes, et dé
la lieutenanee- gêné raie du comté Nantais. Il se trouva, lé
16 octobre iSgô, à Rouen, à la suite du roi, lors de Tou*
verlure de Taseemblée des notables que ce monarque avait
réunis dans oette ville. Il servit ce prince avec fidélité jus-
qu'à sa mort 9 arrivée le 22 avril 160a. (Oironohgie mi'*
MuUre , tom. Il, pag^ 322 ; Histoire généalogiqut de la mai^
^on de GofuUf Hisioire des Grands^ Ojjicier s de la Couron^
; de TkoUf ei Moréri.)
DB GONTAUT (Charles) , baron, puis duc de Biron , pair,
-sHotécuai et amiral de France ^i)^ naquit vers Tan i552*
(i) Il était fiU aîné du célèbre maréchal de Biron , que Henri IV sur-
"îlMfnniail ton bm» droit , et dont la faleur et les grandi talents militaîrea
imirtai U couroDD« tur U tête de ce mooarqtie. ( V07. le tom. II dt
'^JUiêUirw sénéuiogùfuê té 4»iraédûiuê du Paûrt dm Frmmcê, dmOromU-
r ^ignitmin êdeia Couronne, des prinûipmiêi FmwMêU» noêiu dm ffvymi*
..^^«a, H d€M Maimmê frinoUrtê deVEuropêf par M. dm CourûêUêi , in-
*t oH. »■ GoflTAOT-Biaoïi , pmg. a4*)
2S6 DICTIONNAIRE HISTORIQUE .
8ur la fin de ratifiée iS^a, d'une niMMon auprès d*Élîsa-
belh, r*ruw d'Ang!»*lerre. Il réiisftil à empocher Tarrivée des
secours que les |>rolehtanlft allenclaicnt dV\iiglt'lerre. Rrve-
nu de Londres, au conimencenieiil de iSyZ^ le comte de
Rfiz commanda une escadre, et foiç.i le comte de Alunt-
g;onin)éiy d'abandonner Belle Isle. Le roi érigea celle ville
en marquisat, et la donna au comte de KelZf qui partit en-
suite |>our le siège de la Rochelle, où il reçut une birssore.
Il fut pourvu d*une charge de maréchal de France, va-
cante par la mort du maréchal de Tavanes, par étal dooné
au château de Boulogne , le G juillet 1 5^5{ i ),euregistré à la
connétablieyle a août 1 574* ^^ 1^ pourvut du gouvernement
de Provence* par provisions données au même lieu et le
même ^our* 6 juillet 1673 : elles furent enregistrées au par-
lement de Provence, le *22 août i574* Le maréchal de Rets
se démit alors du gouvernement du pays Messiu. il accom-
pagna le duc d*ADJou (Henri III) en Pologne, revint eo
France avec lui, et représenta le conoélable au sacre de
ce prince, qui l'admit à son conseil secret. Il se démit de sa
compagnie des ion genliUhommes, au mois de janvier 1 5y5*
Commandant en chef Tarmée de Provence, il soumit au
roi les villes et châteaux qu*y tenaieil les factieux, et remit
sous robéissaiicedup;i pela ville de Mrnorbe. Pourvu du gou-
vernement des villr et ciiâicau de Naiites,etdelalieutenance-
générale au p^iys Nantais, le 1 2 février 1 678,11 se démit du gou-
vernement df Provence, le 1*' juin suivant. Créé chevalier
des ordres du rc»i , le 5i décembre de la nièine année, il ob-
tint, le a'i juin 1579, ^^ chargi* dégénérai des galères, pour
Charles de Goiuti, marquis de Bv lie-I^le , son (ils atiié, a*
vec unf commission du même jour pour exercer celle char-
ge pendant la minorité de son fils. En i58o, tVsprit de dis-
corde ayant divisé le gouverneur général du marquisat de
(i"i Cet acte est rapport* dans i'hUloire pénêalogîqtie de la maison de
Gondi, lom, II, p;ig. 660; dam» le» com|1r« de l'ordinaire dvs gu* rre«
et dans les rl■gi^tr(s de la coDn<*lablie. >^o éii et riiÎKlorien do Gr.inds-
Officitrs de la Couronne se trompent do >c, lorsqu'ils datent celle no-
mination, le premier de 1667, le second de i574>
^ 018 GÉHÉRAUX nUNÇAIS. flS^
Saluoetf et les gouverneurs parliouHers des places de ce
gouvernement, le maréthal de Relc y fut envoyé avec un
plein pouvoir, daté de Fontainebleau, le 27 septembre, pour
pacifier, accommoder, et même réd tire par force les gouver-
neurs particuliers dans tout le payn, les destituer, en met-
tre d^aulres, faire de nouvelles levées, assembler une ar-
mée; enfin faire et eii^cuter tout ce qui c >nviendrait le
mieux |)oar le service do roi. Il répondît à ridt*e qiron a-
vait de ses talents, parvint à réunir cet^ gouverneurs, et, après
avoir rendu le culnieà cette province, il revint à la cour. Le roi
érigea en sa faveur, pour lui et ses descendants, le comté de
Rtii eu dnclié-pairie« par lettres données à Paris, au mt>is
de novembre i58i ; enregistrées au parlement de Parit», le
20 mars, et à celui de Rennes, le do avril iJ58a. Il fut reçu
en celte qualité 9 et en celle de conseiller d*honneur, au
parlement de Paris, le 20 mars de la même année. Il pré«
ta nerment le même jour pour la charge de maréchal de
France. Au sacre de Henri IV, en i5g4f il représenta lu
comte de Toulouse. Le &5 avril 1698, on. accorda à son se-
cond fili la survivance de la charge de général des galères.
Le maréchal se démit du gouvernement de Nantes, et ctè
la lieu tenanee- gêné raie du comté Nantais. Il se trouva, lé
16 octobre iSgô, à Rouen, à la suite du roi, lors de l'on*
verture de Tasiemblée des notables que ce monarque avait
réunis dans oette ville. Il servit ce prince avec fidélité jus-
qu'à sa mort 9 arrivée le aa avril 1609. (Chronologie mi'*
Uiairc , tom. 11^ pag^ Saa ; Histoire généalogique de la mai*
êon de Gondi^ Hisioire des Grands^ Ql/iciers de laCouron^
ne; de TkoUf ei Moréri,)
Di GONTAUT (Charles), àaron, puis duc deBiron y pair,
moiécuai et amiral de France (^\)j naquit vers Tan i55a.
(i) Il élail fili aîné du célèbre maréchal de Biron , que Henri IV sur-
commait ton bras droit , et dont la faleur et les grands talents militaires
•flWmaireDi la courooDS sur la tête de ce mooarqtie. ( Voj. le tom. II et
VUUUirt ^né^iogitnêê U ItèrmUi^fw dêi Pairs dm Frrnmes, des Grands-
Digniiuirts de la Couronné, des ffrincipaiss FamiHu nsêiu d^ rcyam*
m%€, H d€s Maisons frinoièrts dei'EMrofs^ par M. dm CourûsUss , in-
4** ari. »■ GoflTAOT-Biaoa , pag. s4*)
Jl8t8 DICnONNÀIBE HISTORIQUK ^
Il fut élevé dans la maison paternelle. Son goût dominant
pour la carrière militaire détermina le maréchal de Biron ,
son père, à remmener avec lui, dèsT^e de i5 ans. Il fit
ses premières armes dans Tarmée que son père com-
mandait en Guienne» en iSBo. Le maréchal s*étant cassé
la cuisse dans un pas glissant, et sa blessure ne lui permet-
tant pas de conduire les troupes , celles-ci choisirent unani-
mement le jeune Biron pour leur général : ce cl^pix fut
dès- lors regardé comme un présage de sa future élévation.
Dans la campagne que le maréchal de Biron fit en Flandre,
en i582, les Suisses demandèrent pour leur colonel le
îeune Biron : celui-ci fut en conséquence nommé colonel
et surintendant des Suisses, qui étaient au service de Fran-
çois (le France , duc d*Anjoa, par provisions de ce prince,
données à Kuremonde, le a5 mars i583. Il prêta serment,
en cette qualité, entre les mains du maréchal , son père, le
3 avril suivant. Nommé capitaine d*une des compagnies
d'ordonnance que le roi, par ses lettres» données à Blois,
le 6 février iSSg, appelait auprès de sa personne» pour le
servir contre ses sujets calvinistes rebelles , il se rendit à
ce nouveau poste, le 12 mars, et fut nommé pour com-
mander l'armée d'Orléanais , par pouvoir du 6 avril. Il
conduisit, au mois de décembre, les troupes du roi devant
Vendôme; et, en moins de trois heures, il emporta les
faubourgs, la ville et le château. Lorsqu'en 1589, Henri
de Bourbon eut été reconnu roi de France, sous le nom de
Henri IV, Biron suivit Texemple de son père, et servit ce
prince avec autant de dévouement que d'intrépidité. Il se
couvrit de gloire à la bataille d*Arques, où il commanda
un détachement de cavalerie, qui avait a coulevrines dans
son centre. Ce détachement s'étant ouvert à propos vis-à-
vis de '2 escadrons ennemis, les coulevrines tuèrent une
grande partie des hommes dont se composaient ces 1 es-
cadrons, et mirent le reste en fuite. Créé maréchal-de-
camp, en iSqo, Biron se signala de nouveau à la bataille
d'Ivry, où il commanda un escadron de 3f)o chevaux. Com-
iKittHnt à côté du roi, il reçut deux blessures, l'une au bras,
l'autre au visage. La cavalerie légère du roi courait risque
. DES GKNÊBàUX FRAICC.AI8. flSC)
d*étre mise dans une entière déroule , par un escadron de
lances wallonnes ; Biron chargea cet escadron en queue t
pendant que le doc de Monipensier'le chargeait en tète.
Dans un combat opiniâtre , qui eut lieu au passage de la
rivière d*Aisne, lorsque le duc de Parme se relirait en Ar-
tois, Biron rompit et dissipa les colonnes ennemies. Après
la levée du siège de Paris , le. baron de Biron s'engagea tel*
leroeni en avant au milieu des bataillons espagnols, qu'il
aurait perdu la vie» ou tout au moins la liberté, si le roi
D*élait accouru en personne à son secours. Il fut fait capi-
taine de 5o hommes d*armes, en 1591. 11 eut part â la dé-
faite d'un détachement commandé par le duc d*Aumale ,
qui s'approchait pour secourir Noyon. On le créa chevalier
des Ordres du roi, le 3i décembre. Il servit au siège de
Rouen, en 1692. Le duc de Parme arait posté 3ooo hom-
mes dans un bois, près de son camp, et avait bordé ce bols
de relranchemenls qui communiquaient à ce même camp ;
le baron de Biron , en trois heures de combat , força et
emporta ce bois : il fut blessé pendant l'action. H reçut en-
core une blessure au siège d'Épemay, où son père fut tué ( 1 ].
On le At maréchal-de- camp -général, à la mort du mar-
quis de la Valette, par provisions du at août. Il fiiâ pourvu
de la charge d'amiral de France et de Bretagne , Tacante
par la mort de la Valette, et sur la démission du duo
d*Éperiion, par provisions données au camp de Champs,
le 4 octobre de la même année; et il prêta serment,
pour ces charges, le lendemain. Eu iSgS, il marcha
vers la Loire, et se saisit de Meun. Il forma ensuite
l'attaque de Dreux ^ qui se rendit au roi , après cinq
semaines de siège. Il se démit de la charge d'amiral, et
fut pourvu de celle de maréchal de France , devenue va-
(1) «Ltroi, dit Héseray, tarait en um plut grande peine à te ron-
• aoler delà mort du marécluil , s'il u'eûl cru que Ir baroa de Biroo, toià
• ils. étant façonné de sa m^io, pouftit lui rrndre d'aoasi grands sei-
• Tiers, d'autant plus qu'il afaît toute l'eipériencc du père. IfuI, disait
• Hesri IV , en parlant du baron de Biron , n'a i'ceil plus clair à recou-
• Bsltie l'coosim » et la main plus prompte à disposer aoe^rmée. •
ago DICTIONNAIRE HISTOBIQUE .
caille par la mort de soo père, par étal donné à Blaoleif
le a6 janvier 1594. Il prêta serment, en cette qualité, le 6
février suivant. Il assiégeait, la même année, la ville de
Laon, lorsque Mansfeld, général espagnol, tenta d*y faire
entrer un convoi. Le maréchal de Biron, qui prélendaîi
couper ce convoi , partit de son camp , pendant la nuit da
17 juin, cacha sa cavalerie à une lieue de la Père, dans
deux petits bois qui séparaient le grand chemin , te plaça
avec son infanterie dans des blés, qui le dérobaieni aux
yeux des passants » et resta dans son embuscade durant
toute la journée du lendemain. Vers le soir, les chariots des
ennemis s'avancèrent à la faveur de Tobscurité : Biron con-
tint alors ses troupes, et ne permit ratla<|ue que lorsque
tout le convoi eut défilé. Les Anglais et les fantassins fran-
çais tombèrent alors de concert sur Tavanl-garde italienne,
qui soutint le choc avec fermeté ; mais rarrière- garde es-
pagnole ayant prit la fuite du côté de la Fère , la cavalerie
de Biron sortit du bois, et la tailla en pièces. Cependant,
le reste de l'escorte se défendant avec opiniâtreté, et se re-
tranchant derrière les chariots, Biron fait descendre deche-
val la noblesse qui raccompagne , marche à la tèle des
Suisses, charge les ennemis, et les force d^abandooner le
convoi. Le maréchal fait brûler 400 chariots, prend une par-
tie des chevaux, et rejoint le roi dans la même nuit. Cette
action hardie consterna tellement les ennemis, qu'ils ne
pensèrent plus à secourir la ville de Laon, qui se rendit, le
30 juillet. Le maréchal de Biron Tut nommé pour comman-
der Tarmée de Bourgogne , par pouvoir du a^ janvier 1 .S95.
11 prit , le 4 février, par intelligence, la ville de Beaune, dont
le château se défendit pendant a8 jours : Auxonne lui ouvrit
ses [lortes, à la fin d*avril. Le maréchal de Biron fut pourvu du
gouvernement de la province de Bourgogne, sur la démis-
sion supposée du duc de Mayenne , par provisions données
à Paris, le ao avril. Aulun se rendit le i5 mai, et Dijon re-
çut le maréchal avec ses troupes, sur la fin du même mois.
Le roi, arrivée Dijon, le 4 juin, fit commencer le siège des
chÀlcaux par son infanterie , et partit ensuite , accompagné
de Bii'on, pour marcher avec sa cavalerie josqu'à Fontaine-
. DBS GENERAUX FRANÇAIS. ^QI
Française 9 an- devant de9 Espagnoln qui venaient au se-
cours des deux châteaux. Le 5 juin , le roi envoya à là d^
couverte loo cavaliers, qui revinrent en désordre, pour-
suivis par 400 chevaux » et sans avoir pu reconnaître Tar-
mée espagnole. Biron oflTrit d'aller faire cette reconnais-
sance, et partit à cet effet avec 5oo chevaux. Ayant ren-
contré une garde avancée de 60 hommes, il Técarta, et dé-
couvrir les ennemis en ordre de bataille. Bientôt après, i5o
chevaux de Tarmée royale se trouvèrent vivement pressés
par 4oo cavaliers ennemis, qui, h la vue du maréchal de
Biron, se séparèrent en deux corps, et se portèretit, les
uns sur la droite , les autres sur la gauche, pour découvrir
s*il était soutenu. Biron , pour les empêcher de reconnaftre
ses derrières, partagea sa troupe en trois corps; mais, sur
ces entrefaites, 900 cavaliers ennemis se joignirent aux pre*
miers, et chargèrent la troupe de Biron. Un des combat-
tants de cette troupe, abattu sous son cheval, allait tomber
au pouvoir des Espagnols. Biron, accouru à son secours,
le d(^gage , et repousse les Espagnols à quelque distance.
De nouveaux escadrons paraissant pour Penvelopper, il se
retirait , lorsqu'il reçut un coup de sabre sur la tète , et un
coup de lance dans le bas-ventre. Pour faciliter la retraite
du maréchal, Henri IV détacha 100 chevaux, les suivit en
personne pour les appuyer, et chargea avec succès les
tronpes de la ligue. Déjà le roi avait culbuté a escadrons ,
et dans cette mêlée terrible, le combat devenait très- ha-
sardeux po«fer 8. M. , quand Biron , que Ton eroyait hors
âVtat de combattre après la blessure qu'on lui avait vu re-
cevoir, revint sur le champ de bataille avec iso chevaux
qu'il avait ralliés 9 et acheva la déroute des ligueurs (1). Le
(1) L'ënuUtion de bratoure éttit telle entre Henri IV et Btron, qne,
dans cette rencootrc , no serviteur du roi ajaut représenté a ce mooar-
qat qu'il j avait trop cte risque a te jeter aveuglément an milieu det
eooemii : c II est vrai, dit Ueori ; mais, ai je ne le Caia, et que je ne
• m'avance, le maréchal s'en prévaudra tonte ta vie.» Lorsque Biron «
devenu coupable, om plus tard accuser lOO roi dlogratitudc , Henri» se
aQ2 DICTIONNAIRE HISTORIQUE .
fçcDéral espagnol prit alors le parti d« retourner en Fran-
che-Comté 9 et le» châteaux de Dijon se rendirent au roi.
On réunît eu faveur de Biron, et en celle de «es successeurs,
la gouvernement de Bresse et celui de Bourgogne, par let-
tres'-patenles données à Lyon« le i" septembre. Le maré<-
chai de Biron se rendit en Arlois, sur la fm du mois d*aoât
1699. he^ trou|»es quUl avait alors à sa disposition , coosîs*
talent seulement en 400 cavaliers, dont il se servît pour
harceler rennenii par des courses continuelles. Au com-
meucementde septenibre, Biron n^ayant auprès de lui que
60 cavaliers, en rencontra 600 desennemii» près de Saint-
Poli commença Taclion, pendant laquelle Moutécucuili el
Yarambon lui disputèrent quelque temps la victoire; mais
le reste de la cavalerie de Biron étant arrivé , les ennemis
prirent la fuite : ils perdirent aoo hommes, tués ou prisoo-
nicrs. Montécuculli et Yarambon furent du nombre de ces
derniers, et ou les conduisit à Rouen. La ville de 8aiut-Pol
fut prise et pillée. De là, étendant ses courses jusqu^à
pouay, Biron finit la campagne, et fit un butin considéra-
ble. Les E^tpaguols ayant surpris Amiens, en iSg;, Biron
eut ordre d'aller, avec 4000 hommes, former le blocus do
cette "place. Il se fortifia à quelque distance de la ville, tira
des lignes de circonvallalion , arrêta ou rendit inutiles les
sorties que tentèrent les Espagnols, et donna aux troupes
royales le temps de venir les renforcer. Le roi , s*étant ren«
du au mois de juin devant Amiens, on commeùça lesatta*
qnes, et le maréchal de Biron y fit des prodiges de valeur :
Amiens capitula le a5 septembre. Le roi créa Biron duc et
pair de France , par lettres d*érecliou de la baronnie de
Biron en duché- pairie , données à Paris au mois de juillel
1698 9 et registrées au parlement de Paris, le 3o. Dans le
courant de ce même mois, Biron assista , au nom du roi ,
à la cérémonie du serment que fit à Bruxelles l'arcbiduc
Albert, pour cinq des articles de la paix de Yervius qui con-
rapp^ot plusieuracîrcons tances, et entr'autrci le combat de Pontaioe-
Française, s'eiprima ainsi : «Je sai:< qu'il m'a bien sittî : raaia il ne
s peut nier que je lai ai laurë la vie trois fiis. •
. DES ciNÉRAUX nUBfÇAIS. ' 2g5
cernaient le« Pays-Bas espagnols. La gnerre se renouvela
en 1600. Le duc de Savoie relenait alors le marquisat de
Saluces. Le maréchal de Biron ayant reçu Tordre de s*em«
parer de la Bresse» emporta d'assaut, le i3 août, la ville
de Bourg, capitale de la province, et envoya le lendemain
au roi, qui était à Chamhéri, 7 drapeaux et 1 étendard.
Pendant qu'on faisait continuer le siège de la ciladellt*, il
alla se* saisir do pont d'Ains, de Pontçain, des Alimes,
d*Amhronai, de Saint-Denis, de Chausson, de Saint- Ram-
bert , du Bellay, de Pierre- Châtel, en Bugey ; du fort de la
Cluse, et du pays de Gex. Le roi donna la paix au duc de
Savoie, le 17 janvier 1601. Le maréchal de Biron fut en«
voyé, cette même année, complimenter, de la part du roi ,
Elisabeth, reine d^Angleterre. Il fut envoyé, en janvier
1603, à Soleure, en qualité d'ambassadeur extraordinaire,
pour autoriser par sa présence le traité d'alliance conclu
avec les cantons suisses par les ambassadeurs ordinai-
res. Depuis long- temps le roi était instruit que Biron en*
tretenait des liaisons coupables avec les ennemis de l'état*
Un nommé Lafin , son conseiller et son confident, trahit le
maréchal , dévoila le complot, et nomma tous les compli-
ces. Il produisit même des preuves matérielles, telles que
le roi crut devoir assembler un conseil secret , dont le ré-
sultat fut qu*ll fallait arrêter le maréchal. En conséquence,
Biron fut arrêté à Fontainebleau, le 14 fuin, et conduit à U
Bastille, le lendemain. L'obstination qu'il mit à tout nier
au roi, qui faisait tout pour l'amener au repentir, fut cause
(fue Ton commença l'instruction de son procès (1). Les ju-
ges le coodamnèrent à mort, et il fut décapité dans rioté-
rieur de laBatlIUe , le 3i juillet 160a (2). {Chronologie mi-'
(1) t n me fait pitii$ , ditait le bon Henri à Sully ; fai envie de lui par-
» donner, d'oublier tout ce qui s'ctt pa8««{, et de lui £iiire autant de bien
• que jamaii: toute mon appréhention eit que, quand }c luianrai pai-
• donn^, il ne pardonne ni è moi , ni à met cofaotji, ni i 011» éut.«
i-i) Biron était d'un caractère bouillant , d'une adifllè eitrêoM, bril*
Uni à la cour et tur les cbampt de bataille, prodigue tt nMgttiSqiie. Set
2^4 DICTTONICAIKE HISTORIQUE *
litaire. tom, 11^ P^* ^3; Histoire militaire des StdsteSr
Méniûires de SiUly^ Histoire de France du P. Daniel , le
président Htnaut , le président de Thou , F'ie des Sommes
illustres j tom. XV ; Mémoires de Castelnau^ Das^Ua^ d'Au'
èigné, la Popeiinière , Biographie universelle, ancienne et
moderne y tom, IF y pag, 5i8.)
DE GONTAUT (Louis- Antoine), comte ^ puis ducae Bî-
ron, maréchal de Franct^ arrière-petit-neveii du précé-
dent ( i), naquit le a février 1 701, et fut d*abord connu sous
le nom de comte de Biron. Il entra au service comme f^arde-
inarine, en 1716, el obtint, le i** janvier 17 iq, une commis-
sion de colonel réformé, à la suite du régiment de Ch.irtres.
Il leva, le a février 1727, une compagnie de cavalerie, au
régiment de Noailles. On le fit colonel-lieutenant du régi-
ment Royal - Roussillon infanterie , sur la démission da
marf|nis de Ximenès» par commission du aa juillet 1739.
Il marcha en Italie, au mois de septembre i755, à la téie
de ce régiment; força, Pépée à la main, le chemin cou-
vert de PIzzighitone, qui capitula le 29 novembre. Il
premiers succès le rendirent Fougueux , opiuiAtre et présomptueux.
Henri IV dii>Ait , en parlant des jactances ut rodomontades , dans les-
quelles Biron n'épargnait pas même son roi : « Il faut en supporter,
• comme d'un homme qui ne peut pas plus s'empêcher de dire du mal
• d*autrui , ei de se vanter eicessivenvent lui-même , que de bien làire «
• lorsqu'il se trouve à une occasion, le cul sur la sclie et 1 épéc à la main.»
Le père de Biron dûait quelquefois à son fil.s : « Baron , je te conscilic ,
• quand la paix sera faite, d'aller planter des choux d^ns ta maison; au-
• tremeot il te faudra perdre ta tète en Grève. » Biron avait lui même
pressenti sa destinée , lorsque , i ÏSrA^é de ses pertes énormes au jeu , il
avait dit : «Je ne sais si je mourrai sur un échafaud ; mais je sais bien
• que je mourrai à l'hôpital.»
(i) Il était le cinquième fils de Charles- Armand de Gontaut, duc de
Biron, pair et maréchal de France, chevalier des Ordres du roi , dont
les services militaires hont relatés, ainsi que ceux de 11 licutenants-gé-
néraix des armées , et de 8 maréchaux-de-camp de cette maison, dans
le tom. II de V Histoire ginéaioifique det Pairs de France , Grands-
Officiers de ia CoiL'nmne, etc. , etc.
DES GENÊtlAtX FRANÇAIS. !àÇ)S
vil à Tatlaque du château de Milan , qui se rendit le 39 dé-
cembre, et y fut blessé. Il se trouva au siège de Cortone,
qui capitula le 18 jantier 17349 et à la prise du château de
cette place f le 4 février. Créé brigadier des armées du roi»
par brevet du 20 du même mois, il combattit aux deux at-
taques du château de Colorno, les 4 et ^ juin ; et à la ba*
taille de Parme, où il fut blessé, le ag. Après cette dernière
affaire ^ il battit un corps de troupes qui protégeait un châ-
teau , dans lequel il prit le général de la Tour, et 400 offi-
ciers. On le fit inspecteur-général de Tinfanterie « par or-
dre du 3i juillet. A la surprise de la Secchia, le i5 sep-
tembre, étaat chargé du commandement de Tarrière-garde
et de toute rartillerie , il soutint plusieurs attaques de la
part des ennemis, et parvint à joindre Tarmée à Luxzara,
sans avoir été entamé. A la bataille de Guastalla , le 19 ,
il commanda la brigade d*Auvergne. Les officiers-généraux
qui étaient â portée de lui ayant été tués, il marelia alors
à la tète du régiment du Roi et de deux régimeiils de dra-
gons, battit les ennemis, et prit leur canon. Il fut promu
au grade de maréchal -de-camp, par brevet du 18 octobre
suivant, et devint colonel-lieutenant et inspecteur de son
régiment d*infanterie , à la moU du marquis de Pezé, par
commission du i5 janvier 1735. Il se démit alors de Tin-
spection générale de Tinfauterie, et continua de servir à
Tarmée d*Italie. Voulant prendre les ennemis à revers, il
lit paiiser le Mincio à la nage par une partie des troupes
qu^îl commandait • et ^îhassa les Aulrtchieus de Gorto , le
i5 juin. Il commanda sur TAdige, et dans le Yéronais II
devint duc de Biron , sur la démission de son frère , le 29
lévrier 1740. Il obtint, par commission du G août suivant,
le gouvernement de Landrecies. Employé, à l'armée de
Bohème, par lettres du ao juillet 17419 il y marcha avec la
première division , et combattit à Tassaut qui emporta Pra-
gue , le aG novembre. Il fit la guerre en Moravie pendant
le reste de Thiver. Il se rendit à Pissek , eu 174a ; combat-
lit à Sahai , le a5 mai , et fit Tarrière-garde de Tarmée (|ui,
dans sa retraite sous Prague, fut continuellement harcelée
par les Autrichiens. Il concourut à la défense de Prague ,
IQÔ DICTIONNAIRB filSTORIQCE .
et se signala , les 19 et 2a août 9 dans deux sorties que fi-
rent le.« Français. A la prcâiière , il pénétra l*épée à la main
{usqu^à la batterie rojale, défendue par plosiears baiuil-
lons, qu'il défit; encloua le canoo et tes mortiers, détrui-
sit lesouvraj^fs, et fit prisonnier le chef du génie. DansU
seconde , il prit toutt* s les pièces de campagne des ennemis,
et tua lout ce qu'il rencontra et qui ne prit pas la fuite.
Sur la fin de Taction, il reçut un coup de fusil qa^lui cas-
sa la mâchoire, et une balle qui lui entra dans la lète» et
l'obligea de se faire trépaner. Créé lieutenant-général du
arméeti du roi , par pouvoir du ao février 174^9 il rentra en
France avec l'armée. Il combs^ttit à Eltingen, ious le maré-
chal de Noailles, le 97 juin, et y commanda les brigades de
Navarre, d'Auvergne, et du Roi. Il conduisit Tarriëre -garde
de Tarmée entière, lorsqu'elle passa le ravin d*Ettingeo. Il
continua de servir à Tarmée, commandée par le maréchal
de Noailles, par lettres du i** août, et marcha ensuite sur
le Haut-Ahin, dont le maréchal de Coigny lui donna le
commandement , depuis Neuf<-Brisach (usqu'à Strasbourg.
Il rendît inutiles les différentes tentatives que le prince
Charles de Lorraine fit sur ce point. Il fut reçu chevalier
des ordres du roi , le 1*' janvier 1 744* Employé à l'armée de
Flandre , sous le roi , par lettres du 1*' avril suivant , il ser-
vit avec distinction au siège de Menin, dont il prit le che-
min couvert, et qui capitula, le 4 juin. Au siège dTpres,
qui capitula, le 37, il s'empara de la basse ville. Au siège
de Fumes, rendu *le 10 juillet, Il fit rompre les écluses
sous le feu de la place. 11 passa ensuite en Alsace ; fut em-
ployé à l'armée du Rhin, par lettres du 19 juillet; com-
battit à Haguenau, le 23 août, et finit la campagne, au
siège de Fribourg, dont il attaqua le chemin couvert de la
gauche: Fribourg capitula le 6 novembre. Employé à l'ar-
mée de Flandre, sous le roi, par lettres du i*' avril 1745,
il servit au siège de Tournay, et y prît le chemin couvert.
Il combattit à la bataille de Fontenoi« le 1 1 mai, et défen-
dit le village de ce nom, d'où il repoussa trois fois les en-
nemis. Il leçut, pendant l'action, plusieurs coups de feu
dans sa cuirasse, et eut 3 chevaux tués sous lui et s
• DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. SQ'J
blessés. Il fut nommé colonel du régiment des gardes-
françaises , à la mort du duc de Grammont, par provi-
sions du 26 du même mois, et se démit alors du régiment
du Roi. Employé à Tarmée de Flandre, par lettres du 1"
avril 1746, il commanda la réserve, à la bjlaiile de Rau-
coux, le 1 1 octobre. Il servît h la même armée « par lettres
du 1" mai 174 7- Étant lieutenant-général de jour, à la ba-
taille dt Lawfeld , le a fuillet, il conduisit la dernière atta-
que , fit avancer le canon qui favorisa cette attaque , et eut
un cheval tué sous lui. Il fut reçu au parlement, comme
pair de France , le 39 août 1749* ^'^éé maréchal de France,
par état donnée Versailles, le a4 février 1757, il prêta ser-
ment en cette qualité, le i5 mars suivant. Il mourut,
doyen des maréchaux de France, le 29 octobre 1788.
( Chronologie militaire ^ tom, 111, pag, 4^0? mémoires du
temps, )
DE GONZAGUE (Louis), duc de Nevers, commandant
d'année, naquit le 18 septembre 1559. Il était fils putné
de Frédéric, duc de Mantoue, et fut connu d*abord sous
le nom de prince de Mantoue , puis sous celui de duo de
Nevers, qu*il prit, le 4 tnars i565, jour de son mariage
avec Henriette de Clèves , héritière du duché de ce nom.
Il vint en France, en i549, et fut naturalisé par lettres de
Henri II, données à TIle-Adam, au mois de septembre
i55o, registrées à la chambre des comptes, le i5 novembre
suivant. En i557, il fut fait capitaine de 100 hommes d*ar->
mes des ordonnances du roi. Il servit & Parmée de Picardie,
pendant le siège de Saint-Quentin, fut blessé à la journée
de Saint^Quentin, le lo août de la même année, et de*
meura prisonnier de guerre. Il servit au siège du Havre,
en if>63. Le ai juin i560, on le reçut au parlement, en
qualité de pair de France. Il eut, à la même époque, le
gouvernement du Nivernais. Il fut nommé gouverneur el
lieutenant-général du Piémont et du marquisat de Saluces,
à la mort du maréchal de Bourdillon , et commandant Par-
mée au même pays, par provisions données à Fontainebleau,
le 5 avril 1 567 : il alla aussitôt en prendre possession. Il
UgS DICTIONNAIRE HISTORIQUE*
revint^ la niême année 9 en France, et arriva à Lyon avec
i3,ooo hommes. La garnison de MÂcou incommodant tout
le Lyonnais , il résolut de s*emparer de celte vUle, et y en-
tra, par composition, le 4 <lécembre. De là il se rendit en
Champagne, où il réunit ses troupes à celles du duc d^An-
jou. Au mois de février i568, étant auprès de Donzy, avec
lin détachement de 60 hommes, il tomba sur la garnidoo
d*Autrain , qu'il enfonça, et défit de plus 60 cavalitrs pro-
tetitants, accourus» pour soutenir cetleganiison : le duc,blf5sé
au genou , se ressentît toute sa vie de sa blessure. En iS^S,
il (lervit au siège de la Rochelle, et suivit Henri III en Po«
logne. N'ayant pu persuader à ce monarque que la cession
qu*il se proposait de faire au duo de Savoie des places du
Piémont serait funeste à la France, qui par- là se verrait
fermée pour toujours Tentrée de Tltalie, il se démit de soq
gouvernement du Piémont et du marquisat de Salaces, et
il en fut déchargé, par lettres-patenies données à Lyon, le
19 octobre i5y^. Il eut le commandement de Tarmée eo-
deç't de la Loire, en Yendômois et au pays Chartrain , par
pouvoir donné à Paris, le iG septembre 1675 : cette armée
était destinée à marcher contre le duc d'Alençon , qui avait
^quitté la cour. Le roi se trouvant alors dans les conjonc-
tures It's plus tristes, et sans argent, le duc de Nevers,
touché des besoins de son souverain, vendit une partie
considérable de son patrimoine, dont il prêta le produit
au roi. £n \5y^ y il ajisiégea et prit Issoire, en Auvergne,
sur les protestants. Il fut fait chevalier de:» Ordres du roi,
à la première promotion de Tordre, le 3i décembre i5;8.
En i585, il crut devoir embrasser le parti de la ligne,
dont il ne pénétrait pas alors les vues secrètes, que les
chefs coloraient adroitement du voile de la religion. En
conséquence, il lâcha de faire livrer Marseille aux ligueurs :
sou entreprise échoua, le 11 avril. Il partit alors pour
Avignon ; et, ayant fait de mûres réflexions sur ses enga-
gements avec un parti contraire à Tautorité royale, il
écrivit au cardinal de Bourbon qu'il renonçait à la ligue.
Nommé gouverneur et lieutenant-général en Picardie, à
la mort du prince de Coudé, par provisions données à
• DES GÉNÉRAUX FRAMÇArS. 5igg
Paris, !c a avril i588 « regi^trées au parlement <te Parin,
le 7 mai , il fit too entrt^e à Amiens, le 27 du même mois.
Il ronimanda Tarmée du Poitou et de la Saintonge, par
pouvoir donné «k Blois, le 18 octobre de la même année
i588^ et, malgré la rigueur de la saison, di*pui.<i le 8 dé-
cembre iusqu^au mois de mars de Tannée i589, il prit
Manléon, llontagul, la Gamache, et 36 forteresses, dans le
Bas - Poétoii. Le gouvernement de Champagne et de Brie étant
devenu vacant par la mort du duc de Guise, fut accordé au
fils du duc de Nevers, par provisions données à Blois, le 18
janvier 1 589, portant que le père exercerait, comme s*il était
gouverneur:Gonzaguc se démit nlurs du gouvernement de Pi-
cardie. Après la mort du duc de Guise, Henri III, se trouvant
eS butte, et aux catholiques et aux protestants , et n'ayant
d*autres ressources que celles que lui présentait la fidélité
du duc de Nevers, il le rappela, avec Tarmée qu*il com-
mandait en Poitou. Le duc vint joindre le roî à Blois , rac-
compagna à Tours, le servit et le soutint jusqu\i Tévéne-
ment funeste qui enleva ce monarque ft la France. Après
la mort de Henri III, Henri lY étant dans une grande
disette d*argeDt, le duc lui prêta 53,ooo écus d*or. En
iSgo, il vint offrir ses services à Henri lY, à la tête d*uoe
compagnie de gentilshommes. Il commanda en Champa-
gne, en 1S91 et iSga, et maintint cette province dans la
tranquillité. En iSqS, le roi ayant abi*iré le calvinisme,
songea à envoyer au pape une ambassade solennelle, et la
confia au duc de Nevers, comme à Tun des seigneurs les
plus propres à remplir cette importante mission. Le duo
de Nevers eut, par pouvoir donné à Troyes, le 5o mai
1595 , le commandement de Tarméc de Picardie , de Nor-
mandie, de Champagne, et de Tlsle-de- France. Après la
prise de Doullens , il se chargea de vinter les places des
deux côtés de la Sommf , et de les approvisionner. Il assura
Amiens, s*enferma dansCorbic, et n*en sortit que lorsqu'il
Peut mise en état de soutenir un siège. Il prit les mêmes
soins pour Saint-Qiicntin et pour Péronne. Ayant apprisi
à Saint- Quentin, que les Espagnols assiégeaient Cambray^
îl y envoya un secours, commandé par son fil» , qui y entra
3oO niCTIONNAniE HlSTORIQtE.
le i5 août. Il tomba malade à Nc^le, et y mourut, le a5
octobre iSqS. {Chronologie militaire^ toni, £y pag. a3i ;
Mémoires de Nevers, Histoire de M. de Thou, Histoire du
Père Daniel, le président Hénaut ^ Histoire des Grands-
Officiers de la Couronne.)
DE LÀ GORGE 9 voyez de Meklb.
DE GORGUETTE (François-Pantaléon), chevalier d' Ar-
gœuK'es^ niaréchal-de-camp , naquît le 29 janvier 1739.
Il avait été lieutenant -colonel du régiment de Chartres-
dragons , lorsqu^on le créa brigadier de cette arme, le 1"
mars 1780. Il fut promu au grade de maréchaUde-campf
le 1*' janvier 1784* Il était alors décoré de la croix de cl^-
valier de Tordre royal et militaire de Saint- Louis. (Etau
militaires.)
DE GORflEY , r^oycz dv Houx.
DE GOUFFIER DE BoNiuvET (François), colonel -général
de C infanterie delà les monts ^ servit presque toujours en
Piémont; combattit à Cerisollcs, le 11 avril i544« et ac-
compagna ensuite Taix, colonel-général de Tinfanterie, à
la prise de Montcallicr, de Sainl-Damieii , de Vignon et de
plusieurs autres places du Montferrat. La paix fut faite la
même année , aveo Tempcreur. Après la destitution de
Taix, et la ili\ision de sa charge de colonel- général en
deux parties, fionnivet fut établi colonel - général delà les
monts, par provision du 29 avril i547* Il contribua à la
délVnsc de Metz, en i552, et au rétablissement de Thé-
ro;)ann(', en i553. 11 fut fail chevalier de Tonlre du Roi,
celte dernière année, et alla servir en Piémont, en i554.
11 y défendit Santia,oii il commandait, eu j555; et les
vigoureuses sorli»:'S qu*il fit, toujours avec succès, décon-
certèrent ie duc d*Albc, qui n*usa tenter un assaut , quoi-
qu'il y eût ui)e brèche considérable faite au corps de la
place : cette belle défense donna le temps à un secours d'ar-
river, et le duc d*Albe fut obligé de lever le siège. Bounivet
. DIS GBMÉRAUX FRANÇAIS. 3oi
marcha ensuite au aiége d^Ulpian , que le maréchal de
Brisaac commença au mois d'aoùl delà même anoée. Il j
fut dangerensemeot blessé , et reyini alors en France , où
il mourut 9 des suites de sa blessure » à Saiiit-Germain-ea-
Laye, au mois de novembre i556. ( Chronologie militaire ,
iorn. III, pofi. 5ia; Brantôme, Histoire de France du Père
Daniel; Mémoires de du Bellqy; Histoire des Grands^
Officiers de la Couronne.)
GOUGUET (Cybard), maréchal-de-camp ^ né le a mai
i^Sa, entra au service, le a4 avril 17689 comme soldat»
au régiment d*Aquitaioe, où il fut fait sergent , le i** oc-
tobre 1771. Il fit avec ce réginientf les campagnes de 17(18
et 1769, en Corse. Nommé lieutenant dans le régiment
provincial de Poitiers, le 5 mai 177'i, il passa, le 18 août
de la même année , lieutenant au régiment de la Martini-*
que, et fui employé, en celte qualité , sous le maréchal de
Broglie. il obtint le grade d*esemptde maréchaussée , avec
rang de'licutenant de cavalerie, le i5 iutllet 1775; devint
iH>n8-lîenlenant de marécliausst^i; , et fut breveté lieutenant
de cavalerie , le aoaoût 1779* Ou remploya, danscegrade»
au camp de Baycux. Il fut nommé capitaine de gendarme-»
rie, le i5 juin 1791, et obtint, au mois d*août suivant,
la croix de chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis. Il devint colonel-commandant de la 1'* division do
gendarmerie, le i3 novembre 179a; fut créé général de
brigade, en 1793, et fit successivement, en ces deux qua-
lités, les campagnes de 179a, 1793, 1794 et 1795, à Tar-
mée du Ehin. Ou le nomma inspecteur de la y' division
de gendarmerie, en 1797. il fut admis à la retraite du grade
Ue général de brigade, équivalent à celui de maréchal-de-
camp, en 180a. {Etais niilitairts.)
HE COU L£T , voyez des Brosses.
Di GOUYEaNET, i;o/ez de la Tova du-Pir.
GOUVION-SAINT-CYR(Louls, comtv)^ pair etmarcchal
tic France, naquit à Toul, le i3 avril 176.). Peu de temps
Son DICTIONNAIRE HISTORIQUE
avant la révoliitioo française, il entra au service « comme
volontaire. I) passa rapidement par tous les premiers gra-
des; et il était parvenu à celui d*adjudant- général, lorsqu^il
servit , en 1 79? , à Tarmée de la Moselle , où il se distingua
aux combats d*£sbfick et de Kajserslautern. Nommé bieu-
tôt après général de brigade, il fut employé, en cette qua-
lité, à Tarmée des Alpes. Le i4 septembre 1793, il cbassa
les Piémontais de la Naurienne. En 179^, il rempoua en-
core d^autres avantages sur les Pîém'dnlais, et se distingua
à Tattaque de la Aocniasse. Nommé général de division,
le 16 juin 179 I (1)9 i' ^^^^ employé, comme tel , à i*armée
de Rbin-ct- Moselle, avec laquelle il fit la campagne de
1795. Il s*y fit remarquer ep diverses occasions, et parti-
culièrement au siège de Mayence, oii il commandait Tat-
taque du centre. En 1798, il fut fait général en chef provi-
soire de Tarmée de Aome,dont Masséna eut ensuite le com-
mandement; et il servit, sous ce dernier, pendant la cam-
pagne de cette année. Destitué, en 1799» il fut bientôt ré-
intégré, et employé, comme général de division, à Tarmée
d'Italie. Il commanda le corps de droite à la bataille de
Novi| le 16 août de la même année; arrêta les efforts des
Autrichiens, fit prisonnier le général Lusignan, et donna
le temps d'évacuer Novi, et de retirer les troupes qui se
trouvaient encore engagées dans la plaine. Il attaqua et
battit complètement Tennemi à Pasturanna, Be7.aloizo et
Bosco, le a/| octobre, et eut un cheval tué sous lui dans
cette affaire, qui fut très- brillante, et dans laquelle il prit
3 canons et fit aooo prisonniers, dont 3oo de cavalerie.
Attaqué , le 6 novembre , à Coni , par des forces considé-
rables , il s*y défendit vaillamment , repoussa les Autri-
chiens, leur fit 400 prisonniers, et s*empara de 5 bouches
k feu. Le succès de cette affaire empêcha le général Kray
(1) Dam le rapport présenté à la convention nationale, le s6 aTril
179^9 on trouve que la promotion de GouvionSaiot-Gjr au grade de
général de divi»ion a été motivée fur ce qu'il avait été reconnu un bon-
officier, et t'était distingué par son activité , sa bravoure et ses Ulcnts.
. DES GE^CERAIJX FRANÇAIS. OOÔ
^e secourir le fort de Serravalle. Il commanda Faile droite
de Tarmée de Champiounet, lorsqu'elle fit sa retraite sur
tïënes; et y par uu mouvement liabilemeot combiné 9 il
empêcha alors cette ville d*élre investie. Il se couvrit de
gloire par la retraite qu'il fit faire à Taile droite de Tarmée
d'Italie. Pour le récompenser de ses brillants faits d'armes
contre l'aile gauche de l'armée autrichienne 9 le premier
cousulului décerna, le 26 décembre, un très-beau sabre
d'honneur, et lui fit expédier le brevet de premier lieute-
liant de l'armée. Appelé , au mois de novembre de la même
année, à l'armée du Rhin, il en prit le commandement,
jusqu'à l'arrivée du général en chef Moreau. Il s'empara
de Fribourg, le '26 avril 1800. Il se porta, le i*'mai^ à
Smelingcn , y prit position , après un combat assez vif, fit
des prisonniers, et enleva un magasin à l'ennemi. Au mois
de juin suivant, il fut obligé de quitter momentanément
Tarmée , pour aller prendre les eaux , et remit le comman-
dement de sa division au général Grenier. De retour à l'ar-
mée du Rhin , il concourut à la victoire remportée à Ro-
henlinden, le 5 décembre. 11 avait été nommé conseiller»
d*état, et attaché à la section de la guerre i par décret
du 22 septembre. Le 2a mars 1801 , on le porta sur le ta-
bleau des conseillers-d'état en service extraordinaire. Na-
poléon ayant , dans la même année, résolu la guerre contre
le Portugal, pour obliger cette puissance à se détacher de
son alliance avec l'Angleterre, fit choix du lieutenant-gé-
Itérai Gouvion-Satnt-Cyr, pour commander l'armée galle*
espagnole destinée à cette expédition. Après le traité de
paix que l'Espagne conclut particulièrement, à Badajoz,
avec le Portugal, le premier consul Buonaparte nomma le
général Gouvion-Saint-Gyr ambassadeur extraordinaire de
la république française près de la cour d'Espagne. Quoique
remplacé par le général Leclerc dans le commandement
de Tarmée destinée à agir contre le Portugal , le général
Gouvion-Saint-Gyr resta spécialement chargé de diriger les
opérations, pour l'exécution du plan de guerre déjà arrêté.
Il fut nommé colonel-général des cuirassiers, en 18049 et
obtint la croix de grand-oiXicier de la Légion-d'Honneur,
•i
3o4 DICTIOlCNAniE HISTORIQtE *
le I*' février i8o5. Commandant en chef, dans la mèoie
anuéCf le corps d\irmée qui occupait le royaume de Na-
ples, il eut ordre de venir observer le littoral de TAdriati-
que, depuis les embouchures de TAdigè jusqu*à Yenise, et
de se tenir prêt à repousser les Russes et les Anglais, s'ils
tentaient d'effectuer un débarquement sur les côtes ita-
liennes. Un corps autrichien, fort d'environ 7000 hommes,
commandé par le prince Rohan, émigré français? après
avoir descendu les Alpes* Rhétiennes, dans la vallée de la
Brenta, vint se jeter, le aa novembre, sur Bafsano, où il
enleva un poste de i5o honlimes, et se dirigea ensuite sur
Gastel- Franco. Informé de cette marche de l'ennemi 9 le
lieutenant-général 8aint-Cyr fit promptement ses dîsposi-
lions pour l'arrêter, et fit avancer des colonnes qui ren-
contrèrent les Autrichiens près de Castel - Franco. Il s'y
eng-jgea un combat opiniâtre, à la suite duquel la troupe
du prince de Rohan se débanda, et se relira dans le plus
grand désordre jusqu'à Castei-Franco , où les Français en-
trèrent pêle-mêle avec leurs adversaires. Ces derniers fu-
rent obligés de capituler; et le résultat de celle brillante
affaire fit tomber au pouvoir des Français 6000 hommes
d'infanterie et 1000 chevaux. Ce combat ajouta a la répu-
talion que le général Gonvion-Saint-Cyr s'était déjà si jus-
tement acquise. En 1816, il commanda le 5* corps de
l'armée confiée an maréchal N asséna, et destinée à une
expédition contre le royaume de Naples. Il déboucha dans
ce pays, vers le 12 février, parles montagnes d'Itri. Après
la reddition de Naples, le corps du général Couvioiî-Sjînt-
Cyr fut chargé d'occuper l'Apulie , la presqu'île d'Olrante ,
Tarenle, et le littoral de l'Adriatique. Ce général s'établit,
sans rencontrer beaucoup d'obstacles, dans tout ce pays,
où il parvint à maintenir la tranquillité. Appelé à la grande-
armée d'Allemagne, en 1807, il fit avec distinction la cam-
pagne de PruMC et de Pologne, et fut chargé du gouver-
nement-général de Varsovie. Après la paix de Tilsîtt , il
passa de nouveau en Espagne, en 1808. Il s'empara , par
capitulation , dans la même année , de la place de Roses ,
après un siège qu'il conduisit avec beaucoup d'habileté. Il
• •
. DES GENERAUX FRANÇAIS. 5o5
ve rendit mailre de Barcelonne, en 1809 y et dirigea aveo
succès les opérations militaires en Catalogne. Il culbuta »
prèn d*Igualada, le cor|2^ d'armée espaguol commandé par
Castro, et s*empara de la ville de Vtills, le 21 mars. Dans
une affaire où son avant-garde attaqua les Espagnols, elle
leur fit 5oo prisonniers. 11 fît attaquer, le 5 juillet, la vil-
le de Saint-Félîx-de-Quipols : on y prit 7 pièces de canon^
et on tua environ 200 hommes aux ennemis. Le 4 et le 5
du même mois, il fil m*arcber contre le port de Palamos»
dont on 8*empara, et dans lequel on f^e saisit de 16 pièces
de canon, et d*environ 1000 fusils. Employé, en 1812, à
la grande-armée de Russie, il y eut le commandement ea
chef du 6* corps, composé des troupes bavaroises, aux or-
dres des généraux de division Deroi et de Wrèdc. Le ma-
réchal duc de Reggîo ayaift été blessé, le 17 août , dans un
combat sur la route de Walynlzy, céda au général Gouvion-
Saint-Cyr le commandement du 10* corps d'armée. A la
tète des deux corps alors placés sous ses ordres, Gouvion-
8aint-Cyr attaqua et battit complètement, à Polotsk, le
18 du même mois, le corps du général russe Wittgenstein.
Cette affaire fit le plus grand honneur au général Gouvion-
Saint-Cyr, qui avait eu à combattre des forces supérieu-
res : les Russes firent jouer pendant cette action 120 pièces
ée canon qu*ils avaient en batterie. La perte de Penuemi
s^éleva à 1000 prisonniers, 2000 morts, 4900 blessés, par-
mi lesquels se trouvaient plusieurs généraux, et 20 pièces
d*arlilleric. Les Français eurent près de 2300 hommes hors
de combat. Gouvion-Saint-Cyr fut créé maréchal de France,
le 27 du même mois. Lors de la retraite de Moskow, le 6*
corps d'armée fut attaqué, à Polotsk, par le général russe
¥ritlgen8lein. Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr tint vail-
lamment tête à Tennemi , auquel il fit éprouver une perte
considérable en hommes tués ou faits prisonniers (i). Blessé
^1) Lct officiers mites furent les premiers à admirer la conduite da
marécbail Saiot-Cjr, à Polotsk. Le jour même de leur rentrée dans cette
TÎUe, loat rclatmajor russe ctaot réuni i un grand diner, le géne'rai
Soo McnonAU ■mwiqvb '
aa pied gaoclie pcadanl celle awlioa» et se feofial «aN
ckrr oi iMoler à clwval, il mil le eiMMiaadcvMol ai
mm eerpe ao g^aéral 4e di«lnoo LrgraDd. Après sa guéri-
eoa, il repril aoa aerviee. lL#e irootail, daneleaprcaiim
|€Hif» de laovicr i8i5, aaprès da prÎBcc Eagèse, vioa-iai
dliaiie, ipy cooMMiaâail en cht f les débria de la grande-
anoér. Il lil la canapagae de 5«iie, daaa la'toèHae aanét
i8i5, el ae signala» lea 16 el a^raaAI, à I» balaflle de
DffCMie. Il aluqaa« qoel^iie Icnps après, le ceips nisae da
général Tokloi» a Plaoen, pril io pièceade canon atee leurs
caisfons, lil 5oo priaonnier/. et ponrsnivil ksdébrjida os
corps presque sur lei fontièrcs de la BoliiOM. Eesié à
BroMlOf avec son oorps, après qne la graiide-atméo se Cal
ponée ter» Léipsifk, il fnl coniraial, à la sqUo des ba«
iaillrs Ihrrées el perdues par left Français sons celle der-
nière ville* designer, le 11 novenibie(i), une èapHoli-
lion, dans laquelle il fol iilipalé qn'îNinlici ail on Fraacs
avec son corps d'armée el une partie de son arliBsri&
Celle capilulalion ayaul élé violée, le maréchal Goavioo-
ë^inl-Cyr demeara prisonnier de gnerrCf afcc loote u
troupe, forte d'environ 16,000 homaaes. Après la lestan*
ration du Irène des Bourbons, en i8i4f H rentra en Fran-
ce, «1 reçut de S. M. Louis XVIli no aceneil dislingoé. 11
fut créé chevalier de Tordre royal et militaire do Saiot-
L0UÎ9, le 1** îiiin; élevé à la dignité de pair de Pranoe, le
4 dn même mois, et à celle de commandeur de Tordre de
6aiot-Louis, le 24 septembre suivant. En 181 5, lors de
"Wittgf DfttrÎD , après tToir fait l'éloi^ de b bravoare des aoldata frao*
çain , tr leva et |K>ria la itantë du Snwa Gmtmam, Lea oftcien niMt* cou-
vrift*Bt d'acclamaiioDf hooorablet le toaat de iear g/haénd.
(i) Il avait fonça le projet de forcer la ligoe de Uocoa de Teniievi,
aur ia drc-itc de l'Elbe, et de ae port«?r lor TorKaiLet Witlemberç;
nui» les corps eonemis des généraux Tolstoï et Vettati arrêtèrent la
marche de %c% tétoa de colonnes, et il fut obligé de rentrer dans Drei'
de, ou des coonidératioos d'humanité le portèrent à offrir tme capSlvIs-
tion , pour ne pas entraîner dans une mine certaine ka bnvet qu'il oon-
toandait.
Dt9 GENÛAUX rRÀNÇAIS. 3o7
llnfation de Buonaparte fur le territoire françaiiiy le ma-
réch.il Saitit-Cyr accompagii.i S. A. R MoRsiBua, qui partit
de Paris pour se iendre à Lyoo, afin d*y prendre des me-
fures propres à arrêter la di arche de l'usurpateur. 11 sa
dirigt'a ensuite sur Orléans « où commandait le général
D;ipoiit, aHn d^organiscr une armée, pour le roi, sur les
bords de la Dure; mais la défection successive des troupes
Tcmpérha de réussir dans ce i^rojet, et il courut même
ri»quc Je perdre la vieyjen voulant empêcher les régiments
d'aller joindre Buonaparte. Il resta dans la retraite pendaiit
tout le temps que dura le gouvernement de ce dernier.
Après la seconde restauration > il fut nommé, le 9 juillet,
ministre sécrétai re-d*é ta t au département de la guerre. Il
fut remplacé, dans ce ministère, au mois de septembre
suivant, par le duc de Feltre, et devint ministre d*état,
par ordonnance du a8 de ce mois. Il fut nommé, le 5 oc-
tobre, membre du conseil de S. M. Ilobtint, le 10 janvier
iSiG, le gouvernement de la 5* division militairo, et fut
créé grand*croix de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis, le 3 mai suivant. S. M. le nomma ministre secré-»'
taire-d*état au déf>arlemeut de la marine et des colonies ,
le 'i3 juin 1817, et lui conféra le titre de comte, en 181S :
srs lettres-fiateiites furent enregistrées à la chambre des
paifs, le i5 janvier. Il fut de nouveau chargé du porte-
feuille du département de la guerre, par ordonnance du
la septembre do la même année. 11 fut élevé à la dignité
de marquis, au mois de juillet 1819. Enfin, il l'ut remplacé
an niiiiislère de la guerre par le marquis de Latour-Mau«
bourg, le i9novemt>re suivant. {Etais iniiitaiics, Moniteur,
aninUcs du tcni/ts,^
DB G 01- Y, (N....), comic d'Arcy, lieutenant - i^méral j
avait él«* me strc-de-camp du régiment de garnison du roi«
lorsqu'il fut créé brigadier d*infanteric, le 1*' mars 1780. Il
fut promu au grade de maréchal-de-camp , le 1*' janvier
1784, et à celui de lieutenant- général, avant le 1*' mai
1791. ( Etats militaires. )
3o8 DfCTll'^mnit Er^TOlIQCK
/■ «I.- . n ii| li' k iO "Wîit.-mhr- i>i.5. et fit tle^è eofinl
d'hij::afiur ! i l i--:;!iii •i'^pii.^ Elifori II . Il fit l.i pnimirrtf
camp iZn^ . en i ïÔi. ii:!!.-* !•; ni. ••t <»€* tronv i jl *.i pri« «le
Metz. T ai . V-rin. D^nvii-t-r* . Yf '»y . 31«}ntint^fy tt
Ci lyon. Apr*'* •:■."* ' oj: jie'e-*. le r->i . jya^il mW "»e* ipni/r'^
en 1^ I irfier ir^ r ifri:chi.-«Heiiicnt. m rnoL^ .le t iilict, 'ioniu
pl.iCL-4 , tiriti CDfRo iznie «i»; io«^ ch''uiij4r2-:r*- Lt» Cî»mif* de
Mj'iin'n. n rîir..^ i')cî.>bn; >^livJn^ . *Vnfemia JjriiMfU*
que <-.iir*»!s ^ i'»s?*zfi.iit. L#; di*: l'Aibe ay «nt aurch-f po*ir
ixife>tir !j p»'a :-î . H \'..^ron «i^rî-t iv-rc ï i f irnis^ïo . jîIj J'J-
diïvint >:* •*n :-?ra s. L-* *ttji| u . ef renverra un eKi^iroa
de Rrirrsi : ^es Frir.'Mii *<; retirèren* rïnsviîte «n bon orire.
P.-niint ri7*îe iff.ire. MitLsDoo. tatij: lè de ia pour*uàle
d'i;a ciiio'iei de ciiiri^sii^r«i«aneaiÎ9. 4*erhj[ipe d« »a troa-
pe • co'ir'. iti rolon«r. le M\stoicrt i U ai>iia. et lui cJ^se \a
tète. En iuLllet i35*. p^ni.nl ij^ie le duc de BiJuUion [ar-
lem-r.tiir. les tronnes d'i d'ic de Sivoic pnriûnreiit la ca-
pitiiidtion d-.' Il vi le d-^ Hes lia . el forcênsat cette ville.
H JtizTion , q ;i s'y rmiiv )it • «e i^ii^Ma par lii brèt:be dan* !e
fo**e. se fiîi*ii pirnii i'.'* -îï:i'-rai?. el se mhvm d uk la ftrët
\o'"»i:i*i. ! t' ï' t': t i ri-i-fin-^er j ij bi.iii!e de Si:nf-0-»'D-
ti . . !e 10 i:iù' T "' >-. et Irrnf.irj t^nKrt te** iiiJÎU!» des E*di-
pno * ii«i{i'a î"! piii dr; •! i*e l'.i-Catnl're*!-*, *ij:ncr i'.- !>
avril 1 V«j. r. fit i-.:jTi'nr, k inriae îo'ir, ù ij chjr^r do
h'eiitef'a"t - j- îî»fr\l tn ii i.*>e -^orin m iie. v^ciatep.rli
ixiort lî.^ ^îirt n t! i B*?lijv, ^ievir de Lingev. li j<si«tJi .lu
!«■ .r. ■!'• l.liirl-^ l\. en iji'i. Il reprît Virj et Siinî-Î.ô,
s ir . i-» c . ■ i » *: *. e.i iV'j, et *j.ivj , en i3f>*. !j viiîc de
CherLo :r::. jj-j > z >u%erDrJr voul lit lî\ rer aux cav: niâtes.
Il jMrco'.irLit , jvtc Mil c:)'p* do troupe* • Irt côîc> voi^iaes
da Hav-c, pci:i-rt îc *!-;•? de celte place, etenij^Lhji li
de'icoiit^ do* A::j:l-.i^ I' Un crée comte de Thorî§ny, par
leîîrcs li't rcL' i.-Ji "lisantes, au mois Je septembre liVi 3, et
nomme chevalier de i'Orire Ji roi. le iS <^ptembre i566.
Oii ie tît capi\ii;;e de .V» hommes d*arme» el lieiitenanl^
•gênerai, en i'ab-ciice iu dac de Souillon , des ptivs et du-»
. DES GENERAUX FRANÇAIS. 5og
ché de Normandie, excepté des bailii.i{;es de Rouen, d'É-
vreiiX) de Caiix et de Ginors. A la tétc de 2000 homineSy
il arrêta, en 1567, un passage de la Seine, 5ooo calvinis-
tes, commandés par d^AndeloI^ qui allait joindre le ftrince
de Condé. A la bataille de Jarnac, le i5 mars i56r), le
comte de Matignon et le duc de Gtiise tombèrent sur Par-
rièrc-jç.irde de Tamiral, coniuifep irLanoue, et la défirent :
Lanone. blessé dangereusement, fui fait prisonnier Le
comte de M itignon défvt, avec le mémo av.inlaga. Pavant-
garde du print?e de Con<Sé, au moi8 de juin. Il se rendit
maître de Las^ay dans le Maine, el de la Ferlé dans le
Perche, et obtint le grade de maréchal-de-camp. A la ba-
taille de Montcontour, le 5 octobre, il remplit les fonctions
de premier raaréchal-de«-camp. Dans la mêlée, il couvrit
de son corps le duc d*Anjou, dont le cheval avait été tué^
releva le prince; et, ayant aussitôt reformé un escadron ^
fondit sur celui qui pressait le duc d*Anjou, et le dégagea..
Gagnant ensemble un gros de cavalerie, ils enfoncèrent et
mirent eo fuite les calvinistes : 5ooo hommes dMnfan-
tcrie de ces derniers se retiraient encore en bon ordre;,
mais le duc d^Anjou» suivi de Matignon, les enveloppa, et
les força de se rendre. Après la purnée de la Saint-Barthé-
lenii, le 34 août 157^, Matignon préserva du massacre leS;
calvinistes qui habitaient dans ses gouvernements d*Alen->
çon et de Saint-L6. Nonimé commandant de Tarmée du
roi, en i574< il prit leii^îles de Fabise et d*Argentan.
11 donna la chasse à Monlgonmiéry , qui était descendu en
Noimandie, avec 6000 Anglais, et Tinvestit dans Saint Ld^
d'où Monlgominéry par\int néanmoins à s'échajiper, eiji,
gagner Domfront. Matignon, laissant alors ses maréchaux-
de -camp continuer Tattaque de Saint- Lô, marcha vers
Domfront , demeura vingt-quatre heures à cheval , de peur
que Monigonunéry ne lui échippÂt une seconde fois, et
livra à la ville de Domfront deux assauts, dont il commanda
le second en persoiuie. Montgomméry, après avoir pcrda
presque tous «es soldats sur la brèche , où lui-même avait
inutilement cherché la mort, se rendit à Matignon, qui
prit ensuite d*ai^s4Ut la vUlc de Saint*L6> dont le roi lui
ifii-.n't .4 :mfTir-r-»f- VI - ■;..ns2» ir a •«*'çn*iiTe Ile Vm-
'.t-r-. rvi- l.i' s.îiin :.— la ■ * -'"/'-nii* us liiinoiiiT^ »Lar^-
■:*n -.tituii.i ii.»-'-.;it-^ «mr* .ur»-;*. i a mir^ ii* -IIiar*i5»H»
iï* • u" ni:i*^ *".tni ■•—ni II- it: miirr-ni Cfiu». ^i ^fnLiii<-
lie i.iiii.niin i*f i.c » i-rriîi— rîîtfï 7»n«^niTs*. -ft -wre
iMiii^ i ir »A itr**i»-a»»iii:^ - i?fi #-•-•* !• ^;i 1..4>4tf - ^^ir-naoïLi?.
iii^ i.iilli..:s^ 11- Lif-n *• ir I^ifiiiu •!• m isiuiiiî ^ %>s-
: n |.»r im* «-mmi» i«jîh»-î* i J*i-*- e sii iL^rY . T'*>. il
3Priri ^ n»-jne ti;:it— r '4»iili- ""'Hiii- W.i::ît:' pu» r-» y.-
•I ii.tt * m n-j — Tî.a «e Itinimur—ii'^. iir -îfar ziinn< i
? .!-» c i iiiiir* 7—1 -^-irt s ^ :ii«'atf<a:)Ljf. if*
n :iT . -' -«^-rii * irir^ m r-i.àii - î.-ni-t . »■ ". ir^femoft
«•ii** .111 . •ininuiithaii ' »mr— îk^uu h ?>*^. 3ar it|ir-!*r
uiii-ir 1 ' li--.. lî - itin "«fil. i -'^i"r :s4:« 7i-*e»f «r s»
"u- :xi*?i ■-. c : ^îjrcanir? «4ii«r-uir . -t «nuiuc fOiwrr'* 3*?l
•:e lui - ".■Il — W'i;ir itinir- tr rii Mii:» .■. ? iTJr^ftir. Oa =■■
iiiiiii ■ »& ir-uefiaiii'-t— »5r*itr-iiiî tt: x<upu.ie. *rii.+ îis rx ie
^ i'^ ii— ^ r'ij vî r.*Ai 4!in*-«ni;".r. j,ir ani* ««i'ïa.* i-j :d
iti^t'.mar^ .-^i. Il viiiiiii'iiiiLi .' imiKii ce f^iâesa^. par
-•m" nr M ' iiiMUr- :.♦.: . hiil* r nii: ie M'Hiî'Mas^rr,
2«; T- -.«i* r iiii: iif >lâ— 'jiiii. r.\ ,.*•• ■;« " .^ Ei !>f).
i -r -*.-. El- A. i.ir. i'ji •'-ntf'ir i'ï l to:' m .i-r"^mr<f»e.
c ::ii.r..u-.;f 1 .il -^îiif' -•■• 'iKt:s •ir'-frï*^ . *:, rjr ce
3i:r:i; . i.'. il.: i^iifir». n e ^ x^. <t: w^i. T'ccaiitr*. Il
-i' ^w •.,.. .r-i -■ ".. .1 fî :«rt:'i> e^ tT-jiijif^ .:x«'3*s?îr> que
*t :. .:•!?; :« -iin:" i i r. i..— «*:•;:* :iiar iî*«Ke'Z':r offt#p/jce.
I j ' < f . t : '«S: . •-.-..^c.' ?• . z :. « r*ailic j*j -Ltc Je
Mi'^'îîTa-i. lî : î *'- Lî nar-'^ii..* . *•! . crt M-Dt*f*2ur,
.if r t:.:.. r i.-^-r'r i fî* -i C-i.^ilii. 3 . i«if€ i* duc de
H.'-îr-:»-. - : ;.l «ît a ji.::- :.i^«"x.i . l* ié août ; cl
P - :.'."iL..": : h; •*? ..n.' i :>- ?i •;•" i.:'^"«w La : 5^-. iî *' avançait
ii-i : ■* I- --i»":!* . ?• •: • i'i.:i."^ ■; i2»: i^ Jo*ett«e. et fUil
T--: : •'^ .: :*•: 1 i»: i*:^ icû*: i L'^atrjtf* l€ ao octobre.
. DES GENERAUX FRANÇAIS. 3 1 1
Matignon recueillît leit débris de l*armée, et se retira dans
BordeuMX, qu'il conserva au roi. En i588f il tua , prèn de
Ne^rac,8oo hommes des troupes du roi de Navarre. Ce prince
8*était jeté au plus fort de la mêlée, pour faciliter la retraite
de son infmterie sous le canon de Nérac; Matignon ne per-
dit cependant à cette action que 60 honunes, et se tint
posté sur le champ de bataille juiiqu*à la nuit. Au milieu
du soul|îvcmtnt presque général du royaume en faveuc de
la ligue, Matignon nAintint» en lôBt), la ville de Bor-
deaux dans Tobéissance due ^u souverain. En 1593, le
maréchal de Matignon prit Vilielandrade. l'endant le siège
de Blaye, qu'il fit ensuite, les Anglais lui fournirent quel-
ques vaisseaux. Les Espagnols en ayant , de leur côté, en-
voyé aussi au secours des assiégés , Matignon coula à fond
4 de leurs galiotes, et mit les autres en désordre. 11 avait
résolu de se rendre mattre de la place, et il poussait acti-
vement les travaux du siège , lorsque Henri IV lui manda
d*abandonner ce siège ^ et de se ren^lre auprès de sa pcr-
aonnif. Le a5 juillet de la même année 9 le maréchal de
Matignon représenta le connétable à la cérémonie de Tab-
juration de Henri ]V. Il eut riionneur de remplir les mê-
mes fonctions au sacre du roi , le 37 février i5q\. 11 entra
dans Paris, à la tête des Suisses, lorsque cette capitale se
soumit au roi, le aa mars, et fut chargé d*en faire sortir
les troupes espagnoles. En iSgS, le maréchal de Matignoo
passa la Garonne , et joignit le duc de Venladour, qui as-
çiégeait Castanet : cette ville se rendit à discrétion. Il sou-
mit ensuite la ville de Cordes 9 en Albigeois, et fît reGOA<«
iiattre Tautorité du roi dans Aodez Le maréchal de Mati-
gnon se préparait, en 1597,4 poursuivre les Espagnols au-
delà de leurs frontières» lorsqu*il mourut d'une attaque
d*apoplfxie, le 37 juillet. [Chronologie miiùaire , torn,JI,
pog, 545 ; ^its des Hommes illustres , tom, XIII ^ pag. 366 ;
Histoire militaire des Suisses, Histoire du Languedoc, le
Père Daniel, DupleiXj Mézeray, l'abbé le Gendre, Bran-
tome^ Histoire des Grands^Ql/iciers de la Coiu^oniie ^ Mé-
moires de Sully ^ lie Tkou, Bandas, Dayila^ Moréri ,
Mémoires de Castelnau.
I
I
r
3ià mcitoNNAniE msTORiQiiÊ •
DE GOYON (Cliarles-Augiiâtf}, comte de Matignon ^ ma-^
récUnl de Francey naquît le a8 mai i64r» c* ^"^ d*abord
connu sous le nom de cbeVUlier de Thorigny. Il enlra au
service comme cornette de la mestre-de-camp du régiment
de cavalerie du Roi y le a6 août 1667, et fut réformé en
1668. Il passa alors dans Hle de Candie , avec le comte de
Sjint-Paul, et sous les ordres du duc de la Feuillade, et j
fut i)lcssé dans une sortie faîte au mois de noveq^bre. A
son retour en France» il obtint » le^lj mars 17G0 , la com-
pagnie de chevau • légers qu*avait le comte de Gikcéj son
frère. Cette compagnie ayant été incorporée dans le régi-
ment du Roi cavalerie y le 9 août 1G71, le chevalier de Tho-
rigny servit en Hollande , avec ce régiment , eu 167a, sont
M. le prince de Condé, et se trouva au siège et à la prise de
Wesel, le 4 i^^io; à la prise d'Emmerich» le 8, et au pas-
sage du Rhin , le 12. Employé sous le vicomte de Turenne»
en 1673, il se trouva à la prise d'Unna, de Camen , d*AN
tena, de llam et de Zoest, au mois de février. En 1O74»
il concourut à la défaite du prince de Lorraine, à Sintzheim,
le 4 juin, et combattit à Ensheim, le 4 octobre. A la mort
du comte de Gacé, son frère, il obtint, par commission du
1*' novembre, le régiment d*înfanterie de Vermandois, et
prit alors le nom de comte de Gacé, qu'il porta jusqu'à sa
promotion à la dignité de maréchal de France. En 1675, il
se trouva, sous le vicomte dcTurenne.Ji la pri^^e di- T:irck-
hfim, cl au combat livré près de cette plact;, le 5 janvier.
Il contribua à chasser les ennemis de la ville de Colmar,
le 1 1 , et servit au siège et à la prise de Limberg, au mois de
juin. Le 1 1 août suivant, il se trouva à la défaite des Français
à Consarbruck, et s*ouvrit un passage à travers les rangs
ennemis, pour pouvoir se retirer. En 1676, il marcha aux
sièges et à la prise de Condé et de Bouchaiu , et à la levée
du siège de Maestricht par le prince d'Orange. Employé à
Tarnit^e d*Ailemagne, en 1674, il combattit à Kokesberg,
!«• 7 octobre, et se trouva à la prise de Fribourg, le 14 no-
vembre. 11 servit à l'armée de Flandre, en 1678, et y mar-
cha, au mois de mars, à la prise de Ij ville et du château
de Guudaty et celle d*Ypres. Eu 1084» il se trouva au siège
.. DES GENER AUIK FRANÇAIS. 5l3
de Luxembourg, que le maréchal de Créquy ^rth le 4 \mn.
Il eut, par provisions données à Vt^rsaillcs, le 8 janvier
1688 y le gouvernement' général de la Rochell<* et du pays
d'Aunis, vacant par la démission du comte de Graïuont.
On le créa brigadier, le 24 «'^oûl de la même année, et il
fui promu au grade de marécbal-de-cainp, le a<) ninrs ittSg.
Il suivit, dans la même année, le roi d'Aii»leterre en Ir-
lande, qù il commanda les troupes de ce prince, en qua-
lité delieulenant-généi^l, au siège de Loudonderry. qui l\it
levé le 10 juin. Lecouile de Gacé étant revenu en France, au
commencement de i6<)o, il servit, sous le marécbal de
BouiTlers, à Tarméc de Flandre, d*oii il marcha à la ba-
taille de Fleurus : les Français y défirent, le 1*' juillet, Par-
niée hollandaise, ^commandée par le prince de Waldeck.
Il se signala, en avril 1691, au siège et à la prise de Mons,
et se rendit ensuite à l'armée de la iMoselle, qui, sous les
ordres du marquis de Boufflers, bombarda la ville de Liè-
ge, le 4 juin. Pendant Thiver, il eut, en vertu d*un ordre
du 25 octobre, le commandement sur la Meuse, depuis
Charleroy jusqu^à Verdun; et on y ajouta le commande-
ment sur la Semoy, p^r ordre du la novembre. Il servit
à Tarmée de la Moselle, en 1692, sous le marquis de Bouf-
flers; se trouva au sîége de Namur, et combattit à Stein-
kerqne, le 3 août. 11 commanda, pendant Thiver, depuis
Rocroy jusqu'à Verdun, par ordre du 5o octobre. Créé
lieutenant-général des arméetf du roi, le 3o mars 1693, il
servit à Tarmée de la Moselle^ sous Mgr. le dauphin et le
maréchal de BoulHers, qui mirent à contribution le pays
de Wurtemberg. Le comte de Gacé comnnuinda , pendant
rbiver, sur la Meuse et la frontière de Champagne, par
ordre du 29 octobre. Il fut encore employé , en 1694, sur
la Moselle, sous les ordres du maréchal de Boufflers, qui
se tint sur la défensive. En 1695, il servit à Tarmée de
Flandre, sous le maréchal de Villeroy, et combattit, le 14
juillet, le prince de Vaudemont, dont l'arrière-garde fut
défaite, et qui perdit 4 bataillou^ue Ton tailla en pièces.
11 fut employé, en 1696 et 1697^^1 rar4iée de la Meuse,
ious le maréchal de Boufflers^ qui se bprna à observer les
vi« 4o
3i4 DicTioimniv histokiqve .
enncmîf, iusqu*à la pait de Ritwick. Employé 4 rarmés
de Fiaudre, d*aix>rd sous le maréchal de Eoufflers, |iac
lettres du 5o juin 1701 , puis soiis le duc de Bourgogne et
le même maréch.ily par lettres du ai avril 1709, il com-
nacdait rinfaiiterie, lorsque le duc de Bour^gogne poussa ,
le II iiiio de celte dernière année, fosqu^aux portes de
Nimègiie Tarmée hollandaise , commandée par le coale
d^Athlone, qui perdit en cette occasion laoo hoi^mes. U
conimaudd. pendant Tbiver» à Aitrers et a Malines, par
ordre du i5 novembre. Il servit , eu 1703, à rarmée de
Flandre , sous les marécbaui de BouiDers el de ?iileroj; se
trouva au siège de la place de Tongres, qui fui forcée, le lo
mai, et contribua, le 3o juin, à la défaite des HollaDdais,
à ËcLeren. Il fut employé à rarmée de Flaodre , tous Je
maréchal de Villeroy, eu 1704 et 1705. Il resta, pendant
celle dernière année, dans son commandemeol d'Anteis,
avec un corps de troupes. Ayant été détaché pour fomer
le siège de Huy, il passa la Meuse» le 97 mai, investilla
place le même jour, el s^empara du faubourg de Star, où
il posta quelques troupes. La tranchée fut ouverte, leSo,
et la ville capitula le même jour : inaîs la garnison se retira
dans le château et les 5 forts qui Ta voisinaient. Danslanuit
du 5 mai , le comte de Gacé attaqua en même temps 3 de
ces forts, y pénétra après trois heures de combat, et passa
tout ce qui s'y trouva au fil de Tépée. La brèche fut faîte
au château , et le gouverneur demanda à capituler ; mats
le comte de Gacé ayant exigé qifil se rendit à discrétion ,
ce gouverneur fut fait prisonnier de guerre, avec sa garni-
son, forte de 1400 hommes. Les 5 autres forts eurent le
même sort. On trouva dans ces forts et dans le cbâieau 33
pièces de canon , 2 mortiers, et une abondaûte provision
de munitions de guerre. Le comte de Gacé eut , par ordre
du 2 novembre 1 70O, le même commandement d* Anvers, et
celui depuifi la mer jusqu'à la Meuse. Il servit en Flandre, en
1707, sous le dtic de Vendôme, qui se tint sur la défensive,
el eut encore son même oimmandemcnt , pendant Tbiver,
par ordre du 18 oclobrerDeslîné à commander les troupes
qui devaient s*embarquer, et partir de Frauce avec le roi
.. M8 GENBllAnx FRANÇAIS. 3l5
d'Angleterre, par pouvoir du 18 février 1708» Il eut, le
même jour, un brevel de maréchal de France ; et son état
fut euvoyé au roi d'Angleterre , qui le lui remit : il prit alors
le nom de maréchal de Matignou. L'eniharquement n*ayant
point réussi, le maréchal de Matignon fut nommée par
pouvoir du 7 mai de la même année, pour commander
Tarmée de Flandre , sous le duc de Vendôme , et se trou-
va , le .1 1 juillet suivant , au combat d*Oudenarde. Il ne
servit plus df puis cette époque. Ayant été créé chevalier
des Ordres du roi, le 3 juin 17249 '^ remercia S. M. de cet
honneur, et l'obtint pour son fils. Il mourut à Paris, le 6
décembre 1739, à Tàge de 8a ans. ( Chronologie militaire ,
/om. 111 y pag, 180; mémoires du temps , Mémoires du Père
d'As^rigny , Journal historique du Père Grifftt , Histoire
militaire y de Af. de Quincy ; le président Hénaut f Bau^
clos y Gazette de France%)
DB GRAMONT (Antoine, III* du nom^duc),pairet mare*
chai de France f parut à la cour sous le nom de comte de
Guiche. Il servit au siège de Saint- Antonin , en 16a 1, et à
celui de Montpellier, qui se rendit, le 19 octobre lôaa. Il
se jeta dans Bréda, en 1634 ; et, après la prise de cette place,
eu i6a5, il alla servir au siège de Vérue, en Piémont. Une
affaire d*honneur Tobligea de passer en Allemagne, dans
]*armée du comie de Tilly. Il offrit, eu 1637, w% services aa
duc de Mantoue, qui le nomma son lieutenant -général
dans le Moniferrat , et capitaine de sa compaj^nie de gen-
darmes. Le comie de Guiche soutint alors un siège de ai
jours, dans Nice-de-la- Paille, et défendit, en i63o, la ville
de Mantoue , assiégée par les Impériaux. Ayant été enve-
l.ippè dans une sortie , qu^il fit contre les assiégeants, il fut
blessé de deux coups de feu , eut sou cheval tué sous
lui, et fut pris par les ennemis. Rendu à la liberté, par
le traité de Querai^que, le 3i mars i63i, il eut la permission
derevenir en France, en i633. On l'envoya à Calais, eu
1634, pour veiller à la conservation de cette place contre
les eotreprisesdes Espagnols. Il fut créé maréchal-de-tfamp»
par brevet du 1 7 avril i635« Lors de la formation des com*
5l6 DICTIONNAIRE HISTORIQUE ..
pagoies de cavalt^rie en régiments, il en oblint un, par
commission tlu 16 mai suivant. Employé comme maréchal-
de-camp 9 à Tarmée d*Alleniagiie, sous le canlinal de U
Yallelte, il reçut, dans la même année, une mou 9*4 ue ta de,
en allant reconnaître la ville de Hinghen. Il défendit un
pont sur le Kliin, que les ennemis tentèrent de brûler uu
de rompre. Harcelé pendant cinq heures par 4000 Croate»,
dans une course qu*il fit de Mayence à Oppcnbein^ il ef-
fectua sa retraite avec uooo cbevanir, sans se laisser enta-
mer. Il se signala au siège de Bi^vrc, ravitailla Colmar et
S( heiestadt , introduisit un grand convoi dans Haguenau ,
et combattit à Vaiulrevange , le 27 septembre. Employé»
en 1 036, comme marécli.iUde-camp , duis l'armée com-
mandée pir le cardinal de h Valette et le duc de 'Weymar»
il commanda les troupes restées à Vrrgaville, pendant que
Cl* prince assiégeait lo fort de Saverue. Son régiment deci*
Valérie fat réduit , comme tous les autres, en conipagDief
séparées, par ordre du 5o juillet. Il défit, la même année,
en Bourgogne, avec un seul régiment, deux régiments de
cavalerie ennemie, près Mirabeau. Employé comme maré-
chal-de-camp, en i<)37, dansTarmée de Flandre, comman-
dée par le cardinal de la Valette et le duc de Caudale, il
couvrit, sous les ordies de ce dernier, le siège de la Ca-
pelle, entrepris par la Valette, repoussa Tattaque du Car-
dinal-Infant, emporta le pont de Vaux, !>\v maintînt, fj-
ciiita ainsi la prise de la Capelle par le cardinal de la Va-
lette, et occasiona la victoire que remportèrent les trou-
pes du roi. On le fil lieutenant-général au gouvernement
de Normandie, et gouverneur du château de Rouen, à la
mort de Louis de Moy , marquis de la Mcilleraye, parpro<-
vîsions du 20 janvier i658. Les compagnies de cavalerie
ayant été réorganisées en régiments, il eu eut un, |>arcom->
\ mission du 24 du même mois. Il fut nommé capitaine d\ine
; compagnie de grndarmes , par provis»ions du 20 mars. £m-
^ ployé comme maiéchal-de-camp , le 7 avril, dans Tarmée
d'Italie, commandée par le cardinal de la Valette et le duo
de Chndale, il y commanda la cavalerie. Il se jeta dans
Vout-de-Slure^ menacé par Legauez. On le 0^ mestre-dG-
«« DES GÉNÊBÀUX FRANÇAIS. Zl'J
cimp du régimoni des gardes-françaises , yacant par la mort
du maïquis de Ramburesy par commission du 18 avril
1609. Nommé pour commander à Pif^nerol et aux environs,
par ordre du ai avril, il servit au siège et à la prise de
Chivas. Rappelé presque aussitôt, il commanda les troupe»
qui devaient sui\rc le roi en Sjvoie. Il servit , comme ma«
réchal-de-camp , en 1G40, dans l*arniée commandée par le
maréchal de la Meillerayc, et y commanda un corps séparé,
prit les (hdteaux de GiVr<*es et d*Ori;iniont, et emporta une
demi-lune au siège d*Arras. Au combat de Baiianme, if
rompit un escadron espagnol ; mais* ayant été entraîné par
cet escadron , il usa de ruhe \is-à-vis des Espagnols, feignit
d*étre un des leurs, et revint à la charge contre son propre
régiment , qui le reconnut , le dégagea, et tailla en pièces
les E>pagnoU. Nommé lieutenant -général des armées du
xoi, par pouvoir du 10 avril 1641, il fut employé, en cette
qualité, dans Tarmée de Flandre, sous le maréchal de la
Ueilleraye. fl commanda une des attaques au siège d'Aire;
et , après la prise de cette place, il condui^t rarrière-4;arde
pendant la retraite de Tannée. Il investit la Bassée^ qui fut
prise en trois jours, et contribua à la prise dcBapaume,
qui capitula, le 18 septembre. Créé maréchal de France,
par état donné à Nesle, le aa septembre, il prit le nom de
maréchal de Gulcbe. Il eut , par pouvoir du même jour , le
commandement de Tarroée de Flandre, conjointement aveo
le maréchal delà Ueilleraye. Il obtint, le 1" octobre , un
régiment d^infanterie de son nom, vacant par la mort du
iieur deVallemont. Il commanda seul Tarmée, dans le mois
de novembre, après le départ du maréchal de la Meilleraye,
et fortifia la Bassée. Il prêta serment pour sa charge de
ni;iréchal de France , le 4 j'invier 164a. Il eut, par pouvoir
du a4 du même mois, le commandement de l'armée de
Cliampagiie, qui se joignit à Tarmée eommandée parle
comte de Uarcourt, pour secourir la Bassée : en marchant
sur cette ville , on apprit qu'elle s'était rendue, le 1 1 mai,
et alors les deux armées se béparèrent. Celle du comte de
Harcourt campa tutre Calais et Ardres, pour couvrir cette
frontière, et celle du marécbol de Guiche Tint camper 4
5i8 DicnoNNiiKi msTOftiQUE ^
Hounecoiirl , où elle fui battue par le général Mello , le 96
du même moi*i. Le maréchal de Guiche se retira alors avec
Gescadronii, se jeta dans Guise, et ensuite daos Aocffoy,iiie-
uacé d*uo sii^ge. Au commeocemeDt de 1645» il fui envoyé
à Arras , pour défendre cette ville 4»ntre les entreprises des
Espagnols. Il se démît, le i** mars de cette année « de la
lieulenauce-géuérale de Normandie, et du gouvememenl
de Rouen. Il commanda rarméede Champagne» soos M.
le duc d*Eoghien , par pouvoir du am avril i644* Il ^^1 ^^
cheval tué sous lui à Tattaque des retranchenaents de Fri*
bourg, les 5 et 5 août. Il commanda une attaque à la prise
de Philisbourg, qui se rendit, le 9 septembre. Après la mori
de son père, il lui succéda dans le gouvernement de la Na-
varre et du Béarn , et dans le gouvernement de ftayonoe»
par provisions du 4 octobre, et prit possession de ces goa-
vernemeiits, au commencement de 164S. Il prit à cette
époque le nom de maréchal de Gramonti que ses régimeois
reçurent aussi. Il commanda l'armée du Luiembourg, souf
M. le duc d*Eoghien , par pouvoir du aG avril , et prit
Wimpfen. Il reçut un coup de mousquet A la bataille de
Nortlingen, le 3 août, et fut fait prisonnier , en soutenant
Taile droite qui pliait : on Téchangea iS jours après, avec
le général Gléen. Il commanda Tannée de Flaudre, con-
joinlenieiit avec les maréchaux de Gassion et de Ransiu,
sous lllo5<iEvs et sous M. le duc d'Enghien , par pouvoir
du 24 avril 1646. Il eut part à la prise de Courtray , le 28
juin. Ou le nomma , par pouvoir du a^ juillet, pour com-
mander un corps de 6000 hommes* destiné à joindre le
prince d*Orange, qui voulait faire le siège d*Anvers. Il com-
mande» Tarmée de Catalogne, sous M. le prince deCoodé^
par pouvoir du (i mars 1647, et conduisit une attaque au
siège de Lérida, levé le 17 juin. Commandant Tarmée de
Flandre, sous le même prince, et sous les maréchaux de la
Meilleraye et de Ainzau , par pouvoir du 18 mars 164H, il
conduisit , le 20 août , Taile gauche à la bataille de Lens.
Il fut créé duc et pair de France, par lettres d'érection du
comté de Grumont en duché-pairie , données à Paris, au
mois de novembre. Il commanda Tarmée devant Paris,
^ DIS cèlviKAtJX FRANC Ali. Sig
aotis Al. le prioce de Coudé , avec lo maréchal du PlemU ,
par pouvoir du 5o janvier 1649* '^ conserva Bayonne pen-
dant les troubles de la Guieune , où il resta jusqu^en 1657.
li partit, au oioi» de Hiiliet de cette même année , avec le
caractère d'anibaisadear extraordinaire pour la diète de
Francfort 1 où on devait élire un empereur. Il alla , au nom
du roi 9 en lôSg, demander Tinfante Marie -Thérèse, et fit
son entrée à Madrid » le 16 octobre. On licencia son régi«
ment de cavalerie, le^S avril 1G61. A la mort du ducd*É-
pernon, il devint colonel des gardes-françaises, dont il était
mes tre- de-camp, par une nouvelle commisïfion du 3o juiU
let. On le nomma chevalier des Ordres, le 3i décembre.
Ses lettres de docetpair furent enregistrées, le i5 décem-
bre i665, au parlement de Paris, où on le reçut le mémo
(our. Il se démit, au mois d*octobre i6j5, de son régiment
ë^iufanterie» eo faveur du comte de Louvigny , sou lils. Il
monta la tranchée, à son rang de colonel, aux sièges de
Douay et de Courtray, en 1667. '' ^ démit, le 28 octobre
1671 , de la charge de colonel -général du régiment de»
gardes-françaisea, et se retira à Bayonne, où il mourut, le
la juillet 1678 , âgé de 74 ans. {C/uonologit miluairt , tom.
II y pag. 5i7 ; Mémoires du Père d*jdvrignyj Histoire dû
iouis XIII f par le Père Griffèt ; Dupleix , l'abbé de Nœuf^
ville ^ tabbé le Gemlre f Ilistoire des Grands "QJicitrs de
laCauronnCf Bouclas ^ Histoire militaire^ de M. de Quiru^^
Gazette de France.)
DE GRAMOKr (Antoine, duc)^ pair ei maréchal de
France j fut d*abord connu sous l^om de voniie de Giù'^
che. lieulraaux moiisquetaires,OTi(>85,et eut, par com*
mission du lo février i()87, un régiment d'infanterie de
son nom, sur la démission du duc de Gramoiit , son père.
Nommé aide-de-camp de M. le dauphin, le aa septembre
it>88, il servit au siège de Philisbourg, qui se rendit le ag
octobre. Il y attaqua , à la tête des grenadiers, Touvrage
a corne; et, étant de jour à Tattaque de Touvrage cou-
ronné, il y reçut les premières proposiiions que les ansié-
gés firent de rendre û place. Il se trouva au siège et A le
< '■♦
^'
320 MCTIONNÀnUK HISTORIQUE ^'
prise de Manheîm; à. la prise des villes de Spire f de
'Worms, d'Oppenheiin et de Trêves, qui ouvrirent elles-
mêmes leurs portes, et à celle de FraocLeothsil , quiie
défendit jusqu>u i8 novembre. Il servit, en i08g, k Tar-
mée commandée par le maréchal d*Halnières, el se Iroa-
va à l'aUaque de Walcourt, le 37 août. Il eut un cheval
tué sous lui dans un fourrage qui fut poussé jusque sur les
glacis de la place de Mons. Il combattit à Fleura^ Je 1^
juillet 1690. Il suivît le roi, en i6gi, au siège de Mods,
qui capitula le 9 avril ,^ et y servit avec 7 compagnies de
grenadiers, k l'attaque de Touvrage à corne. De li, il
passa k Tarmée de la Moselle, puis à celle de. Flandre; se
trouva, le 4 K>ln 9 au bombardement de Liège, el y com-
manda tous les grenadiers de Tarmée pour Taltaque de la
Chartreuse. Il combatlit à Leuae , le 18 septembre sulvanl,
et marcha, en 169a, au siège de la ville de Namur, que
le roi prit le 5 juin. Il combatlit le 6 juillet 1693, à Ton-
grès, où le comte de Tilly fut battu; contribua à la prise
de Huy, le a3 ; à la victoire de Necrwinde » le 99 , et à la
réduction de Charlerol, le 1 1 octobre. Gréé brigadier, le
14 juin 1694 » et employé pendant le reste de la caropagoe
à Tarniée de Flandre, il se trouva à la marche do M. le dau-
phin depuis YIgnamont jusqu'au pont d*Espierres, le ss
août. Il fut créé duc, sur la démission de sou père, et prit
alors le nom de duc de Guiche. Il servit à Tarmèe de Flan-
dre, en 1695; marcha, le 14 juillet, à Tatlaque de Tarrîè-
re-garde du prince de Vaudemont, qui fut de suite sur les
bords de la Lys, et se trouva ensuite au bombardement de
Bruiielles, les i3, 14 ct^ août. Nommé mestre-de-camp*
général des dragons, siMa démission du comte de Mariey,
par provisions du 1 1 mai 1G96 , il se démit de son régiment
d'infanterie, et ne servit point cette année. Employé, en
1697, à i*armée de la Lys, sous le maréchal de Câlinât, il
commanda les dragons au siège d*Ath , qui fut pris le 5
juin , et les commanda encore pendant tout le reste de la
campagne , jusqu'à la paix de Riswick. Il fut reçu au par-
lement de Paris, comme pair de France, le 16 août 1700.
Employé comme brigadier de dragons à Tannée de Flan-
^ D£S CXNERAUX FEABiÇA». 521
dre, sous le maréchal de Boiifllers, par lettres du 6 inîo
1701 , cette armée ne Gt aucune expédition. Créé mare-
chal-de-canip, par brevet du ai) jiinvier 1702, il servit eu
cette qualité à Tarmée de Flandre, sous M. le duc de Bour-
gogne et le maréchal de Boufllers, et se trouva à Tattaquc
d'une partie de Tarmée hoUaiidaiite* ^ons Nimèguc, le 11
juin. Aprèt la caaonnade d'Hectel, le a3 août» il fit Tar-
rière-garde de Tarmée avec tous les dragons;. et , quoique
poursuivi par le duc He Marlborougb » il ne se laissa pas
entamer. On le pourvut de la charge de colonel général
des dragons, sur la démission du (omte deTessé, par pro-
visions du aSmars 170% et il reçut en même temps celle de
niestrc*de-€amp géoéraldelauiéinearme. flser%it, la même
année, à Tarmée de Flandre , souh les maréchaux de Ville-
roi et de Boufflers , et en fut détaché , sous les ordres du
maréchal de fiuufllers, avec les grenadiers et les dragons,
pour join«lre, du côté d^Anver^, le corps commandé |i<tr la
marquis de Bedmard. Il conibiUit à Eckeren, le 3o juin,
s*empara pendant Taction du village d*Oderen , et contri-
bua beaucoup par sim courage et ses talents militaires au
succès de cette journée. Il servit, en 1704, à Tarmée de
Flandre, sous le maréchal de Villerojr, qui se tint sur la
défensive. Il fut créé lieutenant-général des armées du
roi, le a6 octobre de la même année; obtint, sur la dé*
mission du maréchal de Boufllers , la charge de colonel
du rl^giment dei», gardes- françaises, et r**mil celle de colo-
nel-général deH dragons. Il servit en Flautlre, sous le mv
réchal de Villeniy, en 1705, et se trouva au siège de Huy,
qui se rendit le 10 juin. Il commanda le régiment des gar-
des-fiançaises, à la bataille de Ramillies, le a3 mai, et
fut ruMiiie choifii pour command«'r à Lille* qui était me-
nacé d'un siège. Il servit, en 1707, dans TaruiélB du duo
de Vendôme, qui couvrit les frontières; en 1708, sous la
duc de Bourf;ogne. et combattit à Oudenarde, le 11 juiU
let. Employé, eu 1709, sous le maréchal de Villars, il fut
dangereusement blensé à la bataille de Malplaquct, le 10
sepit-mbre. Il !(ervit sous les maréchaux de Villars et de
Moutesquîou, en 1710 et 1711; se trouva à la prise du
Tl, il
< "^
^-
3dS MCnOREIAimB HISTOAIQVE ^■
château d'Oi^y. le 94 iDai 1710, et à celle d*Arieiix« le sS
juillet 1711. Il fut oommé lieulenanl ^néral à Bajoune,
au pays el bailliage de Labour, et gouverociir des TÎlle,
châteaux el citadelle de Bayoooe , en sanriTanee de ton
père, par provisions douoées à Yersailles, le «4 mars 1711.
il fut auksi Dominé gouverneur et lieutenant -général de la
Navarre et du Béarn, et gouverneur particulier dca villes
de Saint Jean Pied de* Port et de Pau, ë^alfineB^ en sur-
vivance de son père, par provisioof données à Tersailles,
le 1" avril : il prêta serment pour ces charges, le 9 du mé«
me mois. Il marcha à la prise de Donay« le 8 septembre,
et à celle du Quesooy, qui se rendit à discrétioB le 4 oc-
tobre. Il servit, en i^iS, au siège de Landau ; j Bt le lo-
gement de Tavant -chemin couvert et des lunettes. Après
la prise de cette place, il se signala au siège de Fribourg
et de ses châteaui, €|ui capitulèrent au mois de novembre.
Il fut fait conseiller aux conseils de régence et de la guerre,
en 1715 , el prit le nom de duc de Gramont, le 95 octobre
1790, à la mort de son père. Créé maréchal de France,
par état donné à Yersailles , le 9 février 1794 , il prêta ser-
ment en cette qualité, le 10 du même mois. Il mourut i
Paris, le 16 septembre 1795, âgé de 53 ans et 8 mois.
{Oironologie militaire ^ tom, 111 ^ p£ig. 95 1; Mémoires du
Père d'Avrigny^ Journal historique de Louis XIF^ par le
Pferc Grijfftt; Histoire militaire, par M. de Qiiincy; Bou-
das^ le président HénaiU , Gazette de France.)
LB GRAND, voyez Legeand.
GRANDEAU d* As Aucor av (Louiït- Joseph , baron),, lieu-
tenant-général , naquit le 5 ili^mbre 1761. Il fit le^ pre-
mières campagnes de la révolution française, en qualité
d'officier^ de rétat-major du général Lefebvre. 11 fut nom-
mé général de brigule, le 29 août i8o5, et fit avec dis-
tinction lfscani|>agn> sqni 8uivirent celte époque, et |h*o-
dant le cours deftqiif Iles il reçut Tautorisatiou de porter la
décoration de Maxiiiiilieii-Jo!»eph. Il 8*était diKiingtié, en
1806, dans un combat prè;^ du bois d^Eckarlsbei^, où, à
la tête des troupes sous ses ordres , il avait soutenu vail-
DES GENERAUX FRANÇAIS. SsS
iammeiit les attaques de Teouenii. Employé, en i8ia, A
1j grande-armée, il Bl la campagne de Euapiei et se signala
à lu bataille de SmoUo^k; sa conduite dans catle affaire
lui va lui le grade de général de division « qui lui fut con*
féré , le 34 août de la même année. Après la retraite de
Uoskuw, le général d'Abaucourt se replia sur Steltin^ y
forma une garnison de 9000 boomies» et repoussa con*
slauiii«ent les attaques dirigées contre cette place , en 18 13.
Il quiira If coni«|an4cment 9 pour^cause de maladie. Aprte
la restauration du trône des Bourbon»» en 1814 > S. M.
Louis WIII le créa chevalier de Saint- Louis. Il avait été
nommé, par Napoléon , commandant de la Légion-d*HoD-
Df ur, le 14 iuîo 1804» et baron d*empire. Le roi lui donna
le lilrtf de grand- officier de la même légion , le a5 août f8 (4*
Il a été employé dans Tinspection- générale de riiifantarie,
en 1830. Il est maintenant classé parmi les lieutenautsgé-
Déraux disponibles. ( Etais militaires. Moniteur, annaUs
du temps, )
GRANDJEAN ( Charles- Louis-Dieudonné, Ââron), /leu-
tenant' général ^ naquit à Nancy, le 39 décembre 17(18. Il
entra de bonne heure au service militaire, fut fait sous-
lieutenant au io5* régiment d*infanterie, le 8 août i^ga, et
servit , la même année , à Tarmée do Rhin, commandée par
le général Cu^tiue. Il fut nommé adjoint aux adjudants-
généraux, le ai mai lygS, et placé, en celle qualité, prte
de Tadjudant-général Desaix, avec lequel il fut employée
Turmée du Rhin. Il fut fait, le «3 septembre suivant, chef
piovisoire d*un bataillon de grenadiers, formé avec une
portion de la levée de 3oo,ooo hommes. Il commanda ce
bataillon, à Turmée de la Moselle et à celle du Rhin, pen»
dant l.i campagne de 1793. Nommé adjudant*général chef
de t#alaillou provisoire, le 1 1 juin 1794 , il continua de ser-
vir à Taruiée du Rhin. 11 fut fait adjudant-général chef de
brigade, le la juin 1796 , et employé , en cette qualité , en
■79^* >r9r« i")^ ^1 1709* d*alK>rd à Tarmée du Rhin , puis
A l'armée ci*ltalie. Le sG m.ii de celte dernière année, étant
k la tête d*une brigade d*avant-garde j il s*empara da camp
3»4 DICTIONNAIRE HISTORIQUE ^^
retranché de Po8lringo ; (loussa les ennemis jusqa*ao-deIà
des postes qirils avaient à Pcila, sur rAdi<;e; «Yiiblil ef se
maintînt Mir l.i rive gauche de cette rivièrt* . Il eut s che-
vaux tués et 1 blessé sous lui dans citle ioiirnée, ob il fit à
rennemi i^ioo prisonniers. Il sVmpara aussi de 4 pièces de
canon et de a ponts de bateaux. Il fut nommé » le nième
jour^ général de brig«de,8ur le champ de bâtai llej et cette
promotion fut confirmée, le 4 juin suifant. Il combattit
avec valeur, à la bjlaille de la Trebi^ lol^ du même mois
de juin , el } reçut deux blessures. Tune par ose balle, et
l'autre par un éclat d*obus qui le frappa à la \t\t4 II fut eni*
ployé, en i8oo, dans la di%ision du général Eastonl., qui
fatiiait partie de Tarmée du Rhin, il se trouva , \k Z mai , à
la bulaillc d*Engen-8toikac:h, pendant laquelle il |iéDétra
avec sa bii^ade, dans les bois qui couvraient l«s derrières
d*un plateau, et mil dans la déroute la plus complète 88
bataillons ennemis, presque tous composés de grenadiers,
qui (iéfendaient celle position. Détaché par le général es^
chef Moreau, avec une des divisions de réserve , pour ren*
forcer le corps d*;irmée du géiiér.il Lecourbe, qui était
chargé d*uii expédition dans le Voraltierg et le pajrs des
Grisons, le général Grand j^an combattit à Oberbausen, le
28 juin. Vers la fin de novembre, il reçut Pordrr de quitter,
avec une des divisions du centre, placée sous son comman-
denicut, la f)Osition qiril avait en arrière de flag« et de se
porter en avant sur la route de Mulhdorflf, afin dVIoîgoer
les Autrichiens du Tyrol. Il commanda sa division , le 3
décembre, à la bataille de Hohenlinden, et .H*y distingua,
en marchant à la tête de quelques bataillons, qui, par une
attaque impétueuse , arrêtèrent celle d*un corps de troupes
hongroises, qui fut culbuté et rejeté dans les bois. La bril-
lante conduite qu*il tint dans cette journée, lui mérita
dVtre cité avec éloge , dans le rapport officiel du général eo
chefMorcau. Il continua d*étre employé à Tarnièe du RhiO|
en 1801 y et eut successivement des commandements dans
la 5* division militaire, en 1802, el dans la 4' division mi-
litaire, en i8()3, 1804 et i8o5. Il fut créé commandant de
la LégioD-d^Hontieur, le i4 juin 180). Proma au grade de
■ jT
V^^ DES GKNRKAUX FRANÇAIS. SaS
général de division » le 8 février île cette dernière ai^née, il
servit en cette qualité* d )Ua le C4>rps d^arniéo du muréchal
Bnine, qui coo|iérait à renvahiitseinent de la Poméranie
suédoise. Le général Grandjfan culbuta, en j invier 1H079
un corps de troupes de cette nation , qui s'étaient retran-
chées sur les hauteurs de R.iinkenhagen. Au commence-
ment du mois d*a«ril suivant , le maréchal Mortier, se dis-
posant à aller prendre le commandement du liiége de Col-
berg, confia at^^^V^VAl Grand jean celui des troupes qu*il
laissait devant Stralsund; mais, quelques jours après* ces
troupes ayant été attaquées par la girnisoii de Stralsund ^
Grandjean , eu égard à. llïifériorité de leur nombre, et d'a-
près !es ordres du maréchal , fit sa retraite eu bon ordre sur
Griuimen , et vint ensuite prendre , avec le reste de Tarniéei
position à Anklam Au mois d\ioût de la même année, le
maréelial Brune ayant résolu d*investir StraUuiid, la divi-
sion du général Grautljean passa la Penneâ Aiiklam, et cuU
buta les troupes suédoises qui voulaient s*opposer à son
mouvement. Employé , en i8')8, à Tarmée d*Espagne , sous
les maréchaux Moiicey et Linnes, il concourut , le a5 oc-
tobre, à l'allaq^e et à la mise en déroute de laoo insur-
gés, qui sVtaient enfermés dans Lérin. Il comminda une
division d*inlinterie au siège de Saragosse. Appelé à la
grande^armée d* Allemagne, en 1809. il y eut uncomman-
dem' nt dans le corps du général Oudinot.II oomhaltit. avec
sa valeur accoutumée , à la bataille de Wagram , y fut légè*
remeni blessé, et y eut a chevaux blessés sous lui. Il fit la
campagne de iSia, à la grande-armée de Russie, et y com-
manda une division dans le 10* corps, sous tes ordres du
maréchal duc de Tarente. Il s'empara de Dunabourg , le i**
a«>ûl. Après la retraite de lUoscow. il fit partie de la garnison
de Dantzick ; se distingua en plusieurs» occasions , pendant
le siég" qu*cn firent les ennemis , et fut fait prisonnier, loiv
de la capitulation de cette place. Le général Rapp, gou-
Ternenr de Dantzick, le cita plusieurs fois, avec éloge, daps
fx^ïï rapport officiel sur la défense de cette forteresse. BH
1814 , après la restauration du trône des Bourbons, le gé-
néral Grandjean fut créé cheTalier de Tordre royal et mill-
•••
5a6 DICTIONNAIIE HISTORIQUE
tairr ite Saint-Lonîa, le i5a«iAI. Bd i8i5. pendaal \tacm
/oM^ . il fulrniplo)é« mhm» Iriioidrrfldiigt^nrral Rapp , dam
le S* corpK de la fcrande- araire île Buonaparle : ce corps
ComimMiii Tarnire du Rhin. Orpn» U itrcoudr reulm du
roi ni Frauce, fn U ménit- aiiiiét- i8iS« le iMrou Grand-
{eau fi^urt* daiia Ir ubieau drs liruieuauts géneraui dispo-
nibles. ( A itfis mùtuures » Moniuur^ annoics du temps. )
- n LA GRANGE, voyez Buaid. ^^^
M LA GRANGE-p*ARQriEN-Di-MONTIGNT (FrançAÎs],
maitckfU lit Franct, fut élr?é prèn d.r-la penniine de
Henri lit, et ileviot suci*e«<iveineDtgeiililhoiiuiir onliiuire
de u chambre, cipilaiue de ittOKentiUboiiiiuiMidc sa mdi-
soii, et son premier uiattre-d*hAl<l. Il était gouveriir%ir de
la %illf de Bourges, en i5;5, et rapitaioe d'une compa^oie
de geiiclarmes. A la bataille deCoulra», le eo octobre iS^;,
il eafoiiça Tescadron du viromie deTurrnoe, et le milea
fiiile. Le vicomte, abandonné d*** «îeniif se vil contraiat
de gignrr rescadroo du prince de Condé; et la vicloireie
déclara bi«-nlôt après pour le roî de Navarre. Montigoy le
trouva du nombre det prinonnieni; mais Henri le reUcha
•ans rar.çiin, el lui rendit m-« drapeaux. Il reçut une bles-
sure à Taltaque du faubourj; de Tours, le 7 mai iSBg. D
fut élaMi giiuverneur et lieutenanl-génér.-il en Berry, à U
place de* la i hilre« qui avait pri» le parti de la ligue- On
le nofnm:i conimandant-lieutenant -général au pays Biaî-
floift, en Berry et eu VendduuuH, par pr«>viM«>ns et pouvoirs
donné*» à Bloi«, le u juin. Il coniliallil à Ivry. Ir i4m.irs
i5<fO. Eti iSpu il obligea la Cliâirf de le%er le niége d*Am-
bîg'iy. Il a«'ronipagna le roi au siégf* et à la pri^ de Cliar-
trt8. ^( coude pur d'Eulragues, il battit le régîmi-nt du
Condray« ain!«i que 800 hommes Mirlis d*0rléaii9 pour le
secourir, et en tua 4''0. H march«« au siège de Rouen, et
se sij^nala au combat d'Aumale. Il continua de «ervîr aa
siège de Rouen, en iSqs. Il se démit, le dernier iour de
lè\rier i5<j4 « du gouvernement de Birry, qu*ou rendit à la
Chaire. Il défit, piès de la Fère, une escorte espagnole,
qui conduirait un grand convoi à Laou. Oo le créa cheva*
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. ^2*]
net des Ordres du roi , le 7 lévrier ihi)S. Il suivit le roi ao
comh.it df Fontaiue-Fraiiçaike; le 5 juin. Après la promo*'
lîoii du niarj|uis do Vitry à la charge de capitaine, «ruiir.
coiiipa^sDÎe dcA gardon du corps, on fit Monligny inostrof
de c*a m p généra I de la cavalerie: légère* par profitions du ,
a8 juillet * il com:nanda Citte arme au Niéged*Aiuifns, eo
1097. Il eut, le 30 juillet de la même année, le brevet de
inarrc*hal-dt*-canii> : la paix se conclut, en i5c)8. tl obtint
la licnleiiancf -^EMOide du gouvernement de Pari«i, avec
len honneurs de gouverneur, sur la démission d^AiiltiIno
d^Eslrées, par provinioil^ doimét*» à Paris, le 1 juin 1600 »
rpgi>trée^ au parlement , le ta. On lui donn 1 la lieuti*nance-
générale du gouvernement du pays MeH«<in, sur la détnis*
sioii de M. de Liancourt, par provisions données à Fontai-
nebleau, le 1 1 mai 1607, et il se démit alors, en faveur de
M. de Liancourt y de la lieutenance de P.iris. Il obtint aussi
le gonvernemeiU de Verdun, à la mort du biron d'Haus-
sonville, par provlnions données à Fontainebleau, le 99
juin suivant. Nommé, par lellrrs du ao juin i6to, maré--
cbal-de-canip et commandant la cavalerie dans Tarmée
envoyée au pays deJulllers,fous le maréchal de la Chaire, il
tomba malade, et ne put joindre Tarmée que deux jiurs
avant la réduction de Julliers. Il ^e démit, le 3o décembre
1611 , de la charge de mesirc de- camp-général de la ca-
valerie, en faveur du comte de »S|.-Aignao,M>n gendre, et, le
14 décen»bre 16 13, de la lif*utcnance- générale du pays Vles-
sin , en faveur de son fils : on lui en cxniserva la survivance.
Il fut employé, comme marérhal-de-c;«mp, dans Tarmée
du duc de Guise, contre les princts mécontents, pir let*
lr«9idu 14 décembre 16 • 5. Créé maréchal de France, par
étal ddiiné A Paris, le 1*' septembre 1616, il prêta serment^
le 7. Capitaine 4lc 100 hommes d*arines, par commission
donnée aus^^i à Paris, le 5 septembre, il eut le coinman*
dément de Tarmée, en Berry, contraignit la gronse tour
de Bourges de capituler, le 19, et soumit à ro(iéiss.ioce du
roi toutes les places qui tenaient pour AI. le prince de
Coudé. Il commanda Tarmceen Bourbonnais rt en Niver-
itai^y par pouvoir donné à Paris, le 16 décembre, il prit.
3a 8 mcTioiririiBE historique
en 1617, Coisy* Clamecy, Donzj el Aulrain, et fit pri-
ioiinirr le prime di* Poreieii, second fil» du duc de Ne\en.
n mourut Ir 9 ^eplembre 1617. â^^é de(i5 ans. {Citronoiogic
miiitaire^ toni.ii, pag. 4 ^< d*Aubigné^ Dupieijr f His^
^toire de France^ du Père Daniel ; Mercure Jrancais ^ le
Vassor^ l'abbé te Gendrr ^ Histoire des Grands^ f officiers
de la Couronne , les Mémoires de Sully ^ Bouclas j Morén,)
M LA GRANGE ( Frauçoî» Joseph ixyjk\%M^ menfi),
lituU natu eniét ai ^ ovail conimaïuie, eu second* la a*
compagnie d^ mousquetaire^ ft , l0Mi|'rîl fut faîl br%adier
de cavalerie, le !i5 juillet i^Ga. Ou le créa maréclial-de-
camp, le 3 janvier 1770, et lit uli* liant -général, le i*'niars
1784* Il avait été nommé commandeur de Tordre royal et
niililciire de Saint-Luuîsi, le ai avril 1777. li est mott, en
i%o%. [tl ta l^ nuUluues,)
Di LA GRANGE (Franc.- Adélaïde- Blaliie u Li&veb), mar-
qui s (itia Grande c/ de Fouriiief^ lieuienatU^éhéf ai . el fîlsdu
précédent > naquit à Paris, le ai décembre 1766. il entra
dans la carrière des armes avant la révolulîoii ; servit avrc
beaucoupde distînelion sioiis le gouvernement de Napuléoo
Buonaparte; sVleva rapidement aux premiers grades mi-
litaiies; fut créé général <le division, le ai^ juin 1809, et
obtint la croix d'officier de la Légi(»n-d*|]onneur. Daiiji la
campagne dv Russie, en 181a, il commanda un régiment
des gantes d'honneur- En 1814 « après la restauration du
trône des Bourbons, 8. M. Louis XVI II le nomma eapilaine-
lieutenant de la compagnie des mousquetaires noirs. Il fut
nommé insp«*ct«*ur-génér.il dv la cavalerie, dans les i'* et
ai* divisions militaires, au mois de juin de la même année,
et créé commandeur de Tordre royal et militaire dr S.iiiit-
Louis, le 1 1 octobre suivant. Lors de Tiii\asion de Buona-
parte sur le territoire fr.inçais, eu mars i8i5, le marquis
de la Grange partit, avec les princes français, à la léte de
la compagnie de mous'^uf laites qn'il commandait, et rtçut,
à béihtine, Tordrt' de commander, au nom du roi ei t-n
Talhieiicc du g^Tiéral Lauriston, toutes les troupes réunies
dans celle ville, et qui u*avaient pu accompagner S. M.
DES GENÉIAUX nANÇATS. Ssg
Après le lIcencieiDcal de la maison du roi, opéré iBt^tbone»
▼era le 36 mart , par le comie de biuvialoo 9 le marquis, de
la Grauge se rendit 4 Paris , et se relira eiMuile dans le
Bourbonnais, où il devint Tobiet d*iAae rigoureuse surveil-
lance de la part du gouvernepneni d^ Buonapart^. Éienl
parvenu à s'échapper, le 3o juin, avec ses deux Bla, il ar-
riva , le 6 iuiliet suivant , à ArnouvîUe ^ où était alors S. U.
Louis Xy III. QygteuM désagréments qu'il éprouva alors ( 1 }
le iirent rentrer eïrrance. Après le second retour du roi,
il fut rappelé au compiaodement de la compagnie des
mousquetaires noirs» et nommé gouverneur de la ao* divi-
sion militaire , 107 septembre de la n^me année 181 5.
{Etais militaires , Moniteur y aanaUs du temps.)
ni Li G&ANGE (Charles- Louis- Armand ^KLiivu, corn"
te), iieutena/U-'géttéral , frère du précédent , s'engagea vo<
lonlairement dans le 9* régiment de dragons, le 5 avril
1800. U y fut fait brigadier, le 4 juillet; oiaréohal-des-iogis»
le aa septembre; et sous-lieutenant, le a3 octobre de la méh
me année. 11 fli (es campagnes de iSoo et 1801 i l'armée
d'Italie; y fut blessé, au passage du Mincio, d'un coup de
feu qui tua en méipe temps son cheval , et se trouva aux
comt>ats ou batailles de Castei- Franco, Montebello, la Pia;
ve , la Brim et Trévise. Ve gouvernement français l'envoya
eu mission à Constautinople , en Egypte et en Syrie, pen-
dant Tannée iSoa et partie de i8o3. Il fut nommé lieute-
nant, le i5 iuiliet de cette dernière année; passa aide-de-
camp du général Sébastiani , le 9 février 1804, ^^ aide-de-
camp du maréchal Berthier, le la septembre i8o5. Il fui
fait capitaine au a3* régiment de chasseurs k cheval , le 9Q
îanvier 1806» Ou le nomma membre d^ la Légion -d'Hon-
neur, le 14 mars spivant, et il fut fait chevalier de l'ordrf
militaire de Bavière , le 14 du même mois. Il a fait la cam-
pagne d'Autriche, en i8o5, s'est trouvé à la prise d*Ulm
(1) y<nf€*, po or les deuils, IfiltntlMir du is|ttiUet t8iS, pag. 79a,
et U Biographie des bonmet riraota, tom. IV, pag. Si.
Tl. 4*
S3o McnONNAIAfi HISTOiaQtrS '
€t à la bataille d*Austerlilz. Il senrit ensuite au siège de
Gaëte. Nommé chef d^estadron au 9* régimenl de hussards,
le 37 janvier 1807» il fit, dans la même année, la campa^e
de Prusse et de Pologne, et se trouva aux batailles dléiia,
Bylau, Heîbberg et Friedland , et au siège de Siralaund. £1
obtint la croix de commandeur de Tordre du Mérite de
Bavière , le 5« juin^ et le grade d*adjudant-commandaot,
qui lui fut conféré à Tilftitt, le i3 juillet. Kpolofè ÂJ*armée
d'Espagne , en 1808, il combattit aux oatailles de Sommo-
Sierra et de Bcnoavente. Il fit la campagne de 1809 â fa
grande-armée d'Alicmagne , et se trouva aux combats de
Landshutt et de Ratisbonne , et aux batailles d'Eckniâhl ,
d^Essling et de Wagram. Il fut blessé à cette dernière par
un éclat d*obus qui le frappa au genou. On le créa ofl^ier
de la Légion-d^Honneur, par décret donné à Schœnbronn,
le 1 1 juillet 1809, et il fut fait chevalier de Hordre de Saint-
Lèopold d'Autriche, le 4 a^f'îi 1810. Promu aug^adede
général de brigade, le 3i janvier 181 2^ il fit en cette qaa-
Itlé la campagne de Russie; combattit à Mehilow, à Smo-
lensk et à Valuntîna. Pendant la retraite de Moscou, il com-
battit aussi à la bataille deHIIaloiaroslaweti; et après cette
afiaire , il soutint le mouvement rétrograde de Tarmée ius>
qu'à Viazma. Il fit la campagne de Saxe , en i8i5 ; eut un
cheval tué sous lui au combat près de Wittemberg, et se
trouva aux batailles de Léip.«ick , les 16 et 18 octol>re, et à
la bataille de Hanau. On le fit commandant de la Légion*
d^Honneur, le 3o novembre suivant. En 1814» il fit la cam-
pagne de France contre les alliés; combattit à Fontaine-
bleau, Craone, Laon, Fère-Champenoise, et sous les murs
de Paris. Après la restauration du trône des Bourbons,
S. M. Louis XVIII le nomma lieutenant-général, le 4
juin 18149 et le créa chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, le 22 août de la même année. Il est classé^
en 182a, parmi les lieutenants généraux disponibles. {Eiati
miluairts,)
DB GRANDVILLE, voyez Bini et Loqubt.
DX8 GENSEàUX FEANÇ4IS, 33 f
GRESIEUX-BOURDIN. (N....)« S^'néral de brigade^
entra au service comme soldat dans le 29* régimeni d*ia*
fanicrie, en ^772! Après avoir passé par tous les grades, il
fui fait adjudant- général chef de brigade, te a6 novembre
i7()3. On le nomma générai de brigade, en 1795, et on
remploya en cette qualité à Tarmée des Pyrénées- Oriep*
laies. Ses services ^ depuis cette époque 9 ne nous sont pas
connus. {£lais inilàaires,)
♦ ^^"^
i»i GREZy voyez db Coisbil.
DB GftILLEX dbBiissac {klheri) f. /ientenant-génvrai, fat
successivement cornette au régimcut de cavalerie de Har-
court*Elbeuf, en i645; lieutenant, en 1646, et capitaine»
en i65o. Il servit , avec ce régiment , en Flandre , et se dis<-
tingua particulièrement à la bataille de RetheL Après la
bataille des Dunes 9 où il avait commandé le régiment de
Barcourty il retournait au siège de Dunkerque« lorsqu.'il
rencontra, prèé de cette place , 3 escadrons, qu*il. repoussa
jusqu'à la barrière. S*étant trouvé enveloppé par les enne-
mis, il feignit d*étre des leurs; et, en se retirant, il fit pri-
sonnier le commandant de leur cavalerie. Il servit ensuite
aux sièges de Menin et d*Ypres.. Son régiment ayant été
réformé, en 1660, il obtint une compagnie dans le régiment
des cuirassiers, le 5 décembre i665, et fat fait lieutenant
de la compagnie des gardes- du- corps (depuis Beauvau). Il
servit , ta même année , au siège et à la prbe de Toumay
et de Douay. li eut, dajis la nuit du 4 au 5 juillet 1667, la
cuisse cassée d*on coup de fauconneau , en allant faire roh
connaître on chemin , par lequel le loi devait passer. On
lui donna , le S, une commission , pour tenir rang de mes-
t^-de-camp de cavalerie. Il se trouva, en 1668, à tousle&
sièges des villes de la Franche- Comté, que le roi fit en per-
sonne. En 1673, il marcha, avec le roi, à la conquête de
la Hollande , et servit, en 1670, au siège de Maestricht. Il
obtint , par provisions du ai juin, le gouvernement du fort
Pecquais; et, par brevet du 5 juillet, la charge de major
des gardes- du-corps. Depuis qu'il eut cette charge , il ne
quitta plus le roi, qu*il suivit, la même année, en Lorraine;
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3351 DICnONHÀIBC HI8TORIQ1J£ •
et en Alsace. Il fit toutes les campagnes depuis 1674 iaM|n*ea
1691; se trouva à la conquête de la Franche - Comté , am
combats . batailles, sièges et prises de villes, qui eurent lîeo
pendant ce temps, aux armées de Flandre et des Pays-Bas.
Il fut créé brigadier, par brevet du a5 février 1677 , et ma-
réchal-de-camp, pa^ autre brevet du ^4 ^^^ 1688. Oo le
nomma gouverneur de Guise , par provisions dd 1" janvier
1691, sur la démission de M. de la Pitte, auquel il péda en
échange le gouvernement du fort "^^t^llaîs. Promu au
grade de lieutenant -général des armées du roi, par pouvoir
du 3o mars 1693 , son grand âge l'obligea 4e se démettre
de la majorité des gardes-du-corps, au mois d*avril 1708,
et de se retirer. Le roi lui fit don de son portrait et le pour-
vut de la lieutenance-générale du gouvernement de Sain*
tonge et d'Angoumois, vacante par la mort de M. de Lîgon-
dès, par provisions du i5 juillet 1709. Il conserva cette
charge jusqu'à sa mort^ qui arriva le 11 février 1715. U
était alors âgé de 86 ans. {Chronologie militaire , fpm. /T,
pag. 358; mémoires du temps , Histoire de la maison du Roi f
de l'abbi de Nœiifsfilley tom. I, pag, 538, oà fauteur a
mis par erreur que Aï, de Brissac avait eu le gouvernement
de Guise dès 1888 , et qu'il était mort en 1716.)
DE GRIMALDI (Marc), seigneur d' A ntiùes, grand- maître
des arbalétriers f fut nommé pour exercer cette charge, par
commission donnée à Yîocenues, le 16 décembre iSjl
[Chronologie militaire, tom, IJI, pag. 47*» Histoire des
Grands-Officiers de la Couronne , tom. yi II y pag,
DE GRIM.4LDI D*AiiTiBES (Jean-Henri), marquis de Cor-
bons^maréchal'dt'camp y obtint l*érection de la terre de Cor-
bons en marquisat, et celle de Ij terre de Gagnes en baroonio,
en 1626. Il eut , le 8 juillet i635 , Pagrément du roi pour un
régiment qu*il ne leva point. En 16)1, il fut fait lieutenant
de roi de Monaco , lorsque cette principauté se mit sous la
protection de la France, qui y plaça alors garnison. 11 leva,
par commission du 5 février i6^|2, une compagnie franche
de i5o hommes, pour tenir garnison à Monaco. Il fut créé
maréchal-de-camp, le ai juillet 16/19, et résida à Monaco
0£8 GÉMÉIAUX FRANÇAIS. 333
jusqu'à sa mort. {Chronologie nUiUaire, tom, VI y pag. a<i8;
Histoire des Grands^C^ciers de la Cotironne j tonu IV.)
DE GRIMOAED M BiAvvoia do Rouib(N...., marquis) y
tieutenant'génfralf passa successivement colonel des grena-
diers de France» pais du régiment de SaintongOy en 1761 ,
et enfin du régiment de Dauphin, en 1765. Il fut fait briga-
dier d*infanlerie, le aS juillet 1 76a; maréohal-de-camp, le
5 janvier 177^ ;«Uieutenant-général, le 1*' mars 1784*
{Etats militaires,)
LB GROING Dc Là Mothe (Hélion), fut établi grand-maU
tre et visiteur de tonte l'artillerie de France , à la ntort de
Gaspard Bureau , en 14^9 ^ >6 démit de cette charge, la
même année. {Chronologie militaire, tom, III\, pag, 4770
DE GROMAED (Jean-Gaston, chevalier) , lieutenant- gént^
ml y naquit le 17 janvier 1731. Il entra au service coomne
surnuméraire dans Farme de Tartillerie, le i5 décembre
1747 9 cl p^sa cadet , le 36 du même mois. Il fut fait sous*
lieutenant , le T' mai 1748; lieutenant en second, le ii
juin 1755, et lieutenant en premier, le |5 janvier 1769. Il
obtint le grade de capitaine, le a5 mars 1766, et celui
d*aide«major , le i5 octobre suivant. Il passa capitaine de
sapeurs, le 10 septembre 1769 ; capitaine de bombardiers,
le 6 novembre 1771, et capitaine de canonniers , le i** no-
vembre 1774* On le nomma chef de brigade, le 14 septem-
lire 1776; Ueutenaut-colonel titulaire, le 4 juillet 17B1, et
colonel, le 1" avril 1791. Il fut promu, le 7 septembre 179a,
au grade de maréchal- de-camp, en considération des preu*
ves qu*il avait données, de sa valeur, de son expérience, de
son aèle et de sa bonne conduite. Il avait été créé chevalier
de l'ordre de Saint-Louis, en avril 1771. Il fut nommé lieu*
tenant-général , le 8 mars 1795. {Etats militaires,)
DE GROSMENIL, vojlz de Biossait.
DE GROUCHY (Emmanuel, comu-)^ lieutenant-g^nvral ,
naquit à Paris, le u5 octobre 1766. Il commença à servir
dès TAge de i4 ans» et fit ses premières armes dan^ Tartil-
334 mcnoNVAiRE historique
lerie. Lorsqu'il eut acquis les doIîods élémentaires de celte
arme 9 il passa dans les troupes à cheval, fut Dommé ca-
pitaine de cavalerie, en 1784* et officier des gardes-du-
corps du roi, en 1 785.II adopta, en 1789, lesprvi»cipea que pro-
clamait rassemblée cônsiituaote ; se prononça pour îa révo-
lution y et quitta les gardes-du-corps> Il commanda suc-
cessivement le 13* régiment des chasseurs à cheval, et le
a* régiment de dragons, avec lequel il fit la campagne de
179'i. Promu, en septembre de cettfrlfféme année, au
grade de marécbal-de-camp, il fut placé à la léle de la
cavalerie de Tarmée des Alpes , et contribua à la conquête
de la Savoie. L'hiver et les neiges ayant fermé les débou-
chés du Piémont, et suspendu les opérations oaililaires suc
cette frontière, il reçut l'ordre de se rendre dans la Vendée,,
pour y servir à l'armée des côtes de Brest « doni il conduiût
successivement Tavant-garde et Taile gauche* Cette der-
nière , quoique la plus faible de celles qui agissaient dans
l'Ouest, fut la seule qui obtint alors des succès : elle sauva
Nantes , qu^était venu assiéger Charrette*, prévint les pro-
grès de rinsurrection , en environnant la Vendée de campi
et de postes retranchés, et demeura constamment mal-
tresse de toutes les places et de tous les points accessibles
des côtes du Poitou, malgré les attaques réeidivées des^
Vendéens, qu'elle réussit à empêcher de communiquer
utilement avec les Anglais. Dans toutes les affaires qu'il
eut à soutenir contre les royalistes, Grouchy parvint à les
baltre, et se fit surtout remarquer au combat des Soriniè-
res, où, sautant à bas de son cheval, qu'iaulilisait un ter-
rain marécageux et difficile, et se dépouillant de ses ha-
bits, il s'élança, à la tête de quelques compagnies de gre-
nadiers, au milieu des Vendéens, et parvint, quoique
bles6é, à leur arracher une victoire long-temps incertaine.
A la fin de 1795, le décret de la convention, qui excluait
les nobles de tout commandement militaire, l'obligeant à
quitter l'armée, ses soldats, instruits de son prochain dé-
part, investirent son quartier-général, résolus à retenir à
leur tête un chef qu'ils chérissaient. Mais il fit céder leur
affectueux intérêt au devoir de l'obéissance, 8*échap[)a
OEd GÉNiEADX FRANÇAIS. 335
pendant la nuit de foo caoïpi et m retira dans son 'dépar-
tement. Quelque temps après» Tarmée Teodéenne ayant
pasi^é la Loiret et s*approchant du canton où il résidait» il
marcha, comme simple soldat, dans les ranp des gardes
nationales requises pour être opposées aux royalistes (i).
Apre» 8 mois d^inactivité , Grouchy fut rappelé aux fonc-
tions qiril avait déjà remplies; et, quelque regret quMl té-
moignât de fimrer.encore sur on théâtre arrosé du sang
fiançais, il fut de nouveau employé dans la Vendée. Con-
firmé, le 11 juin 1795, dans le grade de général de divi-
sion, que lui avaient conféré, un an auparavant, les re-
présentants du peuple aux armées. Il remplit alors les
fonctions de chef d*état-maior de celle de TOuest. Lors du
débarquement des émigrés français à Quîberon, le général'
Grouchy accoonit, du fond du Poitou, aux côtes du Mor-
bihan; traversa, preque seul, le pays insurgé; et, ramast-
sant toutes les troupes qui se trouvaient disséminées, il les
conduisit an général en chef Hoche. La guerre s*élant ral-
lumée sur la rive gauche de la Loire, Grouchy la pour-
suivit avec une vigueur mêlée de sagesse; ce qui détermina
le gouvernement à le nommer général en chef de rarmée
des c6tes de Brest. Mais Grouchy, bien convaincu qiie de
grandes opérations militaires ne sont couronnées d*an suc-
cès complet, qu*alors qu*uiie seule et même volonté en
règle Tensemblr» refusa le oomniandement auquel il était
appelé; et, sacriAant Tambltion aux intérêts de son pays,
il engagea le directoire à réunir en une seule les trois ar-
mées qui agissalMit contre les royalistes. Cette nouvelle
armée prit le nom d'armée des cdte^ de TOcéan j et le eom-
mandement en fut donné à Hoche. Grouchy, placé sous
les ordres de ce dernier, comme son lieutenant » le seconda
puissamment dans toules^ses opérations, soit en Taidant.
des coonaissaoces locales et individuelles qu*ttne longue
(1) « S*il ne m'est plus permis dit-il à celte occmîoo, de conduire let
• ptaUofet ff^publicaine», il oc Murait m'élte défeado ds vtffter eaoore
• moQ Mog pour U pairie. •
536 DICnORHAlâB mSTOAlQOE
«xpérieoce de celle guerre lui a?ail fuit acquérir, toit en
dirigeant d'iao^Mirtanlet expédîlions. Il fil auceeenvemcDl
enlever lous les poêles des royalistes à Aoinay» au ekamp
Saiot-Pèrev à Saint-?ineenl-de-Graoo , aux Moutîers, et
alla comballre Charrette îuique dans son «{u^rlicr-général
de Belleville. Un corps considérable d*éaiigrée ayant été
amené par les Anglais k TIle-Dieu , et nDienaçaot les tain
du Poitou « Grouchy parviAt y avec quelguesjpillîcrsdlMHB-
mes •eulemeol » à en imposer aux ennemis par des dénoos-
traiioiis, et IkiIUi les Vendéens» qui* à deasein defiiroriser
le débarquement de ce corps, étaient venus alljqoer le
poste retranché de St.-Cyr : Charrette fut si complètemeal
défait dans Tafiaire qui eu| lieu près du village de es nom f
qu'il lui fut impossible de former depuis ancuo rasttm-
blcment; sa prise et celle de StoiDet suivireiil de près ce
glorieux combat, et terminèrent la g;oerre sur la rive gai-
che de la Loire. Grouchy fut alors nommé chef d^élatHos»
îor de raroiée du Nord; et, à la fin de 17961 le direclaîie
lo chargea du commandement en second de Tannée dcsii*
née à bire une descente en Irlande. La flotte françaiie
sortit de Brest, le 16 décembre irQl^» i Tealréede la noîl;
mais par une inexplicable fatalité, elle se trouva dispersée
dès le leodemaio ; de sorte que Grouchy u'arriva à la baie
de Eantry qu'avec quelques vaisseaux, et une faible partie
des troupes de terre. Toutefois, il n'hésiti^P^^tut Aoidoo-
ner le débarquement , résolu de tenter» avec la poignée de
braves qui Taccomp^guaient » et malgré Tabsence du gé«
néral en chef Hoche , qui était du nombre de ceux qui
n'arrivèrent point jusqu'à cette baie, uoe invasion , dont
le succès^ ireùt-ii été que momentané, eût porté à l*An*
glelerre uu coup funeste. Cependant, oontrarié par les
éléments, et par la résistance que le contre - amiral Bou*
vet (1) opposa à l'exécution de ses ordres, Grouchy fat
forcé (rabandonncr son projet, et ramené, malgré loif
(1) Cet officier, trèi-braTC d'aiUeun, fut dcttitué à too ictoorci
France.
DES GÉNEBÀUX FEÀÏ^ÇIIS. 357
dans le port de Brest, après avoir échappé aux dangers quo
les tempêtes el rennemi offraient de louies parts. Au
retour de cette infructueuse entreprise, G roucby fut en-
voyé pour la troisième fois dans TOuest, coonme gouver-
neur des ia% i3*, i4* ti aa* divisions militaires : Tesprit de
modération et de justice qu'il déploya, lui concilièrent
Testime des habitoots de ces contrées, et y firent régner
la tranquillité aussi long-temps qu*il y commanda. Lors
du départ de rf^po^éon Buonaparte pour Texpédition d*É-
gypte, Grouchy, avide de combats et de gloire, demanda
à faire partie de Tarmée d*Orient; mais Desaix lui fut pré-
féré. Une nouvelle coalition contre la France s*étaut orga->
oisée, en 1798, Grouchy reçut Tordre de se rendre à Tar-
niée dllalie, que commandait Joubert. Ce général en
chef, sentant combien sa position deviendrait difficile, si
le roi de Sardaigne, dont rattachement à la cause fran*
çaise était douteux, se réunissait aux coalisés, et tombai!
sur ses derrières, tandis que les Russes et les Autrichiens
ratlaqueraieot de front sur TAdige, envoya Grouchy à Tu-
rin , en apparence pour y prendre le commandement de la
citadelle , dont le directoire avait précédemment exigé ja
remise aux troupes françaises, mais avec la mission secrète
de tout faire pour s*assurer du Piémont, soil en négociant
avec la cour de Turin, soit en se rendant mattre du pays^
à Taide des patriotes, si les intentions qu*on soupçonnait
au gouvernement sarde venaient à se développer. Quoiqu'il
ireût reçu aucun ordre écrit, qui pût mettre sa respons^*
bilité à couvert, Grouchy sentant le besoin de sauver l'ar-;
mée, dont le salut se trouvait en quelque sorte entre les
mains de la CQor. de Turin , se conduisit avec assez d'a-
dresse et d'habileté pour déterminer le roi de Sardaigne à
se retirer volontairement en Sardaigne, et à signer im.
traité par lequel il abdiquait sa couronne , remettait ses
places fortes et ses trésors, et ordonnait à ses troupes de
se réunir à l'armée française. Le gouvernement français,
appréciant l'étendue d'un tel service, confia à Grouchy le
commandement en chef et l'organisation du Piémont. Dans
ce poste important, Groncby fit respecter et aimer le nom
VI. 43
538 DICTrOXNAIIlE Hi^TokiQtok '
fVançaiSy maintint lalranquillilé en conlenanl léi pa«Siofii
d'une population efTeivescenle, fit respecter la re1i|:ion,el
par des mesures justement sévères, mil uo terme aux ai-
iassinats, qui i^laienl journaliers sous le précédent gou-
Ternement : les sciences et les arts reçurent die lui des en-
cour«içements spéciaux , et les universités furent rouVertef.
En vain queK|ues mécontents essayèrent-ils de soulever \ti
|):iysans des pro\inces d*Acquî et du Monlf^rrat ; ces mou*
\ements partiels furent à Tinstant coiuprimés^ et le village
de Slrevly où un détachement de la 29* deml-brî^ade avait
éié traîtreusement assailli, et en partie massacré, ayant été
livré aux flammes, aucun autre acte de rigueur ne fut né-
cessaire au maintien de la tranquillité. La santé de Jouberl
rayant obligé à quitter le commandement, Schérer le rem-
plaça; mais les défaites essuyées par ce dernier, entraînèrent
la perte du Milanais, fiioreau fut alors chargé de rallier les
débrî*ide Tannée, et d*arréter, s^il était possible, la mar-
che victorieuse des Austro-Russes. Groucby le joignit avec
quelques troupes, et fil avec lui cette belle Campagne da
Piémont, pendant laquelle a5,ooo Français manctouvrèreot
pendant six semaines devant go,oôo Russes et Autrichiens
sans pouvoir être entamés; déjouèrent tous les projets de
rennemi; rempèclièrent de pénétrer sur aucun point dfe
nos frontières ; et , alors que le général russe So^orow \H
croyait retirés derrière les Alpes, reparurelit sur les nionti
Liguriens, effectuèrent leur jonction avec Tarniée i|ui
évacuait le rt»yaunte de Naplts, et se troii\èrent en me-
sure de disputer, près de Novi, la possession de Tltalie.
Grouchy prit une part active aux opérations miîllaîre.s de
cette époque mémorable : il se distingua aux combats dt
Valence et de Saint- Juliano. Ayant été détaché, avec un
corps d*arniée, pour bal.iyer le pays entre Tortone et
Alexandrie, il battit, le 14 juin i;^« le général autrichien
Bellegarde, lui enleva une partie de sou artillerie, elle
culbuta d.His la llormida. Pendant les journées qui précé-
dèrent la bataille de Novi , il eut de vifs engagements avec
ces mêmes Autrichiens, qu*il chassa des fortes positloDi
qu*ils occupaient , et notamment tie cette de l^no. A h
DES. GÉSERAUl FBANÇAIS. 339
halnillp de No\i , lcg(^néral Grouchy commanda, de con«
ccri ikwc le général Pérîgiion , Taile ganrhe de Tarmée ;
oiixe foid If s IroufK'» furent engagées avec â*enuemi, et
Grouchy dirigea la plupart des charge» : dans Tune d*eileS|
un boulet emporta le drapeau » q^ril avait prîn A Li main»
pour ramener au combat une demi-brigade qui fuiblÎHsait.
Élevant alors son chapeau au bout de son sabre , et rallian|
une poignée de braves 9 il se précipite avec eux an milieu
des Aullrichieifl, les enfonce, leur fait laoo pri^oiioiers»
et les oblige à reculer d'une lieue; mais, la droite et \p
centre de rarmée française ayant été forcés et coupés, el
ne pouvant faire leur retraite qn*en passant derrière Tailç
gauche, ib attirent les A ustro- Russes, et mettent ainsi en-
tre deux feux cette aile îusqne-là victorieuse. Grouchy,
obligé de se reployer, le Ht en bon ordre, et es'<aya inéino
de sauver rarlillerie, que les division.^ en retniite avaient
abandonnée. Pour y parvenir, il résolut de tenir au village
de Pastouraoa, où il arrêta en eflfi't les Ausiro-Russrii pen-
dant quelques moments; main, accablé par le nombre,
entouré de toutes parts, et atteint de 14 blessures, il tomtie
au pouvoir de Tennemi : toutefois, «on dévouement, et)
donnant au général Moreau, qui avait priM le coniuiande-
ment après la mort de Joub«*rt, le teints de rallier Tarmée,
contribua éminemment à atténuer les suites qu*aiu*.iit pu
eutratnrr la perte de la batailU*. La conduite que Grouehy
avait tenue eu Piémont, lui avait assuré restimede^cheCi
des armées russes et autrichiennes; et le gi^iid-duc dp
Russie , Constantin, sVmpressa de lui en donner den preu-
ves, en le faisant environner de tous les soins que réclamait
sa position : il le fit panier en sa présence , et mit à sa dis-
position sa bourse, ses domestiques , son chirugien. Néau*
moins la gravité «les blessures reçues par Grouchy était
telle, que, pendant plus de 4 mois , il lutta entre la vie et
la mort. Après avoir été retenu prisonnier pendant près
d'un an, il obtint enfin d*ètre échangé contre le général
anglais Don, et rentra en France, où on lui confia presque
•uimédiatement une des divisions de Tarmée de réserve. Il
pénétra^ avec cette division > dans \t pays des Grisons > et
5.|0 niCTIOMCAlRE HISTORIQOE •
occupa Cuire. Chargé momenlanémenldu commaDdemene
de r<innée9 les dbpositions qu'il prescrivit forcèrenl les
Autrichiens d*é?acuer la Haute-Engadine, et facilîtèrenl le
passage du Splugen. Un commandenieiil plus iioportaot
était réservé à Grouchy, par le général en chef Moreau,
avec lequel la campagne de Piéaiont Pavait intimement lié.
Ce dernier, qui commandait alors l'armée du Riiin, ajant
demandé Grouchy pour Tun de ses lieutenants , le plaça a
la télé de la plus belle de ses divisions, lortc de près de
18^000 hommes. A la bataille de Bohenlindeo, le 3 décem-
bre iSoo, Grouchy fut appelé à jouer un des principaux
rôles. Le sort de la journée dépendait en grande partie de
rinébranlable fermeté de ses troupes, et de celle da gèairai
Ney, qui, placées à la léte d'un défilé, dans lequel était enga-
gée Tarmée ennemie, devaient résister seules à sescllbrls,et
l'empêcher de déboucher, pendant toot le lenaps nécessaire
aux division Decaen et Richepanse pour opérer un moaTO-
ment , qui , en les portant sur le flanc et les derrières des
Autrichiens, pût rendre décisive et victorieuse une attaque
simultanée des 4 divi:»ions françaises. Après avoir long-
temps repoussé les attaqises de l'archiduc Jean, Groocby
se trouva débordé et tourné par un corps d'élite autrichiea,
et en même temps réaltaqué sur tout son front. Dans ce
moment critique, il forme en colonne serrée la brave 4^'
demi-brigade, se met à sa tête, perce la ligne ennemie ,
force les grenadiers hongrois , qui l'avaient tourné, à met-
tre bas les armes, et repoussant, avec sa cavalerie, l'atta-
que sur son front, enlève 14 bouches à feu à l'ennemi, et
le rejette dans le dédié. Presque au même moment, le
canon des divisions Decaen et Richepanse, qui arrivaient
à leur point d'attaque, s'étant fait entendre, Grouchy et
Ney se précipitent sur les autrichiens, les enfoncent de
toutes paris, et les forcent à fuir en désordre, laissant sur
le champ de bataille io5 pièces de canon, i5,ooo prison-
niers, et de nombreux trophées militaires. Chargé de pour-
suivre l'archiduc, Grouchy se distingua de nouveau 9 au
passage de Tin et à celui de la Saiza. II pénétra à Steyer,y
rpl^Y^ ^P bouches à feu et quelques bataillons, el obtint
DS8 «iniRÀUX FRANÇAIS. 34 1
ainsi Thonneur de lermioer la campagoe. La paix ayant
été signée , il fat nomné inspecteur-général des troupes &
che?al. Pendant la campagne de Prusse, en iSoS, Groucliy
fut placé à la tête d'un des corps de cavalerie de ia grande*
armée. Il se signala, par sa valeur et ses bonnes disposi-
tions, au combat de Zidemits, où, à la tète de ses dragons»
il culbuta la cavalerie prussienne, la poursuivit pendant
trois lîeae», s^s lui donner le temps de se rallier, et dé*
Irubit en totalité le régiment des dragons de la reine do
Prusse. Deux jours après, il fit prisonniers, prèsdu village
de Wittmaosdorflfy tout le corps des gendarmes de la garde
royale prussienne. A raJBTaire de Prentzlovr, le a8 octobre ,
Grouchy , sVlauçant audacieusement à la tête de sa cavii-
lerie , au milieu des colonnes du corps d*armée du prince
de Hobenlohe , pénètre en même temps qu'elles dans la
ville, fait mettre bas les armes à plusieurs bataillons, et
imprime une telle épouvante au reste des troupes , que lo
prince consedt à signer une capitulation, qui livre aux
Français iS^ooo hommes, 64 pièces de canon , et un paro
de munitions trèsKsousidérable* Les débris des armées prus-
siennes s*étant ralliés près de LabecL , Grouchy prit encore
part à la l>ataiUequi se livra sous les murs de cette ville. Sa
cavalerie y pénétra la première , et fut au moment d*y faire
prisonnier le général BlucLer , qu'elle poursuivit pendant
toute la nuit. Acculé au territoire danois, et sommé de se
rendre, le général prussien capitula , avec son armée. Aux
combats de Uoffe et de Landsberg, Grouchy mérita les élo*
ges de ses compagnons d'armes, par son inébranlable fer-
meté à conserver, avec sa seule cavalerie (rinfanterie n*é«
tant pas arrivée), une position importante, qui venait
d'être enlevée, et que les Russes réattaquaient avec des
forces considérables de toutes armes. A la bataille d'EyIaUf
en débouchant à temps utile de derrière cette ville, il ar-
rêta l'effort de l'armée ennemie , qui avait forcé le faible
corps d'Augereau à rétrograder, et qui lui faisait éprouver
de grandes pertes : les charges faites par la cavalerie de
Grouchy, et soutenues par celles de la garde impériale et
été cuirassiers 9 doniièrenl au corps du maréchal Oavoul
\
34 a DKnomrjknai HiSTOftTQVB
le temps de parveoîr à ies poiaU d*«Uaque « et oontiibnè-
rent puîssammenl au succès de eelte îoumée» IHioedet
plus meuririères de la g uene. Le corps que eomioaiidail
Grouchy souflril beaucoup; il se coaiposait feematiode
pliui de 4^00 chevaux, et comptait à peine laiM homoMS
dans les raii;;^ à la fin de la ba(ailie. Grouchy eut son cberal
lue «ous lui, fut blessa « et ne dut la vie qu'an défouemeol
du jeune La Fv-yclle, alors son ai(le-de-oaai||c quMWraebs
des niaÎBs des Russes. Le général Grouchy fui cité a?ee
éloges dans le bulletin de la bataille gaguée à Friedlaad, le
16 juin 1807. Détaché la veille de celte bataille, en avant
de l'année, avec toute la cavalerie, dont te oMnmaade-
ment lui avait été confié , en Tabseiiee de Murât, qiû s*était
porté, avec Davout, sur Kœnîgsberg , Grouchy attaqua les
Russes dès le point du jour, battit leur eavalerîe, t*empara
du village de Scbwaozendorff, y fit Sooo prisonniers, et y
prit 10 bouches à feu. De fortes colonnes dlnfraterie dé-
bouchent alors de Friedland, et raenaoeot de filtre pajvr
chèrement à Grouchy ses premiers succès : làais oe général,
par une retraite simulée, attire les Russes au-delà de oe
même village, qu*il semble évacuer, et derrière lequel il
tient cachée une partie de sa cavalerie ; puis, faisant voile*
face avec le reste , il fond sur un ennemi, que sa supério*
rilé numérique a rendu trop confiant, et qui , attaqué ioo«
pinénient eti tète et en q'ieue, fuit en désordre derrière la
Pregt.l, trop heureux d'avoir h opposer cette barrière à
rini|iéluosilé française. Toutefois, le gros de rarmée était
encore en arrière, et le seul corps du maréchal Laniiei
avait pu joindre celui de GrouiSiy, qui, secondé par cet
intrépide capitaine, parvint à tenir les Russes en é*
chec jusqu*à une heure après midi , heure à laquelle ar-
riva ic reste des troupesi françai^ieH. Alors une attaque géné-
rale k lieu, et la victoire la plus complète couronne le bril-
lant début de la journée i elle valut à Grouchy le grand-
cordon de la Légion-d'Honneur, comme celle d^Kylau l'a-
vait fait décorer de la fsraud'croix de Pordre de Haximi*
lieu-Joseph. La paix de Tilsitt ayant terminé la guerre daai
le Jiord, Grouchy fut envoyé en ÊspagnCyauiXMnnienoeoieal
DIS «IfiblÀITX M 4M Aïs. 343
4e 1806, et, peiia|>rè«, nommé gouvernear àt Madrid.
Due insurrection • du carav^tère li* plus grave, ayant éclaté
dans ceUe capiliile, le 9 mai, ltf§ insurgés, qui étaient par*
fenus à »*empareff de ramenai, et k occ«i|vert*n forces les
rues et les places publiques , firent main basse sar tous les
Français qu*ils purent saisir. Groucby se hâta de les alta^*
quer, re|>rit rarseaal, et dispersa faoiletnent les rebellés;
mais, ne pouvant fMinrenfr à flaire cesser le feu meurtrier qui
partait deftiMusons, et à enpécber le massacre des Français,
qui comînuaît dans Tiiitérieur des habitations, H ordonner
d'enfoncer les portes de quelques-unes, et de passer au fli à6
IVpée les Esp<ignob qu*fMD y trouverait égorgeant ses com*
patriotes. .Par cet acte de fuste rigueur, il mît un terme aux
horreurs qui se commettaient, et prévint de plus grands
malheurs (1). Gro«khy allégua , qnelque temps après, des
motifs (lésante-, pour pouvoir quitter TËspagoe, et se re-^
lira dans ses terres. A peine y^tait^il arrivé, quM reçut
ordre de se rendre en Italie, où les hostilités venaient decom«
mencer. Il se distingua au passage de risonso, le a mai 180^
battit la cavalesie autrichienne, le surlendemain, dans les
plaines d^Udine, et se rendit maître de celle ville. Détaché
ensuite sur la droite de Tarmée, avec un corps considéraMey
il prit MahrboHPg, investit la Styrie et entra le premier
dans Grats, dent le château losnfoa plus tard «« pouvoir dn
général français Maodonald , <^il avait été laissé m arrièns
pour en faireleeiége. Groncfay^iénétra ensuite en Hongrie^
avec le vice- roi, et coopéra à la défaite de la cavalerie da
rarchiduc iea», près de Papa. Il se oraotra , avec son cou^
rage ordinaire, è la bataille de Haab, et poiirsitivit les Ati*
tricliien^ jusque soos Gomom. ïiapoléim ayant appelé -k
kii Tarmée d*Italier et concentré ses divers corps ,nfln d*ef**
Icctuer de vlvn force le passage du Danube, Gronchy eut
(1) Vnt toîtttttalne de ftir2eu)[ , MÎsif le poignard a la main , furent les
•eùl» qui rajèrcot de iear fie Talieatat hsirible dc^nt ^fos de Soo f^a-
çaii avaicat 4U sktiaMi.
344 BItTIOfCNÀiai HISTOEIQUB
ordre de preudre le commandement de toutes les iroupei à
cheval de Taile droite, â la tète desquelles il franchit le
fleuve. Le jour de la bataille de Vagram , il mit^cn foils
la cavalerie autrichienne qui lui était opposée f et loums
entièrement la position dei*archiduc Charles; pois, tem-
bant sur les derrières de Tarmée ennemie , aa moment où,
par des attaques vigoureuses, Macdonald et Mannont es
perçaient le cenire, il prit une glorieuse pari à celle im-
portante victoire. Deux jours après, il liilliàeii^Mui nos
arrière-garde ennemie , commandée par le prieee de Jio^
samberg : ce fait d'armes fut suivi d*un araiislioe et de fa
paix do Presbourg. En récompense de sa valeareme con«
duite , Grouchy fut nommé commandeur de la Ceanmos-
de-Fer, colonel-général des chasseurs, et grand-ettcier de
Tempire. Il présida, en cette dernière qualité, le eoDègs
électoral du département de YaudusOf au mois de {anviec
1811. Pendant la campagne de Russie f en 18139 Grondqf
fut chargé du commandement â*un des trois corps de can-
lerie delà grande-armée. Après la prise de Wilna, qoei«
ques divisions d'infanterie ayant aussi été placées sons m
ordres, il fut détaché sur la droite, s*empara d*Oichi,
passa le premier le Boristhène, et se distingua au eombil
de Krasnoï. Ayant forcé Tarmée rosse de se reployer dasi
Smolensk, il parvint, par des charges audacieuses, kVj
contenir, toutes les fois qu'elle essaya d>n déboucher; et
facilitant ainsi Toccupation des positions enviroonantespar
les corps d'infanterie de l'armée, à mesure quMlsarrivaieof,
il mit Napoléon à même d*enlever, le surlendemain, cette
place importante. Il contribua également au gain de la
bataille de la MosLo^iva, le 7 septembre. Le glorieux fait
d'armes qui couronna cette journée meuHrière, appartient
en grande partie, au général Grouchy : ce fut lui qui, vers
sept heures du soir, tourna, avec sa cavalerie, la grande
redoute qui couvrait la droite des Russes. Celle redoute
avait été un moment au pouvoir des Français» le matin;
mais l'ennemi l'avait ref irise de suite, et on Tavait inutile-
ment réattaquée , pendant toute la journée. Bravant le feo
de celte redoute, Grouchy alla fondre sur la ligne des Rus-
DES CÉKÉRICX FRANÇAIS. 3^5
•es, qui iiVlend»il ilerritrc, |>:irviMl à renfoncer, pendant
qiif le Réitérai Ciinlaincouri , â 1» l^ledfsciiiriMiers, pé-
Df'lra ilctiis lu rednolc, et sVn reiidil iii.itin;. Groiichy, qui
avnjl en cou cheval lii^ «oua hti, le aialin, reçut a\ois un
biscayeii 'l«ii» Ij poilriiiL- : son lils fui uns?! blesit' à its
cAiés dons celle même afTairc, et |ir('S(|ii*iiu nié oie marnent.
Le g^nér^l G'oncliy L^liiil à |tuiiie .giicrî >lc sa lile snre,
I ]ors({ue Napoléon ((Uilta Munccni. pour se porter sur Ka-
' luugu. (/lon^flTf reprit le comriiandi'nient de «es Irotipcs ,
el coiiib.itiil à letir télé A h bal uîlk- de Mjluî.iroslawelx.
Après celle ufTain-, Nipoli-'an s'éljrit ilètcrminé à changer
d(^ direction, et â iiiurclier sur Sriiolcii-k, Croucliy, ijiii
avait d*ubord été envoyé à U pniirsitile de l'ennemi, Tut
chargé lie couvrir la retraite , aveu aes troupes à chevul,
que l'on renforça de quelque! briginlcs d'inùiileric. Il
s'acquiita de ccire miMion ■ivec ciiccë.i, el rendit d'u-
tiles services an cumbai de Viasma, où il sanva nne par-
lie (le rurlillerie française, qni »e tioiiv.iil compronii-c.
Au-delà de celle ville, le pays cessant d'être propre à la
cavalerie, l'arrière -garde ne se composa plnii que d'aa
corps tt'iii l'a literie , el celui de Divoul fui ch jrgé de ce »er-
*ice. BientAt un froid de aS drgréa, des privaliuii>i de tous
genres, et les attaques jonnialiëies d'un ennemi nombreux,
ayant fait périr pieaqne lous les chcv^mx de la cavalt^rie et
de rartîIlcrÎB, l'année fut réduite â un étal de désorganj-
salioii qui pouvait faire craindre Ie4 plus grands revers.
Napiilt'ou crut devoir k sa sùri-lé d'organiser un corps, sur
lequel il put compter , pour faire , s'il était possible , une
tron<^e au niilien de l'armée russe, el pour se garantir per-
sonnellcmenl du risque de tomber au pouvoir do ses enne-
mis. 11 forma à cet effet tin corps de cavalerie, composé
de généraux et d'ofli'icrs, le nomma Vescai/ion sticn', tt
en cOiili.! le commaDdemenI k Groucby. M.iis l'armée él.int
parvenue à passer la Bérézin.i, e( Napoléon .-<yanl quille l'ar*
uiée, pour se rendre à Paris, la formation de l'escadron
sacré resta sans olijel. Les débris des troupes françaises
franchirent la Vislule et l'Oder, el prirent des. qu.triieri
d'Iiiver en Siléaie et eu Prusse. Grouchiy ne fit point la
346 mCTTOIlVATRl msTOETOfrc .
campagne de i8i5. Il afail demande, il la Rn de eelledê
iSi3, un corps d*armée d*infanlprie : Napoléon le loi ré-
futa 9 et lui donna Tordre de se mettre de nouveau à la
télé de la cavalerie, qui, à peine réorganisée» n'exlMail,
pour ain»i dire, que sur les cadres. Blessé de ce refiiii
Grouchy renvoya au ministre de la guerre, Clarke, tes
lettres de commandement , et se retira dans ses proprié-
tés. Mais, lorsque après la perte de la bataîtiede Léipsick
et la désastreuse retraite d'Allemagne, les ennemis fn-
rent en mesure de passer le Rhîn et< d*envabir le terri-
toire français , il jugea qu*ii ne lui était plus permis de
demeurer oisif, et offrit de reprendre du service. Hapoléon
lui laissa alors le choix du commandement do Taraite qui
s^organisaiten Piémont » ou de la cavalerie; ne dissimulant
cependant pas, que c'était â la tète de cette arme, dontGran-
ehy possédait toute la confiance, qu*il persiatail à erotreqof
cet officierservirait plus utilement son pays. Une telle conri-
dération détermina Groucby à se mettre encore une tohi k
tête des troupes à cheval. Les af mées coalisées ayant panék
Rhin sur divers points, Grouohy les arrêta pendant quel-
ques instants dans les plaines de Golmar. Forcé d*évaeoer
cette ville, il se réunit au maréchal Victor, au pieddef
montagnes des Vofge^, dont il disputa le passage aux al-
liés, et fit sa jonction, près de Saint-Dîner, avec lei
troupes que Napoléon amenait de Paris. Aux batalilrs de
Brienne, le 29 janvier 1814» et de la Nothière, le i'' ^
vrier, Grouchy donna iVzemple aux plus braves, et le les-
demain de ces affaires, il couvrit la retraite de l'araiée,
sans se laisser entamer. Les troupes françaises, qaî avaient
dû évacuer la Champagne, ne portant de Nogent sur Troyes,
Grouchy contribua à la reprise de cette dernière ville, en
poussant vigoureusement la cavalerie autrichienne : il fui
blesKé dans une des charges qui eurent lieu dans celte oc-
casion. Le 14 février, il se couvrit de gloire à Taffaire de
Vaurhamps, où, par une manœuvre hardie, il parvint i
couper une partie du corps du général prussien RIeist, el
fit pri8oniuer8 plusieurs de ses régiments. Longeant ensnito
les colonnes ennemies qui se reliraient, il réussit à les de-
F
DB8 OÈNÊRAITX PRANt^tlS. 34^
vancer avant qu'elle* eusseiil pu se ji'ler ilim te déHIé
4'Èlof,v» ; ei . Ie> prenant en front *^l en flanc , il en lit un
horrible rarnagp. Il les rûl même furcéei à mptlre bas les
ariiieK, si l'iurinlerie françjiBe eût pu arriver asscc tôt pour
appuyer ses thai-ges «icturiruM^s. Si uttidiiiic brjlbnle du-
rant <:el le cafupaitne, H iiulanimont à Vauchamps, lui
valut, de l.i part de Biinnaparle, le ffraAe de tnari^chal
d'emptn-, dont le brevet ne lui fui «ependinl ei|>édié qnVn
i«.5. |HndViiCl軫n(/o(ift(i), Le - rnar» 1614, Grouchy
irJgriU de «on aang les lauri<.-ra qu'il cueiHit i la bataille
de Crjone : la blexKuri^ ilnnlourensc qu'il ; reçut l'ubligea
il qiiitler l'.iritiée. Lnuin XVIll étant remonié sur le irAue
de Mts anedrex , le litre de colonel -général des chasseum ,
que pnrl^ijt alon le fténéral Groucby , et une partie des
Itunneura ri pr^roguiiveo '{ut y étaient allatbés, furent cou-
t-^ria à S. A. il. Nfir. le diii; de Berry. Gronthy, rrgardjnt
celtr mesure cnmuie une infraction aux déclaralîoua de
S. M. , par leïquelle» elle avait projtis de conserver aux
mwnbres de l'année leurs litres, honneurs et prérogatives ,
adrc*«a se* réclumali'iiiti au roi. S,i lettre ayant déplu. i(
fut d'uhnrd exilé, puis rappelé 4 in<ir« aprti, et nomme
commandeur de l'ordre royal el mililiire de Saint-touis ,
en i^ntier 181 5. Toutrfuifi , il ne put obtenir d'être em-
pliiyé codant la durée du la première rcstjuration. Duo-
ita)i.irle fil une invasion sur le terriloiru français, eu mars
(le celle dernière année, et se ressaisit deR rénet du gou-
vt^ruenienl. Le roi sotlil de France, el Grouuby accepta,
le 1" avrif, de la pari de Dtionaparte, lu commandement
en thcf des 7*, 8' et g* division» militaire». Il se trouva
MenlA! en opposition avec Mgr. le duc d'Angouléme, qnl
■'avançait vers Lyon, à lu (été d'une assci forte colon-
ne . landi* iju'nnc autre le portait sur celte ville par la rive
droite du ftliAnc , el qu'une troisième marchait sur Gre-
548 DTCTIONVAimi RISTORrQUS .
not)le. Len dinposilionn que fit Grouchy « et le léger engi-
gicmenl qui eut lieu prè« de Valence | ayaut arrêlé le moa-
ireoieiil dtrslroupes royaleM, le duc d^Aiigonlénie ne retira
vers le Pont-Saint-Esprit; mais, trouvant ce poinl oectipé
pur le général Gilly* il capitula avec lui « et promît de quitirr
le territoire français, et de s'embarquer à Gi-tte. Napoléon,
qui se flattait de pouvoir échanger le dae d^Angoulème
contre Timpératrlce Marie Louise, son épouse^ retenue A
Vienne par Tenipereur, sou père, avait donne a (rouchy
des instructiona telles, que celui-ci ne crut pas pouvoir
ratifier la capitulation, sans en référer préalaUement au
chef du gouvernement. Ce fut alors que Napoléon, reve-
nant à son premier système de laisser librement s*éloSgner
tons les membres de la famille royale, .prescrivit de faire
ezécntcr la capitulation. Grouchy en laissa le Miin an gé-
nérai Corbineau, aide-de-camp de Buonaparte^'^et-qn! ser-
vait alors auprès de lui. Il se hâta en même temps dë>|Oit-
ter le Pont-Saint-Esprîl , où il avait tout fait pour n'arriver
qu'après le départ du duc d^Angouléme, et ae porta «ir
Aix et Marseille, afin de dissi|ier les débris de rannés
royale , aux ordres des généraux Ernouf et Loverdo. Lfs
troupes de ces deux généraux s^étant dispersées à rappro-
che de celles de Grouchy, le Midi se trouva pacifié saoi
effusion de sang , et sans que des recherches ou des vexa-
tions d*aucun genre mariuassent la transition d'un gou-
vernement à un antre. Grouchy fut alors nommé, par
Buonaparte , général en chef de Tamiée des Alpe*-'.
Aprè!« ravoir organisée et mise en étal de défendre Ui
frontières de France du côté de la Savoie, il fut rappelé
par Napoléon, qui lui donna le commandement fie foute
la cavalerie de réserve de la grande-armée. Le couile
Grouchy cnmbaltît, à la tète de ce corps, h la bataille
de Ligny, le iG juin 181 5, et fut du nombre des oi&-
ciers-généraux qui 6*y distinguèrent d*uiie manière bril-
lante. Après le gain de cette bataille, le comte Grouchy
fut envoyé, avec le corps de cavalerie du général Excelmao!»,
et les 5* et 4' corps dUnfanterie , à la poursuite du général
prussien Blucker, qui se retirait sur Wavres» pour Tem-
r
péoh«rd« fairna jniiclion avrc l'armée an^Lise. ans ot-
drrs au général Wellington. D.msl.i ionrnée <lii 18 . «1 |)C»-
daiil la b.itailk de Wdierlou , îleul aveu It» PriiisiciuqucU
ques cngjgenieiils; et, lorsqiri] apprit la perle de Cclt«
bal.iille, il efTi-cliiaKa renfile nur Ndrniir, el lu cottlinua
eiiKiiilG, el toujours en bon ordre, p;ir Ri^lhul, M^4iérei> et
Reimi. Dts le aO, il communi^jua avec l'armée, e>ilre les
titièrta d'Aisne et (l'Oise. Il recul, le même jour, diigou-
vernem^l (tRtvigoire (Napoléon avait jlors ab .inué pour
la leconde foisj , l'orilri: du conduire ses troupes à Soisions,
d'y prendre ie commaïukmciil de toute l'urwée du Nord,
et de s'approciier de Paris. Arrivé ilaiis la cajiitjle, le comte
Cruuchy le déuiil de ce comm iiidtnieut. <|ui fui toofié
au prince d'EckmuUI. Après la seconde rentrée du roi en
Fraucc, le comte du Grouchy fut inscrit d.iiin U première
catégorie de l'ordonnance royale reudue, le 34 juillet ; celte
caté^rie comprenait les officiers- généraux i^ui dcvdieut
£irc mis CH iiigeinenl. Il q^uilta alors la France, a'enibari|ua
iGueruetey , élue rendit dans le» États-Unis d'Amérique,
où ilse fîtaa lMitladel|ihie. Deux fui» il fut miit eu jugemeot,
devant le a'conïcil de guerro de la preuiilire divi<<iun mili-
~ taite, i|ui , cbai|ue fuis, se déclara iocompétenl. Enfin, par
ordonuauGC spéciale de S. ïl. Louis XVill, vendue le 34
novembre 1819, sur le rapport du g.ird<--des-8ceaiii, mi-
nistre de la iusiice, le lieutenant -général comte (iruuchy
fui compris dans l'amnistie précédeinntent accordée par
S. U . , et rentra immédiatement dans Ion» les dmiis. t ilces,
grades elhenneun, doulil était pourvu à l'épiiqne du 19
Biar* 181S. Il rentra en France, en 1810; et, depuis ce mo-
meol. il a été clasié parmi les ticulenanls-généraux dispo-
nible*, (t'iati miiiiiii' Ci , AJuailctir, aitnaua du umfi.)
GRUNDI.Ea (Louis-Sébasiien, comte). man'clml~de-
£amp, naquit à Paris, le -jo juillet i;74' " entra au »er-
nicc commi- sous-liculeBanl , le 37 seiilembre i7i)3< dans
no bataillon du département de la Sciiic, el Kl ses pre-
mières armes en Champagne contre les Prussiens. Après
U bataille de Valmy, son corps rejoignit, sur le Kbin,
L
35o DtcrioimÀiRV histoeiqui
l'armëe commandée par le général GusIîDeSf et fiil enfcN
mé dans Ma jence , dont il fit partie de la garniion pen-
dant le dif^ge. Lorsque celle place eut capitulé , oe ba-
taillon fut tfOfoyé dans la Vendée , où Gruodler fut fait
llenlenaut, le 21 décembre i^gS. Nommé capitaine an
9* bataillon de sapeurs. Il fil dans ce corpald campagne
de 1 794 à Tarmée du Nord. Une nouvelle organisation la
replaça dans Tinfanlerie, et il fit| dans les i63* el^8*demi«
brigades de ligne* les cinq campagnes des tfon^f aairan-
tes aux armées du Nord et du Danube. 11 se distingua A
Taffaire qui eut lieu Ic.a4 mars 17999 à cette dernière ar-
mée, alors sous les ordres du général Jourdaii» en char-
geant avec beaucoup d'inirépiditét à la lètc du 8^ tégimeol
de ligne, sur les hulaus autrichiens de lleerfeld, auxqueto
il n'prit a pièces de canon. Il dégagea, eo même lempsi
une compagnie de grenadiers de bon régimèal qni atiit
été faite prisonnière. A la bataille do lendemaiUy il fat Mess!
d*un coup de feu, qui lui fractura la mâchoirb înférieora
du côté droit. Il commandait eu cette occasion an batail-
lon de sa demi- brigade, qui se couvrit de gloire, eo résis-
tant pendant plusieurs heures à un corps de 10,000 An*
trichiens. Le 18 février 1800, il fut nommé adjoint de
Tadjudant général Rambouillet, attaché à rétat-maîor de
la 17* division militaire. Il fit en cette qualité la campa-
gne de 1 801 à Pétat-major-général de Tarmée du Midi et
de rilalie. Devenu aide- de-camp du général Bonnet, en
i8oa, il fut promu au grade de chef de bataillon, le 5o
juillet 18049 et nommé membre de la Légion -d^Honneur,
le 17 janvier de Tannée suivante. Il fut attachée Tétat- ma-
jor-général de la grande- armée, sous le maréchal Beitb/er,
pendant la campagne d*Austerlitz, en i8o5. Il se fit remar-
quer à la bataille d*Iéna, le 14 octobre 180G. Lors de ren-
trée de Tarmée française dans Berlin , il fut nommé chef
d'étut-niajor du général de division Clarke, appelé au gou-
vernemenl-généraL de la Prusse. Étant entré un des pre-
miers dans Weimar après la bataille dlén a, il avait sauvé
généreusement plusieurs familles de cette ville da pillage
dont elles étaient menacées, et, à celle occaaiooy il recul
nES GF.KKnAin[ FBlXÇilS. j5 I
qurlqao ictnpt après ilu gr^Dil-duc l.i drcoralîon de com-
matiilciir de xiu ordre du Faucon-Blanc. Legran^-duc
écrivit mi^me au chef d'étal - ni^ijor Grnndlcr une lellr«
dani l4iiucllr, apte* l'avoir félicilé de sa nohic conduilo
dans celle ririontUnce , il ajoutait : < Vous avfi mérita
■ dt vo» concilaycnt, comme des li.ibilaiilg de W>-imar. Ie|
■ judr» é'ogrt qui seront louioiir» te purlage de ctox f|kii
• rbcrchcnt  adoucir len malheurs iiis^parablea île la puer-
• re. (I^'iiilTril )8n?,un décret daié de Fink.e)niireiti,nuiR-
inaGnmdler ad|udiiu(>cuiumaiidaul. Il reçut, le 5i tuillet
■iiivnnl, df* leltres de ser\ice pour être eniployé au corps
d'armée commandé par le maréchal Brune, qui rainait
alora le »ié;te de SlraUund. AiitisilAl aprèi ttoit arrivée «oui
len mur* de celte place, le m oréchal lui voiiRa le coiniuunde-
ment d'une brigade de réserve, et lui fil faire le itervice
de la Iraucbéu avec les généraux de brig.ide. Aentré en
FranreajirèilapaixdeTilsitt, on lui donna, en avril 18 ■ 8,
le comniandemeul du déparlemeni de la Uanchi?. djii« la
i4' ditioion mililairr- Le dé»ir de siTvir activement lui lit
bJcolAt tollicilcr d'ëlre employé à l'armée d'Kspagne, qii'i4
rvçut l'ordre de reiolndre, le i3 juin de la même année.
Il y fui fait • d'abord chrl d'élal- mjjor du corpt d'armée
qui tu le premier siège de SarragoMc. Après cetlp opéra-
tion, il fut rappelé k i*clat-ma|or du prince Berthier, et
ijummé officier de la Lcgioii-d'iloniit-ur, à la iuile de U
bataille de Burgos, oii il s'était distingué. Il suivit ensuite
l'armée devant Madrid , et assista au siège et h la prise de
celiv capitale. Le mauvais étal de *a santé l'ayant forcé
de quitter l'Espagne, il revint h Paris, et fui employé quel-
que temps après comme sous-chefde l'élal-maior du corpi
d*ariiiée du prince de Punle-Corvo, alors réunisoua Anvers,
pour agir contre lesAuglab, qui avaient fait une dt?iceute
dMiM l'Ile de V.dcherm. Le lo juin 1810, il fut envoyé en
llullandc comme chef de l'état-maior du corps d'olMcrva-
lioo commandé par le maréchal duc de Rrggiu. Apre* avoir
commandé le département du Simplon pendant une par-
tie de l'année 1811, il par) il , eu iSii, pour la campa-
gue de ftuwie, et fut attaché Ik rélal-major du a* corps de la
559 DTCTtOfflfATnV HtSTOtfQVS
grnnde-arméf. Il se trouva aux dîflTérenlef a flaires qniearent
lieu daiig celle mémorable campagne, et eut un cheval tué
iouslui 9 à Patlaque de Duiiaburg, le ta luillel. Il fut nom-
lué gént'ral de brigade, à iMoscou, le lo septembre de U
même année. Il se conduisit avec beaucoup de diMinclioa
aux conibils des i8 et 19 novembre suivant, sous Polosik,
repoussa vigoureuseii\pnt, avec sa brigade, le général ru^se
SieînhccI, et lui fit 400 prisonniers, au nombredpsquels se
trouva le capitaine de vaisseau Vlhouby, commissaîre an-
glais près ramure de Finlande. Au passage de la Bérétina,
le général Gruiidier fui blessé d*un coup de feu à la cuisse
droite, en combattant à la tète du 47* régimenl de ligne.
Les fondions de chef d^élal-major du 1 1* corps de la gran-
de-armée, commandé par le maréchal Uacdonald^ lut furent
confiées, le 17 février i8i3, et il se IrouTa en celte qua-
lité aux batailles de Luizen et de Bautien. Il fut nommé
baron, le 4 mai i8t3, et commandant de la Légion- d'Hon-
neur, le 7 novembre suivant. Lorsque les éréoemenls
d^avril eurent fixé le sort de Buonàparte, le général
Gruudler vint offrir ses services au roi, et fut désigné, le
3o du même mois, par S. A. R. MoRsiBua, lieulenant-
général du royaume , pour commander un des détache-
ments de Ironpes de ligne qui devaient se trouver à ren-
trée du rQÎ dans sa capitale, sous le commandement su-
périeur de S. A. R. Mgr. le duc de Berry, et sous les ordres du
maréchal duc de Reggio. Le ■"juillet suivant. Sa Majesté
Louis XVIII le nomma commandant du département de
la Seine et de la ville de Paris, et le créa chevalier de
Tordre de Saint-Louis. Ce commandement ayant élé sup-
primé, S. M. donna un témoignage de sa satîsfaclion au
général Grundier, en lui conférant le titre de comte, et en
le nommant commandant du département de Sfine-et-
Marne. Le duc de Feltre, ministre de la guerre « nom-
ma le général Grundlersecrélaire-général de ce minîsière,
le i5 mars 181 5. Au second retour du roi, le comte Grund-
1er fut envoyé comme commissaire à SoisMins pour trai-
ter avec Parmée russe. Il obtint, peu de temps après, Is
commandement du département de l'Aisne. Au mois d*oc-
tobre de la même année, cet officier- général fut nommé
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 5 3
parle maréchal Jourd'Ui, pour remplir les fonctions de
rapportfu< du conseil de ^^uerre chargé de juger le mare-
ctial Ncy : le rap|>ort qu*il fit en ce:te occasion sur la ques*
lion neuve cl dHicate di? la compétence de ce tribuualy
attaquée par If s avocats et les consfilsdu maréchal, sefai-
saii remarquer par Tordr** , la clarté et une grande impan>
tialilé. Le 2 décembre 181 5 , il fut appelé au commande*
ment de la subdivision de TAube (18' division militaire)»
qu*il conserv^îusqu*au mois de juin 1818. A cette époque,
il fut un des 16 maréchaux-de-camp nommés pour faire
partie du corps royal d*état-major, organisé en vertu de
Tordonnanoe du roi. du 6 mai 1818. Il a repris depuis le
commandement de la a* subdivision de la 18* division mi-
litaire, où il se trouvé en ce moment. S. Al. le roi de Ba-
vière Ta décoré de la croix du Mérite militaire , et S. A. I.
et R. Tarchiduc 9 grand-duc de Toscane , Ta nommé com-
mandeur de son ordre de Saint- Joseph. Il a été autorisé
par le roi, à porter ces deux décorations. {Etats mili^
iairex , Moniteur, annales du temps » )
DU GDA , voyez de BiiENCEâ.
GLDIN (Etienne), lieutennut-^énéral , naquît àOuroux,
en Nivernais, le i5 octobre 1734. Il entra au service, com-
me volontaire, au 48* régiment d'infanterie en octobre
1 762, et y devint succe»(siveinent lieutenant. Je 6 mar 1767;
fious-aide-major, le r' février 17^5, et aide-major, h* 16
juin 1765. Il avait fait précédemment leHcampagufsd*' 176a
et 1763, en Portugal. Il eut rang de capitaine, le uo avril
1 768, et fut fait capitaine eommaiidant le dépôt deii recrues,
en 177^^. Il passa capitaine de la compagnie colonelle, eo
mai 1778, et fut créé chevalier de Saint- Louis, en 1779.
Il devint capitaine de«« chasseurs, le 20 août 17S0; s*em-
barqua, le i3 décembre 178'i, avec le 3' bataillon de hod
régiment, et rentra en Fraïkce, le a5 mai 1783. Il fut fait
capitaine des grenadiers dans son régiment , le 14 iuin 1786,
et obtint le grade de major au régiment des grenadiers
royaux de Normandie, le 3 février 1788. Au commence-
ment de U révolution française» il fut nommé chef du 1*'
VI. 45
354 DICriONNlIEE HISTOEIQIJE
bataillon du département du Loiret, le 9 octobre 1790.
Promu au grade de général de brigade, le 37 mal 1793. il
fut élevé à celui de général de divifiioii, le 22 juillet suivanli
et eut, en cette qualité, le commandement de la place de
Maubeuge. Il fut employé à Tarmée dc*scAtes de Cherbourg,
en 1795. Il a fait les premières campagnes de la révolution,
depuis 1791 jusqu'en i795inclu8i?cment. Ou le créa mrm-
bre delà Légion- d*Honneur, en i8o5. Il a été adwi."* à la
retraite du grade de lieutenant- général , ajlft^ S!> ans de
service effectifs. {Etals milUairts, tableau des ptnsions.)
GUDIN ( G., comte) j général de division , neveu du pré-
cédent , naquit à Monlargîs, le i3 février 1768. Après avoir
été élevé h Técole militaire de Brîrnne, il entra dans les
gendarmes de la garde du roi, le 28 octobre 1783; passa
sous^lieutcnant au régiment d'Artois, le 8 septembre 1794^
et y fut fait lieutenant, le 1" janvier 1791. Il s^embarqua ,
pour Saint-Domingue, avec le a* bataillon de son régimeul,
en janvier de la même année , et débarqua , en îuîllet 179s.
Au mois de janvier 1 795 , il servit comme aide-de-camp da
général Gudin , son oncle, et devint ensuite chef de batail-
lon , aide-de-camp du général Ferrand, qui commandait
en chef Tarméc des Ardennes, et provisoirement celle
du Nord. Gudin fit, avec distinction , la campagne de 1793
et 179), aux armées du Nord et de Sambre-et- Meuse. Ses
services et ses talents militaires lui valurent le grade d\i(i-
judanl- général chef de brigade, qui lui fut conféré le G
avril 1795. On l'employa en cette qualité à Tarmée du
Rhin. En 1796, il servit à l'armée de Rhin-el-Mosclle, et
y mérita phusienrs fois des éloges de la part du généra/ en
chef Morean. 11 se dislingua particulièrement à rj/faire du
14 juillet, où l'armée marcha , pour chasser les Atilrichiens
de la vallée de la Kintzig. Il commanda , sous le général
Duhcsme , Taile droile de la colonne qui fut chargée de
ratlaijue dti camp de Freiidenihal , attaqua Wolfach • en
chassa rcnnemi , et fit un bon nombre de prisonniers. Vers
le milieu de la campagne de 1796, il fut fait chef de Tiftal-
major du corps d*armée aux ordres du général Saint-Cjr.
DES GÉNÈBAUX FRANÇAIS. 355
Il se trouva , en celte qualité , à toute» les affaires qui eu-
rent Heu pcndaul la retraite de la Bavière. Il passa ensuite
chef de rétat - major de la division chargée de la défense
de Kohi , et se trouva an bombardement de oe fort 9 par les
ennemis, pendant vingt-quatre jours. £0 17979 après le
traité de Léoben9 Gudin fut envoyé à Tarmée d*ezpéditioo
destinée contre rAngleterre, et revint 8ervîr9 en 17989 à
J'armee du Rhîn9 dans le corps d^armée commandé par le
général Lelettvre. Créé général de brigade, le G février
1799, il fut employé 9 en cette qualité, à Tarmée d*obser-
valion sous Manheim, jusqu'au mois de maisuivant^ épo*
que à laquelle le général Alasséua lui confia le commande-
ment de la brigade de droite de la division Lecourbe 9 char-
gée alors d*agir dans TOberland. Ayant reçu 9 dans les pre-
miers jours d^août suivant , Tordre d*attaquer la position
îm|,ortante du Griniscl, et de s*emparer des passages da
Valais et du Furca, il fit remonter sa colonne par la vallée
de TAar; et, après avoir vaincu des obstacles sans nombrei
il attaqua, le 14 du même iiioLi, le poste de Grimscl, dé-
fendu par plus de aooo hommes, et Tenleva au pas de
chirge et à la t>aïonnette, malgré la résistance opiniâtre
des ennemis. Continuant sa marche par le Sainl-Gothard
et Urseren , il joignit, le 16 au matin, la division Le*
courbe (1), qui, se trouvant alors toute réunie, engagea
sar les hauteurs de TOber-Alp un combat terrible , dans
lequel les Autrichiens furent complètement mis en déroute.
L*armée russe d'Italie, conduite par le maréchal Sovo-
row, s*élant avancée par Bellinzona, le général Gudin fut
chargé de reprendre les positions du Saiut-Gothard, de la
vallée d'Urseren et de rentrée du pays des Grisons. A cet
eflet, il traversa de nouveau le Grimsel et le Furca, aveo
la 109* demi-brigade de ligne , et fit , dans oelte expédition^
1 général et 4000 Russes prisonniers de guerre. Après ces
(1) Li colonne du général Gudin fut accueillie par let accbmatSont de
tout le corpa d'armée ; et le général Lecourbe fut tellement lalisfiiit d«
U préctaion dea monvemeota de Gvdin, qu'il l'embriMê, à la tSts de se
brigade.
%
356 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
glorieûsM opérations, danii lesquelles Giidio déployR ds
grands tuletits niilîlaires; ce général quitta Tarmée du Di-
nnbe, pour être chef de rétat-maîor-fénëral de cdle ii
Rhin, en remplacement du général Baraguay • d^flOlJen:
cette, drrnière armée était alors sous Je commaDdemeat
du général Lecourbe. Il se trouva à la bataille qmi eut liea
pour attaquer de noufeao Philisbourg. A Tépoque de la
réunion des armées du Danube et du Ebin , aoua les ordres
du général en chef Moreau, le général Gudiirferta, auprès
du général Lecourbe » comme chef de rétat-fliia}or de Taile
droite de cette nouvelle armée. Il se trouva au passage du
Rhin,, près de Stein^ le T'mai 1800; à la bataille d*EBgeo«
Hockachy le 3; à oelle de Moeskirch, li^.St et au combat
de Memmingen , le 10 du même mois. Le a3« ii prit le con-
mandemeiit de Tune des divisions du corps d'armée de Le*
courbf , et s^acquitta , avec le plus grand suc^cèa, de la
mifision qu'il avait reçue , dVffectuer le passage du Lechi
Landaberg, Raufleingen et Friedberg« en avant d'Au^H
bourg. An mois de juin de la même année le général ea
chef ayant résolu de marcher sur le Bas- Danube, et de
couper la communication de Tennemi avec ses magasins de
Douawerth « le» divisions Gudin et Montrichjrd se porté-
rt*iit en arrière des boi5 âe Bleuthfim. Gudin, chargé delà
prcmi^'re attaque, força la pojiilioii des Autrichiens; et les
nageur» desim corps d*armée s*étant jetés dans le Danube»
abordé*rent hur la rive gauche , se précipitèrent sur IVnne-
mi, le culbutèrent, et lui enlevèrent a pièces de canon. Les
a divisions, débouchant alors de Bleintheim, forcèrent les
Autrichiens de se retirer sur Dilliugen. Après le passage
audacieux du Danube, le directoire-exécutif récompensa
la bravoure et les talents du général Gudin , en le nomoMnt
général de division, le 6 iuillet 1800. Gudin se distingua
de Viouveau au combat de N'ubourg. Chargé de marcher,
avec H bataillons, sur les débouchés du Lech, pour atta-
quer Fl1e8^ell etRenti , il eut, le 10 juillet, quelques escar-
muiiches avec IVunemi. Il se porta, le 11 , sur Fuessen;
et , aprè- avoir gravi des niuntagnef^ escarpées et défendues
par de l'artillerie , il parvint à emporter les retranchements
r
DBS GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 357
des Aiilrichiens. Il livra encore ilifTéreuts combat» avec
unr îDlf lli^encf et une h-ibileté r|uî le rendirent vainr|iieur,
et qui lui firf lit le plus grand honneur Le passage de Tlno
ayant tté résolu, au mois de décembre suivant , le général
Giidin repoussa 9 le 8, les avant-postes de renneuiî sur la
rive gauche de cette rivière, dans la vallée jasqu'à Kiiff-
slf in , qu*il Bl blO'|uer par 3 compagnies II concourut, le
9 , au passage de rinn, et marcha ensuite sur FeldLirch j
sur la Saal , atiu de forcer Tennemi à passer sur la droite
de cette dernière rivière. Dans un combat qui eut lieu à
cette occasion, entre le corps de Lecourbe et les Autri-
chiens, le général (ludin , qui avait pénétré à travers les
bois |us<|u*à SalzburgHoflfi'n , coupa la retraite de Tatle
droite des Autrichiens, et les força d\ibandoun^r 600 pri-
sonniers et 6 pièces de canon. La paix ayant été signée aveo
TAutriche, le général Gudin fut envoyé à Toulouse, pour
y commander la 10* division militaire. Vers la fm de 1804»
il fut appelé au conimandemeut de la 5' division du corps
d*armée du maréchal Davout , alors campé sous les murs
de Dunkerque. Il suivit ce corps d*armée, en i8o5, dans
la guerre contre les Autrichiens. Après cette campagne, la
division Gudin fut cantonnée dans la Basse -Au triche, où
elle resta jusqu^au la octobre 180G, époque à laquelle
éclata la guerre entre la France et la Prusse. Le général
Gudin mit alors sa division en mouvement, et arriva à
Nauembourg, le i3 octobre suivant. Le lendemain, 149
jour du combat d^Auerstaedt, il passa la Saal sur le pont
de Kosen; et, ayant rencontré les Prussiens à la hauteur
delioffenhausen, il engage aavec eux un combat terrible ,
qui dura plus de quatre heures, et pendant lequel sa dî*
vision et lui 6rent des prodiges de valeur, qui seuls purent
tirer cette division de la position extrêmement critique où
elle s*était trouvée. Après cette glorieuse affaire, le générai
Gudin suivit, avec sa division, les mouvements du corps
d^armée du maréchal Davout , sur LéipsicL et sur Berlin.
Le 39 octobre, le général Gudin se dirigea sur la forteresse
de Custrin, qu*il força de capituler, le i** novembre 9 et
dans laquelle il se saisit de 140 i>oaches à feu, et d*iuie
358 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
quantité considérable de munitions et de snbsîslancet. II?
(il iàiïsn pri>oiiiiière de guerre la garnison , forte de 4000
faumrnf s. Le corpH d*arniée du maréchal Davout ayant en-
suite marché en Pologne, la divi^^ion Gu<1in entra à Yar-
tovic, le 29 novembre, passa U Viiitule, et se porta, le 6
décembre, sur la Narrew, quVlle traversa de même en
présence des Russes. Le général Gudin se retrancha ei
avant d'Ocuiiin, et prit une pirt très-distingaéc^jUK com-
bats de N tflielsk et di.* PuUusk. Napoléon ayint donné quel-
que repos à 8on armée, la division Gudin fut appelée à
Varsovie. Elle quitta cette capitale de la Pologne, le 39
octobre 180G, et se porta sur PuUusk, et de là sur Laos-
berg. Elle arriva sur le champ de* bataille d*Eylau, le S
février 1807, à quatre heures du matin , y combatlit d*uM
manière distinguée, et s*empara pendant Taction du vil*
Ir.ge d*Aklapen. Le général Gudin contribua ensuite i h
prise de Friedberg. En juin de la même année » sa divisioi
passa la Pregel , à Labiau , et suivit le mouvement de l'ar-
mée jusque Tilsitt, où elle campa jusqu'à la paix, qui fut
signée le 9 juillet. Le général Gudin fut créégrand-officierde
la Légion-<4*Honneur, le 7 du même mois de juillet, et obtint
la croix de Tordre de commandeur de Saint Henri deSaxe,en
i8u8. Dans Cette dernière année, il fut nommé cinrlidat
au sénat -conservateur par le département du Loiret. Il
prêta serment, entre les mains de Napoléo-i , le 5 février
1809, pour la charge de gouverneur du pilais de Fontai-
nebleau. Employé, la même année, à la grande-armée
d'Allemagne, il y fit la campagne contre l'Atitriche, à la
tête de Tune des divisions du corps d* armée du mjréihil
Davout. Il commanda la droite de ce corps d'année, à fa
bataille de Tann, le 19 avril. Il combattit, les 20 et ai du
même mois, à la bataille d*Abensberg et à la prise de
Laudshutt : sa division avait alors été placée proxisoire-
ment sous les ordres du maréchal Lannes. A la première
de ces affaires, il attaqua le front de l'armée de Tarchiduc
Charles. Il se trouva à la bataille d*Ei'kniûhl et k la prise
de Ratiflbonne , les 22 et 35. Il dirigea , avec la plus grande
habileté, le aG, fattaque d'uoe destlesdu Danube» vis-à«
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. SSg
vis de Presboiirg : celte Ile fut enlevée, et on y fit bon
nombre de prisonuiers. Sa division et lui se couvrirent de
gloire à la bataille de Wagram, le 6 juillet. Dant le cou-
rant de celte campagne brillante pour les armées françai-
ses, le général Gudin fut souvent cité avec les plus grands
éloges dans les rapport» officiels des opérations de la grande-
armée. Après la paix faite avec TAutriche, la division Gu-
din vint cantonner en Wfsiphalie, dans Taiiliée 1810. Le
général Gudin fut employé, en 1812, à la grande-armée
d'expédition de Russie, et y commanda une division du
1*' corps, sous les ordres du maréchal Davout. Il combattit
avec une grande intrépidité à la bataille de Smolensk, et
contribua puissamment a la |irise de cette ville, le 17 août.
Le lendemain 18, sa division juigiiit le corps du maréchal
Mey , qui faiiiait ses dispositions d'attaque contre la forte
posilion de Voluntina>Gora , occupée par les Rij$ses(i). A
six heures du soir, la <livision Gudin marcha sur le centre
des ennemis, sans que rien pût Tarréter, et renversa tout
ce qtTelle trouva devant elle : mais, aux premiers coups
de canon tirés par les Russes, le général Gudin fut atteint
par un boulet, qui lui emporta la cuisse. Il mourut glo-
rieusement des suites de cette blessure. Le général Gudin
était un des meilleurs officiers de Tarmée française, et il
emporta dans sa tombe les justes regrets du chef de cette
armée, et ceux de tous ses compagnons d'armes. {Etals
miiitaîres , Moniteur j annales du temps.)
GUDIN (Pierre-César, baron), lieutenant-général, frère
du précédent, naquit le 8 décembre 1774* Après avoir
passé par diflercnts grades, tous acquis par ses talents mi-
litaires et sa bravoure , il fut nommé chef de bataillon au
108* régiment de ligne , par décret de Napoléon Buon.i-
partc, en date du 4 mars 1807. En 1811, il était employé ib
Tarmée d'Espagne, comme colonel du lii* régiment d*io*
(f ) Le* RuMct nommaient reUe position te Champ taeré, et la regar*
éueol comme iacipugaable.
36o mCTIONNAIKE HISTORIQUE
faiilerie de ligne. Il se trouva au ftiégi* de Sagonte , «ousles
ordres du marée hal Suchet , et d .ns une escalade Initée,
au mois d'octobre, contre cette place, maïs qui ne réussit
point, il reçut un coupdf feu, qui lui ca^isa la mâchoire.
A la bataille de S.igonte, gagnée sur le général espagnol
Blaïke, le 25 du même mois, le brave colonel Gudin, non
encore guéri de sa blessure* excita par sa présence la ré-
fli&tanci énergique que son régiment opposa aux ennemis,
et qui déjoua leur tentative pour déboucher du village de
Puzal. Sa conduite dans ces deux affaire» fut citée a%ec
éloges par le maréchal Snchet. Il fut fait officier de h
Lésion d*llouncur, le 7 mai 181 1. Nommé génèr.tl de bri-
gade, le 11 janvier i8ia, il continua d*ô!re enipUi>é à
Tarmée d*Esp.igne. Il marcha, dans le courant du mois
d'avril suivant, à la tête de 10 compagnies du 16* de ligne
et du 117* de la même arme, et 8*avança par le chemin
de Majamiel, pour concourir à reconnaître ce qui se pas-
sait dans les troupes espagnoles, rassemblées sous les murs
d*Alicante. La difficulté dt* s chemins ayant retardé Tarriv^
du général de division Harispe, qui se portait sur le même
point 9 le général Gudin eut à soutenir , pendant quatre
heures, tous les iffoits d*une nombreuse garnison, qui
manœuvrait pour lui conpi-r la retraite; niais les disposi-
tions qu'il fit, lien beconde* s par le a^' le dragons, parviu-
rent à le dégager, etrenntnii fut mis en i'i.ite. Le général
Gudin servit en Esp^igne jusqu*à révacuntiiui de ce royau-
me. Aucomuienceiiient île- 1814* il commandait, en Fran('e«
une des brigades de la division du général Mus'Mer, faisant
partie du cor;>s d'année aux or ires du inarei bal Aul;^rc m*
Attaqué à Poligny, par l.i tétt de colonne du général en-
nemi Wiuipt'en , il la n'pou<s:i, lui mit 5oo hoinriit-< hors
de combat , et lui fit 100 |irisoiiiutrs Après le conibal de
Mdcon , le 1 1 mars, s.i bri|;ade (it p.irtie d'une léserve pla-
cée p;ir le maréchal Augrrcaii à rembraiicht-menl des rou-
tes de Villefranche et di Benijeau. La restauration du trô-
ne des Bourbons auuna I i paix avec les |>uissanees allier*.
et le général GuJm lui < réé . par S. M. Louis XVIU, ebe-
valier de Tordre royal et mihiaire de baiut-Louis, le 19
DES GENÉUAUX FRANÇAIS. 30 1
jn'ilict de la môme année 181 4* Kn 181 5, pendant les cent
jours y il fut employé par Buonaparte» dans le 5* corps for*
mant Tarmée du Rhin , 90U8 les ordres du générai Leconrbe.
Il se trouva à raffaire de Surrehourg, où les Autrichiens
Turent battus, et y ajouta à la belle réputation que déjft il
s*était acquise. Il seconda un mouvement du général Fri-
I ion, en manœuvrant sur BinlivaUer, et contribua à forcer
les ennemis à la n.«trailc. En 181G9 le roi lui donna le
commandement du département de laMeurthe, et il passa,
en i8i(>, à celui des Basses- Pyrénées. En 1819, il accom-
pagna la nouvelle reine d'£«pagne jusqu'à Irtin. On lui
donna, en 1830, le commandement de la a* subdivision
de la 1 r division militaire(Bayonne). Il fut créé lieutenant-
général, le a5 avril 1821 , à Poccasion du baptême de Mgr.
le duc de Bordeaux. Il fut remplacé, le 25 juillet suivant,
dans son commandement, par le général Saint-Hilaire. Il
commande maintenant la 7* division militaire (Grenoble).
[Etats militaires j Moniteur y annales du temps,)
ofe GUÉMENÉE , voyez de Rohan.
GUÉRIN (François), vicomte d'Ktoquigny^ lieutenant^
fivntraly naquit à Dieppe, en Normandie, en i^^Oi. Dès le
moment de sa sortie du collège d'Eu , où il avait fait f^on
cours complet d*humanités, Il entra au service, dons les
réi^iments provinciaux, et en même temps à Técole royale
du génie des poots-et- chaussées, dont il suivit, pendant IVs-
pace de 9 à iq ans, les divers cours d'instruction. Après
avoir été attaché, en qualité de sous-lieutenant, au règle-
ment royal -cravatte cavalerie, il passa comme lieutenant
en pied, dain» celui de Penthièvre-dragons. Il était devenu
lieutenant dans ce régiment, lorsque, en 179a, il outra
dans Télat-major de raniiée du Midi, commandée par le
marquis de Montesquiou. Iliit, avec cette armée , la cam-
pagne qui fut terminée par Tinvasion totale de la Savoie.
Dans la campagne suivante , il servit en qualité de chef de
IVtat-niajor de la position d*avanl-garde du camp de Tour-
noux, sur la frontière du Piémont. Pendantces s campagnes,
il prit part a toutes les affaires d'oYant-poste qui eurent lien
VI. 4^
^a
102 DICTIONNAIEC HISTORIQUE
<lc ce cAté. En 1704 , il était employé, en lanième qualité,
dans la vallée crOtilx, en Piémon!« lorsqu*il fut uonim^
vhtï (fescailrou , cl chargé , de concert avec le générai
^VallllC^, do rorganisalîou do Tun des grands dépôts deçà*
vakrie { celui de Vienne , en Dauphiné ), établis pour la ré-
replibn de la réquisition des hommes et des cbcTaux qni
licvaienl former la levée extraordinaire de So^ooo hommes,
destinés à compléter et remonter la Ciivalerie des armées.
11 fut fait colonel d*nn régiment de cavalerie légère, sous le
nom de hussards des Alpes, fort de 6 escadroa*, et avec
lf*quel il marcha Tannée suivante, à Tarmée d'Italie. Cette
campagne Onit par TatTaire de Cairo, qui rendît les Fran-
çais maîtres des principaux débouchés dans le Piémont,
t't d'une grande partie de la rivière du Ponant de Gènes. A
la fin de février 1795, il fut destitué comme suspect de
profe$!>er des principes royalistes, et remplacé à son régi-
ment. 11 rentra alors en France, d*où il fut cependant ren-
voyé bientôt après, à Taiméc dllalie, pour y prendre le
commandement du 10* régiment de chasseurs à cheval.
Étant passé au u5* régiment de la même arme« par ordre
du général en chef de Tarniée, il fit a la tète de oe corp$
ta brillante campagne de 1796 à 1797, suspendue parien
préliminairrâde Léoben, et terminée parle traité de Campo-
Formio. Ce fut alors que rentré en Italie avec son régiment,
il fit observer dans ce corps une sévère discipline, de ma-
nière à rempécbcr de participer à Tinsurrection qui écla-
ta dans Taruiéc, où Ton vit la presque totalité des régi-
ments, sourds à la voix des généraux et de leurs chefs,
exiger avec violence la solde qui était arriérée. La belle
conduite que tint alors le régiment coumiandé par le colonel
d*Étoquigny eut une grande influence sur les autres régi-
ments de la division à laquelle il appartenait; et ils re-
noncèrent au |>rojet déjà formé de suivre le mouvement
insurrectionnel de Tarméc. Le directoirc-exéculif , auquel
le général en chef avait fait connaître la conduite du 25*
de ch.isseurs^ prit un arrêté par lequel il donna ties élo-
ges à ce corps, et lui conserva son numéro dans la nou-
velle organisation de Tarmée* L*année suivanle » le qS'iIc
DES'^NÉRAIJX FEANÇAIS. 503
ch iMcnrs passa à l'arnice île Rome , où H eut , ainsi que
son colonel, Guérin d'Étoquigny, une pari très-aclive aux
succès que Ton remporta , notamment à l'attaque près Av
N.iples. Il prit à Teunemi, dans diflTérentes charg;e.s ^ lo
pièces de canon. Il participa également a la plupart de»
laits d*armes glorieux qui signalèrent la retraite de Tarmée
de Naplcs, sous les ordres du maréchal Macdonald. A Taf-
i'aire de Modène, où Tavant-garde seule fut engagée , le
colonel d'Éloquigny lit avec son régiment beaucoup de
prisonniers sur les Autrichiens, auxquels il prit également
un bon nombre de chevaux. Il se distingua à la journée de
la Trebia, où la victoire resta bi long -temps indécise,
malgré riufériorité numérique de Tarmée IVançaûte, qui^
par des prodiges de valeur, avait renversé la première li-
gne des ennemis, et lui avait pris tous les canons quVlIc
avait mis eo batterie. Le colonnel d*Éloqutguy fui le seul
qui, malgré le désavantage éprouvé par rarniéc française
vers la fin de la journée, conserva les 2 pièces de cano:i
qu*il avait prises à la tête de son régiment. Nommé 001-
cier-général sur le champ de bataille, il fut chargé de
IVxtréme arrière-garde, pendant la rctraile que Ton fil
depuis la Trebia jusque sur la Toscane, ci roniplit celle
tâche difficile , à la grande salisfactioa du général en cher,
qui lui eu donna des éloges verbalement et par écrit. Aptes
la jonction des armées d*ItaUe et de Naples, le général
crËloquigiiy eul le commandement de la réserve de cava-
lerie, avec laquelle ilcombaKità Novi, sous les ordres du
général eu chef Moreau, qui le mentionna très-honorable-
ment dans son rapport officiel sur celte bataille. Rentré en
France, à la fin de 1790, le général d*Étoquigny fut char*
gé de réunir les débris de la cavalerie des armées d'Italie,
que Ton voulait réorganiser en tout point pour la campa*
gne suivante. Immédiatement après la révolution du 18
|-»rumaire an 8 (9 novembre i79<>)9 il fut rappelé avec
celte cavalerie, et employé, d^abord à PariK, puis dan.n
la i5' division militaire alors réunie, ainsi que la 14% ^ou«»
los ordres du général qui commandait celle dont Paris était
le chef-lieu. Après avoir eu pendant qjitelqucs mois fe com-
3:4 DICTIONNAIRE UISTOItrQUE
maiuloment du déparlcmcntde la Seine-Inférieure, le ^é-
lierai (l*ÉU)qniçny t'ui appelé à l'armée de réserve, qui |)fil
ensuite le nom d\irmée des Grisons. Il y eut le comman-
dement de la cavalerie de Tavant-garde, et fit encore celle
cainpa«;nc de maiiièi e à mérîLer len nouveaux éloges ipie
lui donn.i le général en chef Macdonald. Le général d'Etn-
quigny rentra en France^ à la ùu de 1801; eut, en 180Ô. !•'
couim.mdcment , par inlcrim n de la a* divî^iou mililaîre,
]>ui8 celui du département de la Marne ( même division ).
Il le quitta en iSoa , pour aller prendre le commandement
de la cavalerie de Tannée expéditionnaire de Hollande 9
laquelle, après avoir cauipé pendant 2 mois dans la plaine
de ItAMy fut embarquée au Texel, à la fin de iSo5. Lors
du débarquement de cette armée» qui marcha, la même
année, en Allemagne, la cavalerie ayant été répartie dan» les
différentfs divisions, le général d*ËtoquignyTut chargé du
eouimandement du corps de troupes gallo- balaves laissé
au camp de /leist , et disséminé sur les dilTérents points de
la Hollande, ponr en défendre les côtes contre les débar-
quements qu^anraient pu tenteriez Anglais. Après la cam-
pagne do i8i)5, le général d'Kloquigny fut rap<>elé en
France, et rnvoyé presqu*aussilôt en Italie. Il fut employé.
sur la fin de i8o(> el partie de 1807, d.în» les 27* et -^S* divi-
sions militaires. Appelé à rarniéiMi'ltalie, il y eut le coni-
mandrment de la 1'* division d^î dragons, à la tète de la-
quelle il coinbaltit aux différentes batailles qui illustiérciit
les armées françaises d^Allenia^i^tie et d'Italie, pendant !»
méniurable canip.tgne de iScc). >'onimé successivemen»
j;onverneur des provinces <le Slyrie et de Cariiithie, il s'y
ronci'ia, par son éqnilé, sa sa;;t»sse et son désintéresse-
ment, Testime des h tbîiants; et, «iprès avoir fait, en jan-
vier 1810, la rcmii-e de la j)a!lie de celte dernière province
qui n ntr.iit sous la domination autrichienne , le génér.ii
d'I'toquigny revint en Italie, où il reprit le <*ouunandemcnt
de la division de drngons qu'il avjil eue pendant la cain-
pajîne pn-cédenle. Ayant eu Tordre de repasser eu France.
à la lin de iSio, il fut placé sur !a liste des otriciers-géné-
raux disponibles pour les inspections de la cavalerie, il
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 365
passa en Espagoe, vers la fin de 181 1 9 pour aller prendre
le commandement de la cavalerie de Tarmée de Portugal.
Le maréchal duc de Raguse, qui commandait en chef celle
armée, dont la cavalerie étail disséminée, nomma le gé«
lierai d*Éloquigoy gouverneur de ValUdolid, où se troQ-
Vciit le grand quarlier-général. Ce point était le plus essen-
ti<*l à conserver, dans le cas où , par suite de quelqu'écbec,
on serait forcé à la retraite. L*événeraent fâcheux de la ba-
taille des Aropyles, justifia cette mesure ; Tarmée se relira
sur Valladolid, et y prit une position momentanée sur
la Puiscrga , d*où elle cjnlinua facilement son mouvement
sur Uurgos. Le général d*Étoquigny fut nommé comman-
dant des troupes qui, par le val d'Esquiba et Torma, de-
vaient assurer la retraite du grand quartier-général, des
convois et d*une partie du matériel de Tarmée. Il remplit
cette nouvelle tâche , à la satisfaction du général en chef,
et sans éprouver la moindre perte. Après avoir exercé les
fonctions de chef de Télat-major du maréchal duc de Ra«
guse, qu'une blessure grave retint long-temps à BurgoSf
le général d*Étoquigiiy, qui, malgré les nouveaux droits
qu'il sVtait acquis à ravaucemeni demandé sans cesse pour
lui s*en trouva encore écarté, sollicita la cessation de ses
services, et se relira dans ses foyers. Depuis quatre ans, il
avait à plusieurs reprises donné sa démission, que Ton avait
toujours refusé d'accepter. En i8i4« lors de Tarrivé en
France de S. A R. Monsieoi, lieutenant-général du royau*
inc , le général d^Étoquigny fut rappelé au service , et S. A.
R. ordonna qu'on lui payât ses appointements depuis Té-
poque où ayant cessé.de servir et n*ayant reçu aucun trai-
tement , on pouvait le considérer comme étant resté dispo-
nible. Peu de temps après l'arrivée du roi, le général d'Éto-
quigny présenta à 8. M. un mémoire apostille par les ma-
réchaux prince de Wagraiu et ducs de Tarentc et de Ragu*
se, tendant à réclamer Tavancement auquel il avait de Jus-
tes piélentions. Ce mémoire fut renvoyé au ministre de la
guerre, qui n'y fit point droit. Cependant le général d'Élo-
qnigny n'en continua pas moins à faire preuve de son dt^-
vouement à la famille des Bourbons. Appelé au cabinet du
5GG Uir.TIONNAIUE HISTORIQUE
roi, le 9 mars 181 5, il en reçut, le 10, par les mains de
ftl. le baron de Vitrolles, alors secrétaire intime du cabi-
net et des conseil» du roi, une lettre de service, avec des
instructions et une mission qu'il a honorablement remplie
pendant toute la durée des cent jours» Rentré ^ l« 8 juillrt,
a Paris « à la suite de S. M. , le gi^néral d'Étoquigny se vit
cncurt* une fois privé, par une ordonnance , du grade dont
il avait si long-temps rempli les fonctions, et remis en dis-
ponibilité. AusMtùt après Tavénement du duc de Felireau
ministère de la guerre, le général d*Étoquîgny fut employé
dans la i** division milit«iiret où iF^ut le commandeiuent
du déparlement du Loiret. Bientôt après, on lui donna le
commandement de la i4' division militaire, qu'il ne quitta
qu'en 1819, pour prendre successivement celui des dépiir-
lemenls de la Mancbe et du Calvados. Dans ces diven
comnland^^lents, il ne cessa de donner des preuve» de
lèle et de dévouement au roi. 11 fut misa la létc de la li»le
des promotions des liru tenants-généraux créés par le roi,
à ré|HK|ue du baptême de S. A. K. Mgr. le duc de Bordeaux,
et placi' presque immédiatement au nombre des inspec-
teurs-géneraux de la gendarmerie, où il se trouve encore
auiiHir«rbui. Le général d*Ëtoquigay a été nommé com-
nuindani do la Lrj;iou>d*Uouueur, à la création de l'ordre.
S. M. Louis WIll lui a acurdé la croix de cbcvalicr de
Tonlre royal et militaire de Saint-Louis, le 22 août iSi^.
^/V.-\n;>- n::iùiiii\^^ .)/t'7iiVcM/\ mctnoirt^ du ttuips,)
Dv (il KS(!L1N (Bertrand), conmtable d^ France ^ naquit
au oluUoau de l.i M.^lte-Broon, près de Rennes en Brrfa^ne,
vers iTm j. Sa tamiîlo oîatt, par son ancienneté et par ses
alli Huos, uuo des pî.îs illustres de cette proviiico. Dès sa
prmiiôre ioune>s:' « on aperçut en lui un goût naturel pour
la guerre : >on tVu . sou activité, sa force et son adresse,
annoncoiont ilès-lors CL' iju'il deviendrait un jour (^1;. Use
\\) l>a Gjî*cî n «.!i"r cJlT. rn^r; i! a^.ii* \\ î*!!!- t-^-»»??. lr« cpau'.i'
DES ÊÊKÈRAUX FRANÇAIS. J67
dii^liogua, en i558, dans un tournoi, auquel il se rendit
à rinsu de son père, qui y assistait, et où il rompit jusqu'à
qtiioEe lances. Il se disposait à en rompre une seizième,
lorsque le chevalier avec lequel il combattait lui ayant
enlevé son casque, le Ht reconn^tlre. Le jeune du Guesclin
fut porté en triomphe, et reçut le prix destiné aux vain-
<|ueurs. Depuis ce moment, on lui donna un cheval et des
armes, et dès-lors il ne connut plus \e% dangers, ((u^il sem-
blait au contraire se faire un jeu d^alTronter. 11 prit pour
cri de guerre : Notre Damb Guesclin! Il fit ses premières
armes sous Charles de Blois (1), au siège de Aennes, en
1542 , et servit ensuite à celui de Vannes, où, à la tête de
quelques volontaires, il défit un corps de 3 à 3ooo Anglais,
envoyés par la comtesse de Montfort, pour surpendre le
cMmp pendant la nuit. Il passa en Angleterre, en i35i,
:ivcc quelques seigneurs bretons , pour traiter de la rançon
de Charles de Blois. Revenu en Bretagne, en i552, il fut
fciit chevalier au combat de Montmuran, où les Anglaisfu-
rent battus. Il leva alors une troupe, qui marcha toujours
sous ses ordres. En i353, il défendit lo château de la Noë,
et défit la garnison de Bécherel, qui ravageait les pay<« de
Dol et de Saint-Malo. Continuant ses courses, il fit deux
prisonniers anglais, et fut lui-même pris deux foi.<4. Il ré-
solut, en i356, de 8*cmparer du château de Fougeray :
ce château servait alors de magasin aux Anglais , qui as-
siégeaient Rennes. A la faveur d'un stratagème et d*un com>
bat opiniâtre qu'il soutint d'abord, lui quatrième, il se
rendit maître de cette place cqui aurait, disent les histo-
• riens, dû tenir un mois contre une armée de 10,000 hom«
• mes (u). • Du Guesclin eût estimé sa victoire imparfaite ,
largft, !• télé monitrueute, les jeux petits, iiiaii pleins de feu. « Je
• suis fort laid , disait-il ; jamai» je oe serai bien venu des daines : mais je
• saurai me faire craindre des ennemis de mon roi. •
(1) Du Guciciin avait embrassé le parti de Cbarles de Blois, qui dis-
putait le duché de Bretagne contre Jean de MunUorl.
fi) Déguisé en bûcberon, Duguetclin s'était afancé, lut quatrième,
V I
368 DICTIONNAIRE HISTO&IQIJt
si le gouverneur, nommé Bembro, M>rlî de la place pour
aller en course , ne fût tombé sous ses coups : il rattendit
donc à son retour, défit sou escorte « et le tua. Il ail»
ensuite au secours de Rennes, à la tète de loo hommes
bien déterminés; et, marchant le fer et le feu à la main,
il surprend la garde avancée du camp des Anglais, Pëgorge,
pénètre dans le camp, tue tout ce qui se présente , incendie
les tentes, s*empare d*un convoi de 200 chariots, et le cou-
duitdan^ Rennes. Le duc de Lancastre, général des Anglais
et Tun des plus grands capitaines de son temps, faisait alors
le siège de Reunes. Il voulut voir du Guesclio, et envoya
un héraut pour Tinvîter à le venir trouver. DuGaesclin se
rendit à celle invitation , et le duc, après avoir fait Véloge
de sa valeur, le pressa de quitter le parti de Charles de
Blois; mais du Guesclin opposa aux promesses du duc,
rhonneur, la fidélité, et ses engagements. Uu parent du
gouverneur de Fongeray, tué précédemment par du Gues-
clin, proposa à ce dernier un combat singulier : à la qua-
trième course, du Guesclin renverse Bembro, et le fait
expirer à ses pieds. Le duc de Lancastre avait fait cons-
truire une tour en bois, élevée de plusieurs étages, pour
battre la ville de Rennes, et cette machine énorme in-
quiëlait les assiégés. Quoiqu'elle fût défendue par $00
hommes, du Guesclin n'hésita point à Tattaqucr, à la tête
de 5oo arbalétriers chargés de fascines imbibées de soufre.
Ayant attaqué lc8 Anglais, il les dissipe, et brûle la tour.
Enveloppé dans sa retraite, par 1000 hommes de troupes
fraîches, do Guesclin les met encore en fuite. Le duc de
"Lancastre s'avance alors avec 1200 hommes choisis, raliit-
les fuyards, et fond sur du Guesclin ; mais celui-ci ie con-
traint d'abandonner le champ de bataille, et remporte
ainsi trois victoires en deux heures. En i357, le siège de
Rennes étant levé, Charles de Blois donna à du Guesclin
.*ur le pont de Fougcray, portant, ainsi que se* compagoont, une char-
ge de bois. La poilc du château ayant été ourerte, il fond avec sesamiii
»ur la garni 5on , et la force de §e rendre.
DES 6£!fiRAU]( ITRABrCÂIS. 56g
la propriété de la terre de la ftoche-de-Rien , et Tarma
chevalier. En 13599 du Gueftcliii rendit inutiles tous les
efforts du duc de Lancastre, qui assiégeait Dinant; et^
dans rintervalle d*uue trêve ^ il eut tout Thonneur d*un
combat singulier qu*il soutint contre Thomas de Gantor-
béry, chevalier anglais, aussi distingué par son courage
que par sa naissance. L\innée suivante, le roi le fit capi-
taine-gouverneur de Pontorson, et capitaine de 100 lances.
Avec cette troupe^ du Guesclin parcourt la Normandie,
attaque 1200 chevaux qui la ravageaient, les défait, leur
prend tout leur butin, et Je distribue à ses soldats. Il atta-
que ensuite une autre troupe d*Anglais, commandée par
Feltofl, qui ravait insuhé, bat la troupe, et fait le chef
prisonnier. Du Guesclin oublia, dès quil le vit malheu-
reux, que Felton avait été insolent avant le combat : il le
relâcha pour une rançon médiocre. A peine remis des fa-
tigue.<t de ce combat, du Guesclin fit le siège du château
d'Esâay, dans le Bas-Poitou. En plantant son enseigne sur
la muraille, il tombe dans la cour du château , et se casse
la jambe; mais, armé de sa hache, appuyé contre le mur
et tout couvert du sang qu*il perd , il se détend, seul, con-
tre 5 Anglais, en tue deux, éloigne les autres, et donne
le temps à un gentilhomme breton, puis à ses gens, de le
venir secourir : on le transporta à Nantes. Guéri de sa bles«
sure, il eut une conférence avec Charles de Rlois, pour
rein|>écher de rompre la trêve qu*il avait faite avec les An-
glais; mais n'ayant pu Py déterminer, il se relira dans
fion gouvernement de Pontorson, d*où il lit des courses
continuelles contre les ennemis. Surpris, un jour, par un
capitaine anglais, nommé Grevacques, du Guesclin sup-
pléa par son courage à ce qu*un tel événement lui ôtait de
moyens de défVn^e ; et Grevacques, après avoir vu périr
sou fils et s*élre battu lui-même en désespéré, tut fait pri-
sonnier. Eu i3G3, du Guesclin assiégea le château de la
Eoche-Tessoii , en Normandie, et le prit en peu de jours :
le roi de France le lui donna en propriété. Il eut, la même
année, le commandement de Tarniée de Charles de Blois ,
et fit aussitôt le siège de Bécherel. Le comte de Montlurt,
VI. 4/
3^0 DiCTIOSH^IEl HISTOAIQUm
narchaol alors au lecouri de celte place » faisait toot plier
devant lui ; mait du GuescUn acccMiruI à sa rencontre, et
porta la terreur dans Pannée enuemle, qu*il obligea k U
retraite. Une bataille allait être livrée, dans les landes d'É-
▼ran , pour décider du sort des deux prétendanU an docbé
de Bretagne, lorsque, le i» juillet, une trêve fat conclue
entre Ch tries de Blois et le conte de Montfbrt. A cette
occasion, du Gueticlinfut donné pour otage; mais Jeanne
de Penihièvre, feoime de Charles de BloU, ayant refusé
de higner cette trêve, on ren<lit de paft et d^aulre les ofa-
ges, à Texception de du Guesclin, qu*on retint contre le
droit des gens, et qui bientôt après parvint à s*écbapper.
Charirs V, régent du royaume , Tappela auprès de lui, en
i364< Ce prince atsiêgeanl Blelnn, du Guesclfn montait
à l'assaut , loryqtrune pierre énorme le précipita dans If
fossé , qui était plein d*eau. Ou crut d*abord que ce guer-
rier était mort ; mais un moment apiè» on le vit, revenu
de M>n évanouissement, s'avancer, lui vingtième, vers les
barrières de la ville, y tuer quelques ennemis , et fbroer les
asKiégés de capituler. Après la prise de Meluo, du Guesclio
reçut du régent le commandement d'nne armée, avec la-
quelle il snr|irit Mantes, et s'empara di^ Eoleboise et de
Meulan. De là, il marcha contre le Captai de Bucb, général
de Charles le Mauvslis, roi de Navarre, le défit , le 6 mai,
près de Cocherel en Normanilie, et le fit prisonnier de sa
propre main (i). Le roi Charles V créa du Guesclin maré-
(i) Plusieur» hblorimt ont doaoë différentes dates à la bataille de
Cochcrvl. Le Père Daniel la fixe an aS mai; le Fèrc Anselme an a3; et
le Gentirc, ain^i que U* Dictionnaire de» maréchauaaées, au i8. IVoas a-
Ton> adupté la version du président Hënaut , qui , en datant celte bataille
du 6, ft'eât appujé sur le compte de Pépargne^ dans lequel on trouve
des dons et récompenses jfour iaifataiUe gagnée^ ieSmiai» tn ^om^tn-
die. A cette époque, Charles V tenait de succéder au loi Jean; et ce
fut pour ce motif que du Guesclin adressa celte allocution à ses troupes,
au moment de livrer la bataille de Cocherel : € Or, avant, mes amiSjU
• journée est à nous. Pour Dieu, souvicgne-vou» que nous avons un non-
• veau roi en France. Qu'aujourd'hui sa couronne soit élrennée par
• nou.o. •
DES GENERAUX FRANÇAIS. O7 1
chai de Nortnandie, et lui donna le ofimié de Lon^uevillei
par lettres du 27 mai. Du Guosclin prit ensuite Valognet
Carentan et le Pont -de- Douves. Rtippelé eu Bretagne, il
eut, sous Charles de Blois, le principal eoininandement à
la îournée d*Auray , le 19 septembre de cette même année.
L*arniée de Charles de Blois et celle de Jean de MonIforC
ayant engagé un cotnbat qui devint terrible, Charles de
Blois y fut tué, et son armée entièrement disM^iée. Du
Guesclin, après avoir fait des prodiges de valeur, se trou-
vant seul avec quelques chevaliers, tint Ion g- temps contre
de nombreux ennemis; mais, après avoir tué ao hommes
à coups de hache ou d*épée, élaol épuisé. horsd*haleine,
et n'jyant pour armes que ses mains armées de gantelets,
îl se rendit à Jean Chandos, lieulenant*général du roi d*An-
gletrrre dans les parties de France. L^i paix générale, qui
suivit la mort de Charles de Blois^ amena le licenciement
des troupes de ch:ique parti ; mais, comme la guerre servait
4 Pentrelien d'un grand nombre de gentilshommes de di-
verses nations « auxquels la paix enlevait cette ressource,
ils se réunirent sous différents chefs, et. sous le nom de
grandes compagnies , se répandirent en France, et y com-
mirent les désordres les plus affreux. Charles V voyait le
mal, sans pouvoir y remédier, lorsque du Guescliiif qui
venait de payer sa rançon, arriva à la cour(i). Le roi,
persuadé que ce grand capitaine pouvait seul délivrer le
royaume de ces compagnies, lui en proposa le projet, et
mit à sa disposition ses trésors et son armée. Du Guesclia
part aussitôt, s*abouche avec les chefs des grandes com-
pagnies; et, avec une éloquence militaire» que soutenaient
mille actions héroïques cl généreuses, il parvicatà s'attacher
celle multitude d* hommes farouches , accoutumés au sang
et au carnage, et lt*s conduit en Espagne, où il arrive, le
I*' janvier i366. Don Pèdre, surnommé /e 0//f/, régoalt
(1) Grtie rançon afaitélé fiiéc i 10^,000 li«r. Le roi eo paya 4o,noo lit.
Du Guetclin te détula pour re« 4o,ooo liv. du comté de Longuetille,
par IcUres datées de la Roche- Tettoo , le %2 août iS65; maîa U conaenra
le tilte de re comté.
alors en Espagne ; mais les emaatés exercées par ce pnooe»
qui les avail poussées jusqu*au point de faire moorir Bla»-
cbe de Bourbon, sa femme « avait'Ot irrité coatre lai kt
grands du royaume et les peuples de ie% états; et tousse
réunissaient pour porter sur le trône HeDrî de Transta-
mare , frère naturel du roi. Ce fut dans ces eircoostanoo
que du Guesclin arriva en Evpa!;i;e« avec ses compagnies,
composées de 3o,ooo aventurier». Son premier exploit fut
le siège de Magalon , ville moins difficile à réduire, â caote
de sa situation, de la hauteur et de la solidité de ses mu-
railles , et de sa nombreuse garnison , qti*à cause de Tex-
përienee et de la bravoure de son gouverneur. Cepeadaol
du Guesclin lui livra de si fréquents assauts, qaela ville
fut obligée de se rendre en peu de temps. Il parlait pour
assiéger Burgos, lorsque le gouverneur de Bibiesca Tm-
vila à lui Jkire l'honnejir d*attaquer cette dernière place.
Du Guesclin accepta le défi; et, dès le lendemain, il fit
donner trois assauts à la place. Le gouvemeor espagnol,
armé de toutes pièces . se battait comme un licm , et ter-
rassait tout ce qui osait approcher de la brèche. Ihi Gues-
clin descend de cheval, prend sa hache, monte à la brè^
che , ranime les fuyards par sa présence , désarme le goa-
verneur, et met la ville au pillage. Quelques jours après,
il fit proclamer roi de Castille Henri de Transtamare, le
coiichiiiiit à Burgos, dont il avait ménagé la réduction, et
Vy fit couronner. Le nouveau roi, très- reconnaissant des
services que lui avail rendus du Guesclin, partageait avee
lui ce qu'ils avaient con(|uis ensemble, et du Guesclin, de
son côté , répandait sur ses troupes une partie des bienfaits
quM recevait du prince. La reine, qui fut couronnée en
même temps, donna à du Guesclin le comté de Transta»
mare; et Henri y ajouta le comté de Soria, le duché de
Molinejf, et la charge de connétable des royaumes de Cas-
tille el de Léon. Les villes de Tolède et de Cordouc suivi-
rent Texcmple de Burgos, el se soumirent à Henri. De
Cordoue, du Guesclin marcha à Séville, dont il commença
le siège par un de ces traits uniques qui distinguaient son
caractère. S'étaot avancé, avec 6 hommes setilemeDlt
DES GENERAUX FRANÇAIS. 373
sur le bord des fossés, pour examiner la conteoanoe des
assiégés, loo soldats sortent delà ville par une porte se-
crète, et se jettent sur loi. Du Guesclin , lui sixième 9 sou* ^
tient Tattaque des 100 Espagnols, jusqu'à ce que , secouru
paroles siens , il les fait tous prisonniers , el les amène au
camp. Après deux assauts, que les assièges soutinrent avec
une ardeur incroyable, du Goesolin emporta, en deux
jours, la place de Séville, défendue par ao,ooo hommes :
le chdteau ne tint aussi que deux jours, et se rendit. Après
ces conquêtes , dou Pèdre étant dépouillé d*urfe partie de
ses états et fugitif, et Henri paraissant paisible possesseur
de la Castille , du Guesclin Yepassa en France. Après son
départ, don Pèdre intéressa dans sa querelle Edouard»
roi d'Angleterre; e( le prince de Galles, à la tôte de 8000
hommes , passa en Espagne , en 1 367 , dans le dessein de
rétablir don Pèdre. Du Guesclin , instruit des desseins du
prince anglais, lève 10,000 hommes en France, force les
passages de la Navarre , arrive au secours d*Henri , et ap-
prend son retour aux Anglais par une victoire. Le 5 avril
de la même année, Heliri livra, contre Tavis de du Guesclin;
la bataille de Navarrette : Il y fut entraîné par Taveugle
impétuosité de quelques jeunes seigneurs espagnols , qui
cependant prirent la fuite dès le commencement de Tac-
lion. Cette bataille fut complètement perdue par Henri,
auquel du Guesclin Pavait prédit ; et ce dernier, après avoir
combattu avec un courage poussé jusqu'à la fureur, se ren-
dit prisonnier du prince de Galles, auquel il remit son
épée. On le transféra à Bordeaux , où il fut étroitement
gardé. Les craintes dé don Pèdre, le ressentiment d'E-
douard et rinterét du prince de Galles, concouraient pour
rendre la |)Vi8on de du Guesclin fort longue; mais, sur un
bruit qui se répandit que le prince de Galles ne le retenait
que parce qu'il le craignait, ce prince lui donna la liberté.
Du Guesclinayant fixé sa rançon à 100,000 florins, la prin-
cesse de Galles lui fit présent de 3o,ooo, qu'il employa à
payer la rançon de plus de 4000 braves , mais pauvres ,
chevaliers ou écuyers, qui l'avaient suivi en Espagne. Il ne
tarda pas à se rendre en Castille, où 11 arriva ^ après avoir
374 1NCTI05HÀI1& UISTOUQOB
eMiiyé mille dangenen Navarre, par la perfidie deCkiikf
le Mduvaiii. En i368, du Gneaclin se rendit à Monlpeltîer,
le 7 féf fier « avec le maréchal d^Andeneham, pour faire U
guerre eu Provence , en faveur du duc d'Anioa. Il ranen-
bla 9000 hommes d'armes, se mil en marche , le s6 du
même moiïi , et îoignit le duc d'Anjou à Nîmes. Ib enlrt-
prirenl le sîégt* de Tarascon 9 le 4 mars, cl s^en rendireot
m«iitri*s par înlelligence. Ils assiégèrent , le 1 1 avril su îvaol,
la ville d*Arles : le duo d*Anîou laissa la conlinuaCioo de
ce siège à du Guessclin , qui le leva, le i** niaifenezécuCioD
de Tordre de ce prince , qui venait de conclure one trêve
avec Jeanne, reine de Naples et comtesse de Protenoe. Du
Guesclin retourna bientôt en Espagne. Henil assiégeait
Tolède ; et « don Pèdre lui avant livré bataille, du Gncsclin
assura la victoire à Henri. Don Pèdre fut contraint à eher*
cher un asile chez les roi* maures, qui régnaient eu Afrique.
Bientôt après , 1 a,ooo Maures , armés pour sa cause, vies-
nent rattaquer du Guesclin « près de Cadix : oiais celui-ci
les tailla en pièces dans IVspace de deux heures. Peu à»
temps api es, don Pèdre reparaît eri personne A la tète àt
3o,ooo Maures et de 3o,ooo Espagnols : les deux rivaux se
rencontrent à six lieues de Tolède. Du Guesclin laisse au
siège de cttte place 5o,ooo hommes , marche à la tète de
5o autres mille, et juiut le roi Hcuri , qui lui donne l'auto-
rité supiéine , en déclarant qu*ou recevrait les ordres de ce
géuér^tl , et qu'il s'y soumettait lui même. Les deux armées
s*étant approchées, le 1 5 août, il se (it un carnage horrible:
don Pèdre fut vaincu , mis en fuite , et arrêté te lendemain
au chdleau de Moiiiiel (1). Sa mort ayant pacifié TEspa-
gne , du Guç>cliu fut rappelé en France par Charles V.
Dans sa roule , à la prière du duc de Berry , il prit le corn-
maiideuieiii de l'ariuée, avec laquelle ii s>iupara de Li-
moges, en 1370. U passa ensuite eu Guitroue^ sous le duo
(1) Du GucscHq alla, a?cc don Henri, TÎtiter don Pèdre, leor priioo-
aier. Celui-ci , furieux , se saisit d« la dague d'ao chevalier, et attaque
•oa rival qai se défend, et qui le renverte, expiiMit, à aea pieda.
DES eilliEAUX FE1HÇAI8. 37$
d'Anjou 9 et te trouTa à la toumisf ion de Moifsac « en jnillet
Il vint à Paris ) où il fui reçu aux aoclainationt de tout le
peuple. Il eut rhoooeur de dtiier avee le roi , qui le com-
bla d'honneurs. Le 9 octobre iS^o, il fut fait connétable
de France, sur la démission de Robert de Fiennes, et chargé
de donner la chasse aux Anglais, qui paraissaient en armes
aux portes mêmes de Paris. Ajani reçu du roi des fonds
poui lever i5oo hommes seulement , il en leva près de4ooo9
et lejr distribua la va jsselle d*or qu'il tenait de la libéralité
du rti de Castille. Il passa en Normandie 9 et y défit , au-
près ie Vire, les troupes anglaises commandées par Grand-
son, qu'il obligea de se rendre. Il surprit Pont- Vaillant,
batti encore les Anglais à Satnt-llaur, sur la Loire, et à
Brfsaiire; de là , il gagna Saumur, où le roi lui ordonna
de licncirr ses troupes. Du Guesclin se trouvant sans ar-
gent, par rinBdélité des administrateurs des finances,
donna à ses soldats tout l'or monnayé que don Henri de
CastiU venait de lui envoyer, et les licencia. Pendant
l'hiver Je 1570 à i37i, duGuesclin entreprit une expédition
en Auvrgne et en Rouergue» avec les ducs de Berry et de
Bourboi , et plusieurs autres seigneurs. 11 y remporta divers
avanta^n sur les Anglais. Il manqua d'abord le château
d'UssoD mais il le soumit bientôt après. En iS^i, il fui
un desprrains de Louis de France, duc d'Orléans, second
fils du ri. SVtant rendu dansfe Poitou, il asniégea et prit
les villcs|ue les Anglais y possédaient, et battit leurs trou-
pes. Il iiit le siège devant la ville de Saint-Sever, forte-
resse, dais le Limosin, qui était regardée comme Impre-
Dalile , ft'enpara par escalade, et revint à Paris. L'année
suivante • il conliqua la guerre en Poitou , emporta d'assaut
Montreuil Bonih, assiéga Chisay, et défit, le ao mai, les
Anglais qui venaient au secours de cette place, dont il
s'empara. Il surprit Niort, Lusignan, et soumit Poitiers,
ainsi que la Rochelle. 11 fit enfin la conquête de tout le
Poitou, de i'Aunis et de la Saintonge. Le roi lui fit don de
Fontenay-le-Coiuie et de Montreuil-Bonin. En i373, Jean
de Montfort, duc de Bretagne, ayant appelé les Anglais
dans sou duché, le roi ordonna au connétable d*entrcr
•^. .
5^ McnoaQuiiB msrouQos
cette proviMe. DvGaeadin s*y rendit , àb tête d'oof
, et prit Fowfiiieii Saial-Aobi»do-Coniiier, fiennot
DÎMBt, Plœrmcl et Tasses. Il enleva d^aasant Hcnneboii.
QvMBpcTlay et Coaearseaa, mit le siège devastprcA, et b
leva . lon^oll apprit qoe les ducs de Breta^e et de Lai-
castre arrîraiemt avec 60.000 koainieci' Ayant marchs à
leur rcBCOBtre , fl les poossa îusqu*en Guienne , les hax^
lant tooiouff* à no td poiot , qu*â lenr arrÎTéc à Bordeuix,
ils n'étaient plus qne 6000 iMoimes. Le roi loi fit doi di
comté de MontfoH (1). En 1074, le connétable duGaedû
commanda Tarmée de Guienne 9 soos Louis, doc d^AiÏM'
Usck.isfèrent entièrement les bandes qui infestaient lapfo-
vînce. Le connétable remit ensuite soos Tobéiasance dni
la âéole. Lançon, Sainl-Macaire , et plusieurs autreskâ-
teans qu*îl enleva aux Anglais. U prit le cbâteau de Cor-
des, allégea La ville de Marsiac, au diocèse d*Aucb iîiit
la campa^c sous le même prince » et se retira en Noano-
die. Di; retour A son gouvernement de Pontorson , l prit
Saint-Sanveur4e-Vicoailey qoe le roi loi donna. S. L lot
confirma, la même année, le don do comté de LoogeAl^*
par lettres du 97 mai. £n lô^S, quelques ialousies *ayaDt
éloigné de la cour, où les ennemis le représentaicf com-
me un homme vcodu aux intérêts du duc de Bret^ne, il
demeura dans son gouvernement de Pontorson. L 16 dé-
cembre 1576 , le roi loi fit don de la vicomlé de PoiorsoD,
et, le 17, de U châtellenie de Tain, et de la forètde Cto*
gla». En 1377. ^u Guesclin prit Pont-Audemt, aprèt
plusieurs assauts, s>mpara de Mortain, assié^ Cher-
bourg, dont il leva le Mé^e, et obligea le duc de «aocastre
de lever celui de Saint-Malo. Il paiMia ensuite enGuiennCf
ioigiiit le duc d*Auiou, et prit, avec ce prince, Bergerac,
Co^itillon , Saiiit-Mac^ire et Durait. Le roi lui iccorda \t
droit de drui foiie^ à Brooue et à Sens, en Bretagne , dont
il était seigneur. £n loy^ et 1579, le connéable com-
manda uue armée en Bretagne; mais ces deuxcampagnes
1) Ce comté lui fut retiré, le 16 le?rier 1376.
DKS GENERAUX FRANÇAIS. ^-"^ '
«e paséèreni en pourparlers, li fut nommé) par lellrcs du
iiioiM d*avrît i38o, gouverneur et lieutenant-général en
Languedoc $ au lieu <lu duc d*Anjou. 11 partit, au mots de
juin, pour s*y rendre; et, passant par l'Auvergne, il se
joignit au doc deBerry, qui y comoiandatt. Ils soumirent
rnsemble, au commencement de juillet « le château de
Clialliers,qui capitula, après un siège de quelques jours ( i ).
b'élant rendu dauik le Gi^vaudan, du Guesclin concourut
au siège de Châteauneuf-Randon , et le poussa vivemenu
Après plusieurs assauts donnés à cette place , le gouverneur
demanda à capituler, et promit de se rendre au bout de
<|uioze jours, s*il n*étail pas secouru. Dans cet intervalle ^
du Guesclin tombe malade ; et bientôt tous les secours de
Tart paraissent impuissants. Du Guesclin , qui connaît le
danger où il se trouve, se fait apporter l'épée de connéta-»
blê , la considère en silence^ et, les larmes aux yenx :
f Elle m*a aidé, dit-il, à vaincre les ennemis de mou roi;
•mais elle m*en a donné de cruels a^rès de lui. Je vous
»Ia remets^ ajouta-t-il eu s*adressant au maréchal de
• Sancerre, protestant que |e n*ai jamais trahi Thonneur
» que le roi m*avaitfaitenme la confiant. • Découvrant alors
sa léte , il baisa avec respect cette épée , embrassa les vieux
capitaines qui Tenlouraicnt, et leur dit un dernier adieu.
(i) Du GuMclio, parvenu a un grand 2$çc, et tout couvert de gloir«,
•c vujaît alorf, par les intrigues de ses envieux , l'objet des voupçoos de
Ja cour, et mâne de «ei parents et de ses amis, qui s'éloignaient de lui«
et le regardaient comme l'eunemi du son pa}s et l'opprcaseur de la
Hbertë. En quittant son armée, qu'il ne pouvait plus conduire, parce
qu'on ne lui rnfojait ni Pargcnt ni les secours nécessaires, il laiss.! l'é*
pée de connétable, jura de ne plutf U reprendre, et se rcnlit à Ponlor-
ton , avec le dessein de passer en Eupagnc, et d'y finir seit jount aupr6tf
du roi don Henri. Il voulut cependant se justifier auprès du roi de Fran-
ce; el bientôt ce monarque reconnut son innocence, et lui envoya le*
dnc 1 de Boark>on et d* Anjou, qui vinrent à Pontorson le piler de la part
du roi de reprendre l'épée de connétable qu'ils lui rapportjîent. Du
Guesclin fut infleiible. Décidé à quitter la France, il voulut illustrer
sa sortie par un dernier exploit; et ce fut alors (|n*il alla joindre c ni;i-
xt'clial de Sancerre, ton ami , qui faisait le siège de Château neuf* Ran don.
VI. 48
Û^S DICTIONNAIBC HI$TORIQOC
Il monnit le i3 fuîllet i38o, à Vàgp de 66 «Bif -en recov-^
mandant à Dieo son âme » son roi el êa patrie. A la nooTclle
de ta mort, farmée fit éclater de* cris de déaeiipmr, et
ehaque soldat crut avoir perda son pèi^. Le lendemain, le
i, maréchal de Sancerre^omma le goavemeur de Château-
^ neuf-Randon de remettre la place. Celoi*ei réporfdic qu^i
n^avail donné' sa parole qa*à du Gnesclin , el qu*il ne «e
rendrait qu'à lui. Alors Sanoerre aTou^qoè le OonnélaUe
n'existait plus (i J. «Eh bien, reprit le gouverneur p |e por-
• ferai les clefs de la ville sur son tombeau. » BIleolivemeot,
cette cérémonie extraordinaire eut lieu; et l^gouvemeor
de 'Cbàteauneuf-Eandon 'vint dé|MMer les deli de la place
sur le cercueil du grand homme 9 à la mémoire seule dn-
quel il déclara qu'il se rendait. Charles V voulal que le
fi corps de du Guesclin fût inhumé à Saint- Deois, dans la
' .^ sépulture des rois , raveuir fusqu'alors sans exemple ; et le
héros fut enterré près du tombeau que Charles ¥ avait Cet
préparer pour lui-même (a) (5) (4)* {Ckronotogie mî/ùaètf
i If
(f ) Lfibloffieii du Ltngafdoc prétesd qoe da GoetcUn a'éuit pM
encore mort, loraque le gouverocar de Chlleatmenf^BandoD apportt
lc« ciels de U place dans sa teote.
(a) Du Guesclin était terrible dans les combats ; mais il ëtait bunaîa
et génereuK après la victoire. Il était modeste au comble de b gloiir,
et lorrait ses ennemis même k l'aimer. II fut un des plus grands capîtai-
f^ de son temps; et, ayant trouvé Tart de la guerre dans un élatd*ra-
fance, il dut toute sa gloire à son génie. Avant lui, on ne savait que
fondre avec impétuosité sur l'ennemi, sans ob)i«rver aucun ordre; ilcoo-
çut le premier TaTanlage des marcbes MiTantes , des maneeuvrcs et da
campements.
(3) Julienne du Guesclin, reNgieute à Pontonon« se montra h digne
sœur du connétable. Le capitaine anglau Felleton ajant vouh surpren-
dre cette place pendant la nuit , en Tatscncc de du<îiiesclin , Julienne,
agitée par un songe pénible, se réveille en sursaut, a'armc d'une épce«
▼oie à la fenêtre de sa cbambie, et renvene 3 Anglais, qui «e toent en
tombant. Aux cri^ qu'elle jette, l'alarme se répnnd dans la ville; oo se-
court , et les ennemis se retirent.
(4) Par ordonnance royale de S. M. Louis XVftIl, rendue en îanTtcr
i8i6 , il a été arrêté que la statue de Dugnesclin •craîl Tune des i> ^
D£S GÉNÉRAUX lEANÇAIS. 079
10 m, 1 , pcig. 90; Hommes illustres de l'abbé Perreau , tom.
yill , pag. 1 ; Histoire de du Gucsclin , par Guyard de
Berville i Histoire du Languedoc , le Père Daniel , le prési^
dent Uénault , Histoire des Grands-^OfJiciersdela Couronne ^
Histoire de France y par Anquetil; Biograpliie universelle ,
ancienne et moderne , tom, Xll y pog, 169.)
GUICHARD (Dauphin), seigneur de Jo'igny, grand-maî-
tre des (ti'bau'triersy fut uomroé pour exercer celte cliar^c «
en 1579, et le fit juM|u*ea i58a , époque à laquelle on réta-
blit \v comte de Dampicrre dans Texercice de celte même
Cfiarge. Jolîgity en fut pourvu de nouveau, eu i588, après
la mort du comte de Dampierrc. (Chronologie militaire ^
tu/H. J/I j pag. 4/*» Histoire îles Grands^Ojfiviers de la
Couronne y tom. f^JJJ.)
»B LA Gt ICHE (Philibert) , fut institué grand-maître et
rapitainc-général de i'artiilcrie de France, «ur la démis-
sion du maréchal de Birou, par provîsionsdu 6 juillet i558.
On le créa chevalier des Ordres du roi, le 3i juillet suivant.
Nommé, le 12 avril 1689, colonel des Sui^^es, que Sanc}'
devait. conduire en France, il fut envoyé en Bourgoçiio
pour en prendre le commandement ; mais Sancy ne voulu!
point le lui céder. Il commanda rarlillerie à la bataille d*l-
vry, le 14 mars 1590, et la fit si bien servir, quVlle mil on
«lésordre les escadrons et les bataillons ennemis. Il tiervit
.'lu siège de Rouen , en 1591 et 1593. A la mort de M. de
Nemours, il fut commis pour commander en Lyonnais,
Forez et Beaujolais, avec les honneurs et les appointe-
ments de gouverneur, jusqu*àceque César-Monsieur, fils
4lu roi, eût atteint T^lge de ao ans : la commission pour
et lie charge lui fut donnée tk Lyon, le ai septembre i595.
En iGoo, le comte de la Guiclic conduisit un corps di*
troupes au roi, qui faisait alors le siège de Alonlmélian :
|d«cvr »iir le pont dit de LouU XVI , i Paris; et le sieur Bcaumicr, pcin
«re, a été cbui»i par le mioiitrc de l^nt«cieur pour traiter uo des sujets
Je b \ïc du c'ouoélabie.
3t^O DlCriOSINAIRK UISTOHIQUE
cette place capitula « le 14 octobre , et ouvrit se« portes , îi*.
9 novembre. Apre» rexpédition de Savoie, le comte de la
Guîche retourna dans soo gouvernemenl, et mourut à
Lyon, le 10 juin 1G07. {Ciironoiogie militaire» tom, III,
paç. 4^9 Dupieijc, Histoire de France du JP?.re Daniel;
Mémoires de Sully ^ de ThouJ)
DE Là GUICHE (Jean-François), comte de Saint- Geran ^
maréchitl de France, fit sa première campagne aoiis le ma-
réchal d* Aliment* et servit au siège de la citadelle dX)r-
léanSy en i588. Il servit sous Henri IV, eD iSSq, i5()0,
1691 et iSgïi; se tronva, pendant ce laps de temps, à dif-
férents sièges et combats , et fut blessé à Tassaut donné à
la ville de Rouen, en 1593. Il seconda le roi an combat
d*Aumale, et au siège de Dreux. Il fut fait cornette des che-
vau-lègcrs de la garde du roi , par brevet du u février iSgo,
rt se signala au siège de Laon , en 1694; au combat de
Fontaine- Française, en 1595, et au siège de la Fère, en
■ 596. A la prise d'Amiens^ en 1597, il reçut une blessure
et eut 4 chevaux tués sous lui. Il leva un régiment d^infnn-
tcrie de 100 hommes, par commission donnée <iu camp
devant Amiens, le 30 juillet. Créé marècliaUde-camp, par
brevet du même jour, il quitta les chevau- légers de la
^arde. La paix ayant été conclue, le *2mai 1598. on licen-
cia^ le 6, son régiment. Il fut pourvu de la lieutenancr-
générale aux gouvernements du Bourbonnais et du Niver-
nais, par provisions du G nviil i()(>q. On le nomma ci-
pitaint* de 5o lances, du litre ^a 5o, par commis.siou
du 20 juillet. It fut fait sous litutcnant de la compagnie
des gendarmes de nionseigticHir le dauphin, à la créa-
tion de celte compagnie, par brevet du 14 dècemlire
1602, et devint capitaine-lieutenant de la mémecompi-
gnie, à la place du marquis de Souvré, par provisions du !5
mars ]Gi5 : il conserva cette compagnie fusqu'à sa mort.
Employé, par lettres du 5 décembre, en qualité de oiaré-
cbal-de-camp, dans l'armée du Poitou, commandée par
le duc de Guise, il marcha, k la tète de la compagnie de
la jrardo. sur Na;.:»—,)!. pris Tamprou, et s'y trouvait,
DK6 GENERAUX FRANÇAIS. 38l
lor.«|u*ou y batlit, le 7 jaavier 1616, 3 régiments qui ter-
vaieiit sous les orilies de M. le prince de Condé. On le fit
gouverneur-général du Bourbonnais 9 à la fuort de la di|-
clic8i»e d'Angoulémef au mois de janvier 1619. Il fut créé
tnaréclml de France, par état donné au Plessis-les-TonrSt
le 'i4 «loùt , et nommé chevalier des Ordres du roi, le 3i
décembre. Il eut ordre, au mois de fuillet i6ao, d'aller en
Poitou, et d*y prévenir les mouvements que les agents de
la reine-mère pourraient y faire naître. Il se démit, un mois
de décembre, du gouvernement et de la lieutenance*générale
du Bourbonnais, en faveur de M. le prince de Condé. Il
commanda les arnftes, sous le roi et le connétable deLuy*
lies, en 1G21 et i6aa. Au siège de Cognac, étant à la tète
de i5oo chevaux, il soutint, le aa juillet 1621, les attaques
dcK enjoints -perdue 9 et repoussa les assiégés sortis de la
place : Cognac se rendit, le 4 août. Il investit MontaubaO)
le 17 , et attaqua, le 27, la contrescarpe du bastion, qu'on
lui disputa pendant trois heures, et qu'il emporta. Il cul
part à la défaite des troupes qui venaient au secours det
;i.^siégés, le 28 septembre : on leva ce siège, le a novembre.
11 marcha , en 1622, contre Saint-Antonin , que le roi prit
ù discrétion , le 2a juin , et ensuite contre Montpellier, qui
se soumît , le 19 octobre. Après la paix, il se retira en soo
clvAteau de la Palice, en Bourbonnais, où il mourut le a
décembre i63a, âgé de G3 ans. {Chronologie militaire , toni^
Il , pii^^ 453 ; Journal (le Bassompierre , Dupleix , Histoire
ilu Lani»iiedoc , Histoire de France , du Père Daniel; Mé'^
moires du Pèred'Àvngnyy le F'assor , Histoire de Louis XlHp
jMcmoires de Sully, l'abbé le Gendre , Mercure Jrançait ,
Histoire îles Grands "Officiers de la Couronne y Bat te las ^
Mqféri. )
DE LA GtnCHE, voyt^z de Gaamoiit.
DES GUILIrAUMANCHES(Gabriel-Pierre-Isidore}, m^/-
finis du Bosca^c , lieutenant^général , entra au service , en
1784. 11 était officier supérieur dans les gardes* dti-corps du
roi, lorsqu'il émigra au commencement de la. révolution
fraiirnise. Il fît la campagne de 179a, dans l'armée des
38!i DICTIONNAIRE UISTORIQUK
priuces français. Il passa, eo i79'>9 an ftervîce de la Eussie,
avec le grade de lieiilenant-cotouel, et devint un desai'ifs-
de-camp du murëchal Soworow, qu'il suivit dans ses cim-
pagnes. Le marquis du Bo»cage revint en France sou5 !e
gmiTemement impérial, et donna , en 1808 » un Pi'écis his-
torique sur U céltbre SoyK^orow. En 1814» après la rcsliu-
ration dntrône des Bourbons, il rentra dans les gardes-du-
corps. Il fut nommé commandant à Rodés, en 1816. On
le créa lieutenant-général, le 6 octobre 1819. On Tavail
nommé grand-oÛîcier de la Légion-d*Honneur, le 7 sep-
tembre précédent 11 est chevalier de Tordre de Saiot-
Louis et de celui de Malte. (Etats militaires ^ Moniteur,)
DB GUINES, vojez de Borriâbis tt de Beieschk.
DE GUIIVY (Louis), colonel 'généra! de rinfanlerie iU-
lienne, fut créé lieutenant-général en Toscane et eu Sicn-
nois, par lettres de François, duc de Guise, donnéts à
Rome, le 5 septembre iSSj. Le roi lui donna, parletlresda-
tée de St.-Germaîn-en-Laye, le 27 octobre suivant. Tordre
de prendre soin des affaires du Siennois et de la Toscauci
en vertu des lettres du duc de Guise , jusqu^à ce que S. M.
y eût pourvu. Guiry fut fait colonel-général des Italiens
qiM servaient dans ce pays, par commission du 3a i'iîn
i558. Il y servit jusqu^à la paix. [Chronologie niiUiairc ,
tom. III , pag, 584-)
DE GDISC ARD (Georges), ct)/i*/e€/e la Bouriie, lictlcnûitt-
général^ naquit le 9 août 1616. l^hs Tannée 1657, il serviU
comme volontaire, à la reprise des lies de Sainte- Alar^.ie-
rite et de Saint -Honorât, et y eut une ïambe cassée. 11 ob-
tint, le 10 janvier 1639, une compagnie de cavalerie*au
régiment de CoisUn. 11 servit sans interruption, avec ce
régiment, jusqu'en 164^; lit toutes les campagnes qui eu-
rent lieu pendant ce laps de temps; se trouva à différents
combats, sièges et batailles, et reçut trois blessures. Il fut
fait sergent de bataille, le 5 janvier i64'; , et lieutenant de
roi de Courtray, le 6 du même uiois. Nommé sous-gou-
verneur du roi, le 28 février 1648, il sortit de Courtray^
DES Gi\iViXVTi FRANÇAIS. 385
après la prise de cette place, conibatlit à LeiiS) el se rendit
fiisuite auprès du roi. On le nomma conseiller- d^é ta t, le
ti\ ianvicr 1649» ^^ maréchal -de- camp, le 5 iuin if>5i.
Lorsqiron donna le gouvernement de Sedan au fils du ma-
ri^chal Fabert, le comte de la Buurlie fut nommé pour
Commander dans cette place, par commission du 25 juillet
i(>6a. Il fut fait grand-bailli de Sedan, par provisions dd
3o novembre 1669, ol obtint le gouvernement de cette
pliice, vacant depuis la mort du marquis de Fabcrt, par
provisions du 7 août 1661. Créé lieutenant-général des ar-
mées du roi, le i5 avril 167a, on le nomma, par commis-
sion du même jour, commandant de Dunkerque et de set
dépendances : ce commandement lui fut continué par dif-
réroiits ordre», donnés en 1675 et 16749 et il le conserva jus-
qu\iu 1" avril 1675, époque à laquelle il s*cn démit. Il ne
servit plus depuis lors. Il »e démit aussi du gouvernement
iîe Sedan, en faveur de son Hls, au mois de mai 169a. Il
mourut le 9 décembre 1693. {C/ironoio^ie militaire j tonte
i^ * P^' aSi ; Gazette de tfrance^ mémoires du temps.)
DE GUISCARD (Louis, comte), iieutenant-géntral^ frère
du précédent, naquit le 37 septembre i65i. Il leva une
compagnie dans le régiment Royal -des -Vaisseaux, par
commission du ao août 1G71, et servit, en 1672, à tous
les sièges que le roi fit en personne. Il passa, au mois d*août^
-«ons M. de Turenne, dans Télectorat de Cologne; contri-
bua , au mots de février 1H75, à la prise des places que ce
général enleva à Télcctcur de Brandebourg; servit ensuite
au sié^c de Maestriclit ; repassa en Allemagne , sous le ma-
réchal de Turenne, et y finit la campagne. Devenu colonel
«lu régiment de Normandie, par commission du 37 mart
J074, il Talla joindre à Graves; se trouva à la défense de
celte place, qui ne se rendit qu'après 95 jours de siège, et
eut part à toutes les sorties et à la défense des postes, où il
marcha , soit à la léle de son régiment , soit comme volon-
taire. Il servit, en 1G73, aux sièges et à la prise de Dinaut,
de Huy et de Limbourg. Il fut employé, eu i()7(), à Tar-
luée du Roussillou , sous i\I. de Navailles, et servit , en 1677
384 DICTIONNAIEV HISTORIQUE
et 16789 en Allemagne, sous le maréchal de Créqviy. Use
trouva* sous le méoie général, au siège et à la prise île
Luxembourg , en 1684 ; aux sièges et à la prise «le Philis-
bourg, de Manhelm et de FraukendaK sous Mgr. le dau*
phîn, en 1688 ; et eut part à la course du marquis deFen-
ifuières dans TAllemagnc, au moit» de {auvier 1689. Créé
brigadier d'infanterie, par brevet du i5 février, il fut bit
inspecteur-général de l'infanterie, par eommÎMioa do 16.
et en remplit les fonctions dans le département du Hainaur,
Mir la frontière de Picardie et dans le SoiMonoats. Emplofé
à Tarméc de Flandre, hous M. d'ilumières, par lettres du
so mars, on le chargea du commandement de Dinant et
des environs, par ordre du 19 juillet. Il y Bl des coonef
continuelles, et lira des contributions immenses de toales
les frontières de Namur et du Brabant. Promu au grade de
maréchal-de-camp, par brevet du 19 octobre 1690,1118
démit du régiment de Normandie, en favear de son frère,
au mois de mars 1691. Il eut, le la juillet, un ordre peur
se jeter dans Philippeville , si o^te place était attaquée par
les ennemis. Au moisd*août suivant, avec un détachenifot
de la garnison de Dînant ^ il alla brûler un magasin consi-
dérable de fourrages, entre Namur et Saint-Gérard, ainsi
f{ue 12 bateaux de provisions destinées pour Namur. Oo
joignit à son commandement celui de Charlemont, par or-
dre du ao octobre. Il oblint le gouvernement-général delà
principauté de Sedan, sur la démission dejsou père, par
proviHÎonft du 5 mai i(>ç)'j!. II servit au siège et à la prise ds
Namur et de ses châteaux : on lui en donna le goaverne-
- ment, |iar provisions du 2 juillet. Il servit au siège de Char-
leroy, et eut le commandement dans le comté de Namur,
à Dinant, Phiiippevilie et Charlemont, par ordre du 29
oclobre. Dans la nuit du 11 au 12 novembre, avec joo
grenadiers <pi'il avait fait embarquer, et 600 chevaux, qu'il
condui.>it par terre, il pilla le faubourg de Huy , y fit pri-
sonniers 1 capitaine de dragons, 5 autres officiers, et ;o
cavaliers, et enleva Go chevaux. Créé lieutenant -général
des arméfts du roi , par pouvoir du 5o mars 1G95, il resta
à Namur, et cummaiuli m Ire la Sambre et la Meuse, par
DES GÉNÉRAUX nÀHÇAlS. 385
ordre du a6 mai. H alla, au mois de îuillet, ao-devant
d'uo convoi qu*oti lui faisait passer de Mons, battit un
corps supérieur au sien , tua plus dt* 800 hommes des en-
nemis 9 n'en perdît pas aoo, et fit entrer son convoi dans
Namur. Il marcha ensuite contre i]uy,qu*il investit. Après
la pride de cette place, il investit Charleroy, et servit au
siège et à la prise de cette place. Jl resta à Namur, pendant
la campagfne de 1694- Assiégé dans Namur , par le prinoe
d*Oraiige, en iGgS, il défendit cette place avec la plus
grandt* valeur, sous les ordres du maréchal de Boufllers»
qui s*y était enfermé : la ville ne se rendit que le 4 août»
après a6 jours de tranchée ouverte , et ne remit son château
que le a septembre. Le prince d*Orange avait battu cette
place, avec plus de i5o pièces de canon et 55 mortiers.
Le comte de Guiscard avait obtenu, pendant ce siège, une
commission du 2a août , pour lever sur la frontière un ré-
giment de fusiliers de son nom. Il eut, par ordre du 5 sep-
tembre, le commandement de Dînant et de Philippeville.
Nommé chevalier dés Ordres du roi» il fut reçu.le 1" jdu-
vier 1C96. Il se démit, dans le même mois, de son régi<^
ment de fusiliers, en faveur de son fils. Il commanda dans
le duché de Luxembourg, en Tabsence du marquis de Har*
^oiirt, par commission du i5 mars, et sur la iUeuse, pen-
dant rhiver, par ordre du a6 octobre. Il servit à Tarmée
de la Meuse, sous le maréchal de Bouillers, en 1697. Il
fut nommé, le a août 1698, ambassadeur extraordinaire
en Suède, ti'où il revint, au.moîs de septembre 1701. Il
fui employé à Karméc d'Allemagne, sous le maréchal de
Catinat, qui favorisa le passage en Bavière du corps com-
mandé par le marquis de Yillars. Il servit à Tarniée de
Flandre, sous les maréchaux de Villeroy et de Boufflers,
et combattit à Eckeren, en 1703. Il fut employé, en r7o4,
1705 et 170b, sous le maréchal de Villeroy, et combattit à
Rûmillies. 11 ne servit pas depuis , et mourut le 10 décem-
bre 1730. {^Chronologie militaire , tom. IV ^ pag, Sgi ; /e
dcpol de la guerre^ les mémoires du temps ^ Gazette de
France.)
xt.
««9
i^H
386 DICTIOXMAIAE HISTORIQUE
Ds GLISE , voyez »e l^omiAi».
GUY (N •••)« connMahle de France, était pourvu de
cette charge , en 1 1 15. Le détail de ses services mililair»
ne noiiN r»t pas connu. [Oirunologie militaire^ tom. i,
pa^. 66.)
GLYE (Nicolan- Philippe^* maréchai-de-camp^ naquiu
Lons-le-84iilnier 9 en Frjuehe- Comté, le i** nui 1775. lî
entra au servira , comme loldat au 55* régiment d*infiD-
lerie de li^ue, le 8 mai 1793. 11 fut fait lieutenant ans'
bataillon de» (ôte« marilimeSf en 17^3; devint capilJÎM
adjudant- major au 7* bataillon des Ljndes (depuis 4* rrgi-
mtol de ligne), le 7 ian%ier 1794* ^^ f^*^ nommé l'hefde
bataillon au 4* de ligne, le lu novembre i8o3 11 passa au
»cr>ice du royaume de Naples, le a6 août 1806, et de«iot
major de la Légion corse, dan^ la même année. 11 obtint
la charge d*adjudjnt du paljîs du roi de Naples , aunin
180G, «rt fut fait colonel, avec le même emploi, en 180;.
11 fut nonymé, en celte même ann^, aide-de>cainp du
rut de N^iplc!», qui le fit colonel du 1" régiment d'infante*
rie napolitaine, en juin 1808, et le chargea en même lenipi
de rorg.inisation de ce rorpu. Le ctdonri Giiye pas^a m^('
dc-canip du roi (rEspagnr (JoHcph- Biionaparle) , Ir 11 ili\
même mois de juin , et fut nommé colcmt-l du 1" rt^giment
di* li^ne espagnol, pt«r comnii^sio.i délivrrc en mars i$<h^
Il devint colonel des voliigfursdt* la garde royale d*Espjj;nf.
le 20 août suivant, cl fut promu au grade de niarécbal-dt-
camp, le fi janviiT 1810. Ou le nomma gouverneur de ^-
villc, en 1810, et gouverneur dtr la province de Gtiadabxa-
ra, en 1811. Il t entra au .service de France, en i8i4«a^^c
le grade de uiarérhal-de-canip. Il se fit reuiarquery Ja mê-
me année, pendant la campagne de France, et not^rumeiit
au combat de >lont<«aiglc« près de Vill^-PariMi», le 28 mars:
il y commandait 0 bataillons de la jeinie ga rde , 4*^ ^"''
rassierR et autant dr lanciers polonais, envoyés en toute
bâte de Paris, et placés dans la divisicm du général Corn-
pans. Il crmimanda , en jniii 18 15 , une division de la jeu-
ne partie dans rarinéc de Buonaparte» et se trouva auxdif-
DF.S GÊNÊRAOX FRANÇAIS. 387
férents combaU qui turent lieu à la grande-armée peu*
diiDt les ctntj'our$. U etit officier de Tordre royal de la Lé*
gion-d'Honnèur, et chevalier de Tordre rôj^al et militaire
de Saint- Loub. {t»tais mtiitaires,^ Moniteur, annales du
temps,)
GUYOT-DURPAIRË (N-.., ùaron) , .'iciitcnant-g^néra! ,
naquit à Alloue, arroudU^ement de Confoleud, le 10 sep*
temhre 1755. Il entra au service comme volontaire dan» le
légiment d*Auvergne, en 17^3; y obtint, en 1774, le gra-
ite de sous-lieutenant, et fut successivement aide-de-camp
du général Voyer, et capitaine dans les canonniera gardes*
côtes. Au moment où éclata la révolution française « il par-
vint au grade d'adjudant général. Nomnafé général de bri*
i;ade, il fut employé en cette quaKté à Tarmée des Pyré-
néen*-Occidentales. Il y reçut une blessure qui Tobtige»
de prendre sa reir.ilte. Il fut cependant créé général d<(
divifiion, et employé dans ce grade près des troupes corn*
posant Tarmée de TOcéan. Le 4 septembre 180a, il fut
pourvu du oommandement de la place de Brest, qu'il
conserva jusqu'en i8i5, époque ai laquelle il fut dtTiniti-
vement admis à la retraite. (Etats militaires.)
H
H ABERT (Pierre- Joseph , baron) ^ lieutenant'gén/ral , na-
quit à Avallon, v%\ Dourgogne, le aa. décembre i77'^* Il
termina ki's études à 16 ans et demi; et, peu de tempn après,
il s'enrùla volontairement dans le 4* bataillon de TYonne,
le i"s(*plembre f 79a, et fut nommé capitaine le même jour,
et lieutenant - colonel en second, le 3 du même moi». Il
servit snrccssivement, comme chef de bataillon, dans (a
107* demi brigade, puis dans le cadre d'une brigade étran-
gère dchtinée pour l'Irlande. li fut employé comme adjoint
à la 17* division militaire, et servit comme aide-de camp
du général en chef de Tarmée d'Orient, jusqu'à ce qti'il
390 UICTIONNAIRE U18TO&1QCC
nœiivre andacieiiM , en passant sous un aqnéduc, qu'il
fit (léîienrombrer peoiiaDl la nuit, el en se portant entre
la ville et les reitonien» qu'il attaqua par les gorges : 3 pif-
ces de Galion resièreot en son poutoir. A la bataille de Ma-
ria , avec rinfaiiterie de réserve qu*il commandait « il oui-
but a 6000 Espagnols « qni n'avaient pas été entamés fu
les belles charges du 4* ^^ hussards et dn i5* de cnirassîm,
et finit ainsi lu journée : dans sa déroute « Tennemi abas-
donna une vingtaine de pièces de canon , dont 00 s^empan.
Il commanda l'assaut de Lérida , assaut brillant qui coûli
peu aux Françai^i , mais beaucoup à Tennenii : la ville fol
emfiorlée en moins de deux heures, et les troupes^ aîna
qu'une partie des habitants, furent r«' jetés dans le châteao,
qui se rendit le lendemain. Au combat de Salcea, avetfes-
viron 1800 hommes et un escadron de hataards, il bat-
tit 4000 Espagnols retranchés, s'empara de leur camp, de
leurs liagages. fil plusieurs centaines de soldats prisoonienet
pinsî' um officiers, parmi lesquels se trouvait le brigadierfé-
néral Garcia-Navarro. An siège de Torlose, après avoiroontri*
bué pursHammeiit à l'investissement de cette place, sur la rive
gauche de l'Ëbre , en attaquant le col de l'Alba , et rejeta»!
sur ce point les troupes dans la plat^ , il repoussa avec siKcè»
unr Korlie de la garnison , qni avait pour but de tourner les
ouvrages de«i Français par l<'iir droite, et de les détruire. AU
tétc dfs 5* léger et 1 16* de ligne « il refoula Tennemi jnsqne
dans la place. Pendant Taclian, les carabiniers et les gre-
nadiers se trouvèrent péle-méle avec les Ësp-ignols, qu'îh
conduisirent ainsi jusqu'aux palissades du chemin couvert.
Après la reddition de Torlose, le général Haberl fut char-
gé 9 par le maréchal Suchet, de s'emparer du fort Saînt-
Philiftpe, au col di; Balaguer. Ce fort , d*nu difficile accès
par sa position sur une montagne près de la mer, domi-
nait la grande route de Tarragone, qu'il command-f et était
d'une importance extrême pour le succès du siègef puisque
c'était par-là seulement que les convois, el surtout la
grosso artillerie, piniviient arriver. Lr» général Habcrt
n'ayant à sa disposition que 4 ohu^iers de six pouces, qtû
ne pouvaient tirer qu* du bas en haut, il fallut em*
DES GENERAUX FfUNÇAIS. ^Ql
ployer la ruse et Taudace : on parlementa. Pendant ce
temps, les obusien se placèrent , et Tinfanterie 8*approcha
dans les défilés, et par le bord de la m^r, sous les murs du
fi>rt. Sur le refus que fil le commandant de se rendre , les
obuMerH tirèrent, Tescalade fut ordonnée, et le fort eîu-
porlé une heure après* On y trouva la pièces de canon,
beaucoup de munitions de guerre et de bouche : le général
Habert ne perdit que 3 hommes pour faire cette conquête.
Il commanda Tassant de Tarragooe, et eut Phonneur de
doubler sa tranchée, faveur qu'il sollicita pour avoir ce
commandement. L*ennemi avait dans la ville i5,ooo hom-
mca de troupes de ligne. A la tète de 18 compagnies d*étite,
Habert franchit la brèche, pénètre dans la ville malgré le
ff u des maisons crénelées de la Renibla (grande rue trans«
\ersalc) , et passe au fil de Tépée 5ooo hommes : le reste
se sauva par-dessus les remparts. Il fut nommé général de
division, par brevet du %5 juin 1811. Après la prise deTar-
ragoiic , ou le nomma gouverneur de Tortose et de la
province, en attendant Touverture de la campagne de Va-
lence. Quelques jours après son installation dans ce postç,
le général espagnol Andriani partit de Muwiedro (^agonte),
avec 5ooo hommes, pour surprendre le poste retranché
d*Ampo<ita , tenir la campagne sur la rive droite de TËbre ,
et gêner les communications de ce côté : 4 compagnies
d*élite et a5 cuirassiers furent envoyés au secours de ce
poste , qui résista. Ii#général Habert n^ayant que 800 hom-
mes disponibles, prit, avec ce peu de monde, la route
d'Uldecona, pour couper la retraite à Peunemi. Pendant
ce temps, le détachement d'Amposta chargea et tua bei^i-
coup de monde aux ennemis, et Andriani fit sa retraite lur
le village de Frequinales, où il trouva le général Habert.
Poursuivis vivement en queue, et acculés à une montagne
escarpée, les Espagnols jetèrent leurs armes, et se sauvèrent à
la débandadeà travers les rochers. On leur prit aoohoinmesi
5 officiers et un drapeau. A la bataille de Sagonte, le géné-
ral Habert commanda la gauche qui se trouvait à cheval
ftur la grande roule : c'était nécessairement sur ce point que
Fennemi devait faire les plus grands efforts , pour aller dé-
39^ nicnoimAnE histobique
bloquer le fort de^ngoiite, que la diviition avait à dos. Le
génériil Habert arrêta le% grandi efforts de i'ennrmi dans
le village de Pouial, où celui-ci avait îet^ sa a&eilleure in-
fanterie , ei fit tourner If village , dans lequel il fit 600 pri-
sonnierit. Unecharj^e du a4* de dragous, sur la grande roule,
compléta la déroute; c*t leNbauteursd^BIpuch « ayant été em-
portées, asMurèrt-ni le gain de la bataille, dans laquelle ladi*
\ision Habert prit 8 pièce^deoauon. Lors de rinvestissemeat
de Vatence, il rt*çul Tordre de passera gué la GuadalaviaràiOB
embouchure, de chaiiM*r Tennemi du laxaret , où il était ^^
tranché, depouMter des part m sur les rives du lac d*Albiifrni
et de faire ^a jonction avec la divisiou Harispe. Quoique
incommodé par des bâtiments anglais, et par le feu de frosl
et de flanc des retranchements ennemis f le passage sVffee-
tua fians beaucoup d^ pf rte, parce qu*il fut rapide, et le géné-
ral Habert >e lia par sa gauche à la a* aivisîoii. L*arméeci-
pnguole du général Blacke , reiifrrmée dans Valence, ajaat
mis bas les armes, et la ville s*étant rendue, le généni
Hubert reçut Tordre d^aller soumettre le corrlgemento de
Dénia. Il remplit sa mission avec zèle et intégrité : pa* oa
coup de fusil ne fut tiré: Gaudia et autres petites villes
ouvrirent leurs portes, et Dénia, capitale de la provioce»
et port marchand, fit cf»mme elles. Le général Habert
prit, sur les remparts dt' cette placr, 25 pièces de caoon.
On trouva aussi dans la ville des magasins pleins de mar-
chandises anglaises, qui fnrcnt sai<«llb pour le comte da
gouvernement. Il y maintint Tonire et la dittciplinr, etu*y
permit ancune \eYation . en sorte que les habitant*! nVareot
qu*à se louer de la conilnile des ofliciers et des trou-
pes qu*il commandait. La reddition <le Valence , et h
défaite de Tarmée de Blacke, conduite en France /irî-
sonnière de guerre, ay.mt dunné une espèce de paii à
cesctmtrées. le général HalxTt eut un congé de trois mois,
après IVxpirution duquel il alla reprendre le commande-
ment de sa di\ i^ion. A celte époque, les armées avaient été
miilbeuieuses dans la Péninsule, e| la perte de la bilaiUe
de haiamanque avait tout compromis. L^armee d'Airagoo
était débordée par sa droite; le geuéral anglais lord Murray
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. SqS
avait fait un débarquement 8iir ses derrières , à Tarragone*
Dans cet état de cliusc^» on dut évacuer une partie da
royaume de Valence, et venir prendre une nouvelle ligue
sur le Xncar. Le maréchal Sucht* I partît avec une divisioD
d*iufantt*iie et la cavalerie, marcha sur lord Murray, et
lai»sa sur la nouvelle ligne la division du général llabert,
et celle du général Harispe. Le général Ilabert établit sou
quartier-général à AIzira; arégimcnts d^infanttrie (lei4'et
le i()') furent campés en avant de la ville y ayant un ba-
taillon d'avant-giirde sur la grande route de Saint- Philippe,
et un piquet de hussards en avant de Carxagenle : Tartil-
lerie» le reste de sa cavalerie el le 117* réf^iment d*iufante-
rie furent placés en réserve. Le duc del Parque vint alors
attaquer le général Haberl, avec 2 divisions espagnoles»
fortes  peu près de ia,ooo hommes. Pendant que la divi-
sion du prince d*AngIona arrivait p>ir la grande route, et
que celle de Roche , longeant le Xucar , devait attaquer la
gauche, et se jeter dan^ AIzira, une autre division ennemie,
commandée par£Ilio, devait rnméinc temps tenir en échec
la division Hurispe. Une reconnaissance, faite le matin ^
et dans laquelle on avait pris 2 officiers et une quarantaine
d*liommcs, avait prévenu positivement de l'arrivée de ren-*
nemi. Peu de temps après la rentrée de la reconnaissance,
le bataillon d*avant-poste fut obligé de se replier. Le géné-
ral Uaberf, après avoir donné ordre à la réserve de se porter
en avant d*Alzira, et au iG* régiment de se diriger sur la
gauche, pour s*opposer à Roche, se met à la téic dUin es-
cadron du 4* de hussards et du 14* de ligne, charge aveo
impétuosité sur la grande route, qui, dans cet encfroit, et
pendant une demi-lieue, est encaissée par des murs de
Jardin , rejette dans Carxagente tout ce qu'il rencontre , et
entre dans celte ville péie-méle avec les ennemis. Les rues
furent bientôt encombrées de morts, de blessés et de
fuyards ; et la mêlée devint d'autant plus affreuse , que Ten-
nemî, ne pouvant dans sa déroute s'écarter à droite et à
gauche, k cause des rivières qui étaient débordées, el par
conséquent ne pouvant se sauver assez vite , était obligé
de combattre. Dans cette affaire, le général Uabert eut un
tu 5»
5(}4 BTcnoNiritHC ntSToittgut!
theval bidMé à là télé. Ce combal gttiHtiM, piiUque le*
f*#ançc)lH était nt un contre dit 9 coâta aut Espûgnolts 800
Bomtnes <ùé» ou bleM^» ^^fo (^^iaootiifcrg , dont 3a offlcieit,
et ttii dfsipeau. Le maréchal âuicbet ayuftt fbr<{^ lord Sur-
f sTy de lé^e^ le8lé((e de tafrajjjonè, 6ù celiif-Ci avait abandonné
son artiflerte, cecte élrcoà^fance, fciinte aU suôcès de Taf-
faire de CaH[agetlte , dttfllialt encore â Tarmée d*Arra^oa
la possessidn paùibte dés pays qu'elle atdiC «î diflicilemeni
conquis; in^Ks la marche de renneirii su^ la fit>iifière de
F^dilcè , pair la grande roufe dé (ladrid à Bayonne, obligea
le maréchal de rentrer eh Catalogne , de ropasa<*i' TÈbre, e(
par ftuKe lé Lobrégat, en laissant toutefois dc^ garnison!
dans leK places fortes. Le général Habert fit Tarrière-gardc^,
ian^ àfoit* le iboîndre eugagémedt. Il fut alors nonimé,
par lettres de service dû ai novembre i8i5, commandant
dé la Basse- Catalogne , et commandant supérieur de Bar-
èelonne. Il était en possession de ce Commandement, lors-
(|u*il fut nommé f par décret du a5 novembre i8i5, corn-
mahdéur de Tordre de la liéunioti. Après le départ du ma-
réchal Sucfaet pour la France, le général Habéft fut bloqué
dans Barcelodne par Sd^ddd hommèé, par terre, et par plu-
sieurs vaisseaux anglais, pat mer : ilfltplli»ienH aortiesavee
tfuccès, et jamais Tênnemi rie ptit IVmpécber de faire manoeu-
vrer une partie de ses troupes dans la plaine. Etifin, après la
retitréeénFrancedéS. M. Louis XVIII, et d*aprèslesordrel
ded. A. B. MoHSiBcSylieUtenaht-général du royaume, ainsi
que Sur ceut du maréchal Suchet, donnés eti exécution des
conventions conclues à Fdris, le a3 avril 1814» et à Toulou-
se, le iio (lu niable moi», le général Habert Kt la remise de la
Basse- Catalogne et deBatcelbnnfe au géttéfc>al eh chef Co-
poris, et rentra en France, dans lek premiers jours de juin ,
avec sa division bien habillée, bien équipée, bien payée
et nombreuse. En analysant lés services du général Hubert
eri Espagne , ndUs n^avons pas parlé d^urie multitude de
petits combats, de surpri^s , de prises dé ville, de passa-
ges de rivière , qui tous lui ont t-étissi , etcepté celui de la
CIttca, oti il ne put porter de secours à son âVant -garde,
que la crue subito et extraordinaire du tohrettt avait séparée
]>£S GÉNÉRAUX FEANÇA». ^gS
<lu gros de la âivîsioo , e^ qui se trouva sans moyens 4p
paMsafçe. Étapt reutré dans ses foyers, il fut tjnU en ooi; j^>
tivîlé. Le roi le uonupa graod-officier 4e la Légion d*floo-
ueur, pour prendre rang à compter du ac) juillejt i8i4> par
brevet du 17 février 1817, et le créa chevalier de Saiql»
Louis, par ordopoance du 14 août i8i4* Par leltres dO
service du «a mars 181 5» Buooaparle lui donna le coogi*
maudcmeot He U a* division militaire* et par d'aulnes Jel-
Ires de service du 6 avril , celui d/e la 10* dirision activp.
A la bataille de Ligiiy, le 16 juin, le général Habert prit
deux fois le village de Saint-Amand, let fut blessé griève-
meut au bas-ventrey le 18, dans la ville de Wavres. Pfpuîf
De t«*mps, il a toujours été en non activité* et il se trouye
maintenant en disponibilité. ( Eta^ miiitair^9 , Moniteur^
fuinaies du iemps.)
Djj HALLAYy voyez D'AiiDiGiii.
DE LA HAMELINAYE, voyez IkB,
DE BANGEST (Rogues), maréchal de France^ obtint de
Philippe de Valois 9 au mois de juin 1328, la terre de Jpuy-
jsur Morin. 11 servit contre les Anglais, sous le duc de Nor-
mandie, en 1537, i358 et i34o. Il fut pourvu de la char-
ge de panuetier de France, le 11 février i345. Il succéda^
au mois d'aoï^t i35a, au sieur d'Pi^'nont, dans la chijirge
de maréchal de France. [Chronolofie militaire, tom. if,
pag. 1 3o ; l'aùùé it Gfsndre , Dictionnaire des m^iréçhaus"
fiées ^ histoire des Grands-Qfficiers de la Couronna, flloréri.')
i>*HAAAMBCRB (N...., vicomte)^ maréchal' de^camp j
fut fait colonel de la Légion de Lorraine, en 1761, et de
celle de Flandre, en 1776. Il obtint le grade de brigadier
des armées du roi, le 3 janvier 1770, et celui dé maréchal*
de- camp, le i*' mars 1780. {Etats militaires.)
d'PAHAMBURE (Louis -François -Alexandre, kéuvf^)y
lieutenant-général y ^t frère putué da précédent » WiqMÎ^ à
Preuilly, le i3 février 1743. Il entra au service, en i7$7»
c^oiiiie çf^usi\\» i jk^ fégiaient xl^dr^gov^ d9 B^u(fren»opl»
5(}4 BTcnoNXiliiiE ntSToittgut!
theval bfcssé à la ïèié. Ce eombai gloHéftt, fititeqne tel
t^^ançdlH éiaitnt un contre dût 9 coâta au< Espagnoitt Sot
BomtneK (né» ou bleues 9 ^(fo p^iaoDOîert , dont in offlcifrt,
et tin drapeau. Le maréchal âuchet ayUttt farté ïotd Ma^
tay de léve^ le êiéfe de tarra|{tf né, 6Ù celul-<$i avdil abandonaé
son artillerie, certe drcoostance, h>!nle au succèn de l*af>
faire de Canagetlte , dofllialt encore â Tarmée d*Arragoa
la |K>sseft9ion paisible des pays qu'elle ataiC si difflcîlemesl
conquis; maïs la marche de Pennemi êur la frbtilière de
France , pair la grande roufe dé (ladrid à Bayonor, obligea
le maréchal de rentrer eh Cafalogne, de repasât*^ TÈbre , et
par suite lé Lobrégat, en laissant touléfoift dtfs garnison!
dans leH places fortes. Le générai Habert fit Tarrière-gard^
iân^ àfoit* le moindre eiigagémedt. Il fui alors nommé,
par lefiresde service dû ai novembre i8i3, oommaodaot
dé la Basse-Cataiogne , et commandant supérieur de Bar-
celonne. Il était en possession de ce comittândemenl, lon-
qu*il fut nommé, par décret du a5 novembre i8i3, oom*
maiideur de Tordre de la liéunioti. Après le dépari du ma-
réchal Sucfael pour la France, té général Haberi fut bloqué
dans Barcelodne par ié^iMù homthés, pdr terre , ei par fjlif-
siêurs vaisseaux anglais, pat* mer : il fit pltisieuH éorliesaveâ
iuccès, cl jamais Tennemi ne put I Vmpécher de faire manœu-
vrer une partie de ses troupes dans la plaine. Enfln, après la
rentrée en France de S. M. Louis XVIII, et d*après les ordres
déd. A. B. HoifS]BCE,litfUténat)t-général du royaume, aidsi
que Sur ceux du maréchal Suchet, donnés en exécution dei
conventions conclues à Faris, le a3 avril 1814» et à Toolou-
se, le lo du même mois le général Habert lit la remise delà
Basse- Catalogne et de Bairceibnnfe au général en chef Co-
poiis, et rentra en France, dans \e% premiers jours de fuin ,
avec sa division bien habillée , bien équipée , bieo payée
et nombreuse. En analysant les service^ du général Habert
en Espagne, nous n'*avons pas parlé d^ane mallUude de
petits combats, de surprises , de prises de ville, de passa-
ges de rivière , qui tous lui ont i-éussi , etcepté celui de la
CIttca, où il ne put porter de secours à son avant -garde,
que la crue subite et extraordinaire du torrettt avait séparée
]>K8 fi£9l£EAUX FEANÇA». SqS
4u gros 4e la divÎKÎOD, (et qui se trouva gao» moyens ^
piMsaf^e. Élapt reotré dant «es foyers « il fut qfiis en dom iM>
tivité. Le roi le oormpa grand-officler 4e ia Légion d*floo-
ueur, pour prendre rang àcompler du ac) juillejt i8i4> par
brevet du 17 février 1S179 et le créa chevalier de SaÎQl»
Louis, par ordopoaiuse du 14 août i8i4* Par lettres ^e
aervice du «a mars 181 5, Buooaparle lui donna le coogi*
niaudiDient de la a* divislpo oiilU^ire* et par d*«iu(res let-
tres de service du 6 avril , c^lqi d/e la 10* dirision activp.
A la bataille de Ligny, le 16 jain, le général Qabert prit
deux fois le village de Saint-Amand, et fut blessé griève-
jueut au bas-veiitrei le 189 dans U ville de Wavres. Pepuîf
ne ti*inps, U a toufours été eo non activité, et il se trouye
maintenant en disponibilité. ( Elafs màitairç^ , Moniteur ^
çumalts du iemps.)
Djj HALLAT, voyez D*AiiDi6iii.
»i LA HAMELINAYE, vc^ez Jàv.
Bi HANGEST (Rogues), maréchal de France ^ obtint de
Philippe de Valois, au mois de juin i328, la terre de Jouy-
^ur Morin. Il servit confre les Anglais, sous le duc de Nor-
mandie, eo 1337, i3I>8 et i34o. Il fut pourvu de la char-
ge de panuetier de France , le 1 1 février i345. Il succéda^
AU mobd*aoOt i35a, au sieur d'Qssmont, dans la charge
de maréchal de France. [Chronolofie militaire, iom. //,
pa£. i3o; l'aùùé le Gfindre^ Dictionnaire des marichaus^
0écs^ idisioirtdes Grands'Q^ciers de la Couronna, Moréri.')
i^'HAEAMBDRE (N...., vicomtt)^ maréchal-de-camp ^
fut fait colonel de la Légion de Lorraine, en 1761, et de
celle de Flandre, en 1776. Il obtint le grade de brigadier
des armées dn roi, le 3 janvier 1770, et celui dé maréchal*
de-camp, le i** mars 1760. {Etais militaires.)
p^BARAMBURE ( Louis -François -Alexandre, àano^),
iieuienani^général ^ (St frère putué du précédent, naquit à
Preuilly, le i3 février 174a. Il entra au service, en 17(7»
cvtMuie cornt;lt^, av régiment d^4rago90 de Bauifre/MPl»
SgS DICTIONNAIRE JSfSTOBfQfm
taîl le ùége de U ville de Aoses, qu*U avaîl isfeslie, le sS
îuiii 9 il ne pouvait arriver à f*on camp aucun ooiivoî , fla«
qu*il y eût un combal. Ou en atleudiMl cepend^int un, Imv
qu'on fut averliqiie le roi d*Arragoo voMlaîl reBle!V^er, elqv*à
eel cfTel « il sVtait mis, le 14 août, en emboacsade enlte la-
giioU et Gironney ave€4oo chevaux et aooo bomoneii de pied,
Télite de set troupes. Philippe chargea le narécliai de
Harcourt de soutenir et proléger ce convoi. Le maréchal
étant parti, ver:» la An de la nuit, avec le coDoétahle iUooi
de Neste el 5oo cavaliers, ils arrivèrent, le iS août» âla
pointe du four, vers Tendroit où le roi d*Arra§on a*était
embusqué. Celui-ci commença alors une charge , qoe les
Français reçurent avec beaucoup de bravoure et 4*iatré-
pidîté. Ils chargèrent à leur lonr avec le pliis grand ne-
ces, et mirent les EttpagDols dans une défoule oomplèlc.
Le roi d*Arragon fui biensédans cette aetion, et la ville ée
Gironne capilula, le 7 septembre. £0 i9g6, le roiporttlai
guerre en Angleterre , ei mit son armée sous la oondoUeés
Jean de Harcourt. La flotte française descendit aitprèsdela
ville de Douvres, dont le maréchal s*empara et qu*U hrAU
en parlie. {C/tronoA/gie tniUtairej tom. II, pag* 1 la; ifi^
toii^ de France^ par le Père Daniel,)
DB H ARCOU RT ( Henri , duc) , pair et maréchal de Franct,
Tuii des descendants du précèdent, naquit le a avril i65jy
et fut connu d*abord sous le noiu de marquis de Ueuvroa.
11 enira au service, comme cornette de la compagnie mes-
tre-de-canip du régiment de cavalerie de Tliury , par bre-
vet du 2 août i()75. Il servit, comme aide- de -camp dn
maréchal de Turenne, au aiége d'Unua, pris le 5 février
1674* 1' comballit, le 16 juin, à 8inzheim, entre Acidel-
beig et Hrilbron, sous le même maréchal, qui j défit le
duc de Lorraine et le couite Caprara. 11 se trouva à la ba-
taille d*£nsbeim, près de Strasbourg, le 4 octobre; au
combal de Mulliausen , le 29 décembre , et à celui deTurc-
keim, le 5 janvier 1676. Mornnié colonel d*uo régiment
d'inrinlerie de son nom, sur la démission du marquis de
fourches, par commission du 20 février, il alja joiudre ce
DBft GENERAUX fEAfifCAIS. 599
réfimeilten Flandre « y fiait la campagne, servit en Alle-
magne « en 167^1 el ne trouva au siège de Valenciennes,
pris le 17 OMirs 1677. Oli Itti donna le régiment de Pîcar*
die, à la mort do marquis de Bourlenuint , par commission
du même jour 17 iHafs. Il servit» avee ee régiment, an
siège de Cambray, et à celui de U citadelle, où il fut bl^isé.
Il îoignil ensuite ramée d'Allediagne, commandée par le
marécbal de Créqujy et marcha aa siège de Fribonrg. On
le fit lleutenani-géoéfal au gouvernement de Nlyrmandie,
aar la démission de François dt* Harcoort^ Son fvère, par
provisions données à 8aint-Gemiaîn-en-Laye , le 10 mal
1678. Il combattit avec distinction , le 6 juillet , mous le*
maréchal de Gréqay, à Rbehifeld, où le comte de Stahréra*
berg fut 4tfait. Il se signala au passage de la KIntzig, ^l
au siège de &ebi, qu^on emporta Tèpée à la main. On lo
nomma inspecteur- général de Tlnfanterie, par ordre dir
9o décembre 168a. Créé brigadier dUnfanlerie, par brevet
du 3o mars i683 ^ on remploya , en cette qualité , à l*arniétf
de Flandre, sous Moasuoi et sous le maréchal de Schom^
berg , en 1684 : cette armée couvrit le siège de Luiembourg.
Promu an grade de maréchal de-camp, par brevet du 94
août 1688, le marquis de Beuvron fat employé à Varmée
de Mgr. le dauphin , en Allemagne; servit an siège et k la
prise de Fhilisboui^, el s*y signala à la prise de Touvrago
à corne. Il se démit de sod inspection, en février 1689;
Commandant dans la provrooe de Luzemrbourg et dans le
comté de Chlny, A la phiee du marquis d^HuxeUes, paé
ponvoir du i5 avril 169e, Il «Mit à coniribufion les pays de
Jttllfers et de Cologne. Il se démit do régiment de Pioardie,r
ati mois deMvrier 1^1, et l'on étendit son commandement
fosque sur la Moselle » par pouvoir du ao octobre. Il servit 4
en i60!i , sous le maréchal de ioufilers, à Tarmée de U
Moselle , d*où II relevirna , au mois d*aoAt , dans son oons««
mandement. Ayant appris que les ennemis, au nombre
de iê,ono hommes des troupes de Neof bourg et de Cologne^
nvateni délAché 4eoe hommes sans bog»ges, pour le surpren«
die, il mareha eontr*eut. Les deux corps n*étant séperés qite
p» nn vuMcMi , M okMemls fonnèreni io ésondrens» et
4oO DICTIOlfIfAJKB HI8TOEIQIIS
leurs dragons mirent pied à terre pour profiler de Tàvan-
lace des haies en escarmouchant. Le marquis de BeuvroD,
à la télé d\in corps de cavalerie « les chargea avec tant de
succès,qu*ii les rompit. La majeure partie des dragons enne-
mis abandonna ses chevaux, et prit la fuite : on en fit cepen-
dant 800 prisonniers ; et» dans la longue poursuite qu'ils es-
suyèrent, ils eurent plus de 5oo hommes tués, du nombre
desquels furent le commandant et a meslres- de-camp. Le
comte de Welen, qui commandait les troupes de Neufbonrjgf
fut pris, avec 1 5o de ses soldats ou de ses officiers : eetteactioo
se passa à Ourteville, le 8 septembre. Le comte de Tallarl,
chargé de f.iire le siège de Eheinfeld et de Sainl-Ghennery
iiyant été blessé, le marquis de Beuvron prit le comman-
dement , par ordre du 26 décembre. Il fit la retraite de Tar-
mée qui avait assiégé Kheinfeld, sans que les ennemis osas-
sent la troubler, quoiqu'ils eussent une armée beaociMip
plus forte , commandée par le landgrave de Hesse - CasKL
On le créa lieutenant- général des armées do roi, parpoa-
voir du 5o mars 1690. Il obtint le gou? emement de Tenr-
nay , à la mort du marquis de Maulevrier , par provisioBS
du 4 juin. Il investit, le 19 juillet, la ville de Huy , qui ca-
pitula, le 22 : le gouverneur du château battit la chamade,
le 25. Le marquis de Beuvron ayant conduit les troupes
qu*il commandait au maréchal de Luxembourg, contribua
beaucoup à la victoire remportée suries ennemis à Neer-
winde , le 29 du même mois. Il commanda Tarmée de ia
Moselle , sous le maréchal de Boufflers, par ordre du 28
avril 1694» et observa les ennemis. Il eut le .même com-
mandement, par pouvoir du 20 avril 1696, et se tint sur la
défensive. Il fut nommé pour commander Tarmée qui de-
vait passer en Angleterre, pour le rétablissement du roi
Jacques II, par pouvoir du i5 mars 1696; mais ce projet
étant resté sans exécution 9 il vint commander sur la Mo-
selle, par pouvoir du 17 avril, puis à Luxembourg, pen-
dant rhiver. Il commanda encore Tarmée de la Moselle,
par pouvoir du 7 mai 1697. La paix ayant été faite, le 20
septembre, il fut nommé ambassadeur en Espagne, où il
resta pendant 3 ans. A son retour, il eut le commandemeot
DES GÊflERAUX FRANÇAIS^ I^OÏ
de rarmée qui devait s'assembler en Guieiine » par pouvoir
du 1 5 octobre 1700; et on lui donna le coinntandefnentd»ns
cette province, au pays de Poix, en Navarre cl en Bt^arn,
parcommi^ion du i5. Il retourna, comme ambassadeur
extraordinaire, en Espagne auprès de Philippe V. On le
créa duc de Harcourt , par lettres données à Versailles, au
mois de novembre, enregistrées au parlement de Paris, le
19 mars 1701, et au parlement de Rouen , le 3o juillet. Le
mauvais état de sa santé Tobiigea de revenir en France , au
mois d'octobre 1701» Élevé à la dignité de maréchal de
France, par étal donné à Versailles, le 14 janvier 1703, il
prêta serment, le a8. Ou le ponrvut, par provisions du aO
février, de la compagnie des gardrs-du-corps du roi,, va-
cante par la niori du maréchal de Lorges. Il fut créé che-
valier des Ordres du roi, le a février 1705. Comniandanl
Tarmée d'Allemagne, par pouvoir du 14 juin 1709, il mit
on sûreté les lignes de Weissenibourg, menacées par le duu
d*ilanovre, et chargea un détachement de veiller à la garde
du Ehin, dans la Haute- Alsace, il détacha, le ao août, té
comte du Bourg, avec ordre d'attaquer le général Mercy,
qui fut l>atiu à Eumerstheim , le a6. On le créapair de Fran-
ce , par lettres données à Versailles, au mois de novembre,
enregistrées au 'parlement de Paris, le 28 février 1710. Il
commanda rarmée d'Allemagne, par pouvoir du a4 ^^^îl
de celte dernière année. Il obtint, par provisions du 16
juillet suivant, la iieutenance -générale au gouyernemeni
de la Franche-Comté, vacante par la mort du marquis de
Renty. Il commanda l'armée de Flandre, par pouvoir du
39 septembre, et ne fit aucune expédition. Commandant
l'armée du Bhin, avec le miréchal de Besons, par pouvoir
du 8 mai 1711, il tira des contributions des bailliages do
Spire, de Landau et de GermerHheim. Il commanda la mé«
me armée, conjointement avec le même maréchal, par
pouvoir du 3o avril 171a : ils observèrent les ennemis. Il se
démit, au mois de juillet, de la Iieutenance générale de la
Franche-Comté , en faveur de son fils. Il fut fait conseiller
au conseil de régence, le 7 septembre 1715. Il avait été dési*
goé par Louis XIV pour être gouverneur de Louis XV, mais
Tl. $1
«fei
I '
4oa DICnONMAlRE HISTORIQUE
il mourul « le 19 octobre 17 18, sans avoir eu cet honneur. U
était alors dans la 64* année de son âge. [Chronologie miU"
iaire y iom. Jliy pug. 161; Ménioin^s tiu Père d'Avrigny^
Journal du Père Griffit, Histoire militaire de M. de Quiucy,
l*abbé le Pipre de NœiifviUe , Bauclas j le président Hénaui,
Gazette de Fratice, Histoire de France, par AnqueiU, tom,
Fin.)
DB HARCOURT (François, duc)j maréchal de France,
RIh du précédent 9 naquît le 6 noTcmbre 1689. Il éfait eo*
eore au collège, lorsqu*il leva , sous le nom de marquis de
Harcourt, un régiment de dvalerîe de i»on nom, parcom-
misiiïon du 23 novembre 1705. Il servit dans les mou^qne-
taire«i9 en 1706, et se trouva, la même année, à la bataille
de Ramillies. Il fut employé, en 1707, à l^rmée'de Flao-
dre, qui ne fit aucune expédition. Il prit, eu 1708 , le com-
mandement de son régiment, qu*il conduisit au combat
d'Oudenarde , le 11 juillet. Il marcha, avec son régiment,
à Tamiéc du Rhin , en 1709, soas les ordres du marécbjil
de Harcourt, son père, et se trouva à Taltaque du faionlîo
de bfsvbl, où il soutint, avec des piquets de cavalerie,
Tattaque des gardes avancées de rennemî. Il servît, -en
1710 t't 171 1 , à la même armée; et, ayant obtenu , le i5
juillet 1710, un ancien régiment de cavalerie, vacant par
la mort du marquis de Les^art, il se démit du régiment
quMI avait. Il obtint du roi, par commission du 9 avril
171a, le régiment Dauphin cavalerie, et se démit de celui
dont il était pourvu. Il servit, la même année, à Tarmée
du Rhin, toujours sous les ordres de son père. Il obtint la
lieutenunce - générale du gouvernement de la Franche-
Comté, sur la démission de ce dernier, par provisions
données à Fontainebleau, le 21 juillet, et prêta serment,
en cette qualité, le 4 février 1715. Il se trouva, la même
année, à la prine de Spire, de Worms et de K'iyserslau-
lern, qui ouvrirent leurs portes; à la défaite du général
Vauboniie dans ses rcIranchemenlH, le ao septembre, et
«^ la prise de Fr: bourg et de ses châteaux. Il se démit do
régiment Dauphin, eu 1716; fut pourvn de la 3* compagnie
/
DES GÊNÉBAUX FRANÇAIS. 4^3
française den gardes-du-corpK du roi, sur la démUaioti de
son père, par provisions du a6 jdiii 1718, et prêta serinent
le même jour. On le (it brigadier, par brevet du 1" octobre
suivant. Devenu duc de Harcourt, à la mort de son père^
le 19 du même mois, il en prit alors le nom, et fui reça
au parlement de Paris, le 19 janvier 17*9. Il fut créé ma-
réchal-de-camp, le a4 avril 1727, et chevalier des Ordres
du roi, le 16 mai 1728. 11 se démit de la lieulenance- gé-
nérale de la Franche Comté, le 10 mai 1730. Employé à
Tarmée d'Italie, par lettres du 6 octobre 1755, il investit
Pizxighilone, qui capitula, le 09 novembre. 11 servit à la
prise du château de Milan, qui se rendit, le 39 décembre;
au siège de Novarre, q(li capitula, le 7 janvier i754« et
combattit à Colorno et à Parme. Détaché, le ri juilirt, avec
8 escadrons, il s'empara, le i5, dî* Reggio et de Aubiera.
Promu au grade de lieutenant-général, le i" actùi , il servit,
en celle qualité, à la bataille de Gnastalla, le iS^eplembre.
Pendant celte affaire, les ennemis, dont le {irojet était d*at-
taquer les Français par la gauche, et de pénétrer jusqu^aux
retranchements de la tête des ponts, fireni avancer ta plus
grande partie de leur cavalerie dans la pkiine entre le P6
et la chaussée; mats le duc de H^rcourt, secondé par le
comte de Chàtillon, marcha à la têle de la cavalerie de la
gauche, chargea les cuirassiers impériaux, qui s^étaicnt
avancés en boo ordre, et qui iie purent soutenir celte at-
taque, et les repoussa jusqu*à rentrée d*un bois, au-deU
d*uiie petite plaine où commença Taction générale. La ca-
valerie française s'élanl alors remisi* en bataille , celle dea
ennemis reparut au<«Hi dans la plaine , S'.ir une colonne de
a escadrons de front : le duo de Hurcourt la repoussa en-
core, et reçut alors un coup de fu^il dans le bras. A peino
fut-il guéri de sa blessure, qu*il rejoignit Tarmée, sous.
Crémone. On le chargea , pendant Thiver , de la défense
des états de Parraç et de Guastalla. Il concourut , en 1 75S«
aux sièges el à la prise des châteaux de Gonsague, de IU*g->
gîolo et de Révéré. Il obtint , par provisions du a6 janvier
1739, le gouvernement-général de la principauté de Se-
dan et de ses dépendances, sur la détoission du maréchal
404 DtCTIOfilKAiafi HISTOAIQCE
de Coigny» qui passait au £;ouTeroeiiieiil d* Alsace. Em-
ployé, par lettres du a6 fié?rier 1749 , & rarmée de Bavière,
il la commanda fusqu'à sa îonclion avec celle du marqiiit
de Ravignan. Dans cet intervalle de temps , il chaMu« \t
16 murs, les ennemis des débouchés qu*ils occupaient dans
les montagnes de Souabe, ainsi que des poste* d^Oupreo*
gen, de Languenau et de Laviugen; poussa îimqu^à Tlser
les troupes autrichiennes qui étaient cantoiméas près
d*Ulm; les éloigna dlngolstadt» et les chassa enfin dt
Kellen , où il se joignit au marquis de Ravignaii. Ib firent»
de concert, lever le siège de Strauhing par les ennemis, It
9 avril. Le marquis de Eaviguan étant mort , le duc de
Harcourt eut msuI le commandeiAent des troupes » s'em-
para de KindorfT, facilita aux Bavarois le rétablissement d«
leurs ponts sur Tlser^ et occupii ensuite le camp de Niédcr
Altack , oii il se maintint pendant S mois entiers 9 à la vus
desennerai.<, qui, quoique supérieurs en forces » ne tes-
tèrent même point de Tattaquer. Le comte de Saxe ayaat
été nommé pour prendre le commandement des troupes,
le duc de JUarcourt joignit alors l'armée aux ordres du
maréchal dcMaiilebois. Il eu (ut détaché, le ai seplemlMt,
pour aller s*emparer de la ville de Plan, et y fit 400 hommes
prisonniers de guerre. Employé à Tarmée du Ahin , sous
le maréchal de Noailles, par lettres du 1" mai 174^* i^ ^'^
commanda la droite au combat d*£tlingen » le 37 juin.
Dans celte journée, il marcha à la télé de la maison du
roi , enfonça trois fois Tinfanterie et la cavalerie des enne-
mis, et fut blessé d'un coup de fusil k Tépoule. Comman-
dant Tarmée de la Moselle, par lettres du i*' avril 1744? '^
la conduisit sous Valenciennes, au mois de mai, et revint
sur la Meuse , au mois de juillet. Lorsque le prince Charles
de Lorraine eut repassé le Rhin , le duc de Harcourt s'a-
vança en AUace, où il favorisa la retraite de la garnison
de Savcrne, et empêcha les ennemis de pénétrer dans la
Lorraine. Il entreprit, le i5aoûl, de chasser ia,ooo hom-
mes, qui étaient campés à Savcrne, sous les ordres du
comte de Nadasli; et à cet effet il attaqua de front et par
les re'çers les retranchements élevés sur la hauteur de Sa-
M8 GÊffÉBAUX^ FBAKÇAIS. 4^
verne, et qui étaient- gardés par de» Pandours et des Croa-
tes. Les ayant emportés, IVpétr à l.i main, il poursuivit
les fuyards jusqu'à Saverne, où il entra en même temps
qu'eux. Les ennemis furent obligés d'abandonner ce poste,
et le duc de Harooort les ayant encore poussés jusqu*à une
demi-lieue de là , fil alte , et se rendit en bataille. Toute
Taile droite de l'armée du prince Charles se détacha alors
pour secourir le eomte de Nadasti; mais, à l'approche des
tronpes ennemies, très- supérieures en nombre, le duc de
Harcourt, qui avait pris de justes mesures pour n'être point
entamé, ramena ses soldats dans son camp, qui n'avait
pas même été détendu : les Autrichiens perdirent dans
cette affaire environ laoo hommes, et les Françui:» 71. Dans
la nuit du i5 au 16 août, lé prince Charles repa»Sii la ri*
vière de Som « et abandonna Saverne, que le duc de Har*
court fit occuper de suite. Après cette expédition ^ il joignit
l'armée du Ahin , et y servit au siège de Fri bourg et de ses
châteaux, qui capitulèrent, les 6 et a5 novembre. Em«
ployé à l'armée de Flandre , sous le roi , par lettres du 1**
avril 1745, il Investit Tournay, le a6 du même mois, et f
ouvrit la tranchée , le 3o. Les ennemis, voulant secourir
cette place, attaquèrent les Français, à Fonlenoy, le 11
mai; et, dans cette journée, le duc de Harcourt commanda
la droite de l'armée française. Il investit Dendermonde, le
7 août ; s'empara , le 8 , des maisons à portée de la redoute
la plus avancée , sur la chaussée de Malines; attaqua, le 9,
cette redoute, l'emporta, et y fit i5oo soldats prisonnieri
de guerre : Dendermonde capitula , le la ; et l'un des arti-
cles de la capitulation porta que la garnison ne ferait an*
cune sorte de service militaire pendant 18 mois. On trouva
dans la place 5o milliers de plomb, 70 milliers de poudre ^
so,ooo bombes et boulets, 8 mortiers en fer, et 40 pièces
de canon. Le duc de Harcourt fiit'employé à la même ar-
mée, par lettres -du 1*' mai 1746, et combattit celle des
alliés , À Aaueoux , le 1 1 octobre, il fut créé maréchal de
France, par état donné à Fontainebleau, le 19 du même
oioia, prêta serment , le ao novembre, et fit enregistrer son
état à la connétablie , le 19 avril 1749. 11 mourut à Saint-
4o6 MCnOMMAlRS HMTOIIQUK
Germain-en-Laye, le lo juillel 1760, à Tâge de 61 ans.
[Çlironologie niiUlaire^ ionu III ^ P^* %3 î mémoires du
temps y Gazette de France;)
M HARCOURT-BEUYEON (François Henri) » comte tk
LUiebonne , lieutenant -général, e4 ariière - petit - fib èk
précédent, naquit, le 11 fanvier 1726. Il entra au service
comme cornette au régiment Royal cavalerie, le 27 nan
1739, et fut fait capitaine au régiment de dragons 4t
Harcourt, le s mars 1741* H commanda sa compagnie i
Tarmée qu'on envoya en Bavière, au mois de mars 174s»
sous les ordres du duc de Harcourt; y servit ensuite mw
cens du maréchal de Saxe , et ioignit ave« cette armée cel-
le que commandait le maréchal de Maillebois , ^ur k»
frontières de Bohême. Il s'y trouvai la prise d*£llenks-
gen et de Caden, et au ravitaillement de Brauuau et dlS-
gra. Il obtint le régiment dans lequel il était capitaine, par
commission du 7 juin 174^» et rentra en France avecrv-
mée de Bavière ^ au mois de juillet. En 1744 9 il se trouu
à la défaite du général Nadasii sur les hauteurs de Sa-
▼crne. Ayant ensuite marché avec Tarmée de la Uosellf, il
joignit celle du Rhin> y servit sous les ordres du chevalier ait
Belle- Isle, et se trouva à Tat laque des retraticheaienis et du
village de SufTelsheim, à la réduction du comté de Nullem-
hourg et de rAutriche antérieure entre le Haut- Danube et
le lac (le Constance, ainsi qu'aux sièges et à la prise de
plusieurs places. Il passa Thiver en Souabe, sous les or-
dres du maréchal de Coiguy. L*année suivante , il lit la
campagne sur le Bas- Rhin , sous les ordres de AL. le pria-
ce de Conti , qui 8e tint sur la défensive. En 174^* servant
dans THrmée conmiandée par le même prioee, il fit par-
tie (lu détachement qui marcha , sous les ordres an comte
d*Estrées, du camp de Ittaubenge jusqu'à Elerentals, et re-
vint avec le même détachement pour l\nv«stissement de
Mons, qui eut lieu le 7 juin. Il servit ensuite au siège de
cette |il«ace, à ceux de Sainl-Guilain, de Charleroi^de Na-
mur cl de ses châteaux 9 et finit la campagne à Namurf où
il entra avec son régiment le 5 octobre. En 1747, il cam*
1
DIS GÊNÉftAUX rRANÇÀIS. ^O'J
pa, pendant les mois de juin et de juîliet, sous les ordres
du comte de Saint-Germain, avec un corps de troupes qui
devait favoriser la retraite de Parmée , si la bataille de
Lawfeld eût été perdue. Il servit ensuite au siège de Berg-op*
Zoom , jusqu'à la prise de celle place. Créé brigadier de
dragons» par brevet du i" janvier 1784, il servit pen-
dant la campagne de celte année sur les côtes de Norman*
die» et au camp de Sarre-Louis, en i^SS. On lui accorda »
par provisions du 1*' février lySS, la lieutenance-générale
du gouveràement de Normandie, et le gouvernement du
vieux palais de Rouen , en survivance du duc de Harcourt,
sou père. Il servit au camp du Havre , en 1755. Employé à
Tarmée d* Allemagne» par lettres du 1" mars 1757, ily cun-
courut à la conquête de TOostfrise et à la prise d*£mbden»
sous les ordres du marquis Dauvet. Il obtint, le lanovem*
bre de celle année, un brevet pour jouir des honneurs de
duc. Promu au grade de maréohal-de-camp, par brevet du
I*' mai 1768, il se démit de son régiment, et continua de
servir en Allemagne, où il se trouva à la bataille de Cre-
welt, en 1768; à celle de Minden, en 1759, et à plusieurs
action*!, eu 1760 et 1761. Il fut créé lieu tenant -général
des armées du roi, par pouvoir du aS juillet 1763. {Cnro*
noiogie inilitairt , /o/n. y À , pt^g» ifi ; GaztUe de France ,
nivmoires du temps,)
Di HARCOURT, voyez de Loaaâine.
D^HARDOUINEAU (Philippe-Louis- César, vicomte), ma^
réckal-de-camp^ naquit à Orléans, le la octobre 1750. Il
fut d*abord reçu garde-du-corps du roi, dans la compagnie
de Luxembourg, et y obtint, le 3i décembre 1786, une
commÎMion de capitaiue de cav«ilerie. Il se trouvait de ser-
vice, auprès de la personne de 8. lU. Louis XVI, dans les
journées dt*s 5 et 6 octobre 1789. Ayant émigré, le i5 août
1791, il alla servir avec son corps à Tarmée des princes,
frères «lu roi , et y fil la campagne de 179a. Il alla joindre,
en 1795, Tarmée de Condé, avec laquelle il servit dans le
1* régiment de cavalerie noble, pendant toutes les campa-
gnes auxquelles cette armée prit part jusqu*à son licencie-
4oQ DKClfOMfAIEE HI8T01IQUE
ment. Lomqne S. M. Louis XVUI vini se réanir à cette
armée, doiil le quartier-général se trouvait alors à &iegel,
sur le Rhin, M. crHardouineau fut appelé près de la per-
sonne du roi , au service de laquelle on Rattacha partîeu-
Hèrement. Il se rendit à ce poste honorabie, le a 5 tuai i y^
et obtint , le 3i du mémo mois 9 la faveur spéciale d^étre re-
çu chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-Loais
par S. M. elle-même (1). Par brevet expédié à Blanken-
bourg, le 5* février 1798, il fut fait lieutenaot-coloDei de
cavalerie, pour prendre rang du 1*' iuillet 1797. Il fut nom-
mé colonel de cavalerie, par brevet donné à Miltau , le so
janvier 1801. Aprèsavoir reçu les ordres du roi, qui daigna
le charger de missions importantes, il prit congé de S. M.
à Varsovie, le 8 septembre 1803, et rentra en France.
Après la restauration du trône des Bourbons « il fut nom-
mé, le 1*' juin 1814» sous- lieutenant des gardes-dU'Corpf
du roi, compagnie de Luxembourg, et obiint le grade de
mâréchal-de-camp, le ^7 du même mois. S. M. lui confé-
ra dauH le même temps le titre de vicomte. Quoique le gé-
néral d*Hardouineau eût été admis à la retraite, il reprit
son activité, au mois de mars 181 5, lors de Pinvasion de
Buona parte sur le territoire français , et eut alors le com-
mandement de la division des volontaires royaux, oi^ani-
sésdans les cantonnements d^Orléans et des environs, sous
les ordres du marquis de Puyvert. Il rejoignit ensuite le roi
à Caud, et fut classé dans le corps de MM. les officiers
sans troupes, commandé par le vicomte du Bousel. Après
la seconde restauration, il prit de nouveau sa retraite, et
liia son domicile à Orléans. (Etats militaires. Moniteur j
annales du temps.)
(1) Le certificat de réception , délivré par M. le duc de Guiche , le i*
juin 1796, sur un ordre exprès du roi, énonce que la faveur distinguée
accordée à M. d'flardouioeau est une marque particulière de la 8aii»&c-
tioo que S. M. éprouve des services, de la pureté de principes et des
preuves inviolables d'attachement que M. d'Hardouineau adonnées à la
ramille royale, notamment dans les journées des 5 et 6 octobre i78<>.
DES GiyÊEAUX FRANÇAIS. 4^9
d'HâRGICOURT, rojez Bahht.
DK IIAELAY (Nicolas) 9 baron de Sûncy, commandant
d'armce (1). Il sigaa, le 8 mai 1579, en qualité d*ambas-
sadeur du roi Henri III, un traité perpétuel avecles villes
de Berne t Soleure et Genève. En 1689, après la mort des
Guises y Henri III , justement alarmé des progrès que faî*
sait la ligue, assembla son conseil pour délibérer sur les
moyens de maintenir Tétat contre cette puissante faction.
Le baron de Saney opina pour la levée d*une armée de
Suisses; mais le conseil regarda cette proposition comme
chimérique et inexécutable » à cause de Tépuisement du
trésor royal. Cependant Sancy , qui trouvait dans son gé-
nie et dans son amour pour le roi des ressources inconnues
à ses collègues 9 persista et offrit d^aller faire lui-même
cette levée. Il fut en conséquence député près des cantons
helvétiques, et eut Sîllery pour collègue dans ses négocia*
lions, qui réussirent. Ses pouvoirs étaient datés de BloiSy
le a février 1689. Il traita avec le canton de Berne et la ré-
publique de Genève. Celte dernière conclut une ligne of-
fensive et défensive contre le duc de Savoie, et Berne s'en-
gagea à fournir au roi 100,000 écus d*or. A la même épo-
que, le duc de Mayenne., cbef de la ligue, travaillait de
son c6té à aliéner les cantons suisses contre le roi, et à les
empêcher de le servir ; mais Sancy réussit à fixer leur réso-
lution en faveur de Henri III. Animé du zèle le plus noble
et le plus ardent pour la cause de son souverain, Sancy dé-
pensa la valeur d'une partie de ses biens, mit en gage ses
(1) L'iiistoîre dct Grand*- Officiers de la Couronne le fait goovernear
de Ghâloos sur-Saône, lieulenant-grnéral en Bourgogne et niaitre d«-8 re-
quêtes. Le tMiroD de Sancy ne se trouve point porté dans la liste de cet
dcroiers, depuis la crëaliuo de celle charge. C'était le baron de 8enecej,
de la maison de Bauffremonl , qui , à l'époque dont parle le Père Ao-
■elme, était gouverneur de Châlons-sur- Siiône et lieutenant général en
Bourgogne. CVst sans doute sur la foi de rhistorien des Grands-Officiers
de b Couronne que le baron de Zuriauben s'est aussi trompé, en donnant
nu baron de Suncj ces dcui charges, qu'il n'a jamais possédées.
4lO DICTIONNAIRE HISTORIQUE
pierreries, el notamment uo diamant de grand prix» qu'il
a\ail acheté d'Antoine de Portugal, elqui depuis fit partir
des joyaux de la couronne. Avec les sommes quHl panÎBl à
se procurer par tous ces moyens, il leva is,oooSoîsKfli
looo lansquenets , 3ooo hommes d^lufanterie françaîse^H
quelque cavalerie allemande. Le rendrx-vous de toutes ce«
troupes fut assigné .lUx environs de Genève , pour le i5
avril. Elles entrèrent daob la Savoie , le aa , et les Suisses
prêtèrent serment de fidélité entre les mains de Sancy, î
Sacconé. Le roi fit ex|>édier à Tours, le as avril, un pouvoir
qui nommait Saocy lieutenant- général commandant Tar-
mée d'Allemagne, composée de ces différentes troupea. Le
a5 du mémo mois , Sancy marcha contre la ville de Tho-
non, qui se rendit après trois jours de siège. Il brûla en-
suite la tour de Fléchière. La tranchée ayant été ouverte»
devant Ripaille » les Savoyards tombèrent sur les troupes
du roi » obligèreut la cavalerie genevoise de se retirer aa
centre de Tarniée, et pénétrèrent fotqu'aux tranchées, d'où
ils furent repoussés par les SuisMS. Eipaille ouvrit ses poi^
tes à Sancy, le i" mai, et on en démolit les fortiAcatioDS.
Sancy, qui avait le projet d^ameuer au roî des troupes
auxiliaires, engagea les capitaines suisses à passer en
France, et \t^ cantons à y consentir. Ayant rassemblé à
8tra!»bour^ un autre corps de troupes, il rejoignit les Suis-
ses, et entra avec eux en Franche-Comté. Il chassâtes
ennemis de ChÂtcau-Yillain, et passa la Seine à Pois«y, le
25 juillet. Le roi lit la revue de ses troupes, le a6; et ce
prince , qui sontail tout le prix du s»ervicc que Sancy ve-
nait de lui rendre, IVmbrassa en présence des troupes, el
en versant des larmes de reconnaissance. Henri IV ayant
succédé par le droit de naissance à Henri III, en iSSg^
IVsprit de l'action qui divisait depuis long-temps le royau-
me donnait au nouveau monarque de justes inquiétudes.
D*Mn c(Mé, \^^ grands du royaume refusaient de le recon-
naître, et de Taulre, les prott-slants étaient trop faibles
pour le soutenir. Dans celte position critique , s'assurer
des $ui«ises était un coup décisif. Tandis qu'on délibérait
dan^ le conseil du roi sur le choix des moyens à employer
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. /f(^
pour left déterminer à reconnaître le roi el à lonibattre
pour lui| Sancjr les «fait déjà altachés à ce prince, «I il
était eu marclfe pour présenter 40 de leurs capitaines. Le
roi déclara publiquement qu*il leur devait sa couronne et
le salut de son royaume. Dans cette joiimée, qui était plus
glorieuse pour Sancy que le gain de dix batailles, ce sujet
fidèle et dévoué ne fut point oublié par son roi. Il eut or*
dre, par pouvoir donné au camp de Poissy, le 8 août
iSHg, de lever des troupes en Allenugne. Il envoya au roi,
en i5<)0, laoo reitres. Chargé de défendre Genève contre le
duc de Savoie, il fut cependant obligé d>n sortir, avec aooo
combattants, le 5 1 décembre. Il as^iégi'a, le i** {anvier iSqi,
le château de Buringe, qui capitula le leudeiuain. Sa petiti5
armée avait, pendant ce siège, battu un détachement de
Savoyards venus au secours de la place : rofficier espagnol
qui commandait ce détacheoient avait été tué ainsi que 60
lanciers, et on avait pris 40 chevaiix et un 'butin considé-
rable. Sancy ntdéniol(p.Ae4il|âic^^^^^'^iî^l^ le Faucijgny,
le o janvier. Le 1'' tttder 'fHtfi foiénit ^û comman-lant des
nouvelles Iro^fpêe qWlè rot' avait env<^es au si'côuridc
Genève; etV'de' côntfert, iU sommèrent' la ville de Tho-
non , dans le GhAlais, de se rendre^ Cette place, ayant été
emportée d'aa^ul , fut saccagée , et une partie de la garni-
sou fut lalHéC en pièces. Le château de Thonon battit la
chamade , le 6. Sancy prit Évian, par le moyen du pétard,
et força le ciràteau de capituler. Il s*cnipara de Polin^cs.
La prise de cette dernière place fut suivie d*un combat où
les Savoyards perdirent 3oo hommes, et le champ de batail-
le demeura aux Français , qui revinrent en France par la
Franche-Comté. En 1 .5<)4 . le roi assiégeant Laon, le duc de
Mayenne y envoya de la Fère un convoi considérable, es^
corlé par 1700 hommes. Sancy commanda 800 .Suisses dauH
le détachement qui enif va ce convoi. H fut f.iitconteilKrr-
dVtat • premier mattre-d*h6lel du roi , et suriplendiant des
t>dttnient^.''0fi le nomma aussi conseiller au ooti«»eit des fi-
nances, À la création de ce conseil. Il eOt,-le'a'V fuillet iSc^S,
un pouvoir pour faire des levées en Siilme et en Allem^igne.
Le roi lui fit expédier, le ta avril i5g6| les provisions de la
4ld DIdTOIfNAniE HrSTORrQVK
charge de colonel -général des Suisses et Grifont ^ vacante
par la démissioii du duc de Damville : elles fureoi regîstréei
à la chambre des comptes j le 39 mars 1597, ®^ au parle-
ment de Parisy le a4 mars i^gS. Il prêta serment, le la
avril. Le ao de ce même mois, il arriva à Londres; et|
comme Tun des ambassadeurs durol, iWi^a, Ies6iiiai«
avec Elisabeth , reine d^Anglelerre 9 une ligue offensive et
défensive. Il se retira du conseil des finances, et commanda
les Suisses au siège d*A miens, en 1597. Il fui encore am-
bassadeur en Angleterre, et se démit de la sariotendance
des bâtiments, en iSgg. Eu 1600, il inivit le roi dansfoa
expédition contre la Savoie. Nommé chevalier des Ordres
du roi, dès 1604, il ne fut pas reçu. Il se démit de la char*
ge de colonel-général des Suisses, au mois de mars itktS. U
mourut le 17 octobre 1629, {Chronologie miiûaire, iom.L
pag, 543; Dupltix, Davila^ d'Aubignéj de Thou, le Pèrt
Daniel y Mémoires de Sulfy, Histoire militaire iics Suisses,
Histoire de France, par AnquetilJ)
HARLET (Louis, baron)^ maréchal-de'campj naquit i
Troyes, en Champagne, le i5 août 177a. D entra au servi-
ce , et fut fait lieutenant au 3' bataillon du département
de la Marne, le 4 septembre 1791. Il passa, le ai mai 1790,
avec le même grade , dans le 8' bataillon de la formation
d*Orléans (qui fit ensuite partie du 64* régiment d*infanterie
de li^ne), et y fut nommé capitaine, le 1" juin 1793. II de-
vint chef de bataillon aux grenadiers à pied de la garde im-
périale de Napoléon Biionaparle, le 5o août i8o5 ; pa^sa arec
le même grade dans le régiment des fusiliers grenadiers de
la uiéme garde, le iG février 1807, et fut nommé chef de
bataillon au r' régiment de grenadiers à pied de cette
garde, le 6 juillet 1809. II reçut le grade de major au a* ré-
giment de grenadiers à pied de la vieille-garde, le a4 iuin
1811. Il fut promu à celui de général de brigade dans la li-
gne , le i3 avril 181 5. On le nomma major au 4* régiment
de grenadiers à pied de la vieille garde, le 19 mai 181 5, et
il passa avec le même grade dans le 3* régi meut de chasseurs
à pied de la \ieille-garde, par ordre du maréchal prince
BE8 GÉNEBAUX FBAXÇAIft. l^lZ
d*Erkmnlh , ministre de la guerre « en date da i* août de
la même année. Il fut compris dans le licenciement géné-
ral de Tarmée, le i*' octobre suivant. Le baron Harlet a
fait dans les diverses qualités ci-dessus indiquées les cam-
pagnes de 179a à Tarmée de Hollande; de 17939 1794*
1795 et 1796 à Tarmée des côtes de TOcéan ; de 1797 et
1798 en Italie; de 1799 dans le royaume de Naples; de
1804 et i8o5 en Italie et sur les côtes de TOcéan ; de 180G
et 1807 à la grande-armée d'Allemagne; de 1808 en Espa-
gne; de 1809 en Allemagne: de 181a en Russie; de 18 15
en Saxe; de 1814 «o France, et de 181 5 en Belgique. Il a
été blessé d*un coup de feu à la jambe gauche, à Taffaire
de Savenay, le aa décembre 1793, et a reçu un coup de
feu au bras gauche, le 27 novembre 1798, au combat de
Terni , où il se distingua. Parmi les actions d'éclat qu*il
fit pendant la durée de sa carrière militaire, nous citerons
les suivantes. Il se fit remarquer à la prise de Naples , où,
à la léle de a compagnies de grenadiers qu'il commandait,
il repoussa deux fois une colonne ennemie, et s'empara de
a pièces de canon. Étant enfermé dans Capoue pendant le
blocus de cette place , il commanda une des sorties que la
garnison française fit sur la route de Rome ; repoussa les
assiégeants et enleva de vive force une redoute dans la-
quelle il prit 7 pièces de canon. En i8i3 , à la bataille de
Léipsick, le 16 octobre, au moment où il débouchait du
village de Lieber-Wolkowitz, avec sa brigade, pour pour-
suivre une colonne d'infanterie russe, qui se relirait en
désordre sur Stônmthal , il fut atteint d'un biscaîen qui
lui fil une très-forte contusion a la poitrine. Le 18 du mê-
me mois, il entra de vive force dans le village de Prolis-
leyde, point extrêmement important, et dont le roi de
Naples (Joachim Murât) lui avait ordonné de b'emparer,
quelque résistance qu'on lui opposât. Dans cette action
brillante, le général Harlet fut grièvement blessé au pied
droit par un boulet. Le lendemain 19, son cheval ayant eu
Ja jambe cassée par une balle, dans les rues de Léipsick,
le général Harlet , que sa blessure empêchait de marcher,
ne put passer l'Elster , et fut fait prisonnier de guerre. On
4l4 BICnON?fJlIlE HISTORIQUE
renvoya en Livonie, sur les bords du lao Peypos. Il rea-
tra en France après la ptiix* qui fut la suite de la restau-
ration du trône des Bourbons, En iSiS, pendant les cenl
jourx. \\ servît dans la grande-armée de Buonaparte. U
cunibaltit avec beaucoup de valeur à la bataille de Wate^
loo (on du &Ionl*Sainl-Jean) , le i8 juin, et y reçut as
coup de mitraille à la cuisse gaudie, en marchant au pv
âii charge avec le 4' régiment de grenadiers de la garde,
c|(ril commandait, et d^autres cor|»s de la vieille-garde,
|K>ur <Ac-her de tiVmparer des fomiidabies batteries de Tar-
ni^«' aiiglaiï^e : on nVtail pins qu*à une très>petile dislanoe
de ces batteries . lorsque le général Harlet reçut cette bles-
sure. Ce général a été nommé membre de la Légion-d'flon-
iicur, le 6 août 1804, et officier de la même léfçioo, le 4
seiitenibre i8(i8. U a été créé baron d'empire , le i5
mars 1810, et est devenu commandant de la Légion d'Hoa-
neur, le aS décembre 18 13. M. Louis XVIII Ta cr^
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-Louis, \t m
août 181 4* On ie trouve compris dans le tableau des ma-
rée h aux-de-camp disponibles eii iSm.^ {Etats 'imiUtains,
Moniteur^ annales du temps,)
DllArGLRANYILLE, vo^^ez d^Aveahgcs.
d'II AU SSON VILLE, vojez db NETTAifcorRT.
DE H AUTEFORT (Jacques-François, manfuîs), comic'Jt
Montit^nac et de Beau fort, maréchal-de-camp (1), sertit
pendant plusieurs campagnes, en qualité de Tolontaire« et
(1) II était (îi| dcCliarlen, marquis de Hanlcfort, comte de Uoot^aar,
murcchal-dci-camp» et armées du roi, eapilaiaedc 60 hommo d amaes
mort on 1G16, et ftèrc de(iiilcs, marquis de II:iutefiirl, lieuleoanl-gé*
oéral , premier éenyer de la reine, mort le 3i dérembre i<^, et f[ui
fut |ère de François Marie de llaiitrrort, dont l'arliefe fuit. Lct «ent-
ées de Charles et de Gitle:* de HaulefVirl xont rapf»nrtës dan» le tome II
de riIi<toire généalttgiquc et liéraldîque dct pain de Franee et des
grands difinitaires de la eouronne, publiée, en i8)S« par M. le rlicva-
lier de Courrellen. '/'. dtivs cet ourratft ta jênéntoffir dt / » fiiii»Of» dt
Hnutffort , fug. o3 à c^!} )
U£S GLKERIUX BRA\ÇJT?.
rendit de grands «ervices en Lin
IXendne de ae« lorrei, qu*il mai
^ HPce due 3u roi. Il obtini, <
r Hrmalion de l'érecliito itii
litres du mois de décembre
i
:,i3
I, enGiiienne.et dunt
Diiintinl toujniira dans l'obéii-
ri GtUeconsidéralioii, In con-
n>in(ui^al de Bjiilrrort, par
^i'i'^7l, qui furent enregistrées
•tiparlcineatde Uoriteuux, le 5o niui i6(î^. Il aC [listin^ua
à U bataille d'Avein. m il>35, et àwllc duTésin, eti iSi^G.
Crééinurécli;il de-cain|), par bri'vtt dit 4 ioîn iC^, il cul.
I« 7 juillet BUivatil, un ordre pour a^cmbler la nobleMe île
»('9 Icrrest en Limosin et en Guienne, et la commander en
cette «lualilé de laaréchal-de-C'imp. Il leva, par coiaiirlR-
sion du 4 acH^t de la r(iiineanni!-e, un réginienl d'infanterie
de ton nom , pour agir, de concert avec la noblesse placée
«DUS sou commandement, contre les partisans de M. \n
prince deCondé : oe régimeut fut Hccncié l'anni-e ^«iiivante-
Le marquis de Haulefort fut reçu chevalier de& Ordres du
, le 3i dt'cemhre iG6i : il .-ivail e» l'assnranc» da celte
pUce, par brevet du 4 nars iG5i. Il a été, depuis, con~
tillcr-d'él^t et premier éciiyer de la reine. Il avail é\é ca-
pitaine lie ino hommes d'armes des ordonnances. Il rnnurui
à rdfls* k 3 oclol>re tC8<> {■)■ { Clironoio/jîe iniUtaiie ,
llttu. i^/, pag~ ^78} Uitloire dus Orands-OJJiciers de ta
Covronme, mimoirai du temps.)
M flAVTBFOKT (Prançoî* Marie, comie), lieutaant-
gAtf'rd/, noveii du précédent, naquit le iti août i634- Il
enirj du service, comme cadcl, dans les girdcs-du-corps,
si^ge de IUa#8lrichl « en 1673. Nommé aide-
de-canip îles armées du roi, pur brevet du 1 janvier i'ij4i*
il servit d'abord auprès de M. de Fuiirille», puis anjirès do
M. le prince de Ciindé;tnarrba à la conquête delà Fraucbe-
Comté, et combattit â Senetr, oii il fut blessa- au bras et à
U jitmbe. Il se trouva, en i6~3, i<i7G, 1U77 et 1678, uu\
.. vn, H*S' ^K> d'
■■élairt dt, CrtndiOffloi^ da t,
nno msl à prdp>s^a»>Ja«BiMS dJ
i
J
4l6 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
sièges et à la prise de plusieurs places de guerre de la Flan-
dre el du Brabant. On lui donna, par commission du s5
avril 16819 la charge de colonel -lieutenant du régimeat
d^infanlericd* Anjou, vacante parla déuii>sîon du comtede
Saint- Géran (1). Il servit, à la tète de ce régiment, «a
siège et à la prise de Luxembourg, en 1G84; au siège etàU
prise de Philisbourg, tie Manlieim* de Frarickendal, es
1G88. 11 contribua à la défense de Mayeiice, sous le mar-
quis d*HuxeUes, en 1G89, ^^ y reçut une blessure. Il srrrît
à Tarmée d'Allemagne, sous lem.iréclial de Lorges; âTar-
mèe de la Moselle, sons le marc|uîft de RouflliTs , en 1691,
etàTarniée de Flandre, en i6()5. Il combaltilà Noerwindf,
se trouva au siège de Charleroy, fut employé à rarmée
d*Allt'magne , sous les maréchaux de l^rgei* et de Joyeux,
en 1694, et à Tarmée de Flandre, sotis le maréchal de Vil-
leroy, en 1696. Créé niarécbal-de-camp , par brevet da 3
janvier 1696, il fut employé à Tarmée du Rhin , sons k
maréchal de Choiseul. Il se démit du régimeul d*Aiijoa,
au mois de janvier i(>97, et servit, la oiéine année, ao
siège et a la prise d*Ath , sous le maréchal de Catlnat. Il fut
employé à Tarmée de Flandre, en 1701 et 1703 ; et coulri-
bua a la défaite des Hollandais. Il commanda à Nancy,
pendant Thiver de cetlo dernière année. Promu au grade
de lieutenant- général, par pouvoir du 2.) décembre 170a,
e( employé , en cette qualité , à Tarmée d^Allrnoagne, fW&
M. le duc de Bourgogne et le maréchal de Tailart, en
1705 , il monta plusieurs tranchées au siège de Brii^ack, ti
à celui de Landau. Il chassa les ennemis d^Hagenback. et
les força d*abandonner deux redoutes et leur pont. Il corn*
manda raltaqiie de la gauche des contrescarpes de Lan-
dau, les emporta, et tfe distingua à la bataille de Spire.
Employé à la même armée, sous le marécba! de Tailart,
en 17049 il Ht en chef le siège de Villingeu , et combattit à
(0 On lit dans VHittoire des Grands- Officiers de ia Counmnt , to-
me VII, pag. 557, que de Hautefort eut un régiuient d'infanterie, »«
la démi^8ion du comte de Saint*Géran, en 1O81 , et celui d'Aojoo, et
i685 : c'est une erreur.
t.
DS$ GÉNfiRAUX FRANÇAIS. /^l^
Hochsledt. Il nervil à Tannée de la Moselle, mus le ma-
réchal de Villarsy en 1705, et à Tannée du Rhin , sou» le
même général ^ en 1706. Après avoir comman lé toute Tin-
fanterie au camp de Lanckandel, il se rendit à Alstatt,
pour favoriser ensuite la prise de Ttle de iMar(|uî*at. Il ser*
vît encore , sons le même général , en 1 707 , et sous le ma-
réchal de Berwic'k, eu 1708. Il alla, commander en Arlois,
à la place du comte de la Muihe, par ordre du a6 juillet,
et s'empara, au mois de décembre t deSainiGuilain. Em-
ployé à Tarmée de Flandre, sous le maréchal de Villars,
en 1709, il fie trouva à la balaiîle de [djlpiaquet. Il servit
à la même armée, en 1710. 1711, 171a et 1713, et s*y
trouva aux sièges et à la prise de plusieurs villes de jçuerre.
On loi donna le gouvernement des ville et château de GuisOf
par provisions du 3 avril 1717, et on le reçut chevalier des
Ordres du roi , le 3 juin 1 7s4- H mourut à Paris , le 8 juillet
1727 , dans la 73* année de son âge. {Chronologie mUUairê^
loni, IFypag. 4 78 ; mémoires du temps , Gazette de France. )
DE HAUTEFORT (Gabriel, cAet^oileer) . iittitenant général,
et frère du précédent (1), fut d'abord connu sous le nom
de chevalier de Monlignac. Il entra, comme lieutenant,
au régiment d*infanlerie d*Anjou, en i685, et y oblint une
compagnie, le 7 juin 1688. Il marcha, avec ce régiment,
au siège et à la prise de Philisbourg, de Manheini et de
Franckeodal; A la conquête du Palalinat, en lOSg: à Tar-
mée d'Allemagne, en it^goet 1691; a Tarmée de la Moselle,
(1) Gabriel de Haulefort, et FraDçoi»>MariedeHauU'fortqoi précèdent,*
ont eu pour frère Lonif-Cbarléa de Haalefort, marquis de Survilie, lie«*
tenant-général des armée» do roi , connu par m belle dëfenic de Toqr-
naj, en 1709» mort le 19 décembre 1711 , lequel fui père d'Emmanuel
Dieudoooè , roarqnit de Haotcfort , de Survilie et de Sarcelles, cbevalicr
de l'ordre du roi « marëcbal des campa et armée* du roi , qui eut pour
fils Abraham Frédéric, vicomte de Hautefort, maréchal- de-camp, coa*
damoé à mort parle tribunal rétolutionnaire* le 7 juillet 1794* (^oyûM,
fouir ie$ tm^ieeêrnuUUaires dé ces trois offieieri-génirauao, la gétUtsiogi^
de ia fnaisomdêHtmUfori^fag, 97, à loa, tam. Il de V Hùtoirs gMtiê'
^ue des pairs dé Frosicêf sU. , par M, de Ceureelies,)
TI. SS
4i8 mcnoRifJiniK HisTouQinE
en 169a. Il passa , dans cette dernière année , k Tarmée k
Flandre 9 combattit  Steinkerque, et se trouva aa bo»
hardemcnt de Cbarleroy. Il obtint, par comniMMOQ da j
octobre, le régiment d*infanlerie de Charolais, lors den
formation. Il servit, d^abord sur la Moselle 9 puis en Fin*
dro, et combattit à Neerwînde, en 1695. Il se troufai
i'armée d'Allemagne*, en 1694 et 1695, et prit, cette der-
nière année, le nom de chevalier de Hautefort. Devcu
mestre de -camp d*uii régiment de dragons de son nom ,pir
commission du i4 janvier 1696, il se démît du régimnt
de Charolais , servit à Tarmée de Flandre cette année et U
suivante, rt au camp de Coudun, près Compiègoe, a
1698. Il entra, avec son régiment , dans Gueldres, irs;
février, et se rendit, au mois d'avril suivant , ^ Tarméf de
Flandre, où il finit la campagne. Il servit, à la mèmea^
mêc, en 170a; contribua à la défaite des Hollandais, •«■
Mimègue , et fut créé brigadier de dragons , par brevet da
a3 décembre. Employé, en cette qualité, à Ta r m ée d'Aile
magne, en 1703, il se trouva au siège et à la prise deBH-
sack, au Kiége de Landau, à la bataille de Spire, etib
prise de Landau. Employé à Parniée de la frontière da
Dauphiné, sous le duc delà Feuillade, en 1704, il coq-
courut à empêcher les ennemis d'entreprendre le siégr de
Chambérî; contribua à l.i prise de Snse, à la soumission
de$ Vaudois, et à la prise des retranchements de la vallée
d'Aoât, et do la ville de ce nom. Il marcha, sous le même
général, à la réduction du comté de Nice, au siège et âli
prise de Chîvas, au hlocus de Turin, et au combat sooi
cette place, en 170G. Il (oniniença la campagne sur le
Rhin, en 1707 Étant passé à Tarniée de la frontière du
Dauphiné, sous le maréchal de Tessé, par lettre^ du 1"
mai 9 il y contribua à la levée du siège de Toulon par les
ennemis. Il servit, en 1708, à rarinée du Roussillon, qui
canonna les ennemis au Pont* Major, couvrit le siège de
Tortose, et conserva la ville de Roses. Créé maréchal-de-
camp , par brevet du 20 mars 1709, il se démit de son ré-
giment , et fut employé à rarniée d*Allcmagne , sous le ma-
réchal de Harcouit, jusqn*à la paix. Il fut choisi, en 17111
Y.
DES 6ilf£RAUX FRANC AI9« 4*9
ponrélre premier écuyer de madame la duchesse de Berry.
Il se trouvaauxsiégeset à la prise de Landau et de Fribour^ç»
en J7i3. Oo le créa lieutenaot^énéral des armées du roi ,
par pouvoir du 8 mars 1718. Il mourut, te 22 février ly^Z,
âgé de 74 3DS* (Chronologie militaire, tom, F, pag. un;
mémoires du temps ^ Gazette de France,)
DE HAUTËI^ORT (Henri) , comte de Bruzac , lieutenant--
général f if^su d*une branche putnée de la famille des pré-
cédents , entra aux mousquetaires , en 1677. Il .se distingua
à Tassaut de Valenciennes, et au siège et à la prise deGand
et dTpres, en 1678. Il leva une compagnie dans le régi-
ment de cavalerie de Dugas , par commission du ao octobre
i683, et servit à Tarmée de Flandre, qui couvrit le siège
de Luxembourg, en i584* Sa compagnie ayani été réfor-
mée 9 par ordre du 26 septembre de la même année , il eo
leva une nouvelle, dans le régimeul de cavalerie de Bissy ,
par lettres du 20 août i683. On le choisit pour être capi-
tuine de la compagnie des carabiniers de ce régiment, à la
formation de ces compagnies, le 29 octobre 1690. 11 mar-
cha, en cette qualité, au siège de Mons et au combat de
Leuse, en 1691; au sit^ge de Namur, au combat de Sttiu-
JLerque, et au bombardement de Charleroy , en 1692 ; au
siège de Huy, à la bataille de Neerwinde, et au siège de
Charleroy, en 1693. Il fut créé major de la brigade de
Courcelles , à la formation du régiment royal des carabi-
niers, par brevet dul** novembre de la même année. Étant
passé, avec cette brigade , à Tarmée de Catalogne, sous le
maréchal de Noaîlles, en 1G94 , il se distingua à la bataille
du Ter, concourut aux sièges et à la pri<ie de Palamos , de
Gironne, d'Ostalric , de C^tstelfollit , et au secours dH)stal-
ric, que lesEspagnoU voulaient reprendre. Employé, dans
la même armée, en 1696, il marcha , sous le maréchal de
Nouilles, au secours d*Oslalric et de Castelfollit, dont on
fît lever Je siège. Il servit, sous le duc de Vendôme, qui prit
le commandement de cette armée, au mois de ji^in, et
marcha au secours de Palamos, dont les Espagnols levèrent
le siège. Nommé maréchal-général-des-logis de la cavale-
y
49 o mcnomiAiRv HisTomiQOE
rie de Tannée de Catalogne 9 soni le méoie duc * par ordra
du 17 avril i6()6, il contribua a la défaite da corpa de ca-
Yalerie que commandait le prince; de Dannstadl, prë
d*08ralric 9 au mois de juin. li servit , en la même qualité,
au siège de Barcelonne , et a la défaite du générai Yelasce.
k Saint- Fv lin » Tannée suîvamte. Il fut employé aa campée
Coudun , près Compiègne, en 16989 et à Tarmée de Fiai-
drcy en 1701. Il obtint le rang de mesire-de-camp de ca-
valerie, par commission du 4 mars 1703; fui créé ta' aid^-
major-géuéi-al des gardes-du-corps, par brevet du 14 1 ^
eut le rang d^enseigne» par un autre breyet du même îoor.
Il marcha , la même année 9 en Flandre 9 et y contribua k
la défaite des ennemis sous Nimègue. Il combattit à Ecke-
ren yen 1705. Créé brigadier, par brevet du 10 février i7q4«
il fut employé, par lettres du i** avril, à Tarmée de Flan-
dre, qui se tint sur la défensive. On lui donna le gODre^
nement de Oheniheîm, Roseim et Raisenbei^ , par pro-
visions du 8 février 1705. Il combattit à Ramiliies, ca
1706. Nommé premier aide-maior-général des gardes-dd-
corps, le 9 avril 1708, il obtint le rang de lieutenant dam
les mêmes gardas , par brevet du i** mai, et 8e trouva, la
même année, à la bataille d^Oudenarde. Promu au grade
de maréehal-df-c imp , p.ir brevet du 20 mars 1 709 , il fat
employé, en crtie qualité, à Tarmée de Flandre « en 1710
et 1712 ; et se trouva, cette dernière année, aux sièges de
Douay (?t du Que.snoy. On le créa major général des gardes-
du-corps, par brevet du i5 juillet 171G. Il fut fait lieule-
nant-géiiéral des armées du roi , par pouvoir du i*' octobre
1718, et grand*croix de Tordre de Saint-Louis, par expec-
tative, le 1" janvier 17*20. Il eut une place de grand ctoji
de Saint-Louis, à la mort de M. Desalleurs, par provisions
du 20 avril 1726. Il se démit de la majorité desgardes-du-
corps, le 16 avril 1729. Il mourut le 24 août 1761 , âgé de
94 ans. (Chronologie militaire , tom. y^pag, 58; mémoires
du temps. Histoire de la maison du roi, fie l'ahbé de Nœuf-
ville, tom. /, pag. 34* (0» Gctzette de France.)
(1) L'abbë deltœufriJIc s'est trompe, 1", en nommant Bassj /e régi-
DB HADTEF0RT-BAI3ZBNS (Jean-Louin, comié), heu-
ienant'tiénéral^ et eousîo-fçemiain du précédent (i), entra
au service, cooime lieutenant de la compagnie colonelle
du régiment d*infonterie de Toulouse , à la formation de
m
oe corp^, le ai féTrier i684* H y obtint une compagnie 9
par oommisfion du 18 septembre 1689; combattit à Fleu-
rus, en i6()o, et se trouva au siège de Mons, en 1691.
Nommé capitaine de grenadiers au même régiment , le i5
Janvier 169a « il servit au siège et à la prise des ville et
château de Namur, combattit à Steinkerque , ei se trouva
au bombardement de Charleroy. Il servit au siège de Huy,
combattit à Neennrindey et se trouva au siège et à la prise
de Charleroy, en 1693. Il fut de la marche de Viguamont
au pont d*Espîerres« en 169) , et se trouva au bombar.de-
meut de Bruselles, en 1695. On lui donna, par commission
du 8 novembre de cette dernière année, un régiment d'in-
fanterie de sou nom , que Pou forma , par ordre du a3 dé-
cembre, avec un bataillon du régiment d*infanterie d'An-
jou. En 1697, il commanda, à Tarmée de Flandre, son
régimerit, qui fut réformé par ordre du a5 décembre 1698,
et fondu dans le régiment de la Couronne. Lo comte de
Hautefort fut employé au camp de Coudun, près Corn-
piégne, en 1698, et àTarmée de Flandre, eu 1701 et 170a.
Nommé colonel- lieulenant du régimfmt d*inlaiiterie de
Toulouse, le 8 mai 1707, il le joignit à Tarmée de Bavière ,
et combattit k Munder-Kingen et à Hochstedt. Employé à
la même armée, sous le maréchal de Marchiu, en 1704 9
ment de Bln^r; a*, cd datant du moi* d'octobre 1704 le brevet de briga-
dier de M. deBrosac; 5*9 eo avançant qu'il fut major dei gardes, en 1717;
4*9 eofio co datant ton pouvoir de lieutenant-général du 3o septembre
1718.
(1) La branche de Sâint-Ghamans, puinëe de toutes celles de b mai*
foo de Hautcfort, comptait aussi un offici«>r-génëral dans la pcrtonne de
Charles IVicolas, comte de Hautefort, marquis de Saiot-Chamans, ma*
réchal-decamp, mort le 1 février 171a, et dont les services sont rappor-
tés à la page I la de la géoëalogie de la maiaon de Hautefoil, dans l'His-
toin gèôéaiogique des pain de Fcsoca, etc., par !!• ds GourctUci.
^9% iiiGfioiniAiiB nnomiQOB
a eombatlit à U Maonde bataMf OTlachteit , et obtint b
grade de brigadiett par brovet d« ait octobre. Il fot eoi*
plojéf en wtle qoalilé, à l'wilii da Uifai,'ooiM le mMé-
ebal de Marchbi, en 1705, èl edotle oMTéckal doVUlaifi
CB 1706 el 1707. U eootifiMM ao iccDaffe donoé ao Fért*
Loaifl, aiofi qa*à la priée le Drotenheina, de LaMlerinoi|i
d*Ha§iieDaa al de nie da Mar^bat, eo 170^. Il ae lioatt
à la priie des lignée de ftlolboflen, et à toatea lea aspMI-
tiona da maréchal de Villara, ea 1707. Il aarvH à Pararfa
da Ihio, eo'1708, 1709, 171a, 1711, 171a ot i7i3« m^
les maréchaox de Berwids. at de Haroourt, aoua Télealear
de Ba? ière, et aoos les marécbaw da Beaooaet de TillanL
Dietrcafa, eni7Li$, anxtMgasdeLandaa et de Piibooffg»
et 4 la défiaiîte da géoéral yaaboone : ce fut aa demièia
campagne. Créé'maréchal-de-camp, le Smar» 17189 Um
démit alorf du régimeot de Tonloune. D fut lait premiw
éeuyer de M. le comte dcToalcNise, ea 1707. On le II
gouvemeor des ville et ehileau de Sainl*ll«ilo» par praii-
aions du a8 fuillet de la même année. Il fut oiéé lieata-
uaot-général, par poaroir do so février i734« U moorolà
Salnt-Malo, le 10 mars 1743* {Ckronott^ie miiiiaire ^ i.Ff
pag. 1 18; Histoire des Grands -O/ficiers de la Comwmt»
mémoires du temps. Gazette de France.)
DB HAUTEMER (Guillaume), comte de Fervacquesy puii
duc de Grancey y pair el maréchal de France y se trotifs
aux batailles de Kenty, le i3 août i554; de Siint-Quentio,
le 10 août 1557; deGraveliiies, le 1 3 juillet i558; deDreui,
le 19 décembre i56a, el de Saint- Denis, le 10 novembre
1667. Il mérita, à cette dernière journée, et obtînt lecoN
lier de TOrdre du roi, et une compagnie d'ordonnance. Il
défendit Poitiers, dont Tamiral de Coligny leva le siège, le
7 septembre iSGq. Dans une première sortie, f|U*il com-
manda, il rompît un pont qui facilitait Tapprodie des en-
nemis. Dans une seconde sortie, il repoussa Mo du fau-
bourg Tuniiral de Coligny, qui en avait déjà forcé les bar-
rières et les retrancbemeuls. Le 5 octobre suivant. U com-
battit, sous le duc d'Anjou I k MontcontOiir> U manhs»
DES GiNERÀUX FRANÇAIS. 4^3
en 167)9 sons le maréchal de Malignoo» au siège de Saiol-
Lô, à ctlui de Domfront > où il fut bleMé» et à celui de
Carenlan. 11 défit quelques Reîtres, prèit de Doniiaos, eo
15^5. lu.struit qu'une conjuralion avait été formée contre
la personne du roi, il en empêcha Tcffet, en la découvrant*
à ce prince, qui le créa maréchal de-oamp, la même an*
née. 11 fut uu des confidents de François, duc d^Aujou;
devînt premier gentilhomme de sa chambre, chef de ses
finances et de son conseil , grand- maître de sa maison, et
lieutenant-général de ses armées aux Pays-Bas. Ce prince
renvoya, en i58i, au secours de Cambray, que le duc de
Parme bloquait. Fervacques, avec 4000 hommes, vint d'a-
bord camper auprès du Catelet, et détacha 1000 fantassins,
qui entrèrent dans Cambray : il décampa ensuite du Ca-
telet, repassa la Somme, joignit le duc d'Anjou, et s'as-
sura de Cambray. Sous les ordres du même prince , il prit
Aïeux, le fort l'Écluse, Caleau-Cambresis, et chassa les
Espagnols de tout le Cambresis. 11 assista, le 19 février
i58a, à la cérémonie du couronnement du duc d'Anjou,
q4ie les députés des provinces reconnurent, à Anvers, duc
de Brabant. Le duc d'Anjou, peu content du titre de duc
de Brabant dont il n'avait point l'autorité, entreprit, au
mois de janvier i585, de surprendre la ville d*Anvers, et
fit marcher 3oo cavaliers, suivis de 5ooo hommes de pied ,
sous le commandement de Fervacques. Celui-ci se rendit
maître de 2 portes et d'une partie des remparts, et braqua
le canon contre la place. Au premier bruit que fit cette
attaque, le prince d'Orange rassemble la noblesse et ce
qu'il peut trouver de soldats, pendant que, de son côté,
le peuple anversois tend Us chaînes. On charge alors et on
accable les Français, dont il périt environ 2000 : Fervac-
ques ent fait, prisonnier. Après la mort du duc d*Anjou,
Fervacques s'attacha au roi de Navarre, et le suivit dans
toutes ses expéditions. A l'assaut que Henri IV donna aux
faubourgs de Paris , Fervacques s'empara du faubourg
Saint- Denis, et s'y retrancha. En iSga* il fut fait lieute-
uant de roi aux bailliages d'Évrcux et de Caen , et ensuite
à ceux de Rouen , du pays de Caux et de Gisors. Il con^
.^
4t4 mcnomiAni MMOuoèm
#MI isoo dieraiix et i5oo iHiamiei de plalti
de Qaillebeiif , dont le dne de Mayeane leva le lUfB erail
rarrivée de ce aecoon. Ferraoqiies eoouMiiida ea llenna»>
die iutqii^en 1608. "t^e mi Tafrall fcçit eliavelicr do Mal*
'lapril, le 7 {aavier 1S95. Au ttéged^Amiene, cb i5g7« Pc^
vaeqiiet repooaaa » après un aaaglaal oooibat » le ooodeii
Baquoy, qol avait foieé nn oorpe-de- garda da l'annli
fkançaiie «et conttaigail les Etpagnola de rapaai«r la Saa-
■M. Élete à la dignité de maréchal da Phranaa» par M
doané an camp deveat Amiens» le a6 septembre i5g7« I
prêta sermeat ao roi» le s septembre iSgS, et fit eaiegbtnr
soa état aa parlement de Paris» le 16 avril i0oi. Il ta
aommé goavemenr de flenri*Canrille, snr la déodsdiB
du sieur de lellegarde» par provisioas données à Paris» Il
1 1 janvier 1607. On le fit lientenant-JSéBéral aa gouvera»
aient de Normandie, où il commandait on chef, par pt*
vbioos du 3 mai 1608» enregistrées aa parlement de fteossi
' le 98. Il fut créé duc de Grancey» par lettres d*ëreetisa et
cette terre en duché - pairie » doaaées k Paris 9 aa mois de H-
cemhreiOi 1 : ces lettres n*ontpointélé enregistrées, Hmsa»
rot au mois de novembre i6i5» âgé de 7S ans(i). (dbvasfc
mulitairey iom.Il^ pag, 398; Mimoiret de Casieùum^ IM
zeraiy d'Aubignéj d'AvUa^ laPopelinière » ic Père Damd^
de ThoUf le président HinaiU^ Godefroiy Baucias.)
D^HAUTPODLT-SALETTE (Jean-Joseph-Ange) » génM
de division , naquit à Salette » eu Languedoc» dann raooée
1754* Après avoir serri» comme volontaire» dans le régi-
ment Corse, dès 1771» il fut fait capitaine au ré«;îiDent des
chasseurs à cheval de Languedoc, et il y servait» avec ce
grade» lorsque la révolution française éclata. Sahelle con-
(1) Godefroi et Bmclat te tout trompés, lonqu'ib oot iMuré (|aelt
maréchal de Ferfacquet était mort en 161 5. Getlc crrcvr ett àkmaor
trée par l'état de maréchal de France, donné en faveur de Goncino^^n*
cinit tous U dateda 18 nofembrv i6i3, et où il ettdit qvc cette
ge était y—wlt fmr 4m mtoH émmmtwkûiée
•1
* %
DES GKMÉHAUX FRANÇAIS. t\^à
luite, ainsi qiift les talents militaires qu*il déploya pendant
es campagnes de irga et 1795 , el surtout au déblocus de
iaubeuge, lui obtinrent le grade de colonel du uième ré-
giment, qui portait alors le n" 6 dans Parme des chasseurs
i cheval. Après avoir concouru au siège et à la prise de
Nimègue , en 1 794 9 il obtint le grade de général de brigade^
ti fut employé, en cette qualité, sous les ordres du géné-
ral en chef Pichegni. Il passa ensuite à Farrnée de Sambre-
et-Aleu&e, commandée par le général Jourdan, et se dis-
tingua, le a octobre, à la bataille d*Âldenhoven et a la
prise de Julliers, en chargeant, à la tète de 2 escadrons
de chasseurs, contre 4 escadrons ennemis, qu*il culbuta
et força de se précipiter dans la Roêr. Lorsque Tarmée
française cffeatua sa retraite des bords du filein , d*Haut-
poiilt commanda la cavalerie de Tavant-garde, aux ordres
du général Lefèvre. Cette avant-garde, qui avait pris po-
BÎIion en avant de Limbourg, sur la Lahn, ayant été atta-
quée par un parti de i5 à 1800 chevaux ennemis et 4
pièces de canon , d*Hautpoult attaqua cette troupe enne-
mie, et lui prit 5 pièces de canon et 200 chevaux. En 1796,
d*Hautponlt servit à la mémo armée, dans la division du
général Kléber. Sa brigade fut composée des 1", G* et 9'
régiments de chasseurs à cheval. Par un trait d'audace et
de présence d'esprit , qui lui fit beaucoup d'honneur, il
empêcha que les généraux Kléber et Lefèvre ne tombassent,
le 1" juin, au pouvoir des hussards autrichiens de Barco,
qui se trouvaient embusqués dans une position où l'on
u'avait pu d'abord leji apercevoir. Les ennemis perdirent
en cette occasion, par les charges que fit exécuter d'Haut-
poult , un assez grand nombre d'hommes et de chevaux, et
3 pièces de canon. Le 5 du même mois, il commanda
une forte reconnaissance , qu'il pouitsa jusqu'en arrière du
camp que les Autrichiens avaient établià Waillebruck,sur
la Sieg; et, par ce mouvement hardi, il força ao,ooo en-
nemis à lever ce camp. A la bataille d'Altenkircheo, le 4-
il se distingua, en faisant exécuter, contre plusieurs esca-
drons autrichiens, une charge brillante qui produisit l'effet
leplusavautageux, et pendant laquelle il fut blessé a l'épau
VI. "» i
4:^6 OICTIOKHAIRB HISTOEIQUA
]t ; ce qui ne IV mpèeha pas de gagner de viteste, avec «
brigade, un corps d*infanierie ennemie qui cherchait à se
retirer, et qu*il contraignit de mettre btisi les annen. Ce
corps ennemi était le régiment d*înranterie de Jordis, doit
d*Iiautponlt fit le colonel prisonnier de sa propre mais,
et qui « en cette occasion , laissa au pouvoir de« Frau^ii
ses drapeaux et ii pièces de canon. A peine d*fiautpouk
futil|;néri de sa blessure» qu*il rejoignit Tarmée deSan-
bre-et Meuse, et reprit le commandement de la cavaien
de Pavant-garde. Il fut promu au grade de général de di*
vision, le 18 octobre de la même année. En 1797 , legésé-
ral d*Hautpoult commanda, sous les ordres du général fi
chef Hochè, la grosse cavalerie de Tarmée de Sambre-ft-
Meu»e. Il se trouva au passage du Rhin, à Neuwied, le iS
avril. Il remplit, en 1798, les fonctions d'inspectenrgt^Dénl
de la cavalerie , et fut chargé d*organiser et d*instrutreMf
troupesde cette arme , sur les deux rives du Rbin. En i^
il commanda la cavalerie dv réserve de l*armée du Danube,
sous les ordres du général en chef Jourdan ; et , dèsToo-
verture de la campagne , il alla prendre position , avec si
troupe, dans les environs de PfullendorfT, d*où il devait le
porter sur les divers points que l'eniieml pourrait attaquer»
et fournir de la cavalerie aux divisions qui en auraient be-
soin. I.e 25 mars, le combat sVlant engagé sur tonifia
ligne, d*Haiilpoult fut chargé de réunir toute la cavalerie
de réserve dans les plaines de Pfullendorf , pour protéger
la retraite de lavant-garde. Il eut le même ordre, le jour
de Taffaire d*Oslrach. Il chargea, avec na cavalerie, à la
b.itaille de Slockach ; mais cette charge ne prodiiÎMr pa<
TefTet qu^on en attendait. A la suite de cette afl'aire, il
soutint viguiirru'iement la retraite de Tannée française,
sous le feu de Pennenii, qui tirait continuellement à mi-
traille. AprèH la retraite de Tarniée du Danube, le genèrni
en chef Jourdan, mécontent de la charge faite par la r^
serve de cavalerie à la bataille de Stockach, suspendit le
général d*Hanlpoult de ses fonctions. Ce dernier 8*étant
rendu à Strasbourg, ponr y faire juger su conduite parus
conseil de guerre, fut honorablement acquitté et rendu i
DES GÊ^lÉmAUX FRA!9ÇÀ1S. ^9'J
set fonctions. En i9oo, il fut employé à Tannée du Rhin ,
•OI19 le généraleo chef Moreau , et y eut le commandement
de id réserve de cavalerie. Il combattit à Hohenlînden, le 3
ilécembre, et 9 pendant Taclion , entra, aveo na troupe,
dang le viliafçe de ce nom. Aprè*i la paix avec TAut riche,
le général d*Hautpoult fut nommé inspecteur-général de
la cavalerie. Il eut, en i^4« 1^ commandement en chef
de la cavalerie du camp de Saint-Omer, et fut nommé
^and officier de la Légion-d*Honneur, fe i4 iuio delà
même année. Il présida aussi , en 1804 « le collège électoral
du département du Tarn, et la députation que ce collège
envoya au premier consul Buonaparte. La guerre ayant
éclaté de nouveau contre rAiitriche, en i8o.5, le général
d*Hjutpoult eut le commandement d*une division de cui-
rassiers, faisant partie de la réserve de cavalerie de la
grande- armée, et se distingua en plusieurs occasions, par*
liculièrenient à la bataille d*Austerlitz 11 eut le même
commandement, pendant la campagne de 180Ô contre les
Prussiens, et se signala au combat de HoflT, et à la bataille
d'Iéiia. Il avait été créé grand-cordon de la Légion-d*Hon-
neur, le 8 février de la même année. Il fit , à la tète de sa
division de cuirassiers, la campagne de Pologne contre les
Kusses, en 1807^ et fut blessé dans les combats qui eurent
lieu sur les tMirds de la Passa rge. Il se couvrit de gloire à
la bataille d'EyIau , le 7 février, et y fut blessé par un coup
de bîsciiîrn , doul il mourut quelques jours après. Le gé-
néral d Hautponlt était un des meilleurs officiers de cava-
lerie de Tarmér franchi ise , et sa perte fut justement re-
grettée par tous ses compagnons d*armes. Napoléon, vou-
lant honorer la mémoire de ce guerrier, At transporter son
eor|)s à Paris, et ordonna, par décret daté du camp d*Og-
tenide, le 6 mars 1 807* que les 34 canons pris sur l'ennemi
à Eylau seraient fomius, et quMI en serait fait une statue
éqiitf<*tre, représentant le général d*Haulpoult dans son
coutume de commandant des cuirassiers. {Etats militaires,
MionittUTy annales du Umps.)
»*I1AVRÉ, voytz es Caov.
y
428 DICTIONNAIRE HISTORIQUE
D*flAVRINCOURT, voyez di Gaedevaqve.
DE LA HAYE, voyez Achuld et Blahqubt.
BE8 HAYES (François- Rodrigue), murquis d*EspiMui^,
lieutenant-général^ entra dans les pages du roi, en 16B8;
passa aux mousquetaires , en 1690, et fit la campagne de
cette dernière année 9 en Allemagne, sous M. le dauphio.
Il obtint une cornette dans le régiment de dragons de
Quelus , en 1693 , et fut fait capitaine au régiment de ca-
valerie de Bourgogne, le 19 avril 1695. Il servit aux ar-
mées de la Hojielle, de Flandre et d'Allemagne, depuis
169!^ jusqu'en 1706; s'y trouva aux sièges , aux bombarde-
ments et à la prise de plusieurs villes et châteaux forts, et
combattit aux batailles de Steinkerque, Neerwinde, Spire
et Hoschtedt. Nommé mestre- de-camp d*un régiment de
dragons de son nom, qu*il leva , par commissioD du 36
novembre 1 706 , il le commanda à la bataille de Ramillies,
en 1706; à l'armée de Flandre, en 1707, et aux batailles
d'Oudenarde et de Malplaquet , en 1708 et 1709. OdIoî
donna, par commission du 3i mai 1710^ un régiment de
dragons , en se démettant de celui qu*il avait levé. U cod-
tinaa de servir à Tarmée de Flandre, en 1710, 1711 et
1713, et contribua, en cette dernière année, à la victoire
remportée à Denaîn, ainsi qu*à la prise de Douai, du
Quesnoy et de Boncbain. Il concourut à la défaite du gé-
néral Vaubonne, et au siège de Fribourg^ eu 1713. Créé
brigadier, par brevet du 1" février 1719, il servit aux sié-
ges et à la prise de Fontarabie , des ville et châteaux dTr-
gel et de Roses. Nommé inspecteur-général de la cavale-
rie et des dragons, par commission du ao juin i73a, 'û en
exerça les fonctions jusqu^à sa mort. Emplojé à Tarmée
d*Italie, par lettres du G octobre 1733, il se trouva à tous
les sièges qu'on y entreprit. Il obtint le grade de mare-
cbal-de-camp, par brevet du !to février 1704; se démit
alors de son régiment , et combattit la même année à Par-
me et à Guastalla. Promu au grade de lieutenant-général,
le 18 octobre 1734, il fut employé à la même armée d'Italie,
par pouvoir du 1" avril 1735, et concourut à lapciseducbâ-
DIS 6ÉNÊEAUX FEANÇAIS. 4^
teau de GoDzague. de Rcggiolo et de Révéré. La paix ayant
été faite, au moiftd*octobre. le marquis d*£{ipinay revint en
France. Employé à Tarmée de la Meuse , sous le maréchal
de Maillebols » par lettres du i*" août 1741 t il partit de Se-
dan, le 18 août« avec la première division, et la condui-
sit en Westphalie. Il commanda à Andernack et aux en-
virons, pendant Thiver. Lorsque Parmée passa de la
Westphalie en Bohème, au mois d*août 174^9 1^ marquis
d'Espimiy revint en France. Nommé, le 19 juillet 174^,
pour commander à Strasbourg , sous le maréchal de Goi-
gny et le comte de Balincourt, il réfida dans celte place
jusqu'au 39 août 1744» époque à laquelle il pansa le Rhin,
avec une division des troupes , pour aller servir au siège
de Fribourg. Après la prise de cette ville, il retourna à
Stranhourg, où il mourut, le 7 juillet 17^5, à Tâge de 70
ans. {Chronologie militaire, iom. V^ pag. i85; mémoires
du temps,
DES HAYES-dTSPINAT (François), marquis de Saint-
Luc , grand-maitre de l'artillerie , it»su d\ine branche puî-
née de la famille du précédent, servit à la défense de Metz,
en i55a. Il s*y distingua, le 1*' décembre, dans une sortie
qu*il commanda, et pendant laquelle il attaqua un grand
convoi , au moment où ce convoi allait entrer dans le quar-
tier du marquis Albert de Brandebourg. Après Taynir cn<*
voyédans Hcti, Saint-Luc poussa jusqu'au camp des en-
oemis : ceux-ci détachèrent sur lui un bataillon , qui fut
mis en déroute. Seixe enseignes des assiégeants ayant paru
bientôt après ce combat. Saint- Luc chargea leur droite
avec tant d*impétuosité, qu'il la chassa jusqu'au gros du
détachement, et lui fit éprouver une perte de 80 hommes
tués, et de 10 faits prisonniers. Nommé gouverneur de
Arouage, il défendit œtte place assiégée, en i585, par le
roi de Navarre et le prince de G onde. Ge dernier prince
ayant laii^sé le commandement du siège au baron de Saint-
Mesmes, celui-ci le leva à l'approche d'un secours conduit
par le maréchal de Matignon; et Saint-Luc, à la tète de
ta garnison, tomba sur l'arrière-garde des assiégeants, qu'il
43o DICTIONSAIEB HlftTORIQCE
lais la rn piècfft. Il érhoua djiift Sun rnlrt-prûr eontre Hk
cl'Olêran, en f 5^6. A U lialaillr «le Coiilraa, le »o octobre
i.'iS-, le |iriiice de Conilé sVlanl mU à la fiourïcuîte da
fujarits. Saint Luc c<iurul a lui la lance rn .irrt-t « et le
reiiTer« • Je «on cIh v^l : «.inlant en niètne lriii;»« rn basda
siro . Suivit Luc |ir^«eiita la main aa |»riucre pour le relever,
et ^ re-ndit «on |»ritiinnirr. Il «r-rrit, en i5<>o, «lu «iêgf de
FaiiA . rt. en i S91 , aux M«^«'ft de Nnvon et de Roue». Créé
maréchal de-c^rop, en celle dernière année • il f.it rn-
pluyé •'Il celle qualité a Tartnée de Breiai^ne. pwir lettre* da
as aoi^t iSga. «m» le maréchal d^Aunnint. On Ir fil lieu-
lenaot-f(éiier<fll an (:ouvrrnement dr la Brelaene, à la mort
du finir de la Hun «udaje« par provision:» dunnéeuau c^imp
de Ses mue le mé^ie {our. Il «enrit au «iége et à la prise de
M <i yen ne . et au h\éfie de Roche fort « que le duc de Mercœur
fit Irver. Il négocia, en ■•'949 la Founiîs«ii»n de Pirisi
robéi«sance du roi Henri IV, et concourut à la prise de
Laon. On le créa chevalier des Ordre» du roi t le 7 îanvier
1595. 11 fut ucmoié lieulenaut-général de Picardir^ eo
Tabiicoce du duc de Longue%illey par pmviiiionH du aoavrfl
suivaut. Il «ervil, la même année, à Tamiée de Picardie,
où il commanda , soun le duc de Longueville« puin sous le
duc dt* Nfvers, qui mirent cette province à Tahri des in-
fultos dt'j £«{>.«» oots. Il marcha ensuite en Bietagne, prit
la Mtlietière. près de Rennes 9 et se reudil m.iltre de F.ki-
gères. Il as>iéçea Comper, ftou*i le!( ordiet du inarécbdl
d'Atimoiil ; m.iis la inurt de ce maréchal lu lever le siège.
Saii.t-Luc reprit la Prévolière cl la Molhf - Monboiichcl»
pircourut la Basse- Bretagne , et y réprima la licence du
soldat. Il servit au blncu< et à la prise de la Fère<, en ï5g6.
11 se démit, au mois de septembre, de la lieutenance-gé-
nérale du «;ouvfrneuieiit de Breta'^nc, et fui pourvu de la
charge de çr.:nil-ni.u(re de rirlillerie de France, sur l:i dé-
mission du cnui'e fie Li Guiche» par provisions données à
Miuiceaux, le 5 du même mois. Il alla servir, en 1597, au
siège d*Auiiens, où il fut tué, le 8 septembre ( 1 ). {Cui'oniy-
fi) ITeori IV raimaii beaucoup, et ne l'ippelait que ie érave Smni-
DK8 GteriEAUX FRANÇAIS. 4^1
iogie militaire y L III^ pag, 487; Histoire de France^ du
Père Daniel; le président de Thon , Dupieix, Mémoires de
Suily, Histoire de Fr^uice , par AnauetH»)
n BÉnOUVILLE (Gabriel -Marie -Joseph -Théodore >
canif t) nf^airde France et livnienant'f^nvral <, iia'|iiii à Laon,
le 07 JMilIft 1755. Après avoir f.iil ntfi> éliHicA an colli^ge
royal de la Flèche, il devint page <le l.i n-ine. Il eiifra à
IVcole Militaire en 1769, et fnl fait noim-lifutenanl an 16*
ré|(inient de dragons (L.ingnedoc] , le 6 juillet 1773 f) de-
viot lieutendiit au ni^iiie r<^gimenl , en 1788. Il fitt nom-
mé capitaine -adjoint aux adjudants -généraux, an com-
mencement de 179a, puis adjudant - général - lieiitenant-
oolonel le a juin de cette même année. SVlant distingué
à la bataille dr Valmy, le 19 septembre, il fut fait adju-
daDt-général-colonel, sur la proposition du général Kcllcr-
mann. Nommé général de brigade, le 8 mars 1793, il fut
employé, par lettres de service du même jour, comme
chef de rétal-major de Tarmée de la Moselle. A la tête de
10,000 hommes formant Tavant-garde de Tannée , il s*em-
para de Poperingue, le 6 septembre, et chassa, le même
jour, Ifs Autrichiens de Wlasincrtingue. A la bataillt* de
Kaysersiautern , les 98 et 39 octobre suivant, le général
Boche, qui commandait Tarmée de la Moselle, ayant été
obligé de quitter le champ de bataille, faute de miuiitions
de guerre, et faisant sa retraite sur Bliscastel, le général
flêdouville chargea « à la tête de 5 régimcnt«t de cavalerie,
contre les cavaliers prussiens, au moment où ces derniers
veuaieni de culbuter leur propre infanterie pour tomber
sur les débris de 6 bataillons français, qui avaient été fort
maltraités à Pattnque d*une redoute qui flanquait la gau-
che de Tarmée prussienne. Cette charge, faite avec vigueur
t*^
Lue, C'élMÎt un des plu* be;iux tiommeg de ion lempa; grand, noble , fré-
oéf eui , vénUblrment attaché a tiin roi. Il r«fuM le bAlon de inarérhal
ér FiJince, H pria Henri IV de l'accorder a Charles de Convé-BriaMC, ion
kmwskîtkit , a#eo lequel il avait négooië la reddîtîoa de
439 dictiouhaibk historique
et bien exécutée , obligea Is cavalerie enuemîe de rétro-
grader ^ et permit au général Hoche de rallier ce qui restait
des 6 bataillons. Après cette affaire, le général Hédoaiille
fut destitué y^t les représentants du peuple Levas^enr cl
Bentabolle 9 sous le préteite qull n*aTdîl pas exécuté on
plan d'attaque, concerté par eux, mais en effet parce qu'il
appartenait à la caste noble, que Ton éloignait alors des
armée». Arrêté à Bliscastel, Il fut conduit à Paris, et en-
fermé à TAbbaye, d*où il sortit an iKHit de 9 mois de dé-
tention , et par suite de la révolution du 9 iherroidor ao s
(37 juillet 1794)4 qui entraîna la chute de Robespierre. Il
fut nommé, le la juin 1795, chef de rétat-major-général
de Tarniée des cèles de Cherbourg, commandée par Au-
bert du Bayet. Promu au grade de général de division, il
eut te commandement en chef de Tarmée des côtes de Brest,
par lettres du a 5 décembre de la même année. Il rempla-
ça le général Cherin dans remploi de chef de Tétat-major
des trois armées dites des côtes de Brest, de Cherbourg et
de rOue.st, réunies sous le commandement du général es
chef Hoche, et remplit cette fonction depuis le mois de
février 1796 jusqu^à la pacification de la Vendée, à laquelle
il eut une part aussi active que glorieuse. En reconnais-
sance des services rendus par Hédouville , dans cette occa-
sion y le directoire-exécutif lui fit don d*uiie carabine et
d*iui(* paire de pistolets d*1ionneur, tirés de la manufacture
de Yt'isuilifs, ainsi que de 3 chevaux. Il eut, en 1797, le
coinniandeinent supérieur des ia% i5' et 14* division» mi-
litaires. Il fut noniuié , le 4 iuillel de la même année , agent
civil et militaire du gouvernement de Saint-Domingue, en
remplacement de Sanlhonax. Il partit de Brest pour i^
rendre à cette destination , avec 200 hommes d'infanterie
et '25 chasseurs non montés, et emportant 120, 000 francs,
au moyen desq'iels il fît toutes les dépen>es de soc udmi-
nisiralion. sans rien puiser dans les caisses de \a colonie
pcnd^uit les 7 mois quMI y passa. Avec le peu de moyens
mis à la dispositiOFi d'Hédouville, ce général ne put ba-
lancer rinlluence qu*exerçait à Saint-Domingue le chef
noir Toussain t*Lou vert ure; et ce dernier ayant, malgré se«
DES GÉNEEAUX FRANÇAIS. 4^^
protentation» réitérées de noumission , marché sur le Cap,
à la tète de ao,ooo Nègres , le géiiéial Hédouvillese déter-
mina à quitter Tlle , où d^aillenrs sa résistance eût eiposé
tons les Blancs à être massacrés. Il rentra en France , en
ianvier irg9< et fut nommé commandant supérieur des i V
i5* et i6* divisions militaires, le ai août suivant (i).
Le général Hédouvîlle fut envoyé » dans la même année 9
par Ruonaparte , dans les départements de TOuest , pour y
commander les troupes destinées à agir contre les Ven-
déens, qui avaient repris les armes. S*étant rendu à Angers,
il adressa une proclamation à tous les habitants des dépar-
tements de rOuesty et la fit parvenir {usque dans les bois
où les insurgés s'étaient retirés. Il négocia successivement
avec les différents chefs des chouans, parvint à traiter d*un
armistice , et montra dans cette occasion autant d*énergie
que de modération. Le général Brune étant venu prendre
le commandement en chef de Tarmée de TOuest , Hédou-
vîlle en fut nommé chef de Téta t- major-général ; et, en
cette qualité, il seconda les mesures du général Brune avec
un zèle sincère et dégagé de tout ressentiment de Tespèce
de passe-droit qu'on lui avait fait, en lui donnant un suc-
cesseur. Par suite de ce concours, le désarmement de tous
les pays insurgés s*opéra presque sans difficulté, et surtout
sans effusion de sang. Hédouville annonça au ministre de
la guerre, par sa lettre du 19 janvier 1800, que la paix
avait été acceptée par tous les chefs vendéens, à Montfau-
con , le iS du même mois (3). Il continua de donner tous
ses soins, et de prendre les mesures les plus efficaces, pour
(1) Étant en tournée dans les villen soua iod coromaademeot , et pa«'
•aatau Havre , le général Hédouville |»ril gur lui de suspendre l*ciéou-
tion de deux liomairt arrêtés «ur Ivt côtes et condamnés à être fusil léf«
Son ordre à cet égard fut approuvé par le gouvernement ; et les deux in-
dividus, ayant subi un nouveau jugement, furent acquittés et mit en
liberté.
(a) Le général Hédouville reçut, au théâtre d'Angers, une couronne,
qui lui fut donnée comme marque de la reconnaissance publique pour
son icle à raoïener la pais dans ces malbnoreu^ct contrées.
436 DICTIOIINAIUD HISTORIQUE
tioo aux Anglais 9 en vertu de la capitulation signée, le ^
septembre 1800. A son retour en France 9 il fut nonuaé
inspecteur-général d*artillcrie 9 et en remplit les IboetiOBs
|usqu*à ce que, ayant reçu Tordre d*aller prendre le oon-
mandenient en chef de Tartillerie de Tarmée de Haplei)
aux ordres do général Gouvion-Saint-Cjr « le mauTsis état
de sa santé Tobligea de demander sa retraite. Elle lui fat
accordée 9 le ao décembre i8o3, après 49 ans 3 mois et iS
jours de service. (Etats militaires^ annales du temps ^ ta-
bleau des pensions.)
HENRION (Christophe, haron) , maréchal -de -camp,
naquit à Ville -Claye, près de Montm^dj, le 4 novembre
1772. Il entra au service, le a5 janvier 1790, dans te \f
bataillon de la Meuse, devenu successivement i3*, pon sS*
demi-brigade, et enfin a5* régiment dlnfanterie légère. D
y fut fait sergent -major, le i** mars suivant; adjudaot,
avec rang de sous- lieutenant , le ai février 1794 * sous-lies-
tenant , le 1 5 août de la même année ; lieutenant, le
et capitaine, la 7 mai 1800. Il fil, en ces diverses qualité,
les campagnes de 1793 et 1794 9 à Tarmée des Ardennes;
de 1795 et 1796, à Tarrnée de la Moselle; de 1797, 179S,
1799, 1800 et 1801, aux armées de Sanibre-et-Meiuif,
d^Allemagne, de Maycnce, et du Danube ; et de 1804, à
Tarmée d'Italie. Parmi les actions d^éclat qui le firent re-
marquer, nous citerons les deux suivantes, qui ont été
consignées dans les états de service du générai HeiirioQ.
A Lermette, en Ligurie, le 11 avril 1800, Tenuemi, profi-
tant de la nuit y vint placer un piquet de troupes qui gê-
nait beaucoup Ich avant-postes français. Le capitaine Heu-
rion, ayant reçu Tordre d'aller égorger ce poste, sans lais-
ser échapper personne, partit avec i5 hommes « et tua
l*ofIicier, et les a5 soldats autrichiens qui le composaient.
A Saint-Pierre-d'Arena, près de Gènes, le aS avril i8eo,
il fit , lui cinquième, 4^0 prisonniers du régiment hongrois
de Nadasty, en entrant dans un jardin où ils s^étaieut ré-
fugiés , et où il les força de mettre bas les armes. Il fut fait
capitaine aux chasseurs à pied de la garde impériale, ea
DBS GÈlfEEinX FRANÇAIS. 4^7
i8o5y et deiriut chef de bataîHon aide-de-oamp du prince
Borghèfie , le la mars 1808. On le nomma colonel du a* ré*,
giment d*infanlerie de ligne, le a3 février i8i5. Il passa
major au 9* régiment de voltigeurs de Tex-garde , le 5 juil-
let suivant, c*l fut promu au grade de général de brigade,
le ui décembre de la même année. De i8o3 à 1814 inclusi-
vement, il ser%il au camp de Montreuil et à la grande-ar-
mée, en Allemagne, en Prusse, eu Saxe, etc. Il se trouva
à la bataille de Lutzen , le a mai i8i5, et y reçut un coup
de lM>ult*t è Tépaule gauche, en commandant le a5* régi-
ment provisoire,* qui faisait partie du 6* corps d*armée
commandé par le duc de Eaguse. Il reçut une blessure dans
le côté à la Ixataille de Dresde , le a6 août de la même an«
née. Il fut fait commandant de la Légion- d'Honneur, par
Napoléon Buonaparte, le 14 septembre 18 13. Dans la cam-
pagne de France, en 18149 il commanda i5oo hommes de
la jeune garde, et se distingua aux affaires d*Arcis-sur-
Aube, les aoet ai mars. Il obtint de S. H. Louis XVIII la
croix de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, le 17 septembre 181 4* £n 181 5, pendant les cent
jours, le général Henrioo reçut de Buonaparte le comman-
dement du 3* régiment de chasseurs à pied de la vieille
garde, fut employé, avec ce corps, à Tarmée du Nord, et
se trouva aux différentes affaires qui curent lieu pendant
cette courte campagne. Depuis cette époque, il a été classé
parmi les maréchaux-dc*camp disponibles. Ç^Etals miU-
tairts, Momitury annales du temps,)
D'A ERCU LAIS, vc^ez Allois di Tbbts.
L*IIERMITE, voyez Taistah.
n HESDIGNEUL, voyez de BiiBOHB.
I1E13DELET (Etienne, comte), lieutenant-général , na-
quît k Dijon, le la novembre 1770. Il fut fait lieutenant
•lu 3* bataillon des volontaires nationaux du département
de la Cô:e-d*Or, le 3 août 179a , et passa , le 8 décembre
de la même année 1 adjoint aux adjudants-généraux. Il
438 MCTIONNAIBK HISTORIQUE
devint, le i** jteptembre 1793, aide-de-<^nip da général
de cavalerie Dubois, près duquel il servit pendant quel-
ques mois. Il passa , en la même qualité 9 près du général
Michaud , commandant en chef de Tarmèe du Rhin. Ayist
donné des preuves de connaissances dans l*art de la guenV)
lors du déblocus de Landau par les années combinées de
la Moselle et du Rhin , il fut nommé adjudant-général ckef
de bataillon, le 5o décembre 179*^ et fut employé, en cette
qualité, à Téta t-major- général de Tannée du Rhio, pendant
la campagne de 1794* Dans la même année, il fut faitcbef
de rélat-maîor du corps d*armée employé à la réduclioo
du fort du Rhin, dépendant de la place de Maabeim. Oa
le chargea de différentes négociations qui amenèrent la
reddition de ce fort, et il fut récompensé des services qoH
avait renduA en cette occasion , par le grade d*adjodaot-
général chef de brigade, qui lui fut conféré, le 5o décen*
bre 1794- £n 179^9 ^1 ^l^^l chef de rétal-mafor du général
Gouvion-Saîut-Cyr, commandant le centre de Tannée d^
vaut Mayence. En 1796, il servit dans la division Delmas,
dont il commanda Pavant- garde. En 1797, il fut emploj^
à Tarmée de Rhio-et- Moselle; et, lurs du mémorable pas-
sage du Rhin à Diersheim, le ao avril, le général en cbef
lloreau lui coufîa le commandement de Tavant-gard^ de
l'armée : il se distingua à ce passage de manière à être cité
avec les plus grands éloges parle général en cliff (1). Par
lettres de service, du 1 a février 1798, il fut employé à Tarméc
d'Angleterre, et passa, par autres lettres du 18 aoûl suivant
à l'armée de Mayeuce. Promu au grade de général de bii-
gade, le 5 février 17999 il servit, en cette qualité, à l'ai-
(1) A l'occa^iion de cette brillante action militairr, le direct oîre-px<fcu>
tir adressa à l'adjudant-général Heudelet une lettre conçue en ces termes:
« Vous avei Gxé, citojfen adjudant-général, rattentlon du direct oîre-exé-
tcutif, eo vou« précipitant à la tète de Tavant-garde, sur la rive droitedn
• Rliin , au passage mémorable de ce fleuve. Plus la paix, dont les pré-
• liminaires sont signés, sera douce et prospère, et plus sa conquête sera
• glorieuse pour l'armée. Le directoire vous félicite de rcmpro^srmeot
«avec lequel vous avrx saisi l'occasion de vou^ distinguer à m jeux. ■
DES GÉNÉRAUX IHANÇAIS. 4^^
mée d*nbservalion, et j fut chargé, par le gi^néral en chef
BeroaiJoite , d*une mission diplomatique et secrète près du
prince électeur de Hesse-Darmstadt. Il passa ensuite dans
la 5* division de Tarmée du Danube; et ce fut avec cette
division, i|U*il commandait alors par intérim, qu'il Ht é-
ohoiier le pacage de TAar, tenté, près de Dettingfn, par
l'armée autrichienne, sou» les ordres de Tarchidnc Charles.
Eu 1800, le général Heudelet servit à Tarmée du Rhin, dans
le corps aux oidre» du général Gouvion-Saint-Cyr. Il se
trouva au combat de Fribourg, par lequi-l la campagne fut
ouvf rie ; passa ensuite dans la divinion du général Leclerc ,
et commanda la brigade qui eut avec Tennemî la brillante
affaire de Landshutt. Il servait dans la division du général
Nf y, à la bataille de Ilohenlinden , le 5 déct^mbre 1800.
Après la paix, signée en 1801 , le général Hiudelet rentra
en France, et fut appelé, en avril i8o3, au commandement
du département de TAube. Dans la même année, et lors de
la formation des camps sur les côtes de TOcéan , il fut em
ployé 4 celui de Bruges. On le créa membre de la LégioD-
d*l]onneur, le la décembre i8o3, et commandant du mê-
me ordre, le iSjuin i8o4< Il servit, en i8o5, dans le 3*
corps de la grande-armée, sous les ordres du maréchal
Davout, qui lui coufîa le commandement de son a-
vaut- garde. Le général Heudelet se signala d*abord par le
passage de TEnns à Steyer, puis par le brillant combat de
Marienzell , le 8 novembre. Dans cette dernière affaire, il
battit complètement la division autrichienne du général
Meerfeldt« forte de lobataillons, et dont la perte fut deiSoo
hommes tués, 4000 prisonniers (parmi lesqueln se trou-
Taient a colonels, 5 majors, et 63 officiers), 16 bouches à
ft'u et leurs caissons, 6 drapeaux et plus de 100 voitures
d'équipages. Le général Heudelet se distingua encore , le a
décembre, à la bataille d*Au9terlilz, où il eut un cheval tué
•oas lui. En récompense des services qu*il avait rendus
daus cette campagne, il fut élevé au grade de général de
diTi>ion« le a5 du même mois. On lui donna, le 9 mal
1806, le commandement de la deuiième division du 7*
corps de la grande-armée. Il commanda cette division à la
/^\o DICTIOHHjUEE HISTORIQUE
bataille d'Iéna, le i4 octobre, et aux différents combats qol
furent livrés pendant celte campagne, lic^ombaltît àEyUs,
le 8 février 1807,* et y fut dangereusement blessé d'il
coup de feu au travers du corps. Il reçut , le ^5 novemke
1808, le commandement de la troisième divisioada^
corps de Tarmée d*Espagne , avec laquelle il fit la caaipa-
goe de cette année. En 1809 , il servit à Tarmée de Porta*
gai; et» après la prise de Porto, il fut chargé par le ou-
réchal Soult, duc de Dalmatie, de soumetlre le nord de
ce royaume. Il battit les insurgés à Ponte- de- Lima, leur
prit 9 bouches à feu , força le passage de ccftte nMej mar-
cha sur Valencia , sVn fit ouvrir les portes, et en fit sauter
les fortifications. Après avoir rempli sa mission, il revint for
le Duero, et rentra en Espagne avec le corp^ d*amièe. XU
fin du mois d'octobre 1809, le duc de Dalaiatie lui confia
le commandement eu chef du a* corps d*arniée. Le géné-
ral Heudelet conserva ce commandement îusqa*au moii
de mars 1810, époque à laquelle il fut placé sons lesordies
du général Reynier. Il continua d'y être employé , et fit U
troisième campagne de Portugal. Il se trouva aux affaiics
de Bussaco « Santarem, Alfayata , etc. , où la divinloo à la-
quelle il était attaché rendit des services importants. Élant
tombé malade par suite des fatigues de cette campagne, il
rentra en France, le 24 juin 1811. On le chargea, le 39
février 181a , de l'inspection et de la formation des corps
de troupes qui se rendaient à la grande-armée de Russie,
en passant par Mayence. Le 12 mai suivant, on lui donoa
le coromandemenl de la deuxième division de réserve,
composée de 18,000 hommes d'infanterie, aooo chevaux
et 5o bouches à feu, et on le chargea de s^opposer, avec
ces troupes, aux débarquements et aux mouvements que
les ennemis pourraient tenter depuis l'Escaut jusqu'à la
Baltique. Son quartier-général fut successivement établi à
Munster, Hambourg, Lubeck et Rosloïk. De celle derniè-
re ville, il se porta à Dantzick, le 29 novembre 1812; et,
ayant appris, par le gouvernement de cette ville, que
depuis un mois on n'avait aucunes nouvelles de la grande-
armée d'expédition de Russie, il se mit de son propra
DES GÈNÉnAUX FEANÇAI!!. 44>
moavement en marche sur Kœoî^berg, où il arriva rn
mécae temps que le prince major-général ficrihler. Il prit
ensuite sa direction vi*rs le Niémen » et recueillit chemin
faiHiml une partie des débris de la grande-armée. Ayant
été placé <ou8 les ordres du maréchal Macdonald i com-
0iandaol en chef du lo* corps, il rentra k Danlikki le 17
janvier iSiS, pour faire partie de. la garnison de cette
place, qui fut presque aussitôt investie par les ennemis.
Pendant le mémorable siège de Dantzick, le général Heu*
deict commanda la seule division française qui se trouvait
dans la place , et qui fut , dans toutes les occasions, oppo-
sée aux principaux efforts des assiégeants. La conduite dis-
tinguée «|u*il tint alors lui volut la décoration de graod-of'^
ficier de la Légion d*Honneur, que Napoléon Bàooaparte
lai accorda , le a6 juin 18 iS. Après que la brave garnison
de Dantzick eut épuisé ses vivres, ses munitions et tous
ses moyens de défenses, le général Heudelet fut chargé de
traiter de sa capitulation avecle duc de Wirtemberg, com-
mandant en chef les forces russes sur ce point. La conven-
tion fut rédigée et conclue dans les termes les plus hono-
rables, et avec les avantages les plus distingués pour la
garnison; mais la capitulation ayant été entièrement vio-
lée au itioment où elle devait être mise à exécution, les
troupes qui allaient rentrer en France furent conduites
comme priMinnières de guerre sur le Dnieper, à Kiovr et
•I1X environs 9 dû elles arrivèrent, le 14 mars 1614» après
^9 jours de marche Le général Heudelet fut rendu à la li-
berté, le i5 juin 18149 et rentra en France 9 le 5 septeni*
bre suivant. S. M. Louis XVIII Pavait créé chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint- Louis y le i3 août précé-
dent. Nommé d*al>ord au commandement de la subdivi-
sion militaire composée des départements de TAube et de
l'Yonne , il passa, le i** janvier 181 5, au commandement
de la dix- huitième diviftion militaire (Dijon). Il se trouvait
dans cette ville lors de l'invasion de Buonaparte sur le ter^
ritoire français, en mars de la même année, et son pre-
mier mouvement fut de faire des dispositions pour résister
à cette invasion. Mais, après rcoiréc de Buonaparte dans
▼I. 56
44^ DICTIONNAIEK HISTORIQUE
la capitale» le ao mars, le général Heudelet le retirai
Ghâtilloii-iiur-Seine, avec le préfet de la C6te-d*0r. Pen-
dant les cfiit /ours, il reçut du ministre de la guerre de
Buonaparte Tordre de prendre le co m mandement de la
i5* division d^infanterie, faisant partie du 5' corps <>" ar-
mée du Rhin. Le 17 juin suivant , une défièehe télé-
graphique Payant appelé à Paris 9 il quitta l*Urmée do
Ehin, le 19» avant que les hostilités y eusneat commencé;
et 9 ayant appris en route les événements de la guerre ei
Belgique, il rentra dans ses foyers. Après la seconde res-
tauration , le général Heudelet fui pourvu du commaDd^
ment de la 4' division militaire (Nanci). Il fut appelé à Pa-
ris, le a4 novembre iSiS, par une dépêche télégrapliiqof,
pour déposer dans le procès du maréchal Ney, qui Tarift
fait appeler comme témoin à décharge : sa di^positioD fat
Davorable au maréchal. Le général Heudelet ayant sollici-
té son admisMon à la non -activité, TobtUit , le 8 janvier
18169 et se ^^^ alors dans sa terre de Bierre , près deSé-
mur (Côle-d'Or.) Depuis 1819, il figure dans le cadre dei
lieutenants-généraux disponibles (Etats militaires , Mm-
teury annales du temps,)
DL HEUQUEVILLE, roj^ez de Roiichesoixes.
d'HILLIERS, l'ojcz Bakagcet.
d'HOFFELIZE (Charles-Georges, conite)^ maréchal-dt-
camp , naquit en 17*28. Il avait d*abord été destiné à Pétat
ecclésiastique; mais une querelle qu*il eut avec un de ses
profesiifurs au séminaire de Sainl-Sulpice, à Paris, le jeta
dans la carrière des armes, et il alla servir en Aulricbe, où
il eut un avancement rapide. Dans un de ces combafs san-
glants qui si$;nulèrent la guerre dite de sept ans, entre TÂu-
triche et laPru.sse, M. d'HnfTt'Iizc, commandant un esca-
dron de cuirassiers du régiment de Palfy, placé sou< les
ordres du général Lauiinn, culbuta successivement , à la
tél<* <lo î^a troupe, 5 escadrons prussiens de l'armée do
grand Frédtric. A la prise de Berlin, parle général aulri-
cbicn de Haddcci., ce fut M. d'Hoflelize qui» à la télé di
DES 6£N£&AITX FRANÇAIS. 443
5 escadrons du même régiment de Palfy, et secondé par
loo hussards seulement , défit entièrement lésa balaillont
prussiens qui 9 seuls, oppo>èrent quelque résistance. Cette
action brillante le fit nommer major de son régiment , par
Timpératrice Marle-Th^r^se. Lu mort du frère aîné de M.
de HoflTelize ayant obligé ce dernier de revenir en France ,
pendant Thiver de 1760 à 1761 , il y prit du sei vice, et fit
les deux dernières campagnes de la guerre de sept ans y
comme aide-decamp, avec le grade de colonel, sous les
ordres du comte de Choiseul. A la paix de 1765, on lui
donna un régiment de grenadiers royaux ; et il devint» en
17789 colonel du régiment d*Austrasie infanterie, avec le-
quel il passa à Ttle de France, en 1780. Il suivit, avec son
régiment, en 1781, le Railly de Suflfren dans son expédition
à la côte de Coromandel, d*où il alla foindre les nababs
Hyder Ali-Khan et Tippoo-Saîb. Il prit , en 178a, le com-
mandement en chef de Tarmée française dans ces parages
de rinde, et manœuvra toujours de concert , tant avec l'a-
miral français qu'avec les princes indiens, jusqu'à l*arrivét
du marquis de Bussy, en 1783. A la bataille de Oondelour,
le i3 juin de cette dernière année, les dispositions faites par
M. d*Hoffelize, qui commandait en second toute Tarmée,
eurent une grande part à la résistance héroïque que la t>ri->
gage d*Austrasie, à peine composée de 3000 hommes, op«
posa aux forces plus que quadruples du général anglaiÉ
Stuart : celte brigade, comtn a ndée parle baron d*Alb»gnac,
et dirigée par le chevalier de Boissieu, son major, fit |ierdre
aux Anglais plus de aSoo hommes de leurs meilleures trou-
pes. Ai. dHoffelize revint en France, en 1784, avec le
Bailli de Suffren , et eut part aux faveurs dont la cour com-
bla cet amiral. Il fut nommé commandeur de Tordre royal
et militaire de Saint- Louis, et bientôt aptes, employé com-
me maréchal- de-camp. Il commandait à Stenay, souh les
ordres du marquis de Bouille , lors de Tévasion de 1 1 famille
royale et de Tarrestation de LL. HSI. à Varrnnes, le aa julo
1791. L'inutilité de se^ efforts, dans cette journée malheu-
reuse, où il D^était employé que secondairement, les fati-
gues qu*il essaya , et le chagrin qu'il éprouva de o'avoir p«
L^2 DICnOSTHAimB
la capitale , le ao mar» , le ^.
Chàlîllon-sur-Scîoe, afecle-: \.
dant les cent jtmrs^ il reç* '
Buonaparte Tordre de r.
i5- division d'infanlerk. '
mée du Rhin. Le i: .
graphique Tayanl ,.
Ehiii,le lo.avar *
et , ayanl apprii; ' ;
Belgique t il r- ^ .;
taaralion, Y
ment de ta }
poard^ \
iii alorteotott^'^
lalffienû
^t
àèrenl enienUei^
•ifren. Ib se IfouiM^
apièt, le comle d^Aolhr
jBdenenl de ranaée,«i
ic-camp, dam aee eampai^
i*ippoo-SiA, el plut lard, wh
.eBuuy. Ce dernier nomma le îcum
y en 1763, aprfea U bataille de Gea-
.elle le régiment d'Aualraaie a'était cooinl
.i*Hoir«rlize rewint en France, en 1784, am
du BaMli de Siiffren; el le ml, voulant atai
r au comle d*Iiofleliie, père, ta aaitafacUon dn
J^a que cet officier await rendue peadanl la goem
rinde, le nomma commandeur de Saînl-Louiti rt
p en m£mc tempe auîeone d*Ho0eliie une pnerioa,
^ rjSAurance d*un avancement rapide. Celni-d
lors l'honneur de monter dans les carroeaea du roi, et
.o^ çoanst-r avec lui, en 17H8. Il était maior en aocoad do
•régiment de N>*us(rîe, lors def premiers' troubles delà ré-
volution françiisis ci il parvint i y réprimer une violente
iiisurrectinii, p.ir un trait de fcmivié qui fut applaudi par
les généraux de VaubccourI , Haymann et de Casieia. Ayant
.été réformé» en 1791, il suivit, avec son frèrcp le contie
d*Bi)iïr.lize« leur père, qui était empluyé con&me maréi^iial-
dé-camp 8OUS le mar(|ui!i de Bouille. Tous inw étaient à
Steriay, lorsque le roi Louis XVI fut arrêté à Vareanes. Ils
se mirent à li léle du réfi;tmenl Royal-Allemand, et mar-
-chèrent au secours de S. tM. ; mais, n*ayant pu réuxsUr dans
celte enVrepiise» ils sortirent de France le nnénip îonr, mal-
gré-.ies i'Sotta des paysans armés, qui leniaieut de \tz
t^
#
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V
.0^^
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1
V
^^ GÉiriaiux fbançais. 4~^|5
vrHoffeliie, étant pasué daos la ca-
,^** "^ prince de Gondé« te trouva, avec
^'^'N Nihfiiii, le a décembre 1733. Il
*^ ^ "^.^ gentilshommes, parmi les-
p^^- ''^^"^ ><Lj ^ >« parent», et qui. duns
^ '^ ■ ., v^ '^ pP* 'c ^^^ d*î Bourbon I
- s % "^ épublicaîne, et à lui en-
"^ ^^ ^unitr d^Hoffelize p issa à
iixièiue aîde-inaior-général
chevalier de l*ordre royal et
romu au grade de colonel 9 le 5
.ua son service d*aiJe- major, se
il* lires que le corps d'infanterie noble
. l'ut souvent chargé d'en diriger les mou-
jc trouva à la malheureuse affaire d*Ober-
, en 1796. A la bataille de Biberach, ce fut sur
iiosjlion que le prince de Condé lui donna Tordre de
jer one batterie et un corps de troupes ^ qui arrêtèrent
««0 pntgrès du général Moreau. Au combat de Constance»
il se trouvait, avec le prince Amédéc de Broglie, à la tête
de 5o grenadiers du régiment de Bourbon y qui reprirent 9
répée à la main, la porte de la ville, déjà occupée par Ten-
tiemi. Dans cette action , le comte d'Hoffelize fut un instant
prisonnier des ennemis ; mais il parvint à leur éch:ippcr.
11 ne quitta le corpn de Condé qi'après son dernier licen-
ciement général. Il rentra en France, en 1801, s'y maria,
et se fixa dans le département de la Monelle. Il fut nommé
membre du conseil-général do ce département, et ne prît
aucune autre part aux affaires publiques. En 18149 lors de
l\ii rivée à Nancy de S. A. R. Mon^ieus, frère du roi, le comte
d'Hoff.'lixe pénétra dans Metz, avec le colonel Monsry,
pour y porter les premiers celle nouvelle au^ général Du-
rutte, qui se détermina à reconn.ittre le gouvernement des
Biiurlioufi. Après la rentrée du roi en France, le comte
d*Hoffelîze offrit ses services à son «•ouverain , et sollici-
ta de l'emploi dans l'année. Lors de Tiiivasion de Buo-
naparte, en mar» i8i5, il s'inscrivit parmi Icj» volon-
taires royaux, et prit, sous les ordres du comte de Viomef-
444 dictionhaire histobtqub
réusAÎr à sauver nés souverains» lui causèrent une
gui le luioa lenlemeat, el dont il mourut k Aschaiei»-
bourg^leaafuin 1790. ( EtaU militaires , amuUes Ai iemfkt.)
D*HOFFELIZE (Joseph-Gaspard, comu^ y marickal-de-
camp , et fils de Charles-Georges d*0offelise « qui pvMde»
DaquU à Nanci,.le 5 iaiivier 1766. Il partit pour IHede
France, en 1780, avec son père, qui était alors eoloDèlda
régiment d*Àustrasie; el de là Ils passèrent ensemble am
lodeb-OHcntales, avec le BaillideSuffren. lisse troQVèreal
9u combat de Sadrass; et bientôt après* le cooite d*HoffB-
lize, père, ayant pris le coramandemeol de Tarméf* em-
ploya son iils comme aide-de-camp, dans ses eampagaes
'avec Hyder Ali-Khan et Tippoo-Saib, et plus tord, sooi
les ordres du mari|uis de Bustty. Ce dernier nomma Je jeune
d'Boffelize capitaine, en 1763, après la bataiile de Go»>
deloiir, dans laquelle le régiment d'Auslrasîe s'était couvert
de gloire. II. d'Hoffelize revint en Fraucef en 1784» avee
rcxi'êdition du Bailli de Suflfren; et le roi, voulant aIsH
témoigner au comte d'Hoflelise, père, sa satisfaction dci
.services que cet officier avait rendus pendant la guens
dans rinde, le nomma commandeur de Saint-Louis, et
donna en môme temps au ieone d^lloflTeltze une pension,
ainsi que Tas.surajice d*uu avanct-mcnt rapide. Celui-ci
eut alors riioniieur de mant<*r dans les carrosses du roi, et
.dr ohassiT avec lui, en 17H8. Il était major en second du
cégimeni de Ncustrie, lors des premiers troubles delà ré-
vohitiofi françiist', ce il parvint à y réprimer une violente
insurrcctiDii, p.ir iiii trait de fermeté qui fut applaudi par
lesgt^uérauz dtr Vaubecourl, Haymann et deCasieîa. ky^9t
.élé réformé, en 1791 , il suivit, avec son frère, le comte
d^Hoffi Ii2e, leur père, qui était em^duyé comme maréciiaU
.dè-camp soud le marfjuiH de Bouille. Tous Iroiii étaient à
Stenny, lorsque le roi Louis XVI fut arrêté à Vareaiurs. Ils
se mirent à \\ tète du réjçiment Roy al- Allemand, et mar-
43hèrenl au secours de S. M. ; mais, n*ayanlpu réussir dans
celte eiit.repiitie, ils sortirent de France le même iour, mat-
gré- les i'ffottâ des paysans armés, qui tentaient de les ar-
N
IIE8 GÉlfiaiUX FBANÇAIS. 44^
Téter aussi. Le comte d^Hoffeliie, étant pas«é dans la ca-
Talen'e noble du corps du prince de Coudé 9 se trouva « avec
ce corps, au combat de Berstbeim, le a décembre 1795» I)
y commanda un peloton de 40 gentilshommes, parmi les^
quel» se trouvaient plusieurs de ses parents « et qui • dani
ce choc valeureux , dirigé par S. A. S. te duc de Bourbon 1
concourut à culbuter la cavalerie républicaine» et à lui eo^
lever ses batteries. En 1795, le comte d^Hotfelize p.tssa à
IVtat-major-géiiérftl, comme deuxième aîde-major-géoéral
de rinfanterie, et fut créé chevalier de Tordre royal eX
militaire de Saint-Louis. Promu au grade de colonel, le 5
janvier 1797, il continua son service d*aide - ma jor , se
trouva à toutes les affiires que le corps d'infanterie noble
eut à soutenir, et fut souvent chargé d*eo diriger les mou-
vement«. Il se trouva à la malheureuse affaire d*Ober-
Rimlack, en 1796. A la bataille de Biberach, ce fut sur
sa proposition que le prince de Coudé lui donna Tordre de
placer une butlerie et un corps de troupes, qui arrêtèrent
le» progrès du général Moreau. Au combat de Constance»
il se trouvait, avec le prince Amédée de Broglie, à la tête
de 5o grenadiers du régiment de Bourbon , qui reprirent»
Tépée à la main, la porte de la ville, déià occupée par Ten-
nemi. Dans cette action , le comte d*Hoffelizc fut un instant
prisonnier des ennemis ; mais il parvint à leur échapper.
11 ne? quitta le corps de Condé q^Taprè)* son dernier licen-
ciement général. Il rentra en France, en 1801, s*y maria,
et »e fixa dans le département de la Moselle. II fut nommé
membre du conseil-général do ce département, et ne prit
aucune autre part aux affaires publiques. Eu .1814» lors dû
Ta f rivée à Nancy de S. A. R. Monsieus, frère du roi, le comte
d*Hoff.lize pénétra dans Metz, avec le colont*! Monsry,
pour y porter Ifs premiers celle nouvelle au général Du-
rutle« qui se détermina à reconnaître le gouvernement djes
Boiirlions. Après la rentrée du roi en France, le comte
d*Hoffelize offrit ses services à son souverain , et sollici-
ta de Temploi dans Tannée. Lors de Tinvasion de Buo-
naparte, en mar» 18 15, il s*inscrivit parmi les volon*
taires royaui, et prii^ sous les ordres du comte de Vioiaiaf-
4V^ McnoaniAOLK ■btouqck
màr le cmamanétmtnt âë ediii de fenn kataiDoas q«
^«r^sulnail à TîncenoeSf ■»■> qui ae pil èlre om es x-
tffilé. Après Trotrée àe Baoaaparte i Parâ. le ao s»,
Il ciMBte «i*H -felîse et «a frère refiareat ea Lorraiee,
#oà ik cmaptaieiit irtocodre le rai; ^oi» il» apprirrat alon
It liceaciraicnt de» Croapes loyales, fait & Bétkuac. Aprb
la seconde rentrée de S. M. , le comte d^offrlôe obiiot k
CoanoiaBdeni^Bt d'âne aibdiTÎsmi de la 1 3^ dirâion aûlh
taire, d^abord «yus les onires da naréckal cooite de Tîo-
metnB • puis a»us ceox do général Cootard. H rempfiaait
encore les fonctions de ce, comaMadeaienl , en octobn
1819, lonqa*n éclata a Irest des Iroobics, à roccâfioo
d^nfie instiDation de au'iioaaaires faite par Péfè^ de
Qiiîiaper. La fermefé qae déploja alors le comte dlBoie-
lize, et ia bonne contenance d«*s troopes scnis son corn*
mandement, secondèrent poMsaauBent les me^ares que
prit Taotorilé cirile; et , lorsqne les aiémes troubles se le»
aourelèrent , an mob de fuin tS-io, la conduite que tiat
le comte d^HolIeliae eut encore le méoie résultat , et la
Tafut des ténraignages de la satislactioa et de Tapprobi-
tion, tant de la part de ses chefe. que de celle du ministre
de la gnerrr» qui en rendit aa roi un compte très farora-
ble. Le comte d^Hoflelize, qui avait été créé officier àeU
Lë^n-d* Honneur, fut nommé y par le roi , comniâDdeur
de Tonfre royal et militaire de Saint- Louis, à Toccasion
dn baptême de S. A. R. M^r. le duc de Bordeaux. Des af-
faire*» de f imille Payant obligé Je quitter soo commande-
ment, il fut cljssé parmi les maréchaux-de-camp dispo-
nibles. {Etats militaires , Munittur, annales du temps.)
d'HOFFELIZE (Tbéobald - Christophe) , maréchal-de-
camp, et frère puîné du précédent, fut d*abord pa^e du
roi en la grande écurie , et pas.-^ ensuite officier dans les
carabiniers de 31os«Kri. Il Ht une partie de la guerre de
sept ans^ et se trouva à la bataille de Minden, aiosî qu*à
plusieurs autres affaires. Eu 1^85, il fut uommé colonel
du régiment Royal- Picardie cavalerie. Il commanda, en
1788, uD détachement de son régiment, qui fut envoyée!
DES GÉNÉRAUX FRAIfÇlIS. 44?
Bretagne* lorgden trouble» parle menlaîres. Il availobteoa
sa rt*traîle «en 1789; niaÎH il émîgra, lors de Tarrestalion
du roi • en 1 79 1 ; joignit le corps da prince de Condé , fil la
campa<;ne de 179a, comme volontaire, et celle de 1793,
comme officier dann le corps de cavalerie noble. A BerF-
Ihfim, le a décembre de cette dernière année y le peloton
d%iile droite qu*il command.iit fut pres(|ue entièrement
culbuté par la cavalerie républicaine 9 qui le prenait en
flanc* et M. d*Hoflrelizc fut lui-même blessé d*un coup de
sabre à la tête. En 1 794 • il obtint , sur la demande du prince
de Condé, Ir brevet de colopel, et fut employé. Tannée
suivante, par le même prince , comme lieutenant-colonel
du régiment d^Antorg chasi»eurs. En 1796, à Taffaire d*Ober-
Kamlark, il fut encore blessé de deux coups de feu, en
soutenant une batterie de canons dont les républicains
voulaient sVmparer, et qu'il parvint à sauver. En 1797,
, S. M. Louis XV 111 le créa mnréchal-de-camp. M. d'Hofie*
lize resta au corps de Condé jusqu'à son dernier licencie-
ment, et rentra quelques années aprè» en France, où il
termina sa carrière à Nanci, en i8o5. {Etals militaires»)
Di nOHENLOUE (Wolfgang- Jules), comte de Hohen-
lotu"J\tutnstein ^ maréckal'dc'camp ^ naquit le 5 août 162a,
Il servît long-temps sèus le prince de Condé, et se distin-
gua dans tHfaucoup de rencontres, et notamment à la ba-
taille du fjubourg Saint-Antoine. Le ï juillet i65a, la paix
ayant été faite après le renvoi du cardinal Hazarin, il fui
créé maréchal'de-camp, le 3o octobre de la même année..
Cependant son attachement au prince de Condé lui fit
abandonner le parti de la cour, et il rejoignit ce prince en
Espagne, à la tête du régiment d*Erljch cavalerie, dont il
avait été nommé colonel de» leia février iG33. Rentré en
France, aprèsle traité des Pyrénéen, en 1669,00 licencia «on
régiment, le ao juillet itiôo (1). Passé ensuite au service de
(1) Hademoi»elle de Montpcntier, qui joua un ti grand tù\t daoi let
troublef de ce temps , eo parle dans ses maBioires sous le nom du com-
M de IloUcb.
448 DICTIOim AOIE HISTORIQUE
Pempefeur, il fut reçu feld - maréchal , et contribaa à la
défaite des Turcs , à Saiot-Gothard. Il moa rat sans posté-
rité, ie 26 décembre 1698. {Chronologie militaire, tam,
VI y pag, 585 ; mémoires du temps»)
DB HOHENLOHE ( Louis - Aloys - Joachim ) , prince de
, Hohenlohe-fValdenbourg'Barienstein , lieuêenani-^néral,
parent du précédent, naquit le 18 août 1765. Il entra ao
ëërvice palatin, en i^gH, comme colonel d*infanterie ; et
depuis , il fut nommé colonel des chevau-légers dt Linange.
Il quitta ce service pour prendre, en qualité de second co-
lonel-propriétaire, le cummandement du régiment dei
chasseurs de flohenlohe, au service de France. H fit, en
cette qualité , à l*avaiit- garde de l*armée de Côudé« iei
oanipcignes de 179 s à 1794- Au mois d*octobre 179S, il
concourut à la pritte des lignes de Weissembourg, chargea
figoureuscment les républicains qui défendaient le camp
retranché de Bodcnihai , et leur enleva 5 pièces d*artillerie.
Cette journée fut meurtrière pour les deux régiments de
Hohenlohe, qui perdirent la pYi^s grande partie de leurs
soldats et de leurs officiers. Ce» deux régiments ayant été
réunis en un seul, le prince Louis de Hohenlohe en prit le
commandement; et, avec Tagrément des princes français,
il passa au service de Hollande. Il combattit à la défense
dente de Bommel, au mois de décembre 179 1 , et fit ,sur
la glace, une très* belle retraite, quoiqu*il fût harcelé de tou-
tespartSfdans un espace de 14 lieues, par les troupes légères
et Tartrilerie volante des Français. Le prince Louis de Ho-
henlohe fut nommé chevalier de Tordre royal et uiilllaire
de Saint-Louis, en 1795. Il leva un nouveau corps dans ses
états, et lecommanda àTarmée df Claii-fait. Il fut aussi nom-
mé colonel-commandant du régiment de Kerpen, au ser-
vice d*Autriche, et fit, en cette qualité, les campagnes de
^7Çfi 17979 '79^ ^^ '799* ^' ^® trouva dans toutes les actions
importantes , et notamment à Caldiero, en novembre 179^9
et à Stokach, au mois de mars 1799. Cette dernière année,
il fut nommé général- major au service du cercle de Fran-
conie , et, en cette qualité, employé sous l'archiduc Char-
DES GENElUtTX rRANÇAIS. 44g
le«9 en Italie. Promu au grade de lieuteuant- général , en
iSo6, Tempereur d'Autriche le oomma , Tannée suivante,
gouverneur des deux Gallicies, et il fut successivemenl dé-
coré de la grand*eroix de» ordres de Sainte-Inné de Russie,
<le Saint- Hubert de Bavière , et du Lion de Hesse. Il com-
iMtlil à téipsick, en i8i3; fit la campa^^ne de France, en
1S149 et fit arborer le drapeau blanc^à Troyes, lorsque les
scHiverains alliés en furent raaflres, et lui en eurent donné
le commandement. En iSiS, le prince Louis de Hohenlohe
entra au service de S. M. Louis XVIII , en qualité de lieu-
tenant-général des armées, à prendre rang du a8 février
1806, et d*inspecteur d'infanterie. Il est aussi colonel su-
périeur de la légion de Hohenlohe » au service de France.
Le roi, par son ordonnance du 9 juin 1816, l*a nommé
commandeur des ordres de Saint-Michcl et du Saint-Esprit,
et a affecté à sa résidence et à celle de sa famille» le château
de Lunévîlle. Le prince Louis- Aloys-Joachim de Hohenlohe
est senicr et grand-mattre de Tordre du Phénix de Hohen*
lobe. {Etats militaires ^ Moniteur ^ annales du temps,)
M HOHENLOHE (Charles-Joseph-Justin-Ernest), ^^rince
4le Hokenloke''Bartenttf,in''Jfixthcrg, lieutenant-général des
armées du roi, et issu d*une autre branche de la famille du
précédent naquit le \'i décembre i;67. Il fut, iusqu'à
râi;e de i8ans, grand-comte de la cathédrale de Strasbourg,
chanoine de la métropole de Cologne et du chapitre d*EII-
wang. Ayant quitté IMpt ecclésiastique, il fut mis, en 1788,
CD pottessfoD de la seigneurie dH)berbronn , en Alsace , que
la révolution française lui enleva. Il fut nommé colouel aa
jervice du cercle de Franconie , et obtint une compagnio
de dragons, de ta maison, qu*U quitta, en 179a, pour
prendre le commandement du régiment d*infanterie de
Hokenlohe-Sehillingsfûrtt , au service de France, régiment
dont il obtint la propriété, en 1793. Il fit, à Tarmée du
prinoede Condé, les campagnes de 179s et 1793, et en 1794,
celle de Hollande, où il partagea les périls de la défense de
nie ieBommel, et la gloire de la retraite du Zuydersée.
Leraque le prince Louis • Aluia • Joachim passa au service
VI. 57
45o DICTIONNAIRE HISTORIQUE
d*Autriche, le prince Charles ooi>duisU la légion de Hohen-
lohe à Tarmée du prince de Condé , qui par un noble moa-
Tement de recon naissance et de courtoisie, miiàUdispo-
sition du prince Charles , les 5 pièces de canon que \c régi-
ment de Bohenlohe avait enlevées à Taffaire de Bodeàlhal.
S. M. Louis WIII le nomma chevalier de Tordre royal et
militaire de Saint- Louis, en 1796; et l'année suivante,
maréchal de ses campset armées. Lorsque l'armée deCoodi
passa en Russie , en 1797» ^^ prince Charles de Hoheololie
fut nommé lieutenant-général par rcnapereur Paul 1". Le
roi de Wurtemberg lui conféra le même grade dans ses A^
mées; mais il rcfu&a constamment de servir sous les dra-
peaux de la confédération du Rhin, tant qu'elle resta sov
le joug de Buonaparte. Après la restauration , il fut Dominé,
parle roi« lieutenant -général au service de France, ea
181 5. En iSoS, le prince Charles de Hohenlohe a obteoo,
en indemnité de »es pertes, en Alsace, les bailliages won-
bourgeois de Haltcnbergsletten, Jaxtberg, Lauterbach,
Braun^pach, et une partie de Neuenkirchen. Le prioce
Charles de Hohenlohe est chevalier de Tordre royal et mi-
litaire de Saint-Louis , et des ordres de l'Aigle - Blanc de
Pologne , et de la Couronne de Wurtemberg. {^Euus miL-
taù'tSy AJonilcur y annales du temps.)
d'HONNIÈRRS, voyez Bohhet.
DR L'HOPITAL (Nicolas) , marquis , puis duc de Fitry,
maréchal de France , fut fait guidoi^fe la compagnie des
gendariues de M. le dauphin (depu^^endarniesdela g;ir-
de), par brevet du 14 décembre i6oa. Devenu enseigne de
la même com^tagnie , par brevet du i** avril lôoS, fi fut
nomme capitaine de la 2* compagnie française des gardes-
du-cotps du roi, sur la d«*mis!»ion de Louis de THopital ,
par provision* du 16 janvier 161 1 , et quittai cette derniè-
re ép.Mjne la compagnie des gendarmes. Ou le ût gouver-
neur .le Meaiix et lieutenant-général du gouvernement de
Champagne, au département de Brie, sur la démission de
M. de rHopital, tani père, par provisions du même jour. Il
fut chargé d'arrêter le maréchal d* Ancre, que lesgardes tuè*
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 4*^^^
renl. Il obthil la digiiilé de maréchal de France, par état
donné à Paris le a4 avril 1O17, ft se démît alorA de la
Goni pu(; nie des gardes- dn-corp«« en faveur de son frère.
Il eut , le 29 da même mois, dfs lettres d*abolition pour
la mort du maréchal d'Ancre. II fut nommé capitafaie de
60 lampes, par commission donnée à Paris, le 1 3 mars.
Le marquis de Viiry, craignant qu'on neluiftt un jour un
crime dn meurtre du maréchal d'Ancre, on créa pour lui
une charge de conseiller de robe courte, afin que, si l'on
venait à le poursuivre dans la suite , il ne fût jugé que par
les chambres assemblées. Il prêt;i serment pour cette char-
ge, au parlement de Paris, le a3 mai 1617 (1). On l'insti-
tua gouverneur et lieutenant-général du Berry à la place
du prince de Condé, par provisions données à Paris, le 1 1
Dovembre de la même a nuée 1617. 11 se démit, le a3 octo-
bre 1619, de ce gouvernement , qu'on rendit au prince de
Condé. Il reçut le collier des ordres du roi, le 5i décem-
bre. Le roi lui ordonna, en 1620, d'agir contre le marquis
de la Valette , et d'empêcher que les troupes, levées pour
la relne-nière dans le pays de Liège, n'entrassent eu Cham-
pagne. Il leva , par commission du 30 juillet, un régiment
d*infanterie, qu'on licencia, le i4 février i635. Il conduisit,
en iGai, un renfort au comie de Saint- Pol, qui assiégeait
et qui prit Fargeau. Il commanda, en 1G92, l'aile droite
de Tarmée du roi , qui défit Soubise dans llle de Riez, le
16 avril : t5oo des rebelles périrent dans cette affaire, et
00 en prit un beaucoup plus grand nombre, en sorte que,
de 7600 hommes qu^ivait Suubise, à peine en ramena- t-ll
400 à la Rochelle. Vilry marcha au Mege de Royaui dont U
(1) L'auteur du Dictîoooaire de« maréoliaussées , tom. II, pag. lit.
De p«u croire que le ninrqnU d«* Vîlrj ail été coDieilIcr de robe courte;
cl , «rloo cet auteur, Méxer/i aurait confondu ce maréchal avec Françoît
de rilopllal , qui* n'ayant été créé maréchal de France qu*eo i645. Ait
fait conseiller d'honneur au parlement. Ce doule eti mal fondé» De et
que Françoît d* rilopital u été conaeilier d'honneur, eu i649« on o'etC
point Tonde à conclure que Kicoiai de ViUj n'a point été oonaeiller de
tube courte en 1617.
45a DICTIONNAIRE HISTORIQUE
eut U direction : cetle place se rendit au roi « le il mai. U
commanda, comme lieuteoant-géDéral , Tannée à^ànniSf
ton» le comte de SoÎMons, par pouvorr.du 14 mai. B blo-
qua la Rochelle « avec 10,000 hommes de pied et Gooche-
Taiii, fusqu'ao moi» d*octobre, époque à laquelle cette
TÎlle se soumiU II comiiiauda eo Proveuce , pendant Tab*
sence du duc de Guis»e , par commission donnée à Moo-
ceaux, le 7 août i65i. Il leva, par autre commisaioD ds
Il février 16S9, un nouveau régiment d*infanterie,qa*oa
licencia à la fin de la campagne. Il fut fait gocivemenr et
lieutenant-général de Provence, après la deatitotioo da
duc de Gniseï par provisions données à Soint-Germain-eB*
La je, le 18 avril i65a, et prêta serment, le 39 septembcc.
Il conserva au roi 'la ville de Beaucaire, dont le duc de
Moutpensie^ voulait sVmparer, au mois d*août. Il amu
5 frégates qui fermaient aux ennemb le passage du Ebôoe.
11 entreprit le siège du ch«&teau que le duc d*Elbeuf teula
inutilement de ravitailler, et qui se rendit k Vitrj, le 6 sep-
lembre. Il commanda en Provence , depuis i635 ius']u'ea
1637. M. de Sourdis, archevêque de Bordeaux, ayant re-
prochéyCn i656, au maréchal que IVxpéditîon contre les
Iles de Sainte-Marguerite et de Saint-Honorat avait échoué
par sa faute, le maréchal 8*era|)orta encore plus que Tar-
chcvêque, et le traita trës-duremcnl. Le roi punit rem-
portement de Vitcy, eu le faisant arrêter, et conduire à la
BantiDe, le aj octobre 1657. Il u*en sortit que le 19 jan-
vier 174^, avec oixire de se retirer à Châtcauvillaîu. il eut,
Pauuée suivante, un brevet de duc et pair, dont il ne iooit
pas long- temps, étant mort dans sa maison de Naoci, près
Blelno, le a8 septembre i()44> ^g^ ^^ ^^ ^n^- {Chronologie
nUiUairc y tom. 11 , pag, 421^1 Met cure franctùs j Journal
de Bassompierre , Histoire de France du Père Daniel'^ U
Vassory DupltiXj l'abbé le Gendre ^ Dictionnaire des ma-
nie haussées ^ Histoire des Grands'Ojficiers de la Couronne^
Histoire de la maison du roi , par l*a6bé de NœufifîUe; Go-
zeUe de France ^ Histoire de France, par Anfjnetil y to-
mes FI et Fil.)
DES GÉNEBAUX IRANÇAIS. 4^3
»i L'flOPif AL (Fraiiçoit>, comte du Hallier, maréchal
ffe France, et frère du précédent, fut d*abord abbé de Sle.«
Geneviève, poit nommé à l*éfèché de Meaux. Il renonça
à Télat ecclésiastique, et prit le nom de du Hallier, qu'il a
<x>uservé îuM|u*à sa promotion à Tétat de maréchal de
France. Il entra au service comme enseigne des gendar-
mes de la garde, par brevet du 1 1 janvier 1611, et devint
sous-lieutenanty par autre brevet du i5 mars 161 5. Il arrê-
ta le maréchal d*Àncre, le 34 avril 1617, de concert avec
le marquis de Vilrjy son frère « qui fut fait maréchal
de France, le même jour. Ou pourvut en même temps le
comte du Hallier de la seconde compagnie française des
gardea-du- corps, dont son frère se démit en sa faveur,
le a6 du même mois. Le comte du Hallier conserva cepen-
dant la sous-lieu tenance des gendarmes. Il fut créé che-
valier des ordres du roi, le 5i décembre 1619, et maré-
chal-de-cannp, par brevet du 3 mars iCa». Il servit aux siè-
ges de Royan, de Negrepelisse , de Saint- Antoine et de
Montpellier. Il fut employé 9 comme maréchal-de-camp ,
au siège de la Bochelle, en 1627 et i6a8. Les assîéfj^
ayant fait une sortie, le 7 décembre 1627, le comte du
Ballter les repoussa , en prit et en tua plusieurs. Il repoussa
encore, le 11 avril 1628, 1200 hommes sortis de la Eo-
chelle : dans cette affaire, la perte fut égale des deux côtés.
Il signa , le 28 octobre, les articles de la capitulation de la
Eochelle» à laquelle le roi n'avait pas voulu apposer sa si*
gnature. Kmployé comme marécbal-de-oamp A Tarmée de
Bresse 9 sous le maréchal de la Force, par lettres du a5 sep*
tembre 1629, il suivit ce maréchal en Italie, en iSSo, et s'y
trouva a la rédaction de plusieurs places. Il concourut à la
défaite des Bspagnohi à Carignan 9 le 6 août. Il se démît , le
3 octobre i65i , de la compagnie des gardea-du-corps. Il
marcha 9 avec le maréchal de la Force, en Lorraiue9 y ser*-
▼it à la prise de plusieurs villes et au siège de Marsal , qcii
fut levé par suite du traité eoncla entre le roi et le duo de
Lorraine. Nommé lieutenant des gendarmes de la garde du
roi , A la mort du maréchal de Saint-Géran , par provisions
du 4 décembre 9 il servit soua le maréchal de LaCMee» tu
454 DTCT10?îNAI1iE HISTORIQUE
LangiirdoCy et eut part à la défaite de rarrière-garde do
duc d*Elbeuf , près Remoulins , le 5 wptembre. Employé
dans rarmée de Lorraine , en i653 , il se IrooTa au siép* H
a la prihe de Naiici. Nommé maréchal-de*canip, en i65S,
SI servit d.ins t*armée de Champagne 9 commandée par le
comfe de 8oÎAsons, et marcha au siéf^ de Satot-Michel,
qui ne n ndit, le a octobre, au inomeni où on allait mon-
ter à Tassaut. 11 fit la campagne de i6j6, dans Tarmt'ede
Champagne, commandée par le même prince, et com-
batiil à Y\oy, le 5o mai, contre les Polonais 9 qui fumt
batIuM. Il marcha avec cette même armée au siège de Cor-
bie. Promu au grade de lieutenant général des armées da
roi, par pouvoir du 6 avril 1637, U commamla eo cette
qualité farmée d*Allemagne, sous le duc de Weimar, et
accompagna ce général en Franche Comté : le duc de Lor-
raine gardait alors les passages de la Saône, fis battiresl
près de la Perrière, le i5 juin, le général Merej. qui co«-
niandait la cavalerie 9 et prirent le château de Lore i dt»*
crérion. Employé comme lleatenant-général dans Tamiée
de Flandre par lettres du a5 avril i638, du Hallier fut blcMé
au siège de St.-Omer, que les Français levèrent le i5 juil-
let. Après avoir marché contre Fniges, Lisbnurg et Renfy,
qui se rendirent, il investit le Ciitclet , et en fit les appro-
ches, le 18. Le jeu des mines effraya les habitants, qui quit-
tèrent leurs postes, et les Français emportèrent \a place,
le 14 septembre. Il fut nommé gouverneur et lieutenant-
général de Lorraine, et eut le commandement de Tarniée
dans celte province, par pouvoir du a6 avril 1609. A Ja
tèle de 700 chevaux , il attaqua près de Morange Sooo cj-
valiers et 400 fantasi^ins du duc de Lorraine, qui se trou-
vaient protégés par le canon de la place, les rompît, entra
avec les fuyards dans la ville, tua tout ce qu'il trouva ar-
mé danh les rues, fit le reste prisonnier, et s empara de
Téquipage des vaincus et de Goo chevaux. Il réduisit peu
après le château de Moyen, Mlué sur un roc, ûinquede
8 tours, de 4 bastions et d'une épaihse mutaille, et défends
par lUie nombreuse garnison. Il commanda Tarmée sur la
fioutière de Champagne, par pouvoir du tàa avril 1640 , la
DES GENERAUX FEINÇAIS. 4^^
mena en Picardie» et conduisit à Anras un grand convoi
et 17,000 hommes, le 1" août. Le général ennemi Lam-
boy ayant attaqué dès le lendemain les lignes d'Arras, fut
repoussé avec perte. 11 tenta, le 8, une nouvelle attaque;
maïs le retour imprévu de du Hallier Tobligea de se reti-
rer à Douai : Arras capitula le 10. Le comte du Hallier con-
tinua de commander l'armée de Lorraine , par pouvoir du
26 avril ifi4i. Il signa les articles de la capitulation de
Mirecourt, prit Épinal et son château , et donna ses ordres
pour le siège de Chaté, qu'on emporta, le ag août. Il en-
tra en Franche-Comté, au mois de septembre, et prit la
ville de Jonvelle et son château. Il commanda la même
armée, par pouvoir du a6 janvier 164a, se rendit mattrè
du château de Viviers, en Franche-Comté, et eu rasa les
fortifications. Dieuse capitula le 16 juillet. Il se présenta
ensuite devant la villç de la Aiothe en Lorraine , ravagea
les environs , et battit plusieurs forts qui bloquaient la pla-
ce. Ayant reçu ordre d*eovoyer son infanterie en Roussillon,
il leva le siège de la fdothe, le 5o août. Poursuivi par le
duc de Lorraine , il abandonna son bagage , mit en fuite
5oo chevaux, qui le harcelaient, et continua sa^ retraite
sans être Inquiété. Il fut pourvu du gouvernement de
Champagne et de Brie, vacant par la mort du comte
de Soissons, par provisions données à Saint-Germain-en»
Laye, le 16 mars i645. Il commanda l'armée de Flandre
et de la frontière du Luxembourg, i^ous M. le duc d'Enghien,,
par pouvoir du ai. Il prêta serment, le aa, pour le gou-
vernement de Champagne, et le parlement enregistra ses
provisions, le a6. Créé maréchal de France , par état donné
à Saint-Germain-en-Laye, le a3 avril, il prit alors le nom
de maréchal de l'Hôpital. Il fut fait conseiller d'honneur»
avec voix et séance au parlement, par brevet daté de Saint-
Germain-en-Laye , le 8 mai. Il commanda l'aile gauche de
l'armée à la bataille de Rocroy, sous M. le duc d'EoghIen,
le 19 mai. Sa cavalerie s'étant avancée avec trop de vitesse
contre i*aile droite des Espagnols, fut rompue par ces der-
niers : le maréchal eut le bras cassé dans cette charge. Il
456 McriomiATKE bistobk^e
•e démit» le i6 mai i644» au ^uTernement de Champs-
gne, en fiavear de M. le d,iic d*Enghieo, et fot confinné
dans la dignité de conseiller d*honneur9 aTec séance et
voix délîbérative aa parlement, par brevet daté de Corn-
pîégne, le a3 mai 1646, registre au parlement de Paris, te
3o décembre 1649. ^' ^ démit, le si février 1647 1 ^^
compagnie des gendarmes de la garde, et obtint le gou-
vernement de Paris, sur la démission du dac de Hontbaaoo,
par provuions du 98 décembre 1649. H fut établi gonver-
neur-général de la Champagne, sur la dénaission do prince
de Couti , par provisions du 8 janvier i655. Il se démit da
gouvernement de Paris, aa mois de fanvier 1657, et de
celui de Champagne , au mois de ianvier i66ow 11 monnit
le ao avril suivant , âgé de 77 ans. (Ckrono/ogie miiitaire,
tom . //, piM^. 536 ; Dupleix , Mémoires du Père d^Avnf^i
Journal de Bassomp terre , Histoire de Louis XJII et Journal
de Louis XIF, du Père Gnffet; l'abbé U Gendre , Hisloin
des Grands-Officiers de la Couronne, Larrey, Histoire mi'
litaire, de M» de Quincy; Moréri, Gazette de France.)
»*HOSTUN (Antoine), baron de la Baume 9 maréchal-
de-camp , naquit le 1 5 septembre 1 558. Après avoir servi
long-temps dans les guerres de la religion , il eaibrasss le
parti de la lîgtie. Il contribua beaucoup à la souoiissioDde
la ville de Lyon à Henri IV, en iSgS, et s'attacha à ce
prince aussitôt après 8on abjuration. Il obtint, le 19 sep-
tembre 1595, un brevet de maréchaUde-caaip (1); un de
oonseiller-d'état, le a juin 1611 , et un de nomination i
Tordre du Saint-Esprit, le 5 novembre 16 ta. Il fut confir-
mé maréchil-de-camp, par un nouveau brevet du 96 juin
161 4* Il mourut, en 1616, sans avoir servi en cette qualité,
Cl) VJiUt^re dét GrmuU'Offiei^n de la Cmunmmé, tom. T» {Hf.
u€6, le dit fait maréchal^ de-camp, par brevet du 96 juin i6i4 (qai 0*0^
qu'uD brevet de confirmatioo)» et ne parle poiat du premier lif«vet qui
lui avait été eipédié, en i595, et doat on trouve la ounute «u dépdtdc
la maiaon du roi.
DB8 GÉNÉRAUX FRANÇATS. 4^7
el sans avoir été reçu chevalier des Ordres du roi. ( Chro-
nologie miliîairty tom. FI, pag, ^5; niémoire$ du temps.)
n'HOS'n]fi{CëLttïl\\e),ducdeTaiiart,pairetmaréchaide
France , înu de la même famille que le précédent « fut
baptisé le 4 février i65a » et connu d*abord sous le nom de
comte de Tallart. Il fut fait guidon des gendarmes anglais,
par brevet du ag novembre 1867; ««^rvit, en 1068, A la
conquête de la Franche- Comté, et se trouva à la prise de
Besançon , de Dôle et de Gray. Devenu mestre-dc- camp-
lieutenant du régiment royal des Cravates , sur la démis-
sion du comie de Vîvonne, par commission du i3 janvier
1669, il servit on Hollande, sous IHoiisibiii el le vicomte de
Turennc, en 167a , et s*y Irouva aux sièges et à la prise de
plusieurs places. Employé eu Flandre, sous MoKsiium, en
1675, il marcha au siège et à la prise de Maestricht , le ag
juin , et au secours de Woerden , où il eut le pied percé par
un cheval de frise , en entrant dans la redoute , où les eo-
ncniîs furent forcés. En 1674* >1 servît en Flandre, sous M.
le prince deCondé, et combattit, le 11 août, 4 Seneff, où
il eut un cheval tué sous lai , et un autre blessé. Il com-
manda le corps de bataille au combat de Nulhausen , le sg
flécembre. Il eut le même commandement au combat de
Turckeim , le 5 janvier 1675. Il fut pourvu de la lieuteoan-
ce-générale au gouvernement du Dauphiné, à la mort du
marquis de Ragoy , par provisions du 10 avril. Il servit eu
Flandre, la même année , et en 1676 et 1677. Créé briga-
dier de cavalerie, par brevet du a5 février 1678 , et employé
ÙL la même armée, il se Irouva à l'attaque du pont de Hhins-
feld , le 6 iuillet 16789 et y reçut un coup de mousquet. Il
se démit du régiment des Cravates , en septembre 1H79. ^^
leva une compagnie de cavalerie au régiment de Bligny,
par commission du 8 mars 1O83 , et un régim*ent de cava-
lerie de son nom, par commission du i** octobre suivant.
Il se signala au «iége de la ville de Courtray , qui se rendit
le 5 novembre i683, et à ceux de Dixmude et de Luxem-
bourg, dont on se rendit maître, en i684- H fut employt?
au camp de Saône 1 sous le marquis de la Trousse 1 en i685.
▼I. £S
458 DtCTIOMKAIftl- RISTOEIQim
Promu au grade de maréchal- de-camp » le ^4 août i68S,
OD remploya eu Flandre, tout le comte de Broglle^ par let-
tres du ao septembre. Il se démit de son régiineut au mai*
de décembre. Il senrit, en AHemague, sou3 le maréchil
de Lorges, en 1689 ; et sous Mgr. le dauphin etie maréchal
de lorges, en 1690. Il couvrit la frontière d*Alsace, et pana
le Rhin , sur la glace, pour mettre à contributiiin le Ber|-
strass et le Rhingaw. Eu 1691, après avpîr aenrl À rnnnée
d*Allemagne, il commanda sur la Sarre^ pendant Thiver,
par ordre du ao octobre. En 169a , il eut part à la défaite
des Allemands, près de PforUheim, le 17 Éepfembre,etl
la levée du siège d*Ebembourg par le landgrave de Resse-
Cassel , le 8 octobre. Il commanda sur la Barre 9 pendaat
l*hiver, par ordre du 99. Gréé Ueutenant-géoéral des ar^
mées du roi, par pouvoir du 3o mars 1693 , 11 aervit, soai
Mgr. le dauphin, à la prise d*Heidelbeig, lé ai mai, et à
celle du château , le aS. 11 continua de commander sur la
Sarre, pendant Thiver. Il* commanda aussi dana le Pals-
tinat, par ordre du a9 octobre. En 1694* î^ AervH en Aile*
inagne , sons les marécbaut de Lorges et d» Joyease, qui
ne firent aucunes hoslililés. Il commanda sur la Sarre,
pendant Thiver, par ordre du a novembre. Il fut employé
en Allemagne, en 1695. Il eut, pendant Thiver, le même
commandement sur la Sarre, par ordre du i** novembre.
Il servit à Tarmée de la Meuse, sous le maréchal de Boof-
flers , par lettres du 17 avril 1696 , et commanda , pendant
rhîver, sur la Sarre, par ordre du a6 octobre. Après la
paix de Rîswick , il fut nommé ambassadeur exlraordinain
en Angleterre, eu 1(398. On le fit gouverneur et lieutenant-
général des comté et pays de Fois , et sénéchal de Carcas-
sonne , à la mort du marquis de Mirepoix, par provisions
données à Versailles, le a5 avril 1701. Il fut nommé che-
valier des Ordres du roi, à son retour d*Angleterre , le i5
mai de la même année. 11 servit à Parmée d*AUemagne .
sous M. le duc de Bourgogne, par lettres du ai juin. Il se
démit , au mois de février 1 70a ^ du gonveniement de Foix;
servit en Flandre, sous M. le duc de Bourgogne, et com-
manda ensuite un corps séparé, par lettres du ai avril. Il
DBa GÉNÉRAUX FEAIlÇAIS. 4^
jeta an secouni dans Kaîserewert « contribua à chasKr les
OoilaiidaÎK de leur camp de Mulheim , et prît la vîUe et le
château de Traerbackt le 6 «ofembre. Gréé maréchal da
France , par état donné à Vernailles , le 14 janvier i^oS» il
prêta serment le mémo jour. Il fil lever le siège de Traerback.»
le a 5 février. Gommandant rarmée d*Alleiiiagne , sous M.
le duc de Bourgogne f par pouvoir du a4 mai , il assit'gea
Brisack» qui capitula après i3 ÎQUrs de tranchée, le 6 sep-
tembre. Il fit le Mége de Landau; sortit de ses lignes, le 14
novembre; alla ao-devant du prince de Hesse-Casseï » qui
marchait au seooara de la place ; le ioignît k Spire; rompit
la cavalerie de son aile gauche » et tailla en pièces son in-
fanterie. Le prince perdit dans cette affaire 400a hommes
tués, et 3ooo faits prisonniers ; et on lui pril^ en outre, 3o
pièces de eaaoo» beaiieoup d'élendards, et une partie de
son bagage : la perte du maréchal de Tallart fut peu con*
sidéraUe (i). Le maréchal rentra aussitôt dans ses lignes^
et somma le gouverneur da Landau de se rendre : la place
capitula le lendemain. Gommandaot Tarméf du Rhin, par
pouvoir du 38 mars 1704 , il envoya , âo moie de mai y un
secours conaidérable au duo de Bavière, et en oooduisit
lui-même un second. Malgré la vigilance et lea préoao*
tiens prises par les ennemis, et quoique les chemins fnt^
sent très- difficiles, il parvint h son but, après avoir vaincu
des obstacles que l*on croyait insurmontables. 11 attaqua,
sans succès, la ville de Hfilingen, le i5 août, et fut battu
à Hoebstedt, parleducdeUarlboroughetleprineeEugèiie.
£n voulant rallier aea escadrons, le maréchal de Tallart ,
dont la vue était très* faible, prit un corps ennemi pour
un corps français, et fut fait prisonnier de guerre : il fuf
blessé dans cette journée , et conduit en Angleterre. On lui
donna , par provisioM du i4 ûctpbro, le gouvernement de
la Franche- Comté t et celui de Besançon, vacant par la
mort du maréchal de Duras., Il sortit des prisons d'Angle «*
(1) c Noua avoQ» prit plus de dnpeaus et d'étendards , écrifit le ip^
• récbail à Loiiii JJV, que Votre Majctté n'e perdu djt «oldsts. •
r
^^ — - .
m^
46o mCTIOXHAIRE BISTORffQOF.
terre 9 au mois de novembre 1711, avec uo paaie-porl de U
reine d*Ançleterre. Ou le créa dnc d*Hostun , par lettitf
d'érection da marquisat de la Baame-d*HostuD en duché,
données & Versailles au mois de mars 171a, et regîslicef
au parlement , le 14 avril. Son duché fut érigé en pairie,
par lettres données à Versailles au mois de mars 17 14* re-
gistrées au parlement de Paris, le 26 fuillet 1716. Ufat
nommé conseiller au conseil de régence , et conseiller n
conseil royal, et devint membre honoraiits de racadémie
des sciences, en 1735. Il s'était démis , en 1719, de latiea-
tenance-générale du Dauphiné. Il fut lait ministre -d*é!at,
le a5 septembre 1736. Il mourut à Paris, le 3o mars ip8|
dans la 77* année de son âge. {Ckronoiogde militaire, Êom*
III, pag, i5i; Mémoires d'Ai^rignyj Joumai hisîorùpa
du Père Griffei, Histoire militaire, de M, de Çuincy; U
présieUnt Hénaitty Baucias^ Gazette de France, Diditm^
noire universel , par Chaudon et Delamdine y long, XFl^
pag, 5a8; Histoire de France, par Amfueiil^ iom. FIIL)
DE HOUDETOT (Robert, #i>y), fut pourvu de la charge
de grand-mattre de rartillerie de France, le i5 aaai iSSo.
'{Histoire des Grands'0(/iciers de la Couronne, tom. yjiJ,
pag. i5.)
LA HOCSSAYE 9 voyez le Bbvn.
nu HOUX (Antoine- Louis) , chevalier de Vioniénil^ ma-
réchal de-camp , naquit à Fauconconrt , en Lorraine, le 6
janvier 17/1 5. Il entra au sfrvicei comme cornette « danule
régiment de Bauffremont dragons, le 10 avril 1761 : passa
dans les volontaires de Diiuphiiié, en mars 176a, et fut in-
corporé dans les volontaires de Flandre, en 1765. Il fut
fait sous-lien tenant , aveo commission de capitaine, dans
la li^gion de Lorraine , le 18 juin 1771. Étant passe en Po-
logne, dans la même année, avec ïv grade de capitaine,
il se trouva au siège de Cracovie, assiégé par les Russes,
fut fait prisonnier de guerre et conduit on Rui^sie, d*où il
ne revint en France fpi*au bout de 18 mois. 11 fut créé
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-Louis, le 10
DBB GÉNBRAOX FRANÇAIS. /|6l
férrier 177a. Il rot, lé 18 décembre 1778, une commission
dé lieutenant-colonel , et fut attaché, en cette qualité, au
S* régiment de chaioieurs , le 8 avril 1779. il servît , com-
me premier aide-de- c;imp du baron de Yioménlt , dans
Farmée envoyée en Amérique , sons les ordres du général
Rochambeau. Après avoir obtenu les grades de mestre-de«
camp dn 3* régiment de chasseurs è cheval , et de brigadier
de caralerie, il fut créé maréchal-de-camp 9 le r* mars
1 780. {Etais milùairts , Tableau historique de la noblesse »
par Waroquier^^pag. 4^8.)
DU HOUX (Antoine-Charles), baron de Vioménilj lien-'
tenant-général^ et cousin du précédent, naquît au chdleau
de Fauconcourt, en Lorraine, le 3o novembre 1728. II
entra an service, en 1740, comme sons-lieutenant au ré*
giment de Limosin. Il fut fait enseigne, en i7^3; capi-
taine, en 1747* et reçut une blessure au siège de Bi rg-op-
xoom , en cette dernière année. On le créa chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint-Louis, en 1758. Il de-
vint, en mars 1759, colonel du régiment des volontaires
du Dauphiné, qui fut incorporé, en 1761, dans le régi-
ment de flamant, dont le baron de VIoméuil demeura co-
lonel. Il fut créé brigadier , le aS juillet 176a, et passa co-
lonel de la légion du Hainaut, en juin 1765. On l*éleva aa
grade de maréchal-de-camp, le 3 janvier 1770, et à celui
de lieutenant-général, le i3 juin 1785, pour prendre rang
du 1** mars 1784. Depuis son entrée au service» le baron
de Vioménil avait fait toutes les campagnes, qui se termi-
nèrent par les traités de paix d'Aix-la-Chapelle et de Vcr-
•ailles. Il avait servi eu Cor>e et eu Pologne , et avait com-
mandé en second, pour le roi, en Amérique, en i;8i et
1783. Il avait été fait commandcnr de Tordre de Saint-
Louu, en 1771, et grand*croix du même ordre, le 2.5 août
1783. 11 mourut le 9 novembre 1792, de< suites de bles-
âures qn*il avait reçues pour la défense du roi Louis XVI ,
à la funeste journée du 10 auût de la môme année. {Etais
mûtiiaires, Nobiliaire univcrbtl de France.)
46a DICTIONNAIRE HISTOmK^Vt
DO I10l]3( (Charles-Gabriel) , iMmn Je FiamtniU^ nuxti"
chaifde^camp f et fils du précédent, naquit le 96 février
1767. Il entra au servioe, en 1779» et fil les oampagnes 4i
l'armée d'Amérique, en 1781 et 17899 eo qualité d'aide-
de-camp du baron de Yioménil, son père, «sonamaodsst
en second de cette armée. Il fut nommé capitaine de kes^
sards, en 1786. Il éroigra au comm^Bceoiefil d« tarife»
lution française, et joignit l'armée de Condé , avee laqoeUi
il fit les campagnes de 1792 et 1795, en qualité d'aide-ds-
camp du comte de Vioménil, son oncle, qui en comnus-
dait l'avant-garde. Il fut nommé , par les princes frères éi
roi Louis XVI « colonel dedragons, cnHiiUet 179a- cta^
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint- Louis, ei
février 179/1. 1^ ^ ^^'l '^ campagnes de 1794 ^^ >71»5« eo»
me aide-major du régiment de Vioménil , à cocardes bba-
ches , et à la solde anglaise. Rentré depuis à l'armée et
Condé « il y obtînt ensuite un congé « et fit une camps|Bi
en Italie, à l'état-major des princes de Bohan. Il passais
service du Portugal, comme colonel de cavalerie, svic
promesse d'une légion. Les Français s*étant eniparés decc
royaume, en février 1808, le baron de Yîoménli fat coa-
firmé dans son grade par Napoléon Buonaparte, et fitlei
campagnes d*£spagiie dans les armées françaises. Eo i8i4>
après la restauration du trône des Bourbons, il a ètéprooiu
an grade de maréchal-de-camp, par S. M. Louis \Ylll,le
18 novembre. {Etats militaires y Moniteur^ jS^obUiaire luiii'
verset de France.)
DO HOUX (CharIes-Joscph-Hyacinthe)« comte de Fio-
ménil, pair et maréchal de France , et frère d'Antoîee-
Charles, qui précède, naquit en 1734- Il entra au service
dès 1747* fil la campagne de 1767, en qualité d'aide-de-
camp de M. de Cheverl, et obtint» en 1760, pour actions
militaires, à l'âge de a6 ans, la croix de chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint-Louis. Il fut noomié, eo
1761, colonel en second des volontaires de Dauphiné; et
ses exploits pendant la guerre de Corse, où il commande
l'avant-garde^ en 1769, lui valurent le grade de brigadier
DIS 6K1IÉ3UV1 FRANÇAIS. 4^3
SI des arm^s dn roi. Il fui nommé colonel de la légion de
■i torraiiie, en 1771 , puis colonel du 3* régiment de cbas-
^1 sean à cheval, en 1779. Créé marécbal-de-camp, en 1780,
é il foi employé, en cette qualité, pendant la guerre d*Amé*
■ U<|aet et y sertit avec la plus grande distinction , sous (es
■ ordres dti maréchal de Rochambeau. A son retour en Fran-
i< ce, le roi lui accorda une pension de 5ooo livres, en at*
■ tendant i|o*ll te pourvût d'un gouvernement. Il oblinl, en
•à 1789, celui de la Martinique et des Iles-du-Tent, et par-
I vint à y arrêter, par sa grande fermeté et sa justice , les
é troubles occasionés par la révolution française. Lorsqti*il
1^ revint en France, il fut décoré du cordon-rouge. Il émigra
^ en 1791 , se rendit à Parmée de Coudé, et y At , de la ma-
^ nière la plus distinguée, les campagnes de 1799 et i7o3«
g en qualité de commandant et d'inspecteur de l'avant-girde.
SI Pour reconnaître ses brillants services, le^ princes , frères
f du roi Louis XVI , le nommèrent alors grand*croîl de Tor-
I dre royal et militaire de Saint-Louis. Il obtint, en i79i«
i tin régiment de son nom , à cocardes blanches et à la solde
( anglaise. Ce régiment ayant été réformé, en 1795, le comte
I de Vioménil rejoignit Tarmée de Coudé, et y commanda,
en 1796 et 1797» uue brigade de cavalerie. Lors du licen-
ciement de cette armée, Timpératrice de Russie, Cathe-
rine II , le reçut comme lieutenant-général dans ses ar-
mées. En 1798, il fut promu au grade de général de ca-
valerie, par Tempereur Paul I", qui le nomma successi-
vement Inspecteur de l'armée du maréchal Lascy, com-
anandant et inspecteur de celle de Samogitie, forte dé
49*000 hommes; puis de celle que Ton envoya en Suisse,
et qui était composée de t^y^wM hommes. Le oomte d^
Iffeaménii eut ensuite Perdre d'aller commander les 17,000
Russes cantonnés dans les tles de Jersey et de Guemesey.
Il fut nommé, en iBoi , lieutenant-général des armées du
roi de France, et deviut, la même année, maréchal-gé-
oérMl des troupes du royaume de Portugal. Il conserva ce
dernier emploi jusqu'en i8i4f époque à laquelle il rentra
•a France, après la restauration du trône des Bourbons, et
à b suite de S. U. Loais XTIII. Il fut créé pair de France^
464 DICTIONNAIRE HISTOEIQGE
le 4 'M>in ^^ ^^ mé^roe année. En i8i5. lors de riovasîon âe
BuoiMparte sur le territoire français, le comte de Vioméoi
donna de nouvelles preuves de sa courageuse fidélité et<fe
son dévouement à la famille des Bourbons Chargé àa
commandement fies volontaires royaux qui s*organisaiesl
à Vinccnnesy il apporta, mal^é sou graod âget la plos
grande activité dans cette opération. Le roi ayant qniltéh
capitale, le comte de Vioménil suivît S. M à Gand; et»
lors du second retour du roi, il fut uo des premiers à pé-
nétrer dans Paris, décoré de so.n grand-cordon et de U
cocarde blanche, malgré les dangers que celle démardie
pouvait attirer sur lui. Nommé presque aussitôt commia-
dant de la au' division militaire (Bordeaux), il contribua à
préserver le Béarn de Pinvasion des Espagnols. Il passa, le
10 janvier i8i6, au gouvernement de la i3* divisioo mili-
taire (Reuncs). Il fut créé maréchal de France , le 3 iuillet
de la même année. S. M. l'a décoré de la croix de com-
mandeur de Tordre du Saint-Esprit, le 3o septembre iSiSi
{Etats militaires , Moniteur ^ Nobiliaire générai de Fraact,
Oiinàles du temps,)
DU HOIX DE GosHET (Cbarles, comte') ^ m^artchal-de-
r^/^/i/>,is>n d'une branche putnée de la famille des précédents,
naquit le lo octobre 1766. Il entra auservice, dans la lé-
gion de Lorraine, en 1773; fut nommé sous- lieutenant à
la suite de celte légion, le i5 mai 1776, et fut réformé,
avec ce corps , le 5 décembre de la même année. Il passa,
en cette qualité de sous -lieutenant, dans un escadron de
cbasseurs, qui fut incorporé , à la même époque ^ dans k
régiment de Bourbon dragons. En 1779 , il fut détache^ de
ce même corps, avec son escadron, qui contribua à for-
mer le 5* n'giment de cbasseurs à cheval. Il fut nommé , le
i2mai 17829 lieutenant dans ce dernier corps, devenuà
cette époque chasseurs des Vosges. U passa , le i5 mai 1788,
capitaine de remplacement dans le même corps, qui avait
pris le nom de chasseurs de Lorraine. U éniigra, en 1791;
alla joindre, à Worms, Tarmée du prince de Condé, avec
laquelle il fit les campagnes de 179a et 1790, en qualilt^
DES GCNÉIAUX FlÀNÇAIg. 4^^
d*aide- de-camp du comte de Vîoinén il, son cousin (maîo-
leoaoC maréchal de France) 9 qui commandait Pavant-garda
de cette armée. Il eut un cheval tué tous lui , au corahat de
Berslheim, le a décembre 179*^. Il fut nommé, en 1794 5
capitaine an régiment de VIoménil , & la solde anglaise et à
cocarde blanche. Ce corps ayant été réformé à la fin de
>79^9 le comte du Houx refoignit de nouveau l'armée de
Condé, avec laquelft il fit les campagnes de 1796 et 17975
0oît comme brigadier dans le 3* régiment de cavalerie noble,
compagnie de Montmorency , soit comme aide- de-camp du
comte de Vioménil. Sur la demande du prince de Condé,
8. A. R. MoRSiBva , régeot du royaume de France (aufour-
d*hui S. M. Louis XVIll), lui avait accordé, le 8 octobre
■ 79^ le brevet de lieutenant-colonel de cavalerie, et S. A.
E. Mgr. le comte d*Artois Tavait nommé chevalier de Tor-
dre royal et militaire de Saint -Louis, le ao février 1794*
Après le licenciement général de l'armée de Condé, le
comte du Houx rentra en France, avec Tagrément de ce
dernier prince (alors Moiisiiva). Ce fut pour récompenser
le comte du Houx du zèle constant avec lequel il avait servi
la cause royale , soit aux arm«^es , soit depuis sa rentrée eu
France, que S. N. Louis XVIII lui conféra le grade de co*
lonel de cavalerie, à prendre rang du ao janvier 1801. Après
la restauration du trône des Bourbons, en 1814 9 le même
monarque nomma le comte du Houx marécbal-de-camp,
pour prendre rang du i5 août de la même année. Le comte
du Houx avait, sur sa demande, reçu la promesse d^élre
employé dans ce grade, lorsqu'il fut mis à la retraite, en
• 8i5,en vertu de Tordonnance royale qui excluait de toute
activité de service les officiers- généraux ayant atteint leur
55' année d*âge. Il a été créé chevalier de Tordre noble du
Fhénix de Hobenlohe « le 25 septembre 1816, pour y pren«>
dre rang du i** mars 1801. (Etals milùaires, mémoires du
temps.)
BUALLT Di BossT di Vau (Pierre), maréckal-dc^campt
fiaquîlen fuillet 1602. Il commençai servir en 1619, et se
trouva en qualité de volontaire k Tattaque du pont de Ce 9
466 DICTIOinfAIRfi mSTOlKHIS
en 1620 ; aux iiéges et à la prise de plasîeors places et forts,
ÎUM{u*eD 1629, et à la conquête de la Savoie, en i63o. Il
obtint f en cette dernière année, une place de gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi. Il suivit ce prince au %légt
de Nand « en i655. Devenu capitaine d'une compagnie de
100 chevaii- légers 9 en i655, il combattit à Avein , etserrît
ail siège de Louvaln, la même année; à la reprise de Corbie,
en i(>56, et au siège de Landrecies, ei^637. Nommé mes-
tre- de-camp d*un régiment de cavalerie de aoo nom, qoH
leva, par commission du 14 août 1658, il le commanda, eo
16S9, 1640 et i64i« À différents combats et sièges. En 16419
pendant le siège de Tarragone, il attaqua un convoi que les
ennemis voulaient faire entrer dans la place 9 et y fut bles-
sé. Il reçut, peu de fours après* trois coups de mousquet à
l'attaque d'un ouvrage. Il se trouva , en 164a et 1643 , à di-
verses actions militaires. Ou licencia son régiment, par
lettres du 3o août de cette dernière année, et il fut quelque!
années sans servir. Il leva un nouveau régiment de cavale-
rie de son nom , par commission du sS février i65a , et ob-
tint , par brevet du même jour , le grade de oiarèchal-de-
carap. Il commanda ce régiment contre les troupes dupria-
ce de Condé , jusqu^à la pacification des troubles. Sou ré^-
ment ayant été licencié de nouveau, il ne servît plus. 11
mourut le i4 février 1662 (1). {Chronologie miliiaire , tO'
me A 7, pa-g, 4»^ j Moréri^ mémoires du temps.)
HUGO (Joseph- Léopold-Sigi.sbert), maréchal-de'campj
naquit à Nanci, le i5 novembre 1773. Il entra au service,
le 16 octobre 1788, comme soldat dans le régiment de
Beauvoisis, et se trouva à raff.tire de Nanci, en 1791. Il
fut fait fourricr-man|ueur de Tarmée du Rhin, le 1" dé-
cembre 179:^9 et devint ad}ud.iut-major-capitaine au 8*
bataillon du Bas-AhiM , le ai mai 1795 : ce bataillon forma
(i) Moréri dit par erreur, que M. Bussy de Vair fut cnsé maréchil^de-
camp, en i645, et qu'il fut promu au grade de lieuteaaat-gëDéral , en
16S1.
J
DES GENjbuUX FBANÇÀI8. 4^-
potlériearemeDt le noyau du 8' régimcut d'iafaulerie de
lîgne. Hugo avait été blessé à rarmée du Rhin, le 6 ianvier
>793* d*uiie balle qui lui avait traverné le coi. Il cul le
pied droit fracané par une balle 9 à l'arinée des côtes de U
Rocbelle, le i^ |uillet 1793. A la bataille de Vihitrs,
étaut à la tète de 5o hommes» il arrêta pendatii une heure
un (Torps ennemi de plusieurs mille Vendéens. Dans une
affaire qui eut lieu au Coudray, 11 tua de sa propre main
un des chefs des chouans. Son régiment ayant été appelé
à Paris, en »796» il Ty suivit, y tint garnison pendant
cette année et en 1797, et fut employé comme adju-
dant divisionnaire du camp de Grenelle , en 1796. Il fut at*
taché à Tétat- major -général de Tarmée du Ahin , pen-
dant les campagnes de 1798, 17999 1800 et 18019 et obtint^
le 19 îuiu 17999 le grade de chef de bataillon, en récom-
pense de la conduite, distinguée qu*il avait tenue la veille
au passage du Danube. Il servit avec son régin^nt dans la
place de Besançon, en 180a. Il suivit ce régiment en Corse
et à riie d*£lbe, pendant les années i8o5, 1804 et i8o5. Il
fut créé membre de la Légion -d'Honneur , le 14 juin 1804»
Employé à Tarmée d'Italie , en i8o5 , il se trouva à l'affaire
de Caldiero', le 3o octobre. Dans cette journée , l'armée
française se trouvant momentanément repoussée , le chef
de bataillon Hugo enleva le village de Caldiero, et s'y.
maintint pendant quatre heures, malgré les vigoureux ef-
forts tentés par Tennemi pour l'en débusquer. Cette belle
contenance , sans laquelle les Français auraient été obligés
de repasser l'Adige , changea les chances du combat ; et
l'armée étant revenue à la charge, resta maîtresse du champ
de liataille. Le chef de bataillon Hugo passa au service de
Joseph Buonaparte , roi de Naples, d'après l'invitation de
ce prince et l'autorisation de Napoléon , datée du 23 sep-
tembre 1806. 11 fut blessé d'une balle à la jambe droite, le
a4 novembre suivant , au combat de Boyan. U obtint le
grade de major du régiment Eoyal-Corse , le 3o du même
mois. Il détruisit, dans la même année» le corps des insur-
gés napolitains, aux ordres de Fra-Diavolo. Il fut fait colo-
nel du régiment Royal Corse , le 'j3 février 1808. Pendant
468 DlGnOHHAIUS HI6T01IQUC
celle année rt la préeedeiiie • il eut le gouvernement de la
province d'Aveiino 9 alors en étal de biége ^ t* t parvint à 5
rétablir la tranquillité. Il fnt nommé maréchal-des-logii
du palais du roi de Naples et dc!» Deux - Stcites « el
obtint la croix de commandeur du même ordre. Josepk
Buouaparte, étant passé du trône de Naplea à celui d'Es-
pagne , appela auprès de sa personne le colonel Hugo, qui,
par décret de Napoléon , en dale du a6 décembre 1808,
fut chargé de la formation el du commandement du régi-
ment Royal-Étranger. Le colonel Hugo ftit nommé maré-
chal-de-camp au service d*Esp!^goe 9 le 20 août 1809, ft
sous- inspecteur-général (unique^) de tous les corps formés
et à former dans ce royaume, 1^ 97 septembre suivant. H
eut, dans la même année, le gouvernement de la provinee
d'Avila , et la pecifia. Il fut créé chevalier de lorclre royal
d'Espagne, au commencement de 1809, et cooia&aodeor
du même ordre , le 37 décembre de la même année. Ea
1810, il fut fait gouverneur des provinces d*A%ila , de Sé-
govia et de Soria , ainsi que de tout le cours du Tage K>*-
qu*aux frontières du Portugal. On lui donna , en 18 11, le
gouvernement des provinces de Guadalaxura et Siguenu
et de la seigneurie royale de Molina-d*Arragoil. Le 1*' oc-
tobre de celle année, le général Hugo fut nommé sous-
chef de rétat-major général des armées françaîsen en Es-
pagne. Pendant les années 1809, 1810 et 1811, le général
Hugo enleva aux insurgés ou aux ennemis une grande
quantité de convois estimés valoir eiisemhle 3o millions de
reaux. Il parvint à faire communi(|uer enl réelles les ar-
mées françaises, à travers celles des Anglais, des Portu-
gais et des Espagnols , à Pépoquc critique de la bataille de
Tala\eyra. Lors de la bataille d^Ocana , il se maiiitinl â
Avila, ai fêta le corps espagnol dos Dalesteros, et fit des di-
versions importantes pour Tarniée française. Il baait , en
trente-deux rencontres, le chef espagnol rËinpec'uiado,
qui souvent avait réuni à ses forces celles de Mina, Mon-
tijo el Yilla-Cainpa. Il s'empara, en 1810, de la ville et
du fort de Siguenza, et fut blessé d'un coup de lance à I.1
main , au combat livré sous cette ville , en juillet 1811. U
DES cinrÉRAUX vrànçàis. 4^
obtint le eomman dément de la pl^e de Madrid , le 3 mars
1819, et fut fait aîde-de-camp du roi d*Bspagne, le 94
{uio 181 3. Pendant les deux dernières années » il condui-
ni très-heureasement des convois très-consîdérables aux
troupes françaises, en traversant les armées ennemies. Il
commanda les troupes françaises et espagnoles 9 lors des
deux dernières évacuations de Madrid» qui furent effectuées
sous ses or Jres et dans le plus grand ordre, malgré la pré-
sence de Tennemi. Le 21 juin i8i5, Jour de la t>ataille de
Viitoria ; il arrêta les colonnes anglaises à la hauteur d*A-
Irgria, el^ en les forçant de prendre position, il sauva plu-
sieurs milliers de Français , qui , sans cela, eussent été faits
prisonniers. Le général Hugo rentra en France, le 11 sep-
tembre i8i3, et y fut admis avec le grade de général de
brigade. Il fut fait commandant-supérieur de la place de
TbioDville, alors en état de siège, le 9 janvier i8i4« Quoi-
que celte ville fût dépourvue de munitions de guerre et
d*armements • quelle fût ouverte de toutes parts et quelle
n>ût qn*uue faible garnison , le général Hugo la défendit
pendant 88 jonrK d*an blocus très-serré, et battit rennemi
dans de nombreuses sorties. Le blocus de Tbion ville fut
levé à Tiostantoù le général Hugo et sa troupe donnèrent
leur adhésion à la déchéance de Buonaparte et aux actes
du gouvernement provisoire. Après la restauration do trô-
ne des Bourbons, S. M. Louis XVllI confirma le général
Hugo, par ordonnance du 31 novembre 181/i, dan^ le gra-
de de maréchaUde-camp, pour prendre rang du 11 sep-
tembre i8i3« et le créa chevalier de Tordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, le 29 du même mois. Il fut faitofll*
cier de la Légion- d'Honneur, le 14 février idi5. Daas la
même année , pendant les cent jours , il commanda de
Douveaa la place do Tbionville , résista d*abord vigonreu-
semrut aux attaques .des Prussiens ; mais ensuite il siiuva
cette ville d*une entière destruction, en contenant la gar-
nison, lorsque cçlie-ci voulait se défendre jusqu^à la der-
nière extrémité, malgré les ordres du roi. {Etais miUuùres,
Moniteur, annales du temps,)
470 mcnONNAIRB BISTOBfQUE
D*HUGUES (Da?id) «.^aron de Beau/eu j maréchal-de-
caffip^ fut d*abord capitaine d'une conipagoie de loo hom-
mes d'infanterie, pour la garnison de Guille^ilre, où il com-
mandait, par commission du i" novembre 1621. Il ^rvit
toujours en Provence. On lui donna le gouverneraeni de
Lauret, par provisions du i5 juin iG3o« et le commande-
mcnl du Bourg et de la vallée d*AhM, par coainiissioo da
!29 août suivant. Il y résida ju<«q4i'à s;i mort, qui arriva es
1670. Il avait été élu viguier de Marseilie, le a4 mars lâ^p.
et avait obtenu, pnr iH^vet du ai îuillel suivant, le grade
de maréchal^de-camp. (Chronologie militaire , iomt Vl^
pag. 267 ; Histoire de la noblesse du conUat f^éiiaissin,)
d'HUMIÈRES (Jean), commandant (Tarmée^ fut fuc*
cessivement nommé chevalier de Tordre du roi, puis cham-
bellan de S. M. , le a3 août 1^17* On lui donna le gonrer-
nement de Péronne, Monldidier et Roje, le 16 décem-
bre lôig. Il fut envoyé, le 3o septembre i5a7, ambassa-
deur en Angleterre , pour le renouvellement des alliances
entre les deux couronnes. Il fut fait capitaine de 5o lances,
en i53o, et Tun des gouverneurs du dauphin, en i555. Oo
le nomma lieutenant-général aux pays d'Italie, duché de
Savoie et principauté de Piémont, par provisions données
à Compiègne, le 18 février 155^, lesquelles portaieut eo
même temps pouvoir d'y commander rarmée. Il entra
dans le Piémont avec un corps de Idusquenets ; ni<iis cette
troupe indocile lut lit manquer la prise cTAst , dont il se
dédommagea, en sVmparant d*Aibe. Il eut, en r558, une
compagnie de 100 hommes d*armes des ordonuanees du
roi. Il servit au siège de Perpignan, en i54a< On le nom-
ma, le 1*' octobre 1646, chambellan du dauphiii et gou-
verneur des enfants de ce prince. Il mourut , au mois de
juillet i55o, dans Texercice de ces deux fonctions. (C/iro-
nologie militaire^ toni.Ij ptzg, 187; l/isloitxdts Grands^
Officiers de la Couronne , tom, k^lll, pag. a^g , /e prtsideiu
Hénaut, le Père Daniel.)
d'HUMIÈRES, vq)'ez de Cbevakt.
DES CÉRÉBAirX FKARÇAIS. 4?^
l
i>*ILLES9 voyez D*AaDiifiiBS.
d'ILLIERS di Balzac (Jacques» marquis) ^ maréchal^
de-camp, eoira aux mousquetaires en i685, et fut fait
g;iiidon de la compagnie des gendarmes de Flandre 9 le 5o
{anvier 1689. ^^ ^^^ donna la chirge d'enseigne de la com-
piignîe des gendarmes de Bretagne» le 1*' octobre 1690, et
il fut fait sous -lieutenant de la compagnie des chevau-
lègi-rs dtf Berry» le 1** novembre 1693. Il obtint, le 1" avril
i(>95, une commission, pour tenir rang de meslre-de-
camp de cavalerie, et devint capitaine-lieutenant de la
cuiiipagnie des chevau-légers de Berry, le 12 juin 1705.
Il fut créé brigadier» par brevet du 10 février 1704»
et m.irécbal-de-camp, le ao mars 1709. Depuis 1688
jusqu'au tio mars 1709, il fit toutes les campagnes,
soit en Flandre» soit en Italie, et se trouva à Je nom*
breux combats ou batailles, ainsi qu'aux sièges et à la
prise de plusieurs places de guerre. A la bataille de Fleu-
rus, en 1690» ayant perdu %otï étendard, il parvint à le re-
prendre, en se {étant, accompagné seulement de a che-
vau-légers» au ntilieu des escadrons ennemis. En 1695 , à
raflfaire de la Rlarsaille, il reçut uu coup de mousquet à
IVpanle» un autre à la hanche, et eut un cheval tué sous
lui. Il combattit avec la plus grande valeur à la bataille
d'Oudenarde» en 1707 , et y fut fait prisonnier de guerre.
M'ayjnt pu être échangé , il ne servit point comme maré-
chal-de-camp, et quitta le service, en 1715. Il se retira,
eu 1730» h Notre-Dame-des- Vertus, dahs la maison des
Pères de TOratoire, et y mourut , au mois d*aoùt L733, à
l'âge de 65 ans. (Clironologie militaire^ tom. yj,pagm(ioii
mémoires du temps,)
D'imÉCOURT» voyez VissiHHAC.
n'INYILLIERS» voyez Ballart.
47 3 DicnoMHÀiaE histouqcs
DB l'ISLE- ROUET, voyez de là BéEAUDiBAE.
dISTEIE; voyez BE%sik%E$.
Di JALOIGNES^ voyez db Culart.
JAUIIN (JeaD-BaptUfe, vicomte) y maréchal-de'camp ,
naquit à Villers-Claye , en Lorraine, le ao mai 1772. Il
entra au service, le 14 septembre 179a, comme chaueiir
au 17* régiment d*infanlerie légère y où il fut fait lieate-
uaoty le ai |auvier 1795, et capitaine, le i** mai suivast.
Il passa, en celte dernière qualité y dans la i5* demi-bri-
gade (devenue 26* léger], le ao avril 1794* Il iit It-s caoh
pagnes de 1792 et 1793, aux armées des Ardennes et de h
Meuse; celles de 1794» 179S et 1796, aux armées de Sam-
bre-et- Meuse et de Mayence; celles de 1797 et 1798, à
Tarmée du Danube, et enfin celle de 1799* à Tarmëede
Suisse. Dans cette dernière campagne, il se distingua à U
bataille de Liehtîngen, en Souabe. Étant alors capîtaîoe,
il fut chargé de marcher à la léte de 4 compagnies, et de
faire une attaque sur le centre de Tavanj-garde ennemie,
qu'il culbuta. Il poussa ensuite jusque sur les hauteursen a-
vant de StucLach, où le gros de Taruiée autrichienne, com-
mandée par Parchiduc Charles, se trouvait en position. La
supériorité des forces ennemies, [et le défaut de cartouches
ayant forcé le capitaine Janiin de faire un mouvement ré-
trograde jusqu'à la position de Shon-Frantz, là il grossit
sou détachement par un assez grand nombre de mîfitaires
de différents corps, et en forma 2 bataillons, avec lesqueU
il reprit l'offensive, et se porta sur la gauche des Autri-
chiens, qui débouchaient alors de la forêt. Celle manœu-
vre arrêta l'ennemi et l'empêcha d'inquiéter la droite de
l'armée franc lise, et de couper la retraite par la route de
Fribourg. Le 25 août de la même année, le capitaine Jamin.
avec 4 compagnies sous ses ordres, tourna la position de Si-
DES GÉNÉRAUX FRANÇArs; 4?^
fSolhard, en franchissant le Griuisel, après dix- huit heures
d'une marche très* pénible. Chemin faisant , il s*cnipara
d'un poHte important , d<^fendii par lo ofQciers et 25o sol-
dats autrichiens, qu'il fît tous prisoimiers de guerre. Il
coupa la retraite aux troupes postées à l'hospice, et alla ra-
pidement préihlre position aux sources du Rhône, dans le
ilaut-Valais. Également, en 1799, sa compagnie, après avoir
acculé reooemi en avant du pont du Rhin, près de Coire ,
se trouva exténuée de fatigues et manquait de cartouches.
Le général Soult donna des troupes fraîches au capitaine
Jamio, qui enleva la position, et opéra sa jonction ayeo 1a
général Lecourbe. Jamin se trouva ensuite à la bataille de
Zurich, et marcha, avec son régiment, contre le général
Hotxe, qui fut tué à l'abbaye de Schonis, en voulant re-
pousser les efforts des Françiis au-delà de la Limath. En
1800 et 180], Jamin fui employé à Gènes et à l'armée d'I-
talie. Il obtint le grade de chef de bataillon , au aS* léger,
le 17 août 1800, pour avoir, pendant le fameux siège de
Gènes, en 1800, sous le maréchal Masséna, enlevé, à la
tète dr a compagnies, le 7 avril , une redoute non fermée,
sur le Blonle-Pacio. Il fut blessé dans cette action, par une
balle qui lui traversa la cuisse droite. £n 1801, il com-
manda son bataillon au passade du Mincio, et marcha en
fête de la colonne qui tourna les redoutes établies pour dé-
fendre le passage de cette rivière. Il reçut , à cette aflEaire ,
une légère blessure à la jambe droite. Il commanda ensuite
son réglmçnt (le aS* d'infanterie légère) en avant de la
Fiave; et, malgré la fusillade et la mitraille de l'ennemi,*
il manœuvra avec tant d^habileté , que les Autrichiens fu-
rent repoussés au-delà de la rivière, avec une perte consi-
dérable. On le nomma major au isi' régiment d'infanterie
légère, le la novembre i8o3, et il fut créé membre de la
Légion-d^Honncur, le 26 mars i8o/|. Il fut nommé com-
niandanl du a* régiment de dr^tgons à pied, le 22 septem-
bre 1806; passa au commandement du 1" régiment des grf-
nadiers-réunis, par suite d'un décret du la novembre de la
même arnée, et obtint le grade de colonel du a4* régiment
d'infanterie de ligne, le 38 juin 1807. Il avait été fait oificier
VI. ۥ
474 DICTlONMAïaE UISTOEIQUt.
de la Légiund*Iionneur, le i/f mal précédeot. Ce fui kh
grande-armée d*AUemagne qu*n fil les campagnes de 180S,
1807 et 1808. Le 9 février 1807, dans une découverte contre
Tarmée russe, en avant d'Ostrolenka , il ftit atteint d*an
coup de sabre 9 qui lui traversa le pied droit. Quflqan
jours après, el malgré cette blessure, étant à la tète da
1*' régiment de grenadiers réunis, et d*une compagnie 4e
sapeurs du génie , le tout faisant partie du corps du général
Oudinot, non-seulement il repoussa les efforts que iireol
les Eusses pour marcher en avant de la position quib
avaient prise près d'Ostrolenka , mais encore , voyant qse
les ennemis avaient mis ie désordre dans Taile gauche dei
troupes françaises, et notamment d^ns le 2* régiment ëe
grenadiers, il fondit avec impéluohilé sur les Russes, 1h
força à la retraite , sauva une brigade du corps du génère!
Savary, ainsi que le parc d*artillerie, et ne quitta le champ
de kMtaille qu*à la fin de Taction (1). Il fut employé, sfcc
son régiment, à Tarmée d*Espagne, en 1809, 1810, 1811
et 1819. A Taffjire d*Uclès, ie 16 janvier 1809, ce régîmesl
prit à Tennemi ai drapeaux; et le colonel Jamin fut cilé,
dans le bulletin officiel, parmi les officiers qui s*étaieDl
distingués à cette affiire : 0 Tous officiers, dit le bulletin,
• dont la bravoure a été éprouvée dans cent comb.ils. » A
la bataille de Cliiclana, devant Cadix, le 5 mars 1811, le
colonel Jamin reçut un coup de feu, qui lui traversa el
fracassa lYpaule droite : ce qui ne Tenipècha pas de re-
pousser, avec 'À bataillons de son régiment, les attaquer
vigoureuses que faisait le général Graham, commandant
les Anglais, les Espagnols et les Portugais réunis, pour
enlever aux Français la position de Barotïsa. Malgré la su-
périorité numérique des ennemis, le colonel Jamiu ne
quitta le champ de bataille que lorsque la faible partie du
(1) Lorsque le colonel Jamin quitta la diTision des grenadiers réaois,
pour passer colonel du a4* ^ginient de ligne, le gênerai Oudinot lui
écrivit uni* lettre, dans laquelle il fit les plus grands ëlogeii dc4 maytm
et de la iravoure ia mteuœ eaieuiée, dont le colonel Jamin lui avait don-
né des preuves.
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. /fj^
c6rps d^armée du duc de Belluae, qui avati pris part à
cette affaire^ eut assuré sa retraite sur les ligues devant
Cadix. Ce brillant fait d^arines valut au colonel J ami u la
crois de commandant de la Légion-d*IIonneur, qui lui
fut accordée, le 23 juin de la même année. Jamin com-
manda entuile à Ronda ; et , lorsqu*il dut quitter cet te place
pour se rendre en France, avec un congé de sis mois, qu*il
avait sollicité pour le rétablissement de sa santé, il reçut,
sous la date du 12 février 181a, une lettre du maréchal
Souit , qui lui témoignait ses regrets de lui voir quitter ce
poste important, « où, dit le maréchal, il faut un homme
• de votre mérite. » En parlant d*Espagne pour se rendre
en France , le colonel Jamin fut chargé de commander
Tarrière garde d*un convoi considérable, qui fut attaqué
vigoureusement avant d*arriver à Pancorvo et à Madrid.
Cependant, malgré la supériorité des forces ennemies, ce
convoi, bien défendu, resta intact. Les événements m81i«
tatres ayant forcé ce convoi de réfuter pendant quinze jours
à ValladolEd , le colonel Jamin , malgré la blessure qui lui
faisait quitter momentanément Tarmée, et quoiqu'il y eût
des officiers-généraux ou supérieurs disponibles « défendit
ctrtie place, et la ravitailla par de fréquentes sorties, faites
fiendant la nuit, malgré la présence des troupes régulières
eupagnoles , et des guérillas , qui chaque jour faisaient, avec
des forces supérieures , des attaques contre la ville. Promu
au grade de général de brigade, par décret rendu 4 Erfurt,
le 97 avril i6i3, Jamin fut employé ^ en cette qualité, à
la grande-armée d'Allemagne, et fut placé dans la division
ilu général Bonnet, faisant partie du 6* corps aux ordres
du maréchal duc de Raguse. Il fut blessé d*un éclat d*obus
à la cuisse gauche, à la bataile de Luizen, le a mai i8i3,
et, quoique cette blessure fût assez grave, il nVn conti-
nua pas moins à commander sa brigade , avec laquelle il
combattit à Baulzcn, les 20 et 21 du môme mois. Il
termina la première des deux journées , pendant les-
cfuelles dura cette mémorable bataille, en enlevant le
plateau qui formait le centre de la position ennemie :
il réunit alors à ses troupes celles de la brigade du gé-
476 mcnolïNAIRE HISTORIQUE
néral Cohorn, qai venait d*étre blessé. Après la perle le
la bataille .de Léipsick el la retraite de Tariuée française
sur la rive gauche du Rhin » le général Jamin commanda,
pendait l quelque temps 9 le a* corps d*armée 9 sous les or-
dres du maréchal duc de Bellune, qui témoigna ses regrels
de voir éloigner cet officier, lorsque celui ci reçut, le 1'
février 181 4 « Tordre de se rendre à Brienne, pour y pren-
dre le commandement de la 2' division de la jeune ganie
impériale. A la suite de celte mutation , sa brigade repritla
ville de Brienneet en conserva le château, malgré les efforts
réitérés des Russes. Au combat de Fère-Chanipenoijie. le
a5 mars de la même année, le général Jamin t'nt fait prisoo-
nier de guerre, en protégeant la retraite «les ducs deRa*
guse et de Trévise 9 qu*il concourut à sauver m.ilgrérim-
mense majorité des troupes ennemies. Après la restauratioD
du. trône des Bourbons, le général Jamin fut créé chevalier
de Tordre royal et militaire de Saîat-Louis, le 19 juillet
i8i4« On lui donna le commandement du département du
Lot, le 8 juillet 1816; et il passa de cet emploi à celui
d*inspecteur-général d*infauterie, le ai janvier 1818. llfnt
nommé , le ai avril i8ao, commandant de la 3* subdivision
de la 4* division militaire, emploi qu*il occupe encore, en
1822. S. M. lui a conféré le titre de vicomte, par ordon-
nance du 17 août de celte dernière année. {Etals niUitaues,
AîoniUiUy annales du temps,)
JAUdlN DE Bebmvt (Jean-Baptisle-Auguste-Marie), marc-
chal-iie-camp , naquit à Louvigné-du-Désert, en Bretagne,
le 17 mai 1775. Il cuira au service, le i5 juin 1792, en
qualité de sous- lieutenant, dans le 9' régiment de cavale-
rie, passa successivement par tous les grades, et élair, en
i8o'i, chef d^escadron au 8* régiment de cuirassiers. Après
avoir fait les guerres d'Allemagne, il suivit en Italie le ma-
réchal ftlasséna, en qualité d*aidc dc-camp, el fit avec lui
la campagne de Naples, en 1806. Nommé colonel descbe-
vaii légrrs de la garde royale de Naples, le 3o octobre 1807,
il passa en Espagne, à Ix tète de ce corps, vers la un de
1808, et s*y distingua parlicuiièreaient à la bataille d*0-
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. 4?/
cana, en 1609, par nue charge brillante de cavalerie , qui
décida en partie de la victoire. Créé maréchal -de- camp ,
le 19 novembre 18 lo, il donna de nouvelles preuves de
bravoure à la bataille de Vittoria, où, à la tèle des mêmes
chevau-légers» i) exécuta, à propos, une charge hardie^ et
•e retira toujours en bon ordre aux derniers rangs. Il rentra
en France^ en i8i3. Lorsque Tarmée française fut concen-
trée vers Bayonne, et après que la cavaScrie, devenue inu*
tile, eût été renvoyée sur les derrières, Tofiicier-général qui
commandait les grenadiers et les voltigeurs de la garde royale
d*£spagne ayant été mis hors de combat , le général Jamin ,
jaloux de se rapprocher des périls, réclama et obtint du
maréchal SouU Thonneur d*étre mis à la tête de ces corps
d*éirie. Dans le peu de temps qu*il y resta , il ajouta à la
réputation qu*il s*était faite, comme ofiicier de cavalerie,
celle d*un excellent général d*infanterie. Après la dissolution
de ces régiments, il fut nommé au commandement d*une bri-
gade de cavalerie légère, aveclaquelie il commença la campa-
gne de iSi4* Il fut appelé, le iGmars de cette même année, à
remplacer, comme major des grenadiers à cheval de la gar-
de, le général Laferrière, blessé à Craone ; et se montra digne
à tous égards d'un honneur qu'il n'avait dû qu'à son mérite.
Ce fut à la tête de cette vaillante troupe qu'il combattit à
"Waterloo, et qu'il fut tué sur le champ de bataille (1). Le
général iamin , estimé comme un de no?) meilleurs géné-
raux de cavalerie, se fai>ait remarquer par une bravoure
froide et tranquille, un coup d'œil rapide et sûr dans fac-
tion, et une grande fermeté d'àme. Il avait été nommé of-
ficier de la Légion -d'Bonneur, le 14 mai 1807, et cheva-
lier de l'ordre de SAnt-Louis, le 27 décembre 1814* H avait
reçu, en France, le titre de baron; et celui de marquis de
Btnnuy lui avait été conféré , en Espagne , en récompense
de ses nombreux services. {Etals mitUaircs, Moniteur , an*
naUx du ttmpsJ)
(i) Le jruoe René Miot de Méiito, ton beau-frère et son aidc-de*
camp, qui, a peine ilgë de vingt ans, donnait par tes brillantes qualités
let plot bcUcs capérancei , fut tu* i aet côtés.
478 DICTIOmfAniE HISTORIQUE
JANdbla Hjlmilihatb (Jacquet- Félix, baron) ^ lietiU-^
nant-général j enira au service 9 en 1791, en qualité de
flous-lieutenaiit daus le 30* régiment d*iofanterie , et fit
avec ce régiment la campagne de 1799 à Tarmée du Rhîi,
tous les ordres du général Gustine. Il eut , au mois defan-
vier 1 795 y le commandement 'd*un détachement char^
de protéger un fourrage à Rhiiibulern, près de Baccarachf
sur le Aliin. Il fut attaqué par un corps de cavalerie prus-
sienne beaucoup plus nombreux que son détachemeot;
mais il avait placé sa petite troupe aveiftant d*avantage,
qu'il ne put être entamé. L*ennemi se retira après avoir
perdu quelques hommes, et le convoi de fourrages fut
sauvé et conduit à Bingen. Cette action fit distinguer Haine-
linaye par M. Isambert, colonel du régiment» qni, ayantété
nommé , peu de temps après, général de brigade, le choi*
sit pour son aide-de-camp. Il servit avec cet officier-géné-
ral à la même armée, |u!<tqu*après la prise des lignes et
Weissembourg, où il eut un cheval tué sous lui , le s6 oc-
tobre. Le général Isambert ayant péri , à la même époque»
victime des fureurs de la révolution, Hamelinaye, alon
lieutenant, depuis le ai octobre 1793, quitta Tarméedu
Rhin et rejoignit le 36* régiment, près de Maubeuge. Il fut
nommé capitaine , le 7 février 1794 ; servît en cotte qualité
dans le même corpg , devenu 71' et depuis 9a* demi briga-
de, et fil les campagnes de l'armée de Sainbre-et-Meuse.
Le ao octobre de la même année, le général Jourdan ayant
ordonné le passage de 1h Roêr, la 71* demi-brigide fut
chargée de passer la rivière au-dessous de Juliers: mais le
pont qui avait été disposé s'étant trouvé trop court, fut pd-
trattié par le courant , et Topération n*aurait pas réussi sur
ce point , si le capitaine Hamelinaye et quelques braves of-
ficiers du même corps, suivis d*une cinquantaine de sol-
dats, ne s'étaient jetés dans la rivière qu^ils traversèrent
sous le feu de Tennenii, auquel CiSte action hardie fit
abandonner une redoute qui défendait le p.issage, et dont
Hamelinaye et ses braves camarades s^eniparèrent. Le gé-
néral Bernadolte, qui commandait la division dont le ;i*
faisait partie, fit un rapport particulier sur ce passage de
DES GENERAUX FRANÇAIS. 479
rivière, qui est cité au recueil deg nctionfi h(^roîque«, au
dépôt général de la guerre. Le capitaine Hamelioaye fut
dintingué par hs géuéraus Championnet et Damas, dans
les campagnes de 179) et 1 796, et ils l'employèrent souvent
^ leur étal- major. Il fut nommé adjoint aux adjudanis-gé-
néraui, dans la campagne de 1798. Il servit à Tarmée du
Danube, sous le général Masséna, pendant la campagne de
1 7119 • et fut nommé chef de bataillon d*état-nidjor, le a(i
iuillet de la même année. 11 fut employé, au moisi de sep-
tembre, dans une division commandée par le général De-
caen , en avant de Hanhpira. Il mérita le^ éloges de cet of-
iider -général, dans un mouvement rétrograde, où il fut
chargé de couvrir le village de Wisioch , avec un bataillon
du ai|* de ligne. Il commença la campagne de 1800 comme
chef d'élat-major de la division Souham , au corps du gé*
néral Sainfe»Siisanue , aile gauche de Tarmée du Rhin , et
fut nomoié adjudant-général ayant rang de colonel , le 5
juin , par le général en chef Moreaii , pour la bravoure
qu*il atail montrée et les services qu*il avait rendus dans
toutes les affaires, depuis le commencement de la campa-
gne. Il continua de servir dans la même armée jusqu*à la
paix de Lunéville. Il fut employé , en 180a et i8o3, comme
chef d*état major de la 14* divÎMon militaire, à Caen. H fut
appelé au c^mp de Montreuil, au commencement de i8o4;
y remplit les fonctions de chef d'état-major d'une division
d 'infanterie jusqu'au départ des troupes )»our l'Allemagne;
suivit cette division , passa le Rhin avec elle , et eut un chc-
Tal tué sous lui au combat d'Elchingen, le 14 octobre i8o5.
Il passa, en 1806, au 1*' corps de la grande-année, sous
les ordres du maréchal Beruadotte , et y fut employé com-
me sous-ehef de rétat-major-général. Il assista au combat
de Halle; à la prise de Lubeck; aux combats de Morungen
et de Spanden, et fut cité honorablement dan^ les rapports
du maréchal sor ces différentes affaires. Le maréchal Berna-
dotterayantoboisipourson premier aide- de camp, le i** fé-
vrier 1807, il suivit ce maréchal dans son gouvernement gé«
uéral des villes anséatiques, et fit avec lui la campagne de
i809.Ilst distingua an combatdeLiutB, le 17 mai de la même
/|8o DICTIONNAIRE HISTORIQUK
année; et, sur le rapport que le maréchal fit de celle aif-
faire 9 Hamelînaye lui nommé général de brigade, le is
juin suivant. Il se trouva à la bataille de Wagram ; et , le S
juillet au soir, il fut chargé d*attaquer le village de ce nom,
avec 3 bataillons saxons. Cette attaque réussit parfaitemeot,
et déjà 5 pièces de canon et plusieurs ceiitaîoes d^Aulri-
chiens étaient priit dans le village de Wagram , à neuf heu-
res du soir, lorsqirune seconde brigade saxonne • env ojée
au .soutien de la première, se méprit de la manière la ploi
malheureuse, et Taltaqua par-derrière , au moment où let
Autrichiensrevenaientsur Wagram pour le reprendre. Le-
général Hamelinuye , secondé par plusieurs officiers d*é-
tat-maior saxons, arrêta, autant que possible, les suites
do désordre qui résultait de cette méprise. Il rallia lestroo-
pcs saxonnes sous le feu le plus meurtrier, et parvînt aies
faire retirer avec ordre : il eut un cheval tué sous lui daii
cette affaire. Le maréchal Bemadotte étant arrivé à Tiiu-
tant de cette retraite, dont il connaissait déjà les causes,
donna des éloges au général Hanieliaaye , et le chargea de
la garde de ses avant- postes pendant la nuit qui précéda la
retraite du 6 juillet. Le général Hamelinaye eut ensuite le
commandement d\me brigade du 3* corps de la grande-
armée, sous le prioce d*Eekmuhl. Au mois de mai i8io,
Il reçut Tordre de se rendre à Naples , et de là en Calabre ,
où il commanda une brigade dans la division du général
Lamarque. I/expéditioii projetée en Sicile n'eut pas lieu;
mais le général Hamelinaye resta en Calabre, et comman-
da le littoral depuis Scilla jusqu^à Ref^gio, pendant Thiver
de i8ioà iSi i. Attaqué sansces<e dans ses cantonnements
par les flottilles angluises qui sortaient du port de Messine,
il sut si bien tirer parti de deux batteries de 4 pièces de 56,
qui , sur sa demande , furent établies près du village de Vil-
la-San Giovanni, que la marine anglaise, et particiiUère-
mcnt la marine marchande, n\>urent plus aucune sûreté
dans le canal de Messine. Les Anglais, fatigués des pertes
journalières qu'ils faisaient à bord de leurs bâtiments, em-
ployèrent d*abord les menaces ; et , voyant que ce moyen
leur réussissait mal » ils proposèrent de ue plus inquiéter
DES GÉNÉRAUX FRANÇAIS. /|8l
les cantonnements français, si leurs batteries cessaient de
tirer sur leurs bâtiments, qui , en entrant dans le canal,
rangeraient la côte de Sicile, en s^éloignant de la portée
ordinaire 9 ce qui fut accordé. Le général Hamelinaye fut
'envoyé, dans le courant de 181 19 à l*armée deCatalognOt
où il arriva au mois de septembre , et où il eut le commande-
ment d*une brigade d^avant-garde. Il se distingua aux af-
faires de la Garriga et d*Altafulla. Nommé chef de Tétat-
major* général de cette armée, au moi» de mars 1819, il
remplit ces fonctions insqu*à la réunion de Tarmée de Ca-
fatogne à Tarmée d*Arragon, à la fm de i8i5. Appelé à
Paris, il fut nommé général de division, le i5 janvier i8i4«
et partit immédiatement après pour Troyes, où devait te
réunir la a* division de la réserve de Paris, dont le com-
mandement lui était confié. Il ne trouva d*abord à Troyes
qu'un seul iKitaillon et quelques dépôts de cavalerie. Les
ovant-poales autrichiens étaieul défà arrivés à Bar sur*
Seine. Le général Hamelinaye» secondé par le général de
brigade Eourmont et le colonel Thalhouetf lira parti da
peu de ressources qu'il avait à sa disposition , pour don«
ner des inquiétudes k Tennemi et rassurer les habitants de
Troyes. Il porta des reconnaissances fusqu'à Saint-Parre,
et réussit si bien à tromper les Autrichiens sur ses forces^
que CCS derniers , ne se croyant pas eo sûreté à Bar-sur-
Seine, se retirèrent à Chatillon, ce qui sauva la position
însportante de Troyes » et donna le temps d'y faire arriver
les forces nécessaires pour la défendre. Après la perte de
la bataille de Brienne, Parmée française se rallia à Troyes.
Le général Hamelinayc fit Tarrière-garde du corps aux or*
drcs do général Gérard, pendant la retraite jusqu'à No-*
geot; naais, étant attaqué d'une maladie aiguë, il fut
obligé de quitter l'armée, et se retira à Charenton, où II
fut opéré de la fistule, le 3o mars. Il était à peine conva-
lescent, À Paris, lorsque le duc de Feltre, ministre da la
guerre» lui donna Tordre de le suivre sur la Loire , et lai
confia le commandement supérieur d'Orléans, où ce mf-
nistre avait réuni 4000 hommes de vieille;» troupes et un
parc de 100 pièces de canon. Lr féDéralIlamelinaye eut
▼I. Cl
48a DICnONNllRV HlSTORIQim
besoin de prudeoce et de fermeté pour mainteDir Tordre
k Orléans 9 au momenl de la rérolulion qui s*opérail à Pa-
ris. Il fit en même temps des dispositicos de déreoie qoi
empêchèrent les Eusses de s'emparer d'Orléaos et de sY
ëUblir. Ayant reçu, le u avril, Tavis de rabdicalloo de
Napoléon à Fontainebleau, il envoya, le même four, à
Paris, en son nom et au nom des troupes sous aes ordrei »
son adhésion aux ades du gouvernement provisoire, et
esLprima son désir da retour de la maison de Bourbon. Ao
mois de iuin il fut nommé, sur sa demande, au comman-
dement du déparlement de la Mayenne. Il 8*y trouvait sont
les ordres de Mgr. le doc de Bourbon, à Tépoque de ViO'
vasion de Napoléon sur le territoire français, en mars
j8i5, et il servit avec chaleur la cause royale, ht si da
même mois. Il fui prévenu par M. le marquis de Mont-
moreocy^ aide -de-camp de Moasnua, do dépari dn roi et
de Tarrivée de NapoléoB à Paris. Momiva ayant ordonné
d'arrêter la marche des Iroopes appelées ée la Bretagne à
Paris, le général Hamelinaye n*hésita point à «écoter est
ordK , et employa tous les moyens d*antorilé et de per^
snasion nécessaires pour faire restera Laval le 66* régimenl,
et à Mayenne le i" bataillon du i5* de ligne. Le départ de
Mgr. le duc de Bourbon , qui quitta Angers, le a5, chan-
gea toutes ces disposilîoos. Le général Hamelinaye n'ayant
plus de point d^appui, laissa les troupes continuer leur mar
che sur la capitale, et fut obligé de se soumettre lui-même,
le 249 ^vec les aiilren autorités du déparlement de la Mayen-
ne. Mandé à Paris, il y resta sans emploi , iusqu^au 36 mai ;
mais, à cette époque, il fut appelé chrs le ministre de la
guerre, qui lui donna Tordre de se rendre à Tours, pour
y prendre le commandement de la 32* division militaire.
Il refusa d*abord ce commandement; mais forcé d*obéir,
il se conduisit, dans cette position fâcheuse, de manière
à mériter Testime de tous les honnêtes gens. Ayant été
instruit officiellement, le la juillet, de l'entrée du roi à
Paris , il fit reprendre la cocarde blanche. Le lende*
muin.i5, Tarrivée de 9 dépôts dMnfantene, à la suite des-
quels se trouvait un très-grand nombre d^officiers non en-
plofés, ciQsa du détordre dwi Ij iilie d« Tostil L'^wrIo^y-
té da général fut mrconaiie. et il «Mâmt de« rn^i)«» peur
sa fie, à lli^el-dr-iii;c, ou il *'etBil porté foar jrrrirr W«
excès d» réroiték U le déposait k gMplorcr U fa'^le mi*
tHiDale,poar le» cobiraiaJrr par U force irrotivr dao» ;\«-
béifiMBce , lors«Mae rauloriié moaicipale le •u'v.ilij de se
point âgir« afin Je Mufer U TiHr du pilUpf« ^lî effai: dèîik
cominraeé sur plusieurs pois* s « et de la pr^jcrvvr dr U
vengeance qoe 1rs troupes qui Oftarckiieal sur Tours pjir
Bloit et par Angers n*aurjieiil pas Bianqne dVierrer. n
un seul soldat eût été tué à Tours. Le grntrjl dot cédrr ^
cet eoosîdératioiis : il se relira chei lui, au milieu d*un«
grêlé de pierres dont il fut assailli. Il appela le loaréchjil-
de-camp Mienlasv et Taulorisa à rcpreadre momeiilanémcnt
la cocarde trictinre que portaient eaoore le^ troupes « alin
d'arrêter le pillage et de réprimer le désordre. 1 1 partit l'eTonrs
le lendemain, et se rendit auprès du ministre de U guerrr.
Une dépotation de celte ville ayant éié admise auprès da
roi , et ayant rendo compte de la oonduile do général Ha*
meliiiaye, S. M. fit écrire à cet officier par le ministre do
la guerre , quelle était conleale de lui , et lui fit donner
Tordre de relounier à Tours, et de reprendre le comman*
dément de la division. Il y resta jusqu'au lo novembre de
la même année, et y licencia 9 régiments d*infanlerie.Nrtm*
mé, le i5 mai 1S169 au commandement de la iS* division
militaire 4 Dijon, il a conservé ce commandement jusqu'à
ce moment. Le général Haraelin.iye a été nommé mem-
bre de la Légion-d'Hooneur à sa création , en 1S04 % et ,
bientét après, officier de cette même Légion. Il a été créé
baron d'empire, en 1810. S. U. Louis XVIII lui a accor-
dé la croix de chevalier de l'ordre royal et militaire de
8uiiit-Louis , le 19 juillet 1814; celle de commandeur do
la Lcgiou-d^Honneur, le 3 août suivant ; celle de grand*
officier de la même Légion , le ao septemEire ibio , et enfui
celle de commandeur de Saint- Louis» le 1** mai i^%u
{(Liais nnutairts. Moniteur y annales du tcini's.\
JANSON , vo^'cz ne Foaauc
484 manoBniiiEE msif eiqux ' «
., JKàMNB »*Aao ; voya dv lts* .
. JEANNOT HB BAMUtàT (llicolàt), Uetaenani^ général,
aèUut une cumpagaie au régtipeiit de Dauphin iafanteria,
loft.4e la oréatim de cecorptt le i5 iùlm 1667. On loi
^boa , le 10 iânvier 1668 , un légiment d«* cavalerie « <pn
fbt liceociéf après la conqiièle de la Franohe-Comté, k
a4 mai de' la même année. 4 celle dernière é|>oqne , M. dt
BatrlUlalTuI placé capitaÉDe eo second dans In compagnis
.de Genlifr II rélaUil^son riginieni, par lettres de ntrnm
du 9 aetiU 1671. On, le créa brigadier, par hrevel du a4
février 1676; el |1' fol nommé ltspeclear-géné|rnl de la e«-
wlerie, 16 aa octobre 16S1. il obllnl le grade de^naiécbal*
de^oamp, le a4«eél i688» el celui d» liei||iBnnnt-g6nènA,
le 3a nuira i6g3. On lui domie , par provisions «la 6 mai
jMSb^, Je gouvernApneol de liocroi , el.il le OQ^aerva taai|rt
aa nori,: qui eul ll^u ,4e 98 septembre 1718. Depuis iob
entrée au service 9 H. de karlUldil avait fail les oampagMi
nil^Franche-Comté» entHollande, en Flandre el dana.116-
Jectorfil de Oolfigne. Il sVlaii Irouvé à de tronabinm eon^
•hats ou bataillesy aux sièges el à k prise de plusieurs plà*
ces, el avait nu des conmiÉndeménts de cavalerie. Il s*é*
tail distingué dans plusieurs occasions. (Chronologie miU'm
(aire , /pm. JF, pag. 555 , ménwires du temps. )
^' n
DRS GCSiijIAlJX FRANÇAIS. 4^^
i J, c
ADDITIONS,
RENVOIS ET CORRECTIONS.
TOME K
MATVCCl^gJm^ralderiîs^ision.Pa^e 5, ligne 6, auUende:
looo prisonniers, lisez : 5oo prisonniers. Depuis rimpres-
8ion de rarlicle Abalucci, nous avons acquis la certitude
qu*à Taflairede Kamiacb, dont il estjLfuestionen cetartîclc,
le corps des chasseurs nobles n'avait perdu que 6oo hoin-
mes tués ou faits prisonniers , et qii*il avait lui-même fuil
éprouver une perte assez consîd^able aux républicains.
Déjà nous avions rectifié l'erreur signalée ici, dans Tarti-t
de biographique du prince de Condé, en disant, pa^, 5i
(lu lia* volume, ligne 25, que le corps des émigrés perdit
en cette occasion près de 5oo gentilshommes ; mais nous
croyons devoir ajouter la présente reclification à celle dé*
jà faite.
TOME II.
BEAUPOIL DB Sàiivt-Aulaibi (Aaimond), baron de la
Luminade (i) , niarvchal des camps et armées du roi, cl
Tun des ancêtres des précédents, servit avco distinction
dans les guerres de son temps , et se trouva successivement
(i) Cet article a ^é omis lora de l'impreifion du tome II du pr^nt
o«ivrage, et devait y être placé, à la page 98 du même rolumu, entre
l'article de Cotmc-Joteph et celui de Jean- Yriei de Beaupoîl de S«ilnl-
Aulaire,
486 mCTIOMNAlRE HISTORIQUE
aux si^^ges de la Molhe, de PhiU»bourg el de Heidf Iberg; à
la bataille d*AveÎD , el aux liiégtMi de Saverne et de tyaint-
Omer. Il commandait alors le régtmenl d*infatitene de U
Saludie, el étant aide-de-camp. Le ^6 août i650y il fot
nommé sergent de bataille ès-arniées du roi, en considéra*
lion des longs et Gdëles service» qiril avait rendus en pla-
sieurs charges et emplois imporlants qui lui avaient élé
confiés. Il est qualifié maréchal de bataille dans un ordre
qu*ir reçut du seigneur de bauvebœiif, le a décmibre i65i.
Il était capitaine d*une compagnie de cavalerie franche, sui-
vant un certificat que lui donna , le 27 dii même nioist
Guillaume le Sens, chevalier, seigneur de Follevilli;, m^-
réchal-de-camp, portant que le baron de la Luniioade
s*étant trouvé avec sa compagnie dans le poste de Saîot-
Astier, il avait été attaqué par les enneuiis» ci s*y êlait
défendu en homme d^honneur, îusqu'A ce qu*a;^'aut été
forcé par eux, il av^it été fait prisouuier avec tous lei
cavaliers de sa compagnie. Il reçut, le 5 avril lOSa, da
comte de Bessoy, maréchal-de-camp» et eoma&audant en
Férigordi Tordre d'aller dans le marquîMil. d^ExideuU
pour assembler 5o chevaux , tant des geotilbommes et au-
tres qu*il lui plairait de mettre à cheval, pour Caire partie
et courre sur les ennemis pour le service du roi. Le i4'io*
vembre suivant , le marquis de Montausier, gouverneur de
TAngoumois, lui écrivit pour rengager à faire rentrer la
province de Périgord souh robéissaiice du roi. Le 5 décem-
bre de la même année, il eut ordre de S. M. d'aller avec sa
compagnie de chevau-légers joindre le régiment du siciir
de Folieville^ qu*on lui enjoignit de reconnaître pour sua
mestre-de-oamp; et, le 29 du même mois, le rojrqnîs de
Montausier lui donna un certificat portant qu'il avait bien
et fidèlement servi le roi sans avoir discontinué depuis i5
mois, el donné des preuves de sa valeur et de son courage
dans toutes les occasions qui s'étaient présentées eu Péri-
gord, et particulièrement au cbdteau d*Agonnat, qu'il avait
conservé dans Tobéissance de S. M. 9 Payant secouru à la
vue des ennemis qui Tassiégeaient , et les ay.int battus et
eontraiots de se retirer. Le même certificat faisait aussi
DKS GENERAUX FRANÇAIS. 4^7
mention que depuis lors, le baron de la Liiminade avnîtété
fait prisonnier, et conduit à Périg;ueux , où il avait t^lé tr ii«
té indignement par la populace, ayant perdu tout son
équipage, et ayant eu sa maison pillée par les ennemie.
Depuis, ayant reçu ordre de réorganiser sa compagnie de
cheraa* légers, le roi écrivit, le 3o avril i665, au duc de
Caudale, i^on lieutenant-général en Tannée de Guienne,
pour lui faire donner une somme de ^Soo liv. , tant pour
la leirée de cette compagnie, que pour TirMemniser des
pertes qu*il avait souflTertes. Il fut promu au grade de ma-
réchal-de*camp , par brevet du i5 mai suivant, dans le-
quel il est qualifié capitaine d'une compagnie de cavalerie
franche de loo maîtres. Il fut eh outre pourvu, la même
année , de la charge de capitaine des chasses du pays de
Périgordj et obtint Térection des terres et seigneuries de
la Lominade, de Valeux, de la Garde et des Bretoux, eo
baronoie de la Luminade, par leltres«patentes du mois de
mai i655. Il mourut avant le 5 février 1679. {BrcvtU et
états mUilaircs , mémoires du temps,)
BERNARD , comte de Rul/jr, lieutenant-général et pair
de France, Yage 181, ligne 3 de Tarticle, après la date
i8o5, ajoutez : Il était premier gentilhomme de la cham-
bre de S. A. S. Mgr. le duc de Bourbon, lorsqu'il émigra»
en 1799, avec ce prince, qu*ii suivit à Tarmée de Gondé , et
près duquel il combattit, le a septembre 1793, a Taffuire
de Bersiheim, où le duo de Bourbon fut blessé. Lignes 3
et 4 du même article, après ces mots : Devenu aide-de«
camp, supprùncz ceux-ci : De 8. A. S. le duc de Bourbon,
et remplacez^les par : du même prince.
Di BÉTHIST (Eugènc-Eustache, comte) , Ueutenant-gé»
nérai* Page 14' 9 supprimez le paragraplie qui comfnence à
la ligne 3i par ce mot .* Il , et qui finit à la ligne 35 par la
date du: ly octobre 1 79a. Remplacez cette phrase par ce
ifui suit : Il se distingua , le i3 septeiftbre 1 793 , au oombat
de Rodenlhal , où il foignit Tintrépidité du grenadier aus
talents du général. Dans oe combat, il chargea, à la tète de
Soo honunci de la brifade allemande qu'il oommaudaic^
■■w.
488 DICTIONNAIRE HISTOUïQUfe
contre aooo répiiblicaîiis / qu'il culbuta. Il se distingn
aussi àl*alt.ique des lignes de Wei^icaibourg, lo i5octobif
suivant. Page 2^2^ ligne 9, après la date : 1796, place
un point. Supprimez ensuite ces mots : Dans lesquelles 0
reçut quelques blessures légères, et remplacez-les par cette
phrase : Le comte de Béthisy avait été blessé trois fois, es
commandant Tavant garde de Parniée de Coodé» pendaot
les campagnes de 1795 et 1796.
DB BEOGLIE (1) (Ferdinand -François, comte)^ mare-
chal'de^ampj naquit à Paris, le 3o janvier 1768. Il entra
comme élève pensionnaire à l'école royale militaire de
Paris, le 3o {aiîvier 178!, et eut rang de sous^liculeoiot
d*infanterie, le 5o janvier 1785. Il fut admis élève d*art3-
lerie , le 1" septembre 1784» après les examens exigés alms
pour cette arme, dans laquelle il devînt lieutenant en le-
cond , après avoir également subi les eiamens en usa^
pour Tadmissio^i dans ce grade. Il fut employé en cette
qualité dans )c régiment de Tout arKIlerie, par lettres de
service du r' septembre 1785. On le nomma capitaine
dans le régiment de Noallles dragons, le a6 avril 1788.
Ayant obtenu* du roi Louis XVI la permission d*aUers*oc-
cuper (les sciences, dans les universités d'Allemagne (Gœl-
tingue et Léipsick) , il s*y trouvait lorsque la révolution
éclata, et il fut des premiers à se réunir sous les ordres
des princes français, qui avaient émigré. Il fit dans kur
(1) Le comic de Brof^Iie est neveu de Victor-Françoii*, dmo de Brof;iie»
maréchal de France , qui mourut en émigration , le 3o mars iiSo4 II dt
deuxième fils de Charles-François, comte de Brogtte, lieutrnant-^aéral
des armées du roi, et chevalier des Ordres de S. M., Ufvcnu cbef de sa
branche, par la mort de Jo>eph , comte de Broglîe, colonel de chas-
seurs, l'une des victimes fusillées dans la Vendée, après la prise de
Quiberon. (y oyez les articles de y iotor- François et de Chartes François
de Broglie, tom. II du jfrisent ouvrage, fag, a3o eé a''*7.) A défaut de
renseignements suffisants sur les services du comte Fcrdinaud-Fraa^t>b
de Broglie, nous n'avions traité qu'împarfjitemeot raiticlc biographi-
que de cet officier-général , à la page u^i du même volume. Cet articlt
^oit Être sopprimé, et remplacé ptr celui-ri.
DES GC^E1AV\ FHANÇâI^. .|rv4l
armée noe paili- dr la c^mpacne âe iTp^* c^n qii:i1i1ê 4c
caiiitdinrd'eiJt major. lî obiinl de LL- AA. RB.. ie ii <iep«
tembre de ia aifme annér . le brr%it de colonel et Achc ¥A
la caiiipa|:ne liâii^ cenomeau sra«)f-. An moinciil du licen-
ciement dr celle .irnire. et d'aprè» la Yolonle dci^ princes, le
maréchal de Brociie. son oncle, qui dirigeait alors leur mi-
nifilère de la çut-ire, donna au colonel de Broflie Tordre
de rester piès de lui . pour y être employé à différente* mis-
sions importantes. Le comie de Broglîe resta dan<i cette po-
sition iuM|u*au nionient où. sur la demande du nvirëchal
de Broglie. S. M. Louis WIII lui accorda ranlorisalion
de pa«>er au service de Catherine II. impératrice de tou-
tes les Aus**ies. Cette prince^^ admit le comte de Broglîe
dans ses troupes, avec le grade de colonel de cavalerie*
le '21 avril fqy. Il comm-inila d*al>ord, sous les ordres du
maréchal Soworow, le régiment de Sophie cirahiniers,
qu'on employa en Pologne lors des soulèvements qui cu-
rent lieu dans ce royaume. I^e comte de Broglie p.issa en*
huite «^ous les ordres du maréchal Repnin« qui lui obtint «
qnelfpic tenip< jprès. île S. M. Timpératrire Catherine « la
permis<îi)n d'aller faire la guerre en Perse, en qualité de
volontaire. Il commanda, pendant celte guerre, len'gimcnt
de dragons de Kinbourn. et combattit à 1 1 prise de LVrbend
et de Barou. Lor^pieTempereur P.iul i" monla sur le trône,
de Russie, et que la guerre avec la P( rse fut terminée , le
cnnite de Bro^lie rentra en Russie avec son régînicnl. Il tut
promu, le 12 i^mvier i70l^< au grade de généraUmaior, et
fut fait chef du régiment de cuirassî."r< d'Lmibourg, qu'il
commanda [tendant long- temps dans l.i Polo::ne : i^tte. ca-
valerie fai va il |»artic de Tinspection de M. le lieutenant-gé-
néral marquis d*Autiihanip, qui. à cette époque était au
service de Russie, et inspecteur de l'Ukraine. Le comte de
Rroglic servit ensuite dans le corps d*armée qui gardait les
frontières de l'i Géorgie (1). En i$i/|» après la restauration.
;i', Gioéral de (STalcric d«pu).» le \i jainicr i~()8, il refusa i.on»Uin<
M. <5'
490 DicnoMHAiafi historique
du Irôoe des Bourboois, le comte de BrogUe paisa, le 4
juin , du service de EuHnie à celui de France , avec le pè-
de de maréchaUde-camp, oorrt:spondaot à œluî «legéiiè-
ral-major qirîl avait ddiis l*ariiië«r rus»^ (i). Sa Majeilé
Louiii XVIII le créa chevalier de Tordre royal el miiiljirt
de Sdiul Louis» le 25 septemlire i8i5. Il fut noinmé oon-
mandaiit du département de la Charente , le a5 octobre
i8i5, et créé chevalier de Tordre de li Légioii-d'Hnnoetir,
le ai février 181G. Il continua de comm itider le départe-
ment de la Charente iuiiqu*au ai avril 1810 , époque à la-
quelle ou lui donna, dan» la ao* division militaire » le com-
mandement de la a* subdivision, formée des département f
du Lot et de Lot et Garonne. Il fut fait officier de Tordre
royal de la Légion -d'Honneur, le 18 mai iHao, et com-
mandeur du même ordre, le i** mai 18a i. Il past>a,pAr
ordre du 5 juillet 18a 1 , dans la 18* division militaire,
pour y prendre le commandement de la a* subdividioo,
formée du département de TAube, et conserva ce com-
mandement juHqu*au mois de juin 18 aa. Il a été désLnè,
le a octobre suivant, pour commander la 5* subdivitttoD de
la 7* division militaire, formée du département des Uaute»«
Alpes, {tuus miiùainss, Aiotiûtur, annotes du temps.)
TOME III.
DB BOURBON (Louis- Joseph], prince de Condr. Paçe8h,
ligne I I, après ces mots : Le prince de Condé y organisa,
lisez : dès le mois (Toclobre 1791-
raeot de lervir ihns Ici armées raMe« qui combattirent coolrp les Fran-
çaitf. Ce refus nuisit nôces^airement beaucxmp i son araoi<nncnt mili-
taire.
(1) Il roiiKerva cepeodaDt de la muniBceocede l'empereur Alciaodrt
b jouit(»ance d\ine peatioa, eo récompense de son devottcment et d#
«es honorables services.
DKS GÉNÉRAUX FEAMÇAIS. 49 >
TOME V.
VAN DKDEN, page 198, lisez: Van Dedeni au commen-
cemenl el daii» tout le cours de Tarticle biographique.
DE DLRFORr(Kiiciiiic-Narci<:)e, conilt). pair dt Fran-
'-<? tt lu'Htcuant-^ihicral , page 58 1 , ligiitfH 5 et 4 de Tarlicle,
s'Uftprimcz Li phrase qui cnmmvncv par ces mois : Il étail,
et qui finit par cette date : 1777 ; el remn/areZ'ia par et qui
yuit : Il lut fait sous-licMitfnaiil au n^n;imciit de Chartref
ravaleri<*,<'ii i7(K),el rapitaiiu* dans celui de Coiidi^« aunsi
cavalerie, en 1770. Il devint guidon de gt'ndarmerif 9 et
obtint le grade dt* litMitt'iiant- colonel » c'n 1771; fut fait
cnsi'igne df gendarmerie, et eut li* grade de colonel 9 en
177(1. ^' pa!i>a colont 1 en second au rt'gimrnt Rojal-Dra-
goiis, en 1777, pui.H colnnel-conimandanl du régiment de
dragons di* Dm fort, en 178!;! : ce rt^giment devint chaiMeurf
de Fr.inchf-donilé, en 1788. Lf* coiule de Durfort fut cri^é
nMré( liil - lie cinip, en 1791. Il était alom chevalier de
Turdre ruy il et niililairt* de Saint- Louis A la page 38a9
7* ligne du nn^nie article, apri k le mot : Suivant, ajoutez:
Un 181 3, lors de rinv.ision de Bnonaparle Hur le territoire
tr.inçtiH, le ronite K:ienne-N.ireis.«e de Durfort eut Thon-
nenr dV^-orter 8. M- Louis WIII, (|iu se rendait à Gand.
ei inari'li.i alois à hi ti^le de la compagnie des gendarmen
de la garde, dont il était commandant. Il Ht le même ser-
vice quand Sa Majcate rentra en France.
TOME VI.
FAKINK , pag. 9.8 , ligne 3o , an lieu de ees mots : Com-
mandement qu'il e\ercc encore en iS-j'i , lisez : Comman-
dement qn il a exercé joHqu*.iu conimeneement de 183'j,
épofpie à Lifpielle il a été appelé de nouveau à Temploî
d'inspecteur général de cavalerie.
FFRIUKH , pag. /|o, à la fin de Tarticle, ajoutez ces mots .-
Il a été crié f onnii.indeur de Tordre royal de la LégioD-
•l'Honneur, le 17 août i8'J'i.
FIN ou TOMB SIXtkVB.
Stanford Univeraity Libraries
Stanford, Califomia
Retarn this booï on or belort date du*.
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1: 1
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DATE DUE
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