Skip to main content

Full text of "Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  technical  restrictions  on  automatcd  qucrying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  aulomated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark" you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  andhelping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  il  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countries.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  mcans  it  can  bc  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  seveie. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  hclping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http  :  //books  .  google  .  com/| 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  cl  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //books  .google.  com| 


DICTIONNAIRE 


HISTORIQUE  ET  CRITIQUE 


DE  PIERRE  BAYLE. 


TOME  NEUVIEME. 


L. 


DE  L'QIPRlkaatlE  DE  FAIN,  PLACE  DE  L'ODÉON. 


^. 


'■'^.. 


ex 

DICTIONNAIRE         .^su 


HISTORIQUE  ET  CRITIQUE 


DE  PIERRE  BAYLE. 


NOUVELLE  ÉDITION , 

AUGMBMTBB    DE    HOTBS   BXTRAITBS   DB   GUAUl^BPli,    'OLT,    LA    MON  VOIE , 
Z..-J.   LBCLBEC,    LBDUGHAT,    PEOSPE&    XàBGHAlf  D ,    ETC.,    BTG. 


TOME  NEUVIEME. 


\ 


PARIS, 

DESOER,  LIBRAIRE,   RUE  CHRISTINE 

1820. 


DICTIONNAIRE 


fflSTOMQUE  ET  CRITIQUE 


DE  PIERRE  BAYLE. 


Ju  ABÉ(LoinsË),  courtisane    et  plusieurs  pqësies  de  son  inyentioii 


Maine  et  par  du  Verdier  Vau-  (B)  On  connaîtra  mieux  son  carac 

Privas.  Elle  florissait  à  Lyon  sous  tère  par  le  passage  que  je  citerai.  ] 

Henri  II ,  l'an  i555  (a).  Ses  œu-  If  °f.  cl^ange  rien  aux  paroles  de  du 

vres  V  furent  imorimees  la  mé-  "^r°^«'*  ^°J^*«  ^^  »  ^**-"  (3)  » 

'    /A\    17 1^  courtisane  Ijronnoise  (autrement  nom^ 

me  année  (AJ.  liUe  ne  ressem-  ^ce  /a  ie//e  Cordierepour  estre  ma- 

blait  pas   en   tontes   choses   aux  riée  a  un  bon  homme  de  cordier) 

courtisanes;  car  si  d'un  coté  elle  pigu<^^fort  bien  un  cheual,  h  raison 

était  de  leur  humeur,  en  ce  qu'el-  tri'^'TJ^X^:^^^^^^ 

le  voulait  être  bien  payée  de  ses  Lays  :  femme  y  au  demeurant,  de  bon 

faveurs  ^  elle  avait  de  l'autre  cer-  et  gaulard   esprit  et   de  médiocre 

tains  égards  qu'elles  n'ont   pas  heauté  :  recevait  gracUusement  en  sa 

pour  les  hommes  doctes  ;  car  elle  (x)  La  Croîs  da  BIain«,  pa^,  991. 

feur  donnait  la  passade  gratuite-  uï^.^:,  Ja'^^  ^-P"-*»  »*««*^- 

ment.   On    connaîtra  mieux    son  *  Les  «atre»  de  LomM  UM  ont  W  réimpri- 

,                     1                                       .  mies  a  Lyon,  chez  J.  Detoames,  i55o,  m-iD. 

caractère  par  le  passage    que  je  LeMonnoîe,  dans  ses  noies  sarUCrolx an  Mai-» 

g*\%arek\  (TK\  »' t  ^^^^  ^''^  édition  de  Ronen,  Jean  Garou  , 

Cl icrai  \D),  jjj^ jg  Niceron  et  Gou|et  parlent  de  eette  édition 

y    .     -11     ïi                   *  ^  qne  M.  Brnnet(dans  ton  Mmnuel  du  libraire') 

Elle  était  fille  d  un  nomme  Charlv ,  dit  déclare  n'aToir  pas  en  occasion  d»  voir.  Une  so- 

Lalié.  C'est  à  tort  que  Leclerc  ëcrit  Labbe.  ciété  de  gens  de  lettres  donna  nne  nonTcUe  édi* 

Son  mari ,  nommé  Énnemond  Perrin,  faisait  *^^^  ^^  CEu»r»s  dt  Louise  Charfy ,  Lypnnaise^ 

commerce  de  câbles  et  de  cordes-  de  U  le  **•  Lahé,  surnommée  la  belUCordièfe,  Lyon, 


nom  de  belle  cord&re  donné  k  Loiise  Labé.  îï'n'f*  i^*"'  D»P»"«  .'Tf»  .  P«tit  in-S». 

»  ,  »    Il  *  M.  Delandine ,  dans  ses  ManuserUs  de  la  Bi' 

ijoarsalarueouelle  hliotMque  de  fyon ,  lll ,  ^3o ,   dit  que  Char- 

•  1     1  ▼      •-   v  1  -  ^^  les-Joseph  de  Rnob,  mort  le  so  iniflet  175$, 

article  à  Lomse  Labé,  extrait  de  Colonia  ,  fnt  éditeur  de  ce  dernier  Tolnme  .11  fant  qn*il 


et  conservé  jusqu'à  noe  jours  1 
demeurait  à  Lyon.  Chanfepié  a  consacré 


xiicerua  et  x-arooin.  y  ait  erreur,  on  dans  ce  tait  on  dans  ta  date 

(a)  La  Croix  du  Maine ,  »«£•.  Qll.  ^*  *•  ™"'*  ^  ^^^  •  '"*  «▼•>*/»»«  imprimer  nn 

»  r  o    9-  Discours  sur  la  personne  et  les  ouvrages  do 

/à^  r>                      £■                                  .  Louise  Labé  y  Lyonnaise^  Lyon,   Delarochet 

(A}  lyes  œuures  turent  imprimées  à  1750 ,  in-ia  de  63  pages.  La  dernière  édition  de 

Ljron  ,  l'an  i555.j  Elles  comprennent  V- 1***»»  "'  ^«  Brest,  t8i5 ,  in-S«.,  tiré  k  cent 

un  dialogue  en  prose  française .  inti-  '^J?*i?*î?"î'**'*v       n  •         hm-  .v 

».,i^    *     ri  1.   ^j^ r>  w       "g«*»«>  *""  (3)  Dn  Verdier  ,  Van  -  PnTas  ,  Bibliothèque 

tuU:  le  Débat  de  Folie  et  d^  Honneur;  française  »  ;ya^.  Saa. 


TOME  a. 


2  LABÉRIUS. 

maison  seigneurs  f  gentilshommes ,  cusa  1^  mieiu  .qu'il  put  dans  le 

et  autres  petwnnes  de  mérite  fti^ec  r^oloflfue  (A);  et  malignement  il 

entretien  de  dettes  et  Ascùurs  ,  musi'  W.  ^  ^t     ^    ^\           ^••^            ^ 

quTtant  h  la  uoix  au! aux  instrumens  ^^,  coulcr  quelques  traits  contre 

oh  elle  estoitfort  duicte ,  lecture  de  César  (B) ,  qui  déterminèrent  ce 

bons  liin^es  latins ,  et  vidgaires  iia-  prince  à  le  mortifier  un  peu ,  en 

lier^  et  ^^P^^^^^  ^^rni^^'^cota^n  ^^^«^^^  ^^  préférence  sur  lui  à 

Te%^^e7'^ol^l'ureTren  >V»  \Tr  "n  autre  poëte  (C).  Labërius  fut 

communiquoit  priwement   les  pièces  raille  par  Ciceron  ce  jour-là  (â), 

plus  secrètes  qu'elle  eust ,  et  pour  et  lui  rendit  bien  le  change  (D). 

dire  en  un  moi  fauoit  part  de   son  jj  ^jourut  dix  mois   après    Jules 

corps  a  ceux   qui  fo/icoyent   ;  non  ^,        ,r\    c                  ^  ^^ 

toutes  fois  à  tous ,  et  nuUement  h  César  (6).  Ses  vers  n  ont  pas  ete 

gensmechaniques  et  de  uUe  condition^  méprisés  par  Horace  autant  qae 

quelque  argent  que  ceux  là  luy  eus-  \q^  s'imagine  (E).  M.  Morëri  a 

sent^  uoulu  donner.   EUe  ainm  les  fait  quelques  fautes  (F). 

scavans  hommes  sur  tous,  lesfauon--  *" "•  i1mc«h*co  ««uvc»  v*  j, 

santde  telle   sorte  que  ceux   de  sa  (a)  Cest-à-dire ,  U  jour  qu'il  joua  pour 

cognoissance  avoient  la  meilleure  part  complaire  à  Jules  César, 

en  sa  bonne  grâce ,  et  les  eust  préférés  ^t)  Eusebius ,  in  Chronico. 
a  quelconque  grand  seigneur ,  et  fait 

courtoisie  a  l'un  plustost  gratis ,  qu'a  (A)  //  s'en  excusp,  le  mieux  qu'ilpid 

H autre  pour  grand  nombre  d'escus  ,  élans  le  prologue,  ]  M acrobe  nous  l'a 

qui  est  contre  lacoustume  de  celles  conserve  ,  et  a  dit  fort  sensément 

de  son  mestier  et  qualité.  Ce  passage  qu'un  mattre  ,  lors  même  qu'il  sup- 

a  été  cit^  dans  la  suite  de  la  Critique  pHç  ^  use   d'une  espèce  d'autorité  à 

Générale  du  Calvinisme  de  Maim-  laquelle  on  ne  saurait  résister  (r). 

bourg  (4)  1  et  l'on  y  a  joint  cette  re-  Laberium  asperce  libertaUs  equitem 

marque  (5)  :  «   Démosthéne  eût  été  romanum  Cœsar  quingentis  millibus 

ï>  bien  aise  oue  la  courtisane   Lais  inwitat^it ,  ut  prodiret  in  scenam ,  et 

»  eût   ressemblé   à   cette   autre  :  il  inse  ageret  mimas  quos  scriptitabaU 

»  n'aurait  pas  fait  le  voyage  de  Co-  S^d  potestas  non  soliim  si  inuîtet , 

»  rinthe  inutilement,  ni  éprouvé  ged  etsi  supplicet,  cogit.    Undè  se 

m  Qu'à  lêUfêtUns  un  auteur  comme  un  sot  Loberius  à  Ùœsare  coactum  inprolo- 

•  J  prix  dUirgent  doit  payer  son  éeot.  »  go  testatur  kis  versibus  : 

Cette  femme  faisait  en  même  temp6  NeceuitM ,  coius  cmnu  tnaiveni  iiiip«uin 

déshonneur  aux  lettres  et  honneur  :  Voluerant  mnlti  e0agere,paDci  polnerant, 

elle  les  déshonorait  ,»  puisqu'étant  Q"  ma  d«tra«|t  ««iiè  «triuoi.  a«njii«.  ? 

duteur  elle  menait  une  vie  de  cour-  nuBu»  timor,  vis  nnlla ,  noUa  auctorius 

tisane  :  et  elle  les  honorait ,  puisque  MoTere  polmt  in  jnvent&  de  statu  : 

les   Savans  étaient  mieux  reçus    chez  Eçcein.enectântfacilèlabefec.tloco 

zz                  .                                  Y       •  vin  excelImtM  mente  clémente  ediut 

elle  sans  rien  payer,  que  les  igno-  Submiiiapiacidèbiandiloquen.oirmtio7 

rans  prêts  à  lui   compter  une  bonne  EtenimîpslDtnegarecmnibilpotuernnt, 

somme.  Honiinem  me  denegare  qnis  poaset  pati?  etc.  (s). 

(4)  teure  XVIII ,  pag.  SqS.  (»)   ^^J^   ^^V^^J^^  .^^^"^1  '"^' 

(5)  Ik  même .  pag.  5g6.  contre  César.  ]  C  est  Macrobe    qui 

nous  l'apprend  (3).  In  ipsa  quoque 

tAB'ÉRIDS  (DÉCIMUS),    che-  actione  subindè  se  qua  poterat  ulds- 

valier  romain  ,  et  poëte ,  réussit  f^^^^^^  '^""^^^  ^^'^  ^XT'  »  ?"*  ^^ 

V    '     11        '  I  1    ?•       J        7i>r'  lut  flaens  cossus  pnBnpientique  se 

admirablement  a  faire  des  Mi-  simûis%xclamabat: 
mes.  Il  n'osa  j-efuser  à  Jules  Cé- 
sar de  monter  sur  le  théâtre  pour  (0  Auwne  au  plus  .•  Quod  eat  poteiiUs»imnai 

,                 .«                      '._,  imperandi  genns  ,   rogabat  qui  |nhnm   potcrat< 

jouer  une  de  ces  pièces ,  (juoiqiie  prœ/at.  Cemon.  Nupi, 

cela  fût  fort  messéant  à  sa  con-  (')  MacroWu.,  Sammai. ,  Uh.  ii,  cap.  r//, 

dition  et  à  son  a^e.  il  s  en  ex-  (3)MacrQb.,  ibidem,  pag.  344. 


\ 


LA^ÉRIUS. 


Porri  ,  QiiirUes  !  liberUtem  perdinnu-,  (J))  //  fut   TcàlU  par    CicélVn  €e 

et  paulo  pàst  aâjecit  :  i^^^  -là^et  lui  ren£t  bien  le  chan- 

„                 ,      .                    ...  ^      .  g^*  1  Après  que  Labërias  eut  louë  sa 

Nccesie  est  mallw  timeat .  quem  malti  Ument.  pj^^  ^  Cësar  lui  fit  présent  d'une  ba- 

Quo  dicio  unwersitas  populi  ad  so-  gue  ,  et  lui  donna  permission  de  6e 

lum  Cœsarem  oculos  et  om  cOfwertit ,  retirer.  Labërius  s'en  alla  chercher 

notantes  impotentiam  ejus  hdc  dica-  une  place  au  quartier  des  chevaliers  ; 

citate  lapidatam.  Le  père  firiet  n'a  mais  ils  firent  en  sorte  qu'il  n'y  en 

pas  bien  pris  garde  à  ce  passage  ^  car  trouyàt  aucune.  Cicëron  ,  le  voyant 

il  suppose  que  Laberius  ne  piqua  dans  l'embarras ,  lui  dit  :  Recepissem 

Ce'sar  que  long-temps  après.  Proce-  te  ,nisianffust€  sederem,  Mirumy  lui 

dente  tempore  ipsum   Cœsarem  of"  Téponàit  la.utre,  si  oj^ustèsedes,  qui 

•  fendit  y.et  maxime  hoc  uersu  soles  duabus  sellis  sedere  (8).,Cice'ron 

PorrJ^ ,  Qairite.  !  liberl.tem  perdimo,  ,  ^""^^^^  îl'"j^«  P^f"  ^^UX  COUps  J  il  se 

.  moquait  deu^benus ,   et  du  grand 

Itemetisto  nombre  des  sénateurs  de  nouvelle 

Neceise  cit  mnltos  timeat ,  4{aem  mahi  ti-  cre'ation  ,  simul  et  illum  respuens ,  et 

"*•■*  M^-  in  nouum  senatumjocatus ,  cujus  nu- 


lui 

un  ^ ^ . .   .     ^    „     ,    ,,  , 

Publium  vertit  fauorem,  Is  ,  .  . pro-  n'avoir  été  bon  ami  ni  de  César',  ni 

ductus  Romœ  per  Cœsaris  ludos  om.-  de  Pompée  :  Cîcero  mule  audiebat 

nés  qui  tune  scripta  et  opéras  suas  tanquam  nec  Pompeio  certus  ami- 

in  scenam  locauerant  prouocatnt ,  ut  «"*  >  aec  Cœsari  ,  sed  utriusque  adu- 

singuli  secumpositd  inuicem  materid  lator(ïi).  Je  remarquerai  en  passant 

pro  tempore  contenderent.  Nec  ullo  <Çie  Macrobe  a  confondu  Içs  places  des 

récusante  superavit  omnes  ;  in  quis  chevaliers  avec  celles' des  sénateurs  : 

et  Laberium  '•  undè  Cœsar  arridens  ^  a  cru  que  les  sénateurs  s'asseyaient 

hoc  modo  pronuntiavit  :  sur  ce  qu'on  nommait  les  quatorze 

V      .^  .-v        •.         ¥  V   •  1  o  bancs  (i  a),  et  il  s'est  trompe.  C'était 

Farente  tibi  me  Tictiu  es,  Laben ,  i  Syro  :         i       i  j        i         *^'"' •'»*'"»i'«.  ^  ctoii. 

''la  place  des  chevaliers  depuis  la  loi 
Statimque  Publio  palmam  et  Labe-   de  noscius  Othon. 

rio  annidum  aureum  cum  quingentis       Sie  libitum  vano  gui  nos  disUnxit  OthoniUi) 
seslertUs  de£t.  TuncPMius  ad  La-       (£)  Ses  i-ers  n'ont  pas  été  méprisés 
bermmjecedentem  au  :  Qui  cum  con-  par  Boràce  autant  que  Von  s'ima- 

après,  composa  un  Alime  ,  où  il  dé-        I^«c tamen hoe tribuens ^  dederim  quoque cm* 

I  Ikli**  "^"^  sont  journalières  s,  iJ.h'^.%  pulchru  poënuua  mi- 

sur  le  théâtre  comme  ailleurs  j  et  que  rer  (i4)  ;                ' 

s'il  était  déchu  du  premier  ranc,  la      .  •  • i         .     i    ,,  tv     . 

même  disgrâce  arriverait  à  celufqui  eti^gnons-y  la  note  de  M.  Daçier  : 
lui  sucerait  (6).  Mettons  ici  ces  pa-  "  ^Z^",^  l"  condamne  pas  ki  La- 
rdes d'Aulu-feelie  (7  )  :  C.  aMem  »  ^""!'i*"'^"'°'°*  '  «^  "«  T»»™ 
Cwsarem  ita  Lobera  LdedUentia  et  "  ?'*  '"^°«  »«»  ouvrages  ;  il  n'en 
arrogantia  offendebat ,  ut  acceptions  „,  „  .  ...  ,, 
et pfobatioris  sibi  esse  PuUiiquhm  g  ^r^i^' "'.'fF' ("•  W-  3^ 

ri—"'  j'  ..  •*  (9;  *d0m^  ibidem,  etlib.  VII ,  cap.   III , 

Laberu  numos  prœdicaret,  p^i  sg,.  ^^„  ^„-  skah^,,  \  conirovers. 

>«f2^!:«.-    ;?        •^*          •'^-      •  ^^'  »*»''"«•    Obj-idens  tamo   viro    lubricum  fidel 

(o)  Seanenustatameommissioiie,  mimo  noYo  fj__   m-^-^k     i.a    Vit  -1-   «•«'"»•«"»  y* ««. 

>nteh«cit  bos  Ter.«.  :                     *  Hem  Macrob.,  /,*.  VII,  c«^  (//  ,  pag.  58a. 

jyin  possunl  primi  esse  omnes  vmni  im  l««-  C")  Seneca ,  controrers.  ^VIII. 

pore.  (  >  '/  Y"°*  Geero  dixtt ,  ntsi  angastè  sederera. 

Summum  ad  gradum  otm  cluritatù  venerù,  seomma  fuit  in  C,  Cœsarem  ,  qui  in  senatum 

ConsisUs  œgri;  et  quam  descendas,  décides.  ?«*«"•  ««"»  midtos  admittebat ,  ut  eos  quatuor^ 

Concidi  ego ,  cadet  qui  sequitur ,  tous  est  pu-  ««"'«  ^'~'  ^Çf*  "<"»  J»0"««<-  Macrobios  , 

bUcaf    »            ^         '          '               ^  Sitnnuï,iUb.FII,cap.flI,pag.SB^. 

Macrobius,  ibidem  ,  pag.  3^5.  (>3)  Javenal. ,  sat;  III ,  vs.  x5g. 

17)  A.  Gellins ,  lib.  XVII,  cap.  XIV.  (i4J  Horat. ,  sat.  X ,  Ub.  I,  vs.  5. 


4  LÀBOURLOTE. 


31  poé'mes  parfaits.  Ausn  n^^taient-iU  romains  s'i^seyaient.  Coocluez  de  là 
j»  pas  faits  pour  -cela.  Car  les  mimes  nécessairement  que  Labérius  ne  de- 
V  n^ayaient  que  des  plaisanteries  ol>-  vait  point  sa  chevalerie  à  un  bienfait 
•ji  scènes.  Cest  pourquoi  Ovide  les  de  Jules  Cësar.  Tout  ce  qu''on  peut 
»  appelle  Mimos  obscœna  jocantes  ,  dire  est  qu'il  dérogea  par  la  com- 
»  et  leur  seul  but  était  de  faire  rire  plaisance  qu^il  eut  d'actionner  une 
M  le  peuple.  ^  Jules  Scaliger  avait  pièce  de  théâtre ,  et  qu'il  fut  réhabi- 
»  bien  compris  la  pensée  d'Horace ,  il  lité  par  Jules  César ,  1  anneau  qu'il  en 
»  n'aurait  pas  condamné  le  jugement  reçut  pouvant  être  regarde  comme 
»  qu'il  fait  ici  des  mimes  de  Labé-  de  nouvelles  lettres  de  nobles8,e  ;  mais 
j»  nus  (i5).  cela  ne  disculpe  point  M. 'Morëri.  Se- 

(F)  M*  Moréri  a  fait  quelques  faU'   nèque  confirme  ce  qu'on   vient  de 
tes.  3   ***•   L®   prénom   de  Labérius   lire  (19). 

•n'est  pas  Décius ,  mais  Décimus.  a**.  Il      ,   ^  1.      «  >.     i  ..    - .  ,    . 

survécut  SI  peu  a  Jules  César ,  qu  il    (Lib^ium)  deindè  e^uestri  itlum  orduu  ,^ddi- 

n'était  pas    nécessaire    de   dire   qu  il     tum  justU  ire  sestum  in  aquetUio  .•  omnes  ita  M 
tdvait   du    temps    d* Auguste.     3®.    Il    coiirctmferunlMvenienUmnonTecipmr«nt.Stt- 

n'est  pas  vrai  qu'il  ait  ?eçu  des  pré-   «• ,  ~-»'OTer..  XVlll,  «*/«. 

sens  â'Auguste.  4».  Et  que  Macrobe  LABOURLOTE  (Claudê),  Fun 

le  dise.  zr.  Il  est  faux  que  César  lait  1        1      i                    -^  •          1 

fait  chevalier  romain.Voici  comme  ^«  iplus  braves  capitaines  de  son 

parle  Labérius  dans  le  prologue  de  la  siëcle  ,    ne   fut  redevable   de    sa 

farce  qu'il  joua    par    complaisance  fortune  qu'à  son  courage  ;  car  il 

pour  cet  empereur  :  ^^^it  de  si  basse  condition  ,  qu'on 

Ergb  bis  trieenif  annit  aetis  sine  notd^  J'  _  .«^  ^ >*i      'x    •*.  t 

Eqie,  Eomanus  Lare  agressa,  ,neo,  QlSpUte  eUCOfe   S  il    était  LorraiH 

Domum  re^ertar  mimus  (16).  ^^  FfanCOmtoîS  (û).  Oit  dît    Ou'il 

C'est  une  preuVe  invincible  au'il  était  ^^^^y^  ^j^  barbier  du  comte  Char- 
chevalier  romain  indépendamment  y  i-aa-  nu/Av  .  9*1  i- 
de  César.  Ce  qui  a  trompé  Moréri  les  de  Mansfeld  (A) ,  et  ^d  lui 
avec  plusieurs  autres  (ij),  est  que  Ce-  rendit  un  service  signale  (B).  II 
sar,  a  la  fin  des  jeux,  donna  une  ha-  passa  par  tous  les  degrés  de  la 
guc  à  ce  farceur  ,  comme  nous  l'ap-  j^i\[^^  jusques  à  celui  de  com- 
prend Macrobe  :  mais  u  est  aise  de  j  i  j  ^  n 
trouver  là  même  une  preuve  de  la  mandant  des  troupes  wallonnes 

justice  de  ma  censure.  Voici  le  pas-  au  service  du  roi  d'Espagne  {b). 

sage  tout  entier  :  Deindè  cUm  Lahe-  \\j  avait  plus   de   bonheur  que 

riusinfineludorumannulohonoratus  de  conduite  dans  son    fait    (C); 
a  CcBsare  ei^estigio  in  quatuordecim  .         ...  ,  .     ^ .  ^  ' 

ad  spectandum  tramiit,  uiolato  or-  car  jajnais  il  ne  S  engageait  plus 

dine  ,  et  ciim  detrectatus  est  eqdes  volontiers  à  une  entreprise  ,  que 

Homanus  ,  et  càm  mimus  remissus ,  lorsqu'elle   était    fort    périlleuse 

ait  Cicero  prœtereunU  Laherio  et  se^  ^^^    jj  ^^^  ^^^^^^  ^^  diverses  OCCa- 

due  quœrenti  ,   recepissem  te,    nisi  ^/        ,^.  /•       «i    <• 

angustè  sederem  (18).  Il  est  évident  «ions  (D)  ,    et   enfin    il    fut    tue 

que  Macrobe  dit  que  l'ordre  des  che-  d'un  coup  de  mousquet ,  le  24  de 

valiers  fut  déshonoré  en  deux  ma-  juillet   1600  (E)      pendant    qu'il 
niéres  :  i®.   parce  qu'on  refusa  une  ri 

J**^6o^r'"'  ^**'"'"'""  •"'  """•  '  '°'"-  ^^'        tb)  7£riâ^otZ^ii^^%ulU  suœ  su/^ 

U)  M.crobi»s.  S.iuni.1.,  Ub.  II,  cap.  Fil,  /'«f '"  «^  ^"'^«"'^  7*''"^^*  T?**  '"''" 
pag  343  »     r  »    larvum  honorum  gradtis  ad  tribunatum  eivo 

(i,)  J«/«  Oisnr  l'avait  sifort  goùt^i,u'il  U  *^'  ^allones  aliquot  annosmagnâ  cumjau 

Jit  chevalier.  Dacier,  Kema^aet  tnr  Horace  ,  degubernavU.  Angelu»  GaUuccius  ,  de  BeUc 

fom.  VI,  pag.  607.  belgico,  lib.  XIII ^  pag.  m.  35. 

(18)  mcrobioa,  Satanul. ,  Ub,  II,  cap.  III,  (f)  Tôyea  Strada,  dec.  II,  lib,  VIII,  pag 

pag*  Sag.  5l3i 


LABOURLOTE.  5 

faisait  travailler  à  un  retranche-  sat^ait  de  bons  remMes)tour  les  hles- 
ment  entre  Bruges  et  le  fort  Isa-  î"'**  ''  Z"'?'^  ^«^,  ^'^1«*< .  "«*  f  «^*  ^«^^ 

^,,       •,        ^-1°  j  ./a  cuno5i^e  ^t  m  chante ,  et  non  pas 

belle.   Il  eut  beaucoup  de   part    la  nécessitéjuiauaient  inspirée,  Lon^ 
skUTL  actions  barbares  aue  les  trou«    miA  rI*Aiihi0niÇ  (K\  i*annnrtp  mu».  L/t^ 


aux  actions  barbares  que  les  trou^   que  d'Aubignë  (5)  rapporte  que  La 


ajoute  :  regretu 
fit  dominicain  ^  et   une  fille  qui    ses  supérieurs ,  non  de  ses  compa" 
épousa  Robert  de  Celles  ,  baron  gnons  qui,  outrés  denine,^ ne  pou- 

de  Foi ,  au  pays  à.  Liège  proche   r^LTKX^:  ^Zt::^  ' 

de  Dînant  {d).  (B) . . . .  Et  qu'il  lui  rendit  un  service 

sw^-ryn- .  •     i  i«     i -i     »ii^    .   •  «ff/wi/^.l  D  le  tîra  de  PembarTas  d'uu 

JfrL^''^  a    ':Î64  '"''''*"   f>^8-fâcEeux  mariage.  Un  auteur  que 

mee    an   093  ,  p  ^.     :§.  j,^^  ^.^^  ^,^^  ^^^^  ^^^  croire.  Voici 

(A)  On  dit  qu'a  auait  été  barbier  ««s  paroles  :  «  On  dit  qu'il  gagna  les 
<iu  comte    Chirles  de   Mansfeld.  ]    »^  Ij^Mes  grâces  de  Mansfeld  parole 
Bongars  l'assure  dans  une  lettre  écrite    »  délivrer  de  sa  femme  incommode  5 
à  Camérarius ,  le  6  d'août  i5q6  ,  en    «  mai»  je  n'en  crois  nen  :   il  était 
lui  mandant  des  nouvelles  du  siège    »  trop  honnête  homme  pour  faire  un 
de  Hulst.  Quelques-uns,  dit-il  (i)  ,    »  coup  si  vilain  (6).  »  L  action  serait 
écrit^entqi/onratuéLabourloteOi),    effectivement  très-vilaine ,   quelque 
cethommesicélèbns  par  sa  hardiesse  et   plawir  qu  elle  eût  pu  causer  au  com- 
par  son  courage.  Il  auait  été  autrefois   *?•>•?  q"»  me  fait  dire  que  1  incredu- 
barbier  de  ce  comte  Charles  de  Mans-   }}^^  ««  cet  écrivain  pourrait  être  mal 
feldgui  mourut  en  Hongrie.  Le  cardi'   fondée,  est  que  GroUus  a   désigne 
nalseseruaitprincipalementdelahar^   cette  action  ;  marque  évidente  qu'il 
diesse  de  ce  Labourlote  et  du  conseil    ne  jugeait  pas  que  le  bruit  qui  en 
de  Rone  (^V  Celui  qui  a  publié,   en    courait  fût  vain.  Rapportons  ses  pa- 
1693 ,  l'Histoire  de  l'archiduc  Albert,    idoles  \  elles  en  valent  la  peine  ;  on  y 
n'avoue  pas  que  Labourlote  ait  été    apprend  le  mente  du  défunt,  avec 
barbierî  mais  il  nedit  rien  qui  puisse    quelqu^  circonstances  bien   expn- 
prouver  le  contraire.  Sa  naissance  ,    ™ees.  Huc  (7)   auoque  se  Claudius 
dit-U  (4),  tient  de  celle  des  grands    BuHota  transtulerat  ,  bonamque  et 
hommes,  qui  sont  souvent  douteuses,    extremam  navauit  operam;  traiectus 
La  Lorraine  sel*  attribue,  la  Bourgo*   globo  uir  nobdis  audaciœ,  Lotharinr 
gne  la  hù  dispute.  Le  nom  de  Claude   gus^ortu,  ourandis  olim  vulnenbus 
'favorise  Us  Bourguignons.  ly oit  qu'il    vitam  toleraverat  :   mox  perfacinus 
soit ,  il  est  certain  qu'il  nous  est  venu    haudhonestum  conciliatus  Mansfeld 
de  bon  lieu.  Le  grand  nombre  d'enne-   dio  ferebatur  ,   dictus  uxorem   ejus 
mis  qu'il  a  eus  sont  des  convictions  de   sustulisse  :  sed  nactus  honores ,  ita  se 
sonruériu extraordinaire. lafoudre de   gesserat  y  ut  mereri  majora  semper 
V  envie  passe  les  buissons,  et  elle  s' atta-^  judtcaretur,  quo  mors  ejus  nec  luctu 
che  aux  hauteurs.  Ils  disent  qu'il  était    ^P^  duœm ,  nec  apudipstus  novitaU 
de basseextraetion,  etqu'Uauait  manié    mvidentes  gaudio  carmt  (8). 


ixempts  de  passion  en  parient 

autrement.  Ils  disent  qu'en  effet  il  mosus  magis  quhm  cautus ,  accersere 

sœpè  non  expectare  moitem  visus  est. , 
( I  )  Lettres  de  Boagir» ,  pag.  493  ,  édit.  de  ia 

ffaje  16^  (5)  Hiitoire  nniTcrselle,  (ont.    ///,  liv.    V^ 

remarque  (E).  (6)  Histoire  de  l'arcliidae  Albert ,  2iV.  IF" , 

(3)  Ce#l  airui  qu'il  faut  Iraduir»  le  Roinii  pag.  a64> 

coDiiljo  de  Bongars  f  et  non  pawdu  Rosni ,  eom-  (7)  C'est'h'-dire  ^  au  fort  d'Isabelle. 

me  on  n  fait  dans  la  version  de  ses  Lettres.  (8)  Grotiai ,  Historiarom  de  Rebos   belgicie 

(4)  Histoire  lie  rarehiduc  AUiert*  liy.  IV,  lib.  JX,  ad  ann.  1600,  pag.  m.  579. 

pag.  a63.  (9)  De  Bello  belgico,  lib.  XUf,  pug.  m.  35* 


LABOURLOTE. 

natunt 

'ilëcri- 

Ence 

)>^é  assuj^  de  la  victoire.  C'était  à  temps*là  toates  les  nouvelles  jiësavan- 
))  lui  qu'on  confiait  les  coups  de  main .  tageuses  à  l'Espagne  étaient  crues  ans- 
»  Ceux  qui  n'aimaient  pas  qu'on  les  si  aisément  qu'aujourd'hui  (i  4)  celles 
»  hasardait  tant ,  ou  qui  se  voyaient  qui  sontdësayantageuses  à  la  France. 
»  éclipsés  de  ses  succès  ,  le  traitaient  (E)  Il  fut  tué,.,  le  ^^  juillet  1600.] 
))  de  téméraire  heureux  (10).  »  L'auteur  de  l'Histoire  ae  l'archiduc 


taille  de  Nieuport,-  l'an  1600.  Voyez  phe  sert  a  l'histoire  de  cehraye  nom- 
le  père  Gallucci  (i  i)  :  je  crois  qu'à  se  me  :  elle  mérite  donc  d'âtre  copiée  ici. 
trompe  à  l'égard  de  la  dernière  blés-  «c  II  est  enterré  à  Lopogne ,  dans  une 
sure  :  je  n'ai  point  yu  d'autre  histo-  »  tombe  relevée  sons  cette  épitaphe  : 
rien  qui  en  parle  ;  et  d'ailleurs  ils  di-  »  Ici  gtt  noble  et  illustre  seigneur,  mas- 
sent tous  que  Labourlote  ,  peu  de  »  sire  Claude  Labourlote,  chevalier, 
jours  après  la  bataille,  conduisit  à  »  etduconseildeguerreduroî,  colo- 
meuport  un  secours  considérable ,  »  nel  de  douze  compagnies  Luxem- 
qui  contribua  beaucoup  à  faire  lever  »  bourgeoises,  seigneur  de  Bemstein, 
le  siéjge  que  le  prince  Maurice  avait  »  de  Boncour,  de  la  Vallée,  de  Lo- 
mis  «Ëvant  cette  place.  Quant  à  la  m  poene  et  de  Basi.  Il  fut  tué  an  fort 
blessure  de  Hulst,  elle  ne  fut  j>as  »  Isaoelle,  prèsd'Ostende,  lea4  juil- 


1596  :  il  n'était  point  désabusé  vingt  une  épitaphe ,  il  ne  faut  pas  v  chan- 
jours  après  ;  car  il  assura ,  dans  sa  ger  la  moindre  lettre  ;  il  en  faut  re- 
lettre du  37  d'août  de  la  même  année,  tenir  les  barbarismes  et  les  solécismes, 
que  Labourlote  était  mort  de  ses  si  l'on  y  en  trouve ,  ou  bien  il  faut 
Blessures  (13).  Voila  comment  les  mi-  avertir  que  l'on  n'en  rapporte  que  la 
nistres  mêmes  des  princes  sont  sujets  substance.  Voici  l'épitapne  telJk  que 
à  débiter  de  fausses  nouvelles,  et  à  M.  le  baron  le  Roi  fa  donne  (16)  ;  je 
n'en  savoir  pas  promptement  la  faus*  crois  qu'elle  ne  diffère  presque  en  rien 
seté.  Ib  devraient  être  plus  circon-  de  VongÎDal.Iejreist  noble  et  illustre 
spects  là-dessus  que  ne  l'était  celui  seigneur  messire  Gldude  de  Labour- 
dont  je  parle ,  de  qui  d'ailleurs  la  ca-  lotte  ,  chevalier  et  du  conseille  de 
pacite  mérite  beaucoup  d'éloges.  Mais  guerre,  colonel  de  douze  compagnies 
quand  on  le  suit  de  près ,  on  ne  sau-  luxembourgeoises ,  seigneur  de  Ber- 
rait  s'empêcher  de  dire  qu'il  croyait  lestein,  seigneur  de  Boncour,  la  P^al- 
trop  légèrement  les  nouvelles  agréa»  lée.  Loppoigne ,  Basy  :  lequel  a  esté 
blés,  et  qu'il  les  communiquait  trop  tué  lez  Ostende,  pour  le  senHcedesa 
à  la  hâte  à  ses  amis.  En  voici  une  majesté ,  le  i({  de  julette  1600.  Priez 
preuve  tirée  de  la  même  lettre  où  il  Dieu  pour  son  âme. 
assura  que  Labourlote  était  mort:  (J^)  Il  eut....  part  aux  actions  bar-- 
f^ous  aurez  apparemment  de  la  joie  bares  qua  les  troupes  de  VAmirante 
quand  uous  apprendrez  que  le  roi  commirent...  l'an  tSgd.]  Leurs  extor- 
d! Espagne  est  mort,  et  que  les  Espa"  sions  et  leurs  inhumanités  donnent 
gnols  ne  veulent  point  recevoir  son  de  l'horreur  à  ceu:t  qui  les  lisent  dans 
^s  pour  roi  y  comme  étant  né  d'un  les  histoires.  Lisez  la  description  que 
mariage  incestueux.  Rideas  etiam  d'Aubigné  en  a  faite  en  peu  de  mots, 
ciim  intelliges  regem  Hisp.  mortuum,  dans  le  chapitre  XlX  du  V^.  livre  de 

(10)  Histoire  de  rarcbidiic  Albert,  pag.  364.         (>3)  Idem,  ibidem,  pag.  49** 

(11)  In  Historii  Belli  belgici.  (14)  On  écrit  ceci  Van  i6g5. 

(ta)  BurloUt  post    Rosnium  ex     pubieribtu        (i5)  Histoire  de  l'arcbidac  Albert,  ;7aj^.  364. 
ohiit.   Bongarsii    Efisl.  ,  pag,  5oo ,' /dit.   de  U       (16) /n  Topograpbiâ  Gallo-Brabuntia,  i/n^ri- 
Maje,  1695.  mée  à  Amsterdam  ,  1693,  in-folio  ^  pàg.  74. 


LACYDË.  7 

son  troisième  ▼oloflie.  Quelques  sei-  sût  (C).  L'amitié  d'une  oie  pour 


tragei ,  il  montra  une  uache ,  disant  :   trop  bfl  (Ë).   Ce  que   Numénius 
autant  que  cette  béte.  Notez  que  FA-  raconte  de  lui  a  tout  l'air  d'une 
mirante  qui  commandait  ces  troupes   plaisanterie    fabuleuse  (F).    M, 
efait  le  même  François  de  Btendose  Vr      '•     û  -..  a     o     .      .« 
dont  j'ai  parlé  ci-dàsui  (i8).  -  '  Moreri  a  feit  des  fautes  tres-gros- 

(G)  //  laissa  un  fils,  ]  Je  redresse  siëres  (G)«  La  différence  que  le 
ici  mon  auteur;  il  devait  dire  que  La-  përe  Rapin  trouve  entre  Arcësi- 


lui-ci fut  moine;  ainsi  la  succession  devint  inquiète  sous  celui-là,  et 
de  leur  père  fut  pour  leur  sœur.  Vovez  contrariante  sous  celui-<â.  Il  est 
la  Topographie  du  Brabant  wallon    ^^^^^^^  ^^^  -^n^^js   ^jj^   ^^  f^^ 

plus,  contrariante  que  sous  Arcë- 

(17)  Pag,  718.  *.|  * 

(lëSCitation  (64)  tU  VartieU  Gaiooifts  VII.    »"»• 
tom.  VU,  paf,  aSa.         . .    ^  ,,    «    .      .  (ff)  Rapin  ,  Rëflexions  sur  la  pliiloaophi* , 

,»aï?74        "*'     ***''^'^  '     '«^•^rpa^.m.S^e,  ^  ^ 

(A)  Quelques-uns  prétendent  qu'il 


son  maître;  mais  je  crois  qu'ils  se  judanç'AjictéhfiUAç  **T*/)f«c  vpSvot,  Ar- 
trompent  (A).  Il  se  trouva  pau—    cesUas  primas  mediaim  inuexit  acade^ 

vre  dans  sa  jeunesse ,  et  ne  kissa  !^"!  ^}^ A*xîi<ftiç  iç-iip  â  w  fittt 

pas  de  se  rendre  illustre  par  son  ^^^J^  prini^ps  fuit  ïa).  J'aime 
assiduité  au  travail ,  outre  qu  u   mieux  m'en  rapporter  à  Cicëron.  qui 

ïthode 


^    If  •    ^  '       r>     Ti     '      primo  non  admodum  probati 

game,  avait  fait  faire  (B).  Il  re-  proximè  à  Lacyde  solo  betehta  est  : 
pondit  à  ce  prince  qui  le  man-  post  autem  eonficta  a  Cameade  ofU 
dait  à  sa  cour,  qu'il  fallait  re-  ^^^J^^rtus  ah  Arcesild  {^).  La  plu- 
j        1      1   •      1  .     • .     1       part  des  auteurs   conviennent   que 

garder  de  loin  le  portrait  des  fcaméade  a  e'të  le  fondateur  de  Ja 
rois  {d).  Il  fégenta  l^a  pbiloso-  troisième  académie.  Ils  supposent 
phie  viogt-six  ans  (c),  et  se  dé-    donc  que  Lacyde  s'attacha  sans  inno- 

mit  de  sa  charge  en  faveur  de  î.**^^'^  f "^  ^^S^*  WA^  l^rS. 
j         ,  ,     P        /  y»x    Ti  •     •      Voyez  la  remarque  (A)  de  1  article 

deux  de  ses  écoliers  (/).  Il  imi-  Caiiiiéade. 

tait  son  maître  dans  une  chose       (B  )  //  enseigna  dans  un  jardin 

louable  ,  c'est  qu'il  aimait  à  faire    qu'Attalus,   roi  de  Pergame  .avait 

du  bien  sans  se  soucier  qu'on  le  J?"f/"î!!l^  V""'  iJ**^^^  •^^"^5^" 

(a)  Diog.  Laërt. ,  lib.  IV^  nupi*  5g.  xMfrt»    ùtro  *ATTax3fcr   to5  0ctvi\ii»ç,    xati 

(c)  Hétaii Situe  dans  V Académie.  JJi  j„  |„„„i„ ; „„«.  ,4'. 

(rf)  Diog.  Laerl. ,  lib.  IV,  num,  60.  (,)  /j^m,  ihid.^  num.  Sg.  Voyes-le  aussi  in 

(e)  Idam,  ibid-^num.  61.  Proam. ,  num.  14.                            , 

(/)  Idem ,  ibid, ,  num.  ^,  (3)  Cicero  ,  Academ.  QqiBst. ,  lib,  IV ^  c.  VTT 


8  '  LACTDE. 

Atmùikt^t  iaf  AÙrtS  4rpMii>epf vit».  Za-  non  in  publiea  ,  non  in  balneis  ,  non 

cfdeB  .igitur  in  jictuiemid  scholam  noctu.  non  interdiu  digressus  (lo). 

nab^at  in  horto  quem  Attalus  rex  Quaua  elle  fat  morte, Lacy de  lui  fît 

Jiericuravcrat^  Lacydiumqueàbipso  des  funérailles    aussi     magnifiques 

appellatus  est  (4)«  ^i  tous  joiipMZ  â  que   si  elle  eût  été  son  fils  ou  son 

cela  Fenvie  qu'il  eut  d'avoir  Lacyde  frère  (ii). 

à  sa  cour  ,  tous  comprendrez  claire-  (E)  Il  mourut  de  paralysie  pour 

ment  qu'il  aimait  la  philosophie.  M.  avoir  trop  bu.]  'H   TtxiuT»   Jh  dLÙ*rS 

Menace  s'est  fort  abusé  ici  :  il  appli-  irttfoJKvm  i »  7e^\uvfmAi.  Mortmis  est 


meut  d'un  autre  Attalus  à  l'agricul-  conte  que  Lacyde  et  un  autre  philt 

ture.  Cette  confusion  chronologique  sophe,  nomme  Timon,  furent  couTÎés 

est  lin  peu  étrange.  pour  deux  jours  à  un  festin  ,  et  que 

(C)  //  aimait  a  faire  du  bien  sans  s'accommodant   à   l'humeur    de     la 

se  soucier  qu'on  le  sût.  ]  C'était  l'une  compagnie  ^  ils  burent  copieusement, 

des    bonnes    quadités    d'Arcésilas  ,  Lacyde  quitta  la  partie  le  premier 

comme  on  l'a  vu  dans  la  remarque  jour ,  et  il  se  retira  dés  qu'il  sentit 

(I)  de  son  article.  Voyons  un  récit  de  ^u'il  en  tenait.  Timon  le  voyant  par- 

Plutarque  (8).  Pource  €pjien  la  phi-  ^  cria  victoire;  mais  le  lendemain 

losophie  les  enfans  naissent  senuflu"  il  succomba  le  premier  :  fl.  ne  put 

hles  a  leurs  parens,  Lacyde,  un  des  vider  la  coupe  qu'on  lui  avait  portée. 

disciples  (g)  de  Arcesilaus,  assistoit  Lacyde  lui  rendit  le  change.  Voilà 

en  jugement  avec  plusieurs  autres  a  qui  est  bien  vilain.  Des  philosophes 

un  sien  ami  nommé  Cephisocrates  ,  ne  devraient  jamais  disputer  pour 

accusé  de  crime  de  lœse  majesté  :  en  une  telle  victoire  :  non-seulement  il 

plaidant  laquelle  cause  l'accusateur  est  blâmable  de  la  remporter ,  mais 

requit  qu' il eust  a  exhiber  son  anneau,  aussi  d'y  aspirer  ;  et  <}uoique  l'igno- 

lequel  il  avoit  tout  bellement  laissé  minie  duvainc^ueur  soit  dç  droitplus 

tomber  à  terre  :  dequoi  Laejrdes  s' es-  grande^  que  l'ignominie  du  vaincu  , 

tant  apperceu ,  mit  aussi  tost  le  pied  celui-ci  ne  laisse  pas  de  mériter  une 

dessus,  et  le  cacha ,  pource  que  toute  flétrissure.  Combien  de  philosophes 

la  preuve  du  fait  dont  il  estoitaues-  chrétiens,  combien  même  detheolo- 

tion  dépendait  de  cet  anneau.  Après  giens  ,  ont  imité  Timon  et  Lacyde  ! 

la  sentence  donnée  Cephisocrates  ab'  (P)   Ce  que  JVuménius  raconte...  a 

sous  à  pur  et  à  plein  ,  alla  remercier  tout  l'air  d'une  plaisanterie.  ^Yoici 

et  carresser  les  juges  de  la  bonne  le  précis  de  sa  narration  (i  4):  lacyde 


Lacydes  :  et  lui  conta  comme  le  cas  enfermait  ses  provisions  leur  était 

estait  allé ,  sans  que  Laejrdes  en  eust  inaccessible  ;  il  y  mettait  lui-même , 

dit  mot  h  personne,  et  il  en  tirait  lui-même  ce  qu'il  fallait, 

(D)  L'amitié  d'une  oie  pour  lui  fut  ®'  jamais  il  ne  le  laissait  ouvert  :  mais 

fort  singulière.]  nie  le  suivait  par-  pour  n'être  pas  embarrassé  de  la  clef , 

tout ,  dans  la  maison  et  dehors  ,  de  ^^  ^^  mettait  dans  un  trou  (i6)  c[u'il 

nuit  et  de  jour.  Lisez  ces  paroles  de  cachetait  ,    et  après  cela  il  faisait 
Vline  ipotest  et  sapientiœ  videriin" 

tellectus  his   (  anseribus  )  e«c.  /te  J^''^^^''''W!t'^''K  i^fl'^^'âJ^'*^' 

.^^          jj       ,'        r         y  rore*  aussi  Athenèc.  lib.  XIIl.  pag.Gno. 

cornes  perpétua     adhœsisse    Lacfdi  t„)  ^»., /i*.  r/A  Hi.i.  Animal.,  ca;,, 

philosopho  dicitur  ,  nusquam  ab  eo  ,  XLL 

Ci  a)  Di<^.  Laërt. ,  lib*  IV^  num.  6i. 

(4)  Diog.  Laërt. ,  lib.  IV^  num.  6o.  (i3j  Athen.  «'/(&.  X,  eap.  X,  pag.  438. 

(5)  Menag. ,  in  Diog.  Laërt. ,  {. /f^,  num.  6o.  04)  ^omenioc,    apud  Easebiam,   Pnepar. 
(6J  Platarch. ,  in  Demetrio.  ErangeL,  lib.  XI T,  eap.  FU,  pag.  734   et 

(7)  Justin.,  lib.  XXXV J.  sequent. 

(8)  Plntarchna  ,  de  Diicrim.  Adulât,  et  Amici,  C*^)  ^*  tttfAUOV ,  penus. 

pag.  63  :  je  m«  sert  de  la  version  «i'Amyot.  (>6)  Je  ne.m'aliaehe  pas  au  grec ,  oU  ilj  a 

(q)  Pluuraae  venait  de  rapporter  un  bienfait  ï»ff  T»  »to7\oir  yp atp/juLr *7o  f ,  cavl  «uMam  io 

(«l«À/  <l'ArcéciUi«  arcoli 


LACYDE.  9 

mber  son  cachet  dans  k  dépense   soutenaient  qu'ils  n'ataient  rien  dé- 

Î)  pax  le  trou  de  la  serrure.  Ses  cacheté ,  et  qu'il  avait  oublié  d*ap- 
ets  ayant  découvert  cela ,  le  trom-  poser  son  sceau.  Il  leur  étalait  de 
^renl:  tout  à  leur  aise  :  il  leur  fut  grands  discours  pour  leur  faire  voir 
elle  d'avoir  la  clef ,  et  de  la  remet-  qu'il  se  souvenait  exactement  d'avoir 
e  où  il  l'avait  mise ,  et  de  cacheter  cacheté ,  et  il  passait  même  jusques  au 
trou  :  ils  burent ,  ils  mangèrent  y  serment.  Vous  voulez  vous  divertir , 
s  dérobèrent  tout  ce  que  bon  leur  répondaient  -  ils  ,  et  vous  moquer 
>ml)la  ,  non  sans  se  moquer  de  lui.  de  notre  simplicité.  Un  philosophe 
:  s''a.perçut  de  son  oâté  fort  aisément  coihme  vous  n'a  point  d  opinions, 
e  \aL  diminution  de  son  vin  et  de  ni  de  mémoire;  car  vous  souteniez 
ss  cLenrées:  etyUe  sachant  a^uis'en  l'autre  jour  en  notre  présence  que 
»x*exi<lre,  il  se  souvint  d'avoir  ouï  la  mémoire  est  une  opinion.  Il  les 
Lire  qu'Arcésilas  enseignait  que  nos  réfuta  par  des  raisons  difierentes  de 
en  s  ni  notre  raison  ne  comprennent  celles  des  académiciens  ;  mais  ils  re- 
'ien  ^  et  il  attribua  le  vide  de  ses  coururent  à  un  stpïque  qui  leur  àp- 
^outeilles   et  de  ses  paniers  à  cette   prit  a  répliquer  à  leur  maître  ,  et  à 


:ude  deS'  connaissances  humaines.  Il  santeries.  Le  pis  fut  qu'ils  continué- 

(e   servit  même  de  cette  expérience  rent  à  piller  les  provisions ,  et  qne 

lomestique ,  pour  prouver  qu'il  avait  Lacy de  voyait  disparaître  ses  meubles 

-aison  de  suspendre  en  toutes  choses  de  jour  en  jour.  Il  se  trouva  bien 

ion    jugement.  Je   ne  vous  allègue  embarrassé  :  ses  principes  ,  au  lieu 

>oiiit  un  ouï-dire ,  représenta-t-il  un  de  lui  être  favorables  ,  lui  étaient 

our  gravement  à  quelqu'un  de  ses  contraires  ;  et  il  fallut  qu'il  se  con- 

Loxis  ;  je  sais  par  moi-même  ce  que  duistt    comme   le  peuple.  Tout ,  le 

[e  "vais  vous  conter  :  j'en  puis  parler  voisinage  fut  rempli  de  ses  clameurs, 

sans  aucun  doute.   Lâ-dessus  il  lui  et  de  seS  plaintes^  il  protesta  partons 

aarra  d'un  bout  à  l'autre  l'aventure  les  dieux  et  par  toutes  les  déesses  qu'il 

de  son  garde-manger.  Zenon,  conti-  était  volé  (iS)  :  enfin  il'i)rit  le  parti 

aua-t-iî ,  que  pourratt-il  dire  contre  de  ne  sortir  point ,  et  de  garder  à  vue 

un  argument  de  cette  force  ,  qui  m'a  la  porte  de  sa  dépense  (tg).  Que  ga- 

démontré  si  clairement  l'acatalepsie  ?  gnait-il  en  disputant  avec  ses  valets  ? 

N''ai-je  pas  raison  de  me  défier  de  U  employait  contre  eux  la  méthode 

toutes  cnoses  ,  puisqu'ayant  fermé,  des  stoïciens  ,  et  ils  lui  répondaient 

cacheté,  décacheté  ,  rouvert  de  mes  par  la  méthode  de  l'académie  :  ils  le 

propres  mains ,  je  ne  revois  plus  dans  battaient  de  ses  propres  armes.  Voici 
ma  dépense  ce  que  j'y  avais  laissé  ? 

J^y  retrouve  seulement  mon  cachet ,  /,g)  niray  lîc  TâLuN>:ayov ,  tovc  o^cito- 


eut  de  sa  bévue  ,  et  prit  la  résolution  eomUii  vieinos  inclamare ,  appellan  àeos  t  sm- 

de  garder  mieux  son  cachet.  Ses  valets  P^  ***  '"**».  prokfacinus  indigmtm ,  pn'  deos 

ne  s  en  mirent  point  en  peine  ;  et  soit  „^gZienîa ,  ^um  homini  gtii^icribus  in  qJrelis, 

<{U  lis  eussent    appris    des   stoïciens  ,  ubifidem.  non  impelrat ,  sine  arts  ntUura  suffpe- 

OÙ  d'ailleurs  ,  à  «fisputer  contre  lui  ,  *'«'«'•  <?»»•  luidem  omma  magno  clamore.  de- 

US  aecacneterent  sa  ciei  sans  se  sou-  rt^|^„de*iini.  Nameniu» ,  api»d  Euiebium ,  Pne- 

cier  de  la  remettre  sous  un  pareil  par.  eTangel.,  Oh.  XIF^  cap.  Fllyp.  ^36,  B, 

scellé.  Ils  en  remettaient  un  autre  ,  iig)olKovpoçltv  ^xoç  vou  rnjtAtku  ^faKA- 

et  quelquefois  même  ils  n'en  remet-  Bnfjitijaç.  Domi  dàneeps  htwrebat  perpétua ,  ac 

taient  aucun.   Il    se  fâchait  quand  il  proceUm  suafoiihus  axsidebat.  idem,  ibidem, 

voyait  leur  friponnerie  l  mais  ils  lui  <;♦«*  «rorfurtion  me  semble  meilleure  tiue  celle 

"                          *■                    '  de  In.  &iu)uu«,  dans  ses  noies  sur  Diogene 

«            «,  -Xairce^  pog.  533.  Sempet  amicnm  cellu  penan- 

{fj)  To  rct^tioy  f  penur,  li»  cusloacm  donù  relirait. 


lo  LÂCTDE. 


guellelut  risBue  de  cette  affaire.  Vou-   la  fondation  d'ane  aca^I^naie  pal 
rnt  se  délivrer  une  fais  pour  tontes    eyde.  3^.  Il  ne  lidlait  point  tnett 
de  la  peine  insupportable  ^où  il  se    mort  à  la  quatrième  année  de  la 


manière  dans  les  ëcoles ,  et  nous  vi-  imprimenrs  avaient  omis  quel 
Tons  d'une  autre  dans  les  maisons,  chose  au  premier  calcul,  ilsn^ea» 
Ôv/l^v  Sk  ùt  ov^y,  tf^fXMv,  thr%tSi/utit9t  point  erre  au  second  ar'ec  la  jast< 
oT'To  0ip^èy  «vT^  ipx*^"^»  «9rfft«xi^4*^  <{ui  se  trouve  ifii.  Il  faut  donc^ 
ro.^Akhmty  I^N,  TflcvTflt,  ^  «"«««Ac,  tf  assure  qfu'ils  ont  snivi  la  copie. 
*ra^  JïwTùiCtuc  hÂyrat  i/uûfy  ê.Khan  A  que  peut'On  faire  de  plus  absun 
^m/utf.  Kerum  uii  nihil  agit ,  secum  que  de  remarquer  qn'Arcësilas  a  vi 
iffse  cogitans  f  quo  sua  swi  wersùlia  la^iao".  olympiade,  et  que  Ltacyi 
reoideret  ;  tanaem  animi  sensumpa"  son  disciple ,  est  mort  la  denû^ 
Ihm,  ac  sinefueo  aperiens  ,  nimirum ,  année  de  la  34**  olympiade  (aa)  ?  i 
inquit ,  famuli ,  aliter  hœc  in  schold  Quand  même  on  eût  mis  sa  moH 
disputamusy  aliter  tdtdmus  (20).  l'an  4  de  l'ol3rmpiade  iS4  9   ^°  ^^ 

Ce  conte  est  joli ,  et  il  eût  pu  pren-  pas  laissé  de  se  tromper  ,  car  il  1 
dre  entre  les  mains  de  M.  de  la  Fon-  mourut  qu'environ  la  iF.  année  de 
taine  nne  forme  tonfc-à-fait  divertis^  t\j*.  En  voici  la  prenre  :  Diogéi 
santé  ^  mais  qui  ne  voit  cru'on  l'a  foreé  Laërce  remarque  q[ue  Lacvde  aja 
à  plaisir  par  une  frauae  pieuse  des  commencé  d^éfre  le  chef  de  Pacadi 
stoïciens  ?  Cette  méthode  est  de  tous  mie  ,  la  4**  année  de  la  tS4^.  oIjiï 
les  temps  et  de  tous  les  fienx  :  on  a  piade ,  mourut  après  avoir  enseigi 
toujours  cherché  ,  et  l'on  cherche  en*  ta  phâosophie  vingt-six  ans^  "BrttÀ 
eore  à  tourner  en  ridicule  la  doctrine  *na%  ^  o-XoKât^Z*''^  «/>çeu<f  roc,  ta»  Tfraéfii 
et  la  personne  de  ses  adversaires;  trit  tmc  «rcrapTiic  «ou  Tptautoç'îiç  u 
et  afin  d^en  venir  à  bout ,  on  suppose  lKctrQ^iiç\OM/JLiriàiiàÇy  *nif  v^ùt^ç  i^i 
mille  fables ,  pour  peu  au'on  trouve  ^n^'et^ivo;  ff  'v»o^  toT;  tixo^iv  %nni.  OM 
un  prétexte  d  outrer  malicieusement  autem.  citm  scholam  admirâstrare  ca 
les  conséquences  de  leurs  opinions,  pisset  quarto  annà  centesimœ  trigt 
On  a  suivi  cette  passion  avec  tant  simœ  quartce  olympiadis ,  viginti  se\ 
d'aveuglement  contre  les  pjrrrho-  annis  in  sehola  consumpHs  (aS).  5^ 
niens ,  qu'on  a  mis  â  part  non«seule*  C'est  une  absurdité  que  de  troayei 
ment  la  bonne  foi ,  mais  aussi  la  dans  ces  parolps  que  Lacyde  com- 
vraisemblance  ;  car  ils  n'ont  jamais  mencait  a  se  mettre  en  réputaiion^^^ 
nié  que  pour  les  usages  de  la  vie  hu-  après  avoir  enseigné  pingt-^six  am 
maine ,  u  ne  fallût  se  conduire  par  (a4).  6°.  Il  ne  serait  euère  raisonna^ 
le  témoignage  des  sens.  Ils  ont  seule-  ble  de  le  dire  de  quelque  professeur 
ment  nié  qn'il  fût  certain  que  la  que  ce  fût  ;  car  s'il  passe  vingt-ciod 
nature  absolue  des  objets  est  toute  ans  d^exercice  sans  être  estimé ,  il 
tellequ'elle  parait.  Notez  que  Diogène  court  risque  ordinairement  parlaot 
Laè'rce  (ai)  s'est  contenté  d'observer  de  mourir  sans  réputation, 
que  notre  Lacyde  ,  ajant  cacheté  Notez  que  le  père  Hardouins'abase 
rentrée  'de  sa  dépense ,  jetait  son  à  l'égard  du  temps  de  la  mort  du  phi- 
cachet  dédans  ,  et  que  ses  valets  em-  losophe  Lacyde.  Obiisse  dicitur,  dit- 
ployèrent  ce  cachet  pour  dérober  des  il  (aS)  ,  anno  ^oljrmp.  cxxx.  Il  cite 
provisions  sans  qu'il  le  pût  décou-  le  page  130  de  Diogène  Laërce,  édi* 
vrir.  ^  tion  de  Londres,  1664,  i/i-^ofto.  Mais 

(tj)3f,  Moréri  afcdt  des  fautes  très-    outre  que  Ton  y  trouve  (26)  l'olym- 
erossières."]  1°.  Au  lieu  oe  dire  que    piade  i34 ,  et  non  pas  la  i3o*. ,  il 
le  père  de  Lacyde  était  natif  de  Ci- 
rène  ,  il  fallait  marquer  que  Lacyde       (aa)  M.  VUtkti  U  dit  mous  U  mot  Arcésilaoi . 

Îr  était  né.  a**.  Il  ne  fallait  pas  adopter      (a3)  Diog.  Laën. ,  Ub.  iF,  num.  61. 
'erreur  de  Diogène  Laërce,  touchant      («4)  Moréri  ne  cite  ^u»  Diogine  Ltërce. 

(95)  Hardainn* ,  in  PUnittin,  lUf.  X  ,  eap. 
(ao)  Nàmeniaf  ,    apud   Entebiom ,  Pnepar.     XXI Jj  pag.  4o8. 
Evans. ,  Ub.  XIV^  eap.  VII^  pag.  786  ,  C.  (a6)  CesU'à'dire ,  dans  le  grec ,  car  dans  U 

(ai;  DIog.  Laërtf  lib.  IV^  ruun.  Sq.  version  laUne  Us  mprimeurs  ont  oubUé qwwXtt. 


LACISIUS.  LAÎS.  1» 

:  sûr  qu'dl«  coûceTDé  k  commen-  Latran ,  au  XVP.  siècle ,  était  de 
Exi^ent  de  la  profession  de  Lacydè ,  Vérone  {a).  Il  enseigna  la  lan- 
mon  point  sa  mort.  Le  père  Labb«  latine  dan»   le  prieuré  de 

le  le  philosophe  Lacyde  mourut  la  que  Pierre  Martyr  y  était  nneur 
îx-niérç  année  de  la  i34«.  olympiade,  ^^j.  et  ayant  goûté  avec  lui  le» 
aclqu'un  me  demandera  peut-être  sj  j  ^  ^es  protestons  ,  il  le  sui- 

'.rrtrcl?:^^!*?»::^.^^  vit'en  AUemVe.  ou  ils  en;fr. 
:i  peut  donner  deux  preuves.  La  i""*.  Fent  une  profession  ouverte ,.  i  ao 
ît  qu'il  ne  fut  chef  de  IMcole  acadé-  jg/^  S'étant  arrêtés  quelque 
àique  qu'après  la  mort  f  Arcësilas  ^  '  .  2  j^h  ,  et  puis  à  Bâle 
»8),  et  nous  savons  qu'Arcésilas  a    ^™Pf  ^^  l^ùr-L   h   Stras- 

tëcontemporaind'Eumènes,  prince    (c) ,  ils  furent  attires   a  »tras 
e  Pergame  (^9)  ,  qui  ne  succéda  à  bourg  par  Martin  Bucer,  qui  pTOr 
►hilëtère  qu'en  la  i^g®.  olympiade.   ^^^  ^  Pierre  Martyr  une  chaire 
-e  père  Labbe  le  marque  ain^  (3o);  ^^fesseur  en  théologie,  et  à 

3s  haisons  de  ce  phdosophe  avec  J»«  P'"*"'.  .  ,  ^^^ç^JLn  A^  la 
;«niènes  demandent  quHl  ait  v^cu  Paul  Lacisms  la  profession  de  la 
usqu'à  la  iSo«.  olympiade.  Cela  langue .  grecque  {d).  Ce  aernier 
tant ,  on  ne  peut  pas  dire  que  son  j^Q^rut  à  Strasbourg  je  ne  sais 
uccesseur  soit  mort  la  4«.  année  de  ji  /  n    Sa  version  latine  des 

'olympiade   1S4  ;  car  sa  régence  a    3^?"^,^^>     tJ^* Jl«  f«t  îmnri-   - 
luré  vingt-sU  aks.  Ma  a«.  preuve   Chihades  de  Tzetzes  tut  la^^ri- 
st  tirée  de  ce  qu'Attalus,  roi  de   mée  avec  le  grec,  lan  1340?  a 
>ergame,  avait  fait  faire  le  jardin  de    g^je  chez  JeanOporin  (/). 
'académie  où  Lacyde  enseigna  ,  et 

Tu'il  voulut  faire  venir  à  sa  cour  ce       ^^^  Melcli.  Adam. ,  in  Vit»  PetrvMartyrw, 
philosophe.  Il  n'y  a  guère  d'apparence   p^ff.  33. 
ifue  ces  deux  choses  se  rapportent  au       (^)  idem ,  ibidem. 
premier  an  de  sf)n  règne,  c'est-à-       (c)ldemyibid.,pag,36. 
dire  à  Pan  3  de  la  ï34*.  olympiade       ld)Tden^,  ibidem. 
(3i).  Disoné   donc  que  Lacyde  ne       {e)  Idem ,  ibidem,  pag.  35. 
mourut  pas  l'année  suivante  :  souve-    ^  ^f)  Epitome  Bibtioth.  Gesneri,  pag.  667. 
nons-nous  que  s'il  n'eût  enseigné  que 

fort  peu  de  mois  dans  ce  jardin ,  on  L  A  ï  S  ,  fameuse  COUrtiSane  , 
serait  absurde  de  ne  lui  donner  d'au-  ^i^ît  d'Hvccara,  ville  de  Sicile 
tre  école  que  celle-là ,  et  d'observer   JY!^%':.^1^^  enGrëce  . 

«lême  qu'elle  prit  son  nom  de  lui,   (^)- ^Ue  fut  transportée  en  we 

Il  faut  donc  quHl  y  ait  enseigné  plu-  lorsque  sa  patne  eut  ete  jpuiee 

sieurs  années,  et  par  conséquent  qu'il    par  Nîcias  ,   général   des    Athe- 

ne    soit    point   mort    un   an   après    r  gj^     s'établit  à  Corinthe , 

qu'Attalusmontasurle  trône.  Séthus    ^  .,:.",       ,1,^  j„   monde    la 

èalvisius(3a)acommislamémefaute  qm  était  la  ville  du  «^^^^^J^ 

que  le  père  Ubbe.  plus  propre  aux  femm^  Ue  son 

(a,)  L.  père  L.bbe,  chnmoi.  fr«ç..  u>n..  métier  (B) ;  et  elle  y  fit  un;  si 

ii,pag.'ioitài'ann.deRo,ne5ii'  grand  fracas ,  quon  ne  vit  }a- 

(«8)  DioglBo  Laêrce»  /tv.  /f^,  nain.  60,  Al    ©      .      \       ^^«-HcariP    nui    attirât 
^ae    La^de  est  U    seul  f«  aU  tdsigni  sa    maiS  de    COUrtlSanC    qui    aiuriic 

chtdre  penfiani  sa  vie.  pluS    de  -mOude    (C).    tillC    avait 

(3o  Labbe, ch«ioi.f«nç., loi».//,  w:  été  avertie  par  une  espèce  ae 
ass.  ^      révélation  qu'elle  se  signalerait , 

%  S'i«  c.tui!:!'::;.  ""aZl^t^  «t  q«'elle  ferait  un  grand  gain  ; 

pas.  m  368.  car  elle  avait  songé  que  Venus 

LACISIUS  (  Paul  ) ,  chanoine  lui  apparaissait  pour  lui  anpon- 

régulier  de  la  congrégation  de  cer  l'arrivée  de  quelques  chalands 


s 


12  '  LâIS« 

trës-riches  (D).  Les  orateurs  les  au'elles  s'en  défirent  cmellemenj 
plus  illustres ,  et  même  les  phi-  Elles  l'attirèrent  dans  un  templi 
fosophes  :les  plus  sauvages  ,  de^  de  Vénus ,  et  l'y  assommèrent  | 
vinrent  anioureux  d'elle.  Person«  coups  de  pierre  (c) ,  ou  seloi 
ne  n'ignore  que  Démosthène  alla  d'autres  ,  en  lui  jetant  sur  la  tet^ 
tout  exprès  à  Gorin  the  pour  avoir  les  chaises  qu'elles  trou  veren  t  soim 
une  de  ses  nuits ,  mais  la  taxe  leur  main.  Tous  les  auteurs  n^ 
u'elle  y  mettait  le  rebuta  (E).  conviennent  pas  .'qu'elle  soit  mop 
^n  n'ignore  point  non  plus  l'at-  te  de  cette  façon  (L).  J'ai  dit  en 
tachement  qu'eut  pour  elle  Dio-  un  autre  endroit  (d) ,  qu'elle  ût 
gène  le  cynique  (F).  Il  la  trouva  son  apprentissage  sous  le  peintre 
tout-à-fait  traitâble  ,  quelque  Apelles.  Il  semble  en  enet  que 
pauvre ,  et  quelque  malpropre  ce  fut  lui  qui  enleva  son  puce- 
4]u'tl  fût  ;  et  cela  est  beaucoup  lage ,  si  l'on  s'arrête  aux  auteurs 
plus  étonnant  que  de  voir  qu'elle  que  )'ai  allégués.  Voyez  (e)  de 
aijt  eu  tant  de  liaisons  avec  le  quelle  manière  il  répondit  à  ceux 
philosophe  Aristippe,  qui  était  qui  se  moquèrent  de  lui  ,  sous 
la  propreté  et  la  politesse  même,  prétexte  qu'il  avait  choisi  une 
On  prétendit  qu'il  n'en  était  pas  novice  :  mais  si  l'on  entre  dans 
aimé  et  on  l'en  railla.  La  réponse  les  discussions^  on  trouve  de  quoi 
qu'il  fit  là-dessus  est  fort  cava-  douter  de  ce  conte  (M).  La  con- 
lière(G).  Il  y  en  a  qui  disent  (a)  jecturede  ceux  qui  disent  qu'il 
'  que  l'envie  qu'elle  portait  à  une  y  a  eu  deux  courtisanes  nommées 
autre  courtisane  (a) ,  l'engagea  à  Laïs  (N) ,  est  fondée  sur  ce  que 
donner  accès  aux  pauvres  aussi-  la  chronologie  nés  souffre  pas  que 
bien  qu'aux  riches ,  afin  de  se  l'on  applique  à  la  même  femme 
signaler  par  la  multitude  de  ses  tout  ce  qui  se  dit  de  Laïs.  Il  n'y 
soupirans.  Mais  d'autres  soutien-  a  point  d'apparence  qu'elle  fut 
nent  qu'elle  ne  se  donna  pour  fille  d'Alcibiade  (  JT)  «  ui  qu'elle 

Îieu  de  chose  que  quand  elle  fut  ait  été  auteur  (0).  Nous  avons 
gée  (H)  :  quelques-uns  préten-  une  épigramme  d'Ausone  qui  est 
dent  qu'elle  ne  servait  alors  qu'au  fort  jolie ,  touchant  le  miroir  de 
maquerellage  (I).  D'autres  disent  cette  impudique  (F).  J'ai  oublié 
que  le  plaisir  qu'elle  trouvait  à  de  dire  qu'elle  fut  si  amoureuse 
se  distinguer  par  le  grand  nom-  d'Ëubates ,  qu'elle  l'obligea  à  lui 
bre  de  personnes  qui  recher-  promettre  qu'il  l'épouserait  (Q); 
chaient  ses  faveurs,  ne  l'empê-  mais  il  trouva  les  moyens  d'élu-, 
cha  point  de'  quitter  Corinthe ,  der  cette  promesse.  De  quelques 
oii  elle  avait. toujours  une  foule  charmes  qu'elle  fut  pourvue,  il 
de  galans  ;  et  de  s'en  aller  en  ne  lui  fut  pas  possible  de  vaincre 
Thessalie,  pour  y  chercher  un  la  continence  du  philosophe  Xé- 
jeune  homme  dont  elle  était  pas-  nocrate  (R).  Elle  se  défendit  un 
sionnée  (K).  Les  femmes  de  ce  jour  fort  adroitement  contre  Eu- 
pays-là  conçurent  Unt  de  jalou-  (,)  y^„  u,  remarque  (K). 
sie  contre  cette  belle  créature  ^      {d)DansParticied^kvvLLEA,tûm.T^pag. 

i65,  remarque  (E). 
(u)  AtUen. ,  lib.  XJIJ,  pag.  588.  (e)  Là  même, 

ib)  Cétait  Phryné,  (/)  roj-es  la  remarque  (T), 


LAÏS.  i3 

rîpide  ,  qui  la  censurait  avec  rai-  SicUiemic  (5; ,  sans  marquer ^en  par- 

*     ^o'  X,  ^- .^^^^\>À    o»^  Uculier  la  ville  d'où  elle  ëtait  :  mais 

ion  (S).  Tatien  a  reproche   aux  ^t^ënëe,  au  livre  XIII ,  page  588 , 

3aïens  le  monument   qui  avait  cite  trois  auteurs  (6) ,  qui  disent  ex- 

Eté  érigé  aux  débaucbes  de  cette  pressëmenl    qu'elle  était  d'Hyccara 

ffarcer%).  Il  nomme  Turnus  le  dans  la  Sicile.  L'un  de  ces  trois  ëcri- 

D     ^    vo/  ..o'.     «4.  Jk*  vams  remarque  quelle  alla  esclave  à 

sculpteur  qui  1  avait  tait ,  et  des-  c^^^nthe.  'A^'  U  *»A:^t*x«Toç  >fvo/*lvi. 

là  Ton  doit  conclure  que  c  était  5"jc,v  «ç  Kopiv8ov.  ^x  gfuo  (  oppido  Hyc- 

un  fameux  maître  dans  cet  art-  caris)  captiua  Corinthum  venitirù. 


mention,  je  ne  lerai  quuuc  ic-    cite  (9)  synesius  qui  la  nommée 
marque  pour  les  fautes  de  M.  Mo-  *T*x*/)jko¥   ivJ>A9ro«ft)v  ,    Hyccaricum 

réri,  et  pour  celles  de  quelques  f^f^^'T.;  ^^^  f *"*ï?  ^^î.^^*  ^^*^ 

*        »     iJt    .  .       /rr\     T         •«   (10)  Neanthes ,  auteur  d  un  livre  des 

autres  Dictionnaires  (Ij.  Jamais  hommes  illustres ,  qui  a  dit  qu'elle 

il  n'y  eut  de  hardiesse  plus  ex-    ^tait  nëe  à  Crastus ,  ville  de  Sicile. 

travasante  que  celle  d'Antoine   II  cite  même  Timëe ,  comme  ayant 

de    Siévara     II    a   débité   ton-   ^^\  qu'elle  ëtaitd'Eucarpia  dans  la 

w=    viu^vaio..  même  île.  Cependant  nous  venons  de 

chant  Laïs  mille  faussetés  ridi-  yoir  que  Timëe,  citëparAthënëe,la 

cules  (V) ,  comme  s'il  les  avait  fait  native   d'Hyccara  j   et  comm? 

trouvées  dans  les  livres  des  an-   d'aiUeurs  personne  ne  fait  mention 

Ti         '        ^«f.  l^«11»  #*i^A  ^A   d  un  lieu  de  Sicile  nomme  ^ucarpùz, 

ciens.  Peu  s  en  est  fa  lu  que  je  j^  trouve  très-vraisemblable  la  Tonl 

n'aie  passe  sous  silence  1  aventure  Jecture  de  Bèrkelius  (  1 1  ) ,   savoir 

dji  sculpteur  Myron  (X).  qu'Etienne  de  Byzance  se  servit  d'un  ' 

exemplaire  de  limëe ,  où  les  copistes 
(^)  Tatian.,  contra  GrœcoSfpa^.  m.  170.    avaient  mis  £i/»a^;n«i  pour  "TjtJtdtpa. 

Casaubon  (12)  observe  que  la  patrie 

{k)  Elle  était  tf  Hyccara  ,  ville  de    de  Laïs,   tout  de  même  que  celle 

Sicile.  ]   C'est  Plutarque    qui   nous   d'fiomère,  et  celle  de  quelques  autres 

l'apprend  ,  lorsqu'il  parle  de  la  prise   hommes  illustres  ,  n'a  pas  etë  bien 

de  cette  ville  (i).  On  en  venait  les   connue  5   et  il  cite  Solin  quia  dit  : 

habitans  ,  et  Laïs  fut  vendue  comme    Laïs   eligere  patriam   maluit  quant 

les  autres  :  on  la  transporta  au  Pélo-  fateri{\^).  Casaubon  ajoute  quequel- 

ponnèse;   elle  était  encore  fille  (a),    ques-uns  la  font  naître  à  Pancarpia 

Quelques  modernes  assurent  qu'elle   aans  la  PLrygie  ;  mais  apparemment 

fut  vendue  a  Corinthe  (3)  ;  mais  ils   sa  mémoire  le  trompa  (i4)  :  il  se  sou- 

n'ont  point  consulté  Pausanias  ,  ni   vint  confusément  devoir  ju  qu^on  la 

son  traducteur  ,   qui  leur    eussent   faisait  nattre  à  Eucarpia  dans  la  Sici> 

appris  clairement  qu'elle  fut  vendue   le,  lieu  dont  Etienne  de  B^zance  fait 

à  Hyccara  ,   et   puis  transportée  à   mention  dans  l'article  d'Éucarpia  de 

Corinthe.  Pausanias  s'accorde  en  tout   Phrygie ':  ses  idées  se  brouillèrent 

avec  Plutarque  ;   il   dit  comme  lui   là-dessus  :  il  s'imagina  qn''il  avait  lu 

qu'elle  était  encore  une  '  jeune  fille   que  Pancarpia  dans  la  Phrygie  était 

(4).  Solin  s'est  contenté  de  la  faire 

'  ■'  (5)  Solin. ,  cap.  V. 

t  ST»         .   «T.  .*  »^«    «r         I  (6)  Polimon,  Nympbodore  ei  Timée. 

j^iL^ir^ti^-  "'•  '"^"^'-"  l,jp,.»..yuaW..  >,u^. 

(»)*Et»  xo^nf .  rirçinem  etianuwm.  Idem  ,  (8)  /»  «'««  T*««for. 

in  Nv:ifi,pa^.,533,  C.  (g)  In  voce  EvKAfirtA. 

f3)  Tbomcnt  ,  <!•  varift  Hiat.,   lih.  I,   cm,  (lo) /n   voceT^fUtç'oS. 

LXXXJ.  L'un  des  commentaUur*  des  EmWè-  .     j  ,^  Slephâo.  Voce  EùacLùmàL. 

mtê  A^Alatt.  pag.  m.  33o.  Dû  V«rdier  Vau-  )     '-     .V  exs. 

PrW..,DiTe;.Î.Lçon.,«,V.  ///,  chap.  FI,  <xa)  I»  Athen..  ;.<^.  869. 

pag.  m.  184.  (»3)  Sobn. ,  cap.  V. 

14)  n«rira  ouffatf .  JdbiupueUam.  Pansa-  (»4) ''«tT"  Pm«do  ,    ia   Stepbannm,   vo«e 

«îa»,  Ub.  Il,  pag.  lis.  EUKAfTTtA. 


,4  LkïS. 

la  patrie  de  Laïs  ,  selon  quelqoes  Venus  on  certain  nombre  de  ces  C7e 
ëcnvams.  Le  sieur  Pinëdo  va  infini-  tureSyS^ils  obtenaient  les  faveurs  qui 


^^^^  ^^  W»»MM*^«       ^^-^m       — ■  — -—  — —       — —  _^_  __ , , _       .^    .^—  ^^  , 

ment  plus  loin  que  Casaubon ,  sur  le  lui  demandaient  j  et  que  Xénopbi 

parallèle  dHomére  avec  cette  cour-  le  Corinthien  lui  fit  un   sembiaK 

tisane  :  il  prétend  oue  plusieurs  yilles  yœu  ,  en  cas  qu'il  Yainc|utt  aux  jev 

se  disputèrent  la  gloire  d'avoir  pro-  olympiques.  Ajr«nt  obtenu  sa  Tictoin 

duit  Diïs  (i5).  il  s'acquitta  de  son  yœu  fort  exadf 


ce  qu'en  dêoite  Ltoncnias.  u  assure  au  sacnuce  qu  u  lui  onm ,  après  s« 
que  les  Corinthiens  d^  leurs  prières  retour  des  jeux  olympiques.  Ces  vingts 
solennelles  demandaient  aux  dieux  cinq  filles  entonnèrent  même  le  ca^ 
d'augmenter  le  nombre  des  courti-  tique  que  l'on  chanta  pendant  qot 
sanes  (16).  Il  cite  Athénée,  qui  ne  dit  Ton  immolait  la  victime.  Voyez  ton- 
nullement  cela.  Mais  voici  apparem-  chant  le  putanisme  de  Connthe  ,  lo 
ment  ce  qui  a  trompé  Loticnius  \  il  Adages  d^Érasme  (lo)  ,  où  il  cite  d! 
s'est  reposé  trop  bonnement  sur  ces   endroit  notable  de  Strabon  C^o). 
paroles  d'Érasme  :  Tantus  Corinthi       Cela  suffit  pour  justifier  mon  texte, 
nonos   habebatur  meretricibus  ,    ut  et  en  même  temps  pour  faire  voir  qiK 
quemadmodum    ex   autoribus   docet  les  païens  ne  pouvaient  pas  dire,  qne 
Athenceus ,  ilUc  in  templo  yenerU  les  abominations  qu'ils  publiaient  dt  < 
prostarent ,  àtque  in  solemnibus pre^  leurs  dieux  n'étaient  que  des  contes  ' 
dbus  illud  adai  soleat ,  ut  dii  auge-  poétiques  :  car  voici  une  ville  trés- 
fent  meretricunt  numerum.  Quin  et  florissante  qui  témoigne  par  ses  lois 
illud  refert   meretrices  facto    sacro  et  par  son  culte  public ,  qu'elle  croit 
Veneri ,  civitatem  extremo  periculo  que  les  courtisanes  faisaient  Unservice 
laborantem  servdsse  placatd  F'enere  agréable  à  Vénus  en  se  prostituant, 
(in).  Erasme  outre  les  choses.^  Athé-  et  ^ue  leur  intercession  auprès  d'elle 
née  dit  seulement  qu'il  y  avait  à  Co-  était   souverainement  efficace    pour 
<-  rinthe  une  ancienne  loi  qui  ordon-  détourner  les  malheurs  publics.  Cest 

nait  que,  lorsque  la  ville  ferait  faire  une  marque  qu'ils  ajoutaient  foi  aux 
des  supplications  à  Vénus  pour  quel-  contes  que  l'on  faisait  des  adultères  de 
que  affaire  d'importance  ,  on  asscn-   cette  déesse. 

blerait  le  plus  grand  nombre  de  {C)  Qn  ne  uit  jamais  de  courtisane 
courtisanes  que  Pou  pourrait ,  afin  qui  attirât  plus  de  monde.  ]  C'est  de 
qu'elles  assistassent  à  la  pompe  delà  quoi  Properce  ,(ai)  rend  un  témoi- 
procession ,  et  qu'elles  priassent  cette  gnage  bien  formel  : 
déesse ,  et  demeurassent  les  dernières  j^^„  ^  compUbant  EpfymtB  («)  Zaido, 
dans  son  temple  (18).  Dans  le  reste  ades, 

Érasme  a  été  un  fidèle  rapporteur;         -^^  cujus  jœuit  Gracia  tota foret. 
car  il  estvrai  qu'Athénée  dit  que  l'on  Les  expressions  de   Plutarque  sont 
croyait  que  les  prostituées  de  Corin-  aussi  fortes  qu'elles  pouvaient  être  : 


(iq)  Eraiiin. ,  in  proverhium ,  Non  est  cnjusli- 

(x5)  CelehMt  mereUioes  urbes  etiam  si  Dits  bet  Corinthnm  aspellere.  *  C'est  le  /•'.  de  U 

plaeet  itluslnuil  t  de  qud  (Laide)  deeertabant  IF^.  centurie  de  ta  /'«.  ehUiade^pag.  m.  i3a. 

quadam  civilates  haud  sews  ae  de  Homero,  (at>)Strabo,  Uh.  Vll^pag,  961. 

Pinedo ,  in  Voce  Kpetç'ôff.  Voye%-le  aussi  sur  le  (ax)  Properl. ,  lib.  II ^  eteg.  FI. 

mot*'TKKAfOl .  (aa)   Ceslrh-dire^    CorinthUe;  .car  l'ancien 

(16)  Lotichiu. ,  in  Petnmiam ,  pag,  »3a.  J^J»»^^  '*/*"/^''  Corinlhe  était  Ephyra.  Plin, 

(X7)  ErMBi. ,  KopiTÔw^éçrôçt» ,  >„  pro..«*.  id  *  *  3.  pfXf ,1. ,'  in  Amatorio ,  pag.  767. 

est  «cortatiODibns  ac  Instna  indnigeref  lenoci-  ^    '  ,         ./                **       it           \ 

n\um<{neexeTeere.  C'est  U  proverbe  LXr III,  (a4)    ATTù^pctTAO-a,  ^»y    «U»»    ifctç-aiv 

centur.  III,  chiliad.  IF,  pag.  m.  go4*  Kfù^A  /miyAV  ç'peiTOV.  HagmunaUonanama' 

u  (18)  AibenafBs,    lib.  XIII ,  pag.    5^3  ,    ex  torum  clam  sublerfugiens  exerciUm*    Idemi 

Cbamarlconle  Heracleote ,  in  tibro  de  Piodaro.  ibidem. 


■■MV>!«««>'S^!aS!41 


1 

J 


1 


LÀlâ.  i5 

rt   dViVot/âiv  Aico»  Aai/a  twv  ioi^/Awi  (  Latdi)  eilifii  estet  Cotinthiy  f^enus 

i/vMv  KAivokvnoeLrùn,  wc  cvc^Xi^f  «rodai  Melœnis  iwe  JYigella  dormienti  noc" 

w 'BxKi/a.,  fiuthXii   Jh   vtttç  îua^i  «y  tu  se  ostendU  y  et  adventum prœnun-* 

ipi/Aflt;^MTac    âAXai9tf-Aic«    InaMiditfistis'  ciauUamatorumquiforeatpecuniosiS' 

%ud  dubiè  qwd  Laïdi  obtigerit.  No'  simi,  ut  memorat  Hrperiaes  Actione 

lis  illa  et  tant  multis  amata  viris  secundd  contra  Anstagoram  (39). 

itœ  sui  desiderio  Grœciam  inflam-  (£)  Démosthène  alla  tout  exprès 

\ai'ity  atque  adeo  de  qudduo  maria  a  Corinthe  pour  avoir  une  de  ses 

srlaverant.  Voyez  son  ëpitàphe  dans   nuits  ;  mais  la  taxe le  rebuta."] 

i  remarque  (K).  Cette  historiette  a  été  habilite  fort 

La  demoiselle  Jaequette  Guillau-  joliment  â  la.franç^se  par  M.  le  Pays 

ne  assure,  â  la  page  nn  de  ses  Dames  (3o).  Voici  comment  Aulu-Gelle  la 

Llustres  (a5) ,  «c  que  run  des  princi-  rapporte  (3i)  :  Laïs  Corinihia  ob  ele' 

>  pauz  galans  de  Laïs ,  courtisane  gantiam  venustatemque  formas  gran^ 
»  publique ,  loi  fit  faire  une  statue  dem  pecuniam  demereoat  :  conuen- 
*  semblable  à  celle  de  Pallas ,  «t  y  îusque  ad  eam  ditiorum  hominum  ex 
»  fit  mettre  cette  inscription  :  A  la  omni  Grœcid  célèbres  erant  :  neque 
»  divinUé  de  Laïs ,  pour  avoir  triom"  admittebatur ,  msi  qui  dabat,  quod 

>  phé  des  esprits  de  tous  les  philoso^  poposcerat,  Poscebat  autem  illa  ni- 

>  phesj  et  du  courage  de  tous  les  con-  mium  quantum.  Hinc  ait  natum  esse 

>  quérans,  »  Je  voudrais  qu'on  eût  illudjrequens  apudGrœcos  adagium, 
nté  <juelque  bon  auteur,  ou  pour  ov  9r<«v<roc  eîv^pot  U  Kopiydoy  M*  ô  ^rxuvç. 
Le  moins  quelque  auteur;  caria  per^  Quod  frustra  iret  Corinthum  ad  Laï- 
sonne  y  dont  j'ai  rapporté  les  paroles  aem ,  qui  non  quiret  darequod posce- 
Q^est  pas  d'une  telle  exactitude  retur.  Ad  hatic  ille  Demosthenes 
qu''on  se  puisse  bien  fier  à  son  t&r  clanculum  adit  ;  et  ut  sibi  copiamfa- 
moignage.  cei^t ,  petit  :  at  Laïs  /au^aç  S^aX/^àç 

(D)   Elle  avait  songé  que  P^énus  irAKAfToypoposcit.ffoafacitnummi 
lui  apparaissait  pour  lui   annoncer  nostratisdenariumdecemmiUia.Tali 

l'arrivée  de  queùues  chalands  très-  petulantid    muiieris    atque  peoUniœ 

riches,^  Ce  fut  Vénus  ,  surnommée  magnitudine  ictus  expavidusque  De- 

M^lxnis  ou  la  Noire,  qui  lui  apparut,  mosthenes  avertit;  et  discedens,  ^go. 

Elle  avait  un  temple  sous  ce  titre-la  inquit ,  pœnitere  tanti  non  emo.  Sed 

dans  un  faubourg  de  Corinthe  (a6).  Grœca  ipsa,  quasjerturdixisse,  le- 

On  a  cru  que  ce  surnom  était  fondé  pidiora  sunt ,   oi/x  dfoufMu  ,  inquit  -, 

sur  ce  qa'ordinairèment  parlant ,  les  fAupimf  S^xi*^^  /utitAfAiKttAi, 

hommes  trayaillent  à  la  multiplica-  (F)    Un  n'ignore  point  l'attache- 

tion  de  leur  espèce  pendant  la  nuit  ment  qu'eut  pour  elle  Diogènele  cy- 

(^7) ,  et  non  pas  durant  le  jour  com-  nique,"^  Elle  lui  faisait  la  courtoisie 

me  les  bétes(a8).  Si  ce  fondement  du  toute  entière;  il  la  baisait  gratis, 

surnom  Melœnis  était  solide ,  on  ne  C'est  ce  (jue  le  valet  d'Aristippe  re- 
trouverait pas  que  Vénus ,  en  tant  présentait  à  son  maître ,  en  le  voyant 


•desjours  et  des  nuits.  Mais  quoiqu'il   que   d'autres  n'en  jouissent  point» 


en  soit,  il  y  eut  un  orateur  qui  fît  mais    afin    d'en  jouir   moi-même, 

meûtion  de  ce  songe  dans  l'un  de  ses  *Ov««^o/i(iToc  {t/^o  oîxiTot/,   Sti  a-ù  fitv 

plaidoyers.  Vous  iravez  qu'à  lire  ces  *vtw  roa^urai  ÀpyùptQV  iiiuç ,  n  Sk  ^rpcT- 

paroles  d'Athénée  :  î  jmu  'A^^oJVtji  «  xtt  J^io>lv«i  nrm  xi/»<  ovyMïJrraUy  àffr%- 

tn  Kopivd»  »  MfXAivic  »AXo(//a?ji ,  yc/xTO(  xfhéuro  ,   ly»^  AAtJi   X^^pttyS   vokkJL  , 

êin^àUfOfMl»  ,  flUKTvIT  laO/Ç'Sf  I^O^V  ^0-  h  a  «It/TOC  etVTMC    ÀTCtÙvAltt»  ,  t^ÙX  **VtA    fAH 

xurAhAfretv.  oô  'T^rtp/dVx  /uivnjuLoywêi  ly  «xxoc  (Sa).  Aristippe  était  l'homme 

*tS    kata   'Apiç'fltvopay    /kt/<r<A>'    Huic  _ 

(a5)  Ce  Ui^fffiaimpnm/  a  Pans ,  f^meK.  (3 J^  Oans  s0s  Amitié ,  Amoari  et  Amoarettes. 

fâS  ÏS^^S    Vlli  ^   Vt  ^^•>  ^"*-    ^•"-  '  ^"^^  ^"  •    "•   ''  '=«''• 

197)  iocm ,  uù.   ri  Ai,  cap.  ri.  wr»»           e  -•     •     fi               .-^  »         v^.^« 

C»8}  ûm/Wr  7w»  *i^rà,  ciiacion  (45)  4W«r-  ^^^'^  '*  Sotionii  lihro  eut   utuîus,  K»/>*C 

ticle  i»  troitiima  ilac  de  Gvttti  lom.    Fil ,  AfCAX9fl«ec. 

pdf.  393.  (3b)  Athenv ,  I<fr.  X///,  pag.  588. 


i6  LAÏS. 

dm  moods  U  pliu  eoinmode  pour  tes  vutripm  ;t^irrA»    uérisiippiis'qui 
AMStresMi  ;  if  nVn  ëtait  point  jaloux,   dem  aptâ^i  se  uittupemnti  qm 
«t  peu  lui  importait  qnVllet  prodi-  amaret ,     rt^pamdu  :  A  vbto  ^ 
puassent  é  d'autres  les  mêmes  UTeors  el  piioe  VË^npMtto  anutri  me  y  i 
qu'il  en  retirait.  Cest  ce  qu'il  dëcla«    utrwpte  tihcnêert^eseori^S).  Dai 
ra  â  Diogéne  qui  lai  avait  dit  p3)  :   autre  rencontre  ,  Arirtippe  rep 
f^ouê  eouchéz  autc  une  femme  pubti-   une  chose  <loiit  plnaîeon  autfui, 
que  f  ou  quittez'la ,  ou  sores  cynique  parl^ ,  et    €pii    témoigne   qo'fl 
commn  moi.  TVoui^s-i'oiu  absurde  ,   qu'il  allât  souvent  cihez  Laïs ,  il 
lui   répondit    Aristippe  ,    d habiter  taitnullement  l'e9<:]aTedesapi9 
dan»  uns  maison  qui  a  seryi de  logis    Càm  esset  ahfccluiM  habeneml 
à  pluêieur»  autres  ,  ou  de  s*embar-  da ,   habeo  .    inaasit  ,   non  habé\ 
quer  »ur  un  vaisseau  qui  aportéplu"   Laide  (37).  La  réponse  estpio^r*^ 
iinurt  pasênger»?   lYon  ,    repondit    dans  Athénée  (3S)f  ix^  mm  ai  | 
Diogéne  :  Tout  de  même  y  reprit  Âris-  fuu,  habeo  et   non  haheor.  PIf. 
tippe,  il  n'est  nullement  absurde  da-  auteurs  font  mention  de  cette"» 
voir  affaire  avec  une  femme  que  pluf   se.  Dioeène   Laêrce  ne  l'oabiki 
sieur»  autres  ont  déjà  connue  (34).    dans  la  Vie  d* Aristippe  ,  etvoi^ 
Voici  une  description  divertissante   quelle  maniii^  La<:tanceiiiap/>i^ 
de  l'équipage  sous  lequel  ces  deux   Aristippo    Cynenaicorum  nu^ 
philosophes  rôdaient  autour  du  lo-   cum  Laide  nobiii  scortofuA  tm 
gis   do   Laïs  ,    si   nous  en  croyons  tudo^  quod  flagitittm  gratnsHU' 
le  Tassoni  :  Ma  che  bel  t^ere  Dio^  'losophiœ  doctor  sic  defendtU 
gène  einieo    col  mantello  di  roma-   diceret^  fnulUun  inier  se,  et  caïc 
gnuolo  squardato  ,  e  rappezzato ,  la    Laulis  amatores  interesse,  faôii 
haH>a  squalida  ,  senza  camicia  ,  e   haberet  Laidens ,  ald  verô  à  h* 
lordo ,  e  pidoochioso  far  delVinna-   haberentur.  Oprœclara,  et  iniu^ 
morato  ^  passegfnando  lungo  la  porta   bonis  sapientia  :  huic  vero  lihef^^ 
délia  famosa  Laide,   et   dallaltra    disâpUnam  dores j  ut  ditcennt'^ 
parte  compaiire il  suo  riuale  Aristip'    bere  meretricem.  j£liquid  uiUr^'- 
po ,   tutto  profumato  ,    ed  attilato  ,   perditos ,  interesse  dicebai ,  ^ 
sputando  zibetto,  e  mirarlo  di  torto,  e    quod  illi  bona  sua  perdertnt}  f 
isvargli  il  muro  ;  e  la  signora  starsi  gratis  luxuriaretur.  Inquotsst»^ 
alla  gelosia ,  pigliandosi  gusto  di  pe-  pientior  merttrix  fuit ,  quaf^' 
derli passeggiaro  al  sereno  (35).  phum  habuit  pro  lenone^v^^* 

(G)  La  réponse  que  fit  Ut-dessus    omnis  juuentus  doctoris  ejr«nplo<^ 
Aristippe  est  fort  cavalière,  1  Je  ne   authoritate  corrupta ,  sine  uU^f' 


pendant  je  m'en  nourris  avec  beau-  du  la  pensée  du  philosophe.  I^^ 

coujf  déplaisir.  C'est  Plutarque  qui  d' Aristippe  était  :  Je  pais  chez '^ 

m'apprend  cela  :  ses  paroles  n'ont  je  suis  en  possession  de  ce  droit  W 

pas  été  bien  entendues  par  Amyot  ;  mais  elle  ne  me  tient  pas  sousiy'^ 

car  il  suppose  qu' Aristippe  répondit,  je  demeure  toujours  te  maître ^^[ 

je  n'aime  ni  les  poissons ,  ni  le  uin ,  commerce  :  je  le  puis  quitter  ^  ^f 

Î  quoique  j'en  use  agréablement.  Voici  heure  si  je  le  ueux.  D  ne  voulait  p^'° 
e  grec  j  on  n'y  trouve  point  cette 

pensée.     'A/iiV»5rwoç    tS    xarnyafoZi/ri  (36)  PluUrcl». ,  m  Anutorio ,  ;«i^.  7^ 

A0Ud^Ç  wpoc  eti/TOf,  «C  ou  ^IXOÔOTIÇ ,  «TO-  (37)  Cicero,  cpist.  XXVI, fi».  IX  **  '•* 

xfnaifAtvoç  or»  »eti  roi   oiioy   oÏita»  luù  litres. 

(39)  LaeUBt. ,   m.  III ,  cap.  J^^^f^ 

(33)  Athen. ,  Ub.  XIII ,  pag.  58S.  "••  »«4-                     ^                         ,  .^^ 

(34)  Voyn  U*  NoavdlM  Lettres  de  U  Çritl-  (4o)  £;t«»»  yviONUL  Grmei  àucerfh^ 
ane  du  CalTÎnisme,  pag.  55o.  Ilr  a  danslaïli'  tini  hâbere  nuilierem  ,  d»  eo  qui  od  f^^ 
btiothique  fraoçaife  de  dn  Vcrdier,  pag.  ûSg,  *tÊO  jure  eiun  voUhat^  verUiUibal...  If**"'  f^ 
un  fort  joli  pointe  sur  cela ,  eomposépar  Pierre  lionû  exempbun  hahes  apud  TerenM'^.^'l  a. 
4«  Brecb  ,  Bordelais.                         '^  dri^I.t.rB.  58.  Qois  Cbry«dem  kfj»'*' \1 

(35) Tusonif  Peasicri  DiTerti,  tib.  VII^  eap.  de  re  Muretus  variar.  Leet.  Vl,  7.  Me»»/  ' 

XI,  pag.  aaS.  Dtof«n.  Laërt.  ,  Ub.  11^  nmn.  75. 


LAÏS.  ^  ,, 

,  i^re  ,  comme  le  suçpoge  Uçtance ,  rrer  ce   qu'eUe .  leur    eût  rabattu 
.^o  ce  commerce  ne  lui  coûtait  rien.  Voyez  le  grec  d'Élien  que  ie  cite  en 
^.  .us  avons  vu  ci-dessus  la  plainte  de  note  (45).  Atiënëe  la  dënelnt  beau- 
té ^a  valet  sur  les  dépenses  d^Anstippe  coup    plus    accommodante     II    dit 
,^,cet  égard.  Je  ne  dois  pas  oublier  qu'elle  ne  faisait  point  de  différence 

^e  ce  philosophe  dedia  a  Lais  quel-  entre  les  pauvres  et  les  riches     où 

F-v^u  f  "!:ï*Sf  WO-  iTi*»/,/»*»»/^*  ^xoi»-,oy  S  9riyi.TA  (46).  Elle 

McC  ^)    <?"«/?"«*  -  «*«*    soutiennent  ne  prenait  rien  de  Diogène.   Apna^ 

,(2^  elle  ne  se  donna  pour  peu  de  cho-  remment  elle  imitait  les  médecins 

^  que  quand  elle  fut  âgée.]  Epicrate  charitables  qui  traitent  les  pauvres 

,,i^  aes  vers  ou  il  la  traita  cruellement,  pour  rien  :  mais  elle  se  dédommageait 

^.  /rsqu  elle  eteit  jeune,  dit-il  (4^) ,  elle  sur  les  riches ,  comme  font  plusieurs 

^^^it  81  fiere  a  cause  de  ses  ricbesses ,  médecins  qui  ne  prennent  rien  des 

;   .l'on  avait  plus  de  peine  a  la  voir  pauvres. 

,  yà  voir  Pharnabaze.  Mais  présente-  ri)...         Om^//ï«>»c-w»«  «w,^'#-»^    - 

-ent  ou'elle  est  vieille,  ilfest  très-  çu'e]le-;^'s?rll'^^^^^^ 

^  ,3ile  de  lui  faire  tout  ce  qu'on  veut  :  retlage.  ]  Il  n'y  avait  point  de  divi- 

d:>i^7*b*>^'-«R*r*<>«^«U/a^mctin-  nitéSansle  paganisme  qui  fût  plus 

.^.Ifëremment  les  vieillards  et  les  jeu-  fidèlement  servie  par  ses  ministres 

,^s    hommes   :   elle  est  devenue   si  que  la  déesse  Vénus  ;  car  pour  l'or- 

^,jmble   et  si  débonnaire      qu'elle  dinaire,    les   femmes  qui  se  prosti- 

^.nd  la  main  pour  demander  la  pas-  tuaient  faisaient  durer  leur  prostitu- 

„de.  C  est  Athénée  qui  rapporte  ces  tion  autant  qu'il  leur  éUit  possible  • 

^,^.rs  dfipicrate  :  d  les  tire  J'un  ou-  et  quand  les  rides  de  la  vieSlesse  le! 

^  -âge  intitulé  Anti-Lais.  M:  BaïUet  privaient  de  tout  second ,   eUes  n'a- 

;i  oublié  dans  sa  collection  des  anti.  bandonnaient  pas  le  service  •  elles  s*. 

-  est  impossible  d  accorder  ensemble  mettaient  à  faire  des  écoliéres    et  à 

.s  auteurs  qui  parient  de  Lais.  Elle  ménaeer  des  entrevues.  C'est  ce  aue 

^  .:ait  presque  inaccessible  selon  Epi-  Claudien  a  dit  de  Laïs. 

*'patc  ,  quand  elle  était  jeune.  Un  au-  -,     .   ,. 

^•e  auteur  dit  qu'elle  fut  nommée  f  ~^f iiT""'^->^^T''  ^-^Ar«fa  LaU 

^^  xme  a  cause  de  son  humeur  farou-  Canities,  dum  turba  pr^cax,  noctisq^i^dU 

ae,    et  à  cause  qu'elle  rançonnait       -^"*^^^'**  t'iraropulsaiurfonuatactu^ 

^S  amans  (43)  :  elle  voulait  trop  Ca-         ^^^^l^''f'*"^j*^"P*lÇulo  damnante  senectus, 

j'aer ,  et  ne  faisait  point  quartier  là-       ^^  ^^y^  -i-^  'uccingU  Una  minU. 

.essus  (44)«  En    particulier  elle  usait        DiUetumque  dih  quamw  longœva  lupanar 

''une  avarice  démesurée  à  l'égard  ^*'*»**  *'  '■*"'««'  '«<"*•'»  quosperdidit  a- 
^  es  étrangers  ;  car  comme  ils  devaient  '*" 

!^  artir  bientôt,  elle  voyait  qu'ils n'au-  ,  ^^l^i  ™c  fait  souvenir  de  ces  inva- 
^^aient  pas  le  loisir  de  marchander ,  ^'^àes  dont  nos  gazettes  nous  ont  parlé 
'h  que  si  elle  ne  prenait  pas  d'eux  quelquefois,  ae  pouvant  plus  porter 
'out  à  la  fois  une  grosse  somme,  elle  1®^  armes,  ils  sont  envoyés  sur  les 
Vaurait  point  l'occasion  de  recou-   <5^5^^  pour  y  faire  faire  l'exercice  aux 

milices.  Si  vous   voulez   une  antre 
;  (4.J  piog.  Laërt.,  /»*.  /,  n.  84,  85.  Comparaison  ,  considérez  cette  mule 

>^'x//r;-T'5To    "''"'^  f^^'r  J^i^^orien  .rec  nous   parle 

1,  (43)"C>riA*i^pit*rA|/vHixAAfm-«M'v-  (4»).  Ayant  rendu  de  longs  services 

t«  ^é  àuitm  tI  •^•Ti/^of  toSto  toS;  «ISo^ç  ^^  peuple  d  Athènes,  elle  fut  exemp- 

t>/>ioT»T*;  xai  Sri  ^roxi/  i^eiTTiTo,  xAk  \^^  du  travail ,  avec  permission  d'al- 

;Ti^«xxov^ct/)^T»»fif«y,<2T«ct^*xx«T-  ^^'^  P^;*/®  °"  <^P^  voudrait;    mais 

TOfAiimy  9*TT0».  Lais  etiam  Axin.  nunc^    P^^f  ''^^^^  P^'  ?""*'^1'   ^"^   s'allait 
*ata  est.  Quod  ejus  eognomen  ingenii  smi^Uiam    mettre  au-devant  deS  Chariots  ,  et  en- 

vdarguebat ,  ^uodque  nimium  quwstum  exige-   courageait  en  quelque  facon  les  bétes 

Vnt  'dZZtTi^i:r.r:%t:t^ltSlT    ^«o™™«  *ï«i  1^«  paient.  Ce  qui  fut 
«p.  XXXr.  Voyez  aussi  L  chap\  v'du  L^   *^^^^  *I"®   ^^^  ordoDua  qu'elle  fût 

Kil,  ou  Von  cite  pour  cela  Ariftopbane  de  Bt-  „-^  ^.    , 

iance.  '  (45)  Ci-destut ,  citation  (4^). 

(44)  Neque  aJmittebatur  nisi  gui  dabat  quod  (4^)  ^t^«o. ,  Ub.  XIII,  pag,  588. 

*oposcerat!  poseebat  autem  illa  nimium  quan-  (4?)  Claudiân. ,  Ub.  /,  in  Eatropiom  ,  vs.  qo. 

um.  K.  C.n.«.  Ub.  /.  cap.  FUI.  (48)  Plut.reh. ,  m  Vitâ  M.  C.toni.. 

TOME   IX.  o 


i8  LAlS. 

nourrie  toute  sa  vie  aux  dépens  du  chercher  un  jeune  homme  dont  ei 

public.  était  passionnée.  ]  Ce  qu'on  Tient  ( 

Je  ne  dois  pas  oublier  une  bërue  roir  (5i)  sur  la  paurretë  et  suri 

du  trés-docte  Barthius.  Il  a  cru  (4q)  inaquerellages  de  Laïs  ,  ne  s'accori 

2ue  Synësius  nous  donne  l'histoire  de  point  avec  ce  que  dit  Plutarque  ;  c 

aïs,  dans  la  lettre  où  il  est  parlé  il  assure  que  quand  cette  courtisa 

d'une  courtisane  qui  fut  d'abord  la  sortit  de  Corinthe,   elle  y  avait  lu 

concubine  d'un  maître  de  navire ,  et  armée  de  galans ,  et  que  les  feniiDt 

puis  celle  d'un  rhétoricien ,  et  puis  de  Thessalie  ne  la  tuèrent  qu'a  cauf 

celle  d'un  valet,  et  puis  femme  pu-  qu'elles  portaient  envie  à  l'éclat d 

'blique,  et  enfin  maquerelle.   Il  est  sa  beauté  (5a).  Le  Thessalîen    dm 

sûr  qu'il  ne  s'agit  point  là  de  L^ïs ,  elle  devint  amoureuse  s'appelait  Hij 

mais  de  la   mère   d'un  rhétoricien  polochus ,  si  nous   en  croyons  Plu 

nouveau  marié  avec  la  nièce  de  Sy-  tarque  ;    mais   Athénée   le    noma 

nésius  :  mésalliance   qui  déplaisait  Pausanias  (53).  Ils  conviennent  Toi 

extrêmement  à  cet  auteur.   Voici  le  et  l'autre  que  le  temple  de  Vent. 

passage  tout  entier.  Ilxifv  t î  ^m  ti  xi-  dans  lequel  elle  fut  tuée ,  acqnit  c 

yùunv  ooru  xAi^roi  vv/A^ioy  i/uûy /AMrfbBtf  surnom  qui  marqua  ce  crime;  ilfi' 

dTToa^/uifùwot  y%uAXoyùth'r*ç  AÙvh  éjro  surnommé  ,  selon  Plutarque,  le  t«B 

«rîfc  h  ^Nibt»  Aflti/bc  'H  yàp  Aaïç  ,  1  ^n  tic  pie  de   Vénus  Homicide  ,    *A^f'J^ 

jf^  xoT'Oy^A^oc,  Â/Jjsa^o/by ,  mv'Txxa^i-  âv Jjbo^ôvoi/ ,  et  selon  Athénëe,  le  tm 

xof .  '£»  Sixixifitc  f MTN/ulvoy ,  odcv  «  xA\xi-  pie  de  Vénus  Profanée ,    thoniiç  ' 

9r«tic  H  n-*xùZa'A  rov  ^miCghtov.  Kci4  aCth  ^^o^tmc.  On  bâtit  un  tombeau  à  h 

TTùiKùu  fAh  f^AXXflucst/fTo  tAvxKw^JiT'  SUT  la  rivièrc  de  Pénée,    avec  cet.: 

^OTJi*  ivitrcL  /Ah  TOI  pNTOfli ,  Ktù  To^TM  épitaphc  : 

**î   x^d«*   tÎ;  ^ox«-    Jf^iiT*  xa^Air^i       TsccT.^-oÔ  i.^iO.«x*./A:*««»*"t«^ 
f     t  ■  s         *         '"•        <«*  9rooc  ttXxiiv 

x<*T<Xt/ert ,  T«&  tv  ilxixi'*  ^*iJ))Tp/Cfi,  ic«î  ^*»*^*>  ?»   ''^*'"»'«''   ^P^f  .  ô/»«4"  '^ 

To7ç  f  Ivoïc  *vTi**eiV««n'y.  Nisi forte  ali-  ^  î*'^'»^*^»            .  _ 

^um/  éiiciint  qui  et  sponsum  nobis  h  ^•'JJ*'  ^  •»  «*^«»'»'«  etTT*Xi»ow  ^ 

matris  eenere  uerbis  efferunt ,  eenus  „  .      ,.*^*     ,                           ^   .   ,. 

e/Eis  àfamosd  illd  ÏTaïde  dùctntes.  -^"'"'fe      '  "-«"'"•"«'•  *'>'**«'" 

iSfam   Laïs  {dixit  jam  quidam  histO-  Gracia  ^formd ieahiu  œquipnrandâ ^r. 

rtarum     scriptor)     mancipium    fuit  _          ta  et  m  seMuttemredaetu  en 

Brçcaricum,    çmçtumex   Sicdid  "^X^tZI^'iSiZZ^l^î^-^ 
unde  nobis  venu  illa  pulchrorum  fi- 

Uorum  mater  quœ  celebrem  illum  pe-  Athénée  réfute  çar-là   ceux  qui  d 

périt.  Et  ipsa  quidem  oUm  scortum  saient  qu'elle  avait  été  enterrée  dai 

fuit  Naucleri  neri,  deindè  rhetoris  le  faubourg  de  Gorinthe  nommé  Cr 

similiter  heri ,  tertii  deindè  post  illos  nion.    Il    est   pourtant   vrai     qu'( 

consenti,  et  clam  cit^itatis  ,   deindè  voyait  son  monument  dans  ce  fa 


rugas  aestuit,  aauitas  jam 

puellas  in  ed  instituit ,  hospiiibusque  n'eussent  point  son  corps ,  ils  voul 

pro  se  substituit  (5o).  Voici  une  per-  rent  sans  doute  lui  ériger  un  mou 
sonne  dont  on  pouvait  assurer  que  la 

dernière  condition  était  pire   que  la  (5«)  Dont  Us  deux  mnarqnet  jrréeédenu 

première  ,  car  sa  prostitution  était  (Sa)  '£xf7  é)k  aMv  ai  yv^(t7}t%i  ùtto  c 

moins  pernicieuse   que  son  maque-  vot/  tuù  ^nxot/  J)«l  to  ««txxoc  %U  Upoi  'A^ 

reliage.  «Vthc  Tr^cAyAy^ua'àn  KAvi\*uo-Ay  kaI 

(K)  Elle  fut  en  JTiessalie,  pour  y  ^dlipety.  Ihi  verb  eam  muUer»»  iHTiDiA  I 

ciBiTUMHit  et  mmulatione  impuhm  ,    in  i 

(4q)  Barthiaf ,  Animtdv.  ad  lib.  I  Claadiani  EJ""»  ^*"«"'  adductam  lapidibus  obrue* 

in  Eutropium.  v/.  gS.  pag.  lagi ,  edit.  M1.40.  «"Urch.  ,  m  Amalorio .  p«p.  768  ,  A. 

(5o)  Synetius  ,  «pi»l.  III . png.  m.  ai.  Je  me  <**)  ^**»«'»-  »  ^'^'  ^^^^'  ''"*•  ^^^ 

fers  de  ta  iraduelion  de  Thomas  Naogeorgus,  et  (^4)  Idetn^  ibidem, 

de  Védition  de  Bdle,  i558  ,  in-8<>.  (55)  Pausan. ,  lib.  II,  pag.  45. 


LAIS.  *  iq 

-nent.  Ils  jr  iîrent  graver  une  lionne  reur  inour<)t  debout  (60*):  mais, 
lont  les  pieds  de  devant  étaient  ap-  selon  les  principes  des  païens,  il  fal- 
puyés  sur  un  bélier  (56).  Voyez  les  lait  qu^une  courtisane,  pour  mou- 
Emblèmes  d'Alciat  (57).  Selon  Pausa-  rir  glorieusement ,  fût  dans  une  tout 
nias,  le. galant  aueLaïs  alla  chercher  autre  posture  j  et  Laïs,  eu  son  espèce, 
dans  la  Thessalie  se  nommait  Hip-  fit  ce  que  Vespasien  prescrivait  aux 
postratus.  Au  reste,  la  conjecture  de   empereurs. 

Geusius  ne  me  paraît  point  solide.  Il  (si)  On  trouve  de  quoi  douter  de  ce 
croit  que  les  &mmes  de  Thessalie  conte r\  Souvenons-nous  que  la  nais- 
îminolerent  Laïs  à  Ve'nus,  comme  sance  de  Laïs  doit  être  placée  sous 
une  victime  qui  s'était  rendue  odieu-  l'an  4  de  la  89®.  olympiade ,  et  qu'A- 
se  à  cette  dresse  par  l'ambition  de   pelle^  étant  sur  mer  fut  contraint  par 

J_    «-/!• Tir .!_    j. 4»_    J l<i_l >      Al  T  *. 


qu'elles  l'eussent  pu  tuer  fort  com-  mencer,  pour  le  plus  tôt,  que  dans 
modément  en  d'autres  lieux,  f^erisi-  la  11 4*.  olympiade.  La  supposition  la 
mi/e  est ,  dit-il  (58) ,  quod  hœc  Laïs   plus  commode  pour  les  auteurs  de  ce 


sud  et  pulchritudine  Venens  ipsius  dû  règne  de  Ptolomée.  Il  serait  donc 
gloriam  affeétdsse,  imo  obscurdsse ,  né  l'an    i*'.  de  la  91*.  olympiade. 
et  ita  inmgnationem  et  iram  ejus  in  Mais  ,  selon  cela  ,  n'eût-il  pas  été  âgé 
se    excitasse  videbatur.   Nam  quare  de  près  de  qii atre-vinct-  quinze  ans 
ipsam  non  in  alio  loco,  inforo ,  pla-  lorsque  Ptolomée,  fils  de  Lagus,  com- 
te^ ,  vel  œdibus  occiderunt  ?  auare  mença  son  rèene  ?  et  y  a-t-fl  aucune 
ipsam  in  f^eneris  templo  lapidibus  et  apparence  qu'à  cet  âge-là  il  eût  été 
scamnis  ohruerunt,  nisi  propterea ,  en  état  de  souffrir  la  mer,  et  de  faire 
ut  Laida  Veneris  œmulam  coram  ipsd  ce  ,que  l'on  suppose  qu'il  fit  à  la  cour 
f^enere  in  sacrificium  mactarent?  d'Egypte  ?  Ce  grand  âge  aurait-il  été 
(L)  Tous  les  auteurs  ne  conviens  passé  sous  silence  par  tous  les  écri- 
nent  pas  qu'elle  soit  morte  de  cette  vains  qui  nous  restent?  On  ne  peut 
J'acon,']  Il  y  en  a  qui  disent  (5q)  qu'un  lever  ces  difficultés  qu'en  augmentant 
noyau   d'olive   l'étrangla  :  ainsi    sa  la  durée  de  la  virginité  de  Laïs,  c'est - 
mort  fut  assez  semblable  à  celle  d'A-  à-dire  qu'en  supposant  que  ce  peintre, 
nacréon.  D'autres  prétendent  qu'elle  âgé  de  vingt  ans ,  la  fit  venir  au  repas 
mourut  dans  l'acte  vénérien  (60).  lorsqu'elle  était  déjà  parvenue  a  la 
Pour  une  personne  qui  s'était  vouée  quarantième  ou  à  la  trente-cinquième 
au  service  delà  déesse  Vénus,  c'était  année  de  sa  vie.  Or  c'est  supposer  des 
une  mort  glorieuse,  c'était  mourir  choses  tout-à-fait  contraires  à  la  vrai- 
au  lit  d'honneur ,  et  en  signalant  sa  semblance  ,    et  aux  récits  que  l'on 
fidélité.  C'est  comme  quand  un  euer-  trouve  dans  les  auteurs.  Il  serait  bien 
rier  est  tué  dans  une  nataille.  Quel-  plus    raisonnable   de    supposer  que 
qu'un  a  dit  qu'il  fallait  qu'un  empe-  l'âge  d'Apelles  était  le  double  de  ce- 

(56)  P.«.n. .  ibidem.  l?}/""  ,^*'«-  La  plus  grande  probabi- 

(57)  Le  LXXir:,  pag.  m.  339-  l'*^  ^^^  3^^  ^®"®  ^Hf  Commença  de 

(58)  Jacobns  Geaaiai,  theologus  et  mediew  bonne   heure  son  vilam  métier ,  et 

Frisiiu  ,  in  Traelain  de  Yictimis  hamania,  part,  qu'ainsi  Apelles  ne  fut  Poiot  SOn  Cor- 

//,  png.  48a,  483.  rupteur.  Notez  que  la  fontaine  de  Pi- 

(5q)  Ptolem.  Hepb«.t. ,  apud  Pfaotiam,  pag.  ^ène ,  d'où  l'on  prétend  qu'il  la  voyait 

"W/Wi  A«^  ^,  T.x.c/T«^'  *^iÔ*-  ^.^.^J^i^'^^SSf 'V^,"^"*^  ^«  ^^^P.P^  : 

M  ^ifow/SvJi.  ^^^^  ^  Connthe.  C'est  pourquoi ,  si 

j4e  ne  taU  quidem  obierat  jam  :  eian  subige-  (go*)  Imperatorem  ait  stantem  mori  oportere. 

retur  mortua  est.  VwpaM.naa  .  apud  Saetoa. ,  m  VMpaa.,  cap. 

PhileUernt,  in  V^natrice,    apud  Atben. ,  lib.  XaIK. 

XIII,  pag.    587.  Vore%  Bigar.  d«  des  Accorda  ,  (61)  Ci-dessus  ,  citalion  (9)  de  Varikle  Aul- 

Uv.  I,  folio  181,  versoj  i8a  et  191-  tM ,  tom.  II  ypag.  x64i 


30  '  LA  iS. 

lliistoire  ^tait  Tmtable ,  il  foadrtiC  mrradr»  au  lecteur  ?  En  lecoad  li 

conclore  qnHl  arait  lait  da   s^onr  Plutarque ,  pariant  de  Laïs,  tille 

d^»  cette  Tille ,  et  je  ne  crois  point  la  concobine  d^Alcibiade ,  dît  expi 

qu'aucon  auteur  ait  dit  cela  pontife-  sëment  quVUe  ëtait  native  d^Hjca 

ment.  «n  Sicile  (65) ,  et  qu*el]e  en  fut  tra 

(N)  On  conjecture  au  il  y  a  eu  deux  Dortée  esciare.  Ainsi,  selon  PI utaq 

courtisanes  ftomnu'esiéOÛ.^CeVieAoni.  la  même  Laïs  qu^ Athénée  nomm« 


des  Aineniens  aans  la  sicue ,  c  eso-    «|uc  •&  «^cuc  qui  aemanaa  une  gro 
dire  Tan  a  de  Tc^ympiade  qi  .  Elle    somme  à  Démosthéne ,  est  différa 


puisque  uemostnene  n  osa  auer  a  lk>-  miere ,  seaon  Auienee ,  aurait  pm 

rinthe  quVn  cachette ,  afin  de  jouir  dé  la  Sicilienne  qui  fut  T-endue  du 

de  Laîs  ,  il  fallait  c^n^il  ne  fÛt  pas  un  Hjrccara  Tan  a  de  la  ^i«.  olympi^ . 

jeune  écolier,  mais  on  homme  qui  et  serait  encore  plus  incapable qa:: 

arait  acquis  beaucoup  de  réputation,  seconde  d'Athénée  d'avoir  reçu  o^ 

On  doit  donc  supposer  que  pour  le  Tisite  de  Démosthéne.    En  trobûs' 

moins  il  ayait  trente  ans  ;  ainsi  Laïs  lieu ,  la  grosse  somme  demandée  àc<< 

aurait  eu  alors  soixante-sept  ans  (63).  orateur  suppose^  manifestement  çj 

n  n'y  a  donc  nulle  apparence ,  ni  que  1^  courtisane  était  encore  bien  jeu» 

Démosthéne  se  fût  soucié  de  la  Tofr,  ^n  ne  fait  pas  tant  la  rencherie  >. 

ni  qu'elle  lui  eût  demandé  une  grosse  delà  de  trente-cina  ans.  Or ,  coms 

somme.  Ce  fut  donc  une  autre  I^îs  ^J  ^  beaucoup  d  aoparence  qae . 

qui  la  demanda  à  Démosthéne.  Il  y  concubine  d'Alcibiade  était  déjà  m^ 

a  donc  eu  deux  courtisanes  nommées  de  Laïs  lorsqu'Alcibiade   mourat  b 

Laïs.  La  difficulté  sera  très -grande  ,  ''••  année  de  la  94*.  olynipiade .  i 

quand  même  on  supposera  que  Dé-  faudrait  dire  que  Laïs  était  pour  l 

mosthène  fit  ce  voyage  de  Corinthe  moins  plus  Egée  de  vin^  aus  que  D; 

h  l'âge  d'environ  vingt  ans  ;  car  notre  mosthène  ;  et  sur  ce  pied-là ,  si  et; 

Laïs  eût  été  presque  sexagénaire.  Je  orateur ,  âgé  de  trente  ans ,  eût  £21; 

vois  que  plusieurs  auteurs  se  fondent  1^  voyage  de  Corinthe  afin  de  coa 

sur  un  passage  d'Athénée  ,  où  il  est  cher  avec  cette  courtisane  ,  il  iarai( 

dit  qu'AIcibiade  menait  toujours  avec  aimé  une  femme  de  cinquante  n^, 

lui  deux  concubines ,  savoir  :  Dama-  jni  t^ait  â   près   de   quatre  miUf 

sandra ,  mère  de  la  jeune  Laïs  (6i) ,  francs  l'une  de  ses  nuits  (66).  Pn.! 

et  Théodote ,  qui  eut  soin  de  ses  tu-  moi ,  an  lieu  d'admettre  deux  Laiv 

nérailles  quand  il  eut  été  tué  dans  un  j^aimerais  mieux  dire  que  les  auteur 

bourg  de  la  Phrygie.  Ce  passage  d'A-  gi^cs,  qui  observaient  mal  la  chr> 

thénée  a  quelque  lorce  ;  car  il  suppose  noiogie  (67) ,  ont  appliqué  a  la  cour 

qu'il  y  avait  eu  une  Laïs  avant  celle  tisane  de  ce  nom  une  aventure  de  Dt 

qui  était  fille  de  Damasandra  :  mais  il  mosthène  qui  concernait  une  autn 

reste  néanmoins  beaucoup  de  diffi-  fille  de  joie.   Notez  qu'en   un  aatr 

cultes.  En  premier  lien  ,   Athénée , 

qui  rapporte  tant  de  choses  concer*  (gs)  TAt/Titc  \iywn  Bi/yaripA  ytritrit 

nant  Laïs,  n'use  jamais  de  distinc-  A*i<r*,  t»?  KopivÔ/*»  /uiv  îrpiir«n,wi: 

tion;  tout  va  comme  s'il  n'y  avait  ja-  B*7TAf  ,  U  It  'Txm^mt  ,  2ijttx«oi;  t 

mais  eu  qu'une  Laïs.  S'exprime -t-on  xiVyuAToç ,  Ai>ju<ixi»T6?  ^vA^iraf.  r^  . 

ainsi  quand  on   est  persuadé  qu'il   y    ferma JtUam  fuisse  Laîd*m^<pim  dicta fuUC. 

en  a  deux ,  et  quand  on  veut  l'ap-    "«'**«  ♦  ^"^"»  Hjceari$  SieAim  oppiduio  fwM 

*^  '^       capUva  àbducia.  PluUrcb. ,  in  Alcib. ,  subji-. 

pag.  ai 3,  D. 

(63)  DemonheM  naqna  ran  4  de  la  «jS*.  poposcU ,  hoc  facit  numi  nostraîit  denarimn  n 
oljmptade.  f^o7«ExerciU»ion«  Palfneru,  np$id  cem  mittia.  A.  Gellios,  Ub.  /,  eap^VllI    ly 
Lloyd,  t'Mtf  Lais,  ei0;^af<  Mvnasmm,  inDiog.  nariom    Aetem.   aillia  jonl ,    xe/on   GasMod 
Laën.  ^  hh.  II y  num.  7$^  trois  mille  si^t  cent  tingt^demx  livres  ,  moniM.^ 

(64)  Tïc  ActîiToc    *rîïc    iturifA^JuniripA.  àe  France. 

Juniorit  Laldis  matrem.  Atben.  ,  lib.   XllI ,         (67)  A^^q^ea Scaligtr ,  in  Ensebium,  num.  -y 
pag.  574.  P^S'  "••  49- 


LâÏS.  21 

;u  Athénée  dit  qu'Alcibiade ,  étant  chassant  cela  en  un  bracelet  d'ar- 
n^jral  d'armée ,  avait  avec  lui  deux  gent  ^  i(  sert  aux  morsure^  des  chiens 
»iic  u  bines,  Timandra,  mère  de  Laïs  enragés,   et  aux  Jieure^   tierces   et 
Corinthienne ,  et  ThëodoteTAthé-  quartes.  Cest  insinuer  fort  claire- 
.exine  (68).  Cela  insinue  clairement  ment  qilt  ces  deux  femmes  avaient 
tie  T'imandra  était  déjà  mère  de  Laïsj  fait  un  livre  de  remèdes.  Le  père  Har- 
;    il    est  sûr  que  la  même  Laïs ,  qui  douin  assure  que  S^lpe  avait  écrit  de 
a.it  née  en  Sicile  ,  a  été  nommée  la  remediis  ma/{e2)n6u« (76).  L'autre  pas- 
or  inlhienne.   Plutarque  le  dit  for-  sage  de  Pline ,  où  Laïs  et  Éléphantis 
lellement  (60).  Notez  aussi  qu'Athé-  sont  associées,  insinue  la  même  chose. 
ëe  donne  a  ta  mère  de  Laïs  tantôt  le  Quœ  Laîs  et  Eléphantis  inter  se  con- 
om  <le  Damasandra  ,  tantôt  celui  de  traria  prodidére  de  ahortiuis ,  carbone 
^imaodra ,  et  qull  attribue  à  Théo-  è  radice  brassicas  ,  yel  myrti ,  uel  ta- 
Ole   le  soin  des  funérailles  d'Alci-  mariais  in  eo  sanguine  exstincto  :  item 
îade  ;    mais    Plutarque  attribue  à  usinas  non  concipere  tôt  anms ,  quot 
'imandra  et  d'avoir  été  la  mère  de  grana  hordei  contacta  ederint  :  quœ- 
«aïs  ,     et   d'avoir  enterré   Alcibiade  que  alia  nunoupa%fére  monstnpca  9 
70).  aut  inter  ipsas  pugnantia  :  cum  hœc 
(O)     //   n*y   a   point   d' Apparence  fecunditatem  fieri  iisdem  modis ,  qui- 
} IL  elle  ait  été  auteur,  ]  Pline  (71)  a  bus  illa  sterCUtatem ,  prœnunciaret , 
it^  deux  choses  qu'il  avait  lues  dans  melius  est  non  credere  (77)  :  c'est-à- 
es  écrits  d'une  femme  nommée  Làïs.  dire ,  selon  la  version  de  du  Pinet ,, 
A  Vassocie  la  première  fois  avec  Ëlé-  quant  a  ce  que  lacortizanne  Laïs  {*'), 
)hantis  ,  et  la  seconde  avec  Salpe ,  et  et  la  poétesse  Eléphantis  (**) ,  disent 
)eu  après  il  fait  mention  d'une  sage-  du  sang  menstruel,  et  pour  faire  fan- 
'emme ,  nommée  Sotira.  On  sait  qirÉ-  dr^  l'enfant  au  t^entre  de  la  mère  ;  et 
éphantis   avait   composé  des  livres  du  charbon  de  racines  de  choux ,  ou 
remplis  d'impudicités.  Voyez  la  re-  de  meurte ,  ou  de  tamarix ,  esteint 
marque   (P)  de  l'article  Hélène,  et  auditsang,il n*y  a  oi'dred'y  adjou- 
Suétone  an  chapitre  XLIIl  de  la  Vie  ter  foy,  car  V une  contrarie  du  tout 
de  Tibère,  et  Martial  dans  l'épigram-  au  dire  de  Vautre.  Autant  en  est-il 
me    XLIII  du  XII'.  livre.  Galien  té-  de  ce  qu'elles  disent ,  qu'une  saumc 
moigne  (7a)  qu'Éléphantis  avait  écrit  demeurera  autant  d'années  à  retenir 
un  traité  de  Cosmétique.  Pai  marqué  que  de  grains  t^orge  elle  aura  man- 
ailleurs  (73)  le  sens  de  ce  mot.  Satpe  gez ,  qui  auroyent  esté  infectez  de 
était  de  l'île  de  Lesbos  (74) ,  et  avait  sang  menstruel.  Mesmes   ces -deux 
fait  un  ouvrage  de  plaisanterie  ou  de  cortizannes  disent  sur  ce  fait  plu- 
jeux  et  de  divertissemens  ;  mais  il  n'y  sieurs  choses  monstrueuses ,  et  aus- 
a  pas  beaucoup  d'apparence  que  Pline  quelles  ne  faut  adjouster  aucune  foy: 
l'ait  alléguée  par  rapport  à  cet  on-  car  ce  que  l'une  dit  estre  bon  pour 
vrage:  Laïs  et  Salpe ,  dit-il  (7$) ,  ca-  avoir  denf ans ,  l'autre  le  tient  propre 
num  rabiosorum  morsus,  et  tertianas  pour  garder  d'en  at^oir.  Ce  traducteur 
quartanasque  febres ,  menstruo  in  la-  s^est  ingéré  de  décider  une  chose  que 
nâ  arietis  nigri ,  argenteo  bracchiali  Pline  n  a  point  marquée.  Il  dit  har- 
incluso ,  c'est-à-dire ,  selon  la  version  diment  qu'il  s'agit  ici  de  la  courti- 
de  du  Pinet ,  Laïs  et  Salpe ,  toutes  sane  Laïs ,   et  il  entend  sans  doute 
deux  fort  renommées  courtizannes  ,  celle  qui  fait  la  matière  de  cet  arti- 
disent  qu* enueloppant  du  sang  mens-  cle.  S'il  l'avait  ainsi  décidé  dans  une 
truel  en  laine  d  un  bélier  noir ,  et  en-  note  marginale,   il   se  serait  rendu 

bien  moins  téméraire  ^   mais   il  le 

(68)  Atbea. ,  lib.  XII,  pag.  535.  donne  Comme  la  propre  version  des 

(6g)  Plnurch.,  in  AleU»iade,  subfn.,  pag.  termes  de  l'original.  C'est  une  har- 

iti.  ai3. 

(70)  Ibidem.  (76)  Hardnin. ,  in  Indice  Anlor.  Plioiî,  p.  ii8. 

(71)  Plia. ,  lib,  XXFIH,  cap.  Vil,  (v})  ?'>«• .  '**•  XXriJI,  cap.  VII,  p.  587.. 
(71)  Clend. ,  in  librU  iWr<i  rùTraUf.  (  ')  C'esioUune  eortisann,  sicilienne,  qui  se 
tmW  T^^     V             9*                          Ȉ.\    jt  retira  a  Connthe ,  OU  elle  eut  telle  vogue ,  au  il 

/  ,x  ^  .          ,*,„l,  coucher  une  nuict  avec  elle. 

VV.  TÎ..     •  '  *•*•  ^'^*  ''•*•  *••  '  '*'•  (*')  C'estoit  une  paillarde  qui  fit  parier  d'elle 

(:5)  PLn. ,  lib.  XXFIII,  cap,  VU ,  p.  588.  par  Vinfame  poésie  qu'elle  fit. 


22  lais. 

diesse  inexcusable.  Le  père  Hardouin  s^en   fallait  guère  que  les   traces  < 

a  été  infîniment  plus  retenu  ;  il  avoue  embrassemens  n'y  demeurassent  i 

âu'il  ne  sait  P^b  si  Pline  a  cite  Pune  primëes  aussi-bien  qu'aux  chairs  <\ 

es  deux   courtbanes  qui  se  nom-  les  courraient.  OSrot  /jtif  toi  a-ù/jifiti 

maient  Laïs,  et  il  qualifie fage-fem-  xeti  T^i/^iptl  riç  A«uJhç  T«t  fAitity  •( 

me  ,  obstetrix ,  celle  que  Pline  a  ci'  yf^^uSt    durnc    MyiÇta^ett  *rÀ    or<t  i 

tée   (78)*  Si  je  ne  voyais   point  de  infnwwfjLhtÊ  Jbiciiv'   rotyetpùav   rsûir 

remèdes  de  fièvre  tierce  et  de  fièvre  jmk»ùu  ^i  ô^oiok  ^î  ài7rA>ÂnrnT0L  a-urxTi 

quarte  dans  les  paroles  de  Pline  ,  et  /AAKi/rr*rcLt  tn  o'a.fxt ,  xeu  'rtuc  i^aTus. 

si  je  n'y  voyais  que  des  remèdes  de  dyxAXêut  ùirttMt,  CœterUm  tant  c^^ 

stérilité'  et  des  recettes  d'avortement,  cinna ,  tam  delicata  Laidi  niembn 

je  serais  plus  dispose  à  croire  qu'il  a  ut  pressiiis  adtrectan*  dicas  lenui  t 

cité  un  ouvrage  fait  par  notre  Laïs  ,  ductilia  ossa.  Nom  eaferé  ûna  eu: 

ou  attribue  à  cette  fameuse  courti-  carne  impressos  digitos  recipiunt  te- 

sane  ;  car  il  n'y  a  guère  de  gens  aussi  nerrima ,  ceduntque  amplcjtis  amut- 

informés  de  tout  ce  qui  peut  ou  faci-  rum  ulnis  (81). 

liter,  ou  empêcher  la  conception,  ou  -  (P)   Nous   auons  une    épigramt. 

faire  sauter  des  fœtus,  que  les  per-  d'yiusone.'.touchant  le  miroir  de  cett 

sonnes  qui  font  le  métier  de  Laïs  ;  impudique.'l  Ausdne  n'a  fait  que  tn- 

métier  qui  embrasse  le  malheureux  duire  une  epigràmme  de  Platon,  qui 

art  de  rendre  office  à  celles  qui  ont  à  est  dans  l'Anthologie.   Il   y   a  bien 

craindre  le  déshonneur;  métier,  en  réussi. 

un  mot ,  qui  se  termine  par-la  ,   qui  Zau  anu^  Vmgri  specukun  du«  :  dignum 

trouve  là  son  réduit  lorsque  l'âge  ne  habeat  »» 

favorise    point    les    autres   fonctions.  .  MumaœUrnum  forma  rmùsurium. 

Jnais ,  après  tout ,  je  ne  trouve  pomt  /^^                      ^ 

vraisemblable  que  notre  Laïs  ait  fait  QuaUssum  noXo^nualiter^m  nequeo  (H 

survécut  à  si 
iui  devint 

o'çposition  avec  ceux  d'iïue  autre  vi-  g;^abfe"1jeirr'rccoWe  avec  les  au- 

laine  femme,  nommée  Eléphantis.  Je  teurs  dont  j'ai  parlé  dans  les  rem.11- 

ne  sais  si  une  honnête  matrone,  ex-  g^eg  (H)  et  (if,  mais  non  paè  avec 

perte  en  secrets,  et  accoucheuse  de  plutarque.  Voyez  la  remarque  (K). 

FI"f'?r;A^'l   ?ir  vf  ""PP    '"^  Vous  trouverez  dans  les  Commen- 

Lais  :  car  ce  nom ,  aussi-Dien  aue  ce-  j.  -^           1     v^ii*         jwi   •  ^       1 

lui  âe  Chrysi»  et  de  Thaï, ,  et  gem-  ^"^'  *"  '?  emblème»  d  Alcat  quel- 

ui  ui^       ^i»'i.  «^  ^j.  '  »   j                 •  «lae»  vers  latins  ou  1  on  représente 

hh'Ji^.^^L  A^     "Î"''f»  fort  joliment  le5  doléances  ^e  Lais. 

^?  ,.r.^^.,>^t!f        '^^    "V^'  Hles  étaient  fondées  sur  deux  rai- 

ce  fut  sans  doute  a  cet  usaee que  Ion  1         ^    •  «           t    ».       9  Ti 

«u^^r^^^^A^  ^««-  „«  i:^£»       •   r  *  *o^*  '  1*  première  ,   c  est  qu'elle  se 

s  accommoda  dans  un  livre  qui  fut  •«.■.«.j'il'            i^n 

.     '17                           H        "•'  Toy ait  toute  délabrée  quand  elle  con- 

imprime  en  France  vers  le  commen-  r«.  :*          _•     •      1^          ^^c^uu 

^^Z^^t.  A,.  YVïe  «;Ao1«    - 1    *•*  sultait  son  miroir:  la  seconde,  c  est 

cément  du  XVI«.  siècle  ,  sous  le  titre    „„»^ii^  oo«f.;t  - .V^  lo»  fl, .'     a. 


Rome.  Aristenet  a  donné  le  nom  de   "?"?,  f  "ÎLI  f„TJâ*iF""^"*        "' 
Laïs  à  «on  amie  (79)  :  entendez  par  ce   ?''•  ^^^  '*'">*  ^"^  '**='>''»'=• 


mot-là  non-seulement  sa    maîtresse  ,  ^*  tamen  idem  animas  stimulot  suh  ptaort 

une  fille  qu'il  aimait  (80) ,  mais  aussi  ^t  noilVfnTifeMda  corda  Deo; 

une  fille  dont  il  était  aimé  et  favorise  Sic  seeum  t  Fa6ie  nimium  vivœior,  s  mens, 

sans  réserve;  car  il  dit  qu'elle  avait  CurdudumhmcanusetifUtqutpuella ma- 
ies os  presque  flexibles ,  et  qu'il  ne  n«(83)? 

La  vérité  est  que  sous  son  nom  on  re- 

(78)  Haraum. ,  in  lodiee  Antor.  Plinii ,  pag.  présentait  l'état  d'une  vieille  courti- 

(7g)  F'oj'e*  ta  première  lettre.  Iljr  d/crii  Us  (81)  Idem,  ibid.  ,  pag.  6. 

beautés  de  celle  maîtresse fon  partieulièreinent.  (8a)  Ansoniiu ,  epigramm.  LT. 

(80)  Aett^x  Twy  i/uhf   ipoD/MiyNV.  Amieam  (83)  Etnbleoi.  Alciati,  paf .  SSo,  edii,  Paiav.^ 

emm  Laida.  An5tgen.  ,  rpist.  I  ,  lib.  /,  inil,  1601  ,1/1-4^. 


m 


le  de  Venise,  jiccepipridem  a  uiris  proprietate  certaminum.  Il  ne  s^ac- 

z/cct  soli,  id  scriptum fuisse  in  quart-  corde  pas  aCvec  Élien  sur  toutes  les  cir- 

jti  meretricem  Kenetanty  quœ  asta-  constances. 

lapso  9  seu  decusso  flore ,  quoiies  (R)  //  ne  lui  fut  pas  possibU  de 
in  speculo  conspiceret  ,fronte  jam  uaincre  la  continence  de  Xénocraie. } 
igis   obsitâ  j  miserè  contahescebat ,  Laïs  fit  une  gageure   qu'elle  oblige- 
nt AiZo  segniiis  ardore  tentiginis  pre-  rait  ce  philosophe  à  se  divertir  avec 
ebatur  (84).  Horace  a  fourni  la  ta-  elle  au  jeu  d'amour.  Elle  fit  semblant 
lature  de  cette  pensée  :  d'être  effrayée ,  et,  sous  ce  prétexte  , 

Dices,  heu  {quaties  U  speculo  .ideris  aile-  «"?/«  '^^«^g»*  ""^^^  *»j.î  «J  Y  Pa»»*  k 

rum)            ,  T^^^^  9  roais   sans    qu'il   la  touchât. 

Qu4B  mens  est  hodie  eur  eadem  non  puero  Quand  on  la  somma  de  payer  cette 

^  s       -^î*-'  '    •   .    •     I                  j     .  caeeure ,  elle  répondit  qu'elle  n'avait 

Aut  eur    nu  animis  meottimes  non  redeunt  ^..■•/           '■              .^^              .. 

genœ  (85)  ?  point  pané  par  rapport  a  une  statue, 

(Q)  Elle  fut  si  amoureuse  d'Euba-  ™«i?  P^'•  ^^PP^rt  a  un  tomme   C'est 

es  ,  qu'elle  l'obligea  à  lui  pixym^ttre  %°"  ^^  »°  ^^f  "^^  mterpréte  d'Horace 

fu'U  l'épouserait  \  Il  faUait  que  sa  (f?).  raconte    e  fait.  Diogene  Laerce 

passion  fût  bien  violente,  puisqu'elle  attribue  cela  a  la  courtisane  Phryné, 

roulut  s'engager  sous  les  lois  del'hy-  f  ^^  parle- pomt  de  gageure.  Il  dit 

aiénée  (86) ,  qui  ne  lui  eussent  pas  ^^o)  qu  elle  se  retira  ohez  Xénocrate 

permis   de    continuer  librement   sa  *^"*  prétexte  qu'on  la  poursuivait  ; 

prostitution.  Elle  s'ouvrit  à  Eubates  et  comme  il  n  y  avait  au'Un  hfc  dans, 

ie  l'envie  qu'elle  avait  de  l'épouser,  la  maison   eUe  pna  le  philosophe  d^- 

[1  fit  semblant  d'y  donner  les  mains  :  fJ"^^'^  ^^  «"«  ^n  occupât  une  parhe. 

car  il  craignait  ses  mauvais  offices  !  Il  7  consentit.  Après  cela  elle  lui  fit 

mais  il  ne  ^ucha  point  avec  elle  ;  il  d  autres  demandes  qui  n'aboutirent  à 

renvoya  cette  affaire  après  les  ieux  où  "en  De  la  vint  que  quand  on  lui  de- 

il   devait  disputer  le  prix.  Il  y  fut  manda  comment  les  choses  s'étaient 

vainqueur ,  et  ne  songea  point  à  sa  P*?f  «f,«  '  «'|«  répondit  qu  eUe  se  le- 

promesse  de  mariage.  Il  s'en  retourna  ^?^*  ^  «"R^ès  d'une  statue ,  et  non  pas 

i  Cyrène  ,  sa  patrie ,  et  se  contenta  ^  auprès  d  un  homme.  Quelques-uns 

de  prendre   avec  soi  le  portrait   de  disaient  que  les  disciples  de  Xeno- 

Lais.  H  crut  moyennant  celia,  qu'il  se-  crate  mirent  une  fois  Lais  dans  son 

rait  homme  de  parole.  La  femme  qu'il  ^^^,?*  ^^  ^  ^'^î*  "  '*T!"j^  garder  la 

avait  à  Cyrène  se  crut  obligée  à^ré-  conUnence,  qu  il  souffrit  diverses  foi* 

compenser  une  si  belle  con&ncnce  :  ^^  °°  î»^  ^^  des  incisions  aux  parties 

c'est  pourquoi  elle  fit  ériger  une  sta-  «atureUes,  et  qu  on  y  appliquât  le  feu. 

tue  à  son  mari.  J'ai  bien  peurqu'Élien,  ^Z'"  **  ^^'^^f  ^?^'  ^*P*x«ta*xiv*i^i/- 

qui  rapporte  cette  histoire  (87) ,  n'en  7^   '^°*1^  iUfÔHT*<,  tôt    cft  ot/T-c  tncu 

ait  ôtétoutle  sel.  Clément  d'Alexan-  •W*/»'  '  f^*  .«*'   •^»/f'^^  »*'   *«''7*t 

drie  la  rapporte  en  moins  de  mots  ^^^^f**^  v^ro^incu  vt^  to  *iJb«oy.  La 

(88)  :  mais  il  nomme  Aristote  celui  ^^"P°  H^^'-^P'^''.'/^'.  9'^f^'"'^  7'^ 

qu'Élien  nomme  Eubates:  et  il  cite  discipulosUidemUhmjecisseinlec- 

le  livre  d'Ister  ^tpi  i/iiwoç  iôx«T ,  €/e  tulum  tradunt ,  dlumque  adeojui.se 

contmentem ,  ut  cum  se  ad  libidmem 

W)  Ibidem.  incitari prœsensisset  y  et  secare  et  ure- 

S  S";:i*^*  ?  •  £**•  '^r  •"•  ^-      X  re  i^erenda  sœpè  pateretur  (91).  On  ne 

(86)  Hpct^i,  Aurr^u  Biff^oT^r^  K^.  ^.-  j^j^  ^^^  ^^^^^^  j^j  „i  de  l'auteur 

^^y^,u  Xf^,vi'^f,<n^,,yx.,.  Ardenii^imk  ^   ^„    traducteur.    Celui-ci 

amava^   et  de  nuUnmomo  sermonem  attuUt.  o         > 
.Cliin. ,  Var.  Hiii. ,  Ub.  X,  cap.  H. 

fS»])  Idem ,  ibidem.  AristoteUs  amantem  Laidem  solus  despexU. 

(SSj'Ort  KuANyfltlOC  'Aùiç-vrihUÇy  Attira,  <^^  mereUiei  Uaque  jurdfset,  seream  esse  in 

»   '•      .  .'.^...Z          '          •               \      ^       m  patrisun  abductunun ,  si  ei  adversut  certantes 

»jt»<rA1  «Tfpi»p*^OTOÇ,  OlMfAUlMi  Ol/T  T?  ^adversariosin  oUauibusopemtuluset  .posiqukm 

trcUfé. ,  H  /ÂMl  ct^«ÇtiV  flK^TNf  CiC  TJfV  TTA-  id  perfeeit\  tepidè  à  se  senptumJusjttraneUtm 

W/k,   tî   avuyrùdiPutf   AÔrS   TI»*   VùOç  exequens ,  efus^/uam  similUmam  Çyrenm  statuit 

X«pM»W  •*7'*^''  TOF  Spiwî,  yf»«4<y*t-  ^ig)  /„  Hor«t..  sat.  III.  lib.  Il, 

KÇ  «IÎT»Ç    mç    ovt    ^«AJra    v*o»ot«tji»  (go)  Diog.  Laërt. ,  lib.  IV,  num,  7. 

^wi«L  y  «Tknin?  tk  mvfnrnf.  Et  Cjrenmu  (gi)  Idem^  ibidem. 


24  LAlS. 

aioate  d«  ion  chef  que  Xe'nocrate  aen-  ètrt ,  et  lerait  d'une  dangereuse  oi 

tit  Tenir  la  rébellion  de  la  convoitise  séquence  -,  c*e8t  pourquoi  le  pbilcM 

(93)  ^  et  pour  ce  qui  est  de  Diogéne  phe  Antisthène  (08)  la  corrigea 

Laërce,  il  ne  nous  dit  point  ce  que  cette  façon  :  Asa-x^oy  riy   aùa^fof  à 

devint  Laïs  ;  il  la  met  au  lit  du  pni-  /b«N  k£i  /a»  /b»«.  Ce  qui  est  sale  | 

losophe ,  sans  dire  ce  qu'elle  y  fit,  ni  sale,  soit  qu'il  le  paraisse^  soit  ^"^'l^ 

comment  elle  en  sortit;   et  au  lieu  le  paraisse  pas  h  ceux  qui  le  font,  m 

d^achever  la  narration  de  cette  aven-  bée  attribue  cette  correctioii  à  Dion 

ture  particulière ,  il  se  jette  sur  un  le  Cynique  (99)  ,  et  non  pas  à  Âm 

fait  général ,  c'est-à-dire  sur  les  re-  stbéne,  comme  a  fait  Plutarque  (i«v 
mèdes  que  Xénocrate  avait  employés        II  y  a  lieu  de  douter  de  cette  ad 

en  divers  temps  pour  être  à  Tépreuve  versation  ;  car  puisau'Euripide  mori 

de  Pamour.  rut  la  93^.  olympaae  (loi)  ,  lors^ 

(S)  Elle  se  défendit  un  jour  f oit  Laïs    ne    pouvait   avoir  qu^envîri 

adroitement  contre  Euripide  qui  la  quinze  ou  seize  ans ,  on  ne  Toit  at 

censurait  auec  raison.  ]  Euripide  ,  la  cune  apparence  que  ce  poète  soit  » 

plume  à  la  main ,  se  préparait  à  com-  tré  en  matière  avec  cette  courtisan,' 

poser  quelque  chose  dans  un  jardin,  ni  sur  ce  point,  ni  sur  aucun  autnJ 

Laïs  le  voyant  dans  cet  état  Faborda,  On  s'en  convaincra  plus  aisément,  4 

et  lui  demanda  (98)  ce  qu'il  entendait  l'on  considère  qu'il  passa  les  demi^! 

par  certains  termes  dont  il   s'était  res  années  de  sa  vie  à  la  oour  d'ir, 

servi  dans  l'une  de  ses  tragédies  (94)  ehélaiis  ,  où  aucun  auteur  ne  dit  qai 

pour  désigner  en  général  un  homme  Laïs  aitjamais  été.  Supposez  tant  qv^ 

<j^ni  commet  des  actions  sales.  Il  fut  vous  plaira  deux  courtisanes  de  et 

étonné  de  l'impudence  de  cette  ques-  nom  ,  vous  n'éclaircirez  pas  la  chose; 

tion ,  et  lui  répondit  :  p^ous  êtes  t^ous'  car  la  première  doit  être  celle  qui  fat 

même  du  nombre  des  ^ens  que  je  dési-  vendue  quand  Hyccara  fut  pillée  par 

gne  (95)  :  elle  se  mit  a  rire ,  et  lui  Nicias.    Or ,  selon  le  scoliaste  d'A- 

allégua  un  vers  (96)  où  il  disait  qu'une  ristophane ,   elle  n'avait    alors    qae 

actionn'était point  sale,  à  moins  que  sept  ans.  Par  cette  chronologie,  ce 

celui  qui  la  taisait  ne  la  «rût  sale  :  scoliaste  propose  une  fort  bonne  dif- 

T/«r'a/V;tfOM'>»'ro7«;t/>»i"^vo*c<J^»«i  acuité,  sur  ce  qu'il  est  mention  de 

Ecquid  verb  turpt  est,  nui  qui  utuntur  sic  La»»  daus  le  Plutus   d' Aristophane  , 

puuni  (97)?  comédie  qui  fut  jouée  dans  un  temps 

On  ne  nous  a  point  appris  si  Euripide  où  Laïs  ne  pouvait  pas  être  encore  U' 

fut  terrassé  par  cet  argument  ad  homi-  meuse  (  i  oa) .  La  difficulté  s'évanouirs, 

nem,  ou  s'il  répliqua  quelque  chose  ;  si  Fon  suppose  qu'il  faut  lire  Naïs  au 

mais  il  est  sûr  que  Laïs  ne  pouvait  lieu  de  Laïs  dans  le  Plutus  de  ce  poète. 

pas  se  tirer  d'îïflaire  plus  finement ,  ni  Vous  trouverez  cette  correction  dam 

embarrasser  plus  subtilement  son  cen-  Athénée  (io3).  Il  est  sûr  qu'il  y  a  eu 

seur.  Cette  maxime  étendrait  le  péché  une  courtisane  nommée  Nais  ,  et  ap- 

philosophique  aussi  loin' qu'il  le  peut  paremment  plusieurs   auteurs   l'ont 

(q,)Ci.m.e.dlibidiBemi.ciur>pn»ensi.sct.  Confondue  avec  Laïs.  C'est  peu t-étre 

(93)  Ti'^ot/x6/*ivoc  ïyf^ctçi,  T/»«t>»Jici  ^^«^  ?*"  *I"  E"np»d«  ^ntra  en  con- 
"EV^^^iV^c^roié;  versation. 

:,::•.•:••  Q»»^»*«  P<»***^..  (98)  Vore%  Brod«as ,   MUcelUo. ,  Ub.   ri , 

Co^ilisb  cnm  scnbcrc*  in  tmgœdii:  ^^^  X/Jt. 

Abi  in  inalam  rem  etiV^p^AC^roii  ?  (99)  ^o^m  Liopardut,  EmcDd«t.,  Uh.   /, 

Maclioii.,  apud  Atben. ,   iib.  XIII ^  P^g*  58a  cap.  r  II. 

(94)  Dans  la  Médér.  OnJ  trouve  ce  ven  t  (loo)  PloUrcb. ,  de  andienil.  Poët. ,  pag.  33. 
«,.>■•>.           %        \     i .        ^#  (loi)  yore%  la  remarque  (EXi)  de  son ariieU. 

Epp  AKrXf^oi»  KAt  rrUfCùy  /*ict»^OM.        ^i^  FI,  pag.  370.   '^     '      ' 

,       ^      <,,  ,   /•  *7*^*»  (loi)  ifoctè  et  acutè  dubium  inovH^  aitque 

(95)  .    .    .   2c/  \df  UlcU  «ne  f  ^M  do»l«(  Aristcphanem  dieere  ea  qum  rationi  Umporum 
'AtO'XpOVwlç,  nequeunt  eonvenire ,  quippe  cum  eo  tempore 

....  et  tu  porri,  inquit,  TÎderii  ^«o  '''«^'n  fabulam  dabat  nonpoluent  Lais 

Atere  turpia.  ««•  *'«Wè  celebru,  qutppe  quœ  a  JVicwf  un^e- 

Apud  Alhen. ,  Iib.  XIII.  ratore  eapia  sit  in  Sicilidsepunnu.  Vale»ioi, 

(d6)  C'est  le  5«.  9ers  de  TÉol*  d^uripide  ,  Not.  in  «ota.  M«n»M«  «d  Harpocrat.^*^  , jj^ 

di^t édition  de  Bar.«. .                             ^      '  (««3)  Alli«««. ,  Ub.  XI II,  pag.  Sg».  Voye^ 

(97)  Machon. ,  apud  Atben. ,  Iib.  XIII.  «ussi  Flarpocralion ,  voce  N«K. 


LAÏS.  25 

(T)  Je  ne  ferai  qu'une  remarque  d'esclave.  Cette   faute  n'a  été  corri- 

our  les  fautes  de  M.  Moréri,  et.,.:  g««e  ,  ni  par  M.  Uoyd,  ni  par  M.  Hof- 

utres  dictionnaires.-]  La   i'«.  faute  man.  J'ai  de  la. peine  à  croire  que 

le  M.  Morëri  est  de  dire  que  Laïs  Charles  Etienne  ait  pris  dans  de  bons 

ivait  l'an  Lio  de  Rome.  Ce  serait  auteurs  ce  qu'il  conte  :  i".  que  Laïs 

voir  reçu   vers  la  fîta  de   la  iii«.  étant  allée  en  Thessalie  s'y  fit  telle- 

ilympiade  :  jugez  si  cela  peut  con-  ment  aimer  par  les  jeunes  hommes 

enir  a  une  personne  qui  fut  trans-  du  pays ,  qulls  versaient  du  vin  de- 

wrtée  de   Sicile  à   Corinthe ,  l'an  a  vant  sa    porte  ;  a°.  que  les  femmes 

le   la  91  «.    olympiade.  On  ne  peut  thessaliennes,  mues  d envie ,  la  poi- , 

3as  recourir  à  l'hypothèse  de  deux  cnardèrent  pendant  qu'on  faisait  des 

Lais  ,  puisqu'outre  que   M.  Moréri  dévotions  au  temple  de  Vénus,  aux- 


^^..^  petite  faille  de  iSicile  nommée    sur  la    inessaiie    uuc    peste   qui 
Wcare.  Cette  Laïs  est  manifestement   finit  qu'après  que  1  on  eut  bâti   le 


uiquinaUa  en   Sicile  qu'avec  m-  queue  science  u  pnoprieiusa  lapcrw 

;ias  t  Laïs  n'avait-elle  pas  déjà  six  tion  de  sa  fille.  Or  cette  amoureuse 

3U  sept  ans  ?  3«.  Il  n'est  pas  vrai  que  Laïs  fut  en  triomphe  du  temps  du  re- 

La\%  soit  allée  au  camp  d'Alexandre;   nommé  roi    Pfrrlius,. lequel 

îlle  était  morte  depuis  long-temps  étant  jeune  de  seize  a  dix-sept  ans 

lorsqu' Alexandre  naquit.  Pour  cette  W»«  en  Italie  pour  faire  la  guerre 

faute  c'est  Amyot  qui  l'a  causée  ;  car   aux  Romains Cette  amourew 

n'ayant  point  entendu  un  passage  de  se  Laïs  demeura  un  long  temps  au 

Plutarque  (106)  où  il  manque  quel-  camp  duroiPyn'hus,  et  avec  luiuint 

que  mot,  il  s'est  avisé  de  traduire  en  Italie  et  si  retourna  avec  lut  de  la 

que  Laïs  atteinte  de  tamour  d'Hip-  guerre et  se  retira  en  la  ville 

polochus quitta   le  mont    àt  A-  de   Corinthe  pour  illec  faire  sa  de- 

crocorinthe et  s'en  alla  honnes-  meurance  ,  auquel  lieu  elle  fat  sery 

tentent  au  grand  camp  d' Alexandre.  «"«  et  poursuivie  par  maincts  rois,  sei-- 

Charles  Etienne  se  trompe .  quand  gneurs  et  princes.  Il  rapporte  ensuite 

il  dit  qup  Laïs  se  transporta  de  Sicile  Paventure  de  Démosthène  ,  et  il  con- 

à  Corinthe  ,  afin  que  sa  prostitution  dut  par  dire  que  Laïs  mourut-  à  Co- 

fût  plus  lucrative.  Elle  n'avait  que  riuthe,  âgée  de  soixante  et  douïe  ans, 

sept  ans  lorsqu'elle  passa  à  Corinthe,  Comment  a-t-on  la  hardiesse  de  pu- 

et  ce  ne  fut  point  de  son  bon  gré  blier  des  mensonges  si  grossiers  ?  Il 

qu'elle  y  passa  5  elle  avait  été  ache-  y  a  plus  de  cent  trente  ans  entre  la 

tée  dans  Hyccara  par  un  homme  qui  naissance  de  Laïs  et  l'expédition  de 

l'ameua  avec  lui  en  Grèce  sur  le  pied  Pyrrhus  contre  les  Bomams,  et  plua 

de  quarante  entre  la  mort  de  Démo- 

(io4)  Amyoc ,  iradmetion  de  U  Vie  d^ÀldbU- 

de ,  «  ln/in.  (107)  L'édition  de  Paris ,  i6so ,  a  le  mol  qu'il 

Aflti^A.  (loA)  Aiit  de  Gaévar«,  ÉpUre*  dorées,  Uv. 

(io5)  Dans  U  Traité  de  TAmour,  pag.  m.  /,  pag.  m.  s6a  de  la  traduction  française  do 

796 ,  édil.  iit-8«.,  i6ai.  Gnterry. 


n 


36  LAlS. 

stliène  et  cette  même  expédition.  Ce-  cest  la  courtisane  Lais  ^ui/aU 

Sendant  cet  imposteur  n'a  pas  laiss<$  réponse  si  ingénieuse,quoiqu'Z4ûk 

imposer  \  des  gens  d'esprit  j  car  n  en  parle  point,  lui  qui  nous  ai 

c'est  après  lui  crue  Brantdme  a  débité  sen^e  si  soigneusement  tous  les  Ai 

beaucoup  de  fa  oies  concernant  Flora  mois  de  cette  belle  dante.  Si  la  e 

(109).  Je  ne  dis  rien  de  du  Verdier  jecture  de   quelques  n&odemes  t 

Vau-Privas  ,  qui  a  débité  que  Laïs  juste  ,  il  ne  faudrait  pas    s^étoi 

demeura  long  -  temps  au   camp  du  au'Atbénée  ne  dise  rien  de    ce  Ê 

roi  Pynhe  en  Italie  (iio^.  Il  avait  d'esprit  de  Laïs;  car  ils  prétend 

lu  cela  dans  Guéyara  ,  et  l'avait  pris  ({u'Ausone  en  est  l'inveiiteiir    (ri 

pour  une  monnaie  de  bon  alloi.  je  veux  dire  qu'ayant  su  la  cépo^ 

(X)  IJ aventure  du  sculpteur  My^  de  l'empereur  Hadrien,  il  feignit<j 

ro/i.]  C'est  une  des  ridicules  aven"  Laïs  s'en  était  servie,  et   il  bâtit  1 

tares   d'un   amoureux    en    cheveux  dessus  une  épigramme.  Je   crois  ^ 

^ris.  Myron ,  vénérable  par  sa  tête  cette    réponse    vient    d'une    feoi 

blancbe ,  fut  trouver  Laïs  pour  lui  plutôt  que  de  l'empereur  Hadrie 

demander  une  nuit  ;  on  le  renvoya  car  on  ne  devine  pas  aisément  1 

sans  presque  le  vouloir  écouter.  Il  bonnes  raisons ,   pourquoi   un  vid 

crut  deviner  la  cause  d'im  si  grand  lard  apréi  un  refus  se  serait  imagii 

dédain ,  et  il  espéra  que  pourvu  qu'il  que  sous  l'apparence    d'un   honui 

se  présentât  avec  des  cheveux  brunis,  qui  n'aurait  pas  les  cheveux  gris, 

on  l'admettrait  à  la  jouissance.  Il  fit  obtiendrait  de   ce   prince   ce   qu^ 

donc  changer  de  couleur  à  sa  che-  avait  à  lui  demander.  On  convprcn 

velure ,  et  retourna  vers  Laïs  :  Sot  facilement  pourquoi  il  aurait  fom 

que  vous  êtes ,  lui  dit-elle ,  vous  ve^  cette  espérance ,    s'il  avait  sollicit 


que 

Canu.  rJgabai  Laidû  noctem  Hfyron  :  personnages  de  peu  de  goft t  et  de  peu 

TtiUt  repulsam  protinus,  d  exactitude,  Ont  Confondu  avec  se: 

Camamque  lensU  :  et  eaputfuUgin»               .  boUS   mots  CeUX    qu'il  ne    faisait  qnc 

//i^rX^^-a».  M,»n,  «•«»?,»«'•  n  «^ain»  «l»ell"e  part  « 

Orabat  onuum  priui.  Qu^  1  OU  suppose  que  Lais  répondit  a 

Sed  iUaforinam  cum  eapiUo  compantns  ^  Myron   :    peut-étre    avait-il  lu.  que 

v^i!^"^,'^  "*"*  ''"T  7***  I  ^   r  cette  réponse  fut  faite  à  quelque  au 

r  ortdts»  et  ipsum ,  sed  volens  ludo  fmt  ^  .            ,   *.                     «             ^  -     ^         .• 

Sic  est  adorta  caUidum  :            *'     *  tre  galant  par  quelque  autre  courti- 

Ineate ,  ^uid  me ,  quod  recustm ,  roga$  f  sane  'y  il  en  fit  le  conte  devant  ses  amû  : 

Pain  negavijam  tuo.  la  chose  allant  de  bouche  en  boucht 

Costar  a  fait  une  liste  de  quelques  perdit  ses  principales  circonstances, 

bons  mots  qu'on  attribue  à  différen-  "e  sorte  qu'enfin  ce  fut  Hadrien  qoi 

tes  personnes;  il  a  mis  cette  réponse  P^ssa  pour  l'inventeur  (ii4). 

de  Laïs.  Spartien,  dit-il  (i  la) ,  m-  Je  ne  finirai  point  cette  remarque, 

conte  qu'un  vieillard  qui  avait  la  tête  ^^^^  «lire  que  M.  Costar  loue  trop  a 

touu  blanche,  ayant  été  refusé  de  ^^^  ^^^  «e  Laïs  :  j'avoue  que  cetu 

quelque  grâcedeC  empereur  Hadrien,  réponse  ne  manque  pas  de  vivacité, 

la  lui  vint  redemander  peu  de  jours  et  qu'elle  était  propre  à  mortifier  le 

après ,  s'étaru  peint  les  cheveux  du  galant  ,  et  à  donner  à  la  courtisane 

plus  beau  noir  qu'il  put  rencontrer,  le  plaisir  de  se  moquer  du  bon  hom- 

Ce  prince,  ayant  reconnu  sa  fourbe,  ™e:  mais  enfin  elle  raisonnait  très- 

lui  répondit  avec  esprit.  Ce  que  vous  ™al  »  et  contre  les  réçles  de  son  art . 

désirez  de  moi ,  je  l'ai  déjà  refusé  à  J^  l'ai  refusé  au  fils,  a  plus  forte  rai- 

votre  père.  Cependant  dans  Ausone,  ,         .      .   « 

(ii3)  ScaUgerin  hune  locnm  Aasonii.  BaptliU 

tom,  yj.pag.  498 ,  reinarqueÇB).  (,,^^  j^^     .„,  'pE»Hma  ext^  NamfaU 

(iioVDu  Verdier,  Diverseï  LeçoM  ,  hf.  III,  gHam  dieaeulu,,  Undi  iUud  quoque  innoutù, 

ehap.  ri,  pag,  loS.  quod  qtàun  euidam  caneseenti  auiddam negdt' 

(m)  Autonitta,  epigr;  XYIt,  pag.  m.  17.  set ,  eidem  iteiùm  peUnli ,  sed  infecto  capiu% 

(lia)  GoiUr ,  Suite  de  la  Difeue  de  Yoitore,  respondit,  jatn  hoc  patri  tuo  negavi,  Sptru»., 

pag.  55.  in  Hadriano ,  cap.  Xa. 


LAMBÉGlUS.  a? 

„  fe  ry>fuserai-je  au  père.  Voilà  le  les  propositions  de  la  «ine  de 
rincipe  d'une  courtisane  ;  c'est  sur  Suède ,  qui  lui  conseilla  de  se  re- 
i  pivot  qu'elle  fait  rouler  ses  raison-  ^^^^  ailleurs.  Il  quitta  donc  et 
emens  :  mais  celle-ci-  au  ^^»^l  f^^^^  et  sa  patrie  ,  et  fit  un 
ippose   que  ,   puisqu'on    ferme  la   sa  icuiiuc  ^        ^  , 

o?te  au  père,  vleaiard  cassé,  on  la  voyage  a  Vienne;  don,  après 
oitfermeraufils,ieunehommeplein  ^yoïi.  eu  l'honneur  de  Saluer  sa 
e  vigueur.  C'est  abandonner  son  •  ^^  impériale ,  il  passa  à  Ro- 
rincipe  et  ses  lois  fondamentales.  J   „.  v  fit  nrofession  publique 

Il  fallait  au  reste  que  Myron  ne   me ,  et  y  nt  proiesswn  puui.4 
6t  point  jeune,  loi-sq»»  Lais  était  du  catholicisme.  Il  avait  abjure 
lans  sa   pompe  :  il  florissait  dans  la    depuis  long-temps  la  religion  lu- 
!7«.  olympiade  (Il 5),  sept  on  huit  ^y^ien^e  (B)  ;  mais  il  n'avait  pas 
,ns  avant  qu'elle  vînt  au  monde.  ^^^^  ^^  j^  professer.  Il  retour- 

(^.5)PlM«.,  m.  xxxir,cap.viii,pae.  jjj^j  Yjenne  vers  la  fin  de  l'an 
'  LAMBÉCIUS  (  Pierre  ) ,  l'nn    .66a ,  et  y  fut  trfes-bien  reçu  de 

les  plus  savans  hommes  de  son   ^  «"»!>«'«"'?  J"!,]!.^*  ^^.'Z 
Aecfe ,  naquit  à  Hambourg,  l'an   «on  s«.'«,:^**!*>*^«=""^  J*  *" 
,628.  Il  ^la  étudier  de  1>onne  smte  bibliothécaire  en  chef ,  avec 

eure  dans  les  pays  étrangers  ,  le  titre  de  son  conse^e^^^^^^ 
lux  frais  du  do^t/  Luc  Holsté-  son  historiographe  (f  )•  "  <^«°»«[- 
aius ,  son  oncle  ;  il  fit  de  si  grands  va  cet  emploi  jusques  à  sa  mort , 
progrès,  qu'à  l'âge  de  ditneuf  et  s'y  acqmt  une  t'^-^'eUe  'f- 
^nsl  p A  un  ouvrage  (a)  qui  P^tation  par  les  ouvrages  qud 
fut  extrêmement  applaudi.  Il  publia  (G).  Il  f»'»^"?'*  ^  P''^" 
s'arrêta  huit  mois  à  Toulouse  "eurs  autres  qu  il  ^  eut  pas  le 
chez  l'archevêque  Charles  de  temps  d  achever,  et*»*  ^o'»  "«* 
Montchal,  et  deux  ans  à  Rome  mois  d  avril  1680  (c){U;. 
chez  le  cardinal  Barberin.  Il  fut  (6)  d.  a?  nm>emb.  166a.  pnfectum  Si- 
faitprofesseur  en  histoire  a  Ham-    ,g^/^  „.«,  »pr«iw  ejusdem  gaa 

boure.le    1 3  de   janvier    l652,    Maah.'MauchUrus  I^.D.'^e  abdteaverat, 

et  on^ui  donna  le  rectorat  du  ^^f«^:n.r"t1i221^urf;i« 

collège  de  celte    ville,   le    12    de    \nfrà,ciiation{c),pag,5^,ciUxntuneUt.'- 

janvier  1660.  Il  avait  pris  en  t^rfi^ LamWcius ,  ^wi  sara  «««.  rf««* /«  «- 
France  le  degré  de  docteur  en  '^^fï^^JcMoliérusJsagogcadHistorum 
droit  quelques  années  aupara-   cbersonesiCimbric»,  par*. ///,  pag*.  537 

vant.  Il  eut  mille  chagrins  à  es-  *"  **^'  ,,         „  ^  'n 

suyer  dans  sa  patrie ,'tant  parce   J^Vn  n^^ur^u. ^r.a^e  ,«. 

que  les  écoliers  ne  voulaient  pas  ^^^^^^  savans  qu^ls  se  comportent  a 
lui  obéir ,  qu'à  cause  que  ses  en-  regard  du  mariage ,  comme  Pompo- 
nemisl'accusërentd'hétérodoxie,    nius  Atticus  à  l'ëgard  de  la  poësie  , 

et  même  d'athéisme,  et  criti-  -j^^^rJ^^^^^^^^ 
quërent  aigrement  ses  études  et  ^guic^t  tâter    pour   n'ignorer   pas 
ses  ouvrages.  Un  malheureux  ma-  quel  plaisir  c'est.  Mais  je  ne  pense 
riage   quMl   contracta  (A)  ,  l'an  pas  que  Lambecius  se  proposât  une 
*  »«5*^    »1                                  ,11  ÎpIIp  fin  •   car  il  épousa  une  vieille 
1662,  ayant  mis  le  comble  à  ses  J^JJ^^^e  ,^t  comm^^^        était  fort  ri- 
infortunes  ,  il  écouta  volontiers  ^y^^  ^  il  çg^  vraisemblable  qu'il  n  es- 
(II) /»«<«/« :  Lucubrationum  GeUianarum         (0  Cornel.  Ncpof  ,   in  Viiâ  âltiô  ,  cap. 
Prodromus»    ,  XV III. 


vlS  lambécius. 

Sera  da  son  mariage  que  le  plaisir  leterio  persuamm  ^  ad  ponlificioi  i 

e  posséder  beaucoup  de  bien.  Cette  fecisse  (3). 

espérance  fut  bientôt  trompée.  La  (C)  //  t'acquit  une  très^belle  ré 

dame  était  si  avare,  qu'elle  ne  per-  talion  par  les  out^rages  qu'il  puhA 

mettait  point  que  ses  richesses  Tus-  Disons  quelque  chose  de  ceux  qv 

sent  à  Tusage  de  son  mari.  Elle  se  avait  donnés  ai|  pablio    avant  « 

déclara  si  prompteroent  sur  ce  cba-  d'être  bibliothécaire  de  l'^empern 

pitre ,  c^uM  n Y  avait  pas  plus  de  Le  premier  fut  son  Prodrome  Lm 

quinze  jours  que  les  noces  étaient  brationum  Gellianarum ,    imprima 

célébrées,  lorsque  Lambécius  plein  Paris,  l'an  t647*  ^  second  fat ,  ■ 

de  dégoût  et  de  lassitude  de  sa  con-  ne  me  trompe  ,   Origines  Hamba, 

dition  ,  sortit  du  logis  et  de  sa  pa-  genses ,  siue  Liber  rerum  Uamburgt 

trie  pour  n'y  retourner  jamais.  Voici  siumprimus  ah  U,  O.  et  u4,  C.  h 

mon  témoin.  Ad  hœc  aduersa  post-  ad  A,  laaS.  Adjecta  est  tum  dupk 

quam  tœdium  conjugii ,   inauspicato  Vita  Ansgarii  a  Remherto  ,  et  Gui 

A.     16621   cum    uetulâ  diuite  ,    sed  donc  scripta  ,  ac  notis  Lambecii  illu 

parcd  ,  atgue  ai^ard  (A.   \6^  Ham-  trata  ,   tum  diplomatum    libri  huji 

Durgi  dejunctd  )  contracti  accessit^  historiamillustrantium  Enneas^]} 

haud  dijficulter  a    Christind  ,  Sue-  avait  dessein  de  continuer  cette  hs 

corum  regind ,  Uamburgum  delatâ  y  toire  jusqu'à  son  temps,  mais  il  d 

persuaderi  sibî  estpassus,  ut,  duo-  donne  que  le  II*.  livre.  Liber  secw 

bus  post  nuptias  nebdomadibus  uix  dus  rerum  Hamburgensium  ah  A 

elapsis  ,  patriam  et  uxorem  d.  \\.  C,  i3)5,  ad  A.  139a,   unacumd 

Apr.  A,    1663.  desereret  ac  yindo-  plomatum  uetustorum,  lucem  eiaj 

bonam  commigraret(i).  ,  Jèrentium  ,    Mantissd    Ohronologi 

(fi)  //  aidait  abjuré  depuis  long"  cd  et  Auctario   Ubii  ab   A.  808  ai 

temps   la   religion  luthérienne,']  m-  107a  ,    Dissertatione   de    Asino  a 


vertisseur  ;    après    auoi   le  jésuite    tandem  Joh,  Christiani,  L,  Èarom 
Jacques   Sirmond   acheva  l'œuvre  à    h  Boinéburg ,   et   H,   Conringii  » 


Voyons  les  preuves  que  l'on  donne  dans  cet  article.  Ambo  libri  (  in  qui 

de   ces  faits.  Cœtui  ecclesiœ  roma-^  bus ,  prœter  nimii  in  patriam  ciffecti 

nœ  publiée  se  aggregauit  {^).  Sacris  uestigia  ,  passim  obvia ,  et  ab  eodeit 

enim  ejus  diii  antejam  erat  initiatus  ,  subindè  projluxerunt ,  ^AfopâjxàLTÈ 

cum  in  Batat^id  a  Barth.  JYihusio ,  nihil facile  reprehendas)  summd  è 

Apostatd  celebri,  ac  studiorum  ipsius  ligentid  etfide  sunt  congesti,  et  run 

academicorum  Ephoro  ,  tîim  in  Gai-  rationum    singularum   ueritas    loa 

lid  a  Jac  Sirmondo ,  jesùitarum  doc-  scriptorum  ac  diplomatum  antiquis 

tissimo  ;    sed  externd   lutheranismi  simorum  ,  cum  judicio  selectis ,  cojo 
prqfessione  dues  incautos  hactenùs  Jirmata  (6).  lambécius  fit  impri 

fefellerat.  Constat  id  mihi  ex  illus-  mer  â  Paris  un  in-folio,   l'an  i655 

tris  Gudiiy  quo  famiUariter  ille  apud  où  il  déploya  une  grande  érudition 

exteros  est  usus ,  narratione ,  et  Cral^  Je  parle  de  ses  Ammadi>ersiones  a 

lied ,  quam  idem  asserwabat ,  Claud.  Codini  Origines  ConstantinopoUiû 
Sarrauii  ,  senatoris   Parisiensis,  ad   nas  ,  et  ad  anonymi  ercerpta   et  a 

Salmasium  epistold.   Huic  enim  ille  Leonis  Jmp.  Oracula.  Je  ne  dis  rie 

jam  A.    1647  '  significat\,    Lambe-  des  harangues  qu'il  publia,  l'an  166(3 

cium,  Holstenii  ex  sorore  nepotem  ,  ni  de  quelques -autres  livres  qu'on 
à  Sirmondo  in  jesuitarum  eum  so- 

cietatem  pertrahere  COnatO  ,   et  Mil-  (^)  Moller. ,  in  Itagoge  ad  Histor.  Chcrsom 

CimbricK  ,  pttg-  Hit  P'^g'  538. 

(a)  MolUr. ,  Isagoie  «d  Hiatoriam  Cheraoaest  ^4)  Imprimé  à  Hambourg ,  l'an  i65a  ,  in-4 

Cimbrlcie  ,  part.  III^  pag.  538.  (5)  Imprimé  h  Hambourg,  l'an  »66i  ,  in-4 

(*)  V.  epist.  «d  Ren.  Franc.  Slosiam  ,  Ub.  I  (6)  Moller.,  in  Isagoge  ad  Histor.  Cbenoni 

Operis  de  Biblioth.  Vindob.  ,  inserlanu  Cimbricc,  part.  III,  pag,  54i< 


LAMBERT.  29 

e  lui  :  ic  passe  à  ce  Taste  ouvrage  perhibens,  ad  d,  i\.  Mart.  A.  1680. 

ti'il  a  compile  à  Vienne,  et  dont  mon  Successor  autem  ipsius ,  Van.  JYes- 

.cteur  se  pourra  former  une  juste  seUus ,   qui  hydropem  mortem  ejus 

iée  nar  ces  paroles  de  M,  Baillet  :  acceUrdsse  testaturC) ,  ad  M.  apn- 


»    pas  encore  achevé  ,  et  c  est  la  mort   Cimbricae,  pan,  III^  pag.  540. 

>   âe    l'auteur  qui  nous  a  envié  un        LAMBERT  ,  évêque  de  Liège , 

,   ouvrage  si  ^"^^^Jf ^^^"  ^^^^^^  ou  pour  mieux  dire,  de  Maes- 

.>    tant.  M.  Lambecius  avait  entrepris    ^  .  Ç^    ^,    .  '.    . 

«   dans  ce  grandouvrage  l'explication   tncht.  C  est  une   opinion  assez 

des  manuscrits  de  cette  bibliothé-   générale ,  comme  on  Ta  dit  ail- 
que  ;  et  c'est  ce  qu'il  a  fait  d'une   fg^rs  (û) ,   qu'il  fut   tué  par   les 

aTat^'TudlsIrd?  Mre&  ordres  de  Pépin    à  la  suggestion 

»  tout  ce  qu'il  avait  d'érudition  et  d'Alpaide  ;   mais  la   chose  n  est 

»   d'industrie  ;   en  quoi  il  s'est  fort  p^s  fort  certaine.  C'est  ce  qu'on 

»>  distingué  de  tous  les  faiseurs  de  ya  discuter  (A).  Tant  dé  gens  ont 

«  catalogues  dont  tious  venons  de  vie .  Qu'elle  en  est  défi- 


IB    %,%;    ^.^,»».m«x^-— -,        ~                              •.  CUIIIUUSCC   liai    IC    91CUI    UU  XJU3V<  UC 

iplendide    M.,s  l^.utear  aurau  jjontandre.  En   voici  le    titre  :. 

pu  renfermer  4a  substance  ae  lous  a»?   ^,  •        •_       7  ^ 

»  ces  grands  discours  de  tant  de  vo-  Le   Courtisan  (Jirétien  immole 

»  lûmes  dans  un   espace  beaucoup  çy^  victime  d'état   à   la  passion 

„  plus  étroit,  s'il  eût  voulu  avoir  ^^  ^^  cour  :  OU  saint  Lambert , 

)>  gnificence   et  la  majesté  de   son  crifié pour  les  intérêts  de  l  hon^ 

»  prince  (7).»  neur  conjugal. 

(D)  Il  est  mort  au  mois  d  aurU  ^^^^  ^^^.^^^  «T Alpaïde  ,  tom.  T  , 

1680.]  Je  me  fixe  à  cette  date  ,  parce  ^^^'  ^53 

gu'en  cela  je  trouve  plus  diçne  de  ^,^^^   ^^     ^,^^   ^^  discuter.  ] 

/oi  Nesselius  (8) ,  aue  ceux  qui  met-  ^^   J^  ^^^^.^^  ^J    ^^^^^^          ^    , J 

tent  la  mort  de  Lambecius  au  mois  ^^^^^  ^^  j^^.  ^  ^^^^^  ^^^^  j,^^   ^^ 

de  septembre  1679  (9).  Un  pourraïc  ..          .             ... 


béciusmourut;l'unditque  ce  fut  |^   Launoi   faisait    tant    valoir.   Ce 

la  peste ,  l'autre  que  ce  fut  1  hy^o-  ^^^^^^^^   ^^   ^^^^^  point  d'autre 

pisie.iTenn  i»/ciftomi«i5/ii/..  C  )i^e^^^  ^^^^^  ^^  massacre  qui  fut  commis 

te  lUum  rtennensi  epidemid  obusse  ^^  j^  personne   de  saint  Lambert , 

•  Sar  ami.  édition,  de  cet  o.^.ge.  Voye.  I«  aue  le  meurtre  de  deux  frères,  jJarens 

Manuel  du  Uhraire  ,  par  M.   Branet ,  3«.  edi-  Jg    DodoU.    CeS  deui   freres    avaient 

tîon  ,  tom.  II,  pAg,  317  et  3i8.  maltraité  Lambert ,  et  à  cause  de  cela 

(,)  aûUcl,  Jogerten.  de.  S*t.m.  «om.  //  ,  .^^  ^^^^^^  ^^^^  ^^^  j^^^  p^^.^^^  jç  ^^ 

'"(8)  î'*«  j«rc««/ A  L«mWciii«  J«nx  U  charge  prélat.   Dodon  ,  seigneur  puissant  , 

de  bibliothécaire.                              .  ct  dc  beaucoup  de  Crédit  auprès  de 

(9)  H  enningui  Witte  /« /a««,  in  Diano  BiO-  ,    «.      .     «.              ii-  .    r  ii« 

(•)  /«  Inlrod.  «a  Hisl.  S«.  iof.,  pa^-  6a-  Brabant.,  (i*.  Vil,  cap.  Il,  pag.  »5o. 


3o  LAMBERT. 

Pépin,  ne  voulut,  ni  laisser  ce  meurtre    hœc  ratio   ualuefit   in  ■  Godescal 

impuni ,  ni  s'en  venger  sur  des  per-    inquit  Mahillon  ,  cur  eam    caus 

sonnes  peu  considérables  :  il  résolut    dissimulayit  Stephanus  qui  sub  i 

donc  de  se  défaire  de  saint  Lambert ,    tremis  Carolinœ  stirpis  re^ibus  vi 

pour  l'amour  duquel  ses  deux  cou-    bat  ?  Sanè  longé  atrocior  èratfabi 

sins  avaient  e'te  ma3sacrës.  Voilà  selon    de  Caroli  MartelU  damnatione ,  qm 

Godescalc  l'unique  raison  de  la  mort   tamen  Hincmarus  Hsmorum  arcnie 

de   cet  ëvêaue  :   il  ne   dit  rien  de    scopus  ,  Adreualdus ,    aliique    ai 

Pépin ,  ni  d  Alpaïde  j  a".  M.  le  Boi    lores  imperanie  Carolo  Calt^o  M 

(3)   observe  que  le  premier   qui   a    telli  abnepote  in  vidgus  jactare  n 

imputé  le  meurtre  de  saint  Lambert   dubitdrunt.    Undè  omninb    incerti 

à  Pépin  ^  est  un  chanoine  de  Liège  ,    t*idetur  an  Landebertus  ob   increi 

nommé  Anselme  ,  qui  vivait  dans  le    tum  depellicatu  Pipinum  cœsus  si 

onzième  siècle.  Ce  chanoine  ne  laissa   at  uero  alienum.  omnind    uidetur 

pas  de  dire  avec  ceux  qui  Pavaient    tanU  principis  bonitate  et  clément 

précédé  ,   que  Dodon   fit  massacrer    ut  cœdis  illius  fuerà  auctor  (6).  I 

saint  Lambert ,    afin  de  vençer  la    père  Jourdan  ,  cité  par  M.  le  Roi  i 

mort  de  ses  deux  parens  ;  mais  il  rap-   doute  point  que  Pépin  n'ait  époœ 

porta  aussi  comme  une  autre  traoi-    Alpaïde  dans  toutes  les  formes ,  apn 

tion  ce  qui  concerne  le  ressentiment   avoir  renvoyé  Plectrudc.  La  loi  ckri 

d' Alpaïde  contre  ce  prélat  ;  3°,  l'on    tienne ,  il  est  vrai  ,   défendait  a 

observe  (3)  que  Sigebert  (4)  supprima    sortes  de  diuorces ,  et  ces  mariages 

l'ancienne  cause   dont  tous  tes  au-    mais  néanmoins  les  lois  humaiiâs  l 

teurs  avaient  parlé ,  et  ne  fit  mention   permettaient  encore  en  ce  temps-là 

que  de  la  nouvelle  cause  dont  An-    même  parmi  les  chrétiens.  Ces  seconé 

selme  avait  commencé  d'enrichir  le    mariages  n'aidaient  rien  de  fionteui 

monde.  Voyons  de  quelle  manière  les    ni  d* infâme  dans  le  monde  (n).  Cd 

erreurs  s'augmentent  successivement   historien  (8)  observe  que   Pépin  6 

et  peu  à  peu.  Les;  auteurs  qui  sont   Alpàide  étaient  séparés,  il  y  am 

venus  après  Sigebert  n'ont  rien  dit    long^temps  ,  lorsque  Lambert  fut  m 

de  l'ancienne  cause ,  ou  bien  ils  l'ont   sassiné,  Van  708.  Alpaïde ,    ajoute 

confondue  avec  ^  la  nouvelle ,  et  ont    t-il ,   n'y  eut  point  de  part ,  pim- 

ajouté  à  celle-ci  cent  circonstances    qu'elle  était  séparée,  de  Pépin  dès  l 

inconnues   aux  premiers  ^  historiens    commencement  du  siècle ,    et  retiré 

(5).  M.  le  baron  le  Roi  cite  des  au-    dans  un  monastère»...  Adon  a  été  U 


silence  de   Godescalc.  On  veut  que ,  même  M.  le  Roi ,  observe  que     non- 

pour  ne  pas  irriter  les  successeurs  de  obstant  les  canons  ,  on  se  mariait  en 

Pépin  ,  il  ait  supprimé  la  vraie  cause  ce  temps^là  avec  une  seconde  femme, 

du  martyre  de  saint  Lambert.  Le  père  pendant  la  vie  de  celle  qu'où  a?air 

Mabillon    a  répondu   qu'on  a  oien  répudiée ,  et  que  Pépin  se  serrit  df 

o«é  publier  que  Charles  Martel  était  cette  coutume.  Il  dit  pourtant  que 

damné  :  pourquoi  donc  n'aurait-on  d'autres  soutiennent  que  jamais  Pepû 

pas  eu  la  hardiesse  de  dire  que  son  ne  répudia  Plectrude  ,  ni   n'épousa 

père  avait  fait  mourir  un  évéque  ?  f7«  Alpaïde,    et   que  Béda  favorisées 

(a)  J.cobu.leRoi.  in  Topogr.  Hi.i.  G.U-  ««f^'n^Ç"*-  "  ^f^i^on  d'ajouter  qaû 

Brab»nt.,  Ub.  VU ,  cap.  II ,  juig.   aSi .  ex  ®"  Vraisemblable  que,  par  flatterie 

Carolo  le  Cointe,   Aonal.  cccleaiatt  Fraacor.,  pour  les  descendans  de  Pépin  qui  re- 

tom.  IV,  pag.  476.  gnaient  en  France ,  les  historiens  sup- 

(3)  Idem  '*/'»V!î'''p posèrent  qu'Alpaïde  fut  épousée  (g- 

(4)  Sanctus  Lambertus  Ptpmwn  principem  in-  x-  ^  vy, 

crepare  ausus  ,  gubd  pellieem  Mpaidem  Plec^        (6)  Idem ,  ibidem. 

T^*/S:^.^''-'J'j/,^?r'i-''"\''^  Z>o-  ?75  Jourdan.,   Histoire   de  France  et  de  U 

donejratre  tpsiusMf^aidts  leodu  martjmuitur.  Maiwn  royale ,  \om.  III,  pag.  56q  et  JLiu    du 

Sigebertiis ,  eui  ChritU  ann.  6q8  ,  qno  mortem  gar  Ip  B«i     >•.  T»»».....k    »f-.   /^ii     »     L' 

eiicti  Lamberti   malè  eonsi^ai   3 Bcohn,  le  J2^|«^«~  »  ««  Topograph.  Hiat.  Gallo-Brabaut, 

Roi,  in  Topogr.,  Hiat.  Gallo-Brabant.  ,  p.  aSi.  f§i\  /*;//«>.- i- p«:     li.     s 

(5   Jacobu.  le  Roi,  in  Topogr.  Hirt.^.llo-  i^clri^Z^^T'i      "'^'n^^P'^g'  »53. 

»    V           IL    Vf             Tt             ^         V....W-  {g)  Certe  hatid  parum jimile  ven  est Jfnxûtf 

Brabant.  ,  tib.  ri,  cap.  Il,  pag,  *5a.  hoe  in  prineipum  suorum  gratiam auctores,  tfu. 


LAMBERT.  3i 

On    Toit  dans  le   Supplément  de  eas  è  contrario  incertis  ac  fahulo- 

"irévi   les  raisons  de  M.   Godeau  ,  sis  narraiionïbus  inepte  ohscurdrint , 

ntre   ceux  qui  dans  ce  fait-ci  se  atrocihusque   menais  fœddrint'  (lo)» 

nforment  à  la  chronique  de  Sige-  C'est  être  au   fait  :  c'est  mettre  la 

rt  ;  mais  ces  raisons  ne  font  que  main  sur  la  plaie  :  Toilà  l'origine  de 

oduire  des  brouilleries.  Une  chose  tant  de  mensonges  impertinens.   La 

e    parait  certaine  ,   c'est  au'il  ne  multitude  ^  de   panégyriques    et    de 

rt  de  rien  par  rapport  à  la  vraie  vies  produira  toujours  cet  cfiet  :  per- 

iuse  du  meurtre  de  saint  Lambert ,  sonne  ne  se  contente  des  merveilles 

3     savoir    si   Alpaïde   fut    ëpousée  que  les  prëcédens  auteurs  ont  débi- 

lon  les  formes ,  ou  si  elle  demeura  tées  :  on  en  invente  donc  de  nou- 

>xicubine  ^  car  puisque  l'église  con-  velles  j  et  cela  bien  plus  en  faveur 

amnait  sévèrement  les  mariages  qui  du   livre  ,   et  de  son  auteur,  qu'en 

;    contractaient  après  un  divorce  ,  faveur  du  héros  du  livre. 

évéque  Lambert  n'aurait  pas  laissé  Exceptez  ,  je  vous  prie  ,  les  légen- 

'appeler  concubinage  le  commerce  daires ,  car  très-souvent  ils  ont  plus 

e  Pépin  avec  Alpaïde ,  quand  même  à  cœur  la  réputation  du  saint  que 

epin   l'aurait    épousée.    Ainsi ,   en  toute  autre  chose  ;  mais  c'est  parce 

apposant  le  mariage ,  on  n'ôt6  point  que  plus  elle  est  grande ,  plus  eue  est 

I  vraisemblance  â  l'opinion  de  ceux  capable  d'augmenter  le  nombre  des 
ui  assurent  que  Pepin  fut  censuré,  dévots,  et  des  charités  pieuses.  Met- 
It  comme  une  maîtresse  de  prince  a  tons  ici  un  beau  passage  de  Louis 
tresque  toujours  plus  de  crédit  qu'une  Vives  ,  où  l'on  voit  la  condamnation 
emme  légitime ,  il  n'est  nullement  de  ce  faux  zèle  qui  a  farci  de  tant  de 
lécessaire,  afin  de  comprendre  qu'Ai-  fables  l'histoire  des  saints.  Quœ  île 
»aïde  a  pu  obtenir  de  Pepin  qu'on  ils  sunt  scripta ,  prœter  pauca  quœ- 

I I  mourir  l'évéque  censeur,  que  Pepin  dam ,  multis  sunt  commentis  fœdaia , 
'eût  épousée  selon  les  formes.  La  dum  qui  scrihit  affectui  sua  indulget , 
'aison  chronologique  du  père  Jour-  et  non  quœ  egit  diwus  ,  sed  quœ  ilie 
lan  est ,  ce  me  semble ,  ce  qui  se  egisse  eum  vellet ,  exponit  :  ut  uitam. 
peut  dire  de  plus  fort  contre  Sige-  £ctet  animus  scribentis ,  non  ueritas. 
>ert.  Fuére  qui  magnœ  pietatis  loco  duce-^ 

(B)  Tant  de  gens  ont  écrit  sa  uie  ,  rent  mendaciola  pro  religione  confin- 

juelle  en  est  défigurée.']  Cette  re-  gère  :  quod  et  periculosum  est ,  ne 

narque  est  du  përe  Mabillon  :  M.  le  t^eris  adimatur  jfides  propter  falsa  , 

>aron  le  Roi  me  l'a  fournie.  Sanctus  et  minime  necessarium  :  quoniam  pro 

Landebertus,....  plures   habuit  uitœ  pietate  nostrd  tant  multa  sunt  uera  , 

^,guE  scriptores  :   Godescalcum  Dia-  ut  falsa  tanquam  ignaui  milites  atque 

:onum  Leodiensem  supparem  ;  Ste-  inutiles  oneri  sint  magis  ,  quhm  auxi- 

ihanum  episcopum  Leodiensem,   in-  lio  (ii). 

:unte  sœculo  x  ;  Anselmum  ejusdem  (lo)  Mabilloniiu ,  m  Conutaenurio  «d  Yium 

7Cclesiœ  canonicum  medio  sœculo  XI  \  S.  Lambertî  ,  ap%uL  baron^m  h»  Roi  ,  in  To- 

Nicolaumitidemcanonicum,  etRei-  '^f'?'^^T^'''^^l:'^/^^^         n-   •  r  • 

itjr          ■»                     t                  r\  (II)  LudOT.  Vives ,  d«  tradendw  DjMipliaw . 

nerum  Monachum  sœculo  xii;  De-  m,,  r,  p,  m.  36o.  Ftde  etiam  ,  lib.  II,  p\ 

nique  /Egidium  jiureœ  rallis  cœno-  9»  i  gi* 

hitam   medio  sœculo    xiii.    Felicior        T  AMPT7"DT /T7«.«,«^.- \ 

certèfuturus  ,  si  uel  unicum  eumque  ^  I^^^BERT  (FRANÇOIS  ) ,  moine 

diligentem  habuisset.  At  S.    Lan-  tranciscainnatifd  Avignon*,  fut 

deberto  ,  id  quod  pluribus  sanctis ,  un  des  premiers  qui  se  défroquë- 

accidU,*  ut  dum  auctores  alius  post  rent  en  France  ,  pour  embrasser 

^^•^^^/^Œe'^^'rn  J«  '«théranisme.  Il  arriva  à  Wit- 

temberg  au  mois  de  janvier  1 523 

'jliilSH^'llL  ÏSr^u!^u:^:iliJl  W-  «  enseigna  la  théologie  ,  et  il 

ce  naceptus  credereiur,  sturrjtio  generillwua  ^^  Scl»e»»ûni  et  au  tome  XXXIX  des  JUe- 

indi  nota  inurtr^tur.   Hadr.  V«1«Îd«  ,   Rerum  moires  de  Niccron. 

Francicanim  ,   tom.   Ill,  lib.  XXllI  ^  pag.  ("^  ^**3r^  Seckeadorf,  Hist.  Lutheran.  , 

379 1  «/'«<'  I<  Ro'>i  ibidem  lib.  11,  pag.  4o. 


37.  LAMBERT. 

commença  par  j  eipliquer  le      (  A  )   //  vublia  plusieurs  tu 

prophète  Osée.  Le  commentaire  jl^'f  •  ]  ^^  t^taloçue  d'Oiford  < 
*^,.\/..  !.'*£.*•  tient  ceux~ci  :    tjomnientaru  h 

qu  il  fit  sur  ce  prophète  fat  im-  gelieiin Régulant Minoritarum,. 
prime  à  Strasbourg,  1  an  1025,  palamjit  quid  de  Monachonm 
in-^".  Il  le  dédia  àFridéric ,  duc  g^^  sentiendum  sU,  in-8^  *;  C 
de  Saxe,  et  inséra  dans  son  épî-   "«;.'»{«"">»  ^"f*  ,  ^bdiam  U, 

tre   dedicatoire  la   relation   du  Strasbourg,  i5a5,    i/i-S°.5  Fan 

martyre  de  Jean  Castellan ,  qui  omnium  J'erè  rerum    theologica 

avait  été  brûlé  à  Metz,  pour  avoir  ^'  Paradoxa  ,  in-S*.  j  Defidè 

suivi  la  réformation.  Il  joignit  ^^^^^^^one  in  EccUsiam  et  adjt 

^  .  ,     tt/«     i-  tena  ejus ,  deque  ^ocatione  Mat 

au  commentaire  sur  je  IV  .  cha-  personem,in-S\;£xegesisinÀ 

pitre  d'Osée,  un  traité  :  De  ar-  cal^psin  ^  â  Bâle,  iSSg,  in-S".  C 
bitrio  hominis  verè  eaptwo  conr   édition  de  son  commenUire  sur 

ira  impies  liberi  arbiirii  ad-  1"^^^^"  ^'r  SP*'  ^"^  P"*"!''^™ 
"^  ,,  ,  ,.  /         _  g,    .     VOICI  ce  que  DuUinger  nous  appn 


sertores.  1 1  avait  pubhe  en j  524,   ;>/.  François  Lambert ,  ^iom/w  ^< 

la  ni 


son  commentaire  sur  le  Ganti-  et  de  grande  piété ,  âforttnv& 
que  des  Cantiques  ;  et  en  le  dé-   *"'  l'Apocalypse  ,    lequel  avd 


diantà  François  I".,  il  remar-  ^"^^'^"57*7  ^^  ^'"''^  *"  ^i^ 

»•!         -11".  '   i  unwersité   de  Marpoure ,  et  àtf 

que  qu  il  avait  déjà  envoyé  à  ce  composa  et  fit  imprimer  sevik 
prince  son  traite  du  mariage:   d'exposition  en  ladite  uille,  tan  ù 

de  sacro  et  fideli  Coniusio^  et   (0-  Gesner  fait  mention  au  w» 

»•!  •.       •  1  X*        «    •!    meûtaire  de  notre  Lambert  sur  J* 

qu  il  y  avait  mis  une  lettre  ou  il    ^^         rÉvangile  dHaint  Luc  y 

lui  rendait  compte  des  raisons    L'Épitome  de  Gesner  articule  > 

pourquoi  il  était  sorti  du  papis-    thesis  verbi  Deiet  infentorumhff* 

me  * ,  et  avait  épousé  une  f«mme   ""'"  '  Confessio  de  Symbolo  f«^' 

[b)  :  il    publia  plusieurs  autres   ZHJm  ^n  rumpendi  ç^Z^T^ 
^  '  ^  .  *    itr'     •  monem  uocant ,  m  qua  spectmr. 

commentaires  sur  1  Ecriture  ,  et   test  quid  Marpurgensi  collo^pio  e} 

divers  écrits  de  controverse  (A) ,  fectum  sit  (3)  5  de  prophetidy  ^ 

qui  sont  depuis  lone-temps  assez  'j?'*^»  Unguis,  deque  litterdetsp^^ 

•                       Ti         *.    u                     j  Commentarius  de  causie  exccecam^ 

inconnus.    Il  eut  beaucoup  de  „,^Uorum  sœculorum  ;inJctaAr, 

part  a  1  estime  de  Luther  (B).  Je  stolomm  et  lAhros  Regum,  de  cx^ 

ne  sais  pas  bien  le  temps  ou  il  hatu  regni  filii perditionis  ;  deàf 

quitta  Wittemberg;  mais  je  crois  renHdstimulicarnis  ^tSatanœn^ 

^             r*^       K.a        *    •          •  (B)  Il  eut  beaucoup  déportai» 

quece  fut  en  l526,  et   je    sais  timeJe Luther.] Ce r^fon£iteuTf 

qu  il    s  établit  a   Marpourg  ,   et  de  lui  en  ces  termes  dans  une  Ut^- 

qu'ily  fut  professeur  en  théologie  qu'il  écrivit  à  Spalatin  :  JdestJf 

et  qu'il  y  mourut,  le  18 d'avril  ^''«^^  *'^«  Senanus,  uero  nom 

t'^   /  V     Ti  r  *  i>        j           •      '  rrancucus   Lambertus ,    imagi"*^ 

i53o  (c).  Il  fut  1  un  des  pnnci-  ^^^que  nobilis ,  inter  minoiHas  k 

paux  instrumens  dont   le  land-  gintiannosyersatus,  etgeneraliv^^ 

grave  de  Hesse  se  servit  pour  in-  i, 

trnrlnirp  la  rpfrkrmofinn  AsktiA  eoe         *  Il  en  exista  nne  Iradaciion  frança»»'*"*, 

troauire  ta  retormation  aans  ses   .u,,  ^e  :  Déclaration  de  u  mgu  et  m  * 

états  (C).  Cordeliers  ,   traduction  dans  laquelle  L»»^ 

•  r«         »M    '     •»       j.j      .•         •     ^j         I  loi -même  dit  qu'on  4  retranché  plu»i«n»  *='"' ^ 

Ce  petit  écrit  a  étë  réimprime  dans    e  ^  .  Bollinger  ,   Pr/face  de  ses  cent  Ser-.' 

tomeI\àe»JmanUatesliUerariaàeSché[-  .„  TApocalypse.  Je  me  sers  de  la  tradnc^^^ 

horn.  Il  y  occupe  douae  pages.  française  imprimée  ehet  Jean   Cresf»f," 

{b)  Ex  Gesoeri  Bibliotb.,yb/jo  2^g  verso^  i558\  in-So. 

et  25o.  (3)  Imprimé  pour  la  deuxième  fo'f '^  ^""^ 

(c)  Seckendorf,  Hist.  Lutheran.,  lih.  Il ,  bourg  ,  l'an  tSiS  ,  in-8<*. 

pag.  ^i.  Freher.  ,  in  Tlieatro,  pag.  io4-  (3)  Imprimée  Van  i53o. 


LAMECH.  33 

'orte  leeendum  est  ,  Générales  (4),  gile  de  lahit  Lii.c  (^),  ne  serait  pas 

ficio    functus  ,    ob    persecutionem  rapporté  à  son  yeritable  temps ,  et  il 

ri*/,  et  pauper  factus.  De  integri-  y  aurait  là   un  tamen  un  peu  mal 

te    uiri  nulta  est  dubitatio  :  testes  place.  Mais  il  y  a  de  Papparence  que 

mt  apud  nos ,  qui  illum  et  in  Fran-  Luther  écrivit  cela  au  mois  d'août 

à.  et  in  Basiled  audierunt  ^  tum  Ba-  i526  ,  d'où  il  faut  conclure  que  le 

leensis  suffraganeus    ille    Tripoli-  tamen  va  fort  bien  ,  et  que  le  voyage 

'.nus  ,  cum  Petlicano ,  dant  illi  pul'  de  Zurich    fut   rompu,   parce   que 

irum    testimonium.    Et   quanquam  Lambert  fut  appelé  au  pays  de  Hesse 

os    ahundemus  Uctoribus   optimis  ^  comme  je  m'en  vais  le  dire. 

f.men  ,  si  quid poterit ,  non  abjicie-i  (C)  Il  fut  l'un  des  principaux  in- 

'.us    :  mihi  per  omnia  placet  t^ir,  et  strumens  dont  le  lamùraue  se  sentit 

itis   spectatus   mihi  est ,    quantum  pour  introduire  la  réjormation  dans 

omo  *spectaH  potest ,  ut  dignus  sit ,  ses  états."]  On  l'avait  recommande'  à 

tient  in  exilio  paululumjeramus  et  ce  prince  comme  un  homme  distingué 

wemus.  Sed  tu  meam  nâstijaculta-  par  sa  piété  ,  par  son  esprit     et  par 

•tn  y  ut  non  sit  opis  meœ  illum  alere ,  son  savoir,  et  capable  die  confondre 


^ret  i^ieinti  aut  triginta  florenos  ,  in  Hombourg,   le    ai    d'octobre   i5a6. 

im  collocandos ,   donec  vel  a  suis  Lambert  y  exposa  a  la  dispute  pu  ' 

ibulibus ,  pelproprio  stjpendio  sese  blique  cent  cinquante-une  proposi- 

istentet  de  labore  suo  (5).  Noufap-  tion»  luthériennes,    et    les   soutint 

renons   de    ce   passage    que   notre  d'une  manière  victorieuse  contre  les 


im  Régula.  Il  paraît  par  une  autre  pourg ,  et  à  celui  des  hôpitaux     il 

ttre  de  Luther  que  ce  prosélyte  se  établit  des  ministres  luthériens  dans 

reparant  à  s'en  aller  à  Zurich  pour  les  édises ,  et  il  fit  abattre  les  images, 

xe  plus  près  de  la  France  ,  on  tâcha  Lambert  fut  choisi  pour  professeur 

B  lui  obtenir  de  l'électeur  de  quoi  en  théologie  dans  l'académie  érigée 

•urnir  aux  frais  du  voyage  (7).  Si  à  Marpourg ,  l'an  i5a7  (10). 
îtte  lettre  de  Luther  eût  été  écrite  à 

palatin  au  mois  d'août  (8)    l5a3  ,  il  f»)  Scripserat  tamen  Lambertus  Wiuember- 

.udr»it.croi«  que  Lambert  changea  ilirrS'l^.'ë^S^SlLrp'^A'r'^: 

e  dessein  parce  qu  on  lui  donna  de  mms  ,  in  Camieum  Salomonû ,  et  Butoriam 

emploi  dans  l'académie  ,   et  ainsi  ce  ^"««*  Idem ,  ibid.  Noteà  qu'il  dédia  son  Coq. 

ue  M.   de  Seckendorf  ajoute,  qu'il  »«!»«•»;«'««'»«  C«|iqae  de  Salomon    à  Frw^ 

•  ■       /             •                          7  1       '<iJt..  f<>('  '*  •  1  «t  rar  faint  Lac  a  George  Svalatin 

vait  néanmoins  composé  dans  Wit-  etau'ainsi  Chjxxmu»  se  trompe.          ^         * 

;mberg ,  et  dédié  à  l'électeur  l'Expo-  60)  Tiré  de  Seckendorf,  Hist.  Lntfaeran.  lib. 

ition  de  quelques  prophètes  ,  et  du  ^^  .V"*  «««  Cbyinens.  fV'»  ««*« /e  Tbéôtre 

-• ^  j^.  r^^^az        ^        *  j    «n  "•  rem  Freber,  pag.  104;  et  noie»  aue  selon 

antique  des  Cantiques,  et  de  l'Evan-  Fréber,   et  plusiiurs  aJ^s,   l'aeaLmie   X 

Marpourgfutjondée  Van  j5a6. 

(4)  Je  croirais  qu*il  vamdrait  nùeux  lire  Ga«r-  r    k-KrT?ryn      • 

i«ni.  Li  A  M  bCiH,  ISSU  en  droite  li- 

^HJttnU  t:i.;J.tL\^iiTpM  gnedeCaïn,  était  de  la  septic- 

[?i  l^::oZi'XJ:\J^Li:':  'in ,  °^^  génération  à  compter  depuis 

«y.  4"-  Adam.  L  Hcnture  Sam  te  (a)  re- 

(8)  Seckendorf  marque  ee  mots  ;  mais  il  ne 

Marque  point  l'année.  (a]  Gcnes. ,  cht^,  IF", 

TOME   ÎK.  3 


marque  qu'il  eut  deux  femmes  ,    un  hom» 

^  dont  l'une  s'appelait  Hada,  et  voire  un  j 

l'autre  Tsillaj  et  l'on  croit  que   meurtri j 


34  LAMECH. 

homme   moi   estant 
ivoire  un  jeune  homme  me 
meurtri^  car  si  Caïn  esi 

celte  remarque   n'est  pas  sans  sept/ois  au  double ,  Ijjj 

mystère,  puisqu'elle  sert  à  nous  $era sep tante^^sept fois X\ 

faire  voir  de  quelle  source  est  nombre  de  ^ens  prétende 

premièrement  venue  la  polyga-  veut  dire   qu'il   avait  tu 

mie.  Elle  n'a  pas  commencé  dans  (D) ,  et  Tubal-Caïn  ;  carc' 

les  descendans  deSeth,  qui  crai-  tradition  assez  répandue  q 

gnaient  Dieu  ,  mais  dans  la  pos-  mech ,  qui  avait  fort  aimél 

téritc  corrompue  et  dépravée  de  se,  continua  à  s'y  occupe 

Caïn  ,  et  par  un  Lamech  (A) ,  qui  même  qu'à  cause  de  son 

dit  lui-même  à  ses  deux  femmes  âge  il  ne  voyait  presque  | 

qu'il    tuerait   un  homme.   Une  (c).  Il  menait  alors  avec  h 

telle  origine ,  dit-on ,  ne  saurait  fils  Tubal-Gaïn  ,  qui  non- 

étreque  flétrissante.  Quoi  qu'il  en  ment  lui  servait  de  çuide 

soit ,  le  mariaee  de  ce  premier  mais  qui  aussi  l'avertissait  1 

transgresseur  oe  la  loi  monoga'!-  quand  il  fallait  tirer  sur /ai 

mique   établie   dans  le  paradis  Ûi^jour  donc  que  Caïn  était 

terrestre ,  ne  porterait  point  la  ché  entre  des  broussaî'i^»^'! 

marque  de  réprobation ,  si  l'on  de  de  Lamech  ,  voyant  ren 


en  jugeait  par  les  bénédictions  quelque  chose  en  cet  endroit 
temporelles  ;  car  il  en  sortit  des  l'en  avertit ,  et  là-dessus  * 
enfans  qui  eurent  l'adresse  d'in-  mech  ne  manqua  point  de  ti 


venter  plusieurs  bonnes  choses  sa  flèche  et  de  tuer  Caïû-j^ 

(B).  Or  les  inventeurs  des  arts  fut  extrêmement  fâché,  en'H 

ont  été  si  estimés,  qu'on  les  a  tit  tant  son  guide  qui^v^^ 

presque  tous  mis  au  nombre  des  mort  sur  la  place.  Voilà, ^^^"^^ 

dieux.  C'était   donc  une  grande  le  moyen  de  donner  un  ^ 

gloire,  et  par  conséquent  un  bien  son  discours ,  qui  est  te/  sewt 

temporel  insigne  en  ce  temps-là ,  Vulgate ,  Occidi  virum  i^  '^ 

que  d'avoir  1  esprit  qui  est  né-  nus  meum  ^  et  adolescentulf 

cessaire  pour  inventer;  mais  ce  Ui^orem  meum;  où  il  <ï'*^"^ 

n'est  nullement  une  marque  que  entre   la   manière   dont  il 

Dieu  ait  approuvé  la  polygamie  l'homme ,  ce  fut  par  une  b 

de  Lamech.  Il  n'est  fait  mention  sure  ;  et  la  manière  dont" 

dans  la   Genèse   que  de  quatre  •  le  jeune  garçon  ,  ce  M  p^'"' 

enfans  de  cet  homme  {b)  ;  mais  ,  contusions  qui  lui  rendir^J* 

selon  Josèphe  (c) ,  il  en  eut  soixan-  corps  tout  livide.  Il  y  a  i^"  J 

te  etdix-septde  ses  deux  femmes,  surdités  dans  ce   conte  et 

Le  discours  qu'il  tint  à  celles-ci  les  circonstances  dont  on 

est  une  énigme  pour  moi  (C)  :  compagne  (E).  Suidas  yeu^j 

j'avoue  ingénument  que  cela  me  Lamech  ait  tué  deux  frères 
passe.  Je  tuerai,  leur  dit-il  {d) ,      ^^^  ^,^^  p^^    .„  ç^„. .  ^«^^^ 

{b)  Voytt  la  remarque  (B).  23  ci  24.  Heidegg. ,  Hist.  Patriarch  , 

(c)  Antiq. ,  Uh.  /,  cap,  //.  pag.  2t  i.  ^  , 

{d)  Gcnes. ,  chap,  IF.  Je  rapporte  la  ver-        (/)  D'autres  disent  que  son  ^'" 

sion  de  Genèue,  un  de  ses  valets. 


LAMECH.  35 

n:  'xh  ;  et  qu'il  ail  épousé   leurs  Lainech  ,  que  comme  d^un  excellent 

rtTimes  (e),  exploit,  au  lieu  que  les  théologiens 

'             ^  '*                  ,     .  soutiennent,  avec  raison ,  qu'elle  a  eu 

SI  (^V  ous  trouvère:^  plusieurs  re-  dessein  de  flétrir  la  polygamie  dans 

^i^'rils   sur   tout  ceci  dans   une  sa  naissance. 

<se  (h)  qui  fut  soutenue  à  Wit-  ,  (^)  L'adresse  d^iiwenter  plusieurs 

-i             %f         zî    o         IL          ,    •  oo/i/ic5c^o*es.    Jabel  et  Jubal,  fils  de 

i^mberg  ,  lan  1673,  subprœsi-  Hada  ,  Tubal-Caïn  et  Nahlmâ  ^i  la 

L  n»  Joh.  TVllhelmi  HlUlgeru  soeur,  qui  avaient  Tsilla  pour  mère  , 

Q'L                             ,  sont  les  quatre   enfans  de    Lamech 

„,/)   Suida».  wceAtf^«;t-  mentionnés  dans  l'Écriture.  Jabel  in- 

i^r**)  De  Homicidio  et  Vindictâ  Lameclii.  yenta  les  tentes  ;  Jubal  invenU  quel- 

■'■"-  ques  instrumens  de  musique  \  Tubal- 

jrA)  Et  par  un  Laniet^!\  Cest  un  Caïn  inventa  divers  instrumens  d'ai- 

j^\^isant  homme  que  Fauteur  du  Po-  rain  et  de  fer.  L'Écriture  Sainte,  qui 

I  ns 
lof^-'jme 

,•;   qui  en  aurait  eu  trop  d'une  (i).  l'art  de  travailler  la  laine ,  et  de  faire 

..traite  d'action  héroïque   la  réso-  de  la  toile  (6). 

Jion  que  prit  Lamech  d'en  épouser  (C)    Le  discours  qu'il   tint  a  ses 

'''  ux  (a)  ,  et  il  le  loue  extraordinai-  femmes  est  une  énigme  pour  moi.]  Ce 

jcr-'nent   d'avoir   été  le  premier   ^ui  n'est  pas   une  petite   affaire  que  de 

>(i,ainina  avec  beaucoup  d'attention  savoir   comment  l'original    du   dis- 

..  t  ordre  de  Dieu  ,  croissez  et  muUi-  cours   de  Lamech  doit  être  traduit. 

^^iezy  et  qui  l'ayant  bien  examiné,  se  La  version  de  Genève,  que  j'ai  rap- 

' 'it  en  devoir  d'y  obéir  selon  toute  portée,  se  sert  du  futur, 7e  tuerai ,  et 

a -tendue  de  ses   forces,  en  sema-  représente  Lamech  comme  un  homme 

i^ant   à  deux  femmes  (3).  Personne  qui  aura  reçu  une  blessure  avant  que 

avait  osé  l'entreprendre  ^vant  lui  :  ae  tuer  :  mais  la  version  vulgate  a 

f-    souvenir  de  la  faute  d'Eve  ,  et  la  traduit  par  le  temps  passé ,  fai  tué  ; 

r  >iisidération  du  bannissement  d'A-  et  pour  la  blessure  on  ne  sait  à  qui 

;^ani ,  avaient  rendu   les   gens  trop  elle  en  veut  ^  car  cette  phrase ,  occidi 

,  m  ides  là-dessus.  Lamech  fut  le  pre-  uirum  in  t^ulnus  meuni ,  est  un  bar- 

'  iier  qui  osa  franchir  le  pas  avec  un  barisme  qui  ne  signifie  rien  en  latin , 

'  ?ura^e  héroïque  ,  sans  avoir  égard  et  qui  signifiera  tout  ce  qu'on  vou- 

ïux  difficultés  qu'il  avait  envisagées  :  dra  dès  qu'on  sera  délivré  du  joug 

((  commenta,   non  pas  en  paroles,  des  règles  de  la  grammaire.   Quel- 

^aais  en  actions  ,  le  texte  de  la  loi  ques  internrètes  fort  savans  dans  la 

universelle,    croissez  et  multipliez,  langue  de  l'original  (7),  ne  tradui- 

oi   qui   est   un  véritable  comman-  sent ,  ni  par  le  prétérit ,  ni  par  le 

leraent ,  et  non  pas  une  simple  bé-  futur  :  ils  réduisent  le  tout  a  une  prô- 

lédiclion  (4).  Par  ce  moyen  il  rompit  position   conditionnelle  ,  je    tuerais 

a  glace,  et  donna  un  bon  exemple  à  un  homme  par  blessure  ,  et  même  un 

'^eux  qui   vinrent    après  lui.    Voilà  jeune  homme  à  coups  de  bâton  ou  a 

comment  "^    — ..-■ — »   ~..*^. —   «',;*^:t  ^^..^^  jt^  ^^; —      .  .•/-  — «  ,.^../,.- — ^ 

lîntèté 


sa  marotte  :  il  croyait  que  lEcriture  ia  véritable  construction  d  une  pé- 

a'avait  parlé  du  double  mariage  de  riode  qui  est  tout  aussitôt  au  futur 

qu'au  prétérit ,  et  aussitôt  à  l'optatif 

{x)Voyt%les  NooT.  de  la  Rêpnbli(|ae  des  qu'à  l'indicatif  ?  Mais  quand  on  pour- 

Lettrc*  ,  avril  i685 ,  an,  I  et  II.  rait  vider  l'affaire  avec  le  sens  gram- 

(i)  Poljrgam.  trismpb. .  pag.  188.  matical ,  on  ne  serait  pas  fort  avancé  : 

(3)  Ibidem,  pag,  ,9,.  ^  resterait  à  examiner  ce  que  Lamech 

(4)  tp*e  autem  nnstÊper  habUif  omnibus  un-  1      j*^' j  /^ 

minenlibus  et  prmconeepO,  JiJUultaUbus  heroi-  ^  ^oulu  dire  a  SCS  dcux  époUSCS  :  Or  CC 

co  fffumo  hoe  primas  ausus,   el  proprio  faeto  ,-,,..      »     >.  .    ^,.      .    —       .  ^ 

verba  legis  eatholicœ  (  ereseiu  et  muUipUeami-  (5)  Jo«^pbe  lafaitJllU  de  Tubal-Cain. 

ni  )  non  benedictoria  laniitm  ,  sed  simul  impe-  (6)  -dpud  Genebrard.  m  Chron.  et  in  margine 

tuoria  ,  explanare  ,  et  bono  exempta   omnibus  vertionis  gaUicee  Joscpbi. 

uis  posteris  prseire  volait.  Ibiil.  (7)  Âpud  RiTetnm  ,  Oper.  tom.  I ,  pag.  186. 


36  LAMECH. 

•Vil  pas  noe  petite  difficulté.  Kîen  ne  je  me  suis  tû ,  Seigneur ,  narcf  i 

mte  pofatt  moins  éloigné  de  la  vrai-  c''est  tous  ^ui  Tavez  fait,  (fn  ne  [ 

temblance  qoe  la  {>en8ée  de  ceux  qui  donnerait  jamais  cela  â    un   aot 

^prennent  tout  ceci  pour  une  fanta-  non-inspiré.  Au  reste ,  je  ne  prête 

ronnene  de  Lamech  (8)  :  d'autres  le  pas  comoattre,  généralement  parlj 

preiment  pour  une  menace  qu'il  ^^^^  Ia  pensée  de  ceux  qui  prennent  p 

é  ses  femmes  de  les  tuer ,  si  elles  con-  des  marques  d'inspiration  ,   dans 

tinnent  à  lui  rompre  la  tête  par  leurs  récits  de  Moïse ,  certaines  singnb 

criaiUeries  et  par  leurs  disputes  (9).  tés  qui  sont  de  telle  nature  qaH 

Mais  d'autres ,  au  contraire ,  le  pren-  semble  pas  qu'un  auteur  les  eât 

nent  pour  une  interrogation  destinée  mais  employées ,  s'il  avait  été  le  1 

à  les  consoler  de  leurs  alarmes  :  elles  recteur  ae  son  ouvrage  (la). 
craignaient  que  quelqu'un  ne  le  tuât;        (E)  Il  y  a  mille  absurdités  dam 

il  les  rassure  par  ces  paroles  :  Ai-je  conte  et  dans  les  circonstance  \ 

tué  un  homme  ?  etc.  V accompagnent.']  1".  C'est  une  suj^i 

(D)  Un  grand  nombre  de  gens  pré-  sition  assez  mal  bâtie  que  de  dire  d 

tendent  qu'il  ueut  dire  qu'il  at^ait  tué  Lamech  était  presque  aveugle  (i3 


que  c'est  la  plus  vraisemblable  inter-  dans  un  temps  où  son  âge  décrci 

prétation  du  discours  de  Lamech.  Il  Tempéchait  de  voir  le  gibier,  etî 

en  apporte  deux  preuves.  Première-  faisait  avoir  besoin  d'un  guide  Ç 

ment,   dit- il,  la  postérité  de  Caïn  Tavertît  quand  il  fallait  décocher I 

s'est  étendue  jusques  au  déluge  ;  et  flèche.  3°.  11  est  absurde  de  suppôt 

cependant  Moïse  fa  borne  à  Lamech  crue  la  raison  qui  porta  cet  homii^ 

.K        ..   ^ .  „^.  j.„*.  :,  «...  ^    .    .           ^"-femmes'     ^• 

qu'elles 
grande 

génération  de  Lamech  qui  le  tua.  En  soit  qu'elles  ne  pussent  résister  à  w 

second  lieu,  dit-il ,   la  seule  raison  excessive  lascîveté,  soit  à  cause  del 

pourquoi  Moïse  a  voulu  raconter  le  férocité  de  ses  enfans  (i4).  Quelle  i| 

meurtre  commis  par  Lamech  ,    est  parence  qu'à  cet  âge  il  ait  pu  donn 

afin  d'indiquer  la  mort  misérable  de  sujet  à  deux  femmes  de  se  pUind 

Caïn.  Je  pourrais  réfuter  ces  preuves  de  ses  trop  fréquentes  caresses?  ff. 

en  plusieurs  manières  ;  mais  je  me  est  absurde  de  dire  que  quand  L 

"contente  de  dire  que  Pérérius  suppose  mech  eut  commis  ce  double  mearti 

un  fait  qui  n'a  aucune  apparence  :  ses  femmes  refusèrent  de  coucherai 


après  la  septième   génération  ( 
intention ,  aurait-il  laissé  à  cet  égard   cela ,  dis-je  ,  est  absurde  ;  car  hil 
tant  de  ténèbres  impénétrables  dans   loin  que  Dieu*  eût  menacé  Caïn  1 


le  chapitre  quatrième  de  la  Genèse?  faire  périr  ses  descendans   après 
La  mort  de  Caïn  avait-elle  rien  de    septième  génération ,  il  l'avait  assi 


a  eu  une  semblable  intention ,  il  fau- 
drait lui  appliquer  ce  verset  de  l'É-  .  (")  g«»'^-  j^  >;  R*P»Wiq«e  àe,  Letw 

▼angile  '-   Jamais  homme   ne  parla  (iZ)  n  y  en  a  guile  font  tout-à-fau  ai^e*é 

comme  fait  cet  homme  (t ) »  et  se-  F'ojre»  Poijgamia  triamph. ,  pufg.  1R5. 

crier  :  Tacui ,  Domine ,  quia  fecisti  ,  ('4)  Banctraduni  historiam  ,  LameckM 

'         •^  senectuU  malè  traeUiiutn  eue  ab  Uxoribu.* , 

^8)  Vide  Rivetam,  Oper. ,  tom.  ^^ag.  187.  propter  ninuam  ejut  libieUnem  algue  lascuft» 

(q)  Vide  Hcidegg. ,  Hiitor.  Patriarch.  ,   tom.  veî  propier  IrueuleiUa  jUiontm  ejus  infft 

I ,  pag.  aia.  Pereriu*  ,  in  Genea. ,  cap,  IV^  vs.  aS,  i4- 

(10)  Pcreriof ,  ia    Genea.  ,  capé   IV ,    vs.  (i5)  Gedalia  in   Caten.  Fab.  et    Hottini 

aS  ,  a4-,  Hiitor.   Oriental,   apud  Lyaenim  ,    Polrsti 

(fi)  ÉrangUe  aelonaaint  Jean,  cA^xp.  F/Z  ,  tn»mph.,pa^.  iga. 

9t»  46.  (16)  Mitn  Eaira,  apud  emmdem. 


LAMECH.  LAMIA.  37 

ena  ses  deux  femmes  à  Adam  ,   et  LAMECH  ,  ffls  de  Mathusa- 

l'il  le  pria  de Woir  les  catéchiser,  j^^   ^t  pèrede  Noé,  était  le  neu- 

ir  le  refus  quelles  lui  faisaient  de  •»         1*^              ,      '.     .,         . 

ur  lit  ;  et  qi?Adam  ayant  commen-  y^eme  homme  depuis  Adam  in- 

la  mercuriale,  fut    interrompu   c)  us  (â).  Il  vécut  sept  cent  soixan- 

-    ^^  Vossius' 
Sîgismond 


nr  :  faites  premièrement  tomber  uos.  ^cicnius  a  lourre  aans  la  version. 

insures  sur  vous-même ^  vous  qui  de  Josëphe  un  fait  qui  n'est  pas 

ipuis  tant  d'années  viuez  séoaré  de  dans  Je  texte  grec  de  cet  histo- 

nre  femme ^  quant  au  lit?  Je  laisse  _•  _,  •,:/•,  o„„JÎ;«    ^,,»a  J«  «  A*.  •* 

I  peu  d'accôrà  qu'il  y  a  entre  l'âge  "^"  3"*^-  «^^^^^^  H^  ^^*'î*  «^«t' 

u'on  donne  âLamech  et  son  empres-  encore  en  vie  du   temps  de  La- 

fment  à  faire  entendre  raison  à  ses  mech.  Ce  critique,  en  censurant 

eux  femmes  sur  le  chapitre  de  la  ceUe  faute ,  en  a  fait  une  autre  : 

puissance:  je  ne  dis  point  que  la  jj  ^  confondu  Lamect ,  père  de 

retendue   récrimination  aurait  été  j^    »         v»*"  x^«*«i;.o** ,  l^^i  c  ««7 

naginée  avec  unpeu  plus  de  justesse,    ^^^  >  avec  JLamecu  issu  de  Cain  ». 
c'eût  été  Lamech  qu'Adam  aurait  conune  nous  l'avons  montré  dans 
msuré  à  la  requête  et  sur  les  çlain-  Ja  dernière  remarque  de  l'article 
is  de  ses  deux  épouses  ^  mais  je  dis  précédent, 
ue  la  séparation  de  ut  entre  Adam   "         »**.«*•. 
t  Eve  après  la  mort  d'Abel,  n'ayant       ,  v  q^^^      f^^     y 
uré,  selon  les  rêveries  des  rahbins  ,       ih\T\^^^J%*FtLiM\^A'       -    a  .   / 
ue   cent  trente  ans,  il  est  absurde  1  f'  5   *-»•  14. 

e  supposer  qu'on  en  fit  reproche  à        t   a  -M"  t  a        r      «n 
dam,  comme  d'une  chose  qui  du-        l^AMl  A  ,    tamille    romaine, 
ait  encore  quand  Caïn  fut  tué«  Vos-  C'était  une  branche  de  la  maison 
Lus  lejeune  a  confondu,  sîhr  cette  ma-  des  fiiiens  (A)  ,  et  apparemment 
lere,  Lamech  le  bigame  avec  Lamech,    ^\\^  „>„  a^^Ù  J  \  jl^  Z  j 

.ère  de  Noé.  JuÂorum  est  fahella]  ^Hen  y  était  entrée  que  par  adop- 
it-il  (17),  Lamèchum  de  uxoribus  ^^^^'f  car  on  la  fait,  descendre  de 
onquestum  esse  apud  Adamum  ,  i7-  LaUUS  (a)  ,  fîls  de  Neptune  ,  et 
xm  his  jussisseut  ad  maritum  rewer-  roi  des  Lestrvffons  ,  qui  deraeu- 
^rentur ac  sut facertnt  copiant.  Istas    ^'^.  j^^«  'ii  » 

cspondisse.4iamo  ut  ipse  prias  suœ  «"ait  jians  une  Ville  ou  OU  nom- 
atisfaceret  conjugi,  à  qud  jam  per  ^9l  Qc^jus  Formiœ .  C'est  le  sen- 
entum  et  triginta  annos  propter  timent  d'Horace  (B).  Une  aussi 
celus  Caïni  esset  separatus.  Ve-  ancienne  généalogie  que  celle 
um  quisadeo  sit  nebes  ut  non  videat    j      .  "*/i.*»«?*t 

larr^tiuncuUm  hane  esse  ineptUsi-  dont  ce  poète  flatte ^LIUsLaMIA^ 
nam  ?  Ex  ed  sequer&tur  Lamèchum  son  ami ,  est  sans  doute  cause 
^ui  a  Setho  septimus  fuit  dih  fuisse  que  Juvénal,  voulant  désigner 
inteq^mSethus  nas^eret^'.&n  est  ^^^  jame  de  la  première  qualité, 
ibsurde  de  supposer  que  Tubal-Cain,    i>    j  »  •       »  *  1  *  ' 

eune  garçon  encore ,  fut  tué  par  son   *  «designeepar  ces  paroles  :  quœ- 

propre  père  :  comment  aurait-il  été  dam  de  numéro  LaMIARUM  {d). 
['inventeur  de  divers  instrumens  d'ai-    11  y  a  beaucoup  d'apparence  que 

u%  'A?,°i^r  ï^,"*"'^*^f  ^«jî!  Î;*  celui  à  qui  iïorace  adresse  l'ode 

§te  r  Au  reste ,  Josephe  n'a  rien  dit  de  -vxttt  j*    ttto     i-  ^    i 

;e  prétendu   meurtre  de   Lamech  :  f^^"  ™    ^^  '   "vre  ,    et  dont 

linsi  Tostat ,  qui  le  cite  pour  cette  il  parle  en  divers  autres  endroits 

rieille  tradition  (  18) ,  n'a  pas  été  bien  avec  d^  marques  d'estime  était 
iervi  de  sa  mémoire. 

,    M         V     -       n-      .  j    V.  .  w     j-  («)  Homère,  Odyssea, /i*.  X,  w.  81,. /flil 

(.8)  r4i  Pcrerium,   in   Gtacs.  cdir.  /^  ,    i*^  grande  i^dle. 
V4.  »3 ,  34.  {JkyJxnen, ,  tut.  VI,  fs»  383. 


38  LAMIA. 

père  de  Locios  Alius  Lami  a  [c)  ,     flX";^«  iSt^îTl/^  /,«„« 
a  ui  mourut  vers  le  fi  u  de  l'empire         D«nominaios ,  et  nepoium 

J      _,._  ,  ,,  o^    J      l>  Per  memore*  genus  oinne  Jastos  z 

de  Tibère ,  I  an  700  de  nome  ,      jutor»  ah  nu»  ducu  onginmm  ; 
après  avoir  été  gouverneur  de  la      <??„^:^:r:"«r:<-'^^- 
Syrie  (C) ,  d'oii  on  1  avait  tire  Uaonbut  unuissê  Ljnn 

pour  lui  donner  le  gouvernement  ^^/^ZT^^m^im  étaient  aussi  foi 
de  Rome.  Il  fut  honore  de  tune-  ^^y^^  y^^^  aujourd'hui  sur  le  chai 
railles  de  censeur  (d).  De  lui  tre  des  génëaloçies.  De  combien  ^ 
descendait  peut-être  ^LIUS  La-  familles  ne  disaient-ils  pas  ,  qu'ellî 
MIA  ,  mari  de  Domitia  Longina  ,  descendaient  ou.  d'un  compagn^ 
AiA  ,  "»«"  .^.  ,  •  A.  ^11  1  d'Hercole  ,  ou  de  quelque  autre  pe 
laquelle  Domitien  lui  ôta.  11  le  go^nage  des  temps  fabuleux  ?  SUii 
fit  mourir  quelque  temps  après  Italiens  a  cru  que  Lamas  avait  rffi 
(D).  Il  y  a  eu  aussi  LuCIU*  ^LIUS    dans  Caïète  (3).  Voyez  la  Géograpb 

LAM.A  îui,  pour  avoir  embras-  ^-^f ^t  ".  ^,111^; 


«rPtPiir  anrM  la  mort  Ap  César      "*  la-dessus  le  rendit  recommanJJ 
prêteur  après  la  mort  de  i.esar ,   ^^^  Extremo  anni  mors  J^lii  Lam\ 

1  an  de  Rome  7  1 1 .  Un  croit  que  funere  censorio  celehrata  ,  qiù  adà 

c'est  lui   qui   ayant    passé   pour    nistrandœ  Suriœ  imagine  tandem  v^ 


par  1  action  (5^ 

du  feu  (E).  Consultez  les  Famil-  que  (6). 

les  Romaines  de  St^enuius,   et    ^(D)  ^i-ius  Lamia DomitienJ 

VOnamasticon  de  Glaudorp  (e).  f ;:rdatte'd7Dotm;^'i 

, ,  _,     ,        ^                        ,    .   ^  GIN  A ,  et  l'y  cite  les  autorités  uéce 

(c)  Glandorp  ,  Onomasl. .  ra^  14    le  fait  ^^^^^^   Juvénal  fait  allusion  â  la  mol 
u  marte  gui  mourut  tan  nlao»  (Test  le  faire  %          i        •       j         1     iir- 
trop'vivri.                                        -^  de  ce  Lamia,  dans  la  1V«.  satu-e: 

(d)  Voyez  la  remarque  (C) ,  citation  (23).  ^''^  '''J**^  postquàm  Cerdonibus  esse  li»^ 

(e)  Pag.  14  et  sequent.  Caperat"  koe  noeuU  LanUarum  emde  nuulu 

^^]  ^^'f/'  une  branche  de  la  mai-  (£)  Lucius  ^luts  Lamia"...  .  ars^ 

son  des  Mliens.  ]  Les  Antonius,  em-  passépour  mort,...  recouura  le  seX\ 

pereurs  de  Rome  ,  étaient  sortis  de  j^ent  par  l'action  du  feu.']  Voici  « 

cette  maison  :  elle  contenait  sept  ou  „u'en  dit  Valère  Maxime  :  L.  quof 

huit  branches ,  toutes  plébéiennes  ;  t^rniœ  prœtorio   yiro    œquè    ^o«i 

celle  des  Catus,  celle  des  Tuberons  ,  fuisse  super  rogum  constitit  (S)  M^ 

celle  des   (jallus  ,  celle  des  Stilons  ,  ^^n  fait  aussi  mention  (9). 
celle  des  Prsconius,  celle  des  Séjans, 

et  celle  des  Lamias  (1).  Personne  ne  (3)  Et  regnata  Lamo  Cajeta.  SU.  lui  ,  •< 

dit  que  les  iEliens  descendissent  de  ^^^J iV'i^^'  '^'y**  ^V*/ïf*  *'*  Dausqoii 

Lamus    roi  de»  Lestrygons    et  on  le  <  ^J_  SC.^U^"/;  c^.  xxril 

disait  des  Lamias  :  il  faut  donc  que  ad  ann  786. 

ceux-ci   soient  entrés  par  adoption  (6)  Idem  ,  Ub.  IF ,  cap.  XIII. 

dans  la  famille  des  autres  f  j|  ^:i^.  .'îi.'îf  Sp.  ^in .  «. 

(d)...  c  est  le  sentiment  a  Horace.]  xiL 

Voici  comment  il  parle  (a)  :  (9)  Plin. ,  Ub.  FH^  cap.  LU. 

(0  Fojez  Glandorp  ,  Onomasl.  ,  png*  10  et  LAMIA  ,     villc    dc     TheSSal« 

(a  )  Ode  xvn  ,  lib.  III ,  mû.             *  ElIc  cst  principalement  mémo 


LAMIE.  39 

able  par  la  bataille  qui  se  donna  pre  (C).  Philostrate  les  représen- 

lans   son   territoire ,    entre   les  te  fort  lascives  (D).  Je  ne  sais  si 

athéniens,  secourus  des  autres  le  poisson  Lauia  (E)  n'a  pas  eu  ce 

jrecs  ,  et  Antipater,  gouverneur  nom  ,  à  cause  de  ce  que  les  fa- 

le  la  Macédoine.  Ce  fut  après  la  blés  disaient  des  Lamies ,  oii  si 

nort  d'Alexandre.  Le  succès  de  celles-ci  doivent  leur  nom  à  ce- 

;ette   journée   fut   très-funeste  lui  de  ce  poisson.  Les  fautes  de 

lux  Athéniens  et  à  plusieurs  au-  M.  Moréri  ne  sont  pas  considéra- 

.res   villes  de  la  Grèce  (a).  Sui-  blés  (F), 

las  se  trompe  quand  il  dit  qu'An-       ,.v   :r^.    -  j-  ^ 

.  f».  1*  1    ^   «Il    /tN  (A)  Plusieurs   disent   que  ce   fut 

:ipater  perdit  la  bataille  (b).  ,,^^  belle  femme  africaine.  1   II  y  a 

(a)  Diodor.  Siculus ,  lib.  XFI2I,  Pausa-  bien  des  auteurs  qui  s'accoraent  à 

\\zs  y  lib»  rn^  pag.  ^iS.  faire   naître  Lamie    dans   l'Afrique. 

{b)  Suidas ,  m  Aa^uia.  Doris,  ou  Duris  (i)  le  fait  \  Hësichius 

le  fait  aussi.  Le   scoliaste  d'Aristo- 

L AMIE ,  fille  de  Neptune.  Les  phane  {1)  assure  qu'elle  était  fille  de 

jrecs  disaient  que  les  Africains  Bélus  et  de  Libye.  Considérez  ce  pas- 

'avaient  nommée  Sibylle  ;  que  s^g«  d'Euripide  : 

:'était  la  première  femme  qui  T/c  toi/vo^a  to  î^ovtiiTiç'o»  ^poroTç 

îût  prophétisé ,  et  que  Jupiter  Oc/'»  ol^t  Aa^u»*ç  t^c  AiCi/s-*«îïc  yi- 

îut  d'elle  une  fille  qui  fut  nom-      ^  "^'  .  •  .  r        . 

née  HerOpnyle  ,  et  qui  fut  l  une        în/ame  nomen  et  Utrum  morlaiibus  (3)  ? 

les  sibylles  (a).  D'autres  disent  Diodore  de  Sicile  raconte  qn'Ophel- 
jue  Laniie  fut  une  belle  femme  las ,  roi  de  C3rréne ,  allant  trouver 
africaine  (A),  à  qui  Jupiter  fit  AgaUiocle,  qui  faisait  la  guerre  aux 
j  c  1    •  1  T  Carthaginois,  rencontra  un  antre  ou 

des  enfans  que  la  jalouse  Junon   j^  ^^^^8  Garnie  était  née  ,  disait-  on 

ht  tous  périr  :  ce  qui  plongea  (^).  Bochart  (5)  s'imagine  que  le  nom 
leur  mère  dans  une  douleur  si  Lamia  dérive  du  mot  punique  la- 

Purieuse ,  que  non-seulement  elle  ^«'»  »  ^,^  ^Jt^"^  '  5"^  signifie  en- 
1      •    .    I   •  j  *    j>      ^   core  auiourd  nui  ,  chez  les  Arabes , 

devint  laide ,  mais  aussi  d  une  J^^^^J  '  ' 

.  /  .     ,         ,  dévorer. 

:ruaute  qui  la  portait  a  enlever  (g)  jr^  tradition  populaire  h  auoi 
les  enfans  d'autrui  ,  et  à  les  tuer  les  poètes  se  conformèrent  sur  le  théd- 
'b).  De  là  vint  sans  doute  la  tra-   «f^.  ]  C'est  sur*  cela  qu'Horace  leur 

d'  ."l-  ^1   •       X  •  i««  -.  ;:     donne  ses  bons  avis, 

ition  populaire  a  quoi  les  poe- 

les  se  conîbrmèrent  sur  le  théâtre  ^ ;'^':;^^:::^,':%!:^'Zrf:Ma 
(B).  On  parlait  de  Lamie,  ou  des  eredi, 

Lamies  ,  sous  une  autre  idée  ;  car      ^^"  ''aC(">  ""'  "•'""  '""""  '"'**"' 
011  disait  qu'elles   pouvaient  se  philostratc  dit  que  les   Lamies  ai- 
defaire  de  leurs  yeux ,  et  les  re- 
prendre quand  bon  leur  semblait.      ^'^  ^*^  ^"'**"  »  '"  •'°**  A«é;uMt. 

Elles  s'en  dépouillaient  dans  leur      [3]  Ê°rfp*dZ'.p»j  Bocï..rt.Geograpi..  s.cr. , 

logis ,  et  les  prenaient  quand  el-  '**•  '  .  cap.  xxxrii. 

les  sortaient.  C'est  l'emblème  de      ^^^'Ayr^ai  tJ^iy«eiç,  wtt«  ku,}  ^^/x*xi 

la  cunosite  et  de  1  amour-pro-  ^,,^,  A^i';  r«te,»  InL.  h«u,a  « 

-  laxo  eonsiium  ,  in  quo  reginatn  Lamiam  na- 

(a)  Pausan. ,  lib,  X,  pag.  ôvj,  Mm  essefabulant^r.  Diodor.  Sical as  ,  Ub.  XX, 

{b)  Suidas ,  in  Aa/xnt.  Voyez  ce  qu*Xs^ai'  S  4«-  **P**^  Bocbavj.  ,  ibid. 

siiis^  in  Arist.  de  Moribus,  lih,  Vlf^  cap.  (5)  Ibid. 

r  y  dit  d'une  Lamie  ,  au  pays  de  Pont,  (G)  Horat.  ,  de  Àrt«  Po«tic«  ,  ▼■•  338. 


4o  LAMIE* 

matent  fort  la  chair  bumaine  (7).  piant ,  posUaquàm  cama  suât 

Parmi  les  contes  de  tieiUes  ^  en  cer-  sumpserint  (10). 
tains  pajrs  ,  il  v  en  a  quantité  où  Ton        (E)  Le  poisson  Lamia.  ]  Il  est  1 

introduit  des  fées ,  grandes  mangeuses  ne  grandeur  énorme  ,  et  d^aner 

dVnfans.  cite  prodigieuse.  On  lui  a  trooTé^ 

C'est  l'emblème  de  la  curiosité  qneiois  au  yentre  an  corps  d*hoj 


sa  maison ,  et  ^ui ,  quand  elle  tou-  censure  Calepin 

lait  sortir,  tirait  ses  yeux  d^une  boîte  (F)  Les  fautes  de  M.  Mon\ 

destinée  à  les  garder ,  chacun  de  nous  sont  pas  considérables.  ]  i*'.  Pb 

applique   curieusement  ses  regards  rin  ,  qui  est  un  auteur  moderu 

aux  défauts  de  son  prochain,  et  ne  se  ne  devait  pas  être  cité;  3^  ei 

sert  point  de  sa  vue  pour  connaître  moins  le  devait-il  être  avant  Soi 

ses  propres  vices.  3®.   au  lieu  de  dire  que  les  an 

(D)  Phiiostrate  les  représente  fort  ont  donné  aux  lamies  le  non  à 

lasciwesA  II  dit  (q)  que,  par  un  pria-  res,  il  fallait  dire  de  larves  ;i 

cipe  de  lubricité,  elles  attiraient  les  ne  fallait   point  citer  Rhodigii 

hommes  qu^elles  souhaitaient  de  dé-  mais  Philostrate  ,  d'où,  il  a  tirt 

vorer  en  temps  et  lieu,  etqu^elles  se  ce  qu^il  dit  des  lamies  (i3);  ô' 

plaisaient  surtout  â  manger  les  beaux  tout  cas,  il  fallait  citer  son  Xl 

garçons,  quand  ils  étaient  devenus  livre,  et  non  pas  le  XUX^.if^ 

eras  à  pleine  peau.  Il  nVtait  pas  trop  Leçons  antiques  ne  contiennent 

facile ,  ce  me  semble ,  de  s^engraisser  XXX  livres  ;  0°.  il  ne  fallait  poii 

au  service  de  ces  impudiques  créa-  tor  Pline  ,  puisqu'il  n'a  rien  à 

tures.    Philostrate   devait   songer  â  poisson  qu'il  appelle  lamia  (i3| 

-   •    --  '          .       —    Woréri  avait  ^ 

eût  considère 
des  poissons  extr\ 

liiomède,  roi  de  Thrace ,  qui  faisait  dinaires.  Cela  me  fait  souvenir^ 

manger  â  ses  cavales  la  chair  de  ses  fausse  citation  que  j'ai  obserréeii 

hôtes.  Cela  veut  dire,  selon  quelques-  Calepin  :  on  y  cite  Pline,  ISb.'i^^ 

uns ,  qu'il  les  contraignait  d'assouvir  ^4*  >  immédiatement  après  ce  P 

la  lubricité  de  ses  filles ,  jusques  à  ce  ^^^'-  Lamia  item  piscis  est  {^^ 

2 u'ils  n'eussent  que  les  os  et  la  peau,  tamiarum  strigum  nomenff^ 

)iomedes  Thraciœ  rex  citm  aîiquot  lamiœ  sint   voracissintœ  ,   0.  w 

haberet  filias  salacissimas ,  cogebat  guttur)  tanto  oris  rictu  tanUff^ 

hospites  ut  earum  libidinem  satiarent;  racitatis  ut  et  loricatum  hominf^ 

dictas  ob  id  equas  humanis  carnibas  ffordsse  compertus  sit.  Itague  de 

pascere  ;  equa  enim  et  mulier  solœ  intelligunt    qui  Jonam    aegl^ 

animalium    appelant   marem  etiam  Pline  ne  dit  nen  de  tout  cela  en  ' 

prcpgnantes ,  undè  equiendi  uocabu-  façon:  et  en  tout  cas  il  fallait c»' 

lum ,  ut  ait  Aristotetes  (*') ,  tràhitur  livre  IX ,  et  non  pas  le  XXIX*. 

maledicto  in  fœminas  procaces  :   co-      ,    .^  ..        »    .,  .       „  • .   :.  Lui 
j      ^  i*'    _  1,^  ,  (10)  Balthaiar  Bomfaciu  .  Historu  1''" 

medunt  werb  cames  humanas  ,   cum  m)  ^^  cap.  II  ,pag.  m.  «5. 

uiros  exsugunt ,  etcoïtu  emaciatos  ad  (,,)  jifit  imprimtr  son  Dici»oBn»ji« . 

tabem  peraucunt  ;  ut  rectè  Salomon  i5a3. 

(*■)  h  mulierum  consuetudine  rei^ocet  ('*)  ^'•"  «*  1^  lAajà  «i  Hofmao  f«f^ 

adoUscentes ,  ne  frustra  gemere  inci^  ^^r^t.  H.rdouio,  in  ha.c  .oc-»^ 

,  ,   ^         «  ,         ,  .  ^  ,         Uh.IX.cap.  XXir,   croit  qu0c'tiiy^ 

(7)   XelfKCùf    K«,t    fxtOA^A     AlBpeofrttOùy    pkc»  de  raie. 
i**V.  ^*'^*' 'W*'*'* 'Ittina/MW  lOTfiitnu/.  Phi-  .  ,.,, 

los'irat. ,  in  Vii4  Apollon. ,  lih.  IF.  LAMIE ,  courtisane  celei 

(?)  W"*-"^»'  »  ^«  c»rio.iuf ,  inu.  pag.  m.  fiUe  d'un  Athénien  nommé  C 
(9)  In  vitâ  Apollon. ,  lib,  iv.  nof  (û).  De  joueuse  de  flûte  q» 

(*')  Arist.,  de  Genar.  Animal.,  Ub.IV  ^eap.  , 

K.  Idem  Hisfl.  Animal.  ,  Ub.  VJ ,  tap.  'Jj^VIU.         (a)  Polemo ,  apud  AtlieDtfum,  /'*'  ^ 
(**)  Prov.  V. ,  f/.  ««.  P^f'^77- 


LAMIE.  4i 

ti?tait  de  son  métier ,  elle  de-  tte  Antoine  de  Guévara  à  l'occa- 

t  concubine  de Ptolomée,  pre-  sion  de  Laïs  ,  je  le  répète  à  l'oc- 

^ir   du  nom ,   roi   d'Ë^ypte  :  casion  de  Lamie«  Il  a  débité  au-* 

,  is  avant  cela  elle  s'était  ren«  tant  de  mensonges  sur  l'une  que 

\-i  fameuse  dans  les  fonctions  sur  l'autre.  Brantôme  s'y  est  lais- 

-fille  de  joie  (A).  Elle  fut  prise  se  attraper  (L).  Gomme  M.  Mo- 

'  ,!C  plusieurs  de  ses  compagnes ,  réri  n'a  donné  que  trois  lignes , 

is  la  bataille  navale  que  Dé-  je  n'ai  pas  beaucoup  de  fautes  de 

litrius  Poliorcète  gagna  sur  ce  commission  à  lui  reprocher  (M). 

nce ,  auprès  de  l'île  de  Cypre  Je  suis  surpris   d'un   doute 'de 

,  Ayant  été  amenée  à  Demé-  M.  Ménage  (N), 

us ,  elle  lui  parut  si  aimable,  Vous  trouverez  un  grand  élo* 

oiqu'elle  commençât  à  être  sur  ge  de  cette  Lamie  dans  un  ou- 

retour  (B),  qu'elle  fut  depuis  vrage(^queM.  Baudelot  donna 

plus  chérie  de  ses  maîtresses,  au  public  ,  l'an  1698. 

îSt    ])0UrqU0i    on     disait    qu'il  (1^ /nfi/afe- ,  Histoire  de  Ptolomée  Aulè. 

ait  aimé  des  autres ,  mais  qu'il  te,  etc.  Fojrez -j-  le  chap.  m  de  la  //•. 

nait  celle-là.  lient  à  essuyer  P«'<.  t  w- 317  «1  ^mc.. 

'elques   railleries  sur    ce  sujet  (^)  ^^^  s'était   rendue  fameuse 

i)   II  lacombla  datant  debiens,  ^S^'ï.&tSif ' CoiCse^ 

i  elle  se  vit  en  état  de  faire  de  paroles  :  *Et  fê  to«to»ç  Î  *f/)»;gijiToç 

.andes  dépenses  (D).  Elle  excel-  nv  Ao^ua  ,  th  //h  à»x*^  avrouS^eia^ 

it  en  bons  mots  et  en  reparties  ^*'^*  ^*  '*'»'  '«"^A:»»»  (  «<««•»  yÀf  AÔhwt 

\)  ;    et  comme  les  Athéniens  0 J»  .e;x5'r*<rpo.»'T.,c  ) ,  ^rtpo,  <ft  «*)  to« 

-^  \        .   ,      rt   . .     •     «    11  »        1  iP»TMto'c  XAuiTùA  ynouinn.  In  fus  nO" 

>usserent  la  flatterie  à  1  égard  i^s  aia  fuit  Lamia  ,  quœ'  initia 

i  Démétrius  jusqu'aux  impiétés  propter  artem  fuit  in  pretio  habita. 

«plus  folles,  ils  dressèrent  un  Siguidem  scienter  tibid  canebat.  Posi 

mpleàcette  concubine,  SOUS  le  f^^H^  commercio  meretricio  celcbns 

j  "y,       ^v**^.*w*u^, owMo  x,5  ^j^    Lorsque  dans  une  personne  de 

om  de  Vehus  Lamie  (P),   quoi-  Pautre  sexe,  l'art  de  chanter  ou  de 

ae  dans  une  certaine  rencontre  danser ,  ou  de  jouer  des  instrumens , 

s  eusseut  eu  beaucoup  de  cha-  ?.*  une  science  de  louage,  je  veux 

1         •    1                    M.  3    M*    '  dire  qn  on  en  fait  métier,  et  ciuob 

nn  de  Toir  lenr  aijen t  dwlrne  i,„^T^  „„  ,„  ,,  ^^^44^^  ^^''.^ 

cette  femme  (G).  Les  Thebams  assemblées  solennelles,  c'est  le  grand 

)mmirent  la  même  impiété  (c).  chemin  de  l'impureté.  Ne  tous  éton- 

e  conte  qui   se  lit   dans  A  thé-  nez  donc  point  que  notre  Lamie  soit 

ée,    concernant  Démétrius  et  pafsée  du  méher  de  joueuse  de  flûte  à 

^^  ,    wx^u^«,>uaub   a^«uAci.iAU9  Cl.  celui  de  courtisane.  La  pente  est  fort 

amie,    est  dune  telle  nature  raide  et  fort  glissante  de  l'un  à  l'autre, 

ue  le  papier  ne  le  peut  souffrir  (B)  Elle  parut  aimable  a  Démé- 

n   français  (H).   Je  ne  sais  si  '"»V  quoiqu'elle  commençât  hêtre 

11-  „  „  «.. ^     il. t.           *  *Mr  le  retour.  1  J'aurais  employé  des 

iien  a  rapporte  exactement  ce  ^^^^^,  ^^^,  propres,  à  la  repr^enter 

u  il  dit  de  ces  deux  personnes  vieille,  si  je  n^eusse  consulté   que 

).    Plutarque  rapporte  la  ma-  Plutarque  :  mais  ayant  lu  dans  Athé- 

ière   dont  Lamie    critiqua  un  née  fm^eHe  eut  de  Démétrius  une  fille 

.         j            ,        *  ^.»  (a),  l'ai  cru  quil  fallait  adoucir  les 

igement  rendu  sur  des  matières  i^'prission».  Voici  ce  que  dit  Plutar- 

amour  (K).  Ce  que  j'ai  dit  con-  Urque  :  Toti  yoS?  Un  xJyoï/era  tîc  «/>*? 

(A)  PluUrcbos ,  in  Demetrîo  »  pa/^.  896,  E.  (0  Piu«*rdiof  ,  i«  Dematrio  ,  pag.  SgS  ,  E. 

{c)  Polemo  f  apud  Athen. ,  lib.  Vi^p.  ai53.  (1)  ^N^(iî<r^io{  i'  l  TIoKMf xiit»|  ov  ^dnfx^  • 


42  LâMIE. 

jcflti  iraxy  viwTtpov  tùLutnc  XA/Sowtf'A  toi  à»-  plaisaient  a  ce  prince ,  autant 

^'t^(0V|  fx^dlTN0^  Tn;(^AptTi»Ai  jcATi0';i^iv.  DassioD  Dour  ccttc  femme  depl 

«n  ÎKfffNp  fîitnuivtiç  ipAçni ,  t»v  J^  «tx-  a  ses  amis.  Ils  oie  s'en  pouvaienti 

KmfyufAiMMf  ijujuitJiùy.  Tuncueroetiam  cher;  car  lors<^ue  ses  ambassadi 

exolesccnte  jorrnd  multo  se  niinoiTm  eurent  yu  les  cicatrices  que  Lym 

pellexU  Demetrium ,  adeoque  lepore  chus  leur  montrait ,  et  sur  sescoi^ 

deuinxit  et  cepit  eum ,  ut   ab  aliis  et  sur  ses  bras ,  ils  lui  réponJÎH 

mulieribus  amaretur,  unius  illius  ej-  que  le  roi  leur  mattre  en  avait  as 

set  amator  (3).  Je  rapporterai  ci-des-  sur  le  cou  ,   qui  étaient   TefTet  ^ 

sous  (4)  un  autre  passage  c^ui  n'est  morsures  de  la  furieuse  béte  Lan 

pas  moins  fort.  On  dit  ordinairement  II  faut  savoir  que  Lysimacbus  s'è 

que ^  dans  les  familles  ,  Tamitit^des-  battu  contre  un  lion,  et   quHlk 

cend  beaucoup  plus  qu'elle  ne  mon-  montrait  les  marques  des  plaies  q^ 

te  :  les  pères  aiment  beaucoup  plus  avait   reçues  dans   ce  combat,  l 

leurs  enfans ,  que  les  enfans  n'aiment  termes  de  l'original  ont  plus  de  grJi 

leurs  pères.  On  peut  dire  la  même  que  le  précis  que  j'en  donne,  'a^uj 

chose  ^e  l'amour  des  hommes  pour  «ro  ywi  a-iitc  vttf  itù^rm  xctTot  n^trpj 

les  femmes  ;  ils  sont  ordinairement  ^poc  Aun/xAX^^ >  ^^^  iiciîyoç  àtyen  t^- 

plus  âges  que  celles  qu'ils   aiment.  M^t(*f  h  «ri  «roK  ftupoîc  «où  tok  â< 

Mais  cette    régie    souitre   beaucoup  ^onf  »Tfix<U  ^SaSimc  ùfvx»^  xiottm 

d'exceptions  :  elle  en  souiTre  même  »as  J^nviito  tmv  ytiuihn^  àjutt»  u.i); 


règne 

J'en  parle  dans  l'article  de  Diane  de  Ôn^/ov  ^ny/AAtti,  ^Ipciv  sv  tS  Tfd/i' 

Poitiers.  Nous  voyons  ici  un  jeune  Aa/juaç.    p^enerant  ad    XéjrsimacL 

roi  qui  se  laisse  captiver  par  une  aliqui  ab  Demetrio  legati  ,    qM' 

femme  beaucoup  plus  âgée  que  lui.  ille  per  otium  altas   in  cruribui  i 

Il  ne  s'en  faut  pas  tant  étonner  ;  car  bracniis  suis  leoninorum  unguium  t 

de  vieilles   courtisanes ,   avec  quel-  catrices  ostendit ,  exposuitque  su\ 

qu es  restes  de  beauté,  soutenues  de  eumleone pugnani,  quant  ab  AUj^ 

leur    routine  et  de  leurs    finesses  ,  dro  rege  cum  illo  conclusus  conn 

peuvent  mener  loin  un  jeune  hom-  ruerai,  Illi  in  risum  effusi  suum  qat 

me.  Quoi  qu'il  en  soit ,  si  Démétrius  que   regem  prœdicauerunt   imman 

trouva  de  grands  charmes  dans  La-  jerce  in  collo  ferre  morsus  LArnuB^r^ 

,  la  première  fois  qu'il  la  vit ,  il  (C)  .  .  .  //  eut  a  essuyer  qwei<\\^ 

..: X •  1 i__      _•»/ .•    - -_   i_*    n    i\ >f^»^«r 


mie 


ne  lui  en  trouva  pas  moins  dans  les  railleries  sur  ce  sujet.^  3  ^i  s'éton! 

privautés    qu'ils    eurent    ensemble,  de  voir  que   Démétrius  ,  qui  s'él 

*«(ri  J^i  rh  Act/x/ct»  d'abord  dégoûté  de  Phila,  sa  femin 

Tàf  ;g*«xj  •  tôjutxSç  K*>a^Ti<r<t,  Mo  «  cause  qu  elle  commençait  a  dec 

•E»cti»i9îfy*i  8  '.  ner ,  se  fût  tellement  assujetti  a 

, ,         .  'rk       ^  ■         I  ■       >          r  wiie ,  qui  était  deia  en  décadence  ( 

Idem  au  Demetrium  ab  incubante  La^  ^  aemanda  un  jour  à  Démo  ce  qu't 

imâconcmn^suaviterquesubagitatum  ^^^^^^  je  Lamie  ,  qui  jouait  de 

/m55e   eei</arY?oeflm  W^55e(5).Çe  ^^te  pendant   un  repas.   Oest  i 

netaitpwntseulemcntlaçhtequila  ^■^■^/  répondit  Démo.  Quand 

faisait  trouver  si  charmante  a  Déraé-  ^^      '^  le  dessert  ,    uorez-i^oi 

trius  :  eUe  lui  donnait  des  morsures  ^^.jf  ^   De^o  ,   combien  de   ck 

amoureuses  (6),  qui  apparemment  Larnie  m' envoie?  Ma  mère,  répoi 

»;«c  «>*  A*/*;*c  T«  <tôKnrfiioç,iê  îc  1^^'™°'  r^"*^"  ^''7'^^  ^'^'"  '^^" 

"  ^        >û/^/  iasre ,  si  uous    voulez  aussi    com 

lioreeles  (  et  non  pat  Phalereus  »  comme  il  va  ..,».         ,           .«        .-^ 

d«n.  U  venion  d'Àihenée  )  Lamiam    tibicinem  (?) ?»■«•'«*•"?  '   «"  Demctrio,  jpag.got. 

amavitperdiUssimi  ,  ex  eâque  gnatam  Pkilam  (8)^Hv    (Tl  Bttu/XAÇOI   Onrt  TWf    4»»Xflt 

suieepit.  kihtnsetut  Ub.  XllI^pag.S'}^.  dpyvi  to  uti   »*ô'  ixiiueti    ^t/p-p^tfAii 

(5)  Machon  ,  apud  Athenmm  ,    Ub.  XIII  ,  ;tpo»ov  «dVi  w*p«x^*Kt/i*Ç.  JUirum  fuit 
pag.  577.  qui  Phila  deûoreseenle  eeiale  offensus  ft 

(6)  royei ,  tome    VI ,  pag.    4^5  la   remar-  initia  ,  suceùbuisfe  Lamiœ  ,  «C  tamdiii  ja  n 
que(\)  de  l'article  delndeuxiemeVhonA..  gentemannis  dilexiss».  Idem,  ibid. 


LAMIE.  43 

ec  elle  (9).  Notez  que  cVtait  une  métier  que  Fon  exerçait  dans  la  re- 

urtisane  <^ui  avait  servi  de  conçu-  présentation  des  friige'dies. 

ne    â   Ântisonus  ,  père  de  Dëmé-  (D)  Elle  se  uit  en  état  de  faire  de 

LUS ,  et  qui  fut  ensuite  aimée   de  grandes  dépenses.  "}  Cest  Tordînaire 

émétrins  (10).  PIntarque  dit  qu^elle  que  les  maîtresses  des  rois  se  plai- 

t  surnommée  Mania  ^   mais  Athé-  sent  à   immortaliser  leur  nom  par 

;e  (11)  parle  de  Démo  et  de  Mania  des  bâlimens  superbes.  Lamie  fat  de 

imme   de   deux  courtisanes.  Il  9e  cette  humeur  :  elle  fit  bâtir  dans  Si- 

issa    une   forte  haine  entre  Lysi-  cyone  un  très-neau  portique ,  dont  il 

lachus   et  Démétrius ,  et  cela  fut  y  eut  un  auteur  (16)  qui  publia  une 


lit-il ,  la  première  courtisane  que  sur  ce  sujet  (17).  Xap/c  ^  To^Tay  *J«r» 
'ai  vue  sortir  du  théâtre.  Démétrius  »a6*  içtvrnv  >i  AetjuuA  rS  fitinhit  ^etpet- 
epondit  :  Je  veux  qu'il  sache  que  ma  oTtfua.^va-et  Ji^Tnùi ,  hpyvpohôyitn  «"ox- 
utain  est  plus  honnête  que  sa  Pé-  xowc  kai  to  hîmi ,  ovruç  mvÔ»»«  ^tm 
élope  (la).  Jacques  Amvot  n'a  pas  Ji^in  Ji*  Tjîy  ^roxc/Tixiiaty  ,  aç**  c/w-o 
ntendu  ceci  5  il  fait  dire  a  Lysi-  Auyitiuç  rov  IctfÉ^u  avyyvypA^BeLr  /i*  0 
lachus  :  Je  n'at^ois  jusqu*a  mainte'  «ai  tSv  xafAtuSy  tic  01/  ^ati/x»ç  Ti» 
ant  jamais  ueu  qu'une  putain  jouast  Aa/juai  'ExIw'omv  âmiBSç  ^poo^7fn.  Prœ- 
n  tragédie.  Les  paroles  de  Plutarque  ter  hcec  ipsa  seorsàm  Lamia  cœnam 
le  signifient  point  cela.'  AuoifAetX^f  regiparans,à  multis  pecuniam  con- 
otéopSy  fîç  Toy  cpaoTA  tn?  AAfAtietç  ih%y*  ciliauit ,  atque  oh  imniensas  sumptus 
uy  -TrpSrùf  %»pAx,iftti  iropini  ^pofp;^o/xlvM?  usque  adeb  fuit  illa  cetebrata  cœna , 
K  fTpetytxiç  07t)ivNc.  Lysimachus  înseo-  ut  eam.  Lynceus  Samius  manuauerit 
ans  eum  oh  Lamiœ  amores,  dictita-  litteris,  Quamobrem  Lamiam  comi- 
tat  nunc  primum  scortum  se  ex  tra-  eus  quidam  appositè  ueram  Helepo- 
ricâ  prodiens  (i3)  scend  vidisse.  La  lim  ifOcauit  (18).  Plutarque  venait  de 
neilleure  version  du  monde  n'éclair-  parler  des  grandes  sommes  que  Dé- 
sirait pas  cette  pensée  de  Lysima-  métrius  avait  obligé  les  Athéniens  à 
îhus ,  SI  l'on  ignorait  une  chose  rap-  donner  à  Lamia  (19)  j  et  il  ajoute  que 
>ortée  par  Atnénée  (i4)  ;  c'est  que  cette  femme  de  son  côté,  et  outre 
démétrius  avait  dit  que  la  cour  de  cela ,  se  fit  donner  de  l'argent  par 
Liysimachus  ressemblait  à  un  théâtre  plusieurs  personnes  ,  pour  le  festin 
;omique  ;  il  n'en  sort  que  des  gens  qu'elle  préparait  à  Démétrius. 
lent  le  nom  est  de  deux  syllabes.  (E)  Elle  excellait  en  bons  mots  et 
[î'est  ainsi  qu'il  se  moquait  d'un  Bi-  en  reparties.  ]  C'est  Athénée  qui  le 
lies,  d'un  Paris  ,  et  de  quelque^  au-  témoigne,  *H  J'i ,  dit-il  (20),  AttfAtt 
;res  dont  le  nom  n'était  pas  plus  o-^Ufct  ivÔutToc  ka)  âttix»  ^rpoc  tÀç 
ong,  et  qui  étaient  les  principaux  ebroxpia^tç.  Fuit  quidem  certè  Lamia 
*avoris  de  Lysimachus.  Quand  Ly-  dicteriis  salsa  et  acuta ,  prorshsque 
dmacbus  eut  su  cette  raillerie,  il  se  in  respondendo  Alheniensis. 
contenta  de  répondre  ,  qu'il  n'avait  (F)  Les  Athéniens ....  dressèrent 
jamais  vu  chez  soi  de  putain  qui  fût  un  temple  a  cette  concubine ,  sous  le 
sortie  du  théâtretragique.n  faisait  al-  nom  de  Vénus  Lamie.  Q  Ils  en  dres- 
lusion  à  Lamie  ,  qui  était  une  joueuse  sérent  un  autre  à  Léxna ,  concubine 
de  flûte  (i5) ,  et  par  conséquent  d'un  du  même  Démétrius  (21) ,  et  ils  firent 
rg)  Idem .  ibidem.  Ic  même  honneur  aux  favoris  de  ce 
(io)  Aihea. ,  lit.  XIII ,  pag.  5^8.  prince.  Les  autels  ,  et  les  libations , 
(ii)Ibùiem.  ^  ^  ^  et  les  cantiques  ,  n'y  manquèrent 
("y    2aD^povK'i/>Ay     iiVflii    TJf»    tat/Tot/  . 

TTQpynt  tnç  ixtiVot/  riilftXofl'lIC.    Casùitsiac         (16)   //  3*appelaU  Polimon.  Vojet  Aihinée, 
\avil  Hlius  Pénélope  suum  esse  scorium.   Flu-     Ut,  XIII  ,  pag.  577. 

'"/^x'?!"^*"**"*^  ''*! •  ^j  '  ^;           .      j  («7)  Compos/pnrun  nuteur  nomm/Ljnciu». 

r«3)  Ily   a  proaenatem  dan»  la  uerston  de  y ^jUtLiUvif^^iu  commencement  du  IV*.  faVr*, 

Plutarque.  ce  qui  est  ou  un  solécisme  ou  une  >  o\  m  .      l         •    wv        .  •           -  «^. 

faussHé.  (**>  PluUrcbn»,  m  ï>vmelno ,  pag.  goi. 

(i4)  Athen.  ,   Uh.  XIV ,  pag.  614.  Op)  ^OJ'*  ^  remarque  (F). 

(»5)  Tiv  fltJxHT^i/*  AAfjtUy  hiytiev.    In-         («®)  A*«"- 1  '•'*•  ^'''  »  fS-  *77* 
uiiens  Lamism  tibicinam.  Idem,  ibid,  (31)  Idem  ,  lib.  VI ,    cap.  XIV ,  pag.  353* 


44  LâMIE. 

point.  DéméknvL»  en  fut  li  ictrpm  ,    On  te  serrirait  aujaurd'liui  «lu  Ui 

Su'ii  dit  hautement  qu^il  n'j  avait  de  parvguante  ,  ou  â^ épingles  de 
Ion  dans  Athènes  aucun  hourgeois  reine ,  plutôt  que  du  terme  de 
qui  eût  du  courage.  Sa  pensée  a  été  Ton.  Voyez  la  note  (^5). 
misérablement  défigurée  par  le  tra-  (H)  Le  conte  qui  se  lit  dans  Aà 
ducteur  d'Athénée  :  il  lui  fait  dire  née ,  concernant  Démétrius  et  JLam 
que  jamais  il  rCj  aurait  dans  les  en-  eit  de  telle  nature  que  le  tpapLer  ne 
fors  un  Athénien  de  grand  cœur:  peut  souffrir  en  français.  3  JugezH 
uidndrante  ipso  Demetrio  quœ  tum  par  ce  latin  :  De  Lamid  rusvhm  Mi 
fièrent ,  palamque  dicente  apud  in^  chon  hœc  scribit  ,  Demetrium  d 
feros  nuuumunquhmfuturummagni  quando  inter  pocida^  varia,  genn 
excelsique  animt  ciuem  jitheniensem»  unguentorum  ostentantem  Lantiœ  i 
Une  lettre  mise  à  la  place  de  deux  bicinœ ,  ut  illa  non  ita  jucundè  oU\ 
autres  (aa) ,  a  causé  le  prodige ux  dixit  /  nom  mhU  commatum  ci  tût 
changement  de  cette  pensée.  Voici  le  quant  uellicatum  ,  quod  improboA 
grec  d'Athénée  r'Art  Juit  «tMv  o-èv  omnia  petulantiiis  Uluderet ,  innuia 
AM^MT^iof  ddti/yutf^fiy  î^i  «ro7ç  ^ffvo^i-  ut  JYardinum  quoddam  éifferretur 
f 0IC9  «Ai  xiyui  ov^ic  f^' fltJTov  *AoNvAi»y  et  citm  pudenaum  manu  confricim 
vlT'OVf  /jiiyAf  *tù  jÉpot  th  4^A:»V'  sçt^  ac  digitis  contrectdssety  dîjrisst^ 
Cette  réflexion  de  iRmétrius  me  fait  hocy  Latma,  olfacito,  quantum  ànk 
souvenir  d'une  exclamation  de  Ti-  quis  distet ,  cognosces  :  illam  ven 
hère  :  Memoriœ  proditur  Tîberium^  subridentem  respondisse  ,  atqui  ,  o 
quotiens  curid  egrederetur,  Grœcis  miser,  omnium  longé  putidissimim 
uerbis  in  hune  moaum  eloqui  solitum ,  hoc  esse  mûU  videtut  •  regentque  moi 
6  homines  ad  servitutem  paratos  !  subjecisse ,  é  regid  tamen  glande  pcr 
scilicet  etiam  illum  ,  qui  libertatem  Jovem  est ,  6  Ijamia  (36). 
publicam  nollet ,  tam  projectœ  ser-  (  I  )  .  . ,.  Jene  sais  si  Élien  a  rap- 
vientium  patientiœ  tasdebat  (a3).  porté  exactement  ce  qu'il  dit  de  ca 

(G)  ....  quoiqu'ils  eussent  ,  ,  .  du  deux  personnes,  ]  Démétrius ,  ait- 
chagrin  de  uoir  leur  argent  desti-  il  (37) ,  qui  régnait  sur  {ant  de  peu- 
né  a  cette  femme,  ]  Entre  plusieurs  pies ,  allait  souvent  avec  ses  armes , 
violences  que  ceux  d'Athènes  eu-  et  le  diadème  sur  la  tête  ,  chez  la 
rent  à  soufirir  de  Démétrius,  rien  courtisane  Lamie.  Il  se  serait  fort 
ne  les  fâcha  davantage  que  l'ordre  déshonoré  s'il  l'avait  mandée  ;  mais 
qu'il  leur  donna  de  lui  compter  il  allait  la  trouver  chez  elle  avec  un 
incessamment  deux  cent  cinquante  grand  soin.  Je  fau  moins  de  cas  de 
talens.  Il  en  fit  faire  la  levée  avec  ce  prince  c^ue  de  Théodore  le  flû- 
beaucoup  de  rigueur  et  de  précipita-  teur ,  qui  rejeta  les  prières  que  Lamie 
tion  ;  et  lorsque  l'argent  fut  prêt ,  il  lui  fît  de  la  venir  voir.  Voilà  l'histO' 
leur  commanda  de  le  remettre  à  La-  riette  de  cet  auteur  :  elle  m'est  siu- 
mie,  et  aux 
avait  à  sa 
leur  savon, 
firent  plus  de  peine  aux  Athéniens   gagna  sur  le  roi  d'Egypte.  Lamie  ne 


que  la  perte  de  leur  argent.  'I^y  faisait  plus  le  métier  de  fille  de  joie; 

«d/)Oi0'/««yov  TO  âifytiftov,  iKixtua^  AAjuttA  elle  appartenait  à  un  roi.  Si.Pon  dit 

KAljrtûç  'PTffii  AÙ*rh  irAt^Atç  hç  a-fMyixA  que  depuis  même  qu'elle  appartint  à 

Jbdvvdti*  «  yÀf  AÎo-xOynj  rtiç  l^njMAç,  tcAt  Démétrius,  elle  eut  sa  maison  à  part, 

n-ù  fn/^A  rou  vpAy/iAroç  fiSxhoif  iiit»X>^^^  /  «  r»               ^        t    m 

«t-aA*»  J»AA«[«....i.  r/T»' >.y« J>«,.«  ^«^^.«..^  (*5)    On  Uvuve  dans  U  Platarqae  d'AmTot 

To^ç  *v8pa5rot/ff.  Ubi  coactum  argentum  ^,1^  '^^^  marginale  ,  Et  qoiuii  m.  Umii, 

i>iaLt ,    Ltomiœ  JUSSlt   la  ,   cœtensque  tont  le  lavon  et  tonte  Teau  du  monde  ne  Moroiest 

meretricibus  quœ  circa  eam  erant ,  ad  nettoyer  ni  laver  c«ax  qui  ont  donné  les  taleos 

smegma  prœberi.  Pupueit  enim  dues  J-"»*»»*"  «^8*»  ••••  >••  P'PP»"  ', ,ï«"  «^'î  '" 

^.  Ji^            •         ■'        ' '^ ^^                     I  terre»  et  «eigneonea,  temoioi  de  rimpodicité  dt 

piuior  magis  quam  jactura ,  et  verha  ,  telJei  putaim,  peitea  exécrables dei  étato  pubUa, 

quibus  est  USUSy  quam  exactio    (34).  et  Popprobre  éternel  de  ceux  qai  »'j  lontaotu- 

•es  «  et  Trais  engins  à  crocheter  les  coffra  des 

(m)  'Et  aS'ou  ,  in  inferis ,  pour  •*•'  Aurou  B»»^»  «»  «!«•  P«*««»- 

sut  «tate.  (a6)  Athen. ,  lib,  XI ÏI ,  pag.  577. 

(a3)  Tacit.,  Annal.  ,  Ub.  lll,  eap.  LXV.  (^i)  JElian.  ,  Var.  Hirtor.  ,  Uh.  XII,  tp, 

(a4)  Plotarehas ,  in  Demetrio,  pag.  901 ,  Â.  XVït, 


LAMIE.  45 

qa^ainsi  il  est  trés-possible  qu^on  (L)  Ouëyara  a  débité  autant  de 
t  vu  aller  chez,  elle  Démétrias  ,  je  mensonges  sur  Lamia  que  sur  Laïs. 
ponds  qu'il  n'y  serait  pas  allé  Brantôme  s'y  est  laissé  attraper,  ]  II 
mme  chez  une  courtisane  publi-  débite  (3o)  quelques  maximes  comme 
le ,  mais  comme  chez  une  maîtresse  si  elles  étaient  de  Lamie ,  et  ce  ne 
•nt  il  aurait  cru  être  le  seul  oui  sont  que  des  fictions  de  Guévara.  S'il 
uît,  et  à  qui  il  aurait  donné  les  faut  prendre  avis  sur  ce  sujet ,  dit-il 
oyens  d'être  losée  magnifiquement.  (3i),  d'une  courtisane  qui  a  esté  des 
ir  ce  pied-lâ  les  censures  d'Élien  plus  fameuses  du  tems  passé  ,  et 
nt  nulles  :  car  dés  qu'un  prince  grande  clergesse  en  son  métier ,  qui 
ïst  engagé  dans  le  crime  du  conçu-  estoit  Lamia{ faire  lepeut-^n)  qui  di- 
nage  puolic ,  c'est  la  même  chose  ,  soit ,  etc.  Un  certain  François  Voille- 
it  qu'il  aille  chez  sa  maîtresse ,  soit  ret ,  sieur  de  Florizel ,  conseiller  ,> 
l'il  la  fasse  venir  chez  lui  ;  et  il  est  notaire ,  et  secrétaire  du  roi ,  mai- 
ême  plus  scandaleux  de  la  voir  lo-  son  et  couronne  de  France  ,  a  débité 
!e  dans  son  palais ,  que  de  lui  voir  (3a)  comme  une  histoire  tous  les  men- 
1  logis  à  part.  Je  suis  fort  persuadé  songes  qu'il  avait  lus  dans  cet  auteur 
le  Lamie  logeait  chez  Démétrius ,   espagnol ,  touchant  les  trois  courti- 

qu'en  tout  cas  Démétrius  n'allait  sanes  Flora ,  Laïs  et  Lamie.  Tant  il  est 
>int  la  voir  sur  le  pied  d'une  cour-  vrai  qu'il  ne  faut  qu'un  mauvais  au- 
sane  qui  ouvrait  sa  porte  à  tout  teur  pour  en  gâter  plusieurs  autres  ! 
3nant..  C'est  néanmoins  la  supnosi-  (M)  Comme  M,  Moréri  n'a  donné 
on  d'Élien  :  c'est  sur  cela  qu  il  ap-  que  trois  lignes  y  je  n'ai  pas  beaucoup 
uie  la  morale  de  son  chapitre.  de  fautes. .  .  a  lui   reprocher.  ]  1°. 

(K)  Lamie  critiqua  un  Jugement  Cette  expression  ,  les  Thébains  lui 
'-ndu  sur  des  matières  d'amour.  ]  consacrèrerà  le  temple  de  f^énus  La- 
oici  le  fait  :  Thonis  (a8) ,  courtisa-  mie  ,  est  trompeuse  :  elle  porte  à 
e  égyptienne ,  avait  demandé  une  croire  que  les  Thébains  avaient  un 
rosse  somme  à  un  jeune  homme  qui  temple  de  Vénus  Lamie  ,  lequel  ils 
aimait  ;  U-dessus  le  marché  rom-  consacrèrent  à  la  maîtresse  de  Dé- 
>it  5  l'amant  se  retira  sans  rien  faire,  métrius.  llfallait  donc  dire  jpour  ôter 
l  lui  sembla  la  nuit ,  en  dormant ,  les  équivoques ,  que  les  Thébains  bâ- 
[u'il  jouissait  de  cette  femme  :  cela  tirent  un  temple  en  l'honneur  de  cette 
5  guérit  de  sa  passion.  Thonis ,  ayant  maîtresse ,  et  qu'ils  le  nommèrent  le 
u  tout  ce  mystère,  prétendit  que  le  temple  de  Vénus  Lamie.  a®.  Il  n'est 
2une  homme  la  devait  payer  ,  et  pas  vrai  que  Plutarque  fasse  mention 
•assigna  devant  les  juges.  Bocchoris  de  cela  :  c'était  Athénée  qu'il  fallait 
ondamna  le  défendeur  à  mettre  citer.  Charles  Etienne  (33)  a  prêté  à 
[ans  une  bourse  l'argent  qu'on  lui  M.  Moréri  cette  fausse  citation, 
vait  demandé;  et  à  la  remuer  de       (N)  Je  suis  surprU  d'un  doute  de 


;t  que  cette  jouissance  en  songe  n'e-  /^  femina  quam  amabat  Phalereus 
:ait  qu  une  ombre  de  la  véritable  (34)  ?  En  la  nommant  noble  il  se  fon- 
ouissance.  Lamie ,  juge  compétent  de  sur  ces  paroles  de  Diogène  Laêrce  : 
;n  ces  matières,  dit  un  jour  que  ce  'axx^  ig^  xtù  %ùy*u7  tviAku  AautU 
ugement  était  inique  ,  parce   que  >  r    . 

l'ombre  de  la  bourse  n'avait  point  gué-      (3«)  Himoirei  da  Dames  Gdantei ,  tom,  11^ 
ri  la  courtisane  de  l'envie  qu'elle  avait  •"«•  '«/»• 
le  posséder  cet  argent ,  au  lieu  que  le      (^')  Êpîire»  doré» ,  /«V/v  /  ,  p.  m.  a6o  ec 


'"""^^  r«*  F;*^^  ^    P"""""    "^^  "^  (3»)  Dans  un  U.re  impnn^e' k  Londres  sou. 

leune  IV>mme  (29),  UrigM  de  Jaeaues  J*r.  ,  ,«  intituU :  Le  Préau 

d«  Fleuri  milées.   V^e*-y  U  ehap.  FUI  du 

(aS)  a/tait  son  nom  igjptUn  t   les  Grées  U  ''•*  ''•'7  '  f^f'  »44  «  'wV. 

npnun^rent    jirekidiee    ou   ArtKediee.    Voye»  (13)  Uojà  lui  a  été  la  citation  de  Vhnmn{no. 

Elîeiï,  V«r.  Hwior. ,  Ub.  XII ,  eap,  LXIIÎ,  et  Hofmao  a  fait  la  mime  chose. 

ter  notes  rf«  Kahnios.    ^  (34)  Meaig.  m  Diogen.    Laf  rttvm  ,   lib.  V , 

{99)  C»  PIntarcfa»  ,  ni  Deaactrio  ,  pm%.  goi.  nuiit.  76,  pag.  a» . 


46  LAMPONIANO. 

«TM  «fM/AivM.   Verumurhanâ  ac  nobili   lui  pouf  un  procès  (A)  oii  il  n 
amicd  Lamid  uubatur  quam  ama-    jf^[i  p^   f^iy^  intervenir    COnl 

bat.  En  Vo^ctu^^^j^imi,^^^^  sa  partie  les  offices  de  ce  prince, 

sans  la  moindre  répuanancc  que  La-  .,  *^     ,     ..   ,    .          ^    ^  jf            ' 

mie      maîtresse  de  Demëtrius  Po-  il  espérait  de  trouver  son  corn 

liorcéte ,  ait  été  aimée  de  Démétrius  te  dans  une   révolution   d'éu 

Phaléréus  ;  car  la  maîtresse  de  Dé-  ^^  ^  j^^^jj  besoin  de  quelque  n 


M.  Ménage  a  eu  raison  de  censurer  et  se  sentait  aussi  vain ,  et  aui 
Dalechamp,  quia  traduit  ces  mots  adonné  au  luxe  qu'auparavac 
d;Athénée,  ^-^^^fJ^l'^V^^^     Ses  deux  complices  étaient  Cha 

par  Demetriiu  Phalensus  Lamiam  les  VlSContl  et  Jérôme  OJgiati.( 
tibicinem  amavit  perdùissimè  ;  mais  dernier  fut  engagé  à  ce  noir  COH 
il  devait  aussi  censurer  Aldobrandin,      j^^  j^      j^j^g  qu'un  maîîî 

auia  dit  aueles  Thébains,  parcom-   K,,     \  ^ •  j    S  i    -r 

plaisance  pour  Démétrius Pfaléréus,  d'ecole  ,  ennemi  du  duc,  lui  & 
bâtirent  un  temple  de  Vénus  Lamie,  sait  voir  dans  le  meurtre  de 
afin  d'honorer  la  mémoire  de  sa  mat-  tyran  (B).  Quant  à  Charles  \i 
tresse  Lamie  (35).  AJdobrandin  cite   conti ,  deux  raisons  puissantes  f 

'Cœlius  Rhodiemus  ho.  af) ,  cap.  D.  il  \        .  ,pv    j    * ^_    . 

yTt"ois  choses  à  reprendre'^là-de-  engagèrent  (C).  Lamponiano, s 
dans.  I®.  Ce  ne  fut  point  par  corn-  voulant  sauver  au  travers  àt 
plaisance  pour  Démétrius  Phaléréus  femmes ,  fut  tué  par  un  Mon 
mais  pour  Démétrius   Poliorcète  ,   ^^^  cadavre  mordant  la  poussie 

TnmÈ7u^'A&r,  Wu  re  (D)  fut  livré  à  la  popufaceîi, 
pas  Cœlius  Rhodiginus.  3°.  11  fallait  qui  en  fît  son  jouet  pendant  qn» 
dire  que  lés  Athéniens  eurent  la  que  temps  (c).  Pierre  Crinitus 
même   complaisance  que    les  Thé-  ^^jj  ^^^  ^^^^  ^  j^  louange  de  a 

^^^^'  assassin  (E).On  dit  que  ce  duc  d 

nS)  Tkehanos  autem  Demetrio  blandientes ,    Milan    avait    de     bellcS     QtiaUlC 
VenensLanuœ  templumexeiUivisse^utLatmm  ^  .      ^ 

ab  eo  amala  memoriam  eoUrent ,  seribit  Cœliut    (a),  et  qU  il  gOUVCmait    en   DOI 

S!^,1if;ùiit\î?»:;îrnJ:,6Tn?^;uV.i-  prince  ,  sans  antre  défaut  noU 

tendre  que  D/métrius  Phaléréus  dont  il  venait    Jj|g  qu'uue  exlrême   impudicite 

'^'*''"''  qu'il  lui  était  d'autant  plus  facii 

LAMPONIANO  (Jean- Ano^),   de  satisfaire,  que  les  dames  d 
issu  d'une  illustre  famille  mila-  sa  cour  faisaient  gloire  de  leur 
naise  (a) ,  fat  l'un  des  trois  do-  galanteries  (F). 
mestiques  de  Galéas  Sforce ,  duc      ,^^  ,  »,.!*: 

de  Milan  ,  qui  conspirèrent  COn-    romm  turbœ  ad  ludibrium  concessus ,  in 
tre  ce  prince  ,  et    qui  lui  Ôtèrent    to  la^ueo  per  cunctas  urbU  reglones  rafu 

laviedansreelisede3ainMi.tien-      ,^^,^^  lus^^ 

1        c  j   ^j  '         T.         r   a    n  W  '««»»  »  ibidem. 

ne ,  le  2b  de  décembre  1470-  te      ^^^  7^^^  ibidem. 

fut  Lamponiano  qui  lui  donna  les       ,».  r,  .    •   ^-i'  »    , 

j  •         •  *  Ti    r  •     •*.        (A)  //  était  tache  contre  le  dur  <! 

deux  premiers  coups.    Il  faisait  j^faL  pour  L  procès.}  ^oidYë^ 

semblant  d  écarter  la  foule  ,  et   de  Vaffaire ,  selon  Paul  Joyc.  Ad  a^ 

d'avoir  des  lettres  à  présenter  à    dendum  immane  usque  adeb  et  ;>f  1 

ce  duc.    Il    était  fâché  contre.  f"'«*"''^/«5^{»"*''^'*^**"'fr^ 

illata  sibi  injuna  a  Casteluoneo  L( 

(a)  Egnatius,  Exemnlor-,  lib.  UT,  cap.    mensium  antistite,  a  quo  sacri  laU 

IT,  subjln,  ^  folio  m,  96  verso,  fund'd  possessione  contra  jus  itUi 


LAMPONIANO.  4^ 

pld  tocatione,  seperiniquè  spolia'  inarU  spe parandcé  gloviœ  inflaferat 
Il  querebatur.  Totum  autem  ejus  Cola  Montanus  litterarii  ludi  maeis- 
uriœ  odiique  t/enenum  verlehat  in  ter,  si  ocviso  tyranno  patriam  in  li- 
incipem  ,  qui  a  se  supptieiter  dfh-  bertatem  assereret  ;  sœpè  Cassios  et 
séante  eam  contumeiiam ,  sœpè  Brutos  in  schold  maenis  extollens 
^atus  adifenarium  in  eatrahendd  laudibus  ^  qui  elorid  ducti  pulchern- 
e  prœpotentem ,  neque  adt^ertere  ,  mi  facii  consUium  olim  suscepissent 
que  moUire  uoluisset  (i).  Cela  me  (7).  Tant  il  est  vrai  qu'une  mauyaîse 
it  souvenir  de  Philippe ,  roi  de  Ma-  leçon  est  capable  de  faire  du  mai ,  et 
doine ,  qui  fut  tue  par  un  homme  que  les  princes  mêmes  doivent  tâcher 
)  qui  n^vait  pu  obtenir  de  lui  la  de  ne  se  point  faire  de  petits  cnne- 
ingeance  quUl  lui  avait  demandée  mis.  Il  y  en  a  peu  de  tels.  Cola 
un  sanglant  affront  (3).  Il  ne  songea  ayant  été  pris  quelque  temps  après  ', 
us  à  se  venger  de  Fauteur  de  cet  tomba  au  pouvoir  de  Laurent  de 
itrage,  mais^  du  prince  qui  ne  lui  Mëdicis  qui  le  fît  pendre  (8).  Le  cou- 
I  faisait  pas  justice  (4).  rage  qu'u  avait  inspire  à  Olgiati,  par 

(B)  Olgiati fut  engagé..,,,  par  l'espérance  d'une  renommée  éternel- 

gloire  qu'un  maître  aécole,  enne-  le ,  ne  se  démentit  point  à  la  vue  *du 
I  du  duc,  lui  faisait  t^oir  dans  le  dernier  supplice.  Olgiati  et  son  cama- 
eurtre  ttun  tyran.  ]  Il  s'appelait  rade  eurent  le  temps  de  se  sauver  à 
3la  Montanus ,  et  avait  été  précep-  la  faveur  de  la  confusion  que  Passas- 
ur  de  Galéas  Sforce  ,  qui  conser-  sinat  du  duc  causa  dans  l'égKse:  mais 
rat  plus  qu'il  n'eût  été  nécessaire  comme  il  n'y  avait  personne  qui  osât 
souvenir  des  coups  de  fouet  qu'il  leur  donner  retraite ,  ils  furent  pris 
^ait  reçus  de  son  pédagogue ,  lui  deux  jours  après.  Leur  supplice  fut 
t  donner  un  jour  publiquement  les  proportionné  à  leur  crime  ;  et  voici 
rivières  sur  les  fesses  nues.  Hic  ta  fermeté  d'Olgiati  :  Olgiatus  ipse 
Wa  quondam  Oaleacii  pcedagogus  mirum  uisu  audituque  uesand  constan- 
irum  in  principem  odium  conceperat  lid  obstinatum  animnm  in  conspectu 
npotenti  ejus  contumelid  percitus  ,  camificis  eerens  ,  seseque  in  ipsâ 
uod  ille  puerilium  uerberum  nimis  morte  confirmans  hœc  contumaci  ore 
lemor ,  postquàm  adolewit ,  impe-  protOlit  uerba  ;  Collige  te ,  ffieronr- 
iumque  suscepit,  ipsi  Colœ  tamquam  me ,  stabit  vêtus  memoriafacti  ;  mors 
nmiti  subagrestique  prœceptori ,  ac~  quidem  erit  acerba  ,  sed  tormentum 
iptas  oUmplagas  nudaûs  clunibus  brève,  atque  ejusfama  perpétua  (g). 
}ropalam  rependijussisset  (5).  G)la,  On  sera  peut-être  bien  aise  de  voir 
idi«;né  de  cet  afiront ,  piqua  d'un  ici  quelques  vers  qu'il  composa  dans 
rdent  désir  de^  gloire  le  jeune  01-  la  prison.  Ils  sont  une  preuve  de  sa 
iati  ^  d'une  gloire ,  dis-je  ,  à  acqué-.  hardiesse;  ils  insultent  le  prince  qu'il 
ir  en  redonnant  à  sa  patrie  la  liberté  avait  assassiné, 
ar  le  meurtre  du  tyran  :  il  lui  rcle-       ç^^  „^„  ^^^  ^.^^^  „^^        ^^ 

a  jusques   aux  nues   le  mente   de  phalange* 

trutUS   et  de  Cassius.  En  un   mot  ce         Sternere  ^  privatd  Galea*  dux  Sfonia  dextrd 

ut  lui  qui,  par  ses  furieuses  exhor-      5;"«*^  «'^.*««« ««"«'"*/»«'er* co/fentew 

..  V»  '       M.       j      M.  M.       estantes famuU f  nec  opes,  nec  régna,  nec 

ations,  ut  concevoir  et  exécuter  cet  urtes. 

ittentat  (6).    Olgiatum  penè   imber-        Bine  palel  humanis  qu»  sUfidueia  rehw  ^ 

fem  ,    leuissimumque    adolescentem      ^ip^Mhmcsœt^outtumnU  este  tyranno  (lo). 

(1)  Panlas  JotÎos  ,  in  Elosio  GaleActi  SfortJK,        ^C)  • .  Quant  h  Chartes  f^isconti,  deux 

ift.  i//,  Elog.,pa^.  m.  s44.  raisons  puissantes  Vy  engagèrent.  \ 

O)  Nommé Pausanùu.  En  premier  lieu,  il  était  fâché  de  voir 

U.con^i,,arumtudibrii,  exposuerat.  Freinsbem.     V^.^  ".*  Sforces  eUSSCnt.USUrpe  la  do- 

Supplem.  in  Quint.  Cnrt. ,  Ub.  /,  cap.  IX.         mination  au  préjudice  de  sa  famille. 

(4)  Adoletcent...  odium  ab  auctore  ùtiuriœ   En  second  lieu ,  il  avait  une  sœur 

ibidem!*^'"**^  *'"'  ''*'"'^*^  con..ert»i.  laem  ,    q^g  Galéas  avait  débauchée  ,  et  puis 

,flg.a45.  *  '       *  *        (7)Jov'U5.Elog.  Gui,  Sfort.,EIog.  ttfc. ///,  ' 

(b)  flujus  Colat  diris  cohoriationibus  eonfurO'  ''*^\  y  j*        .... 
lionetn    inekomùim   ad  exilumque    ptrductam         (*)  Idem  ,  ibidem  ,  pag.  9^7. 
fuisse^  Olgùttu»  ipse  ex  quœsuone  pencripsit.        Cq)  Tdem ,  pag.  «46. 
Idem,  ibidem.  (lo)  Idem ^  pag.  «47. 


4B  LAMPONIANO. 

commaoûiii^  à  un  beau  jeune  hom-  (F)  Lus  dames  de  ta  courfé 

me  f  son  mignon.  Germanm  tororit  gloire  de  leun  e^aiantenes.]h 

probro  quant  Galeacius  adamaret ,  cription  quePaiu  JoTenoasadi 

atque  êubigeret^pennovehalurt  tant6  de  la  corruption  des  femmes 

indignantiu»  quod eam decoro adoles'  pa^s-li    est    horrible.' Elles  i 

cent*  ,    qui  œtatis  florem  principi  daient  la  chasteté  comme  un  oli 

Jfruendum   dediiset  ,    condlidste    et  â  la  politesse  :  elles  croyaied 

communicdsMe  jutpicaretur  (ii).  Ce  s'attacher  à  cette    vertu,  c'éb 

prince  passait  pour  si  impudique,  savoir  pas  vivre  j  citait  retenu 

qu'on  parlait  non-seulement  de  ses  sauvage  d'une  campagnarde, 

amours ,  mais  aussi  de  ses  maquerel-  elles  ne  croyaient  pas  que  co 

]ages(i3).  Nous  avons  ici  un  exemple  avec  un  prince  fÙt  une  action  i 

de  la  dociliti^  féminine  :  la  sœur  de  sëe  à  Thonnâtetë  j   elles  préten 

François  Visconti,  non  contente  de  que  le  moyen  de  relever  la  cooi 

S  ratifier  de  l'usage  de  son  corps  le  duc  de  leurs  maris  par'-dessus  les  i 

e  Milan  y  se  prêtait  aussi  à  ses  bar-  était  de  leur  faire  porter  des  i 

daches  quand  il  le  voulait.  Appa-  d'or.   Galëas ,  qui  était  bel  hoi 

remment  elle  n'avait  pas  beaucoup  jeune ,  vigoureux ,  et  impadi({ 

de  peine  â  donner  cette  marque  de  tempérament,  trouvait  là  sont 

complaisance    à    ce    duc ,    puisque  te.  Les  paroles  de  Paul  Jotc  sa 

c'était  en  ûiveur  d'un   beau  jeune  sent   infiniment  les  miennes; 

homme.  pourquoi  je  les  mets  ici  :  tiis  a^ 

(D)  Son  cadat^re  mordant  lapouy-  quùm  boni ,  spUndidissimiqut , 
sière.  ]  J'ai  pu  me  servir  de  cette  cipis  nomen  tueretury  premihajA 
phrase  au  sens  littéral ,  puisque  Paul  famam  intempérantes  uagcequei 
Jove  s'exprime  ainsi  :  Ipsius  Lampo^  nés.  Nam  ea  tum  erat  ex  muk 
niani  caJtauer  solum  lingud  et  denti*  luxuriantis  secuU  condiiio ,  in 
bus  commordens  jacebat  (i3).  prœcipuè  nobilioribus  matroiùi 

(E)  Pierre  Crinitus  a  fait  des  vers  totum  pudiciiiœ  decus  çbhumA 
a  la  louanae  de  cet  assassin,^  Ils  sont  aulœ  alienum  prorsits  et  subci^ 
au  second  livre  de  ses  poésies  (i4)y  putaretur ,  ideoque  princeps  aài^ 
et  ont  pour  titre  :  de  viriute  Joannis  tiam  Vhidinis  proclinatus ,  etjitii 
Andreœ  Lamponiani^  tjrrannicidœ.  uigore  uenustateque  oris  supra  ot 
En  voici  les  six  premiers  :  spectatu  dignissimus ,  procaeS»^, 

Parlât  oUm  sacra  Bruti  manibus  nUnarum  oculis  et  desideriii  c«F" 

Antiqua  viriiu  Xialum.  'unè  deserutret.  Erat  enim  tio^ 

Jcjortè  Itctafn  dum  rrpendit  hoiUam  gatum   inter   fœminos  ,    ruûh^ 

F±!l ri^riiiÏ6'2/ac«,  Insuir..  /''^"«P"  concubixu fieri  iniff 

Miratafortsmdexieram.  earumque  mantos  qui  meptis 

„  -    ,  ,.^  „.  t^ideri  passent,  ita  excelUre(^ 

11  ne  faut  pas  s'étonner  que  Pierre  cor/iifrii ,  ut  dignitau  cuneios 

Crinitus  ait  loué  cet  assassin  5  car  teirent  (in),  VoUà  sans  doute k 

nous  voyons  un  hymne  (  i5)   a  la  ^^^ain  degré  de  la  corruption 

ira  (10; ,  gj  aueltrue  chose  empêche  q* 

soit  bannie  du  001 

,       ^  -     yi  -  w^„.  qiie  l'on  attache  à  l'égal 

trouve  entre  autres  éloges  t  femmes  une  idée  de  déshonneu 

Morte  inserendus  ealicolum  ehorit  vice  opposé    (l8).  C'est  la  prin^l 

jEtemo  ab  omni  labe  puram  barrière  dont  la  providence  àe 

ReddU  ovafu  animam  parent..  ^.^^^  ^^^^j^  pour  arrêter  un  pe' 

(u)  Jori-,  «.Elog.G.l«cnSforti«,  pag.    Pf^g^jf.  ^^  ^"^^''1^^  '  ^^  ^fjl 
,^j"'  ♦  »  »  »- o     cher  d'inonder  tout  le  genre  IJ'"' 

(la)  Prineipem  enim  in  amore  improbum  aV-  à   la    manière   deS   eaux   du  de>' 

tiueadeb  impudenUmpleriquevel/aUoexitÛ-  qui    n'épargnèrent   quC   trés-p«l 

mabant,  ut  aliéna  Ubultm  lenocinit  obsequtum  Ma 

lubsns  prmbere  crederetur.  Idem  ,  U)idem.  gens. 

Ci  3)  Identt  ibidem  ^  pag.  346.  (17)  Joviof  ,  in  Eiog.  Gakacii  Sfoitisi 

(i4)  Pag.  m.  833.  943. 

(i5j  HymDDf  ia  Uudcm  Ballhacarif  Gerardi  (18)  Confttre»  ee  qui  te  trouve  ci -^'^ 

fortiMimi  tyranoicidc.  iom.  VII I^  pag.  393 ,  dans  ta  remarq»*  ( 

(16)  tttua  le  prince  d'Orange  ,  Van  i584.  l'arlicie  Joua»  (Arogrimua). 


LANCELOT.  LANDÀ.  LANDAU.  49 

r. ANGELOT   (Claude),    reli-  mière,  est  de  Tan   1688;    et  enfin 

:eux  bénédictin  ,  était  de  Paris  tout  ce  qui  Si^trouue  de  pièces  et  d'ob-- 

,t\    k         ^i»-^j          j.  serwations  a  la  nn  de  la  nibie  de  f^f 

).    «(6)  Ayant  fait   durant  sa  tré,  pour  servir  d^  introduction  à  l'in. 

jeunesse  de  fort  bonnes  études,  telUgence  de  la  Sainte  Ecriture  (2).. 

.  il   fut   chargé    de   l'éducation  L'auteur  dont  je  tire  ceci  assure  (  3  ) 

•  a'un  enfant  de  qualité  ;  et  se  ^"^  \^  Graiumaire  générale  ^et  rai- 

^   T>     X  T»        1  sonnée,  qui  contient  les  fondemens 

retira  ensuite  au  Port-Royal  de  l'art  de  parler ,  est  de  l'invention 

',  des  Champs,  oii  il  enseigna  les  de  M.  Amauld ,  et  de  la  composition 

'  liumanités  avec  beaucoup  de  <le  dom  Claude  Lancelot. 

r   fruit.    Quelques  années    après  (a)VignealMarTilIe,MilMges  d'Hisl.  etd. 

il  se  fit  reliffieux  dans  l'abbaye  Littém. ,  >«g.  26. 

■I     o    •    j.  r«                   '    -1           -xJ^  {i)  La  même  ^  pag.  i^S. 

de  Samt-Cyran ,  ou  il  avait  de 

^  grandes  liaisons  .avec  le  feu  LANDA  (Catherine)  doit  être 

abbé,  M.  de  Barcos.  A  la  mort  comptée  parmi  les  femmes  sa^ 

=  de  celui-ci ,  cette  communau-  vantes.    Elle  était  encore   fort 

té  ayant  été  dissipée  ,  et  les  jeune ,  lorsqu'elle  écrivit  à  Pier- 

.  moines  dispersés ,  dom  Claude  re  Bembus  ,  en  1626,  une  lettre 

Lancelot  se  trouva  relégué  en  latine  qui  a  été  imprimée  par— 

■Basse-Bretagne,  oit  il  est  mort*  mi  celles  de  cet   écrivain  (a), 

depuis  deux  ou  trois  ans  (c).  >»  avec  la  réponse  qu'il  lui  fit.  Hi- 

a  composé  plusieurs  bons  li-  larion  de  C!oste(^),quilanomme 

•es  (A):  il  n'y  mettait  point  mal  Lâvd  a  ,  observe  qu'elle  était 

î»n  nom ,  et  on  les  attribuait  en  de  Plaisance,    et  tres-^belle ,   et 

énéral  à  MM.  de  Port-Royal.  sœur  du  conUe  Augustin Lauda , 

(«^  Vigneul  MarviUe  ,  Mélanges  d'Hist.  et  ^JLf^"^^  ^"  ^'^'"'^  ^^^^  ^^^^ 

Littéral.,  ;»ag'.  125.                     i  Trwulse. 
,  (h)  Là  même, 

,  *  Leclerc  dit  qu'U  eat  mort  à  Quimperle' ,  («)  <^'Sf*  ^  ^"*'  du  ri',  livre  des  Let- 

.  i5  avril  1695  *'«»  d«  Bembus. 

(c)  Je  crois  que  cela  signifie  Van  1694  ou  ,    (*)  ^"^^^^  ^f  Coste,  Eloges  des  Dames  U- 

i^iron,           y                °                     ^  lustres,  iom.  II,  pag,j2». 

(A)  //  a  composé  plusieurs  bons  LANDAU,  ville  de  la  basse 

^res.3  Lr  Nouvelle  ^ethode  pour  j^igace  ,  près    de  la   rivière  de 

3nrendre  la  laneae  latine  *  et  la  ^      •  i_           i      c       x*»         j     n 

[ngue  grecque  ;  fe  Jardin  des  Raci-  Q«eich,  Sur  les  frontières  du  Pa- 

es  grecques  :  une  Grammaire  ita-  latinat ,  à  une  égale  distance  de 

enne;  une  Grammaire  espagnole}  Spire  et  du  Rhin,  fut   engagée 

ne  traduction  française  des  fables  pour  très-peu  de  chose  à  Féuéçue 

e  Phèdre  ,  et  une  autre  de  quelques  "V.     o    •                 i>                       r  ^  • 

omëdies  de  Te'rence  j  un  Traité  de  ««  'Spire  par  l  empereur  Louis 

Héinine(i),  dont  la  seconde  édition,  de  Bavière^    Van   i3o8y   mais 

caucoup  plus  ample  que  la  pre-  l^an  i5ii   elle  Jut  rachetée  par 

*  I    «1..-W-. ..  •.  J-.  -     ¥      I .  Maximilien  P^ .,  et  rétablie  dans 

■*   Le  père  Niccron  arait  dil  que  Lancelot  a  t  •!.        J    /    \     r>9 

it  souvent  des  augmentations  à  cet  ouvrage.  tOUtCS  SCS  libertés  (û).   C  eSt    UUC 

»1t  assnre  que  l*édition  de  1786  ne  renferme  1^^     i*         •ll^-,    ^_,:    ^«.««-.^„^«>4.  ^^ 

en  qui  ne  soit  dan.  la  première ,  datée  de  i656.  ««S    dlX  VlUeS   qUl   COmpOSeUt  Ce 

•a  lit  dans  les  Mélanges  de  ChapeUin  que  c'est  que  Y  OU.  appelle  la  prCVOtë  OU  la 

Lancelot  qne  1  on  doit  le  I/«I«cCtM  «^i^'W""^^'  .                                     ^ 

un ,  qui  a  en  Unt   d'éditions.   La  prefac»  et  la  /  v  *r                tt-  .     •                  -      n     .  i 

dissertation  De  vtrd  et  faUd pukl^tudine  sont  («)  ^«'«^^  Historique,  mou  d'octobre 

c  Nicole.  1,702  y  pug.  aoo.  Voyez  aussi  Louis  du  mxy^ 
(1)  Je  Cai  riV.  lom.  //,  pag.  5g6,  remarqua    EUt  de  lïlmpirc ,  dial.  VIIl,  pag.  m.  536, 

a)  de  tartùiU  AvT^icKK  (D.  Jnwa  d>  et  Munster.  Cosmogr.,  pag.  /^ji. 

TOME   IX  ^  '                                           4 


LAMDÀU. 


le  prévôt  d'HaguenaUf  ont  pré'-  fortifiée  avec  tous  les  soinâ  û 
tendu  relever  immédiatement  de  ginables.  Le  fameux  M.  de  \\ 
Fempire  (^)  (A)/ Elles  furent  ce-  ban  y  employa  tout  son  savc 
dées  à  la  France  par  la  paix  de  faire.  Les  Impériaux,  sous  le  pi 
Munsler  pour  lui  appartenir  de  ce  Louis  de  Bade ,  la  bloquer 
la  manière  qu'elles  avaient  ap-  au  mois  d'avril  170a ,  et  om 
partenu  à  la  maison  d'Autriche  ;  rent  la  tranchée  le  17  de  ji 
mais  peu  à  peu  toute  restriction  suivant.  La  place  leur  lut  ren^ 
a  cessé  (c).  Quelqu'un  a  dit  que  par  capitulation,  le  i  o  de  sepU 
lesbourgeois  de  Landau  n'avaient  bre.  Lie  roi  des  Romaios  arr 
paset^cAioanei/r^,etqu'i]savaient  au  camp  le  27  de  fuillet  (6). 
maintenuleurvilledims  le  temps  aue  les  nouvellistes  publièn 
que  les  autres  avaient  été  pillées  de  ce  siège  bous  donnera  Xi 
{d).  Gela  veut  dire,  ce  me  sem-  de  proposer  quelques  remarqi 
ble,  que  pendant  la  longue  gner-  (  €  )  ,  sans  espérer  néanmoi 
re  qui  finit  par  la  paix  de  Muns-  qu'elles  puissent  leur  être  utik 
ter,  et  qu'en  d'autres  temps sem«  ni  guérir  la  crédulité  flatten 
blables  ,  ils  ne  s'étaient  point  qu'ils  savent  si  bien  inspirer,  i 
obstinés  mal  à  propos  à  résister  n'oublièrent  pas  de  réfléchir  « 
aux  plus  forts.  Us  donnèrent  un  ce  qu'il  dura  beaucoup  (D).  I 
exemple  de  cette  souplesse,  l'an  IV*.  article  de  la  capitulatioo 
1634,  comme  on  le  peut  voir  paru  fort  singulier,  puisqael 
dans  les  mémoires  de  Puységur  gouverneur  y  demanda  que  il 
(e).  Un  autre  écrivain  (J')  re-  habitans  fussent  maintenu5  dai 
marque  qu'ils  n'ont  point  été  l'exercice  de  leurs  religions,  1 
sujets  aux  dissensions  intestines,  que  l'on  conservât  la  religion  ci 
et  qu'ils  se  sont  toujours  abstenus  tnolique  apostolique  et  romain 
d'irriter  soit  en  paroles  soit  en  dans  sa  pureté  (E). 
actions  les  princes  voisins,   et       /A^  •>*    ,        j    j-      -#» 

,  fe    r      M.  j-    TT        •        {A)  C  est  une  des  dix  villes ? 

quen   1 552  les  troupes  de  Henri    ont  prétendu  relever  immédiate^ 

II,  roi  de  France,  et  celles  d  Al-  de  tempire,']  M.  Heiss  nous  expl 

bert  de  Brandebourg,  leur  firent  quera  cela.  «  Haguenau  ,  dit-il  j 

beaucoup  de  maux.  Le  sieur  du   »  %'}  la  première  des  villes  d'Al^ 

rL  ,  *  f       •     j     r       j         »  dépendantes  de  la  préfecture  M 

Val  assure  que  le  vin  de  Landau   „  jç  tribunal  était  étatli  dans  la  d 

est  le  meilleur  vin  du  Rhin  que  »  me  ville.  Après  le  traité  de  Mui 

Von  puisse  boire  (g)-  Cette  ville  »  ter,  le  roi  de  France  y  avait  d'j 

»  bord  ,  à  rimitation  des  landgri^i 

(ô)Du Val, Descr. de rAllemagne, ,1.159.  ''  «l'Alsace  ses  devanciers,  conseil 

(c)  roj-ez  la  remarque  (A).  »  ce  conseil  provincial ,  auquel  pn 

(d)  Du  Yal,  Acqubitioas  de  la  France ,  »  sidait  son    grand   bailh ,    ou  sfl 
pag.  38.  »  lieutenant.  Mais  comme  elle  a  eJ 

(e)  Mémoires  de  Puységur,  Dtffi'.  II 3,  123,  «  entièrement  ruinée   dans  la  dei 


édition  de  Hollande ,  à  Vani&S  {mal  mar-    ^  nière  guerre ,  le  roi  très-chrétM 
çué,carUfauti6A^).  transféré   ce   conseil  à  Brissa 


»  a  transféré  ce  conseil  à  Brissai 

(1)  HeiM ,  HUt  de  TEmpire  ,  // 
pag.  3d.  pag.  45a ,  édition  dt  la  JETi^'*,  i685. 


(f)  Munster.  Gosmogr. ,  pag.  47». 

(g)  Du  Yal ,  Acquisitions  de  la  France,        (i)  Heiss ,  Hist  de  TEmpire  ,  II*.  pa/i 


LAND4U.  5i 

[^ettc  ville  en  ce  temps-là  recon-  ud  titre  plus  ibrt:  qu'il  était  leti.r 
laissait,  ainsi  que  les  autres  neuf ,  »  tuteur ,  et  que  c  était  à  lui  à  les 
e  roi  pour  protecteur,  aux  mêmes  »  conduire.  Je  leur  parlai  si  forte- 
;ou(litioas  qu*elles  reconnaissaient  n  ment ,  que  Tintendant  qui  était 
.'empereur  et  les  princes  d'Autri-  »  présent  me  dit  devant  eux  :  Mon- 
;he  en  cette  qualité  ^  sans  déroger  »  sieur,  si  ceux  qui  tous  ont  précédé 
t  rimmédiateté ,  en  vertu  de  la-    a  leur  eussent  fait  connaître  leur  de- 

Ïuelle  ces  dix  villes  prétendaient  n  voir  comme  vous  faites  ,  le  roi  se- 
emeurer  états  libres  de  Tempire.  j»  rait  plus  autorisé  dans  cette  pro- 
filais comme  elles  ont  été  couvain-  »  vince ,  et  ces  messieurs  ne  feraient 
eues  du  droit  de  souveraineté  dont  »  pas  tant  de  dépense  à  tenir  des  dé- 
le  roi  de  France  a  été  revêtu ,  elles  »  pûtes  à  la  diète.  Ces  députés  furent 
ont  renoncé  à  cette  immédiateté  ,  »  fort  étonnés ,  et  ils  se  jetèrent  à  ge- 
et  se  sont  soumises  entièrement  à  »  noux  devant  moi.  Je  crus  qu'il  mi- 
sa majesté  très-chrétienne.  Les  au-  »  lait  leur  donner  une  petite  morti- 
autres  neuf  vijlles  sont,  Colniar,  »  fication  ;  j'envoyai  le  lendemain 
Schlestadtf  WeissembouT^ ,  Lan-  »  cinc^  cents  chevaux  prendre  des 
dau  ,  Oberkheim  j  Katserberk ,  »  bestiaux  aux  portes  de  leurs  villes. 
Munster  AU  val  de  Saint- Grégoire,  »  Cela  leur  ouvrit  les  yeux  ,  et  leur 
Rosheim  et  Turcheim.  »  Elles  n'a-  »  fit  connaître  l'erreur  où  ils  étaient 
Lent  P9S  encore  subi  ce  joug  l'an  »  de  vouloir  être  indépendans  de  la 
73.  U  s'en  fallait  bien  :  vous  n'a-  m  France.  Us  vinrent  une  seconde 
z  qu'à  lire  ces  paroles  du  duc  de  »  fois  pour  me  parler  ;  mais  je  ne 
vaiUes  :  c<  Voulant  me  rendre  à  Bris-  »  voulus  pas  les  écouter,  et  je  leur 
sac ,  je  passai  par  Golmar.  J'y  trou-  »  fis  dire  qu'il  fallait  que  je  m'en  al- 
vai  que  les  habitans ,  pour  être  si  »  lasse  à  Philisbourg(a).  »  Peu  après 
près  d'une  place  de  la  considéra-  il  dit  au  roi  que  la  conjoncture  était 
tien  de  Brissac  ,  affectaient  une  fatHyrable  pour  mettre  Colmar  et  les 
grande  indépendance.  Leur  ville  autres  villes ,  qui  se  disaient  impéria- 
était  remplie  de  tontes  sortes  de  les ,  sur  le  pied  quelles  devaient  être 
munitions  de  guerre  et  de  bouche ,  (3) .  Le  roi  profita  bientôt  de  cet  avis  ; 
ils  paraissaient  peu  disposés  à  rece-  car  étant  allé  en  Alsace  il  s'assura  de 
voir  les  ordres  du  roi ,  et  à  s'j  Colmar  et  de  Scblestadt  (4).  Les  au- 
soumettre.  Ils  ne  firent  aucune  di-  très  villes  se  rendirent  aussi  sur  une 
ligence,  afin  de  marquer  a  mon  simple  sommation ,  prenant  pour  pré- 
égard  le  respect  qu'ils  avaient  pour  texte  que  le  roi  avait  droit  sur  ces 
les  personnes  à  qui  le  roi  confiait  places  conime  grand  bailli  de  Ha- 
son  autorité.  Il  y  avait  encore  en  guenau ,  et  qu'il  s* en  était  assuré 
;e  pays-là ,  Schlestadt,  Haguenau  ,  pour  empêcher  les  Impériaux  de  se 
it  quatre  autres  petites  villes  im-  prévaloir  de  deux  postes  si  avanta- 
>ériales;  elles  étaient  fort  unies,  eeux  qu'étaient  ces  deux  villes -là 
;enaient  en  tout  temps  des  députés    (5). 

î  la  diète,  et  travaillaient  inces-  Je  me  souviens  que  l'on  raisonna 
lamment  à  prendre  des  libertés  beaucoup  sur  la  réduction  de  ces 
[contraires  à  l'obéissance  qu'elles  places,  et  qu'il  y  eut  des  gens  qui 
devaient  au  roi.  Et  quand  je  fus  dirent  que  c'était  une  vision  que  de 
sirrivé  à  Brissac^  ces  sept  villes,  qui  prétendre  qu'elles  pussent  conserver 
le  prétendaient  impénales ,  m^en-  leur  liberté.  Il  n'était  pas  impossible, 
voyèrent  des  députés.  Ceux  de  Col-  disaient-ils,  qu'elles  fussent  tout  à  la 
mar  étaient  à  la  tête ,  et  portaient  fois  sous  la  forme  de  république ,  et 
la  parole.  Ils  me  haranguèrent  en  sous  la  tutelle  du  landgrave  d'Alsace, 
la  même  manière  qu'us  avaient  pendant  que  ce  landgrave  était  Al- 
baranffué  ceux  qui  m'avaient  fré-  lemand  ;  mais,  dès  qu'il  fut  roi  de 
cédé.  Il  me  sembla  qu'ils  s'étaient 
servis  de  termes  qui  ne  marquaient      («)  Mémoire»  do  dac  de  N«Ti»Uei ,  pag.  «68 

pas    assez  la  SOUmbsion  qu^ils  de-     fg'««'-  »  '^*"*'"  **  ^nuterdam  .  170, ,  a  i  ann, 

vaient  au  roi,  le  traitant  seule-    '  ^3J ri  m/«e , paf. «73. 

ment  de  leur  protecteur:  je  leur       (4)  Mercure  HoUradaî*  <<«  Taii  1673 ,  p.  479» 

répondis  qu'il  avait  à  leur  égard      (5)  Là  mime. 


52  LANDAO. 

France,  cV'tait  une  espc*ce  de  neces-  qu^on  ne  les  arniâi  à  son  prëjoân 

site  qu'elles  tombassent  tôt  on  tard  car  que  serait-ce   si   un    monan 

sous  sa  pleine  domination.  Cela  e'tait  était  obligé  de  protéger  un  état  * 

dans  Tordre  des  affaires  politiques  ,  se  croirait  obligé  de   lui  déclarei 

et  dans  le  train  naturel  des  cnoscs  guerre  ?  Uordre  des  obligations  r( 

humaines.  11  entra  de  Tincompatibi-  proques  répugne  à  cela  ;  et  parc 

Il  te  dans  les  attributs  de  rille  libre  ,  séquent  ceux  qui  cfidérent  à  la  Frai 

et  de  ville  qui  reconnaissait  pour  son  la   protection   des   villes    împérù 

protecteur   ou  pour  son  tuteur  un  d'Alsace ,  ouvrirent   uécessairenu 

roi  cfui  pouvait  avoir  des   guerres  la  porte  à  la  pleine  domination.  T 

contre  r«mpereur  ou   contre  Tem-  compatibilité    des  titres    commes 

pire.  Les  cliens  peuvent-ils  se  décla-  dès  lors  à  être  semée ,  et  si  Fempen 

rer  contre  leurs  patrons?  S'ils  ne  le  avait    établi    des    places    d'a^n^ 

peuvent  pas  légitimement  ,  il  fallait  Colmar  et  à  Schlestadt,  pour  faire < 

que    la   préfecture  d'Haguenau  prît  suite    des  irruptions   jusqu'à  Bi» 


partie  du  corps  germanique  ,  il  moque 
fallait  ou  qu'elle  se  déclarât  contre  simplicité, 
la  France ,  ou  qu'elle  demandât  la  On  raisonna  à  pen  près  de  ni'': 
neutralité.  Au  premier  cas  ,  le  roi  quand  elle  occupa  Strasbourg ,  ni 
de  France  avait  tout  autant  de  qiii  n'avait  voulu  ou  pu  conseni 
droit  de  subjuguer  et  Colmar  et  les  jamais  sa  neutralité ,  et  qui  avait  ii^ 
autres  villes  impériales  d'Alsace ,  que  son  pont  aux  armées  allemandes/^  i 
de  subjuguer  les  quatre  villes  fores-  quoties.  C'était  une  épine  au  pm 
tiéres.  Au  second  cas ,  il  fallait  voir  trop  grosse  pour  j  être  laissée! 
si  les  villes  de  la  préfecture  d'Ha-  fallait  de  deux  choses  l'une  ,  oa  '^ 
gucnau  avaient  un  véritable  désir  de  Strasbourg  souhaitât  sincèrement  1* 
conserver  la  neutralité  ,  ou  si  elles  tat  de  neutralité  ,  et  l'observât  r 
en  faisaient  semblant  dans  la  -seule  ligieusement ,  ou  qu'il  fût  capah' 
vue  de   se    maintenir  jusques  à  ce   de  résister  quand  on  le  voulait  c^s 

Qu'elles  se  pussent  livrer  aux  troupes   traindre  à  prendre  parti.  Or  n'en  l 
e  l'empereur.  Si  elles  demandaient   cela  n'était  véritable  ,   disaient  ri 
la  neutralité  par  ce  seul  motif ,  elles   raisonneurs.  Je  crois  qu'il  serait fac^ 
devaient  s'attendre   â   être    traitées   de  les  réfuter  à  ceux  qui  enseigne) 
comme  un  ennemi  caché ,  à  qui  la  le  droit*pub]ic  dans  les  écoles, 
prudence  ne  veut  pas  que  l'on  ac-       (B)  Le  roi  des  Romains  arnva  i 
corde  le  temps  de  faire  paraître  ses   camp  le  17  de  juilletJ]  -Les  nome 
mauvaises    intentions.   Mais  en   cas   listes  de  son  parti  ont  publié  que 
qu'elles  désirassent  sincèrement  d'être   comte    de   Mélac  ,    gouverneur  < 
neutres  ,  il  restait  à  examiner  si  elles    Landau  ,  lui  envoya  le  même  jour  ^ 
pouvaient   se    maintenir  contre   les    trompette  pour  lui  faire  complime'' 
troupes  allemandes  qui  eussent  voulu   et  pour  le  prier  de  lui  foire  sa^foir 
les  contraindre  à  recevoir  garnison,   il  établirait  son  quartier,  afin  qu 
11  est  visible   qu'elles   n'étaient   pas   ny  tirât  point  :  mais  que  lintnpi 
assez  fortes   pour   se   maintenir   en   monarque,  V ayant  fait  remercier 
neutralité^    et  ainsi  l'ordre  voulait   sacitnUté,luiJitdireaumémeten 
que  la  France  ne  donnât' point  lieu   qu'il  pouvait  faire  tirer  la -oii  il  y 
aux  Allemands  d'^avoit  là  des  places   drait  ;  que  son  quartier  était  part 
d'armes ,  vu  surtout  que  les  Espa-   (  6  ).   Un  officier  de  la  garnison 
gnols  étaient  maîtres  de  la  Franche-  Landau  rapporte  ainsi  cette  nouv< 
Comté  en  ce  temps-là.  Il  fallait  que   (7).  M,  de  Mélac  envoya  un  tro 
le   protecteur  et   que  le  tuteur  fit  pette,  le  3i  de  juillet,  a  huit  hei 
valoir  son  titre ,  pour  ne  pas  souffrir  au  matin ,  au  camp  des  ennemie- 
que  son  pupille  se  déclarât  contre  .   ^    . 

fui.  Si  ce  titre  l'obligeait  à  empocher  ^^]  f^*""  Huionqae ,  du  «o.,  dW. . 

Sue  personne  ne  maltraitât  ces  villes       (^'j  joumal  do  Siige  de  Landaa,  png-  « 
'Alsace,  il  l'autorisait  à  empêcher    ii3, /<2i(.  de  Pari/,  170a. 


LANDAU.  53 

mr  demander 
ade  oh  était 
ince  en 

li   fit  réponse  «  que  son  quartier  Jit  ajouter  qu'il  priait  sa  majesté  de 
était  à  Inphling^  qu'il  le  remer-  ne  point  trouver  mauvais   s'il  défen- 
dait de  l'épëe  qu'il  lui  renvoyait  dait  cette  place  ^^  la  dernière  vi- 
(8)  et  qu'il  pouvait  tirer  partout ,  eueur,  pour  le  s^mce  du  roi  catho- 
en  servant  son  roi  comme  il  aVait  tique  son  maître*  Sa  mtqesté ,  après 
fait  jusqu'ici.  »I1  est  sûr  que  M.  de  avoir  fait    remercier    le    comte    de 
[e'iac  fit  en  cela  ce  qui  se  pratique  Brouay  de  son  compliment,  lui  fit 
epuis  long-temps    envers  les   mo-  dire  pour  toute   réponse  ,  que  son 
arques  quL  assistent  â  un  si^ge.  Le  quartier  serait  dans  tout  son  camp  , 
Quverneur  assiégé  leur  fait  faire  ce  et  que  plus  sa  résistance  serait  opi- 
ompliment.  Or,  pour  ce  quiestdela  nia trée  pour  s'opposer  a  cette  con- 
éponse  du  roi  des  Romains ,  il  faut  quête ,  plus  le  succès  en  serait  glo~ 
bserver  deux  choses  ;•  l'une  que  les  rieux  à  sa  majesté  (lo), 
elations  des  deux  partis  ne  différent  Le  roi  des  Romains  se  fjlt^  estimer 
us   extrêmement   quant    au    fond  ;  beaucoup  dans  ce  long  siège  ;  cette 
autre  qu'étant  toujours  belle  ,  elle  première  campagne  lui  a  été  fort  glo- 
est  surtout  la  première  fois  que  l'on  rieuse.   M.   de  Mélac ,   qui  le  vit  le 


çi 

lus  une  affaire  de  cÈoix,  mais  d'une  qui' lui  fît  mtUe  honnêtetés  ,  et  qui 
spéce  de  nécessité.  J'ai  ouï  dire  à  lui  dit  qu'on  croyait  dans  ^armée 
uelques  personnes  que  le  feu  roi  impériale  ,  qu'il  avait  commerce  avec 
'Angleterre  Guillaume  III,  employa  les  démons  (i3);  à  quoi  M.  de  Mélac 


ette  réponse  quand  le  gouverneur   répondit,  fc  qu'il  en  avait  autant  qu 
l'une  place  lui  ^     ^  " 
tient.  Je  ne  sais 


l'une  place  lui  fît  faire  ce  compli-    »  lui ,  mais  que  leur  correspondance 
.  Je  ne  sais  ce  c^ui  en  est  ^  mais    »  était  meilleure,  puisqu'ils  l'avaient 
e  sais  bien  qu'il  n'a  jamais  assiégé  de    »  servi  mieux  que  lui  (i3).  » 


lace  dont  le  gouverneur  le  reconnût  (C)  Ce  q\ie  les  nouvellistes  pu- 
ous  la  qualité  de  roi.  En  tout  cas  ,  il  hlièrent  de  ce  siège  nous  donnera  Heu 
l'eût  pas  été  le  premier  auteur  de  de  faire  quelques  remarques."]  Ceux 
ette  réponse  ;  car  pour  ne  rien  dire  de  France  ne  cessaient  de  dire  qu'il 
e  ceux  qui  peuvent  s'en  être  servis  n'avançait  pas  ,  que  la  garnison  rê- 
vant l'année  1667,  ^Y  ^  preuve  im-  poussait  tous  les  assauts  ,  et  qu'elfe 
irimée  qu'elle  fut  mise  en  usage  cette  faisait  périr  une  in finité  d'A  lleniandà . 
nnée-la  au  siège  de  Lille  en  Flandre.  Les  nouvellistes  de  l'autre  parti  ài- 
jsez  ce  ^qui  suit  :  Aussitôt  que  le  saient'au  contraire  que  l'on  empor- 
ointe  de  Brouay,  gouverneur  de  la  tait  aisément  tout  ce  que  l'on  atta- 
dace ,  eut  atns  que  sa  majesté  (9)  quait ,  que  les  Impériaux  ne  pcr- 
'tait  arrivée  au  camp  ,  ayant  bien  daient  presque  personne ,  et  que  les 
ugé  qu'il  n'y  avait  plus  de  feinte ,  il  mines  aes  assiégés  étaient  toujours 
It  prêter  le  serment  de  fidélité  aux  éventées  ,  ou  que  si  elles  ne  l'étaient 
fourgeois  de  la  place  ,  dont  plus  de  pas ,  l'ennemi  y  mettait  le  feu  si  mal 
lix  mille  protestèrent  de  périr  tous  à  propos  ,  qu'elles,  ne  causaient  a!i«- 
luparavant  de  se  rendre.  Il  envoya  cune  perte.  L'auteur  du  Mercure  Ga- 
>nsuite  faire  une  civilité  h  sa  majesté,  lant  raisonna  beaucoup  sur  les  suites 
fui  fut  qu'il  lui  offrait  le  okoix  des  que  pouvait  avoir  la  conquête  db 
dus  belles  maisons  a  une  lieue  aux 
nvirons   de    LUle  ,   même    tout   ce  i'^iP'iîf,"'!' i\^«'T"T^v^*'!/*'2""^^^ 

,    -,                  .^    ,         /       ,        ,   j            ,  i667etiooS,  p<i^- 78,  ^0,  édition  d9  Parts  . 

fu  elle  aurait  besoin  de   detians  la  ,668. 

fille  pour  sa  maison  pendant  le  siège;  (i  1)  Journal  da  Siège  de  Landan ,  pag.  aç/S: 

(19)  Conf/rê»  ce  qui  a  iU  dil  dans  la  remar- 

(8)  CflaU   celle  d'un  ojfitier  dui  a»tût  été  au»  (P)  de  tarliele  d'Komwk ,  num.  •  ,  lom, 

''ait  prisonnier  dans  une  sortie  des  assiégés.  /,  pag.  399. 

Là  mitue ,  pag.  11 3.  (i3)  loanial  dn  Siige  de  Lindau  ,  pag  .  sgS  , 

(^  Cest^uidire^  Louis  XI ^.  agO. 


&/f  LANDAU. 

t'^fUjUce,  Il  prétendit  qu'elle  coû-  nîioa  de  Landau  fit,  le  3i  à 
teit  du  ftiotni  cinq  ou  iix  tniUiont  à  assura  que  les  AUcMandsovi 
IVmfMreur  (f^) ,  et  que  le  nomhv  perdu  près  tU  deux  mille  d 
de»  troupe iqut  ont  péri  devant  Lan^  Wirnet ,  et  aM»e  duuxn  àt\ 
d4tu  ,  dott  du  moine  monter  à  quinze   que  ie»  hailês    des  asôése 


trout^erais  qu'elle  se  monte  h  beau-  doit  s'arrêter  fart  peu  à  s^ 

eoup  plus  ;  quoique  ces  journaux  ne  gnage  sur  la  perte  des  ADen 

soient /,as  fidf/eM.  Je  ne  sais  pas  de  M.   le   Noble    soutient  q 

quwls  journaux  des  Allemands  il  vent  perdu  à  ce  si<^e  Quatre  vrinc 

piiHer,  mais  j  ai  de  la  peine  A  croire  cent    quatre-Tinst-six   offid 

qu  I    en  ait  vu  d  autres  que   ceux  douze  mine  soldats  on  enrJ 

fiti  iU   ont  envoyés  aux  nouvellistes  Je  crois  qu'à  Fi^ard  dcf  quH 

de  Hollande,   et  qne  Ton  voit  im-  ces  il  a  été  trompé  par  cel 

primés  dans  les  Uttres  Hûtoriopes  ,  «  Le  jeune  princc^c  Bareith 

j-t  dans  le  Mercure  Politique  de  la  »  le  {•'.  de  ce  mois,  de  hi 

Haye.   Or    par  ces  journaux   il    ne  »  qu'il  avait  recoc  devant  La 

paraît  pas  que  les  Allemands  aient  eu  »  Passant  dn  lé  au  17  tfaoô 

plus  de  huit  cenU  hommes  tnés  de-  „  le  quatrième  prince  qaeU 

puis  le  commencement  du  siège  Jus-  »  nous   a   enl^ë    depuis  fo 

(lues  au  commencement  de  septembre.  »  de  temps,   e?  dont  je  sais 

On  n  a  point  vu  dans  ces  livres-là  le  ,,  de  vous  annoncer  hmortit 

jlétail  des  ^ours  suivans  ,  jusques  à  »  seul  mois  ici  (18).  »  Vnf 

la  capitulation  de  la  place  j  mais  on  d'attention  eût  aripris  à  M.  V 

peut    juger    qu'il    ne    contiendrait  qu'il  s'agit  là  du  dnc  Je  Fo^'^l 

nu  environ  quarante  tués.  Le  nombre  prince  de  Commerci,  dn  r^c' 

des    blessés    est    incomparablement  Soiggons  ,  et  du   prince  àt  Bï' 

plus   grand  selon  ces  journaux  .  et  mais  le   premier   perà'f  ^  "1 

m^anmoins  il  y  a  des  gazettes  hollan-  Pologne  ,  le  second  en  Italie,^ 

daises  qui  ont  assuré  depuis  la  capi-  quatrième  réchappa  de  saJ^^ 

tiilation,  que  le  nombre  des  blessés  comme  on  le  pouvait  apf^' 

n  était  que  le  double  des  tués.  Ceux-  U  rétractation  de  raoteu>M 

ci  montoient  à  un  peu  plus  de  sept  je  suppose  ou'on  avait  mal»''' 

étaient   guéns)   à    un  peu  plus  de  vain  qui  s'abise  à  ce  pointia : 

quatorze  cenU.  Il  est  difiioilede  con-  nombre  des  princes  tués  à  ««'' 

ciher  oeU  avec  ce  que   les  mêmes  est  fort  croyable  en  ce  ({^'^^ 

tftt/.ettes  avaient  dit ,  que  faute  d'in-  touchant  le  nombre  des  -^^ 

fantctrie  on  avait  «nfîn  Àt^  rrintrainf    j u.... •  ^^       .  ^i' 


quaiiio  particulière  :  mais  il   n'est  qui  auraient  ajoute' foi  à  I 

point  ici  question  de  concilier  avec  tiens,  auraient  juré  qu'au 

eux-mêmes  les  gazetiers  ,  la  chose  •*        ^ 

serait  presque  aussi  difficile  que  de  (,6)  /onrnal  An  Siéice  de  Und-.  r^\ 

concilier  ensemble  les  gazetiers  des  ''«u<«tu*d»  MereoreGaUioi,  p4#- **'^, 

deux  partis:  il  est  seulement  ques-  (i?)  L«  Noble,  EntwUent  politt?"^ 

tion  de  savoir  si  les  iournaux  des  as-  *'*  »<>''«"'*''«  «70a ,  pag.  17.             , 

.iégeansreconnaissen^^^^^^^^^  ^J^B^Î'-.  Hisu>.^e.,  .^-^ 

dont  parle  M.  de  Vizé.  Observons  en  (,9)  Vojren  Us  Lettre,  nutonqae^  ^  \ 

passant  qu  un  prisonnier  que  la  gar-  d'octohre  170a  ,  pag.  431.               ,,i 

/   /»  M             />    I     .  J  (•*»)  NoTi»  que  {0  ne  fais  ic'  I'*''^^'^'li 

(i4)  Mercare  Galant  de  septe,nbre  1703 ,  pag.  Jtexiim  que  j'ii  À  fai/t  a  pUisi'^''/t  \ 

t.K\Ti.     i   .              -il  eti/uejtt  ne  me  tvnds  point  garant»''     \ 

(t5)  U  même,  pag .  34o.  pressions  inciviles. 


LAKDAU.  55 

^     ni  cle  septembre  les  affaires- des  inexcusable.   Pourquoi  d^^uisaieat- 

^.  ^eans  n^ëtaient  pas  plus  ayancées  ils  ainsi  les  choses?  crai^naient-ils  de 

,,  ^^  commencement  de  juillet,  et  faire  soulerer  les  proYinces  par  un 

,,aiâme  elles  e'taient  en  plus  mau*  sincère   narr^?  •  Cette   crainte  ,    qui 

'  termes ,  par  le  carnage  effroyable   pent-étre   serait   raisonnable   dans 

,^ ,  la  garnison  arait  fait  le  aS ,  le   d^autres  pays  ,  serait  ridicule  dans 

'  t  le  an  d'août ,  en  reponasant  les   celui  où  ils  écrivaient.  On  ne  sait 

'ï  {ues  des  Allemands.  Ce  sont  trois  donc  à  quoi  imputer  Tembarras  où 

Îues   chimériques.   On  voit  ces   ils    se  jettent   par  la    nécessité   de 
es  dans  un  Mercure  Galant  daté  trouver  un  dénoûment ,  lorsqu'enfin 
''' ^d^BkotLt(^i),Ilest  inouï  qu'après  il   j^ut   annoncer   la   nouveUe   im- 
'  ''  r  mois  et  demi  de   siège  ,   une   prévue   de  la   capitulation.  On  les 
nde  armée  n'ait  encore  pris  aucun  avait  accablés  de  reproches  si  assom- 
''^-  dehors  de  Landau .  Cet  auteur   mans   (aa)   au  sujet   de  la  prise  de 
"^Vait  encore  parier  de  la  sorte  un   Namur,  en   1696  ,  qu'il  est  étrange 
-s  après,   en  raisqi^ant  sur  ses   qu'ils  nVn  aient   point  profité.  Je 
'^pres  relations  ,  et  sur  celles  de  la  pense  que  le  siège  des  places  impor* 
"  '  ette  de  Paris ,  qui  n'avaient  mar>  tantes  sera  toujours  un  fâcheux  écueil 
-     aucun   progrès   des  assiejgeans  pour  les  nouvellistes  (a3).  Je  vou- 
'-  uis  la  date  du  i4  d'août  ci-^ssus   drais  qu'ils  s'imprimassent  fortement 
^'  rqttée.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  éton-   ({ne  la  prise  d'une  place  n'est  point 
"-it  est  que  la  Gazette  de  Paris  du   sujette,  comme  le  gain  des  batailles, 
"de  septembre  ,  jour  où  l'on  savait   (al)  au  pyrrhonisme  historique  ,  et 
y  is  Paris  la  redaition  de  Landau ,    qirainsi  il  vaut  mieux  y  préparer 
'  :'itinua  de  parler  sur  le  même  ton  ;   petit  à  petit  les  lecteurs  ,  que  de  les 
r  sorte  qu'elle  préparait  infiniment  en  accaoler  tout  d^un  coup  lorsqu'ils 
'lins  à  la  nouvelle  de  la  capitula-  s'y  attendent  le  moins.  Tela prasif^sa 
'Tk  de  la  place  ,  qu'à  la  nouvelle  de  minus  feriunt.  Le  dépit  d'avoir  été 
;  levée  du  siège.  On  peut  demander  abusés  envenime    le  chagrin   qu'ils 
;r -dessus  :   ces   nouvellistes  publics  sentent  d'une  capitulation  annoncée 
rrrv^aient-ils  comment   les  choses  se   subitement  ,   et   qui  renverse   l'es- 
Vssaient  devant  Landau ,  ou  ne  le  pérance    qu'ils  avaient   conçue.    Je 
iraient-ils  pas  ?  S'ils  les  croyaient  ne  dis  rien  des  railleries  insultantes 
ii'tles    qu'ils    les    publiaient,    leur  à  quoi  l'on   s'expose  lorsqu'enfin  il 
inorance  était  énorme  et  inexcu-  faut  avouer  la  reddition  d'une  pla- 
i'ble  ;  car  dès  les  premiers  jours  du   ce  devant  laquelle   les   nouvellistes 
,  ois  de  septembre ,  il  y  avait  de   avaient  fait  morfondre  les  ennemis 
rtnples  particuliers   dans   les    pro-   sans  leur   laisser   faire   le  moindre 
tnces  qui  savaient  très -bien  que   progrès.  On  se  fait  bafouer  par  les 
•>andau  ne  pouvait  tenir  tout  au  plus  nouvellistes  du  parti  contraire  (a5). 
[Ue  jusques  an  10.  On  a  vu  en  Hol-       Voici  encore  une  chose  bien  snr- 
ande  des  lettres  où  ils  marquèrent  prenante.  On  ne  savait  point  encore  à 
>ositivement  cette  nouveUe.  Ne  serait-  la  cour  de  l'électeur  de  Bavière  ce  qui 


Sas  une  espèce  d'ignominie  à  eux  que 
e    n'avoir    point    d'autres    lumières        M  Dans  un  imprim/  de  3i  pages  in-9^.  <mi 
_..«   1a  w^-^^t..jk  J J-«     _i.  a  pour  titre  :  Letlrc  «a  ittetier  d«  Paris  »or  le 

ïue  le  rapport  des  déserteurs ,  gens   %^^^  ^  jjiii..r ,  p«r  l'..i6.r  d«  SaUt  de  rE«. 
|ai  ne  cnerchent  qu  a  plaire  par  des  lope. 

mensonges    agréables  ,   et   à    se    pro-        («3)  Voye%  U  remarque  (D)  de  Vartkle  Ma- 

;urer  par-U  un  accueil  utile  ?  Que  si   ■•""  "  :/T  ,  1     j     ^ 

.es  nouvellistes  étaient  bien  inslruits    u[1]i^a^f;o^T;L'C^::i::âdefS:^ 

le  tout  ce  ((Ul  se  passait  a  Landau  ,  partis  se  disputent  mvee  un  grand  attirail  d'ob- 
leur  mauvaise  foi  était  énorme  et  fections  et  de  r/ponses  qui  ne  peuvent  rien  prou- 
ver au  désavantage  des  Français  sans  prouver 
(«i)  Mflrc«f«GalMit,  de  ;«ill«l  i<}«9,  pag,  autant  on  plus  au  désavantage  des  Impériaux, 
»<75.  Iiot«%  que  Landam  neftU  inveUi  fue  fers  (i5)  yoje%  ,  dant  la  remarque  suivante  , 
f#  «5  de  juin.  le  passage  des  NouvcUm  det  cours  d«  TEarope. 


56  LANDAU. 

tembre  (^  »  elle  e'tait  réduite  aux  »  aui  avaient  donné  ces  assauts  i 

abois  ,    et  le  gouverneur  avait  re-  »  aes  milliers  d'hommes  ,  il  ne 

montré  au  conseil  de  guerre  dés  le  4  ^  passé  aucune  action  de  cette 

de  septembre,  qu'il  était  temps  de  >«  ture.  La  garnison  n'était  pas  a 
capituler  (37).  On  prétend  (38)  qu'en-    »  nombreuse  pour  faire  de  parei 

viron  le  3a  d'août  il  avait  envoyé  un  »  sorties  ,   et  les  ennemis  n'aya 
homme  (29)  au  maréchal  de  Catinat    »  pas   assez   endommagé    la   ph 

pour  V avertir  qu'il  ne  pouvait  plus  »  pour  donner  de  .  pareils   assai 
tenir  que  huit  jours.  Cependant ,  t'en*'   »  ainsi  la  situation  où  toutes  cb< 

voyé  de  France  à  la  cour  du  duc  de  »  se  trouvaient  en  ce  temps  -là  • 

Bavière  s'imaginait  le  Q  de  septembre  »  de  réponse  à  ceux  qui  ont  dei 

que  l'occupation  de  la  ville  d'Ulm  »  ces    nouvelles  ,    et   qui    n*y 

obligerait  l'ennemi  à  lever  le  siège.  »  ajouté  foi  que  parce  qu'ils  ont 

Son  altesse  électorale ,  écrivait-il  ce  »  trop  prompts  a  les  croire.  Od 

jour-lù  (3o) ,  ne  doute  point  que  ceci  »  trouve  rien  de  toutes  ces  actios 

ne    fasse    abandonner  Landau »  aui  l'on  pourrait  donner  le  b* 

quand  la  jonction  de  ses  troupes  avec  »  de  batailles  ,  dans  le  journal  ç 

celles  de  France  sera  faite  une  fois,  »  vous  venez  délire  (3a).  » 
nous  donnerons  tant  d'affaires  au  roi        Finissons  par  ce  passage  du  md 

des  Romains  et  au  prince  Louis  de  auteur  (33)  :  «  H  est  constamio:^ 

Bade  ,  et  si  dangereuses  en  ces  pays-  »  vrai  qu'il  ne  se  fera  point  de  y 

ci  ,  que  Landau  ne  leur  paraîtra  pas  »  sans  que  l'empereur  soit  oblig'-i 

ussez  important  pour  les  retenir  de  »  rendre  cette^  place   (  34  ) ,  en  t 

t autre  côté  du  nhin.  L'électeur  de  »  qu'elle  ne  soit  pas  reprise  aTaot 

Bavière    écrivit   au    roi   de   France  »  temps-là.  Toutes  les  fois  que  le  ■• 

ce  qu'une  personne ,  qu'il  avait  en-  »  a  bien  voulu  donner   la  paix  1 

»  voyée  au   camp   impérial  devant  »  prince  a  rendu ,  pour  la  sûretr  1 

»  Landau ,  lui  avait  fait  rapport  que  »  cette  même  paix ,  les  places  gy  i 

»  cette   place   pouvait  encore  tenir  »  avait  en  delà  du  Rhin  ,  et  l'i: 

»  quinze  îours ,  en  sorte  qu'on  pour-  »  consenti  en  même  temps  qu'il  ;^ 

»  rait  la  secourir  encore   à    temps  »  dât  toutes  celles  qu'il  possédait^ 
»  après  la  surprise  d'Ulm  (3i).  »  Si   »  deçà ,  et  l'on  s'en  est  fait  comE 

ces  paroles  peuvent  servir  de  conso-  »  une  règle ,   à  cause  que  le  Rhi 

lation  ou  d'excuse  aux  nouvellistes  »  forme  une  espèce  de  barrière.  »  J 

de  Paris,  je  me  féliciterai  de  les  avoir  m'étonne  que  celui  qui  païkdel 

rapportées.  sorte  ait  ienoré  que  par  la  paix  < 

Quelques-uns  d'eux,  qui  s'étoient  Nimègue  ,  la  France  demeura  en po 

laissé  tromper  paroles  relations  fa-  session  de  Brissac  et  de  Fribour: 

buleuses  qui  venaient  d'Alsace ,  ont  deux  places  très-importantes  au  A 

désabusé  eux-mêmes  le  public  qu'ils  au  Rhin.  Je  pourrais  ajouter  qaei 

avaient  trompé;    car  voici  ce  que  pai*  de  Munster  la  laissa  maître 

l'on  trouve  dans  un  ouvrage  de  l'au-  de   Philisbourg    aussi -bien    quel 

teur   du    Mercure    Galant.    «Quant  Brissac.  Où  est  donc  la  règle  doot  t 

»  aux  relations  chimériques  qui  ont  ^wus  parle? 
3)  couru  des  sorties  prétendues  ,  où        (J>)  Les   nouvellistes    n'oublient 

M  l'on  assurait  que  nous  avions  tué  pas  de  réfléchir  sur  ce  que  le  siège  i 

»  deux  ou  trois  mille  hommes,   et  Landau  dura  beaucoup.  J  Je  n'ai  q 

j.  des  assauts  furieux  donnés  aux  de-  faire  parler  un  homme  qui  a  inlit 

>»  hors  de  la  place  ,  où  l'on  n'en  fai-  ment  de   l'esprit.  11    nous  fourni 

»  sait  pas  moins  perdre  aux  ennemis  non-seulement    le  commentaire  J 

notre  texte  ,  mais  aussi  des  assors 

faS)  Joarul  au  Siège  de  Lândaa ,  pag.  a4o.  mens  pour  la  remarque  précédent) 

(at)  Là  même,  P^g*  '^S* 

(aS)  Mercure    Historique,  i«pCc/n&re    170a,        (3a)  Journal  du  blocM  «t  dn  ciége  de  U  ^•' 

pag.  317.  «>  du  fort  de  Landau,  pae.  3i8.  M.  de  ^-^ 

(39)  Cet  homme  fut  arrftéparles  assiégeons.  n*est  point  l'autêur  de  ce  Jonmal  ;  mais  U: 

Là  même.  joint  des  réflexions  ^  depuis  la  page  aga  jusqv 

(3o)  yojrei  les  Lettres  Historiques  èPoctohre  à  lafin. 
1707,  pag.  ^\S.  (33)  Mercure  Galant  de  septembre  17M.I 

(3i)  yojre%  les  NouTclles  des  cours  de  l*En<  340|   34*7- 
toftf^octobre  170a,  pag.  4i3*  (34)  C'esl^à'dire ,  Landau, 


LANDAU.  57 

Ce  siège  est  si  avancé  qu'on  ne  fait  »  tomne,  ils  perdent  mille  hommes 
qu'attendre  la  nouvelle  d'une  capi-  >»  à  l'attaque   d'un    ouvrage    qu'ils 
tulation  :  les  Français  nous  repro-  »  n'emportent  pas  ;   si  le  lendemain 
chjent  la  lenteur  de  cette  conquête  ;  »  ils  se  rendent  maîtres  du  poste ,  on 
mais  je  ne  sais  si  elle  ne  leur  est  »  les  en  chasse  le  troisième  jour^  vous 
pas  plus  honteuse  qu'à  nous.  Son  »  verrez  à  la  fin  qu'on  parlera  bien- 
altesse  de  Baden  a  jugé  sagement  »  tôt  de  lever  le  siège......  Peut-on 

qu'elle  devait  conserver  son  monde .  »  avancer  des  mensonges  si  grossiers  ? 

Avec  cette  judicieuse  précaution  »  Mais  peut-on  faire  une  plus  grande 

cet  habile  prince  n'a  point  suivi  »  injure  au  public  que  de  le  juger 

cette  route  furieuse  et  meurti'ière  »  capable  d'acquiescer  à  de  si  pitoya- 

dans  les 


j  cui/C  u  uuc  axjuctï.  j-iduiAo.»*  »*^*»vn»  ,  .*>,»•»  »y*.w«  V..  j.^w..  _  «.-  — 1/7.      *   j    r 

les  troupes  du  Haut-Rhin  n'auront  portons   aussi  ce  qu'il  débita  dans 

point  souffert  de  fatigue  extraordi-  celles  du  mois  suivant, 
naire ,  et  sortiront  de  la  tranchée       «  La  ville  de  Landau  vient  enfin  de 

comme  d'un  campement,  encore  »  changer  de  maître  (36).......  Mau- 

fraîches  et  en  état  de  retourner  à  »  vais  présage  pour  la  suite.  Aussi 

une  nouvelle  expédition.  Mais  puis-  »  a-t-on  pris  en  France  toutes   les 


^.y,^*^*^  temps  nécessaire  aux  enne-  »  verait  pas.  Jamais  on  n'a  pli 

mis   pour  secourir  la  place  :  com-  »  fié  dans  la  forge  des  nouvelles  qu'à 

ment  donc  n'ont-ils  point  branlé  ?  »  l'occasion  du   siège  de  Landau.  Si 

ne  semble-t-il  pas  que  le  prince  de  »  tout  ce  qu'on  a  publié  dés  assiégeans 


i* 
) 

r' 
> 

) 
> 
> 

» 

» 
» 
» 

}} 

M 

)> 

M 

i> 
» 

» 

)> 
}> 
» 


son  coup,  n  aurait  été  à  souhaiter 
pour  l'honneur  de  M.  de  Catinat , 
ou  plutôt  pour  celui  de  son  maître, 
u'on  eût  emporté  la  place  en  peu 
e  jours.  Le  siège  traîne  en  Ion- 


3 


en  étaient  bien  vite  chassés.  Ces 
»  faussetés  ne  font  à  présent  guère 
»  d'honneur  à  M.  de  Mélac  ,  ni  à  sa 
»  garnison.  Comment  ce  brave  gou- 

^^  J^,«.«. ..~-~ M  verneur  a-tril  gâté  tout  à  coup  sa 

gueur  ,  et  cependant  le  maréchal ,  »  belle  défense  ?  de  quelle  terreur 
qui  devait  tenter  un  secours  ou  »  panique  s'est-il  laissé  séduire  ?  ne 
une  diversion ,  s'éloigne,  seretran-  »  devait-il  pas  couronner  sa  valeur 
che ,  comme  si  le  bruit  du  canon  »  et  pousser  à  bout  la  patience  des 
des  assiégeans  l'intimidait,  et  laisse    »  Allemands?  un  bon  commandant 

ur  éviter  l'assaut 
soutient  que  ces 
«**  v^-^  .«  ,w^j,-^-. ^^ „  „oa*vg*.--«». ien perdu.  Main- 
Landau  procède  du  flegme  et  de  la  n  tenant  que  la  ville  est  prise  ,  de 
prudencedu  prince  de  Baden.  Com-    «quelle   douceur  assiaisonnera-t-on 


tes  a  i  accroissement  ae  leur  repu-  »  sue  nous  imaginons  pas...  que  la 
tation  ,  ils  prétendent  que  la  seule  »  tranquiUité  avec  laquelle  la  France 
et  vigoureuse  défense  des  assiégés  »  a  laissé  prendre  Landau  diminue 
a  produit  ce  retardement.  Voulez- 
vous  en  croire  leur  ioumaliste  ?  Les  ^(35)  Noa^elles  êe»  coan  de  TEaropi 
assiégés   tombent  devant  Landau  ^l°»'i7o«.  w- 179  ej^m..     ,     _ 


lie  .   mois 


assièges    lomoeni   aevani  Lianuau  ^^^w'     V            ■  j        .     l^  ..*«.  »i>» 

*■"**■  o.      -     .11      jî           1^                    /  Ç^Lamtme  .mois  de  septembre  x^,oi  y  pas  ' 

comme lesteuillesd  un  arbre  secoue  31^.  ' 

par  un  gros  vent  sur  la  fin  de  l'au-  (37)  là  mf/ne^  pag,  US. 


58  LANDAU. 

•  riead^la  gloire  de  cette  conquête.    I*  t^^f*  A  A>  ^^       „  „ 

-  Oo  nepeat  nier  que  les  auiégët    UtendooUpiMMngnmUq^ûf 
n'aient  fait  une  Tigonrenie  rétîa-   jvndire  ou  rot   (Sg).  AIm  ,  b 


»  let  rraneaii ,  iit  n'ont  succombé  (Tofficiers,  eo  preaaaut  tris-Tir  i 

»  que  par  le  trop  grand  affaiblisse-  les  attaques,  eAt  éU  bien  coir,) 

»  ment  de  la  garnison.  L'on  fait  dire  arec  usure  par  les  entrepnsesi 

I»  i  sa  majesté  trés-chrëtienne  ,  que  eussent  pu  ezëcoter  «rant  k  i 

>»  si  Ton  arait  pu  renforcer  M.  de  la  campagne. 

»  M^  de  quinze  cents  hommes  ,  Je  dis  cna*.  Uen  ,  aoelapenj 

»  la  niace  aurait  échappe.  Triste  cou-  notre  nonrelHste  descoon,» 

n  solation  ,  et  qui  ne  fait  qu'aigrir  le  qu'il  serait  honteux  i  M.  de  Md 

»  mal  I  Mats  commmt  cela  cadre-  sVtre  conduit  de  la  manière  nA 

»  t-il  avec  ce  prétendu  bonheur  des  rapportée  dans  les  Relatieiu  de 

9  assiéaésAneperdreqnefortpeude  ce,  est   trés-joste.    Ce  «wtb 

»  monde  dans  toutes  les  attaques  ?  aurait  imité  les   poètes  qoi  foi 

n  U  garnison  était  donc  bien  modi-  merveilles  dans  les  quatre  pi« 

»  cfue  ?  ce  qui  serait  une  négligence  actes  d'une  tragédie  ;  mais  ot/i 

»  impardonnable  dans  une  forteresse  fissent  très-m^  dans  le  denriff 

»  de  cette  conséquence.  Compensons  est  celui  où  les    bons  poêles  eS 

»  le  fait.  U  vigueur  a  été  réciproque  principalement  lears  forees ,  rfj 

»  des  deux  c6tés  :  si  les  Imoénaux  fequel  ils  réserrent  ce  qa'ib  ci 

»  ont  assailli  avec  beaucoup  de  cou-  plus  exquis   (4o>.   On  ne  petit 

)»  rage  et  de  résolution  ,  les  Français  que  tout  le  monde  n'ait  m  jw 

»  n  ont  pas  répondu  avec  moins  de  extrême  surprise  la  condusioaà 

»  valeur  et  de  fermeté  ,  avec  cette  «iége.   Ceux    même  qui  étaku 

»  çirconstence  oue  le  prince  de  Ba-  parti  des  assiégeans  croraieu^f! 

»  den  ayant  voulu  sagement  ménager  serait  très-sanglante ,  et  qac  le  ^ 

»  ses  troupes  ,  a  marché  pas  à  pas ,  nier  assaut  serait  foneste  à  i^ 

»  sûr  de  vaincre ,  et  défiant  tons  les  braves  officiers.  On  appritaBfl«B* 

*  ghstecles  (38).  »  re  que  ce  fut  la  ch^c  du  a»^' 

Faisonsauelques  notes  sur  les  pen-  plus  facile  ,  et  l'on  ne  saTiiiî^^ 

sées  ingénieuses  de   cet  auteur,  et  penser ,  ni  quel  serait  le      "' 

disons  en  i«r.  heu  oue,  dans  la  situa-  Se  cette  affaire.  Us  non 


ouvelS^ft 


tion  Où  étaient  les  choses,  il  eût  été  A  débité  plusieurs  choses  qoi  »e 

souhaiter  pour  le  bien  commun  de  sa  pas  la  peine  d'en  parler.  Je  n^i? 

majesté  impériale  et  des  alHés,  que  vu  de  plus  vraisemblable  qac i«« 

la  Ville  de  Landau  eût  été  prise  apés  que  la  garnison  était  tropftib^'î" 

un  siège  de  trois  semaines.  U  pnnce  s^engager  à  soutenir  le  àeroien^ 

Louis  de  Bade  eût  exécuté  après  cela  Nous  apprenons  par  le  ionmaia(| 

tout  ce  qu  li  aurait  voulu  :  les  Fran-  siège ,  que  dés  Ïe7  de  sepwobit 

çais  n'eussent  été  en  état  de  le  tra-  de  Mélac  représenta  qt£ilr^'<^ 

verser  en  nen  5  mais  les  mesures  que  nombre  de  fort  bratis  etns  à0 

la  longueur  du  siège  leur  permit  de  garnison,  au' U  étaU  àe  rini^ 

prendre  rompirent  celles  des  Impé-  roi  de  les  conserver  •  que  les  <^ 

naux,  de  sorte  que  le  prince  Louis  Us  plus  nécessaires  nUnquaUiA^^ 

de  Bade  ne  put  nen  exécuter  depuis  me  V  argent,  Us  remèdes  et  les^^ 

que  la  ville  de  Landau  se  fut  rendue,  qu'il  y  avait  six  jours  que  fonj^i^ 

La  ressource  de  la  France  était  que  des  houillons  aux  malades  avt^^ 

ce sfégeoccupâtlong-temps l'ennemi:  cheual,  sans  compter  que  kt^, 

le  gouverneur  de  la  place  reçut  une  Uons  avaient  manqué  (40.  le'^ 
lettre  de  M.  de  Catinat  le  10  août,  ^ 

par  laquelle  on  lui  marquait  de  tenir      (39)  Journ.1  da  .iége  de  L.iid.a ,  r  '4-  ' 
le  plus    long-temps  au! il   lui  serait       (40)  Iltud  te  ad  éxttemum  etorof^^ 

possible  ,pOur  empêcher  les  ennemis  '**  Uinquam  poêta  boni  et  aetores  indipo^^ 

défaire  tt autres  entreprises  pendant  ^"*  •  ""^  '"  *"  ."""."jf.  z**^  ^  ««"^'î^'S,» 

(38;  Noutrelles  de>  coande  l'Europe ,  mois  de  «d  Qaiact.  fratrem  ,  epist,  /,  lib.  I- 
*ept.  1 70a  ,  ^af .  3 18 .  (4 1  )  Journaï  du  siège  de  Landio ,  pH'  *** 


LÂI9DAU.  5g 

>'jrnal  rapporte  (4^)  que  lorsque  les   leur  étaient  àuvn  ,  que  d'exposer  au 


ttion.  Voila  d'oà  vint  qu'on  ne  avait  un  bon  moyen  de  ne  faire  tort  à 

::  -<nra  presque  point  de  résistance,  personne ,  c'était  de  marquer  d'un 

.  '.-n  3«.  lieu  ,  orrétons^nous  sur  ces  côrté  que  la  garnison  et  les  munitions 
r-'oles  :  La  garnison  était  donc  bien  étaient  fort  insuffisantes,  et  de  l'autre 

iSÊ^iÇ^^c^  ce  qui  servit  une  né ffligence  que  le  roi  avait  pu  juger  tressage- 

Pardonnable  dans  une  forteresse  ment  qu'elles  suffisaient,  puisque  sur 

^  cette  conséquence  (43).  Dès  qu'on  des   raisons  capables  de    contenter 

^  ,  appris  que  la  place  était  investie ,  tonte  la  prudence  politique,  il  avait 

Zz  S^^^^^^  hollandais  publièrent  à  cru  que  l'électeur  de  Bavière  se  dé- 

.'^j.  mieux  mieux,  que  la  garnison  en  clarerait'assez  tôt  pour  rendre  inutile 

^  "ii  fort  petite ,  et  qu'elle  manquait  le  dessein  de  prendre  Landau. 
^  '  plusiears  choses  nécessaires.  Je       J'ai  lu  dans  un  nouvelliste  que  la 

~,  inais  des  gens  qui  binèrent  ces  gtimisonàe  cette -place  était  forte  de 

^  :etier8  d'amoindrir  ainsi  la  gloire  deux  mille  deux  cent»  hommes  quand 

f_  prince  Louis  de  Bade.  On  y  remé-  elle  sortit ,  et  que  les  Français  disent 

Y^  iTst  en  temps  et  lieu  ,  répondirent  qu'ils  n'ont  perdu  que  ^fi  soldats  au 

^f  LUtres  gen^  ,  ne  vous  en  mettez  pas  siège  (44)*  ^i  cela  est ,  elle  n'aurait 

'^'  peine  ;  car  quand  la  place  sera  consisté   au    commencement    qu'en 

^  cidue ,  on  ne  manquera  pas  de  pu-  3611  soldats,  nombre  infiniment  plus 

^.Ler  une  crosse  liste  de  toutes  les  petit  qu'il  ne  fallait  pour  la  défense 

imitions  de  guerre  et  de  bouche  que  d'une  telle  forteresse. 
I^'s  Impériaux  y  auront  trouvées.  On        N'oublions  pas  cette  remarque  d'un 

■'S  manquera  point  non  plus  de  pu-  nouvelliste  de  Paris  (45).  Les  assié 

-  'ier  que  la  garnison  avait  été  fort  geans  «  avaient  encore  beaucoup  de 
'">inbreuse  au  commencement ,  mais  »  chemin  à  faire,et  des  assauts  à  don- 

-  ue  la  principale  partie  avait  péri  »  ner  avant  que  de  s'en  rendre  maîtres 
'^xr  le  fer  ou  par  le  feu  des  Allemands ,  »  dans  les  formes,et  ils  en  auraient  en- 
ffar  les  désertions  ,  par  les  maladies.  »  core  eu  davantage ,  et  auraient  per- 
^  n'eit  point  encore  temps  d'avouer  »  du  beaucoup  plus  de  monde  qu'ils 
^ue  la  place  soit  bien  pourvue;  il  »  n'ont  fait,...  sans  la  trahison  de 
'  ^agit  de  faire  espérer  aux  lecteurs  »  l'ingénieur  qui  se  rendit  dans  leur 
%i%lle  sera  prise  bientôt.  »  camp ,  et  qui  leur  découvrit  plu- 
''•  J'ai  admiré  le  silence  de  l'officier  »  sieurs  mines  ;  ainsi  la  trahison  de 
'fui  a  dressé  le  journal  de  ce  fameux  »  cet  ingénieur  et  le  manque  des 
^lége.  Il  aurait  dû  dire  de  combien  de  »  choses  dont  on  avait  besoiù*  dans  la 
>ens  était  composée  la  garnison ,  lors-  »  place,  sont  cause  que  les  Allemands 
lue  la  place  fut  investie,  et  lorsqu'elle  «s'en  sont  rendus  maîtres.  »  Les 
t>attit  la  chamade  ]  mais  c'est  ce  qu'il  nouvellistes  de  Hollande  sont  tombés 
n'a  point  fait.  Ceux  qui  trouvent  du  d'accord  que  l'ineénieur  fugitif  avait 
mystère  partout  prétendent  que  par  rendu  beaucoup  de  services  aux  Im-  _, 
une  flatterie  politique  il  a  mieux  aimé  périaux  (46)  ;  mais  ce  qu'ils  ajoutent 
diminuer  la  gloire  de  la  garnison  ,  parait  être  mal  fondé ,  savoir  :  qu'i? 
que  de  donner  c[uelque  atteinte  à  la  Jut  surpris  en  voulant  retourner  dans 
prudence  du  roi.  S'il  avait  dit  que  la  la  place  ,  après  apoirpris  une  exacte 
place  n'avait  pas  été  pourvue  des  inspection  des  travaux  t^s  a^iégeans^ 
munitions  nécessaires  ,  ni  d'une  Le  prince  de  Bade  voulait  qu  il  fitt 
bonne  garnison,  il  aurait  accusé  d^une  d'abord  pendu  a  un  arbre  sans  forme 
iàé^\%euce  prodisieuse  le  roi  son  de  procès  ;  mais  cet  ingénieur  ayant 
maître ,  et  donné  beaucoup  de  relief  offert  de  dessécher  les  fossés  ile  la 

à  la  longue  résistance  des  assiégés.  Or  place  et  de  rendre  d'autres  services 
il  val«t  mieux   que  ceux-ci  fussent        ^^^  Le,,,..  Hi.tori,ae.  d'oclok,*  .:;oa , pag, 

frustrés  d'une  partie  des  louanges  qui  43». 

^^  ^  _ .      .  (45)  De  Visé ,  à  la  fin  du  Joarnal  du  siège  de 

(4e)  La  mtnM ,  pmg.  a3«.  Landau ,  pag.  307. 

143)  Nouvelles  des  cours  de  TEarope ,  septeni'        (Ifi)  Lcttret  Histonques,  /rp/em^re  1709,  pag^ 

hre  170»,  pag.  3 18.  365. 


fw  LANDAU. 

9i  on  lui  voulait  donner  la  uie,  le  gé"  prennent ,  quand^  on  aoage    qii« 

néral  Thungen  remontra  qu'il  serait  roi  de  France  qui  lirre  Landaa 

bon  d'éprou%fer  ce  qu'il  promettait  de  aue  Tempereur  i  qui  il  le  livre ,  j 

foire  ,  et  cet  atdsfutgodté,  Aussitôt  aeux  princes  qui  ont  témoigné  bc 

on  le  mit  aux  fers  y  et  on  lui  fit  dire  coup  de  zélé  pour  Pextirpation 

par  le  bourreau  de  l'armée  qu  il  n'a^  protestans ,  et  pou  r  la  propagatîoi 

wait  qu'a  songer  tout  de  bon  a  exécu"  la    catLolicitë.    Était  -  il    necess; 

ter  ses  promesses  ,  Jaute  de  quoi  il  d'exiger  d'an  tel  empereur  qa'U  c 

serait  pendu  a  une  potence  qu  on  lui  servât  la  religion   catholique  d 

montra  (i?).  Il  n'y  a  point  d'appa-  cette  place  ?  N'est<;e  pas^  un  soin 

rence  qull  ait  eu  la  moindre  inten-  perflu  ?  Fallait-il  d'ailleurs  .lui  ! 

tion  de  retourner  dans  Landau  ;  il  tes  mains  pour  l'empêcher  d'y  aix 

savait  trop  bien  qu'il  y  serait  con-  l'h^rësie  ?  Il  aurait  pu  le  faire  «I 

-  damné  au  supplice  le  plus  infâme.  Le  une  ville  de  conquête  ^   car  le  di 

I'oumal  du  siéee  nous  apprend  que  des  armes  lui  permettait  cela,  à  nu 

e-a6  d'août  «  M .  de  la  noussilaire  ,  que  le  contraire   ne  fût  stipule 

«  capitaine  des  portes ,  eut  ordre  de  accorde  par  les  articles  de  la  capî 

»  M.  de  Mëlac  de  délivrer  au  bour-  lation.Si  sa  majesté  impériale  neâ 

M  reau  les  ordres  de  Ladoder  (48)  ,  et  vaille  pas  aussi  efficacement  à  réui 

y>  de  faire  mettre  le  portrait  dudit  toute  entière  cette  ville  au  corj» 

»  Ladoder  à  la  potence  par  le  bour-  la  papauté ,  qu'à  la  réunir  au  col 

•  •»  reau ,  au  bas  duquel  était  écrit  :  de  l'empire  ,  ne  aera-ce  pas  la  fji 
»  Indigne  ingénieur  Ladoder,  traître  du  roi  de  France  ,  qui  s'est  rends 
»  au  roi  et  à  sa  patrie.  L'on  fit  mettre  protecteur  des  hérétiques  de  Landi 
»  au  fort  une  potence  dans  la  demi-  en  faisant  promettre  solennellend 
»  lune  de  l'atta^ne ,  où  il  fut  aussi  qu'ils  ne  seraient  point  troublés  dâ 
»  pendu  en  effigie  (49).  »  M.  de  Melac  rexercice  de  leur  religion  (5a)?  i^ 
était  irrité  à  un  tel  point  contre  lui,  espéré  ,   disent  quelques-uns ,  f 

•  que  quand  il  fut  recevoir  les  otaees  la  place  lui  serait  rendue  par  le  p 
du  prince  de  Bade  pour  la  capitula-  mier  traité  de  paix.  Prennent-ils  bï^ 
tion ,   il  ordonna  nonobstant  la  ces'  garde  que  pour  éviter  la  disparate 

-  sion  d'armes ,  que  si  Ladoder  parais-  et  pour  agir  consëquemment  à  1 
sait,  on  lui  fit  tirer  cent  coups  de  conduite  passée,  il  faut  qu^ilâioi 

'mousquet  ,    mais   les   otages    dirent  mieux  recouvrer  Landau  tout ra^<^ 

•  qu'il  auait  été  blessé  la  ueiïle  au  bras  lique  ,  'que  de  le  recouvrer  mêle  d 

•  aune  balle  (5o).  diverses  religionà?  et  par  conséqoet 

Le  nouvelliste  qui  a  remarqué  que  il  a  dû   laisser  aux  Impériaui  Qt 

la  diversion  causée  par  la  surprise  pleine  liberté  d'y  convertir  par  toi 

d'Ulm^  n'a  pas  empêché  le  roi  des  les  moyens  qu'ils  verraient  être  boa 

Romains  de   prendre  Landau  (5i)  ,  S'il  a  cru  qu'il  ne  fallait  point  Ui 

ne  se  souvenait  pas  des  dates.  Quel  laisser  cette  liberté  qui  aurait  pu  3 

retardement  pouvait  apporter  à  la  venir  très-incommode  aux  habitai 

réduction    de   Landau    roccupation  hérétiques,  sien  un  motil.avoQ 

•  d'Ulm,  dont  on  ne  savait  pas  lanou-  procurer  l'avantage  de  ces  habit^oi 
velle  lorsque  Landau  capitula  ?  qu'est  devenu  son  zèle  cônvertisseui 

(£)  Le  gouverneur  demanda  que  .Quelle  inégalité  de  conduite  ,  quel 

^         '        •  -           '  •     '  rularité ne  serait-ce  pas?  Ma»  1 

ses  inquiétudes  seraient  un  ^ 

religion  catholique  superflues  ;    car  il   ne   devait  poi 

apostolique  et  romaine  dans  sa  pu-  craindre  dans  la  situation    preV» 

•  reté.^  On  n'obtint  cet  article  qu'avec,  des  choses  que  l'empereur  fît  veî 
'  cette  restriction  ,  conformément  aux  les  protestans  de  Landau  :  sa  mai|H 

traités  de  Munster  et  de  Ryswick.  impériale  a  de  trop  grandes  obli^ 

Les  deux  points  de  la  demande  s»ir-  tiens  à  tout  le  parti ,  et  trop  d'intér 

(47)  Leure.  Hi.tori,oe.,-,^r.  ^^%.,j,ag.  iSg.  «/«  ménager  pour  introduire  dansl 

(maestUnomderins/nieurguidfsert^!  places  de  conquête  l'espnt  de  c« 

(49)  Journal  lia  «ége  de  Landau,  ^.  3o4,3o5.  (St)  L'auUur   du    NoaveUea    des  cpnn 

(50)  Lk  même ,  pag.  343.  rEorope  a  poussé  ceci  très-Jînement   dont  > 
(Si)  Hcrcarc  Historique,  janvier  1703,  p.  6.  mois  ae  septembre  170s,  pag.  390,  "ixi. 


LAND9:  6{ 

'tisseur.  On  ne  saurait  donc  com-  Plaisance  ,  nommé  Bassiano  Lundi ^ 

ïndre  le  motif  du  IV^.  article  de  la  ou  Lando  ,  ^i  s'était  caché  sous  le 

igue    capitulation    présentée  aux  nom  de  Vinyalethes.  Pour  moi  je  crois 

iëgeams.  que  c  est  plutôt  Uortensio  Lanao ,  Mi- 

Quelques  personnes  ,   aui  à  force  lanais  ^  aussi  médecin ,  homme  d'es- 

raffiner  se  précipitent  aans  les  vi-  prit ,    auteur  de  plusieurs  ouvrages 

ns,  osent  dire  que  la  cour  de  France  latins  et  italiens  y  oh  il  a  toujours 

stipulé  si  expressément  la  conser-  affecté  de  se  masquer.  Il  s'est  donné 

tion  de  la  foi  romaine,  afin  de  don-  ce  même  nom  de  Philalethes  dans  un 

r  à  entendre  que  les  catholiques  de  dialogue  qu'il  a  intitulé  :  Forcianas 

ndau  avaient  nesoin  que  l'on  pour-  Quastiones,  où  il  examine  les  mœurs 

t  à  leur  sûreté  sous  la  domination  et  l'esprit  des  divers  peuples  d^ Italie. 

m  empereur  dévoué  aux  protestans.  Il  est  vrai  que  dans  ce  dernier  dialo- 

1  !  quelles  chimères  !  gue  il  s'appelle  Philalethes  Pol3rto- 

Pour  ce  qui  est  de  la  pureté  dans  piensis,  au  lieu  que  dans  celui  contre 

juelle   Ton  exige  que  la  religion  Erasme  c'est  Philalethes  Utopiensis  , 

main  e  soit  maintenue,  je  n'ai  point  ou  ex  Utopiâ  civis.  Ce  qui  bien  loia 

core  trouvé  de  gens  qui  aient  pu  de  marquer  une  véritable  différence  , 

expliquer  ce  que  ce  peut  être  j  car  fait^  ^oir  au   contraire  que  c'est  le 

prétendre  que  l'on  a  voulu  préve-  même  génie  qui  a  produit  l'un  et  l'au- 

V  ou  l'introduction  du  jansénisme,  tre  ouvrage.  Il  s'est  aussi  quelquefois 

i  au  contraire  rintrodnction   des  nommé  Jaortensius   Tranquillus  ,  à 

atiques  superstitieuses ,  et  des  maxi-  quoi  Simler,  abréviateur  et  continua- 

es  relâchées  dont  les  jésuites  et  les  teurde  Gesner,  n'a  pas  pris  garde,  j 

oines  infectent  la  religion ,  ce  serait  parlant  d'Uortensius  Tranquillus ,  et 

i  vérité  une  pensée  de  visionnaire.  d'Hortensius  Landus,  comme  de  deux 

ura-t-on  donc  appréhendé  quelque  différons  écrivains.  lYous  avons  de 

rte  de  samaritanisme  ,   aura-t-on  £ândo  un    Commentario   délie  più 

)ulu  se  prémunir  contre  je  ne  sais  notabili  e  mostruose  cose  d'Italia  , 

jel  mélange  d'opinions  lutnériennes  in-'df*.  :  ouf^rage  divertissant ,  au-de- 

1  calvinistes  avec  les  points  décidés  vant  duquel  n  ayant  pas  mis  son  nom, 

ins  le  concile  de  Trente  ?  Je  com-  il  supplée  a  cela  par  un  petit  avertis- 

rends  bien  gue  cela  est  chimérique  ;  sèment  qui  est  a  la  fin ,  oU,  il  dit  ;  Go- 

ais  je  ne  sais  à  quoi  me  déterminer,  di ,  lettore,  il  présente  Commentario 

nato  del   costantissimo  cervello  di 

LANDO  (  HoBTENSIô) ,  méde-  M.  0.  L.  detto  per  la  sua  natnral  man- 

n    natif  de    Milan ,    vivait    au  suetudine  il  Tranq.  Qui  ne  voit  que 

YV.  siècle.  Il  est  auteur  de  reslTo^SJ^U^ào^; ;f«",* 

lusieurs  ouvrages  ;  et  il  se  plai-  TranquiUo  ?  Ensuite  de  cela  il  ya 

lit  à  les  publier  sous  de  faux  un  catalogo  degli  inventori  délie  cose 

oms.  On  le  croit  auteur  d'un  ^^^  ®i  mangiano  ,  e  délie  bevande 

jalogue  publié  sous  le  nom  de  t^^iHZTiLUlikÊA 

iulalethes ,  contre  la  mémoire  SUDNAL  ROTUA  TSE ,  qui  lues  à 

'Erasme.    Cette  conjecture  me  rebours  suivant  l'ordre  des  mots  fortt: 

araît  très-bien  fondée  (A).    Il  HORTENSIUS  LANDUS  AUTOR  EST. 

fr   ^Ai-.-  ^:«l^o»,A«   ««;   ^«*    À^Â  I^e  même  à  la  fin  €le  ses  Paradossi*  y 

t  deux  dialogues  qui  ont  ete  .^^  ^^,  i  p^„^„  ^  i,^.    ,5,. 

ssement  attrihnpfi  au  r^rninAl  cincwt"rimu   TAUïmTTT        -^-_-^T. 


lussement  attribués  au  cardinal  SWSNETROH  TABEDUL  ,   i'est-a- 
iéandre  (B).  dins ,  HORTENSIUS  LUDEBAT.  //  y 

a  donc  bien  de  l'apparence  que  ce  n'est 

(A)  Cette  conjecture  me  parait  très-  pas  Bassiano ,  mais  Uortensio  Lando, 

'enfondée."]  Je  m'acquitte  ici  d'une    qui  était  auteur  du  dialogue  auquel 

romesse  que  j'ai  faite  .dans  la  remar-   Uérold  a  répondu  :  et  ce  qui  me  con- 

ue  (C)   de  l'article  Erasme  :  Voici  firm/e  dans  cette  pensée  ,  est  qu'Hor- 


v 


62 


LANGIUS. 


unsio ,  vouUni  prouver  dans  l'un  de 
ses  Paradoxes  ,  que  ce  n'est  pas  un 
déshonneur  «Fétre  bâtard  ,  aUèguB 
l'exemple  de  plusieurs  hommes  de 

'^  lettres ,  de  Pierre  Lombard ,  de  Gior- 
son  MainOf  de  LongyLOuil  ,  de  Célio 

^  Caleagnini  ,  et  d  Erasme ,  parlant 
de  ce  dernier  en  ces  termes  :  O  quanti 
letteratî  hannoci  ancora  dato  i  lurtiTi 
abbraecîamenti,etc.  hannoci  dato  on 
Erasmo  di  Roterodamo ,  e  per  opra 
d*un  Talente  abbate  ce  lo  dettero. 

U  ne  font  pas  oublier  le  recueil  de 
lettres  qu'il  fit  imprimer  à  Venise , 
appresso  Gabriel  Oiolito,  Fan  i54S  » 
in- 13.  11  est  intitule  :  Lettere  di  mol- 
tevalorose  donne ,  nelle  quaU  ohiaru" 
mente  appare  non  esser  ne  di  elo^ 
tmentia  ne  di  dottrina  alli  huomini 
injeriori.  On  y  voit  à  la  fin  un  pe- 
tit avertissement  (  i  )  de  Bartholo» 
mœus  Pestalossa  ^  Bhetus ,  qui  fait 
sayoir  qu'lTorfenjcuj  Lando  est  celui 
qui  a  ramassé  ces  lettres  ,  et  qui  les 
a  réduites  en  un  volume,  â  la  solli- 
citation à^Octawiarms  Rauerîa  qui  ob 
insignem  animi  pietatem  Terracinœ 
pontifix designatus  est  (a). 

(B)  //  Jit  deux  dialogues  qui  ont 
été  faussement  attribués  au  cardinal 
Aléandre.']  Ce  que  je  m'en  vais  rap- 
porter m'a  été  communiqué  par  l'au- 
teur ^de  la  remarque  précédente. 
■  «  Les 'deux  dialogues  dont  l'un  est 
»  intitulé  Cicero  relegatus  ,  et  l'au- 
»  tre  Cicero  reuocatus ,  ne  sont  pas 
)•  de  Jérôme  Aléandre ,  mais  d'Ur- 
»  tensio  Lando,  Milanois,  surnommé 
I»  le  Tranquille.   Ils  sont  dédiés 


M  pttSiiHonensiauTnukpiUUs. 
»  aiolanensiSf  q^aî'û  a  tort  de  k 
»  gaer  d'Hortensias  iandns.  Ce  i 
»  dus  et  ce  IVanquillus  ne 
»  qu'un  écriTain.  Il  aimait  à  dé 
»  ser  son  nom,  et  ne  demandait  p 
»  tant  pas  mieux  que  de  se 
»  connaître.  L' aMOare  délie  pm 
»  opéra ,  dit-il,  sous  le  nom  de  P 
»  Hascranico,  dans  un  avertisseï 
»  an  lecteur  à  la  fin  de  ses  f 
»  doxes,  il  quai  fu  M,  O.  L.  M 
»  detto  per  sopraname  il  Tim 
»  la  fin  de  son  Contmentariod'h 
»  dans  un  antre  avertisseiiieiil 
»  lectear  »  sons  le  nom  de  Si 
»  Morra,  voici  comment  il  parJe: 
»  di  leUore,  etc,  (3).  A  la  fin^ 
»  Sermoni  funeM.  délie  bestui 
»  nomme  tout  au  long  et  sans 
»  euisement ,  If ortensio  Lando  < 
»  r*)  a  TranquiUo.  Or  ce  Lao<ï 
»  TranquOlo  reconnaît  dans  soD< 
»  nier  paradoxe  le  dialogaeCÎ 
»  Relegatus  pour  son  ouvraff •  • 
»  dubit0  eertamente  ,  dit-u, 
»  molti  non  si  habbino  da  pmh 
»  gliare  ehe  aneorafatto  non  U 
»  ta paee  eon  M,  JulliOf  <p^_ 
a  softo  poco  mena  di  dieci  a/uv' 
»  c&'i'o  mandai  eon  suo  granid 
»  in  essigUo  ;  et  plus  ba»  :  <l^ 
I)  scrisso  U  dgahgo  ùHitolato  0» 
^  ne  Relegato,9 

(*')  Cêst-èk-dirê ,  Mm»  Ortesâ*  ^ 
ItBMe. 

(3)  T'oye%  la  suite  dans  ta  nsmat^f 
éUme, 


'1.  ,  (^*)  ^  ^  loaUfOtde  pour  delto. 

»  Pompone  Trirulse:  et  parce  que       (*3;  £„  Parado»»  ont  paru  h  r«ûi'. 

»  l'inscription  de  l'EpitreDédicatoire    i544;  «(  <•'  Dialognca  sar  Câcciw«'^ 

»  est  ainsi  conçue ,  Pompanio   Trir   "*  *^^- 

»  uultio  U,  A,  S»  D.y  Henri4seuià 

»  Cbasteignier  *,  évéque  de  Poitiers , 

»  a  cru  que  ces  lettres  H.  A.   signi- 

»  fiaient  Hieronymus  Aleander.  Mais 

»  ou  eUes  ont  été  mises  à  plaisir ,  ou 

»  peut-être  a-t-on  mis  par  éqnivo- 

»  que ,  H.  A.  pour  H.  L.  A.,  c'estp-à- 

ut  dire  Hortensius  Landus  ,  véritable 

»  nom  de  l'auteur.  Simler,  continua- 

»  tenr  de  Gesner,  attribue  ces  dialo- 


{: 


fi)  Il  «si  en  latin. 

(a)  Je  suis  redevable  de  ces  particularités  a 
M.  Des-Maixeaux. 

*  Leclerc  dbfarve  qu^avant  Ghastaignier,  qui 
ne  donna  qnVn  i6i4  m  Nomenclaiura  cardina- 
lium ,  du  Verdier  aT>it ,  dans  wn  Sappliment  à 
la  Bibliotbiqve  de  Geiner  «  commU  la  li«te  q«e 
Bajic  relira  ici. 


LANGIUS(Padl),  moine 
lemand,  ne  serait  guère  coi 
par  la  chronique  qiril  com]K 
s'il  n'y  eût  insère  des  pla« 
contre  la  mauvaise  vie  des  eo 
siastiques ,  et  s'il  n'y  eût  d(» 
des  éloges  à  Martin  Lutber  i 
C'est  ce  qui  a  été  cause  q»^ 
protestons  l'ont  cité  mille  et  i 
le  fois.  Il  était  né  à  Zwicka  d 
le  Voigtland ,  et  il  se  fit  o»" 

(a)  Voyei  Wolfii  Lcct,  m«nortM<* 
// ,  pag.  169  ,  et  seq. 


LANGIUS.  63 

édîctin  Tan  1487  »  au  mona-  prétexte  qae  Langîus  a  compote  la 

e  de  Bozau,  predie  de  Zeitz  en  f^o'^V^^  4'iwiç  cathédrale ,  o»  lui 

•^  /A\   T  »-LCc  •r-Cfkk^,-*!»^^  donne  an  nom  denvédecette  ^ghse» 

Qie  (*).  L  abbé  Tntheme  1  en-  Or  ce  nom  ne  lui  convient  poUt. 

a,ran  i5i5,  fouiller  dans  tous  (B)  Vossios  je  trompe.-]  Cet  ouvra* 
couvens  d'Allemagne ,  afin  ge  de  Langiut  est  une  chronique  de 
ramasser  tous  les  manuscrits   rëglMe^piaeopale  de  Zeitz.  L'empe- 

^^,^^^^;^r>*   ettt^iV  h   l»;il«c      '*"'■  Oukon  r«'.  fonda  cette  cathé* 
pourra  ent  servir  a  lillus-   j^^^^  ^^  ^    Le  pape  Jean  XIII 

ion  de  1  histoire ,  ou  a  1  aug^  k  confirma  (  9  ).   Langias  étend  sa 

itation  du  catalogue  des  écri«  Chronique  depuis   cette  fondation 

is  ecclésiastiques  (c).  Langius  i"«q«€»cn  Tannée  i5i5  :  il  ne  se  con- 

•II  .   ^        \^-         °  tente  pas  de  donner  rflistoire  des 

railla  aussi  pour  soi  en  par-  éTéqnii  de  Zeitz-,  il  parle  aussi  de. 

rant  les  bibliothèques;  car  autres  évéques  de  ces  quartiers-là. 
t  lui  fut  d'un  grand  usage  lors-        (C)    Coèjffèteau  ne   se  servit  pas 

l  composa  sa  Chronique  (d)  ^«"»«  J^^SS^  défaite.'}  Du  Plessis 

.  Elle  commence,  selon  Vos-  Limcius'*"  * 

>,  à  l'an  1468  ;  mais  il  se  trom*  «  Paul  U 

(B).   Coéâeteau  ne  se  servit  »  discii>h 

d'une  fort  bonne  défaite  (C),  »  ^«  P<>j?*  que  Luther  vint  a  parois- 

mà  il   répondit  au  Mystère   lTnl^ZJ^'lâj'''''f'\J^''''^ 

.    ,      r;  j  »  monastère,  s  en  trouve  tout  esmeu, 

iiquite  ,  OU  quelques  paroles  »  et  lui  rendant  un  tesmoignace  non 

Langius  furent  allouées.  Une  »  croiable  ;  Ce  Martin ,  dit-il ,  es- 

[exion  d'André  Rivet,  par  rap-  *  *?**  «»  théologien  consumé ,  pro^ 

rt  k  Pistorius  qui  publia  la  :t%;:rîaZit'JLTj:t 

ronique    de   ce    moine ,    ran  i,  ia  dignité  de  sa  source ,  et  à  sa 

83  ,  ne  me  paraît  pas   solide  »  première  pureté  et  à  Vinnocence  , 

).  Les  fautesdeMoreri  ne  sont  *  'inoerité  et  simplicité  euangelique^ 

i  considérables  (E).  **  bafouant  du  tout  toute  philosophie 

^^^uaâ«««,i«^.«9  y^M^j,  ^  séculière En  un  autre  heu  sur 

>)  Vossius,  de  Hisl.  latinis ,  pag.  fllA.  "  ^'^  »^3,  lui  baillant  pour  com- 

•)  rdem   ibidem                             ^^  »  pagnons  Carlostade  et  Melanthon , 

i)  Vignicr.  Théâtre  de  l'Antéchrist,  à  "  »(»  traitent  et  enseignera  la  sacrée 

diee  des  auteurs  cités,  ^  tneotogie  ,  baUlans  lefourment  de 

»  la  parole  de  Dieu  sans  aucune 

A)  Sa  Chronique.'}  Elle  a  pour  •»  poille',  c'est-à-dire,  sans  y  mesler 

re  Chronicon  Citicense,   Mais    ce  »  ^  philosophie  et  les  srltogismes , 

tst  pas  à  dire  que  du  Plessis  en  ait  »  surtout  se  tiennent  a  l  évangile  de 

nommer  Fauteur  moiiîe  de  Citi-  »  Christ  et  a  tapostre  saint  Paul , 

e.  CoèfTeteaUy  au  lieu  de  le  corriger,  »  qu'ils  prennent  pour  patron  etfon- 

st  servi  des  mêmes  mots.  Ceux  de  *  dément,  et  auec  Vestude  des  let- 

vet  ne  sont  pas  meilleurs ,  le  Moi-  ^  très  conjoignent  la  crainte  de  Dieu 

Ccti^ue.  Voyez  leurs  passages  dans  ^  ^'  ^'  semences  de  toutes  uertus 
remarque  (C).  Les  étrangers  ont  *  qu'ils  sèment  es  cœurs  de  leurs 
ande  raison  de  se  plaindre  que  les  ^  disciples  par  paroles,  par  exemples 
ançais  défigurent  de  telle  sorte  les  »  «*  P^^  '«.  plume.  Et  afin  qu'on  ne 
ms  propres  ,  qu'on  n'y  reconnatt  »  novLS  réplique  pas  que  c'estoit  de- 
us  nen.  Vossius  fait  cette  remar-  »  ^a^t  que  Luther  eust  fait  la  guerre 
le  contre  l'illustre  M.  de  Thou  (1).  »  *«  papc,  voici  comme  il  en  parle 
lis  ici  le  mal  ne  consiste  pas  seule-  „  ,  . 
ent  à  défigurer  un  nom  de  TiUe ,  J*J  T'f'^^^^  '«  <^^'*^  ^'^i 

îSt  quelque  chose  de  pis  ;  car  sous     deduxit  «piseoporum  cUitmnum  et  aUorum  in 

vieinid  jintisUtum  ret  gestas  eommenwrnns. 
'i)  VoiMm,  de  Affte  bistorid,  eap.  XII  ^  Anb.  Minew,  m  Geogripki»  tcdesiaMMl  ,pag. 
g.  69.  is4' 


.^i>çrsV 


i;  ^  Mn  témoigiicst  plai  ibrte- 


^-.^ 


'   m.*   o«  «|iae  répond   Gxfièteaa. 

-'    itn  'i>  ^4tt«r  da  Plessîs  nous  op- 

>•>■«.    H  '*\ul'  lintgîns  ,    moine  ae 

;  .M  v«f     Oîraçfas  dff  Tabbé  Tridie- 

*v»<«       w»w-    qniiRBiii   <^[iieUe  est 

t     4.v«.'-.«rit*   jfe  rratBStaaas  y  et  la 

-.  .  .n     \*i    don:  il   isent  en.  la  pa- 

«\u  «ttuu    a»  auteoT.  Car  fls  font 

<    iirr  i  ijnigi.g*  ài*s rtiuuj  toachant 

»  Laflisr.  *f  n  •rnit  enlèrcflBent  con- 

^  .V .—     j  tarii.-^  Ufm'^t^mïviMuat'  l  la.  doctri- 

,     r»    «icn.    »  ae    A-^t   ÎM^ixth  a    Diqoim  fait 

.     «r»  y^uncts  ,    »  prfïfe?Hf<«  jOLViuft»  t  i^  -mort ,  mai« 

.„*  .1  .  cA/>ar-    >  MMM  a  ««  <^|fl  il  a  ésnt-vi  la  même 

^.  ,*.**.  k^tt  A«-'<£«    >  r>.T'Mn#|ti^  er*i   «fuit    coMsiiees  ces 

.^  ..V.    i»    ■jûfcs  'ie  loo»    »  kr9a«k|;«<»  d«  Lcrtitoa  .  >wilï-»ftre  cnie 

.w    » .  '*  /rouvrit/  nem    *  U^  y:  vS«i4an«    ce:   it"uiga.    qa ils 

t-o  >(:t/iL£s  e«  «^ct^arv    »  n^ytH  ftf^ut  crmrsr  ani  îb*:  auteur 

.  .;uJv-re.  .^iiAM  ^eai    »  a  cfl^  t/>fjt  emanii^te  Jidiisxien  et 

»  inpiite,  bérétâqpae  «t  lOÉtifriîqDe, 
»  autrement  eertc»  nt  THmwmt-iis 
*  eoncilttr  ee  <f  olb  InT  ànit  dire 
»  avee  m»  prenûen  écrs^  Wl  ira'on 
»  ne  Mr  tr«pe  piM  aa  ahe  Je  Pisto- 
»  lins  qoî  Ta  mis  en  I ■■■  mm  ,  car 
»  encore  qu'il  »e  «oit  iuf  caC&aiîqiie, 
»  ça  été  qaelqoe  temps  dfpns^  et  il 
»  éiz\i  enc€rre  protestant  "^nand  il 


N    .  .    t..«.v<.4U    en  telle 

.  \^:t»  liai  a  l'appeut  de  imr- 
,  .»„  li:i^r  en  ra^tetU  ;  affermant 
.{  >  ,  et  prouvant  qme  tef^liâe 
,.'ic  Je  droict  dunn  n'etf  pwtA 
'iiiuet'enL  le  chef  des  autre*  ^ 
\\  pource  y  dit-il  derechef, 
,  .<•*   (V  présent  Us  ie  penecu- 


,   .      :    Komtite  un  autre  Athanase  ^  »  pnWia  cette  chroniqne  amèc  qne^ 

»     .,  iyv»alcment  pour  avoir  disputé  »  qnes  antres  œnrre»  des  «nraiw 

..  .  w< .  ,'/ifM-,  e£  quel(fues  autres  points  »  aUemand».  Et  même  il  dit  qa  li  Fa- 

M  ./t  ilvctriue  rui-es  ethanU^que  non  »  Tait  eue  de  Henri  Pétros  qm  de- 


V.  v,-...t/iit/*£  Us  Romains  continuent  »  meorait  â  Bile  pamd  les  héretî- 

.,  '.mpugner,  mais  aussi  plusieurs  »  «ne«.  An  utirplos,  ceux   qui  ont 

X    ^.^.nmcs   tj^s  doctes,  sur  tout  les  »  lait  la  fourbe  «e  sont  bien  persua- 

V  thomiues;toutesfois  ce  Martin^  qui  »  Aéê  qu'on   aurait  peine  de  croire 

X.  4' Vf    sans    contestation  le  premier  »  de   Lan|pas ,    qu'à    eût    parlé  n 

V.  ,7  le  plus  sage  théologien  de  nos-  »  aran geusement,  et  de  lapenonae, 

u  //v  iitii^f ,  n'a  peu  estre  uaincujus"  »  et  de  la  doctrine  de  Lntber;  c'est 

u   ^M's  ici  y  fortifiant  et  approumnt  »  pourquoi  ils  y  ont  ajouté  une  mai- 

M  ^it  doctrine  par  les  tesmoignages  de  »  ère  et  insipide  défaite  ,  lui  fusant 

w  l\Mui^ile,de  l' apostre saint  Paul,  »  dire  que  ce  qu'il  en  a  écrit,  c'a 

»  mcsvics    des   lieux  originaux  des  »  été  non  assertiuè,  mais  admirativè, 
M  iutcicrîs  peivs  orthodoxes  (3).»  Du 

Plossis   n'oublie  pas  le  correctif  ap-  ,  C4)  Ponà  tjum  de  Martini  LutheH  doetnnd 

,^.w.:    Tvir    I  ;inffiiia  à  tant  de  nrnnn».  ^'"p*ii  «o»  ticuli  diteipulus  HHmu  tusertiitt, 

pose    çdl    LdUglUS  a  tant  ae  proposi-  ^uod  ab^it ,  sed  potiiu  almirativè  pond ,  mtpde 

lions  hardies  :  et  ainsi  nous  en  parle  ntdlius  adhUe  juratut  in  verba  magistrCstd 

ce    moine,    dit-il,    non    aSSertivé  sed  ^^n  sim  et /fgo  more  stupenjus  muUontm ,  ^iêO- 

admirativè ,  non  pour  nen  affermer  ,  "S,?"-  '""*?^'^''^  uni^erjaU  et  générale 

M«.t«i>»«  J     ■       ^  •*li  coneiliuin ,  quid  m  lam  ardud  re  tenendum  sU 

mais  pur  admiration  f  êUSpendant  son  decrelumfueril,  paraUu  nihilo  tamen  minute 

jugement    h    la  façon    de    plusieurs  «<  *»odo  et  semper  h  rectè  sapientibut  doceri, 

jusQues  a  ce  que  par  un  concile  ce-  f«*;r»«."»  «"'«'» .  't  poUisimimi  romanœ  eccUsiœ 

-^      *  •}'       '^•^        ^j    j  j:    •    r  Jtaieio  ntec  prasentia .  et  aha  aumiiacunû 

menique    d    en    ait  esté   défini.  U  mea  i^ripla  ,et  corrigenda  et  exoLin^J^ 


ae 
tub- 


cumenique    u    en    au  este  açpni.  je    mea  t^ripta  ,  et  corrigenda  et  examinanda  rub- 
mots    en    note    les    paroles    de    Lan-    jiçiot  lameui  ego  supra  narrata  non  de  Bomar 

nii ,  sed  Bomanensibus  ^  idest^  non  indigents^ 


é-i\  rx     ni     •     iff^...:     *r».ii      jif  •     .1      *jd^}»ndiadeamconfluentibus^descripserim. 
(3)  Du  PUssu  Mornti,  KjtXktt  d'Ini^mté,    Langins,   apud  Woltfim,   Lect.  memorabU. . 
P<^8'  5:3.  loin.  //,  pag.  i'j5. 


LANGIUS.  65 

M  non  pour  rien  affirmer ,  mai$  par  w  sçait   assez   qu^ils   trouTent   bien 

»  admiration  suspendant  son  juge-  m  moyen  de  se  frotter  ailleurs  (6).» 

M  ment,  etc.  Vous  diriez  que  ce  Lan*  Ces  dernières  paroles  font  voir  ma- 

»  gius   cherchoit  maîstre ,  et  estoit  nifestement  que  les  lieux  communs 

»  encore  irrésolu  quelle  religion  il  dont  les  missionnaires  se  senrent  au 

»  devoit    embrasser  (5).»  C'est  une  sujet  du  mariage  des  rëformatears , 

Sauvre  réponse;  il  yaudrait  mieux  et  des  moines  qui  embrassèrent  la 

emeurer  muet ,  que  de  s^en  serrir.  religion  protestante  ,    ne  sont  pas 

Le  père  Gretser  y  a  renonce,  et  a  aussi  favorables  qu'ils  se Vimaginent, 

trouve  mieux  son  compte  â  supposer  Ils  trouvent  là  un  beau  cbamp  de 

oae  le   bon  Paul  Langius ,  mourant  déclamation  ;   les    imaees  les    plus 

d'envie  de  colleter  une  femme,  rfrj  odieuses  de  la  sensualité  sortent  en 

gardait  Luther  comme  un  héros  qui  foule  de  leur  plume  ;  mais  on  XéT 

serait   l'exterminateur    du    célibat,  rembarre  facilement,  parce  qu'il  n'est 

Voyons  ce  que  l'apologiste  du  sieur  que  trop  vrai  que  ceux  qui  font  vœu 

du  Plessis  répondit  â  cette  plaisan-  du  célibatne  l'observent  pas  toujours, 

terie  ,  et  au  subterfuge  de  Coêfi*e>  et  que  le  sens  commun  dicte  que  si 

teau.  les  ministres  de  l'église  n'ont  pas  la 

«  Paul  Langius,  moine  Citique,  don-  force  de  s'abstenir  du  commerce  fér 

»  ne  de  si  beaux  et  grands  tesmoigna-  minin,  il  vaut  mieux  qu'ils  passent 

»  ges  a  la  doctrine  de  Luther,  que  leur  foueue avec  leurs  femmes,  qu'a- 

»  nostre  moine  ne  les  peut  souffrir ,  vec  les  femmes  d'autrui. 
»  sans  accuser  ceux  qui  ont  publié        (D)  Une  réflexion  d'André  Ri- 

»  son  œuvre,  d'y  avoir  adjonsté  du  *^ct ne  me  parait  pas  solide,  1 

»  leur ,  tout  ce  qu'on  en  produit  à  Nous  venons  de  voir  qu'il  prétend 
»  ce  propos,   les  mesurant  à  l'aulne^ que  Pbtorius  aurait  fait   savoir  sa 

»  des  papistes  qui  corrompent  par  fraude,  après   être  devenu  bon  pa- 

»  additions  et  n^utilations  tous  les  piste.  Je  crois  qu'il  se  trompe.  Si  Pis- 

))  escrits  qui  passent  par  leurs  mains,  torius  avait  altéré  le  manuscrit   de 

»  Cependant  Dieu  a  voulu  pour  leur  Langius,  il  ne  s'en  serait  jamais  van- 

»  oster  cette  objection ,  qu^  ait  esté  té.  Le  bien  que  l'église  romaine  eût 
»  mis  en  lumière  p           '                  *  *^       '^       *  '         '*         ''*" 

»  dès  lors  cou  voit 
»  a  enfin  esclose 


»  délité  de  ceux  qui  l'ont  donné  au  dans   son  propre  aveu  de  quoi   lo 

»  public.  Il  a  mieux  aimé  mal  traie-  convaincre  qu  il  était  un  malnonné- 

»  ter  ce  pauvre  moine  en  ces  mots  :  te  homme.  De  telles  fautes  ne  s'a- 

»  Cest  ce  Langius  auquel , ,  dès  le  vouent  point   :  elles  tirent  trop   à 

»  premier  petit  bruit  oe  iÉtfangile  conséquence. 

>  luthérien  f  les  pieds  dçnangeoient  (£)  jLes  fautes  de  Moréri  ne  sont 

»  desja ,  pour  sauter  liors  du  mona-  P^u  consicterables."]  Il  fallait  nommer 

»  ^Cens ,  estimant  arrit^é  ce  temps  ac-  la  patrie  de  Langius  Zwicka ,  et  non 


espouser 

^  temps-la,  les  moines  trouvoient  bien  rius ,  est  corrigée  dans  les  éditions  de 

»  moïen  de  coucher  avec  elles  sans  Hollande.  Il  ne  fallait  pas  dire  que  sa 

»  les  espouser,  et  si  autre  démangeai-  Chronique  commence  à  l'an  i^6S  : 

»  son  ne  les  eust  tenus,  Coëffeteau  «««  ».       »                 .  «.            v 

91,  •,«ui4o,  x«v«u«ïi^au  (6)  RWei,  Remarque» «M URéjpoBseauMyi- 

tère  d'IoMiaitA,  //••  part. ,  pag.  033. 

.  (5)  Coefieieaa ,  flipoaie  an  Hyittr*  dUaiqai-  (7)  Daiu  U  Moréri  de  HoUamtt  on  la  nomm» 

^>f  P'f.  latS,  laig.  Zuricican. 

TOME   IX.  5 


66  LANGIDS. 

c^cftii]iefiiatedeVo«êiiuqaej[*aid^jà  ceux  qui  la  protégeaient  (Â),  et 
releTée,etqu«ZeaMrqf  acopi^(«).  ^i  alléguaient  que  Pintroduc- 

(8)Z«iikr«,a«HiitM>ca,f«rt./,Mf*a5.  tîoQ    d'one    nouyelle    méthode 

d'enseignerétaitdangereoae;  mais 
LAKGIUS  (Rodolphe)»  gen-  enfin  il  surmonta  les  obstacles, 
tilbommedeWestofaalie,  et  pre-  et  il  porta  son  éyéqne  à  fonder  â 
vôt  de  la  cathédrale  de  Munster,  Munster  une  école  dont  la  direc- 
Ters  la  fin  du  XY*.  siècle,  se  si-  tiou  Ait  donnée  à  des  gens  habiles, 
gnala  par  son  savoir ,  et  par  son  n  leur  marmia  la  méthode  d'en- 
zèle  pour  le  rétablissement  des  seigner,  et  les  livres  qu'ils  expli- 
belles-lettres.  Il  fit  ses  premières  queraient ,  et  leur  ouvrit  sa  belle 
étudesàDevenler,  et  puisilfut  bibliothèque.  Cette  école  ayant 
envoyé  en  Iulie  par  son  oncle,  été  ainsi  établie  un  peu  avant  la 
doyen  de  Munster  ,  et  s'attacha  fin  d^  XW  siècle ,  fut  très-flo- 
aux  plus  grands  maîtres  de  litté-  rissante  et  servit  de  pépinière  de 
rature,  Laurent  Valla ,  Maphée  littérature  à  T Allemagne  jusques 
Végius ,  François  Philelphe ,  et  aux  révolutions  queTanabaptis- 
Theodore  de  Gasa.  Il  aconit  par  me  fit  à  Munster,   l'an   i534. 
ce  moyen  le  bon  goût  du  style  Langius  mourut,  l'an  i5i9,  â 
latin  tant  envers  au'en  prose,   l'âge  de  quatre-vingts  ans.  il  pu- 
et  s'y  confirma  par  diverses  com-  Wia  quelques  poèmes  qui  prou- 
positions.   Il  eut  pour  compa-  vent  qu'avant  Conrad  Celtes  l'Al- 
gnons  de  voyage  Maurice ,  com-  lemagne  avait  eu  des  poètes  la- 
te  de  Spîegelberg,  et  Rodolphe  tins  assez  illustres  (a)  (B).  Ro- 
Agricola ,  et  après  leur  retour  en  dolphe  Agricola  dédia  à  Langius 
Allemagne  ils  travaillèrent  tous  sa  version  latine  de  l'Axiochus  de 
trois  â  chasser  la  barbarie ,  et  ils  Platon  (b). 
furent  les  premiers  qui ,  par  leur 

exemple,  et   par    leurs  exhorta*  (ii)7ïnf«fc  David  Chytrwua,  mSaxoniâ, 

..                   i»         A        1    •      1      V  luf.  IJI^pag,  m,9oet  seg.  Voyexaussisc 

tlOnS,  y   tirent  valoir    la   bonne  A«ra«^i«e  de  VetcrU  Saxoni»  Prorinciâ  am- 

manière    d'écrire    en     latin  ,    et  pl««imâ  qu»  Westphalia  hodîè  nomlnatur , 

dWigner  cette  langue.  Lau-  '^^i^X^i^^,,,^,,^, 
ffitts  ^ayant  ete  envoyé  à  la  cour  de 

Romepar  l'évéqueetpar  lécha-      (A)  Il  fallut  lutter  quelques  an- 
pitre  de  Munster,  sous  le  pontifi-  «««f  ^Y*^^  ceux  qui  protégeaient  la 

!»-♦  Â^  a:«4o  TV    -»a/.«.,;ff«  ♦-:»«      barbane.]    L'université   de  Cologne 
cat  de  Sixte  IV,  s  acquitta  très-   ^^^y^^^  \^  dessein  louable  de  dn- 

bien  de  sa  commission,    et  re-  grius;  maisil  eut  pour  lui  lessuffra- 

vint  avec  des  lettres  de  ce  pape ,   gf»  des  Italiens,  et  ce  fut  une  auto- 


l'avaient  député  ;  ce  qui  fit  qu'il  et  emendationis  studiorum  doctrinœ 

se  trouva  plus  en  état  d'exécuter  ^«'*«'''»  >  passim  in  omnibus  collegHs 
ledessein  5e  faire  fleurir  les  bel-  ;L:^*°4^Ig^"„Ti3'r//;:o" 
les  lettres,  en  bannissant  des  eco-  a£{^uc  annos   reluetantihus    feteris 
les  la  barbarie  qui  y  régnait.  Il 
fallut  lutter queîquesannées avec  j^j^'^.T^.  c^yf ««»««»•««•«.  «*•  m. 


LANGIUS.  67 

barhariei  patronis  ,    ae   nominatim  connatt  lei  avoir  yuf,iilndiquo  point 

academid  Coloniensi ,   quœ  datis  ad  si  estaient  des  mafiascrits  ou  des 

Conradum  Ritbergensem  episcopum,  ouvrages  imprimés. 

qui  Menrico  Swartzburgensi  succes- 

serat ,  et  summum  coUegium ,  litte-        LANGIDS  (  JoSEPH  ) ,  natif  de 

i%e^re?re^i  r^t^r^«  Kaise«berg  («)dans  la  haute  AI- 
libellos  ,  in  scholu  retineri ,  et  muta-  ^f <^®  9  et  protesseur  en  mathema- 
tiones  novas  et  studiis  et  discipUnœ  tique  et  en  langue  grecque  à  Fri- 
periculosas,  fat^en  flagitahani.  Etsi  bourg  dans  le  Brîsiraw,  travail- 
autem  erufè  et  grauiur  consilu  sui  j  j^  f  g  ^  ^  Elementale 
causas  Rodolphus  explicabat  :  tamen  ,  ,  J^"  *-«*cf/ecrMa*c 

ad  Italorum  doctorum  judicia  ipsi  rnqthemaUcum  { O  )  ^  qui  selon 
proyocare  necesse  fuit.  Qui  cum  Yossius  ne  fut  imprimé  (c)  que 
emendationem  doctnnœ  in    scholis  cinq  ans  après  (^.IsaacHabrecht. 

care ,  in  responsis  ad  episcopum  suis  ta ,  et  J  orna  de  notes  et  de  figu-« 
pronuncidssent  ;  episcopus  qui  Italo-   res ,  et  le  fit  ainsi  imprimer  (e) 


scholœ  coUegio  dedU.  legium  (A)  ,  in-8**. ,  qui  fut  sui- 

(B)  //  publia  quelques  poèmes  qui  vi  quelque  temps  après  d'un  in- 

prowent    qu'auant    Conrad   Celtes  folio  y  intitulé  i  Poliaruhea  noi^a 

VAlUmagneau^t  eu  des  poètes  la-  (g^      jj    ^^^^^   plusieurs    années 

Uns  assez   illustres.}  Citons    encore  j         ,                       •         •»          **"^vî» 

le  même  témoin  :   Primus  autem  ^ans  la  communion  des  proies- 

Germaniœ  piëta ,  ipsius   Rodolphi  tans ,  après  quoi  il  encrassa  la 

Agncolœ  judicio  y  at^orum  œtate,  aU'  foi  romaine  ( /).  Je   donne  le 

({uot   ante   Conradum   Celten  annis  *•..,-  j^  ,^.  IItoc  rr\ 

celebris,  hic  Rodolphus  LangiusfuU,  "^^^  ^^  ^^  "^^®*  f^^- 

editis,  de  excidio  Hierosolymœ  pos'  ^^^  CœsaremonUtnus. 

ti^mo  ,    de  obs^ioneNoi^em  ,    de  ^,  Vossius,  de  Scient,  m.thcm.p^y.  388. 

Paulo  apostolo ,  de  Maria  f^rgme ,  ) .'            .*, ,  r«  .  1^      j»/^  r  5 

^^..      ^.'^   ,          '  rk                   J'     '      »  (0   Ctoenrf^mf /c Catalogue d Oxford mar- 

/»oe/nato^c/«ri«.Z)e5rttocom7wciptt/o  oueVédUion  de  iSiii, 

et  œquali  suo  Hegius  cecinit  :  ^^  ^  JJV-iAoïirg'. 

Jam  ferre  poëus  (e)  j^  Strasbourg. 

Barbarie  in  mediâ  Wcstphalia  ore  poleit.  /^  ^org^  /^  nn^occ  <ie  Son  Polyaiilliea. 

Laagms  banc  décorât  majorumaangoioeclaros,  w/        ^            r    v                           j 

Monaaiteriaci  lantqne  decusq^ue  aoli  : 

Primiu  Melpomenem  qui  rara  in  WestphaU  (A)  Un  FloHlegium.]  C'est  un   re- 

ç.,  doxit,                     •      P  «1  cueil    alphabétique    de    sentence»  , 

nm  canere    aaes,mauma     a    e,  tnas.  çl'apophtnegmes  ,    de  comparaisons  , 

Notez  que  Ghytraeus  ,  en  se  servant  d'exemples   et    d'hiéroglyphes.    Les 

du  mot  ed4tis ,  déclare  que  ces  poë-  écoliers   se  servent  utuement  d'un 

mes-U  avaient  e'te'  imprimés.  Cepen-  pareil    ouvrage  quand    ils  ont   de.s 

dant  Tabréviateur  de  la  Bibliothé-  chries  ou  des  amplifications  à  com- 

que  de  Gesner  (3) ,  qui  marque  en-  poser.  Les  hommes  doctes  s'en  pour- 

core  quelques  autres  poésies  de  Lan-  raient  aussi  servir  avec  avantage  ,  si 

fiias  ,  insinue  quelque  doute  j  car  il  tout  ce  que  l'on  y  cite  avait  été  bien 

dit  qu'Uerman  Hamelman ,  qui  re-  coUationnéanxoriginaax.Maison  n'a 

rien  moins  fait  que  cela.  Notre  Lan- 

f>)  CommtV«uanwn'a9aUpQùA  parlé  de  l'a-  gius  se  contenta  de  Copier  les  com- 

?r-^JÎ^^?-f*V"*?J'i'^*'"**''^*^*"''  pilateurs  modernes  ,  et  entre  autres 

•(  faBtfraupfMt.e(rtf  lire  Golomenaes,  et  non  par  fc,,              u'l                  /   \     j      ..  h 

LovtnieB.ei;  mais  Mt-itrt  waib-il  oublié  de  Thomas  Hibemicus  ( i) ,  dont  l'ouvra- 

y^^JI*^^  ^'univenilede  Low^ain  écrivit  aussi  à 

j^«'eiytt«  de  Munster,  pour  traverser  Ventrepnse  ( i)  Dieterieus  nihU  aliud  in  Langio  reprehen» 

ae  Laniini.  tlit  ijuhm  credulitatem,  qud  s»  ah  ffibernieo  de» 

(3)  Epit.  Bibliotb.  Gesncri ,  pag.  m.  'ji^.  eipi  passas  est.  Tbomaaius ,  de  PlagiOf  num.  4^a. 


68  LÂTfGLE. 

^ ,  intitule ,  Flores  DoeUnrum  ,  est   nmm  Grœcarum  Litterarum  ,  ibid.  , 

(B)  Pofyanthea  not^aJ]  L'antenr  a  Haies. 
sniri  dans  cet  owrra&é  la  même  mé- 
thode qae  dans  le  FtorUegium.  LHn-  L  A  N  G L  E  (  JeaN  -  MaXIMILIEN 
dex   d'Espagne  y  corrige   qnelque»  ^e)  ,  ministre  de  l'Évangile,  na- 

^^''^'^fv^'T/li^L^l^'je  «ê  q^t  àÉvreux  en  iSoo.  Il  fot 

livres   intitules  PoWanthea,  Je   ne    ^  ,     i,  »  t-  »À^      r       , 

pense  pas  être  blâmable,  si  je  rappor-   appelé    a   l€glise    reformée    de 

te  le  précis  de  cette  histoire.  Le  pre-  Rouen  en  ioi5 ,  n'étant  alors 
mier  Polyanthea  fut  imnrimé  Fan  w  que  de  vinct-cinq  ans.  Il  v 
iSiîi  (a'i  :  c'est  rouvrage   du   moine   ^  «      »^«   i^     F      *.•  j_ 

DolîiScusBanasMiraBeUia.,  auteur   «t.  toute*  les  foncUonS  de    S(m 

du  Monotessaron  Euangeliorum.  Le  ministère  pendant  Cinquante- 
second  fat  compile  par  un  libraire  de  deux  ans ,  toujours  avec  beau- 
Colc^ne-,  nommé  Matcrnus  Cholinus,  coup  de  réputation,  de  piété  et 
et  nubile  1  an  i585  (3).  On  ajouta  au    j>  m*  *    /^  j     i    •    j 

UaKeMirabelliustoutceaueron  deloquence.  On  a  de  lui    deux 

trouva  à  propos  de  copier  de  trois  volumes  de  sermons ,  l  un  sur  le 

oûvraçes  qui  avaient  paru  ,  je  veux  huitième  aux  Romains  ,   l'autre 

dire  du   recueil   de  IBarthoJornœus  ^^j,  ^j^^^  ^^^^^^  j^  l'Ecriture , 

jimantius  9 et  an  oenterUiarum  Upus  .        ^  -..        .     .              -             ,' 

^luassùnumexptrybatUsinUsJuc-  f»  une  dissertation  en  forme  de 

toribus  excerptum  (4) ,  et  d'un  ou-  lettre ,  pour  la  défense  de  Char- 
vrage  anonyme  imprime  à  Lyon,  les  I*',,  roi  d'Angleterre.  Sept 
Cholin  outre  cela  fournit  ses  propres  ^^3  ^^^^  ^  ^^^^ ,  il  tomba  dans 
recueils.  Le  troisième,  sous  le  titre  de  ,     .  •  1    •   ^        -^   1 

P^lvanAea  no^a ,  est  l'ouvrage  de  «ne  paralysie  c[ui  Im  tenait  la 
notre  Joseph  Langius ,  et  fut  imprimé  langue  empêchée  ;  mais  il  ne  lais- 
à  Genève,  l'an  1600,  à  Lyon  l'an  sait  pas  de  plaire  et  d'édifier 
1604,  à  Francfort  l'an  160^^^  par  des  conversations  pieuses  et 

Terses  fois  depuis.  Le  quatrième,  sous   f      ,    .  *    ,  ,       _, 

le  titre  de  Po/yfl»«^fl /wj'miwa ,  est  ingénieuses    tout   ensemble.    Il 

divisé  en  XX  livres  ,  et  ne  diffère  idu  mourut  en  1674  9  ^^^  ^^  quatre- 
troisième  gu'en  quelques  augmenta-  vingt-ouatriëme  année  de   son 

tions  Le  cinquième ,  «««y^f  ^^'^ J^^  âge ,  laissant  plusieurs  enfans  (A) 

Florileeium magnum seuPoljranthea  o.\  ,  .^,       *1  ,                  r  -^      i 

flonbus  not^issimis  sparsa ,  fut  publié  qui  héritèrent  de  son  mente  et 

à  Francfort  l'an  1611.  Ce  qu'il  v  a  de  de  sa  vertu  (a). 
nouveau  dans  cet  ouvrage  est  dû  aux 

veilles  de  Franciscus  Sytvius  Insula-  {a)  On  publie  cet  article  tout  tel  qu'il  a 
nus.  Nous  avons  parle  ailleurs  (5)  des  été  communiqué. 
^upplémens  de  Grutérus  :  ils  contien- 
nent deux  volumes  ,  de  sorte  que  le  (A)  //  laissa  plusieurs  enfans.  ] 
Florilegium  magnum  en  comprend  Samuel  de  Largle  ,  son  fils  atné,  na- 
trois  :  le  I  «■'.  est  de  Sylvius  Insulanus  ;  quit  à  Londres ,  et  fut  porté  en  France 
le  a«.  et  le  3*. ,  imprimes  à  Francfort  à  l'âge  d'un  an  ,  et  y  a  toujours  de- 
l'an  i6a4 ,  sont  de  Grutérus.  meure  ,  jusques  à  ce  que  la  dernière 
(C)  Je  donne  le  titre  de  ses  autres  persécution  l'obligea  à  se  retirer  en 
lipres.  3  Une  édition  de  Juvénal  et  Angleterre.  Il  fut  ministre  à  peu  près 
de  Perse ,  à  Fribourg,  1608.  Tyroci-  dès  la  même  année  de  son  âge  que 

son  père  ,  et  servit  avec  lui  1  église 


g...... rage  fut  imprimé  à  Paris  ^  l'an  dans  l'autre  pour  SCS  mOBurs  graves , 

*^x'« ''"i.'fw-^- r. „,;.«. /T.-«.^    ,*  son  savoir  solide  ,  et  une  prudence 

(S)  Dans  larUclé  eu  ijtivrhtiV»  {Jtnn$j  f  re-  i*/    r»  •/•  »  ,• 

marque  {l),  tom.  Fïl,  pag.  agS.  consommée  j  hé  d'une  amitic  parU- 


LANGUET.  69 

culièrearec  M.  Claade'.  Les  penécu-  cle  '*'.  Ay&nt  lu  en  Italie  un  livre 

tions  de  France,  et  en  particulier  de  Mélanchthon ,  il  Conçut  un 

celle  qui  otait  aux  pères  leurs  eufans,  .            ^    3»  '      i  •             é^ 

robligèrent  à  chercher  une  retraite  "  g^and  desir  de  connaître  ce 

en  Angleterre.  L'université  d'Oxford  grand  docteur,  qu'il  s'en  alla  le 

se  fit  un  honneur  de  lui  donner  le  trouver    en    Allemagne.    Il   eut 

à%^àeJoc\^^Ten  théologie     sans  ^^^^  j^j  ^^  ^^^^       |       .      ^^ 

qu  il  reùt  demande  :  et  te  roi  Charles  .,axtii       i_          K 

Il  lui  marqua  aussi  son  estime ,  en  tes  (A).    Il  le  charmait  par  se$ 

lui  donnant  un  canonicat  dans  l'ab-^  belles  conversations;  car  il  avait 

baye  de  Westminster.  Il  était  né  en  réuni    la  force   de   la  mémoire 


ïeru:ri;<^tri  terptch^s"^  croir.M.deThou    il  ne  ç^itta 

à  ses  amis  ,  et  surtout  à  ses  enfans  ,  c«t:te  c^^r  (B)  que  lorsqu  on  le 

à  qui  il  avait  donné  là.  même  éduca-  soupçonna  d'avoir  été  l'un  de 

tion  qu'il  avait  reçue  de  son  père.  Le  ceux  qui    conseillèrent  à  Gas-^ 

nubUc  n'a  eu  encore  d'antre  écrit  dfi  par  Peucer  de  publier  une  ex- 

lui.,  qu'une  lettre  sur  les  difierens  r     .  .        j    ,      t***»/.»«*    ««i*  ^^» 

entre    ceux    qu'on    appelle  épisco-  position- de  la  doctrine  de  leu- 

paux  et  presbytériens  en  Angleterre,  charistie  ,    conformément   à   la 

C'est  M.  le  docteur  Stillin^eet ,  à  confession  de  Genève.  Cet  bis- 

tem;X%1îrrri'kt  î«»ri~   «^-«^   q«'«?fn1r  quitté 

livres  surle  même  sujet;  mais  on  a  la  cour  de  oaxe  ,   ji  se  retira 


ouvrage  en  peu  de  temps.  L'illustre  septembre  1 58 1  à  l'âge  desoixan- 

défunt  avait  fait  aussi  plusieurs  r^  te-trois  ans   (^)7ll  avait  eu 

marques  critiques  sur  divers  endroits  ^^     ""**'   ",       v^y    **  «»«*•  ^« 

de  l'Écriture ,  et  en  particulier  sur  beaucoup  de  part  à  1  estime  de 

les  psaumes  ,  qu'on   croit  qu'il  eût  M.    du  PlessiS   Momai  (G).   On 

donné  lui-même,  s'il  eût  vécu  encore  j^  croit  auteur  de  la  harangue 

v:rirt  rdrn,^'7uMu'irîe«bf^  r  f«t  f<f  à  Charles  IX ,  le  .3 

s'être  proposés  (a).  àe  décembre  1670  ,  au  nom  de 

Quant  aux  autres  enfans  de  Jean  plusieurs    princes    d'Allemagne 

MaximUien  de  Lan^e  ,  le  mémoire  (jy,   Qr^^  ^^  j^j  q^e  Po^  attribue 

que  jecitcnen  ditnen.  \^  ^^^^^^  traité  qui  a  pour  ti- 

UUl€HmaHâ4jniUUprnnihrBi^  j^ç    ;  ViNDICIfi    CONTRA    TyRANNOS 

(a) lUmoireeomimint^tt«,7tt'Qn  imprime  tout  (Ë).  LeS  IcttreS  latlUeS  qull  aVdlt 

^l  qu'il  a  été  envoji*  ,                           , , 

T  âwr^xTi-m       r9                            -t»  *  Leclerc  renvoie  anx  oMervations  quil 

LANGUET    (  Hubert  )  ,   natif  a  falUs  sur  la  OissertaUon  de  Bayle  sur  le 

de  Vileaux  en  Bourgogne  (a)  ,  Vindici»  contra  tyranno».  ro^w  a^après, 

j.     .„                               V    i.*i  <ow.  X^.  mceron  ajoute  1  indication  de  qu«r 

Se  rendit  illustre  par  son  naoïle-  ques  lettres  ou  opuscules  deLanguet. 

té  et  par  sa   vertu  au  XVP.  sie-  V*)  f^ojres  la  ranai^ueiA). 

'^  (c)  Thuanus  ,  lib.  LXXtV ,  circajin.  ad 

(a)  Thuanus,  lib.  LXXJV ^  circajin.  ad  ann.  i58i. 

"•«•  i58i.  (d)  Idem  y  ibidem. 


^o  LàNGUËT. 

écrites  à  Philippe  Siduey  furent  (4)*  ^^  mémoire  ne  bronchait  jamais 

impriméesàFrancfort,  Tan  l633  ""'^  ,^"  circonstances  du  temps      ni 

,  J^  ^  „           ,.,          ..  'f     ..  sur  les  noms  propres,  et  il  avait  une 

{fi\  Celle»  qu  il   avait  écrites  en  g^gacilë   extraorâinairc  â  discerner 

la  tnéme  langue  aux  Gamerarius  les  inclinations  des  sens,  et  à  prë^oir 

père  et  fib ,  parurent  l'an  1640 ,  l'issue  des  choses.  Celui  qui  lui  rend 

et  ontété  réimprimées  a^^^^  îrérS^^EÏ^^^^^^^ 

qnes  autres(/) ,  1  an  1 685   :  on  ^^^i  uUum  àuram ,  atù  tamprii- 

y  trouve   une  belle  préface  {g)  denur  et  certb ,  et  plané ,  dilucidè , 

ou   il  est  loué  magnifiquement,  diserte  exponeret ,  qtdcquid  narran 

On  a  publié  à  Hall ,  eni  Sqq  ,  '^•!!S'Jt'r^h^''l^^  ï?  harninum  no- 

•T                 _      '  ,,        ^^.'  minibus  faia ,  non  maicits  temporum 

un  gros   recueil    de   celles  au  il  erram  ,  non  confundere  rerunînego- 

avait  écrites  à  l'électeur  de  Saxe  tiorumque  seriem.  Erat  autem  in  eu 

son  maître  (F) ,  pendant  le  cours  singularis  sagacitas  in  notandîs  na- 

de  ses  négociations.  Il  ne  faut  L'L'j!f.iT/n".^ '-«^^ 

,  ,.0                    Ti#    j    fPî_  quisque  suopte  ingemo  deferretur,  et 

pas  oublier   ce  que  M.  de  Ihou  quœ  esset  voluntatisincUnatio.  Con- 

raconte  d'une  conversation  qu'il  sUiorum  etiam  solertissimus  œstima- 

eut  avec  lui ,  l'an  iSno  (G).  '**^»  ^'  eventuum  futuromm  propi- 

'•'                  .  sione  admirabilis. 

{€)roYBi^MauàeUitétz%, Juillet  i^ox.  Joignons  â  ceci  ce  que  M.    de  la 

pag.  23.  akSite   raconte  ,   cm  environ    Tannée 

(/)   QuHl  wait  écrites  à  Auguste,  éUc-  ]H^,  ^^  Allemand  donna  à  Languet 

leur  de  Saxe.  les  Lieux  communs  de  Mëlanchthon  ; 

{g)  Faite  par  Joachim  Camërarius ,  pe-  que  Languet ,  ayant  lu  ce  livre  quatre 

Ut'Jîls  de  routeur  de  la  Vie  de  Mélanch-  ou  cinq  fois  la  même  annëe  pendant 

**»on-  ses  voyages ,  se  tira  des  doutes  qui 

li^insUsplusétniUs.-]  Tout  ce  que  ^"LST„  J?f      ^         ^  """   "uTt 

i'ai  dit  U4ss.u«  m'est  fourni  par  J^î'^r"^"*"".'  «t-'ayant  consul  i 

ioachim  Camérariu»  ;  dans  la  Tie'de  ^u  JfA  ^  «ÎP""*  théologiens , 

Mélanchlhon.  ffunc  (  Languetum  )  1??''':*"*.>.'«''S\'''' protestante  ; 


Aonecpmpomcw,ùiimç  incendemt   Leip,ic  7q„'U  logVa  rtém^^^         ce 
utdenai  autorem  iluus .  etcastimulos    ««JL^-J,*    «  «   ?,     ««^'"c  ^uc^.  i>c 

perpétua  admo^ens  perptûerat  tan-   5^/^ rZ 'if  tl^^T"  îll  ^"^ 
Î7-^  .,*  .%.    a^^»J;^^..^^i^*     -.    de  ce  pâys-là ,  il  bntreprit  le  voyage 

iril  pût  se  fixer 


dUcé^siz  nisi  i^r^m  per  interuilla  çTZZ\...T^  \\ITI^       7? 

qaœdam  peregnnationum  quihus  mi.  ^ameranus  (6)      l  fut  si  charme  de 

Hficè   delectabatur ,  donec  PhiUppi  J^)  ^r'*^  ""^f'  Pl^^ippo  grata  at^ue  jueun^ 

melanctUhoniS  iata  m  tems  durautt  Unebat,  eommemomtio ,  et  oraUo  dJ  regibus 

(3).  La  conversation  de  Languet  était  pnncipùfusque  gubemationwn ,  et  alUs  sapien- 

admirable.  11  parlait  savamment  sur  |jf'  ''^^^^  ^^^ocuind  prmstanUbus  vins  homm, 

les  intérêts  des  princes  ;  et  il  savait  à  '7?)*/ï3*m/  * 

fond  PHistoire  des  Hommes  illustres  (6)  P»p  tempore  namu  in  PhUippi  Melanch- 

ihonisrildJoachitnus  Camerarius  eleganlis  A- 

(i)  Joach.  Caiiierar. ,  m  ViU  Mclaiicbt.,p«i?.  î"*^" «"/'''*'/";  '"^^'>^.'  '"«/':«'  ***  *"^,  ^ 

fn.  333.                                               vi««*,«..,pi.g.  ^^  ^  atelanchthone  non  tta  pndem  scripti  tee- 

/  j\  JiijMff.  tione  Languetum  tanld  videndi  auetoris  cupidi' 

>aC,,^  tate  incentum  fuiste  ^  etc.  Philih.  d*  l^  Mbt€  t 

(3)  Ibidem.  ,„  Yita  Laagucti,  pag.  lo. 


LANGUET.  71 

la  lecture  d'uB  noureau  lirre  de  Mé-   parut  Tan  iS^}.  Langoet  nVtait  point 
lanchthon  ,   qu'il  ne  souhaita  rien   alors  à  la  cour  de  Saxe  ,  mais  à  celle 


exécute  Pan  i549«  le  troure  dans  ce    15^7  (lo),  nous  apprend  qu'il  arait 
récit  quelque  cnose   qui  fait  de  la  obtenu  de  son  altesse  tilectorale  de 


peine  j  car  il  n'est  pas  naturel  qu'un  Saxe  la  permission  de  se  retirer  où  il 
homme,  qui  a  coUçu  tant  d'estime  voudrait.  Il  eut  touiqurs  depuis  ce 
pour  Melanchthon  par  la  lecture  de  temps-lâ  une  grande  liaison  avec  cette 
ses  Lieux  communs  de  théologie  ,  altesse  ,  encore  qu'il  s'attachât  ou 
qu'il  le  prend  pour  le  seul  sage  de  la  aux  affaires  du  prince  Casimir  ,  ou 
terre  (7)  ,  fasse  un  Toyage  à  Ceipsic ,  à  celles  du  "prinee  d'Omnge.  Tout 
<^^  y  séjourne ,  et  y  embrasa  la  reli-  ceci  se  prouve  par  ses  lettreSypubliëes 
gion  protestante  sans  aller  voir  ce   l'an  1699. 

uéologien,  et  qu'il  ne  soit  impatient       (0)  Il  aidait  eu  beaucoup  de  part  h 
de  lui  faire  une  visite  y  que  lorsqu'il    V estime  de  M.  du  Plessis  Momai.1 
a  lu  à  Bologne  un  autre  ouvrage  de    Cela  paratt  par  ce  passage  (11)  :  «e  A 
cet  auteur.  Il  n'est  pas  vrai  que  Ca-    »  son  arrivée  à  Anvers  M,  du  Plessis 
mérarius  dise  que  cet  autre  ouvrage    »  trouve  femme  et  enfans  malades  ; 
était  le  Traité  de  Animd ,  et  qu'il  ut   »  un  fils  mesme  que  Dieu  luy  avoit 
résoudre    Languet   à    retourner   en    »  donné,  en  son  absence  aussitost 
Allemagne.  Il  s^xprime  d'une  manié-    »  retiré  à  luj  \  mais  outre  cela  Hf . 
re  ^ui  représente  non  pas  un  second,    »  'Languet  son  singulier  ami  decedé  , 
mais  un  premier  voyage ,  perpulerat   ■»  lequel  madame  du  Plessis  ,  bien 
tandem  ut  in  Germaniam  f/eniret  (8).    »  que  malade  elle-mesme  ,  av<ût  as- 
Enfin  il  est  bien  étrange  ,  que  si  Ca-    »  sistéjusques  aux  derniers  soupirs, 
mérarius   a  eu  Languet  pour  disci-    »  Ses  derniers  propos  furent  ;  qu'il 
pie  et  pour  pensionnaire  à  Leipsic ,    »  n'at*oit  regret  tÇ^uc  de  n'avoir  peu 
l'an  1548,  il  lui  attribue  de  n'être    >»  revoir  M.  du  Plessis  premier  que 
venu  en  Allema^e  qu'en   i5^,  par    »  mourir  y  auquel  il  eust  laissé  son 
le  désir  qu'un'livre  lu  en  Italie  lui    u  coeur  ^  il  eust  peu,  Qui  il  avoit  dé" 
avait  donné  de  voir  Melanchthon.    »  siré  de  vivre  pour  voir  le    siècle 
n  faut  nécessairement  qu'il  soit  en    »  amender  ;  mais  puis  qu*U   allait 
faute ,  on  que  M.  de  la  Mare  y  soit.    »  tousjours  s' empirant ,  il  n'y  avùit 
Tontes  les  apj^arences  favorisent  Ca-    »  plus  que  faire  ;  que  les  princes  de 
mérarius  ;  car  Languet  (9)  même  lui   »  ce  temps  estojrent  d'estranges  gens; 
raconte  ,  qu'ayant  lu  en  Italie  les    »  que  la  vertu  jr  avoit  beaucoup  à 
Lieux  communs  de  Melanchthon,  l'an    >»  souffrir  ,  et  peu  k  gagner  ;  qu'il 
ï547  >  ®*  ^y  trouvant  pas  assez  d'é-    »  plaignoit  bien  M,  du  Plessis  ,  qui 
claircissemens  sur  la  matière  de  l'Eu-    »  auroit  à  en  sentir  sa  bonne  part , 
charistie ,  il  prit  le  parti  d'aller  con-    »  et  de  mauvais  temps  h  passer;  mais 
sulter  l'auteur  ,  et  qu'il  le  vit  l'an    »  qu' il prist  courage,  que  Dieu  l'as- 
1549.  Parlerait-il  de  La  sorte  s'il  eût    »  sisteroit.  Au  reste  r  adjura  de  ne- 
embrassé  le  protestantisme  à  Leipsic    »  quérir  de  lujr ,  en  lujr  disant  adieu 
l'an  1548,  et  si  Camérarius  avait  été    »  de  sa  part ,  une  chose  :  qu'au  pre- 
son  professeur  et  son  h6te  la  même    »  mier  livre  qu'il  mettrait  en  lumière 
année  dans  la  même  ville  ?  »  ilfeit  mention  de  leur  amitié.  Cela 

{^)S'ilenfautcroireM.deThou,  »  feit  M.  du  Plessis  non  long-tems 
il  ne  quitta  cette  cour ,  etc.']  M.  de  »  après  par  une  petite  préface ,  à 
Thou  parle  de  cela  trop  en  général  :  >»  l'entrée  dé  la  version  latine  de  son 
l'exposition  de  la  doctrme  de  la  Cène    »  livre  ,  de  la  yerité  de  la  religion 

ï>  Chrestienne.   »  Ce  qu'il  dit  a   la 

(7)  MeUutehihonem  ab  eo  tempore  fanii  asti-   louange  d'Hubert  Languet  dans  cette 

^'^'>vtnliquose€feuHreaepropriisi^ffkcUïms  préface,  et  Cfi  que  d'autrCS  Ont   pu- 

MdHlgere  judicoretf  wtiim  autam  tapera  Me- 

lanchtkontm.  là. ,  ibid. ,  pag.  g.  (,0)  Cett  la  XXriIf.  de  celles  qu'il  /ertvit 

(8)  C«mer. ,  in  Vitâ  Melancbtb. ,  p.  m.  334.  k  Camirarixu  lejib. 

(9)  Uagut. ,  cpist.  XV  si]  Joaeh.  Camerar.,  (11)  Vie  de  do  Plessis  Momai ,  pag.  56,  à 
¥»1S'  m.  .7.  r«/i  tSSi. 


72  LANGOET. 

bliéturle'mémesujet,  a  ët^diligem-  On  t^ëtonne  <|a*U  n'ait  mis  aocune 

ment  recueilli  par  VoëtiuB  (la).  L*é-  préface  â  ce  kyre-U  ^  et  que  les  édi- 

pitaphè  seule  vaut  un  panegyriaue.  lions  d'AUemagne   étant  ordinaire- 

Voos  la  tronrerez  dans  le  m£ne  Voé-  ment  recommandables  par  les  tables 

tius.  des  matières,  on  n^en  yoie  aucune 

Notez  que  Languet  témoigna  une  dans  les  lettres  de  Languet  ,  qui  en 

affection  très-ardente  à  M.  du  Plessis  avaient  plus  de  besoin  qu^une  infinité 

au  temps  du  massacre  de  la  Saint-  d'autres  livres ,  parce    que  chaque 

Bartbélemi  (ij).  lettre    contient   plusieurs    faits  qui 

(D)  On  le  croit  auteur  de  la  harari'  n'ont  nulle  liaison  avec  un  sujet  gé- 
gue  faite  à  Charles  IX..,.  au  nom  de  néral.  Voici  le  titre  de  cet  ouvrage  : 
plusieurs  princes  d' Allemagne.  ]  M.  Arcana  seculi  decimi  sexti.  Huberti 
Colomiés  en  donne  une  très-solide  Langueli ,   legfUi ,  dunt  t^iueret ,  et 

f»reuve  dans  ses  Mélanges  Historiques  consiliarii  Saxonici  ,    Epistolce  se- 

i4).  Il  la  tire  d'une  lettre  de  Languet  cretœ  ad Principem  suum  ^ugustam 

à  son  héros  Philippe Sidne^f  y  écrite  Sax.  DucemetS.  R.  I.  septenwirum. 

de  Vienne  ,  le  i«'.  de  janvier  1574.  Ex 'a:PXEÏ il ^Saxonicodescriptaspri- 

(E)  On  lui  attribue  le  fameux  traité  mus  è  Museo  edit  Jo.  Petr.'  Ludoui- 
qui  a  pour  titre  Viiidicije  contra  Tt-  eus.  M.  l'abbé  Nicaise  m'avait  assur« 
KANNos.]  Ce  que  j'ai  dit  là-dessus  dans  aue  l'on  y  verrait  en  tête  la  Vie  de 
le  projet  de  ce  Dictionnaire  ,  au  mot  1  auteur,  composée  par  M.  de  la  Mare- 
Brutuê ,  est  trop  long  pour  être  com-  mais  cela  ne  s'est  point  trouvé  vén- 
modément  inséré  ici.  J'ai  trouvé  plus  table.  Elle  a  été  publiée  à  part  dam 
â  propos  de  le  renvoyer  sous  la  forme  la  même  ville  de  Hall ,  en  inoo  ,  in- 
de  dissertation  à  la  nn  de  cet  ouvra-  13.  Si  elle  me  fût  tombée  entre  les 
ge  *,  mains  assez  tôt ,  cet  article  serait 

^  Quelques-uns  l'ont  fait  auteur  du  meilleur  ,   bien  plus  plein  et  mieux 

livre  de  Furoribus  Gallicis {ï5) ,  mais  lié.  Recourez  à  AL  Bernard  (19) ,  qui 

•ans  un  juste  fondement  (16).  On  a  donne  un  précis  fort  ample  et' fort 

cru  dans  sa  famille  qu'il  avait  écrit  juste  de  cette   pièce  :  elle   est  bien 

la  fameuse  Apologie  du  prince  d'O-  écrite  et  bien  curieuse, 
range,  et  l'on  se  fondait  sur  ce  qu'il        (G)  //  ne  faut  pas  oublier...  une 

.en  avait  fait  tenir  un  exemplaire  à  conversation  que  M.  de  Tliou  eut  avec 

cbacun  de  ses  parens  sur  le  pied  d'une  lui. . .]  11  fit  connaissance  aux  eaux  de 

production  de  sa  plume.  Néanmoins  Bade  avec  Languet,  l'an  1679  ,  et  fut 

urotius  (17)  attribue  cette  apologie  si  charmé  des  manières  et  des' beaux 

â  un  autre  Français  qui  se  nommait  discours  de  cet  honnête  homme,  qu'il 

Pierre  de  Villiers  (18).  croyait  ne  pouvoir  jamais  s*en  sépa- 

(F)  On  a  publié...  un  ^ros^  recueil  rer.  Voici  réloge  qu'il  lui  donne  \  je 
des  lettres  qu'il  auait  écrites  a  Vélec-  le  ra])porte  parce  que  Voétius,  ni  M. 
teurdeSaxe....']yL.  Ludovicus,  pro-  Teissier  n'en  font  aucune  mention, 
fesseur  dans  l'académie  de  Hall,  a  ArgenUna Badam  uentum ,  vbi  Thw 
procuré  cette  édition.  On  lui  en  serait  anus  Languetum  uacuum  nactus  ita 
encore  plus  redevable,  s'il  y  avait  mordicus per triduum  ei  adhœsit ,  ut 
joint  un  indice  des  matières ,  et  s'il  ab  eo  divelli  nonposse  putaretur.  Ita 
avait  fait  corriger  plus  exactement  les  candorhominis  iUum  ceperat^  insigni 
fautes  que  les  unprimeurs  ou  les  co-  probitate  ,  judicio  non  solùm  in  Une- 
pistes  ont  faites  sur  les  noms  propres,  m,  sed  in  publicis  negotiis  ,  quœ 

(xa)  DUppui.  théologie. .  .ol.  IF,  pag.  ,38  T/  "^  *"*.  i^ariis pHncipibus  magna 

etseq.  «wp'^i  '^  *'"'^'^^'*  fide  gesseratfOrœditi,  adhœcrerum 

(i3)  Voyet  la  Vie  de  M.  da  Pleafi* ,  pag.  aa.  Oermaniœ  callentiss.  ut    Germanos 

Voyepy  aussi  pag.  i^.  ipsos  res  patrias  suas  doceret.  Toto 

(i4)  Pag.  i3  et  14.  illo  tempore  cum  eo  assiduus  ,   nisi 

*  y^yj"  '*"•  ^^^  quantum  aquis  sumendis  impendebat, 

jBt%Tnrpag!tT  ^^^  "  ''"'"''  ""'"  '""^'^  ^^'^''  '  .'""*  hre^^iculuM 

C.6)  roy..M.  de  I.  Mère.',»  Vi,.  Lengueii,  '^"^    '^""^  perscnptum      quod  et 

pag.  67 ,68.  °      '  nunc  sen^at,  postquam  hinc  dtscessU, 

(f ,)  Lib.IlI  Belgic.  Ann.1.  (,g)  ^ans  les  Nouvelle,  de  I.  Rép.Ui,.e  de. 

(19)  Le  fflare ,  m  YUI  Lengaeti ,  p.  ux,  laa.  Lettres ,  mars  1701  ,  pag.  a86  et  suiv. 


LANSBERGIUS.  ^3 

ab  eo  accepit,  quo generalis  Germa-  Ter-Goes  xxxix  ans  plus  ou  moins  ; 

rdœ  status  ,  sicut  hodiè  est,  comitio-  mais  dans  la  page  34i ,  il  ne  met  que 

rumjus  ,  circulorum  numerus  ,  con-  xxix  ans.  Sans  doute  la  faute  est  dé 

siliorum  ordo  descrihUur{io),VLT2L'  Fimprimeur  ;  mais  j'avoue  que  je  ne 


me  ,  et  qu'ensuite  il  lui  demanda  en  (B)   On  uerra , , .  le  titre  de  ses 

riant  ,   si  la  chose  dépendait  de  votre  ouvrages,  ]  Çhronologiœ  sacrœ  libri 

choix       »»■— '^'»wi*«-»»-"'ï»"  w»'»  f^mm^.  ^/**  -  imDrimës  en  i6;i6.   ProsrYni* 

aussi  bel 


de  Cologi*fi i  -w».  ***/*— w*»  —  w  .,~>^— — —    r^ ^  — i,      -, 

quel   pouvait   être  le    but  de  cette  Triangulorum  Geometricorum  libri 

question  ne  r^ondait  rien.  Languet  IP^,  imprimas  au  même  lieu  en  i63i  ; 

lui  expliqua  tout  le  mystère ,  et  lui  Uranometriœ  libri.  III,  imprimés  au 

dit  que  ce  seigneur  allemand  e'tait  le  même  lieu  la  même  années  Commen- 

comte  d'Isembourg  ,  qui  avait  quitte  tationes  in  Motum  terras  diurnum  et 

depuis  peu  l'archevêché  de  Cologne  ,  annuum ,  et  in  yerum  aspectabilis  cœ^ 

aèn    de   se  marier  ayec  Jeanne  de  ii  Tyjpum ,  où  il  se-déclare  hautement 

Lignes  ,  sœur  du  comte  d'Aremberg.  pour  l'opinion  de  Copernic,  et  prë- 

II  ajouta  qu'en  Allemagne  la  suppres-  tend  même  la  perfectionner.  Il  com- 

sion  du  célibat  était  à  charge  aux  posa  cet  ouvrage  en  flamand  ;  mais  il 

maisons  des  grands  seigneurs  proies-  lut  traduit  en  latin  nar  Martin  Hor- 

tans  ;  car  au  lieu  que  sous  le  papisme  tensius ,  et  imprimera  Middelbourg 

ils  mettaient  leurs  filles  en  religion  en  ï63o.  Fromond,  docteur  de  Lou- 

avec  une   espérance  certaine  de  les  vain,  le  réfuta  dans  son -4/ït-^m«ar^ 

voir  un  îour  pourvues  de  la  dignité  chus  ,  sive   Orbis    terrœ  immobilis, 

d'abbesse  dans  un  trés-riche  couvent,  Lansbergius,  qui  ne  vécut  pas  assez 

ils  étaient  obligés  de  les  marier ,  eux  pour  répliquer ,  laissa  un  fils  qui  ré- 

?[ui  vivaient  en  un  pays  où  les  gens  pondit  a  Fromond ,  et  en  même  temps 

bisonnent  beaucoup  (ai).  a  Morin  ,  professeur  royal  à  Paris ,  et 

/    ^.n-        j.v;i2.«â  I  rr  i^n.  «  m  xi^fi  à  un  Danois  nommé  Pierre  Bartho- 

(ai)  Filioj  omneis  quitus  hommes  proletarii  lin.   Cette    réponse  ,  intitulée  JacObl 

abundanl ,  matrimonio  etocare  unBontur.  Id. ,  Lansbergii  medicinœ  doctoris  ApolO" 

ibidem.  giapro  Commentationibus  ,  etc.,  im* 

LANSBERGIUS   (  Philippe  )  a  primée  à  Middelbourg  ,  en  i633 ,  fut 

tenu  raniç  parmi  les  mathéma-  réfutée  par  un  nouveau  livre  de  Fro-^ 

^-  •  i^v^TTie     •«   1      Ti  ^♦«:i.  mond  ,  imprimé  ran  1034  sous  le  ti- 

ticiens  du  A  Vil  .  siècle.  Il  était  ^^^  j^  pr^^^^^  o^  à'Ant-AristarcH 

né  en  Zélande(a),  Tan  lOOi    yindex.  Je  iense  que  la  chose  en 

[h).  Il  fut  ministre  de  la  parole  demeura  là  *^. 

de  Dieu  à  Anvers  ,  en  i586.      ^,  ^^^^^^^  ^^  observations  m.ér*e.  d«.  1. 

Depuis  il  le  fut  pendant  plusieurs    BlbUothéque  française ,  XXX,   i ,  dit  que  u 
^        '       ,  Av    «     fff  r*^^„   «^  1À        CAronofo«ia  *«cra  n'a  qoe  trois  livres. 

années  (A)  a  1er-  Cioes  en  ^e-     *«  ^^  ^^^^  critique  ;  «ur  ce  ^*on  ne  trouve 
lande  :  et  enfin  avant  été  décla-  pa»iePro^^mii«maa.dansi'éditioain-foiiode 

,  ,  .,      «^  .        1    -mï-j       tonte»  le»  OEuvres  de  Lansberg ,  donnée  a  Mid- 

re   ementUS  y  il  se  retira  a  Mld-    delbonrg,  en  x663,  concint  qne  c'est  appareui- 

delbourg(c),  où  il  mourut  l'an  -rB«iïV.'Lt1.''c:;"J.».Td^^^^^^^ 

l632.  On  verra  ci-dessous  le  ti-  m  BibÙographie   as^nomique ,   année  1619, 

.         «                                     ,-n\  P>S'  171*  *t  année  lOaS,  pag.  igi  ,  mentionne 

tre  dç  ses  ouvrages  (15;.  le»  Progymmumuta. 

,  .  „      .        ,«.                            ar.  **  L'autenr  des  Oéjtfrvoiion/ insérées  dans  la 

(a)  Yosnus,  de  Scient,  mat.  pag.  Sl^U  mUiothéque  française  reproche  encore  k  Bayle 

{b)  Tpse ,  Epist.  dedio.Vnr»oaïeirm.  j^  ne  pas  parler  de  quatre  ouvrages  de  Ph.  Lans- 

(c)  Voasius ,  de  Scient,  mathem. ,  p.  34l*  berg ,  savoir  :  Çyelometriœ  novœ  libri  duo  ;  Ho~ 

-  roïogiographa  plana  ;  In  quadrantem  titm  as-' 

(A)  Il  fut  ministre, , ,  pendant  plu-  tronomicum ,    tum   geomelrieum  ,   nec   non  in 


74  LARROQUE. 

LÂRROQUE  (Matthieu  de)  ,  rétude  de  l'antiquité  avec  une 
en  latin  Larroquanus ,  l'un  des  ardeur  nonpareille.  On  vît  bien- 
plus  illustres  ministres  que  les  t6t  des  preuves  publiques  du 
réformés  aient  eus  en  France  ,  progrès  qu'il  y  avait  fait  ;  car  la 
naquit  à  Leirac ,  petite  ville  de  réponse  qu'il  publia  aux  motifs 
Guienne  proche  d'Agen  ,  l'an  de  conversion  d'un  certain  mi- 
1619.  Le  malheur  qu'il  eut  de  nistre(c),  qui  avait  changé  de 
perdre  au  sortir  de  son  adoles-  parti ,  fut  toute  remplie  des  té* 
cence  son  përe  et  sa  mëre ,  qui  moignaees  des  përes.  Les  ouvra- 
par  leur  condition  et  par  leur  ges  qu'il  fit  imprimer  ensuite 
vertu  étaient  des  principaux  de  élevèrent  extrêmement  sa  repu* 
leur  ville  »  fut  suivi  bientôt  après  tation  (A).  Il  se  forma  qntre  lui 
de  la  dissipation  de  Son  patri-  et  MM.  Daillé  père  et  fils  une 
moine  ,   sans    qu'on    sache  de  amitié  très-intime ,  qu'un  fré- 

3uelle  fatalité ,  ou  de  la  fraude  quent  commerce  de  lettres  en* 
equi  elle  fut  l'efiet.  Cela,  bien  tretenait.  Le  voyage  qu'il  fit  à 
loin  de  le  décourager,  Tanima  Paris  lui  procura  la  connaissance 
plus  fortement  à  chercher  sa  de  plusieurs  savans  illustres  (B). 
consolation  tilins  les  études ,  et  L'église  de  Charenton  résolut  de 
è  joindre  aux  humanités  qu'il  l'appeler  en  1660;  mais  l'envie 
avait  apprises ,  la  connaissance  de  quelques  faux  frères  fut  si  vîo- 
de  la  philosophie  ,  et  surtout  lente ,  qu'ils  firent  jouer  des  ma- 
celle  de  la  théologie.  Il  y  fit  de  chines  pour  préoccuper  la  cour 
très-grands  progrès  ,  et  il  fut  contre  lui ,  de  sorte  que  sa  ma- 
reçu  ministre  avec  applaudisse-  jesté  fit  défendre  à  cette  église 
ment.  Il  fut  obligé  d  aller  à  Pa-  de  jeter  les  yeux  sur  un  tel  sujet, 
ris  deux  ans  après  son  installa-  quoique  le  député  général  de 
tîon  au  ministère ,  afin  de  s'op-  ceux  de  la  relision  {d)  se  f&t  of- 
poser  aux  chicanes  de  ceux  qui  fert  de  répondre  de  la  bonne 
voulaient  ruiner  l'église.  Il  ne  conduite  de  M.  de  Larroque.  Le 
put  les  surmonter  ;  mais  il  ren-  chagriç  d'avoir  été  calomnié  fut 
contra  des  conjonctures  qui  lui  bien  grand  ,  mais  le  bon  témoi- 
furent  favorables.  Il  prêchai  quel-  gnage  de  la  conscience  en  fut  le 
quefois  à  Charenton  ,  et  fut  tel-  remède.  On  l'appela  pour  être 
lement  goûté  par  la  duchesse  de  tout  à  la  fois  ministre  et  profes- 
la  Trémouille ,  qu'elle  le  choisit  seur  en  théologie  à  Saumur.  Il 
pour  ministre  de  l'église  de  Vitré  accepta  l'emploi  de  ministre,  et 
en  Bretagne ,  et  lui  donna  dans  refusa  la  profession  en  théologie, 
la  suite  beaucoup  de  marques  la  jugeant  peu  convenable  à  l'é- 
d'une  considération  particulière,  tude  de  l'Histoire  Ecclésiastique 
C'est  ce  que  firent  aussi  le  prince  qui  était  sa  forte  passion.  Il  se 
{a)  et  la  princesse  de  Tarente ,  préparait  au  voyage  de  Saumur, 
et  la  duchesse  de  Weimar  {b),  lorsque  l'intendant  de  la  pro- 
II  servit  cette  église  environ  vince  (e)  lui  défendit  de  le  faire, 
vingt-sept  ans ,  et  s'appliqua  à      ^^^  ^«^«.rUn. 

{a)  Fils  de  la  duchesse  de  la  Trémouille.  {d)  M.  le  marquis  de  Buvigni. 

(b)  Fille  de  la  même  dame.  (e)  Nommé  M.  Voisin. 


LARROQUE.  7^ 

On  se  pourvut  contre  cette  in-  expendens  «^"«'"  '  "'JfJ^^^^ 
juste  défense  :  1  église  de  baumur  ^  ^  (mulent  (i).  Quelque  bon  que  fftt 
sollicita  vivement  la  permission  ^^  Uvre  ,  il  n'égala  point  rexcellent 
nécessaireet  l'obtint; néanmoins,   ouvrage  que  le  même  auteur  publia 

il  ne  trouva  pas  à  propos  de  s'en  SS^-S^^^tA^^-ïî/S*!'^ 

prévaloir  ,    m    de   jomr   d  une  ^^  ^^^^  éditions  en  moins  de  deux 

charge  en  dépit  de  l'intendant,  ^ug ,  et  il  a  été  traduit  en  anglais.  Le 

Il  s'arrêta  doiic  encore  à  Vitré  ,  nom  de  l'auteur  n'avait  point  paru  à 

1   -^^     «   A,*  »**c   /^l'ei'vA     la  première  édition  :  mais  il  parut  a 
ou  sa  plume  ne  fut  pas  omve.  }«  P^^^^^        .  ^  ^^y^  ^^  ,^     ,1 

Trois  des  principales  églises  au  ^^  ^^^  ^^-t^  y  pamt  avec  quelque 
royaume ,  celle  de  Montauban  ,  déguisement,  par  la  faute  du  libraire 
celle  de  éordeaux.celle  de  Rouen,   qui  prit  sans  doute  un  q  pour  un  g 

lui  adressèrent  des  vocations.  Il  h^al'BX"  tr^u"¥»-« 
n  accepta  que  celle  de  nouen  ,  ^ontroversistes  de  la  communion  ro- 
et  ce  fut  là  qu'il  finit  sa  vie  à  maine  l'ont  nommé  Larrogue ,  au 
l'âge  de  soixante-cinq  ans ,  le  3 1  lieu  de  Larroque.  Il  fit  imprimer  à 
1  ''.        •         ne%,  «  •      Genève,  en  16*70.  deux  dissertations 

dejanvier  1684,  après  y  avoir  ^^Z^^^^,„  ^  iMerio  ,  où 

fait  paraître ,  ûon-seulement  le  q  marqua  entre  autres  choses  ouel- 

mérited'un  savant  homme ,  mais  ques  erreurs  du  père  Pétau  touchant 

aussi  les  qualités   d'un  honnête  l^'poque  de  la  condamnation  de  PW 

I  ^  i»  1.  *  r  r\  tin.  Il  réfuta  dans  une  troisième  dis- 
homme  et  d'un  bon  pasteur  (/).  ^^^^^Vi^'^e  que  M.  David  avait  op- 

II  avait  joint  ensemble  tous  ceà  p^g^  ^  1^  première.  Après  cela  il  prit 
diiférens  caractëteà(C),  qui  ne  fa  plume  pour  la  défense  de  son  bon 
sont  séparés  que  trop  souvent,  ami,  feu  M.  DaUlé,  contre  deux  sa  vans 
V  ^  '4  ^  j  1  «  itf  ,.  ^î  anglais.  Cet  ouvrage  a  pour  titre  : 
Voyez  son  éloge  dans  les  Nouvel-  \yl^^^^^^  inlgnatUinas  Pear- 

les  de  la  République  des  Lettres,  ^q^jj-  yindicias  nec  non  in  Beverigii 

à  l'article  V   du'  mois  de  mars  Annotationes.  Il  acheva  presi^ue la 

jgo^  réplique  à  la  réponse  de  Bévérigius; 

■*•  mais  ayant  été  prié  par  quelquea- 

(/)  Tiré  de  rAbrégë  de  sa  Vie,  à  la  uns  de  ses  amis  de  renoncer  à  cette 

tête  de  Pouvrage  que  M.  de  Larroque ,  son  dispute  ,  il  leur  accorda  sans  peine 

fiU,  publia  àLejrde,  /'on  i688,  sons  le  titre  ^^  J^^q^  souhaitaient.  Son  livre  de  la 

rf«  Matttei  Larroquam  Adversanorum  sa-  c^^formité  de  la  Discipline  des  égll- 

crorum  lQ)n  très.  wu*»^**«                            «i  «^««  1  «a  An- 
ses réformées  de  France  avec  les  An- 

(A)  Les  ouvrages  qu'il  fit  impn-  ciens  vint  à  la  suite  de  ceux  dont  j  ai 
mer  ensuite  élevèrent  extrêmement  déjà  fait  mention ,  et  fut  suivi  d  un 
sa  réputation.']  il  publia  en  i665  une    traité  de  la  communion  sous  les  deux 


de 
on 
a 


touchant  l'Eucharistie  y  recueillie  des  la  tête  d'un  ouvrage  posthume  que 
saints  pères  et  autres  auteurs  ecclé- 
siastiques. Cette  réponse  fut  fort  esti-  (,)  Daniel  Larroanano» ,  tn  Vite  Snminâ  Mal- 
mée  :  Mira  cum  solertid  nimis  catho-  tlneî  Larroquani ,  folio  ••  5. 

licorum  virorum  ,   qui   ut  legentibus  *'  On  pen»e  bien  qne  Leclerc  et  Joîy  ne  sont 

fucum  facerent   sanctorum  patrum  P**  ^c  cet  avw.                      A^tn^Ur^mamua 

•^               ./                   ,                          ■«,  (^\  Confère»  ce  que  dessiM  y  aant  la  remarqua 

textum  uel  mutUauerant,  vel prauo  çè-^'devinicUcIx^tyiom.  ir.pag.^^. 

COmmentO  inquinauerant ,  pias  fran-  «a  ci  opuscule  dont  Ntceron,  induit  en  erreur 

^s  vel  impias  dicam  nescio ,  retexit.  par  Bayle ,  donne  mal  le  titre ,  est ,  du  JoIt  , 

Mintti  sunt  omnes  mhUque  uindican-  '^^^^^  -  «^î»*'  ^»  ^K'''  ^^.^^ifSZTlspè'- 

/?..-.  •    .      .             \  •           1     *ji  Meaux  ,  de  la  communion  sous  Us  deux  espe- 

ftum  mtactum  sivisse ,  tantd  sagaci-  ^^,  ^  ^683  ^  in,„  ^  ,„,  nom  de  tille  ni  d'impn^ 

t^te   ac    diligentid    ununi    quodque  menr. 


76 


LASCARIS. 


II.  de  Larroque ,  ton  fUt  »  publia  Tan   xianzenut,  eienim  nottro  opprimé  ac- 

1688.  On  n^  trouye  point  le  Traité    commodaripotest  (5). 

de  la  Nature  de  Peglise  ,  ni  celui  de 

la  Régale  ;  joignons  donc  ces  deux 

écrits  aux  précedens ^  et  disons  quant 

à  Touyrage  posthume,  quUl  a  pour 

titre  :  Matthai  Larroquani  adversa- 

riorumsacrorum  libritres.  Opuspost' 

humum.  Accessit  Diatriha  de  legio^ 

ne  fubuinatrice  in  qud  expenduntur 

veterum  kestimonia  quibus  hacteniu 

hœc  historia  uera  habita  est,  authore 

Daniele  Larroauano  M»  FUio.  M.  de 

Larroque  le  fils  *  ^  qui  avait  déjà 

donné  des  preuves  de  son  savoir  et 

de  son  espnt ,  est  l'auteur  de  la  dis-       rama  esse,  aut 

sertation  de  Legionefulminatrice.  Il  """*  ^°^'  d^^^^  ^^^^^^ 

nous  apprend  que  M.  son  père  avait       Exîndèyas'uir ,'  ordMs  Tec^et  nd. 

«ntrepns  une  histoire  ecclésiastique, 

et  avait  achevé  les  trois  premiers 

siècles,  et  commencé  le  quatrième.  Il   M«uhw  Larroquani  .w^fn*. 

f.ut  en,érer  que  le  pubfic  jouir,  un   ,l^%^fl,r:fX. 

jour  de  ce  beau  travail.  ^„,  (H)  de  tfanicU  AM»«iiaAiu ,  at^ant  U  pre- 

(B)  Le  (voyage  ^'iljvt  h  Paris  lui   «••»•  «^n*»- 
procura  la  connaissance  de  plusieurs 
sawans  illustres.  1  Entre  autres  celle         LASCARIS  (CONSTANTIN)  abaa- 


Hv  /AW  ^a,T»f  JMXoc  Tt  xiyaAoç  0^ 

"Sli  ùù  S^iLmi  tifiÇHy  o&  TOT   fî7v  t^»- 
•  •  •  * Xpiç'ùu    ^lAor, 

Erat  paler  mi  inr  prohus  valdè ,  senex  , 
Simplexifue,  vUse  régula  et  eerUssimn^ 
Patriarehus  aUer  Abmkam  /  non  tam  studem 
Famd  esset  tiuàm  re  vir  bonus,  contra  atqmi 


(5)  Daniel    Larroquanns,    in   Snmmâ    Vil* 


éonnaii  à  Am- 
543  V  la  rema^ 


plusieurs  savans  de  la  communion  sance  des  belles -lettres.    Il   les 

romaine ,  et  nommément  a  M.  l'abbé  ^««^r..^^^.  •v«-.««;:»-a-««««.  x  "Mti 

de  MaroÙes ,  et  à  M.  de  Launoi.  On  «?«««««  ijremieremeiit  a  Milan, 

a  trouvé  parmi  ses  papiers  plusieurs  ®^  "  s®  ^it  appelé  par  François 

lettres  de  ces  deux  messieurs ,  et  Sforce.  Ensuite  il  alla  trouver  à 

surtout  du  dernier  (4).  Rome  le  cardinal  Bessarion  ,  et 


«  w«  j  »*  «.,.  ^^^  ..t,.^.«,  ,^„  ^  v«  ,c    «i-ecque.  JLnlin  1 
veux  prendre  encore  quelques  vers    "  ».   9     n 

de  Grégoire  de  Nazianze.  Id  dun-   "'^^ ,  et  s  y  fixa 


Grégoire  de  Nazianze.  Id  dun-  ""^  ;  «i  s  y  nxa  pour  le  reste  de 

taxât  subjungamus  colophonem  huic  S^S   jours.  Il  y  attira   beaucoup 

elogio  imposituri,  quod  de  suo  pa-  d'écoliers ,  et  entre  autres  Pierre 

rente  nindriim  dicebat  GregoriusTfa-  Bembus  *,  qui  fut  élevé  à  la  di- 

•   Ce  Daniel  Larroqae  se  converUt  à  la  foi  guité    de    Cardinal    par  Clément 

catholique    dit  Joly.  •  Ilot  anle.r  de  pla.iev.  ViL  II  laissa  Sa  bibHothéque  aU 

•  ouTraget  dont  on  irooTa  le  catalogue  dans  une  ,          **   .«.oa«  «.»  »**.^  w*    x.^«^  «i« 

•  lettre  de  M.  l'abbé  d* Olivel  h  M.  le  président  Séuat     de    MeSSlUe     :      elle     était 
»  Bouhier,_i';iQ,  in-19.  M.   d*01iTet  prétend 


ne  M.  de'  Larroone  est  le  riri table  auteur 

VAvis  aux  Béfugiés,  attribué  à  Bayle.  • 

opinion  de  râbbé  d^Olivet  est  sans  par- 


»  qu 
»  de 
Cette 

tisau. 

(3)  Conseiller  au  parlement  de  Paris, 

(4)  Tiré  de  sa  Vie ,  à  la  télé  du  AdrerMirio-     «^^'is  qûi'dit  être  arrivé  à  Messine  1«  4  ™û 
nm  sàcroram  libri  très.  i492> 


*  Leclçrc  reproche  à  Bayle  de  n^avoir  pas 
donné  la  date  aie  Tarriyée  de  Bembo  à  Mes- 
sine, qu'il  naet,  d*après  la  Monnoie ,  A  i49^> 
Joly  rapporte  le  texte  d'une  lettre  de  Las- 


LASCARIS.  77 

composée  d'excellens  livres  qa'il  caris  de  fouiller  dans  toutes  le» 

avait  apportés  de  Constantino-  bibliothèques ,  et  par  ce  moyen 

pie.  Le  sénat  l'avait  honoré  (a)  une  infinité  de  rares  trésors  de 

au  droit  de  bourgeoisie ,  et  le  littérature  furent  transportés  en 

fit  enterrer  aux  frais  du  public.  Italie.   Apres  cela  Lascaris  passa 

Son  tombeau   de  marbre  ,  dans  en  France"^ ,  et  s'y  fit  estimer  de 

l'église  des  cannes  ^  a  été  ruiné  Louis  XII ,  qui  l'envoya  à  Yeni- 

par  les  injures  du  temps ,  et  n'a  se ,  en  qualité  d'ambassadeur (B). 

pas  été  rétabli  (A).  Notre  Lasca-  Il  s'en  alla  à  Rome  sous  le  pou* 

ris  est  auteur  de  quelques  ouvra-  tificat  de  Léon  X ,  et  fit  encore 

ges  (A).  un  voyage  en   Grèce ,  d'oii  il 

(à)  En  IÙ65.  amena  quelques  jeunes  gentils-i 

(A)  Tiré  de  Jérôme  Ragusa ,  in  Eiogiis  Si-  hommes  pour  être  élevés  dans  le 

culorum.  coUéffe  que  l'on  fonda  au  mont 

/A\  r/     s      s      j        i  Quinnaf,  afin  de  conserver  la 

(A)  //  est  auteur  de  quelques  ou-  ^  '  ••111 

t^ra^es,  ]  Ils  roulent  sJr  la  gram-  l>onne  prononciation  de  la  lan- 

maire  grecque.  Aide  Manuce  les  im-  gue  grecque  (6).  Il  retourna  en 

prima  avec   quelques  autres  petits  France  sous  le  règne  de  Fran- 

écrits  de  même  nature  en  grec  et  en  p^:- Ter     /fjN      p*    a^-k«    sV  élre 

latin.  Outre  cela  Lascaris  a  fait  un  ^^^,^,  '   ^7  '    ^î   ^^^^  .?  ^  ^^^^ 

rccucU  des  hommes  doctes  qui  ont  arrête  quelque  temps  ,  il  repa«r- 

lleuri  anciennement    dans  la  Sici-    sa  en  Italie,  et  mourut  à  Rome^ 

le  (0-  perdu  de  goutte,  à  l'âge  d'envi- 

(■XZtf/VfHttoHiirôAie  Ragusa  fa  ûw/r/ifanx   rou  quatre-vingt-dix  aus.  Il  fut 
sss  Elop  d«  Siciliens,  Ut^re  imprinuf  à  Avi-   enterré  daus  l'éfflise  de  Sainte- 

Agathe.  Quoiqu  il  n  eut  pas  un 
LASCARIS  (Jeân)'^  se  surnom-  revenu  fixe,  il  eut  toujours  de 
mait  Rhyndacénus  {a) ,  et  était  quoi  fournir  à  ses  dépenses ,  et 
de  la  maison  de  Lascaris  ,  qui  a  cependant  il  n'était  point  atten- 
donné  des  empereurs  de  Gon-  tif  à  ses  afiaires  domestiques,  et 
stantinople.  Il  se  réfugia  en  Ita^  il  se  plaisait  à  vivre  somptueuse- 
lie  après  la  destruction  de  l'em-  ment.  Sa  paresse  ne  lui  permit 
pire  d'orient  au  XV'.  siècle ,  et  pas  de  composer  beaucoup  de  li- 
fut  reçu  par  Laurent  de  Médicis  vres  (c)  (D).  Il  entendait  bien  le 
avec  beaucoup  de  bonté.  Ce  latin,  et  n'avait  pas  dédaigné 
grand  fauteur  des  savans  le  jugea  d'être  correcteur  d'imprimerie 
propre  à  rassembler  les  meil-  (£).  Il  faudra  examiner  la  rela- 
leurs  livres  qui  fussent  en  Grèce,  tion  du  Giraldi  (F). 
et  pour  cet  effet  il  le  députa  au  J'ai  oublié,  je  ne  sais  comment, 
sultan  (A).  Cette  députation  fut  une  chose  qui  méritait  d'être 
suivie  d'un  heureux  succès;  car  rapportée,  c'est  qu'il  «  a  le  prè- 
le grand-seigneur  permit  à  Las-    »  mier  trouvé  ,  ou   au  moins 

*  Leclerc  observe  qa'il  s'appelait  André'  *  Leclerc  obaenre  que  Lascaris  était  en 

Jean ,  quoiqu^il  ne  prit  communëoient  que  France  plusiears  années  avant  la  mort  de 

le  nom  de  Janus.  Charles  VlII ,  et  que  ce  fut  vers  Tan  1496 , 

(«)  PaU-^tre  à  cause  d^une  ville  nommée  qu'il  donna  des  leçons  de  grec  àBndé. 

Rhyndacos,  entre  FHellespont  et  laPkry  {b)  Tiré  de  Paul  Jove  ,  in  £log.  eap. 

gie,  [La  Monnoie  confirme  la  conjecture  de  XXXI, 

Bajle.]  (c)  Exeodem^  ibid. 


78  LASCâRIS. 

»  rétabli  et  remis  en  usage ,  les  dipitiU  anUquœ  4i^nUaUs  yolumina 
»  grandes    lettres  ,    ou    pour  JJ^^e^'«.  «*« '«/««A^  Mivarsn£ur  (a). 
^. j:^^ :,^l 1^.  ^r  ^«      "•  Vjirillas  a  trouve  trop  sèche  cette 


»   1 404  ,  aes  semences  morales ,  l'-r --~-—-™  .*...* «w«*x  «««- 

7      1  »•!    j^j-      31  trui,  on  l'eût  chargé  de  le  travestir 

«   et  autres   vers  (|U  il    dëdia   à  en  roman.  Voici  son  narré  (3)  :  £««!: 

»  Pierre  de  Medicis ,  avec  une  rent  de  MédicU  reçut  Lascaris  à  bras 


»   à  rechercher  la  vraie  figure  de  jazet ,  deuxième  empereur  des  Turcs 
»  ces  grandes   lettres  parmi  les    *^t*ait  de  l'Inclination  pour  la  philoso' 

n  plus  vieilles  médailles  et  mo-  ^^'^'  ^^5'"/'  s'é^nt  fait  expliquer  Us 

5,..».^«e  A^  P«i»*:^,,:«^  ^^\  commentaires  d  At^erroës  sur  Aris- 

»  numens  de  1  antiquité  {d).  tote  ,  il  ne  seraU  pas  fâché  que  Von 

{d)  Naudë ,  Addit.  à  raist.  de  Louis  XI ,    *^«^^*  lesperipatHiciens  du  naufra- 
pagll^^  304.  ^f  .  **  belles-lettres.  Laurent  de  Me- 

dicis promit  de  lui  fournir  les  choses 
(A)  Laurent  de  Médicis .. .  le  dé-   nécessaires  pour  un  t^oyage  de  Con- 
puta  au  sultan,  3  Deux  fois,  si  nous   stantinople  ,  s'iljr'uoulait  aller  h  ce 
est  croyons  Paul  Jove  ,  qui  ajoute   dessein.  Lascaris  le  prit  au  mot ,  et 
que  ce  sultan  aimait  la  philosophie ,    s'embarqua    sans    autre    lettre   de 
et  avait  une  estime  particulière  pour   créance  que  celle  que  Laurent  de  Mé" 
Laurent  de  Médicis.  Il  est  nécessaire   dicis  lui  donna  pour  ses  facteurs.  Il 
de  rapporter  les  paroles  de  cet  histo-    ne  laissa  pas'  néanmoins  de  trouver 
rien  j  car  il  faut  que  je  les  compare   accès  a  la  porte  du  grand-seigneur ^ 
avec  celles  de  M.  Varïllas.  C'est  une   m  de  se  faire  présenter  a  sa  haw 
matiére  de  critique.  Is  (  Laurentius   tesse ,  qui  le  requt  encore  mieux  qu'il 
Medices)  tum  absolt^endœ  bibliothecœ   ne  s'était  imaginé.   11^  eurent  une 
studio  tenebatur.  Ob  id  Lascarem  ,  assez  longue  conversation ,  et  Bajazet 
ad  conquirenda  uolumina  Byzantium  lui  témoigna  toute  l'estime  dont  un 
eum  legatione  ad  Baiazetem  bis  m^r   infidèle  était  capable  pour  la  t^ertu 
sit  :  née  defuit  honesta  petentiy  nus-   de  Laurent  de.  Médicis,  et  lui  permit 
quam  barbants   imperator  ,  quippe   (a  sa  considération )  d'acheter  tous 
qui  erat  totius  philosophiœ  stuaiosus ,    les  manuscrits  qui  se  trouveraient  k 
Averroisque  sectator  eximius,  et  de   vendre  dans  son  empire.  Sa  hautesse 
Ztaurentio  pnvatim  tanquam  de  il-   lui  donna  de$  gen^pour  le  conduire , 
lustri  cultore  uirtutisy  optimè  senti-  et  l'escorter  aux  lieux  où  il  savait 
ret ,   quùm  paulo   antè   Bandinum   qu'il  y  avait  eu  des  bibliothèques, 
percussoremjratns ,  fiigd  in  Asiam   et  pour  empêcher  que  ceux  qui  les 
elapsum  in  catenis  ad  supplicium   avaient  pillées ,  ne  vendissent  les  U- 
tradidisset  (i)  j  singulaii  quidem  re-  vres  plus  qu'ils  ne  valaient,   j^insi 
Ugionis  ,   atque  justitiœ  exemplo  ;   Lascaris  eut  la  commodité  d'aller  par 
qupd  iUe  immane  scelus  in  templo   toute  la   Grèce,  et  d^ assembler  ces 
ausus ,  meritd  pœnd  plectendus  cen-  rares  volumes  qui  subsistent  encore 
seretur.  Itaque  Lascares ,  tuto  abdita  dans  la  bibliothèque  du  roi.  Il  n'en 
Grœciœ  perscrutatus ,  quitm  patriœ   apporta  toutefois  que  la  moitié  dans 
opes  victoribus  cessissent ,  nobiliora   le  premier  voyage  qu'il  fît  ,  parce 

,  »  «    ,  .  .  ^  ,         que  la  joie  défaire  voir  a  son  patron 

B^iSw^^'r^îrifXSr/?.","   tes  auteurs  gu^UayaU  r^ouyÂau^- 

fit  arrHar  Bandini,  et  qui  V  envoya  ktMurent  de    qu  on  les  tînt  pOur  perdus  ,  le  fit  re- 
Midieist  Van  1478.  Fore* M.  Gnillet,  Histoire    tournera  Florence  au  bout  de  deux 

de  ]tfahomet.II ,  tom.  Il,  pag.  3ao  et  suit:  ,  et  -„-    nu  il  en    ^nit  nnv^i      7ITy>;«  T ^,. 

pag.  439.  NoU%  que  M.  de  Wicqnefort  a  bien  '^^^   ^"  "  *"    ^^  P^^'    ^^^^  ^^"' 

n-r/  la-dessus  ;  voyet  son  Traité àt  TAmbasM.  (a)  Jovios ,  Elojf. .  eap.  XXXI,  pag.  m.  ,4. 

deur ,  tom,  I ,  pag.  m.  aSg.  (3;  VarilUi ,  Anecdotes  de  Florence,  p.  M. 


LàSGâRIS.  79 

w^nt  de  Afédicis  le  renvoya  trois  mois  furent  mi>  dans  la  bibliothèque  roya- 
€tprès  ^  et  le  pria  de  corUinuer  sa  re-  le ,  oà  ils  sont  jusqu'à  présent  con" 
cherche  partout  oàily  cwait  eu  des   serves  (5). 

savant,  ïiascaris  revit  Bajazet  ^eten  ^  Quand  on  mVara  prouvé  que  Va- 
Tvçut  de  nouvelles  civilités.  Il  par"  rillas  ne  se  fonda  point  uniquement 
courut  tout  le  Péf^ponèse  ,  et  revint  âur  les  ëlo^es  de  Paul  Jove,  en  parlant 


range  ses  manuscnts  dans  le  part  des  circonstances  qu 
superbe  lieu  qui  leur  était  destiné ,  tées.  S^il  avait  su  ce  que  Paul  Jove 
lorsque  Laurent  de  Médiois  mourut ,  remarque  dans  un   autre  livre  ,  il 
et  laissa  l'Italie  dans  un,  calme  qui  ne  nous   aurait  donne    nne    narration 
il ura  guère.  L'armée  franqaise  entra  beaucoup  plus  paraphrasée  \  c'aurait 
dans  Florence ,  et  dissipa  lés  livres  été  une  scène  toute  remplie  de  déco- 
éiussi' bien  que  les  autres  meubles  de  rations.  Paul  Jove   raconte   que  te 
ia  maison  de  Médicis,  N'on-seulemqnt  Bassa  Gherséoglis  fit  obtenir  a  Jean 
il  y  a  là  plusieurs  circonstances  que  Lascaris  la  permission  de  visiter  ton- 
M.  Varilus  a  forgées  pour  embellir  tes  les  bibliothèques  de  la  Grèce , 
son  récit,  et  pour  le  rendre  plus  lorsque  par  ordre  de  Léon  X  il  cher- 
plein,  mais  aussi  quelques  falsiôca-  chait  )es  vieux  manuscrits.  Nec  Ulud 
tions  des  faits  ^  car  il  suppose ,  i°.  que  quidem  erga  litterarum^  studia  eximiœ 
Lascaris  n'avait  point  de  lettre  de  henignitatis    offidum  prœtermitten-' 
créance  pour  le  grand-seisneur.  Que  dum  videtur ,   quod  Lascari ,  quem 
veulent  donc  dire  ces  paroles  de  Paul  suprà  memoravimus,  Grœcorum  nO" 
Jove ,  Byzantium  cum  leqatione  ad  bilissimo  ,  pariter  atque  doctissimo 
Sajazetem  misit  ?  o?.  que  les  rares   antiquos  codices  jussu  Leonis  decimi 
Tolumes  que  Lascaris  rassembla  sont   conquirenti ,  cunctas  GrœcicB  biblio- 


que 

son  de  Médicis  au  temps  de  Char-  Bassa ,  s' étant  fait  mahométan  {>ar 
les  VIII.  Pour  réfuter  la-dessus  cet  dépit ,  conservait  au  fond  de  Pâme  la 
historien  ,  il  ne  faut  que  le  faire  sou*  foi  chrétienne ,  et  avait  un  crucifix 
venir  qu'il  a  dit  lui-même  dans  un  caché  dans  un  cabinet ,  et  Padorait 
autre  ouvrage  (4) ,  que  la  maison  de  pendant  la  nuit  lorsque  personne  n'en 
Médicis  fut  pillée  par  les  Florentins  pouvait  être  témoin.  Il  montra  ce 
avant  que  les  troupes  de  Charles  VIII  crucifix  à  Jean  Lascaris ,  ^ui  raconta 
fissent  leur  entrée  à  Florence.  Il  dit   ensuite   toutes   ces   particularités   à 


méelailles^  que  les  étrangers  allaient  ser  une  belle  fille  ,  lorsque  son  père 
voir  avec  admiration  au  palais  de  la  trouvant  fort  à  son  goût  s'en  em- 
Médicis.  Notes  que  les  livres  de  cette  para ,  et  voulut  âtre  son  maM.  Cette 
bibliothécTue ,  qui  peuvent  avoir  été  injure  outra  tellement  le  fils ,  qu'il 
transportes  dans  celle  du  roi  de  Fran-  se  retira  aux  prochaines  garnisons 
ce  ,  y  sont  passés  par  un  tout  autre  des  Turcs ,  et  puis  à  Constantinople 
canal  que  celui  de  l'expédition  de  où  Bajazet  lui  fit  un  très-bon  accueil, 
Charles  VIII.  Ce  transport  est  plus  et  lui  promit  en  mariage  l'une  de  ses 
moderne  ;  voyez  te  père  Jacob. dans  filles.  Le  jeune  homme  se  fit  maho- 
son  traité  des  bibliothèques  :  il  vous  métan ,  quitta  son  nom  d'Etienne  , 
apprendra  que  Catherine  de  Médicis  et  pnt  celui  d'Achomat  et  de  Cher- 
apporta  entre  autres  choses  à  Henri  II  séoglis  ,  et  devint  gendre  de  Bajazet 
son  époux  ,  les  manuscrits  de  la  ce-  (7).  Quelles  paraphrases ,  et  quelles 
lèbre  bibliothèque  des  Médicis,  qui  brodures  ne  verrait-on  pas  dans  les 

r4)  YarillM,  Hûtoirt  a«  Chtrlas  VIII ,  liv.  {S)  Jacob,  Traité  d«s  DiUiothiqiiM ,  p.  458. 
///,  pag.  «fo  ,  k  VatM,  i494,  ^HUion  de  ffol-  (G)  Jovias,  Histor. ,  Uà.  Xtn.fml.  m.  9S6. 
lund€.  (7)  Jovias ,  ibidem ,  folio  a55  vers; 


' 


8o  LASCARIS. 

Anecdotes  de  Florence. si  M.  Varillas  Ce  que  H.  de  Wicquefort  raconte 

eût  eu  connaissance  ae  ce  passage  de  cette  ambassade  n*est  guère  obli- 

latin  ?  Non  ,  ut  cœUriferè  omnes  à  géant,  n  Le  pape  ,  dit-il  (la)  ,  recon- 

primd pueridd  per  detectus  Christia-  »  nut  trop  tard  la  faute  qu^il  avait 

nis  parentibus  erepti ,  sed  jam  plané  »  faite ,  en  faisant  choix  d  un  minîs- 

f^r  (  Cherseoglis  )  ita  a  majorum  re-  »  tre  impertinenliet  ridicule.    Jean 

Ugione  discessit ,  ut  nunqukm  ex  ar-  »  Lascaiis ,  que  Louis  XII  envoya  en 

cano  uerœ  pietatis  ohUuisceretur.  Is  »  ambassade  a  Venise  en  Fan  1 5a3  y 

Chersechii   reguli   in   lUjrrico  ,  ad  »  ne  IVtait  guère  moins.  II  e'tait  sorti 

montem  Nigrum  Jilius ,  quhm  ada^  »  d^une   maison   qui  avait  autrefois 

mata  ei  sponsa    guœ  erat  è  stirpe  »  donné  de  grands  princes  à  Fempire 

Serviee  despoti ,    ad  paratas  nuptias  »  de  Conttantinople  ,^  et  il  était  fort 

duceretur  j  concupivit    eam  illico,  »  savant:  il  n'avait  point  de  connais- 

gu6d  esset  egregiœ  uenustatis ,  prœ-  »  sance  au  tout  des  affaires  du  mon- 

cadoculoimprobuspaterfOmnemque  »'de.   Il  avait  avec  cela   une   très- 

pudoreni  superante  lihidine ,  sibi  sta-  n  petite  mine  ,  accompagnée  d^une 

fim  impotenter  excluso  filio  nuptias  »  manière  de  vivre  si  basse  et  si  sor- 

celebrauit,  frustra  reclamantUfusprO'  »  dide,   qu'il  semblait  qu'au  lieu  de 

pinquis  :  qui  id  ^acinus  filio  contu-  »  paraître  en  ambassadeur  ,    et   de 

mefiosum  patrique  et  domui  infâme  »  faire  honneur  au  roi  son  maître , 

detestabantur,  ttaque  juvenis  tantœ  »  il  affectât  d'imiter  la  fausse  modes- 

injuriœ  indignitate  commotus ,  prœci-  »  tie  de  ceux  qui  ,   se  dqnnant  en- 

pitique  actus  desperatione  y  etc  (fi),  »  tièrement  à  la  philosophie  contem- 

Je   donne  à  examiner  à  d'autres  si  »  plative ,  font  profession  d'une  pau- 

Paul  Jove  n'a  point  confondu  ,  avec  »  vreté  étudie'e  ,  et  tiennent  un  peu 

le  voyage  qu'U  suppose  que  fit  Jean  »  du  cynique.  Sa  commission  était 

Lascaris  en  Grèce,  sous  le  pape  Léon  »  d'autant  plus  difficile  ,  qu'il  avait 

X ,  les  voyages  que  Laurent  de  Médi-  »  ordre  d'empruntej*  de  l'argent ,  et 

cis  lui  avait  fait  faire.  Bajazet  mourut  »  de  faire  une  alliance,    dans  un 

avant  le  pontificat  de  Le'on  X  ,  et  je  »  temps  où  les  inclinations  du  sénat 

doutefort  que  Cherséoglis  ait  eu  beau-  »  n'étaient  point  du  tout  françaises , 

coup  de  ci*édit  sous  le  successeur  de  »  parce  queles  affaires  du  roi  n'étaient 

ce  sultan  ,  et  il  est  indubitable  qu'il  )>  pas  dans  un  fort  bon  état  en  Italie. . 

ne  fut  jamais  aussi  en  état  de  rendre  »  jLaurens  Suarez  de  Figueroa  ,  am- 

service  à  Jean  Lascaris  que  sous  l'em-  »  bassadeur  de  Ferdinand-le-Catholi- 

pire  de  Bajazet.  »  que  ,  qui  ne  manquait  point  de 

(B)  Louis XII...  Venuofaa  Denise  »  profiter  du  mécontentement  delà 
en  qualité  d* ambassadeur."^  ietrouye  »  république  ,  laquelle  ne  pouvait 
qu'il  l'y  envoya  l'an  i5o3 ,  et  l'an  »  souffrir  que  le  roi  lui  em^oyàt  un 
i5o5.  Voyez  Pierre  Bembus  dans  -»  pédant  au  lieu  d'un  ambassadeur , 
l'Histoire  de  Venise  (9) ,  où  il  rapporte  »  dit  en  plein  sénat  :  qu'on  devait 
les  sujets  de  ces  ambassades  ,  et  le  »  juger  de  quelle  manière  le  roi  de 
sommaire  de  la  harangue  de  l'am-  »  France  la  traiterait ,  si  après  la 
bassadeur.  Le  Vianoli  (  10  )  assure  »  conquête  qu'il  prétendait  faire  du 
c^u'en  ^507  la  république  ayant  su  la  »  royaume  de  Naples,  il  se  voyait  au- 
hgue  de  Cambrai ,  congédia  Lascaris ,  i>  dessus  de  ses  affaires ,  et  qu'il  pût 
ambassadeur  de  Louis  aII.  Maiscom-  »  tyranniser  l'Italie  à  son  aise  ;  puis- 
ment  eût-elle  pu  savoir  alors  une  »  que  dans  ses  incommodités  et  né- 
ligue  qui  ne  fut  conclue  qu'au  mois  »  cessités  il  méprisait  le  sénat  à  un 
de  décembre  i5o8?  Voyez  la  note  »  point,  que  </e  lui  ent»ofer  un  phi- 
(!!)•                                                .  »  losophe  grec  j  fraîchement  sorti  du 

(8)  JoTitt«,  HUtoritr.   Ub»  XI 11 ,  folio  a55.  »  collège  »  *. 

Vojren  aussi  tf  ilanchtbon ,  au  livre  V  de  U  (C)  //  retourna  en  France  sous  le 
Cbronic^ae  de  Canon ,  pag.  m.  874. 

C9)  tah.  Vt^  folio  m.  144 ,  vêrso^  el  lib.  VII ^ 
foUo  i5». 

fio)  Hb 

(ix)  Jt  crois  aue  par  anticipation  on  appelle  *  Leelerc  regarde  comme  cnipect  ce  récit  de 

ligue    de    Cambrai    Us    «ngagemens   gui    se  Wicquefort  qui  traite,  en  i5o3, de J[rafcA«meiit 

nouaient  avant  la  eonelusion  du  traité  de  Cam*  sorti  du  eolUge  un  homme  qei  •▼>il  elort  près 

hrai.  de  loixante  am. 


(13)  Wicqaefort,  de  TÂmbasMdenr  ,  liv.  I, 
f  10)  Hutorie  Veneta,  parte  seconda,  p.  76.      f  IT*  m.  166. 


LASGARIS.  8f 

règne  de  François  I^'.  ^  Paul  Joye  ,  piimus    litteras    graecas  Florentiam 

n'en  ayant  rien  dit,  a  été  cause  que  Cosmo  Mediceo  Florentino  duce  attu- 

M.  Varillas  n^en  a  point  parle   non  lit  ,^  discipulus  Tifernas  in  Franciam 

plus.   Sa  paraphrase  de  FHistorien  venit ,  Budaeumque  litteras   grxcas 

italien  porte  que  Lascaris  ne  sachant  docuit  ^  deindé  Jacus  Lascaris  mortuo 

aue  det^enir  prit  parti  avec  Charles  Laurentio  Mediceo    Mœcenate    suo. 

J^IIIy  et  que ,  comme  il  était  homme  Atque  indè  litteratura  graeca ,  déserta 

tic  cabinet ,  on  lui  donna  l'ambassa-  Italiâ  ,  ad  nos  migravit.  Or  ce  Las- 

de  de  f^enise ,  dont  H  s'acquitta  di-  cares  et  Budee  ,  comme  tesmoigne  h 

ffnement  sous  le  rèene  de  ce  monar-  mesme  autheur,  ont  esté  les  premiers^ 

que  9  et  de  Louis  Xll  qui  lui  succéda,  a  la  suscitation  desquels  le  roy  Fiym» 

JEnfin  Léon  X ,  étant  deuenu  pape  j  ^ois  I".   dressa  la  Bibliothèque   de 

apjpela  Lascaris  a  Rome  pour  être  de  Fontainebleau  ,  et  depuis  institua  les 

son  co /i5«7  (i  3).  Ce  fut,  selon  M,  Va-  professeurs  royaux,   comme   dit  le 

rillas ,  le  dernier  emploi  de  Jean  Las-  mesme    autheur»   Lascari   et  Budœo 

caris  ;  et  c^est  se  tromper  en  plusieurs  authoribus  ,  Franc.  I   bibliothecam 

manières ,  car  le  pap«  ne  le  iit  poii\t  Fontenablaeam    instruxit  ,    indéque 

son  conseiller,  mais  directeur  d^un  anno  i53olinguarumet  mathematum 

collège  grec  (i4),  et  depuis  ce  temps-  professores.  l(am  caeteri  sunt  adscrip- 

là    ce   savant    homme   eut  quelquç  titii.  Il  y  a  bien  des  choses  â  criti- 

charge  à  Paris.  Je  crois  que  ce  tut  quer  dans  ce  passage.   En    i^'.  lieu 

celle  de  bibliothécaire  du  roi ,  et  je  Tifernas  s^appelait  Grégoire  et  non 

me  fonde  sur  une  lettre  que  Jacques  pas  Ange;  a**,  il  mourut  au  XV^.  siè- 

Tusan  écrivit  à  Ange  Lascaris  ,  fils  cle  j  comment  donc  eût-il  pu  venir  à 

de  Jean,  dans  laquelle  on  voit  ces  Pans,  Pan  i5a3  ?  Le  père  du  Breul 


pe'rsequar ,  illudcertè  dicam  :  ôrœcœ  ne   devait-il    point  fair»    connattre 

litteraturœ  quantiim  usu,  quàntàm  au'il  n'a  point  vécu  jusques  au  règne 

scientid  prœcellat ,  ex  hoc  intelligi  ae  François  1*^.  ?  En  3".  lieu  ,  il  est 

t^el  maxime  posse  f  qubd  eum  ex  cunc-  absurde  de  pre'tendre  que  Jean  Las- 

tis    t^estri  generis  hominibus  de  sen-  caris ,  Grec  de  nation,  ait  appris  d'un 

tentid  doctissimorum,  delectum,  prinr  Italien  (17)  les  lettres  grecques,  4°. 

ceps   noster  Franciscus  accersendum  C'est  une  ignorance  crasse  que  de  dire 

esse  censuerit ,  ut  museo ,   quod  in  qu'ea   i5a3  lui   et  Guillaume  Budé 

hdc  urbe  longé  omnium  principe  mul-  étaient  de  jeunes  écoliers.  Budé  avait 

to  celeherrimum  speramus  excitatum  alors  cinquante-six  ans  ,   et  passait 

iri  y  propediem ,  uelut  alter  ApoUo  pour  le   plus  docte  personnage ,   et 

prœsideat.  Voici  un  passage  qui  n'est  pour  le  plus  grand  grec  de  France. 

{las  exempt  de  fautes,  mais  qui  ne  5^.  Le  passage  de  Génebrard,  cité  par 

aissera  pas  de  servir  de  preuve.  Je  le  du  Breul ,  signifie  que  Jean  Lascaris 

tire   du  Théâtre  des  Antiquités  de  vint  en  France  après  Tifernas  ,    et 


grecques  a  Jean  Lascares  ,  et  Guil-  core  Pan  i5si8  (10).  On  convainc  par- 

laume  Budé  doctes  personnages  ,  et  là  d'une  grosse  rautc  M.  Moréri,  qui 

?'ui  ont  mis  plusieurs  belles  œuures  en  a  dit  qu  il   mourut  peu  après  que 

umiere ,  comme  tesmoigne  M,   Ge-  Léon  X  eut  été  fait  pape. 

nehrard  en  sa  Chronologie  en  ces  ter^  (D)  Sa  paresse  ne  lui  permit  pas  de 

mes   :  anno  i5a3   Chrysolorae  ,   qui  composer  beaucoup   de   liwres.  "}  On 

/  î.  V    11      A     j  .    j  m                 0/  aurait  voulu  qu'il  fît  des  versions  des 

(i3)  varilla«,  Anecdates  de  Florence,  p.  184. 

(l4)  yoye%  une  lettre  d*  Budé  parmi  celles  ,    .  _..            .    .    .    ,. 

d¥nume.  Ce,t  la  XXX*.  du  //*.  livre,  pag.  ('?)  T.fern.i  /l«,l  ItaUen. 

,56.  (18)  Vore*  les  Lettres  d*Eraiime  ,  lib.  XT  ^ 

ÇiS)  Gesner. ,  in  BIblioth.  ,  Cotio  Bg  verso.  num.  4 ,  paff.  548;  er  num.  5,  pag.  S/i^. 

(i6)  Du  Breul,  Antiquités  cie  Paris  ,  {«V.  //,  (19)  Voyé%  les  mfmes  Lettres,  Ub.  XX,  nutn. 

pag.  563  ,  edit.  de  Paris  ^  iGîg ,  in-^\  T»,  i^ag.  io3o. 

TOMF.     IX,     '  6 


Sa  LASCMRIS. 

ccrirains  grecs  :  mais  à  peine  put-on  âpes  in  j»andenda  àiohis  ad  lingua 

extorquer  de  lui  la  traduction  de  grœcœ  aajrta  Uànen  fuerunt  ?  quid, 

quelques  traiUs  de  Polybe  sur  Tart  inquam  ,  diciuros  remur ,  li ,  ^ùjr 

militaire  (ao).  Je  rois  dois  le  Catalo-  ipntanlkm  konorU  arti  tjrpographicœ 

gue  d^Oiford  son  liyre  de  yeris  Grœ-  detttlerint ,  ut  non  indignant  eacisti- 

carum  Utteranim   formis  ac  causis  ntdrint  cm  suam  opérant  nauarent. 


et  ses  ëpigrammes  grecques.  »  que  ce  fut  Lascaris  qui  servit  de 

(E)  //  entendait  bien  le  latin ,  et    »  correcteur  à  TÀTicenne  imprimé 


la  même  louange.  F'alebat  latindfa-  »  adressée  au  médecin  du  roi  ,  Jean 

cundid ,   ita  ut  versus  ,   qui  extant ,  »  Ponceau  ,  qu'il  mit  à  la  tête  de  ce 

perscriberet  (aS).  Je  pourrais  joindre  »  livre.  » 

d'antres  témoignages  à  ces*  denx-lâ  ,        (F)  Il  faudra  examiner  la  narra- 

et  â  celui  de  Tusan  (a4)>  *i  cela  était  tion  du  Giraldi.  ]  Elle  porte  que  le^ 

nécessaire.  Notez  que  Lascaris  ne  fut  Médicisajant  été  chassés  de  Florence, 

Sas  content  de  Péloge  qui  lui  fut  Janus  Lascaris  erra  quelque  temps 
onné  par  Érasme  dans  le  dialogue  jusques  à  ce  que  Léon  X  Pattira  à 
intitulé^  Ciceronianus.  Il  se  joignit  nome  5  ^u*apres  la  mort  de  ce  pape , 
aux  mécontens  qui  firent  des  vers  il  fut  attiré  en  France  par  François 
satiriques  à  Paris  contre  Fauteur  du  I'*". ,  qui  sMtant  servi  de  lui  pour  la 
dialosue  (sS).  Il  était  trop  délicat  et  fondation  d^un  collège  et  d'une  bi- 
se fàcnait  sans  raison  ,  car  voici  les  bliothéque ,  le  députa  à  Venise  \  qii^il 
termes  d'Érasme  :  de  Jano  (Lascare)  y  demeura  long-temps  ;  et  qu'enfin  , 
quoniam  adhuc  superest ,  dicendum  après  la  mort  de  Clément  Vil ,  il  fat 
estparciits.  Morum  comitate  generis  attiré  à  Rome  par  plusieurs  promesses 
nùbilitaiem prœ  sefert ,  acri  judicio  de  Paul  III ,  et  qu'au  bout  d'un  peu 
t^iry  multœ  in  epigrammatibus  argu-  de  temjps  il  y  mourut  *  laissant  on 
tiœ  jpoterat  inter  Ciceroniani  cogno»  fils  qui  se  nommait  Ange  (29).  Re- 
minis  candidatos  numerari  ,  nt  crc  marc^uez  d'abord  un  grand  péché 
hrce  legationes  ac  regum  negotia  d'omission  :  le  Giraldi  ne  dit  rien  de 
reuocdssent  hominem  h  nuisis  (36).  l'ambassade  de  Venise  sous  Louis XII. 
Quant  à  la  fonction  de  correcteur  Remarquez  après  cela  qu'il  suppose 
d'imprimerie ,  lisez  ces  paroles  de  que  François  I*'.  envoya  Lascaris  à 
Henn  Etienne  (07)  :  Quid  uerb  dictu-  Venise,  en  qualité  de  legaius.  Je  crois 
ros  M,  illum  Musurum  et  Janum  H"'*^  ^  trompe.  Notez  enfin  qu'il 
Lascarin  putamus ,  in  quihus  primis  ignore  que  ce  docte  Grec  était  à  Ho- 
Grœciareuiui$cerecœpit,etquiprin'  me  l'an  i53a,  sous  le  pontificat  de 

^  ^    ^  Clément  VIL  Voyez  la  XXVIII*.  lel- 

(30)  Panlvf  loriot,  in  Elog. ,  eap.  XXXI ,  tre  de  Bunel,  OÙ  il  raconte  qu'il  vit 

P'f'  74*  à  Rome  Jean  Lascaris  cette  année- 

(ai)  Geia. ,  Bîbl. ,  folio  ig  vêrto.  j^  ^3^ \ 

(99)  Dans  la  remarqué  {h)  de  ParUeWM.V"  *' 

•mut ,  tom.  X. 

(93)  Jo»m« ,  in  Elog. ,  eap.  XXXI,  pag.  74.        (jg)    Cbevillier  ,    Origiae  de   rimprimerie, 

(94)  Ci-dtséM ,  dans  la  remarque  (C) ,  eita-  pag.  194. 

tion  (i5).  *  Leclere  et  Joly  adoptent  le  récit  de  Giraldi 

(95)  yoyei  lêé  LeUres  d'Érumo,  pag.  io3o,  quant  k  la  date  de  la  mort  de  Lattarii ,  en  ajoa- 
io3g,  1044  «<  alibi,  edit.  Londin,  tant  que  la  Monnoie  la  place  en  i535. 

(96)  Ërasm. ,  in  Ciccroniano,  pag.  m.  70.  (99)  TVW  de  Liliui  Gregorins  Grraldas ,  de 
(9n)  Henr.  Stepban. ,  in  Arlig  inMRr.  Queri-  Poët.  anor.  temp.,  dial.  /,  pag.  m.  559. 

nonii  ,  apud  Almclorcninm ,  de  Vitia Stephaû. ,         (3o)  Bunell. ,  epiat.  XXVIII,  pag.  108  ,  edii. 

pag.  140.  Tolot. ,  1687. 


» 

M 


LASICIUS.  83 

LâSICIUS  (Jean),  gentîlhom-  »  neront  pas ,  car  l'épaisseur  de 
me  polonais  (a)  au  XVI*.  siècle ,  »  sa  taille  montre  qu'il  n'est  né 
se  fit  connaître  par  les  produc-  »  que  pour  le  ventre ,  si  c*est 
tions  de  sa  plume  (A).  Genebrard  »  lui  que  j'ai  connu  à  Paris,  et 
en  a  donne  un  portrait  désavan*  »  que  ]'ai  fortifié  contre  les  rai- 
tageur.  Il  en  fait  un  vrai  protée,  »  sons  des  trinitaires ',  envi- 
une  girouette  en  matière  de  re-  »  ron  Tan  1567.  »  Voilà  le 
Jigion.  «  Cet  homme,»  dit-il ,  discours  de  Genebrard  :  on  n'y 
(6),  u  favorisa  les  trinitaires,  en-  fera  pas  beaucoup  de  fond,  si 
»  viron  l'an  1 565  ;  peu  après  il  l'on  se  souvient  qu'il  traitait 
fut  calviniste,  ensuite  frère  avec  une  médisance  furieuse 
bohémien  ou  picard  (B  )  ;  et  ceux  qui  n'étaient  pas  catholi- 
voilà  qu'en  i582  il  se  décla-  ques.Lasicius  voyagea  beaucoup, 
re  luthérien  dans  un  ouvrage  et  il  eut  le  caractère  d'envoyé 
imprimé  à  Spire  ,  sur  la  reli-  d'ÉtienneBattori,roi  de  Pologne, 
gion  des  Moscovites  (c).  Il  est  II  était  encore  en  vie  l'an  i5oQ. 
à  craindre  qu'accablé  de  ses  Voyez  la  preuve  de  ces  derniers 
péchés  il  ne  devienne  maho-  faits  dans  la  remarque  (B). 
M   métan   l'année  suivante  ,    et  ,*v  /#     ^^          ^ 

puis  athée.   A  cela    tend  ce  ductions'desrph^nl^/oniti^, 

3u'il  observe  dans  la  page  i6  l'épitome  de  Gesner  (i)  qu'il  avait 

e  ce  livre,  qu'il  y  a  beaucoup  ^^i^  ^^  ouvrage  en  sa  langue  mater- 

de  variations  dans  les  manu-  f.^"^'  où  il  réfutait  doctement  et  so- 

..    V  fi                           .  1  .-  lidement    les    nouveaux   samosaté- 

scnts  hébreux ,  grecs  et  latms  nicns  et  ariens,  et  qu'il  avait  aussi 

»    de  FEcriture ,  les  hérétiques  ëcrit  en  latin  un  traite  contre  leurs 

en  ayant  ôté  certaines  choses,  erreurs,  adresse  à  Duditius.  On  mar- 

et  en  ayant  dépravé ,  changé ,  ^Z^^^'n-  ^^^t^^'S"/  ^'^^^^^^  ««« 

^  /  -^        ,     ^          '            o    '  livre  de  Vus  ôamogitarum ,  cœteix}- 

ajoute   quelques    autres  ,     ce  rumque    Sarmatarum   et  fahorum 

qu'il  prouve  par  de  beaux  té—  christianonim  :  item    de   Religione 


» 
» 


>l 
» 
» 
M 


n 
» 


» 
» 
» 


s  emporte  étrangement  contre  dscanorum  clades  anno  1577 ,  â  ^^le 

ceux  qui  disent  que  Mahomet  *?^^  '  5P?  ^^^  Religionis  Apolo-- 

est  l'antechrist ,  et  qui luiap-  f^relttsfrS^^^^Œrt' 

Sroprient  le   nombre  000  ,  rum  autkomm  de  Russorum ,  Mos- 

ont  il  est  parlé  dans  le  cha-  coi^itanim,  etTartarorum  Religione, 

pitre  XIII  de  l'Apocalypse.  Il  'Sacnficiis  ,et  Nuptiarum  ac  Fune- 

ïe  déclare  le  déte^rle  ton-  &"'"•,!!"  ^^VeTb^^"!; 

te  sorte  d  mtemperance  (d)  :  dire  qu'on  y  trouve  la  version  latine 

ceux  qui  l'ont  vu  ne  s'en  éton-  ^^^  Lasicius  a  faite  d'un  manuscrit 

3ue  le  grand-duc  de  Moscovie  avait 
.      .  ,  onné,  en  1670  ,  à  un  ministre  pro- 

(6)  Genebrardas,  Ghronol.  Hb,  IV ,  ad  testant  qui  accompagnait  les  ambas- 

ann.  i58a,  pug.  m.  786.  sadeurs  du  roi  de  Pologne  (%^    Oui 
{e)  rny^z  ta  remarque  (A).  "       ^  ^'   ^ 

(d)  rilie  gulœ,   bibacitalis,  votuptatis ,        W  S*"*^;  "r^-    ^  ,       ,    . 

impudUitim  paironum  agit.  Gcnebrardus  h.  Fr.^i» ?:  ÎT'  *-     **'?"  •««»«««'  Unii- 

Chronol.  i4b.  IV,  pag.  7«6.  ,itii  Histor.  Fratrum  Bohem. ,  pag.  3oi. 


» 


84  LATINUS. 

(  loha— <s  %iAytai  )  ëots»  Ckrùtk  qn  avakiit  secooé  le  joug  da  |»apc , 
t^Ofpusm  aemûrumsmtiraamr  Serer-  emltriiiinaMiil  les  vues  la  cooKsstoii 
ntMimi  ngis  PoùmUt  legatoê  in  3foa-  d^Âo^botirg ,  les  antres  la  confe^ioB 
rotnéom  c^mitain» ,  î^ms  a  êmeris  fuit  de  BobeMe  ,  il  rechercha  cmiease- 
coneiombus.  Hic  eum  ip90  mmgno  ment  les  raisons  de  cette  diTersité  ; 
/^o9e&tniB  àu€€ ,  BasHîo  (  t^O€atus  in  qn'û  fnt  toit  la  pande  Pologne , 
artem  Mo$cotneMum  die  lo  imaii  )  pois  la  Bc^m*  ,  FAUemagne  ,  la 
coUo^uium  hahuit ,  et  in  magnàprù-  France  »  et  qui!  examina  très-exacte- 
cerumgeniis  mufretpuntidjideiâuée  ment  tont  ce  qn^il  Êdlait  ;  fntil  tij 
raiionem  redaidà,  A  quo  edam  (  die  ent  point  de  discipline ,  ni  de  con- 
3^)umi  )  lihmm  Euthenieis  ehamctt-  fession  de  foi  ,  ^ni  Ini  plût  autant 
Tibus  {quorum  dlic  usus  est  )  enarra--  qne  celle  des  frères  de  Bobème ,  et 
tum  ,  aceepil  ,  quo  summa  rrligionis  que  tronrant  qne  Ton  n'^arait  guère 
MoseopiitciB  eoniinetur.  Qui  uber  a  écrit  sur  ce  sujet ,  il  en  entreprit 
^minû^ohanntljasiûoLaiiodùnatus  llnsloire^  ifull  j  traraïUa  plusieurs 
Spirœ ^emetMtm anno  i58a  typisedi-  années,  et  qu'il  dressa  un  oayrafe 
lus  est  ,  unà  eum  responsionUms  ,  dirisé  en  huit  parties ,  et  intitule  : 
qmbus  errores  Moscoiâtarum  dete^  OrigOy  Progressus  y  Resque  tant  pro- 
guntur  et  refutaniur.  RegenTolscius  sperœ  quhm  adversœ  ,  nec  non  Mo- 
a  parW  de  la  même  chose.  Hancfi-  res  ,  Instituta  ,  consuetudinesque 
da  confeêsionem  ,  a  se ,  mandato  fratrum  Bohemicorum  ;  qa^environ 
principù  Moschi,  conscriptam  •  Bo-  Pan  i585 ,  il  Fenroja  aux  églises  de 
Mrta  taU  senatui  ip»ius  ,  eo prœsente  Bohème,  et  les  pna  de  le  publier 
exhihttl,  Tum  Bloschus  dux  respon-  après  quelles  y  auraient  fait  les 
tionem  ,  ad  hanc  Rokytœ  confessto-  cnangemens  et  les  supplémens  quVl- 
nem  ,  Uhro  eleganter  in  quarto  Bu-  les  jugeradent  nécessaires  ;  que  ne 
themds  liUeris  scripto  ,  et  pretiosè  voyant  point  Tenir  Fobjet  de  ses  espé- 
teld  auro  textd  omato ,  comprehen-  rances ,  il  envoya  une  copie  plus  cor- 
samf  ei  in  manus  porrexit.  Author  rectedeson  ouvrage,  Tan  iSgg,  au  ba- 


lloquium  hoc  ,  et  quœstiones  uUro  son  autorité  et  sa  bourse  a  rimpres- 

citrbque  inter  Moschotâtarum  brin-  sion  de  ce  manuscrit  ^  mais  que  tout 

cipem^et  Rokytam  ministrum  habitas,  cela  ne  servit  de  rien.  Enfin ,  Pun  des 

aescripsit  laiino  idiomaU ,  Jdh.  Lasi-  frères  de  Bohème  publia  le  VIII*.  !i- 

dus  j   in    theologid  Moschot*iticd  ,  vre  de  cette  histoire  de  Lasicins,  Fan 

Spirœ  Nemetum  y  an.  iS^  ediid  :  i649>  avec  des  extraits  des  sept  autres. 

cum  refutaUone  superstitionum  BuS'  Voici  le  titre  de  cette  édition  :  Johan- 

sicarum  ,   et  euangelicoruni,  ,  atque  nis  Lasitii  nobilis  Poloni  historiée  de 

ipsiusLutheridefensione {3).  On  yerra.  Origine    et  Bebus  gestis   Fratrum 

dans  la  remarque  suivante  un  autre  Bohemorum  Uber  octat^us ,  qui  est  de 

livre  de  Lasicius.  moribus  et  institutis  eorum  ob  prœ- 

(B)  Frère  bohémien,  ou  picard.  ]  sentem  rerum  statum  (6)  seorsim  edi- 

La  préface  qui  a  été  mise  au-devant  tus.    Adduntur   iamen    reliquorum 

de  «on  histoire  des  frères  de  Bohème  p^II  Ubrorum  argumenta  ,  et  parti- 

m^apprend  (4)  que  d'abord  il   em-  cularia  quœdam  excerpta. 

brassa  la  réfonnation  selon  le  rite  ,^,  ^  .  ^                   ^  .,      . 

ZWinglien  ,  lorsque  la  petite  Pologne  («  Qui  fut  gomemeur  de  Moraine  peu  apr^s. 

-   .     5/"         2                J]^<.    «»:i»;o4^..Ai>   vo  {o)  Cesl-a-dire  y  a  cause  des  tnoeurs  convm- 

fut  réformée  par  des  ministres  ye-  j,;Ui  des  frères  de  BoMme  dans  /«*>•  disper- 

nUS  de   Zurich  :   au  ensuite  ayant  su  sion,   ee  qui  avait  besoin  qu'on  leur  motttrdl 

que  les  églises  de  la  grande  Pologne  ,  combien  ils  dé^éne'rtUent  de  leurs  ancêtres. 


(3)  Adrian.  Begenvolicias  ,  Sf«t.  HUtorico-  LATINCJS  (  JeAN  )  ,    MaUFC  de 

Cbfon  •cci««i«™mSi.Tonic.r.,pflf.9«.  naissancc  ,    fut    transporté    en 

(4)  Fuit  Lastetus  ille  gente  Polonui ,  natalt-  _,                      '     .                         r                  . 
but  EqiiCf  ,  dignitate  ed  ut  à  tege  Stephano  HiSpagnC  DCtlt  garÇOn  ,    et  SerVlt 
ad  fxt^ros  principes  legatus  adhibereiurireli-  v           ,        i           ?     SnP<î<iP  f/i^    t  \\ 

eu» '.  auatn  seilicët  confessionem  Polonia  minor^  .  .    -          n.      t     ^     j                 .:  ^,     j 

^/Jrmâlores  suos  Tiguro  nacta  ,  stuunfecermi.  («)  Gotiznlès  de  Coidoue  ,  peUt-J!ls  du 

yttttM. ,  pflg'  «••  ^''""^  capitaine. 


LATINnS.  8S 

L'esprit  que  l'on  remarqua  en   suivant  Mendoza  au  collège  (a).  Le 

lui    fut   cause   qu'on    lui    laissa  maîtrede  notre  Latinus  ne  s'appelait   , 

j               ^     ♦         ,                    .  point  Mendoza.  Vous  trouverez  dans 

prendre   part    aux    leçons    qui  Hubert  le  Mire  (3)  presque  mot  à 

étaient  faites  à  son  jeune  maître;  mot  tout  ce  que  Schottus  a  dit  d«  ce 

et  par  ce  moyen  ^1  devint  si  doc-  docte  Éthiopien, 

te,  qu'ayant  été  affranchi,  il  ob-  ^  (B)  ^^  ''^"^^  ««  mariage  un  parti 

tint  de  l'orchevéque  de  Grenade  •^TuaTe^X^i  ?4)    'S^ZtZ 

la  régence  de  la  langue  iatme  bus  propter  ingenii  ac  morum  dotes , 

dans  l'école  de  l'église  de  Grena—  matrimomo  insuper  honestœ  nec  igno- 

de.  Il  s'acquitta  dignement  de  hitis  fceminœ  supra  conditionem  or- 

,.       1        ^          j      *     •      ..  natus  (5). On  dit  qu'il  était  bel  hom- 

cette  charge  pendant  vingt  ans  ;  ^^,^^  ^^j  ^st  peut-être  aussi  rare  , 

et  comme  ses  mœurs  n  étaient  selon  le  coût  des  Europe'eus,  que  de 
pas  moins  dignes  d'estime  que  ^oir  un  Maure  enseigner  la  langue  la- 
son  esprit ,  il  trouva  en  mariage  ♦^"^  (^)-  ^^um  h\c  (  Granatœ  )  pa- 
'^.'  c  .  ^  /-nx  Ti  Tentum  memond  aperuit  (  quis  cre- 
un  parti  fort  avantageux  (B).  Il  ^£?)Joannes  ^«^V^w^re,  Lati- 
publia  divers  poëmes  (  ^  )    (C).  nus  hine  dictus,  at  prœsUintifomid 

Quelques-uns  disent  que  Glénard   «'  musicœ  ac  poëiicœ  in  paucis  pe- 

l'amena  d'Élhiopie  en  Espagne   ^^^^S'^l)     ,,.     ..  -  ,, 

rT\x      s.       9'\^9'     M.     --^       *T?i  (t)  Il  publia  €Uuers  poèmes.  1  Un 

(D) ,  et  qu  il  l  instruisit  aux  bel-    g^^  i^  bataille  de  Lëpante  :  un  autre 

les-lettres.   Cela  n'est  pas  vrai  :    sur  la  mort  de  Pie  V;  et  un  bon  nom- 

il  sera  facile  de   faire  voir  leur    bre  d'épitaphes.  Donnons  les  titres  : 

erreur.  Les  fautes  de  M.  Moréri   -^"^'««^^«*  libnjl  siue  de  uictond 

.  .      nauali  Jùanms  jfustnaci  ad  £.cluna~ 

sont    en  petit  nombre  ,    mais   das  Insulas;  deObimPiir,ejusque 

très-grossiëres  (Ë).  in  Philippum  regem  studio  ;  de  au- 

gustd  regalium  Corporum  ex  uariis 

(6) 'Ti>»ifoiîon  Nicol.  Antonio ,  BibUotb.    uimulis   in    unum   regale  templum 

Hi*pan.  tom.  /,  pag,  547.  Escurialis  translatione ,  atque  illinc 

,A\wt         ..    f       »     »       »    o  '"  Granatense  reeinœ  Joannœ ,  epi- 

^n  \i  /^*7     •        î" -^  *"  *^i^''    grammatum,  sivi  Epitaphiorum  li-^ 

.]  Il  le  témoigna  lui-même  dans    Iri  jj ^  ^  Grenade,  1576.   L'inscrip- 

".inscription  quç  don  Nicolas  An-    ^j^^  .,.i  rapportée  dans  la  pr^ 

10  rapporte  (1).   Hœe  Joannes    mière  remarque  est  tirée  de  céder- 

yEthiops  chnsticola  ex  Mthwpiâ  us-    „ier  livre:  et  comme  l'auteur  observe 

quemfansaihectusexcellentiSHmiet       ,,^4  ^yait  cinquante-huit  ans  (8), 

ini^ictissimi  Gonsah  Fernanâi  a  Cor-    ^^^^  pouvons  connaître  ,  dira-t-on  , 

duba  ducis  Saessœ,  Gonsalt^i  magni    p^^^^^  j^  .^  naissance.  Un  homme  , 

Hispamarum  ducis  nepotis   sen'us  ,    qui  est  dans  sa  cinquante  -  huitième 

ab  ipso  infantiœ  lacté  simul  nutn-    ^^née  Pan    1576,   doit  être  né  Pan 

tuSf  cnm  ipso  a  rumbus  annis  libe- 

ralibus  artibus  institutus  et  doctus ,  (^)HiedumMendotiumfferoa(U  croit  que 
et  tandem  libertate  donatus  ,  Grw  c^est  une  CkuM  d'impreMion ,  au  lieu  de  Herum) 
natœ   ab   illustrissimo  pariter  et    re-     Granala  in  luJum  Utleranum  comiiaretur  ^  Un- 

uerendissimo   Petro   Guerrero  Grw  %,^Xxoih.  bi.p.n. ,  pag.i^. 

natensi  archiepiscopo  extra   omnem       (3)  De  Scripiorib.»«culi  XVI,p«^.Q». 

aleam  doctissimoy  S,  Ecclesiœ  Gra-       (4)  Wicol.  Anton.,  Biblioth.  fai»pan. ,  tom.  I , 

natœ  catWbdrarri  grammaticœ  et  latini  p^g-  ^7* 

sermonis  accepit  moderandam,  quant       (5)  tdem^  ibidem. 

per  uiginti  annos  fœlicUer  moderatus       (.«)  Granatw  Unguam  taiinam  pMcè  pr^- 

'  -J?        ty  •'  •  j        teneoepit^tlupendo  exemplouicathediuntgrum 

est.  Far- la  nous  convainquons  de  hominem  latine  loifm.Sthçitn$,B,h\ioih.  h» f. , 
fausseté  le  jésuite  Schottus ,  qui  a  dit    pag.  45o. 

que  ^otre  Maure  apprit  le  latin  en       (7)  LndoT.  Noanim,  m  HiapaniA  îllnatratl, 

pag.  83. 
(0  ITiaol.  Anton.,  Blbliolh.  hisp. ,  tom.  /,         (8)  TiredeVitol.  Antonio,  BibKolb.  bUp. , 
pag.  547.  *om.  /,  pag.  54^, 


se 

une 

tonio 


86  LATINKS. 

]  5i 8.Mai>  donDOBS-noui  garde  de  rai-  rait-il  oarié  de  U  sorte  »  s^il  avait  ete 
sonner  de  la  sorte  ;  car  encore  que  les  redeTaole  de  tonte  son  érudition  à 
épitaphes  et  les  ëpiminmes  de  Lati-  Jacques  Géoaid.  comme  M.  Ballart 
nus  aient  été  pabliecs  à  Grenade ,  le  snpjKMC  ?  3®.  u  ne  dit  rien  ^ui  ait 
Tan  1576 ,  Q  ne  s'ensuit  pas  que  le  moudre  rapport  A  la  narration  de 
rinscription  dont  nous  narlons  ait  M.  fiullart.  Ma  troisième  observation 
été  faite  cette  annëe-là.  Cette  consé-  me  persuade  cm'Anbert  le  IGre  s^est 
quence  serait  mauraise  ,  quand  mé-  trompe  lors<|iril  a  dit  (  i4  )  1  ^ci- 
me on  serait  certain  quHl  était  alors  pulum  re^iouit  (Clenardn«)  Joannem 
en  yie  :  combien  plus  serait -elle  Laiimtm  JEthtopem  {quod  prodigii 
fausse ,  si  l'on  suppose  qu'il  mourut  sUmU  est)  iketamm  Uliberuanum, 
Fan  1573,  comme  le  porte  son  épi-  cujus  poëma  exsua  pane^rieum  de 
taphe  (9)  ?  Voici  ce  que  l'on  peut  nauali  Jo.  Austriaci  oaEchinaâas 
dire  de  certain  :  puisçiu'il  est  mort  insulas  viclorid.  Sans  doute  M«  Bul- 
l'an  1573 ,  cette  inscription  n'a  pas  lart  a  été  trmnpé  par  ce  passage 
<^tc  faite  apr^  cette  année  ,^  et  ainsi  d'Aubert  le  Mire  ;  mais  il  j  a  joint 
l'auteur  avait  pour   le  moins  cin-  une  faute  qui  vient  de  son  crû  ;  il  a 


blâmable,  au  cas  qu'il  eût  pu  mar-  de  l'erreur.  Qénard  raconte  (i5}, 

qiier  l'annëe  où  Latinus  se  donnait  au'ayant  été  envojé  à  firaga  pour  y 

cinquante-huit  ans^  car  il  ne  la  mar-  oresser  une  ëcole,  il  produisait  ks 

2na  point.  Je  voudrais  pour  la  rareté  trois  valets  maures  devant  ses  éco- 

u  fait,  que  notre  Latinus  eût  trouvé  liers ,  et  leur  commandait  en  latin 

place  parmi  les  poètes  de  M.  Baillet.  de  faire  certaines  postures.  Ces  Hai>- 

(D)  Quelques-u^  disent  que  Clé-  res  avaient  appris  cbeilui  assez  de  la- 

Aord  tamenn  d'Ethiopie  en  Espa-  tin  par  l'usage,  pour  entendre  ce  qu'il 

f/ie.  3  L'auteur  de  l'Académie   des  leur  commandait  en  cette    langue. 

Sciences  (10)  nous  dit  que  Clénard  Erant  mihi  setvuU  très  ,  quos  supra 

sortant  de  la  cour  de  fez,  fut  seule-  (16)  nominaui,  non  saneperiti  gram- 

ment  smtn  ttun  disciple  éthiopien ,  matiâ ,  verian  domesticaconsuetudi- 

ttvec  lequel  étéuit  arriué  h  Grenade  ne  tantum  consécutif  ut  me  percîpe- 

tnn    lôja  ,  il  écrivit  a  V empereur  rent ,  quicquid  dicerem  ,  et   contra 

Chartes  V"  une  lettre  élégante  ^  et  latine  responderent ,  licet  identidem 

mourut  en  cette  même  année  ^  et  lais--  peccanies  in  Priscianum.  Hos  in  lu- 

sa  son  disciple  éthiopien  {connu  sous  dum productos ,  dialogos  agerejussi, 

le  nom,  de  Jean  Latin  )  si  bien  ùt-  spectantibus  diseipuus  ,  et  cuni  eis 

struit  aux  bonnes  lettres  ,   quil  a  multis  de  rébus  sermonem  miscebam , 

composé  un  beau  poème  latin  sur  la  atteniissimo  auditorio ,  adeo  nUracu- 

victoire de  iLépante.  Plusieurs  li  loco  fuit ,  quod  jEthiopes  loque- 

raisons  me  persuadent  qu'il  y  a  là  rentur' latine,  nens  Dento,  inquam, 

quelques  faussetés.    1°.  Latinus  té-  salta,  etc.  Sur  ce  narré  on  a  pu  bâtir 

moigne   qu'il  était  encore   enfant ,  facilement  que  Jean  Latinus  était  un 

lorsqu'il  fui  transporté  d'Ethiopie  en  élève  de  ce  docte  grammairien. 

Europe  (11).  Cela  ne^  serait  pas  vrai ,  (E)  Les  fautes  de  M.  Moréri  sont. . . 

s'il  était  passé  d'Afrique  en  Espagne  très-grossières.  Jl  î**.  Il  n'est  pas  vrai 

avec  Clénard ,  l'an  \S^i.  Il  avait  alors  que  uonzalés  Femand  de  Cordoue 

Sour  le  moins  vinctrsept  ans.  a^.  Il  ait  fait  esclave  notre  Latinus ,  lors' 

it  que ,  dès  son  enfance  (la),  il  a  été  qu'il  n'était  encore  qu'au  berceau. 

âevé  et  instruit  avec  Gonzalès  Fer-  L'inscription  que  j'ai  raimortée  (1^) 

nand  de  Cordoue  son  roattre ,  qui  insinue  clairement ,  que  lui  et  Lati- 
enfin  lui  donna  la  liberté  (i  3).  Au- 

(i4)  Aab.  Mineof ,  in  El«g.  B«1g. 

Si)  EUt  est  dans  NicoU.  Aotoaio  ubi  suprà ,  î"|)  J^»*""». ,  epirt. ,  Ub.  Il,  pmg.  3o3. 

ans  Moréri.  (>6)  Ce  moi  je  rmorU  u  ce*  pmroles  de  U 

/.-\  1I.IU.«    (A»   f   ««»   .Q.  fS*    ^  '•  rmter  Gulielmum  nuDutrum    1res 

(II)  FoyéM  la  remarque  (A).  „„„  .,  C.rbonem  ;  nam  sic  eo$  nomiD«*It  B«- 

(  1 1)  i#  mdibus  annie.  tendtas . 

(13)  £1  Uuidtm  Ubfrtate  donatus.  (17)  Dans  la  remarque  (A). 


LAUDICE.  87 

nus  étaient  à  peu  près  de  même  âge  ;  trouvait  point  de  meilleure  voie 
il  faudrait  donc  que  Gonzalès  ,  cou-  ^^^  d'empoisonner  Mithridate. 
cne  encore  dans  le  berceau ,  eût  lait  ^n      »       *  r.                  •     i>          1 
aes  «pëditions  en  Afrique  ou  sur  Elle  S  y  prebara;  mais  1  une  de 
wner ,  s'il  était  vrai  qu'il  eût  fait  es-  ses  servantes  la  trahit ,  et  révéla 
clave  Latinus.  Je  voudrais  bien  sa-  le  mystère.  Mithridate  ne  balan- 
voir  ipourquoi  Morëri  ne  s'attachait  ç^      j^t  à  faire  mourir  une  telle 
•pas  a  traduire  fidèlement  ses  ongi-  -î*       /xtt            j          /inj' 
naux.  Il  avait  le  livre  de  don  Hicolas  épouse (û).  Un  moderne  (ô)  de- 
Antonio  sous  les  yeuj:  j  que  ne  se  bite  trës-faussement  que  ce  mo- 
Gontentait-il   de  dire  que  Latinus  narque  fut  empoisonné  en  effet 
^tait  esclave  de  Gonzalès  Fernand  de  p^^  ^^^  femme  ;  mais  qu'étant 
Cordouer  Cela  sienifie-t-ii  que  Gon-  *          .        »,               x-j   »       -i 
zalés  avait  pris  ûi-niiême  cet  Éthio-  accoutume  a  son  antidote,  il  en 
pien,  et  qu'ensuite  (18)  il  Tavait  guérit ,  quoiqu  avec  peme.  Ceux 
mené   en  Espagne?  î®.  L'emploi  de  quis'embàrrassentde  ce  que  Jus- 
La  tin  us  à  Grenade  n'était  point  uni-  i-ijj  raconte   que  Laudice   avait 
3uement  d  enseigner  les  leunes  clercs  -,  ,          •*!      ^   i>  1.              j 
c  la  métropolSiae.  A  enseignait  «ccouche  pendant  1  absence  de 

ptibliquemeat  le  latin  à  taus  venans,  son  mari  (A) ,   se  font  dies  diffi— 

c'était  l'usage  des  écoles  des  églises  cultes  de  rien.  J'ai  parlé  ailleurs 

cathédrales,  cwnme  M.  Jolyl Won-  ^^j   ^^^^  autre  UUDICE  ,   sœuT 

trc  dans  1  un  de  ses  livres»  ô  ^  \j  est  1        n       *        &                   1            ' 

une  grande  ignorance  crue  d^  nous  ^«  celle-ci ,   et  encore  plus  me- 

parler  d'un  poème  intitulé  ^ustria-  chante  qu'elle.  On  a  tort  de  dire 

das  (19).  C'est  en  vain  qu'on  se  vou-  que  Justin  s'est  contredit  en  par- 

drait  excuser  sur  l'original ,  puisque  j^nt  de  ces  deux  femmes  (B). 

Nicolas  Antonio  ne  se  sert  du  génitif  ^ 

uâustriados ,  qu^en  y  joignant  libros  ,  v  -,  ,  .    ,    ..      ...     ^^rtrwr 

^^                    '  ^           J  J     »  (^)  j'i^  ^g  Juslm,  lib.  XXXV tl^  eap. 

irifpag,  m.  544» 

(18}  La  narratUn  da  Moréri  notif  conduit  h  (6)  Christ.  Matthias,  Théât.  Histor«,  pag: 

eeuesuiu.  m.  ^» 

C19)  <^±^J^  «  éUeorrig/e  dans  le»  édi-  ^^^  jy^^  VartiùU  CappaDOCE  ,   tom.  /K , 

uons  d»  HoOand^.  pag.  l^i^.r&narque  (/)  .    num.  Ill  .    à- 

LAUDICE,  sœur  et  femme 

de    Mithridate,    doit  être   mise  (A)  Laudiee  optait  accouché pen- 

dans  lecaUlogue  des  personnes  dant  l'absence  de  son  mari.-]  C^ta^- 

j           ^11           ^       »*^.         c  couchement  était  dan»  Tordre  :  Mi- 

de   malheureuse  mémoire.  Son  ^j^^^^^^  „^  p^^^^it  p^^^  3,,^  ,^^„. 

mari  ,  roulant  dans  son  âme  un  daliser  j  la  supputation  des  temps  lui 

vaste  dessein  ,   se  déroba  de  sa  permettait  de  prétendre  qu'il  ^it  le 
cour  afin  d'aller 

et  avec  fort  peu  _    _    _ 

tuation  des  lieux  oii  il  prétcn-  de  la  sorte  est  que  Justin  marque  que 

dait    un   jour   faire   la    guerre,  ce  prince  fut  félicité  tout  à  la  fois,  et 

Laudice  ,  n'apprenant  point  de  de  son  retour ,  et  de  la  naissance  d'un 

11     *^*     ,.         '^           ,-1  fils  (1).  On  n  eût  pas  ose  lui  compter 

ses   nouvelles  ,   s  imagina    qu  il  p^^^  ^^^  ^^^^^  fortune  un  effet  Êon- 

etait  pen ,  qu'il  ne  reviendrait  teux  et  incontestable  de  son  cocuage, 

plus  ;   et   au  lieu   de  s'afSiger  ,  D'où  venaient  donc ,  demandera-t- 

elle    s'abandonna  aux    voluptés  on   les  inquiétudes  de  Laudice?  C'est 

1         1        .                   T          A          j  qu'apparemment  elle  était    crosse  , 

les  plus  impures.  Le  retour  de  ?„  qVeUe  craignait  de  l'être  fs'étant 

son  mari  la  mit  dans  une  inquié- 
tude très— incommode  ;  elle  avait  CO  ^^^r  gratuIaUonem  advemUs  mi,  et/ttii- 
,         .      j            ,              r      .         *     »  ^*«»<»'  Jn*«»n- 1  ^^-  XXXV II,  cap.  III  ,  P^ff- 

besoin  de  cacher  sa  taute^  et  n  en  ^44 


88  LAUNOI. 

^ÎTertîe  zwee  tes  galant  dcpvns  ses  ministre  de   l'église   réformée  ; 

^*"^  1^  **"*  ^  Tî*!.'***?  ■»«»»  ayant  commis  adultère  ,  et 

s  adultères  .^  ciie  ucba  at  .       »                            *             «  a  «  & 

jrir  mm  é^.  LauSicc  . .  .  «'«^«nt  pomt  ip  on  reliât 

€um  petUse  eum  credertî ,  m  cofirii-  Cn  «  «▼eor  Ics  loiS  dc  la  disd- 

bituM  anucorum  projecta  »  quasi  ad-  pHne ,  il  rentra  dans  la  comniu- 

mÛMum  facimu   majore  scelert   te-  ^^^  j^  ^me.  Je  n'oserais  assu- 

ratait  'i\  '^^  **  T**  î  **  *"*  dans  de  grands 

ni)  On  a  ton  de  diir  aue  Justin  anlenrs,  qu'il  était   prêtre  i*\ 

/est  contredit  en  pariant  tie  ces  deux  lorsqu'il   se   fit  protestant  (A^^  ; 

femmes.  ]  Freinsfcëmias  IVn  acciuc  ^^  ^-jj  ^^  y^^^         ^,^„    ^,  j^ 

ou    de    conioadre    proaiaeiisement  j.^        ,         >*i*                  •'! 

lliistoire.  ^u£  contradicit  sibi  auc-  dennt  après  qu  il  eut  renonce  a  la 

for,  tfuf  historiam  miré  confondit  oommnnion  des  réformés.  Quoi- 

(3).  Sa  raison  est  que  Jastin  raconte  qu'on  l'eût  flétri  à  Sedan  d'une 

en  d*antres  lieux:  i*.  que  (4)  Lan-  jL*„::».^  ♦-^„#  x  fi»;*;*^, **.«;«;«« 

j-              ^j9A  •  -^.L        -3   r»  mamere  tout— a-tait  icnominieu- 

dice ,  Teure  d  Ananthes  roi  dc  Cap-  ^„.    .              -            '^  î    i  «       *• 

padoce,  fat  tuée  par  ses  sujets  pour  ««(B)i  a  cause  de  son  adultère  *», 

aroir  empoisonné  cinq  de  ses  enians  9  il  ne  laissa  pas  d'être  reçu  à  bras 

a*,  que  (5)  Landice  Teuvc  d'Ariara-  ouverts  par  les  catholiques.  Ils 

tlies  roi  de  Cappadoce,  se  maria  arec  fi.^^*  j  *  «,A»«*  «^.,- 1.,;  /^\    ^« 

Hicomède  roiT  Bithtnie  ,  pendant  f^?^^  ^^  ^^^  P^^f  ^"*  i^>  ^  ^^'^ 

que  son  frère  Mithridate  se  prëpa-  >«»  donna  un  canonicat  dans  la 

rait  â  la  secourir  contre  ce  même  cathédrale  de  Soissons"^,    et  la 

Kicoméde  usurpateur  de  la  Cappa-  cure  de  Saint-Méderic  à  Paris 

doce  ,  au  préjudice  d^Ariarathes  fils  /? x     f  1   ^,„^i^„«    -«    lo«,»«*> 

du  feu  rof  Ce  fondement  de  l'accu-  W'    "  employa   sa    langue  ,   sa 

sation  dc  Freinshémius  est  nul  5  car  plume,  et  tout  CC  qu  il  eut  d  in- 

Justin  parie  de  deux  Laudices ,  rei-  dustrie  à  fomenter  la  rébellion 

nef  de  Cappadoce.  La  première  avait  ^es  Parisieus  (c);  et  il  se  rendit 

épouse   un   Anarathes   qui   mourut  •  j  '     1,1       j           i»i.        •x.i 

pindant  la   guerre  d'A^ristonicus  ,  ^}  considérable    dans    1  horrible 

enriron  Fan  6aa  de  Rome.  La  se-  faction  des  Seize ,  qu  il  présida 

conde  ëtait  sœur  de  Mithridate ,  et  ^^  k  toutes    les    assemblées   qui 

fut  femme  de  l'Ariarathes  qui  suc-  fo^nt  tenues  pour  faire  mourir 

céda  à  celui-lâ.  Il  ny  a  donc  ici  ni  d         1  '  t>  •                    *  -^ 

contradiction    ni  confusion.   Notez  Barnabe  Bnsson  ,   président  au 

que  l'on  censure  Justin  dans  des  cho-  parlement  de  Pans  (C).    S'il   ne 

ses  qu'il  a  eu  raison  de  dire ,  et  se  ÎÙX  sauvé   promptement  ,   il 

qu'on  le  laisse  en  repos  à  l'éeard  de  eût  tenu  compagnie  à  ceux  que 

Ïtlusiçurs  faits  qu'il  falsifie.  Le  sco-  ^  ^                        * 

iasthe  Dauphin  a  renouvelé  l'accu-  *<  Lederc  et  Joly  aToaent  qull  1  etaïf . 

sation  de  Freinshémius.  ••  a    tous  les  récits  qui  «ont  injurieax 

pour  la  mémoire  de  Launoi ,  Lecicrc  et  Jolj 

(»)  Jttsda. ,  Ub,  XXXVI i^  eap.  tll,  p.  544.  opposent  le  'seul  te'moignage  de  Jeaa  ^m- 

(3)  Freiosbemîo*,  in  JusUn. ,  Ub.  XXXFUI^  neau ,   avocat  k  Gieo ,  auteur  d  un  Discours 

T/\  ;"".'•  548.  chrétien,  Paris,  r58i  ;  in^'^. 

fW  /!?,*"'  li   v  vrir f  /  '"''*  f  ■  («)  Mémoires  de  la  Ligue .  iom,  VI,  poff. 

($)  Idem .  Ub.  XXXVIIl,  cap.  I.  3  A/  j^   ^^^   historiens  ne  disent  pas 

1  AÏTWr^T  /-hM                          \      Il  çuon  lui  ait  donné  cette  cure. 

liAUINUI  (Matthieu  de  )  ,  1  un  *3  j^iy  ait  qu'il  n'eut  le  canonicat  qu'en 

des  plus  ardens  ligneux  qui   fus—  '^^  ^u  1684,  et  qu'il  ne  fut  jamais  curé 

sent  en  France*» ,  avait  exercé  ^^ff m;^*:^^"!!^  ,  r       .      ^r     v 

I      .                        ,        j  «Tcit.    *,•*,!  v^%,  (^)  Mémoires  de  la  Ligue,  toi».  ^/,/>.  34g. 

plusieurs  années  la   charge  de  (o  Thuan,ftft.xcr,^ag'.28o. 

*^  Leclerc  pense  que  les  mots  latins  d« 

"  Ilétaitné,  ditLecIerc,àlaFerté-Alez,  de  Thou,   principem  locum  lenuit ,  n*  ii- 

au  diocèse  de  Sens  :  quoiqu'il  signAt  Launoi  ^  gnifient  pas ,  i  la  rigueur  ,  que  Launoi  pré- 

on  proBouoe  Launai,  sida. 


LAUNOI.  '  89 

le  duc  de  Mayenne  fit  pendre,    eosfunctusy  uxore  etiam  ductd,  cu- 
Twur  avoir  été   les   promoteurs  j'*^  cUm  f?ropUir  egestatem  œtate  jam 

du  supplice  de  ce  grand  person-   ^  ^^^  redierat ,  sed  incertâ  fide 

Tiage  {d).  Il  se  retira  en  Flandre    quam  mox  ut  se  uerè  cathoUcum  ap- 

(e)  ;  et  je  crois  qu'il  y  passa  le  proharet^fiietiosiiaâdixiuOnxéyat'iA 

reste    de  ses   jours  *».  Il  publia    J^  "^^^^  chose  daiis  le  livre  XCV 

,  1*      -^     i  .     ^  (^)  9  avec  une  addition  très-conside- 

quelques  livres  de  controverse;    rablc  :  car  dans  le  dënombrement 

un  entre  autres  sur  les  motifs  de    des  raisons  qui  avaient  porté  ce  per- 

son  changement  (D) ,  et  une  ré-    «onnage   à  quitter  les  réformés  ,  on 

ponse  aux  calomnies  qu'il  pré-    ^'^"^    '^''f'  *^  ^*"^S™^^*^  ?"'^^ 
*       ,   .  ,  .    .      *         K      ,    avait  à  cramdre  ayant  été  convaincu 


réponse 

salion  d'adultëre(E);  et  comme  i^'  ^?  '^  ^^T^'  '""^  ?"'il .*^^^|gn*î 

j    .               V    y  I  ^^^  -^^"^  "*^  la  peine  que  les  protcstans  infligent 

sa  conduite  au  temps  de  la  lip;ue  à  ceux  qui  sont  coniwincus  d'avoir 

a    fait  voir  que  c'était  un  scelé—  violé  la  foi  conjugale.  Hursàs  seu 

rat  ** ,  il  ne  faut  point  ajouter  poenitentiâ  ductus ,  siue  uxoris  per- 

r^:    «.,-.    ji^^t^c    r^.S't    «    wv  ,1^1:^»  tœsus ,    et  adulterii  pœnam  ,   cujus 

foi   aux    contes    quil   a   publies  conuic\us  fuerat ,  metuens ,  ad  sacer- 

contre  ceux  de   la    religion  (t).  dotium  relictd  uxom  redierat  {3),  Je 

Celui  qui  regarde  deux  préten-  rapporterai  ci-dessous  un  autre  pas> 

dus  démoniaques  est  le  plus  ri-  «^ge  ,  où  M.  de  Thou  répète  une 

ji'     1    /r\  partie   de   ces  choses.   Je  n  allègue 

dicule  [Kj)  .  '^  ^çg  paroles  de  du  Verdier  Vau- 

(d)  Caycl  .   Chronologie    Novénaire  ,   à  ^^^""^f.   U^'  ^^^^^  ^,    Launoi , 

r^  i5qi.  premièrement  prêtre  ,  puis  mimstre 

(c)  Là-meme,  de  la  prétendue  religion  réformée  ,  et 

*»  Leclerc  et  Joly  ne  meUent  qu'en  i(>oo  a  présent  retourné  au  giron  de  l'é- 

la  retraite  de  Launoi  en  Flandre.  gfise  chrétienne  et  catholique.  L'au- 

••  Leclerc  et  Joly  prennent  la  défense  de  ^^^ité  de  M.  de  Thou  suffit  à  prouver 

Launoi,  et  soutiennent  quU  ne  fut  pas  un  ^^           i'avauce.  Voyons  s'il  Y  a  lieu 

des  plus  ardens  heueurs.  Ils  racontent  que     j     ^j     "i  ?  _    Jl*  :_^^    j^ 

TTo„V;  TV     -:»  :«.,--  ,«-à-  »«„  o«#..-'-    ««  de   douter   qu  on  ait  eu  raison  de 

Henn  IV  ,   six  jours  après  son  entrçe  ,  en  -.                   •mm^^.^_'          i     ¥            •    ^4   •«. 

i5î>4,  fit  pubUer  une  liste  de  près  de  120  ^^^  4"©  Matthieu  de  Launoi  éUit 
ligueurs  &i;7/a5Co«f»a*/e5,  qu  il  bannit  de  prêtre  quand  il  se  fit  huguenot.  Si 
Paris.  GeUe  Hste  contient  quinie  prêtres  ou  l^en  doute  ,  je  Suis  fondé  sur  le  si- 
religieux.  De  Tabsence  du  nom  de  Launoi  lence  que  cet  ex-ministre  garda  dans 
sur  cette  liste ,  Leclerc  et  Joly  tirent  la  u^g  occasion  où  il  semble  qu'il  eût 
preuve  qu'U  n'était  pas  du  nombre  des  li-  j^  ^^^  je  ga  prêtrise.  Je  laisse 
gueurs  Us  plus  coupables  Q  est  comme  si  ^^^^^^  jit-il  (SH  ,  ce  qu'ils  disent 
Ion  concluait  la  culpabilité  de  tous  ceux  qui  ,  fi-»»»  >  »*  "  **  \^j  >  "»>  ^  ^ 
y  sont.  Or,  on  sait  comment  dans  les  temps  ^^,  "««  uocation  auparai'ant  quils 
de  troubles  et  de  factions,  se  dressent  les  m  eussent  distrait  du  sein  de  l  église 
listes  de  proscription.  Nous  avons  vu  dresser  chrestienne  et  catholique  ,  et  de  la 
celles  du  %^juiil%i  181 5.  désertion  que  je  fis  de  la  chatge  que 

fasfoy.  Car  fay  tousjours  eu  charge 

(A)  Je  n'oserais  assurer  .  .  .  qu'il  et  authorité  pùhUque ,  depuis  que  je 

était  prêtre   lorsqu'il  se  fit  proies-  suis  sorty  des  études  :  et  non-obstant 

tant.  3  M.   de  Thou  Passure.  Mat-  ma  jeunesse ,  qui  lors  estçit  bien  uer- 

thoBus  Launœus  ,    dit-  il  (  i  )  ,  sacri 

Suessionum  coUegii  sodalis ,  oUm  sa-  ,  ^  p      ,8,  ^  ^^  ^„„  ,5g^. 

cerdos ,  et  postea  ejeratd  majorum  rt>-  .  \i)  Thu^n. ,  ibidem.     . 

ligione  doctnnam  protestantium  am-  (4)  Bibliothèque  française,  pag.  860. 

plexus  pastorisque    qfficio    diù   inter  (5)  Défense  deMaUhiea  de  Launoi  et  d'Henri 

Pennetier...  contre  les  fausses  accasiitions  et  per- 

(i)  Thnan. ,  Hiitor. ,  lib.  LXXXVI ^  pag.  verses  calomnies  des  ministres  de  Paris,  Sedan 

SKS,  a<<  AJift.  1587.  Foje*  aussi  Blaimbourg,  et  autres,  pat.  43,  44.  C«  livre  fut  imprimé  a 

Histoire  de  la  Ligne  ,  Uv.  f,  pag.  55.  Farts  ^  ehe%  Jean  du  Carroi,  Van  «577,  in-8«>. 


go  LAUNOI. 

4e  t  0(  ioin  de  maturité ,  m'y  suis  thieu  de  Launojr  ,  et  Henry  Penne- 

eomperîé  avec  louange  et  honneur,  Uer*'y  n*agueres  ministres  de  lareli- 

au  contentement  de  ceux  ausquels  gion  prétendue  reformée:  et  h  présent 

Jevoy  a  faire  fjusques  h  ce  qu'aucuns  retournez  au  gyron  de  P  église  chré- 

ministres  et  autres  de  leur  secte  m' em"  tienne  et  catholique  ;  le  tout  mis  en 

brouillèrent  l'esprit  de  leurs  illusions  ordre  ,  et  disposé  en  trois  liures  ,  par 

et  rêveries.  Et  l  estime  en  laquelle  ils  ledict  de  Launoy,  Uëpitre  dëdicatoire 

m'avoient  était  telle,  que  si  tôt  que  Je  (9)  au  roi  Heiiii  IU,iious  apprend  que 

me  ranaeay  de  leurparty,  qui  fut  ces  deux  ministres  se  rencontrèrent 

Van    i^o  ,    Us    me  contraianirem  au  bourg  de  Guines  au  pays  recon- 

prendre  charge  entr^eux ,  me  nastans  quis  ,  le  premier  de  juin  1576.  Pen- 

en  telle  sorte  qu'ils  ne  me  donnèrent  netier  y  étant  repassé  d'Angleterre 

aucun  temps  pour  respirer,  et  advi»  quelque  temps  auparavant,  etfautre 

ser  à  ce  quiavoy  h  faire ,  tant  ils  retournant  tout  recentement  de  HoU 

avoient  crainte  que  je  leur  échapas'  lande.  Ce  fut  li  ,  disent'-ils  ,  qu'ils 

je  :  même  ils  ne  me  firent  proposer  'dressèrent  cet  ouTrage  et  qu^ils  r^o* 

qu'une  seule  foys;  et  encores  si  tôt  lurent  d'abjurer  ouvertement   leurs 

qu'ils  me  veirent  entrer  en  matière,  hërësies. 

se  contentans  ^lu  commencement  que  (E)  //  est  bien  faible  dans  la  j'épon- 

favoyjaict ,  ils  me  f cirent  cesser,  et  se  a  l'accusation  d^ adultère.  3  H  se 

m'adjoignirent  a  leur  nombre ,  pour  i^oonnatt  homme  fragile  et  subject  a 

niemfoyeren  Champagne,  tomber  en  ce  péché  (fo).  Il  n'avoue 

(B)  il  fut  flétri  a  Sedan  £une  ma*  point  la  faute  dont  on  Taccuse  ;  mais 
mère  tout^h-fait  ignominieuse,  ]  Les  il  n'allègue  pour  sa  justiAcation  que 
mémoires  de  la  Ligue  (6)  portent ,  de  petites  cnicanes  **.  Mes  accusa^ 
qu'ayant  été  convaincu  d'avoir  en-  teurs,  dit-il  (11)  ,  se  sont  abMisex  au 
grosse  une  sienne  cousine  à  Sedan ,  6ù  temps  faute  d'avoir  bonne  mémoire  ; 
il  exerçait  le  saint  ministère,  il  y  fut  car  l'an  iS'j^j'étoy  en  Hollande.  Ils 
pendu  en  effigie.  s'enveloppent  en  plusieurs  variations, 

(C)  //  présida  a  toutes  les  assem*  ajoute-t-u  \  ils  disent  que  c  estait  i^e 
blées..,  tenues  pour  faire  mourir  B.  fille  ,  laquelle  m'avoit  été  baillée  en 
£risson  ,  président  au  pariement  de  depost ,  c'est-à-dire  en  garde ,  par 
Paris.  ]  Voyez  la  Chronologie  Novë-  gens  de  bien  et  craignant  Dieu  :  et 
nairede  Pierre  Victor  Cayet  (n) ,  vous  puis  après  ils  disent  que  e* estait  une 
y  trouverez  un  plus  grand  détail  que  chambrière.  Or  il  y  a  grande  diffe- 
dans  ces  paroles  de  M.  de  Tbou  :  rence  entre  l'une  et  l'autre.  Car  quand 
Matthœus  Launœus  qui  olimpresby-  une  fille  est  baillée  en  depost,  cela 
ter,  posteà  ejeratd  majorum  religione  présuppose  qu'elle  est  de  bonneniai' 
mimster  uxorem  duxerat  ,  ejusque  son  ,  et  a  dequoy  vivre  ;  tellement 
pertœsus  ad  sacra  redierat».,.  princi-  qu'on  n'enfaict  pas  une  chambrière 
pem  locum  in  iis  conciliabuUs  semper  de  six  ou  sept  livres  tournois  par  an. 
tenuit  (jd>).  Cette  preuve  me  suffit,  Maisquoy  fils  vouloient  d'avantage 

(D)  Il  publia  quelques  livres  de  agraver  ce  fait  supposé.  Car  le  crime 
controverse  ;  un  entre  autres  sur  les  seroitplus  grief  de  corrompre  une 
Motifs  de  sa  Conversion.']  Il  a  pour  fUle  ae  maison  baillée  en  garde  ,  que 
titre,  la  Déclaration  et  Réfutation  '  sic  estait  une  simple  chambrière  qui  se 
des  fausses  suppositions  et  perverses  loue  h  gaiges  pour  servir  et  demeurer 
applications  a  aucunes  sentences  des  autant  qu'on  se  trouve  bien  servi 
sainctes  Ecritures ,  desquelles  les  mi-  d'elle ,  ou  qu'autre  occasion  la  retirp. 
nistres  se  sont  servis  en  ce  dernier  C'est  mal -se  défendre;  j'ai  cité  ci- 
temps  h  diviser  la  chrétienté  :  avec  dessus  (13)  un  écrivain  qui  dit  que 
une   exhortation    auxdits    ministres 

d'eux  réunir,  et  r^  amener  leurs  audi-        **  Là  Monnoie  remarqoe  que  ce  »ot  se  pro- 

teurs  a  l'église  catholique  ,  apostoli-   ^^  ff,""****!"  >.  j    «         #       ^ 

que  et  romaine  ,  de  laquelle  us  nf  se    jri  1577. 

dévoient  pas  séparer Par  Mat-      (10)  Défense  de  Maubîen  deLaunoî ,  p.  45. 

**  Lederc  et  Joly  tronveal  bonnei  lei  raUons 


(6)  Tont.  yi,  pag.  35i.  de  Launoi.  Cela  devait  £tre. 

(7)  Tont.  î^  folio  5o8  et  tuiv. ,  h  l'ann.  i5pi.        fii)  Défeoie  deBIattbiett  de 
(8;  Thnan. ,  lib.  Cîl^  p-  44^  1  ««^  ann.  ^fk^x.        (i»)  Dans  la  remarque  (B). 


LAUNOI.       ^  91 

Lairooi  engrossa  sa  propre  cousine,  pourrait  un    maistre  rendre  compte 

C^était  apparemment  une  iîUe  qu'on  du  faiet  d'une  chambrière ,  qu'on  ne 

a'vait  envoyée  chez  lui  ,  pendant  les  peut  pas  tousjûurs  avoir  souhz  l^œU 

persécutions  de  France  j   car  alors  et  soubz  la  main  ?  Il  vaudrait  beaU" 

plusieurs  personnes  de  la  religion  se  coup  mieux  se  servir say-méme.  Telle 

réfugiaient  à  Sedan.  Or,  comme  Lau-  presumption  donc  n'a  aucune  vertu, 

noi  n'ayait  pas  beaucoup  de  bien  ,  et  3fais  voyant  leur  fille  de  bonne  mai- 

que  sa  réfugiée  n^ayait  pas  peut-être  son  supposée  estre  grosse  ,  ils  la  dé-  . 

de  quoi  payer  une  pension,  il  est  voient  appellera  et  scavoir  d'elle  corn- 

assez  apparent  que  par  des  services  ment  lujr  était  advenu  cela  ,  et  qui 

domestiques  elle  le  mettait  en  état  de  l'avait  faite  grasse ,   lors  ils  eussent 

se  passer  de  servante  j   et  ainsi  sans  cognu  la  vérité.  Mais  ils  ont  oublié 

nulle  contradiction  les  uns  pouvaient  h  le  faire  ,  pourtant  Us  ne  peuvent 

dire  qu^il  avait  couché  avec  sa  chamr  alléguer  presumption  sans  se  condam- 

brière  ,  et  les  autres^  qu'il  avait  cou-  ner  eux-mêmes  ;  et  eneares  serait" 

ché  avec  une  fille  qui  lui  avait  été  elle  nulle.  Il  serait  aisé  de  montrer 

confiée  comme  un  dépôt.  la  faiblesse  de  cette  défense  ,  si  Ton 

Voici  une  autre  prétendue  contra-  s'en  voulait  donner  la  peine  :  mais 

diction.  Ils  disent,  qu'ayant  esté  can-  la  chose  ne  le  méritant  pas  ,  je  dis 

vaincu  du  fait  devant  le  consistoire  ,  seulement  que  quand  même  il  aurait 

je  Vai  confessé  a  trois  au  a  quatre  fait  disparaître  cette  fille  ,  om  eût  pu 

d'entr'eux  ,   ils    sont  incertains  du  avoir  des  preuves  tfés-^onvaincantes 

nombre  (i3)*  Mais  ils  ne  disent  point  de  la  grossesse ,  de  sorte  qu'il  ne  pou- 

comment  j'ai  esté  convaincu  :  ce  n'a  vait  point  se  prévaloir  du  défaut  de 

point  été,  poursuit-il  (i  4),  estant  sur»  confrontation  ou  de  celui  d'interro- 

pris  sur  le  delict  par  le  juge  même  ,  gation. 

accompagné  de  ses  sergents ,  et  autres  La  prétendue  contradiction  que 
gens  de  son  siège.  Ce  n'a  pas  été  par  l'on  va  lire  ne  vaut  pas  mieux  que 
témoignage  irréfragable  ,  car  on  les  précédentes.  Ils  disent  que  j'ai  esté  ' 
n'appelle  pas  des  témoins  en  telles  convaincu  devant  leur  consistoire  , 
besangnes.  Ce  n'a  pas  été  par  pre-  lequel  selon  leur  dire  estait  composé 
sumption  violente  ,  car  s'iljr  en  avait  de  dix'sept  ministres  et  treize  anciens 
eu  aucune ,  ils  auraient  grandement  qui  sont  trente  personnes.  Or  ils  me 
failli  selon  leur  discipline .  même,  La  maintiennent  convaincu  par  cette  con- 
presumption  se  prena  au  par  la  trop  fession  ,  laquelle  ,  éUsent'iis  ,  j'ai 
grande  familiarité  des  parties ,  au  faicte  devant  trois  ou  quatre  :  ce  n'é- 
par  la  grossesse  dé  la  femme.  S'ils  toit  donc  pas  leur  consistoire ,  car  il 
ont  pris  presumption  pour  familiari-  s'en  fallait  vingt-six  ou  vingt-sefft  per- 
te j  ils  nous  en  devaient  advenir  et  «oisTief  (i 5).  Vaine  et  puérue  chicane. 
l'un  et  l'autre  ,  afin  de  nous  garder  On  ne  prétendait  pas  qu'il  eût  avoué 
par  bonnes  remontrances  de  tomber  sa  faute  devant  tout  le  consistoire  ; 
au  mal  :  tellement  qu'ils  seraient  on  prétendait  que  sans  l'avoir  avouée 
grandement  à  reprendre  ,  d^ avoir  devant  cette  compagifie ,  il  en  avait 
laissé  couler  le  mal  sans  s'y  apposer  été  convaincu  ;  et  l'on  ajoutait  qu'en 
par  une  fraternelle  charité  y  ou  par  particulier  il  avait  avoué  la  dette  à 
censures  a  ce  requises.  S'ils  ont  tiré  trois  ou  quatre  personnes. 
leur  presumption  de  la  grossesse  d'i-  H  se  plaint  (i6)  qnHls  condamne- 
celle,  elle  n  est  suffisante  pour  m'ac^  rent  l'un  et  Vautre  également  étadul- 
cuser:  et  eneares  mains  condamner,  tere  ,  et  a  mesmes  peines  et  amendes. 
Ce  serait  une  belle  loy  ,  que  si  une  Or  adultère  selon  les  distinctions 
chambrière  fait  la  folle  en  la  maison  qu'on  fait  de  la  paillardise  ,  se  com- 
de  son  maistre,  et  se  fait  faire  un  en-  met  entre  gents  au  pargents  mariez, 
fant^  que  le  maistreenfust  caulpaUe,  Cependant  ils  disent  que  c  estait  une 
Quelle  raison  y  auroit-il  ?  Les  pères  fille  ,  elle  n'a  pas  donc  commis  adul- 
et  mères  sont  souvent  bien  empêchez  à  tere  en  cette  signification.  Cela  fait 
garder  leurs  propres  fiUeSjquoy qu'ils  pitié  ^  car,  pour  commettre  un  adul- 
les  tiennent  de  près.  Comment  donc 

(i3)  Dérenie  de  M.  de  Laanoi ,  pag.  47»  («5)  Là  méme^  pag.  49,  5o. 

(i4)  Lk  mente ,  p*ig-  4B.  (16)  Là  même ,  pag.  5o. 


\ 


9a  LAUNOI. 

tére  proprement  dit  ,  il  n^est  pas  éont  fort  suspectes  de  leur  servira 
besoin  que  les  deux  parties  soient  deux  mains.  Tout  le  monde  sait  b 
mariées  j  il  suffit  que  1  une  ou  Paatre    chanson  ,  dont  le  refrain  est , 

le  soit.  De  rJeessiU  néceétitanU  , 

La  dernière  chose  qu'il  objecte  est  il  faut  que  je  houe  ma  serveuœ  *. 


ai 
es 


duigence  pour  aes  lauies  louics  scm-  j  désordre    d'impureté    q 

blables  :  Û  nomme  les   gens  et   les  ^^^^^^^^^.tt  des  plaintes  contre  L, 

beux;  et  soit  qu'il  cherchât  une  nlus  ecclésiastiques     non    mariés   ,    c'e.t 
grande  conformité  entre  le  cnmedont  ^  toujours  par  rapport  à  leuis 

on  l'accusait,  et  celui  dont  if  accu-  Servantes.  On  comprend  sans   peine 

sait  quelques  confrères  ,   soit  quil  pourquoi  c'est  plutôt  à  leur  égard  . 

eût  d^autres  raisons ,  il  se  trouve  des  f^^  tentations  âe  part  et  d'autre  ,  et 

servantes   mêlées    presque    toujours  j^^  occasions  de  pécher  se  combinent 
dans  ses  récriminatoons.  [1  nomme  un      .^  aisément ,  plus  commodément  ; 

ministre  qui  a  paru  a  la  tète  de  quel-  i^.  ^^  ,^  ^.^^^  ^^^  ^^^^^  ,^^  ^^: 

ques  beaux  livres,  et  que  1  on  appe^  ^^^^^^^  relâchés  exténuent  fort  le  x>é- 

kit  en  Hollande  le  schpon  predikant  ^y^^  ^,^^^  servante  engrossée  par  «on 

(18)  ;  SI  nous  1  en  voulions  croire ,  ce  ^^.^^^  ^a  basse  latinité  nous  fournit 

beau  ministre  se  serait  rendu  redou-  ^^  ^^^^^      •  ^^^  ^^j  ^^      ^^ ^       i^^ 

table  aux  hôtessespar  ses  exploits  sur  ^^  commencement  le  titre  dejbcaria 

les   servantes  ,   et   aurait   tres-bien  ^^^j^  honntHe  ;  U  servait  à   JlJsigner 

profité  de  la  maxime  d  un  poète  ro-  ^^^  ^^^^^  ^u   une  fUle  qui  sefvait 

main  (19).  Je  dirai  dans  la  remarque  ^^^^  ^^^  maison,  qui  apprêtait  à 

suivante  que  Launoi  n  était  pas  assez  ^^^       ^^  ^^j^^     ^^^  j^^^  l^  3„it^ 

honnête  homme  pour  pouvoir  faire  j^  n'J  servi  qu'à  signifier  les  concubi- 

du  tort  aux  gens  dont  il  médisait.  ^^^  ^^^  ^leris  (ai)  :  c'est  parce   que 

Faisons  une   petite   digression.  H  j^  plupart  de  leurs  sei-vantes  conti- 

faudrait  ou  permettre  le  mariage  aux  ^u  *ient  à  la  vérité  d'être  cuisinières, 

ecclésiastiques  ,   ou    leur    défendre  ^^j,   ^^      j^^  elles  couchaient  avec 

d  avou-  de  jeunes  servantes  ;  car  tout  ^^^^^  maîtres.  Concluons  que  la  dis- 


'avoir  des  femmes  chez  eux,qui  eus-  çg.  j^  ^^r^^^      -f^    -^^^^^  ^^  -  ^^ 

sent  soin  de  leur  ménage  L'intention  ^^^^^  qu'il puhÛait  contre  ceuoc  de  la 

des  supérieurs  était  qu  elles  se  bor-  y-^/^v/on.]   Quand  même  on  ne  feraU 

passent  aux  simples  fonctions  de  sci-  pas^ attention  aux  crimes  horribles 

vantes;  mais  elles  se  laissaient  facile-  ^^^y  commit  pendant  la  ligi 

ment^persuader  de  servir  a  tout  :  la  ^^^^^^  j^gu  de  le  regarder  con 


[ue  ,   on 


de  peine  a  les  y  réduire.  Depuis  la  vraisemblance.   Il   dit  (L)   que  les 

reformation  de  Luther,les  prêtres  ont  ministres   réfugiés  à  Neufcbatel  en 

peu  a  peu  diminué  ce  grand  scandale;  Suisse ,  ayant  résolu  de    perdre   un 

mais  encore  aujourdhui  leurs  sery an-  jeune  homme  qui  avait  préféré  IV- 

tes ,  à  moins  que  d'être  fort  vieilles,  *                                       ,,             _  , 

*  Leclcrc  soupçonne  Bayle  d'aroir  altère  la 

,     .  _,       .  cbanson  et  d'avoir  t\\x%\k  le  second  vers  à  son 

5*2?  J^'   .   ^.  *"*?  Poin»-  Ce  que  je  pais  assurer  ,  ajoute-l-il ,  c'rst 

(18)  Cesi'O-diret  U  beau  ministre.  qoi,  '^^\  ouï  chanter  cette  chanson  dès  ma  plas 

(19)  Ne  $U  anciiUe  tibi  amorpudori.  tendre  jeunesse ,  el  qnele  second  ▼ers  éuit  asfe» 

Horat. ,  od.  IV,  lib,  II.  différent  de  celui  de  Bajle  :  il  finissait  par  ma 

VoyesT article  Buiêkiê,  tom.  IV^  pag.  140 1  '**  *^"'*- 

marque  (E).  (ai)  Vojes  le  Glossaire  de  M.  dn  Gange,  ou 

(ao)  Confire%  ce  que  dessus ,  avee  la  remar^  "«>«  focaria  ,  pag.  469,  470,  edit.  Parie, 

que  (Z)  de  rartiele  Bkmt.m  YI ,  tom.  Fil,  (ai^  Défense  de  Matthiea  de  Lenaot,pa&'. 

pag.  45i.  38  eTsuiv. 


LAUNOL  93 

tudtf  de  la  médecine  à  celle  de  la  »  nête  ,   et  de  maison  honorable  ,  et 
tbeologie ,  Faccusérent  de  plusieurs  »  la  pria  luy  pouToir  dire  un  mot. 
fausses  doctrine»,  mais  que  l'un  des  »  Ce  (|ue  luy  estant  accordé  ,  il  luy 
plus  célèbres  s'opposaà  leur  complot;  »  dit  a  Toreule  :  madamoyselle,  meu 
qu'ils  ne  laissèrent  pas  de  poursuivre  »  des  bonnes  parties  que  je  voy  en 
ce  médecin  :  Les  uns  V appellant  sor-  i>  vous ,  tant  de  l^eauté  que  de  tontes 
cier  ,    les  autres  anabaptiste ,  les  au-  »'  sortes  d'bonnestetez,  et  prinoipale- 
tres  athéiste.  D'autres  Iwy  disoient  ;  j»  ment  de  gentillesse  d'esprit,  je  pren 
Comment   osez  -  uous  bien  dire  que  »  la  hardiesse  vous  faire  une  reques- 
i^ous  ne  croyez  pas  toute  la  doctrine  »  te  :  mais  je  youdroy  bien  n'estre 
de  M»  Calvin ,  par  la  bouche  duquel  »  point  éconduit.  Luy  estant  repondu 
nous  parlons  tous  ?  Luy  répondant  »  par  la  damoyselle  ,  qu'elle  ne  luy 
que  Ôaluin  était  un  homme  subjet  à  »  pouvoit  rien  accorder  qu'elle  ne 
Jaillir  comme  les  autres  :  incontinent  »  sceust  au  préalable  ce  qu'il  youloit 
i7*   s* escrierent.  O  maudite  philoso-  »  demander,  il  luy  dit:  Je  vous  vou- 
phie  I  O  blasphème  exécrable  !   Car  »  droy  bien  prier  me  donner  une 
parier  contre  la  doctrine  de  Calvin  ,  »  heure  de  passe-temps  de    vostre 
et  contre  V intention  et  volonté  de  ces  »  corps  :  nou«  nous  trouverons  bien 
%fenerables  ,  c'est ,  selon   leur  dire  ,  »  en  lieu  ,  où  il  n'y  aura  que  vous 
parler  contre  Dieu  ,  et  mentir  au  »  et  moy.  La  povre  fille   toute  hou- 
Saint-Esprit  :  et  ne  font  conscience  »  teuse  et  estonnée  de  l'instruction 
aucune  de  poursuyvre  la  dessus  un  »  que  luy  donnoit  ce  philosophe  re- 
nomme jusques  a   la  mort ,  s'ils  le  »  formé  sortant  du  prêche  ,  se  retira 


peuvent  atteindre  (a3).  Ce  qu'il  fait    »  de  vitesse  vers  sa  mère ,  à  laquelle 


peu  conforme  au  style  des  réformés  ,  (G)  .  .  .  Celui  qui  regarde   deux 

qu'il  n'en  faut  pas  davantage  pour  prétendus  démoniaques  est   le  plus 

être  persuadé  qu'il  forgeait  lui-mê-  ridicule.^  Voici  l'abrégé  de  ce  conte. 

mar- 

Pays-Bas  l'ouïrent  prêcher 

intéressés,  si  l'on  se  donnaitla  liberté  avec  tant  de  satisfaction  dans  Aï  en 

d'insérer  ici  ce  mauvais  conte.  «  L'ajr-  Champagne  ,  qu'ils  le  retinrent  chez 

»  né    Capel  peu    auparavant    avoit  eux  comme  il  était  prêt  de  passer  en 

»  débandé  un  cercle  lunaire  de  son  Angleterre.  Ils  aimaient  et  son  lan- 

»  cerveau  presque  de  même  qualité,  gage  et' sa  diligence  ;  il  prêchait  sou- 

»  à  une  dame  ae  bonne  maison  :  la-  vent  six  fois  en  divers  lieux  dans 

»  quellevenne  à  Sedan  pour  occasion  Pespace  de  vingt-quatre  heures.  Us 

»  ne  vouloit  se  manifester ,  ni  être  l'établirent    pour    leur    ministre   à 

»  cognue  d'aucun.   Cependant   luy  Tournai.   Pendant  qu'il  y  était ,  on 

»  mené  d'une  trop  grande  curiosité  apprit  que  les  exorcismes  de  l'église 

»  fut  si  téméraire  que  d'abuser  du  camolique  avaient  délivré  plusieurs 

»  nom  et  authorité  de  monsieur  et  possédés.  Cela  déplaisait  aux  calvi- 

3>  madame  de  Bouillon  ,  pour  entrer  nistes  :  ils  craignirent  que  leur  secte 

»  en  la  chambre  de  ladicte  dame  ,  ne   se    décriât  ,   si   leurs   ministres 

*»  et  la  voir.  Eu  même  temps  il  jetta  n'avaient  pas  le  don  de  chasser  les 

))  un  autre  traict ,  lequel  rescntoit  diables  ,  qui  avait  paru  dans  les  apo- 

M  bien  autant  la  quinte  essence  de  très,  et  qui  paraissait  encore  parmi 

M  son  esprit ,  qu'une  mauvaise  et  im-  les    papistes.   Ils  subornèrent  donc 

»  pudique  affection.  Car  sortant  du  deux  personnes ,  un  homme  et  une 

»  prêche  meu  de  je  ne  sçay  (Quelle  femme  ,  et  les  engagèrent  à  contre- 

>}  dévotion  prit.par  le  bras  une  jeune  faire  les  démoniaques  moyennant  une 

»  damoyselle  flilc  belle  ,  bien  bon-  certaine  somme  et  une  rente  viagère. 

Ces  deux  personnes  jouèrent  très-bien 

(,3)  La  mf.n0,  pag.  4,.  jcu^  rôle  ;  et  là-dessus  on  pria  Mat- 

(a4)  roy^*  austt  ce  quil  raconte  dans  le  II*.  '                                      *^ 
livre  dt  sa  Déclaration  et  Réfatation,  folio  i36 

vtrto.  (*5)  Défense,  ,»«jf.  35,  3G. 


94  LAUNOI. 

tUiea  âe  Ummei ,  qai  ae  laTait  rien    d'un  petit  irilbee  *"  de  NoraïAa- 

pnéfftn  et  aei  teriBom ,  qui  earait  ««,  études  de  philosophie  et  de 

taat  d*cffeaee  que  cet  deux  démoBia-  théologie  â   Paris  ,  arec   un  si 

^l*^  ♦  *fF«  fton^n  toon  de  loo-  grand  saocês  qu'il  se  rendit  un 

[r:JfediSl^,"«k  terrible  ^«pcteur.   II  fat  &it 

déaon  ^uit  mti  de  leor  corp».  Le  prctre  et  docteur  en  théologie  , 

fliir»ele  fut  rëpaoda  de  tontes  parts  ,  Tan  i636(A),  et  il  ne  fit  nulle- 

et  coiieilia  À  de  Uunoi  mie  très-  ment  valoir  ces  deux  caractères 

ipraade  rénénUon.  La  fonroene  fat  «   ^^^^^^^  j„  k:.««.     ^»  •   j 

alerte  quelque  teops   ap.es  .   1  ^"T^^iT     /i>      t  ^"^"^ 
paroe  qoe  les  deo»  personnes  qni  <ier  des  bénéfices  (15}  ;  il  ne  son- 

araieut  joue  la  larce ,  ne'tonchant  gea  qu'à  devenir  hdbile  homme; 
pas  la  récompense  pronûse,  intenté-  et  pour  cet  effet  il  continua  à 
rent  an  procès  anx  séducteurs.  Un  .>^  '  i:.,-^^*-   t    i»^*  j 
tisserand^  on cordîerapivirent cela  «appi^q»».*  f  étude   avec  une 
à  de  Laonoi  en  Hollande  ,  Fan  iS^i  extrême  assiduité.  Il  ne  se  con- 
(96),  Ce  fat  le  motif  de  son  chance-  tentait  pas  de  la  lecture  de  tou- 
rnent, si  l'on  en  CToit  le  cordeher  tes  sortes  de  livres ,  il  fréquen- 
Seoanas  ,  qai  a  inséré  an  lone  toate  .'.   %^     1   ^   j  ^..^    ^i_  '  1  '^  • 
cette  histoire  dans  sa  réponsTà  l'Ai-  ^^  les  plus  doctes  théologiens 
oorandes  Cordeliers,imDriméeran  (Q  9  afin  de  les   consulter  sur 
1607  (37).  n  dit  que  Matthieu  de  tout  ce  qui  lui  faisait  de  la  peine 
Launoi,  plein  de  vie,  et  demeurant  à  ç^y    n   profita  principalement 
Bruxelles,  et  écrivant  iMosieurshTres  \      %     .*  ^*..     '^ -, 
contre  les  cahinistes ,  Cuvait  rendre  f  f*  doctcsconversations  du  père 
témoignage  sur  ce  fait-ld  (08).  M.  de  Sirmond  (D).  Ce  ne  fut  pas  pour 
Spondè  a  inséré  le  précis  de  ce  beau  sa  propre  satisfaction ,  mais  pour 
narré  dans  ses  Annales  (29)    Il  n'est  r„tilité  du  public  qu'il  ramassa 
pas  nécessaire  de  montrer  rimperti-                         S  a   '        3         -  *««^ 
nence  de  ce  récit  :  tout  le  monde  sait  "^  ?*  grand  trésor  de  science; 
que  les  protestans  faisaient  profes-  car  il  y  a  très  -  peu  de  théolo- 
sion  de  décrier  tous  les  miracles  des  gîens  *•  qui   aient  mis    sous  la 
derniers  siècles ,  et  de  soutenir  qu'ils            ^  ^^  plus  grand  nombre  de 
n'étaient     aucunement     nécessaires  I.                i^-/i??ti       """**;■ '^"«^ 
pour  la  justification  de  la  réforme,  "vres  que  lui  (L).  Il  attaqua  mtre- 
Appliqnez  ici  ce  aue  j'ai  dit  dans  la  pidement  plusieurs  fausses  tra- 
remarque  (T)  de  Tarticle  de  Calvih.  ditions  (F);  et  il  fut  un  des  plus 

(96)  Non  anlifunt  edteehna  à  Mauhmo  it^    feimeS   appUÎS   deS  privilégeS   de 

têUeetm .  ^fuàm  peeuaiis  non  prœHUU  litém  mo.    IVfflîse    fallîrATlP       il    PtAntli'f    c*» 
v#r#  dMtoribtu  dmmoniaci  eœperunt  t  lotaquê       egUSe    gaiilCane.     11    eiendlC    Sa 

€tt  0a  fabula  in  ffollandid  ad  anmun  M.  D.  CntlQUe     lUSQUe     SUr    leS     dévo- 
hWlV,  MaUhao    à  duobus,  ChriiUano  dé  U  1  J      1  ^'     "'^*" 

ÇutnnoUUriê  lextore  Uni,  et  Joanne  fFatU,         «i  r«        .'.mi  *  -ït  u     ■ 

ifuithordUneetenditvitamduceneontugsset]  rr  ^    ^«  P«**^ ▼»"«««««*  y^*""* «t  ««»  p» 

eommtmonua.  Sedalios  ubi  infrk  ,  pag.  983.  Valogne ,  comme  1  ont  dit  Dupin ,  Morëri 

(97)  Heor.  S«aiiliiM  ,  Apologetie.    màwttàu»    ®^  ,*!f*«**  « 

Alcoraanm  Frtncifctnoram .  pag.  980  et  teq.  Il        W  ^^  Elogio  Joannis  Launoi  typis  tnil' 

cite  riorentiui  Tandcr  H|erd«  Initiit  tomaltann    gato  Londini  l6S5  ,  inrS^. 

Btfigieerum.  •»  Leclerc  ne  trouve  pas  juste  cette  remar- 


rescribere.  Idem.  Seduli».',  ibid. ,  ;;«^/983.  T'-KK^'r  l^'1'^'^A  """T"  *'^î.';•..«5y»•»<»• 

(99)  Jd  annum  ,56» ,  nlm.  5o  ^  "J^  ?""«^  *  ^S°°^  "ï*  «f»**»»  des  œu- 

^'  •  vfes  de  Launoi ,  xnS  i ,  —  32 ,  cmq  tomes  en 

T  AtTWrkT    /  T-.—         \  1    A*  d**  volumes  in-folio.  Il  y  a  insère  une  Vie 

LALIJNUl    (JEAN  DE)    en   latin  de  l'auteur ,  et  un  Zû«now««  oui  ,  dit  Joly, 

LaunoiuS  ,  docteur  en   théologie  P*»?^*"^   servir  dample  supplément  è  cet 

/lana  rnnîv0raîfiS   H»  Part'e      AkLx*  article  de  Bayle.  On  peut  aussi  consulter  le 

dan»  1  UniVCrSUe   ae  rans  ,  était  tome  32  des  Mémoires  de  Niceron. 


LAUNOI.  g5 

lions;  et  il  en  aurait  coûté  quel-  dix-sept  ans  (d)^.  C'est  un  hom- 
ques  saints  au  calendrier ,  si  Ton  me  à  qui  le  public  a  de  grandes 
eût  suivi  ses  raisonnemens.  11  obligations.  Quand  il  n'aurait 
est  bon  de  voir  ce  que  Gui  Patin  publie  que  le  livre  de  Autorita-^ 
disait  là-dessus  (G).  La  matière  te  negantis  Argumenti,  il  aurait 
était  favorable  au  génie  gogue-  fait  un  très-grand  bien  à  la  ré- 
nard  de  ce  médecin ,  et  c'était  publique  des  lettres  ;  car  il  a 
une  si  bonne  source  de  plaisan-  donne  mille  belles  ouvertures 
teries ,  que  bien  d'autres  gens  se  par  cet  ouvrage  ,  pour  discerner  ' 
sont  divertis  à  débiter  des  nar-  le  vrai  et  le  faux  dans  les  matië- 
rations  enjouées  sur  ce  sujet  (H),  res  historiques.  Il  a  eu  des  dé- 
II  était  difficile  que  ce  docte  mêlés  avec  bien  des  gens ,  et  en- 
théologien  écrivît  tant  de  volu-  tre  autres  avec  le  père  Nicolaï, 
mes  contre  les  maximes  des  flat-  dominicain  (P),  et  avec  M.  Thier^ 
leurs  du  pape(I) ,  et  contre  les  (c). 

superstitions  et  les  prétendues  II  s'attira  sur  les  bras  tout 
exemptions  des  moines  ,  sans  l'ordre  de  Saint  -  Dominique  , 
se  feire  beaucoup  d'ennemis.  Il  pour  avoir  attaqué  bien  libre- 
éprouva  sur  ses  vieux  jours  ,  ment  la  réputation  de  Thomas 
qu'il  avait  choqué  un  parti  fort  d'Aquin.  Les  marques  de  res- 
redoutable.  On  lui  défendit  de  pect  que  la  prudence  et  la  gra- 
tenir  des  assemblées  dans  sa  vite  lui  firent  mêler  dans  ses 
chambre  (6)  (K) ,  comme  il  fai-  censures  ,  ne  prévinrent  par  l'ir- 
sait  depuis  long-temps  un  jour  ritation  des  dominicains  ;  car 
de  chaque  semaine  ;  et  on  fit  des  après  tout  ce  n'était  pas'  une 
affaires  à  son  imprimeur  (L).  Il  chose  qui  empêchât  de  connaî- 
supporta   très  -  patiemment  ces  tre   que    le  docteur   angéliqne 

^aucouj 

'alléga- 

mam  (c)  :  car  non-seulement  il  tion  de  plusieurs  passages  des- 
avait un  livre  sous  la  presse  tinés  à  réfuter  les  hétérodoxes, 
pendant  sa  dernière  maladie  (M) ,  Le  père  Baron  tâcha  de  justifier 
mais  aussi  il  en  corrigea  les  Thomas  d'Aquin ,  et  n'y  fut  pas 
épreuves  un  jour  avant  qu'il  fort  heureux.  Ce  sera  un  texte 
mourût.  Il  fut  enterré  aux  Mi-  qui  me  fournira  l'occasion  d'ob- 
nimes ,  comme  il  l'avait  ordon-  server  diverses  choses  (  Q  ).  Le 
né  par  son  testament  ;  mais  on  père  Alexandre  travailla  avec 
n'eut  pas  la  liberté  de  n^ttre 
sur  son  tombeau  Fépitaphe  qu'on      (rf)  Eiog.  pag.  3;.  //  n*étau  donc  pas  né 

lui  avait   préparée  (N).   J'ai   ou-    J^4|  décembre  i6o3,  comme  HLovéti  l'as- 

blié  de  marquer  qu'il   mourut  à        *  Lederc,  <iui  adopte  la  date  de  naissance 
l'hâtel  d'Etrée(O)  ,  le  l  O  de  mars    donnée  par  More'ri  et  rapportc'e  dans  la  note 

1678 ,  âgé  de  plus  de  soixante  et  ^utK?rru.^":itJdfîfe;?«tVr. 

noii. 
{b)  Ex  eju9  Elogio,  pag.  3o.  (e)  ^oj-ez  ce  que  M.   SaUo ,  Journal  des 

(c)  Voyez,  le  Mercure  Galant,  mois  de    Savansdi*  16  mars  i665,  dit  touchant  l'oi*- 
mars  1678.  '  vrage  de  M.  Thiers  tontre  M.  de  Launoi. 


en 
mois 


g6  LAUNOÏ. 

beaucoup  plus  de  succès  à  mon-*  àe  Launoi  prit  les  ordres  sacres 

trer^  que  Thomas  d'Aquiu  est  le  ifH>, et  je  Bonnet  de  docteurau  n 

nci  »jt*^  *                j     1      c  de  juin  de  la  même  année.    Voici  ma 

véritable  auteur  de  la  àomme  j^aison.  On  assufe  dans  Peloge  de  ce 

de  Théologie  qui  lui  est  attribuée  docteur,quHl  commença  son  cours  de 

(  f).  M.   de  Launoi  avait  propo-  théologie  l'an  i633,  et  qu'il  s'y  avan- 

*>  J^«  J^»4^»o  «,^   ni»    Çaifl.Vaf/ï'\  Ç*  dc  tcUc  soFtc  daus  deux  ans,  que 

se  des  doutes  sur  ce   fait-la(^).  ^^^^^^^  ^^^^  surpassait,   et  qu'U 

n  ne  trouva  point  d  antagoniste  surpassa  des  gens  qui  avaient  beau- 

qui    gardât  moins  de   mesures  coup  d'esprit  et  beaucoup  d'eradi- 

avec  lui  que   le  përe  Théophile  tion-  On  ajoute  qu'il  fut  promu  l'an- 

T>        «,j7ii\    T-.  t.o  «flii'r   ru\{nf  ^^^  suivante  au   sacerdoce,    et  au 

Raynaud  (R).  Je  ne  veux  point  ^^^^^^^^  ^^  théologie.  Studiûm  theo- 

passer   sous   silence  (A)  ,     quu  logicum  ingressus  est  anno  trigesimo 

avait  rayé   de  son    calendrier  tertio  *  supra  millesimum  et  sexcen- 

sainte  Catherine,  vierge  et  mar-  tesimum  ,  illudque  biennio  integro 

>  •/   j*-^-**  ^,.^  »^  M,,'^  ita  percumt  t  ut  multos  insemo  et 

tvre  •  et  au  i/  disait  aue  sa  vie  _  <...         J  s    *             ^Z   \  , 

ijic,  ^i.  'l^  **  ***          3  eruditione  prœstantes  umceret ,  et  a 

était  une  fable  ;    et  pour  mon-  nemine  wincerttur.  Ad  ordinem  sa- 

trer  au  il  n'y    ajoutait    aucune  cerdotalem  anno  insequenti,   et  ad 

foin  tous  les  ans  au  jour  de   la  theologiœ  magisterium  euectus  (I). 

/•.<       »         ..         •  *    .•/  .7.'«^,*«  ,.»^  J  ai  cru  que  le  devais  mettre  cette 

fête  de  cette  sainte  il  disait  une  ^^^^^  .„.^,^„J     «^^a.  i^.  ^«._  _. 

messe  de 

aussi  que 

contre  les'  cultes  établis  sur  ^^^  »  '*  jw      ,,  , 

^     j-^-         r  i.   1      «^«  ^'^««^«^.^ri*  que  ce  docteur  aurait  étudie  en  theo- 

traditions  fabuleuses,  n  ont  servi  f^gj^  ^^^^^  ^^  ^^^^^^  ^^  ^^  ^^^^^^ 

de   rien  quant  au  pubhc  (A:).   Je  depuis  qu'il  aurait  reçu  le  bonnet.  Je 

rapporterai  le  jugement  qu'a  fait  ne  veux  pas  néanmoins  qu'on  me  pré- 

de   lui  M.  de  Vigneul-Marville  {fje  ^  M.  Moréri;   car  l'auteur  de 

^CN    n                       ^  ^««««;^«  Aé^  reloge  ne  s'est  pas  pique   peut-être 

(S),  Ce  me  sera  une  occasion  de  de  btaucoup  d'exactiOe  sur  ces  mi- 

rapporter  une  particularité  qui  nuties  de  chronologie.  N'a-t-il  pas  dit 

n'est  pas  des   plus   connues ,    et  (2)  qu'après  que  Jean  de  Launoi  eut 

qui  ne  s'accorde  euëre  avec  le  employé  cinq  ou  six  ans  à  étudier  la 

^        j      o    4.       •»  ' .      >•!        ^„„;*  philosophie  et  la  théologie  scolasti- 

peu  de  fraternité  qu  il  y  avait  ^^^  ^  il  commença  son  cours  de  théo- 

entre  ce  docteur  et  les  jesmtes ,  logie ,  et  y  mit  dfeux  ans?  Est-ce  s'ex- 

et  avec  son  amitié  pour  M.  Ar-  primer  selon  la  rigueur  de  l'exacti- 

nauld.  Le  fait  est  que  son  opinion  *»d«  ?  ^^^^  M^I^^^^Ji^  négligent  qu'O 

,          A       '*  •?        *     •  ^  «  ait  pu  être ,  l'ai  préféré  son  autonte 

sur  la  grâce  était  contraire  aux  ^  celle  de  M.  Moréri. 

dogmes  de  saint  Augustin  (/).  (B)  ...  et  il  ne  fit  nullement  valoir 

ces    deux  caractères   a   gagner  du, 

if)  Voyes  le  Journal  des  Savans  du  li  bien,  et  a  demander  des  bénéfices.  ] 

wembre  1675  ,  pag.  264.  Edit.  de  Hollan-  Ceci  demande  une  remarque  5  car  il 


^^'     „         ,    T         t  j     e           j  est  si  rare  de  trouver  ,  même  parmi 

(P-)  Voyez  le  Journal  dea  Savans  du  ,2  j^^  docteurs  en  théologie ,  quelques 

août  itno,  pag.  22b.  j  .       ji?-*        Il 

IW  Val/un,.  p«r.  m.  36.  personnes  guéries,  de  iWice  et  de 

(0   0,»/.r,«,   Seb..t«nus  Kortholtu.  I  ambition ,  que  lorsque  1  on  en  peu 

memorat  pag.  9  DiaerUtionis  de  Puelli.  rencontrer  quelqu'une  ,    il   en  faut 

*    .,-    -J           , fr\>  •  «  A  studium  et  k  tertio  sul»stitties ,  dit  Joir, 

(A)  Voyez  la  remarque  (Q).  .  ,^«^1,.^  et  secundo .  et  alom  il  n>  aar.  «i- 

(/)  Voyez  la  remarque  {S)  vers  lajin.  cane  fauta.  »  Mais  Uavle  a  cité  le  païuge  ie\ 

qa^OD  lit  dans  rorigioal  ;  etainai  a  fait  ansisi  l'au- 

(A)  Il  fut  fait  prêtre  et  docteur  en  '«"*"  ^^  Launoiana^  pag.    339  de  la    aeconde 

théolosie,  V  an  1636.]  Je  n'ai  point  .PV»\'^"»°";'= '^  ^«^^«^'•"  ***  ^»»°'>*' 

suÎTi  M.  Morcn ,  qui  assure  que  Jean  (,)  nidem.        ^ 


LÀUNOI.  97 

aTcrtir  soigneusement  le  public.  De  géant  de  faire  fortune  ne  les  tirait 

tels  exemples  doivent  être  consacrés  j  sans  cesse  de  leur  cabinet  ?  Voréï  ce 

on  doit  s^empresser  à  leur  faire  ren-  que  dit  un  poète  (5)  .  en  considérant 

cire  la  justice  qui  leur  est  due  :  cela  les  obstacles  de  son  métier, 

sert  à  rédification  publique;  car  ce-  Je  n^oubliepas  le  testament  de  Jean 

la  fait  Yoir  que  la  providence  n'a-  de  Launoi.  La  préface  eu  était  consi- 

bandonne  pas  entièrement  le  genre  dérable.  Après  les  paroles  ordinai- 

humain  à  la  corruption.  Je  dis  donc  res  ,  au  nom  du  père ,  etc.  il  y  avait  : 

<fue  Jean  de  Launoi  témoigna  dés  sa  j'aurai  bientôt  Jait,  car  je  n'ai  pas 

première  jeunesse  une  grande  indif-  beaucoup  de  bien  (6).  M.  Ménage  ne 

ference  pour  les  biens  du  monde,  et  disait  pas  tout^*   il  y  avait  aussi  la 

que  ces  nelles  dispositions  ne  chan-  raison  pourquoi  le  testateur  ne  lais- 


pouvait  prétendre  aux  biens  de  son  men  servir  des  richesses  ,  qu 

père   (3)  ,   et  il  ne  voulut  jamais  passer  (7).  Ceci  est  remarquable: 

écouter  les  conseils  de  ses  amis,  qui  M.   de  Launoi   laissa  plus   d'argent 

l'exhortaient  à  postuler  des  prében-  qu'il  n'avait  cru  qu'on  en  trouverait 

des  et  des  cures.  Pour  faire  cesser  cnez  lui;   marque  évidente  de  son 

leurs  exhortations  officieuses,  il  leur  peu  d'attachement  aux  biens  de  la 

déclara  qu'il  ne  se  sentait  propre  ni  terre.   Il  ne  prenait  pas  la  peine  de 

à  chanter ,  ni  a  prêcher  ,  et  ({u'il  ne  compter  son  argent ,   et  il  oubliait 

voulait  pas  s'enrichir  des  biens  de  quelquefois  qull  en  eût  mis  en  tel 

l'église ,  pendant  qu'il  ne  |)Ourrait  ou  tel  lieu  (8).  Certum  illum  (g)fe^ 

{>a8  lui  rendre  de  grands  services  par  cit  Launoius ,  plus  pênes  se  post  obi" 

es  fonctions  de  son  ministère.  Mo-  tum  signatœ  pecuniœ  repertum  tri , 

nitus  aliquando  ab  amicis,  ut  parce-  quhm  prœstandis  legatis  requirert- 

ciam  prcebendamué  pacantem ,  eo  no-  tur  ;  et  reuera  longe  plus  repertum 

mine  peteret  ab  eo ,  oui  confePendœ  est ,  plusque  quhm  Launoius  ipso  re- 

illius  munus  incumbebat,  respondit ,  perium  iri  crederet.  Sed  id  tantum 

se  huic  utrique  qfficio  pariim  aptum  abest  ut  ei   uitio  verti  possit;   quin 

esse  a  natum  y  ciim per  latera  parkm  potiiis  laudi  duci  débet,  càtn  lUud 

•firma ,  perque  uocem  minime  cano-  omne  quantumcunque  fuerit  ,    non 

ram  ,   neque   uerba  apud  populum  auara    manus  asserudsset  usquam , 

facere  ,   neque  psalmos  hjrmnosque  sed  contemptor  opum  animus  domi 

decantare  posset*  Ingerenlibus  non-  projectum    obliuioni  penè    dedisset, 

nulUs   idde  provenire  non  modicam  JNous  avons  là  une  preuve  que  l'in- 

copiam ,  quaquis  commodHis  ageret ,  différence  pour  les  richesses ,  et  l'ex- 

continua  regerebat ,  se ,  si  jure  illo  tréme  envie  de  s'ennchir ,  peuvent 

uteretur,  prospicere,  rem  ita  compa-  produire  le  même  effet;  car  il  y  9- 

ratam  iri ,  ut  ecclesia  sibi  opibus  suis  des  avares  qui  amassent  tant  de  biens 

fructum  magnum ,  ipse  nuUum  eccle-  qu'ils    n'en  savent  pas  tout  le  dé- 

sice,  aut  certè  exieuum,  ministerio  tail  (10). 

suo  afferret,   quod  factum  minime  (S)  Jdhmc  animes  mrugo  et  cumpeeuU 

sanè  vellet  ,  tanquam  iniquum  nimiS  Gim  temel  imbuarit ,  speramut  camùnajlngi 

et    infidiosum  (i).  11  ne  faut  pas  s'é-  Passe Untndactdro.etUviservandaei^resso. 

tonner  qu'O  soit  devenu  si  savant ,  ,«,„,.  ^•"»  •  ^'^  ^'^^  P*"-  '  *"•  '^^' 

puisqujapnliquait.à  l'étude  un  es-  [^,5i;rr.iS'!«'^^^^ 

pnt    vide    de    1  envie    damasser   du  ^uoniam  à  quo  admoUu  fuerat  sUtdiistubU^ 

bien  ,    et    de    parvenir   aux  charges.  nUorîbus  ;  singulari  Deî  Bene/leio  intellexerat 

Combien  T  a-t-il  de  sens  qui  devien-  /«"'•«f.  "''i^îf^iL**:*;*^".?  *<"»' ^««re, 

draient  fort  faabUes  ,  si  le  soin  ron-  '  ^g^  ^^  .^^  ^^  ^ 

(3)  Omnem  mb  ineunle  adoUscentid  ejcuerat  (9)  Cestrà-dire,  Vexieuteur  du  testament, 
opum  eupidittUem^autun  dMnA  vox  Jlagitiorum  (lo)  Exilis  domus  est  ubi  non  et  midta  super^ 
fintem  appeUat.  Sedadfirmam  esiaum  eùm  sunt, 

pervenUset  pmtemam  hmrediuuem^  parvnm  il-  Et  dominumfaUunt ,  et  Brosunt/uribus. 

lam  quidem ,  Jrairibu^   nepoHbusque  reliquit.  H«ralias ,  cpist.  "S  I ,  lib.  1,  vs.  45. 

Ibid.  ,pag'  S.  yoje%  ce  f ii'Hor«c«  dit  de  LucuUe  peu  rnupara- 

(4)  Elo|.  Lannoti ,  pag.  3.  f**"'* 

TOME  IX.  7 


9» 


LAUNOI. 


(C)  //  fréquentait  Us  plus  doctes 
théologiens,  j  H  oe  se  contentait  pas 
de  cela  :  il  consultait  par  lettres  les 
savaus  aui  demeuraient  dans  les  pro- 
Tinces  ae  France ,'  ou  dans  les  pays 
étrangers  (ii);  et  quand  il  alla  à 
Rome  ''^ ,  ce  ne  fut  pas  x>our  y  voir 
les  antiquités,  ce  tut  pour  y  faire 
connaissance  avec  les  nabiles  gens. 
Ceux  qu'il  j  fré<|uenta  le  plus  fu- 
rent Luc  dlËolstem ,  et  Léon  d^Al- 
lazzi  (i3).  Iter  etiam  suscepit  in 
Italiam  y  non  qmdem  utfluuios  in- 
spiceret  et  maria ,  non  ut  urbes  lus- 
trarety  non  ut  yetera  arUum  monu- 
mental noviLSêfe  œdificiorum  moles 
mirabundus  intueretuTf  sed  ut  con- 
suetudine  frueretur  eruditorum  (i3). 

(D)  Il  profita  ....  des  doctes  con- 
uersations  Si  père  Sirmond,  3  U  lui 
allait  proposer  ses  doutes  :  on  lui 
répondait  sans  criailler  et  sans  s'é- 
chauQer.  Cette  manière  contentiense 
de  s'entretenir  sur  les  sciences ,  trop 
ordinaire  parmi  les  savans ,  n^entrait 

S  oint  dans  le  caractère  de  ce  jésuite. 
uam  seu  pereunctationen ,  seu  sen- 
tentiam  ,  ae  maximi  momenti  capiti- 
hus  proponentem    bénigne  audiebat 
perspicacissimus  et  coruatissimus  se- 
nex  y  mentem  ei  suam  candide  ape- 
riebat,  et  clun  esset  ab  omni  quœ  in 
scholis    uiget   rixandi  consuetudine 
alienus  ,  abstinebat  a  conientione  et 
pugnd  tferborum  ,   locosque  indica- 
bat ,  conciliorum  aut  patrum  ,  qui- 
bus  innixus  ita  sentiret  (i4)*  Ilmar- 
quait  doucement  a  son  ami  les  auto- 
rités des  pères  et  des  conciles ,  sur 
lesquelles  il  fondait  ses  sentimens. 
M.  de  Launoi  les  examinait  avec  une 
grande  exactitude,  et  allait  revoir  le 
père  Sirmond ,  qui  Payant  ouï  dis- 
courir sur  ces  matières,  lui  répon- 
dait :  ^u  commencement)' Y  étais  plus 
éclairé  que  vous  ,  mais  a  cette  heure 
uous  les  possédez  beaucoup  mieux 
que  moi  (i5).  Il  n'y  avait  aucun  jé- 

*  Ce  fat  en  1634  •  ^«t  Lederc. 

(i3)  Ihidem. 

(i4)  rbiû.,pag.%. 

(i5)  Tune  ejus  solertiam  et  sagttcUalem  tut- 
piciens  Sinnandus  ^  dhere  solehaty  cumprimum 
loqiU  hde  de  Tê  cœpimut ,  erat  in  ed  fonitan 
aliquid  quodvaulb  mtlms  persp«xissem  quant 
tu  :  nune  veré  eutn  eam  aeeuratè  partrueldsii , 
nihil  su^erest  quod  iefugerU,  jfuodque  pUnihs 
ptrfeetiutaue  npn  tenaas  ,  quàm  «f •  unquàm 
Unufiim.  Ibidem. 


suite  ^ui  eût  plus  de  part  que  de 
Launoi  à  la  confidence  de  cAui-lâ , 
et  cette  conduite  ne  plaisait  pout 
aux  confrères.  Ciim  nuUum  habem 
inter  sodales  suos  Sirmondus  quoam 
Jidentiiis  loqueretur^  de  quo  et  ifa 
nonnunquam  conquesti  sunt  ,  en- 
briiis  int^isi  uehementer  optabat  a 
Launoio  ,  eui  nihil  erat  auod  miniu 
erederet  quam  sibi  (16).  Ajoutons  et 
trait  du  Ménagiana.  «  Le  père  Sir- 
»  mond  disait  de  M.  de  Launoi,  gw 
»  dès  qu'il  lui  avait  entendu  <fire 
»  quelque  chose  de  bon ,  H  allait 
»  faire  un  livre  (17).  » 

(E)  //  y  a  tr^s-peu  de  théologiens 
qui  aient  mis  sous  la  presse  un  plu 
rrand  nombre  de  lit^res   que  lui.] 
Voyez-en  le  catalogue  dans  l'histoi- 
re qu'il  publia  du  collège  de  Na- 
varre, l'an  16^7.  Son  libraire  l'arait 
souvent  publie  à  part.  Voici  un  trait 
de  fine  critique  qui  me  semble  mé- 
riter ici  quelque  j^ace.    «  C'était  li 
»»  (18)  celui  de  ses  lin^s  qu'il  aimait 
»  le  plus ,  soit  qu'il  çrtt  plaisir  dans 
»  ce  témoignage  glorieux  qu'il  avait 
»  rendu  au  oublie,  de  la  reconnaîs- 
»  sance  au'il  avait  pour  cette  mai- 
»  son  de  la  faculté ,  qu'il  considérait 
»  comme  sa  mère;  soit  qu'il  ne  fût 
»  pas    entièrement  insensible    à  la 
»  complaisance  de  voir  tous  ses  pro- 
»  près  ouvrages  étalés  dans  son  li- 
»  vre.  Car  il  y  a  inséré  le  catalogue 
»  de  tous  ses  écrits,  qu'il  avait  bien 
»  voulu  faire  lui-même ,  tant  afin  de 
»  le  rendre  plus  exact ,   que   pour 
»  expliquer  avec  plus  de  facilité  les 
»  titres  et  les  matières  mêmes  de  ses 
M  plus  petits  livres ,  et  de  toutes  ses 
»  lettres  en  particulier,  jugeant  sa- 
»  gement  tjoe  tout  autre  que  lui  se 
»  serait   aisément    rebuté    de    leur 
»  grand  nombre  et  de  l'ampliflcatioD 
»  si  étendue  de  leurs  titres  (19).  ji 

(F)  //  attaqua  intrépidement  plu- 
sieurs fausses  traditions.  ]  Comme 
l'arrivée  de  Lazare  et  de  Magdeleioe 
en  Provence  ;  l'apostolat  des  Ganles 
de  Denis  l'Aréopagite  ;  la  cause  de  la 
retraite  de  saint  firuno,  fondateur  des 


(16)  Ibidem. 

(17)  Ménagiana  ,  pag.  saS  de  la  premier*  édi- 
tion de  Hollande. 

(18)  Cesi'à'dire  ,  ^Histoire  da  collège  de  Vf 
varre. 

(igl  Baillet,  Jagemens  des  Saran»,  tom.  If^ 
num.  iSg  ,  pag.  171. 


LAUNOI.  99 

chartreux  j  la  vision  de  Simon  Stoch  ;  «  jusques  ici  a  ses  adversaires  de  le 

les  privilèges  de  la  bulle  Sabbatine.  u  convaincre  de  la  moindre  fausseté' ^ 

Ceux  qui  avaient  intérêt  â  maintenir  »  ni  d^avoir  fait  une  mauvaise  in- 

ces    sortes  de  sentimens  jetèrent  les  »  duction  sur  les  tëmoi^^ges  des 

plus  hauts  cris  contre  lui.  A  leur  »  écrivains ,  touchant  les  points  qu^il 

dire  ,  c^ëtait  un  destructeur  de  la  re«  »  a  examinés.  11  est  vrai  que  tout  ce 

lîgion.  Credi  vixpotest  quantam  ini-  »  que  nous  avons  vu  de  lui  est  peu 

tio  imàdiam  his  scriptis  in  se  confia-  »  de  chose  en  comparaison  de  ce  que 

t^erit  ;  licet  emm  aniiquam  atque  adeo  »  nous  en  devons  espérer ,  s^appli- 

g-cnuinam  traditionem  propugnarçt ,  »  quant ,  comme  il  fait,  à  des  etu- 

ejusquefidem,  utipse  sœpe  ad  locum  n  des  très  -  sé^rieuses  sur   des  sujets 

tcrtuUiani  alludens  dicere  solehat,  »  importans  j  mais  les  plus  habiles  y 

é.x*    temporibus  assereret ,  tamen  qui  »  trouveront   toujours  beaucoup   â 

historias  quas  expungehat  a  teneris  h  profiter  ,  soit  en  sa  méthode ,  soit 

annis  imbiberant ,  quiye  illas  credulœ  m  en   la   connaissance  certaine   des 

plehi  non  sine  aliquo  commodo  suo  »  choses ,  dont  Féglise  pure  ne  trou- 

ingerebant ,  cas  sïbieripi  œgrè  patie-  »  vera  pas  moins  de  sujet  de  se  glo- 

bantur,  nec  qui  id  tentdsset\mitiùs  »  riiier ,  que  la  superstition  infime 

incusabant ,  quant  si  fimUssima  re-  u  en  aura  de  s'afHiger  (a3).  » 

^                                ti        j-  /rix    r.      .  .                 .           ue  Gui 


le  vous 
un  pe- 

poin te ,  et  il  désabusa  non-seulement  »  tit  paquet  a  un' jeune  homme  de 

les    véritables    savans  ,   mais   aussi  »  Lyon  .  .  .  Vous  y  trouverez  entre 

quelques  personnes  de  la  populace.  »  autres  le  livre  de  M.  de  Launoi  » 

î^icit  tamen  inexpugnabili  constan-  »  où  il  veut  prouver  qu'il   n'y  eut 

tid  Launoius  hominum  imperitorum  »  »  jamais  de  saint  René  ,  ni  aucun 

et  malèferiatorum importunas  inoffi'  »  évâque  d'Angers   de  ce   nom-là. 

ciosasque  querelas,  et  aniles  eorum  »  C'est  le  même  qui  a  écrit  contre 

Jabellas  ita  reuicit ,  ut  nullum  jam  »  saintDenisAréopagite,  disant  qu'il 

patronum  ingéniant  inter  eos  ,   qui  »  n'est  jamais  venu  en  France  :  con- 

aliqud  curd  ueritatem  indagant  f  mui-  »  tre  le  Scapulaire  des  Carmes  ,  et 

to  pauciores  quam  antea   apud  uul'^  »  contre  la  Magdeleine ,  prétendant 

fum  ,  et  apitd  eos  qui  ne  litteras^  qui-  »  qu'elle  n'est  pas  aussi  venue   en 

em  nôrunt  (21).  Il  attaqua  vigou-  »  Provence.    Cest    un.  docteur    en 

reu  sèment  les  moines  par  deux  au-  v  théoloeie,  Normand  ,  homme  de 

ires  endroits  (aa)  ;  car  il^  montra  la  »  mauvaise  mine ,  mais  savant ,  et 

fausseté  des  prétendus  privilèges  en  »  principalement  dans  l'histoire  ec- 

vertu  desquels  ils  ne  voulaient  pas  »  clésiastique.  Il  y  en  a  ici  qui  l'ap- 

reconnattre   la  juridiction  des  évê-  »  pellent  esprit  rcrré  et  âme  dam- 

ques ,  et  il  fit  voir  la  nullité  des  rai-  »  née ,  disant  qu'il  se  faut  garder  de 

sons  Qu'ils  alléguaient  pour  s'attri-  m  lui  ,  qu'il  ôte  tous  les  ans  un  saint 

huer  l'administration  du  sacrement  »  du  naradis,  et  qu'il  y  a  du  danger 

de    pénitence.    Rapportons    ce    que  -  — '^  •*''"-    **'*   -  '»  'î-  t\: —  i...* 
Pabbé  de  Marolles  a  dit  de  lui.  «  Il  a 


»  qu'u  n'en  ôte   a  la  fin  Dieu  lui- 
»  même.  Néanmoins  jusques  ici  pei^- 


»  trouvé  l'art  de  découvrir  les  véri-    »  sonne  ne  lui  a  répondu.  Un  de  ses 
»  tés  les  plus  cachées  j  et  ceux  qui    »  amis  m'a  dit  qu'il  avait  été  long- 


»  les  aiment  lui  en  savent  autant  de    »  temps   pensionnaire    des  jésuites 


»  de  se  plaindre  de  lui  ,■  pour  avoir  »  n'avoir  point  voulu  donner  quel- 

»  fait  de  si  glorieuses  conquêtes.  Ils  »  que  approbation  à  une   nouvelle 

)>  ne  lui  sauraient  pourtant  rien  re-  »  aoctrine  qu'ils  voulaient  publier 
M  procfaer  :  et  il  n'a  pas  été  possible 

(a3)  L'abbede  MaroUe» ,  Héneirea ,  p,  160. 

(ao)  Elog-  Lânn. ,  pag.  10.  Vt^e*  aussi  son  DéDombrement  de*  antenri  qui 

(ai)  Ibidem.  lut  pat  donné  des  lÎYrei,  voce  Laanoi. 

(aa)  y<jjre%  son  EIog«  ,  à  pag.  10  ,  us^ue  ad  (a4)  ^^  "'j  «  nuUe  apport  Ace  qu'il  l'ait  f-i-  ' 

pag.  t8.  mais  été» 


100  LADNOI. 

•y»  (a5).  »  Ce  qoe  je  Tab  dire  est  ca-       » *0  vi^uvvt  »6  ^n^iai 

ffieas  :  je  remçranie  de  M.  Ménage,  v  P^i  ^Uàç  tt  tay^f   turo    Ba'xcb 

et  c^est  lui  qai  parle  (36).  •  3f.  de  Ot^v-tme  (98). 
Launoi ,  docteur  en  théologie  de  la 

faculté  de  Paris  ,  a  prétendu  que  »  "!«  *  ^ne  contre  cette  entreprise, 

plusieurs  de   nos    saints    n  avaient  »  comme  contre  le  plus  horrible  de 

poinl  existé  :  ce  qui  a  fait  dire  de  lui  »  *<>«»  >««  sacrilèges.  Elle  a  mis  ses 

à  M.  Féramus{*).  »  livres  à  1  inquisition ,  ne  pourant 

Tb          e   Lavnei   reri  iada  ator  et  ladci  *  ^  ^*"'*  traîner  Pauteur.   Hle  Fa 

"SaSV-if^'N^^fâ^d^"  "•  »  ^^"f  comme  un  homme  suspect 

n              rf  .    .»  .  y  .    t«     .  *  ^'**  *^  *^*»  **^  comme  un  ennemi 

/>«  mon côU,jaifaa  la-dessus  cette  »  des  saints.  »  11  est  sûr  qu'Homère 

épigramme  grecque.  ne  dit  autre  chose  ,  sinon  que  Jupi- 

Ti»  A«t/f 6»»  «*c ,  oç  (Tuf^tm  Ooùtt'  fer  prenant  Vulcain  par  le  pied  le 

viii,«,           '  jeto  en  bas  du  ciel  (29).  Si  M.  Ménage 

•pa»,  «-o/oc  TfT«y«f,  «t^ro  ^n\w  ôtcr-  disait  en  conversation  la  même  chose 

5rt«wo.  T"^  labbé  Faydit,   il  en   fiiut  con- 


/a/iiter   ^Ki  précipita  Fulcain  du  ^ire  trouver  plus  agréable ,  et  plus 

Ciel,  d  un  coup  depuid  ;  mais  e  est  ce  susceptible  du  paraflèle.   Quoi  qu'il 

quifauU  beauté  de  mon  epigram-  ^^  s^it,  voici  un  passage  ^e  la  suite 

me,  ElU  serait  ndieide,  si  ce  vers  ^u  Ménagiana ,  où  l'Sn   impute  i 

étaUdemoi  ;  et  j  ose  dire  qu  eUe  est  Homère  ce  au'il  n'a  noînt  A\ï^^  (^.\ 


.  Ménage  qu'il  faille  donner  a  Ho-  ^  .^^t  :  bon  jour  et  bon  an ,   mon- 

mçre  :  il  a  citë  une  partie  du  nrc-  ^  ^^^  (  .^^^j  dénicher^z-vous 

micr  comme  81  elle  se  trouvait  jans  „  duciel  cette  année?  M.  de  Launoi, 

1  fliade  ;  et  qui  pis  est ,  il  a  prëten-  „  .^^^  je  la  demande,  lui  repon- 

i";,?"!,/"5îi!r.^fe  *1"*^JL?-  »  ^it  :  Je  ne  déniche  point  duciel 


«  Quelque  savant  qu  il  tût ,   ait  oté    „  ^tition  des  peuples  y  ont  fait  gli^ 

3.  du  nombre  des  saints  cinq  ou  six    „  ^er  sans  qu^ils  le  méritassent ,  et 

!!  »co°^";»  *ïlV.:lt?:ifl^!?P'Z':    »  sans  l'aveu  de  Dieu  et  des  savâns. 

é  cause  de  l'épi- 

faite  sur  M.  de 

compare  auJu- 

««  racauie  a«  ««"x  ,  "  a^un    „  piter  d'Homère  ,  qui  ch^sa  du  ciel 

coup  de  pied  an  cul  les  fit  tomber    ,  foute  la  racailie  de»  faux  dieux 

l  HVn.i.^i"'f'  ""'-Jj^  ^°t^îT  »  1«  »V  <^t«it  glissée  parmi  les  ye- 

l  ,^«°/»"l',Jep»«n'e"td^ni<=«'édu  „  Stables,  et  |ui  leu?  donnant  du 

i»  trône  de  la  gloire  quelques  saints  ^ 

»  que  Rome  y  avait  placés  avec  trop  /  «x  »»    ,     ,     /.   , 

»  de  facilité  ^  '^        Ca»)  Toutes  les  fautes  qui  sont  dans  ce  grec 

sont  apparemment  d'impression. 


» 


Ca5)  P.tio .  lettre  XLIX ,  pas.  aoi  du  /•'.  ^i^]  ^ÎTS*"'/  "'!?'  vf?'/'  •"*  ^^^'  ^^^  * 

tome'stU  est  dat/e  du  ,8  denove2br^xQSo.  tZiuJ^r{   T  ^'  f/  *Î^Sr"î  ^VJ'V  '"' 

yn<^m^».„t!Ulmtt,m  Cf  T  1    "»  ""•'^"wrw  »uju.  Semblerait  plus  favorable  à  M,  Faydit.  royear 

(a6)  Miflâfe    Anti.p.,llet ,  tom.  12,  p.  a,6.  citation  [3i);  mais  au  fond  il  ne  lui  eslpiintfa- 

(*)  Dans  son  Elégie  sur  le  mon  de  M.  do  Pny.  vorable. 

(»7)  Extrnil  d'un  fermon  prêché  le  joar  de  (3o)  Suite  dn  Méntgiena ,  pag.  îq3,  9q4,  /rfi- 

Mint  Polycerpe  ,  pag.  agC.  4/o„  df  Hollande.                                       ' 


LAUWOI.  rot 

»  pied  au  cul ,  les  fit  tomber  dn  haut  t^itio  creati  (34)  dans  la  cour  céleste  , 

M  de  sou  trône  et  des  étoiles  en  ter-  si  Ton  y  procédait  rigoureusement? 

>»  re  (3i).  »  Voyez  a  comhien  de  yolumes  mon- 

Si  je  ne  craignais  d*étre  trop  pro'  tent  déjà  les  Acta  Sanctorum  ?  On 

digue  de  digressions ,  je  dirais  qu^il  leur  pourrait  appliquer  ce  distique 

serait  à  sounaiter  qu'on  laissât  raire  si  connu  (S5)  : 

à  plusieurs  habUes  gens  ce   que   fai-  Scnpiagigamem quorum, lA pondère molU 

sait  M.  de  Launoi.  Les  faux  saints  ne  TrùUor  Encelado  hihUopola  genût. 

se  sont  pas  moins  multipliés  que  les  ^        •      «^  i*.               /•    i-       i    i, 

faux  nobles  :  de  sorte  que  comme  les  ^  q«i  soit  dit  sans  préjudice  de  l'es- 

princes  font  trayailler  de  temps  en  ^^"^  3«5  *  o"»   »  P»"'  leurs  doctes 

temps  â  la  recherche  des  faux  no-  compilateurs. 

blés  ,  afin  de  remettre  à  la  condition  Î?/*H'  "^«J^  ^^^^  ^"^  leur  honneur 

roturière  les  usurpateurs  de  la  qua-  qu  il  rqettent  beaucoup  de  fables  ,  et 

lité  de  genUlhomme,  il  faudrait  que  ?"«  1^"^  sincérité  les  expose  tous  les 

le  clergé  nommât  quelques  commi»-  3/""  aux  mêmes  plamtes  3U1  ont  été 

saires  aussi  rigides  que  Boisseau  (33),  ^^}^  ^^^^^^^  ^'  de  Launoi,  Voyez  la 

qui  examinassent  leî  titres  et  les  let-  F,^*^??? .  d«  P^^e   Papebroch  (36)  a 

très  de  sainteté.   Si  les   troupes  de  1  ^^^«^^«w  £m)nim  d^un  carme  qui 

réglise  triomphante  passaient  en  re-  ««  ^^"*°1«  Sébastien  de  Saint-Paul; 

vue  devait  de  bons  commbsaires,  vous  v  trouverez  que  ce  jésuite  a 

on  y  trouverait  beaucoup  de  passe-  î^^^^^  «"  ,*:?\^,°4P.f  P^T®»".  ^'^^' 

volans  ,  non  pas  parmi  Tes  soldats ,  î^^^  '  ^î  5"  ^^  ^  (***  P»''  «^^s  raisons 

mais  parmi  lesliaute  officiers,  je  veux  tres^soUdes.   Ces  intrus  ne  sont  pas 

dire  parmi  les  saints  au'on  invoaue.  ?«f   ^y^}f  modernes  ;   ils   sont  de 


la  precessum  des  equinoxes  :  et  au  "^  "^*'  ^w«-»«^-  ^^«.0  ^y...  ^«  w^«.  *«, 
lieu  qu'un  simple  retranchement  de  avait  paru  mauvaise  .  s  écria  que  les 
dix  jours  a  suSpour  cette  dernière  "««veaux  saints  le  faisaient  douter 
réformation,  il  Vaudrait  pour  faire  ^«^  T*«"^  >«^«  ^^  questisanti  nioj 
l'autre ,  retrancher  par  cenUines  et  ^*^^'  .'»' Z^»'**'  assavduhitare  delli 
par  mUliers.  Il  y  a  long-temps  que  P''''.''^'  ^?^^  \™f  «  ^«^  peut  dire  au'il 
l'année  ne  peut  plus  foufnir  un  jour  7  ^  infiniment  plus  de  certitude  dans 
â  chaque  canonisé  ;  il  faut  entasser  »?«  «"5*^  modernes  que  dans  plu- 
plusieurs  saints  les  uns  sur  les  au-  sieurs  des  anciens  On  ne  peut  dou- 
tres  dans  les  mêmes  places:  et  c'est  à  *«r  que  ceux-là  n  aient  vécu  sur  la 
présent  qu'on  peut  dire  avec  Juvé-  t^fr^,  et  Ion  a  presque  des  çreuves 
'  j          ^           •  démonstratives  que  ceux-ci  n  ont  ja- 

.  .*. Necturbadeorum  "laîs  été.  Un  homme  d'esprit  disait 

TtMs  ut  est  hodii ,  contenuufue  sidéra  paucis  l'autre  jour  dans  une  bonne  comjria- 

Numinibus  misenun  urgebant  Jtlanta  minçri  gnie,  que  s'il  fallait  recourir  à  lln- 

*"*'    ; .  .  . tercesMon   des  saints  ,  il   choisirait 

Combien  trouverait-ou  de  sénateurs  plutôt  les  nouveaux  venus  ,^  un  Ca- 

(3i)  Le  disOaue  grec  se  trouve  ici  dans  la  pistrau  par  exemple ,  OU  un  Thomas 

Saite  dn  Ménagiana ,  avec  quelques  fauus  ^  ap-  de  Villeneuve,  qu'une  sainte  Calhc- 

paremment  d'impression. 

(3a)  Chacun  se  sautaient  de^la  chanson  .•  ^3/^  jr        /,  Valéwana,  pag.  48 ,  49.  édiUon 

Depuii  long-temiM  on  ne  TOit  qa«  nobl«$ie  ^^  Hollande 

ct^a^^lâl'Tr^'^^^.io.  c.«.  ^.(35)  r^.,  les  OE«.r«  di.e^es  d.  B.l„c. 

Disant  :  ToiU  pour  Twu  faira  Yoir  comme  i^^  •    x    "          mpnmee   à  Anvers^   Ion 

Je  snii  geniilhomme  ,  moi,  «*^»  ^'V* 

Je  anif  gentilhomme.  (37)  Bessario  cardinalie  cum  inter  divos  inep- 

llaJa  ils  n^ontpaa  achcTé  de  produire ,  td  quddam  ÀirtAino^i  Romm  quant  plurimos 

Qn^m  oommis  de  Boisseau  referri   videret  quorum  viutm  improbdrai ,    se 

Dit  et  redit,  ne  cherchant  qu'à  lear  nuire,  valde  dubUare  dixil  uttwn  vera  estent  qute  ab 

Je  ▼eux  mlnicrire  en  fana  ;  antiquis  prodiiajuerunt,  Bodinus,  Mclh.  hist.  , 

De  ce  contrat  U  grosse  je  rebute  ,  cap.  IF,  pag.  m.  71.  Vqre»  dans  la  remarque 

J*en  ▼eus  la  nunnte,  moi,  (F)  de  l'article  Bkllai  (Guillaume  do)  ,  turn. 

JVn  YCtti  U  minute.  Iff,  P»B-  9^8 ,  Vapplicalion  qu'on  a  faite  de 

(33)  Juten. ,  Mt.  XiU ,  vt.  46.  *«*  paroles  de  Bcssarioo. 


io4  LAUNOI. 

aMembiëes  :  on  ne  t*j  entretenait  que    »  soutenu  une  doctrine  tonte  con- 

de  sciences  ^  néanmoins  on  lui  fit    »  traire  dans  un  livre  publia  en  1674^ 

dire  que  le  roi  souhaitait  quVUes    »  où  les  droits  du  roi ,    et  en  nkéme 

cessassent  (5o).  On  crut  que  larche-    »  temps  de  tous  les  princes  séculiers, 

Téque  de  Paris  fut  Pauteur  de  cette    »  sont  si  solidement  établis  ,  que  cet 

affaire  ,  il  v  eut  des  gens  qui  en  pri-    »  ouvrage  peut  être  regarde  comme 

rent  occasion  de  dire  du  mal  delui.    »  un  des  plus  utiles  à  l'état.   On  y 

M.  de  LauDoi  ne  se  donna  pas  cette    »  avait  répondu  en  Italie  ;  et  coname 

licence ,  et  ne  souflrait  pas  même    »  cette   réponse   ôtait  aux    princes 

c^u'où  il  était  on  attribuât  cette  ac-    »  séculiers  le  droit  essentiel  qu'Us 

tion  a  cet  archevêque  ;  mais  il  ne    »  ont  sur  le  mariage  pour  rendre 

laissait  pas  de  dire  que  ,   si  on  Ten    »  leurs  sujets  habiles  ou  inhalHles  à 

accusait  avec  raison ,  on  lui  imputait    »  contracter,  ce  grand  homme  ne 

justement  une  extrême  ingratitude.    »  s'était  pas  tû  et  donnait  ses  soins  , 

Hos  animorum  inotus  utcunque  seda-    »  quand  il  est  mort ,  à  Fimpression 

bat  Launoius  ,  reique  acerbitatem ,    »  de  ce  qu'il  a  écrit  pour  réfuter  les 

benignd  ut potereu  interpretatione  le-    »  erreurs  de  l'auteur  italien.   Ainsi 

niebat.  Abstinebatipse  semperab  ontr    »  tout  son  temps  a  toujours  été  em- 

ni  atrocitate  yerborum  ,  archtepiscO"    i>  ployé,  ou  pour  l'église  ,   on  pour 

pum  nec  mcusabat  ipse ,  nec  incusari    »  son  prince  ;   et  on  peut  l'appeler 

ab  aliis  ,  carpwecoram  se  patiebatur,    »  non-seulement  docteur  des  droits 

Sed  tamen  cum  vir  esset  candidissimi    y*  du  roi  y  mais  encore  défenseur  de 

pectoriSy  dijffiteri  non  poterat ,  quin  si    »  la  juste  autorité  des  éyéques  ,  des- 

id prœstitisset  Parisiensis  prœsul,  la-    »  tracteur  des  faux  privilèges  ,  et 

boraret  uehementer  ingrati  animi  ^i-    »  docteur  des  libertés  de  Véguse  gai' 

tio  y  quo  cœtera  omnia  facile  conti-    »  licane,  »  L'auteur  de  l'éloge  de  M. 

nentur  (5i).  de  Launoi  ne  s'accorde  pas  avec  le 

(L)  On  fit  des  affaires  h  son  impri-   Mercure  Galant ,  par  rapport  au  livre 

meur.]  Ce  fut  en  rannée  1675  :  il  fai-    qui  était  alors   sous  la  presse.   Ce 

sait  imprimer  son  livre  de  la  Simonie,    n'était  point ,  selon  lui ,  une  apologie 

où  entre  autres  choses  il  attaque  les    du  droit  des  princes  sur  les  mariages, 

annates ,  et  réfute  le  jésuite  Azorius ,    mais  une  réponse  au  père  Alexandre. 

c^ui  fît  un  livre  vers  la  fin  du  XVI'.    Il  nous  dit  a  l'égard  du  traité  sur  ce 

siècle  pour  les   pureer  de  simonie,    droit  des  princes  ,  que  M.  de  Launoi 

On  fît  saisir   chez  l'imprimeur   les   le  commença  à  la  prière  du  cardinal 

"  M.  de  Launoi  étante 
'on  examinait  en  Fran- 
Lage  du  duc  d'Orléans  , 
autres  ;  mais  moyennant  une  amende  frère  de  Louis  Xlll ,  avec  la  princesse 
de  5o  livres  cette  défense  fut  levée  de  Lorraine  était  valide  ,  rencontra 
(Sa).  dans  la  bibliothèque  des  dominicains 

(M)  //  aidait  un  livre  sous  la  presse,    le  cardinal  Bentivoglio  ,  et  lui  pro- 
pendant  sa  dernière  maladie.  ]  Rap-    posa  cet  argument  :  M  les  princes  ont 

Sortons  ce  que  M.  de  Vizé  (53)  a  dit  eu  le  pouvoir  de  faire  des  lois  sur 
e  lui.  ((  L'on  peut  dire  qu'il  est  mort  les  obstacles  du  mariage,  ils  l'ont 
u  en  quelque  façon  la  plume  à  la  encore  au  cas  qu'on  ne  le  leur  ait  pas 
»  main  ,  puisqu'un  jour  auparavant  ôté.  Or  ils  l'ont  eu,  et  Ton  ne  saurait; 
>»  il  corrigeait  les  épreuves  cr un  livre  prouver  qu'il  leur  ait  été  ôté.  Donc. 
»  qu'il  a  fait  pour  défendre  les  in  té-  Le  cardinal  pria  M.  de  Launoi  d'écri- 
»  rets  du  roi.  C'est  une  réponse  à  un  re  sur  cette  matière  ,  et  d'exposer 
»  écrivain  d'Italie ,  qui  depuis  quel-  cette  preuve.  Voyez  la  note  (54)- 
>»  que  temps  afait  imprimer  un  traité  L'ouvrage  était  petit  au  commence- 
»  contre  le  droit  des  princes  séculiers  ment  ^  mais  avant  qu'on  le  publiât , 
M  touchant  les  empêchemens  de  ma-  l'an  1674  ,  il  était  devenu  fort  gros. 
»  riage.   M.    de   Launoi   avait  déjà 

(5o)  Elo|^.  Lavnoii ,  pag.  3o.  (54)  Il  faudrait  eonelure  de  là  que  M.  Aocil- 

(5i>  Ibidem fjfag.  3a.  Ion  se  trompe  f  lorsau'ildit  fpng.  Ho  du  li'- 

rSï)  Ihid.^pag.  %S  «i  seq.  tome  du  Mélange  critique  de  Littératare,  que 

(SS)  Mercure   Galant ,  mois  de  mars  1678 1     M.  de  Launoi  écrivit  ce  livre  par  ordre  ,  mals^ 

png.  116  ,  117  ,  édition  de  Hollande.  lui  et  contre  son  aentimevt. 


LAUNOI.  io5 

Dominique  Galésins,  éTéque  de  RuTo  quo  Launoii  nomen  eommendaretur 
au  royaume  de  Naples ,  e'crivit  con-  (58).  Voyez  les  Nourelles  de  la  B^pu- 
tre  ce  livre.  M.  de  Launoi  n'eut  pas    blique  des  Lettres  (5g} ,  et  encore 


plat  tôt  vu  Touvrage  de  ce  prélat ,    plus  la  lettre  à  un  prélat  de  la  cour 


père  Alexandre  (56).   Il  s  en  fallait  de  notre  docteur.  Uabbé  qui 

Îieii  que  la  réponse  ne  fût  achevée  ,  cette  lettre ,  remarque  que  la  cour 
orsquHl  fut  saisi  de  la  maladie  dont  de  Rome  maintient  ses  droits  avec 
il  mourut  en  peu  de  jours.  On  avait  plus  de  politique  que  la  cour  de 
déjà  commencé  à  imprimer  ce  der-  France  ne  maintient  les  siens  :  il  ob- 
nier  ouvrage.  Cela  montre  que  M.  de  serve  que  la  cour  de  Rome  récom- 
Vizé  et  Félogiste  ne  s'accordent  pas  pense  magnifiquement  ceux  qui  écri- 
8ur  le  livre  que  M.  de  Launoi  avait  vent  en  sa  faveur  ;  mais  qu'on  néglige 
sous  lajpresse  en  mourant.  en  France  ceux  qui  écrivent  pour  les 
(S)  On  n  eut  pas  la  liberté  démet"  privilèges  de  l'église  gallicane,  ^u 
tre  sur  son  tombeau  Vépitaphe  qu'on  moins  ,  dit  l'auteur  de  cette  lettre  , 
lui  avait  préparée.  ]  M.  de  Launoi  si  j'en  étais  cru ,  on  ferait  connaître 
avait  fait  son  testament  onze  ans  a  la  postérité ,  par  quelque  marque 
avant  que  de  mourir ,  et  il  avait  prié  ^honneur,  l'estime  qu'on  fait  de  leur 
M.  le  Camus ,  premier  président  à  la  mérite ,  et  la  reconnaissance  qu'on  a 
cour  des  aides  ,  son  ancien  et  intime  de  leurs  travaux*  Mais  uous  sauez 
ami  ,  d'en  être  l'exécuteur.  M.  le  Ca-  comment  on  le  fit  a  l'égard  d'un  de 
mus  s'acquitta  fidèlement  de  cet  em-  f^os  amis.  JYous  n^ avons  point  eu 
ploi  y  et  fit  faire  par  M.  Clément ,  d'homme  plus  zélé  pour  la  doctrine 
ancien  conseiller  de  la  cour  des  aides,  du  clergé  de  France,  ni  plus  infati- 
une  épitaphe  pour  le  défunt  (57).  Les  gablement  appliqué  à  l'éclairciret  a 
minimes  ,  l'ayant  lue  et  examinée  ,  la  défendre  que  le  bon  M.  de  Launoi, 
montrèrent  une  lettre  de  leur  gêné-  qui  outre  cela  était  d'un  désintéresse- 
rai y  qui  déclarait  qu'on  ne  pouvait  ment  achevé,  Qu'a-t-^n  fait  pour 
point  admettre  cette  épitaphe,  puis-  honorer  sa  mémoire  ?  f^ous  le  savez. 
qu'elle  attribuait  à  de  Launoi  la  On  n'a  pas  seulement  voulu  souffrir 
louange  d'avoir  toujours  soutenu  sur  son  tombeau  le  petit  témoignage 
l'orthodoxie  *•  et  quelque  temps  après  que  ses  amis  rendaient  a  son  mérite 
ils  déclarèrent  que  les  deux  puissan-  et  aux  services  qu'il  avait  rendus  a 
ces  ,  la  royale  et  l'ecclésiastique  ,  l'église  de  France;  on  lui  avait  même 
leur  avaient  enjoint  de  ne  souffrir  comme  fermé  la  bouche  quelques  an- 
aucune  inscription  qui  louât  M.  de  nées  avant  sa  mort ,  en  lui  défendant 
Launoi.  Uhi  lUam  (  inscriptionem  )  de  continuer  certaines  corijferences 
expenderunt ,  attulerunt  prœposiU  qu'il  faisait  chez  lui  sur  ces  matières, 
suigeneralis  UUeras  ,  quibus  renun-  et  oit,  l'on  peut  dire  qu'il  se  formait 
ciabatur,  nec  probari  nec  recipi  à  se  plus  de  défenseurs  de  nos  libertés  que 
posse  inscriptionem  ,  qud  jLaunoio  partout  ailleurs.  C'est  même  comme 
laus  defensœ  perpétua  veritatis ,  et  un  miracle  que  nous  ayons  ce  qu'il  a 
optimœ  fam4JB  ,  maximœque  venera-  fait  imprimer  durant  sa  vie  pour  la 
tionis  apud  probos  quœsitœ  tribuatur.  supériorité  des  conciles  ,  et  contre 
Posteh  vetitumsibi  prcedicdruntregid'  l' infaillibilité  des  papes  ,  et  sur  d'au- 
simul  et  sacrd  auctoritate  ,  ne  ulSim  très  sujets  de  cette  nature  ;  et  nous  le 
apicemin  eapeUdsud  extare sinerent,  devons  a  l'invention  dont  il  s'avisa  , 

qui  fut  de  le  donner  par  morceaux 

(SB)  Hnic  tikalna  eue  Tolait  :  Induis  lo€w  dans  des  lettres  qu'il  adressait  aux 

pletusimi  erratonim  in  Ubro  scriptoris  Itali  uns  et  aux  autres  ,  sc  délivrant  par 

contempiorum.  Elog. ,  pag.  33.  '      j     >               -^    jr     •                 Z^ 

K^Qmi  AnJL  à  siioniœ  Ube  Ubemndas  J«  "*?/?«  ^  ^  Servitude  insupporta- 

susceperat,  M  Summam  Theologicam  Thomm  ble  de  la  censure  de  certains  docteurs 

A^mnaliUuuittamveroelutauctoriasserentiam.  de  SOn  temps  ^    sanS  l'agrément  des- 

ils;;  5î£.iî«T'rj«r.ît;t.:.«'£  q'^>  nui  pH^Oége  n^étaU  expédié  . 

18  no¥embr9  1675.  (58)  Elog.  Ltuo. ,  pag.  38. 

(S*;)  Elle  cit  dmnt  Z'£log« ,  pug.  37.  (59)  Mois  de  stptembr*  1686  ,  pag,  iq33. 


io8 


LAUMOI. 


-^f  et  in  eeeUru  ,  âeorum  oultust  re~ 
ligionumque  sanctiiates  eiistunt  in 
dtes  majores  .  atque  mêlions  (71). 
JuTëiml  le  plaint  aussi  de  ce  que 

Sersonoe  ne  croyait  plus  Tancienne 
octrine  des  enfers. 

EsM*  MUquot  Maïuit ,  H  tuburrmnaa  régna , 
Et  contum  et  S{ygio  ramu  in  gurgite  nigrtu , 
^tqu*  tmà  transir»  vadwn  lot  miUia  eymbm , 
J9ee  pturi  ertdunt ,  nisi  qui  nonditm  mr*  2Â- 

vaniur. 
Sed  tu  9tra  puta  (74) 

Voilà  donc  un  grand  changement 
dans  les  opinions  des  particuliers  \ 
néanmoins  le  cultepublic  n'avait  point 
chance'  de  face ,  ni  au  temps  de  Juvé- 
nal  m  au  temps  de  Cicéron.  Citaient 
toujours  les  mêmes  fêtes ,  les  mêmes 
processions  et  les  mêmes  sacrifices  , 
non-seulement  en  l'honneur  des  dieux 
célestes ,  mais  aussi  en  Phonneur  de 
Pluton  et  de  Proserpine,  et  des  autres 
divinitës  infernales. On  Terra  toujours 
plus  ou  moins  une  pareille  inconstan- 
ce d'un  c6të  ,  une  pareille  constance 
de  Pautre.  Ouelques  docteurs  ,  plus 
éclaires  et  plus  courageux  que  leurs 
confrères,  désabuseront  une  infinité 
de  particuliers ,  et  n'apporteront  au- 
cun changement  aux  cérémonies  pu- 
bliques. Le  Rituel  durera  plus  que 
la  foi  qui  lui  servait  de  fondement. 
Trop  de  personnes  se  verront  inté- 
ressées à  le  maintenir  ,  et  auront 
assez  d'industrie  pour  cela  ,  quoi- 
qu'elles ne  puissent  alléguer  que  des 
argumens  fort  semblables  à  ceux  c{ue 
l'on  alléguait  a  Cotta,  dans  l'ouvrage 
de  Cicéron  que  j'ai  cité  ci-dessus. 
On  lui  alléguait  entre  autres  choses 
les  apparitions  de  quelques  divini- 
tés ;  et  pour  lui  prouver  l'existence 
de  ces  apparitions  on  lui  alléguait  la 
fondation  de  quelques  temples ,  un 
arrêt  du  sénat ,  un  proverbe.  J'atten- 
dais des  raisons  ,  répondit-il ,  et  vous 
m'objectez  des  bruits  populaires. 
Tum  Lucilius  :  An  tibi,  inquit  ^a- 
bellœ  uidentur?  Nonne  ah  A,  Pos- 
ihumio  œdem  Castori  et  PoUuci  in 
foro  dedicatam,  nonne  S.  C  de  Va- 
tieno  uides?  Nam  de  Sagrd,  Grœ- 
corum  etiam  est  uulgare  prouerbium  : 
qui,  quœ  tiffirmant,  certiora  esse  di- 
cunt ,  (fuhm  illa  quœ  apud  Sagram. 
Uis  igitur   auctoribus    nonne  debes 

(70Cicero,  4t  Nttari  Dconim,  Ub.  11  ^ 
tap.  II.  i 

(73^  Juven. ,  Ht.  II I  vt.  149. 


mot^ri?  Tum  CotUt^  rumorihu, 
quit ,    mecum  pugnas ,  Balhe .  r^, 
autem   a  te    rationes   requin  (jS  ' 
M.  de  Launoi  se  pouvait  servir  a  m 
semblable  réponse    et  de  plosiraj 
autres  ;  mais,  comme  je  l'ai  déjà  cil 
trop  de  personnes  se  trooTaîent  û 
téresséef  à  8*opposer  au  cbaogeinci 
et  à  maintenir  la  tradition.  H  xm: 
qu'elles  aient  bien   pesé  les  coim 
quences  du  principe  que  l'un  des  n 
terlocuteurs  de  Cicéron  a  pos«. 
veux  dire  qu'elles  aient  bien 

S  ris  que  pour  prouver  ao'ane 
ition  est  véritable  ,  il  uut  em^ 
cher  que  le  temps  n'en  vienne  à  boi 
et  se  retrancher  dans  l'intpressii 
au'elle  fait  depub  tant  de  sièrl' 
On  suppose ,  dans  Cicéron ,  qu'i 
doctrine  mal  fondée  ne  peut 
yieillir(74)*  Quid  enim  est  hoc 
eyidentius  ?  quod  nisi  cognitum^  coWi 
prehensumque  animis  haberemut  ^\ 
non  tam  stabilis  opinio  permantnX^\ 
nec  confimuLVetur  diutumitate  te»> 
poris,  nec  unit  cum  sœculis  œtatibiar\ 

Îue  hominum  inueterare  potuisntL^ 
ïtenim  uidemus  cœteras  opiniontSi 
Jictas  f  etc,  (nS).  Sans  doute  il  y  a 
des  intérêts  plus  réels  que  celui  de 
conserver  ce  principe  de  raisonne- 
ment ,  qui  portent  les  moines  à  s'op- 
Eoser  à  Jean  de  Launoi  et  à  ses  sem- 
lables.  Notez  en  passant  que  Ioq 
emploie  dans  Cicéron  à  prouver  nae 
fausseté  le  principe  de  la  durée  ; 
car  on  s'en  sert  pour  prouver  la 
réalité  et  l'existence  des  faux  dietn 
du  paganisme.  C'est  donc  un  princi- 
pe qui  peut  jeter  dans  l'illusion,-  pi 
néanmoins  £1  maxime ,  Opiniomn 
commenta  delet  dies ,  peut  valoir  de- 

Suis  long-temps  contre  le  faux  ciAu 
es  anciens  Grecs  et  Komains ,  puis- 
que depuis  plusieurs  siècles  il  n'y  3 
Doint  de  pays  où  leur  religion ,  leui 
Jupiter  et  leur  Junon ,  leur  Vénus  et 
leur  Neptune ,  etc. ,  soient  reconnu* 
et  adorés.  Ainsi  leur  procès  est  /•'J' 
et  parfait ,  dés  que  l'on  suppose  a»' 
tôt  ou  tard  la  vieillesse  fait  périr  le! 
fausses  doctrines.  Notez  ,  s'il  rof- 
platt  ,  que  ce  principe  ne  saurait 
servir  de  bonne  preuve  ,  à  moin^ 
qu'on  ne  règle  quelle  est  la  dura 

(73)  ClccfO ,  d«  NatnrI  D«ornm  ,  lUr-  1^^ 
eap.  V. 

(74)  Idtm  ,  ibidem ,  Ub.  //,  enp.  II. 
(7$)  La  tuile  ttt  ei'deitu$ ,  citation  (70- 


LAUNOI.  109 

_  7 li  suffit  ^our  distinguer  les  erreurs  sieurs    vieilles    traditions.   Ih    sont** 

' '"    les  vérités.  Si  mille  ans  suffisent ,  louables  de   s^étre  rendus  dignes  de 

^   a  te  opinion  qui  a  dix  siècles  sur  la  ce  coup  de  foudre ,  et  ils  feront  bien 

""'  te  est  véritable;  mais   si  vous  ne  d'en   mériter   d'autres.    C'est  à   cet 

'''  >U8  fiez  à  aucun  terme,  c'est  en  vain  égard  qu'il  est  bon  d'être  un  Capa- 

"je    vous    concluez   que   puisqu'un  née  (79), 

^_  3gme  a  duré  quatre  mifie  ans  ,  il  ^^  ,^^„^^^^  ^^„^  ^^.^  ^^^^^  ^^  ^^^  ^^^^ 

5it  passer  pour  certain  :  vous  igno-  reaux, 

'  "ÏZ  l^ venir  ;  vous  ne   savez  pas  si  le  El  nous  parlant  dt  Ditu  du  ton  de  Det-Bar' 

■'"  mquième  millénaire  viendra  à  bout  ^       ******  C*"^ 

''  e    ce  qui  a  résisté  aux  précédens.  Mais  en  se  commettant  de  la  sorte 

-  .ppliquez  ici  une  pensée  d'Horace  avec  les  inquisiteurs ,  ils  se  rendront 
'  '';6).  inutiles  par  rapport  à  la  réformation 
^  Il  me  reste  encore  une  chose  à  ob-  des  abus  publics;  leur  critique,  fût- 
^'  erver. 
^'-  jue  les 
'puissent  rien  faire   d'utile  pendant   qu'                                                

'pie  les  choses  ne  se  traiteront  que  Le  mal  est  sans  remède.  Voilà  le  père 

uivant  le  train  d'une  dispute  litté-  Mabillon  qui  a  donné  de  fort  bons  avis 

-  .*aire.  Les  protecteurs  de  la  fausse  dé-  touchant  le  culte  de  certains  saints ,  et 
rôti  on  ne  voudront  jamais  reculer:  sur  le  discernement  des  reliques  (81), 

•  Us  trouvent  trop  bien  leur  compte  à  qu'a-t-il  gagné?  On  lui  répond,  me- 

ï  ne  démordre  rien,  et  ils  sont   assez  aecin,  guéris -toi  toi-même.  Réfor- 

:   puissans  pour  se  garantir  de  toute  mez  premièrement  le  culte  que  l'on 

-contrainte.  La  cour  de  Rome  les  se-  fait  rendre  dans  quelques  maisons 

y  condera  et  les  soutiendra.  Il  semble  de  votre  ordre  de  Saint-Benoît  à  des 

'  que  l'église  romaine  ait  adopté  la  re-  saints  aussi  douteux  qu'aucun  autre. 

licion   du  dieu   7cnw«5  de  la  repu-  On  lui  représente  le  tort  qu'il  fait  à 

buque   romaine.  Ce    dieu  ne  cédait  IVglise ,  et  l'avantage  qu'il  fournit 

à  rien  ,  non  pas  même  à  Jupiter  ;  ce  aux  nrotestans  (8a).  K'est-ce  pas  fer- 

'   qui  était  un  signe,  disait-on,  que  le  mer  la  porte  à  tout  le  bien  qu'il  vou- 

-  peuple  romain  ne  reculerait  jamais,  lait  faire?  M.  Thiers  s'élève  contre 
t  et  ne  céderait  jamais  un  pouce  de  les  fausses  reliques;  il  discute  où  sont 
î  terre  à  ses  ennemis  (77).  Si  quelque  les  corps  des  martyrs,  il  publie  des 
'  pape  voulait  sacrifier  quelque  chose  dissertations  sur  ïa  sainte  larme  de 

à  la  réunion  des  schismatiques ,  quel-  Vendôme ,  et  sur  saint  Firmin  :  peine 

ques   menues  dévotions  ,    quelques  perdue  que  tout  cela.  Le  conseil  du 

traditions  surannées ,  il  serait  à  crain-  roj  supprime  l'ouvrage  sur  saint  Fir- 

dre     que  l'on   ne    murmurât  con-  min ,  comme  l'évêque  d'Amiens  avait 

tre  lui  autant  ou  plus  que  les  païens  condamné  une   lettre   qui  avait  été 


n'ont  pu  empêcher  que  l'inquisition  la  Bibliothèque  volante.  On  fait  pé- 

de  ToUde  n'ait  condamné  plusieurs  rir  en  herbe  tous  les  fruits  du  zèle 

volumes  des  Acta  Sanctorum;  et  il  discret.  On  bâtit  sur  le  principe  que 

est  certain  que  cette  tempête  n'est  Tabrogation    des   vieilles    coutumes 
venue  que  des  sollicitations  des  car-      >.    ^  «      «         -.  .     ..^    v    .   ^ 

mes,  et  de  queWs  autres  moines  J^f  ^on/ Suce ,  Theb. ,  la,.  X.^njine,  a 

irrités  de  ce  que  le  père  Papebroch ,      Paulùn  si  urdiks  anus 

et    ses    adjoints  ,     ont  rejeté   comme       Ges«iâ«eot,  potuît  falmea  mcraÏMe  aecuodnm. 

apocryphes    plusieurs    actes    et    plu-        (80)  f^oje*  ,  tom.  III^  pag.  97  ,  la  remarqur 

'^        Jr  ir  r  {k)  de  l'article  B^amm. 

t.c\  c  '        f  1.  _•         .  C***)  ^«'w  '«  DiMCrtalion  «nr  le   culte  «!»•> 

('fi)StanepeUm,preUuineharUsquotutarro-  gaintslncmiM.  r«r«  M.  Basnage.  au  //•. 

gei  minus,  eu.  tome  d.  l'Hiaioire  de  l'ÉglUe.  p«g,  ,o38.  ,o3q. 

Horat. ,  «puL  I,  vs.  35, /i». //.  el   THUtoire  des  Oavrage»  des   Savans,   août 

77)  ^9T'*  «  «""•  ^//^f  ptig'  4>4 1  ^  cUation  1698  ,  pag.  37a  et  suiv. 
)  de  tarUcU  Jovis».  ?8a)  VoyeM  Us  mêmes  ouvrages ,  là  mfnc. 

(78)  V0ye%,  tom.  f^III^  pag,  4i«i  ^  remor-        (83)  Mois  d»  mars  1700  ,  pàg.  356,  et  mots 

fue{h)dePartieleSo'finm.  d'avril  1700,  pag.  38a. 


(4] 


1  lO 


LAUNOI. 


est  à  craindre,  qn*il  ne  hui  point  re-  nienJus  (  88  ).  Ce  jésuite  Je    compare 

moer  les  bornes,  et  que  selon  Pancien  ailleurs  â  Ismaèl.  Homo  Ismaëtita  , 

mtnreri)e  ,  U  faut  laisser  le  Monsiier  cujus  nuuuts  contra  onuies,  Joannti 

ok  à  est  (84)-  ^  prospérité  de  Rome  JLaunoi  (89}. 

chrétienne  tout  comme  celle  de  Ro-  (g)    j^   rapporterai    le  JMsgement 


ne  Teut  pas  qu^on  les  change.  Sea  ,»  qy^i]  arait  le  défaut  dominant  des 

illa  mutari  i^etat  religio ,  et  consecror  ,  critiques ,  qui  est  de  ne  garder  aa- 

tis  utendum  est  {96),  En  nos  jours  y  „  cune  mesure,  et  de  détendre  les 

disait   un  sous-prieur  de  Saint-An-  ,,  ^\as  méchantes  causes   avec  opi- 

Xomt,  gardons  nous  de  noualUésifii),  »  niâtreté.   Ses  libres  de  TExtreme- 

(R)  Il  ne  trouva  point  d'antago-  »  Onction,  de  la  Fortune  d^Arîstote , 

niste  oui  gardât  moins  de   mesures  ^^  ^^  quelques  autres ,  sont  de  boos 

avec  lui  que Théophile  Ray-  »  ourrara  :  mais  on  pentdire,  en 

naud.']   Vous  n'ayez    qu  à    lire   son  »  général ,  que  dans  tout  ce  que  et 


-^  .        _.  logi^i -- 

considéreront  seulement  ce  que  je  ^  dinaire  la  question  principale  n'est 
je  Tais  copier  ,  comprendront  sans  „  ^^  ^q  qu'il  traite  le  mieux  ;  mais 
peine  que  notre  docteur  n  a  jamais  „  ^e  sont  les  choses  accessoires  qui 
reçu  plus  d'injures.  Infruniti  *firin-  „  gont  merveilleuses,  et  par  iesquel- 
gelnii  Joafines  Launoyus  ,  oui  mhil  „  içg  souvent  il  éblouit  le  lecteor 
adeo  sacrum  fuit  y  quod  non  fœddrit  „  peu  attentif  (go).» 
scHptione  aliqud  petulanti  ac  plus-  L'auteur  du  Journal  des  Savans  a 
quam  censond.  CœlUibus  tpsis  non  soutenu  (91),  aue  jamais  rien  ne  con- 
pepercit,  imom  hoc  non  semel  conis-  ^^^  ^^^^^  a  M.  de  Launoi  que  de 

<:avit Isckm  in  me  quoque  in-   j^fo^re  les  plus  méchantes  causes 

curnsset,  urgente  quodam  insonuuo-  ^^^^  opiniâtreté.  Son  caractère  par- 
so  Marsyd  ,  qui  sua  dehna ,  imo  Hc^Uer  étaU  d aimer  la  uérité  sur 
apertè  hœretica  comrnenta ,  contacta  ^^^^^  ^j^^^  ^  ^  i^  chercher  sans 
extremU  propè  digiUs  m  eo  Anlçmu-  préug^aon,  de  la  décomnrir  librement 
raU ,  œgrè  tulit ,  ex  persondamuii  ac  ^  7  V auait  trouvée ,  etc.  M.  de 

-  Marville   a  répondu  (  93  ) 
a  deux  manières  d* aimer  la 


^     ^               ,.                              r.      ,  ,«-...*>,   June  de  V aimer  pour  elle- 

lit.  Tum  mendaciis,  calumnus,  lo-  jnéme,  et  Vautre  de  l'aimer  par  rap- 

quaâtaU,  scurrilitate  ,  alusquejœ-         ^  ^   ^^j Q„g  gj^j^^  Augustin 

minini  generis  maculis,  quitus   sa-  f'aime  pour  elle-même qu'il 

tyra  venus  quhm  scriptio  ab  eo  m  ^>^^  est  pas  tout-a-fait  de  même  de 

nosexarata,  dehonestabatur  :  ita  ut  la  plupart  des   critiques,  qui  nont 

Commodi  exemflo ,  Hercules   simul  ^ amour  pour  la  vérité  ,   que  par 

terrificus  ,  et  fœmina ,  non  msi  pel-  rapport  ou  a  la  gloire  de  faiseurs  de 

lacUs  ac  dolis  armata,  apparere  vo-  découvertes,  ou,  ce  qui  est  le  plus  or- 

laisse   in  eâ  lucubraUone  ^ideatur.  dinaire ,  a  l'humeur  bourrue  qui  Us 

Quœ  causa  fuit ,  cur  Herculis  Com-  domine.  «  Je  ne  veux  pas  dire  »  con- 

modiani  appellatione  visus  sit  insig-  tinue-il  «  que  M.  de  Launoi   ait  été 

^,^„      _            „    ,     .     .  1  -,  »  de  ces  aventuriers  'qui  cherchent 

iii*i^m"l^'l                               '  »  >a    ^«rite    «""""e   'es   chcTalien 

(85)  Morihus  antiquis  res  sUa  Somana  virit'  »,,,.,«            ,      -                 ,    ...  . 

^,14,  (88)  Tfaeophil.  Raynaad. ,  Syntogm.  de  Loris 

Eamu,  apud  Cicer.,  cUatum  ah  Aagast. ,  de  P'oprii..  num.  63  ,  pag.  67  A'popomp«i. 

Civlut.  Dei ,   lia.  7/,  cap.    XXI.   Vide  eliam  (89)  Idem  ,  ibidem,  num.  72  ,  pag.  ro 

Vulcatinm  GaUicanam ,  in  Avidio  Casfîo ,  pag.  (qo)  Vigncul-Marville,  Mélanges  d'Hist.  et  de 

m.  445  ,  tom.  I.  Liltcratiire  ,  pag.  367. 

(86)  Quinlil.  ,  lih.  i,  cap.  VI,  pag.  m.  39.  (91)  Voyez  le  III*.  tome  de  Vigoenl-Martil- 
(«7)  Vojet  la  préface  des  nouvelles  éditions  le  ^  pag.  a66,  édition  de  Bouen. 

du  Catéchisme  des  \tii\il*'» ,  fait  par  Pasquicr.  (9a)  Là  même ,  pag.  267. 


LAURENS.  III 

M  erranrcherchaiéntjadisâ  faire  des        LAURENS  (ANDRÉ  DU)  en  la- 

»  prouesses.  Mais  on  ne  saurait  nier  ^^    LaurentiUs  ,   professeur  en 

3*  aussi  qu  une  infinité  de  gens  très-ca-  .^'j^  -^^    j^...    i%.^*        -x  '     t 

»  pables  ne  l'aient  quelquefois  re-  njedecme    dam   1  université   de 

5»  gardé  comme  un  critique  outré,  Montpellier  (  A ),  chancelier  de 

»  et  <|ui  n'a  pas  toujours  trouvé  la  la  même  université  * ,  et  pre- 

»,  vérité  qu'il  chérissait.  Il  ne  faut  niier  médecin  de  Henri  IV,  mou- 

»  pour  cela  que  jeter  les  yeux  sur  ^.41^  ,ci  j»«^a«.    ,^ 

«  les   savans  qui  Vont  attaqué,  ou  ^ut  le  16  daoût    1609,  comme 

»  qui  lui  ont  fait  des  répliques  fâ-  nous  apprend  Guy  Patm  (a)  avec 

»  cheuses.»  OnPa  pu  voir  «oa«  cott-  quelque»    autres    particularités 

uert  dépoussière  de  ses  comhau  jour-  q^i  ^^^  ^^^  portées  dans  le  Die- 

nauers ,  et  des  meurtrissures  qui  lui  *.  .       jtz  tur      '  •       ». 

f^staieritdu  conAat{^y  On  Ijoute  tionnaire  de  Moreri ,  et  que  je 

qu'au  sentiment  même  de  M.   Ar-  ne  veux  pas  repeter.  Je  me  con- 

nauld,  il  n'avait  pas  toujours  soute-  tente  de  remplir  le  vide  que  l'on 

nu  l'orthodoxie  :  il  s'étaU  trop  dé-  ^  ^^^^^^  ^^ns  ce  Dictionnaire-là. 

dure  pour  un  theoùomen  de  moindre  /%         9      j*j.      •        j  ^*      i> 

nloiqle  saint  AugiSUn,  et  dont  Us  ^^   ?>.  ^^*    "®i^  ^^  P^Tt^CuIier 

protestans  du  parti  d'Arminius  ont  des  écrits  d  André  du  Laurens. 

prétendu  tirer  de  grands  avantages.  C'est  pourquoi  j'observe  qu'il  en 


naîtrons  beaucoup  mieux  quel  était  toire   anatomique  (6)  quia  été 

son  sentiment  sur  cette  doctrine ,  si  fort    souvent    réimprimée  ,    et 

nous  lisons   la  préface  d;un  traité  qu'ildédiaàHenri  IV ,  raniSoQ. 

cfui  n  est  pas  encore  public.  M.  Si-  A        >    .    .  »  ••  *v? 

mon  Ta  insérée  dans  Fune  de  ses  let-  «n   sest  tromne  quand   on   dit 

très  (q4)  ,  et  a  fait  savoir  que  le  dbc-  qu'il  profita   des    conversations 

teur  de  Launoi  condamne  ,  dans  cet  d'Aquapen dente  (  C  ).   Sa   patrie 

r*"^ISi:?4Te:t^^trt^rn:  =;«?«».  «té  Wen  marqaéedans 

tafieuse  au  docteur,  et  donne  une  Liindenius  renovatus  {U).  Antoi- 

tï%-petite  idée  de  son  savoir.  Voyez  NE  DU  LaurenS,   le  plus  jeune  de 

le  Journal  des  Savans  du  i4  novem-  ses  frères,  fut  avocat  au  conseil 

î^n'a^rU^jo'u^'aft'^Trt^ut  «»  f-"^*  -  '647,  à  l'âge  de 

août  i7o3,pag.  i3i3, édition  de Fraù-  quatre-vingt-trois  ans.   Il  fut 


buée  à  k.  de  Launoi.  M.    DU   LaURENS  ,   conseiller  au 

parlement  de  Paris ,  était  leur 

^^  ^«/ÎI'XXX?*  ie.  Lettre.  ehoUie,  ^Mb)>  LoUISE  DU  LaURENS  ,  fem- 

de  M.    SifflOB,   imprimées  à  Trévoux  ,   /'«•  *  Du  Laurens  fut  professeur  à  Montpel- 

"•**i«l  ancrage  e«t  imituli  :  VériiahU  Tradi-  Iffr  1.^"  "î^^ "i •  *^^"  1  ^^  '^'''* -î'  !f  "^^"^ 

tion    derÉghse  sur  la   prédestinnUon   et  la  ^I^er  en  l6o3  duXcclcrc  ,  qu,  cite  Astrac, 

erOcé,  fji,^,  ia-ia;  et  réimprimé  dans  la  se-  ^moires  de  Treuoux   1781,  août, /».  1433. 

ronde  partie  dn  tome  l".  âe  Joannis  Launoii  Je  remarquerai  quel  édition  de  1740,  du  i>(C/. 

opéra  omnia,  i73i-3a.  Leclerc  croit  que  la  Vé-  de  Bayie^  est  la  première  où ,  dans  la  paren- 

ritabU  Tradition  fut  publiée ,  «n  170a ,  par  Si-  thèse  ,  après  le  mot  jéndré,  on  ait  ajouté  (fu. 

noo.  Lecletc  dit  aue  bien  de*  gens  croient  que  C'était  une  omission  ;  car  dans  tout  le  reste 

le  livre  n'eet  pmnt  de  Launoi ,  mais  quUl  contient  de  l'arUde  Bayle  lui-même  écrit  Du  Laurens. 

ses  vrmu  santunens.  nieeron,  an  coatnire,  dit  /-\  d-.;»     r-.*i„«   vwr                         / 

qu'on  doute  fort  qne  ia  FentoAfe  rraditionwit  J±T^'    î;.^"'^   ^^^\'  ^^IhZ'.  ]^^ 

de  Launoi.  da   moin,  en  entier,  puisqu'on  jy  ''"  '    '  '*""*   '^^^**  '"*'^  '^  XXriir  let- 

voit  des  choses  contraires  a  ses  sentimens,  et  ^^^  P^S'  ','7* 

qn^oo  a*y  trouve  d*aiUeur»  ni  sa  manière  ni  aou  (^)  Tiré  de  Patin ,  lettre  GGLI,  ^.  889 ,  et 

style.  lettre  CCLXXXII ,  pag.  5o8  du  II",  tome. 


ni  LÀURENS. 

me  de  M.  Baltazar,  maître  j3es  Jesseur  royal  h  Montpellier ,  conm 

requêtes ,  et  intendant  de  lustice  f?  ^^"  «'  *^«5"'*  f^^  '  *^^^ff  »  /'«''  *"" 

T              J           Â4r  -ê.  1-..A.   cii^  rotai*  conseil  pnué,    au  il  eut  bien 

en  Languedoc,   était  leur  fille  delapeineàfaireuérifieràTouhu^ 

(c).  On  voit  dans  le  Mercure  Ga-  se  (3).  Notez  qu'il  fonda  un  jardin 

lant    que    Pierre    du    LauREWS  ,  de  médecine  proche  Tune  des  por- 

docteur  de  la  maison  et  société  *«%,^^  MoBtpellier ,  et  an'il  y  fit 

je,                   .  j          .            j  mettre  cette  inscription  Arsus  esta , 

de  Sorbonne  ,  ci-devant  crand-  ^^n  Bnarœus  (4). 

prieur  et  vicaire  général  de  l'or-  '  (B)  //  publia  plusieurs  écrits  qui 

dre   ^    '^^        •     '-' --*     ''—' '^-— -- '^- 


ans 


d'André   du  Laurens  ,  premier  suivies  de  trois  autres  à  Francfort, 

médecin  du  roi  Henri  I V  (^f).  ''f\  ,*'*'^  '^^  \  ?'«,?,  \«/5  et  l'an 

^   '  1637.  L'ouvrage  est  intitule  :Zfutona 

(r)  Patin,  lettre  CCCLVI,  pag.  5g  du  anatomica  humani  Corporis  et  singur 

///«,  tome.  larum  ejus  partium  ,  multis  contro- 

*  n  n  était  que  son  petit-neveu ,  dit  Le-  i^ersiis  et  obseruatiônibus   novis  illu- 

clerc,  André  n  ayant  laissé  qu'un  fils  qui  Strata    (5).   Le  mot    nouis  nous  doit 

mourut  sans  postérité.  faire  entendre  que  l'édition  de  Pa- 

{d)  Mercure  Galant, /«/rfer  ijoS ,  pag.  ris,  1600,  n'est  pas  la  première.  Elle 

*^*'  avait  été  prëcëdée  de  celle  de  Lyon , 

,.%„/.                      'j    •      j  ïSgS,  i«-8**. ,   qui  est  moins  ample 

(A)  Professeur  en  med^^^^^  j^  1^  „^,itié.  ?ai  vu  deux  versions 
l  unwersité  de  Montpellier.-]  Il  est  françaises  de  l'ëdition  de  Paris  :  l'u- 
remarquable  qu  avant  que  de  lui  ^^  fut  faite  par  Fraucois  Sizé  ,  et  im- 
permettre d enseigner,  on  Fobligea  rimëe  à  Paris,  l'an  1610  ,  m-S». 
àe  faire  toutes  les  épreuves  d'un  se-  fhë  jiile  Gelée  médecin  à  Dieppe , 
cond  doctorat  Çam  r.g'wy^/omate  est  Fauteur  de  l'autre  :  elle  fut  iV 
Monspehi  medicinam  publice  docen-  ^^^^  ^  Paris,  in  -folio  ,  l'an  iCiS, 
di  munus  ohunutsset  admitti  ta-  ^^^  plusieurs  autres  traités  de  du 
men  nonpotuit,  doneciurumfactus  Laurens  (6),  traduits  par  le  même 
^isset  primo  medicus  haccalaureus ,  (j^j^  ^^  ^  avaient  déjà  été  pu- 
deindh  licenuatus  ,  tandemque  doc-  tliés  en  français  par  du  Laurens  (7) , 
tor  ,   et  toues    iterum  de  medicinâ  ^u  qui  avaient  été  recueillis  de  se 


diP^ii^a;,  étant  aocteur  d'Ayienon,  quatri-t^ingi  sept 

futcontraint,pourdeineurera  Mont-  ^i^^s  traita  concernent  la  goutte  ,  la 

pellier,  et  y  exercer  une  lecture    ^  j^        ^^  j^  ^^^^j^    ^        f        J^ 

se  faire  derechef  docteur  de  l'école  f^(^^^^  ^^^^  je  viens  de  faire  men- 
de  Montpellier ,  comme  un  simple  ^  -  ** 

"^D*?*       .  ..  j      *  **  (3)  Patin,  letlreXXVII.pa^.   m.   117  ,itt 

Patin    i^orait   sans  doute   cette  /er.  tome. 

Iiarticulanté  ,    car   s'il   l'avait  sue  ,  il        (4)  Paolas  Freber. ,  in  Thealro  ,  pag.  i3a3. 
'aurait  jointe   à  celle-ci  :   Du    Lau-         (5)  ^or«*  Lindeniu  renoTatns ,  pag,  47.  Oh 

rens uint   a  la  cour  auec  la  J  f^  oubiiiVêdUion  de  Lyon ,  i6%l ,  in-%». 

comtesse  de  Tonnerre ,  par  la  rtcom-  ,  îSlS'ï*  ^i'  ?'?*•'  divise' in  trois  Uures,  a»ec 

«.^«^^#;««  ^^  1  11     -1  f  *  J^    *  ^  '  "  Méthode  générale  servant  aa  pronosbc  et  inx 

mandation  de  laquelle  iljutfait  me-  crises  des  maladies ,  ei  celui  desEcrouéU» ,  di- 

decin   du  roi*  par  quartier  et  prO'  m/ en  <2«iMr /iVr«#,  <2ont le  premier  traite  de U 

vertu  admirable  de  guérir  les  écronelles  parTsi- 

(i)  Panlus  Freber.,  in  ThtMlto ^  pag.  x3a3  ,  toncbeaent,  concédée  divinement  aaz  seols  rois 

ex  II  parle  Vitamm  Virornm  doctorum  Jani  de  France,  et  le  second  exfdi^ue  la  nature  des 

Jacobi  Boissardi.  écrouelles ,  elc, 

(a)fiioIaD,  Recbercb.  des  Écoles  de  médecine,        (7)   Celui  de  la  Geaservatioa  de  la  vae;  celui 

pag.  8.  V^e*  aussi  pag.  167.  des  Maladies  mélancoliqaes  ;  ea^Mt   <fe«  Catar- 

«  Haari  III ,  dit  Ledere.  rbes  ;  et  celui  de  la  Vieillesse. 


LÀURENS.  ,,3 

tîon  ont  aussi  paru  en  latin  :  on  les  voit  au  en  a  écrit  par  questions  te  sieur  du 
«lans  le  deuxième  tome  des  œuvres  Laurens  est  une  anatomie  purement 
de  du  Laurens ,  à  l'édition  de  Franc-  physiologique.  Au  fait  de  l'anato- 
fort,  i6ai  ,  in-folio  y  avec  les  jinmh-  mie  ,  il  a  commis  de  grandes  fautes , 
tationes  in  artemparuam  Galeniy  et  non  pas    celles    qu'ont   remarquées 
consilia  medica.  Le  Traité  des  Crises  Collado  et  Laurembergius  ,  qui  sont 
avait  été  imprime  à  part ,  en  latin  ,  dans  les  Questions,  mais  je  dis  dans 
à  Francfort,  Fan  i5q6  et  Pan  1606,  le  texte  du  fait  et  de  /'Histoire  ana- 
i/i-^.  (8).  On  a  oublie  dans  Lindeniua  tomique  ;   ce  qui  est  si  clairement 
renoi^atus  l'édition  latine  de  toutes  démontré ,  que  tout  homme  un  peu 
les  œuvres  de  du  Laurens ,  faite  à  versé  en  Z'anatomie  l'avouera  sans  le 
Paris,   en  deux  volumes  in-l^,,  l'an  pouvoir  défendre  (10).                       • 
i6a7  y  par  les  soins  de  Gui  Patin ,  au-  Ce  Collado ,  ou  plutôt  Colladon,  a 
teur  de  la  traduction  latine  de  quel-  outré  la  critique  j  car  il  a  prétendu 
ques  Traités  que  du  Laurens  n'avait  qu'il  n'y  avait  rien  de  bon  dans  l'ana- 
écrits  qu'en  sa  langue  maternelle.  tomie  de  du  Laurens.  Cet  excès  de  pas- 
La  version  française  de  l'Histoire  sion  a  été  marqué  par  Jean  Spenin- 
anatomique ,  imprimée  i/i*8°.  à  Paris  ,  gen  ,  professeur  en  physique  à  Wit- 
l'an  161  o ,  ne  contient  point  de  figu-  tembere.  Hœcetplura  ejusmodi  Col- 
res  ^  mais  on  n'en  usa  nas  de  la  sorte  lado  ,  dit-il ,  quœ  non  hic  saltem , 
dans  la  traduction  de  uelée  ,  in  folio,  sed  ubique  contra  Laurentium  magno 
L'imprimeur  qui  les  supprima  allé-  fervore  scriptitat.  Ubi  ita  se  gerity  ut 
gue  entre  autres  raisons  que  du  Lan-  oculati  videant  omnes,  non  tam  amo^ 
rens  ne  les  ût  mettre  que  pour  agréer  ne  ueritatis  quam  antiquitatis ,  coi-' 
a  quelques-uns  ,  non  qu'il  les  jugeât  dato  huic  contradixisse  viro^  Sed  non 
beaucoup  utiles ,   mais  plutôt  servir  abjicienda  nova  omnia  ,  alihs  et  ipse 
d'amusoir  qu'apporter  de  l'avance-  hic  Colladonis  liber  è  medio  tollendus 
ment    aux   étudians.   D'ailleurs  ,  il  et  è  bibliothecis  foret  exterminandus. 
déclare  lui-même  qu'il  a  laissé  met-  Quem  tamen  multa  bona ,  multa  acu- 
tre  a  F  imprimeur  de  son  œuvre  en  ^  excogitata  continere ,   non  imus 
latin  y  les  figures  telles  que  tous  les  inficias.  Intérim  etiam  non  omnia  in 
anatomistes  vulgaires  les  ont  ;  des-  Ijaurentio  falsa ,  sed  plurima  vera  y 
quelles  il  f  a  peu  de  gens  qui  n'en  plurima  non  absque  insigni  legen- 
soient  pourvus  ,  comme  de  celles  des  Uum  commodo  scripta  sunt,   lallit 
sieurs  Paré  et  Guillemeau ,  chirur'  Collado ,  càm  inquit  :  Laurentii  Ana- 
giens  de  no^  rois  très-chrétiens ,  ou  tome  tota  menais  scatet ,  ut  de  eà 
de  Charles  Etienne ,  docteur  en  méde-  verè  prophetae  querimoniam  possis 
cine  en  cette  université  :  tellement  queri ,  omois   princeps  aegrotat ,   à 
que  s'il  Y  a  de  la  faute  aux  figures  vertice  ad  plantam  pedis ,  et  non  est 

?u'il  a  fait  représenter,  il  veut  qu'on  in  corpore  toto  sanitas  :  adeo  omnes 

impute  au  peintre  et  au  graveur,  et  libri   partes    ineluibilibus   errorum 

dit  qu'il  a  assez  clairement  donné  à  macuhs  imbutae  sunt,  ut  nescio,  quâ 

entendre  ses  ùoncepUons  en  son  his-  cretâ  aut  cimoliâ  abstergi  purgarique 

toire  ,  sans  qu'il  y  soit  besoin  d'au-  possint.  Fallitet  cùm  scribit  •  Docere 

cunes  figures  ;  mais  de  la  vue  seule-  vis  ,  qua;  non  intelligis ,  quomod6  id 

ment  par  les  dissections  annuelles  ,  prastabis  ?  Non  per  te   sané  ,   non 

sans  lesquelles  on  ne  saurait  jamais  enim  potes  dare  quod  non  habes , 

être  parfait  en  cet  art  anatomique  sed  KctTei  av/ut^t^nMoç ,  instar  dur»  et 

(9).  Comme  ceci  est  historique  à  l'é-  stupidae  coUs,  acutum  reddere  qua6 

^ard  de  cet  ouvrage  de  du  Laurens  ,  ferrum  valet ,'  exsors  ipsa  secandi. 

l'ai  cru  qu'on  approuverait  que  je  Non   ùcies  sané   tuorum   librorum 

l'insérasse.  lectores  doctiores ,  imb  si  tibi  fidant 

Je  dois  ajouter  qu'encore  que  ce  indoctiores  :  sed    tum    deprehensâ 

médecin  fût  trés-habile  dans  l'ana-  doctrinse  toae  falsitate  justo  perciti 

tomie  ,  il  ne  laissa  pas  de  donner  lieu  zelo  ,   verse    et  genuinœ  medicinae 

â  la  censure.  Lisez  ces  paroles  :  Ce  auxiliatrices  manus  aiTerent ,   prse- 

...„,.,.                        ,  mium  clarioris  scientiœ  eruncatis  tuis 

(8)  Ex  I«iMenio  renoTato,  pag.  ^n. 

(9)  Avit  au  Ueteurt  au-devant  de  rAaatom'O  (10)  Riolan  ,  Recberclici  des  ieole*  de  méd»* 
traduite  par  FmdçoU  Sisi.  ciqe,  pag.  ai4f  ai5. 

TOME   IX.  8 


,i4  LAURENTIO, 

ex  suo  aliorumque  an  unis  erroribus  (16)  de  cet  Andr^  était  d*  Arles  ^  car 
perniciosissimis  metent.  iVe  quid  ni-  il  n'est  pas  extraordinaire  que  les  en- 
mis ,  Collado  !  Amick  traotandi  pur-  fans  d'un  même  homme  naissent  ie^ 
blici  boni  causé  qui  laborant.  Nœvos  uns  dans  une  yille ,  et  les  autres  dam 
si  habent ,  et  tegendi,  et  detegendi  une  autre.  J'attendrai  donc  un  pltu 
illL  Errare  humanum ,  sed  errata  ample  ëclaircissement  sur  ce  soiet , 
stylo  atroci  et  lingud  virulentd  nO'  comme  aussi  sur  ces  paroles  du  lin- 
tare,  ac  è  muscd  eiephantemfaceref  denius  renoyatus  :  ohiit  in  patriâ ^ 
inhumanum  (il),  qui  signifient  qu'André  du  Laurent 
(C)  On  s'est  trompé  quand  on  a  dit  unit  ses  jours  à  Montpellier;  mais  en 
qu'il  profita  des  leçons  d' Aquapen-  attendant  je  douterai  peu  qu'il  ne  fût 
dente.  ]  Commentons  ceci  par  un  d'Arles ,  puisque  Gni-Patm  l'a  sur- 
extrait d'une  lettre  de  Gui-Patin.  M,  nomme  Arelatensis ,  au  titre  de  Té- 
Hofman  (la)  .  ...  remarque  en  quel-  dition  qu'il  procura  Pan  1637  *. 
que  endroit j  que  du  Laurens  a  dit  une  (£)  Avec  Anne  Robert..,  laquelU 
•certaine  uérité  anatomique ,  qui  ne  lui  viycût  encore  Van  1663.]  Patin  assure, 
serait  jamais ,  dit-il,  %*enue  aans  Ves-  dans  une  lettre  datée  le  a6  décembre 
prit ,  s'il  ne  tedt  apprise  de  Fabri-  1662  (17),  que  ce  jour-là  il  lui  avait 
dus  d' Aquapendenie  ,  à  la  table  dw  fait  donner  l'extrême  -  onction  ,  et 
quel  il  a  été  quelques  années.  Or  qu'elle  avait  quatre-vingt-sept  ans; 
cela  est  très-faux;  ledit  sieur  du  Lau-  mais  il  avait  dit  ailleurs  (18)  qu'elle 
rens  n' ayant  jamais  étudié  qu'a  Pa-  n'en  avait  que  quatre-vingt  et  un  Pan 
ris  y  sous  Louis  Duret,  durant  sept  1661. 

années Ainsi  il  ne  fut  jamais 

a  Padoue  ,  ce  que  je   sais  fort  bien,  ,  C»6)  Honoré  au  Unrent,  archets  f ^ue  tTEm- 

/^_-.f              '     ■'^  M      '            •'            /       »  bnirt'  Fore*  son  article  dans  le  Moreri. 

étant  il  Y  a  (^infft-trois  ans  passes ,  le      «.    ,      j.  ^ '••    .•  ju-,  1..  .   , 

,,      .'^.      .O/.       ...      «    'x^ii^  '  «  *  Leclerc  dit  qu  II  cit  indubiUble  qoe  da  La»- 

medecin  de   la  famille  de   MM.  du    ,«.  éuitnéi  Arlet;  m«i.  Jolyciieaneleiurde 
Laurens  ,    qui  sont   deux  conseillers    Tabbé  Bon«idj  ,  qui  porte  que  An  Laurens  cuit 

d'André  du  Laurens ,  n'est  mort  que      (18)  Dans  la  leure  CCLI ,  pag.  38o  du  m/- 

depuis  dix  ans ,  d'une  fièwre  quarte ,  "»•  *^"*** 
âgé  de  quatre- tdngt-sept  ans  ,  et   qui  TTuTJxrT  rrk    xr 

n^en  a  autrefois  raconté  tout  ce  que        LAUKbJN  1 10(  Pi  fCOLAS),  vul- 

j'en  ai  uoulu  (i3).  gairement  appelé  Cola  di  Rien- 

(p)Sapatnen'apasétébienmar-  ^     3  été  dans  le  XIV.  siècle, 

quée  dans  Lindenius  renouatus.  \  Les  i»         1  1  1 

paroles  de  l'auteur  de  ce  livre  sont  :  ^  .^^^  ^®  ceshommes  que  la  pro- 

jVatus   in  academid  MonspeUensi  vidence  de  Dieu  emploie  de  temps 

(  '4)  »  c'est-à-dire  né  dans  î'acadé-  en  temps  comme  un  théâtre  où 

mie  de  Montpellier.  Cette  exT?Tes8ion  l'on  puisse   voir  les    vicissitudes 

serait  impropre,  quand  même  lamé-  .  1    *r  •  •      j    1  j-,- 

re  d'André  du  Laurens  serait  accou-  «'  *®*  bizarreries  de  la  coodition 

chée  de  lui  dans  un  collège  de  Mont-  humaine  (A).  Il   était   fils  d'un 

pellier.  Je  ne  saurais  bien  dire  s'il  petit  cabaretier  et  d'une  lavan- 

naquit  à  Montpellier^  L'auteur  (i  5)  aiëre.  L'attachement  qu'il  eut  à 

que  Ton  cite  dans  le  Théâtre  de  Fré-  i>  ^^    j     j  .  ^  1 

her  l'assure.  On  ne  le  réfuterait  pas  ^  ^^^^^  dans  sa  jeunesse  ,   et   la 

solidement  par  la  raison  qu'un  frère  force  naturelle  de  son  esprit ,  le 

rendirent  fort  habile.  Il  devint 

(Kx)  Job.  Sperling«B,  de  Formations. Homittis    4.^»-    ^îl^^,..^^*       ^4.    ;i    '«. - 

in  «lero,  p«i7„3*,  erfi,.  jr/a.,,64i.//«<e  tres-eloqueut ,   et  il  savait  par 

U^Ce^t^jr^'  ^^'  ^^^^  ^®*  P^*^*  beaux  endroits  de 

90ur en médecine'^h  Mi^rf*^    "  "**" '  '"^•'*'"  Cicérou ,  dc  Tîte-Lîve ,  de  Jules 

(i3)  P.tîn ,  lettre  xxviii,  pag.  ,,7  du  /•».  César ,  de  Valère  Maxime  et  de 

Utme  t  elle  e*i  daiée  du  6  de  septembn  iSân.       c  '    '  ri      •         -^        *    a 

(i4)  Merckiin..  in  Lindenio  renov.,  p. ^^.     ocncque.  Il  aimait  extrêmement 
(x5)  Pari  II  viuriim  virornm  doctorum  Je-  les  aucieuiies  inscriptious  ,  et  les 

Si  Jacobi  BotMarai ,  opHif  F  reber.  .  in  Tbeatro,  -.r      .   i-         j'   t'/r  ti     i 

pag.iii^.  savait  fort  bien  déchiffrer.  Il  00- 


LAURENTIO.  ïi5 

Lint  une  charge  dé  notaire,  qui   avec  des  soldats  pour  faire  venir 
en    ce  temps-là  était  assez  esti*  des  vivres,  il  assembla  le  peuple, 
(née  pour  que  des  gentilshom-   il  harangua  ,  il  fit  des  lois  ,  il 
mes    ne   dédaignassent   pas   de   chassa  de  la  ville  tous  les  grands, 
l'exercer.  Les  commissaires  des   il  s'empara  des  fonctions  de  ju- 
[juartiers  de  Rome  l'ayant  dëpu-   dicature ,  et  fut  déclare  tribun 
té  au  pape  Clément  VI ,  qui  sié-   auguste  et  libérateur  du  peuple 
geait  à  Avignon ,  il  harangua  si   en  1 346.   La  faction  des  exilés 
éloquemment ,  qu'il  s'attira  l'es-   fut  incapable  de  lui  résister ,  à 
lime   et  la  bienveillance  de  ce   cause  du  peu  d'union  qui  était 
pontife ,  et  l'admiration  de  cette   entre  eux  :  ainsi  il  disposa  des 
cour.  Cela  lui  donna  le  courage   choses  à  sa  fantaisie ,  et  se  vit  le 
dedéclamer  fortement  contre  les   chef  d'une  nouvelle  république 
grands  seigneurs  de  Rome  qui  op-   romaine ,  au  nom  de  laquelle  il 
primaient  la  bourgeoisie.  Le  car-   écrivit  aux  autres  états ,  à  l'em- 
dinal  Jean  Colonna  lui  en  voulut   pereur ,  et  au  pape  même.  Pour 
du  mal;  mais ,  ayant  mieux  cou-*   mieux  affermir  son  autorité  ,  il 
sidéré  cette  affaire ,  il  cessa  de  le    condamna  bien  des  gens  au  der- 
rendre  odieux  au  pape.  Lauren-   nier  supplice ,  et  entre  autres  il 
tio  s'échauflFa  de  plus   en  plus    fit  pendre  Martin  de  Porto ,  l'un 
contre  ces  petits  tyrans  de  Rome;   des  petits  tyrans  de  Rome.   II 
et  il  harangua  un  jour  dans  le   reçut  des  ambassades  de  la  part 
Capitule  avec  tant  de  liberté  con-  de  plusieurs  princes  et  de  plu- 
tre  eux ,  qu'on  lui  donna  deux   sieurs  républiques  ,  et  cita  har- 
soufHets   lorsqu'il  eut  fini.  Un   diment  le  pape  à  venir  séjour- 
seigneur  de  la  maison  Colonna ,    ner  à  Rome  avec  le  collège  des 
qui  était  alors  camérier  de  Rome,    cardinaux.  Il  fut  si  heureux  dans 
et  Thomas Fortifiocca,  secrétaire   la  guerre  qu'il  soutint  contre  la 
du  sénat  ,   furent  ceux  qui  le   faction  des  nobles ,  qu'il  la  dissi- 
soufHetërent.  Il  dissimula ,  et  ne   pa  entièrement.  Mais  alors  il  fit 
laissa  pas  de  haranguer  dans  le   comme  la  plupart  de  ceux  qui 
Capitole  et  dans  diverses  églises ,    se  soulèvent  sous  le  beau  pré- 
et  de   faire  des   emblèmes  ,   le   texte  de  la  liberté  :  ce  n'est  point 
tout  afin  de  marquer  la  mauvai-   la  tyrannie  qu'ils  haïssent ,  mais 
se  administration  de  la  justice,    les  tyrans;   ils  sont  fâchés  que 
Les  intéressés  prirent  cela  pour   d'autres  qu'eux  exercent  la  souve- 
unjeu,  et  principalement  lors-   raine  puissance.  Laurentio  n'eut 
qu'ils  virent  que  ses  harangues   pas  plus  tôt  abattu  la  tyrannie 
étaient  mêlées  de  plaisanteries ,   des  autres ,  qu'il  devint  lui-mé- 
et  qu'il    menaçait  du    dernier   me  tyran.  On  le  traita  alors  com- 
supplice  quelques  -  uns  d'entre    me  il  avait  traité  les  autres.  Il 
eux.^  Apparemment  ils  crurent    fut  contraint  de  s'enfuir,  et  on 
alors  que  par  ses  extravagances   le  pendit  en  effigie  dans  Rome 
il  se  mettait  hors  d'état  de  nuire  ;   comme  un  traître.   Après  s'être 
mais  ils  se  trompèrent  :  car  se   tenu  caché  quelque  temps  il  se 
prévalant  de  l'absence  d'Etienne   présenta  à  l'empereur,  qui  lui 
Colonna ,  qui  était  sorti  de  Rome    permit,  sans  néanmoins    le  lui 


fi6  LAZZARELLL 

conseiller,  d'aller  faire  la  révë-  ^, ^.^ ,«,,5:'!ir  ''^ 

rence  au  pape.  H  en  fiit  dabord  Quelques-^uns de  ses écfiis suh- 

mal  reçu  ;  mais  après  quelques  sistent  encore,  ]  La  lettre  qu'il  écri- 

mois  de  prison ,  il  suivit  à  Rome  yit  à  ceux  de  Viterbe  se  trouve  dan« 

le  légat  du  pape.  Il  y  releva  son  un  lirre  intitule  :  Prose  antiche  di 

parti  iusques  au  point  de  pou-  Dante  Petmrcha,Boccaccio,ed  al- 

|/a»  •.>  j     ^                ^                  j-  ^^.^  /iow«  e  uirtuosi  ingegm.    On  y 

voir  rentrer  en  guerre  avec  les  ^^^^^^  ^ussi  les  harangues  ^uc  Pan- 
Colonnes  :  mais  sa  rigueur  en—  dolphe  Francus  et  Francou  Baron- 
vers  le  peuple  ,  et  ses  exactions  celR ,  ses  envoyés  à  la  république  de 
le  rendirent  si  odieux  ,  qu'on  se  ^^orence  firent  au  sénat  florentin. 
*^  *,  ,,  ^  '  rî  Quelques  lettres  qu'il  ecnvit  a  Char- 
souleva.  11  crut  que  son  eloquen-  ^g  ^  J^i  j^g  Romains ,  et  à  Fempc- 

ce  calmerait  cette  tempête  ,  reur  Louis  de  Bavière,  se  trouvent 
comme  en  tant  d'autres  rencon-  dans  le  XrV«.  tome  des  Annales  de 
très.  Il  se  trompa,  et  eut  beau   Bzovius  (3).  Pétrarque  fit  un  beau 

*     ' ,       ^    ,     ,         poème  italien  à  la  louange  de  Lau- 
se  montrer  au  peuple  et  le  na-  Je^tio  (4). 

raneuer  à  ses  fenêtres ,  on  ne      , ,  ^.    ,.       .  „  «      ...   , 

laissa  pas  de  mettre  le  feu  a  son      \i\  Ad  ann.  1347. 

palais.  Il  tâcba  de  se  sauver  en      (4)  ff  BiUioihecâ  romaoâ  Pr*fp.  Mande»]. 

habit  de  gueux  ;  et  il  était  pres- 
que hors  de  péril  ,  lorsqu'un  LAZZARËLLI  (N.)  ,  natif  de 
certain  petit  homme  le  reconnu  t.  Gubio  en  Italie,  a  été  un  fort 
Un  autre  lui  donna  un  coup  bon  poëte.  Il  fut  quelque  temps 
d'épée  à  travers  le  ventre.  On  le  auditeur  ou  juge  à  la  Rote  de 
perça  de  mille  coups  )  on  le  trai-  Macérata ,  et  puis  il  se  consacra 
na  par  les  rues ,  et  on  le  pendit  à  l'état  ecclésiastique ,  et  fut  pré- 
par  les  pieds  (a).  Il  fut  deux  tre,  etprevotde  la  Mirandole. 
]ours  en  cet  état,  après  quoi  les  II  mourut  Tan  16949  à  Tâge  de 
juifs  brûlèrent  son  corps  à  la  plus  de  quatre-vingts  ans.  Il  pa- 
campagne(é).  Quelques-uns  de  blia  un  ouvrage  intitulé  la  Cic- 
ses  écrits  subsistent  encore.(B).  céide ,  qui  est  quelque  chose  de 
, ,  .  «.^,    .  «      .     j  «_     fort  singulier  (A).  C'est  un  re- 

la^S  Tïre  rf«  ta  Bibhoth.  Romaine  rfePros-  -ij  \  m.  ^  i 

per  Mandosio,  centurin  H,  num.  55.  cueil  de  sounets ,  et  de  quelques 

(à)  Ceci  sejit  le  8  de  sepumbre  i353.        autres  sortes  de  poésies ,  où  il 

.,  ^               ,  , .       ,-  déchire  cruellement  le  sieur  Ar- 

(A)  Comme  un  théâtre  oui  on  puis-  •  i  •    •  /  x          *t  j      r 

.e^otr  les  vicUsitudes  ...  Je  lacon-  "ghmi  {a)  ,  natif  de   Lucqucs  , 

dition  humaine.  ]  Les  païens  appe-  qui  avait   ete  son  collègue  à  la 

laient  cela  les  momens  de  la  belle  Rote  de  Macérata.  Il  le  traite 

humeur  de  la  fortune  (i)  ;  mais  ils  comme  si  c'eût  été  un  pcrsonna- 

auraient  pu  aiouter  que  ce  jeu  finit  ^     ^                  ,   ,         *^. .       » 

ordinairement  à  la  manière  des  tra-  6«  ^^^^  compose  de  parues  hon- 

gédies.  C'est  sur  ce  pied-là  que  fut  de-  teuses{b).  Sa  versification  est  la 

nouée  la  pièce  aue  notre  Laurentio  plus  aiséei»  la  plus  naturelle  ,  la 
joua  sur  le  grand  théâtre  du  monde. 

^     ,         ,      ...  ,j...  {a)  Auteur  de  quelques  ouifrages^  et  nom' 

y  Ç"/î'"'*  humUi  magna  adfasugtarerum    jnément  d'un  i'olume  di  CoHsigU  criminali . 

^'""''•^n'i;t^ttr.r39:  ^^  iljit  meure  sa  tailMoJc,   Vojre^  la 

Dî  quasi  pilas  homineshabent.  page  201^  de  la  Ciccetde. 

Plantai ,  in  Captiv. ,  Proi. ,  w.  aa.  (*)  Ceslune  expression  de  Balzac.  Voytz 

Liidit  in  humanis  divina  votentia  rébus,  '«  Chevrœana,  pag.  276  de  la  II*.  partie, 

Ovid.  ,  de  Ponto«  db.  IF,  elfg.  III.  édiU  de  Hollande. 


LAZZARELLI.  rr^ 

lus  coulante  ,  qui  se  puisse  voir,    gloire  du  grand  prince  à  qui  il  écri- 

C3n  y  trouve  une  fécondité  sur-   ^i*-  .f^«*  ?"'  <'e*  «/i^^rai  César  en 

**      .       j,.  •      .•  .    j      espnt  et  en   science ,  César  en  dili- 

prenante    d  imagination    et  de  g^^^^  ^  ^„  uigUance  ,  e«  courage 

pensées    ingénieuses  et    vives  ;    César  ^  et  per  omnes  casas  Cœsar, 

mais  tout  cela  roule  sur  un  sujet    ^'ous  auez  trompé  le  jugement,  etc, 

si    obscène  ,  et  est  animé,  d'un    ^')'  Jî?*^  P<^f  f  tourne  <ïe  tous  côtds   ' 

-^    .    .,.     ,.«     ^  1  son  Liccio,, et  le  promène  par  toutes 

esprit  SI  vindicatif  et  quelque-  goûtes  de  routes, 

fois    si    profane  ,    que    l'on    s'en        p^  ^arios  casas ,   per  tôt  dùenmina   n^. 

peut  scandaliser  légitimement.  r»im(3); 
I.a  préface  de  son  livre  contient  f*  '^  ^^t  un  C,  per  omnes  casus.  Il 
■m     ^              j      ^  •    /•      •         1  le  suit  depuis  le  moment  de -la  con- 
gés excuses  dont  je  ferai  quelque  ception ,  jusques  au  trépas  j  et  il  va  en- 
mention  (B).  core  plus  loin ,  car  il  plaisante  sur  le 

cercueil,  sur  Penterrement ,  surTë-. 

(A)  //  publia  un  ouvrage  intitulé  pitaphe,  etc.  de  cet  homme:  il  le- 

la  Ciccëide,  qui  est  quelque  chose  de  poursuit  jusques  à  la  barque  de  Ca- 

Jhrt  singulier,  ]  Je  n'en  ai  vu  que  la  ron  ,  et  il  Vy  garantit  franc  et  quitte 

seconde  édition  (  r  )  :  elle  est  de  Tan  de  tout  péage ,  et  il  l'exempte  même 

1693.  En  voici  le  titre  tout  entier  :  du  besoin  de  s^embarquer.  Il  suppose' 

JLa   Cicceide  légitima  :  in  questa  se-  que  Caron  lui  parla  amsi  : 

conda  impressione  ordinatamente  dis-  è  priuilegio  a  parttuoi  eoneesso, 

posta,    notabilmente    accresciuta,    e  llpoter  sen%tt  imbareo  ^  «  pagamenf^ 

fedelmente   rincontrata  con  gli    ori-  ffavere  a  Caltrty  margine  Vaeeesso  i 

•'gi^lideir auto,^  ElleooBtieat deux  '''ëHÎ.Z^lu^iâ'rtL^i,:^^.» 
parties  ■  le  titre  de  la  première  est  le  Jhdar  di  Va  deljiume  a  saU^amento  (4^ 
XÎBs«itfo//zte,  et  celui  dé  la  seconde  ,  „      a^.j    ,              j    yi.  •      1 
le  Sghinazzate.  On  a  désigne  sous  le  ^  ^  ^^^  ««  h  seconde  édiUon  les  son- 
nom  de  don  Ciccio  la  personne  qui  "*«*»  ^^^  avaient  paru  les  plus  profa- 
est  maltraitée  dans  cet  ouvrage.  No-  °«^  '  «*  ^»**  avaient  été  cause  que  son. 
tez  que  Ciccio  est  un  mot  dont  se  ouvrage  avait  été  mis  dans  l'index, 
servent    les   Nanolitains   pour  dire  5^  concernaient  le  baptême  ,  la  con- 
Francesco.  Les  Romains  ,  au  lieu  de  fif^alion  et  l'extrême -onction    de 
Ciccio,  disent  Cecco.  Le  grand  but  Ciccio  ,  et  quelques  autres  sujets  sca- 
de  l'auteur  est  de  prouver  que  don  ^^^^^'   9^  ™  «°  ?,  ^^^^^,  "^e  copie 
Ciccio  est  un  Coglione,  C'est  à  quoi  «januscnte  ,   et   l'on   ma  conseillé 
aboutissent  tous   les  trois  cent  dix-  /^  en  insérer  ici  au  moins  un ,  afin  que 
huit  sonnets  qui  composent  la  pre-  ceux  qui  ne  pourront  voir  la  Ciccéide, 
mière*  partie  de  la  Ciccéide.  C'est  le  Piece  peu  connue  deçà  les  monts  ,  se 
centre  de  la  sphère  de 
*  et  je  croirais  aisément 
trouver  dans  la  seconde  partie 

quoi  remplir  le  nombre  de  trois  cent  L'oglio  santo. 

soixante   qui  est  la  division    la   plus  Dalafebre^  daVasma^  gdal'uscita, 

ordinaire  du  cerde.   Il  ne  manque  K'2i^'"i^J''^*'''-'".r'"'''f?Ji"' 

,        . .  ,  ,        1  , ,.  ^M  *  i***  rtdoUo  tn  si  caUivo  stato 

rien  a  cette  sphère  de  médisance  j  elle         Che'lfean  vidno  aiv  ulUma  partita, 

est  fournie  de  tous  ses  degrés,  et  ils         Qua$tdo,  tal  nnova  U poverello  udUa, 

se  terminent  tous  au  même  point.  Le      /  \  v  •.        t  ».         j     jir-     • 

T  11*        ti    y  f\        "•  "*'        (1)  Voiture,  Lettre  au  dac  d'Encaiea,  aftrèi 

Sieur  Lazzarelli ,  d  ou  qu'il  parte  ,  u  bauille  de  Rocroi ,  en  x643.  C'en  la  CXLl*. 

termine  toujours  sa  course  à  la  co-  Uure  de  Voiture. 

glioneria  de  don  Ciccio.  C'est  la  chu-  C^)  ^'*"8»*;  »  ^"'  t  '**•  A  •''•  »«4' 

te  de  tous  ses  sonnets.  Cela  est  vio-  ^4)  Cicceide,  pag.  390. 

lent  :  il  n'eût  pas  été  possible  à  Voi-    .,  î^>  T^-^5f  ''^  /^.  ''!r'"'*^''  ï"*^  *'"  '*'"'"'  '" 

.  j      j..        ^.         j*^      tivi      ^1  il  le  pna  d  assuter  a  sa  première  messe  i 

ture  de  taire  nen  de  semblable  a   la        I©  t*en  prego,  don  Ciccio  ,  instantemenle 

Che  a  me  non  Hce  far  qneste  fonziont, 
C^i)  -MT.  Silvestre,  docteur  en  médecine ^  m'en.        Se  tu  inede^ino  noo  vi  sel  présente, 
prêta  un  exemplaire  à  son  retour  d'Italie  ,  au         Stante  cbe  le  caooniclie  saniioai 
mois  de  juillet  1700  ,  et  m'apprit  les  parliculari-         Prohibi!«cono  a  tutti  espressamente 
lés  penonnelies  qui  se  trament  dans  cet  article.        L*u80  di  celebrar  scnia  cogUonî. 


n8  LELAND. 

Dimnndb  Vaglîo  sanio .  0  gli  fit  data .  n^^»^       ^  ^  ^       ^    it  « 

Binum0ndoco,i/ortificaJ  ^         *  /»c«/itf  ,  />«r  trattuilarsi ,  ehe  senti- 

Par  tuo  franco  pasiagio  à  Paîtra  vUa.  fnenti  d  un  cuore  intenta  ail'  qffesa 

MafatiaitParochianUjiMfunûont,  d'altri ,  ti  prego  il  credere  ,   citée U 

Fer  la  menlt  uno  terupulo  gU  cors»  non    mi   héiuvJhh^    •.«>»»^  •  ^i 

D'aider fallaio  neW  operaziLe;  non jni  haurebbe  pcrmessa  mai  la 

Péri  chê  in  vue»  d^appliear  l'unùone  uoerta  di  mmandarlo  aile  stampe,  se 

S'ui  einque  fentimenti,  tgli  t'aeeorss  ton  si  fidasse  delV  ingcnuita  del  tuo 

CKappUcata  l'havea  ,opra  un  cogUone.  çuore  ,  che    saprh    trastullarsi    coW 

{^)  La  préface  de  son  liure  contient  ^^S^Ç^O  senza  trascorrere  colla  vo- 

des   excuses  dont  je  ferai  auelque  ^^ta  a  denigrare  ne  pur  col  pensiero 

mention.!  Elle  jparatt  avoir  été  faite  ^^fi"na  incorrotta del  suo  decantato 

par  un  des  amis  de  l'auteur.  On  y  p^tagonista.    f^ii^i  dunque  JelUe  , 

proteste   qu'il  fut  trés-fâchë    de  la  ^^ntrHo  lasciar  non  uoeli  di  ricor- 

1 :x 1. 1 I i  iln-nii  i*,  ^;/:.-^  j^ii>    >#_ri_         y 


duite  en  meilleur  ëtat.  Ses  scrupules  *     ■       .     t.- 

étaient  fondes  sur  certaines  aUusions  '  *'*  "''^"  P'"'"  '  "'"^  P"»*«  «»*• 

aux  cërëmonies  de  l'église,  et  sur  LELAND  (Jean),  natif  de  Lon- 

l'opposition  qui  se  pouvait  rencontrer  j_         ,       v    ^w  "«*«'""«? '-«u- 

entre  les  devoirs  de  la    charité  et  ^^f^  '  /  appliqua   avec    tant   de 

un  livre  de  médisance.  On  ajoute  que  ^oiQ  ^  la  recherche  des  antiqui- 

cet  ouvrage  n'est  qu'un  tissu  de  sail-  tés   d'Angleterre  ,   et   parut   si 

lies  d'imagination    et  qu'une  fougue  propre  à  y  réussir,  que   le  roi 

poétique  qui  ne  donne  aucune  at-  {r^il;  vttt  i»u              i, 

teinte  aux  sentiraens orthodoxes  dont  ™^"  ^1111  honora  d  une  très- 

le  cœur  de  l'écrivain  est  pénétré  ;  bonne  pension ,  et  du  titre  d*an- 

qu'il  soumet  toutes  ces  compositions  tiquaire.  Cette  charge  commen- 

à  la  censure  de  ses  supérieurs  ,   et  ça  et   finit  en  lui.  Pour  en  bien 

qu'il  déteste  tout  ce  qu'ils  lueeront  v     i      j        •       ., 

condamnable}  qu'il  espère  de  l'équité  *'en^P"«'  ies  devoirs  il  parcourut 

des  lecteurs  un  juste  discernement  toutes  les  provinces  d'Angleter- 

entre  ce  oui  n'est  crii%in  ÎAii  f^Varirif-     i*a      il    o«a*m:«.»   *^...    i i /i    • 


?„7-pr^rtë™;s^^i;!T«Sn  ««tant  de  "Mémoires   qu'il    lui 

uero  ,  e  l'uno ,  e  Valtro  degli  accer-  ^^^  possible  ,  il  entreprit  plu- 
far*  motivi  son  degni  di  un  animo  sieurs  ouvrages  Considérables 
che  professa  esattamenteidetlami  del  (A)  :  mais  il  n'eut  pas  le  temps 

faX:7'Te;.rpÂZ't,^r'cl^  <»«  •«*  «<*«ver,  m  înême  de  C 

queatisuoicomponimentisono  unme-  avancer.  La  COur  ne  lui  fournit 

ro  sfogo  di poetico  capriccio  affatto  y  point  les  appointen\ens   qui  lui 

discordante  daUa  pietk  delV  animo  étaient  dus  ;   et,   soi  t  à  cause  de 

suo  ,  imbewuto  de' sagrosanti  dogmi  ^^i„      c^;*     '  -•  «  ^«"»«î  ue 

delU  cattolica  i^eritS  ;   corne  sara  "^^l*  '  ^""^^  P^^f  quelques  autres 

prontissimo  sempre  a  testijficare  col  raisons ,  il  tomba  dans  une  noire 

sangue  stesso ,  e  che  gti  sottopone  mélancolie    qui    lui    fit    perdre 

tuttoquello,  che  dal  ^tudizio  loro  t"ste  état.  On   trouve  ses  ma- 

infallibile   sara    stimato  per  degno  "«SCrits     dans     la    bibliothèque 

tTesser  dannato,  E  rijlettendo  ,  che  d'Oxford.  Ce  sont  des  masses  in- 

quesu  sono  piu  tosto  scherzi  di  una  formes  (  C  )  ,    qui    témoignent 

(6)  Pr/fnee  de  U  Ckcêide.  néanmoins  sa  grande  capacité. 


LELAND.  iig 

On  la  connaît  encore  plus  claire-  lia,  qubdfructum  industriœ  justœquc 

ment  par  urf  ouvrage  auquel  il  ^^^^j^^^^  oppressus,  siue  quâcunque 

mit  la  dernière  main  (D) ,  et  qui  aliâde  causa,  ahalienatœ  mentis,  nul- 

serait  cligne  d'être  imprimé  (a).  Us  è  religione  et philosophid  ,  nullis  è 

On  accusa  Camden  de  s'être  fort  Medidnâ  petitis^  remediis  ad  pristi- 

,      ,      j  •*     j^    T«««  num  sanumque  statum  reuocandœ  , 

prévalu  des  manuscrits  de  Jean  ^gritudinem  perpessus  est  ;    uastâ 

Leland  (b)-    M.    Smith    a   réfute  intérim  observationum ,  quas  in  ad- 

cette  accusation.  uersaria  sine  ordine  etproperante  oa- 

Je   ne  devais  pas  oublier  de  lam^ ,  prout  ipsi  occurrissent ,  con- 

,.  ,.,     ,      T*    ,     Tk     •  ffesserat ,  mole  relicta  {tî). 

dire   qu'il    étudia    a   Pans    sous  «  ^C)  Ses  manuscrits,.,  sont  des  mas^ 

Sylvius  ;  qu'il  commença  en  1 534  ses  informes.]  C'est  ce  qu'on  a  pu 
les  voyaffcs  qui  servirent  aux  re^  déjà  connaître  par  les  dernières  pa- 
cherches  des  antiquités  britanni-  rôle*  ^u  passage  que  je  viens  de  rap^ 
«.ucicucs  uca  aun^  „  f  ,-                •  porter  :  en  voici  la  suite j  on  y  verra 
ques  ;  qu  il  abjura  l  église  romai-  ^^  témoignage  plus  exprès  et  beau- 
ne  quelque  temps  avant  sa  mort ,  coup     plus    circonstancié.    Ifàrum 
et  qu'il   mourut    le    18   d'avril  (  observatimium  )  y«fl«wor /i^ro* ,  irt 
ri^f\  loquuntur  ,  in  folio  ,  etseptem  mino- 
1032  (c;.  ris  formas,  manu  Lelanai  plerâque 
(a)  Tiré  de  la  Vie  de  Camden ,  composée  ex  parte   descriptos  ,  in  perpetuam, 
par  le  docteur  Tbomas  Smith,  p»  28  et  suw.  (psius   mômoriam  bihliothecœ   Bodl. 
ijb)  Ibidem,  Qxon.  dono  dédit  V.  Cl.  Guilielmus 
{c)  Voyez  Pope  Blount ,  Cens.  Aathor.  Surtonus  ,  famœ  ob  editam K^Ui- 
pag.  442.  cestriensis  descriptionem ,  apud  An- 
(A)  //  entreprit  plusieurs  ouvrages  liquarios  nostros  notissimœ.  Keperitur 
conside^rahles.]lJn\ïyre  de  Topogra-  q^oque   aliud  volumen  collectionum 
phid  Britanniœ  primœ  ,    in  quo  ue-  YelandiC)  inbU^liotliecd  Cottoniand. 
tintas  etiam  locoinim ,  quorum  memi-  JYonirritabo  Lelandi  mânes ,  si  dixe- 
nissent  Scriplores  Romani ,  appella-  ,^  ^  totum  opus ,  quod  sœpè  tractaui , 
lianes  spissâ  caligine  obsitas  in  lucem  ^^-^^  confusum ,  distractum ,  nulloque 
esset  reuocaturus.  Cinquante  livres  rfe  Qpdine  digestum  ,   limam  ubique  de- 
Antiquitate  Britannica ,  sive  de  ciuill  g(Jerare  ,  et  tanquam  corpus  exsuc 
Historid  juxta  Comitatuum  Angliœ  ^^^^  ^   exsangue  ,  animâque  destiiu- 
et  W'alliœ  ,  quœ  tune  temporis  obti-  ^^^^  prostare  (3).  Voyez  en  note  le 
nuerat ,  partitionem.   Six  livres  de  jugement  que   cet  auteur  porte  du 
I nsulis  Britanniœ  adjacentibus. ^Troia  yaste  dessein  de  Leland  (4). 
livres  de  Dfob'ditate Britannica.  Voilà        ^j))  u^  ouvrage  auquel  il  mit  la 
ce  qu'il  promettait  dans  une  requête  dernière  main."]  M.  Smith  nous  en 
qu'il  présenta  au  roi  Henri  VIII ,  la  ^jy^  i^  matière  et  le  mérite.  Quantus 
37e.  année  de  son  règne.  Cette  requô-  ç,er6fuerit  Lelandus ,  si  non  ex  editis 
te  intitulée  *y«re/»a  fut  mise  au  jour  opusculis   Collectaneis  ,    saltem   ex 
par  Balxus  (i).                               ^  eximio  opère  {quod  perfectum  reli- 


(B)  Il  tomba  dans  une  noire  mélan-    ^^^^^  j^  scriptoribus  illustribus  Bri- 
colie  qui  lui  fit  perdre  l'esprit."]  Ser-    lannicis  ,    quod   in  publicam  lucem 

ion  puis- 
donne  ce 

plorandam  infelicissimamque  sortem .  . 

Non   enim  multo   postquam  fidem      (a)  Thom«  Snûih   iW*«.. 

quod  susceperat  prœstandi  quasi  sig-       |37^,"J„rSmhh /û.  Vit*  Cmaeni,  p.  3o. 
natis  tabelbs  obstnnxisset,  sive  ope-      ^  >  ^.^  ^.^^^  ^^^  ^^  ^^„.  ^^^^  ^,^„^. 

ris  promissi  difficultatibus  detemtUS,     ^^^  profilttur ,  se  multa  et  magna...  quœ  infi' 
■  sive  immensis  lahoribusfatigatusfrac-     nilam  illius  industriam,  solerliamque,  et  excels» 

tusque ,  sive  dolore  nimio  et  melancho-    :^^,{J^ J^^^^Z^u^^^T^^r^^ 

(.)  Tiré  de  la  Vîe  Je  C.mde. ,  composée  par    taniur .  mo/in.  Id«« .  ib,d.  .pag.  ag- 
U  docteur  Tbom«i  Srnub ,  pag.  «9.  (5)  Idem ,  xhidtm  ,  pag.  li 


lao  LEMlilCS.  LEMIiOS. 


Kfici  et  M, 

roi  da 


povr  Tcwojcr  aaii<r>tiite  Fapebroch  SprA.  u  fiXa*  noas  apprend  qi» 

«tti  f  riMjiilf'  1«  jftiLa  Scmcu^rmm,  ht  iâwmmàm^tt pi^HyuMit^T^oatercBcon 

Cataioçoe  ^Orford  ^oone  le  titre  A  dna  firres  â  es  qvaire-lâ. 

le»oDde.qiieloaTnçe<lr//£«»t»-  proche  de  U  Tlinoe*,  et  dl 

ims  Bnlaruutt  S^nptar.lms :  de ^etf  iBOOt  AtfaosfA),   était  Cameme 

40Miw  Bnumnuit:  ée  T-rposTophid,  p^T  bin  dcs  cnditnts.  EUe  ftC' 

€<c. ,  qoll  attriboe  à  lca«  LcLkmI  ,    1^  - ^^    •     ^^„^^    j^  i, 

.  2  ^             ■    '    t    -          ■>-■  9LU1SI   iKMiuiiee   à   cause   oe  ii 

Best   pas  iflipriar.  Je   craiiu  qn  a    -"-  «      .       ,        ,. 

B*ait  ni»  trpoçraphia  au  Uea  de  lo-  6«wie    dec»e     <jm    S  appela» 

pographia ,  ee  cfoi  »en  caate  qa'oa  LeoUMIS  ,  Ct  â  ^BÎ    Fon  sacmût 

mettra  Ulami  panu  le«  astevi  qui  des  fiDes^a}.    Les    Sînties,  peu- 

•ot  écrit  de  i  impffuaene.  _i_   j_  •*•■_     ^ ^    i.-*— . 


f €;  /•  BâUi«ikeeâ  KfclMithcar. ,  p^.  it; 


pie  de  ThrMe,  forent  les  pre- 

vi7m#vTr-c  /»  -j        miers  qui  rhabitèrent  (&}.   Elle 

LEM^ILS  ( LxTiFCS ),  mede-   n'a^t  que  deux  TÎIles  :  l'une» 


"'•«'î?'*^'*  ♦.'^"f *  *  Zific-Zee  nommait  Héphesda ,  l'antre  Mj 

enZelandc,  lezode  mai  i5o5...  ^na  (c).  Son  labrriatfae  fiit  l'm 

L  un  de  ««*  pnncipan  onrrag»  d«  qnatres  édifices  de  cette  na- 

nt  celui  de  OccukuNalm-œ  Mi-  tare  dont  les  anciens  aient  6il 

r4Uulit(k).GciUAEiÊELaaKi,  niention(B).  Les  habitam  <fe 

•on   fil» ,   pratiqua  la  médrane  Lemnos  furent  les  premiers  qui 

avec  tiuxès  ,  de  sorte  qu'Eric,  g'appUquèrent  à  forger  des  ar- 

roi  de  Suède  ,  le  fit  renir  à  sa  nies(J).  Ce  fut  sans  doute  Fane 


détrôné  (*).  ge  ^^^  ^^  Le  lieu  oii  il  tomba  fol 

r^c'^IhliX^ÎL' Ml.îS'Xlli.S:   ««"««Pable  par  une  esjoèce  de 

et  d€i  iuivanut.  terre  qui  avait  de  grandes  ver* 

ib)  MeUb.  Adam. ,  in  Vit  Medieor.  p«y .    tus.  Elle  guérit  Philoctëte  de  la 

morsure  d'un  serpent  (D).  Les 
(A)  L'un  de  ses  principaux  ouura-  -  -         -  ... 


cuhi 


^ ,   Ta  ÎÎ'^V,?^T/*^  T'*'''   poètes  ont  bien  chanté  le  séjour 
«ifce/iu  de  Occultisllatarae  Mira-    K,         ^  ,  ,         9m  /•.  :■        mi   j 
il.]  Il  a  été  imprimé  je  ne  sais    désagréable  qu  il  fit  dans  l  île  de 


combfen de  fois.  On'ien  marque  beau-  Lemnos  (£),   pendant  que  les 

coup  dVditioni  (i)  dans  ùndenius  Grecs  étaient  devant  Troie.  Il  J 

ronowatus  ;  mai«  on  n*y  dit  rien  de  la  , 

prcmii^re  qui  fut  celle  d'Anvers  apud  ^""^  ^»i  î"^  ^afl^U  dire  ici  T^mce  »- 

OuiUelmum  Simonem  ,  l55q,  in-8^.  ~^.f^~"  pour  la  distinguer  de  la  Th^^ 

TV......^^     _         ..        'M.    t   ^  ^       J  asutigue,  fur  laauelle  on  trouve  une  ttisser- 


tom- 
'appelle  att' 
jourdliui  Stâlimène, 
afiud  iVIeteUihurgum  Antistes.  La  a'.  {a)  Stephan.  Bysant ,  wce  aS/atoc. 
édition  d  Anvcrii,chez  Plantin  ,  i564,       ib)  Idem ,  i^it^em. 

( 0  ClU  dont  j.  m.  ».r.  «I  ds  Fmncfori  .         g^  win ";' 'If  "  ^^ 'i'^'^K  7*  ^^'irw,Ilo- 

rtuament/ê  itê  quglqufiji  chaviiTêt,  et  du  Uvre  De     nii  in  lib.  /,    w.   6o8,  et  scholiasles  Ho- 
rilii   cnnu  animi  «l  corporU  incolnmilate  rectè     '"^''^  '"  Iliad.  /i^.  / ,  vs»  ^9i» 
UiUlttfBdl ,  ^Hi  n'waU  point  tnewt  paru*  W  y  oyez  la  remarque  ij?)  ,  à  lajln. 


LEMNOS.  i2r 

eut  d'autres  raj^ons  qui  donne-  Quelques-uns  disent  qu'ils  pas- 
rent  lieu  à  la  fiction  que  j'ai  sëreut  deux  ou  trois  ans  avec  les 
rapportée  touchant  Vulcain  ;  car  femmes  de  Lemnos<  C'est  ainsi 
on   disait    qu'anciennement    il  que   l'ile    se  repeupla.    L'autre 
sortait  beaucoup  de  flammes  du  massacre  fit  périr  tous  les  enfans 
sein   de  la    terre  dans  l'ile  de  que  ceux  de  Lemnos  avaient  eus 
Lemnos  (F)  ',  et  surtout  au  som-  de  leurs  concubines  athéniennes 
met  de  la   montagne -de   Mo-  (I).  J'en  parlerai  dans  une  re- 
sychle.  Il  se  fît  deux  massacres  marque.  Cette  île  était  fort  in« 
dans  cet  île-là  qui  servirent  d'o-  commodée  des  sauterelles  ,    et 
rigine  à  des  proverbes  {f).  Le  c'est  pour  cela  que  chaque  ha- 
premier  de  ces  massacres  est  ce-   bitant  était  taxe  à  en  tuer  un 
lui  dont  j'ai  parlé  dans  l'article  certain  nombre ,  et  que  l'on  y 
d'HypsiPYLE ,  et  aurait  causé  dans  adorait  les  oiseaux  qui  leur  al- 
un certain  temps  une  entière  so-  laient  au-devant  afin  de  les  ex- 
litude  ,    si  les  Argonautes   n'y  terminer  (K).  On  y  avoit  beau- 
eussent  remédié.    Les    femmes  coup  de  respect  pour  Bacchus  et 
avaient  tué  tous  les  hommes  ,  et  pour  Diane ,  mais  non  pas  pour 
n'avaient  point  dessein  de  rece-  Vénus(L),qui de  son  côte  n'aimait 
voir   les  premiers    venus;    car  point  ce  pays-là  :  elle  y  avait  reçu 
ayant  appris    qu'il  y  avait  un  un  sanslant  affront  ;  car  ce  fut 
vaisseau  qui  abordait  en  leur  île,   dans  l'île  de  Lemnos  que  Vulcain 
elles  accoururent  en  armes  sur  la  fit  paraître  enchaînée  avec  le 
le  rivage ,  bien  résolues  de  s'op-  dieu  Mars  {h) ,  et  qu'il  donna  à 
poser   à  l'invasion  (  ^  )  ;   mais   tous  les  dieux  le  spectacle  de  sa 
quand  elles   eurent  su   que  ce  surprise  en  flagrant  délit.  Ho- 
n'étaient  point  les  Thraces,  leurs  mère  n'est  pas  de  ce  sentiment  ; 
ennemis  ,  qui  les  venaient  atta-  il  met  au  ciel  la  scène  de  cette 
quer ,   et  que  ce  vaisseau  était  aventure  {£).  Les  Perses  se  rendi- 
celui  des  Argonautes  ,  elles  dé-  rent  maîtres  de  cette  île  au  temps 
ployèrent  toute  sorte  de  cour-  de  Darius ,  fils  d'Hystaspes ,  et  y 
toisie ,  et  déclarèrent  à  ces  bra-  mirent   un   gouverneur  qui   la 
ves  gens  qu'ils  auraient  la  per-  traita  inhumainement  (A:).  Mil- 
mission   de  débarquer  ,  pouvu  tiade    la  subjugua  long -temps 
qu'ils  fissent  serment  qu'ils  cou-  après  (/).   Hérodote  fait  là-des- 
cheraient  avec  elles  (G).  Ils  ac-  sus  un  récit  que  l'on  ne  peut  ac- 
ceptèrent la  condition  ,  et  l'ac-  corder  avec  celui  de  Plutarque 
complirent  si  agréablement  que  (M).  Ubbo  Emmius  assure  que 
l'on  eût  dit  qu'ils  ne  songeaient  les  Amazones  y  dominèrent  avant 
plus  à  l'expédition  de  Colchos  ;   que  les  descendans  des  Argonau- 
mais  Hercule  qui  était  demeuré  tes  y  habitassent  (m).  Je  vou- 
dans  le  vaisseau  les  censura  de 

s'abandonner  aux  voluptés,  et  les      (*)  ^*^'^  acoUasie  de  Suce  in  Theb. , 
obligea   à  se  rembarquer  (H).    ''^l^iu>m^.\ Oàyss, Hb. vm. 

(A)  Herodot.,  lib.  V,  cap.  XXVI,  XXFtL 
(f)  ^ojrez  Erasme,   chil.  I ,  cent,  IX ^        (/)  Idem,  lib.  VI,  cap.  CXL. 
num.  27,  et  chil.  II,  cent.  X,  num.  44.  {m)  Ubbo  Emmius,   lib.  Vil  de  Vetcri 

{g)  Apollon.  Argon.,  lib^  /,  w.  633.  Gracia,  pag.  147.  NoU»  que  ^U  u fonde 


1312  L£MNOS. 

drais  bien  savoir  dans  quel  bon  (A)  Proche,.,  du  mont  Atkos,  ] 
auteur  il  avait  trouvé  cela.  J'ai  ^°®  infinité  d'auteurs  ont  obsenré 
lu  dans   Vitruve    que  les  Ro-  3Sf.  a"^^""^    ^^  a^^^a  T"***^^ 

j         «         *  »  s'étend  jusque  sur  rue  de   Lemaos. 

mains  en  donnèrent  les  revenus  Lemnos  ab  Atho  lxxxvii  mUL  pa$- 
aux  Athéniens  (/i).  Si  nous  avions  suum,  âramtu  paut  cxii.  m.  d.  pass. 
ce  que  Strabon  en  avait  écrit ,  îe  ^PP'^,  ^^^  >  Hephœstium  et  Mr- 
ne  doute  point  que  nous  n'y  '^««'«.'«^^/«^/«'^"«^o/sii^'o  ^,^^ 
.  .  -  i^w^uv  ^w  uwu»  ujr  eiaculatur  umhram  (i).  Vous  voyez 
Vissions  des  particularités  curieu-  dans  ces  paroles  de  Pline  que  la  dis- 
ses :  mais  cette  partie  du  livre  tance  du  mont  Athos  à  TUe  de  Lem- 
de  cet  excellent  eéo^raphe  s'est  ?°'  contient  87  mUle  pas.  Solin  n'en 

perdue  ;  et  oéanmlinf  l/Moréri  J^U\ve°c?ef  ottXû:  â^^S 

[p)  le  cite  comme  un  auteur  qui  témoin  oculaire  ,  et  par  conséquent 

en  parle  assez  particulièrement,  plns  digne  de  foi  que  Pline.  Rappor- 

Lemnos  se  nomme  aujourd'hui  *°'*?  ***  paroles  :  «  L'isle  est  estendue 

Stalimène.  Les  Turcs  l'assiéeè-  '  S  "'•  ^"î  ^°°S»^7  ?^Y  ^^''P*'''  ' 
4.  1»  7   *»  n    *  **^'**^o'^   »  d'oneut  en  occident,  de  sorte  que 

rent  ian  147^,  et  furent  con-  »  quand  le  soleil  se  va  coucher, 
traints  de  lever  le  siège.  Ce  fut   »  l'ombre  du  mont  Athos  ,  qui  est  a 

alors  qu'éclata  le  ffrand  courage  *'  plus  de  huit  lieues  de  là .  vient  res- 

j>„_^ 7511^  -.^ ^    -Kir       11    y  S  i^  pondre  sur  le  port  ,    et  dessus  le 

d  une  fille  nommée  MaruUa  (p).  „  g^^t  de  l'isle ,  qui  est  au  coste  se- 

M.  Moreri  en  a  fait  mention  {g)  ;  »  nestre  de  Lemnos  :  chose  que  ob- 

mais  il  a  cru  faussement  qu'elle  »*  servasmes  le  deuxiesme  jour  de 

vivait  dans  le  XIV.  siècle.  Il  >»  juin*  Car  le  mont  Athos  est  si  haut 

a:^.,*^/  \  -mj-  i_  .TT       1  '*  quencores  que  le    soleil   ne  fust 

ajoute (r)  que  Mahomet II  enleva  „  &«„  bas,  neantmoins  l'ombre  tou- 

cette  île  aux  Vénitiens.  Cela  »  choit  la  senestre  corne  de  l'isle  (3).» 
n'est  point  exact  ,  puisqu'il  ne  Voilà  un  témoignage  qui  nous  doit 
l'obtint  que  par  un  traité  de  P«""a^er  que  les  anciens  ont  eu  rai- 
v^at*^    !»«»..'/   Q/  \    T       tr'    •^'  son  d  étendre  1  ombre  de  cette  mon- 

paix,  Ian  i47«(j).  Les  Vénitiens  tagnejusquesàl'ne  de  Lemnos,  mais 

Ja  conquirent  l'an  i656  ;  \e%  au^ils  n'ont  pas  bien  connu  la  mesure 
Turcs  la  reprirent  l'année  sui-  **®  cette  étendue.  Ce  serait  un  inter- 
vante après  un  long  siéffe.  J'ai  V^^^  d'environ  treiite-cinq  lieues  de 
^„Ki;-5    i«    ^«  P       ^       1   •.   France  (4),  si  l'on  se  réglait  sur  les 

oublie  la  fleur  qu'on  appelait  quatre-TÎngt-sept  milles  de  Pline. 
Ijrchms.  Voyez  la  note(/)/  Quel  rabais  y  faut-il  faire,  puisque 

-Bélon  ne  parle  que  d'un  peu  plus  de 
tur  ce  que  Strabon ,  lib,  XI,  pag.  348 ,  rap-  huit  lieues  ?  Nous  allons  citer  un  pas- 
poru  que  les  AmajMnes  waient  bâti  la  sage  qui  nous  apprendra  que  Plutar- 
w//e  deMyrina^  son  fondement  est  nul;  que  était  dans  la  même  erreur  que 
carily^ait  plusieurs  uUles  qui  se  nom-   Pline.   Je  sai   bien  que    ni  l'un    ni 

"(«TVh^ut%.  r//,  cap.  FIT.  ^/^'^  ^'   "^^  -\  -'V«  ^"^f  '^^ 

(o)  Sous  le  mot  Lemnos.  Lemnos  ,  mais  aussi  quel  un  et  Pau- 

ip)  f^oj-MVianoli,  deU' Historia  Veoeta ,  ^^^  '^  ^'^^  soutient  ouï  dire  ces  i^ers  , 

tom.  /,  pag:  724*  Le  mont  Atbos  couvrira  le  costé 

(q)  Sous  le  mot  Stalimène.  ^^  ^<»o^  V^'*  «>*  dedans  Lemnos  plsnli. 

(r)  Sous  le  mot  Lemnos.  Car  l'ombre  de  ceste  montagne  at- 

T  iîl^'ïsS  '          ""'''''"  ^^°''''  '  ^'""'  ^'"^  l'irnage  d'unbogufde  bronze,  qui 

(0  La  Jleur  lychnis  ne  croissait  en  au-  (i)  Plîn. ,  lib.  IF",  pag.  m.  461 ,  juxla  edi- 

cun  lieu  plus  belle  qu*en  Vile  de  Lemnos.  tionem  Harduini. 

Elle  était  née  de  l'eau  ok  Fénus  tétait  la-  (*)  ^olin. ,  crrp.  XI ^  pag.  3i. 

ifée  après  ai>oir  couché  avec  Vulcain   Voyez  .  (^^  ï'*'»"  »  Observations  de  plnsienrs  singnla- 

Athënëe ,  lib.  Xy,  pag.  68i  :  conférel  ce  "^Jî  îj;-  ^'  f^^'  f^'?'  P"'?'  »«•  58 .  5ç,. 

que  dessus,  remarque {Hiy)  de  VaHicleJv-  J^].f''' Béographe,  donnent  ordinairement 

Ion  ,  tom.  Fin , pag' 525.  ""     Te^pZ'.  '""'""""        '■^'''' ^"^ ""''' ""^ 


LEMNOS.  123 

est  en  Lemnos  ,  s'estendant  une  Ion-  eux  et   beaucoup  d'autres  ,   par  le 

giteur par  dessus  la  mer ,  non  moin-  témoignage  de  Pierre  B^lon. 

are  que  de  sept  cens  stades  :  non  que  (B)  Son  labyrinthe  fut    l'un  des 

la,  hauteur  du  mont  qui  fait  Vombre  quatre  édifices  de  cette  nature  dont 

en  soit  cause  ;  mais  pource  que  Ves-  les  anciens  aient  fait  mention.  ]  Les 

loignementde  la  lumière  fait  les  omr  trois  autres  étaient  celui  d'Egypte  , 

hres  des  corps  beaucoup  de  fois  plus  celui  de  l'île  de  Crète ,  et  celui  que  le 

Grandes   que  les  corps  ne  sont  (5) .  roi  Porseuna  fit  bâtir  dans  la  Toscane. 

Les  700  stades   de    Plutarque    font  Citons  Pline  (  10  ).   De  Mgxptio  et 

87,500  pas  :  il  faisait  donc  l'intervalle  Cretico  lahyrinthis ,  salis  dictum  est. 

encore  plus  grand  que  Pline  et  Solin  Lemnius  similis  illis ,  columnis  tan- 

ne  le  faisaient.  Apollonius  le  fait  égal  tum  centum  quinquaginta  mirabilior 


jiiixu^.   x«.  T^v.  —  « *..«  prouve  que,  rrn     j 

suivant  l'estimation  ordinaire  des  au-  Jecére  Zmilus  et  Molus ,  et  Theodoy 

ciens  géographes  ,  cela  signifie  a5o  rus  indigena.  Exstantqueadhuc  reli- 

stades  (6).  D'où  nous  pouvons  inférer  quiœ   ejus  ,  ciim   CreUci   Italicique 

qu'Apollonius  diminue  de  plus  de  la  nulla  uestigia  exifenï.  C  est-a-dire  , 

moitié  la  distance  que  les  autres  met-  selon  la  version  de  du  Pinet ,  roda 

tent  entre  le  mont  Athos  et  l'île  de  donc  ce  qui  concerne  les  labyrinthes 

Lemnos ,  et  que  cependant  il  la  sup-  d'Egypte  et  de  Candie,   Celur   de 

pose  beaucoup  plus  grande  queBélon  Stalimene  (*)  estoit  de  mesme  ;  hors- 

ne  l'a  trouvée;  car  huit  lieues   de  mis  qu' U y  awoit  sept  uingts  colomnes 

France  ne  contiennent  que  160  stades,  de    marbre  plus   qu'es   autres,   qui 

Notez   qu'Apollonius  remarque  que  toutes  ai^oient  esté  faites   au  tour, 

l'ombre  du  mont  Athos  parvenait  jus-  de  telle  dextérité ,  qu'un  toumoit  le 

ques  à  la  ville  de  Myrina.  tour  oà    elles  furent  faites  ,    tant 

^            ,                       V   «      ./  estoient  gais  les  fers  et  pyvou  qui  les 

H/>«  ft  v»ovo^8»oi<riv  Ma  iturtXKt  xo-  soustenoient.  Au  reste  ,   on  dit  que 

>^v»                            •              ^  Zmilus  ,  Rholus ,  et  Theodorus ,  qui 

OprfiKln ,    n    Toovov   aVorpoô»  Ah/xvov  estoient  de  ladite  isle  ,  firent   ledit 

iova-ety ,     ^         ^         .     ,    .  ,  labyrinthe  :  duquel  encores  y  a  les 

"Oavov  U  ïvjftof  *«v  iï/ç-oxoç  ôxxa;  âywV  retiques  ;  et  neantmoins  on  ne  seau- 

^*»  >^               ^        /           X  ,    #  ^^  trouver  une  seule  apparence  de 

'AxpoTtf TM  xof>t/<;>«  «rxiai* ,  xcti  ««r*;tp»  celuy  de   Candie ,  ny   de  celuy  de 

MvpîvH.  Toscane.  Ce  traducteur  suppose  que 

Cmterhm  duhid  luee  per^entiètu  aperiebatur  Igg  t^ois  architectes  de  Ce  labyrinthe 

jwit»t5SjS.»„.t...«„a««rf««„-  <Staient   Lernniens  :    mais   l'original 

um,  n'assure  cela  que  de  Théodore  ,   qui 

Quanùim  instructior  oneraria  eonficiat    in  est  peut-être  le  même  qui  fit  un  livre 

meridiêm,                       1  «#«    „  concernant  un  temple  de  Junon  (1 1). 

ustiue{'l).          ./»'•'  (Q  f^ulcain  tomba  dans  cette  île.., 

„     j      c          •       /-Qv             ^       *   j  et  y  dressa  une  forge."]  Quelques  au- 

M.  de  Saumaise  (8)  se  nrévaut  de  teurs  disent  que"^ Jupiter  le  précipita , 

l'autorité  de  Stephanus  de  ^zance  ^^         ^j  les  lemniens  ne  lui  eussent 

(9)  pourmontrerque,selonPhneet  tendu  les  bras  pendant    qu'il  était 

Solm  ,  l'ombre  du  mont  Athos  n  eût  ^^^^^^  ^^  p^j     ^\  l„i  ç„  aurait  coûté 

pas  pu  atteindre  jusques  à  1  île   de  ,^  ^^  ^^^^   l^^i^  -1  ^4^  i„i-même  dans 
Lemi 
port 

s'étendait  ^qu' 

les  eût  confondus  plus  solidement ,  ^,„j  p,i„,^  m,,  xXXVI,  cap.  XIJI ,  pag. 

m.  3o5. 

(5)  Plot.  ,  de  Facic  in  orbeLanc ,  pag.  g35,  (*)  Lemnos.  ins. 

F.  Je  me  sers  de  la  version  d'Amjol.  (11)  Est  itforiassis  quem  de  ade  DoriedTu- 

(6)  Silmas. ,  in  Solinum ,  pag.  m.  184.  nonis  qum  est  Sami^  eommentarium  condidisse 

(7)  Apollon.,  Argoo. ,  lib.  /,  vs.  601,  pag.  VUmvius prodidit  in  prat/atione  ,  lih.'j^pag. 
m.  61.  134-  Hurduîn. ,  in  Plinimn  ,  lih.  XXXrl,  cap. 

TR)  Salmas.  ,  in  Solin.,  pag,  184.  JT///.  pag.  3a5. 

(9)  Sttpb.  Byxint.  ,  foce'AÔaç.  (i»)  Lncian.,  dt  Sacrifie. ,  pag.  354»  tom.I. 


124  LEMNOS. 

céan  le  recueillirent,  et  le  sauvèrent    an*U    ny  a  celui  des  habUans  de 


et  qu^etant  descendu  pendant  tout  le  s^uent  raconter  Vhistoire  du  Daul- 

jour  ,  il  tomba  dans  1  île  de  Lemnos ,  pnin ,  comme  si  elle  avoit  estéfaiu 

au  coucher  du  soleil  ^  quHl  ne  lui  de  n'agueres  :  tout  ainsi  est  en  JLem- 

restait  que  peu  de  vie,  et  que  les  ha-  nos  raconté  de  F'ulcany  mais  divenc 

bitans  le  relevèrent.  Homère ,  me  di-  ment  ;  car  les  uns  disent  qu'en  tom- 

rez-Tous,  devait  un   peu  mieux  se  bant  luy  et  son  cfùsual  se  rompirent 

garantir  des  contradictions  :  mais  ce  les  cuisses  ,  et  qu'au  lieu  mesme  par 

n*est  pas  se  contredire^  c'est  rappor-  la  wertu  de  la  terre  Ufust  prestement 

ter  deux  aventures  diiférentes.  Va-  guery  {i*]).- 

lérius  Flaccus  suppose  aue  Vulcain  (D)  . . .  Ze  lieu  où  il  tomhafut  re- 
tomba sur  le  rivage  de  Lemnos ,  et  marquable  par  une  espèce  été  terrt 
que  les  faabitans  accoururent  à  sa  qui  auait  de  grandes  vertus.  Elle 
voix  ,  et  lui  fournirent  tous  les  se-  guérit  PhUoctète  de  la  morsure  d'un 
cours  nécessaires ,  de  sorte  quHl  ai-  serpent.  ]  Philosirate  rapporte  nn 
ma  depuis  tendrement  cette  île.  fait  bien  différent  de  la  tradition 
..  .Jam  summU  VuUania  surgit  Commune.  11   dit  que  Philoctètc  ne 

Lemnos  aquis^  Ubi  per  variot  dejleta  labores  SOuiint  pomt  dans  1  fie  de  LeznnoS  les 
Jgnipoten*  :  nec  le  Furiis  et  erimine  matrum  longues  douleurS  dont  On  parlait 
Terra   /usœmeriiùiuepigetmeminisseprio.^^^     ^^    bj.^^^   homme,    aioute-t-il 

TemporequoprÎMnumfrêmitus  inturgereoper-  \^o)  ,  jut  incontinent    guen   par  le 

tos  moyen  de  la  terre  lemnienne ,  qu'on 

Cœlicoldm    etregni  sensU  no^itaU  lumentes  ti^e   au  propre  endroit  oà    f^uleain 

Jupiter  ;  mthenm  née  store  silentta  paett  :  •    j'       -l         S       '  i  m      

Junonem  volucri  primam  suspendU  Ofympo,  7««"  cheut  du  Ciel,  SI  que  ceste  tem 

Horrendum  chaos  ostendens ,  pœnamque  ba-  a  la  uertU  i^appaiser  tOUteS  SOrteS  de 

roui.  ...     maladies   violentes  et  furieuses ,  et 

Mox  etlam  pavida  teiUantem  vtneula  mairu        ^      ^  ja i       ''  -j. 

Solvere .  prmrupd  Vulcanum  ^ertice  eœU  arrester  tOUS  flux  du  sang  :  mais  des 

DevolAt  t  mil  nie  polo  ^  noctemque  diemque    morsuresdeserpens,  il  n'y  a  Seulement 

Turhinis  in  moremf  Lemni  eum  lUtere  tandem  que  celle  de  Vhrdre  qu'elle  ffuérisse. 
Insonuit  :  vox  indè  repens  utpereuUt  urbem,  Vniri  niipImiPs  nartirfi1arît<S  miA  ie 
AecUvem  stopulo  inveniunt,  miserentque  fo^      \°*^i  quelques  parUCUJames    qU6je 

ventque  *'       tire  des  observations  de  Pierre  Belon  j 

^  Altemo*  œgro  ewtetantem  po^Ute  gressus.       qui  voyageait  en  ce  pavs-là  vci*  le 

ffinc  reduc^ .  superas  postquam  pater  annuU    ^jliea  Ju  XVI«.  siècle.  «  Les  anciens, 

Lemnos  cari  deo  :  nec  fama  noUorjEtnse,  »  dit^il  (19)  ,  ont  eu  une  manière  de 
Aut  Lqtares  donalt  (i^).  .  .  .  t  .  .  .  .  »  terre  en  moult  grande  recommen- 

Homère  assure  que  Lemnos  éUit  le    *  <^*i^«  ^^  plusieurs  médecines ,  et 

pays  du  monde  que  Vulcain  aimait  le    "  «P^^''  Pj»"*"  *^  J«"r,<*,*»«l  «f  *  ^^  a»*' 
mieux  (16''  "  "  grand  usage  qu'elle  fut  onc.  Les 

Disons  uie  chose  qui  nous  fera  voir  "  ^^^""^  *^  nomment  Terra  Umnia, 

la  longue  durée  des  traditions   les  "  ou  termW/ato,  et  les. François 

plusfabuleuses.Bëlon,  qui  voyageait  *  «em?  scc/fee.  Geste  terre  est  si  sm- 

en  Turquie  l'an  i548,  nous  apprend  "  8"^"^^'  que  les  ambassadeurs ,  qui 

*                   ^  '             '■'^  »  retournent  de  Turquie  ,  en  appor- 

/  ,x  ti           .••  j     II    ^vtwT        ,_^  »  tent  ordinairement  pour  en  taire 

paï.YsX"  '  ^'    '  ^'             '  "•  ^'  «  présent  aux  grands  seiçneurs.  Car 

(i4)  Idem,  ibidem,  lib.  /,  vs.  Sgu  »  entre  autres  choses  elle  est  pro- 

(i5)  Vaier.  FUccas,  Argonaut. ,  lib.IT,  vs.  »  pre  Contre  la  peste ,  et  toutes  dc- 

*fiiPag.  m.^x.  ,,  fluxions.  L'on  en  vend  bien  chez 

(iC)  Eiff-AT  ^f y  %ç  Aifyuyov   i î/xti/xitov  »  les  drogueurs ,  qui  obtient  le  nom 

*H  oî  7'fltiA»v  îToxi  ^iXTecTN  içh  flMTA-  (17)  BéloB  ,  Obscnrat. ,  U»,  /,  ehap.  XXIX, 

0-fttV.  pag.  68. 

Simulabat  se  iturum  in  Lemnum  pulchri  fa-  C>8)  Pbiloitrat.  •  in  Herotcis.  Je  me  sers  de 

bricaium  oppidum^  la  traduction  de  Yigea&re  ,  tom.  II,  folio  a53» 

Quod  iUi   terrarum  multô  charissimum  est  édit.  m-4^* 

omnium.  (ii|)  Bélom  ,  Obiervat. ,  liv.  /,  chap.  XXII, 

ITomer. ,  Odyu. ,  lib,  FIII^  vs.  a83 ,  p.  m,  a3o.  pag'.  Su 


LEMNOS.  125 

ï»  de   i€rre  scellée ,  mais  est  pour  la  »  et  encores  qaUIs  en  eussent   du 

u  plus  part  sophistiqude  :  aussi  ne  »  mesme  lieu  de    Cochino ,  ils  fe- 

»  s'en,  trouve  en  tout  le  monde ,  si-  »  royent  scrupule  d'en  user,  ou  d'en 

)»  non  en  Tisle  de  Lemnos.  »  Il  don-  »  bailler  à  autruy  ,  si  elle  n'avoit 

ne  C^o)  la  figure  de  divers  sceaux  »  esté  tirée  du  sixiesme  jour  d'aoust  * 

dont  on   marque  cette  terre ,  et  il  »  estimans  que  quelque  partie  de  sa 


rent  qu'i/ei£oi£  impossible  en  recou-  »  et   estimeroyent  sa    vertu    nulle 

vrer  sinon  par  les  mains  de  celui  qui  »  s*ils  ne  la  veoyent  tirer.»  On   ne 

est   souhachif  en  Visle  :  et  que  si  la  saurait  rien  dire  de  plus  sensé ,  et 

$foulions  voir  naturelle,  il  convenait  Y  voici  deux  exemples  qu'il  allègue. 

aller  en  personne  :  car  il  est  défendu  L'iris  croît   abondamment  par    les 

aux  habitans  sur  peine  de   perdre  montagnes  de  Macédoine ,  et  n'était 

la  teste,  d'en  transporter.  Ilsdisoyent  point  de  haut  prix  en  vente  chez  les 

d'avantage  que  si  quelqu'un  des  ha-  marchands ,   toutes  fois  Von  a  estimé 

hitans  en  avoit  seulement  vendu  un  qu'il  n'estoit  loisible  a  un  chacun  de 

petit   tourtelet ,  ou  qu'il  fust  trouvé  la  pouvoir  cueillir,  ains  fallait  que 

en  avoir  en  sa  maison  sans  '  le  sceu  ce  fust  un  homme  chaste ,  etfaÛoit 

de  son  gouverneur  y  il  serait  jugé  a  àbrever  la  terre  trois  mois  devant , 

payer  une  grande  somme  d'argent  :  avec  de  l'eau  sucrée,  f^oulans  par 

car  Un' est  permis  d  en  départir  sinon  telles  cérémonies  appeUser  la  terre. 


it  qi 

autre  chose  sinon  un  pertuis  oblique  ciennes  cérémonies  qui  concernaient 

(33)  qui  était  fermé,  et  qu'il  lui  fut  la  terre  de  Lemnos.  «c  Des  le  temps 

impossible  de  faire  ouvrir ,  car  on  »  de  Dioscoride ,  qui  escrivit  avant 

ne  le  découvre  qu'une  fois  l'an,  le  »  Galien  ,    l'on   avoit   accoustumé 

6  d'août ,  et  l'on  y  observe  de  gran-  u  mesler  du  sang  de  bouc  avec  la 

des  cérémonies  et  grands  appareils,  »  terre   pour  faire  des    formes   de 

<t  Par  ceste  terre ,  continue-t-il  (33) ,  »  tourteaux  ;  et  suyvan t  cela  il  se  doit 

1)  nous  prouv«rons  combien  les  ce-  »  entendre  que  l'on  eust  accoustumé 

»  remonies   donnent  authorité  aux  »  de  faire  quelques   cérémonies  en 

»  choses  viles  qui  de  soy  sont  de  »  tuant  les  boucs  consacrés  à  Venus, 

»  petite  valeur  :   car  comme  ainsi  »  laquelle ,  ainsi  que  recitent  les  fa- 

»  soit  que  la  terre  dont  parlons  est  »  blés ,  feit  que  les  femmes  de  Lem- 

M  de  moult   grande  vertu ,  toutes-  »  nos    sentoyent    mauvaise     odeur 

u  fois  si  elle  estoit  si  commune  qu'il  »  comme  font  les  boucs ,  et  de  ce  les 

M  ne  fallust  qu'en  aller  prendre  à  »  maris  les  ayans  dedaigneez ,  toutes 

)>'qaien  voudroit  avoir ,  le  douaire,  n  d'un  commun  consentement  tue- 

M  que    les   hommes    luy  attribuent  »  rent   tous  les  hommes   de  l'isle. 

»  pour  sa  vertu  ,  seroit  vilipendé,  m  C'estdelâquelaprestresselesscel- 

»  si  on  ne  l'avoit  rendue  précieuse  »  loit  d'un  sceau  qui  avoit  l'image 

»  par  grandes  cérémonies  :  tellement  »  d'une   chèvre ,  dont   ils  ont  pns 

»  que  si  on  avoit  trouvé  une  veine  »  leur  nom  grec  Sphragida  œgos  , 

u  en  quelque  autre  contrée  de  l'isle  »  qui  vaut  autant  à  dire  que  sceau 

jt  de  mesme  terre,  que  celle  de  Cochi-    »  d'une  chèvre Galien  voulant 

»  no ,  nous  ne  doutons  que  les  Grecs  »  scavoir  la  vérité  de  ceste  terre ,  et 

n  ne  fleissent  difficulté  a'en  user,  si  »  en  venant  de  Troie,  qui  pour  lors 

»  les  Caloieresn'avoient  assisté  quand  »  s*appeloit  Alexandria,  colonie  ha- 

)»  on  la  tireroit ,  et  qu'on  y  eust  ce*  »  bitée  des  Romains  ,  en  allant  à 

»  lebré  les  cérémonies  accoutumées  :  »  Rome,  passa  par  Lemnos,  et  en- 

»  quist  si  l'on  avoit  encor  tel  usage 

{::]  "  "'Si,  ckap.  XXm,pag.  Sa,  "  *ï"^  ^'«"  ""^^^  *«  «*°S  ^^  *^*^"^ 

(aa)  Là  nJme ,  chmp.  XXrilf^  pag.  6S, 

(a3)  Ut  mfme,  clu^.  XXIX,  pag.  65.  (34)  Là  mfme  ,  pag.  66. 


128  LEMNOS. 

âens ,  sentir  le '  houe,  Lactanee  sur  le  Cmr  plut  tiAtiUmmt,  ^m  U  bauge,  ch  t* eeU 

5  de  la  Thébaidt  de  Stace  suU  eetu  j,^*r'ï^ît»w:!f^"'^-^*V 

.    .                    •»             ti         ^M             ^  •'*  '*'*  '  "*•  "**  **  poulpe ,  ou  SI  dessous  tetf 

Opinion,  car  U  appelle  cette  senteur  ,giu 

aes  Lemniades ,  lUrcinum  odorem ,  ^u  ro»ge  pal  loge  un  finir  de  bowfuin. 

une  odeur  bouquine.  Dion  Chîysos-  ^^J!^^^  *'**'^'  combien  h^  cnùi 

tome  aussi,  oraison  33,  dit  à  ce  propos^  Es  membres fiaes  «n*  odeur,  lorsqu'étaiit,eU. 

ôp«vKrfl«jr*f  hiyoun  <fV«<^f7pAi  w  /uMir-  J*  y  *  des  cens  qui ,  par  une  trop 

XMAç,  Comme  on  dit  que   f^énus  forte  attenUon  a  ces   circonstances, 

étant  irritée  contre  les  femmes  des  jugeront  peut-être  que  l'on  aurait 


ciens  ne  péchaient  pas 

de  la  yraiscmblance  ,  lorsqu'ils  sup-  }  amour  ou  la  guerre  (43).  Il  choisit 

posaient  que  les  compagnons  de  Ja-  le  dernier  parti.  Mais  il  est  certain 

son  eurent  de  la  peine  à  promettre  que  la  rraisemblance  ^  ëté  suffisam- 

8ur  le  rivage   de  Lemnos  ce  qu'ils  meut   observée   dans    Tëpisode    de 

eussent  demandé  et  offert  en  d'autres  Lemnos  :  le  parti  que  les  Argonautes 

lieux.  Les  personnes  qui  parlemen-  suivirent  était  le  plus  naturel.  Lear 

taient  avec  eux  méritaient  qu'on  les  vaisseau  é toit  en  rade,  et  battu  de 

payât  d'une  raison  qui  a  été  alléguée  la  tempête  :  ils   avaient  besoin  dn 

par  Catulle  contre  un  certain  Rufus ,  port  de  Lemnos ,  il  leur  était  impor- 

qui  s'étonnait  de  ne  rencontrer  que  \^^}.^^  débarquer.  Ils  ne  pouvaient 

À»a  rrnellpA  *e  faire  sans  combat ,   et  ils  avaient 

,    .     .        „  déjà  éprouvé  la  valeur  des  Lemnia- 

^f^^S[^^^'^f';^PJ^  '  des5  car  elles  s'étaient  battues  coura- 

nufe ,  veut  tenerwn  tupposuissejemur.  7             ^           ..        ï         •                          /   » 

*  Won  tUam  rares  labefaeusmunerevestis,  geusemeut,     et     n  avaient     pas     ete 

Aut perlueidttli dêlieiis lavidis.  vaincues.  Il  fallait,  OU    renouveler 

^^',/:îrS;:riœ'i^1;f^i"*'  '«»  atUques  ,  <>«  «>  retirer ,  oa  fci« 

ffuno  metuunt  otfines:  neque  mirum  ;  nam  ma-  serment  qu  OU  accorderait  a  Ces  fem- 

la  valde  est  mes-là  tout  ce  qu'elles  souhaitaient. 

Bestia^neeauicumbelUpueUaeubeu  La  retraite  était hon te use,  soit  qu'elle 

Ouare  aut  erudelem^nasorum  internée  pêjlêmt  j-.                          •       ^       .y                 *            1 

jiuiadmirandesine,eurfttgiunt(/tx).  «e   fît  sans  avoir  tenté   un    second 

- ,  , ,        .         i?  ^     11  /      /  combat  ,    soit   après    de    nouvelles 

Une  semblable  raison   fut  alléguée  tentatives  aussi  malheureuses  que  la 

par  Horace  lorâqu  on  se  plaignait  de  première.   Que  peut-on  espérer  de 

sou  mépns.  l'expédition  de  Colchos ,  aurait  dit 

Quidtibivû,muHermgmdignissima barrit?  toute  la  Grèce,  puisque  nos    héros 

Munera  eur  mihi .  giàdt^e  taheUas  ont  échoué  à  Fîle  de  Lemuos  ,  où  de 

"îtCi-£?«Xr«'rnr"  "*"-'  «impie»  femmes  le,  ont  renoussés,  et 

Pofyput ,  an  gravit  hirtutit  eubet  hireut  in  les  ont  Contraints  de  prendre  la  fuite: 

aUs ,  La  tempête  les  empêchait  d'espérer 

n^^V:r^ifjr\filtTn^  «^  bon  succès  en  cas  d'un  nouveau 

Ouu  sudor  vtetis  ^  «'  quam  malus  unatque  i     .    ti                .    • .    1                ^ ,        i  • 

membris  comoat.  11  ne  restait  donc  qu  a  subir 

Creteit  odor,  cum,  etc.  (49).  la  loi  du  serment  que  l'on  exigeait. 

C'est-à-dire,  selon  la  version  de  Ro-  Etpeut-étrecrurentiisquelacauseda 

bert  et  Antoine  le    chevalier  d»A-  dégoût  des  Lemniens  était  passée ,  oa 

«^  notablement  diminuée ,  et  qu  en  tout 

™         '  cas  ils  se  pourraient  délivrer  bientôt 

Qt^  me  demandeftu,femme  sur  toutes  digne  de  ce  rude  î  OU  g,  puisqu'on   ne    leur 

Delephans  noirt  7  pour  quelle  cause  a  moY  •      •-   "*  •    "5            _x«       i* 

Nrroidefouuenceau^nfhpesse narine,^  prescnvait  ricu   de  particulier,  m 

Pais^tu  de  dons  et  de  lettres  envoy  ?  quant  au  tamps,  ni  quant  à  d  autres 

„  ^„.  . .           ,    ,',  »        „^  .,  circonstances.  Voilà   quelles  purent 

55!^^"  sS.      "  '  "'        '^'*'"             '  ^""^^  ^tre  les  considérations  qui  les  obligé- 

(4i)  Câtul.,  q>igr.  LXX,  pag.  m.  iS'j.  Otî- 

de,  de  ArU  hmmdi  ^  llb.  II I^  vs.  1^3,  a  dit  :  (43)  ^qye»,  tom.  VII,  pag.  gg,  Varticle  de 

Qoam  sepè  admonni  ne  trnx  caper  iret  ia  alas,  la  première  GLAvarBA,  remarque  (C) ,  et  lare- 

Nere  forent  dam  a«pera  crnra  pUisf  marque  (F)  de  Varticle  Lrcoaii ,  dans  ce  ee- 

(4a)  Horat.,  Epod.,  od.  XII,  vs.  i,  lume. 


LEMNOS. 


129 

Vrhe  tgdatH  4»ti  Hk^m,  viduUfue  t^uatue* 
Indulgent  thalamis;  nirnbosque  edueerje  Ituiu  : 
Nec  jatn  vetlg  viat  :  Zephjrosqua  audire  90- 

cantti 
Vissimtdant;  donee  nsides  Tjrrinthûu  i?«r«# 
Jjfon  tulitf  ipse  rati  invigitans  atque  intege^ 

urbis  , 
Invidisse  deos  tantum  maris  œquor  adoriit 
Desertasque   domot  ,  fraudataque  Umporm 

sfgni 

rota  paimm  t  qtdd  et  ipse  viris  ametanUbue 

assit  ? 
O  miteri,  ele.  (45). 


fent  à  jurer ,  et  il  ne  faut  pas  croire 
qu'ils  aient  fait  fond  sur  des  équivo- 
queSjOu  sur  des  réservations  mentales, 
eu  sur  le  droit  qui  dispense  de  l'obser- 
vation ceux  qui  ont  £ait  un  serment 
force,  et  metu  cadente  in  constantem 
t'iruTw.  Nous  verrons  dans  la  remar- 
que suivante  qu'ils  tinrent  fort  bien 
leur  promesse. 

(U)  Hemide  qui  était  demeuré  dans 

le  f^aisseau  les  'censura et   les  r^;  ;i:#. -^  *  j     ..  **« 

obligea  a  se  vembatriuer.l  H  y  a  lieu  f  *'*•»"  ™f"*'!1°t'i*  {^^  '  1"« 

d'elle  surpris  qu'étant  aussi  adonné  i!;"*^!  rïl    A   ^"^"'  ^  ^^"^  =  '* 

qu'il  l'était  â  l'imour  des  femmes.  U  w°  J  l    /  <*«7«'  aao"™use  de  ' 

n'ait  point Toulu  se  divertir  comme  „''„ f*.!L      ?"!?  ^^  pl"» douces 

les  autres  dans  «le  de  Lemnos:  car  î!"^'  ^fj'  '«?<l'e'?e.  les  remon- 

eticore  que  les  Lemoiades  ,  par  les  {'^"«'«..^««'•«"•«^reTeillérent   ces 

raisons  eiposéesci<lessu5,  fussent  un  „!?*  =  -      j^   rembarquèrent,   sans- 

objet  asseï  incapable  de  tenter,  on  V^^-3,,  ?"'«  '?™«°^t>°°8  de» 

ne'  voit  point  qu'il  ait  dû  être  |.lus  „!?,?'Ti.^i'>   ^f"  ^'^^  »"PP°s« 

délicat  que  ses  compagnons.  Le^r-  VmL      "^^''f^ ^^^""^  *,"?  ^"P'"^^ 

ment  a^eUes  exigeai  lui  fut  sus-  11"- ^  C"  i^°"T.?.  't''?!^^: 


d^t  qu*'':u;  .VaTertlTnTexiV^e  d^^  éré^^^ss^Se^'r"  "  ""fJ^ 
fiance  de  leurs  charmes,  et  qu'U  V  lin  "u^f^/t^P'^y''..^*  'i''-" 
aTait  là -dessons  quelque  chose  Jb    „,ÎL?^l!  I      *¥•«>•.  =«t^  lyre  si 

caché,  et  qu'enfm  c.  Vêtait  pas  la  E^tt.A^^'n^"^':?*.""^*''  "* 
«eine  de  orendre  terre  Mais  enrore    "oe^saient  (49).  Or  d  fut  nécessaire 

rnTouT  poTr^^oi  f^  aïs  "crT   f.l'^L""'  *,-'»?,  «""«''ine  ;    car 

puleux^e  lel  autres  iSi, qui  ne  rd^L°m:d:,TemTos^""^P^- 
cédait  a  personne  en  tempérament  v*.  «^  i-ciuuu«. 

imjpudique  ?  J'avoue  que  je  ne  sais 


point  répondre  à  cette  difficulté ,  et 
qu'ainsi  je  ne  m'arrête  qu'au  fait, 
Apollonius  déclare  ççjiRercule  ne 
voulut  jamais  descendre'  en  Vile  , 
mais  demeura  toujours  dans  la  nef 
Argo ,  afin  qu'il  fdt  capable  de  re- 
prtndre  ses  compagnons  ,  qui  se 
laissaient  emporter  aux  plaisirs  qu'ils 
prenaient  a%*ec  les  '  Lemniades ,  et  ne 
songeaient  plus  a  poursuivre  leur 
entreprise  ;  ce  qu'il  fit  d'autant  plus 
librement ,  que  lui  même  était  exempt 
de  semblable  répréhension  (44)»  Va- 


El  /*«  ^fiMroT/>09rioif  ivùTrtuç  fl«A|/<f>/)oyi 
/utoxeuvety , 

Alimque  alius  commiscebatur,  et  xthUU.  f tus- 
sent itineris  sut, 

Nisi  quidem  revocatoriis  monitis^  suai^ique 
cantu 

Nostro  persuasif  descendissent  ad  navem  ni' 
gram  , 

Bemigationem  desiderantes  ,  reeordatiaue 
fuissent  laboris  (5o). 


w   •         xa  f   ''.  juisseni  iooons  lao), 

lerius  Fiaccus  nous  représente  ces   r>^\^„J^  r    m.     3     «     1. 

jeunes  héros  si  appliqués  â  consoler   ^ff^  •T%  ^?"*?-  ^^  ^^[^^^"8.  Il 
CCS    veuves   de  Lemnoa  ,    qu'ils  ne    "^^  ^^^  "^**^  ^***  séjourner  les  Argo- 

songent  plus  à  se  rembarquer.  Us       //r\v-u-  m.-      il  tw 

s'oukent   dans    l'fle  ;  le    Jeu    leur    _M5)/.W.  FU..,«.  W. //,  „.  3,.,p„. 

plaît ,  il  fout  qu'Hercule  les  tire  de 
là  par  la  force  de  ses  censures ,  et 
qu'il  parle  des  grosses  dents  à  Jason , 
<'tief  de  l'entrepride. 

(44)  Mésiriae  ,  tor  lei  l^uttres  d'Ovi^t,  pas. 
«5  ,  586.  *  '^  * 

TOMF.   IX. 


m.  101. 

/46)  Dans  VartUU  «f'HrrsiVTLE,  tom.  rill 
pag.  x55. 

(4?)  ^or«*  Vâleriui  Fiaccus,  lib.  ll\  vs.  VA 
et seq»  ^ 

(48)  0»id. ,  in  epist,  Hypsîpyl. 

(49)  OTid.,  M«um. ,  lib.  XI,  vs,  *  rt  4a. 

(50)  Orpbcos,  m  Arsonanticis,  ¥s.  478,  pag: 
m.  34. 


1  /- 

mt^mgmum*  dé 

fl  l»vt  #!«»  |<e  'îM^   'i  T>^  ><»  AtiL#h-   ^  a£«ctnrmt  ^  lo  ■uitnser.  se 
inifm,9fntfJkM^4e  tAnu^T^h»   „ie«t  «  y,^ fert  à ani^dre  :  ils ]f< 

Ut  pMj%  «wi  **»•  w»^»»  *•  «MoUSî»*    q-Kw  il»  tAcrcat  a«n  Inus  enncabi- 
,f|fyi^U«e  >i'   ^  ^'»*  "^^^    ■oatbrai««es.  Cela IblsmTi  dune 
M^|M«  <l«   la  p««e  qœ  le»  PH»«»    çrande  ftrnlité  ,  «|û  s'étendit  et  sur 
«taMUt  frwe  «•  Mti*«wt  la  ■^«n^'    kan  ilMuan,  et  sor  kon  champs. 
1«  «k  la  f^iuMIe  àKùtt^mm,  Us  col-   ^  ,„  |g,|„  troopcanx.   Ils   dcman- 
infkftmt  n   iwf|pett«e»««t   le   pOT   ^ereot  «quelque  walaçogncnt  à  Von- 
4\n'«m  Uwt  twnt  amÀ^mé^    qme  de   ^|^.  j^poUoa  lenr  offdooBa  de  Etire 
U*»'mMtWMi»  il»  le  reBdireiit  très-   ^^^  Athoûms  toute  la  satisCMrtioA 
hfm.  U  eela  fat  caofe  qttej^  Athe-   ^^^  |^„  ,,^|  demandée.  Ils  aJle- 
ftufm  U»  «•  elttwefeot.  Llnstofien   ,^nt  déclarer  aox  Athéeieiis  que  cV 
tUsrMiJi  n*e9    donne   point  d'antre   |^|  i^^^  intention  ;  mais  quand  on 
tmâtm  ;  mais  ib  ne  conrenaient  j»as   j^^^  ^^^  dcfliande  on  pays  qui  re«- 
d«   cette  inyittiee  :  ils  sootenaient  genblit  à  une  taUe  qu'on  arait  fait 
qne  lenr»  endos  de  Ton  et  de  1  au-   j^paier  dans  le  Pr^^née  ,  et  quf 
tre  sexe '^'/î^,  allant  chercher  de  1  eau   f^,^  „^i  courerte  fie  toutes  sortes 
»u%  oeuf  i>mUineSy  «raient  re^  un   ^  bonnes  choses,  ils  répondireDt , 
tmn$f»ni  Affront  des  Pélas^  ,  qm ,   nous  le  ferons  y  quand  mn  nature  vùn- 
non  content  de  cette  injure,  se  pré-  ^,^  ^  ^^^^ff^  p^ys  au  nâire  par  ua 
purheni  h  une  irroption,  et  en  fa-   j^„|  ^  noni,  dôiu  tàngt-quatreheu' 
rnni  conraincns,  L«i  Athéniens  sou-   ^,    n^  crurent  ne  s'engager  à  ricu , 
tenaient  qu'ils  eUMcnt  pu  les  itire   yo  la  situation  d'Athènes  par  rapport 
mourir^  et  que  le«  ayant  seulement  ^  Lemnos.  Miltiade,  plusieurs anoecs 
chassés  ,    ils   araient    fait    paraître   g^jprès,  s'empara  de  la  Chersonnése  de 
heauconp  de  clémence.  Les  Pélasges   fhracc,  d'où  il  fit  Toilc  vers  Lem- 
nos ,  et  déclara  aux  habitons  qoe  la 
(lf)»irrti.  ,»s»utliwif  «>»»'/^'«^*f'"'-   condition  contenue  dans  leur  pro- 
(««)  nujlbi  hUtiuM  miuu.bisiiue  cuatrrU  ^^^  était  accomplie,  et  qu'il  fallait 

(Sî)  Wifo4o'i. ,  /i*.  ri,  cMp.  CXXXriï  «i  par  conséquent  qu'ils  jidasscnt  le 
tê\u*ni.  pays.  Les  Uépheshens  obéirent  ;  mais 

(54)  Hirod«t«  U  namm*  ainsi  i  Ut  mutrês  dir  les  Myriniens  résistèrent,  alléguaDt 
itnt  llf  m«iw.  que  la  Chersonnése  n'était  point  TAt- 

(55)  Héfodoto  oW»  jifên  w  ''«P'-'f  f"    Ciavit.  MUtiade  les  assiégea  ,  et  I« 
0n!ofêS'êêcUy0t.  contraignit  de  se  rendre.  Cest  ce  que 


LEMNOS.  i3i 

raconte  HerodQte  ($6).  Sa  Darration  clairement  sa  pensée;  car  on  ne  sait 

n^est  pas  tout-à-fait  semblable  à  celle  ce  quHl  veut  dire  par  ces  paroles,  JVe- 

de  Come'lius  Nepos  ,  à  Fëgard  de  la  mo  de  Tkoante  hoc  tradidit.  Veut -il 

conc^uéte  de  Ftle  de  Lemnos;  car  ce  dire  que  personne  n^a  rapporte  que 

dernier  historien  ($7)  suppose  que  les  Lemniades ,  fayorisées  ou  assistées 

.  Miltiade,  avant  que  de  suoiuguer  la  de  Thoas,  se  défirent  de  leurs  ma- 

Chersonnèse ,  s^adressaaux  Lemniens  ris?  Mais  ce  n^est  point  le  sens  d^tié- 

pour  les  sommer  de  se  retirer  y olon-  rodote.  Veut-il  dire  que  tous  les  an- 


complissement  des  conventions ,  et  Thoas  au  nombre  des  Lemniens  que 

que  les  Lemniens  n'ayant  osé  résister  les  femmes  firent  mourir  ?  Il  se  trom  - 

lui  cédèrent  Ftle.   Cornélius  Népos  pe  en  ce  cas-là  ;  puisqu'on   trouve 

les  appelle  Cariens ,  et  non  pas  Pé-  des  auteurs  qui  disent  qu'ayant  dé- 

lasges.  Il  paraît  par  divers  endroits  couvert  ou'Hypsipyle  n'avait  pa^  tué 

de  Thucydide,  que  les  habitans  de  son  père  Thoas  ,  elles  le  cherchèrent 

Lemnos  furçnt  du  parti  des  Athé-  si  diligemment^  qu'elles  le  trouwèrenty 

uiens  pendant  la  guerre  de  Pélopon-  et  le  tuèrent  (61;  ^. 
nèse.  Ils  avaient  alors  la  même  lan-       Érasme- a  fait  quelques  fautes  en 

gue  et  les  mêmes  lois  que  les  habi-  abrégeant  la  narration  d'Hérodote, 

tans  d'Athènes  (58).  Il  dit  (6q)  i®.  :  que  les  Lemniens  en- 

Notez  qu'Hérodote  observe  que  les  levèrent  les  Athéniennes  pendant  la 

Grecs  nommaient  actions  lemnien-  célébration  d'une  fête  de  Minerve  à 

nés  les   péchés  crians  ,  et  que  cela  Brauron.  Il faUait  dire  Diane,  et  non 

Tint,  du    massacre    des   concubines  pas  Minerve,  a®.  Il  ajoute    que  les 

athéniennes,  etc. ,  et  de  la  barbarie  concfibines athéniennes  ne  voulurent 

avec  laquelle  les  femmes  de  Lemnos  pas  que  leurs  fils  se  mariassent  avec 

s'étaient  défaites  de  leurs  hommes  ,  lés  filles  légitimes  des  Lemniens.  Hé- 

<«  «%  «^  f*  ^^  Mita,  é^  «B^«#««»  ^^^^.  m»^^.  St.  — ^  ^^  I  .^»  ^^«^  «  I      E^  ^^  tf^  ^  la  ^aa  *a  1  ■ 


qu'un  docte  critique  y  trouve  des  qu'après   ce  massacre   les  Lemniens 

fautes  (59).  f^erha  Herodoti^  ubi  de  furent  affligés  de  stérilité  et  de  pes- 

Thoantés  sermo  estt  omnino  rrtendosa  te,  et  de  plusieurs  autresmaux.  Hé- 

sunt.  *EiT«tuô*  «/o^i  o-^io»!  xTf/vfiv  TOtfç  rodote  ne  fait  mention  que  de  la  ste- 

rraJUçroùç  U  w 'ATTixtav -yc/ict»*»».  milite'  de  la  terre   et  de  la  stérilité 

^ Avo  n:oùrouJi  rou  ifyw  xoj  roo^TT^oriftiu  des  femmes  (63).  4®.    Érasme   lui 

•^                            '^.x^N'^e-,/^         »  (6i)  ^o/MMexiri«c,  «ur  les  Epttrw  d'Ovide, 

1*9-41,  îifo^iç-cti    *T«   T»?     ExXAJk  T«  pag,  56,.  yoj«%  aussi  pag,  5S8. 

a-XiT\i4t  ipya.    ^avta  ,    Ai^uvi*  xcLhii^  *  L'aol^r  de  VExamen  dt  Vartiele  Lemnoi , 

6*1  (6o).  lYemo  enim  de  Thoante  hoc  du  Dietiohnaire  de  Ba*le  ,   Examen   qui  te 

tradidit,  Isiturduœ  uoces,  oma  0é*»-  *"'"^*  •*■"*  *•  *°™«  ^'  **"  Juçgmens  sur  quH- 

_             ,      ^1                _              7  ^^     ^  qwfs  ouvrages  nouveaux ,  pense  que  les  parolet 

Ti  ,    aut    glossemata  sunt  ,    aut  cor-  J'Hérodote  ne  .ignifient  pas  :  muhere,  qum  vi- 

rupta    est  prior ,    et  legenduni   ^etpet  ros  suos  noi  cnm  Thoante  interemerunt^  mais 

©oatlTTOÇ.  BarthiuS  n'explique  pas  trop  muUeres  qum  viras  suos  ,  qui  unà  cum  Tboante 

^     ^       ^             ^  in  Lemnoerantf  interemerunt  EIIcsDesif^nifient 

rtJiwt      j.      ij.    «rr              ^vvvvrr     .  ^**  :  les  femmes  de  Lemnos  s* étaient  d/ faites 

(56)  Herodot. ,  /i*.  VI,  cap,  CXXXFII  e«  jg  Uurs  hommes  sams  4»4RoifBE  Mi»  t«  aoi 

"î<r?r        1-      K           '    iT-.a  Mi.-.j-  TuoA» ,  va»\t  :  les  femmes  de  Lcmnoî  avaient 

(58J  Thn^dides,  hb.  ^'A  P««.  "î*  ^^g:  l'Île  a»«c  Thoas.  L'auleur  de  VExam^-n  déve- 

(59;  Barih. ,  m  ÎJUimm,  Tbeb. ,  Ub.  V,  vs.  lop-g  ,0.  opinion,  etconclut  quesi  Barthius  aVst 

(60)  ^oici  J*  •;<'r.fu>w  Uune  de  ce  grée ,  dans  ,       „„  ,„,  ^^ni  il  n'e-t  pas  susceptible. 

»M  edtuons  d  Hérodote  :  Itaqne  placitum  est  ut  '  m^  -c  ..^       »...        z./    r         .    »  vT 

«>•  ûlio.  è  matribos  AlticisTîsceïto.  necareni...  J^'^^^^^H^^^'  '  ***''  '*  ""'*  '^»^'»«»- 

E«  hoc  facinore ,  et  illo  snperiore  feminarnm  1  '  *              y/       *       ^          ^              ^    ,           , 

qnat  Tiras  soos  uaji  cum  Tboante  iateremenant,  (63)  IlitÇfl^fVOi  &t  »^a»  Tf  xat<  ATTiU^tVi, 

■stt  rcccptmm  eil  p«r  Gneciam  ut  laterrima  qnae-  Pariler  famé  et  liberonim  vrbitate  vexati.  Ile  • 

qat  facinora  Lemnia  appellentur.  rodot. ,  lik.  Kl,  eap,  CXXXIX. 


i32  LEMNOS. 

impute  très  -  fau^ement  d*aToir  dit  nated  régions  Ux  etUtm  at  ter  anno 

que  ces  maux-là   furent  en  partie  debellandi  cas ,  primo  ot^  obtereruh , 

la  cause  du  prorerbe  Lemnia  mala  ;  deindè  fetum  ^  postrtmd  adultas  :  de- 

&*.  et  que  l'autre  cause  de  ^origine  tertorispœna  in  eum ,  ^ui  cessauerit. 

de  ce  proverbe  fut  >  que  les  Lemnia-  Et  in  Lemno  insuld  aetta  mensura 

des ,  ne  pouvant  supporter  la  mau-  prjifinita  est ,  quam  singuli  enecata- 

Taise  odeur  de  leurs  maris ,  les  tué-  rum  ad  magistratus  référant.   Grae- 

rent  tous ,  aseâstëes  de  Thoas.  Il  est  culos  (68)  guoque  oh  idcolunt ,  adver- 


niades  ;   mais   il  ne   dit  point  que  seauxc[uelesLemniens  adoraient.  Les 

leurs  maris  sentissent  mal ,  et  il  as-  Égyptiens  ,  dit-il  (69)  ,  honorent  le 

sure  que  Thoas  ne  fut  pas  plus  ëpar-  bœuf  ,  le  mduton  ,  et  PichneumoD  , 

gné  que  les  autres.  Benoît ,  dans  sa  pour  V utilité  et  pour  le  profit  qu'ils 

paraphrase  de  Pindare,  s'est  lourde-  en  reçoit^ent,  comme  les  habitans  de 

ment  abuïé  ^  car  au  lieu  de  dire  que  Lem^os  honorent  les  alouettes^  pour 

les  Lemniens  se  trouvère nt  incom-  ce  quelles  trouvent  les  œufs  des  sau- 

modes  de  la  puanteur  de  leurs  fem-  terelUs  et  les  cassent. 

mes,  il  assure  que  celles-ci  se  trouvé-  (L)  On  y  avait  beaucoup  de  res- 

rent  incommodées  de  la  puanteur  de  pect  pour  Bacchus  et  pour  Diane , 

leurs  maris  (64).  On  n'a  point  corrigé  mais  non  pas  pour  Vénus.  ]  Thoas, 

cette  faute  dans  l'édition  de  Pindare,  roi  de  Lemnos  ,  était  fils  de  Bacchus 

à  Oxford  1698.  Le  scoliaste  ,  dont  Be-  et  d'Ariadne  (70)  :  il  ne  faut  donc  pas 

nott  avait  rapporté  un  passage  (65)  s'étonner  que  le  culte  de  Bacchus  ait 

il  n'y  avait  pas  long-temps,  pouvait  été  bien  établi  dans  cette  tle-là.  Ce 

bien  le  garantir  du  piège  d'Erasme,  fut  dans  le  temple  de  ce  dieu  qu'Mjp- 

M.  Moréri  y  donna  tout  de  son  long ,  sipyle  cacha  son  père,  la    nuit  da 

quoiqu'il   ne   copiât  pas  toutes  les  massacre  (71).  Strabon  nous  apprend 


dans  ses  Adages.  Les  Pélagiens ,  dit-  chantes  observaient  (72).  Cette  île,  an 
il  (  66  )  ,  enlevèrent  les  fimmes  des  reste ,  était  si  fertile  en  vin ,  que  cela 
athéniens  ,  et  en  eurent  des  enfans  seul  pouvait  la  faire  considérer  com- 
qu'ils  tuèrent  depuis ,  prenant  garde  me  un  pays  consacré  à  ce  même  dieu. 
qu'ils  avaient  des  inclinations  con-  Quintus  Calaber  la  nomme  àfATrixita^ 
traires  aux  leurs.  Et  les  femmes  tuer-  c-av  ,  vitihus  ahundantem  (7  3).  Nos 
rent  leurs  maris ,  j^ar  le  secours  de  voyageurs  disent  qu'elle  est  encore 
Thoas.  Chacun  voit  que  c'est  mar-  trés>-digne  de  ce  surnom  (74).  Pour 
quer  d'une  manière  trop  vague  ,  et  ce  qui  est  du  culte  de  Diane ,  je  me 
trop  dissemblable ,  la  raison  <^ui  por-  contenterai  de  vous  indiquer  l'en- 
ta les  Lemniens  à  faire  moiyr  leurs  droit  où  Plutarque  conte  que  les 
bâtards.  Chacun  voit  aussi  que  c'est  Leiùniens,  chassés  de  leur  île,  porte- 
nous  dire  que  l'action  des  femmes  rent  partout  avec  eux  l'image  de 
fut  postérieure  au  massacre  des  bâ-  Diane ,  qu''ils  avaient  enlevée  à  Brau- 
tards.  Fausseté  aussi  énorme  que  le 

prétendu  secours  de  Thoas.  (gg;  Lb  ph^  BnAouinfait  ici  une  bonne  noté. 

(K)   On  y  adorait  les  oiseaux   qui  Cornicularam,  dî^U^  è  génère  «yU  est  grmccaliu 

allaient    au  -devant    des    sauterelles  ▼el«ruin  L.tinor«m  :  noà  Choucas  Tocamiu,  ni 

j:       j      1             ^         •      _  T   XT^l^t    ..- .  rectè  Bellonlus  «dmonet,  Iib.  6,  cep.  3  et  7. 

afin  de  les  exterminer,  \  Voici  un  /«^vm  .    j    rv»^  \rk-j             IL    • 

''               .    \     *"**r         ,,c.  \      r      •>  (60)  Plot. ,  de  Uick  et  0«ride  ,  »«*.  3So  :  i« 

passage   trés-CUneUX  (67).  In  Cyre-  meien  delavernond'Amjot. 

/c/\  f\  '    .'       -     -,                     .      .fk  (70)  ÛTidiai,  epwt.  HrpiîPTÏ.  Apollon. ,  W. 

(6ii)  QumeUam  m  Lem„um  Penerunt( kr^o^  r  j^           ^^  rr^Uialu,  apudkizitiec  ,  «JrlÉi 

nautw  )...  et  ewn  Lemniadtbus  muLenbus  tjuém  Épîlre»  d'Ovide,  pa».  53*. 

inarilos  omnes  «orum  grayeoUnlid  offensai ,  oc-  ,«.\  v-i«     -di-/!        il    rr            n 

cid^mnt ,  rem  habuemni.  Par.pb.  Pinderi,  od.  '0  y»»*''  ^  «f «"  »  '**•  V'  *"*  *^^ 

IV  Pylh. ,  vag.  m.  371.  (7»)  Slrnbo,  Ub.  X.pag,  3«. 

(65)  Ad  Siroph.  y.  éd.  IV,  VjÇtk.^ptig.  33o.  (:3)  Qo»nt.  Caleb.  ,  Ub.  IX,  w.  337. 

(êS)  Moréri,  tous  te  mol  Lemnos.  (74)  yore*  fiélon ,  ObMrTAlioof,  ttr.  /,  tha^ 

(6^)Flku.,la.XI,cap,XXlX,p.m,M,  XXK 


LEMNOS.  iW 

roB  (75).  J^dûrarî  aussi  qu'Us  impri-  aborda  à  T^nare,  et  rendit  de  bons 
maientla  figure  de  cette  diyinité  sur  services  auï  Lacëdëmoniens  ,  dans  la 
leur  terre  sigillée.  Voyez  Saumaise  guerre  contre  les  Heilotes ,  et  obtint 
dans  ses  Exerdtationes  Plinianœ  in  en  récompense  le  droit  de  bourgeoi- 
Solittumy  page  ti56.  Tous  les  an-  sie,  et  la  liberté  de  s'unir  par  ma- 
teurs  qui  panent  de  la  fureur  des  riage  avec  les  autres  bourgeois  de 
Lemniennes  contre  leurs  maris  ,  ob-  Lacédemone^  mais  non  pas  l'entrée 
servent  que  la  mauvaise  odeur  qui  aux  charges  |)ubliques ,  ni  aux  con^^ 
les  rendit  si  dégoûtantes  fut  un  enet  seils.  Cette  exclusion  fut  cause  que- 
de  la  colère  de  Vénus ,  qui  se  voyait  l'on  soupçonna  ces  gens  de  tra'caiUer 
négligée  et  méprisée  dans  cette  tle-U.  à  brouiller  l'état ,  et  là-dessus  on 
Voyez  Apollodore  (j6) ,  Hygin  (77)  y  s'assura  de  leurs  personnes»  on  les- 
le  scoliaste  d'Apollonius  (78) ,  etc.  mit  dans  une  étroite  prison  ^  en  at-* 
Nous  avons  encore  une  erreur  à  re-   tendant   que  l'on   eût  des  preuves; 

E rocher  à  Barthius.  Il  croit  que  dans   pour    les    convaincre   du    complot. 
L  suite  les  Lemniens 
une  image  de 
des  plus  parfaits 

tiquité.   Venerem  etiam  Lemniam  ,    moyen  ^  et  les  laissèrent  a  leur  place, 
dit-il  {n€^i  inier pulcherrima  simula-  S'éfsint  emparés  du  mont  Taigète,  ils 
era  çuttam  po$teà.  discimus  ex  Lu-   se  joignirent  aux  Heilotes,  et  se  ren- 
ciarU  imaginihus^  Item  Lemniam  Mi-   dirent  si  redoutables  à  Lacédémone , 
nervam ,  a  Lemniis  dedicatam ,  quod  que  l'on  jugea  à  pcopos  de  capituler 
omnium  fuerit  Phidiœ  operum  ela-   avec  eux.  On  leur  rendit  leurs  fem- 
boratissimum ,  Pausaniœ  ^tticis.  Il    mes ,  on  leur  donna  de  l'argent  et 
a  raison  de  dire  que  la  Minerve  qui   des   vaisseaux  ,  et    on  leur  promit 
fut  le  chef-d'œuvre  de  Phidias ,  fut   de  les  reconnaître  comme  parens  et 
dédiée  par  les  Lemniens.  Pausanias  comme  )ine  colonie  de  Sparte,  par- 
assure  qu'à  cause  de  cela  elle  eut  le   tout  où    ils  se   pourraient  établir., 
surnom  de  Lemnienne.  Voyez  le  cha-   Ils   acceptèrent  cea   conditions  ,  et 
pitre  XXVIII  de  son  1".  livre  ;  mais   s'allèrent  établir  les  uns.  à  Mélos  ,  les 
Barthius  a  tort  de  la  distinguer  du   autres  en  Crète.  Ceux-ci  5  après  divers, 
simulacre  dont  Lucien  fait  mention ,   combats,se  rendirent  mattres  de  Lyc- 


Î)eut  douter  quand  on  prend  garde  à  mères  ils  étaient  parens  des  Athé- 

a  remarque  qu'il  a  faite  que  c'était  niens  ,  et  qu'ils  se  regardèrent  com- 

leplus  excellent  ouvrage  de  Phidias ,  me  Une  colonie  de  Lacédémone  (81). 

et  celui  où  Phidias  voulut  bien  met-  C'est  le  narré  de  Plutarque.  Ceux  qu'il 

tre  son  nom  (80).  nomme  Tyrrhéniens  ,  et  un  peu*plus. 

(M)  Hérodote  fait , , ,  un  récit  que  bas  Pélasges  ,  sont  le  même  peuple 

l'on  ne  peut  accorder  avec  celui  de  au'Bérodote   nomme    Pélasges.    Ces 

Plutarque.  ]  Ce  dernier  auteur  ra-  deux  noms  conviennent  aux  mêmes, 

conte  que  les  Tyrrhéniens   s'étant  gfens  (8a)  5  et  il  ne  faut  point  s'imagi- 

emparés  de  VMe  de  Lemnos,  et  de  ner  que  les  auteurs,  qui  ont  dit  que 

l'tle  d'Imbros ,  enlevèrent  à  Brauron  l'tle  de  Lemnos  a  été  habitée  parle» 

les  femmes  athéniennes ,  et  en  eurent  Tyrrhéniens  (83)  ,  diifèrent  de  ceux 

des  enfans.  Cette  postérité  fut  chassée  qui  ont  dit  que  les  Pélasges  l'ont  pos- 

de  ces  fies  parles  Athéniens,  qui  la  sédée.  Jusque-là  donc  if  n'y  a  nulle 

regardèrent  comme  demi  -  barbare,  différence  entre  Hérodote  et  Plutar- 

£lle  fit  voile  vers  le  Péloponnèse  et  que  :  mais  quand  ce  dernier  assure 

que  la  postérité  des  femmes  athénien» 

(75)  Platarcli. ,  ée  Virtatib.  Mnlier.,p.  «47.  nes  enlevées  à  Braurou  par  les  Tvr-i 

(76)  il».  /,  p4»g,  M.  55.  ^ 

(77)  Cap.  r.  (81)  Titi  dm  naun^sa  ,  d«  Tistata».  Mulie- 

(78)  Tnlib.I,  w.  sog.  «m»  t  F«<r.  «47* 

(79)  Bart^.,  inSutiom,  fom.  ///,  pag.  ifi6,  .(8a)  #V*»  CfciTÎ.r,  in  lulil  «ntiqul  ,  liA. 
■67.  il,  cap.  F;  ft  Stnbon,  lib.  V^  pag.  t!t^. 

{80)  T  -Sin  .  M  taiati». ,  |Wf .  5,  iom.  //.  (S3)  SeM.  ApoUoaii ,  in  Ub.  /,  vi.  &S. 


i34  LENTULUS. 

rtii^nien»  établis  dang  Ttle  de  Lemnoi  nie  dam  File  qui  porta  son  nom  (8^  . 

et  dant  File  dlmbros ,  fut  chassée  de  Notez  qaHl  avait  été  tuteur  d^Eurvs- 

ces  fles-U  ,  et  que  les  Athéniens  Ten  thénes  et  de  Proclès ,  fils  d'Aristodé- 

chassérent,  il  nes^accorde  point  ayec  me,  l*un  des  chefs  des  Héraclides  qai 

Hérodote  ,  qui  prétend  que  les  Lem-  rentrèrent  dans  le  Péloponnèse  (87)  j 

niens  tuèrent  eux-mêmes   tous   les  et  concluez  de  là  qu'il  florîssait  sût 

enfaas  qu'ils  avaient  eus  de  ces  fem-  cents  ans  ou  environ  avant  Bfiltiade. 

mes  athéniennes.  Ces  deux  historiens  lïotez  aussi  que  le  scoliaste  de  Pin- 

diffèrent  beaucoup  k  Pétard  du  temps,  dare  (88)  raconte  la  chose  à  peu  près 

L'un  (84)  veut  que  Miltiade  ait  chassé  comme  Hérodote  ;  et  que  Fun  et  raa- 

lesJLemniens  ;1  autre  fait  cette  expnl-  tre  observent  qae  Battus ,  issu  d'un 

sion    beaucoup   plus   ancienne,   ou  des  Lemniens  que  Théras  avait  menés 

bien  il  confond  ensemble  ce  qu'il  fal-  dans  sa  colonie  ,  fonda  la  ville  de 

lait  démêler.  L'histoire  de  ces  femmes  Cyrène. 
qui  procurèrent  la  liberté  à  leurs        On  aurait  tort  de  prétendre  que 


que 

Voici  le  récit  d'Hérodote  (85).  Les  Hérodote  et  I^lutarque  ;  et  je  suis  obli- 

habitans  de  Lemnos ,  descendus  des  gé  ,  comme  historien ,  à  rassembler 

Argonautes  ,  furent  chassés  de  cette  les  aventures  des  habitans  de  l'île  de 

tle  par  les  Pélasgcs,  qui  enlevèrent  4  Lemnos. 

Brauron  les  femmes  athéniennes.  Ils  ^^  i/q^  ^g  TWém. 

se  retirèrent  au  pays  des  Lacédémo-  {87)  Herodot  ,  Mb.  /r,  cap,  CXLVIT, 

niens  ,   et  firent  savoir  qu'ils  éuient  l^)  ScholiMtei  Pi"J«ri .  «  oè.  1 V,  PyUi.,  1-/. 

la    postérité    des    Argonautes,,  et  ^//rr^Vn^ùls^t^ié?^^^^^^ 
u  ayant  été  chassés  de  leur  patne  , 


ils  retournaient  vers  leurs  ancêtres  ,  LENTULUS  (  SciPIOîf  )  était 
et  demandaient  la  permifjion  de  de-  ^„  Napolitain  qui  abandonna 
meurer  avec  eux.  Les  Lacedemoniens,  \*f  y  ^  *■  .  1  1 
se  souvenant  que  Castor  et  PoUux  '  «f  "*«  romaine ,  et  embrassa  la 
avaient  été  de  l'expédition  de  Jason,  réformée,  au  XVI*.  SÎëcle.  Il  fut 
firent  un  très-bon  accueil  â  ces  fugi-  ministre  à  Chiavenne  ,  dans  le 
tifs ,  et  leur  donnèrent  des  terres,  et  ^^  Gnsom ,  et  il  employa 
les  agrégèrent  à  leurs  tnbus.  Ces  *  «^  ,  t  1  j  »!•  j»  'j** 
réfugiés  contractèrent  de  nouveaux  ««  plume  a  la  défense  d  un  edit 
mariages  ,  après  avoir  cédé  â  d'au-  que  les  ligues  grises  publièrent 
tresles  femmes  qu'ils  avaient  amenées  Fan  1670  Contre  les  sectaires  (a) 
de  Fîle  de  Lemnos.  Ils  ne  tardèrent  (^x  jj^  nemanquërent  pas  d'op- 
guéres  a  s'enorgueillir  et  a  vouloir  ^  '  ^  ^  ,,1.  ,  *7^  K 
dominer ,  et  à  commettre  de  très-  V^^^  ^  ^^^  ^°*^  ^^*  raisons  de 
mauvaises  actions.  On  les  emprison-  tolérance  que  les  reformés  alié- 
na ,  et  l'on  résolut  de  les  faire  mou-  guaîent  aux  catholiques  romains 
rir  ;  mais  leurs  femmes  les  sauvèrent  5  1  ^y-  j^  nersécution  • 
par  le  changement  d'habits  dont  j'ai  ^^^*  *®*  "^P  ^®,  persécution  , 
parié  ci-dessus.  On  continua  dans  le  «*«»  notre  Lentulus  répondit  a 
dessein  de  les  châtier  du  dernier  ces  raisons.  Il  est  auteur  d'une 
supplice  :  mais  Théras,  qui  se  prépa-  grammaire  italienne  qui  fut  îm- 

îe"Ldi%t\'t*t  l^pro^r'iri:;  primée  à  Genève,  l'an  .568(*). 

emmener  avec  soi ,  en  sorte  que  l'on         •>  ajoute  qu  il  prêcha  quelque- 

n'aurait  rien  à  craindre  d'eux.  On  lui  fois  à  Ferrare  devant  la  duches- 

accorda  sa  demande.  La  plupart  de  gç  Renée  de  France  (c);  qu'il  fut 
ces  gens-là  se  dispersèrent^  les  autres  ^  ^     ^ 

suivirent  Théra8,qui  fonda  une  colo-       («)  Epitome  Biblioth.  G«tneri. 

(6)  IbitUm. 

(84)  Cest-a-dir» t  Hérodote.  (c))  Pierre  Gilles,  Histoire  ecclësiasitque 

(85)  HerodôU ,  Ub.  IF ^  cap.  CXLV^  et  seq.  des  vallées  de  Piémont ,  pag,  1 10. 


LENTULCS.  i35 

ensuite  ministre 

Saint-Jean 

cerne  (d) 

ouvrage  du  ^ 

avait  été  envoyé  en  ces  quartiers-   chant  quelle  avait  pu  être  la  séctc 

1»   „ 1^  ♦.r^j  j^  «^««««4:e««„«     qui  donna  lieu  à  cet  édit  parmi  les 

la  sur  le  pied  de  convertisseur,   Prisons,  au  commencement  VxVIe. 

1  an  1 56o  (B)jqu  il  se  vit  fort  ex«-  gj^cle.  On  feuilleta  bien  des  livres  ^ 
pose  aux  caprices  et  à  la  perse-  on  consulta  même  des  gens  qui 
cution  de  Castrocaro ,  qui  com-  avaient  de  belles  bibliothèques  ,  et 
mandait  dans  les  vallées  du  Pié-  q"i  s'épuisèrent  en  conjectures  En- 
uxauuati,  uaua  *ca  Yott^^a  .,  ^  fin  ,  OU  dccouvnt  la  vraïc  date  de 
mont  ;  qu  à  cause  de  cela  il  tut  r^dition  de  l'apolo^e  ,  et  l'on  com- 
contraint  de  chercher  une  autre  prit  que  les  fautes  d'impression  jettent 

demeure^  l'an    1 565 ,  et  qu'il  se  les  auteurs  dans  rembarras  par  mille 

-.        ,    y-,».                         ^^      .^^  sortes  d  endroits.  M.  Voetius  observe 

retira  a  Chiai^enne  au  pajrs  des  j^^  sectaires  proscrits  par  l'ëdit 

Grisons  y  où  il  continua  Vexerct'  des  ligues  grises  étaient  anens  ,   ou 

ce  de  son   ministère  jusqu'à  sa  quelque  chose  de  pis  5  et  que  Lentu- 

mort  (e).   Son  Apologie  de  l'édit  l"»  donna  le  détail  de  ieuw  blasphé- 

^        r*    '        ^        •      .         ir'  mes  dans  sa  préface  (i).  Il  observe 

que  les   Grisons  avaient  publie  aussi  (ci)  que  la  réponse  oithodoxe  de 

contre   les    hérétiques    ne    doit   Lentulus  ;>ro  cAc«o,c«c.,  réfutait  les 


^  ,  _  que  _ 

dinaire  que  de  voir  des  gens  fu-  trouve  dans  Tépitome  de  Gesner. 

gilifs  pour  la  religion ,  sonner  le  (B)  //  répondit  à  un  ouurage  du 

tocsin  contre  les  sectes.            .  i^^«'5«  Posseuin  ,  qui  aidait  été  e/t- 

i>oye  en  ces  quartters'ta  sur  le  pied 

,        de  convertisseur,  l'an  i56o.  ]  Il  n'y 

{d)  Là  même ,  pag^.  io5,  avait  que  peu  de  mois  que  Possevin 

le)  Là  même,  pag.  aoi.  s'était  fait  jésuite,  à  l'âge  de  vingt-sir 

ans  (3).  Je  ne  m'étonne  donc   point 

(À)  //  employa  sa  plume  a  la  dé-    que  cette  qualité  ne  lui  ait  pas  été 

fense  d'unédit...  contre  les  sectaires."]    donnée  par  l'historien  qui  me  jfbumit 

L'épi  tome  de  la  Bibliothèque  de  Ge»-    ce  que  je  vais  dire.  Le  pape  ayant  fait 

ner  fait  mention  de  cet  ouvrage  de    entendre  au  duc  de  Savoie  qu'il  fal- 

Lentulus  ,   comme   d'un    livre    qui    lait  user  de  contrainte  pour  convertir 

n'était  pas  imprimé.  Ejusdem  liber  les  hérétiques  des  vallées  du  Piémont, 

de  jure  magistratuum  in  puniendis    îtfut  conclu  au  conseil  de  son  altesse, 

hœreticis  ,  quo  Sflvii  cujusdam  epi"    de  se  conformer  à  cet  avis  ;  nuds  que, 

stolam  hœreticis  patrocinantem  rejur  pour   suivre    quelque  formalité  de 

tat  y  nondum  editus.  Vous  trouvez    droict,  seroit  encores  envoyé  aux  val- 

cela  à   la  page  744  de  cet  épitome  ,    lées  quelque  personnage  propre  pour 

h  l'édition  de  Zurich,    i583.  Enfin    convaincre  les  accusés  de  leurs  er- 

l'ouvrage  fut  imprimé  â  Genève,  chez    reurs ,  et ,  selon  le  succez  d'icelui , 

Jean  le  Preux  ,  l'an  iSga  ,  êii-8°.   Eu    procéder  a  ce  qui  seroit  de  besoin  ;  et 

voici  le  titre  :  Responsio   ortkodoxa  fut  choisi  pour  ce  faire  Antoine  Pous' 

pro  Edicto  Illustrissimonim  D.  D.    sevin,  commandeur  de  Sainct  Antoi- 

trium  fcederum  Khetias  adversUs  ha»-    ne  de  Fossan  (4)  1  homme  de  grande 

reticos ,  et  alios  Ecclesiarum  RheticOf 

rum  perturhatores  promulgato  ;    in      ^'^S?***"**  ^<»**»"»  »  P*»*'''  «««>"•  1  '«'"•  ^A 
V^  de   Magistratds  authoritate  et    ""^f  J ',^i,«  ,  ^,^.  386.^ 

^erboDeidispulatur.  Je  connais  q^el'        (4)Aleg.mbe,   pag.   4t  ,   remarque  que  le 
ques  personnes   qui ,  ayant    lu   dans     cardinal  Hercule  de  Gontague  avait  donné  à 


i36  LENTULUS. 

répuMioit  enlt^eux,  mou  qui  19  fit   prouTCr  la  messe  :  le»  aiiiiiBtKs  l» 
cognotM-s  par  te*  aeuons  neOn  tel  ayant  propo«5  leurs  difficulUSs ,  .  H 
qu  on  Vavott  esUme.  S.  A.  Vaecom-    »  se   jetta    aux   crierie*   ..»    J™:,.^ 
pa^na  de  ses  patentes  du  7  de  Juillet,    .  aye5  ane  colère  desmesur^  ^T 
nu,  hdeelarorent  enuorépour^ta-    .  quoi  ceux  qui  l'avoyent  acco'mw- 
iUr  des  preseheurs  de  doctrine  Ares-    »  prf  «5  «noMtrerent  fort  m^rt 
tienae  en  ses  estais,  et  specuilemem    »  Eonteux,  voyans  qu'un  pcrso™aa 
en  ses  uaUes  de  Piedmant ,  a^e  les   »  de  telle  reputatio2  entr'eux  nW 
proi'isions  nécessaires  pourUur  en-   »  sceu  produire  aucune  raison  doot 
tr^lenement.  Ordonnant  à  ce. fins  à    .  défense  de  leur  religion,    ni  ri^ 
toasayans  office  ecclestasUque  ,  ou   »  aussi  pour  conyaincre  l'aitre  oa^ 
secuber ,  et  aux  syndiques,  conmu-   »  tie  d'erreur ,  et  d'autre  part  g'estoil 
nautez,  et  généralement  a  tousses   »  monstre  tant  immodeste    et  inîa- 
subjets  ,  de  Im  preSenUr  toute  assis-   »  neux,   Lny  d'antre  part    nn  i, 
taje  nécessaire  pour  l  exécution  de  «revenu  i  soi  mesme  ,   ditoVâ 
sa<lite  eomimssion  (5).  C5a  homme    »  ri  estait  pas  ,>enu  pour  disp,uJrlv^ 
estant parti<km,e,  OU  estons.  A.,    »  les  mi£stn,s  ,  Z^pXtsZ- 
,'int  droit  a  Cauour....,  et  ayant  faU    ^chasser,   et  establir  en   U^rU^ 
assen^lerU peuple aupnncip<dtem.   »  <r autres presdieurs,  selon  uJZ 
pU  de  la  »Ue ,  ,1  monta  en  chaire  ,   »  ge  qriifen  avoit ,  'et  sans  to^ 
leut  pour  son  texte  Us  Uurcs  de  sa   »  escouter.nirespoidreautrIchoM 
commission,  U,  expliqua  par  ampU-   ,  il  commanda  à  *».  Antoine  MaUn- 

•tr^^l°JÏ.\"lï"'¥''^'"'^ "'/"'^  "  gre, notainî  de Bagnol, de  rfdu  ?. 

prétendait  aller/uwe  dans  les ^al^s  »  en  acte  public  le  commanSmat 

,'aisines  ,  coni>a,nere  et  confond^  les  »  qu'U  faisait  aux  syndics  dS°m- 

numstres  ,  les  dechasser  ,  ^stabUr  en  »  munautez,  et  en  iur.  pei^nZTk 

leur  place  des  prescheurs  du  pape ,  ,  tous  autres   habUans  C^  &^ 

pmu^er  la  messe  estre  bonne ,  Y  faire  »  diacun  en  son  endroU,  de  descb^ 

aller  tous  Us  Iiabitans  d'ieeâes ,  et  »  se,  tous  les   ministres  iuSeo, 

annoncer lexterminauonconcluet^n-  »  qui  y  preschoient ,   sans   pln7l« 

tre  tous  ceux  qui  ne  "o^^ent  obéir  »  escouter  en  public  ,  ni  en   prW 

y  '"i^^T'^Z  ^^^-  ?  '^f  ^"^«   »  «'  «*'""»«'  part  qu'ils  euLen?"  re- 

lamémecho,eàBubuine,danslayâl-   „  cevoir  et  ,lscouter  lesTreMbears 

ce  de  Lucerne,  et  à  Lucerne  capi-   „  qu'Uleurestabliroit,  auFsUostZ 

'«le  delà  „aUe ,.,.  ^fit  assigner  Us  »  les  ministre»  seroye^t  partis    rtl 

conduct^s  des  reformez  au  26  de   „  leur  pourvoir  d'habiuSon    e't  cn- 

juUlet.  Use  rendit  à  l'assemblée  as-  »  treti»  convenable,  sous^ës'iSnL 

>iste  de  grand  nombre  de  ,iobUsse ,   «contenues,?,  edits'deS    A  ^e„7 

de  gens  de  justice,  et  d'autres  pnn-   «  ordonnant  de  lui  faire  resp;ise  dé 

eipaux  de  sa  religion  ,  oU  il  proposa   ,  leur  délibération  dan»  l^i^Toai, 

Us  causes  de  sa  i^nue ,  fit  lire  les   „  prochains  (8).  «  Les  syndics  ï^i 

lettres  de  sa  comnussu>n  :  puis  fit  firent  une  r^p^se  à  laquelle  U  tl 

aussi  faire  lecture  des  Uttres  ,  et  re-  pliqua  «  le  ciiquiesme 'd'août  p^ 

J.Tw^tl  V^J",^""^'  "Kf-r^t  »  une  ample  lettre,  disant" W^ 

escrues  a  S.  A.  et  a  son  conseil ,  Us-  »  commission  comp^n^  Zc^Z 

quelUsil  auait  rapportées,  rt  Uur  «  F authanté de  cl^J^rles^Tt^ 

demanda,    s'il»    avouoyent   d'avoir  1.  imM/TM'/7/„*— ..o;.„       '^-  »    • 

we7t'oh^'"  -ri»- -[et  s'ils  vou.  \  ^ur/J:ZerTrLrc:^f^  % 

l^i.  n"^'  ""  "ï"  ''*  l  "'"'r'^  *  "*  P"""^''  J'^  effectif  ^ce. 
MTlallSîî,  •^l"'^"'^'  *  •''  'P"'^"'^  <l"e  les  mÛUstr^  l  «- 
(7).  U  alWgua  quelque»  rauons  pour   »  rayent,   qui  i^udnyent  toujours 

*  contredire  à  ce  que  ses  prescheurs 
rmennla  etmmandrrie  d,  Saint-Anuine  0,  «  diroyent  ,  et  feroYent.  Sa  lettre 
loruTJtr*^"*^"^^''^"^^'''"-»^™-»'-  *  ^»^'t  amplifi/e  pir  des  grS 
,  (5)  Pierre  Gille..  Histoire  cccU,î«.i!qae  de.  "  exhortations  a ux  reformes  de  se 
église,  reformée,  des  Valïéei  de  Piiiaont,  »«*.  '*  rangera  rcgiise  romaine  ,  avec 
".'*î\  ?„,.*-•  *  plusieurs  promesses  à  qui  le  fcroik 

(b)  Uillc. ,  la  même ^  P^g-  103. 

(7)  Là  m/,ne,  pag.  .oB.  ^gj  ^  ^^^^  ^^^    ^^ 


LÉON  !•'.  ï37 

»   ▼ol<mtâïwment  ,  et  sans  attendra  les  reformés  des  volées  par  la  force 

>  ^y  cstre  contraint.  H  adjoignit  à  des  armes  (ii). 

>  ceste  lettre   un   autre    escrit  par  Quelle  étnnge  manièTt  d«  coa^artir  lei  h4- 
j  ^  I  ecjuel  il  taschoit  de  reparer  partie  ritiqoei  ? 
n    de  la  bresche  quUl  avoit  faite  à  sa  {tx)Lk  mtm» ,  pag»  i«7- 

réputation ,  en  rassemblée  du  36  »  -a^-kt     ter                           '    1 

j  oillct  :  car  il  aroit  ramasse  quel-  L  E  O  W     1    .  ,  JSurnommC    Je 

'que  peu  de  passages  de  Tescnture  Grand ,  prit  possession  du  papat 

D  saincte                          '        "*  ~           ~           ---->-.. 

leurs 


î ,  et  un  peu  plus  des  doc-   jg  iq  de  mai  44o*  C'était  un  fort 

»  leurs  de  l'ancienne  église ,  pour   j^y     homme ,  qui  avait  bea»- 

»#   preuTC  de  quelques  parties  de  la    "«*'*'*'    ^^*"        >  1 

>i  messe,  et  aussi  de  Pusage  du  celi-   coup  d  éloquence  et  de  courage , 

»  bat  du  clergé.  Mais  le  sieur  Soi-   et  qui  entendait  les  affaires.  Les 

ji  pion  Lentufe,  Neapolitain  ,  pas-   occasions  de  faire  paraître  son 

»  leur  de  l'«g*"«d%Saint  Jehan      g^and  mérite  ne  lui  manquèrent 

■»  lui  opposa  une  docte  response  la-    o*""  .       •  _  .    / 

>»  quelle  fut  imprimée  peu  après ,  pas  :  il  trouva  de  quoi  s  exercer 

M  où  il  fait  voir  combien  Pousseyin    dans  les  Hérésies  qu'il  eut  à  com- 

»  s^abusoit  en  l'intelligence   de  ses    battre ,  et  dans  les  ravages  que 

3>  productions  ;  et  combien  1  église         ff    -^  Tempirc  romain.   Son 

»  romaine  nouTeUe  s'est  esloignée    »y""*«"   *ct**^i*^  .^^o^u.    ^ 

»  en   telles  choses  du  bon  chemin   zèle  coûtre  les  manichéens ,  con- 

»  (9).  i>  tre  les  priscillianistes,  contre  les( 

n  Le  revcrendissime  Pousscvin  (  les   pélagiens ,  contre  les  nestoriens  , 

»  plus  grands  masmes  de  son  parti    ^^   ^^^^^^   1^5  eutvchéens   ,   fut 

»  l'ornoyent  de  ce  tiltre  ) ,  voyant  .„  .•'         j'^i^ 

„  qu'il  ie  pouYoit  reparer  les  bres-   merveilleusement  seconde  par  les 

»  ehes  de  sa  repuUtion ,  non  plus   lois  pénales  des  empereurs,  se  ve- 


»  desdain  sur  les  porres  fidèles  es-  Sa  députation  vers  Attila  pro- 

ï)  pars ,  et  escartés  parmi  les  papistes  duisit  un  très-bon  effet  (B)  ;  mais 

»  au  plusbas  des  vaWes,  et  surtout  le  miracle  qu'on  y  ajoute  n'est 

3)  a  Campillon  ,  et  rend.  »  Il  fit  .em-  ,          n  -,  1}  ^  r*  \    c        n 

prisonner  les  personnes  et   ravager  qu  une  fable(C  ).  Son  éloquence 

les  Mens  desdits  reformés  espars n'eut  pas  le  même  succës  auprès 

Ils  s'enfuirent  pour  la  plus  grande  du  roi  Giséric ,  et  néanmoins  elle 

partie  ;  mais  ceux  qui  se  laissèrent  ^^  ^^            entièrement  iufruc- 

attraper  furent  maltraittes.  Quelques  ^             ^Inx  ^             -t       .      j-i 

uns  parinfimdté  abjurèrent  la  hsU-  tueuse  (D).  Ceux  qui  disent  qu  il  se 

^ion  dans  le  temple  de  Campillon  le  COupa  lui-même  la  main  (Ë),  pour 

5  d'aoust  enjpresence  de  tous  les  sus^  avoir  senti  quelques  mouvemens 

dits  qui  en  firent  dresser  des  actes  en  i„éguliers  pendant  qu'une  fem- 

erande  solemnite  :  puis  les  delwre-  P  1    •  "■   ^    •           ^   •    •      .      *. 

rent,  et  leur  rendirent  les  biens  ratais,  nie  la  lui  baisait  ,  et  qui  ajoutent 

desquels  toutefois  la  meilleure  partie  qu'il  la  recouvra  par  ses  prières 

retourna  après  au  bon  chemin  (10) ardentes,  débitent  deux  faussetés. 

I^  mois  daoust  fut  presque  tout  em.  ^^  meilleure  édition  de  ses  ou- 

ployé  en  telles  extorsions Pous-  n     j        »       /^            ï 

seuin  jntouma  h  la  cour  du  duc  au  vrages  est  celle  du  père  Quesnel 

commencement  de  septembre,   et  fit  (a).  Quelques-uns  des  livres  qu'on 

tant  par  ses  odieux  et  calomnieux  lui    donne    dans   cette   édition 

rapports ,  que  la  conclusion  y  fut  , 

du  tout  confirmée  de  procéder  contre  (a)  Imprimée  à  Paris,  Fan  1675. 

le  Journal  des  Savans  du  \*J  février  1676,  et 

(9)  Lkm(m€,  pag.  io5.  la  Bibliollicaue  de  du  l^'in,  tom.  JII,  part. 

(10}  lÀ  tnirn*  ,  p.  i«6.  // ,  paf.  164  »  édition  d*  Hollande, 


i38 


LÉON  !•'. 


sont  attribués  par  d'autres  au- 
teurs k  saint  Prosper  (F).  De  là 
est  sortie  une  savante  dispute. 
Un  fameux  ministre  s'est  un  peu 
embarrassé ,  en  mettant  l'époque 
de  l'antechrist*  sous  le  pape  saint 
Léon  (G).  Ce  pape  mourut  l'an 
461. 

(A)  //  ne  désapprouuait  point  qu*on 
en  utnt  jusqu'à  l'effusion  du  sang.  ] 
TOUS  en  trouyerez *Dieiitôt  la  preuye 

r  dans  un  passage  de  M.  MaimDOurg. 

Il  regarde  le  dernier  supplice  que 

l'on  ni  souiTrir  à  Priscillien ,  et  à  plu* 

sieurs  de  ses  sectateurs  ,  et  Texil  à 

quoi  plusieurs  autres  furent  condam- 

ne's,  ce  que  Sulpice  Sévère  désapprou- 

Ta  hautement,  comme  une  chose  (f'i/ra 

très-pernicieux  exemple.  «  C'est  qu'il 

»  croyait  qu^on  n'ayait  encore  rien 

»  yu  de  pareil.  Pour  ce  qui  regarde 

3>  l'exil ,  on  ne  peut  nier  qu'il  n'ait 

»  tort.  Car  tout  le  monde  sait  que 

»  Constantin  bannit  les  ëyâques  qui 

»  refusèrent  de  souscrire  la  condam- 

3>  nation  d'Arius  ,  qu'il  punit  aussi 

3>  d'exil,  ce  que  les  autres  empereurs 

»  ont  fait  après  lui.  Pour  la  peine  de 

3)  mort ,  il  est  yrai  qu'on  ne  Payait 

^>  pas  encore  imposée  jusqu^alors  aux 

3)  nërëtiques  ;  mais  ce  n'est  pas  qu'on 

3)  ne  puisse  très-justement  user  con- 

y>  tre  eux  de  cette  rigueur ,  comme 

3i  on  a  depuis  souvent  fait.  Et  sans 

»  parler  de  ceux  qui  ont  prouvé  dans 

3)  leurs  écrits  qu  il  était  non-seule- 

3)  ment  permis  ,  mais  aussi  très-bon 

•»  d'en  user  ainsi  ,  il  ne  faut  que  voir 

»  ce  qu'a  écrit  sur  cela  saint  Léon  , 

3»  lorsque  donnant ,  comme  nous  le 

3>  dirons  bientôt,  les  ordres  néces- 

»  saires  pour  agir  en  Espagne  contre 

»  l'hérésie  de  Priscillien  ,    il   loue 

M  Maxime  de  cette  action,  et  dit  O  : 

'  »  que  la  rigueur  et  la  séuérité  de  sa 
31  justice  contre  cet  hérésiarque  et  ses 
3»  disciples,  que  ce  prince  fit  mourir  , 
j)  a  été  d' un  Jort  grand  secours  a  la 
•»  clémence  de  V église.  Car  bien 
»  quelle  se  contente  delà  douceur  du 

(*)  Profuit  tKu  istm  disHtictio  eeeUtitutie» 
lenitaU  ,  q^a  aUi  tacerdotali  contenta  judicio 
cruentas  refugit  tUtiones  .*  severif  lamen  ckris^ 
tianorum  prineipuin  conslUutionibus  adjuvatur , 
duin  ad  ipiritale  nonnunquàtn  recurrunt  reme- 
dium ,  qui  limant  eorportde  suppUcium.  S.  Léo, 
rpiit.  XCV  ad  Turib. 


»  jugement  ifue  les  évéques  portent , 
»  selon  Us  canons  ,  contre  les  héréti- 
»  ques  obstinés  ,  et  qu'elle  ne  t^euUU 
»  point  de  sanglantes  exéetstions  , 
9  elle  ne  laisse  pas  d'être  beaucouD 
»  aidée  et  bien  soutenue  par  les  séuc 
n  res  constitutions  des  empereurs  , 
»  puisque  la  crainte  d'un  si  rigoureux 
n  supplice  fait  quelquefois  que  les 
»  hérétiques  recourent  au  remède  spi- 
»  rituel  ,  pour  guérir  la  maladie 
»  mortelle  de  leur  hérésie  par  une 
»  t*raie  conversion  (i).  » 

(B)  Sadéputation  i^ers  Attila  pro- 
duisit un  tris-bon  effet.']  Comme  c'est 
un  des  plus  beaux  endroits  de  la  vie 
de  ce  pape  ,  il  est  juste  de  l'exposer 
ici  ayec  un  peu  d'étendue.  Attila 
s'était  rendu  maître  d'Aquiiée  et 
l'avait  réduite  presque  en  cendres  : 
il  avait  tout  ruiné  sur  son  passage 
depuis  Aquilée  jusqu'à  Pavie  et  a 
milan  :  il  s'était  rendu  maître  de  ces 
deux  grandes  villes  ,  et  il  les  avait 
traitées  comme  il  avait  fait  toutes  les 
autres  ,  en  y  renversant  tout  de  fond 

en  comble  (3) Tant  defâcheusti 

nouvelles  arrivant  coup  sur  coup  h 
Rome  jr  causèrent  une  grande  con- 
sternation (3).  Le  sénat  fut  assemblé 
Sour  délibérer  si  l'empereur  aban- 
onnerait  l'Italie  ,  comme  Aé'tius  le 
lui  conseillait  :  on  ne  savait  quel  parti 
prendre.  »  De  défendre  Rome  en  rétat 
n  OÙ  elle  était  ,  contre  cette  innom- 
»  brable  multitude  de  barbares ,  c^est 
»  ce   qui  semblait   impossible  ;  de 
»  l'abandonner    et    s'enfuir  ,    pour 
»  chercher  ailleurs  un  asile  ,  c'était 
M  la  dernière  honte  à  un  empereur , 
})  qui  deyait  plutôt  périr  honorable- 
)>  inent  ,  que  de  yivre  après  une  si 
»  honteuse  lâcheté.  Quoi  faire  donc  ? 
))  On  prit  le  milieu  entre  ces  deux 
»  extrémités  ,  qui  fut  d'envoyer  une 
»  célèbre  ambassade  à  Attila  ,  pour 
M  obtenir  de  lui  la  paix  à  quelque 
»  condition  supportable.  Cela  résolu 
»  de  la  sorte ,  on  jugea  qu'il  n'y  avait 
»  personne  qui  pût  mieux  s^acquit- 
»  ter  de  cette  charge  que  le   saint 
M  pape  Léon ,  â  qui  la  force  de  son 
})  esprit ,  sa  prudence  consommée  , 
»  son  adresse  à  manier  les  esprits , 

(1)  Maimboorg .  Histoire  àa  Pontificat  de 
saint  Lion,  Iw.  /,  pag.  55,  56,  édition  de 
Hollande. 

(a)  Là  mfmê^  liv,  Illy  p.  axg  ,  à  Vann.  45>' 

(3)  Là  mime^pag.  aïo. 


LÉON  1". 


139 


sa  vertu  ,  sa  science  et  son  dloquen-  inuiolàblement  de  son   eÔlé  ,    après 

ce  ,  jointes  à  sa  dignité  de  souve-  quoi  tèbroussant  chemin  ,  */  s'en  re- 

rain  pontife  ^    qui    le   rendaient  tourna  au  delà   du  Danube ,  d'oii  il 

vénérable  à  toute  la  terre  ,  avaient  ne  revint  plus  (7). 
acquis  dans  tout  le  monde  la  re'-        (C).  .  .  Mais  le   miracle  qu'on  y 


'empereur  le  conj ura  donc  de  vou-    les  esprits  t 
loir  accepter  cet  emploi  ,  ce  qu'il    romaine  ^  c'est  pourquoi  j^aime  mieux 


Pour  honorer   l'ambassade   et   le    lesnon-catholiques.  Voici  ses  paroles 
pape  qui  en  ëtait  le  chef ,  on  lui    (8). 


»  pape  qui  en  ëtait  le  chef ,  on  lui 
>'  donna  pour  adjoints  deux  des  plus 
»  grands  de  l'empire  ,  Aviénus  et 
»  Trige'tius,  dont  l'un  avait *ëté  con- 
»  sul ,  et  l'antre  préfet  de  Rome.  On 


a  Je  sais  ce  qu'on  dit  ordinaire- 
ment  pour  rendre  la  chose  plus 
merveilleuse  ,  que  les  capitaines 
d'Attila  lui  ayant  demandé  pour- 
quoi il  avait  tant  honoré  ce  pon- 
»  lesquels  était  le  père  de  Cassiodore,    »  tife  ,  jusqu'à  lui  obéir  en  tout  ce 


Î'  ajouta  quelques  sénateurs ,  entre 
e 


qui,  se  laissant  emporter  à  l'affec-  »  qu'il  lui  avait  commandé ,  ce  prin- 

>»  tion  filiale  dans  une  de  ses  épîtres  »  celeur  avait  répondu  en  tremblant, 

«r),   où   -' ^ * -  j--— -^.-i_u .. 

»  faisant 
»  attribue 

»  cette  importante  ambassade.  Mais  »  nue  le  menaçait  de  le  tuer  ,  s'il  ne 

»  dans  sa  chronique  où  il  parle  en  »  faisait  tout  ce  que  ce  pape  voulait. 

»  véritable  historien  ,  il  s'en  dédit ,  »  Mais  je  suis  obligé  de  dire   que  -, 

»  et  donne  tout  uniquement  à  saint  »  sans  étrç  incrédule ,  on  peut  n'en 

»  rien  croire  ;  aussi  ne  trouve-t-on 


»  Léon  ,  comme  font  tous  les  autres 
î'  auteurs  (4).  »  Attila  reçut  favora- 
blement cette  ambassade  (5)  pr^s  de 
Manioue^peu  loin  dé  l'endroit  oà  le 
flcuue  Mincius  se  ua  décharger  dans 
le  Pô  (6)  ;  et  quelque  féroce  que  fût 
ce  prince ,  il  fit  toute  sorte  d'honneur 
au  pape.  //  écouta  favorablement  sa 
harangue,  qu'Use  fit  interpréter,  et 
la  trouva  si  belle  ,'  si  judicieuse  ,  si 
forte  et  si  touchante ,  que  cet  Attila , 
<^c  fléau  de  Dieu  ,  cet  ennemi  du 
fjenre  humain  ,  dont  la  vue  seule 
jetait  la  terrewdans  Vdme  des  plus 
intrépides  ,  et  le  seul  nom  faisait 
trembler  la  terre  ,  s'amollit  tout  h 
^oup ,  deuint  doux  comme  unasneau, 

«e  loup        -  

^ant 
paix 

^  sans  exiger  aucune  fâcheuse  con- 
^tton ,  lui  promettant  de  la  garder 

Uon  *7**"»J^"'8.  Bi«lMr«  do  pootiiical  de  $nut 

(5)'7Ï';/V»p«^.aai. 
'«mm  Ç      «îr^"***"**  ili>nant«r  accepté,   ita 
'"/«o  *  7  ""'""''' P'"«"«wl*Vf  rex  gaviiUM  ett,  ut 
«  DnM      •"*"  P^'^ciperet.  Proiper ,  in  Cbron. 
mC  !i'^  *"^«to,  au  par  Maimboors,  là 

^6;  U  ,nime. 


))  pas  cette  vision  dans  le  bréviaire 
»  de  Paris  ,  depuis  que  notre  savant 
»  archevêque,  monseigneur  François 
»  de  Harlay,  l'a  rétabli  dans  l'état  où 
il  doit  être  ;  ayant  pris  grand  soin 
d'en  ôtertout  ce  qui  est  apocryphe, 
ou  fort  incertain ,   et  d'y  mettre 

Sour  les  leçons  les  plus  beaux  en- 
roits  des^  ouvrages  des  saints 
pères  ,  et  les  plus  conformes  au 
sujet  qui  se  présente  et  à  la  fête 
qu'on  célèbre.  Je  dirai  donc  hardi- 
ment qu^on  peut  sans  scrupule 
»  n'être  pas  de  l'avis  de  ceux  gui 
»  croient  cette  apparition  :  car  les 


»  anciens  auteurs  comme  Jornandés, 


qui  ont  écrit  cette  légation 
»  de  saint  Léon  :  que  dis-je  ?  saint 
Prosper  qui  était  alors  à  nome ,  et 
nous  en  a  appris  toutes  les  circon- 
stances ,  et  saint  Léon  même  qui  en 
parle  dans  un  de  ses  sermons  {*)  , 
ne  disent   rien  de  cette  vision  , 


» 


(7)  Là  même,  pag,  as4. 

(9)  lût  même, 

{*)  Serm.  in  Octa.  aposloL 


i4o  LÉOH  V\ 

»  (ru*ilf  n^auraient  pai  tapprimëe  »i  »  baret  infidèlM  ,  n^en  pat  £ûre  an- 

»  elle  était  Traie.  Bien  loin  de  ce-  »  tant  par  tes  lettres  a  T^ard  des 

»  la ,  an  lien  d*attribner  cette  con*  >  hérétiques,  n  Ces  dernières  paroles 

»  descendance  d'Attila  à  la  crainte  fournissent  à  rhistorien  une  transi- 

»  qn'il  eut  de  cette  apparition  et  de  tion  heureuse. 

3>  cette  épée  menaçante,  ils  disent  (D)  Son  éloquence  r^etit  pas  le 

3»  tous  d'un  commun  accord ,  que  ce  même  succès  auprès  du  roi  Giséricy 

3)  fut  un  effet  de  la    présence  ma-  et  néanmoins  elle  ne  fut  point  infruc- 

»  jestneuse  et  de  la  forte  élomien-  tueuse.^  L'imrpératrice  Eadoxia,  Teo- 

3»  ce  de  saint  Léon  .  qui  amollit  et  ve  de  Valentinien  ,  avait  ^te  obligée 

»  adoucit  le   cœur  de  ce  barbare  \  d'épouser  Maxime ,  qui  s'était  eni- 

»  et  le  saint  pape ,  qui  n'avait  ear-  paré  du  trône  après  aroir  fait  assa»- 

3»  de  de  s'en  glorider ,  dit  qu'il  le  siner  Valentinien.    Ce   Maxime  eat 

»  faut  attribuer ,  non  pas  à  l'influen-  l'impûdeoce  de  dire  à  Eadoxia  y  One 

3»  ce  des  étoiles ,   comme  quelques  la  passion  qu'il  avait  de  la  posséder 

»  profanes   le  youlaient,  mais  uni-  était  l'unique  motif  qui  l'avait  pou«é 

»  qncmcnt  à  l'infinie  miséricorde  de  à  faire  périr  l'empereur.  Endoxia  fo- 

»  Dieu  (*)  ,   qui  s'est  laissé  fléchir  rieusement  irritée  éCune  si  horrible 

»  par  l'intercession  de  ses  saints,  et  déclaration,...  enuojr a  secrètement  un 

»  ensuite  a  daisné  adoucir  et chaneer  de  ses  plus  affidés  à  Carûuxge  ,  ven 

»  le  cœur  des  narbares.  Il  n'j  a  rien  Gisérèc,  roi  des  Vandales  y  qui  s'était 

»  en  tout  cela  qui  marque  cette  vi-  rendu  maître  de  V Afrique  ,  le  eon- 

•»  sion.   Ce   qui    lui  a  donné  coura  jurant  par  tous  les  plus  puissent 

»  dans  les  derniers  temps  ,  est  qu'on  motifs  qu'elle  lui  put  représenter  y 

y>  l'a  trouvée  dans  l'histoire  appelée  surtout  parla  facilité  de  Ventreprisey 

»  Miscella  y  qu'on  attribue  fausse-  tout   étant  sans  défense   h   AornCy 

»  ment  à  Paiu  le  Diacre.  Mais  outre  comme  en  pleine  paix  ,   de  venir  au. 

»  que  les  anciennes  éditions  de  ce  plus  têt  f^enger  la  mort  de  Valentinien 

»  compilateur  ne  l'ont  pas  ,  ce  qui  son  allié  ,  et  de  la  tirer  de  Vopprts- 

yt  fait  voir  qu'on  l'jr  a  ajoutée  comme  sion  oh  elle  était  sous  la  tyrannie  du, 

>i  on  a  vouluysans  preuve  et  sans  au-  plus  cruel  et  du  plus  scélérat  de  tous 

»  torité  ,   outre   que  cette  histoire  les  hommes  (9).  Ce  roi  barbare  ,  qui 

>  contient    bien   d'autres   faussetés  await  alors  au  port  de  Carthage  une 

>  toutes  visibles  ,   cette    apparition  bonne  armée  nat^ale ,  ne  manqua  pas 

>  n'y  est  rapportée  que  sur  un  bruit  de  se  servir  de  cette  occasion  :  il 
3>  incertain  en  ces  termes  :  ^runt  monta  sur  ses  vaisseaux,  il  débarqua. 
»  postdiscessum  pontificis  interroga-  en  Italie  sans  trouver  nulle  résistân- 
»  tum  esse  uittilam  a  suis  ,  etc.  On  ce ,  il  s'avança  vers  Rome  ,  et  sans 
»  dit  qu'après  le  départ  du  pape  les  tirer  F  épée,  iltrout^a  que  cette  ville  se 
3>  cens  d'Attila  lui  demandèrent,  etc.  rendait  h  sa  discrétion  ,  lui  laissant 
»  Aiusi  j'ai  raison  de  dire  qu'on  peut  ouvertes  toutes  les  portes  (10).  Ce 
»  ne  pas  croire  cette  vision  ,  et  qu'il  fut  alors  que  saint  Léon  ,  voyant  son 
»  ne  faut  point  chercher  ici  de  plus  pauvre  troupeau  exposé  à  la  furcor 
3>  grand  miracle  que  celui  que  fît  de  ces bé tes  terocesi,  s'alla  lui-même, 
3>  saint  Léon ,  en  adoucissant  et  chan-  comme  le  bon  pasteur  qui  met  sa  vie 
»  géant  tellement  par  son  éloquence  pour  sauver  ses  brebis,  «  présenter  aa 
»  le  cœur  du  plus  féroce ,  et  du  plus  »  roi  vandale  et  arien  ,  qu'il  savait 
y>  formidable  de  tous  les  hommes  y  *  être  ennemi  moftel  des  cathoiî- 
»  qu'il  en  obtint  sur-le-champ,  sans  »  qnes ,  et  principalement  des  évé- 
y  condition,la  paix ,  et  lui  fît  quitter  »  ques,  sur  lesquels  il  avait  déchargé 
»  l'Italie.  Ce  qu'il  y  a  en  ceci  de  très-  »  sa  rage  en  Afrique ,  en  les  traitant 
i)  remarquable  est  que  ce  grand  hom-  »  avec  une  barbare  cruauté  plus  io- 
3)  me  ,  qui  eut  le  pouvoir  de  fléchir  »  humainement  que  tous  les  antres. 
3)  si  facilement  les  cœurs  de  ces  bar-  »  Cependant  ce  cruel  qui  était  pr^t 

(•)  Quorum  pr.cibus  dMn^  censura,  JUxm    »  d'entrer  à  Rome,  en  résolutiona'v 
stnunUa  ett.  Non^  siciu  opinantur  impiiy  Mtel-    »  mettre  tout  a  feu  etd  sang,  S  aireU 

iarum  afficUbus ,  sfd  ineffabUi  Dei  omniftoUin' 

tis  miserieordim  députant*» ,  ^ui  eorda  fiàren-  (g)  Matmboiirg,  HlsUtira  da  pontificat  ds  saiei 

tium  barbarorum  mUigar»  dignatut  est.  Mis-  Léon  ,  lif.  IV,  pag.  946 ,  à  Cann.  I^Si* 

ceU. ,  /.  i5.  (10)  Im  méme^  pag.  *47* 


tctuï 
rabie 


LÉON  F'.  i4f 

a  coup  &  la  Tue  de  cet  admi*    baiser  les  mains  du  pape  fut  changée 
;  pontue  ;  et  comme  si  cette   en  celle  de  lui  baiser  les  pieds.  D'au- 


coup  ce  cœur  de  tigre  qu  _ 

»  avait ,  eu  celui  d'un  homme  rai-  dres  à  un  homme  indigne.  Cùm  au- 
»  sonnable  ,  il  lui  rendit  tout  Thon-  tem  sanctus  Léo  eam  ob  causant  sa- 
)  neur  qu'on  devait  au  chef  de  Te-  crificare  desiisset  ,  idoue  in  populo 
)  élise.  11  e'couta  paisiblement  tout  Roniano  murmur  non  le\^  excitaret , 
»  ce  qu'il  voulut  dire  :  et  si  son  elo-  impetratnt  a  Deo  ardentissimis  pi-eci- 
)  quence  ne  fit  pas  alors  le  même  bus,  ut  manusabscissasibirestituere- 
»  miracle  qu'elle  avait  fait  en  la  per-  tur.  Ex  eo  tamen  tempore ,  aholiio 
»  sonne  d'Attila ,  le  faisant  retouraer  ^su  manibus  pontificis  oscula  figendi^ 
»  sur  ses  pas  d'où  il  était  venu  ,  elle  inductus  est  usas  Jîgendi  osculum 
>  en  fit  trois  autres  très-signalés:  car  pedibus,Scnbunthœc  de  sancto  Leone 
«elle  fut  si  persuasive,  qu'on  lui  t^arii  ;  ac  nominatim  Sabellicus  lib,  5^ 
»  promit,  qu'on  ne  mettrait  point  ni  -Andréas  JEborensis  tit.  de  Castitate , 
»  la  main  aa  sane,  ni  le  feu  aux  ac  Majolus  Id?.  i.  de  Irrégularité 
»  maisons  ,  et  que  l'on  ne  toucherait  cop-  i4-  «•  4-.  quiaddit ,  aliquos  asse- 
rs pas  aux  trois  principales  basiliques;  rere  ,  contigisse  ut  sanctus  Léo  ma- 
»  qui  sont  la  Constantienne  ,  celle  de  num  sibi  ahscinderet ,  actus  sancto 
M  Saint-Pierre  au  Vatican  et  la  troi-  erg  a  se  odio  ,  ob  malè  impositas  ali- 
»  siéme  de  Saint-Paul  hors  des  murs,  cui  manus  ,  et  prœcipitemindigni  ho- 
»  Il  tint  parole:  et  après  avoir  per-  minisinitiationem{ï 2).  V&aUur  dont 
»  mis  durant 
»  de  Rome 
»  vaisseaux   charge 


»  Eudocia  et  Placidia  ses  deux  filles  ,  nation  mal  conférée  ,  il  en  rapporte 
»  qu'il  traita  tout-à-fait  en  galant  cette  origine  (i 3)  :  Ç)iiorfa£?eo5a«i/ie« 
»  homme.  »  9"**   hanc  narrationem  référant  ad 

(E)  Qilelgues-uns  disent  qu'il  se  rnanus  indisno  appositas ,  uidentur 
coupa  lui-mémé  la  main."]  Une  femme  adductiad  hanc  fabellam  de  sanelo 
dévote  et  belle  fut  admise ,  dit-on  ,  J^eone  confingendam ,  ex  lectione  re- 
le  jour  de  Pâques ,  selon  la  coutume,  t^elationis  ex  Moscho  descriptœ  capite 
à  baiser  la  main  de  ce  pontife  :  il  '49  ^''^'*  spiritualis.  Quod  scilicet 
sentit  Je  ne  sais  quoi  qui  tenait  trop  sancto  Leone  pro  peccatis  suisfen^en- 
dePhumanité  5  et  il  crut  qu'il  fallaît  terprecato,  apparuent  ei  B,  J^etrus, 
suivre  à  la  lettre  le  précepte  de  Jésus-  dicens  exordsse  se  ei  omnium  eirato- 
Christ,si£a  main  te  fait  chopper ,  rum  t^eniam  ,  sal^d  discussions  oec- 
coupe-la  (il).  Maïs  comme  depuis  catorum,  si  quœ fais  sent  abeo  admis- 
cette  mutilation  il  ne  disait  plus  la   sa  ob  indignorum  ordinationem.  At 


de  sa  main  :  il  l'obUnt.  Depuis  ce  Quelques-uns  assurent  que  la  main 

temps-là  ,   dit-on  ,   la  coutume  de  q«e  saint  Léon  s  était  coupée  pour 

étouffer  le  feu  impudique ,  ut  libidi- 

(11)  FMruntqui^eriherenieumpimmuUeri»  „^  ignem  restineueret  (l4)  ,    lui    fut 

giosi  admoto  pe^lsum ,  muUere  né^ue  partie  fcndue  par  la  vertu  d  une  image  de 

eive  n^fiM  eonseid^  eœni  aliquid  contraxùse.  la    Sainte-Yierge    \lo)  ,  et    que  CettC 

Theoph.  Rarnaud. ,  Hoplothec.  ,  éect.  //,  *^ri» 

III,  cap.  X.  pag.  m.  36â.  Ciim  ipt9  dU  Pas-  çs  j^^^  ^y^^             * 

ehatis^  pro  more  reeepto  ,  muUercuUun  ad  fi-  (xVklhidtm    *           »    •    ^  *»- 

gendum  maniU  sum  oseulum  adaùsissel ,  huma-  \.   /  n     i     \i    *       !•         i  •  •  >•  i. 

num  auippiam  pasnn .  manus  iUius  ahsdssione  ('4)  ?•»/«»  ««•  *»«««  ,  «*«  »»/ri. 

temidiavit  :  seeutus  iltam  ChrisU  vocem  :  Si  m»-  («5)  Pattlas  de  Angelii,  in  Descript.  Basilicn 

"M  toa  ccandat'uat  te,  abscinde  eus.  W- ,  ibid,,  S.  Mari«  Blajorif  de  ofbe,    apud  Daniel.  Pa- 

tmt  II I^  cap,  XX,  pag.  4og.  pebMehiom ,  A«ap.  td  Eshib.  Error.,  pag.  14. 


} 


1^-2 


LÉON  I". 


9  image  était  de  la  façon  de  saint  Luc.  même  esprit  (i^*  Tout  cela  nempi 

Saint  Antonin  et  plusieurs  autres  le  che  point  que  H.  du  Pin  ae  di^  q« 

rapportent  ;  et  néanmoins  Baronius  a  U  système  ae  M'.  Vabbé  ^ntebni  m. 

de  la  peine  â  le  croire  (i6).  Us  sermons   qui  portent  le  nom  M 

(F)  Quelques-uru  des  livres  qu'on  saint  Léon^  lui  paraît  chimérique  ^à 

lui  donne.,»,  sont  attribués  par  d'au-  que  les  preuves  qu*U  en  apporUim^ 

très  auteurs  h  saint  Prosper.']Le^Te  extrêmement  faibles  (ao).  âien  plat, 

Quesnel  prétend  que  les  deux  livres  M.  du  Pin  nie  la  conformité  de  stylii 

de  la  Vocation  des  Gentils^ ,  la  Lettre  alléguée  par  M.  Antelmi ,  et  la  coosé-j 

à  Démétriade ,  et  les  Capitules  sur  la  quence  qu^on  vent  tirer  de  cette  coa- 

Grâce  et  le  Libre  Arbitre  ,  ne  sont  ionnité.  «  Si  Ton  se  donne  même  U 

point  de  saint  Prosper  ,  comme  on  le  »  peine  de  conférer  les  passages  qu^ 

croit  communément ,  mais  de  saint  »  allègue  ,  on  Terra  qu^il  n^y  a  io-| 

Léon.  Voyez  le  livre  (  19  )  intitulé  :  »  cune  conformité  de  style  entre  1» 

De  verts  Operihus  SS»  Patrum  Léo-  v  passages  d^un   auteur   et  ceax  àt 

nis  Magni  et  Prosperi  jiquitani  ,  »  rautre ,   quoique  les  mêmes  mob 

Dissertationes  criticœ  yOuibus  Capi-  »  s^  rencontrent.  Et  draille  ursquaoJ 

tula  de  Gratid  ,  etc.  ,  Epistolam  ad  »  il  y   aurait  quelque  légère  confor' 

Demetriadem  ,  nec  non  duos  de  f^o^  »  mité  de   style  entre  les  écriU;  <k 

catione    omnium    Genlium   libros  ,  »  saint  Prosper  et  ceux  de  saint  Léor, 

Leoni  nuper  adscriptos  adjudicat ,  et  »  n'aurait-on  pas  plus   de  raisoa  dt 

Prospero  postliminio  restituit  José-  »  dire  que  saint  Prosper  aurait  iioite 

phus  Antelmius ,  presbyter  et  cano-  »  son  mattre ,  quUl  entendait  souvent 

nicus    ecclesiœ     ForojuUensis.     M.  »  parler  et  prêcher ,  dont  il  lisait  les 

Fabbé  Antelmi  a  fortement  combattu  »  sermons ,  et  dont  il  faisait  peot- 

cette  prétention  :  il  a  même  soutenu  »  être  des  copies  pour  les  garder  vi 


est  que  Fun  et  Tautre  des  combattans  lire  dans  les  entretiens  sur  la  cabale 

allègue  la  conformité  du  style  \  l'un  chimérique  (aa).  Voyez  l'article  dl- 

Sour  prouver  que  ces  ouvrages  sont  rasme  (aB) ,  et  celui  de  Jules  II  (xj . 
e  saint  Léon  ,  Tautre  pour  prouver       (G)  Un  fameux  ministre  s'est  un 

sont  c 

Sue  M. 

-dessus  est  singulière  :  il  a  fait  des  »  avant.    Selon  lui  ',    du  temps  de 

tables  à  deux  colonnes ,  011  il  met  en  »  saint  Léon   l'idolâtrie    était  assez 

parallèle  plusieurs  passages  de  saint  »  grande  dans  l'église  pour  en  faire 

Prosper ,  tirés  des  livres  qui  lui  ap-  »  une  église  antichrétienne ,  et  faire 

Sartiennent    incontestablement  ,  et  »  de  saint  Léon  l'antechrist  même  ; 

es  livres  qu'on  lui  conteste  ,   et  il  «et  néanmoins  le  ministre  écrit  ces 

fait  voir  une  grande  conformité  entre  u  paroles  dans  la  treizième  lettre  de 

les  uns  et  les  autres  de  ces  passages.  »  cette  année.   Pendant  que  Vanie- 

Ces  parallèles  à  l'égard  des  sermons  »  christ  fut  petit ,  il   ne  ruina  pas 

de  saint  Léon,nous  montrent  desfa^  »  l'essence  de  l'église.  Léon ef 

qons  de  parler  spécifiques ,  des  ex-  »  quelques  -  uns  de  ses  successeurs 
pressions  et  des  tours  si  étudiés  et  si  »  furent  d'honnêtes  gens ,  autant  que 
concertés ,  qu'il  semble  qu'ils  ne  peu'  »  l'honnêteté  et  la  piété  sont  compa- 
rent avoir  été  conçus  que  par  un  "  ''^* ^-'' —  "" 


(16)  Paprbrocl?. ,  ihidtn. 

*  L«clerc  et  Joly  pencent  qnc  1«  Traiti  de  Vo- 
eatione  gentium  n  ett  ni  de  saint  Lion  ni  de 
saint  Prosper ,  qni  était  très- Tihément  dans  la 
dispnle ,  mais  d^un  contempora*n  tris-instruit  et 
très-modiri  dont  le  nom  est  inconna. 

(17)  Imprimé  à  Paris ,  i/i-Ao. ,  l'an  1689. 
(lé;  Vojrt*  U  Journal  des  Savans,  tGSo,  pag. 

»9o  ,  S94  I  3«*  I  3»  I  édition  dg  BolUndi. 


»  tibles  avec  une  ambition  excessive- 
»  //  est  certain  aussi  que  de  son 

(ig)  La  m(me^  p*^8*  3*i* 
(ao)  Du  Pin ,  BiUioth. ,  tom.  /// ,  part.  Il, 
pag.  157. 

(31)  Là  mime,  V*sg.  i58. 

(la)  Pag,  i5o  et  suiv, 

(a3)  Bemarque  (Y)  loin.  VI„pag.  ^Ifl. 

(a4)  Remarque  (N)  (om.  ^///,  pag-  kk^» 


LÉON  X.  143 

r»  temps  l'église  se  trouua  engagée  n  et  ne  demanda  pas  moins  le   se- 

»  FOET  AVANT   DANS  t'iDOLATRiE  du  »  couFS  dc  la  prière  dcs  saints,  que 

»)  culte  des  créatures ,  qui  est  un  des  »  tous  les  autre;s.  Voilà  donc  non- 

))  caractères  de  V antichristianisme  ;  »  seulement  un  idolâtre,  roaisenco- 

»  et  bien  que  ces  maux  ne  fussent  »  jw  le  chef  de  Tidolâtrie  anti-chrë- 

>i  pas  encore  extrêmes ,  et  ne  fussent  »  tienne  dans  le  nombre  des  élus  , 

M  pas  têts  quiils  TiAJATSAssETUT  laper-  »  et    l'idolâtrie    n'empêche   pas    le 

M  sonne  de  iéon ,  qui  d' ailleurs  ai/ait  »  salut  (a 5).  »  Comme  c'est  une  dis- 

w  de  bonnes  qualités  ,  c'était  poup^  pute  d'homme  à  homme  ,  et  non  pas 

»  tant  assez  pour  faire  les    corn-  une  controverse  sur  les  dogmes  gë- 

»  mencemens  de  l* antichristianisme,  nërauz  des    deux   communions  ,  il 

M  Vous  voyez  donc  qu'on  n'est  pas  me  sera  permis  de  dire  que  l'auteur 

-»  damne' ,   quoiqu'on   soit  non-seu-  embarrassé  a  pris  le  meilleur  parti 

M  lement  '  idolâtre ,  mais  encore  fort  qu'il  pouvait  prendre  selon  la  pniden- 

»  at^ant   engagé  dans  L'idolâtrie  du  ce  humaine  :  il  s'est  tû  ',  il  n'a  pas  fait 

ï)  culte  des  créatures.  Si  on  n'est  pas  semblant  de  savoir  qu'on  eût  montré 

»  du   nombre   des   saints,  et  qu'il  son  désordre  aux  yeux  du  public. 

»  faille  rayer  saint  Léon  de  ce  cata-  ,  e\  m   a   -u         m. 

)>  logue  ,  on  est  au  moins  du  nombre    p,ot«l.n, ,  ...r  1<5  lettres  du  mioiÉtre  Juriea  con- 
»  des   hoiïnetes   gens,    et    le   mal  de    tre  r  H  tctoîre  des  Variations,  pa^.  86,  ^«/i<ion<<e 

»  l'idolâtrie    n'est    pas   si   extrême  Hollande. 

«  qu'on  en  perde  le  salut.  Poussons        l^^ON  X ,  créé  pape  le  1 1  de 

»  encore.  On  a  démontre  dans  le  11- ,  ,r   o      .»         1   -^    t  j 

H  vrede^rariations-et  alUeurs^'),  î^^?  }^'^,\  «  «PPe^^   Jean  de 

»  parles  paroles  expresses  de  saint  Meaicis"^.  11  avait  e  te  honore  du 

»  Jean  C*)  >  H^^  1»  bête  et  l'ante-  chapeau  de  cardinal  à  Tâge   de 

»  christ  ont  blasphémé  et  idolâtré  quatorze  ans,  par  le  pape  Inno- 

î)  dès   l<ur  naissance  ,    et  pendant  *     * -^tttt       *   i  m. 

.  toute  l'étendue  des  it^  fours  de  cent  VIII ,  et  long-temps  après 


..  ge  de  reconnaître  ces  attentats ,  du  j'armëe  qui   fut  battue  par  les 

M  temps  et  dans  la  personne  de  saint  ^         •  .   ^         i^      3      -n 

«Léon,  de  saint  Simplice,  de  saint  Français  proche  de  Ravenne  , 

»  Gélasc,  et  des  autres  saints  pon-  Tan  i5i2.   Il  y  fut  fait  prison- 

M  tifes  du  cinquième  siècle  ;  mais  à  nier  ;  et  durant  sa  détention  il 

)»  la  fmilafaHu  trancher  le  mot  («).  g^  ^^^  épreuve  merveilleuse  de 

»  Il  est  certain  que    dès   ce  temps  ,       «         *■  j                      .-.• 

)>  commencèrent  tous  les  caractè^s  J»    ^orce    des    superstitions    sur 

y»  de  la  héte.  Dès  le  temps  de  Léon  Tesprit  même  des   soldats   (A)» 

»  les  gentils  ou  païens  commencé-  On  prétend    qu'il    n'y  eut   rien 


).  rent  a  fouler  l'église  aux  pieds;  car  •  contribuât  davantage  à  l'éle- 
»  le  pasanisme ,  qui  est  te  culte  des    ^      ,   ,  ,  111 

)»  créatures,  y  entra.  Dès  lors  on  ver  a  la  papauté ,  que  les  blés- 
»  commença  a  blasphémer  contre  sures  qu'il  avait  reçues  dans  les 
')  Dieu  et  ses  saints  ;  car  oter  à  combats  vénériens  (B).  II  fit  des 
).  Dieu  ^onjémtable  culte  vour  en  ^'^^^   excessives  le  jour  de 

^i  faire  part  aux  saints  ,   c  est  blas-  r                             ^  ^ry^     K  -i 

>yphémer  contre  Dieu,  Voilà  donc  son  couronnement  (C)  ;  et  il  me- 

»  le  blasphème  et  l'idolâtrie  anti-  na  une  vie  peu  convenable  aux  < 

M  chrétienne  établis  sous  saint  Léon,  successeurs  des  apôtres  ,  et  tout- 

:;  îu'f^tautV^^L^ffich';?^;  à-faitWuptueuse(D)  Useplai. 

»  et  en  effet,  il  est  constant  qu'U  sait  trop  a  la  chasse.  On  dit  que 

>»  n'honora  pas  moins  les  reliques ,  sa  vue  y  était  d'une  portée  sur— 

(*»)  Var.xiii,  n.  a..  Jpocai.  Jyeriiss. aux  prenante  (E),  CoHunc  il  avait  eu 

Prot.  n,  37  ,  a8  ,  pag.  6ia  ,  6i3. 
(**)  Jpoe.  Xf,  3.  Xir,  6.  14.  X//7,  5.  6.         *  H  était ,  dit  Leclerc,  né  à  Florence  en 
(*')  Lettrt  XIIJ,  pag.  99  ,  1 ,  «•  ^475  ,  et  fut  fait  cardinal  en  1489. 


i44  LÉON  X. 

des  précepteurs  (^i)  qui  rayaient  rent  qu'on  Fempoisonna.  Il  ne 

Cruiitement  bien  instruit  aux  tint  pas  toujours  une   conduite 
lies-lettres ,  il  aima  et  il  pro-  agréable  à  l'empereur  Maximi- 
tégea  les  savans  et  les  beaux  es-  lien  (L).  Le  trafic  sordide  oii  il 

I)rits.  Il  favorisa  principalement  réduisit  la  distribution  des  in- 
es  poètes ,  et  cela  sans  garder  dulgences  (  M  )  donna  lieu  à  la 
toujours  les  mesures  de  gravité  réformation  de  Luther,  comme 

Sue  son  caractère  demandait  (F) .    tout  le  monde  sait.  Quelques-um 
ela  parut  en  plusieurs  rencon'-*  disent  qu'au*  commencement  il 
très  I  et  même  dans  les  privilèges  parla  avec  éloge  de  ce  grand  re- 
qu'il  accorda  aux  poésies  de  TA-    forbiateur(  N).    Je   n'ai   point 
rioste  (6).  Disons  en  un  mot  que   trouvé  que  Guicciardin  ait  mal- 
les gens  doctes  et  les  bouffons  traité    ce  pontife    autant    que 
partagèrent  également  son  ami-  M.   Yarillas  l'insinue  (O)  ;  mais 
tié  (6).   Il  n'eut  pas  le  même  l'Apologie  de  Paul  Jove  me  pa- 
goût  pour  les  étuaesde  théolo-   raît  très-faible  (P)  :  elle  a  fait 
gie  (H).  Je  ne  voudrais  pas  ga-  mettre  en  question  s'il  doit  pas- 
rantir  le  conte  qu'on  fait,  qu'il  ser  pour  athée  (e).   Les  autres 
traita  un  jour   de   pure  fable  apologistes  n'ont   guère    mieux 
toute  la  doctrine  chrétienne  (I).   réussi  (Q).  On   n'a  besoin  pour 
Il  eut  l'industrie  de  mettre  en  réfuter  M.  Varillas  que  de  lui- 
poudre   le  concile  que  l'empe-  même.  Je  lui  alléguerai  un  long 
reur  et  le  roi  de  France  avaient  passage  de  ses  anecdotes  ,   qui 
opposé  à  Jules  II ,  et  il  fît  triom*  contient  un  abrégé  assez  juste 
pher  le  concile  de  Latran  ;  car  du  caractère  de  Léon  X  (R),  etoii 
il  obtint  de  Louis  XII  tout  au-  je  prie  mon  lecteur  d'aller  cher- 
tant  de  soumissions  qu'il  en  poii-  cher  ce  qui  manque  au  corps  de 
vait  souhaiter  (c).  Il  obtint  de  l'article.   M.  Varillas  s'est  aussi 
François  I*'.  un  avantage  beau-  trompé  touchant  Paul  Jove  (S), 
coup  plus  solide ,  par  le  concor-       Le&  gens  de  lettres ,  de  quel- 
dat  qu'ils  conclurent  l'an  1 5 1 5.  que  religion  et  de  quelque  na- 
.Cela  ne  le  rendit  point  mieux  in^  tion  qu'ifs  soient ,  doivent  louer 
tentionné  pour  la  France.  Il  fit  et  bénir  la  mémoire  de  ce  pape 
des  ligues  contre  elle  ;  et  il  prit  à  cause  de  l'attachement   qu'il 
tellement  àcŒur  cette  affaire-là,   eut  à  faire  chercher  les  manu- 
qu'ayant  reçu  les  nouvelles  de  scrits  des  anciens.  Il  n'épargna 
la  mauvaise  fortune  des  Fran-  ni  ses  soins ,  ni  son  argent,  pour 
çais  y  il  en  mourut  de  plaisir ,   une  telle  recherche  ,    et  pour 
dit-on  (J)  (K).  Ce  n'est  pas  qu'il  procurer  de  fort  bonnes  éditions, 
n'y  ait  des  écrivains  qui  assu-  J'ai  deux  lettres  anecdotes  qui 
,  .  „  ,       ,      «.        3P  •  ^.     ^       sont  une  preuve  de  cela  (T) ,  et 

(a)  Entre  autres ,  Pierre  £gineta ,  Grec  %t  *  j  r  •  • 

de  nation  ,  qui  expliqua  Arutophane  dans  ^^  »  OU  SCra  SaUS  QOUte  bien  aiSe 

Bologne  t  et  qui  lui  atuiit  appris  la  langue  de  trOUVer  ici. 
grecque.  Vojreu  les  Lettres  de  Langius,  pag% 

'"\bj  Voyez  la  remarqua  (F) ,  vers  lajtn.  (*)  Voêtius,  Disputât.,  tom.  /,  pag.  204, 

(c)  Voyez  l'article  de  Jules  II,  tom,  FJIl, 

pag.  445 1  remarque  (G).  (A)  IIJU  une  éptiewe  merveilleuse 

{d)  AU  commencement  de  décembre  iSai.  de  la  force  des  superstitions  sur  l'es- 


LÉON  X.  145 

prit  même  des  soldats.']  Les  soldats    »  étaient  déjà  faites  .  et  le  conclare 
qui  rayaient  vaincu  lui  témoignèrent    »  commencé  ,  quand  il  y  arri^ 


Tiva. 


une  si  grande  vénération ,  quUls  lui  »  (  3  ).   Le  conclave  n^eut  pas  silut 

demandèrent    humblement    pardon  »  fini ,  parce  que   les  jeunes  et  les 

de  leur  victoire  ,  qu'ils  le  supplié-  »  vieux  cardinaux  persistaient  dans 

rentdeleuren  donner  Tabsolution,  »  une   égale  obstination,   sans   une 

et  qu'ils  lui   promirent  de  ne   plus  m  aventure  bizarre  qui  les  mit  d'ac- 

{ porter  les  armes  contre  le  pape.  C'est  »  cord.   Le  cardinal  de  Médicis  s'é- 

e  cardinal  Palavicin  qui  m'apprend  »  tant  agité  extraordinairement  par 

cela  y  après  avoir  observé  qu'au  mé-  »  le  nombre  des  visites  qu'il  faisait 

pris  de  l'autorité  royale ,  les  Mita-  »  chaque  nuit  à  tous  les  cardinaux 

Dais  regardèrent  avec   horreur    les  »  de  sa  faction ,  son  abcès  s'ouvrit , 

cardinaux  de  l'assemblée    de   Pise.  »  et  le  pus  qui  en  sortit  exhala  une 

In  Milano  con  uUipensione  delt  au-  »  telle  puanteur  ,  que  toutes  les  cel- 

totita  reale  fwon  riceuuti  non  conte  ulules,  qui  n'étaient  séparées  que 

cardinalij  grado  riueritlssimo  nfilla  »  par    de  légères  cloisons  ,    furent 

christianita  ,  nia  conte  huomini  pes"  i>  empestées.  Les  vieux  cai'dinaux  , 

tiferi  e  scelerati ,  e  comète  di  scia-  »  dont  le  tempérament  était  moins 

gura    ne'  paesi   doue   giugnessero.  ]#'capable  de   résister  aux  malignes 

Anzi  ,   non   ostante  che  i  Francesi  »  impressions  d'un  air  si  corrompu  , 

riportassono  la  memombil  vittoria  di  »  consultèrent  les  médecins  du  con- 

Rauenna  ,  e  conducessero  prigione  a  »  clave  sur  ce  qu'il  y  avait  â  faire 

Mdano  il  cardinal  Giovanni  de'  Me-  »  pour   eux  ,    et  les  médecins,  qui 

dici ,  legato  delV  esercito  joontifiào  ,  »  voyaient  le  cardinal  de  Médicis , 

dte  poi  assunto  al  pontijlcato  prese  w  et  jugeaient    de    sa    constitution 

il  nome  di  Léon  decimo  :  non  si  ten-  »  plutôt  par  les  mauvaises  humeurs 

nero  i  soldati  uincitori  dalV  andare  »  qui  sortaient  de  son  corps ,  que 

con  incrcdibil  frequenza  a   uenerar  y)  par  la  vigueur  de  la  nature  à  les 

come  legato  del  tdcaiio  di  Christo  il  »  pousser  dehors ,  répondirent  après 

lor  prigioniero  i  ricevendone  V assolu-  »  qu'ils   eurent   été  gagnés  par  les 

zione  cKegli  hauea  podestà  di  dar  n  promesses  de  Bibiana ,  que  le  car- 

loro  per   iiauer   combattuto    centro  »  dinal  de  Médecis  n'avait  pas  en- 

alla  Chiesa,  con  promessione  d'as-  »  core  un  mois  a  vivre.  Cette  con- 

tenersene per  innanzi  {\),  »  damnation  le  fit  pape,  en  ce  que 

(fi)  Rien  ne  contribua  davantage  »  les  vieux  cardinaux  pensans  être 

h  l'élever  à  la  papauté ,  que  les  blés-  «  plus  fins  que  les  jeunes  leur  vou- 


telles  choses  les  écrivaips  catholiques  »  rcnt  trouver  ,,et  leur  dirent  qu'ils 

que  les  auteurs  protestans  ,  que  sans  »  cédaient  enfin  à  leur  opiniâtreté  , 

aucun  préambule  je  rapporterai  ici  >,  à  condition  qu'on  leur  rendrait  la 

les  paroles  d'un  historien  français  ,  »  pareille  une  autre   fois.   Ainsi  le 

fort  passionné  contre  ceux  de  la  re-  »  cardinal  de  Médicis  fut  élu  pape 

ligion(a).  «  11  n'y  avait  point  encore  »  sous  un   faux  donné  à  entendre  , 

»  trois  mois  que  le  cardinal  de  Me-  »  n'ayant  pas  encore  trente-six  ans 

»  dicis  était  rentré  dans  Florence,  »  accomplis^  et  comme  la  joie  est  le 

u  lorsque   la  mort  du  pape  Jules  11  »  plus  souverain  des  remèdes  ,  il  re- 

»  l'obligea  d'en   sortir  pour  aller  a  m  couvra  bientôt  après  une  santé  si 


»  Kome.  Il  se  fit  porter  dans  une  li-  »  parfaite ,  que  les  vieux  cardinaux 
3)  tière  à  cause  d'un  abcès  qu'il  avait  »  eurent  sujet  de  se  repentir  d'a- 
»  aux  parties  que  la  pudeur  défend  »  yoir  été  trop  crédules.  »  Pour 
»  de  nommer ,  et  voyagea  si  lente-  ne  rien  dissimuler ,  je  dois  avertir 
»  ment,  que  les  obsèques  du  pape    mon  lecteur,  que  Paul  Jove  ne  met 

point  l'abcès  aux  mêmes  parties  que 

lement  (4)i 


pof .  a53. 


TOME   XI. 


sed»  abseêssufn 
Bomara  modUis  Uineribus  ad  eomiiia  eonlendiL 

10 


«46  LÉON  X. 

ce  qui  ne  nurquerait  pas  une  origi-  Rome  ,  et  des  journées  triomphale^ 
ne  honteuse.  Par  la  même  bonne  des  anciens  eonsuls,  il  tâcha  ae  re- 
foi ,  j^ajoute  qae  ce  pape  monta  sur   nouveler  ces  beaux  spectacles  9  ei  il 


Rome  ,  de- 

iyune  ponpe 

sienne.  Vojei- 

tinent,  si  nous  en  croyons  Paul  JoTe.  en  la  description  dans  Paul  Jove  (9^ 

Constat  tamen  eum,  quod  à  primd  II  couTient   arec    Guicciardîn  (10) 

adoleâcentid  opinione  omnium  sum^  aue  cette  pompe  coûta  cent  mille 

mam    conlinentiœ    laudem  fmsset  oucats.  Le  père  Gretser  acxruse  M.  do 

adeptus  ,   non    importuna  auœéUon  Plessis  de  dire  qu'elle  en  coûta  un 

puaicitiœ  castitatique  prœsiaia  quœ-  million ,   née  mitius  amt  ^iessœus 

ait^isse  s  quando  nequaquam  pristinœ  eum  Leone  X,  quem,  aie  coronatio- 

witœ  more  tam  mulus  delicatisque  ob~  nis  susb    decies    centena   anreoram 

5omi«  u/erefur (6).  lien  faudrait con*  millia,  ftoe  est   ut   uuigb  ioquimar 

clare  crue  la  dignité  papale  fut  ce  qui  milionem  eonsumpsisse  serihit  (ii). 

perdit  les  bonnes  mœurs  de  Léon  X  :  Cela  se  trouve  dans  Tédition  latine 

il  se  gâta  où  il  aurait  dû  se  corrigeR  dont  le  père  Gretser  se  serrait  j  raaii 

Enfin  j^observe  que  ce  n*est  que  par  dans  l'édition   française  dont  je  me 

des  conséquences  qui  ne    sont  pas  sers,  M.   du  Plessis  Momai  ne  cite 

absolument   nécessaires  ,  que    1  on  que  les  cent  mille  ducats  de  Gaic- 

Seut   trouver    dans  les  paroles  de  ciardin  *, 

\.  Varillas  le  sens  que  j'ai  rapporté  ,       (D)  //  mena  une  fie tout-à- 

et  cpie  M.  de  Seckendorf  leur  donne  fait  foluptueuse."]  On  ne   peut  pas 

(7).  J'en  laisse  le  jugement  au  lec-  accuser  Paul  Jove  d'avoir  épar^é 

teur.  l'encens    à   Léon  X  ^    mais   d'autre 

(C)  //  fit  des  dépenses  excessives  côté  on  doit  convenir  qu'il  s'expli- 

le  jour  de   son  couronnement,  ^    11  que  assez  nettement  snr  les  vices  de 

voulut  être  couronné  le  même  jour  ce  pspe,  pour  ne  laisser  pas  en  peine 

qu'il  avait  perdu  la  bataille  de  Ra-  un  lecteur  intelligent.  Les  plaisin  , 

venue  et  la  liberté  l'année  d'aupara-  dit-il,  où  il  se  plongeait  trop  souveat, 

vaut ,  et  il   monta  le  cheval   turc  et  les  impudicités  qu'on  lui  objec- 

Î[u'il  avait  eu  le  jonr  de  cette  batail-  tait ,  te];iiirent  l'éclat  de  ses  vertus, 

e  ;  car  l'ayant  retiré  des  mains  des  II  ajoute  qu'un  naturel  plus  facile  et 

Français  a  rançon ,  il  l'aima  d'une  plus  complaisant  que  corrompu  le 

façon  particulière ,   et  le  fit  nourrir  ut  tomber  dans  ce  précipice ,  n'ajant 

jusqu'à  une  extrême  vieillesse  avec  eu  auprès  de  lui  que  des  gens  qui , 

un  grand  soin,  yectus  est  etiam  in  an  lieu  de  l'avertir  de  son  devoir, 

pompd  illo  eodem  equo  Thracio  in  ne  lui  parlaient  que  de  parties  de 

quo  ad  Rat^ennam  captus  fuerat  ,  plaisir.  L'original  est  plus  nerveux 

quem  ab hostibus pecunid redemptum  que  l'abrégé  que  j'en  donne;  c'est 

ita  adamayit ,   ut  postea  usque  ad  pourquoi  pajoute  ici  les  paroles  de 

extremam   senectutem    summd  eum  raul  Jove.  Mas  prœclaras  liheraUs 

indulgeniid    alendum    curdrit  (8).  excelsique  animi  virtutesy  cùm  ni- 

Et  comme  il  avait  la  tète  toute  rem-  mia  sc^è  vitœ  luxuria ,  titm  objecta 

plie  des  magnificences  de  l'ancienne  libidines  ohscurabant  :  ita  tamen ^  ut 

jucunditate  biandœfacilisquè  naturœ 

JoTiM,  in  VitlLeonbX,{f5.///,^af.  196.  potiiis  ,  ac  regid  quddam  Ucentiâ, 

Fuêf  ftêi  lunsUmeettu  vl  ob  id  stiUore»  adff  quant  certo  deprauati  animi  judieio 

7^'J!^!^'^'^!^^'^  ««:5W#,  q«odj,ri^  in  ^a  uitia  prolabi  uideretur ,  quùm 

uinto  Jalon  ex  projluentêsnnieMumeomitium  J^quentt  blandunUum  turàd  eubi- 
implt¥htat^  ut  lanquam  à  mortiferd  tabe  infec 

tut ^  non  diu  êupervieturus  »*»e  ¥»l  màdieorum  fe)  I/fti/B;»r«».         ,  ,    -.,   ^  , 

UtUmonio  crederétur.  Idem ,  ibid.    pag.  w8.  ('°)  Guicci»rd»ii. ,  Ub.  Xi,  M.  m,  Sao  vr$o, 

(5)  Veire»  U  remarque  (0).  <« 'L^ritaer. ,  in  Ewm.  Mytter.  PlcMni , 

tK\  f «.;..-    ;«  v;t4  i  -«-:.  v                o  P*8'  ^^i  ;  cuanl  la  page  6x8  du  MysUre. 

(7)  Hirtor.  Lolberan. ,  liir.  J,  pug^  ,qo  ,  ««/.     porléi  âmn$  cette  renurqae  «mil  telf ,  qo'n  *m 
1 ,  num.^ ,  et  col.*,  kuerd  E.  f,,  cournera  en  iloge,  ttadù  qtt»*»  cnsmi  tm  fm 

(9)  JoTÎM ,  in  y  M  hêonu  X ,  pag»  tM) ,  i3o.    on  crime. 


LÉON  X.  147 

cuU  fores  obsessat  pemeo»  admette"  du  deffunct  pape  Léon  députèrent  un 

rentt  qui  aUomti  àocUis  verecundi»  embassadeuraentf^eux,  et  l'envoyé'^ 

que  homims  sotuios  mores  cohiberenif  rent  a  cepttpe  pour  luy  porter pàro- 

amicorum  optimis  adea  cenrùyenli-  le  pour  tous  les  autres  :  7e  pape  s* en- 

bus ,   ae  lioenter  sese  iUecebrarum  quit  combien  ils  estoient  h  la  suite  de 

ministns  immiscentibus ,  ne  gratiam  Xeon ,  cestujr  respond,  qu'ils  estoient 

apud   summos  principes  in   lubrico  cent.  Adrien  faisant  le  signe  de  la 

positam  in  discrimen  addueerent^  si  croix,  comme  estonné  de  telle  super- 

ingratum  auribus  potentium  repre-  fiuiiéy  dit,  que  quatre  luy  suffiroient 

kensionis  qfficium  honestatis   atque  bien  ,  mais  qu'd  estait  content  que 

beneuolentiœ  specie  suscepissent.  re-  douze  fussent  mis  en  estât  ' ,  puis 

riim  honùnem  hilatiUUi  humanisqite  qu'il  enfailloit  auoir,  afin  qiCil  sur^ 

sensibuê  faeile  senfientem  mirum  ia  montast  le  nombre  de  ceux  que  tien» 

modum  ineitabant  plerique  eardina"  nent  les  cardinaux.  En  somme  Vo» 

les  opibus  œtateque  florentes  ,  qui  pinion  commune  est,   que   ce  pape 

illusiri  loeo  nati,  ac  iiberaliter  eau-  doit  estre  un  bon  mesnager  et  encof' 

cati,  regio  luxu  vitam  in  t^naUoni-  fre-deniers  pour  t église ,  ce  qui  est 

bus,  convitnis,  atque  spectacuHs  li^  a   yray  parler  très  nécessaire  ,  eu 

bentissimè  traducebant  (12).   Un  oea  esgard  à  la  prodigalité  de  sonprede-' 

après  il  avoae  que  ce  pape  fat  aif-  cesseur.  Voilà  ce  qu'on  trouve  dans 

famé  pour  le  crime  de  sodomie  (i3)  :  une  lettre  de  Jérôme  Niger  C)  écrite 

Non  caruit  etiam  infamia ,  qu6d  pa-  de   Rome  le  premier  de  septembre 

riun  honestè  nonnullos  è  cubiculariis  i53a.   Elle  est  dans  le  recuefl  de  Ru- 

{eraat  enim  è  totâ  Italid  nobilissimi)  scelli  traduit  par  Belleforest.  Je  me 

adamare ,  et  cum  his  teneriiis  atque  suis  servi  de  la  traduction ,  et  de  la 

Hberèjocari  videretur.  Sed  quis,  vel  note  marginale  que  iV  ai  vue. 

optimus  atque  sanctUsimus  princeps  (E)  Sa  uue  était  à  la  chasse  d'une 

in  hde  maledicentissimd  aulà  liidao-  portée  surprenante,  3  C'est  de  ^uoi 

non  aeulfios  uitavit  ?  et  quis  ex  ad-  ron  parlera  après  avoir  remarqué  la 

verso  tammaUgnè  improbus  ac  invi"  passion  extrême  de  Léon  X  pour  la 

diœ  tabe   consumptus ,  ut  uera  de  chfisse.  11  s'y  plaisait  extraordinai- 

mumpossetobiectare,noctium sécréta  rement,  il  en  connaissait  et  il  en 

scrutaUts  est*?  Je  laisse  ce  qu'on  observait  les  lois    bien   mieux  que 

nous  raconte  sur  le  luxe  de  sa  table ,  celles  de  l'Écriture,   et  il  ne  pouvait 


successeur  de*  Léon  X ,  et  réforma-  autrement ,  étaient  cause  qu'on  ne 
teur  de  son  hixe ,  comme  on  va  le  prenait  pas  la  béte.  Il  les  accablait 
voir.  L'autre  jour  les  palefreniers  {*)  d'injures.  U  était  de  si  mauvaise  hu- 
meur quand  la  chasse  ne  lui  réus- 
sis) JoTîm  f  in  TiU  Leonit  X,  pag.  188.  sissait  pas ,   qu'on   86  gardait  bien 
(i3)/il«m,«&i<2«m,m.  101.                 .  alors  de  lui  demander  des  grâces; 

*  Laclerc  et  Jolr  reprochent  à  Bajle  de  n«Toir  _,    •„  .;    -ii^    ^*«:«.    u«.,«^.,«^       :t     ^J 

pasMUcti  c«tle  .GCDMtion  de  sodomie ,  paisqne  «aW  ««    cUe    était    heufCUSe  ,    il     en 

dan*  u  reman{m  (K)  de  son  article  Mohthàuk  sefitait  tant  de  joie ,  que  c'étaient  les 

(tome  X)  ,  Beyle  kai-néme  dit  qn'oa  est  respon-  momeUS  leS  plus  favorables  (l  6)  pOUr 

criminel""*  **"*  •«««•«*«»  d«^"*  1«  «'*»"•»  obtenir  tout  ce  qu'on  lui  demandait. 

(i\)  kiri  quoifu»  favU  Pogio  seni,  Pogii  Paul  Jove  narre  cela   fort   élégam- 

historieifilio ,  Uemqum  Mof  nobUi ,  à  guUf  in-  ment,  f^enationibus  et  aucupiis  nobi" 

u>mp»ran*ia,  m^i^hus  doloribia,aùtorto ,  Uoribus  adeà  perditè  studebat  ,    ut 

iMo/ae^tUtimis  KeUuonibtu,  et  in  omni  generê  spurcusimas  sœpe  tempestates  insa- 

poptntUimm  deUeimnun  truàuisnmi$...  vtrûm  fubresque  ventos  ,  etfrequentia  man- 

fesUvissimis  torwnfaeeUis ,  taUisqut  et  perur-  sionum  ac  jtinerum  incommoda  obsti- 

hanu  seommatîbiu  magi*  quàm  ultit  palati  te- 

noeiniit  ohleetahatMir*  Idem,  ibid. ,  piag,  191. 

(i5)  Cîcoikon  (6B).  (*)  ^^  Italien  se  nommait  en  m  langue ,  iV«- 

(*)  Ce  motpulefrtniep  ne  signifie  poinUvàiei  gro^  et  non  pea  Niger.  C*eat  ainai  qa'il  aonwi- 

d'ertabte ,  oins  sont  des  êerviUan  pUu  honora^  foeit  sea  lettrea  lUlieame.  Rs«.  crit. 

aies  ,  qui  aseineni  au  pstpe  «  vetUu  de  rùbes  (i€)  MoUes  aditut ,  et  qum  moUirtima  Jandi 

ionguee,  et  fespée au  eosU ,  lorsque  ilmarehe         Temporm 

par  Home.  Yim&l,,  £a. ,  Ub.  /K,  w.  4*3  st  «93. 


)48  LÉON  X. 

natè  contemneretifj) In  ue-  m  roit  choisir ,   et  ne  le  pourroit-on 

nando  autem  sicuti  prœcepta  artis  >»  abaser.  »   Paul  Joye  ne  confirme 

ad  normam  exactioris  disciplinœ  pa-  cela  qu^en  partie  ^  «car  il  assure  que 

tierttissintè    obsewarB   erat  solitus  ,  Lëon  X  lisait  les  ^plos  petits  caractè- 

ita  seweritatem  asperè  admodum  uir  res  fort  aisément ,  lorqu^il  mettait  le 

alioqui  lenissimus  semper  exerçait  ;  papier  proche  de  -son  oeil.  Subira- 

in  eos  prœsertim ,  qui  petulanti  dis-  nebant  magna  ex  parte  oris  suavita- 

cursu  aut  vocibus  temerè  editisim-  tem ,  obesœ   malœ  et  ocuU  -ctctantes 

prouisa  feris  effueia   prœbiùssent  :  convoluUque  et  hebetes ,  pvHim  si  ad 

ita  ut  cîaros  sœpè  uiros  acerbissimis  pupUlam  inspicienda  propius  admo- 

contumeliis  oneraret.  At  si  quando  ueret^  supra  fidem  acuiisêinU  :  sup- 

imperitid,  t*el  fortuito  errore  honur-  pliees  enim  ItbeUos,  vel  minxitissinùs 

num  y  aut  feris  subtiliore  aliquo  in-  litteris ,  et  crebris  syllabarum  com- 

speratœfugœ  compendio  servatis ,  ^^e/  pendus  properanter  exaratas    ceier- 

lis  denso  in  nemore  contumaciiis  la-  rimé    et   aistincUssiniè    lectitabat    : 

tentibus  infeliciter  t^enaretur  incredi-  admota    autem    eristallo    concava  , 

bile  est  quali  uultds  animique  habitu  oculorum  adem  in    venationibus  et 

dolorem    iracundiamque  prœjerret,  aucupiis  adeo  latè  extendere    erat 

Propterea  amicifamiliares  ea  tempo-  solitus  ,  ut  non  modo  spaciis  etjimr 

ris  momenta  prot*ocandœ  liberalitati  bus,  ied  ipsâ  etiam  discernendi  fe- 

maximè  adversa  sedulb  devitabant  :  licitate  cunctos  anteiret  (ao).  Je  yieog 

quando  alias  secundiim  opimam  t^e-  de  coasulter  le  livre  de  Luc  Gaunc 

nationem  ,  ac  prœsertim    vario   ac  que  des  Accords  a  cité.,  je  n'y  troo- 

insigni  labore  aliquo  nobilem ,  ^maxi-  Te  point   quHl  dise  que   Lëon  X  ne 

ma  bénéficia  incredibili  benignitate  voyait  goutte   en  mettant    la  lettre 

collocaret  (iS),  auprès   du   nez.  Citons   Gauric,  et 

A  regard  de  sa  vue ,  voici  un  pas-  admirons    Timpertinence     avec  la- 


lyant  faict  poser  ces  lettres  Fœil  gauche  de  ce  pontife. 

»  numérales  en  une  table  d'attente  ,  stellis  nebulosis ,  oculi  dextri  aciem 

»  pour  signifier  Pan  de  son  pontifi-  penitiis  hebetavit  cum  multis  lineis 

3)  cat  ,    furent    ainsi    interprétées,  transuersis,  Luna  in  sextd  cœli  sta- 

»  M.  CGCC.  LX  *.  Multi  cardinales  tione   sub  gentinorum  asterismo  ad 

M  cceci  credrunt  cœcum  Leonem  deci-  martis   tetraeonam  radiationem  de- 


»  mum.   Or  diray-je  ce  mot  en  pas-  fluens,   ocuïi  quoque  sinistri.  lucem 

»  sant,  je  ne  sçay  comme  on  lap-  impediebaty  adeo  quidem  quod  nec 

M  pelle   borgne  ,   veu    qu'il    voyoit  légère ,  neque  aliquid  intueri  poterat 

})  fort  bien  en  l'air  haut  eslevez  les  absque  conspicillo  magno  christalli- 

»  esperviers ,  vautours  et  aigles,  avec  no ,  non  autem  illius  aciem  prorsiis 

}>  les  lunettes ,  allant  à  la  chasse  fort  desiderabat ,  quoniam  salutaris  Stella 

»  souvent  :  mais  en  récompense  ,  il  Jot^is  ,    lunam    trigonicd   radiatione 

»  lisoit  mettant  la  lettre  auprès  du  intuebatur,   et  ita  Utteras  lectitabat 

»  nez ,  encore  n'y   pouvoit  il  voir  naso  proximiores  et  oculo ,  sed  cum 

y)  goutte  ,  comnle   tesmoigne  Lucas  illo  vitreo  ocello  suspiciebat  accipi- 

»  Gauricus  in  schematibus  celestibus.  ires,  aquilas,  astures,  altihs  volitan- 

»  Qui  m'a  fait  resouvenir  d'un  bon  tes ,  et  longé  mefiiis  quhm  alii  uena- 

3)  curé,   qui  ne  peut  lire  es  grosses  tores,  ibatque  sœpiiis  ad  uenationes 

7)  lettres  des  livres  d'église  sans  lu-  leporum,  oaprearum  siluestrium ,  et 

})  nettes ,  et  néantmoins  -  voit    fort  ifulpium ,  illasque  optimé  conspicie- 

»  bien  es  plus  petits  dez  qu'on  seau-  bat ,  quœ  a  canibus  leporariis  et  mo- 

lossis  capiebantur  (ai). 
^»7)  Joyiui .  in  ViU  Leonis  X,  pag.  196.  (F)  Il  favorisa les  poêles 


^18)  Idem^  pag.  197. 

(19)  Des  Accorda,   Bigarrures,  chap.  XII,  ^ao)  Jorius,  in  Vitâ  Leonis  X,  pa^r.  ait. 

folio  m.  loS  vtrso.  (31)  Lacas  Gaurieus,  Geophonensis ^  epl*eO' 

*  CcfleUres  font  1460,    et  Lion  B^était  pas  pus  Civilalensis  ^  in  Tractatu  astrologico  io  quo 

nk  k  celle  époaae  :  c^est  ce  que  remarane  Le-  agitnr  de  prteteritis  multomm  hominam  aecidrn- 

clcre«  et  il  est  étonnant  que  Bayle  ne  lâît  pas  tibos  per  proprias  eorum  genituras  ad  angnem 

observé,  après  avoir  donné  lui-même  iSi3  com-  evaminaiiii  ^  folio  18  verso  ,  edit.  Venrim  apuÀ 

me  Tannée  de  rilévalion  de  Léon  «  la  papauté.  Curtium  Trojanuin  Navè ,  iSSa ,  in-4«. 


LÉON  X.  149 

S  uns  garder, lès- mesures  de  gra-  Idque  Léo  repente  mutuatus  à  Vir^ 

t^ité  que  son   caractère  demandait."] ^  gifvà ,  subdtderit , 

Les  plaisirs  qu'il  se  donnait  avec  eux  f,-^  ..^  ^„^  „^,   .  ....   ,          .    /  /v 

M  »    j    j     •      î.         1         r*           1^      a»  ffoc  ettam  énervât,  debiUtatquepedesC^). 

dégénéraient  quelquefois  en  bounon>  ^    r       v  1/ 

nerie-Quernns,  qui  avait  été  cou-  Un  jour  un  poète  lui  présenta  quel- 

i-onné  selenoellement ,  et  promu  à  la  ques  vers  latins  riraés  ;  le  pape  pour 

clîgnité  à^archi'poëte,  pouvait  passer  »e  divertir  ne  lui  donna  peint  d'au- 

pour  UB  ^m;eur  *.  Il  se  trouvait  aux  **"«  récompense  qu'un  impromptu  , 

repasde  LéonX,    et  inangpait  à  la  qui  contenait  pareil  nombre  de  vers 

fenêtre   les  morceaux  qu'on  lui  en-  «wr  les  mêmes  rimes.  Le  poète  indi- 

voyait  de  main  en  main.  On  lui-  don-  gpé  de  voir  que  Léon  ne  lui  donnait 

naît  largement  à  boire  du  vio  du  rien  lui  décocha  ce  distique  : ' 

pape  ,    mais  c'était  a  condition,  qu'il  Si  tibi  pro  nmneris  numerotfirtuna  deduset^ 

ferait  des   impromptu  sur    les  sujets  Ncn  eesetcapititanuteor^ruttuo. 

ciu'on  lui  marquerait.  W  fallait  que  ^lo^g  i^   ^^^  ^^^^  e^^g^  l„j  ^  3^ 

il^fonmH  deux  ver»;  libéralité  accoutumée  faS)..  On  peut 


pour  le  moins  il  fournît  deux  ver»;  libéralité  accoutumée  (a5)..  On  peut 
et  s  il  y  manquait ,  ou  st  ses  vers  ne  connaître  par-là  qu'il  employait  tout 
valaient  nen,  on  lui  imposait  la  peir  ^^^j.  se  divertir.  Mais  voici- un  fait 
ne  de  boire  son  via  fort  trempe  (m).  j  témoigne  clairement  l'esprit  far- 
^'uit  diu  inier  instrumenta  eruditœ  ^^^j.      j  régnait  alors  au  pdais  du 
^oluptaus  longe  gratissimus,  quum  p^pe.  Un  homme  ayant  quelque  cbo. 
cœnante  Leone  porreetis  de  manu  se-  ^\  demander  à  Léon  X  ,  et  se  voyant 
inesis  obsomis  stans  injenestra^ues-  an^us^   dépuik    plusieurs   jours  pac 
ceretur,  et  de  pnncipis  lagend  per-  des  délais  incommodes  qui.  lui  fait- 
potando ,  subitana  carmina  Jactita-  saienl  perdre  toute  espérance  d'ôtre 
net;    ed  demum  Uge  ,  ut  persenpto  introduit,  s'avisa  de   cette   ruse..  Il 
argumenta  bina  saltem  camuna  ad  ^^^.   entendre  au  grand  camérier  de 
mensam,  tributi  nomine  soluerentur,  ^éon ,  qu'il  voulait  montrer  au  pape 
et  in  pœnamstenU  uel  inepto  lor^è  j^g   pi^g  admirables  vers  qu'on   eût 
dilutissime  foret  perbibendum  (  a3  ).  jani^is  vus.  Le  caméri^  part  de  la 
Quelquefois  le  pape  se  metUit  aussi  j^^^in ,  et  tout  transporté  de  joie  va 
à  faire   des  impromptu  ayec  son  ar-  ^^e  au  pape  qu'il  y  avait  U  un  ar- 
chi-poëte  ,  ce  qui  faisait  éclater  de  chi-fou  qui  serait  tres-proprc  à  le  di- 
rire  la  compagnie  :  quel  manque  de  ^^^^^  ^^^t^it  1^  méthode  des  cour- 
gravité  !  Ab  hac  autem  opulentiâhi^  tisans  de  Léon  X;  ils  cherchaient  des 
Jarique  sagind ,  i^hertientem  incidit  gens  à  demi  fous,  et  ils   achevaient 
inpodagram;  sic  ut  beUtsstmè  ad  n-  g^  jg^  denionter  pour  le  divertisse- 
sum  euenmt ,    aukm  de  se  cancre  ^g^^  ^^  chef  de  l'église  (a6).  Mais 
jussus ,  m  hune  hexametrum  erupis-  jj^  furent  la  dui>e  du  prétendu  poète 
•*'^'  •  dont  je  parlé  ici  ;  car  dés  qu'il  fut 

Arehipoêlafacit  vertus  pro  mille  poids,  aupres  du  pape ,    il    lui  avoua  la  vé- 

pnnceps   Aoc  pentametro  ptrarguti  ^^  j^j  ^         ^^      ,^  ^^^^  ^  j  J  jj^^' 

retponaent:  ç^^^  ^^j   entendent  le  latin  liront 

St  pro  mille  aliis  Arehipoita  bibit,  cela  avec   plus  de  satisfaction  dans 

Tum  uerà  astanUbus  obortus  est  n-  Çes   paroles    dé   Nicius    Erythréus. 

sus,etdemùmmu(ipmaximus,quiim  ^^^  hominum  ndtculè  insanienUum 

Ouemus  stupens  et  interritus,  hoc  ^«'^^  »<'"    minimum   delectabatur 

tertium  non  inepte  carmen  induxis-  ^o  X  ponttfex  Max.   cujus  gna- 

^«'  •  («4)  Ibidem. 

Pornto .  quod  fiuiat  mihicarmina  doetn  Fa.  (»5>  Tiré  d'un  Uvre  irUituU  :  La  s.pe  folie , 

Urniutk.  traduit  dr  l  italien  d'Antome  Marie  Spclte,  hu- 

toriograpke  du  roi  d'Espagne,  et  imprimé  à 

.  ,  ,                               -,  Bouen ,  i635  ,  /'•.  part. ,  pag.  io3  ,  xo4. 

•  Joly  ne  trouTe  pet  luffisanta  les  preuves  rap-  ^^g)  Voye%  Paul  JoTe ,  in  ViU  Leonis  X,  lib. 

portées  par  Bajie,  et  qni  sont  d  auunrs  trop  mo-  /  y^  ^ag.  i8q ,  igo ,  lorsqu'il  parle  du  musicien 

demes.  rvang/Uste  Tarascon  et  du  poêle   Baraballus. 

(ai)  JoTÎas,  in  Elogiis,  eap.  LXXXIl.  foye» ,  ei-dessous,  la  eilalion  (58)  et  la  suivan- 

(a3)  Idam^ibid.  , pag.  igu  te  {*). 


x5o  LÉON  X. 

thonet ,  quoi  cirea  te  haheifat ,  da^  aue  Léon  X  amuUi  autant  Us  bouf- 
bant  opérant ,  ut  eos ,   quibus  leuis  jom  que  les  plus  doctes  ^Italie ,  et 

mens  esset ,  ad  insaniam  adigerent ,  Jmsaii  Dosser  ses  humeurs  d*un  ez- 

seque  eos  esse,  qui  non  essent,  ar-  tréme  a  l'autre  (  3o  ) ,    ailéMe  ces 

bitrarentur.  In  quo  mirabiliter  lusus  mots  de  Pierre   Arëtiii   :  «  £  bcato 

est  h  quodam,   eut  petetui  aditum  «  colat  che  è  paza»  e  ne  la  pazzia 

eonuemendi  non  dabat  :  qui  citm  mul"  »  8Ua  compiace  ad  altri  e  a  se  stesM. 

tos  dies  expeetdsset  y  atqste   omnes  »  Certamente  Leone  hebbe  «na  nt- 

ad  pontificem  allegaiiones  difficiles  ,  j»  tura  da^  stremo  â  estoemo  ,  e  non 

omnes  aditus  armtos  interclusosque  »  saria   opra  da  ogninno  il  giudi- 

Meret ,   sedueto  pontificii  cubicuU  »  care  c)u   più  ^li  dilettasse ,   o  la 

prœfeeto  in  aurem  dixit,  se  etsepoë*  »  vertu  de  i  dotti,  o  le  cianeie  de  i 

tam  ,  solum  prœter  cœteros ,  qui  sua  »  bnffoni,  e  di  cio  fa  fede  il  suo  ha- 

uellet  carmina  ponUfici  iradere,  qui-  »  Ter  dato  a  Tuna  e  a  i'altra  specie, 

bus  lectis  obstupesceret,  horreretf  ad  »  esaltando    tanto     questâ    quanto 

incredUfilem  admirationem  effèrretur.  »  quegli.»  Pierre  Matdnea  qui  cite 

Quo  ille  audito  ,  vends  aique  avibus  souvent  le  même  Arëtm  avait  Ineo 

ociiis  adtfolavit  In  Leonis  cubicutum ,  plus  d'indostrie  que  M.  Ménage  (3i}. 

atque  hilaritate   lœtitidque    redun-  (H)  Il  n*eut  pas   le    même   goût 

dans ,  Inveniemus ,  inquit ,  perfectœ  pour  les  études  de  théologie."}  Le  car* 

insaniœ  hominem  ,  qui  tibi  potuptati  dinal  Palavicin  n'en  a  pu  dLscooTe* 

maximœ  eriu  At  itle  sine  momin-  nir;  il  avoue  de  bonne  toi  que  Léon 

tromissus ,  ex  illis    se  integumentis  X  fit  plus  de  cas  de  ceux  qui  savaient 

simulationis  evolvit  ,  causam,    cur  la  fable,  les  anciens  poètes ,  et  Vé- 

insaniam  simuldsset ,   aperuit^  ne  rudition  profane ,  que  de  ceux  qui 

gotium ,  quod  uoUbat ,  exposait,  Ita-  entendaient  la  théologie  et  lliistouv 

aue  ille  aeridicido  eos  habuit,  quibus  ecclësiastiqueé    Voici   ses    paroles  , 

ludendus  tradebatur  (  3y  ).   Était-ce  elles  sont  plus  franches ,  et  n'ont  pas 

garder  le  décorum   de   la  papauté,  autant    de    biais    qu'à    l'ordinaire. 

Sie  d'expédier  une  bulle  si  favora-  Gli  oppone  il  Soaue ,  ch*  egli  haueste 

e  aux  poésies  de  l'Arioste  ?  Le  car-  maggior  notizia  di  letiere  profane 

dinal  Hippolyte  d'Est,   à  qui  l'Or-  che  sacre ed appartenenti  aua  rdi- 

lando  Funoso  de  ce  poète  fat  dédié ,  gione  :  nel  che  io  non  gli  contradieo. 

en  jueea  très -bien  lorsqu'il  deman-  HaueTuio  Leone  ricet^uto  da  Dio  un 

da  Â  l'auteur  :  Messer  Lodoico,  dove  ingegno  capacissimo  e  singolarmente 

diapolohauetepigliato  tante coglione-  studtoso  ;   ed    appena   usdlo    dalla 

rie  ?  d'où  diable  avez-vous  pris  tant  fanciuUezza    veggendosi  posto    nel 

de  fadaises  ?  Léon  X  fat  innoiment  supremo  senato  aella  chiesa ,  niancà 

plus    débonnaire  pour  cet   auteur,  al  suo  debito  con  traseurar  nella  lei- 

«c  Presque  au  même  temps  qu'il  fou-  teratura  una  parte  non  solamente  la 

3»  droya  ses  anatbémes  contre  Martin  pià  nobile ,  ma  la  piii  proporzionata 

»  Luther,  il  n'eat  point  de   honte  al  suo  grado.  E  s'accrebbe  tal  man- 

»  de  publier  une  balle  en  faveur  des  camento  quando  in  eta  di  trentasetC 

»  polies  profanes  de  Louis  Arioste ,  anni  costituito  présidente  e  maestro 

»  menaçant  d'excommunication  ceux  délia   religione  ^  non  solo  continua 

»  qui  les  blâmeraient,  ou  em^iéche-  di  donarsi  tutto  aile  cunosità  deeli 

»  raient   le   profit  de    l'imprimeur  studU  profani  ;  ma  nella  reggia  délia 

M  (a8).  »  Nous   verrons  ailleurs  (99)  medesiinareligione  con  maggior  cum 

qu'il  faisait  grand  cas  des  pièces  co-  chiamà  coloro  a  %ut  fosser  note  le 

miques.  favole  délia  Grecia  e  le  deliziede' 

(G)  Les  gens  doctes  et  les  bouffons  pœti ,  che  l'istorie  délia  chiesa ,  e  la 

partagèrent  également  son  amitié.']  dottrina    de'   padri.   Non    lascib  ei 

L'historien  Pierre  Matthieu  ayant  dit  ueramerae  de  rimunerar  la  scoUsti- 

ca  theologia ,  onorandola  con  la  por- 

(«7)  J«naii  Nicius  EryOïrvni ,  PiBBcotli.  If ,  pora  in  Tommaso  di  f^iOf  inEgùIio  da 
cap.  XXXIII,  pag.  110. 

(aS)  David  Bloiulel,  Examen  de  la  balte  d'In.  f3o)   Mcfthiea  ,   Histoire  de  Henri    IV,  G*. 

nocent  X,  pag.  3.  f'//,  lom.  II,  pag.  m.  716. 

(»9^  Dans  la  remarque  (R>  de  Varliele  Ma-  (l\)  Voyet,  tom.  II,  pag.  307,  la  rHation 

raiATii.  ,  tom.  X.  (/,fl;  de  Vartiele  AaiiTi»  (Pierre). 


LÉO»  X.  i5i 

P  ''iterbo  ,e  in  Adriano  Floretuùo  suo  TëgUse  jromaine.  Il  nV  a  point  de  tri- 

successore ,  e  oolV  ufficio  di^  maestro  bunaui  dans  le  monae  qui  reçussent 

dd    sacro  palazto  in  Silf^estro    da  les  dépositions  d'un  pareil  témoin , 

I^rierio  ;  le  cui  penne  illustraronQ  jurant  <^u'il  a  vu ,  ou  qu'il  a  ouï  ^  car 

inemorUdmente  ijfueUa  sacra  éUscipU-  dès  qu^il  apparaîtrait  de  la  guerre 

na.   Ma  né  ce*  theologi  usa  di  con-  ouverte  ou  il  vivrait  avec  celui  con- 

^^rsarc  corne  ce'  pœti;  ne  promosse  tre  lequel  il  déposerait,  on  déclare- 

V  ertâdizione  sacra  corne  la  profana;  rait  valables  les  récusations  de  Tac- 

Idtsciando  la  ckiesa  in  quella  scar-  cusé.  Puis   donc  que  les  livres  de 


nn'tfifauagià  la  seconda  (3^).  On Yoxk'  sûr  que  le  témoignage  d'un  contro- 
drait  que  ces  deux  historiens  fussent  versiste  protestant  sur  un  fait  qui  flé- 
toujours  de   si  bopne  inteUigence.  trit  les  papes,  ni  le  témoignage  d^un 
(1)  On  dit  qu'il  traita  .  .  .  oe  . .  .  controversiste  papiste  sur  un  Mit  qui 
fable, . .,  la  doctrine  chrétienne  (**").  ]  flétrit  les  réformateur» ,  ne  doivent 
La  tradition  est  qu'ayant  ouï  alléguàr  être  comptés  pour  rien.  Le  public , 
à  son  secrétaire Bembus  quelque  cho-  juge  choisi  du  procès,  doit  mettre  à 
se  de  rÉvangile ,  il  lui  répondit  :  on  néant  tous  ces  témoignages ,  et  n'y 
sait  de  temps  immémorial  combien  avoir  pas  plus  d'égara  qn  aux  choses 
cette  fable  de  Jésus-Christ  nous  a  été  non  avenues.  Il  est  permis  aux  parti- 
profitable,  quantum  nobis  nostrisque  culiers,  s'ils  sont  une  fois  bien  per- 
ea  de  Ckristo  fabula  profuerit  satis  suadés  de  la  probité  de  Baléus ,  de 
est  omnibus  secuUs  notum.  On  voit  ce  croire  ce  qu'il  affirme  \  mais  il  faut 
conte  dans  le  Mystère  d'Iniquité  (33) ,  garder  sa  persuasion  pour  soi-même , 
et  dans  une  infinité  d'autres  livres ,  u  ne  la  faut  point  produire  aux  yeux 
toujours  sans  être  muni  de  citation,  du  public  comme  une  pièce  justifia 
ou  D'ayant  pour,  toute  preuve  que  cative  de  ses  prétentions  contre  sa 
Tautorité  de  Baléus  :  de  sorte  que  partie.  C'est  à  quoi  on  ne  prend  pas 
trois  ou  quatre  cents  auteurs  plus  ou  assez  garde ,  ce  sne  semble, 
moins  ,  qui  ont  débité  cela  en  se  co-  On  rapporte  un  autre  conte  qui  est 
piant  les  uns  les  autres ,  doivent  être  exposé  â  la  même  batterie  que  le 
réduits  à  un  seul  témoin  qui  est  Ba-  premier.  On  dit  que  Léon  ayant  ouï 
léus  ,  témoin  manifestement  récusa-  disputer  deux  hommes  ,  dont  l'un 
ble  ,  puisqu'il  écrivait  en  guerre  ou-  niait  et  l'autre  affirmait  l'immortalité 
verte  contre  le  pape ,  et  contre  toute  de.  l'âme ,  prononça  que  l'affirmative 

lui  semblait  vraie ,  mais  que  la  né- 

(3i)  PflUvie. ,  Isioria^ri  GonciKo  di  Tv«ato,  cative  était  plus  propre  â  donner  de 

'**^{v***f  *'''"•""■ 'î/^fj^r'     ▼      fxrt  l  embonpoint,  Leonis  Xpapœdictum 

H.'^ H««irbiLCtC'.irJ^=1r2  «/«*  (iutheru,)  ^«  Mltd  dispu- 

Bomana.  Or  roici  comme  on  parle  dans  celte  tatlOne  in  aud  unus   immOTtaUtOtem 

iogénieue  satire  de  la  conr  de  Rome  :  Tiia^  animCB    defcndebot ,   aUer  oppuena- 

Vaducv*  ait ,  paueissimi  Roma  credunt  :  ani-  .  ^    Jirerit    tii  niiid«m  vera  videris 

marum  immortolitaUm ,   communionem  saneto-  ^?^  »  uixertl ,  lU  quioem  VCra  ViaCTlS 

rum ,   et  infernomm  pœruu.  Emus.  Fermant.  cUcere  ,  sed  adversaril  tui  oratlO  fa- 

Existimo  etùm ,  mi  animtum.  erederent  intawria-  cit  booum   Vultum ,  id  est  lûBtiorem 

Um,  uUgue  eam  exc^leret  quisque,  ejusque  jnentem(ItaL  huon&  COXai) ex  Epicw 

in  tansumseeunlur,  ni  animam  premAni  tnodis  ^  ScUlcet  SenUsnttd,    L  est  Luther  qui 

oauùhur.  JUam  verà  beaionun  eommmntonem  si  dît  Cela  (34).  Si  l'on  Veut ,  OU  pourra 

auid  faceretu,  etiam  eius  participes  esse  wel-  croire  qu'il  a  raison  ;  mais  on  ne  doit 

lenLForrodepauustnfemorûmvelverhunidU'     ^    •_-   «li^«    ^_  .^_  a.jl.^    i^      »^  *. 

cere  inUr  preH^ros  Kos  Quintes  pro  aniU  est  P®"»*  aUégUCT  SOn  témoignage  :  c'est 

Fabola  (  Pas^iiillor.  tomi  d«o,  Eleutherop. ,  un  homme  en  guerre  ouverte  avec  le 


^ali 

poi«tcas^diDalMnMLéoaX|,(Hiall/gtiai}XHtt/oiir  et   que  son   serment  même  ne  soit 

quelque  mot  de  V Evangile  ,  il  fut  si  osé  de  lui 

dire  :  Que  cette  fable  de  Christ  nous  a  fait  de  (34)  Commentar.  ,  in  cap.   XIX  Genescos, 

hien ,  et  k  tout  notre  eolUge  l  Du  Pleuit,  Myi-  vs.    i3 ,  folio   i3« ,  apud  Seclteadorr ,  HUtoria 

tère  d'iaifnité,  pof.  SB^-  Lntberaa. ,  lib.  Ilf^pag.  67O,  col.  t. 


52  LÉON  X. 


loa 


point>eçu;  il  doit  ou  prouver,  on  oroneinfidelitatis  («d«pTifTo(}culmen 

ne  rien  dire.  Un  célèbre  professeur  excederet  :  pessimaque  ejus  opéra  io 

en  théologie  ,  à  Zurich ,  rapporte  ce  coëmendo  pontificatu ,  in  omnigenis 

conte  ,   sur  la  foi  d^un  livre  (  35  )  sceleribus  exercendis ,  id  ipsum  tes- 

qui  est  aussi  rëcusahle  que  Luther  tabatur  :  sed  et  pessimaquo^e  dicta 

même.  Oualis  fuerit  Léo ,..  consta-  confirmabant.  Namque  fassiim  eum 

bit .  .  ,  SI  de  ejus impietate  et  affirmabatur  domesticis  quibnsdam , 

atheismo  nonnihil  attexuerimus.  Ille  nuUum  se  Deum  aliquando ,  etiam 
seilicet  ôyuo4}i^oc  Johannis  XXIV,  dum  Pontificiam  Sedem  teneret ,  cre- 
animam  in  corporis  domicilio  sic  in-  didisse  ,  quœ  ejus  uerba  libro  de 
sinuatam  statuentis  ,  ut  extra  illum  fîde  et  ordine  credendi ,  theorem.  4, 
carcerem  non  duret  ;jussit  aliquando  pag.  aSg,  a6o ,  légère  est  (38).  On  sen 
(  uti  Récusât.  S3mod.  Trid.  part,  a,  bien  aise  de  voir  ici  plus  au  long^  et 
caus.  8,  pag.  a6o ,  comprobatum  uider-  en  français ,  le  rapport  de  Jean^Fran- 
re  est  )  personatos  pkilosophos  duos ,  çois  Pic.  «  Traitant  aussi  la  question 
ceu  moriones  ex  aauerso  ad  mensam  »  si  les  conciles  ,  ou  les  papes  peu- 
assistere ,  quos  animi  gratid  de  im-  »  t^ent  errer,  aisée  a  décider  pM-  iui- 
mortalitate  animas  disputantes  audi-  »  même ,  puisquHl  présuppose  qu'Us 
ret;  alterum  qui  affirmaret ,  et  qui  »  peuvent  se  dévoyer  des  saintes  écri- 
impugnaret ,  alterum.  Cumquefinitâ  >»  tures,  il  nous  discourt  que  plusieurs 
disputatione  judicium  in  arbitrium  »  concUes  ont  erré ,  plusieurs  papes 
pontijicis  hi  rejicerent  :  ille  sic  défi-  »  tombé  en  hérésie  5  souvent  adre- 
nitâ  senteniid  controuersiam  diremit  :  »  nu  que  celui  qu'on  tenait  pour 
Etsi  tu  ,  inauit  ad  affirmantem  ,  »  président  de  l'églisç  ,  ou  n'y  prca- 
pulchras  et  bonas  rationes  habeas  ;  »  dait  pas  de  droit ,  ou  du  tout  nV 
tamen  ego  sententiam  hujus,  negan-  »  pouvait  présider }  Car,  dit-il,  i*. 
2t5,  probo,  ceu  firmiorem  ,  et  quac  n  l'histoire  nous  enseigne  qu'une fem- 
faciat  bonum  vultum  (36).  Il  rap-  »  me  a  esté  creiXepape  :  et  je  me  son- 
porte  ensuite  la  réponse  qu^on  pré-  »  viens  qu'en  nostre  siècle  ,  un  hom- 
tend  avoir  été  faite  à  Bembus  :  et  »  me  docte  approut^éen  ses  moeurs 
comme  il  a  bien  senti  que  toutes  les  »  et  qui  auoit  aquis  des  honneurs  en 
choses  de  cette  nature  ont  besoin  »  sa  religion ,  prononçait ,  bien  que 
d'être  prouvées  par  le  témoignage  »  non  du  tout  publiquement ,  que 
d'auteurs  catholiques ,  voici  ce  qu'il  »  celui  qui  estait  tenu  pour  pape  ne 
fait  ;  il  allèsue  le  neveu  du  fameux  »  Vestoit  point  ,  parce  qu'il  avait 
comte  de  la  Mirandole.  Et  ne  ab  hce-  »  exercée  office  du  pape,  premier  que 
reticis  hœc  conficta  clamitent  oî  if  »  d'estre  esleu par  tes  deux  parts  des 
f?*vTi*ç,  ejus  rei  AtÎTo^rriir  et  ai/thxoo»  »  cardinaux  ,  contre  les  lois  de  l'é- 
(37)  testem  damus  ,  qui  et  scire  debe-  »  glise ,  qui  décernent ,  que  tel  bom- 
bât ,  et  causam  cur  mentiretur  non  v  me ,  non  seulement  n'est  point  pa- 
habebat ,  Johannis  Pici  Mirandulani  »  pe  ,  mais  mesmes  est  du  tout  inha- 
comitis  nepotem  ex  fratre  minime  »  bile  et  incapable  pour  l'estre ,  en- 
degenerem,  qui  in  illo  Pisani  et  La-  »  tant  qu'il  est  soubs  anatheme.  2*. 
teranensis  consilii  conflictu ,  quœstio-  »  JVous  nous  souvenons  aussi  d'un 
nem  tractans  ,  utrùm  concilia  vel  »  autre ,  creu  et  adoré  pour  pape , 
pontifîces  errare  possint,  inter  alia  »  que  toutesfois  plusieurs  grands 
de  Leone  hoc  loquens  ;  Meminimus,  »  hommes  croy oient  ne  l'estre  point , 
inquit ,  pontificem  creditum  et  adora-  »  et  ne  le  pouvoir  estre  ,  scavoir  , 
tum  ,  qui  nuUum  Deum    credens  ,  n  qui  ne  croyait  aucun  dieu,  et  estait 

»  au  dessus  de  tout  comble  d'infide- 

ViB)  IntUuU  :  Reeofttio  iyiiodi  TridentinK.  »  lité ,  ce   qu  il  testifioit  par  ses  œu- 

%«f  i**^''  '^"«""•^  '^'"1  ^'^'      ,      e  "  »''**  tres-méchantes ,  ayant  acheté 

//f  "'tl'LV.t'c^^^^^^^^^  »  ^-  P-M^^.   etyex^ant  toutes 

près  dans  le  Tuba  Pâci»  de  Berneggéras,  pag.  ^^  sortes  de  VlceS  ;  COnfirmoit  niesmes 

a^a  ,  v^'i ,  edit.  1614.  »  par  ses  tTVs-detestaùles  propos  ;  car 

i^^)  Cependant  en  que  M.  Uéiieu^r  rapporte  „  on  affermait  qu'il  avoit  confessé  h 

n  est  allef;ue,  par  le  neveu  de  Jean  Pic ,  que  ,.     .       /*^  •     '       j  ^  •        -^ 

comme  nne  chose  qu'on  disait  qu'un  pape  axait  '^   quelques    Siens    domestiques,    que 
confessée.  Il  fi«  dit  pat  qu'U  l'eût  orne  du  pape 
"""«*•  (39)  Heicicgg. ,  nUi.  Papalùs  ,  pag.  ao5. 


LÉON  X.  i53 

»  tenant  mesmes  le  siège  pontifical ,  point  de> foi,  point  de  religion.  Voilà 

D  il   ne   crofoit  point  en  Dieu.   3^.  ce  que  dit  M.  Bivet  (49).  luttez  que  la 

»  lYous  auons  ouy  parler  d'un  autre ,  simonie  ou  Tachât  de  la  papauté  ne 

»  qui  t^if^ant  avoit  déclaré  a  un  sien  convient  pas  à  Léon  X ,  si  nous  en 

»  familier  ,  qu'il  né   croyoit  point  croyons  Guicciardin  (43). 

»  l'immortalité  des  âmes ,  mais  mou-  Si  M.  Heidegger  ,  qui  avait  une  si 

)>  rant  lui  apparut ,  qu'il  tfeilloit ,  et  belle  mémoire,  se  fût  souvenu  de  ce- 

»  lui  manifestoit,  qu'il  en  esprout^oit  ci  ,  il  n^aurait  pas  cru  cjue  Jean-Fran- 

»  l'immortalité,  damné  au  jeu  éter-  cois  Pic  était  un  témoin  des  impiétés 

»  nel  par  un  juste  jugement  iie  Dieu  de  Léon  X.  Sa  méprise  peut  et  doit 

»  (39).  »  M.  du  Plessis  a  cru  que  la  servir  de  leçon  a  bien  d^autres  gens. 

première  de  ces  trois  choses  regar-  Concluons  que  le  devoir  d'un  boa 

dait   Jules   II,  et  que  la  deuxième  juge   ne  permet  pas  de   prononcer 

regardait  Léon  X.  CoëiTeteau  (4o)  se  contre  ce  papp ,  pendant  qu'on  n'au- 

con tenta  de  répondre  que  du  Plessis  ra  pas  de  plus  sures  dépositions.  On 

entrant  en  la  conscience  de  tout  le  verra   dans  d'autres  remarques  (44) 

monde,   avait  fait  cette  application  si  ses  apologistes  raisonnent  bien. 

sans   preut^e  et  sans  raison  ;   mais  (K)  Ûiyant  reçu  les  nouvelles  de  la 

Gretser  répondit  mieux  :  il  fit  voir  mauvaise  fortune  des  Français ,  il  en 

qu'aucune  de  ces  trois  choses  ne  con-  mourut  de  plaisir,  dit^on.  ]  «  Ayant 

cernait  Léon  X ,  puisque  le  livre  de  »  r'allumé  la   guerre  entre  l'empe- 

Jean-François  Pic  fut  imprimé  pen-  »  reur  Charles  et  le  roi  de  France 

dant  le  pontificat  de  Jules  II  (4i).  »  pour  chasser  les  François  d'Italie , 

M.  Rivet  acquieBça  ù  cette  censure  :  »  on  lui  rapporte  en  un  sien  lieu  de 

voici  ses  paroles.  Quant  a  l'applica-  »  plaisir  nommé  Maliagno  les  nou- 

tion  que  faisait  nostre  auteur  a  Ju-  »  velles  de   la  prise  de  Milan  et  de 

les  II  et  à  Léon  X,  de  ce  qu'ildisoit  »  Parme  sur  iceux ,  dont  il  entra  en 

de  quelques  papes  ,   que  plusieurs  »  tel  excès   de  joye ,   que  la  nuict 

grands   hommes    ne    tenoient  point  »  mesmes  il  lui  survint  une  petite 

pour  tels ,  pour  les  raisons  qu'il  en  »  fiebvre  dont  peu  de  jours  après  il 

apporte,  il  n'importe  au  fonds  a  qui  n  mourut  (45).  »  C'est  de  M.  duPles- 

le  pacquet  s'adaresse ,  pourueu  qu'il  sis  que  j'emprunte  ces  paroles.  Tous 

conste  que  c'est  h  des  papes  ,  de.  l'un  les  historiens  conviennent  que  Léon 

desquels  il  dit  qu'on  tenoit  qu'il  ne  X  reçut  ces  bonnes   nouvelles  avec 


ses  détestables  propos.  Si    et  quand  même  plusieurs  le  diraient, 
purger  Léon  X  (  duquel  je  n'en  croirais  rien  ;  car  ceux  qui 


I^ieu,  j3ar 
on.  en  ueut 

possible  il  ne  parloit  pas ,  pour  ce  meurent   de  j,oie .  meurent   tout 

quil  dédie  ses  Hures  a  Jules  ,  sinon  coup ,  opprimés  selon  toutes  les  ap- 

gu'il  les  ait  amplifiez  depuis ,  comme  parences  par  une  trop  grande  effu- 

onfaict)  on  ne  le  peut  nierd'Alexan-  sion  de  sang  dans  les  ventricules  du 

T^ ,^J^'    Il    n'y   avait  en  lui,   dit  cœur.  Si  l'on  résiste  aux  premières 

Guicciardin  (*),  'point  de  vérité  ,  impressions  d'une  grande  joie,  com- 
me fit  ce  pape  ,  on  s'en  porte  mieux 


<W^»*Î''  *^"'"  '/«*".  ^^"««'»  'a  9^^  très  raisons  ne  la  causenf  pas.   La 

- .  ^"ZST^o'^n^^rroil^/^TcZ  "«"«ti"»  ^  J?»»  Cr^ma  seraft  beau- 

jysusfuerii,  iioUum  se  deum  aliqaando  ,  etiam  COUp  pluS  vraisemblable  \  car  il  SUp- 

cum  calbedram  pootlfii^am  teneret,  credidiise  ,  pose  que  la  mort  de  Léon    X  fut  SU- 

'::r'^<^'^'"^^^^'^^""'>  tite  =  mais  au  fond  il  ne  la  fait  point 

'cnpsuenim  Juiio  II.   QuomodS igitur  reU^  wi^^S^Zi    '    w'^rT**   *"  *'    ^"/.ï-"''   '" 

"""-^  dld  seu  hisloriœ  seu  fahellœLeonem  X  ^V^l^^  '""l"'**'  '^'  P""^'  '  P"^'  ^^^■ 

'(wotene  potttU  ?  Gretser. ,  m  Esamine  Myster.  (4^)  ^  qr<.  la  remarque  (P). 

f?;  Vr«<î-  S-îS.  (44J  Dont  les  remarques  (P)  ei  (Q). 

i  )  flui.  d'IutUe,  lir.  I.  (45;  Da  Plesiis,  Mystère  d'Uiquité ,  p.  Sgo. 


i54  LÉON  X. 

subite  de  la  manière  qu'an  ^cèt  de  même  période  qu'un  iiomme  meurt 

joie  produit  cet  effet.  Ayant  enten-  de  mort  soudaine ,  et   ^u*il   meort 

du  que  les  François  aboient  esté  vainr  d^une  petite  fièvre  mëpnaëe  par  les 

eus  h  Milan  par  les  gens  de  Vempe-  mëdecioB  au  commencement  !  Gnic- 

reur,  et  chassez  hors  de  toute  Vlta"  oiardin  nj^tait  point  capable  ^  cettf 

lie  ;  ce  qui  aussi  ne  s^estoit  point  fait  hévue  ;  il  n'a  point  dit   que  cette 

sans  son  moyen  :  comme  en  beui^ant  mort  fàt  subit^  (5i)  ,  6t  il  n'a  point 

et  faisant  grande  ckere ,  il  se  rss^  lie  la  mnde  joie  du  pape  avec  la 

jouissoit  men^eilleusement  de  telles  fièvre  (Sa) ,  comme  la  oauae  avec  son 

nout^eUes,  on  dit  qu'il  rendit  subite^  efiet.  Cette  liaison  est   une  licence 

ment  l'esprit  t  luy  qui  n'auoit  jamais  plus   que  poétique  du    traducteur. 

ereu  qu'il  y  eust  enfer  ne  paradis  Notez   en  passant  combien    il  faut 

Apres  eeste  fie  présente  (46).  Le  dis-  Prendre  garde  de  près  aux  termes  de 

tique  de  Sannasar  (4?)  aAiéçué  par  roriginal,  quand  en  veut  traduire 

cet  auteur,  favorise  la  supposition  de  fidèlement. 

la  mort  subite;  mais  néanmoins  il  (L)  Une  tint  pas  toujours  une  con- 

est  certain  que  la  maladie  dont  Léon  duite  agréable  a  l'empereur  Maxi- 

X  mourut  aura  quelques  iours  (48).  miUen*  ]  11  avait  conçu  bonne  espé- 

Famien  ''^ ^-  -^^-..^^--J  _. -.V'^V, j.  i^..  v.  -J. ^  .,  ^. 

la  mort 

le  style 

manières  de  Tacite.  Ils  sont  beaux  et  ngeût  pas  trompé  lui  aussi  ,  il  âuraU 

bien  travaillés.  été  le  seul  pape  dont  j'aurais  eu  lieu 

Il  faut  que  je  marque  ici  une  bé-  de  louer  la  bonne  f<H  (53)  *'. 

vue  du  traducteur  de  Guicciardin.  C")  ^^  ^^fi^  sordide  où  il  réduisà 

Les  nouvelles  uindrent ,  dit-il ,  corn-  Jf  ^distribution  des  indulgences.  ]  On 

me  le  pape  Léon  estoit  mort  le  pre-  »*?*'*  ^«  <^**  \»^«  e»i^oce  de  mono- 

mierjour  de  décembre  de  mort  sou-  P^^«  »  ^^  mettait  en  parU  les  indul- 

daine.  Car  lui  ayant  receu  au  uiUaee  g«nces  ;  les  commissaires  préposés  au 

de  Magliane ,  oh  il  alloit  souvent  se  recouvrement  des  sommes  achetaient 

récréer ,  les  nout^elles  de  la  prise  de  ^"  P*P«  *«"*•  «ommission,  enanite  de 

Milan  ,  il  entra  en  tel  excès  dejoye,  V*'*  "*  ^  servaient  d'une  exaction 

que  la  nuict  mesmes  lui  swvint  une  T^'^^oureose  ,  et  ^(ardaient  si  peu  le 

petite  fieure ,  pour  raison  de  laquelle  ^^^^^^  »  q*»'*^»  jouaient  dans  les  ca- 

s' estant  faict  le  jour  cP après  porter  a  *>«««*«  *»  foculté  de  tirer  les  âmes  do 

Rome,  encores  que  les  médecins  du  PWgatoire  ♦«.  C'est  Guicciardin  qui 

commencement  ne  fissent  pas  cas  de  "»»»»«•  Haueua  sparso  per  lutto  d 

sa  maladie  ,  il  mourut  dans  tres-peu  '*>'«*'  >  *««*«  distintione  di  tempi  e 

de  jours,  non  sans  un  grand  soup-  ^  luoghi,  indulgentie  ampUssime, 

con  d'avoir  esté  empoisonné  (  ainsi  *»<»«  solo  per  potor  giouare  con  esse 

qu'on  disoH)  par  Barnabe  Malespine  ?"«'û  >  ««?  ancora  sono  nella  uita 

son  chambrier,  qu'on  auoit  député  présente,  ma  con  facultk  di  potere 

pour  lui  donner  h  boire  (5o)  *.  Quelle  ^^^''^  Questo  Uberare  l'anime  de  de- 

absurdité  de  dire  presque  dans  la  /""^*  "^^^  P^'^  ^^^  purgatorio  :  U 

quali  ,  perche  era  notorio  che  si  con- 

(46)  JMn  Orépin ,  État  ée  l'Église ,  à  Fatm.  cedewano  solamente  per  estorquen 
1691 ,  pag.  m.  5i6.  danari  da  gli  huondni  ,  ed  essendo 

(47)  SaermM^Mttremdnforii  re^mrilis  hord 

Cur  Léo  non  poUrat  sumer»  ?  Vendidtrat.  ..»...,.                                   *,   .          ... 

(48)  rore.  P.ulJove.  inVUaLeoni.X,  »«*.  J^^S^  ^fT  *«•*•»  ma*p««««.  Gmec. ,  W. 
jiOQ.                                                                 "^  •  A/f^,  folio  m.  4«5f*rfO. 

(5a)'  Sicevuione  incredihile  pimcere  ;  4«ipr^ 


Hu»  i|u  »■  ■ ,  «an*  M  noie  ^ao;,  ècrii  aonuKUir  -royn  a«cfeaid«rr  ,  HMtor.  Luamerm.,  us.  à , 

emr  Chomodtnr  qui  eit  le  Bom  du  tradaeteur  de  pag.  43 ,  eol.  t.  Fojrn  aussi  Heid^(g«r,  Hitler, 

aiedarditt.  Ghomodej  n'a  place  ni  dani  le  Mo-  Papatàii,  pag,  aoi. 

reri,  nidani  làBiogr»phUuniv»rs^lU,  etc.,  etc.;  •*  Leclerc  réetue  le  témoignage  de»  deux  ae- 

maia  il  a  un  article  darti  la  Croîs  du  Maine ,  et  tenr»  citît  par  Bayle ,  et  qui  nont  proteataoa. 

wn  daoi  dn  Yeidier.  •«  Leclerc  reicite  cela  eonitte  un  trait aatirique. 


LÉON  X,  i55 

c^sendiaie  inwrudemem^nte  da  corn-  »  dan  n'aorait  pa»  manqué  de  mettro 

mistarii  deputaU  a  quest^  esauione ,  »  à  la  tête  de  son  histoire ,  s  U  les 

X^m  pik  patte  de*   quali  compera^a  *»  avait  sues  (56). 

^alla  corte  lafaeuuà  diessercitare  ;  (0)  Je  n'ai  point  trew^  que  GuU> 

Jë^Aveva  coneiiato  in  molti  luo^hi  indi-  jardin  ait  maltraité  ce  pantife  au^ 

^nalione  ,  e  scandale  ïissai,  e  spe^  tant  que  M^.  f^arillas  l'insinue.']^  Cet 

dalmeiOe  neUa  Germania ,  doi^e  a  aatenr  a  composé  q^uinUté  de  livres 

-wnolti  de*  nàniuri  era  veduto ,  ven-  contre  la  maison  d'Aetriche  ,  qni 

4:Mere per  poc& prezzo,  o giocarsi su  le  auraient  été  imprimés  peut-être  , 

tMifeme  lafacultà  del  liberare  Vam-  si  M.  Colbert  a'eût  représenté  après 


wne  de*  morti  dal  purgatorU)  (54).  la  paix  des  Pyrénées ,  qn' 
'L.e  m^ontentement  des  peuples  de-  mauvaise  grâce  de  mécontenter  les 
-vint  plus  ^rand,  lorsqu'on  sut  Tu-  Espagnols  par  l'impression  de  tant 
sage  a  quoi  ces  sommes  étaient  des-  de  volumes  injurieux.  On  a  vu  le 
tinées  :  presque  tout  l'argent  qui  «e  rfan  de  ce  gros  ouvrage  dans  un  écrit 
levait'en  Allemagne  tournait  au  pro-  mtitulé  :'la  Politique  de  la  maison 
fit  de  la  «OBur  du  pape.  et  Autriche.  L'auteur  y  prend  ies  de* 

(N)  Quelques-uns  disent  qu'au  vans,  par  rapport  à  la  liberté  qu'il 
commencement  il  parla  opec  éloge  de  s'est  donnée  de  toucher  aiix^  vice^ 
ce  grand  réformateur.']  Cette  parti-  des  princes.  Je  »e^"«,  dit-il(57), 
cularité  ne  serait  guère  connue ,  si  qu'imiter  le  style  et  copier  l'enuers 
Oolomiés  n'en  eût  feit  mention  :  c'est  du  tableau  que  Tite-Liue  a  fait  d'An- 
ge lui  que  M.  de  Seckendorf  (55)  l'a  nibal  (*')  ,  et  je  me  suis  retranché  si 
s%xe  ayant  été  averti  par  un  conseil-  fort  au  deçà  ,  qu'on  ne  verra  per- 
ler de  Spire  qu'elle  se  trouvait  dans  sonne  de  quelque  condition  qu'elle 
1«8  Opuscules  de  Colomiés.  Voici  ce  puisse  être,  si  maltraitée  dans  mon 
<jue  c'est.  «  M.  Vossius  m'ayant  dit  Hure  que  le  pape  Léon  XI' est  dans 
*»  qu'il  se  souvenait  d'avoir  lu ,  dans  V éloge  que  Guicciardin  lui  dresse 
M  les  histoires  tragiques  du  Bandel ,  (*») ,  et  dont  je  n'ai  lu  nulle  part 
»  un  ^oge  donné  a  Lntiier  par  le  qu'il  ait  été  repris  C^).  Visiblement 
j>  pape  Léon  X,  j'aUaî  aussitôt  dans  on  nous  donne  là  cet  éloge  de  Léon 
»  sa  Inbliothéque ,  où  feuilletant  les    X  comme  une  jïiéce  bien  satirique  ; 

histaires  de  cet  auteur ,  voici  ce    car  autrement  il  serait  absurde  de 


1> 


^.^«, -^  partie  :    JVel  principio  cîardin  de  quoi  rempl 

^  cfce  la  setta  luiherana  comincio  a  Le  XIÏ«.  livre,cilé  par  M.  Varillas,est 

»  germagliare  ,   essendo  di  briguta  moins  propre  que  les  deux  suivans  à 

»  moUigentiOiuominij  nel'horadU  être  cité.  C'est  dans  le  XIII".  livre 

M  menggio,  in  easa  del  nostro  tnr-  que  se  trouve  la  description  du  tra- 

»  iuosoêignorL.SdpioneAUellano,  fie  des  indulgences,  comme  on  la 

n  e  di  parie  cose  raggionandosi  ^fu-  vu  ci-dessus.  Un  trouve  dans  le  XIV*. 

»  rono  alcuni  che  non  poco  biasiffut-  la  censure  des  grandes  dépenses  du 

rono  Leone  X  ponte fice,  che  ne  i  pape  ,  et  de  son  inclination  aux  plai- 


V  mostro  alcuni  punti  d'heresia  che    %.crm>u.  ^   «>   q,«»^*.— ~ --j..  ^ 

V  fraMartinoLutherokavevasparso  modo  dalle  facende  ,  immerso  ad 
)>  per  topera ,  la  quale  de  le  Indul-  udire  tuUo'l  giorno  musiche ,  facétie,, 
3i  gentie  haueva    intitolata  ;  percio- 

»  che  intprudentemenle  nspose  ,  che  ^^6)  Colomiii,  Recueil  de  fta^evXàùxéêypag. 

M  fra  Martino  haueva  unoellissimo  m.  m.       ^ 

»  ineeeno  ,  e  che  coteste  erano  int^i-  (57)  V^au.,  PoIUique  ae  U  Maiton  d'Au- 

>,  dâ  fraùs6he.  Paroles    que  Sléi-  ^^^g*'  ^'^'  '''''*'                          -^^  * 

(54)  Gnicderd. ,  Ub.  XIII.  foU^  SgS  verso.  (* '>  ^^  ^  "  ;  «f!"*'  ^ 

Voye*  aussi  Fre-Peolo ,  lib.  t.  (*  )  ^«"'  ''  "*•  '•»«<'•  '«»  /firtojr*. 

(55)  HΫtor.  Lotberan. ,  Uh.  /,  pag.  4o,  cet.  (*')  ^•p  P^  ntime  par  le  Bény. 


i56  LÉON  X. 

e  buffoni  (*) ,  inclinaio  ancora  trop^  que  ce  ne  fat  point  par  un  maurals 
po  pik  che  l'honestà  apiaceri  ;  pare^  naturel,  mais  par  une  hun^nr  douce, 
va  dovesse  essere  totalmente  alieno  facile ,  magnifique  ,  que  ce  pape,  ob- 
dalle  guerre.  Enfin  on  voit  dans  le  se'dé  de  personnes  voluptueuses,  in- 
même  livre  un  jugement  gênerai  gagea  un  peu  trop  avant  dans  les 
•ur  la  conduite  de  ce  pane  :  cela  est  plaisirs  (6i).  Cestnne  pauvre  excase: 
mélë  de  louanges  et  de  blâmes ,  et  ne  il  y  a  beaucoup  de  filles  de  joio  qu'on 
peut  nullement  passer  pour  une  sa-  pourrait  justifier  par  ce  principe, 
tire ,  ni  même  pour  quelque  chose  de  Elles  ne  sont  point  naturellemeot 
trop  peu  respectueux.  Voici  les  pa-  méchantes  ,  brutales  ,  cruelles  ;  un 
rôles  de  Guicciardin.  Principe  nel  grand  fonds  de  facilité,  de  douceur 
tiuale  erano  degne  di  laude  ,  e  di  ui-  et  de  complaisance  ,  les  fait  tomber 
tuperio,  moite  cose,  e  cJieingannb assai  dans  le  piège  du  tentateur.  Je  rema^ 
Vespettatione,  che  quandofu  assunto  querai  en  passant  que  Politien  a  dit 
al  ponieficato  s'haveva  di  lui  :  con-  aes  merveilles  de  Léon  X.  C'est  dans 
ciosia  en  e*  riuscisse  di  maggiorpru-  une  lettre  qu'il  écrivit  au  pape  Inoo- 
ilenza ,  ma  di  molto  minore  honta  di   cent  VIII ,   lorsque  ce  jeune  garçon 

Îuello  ch' era  giudicatoda  tutti  {5g).  fut  fait  cardinal.  Voyez  la  note 
orsaue  cet  historien  parle  de  Télec-  (6a).  a^.  Paul  Jove  dit  que  si  Ton 
tion  de  Léon  X,  il  le  fait  d'une  ma-  compare  Léon  X  avec  ses  prédéces- 
niére  très  -  glorieuse  à  ce  pape.  Il  seurs  ,  on  le  trouvera  fort  sage.  Si 
avoue  qu'elle  fut  exempte  de  simo-  alitfud  ex  parte  eo  nomine  sugiUan 
nie ,  et  de  tout  autre  mauvais  soup*  inclyta  i^irtus  potuit ,  Léo  eertè  eum 
çon ,  et  que  la  réputation  du  cardioal  superiorum  prinoipum  J^imd  compa- 
rrui  avait  été  choisi  était  très-belle  ratusœstimaûoner^ctissimdcontinen- 
du  câté  des  mœurs.  Senti  di  questa  tiœ  laudemferet(63).  Cette  excuse  oe 
eleitione  quasi  tutta  la  ckristianith  ,  vaut  guère  mieux  que  l'autre.  3^  11 
grandissimo  piacere  ,  persuadendosi  dit  que  ce  pape  ayant  eu  une  belle 
universalmente  gli  huomini  che  ha-  renommée  par  rapport  à  la  continen- 
^^esse  a  essere  rarissimo pontefice ,  per  ce  ,  se  précautionna  enfin  contre  \& 
la  chiara  memoriadel  walore paternOf  attaques  de  l'impure të  en  renon- 
e  per  lafama  che  risonawa  per  tutto  çant  à  la  bonne  chère,  et  par  des  jeû- 
della  sua  liheralita ,  e  henignita ,  sti-  nés  réglés.  Constat  tarnen  eum,  quod 
mato  casto  e  di  perfetti  costumi  ,  e  h  prima  adolescentid  opinione  ont- 
sperandosi  che  a  esempio  dal  padre  nium  summam  continentùe  lauàtn 
hauesse  a  essere  amatore  de*  letterati ,  fuisset  adeptus ,  non  importuna  qua- 
e  di  tutti  gli  ingegni  illustri  :  la  dam  pudicitiœ  castitatique  prœsiàk 
quale  espettatione  accresceva  V essere  quœsiuisse  :  quando  nequaquam  pru- 
stata  fatta  l'eletUone  candidamente  tinœ  vitœ  more  tam  multis  deUcatis- 
senza  simonia  ,  o  sospetto  di  macula  que  obsoniis  utet^tur  :  itemque  animo 
alcuna  (6o).  Voyez  dans  la  remar-  %^erè  pudico  die  Mercurii  cames  non 
que  (R)  la  contradiction  où  Varillas 
est  tombé. 

fr\K     wt         t      '      j      n       t     r  (6»)  yore*  ci-desfu*  les  parole*  deVinlioit, 

(P)  L  apologie  de  Paul  Joue  me  remmnfue  (D),  ciuuion  (»). 
parntt  très-^aible.l  Les  moyens  de  cet      (Gs)  Ita  nauu  etfaeuu,  ita  aitut  aiqw  edv 

auteur  pour  justifier  Léon  X  se  peu-    eauut  Ua  deni^ue  erudîuts  atque  ùutiUÊias^ 

rent  réâuir.  à  quatre  ». .«.  B  prétend  SiL-^^rJlV'^^X'ti::^:^- 

gravitate  semhu*  coneesserit.  Ntuiva  in  eoff*^ 
biuu  t  et  genuintk  :  dîiigeniid  auoMê  pttftiUU 

(*)  Quali  smrU  di  hmjfùntriê ,   e  di  facétie  iui  impensi  eulta  est,  ul  ex  illius  are  non  moifi 

ptmcessero  a  papa  Leone ,  si  pue  raeeoglier  dal  non  verhum  dietufœdius,  sed  ne  levitu  ^^ 

tih.  à  delta  Vita  di  lui  del  Giovio  .•  dovepone  ,  unquàm  ami  etiam  Ueenlius  exeiderU.  Non  or 

€he  Jhron  recitau  comédie  ,  si  fece  profession  tio  ^  non  gesUu,  non  ineessus,  in  iOo  iwmûi/: 

difarê  inwattire  huomini,  edeXtre  piae^vole*%e  non  aliud  poslremô  quod  in  detariorem  jforua 

tali  t  onde  il  Tarascone  si  persuase  d'estere  eonrpicereUtr.  Sic  in  viridi  mtau  cana  matar*- 

$ran  niusico ,  il  BarahaUo  fi  laureato  porta ,  uu  ^  ut  qui  loquenUm  senes  audiant ,  ffroa»' 

e  mandaut  eu  Felefante,  ed    i  parasiU  furoa  tam  in  eo ,  nos  patermam  eerti  indolem  «?»•'• 

sommamente  favoriti.  caatus.  CuUum  pUtatis  et  religiomis  penè  fUa» 

(S())  Gnicc.,  m*  Xff^,  folio  4i6.  cumlaetemutrieis  exsuxUt  etiam  tumah  incuM- 

(6<»)  Gnict.  tUh.  Xi,  folio.  Ss6.  huUt  sacra  medûatau  ofieia.  Politiaa. ,  1"*'^ 

•  l.«(l«re  ireaTc  qmo  Paal  Jove,  «%£^ae,  a  V ,  6A.  l^FTI. 

<li'(»N/tr»|i  Àt  faîM  •«  4«MT«iitos«  iln  >itpc.  (63)  Joria» ,  in  Vitft  LconU  X  ,  pag.  «9** 


LÉON  X.  iSy 

IcTSy  dieauiem  f^eneris  rdhil  gustare   bue  sagement  Tes  peines  et  Icfs  récom" 

r€mter  legumen  et  olera  ^  ac  die  de-    penses  ,  sans  être  à    charge   â    son 

tzdjn  Satumi  cœnd  penitàs  abstinere,    peuple  par  des  impôts  ,   et  par  des 

zc4>rruptâ  leffe  instituisset  (6A),  Ceci    édite  bnrsaux.  Mais  il  est  très-rare 
^  -y î: i-.-i  1- j._     !?_/;_     » : i *. m. i* 


iennent  à  un  souverain  en  tant  que  ses  dépenses  il  surcharge  ses  sujets  , 

3I  ,  et  les  vices  qui  lui  conviennent  et  pour  Pordinaire  il  distribue  ses 

a  tant  qu'homme.  Et  il  nous  allègue  firâces  selon  le  caprice  des  ministres 

empereur  Trajan,  si  aimé  du  peuple  de  ses  plaisirs  ,  et  par  conséquent  à 

omain  ,  que  le  comble  des  souhaite  des  personnes  indignes    dont  il  n'a 

a''on  faisait  pour  les  empereurs  était  pas  le  temps  de  punir  les  malversa- 

uHls  régnassent  aussi  bien  que  lui  ;  tions  ,  trop  occupé   de  ses  voluptés 


que  les  vices  oe  L.eon    aemanaent.  11  serait  laciie  ae  prou 
C  o''étaient  pas  contraires  aux  quali-    ver  que  les  sujete  de  Léon  X  avaient 
es  d'un  bon  souverain  ,  mais  seule-    sur  le  dos  beaucoup  de  charges.  De 
nent  à  celles  d'un  bon  chrétien  ,  et    plus ,  ne  songe-t-on  pas  que  la  prin- 
[u** ainsi  on  doit  pardonner  les  déré-    cipale  dignité  de  Léon  était  une  di* 
rlemens  de  sa  jeunesse  ,  puisquHls    gnité  sacrée  ,  une  dignité  ecclésiasti- 
le     l'ont  pas  empêché  d'être  un  bon    que  ?  Ainsi  pour   connaître    s'il   a 
>riTice.  uilia  principis ,  alla  hominis    rempli   ses  devoirs  ,  il  ne  faut  pas 
;â^«  uitia  quis  nescit  ?hœc  uni  priuatâ   examiner  principalement  s'il  a  fait  ce 
7onditione  quiim  noceant,  etiam  ali-    que  demandait  sa  dignité  temporelle^ 
fuibusforuisse  prosunt  î  illa  i^ero  ah    on  ne  le  saurait  justifier  à   moins 
iir^  potestate  ,  et  luctum  et  calami-    qu'on  ne  montre  qu'il  s'est  acquitté 
tatemunwersismortalibus  apportant  :   soigneusement  de  ce  qu'exige  l'autre 
idéfue  uerissimum  esse  constat  pras-    dignité,  c'est-à-dire  à  moins  qu'on  ne 
claro  quondam  populi  Romani  testi-    montre  qu'il  a  observé  les  préceptes 
Ttionio  ,  qui  neminem  sibi  principem    de  l'Évangile  ,  et  qu'il  n'a  rien  ouolié 
Trajano  meliorem  exoptauit ,  quan-    pour  les  faire  pratiquer  aux  autres. 
quant  eum  ilUcitœ  lihidinis  ac  ebrie-    Voilà  ses  principales  fonctions  ,   et 
tatis  censura    notdsset.    Sed  demus    là-dessus  son^  apologiste  est  contraint 
aliquid  humanitati   Leonis  ,  uti'in    àtVshsmàxmneT.  Inhis  vero  quœrem 
summâ   Ucentiâ  fervidœ    œtatis    ac    tUvinam  respicerent   nequaquam  se- 
prosperœ  ualetudims  œstum  œgerrimè   cundd  fama  prœgravari,  est    idsus, 
sustinenU ,  postquam  in  magnis  salu"    JYam  indulgentias  cetera  pontijicum 
tarihusque    viriutibus    optimi    atque    ad  parandam  pecuniam  instrumenta 
beneficicognomentum facile  meruerit    adeb  plenè  atque  ajffluenter prouinciis 
(65).  dédit,  ut  fidem  sacrosanctœ  potesta- 

Généralement  parlant ,  il  faut  con-    tis  eleuare  uideretur  (66). 
venir  de  la  maxime  de  cet  auteur  :  il       Je  dirai  par  occasion  que  ce  mé> 
est  très-possible    qu'un  prince  soit    lange  d'autorité  temporelle  et  d'au- 
boinine  de  bien ,  et  en  même  temps    tonte  ecclésiastique  dans  une  même 
un  pauvre  roi ,  c'est-à-dire  un  roi  qui    personne ,  est  ordinairem^t  la  ruine 
ne  sache  point  maintenir  la  vigueur    de  l'esprit  évangélique.  Cette  combi- 
des  lois ,  ni  remédier  aux  maux^  de    naison  avait  lieu  parmi  les  païens 
rétat.   D'ailleurs  il  est  très-possible    (6^)  ,  et  n'était  pas  inutile  au  bien 
qu'un   prince    observe  très-mal  les    temporel  de  la  religion  :  elle  a  servi 
régies  des  mœurs ,  qui  prescrivent    notablement  aux  mêmes  fins  dans  le 
aux   particuliers   ce  qu'us    doivent    christianisme  ^  mais  elle  y  a  produit 
faire  ;  et  que  néanmoins  il  soit  un  bon    une  extrême  corruption  des  mœurs. 
roi ,  c'est-à-dire  up  roi  qui  maintient 
l'ordre  dans  son  étet ,  et  qui  distri-       ^gg^  j^,i„,   .„  yu.  L«,n. ,  pag.  igS. 

(67)  Rex  Anius  rex  idem  koaùnum  Phmhiquê 
($4)  Ibidem ,  pof .  lefi,  saeerdos. 

(65)  Ibidem ,  pag.  19a  ,  19Î.  Virgil. ,  JBneid. ,  Ub.  II I,  vs.  8d. 


,58  LÉON  X. 

L«   caractère  eccUsiafllK|ne  derrait  Péyesauc  ?  Et  demandez-  pout  eom- 

préraloir  et  tenir  lieu  de  principal ,  ment  ?  dit  Upiimtd  :  iUestokiAfon 

paitqoe  Taotre  difnitë  ireft  qn^an  mnladviâéê  Potier  ainsi  seuls  par  um 

aocesMnre  :  cependant ,  il  est  pre»-  lemondeet  a  pied  y  9fea  qu'Us  estoUft 

que  UM^oort  abeorbé  par  son  eom-  tes  ehefsdePégliMeckfétiemneetlkur 

pagnon.    Joindre  ces    deux  choses  Unans  de  Jésus  €^hnst  roi  des  nii. 

ensemble ,  c'est  joindre  on  cadayre  Et  toi  qui  n'es  que  n&sireévesque ,  tu 

à  on  corpa  Tirant  ;  jonction  foneste  t*as  si  Bien  monté  et  as  si  gnndetm 

où  le  cadavre  communique  sa  pou-  de  spadassins^  que  ta  ressemblée pla$- 

ritnre  an  corps  Tirant ,  et  ne  reçoit  test  à  un  satrape  qw^  un  pasteur  dé- 

de  loi  aucune  influence  Titale  (oB).  g^'  -^  cela  réplique  te  réuéraid: 

Le  monde ,  la  chair  ,  la  partie  £nble,  mais,  mon  ami ,  tu  sse  eonsidèmpcs 

attire  â  soi  les  résolutions  et  les  con-  ^ue  je  suis  aussi  bien  eomte  et  baron 


Ûauteur  de  la  Critique  générale  (70)  monsieur ,  quand  ce  comte  et  ham 

en  parlant  de  la  distinction  qu'on  a  que  vous  dites  estre  sera  en  eider,  à 
forgée  entre  un  pape  qui  prononce  sera  lors  monsieur  l'éyesqite  f  Am 

ex  cathedra ,  et  le  même  pape  qui  confus  te  révérend ssuss  mot  nspondn 

prononce   d'une  autre  manière  ,   a  poursuit  son  chemin  (73). 

rapporté  le  bon  mot  d'un  paysan  de  (Q). . .  Les  autres  apologistes  i^osi 

réiectorat  de  Cologne.  J'ai  cru  pen-  guère  mieux  réussi,^  Disons  nn  mot 

dant  fort  long -temps  que  ce  bon  mot  sur  la  manière  dont  quelques  anteon 

ne  se  oonserrait  que  par  tradition  ,  ont  voulu  justifier  Léon  X ,  par  rap- 

mais  je  me  trompais  :  il  est  imprimé  port  à  l'impiété.  Coè'fietean  (74)  n'^' 

depuisplus  d'un  siècle  dans  des  livres  lègue  point  d'autre  apologie  qae  ces 

graves.  Duaren  l'a  inséré  dans  l'un  paroles  d'Onuphre  Panvinius  (^5) 

e  ses  livres  ('^i),  et  l'a  copié  de  EratrerumdivinarumdiligensoUef' 

Fulgose  (7a).  Voici  en  vieux  gaulois  pator.  Rivet  (76)  lui  répuqne:/// 

toute  l'histoire  :  il  est  vrai  qu'on  n'y  a  assez  de  profanes  et  athées  qui  0^ 

Sarlepas  nommément  d'un  électeur  sentent  exactement  les  cérémomet, 

^Coloene»  £ée  conte  est  fort  plaisant  pour  cacher  leur  impiété  sons  c» 

d'un  vulageois  allemand  ,  qui  tra^  feuilles ,  qui  entre  amis  disent mtéUes 

vaillant  en  son  champ ,  vid passer  son  font  ad  morem,  non  ad  rem,  legiiNV 

évesque  f  accompagné  de  train  plus  justae  ,  non  Diis  gratae.  Sannaaariutf 

t&gne  et  un  satrape  que  de  celui  qui  qui  le  fait  mourir  sans  prendre  Ut 

se  dit  successeur  ou  lieutenant  d'un  sacremens  ,  pource  qu'u  les  amt 

apostre  :  dont  estant  scandalisé,  fut  vendus  auparavant  y  ne  nous  leéonne 

eontminot  de  rire  et  s'escrier  si  haut  pas  tel  qu  Onuphre  le  veut  peinàn- 

que  lo  révérend  fut  émeu  lui  en  de^  nemarauez   bien    que  Sannaxar  ne 

mander  la  raison*  Il  respond  en  son  prétend  pas  que  Léon  ait  refuse  Jes 

naturel ,  comme  villageois ,  c'est-^-  sacremens.  Si  ce  pape  ne  coramania 

dire    comme  personne   véritable   et  pas  ,  etc. ,  an  lit  de  mort ,  ce  fat  i 

simple  t  Je  ris  quand  je  pense  en  saint  cause  de  son  délire.  Jacques  Gretser, 

Pierre  et  saint  Paul ,  et  que  je  te  outre  les  paroles  de   Panvinias  t  ^' 

¥oi  en  tel  équipage*  Comment  cela  dit  lègue  la  bulle  de  Léon  X  contre  Lu- 
ther. Bulla  qud  Leo  Lutheri  errorti 

(8S)  MùTUM  ^mmêtiem  jungêhët  eorpora  m-  damnât  ,  immanem   hanc  pseM^ 

»w.  giam  perspicuè  redarguit  (77).  C«» 

Com^nmimemkmfusmeM»M^miim»onhu*  est  pitoyable;   car  quand  ce  fX^ 

(TorJSi V"»')  •«  '«~> .  uAt^m^JluentaM  n'aurait  eu  nulle  religion  ,  û  aurait 

CoMplMM  in  Mtfar»  Ungd  $ie  morte  nêemkmt, 

I4€« ,  U.  rilt^  M.  4SS.  (^}^  Pi«m  Vid  ,  dotteur  de  Sorèemu,  " 

(6g)  CoimIhmo  Mf  Midir  dtbilionm  partem,  Trails  d«  b  Simow* ,  chap.  Vt. 

(70)  TVm.  //,  |Mf .  161  de  U  troùiètme  édition.  (74)  Ripoose  an  Mystère  a^fniqaila ,  p- 1»: 

X71)  P«  «Mri*  t«eltk  niaUter. ,  ft^.  /  ,  emp.  (nS)  in  Vit»  Lcomi  X. 

/r .  (76)  BcBMr^as  %UT  la  Réponie  aa  Kfi^^K 

(7«)  Bant.  FalgoaÎM,  Facior.  'cl  Dieior.  a«-  d^Ini^ii,  //«.  pmrt. ,  pmg.  640. 

motab.  là,  rt^  MF.  //.  /^i»  m,  igS.  (77)  /.  EaaaÎM  tfyiterii  PloitoB. ,  p-  ^- 


LÉOF  X. 


i5g 


pourtant  stÛTile  style  ordinaire  dans    »  pour  un  modèle  achevé  de  k  poli- 
ra bulle  ,  et  fait  éclater  beaucoup  de    »  tique  moderne  ,  et  pour  le  plus 
eèle   contre  un  hérétique  ,  qui  lui   »  grand  homme  de  cabinet  de  son 
lisputait  une  autorité  d'où  dépendait   »  siècle  \  il  le  met  au-dessus  du  roi 
tout  son  bonheur  temporel.  Patavicin    »  Ferdinai»d-le-Gatholix|«G ,  et  le  fait 
''J&)  ,  voulant  répondre  au  reproche    »  triompher  en  sa  jeunesse  des  ruses 
ijue  le  père  Pauf  a  fait  à  ce  pape  ,    »  de  ce  yieil  usurpateur.  C'est  à  lui 
d'avoir  eu  très-peu  de  soin  de  la  piété  ,  »  qu'il  attribue  le  secret  de;  faire  bon 
[j^^  y   £iit  trois  choses  :  il  allègue  ,    »  gré  mal  gré  seconder  tons  ses  des- 
fo.    le  témoignage  de  Politien  (80):    »  seins  par  le  conseil  d^Espasne.  Après 
1*^.  les  jeûnes  du  pape  ;  3^  l<a  majesté    »  avoir  établi  ces  merreilleux  prin- 
et  la  bonne  grâce  avee  quoi  Léon  ce-   »  cipes ,  il  n'est  point  de  vertus écla- 
lébrait  la  messe.  La  seconde  de  ces   »  tantes  qui  ne  rélèvent  la  peinture 
trois  choses ,  si  elle  est  telle  que  Paul   »  de  Léon  X.  Il'  forme  ,  dès  Ts^ge  de 
Jov^e  l'a  rapportée  (81) ,  est ,  ce  me   »  douze  ans^,  (|u'il  fut  fait  cardinal, 
seml»le ,  une  bonne  preuve  de  reli-   »  ces  vastes  projets   qu'il    exécuta 
gion  ,    quand  on  en  pèse  bien  '  les   i>  depuis ,  lors€[u^il  fut  élevé  sur  la 
circonstances.  La  première  ne  signifie   »  chaire  de  saint  Pierre.  H  négocie 
rien  ,  car  lesenfansjusquesà  un  cer*   »  avec  les  États  de  Venise  pour  sau- 
tai n  âge  sont  toujours  persuadés  des   »  ver  les  débris  de  sa  maison  ,   qui 
leçons  de  leur  catéelnste  ;  ils  n'j  ep-   »  avait  échoué  contre  la  fortune  de 
posent  a'ncilne   objection.   S'ik  de-   »  notre  Charles  VIII.  Il  ne  change 
viennent  impies ,  c  est  quand  ils  sont  »  point  de  résolution  pour  avoir  vu 
hors  de  page  ,  et  qu'ils  se  gÉtent .  ou   »  périr  son  frère  au  passage  d'une 
par  un  mauvais  commerce  ,  ou  bien   »  rivière.  Il  n'a  de  pensées  que  pour 
en  philosophant  de  travers.  La  der-  »  élever  le  fils  unique  que  ce  frère 
niére  chose  est  plutôt  un  talent  du   »  avait  laissé  dans  le  berceau  ,  et 
corps  qu'un  signe  de  persuasion  de   »  là-dessus  il  retourne  à  Konie  où  ses 
Fâine.  Voyons  ce  que  dit  Paul  Jove.   »  intrigues  lui   donnent  accès  à  la 
Sacra  eonfecit ,  mguiaque  eêremo-  »  faveur  du  pape  Jules  II ,  et  le  font 
niarwn  Akfit  munia  singulaii  cum  »  élire  légat  dans  l'armée  destinée 
majestate^  utnonfalso  nemo  supe-  »  pour  chasser  le9  Franeat»  d'Italie. 
riorum  pontificum  eo   augustius^  et  »  H  est  fait  prisonnier  à  la  bataille  de 
decentiua  aoerifteâssediceretur  (89).   »  Ravenne ,  mais  il  se  sauva  dans  une 
U  y  a  beaucoup  d'apparence  qu'Onur  »  conjoncture  fatale  pour  loi  ^  puis- 

Shre  n'entend  que  cela  ,  lorsqu'il  »  aue  Jules  venait  d'expirer;  il  entre 
ébtte  que  jTiMt  rerum  ditnnarum  di-  »  dans  le  conclave  où^  il  profite  si, 
ligens  ohservator,  etsacHs  ceremoniis  »  bien  du  caprice  des  jeunes  cardi- 
deditus.  Preuve  tout-à-fait  équivo-  »  naux  ,  qui  s'étaient  mis  en  tête  de 
que  de  piété.  »  £iiire  un  pape  de  leur  âge  ,  qu'U 

(R)  ^  .  .  .  alléguerai  un  long  pas-  »  ^»'  pencher  leurs  suffrages  en  sa 
sage  des  anecdotes  de  Varîllas  ,  qui  »  faveur.  Il  se  joint  aux  Espagnole  , 
contiera  un  abrégé  assez  juste  du  ca^  »  et  ménage  leur  amitié  tant  qu'elle 
ractère  de  Léon  X  ]  On  le  trouve  »  lui  est  utile  pour  réUblir  sa  maison 
dans  la  préface  de  cet  ouvrage  ,  et  il  »  dans  les  principales  fonctions  de  lai 
contient  ce  qu'on  va  lire.  «  Guichar-  »  magistrature  à  Florence  ;  mais  dès 

»  din nous  donne  (*)  ce  pape  »  9"«  H  fortune  leur  tourne  le  dos  , 

»  et  qu'il  découvre  que  leur  conse^ 
(78)  Icter.  d«l  Gondlio ,  Ub.  /,  cap.  Il,  »  »'e8t  pae  d'humeur  à  soufirir  qu'il 
<«g)  Sarebbe  stato  un  pêrfeuo  ponti/icej  $9  »  usurpe  le  duché  d'Urbin  pour  en 

con  ^uesU  havêts&eongiuntà  qualehe  eogiiUione    »  investir  SOU  neveU  ,  il  traite  avec 

deiUeosédeUar€ligione.0dalquantotmd*l^  „  j     Français  à  Cette  Condition  :  U 

chnatione  alla  piata  :  dtu  una  e  dau   aura         j  ,  •»  -  —>«*-»-.«*.     m 

delU  quaU  non  mostrava  haver  gran  cura.    »  dreSSe  le  tameux  COUCOrdat  ,  dans 

Fra-PAolo,  Ittor.  del  ConcîKo,  lih.  Itpag»  5.      ))  lequel  il  se  joue  des  Stratagèmes  et 
(So)  F'ojrn  la  renum/tie  (P),  citation  (6a).      )>  de  la  longue  expérience  dtt  chan- 

(81)  f^pytB  la  remarque  (P) ,  citation  (64)* 

(8a)  Paal.  JoTÎtia,  in  YiU  Lconis  X,  lib.  IV ,  •  Cètt  Yarillas  qui  parfe  ici  ;  et  c*est  ^  Bayle 

pag.  m.  aia.  mm  Joly  raproche  de  ne  donner  <|iie  dôme  au  k 

(*)  Dans  Us  dou*e  premiers  article*  de  ton  Léon ,  quand  il  fui  nommé  cardinal.  H  en  ayait 

Histoire.  quatorze ,  comme  on  a  m  cinlesana. 


i6o  LÉOH  X. 

»  celier  do  Prat  ;  U  caresse  Francou  qjùfii  fmrt  des  office*  pour  bu  en 

»  i***,  tant  que  ce  roi  est  en  état  de  jPnince  et  en  Eêpagne  ,  afin  quV. 

j»  Idî  faire  du  bien  ;  mais  il  n'en  a  paf  lui  comtnutdqudi  les  pièces  authenu- 

»   pins  i6t  tire  tout  ce  qu'ail  préten-  Q9ses  tlont  il  eroyaitaê^oir  besoin  pour 

n  iait,  qu^il  le  quitte  pour  se  récon-  la  perfection  de  son  aus^rage  ;  et  9» 

»  cilier  avec  Cbarles^uint.  Il  pro-  se  dceom^aii  à  lui  totU  entier  dam 

n  jette  avec  celui-ci  une  liçue  pour  les  entretiens  fré^u^rss  et  familien. 
n  rétablir  les  Sforces  dans  le  dudié .  Nos  remarques  précédentes  moatrent 

»  de  Milan.  Il  réussit  plus  tôt  qu'il  que  Paul  JoTe  ne  <:acfae  pas  les  dé- 

»  ne  pensait ,  et  reçoit ,  de  la  nou-  niuts  de  Léon  X;  mais  il  est  sûr  m 

9  relie  qui  lui  en  est  apportée  ,  une  le  rice  dont  parle  V .  VariOas  estcdoi 

»  joie  qui  lui  donne  la  mort.  »  de  tous  que  Paul  JoTe  lui  donne  le 

(S)  M   F'ioillas  %est  aussi  trompé  moins  :  il  est  même   vrai    qu'il  Itù 

touchant  Paul  Joue.^  Cet  bistonen  ,  donne  la  Tertu  contraire.  Poniifix, 

si  l'on  en  croit  M.  Varillas  ,  n'a  pas  dit-il  (84),  cujus  nut^  iuffenuim  fr 

tant  fait  une  histoire  qu'une  satire  à  cilemque  naturam  in  spécimen  cœu- 

l'éeard  de  Léon  X.  PaulJoue  ,  dit-il  rarum  yirtutum  omnes  iilo  tempm 

(83)    iefaU  passer  pour  un  homme  laudabanl  ,  elemeniitts  agendums^- 

hauih  limain,  et quivouUU toujours  hi......  existimavit.  Oet  anteor  nefot 

emporter  les  choses  de  viue  force.  Il  jamais  érêque  de  Côme;  et  il  n  obtint 

luiimpuula  mime  humeur  guerrière  pojnt  de  Léon  X,  mais   de  Clcmfflt 

dont  aveât  été  agité  JuUs  llySon  pré-  VH  ,  la  dignité  episcopale  (85j.  Cette 

décesseur;  a  Im  fait  concevoir,  avant  confidence  intime     cette  admission 

même  son  exaltation ,  un  mépris  dé-  *".»  conseils  les  plus  secrets  me  pa- 

daieneux  de  tout  U  resu  du  sacré  raissent  une  fiction   de  roman  :  K 

colïéee,  fondé surune préséance ima-  «en  ai  trouTe  nulle  trace  dam  te 

gimure  de  U  maison  de  Médicis  sur  ^^^  àe  Paul  Jove. 

les  autres  éP Italie  ;  ilfait  intervenir  (T)  Tai  deux  lettres  anecdotes  qà 

ce  mépris  dans  toutes  les  actions  dfé-  sont  une  preuve  de  cela.  1  Elles  m'ont 

clat    et  même  dans  les  plus  augustes  été  communi^ées  par  M.  de  Seide) , 

cérémonies;  il  le  prend  pour  la  source  conseiller  privé  de  sa    majesté' de 

et  le  fondement  ae  la  guerre  obstinée  Pruss</.  Il  a  hérité  de  monsieur  son 

contre  le  duc  d  Urbin ,  et  des  autres  père  une  belle  bibliothèque ,  et  il  Ta 

querelles  qui  survinrent  dans  toute  augmentée  très-considérablemeut,  et 

l'étendue  de  son  pontificat  :  en  un  surtout  de  livres  rares  et  de  pièces 

mot ,  il  veut  que  la  vanité ,  mais  une  manuscrites.  Il  en  a  rapport^lusieurs 

vanité fière  et  choauante ,   ait  été  sa  de  son  vo jage  de  Grèce ,  et  il  est  tm- 

plus  forte  inclination.  Si  vous  étiez  en  digne  de  poss'éder  un  tel  trésor  \  car 

peine  de  savoir  comment  Paul  Jove  a  il  est  fort  savant ,  et  il  se  plaît  beao- 

pénétré  si  avant  dans  l'esprit  de  Léon,  coup  à  favoriser  les  sciences.  La  copie 

pour  en  prononcer  un  jugement  si  dé-  au'u  a  eu  la  bonté  de  m'envoyerdes 

cisif,  il  vous  répond  lui-même  par  deux  lettres  de  LéonX,  est  fidèle  et 

avance  qu'il  a  été  la  créature  de  ce  très-exacte  :  on  a  encore   roriginal 

pape;  que  ce  fut  lui  qui  lui  fit  quit-  écrit  de  la  main  deSadolet.  Disons  en 

ter  la  profession  de  médecine ,  et  la  passant   qu'on  a  imprimé  dans  le 

prétention  d'une   chaire  a  Padoue,  Nova    litteraria    Maris    Baliici  t^ 

pour  s'engager  dans  l'état  ecclésias-  Septentrionis  (86)  du  mois  de  noyem- 

tique;  quile  fitévéquede  Came  ;  qui  bre  1699,  une  lettre  qui  fut  écrite 

le  choisit  pour  être  son  confident ,  et  pour  un  semblable ^uîet  à  sa  majesté 

pour  assister  aux  conseils  où  se  pre*  danobe  par  Le'on  X  ,  le  8  de  novem- 

naient  les  résolutions  les  plus  impor-  bre    1517.  Voici  celles    que  j'ai  ^ 

tantes  et  les  plus  secrètes  rqui  Venr-  main. 
gagea  a  écrire  ^histoire  de  son  temps; 

(«4)  Jovia»,    Hûtoriar.    Uh.    XI ^    sub /"• 

(«3)  Pféfoùt  des  Aneedotei  de  Florence.  //  yoret-U  aussi  m  ViU  Leonia  X,  pH-  ^ 

eiu  Peul  JoTe  ,  deni  Ma  livre ,  et  reloue  paru-  ,og. 

colîcr  de  Léen  X.  Deux  nuutvaiset  citation*  S  eoe\  *>       «  j     •               s^e         i      tt.u.IG 

la^VHhioiZ  générale  ds  PaulJo90  comprend  ,.  («5)  Le  i3  de  yan^ier  .5a8     selon  U|b«D.. 

tlusi7»^s  ivres  i  et  il  n'a  pas  fait  un  tXo%ïpar-  ^^'  ""«  »  '«'"•  ^^^»  W*  -"M- 

tieulier  de  e»  pape,  mais  sa  Vie.  («6)  Pag.  348. 


LÉON  X.  '  i6i 

nuntium  ad  nos ,  ycl  âilectofilio  Phi- 
lippo  Beroaldo  hihliothecano  Palatii 
Venerabili  fraVri  Alherta  Moguntin,  nosin  apostolici  mittat.  Qtioniam 
Et  Masdeburgen,  Archi-Ëpisco-  vero  eidem  Joanni  certam  summam 
po  ,  Aaministratori  Ualherslaten^  pecuniarum  hic  in  urbe  enunieraH 
jPrincipi  Eîeciori  ac  Germarùœ  jecimus  proexpensîs  Jadis  et  fie ndis, 
Primati.  et  certam  quantitatem  debenius  ,  uo- 

lumus^^,  et  ita  fraternitati  tuœ  corn- 
LEO  PP,  -ÎT»  mittimus  et  mandamus ,  ut  postquani 

acceperit prœdictum  tibrum  TitiLiuii, 
P^enenabilis  frôler  ,   salutem  €t    ipsi  Joanni  sohat  seu  solui  faciat 
apostolicam    benedictionem»     Mitti-    centum  quadraginta  septem  ducatos 
mus  d'dectum,  Jilium  Joannem  H&yt-   auri  de  Caméra  ex  pecuniis  indulgen- 
mers  de  Zonvelben  ,  Clericum  Léo-   tiarum  concessarum perillius  proi^in* 
diensis  diœcéseos ,  nostrum  et  aposto~   cias  infauoremfabricœ  Basilicœ prin- 
licœ  sedis  commissarium  ad  incWtas   cipis   apostolorum   de   urhe  ;   quant 
nationes ,  Germaniœ  ,  Daniœ  ,  Sue-   quideni  pecuniarum  summam  in  corn- 
ciœ,  Norvegiœ ,  et  Gothiœ  ,  pro  in-  putis  tuœ  fraternitatis  cum  camerd 
quii^endis  dignis  et  antiquis  libris  qui   apostolicd  admittemus  ,  prout  in  prce- 
temporum  injurié  periere ,  in  qud  re   sentid  per  prœsentes  admittimus  et 
nec  sumptui  nec  impensœ  alicuipar-   admitti  mandamus*.  Juuet  prœtereà 
cimus  y  solum  ut  sicut  usque  a  nostri   eundem  Joannem  saisis  conductibus 
pontificatus  initio  proposuimus,  quod   lilteris  et  auxiliis ,  et  illi  per  proi/in- 
altissimo  tanti^m  sit  honoret  gloria  ,    cias  suas  assistât  pro  libris  extralien- 
viros  quotas  uirtutum  génère  insigni"   dis ,  et  pro  illo  etiam  fidejubeat ,  si 
tos  ,  prœsertim  litteratos  ,  quantum    opus  est  ,  pro  dictis  lihris  intra  cer- 
cum  Ueo  possumusyfoweamus,  extol-    tum  tempus  a  nobis  restituendis  et  ad 
lamus  acjuuemus,  Jiccepimus  autem   sua  loca  remittendis.  Quod  sifrater- 
pcfies  fraternitatem  tuam  ,   seu  in    nitas  tua  fecerit  ,    ut  omnino  nobis 
locis  sub  illius  ditione  positis  esse  ex  persuademus ,  et  ingens  nomen  apud 
dictis  antiquis  libris  ,  prœsertim  Ho-   uiros  litteratos  consequetur,  et   nobis  ^ 
manarum  historiarum  nonpaucos  qui  rem  cratissimamfaciet.  Datum  Romte 
nohiscordi  non  parîim  forent.  Quare  apud  sanctum   Petrum  sub  annula 
càw  in  animo  nobis  sit  taies  libros ,  piscatoris  die  XKyi  nouembris  M. 
<juotquot  ad  manus  uenire  potuerint ,    DXVll,    Pontificatds   nostri   anno 
in  lucem  redire  curare  pro  communi   quinto. 

omnium  litteratorum  utilitate  ,  fra-  j^    Sadoletcs 

ternltatem  tuam  eâ  demum  qud  pos- 
^umus  affections  hortamur,monemus, 

«f  enixiiis  in  Domino  obtestamur,  ut       C'est  la  premicre  des  deux  lettres 

-Si  rem  gratam  unquhmfacere  animo    en  question.  Voici  la  seconde  :  on  y 

proponit  ,    wel    eorunaem   librorum   verra  de  quoi  pouvoir  croire  vrai- 

oninium  exempta  fidelileret  accuratè    semblablement  que  toute  l'histoire  de 

^ctipta^  uel  quod  magis  exoptamus    Tite-Live  subsistait  alors.  M.  de  Sei- 

^P^osmet  libros  anti^os  ad  nos  trans-    del   tient  de  bon   lieu    qu'on  croit 

fniitere  quanto  citius  curet ,  illos  sta-    qu'un  chanoine  de  Magdebourg  ,  qui 

^n  receptura  ,    citm   exscripti   hic    était  l'un  des  ministres  d'état  du  mar- 

juerint ,  juxta  obligationem  per  Ca-   quis  Joachim  Frideric  ,  administra- 

"^^ram  no^tram  apostolicam  factam  ,    t'cur  de  l'archevêchë  ,  se  prévalut  de 

«eu  quam  dictus  Joannes  commissa-   la  confusion  où  étaient  les  choses  , 

^us  noster  prœsentium  lator  ad  id   et  ôta  de  la  bibliothèque  publique 

^(indatum  siifficiens  habens  nomine   plusieurs  manuscrits,  et  nommément 

'cfte  Camerœ  deniio  duxeritfacien-   ce   Tite-Live  ,  pour  les  transporter 

«^.  Et  quia  dictus  Joannes  promisit   dans  la  sienne.  Ses  héritiers  la  conser- 

•0  is  Se  breui  daturum  trigesimum    vèrent ,  mais  ils  tenaient  fort  cachés 

•î/^"'!î  ^(^''"'re   Titi  Liuii   de   bello    les  manuscrits  qui  n'y  étaient  entrés 

'^"^cdonico ,  illi  commisimus  ut  eum    que  par  des  voies  illégitimes.  Enfin 

^^^nus  tuœ  fraternitatis  daret,ut   tout   cela  périt  lorsque  la  ville  fut 

J  4a  quam  primùm  posset  perfidum    ruinée  ,  l'an  i63 1 . 

TOME   IX.  Il 


i62  LÉON. 

VeruroUh  Frutnnoitro  Alberto  Ar-  fiUi  ,  abbas  et  com^entus  monastcr 

chiepucopo    MoguttUn.    Pnnapi  ''CorwiensU  ordinis  tancù  Benedic 

Eleeton  et  Germamœ  PnmaU.  PadebornensU  dueceseos  nostri  loci 

LEO  PP    X  pietissimi  postunt  esse  testes  j  ex  (jm 

ruin  bibUotheeâ  cùnt  prinu  quintjt 

DilectiJUii  (S7  )  ,  salutem  et  apo^  historUe  Augustœ  CornelU  Taciùf 

stolicam  ben^ictionem.  RettulU  nobis  desiderabantar ,  furto  subtructi/uu 

dilectus  filius  Joannes  Ueytmers  de  sent ,  illique  per  muUas  manîu  û 

Zonuelhen  elericiis  Leodiensis  diœce^  nostras  tandem  pervenissent  ;  nos  n 

seos  ,   quem  nuper  pro  inquinndis  eogntios  prias  eosdent  qiiinque  lihn 

anliquis  libris  ,  qui  aesiderantur ,  ad  et  correetos  à  tdris  prœdictis  liUerat 

inciulas  nationes  Gemtaniœ ,  Daniœ,  in  nostrd  curid  exsistentibus ,  cui 

NorvegicBj  Sueciœ  et  Goihiœ  nostrum  aliis  Comelii  prœdicti  operibus  ,  (jui 

et  apostolicœ  sedis  specialem  nuncium  extabant,  nostro  sumptu  imprimjt 

et    commissarium    destinauimus  ,    a  eimus  :  deindè  pero  ,    re  compeni 

quodam  ,  quem  ipse  ad  id  substitue-  unum  ex  uoluminibus  dieti  Cornelù 

rat ,  accepisse  litteras ,  quibus  ei  sig-  ut  prœmittitur ,  correctum  et  impm 

mficat  in  uestrd  biblioihecd  reperisse  sum ,  ac  etiam  non  inordinatè  ligatm 

codicem  antiquum ,  in  quo  omnes  de-  ad  dictos  abbatem  et  cont^entum  mo 

cades  Titi  Jm'H  sunt  aescriptœ  ,  im-  nasterii  Corwiensis  rejnisimus  ,  (juot 

petrdsseque  a  pobis  illas  posse  exscri'  in  eorum  bibliotkecd    loco  subtraci 

bere  citm  originalem  codicem  habere  reponere  possent.  Et  ut  cognoscetta 

Jas   non  fuerit.  Laudamus  profectb  ex  ed  subtractione  potiiis  eis  comm 

uestram  humanitatem  et  erga  sedem  dum  quam  incomnioduni  ortum ,  m- 

apostolicamobedientiam.f^erUm,  di-  simus  eisdem  pro  ecciesid  monasun 

lecti  fila ,  fuit  nobis  ah  ipso  usque  eorum  indulgentiam perpétuant.  Qu» 

pontificatûs nostri initio  ammuSf  Piros  circa  uos  et  uestrum  quemli6et,à 

quoyif  yirtutis    génère    exomatos  ,  demum  qud  possumus  affectioru  in 

prœsertim  litteratos  ,  quantian  cum  virtute  sanctœ  obedientiœ  monemus , 

DEO  possumus  ,  extoliere  ac  juuare.  hortamur ,  et  sincerd  in  domino  cari" 

Ed  de  causd  hujuscemodi  antiquos  et  tate  requirimus  ,  ut  si  nobis  rem  grt' 

desideratos  libros  ,  quotquot  recipere  tamjacere  unquàmanimo  proponitist 

possumus,  prias  per  t^irosdoctissimos  y  eundem  Joannem  in  dictam  festnn 

quorum  copia  DEI  munere  in  nostrd  bibliothecam  intromittatis  ,  et  exindi 

hodie  est  curid ,  corngijacimus ,  dein'  tam  dictum  codicem  lÀvii ,  quamal^ 

de   nostrd  impensd  ad    communem  qui  ei  uidebuntur  per  eum  ad  mu 

erudiiorum  utilitatem  diligentissimè  transmitti  permittatis  ,    illos  eosJe» 

imprimi  curamus.  Sed  si  ipsos  origi-  omninb   recepturi  ,  reportaturiqut  ^ 

nales    libros  non  habeamus ,  nostra  nobis  prœmia  non  vulgaiia.  Datu^ 

inlentio  non  plané  adimpletur,  quia  Romœ  apud  sanctumPetrum,suba^ 

hi  libri,  uisis  tàntàm  exemplis  ,  cor^  nulo  piscatoris  ,  die  prima  decemhni 

recti  in  lucem  exire   non    possunt.  MDXf^Il,  Pontificatds  nostri  ans! 

Mandauimus  in  camerd  nostrd  apo-  quinto.                                               ' 

stolicd  sii/fîcientem  prœstare  cautio'  •  Ja.  Sadoletcs. 
nem  de  restituendis  hujuscemodi  libris 

integris  et    illœsis   eorum  dominis  ,  LÉON  (  AlOISIO  ,  ou  LoUlS  DE 

quam  pnmum  hic  erunt  exscnpti  .et  1   .  •      r       •            •             e 

dictus  \roannes ,  quem  iteràm  adprœ-  ««  l^UnLegïOnensis  ,  professi 

missa   commissarium  deputai^imus  ,  ^Q  théologie  dans  l'université 

habet  adeandem  cameram  sujfficiens  Salamanqucfa)  ,  fils  d'un  cent 
mandatum,illamobUgandiadresti-  homme  castillan  ,     entra  M 

tutionem,prœdictam  ,  modo  et  formd  ifj       j              •^■,        •x*J 

quibus  eiMebitur.  Tantum  ad  corn-  ^  «''«''^  «^S  ermites  de  saint  AjJ 

modumet  utilitatem  uirorum  erudito-  gustin  le  2g  de  janvier  i5qg  W 

heti.  d»  Bianditbourg^  nrehavêqua  de  Majance ,  (^)  P^nlippiM  Elssios  ,  EacomUst*  Au|« 

e'tail  otuéi  arvhev^tfuê  de  Magdebourg,  iva.jfag.  4p. 


LÉON.  i63 

1  entendait  bîen  le  grec  et  Thé-  robserrance  plus  Aroite.  F'icariige- 
)reu ,  et  il  fit  paraître  beaucoup  "^l^'i^fT'  ^^P^^^^^'^f'  '""'»f'^ 
le  dextérité  a  expliquer  dans  ^^^  laudahiUter  rexit ,  arctioHsque 
es  leçons  l'Écriture  Siain te.  Il  fit  vitœ  imtiimtfniU,»,,  Obiit.....  altero 
n  l588,    les  rëffles  des  moines    abelectionU  die  inprouin€ialem(j). 

léchaussés  quic^mmenç^entà  ^^^e^lrc^^ltS^tlt^reC 
e  produire  sous  le  nom  de  re-  j^,?  Je  ne  sais  si  Elssius  n'a  pas  en- 
lollets.  On  le  fit  vicaire  gêné-  tendu  que  Louis  de  Le'on  avait  jctt^ 
al  de  Tordre   et   provincial*»,    quelques  années  le  vicaire  gênerai  de 

j»      \*     fc^.  \**  ;»  ^^»..iif   l'ordre  ,  mais  qu'on  ne  le  fit  provin- 
e  22  daoAt  iSgi ,  et  il  mourut  ^.^^  ^^J  1^  ^^^^^  ^^  ^^  ^^^^ ,  ^^ 

e  lendemain  (A) ,   à  Madrid,  a  comj^rendraitpar-Iâquecetaueustin 

'âge  de  soixante-quatre  ans.  Il  aurait  exercé  une  charge  très-digne- 

ivait   eu  une  tres-fâcheuse  af-  men*  ;   mais  la  narration   d'Elssius 

,  .m         1    j      IV         •  *  serait  toujours  très-deiectueuse. 

aire  au  tribunal  de    1  mquisi-  .^.    n        -.               ^  >    ^^  r 

.                 .     .,    ,         ,     •..*•'  u  W   ^^  auatt  eu  une  très-fâcheuse 

ion  ;  mais  il  s  en  était  tire  ho-  affaire  au  tribunal  de  l'inquisition  ; 

lorablement  après  quelques  an—  mais  il  s'en  était  tiré  honorablement 

lées   de  captivité  (c)  (B).    Je   ne  ûf^*  quelques  annétu  de  captivité.  1 

I     .          .  \       ,^  ^  i-*    „»«:*    A^A  Citons  un  apologiste  de  M.  1  archevé- 

loute  point  que  cela  naît   etc  q„e de  Sébaste (a).  «  Le  père  Aloïsio 

ause*»dune   explication   quil  „  Je   Léon,   augustin,...  professeur 

i  faite  d'un  verset  du    Cantique  »»  de  TÉcriture  à  Salamanque  ,  fut 

les  Cantique»  (C).  Son  comraen-  »>  Pf^s  de  cinq  ans  prisonnier  dans 

,     .*         ^      !•         j^  i»i5'««:  »  l  inquisition  d  Espagne.  Mais  ayant 

aire  latin  sur  ce  livre  de  1  Ecri-  „  ^^^'J^  ^^^^^^  ^^  j„|^  équitable ,  il 

ure  fut  imprime  à  Salanianque,  „  en  sortit  innocent ,  fut  rétabli  dans 

*an  1 58o  (d)m   II  le  publia  aussi  »  sa  charge  ,  et  on  lui  fît  à  Salaman- 

!n  espagnolVe).  On  a  quelques  »  q"e  une  entrée  triomphante  qui 

,  *,y  ^  t  c  /Ti\  »  couvrit  de  confusion  ses  miustcs 
mires  livres  de  sa  façon  (  D  )  ,  ,,  censeurs.  «  Elssius  ne  fait  durer 
|ui  ont  fait  souhaiter  que  le  reste  que  deux  ans  *  là  prison  de  ce  pro- 
ie ses  ouvrages  fût  mis  en  lumië-  fesseur  de  Salamanque  ,  et  il  se  plaît 
Pg  /  r\  à  décrire  les  circonstances  de  son 
•^ '*  glorieux  rétablissement.  J?c?té//«  ^eroï- 

''  Leclcrc  dit  qu'il  faut  distinguer  le»  deux  cum  spécimen  prœclarœ  patientiœ  , 

:1iarges.G'estce  que  Bayle,  dans  sa  remarque  et  magni  animi  indicium.  Chm  enim. 

A) ,  reproche  à  Elssius  de  n'avoir  point  fait,  aliquorum  ini^idiâ  sanctœ  inquisitioni 

(c)  Tiré  e/'Elssius ,  ubL  suprà,  detatus  simulque  constrictus,  ejusdeni 

**  Leclerc,  au  contraire,  dit  que  ce  fut  la  carceribus  biennium  integrum  deten- 

raduclion  espagnole  qu'il  avait  faite  du  Can-  fus  fuisset ,  tandem  infmcti  animi  uir, 

if/ne  des  Cantiques  qui  le  fit  mettre  en  pri-  puèUco  triumpho ,  cuhi  palmâ  et  lau 

on  II  avait  fait  cette  traduction  pour  un  de  "reâ  educitur,  ac   ueste  candidd  ,   in, 

M  amis  qui  ne  savait  pas  le  latin ,  et  y  avait  .  '    ^ .  .  .  _     ' 

ïiit  un  cimmenuire.  Des  copies  en  circulé-  signum  mnocentiœ  amictus ,  prœcone 

ent  ;  et  comme  il  était  défendu  en  Espagne  prœeunte  ,    deducitur  ,    pristinisque 

le  lire  la  Bible  en  langue  vulgaire,  on  arrêta  honoribus   ,    titulis  y    ac    professioni 

■uiear.  Âjurès  être  sorti  de  prison ,  il  rewit  theologicee  restituitur.  Primam  uero 

on  travail  et  le  publia  en  latin.  lectionem ,  post  tenebras ,  ut  auspica- 

d)  Tiré  <f fiissins ,  ubi  suprà.  batur  ,  pleno  concessu  ad  nofitatem 

{e)  Scholtus,  Bibliolh.  hispan. ,  pag.  266. 

(/)  /c/em,  ibid.  ^^^  Pl.ilippus  EUsiua ,  in  Encomiast.  Augns- 

( K\    /^  y  "lin.,  p^g'  445' 

(A)  Un  le  fit  tntaire  général  et  fa)  Avia  •inrèresanx  calbol^nesdesProvîn- 
^rnt'mciûZ  ,  le  ai  août  1  5qi  ,  et  il  mou-  et a-Unirs  ,  sur  le  décret  de  rin^uisition  de  Rome 
T^t  le  lendemain.]  On  ne  laisse  pas  de  T"^a-^'>  r«rclie>rlque  de  Seba.te.  r^g^  «t , 
nire  qu  il  gouverna  bien  la  province,         .  c'est  «ne  erreur  d'El«ins ,  di5t«t  Lederc  et 

«^ï  <in  11  donna  un  commencement  à    joiy. 


i64  LÉON. 

evoeato  inquit  ,  dicebamut  kesternâ  pourra  roir  en  français  dans  roaTri- 
jjg  (3\  ge  que  je  cite  (5).  Je  voudrais  savoir 

(C)  Sa  détentUm  a  été  cause  d'une  ai  quelque  commentateur  trcs-con- 
explioation  qu'il  a  faite  d^un  uenet  tentdesonëvéquc,  etqni  ait  toujoon 
du  cantique  des  cantiques.^  Je  parle  été  du  plus  fort  parti ,  a  expliqué  de 
du  verset  où  IVpouse  dit  ,  je  suis  cette  manière  les  paroles  du  Cantit^uc 
tombée  enfm  les  mains  de  ceux  qui  des  Cantiques.  Les  persécutions  ai- 
ueillent  pour  la  garde  de  la  ville  ,  et  cuisent  l'esprit,  et  donnent  d''ad min- 
i/s m'ont  dépouillée  ;  ceux  qui  en  dé-  blés  ouvertures  sur  le  sens  mystiqiif 


—  —  — 'agneau  pascal  était  ëgorgë 

les  épreuves  les  plus  dures  et  les  plus  mencement  du  14*.  j[our  de  la  luDf 
difficiles  à  supporter  ,  et  que  Dieu  (6),  et  que  Je'sus-Christ,  qui  se  cod- 
réserue  souvent  aux  plus  parfaits,  forma  à  cet  usaçe  cële'brantlapâquf, 
«  On  sera  peut-être  étonn^  fl;0Mfe-  fut  crucifie  ce  jour-là  même  (7}:ud 
j>  t'il  ,  de  ce  que  Te'pouse  ta*ouve  traite  de  prohœ  matrisJamiUas  Off^- 
»  toujours  en  son  cbemin  les  gardes  cio  ;  un  autre  de  diuinis  IVoniinibui 
9  de  la  ville  ,  dont  non-seufcment  (8)  ;  un  commentaire  sur  le  psaum' 
»  elle  ne  reçoit  aucun  secours ,  mais  XXVI  (9).  Notez  que  cet  écrivain  e^t 
3)  même  en  reçoit  des  injures  et  de  un  de  ceux  qui  appliquent  à  Mahoniet 
»  mauvais  traitemens.  Est-il  croyable  les  prédictions  des  apôtres  toucluat 
»  que  ceux  qui  sont  établis  supérieurs  l'antecbrist  (10). 
„  âes  fidèles  et  qui  gouvernent  les      ^^  ^^  ^^^^^^  ^^^  g^ 

»  églises  de  Dieu  <  car  c  est  a  eux  .Le  pire  D.niel  a  donné  nae  TnEdueûondM 
»  que  la  garde  de  la  ville  et  de  ses  Sjstime  d'un  docteur  espagnol  stu-  la  dermkn 
j)  murailles  est  confiée),  loin  de  leur    pdque  de  Noire  Seigneur  J/*us-Chrùt,  e*a 

„  donner  le  moindre  .ecourj  ,  aiili-  •S^J^THZuc^^S^Sn'S/tlVC, 

»  cent  et  persécutent  souvent  les  gens  paris,  i(i65,  in-19. 

3»  de  bien  et  ceux  qui   aiment  plus      (6)  Ce»t-à-dire  ,  U  soir  du  four  que  ncus 

»  leiH-  Dieu  ?  Cependant  c'est  ce  qui  "^'r"J't"'  ''  n^.i  «.u  u-  ^ 

»  nous  obliçe    de    croire  véritable      (i)  idem,  ibidem. 

»   toute  la  suite  de  ce  divin  cantique.        (g)  imprima  à  Salamanque  ^    tan   i58e  n 

3,  Et  certes  ,  comme  il  n'y  a  rien  de  «585  EImîos.  Encomi..t.  A»g.,g«^.  443 

•11  J      ^1    „    .,*;!«    «.,        C»»)  yoT'*  Heidegger.  ,  tn  BijeUr.  B*M. 

»  meilleur,   nen  de  plus  utile  au  Magoi ,  pa*.  70 ,  lom! /.  '   . 

»  salut,  que   de   bons  éveques    qui 

,  sont  fiàèlcs  aux  devoirs  de  leur  l^qj^  (Pierre  Cieca  Di;  ),  au- 
9  sacré  ministère,   au  contraire  les  ,,         1  •  ,   •  ^  j*    ti^  '      11 

l  injustes  et  méchans  pasteurs  qui  teur  d  une  histoire  du  Pérou.  II 
»  font  servir  a  leurs  desseins  et  à   sortit    d'Espagne  ,  sa     patrie ,  à 

>  leurs  intérêts  l'autorité  qu'ils  ont  l'âge  de  treize  ans,  pour  aller  en 
»  reçue  pour  gouverner  le  peuple  de  Amérique,  oii  il  séjourna  dix- 
X  Dieu  ,  sont  pernicieux  a  tous   en         ^     ^    '     /   n     h    ' 

>  général  ,  et  principalement  aux  ««pt  années  (a).  Il  y  remarqua 
»  plus  gens  de  bien  etaux  plus  grands  tant  de  choses  singulières ,  qu'il 
»  saints,  et  ne  sont  bons  qu'à  les  ^  résolut  à  les  mettre  parécnt. 
»  perdre.  Il  y  a  toujours  eu  un  grand  j,^^  rapporterai  quelques-unes , 
»  nombre  de  ces  sortes  de  pasteurs  j  *  *  -z       f  e  • 

7>  dans  l'église ,  et  c'est  d'eux  propre-  quand  ce  ne  serait  que  pour  faire 
3)  ment  qu'il  est  parlé  dans  ce  verset  voir  l'injustice  de  ceux  qui  pré- 
»  du  cantique  que  j'explique.  »  11  tendent  que  les  chrétiens  ont 
dit  plusiWs  autres  cBos^^^^^^  appris  aux  peuples  de  l'Amëri- 

là  ,  et  encore  plus  marquées  :  on  les     rr  *^  »  t*         /  *  .    ^  1 

'  ^  que  a  être  mechans  (Aj.  Cela  ne 

f  3)  F.IsMU»,  in  Encomiakt.  Angiutiii. ,  p-  443* 
(4)  y^of*  '"  ^^'*  ■incira  aux  cathQli^nei 
itÈ  Pfovincea-Uoie» ,  pag.  6,7.  (a)  Cieçt ,  in  Proœmio. 


LÉON.  i65 

[xcut  être  vrai  qu'avec  bien  des  traitement  que  les  habitans   de  ce 

restrictions.  Il  se  peut  faire  qu'il  l^^Y^'^  faisaient  à  leurs  prisonniers 

-.1                *■                   ^   Y  de   euerre.   Ils  les  réduisaient  a  la 

f  ait  eu  daus  ce  nouveau  monde  condition  d'esclaves,  et  les  mariaient 

quelques  endroits  dont  les   ha»-  et  mangeaient  tous  les  enfans   qui 

!)itans  grossiers  et  simples  sui—  venaient  de  ces  mariages  ;  et  puis  ils 

ment    bonnement   et    frugale-  mangeaientles  esclaves  mômes  quand 

^1      I    .         ,       1,          .  ^  >-i  ils  les  voyaient  nors  d  état  de  procréer 

tuent  les  lois  naturelles,  et qu  lis  des  enfans.  Mangia^ano  i  figliuoU 

Je   soient    accoutumés  par  leur  de  quel  schiai^i  ,  e  poi  mangiauano 

:ommerce  avec   les  chrétiens  à  5'^*  Istcssi  schiatfi  quando  erano  tanto 

la  fourberie   et  à  la  débauche;  ^T^''  ^^  non  pote^ano  generare 

,    ,     -,           ,         ,           ,  '  (a).  La  première  fois  que  les  £spa- 

mais  ,  généralement  parlant,  la  gn^ig  entrèrent  dans  cette  vallée,  un 

corruption  des  Américains  était  seigneur  nomme  Nabonuco  les  vint 

si  brutale  et  si  excessive  ,  qu'on  trouver  amiablement ,   accompagné 

n'eh  peut  avoir  assez  d'horreur.  ^«  quelques  femmes  :  la  nuit  étant 

»     j  *      .       1                  ^.  ,         ,     .  venue ,  deux  d  entre  elles  se  couché' 

Le  dessein  de  notre  Cieça    était  rent  tout  de  leur  long  sur  un  tapis , 

de  faire  une  histoire  entière  du  une  autre  se  mit  de  travers  afin  de 

Pérou  en  quatre  parties  (ù)  :  on  servir  d'oreiller  à  Nabonuco  pendant 

no  coi'f  «^^:»i-  e»,'l  i«o  »^k».r»*  ««  que  les  deux  autres  lui  serviraient  de 

ne  sait  point  s  il  les  acheva?  on  ^^^^^^^  ^  ^^  ^.^  ^^^  ^^^  ^^^^_1,  ^ 

sait  seulement  que  la  première  et  prit  par  la  main  une  quatrième 

partie  fut  imprimée  à  Séville,  femme  qui  était  très-belle  ,  et  quand 

l'an  i553.  Il  l'avait  commencée  on  lui  demanda  ce  qu'il  en  prétendait 

l'an  i54. ,  et  il  la  finit  l'an  ,55o  ^rù ^^ZT^^^tTei^J^tX 

(c).  il  était  a  Lima ,  ville  capita-  core  d'un  enfant  qu'elle  avait  eu  (3). 

le  du  royaume  du  Pérou ,  lors—  L'auteur  observe  qu'au  pays  de  Quita 


(d).  Let   ouvrage  a  ete    traduit  à  prendre  garde  au  ménage  (4).  On 
eu  ilalien(B).  acbrait  le  soleil  dans  le  Pérou ,  et  l'un 


Scriit'^Z"  f^'^'^fr  ^"*^"^,A  Ba>Uothec.  ^^^jf  j^  j^j  ^^ff^r  six  dents  que  Ton 

(? Cieça^;  \n7n/op'er5:  '^''  «'«tait  arrachées  (5).  Il  y  avait^  dan. 

jd)  Ij/fm,  ibidem,  ce  çays-la  bien  des  provinces  ou  1  on 

JK  '  avait  perdu  entièrement  les  idées  de 

(  ^Êh'^^  rapporterai  quelques-  l'honneur  par  rapport  â  la  chasteté. 

unes  i*^and  ce  ne  serait  que  pour  Un  de  leurs  divertissemens  était  de 

Jaire  i/oip  L'injustice  de  ceux  qui  pré-  chanter  les  belles   actions   de  leurs 

tendent  que  les  chrétiens  ont  appris  ancêtres  ;  ils  faisaient  cela  en  dansant 

aux  peuples  de   l'Amérique  a  être  au  son  d'un  tambour ,  et  en  buvant 

ifiéclians,\\\  dit  que  les  grands  sei-  jusqu'à    s'enivrer,  et  puis   ils  pre- 

Rneurs'dans   la  vallée  de  Nore  ta-  naient  telle  femme  que  bon  leur  sem- 

cnaient  de  prendre  chez  leurs  enne-  blait ,   et  jouissaient  d'elle  sans  que 

^^f  autant  de  femmes  qu'ils   pou-  personne  y  trouvât  nul  sujet  de  blâme. 

valent  ^  et  qu'ils    couchaient  avec  Alcuni  pigliano  quelle  donne  ,  che 

cUes ,  et  qu'ils  nourrissaient  délicate*  gH  piacciono  ,  et  condottele  in  certe 

nient  les  enfans  qu'ils  en  avaient  :  case  ,  sfuocano  con  quelle  la  lor  lus- 

Tè^^  3"®  les  ayant  nourris  jusqu'à  suria ,  non  se  lo  recando  a  biasmo  , 

^ge  de  douze  ou  treize  ans ,  et  les  perche  non  conoscono  quai  dona  si 

voyant  bien  engraissés,  ils  les  tuaient  conserva  con  la  verecondia  ^  ne  ten- 
^t  les  mangeaient  :  c'éUit  pour  eux 

«ne  viande  délicieuse  (i).  Parlons  du  (»)  î^'"«.  ^J.j'"'^M<'  »?  ''"'"*- 

/  »  _.  (3)  Idgm  ,  ihidem  ,  foUo  »4« 

Y/V  ï'f''"    ^'«Ç»!    Hiitori*  At\  Pcru  ,  ««».  h)  htem  ibitlêmy  eap,  XL  y  folio'r.B  vtrso. 

*^'*foUo  ot,  a3.                                             '^  (5;  Idem,  cmp.  XUX.faUo  Q9. 


i66  LÉON. 

f^ono  conio  di  ftonore ,  e  manoo  ri-  (8).  Diodore  de  Sicile  attribue  le  mè- 

/fuanc/aiMi  a/ mom/o (6).  Voilà  ce  qu'il  me  goût   aux  habitans  des  Iles  que 

faut  bien  faire  §cntir  à  ceux  qui  nous  nous  nommons  aujourd'hui  Majorque 

Tiennent    tant    parler    des    bonnes  et  Minorque  (9).  Il  assure  que,  dans  la 

mœurs  des  Américains  ,  et  qui  prë-  ciflëbratiou  de  leura  mariagesyl^e'poux 

tendent  que  nous  avons  appris  à  ces  ne  jouissait  de  Fe'pouse  au'après  que 

nations-ui  à  être  méchantes ,  depuis  tous  les  parens  et  tous  les  amis  c^ui 

que  nous  leur  avons  apporté  la  lu>  avaient  été  priés  au  festin    nuptial 

roiéro  évangéliqae.  Les  Espagnols  les  avaient  joui  d'elle  chacun    selon  le 

plus  débauchés  n'avaient  jamais  vu  rang  que  son  âge  lui  donnait  (lo).  Il 

en  leur  pays  ce  qu'ils  virent  dans  le  était  bien  surprenant  qu'une  nation 

nouveau  monde  ,  je  veux  dire  que  aussi  lubrique  que  celle-là  (11)  fût  si 

les  femmes  courussent  après  eux  avec  peu   jalouse;   car  pour   l'ordinaire 

des  transports  enragés  d'amour  ,  et  plus  on  est  enclin  à  cette  brutalité , 

munies  de  certains  secrets  destinés  à  plus  estF-on  sujet  à  la  jalousie.  Témoin 

augmenter  le  plaisir.  Voici  sur  cela  les  Turcs  et  les  Maures.  Ceux-ci  sont 

quelques  lignes  italiennes  :  DTeW  Is-  bien  éloignés  de  Thumeur  des  Ame- 

torie  deW  Indie  narra  Amerigo  Ves"  ricains  de  la  province  de  Cartfaagène  : 

pucci  d'ester  capitale  ad  una  certa  ils  demandent  sur  toutes  choses  une 

cosia ,  doue  trouh  femmine  di  tanta  épouse  qui  ait  bien  conservé  son  pu- 

libidine,  che  corne  spiritate  correuano  celage  ;    et  s'ils  n'en  sont  point  cod- 

dietro  a'  suoi  marinari  ,  perche  usas-  vainc^  le  lendemain  de  leurs  noces , 

jero  con  esso  loro  ;  e  dice  ,  che  havc  ils  la  renvoient  à  ses  parens.  Voyez 

yano  un  sugo  di  non  s6  che  erha ,  col  la  relation  de  Maroc  publiée  par  M. 

quale  hagnando  le  parti  gerUtali  de  de  Sain t-Olon,  l'an  1695.  On  a  trouvé 

gli  huormni ,  non  solo  cagionano ,  ut  des  peuples  proche  la  mer  Rouge , 

citius ,  ac  saepiùs  érigèrent,  sed  etiam  qui  sont  jaloux  de  cela  jusqu'à  la  fu- 

quod  eorum  pénis  in  insolitam  ex-  reur  ;  ils  ne  seraient  point  sûrs  de 

crescerct  magnitudinem  :  il  che  pia*  leur  fait ,  si  l'on    n'eût  pris    des  le 

cçi^a  loro  mirabilmente  (7).  berceau  certaines  mesures  qui  eoga- 

Yoici  bien  pis-.   L'auteur  raconte  gent  le  nouveau  marié  à  commencer 

que  dans  la  province  de  Carthagéne,  par  une  espèce  d'opération  de  chirur- 

les  hommes  regardent  comme  un  dé-  gic.  Le  latin  du  cardinal  Bembusfcn 

faut   la  virginité  de   la   fille   qu'ils  entendre  ce  que  c'est.  Aliis  post  Iws 

doivent  épouser;  et  c'est  pour  cela  relictis  populis ,  mare  Hubrum  ingres- 

<[u'ils  ne  consomment  le  mariage  qu'a«  si,  complures  nigrorum  item,  et  bono- 

près  qu'elle  a  été  bien  purgée  de  cette  rum  hominum,  ac  hellofortium  ciuiia- 

tache  par  ses  parens  ou  par  ses  amis,  tes  adierunt  :  qui  natis  statimjoeminis 

On  emploie  en  quelques  endroits  le  naturam    consuunt  ,    quoad    urinœ 

bon  office  de  la  mère  ,  mais  de  peur  exilus  ne  impediatur  ;  easqM^^ùm 

de  tromperie ,   on  veut  que  cela  se*  adolei/erint  ,  sic  consutas   i^Êf^tri- 

fasse  en  présence  de  témoins.  Incerte  monium  collocant  ;  ut  sponst  prima 

parti   délia  proyincia    Cartagena  ,  cura  sit ,  conglutinatas  atque  coatitas 

quando  maritano  le  figliuole  y  et  che  puellœ  orasjenv  intersci/uiere  f  tanto 

la  sposa  deve  andare  a  tnarito  ,  la  in  honore  apud  homines  barbaros  est 

maare  délia giouane  in  pre^entiad' al-  non  ambigua  ducendis  uxoribus  yir- 

cunisuoi  parenti  le  toglie  la  uirginilà  ginitas  (la).  Faut-il  que  l'homme  soit 

con  le  dita ,  si  che  riputayano  ,  die  sujet  à  des  folies  si  diamétralement 

Jfusse  piu  honora  mandarla  a  marito  opposées  ! 

cosi  corrotta,  che  con  la  sua  virginita^       devenons  aux  Américains.  La  plu- 
Matra  questi  costumi  usati  da  loro , 

era  miguordi  alcune  terre  ,  che  i pa-  W  <^»«ç«,  cap.  XLTX,  folio  99. 

m,^^*:     ^  ^«».*^.'     *^^1:^..^^^  /y.  ..;.■«■.'..  ;#^       iu)  Leur  ancien  nom  est^aXkiiTc». 

renti ,  o  amici ,  togheuano  la  uiraimta     ^^^^  ^iod.  Sicul. ,  m.  V ,  cap.  XVlîl. 
allagioyane,  e  conquesta  conditione     ^..^   ^„  p.^^^^/^,  ^,^.,„,  ^.  ,^^^.^^ 

la  mantavanO^edUmantO  la  rtceueua  <f„and  un  corsaire  Uur  amenait  de,  femmes  à 

vendre ,  ilt  donnaient  trois  ou  quatre  mdfexpoHf 

(d)  Pietro  Gieça ,  DiitoriM.del  Pera ,  eap.  une  femeUe,  Diodor.  Sicnlus,  lib.  ^,  eap. 
XLl^  folio  8a  verso.  XFlF. 

(7)  ÀiesKandro  TsMoni,  Peasieri  diverft ,  lib.  (laj  Pctrui  Dembiu ,  nitt.  YeneC. ,  lib,  f7, 
f^.  cap,  XXXt  P^S'  >4^*  folio  nu  i3o. 


LÉON.  167 

part  guërk^nt  eux-mêmes  le   mal   ridiem  uersus  s  atque  in  edpopuli  sub 

qu'il  y  aurait  dans  leurs  mariages  si    rege  hélium  eum  Jftnitimis  gerente  oc- 

les  fiancées  allaient  filles  au  lit  nup-    currerunt  :  quorum  fœminœ  virum 

tlal.  On  dirait  quHls  ne  se  fient  qirà  passœ  nullampartem  corporis ,  prœ^ 

eux-mêmes  :  ils  ne  laissent  rien  à  faire    ter  muUehria  ,  pirgines  ne  illam  qui- 

aux  parens  ni  aux  amis ,  je  yeux  dire    dem^  tegehant  (17).  Cela  est  fort  sur- 

qu'avant  ^ue  de  parler  ni  de  fian-   prenant ,  puisque  partout  les  lois  de 

cailles  ,  ni  de  contrat,  ils  font  tout  ta  bienséancesont  plus  relâchées  pour 

ce  qu'il  leur  plaît  avec  celles  quUls   les  femmes  que  pour  les  filles, 

épousent  dans  la  suite:  (Ci  mantat^ano       Notez   que  cette  déprayation  ef- 

allafoggia  de  i  lor  uicini  ;  ed  odo  dire,    froyable ,  qui  avait  éteint  les  lois  de 

che  alcurU,  6  la  maggior parte ,  pri-   Thumanité  et  de  la  pudeur,  et  qui 

ma  che  si  ntaritano  f  togliono  la  uir-   avait    plongé  ces  peuples    dans   la 

ginità   a  quelle,   che  s'haueano  da    cruauté  et  dans  la  férocité  de  l'an- 

maritare  ,    mescolandosi  con  quelle   thropophagie,  et  dans  l'impudicité  la 

lussurio*amente  (i3).  Au  reste  ,  ce   plus    monstrueuse  ,    n'avait    point 

n'est  pas  le  goût  général  de  l'Améri-   éteint  ou  suffoqué  les  idées  de  la  re- 

que   de  mépriser  ainsi  la  virginité.-  ligion.   Ils    croyaient   l'immortalité 

n  y  a  plusieurs  nations  américaines ,    de  l'âme  :  cela  paraît  par  toutes  leurs 

où  tous  les  maris  la  demandent  :  mais    cérémonies  funèbres  (18)  ;  ils   ado- 

ïa  plupart  ne  la  trouvent  point;  ils    raient  le  soleil  (19) ,  ils  croyaient  un 


y  épargnaient  pas  même  le  sang 

et  pochi  troi^ano  le moglie  t^er^ini (li).  humain  (a f ) .  L'auteur  remarque  cent 

Ce  que  l'auteur  observe  à  l'égard  de  et  cent  fois  qu'ils  servent  le  diable  ; 

la  sodomie  est  afî'reux  :  on  la  prati-  mais  sur  le  pied  d'un  être  qui  a  un 

quait  hautement  et  publiauement  :  très-grand  pouvToir,    et  qiii  nonob- 

non  ostante  chauessino  moite  donne  «tant  sa  méchanceté  a  quelque  chose 

bellissime  ,  tuttauia  (  si  corne  da  loro  de  la  nature  divine.  Indiani  di   Ta- 

intesi)  usat^ano publicamente  U  tristo  cunga    credono    Vimmortalita    deW 

vizio  délia  sodomia  ,  ed  anco  se  ne  anima ,  quanto  intendiamo  da  loro  , 

vantauano  alla  scoperta  (i 5).  Et  il  y  e  che  ui  sia  un   creatore  del  tutto. 

avait  même  des  temples  où  elle  était  Considerando  la  grandezza  delcielo  , 

exercée  comme  une  action  de  piété  U  muouimento  del  sole,  délia  luna  , 

(iC)  ;  abomination  qui  ne  s'est  point  ed  aïtre  cose  marauigliose  ^   quan- 

vue  dans  le  paganisme  de  Pancienne  tunque  acciecati  dal  demonio ,  cre- 

M.^M..              -_  -            -                habbia  possanza  in 

alcuni  conoscendo 
--  o  -    i  c  corne  è  sempre 

que  dans  Cieçaau'il  y  eût  des  peuples  buggiardo  ,    e    gli   traita  pessima- 

dans  ce  monde-là  qui  ne  couvrissent  mente,  lo  hanno  in  odio ,  ma  pur 

point  les  parties  qu  on  appelle  hon-  Vubbidiscono  per  timoré  ,   credendo 

feuses  ;   mais  d'autres  relations  Tas-  che  sia  in  lui  qualche  deita  (32).   Il 

surent  positivement,  et  avec  cette  observe    que    leurs   prêtres    vivent 

circonstance   fort    étrange    que   les  saintement  ,    et  qu'on    les   honore 

personnes  de  l'autre  sexe  qui  avaient  beaucoup  (aS). 

encore  leur  virginité    ne   cachaient  (B)  Son  ouwrage  a  été  traduit  en 
rien  ,  et  que  celles  qui  ne  1  avaient 

plus  cachaient  seulement  les  parties  .    .  „  .      «    .       «• .  ir     .    ii  «rr 

^^^urfM^-.Uispamsultenoratentan'  ri;',\^;?;J;"*^"' "'•*-^*»"' ***•  ^^' 

^wus     terra  est  objecta,  continens  (,8)  yox„  Cieça,  c«p.  rill,  Ximi, 

pauio   minus  decies  centena   millia  X/,  ei  passim  alibi, 

passuum  ab  Hispaniold protensd  mO"  C»9)  Idem,  cap.  XLIII,  folio  87  -,  tt  cap. 


f  «3)  Ci«ç« ,  cap.  XLIX  t  folio  gg.  (ao)  Idom  ,  ibidem. 

|'4)  idem^  cap.  XIX^  folio  87  rorto.  (»«)  Idem  ,  cap.  IF ^  folio  8 

(«5)  Idem ,  cap.  XLIXJolio  qq  verso,  roriz  XX,  folio  Sg. 
«*""  cap.  Ut^foHo  lo^Xerso.  (ai)  Idem,  cap.  XLI,  folio  8*  vertu. 

(»6)  Idem ,  «op.  LXIF,  fol»  ia8..  (a3)  Ibidem. 


verso  ;   et  cap. 


i68  LÉON.  LÉONCE. 

italien.']  KîcoU<  Anionio  (^)reinar-  qui  mettent  Vu  pour  le   6 ,   et  }%* 

({»«  f|ue  l*édilion  espagnole  de  Se-  poor  Ti.  Pen  donnerai  c^t  exemple 

ville  i553  ,  in-folio  ,  tut  suivie  Fan-  Cuju*  (rei  maritimae)  aident  poW- 

née  suivante  parcelle  d**  Anvers  in-8^.,  tica  tracUUio,  disposition   et  ^réu- 

et  par  une  édition  italienne  de  Rome,  gut^ematio  à  Magno  Philippo  nostro 

i555,  in-3^.  ]1  dit  qu^Angustin  de  Uispaniarum  rege tuœ  solicim- 

Gravaliz 

italieni 

race  à  Venise,  appresso 

letti.  Tan  iSSr  ,  ira-8^.  Cest  l'édition  E]orriaea,dan8  P^pttre  liminaire  d^oD 


page  ces  paroles  :  In  F'inegia ,  ap-  jours  l^psius  au  lien  de  Lipsius, 

pressa  Domenieo  de'  Farri ,  a<^  iii5- 

tnntia  di   M.    Andréa   jirriuahene  CO /«««toV  .•  Repeijo  ■«lem.is  ad  L  ■■!«. 

M.D.LVl.  Nicolas  Antonio    n^a  ^(i* S*Sw;;i/t4"; 
poiut  connu    cette  édition.    Il  dit 

qu^on  souhaite  beaucoup  les  autres  T-^r^-Mirii?           i  a*      y 

parties  de  cette  hbtoire  (a5).  ,  LLOJNCb ,  en  latm  Leontius , 

philosophe  athénien  vers    la  fin 

(»4)  mcoi.  Antonio ,  Biblioth.  Script,  hiip. ,  j^  jy».  siècle  •  eut  une  fille  qu'il 

lom.  lit  pag.  1^6.  ,.                           .    '                 *          >-i    * 

(aS;  Ari^»«  midè  ab  omnibus  desiderantur.  eleva  dux  sciences  ,  et  qu  il  ren- 

jjem,  ibidem.  Jit  très- habile.   Voyant   d'ail- 

T  •■«./%  TkT  y -r^           .    «              X  leurs  qu'elle  ne  se   distiDfuait 

,  ^'^pN  (GoTCALES  Ponce  de)  ^,^^i^         ,„  avantage  du 

etmt  de  Sev.lle  ,   et  v.vait  au  ^                ^     ,^,  ^^^  ^  ,.^ 

XVI    siècle  II  demeuraitaRo-  prit ,  if  crut  que  le  savoir  et  la 

me,  1  an  .585 ,  et  ilypubl.aen  ge^mélui  tiendraient  lieu  depa- 

latm  une  réponse  (a     au  livre  trimoine.  C'est  pourquoi  il^«e 

qu  un    prolestant   d  Allemagne  ,„j  ^^^ ^.^^    ^^^^  testament  : 

nomme    Leonhart    Waramund  -i  j^  _^  .  .  „  ™  u-^  «  s.        j 

.^   r    .^           ,               1     i- r  il  donna  tous  ses  biens  à  ses  deux 

avait  ecnt  poy  la  cause  de  Ge-  ^j^  ^^^^^^  j  .^^^j^^  ^^  ^é^^^  ^^ 

thard  Truchse»,  archevêque  de  ^^.^^^  ^  ^^g,,^  l'occasion   de 

CoIoc:ne.  il  s  echauna  beaucoup  -    «  i»        •                     r  ^ 

j      o            ,               .        1      /  parvenir  a  lempire  :  car  ce  fut 

dans  cette  réponse  ;  et  ,  selon  la  'i.    _  ;   „^  «  i«\«     'j»  4*1.  '     • 

ji     ji'  1     '^    -1          11     :è9  elle  qui,  sous  le  nom  d  Athenais. 

iode  d  alors ,  il  accabla  d  une  ^_„^     •   «™«ki^  x   v^ _«.J 


que  pas  de  lecture.  ^^,^1,^   .^^^^^^  ^   ^^   ^^^-^    . 

(«)  c>eH un  fn-^o.  rf^  i85  pages.  ^ause  du  testament  de  son  père , 

la  contraignit  d'implorer  la  pro- 

(A)   //  n'écrit  pas  mal  en  latin  tection  de  Pulchërie  ;    et  de  Jà 

pour  un  Espagnol.']  Je  ne  veux  pas  vint   son  bonheur  (a).    Le   père 

oJ^%rVê^el±te"ila^  Garasse  a  mal  rapporté  ceci  (A). 
tine,et  qui  s'en  sont  sei^vis  purement 

et  éloquemmcnt.   Ma  pensée  est  que  ^,  ("'^  ^^^**  ;  ^'^^  ^'  Ménage ,  Histori» 

pour  Fordinaire    les    écrivains    de  f"  ierum  philowpharum  ,  in  c«^  Diogenb 

1 '4.4  -•  ^  »  !•         ^    .  ït  Laertti  ,  pac-.  aûo ,  les  passages  entiers  de 

cette  nation     se  négligent  trop  là-  /'Aucto;  Chronici  Paschalis,  rff  Socrate,  J-R- 

dessus.  11  y  en  a  qui   ne  prennent  vagiius,  rfe  Nicëphorc ,  touchant  les  unies 

pas  même  garde  a  l  orthographe ,  et  du  ustanuitu  de  Léonce. 


LÉONCLAVIUS.  ^^} 

Consultez  la  dissertation  que  je  quie  ,   il  ramassa  ie  trës-bons 
^itç/^)  ^  matériaux  pour  composer  1  ùis- 

toire  ottomane  ;  et  c'est  à  lui 
(b)  SeLast.  Kortholtus ,  de  PueUis  Poe-       ^  j^  public  cst  redevable  de  la 
iriis ,  pag.  12  et  se^.  meilleure  connaissance  que  Ton 

ait  de  cette  bistoire  (A).  Il  j 
joint  à  rintelligence  des  lan 

roTA^'iVD;;;-:^',^^^^^^^       «ayantes  ?^"«^^^^^^^ 

filles,  r  une  de  rari  beauté,  elles  rendit  tres-propre  à  bien  réussir 
\iutres  grandement  difformes,  n'assi-  ^ans  la  traduction  des  basiliques 
gnapour  mariage  a  Ta  première  que  /gx  g^g  autres  versions  furent 
sa    beauté  seulement ,  disant  qu'elle    ;  (j      '  quoique  les  critiques 

était  la  mieux  pourvue ,  comme  en  esumees  ,  4U  4  *^^„„p-  Sien 
^JTet  sa  beauté  la  fit  impératrice  ;  et  aient  prétendu  y  trouver  bien 
donna  tous  ses  biens  aux  deux  au-  Jes  défauts  (C).  Ce  qu  il  putjlia 
très, ^disant  quawec  tout  cela  elles  ^^  Cœsarius  mit  fort  en  colëre 
auraient  bien  de  la  peine  a  troui^er   j  ^    giHj  (D).  l\  mourut  à 

parti  :  car  pour  les  terres  qui  d'elles^   Jacques  ae  miii  \,    j 
n.émes  sont  belles,  bonnes  et  fertiles.  Vienne  en  Autricbe ,  au  mois  de 
jOieu  ne  leur  donne  autre  douaire   :^{^   l5g3  (c),   âge    de    pres    de 
^ue  ce/m-/« ,  etc.    Tous  les  auteurs   soixante  aus(£Q. 
qui  parlent  d'Athénais  lui  donnent 

cJeux  frères,  et  non  pas  deux  sœurs  :        ^^^  Melch.  Adam. ,  in  Vitis Philosopher. , 
£fcinsi ,  l'on  ne  saurait  assez  condam-  '  pagr,  S^g. 

ner  la  licence  d'un  moderne  qui  ,       ^d)  Thuan. ,  Histor. ,  lib^  CIV,  subjin. 
Mon  content  de  convertir   des   fré- 

Tes  en  sœurs,  donne  a  celles-ci  une  (A)  Le  public  lui  est  redeuableae 
laideur  effroyable  ,  et  suppose  que  la  meilleure  connaissance  que  l  on 
leur  père  tint  des  discours  désobli-  ait  de  l'histoire  ottomane.  ]  Voici  ce 
céans  qu'Une  tint  jamais.  que  M.  de  Thou  dit  de   lui,  Juns 

^  Romani  Grœcique  consultissimo ,  et 

(1)  Somme  ihéologique,  liv.  II,  pag,  i8a.        rerum   Turcicarum  apprimè  perito, 

ad  quas   Unguce  ipsius    Byzanlind 
LEONCLAVIUS  (  Jean  ),  l'un  pei^grinatione    comparatam   cogm- 

des  plus  doctes  personnages  du  tionem  ,  exactam  f^^J^^T^^ 
■xt-^tK  -  1  '*  *  '  i««o  U  Grœcœlectionem,et  acre  ac  admi- 
Xyr.  Siècle,  était  ne   dans  la   "^^^^j^didum  attulit,quodnon 

Westphahe,  et  bien  gentilhom-  ^^^^^  sciiptis  ab  ipso  dum  vweret 
me.  11  passa  près  de  deux  ans  à  pubUcatis,  sedin  Us  quœ  post  mor- 
la  cour  du  duc  de  Savoie,  pour  ««.'« ^>* ^^^«^ ^^'J;. ^J'^f '^^^^^ 
les  affaires  de  Lazare  Suendius  ^rr^rr^zi^fir^^^ 
{a)',    et  puis   il    voyagea   iong-   duo , prior  est  Ubitinarius  index  Os-- 
temps  à  la  suite  du  baron  Zéro-   manidarum ,  posterior  continet  epi- 

tini.  Il  vécut  aussi  quelques  an-  stolas  de  rebus^  Turcids  '^^^'J^j;^' 
,       Y       ,1^  i«K;U.    On   factio de prœsentirerum  Turcicarum 

nées  chez  le  baron  de  Kiltz.  On  /^^^^ .  Jnnales  Turcici  cum  supple- 
l'avait  appelé  àHeidelberg,  pour  „^nto,  etpandectis  Historiœ  Turci- 
la  profession  eft  grec  ;   mais  la  c«  (  i  ).   Ce  dernier   ouvrage   n'est 

mort  du  prince  Casimir  rendit  rP^«"^«"\?l";L*^^tr^^^^^^^ 

\.        .      ^M    /i\     n^       livre  compose  par  les  1  urcs  mêmes  , 

cette  vocation  .inutile (ô).  Fen-  .  ^^^^  aire  des  Annales  turques, 
dant  le  séjour  qu'il  fit  en  Tur-  que  Jérôme  Beck  de  Léopoldsdorff , 

arahassadeur  de  Ferdinand ,  apporta 

(a)  C'était  un  général  (Tarmée,  de  Constantinople  Tan  i55i.  Fcrdi- 

(b)  7ïrt' rfe  Melchior  âdam,  in  Vitis  Pbi- 

losoi.horum ,  pa^.  Byg.  (0  Thuan. ,  lib.  CIF,  suhfin. 


1 


170 


LÉONCLAVIUS. 


nand  I08   fit  traduire  en  allemand  »  phaaus,   qui   paulo    ante  obitun 

par  Jean  Spiegel  (a)  ;  et  puis  Léonr  »  milita  scripsit  ^d  me  contra  Leuo- 

clavius  les  traduisit  en  latin  (3).  m  claviieditionemXenophontis.Lean- 

(B)  La  traduction  des  Basiliques.']  »  clavius  habebat  scorta  secum.  Clu- 

Je  Teux  dire  de  Tabrëgé  des  BasiU-  »  sinseum  novit  familiarissimè(7).  » 

que»  :  son  ourrage  a  pour  titre  P^ei^  Voilà  ce    qu'on  trouve   dans  le  se- 

sio  et  Notœ  ad  Synopsim  LX  libro-  çond  Scaligérana.  Le  savoir  de  Léon- 

rum  Basilicorij    seu\unii^ersi   Juris  clavius    j   est   plus     loué    que    ses 

Romani,  et  ad  Nouelias  Imperato-  mœurs,  puisqu'on  3r  assure  qu'il  avait 

rum.   Il  fut  imprimé  à   Bâle  ,  Tan  des  garces  chez  lui.    N^oublions  pu 

iS^S.  Melehior  Adam  en  parle  ainsi  son  Jus   Grœco-Romanorum  (8)  en 

(4)   :  Euulsat^it  cum  annotationihua  deux  volumes  in  folio,  et  ses  Nota 

sexaginta  iibrorum  0eLn}jKSi  ,    hoc  ad   Paratitla  seu    ad  OoUectionem 

est  umuersi  Juris  Romani  auctorita-  ConstiluUonum.  Ecclesiasticarum  (9) 

te  principum  Romanorum  in  grœ*  in-8®. 

cam  linguam.  traducti,  eclogam  siue       (C) Ses  autres  t^ersions  furent 

synopsim  ante  non  uisam  ;  item  JYo-  estimées ,  quoique  les  critiques  aient 

uellarum    anteh    non  publicatanim  prétendu  y  trouuer  bien  des  défauts.] 

librum,    M.    Teissier    voudra    bien  «  Il  est  un  des  plus  célèbres  tradac- 

Sue  je  remarque    que  la   manière  »  teurs  que  TAllemagne   ait  jamais 

ont  il  rapporte  ce  titre  peut  abuser  »  portes.  Il  nous  a  donné  la  vcrsioa 


les  lecteurs  :  il  a  aussi  donné  au  pu- 
blic ,  dit- il  (5)  y  sexaginta  lihros  0cl- 
ctXtxSi  eclogam  sit/e  Synopsim ,  et 
DTouellns  cum  notis.  C'est  marquer 
les  Basiliques  tout  entières ,  et  un 
second  livre  intitule  ecloga  sit^e  Sy- 
nopsis ;  et  par  conséquent  c^est  am- 
plifier et  brouiUer  la  chose.  Le  même 
auteur 


» 


de  Xénophon  retoacbëe  par  trois 
fois  {  celle  de  Zozitne  ;  des  Anna- 
les de  ConstarUin  3fanasses  ;  de 
celles  de  Michel  Glycas  ;  de  Ta- 
brégë  des  soixante  livres  des  Baù- 
liques  ;  divers  ouvrages  de  saint 

Grégoire  de  JVasùanze Il  a 

encore  corrige  les  versions  de 
assure  .  en  citant  Melehior  »  Dion  "par  Xylander,  et  de  Chaf- 
Adam,  que Scaliger  appelle  Leoncla-  »  oondyle  parClauser  (to).»  M.  Bail- 
uius  le  plus  docte  jurisconsulte  de  son  let  dont  j'emprunte  ces  paroles ,  If'i 
temps  y  et  le  met  même  au-dessus  du  accompagne  des  louanges  que  V- 
grand  Cujas  (6).  C'est  de  quoi  Mcl-  Huet  a  données  à  ce  traducteur.  Elle^ 
chior  Adam  ne  dit  rien  ;  et  d'ailleurs  sont  très-avantageuses.  Les  notes  sur 
ce  que  l'on  trouve  à  la  louange  de  Zozime  ,  dans  l'édition  d'Angleterre 
Léonclavius  dans  le  second  Scaligé-  1679,  ne  donnent  pas  une  telle  idée 
rana  est  fort  au-dessous  de  cet  éloge,  de  la  capacité  de  notre  homme.  Hen- 
«  Léonclavius  est  le  meilleur  qui  ait  ri  Etienne  le  critiqua  vigoureuse- 
»  écrit  des  Turcs.  Leunclavius  fuit  ment  sur  la  traduction  de  Xénophon 
»  Westphalus  ,  sed  non  barbarus  :  (11),  et  eut  des  plaintes  fâcheuse^ à 
»  benè  intellexit  Graeca  Constanti-  essuyer  de  la  part  de  son  adversaire, 
nopolitana  et  inferioris  aevi  ;  om-  M.  Ëaillet  parle  de  cette  dispute  : 
nia  cjus  scripta  sunt  utilia ,  imo  voici  ce  que  Melehior  Adam  nous 
necessaria  j  Graeca  jurisconsulto-  en  apprend.  JUtem  tamen  ei  super 
»  rum  intellexit ,  sed  authorum  ve-  istd  interpretatione  Xenophonted  cri- 
»  terum  non  intellexit ,  ut  H.  Ste-   ticam  et  grammaticam  mot/it  Henri- 

cus  Steplianus  ,  uir  et  tjrpographus 
(a)  /nt«rprt<«  d«  la  langue  turque  auprès  de  clarissimus ,  editd  in  ejus  errores  in-- 
V^!"T"  \     ..     e  ,  rk.1.       -J  sienes  inquisitione  autoschediasticd. 

(i) /innaleieUam  SnllaxïOTnmOthmnntaBrnm,      J?     ^  I    r  /^    •         J      Os   ^h^wtn 

à  Turcif  sud  lingna  .cripio, .  H  studio  Hiero-    Montra  et  Leunclduius  deStepJmno 
nymi  Beek  k  Leopolsdorjf  ConstaniinopoU  ad-    conquentur ,  quod  contra  Jidem  aor 

veetos ,  jussutfue  Ferdinaiidi  Casaris  interprète 

TureicoJ.  Spiegel germaniei  translatas ,  Léon-  /_%  Scaligérana ,  pag.  m.  «Sç. 

c^^ius.  latini  redditos  iUustra^it ,  et  adannum  ^3.   ^^     ^      f„^.„^    ^  Francfort .  iSffS. 

1388  utane  auxit.  MelcbHMr  Adam,  m  Viii»  plii-  ;  ;  "  -,        ^  ^  ,  ./       »      ^ 

liMOphonim  .  pag.  a83.  (i)î  ^  Francfort .  iSqS. 

(4)  Ibidem.  ,  ('"^  Baillet ,  JuKcmens  des  Saran»  ,  *>«.  i'  • 

(5)  Teissier ,  Additions  anx  Éloges ,  iom.  11,^  """»•  ^3? ,  pag,  45t. 

pan.  187.  (m)  '^or*»,  ei'dettntf  eilation  (7),  Upastai^ 

(6)  Taiafîar^  Ut  mtme^  pag.  186.  du  Scaligérana. 


LÉONICÉNUS.  171 

mm  y  et  prœur  qfflcium  ueri  boni,  sa  vertu  l'était  encore  davantage. 

Xenophpntis  h  se  latine  redditiexem-  Qq  ne  peut  pas  être  plus  dégagé 
F^dar,  sicutetZozimi,  detinuent.  rLt  i«i  i-*       A  t 

yrzssus  est  Stephanus  ,  accepisse  se  ^^^  \j^l  àes  plaisirs  des  senS.  La 

ii/am  Xenopkontis  uersionem  ab  an-  sobriété,  la  chastete,  1  éloigne- 


tiU  Ubrand,  mUitum  incurid,  belli  ce    fut   à  cette  grande  pureté 

tempore  aliquot  libri  incendio  periis"  de  mœurs  qu'il    attribua   la  vi- 

sent  ;  nesciuisse ,  an  in  illorum  nw  goureuse  santé  (B)   dont  il  jouit 

jwtero  Xenophon  a  Leuncla^io  t^ersus ,  z^^^^S  à  une  extrême  vieillesse  ; 

itiisset,  1  andem .  interjeclo  anni  am-  '     ^.^      ,     ^  ,  •      ^         • 

j,liùs spatio ,  libram  in^entum fuisse,  car  il  vecut  quatre-vingt-seize 

situ  obsitum,  et  membrand  crassd ,  ans  (G).  Il  faut  bien  que  son  mé- 

qudinfolutuseratjCOnservatumiiT).  rjte   §oit  éclatant,   puisque    les 

^l^""  ^"'i'  ^"r^'^.  ^  f  Tîî^i  deux  Scaliger  en  ont  parlé  avec 

mit  tort  en  colère  JacQues  de  nilli,\     „  .^.«^  '       ""'    ç     *■ 


Leonclavius 

de  Cœsarius, frère  de  saint  George  de  croire  ce  que  l'un  d'eux  dit,  que 

Nazianze,  lesquels  il   avait  traduits  Léonicénus  ,  persécuté  du  haut- 

CD  latin.  On  dispute  si  cet  ouvrage  ^^^\  j«^^  „„  :J«,««o«^    <.'Anmi<«r«:«- 

doit  être   attribue  à  Cœsarius.  fe  mal  dans  sa  jeunesse,  S  ennuyait 

l>^re  Labbe  a  renvoyë  cet  examen  à  de  vivre  ,    et  se  porta  presque  à 

une  autre  fois.  Plura,  dit-il  (i 4),  se  tuer  (£).  Cet  habile  médecin 

aduersùs  Leunclavium  primumeorum  composa  plusieurs  beaux  ouvra- 

SŒ,?/L'^;r«"Lf4fr:'  S^(^h  et  faisait  fort  bien  des 

în  decimam   orationem   sancti  Na-  verS  (G).   Il    mourut  1  an   l52/j. 

zianzeni,  quœ  alias  expendemus  ac  ïl  s'était  érigé  en  grand  critique 

curaUhs.  Lambécius(i5)  prendhau-  jg  Pline,  ce  qui  ne  plaisait  pas 

teroent  le  parti  de  Léonclavius  contre  .  ,   ^^     j-«^*,vi^  r««i««««;^,,e 

les  invectives  de  Jacques  de  BiUi.  V*?  *  ***°  ^**"P^®  Ça  cagnmus , 

dont  ie  rapporterai  les  paroles 

[;3lS^QLtr.;r.rktS£ir4h:  (H)-  Elles  font  beaucoup  d'hon- 

prsecipuè  Tcrb  théologie.  ueur  à  Leouicenus. 
(s4)  De  Script  ecci«    iom,  /.  p«^-  "7.  n  ng  s'attacha  poiut  à  la  pra- 

pag.  3i  «<  fqutn.  tique  ^  et  lorsqu  on  lui  en  deman— 

T*r»wirï?i«TTo  /M  X        ,  da  la  raison,  il  répondit ,  qu'il 

LÉONICÉNUS  (Nicolas),  ne  rendaitplus  de  services  au  public 

a  Vicence  en  Italie,  lan  1428,  ^^  enseignant  tous  les  médecins , 
enseigna  la  médecine  dans  1  uni-  s'i\\ti.t  vu  les  malades (c). 

yersite  de  Ferrare  pendant  plus  ^  Q^g^j  j.^j  jit      «ii  était  né  à 

de  soixante  ans  (a).  Il  était  non-  Vicence,  je  n'ai  fait  que  suivre 

seulement  tres-habiledans sa  pro-  ^  fo„]g  ^^^  écrivans;  mais  i'au- 

fession,mais  aussi  tres-bien  verse  ^^^^  jù  faire  connaître  leur  er- 

dans  les  belles-lettres.  Il  fut  le  ^^^^    n^  ^'^nt      g  compris  le 

premier  qui  traduisit  en  latin  les  ^^^   j^    l'épithète    P'iceniinus 
œuvres  de  Galien  (6).  Quelque       .£,   ge  donnait  :  elle  signifie 

admirableque  fut  son  érudition,  Seulement  qu'il  était  né  dans  le 

(«)  Mcrcklînus,  in  Lindcniô  renovato,  p.        (c)  Idem  mihi  respondit  Nicolaus  Leoni- 

837.  yojrez  aussi  Konig ,  Biblioth. ,  p.  4®J.  cetms  Fertariœ,  demiranti  car  artem  medi- 

{b)  Primus  graca  Gafeni  voltimina  latine  candi  guam  prqfitebatur  ipse  non  exerceret , 

in terftrei ando siudiosie perdiseenda  démons-  plus,  in/ptit,   ago  dncens  omnes  medicosm 

trauit.  Jovius  ,  Elogior.  cap.  LXX.  Erasm. ,  Apophthe^. ,  Ub.  HT,  pftff-  nt,  lt)3. 


17a  LÉONICÉNUS. 

Vicenlin.  Le  lieu  de  sa  naîssaa-   la  bonne  vie  ne  produit  pas  toajoui» 

^  T       •  ^  -.-  :*»i:»^    l'effet  auc  Leonicéaus    lia  attribue. 

ce  se  nomnie  Li/m^o  en  italien    ,^       ^^ de»  gens  qui  eussent  pu  lui 

{d) ,  et  Leomcum  en  latin,-  c est    aisDuter  la  couronne  de  la  chasteté 

pour  cela  qu'il  s'est  surnommé    et  de  la  sobriété,  et  dont  la  conscien- 

Léonicénus.  ^f  ^'^^^}  pas  moins   nette  que  U 

sienne ,  dont  néanmoins  les  jours  oot 

(d)  Leandro  Allierti ,  Deccritt.  di  tutta    été  courts    et   mauvais    :    ils  n'oot 

Italia  ^/oUo  m.  fy]o,  guère  rëcu ,  et  ils  ont  été  scavent 

malades. 
(A)  La  sohriétéy  la  chcutetë^  Véloi-       Joignons  à  Paul  Jove  un  antre  té- 
snement  de  V avarice  ,  parurent  en    moin.  J'ai  lu  dans  Melchior  Adam 
lui  d'une  façon  eminente.']  S'il  n'eût    une  chose  d'où  il  semble  que  l'on 


qu  li  prerii 

dormait  peu  ,  il  s'abstenait  du  Tin  et  nesse  pour  la  cause  de  sa  longue  rie. 

des   femmes  j    il  ne    lui    importait  Audiifit   in    Italie   (  Joannes    Laa- 

point  qu'on    lui   donnât  à   manger    gius) Nicolaum  Leonicenum , 

une  chose  plutôt  qu'une  autre  ;  il  Vioscoridis  illustmtorem  :  qui  annua 
prenait  sans  choix  la  nournture  œtatis  attigil  nonagesimum  sextum , 
qu'on  lui  présentait ,  et  il  ne  savait  ciim  ampliiis  sexagienta  annos  Ferra- 
pas  même  discerner  une  pièce  de  nae  docuisset.  Hic  dixity  se  viridi 
monnaie  d'avec  une  autre.  C/^/ ef  (^mi  vegetâque  uti  senectâ  ,  quia  castom 
niaximè  abstinens ,  somnique  minimi ,  juventutem  virili  stati  tradidisset, 
prœsertim  uero  Veneris  continentissi"  edidiique  opusculum ,  in  quo  omni- 
mus  f  usque  adeb  molliorls  witœ  ifo-  bus  œgris  salutem  et  vita  m  restitui 
luptaies  ahdicavit  ,  ut  peeunias  ,  couciliarique  posse  docuit{/i).  Vous 
luxuriœ  instrumenta,  necagmld  qui"  voyez  dans  ce  passage  qu  il  ëtait 
dent  monetœ  nota  contemneret  ;  l'auteur  d'un  livre  destine  à  soute- 
ohlatum  ,  et  nulld  delectum  curd  nir  que  l'on  pouvait  restituer  la 
cibum  caperet;  nec  unquhm  de  for*'  santé  à  tous  les  malades.  11  exceplait 
tund  qaereretur...,.  Eumhercleper-  sans  doute  ceux  qui  n'avaient  poiol 
fectum  stoïcum  putdsses,  nisi  honesto  d'autre  maladie  que  la  vieillesse,  et 
cri  liberatis   hiïaritas   affuisset  (1).  pour  le   moins  il  avouait  que  cette 

(B) Ce  fut  a  cette   grande  maladie-là   est  incurable.    11  en  fit 

pureté  de  mœurs    qu'il   attribua  sa  l'expérience  ;  car  voici  ce  que  Lan- 

idgoureuse  santé.  3     Paul   Jove    en  gius  ,  témoin   oculaire  ,  dit   de  lui. 

parle  comme  le  lui  ayant  ouï  dire.  Ferrariam     igitur    uenimus  ,     uH 

Quîim  ego  aliquando  comiter  ab  eo  Leonicenum  ,  eleganlioris  medicina 

peterem  ,  ut  ingénue  proferret ,  quo-  illustratorem  ,    eaentulum.  ferè  ,  el 

nam  arcano  artis  uteretur ,  ut  tanto  jam  ex  senio  marasme  tabescentem  ^ 

corporis  atque  animi  uigore  vitia  se-  conuenimus   :  quem  ,    sentie    œtatis 

nectutis  eluderet  :  f^iwidum,  inquit,  ejus  dccus  reveriti ,  perplexis  de  er- 

ingenium  perpétua ,   Joui ,   vltœ  in~  roribus  Plinii  problematibus  obtun-- 

nocentid,  salubre  vero  corpus ,  hila-  dere    nolebamus  (5).    La    lettre  oà 

ri  frugalitatis  prœsidio    facile   tue-  Langius  dit  cela  est  sans  date  :  cVst 

mur  {1),    On  venait  de  dire  (3)  que  pourquoi  elle  ne  peut  pas  nous  faire 

Léonicénus  ,  à  Tûge  de  quatre-vingt-  juger  si  Paul  Jove  ne  s  abuse  point  à 

dix  ans,avait  les  sens  tout-à-fait  bons»  l'égard  de  la  vigueur  qu'il  attribue 

et  la  mémoire  très-vigoureuse  \  qu'il  au  vieillard  Léonicénus. 

marchait  sans  bâton,  et  qu'il  n'était  (C)  lt*uécut  quatre-  vingt' seize 

nullement  courbé ,  quoiqu'il   eût  la  ans."}  Naudé  se   trompe  lorsqu'il  le 

taille  haute.  Prenez  bien  garde  que  fait  vivre  plus  d'un  siècle.  Je  rap- 

(,)  JoT-m.,  Elojior.  cap.  LXX  ,  pag.  m.  16,.  po^te  SCS  parolcs,  parce  qu'elles  con- 

(9)  Ibid.y  pag.  i63. 

(i)  Pervertit  ad  nonagetimum  annum  integitr-  (4)  Melch.  Adam.  ,  m  Vilii  Hedicor,,  pag. 

rimis  *entihu$  ,  i^egeld^ue  memorid  ^  nec  incur-  ï4°  »  *4«' 

vd  quidem  eerPtee ,  quiAm  esset  staluête  cetsiorit  (5)  Joannes  Ltngtuf  ,  «piit.  nMdicin.  II ,  U^ 

et  sine  tcipione  venerabilii.  Idem,  iLidtm.  //,  pag.  m.  47». 


LÉONICÉNUS.  173 

tiennent  d'autres  faits  bien  singu-  Animalium  ;  de  Plinii  et  plurium 
liers.  Uippocrates ,  Qalenus ,  Aven-  aliorum  medicorum  in  medicind  Er- 
x^ooTy  Leonicenus ,  cogitate  vos  quart-  roribus  ;  de  tribus  doctrinis  ordinatis 
t.u.Tn  tempore,  laco ,  vivendi  ratione  sccundiim  Galeni  sententiam  ;  île 
inter  se  discrepantes  ,  hoc  uno  vi-  fomiaUud  uiriute  ;  de  Dipsade  et  plw 
ZtE  termino  plané  conveniunt ,  quem  ribus  aliis  Serpentibus  ;  Ouœdam  de 
Gmnes  ultra  centesimum  annum  pro-'  Herbis  et  Fructibus  ,  Animalibus  , 
traxére(6).  Metaltis.;  de  Morbo    Gallico  ,   sii^e 

(  D  )    Les  deux   Scaliger  en   ont    Neapolitano  ;  contra  suarum  Trans-^ 
parlé  avec  éloge.']    Voici  en   quels    lalionum  obtrectatores  Apologia  ;  un 
termes  (7)  :  Leonicenus  a  pâtre  sem-    livre  intitule  :  Antisophista,  qui  a  fait 
per  imprimis  comntendatus ,  et  medi-    dire  à  Paul  Jove  (10)  que  nemo  erro-   , 
corum  sai   temporis  facile  princeps    res  sophistarum  importuna  garmli^ 
Judicatus.  Voilà  pour  le  père.  Voici    tate   cuncta  fœdantium  eloquentiiis 
pour  le  fils.  De  eo  t^iro  non  nisi  ho-    atque  ualidius  confutavit  (11)  (quàm 
norificè  prœdicare  debemus;  uel  eo    Leonicenus).  Il  traduisit  en   langue 
nomlne   quod  primus  philosophiam    italienne  Tbistoire  de  Dion  ,  et  les  dia- 
et  medicinam  ipsarn  cum  humaniori-    loeues  de  Lucien  ,  pour  faire  plaisir 
buslitteris  conjunxit.  Primus   finim    à  Hercule,  duc  de  Ferrare,q^ui  n'en- 
ille  nos  docuit ,  homines  qui  sine  bo-    tendait  pas  le  latin  (13).  J'ai  oublié 
mis  liueris  medicinam  tractant ,  esse    de  parler  de  son  traité  de  fripera  y 
sinUles  iis  qui  in  alieno  foro  litigant    contre  lequel  il  y  eut  un  savant  bom- 
•gN  me  qui  écrivit ,   comme  nous  l'ap- 

(fe)  ...  Hun  d'eux  dit  que  Léoni-  prend  Rbodiginus  (i3).  JVec  mefal- 
cénus ,  persécuté  du  haut^mal  dans  Ut  ex  eruditioribus  quemdam  edito 
sa  jeunesse ,  s'ennuyait  de  inure  ,  et  etiam  libello  Marassum  h  i^iperd  dis- 
se porta  presque  a  se  tuer,]  Mirum  parasse  y  quo  Nicolai  Leoniceni  viri 
prœterea  ,  continue-t-il  ,  accepi  de  undecunque  scientissimi  (14)  placita 
\^iro.Apueritid,imobcunabulisip'  uberius  de  hujus  animales  naturd 
sis,   ad  3o   annum  morbo  comitiali    convellat, 

adeb  tentadatur ,  ut  ciim  ad  se  redie-  (G)...  Et  faisait  for tr  bien  des  pers.^ 
rat  y  pertœsus  vitœ  penè  sibi  manus  Le  Giraldi  rassure .  Erat  et  Leonice- 
afferret.  Sedpost  trigesimum  annum  nus  merito  inter  poëtas  collocandus  , 
plané  eo  malo  defunctus  ,  omnibus  .  nam  ciim,  senex  optimos  uersus  face- 
membrorum  oc  sensuum  oJficUs  inte-  ret ,  et  interduni  è  grœco  in  latinum 
ger,  nulld  morbi  suspicione  ad^  an-  transferret,  tum  injuuenili  sud  œtate 
num  pen^enit.  Et  si  benè  memini ,  non  modo  medilalos  argutè  et  docte 
triduo  antequhm  decederet  è  i^iid ,  composuit  ,  sed  etiam  ut  sœpè  mihi 
operamdederat  lectioni.  Voilà  un  sort  memorare  solitus  fuit ,  ex  tempore  et 
bien  digne  d'envie  ,  non  pas  à  cause  imprœmeditata  carmina  cecinit  (i5). 
que  Leonicenus  vécut  quatre-vingt-   .    (H)  //  s  était  érigé  en  critique  de 

seize  ans  :  ce  serait  très-peu  de  cbose    PUne Je  rapporterai  les  paroles 

sans  le  reste  ,  et  un  grand  mal  plutôt  Je  Calcagninus.  ]  Elles  se  trouvent 
qu'un  bien  5  mais  à  cause  qu'il  con-  dansune  lettre  qu'il  écrivit  à  Érasme, 
serva  dans  cette  vieillesse  l'usage  le  6  de  juillet  iSaS.  Zeomce/ias  me- 
de  son  esprit  et  de  sa  mémoire ,  et  de  dicus ,  dit-  il  (16) ,  jam  menses  aliquot 
ses  sens ,  et  que  sa  dernière  maladie 
fut  très-courte  (9).  (,o)  Jovîu» .  m  Elogiis  ,  cap.  LXX,  p.  162. 

(F)   Leonicenus  composa   plusieurs        (n)  il  du  autsi  que  imperitorum  latratibiis 
beaux  OUV^rageS.  ]   La    traduction  de    pubHcaiis  summS  eloquentia  commeoUriis  oc- 

plusieurs  traités  de  Galien  ,  celle  des    ^^"/"'V/*'''*?: . 

*i     »        •  jiH'  i.  a.         Il  (ïa)  Idem,  ibidem^  pog.  i63. 

Apborismes  dHippocrate      et  celle        .ajcœiiu.  RhodiRio.,  Antiq.Uci.,  i.A.  f-/, 
du  I«%  livre  d'Aristote,  de  parttbus   cap.  XVl^  pag.  m.  398. 

(i4)  •"  rappelle  no^tri  temporiii  plané  cory- 

(6)  NaadMU»,  in  Penude  Qnieat.  Utrophilol.,     phjei.s,  au  livre  XX FI,  chap.  XXX. 

pag.  m.  44*  (i5   Liliu»  Grcgorius  Gyraldus  ,  da  Poël.  suo- 

(7)  Scalinerana  prima ,  pag.  m.  97.  rum  lempor. ,  di<U.  Il,  pag.  m.  564. 

(8)  Joseph.  Scatigcr  ,  epist.  XIX,  pag.  104.  (i6)  ytpud  Erasni. ,  in  epiat.  LIV  ,  lib.  XX  ^ 

(9)  ^'  parle  ainsti^  ayant  ^ffard  au  patsage     Pf^S'    '^*9-   ^i-   Pope   Blouot   attribue    ceci   à 
de  Scaliger  ,  et  non  pas  à  celui  de  Laogiuj.  Erasme. 


1^4  LÉONIN. 

hune  uUœ  mimum  absoli^U  ,  vir  ad  étaient  faites  d^  tous  les  endroits 

œurnUaUm notas,  quemegouUimum  j^  l'Europe.  Il  succéda  à  Gabriel 

heroum  et  aurei  iecuU  reltqutas  ap-  m#   j  •  r 

pellaham.  Ex  UU  enim  œtau  qàœ  Mudœus ,  premier  professeur  en 

magnum  habuit  ingeniorum  prouen-  jurisprudence,  Tan  i56o,  etde- 
tum,  et  Uermolaos,  Politianos,  Picos,  puis  ce  temps--là  il  vit  croître  de 
Merulas  ,  Domitios  nobU  tuUt  hic  J^^^  ^^  i^^^  „  réputation;  de 
ulumus  accessit  jam  prope  centena"  '      .  '    ,  s  • 

rius ,  inteeris ,  quoi  mirum  widek  »ort«  que  les  grands  seigneurs 
possit  9  adhuc  sensibus,  MuUa  scrip^  et  les  magistrats  du  Pays-Bas  se 
«'/,  mulia  vertu  è  Graecis,  multa  in  mirent  à  le  consulter  et  à  Tho- 
Sylva  medicajam  conclamata  nohis  ^^^^^  ç^^^  ^^^^  -  ^^-^^^ 
restttuit.  Aduersus  barbaros  meatcos       ,  ,  it    i    -"^        /••       » 

perpétuas  ùiimicitias  exerçait  :  quin  tres-mal  ensemble  lui  conherent 
et  viÏTLium  ,  a  quo  proposito  frustra  leurs  affaires  les  plus  secrètes 
hominem  sœpè  déterrai  ,  inclementer  et  leurs  différens  ,  et  ne  refusé- 
ninUs  temper  ir^Musest  Demquc  ^  arbitrage;   mais  à 

quod paucis  contigit  j  fwens posten-  -r  •    •*-       ^     i       i 

tatemsaam  vidit  fejas  ohitum  acerbe  cause  de  1  opiniâtreté  de  leur 
tuli  y  tum  privato  nomine ,  fuerat  haine,  il  ne  les  put  pas  récon- 
enim  nuhi  prœceptor ,  tum  publico  t  cilier.  11  eut  Thonneur  d'être 
uidebamenvnf^ml^Û^^^  aîmë  intimement  du  prince  d'O- 

insignem  plagam  accepisse,  i*      ««     ^     i 

'^  range  ,  et  ce  fut  lune  des  rai- 

LÉONIN  (  Elbert  ,  ou  Engel-  sons  qui  le  portèrent  à  ne  ren- 
bert) y  en  flamand  <feZieeiv,  natif  trer  jamais  dans  le  parti  da  roi 
de  rile  de  Bommel  en  Gueldre  ,  d'Espagne  ,  depuis  qu'il  eut 
a  été  l'un  des  bons  jurisconsultes  une  fois  embrassé  celui  des  sei- 
du  XVP.  siècle  ,  et  fort  habile  gneurs  et  des  provinces  qui  tou' 
dans  les  affaires  d'état.  Il  étudia  lurent  maintenir  leur  liberté.  Je 
premièrementdanssapatrie,puis  rapporte  ci-dessous  ses  autres 
à  Utrecht ,  ensuite  à  Emmeric ,  raisons  (B).  Il  fut  établi  chance- 
enfin  à  Louvain.  Il  ne  se  con-  lier  de  Gueldre  après  le  déprt 
tenta  pas  d'apprendre  les  belles-  de  l'archiduc  Matthias,  l'an  1 58 1. 
lettres  dans  cette  dernière  ville  II  fut  l'un  des  ambassadeurs  que 
sous  le  docte  Pierre  Nannius,  il  les  états  envoyèrent  au  roi  de 
y  étudia  aussi  le  droit  ,  et  il  France  après  la  mort  du  prince 
obtint  ses  licences  en  cette  fa-  d'Orange,  l'an  i5849  et  il  porta 
culte  l'an  i547<  Il  alla  ensuite  à  la  parole  dans  l'audience  qu'ils 
Arras ,  pour  y  apprendre  la  lan-  eurent  de  Henri  III  (a) ,  et  dans 
gue  française ,  et  au  bout  d'un  les  conférences  totichant  l'offre 
an  il  retourna  à  Louvain ,  et  s'y  de  la  souveraineté.  Il  harangua 
maria  avec  une  fille  du  premier  à  la  Haye  au  nom  des  mêmes 
professeur  en  droit  civil  (A).  Une  états  ,  le  comte  de  Leicester  que 
charge  de  professeur  en  droit  la  reine  Elisabeth  leur  avait  don- 
canonique  étant  venue  à  vaquer  né  pour  gouverneur.  Il  s'insinua 
dès  le  second  jour  de  son  maria-  dans  la  familiarité  de  ce  comlet 
ge  ,  il  fut  nommé  pour  la  rem-  et  dans  celle  des  autres  seigneurs 
plir.  Il  le  fit  très-dignement ,  et  il  anglais ,  et  leur  conseilla  aeier* 
se  rendit  célèbre  tant  par  ses  le- 
çons ,  que  par  les  réponses  qu'il    ^/«\  '"^'^î  u  ''C^î'*  ''^ '" îî"/*?^^"  "^TJ 

î  '    *        *   .  1      4      •  ^  1     •     SiraUa  ,  d<5  Cello  bclg. ,  dec.  ilj  ho.  F,  pfg» 

fît  aux  questions  de  droit  qui  lui   m.  333  1 33/|. 


LÉONIN. 


cer  1 


175 


'autorité  avec  beaucoup  de  embarqué  avec  les  État«,  il  continua 

modération  ;  mais  d'autres  con-  invariablement  cette  route  jasa  ues  à 

seils  prévalurent    II  mourut  à  ^e  tTsW^r^o^ulV/tl^  » 

Arnheim ,  le  4  W  de  décembre  pas  une  chose  extraordinaire  que  de 

1598,  âgé  de  soixante  et  dix-neuf  voir  des  gens  qui  meurent  dan»  le 

ans(c).  Il   ne  fit  jamais  profes-  P^^H  qu'ils  ont  pris  au  commence- 

^  j    1         1'   '  *   *1     *  ment  cTune  faction  ,  ou  d  une  reVo- 

sion  de  la  religion  protestante  ,  lu^on  :  mais  si  les  suites  de  cette 

et  11  se  gouvernait  un  peu  trop  entreprise  ont  été  longues  et  em- 

cavaliërement   sur    ce  chapitre  brouille'es ,  tantôt  favorables ,  tantôt 

(C).    Nous  avons  divers  ouvrages  désavantageuses     vous  voyez  ordi- 

iJ^^  A»^^«  /'Tk^  nairement  les  mêmes  personnes  quit- 

ae  sa  laçon  {U).  ter  et  reprendre  trois  ou   quatre  fois 

le  même  parti  ;  et  c'est  quelquefois 

Cb)  Son  épUaphe^  dans  Swert,  Athen.  par  un  pur  hasard   que   l'on    finit 

l>«lg-  »  P*^g'  a^ .  porte  que  ce  fut  le  6.  comme  Ton  a  commencé.  La  mort  les 

(c)  Tire «fcValèreAiidjrë,Ba»Uoth.belg.,  gaisit  lorsqu'eUes  sont  revenues  au 

poff.  17g  et  suii^.  premier  gîte  5    quelques   années  de 

plus  eussent  fait  reprendre  peut-être 

(A)  //  se  maria  a  Louuain  afec  une  l'autre  écharpe.  Le  véritable  moyen 

fil/e  du  premier  professeur  en  droit  de  se  garantir  des  variations ,  c'est  ou 

c«V//.]  Elle  avait  nom  Barbe  de  Hazc  d'embrasser  par  un  zélé  ardent  de 

(1).  Si  son  mari  mérita  d'être  surnom-  religion  le  parti  qui  se  soulève  ,  ou 

mé  Longolius  à  cause  de  la  grandeur  d'irriter  tellement  son  prince ,  qae 

de  sa  stature  (a),  elle  eût  mérité  un  l'on  ne  puisse  jamais  prendre  confian- 

surnom  particulier  à  cause  de  la  Ion-  c®  dans  l'amnbtie  promise.  Rien  de 

gueur  de  sa  vie.  Valère  André  conte  *oat  cela  ne  fut  cause  <le  la  constance 

qu'elle   vécut  cinquante  >  deux  ans  de  Léonin  ,  constance  qui  fut  tW:s« 

avec  son  mari,  et  trente-six  ans  en  longue,  et  sans  nulle  interruption, 

-viduité  (3).  Elle  avait  pour  le  moins  Quels  furent  donc  »eê  motifs  ?  les 

douze  ans  lorsqu'elle  fut  mariée.  Joi-  voici.  Il  jouissait  de  la  confiance  et 


pour  le  moins  im  an  entre  les  licences  poins ,  dit-il ,  une  fausseté  (5;  5  mai<i 

et  le  mariage  de  Léonin  :  les  licences  ^  ne  trouva  pas  à  propos  de  «ervir 

sont  de  l'an  i^*].  H  faut  donc  dire  des  gens  qui  le  soupçonnaient  à  f^a%, 

nue  Léonin  se  maria,  l'an  i548  :  or  ^^  plus  ,  il  fut  conseiller  d'état  du 

il  mourut  l'an  1 5-**   ^ " *  '*  " 11- -^-.-liî »         -     . 

on  donc  dire  qu' 


il  mourut  l'an  i5g8.  Comment  peut-  **  nouvelle  république.  Le«principa- 
[u'il  vécut  cinquante-  \^  affaires  lui  avaient  été  confiées  ; 


(4)  ;  mais  nous  eu  devons  conclure  comme   11  eut  fallu  faire  s'il  y  (ai 

qu'il  épousa  Barbe  de  Haze,l'ani  546,  passé  (6).  Cotre    cela  ,  il  voulut 

et  que  Valère  André  a  eu  tort  de  ne  suivre  le  conseil  de  Solon  ,  aueÛMn* 

pas  voir  sa  fausse  supputation.  les  guerres  civiles  un  honnête  homme 

(B)  Je  rapporte  ci-dessous  ses  autres  doit  embra<«er  le  parti  qui  esl  le  plus 

raisonsJ]  On  vit  en  lui  une  constance  faible  et  le  plut  environné  de  (hnf^tir. 

qui  est  assez  rare  j  car  s'étant  trouvé  Sed  etSotonisdictum ,  inquit,  ac  con^ 

silium  ob  oculos  habebam ,  qu/ffX  A^. 

(0  Yaler.  Aaareas,BU>Uodi.bclf.,|»«^.  197.  »««  ^^  ««    cii^Uibus    dissensionihuM 

Ta)  tdftn ,  ibidem.  ,,%  tr     •      ,  • 


anno* 


BrujceUim  ^  sUs  reversa  anaisXXXM  ma-  ZZlZ^e  ^d^erltuT^.L'î-''''*^*''^»  '^^V'^"' 

nio  su^ucU,  Uem,  ibidem  .  ^.  r^.  T^ZTn:!:^.^^:^;,  ZH  '  ^llî^t ^T'': 

(4)  Elu  est  untlé  entière  dans  TAlbcD»  bd-  pag.  ttf.  '  *^"'^'''    »'*•»" 

si»  de  Swert ,  pag.  t»5  ,  m5.  <6;  ÏJem  ^ibidem. 


176 


LÉONIN. 


partem  eligere  debeat  inferiorem  ,  et  laborat^i ,  ut  nindiim  subtiles  dispw 

magis  penculosam  {rj) ,  Il  faut  être  tationes  è   tvpublicd  ejicerentur ,  de 

bien  pnilosophe  pour  donner  un  tet  auo  membii  in   oratione  ad  ordinei 

conseil ,  et  plus  encore  pour  le  suivre,  habita ,  quœ  post  primam.  centuriam 

Mais  d'où  vient  que  Solon  ne  conseil-  consUiorum  meorum  impressa  est  (8v 

lait  pas  de  s'attacher  au  parti  de  la  Sainte- Aldegonde  ne  lui  trouvait  rien 

raison  ?  Je  crois  qu'on  pourrait  re'-  qui  ne  fût  aimable ,  hormis  le  trop 

pondre  que  les  diflferens  partis  qui  se  grand  eloignement  des  matières  théo- 

»>rment  dans  les  républiques ,  allé-  loçiques  :  vous  demeurez    érhoué  , 

guent  chacun  les  pre'textes  du  bien  lui  ecrivait-il ,  à  vos  maximes ,  ne 

public ,  et  cela  avec  un  tel  attirail  faire  tort  à  personne ,  vivre  honnéte- 

d'objections et  de  réponses ,  c|u'ile8t  ment,  etc.  Il   me  semble  que  c'est 

difficile  aux  particuliers  de  bien  dé-  presque  tenir  pour  très-inutile  tout 

mêler  le  droit  et  le  tort.  Que  reste-  le  travail  des  prophètes  et  des  apôtres, 

t.- il  donc  à  faire  que  de  choisir  la  JElbertus  Leoninus,Haggeus  ^Ibada, 

faction  la  moins  puissante  ?  il  n'est  aiiique  interjjrocei-es  religioni  refor- 

pas  si  malaisé  de  la  discerner.  Elle  matœ  nunquam  nomen  dederant.  lUe 

doit  être  préférée  ,  tant  parce  qu'il  honestate  cwili  contentas  religionem 

est  de  la  générosité  de  secourir  les  omnem  susque  deque  habebat  :  uti 

infirmes  contre   les  puissans ,    qu'à  eum   ipsi  graphicè   descripsit   Pkil. 

cause  que  l'engagement  à  commettre  Marnixius  in  sélect.  Epist.   Belge 

des  injustices  est  beaucoup  plus  iné-  rum  centur»  a,  epist.  44-  *'  Nihil  enim 

vitable  dans  la  faction  qui  a  plus  de  »  est  in  te  quod  non  sit  suayissimum, 

forces  que  dans  celle  qui  en  a  moins.  »  si  hoc  unum  dénias ,  quad  nimium 

Vous  m'aliez   dire   que  celle-ci  ne  »  es  atlieologus.  Dum  enim  tuis  Ulis 

serait  pas  plus  modérée  si  elle  était  '•  fomiulis  ,  quid  dicoformulis  ?  im- 

aussi  puissante  que  l'autre.  Je  veux  »  mo  oraculis .  Nenùrusm  lœdere ,  ho- 

vous  en  croire  :  mais  pendant  que  »  nestè   t^were  ,    aliisque    tanquam 

l'impuissance  lui  ôtera  les  moyens  de  »  scopulis  inhasrescis  ,    tnderis  mihi 

tyranniser  ,  vous  devez  y  être  uni  »  apostolorum  omnium  ac  propkela- 

afln  de  ne  point  participer  aux  vio-  »  rum  laborem  omnem  propè  inanem 

lences.  Si  elle  devient  supérieure  ,  »  ducere  (9).  »  L'endroit  où  Grotius 


passant . 

me  de  Solon,  et  avec  le  correctif  que  miers  (10)  ayant  commence  par  les 

j'y   ai  joint ,  c'eSt-à-dire  qu'on  ne  affaires  ,  vieillirent  dans   le   repos  : 

sache  pas  qui  a  droit  ou  qui  a  tort  mais   le  troisième  ,  étant  sorti  de 

quant  au  fond.  l'ombre  du  cabinet  pour  se  produire 

(C)  //  se  gouvernait  un  peu  trop  au  grand  monde,  donna  tout  le  reste 


laissât  au  jugement  de  Dieu  et  des  lement  ce  que  les  préceptes  des  an- 
anges  tout  ce  qui  surpasse  la  portée  ciensphilosophesdonnaient  pour  but: 
de  l'esprit  humain.  Il  faut  plutôt,  il  n'avait  presque  aucune  passion.  11 
disait-il ,  honorer  et  admirer  la  divi-  suivit  le  parti  républicain  ,  non  par 
nité,  que  la  définir.  Bannisons  de  la  intérêt  ou  par  préjugé  ,  mais  parce 
république  les  subtilités  de  la  dis-  qu'il  s'y  rencontra.  Elbertus  Leoni- 
pute.  Ego  simpUcem  religionem  am-  nus  in  umbrd  studiorum  quondam 
plectendam  semper  prcBdica%fi  ,  et  educatus  ,  et  ante  pacem  Gandauen- 
etiam  nunc  prœdico  ,  pror&us  diuina  ««'»  regiarumoartium  minister,  tune 
ethumaniingeniicaplumexcedenlia,  summus  Geldriœ  juridicus  consHus 
diidnUati  et  secreto  Deiatque  angelo-  publicis  immoriebatur  ,  homo  natuîu 
rum  judicio  relinquens  :  honorandam 

potiàs   et    admirandam    dit^initatem       ^fV^T.''^'f' ^'iP:.^^\   . 

*     y  in'       1  •    j-  K^^.'^i         (q)  Voetias ,  de  PoIlUa  eccieuast.  ,   utm.  II, 

quant  depnienaam  judicaut.  Lmxe    -„]/ /5g.       »  "•  »  • 

(lo)  £«  eomt0  dé  Culembourg  ,  et  SainU'Al- 
(7)  Valer.  AnJr. ,  Bibliolh.  belg.  ,  pag.  198,        degonde. 


LÉONTIUM.  1^7 

consecutus  ,  quo  veUrum   magistro-  en    prît    Sa  part  ,     Ct    qu'il    ne 

rum  prœcepta  nituntur,  ut  affectu  g»^^  cachait  à  personne  (a\  Ceux 

ne  ne  omni  cacaret  ,  adeo  quiaem ,  .        '-      j      f          i           't 

ut  partes  quoque  non  stiJio  ullo  ,  V^^  prétendent  que  les  medisan- 

seaquiasicinvenerat,sequeretur{\i),  ces,   qui   ont    coum  contre  ses 

(D)  Nous  avons  divers  ouvrages  de  mœurs  sont  des  impostures  ma- 

5«/^ço/i.]  La  plupartont  paru  après  |-      g^  ^^     S^S     ennemis,    n'a- 

sa  mort  :  vous  le  connaîtrez  par  le»  °,        .        .    .        ,.i             •!           / 

dates   ajoutées  aux  titres   suiyans  :  vouent  pomt  qu  il  se  soit  passe 

Centuria   Consiliorum  ,  à  Anvers  ,  rien  de  malhonnête  entre  lui  et 

i584  ,  in-folio.  On  voit  a  la  fin  de  cet  Léontium  ;  mais  ils  ne  sauraient 

ouvrage  Oratio  habita  in  conventu  disconvenir  qu'il    n'ait   marqué 

Orainum    Crenerauum  ,   jintuerpiœ  ,                 i   .^              >'i          -^      ^ 

anno  1579,  tempore  Colloqmi  Colo-  ^^^^  «^S  lettres  qu  il  avait  pour 

niensis  ,  de  bello ,  religione ,  et  pace  elle  beaucoup   d'amitié  (^).    Ils 

per  Belgium.  Ses  sept  livres  Emen-  en  peuvent  tomber  d'accord  sans 

dationum  siue  Observaùonum  furent  ^^^j^  donne  lieu  à  de  fâcheu- 

imprimes  a  Arnneim  ,  lan  1010  ,  in-  *■           •   ,             i      -,.,     ^             , 

i°.  I^rœUctiones  ad  lit.  Cod.  de  jure  »««  conséquences.    LUe  fut  OU  la 

Emphfteutico  ,  à  Francfort,^  ï6o6 ,  femme ,  ou  la  concubine  de  Mé- 

i«-8".  j  adlib.  Q.  Cod,  in  quo\ituli  et  trodore  ,  et  elle  eut  un  fils  de 

legesomnes  aà  instar  pwcessds  cri-  j^j    qu'Épicure  recommanda  aux 

minalis  explicantur,  a  Coioeiie.  iQoAf  '  ^^     *       t 

w-4».   Commentarius  ad  Ut,  D.  de  exécuteurs    de    son    testament. 

usufrdctu ,  Lichse ,  1600 ,  i/i-8°.  Sa  Cela  fournit  une  preuve  contre 

dissertation  de  Trapezitis  Belgiivul'  la  lettre  oil  '  l'on  suppose  qu'elle 

humeur  bourrue 
de  ce  vieux  ga- 

S'ression  (i3),  et   qui  demeurèrent  lant(c).   Quelques-uns   croient 

ans  le  cabinet  d'tlbert  Zosius  son  qu'elle  est   la  même  Léontium 

petit-fils  (.4) ,  avocat  d»Utrecbt,  ^^j  p^^  maîtresse  du  poêle  Her- 

(11)  GroiiM,  flistor.  àt  Reba.  beigieis,  //*.  niésianax(A).  Il  cst  plus  certain 

FJi,  pag.  s<3S\  edii.  Jmsieiod.,  i658 ,  i/i-ia.  qu'elle  s'applioua  tout  de  bon  à 

(la)  Tir/d0  Valère  André,  Biblioih.  bêle.,  ^U'I    «    «1,5    /  4  ^         *                    * 

pig.  ,99.                        '                **  '  philosopher  (  B  )  ;  et  que  même 

(i3)  Valère  André,  là  même^  en  donné  Us  elle  s'érigea  en  auteur(C).  Notez 

04)  E  fiiiâ  iiepot.  Idem,  ibidem.  V^f  son  Métrodore  était  l'un  des 

principaux  disciples  d'Epicure. 

LÉONTIUM  ,    courtisane  Elle  eut  une  fille  qui  se  gouver- 

athénienne  ^  se  rendit  fameuse  na  trës-mal  ,   et  qui   périt  de 

premièrement  par  ses  impudici-  mort  violente,  comme  on  le  verra 

tés,  et  en  second  lieu  par  l'étu-  ci-dessous  (D). 

de  de  la  philosophie.  La  seconde  J'ignore  d'où  Louis  Vives   a 

profession  aurait  réparé  la  honte  tiré  la  raison  qu'il  donne  pour- 

de  la  première  ,    si  Léontium  quoi    elle   fit    un   livre  contre 

avait  renoncé  au  commerce  de  Théophaste.    Il  prétend  qu'elle 

l'amour  des  qu'elle  se  fut  avisée  le  fit  à  cause  que  ce  philosophe 
de  philosopher  ;  mais  on  prétend 

qu'elle  ne   rabattit  rien  de  ses  (a)  Tiréd'à.thénée,  lib.  xrn,  pag.  59S. 

f  '        j                  ^          m          t  Tai  rapporte    ses   paroles   dans  l'article 

desordres  ,   et   qu  en  devenant  d'ÉwcuaE ,  tom.  ri,  pag.  182 ,  citation 

l'écolière  d'Epicure ,  elle  se  pro-  (94)- 

stitua  à  tous  les  disciples  de  ce  ^^l  ^^''^  ^'^î^*'  ^i*^"'  ''*•  ^'  '^'^/ 

_i  :i         V       rk       j-A       ^^               fï  (c)  roret  Varticle  cf'EpicuBE,  tom.  ri, 

philosophe.  On  dit  même  qu'il  pag,  182 ,  ranarqut  (i). 

TOME   IX.  12 


ttires. 


,^8  LÉONTIUM. 

avait   public    plusieurs   bonnes   <r,i/Ep/*»<riiT*f /i  «ri  fxt>frA  ^^^4*: 

choses   concernant    le    mariage  ^^^  ^^j  ^C..^  ^^  /^.  ^^^^^  ^^^^^^.^^ 

(E).  tHvfAtfi.  Phœnix  Colophonius  ïambo- 

»  rum  scriptor  eam  excisionewn  deplo- 

(A)  Quelques-uns  croient  au  elle  ^a^ii .  nam  Hermesianacta  qui  etegoi 
est  la  même  Léontium  ,  qui  fut  mat-  gcripsit ,  ad  illud  usque  tempua  su- 
tresse...  d'JIermésianax.]  Athénée  {i)  perstitem  fuisse  non  crediderim  ^  ne- 
parle  de  cette  mattresse  ,  et  il  rap-   ^^^    enim    is    in   aliqud    carminum 

Sorte  même  une  assez  longue  tirade  guorum  parte  excisant  Colophonem 
e  verSjpriseduIllMiTredesclëgies  non  deflesset  (fi).  Vous  voyez  qu'il 
3u'Hermësianax  composa  en  faveur  venait  de  narler  du  poète  {Phénix , 
c  Léontium.  M.  Ménage  (a)  est  per-  ^atif  de  Colophon  ,  qui  ayait  fait 
Buadéque  cette  femme  ne  diffère  point  pleurer  ses  muses  sur  ce  sujet.  Noii> 
de  la  bonne  amie  d'Epicure  5  et  par-la  pouvons  recueillir  de  ce  passage  de 
il  censure  Vossius  qui  a  mis  (3)  Her-  Pausania8,qu'Herme'sianax  a  e'te  con- 
mésianax  au  nombre  des  poètes  dont  lemporain  d'Épicure  ,  et  qu^'ainsi  la 
le  temps  est  inconnu.  Les  vers  de  ce  chronologie  peut  fort  bien  soufliir 
poëte,rapporlésparAthéBée,contien-   qu'ils  aient  aimé  la  même  Léontium. 


**  .  ».*>»  ^-«  ~~-  — B —  — Lysimachus  ,  qui  ^^^.^^   x»    »».»»>  «^ 

d'amour.  Parthénius  a  tiré  de  ce  me-   Colophon  ,  est  l'un  de  ceux  qui  par- 
:i^^%^\Tt    «♦l«YYlTe  «l^eoeKia.    *^_i-f  _*.  i__   A» -^' Mexannre 

de  bon  a 

t    que   le 

peignit  comme 

TctfAlovTi.il  est  évident  qu'il  faut  lire  méditante.  Léontium  Epicuri  cogi- 
AtorTi»  et  non  cas  Aiott»  (5).  M.  Mé-    tantem  (9). 

nage  ajoute  qu'Hermésianax  composa  (C)  Elle  s'érisea  en  auteur.']  ElJc 
sur  la  ville  de  Colophon  sa  patrie,  un  écrivit  contre  Théophraste ,  qui  était 
excellent   poème   dont  Pausanias  a  le  plus  ferme  appui  de  la  secte  d'A- 

Sarlé  (6).  Vossius  a  trompé  sans  doute  ristote  et  l'ornement  de  son  siècle. 
[.  Ménage  par  ces  paroles  :  Herme-  Cicéron  témoigne  qu'elle  écrivit  cet 
sianax  Colophonius  poé'ta  elegiacus  ouvrage  fort  poliment.  JYon  modo 
de  patrid  Colophone  egregiwn  car-  Epicurus,  dit-il(io),  et  Métro- 
men  condidit ,  ut  ex  Pausanid  cog-  dorus ,  et  Hermachus  contra  Pytha- 
noscere^  est  (  7  ).  Pausanias  ne  donne  goram,  Platonem ,  Empedoclèmque 
point  lieu  à  luiimputercela.il  se  dixerunt,sedmeretriculaetiam  Léon- 
contente  de  dire  qu  il   ne  croit  pas    iinm.  contra  Theophrastum,  scribeir 

Ïu'Hermésianax  fût  en  vie  ,  lorsque    ^usa  est,  scito  quidem  illa  sermone 
ysimachus  détruisit  la  ville  de  Co-   ^t  Attico ,  sedtamen  tantum  Ep'    - 
lophon  :  car ,  ajoute-t-il ,  Hermesia-    hortus  habuerit  licentiœ  ,  et  se 


icun 
soletis 


de  connaître   le  but  de  l'auteur.  H 

(i)  Lib.  XIII ^  pag.  597.  veut  exagérer  la  licence  que  l'on  se 

(»)  MeD.xias,  Hi.tor.  Mnlief.m  obilosoph. ,  ^on„ait  dans  l'école  d'Épicure  :  aiin 

«a  £aic«m  DiogenisL«ertti  ,paf.  49»,  niwn.  70.  .                         ,       ••iii'            iv.. 

(3)  In  Tr.ct.t.  de  Poêi.  ^cil  ^^  «^^eux  réussir  il   allègue  la  har- 

(4)  Meiamorph. .  cap.  XXXIX.  dicsse  de  Lcontium  ,  femme  debau- 

(5)  Foy*»  Vossin»,  de  Poëi.  gr«c. ,  pag.  574.  chée,  qui  osa  prendre  la  nlume  cop- 

(6)  Est  autem  Hermetianax  ille,  idem  qui  de  tre  Théophraste.  Maîs  quelque  habile 

patrid  Colophone   egregium  carmen   condidit 

Pausanite  memoratum.  Menagini ,  Hiitor.  mu-  (g)  Pansao. ,  lih.  I,  pag.  S. 

lier.  PhilMoplianim ,  pag.  498.  (g)  Pliiûn»,  lib.  XXXV,  eap.  XI,  p.  m  î36. 

(7)  YoMiaa«  de  Poetit  gracia,  pag-  go.  (10)  De  NatnrA  Droriun,  /lA.  /,  c.  XXXIII- 


LÉOVITIUS.  ,79 

rhetoricien   que    fût   Cicëron  ,    il  a  que  Laodice  qui  a  fait  mourir  le  sien, 

beaucoup  moins  rëussi  que  Pline  à  jouit  d'une  grande  dignité (i3). 

donner  une  forte  idée  de  Pindignitë  (E)  /^iVè*  prétend  qu'elle  fit  son 

qu'il  trouvait  dans  l'entreprise    de  ZiVns   contre  Théophraste  ,  a  cause 

Leontium.  Nous  apprenons  de  Pline  que  ce  philosopha  auait  publié  plu- 

que  Faudace  de  cette  femme  fit  naître  sieurs  bonnes  choses  concernant  le 

un  proverbe  dont  le  sens  e'tait ,  qu'il  mariage.  ]  Il   est  vraisemblable  que 

ne  restait  plus  qu'à   s'aller  pendre ,  de  tels  écrits  devaient  déplaire  à  une 

puisque  les  habiles  gens  étaient  ex-  femme  qui  ne  se  mariait  point ,  et 

poses   à  de  tels  affronts.   Ceu  uero  qui  avait  des  galans  \  mais  cette  pro- 

nesciam  aduersiis  Theophrastum,  ho-  habilité  n'excuserait  point  Louis  Vi- 

minem  in  eloquentiâ  tantum  ut  no-  vès  ,    si  sans  avoir   lu  le  fait  dans 

men  dit^inum  indè  ihuenerit,  scrip-  quelque  auteur  digne   de  foi  ,  il  le 

sisse  etiant  feminam,  et  proyerifium  donnait  pour  constant,  comme  il  le 

indè  natum,  suspendio  arborent  eli'  donne  par  ces  paroles  :  ^ouum  ma" 

gendi  (il),  lis  non  est ,  odisse  bene  monentes  : 

(D)  Elle  eut  une  fille  qui sed  in  hoc  ipso  materiœ génère  Théo- 

périt  de  mort  uiolente ,  comme  on  le  phrastus ,  quiim  de  conjugio  grauis- 

i^erra "]  Cette  fille  s'appelait  D  a-  simè  multa  scripsisset ,  meretrices  in 

HAÉ.  En  fait  de  galanterie  elle  suivit  se  concitayit  :  et  prosiliit  Leontium  , 

le  train  de  sa  mère  :  je  ne  sais  point  Metrodori  concuhina  ,  quœ  adt/ersiis 

si  elle  se  mêla  tôt  ou  tard  de  pbilo-  tantum  et  facundid  et  sapientid  ui- 

sopher.  Athénée  n'en  dit  rien,  et  il  rum,  librum  sine  mente ,  sinefironte 

est  l'unique  auteur  qui  m'ait  appris  euomeret{i^).  Voilà  une  chose  que 

craelque  chose  touchant  cette  femme.  Cicéron   n'a  point   remarquée  ,   ni 

Il  dit  fia)  qu'elle  se  jeta  dans  la  pro-  Pline  non  plus,  quand  ils  ont  parlé 

fession  de  courtisane  ,  et  qu'elle  de-  du  livre  que  Leontium  publia  contre 

vint  concubine  de  Sophron,  gouver-  Théophraste  (i5).  C'est  pourquoi  on 

neur  d'Éphése.  Elle  s'insinua  aussi  n'eût  pas  dû-  la    débiter  sans    une 

dans  les  nonnes  grâces  de  Laodice,  bonne  citation.   Cela  est  infiniment 

jusqu'à  être  sa  conseillère  et  la  con-  moins  nécessaire  à  l'égard  des  faits 

fidente  de  tous  ses  secrets.  Ayant  su  qu'on  trouve  partout.  J'observerai  en 

que  Laodice  voulait  faire  mourir  So-  passant  que  la  traduction  française 


pouvait  pas  répondre  sur  la  matière  .  m'étonne  ;  car  je  m'imagine  que  la 

3u'on  donnait  à  examiner.  Il  obtint  cause  de  ces  omissions  est  que  Plan- 

u   temps  pour  rappeler  ses  idées,  tin  nç  se  servit  pas  des  éditions  que 

mais    il    ne   comparut   plus  :    il   se  Vives  avait  revues  et  augmentées, 

saura  la  nuit  à    Corinthe.   llaodice  x       x     x             * 

n'eut  pas  plus  tôt  découvert  que  Da-  ^('^)  *AT*yo/*lviir   iTi   •«•«  to»  x^n^vov 

naë  avait  été  cause  de  cette  évasion  ,  w»*"»^»  «c  ^ftiwtiaç  o<  ^oxxo)  »*T*<|>çof  ot/- 

qu'elle  la  condamna  à  être  précipi-  «  «^  A*/»*'»  »t*  »?«  'tov  ^ffo^iyô?  ^ei 

te'e.    Danaé,  sachant  le  péril  qu'elle  «?»f^*  «riiw*,  TowtwT»»  ;tApiTA  îta^aI 

courait ,  fut  assez  fiére  pour  ne  vou-  Jo«  ^tu/Aùyhu^  ï^pCÂnea,  AaoJVjmi  «Te  «ro» 

loir  rien  répondre  aux  questions  de  »f^.«»^  «wroxTiif<t<r«t ,    tmmxawthc    ti^îc 

Larodice  ;  mais  elle  ne  fut  pas  muette  «^«O^T*».    Chm  ad  prtteipiUum    dueeretur  , 

en  allant  au  lieu  du   supplice:  il  lui  dùcù^fàmuitis  non  injuria  Deos  eonumni. 

échappa   un    murmure    tréS-msoient  mihi  gratiam  du  rependunt  !  qubd  autem  Lao- 

contre  la  divinité.  C'est  ai^ec  raison,  ^i'^  maritum  suum  interfecêrît,  in  maximo  ho- 

dit-elle,  que  plusieurs  personnes  mé-  ,7^^to"'  ^*^"  '  '**'       "'  ^^'  ^^  "  ^^^' 

prisent  les  dieux  ;  car  toute  la  ré-  "(«4)  L«Jo^- Vive» ,  inprœfat.  Tmciatûs  de 

compense    qu'ils    jn' accordent  pour  Fœinin&  christianâ ,  pag.  m.  17a. 

avoir  sauvé  la  vie  de  mon  mari,  c'est  C'^)  ^V»  '«  remarque  (C). 

queje  i>ais  Are  précipUée,  pendant  LÉOVITIUSrCïPRIEN),  fa- 

(."/Aihîa.  |".*.'x///,  pag,  593.  meux  astronome ,  était  né  dans 


i8o  LÉOVITIUS. 


,           r       -     r«  ^^'  deux  planètes  est  toujours  amto- 

censure  (A).   Louis  Guyon,    CO-  ble  .-  soit  qu'on  prenne  V autorité  dt 

piant  Bodin  en  vrai  plagiaire  ,  Platon  au  Timée  ,  et  des  Hébreux , 

n'a  su  se  servir  de  ce  qu'il  lui  Ç«  ^"^"f  ^"*  ^  corruption  du  monr 

- ,     -     .^  .,,.  •      •!  "«  se  fait  successwement  par  eau, 

dérobait  (B)  ;  mais   il  nous  ap-  ^„,-^  ^^^  y-^„.  Joignez  à  ce  passage 

prend  une  chose  très-curieuse  ,  celui  de  la  page  554(3) ,  où  l^n  vmt 

touchant  les  alarmes  ou  Léovi-   précisément  que  cet  astrologue  avait 

tins  jeta  les  gens  par  sa  fausse  ^i^  l*,^*),  ^","^^?^e  «  l'ao  i584. 

/,.'    .         j   ^1      i!       j  j       Puisqu  il  l  assitre  si  fort .  au  on  il  en 

prediclion   de  la  fin  du  monde    doit  aucunement  douter,  pourquoi 

(C).  Ce  grand  astrologue  mourut    a-t-il  taillé  des  Ephéméndes  pour 

àLawingen,    Tari    l5j^{a)  (D).    5J^«'«   ans  après  la  fin  du  monde? 

Sa  mort   lui  épargna  quelque  ^^ie'oTde  «boM^Tefa'  Z 
confusion.  *.     ^ _       r 


(a)  Bucholcer. ,   in  Ind.  chronol. ,  pag. 

'  ^^'  M.  de  Thou  (5) ,  et  plusieurs  autres 


awenu,  et  n'f  a  pas  grande  appa-  lui-là  que  Bodin  rapporte  Tiguoran- 

rence    qu'il  puisse  avenir  ;  mais   il  ce  de  Lëoyicius  sur  la  prise   de  Si- 

n'await  pas  prédit  ce  qui  auint  un  geth. 

an  après  sa  prophétie ,  que  sultan  (B)  Louis    Guyon  ,  copiant  Bodin 


reur  et  de  V armée  de  l'empire  ,  *a/M  contient  presque  rien  qui  ne  soit  tiré 

aucun  empêchement Mais  c'est  de  Bodin,   tant  pour  les  faits  que 

merveille  que  Léovice  n'avait  rien  pour  les  paroles  j  et  cependant  Bo- 
tm  au  changement  étrange  de  trois  din  n'y  est  pas  cité  une  seule  fois. 
royaumes  de  ses  proches  voisins  ;  D'ailleurs  Louis  Guyon  se  sert  très- 
comment  pourrait-il  avoir  connu  la  mal  des  remarques  de  Bodin  ;  je  n'en 
fin  du  monde  y  qui  ne  fut  onc  ré-  donnerai  au'une  preuve.  Xeomcc  (7) 
vélée  aux  anges  ?  Car  pour  toute  avoit  prédit ,  dit-il  (8) ,  pour  chose 
raison,  il  ne  dit  autre  chose,  sinon  asseurée que Maximilian,  empereur, 
qu'il  faut  que  la  religion  de  Jésus-  seroit  monarque  de  l'Europe  ,  pour 
Christet  le  monde  prennent  fin  sous  la  chastier  la  tyrannie  des  autres  pritir 

triplicité  aquatique,  puisque  Jésus-    ces ce  qui  n'est  point  encore  a' 

Christ  naquit  sous  la  triplicité  aqua-  venu ,  et  n'y  a  pas  grande  apparence 
tique  :  voulant  inférer  un  autre  délur 

ee  ;  en  quoi  il  ri  y  a  pas  moins  d'im-  (3)  CvpHen  L/ovice  assura  par  ses  /eriit, 

^:u*j    «?.-    ^'.'^-.l,-.....^-»     .     *«.V   ^>.'/i»  9"«  '*7*«  àe  ee  monde  viendra  Pan  mil  cina 

piéte  que  d  ignorance   :    soit  au  on  l,„t  ocuinte  et  quatre,  Vrocul  ùahïo ,  dit^U  ,2 

tienne    la    maxime  des   astrologues,  terumaaTentum  filiiDei  etlioainis  inmcjettaie 

qui    disent    que    jamais   planète    ne  gloris  ««e  pnenanciat.  Bodin ,  ibid. ,  pag.  554- 

ruina  sa  maison  ;  or  il  est  certain  que  (4)  Ibidem. 

(S)  Tbuaa. ,  lib»  LIX^  pag.  Sog. 

(0  Bodin  ,  de  U  Répabliqne,  /iV.  IV,  pag.  ,  (6)  ^"1°°  i  ««  ^'•'  f'olume  de  ses  Dirent» 

m.  6^.  Vore»  la  page  638  de  Vidition  latine  I^^Çon».  pag-  «77  «'  ^"»*'- 

de  i6oi ,  in-%^.  (?)  C^est  ainsi  qu'il  le  nomme  toujours. 

fa)  C'esi'rtfdire^  Sigeth.  Vcijre%  Ve'dition  latine  (8)  Gnjon ,  Leçoos  àifene» ,  voktm.  Il,  pag. 

de  BmUh  ,  là  même.  583. 


V 


LÉOVITItJS. 


i8r 


qu*il  puisse  avenir.  Ce  sont  les  pro-  »  pier:  mais  Pantagruel  le  tanea  , 
près  termes  de  Bodin  :  ils  étaient  de  »  lui  disant  ;  ou  nous  8eit>ns  tous 
fort  bon  sens  dans  Pori^inal ,  mais  »  perdus,  ou  tous  sauvez^  si  tous 
ils  sont  absurdes  dans  le  copiste  ;  »  perdus ,  qui  portera  ton  testament 
car  lorsque  Guyon  les  emnloya  ,  il  y  «  à  tes  parents  ?  si  nous  nous  sau- 
avait  fort  long-temps  que  Vempereur  »  Tons,  ton  testament  sera  nul.  Or 
Maximilien  était  mort  (9).  N'ayait-on  »  le  pauvre  peuple  ignorant  ,  de 
donc  pas  bonne  grâce  de  dire  qu'il  »  mois  en  mois  fai^oit  ieusnes  et 
n'y  aidait  pas  grande  apparence  qu'il  »  force  biens  aux  ecclésiastiques  , 
devînt  le  monarque  de  l'Europe  ?  u  à  fin  d'allonger  le  temps  du  grand 
£odin ,  qui  s'était  servi  de  ces  ter-  »  et  dernier  ju^ment.  Geste  opinion 
in£s.dans  son  e'dition  française ,  par-  »  estoit  proce'de'e  de  Cyprian  Léo- 
ce  que  Maxirailien  vivait  encore  ^  »  vice  Allemand  (11).»  Voilà  un  au- 
11 'eut  garde  de  les  laisser  dans  son  teur  qui  insinue  que  les  gens  d'église 
édition  latine ,  h  laquelle  il  travail-  fomentaient  adroitement  cette  te]> 
lait  (10)  apr^slamort  de  cet  empe-  reur"*^,  afin  de  s'attirer  des  offrandes, 
reur.  Ils  péchaient  en  eau  trouble.  Ils  sa- 

(C)  Guyon  nous  apprend  une  cho~  vent  profiter  de  tout.  Je  lui  sais  bon 
se  curieuse  touchant  les  alarmes  oU  gré  de  sa  remar(|ue ,  sur  la  contra- 
L-eouitius  jeta  les  gens  ^ar  sa  prédic  diction  où  l'on  tombait.  On  croyait 
tion  de  la  fin  du  monde,"]  Servons-  fermement  la  fin- du  monde,  et  l'on 
nous  des  paroles  de  Louis  Guyou.  faisait  son  testament  :  quelle  absur- 
«  L'an  1 584  il  courut  un  bruit  près-  dite  l  je  m'étonne  que  M.  Petit  (12) 
»  que  par  toute  la  chrestienté  ,  se  soit  souvenu  de  deux  ou  trois  pré- 
n  que  sans  dout&  la  fin  du  monde  dictions  de  cette  nature  faites  par 
»  aviendroit  ceste  anné^.  Et  tous  les  Stoffler  et  par  Régiomontanus ,  et 
»  mathématiciens  astrologues  l'a-  qu'il  n'ait  rien  dit  de  celle  de  notre 
»  voyent  asseuré  dans  leurs  aima-  Leovicius. 
3>  nachs  ,    mesmes   plusieurs  curez       Un  homme  de  beaucoup  d'esprit , 


us 
^ait 
prindrent  le  saine t  sacremenc  ,  d'un  livre  de  cet  astronome.  Je  ne 
»  ayant  jeusné  et  s'estants  confessez  change  rien  à  sa  lettre.  «  J'ai  trouvé 
»  avant.  Mesmes  en  aucuns  bourgs  >,  un  petit  in-4®.  de  Leowicz  de  Con- 
j»  de  ce  pays  ,  et  de  la  Marche ,  que  »  junctionibus  magnis  insigniorihus 
»  je  ne  veax  nommer,  ils  firent  leur  n  superiorum  Plantarum  ,  etc,  in 
j>  testament  ;  et  m'estant  trouvé  là  ,  »  quartâ  monarchie  cum  eorumdem 
7)  je  leur  remontroy  que  si  toutes  „  effectuum  historicd  Expositione,  Il 
»  personnes  perissoyent  ,  qu'ils  ne  »  marque  les  conjonctions  de  Sa- 
»  pourroyent  trouver  d'héritiers  ,  »  tume  et  de  Jupiter  depuis  J.-C. 
»  mesmes  aussi  que  tous  les  biens  pe-  »  et  un  peu  devant  jusqu'à  l'an  r564, 
»  riroyent.  De  mesme  remonsti-a  »  et  y  joint  quelques  particularités 
»  Pantagruel  à  Panurce,  qui  estant  »  de  Thistoire  qu'il  prétend  avoir 
»  sur  la  mer ,  agitez  d  une  épouvan-  ^  rapport  aux  circonstances  de  ces 
»  table  tourmente ,  Paniirge  voyant    »  graiidesconjonctions.  Ilfait ensuite 


V  travailler  comme  les  autres  à  ab-  »  dans  tout  son  livret  ,  mille  grands 

»  battre  les  masts ,  et  voiles  ,  à  faire  »  événemens ,  dont  il  fait  honneur 
>i  le  ject ,  il  ne  parloit  que  de  faire 

»   son  testament ,  et  hurloit  et  crioit  ^„j  Cnyon ,  Leçon.  dWerse.^ ,  90I.  ïl ,  pag. 

»  qu'on  lui  apportast  encre  et  pa-  577,  578. 

Joly  nie  qne  Gnyon  iasiooe  qne  les  gens  d'^ 

(9)  Lonis  Gnyon  date  l'/pUre  d^dicatoire  du  «l»»»  fomenUieot  celle  terreur  ;  mais  il  convient 
//•.  volunu^  U  »•».  juin  x6i3.  MaximUien  qne  Gujon  ■  dit  que  p/i«ie«rj  «ur/r  et  pnfa«ca- 
mourui  Van  \^*j6.  t^*"'  '°  parlaient  dans  l*églîse  k  leurs  paroissiens. 

(10)  Van  i583.  Vcyetsa  Républiqve  en  la"  (ta)  Petit,  intendant  des  fortifications.  Dis- 
lin  ,  Ûb.  ly^  pag,  m.  6aSf  edit.  1601  ,  ii>>8o.  Mrtat.  sur  U  natovc  des  Comètes,  p.  337,  338. 


,8a  LÉRI.. 

»  ans  ^dipMs,  comètes  et  conionc-  haitaiC  qu'on  loi  enTOT^t  quel- 
»  tioDiitentinienlbienindipeaw  g^^    pasteor»    dans    le   Brésil. 

:  ^ru'"co%^TélT,^Z  «fit  Troyage  avec  1«  dm 

»  Saturne  en  Pisces^  an  mois  de  mai  ministres  que  I  église  de  GeneTe 

»  t583,  et  la  conjonction  de  près-  j  envoya,  l'an  i556.  Ils  arrÎTè- 

»  que  toutes  les  planètes  en  Jries,  ^^  ^   y^^  j^  Coliffni    SOUS  le 

»  sur  la  fin  de  mars ,  et  au  commen-  .        .          ^             .       ^ 

,  cernent  d'arril  ,584,  «urne  d'une  tropique  du  capncome,  au  moi* 

-»  éclipse  de  soleil  au  9o«.  degrë  du  de  mars  i557.  Len  parttt  de  ce 

»  Taureau.  Il  ne  doute  pas  que  tout  pays-là  avec  quelques  autres ,  le 

>  cela  nWne  une  comète,  et  que  /  J^  janvier  l558,  et  arriva  au 
»  la  comète  n^amene  la  fin  du  mon-  .  \    m       .                 •      j 

«  de,  .ur  la  fin  du  tricone  d'eau  et  Port  de  Blavet  aa  mois  de  mai 

»  le  commencement  au  tri^one  de  de  la  même  année  (^).  U    com- 

s  feu.  Il  en  rapporte  une  raison  ad-  posa  une  Relation  de  ce  voyage 

»  mirablc     que   rexpënence  a  de-  j^j  •  ^  ^^  j^^^^g  j^     J^ 

9  mentie.  Le  monde ,  dit-il ,  a  com-  ?«/  '*.        *.j*-f  t^ 

,  mencë  par  la  conjonction  dans  le  T^^J^  (  ^  )  >  f\  ^^"^^  Lescarbot  a 

»  trigone  de  feu ,  donc  il  finira  par  insère  le  précis  dans  son  histoire 

9  le  trigone  d'eau.  Je  réponds  i^.  de  la  nouvelle  France.  Il  fut  re- 

>  nego  antecedem  ;  a«.  nego  coiu^         ministre  après  son  retour  de 
»  quenUam,   Ce  n  est  pas  tout  :  1  an  f, .       ,  .  ,^  .  . 

•  î  584 ,  ou  pour  le  plus  tard  l'an  *  Amérique  :  je  ne  sais  pas  bieu 

j»  1 588  y  est  la  fin  du  trigone  d'ean  ;  oii   il   exerça  son  ministère'*'^; 

»  donc  le  monde  finira  en  ce  temps-  mais    je    n'ignore    pas    qu'il  se 

>  là ,  car  ce  ne  serait  pas  la  peine  xrouyik  à  Sancerre ,  quand  cette 
»  d  attendre   encore  8oo  ans,  pour      -ni..        •»    »       «  ^      jr   o    ti 

»  trouver  encore  une  fin  du  trigone  v^lle  fut  assiégée ,  l  an  i  SyS.  Il  a 

»  d'eau  et  une  évolution  entière ,  au-  publie  la  Relation  de  ce  siëge  , 

»  trement  le  monde   durerait  près  gt  de   la  cruelle  famine- que  les 

»  de  6  4ooans    ce  qui  est  manifeste-  assiégés  souffrirent.  Le  maréchal 

>  mentcontre  la  prophétie,  ^uoacum  .    i     r^i  «^       i    •  i  e 
»  prophetid  manifesté  pugnat ,  etc.»  de  la  Châtre  lui  donna  un  sauf- 

(D)  //  mourut  a  Lawineen!']  C'est  conduit  pour  aller  oii  il  voudrait 

une  ville  de  Souabe,  sur  le  Danube,  avant  même  que  la  capitulation 

Lepricius  y  faisait  sa  résidence  ordi-  f^^  conclue  (i/J.    Il    s'en    aUa  à 

naire.  Ce   fut  la    que  Tycho-Brahe  -j  ^  ^  . 


M  de  Tbott  »  est  trompe  quant  à  la   j^j   Jédiaut  la   relation  de  son 
ville  où  Leovicius  mourut  :  il  dit  i     n    '  -i    t       •  •  i  * 

que  ce  fut  à  Augsbourg  (i4).  voyage  du  Brésil.  Je  n  ai  pu  de- 


(i3)G.Meiidii.\  in  ViUTychom.Brabei,/i*.  terrer   eucore   la   suite    de  ses 
p«f;.  ^«  »  "o'""»'  ^  Operum.  Il  nomme  avcnturcs  **.  La  Groîx  du  Maîoe 

(i4)  Tbnan. ,  lit.  Lix ,  pag.  tog.  a  tait  trois  tautes  (B). 


LÉRI  (Jean  de),  ministrepro-  ^^^  co«u^,,. Relation. 

testant  *«  était  Bourguignon  (a).  ^^^  xhuan. ,  lib.  xri.pag.  m.  335.  r^r^ 

Il  étudiait  à  Genève**, lorsqu'on  ««*"  "Vanllas,   Histoire  de  l'Hérésie,  AV. 

J      rr         T.                   08  *i  Papillon,  dans  sa  B<&/iofA^ue£fe  ffour- 

♦»  Il  était  né  4  Léri,  près  de  laMargellc,  g-og^nc,  dit  sur  l'autorité  de  de  Thou  ,  qnc« 

et  non  i  la  Margelle ,  comme  on  le  dit  com-  f»*  *  ^^  Cbarité-sur-Loire. 

munément.  (<0  Hlstorîa  de  Sancerri  Obsidione,  pag. 

(a)  Natif  de  la  Margelle,  terre  de  Saint-  4?  »  4^»  ^dit.  ffeidelb,,  iSjt). 

Seint,  au  duché  de  Bourgogne,  •*  H  mourut  après  i6iO;  car  en  161 1  il 

**  Joly  doute  que  Léri  ait  étudié  «Genève,  était,  dit  Joly,  îk  Lisle,  près  do  MuBtriciùcr. 


LESBOS.  i83 

J'ai  vu  son  Histoire  mémora-   rence  que  Ton  puisse  canvertir  ces 
ble  de  la  ville  de  Sancerre.  Elle  P^"P^^'  \  l'évangile  ,  puisaue  non- 

^  ^  .  •      '    •      oo      i>  f    /      seulement  us  ignorent  la  dinerenc& 

fut  imprimée  in-S  .  ,lan  1574,    j^  ^^e  et  de  la  vertu,  mais  aussi 

et  contient  253  pages.  L'abrëgë,   Pexisteace  divine.   Bonum  à  malo 

qu'on  en  publia  en  latin  à  Hei-   f^on  secemunt;   denique   vitia   quœ 

delberg  ,  apud  Joarmem  Mares-  f  «^"''^  ^«  cœtens  gentihus  naturaU^ 

1    r?         \r         r   /!•                     •  ter arsuit ,  loco  virtutis  habent  :  sal- 

Challum  lan   157b,  ne  contient  temuitiorumtumtudinemnonagnos' 

que  5o  pages  £nr-8°.                  >  cant,  adeo  ut  hac  in  re  a  brutis  parUm 

différant.   Cœterum ,   quod  omnium 

(A)  //  composa  une  relation  de  ce  perniciosissimum  est,  Uxtet  eos  an  sit 

yjage,']  Les   discours   qu'il   faisait  Deug  ^  tantUm  ahest  ut  legem  ejus 

,  uel  potentiam  et  bo 
lirentur  ;  quojît  utpr 

_„  adempta  spes  lucrifa 

nuscrit   à  une  personne   qui  le  lui  di  eos  Christo  :  quod  ut  omnium  est 
renvftya  par  des  gens  à  qui  on  Fôta  grauissimum,  ita  inter  cœtera  maxi- 
à  la  porte  de  Lyon.  Ne  pouvant  le  'jnè  œgrèferimus  (S).  Il  filoute  qu'oit 
recouvrer  ,  et  le  tenant  pour  perdu  ,  lui  objectera  que  ce  sont  des  tables 
il  se  mit  à  le  composer  tout  de  nou-  rases  qui  recevront  aisëment  la  cou- 
veau,    et  le  perdit  encore  une  fois;  leur  évange'lique ,  puisqu'elles  n'ont 
car  s'ëtant  sauvé  de  la  Charite-sur-  rien  qui  y  soit  contraire.  Il  ne  rë- 
Loire  à  grand*  hdte  pour  s'enfermer  pond  autre  chose  à  cette  objection  si 
dans  Sancerre  au  temps  de  la  Saint  ce  n'est  que  la  diversité  des  langues 
Barthëlemi,  il  laissa   tous  ses  livres  est  un  grand   obstacle ,   et  que  les 
et  tous  ses  papiers  exposés  à  la  pille-  truchemens  que    l'on  pourrait  em- 
rie.  Mais  lorsqu'il  y  songeait  le  moins  ployer  étaient  papistes.  Audio  qui- 
il  recouvra  son    premier  travail  à  d^m  qui  mox  objiciet  eos   tabulam 
Lyon  ,  l'an   1 576 ,  et  le  publia  l'an-  rasam  esse  quœ  facile  suis  possit  de- 
née  suivante  (i).   Il  s'en  fit  plusieurs  pingi  colonbus  ,  quod  nativo  hujus- 
e'ditions  *.  Je  me  sers  de  la  troisiè-  modi  colorum  splendore  nihil  habeat 
me,  qui  est  celle  de  l'an  iSg^,pour  contrarium,  Sed  nôrit  ille  quantum 
les  héritiers  d'Eustache  P^ignon.  J'en  impendiat  idiomatum  diuersitas.  Ad- 
ai    cité  bien   des    choses    en   quel-  de   quod  desunt  nobis  interprètes ., 
ques  endroits  de  ce  Dictionnaire  (2).  qui  Domino  sint  fidèles  (6). 
On  a  fait  beaucoup  d'attention  à  une  (B)  La  Croix  du  Mahteafait  trois 
chose  que   l'auteur  remarque  (3)  ;  fautes."]  i®.  Il  a  dit  (7)  que  Jean  de 
c'est  qu  au  regard  de  ce  qu  on  nom-  Léri  était   ministre  à  Genève ,  l'au 
W€  religion  parmi  les  autres  peuples,  i558  ;  a°.  que  l'ouvrage  de  Jean  de 
il  se  peut  dire  tout  ouvertement  que  Léri  est  la  traduction  de  l'histoire 
non-seulement  ces  pauvres  sauvages  d,'ùn  voyage  fait  au  Brésil  5  3**.  que  ce 
n'en  ont  point,  fnais  qu'aussi  s'il  y  a  yoyage  fut  fait  l'an  i555. 
nation  qui  soit  et  vive  sans  Dieu  au 

monde  ,  ce  sont  vraiment  eux  (4).  J^)  Richier ,  dans  une  ^«««J^*/*/^ 

T         '.    .   .         iv  j>'   w  ^    France  j4ntarclique ,  le  3i  de  mars  tSS'j.  Elle 

Le  ministre   Pierre  Richier  avoue  ^,j  ^^  ccxxxvih.  parmi  Us  Leur»  de 

le  même  fait  dans   une  lettre  qu'il  Calvin. 

écrivit  de  ce  paVS-là.    Il  V  témoigne  (6) Richier,  là  même.  Confe're%  nvecceeiUs 

«jnn  r.a.^^¥   aIJ:^  ■^«;-  ».,r..,»^  o«^«  Pensées  diverses  sur  les  Comètes,  num.  X19  et 

son  regret  de  ne  voir  aucune  appa-   \-^a„,. 

(7)  La  Croix  da  Maine ,  Bibliothèque  fran- 
C»)  Tir4  de  la  préface  de  Jean  de  Léri.  çaise,  pAg»  aS?*  ' 

*Joly  observe  que  la  première  édition   n'est 

r .ts.'fr.'.'-SSl^'.ïrsSri  p.h.'.'::       LESBOS  ,  Ue  de  U  mer  Egée 

1600.  L'aoteor  le  traduisît  Ini-méme  en  latin,     pfOChe      de     1  HellespOnt     et    dU 
y«nève  ,  x586  et  i.'>q4.  De  Brv  et  Parchas  ont    *^        ..  .1^    l«i„*J^       Ât.^:*     f« 

inséré  dan,  leurs  coU?ctioos  la  «lation  de  Léri.       COIltment     QC    1  ASlC   ,    était    ta- 

jom?  x/jfViX/?^'"'^'*'""'*^'"''***""**"'   ™c^se  par  ses  bons  vins  {a) ,  par 

(3)  Foy„  le   Thvre  de  Saumur.préface  du         ,  .  _,.        ...     _,__        _-,-    s  vir    v^^^^ 
Traité  de  1.  Sauerslilion.  (")  PI'»  .  '**•  ^'^'  <^-  ^''  '*  ^^'  ^"^^^^ 

(4)  Jcan'de  Léri ,  préface.  La  Gerda ,  sur  Virgile,  Georg. ,  lib.  lU  vs.  90. 


i84  LESfeoS. 

son  marbre  (b) ,  par  la  fertilité  mâles  de  Mitylène  au-dessus  de 
de  sou  terroir ,  par  les  hommes  l'âge  de  puberté ,  ne  £ùt  mise 
illustres  qu'elle  avait  produits  en  exécution  ;  mais  paf  bonheur 
(A)  y  et  par  beaucoup  d'autres  le  contre  ordre  des  Athéniens  ar- 
choses.  Cadmus  ou  Gadmilus  ,  riya  lorsque  l'on  se  préparait  aa 
l'un  des  Cabires,  y  habita,  et  y  massacre.  Thucydide  donne  lâ- 
devint  përe  de  Prylis  qui  fut  un  dessus  un  fort  grand  détail  (k). 
trës^grand  devin ,  et  fort  con-  On  attribue  aux  Lesbiens  une  in- 
traire aux  Troyens  (c).  Elle  te-  vention  qui  est  si  abominable 
nait  le  septième  rang  entre  les  que  la  langue  française  ne  peut 
plus  grandes  îles  de  la  mer  Mé-  servfr  à  l'exprimer  (C).  Peu  de 
diterranée  (B).  Les  Grecs  ,  sous  gens  ont  fait  mention  de  roracle 
la  conduite  de  Graiis  ,  arrière-  de  cette  île-là  (D).  Elle  se  nom- 
petit-fils  d'Ores  te  ,  fils  d'Aga-  me  aujourd'hui  Mételin  :*j'en 
memnon ,  y  établirent  une  co-  parlerai  sous  ce  mot ,  et  je  ras- 
lonie(^),  qui  devint  si  floris-  semblerai  plusieurs  choses  que  j'o- 
sante  qu'elle  et  la  ville  de  Gume  mets  présentement, 
passèrent  pour  la  métropole  de  ^^^  ^  ^^^  ^^^ 
toutes  les  colonies  grecques  qui 

composaient    l'Éoliae  ,    et    qui  (A)  Elle  était  fameuse  pitr  les  hom- 

étaient  environ  au  nombre  de  rnes  illustres  qu'elU  auait  produits. -[ 

.        ^    /  X  T»  •  'i.      j  rittacus ,  run  des  sept  sages ,  le  poète 

trente (e).Pausanias  prétend  que  Akëe,  la  fameuse  Sapho,  le  rfcéto- 

Penthilus,  fils  d'Ores  te ,  fut  ce-  ricien  Diophanes,  rbistorien  The'o- 

lui  qui  s'empara  de  l'île  de  Les-  phanes  ,  étaient  natifs  de  la  ville  de 

bos(/).  Elle  avait  eu   plusieurs  Mitylène,  comme  aussi    Potamon 

^    Tk\'  M.      '    /   \  Lesbocles  ,   et  tnnacoras.    La  Yille 

noms  :  Pline  en  rapporte  six  (g)  ;  ^'Érèse  fut  la  patrie  %  Thëophrasic 

et  néanmoins  il  ne  parle  pas  de  et  de  Phanias ,  disciples  d'Aristote. 

celui  d'Issa ,  que  Strabon  (A) ,  ni  Le  musicien  Arion  dont  l'aventure 

Hésychius,  n'ont  pas  oublié.  Elle   ?f  "  célèbre,  était  de  Méthjmne. 
^<  ,,  r-^'ii  -j  '      Un  compte  parmi  les   illustres  Lès- 

ent )usqua  neuf  villes  consider-   bje^,  riSstofien  Hellanicus,  Terpan- 

rables;  mais  au  temps  de  Stra-  dre  le  musicien,  et  Callias  qui  inler- 

bon  et  de  Pline  à  peine  en  res-  prêta  les  vers  d'Alcée  et  les  vers  de 

tait-il  quatre,  savoir,  Méthymne,  t^^  ^  '  ^'  ^^'i'^^  !f  catalogue  que 

É,       *  T»       L        M.   TiJF-M.   T        / '\  otrabon  nous  a  laissé.  On  n'y  trouve 

rese,  Pyrrha  et  Mitylene  (z).  pointlepoëteLesches,  qui  avait  com- 

Les  Lesbiens  abandonnèrent   le  posé  une  petite  Iliade ,  et  qui  était  de 

parti  des  Athéniens  pendant  la  î-esbos  (a). 

guerre  du  Péloponèse,  et  en  fu-  <^^  P^^,  tenait  le  septième  rang 

^     ^    -i  n.'  f       •                            .       .  entre  les  plus  grandes  îles  de  la  mer 

rent  châties  rigoureusement ,  et  Méditerranée.  ]   Consultez  M.  Bo- 

peu  s'en  fallut  que  la  sentence  chart  (3)  qui  allègue  sur  pe  sujet  le  té- 

qui  condamnait  à  mort  tous  les  moignage  d'un  grand  nombre  d'écri- 
vains. Cela  lui  sert  de  fondement  pour 

{b)  Plinius ,  lib.  XXXFI,  cap.  VI.  donner  une  étymologie  phénicîenue 

(c)  Voyez  la  remarque  (B).  du  mot  Lesbos  ;  car  11  trouve  que  ce 

{d)  Strabo ,  IW.  XIIT,  init. ,  pag.  4oo.  mot-là  signifie  a  J  septiniam  ,  sous-en- 
(tî)  Idem  ,  ibid.^  pag.  428. 

(/)  Pausan.  ,  lib.  III,  cap.  II,  p.  m.  207.  <})  ^""^  ^'  Strabon ,  Ub.  XIII ,  pmg.  4»4t 

(A)  Strabo    /.»./.  w  ^,  (,j  „^,.^,  ^^     ^^  ^         „ 

(<)  Plinius ,  M.  r,  cap.  XXXI ,  p,  m,  021.    pag.  m.  4t5  ,  416.       * 


LES'ÎOS.  i85 

tendez  insulam  :  et  il  suppose  que  d*a-  Pile  de  Lesbos  ,  qu'un  cheral  de  bois 

bord  les  Phéniciens  nommèrent  ainsi  serait  la  machine  ayec  laquelle  ils 

la  ville  qui  était  dans  l'île^  et  puis  Tîle  subjugueraient  la  ville  de  Troie, 

même.  Il  prouve  par  Tautorité  d'É-  (C)  On  attribue^ aux  Lesbiens  une 


sont  doctes  et  spirituelles  ;  mais  il  gnerai  pas  en  français  cette  vilenie , 

me  semble  que  les  Phéniciens  au-  mais  je  m^abs  tien  cirai  même  de  rap- 

raient  eu   besoin   de   beaucoup   de  porter  e^  latin  une  partie  des  choses 

temps  pour  savoir .  que   cette  île-là  que  des  e'crivains  fort  graves  ont  em- 

ëtait  la  septième  des  grandes-  îles  de  ployées  dans  leurs  livres  pour  l'ex- 

la  Me'diterrane'e.  Une  telle  connais-  pliquer.  Mais  puisque  le  grand  Éras- 

sance  suppose  plusieurs  navigations,  me  n*a  pas  cru  qu'il  dût  exclure  du 

et  plusieurs  comparaisons  entre   la  recueil  de  ses  proverbes  celui  qui 

Sicile  ,  la  Sardaigne ,  et  les  autres  îles  était  venu  de  là  ,  il  me  doit  être  per^ 

qui  composaient  cette  pléiade ,  ou  ce  mis  de  copier  quelque  chose  de  ses 

nombre  septénaire:  et  l'on   ne  voit  recherches.  Aiunt ,  dit*il  (7)  ,  turpi- 

pas  que  ceux  qui  cherchent  de  nou-  tudinem  quœjfer  os peragitur  yfetla- 

veaux  psiys,  et  qui  découvrent  des  tionis  opinor,  aut  irrumationis ,  pri- 

habitations  ,   et  qui  sV  établissent,  miim  à  Lesbiis  auihoribus  fuisse  pro^ 

attendent  long-temps  a  les  nommer,  fectam,  etapudillosprimum  omnium 

M.  Bochart  ne  se  prévaut  pas  des  pa-  fœminam.  taie  quiddam,  passant  esse. 
rôles  de  Lycophron  qui  nous  ap-  Interpres  hujus  rei  testem  citât  Theo- 
prennent  que  Oadmus  séjourna  dans  pompum  in  Ulysse...  et  StratiJem  in 


portons  le  passage  de  Lycophron  :  MiKhovo-cty  >i^  hurCtilf  to««  f  i/^îroTdtî, 

'Hç  /jLti  a^  K*J)uoff  a<^)iX'  •»  îripipp^TA»  (?««  combibones  jam  suos  contaminet. 

"ÎTo^i  ^vrtuo-cu  Svo-fAtySv  ^oJV»^It>»v,  Je   ne   pense  pas  qu'il    ait   attrapé 

TlripTOT  gf  Atxavtoc  àBtJov  o^opoy ,  la  pensée  d'Aristophane  à  l'égard  de 

Tmv    ûiùBopiaJfAecy    a-uyKO/rttoita.yr'nii  ces  paroles  : 

ITpt/Xiv,   ^             ^  AoKtTç   ^  yuoi  xtù  ActC/k  katùL  nroùç 

Uiinam  te ,  Prjli^  Cadmus  in  insuld  Mihi  at  videre  Labde  juxta  Letbios  (S). 

Issdnon  genuisset^  hoslium  dueem,  Yesp.  z337. 

àognatorum  tuorum  e^ersorem,     '  ï^c  sens  qu'il  y  donne  paraît  bien  froid 

Vaum  ad  opûma  verissimum  (4).  ct  forcé.  Il  ne  faut  pas  trouver  étrange 


que  c'est  Mercure  qu'il  désig 


par  ce  nom-là  ;  car  il  le  fait  petit-fils  plutôt  par  conjecture  que  par  au- 
d'Atlas,  et  père  de  Prylis.  Le  com-  cun  trait  d'érudition  propre  à  prou- 
mentaire   d^saac  Tzetzès  nous  ap-  ver  ou  à  éclaircir.  Alludit,  dit-il  (9) , 


5 rend  (5)  que  Lycophron  se  sert  ici  adfœditatem  Lesbiam.  £  Tanta  mihi 
u  mot  Cadmus  par  abréviation  ,  au  prurigine  i^ideris  correpta  ut  uel  me- 
Heu  de  celui  de  Cadmilus  dont  il  dium  t^irum  glubere  ,teriisLYiriYoraTe 
s'était  servi  dans  le  vers  i5a  ,  et  qui  possis"]  fartasse  id  etiameo  dictum  est 
est  le  nom  que  donnaient  les  Bœotiens  ^^od  eam  diuaricatis  crurïbus  decum- 
au  dieu  Mercure  (6).  Il  nous  apprend  oentem  uideret.  Galien  a  fait  mention 
aussi  que  Mercure  eut  de  la  nymphe   àe  la  turpitude  Lesbienne  ,  mais  sans 

Issa  un  fils  nommé  Prylis  qui ,  gapie'  ^r^me ,  sur  U  p^.eH,e  M(r^.if «*t.  c'est 

par  les  presens  de  Palamède  ,  prédit   i,  tXX:  de  la  rif.  centurie  de  la  Jlir 
aux  Grecs  ,  quand  ils  abordèrent  à   chil. ,  pag.  m.  795. 

C4)Lyeoph«m.  .s.  «g,  pag.  io.edii.  Oxon.,       (8)  AmlopW.,  m  'ExxXHtr.^Çot^^*.^ 
i6g-,  w  »  r  o       >  (9)  TanaaHilIas  Faber  ,  m  hœc  verba  Ansi»- 

(5)  Txeii.,  in  Ljcopbron. ,  w/.  as3.  pbanî» ,  Aat^ÊJk  JtatTai  TOi/f  A«<r/6iot/c ,  epi»t., 

(G)  /dem,  ibidem  ^  v*.  319.  Hb.  11^  pag,  967,  a68. 


i86  LËSBOS. 

expliquer  ce  que  c^éUit  11  ne  jugeait  miner  les  anciens  auteurs,  ou  il  (aot 
pas  que  cela  fût  n^essaire  dans  un  souffrir  que,  pour  débrouiller  le  sens 
temps  où  tout  le  monde  entendait  d'un  mot  difficile,  on  allègue  lenn 
cette  expression  ;  mais  après  plu-  pai^oles.  Cependant ,  je  n^ai  point 
sieurs  siècles  une  infinité  de  mots  voulu  employer  tous  les  témoigna- 
grecs  sont  devenus  extrêmement  diffi-  ges  de  Mercurial;  il  faut  s'assujettir 
ciles  â  entendre  ,  et  il  a  fallu  que  les  quelquefois  aux  scrupules  de  Li 
critiques  aient  bien  sue  pour  deyiner  mode. 

ce  que  les  anciens  ont  voulu  dire.  Le  (D)  Peu  de  gens  ont  fait  mention 
docte  Mercurial  lâcha  de  trouver  le  de  l'oracle  de  Vîle  de  Lesbos.  3  Phi- 
sens  de  ce  passage  de  Galien.  Gale'  lostrate ,  si  je  ne  me  trompe ,  est  le 
nus  ^  dit-il  (lo),  lo  de  Simp.  nied,  seul  qui  nous  en  apprenne  des  noo- 
cap,  I.  Xetwcratem  damnans  ,  quod  velles.  Il  dit  (ii)  que  Philoctète  par- 
slercora  œgris  uoranda  daret ,  pro-  tit  volontairement  de  l'île  de  Lem- 
brum.  ait  grauius  esse ,  xo^^o^«t')/ov ,  id  nos ,  après  que  Diomède  et  Néopto- 
esty  stercoritforum  audire,  auamfel-  lème  ,  uls  d'Achille,  l'en  eurent  re- 
latorem ,  aut  cinœdum,  Subjungit  (fuis  au  nom  de  toute  l'armée  grec 
deinceps  :  xcù  <r»y  âua-xpf^v^ymi  fAûihXoi  que  ,  et  déclaré  V oracle  qu'ils  avaient 
/SJ^xt/TToyutâct  Toi/(  ^o»yiitiÇoy<reic ,  tmv  en  touchant  ses  flèches  ,  î^enu .... 
xt^ict^oy<rapy.  Qui  uero  sint  phœnicis'  de  Lesbos  :  «  Car  ajoute  Philostrate, 
santés  ,  et  lesbiassantes  apudipsum ,  »  les  Grecs  usent  de  leurs  oracles 
nullibi  explicatum  habetur.  Ego  ita-  »  domestiques ,  comme  de  celuj  de 
que  repeno ,  spurcissimam  quandam  »  Dodone  ,  et  du  Pythien  ,  et  de 
apud  Phœnices  libidinis  speciem  ex-  »  tous  les  ai^tres ,  où  se  rendent  des 
titisse ,  qud  uiri  ***  lingebant ,  quâue  »  prédictions  approuvées ,  et  qui  ont 
interdum  impurissimos  homines  Ro-  »  vogue  et  Réputation  ,  ainsi  que  de 
manos  usos  esse  memoriœ  mandatum  »  la  Bœoce  et  rhocide  :  mais  comme 

est.  Nam  Seneca JHos  cun-  »  Lesbos  ne  ^st  gueres  esloicnée  de 

nilinsos  frequentissimè   diffamatos  ,  »  Troye  ,  les  Grecs  qui  estoient  là 

apud  Inartialem   est  reperire  ;  qui  »  devant  y    envojrèrent  à   l'oracle, 

jorlassè  phœnicissare    aicebantur  ,  »  lequel  se  rendoit  la  par  Orphée. 

quod  lahia  sanguine  rubea  sœpissimè  »  Pour  aultant  qu'après  le  cruel  mas- 

generent  :  unde  Martialis  ....  Jam.  »  sacre  qu'en  firent  les  femmes  Thra- 

i'erb  Xftf^idi^tiv  ,  quid  esset ,  ab  aliqui-  »  ciennes ,  sa  teste  estant  parvenue 

bus  explicatur ,  obscœnum fuisse  tur-  »  en  Lesbos ,  s'y  arresta  sur  une  ro- 

pitutUnis  genus  ,   quo    uiri    inguina  »  che  ,  du  dedfans  laquelle  se  ren- 

puerorum  ,  vel  virorum ,  ore  et  labiis  »  doient  ces  oracles ,  si  que  non  sea- 

tractabant ,  irrumationem  alias  uoca-  »  lement  les  Lesbiens  se  servoient  en 

tam  ,  et  sicUti  phœnicissantes  labra  n  leurs  prédictions  et  devinemens  de 

rubicunda  sibi   reddebant  ,   sic   les-  »  ce  chef,  mais  tous  les  autres  Eo- 

biassantes  alba.   Ob  quod  Catullus  »  liens  encore  ,  et  les  Ioniens  leurs 

ad  Gellium  :  u  proches  voisins  qui  v  venoient  an 

Nejcio  quid »  conseil ,  et  de  Babylone  mesme  : 

»  car  il  prédit  tout  plein   de  choses 

Hesychius  tamen  aliter  videtur  senr-  »  aux  roys  de  Perse  ,  et  entre  autres 
sisse,  sed  qud  autoritate  aut  ratio  ne  »  à  l'ancien  Cyrus ,  auquel  on  dit 
ductus  ,  ignoro.  J'ai  supprimé  quel-  »  qu'il  donna  une  telle  response  :  Ce 
ques  mots  et  quelques  passages  dans  »  qui  est  h  moy ,  6  Cyrus  ,  est  a  toff 
cet  endroit  de  Mercurial  :  ce  n'est  »  voulant  par-là  liiy  donner  a  en- 
pas  que  je  prétende  que  ce  savant  »  tendre  qu'il  viendroit  occuper  les 
médecin  n'ait  pas  eu  droit  dé  rap-  »  Odrysiens  et  l'Europe,  ^e  fait  Or- 
porter  tout  ce  qu'il  a  rapporte'.  Un  »  phe'e  autrefois  acquit  beaucoup  de 
commentateur  ou  un  interprète ,  qui  «  pouvoir  et  crédit  par  sa  grande 
nefait  que  se  servir  de  l'autorité  d'un  >»  sagesse  et  science ,  mesmem eut  à 
écrivain  tel  que  Martial  ,  connu  de  >>  l'endroit  des  Odrysiens  ,  et  de  toos 
toute  la  re'publique  des  lettres  ,  ne  »  les  autres  Grecs  qui  célèbrent  ses 
peut  pas  ^tre  blâmé.  Ou  il  faut  exter-       ^    ,  „, ..  ......   „^., 

(il)  Pbilostratns ,  tn  Heroicis,  i/t  Phiioctei» 
(lo)    Hieron.   Mercurial»»,   Variamm  Lectio-     Je  me  ter*  de  la  traduction  de  Vigênère  ,  foli9 
uuin  lih.  /r,  eaff.  XII l^  pag.  m.  aji ,  «a.  «53  du  //•,  tome^  édition  in-4». 


LESCARBOT.  LESLIE.  187 

.  mystères.  Mais  par  ce  que  dessus  il  LESLIE  (a),  maisonillustred'É- 

.  -vouloit  aussi  designer  à  Cyrus  ce  ^^cca  îeeii/l'iin^ACT^Ki'n/^i'no,-.*»^,^ 

.  .ïui  luy  deroit  fmableme^t  arri-  cosse,issud  un  des  principaux gen- 

>  ver  :  car  s'estant  haiBarde  de  don-  tilshommes  qui  allèrent  de  Hon- 
»  ner  iusqu^an  delà  du  Danube  con-  grieen  Angleterre,  et  puisd'An- 
»  ti-e  les  Massagetes  et  Issedoniens ,  gleterre,en Ecosse ( A), avecla  rei- 

>  peuples  de  la  Scythie ,  il  y  fut  mis  ^^  Marguerite  (b) ,  environ  l'an 
.»  a    mort  par  une  femme  qui  leur  v    /  ^^ti   >          1   •   r> 

.>  commandait ,  laquelle  luy  couppa  '  ^7^  W'  I*  «  appelait  BarTHÉLEMI  , 
K>  la  teste  tout  ainsi  que  les  Thra-  etil  épousa  l'une  des  filles  d'hon— 
»   ciennes  ayaieqtfaità  Orphée  (la).»  neur  de  celte  reine,  et  en  eut  un 

'  rCï»)  On  a  ici.  un  exemple  du  galimatias  des  fils  nommé  MalcollÛe.  QuelqUCS- 
r^jaonses  des  oracles  du  paganume ;  etw  que  j«  .  «  ».•- 

f^^utr^n  voir  de  plus  tire' par  Us  cheveux  que    ^US    OlSeUt    qqC    Sa    temme    était 

l'^jrpiication  de  ta  réponse  faUe  à  Cjrnu  ?        propre  soBur  de  la  reine.  li  se  fit 

I^ESCARBOTCMarc),  avocat  tellement  estimer  du  roi  d'Ecosse, 

en    parlement,  a  composé  une  «^*^®  ^'^tres  actions  pour  avoir 

liistoire  de  la  Nouvelle-France  construit  et  courageusement  dé- 

(A).    Il   avait  séjourné  quelque  fendu  la  forteresse  d'Edimbourg, 

temps  en  ce  pays-là.  Depuis  il  V^  **  ®°  o^*^^*  ^^^  récompenses 

suivit  en  Suisse  Pierre  de  Castille,   très-honorables  (B).   Il  mourut 

ambassadeur  de  Louis  XIIL  Et  "^Y"^^^  d années,  et  couvert  de 

comme  il  aimait  à  faire  des  rela-  S*<>^^«'   ^^^  }^^^,'   ^es  succes- 

tions  des  pays  011  il  voyageait,   seurs  en  droite  ligne   parurent 

il  fit  le  tableau  des  treize  cantons  avec  éclat,  tant  par  les  nouveaux 

en  vers  héroïques  et  le  publia  à  bienfaits  qu  ils  obtinrent  de  leurs 

Paris,  l'an  161 8.  Il  était   né  à  prmces ,  que  par  les  mariages  qui 

Vervins  ià).  ^  allièrent  aux  plus  illustres  fa- 

,     ,       ,„..,,  „     milles  ,  îusques  à  David  de  Les- 

(a)   Lescarbot ,  Histoire   de   la  nouyelle  •    *,.    '^^     i.     -^*«  i 

France,  li*^.  II,  chap.  v,  pag.  m.  179.  ^^^  >  q^i  était  le  huitième  depuis 

Bar  thélemi .  Ce  David ,  après  avoir 

(A)  lia  composé  une  histoire  de  la  ç  -.  1     «up--e  dan-   ]«  p«lpotinP 

IVouuelle  France.  ]  Elle  contient  les  '^"  ^*  guerre  dans   la  Palestine, 

JVat^igations ,  Découvertes  et  Hahi-  contre  les  ôarrazins,pendant  sept 

tutions  faites  par    les  Français  es  ans ,  revint  en  Ëcosse  ;  et  quoi— 

Indes  orientales  et  Nouvelle  France ,  qu'il  eût  quatre-vinffts  ans  ,  il  se 

sous   l'aveu  et  aiitorité  de  nos  rois  i.»..;*     «?  fi»   ««   ^h,  ^„:   A,*   i« 

très-chrétiens  ,  et  les  diverses  fortu-  ™^"^  ®*  ^}  V"^  ^^^  ^"^  *"*  J^ 

nés  d'iceux  en  l'exécution  de  ces  cho'  premier  qui  S  appela  baron   de 

ses  depuis  cent  ans  jusques  à  hui,  Leslie.  Ses  descendans  finirent  à 


figures  d'icelle.  Je  me  sers  de  la  se-  Leslie,  qui  mourut  fort  endetté, 

conde  édition,  qui  est  de  Paris,  chez  Sa  veuve  épousa  Jean    Forbes  , 

Jean  MiUot ,  161 1 ,  in-S^  Cet  ouvrage  q^i    payant  les  créanciers  devint 

est  assez  cuneux  :  lauteur  y  entre-  *                -j^i^u-        ■     j     t- 

mêle  plusieurs  remarque,  de'littéra-  POSSesseur  de  la  baronie  de  Les- 

ture.  Il  commence _par  la  description  (*«)  ^^  Français  écrivent  et  prononcent 

du  voyage  de  Jean  Vërazzan,  Floren-  H*lfJ^7  ^'*7  ?"  ''"  Lesl«as. 

tin ,  qoi  fut  envoyé  en  Amérique  par  ^^^  f  f'  a  été  canonisée  :  ^est  celle  quon 

■c     '  ^  .    T__     1,    «^  .c    /    ir  'i^T      '■  nomme  sainte  Marguerite.  Voyez  l article 

François I«r.,l an  i5a4.yoilaleprc.  Drummond,  icm.  F/,  ;,^.  19,  auteate, 

micr  voyage  qui  ait  été  fait  en  ce  vers  U  commencement, 

pays-là  sous  les  auspices  de  la  cou-  (<•;  Mnlcolme,  TU-,  dunom,  régnait  alors 

ronne  de  France.  en  Ecosse. 


1 


i88  LESLIE. 

lie  (d).  Tons  les  Leslies  qui  sub-  la  fois   trois  généraux  y    an  ea 

sistent   aujourd'hui   descendent  Ecosse  (F) ,   un  en   Allemagne 

de  deux  branches  collatérales,  sa-  (G),  un  en  MoscoTÎe  {f)  (H). 

voir  de  celle  de  Rothes  ,  et   de  J'en  parle  dans  les   reaiarqne». 

celle  de  Balquhane.  La  branche  Le  fameux  évéque  de  Rosse  ,  sons 

de  Rothes  commença  à  Normafto  le  règne  de  Marie  Stuart ,  était 

Lesli£,  frère  de  David,  et  s'ac-  de  cette  maison  (I).  Moréri  ea 

crut  merveilleusement  en  biens  parle  sous  le  mot  Leslei. 

et  en  dignités.  George  •  arrière-  *  »,  ^  ^     ,.           .    .  v  ^ 

.-.    nPjj     *T                jr*i  {f)Tiréd^unlwretmpnmeà  Grtaz.Pa 

petlt-hlS  de  JNormand ,  tut  lèpre-  ,^    apud  hœrcdes  Wadmanstadii,  et  «u 

mier  qui  s'appela    comte  de  Ro-  £«W:Lauru8Lcd«anaexpUcata,  sWe  clarior 

THEsW.  La /roite  ligne  masculi-,  :^„7„tir.ï'.'rrcurŒL.tÙt 

ne  de  ses  deSCendanS  a  fini  ,  1  an  lis,  officils,  domiaiis,  gestisque  celebnon- 

1681,   par    la  mort    de   JeAW    de  bu8brevilerindicati»,quibus  à  scxceolbel 

_          '    *            ,          .  ^-       ,      __          ,  amplius  annis  prosapia  illa  floret  ;  ex  yariB 

nOTHES  ,  que  le  roi  Lharles  11  avait  autWibus,  manuscriptis ,  et  testimoniis  fide 

créé  duc ,  et  élevé  aux  plus  gran-  ^^^  »»>  "o»"*  collecu. 

des  charges  (C).  Les  branches  col-  (A)  Maison  illustre  d'Ecosse  issue 

latérales  sont  en  grand  nombre  d'un   des  principaux  gentilshommei 

(D),  et  de   l'une  d'elles  descen-  ml  passèrent  de  Hongrie  en..  .       . 

1^*4  T. __              T  -                         •  Ecosse.  \  11  descendait-  dit-on,  du- 

dait  Jacques  DE  LESLlE,qm  se  SI-  „«  trèJncienne  famili;  hongroise, 

gnala  dans  les  armées  du  çrand  et  nommément  d'un  Leslîe ,  qui  était 

duc  de  Moscovie  ,  où  il  était  CO—  gendre   d'un    empereur.     Originem 

lonel.  Pour  ce  qui  est  de  la  bran-  ^^^^  duxisse  asseritur  ex  peruetmto 

che  de  BalquSane.  elle  com-  Z"5r,^^'r^C:t:^:^,":^l 

mença  en  la  personne  de  GeoR-  nia   referunt  familiœ   monumenta  , 

GE  ,   second  fils  d'A^DRÉ  ,  lequel  perlubetur  exstitisse  magnus  impera- 

André  était  le  sixième  seigneur  '°"*  locumtenensy  cujus  etiam  fUm 

Ji^ï^y^:i^      •   T>     *.!_  M       •    o  ei  inthoHconsortemestconcessa.Ah 

de  Leshe  depuis  Barthelemi ,  fon-  j^^  ^^^  ^^^^^^  Leslœorum  cogno- 

dateur    de    la   famille.    George  ,  mine    waHa  ad  hœc  usque  tempom 

premier    baron    de    Balquhane  ,  ^^aa  in  Hungariâ  suum  nomen  deri- 

obtint  du  roi  David  Bruse  plu-  »''^''"«/>  quœ  inter  Leslinia  ,  Lessi- 

'  LIA  ,  Leles  ac  alm  temporum  t^Kusi- 

sieurs    seigneuries  ,    et    mourut  tudine   deaominationem  immutanùa 

lan  i35i.  Sa  postérité,  divisée  possunt  recenseri  (i). 

en  diverses  branches  (E) ,  a  pro-  (fi)  ^'  •  •  •  obtint  des  recompenses 

duit  plusieurs  personnes  de  grand  très-honorables.]  La  manière  dont 

r  -^    M    r\    ''              .   •.    ^        .  le  roi  Malcolme  se  servit  pour  savoir 

mente  *.    On  y  comptait  tout  à  les  terres  qu'il  lui  donnerait,  a  quel- 

que  chose  de  singulier.  Il  Toulut  que 

FoVbes       "PP'"'^^^  *""''*  *  '*•  •>^'"^''*  notre  Barthelemi  allât  tout  un  jour  à 

,.',,,                                       .  cheval  vers  les  provinces  du  Nord , 

tU^cUbfr'^^''^  '"'  r(»rto««t  ÇMB  le  ^j  jj  j^j  jonna  un  miUe  à  la  ronde 

*  Joly  « 
de  George 
XVI* 
tom. 

nom  du  père'  Archange.  Sa  Yiè ,  écrite  en  œstimationis    apud    regem    Malcol- 
italien  par  Rinuccini ,  a  été  traduite  en  fran- 
çais par  le  père  Fr.  Barrault,  sur  le  manur-  (0  Lauros  Leilauna,  pag.  i.  Voyex  tout  U 
scrit,  et  imprimée  sous  ce  titre  :  Le  Capucin  ^^  ^  '""  »«"""«*«  «"  «»»7"  <**  <?««  articU,  dont 
écossais,  histoire  merveilleuse  et  très-fféri-  ^PV'J^h                       r^    i      i       ».  -,•  / 


LESLIE.  189 

rx.iM.in  y  prœsertim  ob  arcem  Edirdfur-     cundo  ad  régna  rewerso  ^  factus  est 

j^rësem  ualidè  h.  se  munitam ,  et  stre-   primo  regianan  excubiarum  prœfec 

■M.  14^  dein  propugnatam)  ut  eum  non    tus  ,   mox  thesaurarius  ,   et  omnium 

io/ùm  Equitem  j€uratum  creârit ,  et    Scoticarum  copiarum  generalis,paulb 

\ot€>  i^Uce  tempore  dictcé  arci  prœjece-  post  supremus  commissarius  ,  ac  de- 

^it  j  sed  prœtereà  in  prœstltorùm  ob-    m,um  usque  admoriem  magnus  regni 

^ccfuiorwan.  mercedem  el  concesserit,    cancellarius  ;  creatus  fuit  ab  eoaem 

'^t  ,  uhiT)vj&FE.jiiTdn^iv(GO  septent^onem    rege  dux  </e  Eothes  ,  e2  marchio  de 

i^crsus  super  eodém  equù  lind  die  iter    Bambrigh  ,    etc.  quœ  dignitas  etiam 

ageret ,    intra  quamcunque  provin-    ad  mares  posteras  det^oluta  fuisset , 

ciézm  ad  pabulandum  semel  descen-    nisi  eis  caruisset. 

dcret ,  eum  totum  circumcirca  agtum        (D)  Les  branches  collatérales  de 

cz£/  mille pdssushœredilario  jure  suum    Rothes  sont  en  grand  nomhre.^  Il  Y  a 

fixceret.  Primo  itaque   descendit  ad    celle  des  seigneurs  de  Lindors,  celles 

Y^GUih  f  nunc  dictum  LzshiB  in  Fifd ;    des   seigneurs  de   Newmarke  ,  celle 

etlterd  vice  apud  Innerlepad  in  An-    des  barons  de   Newtoune  ,  celle  des 

giisid  ;  tertio  apud  Feskie  ,  seu  Eskie  ,    sieurs  de  Finrassie  ,  celles  des  sieurs 

in  Merniâ  ;  quarto  apud  Cdshnie  in    de  Burdsbank  ,  celles  des   sieurs  de 

ÎMLarrid',  et  ultimatim  demiim  ad  /o-    Aikenway  et  celle  des  sieurs  de  Pit- 

cum  dein  Leslie  nuncupatum  in  Gw    namon  (6).  ^ 

riothd  ,  ubi  equus  defecit  :  reducem       (E)  ha,  postérité  du  baron  de  Balqu- 

ciim  rex  interrosaret  ubi  equum,  rçli-   faane  dit^isée  en  diverses  branches.  ] 

quisset ,  responmsse  ei  dicitur.  At  the    Outre  la  ligne  directe  il  y  a  la  bran- 

Lesse  Ley  beside  the  mair.  Latine  :  In    che  des  sieurs  de  Kincracie  ,  celle  des 

campo  niinori  prope  majorem  ,  tune    barons  de  Wardes  ,   celle  des  sieurs 

rvjc  advertens  locum  cognomini  con-    de  Bueharne ,  celle  des  sieurs  de  Clis  • 

i^enire  •'  Lord  Leslet  sball  thou  be ,    son  ,  celle  des  sieurs  de  NewlesUe  , 

and   thy  heirs  after  thee.    Latine:    celles  des  sieurs  de   Kininvie,  celle 

Dynasta  de  Leslet  eris  tu  ,  et  hsere-    des   barons  de   Pitcaple  ,   celle    des 

des  tui  post  te  :  simulque  donaiionem    sieurs  de  Crichie  ^  celles  des  comtes 

omnium    illafum   possessionum    illi    de  Rossie  (n). 

confirmauit  ;  quam  et  ratam  habuit  (F)  .  .  .  On  y  comptait  tput  a  la 
^iexander  primas  ,  ejus  Jilius  ;  uti  fois  trois  généraux ^  un  en  Ecosse....^ 
hdc  super  re  adhuc  tempore  Joannis  U  était  de  la  branche  de  Kininvie  , 
LiESLiEi  Episcopi  Rossensis  exstabat  fils  de  George  ,  sieur  de  Drumvir. 
diploma  regium  apud  baronem  de  II  apprit  le  me'tier  des  armes  en  Al- 
Leslie  ,  muitiqae  ex  hisfundis  etiam-  lemagne  ,  et  eut  de  très  -  grands 
Fzuin  à  comité  de  Rothes  Leslie  ,  ceu  emplois  dans  les  arme'es  du  roi  de 
superiore  suo  depem^nt  (3).  Suéde.  Quand  il  fut  de  retour  en  son 

(C)  Jean   de   Rothes  ,  que  le   roi    pays  ,   il  eut  le   génëralat  de  toute 
CJiarles  II  av^ait  créé  duc  ,  et  élei^é   l'armëe  d'Ecosse.  Il  fut  fait  comte  de 


eut  que  deux  filles  ,  dont  Paînée  fut  laissa  que  des  filles  (8) 

mariée  au  comte  de  Haddington  (4)  9        (G) un  en  Allemagne.']  Il 

et  la  cadette  au'marquis  de  Montrose,  s^apipelait  Walter  ,    et  e'tait  fils  de 

et  puis  à  Jean  Bruce ,  baron  de  Rin-  Jean  ,  dixième  baron  de  Balquhane. 

losse.  Le  fils  de  Paînëe  a  pris  le  nom  II  alla  jeune  en  Allemagne  ,  et  porta 

et  les  armes  de  Leslie ,  et  sera  comte  les  armes  au  service  de  l'empereur. 

de  Rothes  après  la  mort  de 'sa  mère  Le  service  qu'il  rendit  à  sa  majesté 

(5).  Voici  les  charges  dont  Jean  de  impériale  quand  Walstein  fut  tuë,  lui 

Rothes  fut  honoré  par  Charles  II.  Hic  yaïut  un  régiment  et  plusieurs   au-' 

Joannes  post  infeïicem  pusnam  ad  très  récompenses.  Ferdinand  III  le  fît 

Worcester  cUii.  in  Anglia  captiuus  comte   de   l'empire  ,   maréchal   de 

detinebatur  ;  rege  dein    Caroîo  se-  camp  général ,  conseiller  du  conseil 

Ci)  Laoros  LtsiKana ,  ybli'o  4'  (6)  Ibidem, 

(4)  Tl  est  de  la  famiUê  Hamiltotu  \i)  Ibidem. 

(5;  Lannu  LesTsana.  (8)  Ibidem, 


igo  LFSSeViLLE. 

privé  et  gouverneur  d^une  province  naculn ,  barbatis  cœsis ,  et  CœumL 

(9).  Il  fut  ambassadeur  de  S.  M.  im-  finibus  longé  ,  latèque  in  Sclavomi 

periale  à  Rome  et  ailleurs,  et  on  Pen-  propegatis  J'elioiterexpugndsti ;  pau- 

Yoya  à  la  Porte  pour  la  ratification  ca   Tuorum  millia  ad    JerTtatdzam 

de  la  paix  conclue  Pan  166^.  Il  était  contra     Ottomanici  exercitÉÎs  robar 

déjà  chevalier  de  la  Toison  d  or.  Le  je-  fnrd   induatrid  ,   et  fortUtâ^iine  ser- 

suite  Paul  Tail'crner  y  son  confesseur,  vdsti  ;   ac  démuni  ad   glonœ   Tac 

a  publié  une  relation  de  cette  ambas-  cumulum   Pçnles   Esseckianos  ,  et 

sade   de  Constantinople.    Le   comte  ciuitatem  inter  hostes  cum  ejciguâ  mi- 

Walter  Leslie  mourut  à  Vienne  ,  le  4  iàum  ntanuplurium  dierum  confecta 

de  mars  1667  ,  âeé  de  soitante-un  itinere  flummis  mjectis  audaeter  in- 

ans  :  il  s'était  mané  avec  Anne  Fran-  cinerdsti ,  festÎPisque   quasi    igniïms 

çoise  de Dietrichstein,  fille  du  prince  Tuos  triumphos  adorndsti  :  quod  si 

Maximilien  de  Dietrichstein  ,  grand-  biennio  solàm  lot  ,  et  tantas  launat 


filsd'ÀLEXAirDiiE,  quatorzième  baron  (H).  .  ,  un  en  Moscofie.  3  H  s'app^ 

de  Balquhane.  Il  Pavait  appelé  auprès  lait  Alexandre  ,  et  il   était  de  la 

de  lui  en   Allemagne   depuis  long»  branche  de  Grichie.  Il  parvint  au  gé- 

temps  ,  et  lui  avait  servi  d'un  très-  néralat ,  après  une  longue  suite  de 

bon  patron.  Ce  neveu  monta  du  plus  grands  services  qu'il  rendit  aux  dacs 

bas  deeré  de  la  milice  à  la  charge  de  de  Moscovie  dans  leurs  armées,  et  il 

maréchal  de  camp  général.  Il  épousa  fut    gouverneur    de    Smolensko.  0 

Marie-Thç'rése  de  Liechtenstein  ,  fille  mourut  Pan  1661  ,  à  Page  de  quatre- 

du  prince  Charles  de  Liechtenstein  ,  vingt-quinze  ans.  Il  y  avait  alors  en 

duc  de  Troppau  ,  de  laquelle  il  n'a  Moscovie   sept  colonels  ,    plusiean 

point  d'enfans.   U  laissera  tous  ses  capitaines ,  et  autres  bas  officiers  da 

biens  a  deux  neveux  (10).  Voici  les  nom  de  Leslie  (13). 

titres-qu'on  lui  donne  dans  une  épttre  (I)  Le  fameux  éuéque  de  Rosse  étais, 

dédicatoire  (it)  :  Jacobo  S.  A.   I.  de  cette  maison. "]}!  était  issu  àe  ^Aki- 

comiti  de  Leslie,   libero   baroni  de  colme,  fils  d'AiiD  ré,  troisième  baron 

Balquhane  ,   domino   Neostadii  ad  de  Balquhane.  Son  pcre  était  un  faa- 

Mettouiam,  Pettouii,  Pemegg ,  etc.  bile  jurisconsulte,  qui  après  avoir 

«y.  C  M.  camerario  ,  et  consiliario  voyagé  ^n  Italie  ,   en   France ,  aux 

actuaU  intimo  ,  consilii  aulœ  bellici  Pays-Bas  et  en  Angleterre  ,  monrot 

Int»  Aust.  prœsidi,  generali  campi  le  16  de  mars  i554«  ^  prélat  dont 

mareschallo, pedestris  regiminis  coio-  nous  parlons  eut  beaucoup  de  part  à 

nello,etc.  Les  éloges  qu'on  lui  donne  Pestime  de  la  peine   Marie,  qui  loi 

dans  la  m^me  épître  sont  en  grande  donna  une  charge  de  conseiller  à  la 

partie  ceux-ci.  Tu  ex  uiginti ,  quibus  cour  souveraine  d'Ecosse    et  à  son 

per  Germaniam  ,  Hungariam  ,  Bel-  conseil  privé  ,  et  l'employa  dans  les 

gium  interfuisti  prœliis  ,    nunquam  ajSaires  d'état.  Il  fut  ensuite  coadja- 

victus ,  plerumque  p'tctor  discessisfi  :  teur  de  l'abbaye  de  Lindors ,  et  enfin 

,  intra  ultimum  tantism  biennium  ,  quo  évéque  de  Rosse.  Il  rendit  de  grands 

antè  grawiorem  œgritudinem  Tuam  services   à  cette  princesse  ,   et   fut 

castra  frequentare  licuit ,  yienr\fim  emprisonné  en  Angleterre  pour  Pa- 

introducto  opportune  prœsidio  immi"  mour  d'elle ,  quoiqu'il  fût  ambassa- 

nentem  contra  hostem  proindè  muni-'  deur  du  roi  son  fils.  Il  négocia  ponr 

visti ,  et  allatis  postmodiim  à  Te  ipso  sa  liberté  à  Rome  ,  à  Vienne  et  dans 

inter  primos ,  suppetiis  ejus  elibem-  plusieurs  autres  cours  ;    et  pais  il 

tionem  insigniter promouisti ,  Tarta-  mourut  a  Bruxelles  ,  l'an   iSpS.  II  a 

ros  a  superiore  Austriâ  non  semel  composé  plusieurs  livres ,   et  ^trc 

fortiter  rejecisti;  P^irouitizam ,  Bre-  autres  une  histoire  d'Ecosse  (i  3). 

souizam  ,  Slatinam,  aliague  propue'  ,,          ,    .          .... 

,._                       >..*.,         .^r».  (")  Lanro»  LeslsaDa,  ibuUm, 

(9)  Supremus  confimum  Selavowa  ae  Petn-  /,3)  ibiJem  .folio  T.  On  U  eUesous  le  Mm 

tmprtBfeetus.  li»  Johanne»  Lesteni. 

n  (10;  Lanras  Le»lKaiia. 

I^M)  c.«.  du  L.U,.,  L..i«„.  /,.«  r«  LESSEVILLE  (Ewstachb  Le- 


LESSEVILLE.  191 

CLERC  DE),évéquede  Coiitance,  dans  riiôtel  de  ville  avec  pl^- 
était  fils  de  Nicolas  Leclerc  de  Les  sieurs  députés  tant  du  parlement 
SEVILLE  ,  seigneur  de  Thun  et  que  des  autres  compagnies ,  et  le 
d'Eucquemont,  mort  doyen  de  peuple,  comme  tout  le  monde 
la  chambre  des  comptes,  et  de  sait,  s'étantému,  et  ayant  mas- 
Catherine  le  Boulanger,  sœur  du  sacré  plusieurs  des  députés ,  et 
président  le  Boulanger,  qui  avait  entre  autres  le  sieur  le  Gras, 
été  prevot  des  marchands,  et  qui  maître  des  requêtes,  qui  avait 
mourut  dans  la  grand'chambre  épousé  la  sœur  de  celui  dont 
en  opinant.  Comme  Nicolas  Le-  nous  parlons ,  quelques  bateliers 


Antoine 
mort  jeune 


troisième,  ayant  avant  lui  «^  a<iuvci  icin  ^uic.  vjc»i.  puui- 
vE,seigneur d'Eucquemont,  quoi  ils  le  furent  enlever  du  mi- 
jeune,  et  Charles,  mort   lieu  de  l'assemblée ,  et  le  condui- 


-  prit  le  parti  _       _ 

bonne ,  ce  qui  pour  lors  n'était  Soissons ,  et  la  baronie  de  Saint- 
pas  ordinaire  **  aux  gens  de  nais-   Ange ,  et  fut  chanoine  d'honneur 
sance.  Il  n'avait  pas  encore  vingt  ^^  chapitre  de  Brioude  ,  qui  don- 
ans,  lorsqu'on  le  nomma  recteur   ««  le  titre  de  comte.  Enfin  le  roi 
de  l'université  :  et  ce  fut  lui  qui   lui  donna  l'évéché  de  Coutances , 
le  premier  *»  fit  aller  l'université   vacant  par  la  démission  de  Clau- 
en  carrosse  ,  au  lieu  qu'aupara-  de  Auvri ,  trésorier  de  la  Sainte- 
vant  elle  allait  toujours  à  pied  ;    Chapelle  à  Pans.  Quoiqu'il  n'ait 
ce  qui  avait  fait  dire  à  Henri  IV  P»»  vécu  long-temps  après ,  il  n'a 
que  sa  fille  aînée ,  parlant  de  l'u-  pas  laissé  de  s'attirer  l'estime  et 
Diversité,  étaitbien  crottée.  Eus.  l'amitié  de  tout  son  diocèse ,  oii 
tache  eut  tant  de  vocation  pour   son  nom  est  encore  en  vénéra- 
l'église,  qu'on  remarque  qu'il  se  ^ion.    Il  était  particulièrement 
fit  prêtre  sans  avoir  encore  au-  recommandable  par  une  grande 
cun  bénéfice  *^  Il  fut  docteur  de  capacité ,  et  par  une  connaissan- 
lamaisonet  société  de Sorbonne,   ce  profonde  de  la  théologie,  et 
et  bientôt  après  le  roi  Louis  XIII  de  la  Jurisprudence.  Comme  il 
le  choisit  pour  un  de  ses  aumô-  ^^^^  docteur  de  Sorbonne ,    et 
niers  ordinaires.  Il  traita  dans  9^'"^  avait  été  quatorze  ans  cou- 
la suite  d'une  charge  de  conseiU  seiller  au  parlement ,  il  était  éga- 
ler au  parlement  ;  et  fut  pour-  Renient  versé  dans  Tune  et  dans 
vu  de  la  cure  de  Saint-Gervais  à  l'autre  de  ces  sciences;  ce  qui  le 
Paris, dans  le  temps  des  troubles,   rendait  l'arbitre  des  affaires  les 
ce  qui  lui  sauva  la  vie  :  car  étant  Pj'^s    importantes    delà    pro- 
vince. Il  mourut  à  Paris  le  4  de 

*' Leclerc  cite  des  exemi»les  pour  prouver    décembre     l665,    pendant    Tas- 

que  la  remarque  n'e«t  pa»  juste.  semblée  du  clerffé  ,  à  laquelle  il 

**  Leclerc  doute  de  cette  circonAtance.  âa.'*.  jj      *»        Fc\        m         ' 

•>  Uderc  tro«e  I.  ren««iu.  ridical.,  1.    *.****  ^«P"'*  »  «*  ("'  «"tf  «  *"'' 

fait  trriTuttoui  les  jotin.  AugustiDS,  dans  la  sepulture  de 


I  ,  combftKtxt  y  €[aHs  forent  roincïi 

coop  de  fiiodre  ;  que  les  campa- 
,  M  M  «M  lu  |iu*/4«  I0I4I  f«/  ^Mi/  «  Af  g^^  âtnées  entre  le  moot  Ve- 

tave  et  Poizoolo  forent  nommée 
^  t.N  i  H\  i«OjNv^  ^  ^u  lnliu  Lœs'  Phlegrœi  campi  à  caose  de  ceb. 

//r,«'.Wi«\  1  ct.4ic'iàt  un  peuple  fort  et  que  les  feox  dn  mont  Vésai^f 

II  u  11.(1  ,  M  tue  cii  huiw  pi\>i'hede  sortent  de  ceux  qui  brûlent  les 
i  k  cU\  Liiu  \illc  c««pit^<»  était  Lestryeons  dans  les  enfèfs.  E 
Ky\\<  <w  A  poUc  it!  uuiii  J<#  tVr«>  prétend  qn'Homëre  ,  Pindare. 
tu  M  *  ..  A\  Uuauuc  U  ièomugt#  PoWbe  au  livre  II  ,  et  Straboi 
I,.  :m^  '  *'^'.  ^'w  Ift  ville  Uv  ta*^  au  lÎTre  V  ,  assurent  ces  chose» 
».  ...  '<;.  i/t^l  .iiaïuc  4U0  La—  [g)^  Il  se  trompe  ;  les  Lestrrçoiis 
i  iMi  lU,.  LiaUv^^uaci^  et  tiU  KiecuItiTaîent  point  la  terre,  nuis 
r\  Nkj.w  •  !  .'u.i.L  !mUo  ( '  :  >ei»  ils  aTaient  des  troupeaux  'h. 
(  (..  •   l't..  •  ..i   .o>v4«  cU'aUu>  ^iil*   Homère  s*cst montré  fort  i^no- 

V  >  .)  ^>  K'.  v(u«  V   ic^aait  lors-   rant  de  la  sphère,  lorsqu'il  les 

«1  .  l  .\    .  \  iSotôu,  ^uil  uuUom-  a  situés  dans  un  climat  011  les 

Ky\    .  .  .1  '  «^   >    iaïail  lu^tk^é  tous   nuits  étaient  fort  courtes  (/}.  11 

U     \\y     K  >  l  i.  i\  vxc  J^  >  s*i1s  ne   est  faux  que  Thucydide  ait  cro 

.    lu.  V  ■■    «^iUNv^  apvx's  avoir  VU   que   les  Lestrygons   étaient  un 

\y  \x  .X   u  a  Uv  Tuu  deux  (e).  11   peuple  fabuleux  {k)  :  il  dit  seale- 

,   l    i.i  .1  >4  v^uo  Iv9^  Lestrygons   ment  qu'on  a  raconté  que  les  pins 

..  .1    y  y    V'    |>vau-   Ucii   mangeurs   anciens    habitans  de    la    Sicile 

'  Il  .  unu  .,r\  M,  Woréri,aulieu    étaient  les  Lestrygons  et  les  Ct- 

1,    Jiu    ni.»,    remarque  qu'ils   dopes ,  mais  qu'il  n'a  rien  à  mar- 

.  /W  i/c  lu  chair  crue.  On   quer  de  leur  origine  ,  et  qji'il  ne 

(.,      ut  ponil  ^*ils  passèrent  de   sait  ni  d'oii  ils  étaient  venus ,  ni 

^o.it   tu    lulio,  ou  d'Italie  en   ce  qu'ils  étaient  devenus  (/). 

,..  .\  .  tii.ivs  au  ue  peut  douter  de  ,,.,»«        »         j 

,  ,  *        c  •    •!  V^)  '^^y^*  '«  livre  de  Thomas  Bosiiu  ,  oe 

U  in  »  ljMiHM'tueutenûlClie,pulS-    itaU»  statu  antiquo  et  no^  adTersùs  lU- 

..lu   \^  .  V  aiupagues  de  la  ville  de   cUiavellum , ;?«y.  m. 64. 

l .  ,.aiuuu    s'appelaient .  Campi      f^.^^^»""-  '  ^^^'^  'o^  ^'  "'•  ^' 

/,./.,„•  c)/« t  ( D).  Ovide  suppose        ^j^^  Briunnicu. ,  in  Juy». .  «t.  XIV, ». 
u  ii'ili  i'iaîeut  Grecs  d  Origine(y^).     20 ,  l'assure  pourtant. 

\\  kA  bàr  qu'Homère  les  compa-      (0  Thucyd.,  nb.  vi,  inu, ,  pag.  m. 410. 

U'  a  des  céans  «  mais  sous  ce  pré-  ^  (A)  Zciir  uille  capitale  était  celle 

li  vU;-là  DOziuS  n'a  pas  dû   dire  qui  a  porté  le  nom  de  FomUes,'}  Cicè- 

ron  ne  nous  permet  pas  d^en  douter; 

v.n  f  oyez  les  vers  eTHonce  que  je  rap"  car  il  applique  à  la  ville  de  Formies 

y  ./  /,'  diins  la  remarque  (B)  de  P article  La-  Pépithète  qui  a  été  donnée  par  Honiè- 

Mi  \  ,  taaiillo  romaine,  dans  ce  volume,  pag,  yg  à  la  ville  où  Lamus  et  Antiphates 

^"      ,,            ^,         ,.,   -.        Q  ont  récrié.  Si  in  hancm>À7rv>Aii  veivt- 

.;        ,      .    iT  ....  ris  Aatiç-pï/vovinv  (i)  (  Jromuas  dico) 

il  l.w>iitLi  1  I»  Homer.  ,  ibidem,  •   ^     '  •/        l^     •  s  •    /• 

.    .  ,f  j   VTTTT  *A  rri  ^    qui  fremitus  hominum?  quamirati 

^./,  '  »<.)  »•»  Hiiraca ,  ode  XVlI,  lib.  III,  ««•'•'  ' 

MiUu*  liai.  ,  pag.m,  368.  ^^^  Cett-hdirt,  longé  distantes bibcouapor- 

,«^  \limuiiui,  iWyM. ,  ^ifr.  X,  pj^  117.  ^,  Lwstrygoniani.    C«    deux  mou  gréa  toiu 

A 1  ^  lil.  ,  l'a*lor, ,  Ub.  ly,  vs.  69.  «l'Homère»  Odyii. ,  lib.  X,  w.  8a. 


te 

» 


LEUCADE.  igS 

Tiimi  (a)  ?  Voyèa  aussi  Horace  à  i'ode  preuves  rapportées  dans  ki  remeurque 

l\ll  du  ÏII«.  livre,  et  joignez  y  ces  pre'cëdenle  ces  paroles  de  Pline;  Esse 

>a  rôles  -dfe   l'ode   précédente  :  ocflhar'um  senera  ;  et  quidem  plura  ^ 

Tfec  Lœstrrgonid  Bacchus  in  amphord  "quœ  corporwus  humants  i^escerentur, 

X^anguescU  mihi  ;  .  indicauimus.  Idipsumincredibile  for~ 

>ar  où  il  veut  signifier  4e  vin  de  Fo^*^  tasse  ,    nî  cogitemus  in  medio  orbe 

nies.  Pline  est  bien  positif:  Oppidum  terramm  ,  ac  Sicilid  et  Italiâ  fuisse 

^ormice,  Hormiœ  prius  olimaictum;  gentes   hujus  monstîi,   Cy dopas  et 

U   cjcistimauére ,  antiqua  Lœstrygo-  iLcestrygonas  {>]), 
zuTTt  sedes  (3).  C^)  Les  campagnes  de  la  idlèe  de 

(B)    uintiphates,...,  aurait  mangé  Léontium  s'appelaient   Carapi   Laes- 

ous  les  députés  d'Ufysse,']  C^eit  ainsi  trygonii.  ]    Voyez  Pline  (8)  ,  et  so,n 

lue  je  demande  permission  de  quali-  commentateur,le  père  Hardomn,  qui 

fier   les  trois  hommes   qu'il  envoj^a  rapporte  un  passage  de  Polybe  où  il 

reconnaître  le  pays.  Vous  allez  voir  est  dit  que  ceux  qui  avaient  possédé 

Tu'Antiphates    en    mangea    un  ,    et  leterritoire  de  Léontium  s'appelaient 

qu'il  déchargea  sa  rage  sur  les  navires  Lestrygons.  Il  cite  aussi  ces  paroles 

d'Ulysse  ,  de  sorte  qu'il  n'y  en  eut  de  Silius  Italicus  : 

qu'un  qui  en  échappa.  Prima  Leontinos  vastdrunt  pi^liu  campos  ^ 

_  ....  Regnatam  dura   quondam  L<BsUyeone   ter^ 

Jwidh  Lami  vëierem  LéBstiygonu^inquit^in  ram(Q), 

yenùrnu:  Jntiphales  terrd  regnabat  in  illdi.  VoyeZ    les   nOtcS  de    Dausqueius  Sur 

JUissus  ad  hune  ego  sum^  numéro  comitanle  ceS  paToIes  drt  même  poetC  ,p0st  di" 

/''"'/"'"•'.       ,         ....  ,i.-  rum  Antiphate  sceptrum  et  Orclùvea 

Vixqwifugâ ^utesiut  salus ,  ctfmite^iw ,  m^fc»-  ^  / ^  A  ^  -^  ^'-^pca, 

TerUus  h  nobis  Lœslry^onis  ''"f'»«j('»''|  (,)  pi;„h,, ,  uj,,  yu^  ^ap.  IF.  pag.  m.  6. 

Ora  craore  ,uo  :  fugienUbus  xnstal ,  ei  ag^        wy  ^^^^^^    ,^.^    ^^.    ^^^^^j^  «^   ^^^ 

^  "**".  ,    ,  ^  «.    -f  ,««-  #,-1.^  (9)  SUius  Italiens  ,  lib.  XIV^  vs.  117  ,  pag^ 

-Coneiua  Antiphates  f  eoeuHt ,  et  saxa  trabes'  m.  Sqi  ^  1  F"»» 

_...'?***  »,  (1*0)  Idem.  vs.  33,  pa*.  58f. 

-Conjiciunt  :  merguntque   vu-os ,  merguntque         *     '  »  »  r  s    - 

Vna  tamen ,  ijîua  nos  ipsumqnt  fehebat  Vljrs-  LEUCADE  ,    Cil  latîn  LeuCOS  , 

Em*  u'œ)\    t ,  i  i  >  .  i  i  i  »  ^  ^^^^  ^^  commencement  une  pé- 

^    -/V   ^ V   ,       T    .    „_  ninsule  attachée  à  la  terre  ferme 

De  là  vient  tiue  ce  barbare  Lestrygon  j„.  -/x  ni 

a  servi  d'exemple  quand  on  a  voulu  «?  ^  Acarnanie  (û);  mais  elle  dé- 
parier de  la  cruauté  et  de  l'inhospi-  vint  une  île  par  le  travail  des 
talité.  Quis  non  Antiphaten  Lœstry-  Corinthiens  (^).  Ils  coupèrent 
po„arfe».oi.6t.^ditOvidedansla  l'isthme,  et  bâtirent  aupr^es  du 
-eléeie  du  II«.  livre  de  Po/îto.  Ailleurs  ,  '  .,,  ...  ^,, 
il  s^st  exprimé  ainsi  :  «anal  une  ville  qu  ils  appelèrent 

Neciucomuierisurbemi^nrrgonis^fùiuhm  pucaûe ,  où  ils  transportèrent 

Sentibus, obliqua quasobitisteraqud {5).  les  habitaus  delà  Ville  de  Nëri— 

Je  laisse  plusieurs  autres  passages ,  et  tus.    Ce    trava:il   ne   facilita   pas 

me  contente  de  ces  vers  de  Sidonius  beaucoup  la  navigation  (c)  -,  et  si 

Apollinaris  j^^^g  ^^  croyons  Pline,  les  sables 

^J'r'i^ f'^''^'^ '^^i'T]S':^t'i^^fjr'rkn.«  que  les  vents  accumulèrent  refi- 

AntiphaUB  mensas  y  et  Ttuwica  régna  1.  hoan-  x  .  *        lo  t 

«iv,  rent  un  isthme  (A).  Nous  dirons 

AiqueU}^^in^^eniofrauaalun.luceCjrclo^  daUS    l'article    de   SaINTE-MaURE 

(C)  Les  Lesargons  ont  passé  pour  W  ^e  qui  concerne  son  état  prë- 
desmangeursdltommes.']  Ajoutez  AUT       ^a)  SiraBon,  lia,  /,  pag.  40  ;  et  lib,  X, 

pag,3iu 
(9)  Ciceto,  ad  Attic.  epist.  XIII,  lib.  Il,  {b)  Cypsélus  les  avait  envoyés  pour  fon- 

(3)  Pitaliis ,  lib.  III,  cap*  V^  pag.  m.  335.  der  des  colonies  sur  cette  côte. 

(4)  Ovid.,  MeUiB. ,  Ub.  X/K,  vs.  933  :  cela        (c)  Voyez  Gasaubon  ,   sur  Strabon  ,  ad 
est  ùri du  X*.  livre  de  f Odyssés.  pag.  3ll. 

(5)  Ovid. ,  elog.  X ,  Ub.  IF  d«  Ponto.  (d)  Cest  le  nom  que  V(le  de  LewMde  porte 
ifi)  Sidon.  ApolHn. ,  carm.  XXII ,  p.  m.  i^o.  aujourd'hui, 

TOME  IX.  l3 


194  LEUCADE. 

ient.    Qaant  k  ton  état   ancien   avait  ëtë  isole  oar  Teffort  d'une  ten 

il  me  semble  que  si  quelque  cho-  P*'®  '.*?  ^«  ^^^'^^î  P»»  marcruer  une 

'  -.^   ^»jV     1^^^  *or»r»/^..**S      opposition  entre  le  trarail  des  habi- 

se  mente  dea    être  rapporte ,  ^^^^  ^^  ^^j^j  ^^  ^^^^  ^^     ^^  ^^ 

c'est  la  cérémonie  de  la  precipi-  donc  dire  que  les  habitans  isolèrent 
tation<(B).  il  semble  qu'il  y  ait  leur  pays.  Mais  en  ce  cas-lâ  où  troo- 

eu   des    personnes  qui    s'enca-  ▼eronspous  la  vërité  de  ce  que  Plint 

.     A  *          1                                  JL  avait  dit  dans  le  chapitre  XC  du  JI« 

geaient  tous  les  ans,  comme  â  n^re ,  perrupit  maJz^^^adaVL 

prix  fait,  a  donner  un  tel  spec-»  événement  aurait  précède  sansdoote 

tacle  (C).  la  guerre  contre  Pbilippc  ;  mais  dam 

ces  temps  ante'rieurs  nous  trouroni 
(A)  Si  nous  en  c 

sables iv firent 

«emble  pas  être  exe._^. 

'diction  j  car  dans  le  chapitre  XC  du  (^)  ^^  cérémonie  de  la  précipiUh 

II*,  livre  ,  il  met  Leucade  entre  les  ^ion.']  llyavait  sur  le  promontoire  de 

pays  qui  ont  été  détachés  de  la  terre  Leucade  un  temple  d^pollon ,  et  il 

ferme  par  un  coup  de  mer ,-  ailienrs(i)  fallait  selon  l'ancienne  coutume  ,6, , 

il  attribue  cela  au  travail  des  habitans.  que  tous  les  ans  au  jour   de  la  fête 

Leucadia  ipia   peninsula   quondam  «^  ce  dieu ,  l'on  précipitât  du  haut 

Neritis  appellata  ,  opère  accolarum  "®  ce  promontoire  quelque  criminel, 

nhscissa  a  contihenU  ,  ac  reddiiaven-  ^^^"  ^^  détourner  les  maux  dont  on 

torum  flatu  coneeriem  arenœ  accu-  Pouvait  être  menacé  ^  mais  on  atta- 

ma/ammm.  Strabon  ,  aux  deux  en-  chait  à  ce  criminel  beaucoup  de  plo- 

droits  que  j'ai  cotés  (a) ,  le  favorise  à  "^^^  et  beaucoup  d'oiseaux ,  dont  on 

l'égard  du  dernier  passage ,  mais  non  espérait  que  le  vol  rendrait  moins 

Eas  quant  au  premier.  Ovide  (3)  sem-  """^^  ]^  chute  de  ce  misérable.  On 

le  lui  être  plus  favorable  à  l'égard  tâchait  de  le  recevoir  au  bas  de  ce 

•    '*                       '  (^n  songe  qu'il  fait  précipice  sur  de  petites  barques  ran- 

ur  les  changemens  6^®*  ^^  xo^rA  ,  et  si  on   le   pouvait 

sauver ,  on  le  bannissait.  Voilà  ce  que 
l'on  faisait  par  l'autorité  publique, 


de  l'autre  ,  quand 

Sarler  Pythagore  sur 
e  la  nature  : 


I/icnttr  ilauœj  donee  eonjinta  pontus 

AbsiulU^et  média  tel  lurent  reppulu  unda,  rance  de  faire  cesser  les  peines  que 

Mais  après  tout  ou  ne  saurait  entiè-  ^>™oi>r  ^^ur  faisait  souffrir ,  se  pré- 

Tement   disculper  Pline  ,   non  pas  ÇipiUient  du  haut  de  cette  montagne, 

même   par  l'expédient  officieux  du  T      '^^"î  "^"^  ^^  \^iX'\^  fut  nommé 

père  Hardouin  ,    qui  veut  que  l'on  ^*  '^"^  ^^^   amoui^ux  (7)     Strabon 

reconnaisseque  Leucade  a  éte^reiointe  "O"»  fPprend  que   Menandre  avait 

deux  fois  à  la  terre  ferme;  ce  qu'il  débile  que  Sapho,  eperdumentamou. 

prouve  parce  qu'au  temps  de  la  guerre  T"*®     -  y\^^oxi  qui  la  me|)nsait    fut 

des  Romains  contre  Philippe  ,  roi  de  ^^  Première  qui  se  précipita  de  Lea- 

Macédoine,  Leucade  était  une  près-  *^''*'^.^  '  **  "*®  ^^^  ^^l'!  *^f  Menandre: 

qu'tle  (4) ,  et  que  du  temps  de  Tite  î"^'^  apparemment  il  n  a  point  cite 

Live  et  de  Strabon  ,   c'était  une  tle.  *?"*  ^«  passage  ,  car  on  ne  voit  point 

Selon  cela  ce  pavs  avait  été  isolé  dans  ***"*  ^?  ^^  **  "^^^  '  que  Sapho  ait  faitla 

le  temps  qui   sVcoula   depuis  cette  F^™»*?''^  ce  saut  périlleux.  D'ailleurs 

guerre  des  Romains  iusqijes  à  l'em-  2>trabon  ne  se  range  pas  à  l'opinion 

pire  d'Auguste  ,    et  il  était  redevenu  (5)  Opera  ^colarum  abscUsa  continenU  iu 

Senmsule  dans  le  temps  qui  s  écoula  reddUa  veniorumjlatu.  PJi». ,  Ub.  IV ^  cap.  1. 

epuis  Auguste  jusques  a  Pline.  S'il  (6)  Strabo,  Uh,  X,  pag.  Su. 

(7)  Propterek  dicebatur  tactu  iUê  ctt^ptA  *rmi 

(0  Plinin»  ,  lib.  IV,  cap.  /.  ipayT»».   Sc«liger.,  in  Aa»on. ,  Cupid.  crucif. 

(a)  En  note ,  au  commencement  du  Uaetê.  To  3ixp.(L  To  Too^c  tparatc  TTAi/tiv    WWiç'lO- 

(4)  ^  tivio,  /**.  XUII.  Sir»bo  ,  Ub.  X.pag.  3ii. 


LEUCADE.  ig5 

le  ee  poète  ;  il  dit  que  ceux  qui  ont  Tai  dit  qu'on  ne  trouve  pas  Calyce 

Approfondi  plus  exactement  Fanti-  dans  le  catalogue  de  nos  sauteurs  de 

:{uité ,  témoignent  que  ce  fut  Cëpha-  Leucade.  Elle  était  devenue  amoa« 

le  qui  fit  le  premier  essai  de  ce  vio-  i^use  d'un    jeune   homme    nommé 

Lent    remède  ,  pendant  ses   amours  Évathlus,  et  avait  inutilement  prié 


tique,  il  dît  que  Vénus,  après  la  mort  deurs  ,  et  Calyce  s^alîa  précipiter  à 

d''Adonis,  le  chercha  partout ,  et  le  Leucade  (n).   Je  crois   que  si    l'on 

trouva  enfin  à  Argos  ,  dans  ,1'tlc   de  comptait   bien  ,  Ton  trouverait  un 

Cypre,  au  temple  d'Apollon  Érithien.  peu  jilus  de  femmes  que  d'hommes 

Comme  elle  ne  fit  point  un  mystère  qui  firent  ce  saut  périlleux. 

de  sa  passion  poui*  Adonis  à  ce  dieu,        (C) //  semble  qu'il  y  ait  eu 

il  la  mena  sur  le  rocher  de  Leucade ,  àes  personnes ,  qui  s'engageaient  tous 

et  lui  dit  de  se  précipiter  dece lieu-là.    les  ans.. à  donner  ce  spectacle.'] 

Elle  le  fît  j  et ,  se  trouvant  délivrée  de  Un  passage  de  Servius  a  inspiré  cette 

son  amour ,  elle  en  voulut  savoir  la  conjecture  à  Élie   Vinet(ia).  Voici 

cause.  Apollon  lui  fit  réponse  qu'il  les  paroles  de  Servius  :  Fœminas  in 

savait,  en  tant  que  prophète ,  que  Ju-  sut amorem  trahebat  (Phaon)  in  queis 

fiter  se  sentant  saisi  d'amour  pour  fuit  una  quœ  de  monte  Leucate  citm 

unon,venait  régulièrement  s'asseoir  potiri  ej^is  nequiret ,  abjecisse  se  €&'• 

sur  ce  roc,  et  apaisait  ainsi  la  violen-  citur;  undè  nunc  auctorave  se  quo" 

ce  de  sa  flamme.  11  ajouta  qu'un  fort  tannis  soient  qui  de  eo  monte  jaciunt 

srand  nombre  de  gens  de  1  un  et  de  in  pelagus{\^),   Vinet  pense   qu'on 

Fautre  sexe  s'étaient  guéris  du  mal  pourrait  rétablir  ce  passage  en  cette 

d-'amour,  eo  sautant  du  haut  de  cette  manière  ,   undè   nunc    auctorare  S9 

montagne.   On  trouve  dans  cet  en-  auotannis  soient  qui  se  de  eo  monte 


autres  en  perdirent  la  vie.  Je  n'y  ai  prenaient  de  faire  ce  saut,  comrat 

pas  trouvé  Calvce ,  et  j'en  ai  été  moins  d'^autres  s'engageaient  pour  une  cer^ 

surpris  que  de  n'y  pas  voir  l'infor-  taine  somme  à  s'entretuer  dans  l'am- 

tunée  Sapho.  Elle  nous  apprend  dans  phithéâtre.  Les  curieux  feraient  bien 

la  lettre  où  Ovide  lui  a  servi  de  se-  d'approfondir  cette  particularité  par 

crétaire  ,  que  Deucalion  amoureux  leurs  recherches.  Il  est  certain  que 

de  l'indifférente  Pyrrha,  fit  le  saut  de  l'on  s'engageait  par  vœu  à  faire  ce 

l.eucade  ,  sans  se  faire  de  mal,  après  saut  :  cela  paraît  par  la  réponse  d'un 

quoi  il  cessa  d'être  amoureux,  et  Pyr-  Lacédémonieu  qui  fut  insulté ,  à  cau- 

rha  commença  de  Taimer  (9).  Divers  se  qu'il  reculait  â  la  vup  de  ce  précipi* 

auteurs  (lo)  ont  parlé  de  cet  étran-  ce.  Je  ne  sayais  pas  ,  dit-il  (i4) ,  que 

ge  remède  d'amour,  et  il  y  en   a  mon  uœu  aurait  besoin  d'un  autre  i^œu 

même  qui  ont  dit  qu'on  faisait  aussi  encore  plus  grand.  Les  vers  de  Mé- 

ce  saut  poar  une  autre  chose ,  savoir  nandre,rapportés  par  Strabon  (i5),té- 

pour  apprendre  des  nouvelles  de  ses  moignent  que  Sapho  fit  un  vœu  A 

parens.  Apollon  avant  que  de  se  précipiter^ 

c'est-à-dire  apparemment  qu'elle  cou- 
rs) Pio1miii«,iil«d*H£pliestioii,^«dPbot.,  sacra  cette  action  à  cette  divinité.. 
Ba»li«ibec. ,  «««  .9. ,  P-^.  49«.  jiai  oublia  de  dire  qu'il  y  a  deux  ver» 

^^^  ^"^a^lre'^^''  ^•^"*'  '^""'"  d'Anacréon   touchant  Ve   saut  det 

Misit^  et  itimto  corpore  pressii  aqutu.  amoureux.  Scaliger  les  rapporte  (16), 

Aise  mora  s  versus  amor  tetigU  tentit» 

eitna  Prrrhœ  („)  ^\tnc\iom% ,  apuâ  Atb«ngeum,  Ub.  XIF, 

Peetora  ;  Deuemliùn  igné  levatus  erat.  ^^^  ///^  p^..  619. 

-    Oirid.    epUlol.  Saph. ,  ▼•.  16?.  ^,,^  j^  f^^^^  ^  Cupidîn.  crocif. 

(to)  A«ip«liof    y.  libro  ïUniorWi,  e.  VUt.  ^,3^  j„  jg^       ,,5.  jjj 

ithcBM*.  «I*.  XIV ^  cap.   Ht,  Semas,  la  ,,/v  pi-ta«l.ii.    .1.  A«Antit1,   T..*» 

rdog.  VIII .  .'#.  5q ,  et  in  %neid. ,  Ub.  UI,  w.  i*4)  PI«Urcb«f ,  m  Apophtb.  Ueoa. 

Capitl.  cracil.  (16/  I"  Ciria  Vir|U. ,  |Nif  ■  69. 


196  LEUCIPPE. 

maïsjepenie  crue  ceux  qui  disent   devient  l'idole  (G)   favorite  ie5 

te  trompent.  P^^  célèbres  malhematiciens. 

(17)  ar.  d«  LoDgeçiem,  Vi«  de  Saplio.  (A)  //  110   faut  point  s'arrêter  au 

témoignage tte  Posidonius.^  Selon» 
LEUCIPPE ,  philosophe  crée.    *«i»f  ig^age,  i}  faudrait  croire  qu'an 

On  n'est  point  d'accord  sSr  le  ?hu^'2I.^^?v-*;?^^^^  nomnié  Moj- 
r.        ,         *    .  cùus ,  qui  vivait .  avant  le  siège  de 

heu  de  sa  naissance  ;  mais  près-  Troie ,  a  inventé  les  atomes  |  car 
que  tous  les  auteurs  conviennent  ▼oid  ce  que  Strabon  nous  apprend  : 
qu'il  a  inventé  le  sjstëme  des  ^  f*  ^**  nf^'J"»»»»  wiç-iu^rA»,  kôu  « 
atomes,  et  qu'il  ne  faut  point  Z  ^'iJ.Z^^fv^''*'^*^^'^'^ 
s'arrêter  au  témoignage  de  Posi-  ;t/,4iû.,  yryofiroç.  Imh  si  Posidonio 
donius  (A).  On  ne  saurait  nier  credimus  ^  antiquum  de  atonUs  dog" 
qu'en  certaines  choses  le  systë-  "^  ^,Sf^^  ***  »  hominis  Sidonii  qui 

me  cartésien  ne  soit  semblable  s^itufSiDÎri^lmr/"'  i^^^''' 

,  .,,         j    T         •         /«N      ^""8  rjnmncus  remarque  la  mémt 

aux  hypothèses  de  Leucippe(B);   chose,  et  de  la  même  manière  que 

et  l'on  doit  blâmer  Épicure  de  Strabon,  c'est-à-dire  en  citant  Posi- 
ce  qu'il  n'avouait  pas  qu'il  eût  ^**°'*i*  ^]^^  3®  "^  ^^  quelle  mar- 
prolité  des  înventio^is  d2  ce  phi.  Ja^dt^r^n  i1'è.2ïï  dTs  ï^^ 


atomes  n'ont  pas    usé  du  dis-  "j-f^^  ^^f ''''''  *  '^^P'*"", *^ 

.  *^  .    ,  ,.,  nieres  de  son  maître  (3) ,    vous  ferei 

tinguo   avec  tout  le   som  qu  il  comme   le   docte   Thomas   Burn^ 

1  aurait  tallu  (Dj.  ^ui  ne  croit  point  qu'il  faille  donner 

Je  me  suis  souvent  étonné  de  ^  Moschus  l'invention  des  hypotbè- 

ce  que  Leucippe,et  tous  ceux  qui  f*  ."ï"^  Le»cippe  et  Dëmocnte  ont 
P-  i.  '  *  >      *  soutenues,  f^ides  rem  totam  in  unius 

ont  marche  sur  ses  traces,  n'ont  Posidoniifidemreferri,  ^àeZZ 

point  dit  que  chaque  atome  était  Jideutrumqueauthoremsubdubiian; 

animé.  Cette  supposition  les  eût  ^""*  itaque  atomorum  hrpothêsin 
tirés  d'une  partie  de  leurs  em-  ^''^'««"e  Uucippum  aut  "bemocri- 

,  /Tj^v     *^.       t     .         •    .      ,        tu™    multo  plures  ,    et  probatiores 

barras  (E),    et   n  est  point  çlus    fidei  vastes  affirment  :  etinteralios 

déraisonnable  que  1  éternité  et  7*u;m*  ipwW  Posidonii  «/«c^M/wG- 
lapropriétédumouvement^qu'ils  <î®ro  j  his  ego  libentiiis  assentior  ; 
attribuaient  à  leurs  corpuscules  ^^j^  >  ciim  idem  Cicerohui^:  phi^ 

-    j-   •  '1.1        ni.  >_     ^  »•!  ^osopho  taisidici  notam  adjicere  non 

indivisibles.  ObservobS  qu  il  y  a   f^ereatur  :  Quœdam   etiam    Posido- 

eu    une    secte    de   philosophes  &ius,  pace  magistn  dixerim,  com- 
orientaux  qui  admettait  l'hypo-     ,  .  ^   ^     ,     _.,. 
thèse  des  atomes  et  du  vide  (F)  :     o>)  A^iAkLrr..  j^i  l-  «i;   ' 
mais  lis  1  avaient  rectifiée  ;  car  ^oi/c  {^subaudi  i^*f  av  iT»*!  ^à  «ré»  hrmi 
ils  attribuaient  à  Dieu  la  créa-  s"©»^"*  )  §  «  ^«  t«  dp^^mifAv  T*»T»r 
tion  des  atomes.  Disons  aussi  que  ^f^^^  t»»  |6|*»,  x*î  ofc  Ix.^*»  a  js^mU 

le,ide,q«eGas,endiavaitrétaSli/,;',,ÎX»r:;4;<r^°^ 

et  que  ileSCarteS  avait  renverse  ,    eiEpicurusMo,nos(di%erunteuermrumommum 

gdguc   peu  4   peu    le    aeSSUS,    et    namsUstaUtendum^etutaUStoîeusPosUo' 

niur  y  à  Moteko  viro  quodam  Phœniee  addiÈC 

(«)  Bi«.  foin  d,  r«.ouer,  il  niaU  ,u,    X'^,""  ^'^""'  •*»"•"•«••»'«»•'*«-. 


LEUCIPPE.  195 

vnÎDMci  Tidetar  (  4  )•   Apparemment   s'élançant  (6).   Cest  \ç  manège  que 
X^osidonius  tenait  un  peu  de  la  mala-   M.  Descartee  aui^it  donné  à  sa  ma- 


rient, ou  qui   ne  sont  pas  de  notre    chasse  au  centre  des  tourbillons  cette 

Sarti  ;  et  1  on  aime  mieux  chercher   matière  subtile,  et  u  la  circonférence 
anales  temps  etdans  les  pays  les  plus    les  globules  lés  plus  massifs  (7).  Pai 
éloignés  un  autre  inventeur.  parlé  ailleurs  (8)  de  ceux  qui  disent 

(B)  On  ne  saurait  nier  qu'en  cer-   qu^à  Tégard  des  tourbillons  et  des 
taines  choses  le  système  cartésien  ne    causes   de  la  pesanteur  ,  Descartes 
soit    semblable   aux  hypothèses  de  est   le  copiste   de  Kepler.    Ils    de- 
Jieucippe,']  La  maladie  dont  je  viens   valent  ajouter  que  Kepler  est  le  co- 
de faire^  mention  a  paru  dans  notre  piste  de  Leucippe. 
siècle  par  rapport  a  M.  Descartes  ;       (C)  On  doit  blâmer  Epicure ,  de  ce 
on  ticnc  de  le  dépouiller  de  toute  la   quil  n'auouait  pas  qu'il  eût  profité 
gloire  de  Tinvention ,  pour  la  parta-   des  inventions  de  Leucippe.]  C^est  la 
gcr  entre  plusieurs  autres  jpbiloso-   maladie    des    grands   esprits    :    ils 
pbes  anciens  et  modernes.  Je  n^en^   avouent    difficilement    qu'ils  soient 
tre  poiat  dans  cet  examen  ^  je  me   redevables  de  leur  science  aux  lu- 
contente  de  dire  qu'en  certaines  cho-  migres  de  leur  prochain  \  ils  veulent 
ses  on  a  raison  de  prétendre  qu'il  n'a  qu'on  sache  qirils  ont  tiré  tout  de 
fait  que  renouveler  de  vieilles  idées  :    leur  propre  fonds  ,  et  qu'ils  n'ont 
car ,   par   exemple ,  l'hypothèse  des   point  eu  d'autre  maître  que  leur  gé- 
tourbiUons  n'est-elle  pas  de  Leucip-  nie.  On  a  fait  ce  reproche  à  Épicure, 
pe  ?  Le  savant   M.  H  net  le  prouve   lui  qui  n'avait  fait  que  réformer  en 
très-clairement.  In  uarios  vorlices,    certains  endroits  le  système  de  Dé- 
clit-il  (5),  SLue  mundos  primam  ne-   mocrite ,  dont  Leucippe  était  le  pre- 
runi  materiam  distribuerunt  Leucip'   mier  auteur.  Cicéron  nous  va  témoi- 
pus  y  Democritus  et  Epicurus  ;  undè    gner  toutes  ces  choses.  Ista  enim  a 
és.ristimemus    meritone   in    vorticum    uobis  quasi  dictata  redduntur  :  quas 
horum  inuentione  tantum   se  jactet   Epicurus  oscitans  hallucinatus  est  , 
cartesiana  schola,  j4c  de  his  quidem   eàmquidemgloriaretur,  ut  uidemusin 
manifesta  res    est  apud  Dwgenem   scriptis ,  se  magistrum  habuisse  nul- 
J^aërtium  et  Hesjrchium   illustrium.    lum  :  quodf  et  non  prœdicanti,  tamen 
^iebant  (^)  enim  corpuscula  ex  in-  facUè  crederem  :  sicut  mali  œdijicii 
finitate  simul  collecta ,  Aivnv  Àirtùyéu-   domino  glorianti ,  searchitectum  non 

"^ Çte^At ,  vorticem  ejfficere  ;  et  KûLVài  nrh    habuisse Xenocratem  audire 

*tqZ  fxinu  «t?Tlp«»9vv  9r«p»/ivf7ad«t*  >  tiM^r-  potuit  :  quem  uirum,  ?  dii  immortales  i 
Beu  y  av^^i^tnàu  ,  renitente  medio  et  sunt  qui  putent  audiuisse  ,  ipse 
circumvolvi  :  ex  hâc-  uertigine  par-  non  vult.  Ci*edo  plus  nemini.  Pam- 
ticularum  secessiones  et  conjunctio-   philum  quendam,   Platonis  audito- 

nes  oriri;  ex  conjunctionibus  enasci    rem,  ait  à  se  S  ami  audilum 

globosum  acervum  o-ùçnpLO.  a^dupw-  Sed  hune  Platonicum  mirificè  con- 
J'tç.  On  trouve  de  plus  dans  le  systè-  temnit  Epicurus  :  ita  metuit  ,  ne 
me  de  Leucippe  ,  les  semences  de  ce    quid  unquam  didicisse  tàdeatur.  In 

Srand  principe  de  mécanique  que  JYausiphane  Democriteo  tenetur  : 
^  I.  Descartes  emploie  si  efficacement j  quem  ciim  a  se  non  neget  auditumy 
savoir,  que  les  corps  qui  tournent  s'é'  vexât  tamen  omnibus  contumeliis, 
loignent  du  centre  autant  qu'il  leur  Atqm  si  hœc  Democritea  non  audîs-* 
itst  possible.  L'ancien  philosophe  en- 
seigne que  les  atomes  les  plus  subtils  (6)  Tdl  yuif  Xf^rret  ;i|:»^cry  ùç  to  t^t» 
tendent  vers  l'espace  vide  comme  en    j^^vov  ôrjr%^  ^«Tro/uivet,  tà  Sk  KtttTrài  a-up,' 

fjLiv%if*    "Exilia  qmd«m  ad   exleriut  vaeuum 

(4)  T.  BametiM ,  Arabaol.  pbiloMpb. ,  lift,     conlendrrm  vehU  dismlùintia  t  eœt*ra  eonsisun, 
/,  7ap.  F/,  pag.  3i4 ,  edU.  Anuulod.  ,  1694.       Diogen.  Uërl.,  in  Lenoppo ,  Uh,  IX,  num.  3i. 

(5)  Petrui  Daniel  Haetin»  ,  Ceiuara  philosoph.        (7)  ^«r«  ^  ^onroal  de  Leipsic ,  1689 ,  pag. 
Carte«iaa«,  c«^.  VIU^  pag.  m.  3t3 ,  ai4'  >87  *  '^* 

{♦)  Laen.  «<  Hwych. ,  m  Leacippo,  D«mo<         (8)  Dans  VarOcU  Rk»L>R  ,  lum.  Kitl,  pag, 
oilo  «t  EpM«ro.  55a  ,  rttnarque  (D). 


»98 


LEDCIPPE. 


$et ,  çuid  tmài^nu  f  Quid  eât  in  pkjT'  ane  Ton  n*a  nul  goût  ni  aocmie  idé 
êicU  ipicuri  non  à  Demoerito  ?  iVam  ae  la  Tëritable  pfajsîcfue.  Atoqou 
eUi  qùœdam  eommutavit^  ut,  quod  donc  qae  dans  les  paroles  de  Lac- 
paulo  antè  de,  inelinatione  atomo-  tance  que  Ton  Ta  lire,  il  T  a  et  de 
rum  dixi;  lamen  pleraque  dicit  ea*  bonnes  et  de  mauvaises  oSîections  : 
dem;  atomos  f  inane  ^  imagines  ^  in*  ce  qui  procède  de  €X  qu'il  confond 
finitatem  locorum ,  innumerabilita^  des  choses  qu^il  aurait  falla  distin- 
temque  mundorum ,  eorum  ortus  et  gaer.  JVon  est ,  inquit ,  prouidenùa 
interitus ,  omniaferèf  quibiis  natU"  opus,  sunt  enim  semina  per  inant 
ne  ratio  continetur(g).  Le  père  Les-  PoUtantia  ,  quibus  inter  se  temeri 
calopier  remarque  qu'Hcfraclite  aussi  conglobatis  uniuersa  gignumur,  ai' 
•*est  vanté  de  ne  devoir  à  personne  que  concrescunt.  Curigitur  illanon 
ce  qu'il  savait ,  et  que  par-là  il  té-  lentimus ,  aut  cernimus  ?  Çuia  née 
moigne  qu'il  ne  tenait  point  à  honte  colorem  habent  (  inqiût  )  nec  ealo- 
d'être  frappé  de  la  maladie  sacrée,  rem  ullum,nec  odorem  :  saporisqiuh 
c'est-à-dire  de  l'arrogance  (lo). Voilà  que  et  humoris  expertia  sunt  ,  et  tam 
un  étrange  nom  donné  à  l'orgueil,  minuta,  ut secari ^  ac  dii^idinequeant. 
On  pardonnerait  cela  à  ceux  qiii  au-  Sic  eum ,  quia  in  principio  jalsum 
raient  connu  la  fierté  des  ecclésias-  susceperat,  consequentium  nrum  ne- 
tiques  sous  les  papes  de  Rome.  Si  cessitas  ad  deliramenta  perduxit. 
quelque  sorte  de  vanité  méritait  ce  Ubi  enim.  sunt ,  aut  undè  ista  cor- 
nota  ,  ce  serait  en  quelques  rencon-  puscula?  Curillanemo  prœterumun 
très  celle  des  personnes  qui  se  glo-  Leucippum  somniavit  ?  ^  quo  De- 
rifient  de  ne  devoir  leurs  lumières ,  mocritus  eruditus  hœreditatem  stut- 
ni  à  leur  lecture ,  ni  aux  leçons  des  titiœ  reliauit  Epicuro.  Quœ  si  sint 

Î Professeurs.  Vous  prétendez  donc  ,  corpuscula ,  et  quidem  solida  ut  di- 

cur  peut-on  dire ,  avoir  été  inspirés,  cunt,  sub  oculos  certè  uenire possunt 

(D;  Ceux  qui  se  sont  tant  moqués  (i  i).  Il  dilate  ces  objections  dans  an 

de  l'invention  des  atomes,  n'ont  pas  autre  livre.  Primiim  minuta  illa  se^ 

usé  du  distinguo  avec  tout  le  soin  mina ,  quorum  concursu  fortuite  tù- 


que  sur  leurs  qualités.  Il  a  très-bien  habuit,  solus  mentem?  qui  profectè 
réussi  sur  le  premier  point ,  mais  il  solus  omnium  cœcus ,  et  excors  fuit , 
est  pitoyable  sur  le  second.  Les  épi-  qui  ea  loqueretur,  quœ  nec  œger 
thètes  de  fou  ,  de  rêveur ,  de  vision-  quisquamaelirare,nec  dormiens possit 
naire  ,  sont  dues  à  quiconque  veut  somniare.  Quatuor  elementis  con- 
que la  rencontre  fortuite  d'une  infi-  stare  omnia  philosophi  veteres  disse 
nité  de  corpuscules  ait  produit  le  rebant.  Ille  notait ,  ne  alienis  vesti- 
tnonde ,  et  soit  la  cause  continuelle  giis  videretur  insistere  ^  sed  ipsorum 
des  générations  :  mais  si  l'on  donne  elementorum  alia  voluit  esse  primar- 
Jes  mêmes  titres  à  ceux  qui  préten-  dia ,  quœ  nec  videri  possint ,  née 
dent  que  la  diverse  combinaison  des  tangi,  nec  ulld  corporis  parte  sentiri, 
atomes  forme  tous  les  corps  que  nous  Tam  minuta  sunt  (inquit)  ,  ut  nulle 
voyons ,  on  fait  voir  manifestement  sit  actes  ferri  tam  subtilis,  qud  seeari, 

ac  dividi  possint  :  undè  illis  nomen 

X$r?"n'l:/*  r*'!!'/  '^r""'  i^    Â  é"*^'  imposuit  atomorum.  /Sed  occumbat 

■^J^r  l .  L)  aulrei  font  le  même  reproche  à  Y.o\-  .•*,».                                       .. 

cure ,-  Voyex  Gauendi ,  in  fjui  Viil ,  lib.  /,  9ap.  « ,  quod  SI  una  cssct  omnibus ,  efl- 

IV ^  eilib.  y^eap.  I r.t  II.  dcmquc  natura  ,     non  possent  res 

(lo)  Iferadiiut,  apud  Lairtlum,lib,q,  de  efficere  diversos  ,  tantâ   varietaîe  , 

à  se  <iiilicis*é  g  ui  qui  nihil  tcirei  adoleseens^  ergo  levia  esse,  et  aspera  ,  et  rotun' 

vir  niktl  ign0raret ,  citm  tamen  Xenophanem  da  ,  et  angulaia  ,  et  hamata.   QuOlUO 

''ll^^^nlAf/rn^w^^^  meliUs  fuerat  tacere  ,  quàminusus 

tacro  morbo  lenen  ;  tic  enun  arroganltam  ae-  «^                                    ^ 

raclUut  ipse  vocitahat  ^  «f0ty  yo0>ov.  Leicalo-  ^ 

picr ,  Comment,  io  Ciccr. ,  da  Nalura  Dcorom  ,  (ii)  Lactoalins ,  Divioai:.  Inutitot. ,  lih.  III 

pag.  loi.  cap.  XFII,  pag.  m.  lyo. 


1 


LEUCIPPE.  1^ 

mm  mUenAiles  ,  tant  inanes ,  habert  pour  la  diTision  actuelle ,  toutes  les 
^mguam!  Et  qmdem  uereor,  t^e  non  sectes  sont  obligées  de  la  fixer  quel« 
tinùs  délirant  videatur  ,  qui  hœc  que  part.  11  est  trop  visible  quril  j 
t^tet  refellenda,  Respondeamus  ta~  a  nécessairement  une  infinité  de  cor- 
éen uelut  aliquid  dicenti.  Si  levia  puscules  qui  ne  sont  jamais  divisés , 
lAWit  et  rotunaa,  utique  non  possunt  et  cela  suffit  a  rendre  nulles  les  ob- 
'zt^iceni  se  apprehendere ,  ut  aliquod  iections  de  Laciance  par  la  Yoie  de 
orpus  ejffîctant  ;  ut  si  q^is  mUium  la  rétorsion.  Pour  juger  bien  saine- 
dit  in  unam  coaementationem  con"  ment  du  système  de  Leucippe,  il  en 
twingere,  leuitudo  ipsa  granorum  in  faut  juger  comme  le  docteur  Tliomas 
t^issani  cotre  non  sinat.  Si  aspera  ,  Burnet.  Voici  ce  qufl  en  a  dit  (i  4)  : 
t  angulata  sunt ,  et  îiamata  ,  ut  Ad  hanc  sectam  eîeaticani  oggrega^ 
ossint  coliœrere ,  diuidua  ergo ,  et  ri  soient  Leucippus  et  Democritus , 
ccabilia  sunt;  hamis  enim  necesse  t*iri  celphres  et  eximii,  qui  hypotho" 
st  y  et  angulis  eminere,  ut  possint  sin  atomorum  inuexerunt  ;  quœ  li- 
\mputari,  /laque  quod  amputari  ,  cet ,  mea  sententia  ,falsa  sit  et  malè 
\c  diuelli  poiest ,  et  uideri  poterit ,  et  fundata  ,  dédit  tanien  occasionem 
eneri  (la).  ^  philosophandi  strictiks  et  accuraiius. 
On  se  moquerait  aujourd'hui  d'un  Hi  enim  non  quœrunt  corporum  prin» 
lomme  qui  -ferait  de  semblables  ob'  cipia  ,  aut  agendi  tares  inter  nume* 
ectious  :  car  depuis  qu'on  a  banni  ros,  proportiones,  harmooias ,  ideas , 
es  qualités  chimériques  que  les  qualitates  aut  formas  elementares, 
colastiques  avaient  inventées,  le  utabaliisfactumest  :sedipsaadeunt 
eul  parti  que  l'on  prend  est  d'ad-  corpora^  eorumque  conditiones  phy-^ 
aettre  des  parties  insensibles  dans  sicaset  mechanicas  examinant  j  mo* 
a  matière,  dont  la  figure,  les  an-  tum,figumm, partium  situm,  tenui* 
;les ,  les  crochets,  le  mouvement,  tatemautmagnitudinem,etsimilia:et 
a  situation  ,  fassent  l'essence  parti-  ex  his  cujusque  uirlutes  œstimant,  ac» 
;ulière  des  corps  qui  frappent  nos  tionesdefiniunt,effectaexplicant,id^ 
ens.  Cicéron  a  introduit  un  person-  que  reciè  solidèque,  ut  mihi  yidetur^ 
la  <;equi  a  montréù  Lactancela  fauso  hucusque.  Quod  uero  lias  minutias 
e  méthode  de  n'user  pas  du  distin--  indivisibiles  esse  uellent ,  aut  innatum 
riM^o  ;  car  il  fait  tomber  la  môme  impetum  habere ,  aut  inclinationes 
[imalifîcation  sur  la  figure  des  atomes,  ad  certa  loca^  aut  denique  inanibus 
ït  sur  leur  rencontre  fortuite  (i3).  spaliis  disjungi ,  hœc  et  hujusmodi^ 
Les  modernes  ont  mieux  distingué  :  non  tantiim  gratis  dicta  sunt,  sed 
Is  rejettent  l'éternité  des  atomes  et  etiam  clarœ  rationi  rejragantun  Ut-^ 
leur  mcMivcment  fortuit  ;  mais  en  cunque ,  ciim  uiam  aperuerint  ad  sa- 
retenant  à  cela  près  l'hypothèse  de  niorem  disserendi  methodum  circa 
Leucippe,  ils  en  font  un  très-beau  res  phjrsicas,  et  in  lidc parle  de  re- 
^ystème.  C'est  ce  qu'a  fait  Gassendi ,  publicâ  litterarid  non  malè  meruo" 
qui    ne    diffère  de  Descartes   quant  rint,  illos  laude  sud  ne  iraudemus. 


tions  de  Lactance  contre  rmdivisi'  eussent  pu  repondre  a  une^  ODiec- 
bilité  des  atomes  sont  les  plus  faibles  tion  qu'*iis  n'ont  jamais  pu  résoudre  : 
qu'on  puisse  faire  aux  atomistes  :  les  c'est  celle  que  PluUrque  propose  à 
sectateurs  d'Aristote  et  ceux  de  M.  l'épicurien  Colotés(i5),  et  que  Ga- 
Descartes  en  proposent  de  bien  plus  lien  a  étalée  très-fortement ,  comme 
nerveuses^  mais  après iout  ils  ne  peu-  on  l'a  vu  ci-dessus  (i6).  Elle  consis' 
vent  parvenir  qu'a  la  division  possi*  te  en  ceci  ;  que  chaque  atome  étant 
ble  de   toute    sorte  d'étendue  ,  car   destitué  d'âme  ,  et  de  faculté  sensiti- 

ve  ,  on  voit  manifestement  qu'aucun 
(la)  Tdem,  lib.  de  Ira  Dei ,  cap.  X,p.  533.     assemblage  d'atomcs  ne  peut  devenir 

(i3)  Ista  enimJlagUia  Democriti^  sive  eliam  " 

anle  L.uc.ppi,  '/'%'^^'P;^'^''[l^^'^"lll':X'  (,4)  Arch«olog.  Philosoph.  .  lih.    /,  c.  JT/^, 

nurvala  qtuedain  et  quasi  adunca  :  ex  his  ef-     P  »  *      '     ' 


feeturu  esse  cœlmn  aîque  terram  ,  nuUdeogente  (i5)  PluUrchu» ,  •àr.  Coloten  ,  pag.  1 1  n 
nature ^  ted  toncursu^^dam  forltùto,  Ciccro ,  (x6)  Citation  (68)  dé  Varitel^  £»icuk  ■ ,  < 
♦le  Naiarâ  D«Of. ,  U!>.  f,  eap.  \\iF.  Vi, png.  178. 


nbo     .  LEUCIPPE. 

un  être  anime  et  sensible.  Mais  si  n^ont  point  dit  qne  les  atomes  foi- 
chaque  atome  ayait  une  âme  et  du  teotdquésoudevie,  oudeaeotimeot, 
sentiment  .  on  comprendrait  que  et  ils  ont  considéré  Pdine  comme  od 
les  assemblages  d*atomes  pourraient  composé  de  plusieurs  parties.  Usoni 
être  UB  compo<^é  susceptible  de  cer-  soutenu  que  tout  sentiment  cessait 
taines  modincations  particulières,  par  la  désunion  ,  ou  par  Fanal  jse  des 
tant  à  regard  des  sensations  et  des  parties  de  ce  composé.  Voyez  ci-des- 
connaissances,  qu^Â  Fégard  du  mou-  sous  (19)  Pexamen  d'une  obserration 
Tement.  La  diversité  que  Von  re-  critique  de  Piutarqae  contre  Épicuiv. 
marque  entre  les  passions  des  ani-  On  eûttrouyé  un  autre  grand  avantage 
maux  raisonnables  et  irraisonnables,  dans  rhjrpothèse  des  atomes  animée; 
s^expliquerait  en  général  par  les  com-  car  leur  indivisibilité  eût  pu  fournir 
binaisons  différentes  des  atomes.  Il  quelques  réponses  à  robjection  io- 


plus  éclairés,  et  n'y-aient  pas  ajou-  sances.  Cette  objection  est  fondée  sur 
té  cette  pièce  nécessaire  ;  car  le  choc  Funité ,  proprement  dite  ,  qui  doit 
de  la  dispute ,  et  la  facilité  de  cor-  convenir  aux  êtres  pensans  ;  car  si 
riger  ce  qui  manque  aux  inventions  une  substance  qui  pense  n'était  une 
d'autrui ,  pouvaient  les  mettre  en  que  de  la  manière  qu'un  globe  est 
état  de  porter  leur  vue  plus  loin  que  un  ,  elle  ne  verrait  jamais  tout  dq 
n'avait  fait  notre  Leucippe.  On  a  arbre  ;  elle  ne  sentirait  jamais  h 
quelque  lieu  de  croire  que  Démo-  douleur  qu'un  coup  de  bâton  excite. 
crite  avait  remédié  en  quelque  façon  Voici  un  moyen  de  se  convaincre  de 
à  ce  grand  besoin  de  Fhypothèse.  cela.  Considérez  la  figure  des  quatre 
Les  passages  que  j'ai  rapportés  en  un  parties  du  monde  sur  un  globe  ^  tous 
autre  endroit  (17)  semblent  nous  ap-    ne  verrez  dans  ce  globe  quoi  que  re 

firendte  qu'il  donnait  une  âme  à  tous    soit  qui  contienne  toute    l'Asie ,  m 
es  atomes,  et  l'on   peut  confirmer   même  toute    une  rivière.  L'eudroit 
cela  par  le  témoignage  de  Plutarque  :    qui  représente  la  Perse  n'est  point  ie 
«  Democritus  met  que  toutes  choses   même  que  celui  qui  représente  Je 
»  sont  participantes  de  quelque  sor-   royaume  de  Siam  ;  et  vous  distinsuez 
3)  te  d'ame,  jusques  aux  corps  morts,    un  côté  droit  et  un  côté  gauche oans 
»  d'autant  que  manifestement  ils  sont    l'endroit  qui  représente   l'Euplirate. 
»  encore  participans  de  quelque  cha-    Il  s'ensuii  de  là  que  si  ce  globe  était 
»  leur ,  et  de  quelque  sentiment ,  la    capable  de  connattre  les  figures  dont 
»  plupart  en  étant  déjà  éventée.   »    on  Fa  orné, il  ne  eon tiendrait  rien  qui 
C'est  ainsi  qu'Amyot  a  traduit  le  grec    pût  dire  :  je  connais  toute  l^ Europe , 
que  je  mets  en  note  (18).  Mais  comme    toute  la  France ,  toute  la  uille  dtJiïïi- 
nous  n'avons  plus  les  écrits  de  Dé-    sterdam  ,    toute  la  f^istule  :  ehiqo^ 
mocrite ,  il  n'est  pas  aisé  de  donner   partie  du  globe  pourrait  seulement 
sur  ce  point-là    un  précis  juste  et    connattre  la  portion  de  la  figure  qui 
exact  de  ses  pensées  ;  et ,  quoi  qu'il   lui  écherrait  ;  et  comme  cette  portioa 
en  soit,  nous  savons  qu'on  n'a  pas    serait  si  petite,  qu'elle  ne  rcpréseD- 
suivi  cette  notion  dans  la  secte  des   tcrait  aucun  lieu  en  son   entier,  i' 
atomistes.  Épiéure  ni  ses  successeurs   serait  absolument  inutile  queleglob' 

fût  capable  de  connattre  ;  il  ne  resul- 

(i^)  Tom.  V\  pag,  Ji';'i  ^  remarque  (P)  de  terait  de  Cette  Capacité  aucun  actc  de 
rarticlB  DîmocKiTi.  Connaissance  ;   et  pour  le  moins  c« 

(18)  'O  ^f  Ah^oxf iTO{  vAfTA  fAtrix*tf  seraient  des  actes  de  conaaissaDce 
^«{T/  '^'VXJf  ^oîstc ,  Koj  rùL^jtn^À  «rwv  ow-  fort  diiférens  de  ceux  que  nous  eipt- 
fliATuv ,  cTioTi^adM  JtidL^ttvSç  Tifoc  Btp/uûu  rimentons  ;  car  ils  nous  représentent 
**i«iV?i»vix6w/*i'ri;t«'»'ow  9rxtio»oc«riflc?r-   tout  un  objet,  tout  un  arbre,  to"' 

y<0/X8V0C/.  Democritus  porrà  omnia  ait  tfuan-  UU  chcval ,  Ctc.  ,  prCUVC  évidente  qU* 
dam  habere  nmmmn  eùam  cadavera  .,fuàd  le  SUÎ et  affecté  de  tOU te  l'image  dcCf» 
hae  semper  persptcuè  allquid  ohlinfnnt  caloris  <*  w  *^  ***,  vvrut.^  <  Eiiiag«.  « 

*i/ensM,  mnjorip'rU!  «Mpiratd.  PluUrch. ,  de  fio)  Dant  U  remarque  (Q)  de  Panide  M 
Plac.  Pbilo». ,  Ub.  IF,  cap.  ir,  pag,  908  ,  F,    pc^ie  Lwohèce  ,  dans  ce  volume. 


LEUCIPPE.  20Ï 


point  corporel ,  ou  matériel ,  ou  un  soit  partagée  eu  une  infinité'  de  por- 

compose  de  plusieurs  êtres.  S'il  e'tait  tions;  et  vous  supposez  que  la  portion 

tel ,  il  serait  très-inseusible  aux  coups  qui  échoit  à  une  partie  de  Târoe  quitte 

de  bâton,  vu  que  la  douleur  se  divi-  cette  partie  ,  et  s'en  va  placer  sur 

serait  en  autant  de  particules  qu'il  y  d'autres.  Mais  cette  manière  de  corn- 

en  a  dans  les  organes  frapi>és.  Or  ces  munication  n'augmentera  point    le 

organes   contiennent  une  infinité  de  sentiment  ;  car  si  à  mesure  qu'une 

S  articules  ;  et  ainsi  la  portion  de  la  partie  de  l'âme  communique  sa  dou- 
ouleur  qui  conviendrait  a  chaque  leur ,  elle  la  perd  ,  c'est  un  moyen  •. 
partie  ,  serait  si  petite  qu'on  ne  la  assuré  de  prévenir  l'augmentation 
sentirait  pas.  Si  vous  me  répondiez  que  l'on  appelle  intensive  (ai)  ,  et 
que  chaque  partie  de  l'âme  commu-  ainsi  la  difficulté  subsiste  en  son  en- 
nique  ses  passions  aux  autres ,  je  vous  tier  ;  on  ne  voit  pas  d'où  peut  venir 
ferais  deux  ou  trois  répliques  <iui  qu'une  douleur  divisée  en  une  infi- 
Tous  replongeraient  dans  le  bour}>ier.  nité  de  parties  soit  un  sentiment  in~ 
Je  TOUS  dirais  en  i«'.  lieu ,  qu'il  ne  supportable.  Vous  direz  donc  qu'une 
parait  pas  plus  possible  que  les  par-  partie  de  l'âme  communique  sa  dou- 


communiquent    __ 

il  est  très-certain  que  chacune  d'elles  semblable  à  la  sienne.  Mais  mon  ob- 
earde  la   portion  du  mouvement  qui  jection  revient.  Cette  sensation  sem- 
lui  est  échue,  et  qu'elle  n'en  commu-  niable  produite  tout  de  nouveau  n'est- 
nique   rien  aux  autres.  Poussez  un  elle  pas  reçue  dans  un  sujet  divisible 
globe  ;  le  mouvement  que  vous  lui  à  l'infini  ?  elle  se  divisera  par  con- 
communiqnez  se  distribue  également  séquent  en   une  infinité  de  parties 
à  toutes  les  particules  de  ce  mobile  ;  tout  comme  la  première,  et  par  cette 
à  chacune  selon  sa  masse  ;  et  depuis  division  chaque  sujet  ,    ou    chaaue 
ce  temps-là  jusques  à  ce  que  le  globe  morceau  delà  substance  n'aura  r|u  un 
cesse  de  se  mouvoir  ,  il  ne   se  fait  degré  de  douleur  si  petit ,  si  mince  y 
point  un  nouveau  partage  de  mou-  q^u'on  ne  le  sentira  point.  Or  l'expé- 
vement  entre  ses  parties.  Pourquoi  rience  ne  nous  apprend  que  trop  le 


îgard  de  la  douleur  que  vous  pour-  infinité  d  inutilités.  Vous  ne  pouvez 

riez  exciter  dans  ce  ^obe-là  par  un  trouvervotre  compte  au'en  supposant 

coup  de  pied?  Ne  devez- vous  pas  dire  «ne  'chose   inconcevanle  ,  c'est  que 

que  cette  douleur  se  répand  par  tout  Pimage  d'un  cheval ,  et  l'idée  d'un 

le  globe  ,  et  que  chaque  partie  du  carré  ,    étant  reçues  dans   une  âme 

globe  en  prend  à  proportion  de  sa  composée  d'une  infinité  de  parties  , 

masse  ,   et  retient  ce  qui  lui  échoit  ?  se   conservent  toutes  entières  dans 

En  !i«.  lieu  ,  je  vous  fais  cette  petite  chaque  partie.  C*cst  l'absurdité  des 

question.  La  partie  A  de  l'âme,  com-  espèces  intentionnelles  que  les  sco- 

ment  commu  nique- t-elle  sa  douleur  lastiques  n'osent  presque  plus  mettre 

aux  parties  B  et  C ,   etc.  ?  La  leur  en  ava^t.  C'est  une  absurdité  bcau- 

donne-t-elle  en  s'en  défaisant  de  telle  coup  plus  grande  que  celle  de  ces 

sorte  que  la  même  douleur  en  nom-  docteurs  qui  disent   que  l'âme   est 

bre  c^ui  était  dansla  partie  A  se  trouve  toute  dans  tout  le   corps,  et  toute 

ensuite  dans  la  partie  B  ?  Si  cela  est ,  <3ans  chaque  partie  (aa).  Mais  je  vous 

voici  le  renversement  d'une  maxime  passe  cela,  et  je  me  contente  de  vous 

trèa-certainc  et  très- véritable  ,   que  demander  si  votre  supposition  n'en- 

jes  accidens  ne  passent  pas  d'un  sujet  (»i)  !••*  phitùsophes  de  V/cole  nomment  ex« 


tensîTc  la  propagation  d'une  qualité  en  diffé- 

rentes  parties  du  sujet ,  el  intenaive  Vaequisi- 
«.•__  j j^i^^     > i^      ^ «._ 


«  l'autre  (ao).  Voici  encore  le  renver- 

8emf>Tit    At^  ^^.    .^~^^~^.    ^..^*^~*:^»>  renies  parties  au  sujet ,  el  intenaive  l'aequtst- 

Wincnt   de  vos    propres   prétentions.  „•„„  d/nomea«x  degr/s  dans  la  mime  parues 

ïo)  AcLÎdetUia  non  migratkl  de  subjecto  in  du  *ujet. 

*'itf^•c^un^.  (,a^  Tou  in  lato  el  tou  ia  tlnsulis  parlibas.. 


•  •-....,,  ,    •'•" ,    .7'"  •••"  .7      ""     »^»r  ^ 


" 

:: 7" 


..:.  '  ::■■  r  '"  ^^-.^T/r  ^^*  ^a^^:::!: -^ -^ 


L 


•  TTf  LEUCIPPE.  «o3 

.^    ^        indivisible  ,  et  ils  n'avaient  ils  ne  leur  donnaient  aucune  gran- 

^^s  de  droit  de  supposer  des  deur,  et  ils  les  faisaient  tous  sembla- 

''  ^  nnimés ,   que  d^en  supposer  blés  les  uns  aux  autres  (ag).  Maimo* 

'  *-s ,  et  de  leur  donner  la  vertu  nides  les  presse  beaucoup  (3o)  sur  ce 

'        .  Il  est  aussi  malaisé  de  con-  cfu^ils  étaient  contraints  de  nier  qu'un 

cette  vertu  dans  un  atome  ,  mobile  allât  plus  vite  qu'un  autre , 

concevoir  le'sentiment.  L'e'-  et  que  la  diagonale  d'un  carré  fût 

et  la  durée  remplissent  dans  plus  longue  que  l'un  des  côtés.  Ces 

!S  toute  la  nature  d'un  atome,  embarras  les  pointaient  à  dire  que  les 

'          e  de  se  mouvoir  n'y  est  pas  sens  nou^  trompent ,  et  qu'il  ne  se 

*"'  •  "se j  c'est  un  objet  que  nos  idées  faut  fier  qu'à  l'entendement  (3i): 

■  ^t   étranger  et  extiinsèque  à  quelques-uns  même  se   portèrent  à 

du  corps  et  de  l'étendue ,  tout  nier  l'existence  delà  figure  carrée 

me  que  la  connaissance.  Puis  (3^).  Disons  en  passant  qu'ils  pou- 

{ne  les  atomistes   supposaient  \caient  rétorquer  ces  difficultés  à  leurs 

îurs  corpuscules  la  force  de  se  adversaires ,  et  défions  tous  les  parti- 

•ir  ,   pourquoi  leur  ôtaient-ils  sans  de  la  divisibilité  a  l'infini ,  de 

•sée  ?  Je  sais  bien  qu'en  la  leur  satisfaire  aux  raisons  qui  prouvent 

nt,  ils  n'eussent  pas  évité  toutes  que  la  diagonale  d'un  carré  n'est  pas 

-nr-    ficultés  :  on  eAt  pu  encore  les  plus  longue  que  l'un  des  côtés.  Au 

■  '     1er  d'objections  trcs-insolubles  reste ,  ces  philosophes  arabes  suppo- 

c     Mais  ce  n'est  pas  peu  de  chose  sèrent  en  partie  ce  que  j'ai  dit  que 

•  T      e  parer  une  partie  des  coups.  Leucippe  eût  dû  supposer  ;  ils  ensei- 

>..-    trquons  que  die  très-grands  phi-  gnèrent  que  chaque  atome  des  corps 

Les   avaient   fait    consister   les  vivans   était  vivant ,  et  que  chaque 

âpales  propriétés  de  l'âme  dans  atome  des    corps   qui  sentent  était 

.•ce  de  se  mouvoir  (a6).  C'était  sensitif  y  et  que  l'entendement  rési- 

:et  attnbut  quHls  l'avaient  carac-  dait  dans  un  atome.  Il  n'y  avait  point 

ée  et  définie.  Eût-on  pu  trouver  de  dispute  entre  eux  sur  cette  doc- 

.  âge  que  ceux  qui  donnaient  aux  trine  ;   mais  à  l'égard  de  l'âme  ils  se 

àts  le  principe  du  mouvement ,  partagèrent  en   deux  opinions  :  les 

eussent  donné  une  âme  ?  uns   dirent  qu^elle    consistait   dans 

^  Ilya  eu  une  secte  de philoso-  l'un  des  atomes  dont  Thomme  par 

s  orientaux  qui  admettait  les  ato-  exemple  est  composé  ;  les  autres  la 

»•  et  le  uide.  ]  Le  fameux  rabbin  composèrent  de  plusieurs  substances 

imonides  parle  amplement  de  cette  très-subtiles.  Le  même  partage  se  vit 

te  de  philosophes  :  on  les  nommait  parmi  eux  touchant  la  science  :  les 

paiians  (a^).  Ils  s'exerçaient prin-  uns  la  posèrent  dans  un  seul  atome  , 

salement  sur  ces  quatre  points  (38):  et  les  autres  dans  chacun  des  atomes 

.  Que  le  monde  n'est  pas  étemel;  qui  constituent  lé  savant  (33).  F'itOf 

.  qu'il  a  été  créé;  3°.  que  son  créa-  ex  ipsorum  sententid ,  existit  in  und- 

ur  est  unique  ;  4°»  qu'il  est  incorpo-  audque  particuld   corporis  uiuentis. 

\.   Ce   rabbin  rapporte  les    douze  Ita     dicunt    ,     quamvis    particulas 

rincipes  qui  leur  servaient  de  fon-  animantis  sensu  prœditi  ,    sensilem 

eœent.  Le  second  était  qu'il  y  a  du  quoque  esse.  Dfam  vita  ,  sensus  ,  in- 

ide  ,   et  le  troisième  que  le  temps  tellectus ,  et  sapienlia  ipsis  sunt  ac- 

st  composé  de  momens  indivisibles,  cidentia  ,  non  miniis  quom  JVigredo 

1  ne  paratt  pas  que  leurs  atomes  fus-  et   Albedo,  De   anima  dissentiunt. 

^Dt  tels  que  ceui^  de  Leucippe  ;  car  Quidam  statuunt ,  animam  esse  acci' 

dens  existens  in  uno  aliquo  atomorum 


il. 

(>7)  ^ore*  la  note  marginale  de  Baxlorfe,  /.^x  yj^^     ....  - 

^J^  commencement  du  chip.  LXIX  de  la  I'*.  î?^  {f  *?  '  **'*''"  •  W'  '^S* 

PWie  de  ta  traduction  du  More  NcTochim ,  sire  ^^^^  Ibidem ,  pag.  1 5o. 

7 fi'" P*'P'«"'om ,  dé  Mo]>e  Mainlbnides. 
^,j'7^,^'*""«»''J«,    ihidem,    cap.  LXXIIt, 


(3i)  Ibidem  y  pag,  i5i. 

(3a)  Ibidem. 

(33^  Idem ,  ihidem ,  png    i?»  ,  i53. 


^^^  LEUCIPPE. 

ineocontinetur.Aludicunt^animam  aerniére  sphère  câcste  îl  nV  .«* 
esse  composoam  ex   vnulti*  *..i.«-#-       **'^""»«=»«^  'rV     •  ceicsie  u  n  y  araïf 

«m«  ,X«««,"  ZcXn^J^  r""/*  '"'''•  ¥'  philosophes  cbrc- 

luibeniihus    Juonnâ^n^  H^cddam  tiens  faisant  profession  de  ses  dogmes, 

««6en*^ta,    ,„o  »™«^„r  «  co„j„„-  ont  en«:ign/ce  que  Plutarque  Ittri; 

sub.U,nùjLeUu!'Ji}j\fi"^..'  5"«»««toïrien?,  que  tout  est  plei. 

Ulosanimam  çuogue  inS^a^^à  tL.^J^  vide  inOni.  Ils  le  nomment 

(ofL"^  dlTJ  ViA  I  f  ""^  «l<5finition  ne  convient  pas  L 
riuJufvï^céikh^T^,ti,'f'^.  espaces  imaginaires.  Pour  ce  qui  est 
vCx^a^âtn^^^^T^T'"-^  H  '"  pl<!nitude  du  monde  ,  ils  l'ont 

ride  ■  a»  mio  I ».,^J...rï  n  •  "".  '•  **•..  C""  et  précieux  à  la  nature, 
DemJtrius'   MaS^' ?»  T^""'  P-H?'"»  o°t  ««'  qu'elle  avait  «né 

stoïciens  en«>.-<»,^!^!7f  J      -.l"®'^   aimait  mieux  violer  ses  lois  que  de 

&ân,Trnd:?et''q:e*C^d^  V^^"^  f^^  fourrât  qV 
monde  il  V  »  ..»^:J.°  5  •  7^^  P?''-  ™*  '"'  descendre  les  corps 
?u°Ari.t«t/l^  Tide  infini  ;  éP.  léger. ,  et  monter  les  corps  nesam, 
mond?aut„û„fJ^  T*  *'T  M  ^"tes  les  fois  que  le  vide  £  menace^ 
^  dpml^l-?  "^^  •'•"*  *®  *"'•    disent-ils  :  ces  mouvemens  sont  con- 

ajouUit-il ,  le  ciel  est  ie  feu.  Je  ne  tent  les  élémens  .  mais  ôue  faire  i 
Xh^  -?*  .^•""°*'  ?  .de-bit^  une  cela  ;  de  deux  mauT n'est^-ïl  pS^^- 
«emblabledoctnne  ;  maisje  sais  bien   mis  et  juste  d'éviter  le   pire'  L« 

deù  du°  ciel"  3fif  1'^"  "•"!"'"'    PtUosopies  modrm«  se  ^sontblfn 

3"là  du  To?^'!  "°  '''^•''  "''^"'  "H  «ucJesseur  TorriceUi  ramenèrent  U 
aew  du  monde  ;  car  nen  ne  serait   d«>ctrine    du   vide  •    Gassendi     le 

t::t:Zt^Tlx^'^'^^''^r  V^^^  resuura'enr'du  sysût'â: 

e?  W^/ P  K-'  "°  "P«ee.7>de  Lucippe ,  la  mit  i  la  m<3e  ,  et  pré- 

.eiené  en  c^  rdrÔfn^";;^ '?"  ''  '°  •  ^«"dit'l^avoir  prouv<!e  d^mourtralÎTe. 

Heu    ni  v^^.^w  ^^   ''5T/J"  «nent.  M.  Descartes  se  déclara  pour 

d!rn';.,        1   '     '  ^"Ç*  '  *"  •**'*  **"  1«  Pletu  ,  et  poussa  la  chose  beaucoup 

„Zh^„1     '•  """*  °i"  ""?  ï"";*  plu»  avant  que  ne  faisaient  iL  secU- 

^iderdw '„''?'■ '\°!,"^*î'''*  »«""  ^'AriHote;  carnon-seulemenf 

vide  qu  en  tant  qu  on  le  définissait  il  souUot  qu'il  n'y  avait  point  de 


I^mnW  ""Î^".^ 'Z'.  Pî^"^°*^  ^®   ^^®  les  termes  que  de  prëtendre  que  le 

iimplement  et  gënëralement  pour  ce  vide    fût  un  espace  où  il  nV  avait 

llim  ""  n  «A.^  5îi  "^^  ^o°t»|°t  aucun  point  de  corps.  On  trouva  un  grana 

t^oipi,  U  eût  dit  qu'au  delà  delà  paradoxe  dans  fû/e/i/iïe  qu'il  ëublb- 

f;M)  hcr^u  ^u'iiraut  lire  nuim^ue .  et  ainsi  ^^^  «°^^f  l'espace  et  le  corps ,  et  l'on 

fv^mtiM  H0  cêf  phUoMophas  sérail  aue  chaque  ^na  qu  11  diminuait  la  tonte-puissao- 

*^ï^ti  .*''"';  •"«"*"«;*• . .  ce  divine  ,  puisqu'il  enseignât  que 

4'  tlïlTX:  t  "S^t'  '^'""-  •  ''*•  "  '  Dieu  mém^  ^gisslnt  par  J^l , 

C*^.^  Air<ki«itl,  d«  Cœlo,  Ub.  ifeap.  IX,  "6  pourrait pointfairequ'uu  tonneau, 

'^^  •<*•  ^*»  demeurant  tonneau,  ne  fût  rempli  àix 


tEUClfPE.  ao5 

"^uelquô   matière.   C'est  sans  doute  demande  ce  que  c'est  que  ces  espaces 
une  conséquence  de  son  dogme ,  mais  qui  ont  réellement  les  trois  dimen- 
qui   nlntéresse  point  la  toute-puis-  sions  ,  et  qui  sont  distincts  du  corps 
sance  de  Dieu  :  il  ne  s  agit  point  de  et  qui  se  laissent  pénétrer  par  les 
cette  toute-puissance,   il  s'agit  seu-  corps,  sans  leur  faire  nulle  résistance 
lement  de  satoir  si  tout  ce  qui  a  trois  ils  ne  saren*  que  répondre      et  peu 
dimensions  est  un  corps.  Les  raisons  s'en  feut  qu'ils  n'adoptent  la  chimère 
de  M.  Descartes  ont  paru  très-fortes  de  quelques  péripatëticiens  ciui  ont 
a  bien  des  gens  :  ils  ont  cru  qu'avec  osé  dire    que  l'espace    n'est    autre 
sa  matière  subtile  on  accordait  ai>é-  chose  que  l'immensité  de  Dieu  (Ai) 
ment  ensemble  le  mouvement  et  la  Ce  serait  une  doctrine  bien  absurde 
plénitude ,  et  ils  ont  trouvé  du  para-  comme  M.  4mauld  l'a  fait  voir  dans 
logisme  dans  les  prétendues  démon-  les  écrits  (4a)  où  il  prétend  que  le 
strations  de  M.  Gassendi  (37).  Le  règne  père  Malebranche  semble   attnbuer 
du  plein  semblait  donc  plus  affermi  à  Dieu  une  étendue  formelle    Notez 
que  jamais,  lorsqu'on  a  vu  avec  beau-  que  M .  Hartsoecker ,  bon  physicien 
coup   de   surprise  quelques   grands  et  mathématicien ,  a  pris  un  milieu 
mathématiciens  dans  un  autre  senti-  entre  Descartes  et  les  nouveaux 'sec- 
ment.   M.  Huigens  s'est  déclaré  jxiur  tateurs  du  vide  :  car  si  d'un  côté  il 
le  vide  (38)   :  M.  Newton  a  pris  le  prétend  que  le  mouvement  serait  im- 
même parti   et  a  combattu  fortement  possible  dans  le  système  cartésien  ,  ' 
sur  ce  pomt-la  1  hypothèse  de  M.  Des-  il  veut  de  l'autre  que  l'étendue  fluide 
cartes  comme  une  chose  mcompati-  où  les  corps  nagent  et  voltigent  très- 


.    I   .     .      ..  1.  1»     •  .         'y    ,, — w-*»  «^i   ^c^i  deux  choses: 

je  lui  ai  OUI  dire  que  1  existence  du    l'une  ,  que  ces  grands  mathémati- 
vitle  n  est  pas  un    problème  ,  mais    ciens  aui  fidmnnt^^^h  — »:i j 


un 
démontré 


démontré.  Il  ajoutait  que  l'espace  pensent  aux  pyrrhoniens.  Voici  com- 
vide  est  incomparablement  plus  ment.  L'esprit  de  l'homme  n'a  point 
grand  que  1  espace  plein  Cette  no u-  d'idées  plus  nettes  ni  plus  distinctes 
velle  secte  protectrice  du  vide  se  que  celles  de  la  nature  et  des  attri- 
représente  1  univers  comme  un  espace  buts  de  l'étendue.  C'est  là  le  fonde- 
infani  où  1  on  a  semé  quelques  corps,  ment  des  màthématiffues  Or  ces 
qui  en  comparaison  de  cet  espace  ne  idées  nous  montrent  manifestement 
sont  que  comme  qjuelques  vaisseaux  que  l'étendue  est  un  être  qui  a  des 
dispersés  sur  1  Océan ,  de  sorte  que  parties  les  unes  hors  des  autres  et 
ceux  OUI  auraient  la  vue  assez  bonne  qui  est  par  conséquent  divisible 
pourdiscernercequiestplem,etce  et  impénétrable.  Nous  connaissons 
qui  est  vide  ,  s  écrieraient  par  expérience  l'impénétrabilité  des 
^PPar^t  rari  nanusin  gurgUe  uasto  (4o).  corps ,  et  si  nous  en  recherchons  la 
u  qu  il  y  a  d  embarrassant  pour  les  source  et  la  raison  à  priori    nous  la 


.  «==.l.ai;o  11  esi  «en  ,  et  que  c  esc  une   qui  contient  sous  soi  deux  espèces 
pure  privation.  Quand  donc  on  leur  mais  comme  une  espèce  qui  n\  que 
(3:)  ror*»  l'An  de  penser ,  ///*.  part. ,  àes  individus  au-dessous  de  soi  (2a) 

€nap.  XFIII^  nttm.  IV ^  pag.  m.  3a8  ei  suiv,  Vf^y 

pag.  ^96,  donne  ta  tablalure  des  réponses  que    /re,  parUedesa  Pltvsiaue  .br*X    »«*       %? 

MM.  de  Port^Rqyal/ont  à  Gassendi.  *  (&i)  Voyen  en^l^îsTliS^i  ^'  "*■  ^î* 

(38)  Voje»  son  Dilcoan  de  U  eue  de  Pe-    V^  .684?  ^   '  tmpnmée 

T^j  V;,n. .  E.. ,  a.  /,  .s.  „8.  41?/^"  o.?^r/«'  "^  ^"^^  •  ''-^'" 


»o6  L^VIUS. 

D'où  non»  conclomii  que  1m  attri-       I^VIDS,  poêle  latin.  On  ne 

buU  quisetrouTentdansuneAen.  j,jj  j^j    -^  j  il  a  ,écu 

due,  se  trouTent  aussi  dans  tonte  .  4,         ,         ^**«m«  *t  «  vcuu, 

autre.  Cependant  voici  des  mathë-  mais  il  y  a  beaucoup  d  apparence 

maticiens  qui  démontrent  quMl  y  a  que    c'a  été    avant   Cicéron.    Il 

du  vide  ,  c'est-à-dire  une  étendue  avait    fait    un    poème    intitulé 

indivisible  et  péne'trable  ,  en  sorte  ir-^/^.,^„.„/^    «»iefr   x    j-       r 

qu'un  globe  de  quatre  pieds  et  l'es-  ^^otopcegnia ,  c  est-^^^àire  Jeux 

pace  qu'il  remplit ,  qui  est  aussi  de  «  amour.  Aulu-Gelle  {a)  en  cite 


notre 

qu'il  se  trouve  qui 

nous  a  trompe's  mise'rablement.  Elle  un  poëme  intitulé  les  Centaures. 

nous  avait  persuadés  cjue  tout  ce  qui  Feslus  le  cite  au  mot  Petrarum. 

est  étendu  a  des  parties  qui  ne  peu-  t_  ^^^„^,.„«„„;   ^„^i  /.     , 

vent  être  pénétries  ;  et  voici  l'exis-  Je  remarquerai  quelques  faute» 

tence  d'un   espace   démontrée   ma-   \^)' 
tbématiquement ,  d'un  espace  ,  dis- 

je,  qui  a  les  trois  dimensions,  qui       (")  ^°*^*-  ^"»f;»  '•*•  ^^.  ^P-  XXIK. 
est  immobile ,  et  qui  laisse  passer  et       ^*)  ''"  Apologiâ. 
repasser  d'autres  dimensions  sans  se 

remuer  ,  sans  s'entr'ouvrir.  La  se-  W  Je  remarquerai  quelques  fau- 
conde  chose  que  j'ai  à  dire  est  que  '«*•  ]  Puisque  Vossius  (i)  a  reconnu 
le  système  de  Spinosa  s'accommo-  ^«8  ^«"^c  dernières  citations  que  je 
derait  très-mal  de  cette  double  éten-  marque  ,  il  est  bien  étrange  au'il  ait 
due  de  l'univers  ,  l'une  pénétra*  mjs  Lsvius  parmi  les  poètes  doot  on 
ble  ,  continue  ,  et  immobile  ;  î'au-  «ait  seulement  qu'ils  ont  vëcu  avaot 
tre  impénétrable  ,  et  séparée  en  Charlemagne.  Mais  cette  méprise  est 
morceaux  qui  sont  quelquefois  A  légère  en  comparaison  de  la  faute  d'un 
cent  lieues  l'un  de  l'autre.  Je  crois  auteur  (a)  ,  qui  a  corrigé  dans  Aula- 
que  les  spinosistes  se  trouveraient  ^eWe  Liuius  ,  au  lieu  de  Lœi*ius ,  et 
bien  embarrassés  si  on  les  forçait  prétendu  qu'Aulu-Gelle  a  cité  Livius 
d'admettre  les  démonstrations  de  Andronicus.  Comment  aurait-on  cité 
M.  Newton.  de  ce  Livius  un  passage  où  il  s'agit  d'u- 

J'ai  rapporté  ci-dessus  (45)  une  re-    °«  loi  (3)  faite  l'an  de  Rome  656'^  coni- 
marque  des  philosophes  de  la  secte    ™?°V.  d»s-je ,  aurait-on  pu  citer  sur 
des  parlans.  Le  rabbin   Maimonides    Çela  Lmus  Andronicus,  qui  était  dé- 
la  réfute  de  cette  façon  (46)  :  Hanc   jahommefaitl  andeRome  5i4?  car 
rationem  si  considera^eris ,  int^enies    ^^  J?"?/""®  ,T  ^^^  comédies  cette 
illam  superstructam  esse  propositîoni   annee-la  (4).  L  auteur  que  je  réfute 
ipsorumpnmœ  et  quintœ ,  ac  p?x>indè    Pretend  que  ftœvius  et  Pacuvius  ont 
nuUius  esse  ponderis.   Potest  enim    fleuri  après  Livius  Andronicus  :  mais 
illis  dici,  corpus  Dei  non  est ,  ut  di-    »  avait-il  point  vu  dans  Aulu-Gelle 
citis  uos  ,  compositum  ex  conjunc-    «"^    chose    qui    prouve   manifeste- 
tione  particularum  ejusmodi  indiui-    ment    que  ce   Livius   n  a  pu    avoir 
duarum  ,  anales  ipse  creauit  ;  sed  est    connaissance  de  la  loi  Licinia  ?  Aulu- 
coTjJus  unum  continuum,  nullam  nisi   y^^e  nous  apprend  (5)  que  Nœvius 
in  cogitatione  admittens  diuisionem,    ^t  puer  des  comédies  lan  5 19  de 
La  réponse  que  ce   rabbin  suppose    f  ome  ,  et  ciu'il  avait  porté  les  armes 
au'on  pourrait  faire  ne  s'éloigne  pas    «  *»  première  guerre  punique, 
de  la  prétention  de  ceux  qui  admet- 
tent un  espace  positif  qui  soit  la  di-      CO  D«Po«t.  lâi. 
vinité  elle^éme.  <*^  i6a'"'*'^'  ^*'°*'*  *  •"•«"^▼-  «  A.  GcUi»m 

(3)  C*etl  la  loi  somptuaire  de  Lieinitu, 

(45)  CiUUion  (93).  (4)  Cfst  la  pmnière  qui  aU  él/  fçuAà  Berne 

(46)  Moues  Mnanoni^M  ,  Merr    NeTOetiini ,    F'qr's  Cicéron ,  in  Bruto. 
pag.  176.  (5)  Lib.  IVIJ,  cap.  XXI. 


LEDWENTZ.  LICINIA.  20 

LEUWENTZ,  ville  de  Hon-  gouvernèrent  mal.  LuçJus  Mé- 

fine.  Je  n  en  parle  que  pour  re-   tellus ,  grand-pontife  ,  n'ayant 

lever  deux  grosses  fautes  du  Sup-  point  puni  assez  rigoureusement 

plement  de  Moreri  (A).  ce  désordre ,  fut  tire  en  cause 

{\)  Je  n'en  parle  que  pour  relei^er  JfrJ^®^?"^   ^  ^?  requête  de  Sextus 
tieux  grosses  fautes  du  Supplément    "educeus  ,  tribun  du  peuple.  Le 
^«J/oreW]  1°   Assurer  que  cette  grand-pontife  n'avait  condamné 
i^ille  dépend  de  l  archiduc  d'^utri-  que  Tunef^)  des  trois   vestales 
che,  c'est  tromper  son  lecteur  ;  car   2t  ^      ♦     u  i        ^     vesiaies, 

c'est  déclarer ,  ou  que  cette  ville  est  f,  ^J^.  absous  les  deux  autres 
annexée  à  rarchiduché  d'Autriche  ,  W-  Licmia  était  l'une  de  ces  deux 
ou  qu'elle  appartient  à  un  prince  <lerniëres;  cependant  elle  n'était 
distinct  de  sa  majesté'  impériale  ,  et   pas    moirm    rnnT.okU   «  ii 

connu  sous  le  titre  d'archW  d'Au-   T^  .'^*^''*^  _?^"Pfbïe  que    celle 

triche.  L'une  et  l'autre  de  ces  deux  ^"^  tut  condamnée.  Elles  étaient 
choses  sont  fausses.  Il  n'^  avait  rien  toutes  deux  fort  décriées  à  cau- 
de  plus  facile  que  de  bien  entendre  se  de  la  multitude  de  le'urs  fa- 
cette phrase  de  M.  Baudrand,  que  l-ns  Pfpl]*.cc^^^^k-  .  "  „6* 
l'on  n'a  pas  entendue  ,  sub  dominio  ?°V  et  elles  se  déchiraient  l'une 
^ustriacorum  etiamnum.  M.  Bau-  ^  ^"«^re.  U  abord  elles  n'avaient 
drand  écrivait  son  dictionnaire  (i)  ©u  à  faire  qu'à  un  petit  nombre 
avant  que  les  Turcs  eussent  fait  des  de  bons  amis ,  et  cela  soii«î  Ip 
pertes  dans  la  Hongrie,  et  pendant  vml^  ^'„«  J  ® 
qu'ils  jouissaient  de^ leurs  dernières  ^^^'f  "^  "'',  Sf^^^  «^cret,  et  eri 
conquêtes ,  et  nommément  de  Neu-  ^^^C'arant  a  chacun  qu'il  était  le 
hausel  dont  il  venait  déparier.  C'est  seul  à  qui  l'on  fît  cette  ffrâce  • 
pour  cela  qu'il  crut  devoir  dire  que  mais  ensuite  le  nombre  des  par^ 
la  maison  d'Autriche  possédait  en-  tiVi'^oric  r«„if-  r  j>  ""par 
core  Leuwentz  :  car  avant  dit  que  *'^'P^°s  multiplia  d'une  étrange 
cette  ville  dépendait  du  gouverne-  ^^^*®  >  parce  que  plus  elles  per- 
ment  de  Neuhausel ,  il  portait  tous  sévéraient  dans  le  désordre    plus 

iZllIl^T  ^  ^"^'-  ^";^"^  Warte-  était-il  facile  de  les  en  convain- 

nait  aux  Turcs,  puisqu'on  leur  avait  ^-^    l?li^„  ..     •     x   i    "  ^""vdiu 

cédé  la  possession  de*Neuhausel  par*  ^^«•^"f,  avaient  donc  à  crain- 

le  traité  de  l'an  1664.  La  a«.  faute  ^^^  ^^^  délateurs;  et  ne  trouvè- 

est  trés-absurde.  M.  de  Souches ,  qui  rcnt  point  de  meilleur  raoven 

battit  les  Turcs   à   Leuwentz ,  Fan  de   les    nblmi:>i-   a«    e;]-^« 

1664,  n'était point^eWrfl/^e5F7v./,-  ^^  il!  J      f^   ??   Sj^^nÇe ,  que 

çais\  quoiqu'il  fût  Français  de  na-  ^^  '^'  admettre  à  la  dernière  fa- 


extrêmement  prôné  la  part  qu'ils  eu-  *'^  °^'<''^"«'    "«^couveris    par   des 

rent,  l'an  1664,  à  la  défaite  des  Turcs  pjamtes  éclatantes.  Le  mal  alla 

an  passage  du  Raab.  M.  Baudrand  est  si  avant,   que  les  deux  vestales 

à  couvert  de  cette  critique,  quoique  ne  firent  plus  difficulté  de  sp  li 

«a  phrase  grandi  clade  ajectifuére  ^^^,  x  «1      -       """^uiie  ae  se  Ii- 

h  Souchio^duce  Gallo  ,  soit  un  peu  ^^^^  ^  plusieurs  galans ,  au  su  et 

trop  équivoque.  au  VU  les  uns  des  autres  {c).  Je 

(I)  Jlfui  in^prùnék  Paris .  Van  .68..  f ''''''     ^'''^"^«  ,  ^"^«^ *     q^^Ique 

T  T/-TxrT  1  ,  *®™P®  ^^  *^'"'  ^^°°^  intelligen- 

L<ltiiJ>ilA ,  vierge  vestale,  pu-  ^ 

nie  pour  ses  ipipudicités,environ      («)  T^H»  s'appelait  Émiiia, 

Tan  64o  de  Rome.  Il  y  eut  tout      ^*)^*~°i'"P«ï»anu«,i/iOrat.proMilone. 

à   U  foi.  trois  mul«  qui  se  p.?^HTrvS'.u,7^.-6*.&8;"^'" 


ao8  LICINIA. 

ce     et  qu'alors  Émilia  fut  Tin-       (A)  Lon  donna  commùsionk  Lu- 

iroductnce  de  son  frcre  auprès  ^^  ^^  ^^^^^  ^         Asconius  Pé- 

de  Licinia  ,  et  celle-ci  1  mtro-  dianus  nous  l'apprend  en  cette  ma- 
ducirice    de    son     frère    auprès   niére   :   Ob    quam  set^erîtatem  quo 

d'ÉniiUa.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  u^n^re  Sextus  Peduceus  uibunus 
est  sûr  que  chacune  délies  avait  ^^^^^   ^^    totumque  collesium 

pour  galant  le  frère  de  1  autre  pontificum  malè  judicdsse  de  ince*- 
(d\  Plusieurs  personnes  de  l'un  tu  ulrginum  vestalium  ,  qubd  unam 
et  l'autre  sexe,  libres ,  esclaves,    niodh  jEmiliam  danmauerat  ,  absd- 

savaient  la  mauvaise  vie  de  ces  ^.^^  ^  populus  hune  Cassium  creaiii 
vestales;  et  néanmoins  leur  cri-  aui  de  eisdem  virginibus  quœreret, 
me  demeura  caché  pendant  fort  isque  et  utrasque  easetprœterea  cofif 
lonff-temps,  eu  égard  à  ce  qu'on  K«nes  aUas  niimaeUamutexistima' 
*""o„    ,  "  '  B  1  ^j^  ^^^    aspentate  usas  damnai^tt.  Aa 

appelle  le  public,  bnfin  un  cer-  ^^^  d'alias,  ^e  voudrais  lire  alios; 
tain  Manius  ,  qui  avait  ete  le  car  le  nombre  des  vestales  était  trop 
premier  instrument ,  ou  le  pre-   petit,  pour  qu'on  puisse  dire  après  la 

Lier  maquereau  de  cette  déLu-  Z^^^:^^t^%7.^!Z 
che ,  se  porta  ^our  délateur.  11  ^^^  ^,  plusieurs  autres  d'Asconios 
n'avait  point  été  affranchi ,  ni  soient  les  galans ,  les  maquerelles , 
récompensé  selon  l'étendue  de  ses  etc.,  des  vestales.  Dion  remarque 
'     ^^,      -f  ^'«;iu»fe  r-Vtflit   <T«e  les  vestales  criminelles  envelop- 

esperances,  et  d  ailleurs  c  était  4     ^^  ^^^^  ^^^^  malheur  quantité 

un  homme  qui  se  plaisait  a  taire  J^  g^^g .  ^j  ;/^„^,  ^^  ^r^wç-oT^  «tt/Vaù  tsÎ 

du  mal  (e).  J'ai  déjà  dit  que  le  ^.^  ôxlôpow  ko}  tîîc  *»V;t^v>»ç  «<^)Xo? ,  av- 

grand-pontife ,  luge  né  de  ces  a:»^^^  ^  f»  **'  f^^''  A*«>*>^»  «^'l^; 

sortes  de  pèches ,  n  eut  point  la  ^^^~,  ^^^^^^q,.   ;>^£,,^£;^,   ^es^^x/.! 

sévérité   nécessaire.    Le   mecon-  -^  quidem  maximam  mali  ac  de- 

tentement   que   l'on   eut  de    sa  decoris  partem  tulére  ,   sed  tamen 

mollesse  fut  cause  que  l'on  don-  alios  quoque  plurimos  in  gravUsim 

•    •        s.  T  .,o;.ic  r<>cciiie  mala  conjecére.  et  umt^ersam  civUar 

na  commission  a  Lucius  Cassius  ^^^  ^^^  Lure  penurba^ére  (q). 
d'examiner  tout  de  nouveau  ce      ç^)  Mania  sa  compagne,  qui  rus' é- 

procès  (A).     C'était   un    juge   ri-  tait  dii^nie  qu'avec  un  seul  chet^alier 

eoureux  et  inflexible ,  comme  je  romain.  ]  Si  ses  compagnes  avaient 

e  .   ,.^  1      *j«i,:    t;o;«;«  gardé  les  mêmes  mesures  qu'elle ,  u 

l'ai  dit  en  parlant  de  lui.  Licinia  ^^       ^^^^  apparence  qu^elles  an- 

n'eut   garde   de   lui    échapper  :    raient.violë  leur  règle  impunément. 

comment  aurait-elle   pu  éviter   Peut-être  même  que  Martia  n'aurait 

le  dernier  supplice  ,  puisque  perdu  ni  sa  bonne  renommée  ni  la 
ic    «c.*A*  Yr         '    r      -1  '  p^jjj  ^^^^^  commis  pour  repa- 

Martia    sa   compagne,  qui   ne  ^^r  la  mollesse  des  premiers  juges,  le 

s'était  divertie  qu'avec   un   seul  j^op  rigide  Lucius   Cassius.  Mat^w* 

chevalier  romain  (B) ,  ne  l'évita  /*«  -r»  t«  *aô*  aMi  *««  ^/»oç  •»*  t"* 

pas?  La  sévérité  de  Cassius  à  re-  î^»«  ?f;t«^»ô»-  ^h  J^ix-te.,  ù  ^^jr^. 

chercher  et  a  punir  les  compli-  ^^.  .^^,^^  ^po«*Tix*^tv  ,v....  ^«  Toi^r, 
ces  fut  si  grande ,  cju  on  crut  ^^)  ^^ç  xox*<wç  oiî  /uÔTav  «r*»  fxi>;^- 
Qu'elle  avait  passé  les  justes  bor-  ôivr»»  ixxA  *«!<  tSv  Axxa»»  «•aTT»?  t«» 

nés  (  f^  AiTifltÔévT»?  V»  o-u/ACtCmitùTos  «reiJiff*»- 

(rf)  Dio  ,  «&&fcm.  (i)  Toye»,  «om.  /F,  pa|r.  497  y  «'^*«'»  ^ii- 

(e)  Ifttdcm.  •i««  LoiioïKB»  (Luciu») ,  remar^u*  (B),  au pn- 

(  /*)  y'orez  dans  ta  remarque  (A)  ks  pn»  nUer  alin*â. 

ro/M  «fAMoniot  Pedianut.    ^  (0  E«erpu  es  Diwe ,  W  «»6. 


LYCOPHRON.  %0Q 

ir^  Mccrcia  guidem  seorsim  cum  uno  quelques   jours    d'autres  hdtes  ; 

équité  nom,  rem  habuemt,  ac  for-  ^^i^  ^^g  q^'o^  Savait  oii  il   lo- 

tassis  IcUere  votuisset ,  nisi  latius  por~  •.            *■            •.       -i                  . 

Zta  quœsUo  eam  guoque  inJl^U-  ^Se«»^  OU  envoyait  ordre  au  maî- 

set Itaque  odie  admitsi  tanti  tre  de  la  maison  de  le  chasser  ; 

sceleris  nonmododecont^Uitis^  sedde  et  enfin  OU  publia  une  ordon- 

omnibus  qui  delati  erantsuppUcium  ^^^^^  ^^  laquelle  on  condam- 

5um»«»m  (3).  C'est  une  chose  remar-  ..,*     ^^         j^^      i-     ii    , 

quatle,  et  qui  fait  bien  voir  l'empire  «^it  »  une  amende  applicable  à 

du  tempérament,  que  tant  de  vesta-  Apollon  ,  et  telle  qu  on  jugerait 

les  aient  succombé  à  Pincontinence ,  à  propos  »  quiconque  le  logerait, 

malgré  le  supplice  affreux  et  l'infa-  ^^  daignerait  lui  parler.  Cha- 

mie  prodieieuse  a  quoi  elles  s  expo-  *  ^v  '•  «       t      j         x 

saient  (4) ,  et  malgré  la  punition  ac-  c un  ayant  obei  a  cet  ordre ,  Ly- 

tnelle  de  leurs  compagnes.  Minutius  cophron  fut  quatre  jours  sur  le 

Félix  a  touché  cela  (5).  pavé  sans  manger  ni  boire.  Pé- 

(3)  Eicerpu  ex  Dione ,  pag.  fe6.  riaoder ,  touché  de  compassion , 

(4)  rojrézles  Peintes  diverse,  sar  le.  Comè-    gç  ^fl  ^lorS    à   luî  parler,  et  lui 
te>,p<i/?.  5e8.  '         *     j 'u  •  \        »-i 

(5)  Cwn  pgnè  in  piurihus  virgimbuf ,  et  gua  représenta  deoonnairement  qu  il 

nescienie,  sil  incestum  vindicatum  t  in  résidai»  Valait  bieU  miCUX  SUCCCder  à 
impttniiatemfecerit,n0n4:asUtaftutior,sedim-  seS  richeSSeS  et  à  Sa  COUrOUUe  , 
pudteitiafeUcior.MiaiatimaYdiXipag.m.'i^.  .,  ^  .fit 

•^  que  de  se  rendre  misérable  par 

LYCOPHRON,  fiîsdePériau-  u»  ressentiment  mal  entendu, 
der,  roi  de  Corinthe,  eut  une  Toute  la  réponse  qu'il  en  tira 
destinée  fort  singulière.  11  était  fut  un  avis  de  payer  l'amende  , 
âgé  de  dix -sept  ans,  lorsque  puisqu'il  avait  parlé  lui-même 
Mélise,  samëre,  fut  tuée  parPé-  à.son  fils.  Périander,  connaissant 
riander ,  et  il  avait  un  frère  (a)  que  le  mal  était  sans  remède  , 
qui  avait  dix- huit  ans.  Proclès,  envoya  Lycophron  à  Corfou,  et 
leur  aïeul  anaternel ,.  roi  d'Epi-  l'y  laissa  sans  songer  à  lui ,  jus- 
daure  ,  les  fit  venir  auprès  de  qu'à  ce  qu'il  eût  pris  garde  que 
lui  :  et  lorsqu'il  les  renvoya  à  sa  vieillesse  ne  lui  permettait 
leur  père,  il  leur  dit  qu'il  fallait  plus  de  bien  remplir  les  fonc- 
qu'ils  se  souvinssent  qui  avait  tions  de  la  royauté.  Alors  l'inca- 
tué  leur  mère.  Cette  parole  tou-  pacité  de  son  autre  fils  l'obligea 
cha  tellement  Lycophron ,  qu'é-  d'envoyer  offrir  à  Lycophron  le 
tant  de  retour  à  Corinthe  il  s'ob-  gouvernement.  Cette  proposi- 
stinaànepointparler  àsonpère,  tion  fut  tellement  méprisée  , 
ni  pour  l'interroger,  ni  pour  qu'on  dédaigna  même  de  parler  > 
lui  répondre.  Périander ,  outré  au  messager.  La  sœur  de  Ly co- 
de cette  conduite ,  le  chassa  de  phron  lui  fut  dépêchée ,  et  lui 
sa  maison  ;  et  ayant  su  de  son  représenta  vainement  tous  les 
fils  aîné  ce  que  Proclès  leur  avait  avantages  de  l'autorité  souverai- 
dit,  il  envoya  défendre  à  ceux  ne.  Enfin  on  lui  envoya  propo- 
qui  donnaient  retraite  à  Lyco-  ser  de  venir  régner  à  Corinthe , 
phron ,  de  le  garder  davantage  et  que  son  père  irait  régner  à 
chez  eux.  Le  jeune  homme,  con-  Corfou.  Il  accepta  ces  conditions  ; 
traint  de  sortir ,    trouva   pour    mais  les  habitans  de  Corfou   le 

(-)  Diogène  Laërcc,  in  Vit*  Periandri,  le     *"^"'^?*'  pOUr  prévenir  cet  échan- 

nomme  Cjpakie.  ge  qui  ne  Icur  revenait  pas.  Yoi- 

TOMF.   IX.  l4 


a,o  LYCOPHRON. 

là.  ce  me  semble,  comment  il  Priam  ,  est  l'oracle  qai  prédit  tonte 

*    '    .     /,  .       if  1.    '    '    j^  1^  „«-  ces  choses  :  ce  nVst  pas  néanmoins 

fallait  faire  1  abrège  de  la  nar-  ^jj^  ^^^  p^^j^ .  ^j^.  ^^^  ^^  j     . 

ration  d'Hérodote  {b)  (A).  rôle  est  un  homme  qui  rend  un  fidèle 

,  compte  à  Priam  de  ce  que  Cassandre 

ib)  Tiré  d^EiToAoU ,  lib.  il/,  cap.  L  et  prophétisait  (i).  Dection  ,   Ora5,et 

*"^"*'*'*  Théon ,  avciient  fait  des  notes  sur  ce 

(A^  roilh comment  il  fallait  poéme  ,  qui  se  sont  perdues  (a).  U 

faire  l'abrégé  de  la  narration  éfHéro-  commentaire  de  Tzetzes  subsiste  eo- 

i/o/e.  ]  IMogène  Laèrce  (i)  a  estropié  corc.  Entre  les  critiques  moderne. 

cette  narration.  M.  Moréri  ne  s'est  Guillaume  ^Canterus  et  Jean  Meor- 

Fâ                ''    " 

d' 

dit 

retourner 

toujours   d'y   nuenir ,   est    démenti  «re  ae  i  oriRinai  ;  car  eue  est  ion 

formellement  par  Hérodote.  M.  Hof-  difficile  à  entendre,  et  toute  henssee 

man  dit  la  même  fausseté.  de  termes  barbares. 

La  raeilieare  édition   de  ce  poète 

(i)  Diog.  Laëru ,  in  Vit  Pericadri.  est  celle  qui  a  paru  à  Oxford ,  Tan 

1697  ,  in-folio,  M.  Potter  ,  qui  Tj 
L  Y  CO  PH  RON  ,  poète  grec,  procurée,  n'a  rien  oublié  de  tout  ce 
Vous  trouverez  dans  Moréri  d'où  qui  éuit  propre  à  la  rendre  recom- 
il  était,  et  quand  il  vivait.^Le  mandable  II  a  corrigé  le  teite  grec; 
XI  tçtaii,,  ^v  ^««  j  1  •  »  il  a  misa  coté  de  chaque  vers  de  iyco- 
poeme  que  nous  avons  de  lui  est  phron  la  version  latine  de  Guillaume 
Tin  ouvrage  très  — obscur  (A)  ;  Cantérus:elleestenprose.  Ilamisau- 
mais  il  me   semble  qu'il   fallait  dessous  du  texte  le  commentaire  d'I- 

^^  1^^^»*  ,,»o  rv^on/^A  saac  Tzetzés ,  accompagné  de  correc- 
avoir  non-seu  ement  une  crranae  ..  ..  j  ri-  •  r  ^  .■  n  j  - 
,  \.  .  "^^  ^  &  tionset  de  A<rzn<F//eo/{o/Fe5.  Iladoo- 
^erudition  ,  mais  aussi  beaucoup  ^^  ^  part  la  version  de  Scaliger  qui  est 
d'esprit ,  pour  composer  un  tel  en  vers  iambiques  ;  et  puis  les  notes  de 
livre.  Voyez  dans  M.  le  Fèvre  Cantérus  ,  le  commentaire  de  Mcar- 
/  \  ^  :\.c.,:«^  l«  -^^^oA^e  c»  sius  ,  et  le  sien  propre  qui  est  très- 
(a)  une  infinité  de  pensées  sa-  «a^ak  Tout cell  est  soutenu  déplo- 
yantes et  ingénieuses  sur  les  te-  sieurs  indices  exacts  et  commodes. 
'  nëbres  de  cet  ouvrage.  Je  ne  sais  Notez  que  M.  de  Boissieu  assure  3' 
pourquoi   il   débite    que  Suidas  que   son  père,   qui  entendait  bien 

^         ^      ^ „«».,^    i.»«\,^,^o   JI«o  plusieurs  langues ,  et  qui  s  était  ren- 

nous   a   conserve    les  noms  des  §^  j,j^^^^^  autant  par  les  lettres  que 

douze   ou    treize   tragédies    que  par  les  armes ,  avait  fait  un  commen- 

Xycopbron  avait  composées  ;  car  taire  sur  Lycophron;  mais  il  nemar- 

on   trouve  dans  Suidas  le  titre  que  pas  si  cVst  un  ouvrage  qui  eût 

j       •      **       ^i'^«  J^T  ,,«^«i,«^-  été  imprime.  Au  reste  ,  il  ne  faut  pa» 

de  vingt  tragédies  de  Lycopbron.  ^^^  .,i^j^jj^  ^^^  ^^^;^^  Bertraud, 

Ce  poète  fut   tue  dun  coup  de  natif  de  Kicz  en  Provence,  est  le 

ilëcbe  ,  et  il  n'y  a  qu*Ovide  qui  premier  qui  ail  traduit  en  latin  ce 

nous  apprenne  celte  particularité  poèïne  de   Lycopbron.   Il  traduisit 

^D.       ^K                      *  aussi   le   comm^taire   de    Tzeties. 

\"r  L^une  et  Tautre  de  ces  deux  versioni 

(a)  Vie  ae.  Poètes  grecs ,  pag,  m.  i36  e«  f|''-?°*  ^inP/i'»^^**  ensemble  à  Bâie , 

^uw*  "an  i558.  Cantérus  (4)  a  parle  de  es 

(A)  Le  poème    que  nous  avons  de  («)  ^'«r**  Canterni,  Noi.  *m  Lycopbroo.>*t 

lui  est  un  ouvrage  très-obscur,  ]  Il  .(»)  '^qr*»  yo»siii. ,  de  l'oët.  gr«ci..p«,<.6i. 

est  intitulé  Merandra    et  contient  oi^^^^^^T^:^  ^7%^ 

nne  longue  suite  de  prédictions.  L'au-  ,633,11^.40.                     »  » /-  ■ 

leur  suppose  que  Cassandre ,  fille  de  (4)  Gnnier. ,  pr»f.  in  Ljcopbron. 


LYCORIS.  a,i 


1 583.  On  n'y  narle  de  Lyconhron  que  apiîd  Magnetes  in  Dianœ  templo ,  ut 

sur  le  pied  d'un  auteur  dont  quel-  ex  eoâem  Zenone  traditArnobius.  ie 

ques  ouvrages  se  trouvaient  en  ma-  m'e'tonne  que  M.  le  Fèvre  n'ait  point 

nuscrit  dans  la  bibliothèque  de  Vien-  parle  de  ce  passage  d'Ovide. 

ne  (5)  ;  et  lorsqu'on  parle  de  Bernard 

Bertrand  on  ne  marque  que  sa  tra-  LYCORIS.    C'est  le  nom  que 

duction  d'EustaOïius  stir  i>/onr^^^^  Virgile    donne    à  une    célèbre 

u4Jer,  deiSitu  Otvis,  imprimée  a  Bâle  ^  .                           i»           ^^ACi»ic 

chez  Oporin  ,  et  sa  version  du  livre  courtisane      que    d  autres     au- 

de  Galien<ie  Humoribus,  imprimée  à  teurs  nomment   Cythéris.    Il  en 

Strasbourg,  Pan  1 558.  Je  voudrais  parle  dans    sa  X'.  éffloffue,  et 

que  Ton  imprimât  la  Glose  interli-  t-i„  „^„„  ^/v^e,vU«  „            •  /a\ 

néaif^  et  les  noies  grecques  que  M.  ^^1*  pour  consoler  un  ami  (A), 

NicoUe  a  écrites  de  sa  main  sur  le  qm  était  au  désespoir  de  ce  qu'elle 

texte  grec  de  Lfcophron  (6).  C'est  lui  préférait  Marc  Antoine.  Nous 

un  très -excellent  manuscrit ,   à  ce  avons  parlé  amplement  ailleurs 

ïr.7:'Zllt:^tï:'î^±;r,  <-)  <?«  l'aUachLent  de  Marc 

Deveu  de  M.  l'abbé  de  Bourzeis  ,  l'a-  Antoine   pour    Cytheris  ;    mais 

vait prêté.  nous  n'avons  pas  assez  fait  con- 

(B)  Il  fut  tué  d'un  coup  de  flèche,  naître  l'histoire  de  cette  femme. 

ctilny  a  au  O^idequinous  appren--  ti-  «,„„  J«,.«  :«:  _    ^     > '*   -^ 

r^e  cette  plrticularité  (8).]  Vilère-  J'^^"^  donc  ici  que  c  était  une 

^udré  Dessélius  (9) ,  qui  prétend  que  lameuse  comédienne  que  Volum- 

Tbéodoret  en  parle  ,  s'est  trompé  ,  nius   aima  ,   et  qu'il   affi*anchit 

commeJesavantM.deBoissieurob-  (B).  Ce   fut  la  raison  pourquoi 

serve  (10).  Il  fait  voir  que  Theodoret      11 •.  1^ ^        ,      ,,  *.       ^. 

se  parle  point  de  la  mort  de  Lyco-  ^He  prit  le  nom  de   Volumnia, 

phron  ,  ni  même  du  lieu  de  sa  se-  a^ns  les   voyages  qu'elle  faisait 

pulture  :  car  au  lieu  de  Lycophrone  avec  Marc  Antoine  par  les  villes 

il  faut  lire  Leucophryne  :  cela  paraît  d'Italie.  Marc  Antoine  lui  faisait 

par  ce  passace  d  Arnobe  (i  i)  :  Leuco-  j        1                       1,. 

phryn^  monumentum  in  fano  apud  "ndre    beaucoup     d  honneurs, 

Magnesiam  Dianœ  esse  ^  Myndius  et   la   mettait   dans    une   litière 

f^rofiteUir  ac  memorat  Zeno,  Voici  ouverte,  et  faisait  suivre  l'équi— 

esparolesdeM.deBoissieutZJeoôim  pajre  de  sa  propre  mère  ,  qui  ne 

LiYcophronis  ne  verbum  quiaem  apud  ^    °    •.        >        *■    ^  r       -,    {   *■ 

illum   (  Theodoretum  )   reperiiur  :  «f^^ait  qu  au  cortège  de  la  cour- 

deindè  Theodoreti  locus  (}^) ubi  tisane  (Z>).     Ce  fut   dans  cette 

ex  Zenone  ,  Lycophronem  in  Dianœ  rencontre  que  des  lions  furent 

Magnesiœ  templo  conditum  esse  re-  attelés  au  carrosse  de  Marc  An- 

(S)  Noie*  tfue  cet  paroles  tU  vtpitome  lU  toine(C).   Un   autre  auteur  dit 

Gesner ,  au  mot  Lycophron ,  w- 558 ,  in  Bi-  seulement  que  Ic  traiu  de  Cy thë- 

bliotucca  impren.   Viennse,  sont  fautives ^  car  .,,.'■                 .      .               J 

au  lieu  d'impreê».  il  faut  im^ptrut.  FIS  u  était  pas  moiudre  que  ce^ 

ufatZZl^'àl'''^'''''^'"'"'-^""''  J»»  de  la  mère  de  son  galant(D). 

C7)  Là  mime.  Il  aurait  dit  une  chose  encore  plus 

(8)  vtque  eothumatum  pnisse  Lycophrona  vraisemblable ,  s'il  avait  jdit  aue 

narrant^  .     _        '       ,    .                         ^ 

Bmreai  in fibrit  mitsa  sagitta  tuiu  ceux  qui  demandaient  des  gra» 

y^o.^l^t^X^i::;i^.pas.  œs  à  Slarc  Antoine  sollicitaient 

'7i'o)  romiBent.,  in  Tbîn ,  pag.  .07.  {à)  Dars  l'articlh  </j  FcLVlK  ,  fo;n.   K/, 

(,t)  An,**. ,  lih.  FI,  pag.  m.  «q3.  P"S''  6ît3  ,  remarque  (L). 

(laj  Theodoret. ,  «6.  F  fil  de  Gnce.  Affec».  *)  ^  ojrcz,  surtout  ceci,  /Vr^ic/r  F  ULYW, 

CMral.  <«'«•  '^'f  pag.  623,  remarque  .L;. 


212  LYCORIS. 

plus  humblement  auprès   de  sa   autemGiMusamapUCythenJemme' 
*     ».  f  î.»  JU  o«  ,»k^o     retru:em  hbertam  K^olumnu  Œ).\\m 

maîtresse  qu  autres  de  sa  mère.   ^.^  ^^  ^^  ^^  ^^^  ^^  conJdienBe  ; 

Servîus  nous  eut  fait   bien   du  maisBOuâ  rapprenons  d'ailleurs.  Oq 

plaisir  y    s'il    nous   eût   marqué  sait  que  la  courtisane  Cythëris,  mat- 

avec  plus  de  précision  en  quel  tre«f  de  Marc  Antoine  ,  se  faisait 

*^      ..       »^       .•       _     «  ,:„:i.  appeler  Volumnia  (5).  Pourquoi ,  51 

temps   cette    courtisane     suivit  ce  n'est  à  cause  que  Volumniusravalt 

Marc  Antoine  à  l  armée (L).  Je  aflVanchie  ?  Or  laCythérisde  Marc 

ne  pense  pas  qu'elle  l'ait  suivi  en  Antoine  était   une  comédienne  ;  il 

Asie  pendant  la  bataille  de  Phi-  [autdonc  que  celle  dont  Senrius  parie 

,.        *,T^,     T  >rk   'j       Fait  été  aussi.  U  ne  reste  qu  a  proflTtr 

lippes  (F).   Lorsqu  Ovide  remar-  ^^^^n^  ^^^  aimée  de  VolTumnius.  En 

que  que  le  nom  de  Lycoris  est  voici  la  preuve  tirée  d'une  lettre  de 
connu  depuis  l'Orient  jusqu'à  Cicéron  (  6  )  :  Accubueram  hord  no- 
rOccident  (c),  ie  ne  doute  point  nd,,,,apudrolumniumEutrapelam^ 
,.,  ,  '^  '  1  A^  et  quidem  supra  me  jttUoui ,  infra 
qu'il  n'ait  en  vue  les  vers  de  rerrius.,.,  infrhEutTnpelumCfike' 
Gai\u.s  concernant  cette  COUrtl-  rishccubuit/lneoigitur^inquù^con' 
sane.  Cicéron  rapporte  une  vwio  Cicero  ille  quem  adsp«ctabant , 
raillerie  ou  Fulvie  avait  peut-  <^«;"f    <>*°'  ^H'  '"''i    obueitebant 

saxiii^.At^  w»*       ►*  T  *^      •      sua  ?  non ,  me  Hercule  y  suspicatia 

être  moins  de  part  que  Lycoris    sumiUam  afforv-.sed  tamenneJm^ 
(G).  tippus  quidem  ille  Socraiicus  erubuil 

Il  est  visible  que  Cythéns  est  Kl  m» 

(A)r.-  "■  ' ^ 

consoler 

croit 

Caïus 

PoUion.  Mais  comme  Servius  ajoute 

qui 

été 

^c 

nifestement  qu'il  a  confondu  le  poète  prés  ;  «  ad  hune  amorem  Ub.'},^ 

Cornélius  Gallus  avec  l'orateur  Asi-  »  Si  alludit  scribens  ad  eumdemVo- 

nius    Gallus  (  i  ).   Celui   qui  obtint  »  lumnium  ,  ut  nihil  sit  tam  «»«^VÎ' 

d'Auguste  le  gouvernement  d'Egypte  »  «Juod  non  alicui  venustum  essevi- 

immédi^tement  après  la  conquête  de  »  deatur  (8).  »  Cela  se  rapporte  uni- 

ce  royaume ,  est  le  poète  Cornélius  quement  au  mauvais  goût  touchant 

Gallus.  C'est  apparemment  à  lui  que  les  bons  mots.  Cicéron  veut  dire  qa" 

Virgile  adresse  son  églogue  de  conso-  n'y  en  a  point  de  si  plat  ni  de  si  fade 

lation  ,  sur  les  infidâités  cruelles  de  q«i  ne  paraisse  beau  à  quelqu  un.  A» 

la  courtisane  Cythéris.  Celui  à  qui  ce  reste  ,   on   ne  trouve  pas  de  ^ueiie 

poète  parle  composa  quatre  livres  de  manière  Cythéris  passa  des  mains  de 

poésies   sur  ses  amours  (3).  Il  nous  Volummus  en  celles  de  Marc  Antoine; 

en  reste  quelque  chose  ,  si  l'on  en  ^q  ^j^.  ^^    .  ^ 

croit  quelques  critiques.  ^g)  y^hebaïur  in  ess^do  Trih.  pUbU:  licv>»\ 

(B)  C'était  une,.,  comédienne  que  laureatiameeedfhatU^inUr  quos  operldltciitA 
Volumnius  aima.et  quil  affranchit.']  Mika  portabatur,  quam  ex  oppidis  mumap^ 
Servius  témoigne  que  latvcorisde    .':;*rr::™  "(^''.fr^ll^^Xr^r 

Virgile  était  la   courtisane  LytnériS  ,  lvmhiaih  consalulabam.   Cicer.  ,  Pbilipp  "' 

que  VolumniuS  avait  afiranchie  :  Hic  cap.    XXIV.   Dans  la  onzième  leUre  da  a- 

*  Uvre  à*  Auieut  \  il  nomme  Cjthètu  celte  »••■» 

(i)  In  ecloftam  X  Virgilîi.  y"*  Mare  Antoine  menait  avec  lui    PluUf<l«. 

Ca)  Voyez  Scallger,  in  Euscbii  Chron. ,  num.  »"  Antonio,  pag.  o^o  ,  la  nonvne Cjlhént. 
199'  ,  P^8-  167.  (6)  ^V»i-  XXVI ,  lib.  IX  ad  T.mil. 

(3)    Jtnorum  auorum   de   Çnhende    lihros        (?)  i«  XXXII*.  du  livre  VII  ad  Famil. 
striptil  quatuor.  Servina  ,  in  fclo|(.  X  Virgilii.  (8)  Abram  in  Cicrr.  Orat.  fm.  Ilf  p»  ^^ 


LYCORIS.  a,  3 

mi  ce  fut  par  la  cession  de  Volumiiius,  mimus  et  Sacculio  sanrào  capti.  Uoa 
%>\i  par  1  inconstance  et  Pingratitude  Brutus  quhm  contemnoret ,  adductos 
<ie  la  mattresrse.  Je  croirais  plutôt  le    ad  eum  accusayerunt  amici  ejus  ne 


Cela  paratt  pak*  ce  passage  de  Cicë-  3®.  qu'il  remarque  que  Brutus  ne  fai- 

Tou{g):Scripsiady4ntoniumdelega^  sait  n al  cas  de  ces  deux  personnes. 

tione  ,  ne  si  ad  Dolabellam  sotum  Cela  ne  convient  point  au  Volumnius 

scripsissem ,  iracundut  homo  commo-  dont   parle   Cornélius    Ife'pos.   Mais 

t^eretur  :  qiiod  autem  aditus  ad  eum  diantre  c6té  riinmeiir  railleuse  lut 

éfifficilior  esse  dicitur ,  scripsi  ad  Eu-  conrient   parfaitement  ;   la   dëman- 

trapelum  ,  ut  is  ei  meas  litteras  red--  geaison  ,  dis-je  ,  des  bons  mots,  qui 


qui 

Voluronius,  si  je  ne  me  trompe  ,  que  le  tenaient  en  prison.  Une  lettre  de 
Cicéron  a  parle  dans  la  XIII*'.  phinp-  Cicéron,  qoe  j^ai  citée  (i6),  témoigne 
piaue ,  en  donnant  la  liste  des  cigna-  que  .Volumnius  Eutrapélus  (  in)  était 
raaes  de  jeu  de  Marc  Antoine  (lo).  grand  diseur  de  bons  mots. 'Cicéron 
Nous  allons  entendre  ComéliasNépos,  ne  craignait  que  lui  en  ce  genre  de 
<]ui  nous  apprendra  queVolumnius  ,  perfection  ,  et  lui  recommande  deux 
ami  intime  de  Marc  Antoine ,  avait  choses  :  Fune  de  ne  point  soulTrir 
une  charge  considérable  dans  les  qu'on  attribue  à  lui,Cicéron,les  mau*- 
t:roupes  de  cet  ami.  Familiares  ejus  Taises  pointes  ,  les  sots  quolibets  et 
(  M.  Antonii)  ex  urbe  profugientes  les  méchantes  turlupinades  que  l'on 
ouanthm  potuit  texit{  Atticus  )  :  qui-  débitait  à  Rome  sous  son  nom  ,  pen- 
dus rébus  indiguerunt  adjuuit  :  P.  dant  son  absence  ^  l'autre  de  protéger 
t^ero  f^olumnio  ea  tribuit  ut  plura  h  le  plus  qu'il  pourrait  l'empire  de 
parente  proficisci  non  potuerint.  .  .  .  l'urbanité  ,  contre  les  funestes  irrup- 
(11),  L.  Jâlium  Caliaium...  propter  tions  de  la  mauvaise  plaisanterie. 
magnas  ejus  ^/ricanas  possessiones  N'est-ce  pas  nous  représenter  Volura- 
in  proscripiorum  numerum  a  P.  Ko^  nius  comme  un  bel  esprit  ?  Quibus 
lumnio  prœfecto  fabrum  Antonii^  ah-  in  litteris  omnia  mihiperjucufwafue" 
sentent  relatum  ,  expédiait  (13).  La  runt  ,  prœter  illua  ,  quod  pariinh 
maison  de  ce  Volumniu^  fut  Fasile  de  diligenter  possessio  salinarum  mea- 
Pomponius  Atticus  pendant  les  fureurs  rum  à  te  procuratore  defenditur.  Aïs 
de  la  proscription  triumvirale  (  i3).  enim  ,  ut  ego  discesserim,  omnia  om^ 
Il  est  impossible  ,  ce  me  semble,  de  nium  dicta ,  in  his  etiam  Sestiana ,  in 
décider  si  notre  Volumnius  est  le  iwe  conferri.  Quid  ?  tu  id  pateris  ? 
mf^me  que  celui  qui  fut  tué  de  sang  nonne  défendis  ?  non  resistis  ?  equi- 
froid  par  les  gens  de  Brutus  (i4)-  Les  dem  sperubam ,  ita  notata  me  reli- 
raisons  d'en  douter  sont  :  i^.  que  quisse  gênera  dictonim  meorum,  ut 
Plutarque  traite  manifestement  de  cognosci  sud  sponte  possent  (18). 
comédien  celui  que  les  gens  de  Brutus  Après  ce»  paroles,  Cicéron  explique  à 
tuèrent.  *Hv  /l  tiç  Boxo^/xvioc  MiJmoç  xaj  quoi  il  veut  que  l'on  reconnaisse  si 
^oLxouxiety  ^«xaTo^oiof ,  «XttJco'rK,  oÛç  iy  un  bon  raotest  de  lui,  et  prie  Volum- 
oùJ^vî  xovtt  Tidf^uivot;  tùu  "Bfoùrooy  rtfao-A-  nius  de  garantir,  même  avec  serment 
y^yru  01  ^ixoi  Kttvmyhpùvy  y  ùt  ùùA  vt/»  (19)  >  que  tout  ce  qui  n'est  pas  mar- 
TotT  Xf'^fiv  KO.)  OTMTtTtiy  ^^oç  vC^y  AÙrSt  que  à  ce  coin  vient  d'ailleurs  que  de 
àir%XofJihovt.  Evat  quidam  Polumnius  Cicéron.   Urbanitatis  possessionem  , 

fQ)  Epîst.  VIII ,  lih.  XFêà  Anié.  (i5)  Idem ,  ibidem. 

(10)  Addite  JntoniieoUusores  et  todaUs  Eu-  (i6)  La  XXXIl*.  du  Fil:  livre  ad  Famll. 
trapftum ,  Melam,  Cœlium ,  ece.  Philipp.  XIII,  (,,)  //  jTiii  apparemment  ainti  surnomma  à 
(irea  mit,  eaifse  de  son  humeur fae/tieute.  Voye%  Varùele 

(11)  C.  ITepoi,  in  Vît*  Altid,  cap.  IX.  «I'Ekaimk,  totn.  Ft^  pag.  aao,  citatiçn  Ci3). 
{it)  Ibidem,  eap.Xn.  (,8)   Cicero ,  cpist.    XXXII ,    lib.    Fil  •à 
Ô  3)  Ibidem ,  eap.  X,  Famil. 

(i4}  PluUrch. ,  in  Bruto,  pag.  I0o5»  (tg)  Vt-  saeramento  eoniendas  mea  non  esse. 


2i4  LTCORIS. 

amabo ,  quîbuavU  inUnUetU  defenda-'  Cicéron.  Je  n'ose- assorer  la  méma 

mus  s  in  qud  te  unummetuo ,  content-  chose  ;  j'aime  mieux  dire  non  liquet  : 

no  cœteros  (ao).  Voici  un  autre  éloge  j'avoue  seulement  que   Topinioa  de 

bien  fort  :  Opus  est  huic  llmatulo  et  ce  critique  me  paratt  beaucoup  pins 

polito  tuojuaicio  ,  et  ilUs  interioribus  probable  que  celle  d'un  homme  qui 

lUteris  mets  quitus  sœpè  verecundio'  alErmerait  le  contraire.  Il  me  reste  à 

rem  me  in  loquendo  facis  (ai).  Un  remarquer  touchant  notre  Yolom* 

homme  de  ce  mérite  et  de  cette  qua-  nius  ,  qu^on  croit  qu'Horace  a  parlé 

lité  peut-il  être  le  comédien  dont  de  lui,  en  disant  qu'Eu trapël us  don- 

Plutarque  fait  mention  ?  Et  n'est-il  nait  de  très-beaux  babits  à  ceux  à  qui 

Cas  plus  vraisemblable  que  ce  comé-  il  voulait  rendre  de  mauvais  offices. 


ne  décide  rien.  Je  crois  que  Plutarque  plois  les  plus.vils. 

aurait  pu  se  tromper  facilement ,  par 

la  raison  que  je  m'en  vais  dire.  Vo-  V  \'f^K\  *»''«"7«*  «oc*/»  9oUbat, 

lumnius,  selon  toutes  les  apparences ,  Cum  puUhris  tunicu  suinei  noya  consUia  a 

lâcha  tellement  la  bride  à  son  génie  j>pes  .• 

railleur  et  goguenard ,  qu'il  ne  carda  ?%"*/*'  *"  '""*"  '  "^f^  po'^ponet  honestam 

1         j^                        «.          fi9^  Ufficiwn  t  nummos  ait»  nos  pascet  :  adimum 

pas  plus  de    mesures  ,    et   qu'il  n'eut  jf^rax  erit ,  oui  olàorU  ag^  mercde  ^ 

pas  plus  d  égard  aux  bienséances  et  lum  (»S). 
à  sa  qualité,  qu'un  comédien  de  pro-  /r«v  n  ,.  y.  , , 
fession.  Cela  était  presque  inévitable  (C)  Des  lions  furent  attelés  au  car- 
à  un  homme  qui,  comme  lui,  avait  le  ^"'^  /«  ^Pj;^  Antoine.  ]  Il  fut  le 
talent  des  bons  moU  ,  et  une  liaison  premier  qui  les  fit  servir  a  cet  usage 
intime  avec  Marc  Antoine,  le  plus  parmi  les  Romains. /«^o  juAAV/i£  eo* 
libéral  de  tous  les  hommes  envers  primujque  Romœ  ad  curruni  junxU 
ceux  qui  le  savaient  divertir,  et  en-  ^'  Antonius  ,  et  qmdemcwiU  hello 
vers  les  comédiens ,  dont  sa  maison  ^"'^  dimicatum  esset  in  PharsaUcU 
était  toute  pleine.  ^fiTMmcaTOjjflnum,  ^^^npis  ,  non  sine  quodam  ostento 
gui  ciim  de  wectigaUbus  eximebatur ,  temporum  generosos  spiritus  jugum 
ut  militibus  daretur  y  tamen  infligi  subirai  illo  pi^digio  signifie ante  :mim 
magnum  Bjcip.  vulnus  putabamus  :  î'"?^  '^^  ^f<^^"^  "'  <^""*  '"*'««  ^J^' 
hune  tu  compransoribus  tuis  et  collw  ^^9  *"/"*«  ^°'"î'*î ,  ^J.'^,"*  lUanan 
soribus  dii^idebas  :  mimos  dico  et  mi-  calamitatum  fuit  (a6).  Selon  ces  pâ- 
mas ,  P.C..  in  agro  campano  col-  ^oles  de  Pline,  ce  nouveau  spectace 
locatos  (aa).  Nous  avons  vu  ci-dessus  »«  Ç?/""'  en  Itahequ  après  la  bataille 
(23)  que  Volumnius  était  l'un  de  ses  -^f  Pharsale  :  il  semble  pourtant  que 
joueurs  :  le  passage  que  \e  viens  de  pceron  dise  le  contraire  dans  une 
citer  donne  la  même  qualité  aux  co-  lettre  (27)  qu  il  écrivit  a  Atticus  avant 
médiens  et  aux  comédiennes. Il  arriva  cette  fameuse  journée  :  Tu,  Antowi 
donc  peut-être  que  Volumnius,  mêlé  'f^^^.^  pertimescas  caue  :  mhil  est  Ulo 
tous  lesjoursaveccette  sorte  de  gens  homme  jucundius.U  veut  dire  ,  ce 
chez  Marc  Antoine  ,  et  plaisantant  me  semble  ,  qu  Atticus  ne  devait  pas 
et  houffonnant  autant  qu^eux  ,  se  fit  ^^^f^^'^y/T  °^  ^^  ,^"®  *®  lieutenant  de 
traiter  de  comédien  ,  et  que  Plutar-  Ç^^^J  *^*isait  traîner  son  carrosse  par 
que  le  prit  bonnement  pour  un  hom-  ^es  lions.  11  assurerait  cela  plus  clai- 
me  de  ce  métier.  Un  savant  critique  rement,  si  la  conjecture  de  Victonus 
(a4^  assure  que  le  Volumnius  de  Plu-  ^^^^  certaine.  Ce  docte  cntiaue  (a8) 
tarquene  diflère  point  de/ celui  de  T^"*  q^o^  J^^e  leombus  au  lieu  de 

lenombus  ,  dans,  le  passage  de  la  W. 

(ao)  Cicero,epiit.  XXXII,  l\h.  riIadTmll, 

(ai)  Clcero  ,  ad  Yolnmiiiam ,  epUt.  XXXIII,  (a5)  Horat. ,  epist.  XVIII ,  vs.  3f,  Ub,  I. 

fit.  r// ad  Famil.  (a6)  Plin. , /ift.    FUI,  cap.   XTI,  p.  m. 

(33;  Cicero  ,  pbilipp.  Il,  cap.  XXXIX.  161. 

(a 3)  A  la  citation  (10).  (37)  La  XIII:  du  X».  livre. 

(a4^  Petras  Victorini ,  dans  U  CiciroB  dt  (aS)  Voye»  le  Cieéron  de  GrvTÎiw,  cpi«L  ad 

Cr«viiu,  epitl.  ad  Famîliar.,  lom.  /,  pag.  4^4.  Àuicnn  ,  'tom.  11^  pag.  iBi. 


LTCORIS. 


ai5 


>Iiilippiqae  que  je  mets  en  note  (39). 
>es  raisons  sont  spécieuses,  et  je  croi- 
rais sans  peine  qu'il  a  raison ,  comme 
/*a  cru  le  père  Abram  (3o).  En  ce 
sas  -  là  Plutarque  (3i)  et  Pline  n'au- 
raient point  agi  en  fidèles  historiens  ; 
3ar  il  est  indubitable  que  les  paroles 
de  la  11°.  philippiqne  concernent  les 
promenades  que  Marc  Antoine  fit 
faire  par  les  villes  d'Italie  à  la  comë-  ' 
dienne  Cythéris  ,  pendant  que  Cësar 
fit  la  guerre  en  Espagne  aux  lieu  te- 
naâs  de  Pompée ,  un  an  avant  la  ba- 
taille de  Pharsale.  Au  pis  aller,  je 
veux  dire,po8ant  le  cas  qu'il  ne  fallût 
point  avoir  égard  aux  paroles  de  Ci- 
céron  ,  nous  ne  laisserions  pas  de 
convaincre  André  Alciat  d'un  gros 
mensonge  ;  car  il  a  suppose  que  Marc 
Antoine  ne  se  servit  a'un  attelage  de 
lions  ,  au'après  avoir  fait  mourir  le 
père  de  l'éloquence. 

Romanum  postqukm  «loquium  ,  Cicérone  p»* 
rempto  , 

Perdidernl  palrit»  pesUs  acerba  sua , 
Jnscendit  etirrus  victor  ,  iunxilque  leones , 

Cbmpulil  et  durum  colla  subire  jufium  : 
Maanarùmot  cessiste  suis  jénlomus  arinis 

Amba^e  hoc  cupiens  significare  duces  (3a). 

Ce  mensonge  (33)  est  d'autant  plus 
inexcusable  ,  que  l'auteur  y  a  fondé 
un  éloge  de  Cicéron  et  quelques  mo- 
ralités. 

(D)  Le  train  de  Cythéris   n'était 
pas  moindre  que  celui  de  la  mère  de 


Cicéron  ,  rejecta  mater  amicam  im^ 
puri  filii  tanquhm  nurum  sequebatur 
(34)<  Voilà  les  idées  que  Cicéron  nous 
communique  ^  et  voici  celles  de  Plu- 
tarque (35)  :  'O  /i  KeÙ  TelC  TTOXiK  f ^l«V 

•  Xet-TTOI/Ç    %    T0   TNC   /AlCrpOC     AÙftQU  ^Tipil- 

^roTTfc  «jeoxoudovv.  Hanc  urbes  pera- 

(99)  y^ehebalur  in  essedo  trihunu»  plebis  : 
liclores  laureali  nnlecedebant ,  inter  quos  aperid 
lecticd  mima  portahatur...  Sequebuiur  rh^da 
€um  Unonibus  comités  nequitsuni  ,  cap.  XXIV. 

(3o)  Abram  io  Cîc«ron.  Oral.  ,  <.  //  «  p.  645. 

(3i)  Il  rapporte  au  temps  d'apris  la  batailla 

de  Pharsale  les  >^i(iyrtç  SLffJLATiy  ÔTroÇtùy/un- 
y 01  leonibus  jancti  cnrrus  ^tn  Antonio,  pag, 
gso  ,  B. 

(3i)  Alcîât.,  cmblem.  XXIX. 

(33)  Il  a  (été  remarqué  par  les  commentateurs 
des  Emblèmes .  et  par  le  pire  Abram  in  Cicer. 
Oral.  ,  tom.  Il,  pag.  64Â. 

(34)  PbiUpp.  II ,  cap.  XXir, 

(35)  /n  Antonio,  pajf.  930,  jt» 


grans  eireumdueebat  lectioa  ;  lecticam 
ejus  nonminor  comitatus  quam  matris 
ipsius  sequebatur.  Ni  lui  ni  Cicéron 
ne  parlent  pas  de  la  femme  de  Marc 
Antoine  ^  cVst  une  marque  qu'il  n'é- 
tait point  alors  marié.  Voyez  l'article 
de  FoLviE  (36). 

(E)  En  quel  temps  cette  courtisane 
suiwit  Mai'c  Antoine  a  Varmée.  3- 
Nous  savons  qu'elle  le  suivit  au  delà 
des  Alpes. 

Gallff  quid  insanis?  inquit  ttua  cura,  Z.rcorîr 
Perque  nives  altum^  perqua  horrida  castra 
jecuta  est  (3^). 

jyune  insanus  amor  duri  me  Martis  in  armis 
Tela  inter  média  atqua  ttdversos  detinel  hos"  ' 

tes. 
Tu ,  procul  à  patrie  (  ne  eit  mihi  credere ,  } 

tantum , 
jifpinas ,  ah  l  dura  ,  nives  ^  et  frigora  Pheni 
JUe  une  sola  vides  t  ah  l  ta  ne  frigora  Itedantt 
Ah  I  libi  ne  teneras  glacies  secet  aspera  plan* 

tas  (38;. 

Mais  aurait-elle  suivi  Marc  Antoine 
lorsqu'il  allait  servir  dans  les  Gaules 
(39)  sous  Jules  César  ,  ou  lors(|u'il  s'y 
retira  après  avoir  été  battu  à  Modène  ? 
J'aimerais  mieux  prendre  ce  dernier 
parti ,  parce  qu'autrement  il  faudrait 
dire  que  Virgile  mettrait  l'appareil 
à  une  fort  vieille  plaie  ^  il  consolerait 
un  homme  dix  ans  après  que  sa  Ly- 
coris  lui  aurait  été  infidèle.  Les  Bu- 
coliques de  Virgile  sont  postérieures 
à  la  mort  de  Jules  César;  et  par  con- 
séquent si  Lycoris  avait  abandonné 
Gallus  pour  s  en  aller  dans  les  Gaules 
avec  Marc  Antoine  ,  pendant  que 
César  y  faisait  la  guerre  ,  Virgile  au- 
rait exercé  sa  muse  sur  une  amou- 
rette, ou  sur  une  infidélité  surannée. 
Mais  en  supposant  fautre  partie  de 
l'alternative  ,  la  plaie  de  Gallus  était 
toute  fratche  ,  et  ainsi  les  vers  de 
Virgile  pouvaient  venir  fort  à  propos. 
Selon  cette  dernière  supposition  , 
Marc  Antoine  s»  souvint  peu  de  sa 
parole.  Il  avait  promis  à  Fqlvie  ,  l'an 
709  ,  de  renoncer  pour  jamais  à  sa 
comédienne  (4o).   11  la  quitta  appa- 

(36)  Remarqua  (L). 

(37)  Virgil. ,  eclog..  X,  vs.  99. 
(38J  Ibidem^  vs.  44* 

(3g)  Itj  alla  deux  fois;  i*.  après  le  retour 
d  Ei:YPte  ,  oU  il  avait  serx'i  en  698  ,  sous  Gabi' 


nius;  a*,  après  avoir  Ae  fait  questeur.  Voje* 
Cicéron,  Phtl.  II ,  cap.  X.ÏX  ^  XX.  Ilfutques» 
teur  dans  les  Gtiules  y  sous  Jules  César  ^  l'an 


703,  à  ce  que  dit  Hirtias. 

(4o)  yoyei  l'article  Fvltii,  tom.  FI,  pag. 
asa  ,  remarque  (L),  eitatiçn  (81). 


2i6  LYCORIS. 

rAmment  pour  un  temps  ,  et  ee  fut       (F)  Je  ne  penêe  ptn  qu'elle  Fait 
interralle  que  Galliis  t^em-   Muiui  en  Asie  après  la  ha 


dans  cet  interralle  aue  Galliis  s  em-  svuvi  en  Asie  après  la  bataUlt  de 

para  de  Cjthëris.  âUl  n'eut  pas  le  Philippes,  ]  Un  bel  esprit  est  wxxf 

temps   de  yersifier  ses  quatre  lirres  moins  de  ce  sentiment  (  44  )•  -^o^ 

avant  aue  la  eoerre  de  Modéne  lui  Antoine  était  Jou  de  la  comédienne 

dëbauciiàt  sa  Cythëris,  il  r  emploja  Cjrthéride  (c'est  la  réponse  qu'il  sop- 

les  années  suivantes  ;  car  il  n'est  pas  pose  avoir  été  faite  par  FuWie  à  Hé- 

nécessaire  de  supposer  qu'il  n'j  avait  léne  ,  sur  la  question  si  elle  excita 

pas  parmi  tant  de  vers  beaucoup  de  Marc  Antoine   son   mari  à  faire  U 

reproches  de  perfidie.  J'ai  remarqué  ^vkeTreàAuaaste):  et  j'eusse  bien  fotdu 

ci-dessus  que  la  lettre  où  Cicéron  me  uenger  de  lui  en  me  faisant  aimer 

se  justifie  de  s'être  trouvé  à  un  repas  d^ Auguste  ;  mais  Auguste  était  dijji' 

avec  Cythéris  ,  passe  pour  avoir  été  cite  en  maîtresses.  Il  ne  me  trouva  m 

écrite  l'an   7o3.   C'est  une  difficulté  assez  jeune  ,  ni  assez  belle  ;  et  qud- 

contre  ceux  qui  voudraient  dire  que  (pte  je  lui  fisse  entendre  fuil  s'em- 

Cythéris  alla  dans  les  Gaules  avec  oarquait  aans  la  guerre  citnie faute 

Marc  Antoine  y  avant  la  rupture  de  d^ avoir  quelques  soins  pour  moi  y  d 

César  et  de  Pompée.  Yojet  la  note  me  fut  impossible  d'en  tûvr  aucune 

(4i)«  Mais  j'avoue  que  je  ne  vois  rien  complaisance.  Je  uous  dirai  mérnSyti 

qui   me   porte  à  croire   que  l'on  ait  t^us  voulez  ^  des  uers{/^5)  qu'il  fit  sur 

bien  deviné  la  date  de  cette  lettre,  ce  sujet ,  et  qui  ne  sont  pas  trop  ' 


d'exactitude  queje  n'eusse  souhaité.  ^*J/ 

Joignez  aux  paroles  de  la  note  celles-        Qoe  des  faatet  d'Antoine  on  me  fera  ptttf  ? 

ci  (4a)  :  Hic  Gallus  ainatdt  Çrtheri-         Q«îi'  7°»^  i"*  !•  •«'^«  FuUie? 

dem  mer^stricem  libertam  rotumnU  ,       .  !r?ômnîr«n  t.?«!i*  "''l'  ^  w«  ««i 

^  ,      '        A  ce  compte  oa  rerrail  le  retirer  Tcn  wk 

^W9,   eO  spntO  ,  eunwn  Antontum  Mille  Apoetee  mU  telûfeite». 

ad  Galliai  est  seeuta  :  propter  quod      Aimc-moi ,  me  <Ui-ell«,  ou  eombeiiow.  K» 

dolonmGalliimncfidetureoiuolari         _„     îî?''.  .j  ,  »...^  __l 

nr^ilius.  Nec  nos  débet  moyen,         Ml...tb.«iUrf.! AlKm..»»»..»».^^ 

Georg^orum.haneeclogamsicreU-  „^„^  ,,,»„^   îfaprè.  la   bataiUe  de 

«ua.  ^am  l.ceteonsoletwr,ned  Gai-  phiUpp,,    «^  B™ta.  et  Cassiu.  P<i- 

lum,tamen aUius intuenUyUuperatio  rfrent.  Auguste  était  alors  en  ItaUe. 

est.  Nam  et   "i  Galto  vnpatientia  et  Maro  Antoine  en  Asie.  Hou.  .tous 

turpis  amons  ostendaur  ,  et  aparté  ^n  dans  l'article  de  Glaphrra  qu'elle 

htcAnlomus  earpUurmtmicus  Au-  ^^             „„,  dame  gilante  qoi 

*        '/€ît"j      f-      Bomanummo-  J,,it  gamé  les  bonne,  grâces  de  M»« 

rem ,  Cythens  est  m  castra  conntata.  Antoine ,  et  l'on  ne  v^t  point  qu'e» 

FinusonsiHircetteremarqaeduméme  „  ^       '  14  Cythéris  fût  arec  lui.  Je 

GommenUteur  :  il  y  eut  en  même  „,„;,  j^^^     ^-^  „,          „   ,  ^^^ 

i!?-S'   r^,'L'""n!f!     i'ïk*^°f  '    ment  de  nom  dans  fépigrammed'Aa- 
L^7e;^^?'^i4e°sTt:L^±"t'^,t    R-î-9»  »'^î»i'  PO™t'.«   .uiet* 


point  qu'en  cas  de  refus  elle  excite^ 

(40  Sur  ces  parles  de  Virgile,  "^"^  ^^^c  Antoine  à  faire  la  guernj  i 

....  Perqne  horrida  eesira  mcum  est.  Auguste  :  elle  menaçait  de  prendre 

il  du ,  Horrida  lemper,  nane  propter  bella  civi-  l^S    armeS  :    et    nouS    avODS   VU  u3°^ 

JÎB ,  et  subtiliter  hîc   tangit  Antonium,  ut  snprii  ///»  «j                  ,..  ,             j       «  _.       rre 

dictam  e.(.  VoUh  oui  pnuu»  que  Ltcoris  s'en  ^^^^  Noareaux   Dialogue*   dei    Morli ,  U  • 

aUadanr  les  Gaules  avec  Marc  Jntoine ,  pen-  ^T/k^^^^'  *?'  '                          i  .•      j       «Ci- 

dam  U  guerre  civiU  aui  s'éU^a  entre  OclZe  et  ,.^1^  ^  /   Tr  "^"î'*'*  VT.  ^'^T'  '*"*,'"  ^'^  ^t 

Marc  Antoine,  sous  le  consulat  d'Hirùme  et  de  î'-,  '  i*^',  "^^  '  *P'8',\?'^'    ConsitUet  ai^u  P^ 

Pansa.                                              «»•»»«••  Uele  de  [la  première]  Gi.k9aiMA,iom.  VU, P^S- 

(4>)*SerTiua .  in  edog.  X ,  init.  ^//iTTT-^^^*            .  -  .                    rAi- 


it. 


LYCORIS.  11x7 

son  article  qu'elle  les  prit  en  effet,  tes  te  ni  tam  cansà^  penisse, populum 

et  que  ,  san»  Pinterventioii    de  sqn  m  te  dicaeem  etiam  reddidisti,  SciL 

mari ,   elle  mit  en  combustion  toute  populus  lusit  in  nomine  rei ,  et  quod 

ritalie  j    de  quoi   Marc   Antoine   la  Antonius  dixerat  se  rei  snae ,  ia  est 

querella  rudement  lorsquHl  la  reyit.  rerum  snarum  causé  in  urbem  venis' 

(G)  Oicéron  rapporte  une  raillerie  se,  populus,  ut  est  dicait,  eum  cunni 

oit  F'uluie  auait  peut-être  moins  de  moris  causa  venisse  dixit ,  et  dicaci- 

part  que  f^j'coris.']  On  reproche  dans  tatis  materiam  inuenit  in  eo   verbo, 

la  II",  philippique,  à  Marc  Antoine,]e  D^s  la  page  71  du  même  liTre ,  vous 

tour  quHl  avait  joué  a  sa  femme.  Il  trouyerez  ceci  :  Probavi  alibi  ex  Ci- 

était  entré  de  nnit  dans  la  Tille  com-  cerone  inphilippicd  9.  de  Marco  jin- 

me  un   courrier  dépêché  par  Marc  tonio ,  qui  rei  9U.m  causd  se  yenisse 

Antoine  ,    et  il  avait  donne  à  Fulvic  dicebat,  populumque  his  ¥erbis  dica- 


n'être  pas   reconnu   en  donnant  la  nom  signijiaxre*  Sic  MarUalis  : 

lettre  à  Fulvie  :  mais  pendant  qu'elle  p^^,.  ^^ï.  ,-  .,„,  ^^  ^,^  ^^^  ,et^,. 
la  lisait  il  se  fit  connaître ,  et  lui 

sauta  au  Cou.  On  vonlut  savoir  pour-  ^«  <^*'  >  podici  tuo  et  cunno  ,  6  uxor. 

quoi  il  avait  tenu  cette  conduite  qui  ^-  ^^  Valois  (5a)  censure  indirecte- 

avait  alarmé  toute  la  ville  :   il  ré-  "*ent  Scahger ,  qui  in  Priapeia  ex 

pondît  qu'il  était  venu  pour  son  af-  ^mobii  nescio   quibus   locis   et  ex 

taire.   Cela   fit   courir  une  raillerie  ^^^rsione  earminum  Orphei  ait  men- 

contre  lui.  Citons  les  paroles  de  Ci-  *"lan*  '«"»  uocari.  Je  ne  crois  point 

céron(48).    O  hominem  nequam  ! q^e  Scahger  se  soit  trompé  :  le  mot 

^•r^o  ut  te   catamitum  nie   opinato  ne*  avait  sans  doute  une  signification 

ciim  ostendésses  ,  prœterspem  mulièr  f""!  étendue  parm»  les  Latins ,  que 

adspiceret  ,    iccirco   urbem    terrore  1«  ™.?*  ^£^'J^  P«™*  1«*  Français  : 

noctumo ,  Italiam  muliorum  dierum  or ,  il  est  sûr  que  le  mot  ajffaire  se 

metu  perturhdsU?  Et  domi  quidem  prenid  quelquefois  potir  les  parties 

caussam  amoris  habuU,fons  etiam  naturelles  de  1  un  et  de  Fautre  sexe. 

turpiorem,  ne  L.    Plancus  prœdes  Cela  est  si  vrai ,  que  des  gens  mêmes, 

suos  uenderet,  Productus  in  concio-  «1"^  ^^  savent  que  peu  de  français, 

nem  a  Trib.  Pleb.  càm  respondisses ,  »®«*  nfâtruite  de  cette  signification. 

te  rei  tuœ  caussd  yenisse ,  populum  ^'^^  oui  faire  cent  plaisanteries  à  de» 

etiam  dicaeem  in  Us  reddidisti.  Ma-  i«uBes    Hollandais    qui  avaient  oui 

nuce  a  fait  une  note  là-dessus,  qui  Jprêcher  un  mome  à  Spa.  Le  prédi- 

est  plus  vague  que  celle  de  M.  de  ^teur  avait  pour  thème  Funçortan- 


quod  .     _                                 .        -    . 

concubitum  potest.  irfais  voici  Tau-  courant  toutes  les  occupaUons  en- 
tre noie  :  elfe  est  dans  le  Falésiana  mm«lle«  »  il  représentait  qu'elles 
(49).  ruinaient  notre  affaire.  Messieurs  et 

Custode,,  UcHca,  Onifione, ,  Panuiu^,  ^"^ >   disait-il     prenez  garde   à 

^d  lato*  stola  demissa,  et  ciraundata  palla  ^OUS  ,     51    UOUS  faites    ceci   OU     cela 

PUtriik» ,  ifiM  inrideant  pure  appareil  ubi  yous   gdterez   yotre  affaire.  La  ré- 

tem  (5o),  pétition  trop  fréauente  de  cette  cx^ 

•ca  e«{  cunnum.  Quod  noto  primus,  pression  amena  plusieurs  auditeurs^ 

O  f^"^  Ciceronem  PhiUppica  a au  sens  grossier  et  burlesque  du  mot 

y  hominem  nequam!  ergo  ut  te  ca-  affaire  ;  de  sorte  qu'il  y  en  eut  qui 

^anutum,  etc.  (5i)  ,  eàm  respondie--  plaisantèrent  long-temps.  On  a  pu 

r«->  v^^    M     . ,  ^                  ,,.  Uredans  le  Cheyrceana  (53) ,  «  Qa'un 

6.|^^p:^'';tti:i:"è'r-  '^'""'-  ••  ««?tilhomme  ^Unt  vena.Toir  an 

WCicero.Phii.  ii,cap.  XJCX/.  »  pnuce ,  pour  le  remercier  delà 

J49;  ^  ta  pag»  ,„ ,  édition  de  ffoUande. 

r?.» /'"*•*  *"•  "•  *"•  9*  •  '»*•  '•  C^O  V.léMina  ,  pa0.  121. 

manaué  ^"  *  '^''<'*"«'i  f'Mion  (4«) ,  ce  qui  (53)  Che*rtwin ,  /*•.  part, ,  pag'  5?,  édition 

*     '^**  de  Hollande, 


1 


2i8  LYCURGUE. 

»  bonté  qall  ayait  eae  de  recom-   emparer    très  -  fiicilèment ,  s'il 
»  mander  ses  intérêts  à  une  dame   ^^g^  y^ulu  86  prévaloir  des  oc- 

9  de  grande    Tertu  ,  lui   témoigna         •  -  i    •  '«  *     •.    m.. 

>.v       ^         -^  i'      j»      •    5'  •*  casions  oui  lui  ea  étaient  oner- 
»  quU  se  trout^ait  bien  dauoirjatt    ^««*""»  h.**'  *"*  ^"'  *^»'«*^"''  " 

»  passer  son  affaire  par  le  canal  de  t€S(0),  Vous  trouverez  cela  dans 

»  madame  *** ,  et  il  fut  tourné  en  le  Dictionnaire  de  Moréri ,  avec 

»  ridicule   par  ceux    qui    avaient  plusieurs  autres  faits  que  le  ne 

»  écouté  son  remerciment.»  J  ai  une  *  r    ».       •        •    .    t         >       »iL- :i 

autre  chose  à  remarquer  contre  H.  répéterai  point.  Je  m  arreteraia 

de  Valois.  Dans  les  vers  d'Horace  une    chose  ^ue    cet    auteur  ni 

gu'il  rapporte ,  le  mot  res  doit  signi- .  point  touchée.  Les  rëgleoiens  de 

er  en  général  mfliY?Aaw//5e;  le  poète  Lycurffue    contre    le   luxe  sont 

iiesebomepasalapartiequeM.de  .   .     «°  ti  •*.    r    *   K.'iin 

Valois  nomme  en  latin  :  il  se  répand  tres-beaux.    Il   avait    fort  b^a 

sur  tout  le  reste  que  Phabit  couvre,  compris   que  ,  pour    empêcher 

Les  paroles  qui  précèdent  et  celles  que  le  courage  des   Lacédémo- 

qui  suivent  manifestent  ce  sens-là.  ^iens  ne  s'amollît ,  il  fallait  les 

Voici  celles  qui  suivent  :  ,,   .  ,     ,  i      ^  '     *     «« 

^  .  éloigner  de  la  volupté;  et  que, 

Jllera  nil  obstat  t  Cois  tibi  vent  vider»  eti        ^  \  'i    •  '\    C  ll»i» 

Vinudam,neeruremalo/nesitped€turpi:    POUr     leS    en  elOlgaCr ,  li    tallail 

Metiri  pofjisocuio  laïur  :  an  tibi  rnavis        igur  faire  perdre  la  pensée  de 

M  n*tdiai  fien  preitumque  aveUier  ^  tuuè  ,  ...<^  ,  *ai 

Quàm  MSACSM  oslendi? S  CUnchir  ,     Ct    ICUF    CU    Otcr  16$ 

Je  crois  donc  que  ceux  qui  toumé«  moyens.  La  manière  dont  il 
rent  malignement  les  paroles  de  voulut  que  les  enfatis  fussent 
Marc  Antoine  avaient  pour  le  moins  élevés,  était   fort  propre  à  les 

autant  d  eeard  au  sens  qui  a  été  j       j     ,  i  j  / :-  :i 

adopté  par  Scaliger,  qu'à  celui  que  ^^^^''f  ^^  bons  soldats;  mais  il 
M.  de  Valois  explique  :  et  comme  étendit  trop  loin  la  méthode  de 
d'ailleurs  c'est  l'esprit  de  la  médi-  les  rendre  forts  et  courageui, 
sance  de  s'attacher  à  ce  qui  est  le   puisqu'il   voulut  que  les  ieunes 

Ïilus  criminel ,  je  ne  doute  pas  que   ^u    */.         ^  »  ?  *    -^^ 

'on  n'en  voulût  à  Marc  Antoine  par  ^"^5  ^.ssent  les  mêmes  exercices 
rapport  à  sa  maîtresse, la  comédienne  que  faisaient  les  jeunes  garçons; 
Cythéris ,  plutôt  que  par  rapport  à  et  qu'elles  dansassent  toutes  nues 
sa  femme  légitime  :  car  puisqu'il  j^yant  eux,  et  se  moquassent 
proteste  dans  sa  lettre  qu  il  renon-    •,,  ?      ,  3      -U« 

cerait  désormais  à  la  comédienne ,  ^^  eux ,    ou   les  louassent ,  selon 

c'est  un  signe  que  le  peuple  romain  qu'ils  s'acquittaient  mal  ou  m^ 
était  encore  persuadé  qu'il  la  voyait,  de  ce  qu'ils  avaient  à  faire  (A). 
Et  voilà  enfin  le  commentaire  du  ^^^^^  ^.ji^  ^^^i^^x.  tout  nus 
texte  de  cette  remarque.  ,         ^   ^n        -m»'.  -^  .  1* 

^  devant  elles.  N  était -ce  pas  i« 

LYCURGUE  y  législateur  de  moyen  de  les  rendre  dévergon- 
Lacédémone,  vivait  je  ne  sais  dées?  Et  se  faut-il  étonner  après 
quand.  La  diversité  des  opinions  cela ,  que  les  filles  de  Lacede- 
est  trop  grande  et  trop  embrouil-  mone  aient  été  en  si  mauvaise 
lée  là-dessus  (a) ,  pour  en  tirer  réputation  (Bj  ?  Je  ne  sais  pas  s'il 
quelque  chose  de  bien  certain,  raisonnait  juste  ,  lorsqu'il  pré- 
11  donna  des  preuves  extraordî-  tendait  que  ces  usages  exciteraient 
naires  de  sa  générosité  par  le  les  jeunes  gens  à  se  marier  (C)> 
soin  qu'il  prit  de  conserver  la  La  forte  envie  qu'il  eut  que  1^ 
couronne  à  celui  à  qui  elle  ap-  Spartiates  fussent  robustes  lui 
partenait,  lorsqu'il  eût  pu  s'en  fit  faire  des  rëglemens  Sur  le  ma- 

(tf)  Voyes  Scaliger,  Ânimadvert.  in  Eu*  (6)  Voyes  Plutarque ,  dans  la  Vie àt^' 
ttbium  ,  num.  Ii3a,  pag.  63.  curgue. 


» 


LYCURGDE.  319 

viage ,  qui  méritent  d^étre  con-  J'ai  quelque  chose    à   observer 

damnés.  Il  voulut  que  les  maris  contre  Fauteur  de  Lacëdëmone 

ne  s'approchassent  de  leurs  fem-  ancienne  et  nouvelle  (H).  Il  est 

xnes  qu'à  la  dérobée ,  et  qu'ils  se  trop  galant  homme  pour  s'en  fâ- 

levassent  de  cette  table  avec  une  cher. 
l)onne partie  de  leur  appétit  (D). 

Passe  pour  cela  ;  mais  il  permet-  W  ^^  voulut  que  les  jeunes  filles 

tait   aux  vieillards  qui   avaient  ^"«"''«î  "^"«f^'^'^'^^?^---"- 

^  -   *,  les  jeunes  gai\:ons,et  au  elles  dan" 

une  ]eune  lemme  de  Ja  commu-  sassent  toutes  nues  devant  eux ,  etc.'] 
niquer  à  un  jeune  homme  bien  Je  m'en  vais  rapporter  les  paroles  de 
fait(E)  :  et  d'autre  côté  il  per-  Plutarque  (i).  «  Il  (a)  regardait  re- 
mettait à  un  tel  homme  d'aller  "  ^ucationdes  enfans  comme  la  ^lu» 
*7^.  "  **v*^»**        «  ^  grande  et  la  plus  importante  af- 

faire des  enfans  chez  son  pro-  „  foire  d'un  législateur.  C'est  pour- 
chain ,  d'accord  de  partie  avec  le 
mari.  Cela  ne  valait  rien  ;  c'était 
autoriser  l'adultère  ,  et  même  le 
maquerellage  des  maris.  De  la 
même  source  vint  le  règlement 
barbare  contre  les  enfans  qui 
ne  semblaient  pas  promettre  en 
Tenant  au  monde ,  qu'ils  seraient 

un  Jour  bien  faits  et  bien  vigou- 
reux. Lycurgue  voulut  que  Ton 

s'en  défît  (F)  :  n'était-ce  pas  une 

injustice  criante?  L'impie  Vanini 

n'en  tomberait  pas  d'accord  (c). 

Il  serait  facile  de  critiquer  en 

d'autres  choses  les  lois  de  Ly-> 

curgue  (d).  Mais  il  y  a  un  point 

en  quoi  il  est  plus  louable  que 

Numa  Pompilius;  c'est  ^u'il  ne 

permettait  point  que  Ton  mariât 

les  filles  dans  une  trop  gratide 

jeunesse  (G).  Aristote  raisonne 

assez  amplement  sur  cela,  et  il 

est  facile  de  juger  que  ses  re* 

marques    sont    judicieuses  ,   et 

qu'elles  ne  s'éloignent  point  des  »  . .  _    .         ,  „  - 

-xnotifsquiavaientportélesGrecs  l  ^Z^Tp^ttr^^uJ^l 


»  quoi  il  y  pourvut  de  loin  en  ré- 
glant tout  ce  qui  regardait  les 
mariages  et  les  naissances  ;  car  il 
ne  faut  pas  croire  ce  que  dit  Aris- 
tote, qu  ayant  tenté  de  récler  et 
de  réformer  les  femmes ,  il  y  re- 
nonça ne  pouvant  venir  à  bout  de 
»  leur  licence  effrénée ,  et  de  la  trop 
»  grande  autorité  qu'elles  avaient 
»  prise  sur  leurs  maris ,  qui ,  à  cau- 
»  se  des  fréquentes  expéditions  de 
»  guerre  où  ils  allaient,  étaient  obli- 
»  gés  de  les  abandonner  a  leur  con- 
»  daite,  et  pour  le»  empêcher  d'a- 
»  buser  de  cette  liberté ,  se  voyaient 
»  réduits  à  les  flatter ,  à  les  adoucir, 
»  et  à  les  appeler  leurs  dames  et 
»  leurs  mattresses.  Au  contraire ,  il 
prit  d'elles  tout  le  soin  qu'il  était 
possible  d'en  prendre.  En  effet, 
pendant  qu'elles  étaient  filles,  il 
endurcissait  leurs  corps,  en  les 
exerçant  à  la  course ,  à  la  lutte , 
à  jeter  le  palet  et  à  lancer  le  ja- 
velot ,  afin  que  le  fruit  qu'elles 
concevraient  dans  la  suite  ,  trou- 
vant un  corps  robuste  et  vigou- 
reux ,  y  prit  de  plus  fortes  racines, 
et  qu'elles-mêmes ,  fortifiées  par 
ces  exercices  ,  en  eussent  plus  de 
facilité ,  de  force  et  de   courage 


» 

» 

» 
» 
» 

» 
» 
» 


à  ne  pas  permettre  que  les  fem- 
mes assistassent  aux  assemblées 
oii  la  conversation  était  trop  libre. 

(c)  Voyez  Farticle  DéjotàRUS  ,  tom, 
y  y  pag.  44'  «  remarqut  (F)  ,  a%>ant  U 
premier  alinéa. 

(d)  Voje»  les  Remarques  de  M.  Dacier, 
sur  la  Yie  de  Lycurgue ,  qvfil  a  traduite  du 
grec  de  Plutarf|ac, 


toute  sorte  de  délicatesse  et  de 
mollesse ,  il  les  accoutuma  à  pa- 
raître en  public  toutes  nues,  de 
même  que  les  jeunes  garçons  ,  et  à 
danser  en  cet  état  devant  eux  ,  à 
»  certaines  fêtes  solennelles,  en  chan- 

(1)  In  Lycurgo  ,  pag.  fyj.  Je  me  sers  d»  la 
traduction  de  M.  Ducier. 
(9)  Cetl-Ordire ,  Lycurgue* 


» 


u 
» 


^20  LÏCURGUE. 

»  tant  de  beUe»  chansons,  où  eUes  en  Uur  faisant  connattre  qutlla 

>.  lançaient  â  propos  des  traits  de  det^aient  ^participer  a  la  eloin  da 

X  raillerie    qui   picjuaient  jusqu'au  hommes,  et  aspirer  à  ta  même  aé- 

»  vif  ceux  qui  avaient  mal  fait  leur  nérosUé  et  a  la  même  uertu.  PluUr- 

»  devoir ,  et  où  elles  donnaient  au  que   oubliant  cette   apologie  trente 

y*  contraire  de  grands  éloges  â  ceux  pages  après ,  avoue  <fac  Numa  Pom- 

>•  aui  avaient  fait  des  actions  dignes  pilius  réduisit  les  mies  ,  beaucoup 

»  de  mémoire.  Par  ce  moyen  elles  mieux  que  ne  fit  Lycurcue,  à  la  bien- 

»  embrasaient  le  cœur  des  jeunes  séance  de  leur  sexe  ;  et  que  laK- 

»  cens  de  1  amour  de  la  gloire  et  de  cence  que  Lycurgue  leur  accorda, 

»  la  vertu ,  et  excitaient  entre  eux  les  exposait  aux   satires  poétiques. 

>»  une  noble  jalousie.  Car  celui  dont  ''Et.  /i  ^*x^oy  i  ^ii»i  o-i*  7t/f^i,m  ^«- 

>»  on  avait  tant  vanté  les  belles  ac-  x**à  icatIç-axt*!  t«  Noc/m*  tmc  Ti  6»- 

»  tions,  et  qiii  voyait  son  nom  ce-  xv  «*i  »ô«7*,oy.  Jt  <ft  Voû  A««ow>ot/,  wt 

»  lebre  parmi  ces  jeunes  filles,  s'en  T(i^««y  i,yàL7tt7rtAuhiii  ^aX  05xw  oSm, 

»  retournait  tout  fier  rl^a  ]nM.i«iffi>a   «.«?. -...-^ ?-.'.„__/ *.. 


*»  sentaient  atteints,  leur  étaient  plus  EùpiviJhc.  Prcetereh  curam  puetlarm 

»  sensibles    que  n'auraient   été^  les  restrinxit  ad  pudorem  mulithrem  et 

»  plus  sévères  remontrances  et   les  t^recundiam  Numa  arctiUs  ;  1x010- 

»  plus   rudes  corrections  j  d'autent  gi  soluta  prorshs  et  fluxa  in  jocot 

»  plus  que  tout  cela  se  passait  en  incurrit  poëtarum.  ^Ât^ùjutn^i^Aç  enim 

»  présence  de  tous  les  citoyens  ,  des  uocant  eas ,  uelut  Ibycus,  quod  in- 

»  sénateurs  et  des  rois  mêmes.  »  cessu  coxas  retegerent  :  et  àrJfifum 

W ••  Se  faut-il  étonner  après  quasi  virosas  et  in  viros  insano  ar- 

cela ,  (fue  les  filles  de  Lojcédémone  aentes  amore  ,  ut  Euripides  (5).  Les 
ment  été  en  si  maut^aise  réputation.'}  deux  vers  d'Euripide ,  cités  par  flo;- 
On  les  appelait  montreuses  de  cuis-  tarque ,  ne  prouvent  pas  assez  plei- 
ne*, et  enragées  de  jouir  du  mâle  :  nement  ce  que  j'ai  ici  à  prouver  j  de 
médisances  qui,  de  l'aveu  même  de  là  vient  que  je  rapporte  tout  le  pas- 
Plutarque,étaient  fondées  sur  la  trop  sage  de  ce  poète  :  on  y  verra  que  la 
grande  liberté  que  Lycurgue  donnait  nudité ,  et  la  coutume  de  faire  ses 


»»y  OW/ÎV  CtiTXfhf    tlx*9  AtJhuÇ  /«««•*-  (6)    Oùr£y,  /gou^OITOTK, 

f*oij  d^ix»  »«ti  Çsxo»  iôt^Uç  iutpyéi^fTO,  A<  i»»  vioio-ty  t^tfnjuicda-aLt  (7)  /e/uasf, 

awM  <fpoyH^4Toc  ro  Bnxu  vrttpiyêotf  ot/»  Tvjutyoîn  fAJtipoîÇy  Kcts  Triyrxw  *»«»j«*' 

Aytivouç,  tiç  fAnJ^ty  wtto»  Auri  kas  «pi-  roif, 

Ji>f  x«i  ^tXVTifAitLi iA%<rùunàLii  aZ'o'a.i,  C'est-  ^fô/uitn/ç  ^etXetiç'rfAÇ  *t   00  fltF«<r;t<T«« 

a^dire ,  selon  la  version  de  M.  Da-  «/«oi , 

cier  :  Et  quant  a  ces  filles  qui  se  Kw»*ç  tx^^»^'  *fT«  BàiVfitéi^tn  Xf*^U 

montraient  ainsi  nues,  il  n'y  at^ait  IBj /u^h  yu^AÎKAç  irti^pontG  TTAMt-n- 

la  rien  de  honteux ,   Sparte  étant  le       Netfue ,  «  velit  aUqua 

trône  de  la  pudeur  (4)  ,  et  l'intempé-  ^"*"*  Spanana  ,possU  esse  easiar 

rance  ny  étant  pas   même  connue.  îfudis feiLribus ,  et  tmJcU  laxatif, 

t,e£a    les    accohtumait   seulement    à  Cunuf ,  et  palmstreu  non  toUrandas  tmihi , 

des  mœurs  simples  ,  leur  donnait  une  Commune*  habent  .•  deindè  an  mirarioporUtf 

men^eilleuse  émuUtion  à  qui  aurait  le  ^'  ''*"*  "^'''^  '""^"^'  ''"'^  ' 

corps  plus  robuste  et  plus  aispos,et  leur  ,P^^  ^*"*'  ♦  *'•  **"•*"•  I^T*"'»»  ««  ff"««  '"•' 

m-  5ig. 

(3)  In  Lycorgo ,  pag.  48.  (7)  llja  dans  Platarqae ,  in  P*r»ll.  Lfciirp 

(4)  Je  ne  crois  pas  9u«  Platarque  ait  voulu  et  Nuime,  piv.  *fi  y  *^%fT^p-(iu<ny  ,  ««  ^«e  (< 
aire  autre  chose  ,  «  ce  n  est  que  la  nudité  de  traducteur  a  tres-mal  rendu  par  tasUiiI;  carie 
ces  filles  n  excluaient  point  la  pudeur ,  et  n'était  poète  ne  veut  pas  dire  qu'elles  pilUni  la  maiton, 
point  jointe  avec  dt»  passions  lascives.  mais  qu'eUes  en  sortent,  tfu'eUes  la  déstrtf^^ 


LYCUIGUE.  2îii 

Ceux  <fui  aiment  le  vieux  gaulois  se*  dëmone  fussent  hotmétefl.  Des  filles 
roDt  bien  aises  de  trouver  ici  la  tra-  ainsi  habillées ,  qui  s'en  allaient  pro- 
duction qu'Anavot  nous  a  donnée  de  mener  avec  des  garçons  ,  avaietit 
cet  endroit  de  Plu tarque  :«  La  garde  bientôt  les  oreilles  accoutumées  à 
»  des  filles  à  marier  par  les  ordon-  toutes  sortes  de  vilains  mots.  La 
^.   ^«««Aoa  Aa  Niivna  »st/^if  Tklnspshrnil:-  conversation  ne  nouvait  âfr»  mi'nno 


»  par  trop  libre  et  trop  franche ,  a  de  casser  pour  des  benêts  (9) ,  s'i- 

w  donné    aux    poètes    occasion    de  maginent   qu'il    faut    entreprendre 

»  parler ,  et  de  leur  donner  des  sur-  beaucoup  plus  que  ne  permet  la  cou- 

»  noms  qui  ne  sont  pas  gueres  ho-  tume ,  laissaient  en  repos  leurs  mains 

w  nestes ,  comme  Ibycus  les  appelle  et  leur  langue  auprès  de  semblables 

M  Phienomeridas ,  c'est-à-dire  mons-  filles.  Joint  qu'elles  n]avaient  la  per- 

»  trans  la  cuisse,  et  Andromanes ,  raission  de  montrer  ainsi  leurs  par- 

»  c'est-à-dire  enrageansl  d'avoir  le  ties ,  ^u'afin  de  trouver  un  homme  5 

»  masle:  et  Euripides  dit  aussi  d'elles,  car  des   qu'elles   étaient   mariées   , 

•  FilUs  qui  hors  Uurs  maisons  paumelUt  «l^cs  disaient  adieu  aux  nudités.  C'est 

•  Sortent  ayons  des  garçons  avec  elles ,  Plutarque    qui  noÙS    l'apprend.  Ilvy- 
-  Montrons  à»nud  le*  cuisses  deseouvertes ,  BeLIOuhw    ^i  TIIOÇ  iià,  T»    TfitC    uh    Jeo- 

•  Aux  deux  côtés  de  leurs  cottes  ouvertes.  ^.^  J --»/.—«.««-      «J,  J4  ^  ..      '^'  '^  » 

»  Aussi  a  la  venté,  les  flancs  de  leurs  x«xt/^/*i»Ac  tîç  rùv/ji<^Ayïç  àù^avnv  /ort 

>,  cottes  n'estoient  point  cousus  par  (if^„)  ^^If  ^iv  eÔ^ac,  iy^aç  tùouy   hl, 

»  embas  ,  de  sorte  qu  en  marchant  ^^ç   j^i  yuyaÂxAç^  a-éêÇuy  roùç  ipcoy^tAç. 

^i  elles  monstroyent  à  nud  la  cuisse  Quœrenti  cur  Spartani  uirgines  de- 

»  descouverte,  ce  que  Sophocles  don-  tedas  ,  muUeres  frelatas  in  publicunt 

ji  ne  bien  clairement  à  entendre  par  emitterent  ;  Quia  ,  inquit,  yirginibu8 

»  ces  vers  :  quœrendi  sunt  uiri,  mulieribus  opéra 

•  Vous  cKanteret  la  robuste  jmcelU  aaitda  Ut  servent  maritos  (10).    Je 

•  Hermione ,  lacoUfde  \^ueUe  J^iggg         ^     ij.  ^  Martial  ,  aut  libiài- 
m  Sans  nen  cachera  Ventourde  la  cnuse^  ^    j  r         j  '    ••      «-wm*» 

•  Qui  sort  dehors  toute  nue,  ee  pUsse.  nosa  I^dœas  iMceiUsmonus  palœs- 
»  Pourtant  dit-on  qu'elles  estoycnt  f^  ('  ! ]•.  J'*»  '^n  ^a»*  pl"8  fort  que 
»  audacieuses,  viriles  et  magnani-  *««  médisances  des  poètes.  Les  Lacé- 
«  mes  contre  leurs  maris  mesmes  les  '^oniem,  occupes  depuis  dix  ans  a 
„  premiers  (8).  »  Il  ne  faut  plus  s'é-  ]*°  ^i^^'  et  rappelée  par  les  plain- 
tonner  de  ce  qu'Euripide  assure  ,  ^  f^.  *«""  femmes  aui  ne  s'accom- 
qu'a  était  impossible  qu'avec  une  ^T^IV)^  nullement  d'une  "  loncuc 
telle  éducation  les  femmes  de  Lacé-  ^'^'*^*f  ('^)  '  renvoyèrent  à  Laoede- 

raone  les  plus  jeunes  de  leurs  soldats, 

(8)  TS  ykf  ovTi  To?  WAf)Ôi»ixo2i  ;t»T«»oc  ^\  leur  permirent  de  coucher  indif- 

fltî  TTTipuytç  oùz  »<r*y  Àitpfttp^t^fau  x«-  féremment  avec  tout  autant  de  fem- 

Ttfdiv,  atxx*  Ày*yrrv<ro^yTo  ka)  vuyttyf  mes  qu'ils  voudraient.  Cette  jeunesse 

yvfjLywylMyh  T»  ^tt^i'Cuy  Toy  ^ii/>oV  fut  très-bien  reçue  j  marque  évidente 

KAt  À<^iç(tTdL  To  «y6/*ivov  tipnxfly  2o<j>o-  q«e  les  femmes  de  Lacédémone  n'a- 

iUAi  ff  TovTOK*  vaieut  aucune  vertu.  Les  enfans  qui 

^     »  y    ^     ,  u  \  naquirent  de  ce  commerce  fondèrent 

K*i  ta.y  y«p>oy  *«t  «ç-oxoc  X^r,»y  ^^^  ^j^jo^iç  ^  Tareute.  Aucun  d'eux 

^'Oyaty  (g)  M.  M...  allait  en  Bretagne  avec  madame 

.   \  *    A         '  .  /  '    _A  '*  marquise  de  Lavardin ,  pour  voir  madame 

Aïo    «AI    6/)A«n;Tf/»rtl^Xl>oyT«ll    <),JVfoflAl,  de  Se'vigny.  Jl /taU  dans  le  carrosse  de  la  mar- 

xcii  TTfiOÇ  «HÙtqÙç    Tr^Sray    dyS'feêJ'us    voùç  <iwse  ,  et  dans  le  chemin  f  per  iiOB  parer  troppo 

AvSpdÇ.   Sane  virginum  tunicta  imte  non  ha-  «°8^'°'»«  »  '»»  conlaU  des  douceurs ,  et  lui  pre- 

bebant  pinnas  consutas  ,  sed  explicahantur ,  e(  ""'J,*"  /"*'"'  P^^Jes  baiser.  Madame  de  La- 

totum  ince.su  aperiebanl  fémur  :   id  quod  cla-  ^*',  i^l"'         "*  '3'"'  '  ?*'c'*'^''o'  'i'"*^ ''*$??• 

rissin^  hisce  .ersibus  ostekdit  SophocÙs  :  t'^t'^  P""'"  J*/''""'  ^'  S,'   L^""*.'*"  "•" 

^    ,  •         .    .  w        ■  nagiann ,  pag.  378 ,  ediUon  de  Hollande, 

StoU  c.rel ,  tnn.cam  loap.ns  Hermione  (.^j  pi„j.    ;„  Apophih.  Lwon. ,  p«^.  a3a. 

DiUbidam  ret«eit  fémur  lUTeucnla.  >     \  u  •       »  v    w  -*«'"•»  F"*»- »—• 

tWi  procaciores  duunturfiu.se ,  e«  p„,m/,„         ^„)  ^1,^         ^^^  ^^^^^  ^ 

»%        ?•  /.  !ï         ^«^^'^  P^"'"*=**-  «"  P-  #«»»  »duitatem  revocarentur.  Ju.iin.  ,  /,ft.  ///. 

rail.  Lygurgi  et  numie  Pompiiii ,  fra^.  7<7.  cmr.tV,  »•*■»•! 


222  LYCURGUE. 

ne  sayalt  qui  était  son  père.  liaque  raison  de  celles  qui  ne  le  sont  pwnt, 

leguntjuvenes  ex  eo  generemilaurfiy  et  que  nVtant  pas  une  chose  rare', 

qui  post  jusjurandum  in  supplemen-  que  celles  qui  ne  sont  point  belles 

tum  vénérant  t  quihus  Spartam  re-  reçoiyent   de  la  nature  un   notable 

missis  promiscuos  omnium  femina-  dédominageinent  dans  les  parties  que 

rum  concubitus  pernûsére  ;  maturio-  les  habits  cachent ,  il  fallait  donner 

rem  futuram  conceptionem  rati,    si  lieu  à  toutes  les  filles  de  faire  agir 

eam  singulœ  ver  plures  viros  expe-  toutes  leurs  forces.  Apparemment  il 

rirentur»  Ex  his  natiy  ob  notam  ma--'  espe'ra  que  celles  qui  ne  pourraient 

tei^ni  pudoris  ,     Partheniœ    uocati,  pas  donner  de  Tamour  par  les  char- 

Qui  cum  ad  annos  •x.'x.Tt peruenissent,  mes  du  Tisage ,  dtaleraient  d'autres 

metu  inopiœ  (nuUi  enim  pater  exis-  attraits  qui  leur  gagneraient  le  cœur 

tehat),  etc.  (i3).  Je  n'ai  rien  dit  de  de  quelque  jeune  homme.  Voyez  dans 

l'impndencelasciye  queles  jeunes  fil-  Alhënee  le  bonheur  de  deux  pavsan- 


^«x.  ««. ,  7™'  auroiLs ,  sur  qui  les  iiiies  aecocuaient 

re  de  1  église  re-  des  railleries  insultantes,  po^Taient 

js  enormitës  à  l'o-  à   la  faveur  de  leur  nudité,  se  faire 

avoir  loue  les  La-  valoir,   et  conquérir  le  cœur  d'une 


qu'un  père  de  l'egl 

proche  entre  autres  énormités „   ^^  auvcui  uc  icuniuuiLe    se  j 

racle  d'Apollon  ,  d'avoir  loue  les  La-   valoir,   et  conquérir  le  coeur  d 


cëdémomennes  :  femmes,  ajoute-t-il^  belle   sans  que  l'étoile   s'en   mêlât, 

qui  contentaient  la  nature  avec  qui  n'en  déplaise  à  Juyënal(i7).  CVtait 

bon  leur  semblait.  Oi/Toç  x*i  tÀc^Aa-  donc  se  prëcautionner  contre  la  lai- 

xccTai^fitfy  iTTAmt  yvf ttiKAC  ÀSim  oic  «y  deur ,  et  faire  en  sorte  que  personne 

*^ih()ù<n  fMyivfAiyttç.   Uic  idem  et  La-  n'échappât  aux  traits  de  l'amour,  et 

cœnasmuUereslaudat^licentersecum  ne  pût  se  plaindre   d'être   lësë  dans 

quilibuslibet  uiris  commiscentes  (i4).  son  marche,  pour  n'avoir  pas  eu  la 

(C)  Il  prétendait  que  ces  montre  de  la  marchandise.  Mais  nV- 

usages  exciteraient  les  jeunes  gens  a  tait-ce    point    introduire    dans    un 
se  marier.-]  T^OMS  apprenons  de  Plu-  commerce   où   l'honnétetë  doit  ré- 
tarque  que  Lycurguc  prescrivit  cette  gner ,  les  prétendues  commodités  des 
éducation  et  ces  nudités  aux  filles  ,  fieux  de  prostitution  qu'Horace  a  tant 
afin  qu elles  donnassent  de  lamour  cele'bre'es? 
aux  jeunes  garçons  (i  5).  O était  en- 
core   une    amorce ,    dit-il ,    pour    le  Hegihus  hic  ma  est;  vbi  equos  menamur, 
mariage ,  je  parle  de  ces  danses  et  apenos 
de  ces  combaU  que  ces  jeunes  filles  •  {iZ^^'^V  "*•/'/»«*"  ("'  '»p')  ''"<'" 

r*.      •      ^   y       -^  ^  1       f^  Molu  fuUa  pede    est  ,     emptorem    indueat 

ainsinues,jaisaient  devant  les  jeunes  hiantem^ 

gens   qui  étaient  attirés  ,    comme  dit  Çubd  pulchrœ  dunes ,  brève  quod  caput,  ar- 

jRlaton.  non  par  une  nécessité  eéomé"  __         duacervix. 

.'                   •     *   _               f          -^  -     I       y  _  if  oc  ilU  rfcle  ,  ne  cornons  optima  Lrnceit 

tnque^  mais  par  une  nécessite  plus  for-  ConumpUre  oculis  :  ffrp^e/cœaorfiUn, 

te  encore,  et  qui  trient  d  un  attrait  d  a-  Qua  mala  sunt ,  specles  :  6  crus,  S  bnuhui  : 

mour,  Lycurgue  considéra  peut-être  _          vemm 

que  le  nombre  des   belles   femmes  '^''^S"  '^;*/^^;*  •  ^'•"'*  '^'"■^  »  «^  P'^'  '*»• 

étant  partout  fort  petit  ,   en   COmpa-  Matronœ  prnùrfaciem  nil  cemere  possis. 

Caetera,  ni  Catià  est,  deinissti  veste  tegettù'. 

(i3)  Jnslin.  ,  lib.  II I^  cap.  IV,  ^^  inlerdicta  pelés,  vallo  circumdtua  (nam  te 

''   (i4)  Tlieodor.   de  Graec.  Affect. ,  serm,  X,  HocJacU  intanum)  nudim  ùbi  ùnn  qfficieai 

pag.^lo.  res: 

/■^ç^*u•_     ^       *         '_^'"_^— ^         CusUtdes ,  lecliea,  eini flânes  y  ■parasilœ . 

(«5)  Hî  ^.y  ot/y  ic*i  T*t/T*  ^*po(/*»'r.-  ^^  ,^^,  J,^,^  ^^,;^,^  ^^  ci^u,i!!u^ païU, 

xd  îrpoc  yoijuLoy  xtya  di  tac  Tro/Ltiretç  «ray 

frAfBiyav,  ka)  toLç  Àtto^uthç,  Kett  rovc  {\^)  A  Vénus  aux  belles  fesses. Yia.\hnrvyf» 

ÀySvdLç  iv  o-^u  tSv  vg«v  ,  ÀyofAtyui  o»    'A^poSirrf.  Athen.^  lib.  Xfl,subjînem.  Onur 

yiùtJUttflKOjiç,    ÀXX*   CMVTIXfltîç  («C    ^JJ«y     n  rapporté  cf lie  histoire  avec  }*lusienrs  aUfra- 

l    TTx/»/rM«  ^     J'»M^*,^„>      V,  f    «''on*,    comme  on  le  fera  voir  peut-être  dam 

0    nheiTUV)    AyetyKAtç,    Et    quanquamhi    quelque  article.  ^ 

quoque  ad  nupUas  erant  sttmuli ,  pompas  dteo    ^       ' 

virginum^    vesUum  detractionem ,   certamina  ,  (*?)  •   •  •  •  Polum  est  et  pnrtibus  ilUs 

qua  inspeetantibus  adoleseentibus  peragebanl ,  Quas  sinus  abscondit  t  nam   si   tibi  sidem 

non  geometricis  sed  amatoriis  (  ul  ail  Plato  )  cessent , 

eon/Hihtijr.  Pliitiircli. ,  in  Lycorgo  ,  f^ag.  48.  Se-  NU  faciet ,  etc. 

ioa  la  irer>ioti  de  M.  Dueier  ,  pag.  146.  J»*fn   ,  »«t.  TX,  %-t   3». 


LYCURGUK 


223 


PlurimM  •  ^um  invideant  pwh  apporere  tibi 


rcm* 


jtllera  nil  obstal  t  Cois  tibi  penè  videre  est 
Ut  nudam  t  ne  cnioremalo,  nesilpedelurpit 
Metiri  poisÎM  oeulo  leUus  :  an  tibi  mavis 
I ntidias  fieri  f  preliumque  auelUer  antè 
Quàin  merctm  ostendi  (18)  ?..... 

N'était-ce  point  inspirer  aux   filles 
Teffronterie   des  yeux ,  qui  est  pire 
que  reffrontcrie  des  oreilles  ?  C'était 
le  moyen,  dira-t-on  ,  d'e'mousser  la 
pointe   d'une  curiosité   qui  est  fort 
rongeante.  Mais  cette  prétendue  rai- 
son n'a  pas  empêché  les  nations  ciyi- 
lisces   d'inspirer  au  sexe   beaucoup 
d'horreur  pour  les  nudités  en  pein- 
ture; et  voici  un  lé^slateur  de  La- 
cedéraone  qui  laissait  voir  aux  ieu- 
nes  filles  les  nudités  en  orisinal.  Il 
faut  l'envoyer  à  l'école  des  Komains 
(19).  La  curiosité  dont  je  parle  a  été 
délicatement  touchée  par  M.  de  la 
Bruyère.  «  Tout  le  monde  connaît 
»  cette  longue  levée  qui  borne  et  qui 
»  resserre  le  lit  de  la  Seine ,  du  coté 
»  où  elle  entre  â  Paris  avec  la  Marne 
»  qu'elle  vient  de  recevoir  :  les  hom- 
»  mes  s'y  baignent  au  pied  pendant 
»  les  chaleurs  de  la  canicule;  on  les 
»)  voit  de  fort  près  se  jeter  dans  l'eau , 
»  on  les  en  voit  sortir,  c'est  un  amu- 
»  sèment  :  quand  cette  saison  n'estpas 
»  venue,  les  femmes  de  la  ville  ne  s'y 
»  promènent  pas  encore;  et  quand 
»  elle  est  passée ,  elles  ne  s'y  promé- 
»  nent  plus  (ao).  » 

Denys  d^Halicarnasse  loue  les  Ro- 
mains d'avoir  constamment  voulu 
que  les  atblètes  eussent  des  ceintu- 
res :  l'ancienne  Grèce  avait  pratiqué . 
la  même  chose  ;  il  le  prouve  par  des 
passages  d'Homère ,  et  il  dit  que  les 
Lacéaémoniens  furent  les  premiers 
auteurs  de  l'abolition  de  cette  sage 
coutume,  et  il  nomme  le  Lacédémo- 
nien  qui  commença  à  paraître  en- 
tièrement nu  aux  jeux  olympiques 
de  la  i5*.  olvmpiade  (ai).  C'est  une 
remarque  qui  flétrit  cette  nation.  Il 
faut  ajouter  que  la  nudité  des  athlè- 
tes fut  cause  sans  doute  qu'il  y  eut 

(18)  Horat.  ,saC.  II,  Uh,  I,  vs.  85. 

(19)  NU  dictu  fœduM  vùiif M*  hae  limîna 

tangat , 

Intra  quœ  puer  est « 

Juvenal.,  sat.  XIV,  vs.  44* 

fao)  La  Bruy&re  ,  Caractirei  on  Mœara  cle  ce 
^«clfl  ,  pag.  a6'i,  a(tg  de  ta  huitième  «édition  ^  à 
Pari 


\(k^. 


(ai;  Dionyi.  Haiieani.,  lit.  Fit,  e.  tXVl. 


des  lois  qui  condamnèrent  à  être 
précipitées  du  haut  d'un  rocher  tou- 
tes les  femmes  qui  auraient  la  curîo- 
sité  ou  la  hardiesse  d'être  specta- 
trices des  jeux  olympiques  (aa). 

(D)  IL  voulut    que    les  maris  ne 
s'approchassent  de  leurs  femmes  qu'a 
la  aérohée ,  et  qu'ils  se  levassent  de 
cette  table  auec  une  bonne  partie  de 
leur  appétit.  ]  Je  me  servirai  encore 
de  la  traduction  de  M.  Dacier  (a3). 
«t  Ceux  qui  se  mariaient  étaient  obli- 
»  ces  d'enlever  leurs  maîtresses  ,  et 
»  il  ne  fallait  pas  les  choisir  trop  pe- 
»  tites  ni  trop  jeunes ,  mais  dans  la 
»  vigueur  de  l'âge  et  en  état  d'avoir 
»  des  enfans.  Quand  il  y  en  avait 
»  quelc{u'une    d^cnlevée  ,    celle  qui 
»  faisait  le  mariage  la  prenait,  lui 
»  rasait  les  cheveux,  la  vêtait  d'un 
Il  habit  d'homme  avec  la  chaussure 
»  de  même ,  et  après  l'avoir  couchée 
»  sur  une  paillasse,  elle  la  laissait 
»  là   toute  seule   sans   lumière.   Le 
»  marié,  qui  n'était  ni  ivre  ni  éner- 
»  vé  par  les  voluptés,  mais  sobre  à 
»  son  ordinaire ,  comme  ayant  tou- 
»  jours  mangé  à  la  table  commune  y 
»  entrait ,  déliait  la  ceinture  à  son 
»  épousée ,  et  la  prenant  entre  ses 
»  bras ,  la  portait  dans  un  autre  lit. 
V  II  demeurait  là  un  peu  de  temps 
»  avec  elle,  et  s'en  retournait  en- 
»  suite  modestement  dans  la  cham- 
»  bre  où  il  avait  accoutumé  de  cou- 
»  cher  avec  les  autres  jeunes  gens ,  et 
»  continuait  toujours  de  même,  pas- 
»  sant  les  jours  et  les  nuits  avec  ses 
»  camarades ,  et  n'allant  voir  sa  fem- 
»  me  qu'à  la  dérobée ,  et  avec  toutes 
»  les    précautions   possibles  ,    pour 
»  n'avoir  pas  la  honte  d'être  aperçu. 
»  La  jeune  mariée  ,  de  son  cote,  ne 
»  s'épargnait  pas  à  chercher  des  ru- 
»  ses    et  des   stratagèmes    qui   leur 
»  donnassent  le  moyen  de  se  trouver 
31  ensemble  sans    qu'on  les  vît.  Ce 
»  commerce  secret  durait  quelque- 
»  fois  si  long-temps  ,  que  très-sou- 
»  vent  des  maris  avaient  des  enfans  , 
»  avant  que  d'avoir   vu  en  public 
»  leurs  femmes.  Toutes  ces  diificul- 
n  tés  ne  les  accoutumaient  pas  seule- 
»  ment  à  la  tempérance  et  à  la  sa- 
M  gesse  ,  mais  elles  leur  rendaient  le 
»  corps  vigoureux  et  fécond  ,  et  en- 

faïl  Paa«an. ,  Hb.  V^  cap.  VI. 
(93)  Via  da  Ljenrxne  ,  pag.  t47«  C'est  dans 
Plutarqoe  ,  pag,  48. 


3ia4  LYCDRGUE. 

M  tix*lcnai«iit  toujours  nooYelle  Tar-  en  cette  manière  (37)  :  c  Aprtt  avoir 
»  dvur  de  leurt  premiers  feux  ;  de  »  établi  une  si  grande  pudeur  et  un 
»  nuini^re  q«*iU  elaicnt  toujours  aus-   »  si  bon   ordre  dans  le   mariage ,  il 


»  si  amoureux  que  le  premier  jour , 
M  et  nullement  rassasies  ni  languis* 
w  «««us,  cimime  ceux  cnii  sont  tou- 
u  jours  pr^  tle  leurs  femmes  avec 
»  une  eulît^re  liberté ,  et  sans  au- 
»  eune  conlriftinle.  Car  en  se  quit- 


»  travailla  à  en  bannir  toute  vaine  ia- 
»  lousie ,  qui  n'est  qu'une  maladie  de 
»  femme  ,  en  faisant  passer  pour 
»  bonnéte  et  raisonnable,  non-seu- 
»  lement  de  chasser  de  son  ménage 
»  les  désordres  et  les  violences,  mais 


»  tAUt  ,  il«  *e  Uisiuiienl  Tun  ji  Pautre    »  encore  de  permettre  à  ceur  qui  en 
'   HU  iv*te  de  Uamme  Ir^rire ,  et   »  étaient  dignes  d'avoir  des  eufans 


UH   merwnUeux  désir  de   se  re- 

^  wùrs  »  le«  auteurs  moilemes  ont 

rsAi^vMuw»  iur  *NP  n^lement,  et  voici 

\H»  vi«Vw  a  dît  tottis  Guvon  (^4^.  Li" 

%^»  ^uv  »  ,V<î*/»ifeiir«4»  iMcrdenione  , 

ki,H*.u'«l  el  «/«^iimit  futf  /es  mariez 

•v\xN«AM'*«t  he^Hcimp  Je  plaisir  et  fo^ 

ù^h'  en  itur  maria^  ,  et  qui  du- 

i\«*^vhI  fî»it  h^n^furment  ,  et  quen^ 

^K'tish\*ùtmt  «*e*'  enfÀiu  jiî)rr  no&iu^ 

K»x     /»OMr  re  /♦un»  ùtjenait  ,  ^ue  /e* 

^Mnt*»  *H>  ei>McA4»s«iae4iMm^;  tmais 

«  ♦/*  js*  reif^vnmuetl  de  jour  en  quel" 

y««»  /leu  secfvl,  qu'ils  ^  frejxtenias^ 

s^>it  .  *Mr  la  %\4MfHé  wief  et  e» 

l^fîle  i^uMlile  «e  (n>ii««4/e  tmeil/eur 

^v»<«.xt  :  i«i«*$#  </••>*•  M-t«tJil  Je  cestefo' 

\\*-%^  !\m  me  s\t^othiissoit pas  tant  , 

«M>*v\  i^s  fen^n'nes  en  estorent  plus 

f^Ai'Unh.   il  r  «  une  autre  raison 

««MVV4  «  «ftir  /e  courir  ensemble  jour^ 
>>       '.*♦».        ^  _? »_  ^ 


> 

m 
» 
1» 
» 

» 
» 


en  commun  ,  et  se   moquant  de 
ceux  qui  poursuivent  et  vengent 
par  des  meurtres  et   des  guerres 
sanglantes   le  commerce  qu'on  a 
avec  leurs  femmes.    Un   vieillard 
donc  c(ui  avait  une  jeune  femme , 
et  qui  connaissait  quelque  jeune 
homme  bien  fait  et  bien  né ,  pou- 
vait ,  ^  sans  blesser  les  lois   ni  la 
bienséance,  le  mener  coucher  avec 
elle ,  et  l'enfant  qui  naissait  d'une 
race  si  ndble  et  si  généreuse ,  il 
pouvait  le    recevoir    et    l'avouer 
comme  s'U  était  à  lui.  D'an  autre 
coté  un  homme  bien  fait  et  bien 
né,  qui  vorait  à  un  autre  une  fem- 
me fort  belle,  fort  sage,  et  d'une 
taille  à  norter  de  beaux  enfaos , 
pouvait  de  même  demander  au  ma- 
ri la  permission  de  coucher  avec 

elle ,  pour  avoir  des  enfans  bien 
^.â».  ^^  \^i ^ ».     •    1      1 


miirHtrntjUjt  mespriser  la  femme ,  et  »  ùÀts  et  bien  formés,  qui  des  deux 
tn  tlcMtTr  4l\uitres  :  et  la  femme  de  »  côtés  viendraient  de  ce  qu'il  y  avait 
mesme  de  rechercher  un  autre  homr-  »  de  meilleur  et  de  plus  honnête. 
liK»  ^  et  cela  se  void  ordinairement  :  n  Car  premièrement  Lycurgue  pre* 
Mussi  qtie  donnons  trest^et  à  leurs  fre^  »  tendait  que  les  enfans  n'apparte- 
quenuttions  soutient ,  leurfaisoit  ne-  »  naient  ^  en  particulier  aux  pè- 
mmt>«lter  leur  amitié.  Etpourceste  »  res,  mais  à  Tétat.  C'est  pourquoi  il 
tMiM.te  les  enfans  et  filles  que  produi-  »  voulait  que  les  citoyens  eussent 
t\\%^Ht  ces  mariages,  seroyent  plus  »  pour  leurs  pères  les  plus  gens  de 
n»/»M*re«  el  valides  :  aussi  que  l'on  »  bien,  et  non  nas  les  premiers  ve- 
%'s*id  communément  ,  que  ceux  qui  »  nus  et  des  nommes  ordinaires. 
nî*H\cnt  du  coït  font  souuent  des  en- 
fsitts  mutilez  ou  imbecilles  (25).  Et 
\^>{>^ndant  commanda  y  que  les  enfans 
d\\>i\^beissans  aux  pères  et  mères  Jus' 
its^Ht  mis  dans  un  sae,  etjettez  dans  la 
m^r  ('i6). 


nus 

D'ailleurs  il  trouvait  beaucoup  de 
sottise  et  de  vanité  dans  les  ordon- 
nances qu'avaient  faites  sur  les  ma- 
riages les  autres  législateurs ,  qui 
cherchaient  pour  leurs  chiennes 
»  les  meilleurs  chiens,  et  pour  leurs 


» 


\}^)   Il  permettait  aux   vieillards    »  juroens  les  meilleurs  étalons,  n'é- 
uHk  0Vtiicnt  une  jeune  femme  de  la   »  pargnant  ni  soin  ni  argent   pour 
^^\»H»HHniquer  a  un  jeune  homme  bien 
t,^^  )  Plutarque  continue  son  récit 

^  • 

L'A  4^  tvMlU  Guyon,  dÎTencs  Leçons ,  tom.  ///, 

iV  ^Vm/VV«b  c#  auédit  Joabert,  tom.  f'///, 
«^jk.  «*Hit/«  «^'MiKLicivs,  remarque  {U)y 


s»» 


^,<  1^,  «4v  me  t\*Hfiens  point  travoir  lu  cette 


tr»  — —    o  ^v».. 

es  avoir  de  leurs  maîtres  4  et  qui 
9  renfermaient  leurs  femmes  dans 
»  leurs  maisons,  et  les  tenaient  M 
»  captives  ,  afin  qu'elles  n'eussent 
»  des  enfans  que  d'eux ,  quoiqu'ils 
»  fussent  souvent  insensés,  dans  un 

(a7)Platarcbiu,  m  LjrorKO,  pag.  48,   49, 
suiyant  la  version  de  Af.  Dader. 


LYCURGUE,  225 

»  âge  eaduc,  ou  valétudinaire.  Com-  pendait  de  lui  de  la  laisser  avec  ce 

»  me   si   ce  ii*ëtait  pas  le   malheur  second  mari ,  ou  de  la  reprendre.  Au 

i>  et   le   dommage   des  pères  et  des  lieu  que  le  Lacédémonien  ,  quand 

»  mères ,  que  les  enfans  naissent  ain-  quelqu'u^^  lui  demandait  sa  femme 

»  si  vicieux  et  défectueux  pour  avoir  pour  en  avoir  des  enfans ,  il  la  pré- 

»  e'té  engendres  de  personnes  tarées ,  uàt  sans  la  quitter,  et  son  mariage 

»  et  au    contraire  leur  bonheur  et  subsistait  .toujours  de  même;  encore 

»  leur  avantage,  ^uand  ils  naissent  bien  souvent^  comme  nous   V avons 

M  bien    faits  et  bien  conditionnés ,  dit ,  s'il  voyait  un  homme  bienfait 

»  pour   être  sortis  de  parens  bien  dont  on  pût  espérer  une  bonne  et  bel" 

»  sains  et  bien  robustes.  »  le  race ,  il  le  priait  de  lui  donner  des 

Bannir  la  jalousie  est  sans  doute  enfans ,  et  le  menait  a  sa  femme.  La 

délivrer  d'une  ^ande  et  affreuse  pe»-  note  marginale  de  M.  Dacier  mérite 

te  les  gens  mariés  ;  cependant  Lycui^  d^tre   rapportée.  Cela  est  vrai  de 

gue  était  bien  blâmable  de  la  chasser  Lycurgue  ,  dit-il ,  mais  il  ne  paraît 

par  un  remède  qui  était  pire  que  le  nulle  part  que  Numa  ait  eu  le  mime 

mal.  Elle  n'est  au  fond  qu'un  mal  dessein  :  il  serait  même  aisé  de  prou" 

physique  qui  a  ses  usages  dans  le  ^er  que  cette  communauté  des  fem- 

monde  (aS)  ;  car  elle  contribue  plus  ^nes  ne  commença  pas  a  Rome  sous 


sont  un  mal  moral.  Or,  selon  la  bonne  courir  à  d'autre  témoin  qu'à  Plu- 
morale  9  il  ne  faut  jamais  guérir  par  tarque  même.  Voyez  le  discours  qu'il* 
un  crime  ce  qui  n'est  qu'un  mal  met  en  la  bouche  d'Hortensius  ;  j'en 
physique.  M".  Dacier  (ag)  blâme  jus-  parle  ailleurs  (3i).  Bodin,  que  j'ai 
tement  Lycurgue d'at'oer^flm^étoii-  réfuté  en  ce  même  endroit,  ignore 
te  5orCe  a'honnéteté  et  de  bienséance  ce  que  Plutarque  impute  à  Numa  : 
a  des  vues  chimériques  sur  V utilité  s'il  l'avait  su,  sa  critique  n'aurait 
du  public,  comme  si  ce  qui  est  hon~  pas  tant  mérité  d'être  critiquée.  Il 
teux  pouvait  jamais  être  utile.  On  est  difficile  qu'un  auteur  qui  a  écrit 

{>eut  même  dire  que  ce  grand  légis-  autant  de  livres  que  Plutarque  ne  se 

ateur  bannissait  toute  sorte  de  poli-  contredise  souvent. 

tesse ,  en  donnant  lieu  aux  femmes  (E)  Les  enfans  qui  ne  semblaient 


défit -\ 

serve  parmi  toUs  les  peuples  civili-  »  les  mattres  d'élevei:  leurs  enfans  à 
ses  ,  le  genre  bumain  tomberait  par-  »  leur  fantaisie  \  mais  sitôt  qu'un  en- 
tout  dans  une  sale  et  brutale  gros-  »  faut  était  né ,  il  fallait  que  le  père 
sièreté.  »  le  portât  lui  -  même  dans  un  lieu 
Au  reste  ,  Plutarque  prétend  que  »  appelé  Lesché ,  où  les  plus  an- 
Numa  Pompilius  imita  en  quelque  ■»  ciens  de  chaque  tribu  ,  qui  y 
façon  Lycurgue.  Par  la  communau-  »  étaient  assemblés,  le  visitaient,  et 
té  des  femmes  et  des  enfans,  dit-il  »  s'ils  le  trouvaient  bien  formé,  vi- 
(3o)  ,  ils  voulurent  l'un  et  l'autre  »  goureux  et  fort ,  ils  ordonnaient 
hannirdu  mariage  toute  sorte  déjà-  n  qu'il  fût  nourri,  et  lui  assignaient 
lousie,  mais  ils  ne  prirent  pas  le  mé-  »  une  des  neuf  mille  portions  pour 
'ne  chemin  ;  car  le  mari  romain ,  qui  »  son  héritage  ;  et  si  au  contraire  ils 
aidait  assez  d' enfans  ,  et  qui  n'en  dé-  »  le  trouvaient  mal  fait,  délicat  et 
strait  pas  d'avantage  ,  donnait  sa  »  faible ,  ils  l'envoyaient  jeter  dana 
femme  a  celui  qui  n'en  avait  point,  »  un  lieu  appelé  Apothetes  ,  qui 
et  qui  venait  la  demander,  et  il  dé-  »  était  une  fondrière  près  du  mont 


.89 


(3o)  A,  Pcrall.  Lycargi  et  Noms,  pag.  76,         (3i)  Dan*  Tarûcle  Ho&TtMiiVf,  tom,  Fllt, 
teion  la  version  de  ât.  Oicier ,  pag.  36a.  pag.  aaS ,  cUation  (Sa). 

TOlktE  IX.  l5 


226  LYCURGUE. 

»  puisque  dés  sa  naissance  il  se  trou-  »  contraire  ,  les  mariaient  à  âonu 

y»  vait  compose  de  manière  ,  que  de  »  ans  et  au  dessons ,  prétendant  que 

»  sa  vie  il  ne  pouvait  avoir  ni  for-  »  par  ce  moyen  la  femme  plus  pure 

»  ce  y  ni  santé.  Cest  pourquoi  aus-  »  et  plus  chaste   ,  non  -  seulement 

»  si  les  sages-femmes  ne  lavaient  pas  »  pour  le  corps ,  mais  aussi  pour  les 

»  dans  Teau   les    enfans  naissans  ,  »  mœurs ,   s^accoutume   mieux  aax 

»  commepartout  ailleurs;  niais  elles  »  manières  de  son  mari,    ikinsi  Fan 

»  les  lavaient  avec   du  vin  ,   pour  »  est  plus  selon  la  nature  pour  avoir 

»  éprouver  s^ils   étaient   de   bonne  »  des  enfans ,   et  Pautre   plus  selon 

»  constitution  et  de  bonne  trempe  :  »  la  morale  ,  pour  bien  vivre  eo- 

»  car  on  dit  que  ceux  qui  sont  epi-  »  semble  en  bonne  intelligence,  dans 

»  leptiques  et  maladifs ,  ne  pouvant ,  »  une  parfaite  union.  »  Xe  partage 

»  résister  à  la  force  du  vin  qui  les  que    fait   ici   Plntarque     entre   ces 

M  pénètre,  meurent  de  langueur  ;  et  deux  législateurs  ne  parait  pas  juste, 

»  que  ceux  qui  sont  bien  sains,  en  et n^est guère  obligeant  poar  le  sexe. 

»  deviennent  d^une  complexion  plus  Cet  auteur  trouve  dans  Jes  règlemeos 

»  dure  et  plus  forte  (Sa).  »  de  Lycurgue  le  bien  physique,  et 

(G)  //  ne  permettait  point  qu'on  dans  ceux  de  Nu  ma  le  bien  moral. 

mariât  les  JiUes  dans  une  trop  gran-  N'est-ce  pas  dire  qu'après   l'âge  de 

de  jeunesse. "^  Écoutons  Plotarque ,  se-  douze  ans  un  bomme  a  sujet  de  crai&- 

lon  la  version  de  M.  Dacier.  «   Le  dre  de  ne  plus  trouver  dtans  sa  com- 

]>  temps  auquel  l'un  et  l'autre  (33)  pagne  ni  la  pureté  du  cœnr ,  ni  celle 

»  voulaient  que  Ton  mariât  les  filles ,  du  corps  (35)?  N'est-ce  point  s'ériger 

»  répond  aussi  à  la  manière  dont  ils  en  satirique  ?  Il  fallait  donner  tout 

»  les  élevaient.  Car  Lycurgue  ne  les  l'avantage  aux  lois  de  Lacédémone  ; 


»  que  la  compagnie  de  l'bommc  leur  des  enfans  ,  et  à  la  vie   des  raères. 

»  étant  donnée  lorsque  la  nature  la  Aristote   donne    sur    cela    quelques 

»  demandait ,  fût  plutôt  pour  elles  préceptes  fort  bien  raisonnes.  II  veut 

»  un  commencement  d'amour  et  de  (36)  que  l'on  ne  marie  les  HUes  qwa 

»  plaisir,  qu'un  principe  de  baine  et  l^^ÇC  de  dix -huit  ans  ,  et  les  garçons 

u  de  crainte ,  si  on  les  contraignait  à  l'âge  de  trente-sept.   11  remarcfoe 

»  avant  le  temps  :  et  encore  afin  que  que  tes  babitans  de  toutes  les  villes 

»  leurs  corps  fussent  plus  forts  et  où  les  mariages  se  contractent  entre 

»  plus  robustes  pour  supporter  les  de  trop  jeunes  gens ,  sont  infirmes  et 

»  erosseâses ,  et  résister  aux  douleurs  petits ,  et  que  cette  bâte  de  marier 

»  de  l'enfantement ,  les  enfans  étant  lait  mourir  en  coucbe  un  plus  grand 

»  la  seule  fiu 'qu'on  se  propose  dans  nombre  do  femmes.  Il  rapporte  tch 

»  le  mariage  (34)*  Les  Romains  ,  au  racle  célèbre  qui  fut  danné  aux  Tré- 

zéniens  ,   dont  le  sens  était  q^'di 


version 
sur 


sur  cet  enaroK  ,  rappone  un  passage  a  ariilOM,  ^trvtliri 

ouUvreVIIIdesVoXiiit^xkti^ohceUeAiifùiA^  exmiy 

oidoiinance  de  Ljeurgue  est  approuv/e.  qu  US   mounuent ,   parce    qu  ils  fTt- 

(33)  Cety^dire ,  Ljcurgne  et  Numa.  riaient  des  femmes  trop  jeunes ,  et  non 

m)'TwpïiAvKoùfywvi'nrtipouçKetilp-  parce  qu'ils  cueillaient  leurs  fn^^^ 

yiartç  fv/jt^ôovroÇf  o^uç  m  cjutKtA  Jio-  auant  qu'Us  fussent  mûrs  (37).  Ari^- 

fÂiiTHç  j(^  «rîïc  ^ùa-%atfy  Xàuitùç  ti  xeti  ^*-  .            ,        ,     .»  .1    t.    ,      .        .      --. 

*/-«    J.-uS.    .  -^v.        t       t                ^    ^ifi  tendum.velut  ad  nihil  aUud  nuberent^  ^f»"^ 

XtAS    Af^X»    /JAXXOV   «   /Xltrouç    KcLé<pùCou  «rf  panJnrfum.  Plutarch. ,  în  Numâ ,  ;r.  ;:,  ^. 

Vfpd  ^wni  fiM^of^huVyKtU  rà  «yw/*4T*  (35)  Owt»  -vÀp  «fr  fxâxiç'A  x*i  to  <r»"- 

KAt  VAcm^At,  œt  W  ot/^t»  àlKKQ  yAfAW  i^J  tS  yA/uoZyri  ytritr^At,  ita  poûnimm 

fAVtOty  N  Tfl  Twc  TtXiaTtaç  ipycit,  Ljeurgus  corpus  et  mores puros  ilUhaUtsque  in  muimmt^- 

maturâ*  et  viri  appetenles  eloeat^  quo  ea  eon-  ri  censenles  perventuros.  Pin  t. ,  ibidem, 

socialio  impeUente  jam   naturd ,   benevolenUee'  (36)  Âriatot.  ,  lib>   VU  de  Kepublicâ ,  f«f- 

et  amoiis  potiits  qtiam  çdii  et  timoris  eonlra  nor  XVI. 

turam  coactamm  estel  ingressic,  corporaque  (37)  Je  me  sers  des  paroles  de  M.  Dacier, 

firmiora  estent  ad  uterwn  Jerendwn  atque  eni-  Remarques  tiir  Numa,  pag.  4»i. 


1 


LYCCRGUE.  237 

tote  observe  que  les  en^^ns ,  qui  ne  JEqunre ,  nae  tauri  menUs 

sont  guère  plus  jeunes  que  ceux  à  qui  ^^  ^*'»"'«"»  iolerare  pondu». 

ils  doivent  la  vie,  n'ont  pas  de  res-       *.  '.  ;  ;  ;  ;  ;  ;  Toiieciip'idinem 

pect  pour  eux,  et  que  de  là  naissent  ImmitU  uvw  -.  jam  tibi  Uvidos 

cent  desordres  domestiques.  Voilà  un  Distinguet  auiumnus  racemos 

inconvënient  de  morali  ;  il  en  tou-  ,        Purpureo  .ar^us  colore  C4x). 

che  un  autre  de  même  espèce  ,  puis-  ^^^  î"***?"?   ^  «***  obligent  les  pnn- 

qu'il  concerne  la  chasteté.  "'Eti  iï  x*i  «es  a  négliger  cette  loi  ;  témoin   la 

^/»Àc   aw<t>ûo<riv»v  trvui^i^i   T<iç   ixcT^wic  conduite    de    Charles -Quint  envers 

ir,éi7^<tt7rp%TCvrii^<uç'tUoXùiç''or%pAiyÀp  Marguerite  sa   fille  natureUe.    Elle 

mcti  é'ùKodtn  lieu  XptKrifJLtiAt  rctlç  ruyow  »  «»'?*«  9^"«  ^«^  ^^  lorsaud  la  pro-- 

<ncui,    Prœterek  yerb   et  ad  tempe-  "»**  ?   Alexandre  de  Médicis ,  afin 

rantiam  adjut^at  elocare  paulo  œtate  ««  détacher  le  pape  Clément  VU     \ 

grandiores,  fidentur  enim  esse  in-  ^f*  intérêts  des  Français  ;  et  le  ma-       ^ 

temperantiol^s   ac  libidinosiores  eœ  nage  Jut  acheué  at^antqu  elle  en/edt 

quœ  waldèpuellœ  mbus  venereis  usœ  douze  (42).  Pour  le  dire  ici  en  pas- 

sunt.  C'est  aux  médecins  à  raisonner  sant ,  cet  empereur  violenta  la  na- 

sur  ces  paroles  :  mais  il  n'y  a  per-  tu^'e   d'une   manière  toute  opposée 

sonne  qui,  sans  aller  si  avant,  et  ^ans  le  second  mariage  de  Margue- 

sans  sortir  de  ce  qui  paraît  aux  con-  "te.  «  La  jeune  veuve  ne  fut  de  long- 

versations  ,  ne  soit  en  droit  d'assurer  »  temps  remariée ,  parce  que  Chai- 

qu'un   mariage  précoce  ne  permet  »  les  ,  qui  avait  trouve  son  compte 

point  à  la  pudeur  de  prendre  d'assez  »  dans  les  premières  noces  de  cette 

en 
femme 

libres  en  sa  présence ,  diminue  de  la  »  »   Cosme  de  Médicis  ,"  successeur  / 

moiUé  envers  celles  qui  ont ,  ou  qui  »  ^  Alexandre  ,    qui   la   demandait 

ont  eu  un  mari.  On  les  regarde  com-  »  avec    d  autant    plus    d  msUnce  , 

me  des  personnes  initiées  ,  à  qui  l'on  »  q"  A.  n  aurait  eu  par  ce  moyen  ni 

ne  doit  point  cacher  les  mystères  ;  »>  douaire  a  payer,  ni  dot  a  resti- 

de  sorte  que  les  filles  qui  se  marient  «  t"^'-   *-«  P^"**»  /'ai*  convenable; 

fort  jeunes,  n'ont  pas  le  temps  de  »>  mais  Charles  prétendait  acheter  par 

s'accoutumer  à  un  extérieur  sévère  ,  »  les  secondes  noces  de  sa  fille  1  a- 

qui  a  plus  d'influence  qu'on  ne  s'i-  »  m^^ie  du  pa^e  Paul  III ,  comme  il 

raagine  sur  l'intérieur.  Les  Romains  »  avait  acheté  par  les  premières  celle 

étaient  si  persuadés  du  mauvais  eflet  »  ^e  Clément  VII.  Et  de  fait ,  il  1  ac- 

des  discours  libres,  qu'ils  ne  souf-  "  corda  a  Octavien  Famese  qui  na- 


ces.  Puen  obscœnis  uerbis  nouœnup-  ^^  Menagiana      pour  faire  croire 

tœ  aures  returant  (Ao).  Le  conseU  que  c  est  celle   dont  M.  Varillas  a 

d'Horace  devrait  être  une  loi  partout,  voulu  parler  *.  «   Je  ne  sais  de  qui 

comme  dans  Lacédémone.  Voici  ce  ^^^^  Hor.i.,od.  v ,  fi*.  //. 

conseil.  ^,j  VariUaj ,  Histoire  de  François  I". ,  Uv. 

Nondiun  auhûeid ferre  jugum  valet  XTlt,  pag-  m.  387. 

Cervice;  nondùm  munia  comparu  f-k^  J)u  Bois, . 

(43)  VariUes,  Bisloire  de  François  I**.,  Uv. 

(36)  Virgo  de  convivio  abdieatur  ideb  qubd  XI 11^  P^S-  387' 

majoris  noslri  virginis  acerbœ  aures  venereis  *  ï,a  Monooie .  dans  le  Menagiana  de  1715, 

f^eabulis  imAiii  nolueruat.  Varro,  in  Agathone,  n,^.  III ,  paj;.  3ia ,  dit  que  Bayle  pouTait  sans 

apud  Noniam  Mart^nm  ,  Voce  Acerbum,  pag.  bésiler  reconnattre    qne    Varillas    n'a  point  en 

*"'  *47-  en  Tuc  d*aatre  épigramme  qac  celle  que  transcrit 

f  3())  Confire%  ce  que  dit  saint  Cjrprien ,  tom.  Bayle.  L'autenr  est ,  comme  le  dit  encore  Bayle, 

F//,  png.  3o6,  article  GvÂaiiri  ,  citation  (17;*  Jacqnes  Bonja ,  en  latin  Jacobus  Bugius.  Outre 

(40)  Varro ,  in  Agatbone,  apud  Noniom  BIÂr-  les  corrections  indiquées  par  Bayle  pour  les  a*. 

eellum,  Voce  Returare  ,  pag.  m.  167.  et  5*.  vers  ,  la  Monnoie  pense  que  dans  le  1*'. 


.^  LICURGUE. 

.^  «  ..4»4  Im4I(^  it|>iKrMiiiiH*  ^  mais  une  très-bonne  partie  de  la  gaieté 
«•If.  «M  4«vx  «M«U4«,  cil  l<«  Kujct  en  qu^ils  cherchaient  â  table.  Voda  h^ 
«;h(  iM4i«,  4 «•«««(*  I  raisons  qui  firent   que  cette  natira 

établit  cette  cootume.    Si    quelque 
,  .  .  » .  ^u.   ^t  *.     MtM,  M'MM»  «MNu,    £(»iBme  se  trouvait  a  on  festin     c'é- 
V  ^.  ^.-*^-^  Uit  une  femme  à  tout  faire.  Hle  a*. 


.«   ^.  ^..  -K-  ^^»  MMte  rlarait  par-là  que  non-seulement  ij 

.\.     u^,,  M..^    -.^  -*-^  *M-  •••ii*-«  aY  arait  rien  qoe  Ton  ne  pût  Sin 

.-.    u.  ur     «*.  «iÀ  ^ndWr  *■  .*•  P"=*fce,  mais   aussi  qu'elle 

,  1 .   ^.  *5***  *■■*  réâ|pMe  à  sonfiiir  tout  pa- 

tMmHfeCMl.  ^eqme    ulia    in   uirorum 

V  -.w  ,  .».   %     lria««^j.    •*.*»c  yift  lï*»  s^-m^tmoRs  mrtmmAi.hat  jnuUer  ,  jùa 

k    •   \. —  ,    •••   —».    .-     v'*«    •itk.v****  <»•«  jriivf»  «MB  MmJaienaodo,  t^erirn 

--    -•î'    .»«*-'.f':^   M  ff2«cajpe77ca^Mjc<:47).   Muret  cite 

i--*^— --     ».    »^»îi  *«c  à«?«s.  ««  tew   yirtiiigcj.   H  allègue 

-     .     .^  .   .-«.      '.^  .t»jr  A  rrTKMae  <çk  kàà  Thaïs  dans  Té 

. -~ — — -  •       i^w»-    i    aufc  "vs'M.-re  an  czvsixer  qoî  demandait  que 

-        r                    ^-.    K  «fc.Tr^  it  n>mg  ?-im|ihii  i  liât  do  festin  (48\ 

. ,    *    i  -  -  1.  .     ^     ■     ^cr^  .  X  siltr*rtÊ!  -3-  ^foe  Câcéron    rapporte 

'  »             .'  '•  <      *.  ^  .     %.      .u.  ti..u&.   :«r  ôc  Pjmpxuisaee  Je  B«bnas  que  Yer- 

.^  .     .^  ^.wfc^.»N..>>    .l'A    i>.u>  rt^^ni.  re»  wtLti  ^ânçpcîieKFkilodainos  bonr- 

w    ..^.v..^    .>^   :^   .£  AUK- 9^»-  ÇfTCfiii  dr  LtfBPKHine,   poor  un  des- 

0    V-.    .* ^'             .;  TK^iErsup-  itein  impudiçie,  t.<tf  beorceois  ,  Fao 

! . .  :-,     ._^    K  *•.     i-ae  j  aac  à  de»  |?rincipiii&  in  Eea  ,  ne  Tonlut 

.\   ....    .    *    ..***^,.K    .-    3r  crt  «r-  iamaifv  snaiirxT  çrie  a  fille  fût  amenée 

^..'-:    .\t  ^^     ▲   H.>w>.u>^it    tx^.U'ti.     Kq  à  la  cluanhur  eu.  rÎMtâw     comme  Ro' 

'«.M •-   «  *- î«r«  :w*«rteii«Ju,  brios  le  Bonfaaisiic.  PosteàqMiam  satis 

..     ^^..      .      *     ».♦'.«    »  i'vb»ervaU#>o  caltPe  rcB  Ruhru  niaa.  esi  :  QuœsOy 

il    ^  '--.  \^  Jt  «Munr  Aft»  «ii«^  d««  irKfuU^  PhiiodaaK^  atrmd  nosJiUani 

V*  '.:      A.  ;Krt*r  q<»<f  les  anciens  f^  f  swnumâ  .pmttiàiÈr ,    eljamid 

V     V  -  -'--.••-i.'-,a:îort  »sjiîirmentquele«  <»^<ïfa'*,  d  paras  taaety    abstupuU 

.->  1.  ixNA>Uî«Mrttt  t>OLnt  aux  fe»-  nomiais  ùnpntki  ^nt»  :  imstare  Ru- 

;«   ^    v^>  W>  bonune«  étant  ^JCAniia-  briiu:  ttimiUe^  xtf  ^Lqmid  r^sponde- 

L. .  ^  .  \  l'.a  1er  |>lu>»  librement,  il  <^tait  f^t  ^  negas^ù  morù  csaie  Gnecorum , 

!>_-.      .'i/Kile  qu^il  ne  leur  échappât  '^  <^  comdi>io  »i'iw—i  meetÊmberent 

.  \  ^    '  ^  ^  A]jt«.'rie«  <>pi>a6ees  à  la  pudeur.  fnuUereê  (4q)-  Vo«s  tvjvx  là  que  Phi- 

il>    I    luit-iit  donc  ofléns^  les  chastes  l^^mus  allègve  pctorVcs  raisons  que 

fi   ilU"»  iiii  vue;  et  s'ils  eussent  vou-  <^  n''^tait  pas  la  niwinsnt  ponni  les 

lu   Kl   lucua^er ,   ils  eussent  perdu  ^recs.  Qudqoes  saraMs ont  cru  que 

cette  excuse  fat  ta^v«tfêe.  jfais  Muret 

t\  f«v(  lir«  iain  firmiar,  et  dmae  àt  eHU  ftUê  leur  Oppose  le  temoûn^ge  d*un  crand 

U  u*  Ju.ii.«  4«.  voici:  orateur (5o),  et  a^Atln  le  confir- 

\  <lott»«  «M .  ve«Te  4e  Le«»4re ,  ^cr  par  les  paroles  de   Cornélius 

VAtMcmeal  pour  mot  vicoureus.  wr^   ^     ,           r~  ,7^    w    vkmticuu» 

A  viugi  iV|x.tt««  0jU«  q»i,  uop  jeu««iirop  '^«P*«  qu  <"»  »  pa  lire  a-dessus  (5i), 

t«a4r«,  et  par  celles  qn^on   peut   voir  au 

N>  peut  •«mir  ewor  ni  «oaU^er  m««  few  cUpitre  X   du   Vl«.  livre  de  Vitru- 

Hym«»,  qui  «M  offert  !«#  pl^.i»  U«  plm  ^^^T  "  «»*  P"  alléguer  qu'a  k  cour 

doux  même  de  Macedome ,  on  n'admettait 

Loraaue  pour  eux  \h\M*  de  gltee,  point  les  princesses  aux  festins  que 

Et  qu.  a-».  »oD  .rd«tir  me  e.  refu.e  toa«,  l'on  donnait  à  des  ëtranfiers    et  aae 

nelaH  :  ai  dan*  toa  c«nrU  pitie  troove  place,  «>M«ugcrr»,  ci.  4uu 
Aendt  moi  moo  premier  Afe  ou  moa  premier 

•P0"«'  (4?)  MnretM,  Variât.  Leet.,  fi».  F//,  «V- 

(i4)  Suite  du  Ménagiaai ,  pag.  197,  /Jî/ioit  (4»)  Tereni, ,  Ennacb. ,  œc  /f^.  «.  /. 

*^^ ('*'"'''     ..       p,          .^    „,  (49)Cieero    inVerre«,U./.c«p.XJff'/. 

(4^)  hamtnarib.  ,  Elog. ,  lih.  lll^  pag.  10,  tom.  /,  edU.  Grav. 

eJii   xd^  :  il  U  nomme  Bugiu..  ^5^)  jvbmw/  I.»u«. 

«K  r«»i^  J«  Luviii ,  rfan/  ce  volume.  ,^;  ^  citeiion  ($),         "  *  '  """"  ''''<»/'«« 


LYCURGUE. 


aag 


la  complaisance   que  l'on  eut  pour   paroles.    «    Qui   aurait   dit  que  les 

yles  députés  du  roi  de  Perse,  eut  des    »  femmes auraient  ajouté  le 

suites  qui  prouvèrent  que  Ton  eût    »  tabac   et  Teau-de-vieà  tant  de 

bien   fait  de  leur   refuser  ce  qu'ils    »  débauches  dont  elles  font  yanitë 

demandèrent;  car  dès  qu^à  leur  prière    »  depuis  plus  de  trente  ans?  Elles 

on  eut  fait  entrer  les  dames ,  ils  se    »  ne  portent  encore  que  des  barillets 

donnèrent  des  libertés  qu'il  fallut  pu-    m  d'eau*-de- vie  à  leur  côté  :  qui'  sait 

nir  à  coups  de  poignard.  Legati  bb-    »  si  avec  le  temps  elles  n'y  porte- 

nignè  earcepti,  inter  ^pulasychrietate    »  ront  point    de    barils.  »  Voilà  ce 

crescente ,  rogant  Amyntam,,  ut  ap-    qu'un  médecin  de  Paris  (56)  a  publié 

paralui  epularum  adjieiat  jus  fami-   dans  un  ouvrage  imprimé  l'an  1696 

iiaritatis ,  adhibitis  in  conuivium  suis    (5*]).  Si  Ovide ,  le  plus  commode  ca- 

ac  jilii    uxoribus  ,    «/  apud  Per-   suiste  de  la  terre,  est  le  directeur  que 

sas  habeH  pignus  ac  fosdus  hospitii.    ces  buveuses  ont  choisi',  elles  de- 

Quœut  f^eneruntfpetulantiùs  Persis  vraient  pour   le  moins  se  contenir 

eas  contrée tarUibus ,.  fiUu^  Amyntœ  dans  les  bornes  qu'il  a  marquées  : 

uélexander  rogat  patrem,.  rjespectu   il  veut  bien  que  les  femmes  boivent  ^^ 

œtatis  ac  grauitatis  suœ  abiret  convi-  mais  non  pas  qu'elles  boivent  trop. 

uio  ,  pollicitus  se  hospitum  tempe-   Il  les  en    détourne  par  la  menace 

raturum  jocos  y  etc.  (5a).  Enfin  Mu-   d'une  peine  qui  devait  être  pire  que 

ret  observe  que  les  Romains  se  con-   le  simple   deshonneur  ;   car  autre- 

tentèrent    d'interdire   aux  filles   la   ment   les   personnes  à  qui  il  parte 

liberté  de  se  trouver  aux  festins.  J'ai   n'eussent  point  considéré  comme  un 

rapporté  aillçurs  (53)  avec  quelle  se-  grand  mal  ce  qu'il  leur  annonce. 

vérité  ils    défendirent  aux  femmes 

l'usage  du  vin  ;  mais  au  temps  de  Sé- 

nèque   cette   coutume  ne  subsistait 

plus  :  la  corruption  était  si  grande 

qu'elles  s'enivraient  autant  que  les 

nommes.   JYon  mutata  fceminarum, 

natura ,  ditr-il  (54)  t  *«^  *^ita  est.  JYam 

cùm  firorum  licentiam  œquavennt , 

corporu7nquoqueuiriliumi>Uiaœqua- 

uerunt,  IVon  miniis perwgilant ,  non   Me  voilà  assez  loin  de  mon  sujet,  je 

miniis  potant ,  et  oîeo  et  mero  §^iros    m'en  rapproche  par  le  secours  d'une 

provocant  :  œquè  inuitis  ingesta  vis^   citation  qui  prouvera  ce  que  j'ai  dit  ' 

ceribusper  os  reddunt,  et  vinum  om-    touchant  la  diminution  de  respect  à 

ne  uontitu  remetiuntur  :  œquè  nivem    l'égard    des  mariées.    Le  thevalier 

rodunt,solatiumstomachiœstuantis.    d'Her ,  écrivant  à   une   de  ses 

On  peut  presque  remarquer  en  Fran-  cousines  qui  faisait  scrupule  de  se 
ce  une  pareiUe  métamorphose ,  s'il  marier  clandestinement,  lui  étale  les 
en  faut  croire  ceux  qui  y  voyagent,  commodités  qu'elle  trouvera  dans 
11  n'y  avait  noint  de  loi  qui  défen-  un  état  où  elle  sera  femme,  et  pas- 
dîtaux  femves  de  boire   du   vin  :    sera  encore  pour  fdle.   ^01*5  serez  j 

cependant  elles  ne  buvaient  presque   lui  dit-il  (59) ,  madame  de  la  F. , 

que  de  l'eau  au  temps  de  nos  pères  j    ^^   ^^  ^ous  appellera   mademoiselle 

mais  on  assure  que  depuis  un  cer-    de  Her p^ous  serez  encore  de 

tain  temps ,  elles  se  plaisent  fûrieu-  V aimable  troupe  des  filles  ,  qui  pa- 
sèment  aux  meilleurs  vins,  et  aux  raitront  vos  pareilles ,  et  le  sejj^nt 
liqueurs  les  plus  fortes  ;  et  il  est  à  peut-^tre.  Pous  pourrez  n'entendre 
craindre  qu'elles  ne  tombent  peu  à  point  certaines  choses  que  des  indh- 
peu  ou  même  rapidement  dans  les  crets  disent  Quelquefois,  et  il  vous 
excès  du  pays  conquis  (55).  Lisez  ces   sera  permis  d'en  rougir ,  au  lieu  que 

{5^)3u3Ûn,,lib.   FIJ,  cap.    m,  pag.  m.  (S6)  M.  Bernier    natif  de  BtoU. 

17a ,  ifjZ.  (57)  Jl  a  pour  titre   :   Réllesioas  ,   Peasées 

(53)  Tom.  Kl,  pag.  ^Sg ,  arllcle  Exuir a  ,  el  Bons-Mots,  Anecdotes,   par  le  slenr  Pepin- 
a(a(jon(4Q).  caotU  FojrejfjiapageSS. 

(54)  Seneca,  epist.  XCV  .  pag.  m.  3ç>4.  (58^  Ovid. ,  de  Arte  amato».,  Ub.  lll,  v-  761. 

(55)  PV«»,  tom.  ri,  pag.  «6e,  article  Eà-        (Sg)  Libres  do  cbevalier  d'Her. ,  ''*•  P-T*   » 
iii»,eiteliba(5S).  •  lettre  XLTI ,  pag.  %\5  ^  édition  de  HçilaniU, 


jfytitu  ett,  deceaique  magis  potare  puelias  , 

Cum   Veneris  puero   non  malè ,  Bacehe , 
Jaeis. 
Hoc  tfuoque  ,  quà  patiens  caput  e'st  :  animus.- 
que  peaesque- 

Constenl  :  nec^  quee  sint  tingula,  bina  vide. 
Turpe  jacens  mulier  mullo  madcjacta  Ljmoi 

Digna  est  coneubiuu  quosUbet  Ma  pati. 
Née  sotnnis  potitd  tutunt  succumbere  mensd: 

Per  tomnotfieri  muUa  pudenda  soient  (58). 


23o  LYCURGUE. 

si  votr^  mariage  était  déclaré  ,  il  me  perpétuelle  rebute  plus  les  yeux 
faudrait  que  uous  prissiez  un  air  un  qu'elle  ne  les  tente  ;  et  si  iH}us  met- 
peu  moins  innocent ,  et  plus  capable  ;  tez  une  fois  dans  t esprit  l'intégrité 
enfin  yous  consen^rez  toutes  les  mi-  des  mœurs  de  la  nation ,  vous  de- 
nauderies  de  fille  :  cela  sera  déli'  meurerez  persuadé  de  ce  bon  mot 
/. — .  — ~  ^^«...^?#>.„^»«  I  ^-  ^11^-  jg  Sparte  notaient  poin 

inéteté  publique  les  cou 

érulement  parlant  y  je  ru 

pas  que  leur  excuse  fût 

elle  leur  doit  tout    ce  qu'elle   est,    une  excuse  pour  nous  :  mais  enfin  il 

Vous  pourrez  les  mettre  en  usage  h  y  a  encore  aujouréPhui  quantité  de 

f  égard  de  M-  delà  F» mime  ,    lieux  dans  l'Amérique  septentriona- 

vous  serez  une  demi-fille  pour  lui;    U,  ou  les  femmes  paraissent  toujours 

et  tant  que  vous  ne  porterez  pas  son   dans  l'état  île  celles  qui  dansaient  a 

,  il  vous  restera  auelque  sorte   Sparte  ;  et  cependant  tous  nos  uoya- 

roit  d'être  un  peu  plus  composée,    geurs  assurent  que   le  crime  en  est 


nom. 
de  droit 


haut  et  clair,  ensuite  des  fiançailles  je  ne  vous  donnerais  jamais  bonne 
dans  les  formes ,  et  puis  des  noces  opinion  de  leur  modestie,  f^ous  en 
où.  tous  les  parens  vinssent  dire  des  croirez  bien  plutôt  les  satires  piquan- 
sottises  (6i).  tes  des  Athéniens,  et  ntéme  celle  d A- 

(H)  J'ai  quelque  chose  à  observer  .ristote,  qui,  tout  Macédonien  qu'il 
contre  l'auteur  de  Lacédémone  an-  était,  avait  demeuré  trop  long-temps 
cienne  et  nouvelle."]  Je  n'ai  que  trou    à  Athènes ,  pour  jn'y  avoir  pas  con- 


choses  à  lui  objecter  •' 
1®.  Je  voudrais  q"'' 


tâch<^  de  faire  Fapologie  de  la  nudité    qu'il  a  dit  des  Lacédémoniens  dam 

des  filles  de  Lacédëmone.  M.  Dacier    fe   second   livre   de   ses  Politiques. 

a  eu  le  goût  bien  meilleur  :  il   s'est    Quand  lycurgue  a  entrepris  d'in- 

haatement  déclaré  pour  le  bon  par-    traduire  a  Sparte  la  fermeté  et  la 

ti  ;  il  a  trouré  tyie  Lycurgue  sacrifia   patience  ,   c'est  une   chose  évidente 

les  lois  de  la  bienséance  ,  et  les  im-    qu'a  l'égard  des  hommes  il  y  a  réus- 

pressions  de  la  pudeur ,  à  de  faus*    si  ;  mais  il  s'y  est  pris  plus  négU- 

ses  Tues  de  politique.  gemment  du  côté  des  femmes  ,  car 

2®.  je  ne  vois  pas  que  Fapologie    elles  y  vivent  dans  une  mollesse  et 

soitfondée  sur  d'assez  bonnes  raisons,    un  dérèglement  général.   Il   ajoute 

C'est  ce  qu'oh  va  examiner  :  voici  les    que  Lycurgue  essaya  vainement  de 

paroles  de  M.  Guillet(6a)  :  Les  filles    l^s  réformer;  en  quoi  il  est  démenti 

de  Sparte  dansaient  toutes  nues  en   par  Plutarque.  Ce  qu'on  nous  dit  la 

public;  et  peu  de  gens  sont persua-    de    cette  habitude  de  l*œil ,   et  de 

dés  qu'il  ^    eût  de  la  modestie  a  ce    Pobjet  qui  dispose  à  l'msensibilité , 

spectacle.  "Je  m'imagine  que  les  La-    est  bon  et  solide  généralement  par- 

cédémoniennes  avaient  pourtant  leur  Jant,  et  c'est  une  des  remarques  de 

raison ,  et  que  la  chose  étant  toute   Balzac  contre  le  fameux  sonnet  de 

commune  parmi  eux ,  elle  ne  faisait   JoJ>.  L'auteur  du  sonnet  (63)   fut  ac- 

pas  dans  leur  âme  une  impression  '    '  i.     /-»*x       -.  — ;-: 


t  les  sales  désirs  qe  i  imagina-  »  compassion  ;    et   irameaiatemcni 

ûon.  L'émotion  ne   vient  que  de  la  „  après ,  il  désire  qu'elle  s'accoutu- 
nouveauté  du  spectacle.  Une  coutu' 

raKicItf  Go Axmi  ,  tom.  VU^  pag.  3o6.  *  \  '  " '  'i'ili..'- 

\^)  L.cW*n.on«  .ncienoc  et  noaTclIe  ,  pag.  Aecoutomex-voM  *»-/"• 

i§7  ,  éOidon  de  HolUnde.  D'u"  »»onirae  ^ui  «uffro  «l  •«  pUinl. 


LYCURGUE.  a3i 

»  me  à  voir  cet  objet.  Par  conséquent  où  de  telles  nouveauté  pussent  être- 
»  il  désire  ce  qu^l  craint.  Cette  ac-  innocemment  introduites.^  C'est  en 
»  coutumance  a  voir  devant  âter  à  vain  que  Ton  s^eiTorce  dVfTaiblir  le 
»  sa  dame  rém6tion  <|u'il  voudrait  te'moignage  d'Aristote.  Il  n'y  a  rien 
»  qu'elle  eût ,  il  la  prie  d'une  chose  de  plus  grave  et  de  plus  sensé'  que 
»  qu'il  a  témoignée  de  ne  vouloir  e  livre  où  ce  philosophe  parle  si  mal 
»  pas.  Il  prendra  la  peine ,  s'il  lui  des  Lacédémoniennes  (66)  :  l'esprit 
»  plaît ,  d  accorder  cela  ,  et  se  sou-  de  partialité  ne  parait  point  dans  cet 
»  viendra  cependapt  de  ce  vieux  ouvrage  ^  et  ainsi ,  au  lieu  de  dire 
n  mot ,  dont  l'université  retentit  de*    que   les  médisances  des  poètes  ont 


»  que  par  le  passage  des  yeux,  quand  des  poètes.  Au  reste ,  il  n'est  pas  vrai 

i>  ils  sont  une  fois  bien  assurés,  elle  que  Plutanme  ait  démenti  Aristote 

»  ne   saurait  être   surprise.   Quand  daojs  le  faitdont  il  s'agit.  Il  est  clair , 

»  les  yeux  ont  contracté  habitude  et  .quand  on  lit  avec  attention,  que  ce 

»  familiarité  avec  les  plus  étranges  philosophe  ne  parle  que  de  la  cou^ 

V  objets,  ces  objets,  de  farouches  tume  qu'avaient  les  Lacédémoniennes 
»  qiTils  étaient ,  devenant  apprivoi-  de  mattriser  leurs  maris.  Lycurgue 
if  ses  ,  et  entrant  dans  l'âme  comme  voulut  réformer  cela  ,  en  6tant  aux 
)>  amis,  ils  n'y  excitent  plus  de  tu-  femmes  l'empire  qu'elles  exerçaient^; 
>*  multe ,  çt  nçn  ne  s'émeut  â  leur  mais  n'ayant  vu  aucune  apparence 
»  vue.  A  force  d<p  voir  des  monstres,  d'y  réussir, il  se  désista  de  son  entre^ 
3>  ce  ne  sont  plus  monstres  aux  yeux  prise  (69) ,  sans  négliger  néanmoins 
»  qui  les  voient.    Les  spectres  me-  de  Êdre  plusieurs  rè^emens  qui  se 

V  mes  et  les  furies ,  armées  de  leurs  rapportaient  au  sexe ,  et  qui  le  ren- 
»  torches  et  de  leurs  serp^ns ,  per-  daient  très-propre  à  produire  des 
»  draie^  leur  force  -et  leur  horreur  enfans  robustes.  C'est  en  vertu  de  ces 
M  dans. notre  imagination,  par  Vaç,-  rè^lemens  que  Plutarcpie  a  démenti 
»  coutumance  de  les  voir.  A  plus  for-  Aristote  ;  mais  il  est  tombé  dans  le 
»  te  raison,  etc.  (65)..  »  Mais,  quelque  sophisme  que  l'on  nomme  ignoratio 
solide  que  puisse  être  cette  doctrine ,  Elencki  .*  u  n'a  point.su  de  quoi  il 
je  ne  sais  si  on  la  peut  appliquera  était  question.  Lycurgue.^' dit-il  <68), 
notre  sujet ,  puisque  les  filles  de  La-  régla  d'abord  tout  ce  qui  i:egardaU 
cédémone  ne  paraissaient  Qxies  qu'en  ,les  mariages  et  les  naissances  ;  ciW 
certains  jours  de.x:érémQni<Q  ,  et  .que  il  ne  faut  pas  croire  ee  que  dit  Aris^ 
le  reste  du  temps  elles  portaient  un  tote  j  qu'ayant  tenté  tie  régler  et  de 
habit  qui  ne  laissait  voir  que  leurs  réformer  tes  fommes,  il  jr  renonça  , 
cuisses,  pétrit  le  moyen  d'irriter  la 

corruption,  san&  disposer  â  l'insen*-       (66)  "Omi  yà,^  c»»  «"om?  ô*  yoyuoâiT»; 


sauvages  où  la  nudité  se  pratique.  K«^Mf  ^f oc  ««'«te^itv  «ixoKaaidtf ,  »«<  <rpv- 

Celles-ci  sont  de  tout  temps  en  pOS-  <^f p«>C.   Nom  énm.  touim  eivitatêm  lator  lêgmn 

session  de  cet  usage  :  mais^yCUrCUC  velUt  ad  toUrandot  ëtperfenndo^  labores  tfM 

intro4u«ù  k  M^té  dan,  une  ,iiie  >;s^r«;f,r».;j^;;'~n*"»:f?:^.r«7";^* 

ou  elle  n  était  pas    connue  ,    et  |^A~  negUsentem  te  prmhiùl.   Viintnt  enim  inleiftp&- 

dant    ff  ue    tous    les    peuples    voisins  ranUr  et  luxuriosh  ,  ad  omne  scilicel  intemve» 

ob8eryaK>nt  la   bienséance.    On   ne  rT/'d^K^il^ûârX' fc-l^iét"' 

saarait  donc  l'excuser.  Enfin,  la  ver-  (67)  rèU  /i  7*Tat«*«<,  ^ao-Ï  fùv  iyty 

tu   des   Américains  ,  si  ce  que  les  i^,;^„.îer*»  tof  Avxwf^yw  i^i  toi)ç  »•- 

voyageurs  en  disent,   est  véritable,  ^^^^  ^  «T' «tfTlxflowo» ,  àa^hai  ^*xi». 


Ariitotele»,  iib,   JI    de  Repoblica ,    c^p.   /A, 

(65)  Btkae ,  h  iafin  du  Socrate  cbrities,  pag.    pttf.  347-      *  . 

m.  142.  .  (69)  Plut.,  in  Lycurgo,  pag.  47.  ^ 


a32  LYGURGUE. 

ne  pouuanl  venir  a  bout  de  leur  li-  nomerides ,  ne  se  fondait  point  sur  ce 
cence  effrénée,  et  de  la  trop  grande  qu*elles  portaient  un  habit  si  conrt, 
autorité  qu'elles    avaient  prise  sur  mais  sur  ce  que  leur  habit ,  fendu  de 
leurs  maris.  Il  est  visible  c^ue  Plu-  chaque  côté,  laissait  Toir  lein:»  cuis- 
tarque  raisonne  mal  :  un  législateur,  ses.  C'est  Plutarque  qui  nous  donne 
qui  abandonne  Tentreprise  de  sou-  très  -  clairement    cette  raison  de  la 
mettre  les  femmes  à  leurs  maris ,  nV  raillerie  d^Ib^cus  171).  Je    mVton- 
bandonne  pas  pour  cela  tous  les  soins  ne   que  Cragius   ait   pu  commettre 
qui  se  rapportent  à  Véducation  des  la  faute  que  To»  va  lire.  £œ    (mo- 
mies ,  à  leur  mariage,  etc.  ;  et  néan-  lieres  ) ,  instituto  ueteri  ,  vestes   su- 
moins  Toici  Plutarque,  qui,  pour  prà    genua   decurtatas     defercbant. 
montrer  qu'Aristote  n'a  pas  eu  rai-  Undè  ^autojuutfii'tç  dictas  sunt  €tb  Iby- 
son  de  dire  que   Lycurgue  renonça  eo  poëtd,  ut  testatur  Plutarchus , 
à  Pentreprise  de  réformer  la  domi-  tanguant  quœfemora  nuda  ostcnde- 
nation  des  femmes ,  allègue  des  rè-  tint  (7a).  Peut-on  dire  qu'un  babit 
glemens  de  Lycurgue  qui  ne  tendent  qui  ne  ya  c[ue  jiisqu'au  genou   laisse 
qu'à  exciter  les  garçons  à  se  marier ,  voir  les  cuisses?  Le  haut  de  chausses 
et  qu'à  faire  en  sorte  que  les  enfans  crue  les  hommes  portent  depuis  tant 
soient  robustes.    On  trourerait  un  de  siècles  ne  prouye-t>îI  pas  le  con- 
million  de   pareils  sophismes  dans  traire  dans  toutes  les  variations  par 
Plutarque ,  si  l'on  prenait  la  peine  où  la  mode  le  fait  passer  ?  3**.  Il  «est 
de  les   bien  chercher. ,  Il    rapporte  pas  vrai  ,    généralement  parlant , 
dans  la  page  suivante  une  réponse  <jue  l'habit  des  Lacédémoniennes  fût 
qui  suppose  manifestement  cette  vé-  si  court.  L'autorité  de   Clément  A- 
nté  de  fait,  que  les  maris  â  Lacé-  lexandrin  est  mal  alléguée.  Cragius 
démone   étaient  dominés  par  leurs  ne  l'a  pas  prise  du  bon  coté.  Oi/J^^à^, 
femmes.   C'est  une  marque  que  Ly-  dit  ce  bon  père  (73) ,  vTrip  yoiu  jcec- 
curgue  ne  réforma  point  cet  abus,  ddt^c^    «re^c    AttKcthetç    ^etai   ^cL^hcvf 
Remarquez  bien  qu  Aristote  recon-  iç'ùfjo^eu  ttAXÔf  ùùJ'h  yaip  juApoç  ^toth 
naît  dans  le  même  heu ,  ^e  Lycurgae  À'Trvyv/umoîia^ett  yuyatKU  tt/7rpé^U .  Cesi- 
fit  des  lois  pour  la  multiplication  des  à-dire,  //  n'est  pas  beau  de  porter 
enfans  (69)*  des  robes  qui  n'aillent  que  jusquau- 
Ma  3".  remarque  est  sur  ces  pa-  dessus  du  genou  ^  comme  on  le  dit 


Sophocle  qu'une  femme  fa 

vous  l'apprendra ,  si  vous  voulez  voir  cune  partie    de    son    corps    quelle 

comment  il  a  décrit  celui  d'Mermio-  qu'elle  soit.  D'abord  on  voit  la  qae 

ne ,  dans  uh  fragment  que  Plutar^  Clément  Alexandrin  ne  prétend  pas 

que  rapporte;  il  était  si  court,  que  que    cette     véture   lacédémonienoe 

le  poète  Ibycusy  en  s'en  moquant,  les  laissât  voir  les  cuisses  ;  mais  qu'il  la 

appelait  Phaenomerides.  Il  est  sûr ,  blâme  de  ce  qu'elle  laissait  voir  les 


que  la  tunique  d  nermione  était  1  on  peut  conserver  a  ce  passage 

entr'ouverte ,  et  qu'elle  laissait  pa-  la  vérité  nécessaire ,  sans  supposer 

raître  les  cuisses  :  a".  Ibycus ,  appe-  que  Clément  Alexandrin  ait  préten- 

laot  les  filles  de  Lacédémone   Phas^  ai#  que  les  filles  de  Lacédémone  al- 
laient toujours  ainsi  vétae6  :  il  sufHt 

(«9)   Boi/\^ivoc  yêLù  ô   vofAoBirm  tic  qu'elles  çarussent  en  cet  état ,  auand 

*^«Vot/«  «v*!  Twic  2^*/>T.*T*ç,  ^/)o«C-  fllcs  allaient  à  la  chassc;  quand  cUcs 

ytrM  ^oùç  votJtac  «ti  ^miVoc/c  ^owt-  luttaient ,  on   quand  elles  faisaient 

6<l.t'n'AléetÇ»  fffam  dira  velUtUuorlegis  qnam  ,     ^  tr             •  j            ?             »     j    m  . 

ci^eis  ad  quampiurùnoi  Uberof  prLr»ando,.  V'^ ,  refnarqut  (B)    citaUonJB), 

ArisloteUs  ,  lib.  II  4e  Republicâ ,  cap.  IX  ^  '  ,/•?»)  Cragiaii  ,   de  Republ.    LMedasm. ,   lib. 

pag.  a47 ,  <?.>  J^'*  c«P-  'A,  pag.  m.  i55. 

(70)  LacérUmone  ancienne  et  nonveUe ,  pag.  (73)  Clem.  Aleuodr, ,  »^P«(Uf«go ,  /ifr.  // , 

i"-!,  eap.  X,  pag.  204. 
'  $ 


LYCDRGDE.  233 

{uelque  autre  exercice.  Or  ,  cela  ne  liers  pointus  {**) ,  et  ne  s'habillait  que 

;)rouye  point  que  leur  habit  fût  fort  de  petits  manteaux  courts ,  qui  ne  cou- 

sourt  :  cela  prouve  seulemeiit  qu'elles  taraient  que  le  haut  des  cuisses  :  Inerat 

\e  troussaient  jusqu'au-dessus  du  ge-  eiperegrinus  hahitus  in  nutriendis  co- 

Qou ,  afin  de  n'en  être  pas  embarras-  mis ,  in  calceandis  pedibus  rostratis 

$ées.  C'est  ce  qu'il  faut  supposer  ne-  calveis  ,  in  uestiendo  corpore  palliolis 

cessairement  ,    ^    —.-.:-«    — '—    —-.  ..:—,i: — :j:,.^.^^*^^*^^^^*:i.,.,/^ii\  m»:. 

veuille  accuser 


îiere  ignorance  ^ 

filles  de  Lacëdémone  une  longue  et  Lacédémoniennes  ,    ne  Tenait  point 
large  robe  ,   mais  retroussée  sur  le   de  ce  que  leur  jupe  était  trop  cour- 
genou  quand  elles  chassaient  :  te  ;  car  si  elle  eût  ressemblé  à  nos 
Cui  mater  medid  sese  udu  obuia  sihd,  culottes  de  page  ,  OU  aux  habits  dont 

Virginis  o*  habitunujue  gertns^  et  virgini»    parlent  Martial  et  DubraviUS  ,  OU  nc 


arma 


se  fût  pas  contenté  de  les  appeler 
StàKtuKM phœnomerides.  Il  n'y  a  personne  qui 

Naw^ile  hùmeritde'morehabiiein  suspende-   J^c  comprenne  fort  aisément ,  que  si 
ratarcum  leur   jupe  ,   qui    était  fendue  des 

^'"'^vtnUs  ^^'"^"^  **""**  diffund^re    Jeux  côtés  ,    sans  être  cousue  au  bas 
NcDAjTBwu'îroDOQu.iiiro.cotitcTAFniwi-    de*  fentes,  ne  fût  descendue  qu'un 
Tis  (74).  peu  au  dessous  des  fesses  ,  elles  eus- 

sent fait  beaucoup  pis  que  montrer 

"Tes  eussent  mar- 
ies poè'tes  ,  qui 
»^        VI        iw.  1-  ~     ^      ^         -T««x/ui.  «3M  v*c  fc«MKiB-là  plus  de  liber- 

ter  qu  il  ne  fût  long  ;  car  cet  auteur  té  qu'aujourd'hui  Se  s'eiprimer  gros- 
d  t  que  quand  elles  se  délaçaient  gièJemeit ,  leur  eussent  donné^une 
^T^  .*  un  certain  point ,  elles  ^pithète  beaucoup  plus  forte  que 
lai  saient  paraître  leurs  cuisses  de-  ^^^^  ^^jj^  àe  pùZmerides ,  mon- 
puw  leurs  pieds.  C  est  ainsi  qu'il  e^^^s  rfe  ciiiwes.  Il  n'est  pas  néces- 
exprime  {i^).  On  peut  donc  comç-  3^^^^  d'éclaircir  plus  amplement  cette 
wr  pour  une    chose  certaine ,  qu'a    pengg'e 

sufventle  îrompen^r^aiTo^  Au  reste   la  mode  des  habits  courts 
rait  dire  quelque  clîose  en  leir  fa-  fût  été  portée  a  déplus  grands  excès  a 
veur,àlMgard    du   raisonnement  la  cour  de  France  (*•),  si  ce  qu  on  lit 
qu'ils  ont  fondé  sur  le  fait.  Un  ha- 
bit pourrait  être  si  court,  qu'il  lais-  (*')C«i»>.tp«aiitti qu'il faU«tj^*iidre le c«^ 

Goi.».*-       «1  •  -cr       ^  eeurojtmtif  de  DubraviUS.  Lei  •oulienqu  11  ap- 

serait  voir  les  cuisses.   Voyez  ces  pa-  p«Ue  ra#fra<i  se  nommaiem  en  français  «ooliers  à 

rôles  de  Martial  ,  potUaines  ,  c*eat*ii-dire ,  à  la  potonaise,  espice 

Dimidiasque  noies  GelUea  paUa  tegU  (n6)  t  **«■««•■?>*»• .  dont  le  bec  était  recourbé  en  forme 

pf  #.A  ....    T\    i_  \  o    vy  /  de  prone  de  navire- «la  maniirc  des  patins.  Cer» 

eice  que  DubraVlUS  observe  des  mo-  uins  sabou  ont  retenu  quelque  chose  de  ce  ros- 

Ues,  qu  un  ^qÎ  ^q  Bohême  (77)  apporta  tntm  des  souliers  à  poufnines ,  appelés  d'ailleurs 

de  France  :  //  laissait  croître  ses  ehe^  •'""  P*'  Méaerai,  sur  l'an  i365  de  son  Abrogé 

vpwr  ■frx',^  1  1  -^  j  chronologique.  On  peut  Toir  sur  ce  mot  la  note 

^euxjort  longs  ,  se  chaussait  de  sou-    3,  ,„,  i^^ap.  Vlfdu  II*.  lirre  de  Rabelais. 

f  ,\  jf.  Rbm.  caiT.  • 

r  Si  ;'T5>ï-f^^neid ,  Ub.  /,  .»/.  3f4.  ^,g)  Dubrarius  ,  Histor.  Bobem. ,   lib.   XX  , 

"  f  EjcaXiÎto    i^  Ktù  0  Tav    iretfBiieùv    «V^  V»Uaiana ,  pag,  m.  61. 


A**Coi'. //«   «,.#^«.  j-    L  .         .•  .     .  française  en  fait  d'habits  :/*««/«  ner  ii<  l#mpa* 

»-«.■«/«  r^-^^ïr/'"*"?''  ""^  ^^rginum  "'pranetam  ^esUmentorum  nimiam  defotmi^ 

'olyUseû^„^S^r^  ?'*^'^  '"V^  ?'""*'  '«'•"»»  'cHptores  tradunt  :  ita  »|  ioculatoriam 

^^S'-^'^aJ,::::^^;^^^  ^^»^-B'^rrançosk.e.t^^  Cre. 

phanomeridéiM  —«^i-î-  .    i  i  '  d^  ii      "'"'^*^  diderun  non  defuuse  Mis  et  laseiviam  atque  su- 

»«»r.i;i    MuSî  fîî;?'  •'"/•.  ^?""»/?î^  perbiant,  quoUdiana  gentis  maU.  It^e  yel 

P«g.  85    '  ^^'  *"*•"'*•  '  ***•  ^'  *•  ^'^*  ^giistid]  uel  laxitale  l'item  breuitale  ,  ^I  Ion- 

(76)  MMrt:»i  m.    v^iir    i-i     F  gitudine  vettimeiUorum ,  Galli  setnper  peceant. 

{')-)\  J       j   \  *!"«'•"*•  XCIII,  lib.  /.  Apparemment  qne ,  comme  l'insinue  Gagoin ,  on 

'''  ^"*  "*  **  maison  de  Luxembourg,  ne  tarda  guéres  à  «e  lasser  de  ces  habits  courts. 


234  LYCURGDE. 

dans  im  auteur  italieu  qui  ayécu  ren  Cassius.']  Cela  paraît  par  ces  parole« 

la  fia  du  XV^.  siècle  était  vrai.  Il  d^Ammien  Marcellin.  yerùm  ille,  îl 

suppose  qu'un  Yoyageur  italien  dé-  parle  de  Pempereur  Julien, yudïcil^ia 

daigna  d'aller  en  France,  tant  à  cause  Cassiis  tristioret  Lyeurgis  causante 

que  les   Français  étaient  ignorans  ,  momenta    œquo   jure    perpenduu , 

qu'à  cause  que  leur  monarque  portait  suum  cuique  trihuebat ,  nusquam  k 

un  habit  si  court  qu'il  ne  couvraitpas  vero  abductus  y  acrius  in  caJumnia-l 

les  parties  qu'on  ne  nomme  pas.  Cur,  tores  exsurgens  quos   oderat  multo- 

obsecro  ,  trans  Alpes  non  projectus  ?  rum  hujusmo<j^  petulantem,  sœpè  de- 

Quod  scirem  Galles  maxime  stolidos  mentiam  adusque  discrimen  experuu, 

^sse  ,  corpusque  curare  magis  quant  dàm  esset  adnuc  humilis  et  privatm 

animum    colère    :  regemque    eorum  (i).  Plutarque  obserye  qu'on  disait  dr 

quamtfi*  splendidissimum  tam  breid  ce  Lycurgue  qu'il  trempait  sa  plume 

tamen  uestilu  incedere  ,  ut  pudenda  dans  la  mort ,  pensée  qui  ne  s'accor- 

non  velet ,  ac  si  cynioorum  sectator  de  pas  mal  avec  le  reproche  qu'on 

sii  instUutorum  (79).  faisait  à  Dracon  ,  d'avoir  mis  ses  lois 

»••• ,  qao:  qu'il  e»  toit ,  ik  p»«i».ient  encore,  P**"  *^5"*  '  ^^^  ^\^^  *^«  l'encre  ,  mû^ 

et  plus  ooe  iamaii,  six-TÎogtf  ans  «pris ,  paisque  ^^^*^  du  sang  (î).    ErXt  Si  tLaÙ  tw  fltnx 

le  roi  Charles  V  fut  obligé  d'en  hannirU  mode,  «ri»    <f»:/XAJUÏr  ,  »<ù   tii    xojLoùpymf  T-» 

et  d  autres  encore  non  moins  ridicules ,  par  édiU  a>»xxMltii      rT.»  i^^-^^^m  2^^,^^  • 

dont  parle  Méxerai ,  sur  l'année  .  365  :  et  cepen-  '^'l^^H*"  >  ««'f.  «f  «XA«rtî  cLTcLTTtLç,  en  xxi 

dant.  Uni  est  vraie  la  remarque  de  Gagnin .  le  '^"'^  O^^iç-af  tyioc/c  Xf^rtiv^  AuMAvfyn  w 

même  mode  des  habits  couru  éuît  de  nouveau  t*i\Alt  dxxâ  BûLVàir»  XP^^^'^a.  «ro?  x±XAtui 

sur  la  fin  du  XV«.  siècle  ,  suivant  le  témoicnage  TT^J,;^  ^w^-.         *^^-         •  ^'f^   Z. 

ocnlairedeJoviruPontan.  Bbm.  CUIT.  Urbis  eUamcustooia  ei  mandata Jmt. 

(79)  Jovian.  Ponianu»,  wscftaiofo  Aaiooio*,  et  maleficorum  comprehensio.  Quoi 

pag.  m.  n5i.  quidem  omnes  expulit  ,    adeo  ut  so- 

LYCURGUE ,  orateur  athé-  ''^T'^ Â'^J!f^'"* \''^'^. 

„•  „     i»!    j     T  I  .  S^^  ^^  contra  malos   scribere ,  ta 

nien  ,  fils  de  Lycophron  ,  et  pe-  quicalamumnonatrafnento  sed  morte 

tit-fils  d'un  autre  Lycurgue  que.  imbueret  (3).  Diodore  de  Sicile  le 

les  trente  tyrans  firent  mourir,  représente  comme  un  accusateur  très- 

florissaitenmêmetemmanpni?-  P^^",*^*/*}'  "^«^5?^  »  ««^.^^  P^'^ 

fui  Lr- 

quot^it 

reniait|T!e 

^        concenie 

U'^)  «;«^^«Ç?  «««  f'nplois  pu-  %^  jy^^p^  ,^^  comment  quel- 

Wics  {a).  Ce  fut  un  juge  tout-a-  ques  fautes.  ]  i«.  Il  fallait  dire  en  gé 

fait  sévère ,  et  qui  va  de  pair  avec  itérai  qu'il  chassa  tous  les  malfaiteon 

le  préteur  Cassius  (A).  On  parle  ^^^'  **  *®°  simplement  tous  Us/ai- 

assez  amplement  de  lui.daL  le  ^/J^^Ï'atSt^^î.'^.':: 

supplément   de   Moren  ;    mais  exercices,  ni  qu'il  ait  étët?^s-*oi«^ii< 
non  pas  sans  commettre  quel-      ...       „     ,,.     ...   ^«,, 

—  /•      *         rn%       AI  *«       «        (i)  Amm.  Marcellm,  tift.  XXIf.  cap.  UX, 

ques  fautes  (B).   On  le  confond  F«>.«.3a».  .«v        . 

quelquefois  avec  Lycurgue  le  lé-  ^  ^')  a«^*J»ç  vç-tpùit  tvJoMpumv ,  «ire» 
gislateur  de  Lacédémone  (b).       •  ^'  ^l  *'J"*'^'^«  ««^  «fti^lxai o«  roùç  tv*«« 

N    y  Q  ^p<t3U»^  typtt^ii,  Poitmodumlepidi^aàDt' 

(a)  PluUrchos,  in  ViU*  decem  Rhetorum.  "'"'7  '«"^SJ"*  '>'^con"n  rwn  au^unemo  «^ 

p^^  JJA,  *  ^"p^um,  ,,^,^ fe^r^x.  PluUrcb. ,  m Solone ,  pag^.  87,  E. 

/ANT  -j     V       .      -     »         .«.,..  (3)  Plutarchns,  in  Vitii  decem  '  RhcCoraai , 

{,0)  L.mdenbroch .,  in  Âmmian.  Marcellin.,  pag.  8ii. 

m.  XXIT,  cap    /X.  et  Conadus  ,  in  Cicer.        (ù)*l\i  Jlf  muoirâvrot  if  to7ç  Kvywt  ma- 

pour  Lyaitgw  de  Lacedemone  cebu  qufil  aussi  Dcnjs  d'Halicamasse ,    in   Ceasori  Trt 

/a//ai/  prendiie  pour  VoraUur  athénien,  Scriptorum .  pag.  m.  191 ,  igB. 

t  k\   rf     ^  ,  (5)  Cicero ,  ad  Atlicum  ,  epîst.  XIII ,  hjk.  I. 

(A)  Ce  /ur  M»  7ii^c  tout-a-fait  se-        (6)  PluUrque,  in  Vitia  decem  RhmUtnm ,  « 

ï'ène ,  et  qui  ua  de  pair  avec  le  préteur  sert  du  moi  »*»o*/^oç ,  malcficu. 


LYDIAT.  235 

imqueun  dans  les  jeux  qui  se  celé'  de  la  1 1 1*^.  olympiaide ,  mais  il  <ltait 

nient  en  présence  du  peuple  ;  3i^.  Il  Pun  des  plus  fameux  orateurs  que 

i  fallait  pas  dire  que  quand  il  se  fit  ceux  d'Amènes  refusèrent  de  livrer  à 

)rter  au  sénat  pour  y  rendre  lui'  Alexandre  (i  3).  Quel  âge  ne  faudrait- 

éme  publiquement  un  compte  exact  il  pas  lui  donner  quand  il  mourut  , 

;  toutes  ses  actions,  elles  furent  si  estait  de  lui  qu'Aristophane  a  parlé 

uées  de  tout  le  monde  ;  il  ne  fallait  dans  sa  comédie  ?  Ce  poète  faisait-il 

is ,  dis-)e ,  déhiter  cela ,  sans  obser-  mention  de  gens  obscurs  ?  5<*.  Quand 

iT  au'il  s'ëleva  un  accusateur  dont  on  dit  que  sur  le  témoignage  de  Dé' 

rëiuta  les  calomnies  (7)  ;  et  il  ne  mosihène  les  fils  de  Lycurgue  furent 

liait  point  passer  sous  silence  qu'il  bientôt  remis  en  liberté ,   on  déclare 

it  accuse  diverses  fois  (8)  ^  4^.  Les  manifestement  que  Démosthène  të- 

fthéniens,  s'il  en  faut  croire  le  Sup*  moigna  de  leur  innocence  ;.  mais  cela 

lément  ,   le  regardant  comme  un  est  taux.  Il  e'tait  alors  en  exil ,  et  il 

ersonnage  qui  auait  en  lui  quelque  écrivit  aux  Athéniens  qu'on  les  blâ- 

hosededitfin,luiconsacrèrent,après  mait  du  traitement   qu'ils  faisaient 

z  mort ,  un  Ibis  (  oiseau  d'Egypte  aux  fils  de  Lycurgue  (i4)'  Là-dessus 

imblable  h  peu  près  a  une  cicogne) ,  on  les  relâcha.  Ce  ne  fut  point  parce 

e  même  que  le  hibou  auait  été  con'  que,surle  témoignage  de  Démosthène, 

jicré  à  Aénophon.  C'est  n'entendre  on  les  crut  injustement  accusés.  6^. 

ien  dans  les  paroles  de  Plutarque ,  11  ne  fallait  point  citer  Hérodote  , 

ir  quoi  l'on  se  fonde  5  voici  comment  qui ,  étant  mort  avant  que  Lycurgue 

myotles  a  traduites  :  On  surnommait  rat  au  monde ,  n'a  pu  rien  dire  de  lui. 

ycurgus,  I bis ,  qui  est  une  cigogne  La  citation  de  Pausanias  est  souffra- 

oire ,  et,  disait-on ,  communément  a  ble ,  quoiqu'il  n'ait  dit  (  1 5)  qu'une  pe- 

ycurgus  VIbis,  a  Xénophon  le  Chat'  tit^  partie  de  ce  qu'on  rapporte  ^  mais 

uant.  Cepassaçe  de  l^lutarque  (q)  est  n'avoir  pas  cité  Plutarque  ,  c'est  une 

D  fort  mau  vais  état  ;  mais   il   est  omission  qui  ne  se  peut  pardonner, 
ourtant  aisé  de  voir  qu'il  ne  signifie 
•as  ce  que  Ton  débite  dans  leSup-       («')  D'*^*  Sicul.,  Uh.  XVII,  eap.  XV. 

élément.  Le  docte  Henri  Valois  nous  p)  Si»'»/'*  ri'*/ 1'"",»*"***''"  ®^''  ^' 
idera  à  l'entendre  :  Undè  (10),  dit-       ^''^  '^•'"'"  '  ''*'  ^'  ''"*•  '»* 

I ,  etiam  Ibis  cognominatus  esse  ui-  LYDIAT  (Thomas),  Anglais  de 
ietur ,  quoa  sciUcet  ut  Ibu  anffues  ,  .  ,  ,.  ^\        "    /     ., 

ic  ipse  noxios  ciues^  et  peregrinos  «ation  ,  publia  quelques  écrits 
xpelUreu  Aristophanes  in  Auihus  au  commencement  du  XVI*.  * 
V.  i3g6  )  :  siècle ,  dans  lesquels  il  attaqua 

*iC»c  hwMÙfym^  x*j/j«<|>»vTi  ivxrtpis.  fos  sentimens  de  i^caliger  ,  et 
Quanquàm  scio  scholiastem  ejus  cog'  ^COX  d'Arîstote,  etc.  (A).  Scali- 
lominis  aliam  afferre  ^causam,  quod  gÉ?f  se  fâcha  fort  Contre  luî  >  et  le 
cilicet  Mgypto  oriundus  ,  aut  quod  réfuta  avec  beaucoup  de  hauteur. 
ongis  crunbus  esset  Lycurgus.  oed   xt  1       n     i  '         î.  j 

lo^^tram  sententiam  confxrJare  uide-  ^oyez  les  Prolégomènes  de  ses 
ur  Plutarchus  in  Lycurgi  Rhetoris  cauons  chronologiques.  Il  y  mit 
Vitâ:  ubiet  uersum  illum  Aristopha-  une  ëpîgramme  grecque  (a)  qui 
lis  adducit,  sed  mendosum  (ti).  Il  ^3^  (^^^  désobligeante  pour  Ly- 
ne  vient  un  petit  doute.  Cette  comé-    j-^/^i-    •/•*?  '^       v"^ 

lie  d'Aristophane  fut  jouée  l'an  II  de*  diat.  Celui-ci  fit  de  nouveaux  livres 

a  91».  olympiade  (la)  i  et  Lycurgue  contre  Scaliger  ,  et  sur  quelques 
lon-seulement  était  en  vie ,  l'an  II    autres  matières  (B) ,  et  mourut 

m  7l^1^  '  **  Rx""  '  r*'  ^^  *  ^'  *  L«cl«"  observe  qu'U  fallait  dire  XVQ. 

(9)  Ibidem,  pag.  sls,  /).  ^«^7 ." »  P",*^^'^ .^^î«  remaroue  qui   est 

(10)  aest-àdire ,  parce  qu'il  accusaU  aigre-    *'^J^*;«;  Chaufepie  ajouU  quelques  parli- 
neni  et  arthmment.  culantes  a  cet  article. 

(«i)HtDrie.V«lmin»,înàmim«n.M»fc«llra.,  (**)  Vossius  en  trowa  la  version  latinr. 

th.  XXri ^  cap.  IX,  pag.  m.  3ai.  dans  Pexemplaire  de  Scaliger,  et  la  publia. 

C")  ViiU  Sam.  Petttr  Miscdlaoea,   lih.  I ,  f^ojre%  ,  tom.  VIIl,  pag.  266,  la  remarque 

"P-  X.  (O)  de  t article  Hôspital  (Michel  de  X), 


^^  LYDIUS. 

le    3   d'avril  1646,  à  l'âge  de  thëoloçie  le  jouet  des  athf5«.  JGTa^ 
soixante  et  quatorze  ans  (b).  quaquam  ratus  oporure  me  conutt 

tumesse  eo  quod  tmlgo  soUtumeue^ 
(*)  Witte,  inDiar.  Biogreph.  msponderi   ad   hujusmodi  do^mià 

dansliJ^lif/  ^^Z^"**.  ^<^riU..,,,   hliorum  contraria  ,  scUicet  uerm  «I 

mentirrC  ^„' ^-    "•  f^jiK,/"»   ««!>««  l'origine  les  fonUinesN. 

ZnuL^l  .  ^  ■P'VF&ctio  artno-  treScaUger,  et  sur  quelques  «m 
ZTLt.T'"^  ""^  "'  conrfi«/o«-  m««ii««f]  C'est  ce  .^i  p.ratep 
c««*£^  „^^  '  •■  '""•  '"^'"  *  >«  !"'«  q"e  je  ▼"»  donner  ,  rtW 
Saril  J?""  n"  "?«'.'»«'»  ««^e*  «  ne  piniJt  aucune  trace  da«!  U 
*teMar„m  iïem  Duquuiuo  phjrsioh-   bibliotQque  du  .ieur  Konig.  Zfef* 

nïr^/wtT^°"''"î  '^""'^'^  gÙB Isagpgicorum  ,  à  Londres , .&>;, 
com^  JiS^^^"-   9"^^'"   ''"''*»*   "O'^to  hùcusgue  contk  Scaligtm 

ri^m»/ ^•^-  ''■''5''"''".^*!?>'''«-  "«"  ^i^»-* ,  la  même ,  ifeo ,  b-J* 
r«,m»^^.^ '' *"*"'*"?"'"'    min,„ni,  làméme,    .foi  ,  inXi 

««ywe  i^ne  sûbterraneo  juxth  genui-  LYDIUS  (  MaKTIN  ) ,  ministrt 
namanuquitûs  receptajn  earum  sen-   de    l'évanffile      avant  auiUé  le 

AT.  ir fut  imprimé  à  Londres  l^^^^^mat  à  cause  des  persecD- 
i6o5,  W-80.  L'auteur  déclare'  tions,  se  retira  au  Pays-Èas,laD 
son  avis  au  lecteur .  mi'il  «'»  «.^    .  /Ï-A    -.*  i\,* r J.—  -«  tWo- 


Lydiat 

Tan 

dans  son  avis 

souffrir  que_ 

dtt  les  gens 

rence  entre 


jcuce  entre  la  matière  céleste  et  la  "*^^*'>  ^^  "  avau  eie  pnntip«y 

matière  ëlémenUire  ,  et  qu'on  allé-  collège  de  la  Sapience ,  à  He/rf«- 

f  dL''cwJ?^"J^i'ti'^"''î.',  ^"'^^7  ^^'•g  '  avec  Zacharîe  Ursm(fl).H 

±eî:  i^&4tue^^^^  ;-a  J-  fils  qui  furent^ j 

(2).  Il  soutient  que  c'est  rendre  la  ^^^^'    i^^LTHASAR  LydIUS,  iaine, 

(.)  sc.ii,ér.n. ,  .oce  Lydi..'  commença  d'exercer  son  m'^ 


LIÉBAUT.  23^ 

>re  k  Dordrechl ,  vers  l'an  160 3,    primés  ensuite  m-  la.  2°.  Agonistica 

t  mourut  Tan  1620  (*).  Il  com-  ^'^^'^-  „^'*- ^^^r""*  ^P^rsio  ad  ffùto- 

1       _   i-       ^  /AN        *       X  »"««"*  Jrassioms'^Jesu-Christi.   Outre 

3sa  quelques  livres  (A),  et  eut  eela  il  a  fait  un  livre  intitule  ll^ 

uatre  fils  qui  furent  ministres,  gium  gloriosum  ,  et  un  dialogue  de 

'aîné  s'appelait  Isaag,  et  mou-  Cœnâ  Domini. 

it  ministre  de  Dordrecht ,  lais-  ^?*  héritiers  ont  quelques  ouvriges 

Cl                   'tut  quiln'avaitpointpubliës.M.vanTil 

int  un  fils  nomme  Matthied,  Ministre  et  professeur  à  Do^tëcht, 

ui  est  mort  ministre ,  environ  ayant  vu  le  manuscrit  du  Syntagma 

an  i685  ,  et  qui  avait  une  belle  sacrum  de  Me  militari,  et  celui  de  la 

ibiiothéque.  Jaques  Lydius  ,  se-   aissertation^e7i*r«we/i«a,  les  jugea 

1  £1    j     Tî  1*1!  '4.'      •     "^gï^es  de  voir  le  jour ,  et  conseilla  à 

ond  fils  de  Balthasar ,  a  ete  mi-   «n  libraire  de  les  publier.  Ce  conseil 

istre  de  Dordrecht  ;  et  a  com-   a  été  suivi ,  comme  il  paraît  par  le 

osé  divers  livres  (B).  L'autre  fils   volume  imprimé  à  Dort ,  1/2-4°  ,  Tan 

e  Martin  Lydius  s'appelait  Jean,  l^^/  '^"'  *^^  ti^^-^  i  JgcobU  Lydii 
1  ^  "^        •    •  5       «  n   J        oyntagma  sacrum  de  Re  mUitan  r 

1  exerça  son  ministère  a  Oude-  ^ec  non  de  Jurejurando  Dissertatio 
vater  en  Hollande ,  et  publia  Philologica  :  Opus  posthumum  et 
plusieurs  ouvrages  (G).  Ses  deux  ^"f^^^^  «ruditione  commendatum,  cum 
ils  ont   été  ministres.  Il  n'y  a  ^^"P*  ^"^'^  ^{^S^ritissimè  incisis  , 

.     .    A.  •    ^    j     r      -Il  •    Ç^o^  ^^nc pnmum  ex  tenebns  eruit , 

)eut-etre   point    de  famille   qui    notisque  éustrauit  Salomon  ^an  Til 

lit  fourni  plus  de  ministres  que  iheologus    Dordracenus,    Voyez  le 

:eller-Ià.  journal  d'Utrecht  (  3  )  ,  et  celui  de 

Leipsic  (4). 

(6)  Henn.  Witte,  Diar.Biograph.,  pari.  (C)  Jean  Ltdius  publia  plusieurs 

%  pag.  36.  out^rages.^  Il  fît  imprimer  à  Leyde  , 

f  K  s  M                    T  *'^"  1010  ,  un  livre  de  Prate'olus  in- 

(  A  )  Balthasae  Lydids   composa  titulë  Concilia  Ecclesiœ  Christianœ  , 

,?m^"'     io'^'-^A?^^^^'*/^"''^''"  «t  y  joignit  sa  critique.    Cinq   ans 

lûmes  m-8°. ,   intitules  JTaldensia  ,  *,rés  il  publia  dans  la  même  ville  la 

VJI  \  ^««^^'^^«'o    ^erœ  Ecclesiœ  vïe  des  f  apes  ,  composée  par  Robert 

iemonstraiaex   Confesswmbus    Ta^  Barnes  et  par  Jean  Baléus  f  et  conti- 

t^^??-   ^'  .^^A^T':"''*;    ^"^  }"'  nuée  jusques  à  son  temps.  Il  était 

21  ^"Vi?P?™^  n    T""^^!^^  '  ^  ^^^  *'*"*«"r  ^«  ^«"«  continuation.  Il  avait 

ni     '  .^*  î  ''"'''^  f  Dordrecht  1  année  donné  une  édiUon  de  Nicolas  de  Clé- 

auteur  sont  :  Faculaaccensa  Histo-   „n  glossaire. 

nœ  fraldensium  ;  jYovus  Orbis,  seu 

Nai^igaUones  primœ   in   Americam      (3)  *V«~' çctoft.  1697 ,  pa^.  488  et  w^. 
(j\  ■'^  (4;  ^ense  junio  xfjgS ,  pag.  949. 

poè'iucs  qu  11  puoiia  en  uamana ,  m  , .       .  .  ^^  .      _ 

ae  son  Roomschen  Uylenspiegel  (a) ,  ris ,  au  XVI*.  siècle  ,  avec  quel- 

jmçrimé  à  Dort ,  l'an  167 1 ,  i/l-8^  ;  que  sorte  de  succès.  Il  y  épousa 

«nais  VOICI  deux  ou  trois  livres  qui  NiV^l*»  l^ffAnnA  ¥     r,,,:    à*  •* 

te'moignent  qu'il  était  Versé  dans  les  ^     ,  ^    ,  ^T^    A^  ,     %^'^  '^" 

belles-lettres,  i"",  Sermonum  contai-  vaute,  et  h  lie  de  Charles  Etienne 

^alium  libri  duo  ^   yuibus  variarum  (A).    Il    publia    plusieurs    Hvres 

V^!^]^  '"'''**  '''',!}^'^''  '■«  ^^oreex-  (B) ,  dont  quelques-uns  furent 

'^^qûe%:i:±'':^^^^^^^    :  ^-<^-*«  -  ^-—  ^-^ es .  et 

^narrantur.  Ils  furent  imprimés   à    réimprimes    souvent.    Il    quitta 
"ort ,  l'an  1643  , 1/1-40.  On  les  a  im-  Paris  je  ne  sais  pourquoi ,  et  s'en 

(»)  Witie,  Dkr.  BiograjMi. ,  p€U-L  II,  p.  36.       ,  *  Joly  donne  quelipies  dëtaib  sur  Nicole 
i"J  Cett'k-dire ,  le«  Absurdité*  de»  papules.    Etienne  et  sur  ses  ouvrages. 


ti38  LIÉBAUT. 

retourna  dans  sa  patrie  (G) ,  ou  tëe  par  Mercklinus,  ne  £iit  roenttoi 

il  mourut  le  ne  sais  quand  *.  çiue  de  troU  ouvrages  de  Jean  Liébiot 

*  Thésaurus  sanitatis  paratu  facUu . 

'  Leclerc  remarque  mie  -  Liébaut  ëtait  en-  à  Paris ,  chez  Jacques  du  Pu j ,  i5;;  : 

•  core  à  Paris,  en  iSg'!,  et  signa  avec  les  de  prœcai»endis  ourandisque  ucrufit 

-  autres  docteurs  en  médecine  ÏActe  rap^  CommeiUarius  ;    Scholia    in    Jacm 

-  f;or««  par  Bayle  lui-même,  remarque  (B)  Uollerii    Commentaria     in    lib,  r,\ 

-  de   l'article   d'Antoine    Abelli.  .  Cette  Aphorismorum  Hippocratis  *.  Om 
note  contient  au  moins  deux  fautes  :  i».  1  ar-  ^,u%lië  les  plus  Cuneur  de  SCS  livre. 

ticle  Aolome  Abelli  (voye*  tom.  I,  p-  07) .       *  •    ^     -T      .    î^  ■ 

n'a  point  de    remarque  (B)  ;    2«.    /ans  U  5?  »<>°*  ««?»  H^^  traitent  des  mala- 

remarque  (A> ,  la  seule  qu'ait  cet  article,  W»   des    femmes  ,  et  ceux  quicoo- 

Bayle  parle  du  serment  de  fidelitë  prêté  i  Cernent  l'ornement  et  les  beautés  des 

Henri  IV  par  l'université'  de  Paris,  le  22  femmes.  Il  les  composa  en  latin.  IL 

avril  159^  ;  mais  il  ne  rapporte  pas  cet  acte;  furent  ensuite  mis  en  français:  mai- 

il  1«  7PP«VV- "^""V..**  7°^°'*  "  **  P*»**  le  traducteur  se  rit  oblige  en  gwl- 

372  de  1  Histoire  du  collège  de  JXavarre,  par  ^„-o    -««««.^*-^-  a  —    »    H    •  •   1 

t'       •  m  •         i.     i      ■»     •          .  j*^  qucs  rencontres  a  sauter  Joneûul 

Launoi.  Mais  on  chercherait  vainement  dans  7ts                        vi  ..^  ,,      î  ,&"^ 

cet  endroit  la  signature  de  Liébaut.  Launoi ,  ^^^  '  P^^^  *I4  "   ^^^^^  /*Ua  décrut 

2ui  a  transcrit  racle  même  du  serment ,  ne  ^^^  Choses  qui  eussent  choqué  la  pa- 
onne des  signatures  que  celles  des  professeurs  ucur.  I*fons  verrons  ci-dessous  quoc 
et  docteurs  de  Navarre.  C'est  dans  l'Histoire  ne  peut  pas  dire  que  Lie'baut  n^att 
de  l'Université  de  Paris ,  par  Egasse  du  Bou-  ët^  que  le  traducteur  d'un  médecin 
lay,  tom.  VI,  pig.  817,  que  se  trouve  la  italien.  Il  ne  fut  que  cela  à  regard 

;?^elrd/vVrrfilr'î/"iL^^  ^ÏJ*    ^'"°  ™^*ï«"''  allemand  nommé  Gas- 

la  peine  de  veriber  la  note  de  Leclerc,  la    — .««j  ixT^m  3      m.   -i    .      i   •  •• 

copiée  san;  rien  dire,  et  jusqu  à  la  fausse  in-  f*'^  ^^^^"^  '  ,^<>^*  »1    t»?^"»^»»  ei, 

dication  de   la   remarque  (B).  Voye*  ,  ci-  tj*»™?*"  ^«8  ^uatres  livre»  des  SecreU 

après,  la  remarque  (C)  et  la  note.                 *  ^^  médecine  et  de  Chimie  (6).  11  ent 

bonne  part  â  un  livre  d'agricalturr 

(A)  //  épousa  Nicole  Etienne ,  qui  qoe  l'on  estima  beaucoup  ,  et  dont 

était    savante    et  fille   de    Charles  on  a  plusieurs  éditions  (  7  ).  Cet  ou- 

Etienne."]  La  Croix  du  Maine  (1)  fait  vrage   est  intitulé  la  Maison  rustf 

mention   de  trois  ouvrages    qu'elle  ^^^c*  Charles  Etienne  en  fut  le  premier 

avait  faits ,  mais  qui  n'étaient  pas  im-  auteur:  Liébaut  son  gendre  le  retoa- 

primés.  1®.  Réponse  aux  Stances  du  «ha  et  raugmenta  notablement.  lUat 

mariage  écrites  par  Ph.  des  P,  {1)  ;  traduit  en  anglais  ,  en  flamand  et  œ 

a°.  Le  mépris  d^amour;  3°.  Apologie  allemand  (8). 

pour  les  femmes  contre  ceux  qui  les  Notez  que  la  traduction  française 
méprisent.  Jacques  Grévin  (3)  *  fut  ^c*  deux  ouvrages  dont  j'ai  parlé  ci- 
amoureux  d'elle  ,  et  la  rechercha  en  dessus  a  été  imprimée  diverses  fois- 
mariage  ;  et  comme  il  était  poète  , 

il  composa  une  infinité    de    vers  sur         *   ^^1  obserre  que  1«  lUndemut  nnatetu 

ses  amours,   et  à  la  louange  de  sa    S!'i?J!.*    /^''rr-*""  lï"^  inùùtuli.Jdoipk, 

la- 1  ^'i  -M.    /\i    ^  T        Dttfoeeii  de    febnbus   liber  I  leetionum.  M"» 

HlC0le,quil  nommait  Olympe.  Le  P-pilIon  ni  Éioy  ne  parlent  de  ce»  o»î«fe.  Lii^ 
volume   de    ses  vers    d'amour    eut   à     l>*ut*v>it  promis  un  Traité  sur  la  manière  <'<- 

cause  de  cela  le  titre  d'Olympe.  C'est   ?*'"  ^^  */^*'"  '  ""'•  *•  "r"''*  ■'•  P"  "  ^ 

M.i^.")/W?^^T'^    delà    Croix    du    '"('5]  ParlLnipU,  dans  UcH^,  Xliu^ 

Maine  (4).  Un  autre  emportala  proie,    la^re,  pag.  m.  ^43,  ajant  rap^rté ieuir^ 

car  cette  fille  ne  fut  point  femme  de     cautions  ^u'on  doit  observer  pour  Uver  la  stén- 

Jacques  Grévin ,  mais  de  notre  Jean    ^'  ^i  T"?!'  *'  '"!''*?«  S"«  ''«c<*  i^'"^ 

I  i«<hiiifr  "*  •"'*  altentè  .tans  stimale*  du  mesme  anoor  e» 

'  ^  KD)  Il  publia   plusieurs  Itures.}  La     t«n>p«  contenn»  :  et  qne  toua  deux  «e  coodoÎMit 

Bibliothèque  des  Médecins,  auemen-   f"  '*'î'"-  '*'°°  **  '°'^"*  *ï"'»*  «»'  <*«»«'t  «  « 

'        ^  livre  latin  ,  qni  eat  à  Trai  dire  awex  p«n  !">»- 

/.\  n:ui->.Li        «  ^w».  nwle  à  déclarer  en  françoif  pour  l'effrciiée  péfu- 

C.)  Bibhotbéqae  française ,  pag.  358.  lance,  de.  homme.  ,  nécl^MiîTtoulesfoi,  pTl» 

\V  t.  esi-a-dtre  ,  apparemment  Philippe  dei  génération  :  croyez  le  latin. 

°/a"ji#^j     .     ,    ,     .     ,           ,    „  (G)  Cet  ouvrage  d^  Wolpbius   *$t  en  Udn 

{ij  Médecin  de  la  duchesse  de  Perrare.  yoje%  la  Croix  du  Maine,  pag,  -xi^. 

*  Joly  obterre  que  J.  Grérin  éuie  médecin  (7)  CelU  dont  /«  me  sers  est  de  JTwien.f*» 

deU  ducbesie  de  SaToie,  et  non  de  la  dncbefse  David  Befthelin ,  en  1G66,  in  40. 

//xr-ÎI*'  Li        r         •  <•)  ^o^'*  Paeenissem»nt  au  lecteur.  F.  Aolb. 

(4)  Bibkotbiqae  rranfane ,  pag.  187.  Languicr ,  théologal  de  Bie'e  ,  en  est  Fautar. 


LIGARIUS.  239 

me  sers  dé  la  première  édition,    »  néve.  Ce  livre  de  la  maladie  des 

Liébaut ,  n'est  qu'une 
Marinellus ,  qui  l'a- 
italien  sous  le  titre  de 
^u  corps  humain.  Elle  est  de  Lyon  ,    »  la  Comara  (11).  »  Je  ne  sais  com- 

594-    Il  " 

[ans    cet 


les  caractères  de  la  beauté'  de  cha-    rit  a  Paris  cette  année  1 584  ;  car  s'il 

rue  partie  du  corps  ,  soit  à  Te'gard    demeurait  alors  à  Paris  ,  il  n^n  ëtait 

les  remèdes  qui  peuvent    rectifier   point   sorti   peu  après  la  mort  de 

es   accidens    désagréables.    Vous   y    Charles  Etienne ,  et  c'est  pourtant  ce 

rouverez  un  chapitre  (9)  de  lapuan-    que  signifient  les  termes  de  Gui  Pa- 

\eur  des  excrémens ,  etpremieremenf   tin.  Notez  que  Charles  Etienne  mou- 

ies  matières  fécales.  L'auteur  sou-    rut  l'an  i5o6  *.  Il  n'est  pas  vrai  que, 

:ient  que  c'est  une  chose  importan-    le  livre  de  Liébaut,  sur  la  maladie  des 

te  :  donc  ,  ajoute-t-il  ,  pour  rendre  femmes ,  ne  soit  au  une  traduction  de 

la  damoiselle  aymable  ,   en  tout  et    Marinellus.  Je  n  ai  point  la  première 

par  tout  belle  ,  et  accomplir  Sa  beauté    e'dition  de  l'ouvrage  de  cet  Italien  , 

de  toutes   les  perfections    que   Von   je  n'ai  que  celle  de  Venise .  oppressa 

pourroit  souhaiter  en  un  beau  corps  ,    Giovanni  Valgrizio,  1574»  inA^,  C'est 

nous  chercherons  les  moyens  pour    une  édition  augmentée  et  corrigée 

corriger  lafœteurde  ses  excrémens,    (la)  ,  et  qui  a  pour  titre  non  pas  la 

si  est  excessive.  On  serait  bien  ridi-    Comara,  mais  le  Médecine parienen- 

cule  si  l'on  se  plaignait  que  les  oreil-    ti  aile  infermita  délie  donne.  Je  l'ai 

les   délicates  sont  offensées  par  de    comparée   avec    l'ouvrage    de   Jean 

tels  discours  ;  mais  les  médecins  se-   Liébaut ,  et  je  l'en  ai  trouvée  très- 

raient   encore  plus  ridicules  ,  s'ils    différente.  Il  est  vrai   que  l'auteur 

avaient  égard  a  de  telles  plaintes.  Ils    français  dit  beaucoup  de  choses  que 

sont  obligés  d'écrire  de  cette  ma-    l'italien  avait  dites  ;  mais  après  tout 

nière  :  c'est  leur  métier  ;  les  mena-    on  ne  peut  pas  l'accuser  de  n'être 

gemens  du  père  Coton  (10)  ne  sont   qu'un    traducteur  (i3).    Marinello 

pas  leur  régie.  n'eut  point  les  mêmes  scrupules  que 

(C)  Il  s'en  retourna  dans  sa  pa-   celui  qui  mit  en  français  le  livre  de 

trie.  ]  Voici  un  passage  de  Gui  Patin.   Jean  Lielïaut  :  il  expliqua  en  langue 

«  Pour  ce  qui  est  de  Jean  Liébaut ,    vulgaire   cent   choses    qu'il    aurait 

»  c'était  un  médecin  bourguignon  ,    mieux  fait ,  ou  de  supprimer,  ou  de 

^  qui  ne  fit  jamais  ici  fortune.  Il   ne  décrire  qu'en  latin  (i4).  Merckli- 

»  était  gendre  de   Charles  Etienne,    nus  ne  connaissait  point  cet  ouvrage 

>'  qui  mourut  accablé  de  dettes  dans    de  Jean  Marinello ,  ni  celui  de  gli 

^  le  châtelet.  Après  cette  mort ,  Lié-   omamenti  délie  donne  ,  publié  pour 

»  haut  s'en  alla  mourir  à  Dijon  son   la  seconde  fois  par  le  même  auteur , 

»  pays  *.   Sa  femme  s'appelait  lîi-   Pan  i574- 

»  cole  Etienne  :    elle  était  nièce  du      ,    .^  .      ,_    ^/.^/.«t  r      . 

»  grand  RobertÉtienne;  lequel  quit-    jj^^HT'  CCXCVI.  w.  57a  du 

»  ta   Paris  après   la    mort  de   Fran-       «JotyrenuniaeqaeCli.  Etienne  est  mort  en 
»  Cois  !«»•. ,  se   voyant  privé  de  son    «564- 
»>  ton   maître  et  persécuté  par  les     .  <}»)  ^îi' '*»  ''^°"^'  fï'^^l*  ^''J"^';'  "' 

uiai>,B«.    V..    |^»,.o*,v«i.*.  I^a.  ^o    d*  Van  \9&l^  et  a  pour  titre  dans  le  Catalogue 
»  SOrboniStes  ,  pour  se  retirer  a  Ge-    d'Oxford  .-TratUtoditutte  rinCrmilà  délie  don 

ne  ,  corne  cnrani  dcbbono  que'  mali  che  potiono 

(9)  C*«t  le  XLIV*.  du  ///•.  livre.  .  «ciogliere  il  legame  del  matrimonio. 

(10)  On  Fa  loud  de  ee  tfu'il  um  d'un  trèa-        (,3)  ^0701  l'article  Marimbllo,  tom,  X. 
bonnÉte  biauem«nt  de  parole»  pour  exprimer  la       •  <,/^)  ^-oye» ,  par  exemple ,  lefeuiUet  tg  ver- 
towie  des  bêtes  a  laine.  rojre%  TApologie  de  Ga.    ,^^  ^j,  ^  j^ani^  des  conseils  à  un  mari  qui  n'a 

*J*»  P***  »«>•  point  d'en/ans,  et  qui  souhaite  éPen  avoir. 
*  Papillon  ,  dana  >a  Bibliothèque  de  Bourgo- 

(fie,  dit  que  P.  de  TEstoile  a  donné  la  date  de  *  v^  .  n  tttc  /r\  \      1*       a 

•  inort  de  Liébaut  dans  >on  Journal  de  Henri  LiLrAIllUa  (V^UINTUS),  llCUte- 

•  ni't'^J'u  ï*  '  ;  ^'***"V  ^^^'"«J.»»»»'  "'«"-   nant  de  Caïu8  Considius  qui  com- 

">»  ï  a  la  fin  dn  mois  de  jnin  i5g6)  sur  nne  i    •      1  19  t  r  *  î- 

-  pierre  oii  il  fat  contraint  d«  s'asseoir  en  la  me  mandait  daOS  1  AlFique  611  quall- 

■  GervaisLanrentà  Paris.  nEloT  dit  qne  Liébaut  .»     1^    ^^^ ^^^t        „>«^^„:t\«    «; 

n«irotleaiiaini5g6.  tC    QC    prOCOIlSUl  ,    S  acqUltta    SI 


a4o  LIGARIUS. 

biea  de  sa  charge,  que  les  habi-  que  Gicëron  prononça  pour  Tac- 
tans  du  pays  souhaitërent  pas-  cusé  cette  admirable  harangue 
sionnément  de  n'avoir  point  qui  changea  d'une  façon  tout? 
d'autre  gouverneur  que  lui ,  singulière  les  intentions  de  Jaks 
lorsque  Gonsidius  se  retira.  Ib  Cësar  (A).  Notre  Ligarius  fut  ab- 
obtinrent  ce  qu'ils  demandaient,  sous  à  pur  et  à  plein.  Il  ne  sepi- 
et  continuèrent  de  se  bien  trou-  qua  guère  de  reconnaissance . 
ver  de  la  conduite  de  Ligarius.  car  il  fut  l'un  des  complices  de 
Ils  voulurent  le  mettre  à  leur  Brutus  et  de  Cassius  (B).  J'aurai 
tête  lorsqu'ils  prirent  les  armes  deux  fautes  à  reprocher  au  père 
au  commencement  de  la  guerre  Rapin  (d) . 
civile  de  César  et  de  Pompée  ;  ^^^  y^^^  ^  remarqu;,  (A) ,  «^  ujb,. 
mais  comme  il  souhaitait  de  s  en 

retourner  à  Rome ,  il  refusa  de  (A)  Cicéron  prononça  pour  ligit- 

s'engager  dans  les  afiaires  publi-  ^'  *'*"*  admirable  harangue  ma 

^  o      ,    ,   .  ^  changea  ...  les  intentions   de  Jules 

ques.  On  le  laissa  un  peu  en  re-  césar,  ]  On  ne  peut  rien  ▼oir  de  pins 

pos  après  que  Publius  Accius  Va-  beau  que  cette  narangue.  PompoDÏos 

rus  eut  accepté  le  commandement  Atticus  en  fut  charme  (i)  j  Comâios 

(a).  Voilà  ce  que  Cicéron  expose   ^^^"^  *'  ^PP^"»  l'admirèrent    et 
V'      ,        1   -j^  >•!  1!*^    *^  en  envoyèrent  un  exemplaire  à  JaJei 

dans  le  plaidoyer  quil  fit  pour    c^sar  (a).  On  ne  peut  comprendre 

Ligarius.  Il  passe  sous  silence  les   pourquoi  le  jurisconsulte  Pomponios 

autres   choses ,  et  avoue  seule-    l'a  lo"^e  «i  maigrement  :  £xtat  Ci- 

ment  en  général  que  sa  partie  T^Z:T^'i^^Slr'p'^%'t 

avait  embrasse   les   intérêts   de  gario,  Budë  trouve  le  mot  satis  mû 

Pompée.  11  y  a  beaucoup  d'appa-  placé  devant  un  superlatif  :  on  loi 

rence  que  Ligarius  s'était  montré  répond  (4)  qu'en  plusieurs  rencon- 

fort  contraire  à  Jules  César   qui  ^^  ^^±,^^^'1^^^,  ^^'^ 

néanmoins  lui  fit  grâce  de  la  vie  Pomnonius  aura  donc  dit  ^ue  roni- 

(b) ,  après  la  défaite  de  Scipion  son  de  Cicéron  pour  Liganns  est  as- 

et  des  autres  cbefe  qui  avaient  re-  ^®*  beUe.  Or  c'est  un  âoge  dispro- 

nouvelé  la  guerre  en  Afrique,  ?;;Jirfu'v-m/^%rda„sl™r 

pour  la  cause  que  Pompée  avait  position  et  dans  l'action,  et  jamais 

soutenue.  Cette  grâce  n'empêcha  peut-être  le  succès  de  ses  harangues 

point  que  Ligarius  ne  se  tînt  ca-  ^®  ^"?  P\"s  insicne.  César  n'avait  pas 

fjUÀ  u^«a  A^  l'Tfoli'a  Qac  f..l>..Ac  ^*  dessein  d'absoudre  Liganus,  et  néaa- 
che  hors  de  1  Italie,  bes  frères  et   ^^^^^  jj  j^  g^  ^  ^,^^^„t  p'^  ^^  , 

ses  amis ,  et  nommément  Cice-  Tëpreuve  des  émotions  qai  s'éleTé- 
roQ  (c)  y  n'oubliaient  rien  pour  reut  dans  son  Âme  pendant  que  G- 
lui  obtenir  de  César  la  permission   jf ''^?  haranguait.  L  accusateur  fut  si 

j  *        j      ,  n^ Jt    ^*  •!«  lâche  de  1  issue  de  sa  cause,  qu'il  re- 

de  rentrer  dans  Rome  ,  et  ils  es.   ^^„^^  ^„  i,^„^^„  (g^  ^  ^,  ^,'J^^j^  , 

peraient  d'en  venir  a  bout;  mais  la  profession  du  droit  civil.  Voyons 
sur  ces  entrefaites  Tubéron  se  le  narré  qu'on  trouve  dans  l'ouvrage 
déclara  dans  les  formes  l'accusa-      , ...  ,,„:.*. 

.  if'         •  ^       i*    .       1  (i)  Ctcero,  eput.  XII  ad  Attacnm,/.  X///. 

teur  de  Ligarius.  Ce  fut  alors      (,) /d. ,  epUt.  xix e/»*d*«  i,^„. 

,n)Tinide  Cicéron.  in  orationé  pro  Q.     4^>x^/7»;°;^'^.^4\.^"«-  ''"-*  '^'  '"^ 

*fÂ)Hirtiu.,deBelloarricaao,p.  m.  467.     Jji)/<îr« /«  Nou.  de  Rnpcri ,  i.Po-po... 

ic)  Cicero,  epist.  XTV,  tib.  VT,  ad  Fami-        (5)  Pomponi»..  de  Orig.  Jarie,  Ub,  JlLeMp. 


LIGARIUS.  241 

d^un  jésuite  sur  la  comparaison  de  de  ruban.  Il  est  certain  que  Plntar- 

I>einosthéD«  et  de  Cicéron.  Consultez  que  s^est  exprime  aussi  fortement  que 

aussi  le  Chevraeana  (6).  ceje'suite:  on  en  pourra  juger  par 

«   Cicëron  .  .  .  entreprit  la  défense  ces  paroles  de  la  traduction  <r  Amyot 

'>    de  Q.   Ligarius  son   ami  ,  accuse  (8)  :  «  Et  dit-on  davantage  que  Quin- 

ï>    d'avoir  porté  les  armes  contre  Ce-  »  tus  Ligarius  estant  accuse  d'avoir 


»    sar 


,  cjuoiqu 


'il  fût  obligé  par  bien  »  porte'  les  armes  contre  César ,  Ci- 

î>    des  raisons  d'être  dans  ses  intérêts.  »  céron  le  prist  à  deffendre  ,  et  que 

»    César ,  qui  l'avait  déjà  condamné  »  César  dit  à  ses  amis  qui  estoient 

»    dans  son  cœur,  ayant  toutefois  une  »  autour  de   luy  :  Que  nous  nuira 

fort   grande   curiosité   d'entendre  »  d'ouir  Cicerou  qu'il  y  a  long-temps 

Cicéron ,  qu'il  n'avait  point  enteu-  »  (  9  )  que  nous  n'ouismès  :  car  au 

»    du  depuis  long-tempa,   à  cause  »  demeurant  Ligarius  est  quant  à  ma 

»    de  son  engagement  dans  la  guerre  »  résolution   pieça  tout  condamné , 

»   qu'il  venait  de  finir ,  dit  à  quel-  »  pource   que  je  le  tiens  pour  un 

M    ciues-uns  de  ses  amis  qui  voulaient  »  mauvais  homme ,  et  pour  mon  en- 

»   1  en  détourner  ,  qu'importe?  enten-  »  nemy.  Mais  Cicéron  n'eust  plustost 

»   dons-le;  la  résolution  est  prise  ,  il  »  commencé   à   entrer  en  propos  , 

M    n'en   sera  ni  plus   ni  moins  (*')•  »  qu'il  l'esmeut  merveilleusement  , 

3>  Mais  eet  orateur  parla  si  fortement  »  estant  son  parler  si  plein  de  bonne 

»    pour  la  défense  de  sou  ami  ,  cru'il  »  grâce  ,  et  si  véhément  en  affection 

y>  toucha  le  cœur  de  César ,  malgré  )>  qu'on  dit  que  César  changea  sur 

-n   la  résistance  qu'il  fit  pour  ne  pas  »  l'heure    de    jj^lusieurs   couleurs    , 

»    se  laisser  fléchir  :  et  Cicéron  ayant  »  monstrant  évidemment  à   sa  face 

»   dit  quelque  chose  de  ce  qui  se  pas-  »  qu'il  sentoit  toutes  sortes  de  mou- 


»  personne  :   et  comme  s'il  eût  été  »  car  alors  César  transporté  hors  de 

3>  enchanté  du  discours  de  Cicéron  ,  »  soy  tressaillit  de  toute  sa  person- 

>i  il   laissa  tomber  des  papiers  qu'il  »  ne  ,  de  sorte  que  quelques  papiers 

»  avait  entre  les  mains.  Il  ne  put  en-  »  qu'il    tenoit    luy  tombèrent    des 

»  fin  résister  à   tant  de  charmes ,  ni  »  mains,  et  fut  contraint  malgré  luy, 

»  à    cette  manière   fine  et  délicate  »  contre  son  préjudice ,  d'absoudre 

M  dont  il  le  loua  (*')  ;  et  quelque  ré-  »  Ligarius.  \)  Marquons  deux  fautes 

»  solution  qu'il  eût  prise  de  se  dé-  du  père  Rapin.  Il  suppose  que  César 

»  fendre  contre  la  rnétorique  d'un  n'auoit  point  entendu  depuis   long- 

»  orateur  si  puissant ,  il  fut  contraint  temps  Cicéron  :  il  se  trompe  :  car  il 

»   de  pardonner  à  Ligarius.  Je  ne  dis  n'y  avait  que  peu  de  m«^is  que  (Sicé- 

»  rien  d'une  pareille  grâce  que  Ci-  ron  avait  récité  devant  César  la  ha- 

»  céron  obtint  pour  le  roi  Déjotarus,  rangue  pro   Marcello.  En  voici  la 

»  et  pour  son  ami  Marcellus,  qu'il  preuve  :  Facigitur,  qnoddehomine 

»  obtint  de  cet  empereur  qui  était  si  nobilissimo  et  clarissimo ,  M.  Mar-^ 

»  maître  de   ses   résolutions  ,  et  si  cello  fecisti  nuper  in  curid  ,    nunc 

»  difficile  à  se  laisser  persuader  (7).»  idem,  inforo  de  optimis,  et  huic  omni 

Le  père  Rapin  n'est  ici  nullement  Jrequentiœ  probatissimis  fratiilus. 

coupaole  de  la  faute  qui  était  si  or-  Ut  concessisti  illum  Senatui ,  sic  da 

dinaire  au  sieur  Varillas ,  historien  hune  populo  (10).  Ce  serait  une  excu- 

qui  ne  rapportait  jamais  une  aven-  se   pour  ce  jésuite  que  de  pouvoir 

ture  toute  telle  qu^l  la  trouvait  dans  alléguer  qu'il   s'est  conformé   à   la 

les  auteurs  ;  car  il  la  brodait  à  sa  narration  de  Plutarque ,  mais  enfin 

mode  ,  et  lui  ajustait  une  garniture  ce  ne  serait  pas  son  entière  justifica- 
tion :  il  aurait  suivi  Plutarqae  dans 

((^AUpage-)S  d,  la  V* .jarûB ,  iiition  £  j^  £          J'ajoute  qu'il  n'est  pas 

de  Hollande  ;  mats  note»  que  lejatl  s  y  trouve  '                       J             ^                      r**^ 

avec  quelques  petites  altérations.  ,^.  _,          ,           .     ,,.  a  ^. 

(•»)  Pluiarck,  ,  in  C^cer.  (8)  Plntarchns  ,  m  Vita  Ciceron.,  pag.  880. 

(**)  Nibil  sole»  oblÎTuci,  nifi  Injurias,  pr.  Lig,  (9}  Ce  n'est  peu  le  sens  de  Platarqae  peut' 

(7)  Rapin,  Comparaison  «le  Démostliine  et  ^^re.  yoje%  ^  ci-dessous  ^  citation  (xi). 

de  Cicéron  ,  chap.  XKI  ^pag.  63,  édition  de  (10)  Cicero  ,  pro  Ligario,  cap,  XII y  p.  a3i  , 

Hollande.  edit.  Grœv. ,  1698. 

TOME   IX.  16 


242  LIMËUIL. 

certain  que  cet  auteur  greo  impute  A  Plutarque  ne  nous  permet  pu  àt 
César  ce  qu^Amyot  et  le  traducteur  douter.  «  Or  y  avoit-il  un  des  arau 
latin  prétendent  quHl  lui  imoute  :  on  m  de  Pompeius  ,  nommé  Caius  U^t- 
a  vu  ci-dessus  les  paroles  d  Am^ot  ;  »  rius  qui ,  pour  aToir  suivy  son  par- 
et  voici  la  version  latine  impnmëe  »  ty  avoit  esté  accusé  devant  César. 
avec  Forisinal  de  Plutarque:  ÇuiJ  »  et  César  Fen  avoit  absous  ^  maisot 
obstat  quin  Ciceronem  tanto  inter-  v  luy  sçacliant  pas  tant  de  gré  de  soi 
vtUlo  audiamus  dicentem?  Ce  latin  »  absolution,  comme  estant  iodi^t 
répond  à  ce  grec  :  Ti  x^xi/ti  ^Jïoi  ;tf ^vo</  »  de  ce  que  pour  la  tyrannique  do- 
Kixj^tfvoc  ixava-oA  xit'Ovto;.  La  question  »  mination  il  avoit  esté  en  danger, 
est  si  hà.  ;t^ovov  signiHe  en  ce  lieu-U  »  il  luy  en  estoit  demeuré  fort  aspre 
depuis  long-temps  ,  après  un  long  »  ennemy  en  son  cqgur  ,  et  si  estoit 
temps,  Comme  le  supposent  ces  deux  »  au  reste  fort  familier  de  Brutm, 
traducteurs ,  ou  sUl  ne  vaudrait  pas  »  lequel  Talla  voir  malade  en  son 
mieux  traduire  un  peu  de  temps ,  »  lict ,  et  luy  dit  :  O  Ligarius ,  en 
comme  a  fait  le  docte  rabricius.  Quid  »  quel  temps  es-tv  malade  ?  Ligarioi 
est  causée  ,  traduit-il  (ii)  ,  cur  Cice-  »  incontinent  se  souslevant  sur  le 
ronem  orantem  aiiquandui  non  au-  »  coude  et  luy  prenant  la  main  droi- 
diamuA  ?  On  m^objectcra  peut-être  »  te  :  Si  tu  as  ,  dit-il  ,  Brutus, To- 
que ce  sens  est  un  peu  absurde,  puis-  »  lonté  d'entreprendre  chose  di^e 
que  César  ne  prétendait  pas  écouter  »  de  toy ,  je  suis  sain  (lA).  m  Appiea 
une  partie  de  la  harangue  de  Cicé-  (  1 5  )  compte  Quintas  Liearius  par- 
ron  ,  et  sortir  de  rassemblée  avant  mi  ceux  que  Brutus  et  Cassius  en- 
que  cet  orateur  eût  fini.  Mais  je  ré-  gagèrent  dans  leur  complot  ;  et  il 
ponds  que  J'iÀ  Xfiiou  pouvait  être  rapporte  (  i6  )  la  manière  dont  pé- 
parmi  les  Grecs  une  façon  de  parler  rirent  sous  la  proscription  des  trium- 
tout-à-fait  semblable  à  notre  exprès-  virs  deux  frères  qui  s'appelaient  Li- 
sion  française  un  peu.  Or  quand  garius. 
quelqu'un  dit  allons  un  peu  uoir  ce-  ^  ,„  «,  ,  .  « 
îa  :  lions  enUndre  w  peu  ce  pvM-  ^^''^Tull^Zn  "-^l-'lî'nefL'AZ 

cateur    :    nen    n  empêche    que    nous  mettre  en  pein»  de  et  que  Plultiraue  lui  donne  U 

n'allions    entendre   UW    peu    l'oraison  pre'nom  Ca^us ;  c'est  un  pe'ehé  de  méminre. 

funèbre  dun  tel,  il  ne  veut  pas  dire  (>5)  Appi*n. ,  d«  Bell,  civil.,  /**.  //,  pa^. 

uoir  a  demi ,  entendre  h  demi  ,  il  n'a  "* /jl)*/^^   ,-^,-j    ^  jy    „     »#,   3/3 

pas  dessein  de  sortir  du  temple  avant  ^*         m,ii  .,            «r^*   4*t  4- 

Il ^".^•V!T°S'^°"^ ";,,'"**!.'?:  LIMEtJIL  (  Isabelle    de  u 

ble  ,  1  idée  la  plus  naturelle  gu  on  _              _        ^ 

puisse  attacher  aux  paroles  de  César.  *OUR  DE  1 URENNE  {a] ,  DEMOISELLE 

L'autre  erreur  du  père  Kaçin  est  de)  ,  fille  d'honneur  de  Catherine 

que  Cicéron  obtint  pour  le  roi  Déjo-  de  Médicis ,  vérifia  par  sa  con- 

rus  et  pour  Marcellus  la  même  grâ-    j._:*_   i_  1 ^  _„> ^ 


îtT..  i^?."/it^';;^n.'"ii!LTw  ^U.  «lu'te  ïe  bon  mot  qu'on  trouve 

ce  que  pour  Liganus.  men  n  est  plus  _  ,      __  .     ^  x»  1 

faux  ;  car  en  i«'.  lieu,  il  n'obtint  aans  le   Ménagiana  {b)j  que  la 

point  l'absolution  de  Béjotarus  (ta)  ;  charge  de  fille  d'honneur  d'une 

et  en  a",  lieu ,  ce  ne  fut  point  lui ,  ^eine  est  trës-mal  aisée  à  exercer. 

if..'^'^^^'  Ti^?^i^!!!  ^t^^Z.^l  Elle  succomba  sous  le  poids  de  sa 


mais 


MaTcéllùr^L;  n:«6ue  p^Ma^-  f."^  ?".c^omba  SOUS  le  poids  de  sa 

cello  ne  fut  qu'un  remercîment  de  la  dignité  a  la  vue  de  toute  la  cour; 

faveur  que  César  venait  d'accorder  car  elle  accoucha  chez  la  reine 

aux  prières  de  toute  la  compagnie.  5^1,5  ^y^^^  ^^.é  mariée.  Le  prince 

Voyez  ce  que  Cicéron  narre  lui-mê-  j      n^^AÀ  1«;   «««;*  f«;*  ^f*  ^- 

me  dans  une  lettre  à  Sulpicius  (i3).  ^^  ^ônde  lui  avait  fait  cet  en- 

(B)  Il  fut  l'i*n  des  complices  de  tant.  II  S  est  eleve  la-dessus  une 

Brutus  et  de  Cassius.  ]  C'est  de  quoi  dispute  de  chronologie  (A).  Et 

o™'o  L?Jrîotï;'a?3'';3?rGr^^^  («)  VariUsa .  Histoire  de  Charles  IX. /*.. 

pro  ^.  Liigario,  cag.  aâi,  eau.  Urtev.  v  /        _         ',....        i    r»             •     .^    .tA'. 

(.2)  Voye*  lesr.maraue,  (D)  .(  (E)  de  Variir  ^>  /'««'•  ^^  '  *«''''»'»  d^Paris ,  ./..I2,  iWf 

cle  DÉJOTAkoc  ,  iom.  r;  pag.  439  et  440.  (A)  ^ag.  323  de  la  première  édition  ue 

(i3)  C'est  la  ry*.  du  ir:  Uvre  adF«miliaret.  Hollande. 


LIMEUIL. 


243 


l 'bailleurs  les  écrivains  sont  par-  »  pour  balancer  la  maison  de  Guise 

'  *-       ■»  .  »  qui  s'ëlevait  trop ,  eut  compassion 

—  ^  »  q 

(G):  »  une  manière  ae  roman  qu' 

~t  d'autres,  qu'elle  ne  perdit  point  »  t"^e  le  prince  de  Condé,  où  l'on 

es  bonnes  grâces  de  la  reine  (D).  «  ;°i*   plusieurs   traits  tistoriques 

,^  P    .,  •  •  1  ^    '^  »  très  -  curieux ,  et  très  -  iidelement 

^n  un  mot ,  il  y  a  ici  beaucoup  «  rapportes.  Même  aventure  arriva  à 

le    variations  (£).  Quoi  qu'il  en  »  une  autre  fille  de  la  reine  au  bout 

►oit ,  elle  était  fille  de  Gilles  de  "  <le  deux  ou  trois  ans  :  Catberine 

a  Tour ,  seigneur  de  Limeuil  (c),  "  ^^.  ^^^'''}^  '  ff^f,  aperçue  que  le 
'   .  o         .                „  .  W  »  pnxice  aunait  cette  jeune  démol- 
it   se  maria  ensuite  avec  icipion  „  geiie  ,  se  voulut  servir  de  l'occasion 

Sardini,  baron  de  Ghaumont-sur-  »  pour  pénétrer  ses  desseins  ^  c'est 

Loire  ,  etc. ,  noble  Lucquois  {d)  »  pourquoi  elle  excite  la  jeune  fille  , 

'F).  Elle  rabroua  un  jour  extrê-  ''  ^">  apparemment  n'avait  pas  be- 

^     '^  ,,  I  1  ^  soin  de  solliciteur  pour  cela  ,  a  ne 

oiement    1  homme     du     monde  „  point  faire  la  prude.  M.  de  Méze- 

le    plus  terrible  ,  je    veux  dire  »  rai  vous  le  dira  mieux  que  moi 

le     connétable  de    Montmoren-  »  C)- J^  reine  tacha  d'enchaîner  le 

^-     /^•^     T^   .^-r^^^^.f^*.»;    ««  ^««,  '*  prince  de  Condé  à  la  cour  par  les 

Cl    (G).  Je  rapporterai  un  pas-  ^  ^^^^^^  ^^  ^^  ^^^^^^^  ^  ^/^^^  ^^^ 

sage  de  Brantôme  ,  qui  la  con-  »  appas  de  l'une  de  ses  filles  d'hon- 

cerne  ,  qui  est  assez  curieux  (H).  »  neur,   qui  n'ayant  rien  épargné 

Sa  sœur  aînée ,  fille  d'honneur  de  "  /'«"''  ^«^'''  ^?  nmîtresse ,  s'en  trou- 

^    ax.      •       j     lur^j'   •  *  î.  »  t^a  incommodée  pour  neuf  mots .  et 

Ca thenne  de  Medicis ,  mourut  à  ^  ^^,  ^^^^^  ^^^^  l'entruien  di  U 

la  cour.  Brantôme  en  parle  (I).  »  cour^  a  qui  de  semUahles  accidens 

»  donnent  plutôt  du  divertissement 


tom 
toire 


(rf)  I^  Laboureur,  Additions  4  Çastelnju,     „  ^^^g-    ^t  j^^^t  épousée  ,  si  l'ami- 

ire  de  Charles' IX, 7iM.  F,  pag,  612.  »  '"a*  «  «Ût  pare  ce  coup  en  1  enga- 

»  géant  dans  un  autre  mariage  (a).... 


(A)  //  s' est  éUué la-dessus  une  dis-  »  fi  ^^^  fit  de  si  fortes  remontiances 

pute  de  chronologie.  ]  C'est   à  quoi  »»  [    )?  <ï"  *^  l'obligea  de  rompre  par 

l«ns  doute  les  deux  amans  ne  s'at-  »  IÇ  lien  conjugal  toutes  ses  perni- 

tendaient  pas  :  ils  ne  s'imaginaient  »  cieuses  atteches  avec  la  maréchale 

point  que  leurs  caresses  produiraient  »  «^  Saint-Andre ,  qui,  en  tâchant  de 

une  matière  de  dispute  entre  les  au-  «  <l<>?''^«r  ^«  ^  «"«^^  au  prince ,  en 

teurs  à  cent  ans  de  là.  Voici  le  fait.  «  P^it  tant  pour  lui,  qu  elle  acheta 

Commençons  par  ces  paroles  de  la  cri-  »  ««n  contentement  au  prix  de  sa 

tique  gciérale  de  l'Histoire  du  Cal-  »  ^rrc  de  Valéry,  quelle  lui  don- 

vinisme  (  1  ).  «  Le  prince  de  Condé  "  Jf  •  " 

»  étant  devenu  amoureux  d'une  des  Plusieurs  personnes  se  sont  aper- 

D  filles  de  la  reine ,  nommée  made-  Ç»es  qu  il  y  a  deux  insignes  faussetés 

!>  moiselle  de  Limeuil ,  lui  en  conta  dans  ce  récit ,  car  il  n  est  point  vrai 

>.  si  bien ,  qu'ils  en  vinrent  à  ce  qu'on  q"C  la  demoiselle  de  Luneuil  ait  ac- 

appelle  fa  conclusion  du  roman,  couche  en  1  année  i56i  ,  et  qu  une 

Elle  en  eut  un  fils  dont  eUe  accou-  ^^^^  ^^^  ^  honneur  de  la  reme  soit 

cha  sous  le  règne  de  Charles  IX,  le  tombe®  <la?8  la  faute  de  celle-là  avec 

25  de  mai  i56i  ,   dans  le  Louvre  *®  V^^^^  ^®  ^^^^  quelques  années 


» 


méme-j   mais  la  reine ,  qui  en  ce 
temps  -  là  avait  besoin  du  prince 


(i)  Critiqve  générale,  leUn  III ,  p*g.  45  de 
la  troisième  /duion. 


après.  Il  y  a  néanmoins  des  opiniâ- 

(*')  Mettrai ,  Abrégé  chronol.^  ad  ann.  i563. 
M.  de  Thou,  l.  35. 

(9)  Critique  géDérale ,  leUre  III,  pag.  fyj. 
(*')  Méiwai^  têbi  suprk. 


244  LIMEUIL. 

très  qui  pemstent  à  soutenir  que  la  roman  parle  de  la    première  grot- 

date  qui  se  trouve  dans  le  roman  que  sessc,  et  M.  de  Mëzerai  de  la  lecofD- 

la  critique  de  M.  Maimbourg  a  cite  ,  de.  Je  ne  saurais  xne  persuader  qa'ib 

est  juste ,  et  par  conséquent  que  le  aient  raison  ;  car  encore  que  la  cou; 

prince  de  Condé  débauclia  en  peu  de  de  France  fût  en  ce  temps-là  fort  dt* 

temps  ^eux  filles  d'honneur  de  Ca-  rëclée  ,  il  n'entre  pas  dans  Tespri 

thenne  de  Mëdicis.  Cette  consëquen-  qirune  fdle  de  la  reine  ait  pu  acco(i> 

ce  est  trcs-certaine,  si  Fauteur  de  ce  ciier  au  Louvre  •   Fan  i56i  ,  et  tom- 

roman  ne  s^est  point  trompé;  car  on  ber  en  rechute  trois  ans  après,  sois 

ne  saurait  nier  que  l'une  des  filles  la  même  qualité   de   fille    de  cette 

d'honneur  de  cette  reine  n'ait  accou-  reine.   On  gardait  encore  quelqcei 

ché  Tan  1 564 ,  ensuite  de  son  com-  mesures  :  on  avait  encore  quelqna 

merce  avec  le  prince  j  mais  encore  égards  pour  la  voix  publique.  Brn- 

un  coup ,  l'auteur  du  roman  a  débité    tome  qui  le  savait  d^rieinal  nous  k 
z n^  _» •.  -.: «  r»..*^     Ji* * •     -~-      -        •     •'• 


que 

1*00 te  la  suite  du  livre  fait  voir  ma»    Médicis  n'ont  jamais  eu  de  mrilleor 

nifestement  que  l'auteur  parle  d'une    temps ,  crue  celui  qu''enes  ont  passe 

amourette  qui  précéda   l'emprison-    auprès  d  elle,  parce  qu'elles  avaiest 

nement  du  prince  ,  et  l'arrêt  de  mort    une  aussi  grande  liberté  de  goûter 

donné  contre  lui  au  mois  de  novem-    les  joies  du  mariage  ,    que   de  i^ 

bre  i56o.  C'est  donc  de  l'auteur,  et    abstenir,  pouvu  qu'elles  eussent Fba- 

non  pas  des  imprimeurs ,  que  vient    bileté  et  l'industrie  de  ne  pas  dere* 

le  chiffre  i56i.  On  ne  peut  pas  dire    nir  grosses.  Il  fallait  donc  qu'il  je^f 

qu'il  s'est  servi  volontairement  d'une    à  craindre  quelque  disgrâce ,  quand 

antidate  ,   selon    les   privilèges   du    on  n'avait  pas  cette  industrie  :  il  fal- 

poè'me  épique  et  du   roman  :   car    lait  que   cette  reine  fît  à  peu  prn 

comme  son  livre  est  toiit  parsemé  de    comme  les  Lacédémoniens,  qui  cb)* 

dates  aussi  exactes  que  celles  de  Mé-    fiaient ,  non  pas  le  vol  ,  mais  le  peu 

zerai ,  soit  touchant  la  mort  de  Fran-    d'adresse  à  le  cacher.  Nous   Ycrroûi 

cois  II  et  celle  du  roi  de  lïavarre  ,    bientôt  que  la  Limeuil  fut   disgra- 

soit  touchant  l'absolution  du  prin-    ciée.  Ceux  qui  en  demandent  des pretr 

ce  ,  etc.  ,  il  faut  croire  qu'il  a  pré-    yes  se  font  une  horrible  idée  de  Ci- 

tendu  donner  la  vraie  date  des  cou-    therine  de  Médicis. 

ches  de  la  demoiselle.  Les  circon-        (B)  Les  écrivains  sont  partagés mr 

stances  du  jour  ,  et  du  mois  ,  et  du    ^,   suites  de  cette   ai^eniure.  ]  l« 

Heu  ,  quHl  a  si  soigneusement  mar-    meilleurs  historiens  conviennent  que 

quées ,  confirment  ce  sentiment,  vu    la   reine -mère  prêta   la   main  aai 

qu'elles  ne  servent  de  rien  pour  l'é-    amours  du  prince  et  de  la  LimeoiJ. 

conomie  de  la  pièce  :  il  ne  les  touche    Voyez  dans  la  remarque  précédente 

qu'en  passant ,  afin  de  piquer  l'atten-    (^)  un  passage  de  Mézerai  :  il  est  tiré 

tion  de  son  lecteur  par  une  parti-    de  son  Abrégé    Chronologique.  Eu 

cularité  oui  est  assez  rare  dans  cette    voici  un  qui  est  pris  de  sa  grande 

sorte  de  livres.  A  quoi  bon  aurait-il    histoire  (5)  :  La  irine  n'ayant  rien 

anticipé   de   deux^  ans   la   grossesse    avancé  par  cette  uoie  (6) .  .  .  j'aww 

d'une  fille  de  la  reine  ?  Le  roman  n'^    d^un  autre  moyen  plus  subtil ,  ^w 

gagne  rien  :  cela  eût  été  tout  aussi  était  de  gagner  le  prince  par  U* 
on  à  deux  ans  de  là  ,  afin  d'amener  appâts  des  caresses  et  des  uoluptés , 
l'intrigue  où  on  la  voulait.  La  lec-  auxquelles  les  dmes  les  plus  ^res  se 
turc  de  la  pièce  Ife  fait  voir  évidem-  laissent  enchaîner  sans  contrainte 
ment.   Il  faut  donc  que  cet  auteur 

ait  été  tromçé  par  des  mémoires  où       ^3^  ^^^„  y^^.^,^  Ga«ac««  ,  £.«.  ni, 
lan  1 5o  I  avait  été  mis  pour  lan  1 504.    pag.  4a ,  cUaUon  (4). 
J'ai  vu  des  gens  qui  ,  après  quelques       (4)  yiU  citation  (*'). 
réflexions   sur   cette  matière,   s'ima-        (5)  Méxerai ,  HUtoire  d«  France,  tom.II. 
cinaient  que  la   demoiselle   de   Li-    P"^-  »i?  »  ^  '''»""•  «564- 
Leuil  avait  fait   deux  fois  le   saut    jS\^„r/r';r;if  Co"n.^^ 
avec  le  prince  ,  et  que  l  auteur  du    ChdtMon. 


LTMEUIL.  245 

Fille  le  traita  auçc  des  démonstrations  »  contribuer  à  retenir  le  prince  dan»' 

Vune  amitié  cordiale  et  d^une  par-  »  ses  chat  nés.  Mais  c'était  exposer  9, 

faite  confiance  ;  elle  lui  fit  donner  »  trop  de  risques  une  vertu  médiocre^ 

le  soufernement  de  Picardie  y  premier  »  que  de  la  commettre  avec  un  amant 

sitjet  de  son  mécontentement ,  et  ren-  i>  qui  se  servait  des  moindres  avanta- 

c/re  tous  les  respects  qu'on  doit  a  un  »  ges  en  amour  ,  comme  en  guerre 


passe-temps  y,  et  les  charmes  de  la    »  en  prit  tout  de  bon ,  et  pour  soa 
hellp  Limeml ,  une  de  ses  filles  ,  la    »  malheur  ne  fut  pas  la  seule  de  la 
servirent  si  bien  dans  ses  intentions ,    »  cour  dont  le  cœur  se  trouva  insen- 
qu' il 'oublia pour  un^temps  toutes  au'    »  siblenuent  engage  (7).  »  Il  raconte 
très  pensées,  dont  Eléonore de  Roy e y    ensuite   les  amours  de  la  maréchale 
son  épouse  ,  femme  d'une  austère   de  Saint- André  pour  ce  prince  ,  et 
chasteté ,  mourut  de  déplaisir  :  lequel  les  libéralités  extraordinaires  qu'elle 
accident  causa  beaucoup  de  joie  a  la    lui  fît  ;  et  puis  il  ajoute   (S)  :  <i  La 
reine  f  parce  que  cette  dame  étant  d'un    »  demoiselle  de  Limeuil  fit  des  ré- 
naturel  impérieux  ,  et  fort  affection-    »  flexions  fort  éloignées  de  la  vérité 
née  à  la  religion  hueuenote ,  était  le    9  sur  une  aventure  sLpeu  commui\^. 
plus  piquant  aiguillon  qui  réueUlât    »  Elle  supposa  le  prince  moins  amou- 
le  courage  du  prince.  Mais  d'autre    »  reux,  ou  plus  intéressé  qu'il  n'était, 
part  la  maison  royale  et  elle-même    ta  et  s'imagina  que  ,   puisqu'il  avait 
souffrirent  un  grand  scandale  de  ces    »  accepté  la  terre  de  Saint-Valeri  , 
amourettes  ,  parce  que  la  Limeuil ,    »  il  voulait  tout  de  bon  épouser  la 
s^étant  abandonnée  à  la  passion  du   »  maréchale.  Sa  jalousie  en  augmenta 
prince  plus  quelle  ne  dei^ait  ,fut  si    »  de  sorte  ,  que  ,  n'avant  point  assee 
impruaente ,  et  prit  si  mal  ses  mesu-    »  de   biens  pour  égaler  la  libéralité 
res  f  qu'elle  accoucha  dans  sa  garde-    i»  de  sa  rivale ,  il  lui  prit  envie  de  la 
robe  au  su  de  tput  le  monde;  à  raison   »  surpasser  ,  en  accordant  au  prince 
de  quoi  elle  la  chassa  avec  ignominie,    »  ce  qu'elle  avait  de  plus  cher.  La 
mats  non  .sans  qu'elle  parlât  bien    »  grossesse  ,   qui  suivit  de  bien  pr^a 
hautement.  M«]Varillas  n'a  point  ou'    »  sa  faute  ,  la  rendit  publique  ,  et  la 
blié  cette  intrigue.  Voyons  un  peu  ce    »  demoiselle  fut  honteusement  chas- 
qu'il  en  dit.  a  L'amour  se  mit  de  la    »  sée  de  la  cour.  » 
»  partie  ,  et  seconda  les  artifices  de       (C)  .  .  .  .  //  x  ^^  ^  ?"'  prétendent 
»  la  reine.  La  demoiselle  de  Limeuil   que  la  demoiselle  fut  cnassée."]  Méze- 
»  était  la  plus  belle  de  ses  filles  d'hon-   rai  et  Varillas  viennent  de  nous  l'as- 
»  neur ,  et  le  prince  en  devint  si  pas-   surer ,  et  il  n'y  a  point  de  doute  que 
»  sionné ,  que  la  princesse  sa  femme   cela  ne  soit  véritable.  Un  auteur  sa- 
»  s'en   étant  aperçue  ,  en    mourut   tirique  en  tombe  d'accord ,  dans  un 
»  de  jalousie.  Éa  régente  ,  attentive    écrit  très-injurieux  à  la  reine-mère  : 
»  aux  moindres  occasions  d'affermir   il  avoue  que  la  demoiselle  fut  envoyée 
»  sa  puissance-,   regarda  cette  con-   dans  un  couvent  (9).. M<  le  Laboureur 
»  joncture  comme  l'une  des  plus  fa-    rapporte  un  fragment  de  cette  satire, 
»  vorables  qui  lui  pouvait  arriver,    qui  ne  sera  point  mal  placé  ici.  J'y 
»  Elle  s'imagina  que  comme  les  Châ-  joindrai  le  préambule  de  M.  leLabou- 
»  tillons  avaient    engagé   le  prince   reur  ,   parce  qu'on    y  trouvera  une 
»  dans  l'hérésie  ,  en  lui  faisant  épou-   autre  cause  des  amourettes  du  prince, 
»  ser  leur  nièce  ,  elle  pourrait  aussi    et  le  temps  auquel  la  demoiselle  se 
»  le  ramener  â  la   communion    de 

»  réélise  en  lui  donnant  pour  fem-  (7)  V«rinM ,  Hîiioire  de  Charles  IX ,  Lv. 
»  me  une  fille  qui  avait  l'honneur  '"/.f^^^'^**-  ^  ^^^^^'^àfann^iSS^. 
»  d'être  sa  parente ,  dbnt  les  charmes  ^  i,r^7j  l^einlu)  ^  Ch.rle.  IX  d. 
»  arrêteraient  son  inconstance  ,   et   Vanll..,  à  l'édiùon  de  Paris ,  ûi-ia ,  1684,  Uv. 

»   lui   tireraient  les   secrets  du  calvi-     V,  pag.  604  ,  parlent ,  qae  la  reine  la  fit  coo' 

»  vinisme.  Elle  commanda  sur  cette   J"^'* ,?•'  ■'»  ^«  •••  T»*"»  ^?  chambre,  nommi 

^   ^   j  .^  «ij  'ii^j^    Gentil,  aa  couTcnt  de*  Cordehèrei  de  la  viUe 

»  présupposition   a  la  demoiseUe  de    i»AatMnne.  Je  crois  que  M,  «i'Hoiier  afaa  ces. 

»  ne  rien  oublier  de  ce  qui  pourrait   Notes. 


246 


LIMEUIL. 


9 
» 


délivra  de  son  fardeau.  «  (lo)  Parmi 
„  ce«  nouyelles  ,  il  est  parle  de  Fac- 
,1  couchement  de  la  belle  de  L  .  .  .  . 
,  Tune  des  filles  de  la  reine ,  à  propos 
„  de  quoi  il  sera  bon  de  remarquer 
9  cpie ,  depuis  la  paix  d^Orlëans  ,  le 
j^  prince  de  Conde  étant  demeuré  à 
3>  la  cour ,  il  ne  crut  pas  pouvoir 
]»  mieux  faire  pour  lever  tous  les 
y  soupçons  qu^on  pourrait  avoir  de 
n  lui  ,  que  de  se  jeter  dans  les  plai* 
y  sirs  du  temps ,  et  d*y  faire  une 
9  maîtresse.  La  reine ,  qui  crut  que 
^  ce  serait  un  lien  pour  le  retenir  , 
ji  né  fut  pas  fâchée  que  cette  demoi- 

u  selle,  d^une  des  premières  maisons  _ 

du  royaume  ,  souffrît  ses  vœux  et    j'uin'îsé^.  Puis^donc  q'ueirâemiîsell* 


>  Sêd  eêtiipro  tam  Uvi  re 

•  Sic  non  debebal  trmetare  , 

•  Al  excusare  mudicutn  , 

•  Tempu* ,  personam  ,  et  locam. 
m  JUiM  iMnJitudUer 

•  Quœ  Jaeittnt  nmiiUer, 
»  Pndit  vtnit  nundum. 

•  PueUum  este  morUuttn  , 
m  Et  fuit  magna  jaettara 
m  De  tam  pulehrd  creaturd^ 

•  Qum  nimc  9$l  eum  eœUUbtu 

•  Rogans  Dmm  pro  ptUrUnu , 

•  Elut  patri  sU  meliurm 

»  La  reine  s^ofiensa  d^autantplt' 
»  de  ce  désordre,  arrivé  dans  sa  ma- 
»  son  ,  qu^il  fut  si  public  qu^on  ne  k 
»  put  celer;  mais  le  temps  apais 
u  tout ,  et  puis  la  demoiselle  se  mi- 

ria.  »  La  cour  arriva  â  Lyon  la  ai- 


ses services  ,  ne 


pas  que  cette 


'*  "^î?/ !?Î?*P*^  ^^r  accoucha  pendant  ce  voyage,  on  p«t 

amitié  dût  passer  la  raisonnablement   supposer  que  »■ 

galanterie  ;  mais  soit  que  la  fille  ne  ^^^^^  ^j^^  ^^  mondele  i5  mai  de  U 

pût  résister  à  la  qualité  et  à  la  rai-  ^^^^^  ^^^^^     ^^  ^^^^         p^ateor 

son   d  état  jointes    ensemble,  ou  du  roman  aura  bien  marqué  le  jour, 

bien  a  l'estime  de  ce  pnnce  ,  ou  ^^j,  ^^^        l'année, 

qu'elle  espérât  de  1  épouser  un  jour,  (  jj^        ^^^^  d'autres  qu'elle  ne  pef 

comme  1  on  dit  qu  il  lui  avait  pro-  dit  point  les  bonnes  grices  de  la  m 

que  Léonore  de  Koye  ^^   ç,^^^  l'opinioS    de  celui  qoi 

ui  était  dune   santé  composa  le  roman  dont  j'ai  parle.  ^ 


mis ,  au  cas 
sa  femme ,  qui 


M 


c,<  *,-^«.,.«  »  ....w»»  ,  ^^  «x,«v  .«V  a».  ^  iruise  qui  seleifait  trop  ,  eut  cm- 

vêlé  par  la  naissance  de  ce  fils,i)en-  -^^  ^  i^  fragilité  humaine.  H 

dantle  voyage  de  Lyon.  C'est  ainsi  Suppose  que  la  demoiselle  contiooa 

qu  en  parle  ce  libelle  (  1 1) .  ^  fonctions  de  fille  d'honneur  aupWs 


•  Puella  iUa  nohiUs , 

•  Qum  erat  tam  amahUis , 

•  àommitii  aduUerium 

•  EtnuperfecitJiUum, 

•  Sêd  dicunt  matrem  neginam 

•  JUi  fuisse  (•) 

•  El  quod  hoc  paUebatur 

•  Ut  principem  luefaretur, 

•  At  muUi  dictMt  quod  polar 

•  Non  est  prmceps ,  sed  est  alter , 

•  Qui  régi  est  à  secrelis  , 

•  Otnnibus  est  notas  saiis. 

»  Contra  hanc  tamen  regina 

•  Se  ostendit  lantitm  plena 
m  ChoUrd ,  ae  si  nescîsset 

•  Hoc  quod  pueUafecissH , 

•  Et  dédit  illi  custodes 

•  Superbos  nimis  et  rudes , 

•  Mittens  in  monasterium 

•  Quarere  rejrîgerium. 


de  la  reine ,  et  qu'elle  tâcha  de  porter 
le  prince  à  ne  point  prendre  les  cr- 
imes, Mademoiselle  de  Limeuilj  dit-jl 
(i3j  ,  compagne  de  mademoiselle  an 
Rouet  (i4) ,  etJiUe  d* honneur  comm 
elle  ,   que  le  prince  de  Condé  avaà 
autrefois  aimée  ,  jusqu'à  en  venir  ^ 
une  familiarité  dont   elle  at^aà  tU 
quelque  temps  incommodée  yfii  ^^ 
ce  qui  lui  fut  possible  pour  cowertiF 
la  passion  qu  il  apait  de  combattre^ 
en  une  autre  où  elle  trouvait  q^  <' 
combat  acait  quelque  chose  de  /'^ 
agréable.  Elle  sauait  son  penchant  y 
et   tout   if  aillant  qu'il  était ,  e^«  ^ 
doutait  point  qu'il  ne  fUt  aussi  senti' 
ble  h  l'amour  qu'à  la  gloire.  £^^f!. 
écrivit ,  et  le  pria  de  considérer  ?»  ** 


allait  faire  la  guerre  à  unepersonm 
à  qui  il  ne  l'avait  pas  toujours  fai^^  » 


(lo)  Le  Labonrear ,  Adclitions  ans  Mémoires 
de  Cnteloaa,  tom.  11^  pag.  3^1. 

(il)  Celaient  des  nouvelles  en  rime  prostA- 
que  y  adressées  sous  le  nom  de  Jean  Pkiloglu-     „     ^^  ^^  ,^  ,  »,-»...,  ^..«  ^^^j^.m,»j —   . 

Laboareur ,  li  m/m« ,  pag.  389.  ,     %„  ^j...      j    wr  ti     j      ,t»i 

(*)  Supplée»  hardiment  lucinam,  ou  même  ,  (")  ^"8'  7°»  ^àthon  de  HoUande ,  m- 

■aÎTantla  remarque  de  H.  Etienne,  pag.  i54  de  («3)  Pag.  iSa.       * 

aes  Hypomnèse»,  matronam.  R«m.  caiT.  (i4)  Ma^esse  du  roi  de  Navarre, 


LIMEDIL.  a47 

améPB  de  ses  ennemis.  Cet  auteur  lorsque  la  reine  essaya  de  rengager  à 

abuse;  car  il  est  sûr  que  la  reine  fit  épouser  la  marëchale  :  si  cela  est , 

lettre  cette  fille  dans  un  couvent,  que  deviendra  Fe'mulation  dont  parle 

t  qu'elle  ordonna  qu'on  l'y  tînt  de  M.  Varillas  :  cette  émulation  qui  fai- 

ourt  (i5).  Il  ne  fallait  pas  supprimer  sait  que  ces  deux  dames  combattaient 

ela   dans  le  Discours  merveilleux  de  à  qui  serait  plus  prodigue  de  ses  fa- 

ac  t^ie  de  Catherine  de  Médieis.YojoriB  veurs  envers   le   prince  ?   Ce  n'est 

out  ce  que  l'auteur  de  cette  satire  qu'une  chimère  selon  le  système  de 

bserve  touchant  la  Limeuil.  11  dit  Mézerai  ;  car  Eléonor  de  Koye  vivait 

i6)  que  le  prince  de  Condé  commen-  encore  (ig)  lorsque  la  Limeuil   ac- 

a    d'en  être  amoureux  pendant  sa  coucha  ,  et  ainsi  avant  que  le  prince 

krison ,  et  que  cette  demoiselle  était  fût  veuf,  cette  demoiselle  était  sortie - 

*  une  des  filles  que  la,  reme-mère  lui  ignominieusement  de   la  cour  ,   et 

if'ait   baillées  pour   le  débaucher,  avait  été  enfermée  dans  un  monastère. 

omme  l'ambition  trouve  tout  loisible  Elle  ne  disputait  donc  pas  le  terrain 

iourt^u  qu'elle  atteigne  a  ses  desseins,  à  la  maréchale;   elle  n  opposait  pas 

%.près  avoir  parlé  de  la  paix  qui  fut  le  présent  de  son  pucelage  à  la  do- 

conclue  le  18  de  mars  iâ63 ,  il  dit  nation  de  la  terre  de  Valeri  en  Ga^ 

17)    que  la  reine,  pour  mettre  le  tinois. 

orince  de  Condé  en  mauvaise  repu-  (F)  Elle  se  maria  ensuite  avec  Sci- 

lation  enyers  les  siens  ,  l^entretenait  pion  Sardini  ,  baron  de    Chaumont 

loujours  aux  dépens  de  l'honneur  de  sur  Loire  ,  etc.  ,  noble  Lucquois.  ]  Je 


de  lïïM  dire  qu'elle  avait  en  cela  suivi  Mademoiselle  de  Limeuil,  dit-il  (ao), 

V exemple  de  sa  maîtresse  ,  et  accom-  après  être  accouchée  tâcha  de  se  con- 

pli  son  commandement.  Voilà  tout  ce  soler  de  la  perte  des  hautes  espéran- 

qu'il.  dit  :  la  bonne  foi  exigeait  qu'il  ces  qu'elle  avait  conçues,  en  épousant 

avoii.ât  que  la  Limeuil  fut  chassée  et  Geoffroy  de    Causac  ,   seigneur  de 

encloîtrée.  Frémon  ,   qui  l'aimait  depuis  long- 

(E^)  Il  y  a  ici  beaucoup  de  varia-  temps,  etqu^elle  avait  négligé  depuis 

tiores.]  Dans  le  Discours  merveilleux  qu'elle  avait  été  en  intrigue  avec  le 

on   assure  que  le  prince  aimait  la  prince  de  Condé.  Au  reste ,  Scipion 

Limeuil  dès  le  temps  de  sa  prison  ,  Sardini  était  l'un  des  partisans  ita- 

après  la  journée  de  Dreux  ;  mais  M.  liens  qui  firent  fortune  en  France  sous 

de   Mézerai  et  M.  Varillas  assurent  Catherine  de  Médicis.  J'ai  lu  le  con- 

qu'il  ne  l'aima  qu'après  la  première  trat  (21)   passé  entre  messieurs  du 

paix:  Varillas  assure  que  la  régente  se  clergé  de  France  et  lui ,  le  4  de  mars 

proposa  de  marier  cette  demoiselle  i588  ,  pour  les  offices  de  receveurs 

avec  le  prince ,  et  que  la  demoiselle  alternatifs  ,  et  deux  contrôleurs  des 

se  flattant  de  cet  honneur  n'épargna  décimes  héréditaires  ,  en  chacun  dio- 

rien   pour  y  parvenir  :  mais  l'autre  cèse  de  ce  royaume  ,  et  autres  levées 

historien  n'attribue  qu'à  la  maréchale  de   deniers.   Il  y  est  qualifié   noble 

de  Saint- André  l'espérance  d'épouser  homme  Scipion  Sardini  ,  gentilhomme 

le  prince.  Varillas  assure  que  le  prin-  lucquois  ,  demeurant  en  cette  ville  tle 

ce  fut  aimé  tout  à  la  fois  de  ces  deux  Paris  ,  paroisse  Saint  Severin.  C'est 


pucelage 

dit  rien  touchant  cette  émulation  :  il  ^      ^^^  ^^^^^  ,^  ,3  ^  .„.„^,  ^^  ^^  ^.. 

suppose  (18)  que  le  pnnce    était  veuf  jntuU  accoucha  pendant  le  voyage  de  Lyon  ;  Ja 

cour  entra  dans  Lyon  à  la  nù-juin  i564- 

^  r\  v^^      I       _      t^.-        •    j   j    1  (30)  Galanteries  des  rois  de  France,  tom.  /, 

(i5)  roye%la  prose  latine  nm/e  de  la  re-  ^    ^^  ,55                                            »              » 

muirqueprecedenU.                ^    ,    «.    ^    ^    ^  (^i)  Il  est  au  second  Ui^reduHecneilAe^MiU, 

(»6)  Diicoars  menrciUeas  de  la  Vie  de  Galbe-  ,èg|enicns ,  contraU  et  autres  choses  coocemaot 

rine  de  Médius ,  pag   m.  4».  1^  clergé  de  Fraoce  ^  folio  lao  et  suiv.  ,  ^dil.  de 

(17)  Là  tneatcy  pag   4^-  i6i5,  in-B^. 

(i8)  Mêlerai ,  Histoire  de  France,  lom,  il  ,  (aa)  Voye%,  tom.  III ,  pag.  175,  la  citation. 

pag.  i33.  (B)  de  l'article  Bavoivs. 


a48 


LIMEUIL. 


iziiéme  encore  que  celui  dont  Bassoni-  Brantôme  qui  la  concerne ,  et  qui  tsi 

pierre  parle   quelquefois    dans    ses  assez  curieux, "]  Je  ne  crains  pas  qae 

mémoires ,  et  dont  je  trouve  cette  les  connaisseurs  se  déclarent  contre 

particularité  à  la  page  ai  du  Thuana.  ma  conjecture ,  quand  ils  auront  bien 

»  La  vie  de   Castruccio  Castracani  examiné  les  circonstances   du  récit 

»  iJe  gli  Interminelli .  faite  par  ÂIdo  que  Ton  va  lire.  Il  est  difficile  de  d> 

M  Manuoci  ,  est  fort  belle  ,  et  toute  pas  trouver  la  Limeuil  et  le  prince  (ie 

M  autre  que  celle  qui  a  été  écrire  par  Condé. 

«  Machiavel....  Cette  vie  mérite 4*etre        «  J'ay  (a5)  connu  un  autre  prince, 

]»  curieusement  recherchée.  Je  n^en  »  mais  non  pas  si  grand  (26)  ,  lequel 


»  ai  jamais  vu  qu'une  ,  entre  les 
y»  mains  du  seigneur  Scipione  Sardini, 
»  qui  venait  aussi  d'un  Interminelli , 
I»  et  qui  avait  invité  Manucci  à  faire 
M  cette  vie.  Je  crois  cju'elle  est  im- 

V  primée  à  Lucques  ,  in-4°.  9  en  ita- 

V  lien.  C'est  une  belle  pièce.  » 
(G)  Elle  rabroua le  connétable 

de  Montmorenci.  ]  Donnons  ce  récit 

tout  tel  qu'on  le  trouve  dans  Brantô-  »  où  estoit  sa  peinture.  Or  le  prince 
me  :  «  Un  jour  au  siège  de  Rouen  y  vint  a  épouser  une  fort  belle  et 
»  (aS)  ,  ainsi  que  la  reine  alloit  au  »  honneste  princesse  de  par  le  mon- 
M  fort  de  Sainte  Catherine  de  Rouen,    »  de,  q^ui  luy  iit  perdre  le  goût  de  sa 


»  durant  ses  premières  nopces  et  sa 
»  viduité  (27) ,  vint  à  aimer  une  fort 
»  belle  et  honneste  demoiselle  de  par 
»  le  monde  ,  â  qui  il*  fît ,  durant 
»  leurs  amours  et  soûlas  y  de  fort 
»  beaux  presens  de  carcans  ,  de  ba- 
ues ,  pierreries  ,  et  force  autres 
elles  nardes  ,  dont  entr'autres  il 
y  avoit  un  fort  beau  et  riche  miroir 


»  rencontrer   mademoiselle   de    Li-  »  et  persuada  tant  monsieur  son  nu- 

»  meuil ,  l'une  des  belles  et  spirituel-  »  ry  ,   qu'il  envoya  demander  à  sa 

1}  les  filles  de  la  cour ,  et  qui  disoit  »  première  mabtresse   tout  ce  qu'il 

D  aussi  bien  le  mot ,  et  vint  tout  à  »  luy   avoit  jamais  donné   de  plus 

»  cheval  la  saluer  pour  causer  avec  »  exquis  et  de  plus  beau.  Cette  dame 

»  elle ,  et  l'appelloit  sa  maîtresse,  et  »  en  eut  un  erandcreve-cœur,  mais 

V  tousiours  la  vouloit  accoster,  car  )e  »  pourtant  elle  avoit  le  cœur  si  grand 

»  bon Ibomme  n'estoit  pas  ennemy  de  »  et  si  haut ,  encor  qu'elle  ne  fust 

>»  la  beauté  ny  de  Tamour ,  fust  ou  »  point   princesse  ,    mais   pourtant 

»  par  effets  ou  par  paroles  ;  car  il  »  d'une   des  meilleures  maisons  de 

*   avoit  eu  de  bonnes  pratiques  en  »  France,  qu'elle  luy  renvoya  tout 


»  bonnes  humeurs  ,  ne  fit  pas  grand  »  pour  le  mieux  décorer ,  elle  prit 

u  cas  de  luy  ,  car  elle  estoit  altiere  »  une  plume  et  de  l'encre  ,  et  luy 

»  quand  elle  vouloit .   et  commença  »  ficha  dedans  des  cornes  an  beau 

»  à   le  rabrouer  fort ,   et  renvoyer  »  mitan  du  front ,  et  délivrant  le 

1»  monsieur  le  connestable ,  qui  luy  »  tout  au  gentilhomme   ,    luy  dit  : 

»  dit,  et  bien  ma  màistresse ,  je  m'en  »  Tenez  ,  mon  amy  ,  portez  cela  â 

9  vais  ,  vous  me  rabrouez  fort^  Elle  1»^  vostre  maistre  ,  et  que  je  luy  en- 

»  luy  respondit ,  c'estbienraisonque  »  voye  tout  ainsi  qu'il  me  le  donna, 

»  vous  rencontriez  quelque  personne  »  et  que  je  ne  luy  ay  rien  osté  ny 

»  qui  vous  rabroue ,  puis  que  vous  »  adjouste ,  si  ce  n'est  que  de  luj- 

»  estes  coustumier  de  rabrouer  aussi  »  mesme  il  y  ait  adjouste  quelque 

>»  tout  le  monde.  Adieu  donc,  dit-il,  »  chose  du   depuis  :  et  dites  à  cette 


»  ma  màistresse ,  je  m'en  vais  ,  car 

V  vous  m'avez  donné  la  mienne  (34)*  >' 
(H)  Jç  rapporterai  un  passage  de 

Ci3)  Eouenfut  assi/gtf  pendant  l'autotnne  de 
x56a. 

Ca4}  Braolôine ,    Klo^e  de   ce  cooatflable ,  au 
/«.  loine  de  set  Wéiuoirei ,  f/dg.  m.  ni  ,  ija. 


(a5)  BrantAme ,  Mémoires  des  Dames  galaalc*, 
lom,  //,  "pAg.  1^93. 

(a6)  il  veiuut  de  parler  de  Faventure  <f  *■ 
4ris'gr«nd  prince  souverain. 

(37)  J'ai  de  la  peine  à  croire  que  la  Limeuil 
ait  continué  sa  galanterie  avec  le  prince  depm* 
qu'U  fut  veuf;  car  il  le  devint  pei^dutU  ^iktile 
était  dans  un  monastère» 


LINACER.  249 

»   belle  princesse  sa  femme  ,  qui  l'a   escriuoU  bien  )  de  toute  la  cour,  mais 
»    tant  sollicité  à  me  demander  ce    non  point  scandaleux  pourtant ,  si  - 

>  qu'il  m^a  donné,  que  si  un  seigneur   non  plaisant  ;   niais  asseurez-t^ous 
y   de  par  le  monde  (  le  nommant  par   quelle  (ag)  la  repassa  par  le  fouet  a 

>  son  nom  ,  comme  je  sçay  )  en  eust  bon  escient,  avec  deux  de  sescompa- 
i   fait  de  mesme  a  sa  mère  ,  et  luy  gnes  ,  qui  en  estoient  du  consente- 
»  eust  répété  et  osté  ce  qu'il  luy  avoit   ment ,  et  sans  qu'elle  avoit  cet  hon- 
»   donné  pour  coucher  souvent  avec   neur  de  luy  appartenir  h  cause  de  ta 
»   elle  par  son  pardon  d'amourettes   maison  de  Touraine ,  alliée  de  celle 
M   et  jouyssancé  ,  qu'elle  seroit  aussi  de  Boulogne  ,    elle   l'eust  chastiée 
»  pauvre  d'affiqucts  et  pierreries  que   ignominieusement  par  le  commande- 
i>  dame  de  la  cour  ;  et  que  sa  teste   ment  exprès  du  roy  (3o)  qui  detestoit 
V   qui  en  est  si  fort  chargée  aux  de-  tels  escrits.  Dans  Peloge  de  Catheiine 
»   pens  d'un  tel  seigneur  ,  et  du  de-   de  Médicis  il  remarque  que  cette  ûlle 
»  vant  de  sa  mère  ,  (|ue  maintenant  mourut  à  la  cour.  Il  nous  apprend 
M   elle  seroit  dans  les  jardins  à  cueil-  ailleurs   un  fait  singulier  touchant 
»  lir  des  fleurs  pour  s'en  accommoder,  cette  fille.  Durant  sa  maladie ,  àxi-iX 
»  au  lieu  de  ces  pierreries  :  or  qu'elle  (3i) ,  dont  elle  trespassa  y  jamais  elle 
»   en  fasse  des  pastez  et  des  chevilles,   ne  cessa  ,   ains  causa  tousjours  ;  car 
»  je  les  luy  quitte.  Qui  a  connu  cette  elle  estoit  fort  grande  parleuse ,  bro- 
»   demoiselle-là,  jugeroit  bien  qu'elle  cardeuse,  et  très-bien  et  fort  aproposy 
»   avoit  fait  ce  coup  ,  et  ainsi  elle-  et  très-belle  avec  cela  :  quand  l'heure 
»  mesme   me  l'a  raconté  ,    car  elle  de  sa  fin  fut  venue ,  elle  fit  venir  à 
M   estoit  très  libre  en  paroles  ;   mais  soy  son  valet  (  ainsi  que  les  filles  de 
»   pourtant   elle  s'en  cuida  trouver   la  cour  en  ont  chacune  un)  quis'ap-  • 
»   mal,  tant  du  mary  q'ue  de  la  fem-  pelloit  Julien  ,   et  scavoit  très-bien 
»    me,  pour  se  sentir  ainsi  descriée  :  jouer  du  violon  :  Julien,  luy  dit-elle, 
M    à  quoy  on  luy  donna  blasme,  disant  prenez  vostre  violon  ,  et  sonnez-moy 
»   que  c'estoit  sa  faute ,  pour  avoir   tousjours  jusques  a  ce  que  me  voyez 
»    ainsi  dépité  et  désespéré  cette  pau-   morte  (  car  je  m'y  en  vais  )  la  de" 
»    vre    dame  ,    qui   avoit  fort  bien  faite  des  Suisses  ,   et  le    nUeux  que 
n   gagné  tels  presens  par  la  sueur  de    vous  pourrez  ;  et  quand  vous  serez 
»   son  corps.  Cette  demoiselle  ,  pour   sur  le  mot,  tout  est  perdu ,  sonnez-le 
»   estre  l'une  des  belles  et  agréables  par  quatre  ou  cinq  fois  le  plus  pi- 
»   de  son  temps  ,  honobstant  l'aban-   teusement  que  vous  pourrez  :  ce  que 
»   don  qu'elle  avoit  fait  de  son  corps  fit  t autre  ,  et  elle-mesme  luy  aidoit 
i>  à  ce  prince  ,  ne  laissa  à  trouver  un   de  la  voix  ,  et  quand  ce  vint ,    tout 
»  party  d'un  très  riche  homme ,  mais   est  perdu,  elle  réitéra  par  deux  fois  ; 
u  non  de  semblable  maison  ,  si  bien   et  se  tournant  de  l'autre  costédu  che- 
»  que  se  venant  à  reprocher  l'un  à   vet ,  elle  dit  à  ses  compagnes ,  tout 
»  1  autre  les  honneurs  qu'ils  s'estoient  est  perdu  à  ce  coup  ,  et  a  bon  escient , 
»  faits  de  s'estre  entre- mariez  :  elle   et  ainsi   deceda,   P^oilk    une    mort 
»  qui  estoit  d'un  si  grand  lieu  de  joyeuse  et  plaisante  ;  je  tiens  ce  conte 
»  1  avoir  espousé  ,    il  luy   fit   res-  dé  deux  de  ses  compagnes  ,    dignes 
M  ponse  ;  et  moy  j'ay  fait  plus  pour  de  foy  ,  qui  virent  jouer  le  mystère. 
»  vous  <jue  vous  pour  moy  ;  car  je  Ceux  qfui  feront  une  liste  des  person- 
i>  me  SUIS  deshonoré  pour  vous  re-  nés  qui  sont  mortes  en  plaisantant,  ne 
M  mettre  vostre   honneur  ;   voulant  devront  pas  oublier  cette  demoiselle. 
D  inférer   par  là  ,  que  puis  ou'elle 

M    l'avoit  perdu  estant  fille  ,  il  le  luy       (»9)  C'est-à-dire,  Catherine  de  M/dicit. 

»  avoit    remis    l'ayant    prise    pour      (io)  Cestà-dire,  de  Henri  II. 

»   femme.  »  ^  *-  ir  (3i)  Dam»  g»Unte»,  to™.//,|ia^.  341. 

(l)  Sa  sœur  aînée,...  BrantSme  en        »  wm- » -nn«  ért^  k         » -è     ' 

parle.Ji  Voici  en  quels  termes  (28)  :        LINACER  (Thomas)  ,  medecm 


p**ti 


,M""**"'*  '*'"''  '^''"*"'  ''"*  "'  ^"us  Chalcondyle,  et  sous  Po- 


!i5o  LIN  ACER. 

*  _ 

lilîcn,  et  se  distingua  si  haute-  donnés ,  cclui-U  au  IV*.  tome  (i)dej 

ment  par  sa  politesse  et  par  sa  ^"gemens  des  Savans ,  celui-ci  à  h 

j     f.  *»  .  j   \»#i'  page  570  et  377  de  sou  Censuracc 

modestie ,  que  Laurent  de  Medi-  Ubriorum  authorum. 

cis  le  donna  pour  compagnon       (6)  Il  dédia  au  Priace  Artiu  ia 

d'étude  à  ses  enfans.    Il  fut  en-  version  latine  de  la  Sphère  de  Pro- 

sui  te  h  Rome ,  et  y  fut  fort  estimé  i'^:?  „f  ^"if'''' V^^  ^^  George  Lilius 

j»rf  1   ••    i>    i  Tî'*     *  v3)  1  assurent  j  et  cependant  Erasme 

d  Hermolaus  barbarus.  Jlitant  re-  raconte  aue  cet  ouvrage  futdëdiéà 

tourné  en  Angleterre ,  il  fut  don-  Henri  Vli,  qui  n'en  fit  aucun  état, 

né  pour   précepteur  au  prince  parce  qu'un  enrieux   lui  représeDU 

Artus ,  fils  aîné  de  Henri  VII,  et  S^^^nn^^I^^L^.??  %P'''''^^^p  '"" 

,,-A.    ,  .        ,..        j',  duction  de  rroclus.  J  homce  Junacro 

lui  dedia  la  version  latme  de  la  pessimè  cessit  quod  ^rodum  h  se  de- 

Sphëre  de  Proclus  (B).   Il  s'était  nu6  versum  régi  hujus  patri  dlcâral. 

associé  avec  deux  autres  Anglais  Andréas  quidam  Tolasat^s  C4),/?to- 

{a)  pour  la  traduction  d'Aristote;  <^PtorXvci^^iprincipis,  et  in  regnum 

^  '  V  J        •      /•         1       J  *  patefnum  succès sun ,  nisi  mors  an- 

mais   ce   dessein   tut  abandotine  teuenisset ,  cœcus  adulator,  nec  adu- 

par  ses  camarades.    Il   traduisit  latortantiim,sedetdelatorpessimus, 

en  latin  quelques  Traités  de  Ga-  regem  admonuit  hoc  libelli  jam  olm 

i:^       ^é.       ui*  é. ^  fuisse  uersum  à  nescio  quo  ;  et  erat^ 

hen,  et  publia  un  savant  ouvrage  -^^edmiserè.  Hanc  ob  causam  re^  et 

de  Emendata    latini    sermonis  munus  aspematus  est,  et  in  Lina- 

StruCturâ  (C).  Il  fut  médecin  du  crum  velut  in  inipostorem  înexpiabi- 

roi  d'Angleterre  et  de  la  princes-  ^^  concepit  odium  (5).  Érasnie  nous 
•> /r     .  ^    ^  w                     ''•  conte  la  un  furieux  capiice  de  Han- 
se Marie,  et  légua  une  maison  au  ^  yjj  ^ 

collège  des  médecins  (D).  Il  mou-  .  (C)  Il  publia  un  savant  ouura^e 

rut  à  l'âge  de  soixante-quatre  ans  de  Emendata  latini  sermonis   Stroc 


'y  est  point. 

i5i  5,  et  il  reçut  l'ordre  "de  pré—  à  la  princesse  Marie,  comme  on 
trise  (d).  Érasme  le  loue  beau-  î'f «^ure  dans  les  paroles  suirantes 
•  •!  1  •  . .  .1  1  A  (o)  î  oea  et  de  iLmendata  latini  ser^ 
coup  J  mais  il  lui  attribue  le  mé-  ^ninis  Structura ,  ex  prœstantissimc- 
me  défaut  qu  à  Paul  Emile  (F)  ,  rum  authorum  observatione  campa- 
it est  d'avoir  eu  trop  de  peine  à  se  situm  uolumen ,  paulb  antea  ,    quàm 

contenter  de  son  travail ,  et  d'à-   ""'j^  excederet    çubUcavit    adscrip- 
1     ,        ^,        '^,  ta  prœtatiuncula  Marue  Henrtci  oc- 

voir  voulu  le  retoucher  et  le  po-   ^Ji^^  Catharind  Hispanâ  conjuge 

lir  trop  souvent.  fiUœ ,   laudatissimœ  indolis ,    et  ad- 

(a)  Latimer  et  Crociniu».  (,)  Pag.  84 ,  85  e«  871 . 

{b)  Tiré  de  Paul  Jove,  in  Elog.  Viror.  (a)  Jorins,  in  Elog.  doct.  Viror.,  p.  m.  xifi. 

doctor. ,  cap.  LXIIl.  Voyes  aussi  Lilius,  (3)  Georg.  Liliiu,  m  Elog.  quorand.  Anglo* 

ad  calcem  Jovii  BritannisB  Descript. ,  pag.  mm,  pag.  gi. 

92  et  seç.  (4)  C'jétail  un  moine  augustin ,  naUfde  Tour 

(c)  Linacer  sacerdotio  auctus  est  pro  quo  '««'^  f  *  ^«*'»'  tût  fallu  par  conséquent  nommer 

omnes  musas  foHunœ  gratias  egisse  arbi'  J»  ^°]^""1  '.  *"*  Î1^"/"f'\  J://i  r"*""!^ 
#«««  !?..:-♦  VY-VTv  t-i.  vtir  ■  s  r«  ^-  Bernard  M  And  reaa  ,  oanj  t  BiDiUmie  de  GesB«r, 
tror.  Epist.  XXXIX,  lib.  FUI,  mUrEras-  ^   ,^g^  ^,  ^;„  i'EnooVm«.tioo«  Angmti- 

f»'^'^^'  nianum  de  Philippe  EImïu»  ,  pag.  la^. 

(d)  Pope  Bloant ,  Cens.  Aulh. ,  pag»  3jJ.       (5)  Erasm. ,  epiit.  XIV,  Ub.  XXVI,  p.  ikA- 

(*)  Le  latin  de  cet  ouvrage  nVst  qu*naç  trt' 

(A)   L'un  des  plus  savans  person-    duction  de  Tanglais.  L'édition  de  liobeH  Etiea- 

naees     de    son    siècle.  1    Consultez    n^  «-4'».»  »547,  contient  cette  épître  dédJ«- 

IViS    n   •!!   *     I.  i>   _.     ui  i         otAM^^M.     toi re,  laquelle,  en  effet,  n'e»t  que  de  ▼iDgt-<rotf 

MM,  Baillet  et  Pope  Blount,  qui  ont    iig„e.\  gro»se  lettre.  Reh.  cair. 

recueilli  plusieurs  éloges  qu'on  lui  a      (6)  Georg.  Liliui ,  in  Elog.  quor.  Angi.,^.  93. 


LINACER.  a5i 

mirahili  ^irtutum  omnium  concentu ,  Paul  Emile."]  Je  ne  rapporte  point 

^xd   omnem    gratiam   promerendam  les  éloges  quHl  lui  a  donnés  :  on  les 

rmatœ  principi  y  cui  renot^ato  pruden-  trouvera  dans  son  Ciceronianus ,  et 

Zissimi  patris  exemple  Uenricus  rex  dans  plusieurs  endroits  de  ses  let- 

MlÀnacTum,  a  tuendd  sanitate  prasfec-  très.  Je  m'étendrai  seulement  sur  ce 

tum  adhibuit.  M.  fiaillet  (7)  citant  la  qu'il  le  blâme  d'avoir  eu    le    goût 

Ï>agc  d'où  je  tire  ce  latin ,  assure  que  trop  difficile.  Nec  multiim  ahfuit  ab 

'auteur  rajpporte  qu'Érasme  et  Budé  hoc  mtio ,  dit-il  (i3) ,  après  les  paro- 

louérent  Linacer  d  avoir  fait  ce  trai-  les  qu'on  a  vues  ci-dessus  (i4) ,  où  il 

të-là.  Je  ne  trouve,  point  ce  fait  dans  décrit  l'humeur  de  l'historien  Paul 

mon  édition.  Emile,  Thomas  Linacrus  Anslus, 

(D)  //  légua  une  maison  au  collé"  uir  undequaquè  doctissimus.  n  lui 
^e  des  médecins. 2  Ces  mots  sont  la  écrivit  une 'lettre  l'an  i5ai,  dans  la- 
traduction  des  termes  dont  George  quelle  il  l'exhorte  à  ne  pas  tant  faire 
Lilius  s'est  servi.  Londini  obiit ,  ho'  languir  le  public ,  et  à  ne  le  priver, 
nestd  domo  in  ed  urbe ,  medicorum  pas  si  long-temps  de  la  lecture  des 
collesio  ex  testamento  relictd  (b).  ouvrages  que  Ion  attendait  de  sa 
Paul  Jove  s'est  ainsi  exprimé  :  Hones-  plume  avec  impatience.  Il  lui  dit 
tam,  domum  Londini  medicorum  col-  qu'il  est  à  craindre  que  sa  conduite 
legio  dedicauit  (9).  Ni  l'un  ni  l'autre  ne  paraisse  plutôt  une  cruauté 
n'a  été  assez  exact  :  car  il  fallait  dire  qu'une  précaution  modeste.  At  tu 
%jue  Linacer  fit  bâtir  à  Londres  le  si  mihi  permittis,  ut  libéré  tecum 
collège  des  médecins,  et  qu'il  fut  agam,  sine  fine  premis  tuas  omnium 
le  premier  qui  en  eut  la  présidence,  eruditissimas  lucubrationes  ,  ut  pe- 
C'est  ce  qu'on  assure  dans  son  épi-  riculum  sit ,  ne  pro  cautti  modesto- 
taphe(io).  On  y  dit  aussi  qu'il  fon-  que  crudelis  habearis ,  quistudiahu- 
da  trois  leçons  publiques  en  méde-  jus  seculi  tam  lentâ  torqueas  ex- 
cine,  deux  à  Oxford,  et  une  à  Cam-  pectatione  tuorum  laborum  ,  ac  tam 
bridge.  diii  fraudes   desideratissimo  frUctu 

(E)  //  mourut  à  Vâge  de  soixante-  tuorum  uoluminum.  Fortassè  terret 
quatre  ans."]  J'aurais  dit  que  ce  fut  te  nostrum  exemplum,  sed  etiam  at- 
au  mois  de  février  i5a5,  si  j'eusse  que  etiam  i^ide  ,  dum  studiosiits  uitas 
suivi  la  narration  de  l'auteur  anglais,  nostram  culpam,  in  diuersum  deflec 
c[ui  a  été  imprimée  avec  Paul  Jove  ;  tas  (i5).  Le  défaut  dont  on  blâme  là 
car  voici  les  termes  de  cet  écrivain ,  notre  Linacer  n'est  pas  fort  commun 

Jjondini  obiit sepultus    est  in  parmi  les  auteurs  ,  et  néanmoins  on 

<&V£  Pauli  templo  maximo  ,  ad  sep-  peut  dire  qu'à  certains  égards  il  ne 
tentrionalis  portas  ingressum,  eoferè  l'est  que  trop  j  car  pour  l'ordinaire 
iempore  ,  quo  Franciscus  Gallo-  ce  ne  sont  pas  les  mauvais  auteurs , 
rum,  rex  ad  Ticinum  in  Cisalpinis  ou  les  écrivains  médiocres ,  qui  en 
pugnans,  h  Cœsareams  ducibus  cap^  sont  coupables  ,  ce  sont  les  plus  ex- 
tus  est  (11).  Mais  il  vaut  mieux  dire,  cellentes plumes.  Userait  â  souhaiter 
comme  a  fait  M.  Moréri ,  que  Tho-  que  ceux  qui  publient  tant  d'ouvra- 
mas  Linacer  mourut  le  20  d'octobre  ges  mal  tournés  ,  mal  digérés  et  qui 
i.')24.  M.  PopeBlountle  ditaussi(i3)j  ne  servent  presque  de  rien  a  la  ré- 
el^ cependant  il  rapporte  l'épitaphe  publique  des  lettres ,  outrassent  la 
de  ce  médecin,  dans  laquelle  le  jour  maxime  qu'il  faut  garder  un  écrit 
de  la  itiort  est  le  7  d'octobre  iDa4*  cl^ns  son  cabinet  pendant  neuf  ans 

(F)  JSrasme  le  loue  beaucoup,  mais  (16).  Il  serait  bon  qu'ils  se  piquas- 
il  lui  attribue  le  même  défaut  qu'a  sent  d'un   excès   de  délicatesse  ,   et 

qu'ils  ne  crussent  jamais  avoir  mis 

(7)  Bdllet,  JnsemsBt  des  SaTans,  tom.  IK^  la  dernière  main  a  une  composition. 

pag.  85. 

(9)  jôviai,  Elogior.  pag.  146.  (1$;)  CUation  (a)  de  VarticU  Emile  (Paulj . 

(10)  y^pud  Pope  Bionnt,  Ccoaiira  celcbr.  Au-  *•"»•  ^*fP'8'  »4»' 

tlior.  ,j»a^.  377.  (i5)  Idem  f  Erasiuns,  cpiat.  III,  lit.  XIV  ^ 

(f  I)  Georgios  LiltiiS|  in  Elogiia  qiiorund.  An-  pttg-  655. 

glorom  ,  pag.  q4'  (t6) Noiiumque  prematur  in  annUm. 

(ta}  Pope  Bïoont,  Cen!i.  Anthor. ,  pag.  377.  Horat. ,  de  Arte  Poct. ,  vs.  388. 


252  LINACER. 

Raremeikt  arrive-t-il  outils  aient  cette  craiqte  :  ils  laisseat  donc  passer  des 

pensée.  11  ne  faudrait  point  regret-  mois  tout  entiers  sans  revenir  à  cette 

ter  quHls  Feussent  souvent.  Mais  il  pénible  tâche  ;  et  ainsi  quand  on  le 

est  fachenx  qu'un  trés-habile  homme  figure  que  leur  livre  est  bien  aTancé, 

soit  semblable  à  ce  fameux  peintre  parce  qu^on  nlgnore  pas  qu^ils  Tonl 

qui  ne  se  pouvait  résoudre  à  s*ima-  entrepris  depuis  dix  ou  douze  annéo, 

giner  que  ses  tableaux  fussent  finis ,  ce  ne  sont  encore  que  des  morceaax 


supra  modum  anxice  rent  avant  que  i  ouvrage 

mimre/ur(ApeIles)  dixit omnia  première  forme.  Il  se  privent  par-}i 

sibi  cum  iilo  paria  esse  aut  illi  melio-  eux-mêmes  de  la  gloire   à  quoi  ils 

ra  :  sed  uno  se  prœstare^  qubd  ma"  avaient  pu  aspirer.    Quelques -nu 

num  ille  de  tabula  non  sciret  tollere  :  sont   plus  heureux ,    us   s'obstinent 

memorabili  prœcepto,  nocere  sœpè  au  travail,  et  a  force  de  limer  et  de 

nimiam  ditigentiam  {l'j).  Ces  paroles  polir  leurs  compositions  sans  aucan 


qui  ont  le  goût  de    q__  _  .    ^      • 

Linacer  j  et  d^ailleurs  elles  nous  ap-  écrit  ^  car  il  y  a  un  certain  degré  de 
prennent  qu'un  soin  trop  exact ,  trop  correction  au  delà  duquel  on  ne  sao- 
tendu,  trop  opiniâtre,  fait  souvent  rait  rien  faire  qui,  au  lieu  de  T)er 
du  tort.  Vous  allez  lire  l'application  fectionner  l'ouvrage  ,  et  de  lui  doo- 
faite  par  Érasme.  Peculiariter  autem  ner  plus  de  nerf  et  plus  de  force, 
conveniet  (  proverbium ,  manum  de  ne  1  amaigrisse  et  no  le  dessèche, 
tabula)  in  quosdam  soriptores  satis  Perfectum  opus  absolutumque  estt 
accuratos,et morosœcujusaamdiligen»  necjam  splendescitlimdy  sed atteritar 
tiœ,  qui  sine  Jîne prémuni  suas  lucur  (19).  Piine  le  jeune,  qui  se  sert  de 
hrationes ,  semper  aliquid  addentes ,  ceà  paroles  dans  un  endroit  de  ses 
adimentes ,  immuiantes ,  et  hoc  ipso  lettres ,  se  sert  de  la  même  pensée  eo 
maxime peccantes ,  quia  nihil  peccare  un  autre  lieu  pour  montrer  à  son 
co/za/i2ur(i8).  Qu'arrive-t-il  de  cette    ami  les  désordres  d'une  correction 

Seine  trop  scrupuleuse  ?  Un  grand    outrée.  Diligentiam  tuam  in  retrac" 
ommage  pour  le  public ,  et  beau-    tandis    openhus   valdè  probo*  ^f| 
coup  de  préjudice  pour  ceux  qui  la    tamen  aliquis  modus  ,  pnmian,  (fuô^ 

{prennent.  Lie  public  demeure  trop  nimiacuradeteritmagis,quàmenufi' 
ong-temps  frustré  du  bien  qu'il  re-  dat  ;  deindè ,  quod  nos  a  recenûonr 
tirerait  des  compositions  des  grands  bus  reuocat,  simulque  nec  absom 
auteurs,  quand  même  elles  seraient  priora,  et  inchoare  posteriora  no' 
éloignées  de  la  perfection  qu'ils  eus-  patitur.  P^ale  (ao).  Quintilien,  ^p^ 
sent  pu  leur  donner.  11  en  demeure  grand  maître,  pose  le  même  priuci- 
frustré  pour  toujours  assez  souvent ,    pe,  et  le  développe  admirablement, 

{)arce  qu'ils  meurent  avant  que  de  et  déclare  qu'un  écrit  que  l'on  ne 
es  avoir  rangées  en  une  forme  d'où  cesse  de  retoucher  et  de  refondre , 
leurs  amis  ou  leurs  héritiers  puissent  perd  sa  vigueur  naturelle.  /^°/° 
tirer  quelque  parti.  Ceux  qui  com-  retranche,  dit-il,  ce  qui  était samj 
posent  avec  un  esprit  difficile ,  et  qui  on  lui  6te  le  sang  ;  on  le  rend  sem- 
corrigent  avec  une  extrême  sévérité  blable  à  un  corps  tout  couvert  dj 
leurs  productions ,  se  rebutent  enfin  cicatrices.  Que  ce  qu'il  dit  est  beau. 
de  leur  travail ,  et  craignent  de  le  Et  ipsa  emendatio  jinem  habeU  S»f* 
toucher.  Ils  le  regardent  comme  une  enim  qui  ad  omnia  scri^ta  tanQua^ 
torture  et  comme  une  croix ,  et  ils  vitiosa  redeant  ;  et  quasi  nihil  fr  *'' 
diflerent  le  plus  qu'ils  peuvent  d'y  rectum  esse  quod  primum  est,  "•J* 
mettre  la  main  5  le  souvenir  de  ïa  lias  existiment  quicquid  est  aini"> 
fatigue    qu'ils  ont  essuyée  à  trans-    idquefaciantquoUesUbruminrmi^ 

former  une  page  leur  inspire   de  la    resumpserint ,  similes  medicU  eua^ 

inteera  secantibus.  Accidititaqnt'Jf 

(i7)Plimu«,  7iA.  TTX^.ca;».  X///.        .  ° 

(18)  Eravni.  ,  chil.  /,  cent.  ///,  num.   19,         (19)  Plinios,  epi»t.  XI,  Uh.  V. 
pag.  ni.  4o5.  (ao;  Identj  epiit.  XXXV,  Ub.  IX. 


J 


LINACER.  253 

cieatrieosa  tint, et  exanguia,  et  cura  blés,  pourvu  qu'il  n'aillent  pas  ius- 

^ejora,    SU    igitur  aUquando  quod  qiies  a  l'excès  (26).  Le  trop  est  la  seule 

j^laceat ,  aut  certè  quod  sufficiat  :  ut  chose  qui  les  puisse  faire  blâmer  avec 

o^M5  poliatlima,  non  exterat  (^j).  quelque  sorte  de  raison.  JVon  amo 

L  orateur  Calvus  fut  un  exemple  de  ce  nimiàm  diligentes,  disait  un  illustre 

cfue  l'on  vient  de  lire.  Il  exerçait  sur  parmi  les  anciens  Romains  (27)    Je 

ses  écrits  une  inciuisition  trop  sévère,  dirai  encore  deux  choses  avant  gue 

et  il  leur  donnait  la  discipline  si  ru-  de  finir.  Il  y  a  des  auteurs  qui  ont 

«iement  ,  et  si  superstitieusement  ,  cent  fois  plus  de  peine  à  se  conten- 

cfu'il  les  réduisait  à  une  espèce  de  ter  au  commencement  de  leur   ou- 

langueur.  Accuratius  quod  dam  di-  vrage ,  que  dans  la  suite.  Les  ratures 

cendi  et  exquisitius  afferebat  genus:  les  changemens,etlesautresmargues 


,     q      ^Pf^  -----  ■  — 7    ■-  M-« *  wx.  «wuaiuuctuans je  ma- 

TFietuensque  ne   uiuosum  colUgeret ,   nuscrit  d'un  traité  de  Platon  (28)    et 
etiam  verum  sanguinem  deperdebat.    dans  celui  de  Pétrarque.    Voici  'un 
Jtaque  ejus  oratio,   ninùd  religione  passage    de    Muret   ou    l'Arioste   se 
auenuata  ,etc.  M.  puintUien  ai>-   trouve    mêlé   pour   une    semblable 
pelle  cela  être  calomniateur  de  soi-   délicatesse.  u4udii^ià  maximis  uiris . 
même  (23).  Voici  la  métaphore  dont   quique  id  facillimè  nasse  poterant 
s  est  servi  un  auteur  moderne.  «  Il  y  Zudouicum  AHostum,  nôbilissimum 
»   a  des  esprits  stériles  lesquels  ayant  nobilissimœ    domûs  prœconem       in 
»  fait  un  eifort  en  leur  vie ,   ne  se  duobus  primis  grondions  illius  'poé- 
»  lassent  jamais  de  le  peigner  jus-  ntatis  sui  t^ersibus  plus  quàm  credi 
»  quesàce  que  ils  lui  arrachent  les  potest   labordsse,    neque  sibi   priiis 
>5  cheveux ,  et  au  bout  du  conte  c'est  animum  explere  potuisse,  quhmchm 
»  uft  avorton  (24).  »  Mettons  Sanna-  illos  in  omnem  partem  diu  multiim- 
zar  entre  les  modernes  qui  ont  eu.  la   aue  versdsset.  Idem  accidit  et  nobi- 
maladiede  l'orateur  Calvus.  On  n'a  iissimo  Etruscorum  poétarum  Fran- 
pu   s'empêcher  de   blâmer  ce  poète  cisco  Petrarchœ  :  cujus  ex  auto^^ra- 
d'apoirfait  gémir  et  crier  son  poëme  pho,  quodhabuit  t^ir prœstantissfmus 
sous  la  lime  durant  un  si  long  espace    Petrus   Bembus  ,  facile   cernitur 
de  ten^Sy  et  de  Vauoir  trop  usé  et  ernn  in  limando  secundo  item  poëma- 
trop  affaibli  sous  prétexte  de  le  polir  tum  suorum  wersu  sœpè  suddsse  (20) 
déplus  en  plus  (25).  M.  de  Vigneul  Marvifle  dit  :  «  Ou'il 

Les  recueils ,  dont  je  viens  de  me  »  y  a  des  écrivains  qui  ont  une  peine 
décharger  en  cet  endroit ,  ne  paraî-  j>  infinie  à  commencer ,  et  qui  con- 
trent pas  hors  d'oeuvre  à  ceux  qui  »  rent  quand  une  fois  le  chemin  est 
sauront  ce  que  j'avais  à  prouver.  Il  w  ouvert.Les  premières  lignes  de  l'his- 
fallait  que  je  prouvasse  que  la  peine  »  toire  de  M.  de  Thou  lui  coûtèrent 
qu'avait  Linacer  à  se  satisfaire  dans  »  plus  que  tout  le  reste  j  mais  dès  qu'il 
ses  compositions  était  un  défaut.  Cela  »  eut  surmonté  cette  première  diffi- 
semble  un  paradoxe  :  il  était  donc    »  culte,  il  courut  en  écrivant.»  L'au- 


que  i  on  sache  que  ceci  sion     d'un    ouvrage    qu'ils   veulent 

ne   regarde   point  en  général  tous  faire  réimprimer  coûte  plus  que  la 

oeux  qui  s  appliquent  avec  rigueur  première    composition.    Ils   s*appli- 

à   retoucher    et    à  réformer  leurs  quent,    et  avec   plus   de  plaisir  et 

écrits.  Us  tout  bien,  ils  sont  tres-loua-  avec  plus  de  scrupules,  à  corriger 

C«i)  QuiBlil.  ,  Ub.  X,  pag,  m.  4M.  (a6)  Fojrex  M.  de  Vigneul-M.rTille.  à  la  vat^ 

(aa)  Cicero  ,  in  Brnlo ,  cap,  LXXXII.  a 24  <^«  '«  Mélanges  ,  edU.  de  Rouen\  i6qQ. 

(a3)  Inveni  qui  Ciceroni  erederent  eum  (Cal-  (27)  Scipion  V Africain»   Voyez  Clcérôn     de 

Tom)  nimiâ  contra  se  calumnid  verum  sangui'  Oratoro,  iih.  11^  folio  m.  84,  jrf                     * 

nem  perdidUse.  Quint. ,  Ub.X,  cap.  I ,  pag.  (,8)  Celai  de  Repubiicâ.  Voje*  Oeny.  d'Hali- 

^V/\r»               *     1     .                ^,  carnasse ,  de  CoHocal.   verbor.  ,  cap.  Jirc/// 

(a4)  Garasse,  Apologie,  pag.  3i3.  pag.  ,„.  69.                                  '      ''-*'''"» 

(«5}  Bajllet,  Jagemens  snr  les  Poètes,  tom.  fag)  Muret.,  Variar.  Lect.  Ub.   XVHI  cao 

///,  pag.  14a.  F///,  pag.  m.  1207.                                   '     '^* 


a54  LYNDE.  LINGELSHEIM. 

une  copie  imprimée  qu^une  copie  ma-  moignages  et  confessions  de  nos  plus 

nuscrite.  Mais  la  plupart  du  temps  doctes  aduersaires ,    a    la  fraye  an- 

c'est  une  peine  perdue  ^  car  il  n'y  a  cienne  foy  catholique  ,   dont  on  faa 

Î[ue  fort  peu  de  gens,  ^ui  comparent  maintenant    profession    en    fesUie 

es  éditions  :  et  à  moins  que  de  les  d'Angleterre ,    et  autres   églises  n- 

comparer  entre  elles  patiemment  et  formées  (i).  Celle  du  second  traité  a 

liabuement ,  on  ne  connaît  pas  l'im-  pour  titre  :  la  f^oye  esgarée ,  ftà- 

Sortance  des  corrections.  Tel  endroit  sant  fourvoyer  les  esprits  foihles  et 

'une  seconde  édition  qui  ne  contient  yacUlans  es  dangereux  sentiers  éttr- 

pas  plus  de  lignes  que  dans  la  jire»  rehr  ^  par  des   apparences   coloréa 

mière,  ou   même  qui  n'en  contient  d'escritures  apocryphes  ,    de  tradt- 

pas  tant ,  est  converti  de  plomb  en  lions  non  escriies ,  de  pères  douteiu, 

or  (  3o  )  j   mais  où  sont  les  gens  qui  de  conciles  ambigus ,  et  d'une  préten- 

s'en  aperçoivent  ?  J'ai  parlé  ailleurs  due  église  catholique.   Le  chevalier 

(3i)  de  ceux  qui  composent  ou  sans  Lynde  fut  engagé  a  ce  travail  »ar  Dix 

peine  ou  avec  peine  ,  et  j'en  parlerai  cartel  de  deffi  qu'un  jésuite  lui  en- 

encore  ci-des8oua(3a).  voya  en  ces  mots.  «  Que  le  chevalier 

„  >/»«»iv     ^        j                      i9\j  '*  Lynde,  .on  ceux  de  son   party, 

{io)  Conf(fre%  ee  que  detsut  ^  remarque  (T)  de  ,,   «;^«..,««1#      ^                  i              ,    F**V  J 

l'articledeliAi.zAc(J,h.  Gntt), iom7llI,png.  *  prouvcnt,  par  quelques  hons  au- 

7  a-  »  theurs,  que  l'église  des  protestans 

>.  (^0  î]»»»-  f^ll,  pag.  3o7 ,  remarque  (G)  de  »  ait  été  visible  en  tous  BASes  ,  et 

'!tf/>^wZ--        .r^^,•    •  j  M  "  principalement  es  siècles  aunan- 

me  qui  avait  bien  lu  :  et   iJ   donna 

LYNDE  (HuMFREl),  chevalier  ^^  ^^^  ^^^  tour  à  sa  réponse,  et 

anglais*,  natif  de  Londres  (a),  y  «^j>eaucoup  de  passages  notables  Je 

pullia  deux  livres  de  contrée/  ^^v^"  tt^ /oTKr^^^^^^ 

se  y  1  un  en  1020, 1  autre  en  J  d3o.  répondit  à  la  F'oye  seure.  Il  était  Ab- 

Ils  se  vendirent  fort  bien  ,  et  ils  S^i^,  et  il  s'appelait  Robert  JenisoD . 

ont   été    traduits    d'anclais    en  !f  réponse  fut  imprimée  en  anglais  à 

r .             T          J    1    Tà/r     .  Rouen,  l'an  i63i  ,  m-S*».  (3). 

français  par  Jean  de  la  Monta-  '            ^  ^ 

gne.  J'en  parlerai  ci-dessous  (A).  («)  Je  me  sers  de  VédiUon  de  Pé^ri,,  dm 

Le  chevalier  Lynde  eut  des  em-  Î!"ï.  ^"ff "^'  '  '1^'  '  *""**;  :  f "'  ^  '^r 

.  -  ,     «5  -              . ,    "^^  ,  *"  «;J-  J«  du  la  même  chose  quant  a  la  yrrtûm  du 

S  lois  considérables  :  il  fut  juge  Traïuf  suivant. 

e  paix  et  député    à  la   chambre  ,ei"l'^'^" '''"  ^^^  àédicau>tre  de  laVaj. 

des  Communes  (ù).  Il  mourut  le  (3)  ^«r«»  Aiegambe ,  pag.  41a. 

;i?ti:i;tSlc)'  '""^  ''  ''''-  i-if gelshe.m  (geohçb  m. 

^              r          w  chel),  précepteur,  et  puis  con- 

*  Les  traducteurs  anglais  de  Bayle   ont  Seiller   de   l*électeur  palatin  {a)  , 

ajouté  à  cet  article  quelques  particularités  florissaît  au  Commencement  du 

que  Cbaulepié  a  reproduites  dans  son  Dic-  ■v\Tfte      •»    i       ¥i    '.    -          f    .    « 

tionnaiue.  Avll  .  siecle.  Il  était  ne  à  Stra«- 

(«)^Vitte,  in  Diar.  Biograph. ,   ad  ann.  bourg  {b).    Il  a   paSsé  pOUF   l'ao- 

'  ib)  Idem,  ibidem.  tcur  d'uu  livrc  intitulé  :  Idolum 

(c;  Idem ,  ibidem.  Hallense ,  oii  Lipse^est  fort  mal- 

..v  c,      ,        ,.         ,  traité  (A),  Il  entretenait  corn- 

(A)  \^^  j^r^^.ff  contrôler-  ^^erce  de  lettres  avec  Bongars; 

** Jurent  traduits  en  français  .                          wm^»*^, 

par  Jean  de  la  Montagne.  J'en  par-  ™^^*  ^°  .*^  trom|)e  quand  on  as- 

lerai  ci-dessous.']  La  traduction  fran-  sure  qu'il  avait  été  son  sécrétai- 

çaise   du  premier   de  ces  ouvrages ,  re,  et  qu'il  a  publié    les  lettres 

faite  sur  la  sixième  édition  anglaise,  '        1             r 

a  pour  titre  :  la  Voye  seure  ,  condui--  («)  Scaligérana ,  pag,  m.  lA i. 

sant  un  chacun  chrestien,  parles  tes-  {b)  Idem ,  pag,  m.  162. 


LINGELSHEIM.  255 

Cfu'ils   s'étaient    écrites  (B).   J'ai  dit  en  deux  endroits  (7)  que  Lbgel- 

ait  ailleurs  (c)  qu'il  fut  le  dépo-  t^'"^  «tait  auteur  de  ce  livre.  Bau- 

...        ,       v/1        ^           ,-•*,  mus  coniectura  comme  Scaliser,  et 

SI  taire  du  manuscrit  de  M.  de    assura  que  la  voix  publique  était 

fliou.  conforme  à  sa  conjecture  :   tant  il 

est  vrai  que  l'on  est  sujet  à  se  trom- 

(c)  Dans  PaHicle  de  Cambes  f  tom.  IFj  per   dans  ces    sortes   d'attributions 

j>ag.  373,  i-emarque  (H).  f^iro  grav4,  et  sapienti  Johanni  Lin- 

gelshemio  ojfficiosam  salut^m    nun- 

(A)  //  a  passé  pour  l'auteur  d'un  ciari  cupio.    Consentiens  Jama   est 

li*^re où  Lipse  est  fort  maltraité, 2  cum  esse  auctorem  libelli  de  Idolo 

Il  en  envoya  des  exemplaires  â  ses  Hallensi  adyersàs  Lipsium  ,  et  id 
amis  (i),  et  il  leur  demandait  leur  ipse  conjeceram  cùm  primiim  in  ma- 
pensée ,  avec  je  ne  sais  quel  empres-  nus  meas  ueniu  JVon  est  quod  pa- 
sement  qui  sentait  l'auteur.  On  fut  trem  pudeat  suœ  prolis  ,  càm  non 
donc  assez  excusable  de  s'imaginer  puduerit  tantum  uiriun  taies  nugas 
ciVL*i\  avait  fait  Vldolum  Mallense.  effutire  in  dedecus  nntepartœ  famœ 
Scaliger,  ce  grand  critique,  se  fonda  (o  ).  M.  Teissier  (9)  a  suivi  la  foule. 
sur  ^autres  raisons  :  il  crut  trouver  Selon  toutes  les  apparences  ,  Lin- 
dans  cet  ouvrage  le  génie  de  Lin-  gelsheini  apprit  à  Bongars  que  Dé- 
^e\s\ie\m,  Autor  de  Idolo  Hallensi  naisius  était  l'auteur  de  cette  idole  de 

est  Lingelsheim. disait-il  (a).  Hall  :  voyez  sa  lettre  CLVIL  Ce  livre, 

Ccstluiquim'^n  a  enuoféunexeni-  au  reste,   fut  imprimé   l'an    i6o5  , 

plaire Je  reconnais  en  de  Idolo  inr^°. ,  sous  ce  titre  :  Dissertatio  de 

J£allensi  les  traits  de  l'esprit  de  Lin-  Idolo  Hallensi  Justi  Lipsii  mangonio 

geisheim;  je  le  connais  fort  bien:  et  phaleris  exornato  atque  proaucto. 

il  m'a  envoyé  le  lit^re  ,  et  prié  de  lui  J'ai  lu  dans  une  lettre  de  Lingelsheim 

en  écrire  mon  jugement.  Voilà  de  ses  (lo)  que  Goldast  passa  pour  l'auteur 

discours  de  conversation  :  sa  plume  de  cet  ouvrage  ,  et  que  VAmphithea- 

les  confirma  dans  «ne  lettre  cru'u  écri-  trum  honoris  le  donnait  à  scaliger. 

vit  à  Lingelsheim  touchant  Vldolum  Une  autre  lettre  de  Lingelsheim  nous 

Hallense  (3) ,   où  il  lui  attribua  cet  apprend  que   Goldast  avait  eu  soin 

ouvrage ,  et  lui  en  dit  beaucoup  de  de  l'impression  ,  et  que  cela  lui  fit 

bien  -  — *~  -'  — * -* ^ — '      ' '*''* — "*"■*'■ '- —  * 

sius 
dit- 

Idolo  Hallensi  est  Denaisius  asses-  certè  omnium  bonorum  cum  magno 
seur  de  la  chambre  impériale  ;  et  applausu  acceptus  est ,  sed  focetiœ 
parce  qu'il  vit  entre  les  Jésuites  il  ne  Hue  scholasticœ  commoverunt  nostros 
désire  être  nommé,  M.  Placcius  a  academioos ,  adeo  ut  rector  distrac- 
fort  bien  fait  d'observer  que  le  ju-  tionem  libelli  edicto  inhibuerit,  etjam 
gement  de  ce  souverain  critique  n'é-  vindictam  spirant  magistri ,  eo  quod 
tait  pas  toujours  bien  sûr.  Hdc  sanè  nimis  contumeliosus  sit  interpres  in 
uice  errauit ,  et  infoliciter  crisin  suant  totum  ordinem  ;  et  quia  Gotdastum, 
quant  ipsemet  tantoperè  prœdicare  editorem  hujus  ludi  ex  typographo 
solebat,  exercuit  lieros  ille  criticorum  cognoverunt,  et  stilis  et  telis  in  iÛum 
hypercriticus  (5).  IL  cite  Melchior  insurgunt ,  atque  eliani  aulicos  in 
Adam  (6) ,  qui  a  donné  cet  ouvrage  partes  trahunt ,  quos  nimis  rustica- 
à  sonTéritame  auteur,  Pierre  Dénai-  tim  ille  teiigerit  (ii).  Dans  une  autre 
sius  :  il  remarque  que  Golomiés  igno-  lettre  ,  il  observe  que  le  carme  (la), 
rait  la  vérité  sur  cette  affaire ,  ayant  ^^^  ^^  ,^  Clef  de.  Lettre. ,  ^ng.  -53  et  .85 

Opusculornm ,  edit.  UUraj. ,  i66g. 

f  i)  Voyn  Scaligéraaa  ,  voce  LingeUliemias ,  (S)  Baudia. ,  epist.,X  «  cenlur.  IJ,  p.  m.  167. 

tt  les  Lettre,  de  Lingelsheim  ,  pag,  .\^.  (9)  Addition,  aux  Eloges  ,  totn.  11^  p.  383. 

(a)  Scaligérana,  ibidem,  ('°)   *-"*  "'   *'«"■'  '*   Becueil    de.   Lettre. 

(3)rore.   se.  Lettre.,   Ub.    IV,    epistola  «7»«» «  9«>';"^»  »'"^'-!'''*^/'««  »68^^^ 

CCCXk.                    •                            »     /'       •"  fil)  LingelUieim,eput.  LVIlad  Bongar.ium. 

.,s.c[-'                    t\       •  •  0^3  ^'  s'appelait  Anasta.iu.  Gochlettus.  Son 

(4)  ScaUgcrana,  uoce  Denauia..  ,,^^^  „4  ,„t,^„^^'  ,  P«l„tra  honori.  D.  Vlrgini. 

(5;  Placciu.  ,  de  Anonymt. ,  num.  Si ,  p.  18.  Hallensi. pro  JasloLipaio ,  contrà  DiuerUtiouem 

(6;  In  Yiti.  JttrisconsuU. ,  pag.  44?*  mcntilî  Idoli  Hallensi. ,  1607. 


a56  LINGENDES. 


regarda  comme  Fauteur  de  1  Idole,   tus £ingeUfieimius  idaem  vir 

Lingelsheim  aurait  roulu  que  Bon-  publicd  dienitate  constitulia ,  et  a^ 


m 


gramma  tus  ohnigra  ,  ubi  monastico  illos  commerciuin  liUerarum  mutntn. 
acumine  suspicionem  suam  prodit  Comparez  cela  avec  la  préface  da  li- 
quasi  tu  autor  esses,  Cogitat^i ,  anne  braire  ,  vous  serez  épouvante  m 
per  oratorem  regium  qui  Bruxellœ  d'habiles  gens  soient  sniets  à  preodr? 
est,  si  est  tibi  amicuSy  negotium  bes~  le  change  d'une  manière  si  eaoniK. 
Uœ  illi  ereari  posset  oh  atroces  inju-  La  destinée  des  auteurs  est  déplora- 
rias  quas  in  te  effundit ,  ciim  tamen  ble ,  car  lors  méme^qu^ils  croient  ap^ 
author  libri  non  ^sis  ,  et  quam  volup-  ]>liquer  le  plus  forteinent  lear  attec 
tatem  in  maledicendo.  cepit ,  eandem  tion  ,  ils  prennent  mal  le  sens  d'u 
in  lite  molesta  et  infamid  quœ  con-  passage  très-facile  s  je  crains  extir 
demnatos  injuriarum  manet  ,  per-  mement  ^ue  cela  ne  me  soit  anirc 
dat  (li).  une  infinité  de  fois.  Voici  ce  que  le 

Lipse  ne  répondit  rien  j  c^était  le  libraire  de  Strasbourg  expose  à  la  têb 
meilleur  parti  quHl  pût  prendre  :  de  son  édition.  Lègues  hic  Bongsna 
ses  amis  lui  font  honneur  de  ce  silen-  et  Lingefshemii  epistolas  muUd  endr 
ce  ;  ils  disent  quMl  méprisa  eénéreu-  tione  et  uariis  prudentiœ  ehcumenùt 
sèment  cet  adversaire,  et  qu*a  Pexem-  plenas  ,  heneficio  nohilissinù  amplu- 
pie  d'un  dogue  qui  passe  son  chemin  simœque  dignitatis  uiri  qui  Inchts 
sans  se  détourner  pour  aller  mordre  Reip.  ad  Heluetios  legatus  à  claiin' 
un  petit  chien  qui  aboie  contre  lui  ,  mo  t^iro  Dn.  Francisco  VeyrœM  eu 
il  ne  daigna  s'abaisser  à  combattre  ut  lucent  vidèrent ,  acceph.  ffss  vt- 
l'anonyme.  C'est  ainsi  qu'on  parle  nerandus  hic  senex  ,  qui  in  contukr- 
presque  toujours  lorsqu'on  ne  sait  que  nio  illustris  Bongarsii  duodecim  t^ 
répondre.  Exindh  maledicta  acer-  nos  eidem  ab  epistolis  fixerai,  de- 
bionn  nescio  quis  terrœ  Jilius,  Idoli  scripsit  intégras.  Le  libraire  parle  la 
Uallensis  {6  Lucianeam  blasphemiam  de  deux  personnes  ^  de  la  prenait 
igné  Tartareo  expiandam  !  )  titulo  sans  la  nommer  ,  et  de  la  seconde  en 
ementito,  sparsit  in  uulgus,  Sed  pru-  la  nojamaxit  François  f^eyraz.  Celai- 
dentioribus  amicis  suadentibus y  Lir-  ci  avait  fourni  les  lettres  à  l'antre. 
sius  siluit ,  et  judicio  coniemsit ,  at-  qui  avait  été  député  ,  de  la  rille  ii 

Îue  adeo  contemtu  solo  nofuni  istum  Strasbourg,  en  Suisse.  C'est  sans  doate 
^orphjrrium  uincendum  esse  censmt.  de  Veyraz  qu'il  faut  entendre  '<x^ 
Sic  foré  generosior  molossus  impor-  le  libraire  expose  dans  la  dernière 
tunum  catulum  stolidè  adlatrantem  partie  du  passage  que  i'ai  rapporta- 
prœterit,  nec  dente  aut  pugnâ  dignu"  c'est  Veyraz  qui  ii  ét^  secrétaire  ^f 
tur  (i4)«  Bongars  pendant  douze  ans ,  c'est  H 

(B)  On  se  trompe  quand  on  assure  qui  a  copie  les  lettres  que  ce  libraire 
uil  avait  été  secrétaire  de  Bongars,   a  publiées.  Il  y  avait  long-temps  <?•!' 


stolœ  editœ  sunt^ireentor.  an.  1060,  ,  a\   v         v    .•  i    ^              *       m 

.-,«/.    \      r     -    7j®                                 L  (»*)    '^py»    l article  Bovoabs,  1o«.  "'< 

i«-ia  (17).  Erat  Bongarsius  virsuo  eiutuon  (18). 

(i3)  LiDgel.heid[,  epist.  LXXVI  ad  Bongar.  LINGENDES  *    (ClACDE  DE)î 
sium  ,  poff.  aaS. 

fi4)  Auber.  Miraus,  in  Vilâ  Lipsii,  ad  ann.  •  Joly  observe  que   l'aLbë  de  Vixoliei, 

/^\W'k"*r-^"  o  1  u-  .     li.   f         Tvrir  P*8«»  90  et  178  de  ses  Mémoires,  io-Wi^' 

Mtf.  3o6.             »       J         »           »                   t  écrit  Z>e/in^enrf«.  Cette  or tbograpbe  a  5'* 

(,6)  IlfaUait  dire LengeUhemii.  conservée  dans ledition  doaoée par Goaje-- 

(17)  FoyeB  Vartide  BoiioAai,  tom,  Ill^pag.  en  trois  volumes  in-l2  ;  mais  dans  la  t^" 

558 ,  remarque  (H).  de  cette  édition  in-i2  on  lit  •  Lingendes  (J*/ 


LINGENDES. 


237 


'un 
eiirs 


des  plus  célèbres  prédîca-  »  mence  des  passions,  et  à  là  gran- 

du  XVIP.  siècle,  naqmt  à  »  ^?"^  des  figures  ;  et  iUtait  di  IV 

,-.       ,.       1,         £.  *.£..*■'•  »  VIS  de  cet  ancien ,  qui  tenait  qu'un 

boulins  1  ani  59  r ,  et  se  fi  t  )esui-  „  discours  était  fait  lorsqu'il  n'y  avait 

«  à  Lyon  l'an  1607.  Il  enseigna  »  plus  que  les  paroles  à  trouver. 
[ uelque  temps  la  rhétorique  et  »  Après  la  mort  de  ce  père ,  on  pu- 
es belles-lettres  ;  mais  comme  il  "  ^^'*  ®"  *^'>^  plusieurs  de  ses  ser- 


»  mons 


.,,               .  «  j-vruo ,  qu'on  trouva  écrits  de  sa 

vait  une  merveilleuse  naissance  „  ^ain  ;  et  on  en  a  déjà  fait  deux 

>our   la   chaire,   on   l'appliqua  »  éditions  (i).  Mais  cette  langue  n'é- 

>resque  toute  sa  vie  à  prêcher  :  »  tant  pas  entendue  de  tout  le  monde, 

ît    il  s'acquît  de  ce  côté-là  une  »  fcT,  ^^*'"*' T'  ""f  '°"''*'n 

,,        r     \  ^.              fi          ^^  »  »  quon  les  donnât  en  français.  Il 

.elle  réputation  ,  qu  il  y  eut  très-  »  semblait  que  la  chose  était  d'au- 

3611  de  prédicateurs  qui  l'égalas-  »  tant  plus  tacile,  qu'on  n'aurait  pas 

ient ,  et  qu'aucun  ne  le  surpas-  »  même  la  peine  de  les  traduire.  Car 


provincial 

province  de  France.  Il  fut  député  »  f  *es  mettre  en'lumière  tels  qu'on 

l      "-  iu:»  X  à^^A  «,,«  »ecAr»iti^^o  »  les  trouverait.  Cependant  la  diver- 

trois  fois  a  Rome  aux  assemblées  „  ^^^  ^^^  ^,^3^  ^^^J^^^  ^^^^^  j^^  ^.^_ 

a^enerales  de  la  société  ;  et  mou-  »  férentes  copies  des  mêmes  sermons 

rut     à  Paris    supérieur    de    la  »  a  fait   connaître  qu'elles  étaient 

cnaison  professe,  le   12  d'avril  »  peu  fidèles.  C'est  pourquoi  on  a 

r?r»      ,t  K       ^  _  1»         »  I)  luffé  a  propos  de  traduire  ces  ser- 

1660  (A),etnon  pas  en  1  année  „  J„8„3  L/ l'original  latin,  Js 

1600,   comme  1  assure  Moreri.  »  néanmoins  négliger  ces  manuscrits 

Dn  a  publié  ses  sermons  après  sa  »  français ,  dont  on  a  retenu  les  ex- 

tnort  :  l'en  dirai  quelque  chose  »  pressions  autant  çu'il  a  été  possi- 

1     ^   *     '  T.1    /  A  \    Ti     >  »  We*  ^^  a  aussi  aioute  des  transi- 

ie  tres-remarquable  (A).  Il  n  a-  „  ^^^^^  j^^  expositions,  et  quelques 
V'ait  publie  que  deux  ouvrages  (B).  *  .      *     ^ 


(a)  Ed  nominis  celebriiate  per  Galliam 
annis  36 ,  ut  qui  eum  illo  in  munere  supe- 
rârit  inventus  sit  nosirâ  œtaie  nemo  ,  et  vix 
ullus  qui  aquaverii,  Natan.  Sotuel,  Bibl. 
icript.  «octet.  Jesu,  pag.  i53. 


»  omemens  qui  ne  sont  point  dans 
»  le  texte  latin  de  l'auteur,  mais  qui 


qui 
»  se  trouvent  dans  tous  les  recueils 
»  des  écrivains ,  et  que  la  chaleur 
»  du  discours  lui  fournissait  sur-le- 

.^ ^  ^„^. »  champ  :  de  manière  que  cette  édi- 

(l)  Tïnfrf«NatairSolael,Ba)lioth,  script.    »  ^^^^  trançaise  n'est  pas  une  simple 
■ociet.  Jesa,  pag.  i53.  »  traduction  de  la  latine.  Mais  la  dif- 

])  férence  qu'il  y  a  entre  ces  deux 
(A)  Je  dirai  de  ses  sermons  queU  »  éditions,  c'est  que  la  latine  donne 
que  chose  de  très-remarquable.  ]  Je  »  les  sermons  tels  que  l'auteur  les 
ne  fais  que  rapporter  ce  que  dit  »■  écrivait  ;  la  française  les  donne  à 
M.  Gallois ,  quand  il  parla  des  Ser-  »  peu  près  tels  qu'il  les  prononçait. 
mons  sur  tous  les  évangiles  du  caré-  »  La  première  fait  voir  l'analyse^  du 
me ,  par  le  réuérend père  de  Lingen-  »  discours  ;  la  seconde  en  montre  les 
des,  imprimés  à  Paris,  en  deux  volu-  »  parties  jointes  ensemble.  L'une  est 
mes  f/i-8''. ,  l'an  1666.  «  C'est  unecho*  »  plus  utile  à  ceux  qui  veulent  faire 
»  se  assez  surprenante  que  le  père  de  »  des  sermons;  et  l'autre  est  plus 
»  Lingendes  ,  dont  toute  la  France  a  »  propre  pour  ceux  qui  ne  veulent 
»  admiré  l'éloquence,  n'étudiât  point  »  que  les  lire.  L'édition  latine  est 
»  les  termes  dont  il  se  servait,  et  s'en  »  aussi  beaucoup  plus  ample  que  la 
»  mtt  si  peu  en  peine  qu'il  compo- 

9  sait  en  latin  les  sermons  qu'il  de-       (1)  La  premâre  ««c  âe  l'an  ifi6i .  111-40. 
»  vait  prononcer  en  français.  Mais  ce    ^/"f  •*"  "e*^*'  *2  ''"*'**  ****  •«oiom  de  c» 

»    Çrand   homme    ne    pensait    qu  à  la     \^prim^s  .n  fran^ai,  .  de  Umê,ni  manihr»  qua 

*  force  du  raisonnement ,  à  la  vehe-    /««  Sermon»  dtt  Carême. 


TOME    IX. 


'1 


258  LINGEMDES.  LIPPOMAN. 

»  française  ;  car  de  tous  les  sermons  »  comte  soafirit  ce  cLangemenf^quor 

»  qui  sont  dans  Fëdition  latine ,  on  »  qnUl  aimât  de  Lm^endes  ^  maû  il 

»  n*a  choisi  que  les  pièces,  les  pki»  »  ne  haïssait  pas  CrosiUes  ,  et  voolat 

»  achevées  ,    et    seulement    autant   »  obéir  de  honne  grâce  au  roi 

»  qu'il  en  faut  pour  composer  un  ca-  »  Mais  enfin  de  Lingendea  foi  réta- 

»  réme  (a).  »  »  bli  (i).  » 

(B)  //  n*auait  publié  que  deux  ou"  (B)   Le  poète  de  Liitgbndes  étià 

orages,  ]  Vun  en  latin ,  l'autre  en  son  cousin.  1  Voici   ce  qu'en  dit  le 

français  :  f^otit^um  Afonumentum  ah  même  abbë  de  Marolles  (2)  :  tf  A  ecri- 

urbe  MoUnenù    Detphino    oblatum  »  vait  avec  rëputation  dès  les  anum 

anno  i63q,  i/i-4°.  Conseils  pour  la  »  1607  et  1610,  et  il  se  voit  de  lui 

conduite  ae  la  vie  *.  »  un  poê'mé  pour  la    naissance  de 

»  M.  le  duc  de  RetbëloiS',  et  cet  autre 

(ï)  Jooraal  âm  Sâvan»,  du  4  <i*«mi  1667,  »  gi  fameux  au  sujeidu  bannissement 

pag.mtS/i.  »  d'Ovide  ,  qui  se  lit  devant  les  Mé- 

*  Joly  rectifie  les  titres  de  ces  den  onvraget:         .  ' u  j      i      ^      j      >.•       j 

le  I*».  it  incituU  :  Nojeenti  Galliamm  Delphi-  »  tamorphoses   de  la  traduction  de 

nourbit  MoUnatuisvotivumMonimtniiunjPmri*,  »  NlColaS  Renouard.  »  A- force  Sm- 

J.  Camiuet,  i638  ;  le  second  •  pour  litre  :  Adns-  ter  PoUtien  ,  si  nous  en  croTOns  Col- 

réimprima  trots  fois  sons  le  titre  de  Quelques  ^ue  Jt^oUtien  même  dans  quelques- 
Avis  pour  bien  vivre  selàn  Dieu  ,  Roaen,  1660  ,     unes  de  SeS  pièces  *, 

li-iV  ^*"'*  '^'  """*  ^•"*^**"'  *^*^»        (C)  Cette  famille  subsisU  encore.] 

Nicolas  de  Lingendes,  frère  de  Vé^t- 
LINGEHDES(jEAPr  DE),  natif  que  de  Sarlat,  fut  maître  ordinaire 

de  Moulins ,  et  cousin  du  prëcé-  ^^  ^  ^""^^  **"  T*'  9^  \  ^?^^J^5  ^  ^ 
,     I    !; "      '    ,,,V  Tj.  *^'  pagne  pour  la  négociation  du  m3- 

dent ,  fut  un  célèbre  prédicateur,  nage  de  Louis  Xllf  avec  Anne  d'Ao- 
et  parvint  par  cette  voie  à  l'évé-  triâie.  Il  ëpousa  en  premières  noce^ 
cbe  de  Sarlat,  et  puis  à  Tëvêché   ^arie  d'Abra  de  Raconis,  tante  de 

deMâcon*.  Il  prononça  Forai-  S^^^^^L^^Tr*  '  ^""^"^M^fs 
^     ..         J  *,       .   '^VTTT     t     vaur,   et  en  eut  Charles  de Linges- 

son  funèbre  de  Louis  AlII ,  à  des  ,  maître  d'hôtel  du  roi ,  sous- 
Sain  t-Deny  5.  Elle  fut  imprimée  doyen  des  chevaliers  de  Saint-Hicbel, 
peu  après  (a).  Il  fut  donné  pour  «t  père  de  Jean-A-ogustih-  de  Li-cgei- 
précepteur  à  M.  le  comte  de  Mo-  "^^  '  capitaine  de  cavalerie  (4). 
ret  (A) ,  fils  naturel  d'Henri  IV,  , /«î  «émoî»»  a»  i'.bbé  d«  Mwiites,  f.  4', 

1.  /»  T  ••*  T  4*»  a  rarm.  1010. 

an  1619.  Le  poète  de  LiNGENDES        (,)  Démembrement  des  ..tenr.. 

était  son  cousin  (B).  Cette  famille     (3)  Art  poétique,  discours  de  F/ioqumes,  r 

•■•.___      _  /n\  33,  a /tf/în lia  wliwite  cioT par  Bjûttet.JMe»"» 

subsiste  encore  (LJ.  ,nr  les  Poete*  ,  num.  1448;  pag.  ,34. 

*  Le  poète  Lingendes  mourut  astei  jcsae  ei 

*  Il  y  fut,  dit  Leclerc,  nomm^  le  1 1  noyem-    1616  ,  dit  Joly  qui  «joute  q«e  c*est.à  tort  ipe  >« 

bre  loSo ,  et  il  donna,  en  l65d,  les  Constitua    Dietionnsire  de  Tréroox  donne  Lingendescoa«< 

Uones  synodales.  ^'  premier  mi  ait  fait  des  stanecs  en  fraBçs» 

(a)  Voye.  Vabbé  de  Ma„,nes,  dans  U  ^outr.r'; !«?&!"  '^'^  '"  ''*''  ' 
Dénombrement  des  aatears  qui  Ini  ont  donné  ^ 4  j  j,^^  j„  ^^^^  OeUnt  du  moi,  de  /«• 
des  Uyres.  xf~ 


(A)  Ilfut  donné  pour  précepteur  h        LIPP.OMAIÏ  (AloïsIo),  natif 
M,  le  cornu  de  MoreU  ]  «  Il  n'y  de-  de  Venise  (A) ,  fut  un  des  savans 


1)  tention  même  de  madame  la  corn-  re9.  La  première  fut ,  oe  me  sem- 
»  tesse  de  Moret  et  de  ses  frères ,  le  ble ,  celle  de  Portugal.  Il  était 
„  chevalier  de  B^eU  et  de  la  Ferrie-  évêque  de  Modon  et  coadjuteur 
»  re  ,  on  subsUtaa  CrosiUes  en  sa    ,    A ,  .  ti  /»  ^  ^    ^^k 

w  place,  qui  leur  ëtait  auparavant  ««  Vérone ,  lorsqu  il  fut  envore 
«  le  plus   agréable  du  monde.  Le   de  Boulogne  à  Rome  avec  ^^* 


IIPPOMÀN.  aSg 

[ues  autres   prëlats   (à) ,    poar  porte  à  BouloAie ,  et  il  /  ahr&h  des 

ilaider  ïa  cause  de  la  tf  anslatîott  ^^q«e<q«i,  n  apP^*?^»^  point  cette 
In  rnrtriU  Pan  i^/ft  <'tl\  TT  ^ranstatioiï,  étalent  demeurés  à  Treti^ 
lu  concile,  lan  i54b  (B).  II  te.  Cest  pour  cela  qae  les  lëgats  de- 
vait opine  iortement  dans  cette  putérent  un  certain  noiAbre  d'ëvé- 
ssemblée  contl-e  la  pluralité  des  q^es  an  paj>e ,  pour  rendre  raison  de 


y^o,  a  OU  w  pape  juies  lll  je  »  ijruaiard,  Tantoée  1546.  C'est  uteo 
appela  an  bout  de  deux  ans  (e).  ^  très-bonne  inypression.  H  Tint  â 
1  le  fit  Tannée  suivante  Tun  des  "  ^f\^  trouver  la  veuve,  et  l'obligea 
rois  présidens  d»  concile  (/).  l  ^t"^^^^ ï^^:^\^l 
'auIlV  1  envoya  en  Pologne  lan  »  patience,  pour  travailler  à  Vim- 
556 ,  pour  y  réprimer  les  pro-  ^  pression  du  second  volume ,  Ca- 
ves des  protestans  C^).  H  l'eleva  "  îf"''  f  ^^Sf'^^y'  ^"'  fut  achevée 

1"   *  u*j^  D  1»         i^tro  "  1  année  i555.  ElTe  est  en  la  même 

1  eveche  de  Bergame  l'an  1 558,  «  forme  et  de  la  même  beauté  que  la 

t  le  fit  son  secrétaire  (h),  Lippo^  »  précédente.  Ces  édifions  sont  mê- 

nan  mourut  te  l5  d'août  i55û  "  ^^^^  d'bébreu,  de  grec  et  de  toute 

0.  Il  publia  beaucoup  de  livres  ''J^'T  ^^  ^J"""^  caractères.  «  h  ne 

r\   n     j-*  ^  >•!  £^  A*  sais  Comment  accorder  ceci  avec  pi u- 

C).  On  dit  qu  il  fit  paraître  une  sieurs  bons  catalogues,  qui  marquent 

;rande  cruauté  contre  les^sectai-  que  la  Caiena  in  Exodum  estim- 
es, pendant  sa  nonciature  de  P^i^^^^à  Paris,  l'an  i55o.  Les  autres 
•oloffne  CD).  ouvrages  de  Lippoman  sont  :  Catena 
^       ^    ^  in  aUauoi  Psalmos;  une  compilation 

(fl)  Palavic. ,  HSat;  ConcU.  Tiid,,  m.  X,  ^^^   V^s  des  Saints ,  en  huit  vblu- 

ap.  Xr,  num.  2.  .  mes   *.    Conjîrmatîone   di  tutti  gti 

(h)  Fra>Paolo,  Httt.  dii  Goilcile  de  Trén-  Dogmi  Catholici ,  con  la  subuersione 

e  ;  ^i'';  /A  PJ*g'  rit,7âf^   à  l'imn.  16^7.  di  tutti  ifondamenti  detli  moderni  he- 

(c)  là  '"eme    lif..  IlÉ,  pers  lajtn,  pag.  retici ,    à   Venise  ,    i553.  Espositioni 

(^PaW.  ,  Hist.  Concil.  Trident.,  lib,  J?fe«;^';f^/''^f  ^^  'Simbolo  apostolico  , 

'l  cap.  II,  num.  6.  '  '^  ;^f  «Ç  ^^^Jr^  >  f  tc. 

(e)  /rfem,  ibUterh,  cap  VllT,  num.  6.  W  ^«  «**  qu  il  fit  paraître  une 

(f)  Idem ,  ibidem^  cap.  XIII^  num,  i.  grande  cruauté  contre  les  sectaires... 
(ff)  Idem  ,  Hù.  XIIT,  cap.  XIII,  num.  3.  ©n  Pologne.  ]  Selon  l'auteur  que  je 
yy^^^i:J'^^^P'X^^^''^»»\^  citerai,  Lippoman  fut  le  premier 
(f)  iifcm ,  lÀu/em .  cap.  IX,  /lum.  4.  nonce  apostolique  que  l'on  eût  vu  en 

fk\  Ti  '*  '•*       s-r  j    rr    '      -  T  ce  pays-là.  li  se  servit  du  supplice  dé 

l.ULlTL'i^K  ^  ^^'"**;  ^  nf'  ^"elq^es  juifs  pour  intimider  les  hé- 

is  disent  qn'd  était  d'une  famille  réHanp«   A  fAriU  j>«^„^«*  :i-  .,1. 


,-  ""  -  «  I-IU..X»  «u  qui  «au  son  pe-  femme  avait  vendu  une  hostie  à  quel- 

"•œ^r>T!!^'iro™e -ï"-  i"^^  •  «^^  <ï"«  -  -P-  - 

'our plaider  la  cause  de  la  transla-  (i)  P.Ut.  ,  Hùl.  Concil.  Trid.  .  lib.  X 

[onJuconci/e, /'an  1548.]  Les  légats  t^- xr.                                                ' 

lu  pape ,  ne  voulant  point  continuer  n  ^?^  Ch^rniiw,  Orignw  de  l'Imprimai*  a* 

c  concile  à  Trente ,  l'avaient  tnm,-  "^  «)  i!rt.iit?;  ',t  <*.  J«,.«  T-..™. 


26o  LIPPOMAN. 

araieBt  tiré  »  à  coups  d^aiguilles,  une  (  sUicet  )  eoncilium  Lotdeenu  regn- 
fiole  de  sang,  pour  guérir  la  plaie  tù  ad  rogum  damnaret,  Lata in  Jk- 
de  la  circoncision.  On  surprit  un  or-  dœos  sententia,  Hi  ad  roeum  dedudi 
dre  du  roi  pour  les  faire  brûler.  Ils  palam  libéré  dicere  :  a  Nunquîmm 
protestèrent  de  leur  innocence  sur  le  »  hostiam  emimu*  uèl  aciwus  con- 
pûchcr.  Le  roi  ayant  su  comment  la  »  Jiximus,  Nosenun  nequaauam  en- 
chose  s'était  passée  ,  en  conçut  une  »  dimus  hoitiœ  inesse  Dei  cor^m  • 
grande  indignation  contre  Lippoman.  »  Imo  scirruis  Deo  nullum  eorpm, 
Néanmoins  on  fit  une  relation  de  tout  »  sanguinemife  esse  :  et  more  ma- 
cela  sous  le  nom  du  roi ,  laquelle  fut  »  non  crtdimus ,  Messiam  nonfuta- 
envoyée  à  Rome  ,  pour  y  grossir  les  »  rum  fuisse  ipsum  Deum ,  sedeja 
documcns  des  miracles  dans  les  archi-  »  unctum  et  legatum  :  Comperim 
▼es.  Je  m'en  vais  rapporter  les  paroles  »  quoque  habemusfarinœ  nihil  im» 
de  récriyain  polonais  qui  narre  ceci»  »  sanguinis.  Ihstamur  ad  uUinm 
Il  commence  par  un  reproche  de  basse  »  nos  nullo  sanffuine  cput  haben.  ' 
naissance  à  Lippoman  (  5  ).  Primas  His  auditis  cruactitatis  LippomaM- 
id  officii  apua  noS  gessit  Aloysius  nœ  et  pontificiœ  odniinistripicemer- 
lÀppom&nuaF'enetus^nomo,  utjacta  denUm  ori  miserorum  infudtwi 
testantur ,  pen^icax  et  crudelis.  Quod  Tarn  horrendum  omni  ex  parle  fac- 
tanib  miniis  mirandum  ,  quanto  nus   monumentis    Romanis  ùuertua 

A.perm.nlhile.th«»iUc««.«rgiim.lu.«.   ««/"^  miraculé  i^ulgatum,r^isn^ 

^  mine  ,  ad  concilianaam  va,  jicUe  /i- 

Dioebatur  enim  eum  incerte  pâtre   ^^^  ^  adpositv,  Id  scripti  a  Ms^ 

fuisse    natum.    Hune   quamprimàm   ^^^  traditum  régi,  indignaùontmû 

nuncii  terrarum  in  comitio  uiderent,   iramejusexciyit,animumquehLipf^ 

extemplb  eum,  compelldntnt  :  Salve,    mano  auertit.  Unie  rex  in  os  dictn 

progenies  viperarum.  Talemsereip-  non  eruhuit  :  se  facinus  illud immm 

sa  fuisse  Lippomanus  probai'it.  Vi-  detestari  :  et  nequaquam  adeo  mm 

dens   enim   dogma  eorum   de  sano-   captum  esse ,  ut  hostiœ  isd  saifH' 

îissimo  ,   ut  i^ocant  ,  sacramento  in   „g^  inesse  credat  *,  Du  Sanssai  ^ 

magno    persan   discrimine  y   coacto   gure  que  Lippoman  fut  si  haï  des  sa 

Loviciam  pontijîcum  omnis  generis  taires  qu'il  pensa   mourir  plusieoR 

conuentu  ,  h  re  sud  judicdrunt  exem-  f^jg   p^^  j^u^  attenUts  {%).^-^ 

plum  seueritatis  ,  uel  potiiis  ferita-  Sponde  (g)   prétend  que  le  miraci* 

tis  ,    ad    incuiiendum   populo    sibi    ^^i  p^^ut  alors  sur  rhostie,  enW 

varenti   metum  ,   et  dissentientibus  j^g  mains  de   ces   misérables  joi^. 

horrorem  in  aliquo  ex  infimâ  vul-   ^^^  ioj^^é  sur  trois  raisons  :  la  def 

gi  fece  idebque  impundis  statui,..,  ^^^^^  f„t  que  le  nonce  Lippoœ»"; 

Hinc  impetu  in  Judœos  quam  odio  déchiré  par  les  libelles  des  hércU 

publico  îaborantes  ,  tam  innocentiœ  ques  ,   et  courant  risque  de  U  "«i 

prœsidiis  defectos  ,  facto ,  très  è  gre-  j^^^^^  besoin  que  la  Providence  lu' 

ge  eorum  etfœminam  quandam  Do-  conciliât  une  grande  autorité.  Sudl;^ 

Tolheam  Laziciam  in  vincula  corne-  j^g  Hosius,  évêque  deWannie>\^ 

cemnl.  Capita  accusationis  hœc  fue-  soigna  une  extrême  indignation  <i| 

runt  ;  Laziciam  cîim  de  more  solenni  ^^  ^^^  Pierre-Paul  Vergicr,  àéiÔJ^ 

aniè   Paschatos  festum  ad  sacram  un  livre  au  roi  de  Pologne,  avait  de; 

communionem  accederet ,  occultatam  gg  Liopoman ,  nonce  apostolique,» 

in  ore  hostiam   Judœis  yerididisse  :  une  <fispute  publique  dont  le  roi  «^ 

hos  acubus  eam  confîxisse  :  indè  am-  ^^^  jg  i^-g  (\o), 

pullam  sanguinis,  quo  ad  sanandum 

infantium  circumcisorum  vulnus  opus      «  i^i^^  prétend  que  le  loag  pw»»»  ^  ^ 

habeant  ,  collegisse  (fi) Mandata   bieniedoi  proare  ^m  cet  aateur  etl  >»'Si' 

nomine  regio  aa  Borcum  (7)  per  diS'  »o«ie  croyance.  ^^^ 

positos  équités  misère  ,  ut  Judœos  ex      («)  T'ntùm  m  odium  seeutriofwnj^^ 
mente  Ugatl  apOStollCl  et  Spintûs  S,    jj,,^  prcteg0nte  inJoUunù  revÂuI.  S>f^' 

in  Coatinoat.  Bclbrm.,  de  Script  ecciou^' 
(5)  Stanitlani  Lubiraiccini,  Bill.  Rcfomutio-   num.  4 7. 
BM  Polonic»  ,  pag.  76.  (g)  Jtf  tuuu  i566 ,  mum.  7  ,  pag.  «•  »>' 

(6;  lii mime, pag.  78.  (,o)  ^qr*»  V/pUre  dédienUnrt  i»  f»»^ 

(7)  Citait  U  gouverneur  du  lieu,  «TRoiius  eùnlre  tee  Prolégomiftcs  de  BfOt)»- 


LIPSE.  â6i 

LiTPSE  (Juste)  ,  en  latin  Lip--  rieure  de  TiçKse  rétormée ,  il  ap- 
lus  '*y  a  été  un  des  plus  savans  prouva  publiquement  les  princi- 
ritiques qui  aient  fleuri  au  XVI".  pes  de  persécution  qui  se  prati- 
iëcle.  Je  pourrais  rapporter  beau-  quaient  par  toute  l'Europe  con- 
;oup  de  choses  curieuses  sur  son  tre  cette  église.  On  Tembarrassa 
:liapitre  ;  mais  comme  d'autres  étrangement  lorsqu'on  lui  fit  voir 
a)    les  ont  déjà  ramassées,   et  les  conséquences  de  son  dogme 
l'ont  pas  même  oublié  ce  qui  (C)  ;  et  ce  fut  sans  doute  Tune  des 
concerne  son    éducation    et   la  raisons  qui  l'obligèrent  à  sortir 
>réiiiaturité  de  sa  science  (b) ,  je  de  la  Hollande.  On  lui  avait  offert 
me  vois  réduit  à  ne  parler  que  une  profession  à  Pise ,  avec  pro- 
ie ce  qu'ils  ont  négligé.  Un  des  messe  qu'il  y  jouirait  de  la  liber- 
plus  grands  défauts  qu'on  repro-  té  de  conscience  (D);  mais  il  re-' 
che  à  Lipse^  est  l'inconstance  en  fusa  cette  vocation  «  Il  se  fixa  à 
matière  de  religion  (A).  On  fon-  Louvain,  oiiil  enseigna  les  belles- 
de  ce  blâme  sur  ce  qu'étant  né  lettres  d'une  manière  qui  lui  fut 
catholique  il  professa  le  luthé-  glorieuse;  etily  mourut  le23de 
ranisme  pendant  qu'il  fut  profes-  mars  i6o6j  dans  sa  cinquante- 
seur   à  lène  (c).  Ensuite  ,  étant  neuvième  année.  Il  se  trouva  des 
retourné  dans  le  Brabant ,  il  y  protestans  qui  ne  secondèrent  pas 
vécut  à  la  catholique  :  et  puis  ,  la    passion  de  quelques-uns  de 
ayant  accepté  une  charge  dans  leurs  confrères  ,  pour  diffamer 
Vacadémie  de  Leyde,  il  y  fit  pro-  ce  savant  homme  (E).  Il  se  ma^ 
fession  de  ce  qu'on  nommait  le  ria  à  Cologne  avec  une  veuve,  en- 
calvinisme.   Enfin   il   sortit   de  viron  l'an  15^4  »  et  il  n'en  eut 
Leyde ,  et  s'en  retourna  au  Pays-  point  d'enfans.  Quelques-uns  di- 
Bas  espagnol ,  ou  non-seulement  sent   que  c'était  une  très-mé- 
il  vécut  dans  la  communion  ro-  chante  femme  (F)  ;  mais  il  assure 
maine ,  mais  aussi  il  se  jeta  dans  qu'il  vécut  en  paix  avec  elle.  Je 
une  bigoterie  de  femme  ;  ce  qu'il  ne  sais  si  je  dois  dire  que  son 
témoigna  par  des  livres  impri-  écriture  était  très-mauvaise  (G), 
mes  (B).  Ce  qu'il  y  eut  d'étrange  et  que  sa  conversation  et  sa  mine 
dans  sa  conduite ,  et  qui  ne  lui  ne  répondaient  point   h  l'idée 
a  pas  été  pardonné ,  fut  qu'étant  qu'on  s'était  faite  de  lui  (H).  Ses 
k  Leyde  dans  la  profession  ex  té-  amis  ne  rabandonnèrent  point 

^        après  sa  mort  à  la  critique  de  ses 

*  Joly  renvoie  au  tome  XXIV  des  Mémoi-    «i.-^^e^r-^^  fi\ i^  :i  "t»»^**  jt 

res  de  Siceron ,  en  ajoutant  que  dans  les  An.    adversaires  (I)  ;  maiS  il  était  dlf- 

tiquUtUes  romcuta  àe¥sp\Àn^y  réimprimées    uClle  eu  bien  deS  choseS  défaire 

à  Leyde    en  17 13.  in-S-. ,  on  Toit  divers  ^^  apologic.  Je  ne  mets  poiut  eu 

iraites  de  Juste  Lipse  qui  ne  se  trouvent  1?  1        «■        /> 

pas  dans  le  recueiide  ses  œuvres.     ,  ce  raug-ia  ce  que  le  perc  Garasse 

(fl)  jM;.Teissier,  Additions  aux  Eloges  de  se  crut  obligé  de  ceusurer  W). 

M.  de  Thou ,  tom.  11^  pag.  38l  «<  a32  ;  Bul-    »  •  -^  '1  -n 

lart.  Académies  des  Sciences,  «omT/J, />««-.    Lipse   Se    Vit    aCCUSe    pluS    d  UUe 

"93-  fois  d'avoir  été  plagiaire  ,  et  ne 

(6)BaUIet,Enransce'Ièbres,  DAfi-.  184.         „^„1.^*  «^:«#   J™^  J>  J 

(c{c.ite^Vc5*tond«rfl„„V.«5/u5i'a«  ^oulut  pomt  demeurer  d  accord 
an,  Lipsins ,  epist. Lxxxvil.ceitf. iiiMis-  qu'ou  l'en  accusât  justement  (K). 

t'^%Ci'^\':^^i^i:X::;.  ^^  »  •»»  ««t"»  '«  ?>«»  grands 

nd  Gfrman.  et  Gallos ,  p4ig.  70».  (rf)  yojret  la  remarque  (I). 


/, 


ranle 


362  LIP5E. 

UBTÎh ,  k  quoi  il  ail  été  exposé,  la  rationem'  redifere  potset ,  ddectim 

maladie  qu'il  gagoa  daus  iin  re-  '%î  ""n'^PY^f?^'  qu^mJcman 

pas  (L).  L.  est  une  chose  étrange  Christo ,  ^o^w  abnegdsset  tt  dtu- 

q^'un  style  latin  aussi  mauvais  ruiss€t  ;  rupondehat  mSû  in  àm 

que  le  sj^en  ,  ait  pu  créer  une  *'*^  ^  *"  pne^entid  M,  Heuncih- 

secte  dans  la  république  des  let-  ^ST  V'&''''i^  ""^^  ^ntmykm 

««w  »•  .p*l^^w  ^**^       »   ».»  j^^  Schlusselburgi  ,   ('diu  anuccrt 

très    (M).     yoye%  en    note    une  coUega  t  Ego  ChrUtum  non  abruti- 

ÎAaie  de  M.  Teissier  (e).  ^î ,  /lec  desenù^  Ucèt  lue  luthemm 

J'ai  déjà  parlé  (/)  du  mépris  doctmnam  non  profiuar,etcmd: 

»•!  ,»-*♦:«/-.-.« -^Iio;„«^:«^.j^  vuuanis  converser,  Wam  omms  rcli- 

qu  il  s  attira  par  ses  Histoires  des  •    ^^  „„i,^  ^^jjgj^  ^„„j  „y^  „,„„ 

miracles  de   la  bainte    Vierge  ;.  et  idem.  Et  apud  me  lothenna  d 

mais  je  ne  savais  pas  alors  ce  que  calFinistarumaoctrUiaparipassuaBh 

Joseph  Hall          "  »•■'>- 

Cela  mérite  d 

credo  ,   càm  hœc  religio  œquk  ta 

(e)  Lips«,  après  avoir t^tj'tts^'à  sa  qua-  probeUiT  ac  isia  »  U  tandem  poubjir 

nU-cinqu&me  année  dans  la  reUgion  ^ium  futurum  ,    ÇualU   imûo  fmli. 

protestons^  embnusa  la  catboiigtie,Teiaêierf  ^tj     •'                     ii^        jl-  J^rimb 

Addition,  ;««  Éloge,,  tom.  ll,pag,Z'^\  ^^  Ç*^  responâebat,  sJnpen^ 

édit.  d*mrecht,  ië^.Il  aidait  vingt^inç  esse.  Stcutiet  et^enU^UsteijUusm 

MU  lorsqu'il  se  Jll  protestant  la  première  de  inuocandd  Hallensi  Maita  v«, 

fois.  Remarquez  en  passant  da«5  ces  pv(^ 

{/)  Dans  la  remarque  Çà).  les  Je  zélé  outré  d'un  rigide  lath^ 

rien.  Schlusselburgins  nomme  apo- 

(A)  Un  de  ses  plus  grands  défauts  stasie  et  abnégation  de  Jésos-Ciirûn^ 

.......  est  l'inconstance  en  matière  de  changement  de  luthérien  en  cam* 

religion.']  Le  récit  du  docteur  ScbVas-  niste.  Je  pourrais  citer  beaucoup  0^' 

selburgius  ne  sera  point  mal  placé  çrivains  qui ,  sur  le  chapitre  ae  u 

dans  cette  page  ,  et  nous  apprendra  religion  ,  ne  regardent  Jaste^  h^ 

aue  Lipse  comptait  pour  la  même  que  comme  une  girouette;  mais qu" 

[iose  (Tétre  luthérien,  ou  calviniste,  tous  suffise  de  trouver  ici  le  jagem^' 

on  paniste.  Talis  ambiguœ  pelargi-  de  Boéclérus  ,  et  Fairis  qu  il  ^o^nc 

eœ  fiaei  erat  Luoiani  iimUis ,  cothur-  aux  étudians.  Nonfuerit  openxpTt- 

no  uersatilior  et  èficureus  philoso-  tium  ,  àii-i\  (o^)  y  s ingula  examine'^  > 

pkus  y  Jostus  Lipsius ,  olim  cottega  chm  potiks  unit*ersim  monendi  n/^ 

meus  et  professor  oratoriœ  facuUaiis  jut^enes  studiosi ,  ae  taies  ans^^ 

>»  uniyefsitat^  J^n^nsi  .   in    TTuârin^  nés  T.insin   -VAlint  maeristro  dlSCCK» 
d ,  uhi  ma^ 
3  reiigionu 
^  jifimiahat  ^ 

ut  unam  ,  œternani  et  diùinam  ueri-  eepa  ^  ragus  ,  in  omnes  formas  n>°' 

totem  agnoscere  ,   romanique    anti--  taoilis  :   qui  modo  aliquid  ^^^) 

christi  idololatriam  et  blasphemiam  modoadimererurskmeu^iat:i^^^ 

damnare..  Ad  Lugdunum  Baiat\  ue^  neoesse  est  accidere  homiid  vt^<^  ^ 

niens ,  fiebat  apostata ,  ut  Pelargus,  gione  serio  nunquam  imbuio ,  f^^f^' 

àbnegdbatque  agnitam  et  adproba"  rumque  litterarum  penitUs  exp^rtt. 

tam  veritatem  ;  quamt^is  hoc  diffite^  (B)  //  témoigna  sa  bigotene  Pf 

retury  dicens   se  christianum  esse  ,  des  livres  imprimés.\  L^un  de  c^ 

née  Ckristum  deseruisse,  nec  abne-  vresapour  titre  :  Jusli  Lipiii- "^^ 

gdsse.  Id  de  hoc  uiro  uerè  dieere  et  yirgo  HaUensis  :  benejicia  i^^ 
testaripossum.  JVam  càm  ad  ipsum 

anno  Christi  M.  D^  LXXXHy  œsti-  (i)  Conradot  SchlnMelb. ,  in  R«P<**'?'^ 

*»o  tempore  in  reditu  meo  ex  Antuer-  ctlamoiofum  Scriptum  Cbriitoph.  ^^^'^ 

piâ  ,  w  academU  Leidensi ,  ubi  pro-  ^7;*»^  »  V4  "55  *  ^*'"**'  **  *""^  ' 

Jessor  erat,  inidserem  ,   ut  veterem  (,)  Boîderu. .  DÎMerui.  de  PoliticUliP'' 

amieum,  et  ex  ulo  quœrerem ,  qui  cap.K^pag.i^^^i^ 


LIPSE.  â63 

wniraeulA  fide  atque  ordine  descripta  Quekpies  protestans  Remirent  con- 

C3).  Un  a«tre  intitulé ,   JusU  LipsH  tre   lui  d  une  -grande  force  :  il  ies 

Jt^iva  SicàènUertêis  sive  eupricoUis  :  laissa  dire ,  et  ne  répondit  qu'en  trés- 

wtoifa  eius  bénéficia  et  admiranda  (4)*  {x^n  de  mots  à  Tun  d'eux  :  voyez  sa 

31  y  aaopte  les  plus  petits  contes  et  Hejeetiuneula  a  la  fin  de  la   f^irgo 

les  traditions  les  plus  incertaines^ui  AêpricolUs.  On  souhaitait  qu'il   se 

se   punissent  ramasser  sur  >ce  sujet*  dëfendtt  contre  Pautenr  du  Traité  c/e 

Quelques-uns  de  ses  amis  l'avaient  Idoio  ffallensi  (8) ,  et  contre  Thom- 

^vonla  détourner  de  ce  travail ,  et  ilm  «on  (9)  qui  le  réfuta  entre  antres  ma- 

avaient  allégué  l'incertitude  de  «es  tières  surla  f^tr^o  t^ic^miensis  ;  mak 

'Kraditioiis ,  et  le  tort  qu'il  se  «ferait  ;  il  refosa  de  s'engager  dans  ces  dis« 

mais  leurs  conseils  ne  le  purent  dé-  putes  (10} ,  et  fit  sagement.  Vove% 

t^oumer  de  son  entreprise.  j4t  mali  dans  la  remarque  (E)  ce  que  Baumus 

tamt  morosi  quidam  et  prauè  sapientes  disait  des  livres  de  dévotion  de  ce 

Tson  occuhè  déterrent  aut  improbanty  critique.   Voyez  aussi  la  remarque 

Zanquam  h  notrationibus  pariim  oei*-  <N).  « 

tis ,  ut  aiunt ,  et  opinione  seepe  nixis,  ^  Il  ne  faut  pas  oublier  que  l'on  a 

^ofi  debere  taèibus  obsoUfiefi  aucto-  dit  que  Juste  Lipse  ne  composa  de 

T'ilatem  noitram  si  quant  habemus  ,  tels  ouvrages    qu'a  fin  de  persuader 

€iisse9Uio  (5).  Les  vers  qil"il  fit,  lors-  qu'il  n'était  point  tiède  et  in^fférent 


c[u'il  s'y  donne ,  qu'à  cause  des  hom-  vrages  de  commande  ,  et  que  les  je- 

mages  excessifs    qu'il  y  rend  i  la  suites  les  lui  extorquaient.    Kspai- 

Sainte  Vieïige.   Ipse  pennam  argen-  ^nç  Lojotitœpreeibus,  quœ  fim  imperii 

team  {noc  potuit  pretiosius  quidpiàm)  apud  lÀpsium  habenl  ^  hanc  operam 

in  templo  antè  aram  f^ipginis  suspen-  ab  eo  pet  extorserunt ,  pel  eblanditi 

dit ,  et  pios  hosce  versus  subscripsà  :  sunt  ;  t^l  utrumque.  Nom  ut  ipsi  ho- 

Hanc,   DrvA  ,  Pbv5a»  iaterpreiem   mentis  TMitermoHim  possident,  ita  ipse  illis 


néo'Xii^p-^'^àùi  nÛiil  negare  potest  {11), 

Per«Iu»p«ti«antBToUTii«therw,  En  ce  cas  il  peut  être  compaéaux 

S.r.iS:?P™±r;s:;S:;uî"'"'  ■  Ple»«m6esà  lou.ge   ,ç.icriaientplus 

Ofcrau  lemper,  aaMqiiB  CoMCTikHTiAai  que  les  parens  du  défunt.   Le  poète 

Dracribere,  et  vulgare;  ^a»  Citilia  ,  Lucilius  noUS  l'apprend  : 
Qo«  KiLiTijtiA  atqae  poliobcitica  : 

QaB,R.oKA,  ■AamTimiJf an  adstmxit  tnam  :         • Mereede  auof 

Tariaque  lace  scripla  prisci  nccali  Ccnduetmjlent  ulieno  in  funem  prmficm , 

Affecit ,  et  perf odit  î  hanc  Pbitvak  tiU  MnHù  H  cupMot  seindunt ,  M  ebonant  magu. 

Nanc,  DirA,  menih  conaecravi  Livtioi.  Horace  n'en  dit  guère  moins  : 

^.m  aumioe  Ul«c  iocTioala  aunt  luo.  ^        .  ^^^^    ,„,^  ^  ,              ^^^ 

P«r,*  é  bcDipritatif  anra  perpetim  Eà/acmnt  pn^è  pbun  doUnUbus  ex  antmo  : 


H«c  ipirci I  et  fan»  fagacia  in  TÏcem ,  p    .               ^    laudator*  movetur  (i 3). 

Quam  Pkwba  peperit,  ta  perenne  gandmm  '        »          «•««««'r»  movecar  ^is;. 

Viumqne ,  Oita  ,  Livaio  pares  tno  (6).  (G)  On  l  embarrassa  étrar^ement 

Il  légua ,  par  son  testament ,  sa  robe  lorsqu'on  luijit  uoir  les  conséquences 

fourrée  à  la  même  Notre-Dame  ;  ce  de  son  dognie  de  la  persécution.]  Voi- 

€|ui  fît  dire  qu'il  en  usait  de  la  sorte,  ci  ce  qu'on  trouve  là-dessus  dans  le 

parce  que  les  miracles  qu'il  avait  ^gj  ^.  Teisai-r ,  Elog. ,  tom.  Il,  pag,  383, 

tant  célébrés  mouraient  de  froid  (7).  U  nomme  Lingelmius  :  UfaUaà  dire  Liogebhe- 

i_.  _, ,                    ,,        ^  ,  miui ,  qui  n'est  pourUtnt  point  l'auteur.   yore% 

3)  /(  /•  eomposa  lan  i6o3.  l'article  LtHomiantiM,  dans  ce  volume ,  p.  a54 . 

^)  Il  le  composa  fan  tOo^.  remarque  (A). 

I\^a*k'"V  SPi  ^^^'^'TT'J^  "ï*     '!?•  (<»)  M,  T«.»wr .  là  m6ne,  U  nomme  Thoma- 

Oj  Aabcrt ,  Mineua,  m  Vita  Lipsii  )  0.  m.  93.  "*'                       '                 '               «i  -«»»•«• 

n)  Cui  Virgini  Hatlensi  marient  laeemam  *y'.-,.            .«?•.«*•••                 , 

juam  pMieeam  testamento  legavU  :  in  quo  ,  (")  Mir»..s ,  in  Yil4  Lip^ii ,  pag.  i4  ,  aS. 

non  potuit,  quinfacetorumhominumurbanita^  (ii)   ^ojv»  Crenins  ,  animadv.  Pbilolog.   et 

tem  incurreret,  qui  quidem   ridieuli,  sed  non  HistOP.  ,  part.  1^11,  pag.  55  ,  qui  n'oublie  pas 

admodum  religiosi,  ideb  laeemam  pellieeam  t«  passage  de  Scaliger  dont  un  voit  une  partie 

Kirgini  un  relietamajehant,  qubdefusmirtt-  dans    la  citation    suivante.     Koye»    autsi  ta 

euUt ,  quai  tantoperi  in  eœlum  laudihus  effere-  XXVII».  lettre  de  Patin. 

httt^frigerent  ad  populunu  Nieins  ErjtKnBas  ,  (i«)  Scalig.,  epist.  G  Vf  ,  lib.  tl. 

finacotb.  III,  pag.  6.  (i3)  Horat. ,  de  Arte  poel.,  »s.  43i. 


2i64  LIPSE. 

Commentaire  Philosophique  sur  con^  »  çant  à  baisser  comme  oeloi  àt  Pé> 

trains-Us  J* entrer  (i^).  «  Tai  ru  un  »  ridés,  lorsqu'il  se  laissa  entoartr 

»  autre  embarras  qui  a  du  rapport  A  »  le  cou  et  les  bras  d'amulettei  et  à 

»  ces  matières  daus  un  traiUS  ae  Juste  »  remèdes  de  femme;  et  étant  tout 

9  Lipse.  Cet  homme  ayant  été  ruine  »  infatué  des  jésuites,  entre  les  bru 

j)  par  les  guerres  du  Pays-Bas  trouva  »  desquels  il  se  jeta  lorsqu^il  rit  que 

j)  une  retraite  fort  honorable  à  Leyde  »  le  petit  méchant  livre  en  questios 

9»  où  on  le  lit  professeur ,  et  il  ne  fit  »  serait  regardé  de  travers  en  Hol- 

3»  point  scrupule  d^abjurer  extérieu-  »  lande  :  cela  lit  qu^il  s^évada  farti* 

j»  rement  son  papisme.  Pendant  ce  »  vemenlde  Leyde.  Pour  reyeoiran 

»  temps-la  il  fît  imprimer  quelques  »  petit  livre  ^    c'est  une  méchante 

3i  livres  de  politique  ,  où  il  avança  »  rapsodie  de  passages  qui  autorisent 

»  entre  autres  maximes  qu'il  ne  faut  »  toutes  les  impiétés   païennes  sur 

j9  souffrir  qu'une   religion  dans  un  »  quoi  on  fondait  la  persécution  bor* 

»  état ,   ni  user  d'aucune  clémence  »  rible  des  premiers   chrétiens ,  et 

»  envers  ceux  qui  troublent  la  reli-  »  d'autres  passages  qui  disent  tout  le 

D  ffion,  mais  les  jpoursuivre  par  le  »  contraire.  Et  comme  l'auteur  dV 

3»  fer  et  le  feu ,  aun  qu'un  membre  »  sait  avouer  la  force  de  ces  mots 

»  périsse  plutôt  que  tout  le  corps.  »  £/ne,  5eca ,  il  se  servit  de  méciiaD- 

»  Clementias  non  h(c  locus.  UrCfSC  »  tes  distinctions  qui   revenaient  à 

»  ca,  ut  membrorum potiùs  aliquod,  »  ceci  ,  qu'il  ne  fallait  faire  mourir 

»  quant   totum  corpus   intergat  (*).  »  les  hérétiques  que  rarement  etse- 

I»  Cela  était  &)rt  malhonnête  à  lui ,  »  crétement  ,    mais    que    ponr  les 

j»  entretenu  comme  il  était  par  une  »  amendes  ,  les  exils    et   Tes  notes 

»  république  protestante  qui  venait  »  d'infamie,  les  dégradations,  il ue 

»  de  réformer  la  religion  ^  car  c'était  »  fallait  pas  les  leur  épargner.  Tout 

»  approuver  hautement  toutes  les  ri-  m  cela  tombe  par  terre  par  les  ré- 

»  eueurs  de  Philippe  II  et  du  duc  »  flexions  ci-dessus.  »  Nous  rappor- 

j»  d'Albe.   Et  c'était   d'ailleurs   une  terons  plus  amplement  dans  VM- 

»  imprudence^  terrible  et  une  exé-  tion   à  cette  remarque  (  G  )  ce  qui 

»  crable    impiété  ,    puisque    d'une  concerne  la  dispute  de  Koornbertet 

3»  part  on  pouvait  conclure  de  son  de  Juste  Lipse. 
j)  livre   qu^l  ne  fallait  souffrir  en        Koôrnhert  n'est  pas  le  seul  qui  Tait 

j>  Hollande  que  la  relieion  réformée,  maltraité  sur  cette  matière  ;  car  le 

»  et  de  l'autre ,  que  les  païens  ont  je'suite  Pétra  Sancta  ayant  fait  des 


répondu  (i8)  :    Conquennt 

»  Théodore  Koornhert  (  1 5),  et  poussé  Je  autore  notarum  swe  stricturaran 

»  dans  l'embarras  ;  car  il  fut  obligé  in  proditoriam  Justii  Lipsii  Episio- 

•n  de  répondre  en  louvoyant ,  et  en  lam ,  qui  quiim  in  JBelgio  faderalo 

»  déclarant  que  ces  deux  mots  Ure,  uixisset ,  et  illustrissimorun  ordinm 

»  seca ,  n'étaient  qu'une  phrase  em-  stipendiariusfuisset ,  postquam  insa- 

j>  pruntée  de  la  miîdecine,  pour  si-  lutatis  hospitibus  benè  meritis  abiissel^ 

V  gnifier,  non  pas  littéralement  le  feu  stylum  in  eos  conuertit ,  et  advenus 

»  et  le  fer  ,  mais  un  remède  un  peu  rempublicam  eorum ,  consilia  submi- 

»  fort.  C'est  dans  son  Traité  de  und  nistrauit.  Quisfueritautorstrici^^' 

3t  Reli^ione,  que  l'on  voit  toutes  ces  rum  illarum^  seu  notartim  fdUeorfM 
»  tergiversations.  C'est  bien  le  plus 

»  méchant  livre  qu'il  ait  jamais  fait,  (^6)  yorë%,  touchant  cet  Strietor»,  ^^  p 

»  excepté  les  impertinentes  histoires  marque  (E)  de  l'article  PoTEAifvt,  lom.  XH- 

»  et  les  fades  poésies  qu'il  fit,  sur  ses  -  («7)  ProdiU  etiam  rtcentis$imh  dumh*t 
%.  «-:a»»4/^..«.o    <m..^.-Alr*..tto  ^.YiovxaIIab     seribo .  calumnut  eadem  de  sociHalt  noiv*  <* 

7  i"\?.  "'  sur  quelques  chapelles  iibello^uemauctorimcnbU,Sir\cxutar>'^^^ 
»  de  la    Vierge  ,  son  espnt  COmmen-     «  in  quo  impHmis  acerbusimè  invehUurinJ"' 

tum  Lipsium.  Petra  SancU,   Not.   in  'P'^ 

(i4)  Comment. ,  Philo*.;  //*.  |»art. ,  p.  iSS  Molinaei  ad  Balxacom ,  pag.  c)6.  Le  livre  i'^*' 
et  suiv-  ira  Stnet»  Jut  imprimé  ranièS^. 

(*)  Civil.  Doetr.,  '.  4 1  «•  3.  (i8)  Rivet.,  Gaiti|at.  Notarnm  in  ffitl  w 

(iS)  y^orê% la  remarque (C)  de  VatticleKjooM^U'    Falxacam ,  eap.  X/i,  num.  là  Operumi^' 

.«T,  io«t,  rm,  r»i'  »4.  ///.  F««-  «35. 


LIPSE:  265 

i^noran  t  sed  quUquU  iilç  fu^rit ,  pâbliqaeraent  (  da  )  ,  et  que   dans 

jjatriœ  fuit  amarUissimus  ,  et  Lipsii  une  oraison  funèbre  qui  fut  impri- 

J^xiudium  eallentissimus JYescio  mée,  il  déclara  que  Dieu  araitdon- 

43/t  cui  LipsiaruL  tanlopevè  placent ,  ne  à  son  église  la  maison  de  Saxe , 

et  qui  ifersihus  delectari  t^iaeris ,  li-  pour  ruiner  la  peste  de  la  papauté. 

henter  ledurus  sis  eos  quos  anno  1 579  De  bello  Smalcaldico  locutus  causco 

jjrœfixit  ad  Zelandos  libro  adt^ersiis  bonitatem  à   Saxone,  fortunam  ei 

tenebrionem  quendam,  Editifuerunt  martem  ab  imperutoi'e  steUsse  dicet , 

Zum  Leydœ  apud  Andream  Schoute-  et Saxonic0n  generosankstîrpem 

zium,et  quo  animo  fuerit ,  aut  esse  ad  Dei  hostes  extirpandos,  errores 

yinxent,  indicant.uiudiillumj  .  evertendos ,  pestem  pontifigiam  ejc- 

cindendam  donalam  diviniths  et  con,'- 

Duplîcî.  He.perii  rapî.tîs  TÎncla  tyraoni  cessom  EcCLESliE  esse  (a3).  On  aVOUC 
MaUioci  :  atque  armis  asseritispatriam  :  ..|  ■  •    «.   ^   t        J 

Asseritiaqae  fidem,  palrum  aed  lurbat  Ibe-  qu  il  ne   Communia    poiut  a  Le^de  ^ 

rua.  mais  on  prouve  (a4)  P^^  plusieurs 

EcceiierUm    «cceCdemiarbaibicardelio.    extraits  de  SCS  lettres,  que  pendant 

Teram  alii  patriam:  led  ta,  Feusnee,  tuen  1-»  ,'  «i  1    •*.  r 

Perge  fidem,  «t  Gdei qai faciont  tenèbra.        V^^I  sejouma  il  regardait  la  cause 

Scriptis  Hlueere  ta»  ;  sont  vera  ministri  des   Espagnols    comme    le  mauvais 

Base  munia ,  ingenio  digna  lûo  et  genio.        parti ,  dont  il  souhaitait  la  ruine  ,  et 

•,. ,               »        ^        y.      .^          j  qu'il  lui  échappait  plusieurs  exprès- 

rides  quo  loco  tum  Juent  apud  ions  qui  sentaient  le  protestant  <a5). 

J^psium  Hispanue  rex  ,  quo  romana  yoici  des  circonstances  plus  préci- 

fiàesetreligiotqutposieafactusest  g^^  ^^  ^^^   ^g^^l^  avec   Théodore 

rehgionis  transfuga,  infide  et  con-  Koornhert.  Dès   que  son  Traité  de 

stantiam   Axxo^rço^jtxxoç,  ut  loqmtur  politique,  où  il  approuvait  les  per- 

Wontacutus  (19).  Ces  vers  de  Lipse  J^cutions  de  religion,  eut  paru , l'an 

deshonorent  sa  mémoire ,  qiiand  on  ,5^      Koornhert ,  grand  zélateur  de 

les  compare  avec  1  aveu  qu'il  a  fait ,  la  Tolérance,  lui  eWit  son  senti- 

cîu'iln  était  a  Lejde  protestant  qii'en  ^^^^  ^^^  ^^  livre-là  ,  et  ne   laissa 

apparence  ,   et  que   son  cœur  e^it  -^^  ^^^g  réplique  les  réponses  qu'il 
catholique.  Voici  cet  aveu  :  'Sedal^^i^^tiet  enfin  il  publia  un  ouvrage 

t^a  calumnia,  m  religione  mutavi.  ^^^3  jj  ti^^e  de  Processus  contra  h^ 

^ego ,  m  sede  uestra  ,  non  m  sensu  reticidium  et  coactionem  conscientia^ 

Jm,  et  ut  m peregnnauone  corpons  ^^^  jj  ^^  ^.^^  ^^^  magistrats  de 

non    amnu  requiem   illic   elegu  In  Ley de ,  et  en  envoya  des  exemplaires 

Umpore  ,   ut  meum   ingemum  est ,  ^ui  magistrats  des  autres  villes ,  et 

quielh  modesteque  me  habui  :  an  in  j^g  ^^^^^^  .  se  donner  bien  de  garde 

sacra  aut  ntus  uestros  transwi?  nec  ^^g  gentimens  de  cet  écrivain.  La  pu- 

irnpuihntta  hoc  dicet(  IÏ0).  noyait  bUcation   de   cet  ouvrage  chagrina 

beau  faire  et  beau  dire;  lui  et  tous  ^j         ^^  ^^^^^  ^  ^^^^  „^  ^^^^^ 

ses  apologistes  étaient  incapables  d'é-  ornement  de  l'académie  de  Leyde  , 

luder   les    preuves  qu'on   alléguait  ii  obtint  des  magistrats  un  acte  de 

pour  faire  voir  que  son  style  avait  complaisance  quî  pouvait  le  qonso- 


Y   ^Z*  Tr^  '^     '  X^.T-    '  '■  c«t  auteur ,  en  leur  dédiant  son  livre, 

devant  Tilemannus  Heshusius     qui  ^^  ig„,  ^^  ^t  fait  ni  service ,  ni  hon- 

était  alors  (ai)    recteur  de  l'aca-  „g„      ^j  ^^iU^.  .       .y,  „.i„terdi. 

demie  .  ju  ù  embrassait  sincèrement  ,^j^„J           pourtant   son  ouvrage  5 

la  religion  luthérienne ,  communia  q„,j,,  ^^  pe^etuient  la  lecture  aux 

habitans  :  mais  qu'ils  les  exhortaient 

pu'«?.!pJL^«rH":rri5l'ntUti/2::^  «»»"  ^^  lirei'exceUente  réponse  de 

tuo  Rotweido ,   in  Antidiatrihis  ;  ibi  Lipsii  ba«  r     \  o                     r 

bebis  Utinitatem  et  erudîtionem  expeoMm,  et  de  .  v'*)  Eamqxie  profesnonem  sacra  eanœ  ibi- 

ca  iudicittin  quod  tibi  non  arridebit.  *•*"  «""  /«  eommunicabone  pubUcè  ohsignaviU 

(.0)  Lîp.in.,   in   RejectiuncttU,   ud  ealeem  ^';'t\^'J''  "**'°  ?*"'°1' '.f**;-  '7'        ^ 

Virginia  Afpricollts.  C'^)  Dmert.  de  Idolo  Hallensi,  pag.  16. 

(ai)  Cest-k'tUrBf  vtrt  lafét» de taifH'Mich»l  {»4)  Jbidem^  pag.  aa  ef  seq, 

1^73.  (aS)  ïbidtm^  pag.  17,  i8« 


3t66  LIPSE. 

Juste  LipM.  Ds  déclarèrent  qu'ils  es-  ni  operu ,  qai  est  le  V».  de  ion  Trait 

tunaieot  très  -  parttcuUéreaient  ce  de  Poliêicis  JusU  L^siù  Usez  m 

professeor.  Cet  acte  ne  le  contenta  pariées  {09)  1  iUud  non  omittenduR 

yM  pleinement,  et  il  ne  fat  pas  bien  est,  quo  seipsum  prodà  damneUfu 

f                      «*»«  ^'apprendre  que  Koomliert ,  re-  Lipiiuê  ;  œiemo  cum  dedeconfana, 

levé  d'une  loagoe  maladie,  travaiUait  quant  unam  uidetur  in  omni  witâ  mt 

à  répliquer.  On  dit  que  par  la  faveur  sitnsse.  Cum  enim  in  prioribos  Poli- 

de  quelques  villes  il  tâcha  d'obtenir  ticoram  suorum  editionibos  lib.  j, 

que  les  états  de  HolÉlnde  défendis-  cap.  ^,proUbenate  religionis,  adw 

■ent  de  réfuter  ses  écrits  de  politique;  sus  pontificiam  orudelitatem  et  Hispi- 

mais  que  Gérbard  de  Lange,  bourg-  nicam inquisitionera  (qwannemk- 

mestré  de  Tergou ,  s'y  opposa  en  se  nus  unquamprobavil)quœdam$crf 

servant  de  ce  discours  :  Si  ce  que  sisset  :  in  posterioribus  editioaikt, 

Lipse  a  écrit  est  urai,  on  ne  pourra  tanquam  non  h  neÙgione  modôj  «^ 

ie  combattre  aue faiblement ,  et  nous  h  sand  simul  mente  defecisset,paT- 

Y  serons  confirmés  par  cette  faiblesse  tim  omisit  ea  {scilicet  quœ  in  Frein- 

même  des  écrits  que  ton  publiera  shemianâ  editione  reponuntuT  n.  1, 

contre  :  mais  si  quelqu'un  y  découvre  Q,  la  )  partim  simplieiter  et  mgenw 

ce  que  nous  n'y  voyons  ^as ,  quelque  dicta    mutavit.   Boécléras  rapporte 

fausseté  dommageable  a  la  patrie  ,  quelques  autres  changemens  desex- 

quel  mal  fteut  faire  la  correction  ?  pressions  de  cet  homme, 

Lipsc  se  retira  de  Hollande  peu  après,  (D)  O/i  lui  await  offert  uneprofa 

•ous  prétexte  d'aller  faire  un  petit  fion  à  Pise,   avec  promesse  qu'il  r 

tour  aux  eaux  de  Spa  pour  le  bien  jouiraU  de  la  liberté  de  consaenee.] 

de  sa  santé.  Il  ne  revint  plus ,  il  ren-  Acidalins  raconte  (3o),  qne  Merw 

tra  dans  le  papisme ,  et  protesta  dans  rial  ,   nécociateur  de  l'affaire ,  lui 

«^-.1-.* fci   u^^^.  j.  « .>  -.«^       le  grand-duc  avait /ait 

une  chaire  de  profe- 
,      .  «       ,*       .  ^  -^«.  -«-o  .académie  de  Pise,  itk 

fessé  une  autre  ^uandil  s'était  trou-  .  le  privilège  de  croire  tout  ce  qui 
ré  aux  lieux  ou  l'ancienne  n'était  voudrait  sur  la  religion,  et  que  « 
pas  reçue.  Cela  fait  croire  à  bien  des  prince  avait  obtenu  à  Rome  cette  t^ 
gens  que  c'était  un  hrpocrite.  Quel-  férance  pour  ce  savant  homme,  h 
ques-uns  crurent  que  le  chagiîn  que  ni^me  temps  Acidalius  ajoute  quek 
lui  causa  Koornhert ,  et  la  crainte  bruit  courait  que  ce  professeur  arut 
que  les  Hollandais  ne  succombassent  embrassé  la  foi  romaine  en  AUem^' 
dans  la  guerre  contre  l'Espacnol  «ne  :  et  il  assure  que  Lipse ,  en  rcfu; 
(«7) ,  le  firent  changer  de  parti.  Quoi  gant  la  chaire  de  Fisc,  nVaitallegw 
qu  il  en  soit ,  Koornhert ,  détenu  au  pour  raison  que  l'infirmité  <1«  ** 
lit ,  et  atteint  de  la  maladie  dont  il  santé,  et  la  Astance  des  lieux,  »^ 
mourut,  ne  laissa  pas  de  travailler  à  loneinquitatem ^  et  vaUtudidsi^' 
sa  répUque ,  et  de  l'achever.  Ses  hé-  cilUtatem,  Il  n'avait  garde  d'allégnw 
ritiers  la  firent  traduire  du  flamand  son  protestantisme  5  car  il  était  aseï 
en  latin,  et  la  publièrent  (a8).  disposé  à  k  profession  publique  de 

Il  faut  noter  que  Lipse  avait  fait    la  religion  romaine.  Mais  néaniDOU» 
couler  quelque  petit  mot  contre  Fin-    nous  voyons  ici  qu'on  le  prenait  «n 

Suisition  espagnole ,  aux  premières    Italie  pour  un   très  -  bon  eàii^^ 
ditions  ,  mais  il  l'ôta  des  suivantes,    te  ,  puisqu'on  lui  négocia  à  ^omt» 
Boéclérus  lui  a  dit  là  dessus  ses  véri-'  liberté  de  conscience.  11  y  a  ^^^ 
tés  dans  le  chapitre  de  nœuis  Lipsia-    lettres  de  Lipse  (3i)  d'où  nous  pou- 
^^  vons  inférer  qu' Acidalius  était  m 

(96)  Ce  fui  eken  les  femites  de  Mt^mee  ^u*il 

fil  son  abjumiion.  Il  souhmit^^u'Me  detmwdt  ,,  « 

eaehe'e  pendant  quelque  UmpKVoretVLxnea»^  in  («))  Boetlerns,  d«  Polil.  ÎAfnt ,  pag.  Wi 

VU«  Lipiii ,  pag.  m.  17.  (3o)  Dans  sa  W.  lettre ,  /erite  de  tw'f" 

(37)  F'oje»  Grotiiu,  Hûtor, ,  Ub.  V,  pag,  m.  /»  mois  de  janvier  i5gs.                              .. 

378.  (3,)  La  /".  de  la  centurie  «d  luto  ^  ^Jj 

(a8)  Tir^  de  quelques  extraiu  latins  que  Von  iHno» ,  et  la  II I*.  de  la  III:  eenuirie  «* 

m'a  communiqués  de  VH'itXaxre  flamande  de  U  gai.  Dans  eelle-ei  il  dit  que  le  P*^""ZtA 

Rifondetion  dcGérhanl  Brancft,  pag,  765  et  de  venir  à  Borné  t  Ipte  ^onAîgt  eêfal  b»*^ 

eeq. ,  ad  ann,  iSgou  tcceater  nimc  me  BomiA  invittvtt* 


LIPSE.  «67 

instruit  de  ce  qu'U    didaU  ;    mais  non  desunt  nohit  rationes  quibut  sœ- 

elles  ne  parlent  pas  de  Tofire  de  la  culoplanumetperspicuumfiet,Qaià 

liberté  de  conscience.  aoliduia  crepct  et  picte  tecfcoria  lin- 

(E)  Il  y  eut  des  protestons  qui  ne  g»»  (36).  lï  nous  anprend  dans  la 

secondèrent  pas  la  passion  de  quel-  même  lettre,  que  Scali^r  avait  trou- 

ques-unsde  leurs  confrhres, pour dif'  v^  fort  mauTais   que  Thomson  eût 

Jamer  ce  sauant  homme,'\  Un  minisire  îa^t  un  livre  si  vx<^ent  contre  Lipse 

nommé  Lydius ,  voulant  publier  les  (S;).  Il  dit  aussi  <|ue  c  est  ignorer  les 

lettres  que  «on  père  avait  reçues  de  lois  de  liiamanite,  et  les  droits  des 

Juste  Lipse ,  fut  insUnunent  supplié  belles-lettr^ ,  que  de  prétendre  que 

Êar  Baudius  de  ne  le  pas  faire  ;  par  ks  savans  doivent  épouser  les   uns 
audius ,  disrie ,  qui  sachant  que  ly-  contre  les  autres  l^s  guerres  d  état,  et 
dius  persisUtt  dans  son  dessein  ,  se  les  querelles  de  religion ,  et  que  pour 
prépara  à  écrire  contre  lai  en  faveur  lui  il  ne  suivra  jamais  ces  maximes , 
de  tipse.  Perstat  in  ineœpto,  utser-  pendant  qu'il  lui  restera  une  goutte 
wionewi  tuum  audio.  Sed  quia  sibi  de  bon  sens.  JVon  dissimula j  nec  un- 
sunUt  eam  UcenUam  u$  faoiat  qum  Çuam  dUsimulabo  ,  inlsreedere  mthi 
sunt,  contra  morem  bonorum ,  contra  cum  Idpsio,  extra  causamrel^wniset 
Jas  getuium ,  conf  rà  jus  humanitatis  :  Ubertatis  ,  ob  quam  publicè  belle  de- 
Jaxo  dicat  se  nactum,  qui  hdc  in  eertamus,  ommajurasummosnecessi- 
parte  causam  amioi  et  quondam  doc  tudinis,  quœ  cum  ullo  moHali  esse  pos- 
tons indefensam  esse  non  patiaiur  9unt.  JVumquam  lUdrunt  Gn^is ,  et 
(3a).  Ce  n'est  pas  que  Baudius  ap-  ignorant   quid  humaniores  Utterœ , 
prouvât  les  deux  ouvrages  de  Lipse  quidhumanitas  ipsaflagitet,  quiob 
sur  les  miracles  de  la  Sainte  Vierge  :  ««*»  rem  ustatasimmicitias pronuscue 
au  contraire ,  il  en  parlait  avec  le  omnibus  indioendas  esse  arbitrantur. 
dernier  méj^  :  mais  il  croyait  que  /»  eo  oensu  non  erU  Baudius,  quam^ 
les  lettres  que  les  amis  s'entr'écri-  ^^  sanam  ammi  mentem  obtmebit 
vent  doivent  être  un  secret  inviola-  (38).  Grutérus,  qui  avait  des  lettres  de 
ble  (33).  iVb«  au^rf  ejus  Divas  uUo  Lipse,  ne  voulut^amaisles  commu- 
^   colore  defendipossecenseam,  sed  in-  mquer  a  ceuît  qui  les  lui  demandè- 
Usrim  non  est  tollenda  è  t^iid  uitœ  so-  rent,  pour  en  faire  part  au  public. 
cietas,quodfaoiuntquilitteras,hoc  H  ne  voulut  pas  fournir  des  armes 
est  amicorum  colloquia  absentium  ,  contre  1  honneur  de  ce  savant  hom- 

forhs  éliminant  m) Deest  seilicet  me-  -^V*"  eptstolas   amici  multi  a 

hostU,  et  seges  ac  materies  metendœ  mepetierunt,  qiùbUs  sewpernegaui 

gloriœ  nonsuppelit,  nisi  ex  labe  et  quod  nollem  quidquam  ex  us  depromi 

ruina  ceUbratissimi  in  Utteris  viri,  et  ^ndè  ei  aliquid  inureretur  infamiœ 


uia  pupucauone  f^treinum^  quious  -^s-?*-»!-^  •«*«««  ^-^  — .|,»^  ~— ^ — -  ^ 

sœpè  incolumi  auihore  lumUfragium  ne  avait  ecntes  a  Camerarius  :  il  les 

exoptayi  (35).  Encore  que  Lydius  fût  offrit  à  Goldast  pour  être  imprimées 

un  grand  prédicateur,  Baudius  ne  (40-  Goldast  avait  déjà  fait  a  Lipse 

laissait  pas  d'espérer  d'en  avoir  fort  la  supercherie  dont  j'ai  parlé  en  un 

bon  marché.  Eliamsimultiim  in  con^  autre  lieu  (4^»)- 

cionibus  valeai ,   vereor  tumen  ut  hic  (36)  Bsaaivs,  epiit.  LVI,  wnt.  IT,  pag.  341. 

stare  possit.  Fervida  ingénia  plerumr  (3?)  ^f"  «'*  '«"«  '»*''»  inerttdUum^  et  tfuod 

que  tnolenUam  naturœ  et  nrofundam  "^f"*^  seripiorem  multmjecuonis  •  w.  quod 

"      I  :•."■*"•*•""*  r«»««M  M?  c*  i^f  vj    »*»*t*»  •  tuprà  modum  modestta  ^ervescUy  quo  nomme 

ambltionem     velare    soient  prœclaro  gti^m  serib  reprehentus  est  ab  hen>e  ScttUgero. 

schemate  zeliy  quod  est  euerriculum  Bftoditu  ,  epist.  LVI ,  teni.  JJ,.pag.  34a. 

et  mantile  multarum  frai^dum^  Sed  (|8)  nidem,          .  -^  . .         p    .     _ 

epiit.  CCCXCIII ,  inter  «as  qum  «d  Goida«toin 

C3a)  Bandiof,  cpût.  LVI ,  centor.  //,  pag.  striptw  prvdiamnt  anno  x688. 

■»•  »4»'  (4o)  roje*  le  Recueil  de»  iettr«f  écrita  k  Gol- 

(33)  Idem ,  ibidem,  dast ,  publié  Van  1688,  pag.  3gi. 

(34)  Idem ,  ibidem ,  pag.  34».  (40  Goldwt  publia  quelques  leures  anecdotes 

(35)  Voyem  Patio  ,  lettre  XXVII ,  pag.  ia4  du  de  Linae,  «011^  le  titre  de  Lîpaii  Xtt-^sma.. 
I".  volume  ,  oitUeite  aussi  du  Moalia  tt  H>c-  (40  ^  fartide  de  Goldait  ,  remarque  (I), 
kermaa.  tam.  Kit  ^  P^*  '<*'• 


a68 


LIPSE. 


Il  faut  coQTenir  ,  comme  Baudius 
rassure ,  que  les  lois  de  la  générosité 
ne  permettent  pas  que  Ton  se  pre- 
Tailie  de  ce  qu'un  homme  peut  avoir 
écrit  confidemment  à  ceux  avec  qui 
il  entretient  commerce    de  lettres. 
Les  païens  n^gnoraient  pas  cette  vé- 
rité ;  car  voici  comment  on  relança 
Marc  Antoine  ,  qui  avait  récité  de- 
vant le  sénat  quelques  lettres  qu'il 
avait  reçues  de  Cicéron.  At  etiam 
Hueras ,  quas  me  sibi  misisse  diceret , 
ncitauil,  homo  et  humanitatis  expers^ 
et  yitœ  communis  ignarus,  Quis  enim 
unqsthm  qui  paulum  modo  bonorum 
consuetuainem  nSsset  ,  lifteras  ad  se 
ah  amico   missas  ,  offensione  aliqud 
interpositd  ,  in  médium  protulit ,  pa-- 
làmque  jiecitafit  ?    Quià   est  aliud 
tollere  è  uitd  uitœ  societatem  ,   quhm 
totlere   amicorum  colloquia    alfsen^ 
tium  ?  QuUm  multa  joca  soient  esse 
in   epistolis  ,   quœ  prolata  si  sint , 
inepta  videantur  ?  quhm  multa  séria, 
neque  tamen  uUo  modo  ditadeanda  ? 
Sit  hoc  inhumanitatis  tuœ  (43).  Bien 
des  gens  croient  qu'en  faveur  de  la 
religion  il  est  permis  de  violer  cette 
belle    loi  ,   c'est-à-dire  lorsqu'on 
peut  décrier  un  homme  qui  a  écrit 
contre  notre  religion  ,  ou  qui  par  sa 
révolte  pourrait  ébranler  la  foi  des 
•impies  ;  et  ainsi  ils  ne  font  point  de 
scrupule  de  publier  jusqu'à  des  bil- 
lets de  cet  homme-la  ,  s'il   leur' en 
tombe  des  copies  entre  les  mains.  Ils 
seraient  peut-être  plus  scrupuleux  • 
s'ils  étaient  eux-mêmes  la  personne  à 

3ui  l'on  aurait  écrit  ces  billets  \  car 
n'est  pas  aussi  contraire  à  la  loi  dont 
nous  parlons  ,  de  publier  une  lettre 
qu'un  autre  a  reçue,  que  de  publier 
une  lettre  que  l'on  a  reçue  soi-même. 
Voyez  Tavertissement  des  Considéra- 
tions générales  sur  le  livre  de  M. 
Brueys  ,  imprimées  à  Koterdam  en 
i684*  On  y  divulgue  un  secret  que 
M.  Brueys  avait  écrit  à  un  ami.  Voyez 
aussi  les  Nouvelles  de  la  République 
des  Lettres  (44)  y  àaxks  l'extrait  des 
Dialogues  de  Photin  et  d'Irénée  ,  où 
Ton  inséra  une  lettre  de  M.  Ranchin. 
Le  jurisconsulte  Baudouin  reproche 
a  Calvin  d'avoir  imprimé  plusieurs 
lettres  qu'il  lui  a?ait  écrites  (45). 

(43)  Cicero ,  PhiVpD.  11,  eap.  tV» 

(44)  ^"X''  à*  àieét^rm  t685 ,  pa/r*  1)37. 

(45)  BaUhiio. ,  Reipiu.  Il  ad  Jo.  CalTiik , 


Voyez  le  père  Qoerael  contre  la  sen- 
tence de  Farchevêaue  Ae  HaUnes, 
fondée  en  partie  sur  les  papiers  qu^oQ 
lui  avait  saisis.  Il  cite  Aicol.  de  (}le- 
mangis,  epist.  XLIII. 

(F)  Quelques-uns  disent  que  sa 
femme  était  une  très^méchante  fem- 
me. 3  «  Le  bon  homme  lÀpse  cnii 
i>  avait  une  méchante  femme ,  a  ait 
)»  quelque  part  en  ses  épitres ,  qa^l 
»  y  a  quelque  secret  du.  destin  dans 
»  les  mariages  (46).  s»  Voici  le  passade 
dont  Patin  entend  parler  :  Uxortm 
duxi,  dit  Lipse  (4?)  «  mei  maàs  ani- 
mi  quhm  amicorum  impulsi.  Sedf  ut 
ille  ait  (  48  )  ,  to  /xh  dp  «•»«  §irin»n.i 
Oio)  AvToi ,  â  Diis  fataliter  hoc  decre* 
tum  ,  et  concorditer  sanè  uiximuSf 
Jructus  tamen  matrimonii  ,  idestU- 


%portuniXé 
sa  femme  ,  qui  était  extraordiiuun- 
ment  superstitieuse.  M.  Teissierljd) 
assure  cela  sur  la  foi  de  Scaliger, 
dont  il  cite  la  CXX«.  lettre  du  p. 
livre.  J'ai  parlé  à  des  gens  qui  m'ont 
fait  des  contes  de  l'humeur  bourrae 
de  cette  femme.  Ils  les  avaient  oai 
faire  à  des  veillards  qui  avaient  to 
Lipse. 

Quelques  marchands  du  Pajs-Bas 
racontèrent  à  Florimond  de  RemoDO, 
l'an  1600  ,  que  Lipse  s'était  marié.  H 
l'en  félicita  \  mais  Lipse  lui  répondit 
que  cette  nouvelle  l'avait  bien  fait 
rire  ,  et  qu'il  y  avait  long-temp» 
qu'il  était  dans  cette  prison.  Ai  de 
conjugio  f  quod  tu  à  mercuHalibus 
nostris  audieras,  qukm  risum  mih 
mot*it  !  Ego ,  tnr  optime  ,  non  recens 
in  eam  nassam  ueni  ,  sed  annosjt^ 
uiginti-sex  custodia  hœc  me  habet.  U- 
héros  tamen  nullos  genui  ,  nec  hune 
conjugii  fructum  aut  ienimenUtm 
Deus  deaU  (5o). 

(G)  Son  écriture  était  très-mauvai- 
se.'] Il  l'avoue  lui-même ,  et  il  réfate 
par-là  ceux  qui  prétendaient  atoir 

(46)P«tia  ,  lettre  CCXCIY,  pag.  565  d» 

JI*.  iome* 

(47)  Epûl.  LXXXVII,  cenlur.  III  mictU., 
pog-  tu.  3i3. 

(48)  F'oici  ce  que  dit  Aobert  le  Mire ,  d*iu  ^ 
Yie  de  Lipte,  paf .  ta  :  Sed  al  ille  ait*  tic  tr»i 
infal'u^  etjataleni  virofaminteque  torwn  t*f* 
Euripidet  otim  monnit ,  tâpiias  usa  didieit> 

(4g)  Additioas  anx  Eloge* ,  tout,  il,  p»  ^^ 
(5o)  Lipeiôf ,  epitt.  LXXII ,  eentw.  ta  ^^' 
OMnoe  et  Galles ,  pag.  m.  70$. 


LIPSE.  .969 

imprima  sur  Torigiiiai  la  harangue  cfe  Flndex   weritatis    advûrshs  Justum 

duplici  Concordidi  sur  son  original ,  Lipsium  libri  duo»  Prior  insanam, 

dis-je ,  très-bien  ëcrit.  Ego  belle  et  ejus  religionem  politicam  ,  fatuam 

niundulè  scribo  ?  dit-il  (5i),  F'ellem,  nefariamque  de  Fato  ,  sceleratissi- 

sed  totam  Europam  testent  jtdHO^y^dL-  mam  de  fraude  doctrinam  refelUt, 

^ietc  hujus  habeo ,  et  querelas  qubd  Posterior   -i^tuj^dL^ûivùu   Sicheinien- 

autosrapha  mea  œgrè  uel  non  legant,  sis ,  id  est  Idoli  Aspricollis ,  et  Deœ 

Conurmons  cela  par  ce  passage  de  li^neœ  miracula  conuellit.   Uterque 

Gabriel  Naudé  (5a)  :  «e  Ce  digne  ëco-  Upsium  ab  orco  Gentilismum.  revo' 

3> ,  ^ ^ _j^  ._  .  .    __    

»  les  deux  ou  trois  premières  lignes  attaque  ou  défendu  sur  des  matières 

»  des  lettres  que  Lipse  lui  écrivait ,  de  littérature.   Vincent  Contarini  ,, 

»  parce  que  tout  le  reste  ëtait  griiTon-  successeur  de  Sigonius  dans  la  chaire 

»  né  d'une  étrange  sorte.  Nancèlius  de  Padoue  ,  critiqua  (55)  assez  doc- 

»  en  disait  autant  de  Fécriture  de  tement  Juste  Lipse  ,  Fan  1609  ,  cù'ca 

M  Ramus.  »  frumentariam  Romanorum  largitio- 


re, 
tait^ 

le  Mire  (53)  sur  ce  fait-là  :  In  gestu ,  de  dent ,  fut  bien  repoussé.  II  pre- 
cultu  y  sermone  ,  modicusfmt  :  adeo  tendit  (56)  que  le  dogme  de  Lipsius 
ut  plerigUe  ,  quibbs  magnos  viros  sur  la  destinée  est  une  ivraie  chimère 
per  ambitionem  acstimare  mos  est ,  sans  fondement ,  et  le  blâma  (  57  ) 
YÎso  aspectoaue  Lipsio  quaererent  fa-  d'avoir  dressé  des  mausolées  a  ses 
mam  ,  pauci  interpretarentur  (  *  ).  trois  petits  chiens ,  dont  le  premier 
Constdit  certè  exteros,  quos  m  ultimd  s'appelait  Mopsus  ,  le  «eco/K?  oapphi- 
etiam  tSarmatid ,  ejus  videndi  audien-  rus  ,  le  troisième  Mopsulus  j  comme 
dique  gratid  (  u£  olim  magni  illius  il  se  t^oit  dans  le  Hure  qui  porte  pour 
lÀuii)  fréquenter  uenisse  scimus ,  cum  titre  :  Delicix  christiani  orbis.  Je  ne 
Lipsium  vidèrent  ^  eundem  sœpè  re-  puis  agréer  ,  continue-t-il ,  toutes^ 
quisivisse,  ces  inventions  ridicules  et  profanes  , 

(I)  Ses  amis  ne  l'abandonnèrent  d'autant  que  c'est  dire  en  bon  fran- 
point»  .  .  a  la  critique  de  ses  adver-  çais  ,  quoique  l'intention  des  auteurs 
saires.']  Le  jésuite  Scribanius  ,  selon  puisse  être  bien  dij^érente  ,  unus  in- 
Fespérance  de  Lipse  (54) ,  se  porta  teritus  est  hominis  et  jumentorum  , 
pour  son  défenseur.  Voyez  son  OrfAo-  et  œqua  est  utriusque  conditio.  Le 
aoxœfidei  controuersa  ,  sa  Defensio  censeur  de  la  Doctrine  curieuse  de 
lipsii  posthuma  ,  etc,  Claude  Dans-  ce  jésuite  soutient  (58)  que  le  destin 
quéius  ,  chanoine  de  Tournai  ,  pu-  enseigné  par  Lipsius  est  conforme  au 
blia  Fan  1616,  un  livre  qu'il  intitula  sentiment  de  Thomas  d'Aquin.  11 
D.  Mari£  AsPEicoLiis  0ATMATOTP-  ^apporte  (59)  qa'Aubertus  Mirœus.. . 
rOT  Scutum  ....  alterum  item  J.  n'a  pas  oublié  l'affection  que  Lipsius 
Lipsii  Scutum  :  utrumque  adversiis  avait  aux  chiens .  et  la  nom  même  de 
Agricolœ  JTiracii  satyricaspetitiones,  trois  qu'il  avait  chéris  sur  les  autres. . . 
11  veut  dire  <|n'il  répond  jà  un  ouvrage  il  les  avait  fait  peindre  en  un  tableau 
que  George  THomson ,  Écossais  ,  pu-  avec  leur  nom  a  chacun  d'eux  ,  leur 
hlia  à  Londres,  Fan  i6oÇ,sous  ce  titre:    âge  ,  leur  poil  et  quelques  vers  au- 

aessousy  oii  il  avait  rencontré  non 

(5i)  Lipsias ,  ep'ui.  LXVIII,  eentutm  ad  Ger-    moins  ingénieusement  que  plaisani" 

"/?*'>  ÎJ.?*****Î'Ï?'*"^'"*     ^i^  "»««*•  ^^^  ««  inscriptions  qui  sont 

(5«)  Diaiog.  de  MMCurat,  pag,  3o3.  '  ' 

5J^^'J,rrr:k£i/::  rf^-s^  «f )  g«.-.  .  «.«ri.,  c^^, ,.,.  343. 

I*e0s*it .-  «1  opus  et  usmi  fuerU^  non deeril  ami'        ^*^>  '^  même,  pag.  904. 

ca  mliqua  manus  (et  Carolum  Seribnnium..,        (58)  Cenrare  de  la  Doctrine  CHrieu  e  ,  pmgi 


^^ûgnabM  )  quœ  Lipsium   Hon  patielur  inttl'    "*•  '%* 
teai.  Mirvuf,  in  Vitft  Lipiîi,  pag.  aS,  (5g) 


Là  même,  pag.  i6aa 


270  LIPSE* 

rapportés  dans  te  livre  intàtuié ,  Se-  invHart  se  piuseuUim  toUnt ,  et  in 
lectae  christianî  orbw  DeHci«.  P'oila  sese  largHts  mentm  im^enr^en»  ^  régen- 
ce que  Garasse  prend  pour  êombeau  tè ,  insoUto  horrùre  oonheptus  ,  eum 


que  inscription  ou  quelque  vers  ,  Ud  oôittme  l'an  des  principj 

dresse  une  épitaphe,  un  mausolée repsa  ;  on  le  fit  boii^  drauCant ,  et  on 

Quant  à  tépitapke  du  seul  Sappht*  le  pensA  taier.  S'il  eût  été  Itadren  on 
rus,qmse  trouve  dans  le  Ih^re  susdit  ^  Espagnol ,  cette-  aventure  ne  serait 
Select»  Delieiae  ,  ete, ,  c'est  une  pièce  pas  surprenante  ;  car  ih  est  vrai  qu'à 
supposée  f  que  même  le  compilateur  de  telles  set»  on  repas  académikjae  , 
F*,  ouertius  ri  a  pasosé  mettre  auprès  un  repas' de  promotion  dans  des  nui- 
dés  trois  inscriptions  qui  se  trouvent  veVsiC^s  septentrionales  ,  e&t  une  oc- 
rons le  titre  Lovanensia ,  et  que  sans  caision  aussi  përilieafteq[ti'aiie  bataille 
doute' quelqu'un  a  moulé Jaciéement  rangée  à  un  colonel,  â  moins  qu'ils 
sur  fuucription  de  lÀpsius  de  sov^  n'obtiennent  di\»penM  d»  fair«  raison 
chien  Sapphirus  ,  pour  exercer  son  â  chaque  santé.  Mais  lin&e  cftait  un 
esprit ,  comme  il  est  facile  à  voir  par  Flamand  :  nlmporte  ;  ii -sucxsomba  ; 
la  simple  lecture.  Le  censeur  ajoute  il  fut  vaincu  dans  nne  jonte  bachi- 

gue   la  prétendue  profanation  que  que  par  des  Francs-Comtois  :  il  loi 

arasse  trouve  là  est  une  chimère  ;  en  coûta  presque  la  vie.  Les  règles 

il  s'ëtend  assez  là-dessus ,  et  fait  voir  Itesplnsgénërares-so^lfreiit  exceptioD. 

l'impertinence  de  la  raison    qu'on  (If)  {/est  une  chose'  étnanjge  qu'un 

avait  fondée  sur  le  unUs  est  interitus^  style  laHn  ausei  mauvais  que  le  sien 

etc.  M.  Desmarets  (60),  qui  a  cru  que  ait  pu  créer  une  seote  dane  la  répw 

ce  critique  de  Garasse  était  un  ano-  blique  des  lettres,  ]  a  Lipsias  es&caose 

njine   docteur  de  Sorbonne  ,  s'est  »  qu'on  ne  fait  guère  état  de   Cicé- 

trompe  :  il  eût  dû  lui  donner  le  nom  »  ron  :  lorsqu'on  en-  faisait  état ,  il 

de  Charles  Ogier  (^)  ,  et  lui  ôter  le  »  y  avait  de  pitis  grands  homme»  en 

titre  de  Sorbonista.  »  éloquence  que  maintenant  (63).  » 

(K)  Il  se  vit  accusé .  .  .  d'avoir  été  C'est  Scaliger  qui' parle  ainsi  :  nfeuif*e 

plagiaire  9  et  ne  voulut  point  demeU'  évidente   que  la  secte  des  mpsiens 

ter  d'accord  qu'on  Ven  accusât  jus^  s^était  fort  accrue.  MaiS'O'est  ici  qu'on 

fôme/i<.]  Muret  et  PétrusFaber  furent  doit  s'écrier.- 

ses  principaux  accusateurs.  Les  pié-  Oinùtatort»^  setvumpèea»^  ut  mihi  ntpi 

ces  de  ce  procès  ont  été  dil  igemment  ^^'•«i  '^P^ /»«««  •'«»*'»  '«o»^«  omwim* (63) 

recueillies  par  Mi  Thomasius  ,  danii  llfaut  bien  aimer  les  mauvais  mode» 

son  traité  de  Plagio  litterario  ;  et  par  les ,  quand  on  est  capable  de  préférer 

M;  Crénius ,  dans  la  VIÏ*.  partie  db  le  style  de  Lipse  à  celui  de  Paul  Ma- 

g?s  Ahimadversiones  Philologicœ  et  nuce  ,  oû  à  celui  de  Muref^  ;  un  st^e 

Àistoricœ.  <{ui  va  par  sauts  et  par  bonds ,  kénssé 

(L)  La  maladie  qu'il  gagna-  datte  de  pointes  et  d'ellipses ,   à'  un  style 

un'  repas."]  Voici  les  paroles  de  Ni*-  bien»  lié  et  coulant^  et  qui  développe 

cius  Érythréu^  (6r)  :  Sœpiùs  in  vite  toute  la  pensée.  Lipse  est  d'autant 

manifestum  vitœ  discrimen  adiit;  ter  moins  excusable  ,•  qu'il  était  passé  du 

in  puerili  cetate  ...  deindè    lethali'  bon  goût  au  méchant  goût.  Il  écrivait 

mowo  penè  sublatus  estDblis,  quœ  bien  dans  sa  jeunesse;  cela  paraît 

Sequanorum  est  academia,  ubiquiim  danfr  le  livre  qu^U  dédia  au  cardinal 

luculentd  oralione  P^ictorem»  Giseli-  de  Granvelle  (64) ,  et  dans  l'oraison 

num,  inter  medicos  allectum  ,  /àtt-  funèbre  du  duc  de  Saxe;  11' se  gâta  en 

dàsset ,   ac  statim  deindè ,   opiparo  vieillissant.     Sa    tivisième    centurie 

conPivio  exceptus  esset  ^  inquo  ,  ut  d'Epîtres  ,  disait  Scaliger  (  65  ) ,  ne 

mos  estillarum  regionum  y  convivœ  vaut  rien  du  tout:  il  a  tlésappris  h 

parler  ;  je  ne  sais  quel  latine  est.  Un 

(60)  Samuel  Mâresiai ,  in  Sainte  I(eroriii*t. 

•dirrtâ  ,  pag.  56.  {Si)  Scà\i%enm  ^  voee  Liprim ,  pa^.   m.  14s. 


(*)  Il  Tallait  dire  PrançoU  Ogier,  frère  d«        (63)  Horat. ,  eput.  XIX,  v*.  19,  /Of.  I. 
liarles.  Rw*  c»'''  (^4^  •^"  ^arix  Lcctiones ,  Van  i566. 

(61)  PInacolh.  UI ,  pag.  6.  (65)  In  Scaligerania,  voe9  tipMua,  pof.  t43. 


LIP5£i>  271 

i^K^Yant  humaniste  a  cru  faire  honneur  (69).  Mak  cet  ouvrage  est  si  rempli 

%     son  père  qui  était  un  théologien  de  digressions,  que  Fauteur  n'y  vient 

illustre  ;  il  a  cru  ,  dis-je  ,   lui  faire  à  son  but  presque  jamais.  6n  ne  laisse 

tionneur  en  publiant  son  mépris  pour  pas  de  connaître  qu'il  désapprouvait 

le  langage  que  Juste  lipse  mit.  à  la  extrêmement  le  style  de  Lipse.  Voyez 

mode.  Imprimis  verbfastidiohat  scri-  dans  un  livre  de  Balzac  (70)  le  Kiri 

h^ndi   illam  nouam  formam  ,  ^uam  magni  judicjum  de  imitatione  Lipsia" 

m^agnus  cœteroquin  uir  Justus  lapsiuM  nœ  laUnitaUs  :  vovez  aussi  les  paroles 

séxculo  nostro    obstrusit ,  auamque,  de  protius  (71).  Il  ne  ^aat  pas  crain* 

s  ^rvum  pecus ,  imUatores  plurimi  ar-  dre  qu'une  affectation  semblable  fasse 

r^puerunt ,  quanwis  impari  felicitaie  secte  dans  notre  langue ,  quand  m^me 

(JBS).   Il  rapporte  le  jugement  que  le  président  de  Novion  (  7a  )  revien- 

Faisaient  du  même  style  Jacques Pon-  drait  au  monde. 

tan  us   et   Marc  Velsérus.  JNos  Jusîi  (N)  Ce  que  Joseph  Hall  a  publié 

JL,ipsii  excellens  ingenium ,  summam*"  touchant  ses  Histoires *des  Miracles  de 

^2ie  doctrinam  suspicimus  ,  etprœdi-  la  Sainte  Vierge  mérite  d'être  rappoi^ 

cankus  ,   nec  de  studiis  nostris  quem^  té.  ]   Ayant  raconté  un  prodige  qui 

^uéim  melius  meritum  statuimus.  Ab  servit  de  punition  à  un  prevot  qui 

cjits  autem  idiotismo  ,  et  excogitatd  avait  fait  couper  la  langue  à  un  mar- 

hceresi  in  scribendo  ,  pluribus  ,  et  tyr  protestant,  il  s'écrie  :  «  Sus  donc, 

apinorjusUs  de  causis  refugimus  y  et  n  Lipsius  ,  va  maintenant  escrire  les 

Harremus.    Marcum    Velserum  ipsi  »  nouveaux  miracles  de  la  déesse ,  et 

Li_psio  amicissimum  profitentem  meis  »  confirme  la  supperstition  par  des 

aiM-ribus  audivi  :  malle  se  in  scribendo  »  évenemens    estranges.   Vous    tous 

Jk^uretum ,  quàm  lipsium  posse  ex-  »  qui  l'avez  veu  ,  jugez  si  jamais  la 

pr^niere.  Adeb ,  cujus  probabat  inge-  »  cnapelle  de  ffalfe  et  de  Zichem  a 

niMim ,  et  scientiam  summoperè  ,  ejus  »  produit  chose  plus  notable.  Nous 

nopitiam  ,  et  plus  œquo  exquisitam  et  »  rencontrons  par  tout  des  pèlerins 

affectatam  dicHonem   non  probabat  »  allans  faire  leurs  dévotions   vers 

(€•7).  Enfin  il  rapporte  que  Scaliger  ,  »  ces  sienes  dames  :  je  ne  sçai  si  je 

prêt  à  rendre  l'âme  ,  témoigna  qu'il  »  les  dois  nommer  deux  danîes  ,   ou 

abhorrait  cette  affectation  de  style.  »  bien  une  en  deux  chasses.  Si  elles 

Il  fallait  que  la  chose  luittnt  au  cœur,  »  sont  deux ,  pourquoi  n'en  adorent- 

puisque  même  dans  cet  état-là ,   où  »  ils  qu'une?  Si  elles  ne  sont  qu'une, 

des  oDJets  infiniment  plus  importans  »  pourquoi  fait-elle  â  ÈickemlsL cure 

devaient  attirer   son  attention  ,  il  »  qu'elle  ne  pourrait  faire  a  îfalte  ? 

voulut  apprendre  à  la  compagnie  ce  »  Oh  ?queUe  grande  pitié  qu'un  esprit 

qu'il  en  pensait  :  «  Jam  in  agone  mor-  »  si  haut  et  relevé  au  dernier  acte  de 

»  lis  constitutus  (  ut  refert  Clarisse'  »  sa  vie  ait  esté  sujet  à  resverie  ! 

»  jnus  Daniel  Heynsius ,  in  epistold  »  Nous  avons   chéri  et  adhiiré  ,  si 

»  ad    Isaacum   Ùasaubonum  )   hoc  »  besoin  estoit ,  tous  les  bons  fruicts 

»  KOMÔiiBêç  noui  stili  admodiim  exe-  »  et  l'engeance  masculine  de  ce  cer- 

»  cratus  est.  Sic  enim  de  eo  scribit  »  veau  :  mais  qui  pourroit  supporter 

»  Meynsius  :  Justi  Lipsii  affectatio-  »  ces    vierges    simplettes  ,    n)ibles 

»  nem  in  stilo  vehementer  fastidire  »  avortons  d'une  vieillesse  radotante? 

M  solebat  :  in  iis  prssertim  ,  qua  se-  »  L'un    de  ses  plus  grands  mignons 

»  nex  scriçsisset  ,   et  nonnunquàm  »  médit,  l'ayant  appris  de  sa  propre 

»  litteras  ejus  cum  indignatione  le- 

»   eebat  :   eodem  modo   te  guoque  ..(69^?* '^î>'«»îî^«'»ff«««  («<  «>«w»r  «ntiyua- 

»  fudicare,  cert6  scio  (68).  «  Henri  ^^--J*^;;^-'- ^"^  ^*J^--^  i-digUam)  pn- 

Etienne  publia  un  livre  de  56o  pages,  (70)  J  la  fin  du  Soerate  Chrétien ,  p.  m.  aa8. 

l'an  iSqS  ,  contre  la  latinité  de  Lipse  (71)  Sud  quédam  etoquenua  pUfot^u»  aUt- 

dent  (Lipsiiu),  nam  cumfioridum  ipsi  et  pro' 

(66)  Philippw  P«reiu ,  m  Vill  Dandit  P«r«,  dieendi  genus ,  coneisum  ^fuidem  née  sinèfeeti- 
pag,  m.  18.  vitale ,  sed  verh  noyum  obtentu  antiqtù  :  quod 

(67)  Jacobai  PonUnas  ,  h  soe.  Jetu  ,^  Varia-  àtm  imitarentur  quitus  ingenii  judieiiqua  non 
mmBerum,  qnœH.  XXXI  ^  apud  Pbîlippum  idem  fuit  ^  ad  comtptis.tiina  qtueque  devenlum 
Pareom,  ibidein ,  pag.  ig.  est.  Grol.,  Hist. ,  lib.  V^  pag.  m.  378. 

(6S)  Pbilip|iiu  Paréos,  io  Vill  H.  Parei,  (v^)  ^l  tt^ait  un  stjrU  laconique  ^  sentenUeux , 
pag.  iQ,  aiiout  coup/. 


37>  LYSERUS. 

»  bouche ,  qoe  l'aîsnrfe  de  ees  deux  temberg  l'an  1577.  A  pane  nt- 

.  Tiédies  fat  par  lui  engendrée  con-  jj  f^jj  paraître  ses  tolens  djo 
u  oeue  ,  mise  en  lumière  ,  et  bapti-       ..     »  f-  /•%  g»  ..        f  > 

m  sée  dans  l'espace  de  dix  jours  :  \e  c«"e  église ,  qu  il  fat  agregc  au 

»  le  crus ,  et  n'en  fus  point  esbahi.  nombre  des  professeurs  en  tliéo- 

»  Ces  actes  de  supersUtion  ont  un  logie.  Il  fut  un  des  principanx 

•  père  et  une  saçe-femme  invisible,  directeurs  du  livre  de  la  Concor- 
»  outre  ce  cni  u  n  est  pas  séant  qu  un  ,     j.        ^   ., 

>  éléphant  demeure  èois  ans  à  en-  de  * ,  et  il  exerça  vigoureuàe- 
»  gendrer  une  souris.  U  me  fut  dit  meut  la  charge  de  missionnaire 
»  en  la  boutique  de  son  Moret ,  non  (A) ,  pour  le  donner  à  signer  â 

•  sans  quelque  indignation  ,  que  ceux  qui  étaient  dans  les  emplois. 
»  nostre  roi  (73)  ayant  bien  considère  ,1  ■  ,  .  t  tr 
»  le  livre  ,  et  leu  auelques  passages  I^  ?«Sista  a  toutes  les  assemblée 
»  d'icelui ,  le  jetu  a  terre  ayec  cette  qui  furent  tenues  touchant  ce 
9  censure,  damnation  h  celui  qui  l'a  livre,  OU  touchant  la  réunioQ 
.  fait  et  à  celui  qui  le  cfvit.  Je  ne  j  calvinistes  et  des  luthériens, 
»  m  enquiers  pas  si  c  est  une  histoire         .    ,     .        ,       . ,             , 

>  Tcritablc  ,  ou  un  de  leurs  contes.  q"i  était  négociée  par  les  ageos 
«Bien  suis-ie  asseurë  que  cette  sen-  du  roi  de  Navarre.  Ghristieo, 
»  tence  ne  leur  causoît  pas  tant  de  électeur  de  Saxe ,  ayant  succédé 

•  mescontentement  que  de  joye  à  (c)  à  la  dignité  de  son  père,  mais 
9  moi  (n/i),  »  ^  '  p  1     ,   »   *  •         ■ 

'^  non  pas  a  pou  luthéranisme  n- 

(73)  Cest'à'dire^  Jacques  /". ,  roi  de  la  ffide,  fut  ravî  de  voîr  oue  Lyscnis 

Grand*  Bretagne.  i     •  •        a^   i       *         J**-^„. 

(74)Jo.epii.  Hâii.Epi.tresmeiiiei,f'«.  J/crt-  lui  communiquat  les  conditioQS 

de^pag.n'jetsuii^antes.Jemeset^delatra'  avantaffCUSCS  Qu'oU  lui  offrait 
dueuon  de  iëqQtauat .  unpnmee  a  Genwe  l  an  ^      .  ,     .^      ,  »i- 

1627.  -«  *-  ^  Brunswick  (B).  Il  le  congédia 

T  TrcTÎ-nTTc  / 1>  .      ,     de  bon  cœur ,  et  au  crand  regret 

r  LYSERUS  (PoLTCâRPE),  Ce-  jç  ^,  .^  Lysérnfne  fui  d'à- 
lebre  théologien  de  la  confession  ^^^^  {.  ^^  J-  j^^^  ^  Bruns- 
d  Angsbourg  naquit  a  Winen-  ^^k;  iiais  il  y  fut  ensniteinton 
den  au  pays  de  Wirtemberg ,  le  ^^^^  '^^  ,^  ^^^  ,^  ^  Wittemberj 
.8  de  mars  .552.  Il  n  avait  que  ,^^  ,^  ^./^^  Christien;  et  il 
deux  ans  lorsque  son  père  («)  ^^^  f^^  ^.^.^^^^  ^^  ^^^^  .  p^ 

mourut  :  mais  sa  mère  se  rema-  j^    v        k  /  n  9      a.   i<  «niite 
.     ^  ,,  *    ,   .  ,      '      de,  1  an  1004.  Il  s  arrêta  la  louw 

nant  (i),  lui  procura  un  beau-  ^^  ^  et^ploya  son  temp, 
nere  qui  eut  un  ^rand  soin  d^  non-senlement  aux  fonctions  iu 
lui.  Le»  progrès  qu  il  fit  pendant  ^i^i^tère ,  mais  aussi  à  Yéàao- 
son  enfance  le  firent  lucer  disne  *•        j       •  •     ^,    -♦  à 

r,A  M  '  j  1  ^  11'  °j  tion  des  leunes  princes,  ei  a 
detre  eleve  dans  le  collège  de  composer  des  livres  (C).  Ilmor 
lubmge,  aux  dépens  du  pnnce  ^^  ^  ^^  j^  ^^^^^^ ^(^^   ^ 

de  Wirtemberg.  «  employa  si  je  treize  enfans  (D).  et  grand- 
bien  son  temps  qu  il  fut  installe  .  ^  ^^  ^^^.^  peUts-fils  et  dW 
au  ministère  1  an  .573,  et  au  fetite-fille.  Son  testament  fut 

doctorat  en  theoloeie  1  an  1 070.   ^  j     r     -x  '      „^r&  les 

c      y    ^  ^-  '^j-^j*'       une  preuve  de  chante  envers  1» 

oa  réputation  se  répandit  de  tou-  ^ 

tes   parts,    de   sorte  qu'Auguste,         "  Polycarpe  Lys^nw,  amèp©-peUt-fiI« jj 
électeur  de  Saxe,    l'appela  pour    celui  dontparleBayle,  ne  confient  p«.^ 
A.  •    •  *        Ji     1»'   i'      j     \XT's.       Joly ,  que  son  bisaïeul  ait  eu  aucone [»" 

être  ministre  de  1  église  de  Wit-  famVuxUvre  de  la  Concorde;  maU  a """i; 

J^u'ii  fut  un  des  premiers  à  souscrire  ^  ^ 
^_^ ormule. 

(p)  Avec  Luc  Opiaiuler^/hwi'KA-  lluoloj^Un,         [c)  T.' m  i  .')66. 


LYSÉRUS,  273 

pauvres  et   envers  les  étudians   Ckm  aliud  agens  Lyserus ,  eondiUo" 
nécessiteux  (E).   Il  avait  eu  à  ««  o;?t>iwe  occû5io/ici»  a^u^Brunsui- 

* ^/  IC'?       '^®*"^^"P   °®  querelles   i^tteris,  ostendUset  :  responsum  plané 
a)  (r  ;.  ÀTr^oo-^UHrot  tuUt  :  ut  frueretur,  quam 

fj^  ^'ji       xr-                '          Mil.  **^^  oblatam  puUret,  felicitate  :  ec- 

id)  Tire  de  sa  y ^e, -composée  par  Melcb.  ^^^^^  WiUeinbergensi  de  alio  pasto- 

^dam,    OUI  fa  lira  presque  toute  de  :on  .          .   .0  ,,      ^^  aAi.\j  )in:i\a~ 

Oraison  funèbre,  Dro/ioiic5e»«r Léon.  Hut-  ^^  prospectum  m.  Hoc   respon^o  pr- 

Lerus.  «'««*  consternât i  non  lilleris  modo ,  sed 

etlegatis  ad  ai4am  électoral emmisiisy 

(A)    //  exerça   uigoureusefnent  la  causas  plané  sonticas  exposuerunt  , 

charge  de  missionnarre.  ]  Je  me  sers  ob  quas  de  retinendo  Ljsero  sint  sol- 

de  ce  raot  en  conside'ratit  les  courses  Uciti  :  ueritm  irrita  plané  conatu. 

qu^il  lui  fallut  faire.de  ville  en  ville  (C)  //  employa  son  temps  h  com^ 

pour  exiger  les  signature8,et  pour  de'-  /?ojcr  c/ei    libres.']    Les  principaux 

grader  les               ^        •  .       tt         1  4..  /^.-.--.•_   n       .     .      ^ 

remarque 
et  considère: 

gien  allemand  :  inciderant  ministerii   ^dscen^ionis  Dominicœ ,  et  missionis 

iijsius  H^iitebergfinsis  primitiœ  in  il-    Spiritûs  Sancti  tiomiliis  aliquoi  ex>^ 

tud  ipsum  tempus ,  quo  ingcnti  cura   pUcaia  ,  à  Leipsic  ,  1610  i/j-4  }  Schola' 

maximisqueimpensis  electoris  Saxon.    Babylonica  ex  cap.  1  Danielis,  quam 

u4UGUSTI  liber christianœ  concor-    subsequuntur  Colossus  Babylonicus  , 

4liœ  collectas,  conscriptus  ei.  plurima--    Fornax  Babylonica  ,  Cedrus  iriaby- 

rum  ecclesiarum  calculo  approbatus    lonica  ,  Epulum   Babylonicum  ,   et 

fuerat.  In  hoc  ergo  opère  féliciter pro-    Aula  Persica.    Commentariorum  in 

moue ndo  parles  minime postremas  sus-    Genesim  tomi  f^l  ;  le  i**".  sur  Adam: 

tinuil  Polycarpus,dum  demandatoac   le  a«.  sur  Noe'  ;  le  3*.  sur  Abraham  ; 

voluntate  electoris ,  unk  cum  teliquis    le   4*«   sur  Isaac  j  le  5®.  sur  Jacob  : 

iid  hanc  rem  deputatis  nobilibus  et   le  6*.  sur  Joseph.  Harmoniœ  Euan- 

iheologis  •    non   Jf^ittebergce  modo  ,    gelicœ,  à  Martino  Chemnitio  inchoa- 

sed  et  Torgœ ,   Lipsiœ  ,   Misenœ  et    tœ ,    Continuatio  ,   seu   f^itœ  Jesu- 

alibi  subscriptiones  ab  illis  exposcere    Cliristi secunditm  quatuor  Euangelisr- 

necesse  habuil ,  qui  pubficis  docendi   tas  expositœ  libri  très.  J'ai  dit  ail- 

muneribus  i^el  in  ecclesiis  vel  in  scho-   leurs  (  3  )  qu'il  publia  un  ouvrage 

lis  tum  erant  prœjecti.  Tanto  autem   d'HasenmulIerus.  Cela  fît  nattre  une 

tamque  arduo  laboresuperato,etc  (i).    dispute  entre  lui  et  le  je'suite  Jacques 

(B)  Christien.,..  fut  raui  que  Lysé-    Gretser ,  laquelle  il  abandonna  après 

rus   lui  communiquât  les  conditions   la  deuxième  re'plique  (4)  :  il  ne  pré- 

auantageuses    au  on    lui    offrait    a   voyait  point  de  fin,  s'U  avait  voulu 

Brunswick.  ]   Il  ne  songeait  à  rien   toujours  re'pliquer  5   il   aima    donc 

moins  qu'à  le?  accepter ,  et  il  croyait  mieux  sonner  la  retraite.  Mais  à  l'é- 

sans  doute  que  cela  ne  servirait  qu''à   gard  d'un  ministre  suisse  (5),  qui  en- 

lui  procurer  l'avantage  d'être  retenu,   seignait  que  Dieu  a  e'iu  tous  les  hom- 

avec  des  témoignages  utiles  de  la  hau-  mes  à  la  vie  e'ternelle ,  le  combat  fu^ 

te  estime  qu'on  avait  pour  lui.  Qui   beaucoup  plus  opiniâtre ,  car  il  dura 

fut  étonne?  ce  fut  LyseVus  ,  quand  il   dix-sept  ans.  Cum  isto  ,  inqit^m  ,  to- 

Tit  la  réponse  de  l'électeur  ;  car  il   tis  annis  septendecim  pugnai^it  (6). 

n'y   eut   plus   movén   de   remercier  Je  ne  parle  point  de  plusieurs  livres 

MM.  de  Brunswick  :  il  fallait  accep- 

I  er  ce  qu'ils  ofiraient.  Ce  fut  un  coup    J-^^  P""'  ''f  ""''  J*»«»o«,  tom.  Fin ,  pag. 
detoudre  pour  les  zélés  ^  on  fit  en       di)  Cumif^uUd  ingoUtadUnH  Jacobo  G,»t- 

VaiO  cent  remontrances  à  la  cour,  Voi-  *ero  ,  ob  pulUtcatam  hisionam  HasenmuUeria- 

ci  les  paroles   de  Melcllior  Adam  (a)  :  "*"**  publieum  eiintereejfU  errtamen  t  in  quo 

^    '  posi  utiatn  alqu«  allfram  velitationem  iUud  pot" 

,.«.,.           •     n»         1      »T         .  *^  usurpandum  sihi  slatuU  : 

Ci)  Spixeliu,   en  Templo  Honons  reierato ,  CeHe  r«pu|;nanti  :  cedcndo  TÎclor  «bibis 

^"S-  "•  MeUh    Àda,n  ,  in    Vilit  Jheol  ,  ji.g.  801. 

(a)  Melcb.  Adam. ,  m  Viiî»  Theolog.  ,  pag.  (5)  Sarouel  Bub^rua.  f^oje»  VarUcle  de  Hck- 

800.  Voyet  aussi  Spixéliua,  in  Templo  Bonoria  Km» ,  tom.  VITÎ,  pag.  3or ,  remaraueCE) 

I  «leraio ,  pmg.  i3.  (6>  Mricb.  Adam. ,  m  Vitis  Tbeol. ,  p4ig.  W» 

TOÎVÎT.    IX.  j3 


j>74  LYSÉRUS. 

que  notre   Lys^rus   publia  en   aile-  la  conduite  quW  avait  tenue  à  Toc- 

mand  (7  )•  casîon  des  signatures  du  formulaire, 

(D)  il  fut  père  de  treize  enfans.  ]  et  qui  maltraita  surtout  fces  théolo- 
Entre  atitres  ,  de  Poly carpe  et  de  giens  de  Wittemberg.  Lyséruspriti 
Guillaume  ,  c(ui  ont  eu  divers  em-  partie  ce  Jean  Major  avec  tant  de  for- 
plots  eccit^siastiques  et  académiques,  ce ,  quHl  ne  se  donna  point  de  repni 
et  ont  publié  plusieurs  livres.  Poly-  iusques  à  ce  qu^il  Tcût  fait  chasser  de 
CARPE  Lyséucs, néà  Wittemberg,  le qo  racadémie.  Il  se  fit  beaucoup  d^enne- 
Dovembre  i586,  fut  ministre  et  pro-  mis  par  cette  victoire  ;  et  à  son  loar 
fesseur  à  Leipsic,  etc.  11  mourut  le  i5  il  succomba  sous  leurs  efforts  :  il  per- 
de janvier  i633  ,  laissant  plusieurs  dit  tousles  ëtablisseraens  qu^il  aToit 
enfans.  Voyez  le  Théâtre  de  Paul  Fre-  à  Wittemberg.  Tant  il  est  vrai  qu'en 
hcr  à  la  page  45'J  ,  4^3  :  vous  y  trou-  certaines  occasions,  il  est  plus  utilf 
verez  le  catalogue  de  ses  livres,  de  se  contienter  d^un  médiocre  aTan- 
GviLLAUME  Ltséros  y  son  frcre,  na-  tage  sur  ses  adversaires  ,  que  de  W> 
quit  à  Dresde  ,  le  a6  d'octobre  »5gi.  pousser  à  bout.  Mais  où  sont  les  gcn* 
Il  fut  professeur  en  théologie  à  Wit-  qui  se  puissent  modérer  lorsqiHls  m\ 
temberg  ,  etc.  ,  et  mourut  le  8  de  le  vent  en  poupe  ,  et  que  leur  far- 
février  1649»  laissant  plusieurs  en-  tion  dominante  leur  permet  de  ^ 
fans  de  l'un  et  de  l'antre  sexe.  Voyez  venger  ?  Sub  initium  anni  86  suprd 
le  même  Théâtre  de  Paul  Fréher  à  la  sesquinûllesimunnurbas  collegiolnto- 
page  542  ,  543  :  vous  y  trouverez  le  logico  lyittemhergensi  dari  cocfit 
catalogue  de  ses  livres.  Joannes  Major poeta  ,  komo  deip^- 

Notez  que   son  Syslema    Thetico-  ralœ  lei^iiatis  ^  qui  editis  in  publicum 

Exegelicum   n'a  été  imprimé  qu'en  carminibus ,  religionis  sinceritatem  et 

1699.  Vdyez  le  journal  de  Leipsic  au  honorum  i^irorurriy  theoloqorum  cum- 

mois  d'octobre  de  la  même  année  ,  à  primisjfamam  wellicare  Aaïul  thi  it- 

la  page  47^  et  474  •  vous  y  trouverez  f^rat ,  cujus  improbis  conatihm  dn 

le  nom   et  les  qualités  ae  quelques  Polycarpus  tiim publiée  tiimprii'anm 

personnes  de  cette  famille.  magno  spiritu  se  opposuisset,  tandent- 

(E)  Son  testament  fut  une  preuue  que  effecisset,  ut  poëta  Jf^ittebergens: 
de  sa  charité  envers,». les  étudians  né-  academid  sit  proscriptus  ;  d. ci  non 
cessiteuT.']  Voici  les  paroles  de  Mel-  potest  quos  quantosque  crabrones  tune 
chior  Adam  :  Testamento  cauit ,  ut  éxcitauerittam  in  J^uld  quaminacû- 
quotannis  in  die  Polycarpi  et  Elisa-  demid  ,  quantamque  ini^idiam  iiti 
Dethaî ,  certa  quœdam  pecuniœ  sum  -  apud  multos  attraxerit  ;  quœ  posien 
ma  impenderetur,  in  lautiorem  uic-  sine  grapî  ecclesiœ  scandajo  in  ner- 
tum  eorum  ,  qui'communi  mensd  ute-  vum  if  a  erupit ,  ut  Polycarpus  totà 
rentur  (  8  ).  Cet  auteur  nous  apprend  ecclesid  et  academid  rectamantejnnc- 
là  (9)  une  chose  qui  mériterait  peut-  tione  sud  exciderit  (11).  Sa  retraite »' 
^Atre  un    peu    de    réformation.    Les  le  mit  pas  à  couvert  de  la  niorsu- 


apparemment  que 
moins  souvent  de  la  condition  dont  la  moitié  du  tort, 
il  nous  parle.  '. 

(F)  //  auait  eu  h  soutenir  beaucoup   J"\f,^'^^'"'  '  '"  '^•"P**  "*"^'^*  '*•""•' 


de  querelles.  ]    Rapportez    ici  ce   que  (la)  ifeque  verb  in  hae  quamumvlt  splendM 

j'ai  dit  ci -dessus  (10),  et  ajoutez -y  *t'i^oneconsiiUttu*,faltorumjfrutrum  veitfnâ- 

une  chose  crue    Melchior  Adam  n^  ^*  "^''"^  'fM''''  P''^^-  *«**«  »  P'^B-  »î- 

Joint  dite.  II  y  eut  un  poète  nommé  ,  vct^utto  ^t        x                   j 

èau  Major,  qui  fît  des  vers  contre  LpKRUS  (Jean)  ,  anteur  de 

,    c  •  M.        j       .  ..              ^  plusieursécrits  touchant  la  polv- 

{'j)bpitehua  en  donne  la  lut0  .  pag.  xo.  *          •        it              %        -kI             h      'i    i 

h)  Meich,  Adam.,  in  Viij,  ihwi,  pag.  Soa-  gamic.  Vojez  Ics  r^ouvclles  de  la 

al^iar::::^^  République  des  Lettres    (a);ti 

primis   forUinm   studiosos ,    quaUt  plerumque  i  ^  m,  -    j»        .»    t^r              ^              o     ^ 

€sse  soient^  Uudiis  iheologicis  qui  se  maitcipa^  W  ^«•*  «  ««"*"  îW»,  art.  /,  pag.  370 rf 

rkni ,  pros0queretur;  teatamt>nio  cavit ,  etc.  suiv.  Vayet  aussi  l'article  Lamech  ,  dansa 

\Ho)  Dant  ta  remarque  ^Cj.  volume^  pag.  35  ,  remarque  (A). 


LYSET.  lysim;achus.  27s 

joîgnez-y  ce  qui  suit.  11  avait  un  si  Àmyot  avait  bien  traduit  ce 

îrère  aîné  surintendant  de  Té-  que  Plutarque  en  a  rapporté  (A), 
^lise  de  Magdebourg.  Il  était  dans 

I  a  derniè*e  misère  à  Amsterdam  ^.^]J}  ^mjrot  auait  bien  traduit  ce 

«  7-1  r  •  'j.  •  •  ^"®  Jrlutarque  en  a  rapportée  Voici 
lorsqu'il  y  faisait  imprimer  son  les^^voXesU)  .  Or yauoit-il^autour 
dernier  Jivre  [b) ,  dont  le  libraire  d'Alexandre  ,  comme  l'on  peut  pen- 
ne lui  donna  que  vingt  diicatons  :  ^c?  plusieurs  personnes  ordonnées 
«t  pendant:même  sa  milgdie ,  il  P^"''  ^^  '^''^^^^'^  ^^  bien  nourrir,  com- 

.•.    r,       fj            ^       1.       •_'  me  gouverneurs  y  chambellans  .viais- 

etait  loge  dans  XXÛ  galetas  immC:  ^^^^  et  précepteurs  :  mais  Leonidas 

<3iatènient  sous  letoit<(c).  Je  tiens  estoit  cetuy  qui  a^oit  la  supennten- 

eela  d'un  de  ses  amis  qiii  le^v4si-  dance  par  dessus   tous   les  autres  , 

tait  souvent.                                       '  homme  austère  de  sa  nature  ,  et  pa- 

.  rent   de  la   roine   Ofympias   :  mais 

Je    ne    dois   pas    oublier    que  quant  a  luy  il  hayssoit   ce  nom  de 

l'ouvrage  de  Polygamiâ<,    qu'il  maistre  ,  ou  précepteur  ;  combien  que 

fit    imprimer    sous    le    nomade  ^^^  ^oit  une  belU  ethonoraUe  charge  , 

Z/2-0  .  j  fut  condamne  par  un  ar-  d* Alexandre,  a  cause  de  la  dignité 

rêt  de  Chri^tien  V,  roi  de  Danne-  ^^  *«  personne ,  et  de  ce^qu'il  estoit 

rnarck ,  et  que  Tauteur  fut  banni  P^^^^^  ^"  /'^'«'^«  •.  ^^is  celuy  qui 

de    tous  les  états  de  sa  maiesté  l^eu    et  qmat^mt  le  titre  de 

ae    lOUS  les  eiais  ae  sa  majesté  n^aistre ,  estou  un  Lysimachus  natif 

danoise  *.  Il  y  servait  en  qualité  du  pays  d'Arcanie  (2),  lequel  n'avoit 

de  ministre  d'armée.  Un  théolo-  ^^f^  de  bon  ny  de  gentil  en  soj  .- 

gien  danois,  nommé  Jean  Bruns-  ^^^pourcequ  il  senommoitPhœnix, 

^              '/.  ^         T                            *  et  Alexandre  AchUles ,  et  PhUippus 

man,  réfuta  ce  livre  par  un  autre  p^eus ,  il  tenoit  le  second Ueu ,  après 

qu'il  intitula  :  Monogamia  vie—  le  gouverneur,  La  faute  de  cette  ver- 


ayait  publié  en  allemand  un  trai-   qu'Alexandre  s'appelait  Achille',  et 
té polygamique  intitulé  i^a^/Co-    que  Philippe  s'appelait  Pélëe.  Cela 


nigliche  Marc  aller  Lander  (d).  f^*  absurde  j  Plutarque  ëiait  trop 

"                                '  habile  pour   débiter  de   semblables 

{b)TlJltt imprimé Vani6Si,somUtUre  causes.   Mais  voici  son  sens   :  il  dit 

de  Polygamia  triumphatris. ,  in-/^<*,  que  Lvsimachus,  dépourvu  d'ailleurs 

(c)  .  .  .  ,  Quem  uguia  sola  tuetur  de  politesse  >  se  rendit  agre'able  par 

A  Plu»iây  molles  ubi  reddmt.offu  co-  les  nouveaux  noms  dont  il  orna  son 

^7*"*    ,            .«^  esprit ,  et  qu'il  emprunta  d'Homère. 

Juvenal. ,  sat.  IIT,  w.  2oi .  Le  roi ,  disait-il ,  est  Pëlëe  :  le  prince 

•  Voye«,  tom.  VU.  pag.  49,  l'article  son  fils  est  Achille,   et  moi  le  suis 
GEDDicus,wmarqae(P),cit»tion(i2),et  Phënix.    Cela   ëtait  fort   canable   de 

*  1^  '-n^IuF*.  tome  des  Observât.  Selec  ^^^^^^^^^^^^^^                        :  ^^5«.,Pi^iJ:« 

lie,  imprimées  à  Hall,  Van  1702,  pug.  42.  ^"  ^«,^  ^^'.^YP?.  '  "^ >*^'^  réveiller  de 

'^                                 /TOT  grands  objets.  Ce  precepteu r- se  fit  ai- 

LYSET.  rorez  LizET  *.  "^^^  par  cette  invention,  et  ce  fut  lui 

^         .  qui ,  après  Leonidas  ,  occupa  la  pre- 

•  J'ai  ajouté  ce  renvoi ,  et  mis  à  leur  ordre  "*»^re  place  dans  la  maison  du  jeune 
alphabétique  (  on  suivant  le  système  de'Bayle 

<fui  ne  compte  IT  que  comme  I)  les  articles  .   fO  ^T^b.^'*^*  ^  traduction  de  Pluurque  , 

Ltsim ACBU8 ,  LiSMAMm  et  LiSOL A.  «  f/?  7»5  ^Alexandre ,   chap.  n  .pag-    14a , 

ediUon  dert^Qs  ,  che%  P terre  Gadlard.  ibi5  , 

in-8». 

LYSIMACHUS,  précepteur  (a)  ^"«^^  "insi  qu'il  y  a  'dans  Vedition  dont 

d'Alexandre.  Je  n'en  dirais  rien  />,'-^'««,;«i:!'''"'''°"'''*'''*'"'*"'^°'"''^ 


376  LISMANIN. 

prioce«  Pai  toach^  dans  un  autre  en-  reine  lui  avait  fait  présent (<f],  si 

droit  (3)  la  distinction  de  gouver-  confirma  dans  ses  soupçons  con- 

neur  et  de  précepteur  :  vous  1  allez  .      i»»  i-  •  fi 

voir  clairement  dans  les  paroles  de  tre  1  église  romaine,  en  conférant 

Pliifarqne  ,  qu'il   faut  que  je  copie  avec  Jean  Tricessius  (ei ,  qui  ou- 

afin  que  mes  lecteurs  puissent  con-  tre  cela  lui  prêtait  les  livres  da 

rattre  Terreur d  A myot  AiaWiT^  ..,..  réformateurs (n.  lldevinthien- 

jL-t,  x*xl  hùT^ç  KC.S  x.^4n  i^o  ^i  *ot  suspect  d  heresie  ;  mais  il  joua 
*r»f  *xx»T ,  /ifltTo  À^ictjuA  KAt  <r»y  oùi/o-  de  tant  d  adresse  ,  que  1  eveqoe 
*ri»T*,  Tfc^it/c  •Axté'fltyjTjjoi/  xati  ketôw^M-  de  Cracovie  ne  put  jaYnais  le  con- 
fie x*xc«;^.iroc ,  ô  cTf  TÔ  «r;tiïi"*  j'^^  'rct.-  yaincre  d'avoir  les  livres  de  Lo- 

^m/îyA.W^*A:oc;^/7:tv..'Axct/,viy,  th^r  et  de  Calvin..  Il  evila  les 

Âxxo/um  oi/Ziy  ï;t»v  Àç-iroy,  ot»  jT*  tett/TÔy  pîeges  que  ce  prélat  lui  tendit  a 

yfctiy  eùiô/uA^tv  *oiyi»A,  Toy  /• 'Axtf «ty-  Rome.  Lismanin  y  était  allé  l'aa 

/poy  'AAsi/xi*,  n«xé*  <ri  Toy  *iW^oy,  ,  5^^         ,^  féliciter  de  la  part  de 

/eo/urifl* pœfhgogi  nomen  cum  1»  reine  Bonne,  le  nouveau  p^pe 

honesio  et  specio&o  conjunctum  ojjîcio  Jules  III  [g).   L'évéque  écrivit  a 

repuffiabat,  atque  ab  aliis  tUgnUatis  Rome   que  c'était    un  hérétique 

et  nece:^situ<nnh  caïud  nutrUius  A-  ^^^j^^  ^.  ^,.,  p^^j^j^  j^  ,^^^^6 
lexawlri  etre.ctor  vocabaiur  :  die  qui  .  ^      ,,  ^  , 

speclem  pœdagoifi  et  i^ocabulum  su-  en  prison ,  et  1  empêcher  de  re- 

mebat  Lysimachus  ,  natione  Acar-  voir  jamaii»  la  Pologne.  <  et  avu 

narif  urbanitatenuîld  prœditus  erat  arriva  un  peu  trop  tard;  Lisiua- 

alid ,    sed .    qubd   Phœnicen    nomi-  „•      .»_„    ««*^ 5*t  jà:^  ««nris 

'  y//i       .»„  ™      ^  i.-//  ti'n  s  en  retournait  deia  auprès 

naret  se  ,  Alexandrum ,   AchiUem  ,  j      ,  •  •  n 

et  PWippum,  Pelea,  ideo  gratus  de  la   reine  sa    maîtresse.  \)^ 

^rat ,  et  secundum  locum  tenebat  (4).  qu'il   fut  arrivé  à  Varsovie ,  ou 

elle  faisait  sa  résidence,  il  reçut 

(i)  Dan*  rarticl» kcmihhn.  tom.  I.pag.  iSS,  j        i    *.  j  •  j      r»    i  Si 

remarque  (C)  ^      '  des  Icttres  du  TOI  de  Pologne,  31- 

(4)  Pinurcbu*,  m  Aies.,  pag.  667,  B.  gismond  Auguste  ,  fi Is  de  celte 

---,-,.-,---  ^T^  ...  reine,  qui  le  chargeait  de  tra- 

LTSMANÏN  (François),  natif  cailler  à  la  faire  revenir  de  sa 

de  Corfou,  docteur  en  theolor  colère,  car  elle  était  fort  irritée 

gie  et  corde  ler  célèbre  (a)  ,  en-  j^  ^e  que  ce  prince  s'était  maHé 

tradans  I  église  protestante  ;  mais  ^..^^  Hg^be  Radzivil  (B).  Il  6l  tro« 

il  ne  s  arrêta  pas  ou  il  devait,  car  voyages  pour  mettre  la  paixeutre 

il  poussa  jusque  dans  1  arianis-  1^3  j^^^  ^^ines  (C)  :  Je  roi  en  fut 

nie.    Cela  se  fil  p^r  degrés.   Il  si  content,  qu'il  lui  fit  promettre 

était  confesseur  de  Bonne  Sforce,  i^  premier  evêché  qui  vaquerait. 

reine  de  Pologne ,  et  son  predi-  Sur  ces  entrefaites  Lélius  Socia, 

cateuren  langue  italienne  ,  etc.  qui  arriva  en  Pologne,  l'aa  .55r 

(h)  (A),  lorsque  Jean  Tricessius ,  ^^j  ^  conseilla  à  Lismanin  de  je- 

homme  docte  et  de  qualité ,  re-  ^^^  j^  froc ,  et  de  s'en  aller  dans 
pendait  clandestinement  a  Cra- 
covie les  semences  de  la  réforma-       ^^  '*'^-  ;  P^S"  ^-  ... 

tion  (c).  Lismanin  ,  tort  ébranle  ochim  Ttatu.  à  résina  Bond  sUn  obinui- 

par  la   lecture  d'un  livre  dont  la  ""»'  totam  religtonem  romnnam in  $«*?>;' 

•  cionem  traxeral.  Histor.  Reformai.  P»'""' 

(a)  Biblioth.  Antilrinitariorum ,  pag.  34.  ^'"(/J'/i.v/em ,  pag.  2r, 

(b)  Ibidem.  ^)  Ibidem ,  pag.  24. 
1^)  Hifltorta  Reformât.  Polonics ,  pag,  t8.        Jh)  Ibidem ,  pag.  40. 


LISMANIN.  «277 

les  pays  réformés,  et  en  Suisse  ture  divine;  l'antre (jçi) soutenait 
principalement.  Lismanin  aurait  la  prééminence  de  Dieu  le  përe. 
suivi  ce  conseil,  s'il  n'eût  vu  dans   Mais  lorsqu'il .  eut  eu  quelques 
l'esprit  du  roi  une  forte  disposi-   conférences  avec  Blaadrata ,  Tan 
tion  à  la  réforme.  Il  l'entretint    i55«  (F),  il  commença  de  dou- 
dans  ce  goût,  et  il  reçut  même    fer    du    mystère   de    la    Trini- 
de  lui  une  commission  de  voya-    té  ;.  et  il    se   rendit    si    suspect 
ger   pour  acquérir  les  lumières   d^arianisme,  qu'il  fut  déféré  au 
qui  leur  étaient  nécessaires  afin   consistoire  de  Cracovie  C^).  Tl  se 
de  dresser  un  meilleur  gouver-  justifia  mal  ;  et  comme  Blanflrafa 
nement  ecclésiastique  (i)  (D).  Il    eut  des  fauteurs ,  et  que  d'autres 
Tit  l'Italie ,  la  Suisse ,   Genève ,   disputes  avaient  divisé  déjà   les 
Paris,  et  s'-acquitta  fidèlement  de   esprits  ,  on  ne  vit  que  confusions 
sa  commission  ;  mais  ,  étant  re-   dans  tous  les  synodes.  Lismanin 
tourné  à  Genève ,  il  s'y  maria  ,    chercha  un  milieu  pour  accorder 
par  le  conseil  de  Calvin  et  de   les  parties  :  il   voulait  que  Ton 
Socîn,  et  malgré  les  remontran-   s'en  tînt  à  l'autorité  de  quatre 
ces  très-judicieuses  deBudzinius,    pères  de  l'église  (r);  et  pour  cet 
son  secrétaire  (E).  Le  roi  de  Po-   effet  il   fit  un  centon  de  divers 
logne  en  fut  si  fâché ,  qu'il  aban-   passages  de  ces  quatre  pères,  qui 
donna  son  projet  de  réformation,    aurait  servi  d'asile  à    plusieurs 
quoique  Lismanin  lui  eût  fait  te-  sortes  d'interprétations.  Ce  pror- 
nir  les  lettres  de  plusieurs  minis-  jet  fut  rejeté.  Alors  Lismanm  se 
très  touchant  cette  affaire  {k).  Le   retira-à  Konigsberg  dans  la  Prus- 
premier  synode  qui  fut  tenu  en   se,  et  y  mourut  misérablement 
Pologne  :/)  par  les  réformés,  écri-   environ  l'an  1 563  {s)  (G).  La  plu- 
vit  à  Lismanin,  qui  était  alors  en   part  de  ceux  qui  parlent  de  lui 
Suisse-  (m),  une  lettre  fort  obli-   ignorent  son  nam  (H),  ll.n'écri-. 
géante  pour  le  prier  de  revenir,    vit  presque  rien  (I). 
Il  partit  de  Suisse,  l'an  i556,  et      ,  ,  ^  ,       ,  .,t>   m     ..•  - 

A        ,,  ni»  »      -1  (v)  It  s*appelaU  Fsiul  Gonenui. 

S  en  alla  en  Pologne,  ou  il  se      ^^^  jj^^^^^^  Rçf«,rinat.  Poloaicœ  ,  pa^r- 

tint  caché  quelque  temps;  car  il    ii8. 

n'ignorait  pas  qu'il  y  avait  contre*  .  (r)  ^aint  Ambroise ,  saint  Jérôme ,  saim 

,     .O  t^      "      ,  •'  ...  Augustin ,  5ai»«  Cbrysoslome. /6irfcm, /»a^. 

lui  une  sentence  de  proscription    ^çg^  y^j^^^  la  remarque  (l). 

{n).    Plusieurs  grands  seigneurs      {s) ibidem, pag.i^a, 

intercédèrent  pour  lui,  de  sorte       ,.,„,.  -  ,  , 

,.,,.«.      ^       •      1,.  ^^  «,^„  (A)   Il  était  confesseur  de*..,,    la 

qu'il  lui  fut  permis  de  se  mon-    JJ^^  Polos^ne^t  son  prédicateur 

trer.  Il  n  adhéra  point  (Tabord  a.^^  langue  italienne  ,  etc.]  Pour  ex- 
deux novateurs,   dont    l'un  (o)    pliquer  ici  cet  et  crefer^ ,  je  rapporte 
soutenait  que  Jésus-Christ  n'é-    la  liste  entière  des  charges  de  Lisma- 
'    ^       'A-  *.  ^1^-.  i«  ««       nin  :    Theolosiœ  noctor ,   monacnus 

tait  point  médiateur  selon  la  na-  ^^„„„vc<.«,» 5  Circiter    anno    .  5^6 

jam  erat  Bonœ  reginœ  (malri  Sigis' 

(i)  Ibidem ,  pag.  4i.  mundi  ^ugusti  régis)  a  concionibus 

(k)  Ibidem,  pag.  43.  Italicis  et  confessionibus  sacns  :  nec 

(/)  A  Pintzwie ,  l'an  i555.  Ibid.,  pag.  55.  non  f rancis canorum  seu  minontarum 

(m)  Ibidem ,  pag,  57.  w»  Polonid  prouincialis  ,  et  omnium 

(n)'md. ,  pag.  65.  cœnobiorum  monialivjn  regulœ  clariB 

{o)  Il  se  nommait  Fran?oii  Stanearus.  ephoros  ,  qui  uulgo  COmmiSSanus  dv 


/ 


S78     ■  LISMANIN. 

cUur ,  atque  parochus  Chouiensis  (  1  ) .  (C)  //  fit  trois  t'ojrages  pour  mettn 

(B) Cette  reine..,,*  était  irritée  la  paix  entre  les  deux  reine*. ^^^rké- 

Je  ce  que  ce  prince  s'était  marié  at^ec  gociation   eut  pins    d^éclat    que  de 

Barbe  Radzivil.']  Uauteur  que  je  cite  succès  ;  et  si  elle  fut  agréable  au  roi, 

observe  que  ceux  qui  commencèrent  elle  fut  fort  désagréable  à  la  reioe 

dans  la  Pologne  le  grand  ouvrage  de  mère  ,  qui  n^était  rien  moins  que  ce 

la   rèformation,  firent  une  grande  que  son  nom  signifiait  (3).  Quo  of- 

faute  :  ils  s^opposérent  â  ce  mariage  Jicio  postquam  susceptis  anno   i55i 

de  Sigismond,  pendant  que  les  ève-  m,  Januar,  Febr.  et  Martio  Craco- 

ques  leurs  plus  grands  persécuteurs  i4am  tribus  itineribus  majori.cumrt- 

■  y  donnaient  I41  mains.  En  s^opposant  gis  quamreginœ Bonœ graxid  {publiée 

aux  inclinations  du  prince  ,   et  à  sa  enim  in  temple  arcis ,  et  in  magna 

passion  favorite  ,  ils  le  disposèrent  à  aulœ  frequentiâ  ,  imprudens  tamen^ 

rejeter   la   réformation  ;   mais  ceux  rege  scil.  id  procurante  ,  legationem 

qui   applaudissaient  à  son   mariage  conciliationis    reginarum    socnts  et 

gagnaient  son  cœur,  et  se  mettaient  nurds  peregit)  perfunctus  est ,  rex  ah 

en  état  d^obtenir  de  lui  la  liberté  eo   tempore  eum   caruni  sibi  habuà 

tout  entière  de  persécuter  les  lutbé-  (4)*  Un  panégyriste  de  Bonne  Sforce 

riens.   Impediebat  ueritatîs  in  regio  remarque  qu'elle  se  rendit  partisane 

corde  progressum  industria  ^t  vigi'  des  seigneurs  et  des  palatins  de  Po- 

lantia  astutiaque  pontificum  Roma-  logne  qui  n'aidaient  pas  approiwé  et 

norum  ,    latera   regia  semper  clau-  mariage-là ,  ne  i^ulant pas  i^oir  nile 

dentium  ,   aures  ejus  occupantium  ,  roi  son  fils  ni  sa  femme ,  qui  ne  porU 

insignia  regni  et  cor  régis ,  custodiam  pas  long  -  temps  la   couronne  polo- 

legum  tenentium ,  oracula  regia  eden-  naise  ,   étar^t  morte  assez  souaainc 

tium.,.,    et  quod  tiim  ferè  maxime  nient  à  Cracouie,  non  sans  soupçon 

tempori  et  reous  eorum  accommodum    de  poison Par  la  mort  de  la  reine 

erat ,  matrimonium  regium  cum  Bar-  Barbe  les  dissensions  et  les  troubles 

bard  Radziuillid  ,  Stanislai  Gaofoldi  du  royaume  de  Pologne  furent  apai- 

Palatini    Trocensis    relictd    uidud  ,  ses  ,  et  le  roi  et  la  reine  JBonne  sa 

fœminà  ad  invidiam  pulcherrimâ  ini-  mère  se  réconcilièrent  (5)5   mais  les 

tum ,  approbantium  et  defendentium,  reprocbes   qu^elle  lui    fit   sur   cette 

JVam  ciim  multi  eliam  ex  illis  qui  mésalliance ,   repoussés   par  des  re- 

i>eritati  et  reformationi  fauere  cœpe-  proches  de  même  nature  ,  rompirent 

rant ,  connubium  illud,  utpote  ciim  oientôt  la  paix.  La  reine  «c  après  leur 

privata  et  priuatim  ,  inconsulto  se-  »  première  réconciliation,  ayant sou- 

natu ,     contractum    destruerent ,     è  '>  vent   reproché    au    roi    son    fils , 

contra  Maciejoviusilley  tum  Andréas  »  qu'il    avait    épousé    en    seconde» 

Lebridçi^ius  ,„  Episcopi,  aliique  pri-  >'  noces  une  simple  demoiseUe  veuve 

mores  pontificii  illua   adstruerent  ,  >'  d*uu    simple    gentilhomme ,    qui 

factum  est ,  ut  rex  auersum  ab  illis  »  n'était  p^s  de  si  bonne  maison  que 

animum   ac  fai^orem  in  hos  con^^er-  »  celle  de  Kadzivil ,  dont  cette  dn- 

terit....  Itaqiie  boni  illi  wiri,  ueritatis  »  me  était  issue  ,  Sigismond  Auguste 

fautores  graviter  in  eo  ,  quod  in  hoc  »  repartit   trop    brusquement    à   la 

.  negotio  régi  tanto  conatu  se  opposue-  »  reine  sa   mère  ,   qu'il  n'avait  pi!« 

rint ,  errat^erant  :  osores  uero  ejus  et  »  fait  tant  de  déshonneur  à  la  royale 

adi/ersarii  eorum  contrariée  parti  se  «  maison  des  Jagellons  et  à  la  cou- 

apjplicantes  régis  gratiam  in  se  deri'  »  ronne  de  Pologne  ,  époasant  pu- 
u.2runt.  /ideo  et  hic  uerum  apparuit 

iUud  Christi  oraculum  :   filios  tene-  ,  <^)  LUleras  h  rege...  aceepU,  quibus  eiman- 

brarum  nrudentiores  esse  in  gênera-  „^^  suœreginœ  Bonœ ,  cui  cumprtJ.  nupu, 

tione  sua    quam   flhos    luClS   (2).    Su  illof  fila  régis  erant  ingratœ  ,  et  animum  exai- 

ne  fut  pas  plus  utile  ,  il  fut  dit  moins  P^rdranl  satis  naturd  malignum.  Nam,  non  lê- 

plus  glorieux  aux  réformateurs  de  la  '"'"  *"  '"""  quispiam  tusU.- 

Pologne,  d'avoir    été    si  peu    politi-  Q«libi conque bon«.acr,.clumtmRerÎ5unaii, 

<^        ^                          ~    o»  ^wM    yv*xM.t.  Imposuit  nomeo ,  omnibus   irapotuit. 

'i*"®**  ffitt.  Reform.  PoUm.  ,  pag.  36. 

(i)  Biblinlh.  Antitriritiir.  pag.  B/}.  (4)  Itli-m  ^  ibitl.  ,  pag.  87. 

^•1)  Sunislaus  Lubienifciu»,  «isioria  Rrrorm.  (5)  Hilar.  de  Co^ie,  Élog.  de»  Dame*  illii»lm, 

Poloaica:,  pag.  9»-  lom.  /,  pag.  am. 


LISMANIN.  479 

>*   bliqueinent  et  en  la  face  de  Te'glise  duite  dans  Tex^cution  d^un  dessein 
»    cette  très-belle  yeuve  ,  en  laquelle  aussi  important  que  celui-lù.  Il  ne 
»    les  grâces  du  corps  et  de  rcsprit  faut  point  qu^on  objecte  que  jamais 
»    récompensaient    ayantageusement  le,  roi  de  Pologne  Sigismond  Auguste 
»    ce  qui  manquait  à  sa  naissfince ,  ou  ne  Je  cbargea   d^une  telle  cammi«- 
»    plutôt  à  celle  de  son  premier  mari  sion  ;  car  il  est  facile  de  faire  voir  le 
»    Gastold ,    que  non'   pas   elle   qui  contraire.  Les  originaux  des  lettres 
»   s'était  marie'e  secrètement  après  la  que  plusieurs  ministres  ayaient  re  • 
»    mort   du    feu    roi    Sigismond-le-  mises  à  Lismanin  ,  et  qu^il  ay^ait  en- 
»    Grand,    de  sainte  et   de   louable  yojées  au  roi  de  Pologne ,  tombèrent 
M    mémoire,  à  un  bomme  de  basse  entre  les  mains- du  seqpré  taire  de  Lis- 
»  condition  nommé  Pappacoda  (6).  »  manin  ,  trente  ans  après  la  mort  de 
(D)  Il  reçut...,  une  commission  de  ce  prince,  et  on  les  rendit  publiques 
t^oyager  pour  acquérir  les  lumières...  (lo).  Il  est  certain  que  Gesner,  JBul- 
nécessaires  afin  de  dresser  un  meil-  linger,  et  Calyin  écrivirent  à  ce  mo~ 
le  tir   gouvernement    ecclésiastique.  ]  narque  ,  et  que  leurs  lettres  ,  avec 
TQ^allez   pas   vous  imaginer  que  sc'i  Jusieurs  autres  qui  furent  écrites  à 
lettres  de  créance  portassent,  qu'il  des  seigneurs  polonais  sur  Pafiaire  de 
avait  ordre  de  ^instruire  des  bonnes  la  réformation  ,  coururent  par  tout 
manières  de  réformer  la  religion.  Il  le  royatime ,  et  cbagrinèrent  extré- 
n^ayait  reçu  cet  ordre   que  verba-  mement  les  bons  catboliques.  Urebat 
Icment ,  et  le  roi  n'^avait  ^point  voulu  malewolos  Lismanini  exemplum  ,  sed 
qu'ion  lui  rendît  compte  de  cette  af-  et  missœ  virorum.  prœstantium.  Con- 
Taire  par  écrit ,  mais  seulement  de  radi    Gesneri ,   Henrici  Bullingcri , 
vive  voix.  Lismanin  ne  laissa  pas  de  tiim  Joan.  Caluini  ad  regem  Uiterœ , 
lui    en   écrire.  Le  prétexte   de    son  •  quœ  et  ad  proceres  regni  ac  équités 
^oya^e  fut  celui-ci.    On  le  chargea  weritatis  evangelicœ sectatores scriptœ 
fie  voyager,  afin  d'acheter  plusieurs  per  ora  et  manus  plurium  fei^eban- 
bons  livres  pour  la  bibliothèque  du  tur  (ii).  Il  est  sûr  aussi  que  sa  ma- 
roi.  Ce  n'était  pas  uniquement   un  j esté  polonaise  fit  réponse  aux,  lettres 
prétexte  ,    car   il    fut   eifectivement  des  trois  docteurs  que  j'ai  nommés, 
chargé  d'acheter  des  livres  ,   et  il  en  Littene  illœ  {\^)fld  Lismaninum  per 
acheta  même  beaucoup  qu'il  envoya  Budzinium    ministrum    ejus    missœ 
en. Pologne  (7).  De  negotio  religionis  fuére,   qui  et  litteras  regias  quibus 
amplilis  colloquentes  ,   decreuerunt ,  Gesnero  ^  Calvino ,  et  Buïlingero,  res- 
ut  Lismaninus  ,  ministri  regii  (facto-  pondit ,  ad  eos  pertulit  (i3).  Mon  au- 
ne/» vulgo  uocamus)  nomine  ,   biblio-  teur  se  plaint  de  celui  qui  a  publié 
thecam  regiam  sumptibus  ejus  omni  les  lettres  de  Jean  Calvin.  11  l'accuse 
librorum  genePe  instrueret ,  nec  non  d'avoir  supprimé    les  louantes   que 
t.*iros  doctos  et  pios  adiret  ^  ecclesias  Calvin  avait  données  à  Lismanin,  dans 
uarias  ,  earum  instituta  et  ritus  ac  ses  lettres  au  roi  de  Pologne.  Moneo. 
regendi  formas  perlustraret ,  deque  amantes  veri  ex  qfficio  uiri  christiani 
omnibus  Iiis  à  reditu  suo^  regem  in-  et  fid&lis  scriptoris  ,  ut  quâ  ratione  in 
strueret  (fi)....    Lismaninus  régi  per  legendis  celehrium  auctorum  scriptis, 
litteras  poslea  totum  negotium  expo-  circumspectos  eos  esse  oporteat ,  ui- 
suit ,  contra  ejus  tamen  mcntem ,  qui  deant ,  non  bond  fide  in  edendis  illis 
reditum    ejus    et    narrationem    viuœ  epistolarum  grauium.  apographis  ab 
uocis ,  non  litteras  et  mutam  narrtuio-  infestis  weiitati  hominibus  actum  eise. 
nem ,   expectabat  (9).    Lismanin   fit 

paraître  peu  de  discrétion  et  de  COn-  (10)  Née  non  UUerasauas  eeUh^rrimî  inHel- 

»eUd  viri  ad  eum  serîpsem  :  quarum  aulographa 

(fi)  HiUrion  de  Coate,  lit  même  ^  pas.    ao4.  3«  anni*  a  morte  repis  in  manu*  Budtinii  p^r- 

Voye%  Its  paroles  lie  M.  de  Thon,  lom.  If^  pagm  venerunl,  ita  ut  qu.*  induftrim  eontervtoion/m 

î35  ,  citation  (18)  de  l'arUde  AiiAoo»{f»a-  iUorum  Hrhrnmu.*.  fforuni  apographahîc  omit- 

belle  d*).  to  ;  c'um  htee  fam  ducum  lueftn  viderint.  Idem  , 

(7)  Libros  jussu  et  impensi*  regiis  eoëmlof^  ibid.,p/rg.  44* 

hi^niiio  pOiUfuant  duxrral  uxorrm  ad  *tunsu/f  (ii)  Thid.  ,  pag.  55.                                        ^ 

indi   misit.    LubieaieriiM ,   in    Hitt.   Reformât.  (f»)  C'est- hdirr  ^    celles  que    le    sjrnodn   de 

Polooicir,  p*ig'  4^1  44*  Pinitovie  écrivit  à  Lismanin. 

(8)  idem,  ibidem  ,  png.  4**  (i3}  Liibipniecins,   liiit.  Ucrorm.   Polonice  , 
fg)  Ihid.  ,  pag.  4i.  png.  53. 


28o  LISMANIN. 

Nom  ne  quid  disrimulem  :  epistola  ,  marier ,  <}u*il  eAt  *>endu  compte  de  u 
quant  ad  regem  Augustuiti  ÙahirttMt  comraissioii  au  roi  de  Pologne.  Toat 
noms  decembr.  çid  lO  liv.  dederat ,  ce  qui  est  permis  n'est  pas  poar  c«la 
satis  conlatè  contra  pontificiam  ar-  faisable  :  1  importance  est  de  prendre 
ro^nntiam  scrinta ,  ertat  quidem  in-  toujours  bien  son  temps.  Budzioiui 
ter  epistolas  Caluini  pag.  iSg,  sed  représenta  cette  maxime  à  son  nuitir, 
Zdsmanini  nomen  initio  epistolas  pa-  avec  beaucoup  de  solidité-  mais  ii  le 
riim  cnndif/è  agens  etlitor  ejns  omisit  trouva  inflexible,  il  ne  put  jamais  Hq- 
(14  .  Il  rapporte  une  lettre  de  Calvin  duire  à  différer  son  maria«'e.  Le  soci- 
Bclon  la  teneur  de  Toriginal  :  si  vous  nien  que  je  vais  citer  blâme  judiciea- 
la  comparez  avec  celle  qu'on  a  im-  sèment  cette  précipitation  ,  ettrourc 
primi^e  ,  vous  trouverez  bien  des  mauvaisque  les  conseils  de'Calvin,  et 
omissions  dans  celle-ci  ^  on  en  re-  ceux  de  Socin  ,  aient  eu  plus  de  cre- 
trancha  tout  ce  passage  (i5)  :  fi!qui-  dit  que  ceux  de  Budzini.  Quod  ta- 
demoptimo  t^iro  et  fideliseruo  Christi  men  (  mandatum  régis)  paulo  poU 
Franc.  Lismanino  ,  quiim  a  me  con-  neglexit ,  postqukm  Ircnet^am  retvr- 
silium  peterel ,  auctor  esse  non  dubi-  sus ,  ne  cum  horrido  cucuUo  in  Po- 
tavi ,  vt  isthàc  statim  concederet ,  si  loniam  rediret  ,  uxorem  duxisset 
quis  forte  operd  e}us  usas  Jïient ,  auctore  Calvino  et  Lœlio  Socino  '  qui 
saltempioejus  desiderio  libeUter  sub-  pauto  postfjurim  Cracoviœ  sementun 
scripsi  :  nec  ueritns  sum  ne  ejus  pro-  ueritatis  jecisset  ,  Geneuam  eodem 
fectio  quasi  intempestit^a  majestati  anno  redierat  ;  qud  tamen  ntox  Cal- 
uestrre  dispfireat,  cujus  prœsentiam  i^ini  ingenium  uel  non  ferens  uel  me- 
multis  modis  utilem  erperientia  ipsa  tuens ,  relictâ,  Tiguri  sedem  firerat) 
ostendet.  Quod  si  palam  a  rege  ip-  sed  contradicente  Budzinio  ,  rninistn 
sum  proferri  mox  a  primo  ingressu  suu ,  et  ob  oculos  ponentc  re'^is  in- 
nondum  commodum  videbitur^  ntihi  dignationem ,  qui  eum  sumplibus  suis 
tamen  per  sacrum  Chrisli  nomen  ro-  in  exteras  regiones  ad  omnia  periu- 
ganda  suppliciter  et  obtestanda  est  stranda  et  exploranda  able^drit  et 
V,  M.  ut  rectè  currenti  saltem  allun-  tantorum  conatuum  alium  euenlum 
de  patefactam  t'iam  curet  {16).  Voilà  quam  ablegati  sui  ,  ejusque  mo- 
une  preuve  convaincante  de  la  mis-  nachi ,  nuptias  expectet ,  fide  etiam 
sion  de  Lismanin  ,  ou  plutôt  de  la  promissi  sibi  datd,  tum  et  successum 
commission  que  le  roi  son  mattre  lui  ejusmodi  matrimonii  y  quod  ma^is 
avait  donnée  de  prendre  langue  avec  œdificata  subruere  ,  quhrn  aliquid 
les  re'formateurs ,  et  de  s'instruire  œdifîcare  possit ,  infaustum  ;  quoi 
des  meilleurs  moyens  de  réformer  la  eliam  reipsa  euenisse  suo  loco  ViV/«6r- 
Pologne.  En  même  temps  voici  une    mus.  Sed  surdo  cecinit.  IVanique  mo- 


tout  ce  qui  déplaît.  Et  qui  nous  as-  tias  properans  ,  quod  instituit ,  efftc- 

surera  que  l'on  n'y  fait  point  d'ad-  tum  dédit ,  et  accepta  uxore ,  Genevœ 

ditions  et  de  changemens?  mansit.   Quod  ejus  factum  rex  mo- 

(E)  //  se  maria...    malgré  les  re-  lesté  ferons  ab  incepto  de  exploraruU 

montrances  très-judicieuses  de,...  son  religione  resiluit  (18).   Corrigez  une 

secrétaire  (17).]  Je  veux  que  notre  faute  qui  se  trouve  dans   l'Eistoirc 

homme  fût  fortement  persuadé  de  la  universelle  de  Jean  Laetus.  Il  dit  que 

nullité  de  ses  vœux  ,  et  que  son  esprit  Lismanin  sortit  du  cloître  de  Craco- 

non  moins  que  sa  chair  conçût  de  la  vie  avec  quelques  autres  moines  pour 

répugnance  pour  la  loi  du  célibat  ;  il  se  faire  protestant  (19).  Qui  ne  croi- 

fallait  néanmoins  qu'il  attendît  a  se  rait  en  lisant  cela  ,  que  cet  homme, 

(i4)  Lubieniiciu.  ,    Hwt.   Reform.    Polon.  ,  (18)  Lubieoiecîu»,  m  Hist.  Reformât.  Polo».. 

(.7)  On  donne  ceue  qunlUe'kBudùniu.  dan.  ÙLl      CW«T   'fllX        T-»»-''»^   J"' 


LISMANIN.  281 

•uivi  d«Ouelques  confrères,  abjura  ]56i  ;  mais  il  est  certain  que  Lisma- 

dans  là  Pologne  sa  religion  ?  Ce  n'est  nin  s'en  retourna  en  Pologne  cinq 

pas  néanmoins  ainsi  que  la  chose  se  ans  ayant  que  Ton  y  mandât  Gentilis. 

passa  :  les  cortleliers  de  Cracovie  qui  II  est  encore  certain  que   ce  ne  fut 

se  firent  protestans  procédèrent  Lis-  pas  afin  de  combattre  la  divinité  de 


manin  (^o).  Celui-ci  dissimulait,  et  Jésus-Christ  5  car  il  ne  parut  adopter 
ne  jeta  bas  le  masque  qu^à  Genève  ,  Parianisme  qu'après  avoir  vu  les  dis- 
pendant le  voyage  que  le  roi  lui  fai-  putes  de  Stancarus ,  et  qu'après  avoir 
sait  faire,  et  qui  avait  pour  prctexfe  conf<^é  avec  Blandrata  ,  qui  était 
l'emplette  de  plusieurs  livres  pour  la  retourné  en  Pologne  deux  ans  après 
bibliothèque  de  sa  majesté.  Sop  ma-  lui.  Quant  à  Paul  Gonésius,  il  n  alla 
riage  a  donné  lieu  à  Florimond  de  point  joindre  Gentilis  ;  car  il  était  en 
dire  ,  que  François  Lisinan  ,  moine  Pologne  dès  l'an  i556  (25). 
apostat  ,  qui  depuis  s'approcha  de  (  G)  //  mourut  misérablement  à 
t^^lcoran,  soutint  fort  le  menton  a  Konigsberg,  environ  l'an  i563.  ]  Il 
ces  nouveautés,  plus  pour  l'amour  tomba  en  frénésie ,  et  se  jeta  dans  un 
d'une  femme  dont  il  se  coiffa ^  que  puits  où  il  se  noya.  Quelques-uns 
non  pas  de  l'Evangile  (ai).  disent  que  sa  femme  ,  fort  suspecte 
{Y  )  Il  eut  quelques  conférences  de  lui  avoir  fait  porter  des  cornes , 
avec  Blantfrata  ,  l'an  i558.  ]  Je  ne  fut  la  cause  de  cet  accident  funeste, 
sais  pas  si  avant  que  Lisnianin  eût  Regiomonti ,  ubi  apud  ducem  Borus' 
fait  le  voyage  dont  j'ai  parlé  ,  il  siœ  degebat  ,  in  phrenesin  lapsus , 
avait  servi  de  patron  à  ce  Blandrata ,  (  cui  a  juventute  obnoxius  erat  )  in 
et  l'avait  introduit  auprès  delà  reine  puteum  decidit ,  atque  ita  submersus 
de  Pologne  sur  le  pied  d'un  bon  m é-  est ,  circa  annum  ut  colligo  i563. 
decin  ;  inais  du  moins  est- il  bien  sûr  Budzinius  cap.  ag  hune  casum  nar- 
qu'il  l'introduisit  auprès  d'un  grand  rans  ,  dicit ,  ciim  ed  de  re  scnitare- 
prince  après  son  retour.  lia  sors  tulil  tur ,  relatum  sibi  eise  ,  uxorem  ejus 
ut  Blandrata  ,  qui  medicinam  diii  in  (  quœ  jam  antea  adulterio  suspecta 
Polonid  primàm ,  deindè  in  Trans-  erat  )  hujus  interittls  causam  fuis- 
sylvanid  apud  reginas  fecerat,   eo  se  (16). 

rêver teretur:  ubi  ninditm  facile  illi  (H)  La  plupart  de  eeuT  qui  parlent 

aditus  ad  nostros  patuit ,  quantumvis  de  lui  ignotent  son  nom."]  Nous  avons 

à  D.  Johanne  Calvino  diltgenter  prce-  cité  un  homme  qui  l'appelle  Lisinan. 

monitos;  illumprœsertim  in  illustriss.  D'autres  le  nomment  Lismannus  (27), 

et  prœstantiss.  alioqui  principis  eu-  ou  Lis  m  a  ni  us  {nS). 

jusdam  gratium  insinuante  Lismani-  (  I  )  //  n'écrivit  presque  rr>/i.]  Voi- 

no  quodam  Corcyrensi ,  magnœ  tum  ci  ce  qu'on  trouve  là-dessus  dans  le 

apud  Polonicas  omnes  ecclesias  auc-  recueil  des  écrivains  antitrinitaires 

toritatis  viro  (22).  Je  remarquerai  ici  (29)  '  Litterœ  ad  generosum  domi- 

un    anachronisme   du    père    Maim-  num  Stanisfaum  Ivanum  Karnins- 

bourg.  Il  assure  que  Gentilis  étant  cium  (3o) ,  datœ   Pinczoviœ ,  die  10 

allé  e/i  Po/o^^/ic,  où  Blandrata  l'avait  septembris  an.  i56i.  M.  S.  in  quibus 

mandé,    Lélio  Socini ,  Siennois  ,  et  sente ntiam   Stancari  oppugnat  ,    ac 

Matthieu  Gribaldus  aMvrentVy^oin-  multis  testimoniis  patrum  ,  probat  ^ 

dre  ,  et  que  Pierre  Stator,  . .  .  Lis-  pat  rem  esse  causam  ac  originem  filii, 

nianinus  , .  .  .  Gomésius  (23)  , ,  .  .  et  eoque  majorem  :  porro  se  ipsum  ah 

Ohin  y  accoururent ,  pour  y  com-  arianismo  sibi  objecto  purgat  ;  Stan- 

battre  ouvertement  la  divinité  de  Je-  caro  autem  sabellianismum  imputât. 

SCS  Cbrist  (24).  Il  met  en  marge  Pan  _                .       ,,,          /«   -  1   <   j  , 

^    *^                                °  BLAjfSB4T&,  tom.  III y  pag.  458,  a  lajîn  de  la 

remarque  fD). 

(ao)  Labienieciai ,  in  HUtor.  Refona.  PoIob.,  (»5)  Lubieoieçia»,  in  Histor.  Reform.  Polon. , 

pag.  a3.  P^S'  »"• 

(il)  Florimona  de  Rémond  .  Histoire  de  rBé-  (^^)  BîM'Oib.  Antitrinil.  ,  pag.  35. 

"»«e  ,  Uv.  /K,  ehap.  VI It^  pag.  453.  (a?)  Hoornbeek,  Apparat. ,  pag.  3i. 

(sa;  Bexa,  epist.  LXXXT.  (a8)  .Spondanua ,  ad  ann.  i56i ,  num.  33. 

(a3t  II  fallait  dit*  Gon^ins.  (ag)  Biblioili.  Aniitritiil.  ,  pag.  35.  Fojet  la 

(a4)  Histoire  de  rArianisrae,  /iV.  XIT,  pag-  ï«"*^«  LXXXl  de  B4»e ,  pag.  m.  «J7. 

j*» ,  35a  du  II I^.  tome  ,  édition  d*  Hollande,  Oo\  Cette  leflre  eft  imprim/e  dan»  rRiatoria 

Vore%  un  semblable  anachronisme  dans  l'article  Reformalionis  Polonica ,  pag .  1 1<>  «<  t**f' 


a82  LISOLÂ. 

Ab  hoc  umpore  an$d  ex  hdc  epittoU  dent ,  et  il  employa  aa/bîen  et  i 
wTeptJycœpit  Grtgorius  Pauli ,  in  l'avantage  de  la  maison  d'Âolri^ 
ecclesUCraco^ieiui   JortiUMurgere   ^  ^,  ,  de  sa  pïurae, 

eminenUam  Dei  pains  :  prout  rejert   ^'"^  iwwa  «T^a  cai^ua  "'^  *~  "i^i-, 
Budziniusy  qui  dictam  eputolam  ope-  et  toute  la  Vigilance  d  un  habile 
riê  suihistorici  cap.  ^o  insérait.  Ère-   négociateur.    Il  n'avait  pas  ploi 
*"'  ^^pM?""^^  doctrinœ  de  sanctissi--   jg  ^^^m^  ^^^  ,, lorsqu'il  exerçait 
nui  J nmtate ,  quam  Atancaro  et  atus  a       i  «  i       i.  j      **' * 

quibusdam  opposait ,  pmmissd  ad  ^^  Angleterre  la  charge  de  r«. 
ïygem  Sigismundum  Augustum  epi-  dent  de  I  empeur  Ferdinand  III, 
stold  apologeticdkal.junii  i563,  Cra-  (J)),  \\  s'en  acquitta  si  bien,  qu'on  ' 
couiœ  scriptd  Subscripserunt  ei  cum  Jui  continua  cet  emploi  plus  de 
Ipso  y  Félix  Cruciser  supenntendens  wi'»**  '^ 

eccUsiaruminmi^onPolomd,  alu-  quatre  ans.  Il  était  envoyé  ex- 
que  circit^r  triginta  seniores  et  mi-  traordinaire  à  la  COU  r  d  Espagne, 
nisiri  :  inier  quos  erat ,  Gregorius  au  temps  de  la  mort  de  PhDip- 
Pauli  senior  in  ditione  Craco^densi,  pe  IV,  en  l665(A).  Le  livre  qu'il 
yipologia  nœc  excusa  est  typis  ^  an-   V    .^  \         „        »•«»«•  ?j 

«o  i565.  Le  centon  dont  j'ai  pai^ë  intitula  :  Bouclier  dEtat  et  de 
dans  le  corps  de  cet  article  fut  im-  Justice  9  est  fort  bon  (B).  Il  J 
primé  j  néanmoins  Lubiéniéci us  ne  réfuta  solidement  ce  que  la  Frao- 
l'avait  point  vu.  Pour  la  singularité  ce  avait  publié  touchant  les  Pwu 
du  fait,   le  rapporterai  les  paroles     ,    ,       *.  ..  ,.         ,1 

qui  témoignent  qne  Lismanin  vou-  ^e  la  reine  surdwers  états  delà 
lait  terminer  par  l'autorité  des  pères  monarchie  cCEspagnCy  Tan  166-. 
les  différens  des  ministres.  Lismani-  Je  ne  doute  point  qu'il  ne  soit 
nustamensiudiaredintegrandœcon-  Pa^teur  de  plusieurs  petits  OD- 
cordiœ  vel  stabiliendœ  rei  resumere  ;  ^      1     t?  •  i  • 

média  ad  hanc  nm  obtinendam  ido-  vrages  contre  la  France ,  qui  hi 
nea  quœrere  :  ad  ulùmum  quatuor  sont  attribues;  mais  je  crois  aussi 
iUorum  ecclesiœ  quarti  seculi  doctO'  qu'on  lui  en  donnait  plusieurs 
rum  Ambrosu,  Hieronymi  Au-  ,.|  ^^  ^^j^^j^  pas  :  artifice  de 
gustini,  et  Cnrysostonwauctontatem    ^v  "  •  j 

qaasipartibusdissidentibusconcUian-  libraire,  pour  donner  coursa 
ois  commodum  médium  piy>ponere  •'  une  méchante  piëce.  Il  se  rendit 
hinc  centonem  ex  iUis  consuere.  Id  odieux  à  la  France  par  cette  ma- 
scripti,  licet  lacem  uiderii  ,  uidere  -^  d'écrire;  et  il  y  eut  des 
mitu  noncontigit  iôi).  _  .  ,\  X      -  .       . 

°  Français   qui    le    maltraitèrent 

(3i)LubienicciiM,  in  Hiiiu  Berorm.  Poion. ,  beaucoup  daus  Quelques  livrcs. 

lis  se  plaignirent  de  soiy  humeur 
LTSOLA  (Fbançois  de)  s'est  emportée  et  satirique,  qui  n'é- 
rendii  illustre  par  ses  ambassa- *  pargnait  pas  même  la  personne 
des  en  plusieurs  cours  de  l'Eu-  du  roi  très-chrétien.  Il  se  justifia 
rope.  Il  était  de  Besançon'^yetil  là-dessus  fort  sérieusement  (C). 
entra  au  service  de  l'empereur,  Je  pense  qu'il  n'y  a  personne  qui 
environ  l'an  1639  (a).  Depuis  ce  ait  écrit  contre  lui  d'une  manière 
temps-là  jusques  à  sa  mort  il  fut  plus  ingénieuse  et  plus  piquante 
attaché  aux  intérêts  de  la  cour  queM.  Verjus  (c)(D)  ;  c'était  pour 
impériale  avec  un  zèle  trës-ar-  repousser    de    grosses     injures. 

14 'oublions  pas  que  M.  de  Lisola 

*  Il  était  de  Salins ,  dit  Leclcrc    sur  le 

témoignage  de  Tahbd  d'Olivet.  {b)  Richard,  Description  àc  la  Franche- 

(a)  Dans  ta  préface  du  Dcnoûment  de»  Comté ,  dans  £*Atlas  de  Blaeu. 

latrigueH  du  temps,  (m;>riineran  1673,0»  (c)    //  s'appelle  présentement  comte  de 

observe  yw'il  a  servi  trente^trois  ans  sans  re-  Crécy ,  et  il  a  été  Pun  des  plrnipotentinires 

proche  ,  souf  deux  empereurs.  de  France  ^  nu  traité  de  Rx^wick,  Fan  1607 


LISÔLA.  283 

ut  honoré  de  la  qualité  de  ba-  comte  de  Chava^nàc  remarque  (i) 

•on.    Il  mourut  avant  l'ouver-  que  le  baron  de  Lisola  avait  arrêté  la 

-,            »f              1    wr<     «  conclusion  du   maciaee   de  1  infante 

ure  des  conférences  de  Nime^ue.  ^^gc  l'empereur,  et  au  ait  fak. résous 

1  y  aurait  été  sans  doute  pléni-  drele  roi, auparavant  sa  mort,  d'en- 

>otentiaire  de  sa  majesté  impé-  tretenir par  un  des  articles  une  ar- 

•iale  ,  et  peut-être  aurait-il  mieux  '"^^  dans  les  pays  héréditaires ,  pour 

:      *            n        M  secourir  la  r  lanâre ,  le  MUannis  y  et 

eussi  que  ne  firent  ses  succès-  l'^mpereur.  Le  comte  de  Marsin  en 

eurs,  à  reculer  le  traité  de  paix,  devait  être  le  général.  Le  comte  de 

I    était,  dit-on,  plus  propre  à  Chavagnac  devait  la  commander  sous 

■«;««.  ^^r.4^;»,-.^^  .«.r  ««««««\.,,»;.  Marsin.  Il  aioute  que  le  baron  reçut 

aire  continuer  une  guerre  au  a  j     j       *'         ^a     i*     -/\* 

/i7x            &"*'*•*' ^    «  ordre  de  passer  en  Angleterre  (a) ,  et 

a  terminer  (£-)  :  et  il  savait  tel-  s'embarqua  à  Barcelone  sur  une  flû- 

eineut  jeter    l'alarme  dans   les  te ^fîn  dépasser  à  Final ,  et  traversa 

esprits ,  qu'il  animait  à  se  liguer  le  Piémont ,  et  se  rendit,en  Franche- 

Puin  mpmes  nui  avaipnfr  1p  V^liis  Comté  avec  madame  sa  femme  et  ma- 

eux:  mêmes  qui  avaient  le  plus  de„,oiseiie  sa  fille  (3),  ^m  est  une 

ie  passion  de  demeurer  neutres,  des  plus  honnêtes  personnes  qu'on 

\e  me  garde  bien  d'af&rmer  ce  pût  voir  (4). 

me  bien  des  gens  ont  dit ,  qu'il  „  /B)  ^  ^'^'^  9"f'*^  intitula  Bouclier 

\.  r->;l«**-x^:    *«             i    j      ^     ^  dEtat  et  de  Justice  ,  est  fort  bon.  \ 

le  faisait  point  scrupule  de  semer  y^.^^  ^^  ^^^  j,  ^^  L>onne  en  écrivit 

ians  plusieurs  cours ,  comme  des  au  roi  son  maître.  «  J'avais  oublié  de 

ettres   interceptées  ,  je  ne  sais  »  dire  touchant  le  livre  que  les  Es-  ' 

rombicn  de  plans  et  de  projets  »'  pagnols  ont  publié  pour  réponse 

J,   ii.               *.  i>*      »        X*        J»  »>  au   Traite  des  Droits  de  la  reme , 

i  alliance,  ej;d  instructions  dam-  „  lequel  est  intitulé  Bouclier  d'État 

iassadeurs,  qui  faisaient  voir  que  »  et  de  Justice  (  qui  doit  être  de  la 

a   France  voulait  dévorer  toute  »  composition  de  Lisola  ) ,  que  le 

l'Europe;  toutes  pièces  qu'il  for-  «  sentiment  de  van  Beuningen     est 

..1*.       A        :r            ^1*      .  »  que  ce  livre -la  a  pleinement  et 

^eait  lui-même  dans  son  cabinet,  ,,  ^onvainquamment  détruit  toutes 

dit-on.  Je  demanderais  de  fortes  „  les  prétentions  du  roi  sur  la  Fran- 

preuves  de  cela  ,  avant  que  d'y  »  che-Comté  ,   Namur  ,  Limbourg  , 

âjouterfoi:  et  d'ailleurs  ces  frau-  «  Hainaut ,  Artois ,   etc.  ,  sans  que 

y            xi  •      1                         i  »  Ion  y  puisse  faire  une  bonne  re- 

Jessontbienbonnespourlepeu-  „  pH^^fe  de  notre  part,    en  sorte 

"ce 
apparence 
sur 

1           J                -f      J  '         fil  »  le  tsraoant,  pour  le  droit  aeciévo- 

lieur  de  se  rendre  désagréable  au  „  i^^i^n  5  d'où  il  conclut  qu'il  ne 

roi  de  Pologne  (F)  ,  comme  je  le  m  doit  demander  qu'une  satisfaction 

ilirai  ci-dessous,  en  citant  M.  de  »  proportionnée  à  cette  prétention- 

Wicquefort.  On  a  cru  qu'il  fut  le  ""  ^^ .' «'  qu'ayant  promis  qu'elle  se- 

*.            ^             *    1  ^      •      ■      I  «  rait  modérée ,  il  en  tire  mainte- 

premier  auteur   et   le  principal  „  ^^nt  la  conséquence  que  la  Fran-  . 

directeur  du  dessein  qu'on  exé-  »  che-Comté  ,    et  «quelques  autres 

eu  ta  dans  Colos^ne  ,  sur  la  person-  »  places  devraient  suflire  à  sa  majes- 

nedu  prince  Guillaume  de  Furs-  ''  ^-  ""  L'^P^stiUe  que  M.  le  Tellier 

temberÇ  (G)  ,  durant  les  COnfé-  ^,j  Mémoire.  An  comu  de  Cb...gn.c,  p»4N 

rences  de  la  paix ,  le  1 4  de  février  «46»  ^diuonde  Hollande. 

M^                         *  (9)  Là  mente ,  pag.  a5i.                                           \ 
(i)  Là  m^me  ,  pag.  -,53.                                      V, 
(4)  Là  mfm*>  ,  pag.  ^^n,                                              \ 

(A)    //  était  envoyé  extraonlinaifV  (5)  Mémoire»  de  M.  de  Lyonne.  înterccpeé. 

.    ;     '^                i>  r«                              ^                1  P*r  ceas  de  la  j[(«raMoa  de  Lille  ,.  le  sirur  He« 

a  ta    cour   d  Lspagne  ,    au  temps   de  Ton  ,  roarrier  du  rabinet,  le»  portaolde  l'armé* 

fa  monde  Philippe  //'",  en  10o5.  ]  Le  a  Paris,  r*n  iftî;  ,  pag.    18  «.'«  i'impii't.twn  d* 


^84  LISOLA. 

"iV^^^Ï  ^  ?•'  •""*"''  •*•  **  *^*^-    »  pas  de  le  poKr,  comme  il  ann« 

pèche  de  M.  de  Lyonne  par  ordre  du  »  souhaité,  jamais  aucune  pièce  d< 

roi ,  coQUent  ces  paroles  :  On  peut  »  sa  façon  n^a  paru  de  son  su  et  à 

espérer  auecfonfiement  que  te  senti-  »  son  consentement.  11  est  vrai  q« 

mentdeuanBeuningen,  touchant  ce  »  l'aviditë   des  libraires  leur  alàl 

Uvre^ln^neserapassuiui.  »  ramasser  quelques  fragmens  nu 

(C)  //  se  justifia  la-dessus  fort  se-  »  agences  de  deux  ou  trois  autres  à 

neuscTMnt,  ]  Voici  ses  paroles  ;  il  y  »  ses  ouvrages,  qu^ilsont  missousli 

parle  de  lui-même  en  tierce   per-  »  presse  avec  tant  de  défauts,  qa 

sonne.  Il  fait  paraître  dans  toutes  ses  »  l'auteur  même  a  de  la  peine  à  k 

actions  une  estime  toute  particulière  »  reconnaître  5  mais  il  a  sujet  de  « 

pour  la  nation  française  ;  il  la  re-  »  plaindre  de  ce  que   la  nialired 

connaît  comme  l'une  des  nourrices  »  quelques-uns  ,    et  ricnorance  à 

des  sciences  et  des  arts,  polie  dans  »  quelques   autres  ,    lui   attribofl 

ses  discours  et  dans  ses  écrits ,  agréa-  »  souvent   des   fruits  qu'il  d'à  f 

*^'*f  '^  conversation  ,  fertile  en  »  produits  (8)  ,  et  qui  ont  descarao 

grands  hommes ,  abondante  en  bons  »  téres  si  contraires  aux  siens ,  (^ 

soldats,  industrieuse,  hardie,  et  ap-  >»  pour  peu   qu'on   veuille  lai  \è 

pliquée  au  travail.   Il  a  des  senti-  «justice,  on  demeurera  facilemd 

mens  pour  sa  majesté  très  chntienne,  »  d'accord  que   ce   sont  des  enfin 

ÇUi passent  justfues  h  l'admiration;  il  »  supposes.  » 
enpar*e  en  toute  sorte  de  rencontres       Pour  n'en  faire  pas  à  deux  fob 

avec  autant  de  respect  que  ses  pro-  rapportons   ici  ce  qu'il  repond  aœ 

près  sujets  ;  il  loue  avec  tous  les  élo-  reproches  d'avarice  et  de  violenw 

ges  possibles  les   beaux    règlemens  «  11  l'iittâque  par  son  fort  lorsqu'il 

^' 7  /  ^  ""*   *''"'*  ^^^  ^y^^^^  y  «'  "  '®  *^*e  en  termes  couverts  dètn 

su  lui  voyait  appliquer  son  grand  »  gagné  parles  États,  etdVP* 

geme  et  sa  puissance  à  des  conquêtes  »  un  principe  d'inte'r#  et  d'ambv 

moins  dangereuses  et  plus  éloignées  ,  »  tion  :  c'est  mal  connaître  snn  gp 

U   accompagnerait   ses   desseins  du  »  nie  et  celui  des  Provinces  -  Unies 

plus  ardent  de  ses  vœux  {6).  Vojous  »  11  est  aussi  peu  d'humeur  à  reffr 

comment  il  se  justifie  sur  le  chapitre  »  voir  qu'elles  le  sont  à  donner:" 

des  libelles  (7)  :  «  Cet  écrivain  l'ac-  »  n'est  pas  la  méthode  des  repoW'^ 

»  cuse  d  une  démangeaison  démesu-  »  ques  populaires  de  faire  de  seB- 

»  rée  de  se  produire  en  public  par  »  blables  profusions (9) . . .  Anfoii<li 

»  ses  écrits,  et  je  puis  dire  avec  tous  j>  cliAcun  sait  le  peu   d'appiicati<« 

»  ceux  qui  le  connaissent ,  que  c'est  »  que  le  baron  de  Lisola  a  pour  « 
M  l'une   J-             »                -  ^  .   ».   ^. 

u  sions 

»  de  sa  vie  ,  il  ait  employé  „..  ...„-  .„.,  ,.„„ ,  „^  ,  „ . 

»  res  de  loisir  à  la  composition  de  m  gence  qu'il  fait  paraître  dan^ses 

»  plusieurs  ouvrages  ,  dont  il  aurait  )>  propres  intérêts.   L'ctat  où  ij  ^ 

»  pu  attendre  autant  d'approbation  »  trouve,   après  les  belles  occasion 

»  que  de  ceux  qu'il  a  été  obligé  de  »  qu'il  a  eues  de  s'enrichir,  faitcoo* 

»  mettre^en  lumière,  jamais  les  sol-  «  nattre  évidemment  qu'il  ajus?"^ 

»  licitations  de  ses  amis  n'ont    pu  »  ici  plus  travaillé  pour  le  P"^"f 

«vaincre   la    répugnance    qu'il    a  »  que  pour  soi-même  :  quelques""' 

»  toujours  eue  à  les  exposer  en  pu-  »  nistrès  de  France  pourraient  ^^ 

»  bhc  ,  et  hors  du  Bouclier  d'État  »  dre  un  témoignage  authentique  a* 

»  qu'un   commandement   absolu   et  >>  la  manière  dont  il  reçoit  des  op 

»  une  nécessité  indispensable  l'oblî-  »  de  cette  façon  ;  toute  h  contrit 
»  gèrent  de   mettre  au  jour,   avec 
«  une  précipitation  qui  ne  lui  permit      C®^  Conf/re*  ao^e  cfei  ets  paroi»  df^^ 

'^  a34  :  Il  montre  au'il  nr  connutt  fort  w»'/"^; J 

rinUét^^M     .«ro     t»  ••        I  ^^^^. ..    -  lomqti'il  impute  la  lettre  <ie<i  Eluti-G*"*'*!'' 

paalin'df?n^T  '   **"?  CCCCLXirt .  piu^P  du  biron  de  Li.ol..  Le«  bon.  eonM..^;J 

\tpàonV  '  '*""•  »  '''^'^  ^'  '"'''  *"'"•-  »'"  <•'■—»  P"  »«  •»«"•«  j«*eme«i;  e«  \'^^^ 

t/i\  m     ▲         .j     »      .  tonnerai  pluâ  désormais  »i  le»  ilO»»'"*'*",  Ai 

W  "  "■««• .  P'S-  ■  ••  (q)  Lk  mime  ,  pag.  9. 


LISOLÀ.  a85 

pérlale  d^osera  en  sa  fayeur,  c[u'il  (D)  Il  n'y  a  personne  qui  ait  écrit 

y  a  plus  de  trois  ans  qu^il  sollicite  contre  lui  d'une  manière  plus  ingé- 

ardemment  son  mattre  de  lui  ac-    nieuse que  M,  F'erjus.']  On  at- 

corder  pour  prix  de  tous  ses  ser-  tribue  au  baron   de  Lisola  le  livrçt 

Tices  ,  une  petite  retraite  ,    ou   il  qui  a  pour  titre  ,  la  Sauce  au  f^erjus 

puisse  passer  en  repos  le  re^te  de  ^i3),  pièce  tout-à-fait  sanglante  con-^ 

ses  jours,  hors  du  tracas  des  afl'ai-  tr.e  celui   dont  le   nom  est  désigné. 

res.  Si  les  oflices  de  ses  ennemis  lui  Cette  allusion ,  et  le  titre  tout  entier 

pouvaient  procurer  auprès  de  son  de  ce  libelle,  ont  fort  déplu  au  père 

maître  ce  bonheur,  auquel  il  aspi-    Bouhours  :  je  rapporterai  un  peu  au 
1 1.    :i-.  «_  J 'r : i.  j  '     l^ „..V'i    _    V:*   m   j *  __    __ 


par  la  lâcfie  et  par  Tindigne  voie    à  M.  de  Lisola.  «  Un  homme  à  quo- 
des  injures  et  des  calomnies  :  je    »  libet  ne  manquera  pas  de  jouer  sur 
sais  auHI  se  tiendrait  redevable  à    »  un  nom  dans  des  écrits  injurieux, 
leur  naine,  et  dirait  de  bon  cœur    »  Il  intitulera  un  libelle  :  la  Sauce 
salutern  ex  inimicis  (lo).  »  Voilà    »  au    f^erjus  ,  et  dira   ensuite,  les 
tour   ce   qui  concerne    Paccusation    »  raisins    qui    ne    peut/ent    jamais 
^avarice  :  passons  à  Tautre.    Quant    »  mûrir,  sont  bons  a  faire  du  Ver- 
i  sa  conduite  dans  les  affaires  publi-    »  jus.  La  France  approuve  ces  des^ 
jues  ,  tous  les  ministres  de  l'empereur    »  seins  par  son  ministre  h  la  cour  de 
9eu%*ent  donner  fidèle    témoignage    >»  Brandebourg ,    et  la  sauce  court 
lu' il  n'a  jamais  rien  propose  de  wio^    »  risque  de  n'être  par  des  meilleures, 
lent ,    ni  dUnjuste  ;  qu'il  a  toujours    »  puisqu'on  y  niet  trop  de  f^erjus.  Il 
porté  les  choses  a  l'union  et  a  la  dou"    »  faut  avoir  le  goût  méchant ,  pour 
ceur. 
marchai 
maxime 
tous 

tés ,  il  a  mis  ses  soins  et  son  étude  a    »  n^airoerais  point   autant  la    plai- 
chercher  les  uoies  d'accommodement;    »  santerie  de  ce  prédicateur  si  fa* 
il  a  réuni  M.  l'électeur  de  Brande-    »  meux  qui ,   préchant  devant    un 
bourg  h   la  Pologne ,  et  ne  trouua    »  grand  prince^  et  ayant  pris  pour 
point  ef  obstacle  à  sa  négociation  ,  que    i>  son  texte,  omnis  carojœnum,  com» 
ceux  que  les  ministres  de  France  y    »  mença   par   dire,  monsieur,  Join 
avaient    mis.    Tout    le    monde   sait    »  de  t^ous,J'oin  de  moi  ,Join  de  tous 
qu'elle  facilité  il  apporta  à  la  paix    »  les  hommes  ^   omnis  caro  fcenum, 
d'OUue  ;  aifec  quel  empressement  il  a    »  Mais   à   parler  sérieusement  ,    la 
travaillé   a    celles   de    Portugal   et    »  turlupinade  du  ministre  de  Vien- 
d'Aix-la-Chapelle  ;  et  les  soins  qu'il    »  ne,  et  celle  du  prédicateur  de  Pa- 
a  employés  pour  l'affermir  par  une    »  ris,  se  valent  bien  :  l'un  oiJensela 
solide  garantie  '•  il  a  souvent  sollicité   »  majesté   de    Pempire  par  un  mot 
des  ligues  défensives  qui  sont  lesjon-    »  grossier  et  ridicule,  en  voulant  la 
démens  de  la  paix  et  de  la  sûreté  des    »  soutenir^  Tautredéshonore  lasain- 
é/afs;  il  a  toujours  déconseillé  au-    u  teté  de  la  parole  divine  ,  par   une 
tant  qu'il  a  pu  les  offensives,  qui  peu-    »  expression  basse  et  bouflbnne.  L'un 
vent  donner  de  la  jalousie ,  et  exciter    u  et  Vautre  blesse  la  dignité  de  notre 
de  nouveaux    troubles  ;   il  demeuré    »  langue ,  qui  ne  peut  soufl'rir  qu'on 
même  d'accord  qu'il  souhaite  la  sub-    »  plaisante  mal  à  propos  et  grossié- 
sisiance  et  la  conservation  des  Pro-    »  reraent»i3),» 

vinres- Unies  ,  parce  qu'il  les  consi-  (E)  il  était,  dit  on,  plus  propre  a 
dère  comme  les  boulevards  de  l'em-  faire  continuer  une  guerre  qu'à  la 
pire ,  et  les  plus  fermes  appuis  des  terminer.']  Ce  fut  donc  pour  lui  un 
Pays-Bas  ,  les.  médiateurs  et  les  ga-  emploi  très-agréable  que  celui  dont 
fans  de  la  paix  {i\).  l'empereur  le  chargea,  pendant  la 

(>e)  ZÀ  mt$ney  pag.  ii.  (la)  Imprim/Van  1674* 

Vil)  DénoAment   des   TatrigaM    Ja    tempi,        (i3)   Bouhourt  ,    Rcnarqaes    inr  la  langoe 
^*i-  <4-  françaite ,  piig.  m,  4«8*  , 


28(>  L  ISO  LA. 

guerre  de  Charles  Gustave  ,  roi  de    »  parmi  les  sénateurs.  La  reine  ,  qai 
Su^de ,  contre  la  Pologne  ;  car  voici    «  ne  le  pouvait  pas  ignorer,  et  (^li 


Suède,  l'empereur  envoya  offrir  sa»  «  latin  de  Pomëranie  iraient  dire  à 

médiation  a  celle-ci  par  le  comte  de  f  Lisola ,  que  les  cabales  qud  jci- 

PotUns(uen ,  uice-cliancelier  de  Bo-^  »  sait  dans  le  royaume ,  empéchaienî 

heme.  Filles  avaient  déjà  commencé  a  »  leurs  majestés  de  le  plus  admettre 

traiter  sans  médiateur  ;  les  Suédois  »  à  l'audience.  Lisola ,   pour  s'asst:- 

étaient  persuadés  (fue  l'intention  de  »  rer  de  leur  intention ,  et  pour  sa- 

V empereur  était  d'aigrir  les   choses  »  voir  "si  en  cela  il  y  avait  qnelqcf- 

plutôt  que  de  les  accommoiler.   Ils  »  chose  au  delà  du  personne)  ,  et  q 

savaient  que  si  la  négociation  se  de-  »  les  défenses  8*éteiî  il  raient  jiisqcc' 

vait  faire  par  îles  médiateurs  ,  on  ne  »  à  la  Négociation  qu'iJ  avait  à  fairf 

se   pouvait  passer  de    ceux   qui  y  »  de  la  part  de  Tempère  or  son  nui- 

avaient  déjà  travaillé  a  Lubeck  ;  que  »  tre,   demanda    à    voir  le  roi,  qui 

V empereur  avait  tâché  d'obliger  le  »  lui  fit  dire,  que  s'il  avait  quelque 

Moscovite  a  déclarer  la  guerre  h  la  »  proposition  à  faire  ,  il  lé  pourait 

Suède  y  et  même  que  fjessinsky ,  que  »  ftiire  par  écrit.  lÀsola  refusa  d  ]«• 

le  roi  de    Pologne  avait   envoyé  à  »  faire  ,  et  en  donna  avis  à  la  cour 

f^ienne,  en  avait  remporté  quelque  »  de  Vienne,  d'où  on  lui  fit  réponse: 

assurance  de  secours.  Le  comte  ar^  »  Que  l'empereur  était  d'autant  plu' 

riva  à  Thorn  au  mois  de  décembre;  »  étonné  du  procédé   dti   roi  de  Pn- 

mais  parce  que  le  roi  était  en  des  »  logne ,  que  devant  que  d'en  mer 

mouvemens  continuels  ,  il  ne  lui  put  »  d'une  manière  si  opposée  h  la  bon 

parler  que    le     5   d'avril  de    tan-  »  ne    intelligence    qui    devrait    etn 

née  suivante,    et  il  ne  le    vit  plus  »  entre  des  princes  voisins ,  et  si  pn- 

depuis  ce  temps-là;  et  s' étant  rendu  »  chesparens,  et  au  droit  des  gcr.< 

avec  Lisola  dans   l'armée  de  Polo-  »  même  ,    il   en   det^rait   avoir  fan 

gne ,  il  renonça  lui-même  a  la  quali-  »  se^  plaintes.  Le    roi    de  Polô^nt 

té  de  médiateur  (  1 4).  »  écrivit  depuis,  sur  ce  sujet,  à  IV-m- 

(F)  //  eut  le  malheur  de  se  rendre  »  pereur  j  et  son  résident,  Vespasien 

défagréable  au    roi    de   Pologne. '\  »  Landscoroûsky, seconda  de  ses  offi- 

M.  de  Wicquefort  nous  va  réciter  ce-  »  ces  les  raisoils  du  roi  son  maître 

ci  d'une  manière  qui  fournira  quel-  «  mais  l'empereur  ,  à  qui  il  imnor- 

ques  traits  pour  le  tableau  de  notre  »  tait  d'empêcher    l'élection    d'uo 

baron.   «   Je   joindrai    à    l'exemple  »  prince  français ,  approuva  la  con- 

»  (V^ppelhoom(i5)  celui  de  Fran-  «  duite  de  son  ambassadeur.  Toute- 

»  cois  baron  de  Lisfila ,  ambassadeur  »  fois  considérant  qu'il  ne  lui  poizr- 


„  .esprit,  •       -        -   il 

.1)  agréable  au  roi  et  à  la  reine  de    »  instance  même,  et  sous    un   autre 

et  de  la  rei- 
tou  jours  em- 


»  en  faveur  d'un  prin-ée  français,  il  »  coup  de  suffisance»    c|uoiaue  sou- 

u  s'opposa  assez  ouvertement  aux  in-  »  vent  avec  peu  de  succès  (lO).»  L'ai:- 

»  trigues  qui  se  faisaient  pour  cela  teurdu  Traité  curieux  sur  T E nlhr- 

ment  du  prince  de  Furstembet^  {\';) 

(i41  Wic<{uerort,  Traité  de  rAmbaistclear ,  avoue  que  Lisola  était  malheureux  : 

fm.  //',  pag-  a:59'                             ^  il  lui  donne  d'ailleurs  de  grands  ëlo- 

(x5)  B/sident  de  Suide  a  la  Haye ,  que  le  roi 

ton  maiire  ne^voului  point  rappeler ^  quoique  (i6)  Wicquefort  >  de  TAmbaMadeur,  tom   /, 

ffigftiettrt  les  Étal*  ,  <*»>  1667  v  eussent  d/elare  pag.  3ot ,  3oi. 

qu'ils  ne  voulaient  plus  traiter  a\-ec  lui.  (17)  Tmprim/  l'an  1676. 


'    LIVINÉIUS.  287 

;es;    et  comme  tout  ce  q\i'il  dit  sert  de  l'enlèvement.  On  croit  qu'il  fit  un 

I  Fhistoire  de  ce  baron,  j'en  rappor-  livre  pour  justifier  cette  action.  Le 

crai  un  long  fragment.  «  (18)  Lisola  sieur  Deckhe'rus  en  parle  ainsi.  Gu- 

>  a  cru  ces  choses  ,  mais  nous  avons  lielmi principis  Furstenbergii  deten- 

>  nos  (19)  de'faitesj  il  est  vrai  que  com-  tio ,  ad  Cœsaris  authoritatem ,  tran- 

>  me  on  le  craignait  e'tant  vif,  on  se  quillltatem  impei'ii,  pacis  promotio- 
•   contente    de    l'attaquer   après   sa*  nem  ,  justa  ,  penztUis ,   necessarta  : 

>  mort  ;  ce  qui  n'est  ni  généreux  ni  authore  Christophoro  Woi.$f>ngo  , 

>  hon-néte  ,  et  marque  notre  faibles-  anno  MDCLXXIP^  publicàta  ,   il- 

)   se  o  u  notre  timidité levons  lustri  stylo  y  experientid  profundd, 

)  en  donnerai  cent  exemples  (20)  ,  consummatd  eruditione  prorsùs  ex- 
i  s'il  faut ,  pour  montrer  que  l'on  cellens  ,  ab  orhe  erudito  adscnbi 
't  accuse  à  faux  un  homme  que  l'on  meruit  prœ-illustri  Antonio  Pehïan- 
.>  n'oserait  regarder  en  face,  s'il  vi-  dro,  VAistto^qui susceptam  modestam 
>i  vait.  M.-d'Ambrun  (21)  parle  plus  nominis  detectionem  gratiosè  inter- 
n  modestement;  et  tout  ce  qu'il  lui  pretari  non  dedignabilur  :  Causa 
»  objecte,  est  qu'il  l'appelle  un  au-  enim  ibi pro  honore  imperatoris  et 
a  teiir  connu  par  ses  écrits  enyeni-  salute  imperii  magnijîcè  defensa  ; 
M  mes  contre  la  France  ,  sans  les  neque  styli  Mars  P^enusque  Portne- 
j>  censurer  :  tant  ce  génie  était  fort  rdm  seHo  dissimulare  P'isi  ;  quamuis 
»  et  admiré  de  tous  ceux  qui  jugent  hodie  illustrent  dom.  Franciscum  ba- 
>»  sainement  des  choses.  Il  avait  une  ronem  de  Isola  ,  negotiatoribus  iiTi- 
ï»  force  d'esprit  qu'on  ne  peut  conce-  tœ  pacis  immixtum  ^  authorem  videre 
w  voir  ,  beaucoup  de  facilité,  une  et  eligere  maluerint  {'i3).  Par  occa- 
»  pénétration  grande,  voyait  loin,  sion  ,  je  dirai  qu'il  attribue  au  même 
»  parait  ou  portait  adroitement  les  auteur  un  livre  anonyme  contre  la 
»  coups,  possédait  la  politique,  n'i-  France,  imprimé  environ  l'an  1673. 
M  gnorait  aucun  de  ses  ressorts,  avait  Voici  ses  paroles  :  JEodem  tempore 
»  au  zèle ,  écrivait  merveilleusement  prodiit  Consilium  status  secretius 
j)  et  sans  peine ,  et  enfin  il  publiait  régis.  Galliarun^  ,  gallicè  et  germa- 
it des  pièces  excellentes  quand  on  ne  nicè  mani/'estatum ,  die  Franzoçische 
»  croyait  pas  même  qu'il  les  avait  Rathstube  j  non  A-inè  yeri  coi^jecturd  , 

ïj  commencées  (aa) Or  avec  suœque  rei,  indè  spe  ,  hinc  jii^tu,  à 

j>  ces  qualités  essentielleSjLisola  avait  Germants  arreptum  ,  a  Ghllis  cum 

M  du    malheur,   et  est  mort  perpé-  indignatione  rejectum  :  ut  ex  libella 

il  tuellement  traversé ,  quand  l'em-  nuper  in  contrarium  edito,  Dotninum 

ï>  p ère ur  touché  de  ses  services,  et  Francfscum  baronem  de  IsoLl*au/^/o- 

»  pour  lui  en  donner  le  prix  juste,  rem  incusante,   curioso '^Hostrœ  l'ei- 

»  Pavait  appelé  à  Vienne,  le  flattant  publicœ  t^indid patescit  (24).   ;  •      ' 

))  de   cent  espérances.    C'est  briller  /^vp.,,          .   e   •  .•   »j      i:   * 

t     r^        ^.                 i     ni  '  i   M.   it  (23;  Deckhcrus ,  de  Script»  Adespotis  ,   pag. 

w  sur  la  fin  ,  et  un  reste  d  éclat  d  un  ,6^,  edk.  i(m. 

»  astre  qui  expire,  après  avoir  éclai-  (n^)  Idem  ^  ibidem  y  pag.  tZ^. 

i>  ré  toute  la  terre,  n  -^t-At»t*^             -r    »▼  ^tv,  '^ 

(G)  On  l'a  cru  l'auteur  du  dessein  LIVINEIUS     OU    LIVINEUS 

qu'on  exécuta sur  la  personne  du  (Jban)  était  né  à  Dendermondè  : 

prince  Guillaume  de  Furstemberg.-]  ^ais  parce  que  dës  les  premières 

Les   Français  supposèrent    touiours  »*    1       *    •       •.         -^   r^*  n 

comme    un  fait  incontestable,  que  «^«^^S  ^^  sa  VI e  ,  il  avait  ete  ele- 

le  baron  de  Lisola  fut  le  promoteur  ve  à  Gand  ,  d'oii  il  était  origi- 

^  „  .  ,  naire ,  il  se  donna  le  surnom  de 

(i9)  Traité  curieux ,  pa/».  i3.  /^         »          •        C            '           '»    -^ 

\içi)  V  auteur  parle  comme  s'il  AailFrançaU,  UanacnSlS.    OâL    mère  eta^t  SŒUf 

^tfn%%'t-£l!'r.i':^Z:'^'ù.  j,  ^\  docte  Lévinus  Torrentius, 

Met%  y  qui  publia  un  livre  sur  les  droits  du  roi  eVCqUe     d  AuverS,     Il     etudia     IcS 

it  la  succession  d'Espagne ,  l'an  iSnA-  i^es  pa-  1                  'xJ     «    r»^!                     *.  1      -i    » 

roUs  qu'on  cHesont  iLtns  la  préface.  Il  regar-  humaUlteS  3  LolOgnC  ,  et  la  theo- 

daii  Lbola  comme  l'auteur  d^n  écrit  imprima  J^^ie  ^  LoUVam.  Il  fit  enSUÎte  UU 

a  Ltege  t  l  an  tOf}^,  tnlituie  1  Orateur  Françai*.  <    n 

Céuiiilareyulatioitdela\t»nniue  que  ée prélat  VOyaSC  3  Rom^,    et  Se  rendit   aS- 

vait  faite  au  tvi,  à  Mett.  le  Ho  de  juillet  iGnZ.        •  j..  ^. U'Ul*    «1..^^     ^>.       ^».  _— '  ^ 

(a,;  Traité  carieu» ,  pag.  i6.      '        ^  sidu  aux  bibliotheques ,  et  prin- 


tivait 


288  LIZET. 

cîpalcmenlàceneduVatican(a).  pitres  du  lirrc  !•'.  P^ariarum  Ucti- 
11  eut  de  TatUchement  à  la  lan-   7,""'  '^i^  ailuersariis  Jacohi  Oreuenh 

eue   grecque,    ce  qui   fui   attira  si  Ton  observe  ce  cjue  les  journaliste 

Painitié   du  cardinal  Guillaume  de  TreVoux  ont  fait  savoir  au  public. 

Sirlet,  et  du   cardipal  Antoine  Us  disent  que  M.  Tollius  a  eu  laum 

Caraff.  (6).  Il  mit  en  Utin  quel-  tl^t^^^rt^L^S^ 

ques  ouvrages  des  pères  grecs ,  et  jore  Studite,.qu'il  a  insérée  avec  1« 

s'il  eût    vécu    davantage  y  il  eû^  grec ,  dans  son  Insignia  ilinerii  Itah- 

publie    bien    des    livres  (A).    11  ci,  l'an  1696.  Ils  ajoutent  ^u'cne/er/f 

mourut  à  Anvers,  le  l3  de  jan-  trajiucteur  paraît  a^oœ  eu  moins  d. 

*"""■"         ^  'j       .  *  soin  a  expliquer  le  grec  que  de  readrt 

vier  I  Syg ,  a  1  âge  de  cinquante-  son  latin  inexplicable  •  il  s'est  p'us 

deux  ans  ,  et  fut  enterre  aie-  appliqué  a  chercher  des  mots  ialins 
dise  de  Notre-Dame ,  où  il  avait  extraonlinaires  qu*a  s'instruire  du 
V.  »    1       *       ^4   ^u*.«^:«-»  /^\    J  ^^    sens  des  mots  gr^cs  ;  mais  ils  s  éton- 

ete  cbantre  et  chanoine  (c)   Les  ^^^^        j^j  T^m^,'^,-,  ^^^  ^^  ,,^ 

jésuites  achetèrent  sa  bibliothe-  gi^n  de  ce  style-fn  pour  rouurageàu 

que  à  fort  bon  marche.  père  Slrmond,  duquel  il  avoue  qud 

.  V  «     «T  ,     *    1    «      w>      1    «-11*    I  a  lu  plusieurs  écrits.  Comment  na-i- 

V   "^  ^'  ^îL^*iir  ir      "*^-  .^^*^•  il  pa^  ^e.nti  la  diffcrence  de  celte  lati- 

beljç.,  pag.  D27,  628.   Fores  aussi  DaTid  f.    ,                   Jr    *  -       j>            t     .  i 

Lindafius:/i6.///deTene4mondâ  p.iJi/^.  nite  obscure  ,  affectée     daueclenyk 

{b)  Swert.  ,  Alhen.  belg. ,  pag.  444.  toujours  clair ,  simple  auec  noble  ic, 

(S)  David  Lindanus,  lib.  III  de  Tenerte-  élégant  sans  affectation  y  du  père  Sir 

monda,  pag.  2l^.  mond  ?  Ils  remarquent  que  la  vérita- 
ble wersionque  ce  père  aj'aite  du  Tes- 

(A)  //  mit  en  latin  quelques  ouura-  dament  de  Tliéodore  Sludife  fut  Im- 

ges  des  pères  grecs,  et  s'il  eût  vécu  ^^„^ée  l'an  1606  ,  dans  Tédition  des 

davantage  ,  il  edt  publié  bien  des  H-  ouvrages  du  père  Sirniond  ,  en  5  to- 

ures.  ]  Sa  version  latine  des  traités  de  lûmes  in-folio  :  mais  qu'elle  avait  Jejk 

Grégoire  de  Nysse  ,  et  de  saint  Jean  .„  j^^g  /^  ,o,„g  g  .f^^  annales  de 

Chrysoslome  ,  de   Firginitatt  ,    fut  f^aronius  ,  h  Vannée  8a6  ,  nombre  5o. 

imprimée  à  Anvers  ,   chez  Plantin  ,  (y^n^  ^^^  m,  Tollius  Vi«r/fciic  anpèrt 

l'an  157g,  m-4<»ii).  Celle  des  Caté-  S  irmnnd  avait  paru  de  s  tannée  \6m, 

chéses  de  Théodore  Studite,  acconj-  ^^^^  /^  ^^^  ^^  ^on  véritable  auteur 

pagnée    de  scolies  ,  fut    imprimée  j^„„  Livintius.   Ils    concluent    que 

après  sa  mort  par  les  soins  d'Aubert  ^    Tollius  n'a   pas  bonne  grâce  df 

lé  Mire,  à  Anvers,  l'an  i6oQ,i/i-8*»<a).  g'écrier  :  «  Qu'il  a  connu  trop  UrJ 

Celle  de  la  Dispute  de  l'empereur  An-  „  ^^  le  docte  jésuite   ne  savait  ni 

dronic  contre  les  îuifs,  fut  imprimée  „  g^g^  „i  Jatin,  et  que  l'estime  qu'on 

à  Ingolstad  ,  par  les  soins  de  Pierre  „  ^  ^^^j.  \^\  „'est  fondée  que  sur  la 

Stévart,  l'an  1616,  m-4°  (3).  11  fit  des  „  prétention  (7).  » 

corrections  et  des  notes  sur  les  douze  Eflectivement ,  c'est  là  une  lourde 

anciens  panégyristes  ,  et    cette    edi-  faute,,  et  qui  donnerait  beaucoup  df 

tion  est  d'Anvers,  typis  Plantimams,  chagrin  à  M.  Tollius  s'il  ét^it  en  yie. 


pide  et  d  Athénée  ,  etc.  (5).  toutes  les  autres  connaissances  n'em- 

On  n'aura  guère  bonne  opinion  ,   pèchent  pas  qu'on  ne  juge  mal  des 
ni  de  sa  capacité  ,  ni  de  sa  latinité  ,   choses, 
si  l'on  consulte  les  trois  premiers  cha- 

(6)  Ch  ouvrage  fut  imprima  i  IngoljtsJ, 
(i)  Valer.  Aodr.,  Bikiiotb   belg.  ,  pag.  S18.       ''«»  '«^S-    ^    ,  ,  ^    .^  , 

(«)Labbe,    l)i«erl.    de  Scriplor.   eccleiia»l.  ,        (v)  Tir/ du  Joumnl  de  Trèvomt,  juiliettyl 
tom.  It^  pag.  4o3.  *"^-  C-*-*»  V^S'  »»»8  etsuiv.^  édit  de  France. 

(3)  Valer.  Andr.,  Bibliolli. belg.,  pa;.  5a8.  t  trwr^m    t\  > 

(4)  Idem ,  ibidem.  LIZET  (PiERREÎ ,  premier  pre- 

f  5)  David  Liodanos ,  <i£.  f /f  de  Tcn«r«mon-      •j.  •  [^  a     tx      •      1 

A»,  pag.  «44-  sident  au  parlement  de  Pans.  Je 


LIZET.  'aba 

l'en  parle  que  pour  éclaircir  cer-  àe  princes  (a)  ;  et  d'ailleurs  le  cardi- 

►   •   «o  ^ko.cic  ««o  M    Mnrpri  n'a  ^^^  "®  Lorraine  voulait  avoir  dans  ce 

taines  choses  que  M.  Moreri  n  a  ^^  j^^^^^  ^^.  ^^  j^.  ^^^^^^^ 

pas  assez  étendues.  Cela  regardé  rien.  Voici  la  querelle  qii'il  fit  à  Li- 

a  disgrâce  de  Pierre  Lizet  (A)  et  zet  :  il  l'accusa  d'avoir  parlé  insolem- 

les  livres  de  controverse  (B).  Il  ™ent  dans  le  conseil  de  sa  majesté  : 

*i         j^  :.,:«   »/;/?/      kr,A  le  fondement  de  l'accusation  fut  CTue 

nourut  le  7  de  luin  i554  ,  âge  ^^^^^  ^^  ^^^1^^  p^^  ^p.^^^  ^^j^^^^^ 

le  soixante  et  douze  ans  :  consul-  gt  tête  nue,  dans  un  conseil  où  le 

lez  son  épitaphe ,  à  la  page  822  cardinal  présidait.  Il  dit  hardiment 

les  Antiquités  de  Paris.  11  avait  q»>l  «e  voyait  là  aucune  personne 

,,    *i        j           A,  •  ^       !>„„  qui  méritât  de  lui  une  telle  soumit- 

-eçu  1  ordre   de   prelrise  ,   1  an  ^^^^   j^^.^  .^  ^^  ^^^^j^^  p^.^^  ^^^^^ 

1 553  (û).  J'ai  parle  de  lui  dans  première  fermeté  ;  il  céda  lâchement 

a  remarque  (E)  de  l'article  Bé-  sa  charge,  et  s'alla  même  jeter  aux 

3A  ,  au  suiet  de  la  répudiation  de  pi^ds  de  ce  cardinal  pour  lui  exposer 

,     '  .       jj  »       ,   .        ^  sa  misère ,  et  pour  le  prier  qu  on  en 

la  reine  d  Angleterre.  eût  pitié  (3).  Cette  misère  fui  était 

Consultez  les  notes  sur  la  Con-  glorieuse  ;  et  s'il  n'eût  pas  terni  cette 

fession  catholique  de  Sanci  *,  à  gloire  par  la  soumission  rampante 

la  page  424  de  l'édition  de  l'an  où  iU  abaissa ,  on  le  pourrait  regar- 

'*^  V*^b^       TT        •   T?  •                '1  "*'■  comme  un  des  hommes  illustres 
1699,    et  Henri  JLtienne,    a   la^q^i  ont  paru  à  la  tète  du  premier 

page  i85   et  5o7   de   l'Apologie  parlement  de  France.  Il  n'avait  pas 

l'Hérodote  (b) ,  oii  il  dit  heau-  «P  po«ce  de  terre ,  après  avoir  été 

:oup  de  mal  des  mœurs  de  ce  Z^^T^l^^^^l 

président.  lui..  La  compassion  que  l'on  eut  de 

sa  pauvreté  fit  qu'on  lui  donna  l'ab- 

(a)  Du  Breul ,  Antiquités  de  Paris ,  pagr^  baye  de  Saint- Victor ,  par  la  démis- 

"•322.  sion  de  Louis  de  Lorraine,  cardinal 

•  Leclerc  et  Joly  disent  crue  le  renvoi  que  Jg  Q^^^^  (  ^  ),   Le  p^^e  du  Breul ,  en 

•ait  ici  Bayle  est  aussi  "aïeule  que  celui  ^^^^^  ^   j^  jy^^^^  ^^              j     ^ 

ru  on  fera«t  aux  ouvrages  de  Jurieu  pour  sa-  «•«.«.    „tA   •*  r  •..    i           -» 

Joir  ce  qu'on  doit  penfer  de  Bayle.  *^  comme  SI  tout   8  était  fait    le  même 

{b)  AVédition  d^An^er,  i56a  i?»^'  ^^^""^  la  même  séance,-  mais 

^  '■  M.  de  1  hou  ne  dit  point  cela ,  et  il 

(A)  La  disgrâce  de  Piem  JJzet.  ]  i°»i°.f  "*•"«  'f  contraire.  Quoi  qu'il 

[)n  eu  parle^de  telle  sorte   djin»  le  en  soit,  rapportons  les  termes  du  père 

DictionSairede  Moréri  ,  que  l'on  fait  ^"  ^reul.  «    Monsieur  le  presiSent 

uger  que  Ta  duchesse  deValentinois  »  '»«='!"«''  ^^  Thou...  décrit  élegam- 

>tle  cardinal  de  Lorraine  en  furent  »  «"«»'  ,«»   t^™'*  fi"'.'     ?  .''«"»e 

es  promoteurs ,  comme  deux  cause»  "  Pour  laquelle  ce  bon  justicier  se 

iiflërentes.  Or  i'est  tromper  le  lec-  »  démit  de  son  état  de  premier  pre- 

•^1          j-   „i  „*  \i  j.,^i,«„„«  »  sident,  et  accepta  labbaye  de  Samtr' 

eur:  car  le  cardinal  et  la  duchesse  ,,.  .    »     ^-^  „  î-i  i    j  -^      ^t^i.uv- 

le  doivent  passer  ici  que  pour  une  »  Victor,  soit  qu  .1  la  demanda  ,  ou 

eule   cause.    Le   cardiîial  Intéressa  »  q"  on  lui  offrit  j  (  car  on  ne  le  pou- 

'arabition  et  l'avarice  de  cette  dame  »  ^»".  ^^^''/  '  '"1°"  ,P0,"^    «"™e 

eu  dessein  qu'Q  ayait  formé  d'éloi-  »  P"i»s^ble  de  mort  ).  Icelui    dit-.l, 

j       1-  ^                 «   •  ««1.,:  ^1  :  »  appelé  au  conseil  privé  (  ou  le  car- 

[ner  des  charges  ceux  qui  ne  lui  plai-  ,^*   i  j     i         •     ^      ^  •  j      *^  ^*** 

aient  pas  î  après  quoi  11  fit  une  que-  ''  ^^"^1^*^  Lorraine  présidait,   non 

elle  d'Allemand  à  Pierre  Lizet ,  de  «  "^^^'^^''^  «°  ^"*^"*«  *ï»^  "«  ^^^e- 

açîuelle  les  suites  furent  que  ce  pre-  (,)  roretPanicleGviMz  (Claude) ,  lom.  f7/, 

nier  président  quitta  sa  charge  (i).  pag.  365,  citations  (i6)  et  (17}. 

^68  Guises  étaient  fâchés  contre  lui  ,  (3)  Lizetus  qui  se  inilio  vinun  prehuarat^   in 

I  cause  qu'il  avait  empêché  qu'on  ne  consUmUd  minime  perseverci^it.y  ueriim   se  ad 

T      ^  A.  1          1          *i            ^  1     J.'..  Lothanngi  peaes  humilUer  abjeeit.  et  lenavo 

eur  donnâtdansle  parlement  le  titre  ,„et„   pereuUur    turpiter  magisiraiu   cessit. 

*  Thaaa. ,  Ub.  VI ,  pog'  1^3,  ad  ann,  i55o. 

(i)  Thnantu  ,  Hict. ,  Ub.  VI ^  pag.  la»  ,   ad  (4)  Du  Breul ,  Antiquités  de  Paris,  pag»  3s3 

\nn.  i55o.  de  Védiiion  d»  i63g ,  in'4o. 

'     TOME  IX.  19 


200  LIZET. 

»  roi  )j  ci  requis  dédire  aon  opinion,    Cour,  en  1 5i  5  (7)  ,  et  deux  ans  apr 
n  répondit  franchement ,  70  ne  con~   il  fut  honoré  de  la  charge  d'at'oca. 
»  nais  personne  en  la  compaf^nie  de^   général  du  roi. 


n 

j,  sentant  p  _ 

»  céda  à  injures,  rappelant  arrogant,  avoue'  que  ces  livres  étaient  peu  à 

j»  et   le  menaçant   du   roi.    Ce    qui  eties  de  la  réputation  de  Pierre  U7f\, 

X)  ébranla  ce  bon   vieillard ,  âgé  de  voyons  ce  qu^en  dit  M.  de  Thou.  /a 

»  soixante-huit  ans  ,  et  trop  timidd ,  quo   (  Sanvictoriano  cœnobio  )  nh 

»  qui  ne  persévéra  en  sa  constante  quum  œtatis  exegit  extremd  clamuli 

»  réponse,  ains  au  contraire  se  jeta  minime  priori  vitœ  etfamœ  mpoa- 

»  aux  genoux  dudit  cardinal,  et  lui  dente  ,  dàm  litterarurn  sacrarum  /kk 

»  demanda  pardon,  ex  firo  congres-  mo  rudis  ,    iheologicis  libris  in  id<- 

»  su  primo,  mulier  posteriore  factus,  otio  scriptis  se  deridendum  projnnâ- 

9  II  ne  laissa  pourtant  à  déclarer  son  uit;  quitus  contrario  scripto  arfijkm 

»  innocence  et  intégrité,  et  protester  ridieulo   sub  Benedicti    PassavanL 

u  que  pour  avoir  été  trois  ans  con-  nomine  a  Théodore  Rezâ ,  ut  cndi- 

39  seiller   au  parlement  ,  douze  ans  tur,  responsum  est  (S).  Le  père di 

y»  avocat  du  roi,  et  vingt  ans  premier  fireul  prétend  que  Pierre  Lizet  fit  nur 

j)  président ,  il  n'avait  pas  acqiris  au-  partie  de  ces  livres  de  controvew 

n  tant  de  terre  qu'il  y  en  avait  sons  avant  sa  retraite   de  Saint  -  Viclor. 


que 

»  de  Soissons,  sis  à  Paris  en  la  rue    être  traduite  en  français.  Et  quan'' 

3)  Saint -Jacqu  es  ,  près  l'église  Saint-    il  fut  président ,  il  composa  &ix  livm 

3}  Yves.  Lequel  logis  retenait  le  nom    De   mobilibus  ecclesiae  perceplioni- 

1)  de  ladite  abbaye  jusques  au  temps    bus  (10).  Depuis   il   composa  im^ 

u  des  aliénations  des  biens  d'église  ,    li^fres  :  le  premier,  de  la  Confesswi. 

»  que  monsieur  Jacques  Légier,  tré-    auriculaire;  le  second ,   Que  la ^r^^ 

»  sorier  de  monseigneur  le  cardinal  fession  monastique  ne  répugne  a  U 

M  Charles  de  Bourbon,  l'aîné,  l'ache-    liberté  éuangélique  ;  le  troisième  tii 

»  ta  (5).  »  Il  y  a  là  plusieurs  choses    intitulé ,  de  V  Aveuglement  de  notn 

qui  ne  sont  point  dans  M.  de  Thou,  et   siècle.  Si  le  père  du  Breul  ne  se  trom- 

dont  quelques-unes  sont  certaines  ;    pe  pas  ,  M.  de  Thou  est  coupsblf 

car  il  est  certain  que  Lizet  fut  con-    d'une  faute  considérable.  Ce  qu'il  y 

seiller  au  parlement  de  Paris  pendant   a  de  certain ,  est  que  tous  les  cinq 

trois  ans,  etc.  Son  épitaphe  le  témoi-   ouvrages,  dont  Ce  père  donne  letitrr, 

gne.  Qui  olim  qb  heroïcas  animi  sui    furent  publiés  ensemble  en  deux  to- 

dotes,  uirsingulari  memorid ,  et  sum-    lûmes  (1 1) ,  depuis  que  Lizet  se  fui 

tndjuris  prude ntid  in supremum  Pat-    enfermé  dans  1  abbaye  de  Saint-^w- 

risiensis  centuriœ  senatum  h  regeLo-    tor;  car  on  en  fit  une  édition  àj^an?, 

doïco  XII  adscitus  senatoris  muneiv   l'an    i55i    et  une    autre  à  Lv"». 

triennio  functus  est.  Deindè  trium-   Fan  1 55a.  Le  Catalogue  d'Oxford^""' 

yiratus  regii    aduocati  munus  XII    mention  de  celle-ci  en  ces  termes:/^ 

annis  duce  Francisco  I  féliciter  obi-    S.  scripturis  in  linguas  bulgares  nf>^ 

vit,  Ac  demiim  ob  suas  uitœ  integnta-   yertenkis  per  modum  dialogi  ;  de  ûtf 

tem ,  in  summum  curiœ  magistratum 

evectus,  justitiœ  habenas  XX  anno-      in)  Louis  XI I  mounu  U  x**.  janvienitS,* 

mm  cuniculoUa  moderatus  est     ut  ^TsTri^.j^^ul'rrp.  tC^T^- 1, 

OUI  rellglOSœ  domÛS  abbas  ,   UOtente  (9)  Du  Breul ,  Antiquiléi  de  Parii ,  p««-  ^^^ 

Jlenrico  secundb ,  ûeret ,  dignus  om-  (10)  Il  fallait  dire  prKceptioDibo». 

nium  calculo  uideretur  (6).  Par  cette  ^  C»0/o«"  ^roui'f*  dans  la  BiWioiH"  « 

epitaphe  on  convainc  M.  Moren  de  AKemi  Momig»»,  uirîque  jureconsulti.P"- 

deuX   mensonges    contenus   dans    ces  mi  prwaidii  in  aopremo  rrgio  Fraoa>rum  c<>'^.'^ 

Tiaroles ,  on  le  nomma  conseiller  de  la  ^o"®  ^«bbatiâque  commend«uni  S.  y'f'o"'' 

"■  ...  «dversU*  Pseudo-CTangelicam  hiere»ii»  "'*'■' ^ 

(5)  Do  Breul,  Antiquitû  de  Paria  ,  pag.  39a.  commentarii  IX  daobna  exciui  rolomi*ib«- ^*' 

Là  même.  tetiat  4  •  'pud  Poncelum  1«  Preux  i&5i> 


(5) 
(6) 


LIZEt.  ja^i 

i.culari    confessione  ;   de    monastico  avoir  prises  ^un  pitoyable  liure  que 

i/istituto  ;  de  hujus  sœculi  cœcitatione  je  n  avais  pas  vu.  Mais  je  veux  bien 

^t  circumx^eniione  ;  de  môbilibus  ec~  aussi   leur  donner  l'exemple  de  ce 

clesiœ  prœceptionibus»Ce  que  je  vais  que    Von   doit  faire   quand   on   est 

copier  augmente  les  brouilleries.  Pe-  tombé  dans  quelque  faute.  Je  recon- 

tri  Lizetii  jurisconsulti ,  dian  sequen-  nais  donc  celle-ta.  j'ai  eu  tort  d'à- 

tem    coniponeret  librum  in  supremo  uoir  regardé  M.  Mallet  cpmme  le 

Francoruntconsistorio  regii  advocati  y  premier  auteur  de  toutes  les  extravw 

etposteaabbatiscommendataniSanc'  gances  dont  son  livre  est  plein.  Il  y 

ù-f^ictoris  ,  summique  senatus  Pari-  en  a  quelques-unes  qui  lui  sont  pro^ 

siçnsis  protoprœsiais  ,   de   môbilibus  près  i  et  ce  sont  les  plus  grossières, 

ecclesiœ  prœceptionibus  tractatus  sex  Mais  f  ai  découvert  par  le  livre  dont 

libres  continens  ;  Ejusdem  de  sacris  je  viens  de  parler,  que  souvent  il  n* a 

utriusque  instrumenti  libris  in  vulga-  fait  que  suivre  aveuglément  cinq  ou 

re  eloqiUuni  minime  vertendis  ,  rudi-  six  auteurs  du  siècle  passé ,  dont  il 

que  plebi  haudquaquam  invulgandis,  est  honteux  au  nôtre  d'avoir  conservé 

Diaiogus  inter  Pantarcheum  et  JYeo-  les  ouvrages ,  tant  ils  sont  indignes 

ierum;  Ejusdem  de  auriculari  confes-  du  soin  qu'on  a  pris  de  les  tirer  de 

sione   lib.    i  ;  de  monastico  instituto  V oubli  oii  nos  ancêtres  ,   plus  sages 

lib.  I;  de  hujusce  sœculi  cœcitate  ac  que  nous,  les  avaient  laissé  ensevelir. 

circumventione  Diaiogus  inter spirita-  M.  Arnauld  parle  là  d'un  certain  re- 

lem  et  muizdanum.   Ouœ  omnia  ex-  cueil  de  divers  traites,  dont  le  pre- 

cudit  Lugdhini  in-\°^  Sebastianus  Gri-  mier  est  celui  de  Pierre  Lizet.  Il  ex- 

phiusy   i553  (la).  Un  peu  après  que  plique  cela  dans  un  autre  livre ,  où 

ces  livres    eurent  paru,  Bèze  ,    <^ui  il  nous  apprend  (14)  que  l'assemble'e 

était  encore  un  jeune  homme ,   sa-  du  cierge  de  France  ordonna   l'an 


nedictus  Passavantius ,  envoyé  à  Ge-  un  recueil  d'auteurs  du  dernier  siècle 
ncve  par  Pierre  Lizet,  pour  savoir  ce  qui  ont  condamné  les  versions  en  lan- 
qu'on  y  disait  de  ses  ouvrages ,  lui  gue  vulgaire  ,  tant  de  l'Écriture  que 
rend  compte  de  la  commission.  Il  des  offices  divins.  Et  en  effet ,  ajoute- 
faut  mettre  cette  pièce  entre  les  Ju-  t-il ,  ce  livre  a  été  imprimé  soûs  ce 
venilia  Theodori  Btezœ.  Voyez^  les  titre  scandaleux  ,  collectio  quorun- 
Kouvelles  Lettres  contre  le  Calvinis-  dam  gravium  authorum ,  qui  ex  pro- 
me  de  M.  Maimbourg  ,  à  la  page  i44f  fesso ,  vel  ex  occasi(ftie,  sacrae  Scrip- 
et  les  notes  sur  la  Confession  catholi-  turae  ,  aut  divinorum  officiorum  ,  in 
que  de  Sanci ,  à  la  page  4^4  ^c  l'edi-  vulgarem  linguam  translationes  dam- 
tion  de  l'an  1699.  nârunt.  Et  pour  titre  courant  dans 

Je  pense  qu'on  ne  sera  pas  fâche    tout  le  livre ,  Collectio  autorum  ver- 
de  trouver  ici  le  jugement  de  M.  A r-    siones  vulgares  damnantium.   C'est 
nauld  sur  l'ouvrace  de  Piçrre  Lizet ,    un  fatras  des  plus  impertinens  au- 
touchant  les  versions   de  l'Ecriture    teurs  qui  aient  écrit  sur  cette  matière, 
en  langue  vulgaire.  Il  n'y  a  qu'un    mêlés  avec  quelques  bons ,  mais  qui 
point  ,  dit- il  (i3)  ,   où,  ils  pourront    ne  disent  rien  de  ce  que  parte  le  titre 
peut-être  se  plaindre  avec   quelque    de  cette  collection ,  ou  qui  disent  tçut 
fondement ,  que  j'ai  traité  M.  Mallet    le  contraire.  C'est  un  livre  d'un  pré- 
avec  injustice.  C'est  en  ce  que  je  puis    sident  Lizet ,  qui  roule  tout  entier  sur 
en  avoir  parlé  en  divers  endroits  ,    cette  folle  pensée ,  que  quand  la  Bible 
comme  s'il  était  le  premier  auteur  de    a  été  traduite  en  latin  au  commence- 
plusieurs  choses  fort  impertinentes  ,    ment  de  l'église ,  ^/  y  avait  deux 
que  j'ai   reconnu  depuis  qu'il  peut    sortes  de  latin  ,  l'un  conforme  aux 

règles  de  la  grammaire  qui  n'était 

0 3)  Ceci  e/t  copi/Ju  SappIemeniamEpiio-    entendu  que  des  savans,  et,  l'autre 

Verfe^ir'***'*'/^^*"'"*"*'  '"*°"  ^°'°"*°    ?"*  n'était  pas  astreint  a  cesi^gles  , 

Ci3)  ArnauW ,  préface,  de  la  Lecture  de  Pécri-        (i4)  Arn.  .  Défense  des  Versions...  contre   In 
lure  iainte.  C'est  le  III'.  tome  de  sa  Nouvelle    Sentence  de  TOfficul  de  Paris ,  du  10  avril  1688 
"efeiut  du  Nouvean  TesUmcntde  Mons.  pag.  160.  ' 


392  LOGES. 

gui  était  le  seul  que  le  peuple  entenr  Pleau  en  Limousin.  Son  zèle  ponr 
M,  et  qu'ainsi  la  uersion  latine  de  ^^  religion  réformée  ,  dont  elle 
t Ecriture  ayant  ete  faite  en  ce  pre-    u,.   4    'l  -  '  ««m.  eue 


mierlaUn,'ce  n'avait  pas  été  propre-  "'   ^^^)^  ««   Vie    une    constante 

ment  une  version  en  langue  vulgaire  :  profession,  sa  piété  et  la  grao- 

ce  que  ce  président  devenu  abbé  éund  deur  de  son  âme,  parurent  avec 

hautes  Us  autres  lan^uesM.Simon  „^             ^j  ^  j  ^       ^    ,      g     ^ 

(i5)  na  eu  nen  à  dire  pour  la  de-  .       j      ^  1       j         -\ 

fense  de  ce  mauvais  écrivain.  Vie  ,  dont  les  dernières  années, 

L'Épitome  de  Gesner  fait  mention  et  quelques  autres  aussi  ,  avaient 

de  deux  autres  livres  de  Pierre  Lizet,  été  traversées  de  plusieurs  cha- 

VvLXi  de  Autoritate  ecclesiœet  Potes-  „«:„-  ^#>«v^ao»;^»^«  y  a\     ^1 

taupapœ.  l'autre  de  Hœf^ticis  ,  et  §"^;  domestiques  (A).  Cela  sans 

eorttm/7cew5.  On  imprima  (!6)  après  Qoute  lui  ht  taire  de   trës-bon- 

sa  mort  son  traité  de  la  manière  de  nes  réflexions  sur    le  néant  des 

procéder,  tant  à  l'instUution  et  déci-  créatures.  Elle  avait  eu  neuf  en- 

sion  des  causes  criminelles   que  ci-  r-_.    rT>v      ^^   „^^  ^ -  r  ^ 

pUes  ,  ensemble  Informe  et  manière  *ans  (15J ,   et   une  sœur   qui  fut 

d* informer  esdiies  causes  ciuiles  et  cri-  mariée  avec  M.    de    Béringhea 

minelles.  La  Croix  du  Maine ,  qui  (C).  Les  remarques  apprendront 

m'apprend  cela     ne  savait  pas  aue  combien  elle  était  estimée,  non- 

Lizet  mourut  l'an   loSA.   Il  le  fait  -*»«!«,«*»« fr^«-.vi  j 

fleurir  l'an  155;  (17).    ^  seulemen  t  des  plus  grands  espnts, 

tels  que  Malherbe  et  Balzac  (D  : 

(i5)  For*»  «/ Nouvelles  ObsevTatioBS  ssr  Ie«    rnuk^  nii««îi  ripc  t\Iiic   ^^o>*,J^        *  * 
Terilont  /u  NouTe.a  TesUment.  ™***  aUSSl  deS  ptUS  grands  pnn- 

(16)  à  T/ron^  l'aniSS'j^  par  la  diligence  de  CeS    (E).    NoUS     rapportCrOnS   Utt 

Z^Ys  le  Charon,  Parisien,  hz  Croix  du  M.a\ne  f  ^^„ta    r««««*CA.i..r       ^— -T   TUT      Tkr  ' 

pai./^oi.Du\eràieryBu-Pny^»  ne  parle  point  COUtC    CUrieUX  ,   quC    M.    MexiagC 

de  celte  /dilion.  mai*  de  celle  de  Parit ^  iSS5.  a  rCCtiflé  fE). 
£e  CaUlogu«  de  U  Btbliotbéque  de  M.  de  Thoa,  .j^      .     ixr*  /■ 

/'•.  pnrl. ,  pag.  a^S,  fait  mention  de  l'édition  M.  QC  WlCqueiOrt  ObsCrVC  OUC 

tX^l^i-^î^^^n^P'^X-^^'.   '°''^«'°«  ^«*  I-^g"  «-«'■'  biau. 

H  donne  ce  livre  a  VL  P.   Lisset ,  coinmeàun    COUD    de  VOUVOir  SUP  l'eSUrÙ  de 
auleur  différent  de  Petriu  LizeUn».   Cest  une     jêm  ^  j        ,'         -n r^    i ,  " 

faute.  M.  le  duc  d:  Orléans  ,   et  quà 

(17)  La  Croix  da  Haine ,  pag,  4*3.  cause  de  Cela  OU  défendit  les  as- 

LOGES  *  (Marie  Brukeau  (û),   ^^/w^/^e^  qui  se  faisaient  cAej 
DAME  DES  )  a  été  une  des  plus  il-  ^^^^  W* 

lustres  femmes  du  XVU*.  siècle.        {b)  Wicquefort,  Mémoires   touchant  les 
Elle    fut    mariée   ,     l'an     1699   ,    Ambassadeurs, /^ag^.  552,  arfrt.rfc/tfffaje. 

avec  Charles  de  Rechignevoisin  , 

écuyer,  seigneur  des  Loges  ,  qui        C-^)  Quelques  années    de    sa   vie 

quatre  ans    après    fut    gentil-  T'^^'  '''^'  ^''^ff^^'^l  ^^  plusieurs 
H  1-      •       j     1       11         chagrins  domesUques.^  C'est  le  sort 

homme  ordmaire  ^  la  chambre   ordinaire  des  personnes  de  son  sexe, 

du    roi.    Elle   mourut  le  7  juin  qui  se  distinguent  par  uu  grand  esprit 

I  «4 1  ,  et  fut  enterrée  en  un  lieu  ^o.^tifi^  des  lumières  de  Tetude  j  c>sr, 

»  Il  •*!_••    11^        *     ^     •  dis-ie ,  leur   sort   assez   souvent    li 

qu  elle  avait  choisi  elle-même ,  a  ^„J  «engagent  dans  les  Hens 'da 

deux  cents  pas  de  la  maison  de  la   mariage.  Mes  ne  devraient  pas  le 

faire  :  assez  d^autres  auraient   soin 
*  Joly  renvoie  ij article  Malherbe,  où    que    le   monde    ne   pérît    pas.    C'est 


qu  une  seule  lois ,  et  pour  reovoyei 

{a)  Et  non  /^^ BUm^u ,  comme  dit  Hila-  ^.j  q^^^^  Catonem  ci.ila.  ienora^ù?  rer 

rion  de  Coste,  Eloge»  &ei  Dames  ,  tom.  Il,  puii  nec  imeUexU  niii  ciita  perdidit.  Sente*, 

pag.  669*  episi.    LXXIX.     Ordinairement   on    cite   celé 


LOGES. 


moins.  s'est  répandue  dans  le  royaume  :  en 

(B)  Elle  avait  neufenfans.']  Il  n*en  tout  cas,  il  n'a  pas  été'  moins  l'admi- 
restait  qae  cinq  de  viyans  ,  trois  fils  rateur  de  la  dame  dont  nous  parlons, 
et  deux  filles  ,  lorsqu'elle  mourut.  Les  lettres  qu'il  lui  a  écrites  en  sont 
L'un  des  fils  porta  les  armes  en  Hol-  un  téipoignage  public  ;  et  l'on  ne 
lande  (»)  ,  et  s-'y  maria  ayec  une  de-  s'aperçoit  pas  moins  de  son  estime- 
moiselle  de  la  famille  de  VanderMyle.  pour  elle  en  considérant  ce  qu^l  en 
Ilneresteque  des  filles  de  ce  mariage,    dit  à  ses  amis,  qu'en  considérant  ce 

(C) et  une  sœur  qui  fut  ma-  5"'^^  ^"î  ^crit  à  elle-méine.  Il  avoue 

Tiée  auec  M.  de  Béringhen.  ]  De  "^°s  ,pn  endroit  de  ses  ouvrages  ^ 
ce  mariage  était  sorti  M.  le  marquis  J"®  s'il  est  devenu  meilleur  ménager 
de  Béringhen ,  mort  à  l'âge  de  quatre-  °®  son  encens,  il  en  a  principalement 
vingt-neuf  ans  au  mois  de  mars  169a,  l'obligation  aux  bons  avis  qu'elle  lui 
après avoirété pendant fortlong-temps  ^onna.  «  La  bonne  madame  des 
premier  écuyer  du  roi.  Cette  alliance  "  Loges  ,  dit-il  (5)  ,  me  fit  de  terri- 
a  donné  de  petites-nièces  fort  illus-   "  ^^«*  réprimandes  sur  ce  sujet  quel- 


qui  ont  paru  depuis  peu  sous  le  titre  "  P^^^  termes)  5  queje  me  laissais  exr 
de  Voyage  d*  Espagne,  etc.,  est  une  "  croquer  mes  louanges  à  tous  ceux 
de  ces  petites-nieces.  Il  y  en  a  deux    »  <I"i.  faisaient   semblant  de  valoir 


lèvent  par  leur  piété  toutes  les  au-  "  ^^  vertu,  cï  ce  qui  s' ensuit, i)  En  un 

très  belles  qualités   dont  elles  sont  autre  endroit  (6)  où  il  fulmine  con- 

omées.  tre  le  style  burlesque ,  qui  devenait 

(D)  Elle  était  estimée non-  ^^op   a  la   mode      au   grand;^  regret 

seulement de  Malherbe  et  àe  principalement  de  ceux  qui  s  etaienf 


Baïza'c  ^j'Vo'uv  se  faire  une  juste  idée  pc^^^s  <^?>  g^o^*"^  P^r  le  ityle  grave , 

de  l'esprit  de  madame  il  ne  croit  pas 

suffirait  de  considérer  ^^tte  hérésie  I 

que  MffiiVrbe  était  un  de  ses  plus  empire ,  s'il  ne  la  condamne  par  un 


de  l'habileté  et  de  l'esprit  de  madame   ^^  ^^  ^^?^',  pas  avoir  assez  foudroyé 


aeihahiletéetderespntdemadame   "  uc  ..lyxu  pa^^^v^xi  a«c^  luuuiujrc 

des  Loges  ,  il  suffirait  de  considérer   ^«**^  hérésie  fondamentale  dans  son 

--  empire,  s  il  ne  la  condamne  par  un 

arrêt  de  cette  dame.  Cette  sorte  de 


assidus  courtisans,  et  qu'il  la  v'isitait  arrêt  ae  ceue  aame.  ^ette  sorte  de 

règlement   de    deux  jours  Vun  (4).  ra^^cne,  dit-il,  sent  plus  la  comé- 

Qui  dit  Malherbe,  dit  un   homme  «*«  î'"*  la  conversation ,  et  plus  la 

qui  ne  louait,  et  qui  n'estimait  près-  f'^^f  7"«  f'*  coniedie.   Ce  n  est  pas 

que  personne  ,  et  l'un  des  premiers  radier  en  honnête  homme.  Madame 


et  de's  plus  grands  maîtres  qui  aient   ^«^   ^^S^f  ^'f^*', ,'.   ^^  ^'^^   aimerait 
goût  et  le  jugement  de  no-    autant  uoir faire l  ivrogne  ou  le  Cas- 
tre  nation   en    matière    d'ouvrages.  *^^^ '"''"  ^"«  **"«''  *^«'»  ^«'' 


formé  le  goût 


uantage ,  elle  n  estimait  pas  plus  un 

comme  si  S/ni(jue  avait  dit  t  Catonem  saiim  ss-  pareil  jargon  qu'une  épée  de  bois  au 

culum  parùm  inteilnit.  ^o^es  CosUr ,  LeUrea ,  coté,   et  ae   la  farine  sur  le   visage, 

f  !'Z"^-  ^V.  *      ^  ,    ,  .                ,  M.   de  Bautru ,  qui  n'était  pas  natu-^ 

pSy%:ii'Li:V.Z',':^:^^^^^^^  rellement  grand admirateu^rj)^^^. 

«'.'.  p«i?.  68,  qu'entre  les  gpnt.Uhommes  fran-  mirait  sans  doute  cette  dame  ,  puis- 

çaii  empioyca  en  l'armée  des  États,  qui  accom-  que   pour  marquer  le  peu  d'adfresse 

Sri%'l/'''T-?'"'''w'"'^A^""^^^^^^  d'un  homme  qui  ne  savait  pas  pro- 

Frince  a  Orange  Frid<'rie  Henn,  lorsaud  eut  r^.         ji           ^               ..          j^^i* 

^dience  de  celte  reine  à  jimsterda,n\   riaient  "^er  de    la    COUVersatlOn    dcS    bcaUX 

'«'  sieura  de  Béringhen ,  frire  de  moDsieor  le  CSpritS  ,    en   leS  mettant  SUr  deS  cllO- 
premier  écuyer    de  notre  roi  triachrélien ,  et 

e.  Loge»,  maître  de  camp.  Voje*  aussi  p.  74.  (5)  Dissertations  .  h  la  fin  du  Socrate  Cbré* 

.y'  Ce  sontmesdemoiselUs  de  la  Luteme ,  tien ,  pag.  i^S. 

,M 'J'  '"  ^*'''«"''«-  (6)  Kntrei:  XXXVIH. 

W;  Entretien  XXVIl  de  Balsac.  (7)  Coaiar,  Lettre»,  vol.  /,  pag.  187, 


LOGES. 


ar 


»  Tajant  pris  à  la  snùe  lecture 
»  tîtie,  il  demanda  ooeplameeldi 
»  papier,  sar  leqael  il  écrint  ces  dii 
»  Ter»  : 


ws  dignes  dVax ,  il  se  serrit  de  ces 
quatre  exemples  : 

//  mhi0  mmx  AQàbrogt 

Bal»a»,  BoUftu,  Comact   el  madmmr  deS' 
Logtâ  (S). 

Je  ne  crois  pas  qne  cens  qui  se 
connaissent  en  preuves,  puissent  dou- 
ter du  rare  mérite  de  cette  dame , 
après  avoir  fait  réflexion  sur  Ce  que 
je  viens  de  dire. 

(E) maii  aussi  des  plus 

grands  princes,  "i  Balzac  sera  mon       .  Que  d^  femme,  et  d^  kabiu. 
temom.  oi  vous  ne conmussez  pas,        «r  ^  i  1    \ 

dit-il  (9) ,  Urâvie,  ceUe  nymphe  que    *  Madame  des    Loges   ayant  la  it 
y  ai  tant  louée,  et  que  je  pleure  si  amè"    »  vers  de  Malherbe,  piquée  d'hOT 

»  neur  et  de  zèle  ,  prit  la  même  [io- 
»  me,  et  de  Tantre  côté  du  pap 
»  écrivit  ces  autres  vers  : 


Omoiame  Vmaamtr  de  ce  gtxu  Mm* 

Ê^fmbte  iCm^oir  riem  iffgtoré^ 

lt9  meifttmr  est  towÊiotir*  de  gmirrt 

£«  prone  de  moire  emré. 

Tontes  ces  doeirimes  nomvAef 

Ife  plaûeM  ^mauejotles  cervelet. 

Pour  moi ,  eomine  wme  hmmUe  brebis, 


Soas  le  houlette  je  m»  range  .* 
//  n'est  permis  d'ainter  te  change 


rement,  je  vous  avertis  que  c  est  feu 
ma  bonne  amie  madame  des  Loges , 
qui  durant  sa  tde  a  été  appelée  plus 
dune  fois  ,  et  par  plus  a  un  acadé- 
micien ,  la  céleste  ,  la  divine ,  la 
dixième  muse,  etc.  qui  a  été  estimée 
dedans  et  dehors  le  royaume  par  les 
télés  couronnées  ,par  les  demi-dieux 
de  notre  siècle,  par  monseieneur  le 
duc  d! Orléans,  par  le  roiaeSuèdej 
le  duc  de  Weimar ,  etc.  Toi  quelque 
opinion  que  les  vers  qui  célèbrent  sa 
mémoire  (Je parle  de  t éloquente  Ura- 
nie)  valent  bien  ceux  qu'un  certain 
Antipater,  Sidonien,  a  faits  sur  la 
mort  de  la  savante  Sapho. 

(F)  IVous  rapporterons  un  conte  cu- 
rieux que  m.  Ménage  a  rectifié."] 
Ccst  une  aventure  qui  a  été  publiée 
en  deux  façons.  Voici  comment  M.  de 
Balzac  la  débite  dans  son  entretien 
XXXVII. 

a .  Malherbe  était  undes  plus  assi- 
»  dus  courtisans  de  madame  des 
>»  Loges ,  et  la  visitait  règlement  de 
V  deux  jours  Pun.  Un  de  ces  jours- 
»  là ,  ayant  trouvé  sur  la  table  de 
'»  son  cabinet  le  grof»  livre  du  minis- 
))  tre  Dumoulin  contre  le  cardinal 
»  du  Perron  (10)  ,  et  Tenthousiasme 

(8)  CoBtar  ,  Lettres,  voL  /  ,  paf(.  laS. 

(q)  Dans  la  XIII*.  lettre  du  TI*.  livre  de* 
Lettres  choisies  :  il  l'/crit  à  M.  Ménage,  en  lut 
envoyant  les  vers  qu'il  avait  faits  sur  la  mort  de 
madame  des  Loges-  Ils  sont  imprimas  parmi 
ses  Poésies  latines.  En  voici  quelques-uns  .* 

Vi(U  ego  progeniem  regum,  capitaardaa  mnndl 

Uranles  hanstis  obstopuisse  soni.<  , 
Borbonium  genns  et  cognatâ  i  stirpe  Navarrse 

Belliquias  et  cai  Maatna  sceptra  dédit, 
liane  cotuit,  lecla;  capttiii  dulcedine  cliartae. 

Ille  lui  Victor  magnns  ,  Ibère  ,  Getes, 
Et  dudiim,  patriâ  dùm  praeparat  arraa  sub  ursâ, 

Mi^crnt  buic  cultus  niincia  signa  soi. 
Tlnjus  et  Ambrosios  avidn  bibit  nnre  lepores, 
VVymarius  ,  mngno  noo  minor  ipse  Grte. 
(loy  C'est  celui  qui  est  inlituU  r  Nonveanté  du 


Cest  vous ,  dota  Veusdaee  nouvéU 
A  rejeté  Cantiquite  , 
Et  UumouUn  ne  voits  rappelle 
Ou  à  ee  que  vous  aees  fuiu/. 
rous  aime*  mieux  croire  à  la  mode: 
(Test  bien  la  foi  la  pUss  commode 
Pour  ceux  que  le  monde  a  charnus. 
Les  femmes  r  sorU  vos  idoles  ; 
Mats  a  gramd  tort  vous  les  aimes , 
F'ous  qui  tt^avet.  que  des  parties. 

»  La  conclusion  des  deux  épi^J'' 
»  mes  plaira  sans  doute  aux  pr»»»' 
»  nés ,  et  à  ceux  qui  font  les  galant 
»  Pour  moi  je  tiens  que  sur  les  m»- 
»  tières  de  religion  ,  îl  faut  toujours 
»  s'éloigner  du  genre  comique.  U 
»  première  n'est  pas  assez  gwve  Y^^ 
»  un  homme  qui  parle  tout  de  bon 
»  et  l'autre  est  trop  gaillarde  poof 
»  une  femme  qui  parle  à  un  nom- 
»  me.» 

M.  Ménage ,  croyant  que  la  cDO>f 
s'était  ainsi  passée ,  fit  imprimer  ce 
récit  dans  ses  observations  sor  «> 

Êoésies  de   Malherbe ,   tout  tel  f^ 
[.  de  Balzac  l'a  débité  Mais  voici  et 
qu'il  a  mis  à  la  fin  du  livre. 

«  Depuis  cette   note  écrite  et  iin- 
n  primée,  j'ai  su  de  M.  de  Racan,  q»^ 
»  c'était  lui  qui  avait  fait  ces  vpr«  - 
»  que  M.  de  Balzac  attribue  à  >I^'- 
»  herbe  ,  et  que  M.    de  GombauW 
»  avait  fait  ceux  qu'il  donne  a  w^' 
>»  dame  des  Loges,  et  que  la  r»'^^ 
»  s'était  passée  de  la  sorte.  Mad->n>f 
«  des  Loges ,  qui  était  de  la  reUpî'"^ 
M  prétendue  réformée ,  avait pi^Y' 
»  M.   de  Racan  le  livre  deDamcû»"' 
«  le  ministre ,   intitulé   U  Boudi^^ 


ipisme,   imprimé  la  première  loi'  "     l^Ù 
m- folio  ,  en  1627.  yoretla  Bîblîotbéqa*  ^^ 
de  Colomiés ,  pag.  38 1  Sg. 


Papisme,   imprima  la  première  fois^ 


LOGES.  295 

tfe  la,  £'oi ,  .et  Payait  obligé  de  le  lecteurs.  M.  Menace  Payant  transfère 

lire.    M.  de  Bacan  ,  après  l'avoir  dans  l'un  de  ses  livres  était  prêt  à 

lu  ,    iit  sur  ce  livre  celte  ëpigram-  le  répandre  encore  de  toutes  parts  ; 

me  ,  que  M.  de  Balzac  a  altérée  en  le  hasard  voulut  que  MM.  de  Bacan 

plusieurs  endroits  :  et  de  Gombauld  vécussent  encore,  et 

•  Bien  aué  Dumoulin  en  son  ii.re  désabusassent   M.  Ménage   avant  que 

•  Semble  n'avoir  rien  ignoré^  SCS  Observations  sur  Malherbe  se  ^en- 
»  T^  meilleur  etttoujoursde  suivre  dissent.  Voilà  d'où  vient  que  le  pu- 

-  ^  ^^''^  **;  "^'r*  *»^-    ,,  blic  n'est  plus  dans  l'erreur.  Si  ces: 

»     Toutes  ces  doctrines  nouvelles  j  ^  /•  x  ^ 

-  JVe  plaisent  qu^aux  folles  éervêUes.  "Cux  messieurs   fussent  morts   sans 
»  Pour  moi ^  comme  une  humble  brebis f  avoir  parlé  de  Cela  à  M.  Ménage,  ou 

•  "ir  *'*?". ^"  '"*'." P«^5"'"  "f  '•«'»«•  »  s'ils  lui  en  eussent  parlé  en  un  autre 

•  Et  n  ai  tamais  aune  le  change  -_ •%_  -i     *  »•  •. 

.   Que  deifemmes  et  des  habiS,  *emps  ,^  la  première  narration  aurait 

_,  ▼  .      /    »  »»  ir     t  peut-être  encore   tout   son    crédit.. 

>  L  ajant  communiquée  a  Malherbe  Combien  y  a-t-il  d'autres  faits  ,  et 

>  qui     l'était    venu    voir    dans    ce  beaucoup  plus  importans ,  qui  pas- 

o   temps-la  ,  Malherbe  1  écrivit  de  sa  gç^j  j^^ge  en  âge  ,  et  de  génération' 

»    main  dans  le  livre  de  Dumoulin,  ^^  génération ,  sans  que  personne  en 

»    qu  il   renvoya  au  même  temps^a  connaisse  la  fausseté ,  faute  de  ces 

«   madame  des  Loges  de  la  part  de  rencontres  fortuites  qui  ressemblent 

»   M.  de  Bacan.  Madame  des  Loges  ,  ^  U  conversation  de  M.. Ménage  avec 

»   voyant  ces  vers  écrits  de  la  main  M.  de  Bacan  et  avec  M.  de  Gombauld? 

»>    de  Malherbe,  crut  qu ils  étaient  Quoi  qu'il  en  soit ,  voilà  madame  des 

»    de  lui;  et  comme  elle  était  extraor-  l  déchargée  du   blâme   d'avoir 

w   dinairementzélee  pour  sa  religion,  composé  des  vers  un   peu  trop  «ail- 

»   elle  ne  voulut  j)as  qu  ds  demeu-  j^^ds.   On   ne  peut  nier  que  fiSzac 

»   rassent   sans    réponse.    Elle   pna  ^7^^^  ^^  ^^^^^^  j^  trouver  que  la  fin 

«  donc  M.  de  Gombauld ,  qui  était  ^^  IVpigramme  est  peu  conforme  à 

.>   de  la  même  religion ,  et  qui  avait  j^  modestie  et  à  la  pureté  qui  doit 

»  le  même  ze  e,  dy  repondre.  M.  de  ^^-  ^^^^  ^^^^  j^^  ^^^-^^^  ^^  1,^^^ 

^>   Gombauld(jelesaisdelui-m,eme)  sexe.  Ce  n'est  pas  qu'il  faille  adopter 

»  qui  croyait    comme  madame  des  j^  téméraire  et  la  trop  rigide  maxime 

.>  Loges ,  que  Malherbe  était  1  auteur  j^  ^^^^      j  prétendent  au'une  femme 

»  de  ces  vers  ,  y  répondit  par  1  epi-        j  reprocherait  à  unliomme  qu'il 

»  gramme  aue  M    de  Balzac  attri-  ^.^  j^^  paroles,  déclarerait  en 

M  bue  a  madame  des  Loges ,  et  qu  il  _  a-_  _  ^^^.  _„,_,, .  ..,  ,  •_  .... 


„  fois,  que  M.  de  Balzac  a  attribué  à   ^^^^^  ^^  ^^^^^^     ^^^^       •  n'admire- 
„  cette  dame  des  vers  ou  eUe  n  a-    ^^^^  ^  jg  Bacan,  s'il  était  vrai  qu'il 


reirain  est,  ^^  ce  qu  il  aurait  appris  à  M.  Ménage 

•  Ahï  c'en  est  fait',  jecide  i  la  rigueur  du  ]es  méprises  de  Balzac  ,  et  qu'il  n'au- 

T    '"'^'     •     •  - -     -^  .  •  -«-#.  rait  pas  laissé  d'insérer  tout  ce  récit 

•  Je  vais  mottnr{  je  me  meursi  je  suumort;  ,      ,/^-                   ^     .          1     tt*      j      n»  i 

.  .  de  Balzac  (12;  dans  Ja  Vie  de  Mal- 

>i  qui  est  de  feu  M.   Habert  Cérisi,  herbe,  sans  le  rectifier  le  moins  du 

V  l'un  des  plus  beaux  esprits  de  no-  monde  ? 
»  tre  temps.  » 

Qui  ne  voit  là  un  exemple  de  l'in-  (n)  M.  Ménage  ,  dans  ses  ObserTatioos  snr 

certitude   historique?    M.    de    Balzac  VL»\hnhe  .cite  souvent  cette  \\e^   comme  faite 

•  . :>,.,««   A   c^w,  ««;  »«  par  M.àea.acan.Morén  n' lapoint  su:  tlsest 

croyait  communiquer   a   son  ami  un  ''^„u,nt/ de  dire  dans  Vartide   de  Malherbe, 

fait  très-certain  ,  un  morceau  incom-  qu'on  attribuait  cette  "Vie  à  Balzac 

parable  d'anecdotes  ,   et  infiniment  (i«>  Tai  oui  dire  que  ce  récit  a  hé  joint , 

agréable    à    quiconque    souhaite    de  paru„eliceneedeUbraire,àla\\edeWMU 

,r                ,       ^        ,      *            Il  herbe  1  dans  l édition  de  x6*f^ii.  Les  licences  des 

bien  savoir  ce  CJUOn  appelle   person-  iij,raire$  devraient  être  citéeuen  exemple  plus 

tUllUés.  Il  l'avait  persuadé  a  tous  ses  que  celles  des  poètes,  car  eUes  les  surpaséent. 


agS  LOGNâG. 

L0G5AC,  ou  LOIGNAC,  ou      (A)LoowAe...,  ou pl»tâtttvsfit\ 
LONGNAC  ,    ou    plutôt    LAU-   "  P"»'*r*  P"'  1*»  remarjiues  .uWj^ 


_,  __  ._  beaucoup 

de  part  à  la  faveur  de  ce  prince.  ««}"«»«•«.  ^%  «^^  semble  5  car  M 

-,   r    .    .                ^                *  •    .  n  celle  que  Dupieix  .    qui  était  du  m*- 

Il  était  brave ,  et  sur  ce  pomt-Ià  nie  pays ,  a  employée  ;  et  Ton  sail 

il  avait  trës-bien  établi  sa  repu-  que  la  diphthoogue  au  est  fort  cou- 

tation  par  quelques  duels ,  et  par  >nune  dans  les  noms  propres  en  et 

des  querelles  que  la  maison  de  P'^"'»-  Cette  diphthongue  «  pro- 

^    .  *  ,    .    •    . *          .   .      .T>>       M.  nonce  comme  lo  a  Pans  et  dans lei 

Guise  lui  avait  suscitées  (B),  et  provinces  voisines  ;  et  de  lî  vint  que 

dont  il  s'était  tiré  honorablement,  les  auteurs  mirent  un  o  et  non  pas  oa 

Il  fut  capitaine  des  quarante-cinq  «"  dans  la  première  syllabe  du  nom 

gentilshommes  (  C  ) ,  qui  furent  ^«  ^^  ^*^T  ^f.,"^?  11^  ^J^^^^f™ 

o     .  .              ,      ^,    ^  '  ^    ,   w*«^"i.  gjj  passant  qu'il  faut  être  bien  attcn- 

choiSlS  pour  la  plus  grande  sûre-  tif  si  l'on  veut  entendre  une  ham- 

té  de  Henri  III.  Il  fut  aussi  mai-  gue  latine  prononcée   par  des  Pari- 

tre  de  la  garde-robe  (a) ,  et  gen-  siens  ;  car  ils  prononcent  de  la  mê- 

tilhomme  de  la  chambre  de  ce  '^"J^^  f^'^'ltZi  ''L^^r.T'^J.rTZi^ 

fj\rr  1  j  ^^^  »  **'  **^®^  "C  plusieurs  auires 
prince  {ù).  lout  le  monde  con-  mots  qui  ne  signifient  rien  de  sou- 
vient qu'il  l'anima  à  se  défaire  blable. 

du  duc  de  Guise  (D) ,  et  qu'il  fut  (^)  /'  «•'«'«  très  bien  établi  sa  ré- 

posent  à  l'exécution  ;  mais  on  ne  ^^ X^/^fc^ of^  r^ 

S  accorde  point  sur  la  manière  lui  avait  suscitées.  ]  Le  baron  de  Bi- 

dont  il  y  participa  (E).  On  ne  ron  (i)  eut  une  querelle,  l'an  i585, 

s^accorde  point  non  plus  sur  sa  ^^^^  '^  ''^"''  '^^  Carencx,  fils  aine 

disffrâcp-  rar  Ips  tin«î  Hi«Pnt  font    ^"  ^^^^  ^^  ^^  rauguyon /^onr 

disgrâce,  car  les  uns  disent  tout  phéntièrede  la  maison  de  Caumont, 

court  qu  il  tut  chasse  à  cause  qu  il  qu'ils  désiraient  avoir  tous  deuJtn 

demandait  un  gouvernement ,  et  mariage.  Cette  querelle  se  termina 

les  autres  disent  qu'on  lui  accor-  P^r  ""  combat  de  trois  contre  mis- 

j       -«-.        ^>.*./:ji>'  Biron  ,   Loienac  et  Janissac  ,  a  "" 

da  un  gouvernement  afin  de  le-  ^^,^^  l^^J^  Car^^y ,  d'Estissaca 

loigûer  de  la  cour    (F)j    et    ils  /a  ^A^tre  (3).  L'auteur  qui  m'apprend 

ajoutent  que  par  uoe  perfidie  de  cela  raconte  dans  une  autre  histoire 

du  Guast ,  ilsperdit  ce  gouverne-  (^^  '  «  ^"«  Î^^P"\«  ?»*«  ^^,^"^  *^'Çf''* 

.       .          •*.':!•*'              c  »  non  s  était  retire  en  Angouleroc 

ment,  et  se  vit  réduit  a  se  confi-  „  ^^  ^^j  ^^^^^     ^^^^^  j/l>^f,t  de 

ner  dans  la  Gascogne ,  sa  patrie.  »  premier  gentilhomme  de  sa  cham- 

II  y  fut  tué  quelque  temps  après.  »  bre  le  sieur  de  Loignac,  ce  seigneur 

Il  semble  que  MM.  de  Thou  et  "*  avait  été  comme  une  butte  où,  F' 

xfc     •!                  .       >•!  'a   'x    i_      1  »  la  persuasion  du   duc  de  Ouise, 

Davila  assurent  qu  il  était  chez  le  „  ^^^^  leg  princes  de  la  Ligue  avaient 

roi  lorsque  le  moine  Jacques  Clé-  .»  décoche  leur  envie.  Le  chevalier 

inent  tua  ce  monarque  (c).  Je  ne  »  d' Au  maie ,  peu  auparavant  la  mort 

sais  si  les  Laugnacs  ,  qui  furent  »  ?"  ^",<^,  ^^  .^"^«  ',  s'en  était  re- 

.    X            j     1              1        «            j  »  tourne  a  Fans ,  et  devant  qu  y  ai' 

tues   en  duel   sous  le  règne   de  «  le^il  avait  dreJsé  au  dit  seigneur  de 

Louis  XIII ,  descendaient  de  c&-  »  Loignac  une  querelle  sur  le  sujet 

lui-ci  (G). 

(i)  Cttlui  ifuijul  d/capiU  en  i6o3. 

(a)  rojrez  la  remarque  (F) ,  citât.  (20).  (,)  Tire'  de  Cay,i ,  Histoire  de  la  Pm ,  f"^ 

{b)  Vojrez  la  remarque  (B).  319  verso. 

(c)  Voyez  la  remarque  •F)  ,  citations  (26)  (3)  Cyel,  Chronologie  novioûre,  «••  i, 

<;/  (»7).  /o2io  loy. 


LOGNAC.  297 

»  âe    quelles  passions  amonreuscs  »  bien  que,  la  maison  de  Guise ,  tou- 

»    (  ce   qui  advient  d'ordinaire  entre  »  jours  ennemie  des  favoris  ,  ne  1« 

»  jeunes  seigneurs  ).   Loignac   était  »  souffrirait  pas  long-temps   en   ce 

»    nardi,  homme  adextre  aux  armes,  »  poste-là  (6).  » 

»   et    qui  sVtait  dégagé  de  plusieurs  •    (E)  On  ne  s'accorde  point  sur  la 

»    duels  ;  sa  qualité  de  premier  gen-  manière  dont  il  participa  au  meurtre 

»  tilliomme  de  la  chambre   du  roi  du  duc  de  Guise.  ]  11  y  a  des  auteurs 

»    IMgalait  même  aux  duels  avec  les  qui  assurent  que  ce  duc ,  «  voyant 

»   m^axids  étrangers,  et  les  lui  défen-  »  que  le  conseil  n'était  encore  com- 

3»   dait  avec  ce^x  qui  n'étaient  de  sa  »  mencé ,  voulut  aller  a  la  chambre 

»   qualité.  Cette  simulté  donc  et  se-  »  du  roi,  et  ayant  passé  le  long  de 

D   minaire  de  querelle  pour  Famour  »  Tallée  qui  y  conduisait ,  entrant 

-»  fit  juger  à  Loignac  que  le  duc  de  »  en  la  cnambre  de  sa  majesté  ,  il 

»   Guise  et  les  princes  de  la  ligue  le  »  aperçut  le  sieur  de  Longnac  qui 

»  voulaient  ôter  de  la  bonne  fortune  »  était  assis  sur  un  coffre  de  bahu  , 

»  que  les  bonnes  grâces  du  roi  lui  »  les  bras  croisés  ,  sans  se  bouger. 

j»  donneraient.   j>   On    trouve    dans  »  De  longue  main,  il  avait  soupçon 

d'Audiguier  (4)  plus  de  circonstances  »  que  ledit  sieur  de  Longnac  avait 

que  dans  Cayet  du  duel  de  Biron  et  »  entrepris  de  le  tuer,  et  estimant 

de  Carency.  »  qu'il  était  là  poUr  l'attaquer ,  il  lui 

(C)  Iljut  capitaine  des  quarante-  »  voulut  impétueusement  courir  sus, 

cinq  gentilshommes.']   Citons  Méze-  »  et  mettant  la  main  sur  son  épée  , 

rai  ,    qui  nous  apprendra  la  cause  de  '>  la  tire  à  demi  :  mais  le  sieur  de 

la  création  de  cette  nouvelle  compa-  *»  Longnjic  et  quelques  autres  ,   lui 

gnie.  «    Épernon,  monté  au  plus  haut  »  voyant  entreprendre  un  tel  effort 

»  degré  de  la  faveur  dont  Joyeuse  »  à  la  porte  de  la  chambre  du  roi  , 

M  comwnençait  à  déchoir,  ne  cessait  »  le  prévinrent ,  et  à  l'instant  le  ter- 


1»  vers  complots  pour  le  faire  périr.  »  ceux  qui  ont" écrit  ces  histoires  im- 

»  Il  avait  1  adresse  de  persuader  au  »  primées  à  Genève  (7)  \  mais  l'opi- 

»  roi   qu'ils  étaient  faits  contre  sa  »  nion  de  la  ligue  est  toute  contraire 

»  personne  sacrée;  et  par  ce  moyen  »  à  celle-là   (8).  »  La  relation  dont 

»  il  le  porta  à  mettre'  à  l'entour  de  j'ai  parlé  ci-dessus  (9)  porte  que  Loi- 

»  lui  cette  fameuse  bande  des  qua-  fi'/zac  ai^ec  5on  e/7ee  (10)  s'arrêta  dans 

»  RAWTE-ciNQ ,  lesqucls  il  lui  choisit  la  chambre  où  se  devait  faire  l'exé- 

j>  lui-même  ,  peut-être  pour  la  fin  cution ,  et  où  le  roi  avait  mis  huit 

»  que   l'événement  nous  montrera,  des  quarante-cinq.  Ces  huit  avaient 

»  C'étaient  tous  Gascons  que  l'ardeur  chacun  un  poignard.  Le  duc  de  Guise, 

»  de  faire  fortune  rendait  capables  en  entrant  dans  cette  chambre  ,  sa- 

»  de  tout  :  Lognac  en  était  le  capi-  lua  ceux  qui  y  étaient  :  qui  se  lèvent, 

»  taine  (5).  »  le  saluent  en  même  temps ,  et  le  sui- 

(D)    T'out  le  monde  confient  qu'il  vent  comme  par  respect  ;  mais  ainsi 

anima  Henri  III  à  se  défaire  du  duc  qu'il  est  a  deux  pas  près  de  ta  porte 

de  Guise.  ]  «  Avec  cela  le  duc  de  Ne-  du  vieux  cabinet,...,  fut  tout  soudain 

»  vers  et  Lognac ,  capitaine  des  qua-  saisi  au  bras  par  le  sieur  de  Mont" 

»  rante-cinq  ,    irritaient  sans    cesse    sery  l'aîné et  tout  d' un  temps  est 

»  son  indignation  :  le  duc  de  Nevers  par  lui-même  frappé  àfun  coup  de 

»  parce  qu  il  haïssait  irréconciliable-  poignard  dans  le  sein  ,  disant  :  Ha  ! 

»  ment  le  duc  de  Guise  ;  et  Lognac  ,  traître ,  tu  en  mourras.  En  même  in- 

»  parce  qu'ayant  en  quelque  façon 

j>  succédé  à  la    faveur  d'Epemon  ,  (6)  £«  même,  pag.  3a4. 

»  comme  en  second  avec  Belleearde ,  ,,  J.'l  Ç'"J-«-'?'>*  '  {"  Mémoire,  de  U  Ligue  et 

..       1            ,          .,0            '  rHistoire des  Cinq  rois. 

»  cousin  germain  de  ce  duc,  il  savait  (g)  Cayet,    Chronologie  novinaire,   tom.   /. 

foUo  io5  verso. 

(A)  D^Audigaier  ,   Usage   des    Daels ,    chap.  fg)  Citation  (4y)  de  VartieU  Hbhki  If I,  tom. 

■aaT///,  pag.  436  et  suivantes.  VI il,  P^g-  ^o. 

(5)  Mêlerai,  Abrégé  chroaol. ,  tom.  V^  pag.  (10)  f^qr««  Marcel ,  Histoire  de  France  ,  <«w. 

*»•  3«».  /r,p«i^.63o. 


2«j8  LOGNAC. 

stant  le  sieur  des  Effranats  se  jette  h  autres.  Laugnac  n'étant  point  à 
ses  jambes ,  et  le  sieur  île  Saint- A/a-  ceux  que  le  roi  auait  choisis,  ausù  ne 
Unes  lui  porte  ^  par  le  derrière,  un  le  frappa-t-U  pas,  quoiqu' il  fût  par- 
grand  coup  de  poignard  près  de  là  ticulièrement  son  ennemi:  toutefois, 
gorge  ,  dans  la  poitrine,  et  le  sieur  il  s'était  bien  offert  a  sa  majesté  pour 
tle  Jfjoignac  un  coup  dt^pée  dans  les  Paltaquer  homme  a  homme  ;  mais  U 
reins  (  1 1  ).  «  D^autres  relations  disent  roi  jugea  Qu'il  y  jurait  en  cela  autant 


»  duc  de  Guise  voyant  auprès  de  la  dans  aucun  autre, historien,  etc^esti 

»  cheminée    Longnac  ,   qu'il   savait  Crillon  que  Ton   attribue  constda- 

»  être  son  mortel  ennemi,  fît  quel-  ment  d'avoir  oûert  à  Henri  III  de  le 

»  ques  pas  en  arriére  pour  mettre  défaire  du  duc  de  Guise  par  un  duel. 

»  1  ëpëe  à  la  main  ;  qull  se  dëbar-  Davila  raconte  que  Crillon  ayant  fait 

»  rassa  d'abord  de  ses  assassins  \  et  cettç  offre ,  en  refusant  la  cominis- 

»  que  Longnac  apercevant  qu'il  ve-  sion  de  faire  tuer  le  duc,  laissa  ce 

»  nait  droit  à  lui ,  lui  donna  dans  le  monarque  dans  un  extrême  perpleii- 

»  ventre  un  grand  coup  d'e'pée  qui  të ,  qui  dura  jusqu'à  ce  que  Lognac 

lis  de  faire  faire  l'exéca- 


»  le  renversa  ^  qu'il  mourut  quelques  lui  eût  promis 
»  momens  après  (lOi).  »  Davila  sup-  tion.  Je  rappc 
pose  que  Lognac  ne  le  blessa  point ,    historien  ,  parce 


et  qu'il  ne  firque  le  pousser  le  voyant  l'histoire  de*  notre  Laugnac.  Lasciod 

venir  à  lui^  qu'après  ce  choc,  le  duc,  rè  grandemente  dubbloso  di  queUo 

({ui  avait  reçu  plusieurs   blessures  ,  dovesse  operare ,   e  stette  in  queita 

tomba  par   terre  ,   et  rendit   l'âme,  perplessita  sino  al  giorno  ifigesimo 

Dopo  molle  ferite  nel  capo  ,  e  per  primo  ,   nel  quale  confidato  il  ne^o- 

ogni  parte  del  corpo  urtato  finalmen-  tio  h  Lognac  uno  de'  gentilhuomn 

te  da  Lognac ,  al  quale  s'era  Impe-  délia  caméra  sua ,  il  quale  gih  àd 

tuosamente  at^i^entato  ,  cadè  innanzi  duca  di  Gioiosa  era  stato  introdotio 

alla  porta  délia  guardarobba ,  ed  iwi  alla  corte  ;  e  per  la  gratia  ,  per  U 

senza  poter  projerir  parola  fini  gli  manière ,  e  per  la  gentilessa  de'  coi- 

ultind  sospiri  délia  sua  uita   (i3).  tumi,  già  cominciaua  ad auanzarsi al 

M.  de  Thou  affirme  que  Loniac  le  luogo  de'  mignoni ,  egli  senza  molto 

voyant  venir  à  lui  en  posture  mena-  riguardo promise  conalcunidelU quo- 

cante,  lui  tendit  l'ëpëe  enfermëe  dans  rantacinque ,  che  dependevano  stret 

le  fourreau  ,  et  le  fit  tomber  (i^).  Il  lamente  da  lui,  di  eseguire  pronta- 

ne  fut  que  spectateur  de  la  tragédie,  mente  quesïo  fatto  (17). 
si  l'on  s  en  rapporte  au  rëcit  de  M.  de        (F)  £es  uns  disent  qu'il  fut  cJuuse 

Thou.  Il  s'appuyait  contre  un  coffre,  a  cause  qu'il  demandait  un  gouver- 

lorsque  le  duc  se  débarrassa  des  as-  nement,  et  les  autres  disent  quojt 

sassins ,  et  marcha  vers  lui  à  dessein  lui  accorda  un  gouvernement  ap^ 

dele  charger  eût -on  dit:  Ciim  in  de  V  éloigner  de  la  cour."^  «  Lesiear 

Monpesatum  Loniacum,  quicum  Ro'  »  de  Loignac,  fort  favori  du  roi, 

gerio  Bellagardio  Terme  in  cubiculo  »  le  supplia  de  lui  donner  un  ^oo- 

aderat ,  arcœ  genu  altero  innixum  »  vernement  et  une  place  de  sûre  re- 

protensis  hrachiis  et  contractis  pugnis  »  traite ,  à  cause  de  l'inimitië  que  la 

lendere  t^ideretur,  quasi  ipsum  pe-  »  maison  de  Guise  lui  portait,- «a  mf' 

titurus  (i5).  Dupleix  est  plus  positif,  »  jestë  lui  ayant  demande  s'il  n'avait 

il  fait  faire  toute  l'exëcotion  aux  huit  »  point  de  plus  particulière  occasion 

#„NT^r._,    «...,«.  .        fît  »  que  celle-là  pour  lui  demander  «'î^ 

(II)  Marcel.  Hiatoire  de  France ,  tom.  Ir,  ^,  i  î!     «^  1..:     l^i- 

pag.  63» ,  63a.  »  place  de  retraite  pour  lui ,  i^» 

(lï)  VarilUi ,  Histoire  de  Henri  III ,  Uv,  »  gnac  lui  ayant  rëpondu  que  non, 

Xf  :^P^g-  }^9^yl95;^dUion  de  Hollande.  „  ^^  „^q  l'inimitië  de  lai  maison  de 

(13)  ua»iia,  Ub.  IX^pag.  m.  535.  n     •  v    -m.  .^»n<1po€' 

\J)  Lonia^us  ensem  pof rectum  ,  «I  erat  va-  »   GuiSC  en  était  une  asseZ  S^^f" 

gind  tecius  ,  venienti  objicit ,  euju.f  primo  ini-  »   Casion  :  SortCZ  prësentcmcnt  ue  D 
pultu  jain  viribus  animi  et  corpori»  linqurntibus         -  -,  ^     ,  .       -,.      •        *     w      •  irf    rM- 
in  tapetnn  subslraiwn  toio  corpore   eoncidit.         (^^^)  Dupleix,  Histoire   de  Henri  lli.P" 

Thuanu.H,  Ub.  XCHI ,  pag.  «46  "»•  '^i. 
(i5)  Idem^  ibidem.  (17;  Davila,  lib.  IX ^  pag.  533. 


LOGNAC.  299 

»>    cour ,  lui  dit  le  roi ,  et  que  jû  ne  »  pour  se  maintenir  en  bonne  opi- 

^   vous  Toie  jamais,  puisque  vous  dér  »  nion  envers  le  peuple  ,  il  sort  tout 

»    sircz  d'autre  sûretd  que  d'être  au-  »  aussitôt  par  la  porte  de  derrière  , 

»   près  de  moi  ;    Totre  humeur  n'a  »  et  se  retire   dedans  sa  chambre , 

^>  point  trompe  mon  jugement  ;  je  me  »  laissant  la  place  à  M.  de  Bellegarde. 

»  cloutais  bien  que  vous  tiendriez  de  »  Le  roi,  qui  ne  voulait  mécontenter 

»  l'ingratitude ,  et  ne  tous  souvien-  »  tout-à  fait  Longnac ,  lui  avait  au- 

»  driez  de  l'obligation  que  vous  me  »  paravant  donne  le  gouvernement 

»  devez  pour  les  bienfaits  que  je  vous  »  d'Anjou   et.de   la    Touraine  5    et 

»  ai  faits.  Loignac  ayant  reçu  contre  »  lui  disait  souventes  fois  qu'il  s'y  de- 

»  son  espérance  une  telle  parole  du  »  vait  retirer.  Mais  lui ,  prévoyant 

»  roi ,  a  l'heure  même  sortit  de  Blois,  »  que  s'il  désemparait  )a  place,  il 

>«  et  allant  passer  par  Amboise  ,  se  )>  serait  seulement  gouverneur  en  par- 

»  retira  en  Guyenne,  où  peu  après  ^  chemin,  et  que  l'efTet  en  demeure- 

»  îl   fut  tué  (Tun  coup  de  pistolet ,  »  rait  par^evers  ceux  qui  avaient  le 

»  ainsi  qu'il  sortait  de  son  château  »  gouvernement  des  villes ,  demeu- 

»   pour  aller  à  la  chasse ,  par  un  gen-  »  rait  toujours  en   cour  auprès  du 


»   tilhomme ,  sien  voisin ,  contre  qui  »  roi  ,  lequel  enfin  ne  le  pouvant 

»  il  avait  querelle  (iS),  »  Voilà  le  ré-  »  plus  voir,  lui  dit  qu'il  lui   avait 

cît    de  Pierre-Victor   Cayet  ,  et  len  »  déjà  fait  assez  de  fois  démonstra- 

promise 

certains  cas  Henri  111  sut  faire  pa-  »  qu 

raître  de  la  fermeté  et  de  la  gran-  »  tout-à-fait ,  ou  qu'il  ne  le  vît  plus 

tleur.  Nous  allons  voir  un  narré  bien  »  qu'aux  vendredis,  jours  qu'il  reser- 

diiTérent.  »  rait  pour  faire  sa  pénitence.  Lon- 

(c  Le  roi sur  le  commencement  »  gnac  se  voyant  du  tout  débutté  de 

»   de  l'an  i588,  avait  fait  deux  mat-  »  la  faveur  de  son  maître,  et  qu'il 

j>   très  de  sa  garde-robe  :  les  seigneurs  »  n'y  avait  plus  de  répit  en  son  fait, 

3>   de  Bellegarde  et  de  Longnac  ;  celui-  »  commence  de  faire  un  trait  d'un 

»  là    pour  une    aflèction  naturelle  »  homme  désespéré,  qui  ne  Yespirait 

»  qu'il  avait  en  lui  ;  celui-ci  pour  en  »  dedans  son  âme  qu'une  vengeance, 

>i  avoir  été  grandement  prié  par  le  »  conseil  toutefois  qui  ne  lui  est  suc- 

»  seigneur  d'Épemon.  Mais  comme  »  cédé  ,  mais  depuis  a  été  fort  bien/ 

»  ce  qui  provient  du  fonds  de  notre  »  ménagé  par  un  autre.  Il  fend  le 

»  nature  prend  plus  fortes  et  longues  »  vent  une  belle  nuit ,  et  se  retire  à 

>»  racines  en  nous  que  l'amitié  qui  »  Amboise  (ao).  »  C'était  une  ville 

î)  nous  est  acquise  par  les  inductions  de  son  gouvernement,  et  où  du  Guast, 

n  d'autrui  ;  aussi  commenca-t-il  de  qu'il  estimait  sa  créature  {ai) ,  com- 

»  se  lasser  et  attédier  de  Longnac  ,  mandait.  Il  y  fut  bien  accueilli ,  et  il 

)>  spécialement   depuis  la    mort  de  proposa  à  ou  Guast  le  dessein  de  se 

>»  M.  de  Guise  5  et  ce  pour  autant  qu'il  prévaloir  de  ce  qu'ils  avaient  en  leur 

»  avait  été  le  premier  qui  avait  in-  puissance  les  prisonniers  d'Henri  III 

v  duit  le  roi  de  commander  ce  meur-  (ai).  La  cour  se  douta  de  ce  complot, 

w  tre  ,  qui  lui  était  si  malheureuse-  et  négocia  pour  en  prévenir  les  sui- 

»  ment  réussi.  De  manière  qu"*il  com*  tes  :  iLongnac  protesta  qu'tï  conser- 

»  mença  de  là  en  avant  de  ne  le  voir  uerait  très-lidèlement  au  roi  la  uille, 

»  d'un  bon   œil.  D'une  chose  vous  le  château  et  les  prisonniers.,..  Mais 

îï  puis-je  assurer,  que  trois  semaines  pour  bien  dire  ,  il  comptait  sans  son 

i>  auparavant  qu'il  quittât  la  cour  ,  liôte  ;   car  il  mit  cette  première  im- 

5j  quelque  sage  courtisan   me  dit  :  pression  dans  la  tête  de  du  Guast , 

>)  Voyez  vous  ce  monsieur ,  quelque  qui  en  sut  fort  bien  faire  son  pro^ 

»  bonne  mine  qu'il  fasse,   il  est  du  fit  (a3).  «  Il  y  avait  dedans  le  châ- 

>»  tout  déferré.  Car  entrant  devant  le 

j»  monde  dedans  le  cabinet  du  roi ,  («©)  Pasqnier,  Leurei,  Uv.  XIII ^pag.  GS 

et  suiv.  du  lom.  II. 

(18)  Cajet,  Cbronologîe  novinûre ^  folio  i33  (ai)  Lkmfme^  pag-  66. 

veno.  (aï)  Les  parent  et  nmis  au  due  de  Gui«e. 

(iç))  A  lajin  de  la  remarque  (I)  de  V article  \^l\  Pasqnier ,  Lettres ,  Uv.  XIII ^  tom.  II, 

ï'giiEi  III,  tom.  VIII^  pag.  39.  pag,  67. 


3oo  LOGNAC.  V 

M  teau  deux  compagnies  ^  oelle  de  du  entre  le  jeune  Bellegarde  et  hti,  cour 

»  Guast  et  d^un  autre Le  Guast ,  me  elle  avait  fait  autrefois  entre  la 

3»  d'une  finesse  hardie  ,   donne  une  ducs  de  Joyeuse  et  d'ILpemon  ;  àHt 

•»  fausse  alarme ,  et  fait  entendre   â  la  fit  pencher  tout  d'un  coup  du  cou 

V  Lon^ac  qu'il  y  avait  des  gens  qui  de  Belleearde ,  en   refusant  a  hit- 

»  rôdaient  l'autre  côté  du  pont,  et  dé-  gnac  la  charge  de  grand  écuyer, pour 

»  siraient  s'en  faire  mattres  ;  qu'il  se-  la  lui  donner.  Le  chagrin  qu'il  m  oit 

3>  rait  bon  de  leur  donner  quelque  le  porta  a  dire  trop  ouvertement  an 

»  al sarade .  Longnac,  auquel  les  mains  majesté. ....  qu'it  aemandait  pour  da^ 

»  démangeaient ,  et  qui  ne  se  défiait  rUtsre  grâce  une  place  de  sûreté  t^ii 

»  en  rien  de  du  Guast ,  prend  cette  lui  servit  de  retraite.  M.  Varillas  np 

»  charge ,  suivi  de  l'autre  compa-  porte  ensuite  la  repense  que  Cayct 

»  gnie ,  va  battre  les  chemins  ;  mais  suppose  que  le  roi  lit.  Voilà  toute  si 

»  enfin  il  trouve  que  ce  n'était  rien  narration.  Combien  de  choses  esseih 

*»  que  vent  et  que  fumée.  Et  â  son  tielles  n'y  manque-t-il   point?  £(a 

»  retour  ,   pensant  rentrer  au  lieu  auoi  songeait-il  en  liant  la  disgrlce 

»  dont  il  était  sorti ,  on  lui  fait  vi-  ne  Laugnac  avec  les  menées  ae  do 

»  sage  de  bois ,  et  à  tous  ceux  de  sa  Guast  ?  Quel  à-propos  e^-ce  que  » 

»  suite.  Vous  pouvez  juger  en  quel  la?  L'omission  des  faits  qui  pouvaient 

»  misérable  état  il  se  trouva  d'être  servir  de  lien  à  ces  choses ,  et  fonroir 

»  supplanté,  et  de  la  faveur  de  son  une  transition  raisonnable  à  Thisto- 

»  mattre ,   et  du  lieu  dedans  lequel  rien  ,  n'est  pas   la   moindre  de  ses 

»  il  avait  établi  la  ressource  de  sa  fautes.  Rien  n'est  plus  digne  de  Tat- 

»  défaveur.  Se  voyant  de  cette  façon  tention  d'un  critique  que  de  sembla- 

»  écorné ,  il  est  contraint  de  repren-  blés  défauts  ;  et  rien  n'est  plus  pro- 

»  dre  ]a  rout^ ancienne  de  sa  maison  pre  à  raffiner  le  goût  et  le  jueement 

»  en  Gascogne,  et  la  compagnie  de  d'unauteur,  que  d'être  averti  ae  cette 

»  soldats  celle  de  Blois.  Le  Guast  s'ex-  espèce  de  méprises. 
»  cuse  de  ce  fait  (  ainsi  l'ai-je  ap-        I^otez  ces  paroles  de  M.  de  Thoa 

»  pris  de  sa  propre  bouche  )  doutant  (^)  :  Tarn,  c'est-à-dire  lorsque  Jac- 

y>  quHl  avait  eu  certain  avis  que  Lon-  que  Clément  donna  un  coup  de  coa- 

3>  gnac  était  arrivé  à  Amboise  pour  teau  à  Henri  III ,  Mompesacus ,  Lo- 

»  le  tuer  ,  et  se  rendre  absolument  niacus  ,  et  Joannes  Levius  Mirapi- 

»  maître  de  la  place  :  et  que  ,  pour  censis  ,  qui  aderant  ,  hominem  ictu 

»  éviter  ce  danger ,  il  l'avait  voulu  régis  attonitum  superanti  ira  pretir 

>»  prévenir  (q4)'  »  Nous  ferons  ci-des-  sum  humi  sternunt ,  statim  innume- 

sous  une  réflexion  sur  cette  excuse  ris  vulnerihus  confossum  interficiunt. 

de  du  Guast.  Davila  dit  (27)  que  Mompesat ,  Lo- 

Si  j'avais  eu  à  choisi];'  entre  le  nar-  gnac  et  le  marquis  de  Mirepoixygeo' 

ré  de  Victor  Cayet  et  celui  d'Etienne  tilshommes  de  la  chambre  do  roi, 

Pasquier,  je  n'aurais  pas  imité  M.  Va-  jetèrent  le  corps  de  Jacques  Clément 

rillas ,  qui  donne  toute  la  préférence  par  la  fenêtre.  Je  crois  que  dans  Vna 

'ii  celui-là  ,  sans  dire  un  seul  mot  de  et  dans  l'autre  de  ces  deuxhistorieps, 

ce  qui  est  contenu  dans  celui-ci.  Il  la  virgule   entre  les  deux  premiers 

raconte  (aS)  la  convention  faite  par  noms  est  une  faute ,  car  Mompesat 

du  Guast  avec  la  ligue  pour  la  déli-  était  l'un  des*  noms  de  notre  laa- 

yrance  des  prisonniers  ,  et  les  condi-  gnac   (a8).  Que  s'ils  entendent  par 

tions  sous  lesquelles  Henri  III  fit  avor-  leur  Loniacus  et  Lo^nac  celui  àoni 

ter  "tette  convention  par  les  avanta-  je  traite  dans  cet  article ,  ils  s'abu- 

^es  qu'il  accorda  à  du  Guast  ;  et  puis  sent  ;  il  n'était  plus  à  la  cour, 
il  ajoute  que  le  contre-coup  de  ces       Au  reste,  du  Guast  ne  méritait pa» 

deux  conventions  rejaillit  sur  Lon-  d'être  cru ,  quand  il  alléguait  l'ex- 

gnac Le  roi  se  dégoûta  insensible-  cuse  que  Pascjuier  rapporte.  L'actioo 

ment  de  lui;  et  quoique  sa  majesté  qu'il  voulait  justifier  semblait  si  noi- 

eût  jusque-là  tenu  la  balance  égale  re  ,  si  infâme ,  si  perfide  ,  qu'il  n'y  » 

(a4)  Pasqai«r,  Leur» ,  liv.  XIII.  tom.  II ,         («6)  Jliaaii. ,  lib,  XCFI^pag.  3oo. 
P^S'   67.  (a7)1)avila,  lib.  X,pag.5S6. 

(a5)  VariUaf  ,  Bûtoira  d«  Henri  III ,  //„.  XI,        (a8)  M.  de  Thon  ,  ci-deisut .  eiiaMn{i^)y^ 

png.  ao5.  nomme  Mompetatam  Loniaciim.  « 

\ 


j  LOYER.  3oi 

point  de  mensonge  que  Ton  ne  dût  »  gue ,  par  le  baron  de  Megelas,  et 

inventer  pour  la  couvrir.  Et  c'est  as-  »  l'autre  ici,  auprès  de  Bicétre,  par 

sez  la  coutume  de  ceux  qui  commet-  »  le  baron  de  Kabat  (3i).  Deux  bra- 

tent  de  semblables  crimes,  de  soute-^  »  yes  barons,  qui  ne  sont  pas  moins 

nir  que  sans  cela  ils  eussent  éXé  per-  »  discrets  et  courtois  que  braves,  et 

dus  ,   et  qu'ils  avaient  de  très-bons  »  qui  sont  venus  à  bout  de  deux  bra- 

avis    du  dessein  qu'ion   avait  forme  »  ves  hommes.  Je  ne  connaissais  pas 

contre  leur  vie.  Ils  ne  mentent  pas  »  le  fils  ;  mais  le  sang  qu'il  tira  par 

toujours  ,  mais  ils  mentent  très-sou-  »  diverses  plaies  de  celui  qui  le  tua , 

vent  \  et  cela  suffit  pour  rendre  sus-  »  rend  témoignage  de  ce  qu'il  e'tait. 

pectes  d'imposture  toutes  les  apolo-  »  Pour  le  père,  je  l'ai  vu  quelquefois 

gies  de  cette  espèce  ,  à  moins  qu'on  »  en  la  compagnie  du  baron  de  Ro- 

ne  les  appuie  sur  des  argumens  cer-  »  quefeuil(  un  autre  courage  des  plus 

tains.   U  n'était  pas  impossible  que  »  généreux  du  monde)  et  cbez  la  feue 

Laugnac  prît  des  mesures  pour  sup-  »  reine  Marguerite ,  où  il  faisait  mer- 

planter  1  autre  ;  car  il  y  avait  peu  »  veilles  de  dis'puter  en  philosophie , 

d'honnêtes  gens  en  ce  temps-là ,  soit  »  et  faire   paraître  la   connaissance 

à  la  cour  ,  soit  dans  le  parti  de  la  li-  »  qu'il  avait  des  bonnes  lettres,  v 

eue  :  mais  la  pre'somption  est  toute       ,,  v  ^    ,    .      ^  « 

contre  du  Guast.  C'était  un  malhon-  p  ^^'^  ^''t      '*/'  ff"i'u-^-  '*  J?''fï''^'"'  ^« 

nete  homme ,  et  il  le  fit  voir  bieAitot  m.  71. 

après,  puisqu'il  voulut  livrer  à  la 

ligue  les  'prisonniers  dont  Henri  ïll         LOYER  (PlERRE  LE)  ,  conseiller 


profit.  Malheureux  prince .  ,                                    .     ,   , 

qui  était  oblige  de  récompenser  les  tait  un  des  plus  grands  hommes 

trahisons  les  plus  infâmes  de  ses  su-  de  son  siècle  (A) ,  et  tout  ensem- 

jet^.  Malheureux  siècles  !  où  l'assassi-  i^ip         jg_  nlus  grands  viç'n         *- 

nat,  le  panure,  la  déloyauté,  étaient  „    *     .  Ç         •      ti 

les  moyens  ordinaires  de  s'agrandir,  ^^s  que  1  on  vit  jamais.  Il  enten- 

Sièclé  pire  que  celui  de  fer ,  et  dont  dait    parfaitement    les    langues 

chacun  pouvait  dire  :  *  orientales  ;  mais  il  s'infatua  tel- 

Nunc  alas  agitur,  pejoraque  sfcidaferri  lemeut  d'ctymolOffîeS  amÇnéeS  dc 

Temponbus ^  tiuorum  sceUn  non  iiwenil ipsa  i,,    ,,                       >•!                   j-        •  •%• 

Nomen ^elànuUopotuUnaiura  métallo  (^g),  1  UebreU  ,  qu  il  Se  rendit  FldlCUle 

(G)  Je  ne  sais  si  les  Laugnacs  qui  (B).  Il  prétendait  aussi  trouver 

furent  tués  en  duel descendaient  dans  Homère  tOut  ce  qu'il  voulait 

de  celui-ci.  ]  D'Audiguier  l'assure  :  il  ^Qy   jj        ^^ouva  le  village  de  sa 

avait  OUI  raconter  que  1  un  de  ceux  •         "^        .                        ^ 

qui  se  battirent  pour  le  baron  de  Bi-  naissance ,  et  son  propre  nom  ;  et 

ron,  demeura  le  dernier  à  uainciv,  et  de  peur  qu'on  ne  l'aCCUsât  de  se 
ayant  porté  finalement  par  terre  son  van  ter  d'une  connaissance  extra- 
ennemi, lui  donna  plusieurs  coups  ordinaire,  il  déclara  que  c'était 

a  epeesans  le  pouuoiraé/iéuerdetuer,  '                          1               «** 

telUment  qu'il  fut  contraint  de  le  lais-  ^^^  ^^          Remamues  sur  la  Vie  d'Av- 

ser  en  vie ,  voyant  ses  compagnons  rault ,  pag,  168. 

s'en  aller,  après  avoir  demeuré  néan-  -  c'est  Ménage  qui  donne  la  date  de  i54o  , 

moins  longuement  tout  seul  à  cheval  et  cependant  il   dit  que  Loyer  mourut  en 

pour  le  voir  mourir  (3o).   «Si   c'est  l634,  à  quatre-vingt  quatre   ans.   Leclerc 

»)   Loignac,  COntinue-t-il,  il  en  a  été  croit  qu'U  faut  lire  «    à  quatre-vingt-qua- 

puni   en  ses  successeurs  :   car  les  i®*^*®  *°*  •  ;  et  il  donne  pour  preuve  que  le 


derniers  Loignacs ,  père  et  fils,  ont  Lo;^er  fréquentait  le  Weau  dès  1570,  et 

'.  .  .           n    ^    A     '           J      1  J         •  quil   fit  imprimer  en  i572  une   idylle  et 

ete  tous  deux  tues  en  duel  depuis  ^^.j         ,^£.,3    i^ces  couLne'es  aui  jeux 

quatre  ou  cinq  ans  :1  un  en  Rouei-  floraux.  La  date  de  i55o ,  proposée  pour 

(>ft)  Juven.l .  Mt.  Xm  ,  v/.  a8.  *^^^^«  ^«  ^a  naissance  de  le  Loyer ,  dans  la 

(3o}  D'Audiguier ,  de  rUsago  dei  Duels,  pi»^.  remarque  critique  ci  -  après  ,    paraît    une 

H^^-      ^  meilleure  rectification. 

ê  ** 


3o2  LOYER. 

la  grâce  de  Dieu  qui  opérait  dans  pédantesque.  Le  caractère  d'es- 

soa  esprit  tous  ces  merveilleux  prit  qui  fait  d'abord  badiner  et 

effets.  Ou  voit  dans  sou  livre  des  folâtrer  avec  les  muses ,  sert  de 

Spectres  une  lecture  prodigieuse;  ^emede  ordinairement  contre  le? 

mais  quelque  savant  qu'il  Put ,  et  mauvais  effets  d'une  application 

cela  avec  un  si  grand  mélange  de  trop  forte  à  étudier.  II  répand  h 

folie ,  il  k  été  entièrement  incon-  la  politesse  sur  l'érudition  qu? 

nu  à  Yossius  et  à  Colomiés  (D).  l'on  acquiert,  quelque  proMt 

Ce  dernier  ne  l'a  point  mis  dans  qu'elle  soit ,  et  il  empêche  qu'une 

sa  Gallia  Orientalis»  Pierre  le  grande  et  vaste  lecture  n'étouô' 

Loyer  mourut  à  Angers  ,   l'an  et  n'accable  de  son  poids  la  vîts- 

1634  >  âgé  de  qualre-vingt-qua-  cité  et  la  raison  naturelle.  Noire 

tre  ans  (*).  le   Loyer   fut    une  exception  a 

Gabriel  Naudé  ,  lui  rendant  cette  règle  générale.  Il  gâta  par 

justice  à  l'égard  de  la  lecture  et  ses  études  le  bon  fonds  d*espnt 

du  savoir,  se  moque  bien  ouver-  que  la  nature  lui  avait  donné: 

tement  de  ses  prétentions  tou-  si  le  grec  lui  ébranla  le  cerveau, 

chaniOrphée  ^  leplus grand sor^  l'hébreu  acheva  de  le  perdre. 
cier  qui  ait  jamais  vécu ,  disait- 
il ,  et  le  plus  grand  nécromant  ^       (A)  C*  était  un  des  plus  savm 

demies  écrits  n'étaiem  farcis  tT^iJ^'^'r^V"^^^^ 

que  des  louanges  des  diabLes^  grœcè  et  taStè,7iebraicè,  ambiant: 

comme  de  Jupiter  Alastor,  dé--  chaldaicè  doctissimus ,  sed  jum  « 

mon  vengeur  et  exterminateur,  quo  uersahatur plané  ignams  (i]  A) 

Voyez  le  chapitre  IX  de  l'Apolo-  ?  beaucoup  de  gens  de  ce  caractm: 

.  •'  ,  r,  *       f  ils  n  Ignorent  non  aue  ce  qu  us  01 

me  des  grands  hommes  accuses  yraient  le  mimx  savoir.  Un  cod>«/ 

de  magie.   Voyez  aussi  le  Che-  1er  comme  lui  devait  entendre  la  ji- 

vraeana  ,  à  la  page  3o  de  la  II'.  risprudence,  et  n'avait  que  faire  w 

.•       '  ^^  dcrht^breu  ni  de  l'arabe  ,cepeD<faD( 

'    X.  •'     1  !•  '  j     j*  1  il  ne  savait  rien  en  droit,  et  il  ej^i' 

J'ai  oublie  de  dire  que  les  vers  profond  dans  les  langues  orientai 

qu'il  composa  dans  sa  jeunesse  ne  Continuons  d'entendre  les  e'Jogcs  qi"; 

présaf;eaient  point  qu'il  serait  un  M.  Ménage  lui  a  donnés  (a).  Ai^rt- 

four  ce  qu'il  devint.  Ils  ne  le  me-  ^J'^f  ^  ***  »"«^«*'  ^^"^L^Ccm 

I         r    ^       •    ^  j     1     j     *•     '     j  ^tait  un  erand  personnage,  t.''"" 

naçaient  ttomt  de  la  destinée  de  „„  j^,  hommes  du  monde  qui  ami 

Postel  et  de  Cahier,  doctes  et  fols  le  plus  lu,  comme  le  témoignent  st* 

(b).  Ils  étaient  remplis  de  vivaci-  ouvrages ,  ses  Colonies,  ses  '^P^l^t 

1'       *j       ^^«:iUco»c    Af /l'i'nvon  sa  Paraphrase  sur  le  Ma gnipcai'i^ 

te ,  et  de  gentillesses ,  et  d  mven-  ^^^.^  ^J^^  ^^^^  ^  ^^^^^^  ^^^^ji , 

tions  ingénieuses  et  gaillardes  ^H.;,  écrit  d^s  vers  grecs ,  latins  et  fra«- 

et  par-là  on  devait  conjecturer  çais.  Etudiant  en  droit  a  Toukmf^ 

que  s'il  s'enfonçait  dans  l'érudi-  d  remporta  aux  jeux  floraux  lef^ 

tion,  il  acquerrait  une  littérature  ^f  ^'^glantine  (3).  //  a  fait  me  fj^^ 

,.'     «^*i«»^* ****•' •*  ^  dte  en  uers  Jrancais ,  intitulée  la  '  . 

polie  et  assaisonnée  d  agremens ,  phëlococugie ,  sur  laquelle  Ro^'^^ 

et  non  pas  un  savoir  bourru  et  a  fait  ce  quatrain: 

(*)  Il  était  donc  ne  en  l55o  ,  et  non  pas         ^,)  Menag. ,  in  Vitâ  Pétri  MnAXi,  p^S-  **, 
en  1540,  comme  le  «lit  M.  Bayle.  Rem.  CRIT.         {^j  Remarqoes  lur  la  Vie  de  Pierrei/'** 

[Voyez  ma  noie  sur  le  texte.]  pag.  1 68.  ^   ^ 

ip)  Épitre  dédient,  de  la  Gonfession  ca-         (3)  Ce  Jut  l'an  1579  ,  a  ce  que  ii^^ 

tholique  de  Sancy.  dn  Maine  ,  pag,  4o3. 


LOYER.  3„3 

^vr^ri^tsrr^wr  "  r°^""  .*f  ""=?•  ^«»'  ^/»»  <^»  co. 

Ou  les  coeiu  puissent  voler  :  wlonies     Idumeanes.     ^pres    cette 

Pour  eux  trop  petite  est  la  terre.  »  grande  prophétie  qu'on  me  àet^j'a 

Voyez  la   Croix  du  Maine   et   du  ''  îl"^^'  Aomére  ^ient  a  dire  ce  i^ers. 

Verdier  Vau-Privas  dans  leurs  Biblio-  "  ^  ^  ^^riesse  ,  en  parlant ,  à  Ulysse, 

théques  Françaises.  «.  2àv  f  St/^«  t«  Ï;^»  ^ctxh   yipctu 

(U)  7/  *  injatua  tellement  d  etyn^o^  eixxa.  «xmacç. 

loi^ies    amenées  de   l'hébreu  qu'il  se  t?»                              ,.    „ 

i^Ttdit  ridicule.]  «  Dans  ses  livres  des  ''  ft  personne,  ce  dul  ombre  d'An- 

»   Colonies  Iduraëanes  (4) il  fait  ''  f'^^^^f  son  fis  d  Ulysse,  n'a  en- 

«   venir   de  la  langue  hébraïque  ou  "*  '^^''^  l''''  ^°3^®^  '  ^}  toutefois  bien 

»   chaldaïque,  non-seulement  les  noms  "  ^?P°^^  *  ^'  ^^  ^"'  *  ensuit,  qui  tou- 

»    des  Tilles  de  France,  mais  ceux  des  "  ""''^  ''''  ''"^'^  ff'^'  ^"^  «o"«  <^«  ^o«^ 

^>    villages   d'Anjou,    des  hameaux  ,  ''  '^''^  y '''''^^  X  ^'^ez  entièrement , 

»    des   maisons,   des  bordages  ,  des  ^  nirpoç  A«,>of , 'AviT^vx^oç,  T^^oç 

»   pièces  de  terre ,  des  morceaux  de  *  Tx«/«. 

»    pre.  Je  A'rai  donc  premièrement 

3>    dit-il  à  la  page  mn,  que  le  uillag 

»   d'JJuillé  (c^estle  lieu  de  sa  nais 

»>   sance)  ej«  rf'Ahalë  om  Oholë  d'É-  '*  'IT  P/"*  «T  moins  :  concédant  a  qui 

»   ^ecA/ei ,    qui  est  Ada   om    Gada  ,  ^  ^*''^'^,  '^'«^  /«''^   ^'ewajr.    Cc/^ï 

»    /èmme  d'Ésaû,  et  mère  d'Ëlîphaz.  '*  J  *W'^  «  ceux  qui  me  liront  pour 

:»    Près   d'HuUlé,   et  a   demi -mille  ''  iout  garentage  :  combien  que  je  ne 

»  sur  la  riwière  de  Loir,   se  t^oit  en  '*  ^^^^  ^^^^  garentir  ce  qui  est  notoi- 

»  un  coteau  un  petit  hameau  de  mai-  *  ^"^ent  nuen  dans  Homère.  Il  n'y 

»  sons,  appelé  Bassetas,  que  je  dé-  ^  ^  pomt  de  sattisdation  que  d'une 

»  r/Ve  c?cBassemath  et  de  Bassemtis  ,  **  ^^*^  ^^^  ^^^^  sienne,  ou  doublée 

»  autre  femme  d'Esau,  et  mère  de  '*  ««*«'«  sienne.  Et  Homère  m' attrl" 

M  Raguel,  aïeule  de  Jémhh  ,  et  bis-  "  ^".^  ^^  ^^'•*'»  ?/*''    ce  faisant,  est 

w  flieu/e  </e  Job  (5).  »  M.   Ménage,  **  ^'^'^  ^'  ^^'^  rf«M«rc.  jê^  quelque 

ayant  rapporte  trois  ou  quatre  autres  "  J^Çon  .çr^  on  tourne  le  uers  d'Ho- 

exemples  de   même  force  ,   ajoute  :  ^  ^^re ,  il  sera  toujours  mien  :  et  le 

Tout  le  Hure  est  rempli  de  semblables  ''  P^f  yendiquer  pour  mien.  Il  y  a 

ohsen^ations  ;  ce  qui  me  fait  dire  haï-  ^  ''^^  lettres  qui  restent  de  tout  ce 

diment  que  nous  n' auons pas  fait  une  ^*  ^fP  '    ^"  ^^  pourrait  à  l'aventure 

grande  perte  dans  la  perle  de  dix  ou  ^  ^^^  superflues ,  et  ne  le  seraient 

douze  uolumes  d'autres  Hures  de  co-  ^*  pourtant.  Ce  sont  les  lettres  numé^ 

lonies  du  même  auteur  (6).  Je  ne  sais  '*  ''^^^*  grecques  àect,  X,  k,  qui  dé- 

si  M.  Bochart  ne  souhaitait  pas  que  ^  notent  le  temps  que  serait  révélé  le 

la  perte  eût  etë  plus  générale.  ^  ^^^  5""  **'  P^^^  ^^  <!c  ^£rs  d'Ho- 

{C)  Il  prétendit  trouver  dans  Home-  l  ^fj^^^,^^  ^^^^^n  de  Christ  î6ao. 

re  tout  ce  quHl  voulait,]{'j)  «  Ce  Pierre  ^,SJT?^f?'^  '^  ^  ""  '"''''''  **^^  ^« 

,,  le  Loyer  trouvait  di  même  toutes  ^"Z'^^"  '.  ^^  ^«  ^f  ^  ^ssez  parlé 

,)  choses  dans  Homère.  Il  y  a  trouvé  ^^  ''^  T'  '^  ^««^^'/•-  Ç'^eje  ne 

),  dans  un  seul  vers ,  son  nom  de  bap-  '*  ^PP^"^^  Point  pour  gloire  que  j'en 

«  téme  ,  son  nom  de  famille  ,  le  nom  "  ^'P.^^J ^'^\  Pj^rce  que  je  ne  pou- 

.  du  village  où  il  avait  pris  nais-  ^  ^2"  f  î  ^V  'i"'^^^  ^"^  «Jl^"  «^'^' 

«  sance,  le  nom  de  la  province  où  est  ""  "^y^^Y  ^'''^'^  ^^^oy,  Ceciseï^ 

«  situé  ie  village  et  le  nom  du  royau-  ""  n7  davantage  pour  valider  mon 

.  me  où   est  sftuée  cette  province,  l  .%?.  f  ^'''^'''"1'  ^^^^^^^ons 

«  Dans  une  chose  aussi  peu  croyable  '   f^^^^/^'''*^  des  peuples,  qui  m'es- 

>.  qu'est  celle  dont  je  parle ,  (e  me  ''  ^'T  "'f^'^^f'-^^I'^^re  a  eu  beau 

.  sens  obligé   de   rapporter  ili  ^es  "^  ^'"^^'^  ^  ^^Sj^^  ^^  beaucoup  de  na- 

&                 l^xws:  11.1   se»  ,^  ^^^^^  ^^^   l'écorce  de  ses  fables; 

(4)  Imprimés  h  Paris  ,  Van  ,6ao .  in-go.  '*   **  ^^^7^^,  9^^'*^^  ««  devait  avoir  uk . 

(5)  Ménage,  Remarques  sur  la  Vie  de  Pierre  *  ^*   Siècles  a  uemr  qui  découvriroit 
Ayrauh,pfl/f.  i66,  167.  »  ce  qu  il  avoit pensé  si  bien  cacher. 

(6)  Là  même  ,  pag.  167. 

[:)  Là  mime ,  pa^.  167.  (*)  Fers  i83  de  tOdjss/e  A. 


3o4  LOYER. 

H  Je  ne  me  wante point  pour  cela  sça-  mes  estudes  en  droit ,  composé  ans 
»  t/oirplus  que  les  autres.  Mais  qui  heures  de  loisir  quelques  ceuvres  pot- 
»  vouara  impugner  la  grâce  de  Dieu  tiques  tissues  de  dit^ers  stile  et  argu- 
»  coopérante  en  moy  r  C'est  ce  qiCa  ment ,  ainsi  quil  me  uenoit  en  l'esprit, 
»  découvert  Homère ,  jusques  a  nom-  pour  me  recréer  après  mes  plus  gra- 
»  mer  le  petit  village  ou,  je  prendrois  ves  et  sérieuses  occupations  y  et  Us 
)»  trui  naissance ,  ajin  que  je  ne  me  mettant  ensemblement  en  un  assez 
»  glorifiasse  point  en  mon  imbécillaé  juste  volume  ,j' avois  délibéré  des  Ion 
»  et  bassesse  ,  ains  en  Dieu  qui  me  de  lés  dédier  à  feu  de  bonne  et  iUmin 
n  fait  ce  que  je  suis ,  et  qui  me  rend  mémoire,  monseigheitk  de  la  V±- 
»  assez  puissant  et  vigoureux  ,  en  ce  lette  vostre  père  j  amateur  des  bon- 
»  quUl  me  conforte  (8).  »  11  n'y  avait    nés  lettres  et  de  poésie  ,  et  le  lustre  et 


rien  à  retrancber  dans  ce  long  passa-    ornement  (  comme  chacun  sçait  )  non 


(g)  une  conjecture  qui  fait  foi  de  cette  Toutesfois  comme  la  mort  ,  ou  plus- 

iimorance.  Il  croit  que  Loerius  de  tost  le  malheur  commun ^  Veust  oste 

Spectris  a  été  dit  pour  Lavaterus,  de  ce  monde  (la)  lorsque  la  France 

(E)  Les  vers  qu'il  composa  dans  sa^  esperoit  plus  de  luy  d'ayde  et  de  se 

jeunesse étaient  remplis  de  vivaci-^  cours  ,  je  fus  destourné  de  mettre  mes 

l^ et  d'inventions  ingénieuses  et    œuvres  en  lumière ^insi  quelque 

f  aillardes. ']hes  pièces  qui  se  trouvent  temps  ,  j'allajr  supprimant  et  cachant 

ans  le  livre  intitulé  (lo)  :  les  OKu-  cequej'avois  composé  en  majeunesit^ 

vres  et  Mélanges  Poétiques  de  Pierre  et  n'avais  plus  volonté  de  l* exposer  à 

le  Loyer,  Angevin.  Ensemble  la  co-  la  veue  du  public  jusques  à  tant  que 

médie  Néphélococugie ,  ou  la  Nuée  venant  en  ceste  ville  de  Paris  ,  /?our 

DES  Cocos  ,  non  moins  docte  que  face-  pratiquer,  à  la  suitte  du  parlement, 

lieuse,  sont  celles-ci  :  les  Amours  de  les  lois  que  i'avois  apprises  aux  esco- 

Florc  l  quelques  odes  ^  quelques  idjrl-  les ,  j'ouy  le  récit  de  voz  vertuz ,  et 

les  •    premier   et_  second   Bocage  de  comme  ne  dégénérant  et  forlignant 

l'Art  d'aimer  5  Sonnets  Politiques  ou  en  rien  de  celles  de  vostre  père  ,  vom 

Meslanges  ;  le  Muet  Insensé,  comédie^  aimiez  les  bonnes  lettres  ,  et  par  sut 

la  comédie  Néphélococugie  ;  les  Fo-  tout  la  poésie ,  comme  un  gentil  et 

latries  et  Esbats  de  Jeunesse  :  il  y  a  honneste  passe-tems  ,  et  propre  a  la 

dan»   ce    recueil    quelques    poésies'  lecture    du  gentil -homme.     Ce  qui 

grecques  et  latines ,    mais  en  petit  m*enhardit  de  feuilleter  encores  par- 

nombre.  VElegia  f^irginis  vetulœ ,  my  mes  papiers ,  et  ramasser  avec  les 

au  feuillet  a5o,  est  fort  iolie.  L'au-  oeuvres  faites  en  Tholose ,  ce  que  j  ai 

teur  dédia  son  livre  à  M.  de  la  Va-  fait    depuis  ,  ensemble  de   limer  et 

lette  le  ieune  (11),  gentilhomme  or-  corriger  exactement  ce  qui  seroit  vi- 

dinaire  de  la  chambre  du  roi  :  l'épître  tieux  et  mal  ordonné  :  et  digérer  le 

dédicatoire  est  datée  de  Paris,  le  9  tout  en  bon  ordre  et  disposition ,  à  fn 

septembre  15^8 ,  et  nous  apprend  que  de  le  bailler  h  l' imprimeur ,  et  le  met- 

c'était  la  première  fois  que  l'auteur  tre  à  la  veue  de  tous  souz  ifostre  nom, 

faisait  imprimer  ses  poésies.  Ayant  duquel  estant  gardé  et   soustenu,il 

pieqadans  Tholose  a  la  poursuite  de  sera  désormais  hors  du  danger  des 

envieux  et  medisans  (i3). 

(8)  Confére%  avec  ceci  ce  que  Montaigne,  Je  ne  sais  comment  accorder  ccla , 

E»MÎ.  ,  /*.'.  ///,  chap.  X,  rapporte  d'un  con.  ^j  ^^,^^  j^  ç^^^^^   j^   j^^j^^    ^    ,^      ^j 

seiller  de  sa  connamaiwe.  ^es  paroles  ont  été  i       tt      n-        xr         r»    •           ^'  i     » 

appliqu/es  dans  les  Nouvelle,  de  la  République  aVCC     du    Verdier  Vau-Pnvas  ,     doot 
àt»  Lettres,  nov.  1686,  pag.  xaR6.  Voye» aussi 

Gonçalez  de  Salon ,  de  Duplici  viventium  lerrâ.  /v>^/./        t  9               ^              •        j  u 

(q)  Cestla  D\\\^.,pag.  m.  ^iq.  J\^)   ^'>'  »"  i5:3,  «ue  c«   monsueurdeU 

(?i;  Cesl  un  in-,a  de  âQfeuilfeU ,  qui  fut  f«''«'  mourut  :  vojre*  le  père  Anselme  ,  H.,  t 

acheJé  d  imprimer  à  Paris  .  ^our  Jean  Po^^y,  ^e.  grand,  Offic.er,     V^S-^^^ 

U  Tde  septembre  1678  :  on  a  mie  auùtre  1579.  (»3)  L?  Loyer,  épUre  dédicatoire  de  tes  0E«- 

Du  Verdier  asiure  que  le  Uvrefyt  imprimé  par  ▼'*»  poétiques. 

Jhel  VJngelier.                             ^  (i^)  La  Croix  do  Maine  ,  pag.  4o3;  et  aote* 

(tij  Oest  celui  qui  fut  due  d'Épemon.  qu'il  ignore  l'édition  de  l'an  iSjS, 


LOYER.  3o5 

Piin  assure  que   Pierre  le  Loyer  fit    portables  qu'elles  paraissent  aniour- 
imprimer  h    Paris,    tan   iS^ô,   un    d'hui ,  elles  ne  sont  que  du  miel  en 


ces  contenues  dans  le  recueil  dont  je  s'en  justifie  le  mieux  qu'il  peut  dans 
parle  ci-dessus,  ajoute  ces  mots  :  Il  sa  préface.  Il  dit  que  ses  amis  l'ont 
aidait  auparavant  mis  en  lumière  une  assuré  que  le  docte  et  beneuole  lec- 
pai^lie  aesdites  compositions ,  sous  le  teur  excuserait  aisément  quelques  pe- 
titre  de  Erotopegme  (  1 5)  ou  Passe-  tites  gentillesses  lasciues  meslées  ai^ec- 
f emp s  d'amour ,imp,  in-S°.  par ^ bel  ques  choses  sérieuses  et  doctes,  les- 
V  Angelier,  iS^ô  (16).  Si  ces  deux  quelles  autrement  ayant  uersé  aux 
bibliothécaires  né  se  trompent  point,  bons  Usures  tu  doibz  excuser ,  attendu 
Pierre  le  Loyer  fut  bien  harai,  ou  que  f  ai  imité  en  cecf  j^n  poète  grec  , 
plutôt  bien  impudent ,  puisau'il  osa  qui  a  traitté  peu  s'en  faut  pareil  ar- 
aire qu'il  avait  difTéré  jusqu  en  1678  gument  au  mien.  Le  grec  que  je  dis, 
la  publication  de   ses  poésies.  Pou-  c'est  Aristophane  comique  (ao). 

vait-il  bien  s'imaginer  que  M.  de  la        II  ayotie  que   Plutarque {au 

Valette  ,  amateur  de  la  poésie  ,  igno-  livre  de  la  comparaison   de  Ménan- 

rerait  l'édition  de  l'an  1576?  Du  Ver-  dre  et  d* Aristophane)  a  comparé  les 

dier  Vau-Privas  a  inséré  dans  son  ou-  comédies  de  ce  dernier  aux  amours 


quatrains  du  Bocage 

mer  ,  et  divers  morceaux  de  la  Nuée  phane ,  il  continue  de  cette  manière 

cl«s  Cocus.   Ces   morceaux   sont-  des  (21)  :    Que  si  quelques  Catons  vou- 

por traits  où  le  caractère  de  plusieurs  loient  censurer  mon  livre  pour  estre 

sortes  de  personnes  est  représenté  sa-  lascif,  je  leurdiray  ce  qui  fut  dit  a  Ca- 

tîriquement.  Je  suis  surpris  qu'il  n'ait  ton  quièstoitallé  voirla  celehrationde 


ou  une  version  des  vers  latinsquej'ai  (  23  )  ?   Aussi  vous,   Catons,  voulez 

citiî's  dans  l'articlq  de  Lycurgue  (18).  lire  mon  livre  afin  de  le  reprendre, 

Épigramme  d'une  dame  infortunée  Ne' le  lisez  ,  ainsi  ne  vous  fera- il 

cx\  époux  :  point  de  mal  au  cerveau;  et  si  vous  le 

En  mes  bas  ans  favofs  en  mariage  Usez ,  ne  le  reprenez  point ,  ains  plw 

Un  homme  meur  et  d'ans  et  de  courage  ;  tOSt  excUSez  la  licence  qui  estoit  per- 

Et  maintenant  que  j'ay  mon  âge  meur ,  ^^-^^  g„  /^  ^j-^^y/g  comédie  de  se  railler 

.l'ajr  un  enfant  tout  mollasse  et  sans  cœur.  ,.                     ,         . 

L'autre pressoit  mon  corps  trop  jeune  et  ^t  se  gaudir  assez  lascivement;  et  si 

tendre^  j^enuse,   estimez   que  c'est  avecques 

Qui  ne  pouvoit  le  ioug  encore  prendre;  „^o„    patron    Aristophane.      Jacoit 

Et  eestiiY-cr .  lorsque  forte  te  suis.  ^    ,        *         -,         •^'•j-^#                     ' 

Sans  me  toucher  Rendort  toutes  les  nuictfy  7"  ^^^  '«^^  laSClvetej  ai  tel  respect  que 


prononce  pour  esmouvoir  risée  aux 

Il  y  a  des  grossièretés  dans  le  pas-  spectateurs ,  ains  je  les  figure  par  cir- 

sage  que  du  Verdier  a  tiré  de  la  Ne-  conlocutions  et  patvllès  ambiguës  et 

phélococugie  5  mais  quelque  insup-  h  deux  ententes ,  observant  partout  ce 

^        „                         ^        .    .  que  les   Grecs  appellent  VûtTroy  ,   et 
^i5)  Faute  a  impression  pour  £rotopegn>e. 

(,6;   Du  Verdier  ,    BibUoihéqoc   française,  ^„)  l^  Loyer ,  Œuvres  poéUqnes  ,  fol.  163. 

C17)  rare»  sa  Bjbbothéqae  française,  pag.  („)  yoyet ,  tom.  VI ,  pag.  491,  la  remarque 

10 18  et  suw.    •  (B)  du  premier  article  Floka,  citation  (g).   ' 

(18)  VojeM  dans  la  remarque  (G)  de  l'article  (a3)  f^oy« ,  dans  la  remarque  (A)  ,  fpx  vers 

Ae  Ltcvrobi  ,  le  législateur  j  dans  ce  volume ,  de  Ronsard,  ils  sont  awdevant  des  OEuvres 

jfog.  ai8  ,  le  passage  de  la  Suite  du  Ménagiana.  poétiques  de  Pierre  le  Loyer ,  ai'«c  plusieurs  au- 

(19)  Le  Loyer  ,  OEnvres  poétiques , /oj/o  lai  très  que  les  amis  de  l'auteur  composèrent  à  sa, 

vrrso.  louange. 

TOME    IX.  20 


3o8  LOYOLA. 

foule  prodigieuse  d'audileurs.  Il   (K) ,  soit  en  faveur  des  orpLelinî 
se  souvint  des  affaires  que  ses   II  se  vit  exposé  aux  plus  nlriellïf^ 
compagnons  lui  avaient  recom-   médisances  (L)  ;  ce  quineTein- 
mandées  ,  après  quoi  il  passa  par   pécha  point  de  travailler  à  Iol; 
mer  à  Gênes  ,  et  s'en  alla  à  Ve-   ce  qui  pouvait  servir  à  la  gloip 
nise,  où  ils  le  rejoignirent ,  le  8   et  à  rafTermissement  de  sonoî- 
de  janvier  i537  {J),  En  les  al-   drç.  Il  y  eut  des  personnes  il* 
tendant  il  ne  se  tint  pas  oisif  :  il   l'autre  sexe  qui  voulurent  se  sou- 
gagna  des  âmes  ,  et  il  fit  connais-  mettre  à  sa  discipline  (M);  maii 
sance  avec  Jean-Pierre  CarafTa   la  peine  que  la  direction  de  troi) 
(II) ,  qui  a  été  pape.  Comme  ils   femmes   lui   avait  donnée,  W 
s'étaient  engagés    par    vœu   au   bligea  à  délivrer  pour  toujonri 
voyage  de  Jérusalem  ,  ils  se  pré-   de  cette  fatigue  sa  société.  Arat 
parèrent  à  cette  course  ;  mais  ils   fait  confirmer  son  ordre  par  le 
Voulurent  avant  toutes  choses  sa-  pape  Jules    III,   l'an  i55o,  il 
luer  le  pape  ,  obtenir  sa  bénédic-   voulut  se  démettre  de  son  gêne- 
tion  et  sa  permission.  Ils  allèrent    ralatj  mais  les  jésuites  n'jwc- 
donc  à  Rome  ,  et  y  obtinrent  ce   lurent  point  acquiescer.  Il  garda 
qu'ilssouhaitaient.  Etant  retour-   donc  cette  charge  jusquesà» 
nés  à  Venise  pour  s'y  embarquer,    mort,  c'est-à-dire  jusques  au 
ils  n'en  trouvèrent  aucune  occa-   dernier  de  juillet  1 556  {g).  L'an- 
sion  :  la  guerre  qu'on  avait  avec   teur  que  je  cite  ayant  reconns 
la  Porte  fit  cesser  entièrement  le   de   bonne  foi  ,    que  son  sain! 
transport  des  pèlerins.  Là-dessus ,    Ignace  n'avait  pas  eu  le  don  Jf' 
pour  n'être  pas  sans  rien  faire  ,   miracles ,  et  ayant  même  pre- 
ils  résolurent  de  se  répandre  dans   venu  les  objections  qu'on  pou- 
les villes  des  Vénitiens.  Ils  y  prê-   vait  craindre  de  ce  c6té-Iâ,  lu- 
chèrent  dans   les  rues,  et  puis   averti  sans  doute  qu'il  s'était  trop 
ils  allèrent  dans  les  villes  d'aca-   avancé,  et  qu'il  n'était  pas  Jna 
demie  pour  gagner  des  écoliers  ,   prudence  de  faire  de  tels  aveux 
et  enfin  ils  retournèrent  à  Rome,    devant  le  public.  Quoi  qu'il  f^ 
Ce  fut  là  qu'Ignace  forma  le  plan   soit,  il  se  rétracta  dansunnou* 
d'une  nouvelle  société ,  que  le   veau  livre ,  et  raconta  je  ne  ^^^ 
pape   Paul   III   confirma  ,  l'an   combien  de  miracles  du  ^oco^- 
1 540  ,  avec  quelques  limitations,    teur  de  son  ordre  (N)»  ^^  ^'' 
et  l'an   i543,  sans  limitations,    allé  jusques  à  prétendre  gu^D-'' 
Ignace  fut  créé  général  de  ce   bouche   les    paroles  de  ^w^ 
nouvel  ordre,  l'an   i54i.  Il  se   avaient  la  vertu   de  consterner 
tint  à  Rome  pendan t  que  ses  com-   les  démons ,  et  de  les  contrainai* 
pagnons  se  répandaient  par  tou-    à  crier  merci  (0).  Vous  trouverez 
te  la  terre  ,  et  s'occupa  à  diverses   dans  Moréri,  que  le  fafcP^^' 
choses,  soit  pour  la  conversion   béatifia  Ignace  ,  l'an  lôogft»^ 
des  juifs  (I) ,  soit  pour  la  conver-   que  Grégoire  XV  le  mit  aucaU- 
sion  des  femmes  de  mauvaise  vie  , 

(g)  Tiré  de  la  Vie  d'Ignace  àe  Ur>^^ 
(/)  Ils  étaient  partis  de  Paris  le  5  de  no-    composée  par  RiLadëneira. 
pcmbre   i536*,  et  n* avaient  pas  attendu   le        (h)  Et  non  pas  Tan  \6o5  ^  comme  l 
terme  dont  ils  étaient  cont^enus,  •        Sotuel ,  Bibl.  societ.  Jesu ,  pag-  *• 


LOYOLA.  309 

ogue  des  saints,  l'an  1622.  In-  nés  qui  étaient  nées  avant  eux, 
locent  X  et  Clément  IX  ont  aug-  et  qui  exposent  les  souverains  à 
nenté  les  honneurs  de  ce»iiou-  de  continuelles  révolutions  (S) , 
reau  saint  (P).  Mais  ,  quelque  les  protestans  au  carnage ,  et  la 
hose  qu'on  fasse  pour  lui ,  il  n'y  morale  chrétienne  au  plus  dé- 
Lura  rien  de  plus  surprenant  à  plorable  relâchement  que  l'on 
lire  sur  son  sujet ,  que  la  puis-  puisse  appréhender  (T).  Pour  re- 
ance  prodigieuse  que  son  ordre  venir  à  Loyola  ,  je  dois  dire  que 
'est  acquise  en  si  peu  d'années  ,  la  maison  où  il  naquit  s'appelle 
lans  le  vieux  monde  et  dans  le  présentement  la  Santa  Casa^  et 
rLouveau  ,  malgré  les  fortes  op-  que  la  reine  douairière  d'Espagne 
positions,  de  ses  adversaires.  Je  en  a  fait  cession  aux  jésuites  (V); 
ne  pense  pas  que  jamais  aucune  et  qu'on  prononça  trois  sermons 
Communauté  ait  eu  autant  d'en-  sur  sa  béatification ,  qui  furent 
nemis  et  au  dehors  et  au  dedans,  très-fortement  censurés  par  la 
que  les  jésuites  en  ont  eu  ,  et  en  Sorbonne  (X)  ,  et  qui  redoublè- 
ont  encore  :  cependant  leur  au-  rent  saps  doute  le  chagrin  d'É- 
torité ,  qui  est  montée  si  promp*  tienne  Pasquier  (Y).  Il  s'éleva 
tement  à  un  si  haut  point ,  sem-^  quelques  differens  en  France 
ble  plutôt  croître  tous  les  jours  touchant  le  jour  de  sa  fête  (Z) , 
que  diminuer.  Les  seuls  livres  après  que  le  pape  Urbain  VIII 
qu'on  a  publiés  contre  eux  for-  eut  publié  la  bulle  de  sa  canoui- 
meraient  une  nombreuse  biblio-  sation. 

tliéque.  Ils  peuvent  dire  que  bien       Sa  Vie  a  été  publiée  par  près 

des    gens    les    condamnent   par  de  vingt  écrivains  :  l'un  d'eux  se 

prévention  (Q)  ;  et  ils  ne  man-  nomme  Jean-Eusèbe  de  Niérem- 

quent  pas  de  s'en  prévaloir  ,  afin  berg.    Son  ouvrage  fut  censuré 

que,  sans  prendre  la  peine  de  ré-  rudement,   si  l'on  en  croit  le 

pondre  aux  plumes  qui  les  mal-  père  Baron  (AA.).  Il  n'est  pas  né- 

traitent ,  ils  aient  un  lieu  com-  cessaire  que  j'ajoute  que  le  jésui- 

mun  général  qui  affaiblisse  les  ac-  te  Bouhours  est  l'un  des  histo- 

cusations  (R).  Mais  il  est  certain  riens  de  son  patriarche  :  c'est  un 

qu'il  y  a  des  gens  qui ,  sans  pa-  fait  assez  connu.  Ce  que  Grotius 

raître  préoccupés  ,  soutiennent  a  dit  de  Loyola  et  des  jésuites  , 

que  plusieurs  choses  ont  rendu  n'est  pas  le  moins  bel  endroit  de 

justement  odieuse  cette  société,  son  Histoire  {i).  Ses  expressions 

On  n'acquiert  pas  une  si  grande  sont  choisies ,  graves,  nobles  :  ce 

puissance ,  disent-ils ,  et  on  ne  la  sont   des   traits    bien  marqués. 

conserve  pas  si  long-temps  ,  sans  On  n'y  trouve  rien  qui  ressente 

le   secours  d'une  politique  hu-  l'invective  :  tout  y  sent  une  âme 

maine  très-raffinée.  Or  n'est-ce  qui  possède  sotf  sang  froid,  et  qui 

point  l'encyclopédie  de  la  mau-  sait  tenir  la  balance  en  équilibré. 

vaise  morale  quant  aux  péchés  Mais  plus  il  se  montre  exempt  de 

spirituels?  D'ailleurs  ,  ce  sont  les  haine  et  de  partialité  ,  plus  est-il 

jésuites  qui  ont  poussé  le  plus  capable  de  persuader  une  chose 

ardemment  et  le  plus  loin  les       >..  ^    ..      „. ,       ...   .,,         ^  .--^ 

conséquences  de  plusieurs  doctri-  ci  seq. 


3o6  LOYOLil. 

scachanlhien  a  quelles  personnes)' ac-   \\  donna  des  preuves  d'un  granij 
commode  mes  paroUes,  courace  au  siéffe  de  Pampelonne 

Ces  excuses  n'empêchent  pas  qu  on  r  .  ^y  -i  ri.  *  i_i  '  j» 
ne  le  doive  blâmer  d'avoir  suivi  jus-  W  >  «^  ^^  7  ^^^^  même  blesse  d  un 
qu'à  l'excès  la  coutume  de  son  temps,  coup  de  canon  qui  lui  fracassala 
Sa  comédie,  qui  est  pleine  d'inven-  jambe  droite.  Pendant  qu'il  gué- 
tion ,  et  assaisonnëe  de  beaucoup  d'es-  hissait  de  cette  blessure,  il  forma 
Drit  et  de  sel  (la)  >  serait  sans  doute  i  ^  i  »•  j 
meilleure ,  si  elle  était  moins  chargée  ^^  résolu  ion  de  renoncer  aux  va- 
de  paroles  sales,  et  si  toutes  les  des-  nites  de  m  terre  ,  et  d  aller  à  Je^ 
criptions  on  tous  les  portraits  ressem-  rusalem  ,  "  et  puis  de  mener  un 
blaient  à  celui-ci,  où  rien  ne  révolte  g^^re  de  vie  foré  distingué.  De 

qu'il  fut  guéri  y  il  prit  le  chemin 
de  Notre-Dame  deMonserratfi  ; 
et  lorsqu'il  y  fut  arrivé ,  il  fit 
appendre  ses  armes  sur  Tautel 
de  la  Sainte  Vierge ,  et  se  consa- 
cra à  son  service  la  nuit  du  24  de 
mars  i522.  Il  imita  autant  qu'il 

Ï>ut  les  lois  de  Fancienne  cbeva- 
erie  (c)  (A) ,  en  se  rangeant  sous 
les  étendards  de  cette  milice  spi- 
rituelle. Il  partit  ayant  le  jour, 
et  s'habilla  en  pèlerin ,  et  s'ea 
alla  à  Manrésa,  oti  il  séjourna 
environ  un  an  parmi  les  paarres 
de  l'hôpital ,  et  dans  toutes  sor- 
tes de  macérations.  Ce  fut  làquil 
écrivit  son  livre  des  Exercices  spi- 
rituels (B).  S'étant  embarqué  à 
Barcelone  pour   son  voyage  de 
Tïotez  que  presque  dans  toutes  les  Jérusalem ,  il  arriva  à  Caïëte  dans 
poésies  de  le  Loyer  il  y  a  beaucoup  cJnq  joy^s     et  ne  voulut  point 
d'ordures.  Il  avait  une  sœur  qui  fit  un  ^     ■t''  ^  .         •  ^^««s 

quatrain  de  fort  bon  sens ,  2t  qu'il  a  continuer  son  entreprise  ^m 
misa  la  tête  de  ses  œuvres  poétiques  :  avoir  reçu  la  bénédiction  du  pa- 
pe. Il  vint  à  Rome  (d),  à'on, 
après  avoir  fait  la  révérence  à 
Hadrien  VJ,  il  s'en  alla  à  Yeajse. 
Il  s'y  embarqua  le  i4  cle  juillet 


les  chastes  oreilles  : 

Ze  cruel  Mars  esmouvanl  les  courages 
ytux  fiers  combats  ^  aux  meurtres ,  aux  eaf 

nages  , 
Parmj  la  plaine  eniaseoit  à  monceaux 
Les  corps  humains ,  paslures  des  eorbeaux, 
Batoit  lesforl%f  demanteloit  les  villes^ 
Ou  let  renaoii  esclaves  et  servilles 
Dessout  les  lois  des  fortes  garnisons^ 

£'ui  i'emparoient  des  plus  riches  maisons  , 
es  butinoienl  et  en  J'ai toienl  partage 
Comme  du  bien  de  leur  oropre  héritage  , 
Guerres^  combats ^ procès  mal^intentet ^ 
Contentions  ^fraudes  ,  imviete* , 
L'ambition ,  torgueuil  et  l  avarice 
De  l'homme  estaient  Vordinaire  exercice  : 
On  ne  voioit  plus  régner  la  vertu , 
Dessus  dessoub»  tout  estait  ahatu. 
Et  Vaction  des  hommes  déréglée 
D'aucun  esgard  ne  se  voioit  réglée  ^ 
Qui  la  vertu ,  qui  le  vice  servait ^ 
Otù  tous  les  deux  en  même  temps  suivait , 
Chose  incroyable  ,  et  ensemble  de  vifie 
Et  de  vertu  s*armoit  en  sa  malice  , 
"Bref^  un  chacun  selon  sa  passion^ 
Begloii  son  ame  et  son  affection  , 
Sans  autrement  se  soucier  de  suivre 
Le  beau  chemin  qui  conduit  à  bien  vivre  « 
S'il  ne  voioit  que  son  profil  y  feust 
Et  que  beaucoup  de  gain  il  en  receust  (a5). 


^1  »o%  amours  sont  du  tout  vrayes , 
yous  estes  malheureux  vray^ment; 
Mais  si  elles  sont  pures  bayes , 
Que  sert  feindre  tant  de  tourment  ? 


(-*4)  l'C  Loyer,  OEnvrei  poétiques ,^Zio  aaa. 

(:%S)Ihidem.  ^^^  ^^  lesiégeque  les  Français  y  nùrfj 

Trwv/^T  4    ,t                     \     r      3  rani52i^elauifutsuitfidelareddUwndi 

LOYOLA  (JGWÀCE  de)  ,  fonda-  la place. 

teur    des    jésuites  ,     naquit    Tan  {b)  En  Catalogne ,  à  une  journée  de  Bar- 

1491,  dans  la  province  de  Gui-  ''''l^'cumautem  m  pro/anis  Ubris  kgisid 

puSCOa  en  Espagne.  Il  fut  élevé  à  mitm  quo  nwi  milites  oUm  inaugurahan- 

fa   cour   de    Ferdinand    et    d'Isa-  ^r ,  ut  cjiis  ritus  imaginem  quamdamsr 

J  a   cour   oe    1  ermnana    ei    a  15a  ritualiterin  serepr^sentaret,  novis  contra 

belle  'y  et  des  que  son  âge  lui  per-  dlabolum  aimis  acdnctus,  etc.  Ribadenwra, 

mit  de  porter  les  armes ,  il  cher-  '»  Vitâ  ignatii  Uh  /,  cap.  /^^/''^f;*, 

^       .      *            .            ,            ' .         ,  (<i)  Il  y  arriva  le  jour  de  Pâques  Jlflirtf 

cha  les  occasions  de  se  signaler.  1523. 


LOYOLA.  3o7 

i  523 ,  et  arriva  à  Joppé  le  der*   berté  qu'aux  conditions  de  Com- 
lier  d'août ,  et  à  Jérusalem  le  4   plute.  Ce  fut  alors  qu'il  résolut 
le  septembre  de  la  même  année,    d'aller  à  Paris.  11  y  arriva  au 
!Vyant  satisfait  en  ce  pays-là  sa   commencement  de  février  1628, 
lévote  curiosité ,  il  s'en  revint  à  avec  une  ferme  résolution  de  bien 
Venise  ,  d'oii  il  fut  s'embarquer   étudier  ;  mais  la  misère  oii  il  se 
à  Gènes ,  pour  retourner  à  Bar-   trouva  réduit ,   qui  l'obligea   à 
celone ,  oii  il  s'arrêta ,  comme   mendier  par  les  rues ,  et  '  à  se 
à  un  lieu  trës-coznmode  au  des-  mettre  dans  l'hôpital  Saint- Jac- 
sein  qu'il  avait  d'étudier  la  langue   ques  ,  traversa  extrêmement  son 
latine.  Je  ne  parle  point  des  aven-  dessein.  Il  se  servit  de  plusieurs 
tures  miraculeuses  de  son  voyage   expédiens  pour  lever  tous  ces  ob- 
(C);  je  n'aurais  jamais  fait ,  si  je   stades  :  mais  à  mesure  qu'il  se 
voulais  copier  là-dessus  son  bis-   délivrait  d'une  fâcheuse  difBcul- 
torien.  Ilsemitaux  rudimensde   té,  iL  s'élevait   d'autres  embar- 
la    grammaire  ,   l'an    1 5^4  ;   et   ras  ;  parce  que  l'on  aperçut  que 
trouvant  que  la  lecture  d'un  li-   l'empressement    avec    lequel    il 
vre  d'Érasme  ralentissait  sa  dé-   exhortait  les  jeunes  gens  à  la  spi- 
votion  (D),  il  ne  voulut  plus  ouïr    ritualité ,  les  portait  à  une  ma- 
parler  de  cet  écrivain ,  et  s'atta-   nière  de  vie  très-particulière.  On 
cha  à   Thomas   à   Kempis.    Au   le  déféra  à  l'inquisiteur  de  la  foi; 
bout  de  deux  ans  on  jugea  qu'il    et  peu  s'en  fallut  qu'on  ne  lui 
avait  fait  assez  de  progrès  pour   donnât  le  fouet  au  collège    de 
être  admis  aux  leçons  de  philo-   Sainte-Barbe*  (F).  Tous  ces  em- 
sopbie  :  il  s'en  alla  donc  à  Com-   barras  n'empêchèrent  point  qu'il 
plute,  l'an  1 5a6.  Sa  vie  de  men-   ne  fît  son  cours  de  philosophie 
diant ,  son  équipage ,  et  celui  des   et  son  cours  de  théologie,  et  qu'il 
quatre  compagnons  qui  s'étaient   n'attirât  un  certain  nombre  de 
déjà  attaches  à  sa  fortune,  et  les   compagnons  qui  s'engagèrent  par 
instructions  qu'il  donnait  à  plu-   vœu  à  une  nouvelle  vie.  Ils  firent 
sieurs   personnes    qui   s'attrou-   cela  dans  l'église  de  Montmartre, 
paient  autour  de  lui ,  obligèrent   le  1 5  d'août  1 534  9  et  ils  renou- 
l'inquisition  à  examiner  ce  que   vêlèrent  deux  fois  de  suite  au 
c'était.   La  chose   alla  si  avant   même  lieu  ,  et  à  pareil  jour,  et 
qu'on  le  fit  mettre  en  prison  (E);    avec  les  mêmes  cérémonies,  leur 
aoii  il  ne  sortit  qu'à  condition    engagement.  D'abord  ils  n'étaient 
qu'il  s'abstiendrait  de  dogmati-  que  sept ,  en  y  comptant  Loyola 
ser  pendant  quatre  ans  (e).  Cette   même;  mais  enfin  ils  furent  dix. 
loi  ne  s'acconunodait  nullement   II  fut  arrêté  entre  eux  qu'Ignace 
à  son  dessein  :  ne  voulant  donc   retournerait  en  Espagne  pour  y 
pas  s'y  soumettre,  il  se  retira  à   régler  quelques  affaires ,  etqu'en- 
Salamanque ,  oii  il  continua  de  suite  il  s'en  irait  à  Venise  ,  et 
discourir  sur  des  matières  de  dé-  qu'ils  partiraient  de  Paris  le  25 
votion.  On  l'emprisonna  tout  de  de  janvier  i537  ,  pour  l'aller  re- 
nouveau ,  et  on  ne  le  mit  en  li-  joindre.  Il  s'en  alla  en  Espagne 
, ,  BM   ,  .   ,,...  T     .     1 JL    ,     l'an  i535  :  il  y  prêcha  la  repen- 

[f)  Ribaaencira,  m  Vila  Jgnat. ,   lib,  1,  _,  »     /•         •  ^ 

cap.  xii\  pag.  73.  tance  (G) ,  et  s  y  fit  suivre  par  une 


3i«  LOYOLA. 


Wn/Hicf  tik  <ie  itf  wvwtokre  ;  noû  o«&  r»^M9Î  ;  ans»  le  AwUfem.  ^li  < 

Af^twf  Co^Aam*.*.  \\  ^c^'ti  r^n'iin  hmut'  «r  le  les  j«t4<ixbe»  racontâxiit  :  iifiiii   âoiî 

À\e.ùi%  ^tutfKmft   ^^a^rt/ii    C'.f/«ro<  ,  Vils  «iisi^at  rrai  ?  Im^cnri smjtc  *paM^ 

f^.  le  frai  a/rt^irr  à*'%  fzerr.ie.tB  ipiri-  mn^io  iSSiejsm.itèraam  man/gOàKerxr^ztt 

ln^H  ffn'i  <vnt  f,nir''i  «orw  l«  non»  «il  imnffo  ,  j<ff/  rt  ioori&reTtf  >   yhantus 

M^me  J;rnace   le  lirre  rl*^  Conititn-  Canus  .  ra*7«.«  s?i^_retix^ri:««M^  «ï  o/.vf- 

fî/>r»*  ^Î4*^  ia  t.rffn*,^%n\^,  rie  irisai ,  l/>f>-  Mj  ,   eu»  PiuaH  MtvttLn  orsiL  zrr'j 

rtM'il    all^    f*ire   m   to'ir  ch#?ï   ea^  dèr.atorr^jm  ,     C*yfnpîa.ùtmja 


^^ 


i 


pt:nA»r»f.  qri''f|   roulait  danâ  »a  f.i4te  le   primano  ,  ej^hfèai^tMt  Jo^nmea  S 
fif^^^n  (Van  ft/>»i^el  rrrâre.  Ce  bene-    ««^oj  pr.wiui  T'>îetanas  ^    tfmi  Lhrtk^n. 
Au.Un  ,  <j'»i  inH  ain<î  ^ainfc  Ignace  aa    iltum  cupiebat  ab  e»>  impwchari  ,  rir*- 
fiom^re  ^1«*  pl.ijjiairK^  ,  se  fortifie  da   poruum  retuiit ,   itiAi/  e«e  ûx  «û:  ^Lf- 
i'^'moSttn^y^f:    iï^nn   Istmf^nx   jë^nite   ,   puncto  Lbro  damnaiL^ne    dl^mum  , 
<    nf  il  a  mal  pri»  la  perne^  ;    car  ce  prêter  Cani  dispuncuoneM  ,  et  jb^- 
4*tntfr  n^a  dit  autre  r  hose  ^inon  «ne    gUlaliones  ,  af  «la  illum  a/uaam  nev 
_fi  f(fXu\H*fUT  *\f'.^  W:n^:4\'lr\.tT^^  a.^^iàUi    //li    Oriandinus  ,     adJiio    DeTr^nt^t 
lie  *e< fli vîn^'i  iMmi/rc^  ^aint  ]j»nace ,    Bartholomœi    Torris  ,  postea.  Cîma- 
jfft'.tr  former   I*'*  On^litiifions  de  la    rien.%i3    prœaulîs  ,  dogio  eorumdem 
ejttn  f »» ^n  i T .    Cela  reuf.  -il    di  re   q ne    ExercUlorum  (  1 3j . 
troi^  m'>infr4  de^arnt  lienoU  dictèrent        Oo  attribae  quelques  aatres  livrer 
ce*  Om^tilfilion*  à  Ijçnacc  comme  a    a  ce  mcrrac  auteur,  uue  lettre  de  rc- 
im  copiste  ?  Dbri  iocwtatem  Jesc  ^<'    ligin.<td  obedienlid  €id  Lusitaniœ  socios 
deri  tharam  iancUt  Jienedicto  ,    in    acfilios  ,  écrite  de  Rome  ,   le  36  de 
eujuM  êinu  Lutel'ut;  pnmkm  delineata    mars  i553  :  elle  a  e'té  insérée  dans  la 
ait  ;  et  pnutntodUm   Catsini  sancto    Bi]>Iiothéque  des  Pères.  Une  lettre  de 
J'undatori  illud  diure$»o,  tanctissimuê    rellt^iom  perfectione  ad  Uispaniœ  40- 
patriarcha  illiun  loci  prœ.%e»  ,   multa    cios  , .  écrite  le  4  de  mars  1 547  *  elle 
lumirut  et  rrrlate»  ajjflatui  exordêse    est  imprimée  en  latin  dans  le  recueil 
i^i-tui  est.  Hoc  Caëtanus  ad  exceptât    des  lettres  des  généraux  des  jésuites. 
inifd  per  êanclum  Ignatium  h  tribus    II  y  en  a  une  autre  Tersion  latine 
monachis  constitniiones  sncietatis  Je-    (i4)  ,  im2)riméc  à  Cracovie,  Fan  1607, 
•0   irnxiti  quasi  quod  dixi,  sanctum    dans  le  recueil  qui  a  pour  titre, 
Ji0nedictum^(utpiumcstarhUrari,)    Tlmsaurus    spirltualium    rerum   ad 


qw 

dicUU»e  santto  Ignatio   t^elut  ama-  trouve  dans  l'Histoire  des  Jésuites, 

nuensis  ,  suas  constitutiones    (10).  composée  par  Orlandin  ,   et  ailleurs. 

NoIpz  «n  passant  (1 1)  que  ce  môme  H  avait  fait  un  ouvrage  sur  la  Trinité, 

iMinédictin  soutiont ,   que  le  jésuite  avant  que  de  s'être  mis  à  l'étude.  On 

qu'il  «îto  commit  un  péché  mortel  ,  ne  sait  comment  ce  livre  s'est  perdu. 

en  mnttant  un  autre  nom  que  le  sien  Personne  ne  doute  qu'il  ne  soit  l'au- 

k  la  t<îto  do  ion  ouvrage  (la).  Un  je-  tcur  du  livre  qui  a  pour  titre  ,  Con- 

fluite  nommé  Jean  Klio  a  fort  mal-  stitutiones  societatis  Jesu  decem  in 

traité  cet  nocusnteur  d'Ignace.  Il  me  partes  distributœ  ;    mais  quelques- 

rtHiio  à  dire  une  choHO  touchant  le  uns  croient  que  Jacc^ues  Lainez  est 

livre  des  Exercices.  On  tAcha  do  le  l'auteur  des  Déclarations,  qui  y  sont 

fiilro  condamner  en  Espagne  ,  l'an  jointes.  Le  père  Sotuel  réfute  cette 

if)63.   Melrhior  Canus  s  y   eïm)loya  opinion  (t  5).  Ce  livre  des  Constitu- 

vlvpmrnt ,  etParchryc^quo  do  Tolrde  tions,  etc.  fut  imj)rimé  la  première 
ii'ttiirait  pav  6i^  fâché  que  cola  eût 

(i3)  Tlieopltil.  Rayiuud. ,  ^e  m»Iis  et  bonu 

(10)  Tli»npUllai  Hêynittdui,  Hoplotli.,  seet.  Hbria,  num.  5i4  «  P*ig-  m.  393. 

//i  i/Hê  //|  M^.  X//|  i»ngo  m»  9&6.  (14)  IntUuUe  :  De  Terrore  spiritùs  riti  ia  no- 

{\\)  thiUitnt  biaexciUndo. 

tï%)  CëHlê  TmiUÙ9  Aquivocition» ,  eontn  (i5)  C'est  celle  de  Théoplnle  Raynaad,  tome 

J»tn  &«ril«<.  XrIJl ,  TracUta  contra  Clemeaten  Scotwa. 


LOYOLA.      '  3i3 

fois  à  Rome  chez  les  iësuites  ,  Tan  suspicionem  movit  :  ciunque  de  rchus 
i558,  in-^.  Depuis  on  le  publia  dans  diuinis  eum  percunctatns  essem ,  intil- 
la  même  irille  en  latin  et  en  espagnol,  ta  hœrcdca  respondlt,  quippe  qui  idio^ 
in-folio ,  l'an  1606.  La  version  latine  ta ,  planèqiie  rudis  et  indoctus  esset, 
fut  faite  par  Jean  Polancus  ,  secré-  Inrùcus  ejus  causa  confusus,  iste,  in- 
taire de  Fauteur  (16).  quit ,  non  est  hœreticus  ,  sedjatuus  , 
(C)  Je  ne  parle  point  des  aventures  credoque  eum  lucida  habere  intentai- 
miraculeuses  de  son  t^oyage.]  Le  seul  la  ,  jamque  adeo  propter  conjunc 
rëcit  de  ses  visions  extatiques  rem-  tionem  lunœ  non  esse  usquequaque 


que  la  lecture  d'un 

qui  se  trouvent'dans  son  his-  liure  d'Erasme  ralentissait  sa  «?eVo- 

toire.   Voyez  le  docteur  Stillingfleet  tion."]  Ce  livre  d'Érasme  a  pour  litre  , 

(17) ,  qui  tire  de  là  une  bonne  preuve  Enchiridion  militis  Christiani.  Tout 

que  les  je'suites  ,   aussi-bien  que  les  le  monde  le  regarde  comme  un  écrit 

autres  moines  ,  ont  un  institut  fondé  où  la  pureté  du  style  est  jointe  avec 

sur  le  fanatisme".  Il   cite  Melchior  les  plus   sages   régies  de  la  morale 
Canus 
d' 

tion  qui  le  soupçonnait  de  Thérésie  qui 

des  illuminés,  ne  l'emprisonnât  (18).  mour  divin:  c'est  pourquoi  il  le  prit    . 

Melchior  Canus  ajoute  que  Loyola  en  aversion  ,  et  ne  voulut  jamais  lire 

lui  conta  hors  de  propos  mille  choses  les  écrits  de   cet  auteur  5  il  voulut 

touchant  ses  vertus  ,  et  touchant  ses  même  que  ses  disciples  ne  les  lussent 

révélations  ,   et  qu'il  parla  de  l'un  point.  Kibadénéira  nous  va  raconter 

de  ses  camarades  comme  d'un  grand  ce  fait.  In  hdc  studiorum,  valœstrd 

saint.  Ce  prétendu  saint,interrogé  par  versanti  ,   pii   quidam  ac  aocti   t^iri 

Melchior  Canns,  débita  plusieurs  hé-  consilium  dederunt,  ut  Erasmi  Rote- 

résies  par  ignorance.   Loyola  ,  pour  rodami ,  qui  eo  tempore  bonœ  latini- 

l'excuser ,  allégua  que  ce  n'était  pas  taiis  auctor  hahebatur ,  libellum  de 

ïin  hérétique  ,   mais  un  fou  qui  avait  milite  christiano  legeret,  ut  sermonis 

de  bons  intervalles  ,  et  qui  alors  à  scilicet  elegantiam  cnm  pietate  cou-' 

cause  de  la  nouvelle  lune,  n'était  pas  jungeret.  Cujus  consilii  confessarius 

bon  catholique  •  Ciim  aliquando  Ho-  etiam    ad  reliquos   auctor    accessit. 

mœ  essem  ,    Innicum  istum   uidere  Quod  cùm  Ignalius  simpliciterfecis- 

rnihilibuit  :  qui  in  sermone  sine  ulld  set,  obserifavit  illius  libelli  lectione 

occasione  cœpit  suam  commemorare  refrigescere    in  se  spiritum  Dei ,   et 

justitiam  ,  et  persecutionem  ,  quam  deuotionis  sensim  ardorem  î^stingui. 

passas  esset  in  Hispanid  nullo  suo  Qud  re  animadwersd ,  librum  de  ma- 

tnerilo.  Multa  etiam  et  magna  pras-  nibus  omnino  abjecit ,  et  ita  est  a\^er^ 

dicabat  de  ret^elationibus ,  quas  dit^i-  satus  ,  ut  nec  ipse    ampliiis  legerit 

nitiis  habuisset ,  idque  nullâ  ejus  rei  ilUus  auctoris    libros  ,   et  passim    in 

necessitate  ;  quœ  fuit  occasio  ,  cur  societate    nostrd  legi  uetuerit  (21). 

eumpro  homine  f^ano  haberem  ,    nec  (E)  La  chose  alla  si  avant  qu'on  le 

de  revelationibus   suis   quicquam  ei  fit  mettre  en  prison.  ]    Avant  d'en 

crederem  Çig) Quendam  so-  venir  là  ,   on  avait  fait  des  enquêtes 

ciorumpro  sancto  prceàicare  cœpit  ,  sur  sa  vie  et  sur  sa  doctrine  ,  et  on 

^^i  ciim  accitus  uenis set  j  illico  fiomi-  lui   avait  seulement   enjoint  de    se 

lis  non  satis  incolumi  capite  mihi  chausser ,  et  ne  pas  faire  porter  à  ses 

compagnons    le   même   habit.    Mais 

(16)  Tire' du  même  Sotuel,  pag.  t  et  9.  quand  on  eut  remarqué  qu'une  veuve. 


parens  

niu»,  paff,  3,^  j„  f^///e.  io,ne  de  la  Momie  (-30)  Ià<-m  ,  npud  eumdrm  .  pag.  63. 

*^"'"ï"*;  rai)  Ribadeneira ,  in  Vit-  Igootii  ,  lib.  /,  cap. 

Uyj  Alclch.  Canni ,  apud  Scioppium ,  ibid.  XIII  ^  pag.  Gg. 


3i4  LOYOLA. 

tonne  pas  que  Ton  s^alarmât  a  la  vue  Tautrede  ces  deux  faits ,  et  qu^ilyaal 
du  grand  ascendant  que  prenait  cet  mieux  s'en  tenir  à  la  narration  sui- 
homme  sur  le  beau  sexe.  On  continua   vante.  «  Étant  de  retour  à  Barcelone, 


offrirent  leurs  bons  offices  ^  mais  il  »  sais  ou  ,  et  il  avait  toujours  tant 
les  en  remercia.  Interroge  s'il  ëtait  »  devisions,  qu'il  ne  pouvait  se  res- 
l'auteur  du  pèlerinage  de  la  veuve  ,  »  souvenir  d'un  seul  mot  de  ce  qu'il 
il  re'pondit  qu'au  contraire  il  l'avait  »  apprenait.  Ceci  l'obligea  de  prier 
déconseillé  ,  craignant  que  la  Jeune  »  son  maître  à  genoux  avec  beaucoup 
fille ,  qui  était  très-belle  ,  ne  s^expo-  »  d'humilité  , .  .  .  qu'il  lui  (**)  plût 
s.1t  pendant  cette  course  à  quelque  »  de  l'attacher  ponctuellement  à  une 
inconvénient  (a3).  La  sentence  lui  fut  »  leçon  ,  comme  il  faisait  les  autres 
prononcée  le  ^2^.  jour  de  sa  prison  ,  »  écoliers  ,  et  de  le  fouetter  après 
et  il  fut  mis  en  liberté  (24)-  On  le  »  cela  bien  serré  s'il  manquait  (ag).» 
traita  plus  durement  à  Salamanque  Vous  voyez  que  tout  se  réduit  a  la 
(a5).  simple  résolution  de  souffrir  d'être 
(F)  Peu  s'en  fallut  qu'on  ne  lui  fouetté  ,  en  cas  que  l'on  n'apprît 
tîonnât  le  fouet  au  collège  de  Sainte-  point  sa  leçon  :  et  que  ce  fut  à  Barce- 
Barbe.  ]  Considérez  bien  ce  narré  de  lone  ,  a  l'âge  de  trente-trois  an»  ,  et 
M.  Jurieu  (a6).  //  vint  a  Paris  Van  non  a  Paris  à  Tâge  de  trente-sept , 
1 5a8,  et  étant  bien  convaincu  de  son  que  l'on  se  voulut  soumettre  à  ce 
ignorance  ,  il  entra  dans  le  collège  châtiment.  Je  sais  bien  qu'à  Paris 
de  Montaigu  ;  il  y  recommença  ses  même  Ignace  voulut  se  soumettre  an 
classes,  se  mit  dans  la  sixième  pour  y  fouet  j  mais  ce  fut  après  qu'on  lui 
apprendre  une  seconde  fois  la  gram-  eut  appris  que  le  principal  du  collège 
maire,et  pria  son  régent  de  lui  régler  (3o)  avait  résolu  de  le  lui  faire  don- 
nes leçons  ,  et  de  lui  donner  le  jouet  ner  ;  et  il  sentit  plusieurs  combats 
comme  aux  autres  écoliers  ,  quand  il  entre  la  chair  et  l'esprit ,  avant  que 
manquerait  a  les  apprendre.  Il  avait  de  se  déterminer  à  souffrir  cette  igno- 
alors  trente-sept  ans  :  c'était  un  fort  minie  (3 1).  Ce  ne  fut  point  au  collège 
plaisant  spectacle  ,  de  voir  trousser  de  Montaigu ,  mais  à  celui  de  Sainte- 
la  chemise  de  ce  vénérable  saint ,  au  Barbe  ,  ou  l^on  eut  dessein  de  le 
milieu  d'une  troupe  de  petits  garçons  fouetter  j  et  la  raison  n'était  pas  qu'il 
spectateurs  de  la  comédie  (;2n).,.,]Vous  n'apprtt  pas  bien  sa  leçon  :  c'était  à 


fouet  dans  le  collège  de  pratiquer  les  conseils  de  spiritualité 

Montaigu  ^en  présence  des  petits  éco-  dont  d  les  infatuait.   Or,  bien  loin 

liers.  On  affirme  là  deux  choses:  l'une  que  le  principal  du  collège  exécutât 

que   non-seulement  Ignace  pria  son  sa  résolution  ,  qu'au  contraire  quand 

régent  de  le  fouetter,  mais  aussi  qu'il  il  eut  ouï  Ignace ,  il  se  jeta  à  ses  pieds 

fut  fouetté:  l'autre  que  ce  fut  à  Paris,  pour    lui  demander  pardon  (  33  )• 
dans  le  collège  de  Montaisu.  Je  pense 

que  l'on  se  trompe  dans  l'un  et  dans  fe?)  Ef^'^ *'*•  à  irentetroi*  au. 

*■  f**)  Jnaff.^  l.  X.  e.  lo. 

(**)  Ortandin.  Hitt. ,  Z.  X,  n.  47. 

.(aa)  Entre  atUres,   Thérèse  de  Carderuu  et  (ag)  Stillingfleet ,  du  FanatiMu    de  rÉgliie 

El/onor  Mascaréna^  qui  fut  enruite  gouver-  romaine,  pa^.  apS. 

nanle  de  Philippe   II.  Ribadedeira ,    in  Vilâ  (3o)   Il  s' appelait   Jacques  Govéa.  [  Voy«, 

Ignai.,  Uh.  /,  cap.  XIV^  pag.  73.  tome  VII,  pag.   166 ,  ce  qae  Bayle  en  dii  «ou» 

Ca3)  Nihil  eerti  minus  :  immb  hoe  tihi  affir-  le  nom  d* André  Govéa ,  dana  le  trate  et  dani  la 

mo  percursalione*  ejusmodi  in  universum  Mis  note  on  citation  («).  j 

dissuasisse  me,  ne  filia  ed  eeUUe  ac  formd  in  (3i)  Fores  Ribaden. ,  Uh.  11^  cap.  Itl. 

^cHJus/fuam  petulantiain  incurreret.  Idem ,  ibid.,  (3a)  Qiud  muUa  ?  prehensd  manu  Goveams, 

'"'/^'A  E-    D  •  j  "*'  canationetn  Ignalium  adduxil,  lue  repenti 

va4)  Ex  Ridadeoeirâ ,  lib.  /,  cap.  XI F.  se  omnibus  inspeclanUbus ,  Uli  ad  pedes  abjicU, 

(a5j  Idem^  ibid. ,  cap,  XV,  laehrymis  veniam  petit  t  se  nimis  creduUtm  ,  d- 

(26)  Jnrien,   Apologie  pour  la  Réfomatton,  luûi  virum  sanetiun  clamât  y  qui  non   inunteti 

/'•.  partie  j  chap.  I^pag.  5o.  crucialdr  ter  tore  ,  sed  Dei  lartiiun  honore  la»' 

(t'j)  Là  m^me  ,  pag.  Si  ,  5a.  gaiHr.  Ribadeneira ,  lib,  II,  cap.  III,  pag.  tf- 


r 


LOYOLA.  3i5 

Notez  qu'Ignace  étudia  dans  le  colle'-  stitutum ,   ae   sacrilegum ,  furuUtùs 

ge  de  Alontaigu  la  langue  latine  (33)  ;  tollendum  curavit  (37). 

mais  je  n^ai  point  lu  qu'il  y  ait  fait  (H)  //  fit  connaissance  avec  Jean- 

toutes  ses  classes^à  commencer  parla  Pierre  Ùaraffa.  ]  Qui  fut  jpape  ,  sous 

sixième  ,  comme  l'assure  M.  Jurieu.  le  nom  de  Paul  IV  ,  et  qui  alors  s'é» 

Il  est  Yrai  que  l'on  serait  excusable  tait  joint  avec  quelques  autres  dé- 

de  l'inférer  de  ces  paroles  de  MafTée  :  vots  (38) ,  pour  former  la  congréga- 

Igitur   ad  Montis   acuti   collegium  tion  qu'on  nomma  les  théatins.  Ceux- 

itare  quotidiè ,  atque  inter procacium  ci  ont   eu  dans   ce  siècle   une  fort 

puerorum  grèges  maturd  jam  cetate  grosse    querelle    avec    les   jésuites. 

vir  grammatica  rudimenta  repetere  Voyons  l'usage   que  M.  Arnaud  en 

non  dedi^natus  c*«  (34).  Voyez  Pas-  fait.   On  peut  juger,  dit -il  (Sg),  en 

3uier,qui  se  moque  bien  plaisamment  s' adressant  aux  jésuites  ,  de  votre  peu 

es  études  et  de  rignorance  de  Loyola  de  sensibilité ,  par  la  manière  si  aigre 

(35).  Il  ne  savait  pas  alors  que  cet  et  si  dure  dont  vos  écrivains  (4o)  ont 

homme   serait   bientôt  invoqué  :  il  traité  les  tJiéatins ,  pour   avoir  •  dit 

s^exposait  à  la  faute  du  non  putdram  dans  la  vie  du  bienheureux  Cajétan  : 

(36)-.  Je  ferai  là-dessus  une  réflexion  Que  saint  Icnace,  quatre  ou  cinq  ans 

dans  la  remarque  (Y).  avant  l'établissement  de  votre  société, 

(G)  // prêcha  la  repentance.  \  demeurant  chez  les  théatins,  à  Ve- 

II  cria  entre  antres  choses  contre  le  nise ,  lorsqu'il  v  passa  au  sortir  d'Es- 
concubinage  des  prêtres ,  qui  ne  pas-  pagne,  l'an  iSSô,  avait  élé  si  édifié 
sait  presque  plus  pour  malhonnête  ;  et  si  touché  de  la  sainteté  de  ses  hô- 
car  leurs  servantes  prenaient  hardi-  tes  ,  qu'il  demanda  à  être  reçu  parmi 
raent  la  coiffure  d'une  femme  ma-  eux  :  mais  que  le  bienheureux  Cajé- 
riée,et  en  usaient  avec  eux  comme  tan  ne  voulut  pas  lui  accorder  ce 
s'ils  eussent  été  maris  légitimes,  qu'il  demandait ,  parce  que  Dieu  lui 
Ignace  fut  cause  que  l'on  fit  des  lois  avait  fait  connaître  qu'il  fonderait 
sévères  contre  cet  abus.  Quibus  gui-  un  autre  institut  plus  appliqué  àl'ac- 
dem  operibus  et  vitœ  exemplo  ,  pru-  tion.  Que  cela  soit  vrai  ou  non  ,  au- 
dentidque  tantîim  apud  illos  homines  rait-ce  été  un  sujet  de  vous  mettre  si 
profecit ,  ut  errores  multos  corrige-  fort  en  colère ,  et  de  continuer  une 
»^t;  vitia  ,  quœ  in  sacerdotum  etiam  guerre  si  échauffée  pendant  près  de 
mores  irrepserant ,  et  longâjam  con-  trente  ans ,  s'iZ  était  vrai  que  vousfus- 
suetudine  honestalis  nomen  obsède-  siez  aussi  peu  sensibles  que  vous  di- 
sant, emendare  non  destitit  :  multcf  tes ,  a  ce  qui  ne  touche  que  la  répu- 
fjue  constituit ,  quœ  ad  hominum  mo-  tation  de  votre  société  ?  M.  de 
''w  conformandos ,  pietatemque  au-  Sponde  (4i)  remarque  que  Jean  Slei- 
gcndam  pertinerent.  In  his  severœ  dan ,  et  quelques  autres  à  sa  suite , 
^gcsfiierunt  ejus  opéra  latœ  a  ma-  ont  dit  faussement  que  les  jésuites 
gistratibus  ,  de  aled  ,  de  concubinatu  furent  fondés  par  ce  Jean-Pierre  Ca- 
sactrdotum.  Nam  citm  patrio  more  ratfa.  Ce  qu'il  y  a  de  certain, 
^rgines ,  quoad  viro  traderentur ,  ca-  ajoute-t-il ,  est  que ,  comme  les  jésui- 
pite  aperto  essent ,  pessimo  exemplo  tes  vinrent  au  monde  peu  après  les 
fnidtœ,  ciim  apud  clericos  turpiter  théatins,  et  presque  sous  le  même 
^i^erent,  perindè  caput  obnubebant ,  habit,  on  les  nomma  théatins ,  et  on 
Je  si  legitimo  eis  matrimonio  junctœ 

fuissent  :  quibus  Jidem,   quasi  mari-  i^^)  Ribadendra,  in  Vi»a  Ignatii,  eap.  F^ 

^^^ ,  prœstabant.   Quod  nefanum  inr  ^'^^J'f:       ...    ,,          ^r    _  ,_ 

V  ./  (381  Idem,  lib.  II ^  cap.  rl^  pt*g-  ^oq, 

n-i,  T  (3q)  Morale  pratique  des  Jésuites,  tom.  Ili , 

(«^  Lutetiœ  primum  in  MonUs  Âeuti  Gym-     pagT^'^S. 

^iS*»  \°***lj^«*taiis  prmeeptoribus  refor^  ^^^j  Johannes  Rho.  M.  Arnaud  eût  pu  ajouter 

r-fT^LT  J"*        ';V"    "'l"^  ""**"    bimmum  Franciscus  Sacchinus,  qui  a  joint  à  la  partie  de 

'j^     consumpnt.  Idem,   ibidem  ,  cap,  I,  pag.  /'Histoires  des  jésuites 'compose  par  Orlandin, 

(^\  iff  ip  une  préface   et  un   Traité  cuins  ait  aocloritatis 

-^^7         •  *"    ^*'''    '*"■***»    '•*•    '»  ^«P-  <^uocf  in  B.  Cajeuni  Thien^i  Viiâ  de  «ancto  Igna- 

^1^    '                      --  tio  traditur  à  Jobanne  Bsptistâ  Castalilo,  insti- 

j  ^    /  '^«•qoîcr,  Catéchisme  des  Jésoîles ,  iie.  tis^e  îpwm  ut  in  Theatinomm  Ordinem  admitte- 

Y»/2,  «^^«Cicéroii,  de  Oflic.  ,  ^ifr.    l^cap.  (40  Spondanus.  <i(i  aan.  i555,   num.   8.   Il     . 

"'•  cite  Sieidan. ,  Ub.  XX ri. 


3i6  LOYOLA. 

leur  donne  encore  ce  nom  en  Espa-  eues  au  courent  des  Magdelonnettes, 
CQC  et  en  Italie.  Si,  en  revanche  ,  on  pourvu  qu^elles  s^engageassent  à  une 
donna  celui  de  jésuites  aux  théatins  ,  éternelle  clôture ,  et  à  tous  les  Toeux 
il  faudra  moins  sY'tonner  du  roeu-  de  Tordre.  Cette  condition  un  peu 
songe  de  Sleidan.  L'auteur  que  j'ai  dure  retardait  le  fruit  que  Ton  avait 
tant  cite  avoue  que  ces  deux  ordres  attendu  de  Tinstitution  de  ce  cou- 
de clercs  réguliers  se  suivirent  de  si  vent;  elle  excluait  toutes  les  femmes 
prés ,  et  furent  semblables  en  tant  de  maric'es ,  et  toutes  les  filles  et  veuves 
choses ,  au'on  donna  aux  jésuites  le  qui  voulaient  bien  se  retirer  de  la 
titre  de  tiiéatins.  A  quihus  t^ulgi  er-  corruption  ,  mais  non  pas  s'assujet- 
roj'e  falsa  theatinorum  in  nos  est  ap'  tir  aux  lois  d'une  longue  pénitence. 
pellatio,  cognomenque  transfusum.  Il  y  avait  donc  deux  sortes  dedebau- 
JVam  càm  onlo  uterque,  noster  et  chces  pour  qui  il  fallait  travailler. 
illorum ,  clericorum  regularium  sint.  Celles  qui  craignaient  le  ressenti- 
eodemque  fei'mè  tempore  nali,  neque  ment  de  leurs  maris  avaient  besoin 
hahitu  vaïtlè  ihssimiles ,  populus  ru-  d'un  lieu  d'entrepôt  où  elles  fussent 
dis  ezternd  specie  deceptus  ,  alie-  en  sûreté,  jusqu'à  ce  qu'elles  eussent 
num  nomen  nostris  imposuit,  Romœ  fait  leur  paix  avec  eux.  «Celles  qui 
primùm  ;  undè  in  alias  deindè  urbes  voulaient  quitter  le  crime ,  sans  re- 
influxit ,  et  in  remotas  etiam  provin-  noncer  d'ailleurs  aux  plaisirs  honné- 
cias  penetrat^it  ({2).  tes,   avaient  besoin  aussi  d'un  lieu 

(I)  // s* occupa soit  pour  la  qui  ne  fût  pas  un  couvent,  et  qui  leur 

cortf'ffriton^e* /«[/*.]  Il  nourrit  dans  fournît   de  quoi    subsister    pendant 

la  maison  des  jésuites  quelques  juifs  qu'elles  ne  gagneraient  rien  au  mé- 

qui  s'étaient  fait  baptiser  ;  et  à  force  tier   de   courtisane.    C'est  pourauoi 

de  sollicitations  ,  il  obtint  qu'on  en-  Ignace  fit  blitir  des  appartemens  aans 

tretiendrait ,  dans  une  certaine  mai-  l'église  de  Sainte-Marthe ,   dans  les- 

son   destinée  à  cet   usage,  tous  les  quels   on  fonda  une  nouvelle  com- 

juifs  qui  embrasseraient  la  vraie  foi.  munauté  pour  cette  espèce  de  repen- 

A  sa  prière,  le  pape  Paulin  ordonna  ties  (46).    Permultœ   ex   iis    nuptœ 

qu'ilsconserveraient  tous  leurs  biens,  sunt,    quœ  hoc  perfugio   excludun- 

et  que  s'ils  étaient  enfans  de  famille,  tur  :  quihus  tamen  locus  aliquis  dan- 

et  que  malgré  leurs  pères  et  mères  ils  dus  est ,  quo  se  recipiant ,  dum  ma- 

ee  convertissent,  tout  le  patrimoinje  ritis  reconciliantur ,  ut  a  ^itœ  hones- 

serait  pour  eux  (43).  Et  quant  aux  tate  ,  quam  petunt ,  ahsit  periculum, 

biens  acquis  par  usure,  et  dont  le  vé-  Porrb  alias  emergere  quidem  exfœ- 

ritable  mattre  serait  inconnu,  on  or-  cihus  illis   vellent,  sea  non  continua 

donna   qu'ils    seraient   donnés    aux  se  diuturnœ  pœnitentiœ  dedere  :  ne- 

juifs  convertis.  Jules  III  et  Paul  IV  ,  que    si    ut  pessima  fugiant  paratœ 

ajoutèrent  une  nouvelle  ordonnance,  sunt,  sectari  idcircb  optima  concupis- 

c  est  que  toutes  les  synagogues  d'Ita-  cunt  :   quihus   receptum  ad  tempus 

lie  seraient  taxées  tous  les  ans  à  une  dari  cœnohii  illius  (47)  leges  non  si' 

certaine  somme,  applicable  à  l'entre-  nunt.  Ignatius  igitur^  ut  omnium  sa- 

tien  de  ces  prosélytes  (44)*  I^cs  con-  luti  consuleret  :  et  ne  aua  essetyquœ 

vertisseurs  de  France  ont  imité  de  nos  uictus  quœrendi  difficultatem  suœ  tur- 

jours  une  partie  de  ces   règlemens.  pitudini  prœtexeret,    locum  perop- 

(K) Soit  pour  la  com^ersion  des  porlunum  instituendum  curai^it,  quod 

femmes   de    mauvaise    uie.  ]    En   ce  omnium  esset    commune  perfugium 

temps-là  leur  nombre   était  prodi-  (48).  Il  fut  le  premier  qui  consacra  à 

gieux  (45)  :  celles  qui  se  voulaient  cet  édifice  une  bonne  somme  d'ar- 
retirer  de  cette  infamie  étaient  re«r 

^uattumfaeiebfinl  (  major  en'im  per  id  temput, 

rt^\  n-u.j..  •         •    V.*  T       *  ^  morum  in  urbe  licentia  ,   qua   sanelissimoruta 

#.-../««„«—«>.        /■•-•""'«'"   "•'«^'"  •►;*        '"  compressa  est)  et  urbt  ipsamereLrtcus  tordibus 

io  «T,;?  P«'-*"*«'«   ^'Olunuilem  *^enu:nubus,  obsolescebai.  Idem,  ibid. 
Dona  tpsorum  omnia  intégra  omnino  essenU  Ri'  rin\^i  t  »    »     f 

baden.,  Uh.  III,  cap.  IX,  pag.  21 3.  ^^^fO  On   la   nomma  la   communauté  de  la 

(44)  Tiré   de    Ribaden.  ;fn   VitI    Ignatli  ,  Grâce  de  la  Sainte  Fterge. 

pag.  ai3.  (4?)  C est-a-dire  ,  le  couvent  des  Magdelon- 

(45)  Magna  Bornée  mulierculamm  earum  vi-  neiet. 

iébdUir  mùUiiudx) ,  quto  ex  prottitut4 pudieUid        (48)  RibadencIrB  ,  in  Vit!  Ignatii ,  pag,  ai4> 


LOYOLA.  3i^ 

gent  :  son  exemple  fut  suivi  par  plu-    res  n'en  prennent  pas  assez  de  soin , 
sieurs  personnes ,  et  principalement    ou  même  qu'elles  en  deviennent  les 


voirie   ge'ne'ral  des  ie'suites  à  la    danger,  Illudetiamexcogitai^it^  in  lu-^ 
3  de  plusieurs  filles  de  joie,  qu'il    brico uersanti  uirginum pudiciiiœ  quœ 


de 
tête 

amenait*  ou  à  l'e'glise  de  Sainte-Mar-  ratione  succurreret  :  nî  yidelicet  puel- 
the ,  ou  chez  des  femmes  de  qualité  laris  castitas ,  aut  matrum  turpilu- 
qui  se  chargeaient  de  les  instruire,  dine  incuridue  deflorescej^t ,  aut 
In  hoc  autem  diuœ  Marthœ  cœno-  paupertate.  Quamobrem  prœclaruTrty 
hium,  mulierculas  a  turpi  quœstu  omnique  laude  dignum  cœnQbium 
ahductas  ipsemet  sœpenumerb  ,  ne  constructum  est ,  sanctœ  Catherinœ  , 
périrent ,  t'c/  in  matronœ  alicujus  ut  uulgo  wocant  y  de  funariis  : 
honestœ  domum ,  instituendas  ad  uir-  in  quod ,  tanquam  in  asrlum  arcem" 
tutis  studium,  id  cetatis  vir,  et  ge-  que  transferuntur  adolescentulœ , 
neralis  prœpositus  deducebat  (49).  ^"<^  Jn  periculo  pudiciùœ  uersan- 
Qaand  on  se  mettait  à  lui  dire,  que    tur{b'x), 

les  soins  qu'il   se   donnait  pour   la        (L)  //  se  vit  exposé  aux  plus  fu^ 
conversion  de  ces  de'bauche'es  e'taient    rieuses     médisances,  ]     Ribade'neira 
«ne  peine  perdue,  vu  qu'elles  e'taient    n'est  point  entre'  dans  le  dc'tail ,  et 
endurcies  au  pëché,  et  qu'elles  se    je  ne  crois  point  avoir  aucun  livre 
replongeraient   bientôt  au  vomisse-    où  les  particularités  de  ces  medisan- 
ment ,  il  répondait  qu'il  croirait  tous    ces  soient  expose'es.  Je  dirai  donc  seu- 
les travaux  de  sa  vie  bien  employe's ,    lement  après  cet  historien,  qu'Ignace 
s'il  pouvait  faire  que  ces  créatures    ayant   fait  mettre    dans    riiôtel  de 
s'abstinssent  seulement  une  nuit  d'of-    Sainte-Marthe  une  femme  mariée  qui 
fenser  Dieu  ,*  et  qu'étant  mcme  per-    s'était  laissé  enlever  par  son  galant , 
suadé  que  le  lendemain  elles  se  re-    s'exposa  à  l'indignation  de  ce  ravis- 
plongeraient  dans  leur  infâme  com-    seur ,  qui ,  étant  un  homme  fort  em- 
merce,  il  ne  laisserait  pas  de    tra-    porté,  ne  se  contenta  pas  de  jeter 
vailler  de  toutes  ses  forces^^  à  sauver    des  pierres  f)endant  la  nuit  sur  la 
ce  petit  espace  de  temps  (5o).  Citin    maison  où   sa  maîtresse  était  enfer- 
autem  Ignatio  objiceretur,  in  curan-    mée ,  mais  de  plus  il  diffama  les  jé- 
dis  hitjusmodi  mulierculis  malè  ope-    suites  par    toute  la    ville,  .et  sema 
ram  poni ,  quippe  quœ  in  uitiis  jam    contre  eux  cent  pasquinades.  11  les 
occaltuissent ,   jacilèque    reuerteren-    accusait  de  toutes  sortes  de  dérégle- 
tur  ad  vomitum  :  Minime  sanè  ,  in-    mens  ,  et  des  crimes  les  plus  impies 
quit  Ignatius  ;   sed  si  omnibus  meœ    et  les  plus  sales.  Il  préoccupa  de  telle 
vitœ  curis  atque  laboribus  id  possim    sorte  contre  eux  la  ville  de  Rome , 
^fficere,  ut  uel  unam  noctem,  pec-    qu'ils  n'osaient  presque  se  montrer  5 
cato  uacuam  prœterire  •istarum  ait-    car  ils  rencontraient  partout  des  gens 
qua  uelit  :  omnes  ego  quidem  nervos    qui  les  insultaient    et  les   maudis' 
contendam  ,   ut  i>el  illo  tam  exiguo    saient.  Je  rapporte  les  paroles  de  Pd- 
tempore  Deus  ac  Dominus  noster  non    badéneira  ,  afin  qu'on  ne  croie  pas 
offendatur  :  etiam  si  sciam  illam  sta-    que  j'amplifie.   Ut  erat  t^ir  acer  ,  ac 
tim  adingenium  redituram  (5i).  S'il   Jerox ,  et  in  ipsum  Sanctœ  Manhœ 
eut  soin  de  réparer  le  passé ,  il  n'ou-    cœnobiumfurere  nocturnis  lapidalio- 
blia  point  le  mal  a  venir,   lllsavait    nibus  cœpit,  et  in  nostws  iniquis  cri- 
que  l'honneur  de  plusieurs  filles  est    minationibus  debacchari  :   multaque 
en  péril,  soit  à  cause  qu'elles   sont    in  uulgus  spargere ,  quœ  non  soliini 
pauvres ,  soit  à  cause  que  leurs  mè-  falsa  essent ,  sed  dictu  etiam  turpis' 

sima.    Eoque  processit   (gratid  for- 
sîUt'?'  '^■'^"'"*  ^^?*t"^;-  r       «^«è,  qud  vatebat plurimùm ,  et  au- 

(5i)  Le  pire  dr    la  Mainferme,  in    Clypeo     tonlatejj^tus)  Ut  Ignatll  nomen  pu- 

««•ccni.  FoDtebrald.  Ordinis ,  dissert.  IV^  pag.    bUck  insectaretJir ,  et  lacevarct ,  et  ea 
ilî;  JJ^i'rr*'*  f*  f^'  exemple  pour  iustifier  Ho-    nostrîs  pcv  sc  ,  et  suos  corum  obuce- 

Dfrt  a  Arbrissel  du   grand  soin   qu'il  prit  des  ^  '  -^ 

/'/m  de  joie.  Vojet  la  remarque  (D)  de  Varti- 
"«FojiTMaAtj),  lom.  VJ ,  pag.  5o6.  C5a)  Ribadeneira ,  in  Vili  Ignatîi,  pag.  a  16. 


3i3  LOYOLA. 

ret ,  quœ  honestè  audire  non  postent,    autres  obtinrent  du  pape  la  pcrmis- 
Famosos  prœUrea  libelloa  confecit  ,    sion  de  faire  les  méofies  vœux  que  le« 
et  i^idgo  jactauU ,  quibus  niulta  nefa-  jésuites  (55).   Ignace  ne  s'y    opposa 
ria,  et  impura,  multa  impia,  et  scC'    qu^aprés    qu^il  eut  éprouve    la   pei- 
lerata  continebantur  :  ut  nostris  uix    ne  extrême    qu'elles  lui  donnaient. 
in  publicum  prodire ,  vix  cum  homi-    Voyant  donc  que  cela  incommode- 
nHfMts de ipsorum satute agere liceret :    rait  sa  compagnie,  il  représenta  si 
ita  aut  conuictis  ah  improbissimo  quo'   fortement  ses  raisons  au  pape  ,  qu^il 
qucj    aut    maledictis    excipiebantur  iropétra  la  décharge  de  ce  fardeau. 
(53).  Ignace  supplia  le  pape  de  nom-   Mirum  est  trium  muliercularum  gu- 
raer  des  commissaires  qui  examinas-   bematio ,  quantiim   illi  molestîœ  et 
sent  ces  accusations.  Elles  furent  exa-   occupationis  paucis  diebus  attulerit. 
minées  par  le  gouverneur  et  par  le   £rgo  pontificem    maximum    docet , 
vicaire  de    Rome ,   qui   déclarèrent    quanto  ea  res   impedimenta  sodetaii 
dans  leur    sentence,   rendue  le    lo   sitjutura  ;  orat ,  obsecratque  ponti- 
dVoùt  1543»  que  estaient  des  calom-  ficem ,  ut  se  prœsenti  moles tid,  socie- 
nies.  Il  y  eut  un  prêtre  à  Rome  qui    tatem  metu  perpétua  liberet  :  neque 
noircit   terriblement    la    réputation  permittat  nostros  homines  y   aliis  in 
des  jésuites.  Il  les  accusa  d'nérésie  ,    rébus  magnis  ,  utdibus  ,   necessariis 
et  de  révéler   le  secret  des  confôs-    occupatos,  hdc  mulierum  curd  minus 
sions,  et  de  commettre  des  choses    necessarid  implicari,    Quod    lUique 
que  la  pudeur  défend  de  nommer ,  et   pontifex ,  rationes  Ignatii  probans  , 
qui  rendaient  Ignace  digne  du  feu.    societati  dédit  :  Utterasque  apostoU- 
Voyez  en  marge  les  paroles  de  Riba-    cas  scribijussit,  quibus  nostri  in  per- 
déneira  (54) ,  qui  observe  que  ce  pré-  petuum  ab  onere  monialium  eximun- 
tre  fut  suspendu ,  et  privé  de  ses  bé-    tur,  et  quarumcunque  mulierum  cu- 
néfices ,  et  condamné  à  une  prison    ra  sub  obedientid  nostrorum  in  com- 
perpétuelle  pour  des  crimes  que  le    muni  ,  uel  alias   uiuere   t^olentium  , 
temps  révéla  enfin.   Car  quant  aux    annoï5^'j,i3  calend.junii.  Quo  non 
accusations  que  je  viens  de  rappor-    contentus  Ignatius ,  ut  locum  hune 
ter ,  les  Jésuites  ne  s'en  plaignirent    maxime    periculosum    communiret  , 
point  :  ils  les  laissèrent  tomber  sans    omnesque    aditus   obstrueret ,    illud 
rien  dire.  etiam  anno  |549  ab  eodem  Paulo  111 

ÇSL)  Il  f  eut  des  personnes  de  V  au-  impetrayit,  ne  curam  monialium, 
tre  sexe  y  qui  voulurent  se  soumettre  *«"  religiosarum  quarumlibet  perso- 
h  sa  discipline.  ]  Vous  ne  voyez  narum  recipere  teneamur,  per  laie- 
guère  de  religion  parmi  les  moines  ras  aposiolicas  impetratas ,  uel  in  nos- 
qui  n'ait  des  couvens  de  filles,  et  je  terum  impetrandas  :  nisi  de  indulto 
ne  sais  si  l'on  pourrait  nommer  plu-  *'^o  ?  ««  ordine  nostro,  expressamfa- 
«ieurs  fondat-eurs,  qui  pendant  leur   ci£nt4is  mentionem  (56). 


qu  __ 

qui  embrassassent  sa  règle.  Isabelle  riens ,  la  Sainte  Vierge  lui  accorda 
Rosella ,  sa  bienfaitrice ,  eut  Cant  de  un  tel  don  de  continence ,  que  de- 
passion  de  le  revoir,  qu'elle  alla  |)uis  qu'il  fut  son  chevalier  lusques 
«l'Espagne  à  Rome  pour  se  mettre  a  sa  mort ,  il  ne  sentit  pas  même  le* 
sous  sa  discipline.  Elle  et  quelques  comraencemens  d'une  tentation  im- 
pudique. Il  pouvait  donc  fréquenter 

(53)  Ribtdeneira ,  lib.  III,  cap.  XIII,  pag.  les  femmes  impunément  ,  et  se  con- 

9a8.  -  server  au  milieu  de  toutes  ces  fiam- 

Ç54)  ItwidUB  jtimulii  incUaius  ita  exarsit ,  ut  nzes,  aussi  entier  que  les  trois  Juifs 

falsis  illum  odiosisgue  *"'?«"f  ;?"'f  «J/"  ^:i:  dans  la  fournaise  de  Babylone.  Les 

aiain  vocare,  nostrosque  inJamuB  lobe  asper-  ,                     1        t    •                            1 

fiere  eonareiur.  Nam  et  haresis  calumniam ,  et  plUS    grandes    liaisons    aveC    le    sexe 

MudUaruin  eonfassionwn  sacratissinia  jura  wo-  n'auraient  pas  c'tC  pour  lui  Une   OC- 

tata,   et   alia\  quœ  honesth  dici  non  possunt , 

non  etl  verecundatus  objicere  :  tft  Ignatium  ip-  .„.    - .          .,.,                  «.,-,              , 

fitm  vivwnjlammh  cremandum  jaeiare.  Riba-  (55;  Idem,  ibtttem,  cap.  Air , pag.  »3? 

ieiwim,  «M. ,  png   a'y.  (^fi)  Rihadfnpîra  ,  in  VitH  Ignatii ,  pn^.  l'i. 


LOYOLA.  3 19 

cupation   qui  eût  mëritë  qu'on  lui    pond    :    Qui  a  connu  l'intention  de 
ùt    dit  Dieu ,  ou  gui  a  été  son  conseiller  ? 

„    .    ,  '        ,                  .  Dieu  seul  fait  des  choses  merveillew 

Penculosœ  plénum  opus  aie œ  J             t     *    1    '     ^    1         -  1 

Tractas  y  et  incedis  ver  ignés  S€S ,   et  COmme    C  est    lui  seul   qui  les 

SupposUos  cineri  doioso  (67).  peut  faire ,   tPest  aussi  lui  seul  gui 

A  cet   ëgard  il  avait  le  don  des  Hir-  connaît  les  temps  et  les  lieux  oii  les 

pes  (58).  Ce  que  l'on  dit  de  certains  miracles  doivent  être  faits,  et  par  les 

soldats  charmés,  qu'ils  n'ont  rien  à  prières  de  qui.  Ut  solus  ille  hœcpo- 

craindre  , quoiqu'ils  s'exposent  à  une  iest  efficere,  ita  ille  solus  notait  quo 

furieuse  grêle   de  mousquetades ,  est  ^oco ,  quo  tempore  miracula  et  quo- 

l'imace  de  la  continence  de  Loyola  :  rum  precibus  facienda  sunt  (63).  Il 

les  œfllades  les  plus  lascives,  les  ca-  ajoute  que  tous   les  saints  n'ont  pas 

resses  les  plus  tendres  ,  et  en  général  eu  le  don  des  miracles  ,   et  que  les 

tout 

voul 

vertu,   iciui.rt.li.  nwviTïi  iUMj#*ju*-v» ».»*«*>.  ^'         f  -    X         X.  j'  n 

Bien  entendu  que  l'on  s'en  rappor-  passe  les  autres  en  sainteté.  Car  ce 

tera  aux  paroles  de  Mafiëe  (Sg).  J'ai  n'est  point  par  les  actions  miracu- 

lu  un    parallèle   de    Luther   et    de  leuses ,  mais  par  les  actions  de  cha- 

Loyola  (60)  ,  où  l'on  observe  que  Lu-  rite,  qu'il  faut  juger  de  la  sainteté 

ther,   sans  aucune  grâce  extraordi-  des  personnes.   Il  prouve  cela   par 

naire,  vécut  dans  un  chaste  célibat  rautorité  de  saint  Gréçoire,  par  des 

jusqu'à  l'âge  de  quarante-deux  ans,  raisons  tirées  de   1  Ecriture,  et  par 

et  que   s'^nt  marié  ensuite,   U  ne  des  exemples.   Neque  omnes  sancti 

blessa  point   la  pudeur  et  la  piété  :  ^^ri  miraculis  excelluerunt   ;  neque 

et  qu'après  tout  la  chasteté  de  Loyo-  q^i  Mopum  aut  magnitudine  prœsti- 

la  ne   mériterait  aucune    louange,  terunt ,   aut  copia,  idcirco  reliquos 

puisqu'il   n'y  a  point  de  vertu  sans  sancUtate     superârunt.    JYon    enim 

une  victoire  disputée  contre  les  pas-  sanctitas  cujusque  sigms    sed  chan- 

-CrtTie  rfiT^  ^^  œstimanda  est  (04).  Il  fait  voir 

TnV  Ribad^neira  se  rétracta        et  P"  l'Écntare ,  que  le  don  dés  mira- 

racoL)enesais  combien  de'mira-  ^'^^  «»'  ^'"'°f^  quelquefois  aux  faux 

cfes  duyondat^ur  de  son  ordre.  ]  Le  ^""jf^J";  «*  *°  tve^çen  de  paroles 

Xra«.  ctapitre  du  Ve.  livre  de  la  Vie  «^   ^^\  *"?*  "%  1"?  !«'  protestans 

de  saint  Ignace,  composée  par  le  je-  Peuvent  dire  de   plus   fort    contre 

suite  Riballénei^a  est  fort  remarqua-  J«»^   ^^  leur  approchent  que  Lu- 

vi^     Ti  AM.       t}'  ther  et  aue  Calvin  n  ont  pas  eu  ce 

We.   n  commence  par  cette  obiec-  j         ^   H"^  ^•"'*"  **  w«..  ^  .-         . 

f,*««  fc  \      c^'  ^     ^  "'         don.  Je  ne  dis  pas  cela ,  continue-t- 

tion  (62)  :  Si  tout  ce  gue  uous  venez    .,  .,     ^        . .    '       ,       _  . 

^a  ^'  ^        '     j>   >      '     *   ^  ^  1^    "^t  pour  exténuer  cette  vertu  ,  mais 

t«?-5*'r'"';      ?"  ^^JZ  afin  de    faire    entendre   au   lecteur 

'^^t^  àe  Loyola  n  a  point  eu  ce^  prudent   qu'il    faut  se  remettre   de 

rf^rZ^S     /""'^rjvT^     f?   tout  cela  à    la  providence  du   bon 
de  tant  d  autres  saints?  h  <iMX^xyTK-   ^.^^^     ^„i  distAbue  ses  dons  com- 

(57)  Borftt. ,  Ode  I ,  Ub.  II.  me  bon  lui  semble.   Il  rapporte  en- 

(58)  Vpjre%  les  remarques  de  Vartide  Hi»-  «uite  quelques  raisons  pour  lesquel- 
^'f^rv-^^l'^T'^'^'r'',  ,  ,7/  les  Dieu  a  pu  permettre,  et  cela 
die usqueld  ulUmum  .it^  omnis  libidinis sen-  en  favcur  même  des  jcsuitcs  ,  quc 
«•  carueriL  Seckendorf,  Hirt.  Lntheran. ,  Ub.  leur  fondateur  fût  prive  du  don  des 
^'•jP«»-3i5,  ex  Mfti&io,  in  Viift  Ignatii  miracles.  Il  faut  l'entendre  lui-même. 

fpj\'j    jo    t    ,    ,    ■,.3  Hœc   dixerim   non   ut  miraculorum 

KW)  Apud  SecKCndorf. ,  ibidem.  ,  j^-.^,./*-. 

,(6.)  Bdc  guidem  asslrUone  cn.niiaiis  la:is    ^im  eleucm  ,   sed  ut  prudens  lector 

^etiruiUtr  ^  quœ  non  efl  vinus  quandb  cupidita-     intelllgat  ,    rem    tOtam   JJCO    COmmit- 

ithms  non  exereetur  quas  vincat.  Idem ,  ibid.    tendant  :  qui  dona  sua  unicuique  dis- 
wrifi!"^!"  f''"""'*"'  (  ^o"»  )  '•  ^^^^»    tribuit ,  prout  uult.  Potuit  ille  ,  pro 

(6aj  Sed  dicat  aUquis,    si  hac  vera  sunt,     ^"^    Occultâ    sapientld  ,    nostrœ    hoc 

^ Pf'ofectb  sunt  ^  quid  causa  est  quamobremiù-    imbecUHtati  dare  ,  ne  miracuUt  un- 
♦«M  ianctiuu  minus  est  testata  miraculis  ?  et,    quam  jactare  possemus.  Potuit  utiii- 

.'"^*tonun  sanelorumvila,  stgnis  declamt/if      '  * 

'^ntiUimque  operationibus  insignital  Ribaden, ,  (63)  Rîbaden. ,  ibidem ,  pas.  S&o. 

''*•  f^,  cap.  Xni,  pag.  539.  (64)  Ibidem. 


320  LOYOLA. 

tati ,  ut  authorc  in$Ututi  nostri  minus  spes  suas  prodigerent ,  pauperlaûs  , 
illustri ,  à  Je  su  potiiis  ,  quàm  ab  illo,  dedecoris  ,  atque  ignominiœ  sese  telis 
nomen  traheremus  :  et  nostra  nos  au-  ohjicerent ,  et  tôt  lahorum  ,  periculo- 
pellalio  sacra  moneret ,  ne  ah  illo  rumqiie  offen^nt  incursibus  ?  Il  a 
oculos  unquam  dirnowei^mus  :  quem  oublié  une  circonstance  qui  rend  ici 
non  soliim ,  ut  communem  humani  plus  sensible  a  certains  égards  le 
generis  liberatorem  ac  principem ,  merveilleux;  c'est  qu'il  a  paru  dans 
sed  etiam  ,  ut  prœcipuum  ducem  co~  la  vie  de  Loyola  ,  depuis  son  voyage 
1ère,  atque  imitari  debemus  ,  mini-  de  Monserrat ,  jusques  à  ce  qu'il  se 
^tam   hanc    societatent,   sui    nominis   fût   fixé   à  Rome  ,  tant  de  marques 

florioso  titulo  decorantem.  Potuit  d'égarement ,  et  tant  de  signes  d'un 
oc  etiam  tribuere  temporibus ,  qui-  esprit  démonté  ,  insensé  ,  ruiné  par 
bus  hfBc  miraéula  necessaria  non  sunt  le  fanatisme  ,  qu'il  est  étonnant  que 
(65).  Enfin  il  dit  (GG)  ,  que  la  manière  des  personnes  d'un  savoir  solide  , 
dont  la  compagnie  des  jésuites  a  été  comme  Lainez  et  Salméron  ,  se  soient 
instituée,  son  agrandissement,  et  les  attachées  ù  lui ,  et  que  son  ordre  ait 
miracles  qui  ont  été  faits  par  quel-  sitôt  passé  par-dessus  la  tête  de  tous 
ques-uns  de  ses  membres,  sont  une  les  autres.  Mais,  en  tournant  la  mé- 
assez  forte  preuve  que  c'est  l'ouvrage  daille  de  l'autre  côté  ,  on  comprend 
de  Dieu  ,  et  fournissent  assez  de  que  cela  même  diminue  le  merveil- 
jnoyens  de  donner  l'éclat  des  mira-  leux  ;  car  rien  n'est  plus  propre  à 
clés  à  la  vie  de  son  fondateur.  C'est  tromper  le  monde  que  tout  ce  qui 
ainsi  que  les  anciens  pères  ont  ob-  paraît  surnaturel  en  folie  ,  en  extra- 
servé  que  la  prompte  propagation  de  vagance  ,  et  en  sottise.  Quoi  qu'il  en 
l'Évangile  par  toute  la  terre  ,  encore  soit,  nous  avons  ici  un  fameux  jc- 
quc  les  instrumens  dont  Dieu  se  ser-  suite  contemporain  (68),  qui  avoue 
vait  n'eussent  rien  de  considérable  clairement  que  son  fondateur  ne  fit 
selon  le  monde  ,  et  qu'ils  trouvassent  jamais  de  miracles  ;  mais  il  ne  mon- 
de fortes  oppositions,  est  un  miracle  rut  pas  dans  la  profession  de  cette 
si    éclatant ,    qu'il   suffirait  seul    à   foi  :  il  changea  bien  de  langage  dans 

Erouver  la  divinité  du  christianisme,  un  autre  livre  (69).  Il  est  vrai  que  la 
es  protestans  allèguent  la  même  plupart  des  miracles  qu'il  rapporte 
chose ,  quand  on  leur  demande  quels  furent  faits  par  saint  Ignace  déjà 
miracles  Luther  et  Calvin  ont  faits  mort.  Voici  comme  il  parle  (^o): 
pour  soutenir  leur  mission.  Citons  Quia  verb  postremo  quinti  libri  ca- 
encore  Ribadéneira.  Quid  admira-  pite de  miraculisbreuiteregimus  quasi 
bilius  ,  dit-il  {6']),*qucim  militarem  nullaj'ecisset,  autaddemonstrandant 
hominemy  ferro  et  castris  assuetum  ,  ejus  sanctitatem  necessaria  nonessent, 
a  spiritu  Dei  alienum  ,  ita  immuta-  statui  nunc  ea  paullb  fusius  expo- 
tum ,  ut  non  soliim  ipse  Chrlsto  mili-  nere ,  non  omma  quidem  (res  enim 
taret,  sedsacrœ  mditiœ  antesignanus  nimis  in  longum  excurreret)  sed par- 
esset ,  et  prlnceps  ?  Quid  inusitaliiiSy  tem  duntaxat  eorum  quœ  JDeus  ejji- 
qukm  tôt  homines  ingenio  ,  studio ,  erre  per  servum  suum  dignatus  est. 
œtate  florentes,  ab  Ignatio  egeno  ac  Quamt^is  enim  cùm  anno  iS'ji  pri- 
despicatOy  nullâ  magnd  uel  litterarum  mùm  i^itam.  ejus  latine  scriberem  alia 
scientid ,  f^el  sermonis  elegantid  et  nonnulla  miracula  ah  eo  facta  no^ 
copia  ,  hue  adduci  potuisse  ,  institu-  uissem ,  tamen  adeo  mihi  certa  et 
tum   ut  fitœ  cursum   abrumperent ,    explorata   non   erant  ut  in    vulgns 

edenda   mihi    persuaderem  ;   postch 
(65^  Rlbadeneira ,  lib.  V ,  cap.  XIII ,  pag.    f/gro  quœstionihus  de  ejus  in   divos 

(66)  Tanlum  ahest  ut  ad  vitam  Ignatii  illus-        ._.!    _  .  ■  .   n-  .     ■ 

trandam  miracula  déesse  uideantur  ,  ut  multa,  W  ^"/«f    f^<»  ."";'  ^"'O"'»'»  »    Çuomasn  a 

eaque  prœstantissima  ,  judicem  in  mediâ  luce  puerosanclissimœipnusvitœ  Spkctatoe  atfjue 

versari...  Nam  sive  initia  hujus  societatis  ,  .«Ve  admtrator  fut ,  pUmoremac  ma,ori  rerumjide 

.   insiitntum  speclemus  ,  sivepropagalionem,  con-  'crihere  potero.  Kibadcneira ,  in  prœfat. 

secutasque   ex   eâ    utilitaies  ,    miracula     certè  C69)  Dfliir  TAbrcRé  rie  la  Vie  de  saint  Ignace, 

nulla  desiderabimus  :  cum  lam  muUa  iis  rébus  ^»'t'  publia  lorsqu'on  faisait  des  informations 

miracula  inesse  deprehendamus,  per  quce  Deut,  pour  sa  canonisation. 

et  hoc  opttt  suum  esse^  et  radicis  naturam  ,  ex  (70)  Ribadcneira  ,  in  Vitn  Tgoalii  in  compen- 

trunco  0.1  tendit  y  et  fructu.  Ibidem  ^  pag.  S^î.  (^iiim   redaciS,   cap.   XFIII  ^  pag.  lai ,  edit. 

(67)  Ibidem,  Iprensis^  iGxa. 


LOYOLA.  3îi 

VRlatione  publiée  hahitis  gravibus  et  diligence  exacte  aTec  laquelle  il  «"en 

idoneU  testibus fuerunt  comprobata.  était  informé.  De  plus,  un  jésuite 

Emmverb  Deus  ut  servum  suum  ex-  qui  aurait  su  Tan  lô^a  ,  que  son  fon- 

lollat  in  terris  tam  frequentibus  eum  dateur  a  fait  des  miracles  ,  et  qui  ne 

in  aies  miraculis  dignatur,  ut  mearum  se  serait  abstenu  de  les  insérer  dans 

partium  esse  ducam  litteris  hic  man-  un  ouvrage  public ,  que  parce  que 

dare  nonnulla  è  publicis  actionibus  ses  lumières  là-dessus  n'étaient  pas 

sumpta.  Remarquez  bien  qu'il  ne  par-  telles  qu'elles  doivent  être  lorsqu'on 

le  que  de  la  première  édition ,  qui  fut  imprime  des  faits  semblables ,  avoue' 

celle  de  l'an  1572  :  il  ne  dit  rien  de  rait-il  que  son  fondateur  n'a  fait  nuls 

la  seconde  y  qui  fut  celle  de  l'an  1687,  miracles?   raisonnerait  -  il  sur  cela 

et  qu'il  augmenta  beaucoup.   Il  y  avec  tant  d^étude  ?  répondrait-il  si 

ajouta    plusieurs   choses,    ou   qu'il  exactement  aur  objections?  Son  de- 

avait  apprises  depuis  par  le  témoi-  voir  sans  doute  serait  de  se  taire  ^ 

goage  oe  quelques  personnes  de  très-  jusques  à  ce  qu'il  fût  parfaitement 

grand  poids  ,  amis  intimes  d'Ignace,  éclairé  :  et  il  y^  a  bien  de  l'apparence 

on  dont  un  examen  fort  sévère  lui  que  Ribadéneira  eût  pris  ce  parti , 

avait  montré  la  certitude ,  quoiqu'il  et  que  tout  ce  qu'il  a  dit  après  coup 

les  eût  regardées  comme  douteuses  est  peu  sincère  ,   et  rempli  d'obli- 

auparavant.   Multa  mihi  necessario  quités.  17'oublioBS  pas  de  dire  que  si 

addenda  judicaui,  Primùm  nova  quce-  quelque   chose  était  capable   a'étre 

dam ,  quœ  post  libellum  excusum  ,  amené   à  la  pleine  certitude  durant 

gravissimi  uiri ,  et  Ignatio  waldè  fa-  l'intervalle  des  deux  éditions  ,  c'é- 

miliares ,  et  antè  societatem  conditam  taient  les  miracles  de  Loyola  ,  faits 

inlimi  necessarii  ,  quasi  testes  ocu-  surprenans ,  qui  s'impriment  dans  la 

lati  de  ipso  Ignatio  nobis  retulerunt,  mémoire  plus  que  tous  les  autres  ,  et 

Tùm  aîia  ,    quœ  dubia  antea   mihi  qui  se  répandent  de  lieu  en  lieu  avec 

erant ,  et  diligenti  postea  inquisitione  plus  de  bruit  que  tous  les  autres.  Les 

inuestigata  ,  certa  esse  comperi  (71).  amis  intimes,  les  comparons  insé- 

CoDcluons  de  là  que  les  miracles  de  parables  d'Ignace ,  n'auraient-ils  rien 

saint  Ignace  ne  sont  point  des  choses  dit  là-dessus  à  Ribadéi 


Ignace  ne  sont  point  des  choses    dit  là-dessus  à  Ribadéneira,  eux  qui 


,         ,  _    qu  il  inouta  à  son  livre  l'an  1587  , 

cet  auteur  ait  pu  tirer  de  l'incerti-  Cela  rend  suspect,  pour  ne  rien  dire 

tude  dans  cet  intervalle  de  temps.  Et  de  pis  ,  tout'ce  qu'on  publie  des  mi- 

néanmoins  il  nous  assure  qu'en  l'année  racles  que  l'on  prétend  avoir  été  faits 

iS^i,  il  savait  quelques  miracles  de  par  lenace ,  avant  la  seconde  édition 

son  fondateur,  mais  non   pas  avec  de  Ribadéneira.  Les  autres  miracles 

tonte  la  certitude   nécessaire   pour  du  même  saint  sont  ^n   très-grand 

les  publier.  Il  n'y  eut  rien  sans  doute  nombre  ,  si  l'on  en  veut  croire  ses 

parmi  les  choses  dont  il  n'était  pas  bons  amis.  Voyez  les  deux  remarques 

alors  parfaitement  assuré  ,  dont  il  suivantes. 

recherchât  plus  soigneusement  la  cer-  (0)  On  prétend  qu'en  sa  bouche  les 

^tudequedes  miracles  de  son  apôtre:  paroles  de  F'irgile  avaient  la  vertu 

i  de  dire  dans  de  consterner  les  démons  et  de  les 

bienheureux  contraindre  a  crier  merci»  ]  Le  conte 


point  fait  de  miracles,    porte    qu^l^ace    Lojrola  n'eut   pas 

n  résalte  nécessairement  que  ses  en-    plus  tôt  récité  l'endroit  de  Virgile  où 


(juétes  les  plus  exactes  ne  lui  avaient  il  est  dit  qu'Énée  et  Didon  entrèrent 
nea  appris  de  certain  sur  ce  cha-  dans  une  caverne  ,  que  la  femme  pos- 
pitre  ;  car  si  elles  lui  avaient  décou-  sédée  qui  le  priait  de  la  secourir,  fut 
yert  quelque  certitude,  il  aurait  joint  renversée  par  terre  ,  et  que  le  diable 
3  sa  seconde  édition  ce  grand  article  la  quitta  ,  et  demanda  pour  grâce  de 
avec  plus  d'empressement ,  que  les  n'être  point  enfermé  dans  la  caverne 
autres  choses  qu'il  n'y  ajouta  que  éternelle.  11  obtint  la  permission 
parce  que  d'incertaines,,  elles  lui  d'aller  partout  où  il  lui  plairait, 
étaient  devenues  certaines  par  la  pourvu  qu'il  n'obsédât  plus  aucun 
(71)  liam ,  in  prmfatioHê ,  «Jii.  xSS?.  Lomme.  Masenmullerus  enim  in  His- 

TOSIE  IX.  ai 


l_ 


322  LOYOLA. 

tor.  Jcsoit.  cap.  S ,  pa^g.  3g6  ^r  Tur-  On  toU  là-dessus  un  livre  qui  fat 

riano  refert ,  quod  aiufuando  Romœ  imprimé  à  Païenne  y  Fan   1668.  Uii 

fotmina  quatdam  à  diabolo  obscssa  consimilùi    narrantur    contîgisse  in 

Ignatium  Loiolam  tecuta  sit ,  et  cia-  Sicilid  Regalbuti  diceces.  Catanens'n^ 

mdrit  :   Tu  solus  me  libérant  et  ju-  ubi  imago  paprracea  aancli  Jgnatii 

vare  poie*.  Tune  Loiolam.  Récitasse  anno  Dom.  1666  è  disitojudit  prodi- 

yenum,  f^irgilii  :  giosè  sanguinem ,  etnae  omnia  rxa- 

Spdacaa  Diao,  âm%  ctTr«t«"«*  cudcm.  minata  accuratè  ,  atqMse  ab  episcopo 


Quduoceaudilddœmonemmulienm  ^  tUustnsstmo  D.  Fr.  3Jichaele 
prottruuUse  ac  egredientem  clamas-  ^ngelo  Bonadus ,  olan  gênerait  st- 
se  :  OfiliyLoiola,  tu  ceu  leo  me  ad  ^aph.  ordints  A.  Francisa  de  Ob' 
speluniam  injerni  abire  cogis;  sed  seruanua  approbala  et  mandata  ty 
fogo  te,  ne  me  œiemœ  speluncœ  P«  P^normi  1668  (76).  \ojezla  rc- 
injicias,  Posteh  Ignatium  illi  dixisse:  marque  ou  je  parlerai  des  trois  ser- 
yade  quocunque  uolueris,  modo  nul-  ™®?f*  ,,  _.  , .  , 
lum  amplius  hominem  obsideas;  ac  iSl)  lU  peuuent  dire  que  bien  des 
statim  dœmonium  magno  cum  strepi-  Çf"^  ^^*  condamnent  parpréuenuon] 
u  eeressum  esse  {ni).  "  est  certain  que  tout  ce  quon  a 
(P)  Innocent  X  et  Clément  IX  ont  P"^lie  contre  eux  est  cru  aTcc  une 
augmenté  les  honneurs  de  ce  now  ^&^^  certitude  a  peu  près  par  leurs 
f^eau  saint,']  Je  me  servirai  des  pa-  ennemis ,  tant  calboliques  que  pro- 
roles  du  père  Nathanaèl  Sotucl.  Eunr-  tesUns.  11  est  même  vrai  qu  on  en 
dem  (Ignatium)  ojficio  ecclesiastico  renouvelle  1  accusation,  toutes  les 
ubique  terrarum  coli  jussit  Innocen-  wis  que  1  occasion  s  en  présente  dans 
tiusX.  P.  M.  sub  ritu  semidupUce  quelque  livre  nouveau.  CepeDdant 
die  ao  octobris  anno  1644.  ^uxit  cul-  «eux  aui  examinent  avec  quelque 
lum  Clemens  IX.  P.  M.  et  ad  ritum  s««*te  d  équité  les  apologies  mnom- 
duplicem  et^ejtit  die  11  octobris  iGG'j  ^r?P*es  que  les  jésuites  ont  po- 
M).  Cet  auteur  ajoute  que  l'on  a  bliees,  jr  trouvent  à  1  égard  de  cer- 
dcjà  consacré  à  saint  Ignace  plus  de  *f  »n«  i*»t«  d  assez  bonnes  justilica- 
cinquante  églises  en  divers  pays  du  «^^^ns  ,  pour  faire  qu  un  ennemi  nu- 
monde  (74) ,  et  que  les  miracles  faite  sonnable  abandonne  raccusation.  J  en 
par  ce  saint  pendant  sa  vie  et  après  vajs^  donner  un  exemple, 
sa  mort ,  sont  si  nombreux  et  si  il-  .^^^    '^'o  »*  P^rut  un  livre  sa 


lustres,  qu'ils  peuvent  remplir  tout  glant  contre  les  jésuites  (77),  où  Ion 

un  livre  ;  car  outre  ceux  dont  il  est  assura  (78)  que  l'abbé  du  Bois  avait 

parlé  dans  sa  Vie ,  et  dans  la  bulle  de  soutenu ,  et  soutiendrait  au  père  Co- 

sa  canonisation ,  le  père  Bartoli  en  ^^ ,  que  sentence  avait  été  donnée 

rapporte  cent  bien  certifiés.  Alphonse  contre  lui  à  Avignon,  pour  avoir 

de   Andrada  en  rapporte   plusieurs  engrossé  une  nonnain  *.  Le  père  to- 

autres  ,  qui  ont  été  faite  à  Munébréga  *pn  ,  repondant  à  ce   libelle ,  pro- 

dans  l'Aragon  ,  où  l'on  vénère  une  Nuisit  (79)  la  lettre  que  l'on  va  lire. 


(73)   Johannei  Chriatiinos  Frommann  ,  de  ,  n.  t3 

F.Vcinat. ,  lib.  III,  part.  IX,  cap.  IF,  num.  W  ^^^^  .  P«^-  >  «  3. 

i5  ,  pa/f .  m.  949.  (77)  Jniilulé.  Anti-Coton. 

(73)  Sotael,  in  Biblioili.  «ociet.  Jeta,  pag.  3.  (78)  Anti-Colon  ,  pag.  m.  63. 

(•;4)  Àinpliut  tfuinauaginta  tempia  in  variis  *  Voici  ce  qu*on  lit  dan«  le  DufalUr»^  '  *^ 

erbii  regionibus  modo  numerantur  in  illiut  ho-  •  pire  Coton  avait  en  »  dil-oo ,  une  amoarrtte  <■ 

norem  dedicata.  Mem  ,  ibid.  Ce  livre  de  Sotael  »  Daupliiné.  Coton  ^  di»ail  Scalinrr  ficfl''^'^'"* 

fut  impriin/  l'an  1675.  »  tecunda  ,  an  mot  Coton)  ,  scribebatad  A^a- 

(-5)  Bfferl  centum  ex  authenticis  desumpta  *  ««'«  »"  Delphinatu.  Liiterœ  sunt  inureept^ 

doc'umenlit   nost^r  Daniel    Bariolut    de    Vitd  *  Chamiertu*  habel.  Prul-être  •««•e»»''*  " 

tancU  Ignatii,  lib.  V,  et  permuUa   reeen^et  "  prétendneé  lettre»  qui  auraimt  donne  li««» 

noster  Alphonsus  de  Andrada,   opère  de  mi-  »  roman  de  la  Nonnain  d: Avignon  engrosnc 

raeulis  patralis  Munehregœ  m  Aragonid ,  ubi  •  pM  ce  jesmte.  •           ^                     •   - 1  tm 

{tiè  eolitur  imago  admirabilit  tanctî  Ignatii.  (7g)   Réponse  apologétique  k  rAoti-CoUWi 

acm,  ibid.  pag-  109- 


LOYOLA.  323 

ehose  qui  contrariât  h  la  dignité  et.  tcstation   authentique  ,   qu'au    père 

qualité  de  sa  profession  »  et  en  parti-    Coton  ,  qui  alléguait  tout  ce  que  les 

culierce  de  quoi  V  Anti- Coton  le  char-   procédures  j  uridiques  les  plus  exactes 

^e  :  dans  lequel  Anti-Coton  .pour  ce   pouvaient  demander.  Ce  ne  peut  être 

aue  je   suis  fait   auteur   d'une  ca-   que  l'effet  d'une  prévention  outre'e. 

lomnie    manifeste ,    dont  on  charge       II  est  arrivé  aux  jésuites  la  même 

ledit  réuérend  père  Coton   ;  je  dis    chose  qu'à  Catilina   :   qn  ût  courir 

franchement  que  je  ne  sais  ce  que    contre  lui  des  accusations  dont  on 

c'est ,  et  que  toujours  f  ai  connu  ledit    n'avait  nulle  preuve  ,  mais  on  se  fon- 

révérendpère  Coton  pour  uénérahle    dait  sur  ce  raisonnement  général 

et  bon  religieux.  En  témoignage  de  puisqu'il  a  fait   telle  chose,    il  est 

quoi  j'ai  écrit  et  signé  cette  mienne    bien  capable  d'auoir  fait  celle-ci  et 

présenta    déposition,    A    Paris  ,    en   celle-là  ,  et  il  est  très-apparent  quHl 

mon  étude  ,  cette  treille  Saint-Denis   a  fait  le  reste.  L'historien  Salluste  a 

martyr,  1610.  L'abbé  du  Bois  Olivier,    solidement  marqué  cette  illusion  (8a) 

Et  l  ai  cachetée  de  mon  cachet.  Outre    qui  n'est  pas  un  sophisme  de  l'école  ' 

cela ,  il  produisit  quatre  attestations    mais  un   sophisme   de  ville.  Il  y  a 

(80) ,  unes  et  reconnues  pour  authen-    onze  ans  que  l'on  publia  à   la  Ikye 

tiques,  uraies,  et  légitimes  par  des    un  livre  intitulé  la  Religion  des  Jé- 

notaires  royaux  de  la  taille  de  Paris,    suites.  L'auteur  avoue  que  la  préven- 

La    I  «.    était  signée   Louis  Beau  ,    tion  contre  ces  messieurs  est  si  céné- 

protonotaire    du  saint  siège  aposto-    raie ,   que   de  quelques  attestations 

tique,  et  scellée  de  son  cachet ,  et  de    d'innocence  qu'ils  se  fortifient ,  il  ne 

ceux  de  deux  archevêques  subsécutifs    leur  est  pas  possible  de  désabuser  le 

en  la  métropolitaine  d' Avignon,  àes-    monde.  Il  faut  savoir,   dit-il  (83) 

quels  il  avait  été  vicaire  général  du-    qu'on  ne  peut  rien  dire  de  si  terrible 

rant  tout  le  temps  du  séjour  du  père    contre  les  jésuites ,  bien  que  douteux , 

Coton  en  Avignon,  La  a«.  fut  signée    qui  ne  devienne  vraisemblable  a  cause 

par  qumze  personnes  ,  (im  faisaient    de  leur  caractère  ,  et  de  ce  qu'on  sait 

et  représentaient  tout  le  clergé  d'A-    qu'Us  sont  capables  de  faire.  Il  en 

^'ignon.   La  3«.  fut  signée  par   les    donne  deux  exemples  :  l'un  est  le 

deux  consuls  d'Avignon  et  leur  as-   bruit  qui  se  répandit  non-seulement  a 

sesseur,  et  scellée  du  scel  de  la  mai-    Ucydelberg  ,   mais  par  toute  l'Eu- 

sou  consulaire.   La  4».    fut  donnée    rope  ,  qu' ils  avaient  aposté  un  fauv 

par  lévêque    d'Orange.    Ces    quatre    esprit  revenant  de  Vautre  monde,  qiù 

attestahons    s  accordent   non -seule-    toutes  les  nuits  criait  aux  oreilles  du 

ment  à  démentir  l'auteur  de  l'Anti-    vieux  duc  qu'il  n'y  avait  point  de 

toton,  comme  un  calomniateur  in-    salut  pour  lui ,  a  moins  qu'il  n'exter- 

rame,  mais  aussi  à  combler  d'éloges    mindt l'hérésie  et  les  hérétiques  de  ses 

<le  bonne  et  de'  pieuse  conduite  le    nouveaux   états ,  suivant  le  conseil 

pere  Coton.   Outre  ces  attestations,    des  pères  jésuites.  Le  duc ,  las  de  ces 

messieurs  d'Avignon  écrivirent  à  ce    (dsions ,  voulut  s'en  éelaircir.  Il  s'en 

jesmte  en  ces  termes  (81)  :  «  Si  ces    ouvrit  a  Vun  de  ses  officiers ,  qui  lui 

»  attestations  des  prélats  et  des  con-   promit  de  conjurer  l'esprit  tres-effi- 

»  suis  ne  bastent,  nous  ferons  signer    cacement  sans  oraisons  ,  ni  eau  bé- 

»  |a  plus  grande  partie  des  gentils-    nite.  IJofficier  se  cacha  sous  le  lit  du 

»  hommes  ,    docteurs  ,    bourgeois  ,    prince  ,  et  quand  l'esprit  vint ,  il  le 

»  marchands  ,  et  autres  de  la  ville.»    sabra  de  manière  qu'il  en  demeura 

1  °^i  **?  ®^  ^'<^°  P«"*^  produire  rien  fort  blessé ,  et  l'on  dit  qi^il  en  est 

ue  plus  fort  Dour  justifier  un  accusé,    mort.    Cet  officier  qui  avait  fait  le 

^pendant  il  y  a  eu  une  infinité  de    coup  eut  l'indiscrétion  de  le  dire  a  sa 

gens  qui  n'ont  pas  laissé  de  croire 

31e  la  nonnain  fut  engrossée,  et  que         (8»)  Sdo  fuisse  nonnullos  qui  ila  existima' 
*  on  rendit   sentence  contre    le    pere     rent.juvenlutemquœdontumCaUUnaifrequen- 

Plus  il»  r  •   «  ?Î^J   !:•  ^    l  .     •\  îi  r     "  «'«'  «*"'  '»'«f"i  7»««  1»^d  cuiqnam  id 

ï  »U8  ae  loi  a  1  Anti-Coton  qui  n'allé-    eompenum  foret ,  kae  fama  vHlehat.  Sallu$t., 

S^ait  aucune  preuve ,  ni  aucune  at-   »"  8«^*°  CatiUn. ,  pag.  m.  33. 

rRn\  m  •  ^®^^  Religion  àet\è»uixe»\  pmg. 'yj,  éflit.  de 

g  v^  PfP«n«e«  l'Anti- Coton,  pa^.  «oo.  la  Haye  ^  1689.  Voret  Bernrgg.   Tnba  Paci»  , 


324  LOYOLA. 

fefftmt ,  toniré  Ut  déftnm  expresses   qu'elle  ne  paraisse  vraisemblable  ,  k 


f^ est  rien  que  les  jésuites  n'aient  tenté  persuader  à  ses  lectears,  que  cette 
pour  se  justifier  de  ce  fait.  Le  duc  a  nistoire  de  Vienne  est  certaine  ;  et 
fait  de  rigoureuses  défenses  dans  ses  puis  il  dit  (88)  :  Ce/a  peut  donc  être 
états  de  parler  de  cela.  Les  jésuites  faux  ;  mais  jamais  on  ne  cessera  de 
ont  tii^  des  attestations  et  des  signa-'  le  regarder  comme  probable  ,  yu  la 
titres  des protestans  même,  de  la faus-  conduite  ordinaire  des  bons  pères.,., 
seté  de  cette  histoire  ;  mais  ils  auront  (89).  Ceux  qui  croiront  que  V histoire 
beau  faire ,  jamais  ils  ne  détruiront  de  f^ienne  est  fausse  ,  la  croiront 
les  soupçons  que  ces  bruits  faux  ou  pourtant  vraisemblable.  Si  elle  est 
vrais  ont  imprimés  dans  V esprit  des  fausse  ,  au  moins  elle  servira  h  jus^ 
peuples  ;  parce  qu'on  les  connaît  ca-  tifier  ce  que  je  disais  tout  à  l'heure  , 
paÙes  de  cette  friponnerie,  par  d'au-  que  la  naine  contre  la  société  est 
très  qui  ne  valent  pas  mieux.  Il  en  exti^me,  dans  l'église  romaine  même. 
rapporte  quelques-unes  en  général  ,  Voyez  la  note  (90). 
je  yeux  dire  sans  circonstances  de  Sans  tout  ce  grand  nombre  de  ré- 
temps  ,  et  de  Heux ,  et  de  personnes  ;  pétitions ,  on  aurait  fort  bien  corn- 
et après  avoir  enseigné  à  rejeter  leurs  pris  sa  pensée.  Il  reut  dire  qu'on  n'a 
attestations  du  Palatinat,  il  conclut  qu^à  puolier  hardiment  tout  ce  qu'on 
ainsi  (84)  '  Quoi  qu'il  en  soit ,  que  voudra  contre  les  jésuites  ,  on  peut 
l'historiette  soit  une  histoire  ou  une  s'assurer  qu'on  en  persuadera  une 
fable  ,  on  sait  ce  qu'ils  savent  faire ,  infinité  de  gens.  Je  crois  qu'il  a  rai- 
et  c'est  assez  pour  rendre  la  chose  son ,  et  que  pour  le  moins  en  ceci  il 
vraisemblable.  L'autre  exemple  est  sera  un  bon  prophète.  C'est  sans 
que  depuis  peu  les  jésuites  avaient  doute  dans  cette  assurance  qu'il  a 
comploté  d'empoisonner  l'empereur  publié  l'historiette  de  Vienne,  quoi- 
en  lui  donnant  la  communion  (85).  qu'il  la  crût  fausse.  Mais  si  d'autres 
Le  prince  en  fut  averti ,  et  ne  com-  auteurs  en  ont  usé  comme  lui  ,  que 
munia  pas  le  lendemain  ,  et  même  il  deviendront  tant  de  faits  que  les  en- 
trouva  moyen  de  faire  prendre  au  nemis  des  jésuites  ont  publiés?  N'au- 
jésuite  l'hostie  empoisonnée ,  et  le  je-  rait-on  pas  lieu  de  croire  qu'ils  en 
suite  ne  manqua  pas  d'en  mourir,  ont  divulgué  plusieurs  dont  ils  con- 
L'empereur  et  la  cour  de  prenne ,  naissaient  la  fausseté ,  où  qu'ils  re- 
selon  sa  dévotion ,  ordonna  le  secret  gardaient  comme  très-douteux,  et 
sous  de  terribles  peines ,  au  peu  de  qui  néanmoins  à  leur  compte  parat- 
personnes  qui  en  étaient.  Il  ne  fut  traient  certains  ,  et  seraient  reçus  du 
pas  pourtant  bien  gardé  ;  il  se  ré-  public  comme  une  chose  très-véri- 
panait  au  moins  un  peu.  Et  ce  gen-  table  ?  Je  ne  saurais  m'imaginer  que 
tilhomme  d^honneur  (86)  jurait  que  les  règles  de  la  morale  souffrent  qu*on 
la  chose  passait  pour  certaine  dans   abuse  ainsi  d'une  prévention  publi- 

f^ienne  (o'j) On  ne  la  donne  pas    que   :   elles  nous   ordonnent  d'être 

pour  vraie  ,  poursuit  l'auteur  ,  et  équitables  envers  tout  le  monde  ,  et 
même  pour  dire  tout,  on  n'a  pas  de  ne  représenter  jamais  les  gens 
grande  disposition  h  la  croire  ;  mais  plus  perdus  qu'ils  ne  le  sont.  J'avoue 
quelque  fausse  qu'elle  puisse  être  ,  sans  peine  à  cet  auteur,  que  cette  fa- 
jamais    les   jésuites    n'empêcheront  cilite  ,    avec   laquelle  le   public  se 

persuade  tout  le  mal  qu'on  dit  des 

(84)  Re1i|ioB  des  {ituitct,  pag-  7g.  jésuites  ,  est  une  marque  d'une  aver- 

(85)  Là  même,  pag.  80.  sion  affreuse  contre  la  société  (91)  ; 

(86)  Ctsl  celui  dont  VawAeur  pari»  en  eee 
termes  t  pag.  79  :  Un   gentilliomme  ,  parfaiu- 

neat  hommî  d^tonnear .  qai  est  au  wmc«  d'un        W  J«  '"^«^ .  VS-  «»• 

grand  prince  d^Allemagne ,  revint  de  Vienne  il        (89)  La  mime,  pag.  83. 

y  a  qnelques  mois,  et  rapporta  comme  nne  cboae        iff^)  On  verra  dans  la  remarque  (BB) ,  eerê 

»&re  et  vraie  Tbistoire  qui  »uit  :  savoir  au^on    lajin ,  qvkil  a  couru  depuis  ce  temps-Us,  un  au- 

avait  voulu  empoisonner  t empereur  dans  l'acte    trejaux  bruit  de  conspiration  je'suitiqua  contre 

de  la  communion.  l'empereur. 

(87)  RelisioB  de*  jcinilM,  pag,  81.  (gi)  Religion  de»  iitaitw,  pag.  84> 


LOYOtA.  SaS 

•t  }e  ne  nie  point  que  cette  aversion   pécha  pas  que  le  liyre  ne  fiit  ^endu 
ne  fournisse  des  cousequences  très-    sans  périls  et  sans  autre  précaution 


quer  cette  énigme  :  comment  étant  meur  await  été  condamné ,  ne  furent 
si  bons  ,  si  officieux  et  si  aimables  ,  ni  exigées ,  ni  payées  y  ce  Jut  une 
ils  sont  pourtant  si  terriblement  haïs ,  pièce  par  forme  pour  fermer  la  hou» 


jésuites  (g4).  Mais    raient  été  bien  fâchés  qi 
on  Fembarrasserait  peut-être  ,  «i  on   ^«5  débité.  Cela  n'a  pas  empêché  non 
lui    demandait    l'explication    d'une  plus  qu'il  n'ait  été  imprimé  dans  ce 


moe/is 

qui  soDt  haïs  comme  la  peste  dans  N'est-ce  point  parler  avec  le  dernier 

toutes  les  communions  difliérentes  de  mépris  de  son  souverain  ,  que  de  re- 

la  .leur,  et  qui  ont  un  nombre  infini  présenter  la  Hollande  si  timide  et  si 

d'ennemis  dans  la  leur  propre  ;  et  de  peureuse  a  l'égard  de  l'Angleterre  ? 

qui  on  ne  saurait  rien  publier  qui  Quand  cette  prétendue  frayeur  serait 

ne  parût  vraisemblaUJe,  pendant  que  véritable  ,  un  bon  sujet  ne  la  cache- 

M.  Daillé  et  M.  Claude  conservent  rait-il  pas  ?  La  révélerait-il  au  pu- 

partout  une  bellel  réputation  ?  Quoi  blic  ?  Avouerait-il   que  les   ordon- 

qu'il  en  soit ,  je  doute  que  cet  écri-  nances  de  l'état  contre  un  livre  ne 

Tain  ait  eu  toute  la  prudence  d'un  sont  qu'une  vaine  formalité  dont  les 

fin  disputeur,  lorsqu'il  a  tant  insisté  libraires  se  moquent  ?  Je  laisse  le 

sur  cette  grande  disposition  du  pu-  reste  j  c'est  un  abîme  au  bord  duquel 

blic  à  croire  tout  ce  qui  s'imprime  la  prudence  veut  que  je  m'arrête, 

contre  les  jésuites.  Cela  est  plus  pro-  Mon  indiscrétion  serait  cent  fois  plus 

Î>re  qu'il  ne  pense  à  leur  conserver  blâmable  que  celle  de  cet  auteur,  si 

curs  amis  ,  qui  croiront  sans  peine  je  ne  jetais  un  voile  sur  ce  dont  il  a 

que  l'on  s'est  trop  prévalu  de  cette  eu  la  témérité  de  se  vanter,  et  si  je 

préoccupation ,  pour  publier  les  bis-  ne  m'écriais  ,  procul  hinc  ,  procul 

toires  les  plus  mal  fondées.  Et  com-  este  pinfani.  Il  a  sacrifié  à  la  ten- 

nie  dans  le  fond  c'est  un  erand  dé-  dresse  paternelle  les  choses  gu'il  dé- 
faut —  J'^--  ---  — ^^  ^^— -• 1-  «i -*- 


certain,  il  y  a  plus  d'indiscrétion  gion  des  Jésuites,  ne  soient  la  même 

que  de  bonne  foi  à  révéler  cette  pcé-  personne.  Il  n'est  pas  malaisé  de  le 

Tention,  Un   ennemi  bien  rusé  dé-  reconnaître  ;   car  les  éloges ,  qu'on 

couvrirait-il  ce  faible?  Mais  en  ma-  donne  au  premier  de  ces  deux  ou- 

tiere  d'indiscrétion  oet  auteur  est  in-  vrages  dans  le  dernier,  ne  peuvent 

comparable.    Ne  dit-il  pas  dans  le  venir  que  d'un  père  idolâtre  de  ses 

même  livre  (9$)  que  l'Esprit  de  M.  Ar-  eufans  ,   et  frappé  d'une  singulière 

nauld  ne  fut  interdit  en  Hollande  ,  prédilection  pour  l'Esprit  de  M.  Ar- 

quà  cause  de  la  frayeur  où  le  pays  nauld,  fondée  sur  ce  que  c'est  un 

était  alors  de  se  brouiller  auec  les  ouvrage  qui,  à  double  titre,  estl'en.r 

•^^glais  ?  N'apprend-il  pas  au  pu-  faut  de  son  esprit ,  car  il  l'a.  fait  h 

blic  (96)  que  cette  interdiction  n'em-  son  image  et  semblance  ;  il  s'est  lui-* 

même  ici  dépeint  (98). 

..  (p)  yojn  la  Dissertation  de  Tortiinins  Ga- 

lindai  Cantal^cT ,  ât  Cansis  pubiici  erga  jesuîtat  (97)  ta  mfme, 

.  "-  .^^'«  fit  dans  un  recueil  de  piîcet  ifuifut  (9^)  Dans  la  page  7a  de  la  Religion  des  j£- 

i^primé  à  Geniva,  Paii  i63o,  squ*  U  titre  de  mîtes,   voiu  trouverez  ces  paroles  :  Pour jtiger 

Arcava  «ocicUtis  Je«u.  équitablement ,  diaent-ils  ,  de  Tesprilt  de  J/L  Av- 

(93)  Religion  de.<*  jésuites  ,  pag.  84<  iiauld,  tel  que  Tautear  satirique  le  dépeint,  et  de 

Wil'kmfmetpag.  •jS.  Tesprit  de  cet  aateur  tel  qu'il  s^est  découvert 

/^\  ^  '"^"*««  P^g'  44*  ^*°*  '^^  li^i'0  t  il  f*^^  avouer  (|ne  rien  n*cat  si 

vy>)  tk  mioief  pag.  4<S>  Kinblabh  que  cm  denu  «tprita,  cl  tga'an.  peut 


326 


LOYOLA. 


(R)....  ÎU  ne  manquent  pas  de  s* en 
pji^aloir ,  afin,...  qu'ils  aient  un  lieu 
commun  général  qui  affaiblisse  les 
accusations,  ]  Autrefois  ils  répon- 
daient à  tous  les  livres  que  Ton  pu- 
bliait contre  eux  ;  mais  enfin  ils  se 
sont  lassés  de  ce  travail.  La  raison 
qa''ils  allèguent  de  leur  silence  est , 

ÎruHls  ne  sont  pas  plus  obligés  de  ré- 
uter  les  satires  de  leurs  ennemis  que 
le  roi  de  France  de  faire  répondre 
aux  gazettes d^ Amsterdam.  Pourquoi 
ne  uQuàraient^il  pas  ,  c'est  le  père  le 
Tellier  qui  parle  (99)  ,  Que  les  jésui-^ 
tes  eussent  pu  négliger  ae  répondre  à 
des  libelles  qui  ne  sont ,  a  leur  avis  , 
ni  moins  fabuleux  ,  ni  moins  mépri- 
sables que  les  gazettes  tt  Amsterdam  , 
et  que  tes  systèmes  historiques  ou  pro^ 
phétiques  de  M.  Jurieu  ?  Doit^ent-ils 
être  plus  délicats  sur  le  fait  de  leur 
réputation  ,  que  ne  le  sont  ceux  que 
Dieu  a  mis  sur  nos  têtes  ?  JVe  doi- 
vent-ils  pas  ,  ou  du  moins  ne  leur 
est-il  pas  permis  après  ces  grands 
exemples  ,  dé  mépriser  ce  qui  ne  tou- 
che que  leur  honneur  particulier  ? 
Voici  d'autres  raisons:  elles  sont  pri- 
ses de  l'inutilité  des  réponses  et  de  la 
disposition   d'un  certain   public ,    à 

S  rendre  pour  vrai  tout  ce  qu'on  lui 
onne  contre  eux  (100).  «  On  n'a  pas 
»  sitôt  répondu  à  quelqu'une  de  leurs 
7t  satires  ,  qu'ils  en  ont  six  autres  tou- 
3)  tes  prêtes  à  publier.  Ils  en  tiennent 
»  des  magasins  tout  pleins  :  on  leur 
»  en  envoie  de  toutes  les  parties  de 
7>  la  terre.  Celles  qui  furent  réfutées 
»  il  y  a  cent  ans  ,  ou  dont  le  monde 
»  se  moqua  sans  qu'on  les  réfutât  y 
»  ils  les  rappellent  aujourd'hui  avec 
»  la  même  nardiesse  que  si  c'étaient 
>j  des  pièces  nouvelles,  ou  qui  fussent 
»  demeurées  sans  réplique  j  et  ceux 
»  qui  les  suivront  à  quarante  ou  cin- 
»  quante  ans  d'ici  ,  feront  la  même 
n  chose  de  celles  qu'on  invente  de 
»  nos  jours  ,  toutes  méprisables  et 
»  toutes  méprisées  qu'elles,  sont.  Que 
»  servira-t-il  ,  par  exemple  ,  aux  jé- 

«ans  se  tromper,  prendre  le  portrait  de  t*nn  pour 
le  portrait  de  Tautre.  On  cite  Lettre  apologéti- 
que pour  M.  Ârnauld. 

(99)  Défenne  dci  nouveaux  Chrétiens ,  /'*. 
part.  ,  pag.  an  ,  imprimée  à  Paris  ^  Van  1687. 
Tai  d/jà  cité  une  partie  de  ce  passage  dans 
L'article  de  BELiitMiH  ,  tom  III ^  P<*g'  ^70  t 
citation  (i';).  Vojret  aussi  la  remarque  CE.)  de 
^'artic/eBraTitLiKa,  tom.  Tll^pag.  38o. 

(100)  La  métne  ;  pag.  28, 


»  suites  de  la  Chine  ,  d'avoir  été  les 

»  premiers  et  presque  les  seuls  qui 

»  se  soient  soumis  ,  et  sans  la  moin- 

»  dre  résistance  ,  aux  vicaires  apo- 

»  stoliques ,  dès  qu'ils  j  ont  paru  en 

»   1684  ;  puisque  cela  n'a  pas  empé- 

»  ché  leurs  ennemis  de  publier,  en- 

»  core  l'été  passé,  par  la  plume  de 

»  leur  secrétaire,  le  gazetier  de  UoU 

)>  lande  ,  que  le  saint  père  était  ez- 

»  trêmement  irrité  contre  lès  jésui- 

»  tes  de  ce  qu'ils  ne  voulaient  pas 

»  reconnaître  les  évêques  qu'il  en- 

»  voyait  à  la  Chine  ?  Peut-on  douter 

»  que  dans  quelques  années  ce  men- 

»  songe  ne  revienne  à  son  tour  suris 

»  scène  ?  De  même  que  servira-t-il 

»  aux  jésuites  d'Allemagne  d'avoir 

»  une  attestation   signée    par  qaa- 

)}  tre  des  principaux  conseillers  de 

»  monsieur  l'électear  palatin,  tous 

})  protestans  ,   dans  laquelle   ils  té- 

»  moîgnent  que  l'histoire  du  jésuite 

»  contrefaisant  une  voix  du    ciel  , 

»  pour  tromper  ce  prince  et  Tanimer 

»  a   la  la  destruction  de  l'hérésie , 

»  n'est  qu'une  pure  fable  ?  Cet  acte 

»  empêchera- 1- il  qu'un  jour, sur  la 

»  foi  du  gazetier  de  Hollande  ,  quel- 

»  que  bon  protestant  qui  continuera 

»  1  Histoire  jésuitique ,   ne  fasse  un 

))  chapitre  de  cette  chimérique  aven- 

»  ture  ?  Pourquoi  ne  s'y  attendrait- 

»  on  pas  ,  lorsqu'on  voit  les  plus  gra- 

»  ves   auteurs  de  ce  parti  - îà  ,  nous 

»  débiter  sérieusement  le  conte  des 

»  Emballeurs  d'Amiens ,   avec  tou- 

»  tes  les  circonstances  capables  d'en 

»  faire  une  histoire  ridicule? 

»  Après  cela, que  le  gazetier  hollan- 
»  dais  ne  se  repente  point  d'avoir  pu- 
»  blié ,  par  exemple  ,  que  ce  sont  les 
»  jésuites   qui  ,   par  leur  avarice  et 
»  par  leurs  méchans  conseils  ,  ont 
»  engagé  l'empereur  dans  la  dernière 
»  guerre  de  Hongrie  j  que  le  peuple 
»  de  Vienne ,  irrité  contre  eux  pour 
»  ce  sujet ,    en  massacra  plusieurs 
»  lorsqu'ils  voulaient  se   sauver ,  â 
»  l'approche  de  l'armée   ottomane  ; 
>»  que  c'est  eux  qui  brûlèrent  Stoc- 
»  kolm  l'année  dernière   (  c'étaient 
»  un  peu  auparavant  quatre  Turcs 
»  déguisés  qui   l'avaient  fait  ) ,  etc. 
»  QtTil  ne   se  repente  point  d'avoir 
î>  publié   toutes  ces  sottises-là ,  ni 
»  cent  autres  de  la  même  force  ,  et 
»  qu'il  ne  change  pas  de  style  à  IV 
»  venir.   Si  on  les  méprise  dans  ce 


LOYOLA. 


D  TÎnç^tième  ou  le  trentième  tome  de  clergé.  L'opinion  que 

y>  )a  Morale   pratique  (loi).  »  Vous  ont  reçu  de  Dieu  le  glaive  pour  pu- 

voyez  avec  combien  d'artifice  ils  se  nir  les  hérétiques ,  est  encore  plu» 

{)re'va1ent  de    la    préoccupation    de  universelle  que  la  précédente  ,  et  a 

eurs    ennemis  ,    et  ils  vérifient  la  été  réduite   en   pratique   parmi  les 

roaiime  h  quelque  chose  malheur  est  chrétiens  depuis  Constantin  jusqu'à 

bon  :  ils  profitent  de  la  haine  qu'on  présent,  dans  toutes  les  communions 

a  contre   eux  ,  fruuntur  diis  iratis.  chrétiennes  qui  ont  dominé  sur  les 

Il    est   certain   que    leurs   ennemis  autres  ,  et  à  peine  ose-t-on  écrire  eu 

leur  feraient  beaucoup  plus  de  mal ,  Hollande  contre   une  telle  opinion, 

s'ils    mesuraient    mieux   les    coups  Ce  ne  sont  donc  pas  les  jésuites  qui 

qu'ils  leur  portent;    car  dès  qu'on  ont  inventé  ces  deux  sentimens;  mais 

entasse  péle-méle  les  accusations  bien  ce  sont  eux  qui  en  ont  tiré  les  con- 

fondées  avec   celles  qui  ne   le  sont  séquences  les   plus    odieuses   et  les 

point ,  on  favorise  l'accusé  ;  on  lui  plus  préjudiciables  au  repos  public  : 

donne  lieu  de  rendre   suspectes  de  car  de  la  jonction  de  ces  deux  prin- 

faux  celles  qui  sont  véritables.  Il  faut  cipesils  ont  conclu ,  et  cela  en  croyant 

être  bien  aveugle  pour  ne  prévoir  raisonner  trés-conséquemment ,  qu'il 

pas  que  plusieurs  libelles  qui  parais-  faut  déposer  un  prince  hérétique ,  et 

sent  tous  les  jours  contre  la  société  extirper  l'hérésie  par  le  fer  et  par  le 

(loi)  ,  lui  fourniront  de  bonnes  ar-  feu  ,  si  on  ne  la  peut  exterminer  au- 

mes.  Si  elle  payait  les  auteurs  pour  treraent.  Si  les  souverains  ont  reçu  le 

publier  c  "                         '                   ' 
rait  dire 
argent, 
faite  su        _ 

llé- 
tnition 
qu'on  puisse  infliger  à  un  hérétique 

ligion.  est  sans  doute  la  prison  ,  Texil ,   la 

{^)  Les  jésuites...  ont  poussé...  les  confiscation  des  biens;  et  par  con- 

conséquences   de  plusieurs  doctrines  séquent  un  roi  hérétique  doit  pour 

qui  étaient    nées  aidant  eux  ,  et  qui  le  moins  être  détrôné  par  le  peuple, 

exposent  les  souverains  a  de  conti-  son  souverain  et  son  commettant , 

nuelUs  révolutions.]  L'opinion  que  s'il  m'est  permis  de  me  servir  de  ce 

l'autorité  des    rois   est  inférieure  à  mot  wallon  dans  une  matière  où  il  est 

^elle  du  peuple ,  et  qu'ils  peuvent  foft  propre  ,  puisque  selon   le  pre- 

être  punis  par  le  peuple  en  certains  mier  principe  ,    les  monarcjues   ne 

<*as ,  a  été  enseignée  et  mise  en  pra-  sont  que  des  commissaires  à  qui   le 

tique  dans  tous  les  pays  du  monde  ,  peuple  ,  ne  pouvant  exercer  par  lui- 

âans  tous  les  siècles  et  dans  toutes  même   sa  souveraineté  ,  en  recom- 

les  communions  chrétiennes  qui  ont  mande  les   fonctions   et  l'exercice  , 

avec  la  réserve  et  le  droit  inaliénable 

Ooi)  Défenie  des  «ooTeanx  Chriilens ,  /".  dc  les  leur  ôter  quand  ils  s'en  acquit- 

^rt  ,  paff.  3i.  yoye% ,  sur  tout  ceci  Us  répon-  tcnt  mal.  Or ,  il  n'y  a  point  de  cas 


^»T.  lont.  //,  pag.  1x9,  et  dans  U  remarque  POSSlblc   d  otCI^  aUX   monarCJUCS  ,  par 

(K)  de  l'article  Bcllahkiit,  tom.  111,  pag.  î6q.  ies  formes  judiciaires ,  les  biens  dont 

-^*\f'"'^^'^^i' ^nkooznmYiU  tom.  Klh  [U  sont  déchus  de  droit  ,   en  vertu 

f  '  ^ .  remarque  (F)  ,  vers  la  fin.  ii*  t\*  *.         >         'a.Ui:« 

^-4)  Ar..„M  ;  MorMe  pr.,.q»e  ,  tOm.   ///,  ^^S  loiS  qUC  DlCU  VCUt  qU  OU  établis- 

'«.  dfraiire.  sc  ccutrc  l'heresie  ;  comme  ,  dis-je  , 


328  LOYOLA. 


puis  qa^tls  sont  hérétiques  ,   il  s'en-  ment  qui  engage  à  désobéir  aux  lois 

suit  qu'on  peut  recourir  à  Tartifice ,  de  Dieu  est  nul  eseentiellement.  Voi- 

afin  de  leur  faire  subir   les  peines  là  sur  quels  fondemens  on  a  bâti  le 

qu^ils  ont  encourues  de  droit  ;  c'est-  sjstéme  qui  a  rendu  le»  jésuites  si 

a-dire  qu'on  peut  former  des   eon-  odieux  ,  et  qui  a  fait  avoir  une  hor- 

spirations contre  leur  personne,  puis-  reur  si  juste  des  maximes  que  pla- 

an'autrement  ce  glaive  que  Dieu  a  sieurs  d^ntr'eux  ont  débitées.  Ils  ont 

onné  au  peuple  comme  au  vérita-  bâti  sur  un  fondement  qu'ils  avaient 

ble  souverain  ,  pour  la  punition  des  trouvé  tout  fait  :  ils  ont  élevé  censé- 

hérétiques   ,     demeurerait    inutile,  quence  sur  conséquence  à  perte  de 

D'autre  côté  ,  si  les  souverains  ont  vue  ,  sans  s'étonner  de  la  laideur  des 


plus  de  vigilance  les  hérétiques  qui  tre  l'art  de  raisonner.  Je  n'examine- 

violent  la   première  table  ,  que  les  rai  point  si  en  effet  la  dialectique  les 

meurtriers  et  les  larrons  qui  violent  a  pu  mener  par  toutes  ces  conséquen- 

la  seconde  \  car  les  infractions  de  la  ces  ^   la  matière  serait  trop  odieuse, 

première  sont  des  crimes  de  lèse-ma-  Je  me  contenterai  de  dire  quelaFran- 

jesté  divine  au  premier  chef ,    et  at-  ce ,  ayant  vu  périr  tout  de  suite  deux 

taquent  Dieu  airecteroent  ;  au  lieu  de  ses  rois  ,  sous  le  pernicieux  pré- 

que  les  infractions  à  la  seconde  l'at-  texte  qu'ils  étaient  fauteurs  desbéré- 

taquent  d'une  manière  plus  indirec-  tiques ,  ne  crut  point  pouvoir  mieux 

te.  C'est  donc  le  devoir  des  ecclé-  ruiner  cette  malheureuse  gradation 

siastiques  d^animer  les  souverains  à  de  conséquence  ,    qu'en    renversant 

la  punition  des  hérétiques  violateurs  le^  principe  primitif  d'où  on  la  fai- 

du  décalogue  quant  à  la  première  ta-  sait  couler.   C'est  pour  cela  que  la 

ble  ;  et  si  les  princes  se  relâchent  à  chambre  du  tiers-état  (to5)  voulat 


celle  qu'ils  pourraient  avoir  de  pu-  dre     d  ailleurs  qi 

ijrr  les  homicides   et  les  voleurs.  Il  torité  des  monarques.  J'ajoute  à  ce- 

faut  même  leur  représenter  que  si  le  ci   une  observation  de  M.  Juriea  :  il 

danger  inévitable  de  perdre  l'état  les  ne  peut  pas  être  suspect  de  partia- 

oblige  à  accorder  des  édits  de  tolé-  lite  pour  les  jésuites ,  et  néanmoins 

ranee  aux  hérétiques ,  ils  ne  sont  te-  il  est  sûr  qu'il  a   loué  ce    raison- 


contre  les  voleurs  et  les  meurtriers  ,    qui  ne  les  font  point  mourir.  Voyons 

dès  que  le  péril  qui  aurait  contraint   les  paroles  de  M.  Jurieu  (io6). 

de  faire  trêve  avec  eux  serait  passé.        «  J'explique  n^  pensée  (107) ,  et 


a<jt;uiuci   1  iuipuuii.c    oau9    ot   i«-i*v»io  d   xrj.ais  comme  je  crues  aune  a** 

aussi  criminels  devant  Dieu  aue  s'ils  »  part  qu^il  est  permis  de  punir 

raccordaient  au  vol  j  à  Fadultère  et 

à  l'homicide:  et  la  seule  chose  oui  (io5)J!;^an  i6i5. 

pourrait  les  disculper  serait  de  dire  (>«»6)  Vr«i  Sysi&m*  éc  réglîM,  pag.  638. 

aue ,  pour  éviter  un  plus  grand  mal,  ('.»:)  ^w  paroles  de  ce  passage  «nppi^ 

»■         •        •    r  *ii:ui^  jI  if^4.^«.  ^j.  J^  1»^  "»  ttaliaue .  sont  Urées  dun  livré  de  m-  re»- 

la  nime  infaillible  de  1  état  et  de  l  é-  „^    ^.,J,^  ,  ^         ^  PApoIcgU  pour  u 

glise  y  il  a  fallu  promettre  de  saspen-  Riformaiioa. 


LOYOLA.  Sag 

»  hérétiques dudemier supplice, je nû  dant  des  siècles  entiers.  Notez  que 

M  condamne  f"'^"-'^"' '"^ ''■'"'•*  " -^  -'*'  -'-*  '— '*'  —•- v:-- « 

»  Les  uns  et  > 
u  mon  sentiment. 


pour  Fexpliquer  7e  suis  pour  ceux  qui  ne  lesfo 

»  davantage.  Car  tous  les  gens   qui  mourir  y  et  f  opine  qu'on  suive  teur 

»  ont  peu  de  pénétration  auront  pei-  exemple. 

»  ne  à  démêler  les  sentimens  de  1  au-       (T) et  la  morale  chrétienne  au 

]>  teur.  Us  jugeront  qu^il  a  pris  là  un  plus  déplorable  relâchement  que  ton 

»  plaisant  milieu.  U  trouve  qu^il  est  puisse  appréhender.]Ce  ne  sont  point 

»  trés-permis  et  par  conséquent  très-  les  jésuites  qui  ont  inventé  les  réser- 

»  juste  de  faire  brûler  les  calvinis-  Tations  mentales ,  ni  les  autres  opi- 

9  tes ,  mais  pourtant  que  le  meilleur  nions  que  M.  Pascal  leur  a  reprochées 

»  est  de  ne  le  faire  pas  :  quelque  (109) ,  ni  même  le  péché  philosophî- 

3»  discoureur  incommode  raisonnera  que  (110).   Us  ont  trouvé  tout  cela 

»  ainsi.   Il  n'est  jamais  permis  de  dans  d'autres  auteurs,  ou  formelle- 

»  faire  souffrir  la  mort  qu  a  ceux  qui  ment ,  ou  de  la  manière  qu'un  dog- 

»  la  méritent.  S'il  est  permis  de  faire  me  est  dans  le  principe  qui  le  pro- 

*>  mourir  les   calvinistes,  ils  méri-  duit  par  des  conséquences.  Mais  corn* 

»  tent  assurément  la  mort.  Or  ,  com-  me  on  a  vu  dans  leur  compagnie  un 

»  ment  la  raison,  la  justice  et  i'é-  plus  grand  nombre  de  partisans  de 

»  qaité     ]^uvent- elles      permettre  ces  opinions  que  dans  les  autres  com- 

»  qu'on  laisse  vivre  dans  la  société  munautés  ,  et  qu'entre  leurs  mains 

»  publique  des  gens  qui  méritent  la  les  maximes  relâchées  devenaient  fé- 

»  mort  r  Je  sais  bien  qu'un  souve-  condes  de  jour  en  jour ,  par  l'ap- 

»  rain  peut  sans  crime  aonner  la  vie  plication  avec  laquelle  ils  disputaient 

"  à  un  meurtrier  f  à  un  larron ,  à  des  sur  ces  choses ,  on  les  a  pris  à  partie 

)>  rebelles   qui  méritent  la    mort  ;  nommément  et  formellement.  Mal- 

»  mais  on  suppose  que  ce  sont  des  heureux  fruits   de    la  discorde  :  la 

»  gens  repentans   qui  sont  tombés  méthode  d'étudier  y  a  eu  pour  le 

»  une  fois  dans  le  crime  ,  qui  y  ont  moins  autant  de  part  que  la  corrup- 

^  renoncé  ,  et  qui  s'engagent  à  n'y  tion  du  cœur.  Avant  que  de  régen- 


"  aans  ae  semoiaDie^i  laisser  vivre    sopnie:  on  s  est  tait  une  naoïinae  ae 
»  des    hérétiques    qui  méritent  la    pointiller  sur  toutes  choses  ^  on  a  er- 


^  mort  par  leur  hérésie  ,  et  qui  per-    gotisé  mille  fois  sur  des  êtres  de  rai- 

et    déclarent    son  :  on  a  ouï  soutenir  autant  de  fois 


»  sévèrent    pourtant 


>  vouloir  persévérer  dans  leur  héré-  le  pour  et  le  contre  sur  les  questions 

>  sie.  J'aimerais  tout  autant  dire  des  universaux,  et  sur  plusieurs  autres 
^  qu'il  est  tuste  de  faire  mourir  les  de  même  nature  ;  on  a  tellement 
»  larrons  ,  les  homicides  et  les  sor-  tourné  son  esprit  du  côté  des  objec- 
^  ciers  qui  protestent  qu'ils  vole-  tions  et  des  distinctions,que  lorsqu'on 
»  ront ,  qu'ils  tueront  et  qu'ils  em-  manie  les  matières  de  morale  ,  on  se 
*  poisonneront  autant  de  gens  qu'ils  trouve  tout  disposé  à  les  embrouil- 
j>  pourront ,  tout  autant  qu'on  les  1er.  Les  distinctions  viennent  en  fou- 
J>  laissera  vivre.  »   •  le  :  les  argumens  ad  hominem  vous 

M.  Jurieu  raisonne  aussi  bien  dans  obligent  à  vous  retrancher  de  tou- 
te passage  qu'il  raisonne  mal  dans  tes  parts  ,  et  à  relâcher  aujourd'hui 
an  autre  livre  (108)  ,  où  il  soutient 

(tocîS  Dang  Ism  Lrtirea  nrovîneialei. 

w/viftf- 

laquells 

pas  rimpunité  dont  les  états  définition  on  établît  qu'afin  qu'une  action  soit 

de   Hollande    les    laissent  jouir  pen-  '**»■*  »  *'  /f  "'  1^  Valent  se  puUse  déterminer 

^  lui-mime  à  droite  ou  a  gauche ,  sans  être  néeet- 

(10H)  pane  la  VIIX*.  lettre  du  Tableau  dn  site  d'ailleurs.  Or  cette  définition  »st  la  pku 

MMoiuiisttc.  commune  dans  C église  romaine. 


^ 


33o  LOYOLA. 

une  chose  ,  demain  ane  aatre.  Toat  imprimé  à  Salamanque ,  Tan  i68g.  Il 
cela  est  fort  dangereux  :  disputez  a  pour  titre  :  Auety^uaciones  de  las 
tant  quHl  TOUS  plaira  sur  des  ques-  antiguedades  de  Cantahria  (ii5). 
tiens  de  logique ,  mais  dans  la  mo«  L'auteur  s'appelle  Gabriel  de  Hénao , 
raie  contentez-Tous  du  bon  sens  et  nom  qui  a  paru  à  la  tête  de  plusieurs 
de  la  lumière  que  la  lecture  de  PB-  in-folio ,  et  entre  autres  au-devant 
yangile  répand  dans  l'esprit  :  car  si  d'un  livre  qu'on  pourrait  intituler 
vous  entreprenez  de  disputer  a  la  fa-  Relation  curieuse  du  paradis.  Ga- 
con  des  scolastiques ,  vous  ne  saurez  briel  de  Hënao  est  unjésuite ,  profes- 
iientôt  par  où  sortir  de  ce  labyrin-  seur  en  théologie  dans  le  collège 
the.  Celui  qui  a  dit  que  les  livres  des  royal  de  sa  compagnie,  à  Salamanque. 
casuistes  sont  l'art  de  chicaner  avec  II  n'a  entrepris  de  déterrer  les  anti- 
Dieu  (i  it),  a  eu  raison  :  ces  avocats  quitës  de  la  Cantabrie ,  que  parce 
du  barreau  de  la  conscience  trou-  que  c'est  le  pays  où  Ignace  de  Loyola 
vent  plus  de  distinctions  et  de  subti-  est  né.  Il  dit  qu'aujourd'hui  cette 
lités  que  les  avocats  du  barreau  ci-  province  comprend  le  Guipnscoa ,  la 
vil.  Ils  font  du  barreau  de  la  con-  niscaye  et  le  pays  d'Alava.  Ces  deux 
science  un  laboratoire  de  morale  où  dernières  contrées  ont  produitles  an- 
les  vérités  les  plus  solides  s'en  vont  eétres  de  saint  Ignace  :  la  première 
en  fumée ,  en  sels  volatils,  en  vapeur,  lui  a  donné  la  naissance  dans  le  ter- 
Ce  que  Cicéron  a  dit  touchant  les  ritoire  d'Azpeytia  :  car  le  château  de 
subtilités  de  logique  (ii^)  ,  convient  Loyola  est  situé  dans  ce  territoire, 
admirablement  à  celles  des  casuistes  :  Les  fonts  baptismaux  de  l'église  de 
on  s'y  prend  dans  ses  propres  filets  ;  Saint-Sébastien  d'Azpeytia ,  dans  les- 
on  s'y  perd  ;  on  ne  sait  de  quel  côté  quels  Ignace  reçut  le  baptême ,  sont 
se  tourner,  et  l'on  ne  se  sauve  qu'en  tons  les  jours  un  objet  ae  dévotion, 
se  relâchant  presque  sur  tout.  Ceux  Les  femmes  grosses  y  accourent ,  et 
qui  ont  lu  le  livre  du  père  Pirot  (n  3),  désirent  passionnément  que  leurs  en- 
m'avoueront  qu^l  est  plus  aisé  de  le  fans  y  soient  baptisés  et  qu'on  leur 
censurer  ,  et  de  sentir  qu^il  contient  donne  le  nom  d'Ignace  ou  d'Ignacia  , 
une  mauvaise  doctrine ,  que  de  ré-  afin  que  cela  leur  porte  bonheur.  Le 
soudre  ses  objections.  château  de  Loyola  où  il  naquit  sub- 

Au  reste  ,  quoique  les  jésuites  ne  sisteencore,ets'appellela*Srtnta  Ca- 

soient  pas  les  inventeurs  des  opinions  *a.  Louis  Henri  de  Cabrera  et  Thé- 

relichées  ,  et  qu'elles  soient  soute-  rèse    Henriette  Velasca   de  Loyola , 

nues  tous  les  jours  par  d'autres  gens ,  marquis  et  marquise  d'Alcanizas  et 

ils  ne  doivent  pas   trouver  mauvais  d'Oropésa,  derniers  possesseurs  de  ce 

qu'on  s'en  prenne  à  eux  ;  car  on  se  château  ,  en  firent  une  cession  solen- 

règle  sur  un  principe  dont  ils  se  ser-  nelle  ,  l'an  i68r ,  à  Mariane  d'Autri- 

vent  eux-mêmes  par  rapport  à  la  tra-  che  ,  mère  du  roi  d'Espagne  à  présent 

duction  de  Mons  (ii4).  régnant  (i  i6).  Cette  princesse  le  don- 

(V)  La  reine..,.  d'Espagne  a  fait  »»  Tannée  suivante  aux  pères  jésui- 
cession  de  la  maison  où  naquit  Igna-  ^s,  afin  qu  ds  y  fondassent  un  col- 
ce  ,  aux  jésuites.-]  Vous  trouverez  le  lége  de  leur  société  ;  et  ne  se  réserva 
détaU  de  cette  affaire  dans  un  livre  q«.e  le  droit  de  patronage,  tant  pour 

soi  pendant  sa  vie  ,  qu  après  sa  mort 

(m)  Fofet  U  Journal  des  Savaoi,  du  3o  POur  le  roi  Son  fils  ,  et  pour  les  rois 

mart  i665  ^pag.  m.  a/jg ,  et  et>  que  M.  Bemier,  d'Espagne  qui  succéderont  â  SOU  fils. 

Abrégé  de  C^evdi,  tom.  ri lUv.  II ,  chap.  jf^jg  ^^1^  imposa  aux  donataires  la 

r  II l ^  pag.  m.  5w  t  rapporte  du  preimer  pré'  ^           «           '^       .          •«.    v  '                 y    i 

jûienide  Lamoignon.  '^*'           '^          *^  même  charge  qui  avait  ete  annexée  â 

(lit)  Dialeetici ad  extremum  ipti  te  eomputt'  la  cession  qui  lui  en  fut  faite  ,   c'est 

guni  suis  acwninibus^  et  muUa  quœrendo  repe^  qu'il  ne  Serait  permis  de  démolir  au- 

''ïtlhiZ  "'^.f.Z  f^^'r"  T  '^'rVr;*  cune  muraiHe  du  château  ,  et  qu'on 

aissoivere  ^  sea  ettatn  qutout  antè  exorsa  et  pO'  ,      -     t  At*                 '      r 

tiits  detexta  propi  reiexaniur.  Ciccro,  de  Oret-,  SC  contenterait  dC  batir  aupres  (l  I7). 
Ub.II.eap.XXXyni. 

(ii3)  IiuiluU  L'Apologie  des  castiistes.  (, ,5)  ^o/e»  le  Joaroal  de  Leipsie ,  «nx^Sup- 

(ii4)  ytyre%  les  Observations  du  père  le  Tel-  plémens ,  lome  /,  tect.  X,  pag.  SaS ,  5«6. 

lier,  sur  la  Défense  de  la  version  française  du  (i>6)  On  écrit  ceci  le  a3  de  novembre  1695. 

NouTeau  TesUment,  imprimé  â  Mons,  pag.  377  (>  t'^)  Ne  scilicet  uUum  profuUai  eoUeg'Ufa'^ 

9t  tuiv.  bricd  parie tem  demolirijas  ètset  ,  sed  antiquit 


r 


LOYOtA.  33 1 

Si  Âpres  avoir  indique  un  livre  eu-  (X)  On  prononça  trois  sernwns  sur 

rieux  de  Gabriel  Hénao,  je  n'en  disais   sa  béatification censurés  par  la 

pas  quelque  chose,   on  se  pourrait  Sorbonne.]   Paul  V   a^ant  bëatiiié 

plaindre  que  je  n'aurais  fait  qu'irri*  Ignace»  Tan  i6og,  les  jésuites  en Ji- 

ter  mal  à  propos  la  curiosité  au  lec'  rent  fête  solermelle  par  toutes  leurs 

teur.  Je  dirai  donc  que  ce  jësuite  pu-  maisons ,  collèges  et  noviciats  ,  oii  ils, 

blia  un  volume  in-folio  y  Van  i652,  choisirent  et  prièrent  les  plus  grands 

intitulé  JSnipjrreologia ,  seu  Philoso-  théologiens,  et  qui  n'étaient  de  leur 

phia  Christiana  de  Empyreo  cœlo ,  ore/ns,  cîe^aire  le  panégyrique  (lao). 

où  il  étale  si  distinctement  le  bon-  Valderrama ,  prieur  des  augustins  de 

hear  du  paradis ,  qu'il  dit  (i  i8)  qu'il  Séville ,  fit  le  sermon,  le  5i  de  juillet 

y  aura  une  musique  dans  le  ciel  1  avec  1610.   JPierre  Déza,   dominicain  de 

des  instrumens  matériels  comme  sur  Valence,  le  fit  le  36  de  janvier  1610. 

/a /erre.  Mais  son  détail ,  si  je  ne  me  Jacques   Rébullosa  ,  dominicain  de 


souverain  plaisir  h  baiser  et  embras»  traduiait  d'espagnol  en  français  ces 

ser  le  corps  des  bienheur^x  ;  qu'ils  trois  sermons ,   et  les  publia  a  Poi' 

se  baigneront,  à  la  vue  les  uns  des  tiers,  l'an  1611.  On  y  trouva  quatre 

autres  ;  qu'il  y  aura  pour  cela  des  articles  que  la  faculté  de  théologie 

bains  très-agréables  ;  qu'ils  y  nage-  de  Paris ,  assemblée  dans  la  salle  de 

Tùni  comme  des  poissons  ;  qu^Us  chan-  Sorbonne,  le  1  "*■.  d'octobre  1 6 1 1 ,  fou- 

teront  aussi  agréablement  que  les  ca'  droya  d'une  terrible  manière. 

landres  et  les  rossignols.    Que  les  «  Le  premier  est  en  la  première 

an^es  s'habilleront   en  femmes  ,    et  »  prédication  de  frère  P.  die  plaidé- 

qu'ils  paraîtront  aux  saints  avec  des  »  rame  y  page  ^\  et  55.  Nous  savons 

habits  de  daines  ,  les  cheveux  frisés  ,  »  bien   que  Moïse  ,  portant  sa  ba- 


àes,  des  festins  y  des  ballets.  Que  les  »  tout  ce  que  bon  lui  semblait,  jus- 

f^mmes  chanteront  plus  agréablement  >*  ques  à   submerger  Pharaon  avec 

que  les  hommes ,  afin  que  le  plaisir  »  son  armée ,  dans  la  mer  Rou^e  ; 

soit  plus  erand;  qu'elles  ressuscite»  »  mais  c'était  l'ineiTable  nom  de  Dieu 

Tont  avec  les  cheveux  plus  longs  ;  et  »  que  le  docte  Tostat ,  évêque  d'A- 

qu' elles  se  pareront  avec  des  rubans  »  vila  ,  dit  avoir  été  gravé  en  cette 

et  des  coiffures  y  comme  en  cette  vie  ,  »  verge  ou  basuette  ,  lequel  opérait 

et  leurs  petits  mignons  d'enfansy  ce  »  ces    merveilles.   Ce  n'était  pas  si 

qui  sera  avec  un  grand  plaisir  *,  »  grand  cas  que  les  créatures ,  voyant 

M  les  ordonnances  de  Dieu  leur  sou- 


pap.  537.  '  »  Ce  n'était  pas  aussi  grande 

(118)  Vofet  le  f".  volunu!  dé  la  Morale  pr«-  »  Veille  que  les  apôtres  fissent  tant 

V* \^"*'  ''^*  ,       .       ..  ^  »  de  miracles  ,   puisque  c'était  au 

[itQ]  Vans  son  livre  m^i/ute  :  Orcunation  des  jti'  i  <.        i. 

f^^A^n.  le  ciel.   Foje^  la  Morale  Vr.rqae  »    "«.™  ^%P\^^^  V^^  la  vertU  ctpoi»- 

"iméme^pag.in^.  »  voir  qu  il  leur  en  avait  donne,  le 

*  Al*occMioa  deceue  citation  de  Ffrnriqars,  »  marquant  de  son  cachet,  In  nomi" 

âylemiraiiépar  Jolydecalomoiatciir.  Il  est,  ,,  ne  meo  dœmonia  ejicienty  linguis 

«Jit  Joly,  déraonlre  dans  \a  Défense   des  nou-  t  -_  *        M    *      ,?  n 

r-»*   Chréiiens  ,    que    Hennque.  n'a    j.maî.  »   loqueutur   nOVlS  ,    CtC.    MaiS    qu  I- 

ecrit  le  livre  intitulé  :    Occupations  det   saints  »  gnacé  ,  aVCC  SOn  UOm    écrit  en  pa- 

d«nj  fociW,  et  qu'il  est  même  probable  qn'iln'y  î>  picr  ,    faSSC   pluS    de  miracleS    OUC 
M«a»*'i  eu  un  tel  livre  au  monde  Or  Bayie  avait  r         7  r  -x 

A       P/f'.*"^  *'«•'  nouveaux  Chrétiens,  qu'il  cite  le   Tellier  f  aotenr  da  la  Difente  des  nouveaux 

«jaoi  I  article  Loiola,  noies  gg  ,    loo,  loi,  et  Chr/Ueni);  a».  qa«  peut  être  mima  n'avait-il 

aoDi  II  avait  rapporté  des  fragniens  dans  {«article  pas  lu  en  entier  la  Défense  des  nouveaux  Chré- 

«j-tAaMi»,  reniar«|u«  (E;,  tom.  III,  pag.  a^o.  tient;  3«.  que  Baylis  n'a  pus  invantê  le  paaaaj;» 

«■I»  ■ontlrs  raisonnemens  de  Joly  contre  Bayle,  qu'il  transcrit  d'après  la  Morale  pratique. 
P«or  la  défense  de  qui  on  peut  répondre  i».  qu'il         (no)   Mercure  Français  ,  tom.  Il  y.  pag.  m. 

peut  a  atotr  pas  trouvé  bonnrs  les  raisons  du  père  a64  ,  à  l'ann.  i6n. 


33a  LOYOLA. 

»  Moïse,  et  autant  que  les  apôtres  :  h  autre  çi^h  Jéêiu-Chmt,  il  eitesté^ 

a>  que  son  signet  ait  tant  d'autorité  crahle  ,  et  retient  du  blasphème  et 

»  y^vLT  les  créatures  quelles  lui  obéis*  de  V impiété.  Quant  au  dernier  arti" 

»  sent  soudain  ;  c^est  ce  ^ui  le  nous  c/e ,  il  u  deux  parties  contraires , 

»  rend  grandement  admirable.    Le  l'une  desquelles  détruit  Vautre  r  la 

»  second f' page  ^i  delà  même  prédis  dernière,  à  la  t^éràé,  est  catholique  et 

»  cation.  Tandis  qn^gnace  virait,  approuvée^  sauoir  que  le  pape  est  le 

»  sa  vie  et  ses  mœurs  étaient  si  gra-  uicaire  de  Jésus'Christ  en  terre  :  mais 

»  ves ,  si  saintes  et  si  relevées ,  même  la  première ,  savoir  que  le  pape  est 

»  en  Topinion  du  ciel,  qu'il  n'y' avait  légitime  successeur  Je  Jésus' Christ  j 

»  que  les  papes,  comme  saint  Pierre,  est   une  proposition    manifestement 

»  les  impératrices  comme  la  mère  fausse  et  du  tout  hérétique.  Signé  C. 

»  de  Dieu,   quelque  souverain  mo-  Peiii^Jean  ^  curé  de  oaint'-jPierrû 

»  narque  comme  Dieu  le  nére  et  son  (i33). 

»  saint  fils ,  qui  eussent  le  bien  de  Le  père  Solier  publia  une  apologie 
»  la  voir  (i2t).  Le  troisième  est  en  *  très -hardie  et  menaçante  (1^4)' 
»  la  prédication  de  frère  Pierre  Dé'  où  il  dit  entre  autres  choses  qu'il  fal- 
»  za ,  page  m  et  i  la.  Sans  doute  les  lait  se  souvenir  que  l'on  parle  popu* 
»  autres  fondateurs  des  ordres  reli-  Xairemetktès  sermons  et  déclamations^ 
»  gieux  furent  envoyés  en  faveur  de  surtout  au  genre  qu'ils  appellent 
»  l'église,  etc. lYot^issimè  autem  die-  démonstratif  et  encomiastique ,  qui 
»  bus  istis  loquutus  est  nobis  infilio  reçoit  plus  facilement  les  aniplifica- 
»  suo  Ignatio ,  quem  constiiuit  Kœre^  tions  que  le  déltbératif  ou  judiciaire 
»  (/eut  unit^ersorum ,  et  auquel  il  ne  (ia5).  et  qu'il  est  aisé  de  connaître 
»  manque  autre  point  de  louange  quand  le  prédicateur  avance  une 
3»  que ,  per  quem  fecit  et  secula.  Le  conception  plutôt  pour  délecter  l'c 
»  quatrième  est  en  la  prédication  de  reille,  que  pour  enseigner  sérieuse 
y^  jrère  Jacques  Rébultosa, page  ^O'j.  ment  ses  auditeurs  (136).  Il  fit  voif 
»  Le  martyr  Ignace  portait  une  tant  que  Louis  de  Grenade ,  saint  Anto- 
»  particulière  affection  au  saint  père  nin  et  saint  Bernard  ont  fait  des  ap* 
»  et  pape  de  Rome ,  comme  au  légi-  plications  de  l'Écriture  aussi  fortes , 
»  time  successeur  de  Jésus-Christ ,  ou  même  plus  fortes  que  celles  dont 
»  et  son  vicaire  en  terre  (laa).  »  on  se  plaignait.  Il  cita  plusieurs  pas- 
La  faculté  opina  et  décréta  sur  le  sages  ae  l'Écriture  (137)  pour  justifier 
premier  article ,  que  cette  forme  de  cette  pensée  de  Valderrama  :  Tandis 
parler  par  laquelle  le  nom  de  la  créa'  qu'Ignace  uiwait ,  sa  fie  et  ses  mœurs 
ture  est  égalé  au  nom  de  Dieu  tout-  n'étaient  connues  de  tous  ,  et  n'y 
puissant;  les  miracles  faits  au  nom  avait  que  Dieu  le  père  et  son  fUs  qui 
de  Dieu ,  amoindris  ;  et  finalement  eussent  le  bien  de  la  uoir  ;  mais  sou" 
que  les  miracles  qui  n'étaient  pas  en-  dain  qu'il  fut  mort ,  tous  les  courti' 
core  certains  étaient  préférés  h  ceux  sans  au  roi  étemel  accoururent  pour 

?fue  l'on  devait  tenir  a' une  foi  catho'  le   voir  (ia8).  Il  demanda   (1^9)  si 

igue  indubitable  ,  était  scandaleux  /    ,%  r>     ^               c^ 

*                 '       ri        L  '         -        .■  •        •  {i^3)  La  mente,  pag.mo» 

se,  erronée ,  Masptiemante  et  impie.  •  ceKe  opoloxie  n'eai pa« du  p&K  Solier  (Sa- 

Quant  au  second,   que    cette  assers  lerius)^  maii  d«  GMpard  Ségairan.  Voilà  du 

tion,  laquelle  feint  que  Dieu  reçoit  "?»"  f«  <!"»  «»*i')  P*'  »«  pire  Fran^oii  de  la 

Quelque  bien  de  la  vision  de  la  créa-  ^'*;  ^}^*  '"  M/moires  («.lé.  m.nn«r,u) 

YMooyMc.  utcrt  Mc  te*  k»* •*/#•»«©  m»  «./cm  apologéuaues  pour  la  compagnie  de  Jésur^  en 

ture  ,  est  de  soi  détestable  ,  fausse  et  France,  dont  Joly  rapporCe  «n  paiiMf(e.  Maia  iea 

manifeste  hérésie.  Quant  au   troisiè-  bibliolUécaire»  de»  jésuitat,  dont  Bayl«  fait  meo- 

me,    Oil   on    a  approprié   le  texte  de  »ion  dao»  ..  note  f  «14)  ne  parlent  p..  pi»,  d. 

.'      n       .     "•*/;/".  r,"     ,              ^      **  cette  apoloaie  a  larticle  5/^u(ran ,  qu  a  raittcle 

samt  Pau/,  Jiovissime  autem,  etc. ,  SoUrius. 

'  (ii4)   £"  biblioth/eaires  de*  j/suitee  n'em 

(m)  Hoaptnien,  à  U  page  ti  de  son  Hiato-  parlent  point,  non  plus  que  de  U  version  des 

ria  jesnitica  ,  <lonn«  à  ces  paroles   un  ridieufe  trois  Sermon». 

tout  parUeulier;  il  let  traduit  ainsi  :  Denique  (t«5)  Mercure  Françan,  tom.  II  ^  pag.  «67. 

Mooarchs  supremo  ,  dro  patri ,  eiDM|a«  sanctia-  (*»6)  Là  même ,  pag.  j*}v. 

aimo  filio,  «o*  intaeri  ei  ridere  Unqnàm   es  (ii*;)  Entre  autres^  celui  des  Vror€jAt.^€hap, 

-^infulari  grati  furrit  conceMum.  VII T^  vs.  3i  : 

(la»)  Mn-cure  Françaia  ,  tome  II,  pag.  a65.  Delitîie  mete  ease  cam  filiia  hommam. 

Vojen  austi  le  /".  (orne  de  la  Morale  pratique,  (i«8)  Mercure  Françaia,  tom.  II ,  pag,  a0f. 

pag.  as.  ^lag)  Là  mSme  ,  pag.  a68k 


LOYOLA.  333 


meig ,  Tox  enim  tua^dulcis  et  faciès  (i3i).  Je  n^oublie  point  que  Scioppius 
tua  décora,  ce  serait  mal  traduire ,  ce  (iSa)  a  fort  plaisanté  sur  un  endroit 
serait  blasphémer  ou  paraphraser  le   de  ce  sermon  de  Pierre  Dëza.  G^est 


ta  Yoiz  est  douce  et  ton  regard*  de  yersellement  ce  qu'ils  demandaient, 
bonne  grâce.  Il  ne  répond  rien  sur  dans  un  siècle  ayare ,  dur  et  sourd 
la  quatrième  proposition  qui  fut  cen-   â  la  charité. 

surëe ,  et  il  paratt  ignorer  qu'elle       Hospinien ,  en  parlant  de  cette  af- 
Teût  été.  Ce  n'est  pas  qu'il  n'entre-  faire ,  a  dit  une  chose  qu'il  a  sans 
prenne  de  justifier  quatre  articles  ;  doute  persuadée  a  bien  des  gens  ,  et 
mais  il  suppose  que  le   quatrième  aui  néanmoins  semble  très-fausse.  Il 
était  celui->ci  :  «  Il  n'y  a  que  l'ordre  de  ait  que  les  jésuites  composèrent  eux« 
»  Saint'François  qui  fasse  des  mira'  mêmes  ces  trois  sermons  ^  mais  que, 
»  clés  en  matière  de  pauvreté  volon^  pour   faire   plus  d'honneur  à  leur 
»  taire  (i3o).  Car  un  frère-laide  son   saint  Ignace ,  ils  firent  accroire  que 
»  ordre ,  dit-il  ^  avec  le  cordon  qui   des  dominicains  espagnols  les  avaient 
»  lui  sert.de  ceinture  «  en  sa  main  ,   prêches.  Il  ajoute  que  cette  fraude 
»  fait  plus  de  miracles   que  ne  fit  fut  découverte  (i3o).  Le  sens  com- 
»  jamais  la  verge  de  Moïse ,  parce   mun  se  soulève  contre  cette  accusa- 
is aue  celle-là  ne  tira  que   de  l'eau   tion  ;  car  ,  prenez    que  les  jésuites 
»  d'une  pierre,  et  celui-ci  tire  pain,   soient  aussi  méchans  qu'il  vous  plai- 
»  vin ,  chair,  et  tout  ce  qui  lui  fait  ra,  vous  ne  tenez  rien  :  il  faut  de 
»  besoin,  des  poitrines  plus  dures  que   plus  que  vous  supposiez  qu'ils  sont 
»  les  rochers.  »  Il  justifie  tout  cela  stupides  et  sots  comme  des  enfans  : 
en  deux  manières  :  i°.  En  disant  que  puisqu'il  n'y  a  que  des  benêts  qui 
c'est  une  de  ces  pensées  qu'on  prédi-  soient  capables  d'ignorer  que  dans 
cateur  avance ,  non  pas  pour  dogma-  deux  mois ,  pour  le  plus  tard ,  ils  se- 
tiser  sérieusement ,   mais  pour  cha-  ront  couverts  de  honte  aux  jeux  du 
touiller  l'oreille  de  ses  auditeurs  ^  public  ,  s'ils  se  hasardent  de  faire 
a*^.  en  soutenant  qu'au  pied  de  la  let-  imprimer  faussement  que  tels  et  tels 
trela  proposition  est  véritable.  Mais,  moines,  désignés  par  le  lieu  de  leur 
dit-4l,  quand  on  t^udrait  la  prendre  résidence,  par  leur  dignité,  par  leur 
h  l'étroit  du  garrot,  et  auec  toutes  les  nom ,  ont  prêché  telles  et  telles  cho- 
rigueurs  de  7 école ,  n est-il  pas  vrai  ses ,  un  tel  jour,  dans  telle  ville.  De 
que  c'est  une  plus  grande  œuure  de  pareils  mensonges  ne  peuvent  man- 
jiéchir  un  cceur  acéré  en  malice  et  en-  quer  d'être  bientôt  réfutés  par  un 
durci  en  impiété  ^  que  de  faire  jaillir  démenti  public  et  juridique  ,    qui 
l'eau  claire  des  rochers  ?  Saint  Ber-  rend  le  menteur  éternellement  l'ob^ 
nord  n'a't-il  pas  dit  en  ce  sens ,  que  jet  de  la  risée  de  ses  ennemis.  S'il  n'y 
Jésus-Christ  a  été  plus  miraculeux  a  que  des  benêts  qui  soient  capables 
en  la  conversion  de  MaricMagde-  de  ne  pas  prévoir  comme  très-pro- 
hine ,  qu'en  la  résurrection  de  son  chaine  cette  rude  mortification  ,  il 
frtre  Lazare  ?  Il  aurait  bien  fait  de  n'y^  a  crue  des  brutaux  et  des  stupides 
8'en  tenir  à  la  première  raison ,  c'est-  qui ,  l'ayant  prévue ,  soient  capables 
à-dire  de   représenter    unic^uement  de  s'y  exposer.  Ainsi  toutes  les  appa- 
qu'il  faut  faire  grâce  aux  saillies  d'un 
orateur  ,    et   que    l'éloquence    de   la       (i3i)  yoye%  rHîsloire  de*  Onvragn  dei  Sa- 

chair,  principalement parmiles moi-  V?''  '«<>*' ;^'«<>f  «69Ç,  r-ér-  555,  e*.  tom. 

^  F \     •  '^        n         *       j  ri.  pag.  556,  la  remarque  («)  da  VarUclm 

nés,  et  le  jour  d'un  panégyrique,  f^amçois  d'A.me.  ' 

est  en  possession  d'une  licence  pires-      (,3,)  Seioppi»,  Isfam.  Famiani  Strad»,  pag, 

quesans  bornes.  Mais  cela  n'empêche    iS^. 

point  qu'on  ne  doive  censurer  quel-  033)  Fram  suboluit  tandem  et  deprehensum 

^  est  très  hat  coneiones  à  jenutis  eonseripia* , 

(i3o>  Là  mime ,  pag»  971.  Oest  Déza  qui  se  hahiuuet  puhlieatas  fuisse.  Ho^pinian. ,  Histo- 

"H'il  ie  teUe  pensée  ^  pag»  i5i.  ria  jeiullica ,  Ub,  /,  pag.  >i ,  edit.  x68t. 


334  LOYOLA. 


leurs  intérêts ,  et  fort  observés  car  qu'il  faudrait  prendre  pour  trouTer 

des   ennemis   alertes  ,    n'ont   point  la  bote  au  gîte  ?  Ne  serait-ce  pas  les 

suppose  les  trois  sermons  que  Fran-  conduire  ,  comme  par  la  main  ,  à  la 

coisSolier  fit  imprimera  Poitiers  :  découverte  de  l'imposture  ?  Lesjan- 

ct  puisque  les  jansénistes  (i  34)  n'en  sénistes  ont  reconnu  publiquement 

attribuent  aux  jésuites  que  la  tra-  c^uc  l'attestation  des  capucins  de  Pa 

dnction  française  ,  c'est  une  preuve  ns  contient  un  faux  exposé  (i36). 


reuse  aux  capucîhs  de  Paris^  Ils  pré-  ment  par  la  négligence  des  correc- 

tendirent  que  l'approbation  d'un  de  teurs.  Vous  y  trouvez  f^alderranna , 

leurs  pères ,  mise  au-devant  du  livre  et  yualderranna  au  lieu  de  yalder^ 

d'Amadœus  Guiménius,  était  suçpo-  rama  ;  Doza  ,au  lieu  de  Deza  ;  Tes- 

sée.    BTous  déclarons  ,    dirent-ifs  ,  tatus ,  au  lieu  de  Tostatus  ;  TiUsac 

au* aucun  des  nôtres  rCa  approuué  ce  an  lieu  de  Filesac  (137)  5  Ducal  au 

liure  ;  et  bien  plus ,  ya'i7  ny  a  eu  et  lieu  de  Duval  (i38), 

qu'il  n'y  a  dans  notre  congrégation        (Y) et  qui  redoublèrent   sans 

aucun  relisieux  provincial ,  qui  s'aj>-  doute  le  chagrin  d' Etienne  Pasquier.] 

Selle  Luisius  de  Valence ,  qui  a  été  La  nouvelle  de  la  béatification  d'I- 
eux  fois  ministre  provincial  de  l'or-  gnace  ne  pouvait  être  que  désagréa- 
dre  des  frères  mineurs,  de  Saint-Fran-   ble  à  cet  écrivain,  grand  ennemi  des 
Cois  ,   capucins   de  la  province   du  jésuites ,  et  qui  depuis  peu   s'était 
Sang  de  Jésus-Cbrist  dans  les  royau-  moqué  de  leur  fondateur  dans  un 
mes  de  Valence  et  de  Murcie  ,  maî-  ouvrage  public  (iSg),  jusques  à  prê- 
tre ès-arts ,    premier  professeur   et  dire  en   quelque  manière ,   que  les 
lecteur  jubilé  de  la  sacrée  théologie,  artifices  dont  ils  se  servaient  à  Rome, 
et  conseiller  qualificateur  de  Finqui-  pour  le  faire  canoniser,  ne  leur  réas- 
sition  de  l'un  et  l'autre  royaume ,  e«  siraient  pas  (i4o).   On   peut  donc 
que  nous  n'avons  en  Espagne  aucune  croire  que  son  cbagrin  augmentait  à. 
province  qui  soit  ainsi  appelée.  Nous  mesure  que  la  pompe  de  cette  béati- 
protestons  aussi  que  ces  pompeuses  fication  faisait  plus  de  bruit  par  toute 
qualités ,  dont   on  revêt  l  auteur  de  l'Europe.  Je  ne  conçois  point  de  plus 
cette  approbation  empruntée  ,  sont  rude  mortification  que  celle  qu'il  eut 
très-éloignées  de  la  simplicité  dont  en  voyant  béatifier  un  homme  dont 
nous  faisons  profession.  Nous  décla-  H  avait  dft  tant  de  mal.   S'il  eût  é«ë 
rons  ces  choses  sur  le  témoignage  de  de  la  religion  ,  il  se  fût  moqué  du 
notre  très'révérend  père  générait  qui  jucement  de  la  cour  de  Rome;  mais 
nyant  appris  que  ce  li^re  paraissait  \l  faisait  profession  de  la  catholicité  : 
avec  cette  approbation  ,   a  témoigné  H  ne  pouvait  donc  nier  que  ses  mè- 
re que  nous  venons  de  dire.  Cette  in-  disances  n'eussent  été  réfutées  de  la 
scription  en  faux  fut  réfutée  dans  tous  manière  du  monde  la  plus  authenti- 
ses  chefs  par  des  actes  authentiques ,  que  ,  et  qu'il  ne  se  vît  condamné  par 
et  revêtus  de  tout  ce  que  la  procédure  toute  l'église  romaine ,  qui  acquiesça 
juridique  la  plus    exacte   peut  de-  au  décret  du  pape.  Ce  fut  une  très- 
mander  de  formalités  (i35).  A  quoi  mauvaise  défaite  que  de  dire,  comme 
songeaient  les  bons  capucins  de  Pa-  firent  ses  enfans  dans  leur  réponse  à 
ris?  Pouvaient-ils  bien  se  persuader  .  ,^  „        „„.  .  .     ,     n            j    c 

Ml     1  •!         •             M.      -.-«,««,..,«  (i 36)  Fore»  rHiitoire  des  Onrraeei  des  Sa' 

que    d'habiles  imposteurs   marque-  y^)^» ^  Uis  de  jamier  16SS  ,  pag.  j^. 

raient  tant  de  caractères,  nom    pro-  ^,3^^  il  demanda  la  cemure  des  quatre  arti- 

pre      nom  de  dignité ,    nom  de  rési-  clés  extraits  de*  trois  Sermoni . 

Ci 38)  H  s'opposa  a  la  censure ,  e( 


on  tCett 


CaniprordniD ,  imprimé  h  Cologne  ,  Van  i68a.         XF  du  I*'.  livre ,  pag.  m.  1^7  et  suiv. 


LOYOLA.  335 

Garasse ,  quHl  n^ayait  point  cru  que  ils  se  perdent  dans  la  bonne  fortune  ^ 

le  fondateur  des  jésuites  serait  un  ou  dans  d^autres  conjonctures   que 

jour  be'atiû^.  Cest  un  inconye'nient  la  suite  des  affaires  générales  amène. 

fâcheux  dans  la  communion  de  Rome,  Vous  avez  honte  de  les  avoir  pre'co^ 

qu^on  est  exposé  au  péril  de  se  voir  nisés  j  on  vous  en  fait  des  reproches 

contraint   de    chômer    la   fête    des  mal  plaisans.    On   éviterait  cela,  si 

mêmes  gens  qu'on  avait  satirisés ,  et  pour  dire  qu'un  homme  est  louable, 

de  les  invoquer  dévotement.    Cela  on   usait  du  même  délai  que  Solon 

doit  rendre  plus  circonspects  les  au-  pour  dire  qu'il  est  heureux   (i43)* 

leurs  critiques.  J'attaque  un  homme ,  Mais  â  l'égard  de  la  censure  et  de  la 

doivent-ils  penser ,   qui  sera  peut-  critique ,   vous  n'êtes  pas  même  en 

être  dans  les.  litanies  avant  que  je  sûreté  quand  vous  attendez  que  les 

meure  :   prenons  garde   à  tout ,   et  gens  soient  morts  :  il  viendra  peut- 

Eensons  à  l'avenir.  Il  est  vrai  que  être  un  pape  qui  mettra  au  nombre 
ouis  XII  ne  crut  pas  qu'un  roi  de  des  saints  celui  que  vous  aurez  mal- 
France dût  venge'r  les  injures  d'un  traité,  et  qui  vous  dira  :  Adora  quod 
duc  d'Orléans;  mais  que  savons-nous  incendisti.  Recommandez- ffous  a  Vin." 
si  les  béatifiés  sont  de  cette  humeur?  tercession  delà  personne  que  uous 
Les  curés  de  village  ne  disent-ils  pas  auez  offensée.  Je  ne  sais  si  les  Fran- 
mille  et  mille  fois  que  les  saints  en-  çais  qui  ont  inédit  d'Innocent  XI ,  et 
voient  la  peste  ,  la  famine,  etc. ,  pour  pendant  sa  vie  et  après  sa  mort  (i44)> 

Îiunir  le  peu  de  soin  qu'on  a  eu  de  n'éprouveront  pas  ce  fâcheux  destin, 

eurs  chapelles  et  de  leurs  images  ?  Cela  ressemble  à  ces  arrêts  de  parle- 

Si  la  faute  de  ces  indévots  est  châtiée  ment  qui  contraignent  à  épouser  la 

par  un  désastre  public   qui   tombe  même  îille  qu'on  avait  déhonorée. 
même  sur  les  innocens  (i4')  »  ^^  cen-        (Z)  //  s'éleva  quelques  différens  , 

seur  particulier ,  l'auteur  du  Caté-  en  France  ,  touchant  le  jour  de  sa 

chisme  des  jésuites ,  n'a-t-il  pas  su-  féte.^  M.  Heidegger  raconte  que  le 

jet  de  crisindre  le  ressentiment  de  pape,  ayant  assigné  à  Ignace  le  même 

saint  Ignace  ?   Les  plus    sages   têtes  lour  de  fête  qui  appartenait  depuis 

ordonnent  d'être  réservé  sur  le  cha-  long-temps  à  saint  Germain  (i45) , 

pitre  de  l'éloge  :  les  jésuites  effacèrent  des  fastes  ecclé- 

QuaUm  commandes  étiam  au,ue  Btiam  aspi^  siakiques  le  nom  de  Saint  Germain  , 

ce ,  ne  mox  pour  mettre  a  la  place  le  nom  de  leur 

Incuûanî  aliéna  uhipeecntapudorem  {i^i).  fondateur  (  1 46  ).  Les  Français   s'en 

Et  il  semble  que,  pour  suivre  exacte-  scandalisèrent  à  cause  de  leur  gran- 

ment  leur  conseil,  il  faudrait  a  tten-  de  vénération^  pour  saint  Germain, 
dre  à  louer  une  p 
mort  l'eût  garantie 

constance.  Vous  aviez  »«««  ««  «^.u-  ^f  *  ,  -.        -,       *  ^      *>      ^ 

me  qui  cachait  bien  ses  défauts  :  il  a  1?*^  a  Rome.  La  cause,  portée  a  Rome, 

perdu  cette  adresse  ^  il  s'est  décrié  i"'  décidée  de  la  manière  que  l'on 

partout.  On  vous  blâme  de  votre  en-  ^^  ^oi*".  Le  pape  ordonna  que  la  fête 

cens.  Peut-être  même  qu'il  est  deve-  ^^  saint  Germain  et  celle  de  saint 

nu  votre  ennemi  ;  qu'il  vous  a  per-  Ignace  seraient  célébrées  le  même 

séculé  à  toute  outrance  :  cela  vous  a  jour;  mais   que,  s'ils  ne  pouvaient 

dessillé  les  ;reux;  vous  avez  connu  ce  P^s   s'accorder   ensemble,   Ignace, 

çiu'il  cachait.  Vous  l'avez  chargé  d'in-  ^^^ 

jures  5  on  vous    met    aux  ï>rises  avec        )inteohitum  nemo,  supremaque  fanera  débet. 

voug-même.  Ces  inconvéniens  ne  se-  Ovidii»,  Metam. ,  Ub.  Iil,  vs.  ï36. 

raient  pas  arrivés  si  vous   aviez  eu    S'«f'  '*  j*"'  i\  ^.  réponse  que  Solon  fait  k 
plasdefenteuràdistribuervoslouan-  p^^'^.lr  *        I^cap.X^Xll, 

ges.  De  plus,  les  cens  de  mérite  n'ont        (144)  yoye%  U  remarqué  (G)  de  l'article  Ik- 

pas  toujours  le  don  de  persévérer  ^  hocbwt  XI,  tom.  FllI^  pag.  371. 

(145)  Savoir  la  3i  de  juilieL 
'*40  .  •  .  .  Sespè  Die»piter  (i46)  Eb  impudenliœ...  provecti  sunt^  ut  ex' 

•"«(tfctiM ,  incesto  addidU  integrum.  ft^'iù  '*  ealendario  ipso  romane ,  emto  nomine 

.  Horat.  ,  od.  II,  va.  91).  saneti  Germant  qui  eum  sihi  diem  haetenùt  ven- 

..('yjRoraV,  cpUt.   XVIII,    fx.  76,   Uh.  I ^    dieaverat,  Itfnatium  tuiun  substituèrent.   Hei- 
***  ''*.  degg,  Hiil.  Papatùs,  pag.  ^S^.' 


336  LOYOLA. 

comme  le  pins  jeane ,  serait  oblige  que  Vincent  Baron  n'est  point  crojra- 

d'attendre  Fannëe  bissextile  ,  où  il  Me  sur  cette  matière ,  et  que  la  con- 

aurait  pour  lui  seul  la  journée  inter-  damnation  du  lirre  de  méremberg 

calaire.  Lis  ad  pontificem  delata  ri-'  ne  concerne  que  la  seconde  édition 

diculè  iuidecita  est  j  ut  eodem  die  (i5a),  et  se  trouve  modifiée  par  un 

simul  Germanns  et  Ignatius  célébra-  donee  corrigatur.  Il  ajoute  que  la 

retur  :  qubd  si  simul  stare  nolle  yide-  troisième  âition  ,  augmentée  de  la 

rentur,  expectaret  Ignatius,  ceu  re-  Vie  de  François  Xarier  ,  s'est  débi- 

centior,  annum  bissextilem,  et  diem,  tée  sans  nul  obstacle, 
qui  tum  intercalatur,  sibi  eximium       (BB)  Grotius  soutient  que  la  prof  es- 

haberet    (  i47  )•    ^e    voudrais    que  sion  de  jésuite  n'exclut  pas  le  maria- 

M.  Heidegger  eût  cité  quelque  bon  «e.]  Voici  ses  paroles  :  Transgressi 

auteur  ;  car  je  n'ai  pas  trouvé  tout  7„  ntorem  non  una  habitant  omnes. 

cela  dans  la  Lettre  à  un  conseiller  du  Angustum  videhatur  societatis  incrc 

parlement,  sur  un  écrit  du  père  An-  menla  parietihus  includere  :  dikt  bo- 

nat.  On  voit  cette  lettre  au  premier  m,^^    ^t  covjuges  (i53).  Pasquier, 

tome  du  Recueil   des  pièces  concer-  plaidant  contré  les  jésuites.  Tan  1 564, 

nant  le  Nouveau  Testament  de  Mons.  assura  (i54)  que  leur  compagnie  est 

Or  voici  ce  que  l'on  trouve  à  la  page  composée  de  deux  manières  de  gens , 

593  :  «  Qui  ne  sait  qu'aussitôt  que  dont  Us  premiers  se  disent  être  comme 

Il  saint  Ignace  fut  canonisé  ,  les  je-  ^e  la  grande  observance  ,  et  les  au- 

»  suites  le  mirent  dans  la  place  de  j^,  ^e  la  petite.  Ceux  de  la  grande 

»  saint  Germam,évéqued'Auxerre,  observance    sont    obligés    a   quatre 

»  qu'ils  effacèrent  insolemment  du  t^œux ,  parce  qu^outretes  trois  ordi- 

]»  calendrier  ,  où  l'on  n'aurait  plus  maires  d'obéissance ,  pauvreté  et  chas- 

»  vu  ce  grand  nom  si  vénérable  à  ^^^^  ^  £^  en  font  un  particulièrement 

»  toute  la  France,    s'il,  n  y  eût  été  en  faveur  du  pape...  Ceux  gui  sont  de 

»  remis  par  un  arrêt  du  parlement  la  petite  observance ,  sont ,  sans  plus , 

»  de  Pans,  rendu  sur  un  excellent  astreints  a  deux  vœux:  Tun  regar- 

»  discours  de  M.  l'avocat  général.  »  ^ant  la  fidélité  qu'ils  promettent  au 

M.  Heidegger  aurai*  pu  citer  Jean  p^pe ,  et  Vautre  l'obéissance  envers 

Lactus  (148),  ou  plutôt  Jacques  Rae-  Uurs  supérieurs  et  ministres.  Ces  der- 

vins  (149),  cité  par  Jean  Laitus;  mais  „ig„  ^  vouent  pas  pauvreté ^  ains 

de  quoi  servirait  cela?  leur  est  loisible  de  tenir  bénéfices  sans 

(A  A)  La  P^e  d  Ignace  par  J.^E.  dispense ,  succéder  a  pères  et  a  mères  ^ 
de  Niéremberg  fut   censurée  rude-  ^  acquérir  terres  et  possessions ,  comme 

ment ,  si  l'on  en  croit  le  père  Baron."]  s'ils  ne  fussent  obligés  ii  aucun  vœu 

Ce  dominicain  assure  que  le  censeur,  «fe  religion  (i55) Cette  même  or- 

qui  avait  été  chargé  d'examiner  cette  donnance  fait  que  toutes    sortes  de 

Vie  ,  rapporta  aux  juges  qu'elle  était  personnes  peuvent  être  de  cette  reH- 

si  pleine  de  fautes ,  qu'elle  méritait  gion.   Car  comme    ainsi  soit  qu'en 

d'être  effacée  depuis  le  commence-  cette  petite  observance  Von  ne  faste 

ment  îusques  à  la  fin.  Adeb  mendo^  t/ceu  ni  de  virginité  ni  de  pauvreté t 

sum  l&rum  ut  esset  inemendabilis  f  et  aussi  y  sont    indifféremment  reçus 

a  capite  ad calcem spongid  détendus i  prêtres  et  gens  laïcs,  soient  mariés 

nonnulla  etiam   notavit  quœ  storrut"  ou  non  mariés ,  voire  ne  sont  tenus  de 

chum  et  indignationem  audientibus  résider  avec  les  grartds  observantins. 

moverunt  (i5o):  Le  père  Papebroch  Mais  leur  est  perynis  d'habiter  avec 

(i5i)  ,  en  répondant  à  un  carme  qui  U  reste  du  peuple  y  moyennant  qtjCa 

lui  alléguait  ce  passage ,  a  obsei*vé  jours  certains  et  préfixes  ils  se  rendent 

a  la   maison  commune  d'eux  tous , 

(x47)  Beidegg. ,  ibidm.  POur  parUciper  h   leurs  simagrées. 

048)  In  Compenaio  Biitor.  nnîTerwlis.paf .  Mais  voici  ce  qui  lui  fut  répondu  par 

m.  534* 

(i4q)  in  HUlorift  Poaljficnm  Rom«Bor. ,  pag. 
m.  3ii.  (i5i)  Cest  cdU  da  Madrid,  i63i. 

(i5o)  VittceatÎM  Baroniu,  i^ud  SebasUamim        (i53)  Grotivi ,  Huttir.,  Ub.  111%  pag,  m.  V}^. 
k  MUicto  Panlo  Carmelium  ,  in  libcllo  sopplici.         ji54}  PaMoier .  Rechercbei  de  U  Fnnce ,  tir. 

(i5i)  Daa.  Papd>rocli. ,  Revponi.  ad  rxhibi-  /'/,  ehap.  aLIII^  pag.  m.  3a3. 
tioncm  Error.  I  p«^*  >86.  ((55}  Là  mtmt^  P^g.  394* 


LOYOLA.  337 

lejësaite  Richeome  (i56)  :  «  La  cin-  (157)  principalement  sur  la  critique 
»  auieme  mensonge  est  au    mesme  des  yœux  simples  que  Ton  fait  faire 
»  playdoyé    ou  ayant   discouru   en  aux  jésuites  ;  mais  il  ne  m^a  point 
»  resveur  sur  la  règle  des  jésuites ,  et  paru  qu^il  ait  réplique  un  seul  mot  À 
»  dict  à  force    menues   et   simples  regard  de  ces  deux  espèces  de  jésuites 
9  mensonges,  en  fin  il  adjoute  une  qu'il  ayait  annoncées  au  monde,  les 
M  des  plus  grosse  taille  euceincte  de  uns  mariés ,  les  autres  non  mariés. 
»  plusieurs  autres  disant:  Cestemes'  Cela  me  fait  croire  qu'il  reconnut 
»  me  ordonnance faict  que  toute  sorte  son  erreur.  Le  janséniste  qui  publia, 
»  de  personnes ,  etc.,..  Et  après  avoir  en  1688,  une  Apologie  des  Censures 
u  bien  bavasse ,  il  attache  la  queue  à  de   Louvain   et   de   Douai,    suppose 
»  sa  chimère, et  conclud  :  Tellement  (i58)  qu'il  y  2i  des* jésuites  cachés ^ 
»  que  suit^ant  ceste    lojr  et  règle  il  qui ,  sans  en  porter  l'habit ,  ne  lais^ 
»  n'est  pas  impertinent  de  uoir  toute  sent  pas  d'être  du  corps ,  et  sont  lais~ 
h  une  taille  jésuite.   Ceste  mensonge  ses  dans  le  monde  pour  les  intérêts 
»  n'est  comptée  que  pour  une,  mais  de  la  société;  mais  il  ne  dit  point 
»  elle  en  contient  autant  que  de  pa-  qu'on  leur  permette   de  contracter 
»  rôles.  Il  a  plus  de  vingt  ans  que  mariage.  Ce  serait  en  vain  que  l'on 
»  i'ay  hanté  celle  compagnie  et  eu*  tâcherait  de  justifier  Grotius  par  le 
»  rieusementleu  ses  constitutions,  je  témoignage   de   l'écrivain  anonyme 
»  n'ouy  jamais  parler  d'observance  qui  fit  imprimer,  en  i68a ,  un  petit 
»  petite  ou  grande  entre  les  jésuites,  ouvrage  intitulé:  V  Empereuret  lEntr 
»  ie  n'en  leu  jamais  aucun  mot  ny  en  pire  trahis  ,  et  par  qui  et  comment. 
»  leurs  livres ,  ny  aux  bulles  des  pa-  Cet  anonyme  annonce  le  même  fait 
i>  pes  expédiées  pour  leur  establisse-  que  Pasquier ,  ^t  soupçonne  même 
V  ment.  Et  aux  uns  et  aux  autres ,  les  1  empereur  d'être  un  jésuite  de  la  se- 
»  vœux  de  chasteté  ,    pauvreté    et  coude  classe.  Mon  ombrage,  dit- il 
»  obeyssance    sont  si    exprez  ,    que  (  1 69) ,  sur  la  majesté  impériale  se  re~ 
"personne  n'en  peut  doubter  :  au  double. d'autant  plus  qu  il  est  public 
»  reste,  qui  jamais  vit  jésuites  ma-  que  dans  la  société  jésuitique  Uy  a 
»  ries  entre  les  jésuites?  ains  qui  de  plusieurs  sortes  de  religieux ,  y  en 
»  rouyt  jamais  dire  qu'à  Pasquier  ?  »  ayant  non-seulement  de  porter  l'ha" 
Il  arriva  peut-être  â  Grotius  de  se  bit,  mais   de  se  marier,  et  pouuoir 
fonder  uniquement  sur  le  témoignage  être  rei^êtus  de  toutes  sortes  de  char^ 
de  Pasquier ,  et  de  le  tenir  pour  in-  ges  et  dignités  :  que  si  sa  majesté  im- 
coDtestable  ,  puisqu'il  n'était  pas  ap-  périale,  par  un  trop  grand  zèle  pour 
parent  que  lx>n  eût  osé  débiter  une  sa  religion ,   s^était  dans  ses  jeunes 
fausseté  de  cette  nature,   en   plein  ans  engagé  malheureusement   dans 
parlement,  dans  une  cause  si  solen-  cet  ordre,  sous  les  dispenses  que  je 
i^elle }  mais  le  plus  sûr  est  de  se  délier  suppose ,  il  ne  faudrait  plus  se  kur- 
des apparences ,  et  de  ne  jamais  juger  prendre  d^aucune  de  ses  démarches 
sur  le  rapport  d'une  des  parties,  ^u-  contre  le  parti  protestant;  car  encore 
^i  et  alteram  partem  :  gardez  une  qu  il  ne  fût  que  du  petit  ordre,  qui 
oreille  pour  l'accusé ,  injormez-wous  est  celui  oii  il  est  permis  de  se  marier, 
des  contredits  de  chaque  partie  ,  est  et  de  poui^oir  être  revêtu  de  toutes  son- 
une  régie  qu'il  ne  faut  jamais  aban-  tes  de  charges  et  de  dignités ,  il  est 
donner.  Le  démenti  que  l'on  donna  à  pourtant  t^rai  que  pour  tout  le  surplus. 


Catéchisme  des  Jésuites ,  ou  il  rema-  faire  la  paix  et  la  guerre  tout  ainsi 
^a  plusieurs  choses  qu'il  avait  déjà    que  le  général  de  la  société  le  juge- 
avancées,  et  les  soutint  contre  les 
apologistes  de  la  société.  11  insista       (iS'])Ju  livre  TT,  chap.  IX  «tsuiv. 

(i58)  Apologie  bistoriqne  des  deux  censaret 
,.  (i56)  RépooM  ae  Reni  ie  1.  Foo  pour  le.  re-  J«  .l'Oa^-i»  «»  J«  Doaai  .ar  la  matière  de  U 
''P*w  de  U  compagnie  de  Jé.o«.  ehop.  XLIl,  Ornce ,  f,ag.  iS5.  f^e^aussi  /a  Que.iion  cu- 
!►•«  «1.  ,o«.  Alïgîmbe,  pag,  iit/nous  ap^  rieuse  «  M.  Arn.uld  e.t  Wréuqae 7 pay.  9a,  gS, 
P»'"' ÎM  RicbeoL.  s»  diéldsa  sa^  le  titre  de  de  la  seconde  édUjon. 
"«A  de  la  Fon.  0^)  P^g-  >58  «<  /ufV. 

TOME  IX.  aa 


338  LOLLIUS. 

rait  convenable  pour  Vintérét  de  la  sage  çarti  que  la  maison  d'Âutriclie 
cour  papale  et  de  sa  société,  Laguei^  pouvait  prendre ,  yu  la  situation  des 
fie  qu'il  fait  perpétuellement  contre   choses  depuis  la  paix  particulière  de 


teuse  et  flétrissante  de  la  dernière  1697  ,  ^e  ue  doute  pas  qu'il  ne  se  fût 
(160),....  tout  cela  sent  fort  une  obé-  rendu  le  promoteur  d'une  nouTelle 
dience  qui  ne  connaît  point  d autre  à  peu  près  semblable  à  celle  que  l'on 
devoir^  ni  d'autres  règles  de  justice  et  a  vue  ci-dessus  (164).  Les  Lette-es  His- 
de  piété  que  le  commandement  absolu  toriques  du  mois  d'octobre  de  cette 
de  son  s^érieur:  et  je  ne  uois  rien  de  année-lâ  contiennent  ceci  :  «  Il  y  a 
la  part  de  ce  prince ,  soit  en  sa  ma-  »  quelque  temps  qu'on  a  rëpandu 
nièrede  vivre  et  ses  applications per-  »  que  les  jésuites  avaient  trame  une 
pétuelles  en  comédies  jésuitiques  ,  »  conspiration  contre  l'empereur  et 
musique,  ou  pèlerinages,  tantôt  en  »  le  roi  des  Romains,  et  qu'il  y  en 
une  relique,  tantôt  en  une  autre,  avec  jt  avait  même  déjà  un  qui  ayait  ëte 
tout  ce  qui  nous  peut  marquer  ses  in-  »  exécuté.  On  écrit  de  Vienne  que 
elinations  naturelles  ou  d'habitude  »  c'est  une  pure  calomnie.  Aussi 
qui  démente  cette  opinion.  Encore  un  »  l'empereur  ,  pour  désabuser  le  pu- 
coup  ,    ce    serait    impertinemment  »  blic  ,  a-t-il  ordonné  à  son  consea 


manquer  de  respect  insolemment  à  L'auteur  des  Lettres  Historiques  uou- 

sa  majesté  inipénale.  Ces  écrivains-  ne  la  version  française  de  cet  acte 

là  seraient  traités  trop  obligeamment,  impérial, 

si  on  leur  disait  ,/a£re/ufâf 5  <fe5preu-  ,  ^,.  ^      ,                 ,^ 

ves,  et   vous  m^ alléguez  des  contes  Jllè]Eê^J:'aZZt^^Z^^2:  i'"^^^^'- 

(iGi)jcar  ils  débitent  le  plus  souvent,  46i!    ^            a ^ton^nes  d  octobre  x697.p-^. 

non  pas  ce  qu'ils  ont  ouï  dire ,  mais 

ce  qu'ils  forgent  eux-mêmes  dans  le  LOLLIUS  (Marg)  ,  consul  de 
creux  de  leur  cerveau.  Celui  que  j'ai  Rome,  Tan  733.  L'empereur 
cité,  et  M.  Jurieu  apprêtèrent  bien  à  Auguste  lui  donna  de  grandes 
rire  au  monde  ^  l'un  soutint  que  les  °  j  ^""«  «^  giauu» 
jésuites  trahissaient  la  maison  d'An-  marques  de  son  estime;  car  non- 
triche  en  faveur  de  la  France  ;  et  Seulement  il  l'honora  du  gouver- 
l'autre  ,  qu'ils  seraient  toujours  dis-  nement  d'une  trës-belle  provin- 
posés  à  trahir  la  France  en  faveur  de  ^p  f„\  ]»«„  -or».  ,«•:«.  îi  1^  c* 
fa  maison  d'Autriche  (162).  Ce  qu'il  ^^  ^?^  '  ^  ^'^  7^9;  mais  il  le  fit 
y  a  de  certain  est  que  la  condiiite  ^^^^  gouverneur  de  Caius  César, 
que  la  cour  impériale  a  tenue  depuis  son  petit-fils  ,  lorsqu'il  envoya 
plusde  douze  ans  (i63)  est  une  preuve  ce  jeune  prince  dans   l'Orient, 

':T^^Cor^.'r^ro:^iCr  rr  y  -?««-  ««j-  *-f  «■-«* 

sont  très-conformes  aux  intérêts  tem-  °^  *  empire.  La  conduite  de  Lol- 

porels  de  l'empereur,  préférablement  ^itis  fit  éclater  dans  ce  voyage  les 

aux  avantages  de  la  catholicité  prise  mauvaises  qualités  qu'il  avait  fi- 

bien  vu  que  la  signature  de  la  paix  de  «Pparcnces  de  la  vertu.  Sa  dissi- 

Nimègue  était  le  meilleur  et  le  plus  mulation  avait  été  si  heureuse , 

f.6.)  ceiu  a.  m^^,  „  ^8.  rïrT  '"!  ^''''*"*'*'  ^^  *°" 

(161)  numotilm  mecum  pugnas  :  ego  autem  laiOlC  j  U  avait  paSSe  pOUr  impre- 

l^'S;rm.':^rV.%7.•,  L^Vrt^r;  ««We  à  rargem  (A).  Les  présens 

pag.  108 ,  /a  citation  (-jS)  de  C article  Lacmoi  /  n    ^  „        ,        ^     ,     , 

(Jeande).    •  (a)  Celte  tfm'on  Jt  de  la  Galttie^  de  la 

(  i6«)  yaye»  M.  Aniania ,  an  ehap.  IX  de  la  tycaonie,  de  PTsaurie  H  de  la  Pisidie,  après 

/»♦.  partie  de  TApologie  ponr  le*  cadioIi4p>rs.  *«  "^ort  du  roi  Âmùtlas.  Voyez  le  père  No- 


h  te 

ram 


(i63)  On  écrit  ceci  en  1700,  ri«,  Cenot.  Pisan. 


LOLLIUS.  339 

immenses  qu'il  extorqua  pendant   les  ëloges  dont  ils  sont  reconnus  in" 

qu'il  fut  auprès  du  jeune  César,    ^\^f^',  '.  ^^  ^"*  ^r^^''*  qu'Horace  se 
!i  .  ^  *    ,  •'      -  .'    récrie  ICI  sur  les  annarences .  c^est-â. 


très  défauts  dans  ce  même  em-  car  nous  apprenons  d'un  célèbre  his- 

ploi;  car  afin  de  se  rendre  plus  ^""t^  *^"*^  '''' Jf^^'""'.  cachait  admi- 

r,    '     .         .,                     •    1     S-  rablement  ses  mauvaises  qualitës  (2) . 

nécessaire ,  il  entretenait  la  dis-  ç^^  j^  entretenait  le  désordre  entre 

corde  entre  Tibère  et  Caïus  César  Tibère  et  Caïus  César.']  C'est  ce  qu'on 

(B)  ;  et  l'on  croit  même  qu'il  ser-  peut  inférer  de  ces  paroles  de  Sué- 

vait  d'espion  au  roi  des  Parthes  ,  *one  (3)  :  Namque  priuignum  Caium 

H  -^.             1               1      •         1  onenti  prcepositum  cum  uisendi  era" 

pour  éloigner  la  conclusion  de  </4rr«>mfe«*yûmi,m(Tiberius)  «/«-- 

la  paix.  Caïus  apprit  cette  trahi-  niorem  sibi  sensit  ex  criminationibus 

son  (C) ,  lorsqu'il  s'aboucha  avec  ■^»  Lollii  comitîs  et  rectoHs  ejus, 

ce  monarque   dans   une  île  de  ^^^\  Pf  T*^*.  «"«^«^^  plus  clairement 

vi^     1      -.     /  \        ..  •!              M.  par  le  témoignage  que  Tibère  rendit 

1  Euphrate  (c)  ,  et  il  conçut  une  |  QuiHnus ,  gouverneur  de  Caïus  Cé- 

telle  haine  pour  son  gouverneur,  sar.  Datusque  rector  C.  Cœsari  Ar- 

que  celui— ci  s'en  désespéra  :  il  se  meniam  obtinenti    Tiberium   quoque 

fit  mourir  lui-même  (D).  Il  avait  ^^,^f  agentem  coluerat,  auod  tune 

,      _.            1,          00  /  »v       ^  patefecit  in  senatu ,  lauaatis  in  se  of- 

vamcu les Besses  1  an  788  {d),  et  ^^(^^  ^^  incusato  M.  Lollio.quem 

ayant  porté  tout  de  suite  la  guer-  autorem  C  Cœsari  pravitatis  et  dis- 

re  dans  l'Allemagne ,  il  y  avait  cordiamm  arguebat  (4). 

rD««n  1-.^  «AU^^ff- . -mnCo  ;i  ovra.'f  a>«  (C)  Coius  apprît  Cette  trahison. '\ 

reçu  un  affront  ;  mais  il  avait  eu  Considérez  ces  paroles  de  Paterculus. 

sa  revanche   (E) ,  et  réduit  les  ç„o  tempore  M.  Lollii  quem  ^eluti 

Allemands  à  faire  la  paix*  Marc  nioderatoremjuuentœfîUi  sui  Augus- 

L0LUU8  ,  son  fils  ,  fut  consul  on  '"*  «*^«  uoluerat,  perfidia  et  plena 

ne  sait  en  miellé  année     et  laissa  *"^^<>^'  ^^  uersuti  animi  consUia  per 

ne  saii  en  quelle  année  ,  ei  laissa  p^^^^,^  indicata  Cœsari  (5)  ,fama 

une  hlle ,  qui  lut  femme  de  Cah-  pulgai^it. 

guIa(F),  comme  je  le  dis  dans  (D)  LoUius  se  Jit  mourir  lui-mé- 

les  remarques  (G).  '"^•J  C^st  Pline  qui  nous  l'apprend. 

JH.  Lollius  infamatus  regum  mune- 

{^)^ojrez  les  remarques  (D)  et  (G).  ribus  in  toto  Oriente  interdicta  ami- 

&\  n**","l"';/i?-  "'  '^^'  ^J  citia  a  C.    Cœsare  Augusti  filio  ue- 

{d)  Dio,  lib.  Lir.pag.  m.  6ia.  ^^^^^  ^.^^^  ^g^    g^jj^  témoigne  la 

{K)  n  auaU  passé  pour  imprenable  ™^.°îe  chose  (7).   Paterculus  ,   plus 

irar^ewï.l  Entre    plusieurs  autres  vomn  de  ce  teraps-la ,  doute  si  Lol- 

^oges ,  Horace  lui  donne  celui-là  ;  "«»  se  fit  mourir  :  Cujus  mors  intra 

Non  ego  te  meh  paucos  dies  fortuita   an    uoluntaria 

Chartis  inomaium  lilen ,  i^^^\^  ignoro  (8)  ;  mais  il  assure  que 

Totve  tuos  patiar  lahores  LolHus  ne  vécut  guère  depuis  l'en- 

/"jwi,  z:oM,   carper» Uvidas  Ucvue  de  Caïus  CésaT  et  du  roi  des 

VMivionM.  Est  animuf  Ubi 

Berumque  prudent ,  et  secundU 

Temporibuj  dubiisque  reetuj  ,  (i)  Sub  legato  M.  Lollio  homine  in  omnia 

^index  avarafraudit ,  et  ABtTivkR*  peeuniœ  quam  reelèjaciendi  cupidiore ,  et  inter 

Conjutque  non  uniiu  anni^  Patercalas,  lib.  II ^  cap.  XCVIl. 

J  A  **f  '"**'*"  bonus  atqutjidus  (3)  Sueton.,  in  Tiberio,  cap.  XII » 

J«der  honestum  prmtulU  utiU ,  bt  (4)  T.cit. ,  Annal.  ,  Ub.  III,  cap.  XLVIII, 

.     yicuiTsua^ictorannair).  Cnl'::"^^  H  Tîoltj/;^^^ 

V'ÎOiqu  un    poète    de     cour  ne   fasse  U  Canaris  ira  vulgavit. 

gttère  conscience  de  donner  aux  gens  (^)  P**"-  »  '»'*•  '^»  *«''•  ^^^''• 

(7)  Solio.  ,  eap.LIII  fpag*  m.  85. 

^0  Hçwi.^  od.  IX ,  Ub.  IF.  (8)  Pateresltts,  lib.  II,  cap.  Cil. 


34o  LOLLIUS. 

Parthes.  Il  semble  que  Sa^tone  fasse  toute  la  discute  fut  réduite  à  la  ques- 

Tivre  quelque  temps  Lollius  depuis  lion  si  Agrippine   serait  prdfërëe  à 

sa  disgrâce;  car  il  dit  que  Caïus  Ce-  PauUiue,  ou  a  Élia  Pëtioa.  Jugez  si 

sar ,  fâche   contre  LoIlius  ,  s'apaisa  cela  peut  conyenir  à  une  femme  d'en- 

envers  Tibère  ,  et  consentit  qu'on  le  viron  cinquante  ans.  Paulline  Depou- 

rap]7elât  à  Rome.  Is  (  Caius  Ca;sar  )  vait  pas  être  de  beaucoup  plus  jeune, 

forte  tune  M.  LolUo  qffensior ,  fa-  si  elle  était  fille  de  notre  Marc  Lol- 

oiUs  erorahiUsqueinidtricumfuaic^).  lius,   qui  sortît  de  Rome  avec  son 

(^)  Il  y  auaU  reçu  un  affront,  mais  ëlève  environ  l'an  r^i ,  et  mourut 

i/  aidait  eu  sa  retranche.]  La  honte  fut  deux  ans  après  :  or  la  dispute  dont 

plus  grande  que  la  perte  dans  l'échec  je  parle  ëclata  l'an  de  Rome  8oi.  Il 

de  notre  Marc  LoUius  (lo).  On  v  per-  n^est  pas  aise  de  bien  décider  si  celui 

clit  l'aigle  de  la  cinquième    légion  à   qui   Horace   adressa  la   II*.  et  la 

(il).  Eusèbe  ,   sans  parler  d'aucune  XVIIl'.  lettre  du  premier  livre,  est  le 

disgrâce  de  Lollius,  assure  que  les  même  que  celui  à  qui  il  adresse  l'ode 

Germains  furent  battus  par  ce  gêné-  IX  du  Iv«.  livre.  M.  Dacier ,  qui  l'af- 

raljl'an  4  de  la   igo*".  ohrmpiade.  firme,  croit  par  conséquent  que  ces 

Scaliger  (la)  prétend   qu'Eusèbe  se  trois  pièces  sont  adressées   à    Marc 

tromj>e  ,  et  quant  au  fait ,  et  quant  à  Lollius,  gouverneur  de  Caïus  César. 

Tannée  ;  mais   puisque  Dion  assure  II  croit  même  que  Lollius  avait  cette 

que  les  Germains  ayant  su  les  prépa-  charge  lorsque  Horace  lui  écrivit  la 

Tatifs  de  guerre  de   Lollius,  et  le  XVIII».  lettre,  qu'il  suppose  que  l'on 

voyage  qu  Aaçuste  faisait  en  Gaule  peut  dater  de  l'an  de  Rome  743  (18). 

avec  une  armée ,  se  retirèrent  dans  11  v  a  deux  choses  à  observer  contre 

leur  pays ,  et  firent  la  paix ,  et  don-  cela  :  1*^.  Aucun  historien  ne  fait  men- 

nèrent  des  otages   (i3),    il  est   ap-  tion  que  Lollius  ait  eu  cette  charge 

parent  qu'ils  avaient  été  battus  en  avant  que  ce  jeune  prince  fût  envoyé 

quelque  rencontre,  comme  Eusèbe  le  en  Orient,  a*.  Il  n'est  nullement vraî- 

suppose.  semblable  que  si  Horace  avait  écrit 

(F)  Son  fils  fut  consul  (i^) et  cette  lettre  au  gouverneur  de  Caïus 

îaissa  une  fille femnie  de  Caligu-  César,  il  n'eût  rien  marqué  qui  se 

la."]  Il  y  a  bien  des  auteurs  qui  disent  rapporta  à  cet   honneur.  Or  il   est 

<rue   Lollius  ,  gouverneur  de   Caïus  certain  qu'on  ne  trouve  dans  cette 

César ,  était  le  père  de  cette  fille  (i5):  lettre  aucune  chose  qui  fasse  conjec- 

c'est  un  mensonge^  Lollia  Paullina  turer  que  Lollius  avait  été  jugé  digne 

«tait  la  petite-fille   de  ce  Lollius:  d'être  préposé  à  l'éducation  du  petil- 


pouvonsinierer  solidement  de  la  cou-    seils  au  gouverneur 

currence  où  elle  fut  avec  Agrippine  grand  empire,  sans  insinuer  pour  le 

quand  il  fut  question  de   remarier  moins  qu'il  parle  à  un  homme  très- 

1  empereur  Claude.  Tout  ce  qu^il  y  capable  de  faire  leçon  aux  autres  sur 

eut  de  dames  recommandables  par  la  ueriucwile  C19),  et  qui  instruisait 

leur  naissance ,  par  leur  beauté,  par  actuellement  un  Jeune  prince  par  le 

leurs  richesses ,  entrèrent  en  lice  pour  choix  d'un  grand  monarque  ?  La  mé- 

^ispu ter  ce  mariage  (17)  ^  mais  enfin  me  raison  me  persuade  que  Lollius 

n'était'pas  encore  gouverneur  du  jea- 

(ç))  SnetoQ. ,  in  Tiberio,  cap.  XllI.  ne  César  (ao),  lorsqu'Horace  luiadres- 

'     ("»)  LoUionam   (cUJem)  majorif  infamlm,  sa  l'odc  IX  du  IV«.  Hvre.  Le  poëtC  se 

Y^n^^deirun^u.  Suétoo.,  rn  At.go.to,  ca;..  fût-il  dispensé  de  le  louer  de  ce  côté- 

(11)  Pâierc.,  lïh.  JT,  cap.  XCFII.  'à  ?  De  plus,  Horace  s^adresse  à  un 

(la)  Scalig. ,  Animai,  ib  Eusrb.  ,p.  m.  171.  homme  qui  avait  poTté  Ics  armes  au 
(i3)  DIo,  Ub.  Lir,  pag.  6ia. 

<i/,)  TmcUe  dit.  Annal.,   Ub.   XIT,  cap.   l,  ,  l'^^.îf-.^**]"^,  ?"  Horac» ,  fom.  X^pag. 

que  LotUa  PautUna  éiaU fille  M.  Lollii  cônsn.  ^«J  1  t^ti'°"  ***  BoUande. 

laria.  Oq)  Cest  sur  c^la  que  rouU  la  XVIII*.  lei- 

fi5)  SoKo,  cap.  Lin,  le  dil.  ï?  i"  ^"^  'ÎV"  f  Horace.  y^e%  les  no^s  de 

)  À  TU    TV  \.^^    TTVYtr                  9>e  ■«    Daaer  ,  ta  mérite  ,  «"m.  IX  ,  pag.  \$$. 

(16)  Ltb.  iX,  cap.  XXXr,  png.  m.  335.  (,o)  M.  Dacier,  .nr  Horace  ,  tom   jr,  pag. 

(17)  yojft  Tacite,  cité  dans  la  remarque  m.    94a,   croit  que   Lollius   avait  déjà   eetu 
suivante.  charge. 


,   LOLLIUS.  34i 

commencement  de  sa  jeunesse  dans  Cujus  Memmiî  Reguli  uxorem  âuxit, 
Texpédition  d'Auguste  contre  les  Can-  impellens  eum  ut  uxoris  suœ  patrem 
tabres.  eise  se  scriheret  (aS).  Si  vous  80uhai> 

Miliiiam  puer,  et  Cantahriea  hella  tulisti  ,        tez  de  Yoir  Uixe  note  de  Casaubon  SUr 

Sub  duee.  qui  templû  Parihorum  signa  re-   cet  endroit  dfe  Suitane ,  Hsez  ce  qui 

ElnuÙTsi\uid  abest,rtalhadjudicatar-    ^"^*  '  ^'  SOUVeoez-VOUS  que  ce  qu*il 
mis  (il).  rapporte  de  Dion  est  au  livre  LIX ,  à 

Ce   peuple   fut   subjugue   en     l'an-  ^^^  page  745.  ^<«  £uje6/ii*,.scriberet, 

née  729 ,  lorsque  notre  Lollius  gou-  "«'"^«  '«  dotaii  instrumento ,  nam  ut 

vernait  la  Galatie.  Par  cette  remar-  ^^'^^^  ^^^^  légitimé  %*idei^ntur,  om^ 

que,  le   père  Noris  (aa)  fait   voir  '"^  solemma  sunt  seruata.  Maritus 

qu'Horace  n'a  point  écrit  à  Marc  Loi-  i^itur  pro  pâtre  fuit ,  qui  eam  Caio 

lius,  gouverneur  de  Caïus  César,  la  de^ponsauit,  dotem  dixit ,  et  ad  no^ 

lettre  dont  nous  parlons.  M.  Daoier  ^.''»  "^^ritum  perdtixiu  Auctor  Dio» 

(ii)  a  beau  dire  qu'Aucuste  fit  son  -""î^  intelhgimus  Suetonii  sequentîd. 


Lollius  avait  eu  dispense  d'âge  pour   f*"^®  (^Y-  ^  . 

être  consul  l'an  73a  ,  il  n'affaiblit  J»!?**»  a  faire  avec  aucun  homme., 
point  la  preuve  du  père  Noris.  Disons  J^i^ssamjecit  interdicto  cujusquam  in 
donc  avec  ce  savant  auteur,  qu'Ho-  perpetuum  coitu  M,  Neuf  ans  après 
racen'apointécritlalKetlaXVIlK  ^^  divorce,  Paullme  étala  tous  ses. 
lettre  du  I".  livre  à  Lollius,  gouver-  avantages  pour  supplanter  ses  rivales 
neur  de  Caïus  César,  comme  Glandorp  ^"PF^?  °«  *  empereur  Claude  qu'clle^ 
l'a  prétendu  à  la  page  547  de  son  O/io-  voulait  épouser  j  mais  sa  faction  fut 
masticon,  mais  au  fils  de  ce  Lollius.    "î^^^^  forte  que  la  bngue  d  Agnp- 

(G) Comme  je  le  dis  dans  les   P*?®*.   ^^«^     Messalinœ     conuulsa 

remarques.']  C'est  ici  que  l'on  trou-  P^ncipis  domus   orto  apud  iiberios 
vera  Particle  de  Lollia  Paullina,    certammequisdehgeret  uxorem  Claw 
petite-mie  de  notre  Marc  Lollius.  Son   ^'^  cœltbis  vitœ  inioleranii ,  etconjw 
premier  maH  s'appelait  Caïus  Mem-   S^'?.  «"'/'«««  obno:tio,  IVec  minore- 
mius  Régulus  :  il  était  consul  lorsque    a^àituJeminœexarserantySuamquœ' 
Séjan  fut  tué  :  quelque  temps  après  ,    qwi  nohdUatem ,  Jomiam  ^  opes  con- 
éUnt  à  la  tête  d'une  armée  (a4)  ,  il    «^««''«  >  acdiena  tanto  matrimonia 
reçut  ordre    d'amener  sa  femme    à   ostentareSed  maxime  amliffebatur; 
Rome  pour  la  marier  avec  l'empereur   ^^^^^  Loltiam  PaulUnam ,  M.  LollU 
Caligula.  Je  dis  pour  la  marier;  car   consularisjiliam,  et  Juliam  Agrip-- 
ce  prince  ayant  ouï  dire  que  l'aïeule  /''"^f*  '   ^f.'^"'».''''   S'ej'^'"»  •    ^"'<^ 
de  Lollia  Paullina  avait  eu  une  très-    ^'*"''*  »  dhCalUstus  yfoMtores  ade- 
grande  beauté ,  commanda  tout  aussi-   ^^^  '  ««  ^4'i*  °«^"'^,  «  /«'«'^'^  Tu- 
tôtàMemmius  de  venir  lui  donner    ^ronum,  lYarcisso  Jouebatur.  C  est 
en  mariage  sa  femme  ,  et  d'agir  dans    %^^^\  ^"?,  V^™  Tacite  au  chapitre 
le  contrat  comme  un  père  qui  marie    '    'A^^  V''*  ^'^f^  ^^  Annales.  Le  fa- 
sa  elle.  Lolliam  PaulUnam  C.  Mem-   '^o"   l»*  PO^"'  Paulline  alléguait 
mio,  consulan  exercitûs  regenti  nup-   ?"«»  comme  elle  n  avait  point  d  en* 
tamfactd  mentione  apiœ  ejus  ,  ut  fans,  elle  serait  une bonneljelle-mère 
quondam pulcherrimœ  y  subito  ex pro'   aux  enfans  de  Claiide  :    Callistus  , 
i'incid  euocauit ,  ac  perductam  h  ma-  continue  le  même  Tacite .......  longé 

rito  conjunxit  sibi.  Y oiU  ce  que  dit   reclius  Lolàam  tnduci  quando  nullos 

Soe'tone  dans  le  chapitre  vinet-cin-       -  .»  ^     , . 

quième  de  la  Vie  de  Caligula ,  et  voici      ^»*>  ^?"'»'"  :  "r  '  r^?:   „       , 

ce  que  dit  Eusèbe  dans  sS  Chronique  :       t»^)  ^T  ^  •'^^*,'^~*  ''**  n*t;Xiy*y  ^.o- 

ht)  Horat. ,  ep'ii».  XVTII ,  lib.  /,  w.  55.  «t»  <JW«op»c  ctùriç  iyiyttnt.  Ad  pressens  ve- 

(m)  Noris,  CenoUipb.  Pitna.  ,  pa^.  a55.  »^  exturbatd  Paullind  ut  sterili  ,  sed   reerd 

(i3)Remar(|aessur  Borace,  tom. /X,  ;».  Z77.  1"««    tatieUu   ejus  ipsum  ceperal.   Dio  ,   Ub. 

(^ Selon  Oimt,  liv.  IFlIt ,paB,  731, il  LlX.pag.  ^Sj.adann.  791. 

"«(<  gomemetw  de  Bfysie  et  de  Macédoine.  (37)  Suelott. ,  l'ia  Catig. ,  eap,  XXI^ 


34*  LONGIANO. 

Uberoê genuiitet ,  uaeuam  œmulatio^  avTiîi;  AvnriX**f»f  *v<ff*,  ««i  tavc  iiif 

ne,  et  pritdgnis  parentU  loco  futu-^  ta;  iTmaxi^Atù  y  liimt  ^St  $X^f*r^* 

ram.  Mais  le  favori  qui  agissait  pour  Multos  illustres  et  nobiles  fœminas 

Agrippine  allélgua  aes  raisons  plus  nonnulla  intndia  perdidit  :  in  quarum 

fortes,  si  bien  que  ce  fut  en  sa  faveur  numéro  fuit  Lollia  Paullina:  quœab 

3ue  Claude  se  déclara.  Ce  triompha  ed  propterea   necata  est ,    quod  se 

evait  effacer  la  haine  que  la  concur-  Claudio   nupturam    esse    aUquando 

rence  de  PauUine  avait  excitée  dans  speray^erat  s  cujus  caput  ad  se  perla' 

le  cœur  d' Agrippine  :  cependant  la  tum  quiim  non  agnosceret ,  os  ejus 

rivale  heureuse  n^oublia  rien  pour  manu  sud  aperuit ,  ut  dentés  inspice- 

perdre  la  malheureuse  ;  elle  la  fit  ac-  ret ,  quos  illa  nonperindè  ut  cœterœ 

'  caser  d'avoir  consulté  les  devins  et  soient  habuerat  (3o).  Par  la  somme 


iptuosité  prodi 

tion  de  la  principale  partie  de  ses  gieuse  de  ses  vétemens.  Pline,  qui  Pa- 

biens.  On  ne  lui  laissa  qu'environ  cent  vait  vue,  nous  apprend  que  même 

trente  mille  écus.  Les  paroles  de  Ta-  dans  des  occasions  qui  n'étaient  pas 

cite  que  je  vais  citer  nous  appren-  des  plus  pompeuses,  elle  portait  sur 

dront  quelque  chose  du  parentage  de  ses  habits  et  à  sa  coiffure  pour  qna- 

PauUine.  Atrox  odii  Agrippina  ,  ac  tre   millions  de  pierreries.   LoUiam 

ZéOlliœ  infensa  f  quod  secum  de  ma-  Paullinam,  quœjuit  Caii  principis 

trimonio  principis  certawisset;   moli-  matrona ,  ne  serio  quidem  ac  solenni 

tur  crimina  ,   et    accusatorem  ,    qui  cœHmoniarum,  aliquo  apparatu ,  sed 

objiceret  Chaldaeos ,  magos ,  interro-  mediocrium  etiam  sponsalium  cœnd , 

gatumque    Apollinis  Clarii    simula-  ^ndi  smaragdis   marearitisque  oper- 

chrum    super   nuptiis    imperatoris.  tant  :  alterno  textu  julgentibus ,  toto 

JExin  Claudius ,  inauditd  red  ,  multa  capite,  crinibus ,  spiris  ,  auribuSy  col- 

de  claritudine  ejus  apud  senatumprce»  lo ,  manibus,  digitisque  ;  quœ  summa 

fatus  ,   sorore   L.  Volusii   genitam  ,  quadringenties  H-S*  colUgebat  :  ipsa 

majorem  ei  patruum  Cottam  Messali-  confestim  parata  nuncupationem  ta- 

num  esse,  Memmio  quondam  Regulo  bulis probave,  Dfec  dona prodigi prinr 

nuptam  (  nam  de  C.  Cœsaris  nuptiis  cipis  fuerant ,  sed  avitœ  opes,  pro- 

consulto  reticebat  )  addidit  perniciosa  uinciarum  scilicet  spoliis  partœ.  Hic 

in   Rempub.   consilia,  et  materiem  est  rapinarum  exitus  :  hoc  fuit  quare 

sceleri  detrahendam.  Proin,  publica-  M,  Lollius  infamatus  regum  mune- 

lis  bonis, cederetltâlia.  Ita  quinqua-  ribus  in  toto  Oriente ,  interdictd  ami- 

gies  sestertium  ex  opibus   immensis  citid  a  Cajo    Cœsare  Augusti  filio 

exuli    relictum    (28).    Agrippine   ne  uenenum  biberet^  utneptis  ejus  qua» 

pouvant  contenter  sa  haine  sans  la  dringenties  H -S.  operta  spectaretur 

mort  de  sa  rivale,  la  fît  tuer  dans  le  ad  lucernas  (3\).  J'ai  dit  ailleurs  (Sa) 

lieu  de  son  exil  (39)  ;  et ,  pour  être  qu'Ussérius  s'est  trompé  ,  en  préten- 

assurée  que  c'était  la  tête  de  PauUine  dant  que  cette  femme  fut  mariée  à 

qu'on  lui  apportait,  ce  qu'elle  ne  Caïus  César,  petit-fils  d'Auguste, 

pouvait  pas  bien  connaître  au  visage,  ,      ^  , .. 

elle  lui  ouvrit  la  bouche ,  car  eUe  sa-  {^°  Ï^P^'^V '"iî"^**  •  Ç^i-ÏJ*  '"*    ,„ 

vait    ffue    les    dents    de   cette    dame  (30  Plm. , /ift. /X,  ca;r.  XXX r,  p.  m.  335. 

vait  que   les   aents   ae  ceue  aame  (3:,)DantVanicU  de  C^^tovun,  tom.  ir, 

avaient  quelque    chose   de^ singulier.     pag.Zig.remaniue  (I).  Le  pire  Nori»,  Ce»o- 
"USiit  S'i  TiVAC  xeti  T»v  Ivi^tL^Si  yuvoLtKav     taph.  Pissa.  ,  pag,  189 ,  a  relevé  eeUe  m/prite 

xl,x,  ri,^  a,am'«    i^uf  ixTl/x  T.,i       LONGIANO  (Fahstos  da)  ,  au- 

tiirJKrin%'  TJIV  T«  xtf^Axity  ctMç  ko/uut-   teur  italien ,  au  AVI*',  siècle,  pu- 
Biîo'Af  ctÙTK  /uji  yvupia-Aa-A,  o-o  t«  ç'opiA  blia  un. livre  sur  le  duel ,  et  qUel- 

(,8)  T.cît. .  Annal. ,  Ub.  XII,  cap.  XXII ,   V^^s  obscrvatioiis  sur  Cicéron  et 
ad  ann.  Soa.  suP  igg  mounaîes  Fomaînes.  On 

r»Q)  In  LoUinm  miliitur  tribunus .  à  quo  ad  -.  yi  •..        i'.tw* 

moriem  adigeretur.ldtm,  ibiâw.  CTOlt  qu  il  avait   traduit  D106CO- 


LONGOMOHTAN.  343 

ride  en  italien ,  av£^nt  que  Mat-  cela  l'université  de  Copenhague, 
thiol  publiât  une  traduction  sem-  et  dans  un  an  il  s'acquit  de  telle 
blable  (a).  J'ai  parlé  ailleurs  {b)  sorte  l'estime  des  professeurs  , 
de  lui  au  sujet  de  la  traduction  qu'ils  le  recommandèrent  forte- 
d'un  ouvrage  de  Guévara.  ment  à  l'illustre  Tycho-Brahé. 

Cette  recommandation  fut  effîca* 

|«'«^rï^^rrH)TV:^L*  ce.  Longomontaa  fut  très-bien 

Gu^YARA.,  iom,  FIT,  pag.  Baô.  reçu  de  ce  fameux  astronome 

qui    se    tenait   alors    dans    l'île 
LONGOMONTAN   (Christien  3'Huëne.   Je   parle  de    l'année 
(û)),  grand  astronome,  profes-   ,530.  n  demeura  pendant  huit 
seur  en   mathématique    à    Co-  ^ns  auprès  de  lui ,  et  l'aida  beau- 
penbague  au  AVII%  siècle  ,  et  ^^^^  ^  g^jt  à  observer  les  astres  , 
chanoine  de  Lunden  * ,  naquit  j^jt  ^  dresser  les  calculs  ;  et  il  se 
lan  i562,  dans  un  village  de  montra  si  exact ,  si  laborieux  et  si 
Danemarck  {b).  Il  essuya  au  com-  i^^i^iie ,  que  Tycho-Brahé  l'estima 
mencement  de  ses  études  toutes  ^^  l'affectionna  très-particulière- 
les  incomniodites  à  quoi  se  doi-   ^^^^  (c) ,  et  qu'ayant  quitté  sa 
vent  attendre  les  écoliers  qui  sont  patrie  pour  s'aller  établir  en  Al- 
comme  lui  fils  d'un  pauvre  la-  lemagne ,  il  souhaita  passionné- 
boureur(A).  Il  vécut  tantôt  chez  ^^ent  de  l'avoir  auprès  de   soi 
son  père ,  tantôt  chez  une  tante,   (^),  Cela  paraît  par  des  lettres, 
tantôt  chez  un  oncle,  toujours  qu'il  lui  écrivit  l'an  1698  et  l'an 
aux  prises  avec  la  mauvaise  for-    ,  5^^  (^),  Longomontan  acquies- 
tune ,  et  contraint  de  se  parta-  ç^  \  ^e  désir  de  Tycho-Brahé  , 
ger  entre  la  culture  de  la  terre ,  ^^  f^  le  joindre  dans  le  château 
et  les  leçons  ^ue  le  ministre  du  jg  Bénach ,  proche  de  Prague 
lieu  lui  faisait.  Eufin  quand  il    (/).  H  lui  fut  d'un  grand  secours 
eut  atteint  1  âge  de  quinze  ans  ,  ^^^3  ^^^^  les  travaux  astronomi- 
il  se  déroba  de  sa  famille ,  et  s'en   q^gs  ;  mais  comme  il  avait  envie 
alla  à  Vibourg,  ou  il  y  avait  un   j'yne  chaire  de  professeur  dans 
collège.  Il  y  passa  onze  ans  ,  et   ig   Danemarck  ,   Tycho-Brahé 
quoiqu  il  fût   obligé  de  gagner   consentit  de  se  priver  de  sa  pré- 
sa  vie ,  il  ne  laissa  pas  de  s'appli-  gg^ce  ,  et  des  services  de  cet  élè- 
quer  à  l'étude  avec  une  ardeur   ^g^  ^^  [\  i^[  jonna  un  congé  (ff) 
extrême   (B)  ,  et   entre   autres    rempli  de  marques  d'une  estime 
sciences  il  apprit  fort  bien  les   très-glorieuse.  Il  eut  soin  aussi 
mathématiques.  Il  alla  voir  après   jg  lui  fournir  amplement  de  quoi 
r-\  Pi  -  r-u  •.    1.1     -         j       soutenir  la  dépense  du  voyage. 

[a)  Et  non  pas  Christophlo ,  comme  dans  r  ./    O 

Moréri,  après  Yossius ,  et  dans  le  Catalogue     LongOmOUtau   ,     rètOUrnaut    en 

d'Oxford,  et  dans  le  Diarium  de  Jfitte. 

Niceron  a  donné  un  article  à  Lonffomon-  ,  v  -,_       .  _  r» a^    h,:^^^ 

tan  .I...  i>.^       VTTTTT*   j  ■*-      •  (c)  Ex  eodem  ixMsendo ,  ibiaem. 

un,  dansletomeXVlII*.  de  ses  Af(f/fto</v5;  )J  „  .        .    ,r.,.L    i     u    i       ,l 

et  d'après  Niccron ,  Chaufepié  a  donne  un  >'''  Gassendus  ,  ni  Vitâ  TycU.  Brak ,  Itb. 

petit  article  comme  supplément  i  celui  de     ^^  P*^-  45»- 

Bsijie.  (e)  Identt  ibidem, 

(6)  Âb  obscure  Cimbria  Panscid  Longe  if)  Idem,  ibidem ,  pag,  4^. 

Montanus  cognominatus  fuit.  Gassenclus ,  in  (g)  Il  est  date'  de  Prague ,  le  /i  d'août 

VitâTychon.  Brah., /i6. ///,«u^/n.,p«j'.  t6oo.  royez  Gassendi,    m   YitI  Tyehou. 

"•  •  43o.  Brah. ,  li'b.  V,  pag,  tft^ 


344  LONGOMONTAN. 

Danemarck ,  prit  un  grand  dé-  n^eût  point  manqua  de  lui  dire  : 

tour,  afin  de  voir  les  endroits  ^^^^  expliquez  une  chose  obscure 

d'où  Copernic  avait  contemplé  ^^;:;j^°^ftS:rj*:*J^ 

les  astres  {h).  11  trouva  un  bon  simum. 

patron  en  la  personne  du  chan-  (B)  Quoiqu'il  fdt  obligé  de  gagner 

celier  (i);  et  après  avoir  eu  chez  ^,^  j;^ ,  ^^  ne  laissa  pas  de  s'appliquer 

!,■.;  11^  omr^lrvi*  K^n^^f A  rt\    ;i  r.,«.  ^  '  étude  auec  une  ardeur  extrême,  1 

lui  un  emploi  honnête  (h)  ,  il  fut  Voici  les  expressions  de  Gassendi  (i)  : 

pourvu  d  une  charge  de  profes-  Moratus  ilteic  xi  annospartim  indus- 

seur  en  mathématiques  dans  l'a—  ''•'^  uictum  parans ,  partim  indêfesso 


ans  qu  il  avait  perdu  sa  femme ,      ^  ^  )  ^'  ut^J^s  qu  on  a  de  lui 

qui  était  sœur  de  Gaspar  Bartho-  tn^.T  iT.fîLi^'^'*^^/  ^.'"P"^''^'  î  ^? 

1  •     ,    X    T       T  1  11-  VOICI  le  catalogue  (  4  )  :   Systematir 

Im  (m).  Les  livres  qu  on  a  de  lui  mathematid pars  /,  siwe  ^fithmetica, 

fontconnaître  sa  grande  capacité  Hafn. ,  i6ii ,  in-S'*, -,  Cyclometria  è 

(C).   Il  s'amusa  à  rechercher  la  Lunulisreciprocèdemonstrata,E3LÎi\., 

ouadrature  du  cercle    et  préten-  }^^^  KnôJ:fi'^;IrÀ'Jstff  ', 

dit  1  avoir  trouvée;  et  fut  com-  iG2a,  in-4°  ;  i64o  ,  1 663,  in-folio.  • 

battu   sur    cela  très  -  fortement  Inuentio  quadraturœ  circuli ,  Hafn., 

par  un  mathématicien   anglais  ^^^^^^'^^'h  Coronis problematicaex 

(D).    Il  changea  quelque    chose  ^^^^^^^^rium  numerorum  ,   etc., 

\  ^     ,  .«    ^    j  \i     t     t>     1  '  ibid.,  1637 ,  in-40.  ;  ProWemate  f/uo 

dans  Je  système  de  Tycho-Brahe.  seometnca,  ibid. ,  i638,  in-4«>.  ;  Pro- 

La  réflexion  d'un  auteur  moder—  blema  contra  Paulum  Guldînum  dé 

ne,  sur  les  inconvéniefts  ,  et  sur  circuli  mensurd ,ihïà. ,  i638,  in-4'*.^ 

les  motifs  de  cette  espèce  de  ré-  R^tundi  in  piano  seu  Circuli  absoluta 

,  ^4**^v,«  **c  IV  me/Mura,  Amstel.,  1644»  in-4 -î  EW/>- 

torme,  ma  paru  digne  detre  y%ict proponionis sesquiteniœ .YLbîu, , 

rapportée  (E).  i644>  in-4°.  5  Controuersia  cum  pellio 

,..  r    o  f    .  «...        .  ^^  *^^^^  Circuli  nieruurd,  ibid.,  i645, 

/  ^5"/   T'^'".''''.''*^''?'^'"'^'*'''?'''*?''  in- 4'*-  5  ^dmiranda  operatio   trium 

vUer  redeiindum  mvisere  loca  in  quibus  ob"  „„JL«'-„^    «     «     «     î,^  r"^ 

seruâsset  Copevnicus.  Idem ,  ibiLm.  numerorum^Q,  7  ,8    ad  Circmen- 

W  //  Rappelait  Christien  Ftiis  de  Barrir  surandum,  ibid. ,  l645 ,  in.40.  •  Caput 

^yg^  tertium  ubn  pnmi  de  absolutd  men- 

(*)  Longomontan.  ,  epist,  dedic.  Aâtro-  surd  Rotundi  plani ,  una  cum  eUncho 

nom.  Danicœ.  CjTclometnœJ,  ocaUgenet  appendice 

(/)  Gassend.,  in  Vitâ  Tych.  Brah. ,  Ub.  de  defectu  canonis,etc,  ;  ibid.,  1646, 

r/,  pag.  473.  in-4°.  5  Geometriœ  quœsita  XIII ,  de 

(m)  MoUer. ,  Hypomn.  ad  Alb.  Barthol.,  cyclometrid  rationali  et  uerd,  ibid., 

de  Scriptis  Danor. ,  pag,  i85.  i63l ,  in-4°.  ;  Introductio  in  theatrum 

i  K\  ri  '*    *  £t   ji  PI  astronomicum ,  ibid.  ,   i63q,  in-4°.  ; 

JtVr  ^T/     '^«"  r«"^r  '^?T  I>isp.deMathiscosindole,ihid.,  inV 

^Z?  T  ^'''.  *ï"^ïv'  ^  ^"PfP^*  i63fe.  Disputationes  astr^nomicœ  sex\ 

F.  rTo^  -J°!      °"a         d;^'°'".«'*.^l^«jr  ibid. ,  inV  162ÎI.  5  de  Ch,x>noiabi^ 
le  nom  de  son  jjere  au  frontispice  de  '  •w»«»vw 

ses  livres  j  car  il  s'y  donnait  le  nom       /,^r. „.«-!-.    •-  v.a  t   1.       «vu 

®  .^'îf/.'^"?*  I-ongomontanus  Se-  ///;  ,„5^n.,  pa/r-  »»■  43o.  '  »■•»•«' 

uerini  jilius.  Les  sa  vans  ne  pratiquent      (a)  Vihurgi  seholœ  r^ctor.  Wiiia ,  in  DIari» 

guère  cela  que  lorsque  leur  père  a  été  Bîographico,  ad  ann,  1647. 

lustre  dans  la  republique  des  lettres.  ^  ^?  Conferjnœ  suprk  citai.  (a4)  rf«  VanieU 

Un  adversaire ,  qii  eût  prétendu  que  ^.l^Vx^  Î^TI'^'  '^7'  f^'^!  w.48«. 

1  ^.»»»«.^m4>»«    «^^'*»:«.     *^  Ml      **  (4)  Albert  Bartholinu» ,  de  Scriptis  Daoornm , 

Longomontan   n  était    pas    illustre,  êOon  V édition dsVLt^krv»,  16^ ^  pag. 'iS,^ 


LONGOMONTAN.  345 

htstùrUo,  êeu  Tempore  ,  Disputatio  drature  du  cercle  \y  qui  est  técueil  oU 
nés  très ,  ibid. ,  1627 ,  iii-4°.  &est  la  les  plus  grands  génies  ont  échoué 
liste  qaePon  troave  dans  le  traita  du  jusqu'ici.  En  quoi  il  ne  fut  pas  plus 
sieur  Albert  Bartholin  ,  de  Scriptis  heureux  que  les  autres  ,  malgré  la 
Danorum,  Elle  n^est  pas  complète.  11   bonne  opinion  qu'il  auait  de  son  tra- 

{'^  manque  plusieurs  dissertations  phi-  uaiL  Le  sieur  Jean  Pell ,  Anglais 
osophiques,  astronomiques,  et  cnro-  professeur  des  mathématiques  au  col- 
nologiques  que  Longomontanus  avait  lége  d'Amsterdam  (la) ,  j^  remarqua 
exposées  à  la  dispute  dans  son  audi'  d'abord  beaucoup  de  paralogismes  : 
toire  en  divers  temps.  Vous  en  trou-  et  (*')  t^oya'nt  que  le  point  de  la  diffî' 
verez  le  catalogue  dans  un  ouvrage  culte  consistait  dans  la  preuve  d'*un 
que  M.  Mollërus  a  intitule^  :  ad  librum  seul  théorème  ,  il  en  fit  premièrement 
Alherù  Barlholini  de  Scriptis  Dano^  la  démonstration  par  lui-même ,  et  il 
rum  posthumum  Hjrpomnemata  His-  voulut  proposer  la  chose  a  tout  ce 
tonco-Cntica  paucula  è  plurimis  se-  qu'il  connaissait  d'habiles  mathéma- 
lecta  (5).  Vous  y  trouverez  aussi  (6)  ticienSf  pour  leur  en  demander  leur 
que  le  sieur  Witte  (  7  )  n'a  pas  eu  sentiment.  Ceux  qui  examinèrent  (**) 
raison  d'attribuer  à  George  -  Louis  la  cliose  et  qui  lui  envoyèrent  leui's 
Frobénius  la  Cyclomëtrie  de  Loiigo-  démonstrations,  furent  iP/,  de  Rober- 
montan ,  imprimc'e  sans  nom  d'au-  val ,  M,  le  Pailleur,  M,  Carcavi , 
leur,  à  Hambourg  ,  l'an  1627.  Le  M.  Mydorge ,  et  le  père  Mersenne 
manuscrit  de  l'Apologie  que  Longo-  revenu  de  son  voyage  d'Italie  dès  le 
montan  avait  faite  pour  Tycho-Brahë  commencement  de  juillet  ;  mjrlord 
contre  Craigius,  médecin  écossais,  fut  Candiche  ou  Cavendish  ,  et  M,  Hob^ 
mise  en  dépôt  chez  Georges  From-  bes ,  d'Angleterre  ;  Jean  -Adolphe 
mius,  qui  lui  succéda  en  la  chaire  Tassius  ',  mathématicien  de  Ham-' 
de  Copenhague  (8).  Je  ne  pense  pas  bourg  ;  Jean  ^  Louis  Wolzogen,  libre 
qu'elle  ait  été  imprimée.  Tycbo-Brahé  baron  cP  Autriche ,  gentilhomme  de  la 
1  exhortait  en  1698  à  se  bâter  de  l'a-  chambre  du  roi  de  Pologne  ,  carte" 
chever ,  afin  qu'elle  pût  servir  d'ap-  sien  d études  ,  etsoeinien  de  religion  i 
pendix  à  son  Traité  des  comètes  (9)5   le  père  Bonaventure  Cavaliéri ,  /fa- 


titre  :    Capnuraniœ  Éestinctio  ,   seu  maticiens  de  Hollande,  M,  Descartes 

cometarum  in  œtherem  sublimationis  envoya  aussi  h  M.  Pell  une  courte 

Rejutatio  (lo).  démonstration  sur  le  même  sujet,  qui 

(D)  II..,,  prétendit  avoir  trouvé  la  servit  a  autoriser  merveUleusement  ce 

quadrature  du  cercle,  c« /ut  combat-  qu'il  avait  avancé  contre  Longomon- 

tu...  par  un  mathématicien  anglais.-}  tanus.  M,   MoUérus  rapporte  (  1 3  )  : 

M.  BkiUet  a  parlé  de  cette  querelle.  >"*•  Que  Longomontan  se  glorifia ,  mê- 

M.  Descartes ,  dit-il  (  1 1  ) ,  se  trouva  ^e  dans  son  épiUphe  ,  d'avoir  trouvé 

dans  l'engagement  avec  les  premiers  la   quadrature   du  cercle  ,    et   que 

mathématiciens  de  t Europe,  depren-  Gaspard  Bartholin  fit  un  poème  pour 

dre  part  au  fameux  différent  qui  s'é-  l'encenser  là-dessus  ;  mais  que  Tho- 

leva  cette  année  entre  Longomonta-  ™as  Bartholin,  fils  de  Gaspard,  n  en 

nus  et  Pellius  ,  touchant  la  quadra-  jag«a  pas  de  la  sorte,  et  trouva  dans 

tore  du  cercle.   Longomontanus l'entreprise    de    Longomontan    plus 

avait  entrepris  de  démontrer  la  qua-  d'esprit  et  de  travail  que  de  succès; 

a°.   que  Claude  Hardi  ,  conseiller  au 

(5)/m,»nW  l'un  ,699.  r<^e^  Us  pages  «*»?»«?«*  de  Paris,  réfuta  (i4)  les  pa- 

>W ,  189.  !w-     -i^    •        r  o  ralogismes  de  Longomontan  ;  3\  que 

J6)  A  la  pags  187. 

(8   &»^^  ^'.*»!;P.5î"  V*i  '!''»•  /.?  Vr         (")  ''  ^  /■«*  «nnià.  h  Brida, 
fug.  473.  »  J  »  »        f^i^  Yfi^  aohhian.  auclar. ,  p^tg,  i5  st  10. 

(9)  fàem ,  ibid. ,  lib.  IF,  pag.  45a.  (**)  I^p'torp.  Spscim.  philos.  Caries.,  p.  14. 

(10)  ItUm,  ibid, ,  Ub,  IF ,  pag,   i4a ,  tkd       («3)  J®*»-  Molleras  ,  Hypomn.  ,  pag,  187. 

"T"  \*5^«ti  ^^^>  '^*"'  **"*  Elenchus  Cyclometriae  Longo- 

(11}^  BaïUct ,  Vie  d«  DMcartM,  t»m.  II,  pag,  monUni ,  imprime  à  Paris ,  in-40.  tans  nom 

*n*  m  Camn,  i6^.  dTauteur, 


LONGVIC. 


346 

I 

Jean  Pellius,  le  principal  antagoniste 
de  ce  professeur  danois ,  insëra  dans 
son  ouyraee  ce  que  les  plus  excellens 
mathématiciens  du  siècle  lui  avaient 
communiqué.  Quorum  suffragia  ,  ao 
demonstrationes  theorematisy  in  cujus    »  naient  point  en  vingt- quatre  heu- 


le  système  de  Tycfao,  qui  e'tait  d« 

donner  à  la  terre  un  mouyement 

diurne  de  circonvolution  sur  ses 

))  axes:  et-par  ce  moyen,  les  planètes 

]>  le  soleil  et  les  étoiles  fixes  ne  tour- 


n 


» 


probatione  totius  contrôla,  cardo  uer- 
tehatur ,  dubii ,  unh  cum  Pelliand  , 
in  Joh.  Pellii  Controversiœ  de  verâ 
Circuli  mensurâ ,  inter  Longomonta- 
num  ac  se ,  an.  i644  exort» ,  parte  1  \ 
Amstelod,,  an,  1647,  in-^,  ,  excu^ 
sa,  occurrunt  (i5).  M.  MoUerus avait 
déjà  observé  que  les  amis  de  Longo- 
montanus  réfutèrent  ses  antagonistes 
sur  d^autres  chefs.  Pierre  Bartholin  , 
son  disciple,  répondit  en  i63a  (16) 
aux  objections  de  Martin  Hortensius , 
insérées  dans  la  préface  du  Commen- 
taire de  Philippe  Lansbergius  ,  de 
Motu  terrœ  diumo  et  annuo.  George 
Frommîus ,  dans  son  traité  de  Mediis 
ad  astronomiam  restituendam  neces- 


» 


» 


u 


res  autour  de  la  terre ,  mais  chaque 
planète  faisait  lentement  sa  révolU' 
tion  d'Occident  en  Orient ,  et  les 
étoiles  lixes  le  petit  mouvement 
qui  fournit  le  cercle  en  a5,ooo  ans, 
comme  la  lune  fournit  le  sien  en 
vingt-sept  jours,  le  soleil  en  un  an, 
et  les  autres  à  proportion  de  leur 
éloignement  et  de  la  grandeur  de 
leur  cercle.  Mais  quoique  ce  sys- 
tème ,  qui  n^était  qu^une  petite  ré- 
formation de  celui  de  Tycbo  ,  sans 
aucun  dérangement  ,  puisse^  être 
soutenu  par  de  très-bonnes  raisons, 
néanmoins  peu  de  gens  y  ont  ap- 
plaudi, par  le  peu  de  créait  de  son 


»  auteur ,  et  la  grande  réputation  de 
«ani5,  publié  l'an  164^,  fît  l'apologie  p  ceux  qui  Pavaient  précédé;  les 
de  Vlntroductio  in  Theatrum  astro^    »  '     '  •  1     .  - 


nomicum,  ouvrage  que  Longomontan 
avait  publié  contre  Jean-Baptiste  Mo- 
rin,  Pan  iCSg^  mais  à  Pégardde  la  qua- 
drature du  cercle ,  on  ne  put  pas  le 
justifier.  Ses  travaux  ne  furent  pas  si 
heureux.  Haud  œquè  fe lices  fuerant 
Longomontani  conatus  cycLometrici , 

circa  ueram  circuli  quadraturam  ,  )>  par  la  pente  naturelle  qu'on  a  de 
êcopulum  tôt  ingeniorum  subtUium  »  vouloir  toujours  raffiner  sur  les 
naufragiis  infamem  (17).  »  autres,  quoique  souvent  ce  raffîne- 

(£)  Il  changea  quelque  chose  dans    »  ment  n'aboutisse  qu'à  tout  gâter  ; 
le  système  de  Trcho'Èrahé,  La  re-    ■»  cru'a  force  de  vouloir  concilier  deux 


uns  voulant  que  si  la  terre  est  au 
centre  elle  soit  immobile  ;  mais  que 
si  elle  a  du  mouvement  il  faut  quelle 
en  ait  un  semblable  à  celui  des  au- 
tres planètes.  En  un  mot,  on  a  cru 
que  celui  qui  a  imaginé  ce  système 
»  sur  les  deux  qui  partageaient  alors 
»  tous  les  esprits,  ne  l'avait  fait  que 


flexion  d'un  auteur  moderne,...  m'a 
paru  digne  d'être  rapportée.  ]  a  II  y 
»  a  eu  un  quatrième  système ,  à  qui 
liOnçomontan ,  l'un  des  principaux 


» 


»  opinions  opposées  on  prend  un  par- 
»  ti  moins  juste  que  ceux  auxquels 
»  on  refuse  de  se  soumettre  (18).  » 
^,  ,  *  *^  Ces  dernières  paroles  sont  suscep- 

disciples  de  Tycho ,  a  voulu  don-   tibles  d'un  grand  et  beau  commen- 
ner  vogue ,   en  prenant  quelque    taire ,  où  l'on  pourrait  insérer  bien 
chose  de  tous  les  autres  et  essayant   des  raisons  et  bien  des  exemples, 
d'éviter  tout  ce  qu'on  leur  objectait 

de    plus    fort.    Il    voyait    que    l'on         (1%)  M.  U  r[oh\e ,  baron  de  Saint- George , 

avait  i/eine  à  souff/ir  dans   celui  f"//;- 'T/i^i'7«^^^ 

de  Tycho  l'incompréhensibilité  du  *""P^''  '  '**'"  ^'  ''^^'  ^ 

mouvement  rapide  qu'il  donne  aux  LONGVIC  (JACQUELINE  Db)  (a), 

étoiles  fixes ,  et  dans  celui  de  Lo-  ,     ,            j    nV     *   ^   -:^-      ..  ÂtÀ 

pernic  l'immensité  de  l'espace  qu'il  duchesse  de  Montpensier  ,  acte 

met  entre  le  ciel  de  Saturne  et  les  une  dame  de  grand  mente  (A) , 
D  étoiles  fixes  ;  pour  parer  à  l'un  et  et  de  grand  crédit  (B) ,  vers  le 
»  à  Pautrelde  ces  inconvéniens ,  il  ne  jj^{\[cn  du  XVP.  siècle.  Elle  était 
.  faisaitqu  un  petit  changement  dans   ^^^^  ^^.^^^  ^^  j^^^  ^^  Longvic 


» 


» 


{  (i5)  Joh.  MoUenu,  Hyporan.  ^pag.  188. 

(16)  Dans  son  Apologie  pr9  Obienrttionibiu 
et  HjpothMibas  Tych.  Brabci. 

(17^  Idem  ,  ibid.f  pag.  187. 


(C) ,  seigneur  de  Givn  ,  et 


fut 


(«)  Jacoba  Lonriana ,  flans  M.  de  Tho». 


LONGVIC.  347 

mariée,  en  i  S38,  à  Loui$  deBour-  peut-être  aussi  avec  sou  inclina- 
bon  II*.  du  nom ,  duc  de  Mont-  tion ,  elle  se  sauva  en  Allemagne, 
pensier  (b).  Elle  fut  la  favorite  de  l'an  1 672  ,  y  abjura  le  papisme , 
Catherine  de  Médîcis  ;  et  si  elle  et  fut  mariée  deux  ans  après  au 
avait  vécu   dans  le  temps   que  prince  d'Orange.  Des  trois  autres 
cette  reine  lia  les  intrigues  qui  filles  de  Jacqueline  de  Lonevic 
pensèrent  perdre  le   royaume  ,  et  du  duc  de  Montpensier  ,  il  y 
elle  lui  aurait  peut-être  fait  pren*  en   eut  deux  qui  persévérèrent 
dre  de  meilleures  résolutions  (c).   dans  la  vie  monastique  à  laquelle 
Peut-être  aussi  que  ses  bons  con-  on  les  avait  sacrifiées  ,  et  une  qui 
seils  et  son  adresse  n'eussent  rien  épousa  le  fils  du  duc  de  Nevers 
pu  opérer  contre  une  âme  de  (d)  (G).  Elle  avait  suivi  en  Espa- 
cette  trempe  ,  dont  l'ambition  gne  la  reine  Elisabeth  (e) ,  qui 
était  un  feu  dévorant.  Quoi  qu'il  l'aima  beaucoup  (H).  Si  Jacque- 
ensoit,  elle  mourut  à  la  veille  line  avait  converti  son  époux, 
des  grands  troubles  de  religion  ,  elle  aurait  épargné  bien  du  sang 
le  28  d'août  1 56i .  Elle  avait  net-  à  ceux  de  la  religion  ,  et  bien  des 
tement  fait  paraître  pendant  sa  angoisses  aux  personnes  de  son 
longue  maladie ,  ce  de  quoi  son  sexe  ;  car  il  en  usait  avec  la  der- 
mari  l'avait  soupçonnée  depuis  nière  dureté ,  comme  on  le  peut 
long«temps  ,  savoir  qu'elle  était  liredansBrantôme(y*).  Leur  fils, 
de  la  religion  (D)  ;  et  ce  fut  sans  quoique  bon  catholique ,  ne  sui- 
doute  par  ses  catéchismes  parti-  vit  point  les  ligueurs.  Quand  cette 
culiers ,  qu'elle  jeta  dans  l'âme  dame  n'aurait  faitf[ue  procurer 
de  quelques-unes  de  ses  filles  les  à  la  France  un  chancelier  d'au- 
semences  de  réforme  qui  fructi-  tant   de  mérite  que  Michel  de 
fièrent  quelque  temps  après  ;  car  l'Hôpital  (I),  on  devrait  bénir 
Françoise  de  Bourbon ,  sa  fille  sa  mémoire  ;  car  il  n'était  point 
aînée  ,  mariée  l'an    i558  avec  possible  de  choisir  un  meilleur 
Henri  Bobert  de  la  Marck ,  duc  sujet  que  celui-là  :  et  personne 
de  Bouillon  ,  professa  ouverte-*   ne  pouvait  être  autant  que  lui 
ment  la  religion  réformée ,  sans  le  soutien  de  la  monarchie  dans 
que  les  soins  incroyables  que  son   une  conjoncture  si  périlleuse.  La 
père  se  donna  pour  la  faire  rêve-  sagesse  et  la  fermeté  de  ses  con- 
nir  (E)  produisissent  aucun  effet,   seils  auraient  été  le  bras  d'Hec- 
Ckarlotte ,  la  quatrième  fille  de   tor  (g) ,  qui  eût  maintenu  le  re- 
ce  duc ,  avait  été  mise  dans  un  pos  public ,  si  les  destinées ,  plus 
couvent ,  contre  l'avis  de  sa  mè-  puissantes  que  toute  l'industrie 
re  (F) ,  qui  souhaitait  de  la  ma- 
rier avec  le  duc  de  Longueville.        (^  ^^P^'^  Ansdmc,  Histoire  de  la  Mai- 
T71I     r  ^    11  5     T  •      son  royale ,  Dflg-.  3oo. 

Me  fut  abbesse  de  Jouarre;  mais      (^)  jhuanus ,  Ub.  xxviiL  La  Place ,  de 

comme  ce  genre  de  vie   ne   S'ac-    l'Etat  de  la  Religion  et  République, /if.    VI, 

cordait  pas  avec  les  lumières  que   ,  ^f^  5?^**"  ^ï,*?"''  ^"^  Montpensier ,  au 

,    *^  ,    .  •       T  f        ^     •    tome  III  de  ses  Mémoires.  Voyez  l'articie 

sa  mère  lui  avait  données,  m   BAhzjAyT,tom.m,pa^.S,remarç.{C). 

..  (g) Si  Per^ama  dextrâ 

\p)  Le  père  Anselme  ,  Histoire  de  la  Mai-  Defendi  passent ,  etiam  hdc  defensafuis- 
»«rojalc,pfl^.3o6.  sent. 

{e)  VoyeM  la  remarque  (A).  Virgil.  ,  Mn.  ,  lif>.  II,  vs.  aj)!. 


348  I  LONGVIt 

des  hommes  ,  n^eiissent  permis   à^Aspue  (6)  au  Li^e;  leauei  ptusani 

que  les  malintentioûnés  le  tra-  ^  ^*'^  Ujoursainct  Manihensui- 
^_  .      ^i9vi*  M.      É*      vant  »  parla  audict  connestablc  ^   et 

versassent, et lobbgeassent enfin  p^u y  profita.  Nous  yerron»  ci-des- 

à  se  retirer.  sous  (7)  qu^on  l'a  blâmée  d'avoir  tout 

gâte  par  le  conseil  qu'elle  donna  aa 

(A)  Elle  a  été  une  dame  de  grand  roi  de  Navarre. 

mérite.  ]  M.  de  Thou  en  parle  fort  (B)...  et  de  grand  crédit.'}  On  croit 

honorablement.  Sub  id  tempus  Jaco-  (8)  que  sans  elle  le  duc  de  Bouillon 

ha  Lonuiana  Mompenserii  uxor  V,  n'aurait  pas  pu  conserver  le  soavei^ 

kal,  iept,  ex  tabe  decessit,  uiriliani^  nement  de  Normandie  après  la  mort 

mo  et  prudentid  supra  sexum  insigniê  de  Henri  II ,  comme  il  le   conserra. 

quœ  semper publicœ  tranquiUitati  stu^  Mais   écoutons  BranVÀme,  qui  nous 

auerat,  et  si  diutiiis  vixisset ,  motus  dira  bien  d'autres  nouvelles  du  crédit 

qui  postea  secuti  sunt  impeditura  cre-  de  cette  dame.  Après  avoir  dit  pour- 

debatur{\)»  Le  président  de  la  Place  quoi  sous  le  règne  de  François  I*'., 

ne  lui  rend  point    un  témoignage  le  duc  de  Montpensier  ne  réussit  gaè* 

moins  glorieux.  Si  elle  eust  plus  Ion-  re  ,  par  rapport  à  ses  prétentions  sur 

guement  t^escu,  dit-il  (a) ,  Ion  estime  les  biens  du  connétable  Charles  de 

que  les  troubles  ne  fussent  tels  sur-  Bourbon ,  il  ajoute  (9)  :  «  Du  temps 

uenus,   que  depuis  ils  sunnndrent ,  »  du  roy  Henrv,  il  en  eut  quelques 

pource  quelle  estoit  d*une  part  fort  ^  Hpées ,  par  le  moyen  de  madame 

aimée  et  creuê  de  la  roine^  et  dautre^  »  Jaquette  de  Long- vie  ,  de  la  mai- 

le  roy  de  Navarre  se  sentoitfort  obli-  >>  son  ancienne  de  Givry  ,  issue  de 

gé  a  elle  t  qui  seruoit  d!un  lien  pour  "  celle  de  Chalon  et  des  palatins  de 

tes  unir  et  entretenir  en  paix  et  ami-  ^  Bourgogne.  Cette  dame,   nsadame 

tié.  Elle  estoit  femme  de  bon  entende'  '*  la  duchesse  de  Montpensier  y  da 

ment ,  et  clair  voyante  aux  affaires  '               " 
mesme  d*estat.  Ce  fut  à  elle  que  l'ar- 
chevêque de  Vienne  (3)  eut  recours 
comme  à  la  dernière  ressource ,  lors- 
qu'il vit  qu'on  allait  opprimer  les 


» 
1» 


par  un 


tems  du  roy  François  ,  ^.^  u» 
moyen  que  l'on  disoit  alors  ,  mon- 
sieur d'Orléans  la  servant  ,  quel 
mal  pour  cela  ?  (  monsieur  de  Jlos- 
tain,  qui  vit  encore,  le  sçayt  bien  ) 


princes  du  sang ,  sous  le  règne  de  ''  eut  grande  faveur  à  la  cour  ,  mais 

François  II.  11  lui  envoya  un  nomme  »  elle  n'y  put  rien  faire  à  cette  suc- 

Ïtour lui  dire  que  si  elle  ne  tenait  pas  *  cession,  pour  la  raison   que  j'ay 

a  promesse  qu'elle  avait  donnée  de  ^  dite  \  aussi  qu'elle  estoit  jeune  ,  et 

traverser  la  maison  de   Guise ,  tout  »  non  si  spirituelle  comme  elle  le  fut 

était  perdu  (4).  Le  président  de  la  »  depuis.  Du  temps  du  roy  Henry 


plus  au  connétable  de  Montmorenci  »  second  vint  à  son  règne ,  où  elle 

qu'à  elle ,  qu'on  ne  remédiât  au  mal.  d  put  beaucoup ,  car  je  l'ay  veu  goo- 

Ladicte  dame  de  Montpensier ,  dit-  »  verner  si  bien  le  roy  et  la  reyne  , 

il  (5) ,  ayant  entendu  ce  propos ,  en-  »  que  j'ay  veu  aussi  deux  fois  de  mes 

cote  qu'elle  fust  timide  ,feit  donner  »  yeux  ,  aue  le  roy  faisoit  recom- 

congé  audict  personnage ,  qm  avoit  »  mander  la  cause  de  madite  dame  , 

parlé  a  elle  pour  aller  aux  bains  »  qui  faisoit  tout',  et  son  mary  peu» 

et  solliciter  contre  la  sienne  pro- 


(i)  Tlm.n.  ,  Uh,XXVIIl,  ad  ««n.  iS6i. 
(a)  La  Place ,  de  fjÊtat  de  la  Religion  et  Rép., 
H».  Vt^  folio  91 5  verso. 

(3)  Charles  do  MariUae. 

(4)  yoye»  M.  de  Tbon ,  au  eommêneomont  du 
X^yi:   Uvro  t  el  U  président  de  la  Place,  de 


»  pre.  Cela  estoit  fort  commun  2  la 
»  cour  ;  et  si  vis  une  fois  M.  le  eardi- 
])  nal  de  Lorraine ,  de  la  part  du  roy 
•»  en  parler  à  messieurs  ae  la  cour , 
»  qui  l'avait  aussi  envoyé  quérir  à 


l*Eui  de  la  Religioa  et  R^. ,  /iV.  Kl ,  fol.  loo  »  son  hostel  de  Cluny ,  lors  que  le 

vxrso.    D'Anbigné,   liv.   II,   ehap.    XXI ,    so 

irompo ,  en  disant  ^uo  Marillae  vint  lui^mtmt  (6)  /{  eiU  fallu  dire  de  Spa. 

trower  U  duchesse.  K\  p^ns ia  remarque  (!) . 

(5)  La  Pbee,  de  rEtel  de  U  Religion  et  (8)  La  Place ,/o(<o  9i5. 

A«p>,/o/.  loi  verso»  (g)  Branldme,  MÎmoirci,  tom.  II l^  p»  vjS. 


LONGVIC.  349 

»  roy  alla  à  Orléans ,  et  leur  recom-  croire  de  ce  que  dit  M,  Varillas  (la)  ; 

3>  manda  le  droit  de  ladite  dame  ,  que  la   duchesse   attacha  son  mari 

a>  (elle  y  estoit  présente  )  jusques  à  aux  inte'rêts  de  MM.  de  Guise,  qui 

j>  dire  que  le  roy  la  vouloit  gratifier  ne   se  défièrent  point  de   ce  duc , 

»  en  cela  ;  qu'il  renonçoit  pour  sa  mais  le  souifrirent  à  la  cour  pendant 

»  part  et  son  droit  à  cette  succession,  qu'ils  en  écartèrent  les  autres  prin- 

»  et  qu'il  n'en  vouloit  nulle  portion  ces  du  sang  :  tant  parce  qu'ils  le  coi- 

s>  ny  part,  et  qu'ils  passassent  et  cou-  naissaient  plein   de  haine  pour  les 

»  lassent  cela  le  plus  légèrement  pour  calvinistes,  que  parce  que  tout  le 

y»  luy  qu'ils  pourroient.  Pour  fin  cet-  monde  s  at^ait  que  Jacqueline  de  Long- 

»  te   princesse  et  ce  prince  ,  et  les  t^ic  sa  femme  ,  U  gouvernait  absolu- 

»  leurs  les  uns  après  les  autres  ont  m^nt ,  et  que  cette  princesse  atfait 

»  tant  travaillé,  sollicité  etplaidoyë  une  si  étroite  liaison  wec  la  reine- 

»  qu'ils  en  ont  eu  pied  ou  aisle,  fors  mère,  au* elle  ne  jferait  jamais   que 

»  la  duché  de  Chastelleraut ,  que  les  ce  qu'il  plairait  à  sa  majesté  (i3). 

»  roys  par  cy-devant  n'a  voient  voulu  C'était  là  le  lieu  de  débiter  ce  que  cet 

»  desmordre,  et  l'a  voient  mise  à  leur  auteur  a  débité  dans  la  vie  de  Char- 

j>  propre ,  laquelle  depuis  donnèrent  les  IX,  touchant  le  huguenotisme  de 

»  pour  appennage    à  madame  leur  cette  duchesse  ;  mais  on  ne  sait  pas 

V  sœur  naturelle  légitimée,  que  nous  toujours,  quand  on  fait  un  livre,  ce 

»  avons  veu  long-temps  appeler  ma-  que  l'on  sait  lorsc£u'on  en  compose 

»  dame  de   Chastelleraut  ,   aujour-  un  autre  ;  et  de  là  viennent  tant  de 

»  d'hui  madame  d'An^oulesme.  »  différentes  hypothèses  de  M.  Varil- 

Sur  ce  témoignage  je  me  crois  en  las. 

droit  de  m'inscrire  en  faux  contre  ce  (C)  Elle  était  fille  puînée  de  Jean 

CTue  dit  le  père  Anselme  {10),  que  le  de  Longuic."]  Françoise  de  LongFÎc, 

roi  François  /*'.  restitua  au  duc  de  sa  sœur  aînée,  fut  femme  de  l'amiral 

Montpensier  une  bonne  partie  de  la  Chabot,  et  laissa  postérité  (14}.   Le 

succession  de  la  maison  de  Bourbon^  père  Anselme  a  donc  dit  fort  impro- 

comme  le  duché  de  Chatelleraut ,  le  prement  que  Jacqueline  fut  héritière 

comté  de  Forez  ,  et  la  baronnie  de  de  Jean  de  Longvic.  Il  donne  la  mê- 

Beaujolais  et  de  Bombes ,  et  même  me  qualité  à  Françoise.  L'expression 

le   comté  de  Montpensier,  qui  fut  ne  serait  pas  3  uste ,  quand  même  on 

érisé  en  duché  et  pairie ,  Van  i538 ,  aurait  donné  à  chacune  la  moitié  des 

aiMuelfutjointleDauphinéd'Aw  biens  paternels. 

vergncy  avec  la  seigneurie  de  Corn"        (D)  Son  mari  avait  soupçonné, 

braille,  l'an  i543.  M.  de  Thou  s'ac-  qu'elle  était  de  la  religion.']  Voyons- 
corde  incomparablement  mieux  avec  ce  qu'en  dit  le  président  de  la  Place 
Brantôme  qu'avec  ce  père;  car  il  (i5).  «  Elle  desiroit  que  le  duc  de 
assure  que  Charles  de  Marillac  écri-  »  Longueville  espousast  la  troisième 
vit  à  la  duchesse,  en  i56o  ,  que  le  »  (16),  destinée  par  le  père  à  estre 
temps  éUit  venu  où  elle  était  obli-  »  religieuse  à  Frontevault ,  au  grand 
gée  d'agir  contre  la  maison  de  Guise,  »  regret  de  ladicte  dame,  ainsi  qu'elle 
puisqu'elle  avait  recouvré  le  pays  de  »  feit  entendre  à  son  mari  par  ses 
Beainolais  et  celui  de  Dombes  ,  et  »  propos ,  ne  lui  celant  ce  dont  il 


ou%^.^^>w»  ~« N-  / quelle  avoit  fait  p£ 

été^absurde  de  fui  parler  de  ïa  sorte,  »  roistre  durant    sa   dicte   maladie 

si  la  restitution  avait  été  faite  sous  »  (  qui  fut  longue  ) .  estant  à  Fon- 

François  I".  Je  ne  sais  ce  qu'il  faut  ^^^^  ^^  Cargument  du  XXIW.  livr,  de 

.  THistoire  àt  l'Hérésie. 

(10)  Hutoire  Je  U  Maison  royale  ,  pag.  3o6.  ^^^.  V.rillaa,   Uvre  XXIII  de  rHisloire  de 

(ixl  Mandmtorum  tununa  hitc  erat  itl  tpsajt-  l'Hérésie  ,  pag.  m.  tU. 

mtsa  Belloiocensibus  ac  Dumbaribus  recepUt  Rep. , /ofio  «i5  l'wo. 

nuo  fidem  liheranl,  Thuan.,  lih.  XXVI y  init.  (16)  Cet  atUeur  ne  savait  pat  qu'Us  avotenl 

La  Place,  felio  fO,dUla  mStne^host.  einq/SUes. 


35o  LONGVIC. 

»  tainebleao ,  et  le  roi  â  Reims  pour  se.  lï  arriva  le  contraire  dans  la  dis- 
j»  son  sacre ,  où  elle  demanda  un  pute  de  M.  Pëyéqae  de  Meanx  et  de 
»  ministre  de  ladicte  relision,  pour  M.  Claude  :  mademoiselle  de  Daras 
»  conférer  arec  lui  du  jaict  de  sa  adjugea  le  prix  au  champion  catho- 
}»  conscience.  Malo   luy  ayant  esté   lique. 

»  envoyé,   qui  luj   refusa  de   luj        (F)  Charlotte at^ait  été  mise 

»  administrer  le   sacrement   de   la   dans  un  couvent  contre  Vauis  de  sa 
»  cène ,  qu^elle  demaudoit ,  pour  an-   mèreJ]  Ceci  me  donne  lieu  de  toa- 
»  tant  qu'elle   estoit  seule,  et  n'y   cher  à  une  contradiction  de  M.   de 
»  aroit  autre  pour  communier  avec    Thou.  Il  dit  dans  le  livre  XX  VTII  , 
i»  elle  :  remonstrant  ledict  Malo  (|u'i-   que  Jacqueline  de  Longvic  était  indi- 
»  celuy  sacrement  n'estoit  institué    gnée  de  la  clôture   de  sa  Charlotte 
»  pour  estre  particulièrement  admi-   pour  deux  raisons  ;  l'une  qu'elle  l'a- 
»  nistré  ,  comme  estoit  bien  le  bap-   vait  destinée  au  duc  de  Longijeville  ; 
»  tesme ,  ains  pour  estre  communie  à   l'autre  qu'elle  lui  avait  déjà  remar- 
»  plusieurs  fidelles  ensemblement  :    que   de  la  répugnance  pour  la  vie 
»  dont  toutesfois  elle  ne  se  pou  voit   religieuse  (30).   Dans  le  Ll«.  livre  il 
»  contenter ,  voulant  en  toutes  sor-    dit  qu'elle  l'éleva  à  la  religion  pro- 
»  tes  faire  déclaration  de  la  religion    testante,  mais  en  secret  parla  crainte 
»  en  laquelle  elle  vouloit  mourir.»    de  son  mari;  et  ensuite  ifdit  que  cette 
M.   de  Thou  (17)  rapporte  en   sub-    Charlotte ,  n'ayant  à  peine  qu'an  an , 
stance   la  même  chose.  M.  Varillas    fut  jetée  dans  le  couvent  de  Jouarre  : 
(18)  l'a  adoptée  purement  et  simple-    f^ix  annicula  in  Jouariense  mona.- 
raent   :  marque    évidente   qu'il  n'a    terium  conjecta.  Si  elle  n'avait  qu'un 
noint  cru  que  ce  fût  un  conte  à  la    an ,  tout  ce  qu'on  a  dit  de  son  in- 
nuguenote  ;  car  s'il  l'eût  cru ,  il  eût   struction  et  des  marques  de  sa  repu- 
fait  une  longue  parenthèse  pour  nous    gnance  est  faux  et  impossible.  Il  faut 
le  dire.  sans  doute  ou  que  ce  grand  historien 

(E)  Françoise sa  fille  aînée ait  été  dans  des  distractions  d'esprit 

Son  père  se  donna  des  soins  incroya-  peu  ordinaires,  ou  ,  ce  qui  est  plus 
hles  pour  la  faire  ret^enir.']  Entre  vraisemblable  ,  qu'il  ait  entendu  par 
autres  choses ,  il  fit  disputer  devant  anniculus  un  âge  plus  avancé  que 
elle  deux  docteurs  de  Sorbonne  et  celui  d'un  an.  Mais  se  trouve-t-il  de 
deux  ministres ,  aux  mois  de  juillet  bonnes  autorités  pour  ce  sens-lâ  '*'? 
et  d'août  i566.  Cette  conférence  ne  (G)  Une  de  ses  filles  épousa  le 
put  se  tenir  dans  l'hôtel  de  Mont-  fils  du  duc  de  lyeuers."]  On  l'appelait 

f^ensier,  parce  que  ce  prince  vou-  le  comte  d'Eu.  Je  ne  trouve  point  en 
ut  exiger  que  les  ministres  ne  prias-  quel  temps  il  se  maria  ;  mais  je  me 
sent  point  Dieu  avant  l'action,  à  défie  du  père  Anselme  ,  qui  dit (qi) 
quoi  ils  ne  voulurent  point  consen-  qy^Anne  de  Bourbon  fut  mariée  par 
tir.  La  partie  fut  donc  rompue  ;  mais  contrat  du  6  de  septembre  i56i ,  auec 
on  la  renoua  quelque  temps  après  ,  François {'27^)  de  Ôlèues,  11^.  dunom, 
et  on  l'exécuta  dans  rhôtel  du  duc  duc  de  Neuers ,  et  qu'elle  mourut 
de  Nevers.  J'en  parle  ailleurs  (19).  sans  enfans.  Van  1572.  Car  quelle 
Les  deux  docteurs  étaient  Simon  Vi-  apparence  qu'on  ait  marié  cette  pnn- 
gor  et  Claude  de  Saintes;  les  deux  cesse  huit  ou  neuf  jours  après  la  mort 
ministres  étaient  Spina  et  Sureau.  11    de  sa  mère  ?  Je  n'insiste  point  sur  ce 


parti 

victoire  ;  mais    le    bon    fut   pour    les  «lonasUcam  vitam  consenùre. 

ministres    que   la    duchesse  leur  de-  *JolydUqnetonteUf.ntedeM.aeTbouewi- 

«»<%......      ^*      »^*   'il          •      J     1^         ..  9ih\e  en  ce  qa  u  na  pa»  dit  que  Cbarintle  fol 

meura  ,  et  C  était  le  pnx  de  la  cour-  „î,eden«  foi?  «n  couvent  de  Jo^trre;  u  preniire 

il  PSge  d*nn  an  ;  la  seconde  beancovp  pins  tard , 

(17)  Lib.  XXVIIT^  pag.  m.  56a.  et  lorsque  son   père  s'aperçnt  que  sa  Aère  lai 

(18)  Histoire  de  Charles  IX,  tom.  /,  pag.  71.  inspirait  le  calvinisme.  Joly  développe  la  con- 
yc^e*  la  remarque  (B)  de  l'article  SouBisi  fecture  dans  nne  longue  noie. 

(Jean  de  Partbenai ,  seigneur  de)  ,  iom.  XIII.  (ai;  Histoire  des  Offic,  pag.  3x3.               / 

(\çii)  Sovt  U  mot  Ros»«  ,   tnm.  XTI ,    rf-  f^a)  Ltfpr/udent  Ae\»Vl*ce  ,  ai  Jlf.  de  TIton 

margue  (B;.  le  nomment  H<'nri« 


LONGVIC  35i 

qu*a  dit  le  président  de  la  Place  (33),  assez  au  )ong  la  mort  et  la  religion  de 

que  le  duc  de  Niuemois  mourut  peu  ce  duc  (28)  ;  et  comme  il  remarque 

après  le  mariage  de  Henri  de  Clèves,  que  le  marquis  d7sles  son  frère ,  et 

son  fils,avec  Anne  de  Bourbon;  d'où  il  la  marqaîse  sa  femme  assistaient  aux 

faudrait  conclure  que  ce  mariage  pré-  exercices  de  pie'të  avec  lui  ,  et  qu'ils 

céda  la  mort  de  la  duchesse  de  Mont^  firent  même  la  cène  tous  ensemble  le 

pensier  ,  si  l'on    ne   prenait   point  jour  de  Pâques,  20  de  mars  i56a  (29)  • 

garde  que  ceux  qui  mettent  la  mort  comme ,  dis-je ,  il  remarque  cela 

du  duc  de  Nevers  au  1 3  de  février  sans  dire  Jamais  un  seul  mot  de  la 

î56i ,  se  règlent  r"~  ^ — —.*■—«-  — -:  j..>.i — —  .i  /?_- j-  •.  1  .  ,. 

durait  encore  de  < 

à  Pâques  (a4).  Or  .         ,    ,  .  :-- »..„„ 

clair  que  ce  duc  mourut  après  Jac-  ne  voyait  deux  auteurs  qui  s'y  op- 

queline  de  Longvic  ,  et  qu'ainsi  ce  posent  :  l'un  est  le  père  Anselme 

qui  a  été  cité  du  président  de  la  Pla-  assurant  que  cette  dame  décéda  l'an 

ce  ne  réfute  çoint  le  père  Anselme.  1572  j  l'autre  est  Brantôme  ,  qui  en 

J'aimerais  mieux  me  prévaloir   de  parle  comme  de  la  t^euue  du  comte 

Brautome,  qui  dit  que  le  comte  d'Eu  d'Eu^  depuis  M,  de  JVet^ers  (3o) 

alla  épouser  en  Espagne  la  princesse  lorsqu'il  donne  la  liste  des  dames  de 

Anne.   C  était,   dit-il  (26),   le  plus  la  cour  de  Catherine  de  Médicis. 


beau  prince  à  mon  avis  que  j'aie  ja-       (H) La  reine  Elisabeth. 

Tnais  vu ,  et  le  plus  doux  et  le  plus  l'aima  beaucoup,  ]  Brantôme  m'î 

aimable;   nous  le  tenions  tel  parmi  prend  (3 1)  que  cette  fille  de  M. 

nous  y  et  lorsqu'il  s'en  alla  épouser  Montipensier,  très-sage .  très-vertueu- 


madame  sa  femme  en  Espagne  (26) ,  se  et  belle  princesse ,   et  pour  telle 

fille  a  M,  de  Montpensier ,  il  y  fut  tenue   en  France   et   en  Espagne  , 

aussi  tout  tel  estimé  et  admiré  autant  avoit  été  nourrie  quelqup  temps  en 

de  ceux  de  la   cour ,  que  de  tout  le  Espagne  avec  la  reine  Elisabeth  de 

pays.   A  qui    croirons-nous  ,   ou    à  France ,  estant  sa  coupiere ,  lui  don- 

Brantôme  -qui   dit  que   la  princesse  nant  a  boire ,  d'autant  que  la  reine 

fut  épousée  en  Espagne  ,  ou  a  M.  de  estoit  servie  de  ses  dames  et  filles  ,  et 


de  Dreux,  par  la  faute  d  an  ensej-  ou  engagé  ce  diamant,  le  vit  entre 
eue  du  duc  de  Guise,  qui  laissa  dé-    les  mains  de  la  demoiselle  qu'elle 


fait 
vers 


it  savoir  que  ce  jeuae  duc  de  Ne-  1  autre.  Brantôme  a  raison  de  l'en 

srs  avait  eu  connaissance  de  la  vé-  louer  :  mais  quel  désordre  !  Ce  côm- 

rité.  C'est  apparemment   pour  cela  te  vécut   peu  de  temps  depuis  ses 

que  Jacqueline  de  Longvic  avait  vou-  noces,  et  il  ne  laissa  pas  d'être  infi- 

lu  être  sa  belle-mère.  Bèze  rapporte  dèle  à  sa  femme. 

,            ,  (I)  Elle  procura  a   la  France  le 

iiS^  *'•  ï'Etat  de  la  ReUgion  et  Répnbl. ,  p>l.    chancelier de  l'BSpitaL'] 

'\Zm.I^  Ubooreur  est  de  ceu:clh ,  ton.  II,  ^'  ^^  '^^'^^  ^^^^  ^^"^  appren  Jce  fait 

peg.  io6  de*  Additions  k  Gattelnaa.  Mais  Théo-  (a8)  Histoire  ecclésiastiqoe ,  liv.  VI ^  p.  a4i. 

«ioredcBèze,   Uv.    V^  pag.   749,   remarque  (39)  Bize,  Histoire  ecclésiastique. /iV.V.  ». 

^ressèment  que  ce  duc  mourut  le  x4  de  février  •j48  ,  740. 

r'cx*^™'?*"^*"'  l'année  en  janvier.  (3oj  BrantAme ,  Discours  de  Gatlierine  de  Mé- 

rn  V     ^''  **  Laboureur,  là  même.  dicis  ,  dans  le  tome  des  Dames  illustres. 

;    (  fin  i56i ,  là  mémet  pag.  107.  (61)  Dames  Galantes,  tom.  //,  pas.  3q6. 

^^)Tom.t,pag.%i^.  {i^)Lib.XXir,subj!n.       ^^     ^ 


35a  LOKGUS. 


Jaeobœ  lA^mfiaitœ  JÊQnpcMÊteru  uxQ-  iw-a„-     ^»     »      -^.,    ^^T^. 

ris  cammendaîiome  ^puHrn   C4itkari^  ^^"f  **  ^«  Q»^»-   M.  Hnct 

fur  amûcitid  prœewuè  Jlanimij  ex*  (^)  »  ereque  d  ÀTrUM^ies  ,  qui  est 

ce£fO  ingenio  muaier^  et  quœ  cns-  on  grand  jnge  en  tontes  matiè- 

;^  tnr?^^:::^  ^^u ^'  •»^.,^«  »»i*«  ^^  «»  oc 

GmsùUÊormm  tiolemùMm  Jam  exper-  J^*»  ™*!*  "  7  remarqne  ans» 

uam  proprio  WÊCtu  ÛÊcemieiat,  eiéÊd  beanconp  de  dê&nts  ,  entre  les- 

impermmmiik<Uantieerti^im4Êm*^iMm  qoels  le  pins  grand  sans  donte 

astendehal ,  «  aliquem  dcùgena  cu^  consiste  dans  les  obscénités  oui 

niciasa  consiUa  nt^nceret^oja  une  *  7  «ronTCnt  (B).  Cela  est  encore 

ample  paraphnse  de  ce  laUn  dans  pl^^  éloigné  de  la  politesse  de  nos 

Yaiillas,  à  la  TÎe  de  François  II 33)  ,  romans  ,  que  la  conduite  de  la 

oà  Fon  troore  aussi  (34,  cornaient  la  Yw^rmi-A  jIa  I^...,^-  ii 

docliessedeMontpensilrcontiiboai  «^'««Jf  <*«  Longns   :  eUe  aime 

sanrer  le  prince  de  Condé  ,  sous  le  "^P  *^'  >  «*  accorde  des  baisers 

même  règne.  Cet  historien  ne  lui  est  trop  promptement  (C).  On  croit 

pas  siiaTorable  dans  la  Vie  de  Char-  que  Longos  a  fourni  Kdée  d'une 

ï^^r^^t.^1.^  f>«t-5  fo^  P'-te  qui   «gne 

a  la  r^ence  en  ÙTeur  de  la  rcini-  <*^^  quelques  romans  :  la  berge- 

mère.  Lts  perauuionsy  dit-il  (35) ,  re  Terse  à  boire,  et  boit  un  pea 

de  U  duchesse  de  Mon^nsUr,  que  la  première ,   et   puis   elle  pré- 

cô,  des  ChdtiUons ,  des  caly'uûstes  et  «?»^r  >  q^  H  faut  qu'il  applique 

des  plus  zélés  catholUpies,,.  La faeiliié  les  leTres    précisément  à  l'en- 

^  ce  prince  fut  la  cause  ou  r  occasion  droit  Oïl  elle  avait  appliqué  les 

de  tous  les  maux  qw.  ajmeerenl  la  -:-_,__,^  #n\    o^ *     ■  i 

France  durant  si  long-temps.  Mais  **^™«^  W-  Personne  parmi  les 

I)uisqnll  aToue  que  le  connétable  et  «nçiens  ne  parle  de   Longue ,  CC 

'amiral ,  au  lieu  de  le  détoumerdun  qui  fait  qu'on  ne  saurait   bien 

si  honteux  désistement ,  />  confir-  dire  en  quel  temps  il  a  vécu  ♦.  On 
mèrent  par  cette  seule  raison  (^  y  ^  '^ 

que  son  inconstance  les  embarrassait       (« )  De  l'Origine  des  Romans ,  pag.  65, 66, 

trop  y  et  qt^ils  disposeraient  plus  ai-  edit.  laiimœ. 
sentent  de  la  reine ,  après  t avoir  obli-       *  L  ouvrage  de  Longos  a  été  long-temps 

fée  par  un  bienfait  aussi  considéra-  imprimé  ayec  lacunes.  Dans  un  voyage  qu  il 

le  qu'était  celui  de  porter  le  premier  **  •"  '**^«  **  ^807,  M.  Courier  feuilieu 

prince  du  sang  h  lui  céàerla  régence,  J"  ««««^t  àt  la  bibliothëoue  de  l'abbaye 

il  n'y  a  pas  tant  â  crier  contre  la  ^•?»»7»««'  *'  \^  prtnuerUure  lui  parut 

"-     ■'.  *.  1*-»  *«"•'-  j      u  rL     ;  mtier  dans  ce  manuscrit.  Dans  un  nonvesa 

nëgociaùon  de  cette  duchesse.  M.  de  ^^y^^e  qu'a  fit  à  Florence,  en  noTemi»e 

Thou  ne  la  blâme  pomt  (37).  1809.  M.  Courier   copia  de  ce  mamucrit 

ce  qui  mançtiait  dans  les  imprimés.  -  Après 

(33)  Pag.  195  H  $w». ,  mUom  de  HeUande.  '  •▼o»«'.«>p|é ,  dit  M.  Courier ,  tout  le  mor- 
F'eyes  aussi  pag.  164.  *  ^****  uedit ,  pour  marquer  dans  le  volomo 

(34)  Pag,  sgS.  •  J  «"droit  du   supplément ,  j'y    mis   um 

(35)  Tom.  /,  pag.  g ,  à  Famn.  iSfio.  il  du  •  feuille  de  papier  ,  sans  m'apercevoir 
U  If  cgociation  de  b  cUicbeMe  de  Mon^nsier  •  qu  elle  était  barbouillée  d'encre  en  des- 
avec  le  roi  de  Navarre.  •  sous.  Ce  papier  s'étant  collé  an  feuillet  j 

(36)  D/rob/0  à  Théodore  de  Bèse,  Bisteire  •  fit  une  tacne  qui  couvrait  quelques  mots 
ccelénaftiqoe,  Uv.  IF,  pag.  ^06,  •  de  quelques  lignes,  •  //  s^agU  dans  ce 

(i^) Lib, XXK,  pag.  S»S.  passage,  dit  encore  M.  Courier,  de  sivoir 

qui  baisera  Chloé.  La  tacbe  était  dans  si 

T  niar'T'C.  \.  •  F*"  V^^'*^^^  birgeur  de  celle  d'un  écu  de  cinq 

JLUnuLdy  sophiste  grec,  au-  francs;  eUe  était  un  peu  plus  longue  qœ 

teor  d'un  liyrC  intitulé  noiucvcxoe,  î^  »  •*  quelques  Uches  moindres  on  écU- 

»  ^A  L  J:«^     n      é^      7      /  A  .  •  boussures  étaient  a  côté.  LoraqnVm  dél 

c'est-à-dire,  Pastorales  (A; ,  qui  u  feuUîe  de  papier,  (c«  quiSîEw 


LONGUS.  353 

a   plusieurs    éditions    et    plu-   sieurs   versions   de  son    ouvra- 

racnt  n'eut  pas  lieu  au  moment  de  Tacci-  D     ^    '* 
dent  )  ;  on    vérifia  du  moins  sur  la  copie 

manuscrite,  faite   par  M.  Courier,  et   ou  duction  de  mess  ire  JacqitesJmjrot^enson 

reconnut  qu'aucun  des  mots  couverts  d'encre  vivant  évéque  d'Juxerre  et  grand  aumônier 

ne  présente  dans  la  copie  aucun  doute,  au-  de  France,  revue,  corrigée,  complétée  ,  de 

cune  incertitude.  La  tache  d  encre  fit  grand  nouveau  refaite  en  grande  partie  par  Paul 

bruit  dans  la  littérature  grecque.  Un  Vno-  Louis  Courier^  vigneron ,  membre  de  la  lé- 

nyrae  fit  insérer  un  article  dans  le  Carrière  gion  d'honneur ,  ci-devant  canonnier  à  che^ 

Milanese  du  23  janvier  1810.  M.  Furia  ,  bi-  val,  aujourd'hui  en  vnson  à  Sainte-Pélagie^ 

Wiotbécaire  de  ïa  bibliothèque  Laurentiane  ,  Paris,  Corréard ,  in-8\  ,  contenant  la  lettre 

dont  le  manuscrit  faisait  partie  lors  de  Tac-  à  M.  Renouard,  etc.  Je  crois  devoir  ajou- 

cident ,  écrivit  une  lettre  :  al  sig.  Domenico  1er  que  c'était  par  jugement  de  la  cour  d'as- 

Valeriani  direttore  delli  studj  nel  liceo  di  sises  du  département  de  la  Seine ,  du  28  août 

Vimercate ,  e  prof,  di  eloquensa  eflosofia.  1831  ,  que  M.  Courier  avait  été  condamné  à 

Celte  lettre,  datée  du  5  février  1810,  fut  deux  mois  de  prison ,  comme  coupable  d'ou- 

impritoée  dans  le  tome  X  de  la  Collezione  trages  à  la  morale  publique  dans  un  écrit  in- 

d'opuscoli  scieMiJîci  e  lelterarj  (  pages  49  à.  titulé  :  Simple  discours  de  Paul-Louis,  vi- 

70),  et  des  exemplaires  en.  furent  tiiés  à  gnerop  de  la   Chavonnière ,  aux  membres 

part  sous  ce  titre  :  Délia  scoperta  e  subita~  du  conseil  de  la  commune  de  Vérels  ,  depar- 

nea  perdita  di  una  parte  inedita  del  primo  tement  d' tndre-^t-Loire ,  à  Voccasion  d'une 

libro  dépastorali  di  JLongo,fatta  in  un  co-  souscription  proposée  par  S.  E.  le  ministre 

dice  dell'  abhazia  Fiorentina,  ora  esistente  de  l'intérieur  pour  ^acquisition  de  Cham" 

nella   pubblica  imp.   biblioteca   mediceo-  Aorrf,  Paris,  1821 ,  in-8^  de  28  pages,  dont 

Laurensiana.  in-8°.  de  24  pages ,  avec  une  il  existe  une  seconde  édition.    Dans  cette 

planche  ou  foc  simile  de  la  tache  d'encre.  brochure  très- plaisante  ,  M.  Courier  appe- 

M.  Courier ,   étant    allé  de  Florence    à  lait  par  leurs  noms  les  vices  des  courtisans 

Rome  ,  trouva  dans    cette    dernière   ville  du  successeur  de  Scarron  et  du  courtisé. 

d'autres  manuscrits  de  Longus  ,  et  donna  à         On  peut  aussi,  pour  1  histoire  de  la  tache 

Rome,  en  mars  ou  avril  1810  ,  et  à  ses  frais,  d'encre  et  les  éditions  de  1810,  consulter  le 

nne  édition  tirée  à  cinquante-deux  exem-  Catalogue  de  la  Bibliothèque  d'un  amateur 

plaires  seulement ,  de  l'ouvrage  de  Longus,  (M.  A.-A.  Renpuard} ,  ^om  III,  pag.  181 , 

flwc  les  variantes  de  Rome  et  de  Florence.  Il  182,  i83,  i85,  106  et  i8».  M.  Kenouard  et 

distribua  en  même  temps   le  fragment  de  M.  Courier  sont   d'accord  parfait  sur   un 

Florence  ,  imprimé  séparément,  M.  Courier  point ,  la  cause  de  1  humeur  de  monsignor 

fil  ensuite  imprimer  :  Daphnis  et  Chloé ,  Furia.  Furia  feuilletait  depuis  des  années  le 

traducHûn  complète  d'après  le  manuscrit  de  manuscrit  dans  lequel  ^tait  le  fragment.  Il 

l'abbaye  de  Florence:   Florence,   Piatti ,  venait    même  d'imprimer   une    prolixe  et 

i8io,in-8o.,  tirée  à  soixante  exferoplairas.  minutieuse  description  dans  laquelle,  com- 

C'éUit  la  traduction  d'Amyot  ;  mais  M.  Cou-  me  le  dit  très-bien  M,  Courier,  la  seule  par- 

rier ,  outre  l'addition  du  fragment,  y  avait  tie  de  ce  manuscrit  qui  soit  intéressante  est 

fait  un  grand  nombre  de  corrections,  dont  aussi  la  seule  dont  Furia  ne  parle  point  ;  et 

quelques-unes  de  pur  style.  M.  Antoine  Au-  cela  parce  qu'il  n'a  pas  su  l'y  apercevoir. 

gttslin  Renouard  ,  libraire  à  Paris,  ayant,  C'était  le  cas  ou  jamais  d'avoir  du  dépit. 

dans  sa  Notice  sur  une  nouvelle  édition  de  la        Bayle ,  dans  la  remarque  (E)  ,  parle  des 

traduction  française  de  Longus^  parAmyot,  éditions  et  traductions  du  roman  de  Longus. 

el  sur  la  découverte  d'un  fragment  grec  de  La  première  édition  de  celle  d  Amyot  est  de 

cet  ouvrage,  parlé  du  malheureux  accident  i559 ,  comme  Bayle  le  dit. 

de  la  tache  d  encre,  M.  Courier  publia  peu 

après  une  Lettre  (datée  de  Tivoli ,  20  septem-  (A)  //  est  auteur  éTun  Iwre  intitulé 
ire  1810),  à  M,  Renouard,  sur  une  tache    noi^svixat,  c'est- à -dire   Pastorales.'] 

d'eiKre  faite  à  un  manuscrit  de  Florence ,  i^  ^^^  pastoralia  lu  dans  Vossius 
">^  .  de  23  pages,  sans  nom  de  y.lle  m  ^    Morëri ,  lui  a   fait  juger  que 

Q imprimeur,  mais  imprimée  en  Italie.  Une     •*    ^  '  J    o      M^^ 

lettre  de  M.  Courier,  et  datée  de  Paris,  p^t  ouvrage  est  envers;  Longus,  dit- 
1".  oclobre  1812,  est  ajoutée  par  les  curieux  il  »  laissa  quatre  libres  de  vers  pas^ 
à  son  édition  grecque  de  Longus.  L'année  toraux  OU  églogues  ,  que  Godefroi 
suivante ,  M.  Courier  fit  paraître  :  Les  Pas-  Jungernian  nous  a  donnes  en  latin 
toralti  de  Longus,  ou  Daphnis  et  Chloé,  avec  des  remarques  de  sa  façon;  et  il  a 
traduction  complète  d'après  le  texte  grec  ^édié  cet  oui^rage  a  son  cousin  Louis 
d^medleurs  manuscrits.  Pans.  F.  Didot ,     CaméraHus.  Les  pastorales  de  Lon- 

'oio,  10-80.  tire  à   six  cents  exemplaires.  ^      . ^  ,     .       ,      .  , 

La  traduction  d'Amyot  a  été  en  partie  con-  g.»»  «ont  en  prose  :  le  traducteur  )a- 
wrvée.  Enfin  une  troisième  édition  a  paru  ^l".  s  app^ile  bodctroi  Jungerman  ; 
co  décembre  1821  sous  ce  titre  :  Les  Pasto-  et  il  était  inutile  de  remarquer  qu'il 
'aies de  Longus,  ou  Daphnis  et  Chloé ^  ira-    de'dia  cette  version  à  Louis  Camc'ra- 

TOlttE   IX.  a3' 


35Î  -         LONGUS. 

mis  son  cousin.  Vossius,  de  c^ui  Mo>  et  chagrine  ne  peut  souffrir  que  Ton 
réri  a  tité  cette  particularité,  a  eu  publie  des  aventures  de  mauvais 
des  raisons  de  la  fourrer  dans  son  exemple.  Voici  les  devans  qu^il  prit 
livre ,  tir<^s  du  temps  et  du  pays  où  contre  eux  :  ses  paroles  méritent 
il  cciivait;  car  ce  M.  Camérarius  d^étre  rapportées,  parce  qu"!}  y  a 
^tait  fort  connu  en  Hollande ,  où  il  bien  des  auteurs  dont  la  vertu  et  la 
airait  été  ambassadeur  du  roi  de  Sué-  sagesse  pourraient  être  chicanées ,  si 
de  :  cVst  ce  que  Vossius  ne  manqua  Ton  nVpposait  a  la  critique  farou- 
pas  d^ajouter  (i).  Moréri,  qui  n^a-  che  et  maligne  des  faux  Calons  le 
vait  pas  les  mêmes  raisons,  devait  bouclier  de  ce  traducteur  de  Longus. 
négliger  cette  queue ,  ou  en  tout  cas  Dicam  hïc  quod  sentio,  dit*il  (5)  : 
il  devait  dire  tout  ce  que  Vossius  Nonferamjudices  ,nosird  in  causa , 
avait  dit  \  par-lâ  il  eût  donné  lieu  à  Caperatâ  fronte  Catones  ,  qui  sine 
ses  lecteurs  de  se  faire 'quelque  idée  dubio  me  altuni  stertere^  aut  cucur- 
de  celui  auquel  on  avaiC  dédié  la  bitas  pingere  mallent ,  quam  tanto 
version  de  Longus.  De  plus  habiles    cariatu^  tam  immanes  nugas  agerc, , 

Pens  que  M.  Moréri  ont  cru  c^ue  les  t^itioque  fartasse  mihi  uerient ,  quotl 
astorales  dont  je  parle  étaient  en  logos  hosce  amatorios  (  quid  enim 
vers.  Malincrot  a  été  dans  cette  er-  quœso  est  y  quod  non  felUcaremaJig- 
reur  ())  ,  comme  le  remarque  le  nitas possitr  )  haud  tamen  illepidos  ^ 
sieur  Koaig(3)  ,  oui  de  son  côté  nec  inficetos  y  latine  conuei'sos ,  gran- 
ignore  qu^avant  Péaition  de  Junger-  dionttate ,  tuaù  ^iyo?«(  ^fv  ihtjuAç  ié» 
man  (il  le  nomme  Jugerman)  ces  vfÔTm ,  in  lucem  edere  sategerim.  O 
Pastorales  eussent  paru  en  latin.  formidabilem  censorum  severitatem  î 

(U) dont  le  plus  grand  dé-    Quorum  censura  actum  erit  de  Ho- 

faut  consiste  dans  les  obscénités  qui  mero,  homine  ab  ipsis  gratiis  Jîcto  , 
s'y  trowent,']  Je  croiî<  que  ce  fut  à  i'eneiysos  amores  ,  adulteria ,  incesta  , 
cause  de  cela  que  M.  Huet  n'acheva  scelera  jprolixè  describente  :  quent 
pas  de  le  traduire  en  latin  :  car  il  tamen  Alexander  tanti  fecit ,  ut  suo 
nous  apprend  qu'il  entreprit  cette  puluillo  noctibus  singulis  subdiderit  ; 
traduction  dans  sa  jeunesse ,  avant  ^ctum  de  Aristophane ,  auem  nihiio- 
qu'il  connût  parfaitement  le  carac-  miniis  Johannes  ille  Antiochenus , 
tcre  de  cet  ouvrage ,  et  combien  cette  summorum  theoloeorum  lumen ,  qui 
lecture  pouvait  nuire  aux  jeunes  propter  aureum  eloquenliœ  fiumen , 
gens  ,  et  convenait  peu  à  des  person-  Çhtysostomi  cognomen  obtinuit ,  noc- 
nes  âgées.  Quitm  puer  essem  ,  hune  turnd  diuturnâque  t^ersasse  manu  ,  h 
aulorem  latine  interpretandum  sus-  »'*'•'*  f^'le  dignis  memoriœ  proditum 
cepi  y  cum  nondiim  satis  haherem  est,  Nullum  equidem  Doëtantm  in- 
exploratum,  quid  in  eo  laudaUle  es-  taenias  ,  quin  multa  multorum  scelera 
set  y  quid  vitiosum  ;  et  quantiim  ejus  nef  aria  narret ,  non  quidem  ad  bo- 
lectio  pueritiœ  damnosa  sit ,  quhm  nos  labefactandos ,  corrumpendosquc 
pariim  etiam  œtati  nrovectiori  décora  ntores  ;  sed  potiiis  ad  eosdem  emen- 
(4).  Celte  raison  n^empécha  pas  un  dandos  ,  atqueflagilia  illa  detestan- 
professeur  de  Franck er  de  traduire  da,  abominanda.  Multo  miniis  viù- 
ce  roman,  et  de  le  donner  au  pu-  Utigatores y  (  quorum  seges  in  hoc 
hlic  avec  de  savantes  notes,  Fan  seculo  densa  est)  homines  ,  ut  Pli- 
léôo.  Il  craignit  la  censure  de  cer-  '"«*  ««^  >  ^^  uenena  natos  ,  qui  nul- 
taines  gens,   dont  l'humeur. austère   '"f'*  aliud  abominati  spiritUs  prœ- 

mium  nouércy  quam  odisse  omnia  : 

(t)  Operam  suam  dicavit  eontobrino  juo  tu-    Al^  potiiis  rerum  humanarum  œquos 

dovieo  Camêrnrio  tùm  eleetori  PaUuino  à  eon-    miJù  œstimat0res   exOptO.   Ce    profcS- 

Milii,  potteàstr€nUsimiSuitdia,r^0UUgatoad  jcur  de  Franéker  s'est  vu  indispen- 

/«"/'[rr  ^'^"''    """•  '"""  •  «ablement  obligé,  dans  son  comiSen- 

(i)  iJingiu  xfphista  scripsU  heràleo  carminé  taire,  à  toucher  les  impuretés  de Lon- 

jif  a$norihus  Daphnifiù  ei  chloes  libris  quatuor,  gus  :  mais  il  l'a  fait  en  v  apposant 

U»llincr.  Paralipom. ,  de  HUt.  grec,  pag.  ig.  g^  détestation.  Oue   pouvait-il  faire 

(3)  DibIJolh. ,  pag.  48o.  ^         '^ 

(4)  Petru»  Daniel  flnetiva ,  de  Origine  Fabn-  (5)  Prtrn*  Moll.,  Snecanus,  J.  V.  F).  »t  Gr. 
Uni  m  romenen»ium ,  interprète  Guliclmo  Pyr-  Ling.  professer  ordinariuf  in  Acad,  Franekf 
ri.eoc ,  pni-  67.  rand ,  eputoXa  âeditatof.  Long»  Putonlia». 


LONGUS.  355 

dayantage  ?  Opus  alioqui  tam  obscc  contabidt ,  cùni  nuîlam  ejus  patient 

num  est,  ces  paroles  sont  de  M.  Huet  Pilipendere  posset  (îo)......,.  At  illa 

(6) ,  ut  qui  sine  mbore  légat ,  eum  uicissim  ,  dato  osculo ,  i^estem  illius , 

cfnicum  esse  necesse  sit.  Cet  alio^  jamlotiatquedenudati,induebat(ii), 

gui  se  rapporte  à  un  grand  de'faut  Toutes  ces  choses  seraient  des  mons- 

qu'il  renaat  de  remarquer.  C'est  que  très  dans  les  romans  d'aujourd'hui. 


Longns  commence  son  Uttc  à  la  nais-    On  ne  pardonne  point  au  marquis 
sance  de  son  berger  et  de  sa  bergère,    d'Urfe  les  faveurs  légères  «ju'il  fait 


Tieillesse(7). 

du  vrai  caractère   de   cette  espèce  mes  de  l'accusation  :  c'est  Astre'e  qui 

d'écrits.  Il  les  faut  finir  au  jour  des  parle.  Cest  t^ous,  dit-elle  (fa),  en 

noces ,  et  se  taire  sur  les  suites  du  jetant  les  yeux  sur  d'Urfé,  c'est  uous 

mariage.    Une   héroïne    de    roman  qui  êtes,  l'auteur  de  Vinjure  dont  je 

grosse  et  accouchée  est  un  étrange  me  plains ,  et  votre  plume  téméraire  a 

personnage.  j^^  des  traits  dans  mon  histoire  ,  qui 

(C)  La  bergère  de  Longus ac-  "««  blessent  dans  la  partie  de  l'dme 

corde  des  baisers  trop  promptement.-\  ^  P}^^  sensible.  Je  ne  sms  pas  plus 
Vous  n'avez  pas  lu  cinq  ou  six  pages  ,  délicate  qu  une  autre,  poursuiuitelle, 
que  vous  trouvez  Daphnis  extasie  du  j'excuse  les  emportemens  amoureux  y 
T^1o;o;.  ^m'.,«  K«;aA..  ^a  eo  K<>r0^rA  \n\  lorsqu'une  passion  toute  pure  les  pro- 
baiser surpris  galamment 
jamais  ma  pudeur,  et  je 
^  de  petites  privautés  que 
irlZ7  \ih{i^Z'^B\>M,''itocce  "osculum  l'amour  inspire  ,  et  que  la  raison  ne 
admirabUe  est  ;  quippe  spiritus  meus  condamne  pas.  Mais  quand  je  consi- 
txultat,  cor  exitit,  anima  liquescit  :  dère  que  je  sms  une  des  m^  berge- 
at  tanusn  iteràm  suauiari  cupio  (8).  res  que  vous  présentez  Wpeladon 
Une  lacune  gai  est  dans  la  même  toutes  nues ,  de  quel  œil^ye  re- 
page nous  empêche  de  savoir  les  oir-  garder  une  aventure  si  mjuneuse  a 
constances  de  ce  baiser.  Peu  après  on  ma  vie  ?  et  ne  puisje  pas  croire,  ou 
trouve  ffu'il  manie  les  tétons  de  sa  Ç«e  vous  avez  eu  mauvaise  opinion  de 
bergère  (Q)  sans  qu'elle  s'en  fâche.  mapudeur,ou  que  vofis  m  avez  prise 
Cette  pauvre  fille  Vayant  vu  tout  nu,  pour  une  esclave  que  vous  vouHez 
fondit  d'amour  ;  eUe  ne  vit  rien  en  t^endre  a  ce  berger?  Si  je  ne  mejlatte 
lai  que  de  très-aimable  :  elle  fut  si  pomt  dans  ma  beauté,  je  crois  que 
peu  effrayée  de  cet  objet,  qu'elle  mon  visage  tout  seul  pouvait  bien 
s'en  apprisha  hardiment  ,  et  qu'a-  ff^re  une  conquête  :  U  y  avait  assez 
près  avoir  baisé  son  berger,  elle  de  feu  daris  mes  feux  pour  brdler  un 
Paida  Â  reprendre  ses  habits.  'H  cœur  ;  et  je  puis  dire ,  sans  présumer 
//il  yJif  Vtr^v  Ôp5«r*  Ai^f.v  ,  i^*»-  «r^  »  que  ma  nuduen  était  point  de 
fl«S»  «fiîrwrrt  --  --*^--     --»  :«-^«-n-A  l  essence  de  ma  victoire.  C'est  un  de- 


(6J H..t,  a«  Orig.  Fabal.  Romanen.. ,  p. 67.  avec  raison  qu'elfe  est  absurde  selon 

{7)  Pfjutetiant  viiium  ettperversa  elprmpottê' 

rayent mconomia, A pastorum  eunahuUs iMptk  r,^>  11,1^^    j,ag.  ,8. 

orda»^H9ixineommnupUudetVMt:  ad  eo-  ,     f  jaj.^     --.    ,« 

mtione'pfogrtdiiur.  H.m  ,  ibid«..  (")  P«rnjMe  rifonnk ,p»g.  i36    <fJi«.o«  de 

rRMJm«.    la.   r  ^«.  ••    mAit  FrAiul»r  HoUande.  V^jn^Jameme^pag.iS'j,  rarti- 

JJi)Um^,kb.I,pag.t%,edu.Franeker.,  ^i^xriIIdéFédUd'JpoUon. 

,  k'v   h"           t  f     <        \     f           t    •    '  (i3)  Confère*  ce  qui  a  été  dU  dont  la  r^mar- 

fg) KaShmv  aurnç  us  rd  ç'tpyct  rat  A:«-  ^ue  (C)  di  VarUele  <rHT»«»Ti.i,  tom.  FUI, 

fci.  Mm»  sud  pectori  UHtu  admotd.  Ibidem,  pag,  i56. 


356  LONGOS. 

les  lois  da  roman.  Prior  amat  ffjrs"   façon  (17).  Ab  hoc  (  Longo)  (18)  Fw 
mina  ,  dit-il  (i4)  y  ^^  parlant  du  H-    stathius  sumsisse  t^idetur  hoc  e/egans 
vre  d^Eustathius  ,  où  le  héros  ne  ré-    urbanitatis  genus  ,  qud  Hysminam 
pond  rien  à  une  de'claration  d^amour  pocula  ministrantem  indiucit ,  et  qud 
que  lui  fait  son  hëroïne  :  Prier  amo~  parie  poculilabra  delibans  labris  suis 
rem  et  Jatetur  et  offert' dnemodestidj    ipsa  tetigerat ,  eadem  Hjrsminiœ  Ih- 
^ine  pudoPB  ,  4ine  arte  :  Atque  his    bituro   tangenda  leniter  offerentem. 
blanaitiis  neque  monetur  HysminîaSf   Eustatfaius  pourrait  avoir  tiré  de  plus 
neque  respondet.  Laudabile  id  qui-    haut  cette  belle  galanterie:  car  nous 
dem  est ,  si  ad  leges  moralis  pnito'    la  trouvons  dans  Lucien.  Ce  raiUeur 
sophiœ  ;  ineptum  si  ad  romanensia   introduit  Junou  qui  reproche  à  Jupî- 
prœcepta  exigatur.  Voyez  ci-dessus   t«r  de  boire  les  restes  ae  Ganjmède , 
(  1 5)  Tfaëagéne  raillé  de  ce  quUl  donne   et   d'appliquer  sa  bouche   précise- 
un  souiTlet  â  Chariclée  parce  qu'elle    ment  au  même  endroit  de   la  tasse 
le  voulait  baiser.  On  dirait  que  ma-   que  Ganyméde,  'Ev/oti  S^*  %«ù  À'jrùytv- 
<lemoiselle  de  Scudéri  est  la  première    o'etftf toc  movov  ,  tSi»H.ttç  ixtift»'  xeti  ttiotto; 
qui  ait  banni  du  roman  une  écono-    ÀTroXACon  tnv  kù^jxa  ,   oToy   virQKwirtéi 
mie  qui  faisait  tort  à  son  sexe,  et  en    ô  ttùnr»,  wvttç  ,  odcv   xttù   «tt/Toc  fTu  , 
général  à  la  bienséance  ;  elle  crut  in-   xa.)  Uûtt  ^po0ii/3/«o9-c  rà,  ^uMy  ht»,  juti 
troduire  des  nouveautés  en  donnant    viiift  â^a,  xeit  ^inh^ ,  Interdàm  auîem 
aux  héroïnes  beaucoup  de  pudeur  ,    ubi  soliim  degustdsti  ,  porrigis  ipsi  .- 
et  aux  héros  beaucoup  de  tendresse  ;   deindè  ipso  bibente  caucem  arripis  , 
«'est  pourquoi  elle  se  crut  engagée  et  quantum  in  ipso  restât  y    ebibis  , 
dVn  proposer  ses  raisons  dans  la  pré-   qud  parte   ipse  bibit ,    et  ubi   labia 
face  de  son  Ibrahim  ,  qui  est  le  pre-  nppUcuit ,  ut  et  bibas  simul,  et  oscu- 
mier  de  ses  romans.  Voici  ses  paro-    leris  (19). 

4es  (16)  :  f^ousy  verrez,  lecteur,  {si  Du  temps  d'Ovide  ,  les  dames  oe 
je  ne  m^^rompe  )  la  bienséance  des  .  présentaient  point  le  verre  où  elles 
choses  etj§6s  conditions  assez  exacte-  avaient  bu  ,  mais  le  calant  tâchait 
ment  observée  :  et  je  ritù  rien  mis  en  de  le  leur  ôter ,  afin  d  appliquer  ses 
mon  livre  que  les  dames  ne  puissent  lèvres  au  même  endroit  où  les  leurs 
lire  sans  baisser  les  yeux  et  sans  rou-  avaient  été  appliquées.  C'est  un  pré- 
fixer. Que  si  vous  ne  voyez  pas  mon  cepte  d'Ovide  (30).  Je  crois  que  cela 
héros  persécutée  amour  par  des  fem-  est  encore  en  usage  dans  plusieurs 
mes  ,  ce  n'est  pas  qu'il  ne  fût  aima-  pays  du  monde.  Molière  le  fait  prati- 
hle  f  et  qu'il  ne  pût  être  aimé  ;  mais  quer  dans  l'une  des  scènes  de  son  É- 
c'est  pour  ne  choquer  point  la  bien-  tourdi  (ai). 

séance  en  la  personne  des  dames  ,  et  Saint  Jérôme ,  décrivant  les  imper- 
la  vraisemb'ance  en  celle  des  hom-  tinences  des  galans,  ne  dit  nen  de 
mes  ,  qui  rarement  font  les  cruels  ,  celle-là  ,  mais  il  s'en  approche  un 
et  qui  n'y  ont  pas  bonne  erdce.  En-  peu  ;  car  il  parle  des  viandes  qu'on 
fin,  soit  que  les  choses  doivent  être  présentait  après  les  avoir  goûtées  (aa). 
ainsi,  soit  que  j'aie  jugé  de  mon  héros  Crebra  munuscula  et  sudariola ,  et 
par  ma  fowlesse  ,  je  n^ ai  point  voulu  fosciolas ,  et  pestes  on  applicitas  ,  et 
mettre  sa  fidélité  à  cette  dangereuse  oblatos  et  begustatos  cibos  ,  blan- 
épreuve,ètje  me  suis  contenté  de  n'en  dasque  et  dulces  litterulas  sanctus 
jaire  pas  un  Hilas ,  sans  en  vouloir  amor  non  habet,  Mel  meum ,  lumen 
faire  un  Hippolyte,  meum ,  meum  desidenum ,  omnes  de- 

(B)  Le  berger.^,  applique  ses  lèvres 
précisément  h  l' endroit  oii\aher^èTe  a-      C«7)  H"«»'  »  ^  O"»*  F^k»*-  Român*^, 
vait  appliqué  les  siennes.']  Le  tTàduc-  ^^/'Pii.,    ,      .„        ,.      ..^    ,., 
teurde'^wl'Huet  explique  cela  de  cette  ,rX:ir^l!':r'"'^"  "^^  '"'  "^ 

(19)  Lacianus,  in  Oialogo  Deoratn,  paS-  "'• 

(i4)  Haet.  ,   de   Ong.   Fabnl.   Romanent.  ,  ia9,  «>m.  /. 

pag.  ot.  (ao)  Fae  primu*  rapiat  iUiug  laeta  lahellù 

(tS)  Dans  rarliel»  HiLiOBoai ,   tom.FII^  Pocula  ^  tfu^que  bibU  parte  puella  bibat. 

paff.  654  .  remarque  (C).  Orid.,  de  Arte  amat.  ,  lib.  /,  ¥*.  5:5. 

(i6)  Préface  rf'Ibrahim  ïïasia  ,/oUo  iiij.  No-  («0  !>»  IF**  du  IV.  acte. 

«I  quê  ce  n'tfii  paselle^  mais  M.  de  Scudéri ,  (is)  Hieronym.,  epist.  II  ad.NepotUa.,  pag. 

pnj'rèrë  ,  qui  parte.  m,  ai3. 


LORME.  357 

Ucias  ,  et  lepores  ,  et  risu  dignas  ur^  fit  cet  ouvrage  dans  sa  vieillesse  (3o), 
banitates  ,  et  cèleras  ineptias  amato-  et  pendant  que  le  cardinal  de  Gran- 
rum  in  comœdiis  erubescimus.  Il  dit  velle  ,  auquel  il  l'a  de'dië  ,  e'tait  vice- 
ailleurs  (a3) ,  s/7ec2a^(5  a/tena  o«cu/a  roi  de  Naples.  M.  Teissier  (3i)  ne 
et  prjEgcstatos  cibos.  Voyez  le  pré-  parle  point  de  la  traduction  de  Lon> 
cepte  d'Ovide  (a4)-  gus  ,  dans  le  dénombrement  des  œu- 

(E)  On  a  plusieurs  éditions  etplu-^  vres  de  Gambara. 
sieurs  versions  de  son  oui^rage."]  Ce  ro- 
man, traduit  en  français  parAmyot,       (3o) Obstat 

fut    imprimé  à  Paris,  en    iSSq.  LaU-         Ingenium  tenue  ^  etjamfesso  in  corpore  vl- 

rent  Gambara  en  a  fait  une  version  ,       ob  longZnœtaiemin^alUlm 

ou  plutôt  une  paraphrase  en  vers  la-  (3,)  Éloge,  tirés  de  M.  de  Thoa,  «o,«.  //, 
tins ,  qui  est  fort  blâmée  par  Vos-  p«g.  45. 
sius  («5).  Il    trouve   que  non-seule- 
ment Gambara  y  cbange    y  ajoute  ,  LORME  (Philibert  de)  ,  l'un 
V   retranche  plusieurs  cboses  :  mais  i  ^        -n                 1  -^     .           •  n 
aussi  qu'il   ignore  souvent  ce  que  ^^^  meilleurs  architectes  qui  fus- 
Longus  a  voulu  dire.  La  version  en  sent  en  France  au  XVI*.  siècle , 
prose  de  Godefroi  Jungerman  est  sans  était  de  Lyon.  Il  fut  aumônier 
comparaison  meilleure.  Elle  fut  im-  ordinaire  de  Henri  II  et  de  Char- 
pnmee  a  tianau ,  avec  le  texte  grec  1  ^  -.v  /  >      *    1.1.  »  j    c   •    .   v^i   • 
et  des  notes  ,  l'an   i6o5.  Il  en  avait  ^^^  lA  {a) ,  et  abbe  de  Samt-Eloi 

déjà  paru  une  autre  version  à  Heidel-  de  Noyon  (ô),  et  des  Saints-Ser- 
berg,  Tan  1601  {a6)  :  et  avant  cela  gius  et  Bacchus  d'Angers  (*). 
l'ouvrage  avait  été  imprimé  seule-  q;^^^  ^insi  que  ses  abbayes  sont 
ment  eu  crée,  a  Florence,  chezrni-  i.«  r       /.  *    ^   •        -^k- 

lippe  Juncta ,  l'an  i5q8,  sur  le  ma-  quahfiees  (c)  par  Antoine  Mi- 
nuscrit  de  la  bibliothèque  de  Louis  zauld ,  dans  lepître  dédicatoire 
Alamanni ,  avec  des  notes  de  Raphaël  du  Noi^a  et  mira  artificia  com-^ 
Columbanius.  On  parle  d'une  édition  parandorumfructuum ,  datée  de 
1/1-0°.,  en  grec  et  latin ,  par  les  Com-  Vi     •      1       cr   j  1  f-n  f 

melins ,  l'an  1606.  J'ai  dit  quelque  Pfris ,  le  I  .de  novembre  i564. 
chose  ci-dessus  (27^)  de  Tédition  de  On  le  nomme  abbe  de  Livri  dans 
Franeker.  Au  reste,  je  ne  saurais  com-  la  Vie  de  Ronsard ,  et  Ton  ajoute 
prendre  ce  qui  a  porté  Vossius  à  dire  »ii  ^^^  ^„  démêlé  avec  ce  ffrand 
qu  il  y  avait  cent  soixante-dix  ans  *  ...  ,..  .  /-•  ^i_  •  3^  ■»*■  r 
que  Gambara  avait  fait  la  version  de  P?^.^,  (A)»  »"  Catherine  de  Me- 
Longus  :  car  il  s'ensuivrait  de  là  qu'il  dicis  lui  donna  le  tort.  Il  publia 
y  aurait -présentement  (a8)  i>lu8  de  divers  ouvrages  d'architecture 
deux  cents  ans  qu'elle  a  été  faite  j  et 
néanmoins  M.  de  Thou  ne  place  la 

mort  de  Gambara  qu'en  l'année  1 586        («*)  I>«  Verdier  Vau-Priras ,  Bibliothèque 
(^9).  Il  est  vrai  qu'il  lui  donne  l'âge    française  ,  pag.  949. 
de  quatre-vingt-dix  ans:  mais  il  est    .   (-J)  S<  non  ^«jprèf  de  Noyon ,  comme  o» 
d'autant  plus  impossible  de  trouver   ^^f^'^  "^^  ^  ^°^«"  '  «««  ^  ^'""'^  ^^ 

là  de  quoi  ajuster  le  compte  de  Vos-       *l  iy^jcune  (  Du-Chêne ,  Antiquités  de» 
8IU8,  qu'il  est  certain  que  Gambara    y^H^  ^^  p^^^^e^  ^t^.^  ^;i^p    j\^  ^^^^^ 

d^Ànjuu)  a  mal  nomme  Saint- Serge  cette 

(a3)  Idem  ,  epiat.  XLVII.  abbaye  ,  laquelle  ,  soit  dit  en  passant ,  est 

,(a4)   £<    auodcunque  cibi    digUis   Ubaverit    bors  des  murs  d'Angers.  Labbë  Châtelain, 

«"*»  dans  son   Vocabulaire  Hagiologique  ,  dit 

Tu  pet»  »  dtmique,  petes,  *it  uhi  tacta       Saint-Sierge  et  Saint-Baca ,  et  c'est  comme 


)  ci  r     ,                 ,           .     j    r  ■  j    /•-»-  écrit  .Sai/iKvcr^e.  On  dit  toujours  ^amr-.Çer- 

(a6)  Je  n  avance  cela  que  sur  la  foi  ifu  Ciata-  .           c    •*  c           t\    r           t    •      1 

log,e  d'0»ford .  oh  vou>  trouve,^  a\a  fin  de  la  f*''.«^«**?  SamUSierge.  De  torme  lui-même 

page  3»7  ,  et  Gr.  Lat.  Heid. ,  x6ox ,  inr^'*.  écrivait  Soîntr-Serge.  ] 

(37)  Dans  la  rentarque  (B).  (c)  Ornatissimo  viro  ac  Domino  ,  D.  Phi" 

(18)  On  éeril  ceci  Pan  iSçVi-  liberto  ab  Ulmo  ,  S.  Eligii  Noviom.  et  SS. 

(89)  Tbaanu ,  lib.  LXXXir,  pag.  76.  Sergii  et  Bacchi  Andegav.  abbati. 


358 


LORME. 


dont  vous  pourrez  voir  les  titres 
dans  la  Croix  du  Maine  *. 

*  La  Bibliothèque  de  U  Croix  an  Maine, 
ilaouelleBaylerenroie,  est  loin  de  donner 
des  détails  aatisfabent  nir  les  ouvrages  de  Ph. 
deLorme.  Cet  habile  architecte  donna  ,  i<*. 
NoMtifelies  invaiiitmê  vour  bien  bastir  et  à  pe- 
Utt/yais ,  tpouvées  n  aguerres  par  Philibert 
de  Lorme ,  Lytmnois ,  architecte ,  conseiller 
et  aulmonier  ordinaire  du  feu  roi  Hoirie  et 
abbé  de  Sainl^Éloy  lez  Nejron ,  i56l ,  in- 
folio, et  arec  un  nouveau  frontispice ,  15^6. 
3<>.  Le  premier  tome  de  Carchitecture  de  Phi- 
libert de  Lorme ,  conseiller  et  aulmonier  or' 
dinaire  du  roi  ^  et  abbé  de  Saint  Serge  lez 
Jngiers^  Paris,  1567  ,  in-folio.  L'extrait  du 
privile'ge  est  daté  du  i5  septembre  M.  D.  LXI; 
mais  il  est  dit  dans  tel  extrait  que  Timpres- 
eion  fut  achevée  le  29*.  jour  de  novembre 
l5Sn.  L*ëp!tre  dëdicatoire  est  du  a5  de  no* 
vemi>re  M.  D.  LXVIL  Ce  doit  donc  être  par 
faute  typographique  <»ie  Fextrait  du  privi- 
tége  se  trouve  daté  de  H.  D.  LXI.  L^onvrage 
a  neuf  livres;  en  tête  du   !*'#«  de, Lorme 
prend  les  titres  de  :  abbé  de  Saint  Élojr  le» 
If<wtm ,  et  Saint  Serge  le»  Jngiers,  et  na^ 
gtâtre*  d^lvry*  A  la  fin  de  TépUre  dédicatoire 
il  parle  dVn  second  Tolume  aui  n*a  pas  vu  le 
jour.  Les  Œuvres  de  Philioert  de  Lorme , 
Paris,  Regnauld  Chaudière,  i6a6,  in-folio, 
sont  la  réuuton  et  réimpression  des  deux  ou- 
vrages; les  Nouvelles  inventions  y  forment 
les  livres  X  et  Xf.  Detournelle  a  publié ,  en 
1800,  Méthode  de  charpente  de  Philibert 
de  Lorme ,  architecte  vivant  au  milieu  du 
Xyf.  siècle ,  deux  planches  in-folio  sans 
texte,   mais  avec  explications    marginalea. 
Detournelle  distribuait  en  même  temps  un 
feuillet  imprimé  comme  prospectus  ou  an- 
nonce de  ces  deux  planches. 

La  Monnoie ,  Leclerc  et  beaucoup  d  autres 
disent  que  Ph.  de  Lorme  mourut  vers  1577. 
Les  éditeurs  de  la  nouvelle  édition  du  Gai- 
lia  christiana  (  tome  IX ,  colonne  1073  ) 
disent  qu'il  mourut  au  mois  de  janvier  1570. 

.  (A)  // eut  un  démêlé  auec Ronsard.] 
Ge  çoete  fit  une  satire  «  quHl  appe- 
y  loit  la  Truelle  crossëe  \  blasmant 
»  le  roi  de  ce  que  les  bénéfices  se 
>»  donnoient  à  des  maçons  et  autres 
»  plus  viles  personnes ,  où  partlcu- 
y  lierement  il  taxe  un  de  Lorme,  ar- 
»  cbitecte  des  Tuilleries  ,  qui  aroit 
»  obtenu  Tabbaye  de  Lirry  * ,  et  du- 
»  quel  il  se  trouve  un  livre  non  im- 

*  Leclerc  croit ,  et  J0I7  répète  que  c*cst  ane 
faute  d'appeler  de  Lorme  abbé  de  ZiVrr;  et  là- 
dessns  iU  disent  que  J.  Foarré ,  abbé  coromeuda- 
laire  de  Livry  «rant  la  luorC  de  Henri  If,  eut 
pour  sttceeMeur  Antoine  Abellv.  iVnttVfvryau^ 
Fb.  de  Lorme  était  ou  avait  été  abbé,  ainsi  qu'on 
Ta  TU  àêtu  la  nete  que  j*ai  ajoutée  ci-dessus  sur 
te  teste. 


»  pertinent  de  rarchitectnre.  Et  ne 
»  sera  hors  de  propos  de  remarauer 
»  icy  la  malreillance  de  cest  aboé  , 
n  qni  ,  pour  s'en  venger ,  fit  an  jour 
»  fermer    Fentrëe   des  Tailleries  à 
»  Ronsard ,  qui  suivoit  la  ro3me  mè- 
»  re  :  mais  Ronsard ,  qui  estoit  assez 
»  piquant  et  mordant  quand  il  vou- 
»  loit ,  à  rinstant  fit  crayonner  sur 
»  la  porte .  que  le  sieur  de  Sarlan  lui 
»  fit  aussi  tost  ouvrir ,  ces  mots  en 
»  lettres   capitales  ,    FORT.  ^REVE- 
»  RENT.  HABE.  Au  retour,  la  rojrne 
V  voyant  cet  escrit ,  en  présence  de 
»  doctes  hommes   et   de  l'abbë  de 
n  Livry  mesme  ,  voulut  sçavoir  que 
3»  c'estoit ,  et  Foccasion.  Ronsard  en 
>»  fut  l'interprète ,  après  que  de  Lor« 
»  me  se  fut  plaint  que  cet  escrit  le 
»  taxoit  :   car  Ronsard  lui  dist  qu'il 
»  accordfoit  que  par  ane  dooce  iro-> 
»  nie  il  prit  ceste  inscription  pour 
»  luy ,  la  lisant  en  françois  ,  mais 
»  qu'elle  luy  convenoit  encore  mieux 
»  la  lisant  en  latin  ,  remarquant  par 
»  icelle  les  premiers  mots  raccourcis 
»  d'une  ëpigramme  latine  d^Ansone, 
»  qui  commence  Fortunam  rcueren- 
»  ter  habe ,  le  renvoyant  pour  ap- 
»  prendre  à  respecter  sa  première  et 
»  vile  fortune ,  et  ne  fermer  la  porte 
»  aux  Muses.  La  royne  ayda  Ronsard 
»  à  se  venger ,  car  elle  tança  aigre- 
»  ment  l'abbë  de  Livry ,  après  quel- 
»  ques  risées ,  et  dist  tout  haut  que 
n  les  Tuilleries  estoient  dédiées  aux 
»  Muses  (  î  ).  »  Du  Peyrat  rapporte 
cette  histoire ,  et  y  joint  un  préam- 
bule fort  désobligeant  pour  notre  de 
Lorme  ,  et  qui  peut-être   n'est  pas 
bien  fondé  ;  car  rauteur  de  la  Vie  de 
Ronsard  n'a  point  fait  une  semblable 
remarque  ,  et  néanmoins  elle  eût  pu 
servir  à  justifier  Ronsard.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  voici  les  paroles  de  Du  rey- 
rat  :  Comme  la  modestie  de  ce  cna' 
pelain  de  Guillaume^le-Oonçuéranty 
roi  d* Angleterre  ,   le  fit  honorer  de 
Vë\*éché  au  Mans ,  et  louer  d'un  cha- 
cun ;  l'insolence  au  contraire,  et  tnr- 
gueil  d'un  ecclésiastique  de  la  cha- 
pelle de  la  reine  mère  Catherine  de 
Médicis ,  l'exposa  à   la  risée  de  la 
cour  et  de  cette  grande  piincesse  :  il 
s'appelait  Philibert  de  Lorme ,  le- 
quel ayant ,  par  la  faiseur  de  sa  mai- 
tresse  ,  obtenu  l'abbaye  de  Livry  ^  se 
méconnaissait  grandement  ,    et   son 
(1)  Dinet ,  Vie  de  Ronsard,  ;ra^.  m.  t44* 


•       LORME.  359 

outreciUJance  fut  cause  quç.ce  grand  cet  article  beaucoup  plus  long, 

Ronsard.VHomère  des  Français,  jit  gj  j^^  Patin  avait  publié  le  livre 

contre  lui   une  satire    intitulée  ;  la  ,.j          j     ^        -^  ^^  f^j^.^  ^gj^ 

Truellfi  crossëe  (a)  *.  Il  donne  les  3r^       ,    t             ,  .              £1         • 

deux  vers   d'Ausone  ,  dont  on  n'a  Notre  de  Lorme  laissa  un  fils  qui 

que  les  trois  premiers  mots  dans  n'eut  pas  moins  de  réputation 

la  Vie  de  Konsard.  Voyez  la  cita-  q^g  j^j  dan»  la  profession  de  la 

tio"*  (3)«  médecine    *.    11  pratiqua  dans 

(»)  Du  Prjral,  AnUqnité»  de  1»  Chapelle  da  PaHs  avecbeaUCOUpde  SUCCès  (G), 

Roî.pa^.  ao4.                           ,    „      .  ctilfit  d*ailleurs  beaucoup  d'hou- 

*Leclerc  pense  que  le  P«ece  que  du  Peyral  ,                                       1            ,^  ..'^ 

«ppelle  une  «alire  ,  e.t  lont  simplement  le  sonnet  neur  a  SOU  art  par  Sa   lOUgUC  Vie. 

d«  Ronsard  .dre«é>  GuiU.ume  Auberi,  «voc.l  ç;^g^^„^  d'aunéeS,  il  Se  Sentait  eU- 

poitevin ,  et  qne  Toict  :  ^              1         • 

Peoses-lu  ,  mon  Aubert,  que  Tempire  de  COre  aSSCZ  de  VlgUeur  pOUr  VOU- 

France  loir  se  remarier (D)  :  uous  vovons 

Soit  nias  chéri  du  ciel  que  cellni  des  Médois ,  *""  ''^    chioiice  ^     J                         J  . 

Que cellui des Rofnatns.queeelini  des  Grégeois,  ^ela  daUS  leS  lettres  de  (iUl  ratin. 

Qniwnt de leurBrandeuriombésen décadence?  -,    .              ,.         rwi-iM  «o  rom^irî')   pf— 

Notre  empire  mpurra/.mmiunirinoonslance  J  ai  OUI  dire  qU  il  SC  remaria  CI- 


çon,  phe  ,  Joly  transcrit  des  vers  latins  de  Joseph 

Pour  richement  lymbrer  le  haut  d'un  écusson  gçj,|jgep  ^n  Ilionneur  de  l'auteur  d'un  TVai- 

Dime  crosse  hondrable  au  lieu  d'une  Irtaelle.  j  ,    ^^^^  à  J.  de  Lorme. 

Mais  de  quoi  sert  rhoaneur  d'e«:r.re  uni  de  |J  ««  ^^J^  ^  '  ^^.^   .^.  7^^^  ^^^^^^    ^^^^^  ^^ 

Pulsqu'oaTei  sent  plu.  rien  quand  la  parque  Radier  a  publié  une  f^ttrej^rinçue  où  Fan 

cruelle ,  prowe  tfue  l'abbe  Joly  s^esl  trompe  m  vre- 

Qai  des  muses  n'a  loîn ,  sons  a  mis  k  Tenveri.  nant  François  Umeau  ,  médecin ,  (  en  latin 

Ce  «onnet  ne  se  trouve  pas ,  dit  Leclerc ,  dan.  Ulmus  )  pour  Jean  de  Lorme  (  en  latin  Ul- 

IWiiion  in-folio  de  Œuvre,  de  Ronsard  ,  donnée  meus ,  aussi  médecin  ,  et  en  attribuant  à  ce 

par  lui-mftme  en  i584  ;  mais  il  se  trouve  au  revers  ^rnier  un  Traité  De  lienc ,  dont  Umeau  est 

du  feuillet  68  de  la  Continuation  premiir^«l  '*-  muteur. 

conda  dtii  Jtnours  de  P.  de  Ronsard^  Kendo-  «  j^^  g|^    ^^   j^^^^   ^g  Lorme    s'appelait 

moi,,  Rouen ,  iSS'j ,  petit  in-So.  Charles.  -  On  apprend  ,  dit  Joly ,  un  grand 

{i)Poriunam  reverenurhabe ,  qmaunque  re-  ^  ^^^y^^^  de  particularile's  sur  ce  célèbre 

„.  ''*"*t        f  •    ^»^A:g^  In^  •  médecin,  dans  un  livre  que  l'abbé  do  Saint- 

D.v«,  ai  exdi  Vrosred^reloco.  ^  ^^^^.^   .^^.  j,^^^.^  ^^^l^^   familièrement 

•  pendant  les  six  ou  sept  dernières  années  de 

LORME(  N  .*■  DE),  l'un  des  plus    -»J«  ;  'i,^t'^^^'^:,^u^:'aZ 

fameux  médecins  de  France,  vers     m.  de  Lorme,  premier  médecin  et  ordinair^ 

la  fin  il  M  YVT«    cîisrlp  Pt  au  COm-     de  trois  de  nos  rois  ,  et  ambassadeur  à  Clè- 
la  hn  du  X\  1  .  siècle  et  au  COm       ^^  U  duc  de  m^ers ,  s^est  seruipour 

meacement  du  XV 11  .  ,   était  ae     ^,l^,re  près  de  cent  ans,  Caen,  Mann  Yvon  , 

Moulins  en  Bourbonnais.  Il  fut    1682,  réimprimé  en  >683    in.12    en  pli» 

.  \tr    ,       J     ,  '        -KK        petits  caractères.   Dans  les  deux  éditions, 

premier  médecin  de  la  reine  ma-   ^^ig^^  ^^  ^e  dit  Joly,  on  trouve  et  le  Por- 

rie   de  Médicis  :    et  ,    après   avoir     trait  en  petit  de  m,  de  Lorme  tqui  n'est  autre 
•'  C     ^1  .        L  U  ^^,1..      ;i     chose  que  la  Vie  de  Charles  de  Lorme) ,  et  la 

SUIVI  fort  long-temps  la  cour  ,  il   j,^^^  ^^^  j.^^^^  ^^^  j^^^j^^i  ^^  saint-Ma,- 

se  retira  à  Moulins  à  cause  de  sa     Un,  etc.  a  fait  imprimer.  Cette  liste,  awez 

vieillesse ,  et  y  jouit  tranquille-  f-t^î^I-^Voly^^ru  ^^^ 

nient  de  la  gloire  qU  il  avait  aC-     ^are  qu'elle  n'est.  Ce  qui  a  pu  faire  croire  à 

quise(  A).  Je  nesais  point  le  temps   Jo^^  <^ue  .e^P.H™«  r^wSl^'^t 

«le  sa  mort  **,  et  j'eusse  pu  taire  ^  ^^^^  éditions  ne  sont  pas  rangées 

dans  le  même  ordre.  Le  frontispice  de  la  se- 
Leclerc  dit  au  il  s'appelait  Jean.  conde  promet  des  augmentations  :  j'avoue  ne 


36o  LORME. 

qa'on  crut  que  cela  ne  servirait  sein  défaire,  1  M  y  roulait  insérer 
qu'à  hâter  sa  mort;  mais  au  con-  ^'^''^^gf  <*".  médecin  qui  fait  le  sujet 
traire  rpla  ne  servit  au'à  fairP  ^^  ^^\^^^^^^' ^  ^  autrefoU  ramassé 
traire  cela  ne  servit  qu  a  laire  bien  des  mémoires  pour  fain:  des  élo- 
mourir  la  jeune  temme.  bile  ga-   ges  latins  des  Français  illustres  en 

gna  unepbthisie  auprès  de  ce  bon  science,  a  V  imitation  de  M.  Scéi^oU 

vieillard,  et  n'en  put  jamais  eue-   ^^'Sainte-Marthe,  a  quoi  je  pourrai 

rir  (E).  La  conversation  de  ce  ZZlIrL  ml  T'^t  ^^'^"^ 
^,    V    '  ,     .       1     •     1  1    .Ti       ^    soirées  ;   mais  le  nombre  des  ma- 

M.  de  Lorme  était  admirable  (F).  Udes  me  fait  peur;  c'est  ce  qui  fait 
Il  avait  été  médecin  de  Gaston    ^  je  n'ose  le  promettre  absolument. 

de  France ,  duc  d'Orléans ,  mais   ^^"^  m'obligerez  de  demander  à 

•I  »  4.  I    •    nionmeur  de  Liorme  s  il  voudrait  bien 

il  ne  conserva  guère  cet  emploi    m'en.oyer  quelques  mémoi^s  de  jeu 

(a) .  Il  exerça  beaucoup  plus  long-    monsieur  son  père ,  que  je  sais  bien 

temps  celui  de  médecin  des  eaux    ayoir  été  un  grand  personnage  ,  et 

de  Bourbon.  Nous  verrons  ci-des-  ^"9",^^  >  sais  quelque  chose  de  bon 

>-i  4.  i>  d   Q  /r>\     7"*  JT  mettrai  hardiment  touchant 

sous  qu  il  mourut  lan  1678(6).   /„  ^4,^^  ^  ^/„„.g  ^^  Médicis , 

/  ,  T,  ..     .         ^^o^v-rr  ,,  .     ^""^  laquelle  monsieur  du  Laurens 

(a)  P»lm,  Ultrt  CCCCXV ,  pag.  i3S  du   désapprouvaU   la   saignée  ,    trompé 

■         ■  par  un  passage  d'Hippocrate  ,  qui  dit 

(A)  Il  se  retira  a  Moulins,  h  came   l^'H  ^ {TJ"' tt'^^T"' f"^""' '* 

de  sa  .vieillesse,  et  f  jouit trinauille-  Z^^Iu!^'  «"«"te  ?1^<>  '«1»» 

.jt      t^L.      f't        \.      ^         -I  ^^^  ^csiois  2  et  au  contraire  monsieur 

ment  de  la  eloire  qu  il  auait  acquise.!  j^  f^,^^  „  '  ,        •*    -  w^M^raf 

11..         °   1      «^       i>     u  A  1  '•  ^     •  "^  luorme  soutenait  et  pressait  la  sai- 
La  lettre  .(ue  le  sieur  Bachot  lu.  ëcn-  „  (,^   p,,;„  ^j^^t/       ?J„jf  ^"^ 

y.t,  et  qu'il  publia  a  la  tête  de  son   |^„j„,  '^^  p^,  furent  congul^sTrt 

ivre  des  Erreu.^  populaires  (I),  con-   confirmèrent  l'avis  de  M.  de  LorAi" 

tient  ceci  :  «   S  il  vous  agrëe,  ceux-     r„  _,,•  ,  „i_    ^  "    .       ,  "rrae. 

»  là  seront  bien  dégoûtés  qui  ie  l'au-   ^     '^TZ^^    '?/*"**  '  "'-f."*"'" 

»  ront  agréable;  pulsqueno,  rois.no»   l'-ii"  „//T7"  ^'°f"  ^  continue- 

^^   i^«       :   ^        *        •      '    ^   t-il ,  plus  beaux  ,    p/uj  ciineux  et 

»  reines,   les  princes  et   princesses    ^/..'ï.-c*^«;^  ^         t-«*f*c«*u.   cl 

J17  *^^t  •  a-^r    P^"-s  historiques  que  ceux  de  monsieur 

»  de  France  et  de  Lorraine,  ont  tant  "Vj^    c-..*     Lt    X  -^  ^^  muri^icui 

»  fait  de  si  long-temns,  et  font  encore   tdf^^l  n  '^' T"'"'''-  ''*«? 

»  d'état  de  vous  et  âe  vott*  mérite ,   ^^±^'2."/./""''^    -?"'"""''  ^''•. 

.     .    j.  '    t.  est  dommage  qui!  naît  pas  exécuté 
>,  que  rien  ne  vous  a  pu  tant  dis-   ^^  b„„  dessein.  P^s^ecuie 

»  traire  de  leur  service  ordinaire  que       (C)  Son  fils pratiqua  dans  Pa- 

»  l'impuissance  de  suivre  désormais  „•,  «^ec  ieaacouB^e  s^cès.l  Bachot 

»  la  cour,   que  votre  grand  âge  et  dan,  la  lettre  que  j'ai  citée  ci-dessus; 

"  ^^^r^t             vieillesse,  pluscom-  g'exprime  ainsf,  À  parlant  à   M.  dé 

..  blée  d'honneur  que  d  années,  vous  Lorme  le  père  -Je  uous  rends.Z.Z 

»  a  envie  :  vous  retirant  content ,  et  ^/>,««*^  ^..  *   •  *  /^     * 

•  j    *     *  jïL  compte  au  sujet  de  cet  œuure  que  uous 

j>  comme  assouvi  de  tant  d  honneurs,  ^„^f,  „„:„.^  J  „   ^        r    ^  ,."          ,* 

j       *     .            •                       .           '  ^^^cz  anime  par  $H)s  exhortations ,  s  d 

»  dons  votre  maison,   en  votre  pa-  ,.^.,^  *^i„i*    i^  v     ^-^         >  >f     *      * 

.  .          %      1               '          lïL        *  vous  pLait  de  l  avoir  aereable  ^  eJ.  a 

)»  tne ,  ou   chacun  a  vu  Thonneur  mnncîi»».  oo*,^   ^/-     /»       t^*^*^  >  «*  « 

'     .       *  .               .         .  T  monsieur  votre   pis,  run  des  nlus 

»  que  notre  tres-auguste  roi  Louis-  /i,^.^„  ^*  t^^     '^^    ' -^      »          •'^i 


»  que  notre  tres-auguste  roi  Louis-  /ir»w»c  -f  A-x,„^^»«w#.  j  ^^ 

*T  P.'»-*  1.  Jf^in^s  et  beaux  esprits  de  son  ase 

»  LE-JusTE  vous  a  fait,   retournant  p*  dp  r^   «/^/./^  ^^\,^f^  ^^/    ■  "^ 
...          1    T             i                    .et  «e  ce   Siècle  en  notre  profession . 

»  victorieux  de  Languedoc,  au  mois  ^«*„^-  ;/  ^^  r^-^  ^ /;    •'  ' 

»  de  décembre   i6il     et  la  reine  sa  i  ^-^f^  reconnaître  en  toute 

»  ae  aecemnre   loaa  ,  et  la  reine  sa  la  cour  ,  et  dans  la  populeuse  ville 

>,  mère,  vouloir  Wer  chez  vous  au  ^e    Pans.  Bachot  ëcrivait   cela   en 

„  commencement  Je  1  année   lôt^S  ,  ,626.  Il  a  mis  â  la  tête  de  son  ouvra- 

>,  pour  indice  de  leur  bienveillance.»  ge  „„«  lettre  que  de  Lorme  le  (ils  , 

r  B)    J  eusse  pu  faire  cet  aiHicle  «on   allid,  conseiller  du  roi,   et  son 

beaucoup  plus   long  ,    si  M.  Patin  médecin  ordinaire  ,   lui  avait  ëcri- 

aidait  publie  le  livre  qu  U  avait  des^  t^  en  lui  envoyant  un  sonnet  de  sa 

fi)  Voyes,  tom.VlII.pag.  Jon,  touchant        (,)   Patin,   lettre  CCCLXIII,  pag.    85  dm 
cf  livre ,  ta^n  de  ta  remarque  (E)  de  l'article    JII^.  tome. 
JouBBRT.  (3)  Là  mime  ,  pag.  87. 


LORME.  36i 

façon    (  4  ).    Notez    qu'il    engagea  pigramme  d'Etienne  Pasquier  ,  que 

M.  Gaulmyrt ,  son  cousin  ,  à  faire  l'on   a  vue  ci-dessus  (8).  Cette  lettre 

des  vers   latins  à  la  louange  de  ce  est  datée  de  Paris,  le  ij  de  janvier 

traité  de  Bachot.  Ils  sont  au-devant  1670.  Elle  prouve  que  M.  de  Lorine 

du  livre.  demeurait  alors  dans  cette  ville  ,  et 

(D)  chargé  d'années  ,  il  se  qu'il  avait  été  marie  deux  fois. 

sentait  encore  assez  de  uigueur  pour  (E)...  Sa  femme  gagna  une  phthisie 

i^ouloir  se  remarier,  ]  Citons  sur  cela  auprès  de  ce  bon  uieillard  ,  et  n  en 
un 
ces. 

«  Quand  vous  avez  dit  à  monsieur  de  sunamite  (9) ,  'elle  eut  bien  sujet  de 

»  Lorme  que  monsieur  Blondel  vou-  s'alfliger  en  voyant  les  mauvais  effets 


âge , 

»  Dieu  soit  loué  qu'il  saute  encore  :  homme  décrépit  de  coucher  avec  un 

»  mais  l'antimoine  en   a    bien  fait  enfant  bien  gras  et  bien  pptelé  ,  mais 

»  tomber  qui  ne  relèveront  jamais  ,  qji'il  est  dangereux  à  celui-ci  d  avoir 

»  etnesauterontplus.Dieu  le  veuille  un  tel  voisinage.   Néanmoins  on  voit 

»  bien  conserver  et  ramener  de  Bour-  arriver  assez  rarement  ce  qui  arriva 
»  bon  en 
»  pense  à 
»  une  belle 
u  dra  choisi 

»  mourir  d'u«w  .^«..~  ^j,^^ *                                 -i^      v  1       •  'ii 

»  trer  avec  honneur  en  la  sainte  sy-  ne  payait  pas  son  tribut  a  la  vieillesse 
>»  nagogae  (5).  »  Dans  une  lettre  du  par  l'affaiblissement  de  sa  mémoire 
30  d'octobre  de  la  même  année  il  dit  (10)  et  de  sa  science  ,  il  le  payait  par 
ccci{^):  J'apprends  que  monsieur  de  une  autre  chose ,  c'est-a-dire  par  la 
lorme  est  paru  de  Lyon ,  et  qu'il  s'en  folie  de  vouloir  se  remarier.  Tant  il 
retourne  a  Bourbon  et  a  Moulins  ;  est  vrai  que  la  vieillesse  est  un  péage 
ok  il  a  dessein  de  se  remarier.  Il  fait  qui  n'admet  point  d'exemptions  pu- 
bien ,  si  c'est  pour  le  salut  de  son  res  et  simples  !  Il  y  aurait  bien  des 
dme;  car  pour  son  corps  je  crois  qu'il  raisons  à  rapporter  de  part  et  d  autre 
n'a  plus  guère  besoin  de  ce  meuble  sur  la  question  si  les  mariages  tels 
àe  ménage.  Ce  dessein  n'était  ni  exé-  que  celui  de  M.  de  Lorme  sont  plus 
cuté  ni  abandonné   quand  le  même  mal  assortis  que  ceux  qui  ressem- 
Palin  écrivit  la  lettre  où  se  trouvent  hlent  à  celui  de  Publicius  et  de  Sep- 
ces  paroles  :   «  Je  vis  dernièrement  ticie  ,    deux  personnes   fort   âgées. 
«  monsieur  de  Lorme  qui  était  un  peu  Valère  Maxime  nous  apprend  au  Au- 
»  indisposé ,  mais  avec  la  même  vi-  guste  cassa  le  testament  de  Sépticie  , 
»  gueur  d'esprit  qu'en  parfaite  santé,  par  lequel  elle  avait  laissé  tout  son 
»  Tout  âgé  qu  il  est ,  on  dit  qu'il  hien  à  son   mari   au   préjudice  des 
»»  veut  se   remarier  ,    et  quelqu'un  enfans  qu'elle  avait  d'un   autre  lit. 
»  pousse  à  lui  mettre  cette  folie  dans  Cet  auteur  élève  jusques  aux  nues  la 
»'  la  tête ,  pour  l'amener  au  trium-  justice  de  cet  arrêt.  Si  ipsa  œquitas 
»  virât,  qui  sera  un  dangereux  joug  "^c  de  re  cognosceret  ,  possetnejus- 
»  pour  lui ,  et  peut-être  faUl.  le  sou-  '*"*  «"«  grauiîis  pronuntiare  ?^pe»^ 
»  haite  que  ce  soit  pour  le  salut  de  «"   q^^   genuisti   ;    nubis   effœta  , 
w  son  âme,  et  pour  la  chaleur  de  ses  testamenti  ordinem   piolento   animo 
^  pieds  (7^  »  Il  rapporte  ensuite  l'é-  confundis  :  neque  erubescis  ei  totujn 
#/x /«•                           ..          >     A*  patrimoniumaddicere,cujus  pollincto 

\^)  o  est  un  sonnei  aerostiche  ;  on  le  voWaw  ■*                                                 '      j       mt 

at^ani  du  livre  du  sieur  Bacliot ,  avec  un  autre  -«%  »                   x*t\    j      i»     *•  *     i»«           *  _ 

»«»nelrfei|f.deLorm«/*pire.  (S)  Eemarque  (N)  de    VarUcU  Be»  ,   tom. 

(J)  P.tio,  leure  CCCCVII,  pag.    107   du  ///.  W- 4o6. 

''''.  tome.                                  y  r  o  ^^^    Voye% ,   iom.   Vit,  paff.    3% ,  VarUcle 

<6)  Le  même,  letlre  CCCCXXI,  pag.  aSi.  GwiLLmkTK  »  remarque  (A),  à  /'alinéa. 

v7j  •£«  même  ,  leUre  DVI ,  pag.  490i  *      (><>)  Vojet  la  remarque  suivante. 


302 


LORRAINE. 


jam  corpori  marcidam  seneduteni 
tuant  subsirauisti  (  1 1  ).  On  devrait 
peut- être,  parmi  les  chrétiens,  casser 
plus  souvent  c^ue  l'on  ne  fait  les  con- 
tracts  de  mariage  qui  joignent  en- 
semble  ou  deux  extrémités  de  même 
nom  ,  ou  deux  extrémités  opposées  , 
deux  vieillesses ,  ou  Page  caduc  et  la 
fleur  de  Tàge. 

(F)  .  .  .  Im  coiweraation  de  ce  M, 
de  Lorme  était  admirableJ]  Deux  pas- 
sages de   Gui  Patin  feront  ici  tout 
mon  commentaire.  «  Je  vis  hier  (ia) 
»  M.  de  Lorme,  par  visite  chez  lui  ;  il 
»  me  fit  grand  accueil,  nous  causâmes 
9  ensemble  une  bonne  heure ,  nous  ne 
»  fûmes  muets  ni  Tun  ni  Fautre  ;  il  est 
3»  admirable  en  son  entretien ,  aussi' 
»  bien  qu'en  toute  autre  chose  ^  il  a 
»  une  mémoire  admirable  pour  son 
»  âge  de  quatre-vingt-cinq  ans; 
»  je  pense  qu'il  mourra  en  sa  vieille 
»  peau  ,  avec  son  antimoine  dans  le 
»  coeur  et  dans  la  tête  ;  et  néanmoins, 
»  ce  qui  me  console  ,  c'est  que  j'es- 
»  père^  qu'il  n'en  prendra  jamais  , 
»  aussi  n'en  a-t-il  pas  besoin  (i3).  » 
Quelques  semaines  après  on  lui  rendit 
une  autre  visite.  Je  vis  hier  M.  de 
Lorme ,  qui  a  encore  l'esprit    bien 
uert  et  une  mémoire  prodigieuse  •  ces 
deux  facultés  sont  en  lui  fort  pigou- 
reuses  ,  et  ne  sentent  rien  du  uieil" 
lard  ;  mais  pour  le  reste  je  n'en  ré- 
ponds point  j  maximus  est  aretalogus  : 
f  apprends  qu'il  n'a  pas  'bonne  main 
pour  la  pratique ,  nonobstant  sa  pré- 
tendue et  assez  mystique  polypnar' 
macie;  il  est  d^une  puissante  cower^ 
sation  ,   il  sait  beaucoup  de  bonnes 
choses,  et  les  débite  men^illeusement 
bien  ,  M  qui  plus  est ,  il  est  fort  rete- 
nu y  ^aand  il  est  question  déjuger  du 
mérite  de  plusieurs  sauans  ,   qui  ont 
yécu  en  France  depuis  tantôt  cent 
ans  y  il  y  emploie  heureusement  son 
jugement  et  sa  charité,  nemini  facit 
injuriam  ,   nuUi  quîdquam  detrahit 
débitas  laudis  :  h  tout  prendre ,  c'est 
UM  grand  homme ,  qui  pour  ses  per- 
fections a  de  grandes  obligations  a 
Dieu  et  a  la  nature  ,je  poudrais  seu- 
lement qu'il  fut  moins  hâbleur,  quand 
U  est  question  de  louer  quelqu'un  qui 
le  mérite  moins  ;   mais  il  me  semble 

(M)Valer.  Mavimu»,  lib.  VU,   cap.  Vil  , 
nwn.  4  %  pftg'  m.  64^. 

(la)  Ôrsta  dir^  ^  U^th  nm'emhrr  i^Gq- 
(<9)  Patio,  leilre  DI ,  pag.  4^g. 


qu'il  fait  cela  tout  exprès  ,  pour  ne 
point  passer  pour  glorieux  et  médi- 
sant ;  et  a  quelque  chose  cette  retenue 
est  fort  bonne  (i4)*  Do  premier  de 
ces  deux  passages  l'on  peut  inférer 
qu'il  était  né  Tan  i584. 

(G)  //  mourut  l'an  i^80  Ma  preuve 
sera  tirée  de  ce  passage  du  Mercure 
Galant  :  «  Nous  avons  perdu  un  mé- 
»  decin  aussi  ancien  que  fameux: 
»  c'est  M.  de  Lorme ,  qui  a  toujours 
»  fait  ce  oui  a  passé  en  proverbe  à 
»  l'égard  aes  médecins  ,  à  qui  on  ne 
»  manque  jamais  de  dire  qu'ils  aient 
»  â  se  guénr  eux-mêmes.  Il  avait  mis 
»  en  vogue  une  tisane  appelée  bouil- 
»  Ion-rouge  ,  dont  mille  gens  se  sont 
»  bien  trouvés.  Les  grandes  sommes 
»  qu'il  a  employées  pour  faire  des 
M  expériences  ,  sont  des  marqoes  du 
»  plaisir  qu'il  se  faisait  de  n'tgnorer 
»  rien  dans  son  art.  Il  est  mort  à 
»  l'hôtel  de  M.  le  maréchal  Je  Créqui 
»  où  il  demeurait ,  après  avoir  vécu 
»  plus  de  cent  ans.  Il  avait  encore 
»  l'esprit  vif ,  et  j'ai  vu  des  vers  de 
»  lui  fort  bien  tournés  ,  qu'on  m'a 
»  assuré  qu'il  avait  faits  depuis  quin- 
»  ze  jours  (i5).  »  Je  ne  pense  pas 
qu'il  ait  vécu  plus  de  cent  ans  ,  et 
j  aimerais  mieux  m'en  tenir  au  calcul 
de  M.  Patin  ,  selon  lequel  il  serait 
mort  à  l'âge  de  quatre-vingt-quatorze 
ans. 

(x4)  ^  iK^fn«,1eUre  DIII,^^.  4^6  :  elUesl 
datée  du  xi  de  décembre  1669. 

(i5)  Mercure  Gklent,  du  moi»  de  juillet 
1678,  pag.  i4>  I  143  1  édition  de  Hollande. 

LORRAINE  (Charles  de),  car- 
dinal et  archevêque  de  Reims  * , 
fils  de  Claude  ,  premier  duc  de 
Guise ,  naquit  au  mois  de  février 
i525  [a).  C'était  un  homme  qui 
avait  de  trës-grandes  qualités; 

*  Joly  trouve  que  cet  article  montre  à  de- 
couvert  la  partialité  de  Bayle ,  et  il  ne  fait 
que  deax  observations ,  renvoyant  à  Tarticle 
que  Gh.  de  Lorraine  a  dans  les  Éloges  de 
quelques  auteurs  français  y  Dijon,  1^4^  t 
ia-8''.  ,  qui  a  pour  auteurs  Joly  lui-inéine, 
Mitjbiult  et  autres. 

(cq  Â  commencer  Vannée  au  mois  Je  jan- 
vier Murëri ,  qiii  le  fait  natlre  Van  iSiy,  se 
trompe.  Son  e'pitaphe  porte  tju*il  mourut 
Vil  Kal  .Tan.  1^74 .  et  ffu'il  vécut  annos  4p« 
mcnscs  lo,  dios  8,  lieras  4-  ^"J'fs  le  Womcii- 
clutor  Cardïjiahum  ,  pag.  iî\Vt 


LORRAINE.  363 

maïs  il  en  abusa,  au  grand  préju-  vigueur  que  la  cour   de  Rome 

dice  de  la  France  (A) ,  pour  satis-  avait  redoutée  (d)  (E).  Il  trouva 

Caire  son  avidité  insatiable  d'ac-  plus  à  propos ,  pour  les  intérêts 

quérir  des  biens  et  des  dignités,  de  sa  maison ,  de  s'humaniser 

11  recueillit  une  succession  très-  avec  le   pape.   Son  crédit ,  qui 

amplede bénéfices,  l'an  i55o,  par  avait  souffert  un  peu  de  dimînu- 

la  mort  du  cardinal  Jean  de  Lor-  tiofi  par  la  mort  du  duc  de  Gui- 

raine ,  son  oncle  (B)*,  dont  il  ne  se  ,  son  frère ,  se  releva  quelque 

paya  point  les  dettes  (C) ,  quoi-  temps  après  (F).  On  l'a  regardé 

qu'il  l'eût  promis  aux  créanciers,  cotnme  le  principal  auteur  de  la 

En  ménsLe  temps  il  s'insinua  par  guerre  d'Italie  ,  oii  ce  duc  de 

de  basses  complaisances  dans  les  Guise  pensa  perdre  toute  sa  ré^ 

bonnes  grâces  de  la  duchesse  de  putation.  On  citera  sur  ce  sujet 

Yalentinois  (b),  et  s'acquit  une  un  passage  de  Brantôme  qui  mé- 

autorité  extrême ,  faisant  élever  rite  d'être  lu  (G).  On  en  citera 

aux  pins  belles  charges  du  royau-  un  autre  qui  témoigne  la  vanité 

me  les  personnes  qui  lui  étaient  de  ce  cardinal ,   c'est-à-dire ,  la 

dévouées.  Il  n'attendait  pas  ton*  fierté  avec  laquelle  il  parla  à  la 

jours  que  ces  charges  fussent  va-  duchesse  de  Savoie ,  en  la  baisant 

cantes  ;  il  savait  fort  bien  les  ôter  par  force  (H).  Remarquez  bien 

à  ceux  qui   les  occupaient.  Le  que  c'était  un  baiser  de  cérémo- 

premier  président  du  parlement  nie.  Il  aimait  assez  les  autres  bai- 

de  Paris  en  fit  une  triste  épreu-  sers  (I) ,  comme  Brantôme  nous 

y^  (c).  Ce  cardinal ,  qui  avait  eu  l'apprendra.  J'ai  parlé  ailleurs  (c) 

sous  le  règne  de  Henri  II  un  cré-  de   sa  haine  contre  la  religion 

dit  presque  sans  .bornes,  se  vit  protestante,  et  des  écrits  satiri- 

enc'ore  beaucoup   plus  puissant  ques  à  quoi  il  fut  exposé  pour 

«ous  le  règne  de  François  II  ;  car  cette  raison.  J'aurais  pu  marquer 

lui  et  le  duc  de  Guise  son  frère ,  qu'il  fut  comparé  à  Senèque  dans 

gouvernaient  tout  le  royaume  à  l'une  de  ces  satires  (K).  On  se 

leur    fantaisie  ,    sous    prétexte  moqua  un  peu  de  lui  lorsqu'il 

qu'ils  étaient  oncles  de  la  jeune  reçut  dans  Paris  un  affront  san- 

reine  Marie     Stuart.    Il  parut  glant  du  maréchal  de  Montmo- 

heaucoup  dans   le   colloque   de  renci  (L).  Il  mourut  le  26  de  dé- 

Poissv  par  son  éloquence  et  par  cembre  1 574*    Vous    trouverez 

son  érudition  ;  et  il  est  fort  vrai-  des   choses    curieuses  sur  cette 

semblable  qu'il  ne  consentit  à  la  mort  dans  le  Journal  de  Henri 
tenue  de  cette  assemblée,  qu'afin' m  (y*).  La  reine  d'Ecosse,   sa 

d'avoir  lieu  de  faire  paraître  qu'il  nièce  ,  fut  assez  fine  pour  éluder 

parlait  bien ,   et  qu'il   avait  de  le  dessein  qu'il  eut  de  lui  retenir 

1  esprit  (D).  Il  parut  aussi  beau-  ses  pierreries  (M).  J'ai  oublié  de 

coup  dans  le  concile  de  Trente;  marquer  qu'il  fut  le  principal 

mais  il  n'y  soutint  pas  les  libertés  , .  ., 

de  r^fvli'cA ^11*  *       *     1  (a)  rojrezFn-Paolo^  traduit  par  Xmelot, 

ae  1  église  gallicane  avec  toute  la     z^;.  yjif^  pag.  794,  ella  marge  de  la  pufre 

W)  ^ojret  la  rertiarque  (C).  (e)  Dans  les  remarques  de  rariicle  Guise 

^^  f^-^**  /*a/tic/«  LizET,  dans  ce  volume,     (François) ,  tom.  VTI,  pnfr.  3()8  «'t  suiv. 
P«^  189,  remarque  (A).  (/)  Journal  de  Henri  III  ,  ri  l'ann.  i57 1. 


LORRAINE. 


f\^\r.^4^   ^         1        ^'j-  /•  ^*'  SI  célèbre  dans  l'histoire ,  et  gui 

On   conte   que    la   prédiction  at^ait  l'esprit  extrêmement  uif  et  pé- 

dun  astrologue   lui   fit  souvent  nétrant,  le  naturel  ardent,  impétueux 

peur ,    et   contribua  beaucoup  à  ^^  |'*o/c«« ,  une  rare  éloquence  natU' 

la  peine  qu'il  se  donna  de  fire  wl '«v-T-fV'?  ^J  ^'''''"^ 

AAC^   j       1  -.   j.  ,  7"  ^'*  **  ***  **"'  attendre  des  person- 

détendre  le  port  d  armes  sous  le  ms  de  sa  quaUté,  et  que  son  éloquen- 


apprendra  que    'insu  te  qu'il  re-  '^^^«*/^'y*«<''o."*'«*  ^'«'w^^,^'»^ 

^i,#  A.,  .     *  ^ T j  "wuttç  4u  11  re  le  cabtnet,a  imaginer  et  h  uouloiren- 

çut  en  sortant  de  la  maison  d'une  treprendre  de  grandes  choses  et  de 

courtisane   (0)   l'obligea  à  faire  ^^^^s  desseins  ;   mais  aussi  le  plus 

aller  toute  la  cour  k  Saint-Ger-  ^^^^l^^^^^P^^^foib^e^quandils'agis' 

^a.n    .nalgré  l'ancienne  coutu-  T^i^  T^ÈJÎT::!^^  ^T^ 

me.  JN  oublions  pas  qu'il  prêcha  peut  nier  qu'a  n'ait  eu  toute  sa  uie 

en  diverses  occasions  ;  mais  ,  bon  "'**  passion  démesurée  pour  Cagran- 

Dieu  !  que  ce  fut  d'une  manière  ^'i'^'^^^J^  ^^jnaison  (a).  Ces  pa- 

Ki*on  ÀX^l^^À^  A^  1»         •*  '           '  ^^^^^  "®  ^'*-    Maimbourff,  précédent 

bien  elo  gnëe  de    esprit  evange-  l'endroit  où  il  raconte  que   ce  car- 

lique .  11  prenait  les  choses  sur  le  dinal  forma  dans  le  concile  de  Trente 
ton  de  l'Alcoran  ,  et  comme  un  ^®  premier  plan  de  la  ligue, 
vrai  successseur  de  Mahomet    et  ^^\  ^^  '^«^"«^''^  une  succession  très- 
non  pas  comme  un  successeur  des  ITÙrlTdJ'"''"'^^"  '/^i'*i  '  ^^°  :,^''7 

^^4/  .,  '  v^«»cui  uc»  la  mort  de..,  son  oncle.  ]  Le  cardmal 
apôtres  :  il  ne  prêchait  que  la  Jean  de  Lorraine  at^aU  cherché  son: 
guerre  et  que  l'efiTusion  de  sang  établissement  en  France  ,  a  l'imita- 
it) ;  mais  en  témoignant  ce  zële  îî^"  î^'t.  ^"^  ^  ^""^  sonfi^re ,  et 

barbare  contre  les  protestans  de  l^X'^yi' ''^ '''*"' "^^  ^''"?'^  T 

f           •     -1  r  •     •     r'^T'^ ''«■"»  "<^  cres  6t  des  plus   anciennes    lois  de 

trance ,  il  faisait  pension  a  des  l'église.  Il  était  en  même  temps  ar- 

protestans  d'Allemagne  (Q).  Au-  chei^éque  de  Lyon  ,   de  Reims  et  de 

tre  scène  de  comédie.  ^''^'"*?^,i.  éuéque  de  Metz  ,  de 

I oui,  de  Kerdun,  de  Térouane,  de 

( K\  Ji  ^..r,'*  ^   *-Â            j            T  -^"Ço/i,   d'Alhy  et  de  Valence;   et 

(A)  //  aidait  de  très-grandes  quali-  abbé  de  Gorze  ,  de  Fécamp  ,  de  Clw 

^U  d^''^    /  ^'ir  ''*"'''-,  T  '  ^-'^'''^  ""y  ^'  ^  Marmoutier  (3).  ^on  neveu 

Ciirt      M  T^M^^""'"  T  «<^  recueillit  point  toute  cette  succès- 

r.^^^?    W^  •^   \  ^"'^'''f  •  r  ^  "«"  '  «"^^  seulement  une  très-bonne 

cardinal  ëtait  un  homme  tout  de  partie  (4).  L'ëyéchë de  Metz  fut  donné 

Si'    ^""^""T  ^^r-^"^  '  ^\  "1™"/°*  »  ^«^«^«^  ^e  Lënoncourt ,  qui  contri- 

»  sans  cesse  des  intrigues  et  des  fac  bua  beaucoup  à  faire  tomber   cette 

\  ..?"•  P*^"'^,«Sr*^^*'-.  «*   ™^"«°i  ville  sous  le  pouvoir  de  la  France, 

»  aussi  capable  de  les  inventer  avec  peu  de  temps  après  (5). 

»  viTUcite  ,   comme  son  aînë  de  les  t««««j-«  i  t        j    t 

«  exécuter  avec  prudence  :  extrême-  Ah^tflJ'i^  ^^*°  ^^  ^«.^«"^  *^«l^ 

»  ment  âpre  à  amasser  du  bien,  haut  ^^'^''"''^  '^"  °^  "^  ^°"**^*^  P^»*^'  ^'^- 

»  en  paroles*et  vindicatif,  néanmoins  .  .--, 

»  couvert,  craintif  et  dissimulé,  hor-  JOM«erai,  Histoire  de  France,  <««i.  ///, 

»  mispourleressentimentdesiniuresi  ''7»)  M«imboi.rg,  Hi.toîre  de  U  Ligue ,  Z.V.  /. 

»  au  reste  ,  qui  par  l'aide  des  belles  j>ag.  «  .  iàiiÀon  de  HoUande, 

»   lettres  qu'il  avait  acquises  ,  et  par  f3)V«riUa«,   Histoire  de  François  I»'.,  \i», 

a  les  charmes  de  l'éloquence  qui  lui  ^^^  '  '"'•**  '^^'  ^  ''*""*  '^^• 

«  éUit  naturelle  ,  avait  cet  avautage  J)  ^^g'/;-^;;--^-  «-««^ ^^Z'- 

«  de  se  faire  écouter  de  tout  le  mon-  (5;  Thu.». ,  Ub.  Vl ,  p.  ,m  ,  ad  ann.  .55o . 


LORRAINE.  365 

férer  jusqu'après  sa  mort  à  jouir  de  la  controverse  (9).   M.  Maimbourg 

sa  dépouille.  Lisez  ce  qui  suit.  «  0  so\x\ieiit({\ie  c'est  une  de  ces  malignes 

»  vilaine  et  détestable  ingratitude  ,  conjectures  qu'on  a  faites  assez  sou- 

i)  n'ayant  patience  que  le  feu  cardi-  f^ent ,  au  désavantage  de  ce  grand 

w  nal  de  Lorraine  son  oncle  ,  par  la  prélat ,   qu'on  a  voulu  en  cette  occa- 


quant  ,        ,  _      _  . 

M  naturel  que  ses  nepveus ,  l'enrichist   doute  empéchél^  tenue  de  ce  colloque 
»  de  sa  despouille  par  son  decez  ,  il    (10).  Je  le  crois  aussi  :  car  sous  le 


»  esloingnée  de  violence  :  et  trouva  changenient  c[ui  fût  arrive  à  son 
M  façon  de  luy  faire  envie  de  s'esloi-  crédit ,  il  avait  encore  assez  de  pou  - 
»  gner  de  la  cour ,  luy  aposta  des  voir  pour  rompre  la  confe'rence ,  si 
»  serviteurs  tels  qu'il  luy  pleut ,  le  elle  lui  eût  déplu  *.  N'avait  il  pas  e'te' 
»  destitua  de  ceux  qui  estoyent  les  cause  ,  par  la  remontrance  qu'il  fit  a 
»  pli    '  '  "  " 

»  que 

»  qu'il  ^  ^    .  „  ,       . 

»  mist  tout  en  chemise  ,  tellement    aux  huguenots  ,^  et  qu'elles  allèrent 

»  qu'enfin  une  mort  bien  soudaine   tenir  leur  lit  de  justice  au  parlement 

»  l'emporta  au  retour  de  l'élection   de  Paris  ,  pour  prendre  de  nouveaux  - 

»  du  pape  JuUes  III  (7).  »  Ceci  est   expédiens?  N'avait-il  cas  été'  cause 

tiré  d^ine  Remontrance  adressée  aux    que  les  résolutions,  qui  furent  prises 

princes  du  sang,  et  insérée  par  Louis    dans  cette   assemblée  ,  produisirent 

de  Reynier,  sieur  delà  Planche,  dans   l'édit  de  juillet,  si  terrible  et  si  acca- 

son  Histoire  de  François  II.  blant  pour  ceux  de  la  religion  ?  N'a- 

(C)  .  .  .  dont  il  ne  paya  point  les   vait-ii  point^  par-là  triomphé  de  la 

dette*.]  11  faut  entendre  M.de  Thou. 

At  Carolus  Guisianus  ,  qui  demiim 

Lotaringus  dici  cœpit ,  ciim ,  patruo 

TiiortuOyOpulentissimorum  sacerdotio-  tout  cela ,  il  ne  doit  pas  être  malaisé , 
rum  possessionem  adeptus  esset ,  ne-  ce  me  semble ,  d'empêcher  le  collo- 
quaquam  grande  œs  alienum  ex solvit  que  de  Poissi.  Il  est  donc  probable 
sicuti  receperat ,  quo  ille  mersus  pie-  que  le  ^  cardinal  de  Lorraine  ,  ravi 
rosque  creditores  secum  una  mersit.  d'une  si  belle  occasion  de  faire  bril- 
Is  in  arctiorem  Pictaviensis  familia-  le»  son  savoir  et  son  éloquence ,  con- 
riiatem  ,  quœ  totum  régis  animum  tribua  puissamment  à  la  tenue  de  ce 
occupaueraty  turpibus  ohsequiis  cum  colloque.  Outre  qu'il  était  assuré  que 
se  insinuauisset  ,  auctor  illi  fuit  quo  la  doctrine  des  calvinistes  y  serait 
i^gni  nesotiorum  administrationem  condamnée  par  les  évêques  ;  ce  qui 
penks  se  haberet,  ut ,  efc.  (8).  fournirait  de  nouvelles   armes  aux 

(D)  //  ne  consentit  a  la  tenue  du   catholiques  zélés  et  persécuteurs, 
colloque  de  Poissi  qu'afin  de  faire       Ceux  qui  connaissent  la  vanité  de 
paraître  qu'il  parlait  bien  ,  et  qu'il  ce  cardinal  ,   par  les  marques  qu'il 
avait  de  l'esprit."]  M.  Varillas  avoue      ,  v  v   n      «• .  •    j   r-u   1    iv 
que  ce  cardinal  la  souhaita  ,  par  la  J^^bs         '       °"'  '         *"  ^^  '  '"'"•  '  ' 

trop  bonne  opinion  qu'il  avait  de  son        (10)  Maimbourg  ,    Histoire  au  Calvinisme , 

éloquence  ,  et  par  le  désir  de  dispw   pag.  ai  a. 

ter  contre  des  personnes  qui  avaient      *  J°'7  pen««  qn*il  y  •  contradiction  entre  cette 

finploré  tout  leur  temps  i  l'étude  de    ^^«"J*'''»»  à^    B-y'«    •»  i'.Mentimeot  qu'il   a 
r    j^  vuMM^  «*i»f   i^timy^  u.  »  ^lu,   %,  %*%^    donné  quelques  lignes  plus  haut  à  1  opinion  de 

Maimbourg. 

(6)  Cmi-à-AV»  ,  U  cardinal   Charles  de       („)  VariUaa  ,  Histoire  de  Charles  IX  ,  tom. 
J^rraine.  j^  ^g,  5^. 

L^^kf^  ^^•°****»  HUtoire  de  Fraafois  II,  pag.  (ta)  //  ne  faut  pas  confondre  cet  édit  du  aS 

«\  /*"*'*"*  '56i ,  avec  celui  qui  fut  donné  le  mois 

(8)  Thoan.  ,  2i6.  Vl^ad  ann.   i55o,  pag.  de  janvier  i/îGa  ,  pour  supprimer   Védk   de 

"■>•  juilUl. 


366 


LORRAINE. 


eD  donna  dans  le' concile  de  Ti*eDte , 
blâmeront  sans  doute  M.  Maimbourg. 
On  Youlut  imiter  à  la  clôture  de  ce 
concile  Tusage  des  acclamations  et 
des  prières ,  qui  s^ëtait  pratique  dans  / 
Téglise  orientale:  et  ce  fut  (i3)  le 
cardinal  de  Lorraine  qui  prit  non- 
seulement  le  soi»  de  composer  ces 
acclamations ,  mais  encore  la  peine 
de  les  entonner  ;  ce  qui  le  fit  blâmer 
universellement  de  vanité  (i4)  »  cette 
fonction  qui  edt  été  bonne  pour  un 
diacre'i  et  qui  autrefois  était  toujours 
faite  par  les  diacres  ),  paraissant  peu 
décente  pour  un  cardinal  prince. 
Ayant  été  capable  de  donner  dans 
une  si  pufiriïe  ostentation  ,  il  est 
tout-à-fait  apparent  qu'il  souhaita 
dVntrer  en  lice  arec  les  ministres , 
en  présence  de  toute  la  cour  ,  afin  de 
faire  paraître  son  esprit  et  son  élo- 
quence. 11  sMtait  si  fort  attaché  an 
gouvernement  de  Tétat  y  et  aux  in- 
trigues de  la  politique  »  quHl  avait 
lieu  de  craindre  qu^on  ne  le  crût  un 
méchant  théologien.  A  la  vérité ,  il 
pouvait  croire  qu'on  Pexcuserait  d'a- 
voir oublié  les  idées  qu'il  avait  ap- 
prises dans  les  écoles  ;  mais  plus  il 
était  apparent  que  sa  profonde  habi- 
leté dans  les  affaires  politiques  ferait 
croire  qu'il  n'était  pas  fort  versé  dans 
les  matières  de  controverse ,  plus  se 
persuadait-il  qu'il  acquerrait  de  la 

Sloire  en  faisant  voir  qu'il  les  enten- 
dit à  fond ,  et  qu'il  en  pouvait  dis- 
courir éloquemment  et  savamment. 
Voilà  l'écueil  où  sa  vanité  échoua  : 
et  l'on  peut  dire  qu'une  vanités  le 
guérit  d^ne  autre  ;  car  s'il  n'eût  pas 
eu  l'ambition  de  faire  dire  qu'il  ex- 
cellait jusque  dans  les  choses  les 
plus  éloignées  de  ses  continuelles 
occupations ,  il  eût  trop  méprisé  le 
rang  et  la  naissance  des  ministres , 
pour  vouloir  entrer  dans  une  dbpute 
réglée  avec  eux.  Je  voudrais  que 
Montaigne  eût  parlé  de  lui  dans  le 

{ii\  foyet  Fra-Paolo,  traduit  par  Amdot, 
iiv.  yilt,  pag.  789.  Voyn  autti  Mizerai , 
Abrigi  chrooolog.,  tom.  F^  pag.  83. 

(i4;  Dan*  Ut  m(mê  Hutoire  de  Fn>P«oto , 
pag.  794  %  parmi  le*  ehoat»  dont  C0  cardinal 
fui  blaînîf  en  France ,  vott*  trowe%  qu'on  lui  di- 
*aii  qD*il  poorait  bie«  m  patMr  ia  compoier  les 
aedamationi ,  encore  plut  de  lei  entonoer.  Et 
e^eit  aÎMÎ ,  njout*  Vmtloriên  «  4|ne  «ouveot  le* 
geoa ,  Taina  pour  un  peu  de  ftp*''  V^^^  pcnaent 
ge|ncr ,  penlent  lovl  à  la  foia  eeUe  qa*ils  ont 
acquise. 


chapitre  de  ses  Essais  (  tS  )  où  il  re- 
marque ,  qu'i/  advient  le  plus  souvent 
que  chacun  choisit  plutôt  a  discourir 
du  métier  d'un  autre  que  du  sien , 
estimant  que  c'est  autant  de  nouvelle 
réputation  acquise  ....  Voyez  com" 
bien  César  se  déploie  largement  à 
nous  faire  entendre  ses  inventions  k 
bâtir  ponts  et  engins  ,  et  combien  au. 
prix  d  va  se  serrant ,  où  il  parle  des 
offices  de  sa  vaillance^  et  conduite  de 
sa  milice.  Ses  exploits  le  vérifient  assez 
capitaine  excellent ,  il  se  veut  faire 
connaître  excellent  ingénieur ,  qualité 
aucunement  étrangère.  La  théologie , 
dira-t-on  ,    est  le  métier  d'un 


me 


cardinal  :  je  répondrai  que  cela  souf- 
fre trop  d'exceptions  ;  et  qoe  si  c'est 
un  cardinal  pnnce  ,  ou  premier  mi- 
nistre d'état ,  la  théologie   n'est  pas 
S  lus  de  sa  profession  ,  que  de  celle 
'un  général  d'armée  *. 
(£)  //  ne  soutint  point  au  concile 
de  Trente  les  libertés  de  l'église  gal- 
licane avec  toute  la  vigueur  que  la 
cour  de  Rome  avait  redoutée."]  «  Le 
»  cardinal    de    Lorraine    arriva   à 
»  Trente    accompagné   d'un    grand 
»  nombre  d'évéques  ,  et  y  prit  telle 
»  autorité  ,  que  le  pape   en    ajant 
M  conçu  jalousie ,  l'appàait  entre  ses 
»  familiers  ,  le  petit  pape  d'au  delà 
i>  des  monts.   Il  savait  qu'il   venait 
»  avec  intention  d'agir  de  concert 
»  avec  les  Impériaux  ,  pour   faire 
»  donner  quelque  contentement  aux 
»  luthériens  (  lesquels  il  désirait  dc- 
»  tacher  des  huguenots ,  s'étant  pour 
»  cet  effet  abouché  lui  et  son  frère 
»  avec  le  duc  de  Virtemberg  ,  et  au- 
»  très  princes  de  cette  croyance ,  à 
»  Saveme  )  :  c'est  pourquoi  il  avait 
»  bien  pourvu  à  se  fortifier  contre 
»  lui  par  un  grand  nombre  d^évéques 
M  italiens  ,  que  de  tous  côtés  il  en- 
I»  voya  à  Trente  avant  que  ce  cardi- 
»  nal  y  fût  arrivé.  Quelques  mois 
»  après  sa  venue  ,   on  reçut  deux 
»  grandes  nouvelles  au  concile  :  l'une 
»  de  la  mort  du  roi  de  Navarre; 
»  l'autre  ,  à  quelaues  mois  de  là,  du 
1»  |uiin  de  la  bataille  de  Dreux.  Toutes 
»  deux  firent  croire  au  cardinal  que 
»  son  frère  allait  devenir  mattre  de 
»  la  France  :  et  cette  considération 
»  augmenta  fort  son  pouvoir  dans  le 
»  concile  ;   et  par  (Conséquent  celui 

(liO  Ce*t  le  XFI:  du  J«.  Uvf. 

*  Joly  dit  que  c'en  trop  dirOf  et  il  a  raison 


LOÏIRAINE.  367 

M  des  ambassadeurs  avec  lesquels  il  »  par  de  grandes  et  solemtiisées  pa* 
»  ëtail  bien  uni  du  commencement.  »  rôles  ^  ou  bien  monsieur  le  cardinal 
»  Ils  proposèrent  donc  ,  selon  la  »  son  frère,  qui  en  estoit  allé  prendre 
M  charge  qu'ils  en  avaient,  tnente^    »  langue,  et  sonder  le  sue  jusqu'à 

»  quatre  articles  de  re'formation m  Rome  ,    et  puis-  tout 'légèrement 

i>  Le  cardinal  de  Lorraine  les  eût  sans  »  avoit  pousse  monsieur  son  frère  à 
»  doute  appuyés  fortement^si  la  mort  »  cela.  Il  se  peut  entendre  qUe  mon 
»  du  duc  de  Guise  ne  fût  pas  surve-  »  dit  seigneur  de  Guise  l'entendoit 
»  nue  j  mais  comme  la  bonne  fortune  »  et  de  l'un  et  de  l'autre  ^  car  <;omme 
M  de  ce  frère  lui  avait  fort  élevé  le  »»  j'ajr  ouy.dire,  qu^aiosi  mon  dit  sei- 
»  courage  ,  sa  perte  le  rabaissa  infî-  »  gnenr  repetoit  souvent  telles  paro^ 
M  niment  ;  il  ne  songea  plus  qu'à  »  les  devant  monsieur  le  cardinal,  le- 
»  s'accommoder  avec  le  pape  ^  et  re-  »  ^uel  pensant  que  ce  fust  une  pierre 
»  lâchant  d0  ses  grands  desseins  ,  »  tirée  dans  son  jardin ,  il  en  enra- 
»  obligea  aussi  tous  les  évéques  de  sa  »  geoit ,  et  se  faschoit  fort  sous  bri- 
»  brigue  à  relâcher  :  ainsi  les  légats ,  »  de  (19).  »  Les  deux  fautes  dont 
u  et  autres  gens  dépendans  delà  cour  Brantôme  parle ,  sont  celle  de  Lo.^is , 
»  de  Rome  ,  demeurèrent  les  maitres  foi  de  Hongrie ,  et  celle  de  ^don  Se-* 
»  du  copcile  ,  et  y  firent  passer  bastien ,  roi  de  Portugal.  Louis  mou" 
»  beaucoup  de  choses  selon  leurs  rut  en  une  bataille  quil  donna  contre 
»  intentions  (16).  »  les  Turcs ,  non  tant  pour  raison ,  que. 

(F)  Son  crédit ,  .  ,  ,  se  relet^a  quel-   parla  persuasion  et  opiniastreté d*un 
que  éemps  après,  ]  En  voici  une  mar-    cardinal ,  qui  le  goui^ernoit  fort ,  lur 
que.    JLes   gardes  destinés  pour   la    alléguant  qu' il  ne  se falloit  me sfier  aie 
«i£re£^  du  cardinal  de  Lorraine  eurent    la  puissance  de  Dieu  ,  n^de  sa  juste 
ordre  de  ne  l'accompagner  pas  seule-    cause  ;  que  quand  il  n'auroit  que  par 
ment  jiuque  dans   le  Loui^re  ,   mais    manière  de  dire ,  dix  mille  Hongres  , 
même  de  ne  le  pas  quitter  a  V autel  ,    estant  si  bons  chrestiens,  et  comhat- 
et  de  mêler  ainsi  l'odeur  de  la  poudre    tans  pour  la  querelle  de  Dieu  ,  il  dé- 
fi canon  et  de  la  mècJie  ,  parmi  /'o-  fairoit  cent  mille  Turcs  :  et  le  poussa 
deur  de  F  encens  et  des  autres  par»   et  le  précipita  tellement  a  ce  point  , 
fums  sacrés  (17).  Ce  fut  Charles  IX  ,    qu'il  perdit  la  bataille;  et  se  uoulant 
qui  lui  accorda  cette  faveur ,  comme    retirer  tomba  dans  un  marais  ^  oit  il 
le  remarque  M.  Âuberi  (18)  ,  en  par-    se  suj^oqua.  De  mesme  aiTiua  au  roy 
lant  d'un  privilège  presque  semblable    dernier  de  Portugal ,  Sébastian  ,  lè- 
accordé  au  cardinal  de  Richelieu.  quel  se  perdit  misérablement ,  quand 

(G)  On  citera  un  passage  de  Bran'  estant  par  trop  foible  de  force  ,  il  se 
tome  ,  sur  la  guerre  d'Italie  :  il  mérite  hazarda  à  donner  la  bataille  contre 
d'être  /m.  ]  «  Tant  y  a  que  telles  deux  Us  Mores  qui  estoient  trois  fois  pluà 
M  fautes  sont  arrivées  par  telles  gens,  forts  quelujr;  et  ce,  sur  la  persuasion^ 
M  qui  veulent  manier  les  armes  ,  et  les  presckemens  et  les  opiniastretez 
n  n'en  sçavent  le  métier  :  Et  c'est  (f  aucuns  jésuites  ,  qui  luy  mettaient 
»  pourquoi  ce  grand  di\c  de  Guise  ,  en  aidant  les  puissances  de  Dieu,  qui 
w  après  qu'il  fut  grandement  trompé  de  son  seul  regard  poui^oit  foudroyer 
»  en  son  voyage  d'Italie ,  il  disoit  tout  le  monde  ,  mesmes  quand  il  se 
»  souvent  ,  vaime  bien  l'église  de  banderoit  contre  Iuy  ;  comme  certes 
»  Dieu  ;  mais  je  ne  feray  jamais  en-  c'est  une  maxime  très-ueritable.  Mais 
»  trcprise  de  conquestes  sur  la  paro-  pourtant  il  ne  le  faut  tenter,  ny  abu- 
M  le  et  sur  la  foy  d'un  prestre.  Vou-  serde  sa  grandeur;  car  il  a  des  se- 
»  lant  par  là  taxer  le  pape  CaraiTe ,  crets  que  nous  ne  scauons  pas.  Au-  ^ 
M  dit  Paul  quatrième  ,  qui  ne  lui  cuns  ont  dit  que  les  jésuites  le  faisaient 
M  avoit  tenu  ce  qu'il  avoit  promis   et  disoient  en  bonne  intention^  comme 

il  se  peut  croire;  autres,  qu'ils  auoient 
^»^.^*^"*^**'''*f*!i'^"°****"T*î.î?7*^i*    esté  apostez  et  gagnez  du  roy  d' Es- 

vae.  4ao.  (Test  dans  le  discourt  de  l  église  au     ^  *^  F  '  •      •       "^    » 

X^-.irtc/*.if«nii.  i56a,i563.  r<>r««iwW  pogne ,  pour  faire    ainsi  perdre  ce 

tu  page  6t  du  F*,  tome.  jeune  et  courageux  roy  ,  et  tout  plein 

(17)  AuWi,  Histoire  dn  cardinal  de  Riche-  Je  fgu;    afin   qu'après  il  pust  plus  . 
lîea ,  liV.  //,  jpag,  87  du  I".  tome ,  ediUon  rfe  *'  ./        7       /-  r         r 
BoUande,  iGuS.                                                        (19)  Brantôme,   Damct  Galantes ,  lom,  11^ 

(18)  Là  même,  pag.  88. 


368  -   LORRAINE. 

aisément  empiéter  ce  qu'il  a  empiété  »  chrestienté.  Monsieur  le  cardinal 
depuis  (ao).  JPour  un  lecteur  qui  me  »  aussi  eut  tort  dVser  de  revauchc 
blâmera  d^avoir  allonge  cette  remar-  »  si  dure  :  mais  il  est  bien  fascheux 
que  par  le  récit  de  ces  deux  faits  ,  il  »  à  un  noble  et  eenereux  cœur ,  de 
y  en  aura  plus  de  cent  qui  ro^en  re-  »  Quelque  profession  qu^il  soit ,  d^en- 
mercieront  dans  leur  cœur.  Cest  »  durer  un  affront.  » 
pour  Élire  plaisir  a  de  telles  gens,  aue  {1)  Il  aimait  assez  les  aiUres  boi- 
ve donne  quelquefois  plus  a  étendue  sers.  ]  Ce  que  Ton  va  lire  est  un  mor- 
a  mes  remarques  que  le  texte  ne  le  ceau  de  la  comédie  que  les  gens  du 
demande.  Ils  éprouvent  avec  plaisir  monde  jouent.  Par  les  gens  du  mon- 
qu^en  cbemin  faisant  ils  rencontrent  de,  jVntens  aussi  bien  plusieurs  prin- 
plus de  cbosesquHls  n'en  cherchaient .  ces  de  Féglise  ,  que  les  laïques  les 
(H)  La  fierté  avec  laquelle  il  parla  plus  attachés  à  la  terre.  Laissons  par- 
a  la  duchesse  de  Savoie,  en  la  bai-  1er  Brantôme:  il  nous  apprendra  que 
sant  par  force.'^  11  ^OYtoit  de  son  na-  le  cardinal  de  Lorraine  nVtait  pas 
turef  {^\)  beaucoup  de  respect  aux  moins  libéral  en  matière  de  charité 
dames.  «  Mais  il  Poublia  et  non  sans  qu'en  matière  de  galanterie.  Très- 
»  Buject  à  Tendroit  de  madame  la  libéral ,  dit-il  (  23  ) ,  puis  -je  Tap- 
■^  duchesse  de  Savoye,  donne  Beatrix  peller  ,  puis  qu'il  rCeut  son  pareil  en 
»  de  Portugal.  Luy ,  passant  une  fois  son  temps  :  ses  despenses  ,  ses  dons  , 
y  par  le  Piedmont ,  allant  à  Rome  ses  grçusieusetez  en  ont  fait  Joy ,  et 
5,  pour  le  service  du  roy  son  maistre,  sur  tout  sa  charité  envers  les  pauvres. 
»  visita  le  duc  et  la  duchesse  ;  après  //  portoit  ordinairement  une  grande 
y,  avoir  assez  entretenu  monsieur  le  gibecière  ,  que  son  valet  de  chambre , 
)>  duc ,  il  t'en  alla  trouver  madame  qui  luy  manioit  son  argent  des  me- 
D  la  duchesse  en  sa  chambre  pour  la  nus  plaisirs  ,  nejailloit  d'emplir  tous 
),  saluer  ,  et  s'approchant  d'elle  ,  les  matins  de  trois  ou  quatre  cents 
),  elle ,  qui  estoit  la  même  arrogance  escus  :  et  tant  de  pauvres  qu'il  ren- 
},  du  monde ,  luy  présenta  la  main  coniroit ,  il  mettoit  la  main  a  la  gibe- 
pour  la  baiser  :  monsieur  le  cardi-  ciere  ,  et  ce  qu'il  en  tiroit  sans  consi- 
nal  impatient  de  cet  affront  s'ap-  deration  le  donnait  sans  y  rien  trier. 
proche  pour  la  baiser  à  la  bouche ,  Ce  fut  de  luy  que  dit  un  pauvre  aveu- 
et  elle  de  se  reculer  j  luy  perdant  gle,  ainsi  qu' il  passoit  dans  Rome  et 
patience  ,  et  s'approchant  de  plus  que  Caumosne  luy  fut  demandée  de 
»  près  encore  d'elle ,  la  prend  par  la  luy ,  il  jetta  a  son  accoustumée  une 
yf  teste ,  et  en  dépit  d'elle  la  baisa  grande  poignée  d'or  ,  et  s'escriant 
w  deux  ou  trois  fois ,  et  quoy  qu'elle  tout  haut  :  0  tu  sei  Christo  ,  o  vera- 
»  en  fîst  les  cris  et  exclamations  à  la  mente  il  cardinal  diLorrenna!  c'est- 
»  portugaise  et  espagnole,  si  fallut-il  à-dire,  ou  tues  Christ,  ou  le  cardinal 
yf  qu'elle  passast  par  là.  Comment,  de  Lorraine.  S'il  étoit  aumosnier  et 
))  dit-il ,  est-ce  à  moy  à  qui  il  faut  charitable  en  cela ,  il  estoit  autant 
»  user  de  cette  mine  et  façon  ?  Je  libéral  es  autres  personnes ,  et  prin- 
»  baise  bien  la  reyue  ma  maîtresse  ,  cipalement  a  V endroit  des  dames  les- 


duchesse  crottée  ?  et  si  veux  que  me  il  est  aujourdhuy  ;  et  pour  ce  en 
»  vous  sçachiez  que  j'ay  couché  avec  estoient-elles  plus  friandes  ,  et  des 
»  des  dames  aussi  belles,  et  d'aussi  bombances  aussi  et  parures.  J'ay  ouy 
»  ou  plus  grande  maison  que  vous,  conter ,  que  quand  il  arrivait  a  la 
»  Possible  pouvoit-il  dire  vrai.  Cette  cour  quelque  fille  ou  dame  nouvelle 
»  princesse  eut  tort  de  tenir  cette  qui  fust  belle ,  il  la  venoit  ausài-lost 
»  grandeur  a  l'endroit  d'un  tel  prin-  accoster  ,  et  l'arraisonnant  ,  il  luy 
»  ce  de  si  grande  maison  ,  et  mesme  disoit  qu*il  la  vouloit  dresser  de  sa 
»  cardinal ,  veu  ce  grand  rang  d'cgli-  main*  Quel  dresseur  !  Je  crois  que  fa. 
i>  se  qu'il  tient ,  qui  ne  s'accompare  peine  ny  estoit  pas  si  grande  ,  corn- 
et qu'aux  plus  grands  princes  de  la  me  a  dresser  quelque  poulain  sauva- 

(,o)  BraoïAme ,  D.«e«  GaUnte.,  pag.  87 .  !?«  •  «"*"'  i'^"''  ^^''^  disoit-on  qu'il  n'y 

(si)  Là  même  ^  pag.  364<  (aa)  Là  même ,  pag.  36i  et  suii: 


,      LORRAINE.  369 

ûi'oit^gueres  de  dames  ou  filles  resi-  tiinent  autant  son  esprit^  sùn  éloquen- 
dentés  a  la  cour  ,  ou  fraUchement  ce ,  son  zèle  enuers  sd  religion ,  le 
tenues ,  qui  ne  fussent  desbauchées  sen^içe  de  son  roi ,  et  sa  bonne  fortu- 
ou  attfapéei  par*  la  largesse  dudit  ne  d'hêtre  né  en  un  siècle  oà  il  fût  si 
monsieur  le  cardinal  ;  et  peu  ou  nul-  nout^eau  et  si  rare ,  et  quant  et  quant 
les  sorU  elles  sorties  de  cette  cour  si  nécessaire  pour  le   bien   public 
femmes  et  filles  de  bien.  Aussi  uojroit-  dauoir  un  personnage  ecclésiastique 
on  pour  tors  leurs  cqffi'es  et  grandes  de  telle  noblesse  et  dignité ,  suffisant 
gamerobbes  plus  pleines  de  robbes  ,  et  capable  de  sa  charge  :  si  est-ce  qu'à 
de  cottes ,  et  d'or  et  cF argent ,  et  cte  confesser  la  vérité,  je  n'estime  sa  ca^ 
soye ,  que  ne  sont  aujourd'huy  celles  pacité  de  beaucoup  près  telle  ,  ni  sa 
de  nos  reynes  et  grandes  princesses  uertu  si  nette  et  entière ,  ni  si  ferme 
de  ce  temps*  J'en  ayfait  l'expérience  que  celle  de  Sénèque,  Or  ce  liur^  de 
pour  Ca^oir  ueu  en  deux  ou  trois,  qui  quoi  je  parle,  pour  uemr  a  son  but 
avoient  gagné  tout  cela  par  leut  de-  fait  une  description  de  Sénèque  très- 
vant  ;  car  leurs  pères ,  nteres  et  ma-  injurieuse  ,  tffo,nt  emprunte  ces  rc- 
rys  ne  leur  eussent  pu  donner  en  si  proclies  de  Dion  l'historien ,  duquel 
grande  quantité.  je  ne  crois  nullement  le  témoignage. 
Le  même  Brantôme  assuré  (23)  que       (L)  //  reçut  un  affront  sanglant  du 
la  fille  bâtarde  de  ce  cardinal ,  nom-  maréchal  de  Montmorenci,  ]  Quoique 
mée  Arne  k*)  y  suivit  en  Espagne  la  Charles  IX  eût  défendu  le  port  aot- 
princesse  Elisabeth  ,  fille  de  Henri  II  mes,  le  cardinal  de  Lorraine  ne  laissa 
et  femme  de  Philippe  II ,  et  ^u'on  pas  de  s'approcher  de  Paris  avec  une 
lai  fît  ëpouser  Besme  ^  Fassassin  de  troupe  de  gens  armés,  et  de  préten- 
Vamiral.  dre  dVntrer  dans  la  ville  avec  cette 
(K)  Il  fut  comparé  a  Sénèque  dans  escorte  j  II  avait  une  permission  scel- 
une...  satire,"}  On  ne  s'en  étonnera  lée  du  ^rand  sceau  ^  d'avoir  des  gar- 
das quand  on  saura  que  Fauteur  de  des  qui  fussent  armés  (aS).  Le  mare- 
ce  parallèle  prenait  ce  philosophe  chai  de  Montmorenci,  gouverneur  de 
poar  un  méchant  homme.  Servons-  Paris  ,  le  savait  bien  ;  mais  il  voulait 
nous  des  paroles  de  Montaigne  :  elles  que  le  cardinal  lui    envoyât  faire 
sont  dignes  de  son  bon  goût.  Parmi  compliment  sur  celu ,  et  il  lui  envoya 
wie  milliasse  de  petits  livrets  ,  dit-  comnmnder par  un  prev6t  des  maré- 
il  (34) ,  que  ceux  de  la  religion  pré-  ahaux  de  faire  poser  les  armes  a  ses 
tendue  réformée  font  courir  pour  la  gens.  Le  cardinal  ne  laissa  pas  de 
défense  de  leur  cause  ,  qui  partent  passer  outrOk  Le  maréchal  bien  accomr 
parfois  de  bonne  main  et  qu'il  est  pagné  alla  a  la  rencontre ,  le  chargea 
grand  dommage  n'être     occupée  h  dans  la  rue  Saint-Denis,,.*  Les  gens 
meilleur  sujet ,  j'en  ai  vu  autrefois  du  cardinal  s'écartèrent  ca  et  la    et 


_      _        pauvre  feu  roi  rent  tous  a  l  hôtel  de  Cluny  qui  était 

Charles  IX  avec  celui  de  Néron  ,  le  logis  du  cardinal.  Le  lendemain  le 

o^ppariefeu  M*  le  cardinal  de  Lor-  maréchal  passa  et  repassa  avec  bra- 

raine  avec  Sénèque  :  leurs  fortunes  vade  devant  sa  porte.,.  Le  prévôt  des 

d'avoir  été  tous  aeux  lés  premiers  au  marchands  de  la  part  €lu  parlement 

gouvernement  de  leurs  princes  ,  et  accommoda  cette  affaire  :  il  obtint  du 

quant  et  quant  leurs  mœurs  ,  leurs  cardinal  qu'il  sortit  de  la  ville  ;  et  du 

conditions ,  et  leurs  déportemens.  En  maréchal  qu'il  laissât  les  armes  aux 

Quoi  h  mon  opinion  il  fait  bien  de  gardes  de  ce  prince,  suivantla  permis- 

i  honneur  auait  seigneur  cardinal  ;  sion  du  roi  dont  il  lui  montra  la  co- 

car  encore  que  je  sois  de  ceux  qui  es-  pie  (an).  Ou  lira  plus  agréablement  le 

. ,.  _                                    ,  récit  de  M.  le  Laboureur  (28).  «  Il  lui 

U3}  BrantAme  «  au  Diseonrs  lor  ramiral  de 

^isû  »  à  la  page  174  du  III*,  tome  des  Mé-  (^S)  Miterai ,  Abrégé  chronologiqae ,  tom,  V 

■W'e».  pag.î^. 

(*)  Ne  wrait-ee  point  Ânne^  et  ne  #era!t*ce  (96)  Le  due  de  Guise. 

P^int  nne  faufe  d'impretsion  du  Brantdme,  lÎTre  (27)  Ceci  arriva  au  mois  de  ianvier  i565. 

TU  eo  «M  d'âilleor»  tout  plein  7  Rc«.  c»it.  Vore%  M,  de  Thon ,  /iV.  XXXV  1 ,  pas.  743. 

•^'i)   Montaigne  ,    Easais  ,    liv.    II,   ehap.  (iS)  Le  Laboureur,  Additioni  aux  Méinoires 

AAA// ,  pag.  m.  70a,  703.                       ,  de  Caatclnan  ,  lom.  II,  pag.  377. 

TOMB  IX.  34 


370 


LORRAINE. 

fit  dire  cÎTilement  qu'il  ne  le  rccc-  •  ^«  J[*2"*""  *  'rmnfoit  î  Oh  l  fuf  eeiu 

»  Trait  point  aTCC  cet  ëqaipage  guer-  ,  Di^^iTdL  pUin  jour  aw/wl  rempfy  a* 

»  rier  ,   et  le    mëpris   qu  il   en   fit  joye 

l'oblicea   d'autant  plus  de  se  COm-  •  Je  condamnay  enroy,  inique  et  déloyal^ 

..  o                        , f    ,            .    -         n  a  A  la  eruetle  mort  le  juste  sang  royal.  » 

..  mettre   a  l'extrémité,   qui  tut  de  „  ,       ,          , 

»  repousser  la  force  par  la  force ,  et  II  parut  d'abord  une  lettre  (  ag  )  qui 


» 


sent  souffert  qu'on  les  desarm-at  :  dinal ,  et  contenait  p 

u  comme  il  fut  tait  sans  autre  perte,  sances  contre  la  maison  de  Montra o- 

»  que  l'un  des  siens  qui  se  voulut  renci  et  contre  l'amiral  de  Coligni. 

»  mettre  en  défense ,  et  dont  le  car-  La  réponse  fut  trés-vigoureuse  ;  elle 


„  -_  __  passa.  . 

»  sa  maison  de  l'hôtel  de  Cluny,  où  de  Paris  n'eût  fait  de'fendre  le  de'bit 

»  il  fut  quelques  iours  sans  se  mon-  de  pareils  ouvraees.  Ce  même  histo- 

»  trer ,  et  enfin  il  se  retira  de  nuit  rien  observe  que  Louis  Reynier,  sieur 

»  en  son  archevêché  de  Reims,  pour  delà  Planche,  passa  pour  l'auteur  du 

»  méditer  plus  en  sûreté  des  desseins  premier  écrit  que  l'on  vit  paraître  : 

)>  de  vengeance ,  non  publique  ,  com-  c'était  une  relation  du  fait  en  faveur 

»  me  espéraient  ses  amis ,  mais  se-  du  maréchal.  Il  remarque  aussi  que 

»  crête  et  de  cabinet,  telles  que  sont  ,   ^  ^  .  ,  ..    ...  ir  r  ,»    j» 

*  ^i»v«.  *.•.***/ */               ,                 ^ju*  (m%)  Cet /cnt  est  mtiluU. 'L,etlrte  d'un  seignew 

»  celles    de    ceux    de  sa   condition,  d«  p.y,  j^  H.ya.ut  envoyée  à  no  «icD  ▼oUia  el 


pas 

»   belles,  et  principalement  dans  une  cardinal  de  Lorraine  ,  jadU  pnnceJmngmMre 

1    •    1          ^"1    r  _»  r  :..^  ~.,  <,M..»^;V>nl  des  royaumes  de  Jérusalem,  et  de  Napiei  ,  due 

»   plainte  au'lls  font  faire  au  cardinal  ^^  ^^^^  par  fantaisie  d'Anjou  et  de  Pn>^nce, 

»  du  peu  de  secours  qu  on  lui  prêtait  «^    maintenant   simple  gentilhomme   de   Fiai' 

»  pour  l'exécution    dîe   ses   desseins,  naut,  i565,  «n-8o.  Elle  en  ntrémemeot  vive, 

"^    •!         «1«  n^nai   .  «t  contient  des    chose*  bien  curieuse*,   sarlont 

»   ou  U  parie  ainsi  .  concem.ni  U  KénéaloRie  de»  ChitiUons  ei  de* 

.  Mesmes  Pari*  entier,  duquel  U  eomperage  Lorrains    et  totich.nt  les  cases  d'.nîmitié  entre 

•  Envers  mon  frère  et  mor  obUgeoit  le  cou-  l'amiral   de  Cohgni  et  le  duc  de   Giitse.  C  est 

-^      "^                                          •  dommage  qu  on  ne  connaisse  pas  lauteur  de  cet 

•  Me  délaisse  du  tout.  Je  le  puis  voir  ainsi,  écrit  :  peut  être  est  il  du  sieur  de  U  Plaacbe. 
.  Quant  près  saint  Innocent  me Jil  Montno-  dont  M.  Bayle  parle  un  peu  apr^is;  mai.,  de 

rencr  quelque  part  qu  u  vienne,  11  est  certainement  de 

•  Descendre  de  vistesse  ,  et  gagner  une  porte,  bonne  main.  Je  voudrai»  .eulrment  qu'on  b>  eût 
.  Ma  garde  desanna  ,  et  mit  à  pied;  de  sorte  pomt  approuvé  et  loue  hautement  I  assassinat  de 
.  Qu'elle  ainsi  mise  en  blanc  grand  dé,-hon-  PoUtol.  Etes  vout  a  comparer,  d.ton  an  cardi- 

nal  (jol.  CLi  verso.)  en  contetl ,  en  résolution, 


neur  en  a 


^   Vi                     .          en  autorité,  en  conduite,   en  expérience,  «n 

I  Ah'i  'qùe'i*'ar  de' d/pit  qu'en  abaissant  ma  hardesse,à  François  Je  tfran^  votre  frère? 

corne    "  M/ray  {  Jean  PoUrot-Meray.  Fore*  Mexer.i , 

.  n  meut  en  public  recevoir  telle  eseome.  Abrégé  chronol.  ,  tom.  V,  pan-  73.)  ,  noir«  Ub/- 

.  Sans  que  de  se  mouvoir  nul  homme  fit  sem-  rateur ,  nous  a  laissé  un  exemple  beau  et  dmn 

llanl  pour  l'ensuivre.  Je  sait  bien  quil  ne  faut  pas 

•  "En  toute  la  cité,  et  que  d'un  cœur  tremblant  être  si  cruel  que  vous,  mait  ;>  nie  que  ce  /oit 
.   A  luy  le  lendemain  j'envoray  me  soumettre,  cruauté  défaire  justice  d  un  tyran  qui  n  eut  one 

•  Le  requérant  vouloir  octroyer  et  penneUtre  ni  pitié,  ni  humanité.  Qoont  dit  d«  plu*  1«» 
.  Me  retirer  armé,  de  Crainte  des  mutins.  plus  einporlés  ligueurs  en  favrnr  des  J«i»n.^«r 
.  Ce  que  de  luY  encor  tant  brave  je  n'obtins  ^  et  des  Clément  ?  Ne  jparatt-il  point  par-là  que  la 
»  Ains  m'en  allay  de  nuit ,  emmenant  un  bon  passion  aveuglait  les  écrivain^  des  deux  parti»?  Le 

nombre                                                          .  *'*•"*■•  ''*  *'*"*  réponne  est  fort  singulier  .  et  poor- 

•  Des  miens  t  si  qu'enfuyant  avois  peur  de  rait  bien  avoir  servi  de  nio'léle  à  M.  du  Bon- 

mon  ombre.  «het  lorsqu'il  fit  celui-ci  :  Réponse  à  la  requeu 

•  Oh  l  quel  fttois-je  lors,  0  combien  diffèrent  que  M.  de  Prantae,  prince  dusang  imaginaire, 
n  Bstvit  Clutrles  nouveau,  de  ce  Cfiarles  pa-  s'est  pertuadé  avoir  présentée  au  roi  ;  Pari», 

f.f^f^t  Jaquin  ,  x6t57  ,  in  folio,  Rbm.  c»it. 


LORRAINE.  371 

le  seatiment  le  plus  commun  fut  que  (N)  Il  fut  le  principal  promoteur 
ce  raarëcbal  n^avâit  point  agi  en  ha-  <^un  édit  qui  rendit  semestre  le  pat^ 
l)ile  homme,  puisqu'il  aima  mieux  lement  de  Paris."]  M.  de  Thou  en 
irriter  par  un  erand  affront ,  mais  parle  sous  Tan  i554y  comme  d'une 
peu  dommageable  ,  un  ennemi  très-  chose  presque  inconnue;  et  il  observe 
puissant ,  que  de  le  ruiner  tout-à-fait,  aue  Jean  Daurat,  pre'cepteur  alors 
iMomorantiiprudentiampleriquetunc  aes  pages  du  roi,  fit  des  vers  un  peu 
requirebant ,  quipotentes  inimicos  le-  trop  hardis ,  aiîn  ûe  flatter  le  cardi- 
l'issimo  danino  irritare ,  quant  perde-  nal  de  Lorraine  II  compara  le  parle- 
ra ciim  posset ,  maluerit.  Le  prince  de  ment  à  Pandrogyne  de  Platon.  Jn 
Conde'leblâma  de  cette  conduite  (3o),  eam  rem  Joan.  uluratus  ,  tune  auli- 
et  disait  souvent  que  si  Montmorenci  corum  puerorum  prœceptor  et  mox 
ne  voulait  que  se  divertir ,  il  en  fît  professer  regius  uir  diuini  ingenii  , 
trop  ;  et  que  s'il  y  allait  tout  de  bon ,  carmen  elegantissimum,  sedpetulanti 
il  n'en  fît  pas  assez  (3i).  Peut-être  ce  libertate  in  gratiam  cardinaiis  Lolha- 

"    '  urgebat, 

ôrdinem 

androgfno  Plaionico  comparât  (33). 

doutable.           ,  Notez  que  Pasquîer  observe  que  les 

La  même  année,  le  cardinal  de  Lor-  choses  furent  remises  en  leur  premier 

raine  s'embarrassa  dans  un  démêlé  état  au  bout  de  frfoij  ans  (34).  M.  de 

qui  ne  lui  réussit  point.  La  scène  de  Thou  le  dit  aussi. 

cette  querelle  fut  le  pays  Messin  ,  où  (0)  Le  passage  que  f  alléguerai  sur 

Salcède,  qui  en  ëtait  bailli,  s'opposa  ce  sujet  nous  apprendra,.,,  F  insulte 

Tigoureusement  aux   entreprises  du  qu'il  reçut  en  sortant  de  chez  une 

cardinal.   Cela   fut  nomme    Guerre  courtisane.  ]  Le  cardinal  «c    sortant 

cardinale,  dont  on  imprima  tout  aus-  »  un  grand  matin  de  la  maison  de 

sitôt  une  relation.    ,  »  la  belle  Romaine,  courtisane  re- 

(M)  La  reine  d^ Ecosse.,,  éluda  le  »  nommëe  du  temps  de  Henry,  loge'e 

deisein  qu'il    eut  de  lui  retenir  ses  »  en  la  cousture  de  Saincte  Catheri- 

pierreries]  Marie  Stuart ,  après   la  »  ne,  avait  failli  d'estre  mal  traite 

mort  de  François  II ,  son  man ,  passa  »  par  certains  ruffians,  qui  cherchent 

en  Ecosse.  Le  cardinal  de  Lorraine ,  »  volontiers  les  chappes   cheutes   à 

son  oncle,  c'tait  d'avis  qu'elle  lui  lais-  »  l'entour  de  telles  proyes.  Dequoy 

sât  en  de'pôt  ses  pierreries .  jusqu'à  »  estonne'e  sa  saincteté,  se  persuadant 

ce  que  la  fortune  eût  décide  du  suc-  w  et  donnant  à  entendre ,  ùuc  les  he- 

cès  de  son  voyage  ;  mais  elle,  sachant  »  retiques  luy  dressoyent  des  embus- 

forl  bien  de  quel  esprit  il  ëtait  mené,  »  ches ,  tratna  la  cour  à  Sainct  Ger- 

Ini  répondit  que  se   hasardant  elle-  »  main ,  et  fut  cause  que  la  royne 

niéme  à  tous  les  périls  de  la  mer ,  >»  mère  ne  voulant  quoy  Qu'il  en  fust 

^'He  aurait  tort  d'avoir  plus  de  peur  »  abandonner  le  roy  son  nls  tarit  soit 

pourses  bijoux  que  pour  sa  personne.  »  peu  ,  rompit  la  coustume'  aupara- 

Voyez  en   note  les  paroles  de  M.  de  »  vant  inviolable ,  qui  portoit  que 

Thou  (3a).  »  les  roynes ,  advenant  le  decez  de 

(3o^  Cmi  Condœus....  fadum  improbavit ,  »  leurs  maris,  ne  departoyeut  de  la 

tubindè  dictitans  Momorantium  si  qwdem  foeo  »  chambrc  de  quarante  jours  ,  et  ne 

'^Z^:  p'j"7"A'n  àebuerU;  «, .«"«.  "^'j«  »  voyoycnt  clartë  de  soleil  ny  de 

P«g-  744.  »  lune  ,  que  leur  mary  ne  fust  en- 

(3o  Jjn  Turc  tlisaU  cela  des  tournois.  Voye%  »  terre.  Tost  après  ,  estans  despartîs 

1684  art  "/'t*  ''  Ripnbiiqucde»  Leitres,  nov.  „  igs  estrangers ,  il  fut  fait  edit  de- 

(bV)  "Sùt^dl^Pri^^l  conûlium  dederai  Lo^  »  ^ndant  tout  port  d'armes    et  spe-' 


deponeret,  donee  de  sui  itineris  ,  -  .*."»'• 

«^ntii/orliena  staluisset  t  uenun  illa  tfnm  avun-  »   «t  précédentes  ,  OttrOyCCS  a  qui  qUC 

^«"g'niiim  probe  nisset,  argutè  respondit,  »  ce  fust  s'il  n'avoit  confirmauon  du 

'*  ««n*  paritulo  eommiOerel  »  non  videro^ 
lA  xr/v'^'^"  ^"*"' "**  cavertU  Tbnanot ,         (33)  Tdëm,  Ub.  XIII,  subfin. ,  pag.  m.  «78., 
x^         ^  ^**'**^  mil.,  p€tg.  m,  58o,  ad  tutn.         rB4)  Païqaier,   Recherches,   liv.   Il ^  ehap,' 

IV  t  pag.  m.  65. 


372  LORRAINE. 

^  »  roj  ,  de  sorte  que  ceux  de  Guise  Us  ministres  ,  dit-il  (Sg) ,  gagnaient 
n  et  les  leurs  demeurèrent  seuls  ar-  auparavant  le  peuple  parpré€hes  et 
»  mez.  Dayantage  ayant  a  suspects  exhortations  ,  aussi  monsieur  le  car^ 
»  les  habillemens  qui  couroyent  alors  dinal  de  Lorraine  a  t^Qulu  faire  le 
»  comme  les  manteaux  longs  (35) ,  et  semblable  entre  nous.  Il  aprenùère- 
j»  les  chausses  larges  (  et  de  fait  aussi  mefU  prêché  en  V église  JNctre-Dame , 
»  estoient  ils  par  troj^  excessifs  ,  car  ouï  tt  une  incrédible  affluenee  tfaudi- 
»  le  manteau  alloit  jusques  sous  le  leurs.  Et  depuis  en  V église  Saint- 
»  gras  de  la  jambe,  et  sans  manches,  Germain-de-tAuxerroisy  toutes  les 
»  et  les  hauts  de  chausses  estoyent  fériés  et  octaves  de  la  Fête-Dieu  par 
n  d'une  aulne  et  demi  de  large  ,  ou  entresuite  de  journées  ,  lui  prêchant 
»  cinq  quartiers  (36) ,  ils  mirent  en  un  jour,  et  le  lendemain  le  minifue 
n  fait  au  conseil  priyd  d'en  défendre  (4o)  dont  je  vous  ai  ci-dessus  écrit: 
M  Tusage  ,  d'autant  que  là  dessous  se  admonestant  sur  toute  chose  le  peu- 
»  pouToyent  aisément  cacher  des  ar?  pie  qu'il  fallait  plutét  mourir,  et  se 
»  mes.  Et  disoit-on  que  le  cardinal  laisser  épuiser  jusques  a  la  dernière 
>i  aToit  ceste  matière  d'autant  plus  à  goutte  au  sang ,  aue  de  permettre  , 
»  cœur  qu'un  necromantienluy  avoit  contre  l'honneur  ae  Dieu  et  de  son 
»  progQostiquë  à  Rome  ,  qu^il  seroit  église ,  qu'autre  religion  eût  cours  en 
»  tué  d'uu  baston  â  feu  par  l'envie  la  France  que  celle  que  nos  ancêtres 
M  qu'on  lui  norteroit,  et  pour  les  en-  avaient  si  étroitement  et  religieuse- 
»  nemis  qu'u  feroit  en  France  ,  estant  ment  observée.  Ce  m'a  été  cliose 
»  eslevë  au  plus  haut  degré  d'hon-  aussi  nouvelle  de  voir  prêcher  un 
V  neur.  Ce  qui  le  tenoit  en  géhenne  cardinal ,  comme  peu  auparavant  un 
»  et  \uy  causoit  grandes  inquiétudes  ministre.  Il  a  excité  grandement  le 
»  (  vray  salaire  Se  ceux  qui  Yont  aux  peuple  aux  armes.  Il  n'est  pas  que 
»  devins  ,  )  lors  mesme  que  tout  les  plumes  mêmes  des  poètes  ne  s'en 
»  ployoit  sous  luy  (37).  »  L'nistorien  mêlent.  Bref  on  ne  corne  autre  chose 
qui  me  fournit  ce  narré  assure  que  que  feux ,  guerres  ,  meurtres ,  et 
messieurs  de  Guise  ne  comparurent  saccagemens.  Si  vous  voulez  voir 
point  à  la  magnifique  entrée  de  Fran-  quels  furent  les  fruits  de  ces  sermons 
cois  II  à  Orléans,  le  18  d'octobre  i56o.  sanguinaires,  consultez  le  même 
Et  disoit'On  que  cestoit  de  crainte  de  P^squier  (40.  «  Il  seroit  impossible 
rencontrer  quelqu' un  désespéré  fpar-  »  de  vous  dire  quelles  cruautez  bar- 
ce  qu'un  magicien  (  comme  nous  »  baresques  sont  commises  d'une  part 
avons  dit  )  avoit  prédit  au  cardinal  »  et  d'autre.  Où  le  huguenot  est  le 
estant  h  Rome,  que  son  frère  et  luy  »  maistre ,  il  ruine  toutes  les  images 
mourroyent  de  mort  violente  et  de  »  (ancien  retenail  du  commun  peti' 
basions  a  feu  ,  de  sorte  que  pour  évi-  »  pie  en  la  pieté)  démolit  les  sepul- 
ter  cela  ils  craignoient  telles  assem-  >'  chres  et  tombeaux ,  mesmes  pas- 
bUes  ,  encor  qu'ils  eussent  fait  de--  »  sant  par  Clery  il  n'a  pas  pardonné 
fendre  de  porter  aucunes  pistoles  ,  »  à  celuy  du  roy  Louys  unziesme  ; 
pistolets^  ne  harquehuses  sur  peine  de  »  enlevé  tous  les  biens  sacrez  et 
la  i/<e  (38).  Notez  que  la  prédiction  »  vouez  aux  églises.  Eu  contr^- 
de  ce  magicien  se  trouva  fausse  :  car  »  eschange  de  ce  ,  le  catholic  tae , 
le  cardinal  ne  mourut  point  de  blés-  »  meurdrit ,  noyé  tous  ceux  qu'il 
sure,  mais  de  maladie.  »  cognoist  de  ceste  secte  ,  et  en  re- 


que  le  citerai  n  est  m  un  laiseur  ae  "  ^^wix%.   icui»    vcugcauves   pnvccs 

libelles  ,  ni  un  huguenot  j  c'est  le  fa-  **  «ur  leurs  ennemis  aux  despens  de 

meux  Etienne  Pasquier.  Parce  que  »  la  querelle  publique.  Et  combien 

»  que  les  chefs  facent  contenance  de 

(35)  Kortft  Henri  ÉUcnoe ,  4k  fa  votf*  ao8  f/«        /a  \  n  y  ^..-       i>     rir  n    j 

son  Dialogue  du  Nouveau  langage  françaia  iu-  J.^^)  P"^»»*'.  Lettret,  Iw.  ir,pag.  aSi  rf- 

..     •  »  «  «  F  I".  tome. 

/4C»V»  4t *j^  -    •  .  -     •        I»        Ci»  (4o)    C'^ttùt  Mre  Jean  de  Hans.  natif  ie 

m  Cette  mode  re^iM  en^ron  Pan  «660.  Snint-  Quentin,  •'Pa.quier  en  paHe  ,là  Jme, 

(37)  Lonii  Reymer,  «leur  de  la  Planche  ,  Hii-  »«*.  ao3. 
loire  de  Françoif  il ,  pag.  98  et  ag.  ft,)  Pagqaicr ,  Lettrti ,  U»,  /f,  fom.  /,  fog. 

(38;  Louti  UeTnier,  lit  mfme  ,  pag.  6x8.  93a  ,  a33. 


LOTICHIUS.  373 

»  n'*approuTer  tels  deportemcns  ,  si  de  Genève  ;  maïs  c'étaient  néanmoins 

»  les   passent  ils  par  connivence  et  de  mauvaises  voies  de  soutenir  sa  re* 

»  dissimulation.  La  P^iii^  vaut  mieux  ligion.  C'était  un  pur  machiavélisme. 

»  que  la  guerre.  »  Quoique  aujour-  Conférez  avec  ceci  ce  que  je  dis  en 

d''hui    les    lecteurs    ne    yoifnt    ces  un  autre  lieu  (44)* 

choses    qu^en   eloignement ,    ils   ne  J'ai  parlé  de  quelques  sermons  de 

laissent  pas  de  concevoir  de  l'indi-  ce  cardinal  :  les  lettres  de  Languet 

guation   contre   ce    barbare  sermo-  nous  apprennent  qu'ils  ne  furent  pas 


en   allumant  par  tous  les  coins  du  les  prêcha  à  Reims  pendant  le  ca- 

royaume   la  guerre   civile.   Il  était  réme.  Cardinalis  Lotharingicus  h  ri' 

assuré  de  fuivre  toujours  la  cour,  à  gidlorihus  pontificiis  accusatur  luthe- 

Tabri  de  tout  danger,  et  de  toute  ranîsmi.    Per  nanc  quadragesimam 

peine  ;  et  que  pendant  que  les  pro-  concionatusestRhemiscumnonparvd 

vinces  seraient  un   théâtre  de  car-  laude,  Utinam  nihil  aliud  unquhm 

nage  ,  il  continuerait  à  se  veautrer  egisset  (45)  !  Il  avait  déjà  fait  paraître 

dans  les  voluptés  9  aue  son-  luxe  ,  sa  qu'il  sounaitait  qu'on  réformât  bien 

pompe,  sa  bonne  cnére ,  ses  amou-  aes  choses,  mais  ee  n^étaient  (|ue 

rettes  ,  ne  souffriraient  point  d'in-  des  ruses ,  comme  Languet  le  devina 

terruption.  Cestlà  un  sujet  de  scan-  bien.  Càm pîxesettim  cardinalis  Lo- 

dale  qui  doit  augmenter  prodigieu-  tharingicus  jam  pulchrè  simulet  se 

sèment  Fhorreur  que  fait  aux  âmes  omninô    expetere  ,    ut  fiât    aliqua 

véritablement  chrétiennes  ,  un  pré-  emendatio  in  religione  ,    et  fatetur 

dîcateur  boute-feu  ,  cornet  de  guer-  koc    esse  plané   necessarium.    Ego 

Tes  ,  et  de  supplices ,  et  de  tuerie  ,  sanè  in  ea  re  ipsi  nân  credo ,  sed 

homme    qui   à    proprement    parler  existimo  ,    ipsum  hoc   ideb   facere  , 

n'est  point  de  la  religion  de  Jésus-  quia  Met  aduersando  se  nihil  posse 

Christ ,  mais  de  celle  de  Saturne ,  et  proficere ,   et  sperat  se  sic  agendo 

qui  dans  le  fond  pratique  ce  que  les  posse plura  impedire  ,  sed  tamen  pa- 

prêtres  de  Carthage  pratiquaient  an-  riim  proficit  (46).  Ce  qu'on  dit  dans 

ciennement  en  l'honneur  de  ce  faux  une  autre  lettre  ,  datée  de  Paris  le 

dieu.  Ils  lui  immolaient  des  hom-  36  de  novembre  i56i  ,  est  beaucoup 

mes  ,*et  s'imaginaient  cjue  sa  reli-  plus  fort,  puisque  ayant  narlé  de  la 

giondemandaitde  telles  victimes  (4a) <  conversion  publique  de  Févéque  do 

(Q)  //  faisait  pension  h  des  proies-  Troves  ,  on  ajoute  ,  que  le  cardinal 

tans  d  Allemagne,]  On  trouva  leurs  de  Lorraine  faisait  semblant  d'avoir 

nonks  au  livre  des  comptes  de  l'inten-  la  même  intention  ;   car,  pour&uit- 

dant  de  ce  cardinal.  Un  écrit  de  Zan-  on ,  il  prêche*  à  Keims  de  telle  sorte 

chius  fait  foi  de  cela.  Certum  mihi  ou'il  ne  parait  guère  éloigné  du  lu- 

est ,  quod  jam  dicam  corhm  Deo  :  uiéranisme  (47)* 

Audiui  ex  uiro  harum  rerum  perito  .       ,,,v -.       -,,r  ^a  1    ^    j 

^    j%j      j'  f . Il  (44)  Tom*  Fit,  pag.  367  ,  9»rs  la  fin  de 

etjide  dtgno,  se  m  ld>ro  thesau-^    FanicU  Gvnm  ÇFruvçoi,  due  dt). 

rarii    illius    cardinalis    Lotharingie       (45) Lanfiiet.,  epist*  XLIV,  Uh»  Il^pag^ 
paucis  antè  annis  i^itd  defuncti ,  non-    "»•  fV/»  ««'"!  *P."H,?iXv  '^^^  "^' 
nullorumsermanorwn tùologiœdoc      [^)  S:3,a;£l"S"'r&.'^.^ 

torum  et  pastorum   nonùna   ifldlSSe  :     Ure  # «  aliquid  taU  cogÛAre  :  nom  Rhemù  ita 
quihus pensiones  annuos  ,  ex  archie-    eonàonatur^  ut  videaturnon  nmlûim  à  nostris 

piscopatuprœsertimMetensi assigna,  f^'.^] ?iL':%^! {îk?':;:^^^^''  '" 
hanlur.  In  quem,ueronnem  non  fuisse 

scHptum  (A).  Il  ne  fa^it  point  douter         LOTICHIUS   CPlERRÉ  )  ,  abbé 
que  le  cardinal  ne  se  proposât  den-    _  i    c  i«*   •  au 

trctenir  la  discorde  entre  les  luthé-   du  COUVent  de  bolitaire  en  Aile- 
riens  d'Allemagne  ,  et  les  docteurs  magne,  dans  le  comté  de  Hanau 
(4»)  rare*  Lacune. ,  «1*.  /,  c«p.  xxi.         («)  >  naquit  Fan  1 5o  i .  1 1  fut  re- 

(43)  Hieron.    Zancbins  ,   Respont.    ^cl   Wil-         ,  v  „  ^    .     .».  — ». 

lieliSi.  Holdernm  .  «nu.  i566.  pag,  90,  apud        {a)  Pur  UMfauied'tmpression  apparent- 
Hoornfc.,  Summi  Conirovan.,  pag.  m.  11%.  ment.  Il  y  a  dans  loi  Jugomonu  dw  ôarans 


374  LOTICHIUS. 

tiré  des  écoles  de  Leipsic  k  l'âge  reste  de   sa  vie   répondit   à  ce 

de  seize  ans ,  afin  d'être  consacré  grand  zële ,  par  des  actes  de  piété 

à  la  vie  monastique  dans  le  cou-  et  de  charité.   Son  église  ,  son 

vent  de  Solitaire  (Â).   Il   reçut  école,  et  plusieurs  savans,  éprou- 

l'ordre  de  prêtrise  en  iSsS,  et  vërent  les  effets  de  son  humeur 

en  fit  paisiblement  les  fonctions  libérale.  Il  mourut  chez  le  comte 

jusqu'en  1624  9  c'est-à-dire  jus-  de  Hanau  ,  le  23  de  juin  1567. 

ques  à  ce  que  la  guerre  des  pay-  Son  corps  fut  enseveli  deux  jours 

sans  l'eût  contraint  de  se  réfu-  après  dans  l'abbaye  de  Solftai- 

gîer  avec  son  abbé  et  ses  confrè-  re  (c). 

res  auprès  des  comtes  de  Hanau.  ,^n -,  .  ^  rn,^*.     ,  «    ht'I' 

r^                 ,              ,  (c)  Tïreaa  Thëitre  de  PaulFreueros , /y. 

Cet  abbe  ayant  ramené  son  mon-  213.  Frëhcrus  cite  la  Bibliothèque  poe'tique 

de  dans  le  monastère ,  après  que  ^^  Jean-Pierre  LoUchius. 

ces  furieux  troubles  eurent  été  LOTICHIUS  (Pierre)  ,  neveu 

apaises,  commit  la  conduite  de  du  précédent,  prit  le  surnom  de 

son  eghse  à  Lotichms   (b) ,  qui  Secundus  * ,  afin  de  n'être  pas 

ayant  lu  les  livres  de  Luther  et  confondu  avec  son  oncle.  Il  na- 

de  Melanchthon ,  se  trouva  ca-  q^it  ^  Solitaire,  le  2  de  novem- 

pable  de  prêcher  et  de  faire  tou-  ^^e  1528.  Son  père  («) ,  quoi- 

tes  les  autres  fonctions   de    sa  ^^^'^\  ^g  f^t  qu'un  bon  paysan , 

charge     mieux    qu'auparavant,  ^e  laissa  pas  de  le  destiner  aux 

L'abbe  mouTut  l'an  1 534  ;  et  Lo-  études  ;  et  il  ne  s'en   faut  pas 

tichius ,  qui  lui  succéda ,  pensant  étonner ,  vu  ce  qui  vient  d'être 

tout  de  bon  à  réformer  cette  ab-  jj^  de  l'abbé  Lotichius.  Cet  oncle 

baye ,  y  ouvrit  une  école  oii  un  ^yant  remarqué  par  les  progrès 

grand  nombre  de  jeunes  gens  queson  neveu  fit  à  l'école  de  Soli- 

furent  instruits ,  dont  plusieurs  taire,  qu'il  était  très-propre  aux 

devinrent  ministres  de  la  parole  sciences ,   résolut  d'en  prendre 

de  Dieu ,  après   avoir  continue  un  soin  tout  particulier,  et  l'en- 

leurs  études  à  Wittemberg  et  à  ^^  ^  à  Francfort,  ou  Micyllus 

Marpourg.  Il  établit  hautement  enseignait  les  belles-lettres  avec 

la  religion  protestante  dans  son  beaucoup  de  réputation.  Ayant 

monastère  et  dans  tous  les  lieux  ^pp^is  là  beaucoup  de  latin  et  de 

qui  en  dépendaient ,  1  an  i543  ,  ^  ^^  ^j^^^  g^^^^re  les  règles 

et  il  écrivit  une  belle  lettre  en  la-  3^  p^^t  poétique ,  à  quoi  son  in- 

tin  à  l'abbé  de  Fulde,  pour  lui  clination  le  portait  extraordinai- 

prouver  la  justice  de  sa  conduite,  rement,  il  fut  envoyé  à  Mar- 

11  fut  la  principale  cause  de  la  Yan  1 5^4,  et  puisa  Wit- 

courageuse   resolution    que    les  temberg,  oii  Melanchthon  et  Ca- 

ministres  du  voisinage  prirent  j^érarius  attiraient  une  infinité 

de  rejeter  Iz/i/^nm  en  1649.  Le  j^  ^1^^^^.   j^^  jeu^e  Lotichius 

sur  les  Poètes,  toTW.  ///,  pag.  272,  Nassau  «Les  additions  que  Chaufepi^  a  faites  i 

pour  Hanau.  cet  article  sont  extraites  des  Mémoires  de 

(*)  'L'Index  Thiiani    nomme   SolUar  le  Niceron ,  tom  XXVI. 

bourg  que  M,  de  Tbou  appelle  Solidarium  {a)  Il  s'appelait  Louis  Loticius.  Mélanch- 

Oppidum.  Rem.  crit.  ihon  changea  ce  mot  en  celui  de  Lotichius 

(b)  Ecclesim  Solitariensi  ut  inspectorem  (  qui  lui  sembla  plus  emphatique  )  pour 

pratftcit,  Paul.  Freher. ,  Theatro ,  pag.  2i3.  Pierre  Lotichius  Secundus  ,  son  écolier. 


LOTICHIUS.  375 

acquit  bientôt  Faniitié   de    ces  de  retour  eu  Allemagne,  qu'il 

deux  illustres  professeurs ,  celle  songea  au  voyage  d'Italie.  11  le 

de  George  Sabinus  qui  était  un   fît  comme  celui  dé  France  aux 

fameux  poëte,  et  celle  de  plu-   dépens  de  Daniel  Stibar;  mais  il 

sieurs  autres  savans.  La  guerre   eut  le  malheur  de  lier  société 

qui  s'éleva  dans  la  Saxe,  l'an  1 546,  avec  un  grand  nombre  de  per- 

obligea  Mélanchthon  et  ses  col-   sonnes.  Il  logea  à  Bologne  avec 

légués  à  sortir  de  Wittemberg.    un  jeune  chanoine  de  Munich 

Le    premier  se  retira  à  Magde-   qui ,   pouvant  trouver  au  logis 

bourg   (6),   et  y   fut  suivi  par   uiie  hôtesse  fort  commode,  alla 

notre  Lotichius;  mais  lorsqu'il   faire  l'amour  dehors  (d),  L'hô- 

en  sortit  afin  de  chercher  une   tesse,  aussi  éperdument  amou- 

meilleure  retraite ,  Lotichius  au   reuse  que  jalouse  ,  lui  prépara 

lieu  de  le  suivre,  prit  parti  dànst  un  philtre  :  mais  par  malheur 

les  armées.  Ce  genre  de  vie  n'in-   Lotichius ,  trouvant  sa  soupe  trop 

terrompit  point  entièrement  son    grasse,  l'échangea   contre  celle 

commerce  avec  les  muses,  et  ne   du  chanoine  (C),  et  devint  fu— 

dura  pas  beaucoup  (A);  car  on    rieux  tout  à  coup.  Il  fut  soulagé 

sait  que  des  l'an  i548,  il  vivait   en   vomissant  une  partie  de  ce 

paisiblement  parmi  ses  livres  à   philtre  :  néannioins ,  il  eut  une 

Erfort.  Peu  après  il  retourna  à    fièvre  maligne  qui  lui  fit  tomber 

Wittemberg ,  oii   la  paix  avait   les  ongles ,  et  dont  il  pensa  mou- 

perm.is   à   Mélanchthon   d'aller   rir.  Hubert  Languet ,  son  boa 

continuer  sa  charge.  Il  y  acheva   ami  ,  voyageant  en   Italie  ,   le 

sffs  études  de  philosophie ,  et  puis   trouva  en   ce  pitoyable   état  à 

ri  s'en  alla  en  France ,  étant  gou-  Bologne,    (a    malignité   de    la 

verneur  des  neveux  de  Daniel   drogue  opéra  tellement  sur  Xo— 

Stibar,   doyen   du   chapitre   de   tichius,  qu'il  ne  se  passa  point 

Wirtzbourg ,  homme  de   grand   d'année  sans  qu'il  eût  quelques 

mérite  et  intime  ami  de  Joachim   accès  de  cette  première  maladie, 

Camérarius.  Ce  fut  en  i55o  qu'il   jusques  à  ce  qu'enfin  il  en  mou- 

commença  ce  voyage,  qui  dura   rut.  Avant  que  de  quitter  l'Ita^ 

près  de  quatre  ans  (B).  Il  s'ar-    lie ,  il  reçut  à  Padoue  le  degré  de 

réta  beaucoup  à  Montpellier;  et   docteur  en  médecine.   Quelque 

apparemment  lui  et  ses  élèves  y   temps  après  son  retour  en  Aile- 

auraient  souffert  bien  des  ava—   magneiî  fut  appelé  à  Heidelberg, 

nies  (c) ,  pour  avoir  mangé  de  pour  y  être  professeur  en  cette 

la  viande  pendant  le  carême,  si   science.  Il  accepta  cet  te  vocation, 

Clusius ,  qui  était  logé  chez  Ron-  et  s'en  alla  à  Heidçlberg  l'an  1 557* 

delet,  n'eût  intercédé  auprès  du   II  y  gagna  l'estime  et  les  bonnes 

dominicain    qui    faisait   l'office   grâces  de  l'électeur  palatin  Othon 

d'inquisiteur.  On  en  fut  quitte   Henri ,  et  de  tout  le  monde  :  et 

pour  de  l'argent.  A  peine  fut-il   comme  il  avait  toutes  sortes  de 

(d)  Tîim  forte  (utjft)  amartjbris,  (fund 
{b)  Le  Théâtre  de  Frehérus,  jfag,  1^49  t     domi  habehat,  ut  ait  Tcrenlius.  Id  impa- 

du  à  Marpourg.  tientiùs  ferens  hospita  j'uvenis  formosissimi 

(e)  On  les  menaçaii  dg  lût  chligw  à  faire    amore  capta  ,  etc.  Hagius ,  in  Yità  Lolichii  ; 

amende  honorable.  pag-.  (J3 ,  cdit.  1609. 


376  LOTICHIUS. 

raisons  d'être  content  de  son  em-  beaucoup  infërieures  à  celle  dont 

ploi ,  il  n'accepta  pas  les  offres  il  était  impossible  qu'il  eût  con*» 

qui  lui  furent  faites  à  Marpourg,  naissance(^). 

ou  de  la  cbarge  de  professeur  en 

médecine ,  ou  de  celle  de  pro-  ^^  ''^•^'  '  a-deuaui,  atatum  (3o). 

fesseur  en  poésie.  Il  ne  jouit  pas      (A)  //  pHt  parti  dans  les  armées. 

.long-temps  de  cette  douce  con-    Ce  genre  de  vie  n* interrompit  po^nt 
dition.     Il    fut  attaqué  de  son   entièrement  son  commerce  auec  Us 

mal  au  commencement  de  n<>.  CjJ'ee~  «t~ ''^^  ÎSt^X? 
vembre  i5oo,  et  en  mourut  le  en  leur  adressant  la  parole  (i)  : 
7  du  même   mois.    CéUit  un      y^,  ^^  ,^  u^^,  ,.„^,  r«*«i«  « 
homme  d'un  fort  bon  commer-        ^    ,  ««"»  ,  , 

ce,  la   candeur  et  la  smcerite  deJi 

mêmes  («)  (D).  On  publia  un  '"s^:^":s^z::;::.''fjzisr^ 

recueil  de  ses  poésies  ,  lan  1 56 1  .        .      .,       ^       ,       ,      « 

(E).    II  contient  tant  de  ven,  t^:^JZ.nA.^''ÀâT:, 

d  amour ,  qu  on  crut  que  rau-  M.  Baillet  n'auraient  pas   raûon  de 

teur  avait  besoin  là-dessus  d'un  dire  en  général ,  que  ce  qu'il  y  a  de 

morceau    d'apologie.    liagius   y  remarquable, c' est que-LotxciAuscont^ 

A         -n    /T?\  T  A  •«  '1  '   •  posait  ses  uers  parmi  le  tumulte  du 

travailla(F).  La  quatrième  elegie  ^^„^^  et  sous  L  armes  {^), 

du  second  livre  a  quelque  chose       (B)  Son  voyage  de  France..,,  dura 

de  surprenant  :  elle  roule  sur  /"^^  ^^  quatre  ans."]  Ce  fut  la  durée 

un  songe  qui  semble  être  une  ^f  tout  le  royage  (3)  Or  comme  ils 
rj.  ..*'     ^j  ,     ,      Tirent  d  abord  Pans ,  Rouen ,  Dieppe, 

prédiction  du  saccasement  de  Lyon  ,  et  qu'ils  allaient  à  pied  pres- 
Magdebourg(G).  Je  ferai  diver-  que  toujours  (4) ,  n'ayant  au'un  di- 
ses observations  sur  ce  sujet ,  qui  ^^1  à  eux  onze  pour  porter  leurs  haw 
seront  plutôt  des  conjectures,  des  ,  il  est  sûr  qu'ils  ne  dem^eurèreni 
f  T     X*  •  pas  à  Montpellïer  l  espace  de  quatre 

qu  une  explication  qui  me  sa-  années  ,  comme  l'a  ^dit  un  babile 
.tisfasse  pleinement.  On  a  trou-»  homme  (5).  Ils  y  demeurèrent  de 
vé  étrange  que  Juies-César  Sca—  *"**«  pl^s  de  deux  ans  :  Ciatf.  hiennio 

liger  n'ait  pas  loué  LotichiuS  (H).  ^'«?!  «fj;"^  ehampUii^fonè  inacade- 
^  .^*  ,         ,        •   .^   1      "tm  Mompehand  uixissent,  dit  Ha- 

On  aurait  eu  plus  de  sujet  de  gîus  dans  la  page  47. 

s'en  étonner,  si  la  réputation       (C)  Lotichius,...  échangea  sa  soupe 

de  Lotichius  n'était  pas  princi-  contre  celle  du  chanoine.]  De  la  ma- 

palement  fondée  sur  des  ouvra-  «i^'lf  ^f  H^gius  raconte  la  chose, 
*  '    9     ^   ^^  f  •         •      r        ,       ce  fut  dans  la  soupe  que  le  phiRre 

ges  qui  n  ont  ete  imprimes  qu  a-  fut  donné  :  mais  il  se  trompe  étran. 

près   la    mort    de  ce  Scalieer^  gement,  s'il  s'imagine,   comme  il 

niais   le    silence   de   ce   critique   semble  le  faire ,  que  les  lUliens  don- 

n'est  point  au  fond  surprenant ,  "^"^^  **  "T  ^,^.'"''^^';^  V^'  ^'''"' 
.     '^      ,  .,       *fT..      '   vaffes  enchantes  que  les  Grecs  ap- 

puisque  les  premières  éditions  peUent /.W/iroi^.  Jusparare,  dilril 
des  poésies  de  Lotichius  (/)  sont 

rOEIeg.XI.W. /. 

(a)  TH  de  4a  Vie»  composée  par  Je«i        <»)  ^«>g«nent  sur  lei  Poêtei ,  lom.  tll.p^. 

Tiagivt^^  son  bon  ami.  et  publiée  tfïngt-cing  *',!,  »       ....       .  •.     _  .        .„-i 

f  .,„1\.    y            s  y    r   M-^1.:.      TuT  1  u"  ^  (3)  n^vertenUts  tandem  tgiturpoit  exaetuM 

ans  apf^  la  mçrt  de  LoUchms.  Melçhior  .^  jr^^i  guadriennium  exGuUiU.  H«siM,  in 

^dain,  Mt  YUis  Mcdicorum,  pag.  il 2,  a  Vii«  Loticbii ,  po^.  56. 

donné  un  abrégé  fort  étendu  de  cette  Vie.  (^)  /j^„  ^  p^^.  ^,  ^  ^^, 

W)  Celle  de  Paris ,  i^Sl ,  i»  8». ,  e{  cellfi       (5)  Tai»sîec ,  AdditioQs  «ax  Éloges,  io«i.  / , 
de  Leipsie^  i5i>2.  pag.  907. 


LOTICHIUS.  377 

é 

(6) ,  ne«cio  quod  malè  temperatum  ac  non  negarent  (11).  Hagias  assuré  que 

conciUàtum  Circœum ,  Itali  mines-  les  plus  grands  poètes  d  Allemagne 

tram  iUud,  hoc  pUltron  Grœci  vo-  ont  témoigné  publiquement  1  estime 

cant.  Les  Italiens  entendent  simple-  particulière  qu'Us  avaient  pour  les 

jnent  par  nUnestra  ,  ou  menestra  ,  vers  de  LoticEius}  et  il  prétend  que 

du  potage ,  de  la  soupe.  selon  l'opinion  commune ,  Lotichius 

(D) Cétait  la  candeur  et  la  sin-  Calait  tes  plus  exce^ns  noetes  an- 

fWf4'  mémesA  Sonhistorien  en  donne  Çiens_et  modernes ,  et  qu  il  était  pré- 


ou' on  lui  eût  donnée  :  ci  aiusi  1*  ic-    -7 — -~  ^--/  - *    j  „:*    «.,:o 

itifa  tous  le»  partis  qui  lui  furent  t»'V.^«/°  "V^Sf*"*  •!** '""'^"l'.'î,?^ 

^ieisui  nec  idtœ  longioris  comcium   p-and*    honimes ,    et    nommément 

yœmineum^e  genus  f  aut  lactare  sn'e   fabriçe ,  Posthius  ,  et  Melj^sus     ont 

■iconnubuformnœquesuMliorU  nAU  donne  la  palme  à  Lotichius  en  fait 

/  X  •'  '  de  vers  élégiaques.  Hagius,  a  tout 

(E)    OnpubUa   un   recueil  des   '""^'^  "V"' ^:°°?,' Th^sltl'^r 

•  •  .    J.   f„i.;-u:.,.      i'-,_    .<M.  T    nommément  que  par  rosUuus  et  par 

poesus    de   Lotichius  ,/ an    1 56  .]    «dissus  ,  et  il  ne  dit  rien  des  troU 

SroireTrvTnre  â'L't  cCl  -'-  •  A^P-f-»»   "i^^^^^^^^^ 

réloge  du  meilLr  poète  que  son  "^^^XcVu^C^e'Snr ^oét^ 

«ècle    et  l'Allemagne    eussent   ru.  jeJtichius .procurée  par  CLnéra- 

Dcpuis  cette  édition  on  en  a  fait  plu-  ^        j,       ^     ,^^^^  la  première  ; 

^is  ans  entre  la  mort  de  ïolichius.    ^^  «-fg,  f„L  V^as^irP^ 

j       «if     '  •  «^       11     ir    a.        et    eiusdem    UarminuTn   uoeuus   au, 

et  y  a  joiht  de  son  cru  un  petit  ana-  ^a  lettre  qu'U  m'écririt  là- 

chronisme  sur  le  jour  mortuaire      «  ,       j^^^^ient  égarée  parmi 

S^oS^e  "111e  .Tn-o^eitlÀ^li   .-  ''''-"  ^  Wf^À  Z 
Tho„,   qui  a  mis  cette  même  mort  SUThi^'éîi^  onltl  '" 

rasS^XLtoTsre'Fréhér::  «de,  mais  je  mo  sou^e«s  .^'^«e 

/  >  •««*  «.,««.;  t^/^^'a  o«o  ««^^^  lo  wi/...!-  marquait  en  détail  plusieurs  carac- 
(q)  met  aussi  tro  «  a^s  entre  la  mort      ,     H  ^        ^  ^^       ,^jj^ 

d^  Lotichius  et    édition  de  ses  vefs.  ^^,3     ^.^^jj  ,„tre  autres  choses  que 

M.  de  Thon  (10)  a  mis  ce  poète  au-  "'«Fl'*^"**"  ^        ^«j^^,:  «:  Am^oJ^i^ 

dessous  d'Éobanus  Hessus.  '  Caméra-  J^^^^^;^v.^,f„l^M  Kortrû 

nus  prétend  que  si  celui-<!i  était  en  ('4)  °«  «Y  î™"'',f,P°'?*\";  Çf/'X 

Tie,  il  se  reconnaîtrait  inférieur  â  me  fit  "vou' qu  il  a  inséré  bien  des 

,..'■-        c  J    *  1?  t  -  o  f  choses  touchant  notre  rierre  Loti- 

Lotichius.  Sedet  Eobanus  et  6ahi-  ^.      ^  dissertation  de  £nlhu. 

nu3,  st  filmèrent ,  cuni  omnia  m  Loti-  ^'^'"^  ***"**  f"  **      •«^^-„j:«  a  itîoI 

chu  seriptU  mJgnoperè  probaivnt ,  'f^moPoeUco ,  impnmee  i  Kiel, 

tUm  eleeantid  et  suavitate  atque  ex-  ÎJ^x^^S?"  •  -  -•//  à  r».„»i^„:o 
pHme,âii>etustatUsimHitudi^emcon-  ,  (^)  ^"^J!"  «FYi^ma«  *  j  «Poloçe 
untione,  se  ab  hoc  aUcubi  superari  ^'»  '""  d  amour.]   H  avoue  (  i5) 

(il)  Camerarius,  m  e/iul.  dedicatorid Ofti- 
(6)  Hagias .  iit  Vill  LolichH,  pag.  63.  ""  ^'^^  i^.ï*'Sî.'-i        i 


(7)  irfem  ,  ihtd^m, •      .  3j'  Sébaalien  ,  dont  on  a  parlé ,  «om.  T f //. 

(8;  Thoanua,  ZiA.  XXF/,  juhjln.  ^^g.  Spo,  remarque  (C)  d*  rartic/e  KoRTaoLT. 

(q)  Thratr.,  pA^.  ifSo.  *  '  *" 
(lo)  Thun.,  lib.  XX^J,  *u!'J!h, 


itg.  5ç)3,  remarque  {Kj)  de  l  at 
M 4)  Oans  ta  remarque  {G), 
\iS)  In  Vita  LoUchii. 


378  LOTICHIUS. 

qa^êtant  fort  jeune  il  faisait  souvent       Sic  propagar»  laborat 

réflexion  ,  ayec  quelque  sorte  d'ë-       ^"«'«^  naturm  temina  guûque  sum, 

taêl°irZ.'t  'l«  if  P^°*«»  ^^  f  <""  réduire  cette  explication  au 
l«n«™~         V,  TiV  ""?'«"«■>*    langage  humain,  et  à. a  juste  «m- 

?^^jT  ^  '  F?""*'  ^"  **"•"'  *■•  »  ^°">"  dire  que  fe  même  tempëra- 
carlmi/.  .*'''  îl  "'  *"°y«"t  »"-  ment  qui  dispose  un  homme  à  être 
wmmt  """""^    ***^°'    R»«t«  le  «"3  suscepUble  d'amour. 

On  ne  prouverait  pas  facilement  cette 

ViUt  faiifaïui  rtrwn  dlterimina  viti ,  thèse  ;  car ,  Outre  qu'il  y  a  plusieurs 

Smptgrm,4mitut,frigomtmpiiuti:        personnes  qui  Ont   le   talent  de  k 

«"c'r^r^irfoZr:".'':^^^^''^'  ?»<«"*  »«'".«»«'  <»'•"•  tempérament 

*  ,  1  ,  .  ,  .  amoureux ,  il  est  certain  aucune  in- 
Aprés  ces  Tcrs  de  Lotichius  il  en  cite  finité  de  gens ,  qui  ne  savent  point 
trois  de  Virgile.  faire  de  vers,  sont  plus  furieusement 

'^'pice  aratra  jugo  referunt  sutpentajuvenci^     tourmenlés  du   feu  de  Famour,  qUC 
Et  sol  ereseentes  dectden»  dupUeat  utnbrut;     Ceux   dont   les   poésies  SOnt    les  plUS 

"^'l^Tri?^^'  ^"^  '"""  "**"'"'  '"'"''    tendres.  Combien  a-t-on  imprime  de 

vers  d'amour  qui  ne  sont  qu'un  ieu 
;n  poe 
lique  t 

^  t ^~~   ^  ^^^  **,     .-  ^«-„  .^<,  élégie&  «^ 

feu  de  1  amour  divin ,  et  non  pas  nëes  ,•  il  tâche  même  àe  rênche'rir 
1  amour  vénérien ,  qui  brûle  les  poe-  sur  ce  qu'il  a  lu ,  il  invente  de  nou- 
***•  Teaux  tx)urs ,  il  étudie  les  caractères 

Cur  valum  par,  magna  suos  decantet  amoré,     ^®*  Ç*"^  lugobres.   C'est  afin  de  faire 

Cirons,  Haei candide,  et  caussamrogas?    admirer  ses  vers:  c'est  afin  d'exer- 
Aeeipet  non  iUos  Venerisfax  improha^  vt-    cer  sa  veine  sur  des  pensées  qui  fas* 

jEternilZorgeneronuurUnuminU.  ^^^}  honneur  à    SOn   esprit,     et    qui 

gt  ..        ,  .     .,.     ,  puissent  en  même  temps  flatter  l'ob - 

Cette   réponse  est  ridicule  ;   c'était  jet  qu'il  adore.  Il  y  en  a  môme  qui 

prendre  Hagius   pour  un  enfant.  Il  ne   sont  point  amoureux  quand  ils 

n  en  parle  pas  comme  il  devait  ;  car  composent  de  semblables  vers.  Théo- 

il  se  contente  de  dire  qtie  Mélissus  dore  de  Bdze  était  de  ceux-là.    Uios 

lui  expliqua  beaucoup  mieux  tout  le  honos  uiros  non  pudet  qiiicquid  de 

mystère  (i6).  Mélissus  lui  représenta  poëticœ  Candidœ  amonbûs  lusi,  {lusi 

aue  81  quelque  chose  est  très-capable  autem  certè  pUraque ,   ueteres  illos 

d  attirer  les  cœurs,  et  de  verser  jus-  imitatus,  priusquàm  etiam  per  œta- 

çïu  au  fond  des  moelles  ses  charmes  um ,  quid  istud  rei  esset ,  inteUige- 

insurmontables ,  c  est  l'amour  qu'un  rem)  ad  castissimam  et  Uctissimam 

objet  modeste  et  pudique  allume.  Le  fœminam  accommodan,    Id  autem 

ciel  le  plus  pur,  a|oute-t-il ,  forma  cet  non  aliter  se  hahere  quhm  dico ,  non 

amour,  et  lui  assigna  pour  trône  les  udantàm  testari possunt  quibuscum 

cœursembrasés(i7).Lesastresontsoin  peridtempusuixi,  uerUmeUanires 

de  nourrir  ce  feu  :  et  comme  les  poètes  ipsa  déclarât  :  quhm  nullos  unquam 

reçoivent  du  ciel  les  influences  qui  tiberos  ex  uxore  susceperim  ,  in  mets 

«ont  la  cause  de  la  poésie ,  il  ne  faut  autem   illis  carminibus  ,  Candidam 

pas  s  étonner  qu  ils  sentent  si  vive-  prœsnantem  superis   commendem  ; 

ment  le  feu  de  l'amour}  car  ces  in-  qubd  tum  mihi  nimirumUlud   ficU- 

ttuences    ayant  la  même  origine  que  tium  argumentum,  ut  alla  subindè 

lamour(i8J,l  excitent  et  l'entretien-  multa  occurreret  (jg).   Voyez  dans 

**®^t.  ces  dernières  paroles  un^'exemple  de 

.  _-.   .,        ,      ,  la  conduite  des  poètes  :  ils  se  don- 

*  V.rg.1. ,  eclog.  II,  .,.  66-68.  „ent  des  sujets  imaginaires ,  afin  d'à- 

«{:'i&:7„:r^^^^^^^^^  ^oi.r  occasion   de  âébiter    quelques 

ii'j)PunorhancmtkeroU,ngenerauitHintrk*  traits  d  esprit.  MaiS  VenOUS  a  1  apolo- 
Succemas  juftit  régna  tenerefibra»,         glC  de  LotlchlUS. 

(iS) Habent  alimenta  ealores 

Kivida  tidereisfoia  perenne  fueis.  (19)  Brsâ ,  in  epistold  derticatarid  PoiaaI. 


LOTICHIUS.  379 

II  eat  quatre  maîtresses  successi-       (G)  La  IV*.  élégie  de  son  II*  /i- 

vemént ,  et  il  fit  pour  elles  beaucoup    ure roule  sur  un  songe  qui 

<le  vers  (20)  :  il  ne  se  proposa  jamais  ,    semble  être  une  prédiction  du  saccor- 


que  Ton  sait  cela.  Nonfecit  id  non  prise    par    les    troupes   impériales. 

honestèf  quia  et  caste  amauit  Loti-  Voici  la    remarque   de   M.   Morhof. 

chius   et  sine  crimine  ac  scelere  ;  si  Illud  singiilare  in  hoc  viro  et  prope- 

wnodo   castissimi  poètœ   verhis  uersi-  modàm  diuinum  est ,    ac  plus  quant 

busqué    dignamur    aliquam    habere  poêticum  tvBouTttta-ptov  arguit,  quodin 

non  dubiam   fidem,  sic  etenim   ipse-  elogiâ  4»  lib.  a,  ad  Joachimum  Ca- 

met  de  amoribus  suis  canit,  et  Clou-  merarium  scriptd  tristissimd  obsidio- 

dia  sua,  nis  et  expugnationis  Magdeburgen- 

sis  fata  integro   seculo  prœdixeriU 

.........;..  FeUeiurarsi  Ji^g  omnino  notatu  digna,  ac  elegia 

InquB  ,yonuUumcnm^anu>refuiL  .^^^  pulcherrima  est.  Uœc  Ule  aurea 

Non  ego  i«,  mea  lu» ,  deceptani fraudé  r#-  camiina ,  quod  mîrerîs  ,  inter  armo" 

'*>»"" .  rum  strepitus  ipse  miles  scribebat  (aS). 

Nonspotium  rapto  turpe  pfidore  tuU.  Lolicbius  vit  en   songe    une  grande 

MJn  mtni  tunt  testes .  st  mentior ,  aguore  vatto  .,,            •/     /           ^           ^1^11           •          j* 

Okruar,etmutispijeibuseseaiMUm(ii).  Ville  assiégée ,  et  une  fille  qui  se  di- 
sait la  protectrice  du  lieu ,  et  qui  se 

L^apologiste  remarque  que  les   pri-  plaignait  des  malheurs  qui  désole- 

viléges   de  la  poésie  permettaient  à  raient  cette  yille,  et  qui  en  feraient 

Lotichius  d^exercer  sa  muse  sur  les  un  monceau  de  cendres.  Il  ne  nomme 

beautés  de  la  terre;  car  c'est  un  art  point  la  ville  ,  et  il  ne  sait  même  si 

qui  embrasse  la   contemplation,  et  elle  était  sur  le  Rbin  ou  sur  le  Da- 

Texplication  de  tout  ce  que  l'uni-  nube,    ou   sur  l'Elbe,  mais  il  croit 

vers  a  de  beau.   Fecit  Lotichius ,    id  que  c'était  sur  l'Elbe.  Il  faut  pour- 

primàm  jure   poëlices   optimo  ,    ad  tantqu'il  ait  caractérisé  Magdebourg, 

quam  scilicet  rerum  omnium  pulcher-  puisqu'on  a  donné  à  son   élégie  ce 

rimam  quœ   magnd  hdc    uniuersitate  titre  :  de  Obsidione  uri)is  MagacbuV" 

orbis  continentttr,  cœlestium  terres-  gensis.  11  y  a  sans  doute  ici  quelque 


d'amour ,  et  ne  voulut  point  se  pri-  Smalcalde  (14)  >  pl"s  assuré  apparem- 

ver  de  cette  galanterie ,  qui  lui  fut  ment  des  bons    succès  de   Cnarles- 

d'ailleurs  avantageuse  pour  polir  ses  Quint,  que  de  ceux  de  cette  ligue, 

muses.  £!x  quo  illud  saltem  consecu-  Son  imagination  se  répandait  sur  les 

tus  estcommodiyUt  molles  amores  suites  que  courraient  avoir  les  vic- 

cantando  mollius  carmen  deduceret,  toires  de  Charles  -  Quint  (a5) .  Peut- 

£nf  in,  il  avait  besoin  de  cette  agréable  être  en  songeant  il  tomba  sur  cette 

occupation ,  af^n  de  chasser  les  pen-  supposition  ,  c'est  que   l'empereur 

Bées  chagrinantes  dont  il  se  trouvait  châtierait  sévèrement  Magdebourg , 

persécuté  (39).  si  l'am»ée   des  alliées  était  battue. 

Un  poète  se  prépare  tout  aussitôt  « 

boka/fomuun^rtdles,   ae  CUudiam  quidem  ''"^"**  maximam.  Quod  poêla  ipse  de  seso 

prinùim  sitam  multo  earmine  eelebratam  f  mihi  "'^fif ^.f 'î'^'f"'' • . ,         ,   , 

verà  non  incognitam  ,  tubfuscam ,  non  infor-  Molli,  êteph  qaidcm  deduerre  carmiDa  tento, 

mem  née   inamabUem  puillam  :  deindi  Calli-  No"  *■"»«"  »»  P""»  ««"bu»  illa  probem. 

rhoen  ,  aUernin  CeUiberam  Uinicatam ,  formo-  Sat  mihi  ait  rigida»  inteidum  fallere  car«â , 

tam  :  hine  pecorit  cuttodem ,  religiotam  nimis  SoUmenque  mali  prasmia  magoa  \oco. 

Ilalam   Panaridem  :  ac  postremuin  non    verà  (33)  Morhofius  ,  Poljhiit.  ,  liù»  /«  eap»  XiX^ 

nomine    dictant  PhyUida    Jfierogenain.   Ha-  pf^g»  ^^» 

giut,  in  Vitâ  Loticbii.  (a4)  Je  parle  selon  ta  supposition  de  M.  Mor- 

(ai)  Idem^  ibidem,  faof  ,  qui  n'est  pat  certaine. 

(a«)  Obleeialionent  eam  mnimi  honestam  ad  (a5)  Note*  bien  son  5*.  vert  : 

lentendae  animi  curas  ,  molestias  ,  mgiitudinee  Somnia  luni  coaAt  hcc  imitata  mrak. 


38o  LOTICHIDS. 

déplorer  les  malheura    d'une   Tille  que  Lotichius  fit  ce  sonjse  dorant  le 

saccagée  :  Tune  de  ses  fictions  est  siège  de  Maedebourg,  ran  i55o  ou 

qae  la  déesse  tutélaire  fait  sesplain-  Fan  i55i.  Il  était  facile  de  s^imagi- 

tes  f  etc.  (a6).  Quand  on  se  réveille  ner  que  Maurice ,  électeur  de  Saxe , 

on  brouille  aisément  les   espèces  ,  qui  commandait  à  ce   siège    de  la 

Ï>arcQ  (Tu'on  ne  se  souvient  pas  de  part  de  Pemperenr  ;    prendrait  la 
eur  orare  :  on  oublie  celles  qui  ser-  ville  .  et  la  traiterait  crueUement. 
vent  de  liaison  ,  et  de  là  vient  que  Lotichius  ,  agité  de  cette  crainte,  se 
Ton  s'imagine  c^ue  les  idées  que  Ton  représenta    en  songe  le   sac    de  la 
a  encbatnees  soi-même  les  unes  avec  ville,  et  se  jeta  sur  les  fictions  poê- 
les autres  y  nous  sont  venues  tout  à  tiques.  Il  ne  manqua  pas  d'introdui- 
couj)  par  inspiration.  Il  est  presque  re  la  déesse  tutélaire  qui  protestait 
aussi  facile  de  se  faire  des  svstémes  de  son  innocence  et  de  sa  fidélité , 
sur  les  afiaires  générales  en  dormant  encore  que  Pempereur  la  chassât  de 
qu'en  veillant  :  une  infinité  de  per-  sa   demeure ,   etc.    Le   lendemain  il 
sonnes ,  après  avoir  lu   de  grandes  trouva  cette  matière  si  propre  à  être 
nouvelles  dans  la  Gazette  ,  se  font  traitée  en  vers ,  qu'il  en  fit  une  élé- 
un  plan  admirable  des  suites  qu'elles  gie  ,  à  laquelle  il  donna  lui-même  le 
pourront  avoir.  Dans  un  quart  d'heu-  titre  deObsidione  urbis  Magdebur- 
re  ils  mènent  le  victorieux  à  la  ville  gensis.  Je  crois  bien  qn'il  s'imagina 
capitale  du  vaincu  ;  ils  se  représen-  qu'il  y  avait  quelque  chose  de  prê- 
tent des  trônes  renversés  ,  ils  font  phétique  dans  ce  songe  :  c'est  qu'il 
changer  de  face  à  tonte  l'Europe  ;  et  ne  se  souvenait  point  du  commen- 
s'ils  sont  poètes  ou  orateurs ,  ifs  joi-  cément   de  sa   rêverie  ,    c'est   qu'il 
gnent  à  tout  cela  le  plan  d'un  beau  ignorait  qu'il  eût  enfUé   lui-même 
poème,  ou  d'une  belle  harangue.  Ils  toutes  ses  visions,  comme  les  nou- 
en  tiennent  les  figures  toutes  prêtes  :  vellistes  enfilent  eux-mêmes  en  veil* 
ils  se  représentent  même  l'air  et  les  lant  toutes  les  suites  qu'il  leur  plaît 
paroles  des   députés  qui  viendront  de  supposer  aux  siéees  et  aux  batail- 
porter  les  clefs  des  villes.  On  peut  les  (27).  Or  comme  le  siège  de  Mae- 
assurer  que  toutes   les  heures   du  debourg  fut    terminé  ,  non  par  là 
jour  il  se  passe  de  telles  choses  dans  prise  de  la  ville ,  mais,  par  un  traité 
la  tête  de  plusieurs  personnes.  Leur  de  paix  ,  Lotichius  se  désabusa  sans 
âme ,  quand  ils  dorment ,  n'est  pas  doute  lui-même  :  il  connut  la  fau9- 
moins  active  â  l'égard  de  ces  chimèr  seté  de  ses  songes  y  mais  ses  vers  se 
res.  Elle  fait  des  plans  à  perte  de  vue.  conservèrent,  et  virent  le  jour  après 
C'est  peut-être  ce  que  fit  Lotichius  sa  mort.  Que  sait-on  même  s'il  ne 
cette  nuit-lâ.  J'ai  dit  la  raison  pour-  feignit  pas   qu'il   songea  cela?  Les 
quoi  il  n'aurait  point  dû  s'apercevoir  poè'tes  ne  se  donnent-us  pas  tous  les 
en  se  réveillant  qu'il  était  l'auteur  de  jours  cette  licence  ?  Après  avoir  bien 
cette  suite  de  visions ,  comme  ceux  examiné  tout  ceci ,  je  trouve  plus 
qui  bâtissent  des  châteaux  en  l'air  vraisemblable  de  dire  qu'il  ne  son- 
pendant   qu'ils  veillent,   savent  et  gea  point  ce  qu'il  raconta,  mais  qu]à 
sentent  qu'ils  en  sont  les  vrais  au-  Fexemple  de  plusieurs  poè'tes  il  fei- 
teurs  ,  sans  qu'aucune   intelligence  gnit  qu'il  avait  songé  ces  choses, 
étrangère  se  fourre  là  pour  leur  ré-  Depuis  la  première  édition  de  cet 
vélerl'avenir;  ce  qui  fait  aussi  qu'ils  ouvrage,  j'ai   appris  par  une  lettre 
n'y  trouvent  aucun  présage.  de  M.  Kortholt  (a8),  quelques  narti- 
Voilà   une   observation    que   l'on  cularités  qui  m'obligent  a  réfléchir 
pourrait  faire  en  admettant  la  sup-  encore   un  coup  sur  cette  matière, 
position  de  M.  Morhof ,  savoir  que  1°.  H  est  certain  que  l'élégie  de  Ob- 
Lotichius  fît  ce  songe  avant  la  ba-  sidione  urbis  Magdeburgensis  ne  se 
taille  de  Mulberg,   où  l'armée  de  la  ,    .  „      ,    .      .   .          »r  j  1  n    v 

Mais  cette  supposition  n  ayant  aucun  nin  ,  pag.  m.  3^8  et  suivantes ^  nous  a  donnée 

fondement    ,   j'aimerais   mieux    dire  du  caractère  dé  ces  messieurs,  soU  qu'Ut  tuent 

trop  d'espérance^  soit  qu*U  tuent  trop  de  dé' 

(36)  Voyr%  ce  qui  sera  eiti  de  Bafuc ,  dans  la  fiance» 

remarque  (K;  de  l'article  Teomi*  (Paul)  ,  tom.  (a8)  Sébastien  ,  dont  on  a  parle  €i'denut , 

XIV  ^  à  Voeeatidh  d'un  bois  coupé,-  cilalion  {il). 


LOTICHIUS.  38i 

ttoure  twint  dans  le  recueil  de  poé-  I.  Je  dis  premièrement ,  que  soit 

sics   crue   Lolichius  fit  imprimer  à  que  Lotichius  eût  composé  cette  élë- 

Paris     chez  Vascosan  ,  et  dont  IVpt-  gie  pendant  qu'il  portait  les  armes  , 

tre  dëdicatoire  est  datée  de  Paris  le  soit  qu'il  l'eût  composée  pendant  le 

i3  de  fëTrier  i55i.  S'il  date  selon  le  siège  de  Magdebourg,  et  cela  ou  en 

style  qui   était  alors  en  usage  dans  conséquence  d'un  songe ,  ou  sous  la 

leroyaume  de  France,  c'était  le  mois  fiction  d'un  prétendu  songe,  il  n'a 

de  février  i55a.  Il  savait  donc  que  la  point  dû  l'insérer  parmi  les  pièces 

viUe    de   Magdebourg  ne    craienait  qu'il  publia  à  Paris,  l'an  1 55 1.   J'en 

plus  rien:  car  elle  s'éteit délivrée  du  ai  donné  les  raisons.   Mais  rien  ne 

sie'ce  par  un  traité  de  pacification ,  l'obligeait  â  la  déchirer  :  il  arriva 

au  mois  de  novembre  i55i  (ag).  S'il  donc  apparemment  qu'il  la  conserva, 

data  en  commençant  l'année  au  mois  et  l'ayant  depuis  retouchée  ,  et  polie 

de  ianvier    le  sîége  de  Magdebourg  diverses  fois,  il  lui  donna  une  beauté 

durait  encore ,  et  n'était  pas  prêt  à  ffu'il   n'eût  pas  été  capable  de  lui 

r>    •_     rk...ii^ »  «^;«-   l'a  Aa*a  nnW  Hr>tin<>r  au  temns  de  la  nremière  edi-> 


au   ««ti^agement  et  de  l'incendie  de   médiocre  :  on  la  trouva  pî 
Maedebourc;   et  quand  même  l'on   papiers  après  sa  mort  ;  on  1  y  trouva, 
serait  certain  qu'il  l'avait  déjà  com-   dis-je,  telle  qu'il  l'avait  améliorée 
posée     on  ne  laisserait  pas  de  croire   par  la  correction,  et  on  l'envoya  à 
au'il  se  serait  bien  gardé  de  l'insérer   son  ami  Camérarius ,  pour  être  im- 
dans  l'édition  de  ses  vers  latins,  a*,    primée  avec  ses  autres  écrits  (3i)-  Ce 
M  Kortholt    qui  se  connaît  bien  en   sont  là  des  conjectures  fort  vraisem- 
pôésie.  et  qui  a  conféré  les  diverses   blables:  et  ainsi,  ceUes  que  l'avais 
éditions  des  vers  de  Lotichius ,  trou-  proposées  dans  ma  première  édition 
ve  une  grande  différence  entre  celle    ne  perdent  point  ce  qu  elles  pou- 
de  Paris,  i55i,  et  celles  qui  ont  suivi   vaient  avoir  de  solidité.  Les  poètes , 
la  mort  de  l'auteur.  Il  trouve  Loti-   naturellement    amoureux   de  leurs 
chius  un  poète  médiocre  dans  les  pie-   ouvrages ,  ne  défont  pas  volontiers  ce 
ces  de  l'édition  de  Paris  (3o),  en  com-   qu'Us  ont  bâti  ;  ils  le  conservent  soi- 
paraison  de  l'étet  où  elles  paraissent   gneusement,  lors  même  que  l'occa- 
depuis  qu'elles  eurent  été  corrigées  ,    sion  est  toute  changée ,   et  surtout 
et  en  comparaison  des  nouvelles  poé-   s'ils  se  persuadent  qu'ils  ont  bien 
sies  que  l'on  voit  dans  l'édition  que   traité  le  sujet,   et  qu  il  a  été  fort 
Camérarius  procura.  D  trouve,  en  un   propre   a  recevoir  de    1  ornement, 
mot,  que  Lotichius,  l'an  i55i,  n'éteit   M.   Ménage   ayant  oui  dire  que  M. 

'^  1 x*^     «^.«x     Corneille    ^fait  moH-       rnmnoaA    iin« 


que  l'est   celle  de  Obsidione  urbis  pourquoi  il  s'en  ht  honneur  dans  le 

Maedehureensis.   D'où   il    faudrait  public,  après  même  que  l'on  eut  su 

conclure  qu'elle  fut  faite  lorsque  cet-  que  M.  Corneille  n'eteit  pas  mort.  Il 

te  viUe-là  ne  courait  plus  aucun  ris-  a  conserve  si  bien  cet  ouvrage ,  qu  il 

que  •  et  qu'ainsi  le  songe  qui  la  me-  Ta  inséré  dans  les  édiUons   de  ses 

naca'it  d^une  entière  destruction,  ne  poésies  ;  et  même  depuis  que  son 

peit  point  être  expliqué  par  leshy-  ennemi  Cotm  Fen  eut  raiU^  forte- 

Sothèses  que  j'ai  aÛéguées.  C'est  une  ment.   Voici  la  raillene  :  je  la  crois 

chose  qui  a  du  rapport  au  temps  à  chargée   d  une   fausse    supposition  ; 

venir  ,  et  par  conséquent  à  la  ruine  car  je  suis  perauadé  que  la  nouveUe 

de  Macdebourg,  en  i63i  ,  comme  de  la  mort  de  M.  Corneille  avait  cou- 

M.  Moâiof  le  prttcnd.  J'ai  deux  ré-  ru  effecUvement.  Il  y  a  plfu  de  dix 

pUques  à  faire.  «»«>  «  ««^  Cotin  qui  parle  (3a) ,  que 

(sq)  Voyes  DftTÎd  CbyUKvs ,  in  Saxonit ,  Uh,  (3i)  ComsuUex  la  dernière  leUre  du  F*,  livre 

XFîif  pag.  m.  44i.  de  Joachim  Camirarins. 

(îo)  Faite*  servir  eeei  contre  la  plainte  dt  (3i)  Cotin.  Ménagerie ,  pag,  3i ,  idition  de 

Jf.  Horho/t  dans  la  remarque  (Hj.  la  Haje,  iG66. 


384  L0DDU9. 

£nt  comiàttre   par    an    grand  !■«■  wmàt  :  wê/ôm  je  le  ^rois  nias  rai- 
nombre  de  lirreBqa'ilapi^liés ,  ?5Î***  ^  ^""  •*«  ^î  *^a^ï»  ;  c* 

u,t«T«,,'eapn^.iiêuit  i:^^^:.^*;^  ^^' J^' 

medean  de  ^profinoon ,  et  bKt  priser  ks  aoteun  qu'à  les  estimer , 
▼enédans  l'etodedcs  belles-lel-  ^  p«Hé  si  aTsntageasement  de  ce 
Le  commentaire  qn^  pu-  ''•"■"■taire  sur  Pétrone.  «  Loti- 
PÂt*MnA  ^  Fnn^i^^  »  cmiu,ci-de¥aiit  médecin,  et 
renone  ,  a  rrancron  ,    ,  tenant  historiographe,  a  faii 


1J;«  «•»  P««^«A    X  17*.«...#Ul.»      »  ciiiiu,ci-<ie¥ant  médecin,  et  main- 
blia  sv  Feirone  ,  à  Francfort ,   ,  ^^^^^^  historiographe,  a  fait  deux 

lan  1029,    repond  a  ces  deux   »  rolames in-foi. ,  Iterum  Germani- 

rJités  (A).   La  réannpenae  de   »  cmrmm  ,  et  j^ot-élre  que  le  troisiè- 
dédicace  de  ses  épierammes  •  ■■«  «t  aussi  imprime  :  si  tous  les 
fat  umt^t  «in«  (B).  Il  fat  :  :s'.^'sr^fS~;étï:ir 

appelé  k  Rintel,   pour  j  être  »  son  Pétrone ,  in-foUo,  fort  aug- 
profasenr  en  médecine  (a).  •  mente ,  comme  il  en  avait  le  des- 

ê^  VÀnaÛM  Am  Hûwn».  donTcnS^       il^     *   **"*    il  J   a    dtjk    long-tcmpS.     Cc 

AMJmfÂT^LÎîS^t^a^^S^ il tZ  ■  dernier  est  un  liyre  excellent,  et 

gement  àé^mkt  que  Ifajle,  dbm  a  {«-  *  ^  auteur  uu  lort  savant  homme.  Il 

marque  (Â),  porte  da  tzarail  de  Lotichins  *  arait  eu  le  dessein  de  le  faire  rëim- 

•inrPélnNie.Le  volume  qui  contient  ce  tn-  >  primer  ici,  STec   toutes  ses   aug- 

mii   eat  intîtnlé  :  Jn   Petnmii  Smirrioam  >  mentatious,  in-ff^o;  mais  je   re- 

eommadarU,  swe  examus  medico-phUoto-  »  pondis  qu'il  était  impossible      y 

pkiei,  MbmsiibellU  yucwtfnrfoningi. Franc-  ,  ajrant  ici  Hop  de  moines,    de  i^ 

(«)'^<r?^û«  dédicatoin^  dk  um  *  î^tes»/taulres  gens  ennemis  des 
^^^^  «r;r„  ^cpum  owioiuwv  «  «m  „  hcUcs-lettres ,  qui  croiraient  avoir 

»  gagne  les  pardons  s'ils  avaient  em- 
(Â)  Le  eammeiUainc  qt^il  pubUa  »  péché  une  telle  impression  (a).  » 
êur  Pétrone  répond  a  ce*  deux  qua-       (B)  La  récompense  de  la  dédicace 
iiiés.  1  Car  il  y  explique  à  part  tout  de  ses  épigrummes  fia  tOMU-h-fait 
ce  qu  il  ^  a  dans  Pétrone  qui  a  du  mince.'\  Non-seulement  il  les  dédia  à 
rapi>ort  a  la  médecine  ;  et  puis  dans  Maurice ,  landgrave  de  Hesse ,  mais 
bne  autre  partie  il  donne  des  notes  aussi  il  lui  en  donna  de  sa  propre 
critiques  et  philosophiques  sur   ce  main  un  exemplaire.  Ce  prince  fen 
même  auteur.  U  parait  avoir  plus  de  remercia  par  une  épigramme  (3)    et 
lecture  et  de  mémoire  que  de  péné-  ce  lut  li  toPt  le  présent  qu'il  lui  fit. 
tration  et  de  jugement.  Voici  l'estime  CéUit  imiter  un  grand  empereur  (4). 
que  Goldast  faisait  de  ce  commen-  Celui  qui  m'apprend  cette  particula- 
taire:  Mitto  tibi  Lotichu  commenta-  rite  dit  aussi  ou'il  a  dédié  un  très- 
riain  PetroniumcumaUorum  notis...  grand  nombre  de  livres  aux  princes 
fddes  quantkm  abs  tuo  insiituto  acju-  et  aux  républiques ,  sans  que  cela  lui 
dicio    Lotichius  dissideat.   Folebam  ait  jamais  procuré  un  sou. 
hontinetn  amicum  hdc  occasione  ad 
lectionem  ueterum  medicorum  dedw      (^)  ^^^^,UttnCXll  du  /«.  ume, 

cere,çuorumUlumpr^siuexpen.m  '"^^l^^nrtr^Lt.'T^'^^Siî^- 
et  neçUgenUm  esse  ad^ertebam,  Sed  aiusiriJùmo  Mauriac  Hossùb  Lak^TmUoù^ 

judjplO  destitUtUS  nec  in  bonis  auctO^   «eripxci,  et  m  prmtenUanun  obtuUtt  gttt  eiêpi- 
ribtlSUersatUS,nobisundiguaQUecomr    f*??^  meharisUcon  kononrii  loeo  redona- 

pila^1>quœ  adgrandienkufilibrum  ;;::i:^1!tZ:?^  '''^'''^^ 

conuasareexCornucopid,  Calejpino,      (4)  Fayt*  «•  ^m  Macrobe,  Sato».].,  lib. 
Textoris  Qfficind ,  Erasmi  ChUiadi"  ^^i  <?«p.  I^,  tuhjSn, ,  dU  d'Jugusu. 

bus,  et  consimLlibus  scriptis  poterat,        TATTnTTW     j         i    t»        t*  • 
ut  tandem  monstrosum,  korrendum  ,        LXJ^^VEi  ,  dans  le  Uaut-Poi- 

et  insanum  magnum  istud  eommen-  tou(A) ,  aux  confins  de  l'Anjoa 

tum  pareret,  Ade6  sibi  phUautia  pla-  et  de  la  Touraine,  et  au  dio- 


LOUDUN.  385 

sentiment  du  peuple  ,  qui  en  présent.  Cette  dame  de  la  mai- 
attribue  la  fondation  à  Jules  Ce-  son  de  Rohan  ,  en  faveur  de  la- 
saT(a).  Elle  se  fit  considérer  quelle  Moréri  dit  que  l'érection 
dans  les  guerres  civiles  du  XVr.  s'était  faite,  est  la  dame  de  la 
siècle  (B)  ,  tant  à  cause  de  son  Garnache,  dont  j'ai  parlé  en  son 
château  ,  que  le  roi  Louis  XIII  lieu, 
fit   démolir  en    i633  {b)  ,  qu'à 

cause  de  sa  situation.  Le  duc  (^)  Dans  le  ffaut-Poitou.'j  Coulon 
d'Anion  târha  Pn  vain  dp  ^P^n  J ."»"  «ans  la  table  de  son  livre  des 
a  Anjou  lâcna  en  vam  de  s  en.  j^-^^é*  de  France,  que  Loudun  est 
rendre  maître,  lan  i5bg  (c)  ;  en  Touraine.  M.  de  MaroUes  a  été 
mais  le  roi  de  Navarre  la  sou-  dans  la  même  erreur;  car  il  a  dit  (i) 
mit  très  -  facilement  vingt  ans  ^^9  loudun  fait  partie  dé  la  Tou- 
après  (d).  On  y  voit  plusieurs  Z^^J^lCJ^sAlt^^âî::'^ 
couvens  :  celui  des  carmes  est  Loudun  est  aussi  dans  ce  diocèse.  Ce 
le  rendez-vous  de  plusieurs  per-  qu'il  y  a  de  vrai ,  c'est  que  rëlection 
sonnes   dévotes  ,    qui  y  vont  en    °®  Loudun  dépend  de  la  généralité 

pèlerinage  à  Notre-Dame  de  r^-      %;"^^},  ,,  ^,  considén^r  durant 

coui^ranceie).  Celui  des  Ursuh-    les  gueiTes  ciuiles  du  Xf^I^,  ùède.  ] 

nés  se  rendit  extrêmement  célè-    Voici  une  historiette  c^u\  fait  honneur 

bre,     lorsqu'en     l633   et    l634    à  cette  ville    D'A ubigné  raconte  (2) 

1     .  *.  j     1  •       j       quen  looQ ,  Pluviaut,  avec  soixante 

on  parla  tant  de  la  possession  de    f^^^eg  j^  coureurs ,  étint  à  vue  d'An- 

plusieurs  de  ces  religieuses  (C).    ville,  où  le  duc  d'Anjou  était  logé, 

Ceux  de  la  religion  perdirent  en     »^'^  sortir  quatre-vingts  cavaliers  qui 

ce  temps-là  le  collège  qu'ils  y   «'«'««;  ^«^  gf"^^"^  ^^  '«  ^^r,  comme 

^  /T%\    T  j        •  j       ceux  de  Guise,  ISnssac ,  Pompadow\ 

avaient  (D).  Leur  dernier  synode    Peruaques  ,  Lanssac,  Jerssai,  Fonl 

national    fut     tenu    dans    cette  taine  et  autres.  Il  les  attendit  de  pied 

ville,  depuis  le  10  de  novembre  ferme  j  le  combat  fut  rude,  et  renou- 

l65û,  jusques  au  10  de  janvier  vêlé  deux  fois;  mais  nul  des  gens  de 

ac       T       j  'm.'  \         M.  •     3  rluviaut  ne  quitta  sa  place.  D'Ande- 

Xt>bo.  Loudun  a  ete  la  patrie  de  j^t  paraissant  avec  douze  cornettes, 

plusieurs    hommes    de   lettres  ,  obligea  les  courtisans  à  se  retirer  , 

comme  de  Salmon  Macrin,  de  avec  deux  de  leurs  morts  et  plusieurs 

Scévole   de   Sain  te- Marthe  ,   de  blessés   Ils  voulurent  savoir  k  quels 

T  1       ^  f        Ti    11  ITT         "I  f[cns  ils  avaient  eu  affaire.  JLa  Curee- 

Jules-Cesar  Bullenger,  d  Ismael  %rsaut  qui,  avec  Clermond,  la  Bar^ 

Bouillaud  ,  d^Urbain  Chevreau  ,  bée  et  autjvs  chercheurs  de  coups  de 

etc.    Quelques-uns   la  nomment  pistolets ,  tenait  a  gloire  de  suivre  ce 

en  latin    Juliodunum ;  mais  ce  ^^^P^^f^iriejiux  occasions  seulement, 

,  •  /i7\     T  ^^  "®"  "^  nom^mer  ces  galans ,  re- 

nest    pas  son    vrai  nom  (h.).    Le  pondit  que  c'était  la  compagnie  de 

géographe  du  Val  {f)  a  eu  tort  Pluviaut  ;  et  Lanssac  ayant  repli- 
ât dire  qu'elle  a  titre  de  duché  :  ?"«'  •  comment,  les  sires  de  Loudun  ? 
-»*i  -3  ij.  '  nyr  '  •  *!  ^  Comme  la  plupart  étaient  de  ce  lieu 
8il  avait  consulte  Moreri ,  il  ne  ^^  ^^  ,ette  qualité ,  le  duc  de  Guise 

se  tut  point  exprime  par  le  temps    cria  •  Laissons  ce  discours  ,  ils  sont 

'  *  »r    '    c  •  »     Ttr    .u         171      HM       tous  bien  gentilshommes. 

,«,  Voyez  Samte- Marthe ,  m  Elog.  Mar         ^^.^   ^^ \ossession  de  plusieurs  re- 

(t')  Mercure  Français .  tom.  XX,  p.  768.      ^'^'«"*«*  ^^  Loudun.]   J'en  ai  parlé 

(c)  D'Aubigné  ,  tant,  lll^  vag.  223.  ..«        ^    ^,  '     •,  ■•  ..- 

Il  r\     r<i  •         A    -•      ••  '    j     -xT-w  f«)  Dans  le  Dénombre  ment  de  cenx  qui  loi 

(J  Du  Chêne ,  Antiquités  des  VUIcs.  ^„;  ^.i,  p,^,g„^  j,  l^u„  li^,„^  ^  „ot  CU- 

'<*'•  Là  ményf.  yreaa. 

(y  Dans  son  Traité  de  la  France,  p.  1^4»        {*)  Histoire  uoÎTerielle,  tom,  /,  pag,  3fl». 

TOMK   IX.  25 


cnni 


386  LOUDUN. 

amplement  daiM  09  autre  lie«  (3)  ^    »  un  iimocent.  Tout  le  crime  da  pau- 
mais je  ne  sarais  pas  alors  une  chose    »  Tre  Grandier  était  d'avoir  débaQ- 
que  i  ai  lue  depuis  quelques  jours ,  et    »  chë  ces  religieuses»  et  s^il  leur  aTait 
que  je  rapporterai  après  avoir  fait    »  fait  entrer  quelque  de'mon  dans  le 
connaître ,  par  occasion ,  une  faute    »  corps,  ce  ne  pouvait  être  que  celui 
du  père  Laboe.  11  dit  (4)  qu^eu  i566    »  d^impunitë  (7).  Or  comme  ces  juges 
la  possédée  de  Loudun  ,  si  célèbre ,    »  avaient  e'té  voir  ces  religieuses  tout 
fut  délivrée  parla  sainte  Eucharistie,    »  aussi-bien  qu^il  avait  pu  faire,  et 
en  présence  de  plus  de  dix  mille  hom~    »  peut-être  eu  commerce  avec  elles 
mes ,  et  entre  autres  de  flofimond  de    »  tout  aussi-bien  que  lui,  car  il  f 
Rémond,  qui  se  fit  ensuite  catholique,    »  avait  bien  à  dire  que  ce  ilàt  des 
de  huguenot  qu'il  était.  Au  lieu  de    »  vestales  ,    ils    hésitèrent    quelque 
Loudun  ,  il  fallait  dire  Laon  .  qui  est    »  temps  sur  ce  c^uHls  avaient  a  faire; 
une  ville  e'piscopale  dans  la  Picardie:    »  mais  s'ëtant  laissé  gagner  à  la  fin  a 
ce  fut  là  que  Florimond  de  Kcmond    »  la  faveur ,  ils  aimèrent  mieux  se 
vit  cette  fumeuse  posse'dce ,  comme    »  montrer  injustes  en  condamnant 
il  le  raconte  en  deux  endroits  de  ses    »  un  innocent,  que  de  se  mettre  eui* 
ouvrages  ^5).  M.  de  Sponde  (6)  rap-    »  mêmes  en  sa  place  en  voulant  le 
porte  ce  fait  ,  et  se  sert  du  mot  Lau^    »  sauver.  Car  on  les  eût  pu  accuser 
dunum.   Cest  peut-être    ce    qui   a    »  après  tout  aussi-bien  que  lui  d'être 
persuadé  au   père   Labbe  que  cette    »  sorciers,  et  je  ne  sais  pas  ce  qui  en 
aventure    sYtait   passée    à    Loudun.    »  fût  arrivé  ,   son    éminence   étant 
M.  Moréri  a  commis  la  même  faute    x  toute- puissante    comme  elle  Té- 
dans  Tarticle  de  Florimond  de  Ké-    »  tait  (i5).  »  Je  n''ai  garde  de  garantir 
mond.  que  tout  cela  soit  véritable  ,  et  je  ne 

On   assure   dans  les  Mémoires  de    saurais  me  persuader  que  Laubarde- 
M.   d^Artagnan  ,   que    Grandier    fut   mont  ait  tenu  aux  juges  le  discours 
Tune   des  ma'heureuses   victimes  du    que  Ton  a  vu  ci-dessus.  Cétait  un 
cardinal  de  Richelieu.  «  On  lui  avait   méchant  homme,  me  dira-t-on:  tran- 
»  fait    accroire    quUl    était   sorcier    seat ,  passe  ,  répondrai-je  ^  mais  cela 
»  et  qu^il  avait  envoyé   une  légion   n^eût  point  suffi  au  carainal  de  Ri- 
»  de  démons  dans  le  corps  des  reli-   chelieu  ;  il  eût  fallu  outre  cela  qu'il 
»  gieuses  de  Loudun.  Sur  cette  accu-   eût  de  l'esprit  et  de  l'adresse  :  or  que 
»  sation  ,  le  sieur  de  Laubardemont,    peut-on  voir  de  plus  éloigné  de  la 
»  qui  était  à  la  tête  de  ses  commis-   vraisemblance,  que  de  dire  que  le 
»  saires ,    Pavait  condamné ,  contre   président  d'une  commission  est  ha- 
»  le  sentiment  de   quantité   de   ses   bile  dans  ses  méchancetés ,  et  qu'il 
1)  iuges,  à  être  brûlé  tout  vif.  Il  leur   parle  comme  on  fait  parler  celui-ci 

'Artagnan? 
»  obligera  souscrire  *  '  " 


ire  à  un  jugement  Et,  pour  dire  tout  ce  que  je  pense, 
»  si  rempli  d'injustice,  que  s'ils  s'y  je  ne  suis  guère  persuadé  que  l'on  ait 
»  opposaient  avec  toute  la  vigueur  trouvé  ce  fait-là  dans  les  papiers  ou 
»  que  devaient  avoir  des  gens  de  dans  les  recueils  de  M.  d  Artagnan. 
»  DÎen  ,  on  leur  donnerait  des  com-  C'est  une  addition  ,  ce  me  semble,  ou 
»  missaires  à  eux  mêmes,  qui  les  con-  de  celui  qui  a  mis  en  ordre  cesMé* 
»  vaincraient  bientôt  d'avoir  eu  ])art  moires,  ou  plutôt  du  correcteur 
»  à  ses  sortilèges  ,  parce  qu'il  n'était  d'imprimerie  (9).  En  tout  cas,  M.  d'Ar 
»  pas  plus  sorcier  qu'ils  le  pouvaient  tagnan  n'y  donnerait  pas  un  grand 
»  être.  Il  avait  bien  moins  de  tort  poids  ;  car  au*  temps  de  la  diablerie 
»  en  leur  parlant  de  la  sorte  ,  qu'il  de  Loudun  ,  la  figure  quUl  faisait, 
»  n'en  avait  de  vouloir  faire  mourir   et  les  lieux  qu'il  fréquentait ,   n'e- 

.,.  _      ,,     .  ,  ^  ,       «.,-  taient  propres  qu'à  lui  apprendre  sur 

(3)  Dans  Vartiele  Cbahoib»,  tom.  Vll^  j>ag.  i       r         n  jrr 

*H'*,\  -    , ,        ^,  1     .      #  .  V         (7)  '«w'*  d'impression  pour  impudiché  •■ 

(4)  Labbe  ,  CbroDologie   françaue ,  tom.  V,   impureté  r  r  v 

'"'f ;  >??•  ..        ,    .,.        ..  .  (8)Mémoire»deM.d'Arlagnan,  M*.  i6o*« 

(5)  Dans  son  livre  île  rAntechriRt,  et  dans    g^iv. ,  /dit.  de  i-oo.  * 

l'ouvrage  Ae  la  Nai»«ince  et  Progrès  de  THéré-  (^)  jVo<*»  qu'à  y  a  des  corr^etntrs  qm,  k  U 

fie  ,  iiV.  il^  cap.  XII.  prière  des  libraires,  examinent  si  un  manuscrit 

(6)  Spondanut,  Annal,  ecclei. ,  aii  ann.  i560,  m/rite  d'être  impnm/,  et  qui  en  retranchent  ou 
num.  3x>  r  ajoutent  ce  qu'Us  jugent  à  propos. 


LOUDUN.  387 

«ette  matière-U  les  nouyelles  lesjplus  altri  misteri  il  sudetto  padre  Benigno 
incertaines  et  lés  plus  populaires,  credeva  fermamente  a  queste  tue  ui- 
Jlfais   ne  nous  amusons  point  a  me-  sioni ,  e  visitationi  celesli ,  e  che  Dio 
nager  la  me'moire  d^un  aussi  brave  non  le  concédera  si  non  a  te  pura- 
liomme  que  celui-là'.  Il  n'en  a  point  mente,  M.  Silvestre  (i3),  revenant  de 
de  besoin  :  les  Me'moires  qu'on  a  pu-  Rome  ,  m'a  communiouë  une   copie 
blies  sous  son  nom  sont  supposés  de-  manuscrite  de  l'acte  ae  l'inquisition 
puis  le  commencement  jusques  à  la  où  se  trouvent  ces  paroles-là,  et  dont 
Jio   :  ils  viennent  de  la  même  main  voici  le  titre  :  Ristretto  de  V Abjura 
c{ue  ceux  de  M.   L.  C.  D.  R.  dont  je  semipuhlica  seguita  neV  sont'  officio 
parlerai  ci-dessous  (10).  in  perso na   di  fra   Pietro  Paulo  di 
y  Ski  dit  ailleurs  (11)  une  chose  qui  san  Gio   :  JEuangelista  Romano   al 
a  semblé  incroyable  à  quelques  per-  Sacello  di.casa  Granisi,  in  etad'an- 
sonnes^  c'est  que  le  prêtre  Grandier  ni  quafnnta  ,   inquisito    altre    uolte 
eût  pu  paraître  dans  la  chambre  de  nelta  cilta  di  Napoli,  ed  in  quelladi 
la  religieuse  comme  un  spectre  res-  Spoleti,  Je   ne  parle  point  aes  infa- 
semblant  au  feu  directeur  des  ursuli-  mies  dont  ce  moine  fut  convaincu  en 
nés.  Il  faut  donc  que  je  confirme  ma  qualité  de  quiétiste  ,  ni  des  impure- 
pensée,  afin  de  la  rendre  plus  croya-  tés  abominables  qu'il  reconnut  avoir 
ble.  Bien  ne  me  saurait  venir  plus  à  commises  avec  ses  décotes.   Cela  fait 
propos  pour  cet  eflet  que  l'abjuration  dresser  les  cheveux  ,  et  fait  compren- 
que  l'on  a  fait  faire  à  Rome ,  depuis  dre  en  même  temps  que  puisque  l'in- 
deux  ans  (13),  à  un  aogustindéchau^  quisition  s'est  contentée  de  condam- 
sé ,   coupable  de  molinosisme.  Il  fut  ner    à   une    prison   perpétuelle    cet 
convaincu  d'avoir  trompé  le  père  Bé-  augustin  déchaussé,  on  doit  convenir 
nigne  par  de  prétendues  révélations,  qu  à  certains  égards  ce  tribunal,  est 
11  voulut  lui  persuader  que  Ujs  choses  d'un,e  clémence  et  d'une  douceur  ex- 
qu'il  lui  avait  dites  en  plusieurs  ren-  traordinaire.  Mais,  laissant  là  ces  sor- 
contres  étaient  vraies  et  saintes  ,  et  tes  de  réflexions ,  je  me  contente  de 
qu'il  était  un  saint  plus  grand  que  dire  que  par  des  faits  avérés  juridi- 
tous   ceux  du   paradis.  11   recourut  quement,  et  incontestables,  nous  sa- 
pour  cela  au  témoignage  de  saint  Gaé*  vous  que  le  secret  de  faire  paraître 
tan  ,  et  se  montra  au  père  Bénigne  les  morts  ,  et  d'exciter  des  visions  de 
sous  la  figure  de  ce  saint.  Il  lui  fit  la  Sainte  Vierge,  est  connu  et  prati- 
avoir  aussi  de  prétendues  apparitions  que  dans  les  monastères.  Pourquoi 
de  la  Sainte  Vierge ,  et  il  se  servit  donc  nierait-on  que  le  curé  de  Lou- 
d'illuminations  artificielles  ,    et  de  dun  ne  se  fût  montré  à  la  religieuse 

Ï plusieurs  tons  de  voix.  Rapportons,  comme  étant  le  confesseur  décédé? 
es  termes  de  so*n  abjuration  :  Con-  Je  n'ai  jamais  pu  me  persuader  que 
fessasti  che  le  uisioni succedenti  era-  tout  ce  qu'on  conte  des  apparitions 
no  opère  tue,  e  parimente  le  reue-  delà  Sainte  Vierge,  et  dont  une  infi- 
lationi  del  padre  Benigno,  mentre  nité  de  livres  sont  tout  farcis  ,  soient 
tu  gP  apparisti  con  l'habito  di  san  ou  des  mensonges,  ou  des  illusions 
Gaetano,  con  un  bellissimo  e  can-  des  sens.  11  y  entre  beaucoup  de  réa- 
didissimo  giglio  in  mano,  e  barba  lités.  Les  imposteurs  entrent  <;n  per- 
posticcia.  Il  tutto  facesti  ed  operasti  sonne  dans  les  chambres,  et  pronon- 
cer far  gli  credere  che  le  cose  dette  cent  actuellement  des  paroles  sous  le 
da  te  in  piu  e  div^ersi  occasioni  erano  nom  et  sous  la  figure  que  bon  leur 
ueridiche  e  santé ,  e  che  tu  eri  un  san-  semble  :  les  vapeurs  ,  les  maux  de 
to  maggior  di  tutti  i  santi  che  stanno  mère ,  ne  font  point  que  des  religieu- 
in  eieio.  Facesti  apparire  la  Beatissi-  ses  voient  et  entendent  ceci  ou  cela 
ma  F'ergine  a  forza  di  lume  contra-  (i4).  Leurs  sens  sont  réellement  frap- 
facendo  la  voce  hora  in  un  modo  y  ed 
hora  neU  altro,  e  per  questi  tuoi  ed  ^^^^  Confire*  c,  qu»  dessus,  citation  (,)  de 

l'article  LAXZAftBi.Li ,  dans  ce  volume,  pag.  ii4» 

(10)  Dans  la  remarque  (k) de VarlicleScuou-'  (,^-^  Cest'adire,   nVn  sont  pat  toujours  la 
BUe  (C.harle*  de) ,  tom.  XIII.  cause;  car  au  reste  je  ne  prétends  pas  nier 

(11)  Datu  la  remarque  (K)  de  V article  Ci  AH-  qu^elles  ne  le  soient  quelquefois  %  et  que  la  seule 
Bitm  y  tom    yilf  pag.  3o3.                      ^  impression  que  fait  le  récit  ou  là  lecture  d'une 

(is)  On  écrit  ceci  Van  i7««.  vision,  ou  une  vision  artificielle,  ne  produise 


L- 


388  LOUET.  LOUIS  VII. 

pës  par  des  objets  ;  Tillasion  ne  con-  Sainte-Marthe  ont  été  les  premiers  > 

siste  qu*en  ce  qu'elles  attribuent  à  ou  des  premiers  qui ,  par  une  licence 

une  faveur  céleste  ce  qui  ne  dépend  poétique  ,  ont  appelé  Londun  Julio- 

que  de  Tartifice  bumain.  Les  «ngas-  dunum^  afin  de  taire  participer  leur 

trimytbes,  ces  personnes  qui  })arlent  patrie  à  la  gloire  de  Jules  César.  Se- 

du  ventre,  et  qui  dirigent  si   bien  Ion  lui,  son  plus  ancien  nom  est  C7i- 

Tair  de  leurs  poumons  qu'il  semble  trum  Lansdunum  ;  celui  de  Losdu- 

que  leur  voix  vient  d'une  cave  ou  num  est  plus  nouveau.  On  lui  a  don- 

a'un  galetas ,  sont  propres  à  tous  ces  né  aussi  le  nom  de  Laucidunum  ,  de 

petits  mystère^.  Ce  sont  des  gens  de  Laudunumetàe  Lodunum.OuïïïSiumt 

service ,  et  Ton  peut  par  leur  moyen  le   Breton  lui  a  donné  ce  dernier  au 

faire  accroire  à  plusieurs  personnes  livre  VIII  de  sa  Pbilippéide. 

3ue   les   moT'ts    soufl'rent  beaucoup 

ans  le  purgatoire ,  et  viennent  prier  LOUET  (  GeoRGE)  ,  conseiller 

leurs  bériliers  de  faire  dire  des  mes-  ^u  parlement  de  Paris,   fit  un 

ses.    Prenez    carde   aux    exceptions  -i  j>       *»         •  r  -.  •          •     • 

que  j'indique^  dans  la  note  (  .4).  recueil  d  arrêts  qui  fut  imprime 

(B.  Ceux  de  la  religion  perdirent,.,  à  Pans  après  sa  mort*.  Le  sieur 

ie  course  Qu  Us  y  ai^aienu]  L'histo-  de  Rochemaillet  eut  soin  de  cette 


rien 


{J^jCeua'de  la  religion  perdirent,.,   à  Paris  aprës  sa  mort*.  Le  sieur 

coîlt'ge  qu'Us  y  aidaient.]  L'histo-  de  Rochemaillet  eut  soin  de  cette 

de VÉiVtde Nantes  raconte  (i5;,    édition,  l'an  1600,  ^/l-4^  ,  et  la 


Que  les  reformés  de  Laudun  avaient  j  rj-     ,  '.     .    •       c^'    .     ^  *  ? 

perdu  leur  collège  des  Vannée  i635 ,  ^edia  a  AntomeSeguier  qui  avait 

et  que  Lauhardeiuont  X  at^ait  logé  les  fourni  le  manuscrit ,  et  qui  était 

prétendues  possédées.  Depuis    cela  président  au  parlement  de  Pa- 

ils  n'aifaient  pu-trouwer  de  moyen  ni  j.^^^ 
de  se  faire  rendre  leur  bien  ,  ni  de  se 

Jaire  indemniser  de  ce  qu'il  leur  aidait  •  n  él9^  mort  en  x6o8 ,  dit  Lederc.  Je 

coûté.  Mais   la  cour  passant  a  Lou-  n'ai  pas  besoin  de  dire  que  cet  article  est 

dun  Tan    i65o,   ils  s'adressèrent  au  posthume. 
président  Mo'é  qui  était  alors  garde 

des  sceaux.  La  conclusion  fut  qu'à  LOUIS  VII  ,    roi   de  France, 

la  prière  de  la  reine  ,  ils  se  contenté-  fyj  g^cré  à  Reims  ,  le  25  d'octo- 

rent  d'une  somme  fort  au-dessous  du  %    ^       q./\     ^»      ' 

prix  de  leur  colûge ,  qui  leur  était  ^f^  I  i3i  (û) ,  et  régna  avec  son 

offerte  au  nom  des  ursulines.  Cette  père  jusques  au  I     .  daoûlliSy, 

somme  égalait  a  peu  pi'ès  le  quan  de  et  puis  tout  seul  jusqses  au  mois 

la  valeur  des  hdtimens  ,  et  n'était  pas  ^g  septembre  1 1 80 . Il  épousa  Éléo- 

la  moitié   des  intérêts.  Voyez   dans  cn^  ^a  u'  •»•'       S    n    -ii 

le  même  auteur  (.6)    la   perfidie  nor  ,mi^e  et  héritière  de  Guillau- 

dont  on  se  servit ,  pour  tâcber  de  faire  me,  IX  '.  du  nom  ,  duc  de  Guien- 

perdre  l'exercice  à  ceux  de  la  religion,  ne  ,  l'an  1 1 87  {b).  Cette  princesse 

(E)  Quelques-uns  la  nomment  en  ^^^jt  un  trës-grand  parti ,  soit  à 

iatm  Juliodunum  {*)  :  nwis  ce  n  est-  j          t.        *  '           •-.  ' 

pas  son  vrai  nom.]  M.  Valois  le  ieune  ^^use  de  sa  beauté  ,   soit  a  cause 

dit  (17)  que  Macrin   et  Scévole  de  des  belles  provinces  que  son  père 

.lui   avait  laissées  ;  mais  on  pre'- 

atse*  souvent  la  pertunsion  d  autres  visions  ou  -,         tii/*..«       •              i> 

il  .rentre  point  /artifice.  tciid  qu  elle  f  ut  trcs-impudiquc, 

(.5;  Histoire  Hei'LdiideNani«,<om.//7,  et  ouc  son   mari  aurait  eu  de 

(16)  Tvm.  iir,  part.  II,  pag.  ^58  etsuiv. ,  justcs  raisous  dc  taire  casser  son 

h  Vann.  i684<  i6H5  •                 •  i                 i               i            • 

(*;  Fanciiei,  1. 4,  cil  14,  de  set  Antiquit/s,  mariagc ,  si  la  prudence  liumai- 

«roit  que  Loudun  pourrait  bien  «ire  certain  lien  ^g  g^^jj  p^  sOuffrir  Ou'il  rCnon- 

(le  la    Toiiraine  ,  apprie.  dit  11,   anciennement  1                          ^    ^ 

Caitium  Juliens^.  Et  là  même  il  remarque  que  çât  par  CC  dlVOrCC  a  la  pOSSeSSlOD 

ce  liru ,  appelé  /.(/fiOf/unum  par  Idace  ou   Fré-     j  j         i  • Jt'lî'l^^-»^»- 

dégaire  .  a  elé  nommé  Juhodunum  par  Macrin  .  deS       graudS      bieUS        d  iî^leODOr. 
pour  faire  lionneur  à  I.oudun,  t*  pnlrir,  comme 

«cette  ville  .vail  eu  JuleaCcaar  pour  fondateur.  ^^^  Mé«er«  ,  Abrëgë  cluODolog. .  to«.  W , 

Aev.  cuit.  '   '        •-,                   o         ■             o  » 

fi-)  HadrUn.  Vjtlewiis  Noiil.  Galliar-,  pag,  V^^S-  m.  ÔS^. 

^65  et  450.  {Jb)  JM  méme^  pag.  557. 


LOUIS  VII.  389^ 

Tous  les  historiens  le  blâment  ces  croises.  Je  rapporterai  ce 
d'avoir  ëtë  plus  jaloux  que  poli-  qu'en  dit  Brantôme  (  D  ).  Les 
tique  ;  car  enfin  ne  pouvant  plus  chagrins  qu'elle  causa  à  son  mari 
soutenir  le  poids  de  sa  jalousie  ,  dans  cette  croisade,  ne  furent 
et  du  déshonneur  qu'il  préten-  pas  les  moins  sensibles  disgrâces 
dait  que  la  vie  déréglée  de  son  à  quoi  cette  expédition  l'exposa, 
épouse  faisait  rejaillir  sur  lui,  Sai  nt^  Bernard  n'avait  point  pro- 
il  poursuivit  chaudement  sa  sé^  niis  ces  mauvais  succès  (E)  :  au 
pàration  éCavec  sa  femme  ,  et  contraire ,  il  avait  fait  espérer 
l*  obtint  par  la  sentence  des  pré--  de  grandes  victoires,  et  s'éton- 
lats  du  royaume  ,  qùil  avait  na  si  peu  des  murmures  qu'on 
assemblés  à Baugenci^  Van  1 162  fit  éclater  contre  lui,  qu'il  fallut 
(c).  Il  fit  ce  que  Marc  Aurële  que  des  personnes  moins  zélées , 
aurait  fait  en  pareil  cas;  mais  il  et  par  conséqi^ent  plus  capables 
aurait  été  plus  habile  s'il  eût  imi-  de  raisonner  sur  les  suites ,  l'em- 
té  cet  empereur  (A),  je  veux  dire,  péchassent  de  s'engager  à  une 
si  pour  l'amour  de  la  dot  il  avait  seconde  croisade  (y*).  Louis  eut 
rejeté  toute  pensée  de  divorce,  lieu  toute  sa  vie  de  se  repentir 
Il  restitua  à  la  princesse  repu-  de  la  faute  qu'il  avait  faite ,  en 
diëe  tout  ce  qui  lui  appartenait  :  permettant  que  l'héritage  du 
et  par-là  il  mit  en  état  son  plus  duc  de  Guienne  passât  entre  les 
dangereux  voisin  d'opprimer  la  mains  des  Anglais.  Il  fut  obligé, 
France;,  car  le  roi  d'Angleterre  pour  résister  au  roi  d'Angleter- 
{d) ,  préférant  les  intérêts  de  sa  re ,  de  tenir  une  conduite  trbs- 
grandeur  à  la  honte  d'épouser  injuste  en  elle-même,  et  d'un 
une  princesse  répudiée  et  dé-  pernicieux  exemple  à  tous  les 
criée  (B)  ,  alla  pour  ainsi  dire  rois  :  c'est  qu'il  excita  les  fils  de 
en  poste  à  Bordeaux(e),  dès  ce  prince  à  se  rebeller  contre 
qu'elle  se  fut  offerte  à  lui  après  leur  père ,  et  qu'il  les  protégea 
le  divorce,  et  conclut  fort  promp-  dans  leur  rébellion  ;  mais  il  le  ^ 
tement  son  mariage  avec  elle,  faiblement,  et  avec  ^\  peu  de 
Il  sacrifia  sans  répugnance ,  et  bonheur ,  qu'il  contribua  beau- 
même  avec  beaucoup  de  plaisir,  coup  plus  à  la  glore  de  son  en- 
à  l'ambition  la  délicatesse  du  nemi ,  qu'il  ne  lui  causa  de  pré- 
poiut  d^honneur.  Gomme  si  les  judice.  Éléonor  se  trouva  très- 
galanteries  d'Ëléonor  n'avaient  "^^^  ^^  son  second  mariage.  Elle 
pas  eu  un  théâtre  assez  spacieux  ^^*  pour  le  moins  aussi  jalouse  . 
dans  l'Europe,  le  roi  de  France  ^^  second  mari  (F),  que  le pre- 
l'avait  menée  en  Asie,  où  l'on  mier  l'avait  été  d'elle.  Mais  le  se- 
prétend  qu'elle  acheva  de  se  ^^^^  max\  lui  fut  bien  plus  rude 
perdre  (G),  faisant  très-peu  d'at-  ^^  ^f  premier  :  il  la  fit  mettre 
tention  à  la  sainteté  des  lieux  en  prison,  et  l'y  tint  étroitement 
qu'elle  allait  voir  avec  les  prin-  enfermée  toute  sa  vie ,  comme 
(c) Là même^pag, 570.  ®"  ^^  Verra  dans  nos  remarques, 

{d)  C'était  Benri  II.  Il  ne  régnait  pas  en-     avec  la  Suite  de  l'histoire  de  Cet« 

T)*  D.  Larrey,  Héritier*   è.  Guienne,    ^  reine  (G).  Louis  mourut  le  18 
r«y-  6i.  (/)  yojrez  la  rtmarqne^  (B) ,  vtrg  la  fin. 


ton. 

{ 


39»  LOUIS  VII. 

9VL  %0  tk  septembre  ttSo(g)f  Bnrrfaat  tlcha  de  Ten  détourner,  en 
deux   ans  aprè»  aroir   fait  un  Jm  disant  que  «'il  la  répudiait  il 

j      ,v      ..  ^       ,  faudrait  lui  rendre  1  empire  (a).  Wons 

voyage  de  dévotion  en.  Angle-  avons  ici  un  roi  de» France  qui  prati- 

terre»  Il  en  avait  fait  un  sem*  qaa  si  exactement  ce  principe,  qu'on 

blable  à  Saint-Jacques  en  Gali-  peut  assurer  qu'il  fut  scrupuleux, 

ce,  non  pas  l'an   ll 52,  comme  i>on. seulement  au  delà  de  ce  cfu'un 

.,  ;         .  ,f  .    ,.'  ^g,  prince  le  devait  être ,  mais  aussi  plus 

Mezerai  1  assure,  mais  1  an  II 55  qu'un  particulier  ne    l'aurait    été'. 

(H).    Il   fît    sacrer  à  Reims   son  Four  prouver  cela  je  me  servirai  des 

fils  Philippe  ,  le  premier  de  no-  paroles    d'un    historien    moderne , 

vembreii79.  Il  l'avait  eu  d' A-  grand  partisan  d'£^^^^^^ 

,.     j     ^,      '•7  .  .,  tira,  dit-il ,  (o) ,  sur-le-champ  dans 

hx  de  Champagne  ,  sa  troisième  ^^s  états  de  Guienne  ,  dont   le  roi 

femme.  Je  ne  me  snis  pas  arrêté  Jit  sortir  ses  garnisons ,  sans  retenir 
sur  le  détail  chronologique  de  o^icune  place  ;  quoique  ayant  deux 
ses  actions  ,  parce  qu'on  le  peut  ^i^'f^  f  mariage   qu'il  garda  au- 

,    '   r_ ,    _ -.  1    ,  .         *  près  de  lui ,  il  semble  au  il  eut  pu  , 

trouver  dans  M.  Moreri.  sous  prétexte  d'assurer  leurs  preien- 

(g)  Mëxcrai,  Abrégé  chronol.,  tom.  II,  «'^'^  f«  ^^  succession  de  Uur  mère , 
pag,  5tô.  *^  saisir  des  Jorteresses  de  la  duché. 

Peut-être  qu'il  en  usa  ainsi  par  po- 

(A)  Il  aurait  été  plus  habile  s'il  eût  litique  ,  pour  ne  point  soulever  la 
imité  Marc  Âurèle. 3  Quand  on  re-  Guienne,  dont  les  peuples  temuans 
présenta   i  cet  empereur  que  puis*    et  jaloux  de  leurs  droits  rCaiwaient 


<7' 

répudier ,  il  répondit  :  Mais  si  je  la  attendre  que  la  mort  de  cette  prin- 

rëpudie^  il  faudra  que  je  lui  resti-  cesse  en  mît  sesjilles  en  possession. 
tue  sa  dot ,  c'est-à-dire   que  je  me  Peut-être  aussi  que  ce  fut  une  déli- 
dépouille    de   l'empire.    JFaustinam  catesse  de  conscience ,    ne    croyant 
satis  constat,  apua  Cajetam  condi-  pas  qu'il  pût  avec  justice  retenir  Us 
tiones  sijfi  et  nauticas  et  gladialorias  états  d'une  princesse  qu'il  avait  ré- 
elegisse  :  de  qud  quiini  diceretur  An-  pudiée.    D'ailleurs  ,   il    avait  perdu 
tonino  Marco ,  ut  repudiaret ,  si  non  depuis  peu    les   deux  plus  habiles 
occideret ,  dixisse  fertur  :  Si  uxorem  hommes  de  son   état,  l'abbé  Suger 
dimittimus  ,    reddamns    et   dotem.  et  le  comte    de    P^ermandois ,    qui 
Dos  autem  quid  erat,  nisi  imperium  moururent  la  même  année  :  et  comme 
quod  ille  ab  socero,  volente  Adriano ,  ils  avaient  eu  toute  la  direction  du 
adoptatus ,  acccperat  (i)  ?   Cette  ré-  royaume  sans  qu'il  s'en  mélnt,  il  se 
pon se  est  très-digne  d'un   empereur  trouvait  par  leur  mort  aussi  étonné  f 
philosophe  :  on  y  voit  que  Marc  Au-  qu'un  homme  que  ses  guides  aban- 
réle  savait  accoraer  ensemble  les  de-  donnent  au  milieu  d'une  Jorét,  Tant 
voirs  de  ces  deux  titres.  S'il  eût  re-  il  importe  a  un  souverain  de  s'in" 
tenu  l'empire  après  le  divorce ,  il  eût  struire  de  bonneheure  des  intérêts  de 
fait  une  action  injuste,  il  eût  donc  son  état,  et  de  le  gouvervier  par  ses 
mal  soutenu  sa  qualité  de  philoso-  lumières ,  et  non  par  celles  de,  ses 
phe.  S'il  eût  mieux  aimé  se  réduire  ministres.  Cependant  la  reine  Jiléo" 
a  une  vie  privée  ,  que  d'être  cocu ,  il  norj'ut  alors  bien  heureuse  que  Louis 
n'eût  point  aimé  la  grandeur  et  l'au- 
torité, il   eût  donc  mal  soutenu  sa  (i)Ka/  toi  rou  Bo^ppov  tycLirtov/uiinu 
qualité  d'empereur.  La  justice  de  sa  At/*r&  ««ti  tLotxùovroç  ttirovijui^a.fféAt ,  xai 
maxime  n'avait  pas  été  inconnue  à  ttotî  ciVoyToc'  ot/xouy  xcù  «r»?  yrpùîx.A  aÙ' 
Bnrrhus  ,  gouverneur  de  Néron  ]  car  tm  ,  tt^utiçi  tnv  «yc/uoviotr  àttô^qç.  Burrho 

lorsque    ce    prince    voulut    répudier  UiîquidemresistenU^etpi'ohibénteiUaMrfjfu- 

Octa^ie  ,  fille  de  l'empereur  Claude ,  ^*?'ï.'  '\  '""''i^'"',^  ^t^îT  '*'*  v/i:^*'"'  "*' 

(i)  CapitoIiou«,  in  Marco  Aarelio ,  e.  XIX  ,  (3)   M.  de  Larrer,  dans  son  Héritiirt  dt 

pag*  m»  i6a  ,  tom,  /.  Guienna,  pag.  60 ,  a  Vann.  ii5a. 


LOUIS  VII.  %i 

TTII 9  plus  moine  que  roi,  écoutât       (B)  Lb  roi   à^AngUtmré  ptéféra 
plutôt  les  scrupules  de  sa  conscience  les  intérêts  de  sa  grandeur  h  la  hohte 

Î'ue  les  mouvemens  de  son  ambition,    d^épouser  une  princesse  répudiée  et 
e  n'^ai  rien  voulu  retrancher  de  ce   décriée,  ]   Un  passage  de  Me'zefai  Ta 
passage  :  tout  m'y  a  paru  bien  pense    nous    apprendre    deux    choses    qui 
et   propre  à  instruire  le  lecteur.  Un    étonnèrent  les  gens    de  bien  et  les 
autre  écrivain  moderne  raisonne  sur   gens  d^bonnenr  :  les  uns  s'étonnèrent 
les  motifs  de  Louis  VU ,  sans  y  mêler   que  le  roi   de   France  déféra   trop 
du  scrupule  de  conscience.  Voici  ce   aux  lois  sé?ères  de  FÉvangile  ;  et  les 
quHi  dit  :  «  Louis  étant  retourné  des   autres,  qu'un  héritier  présomptif  de 
»  saints  lieux ,  .avait  fait  casser  son   TAngleterre  ne  déférât  pas  assez  aux 
a>  mariage  avec  Éléonor  d'Aquitaine,   lois  derhonneur  humain,  v.  Louis  VII 
3>  sous  prétexte  qu'ils  étaient  parens,   »  étant  de  retour  de  la  Terre  Sainte, 
»  mais    en   efiet   pour    punir  cette    »  songea  à  se  défaire  de  sa  méchante 
•»  reine     d'un     commerce     suspect   »  femme,  bien  qu'il  en  eût  deux  fil-. 
»   qu'elle  avait  eu  en  Orient  avec  un    »  les  ,  Marie  et  Alix.  Pour  cet  efiet , 
»  Turc  nommé  Saladin ,  et  d'autres    »  ayant  déclaré  an  pape  qu'elle  était 
»  débauches    trop   publiques    pour    >»  ^a  parente  au  degré  défendu ,  il  fît 
»  pouvoir  être  tenues   secrètes.   Le    »  assembler  un  concile  à  Beaugency, 
»  chagrin  lui  fit  faire   ce   divorce   »  où  les  évéques  secrètement  avertis 
i>  avec  si  peu  de  précaution,  que,    »  du  vrai  sujet  de  ce  div^'ce ,  pro- 
»  contre  toutes  les  règles  de  la  poli*   »  noncèrent   la  nullité  de    ce    raa- 
»  tique,  il  renvoja  Eléonor  dans  son   »  riage,  Éléonor  l'ayant  aussi  pas- 
2»  pays,  qu'il  lui  rendit;  ne  croyant   »  sionnément    souhaité     que     lui  ^ 
»  peut-être  pas  qu'il  y  eût  ou  un   »  parce ,  disait-elle ,  qu'il  était  pin* 
»  homme  assez  hardi  pour  épouser   »  tôt  moine  que  roi.  Et  véritable- 
»  une  princesse  qu'il  aurait  repu-    »  ment   bien  loi  en   prit,    car  s'i) 
»  diée,  on  un  prince  assez  peu  déli-    j)  n'eût   été  un  peu  moine,  il  l'eût 
M  cat  pour  prendre  une  femme  dé-    »  châtiée  d'une  autre  façon ,  et  n'eût 
»  criée ,  et  dont  il  avait  eu  deux  fil-    »  pas  été  si  consciencieux  que  de  lui 
»  les.  L'événement  fit  voir  qu'il  s'é-    »  rendre  la  Guienne  et  le  Poitou  ^ 
3>  tait  trompé.   Henri,  alors  duc  de    »  mais   il    les  eût  confisqués   pour 
»  Normandie,  passa  par-dessus  cette    »  son  crime,  en  lui  faisant   au  reste 
»  délicatesse,    pour  faire     déj>it   à    »  grâce  de  la  vie ,  s'il  l'avait  jugé  à 
»  Louis,  et  encore  plus  pour  join-   »  propos.  Mais  il  ne  faut  pas  s'éton- 
»  dre   la  Guienne   à   tant    d'autres    »  ner  s'il  commit  une  si  lourde  faute 
S)  belles   terre»    qu'il    possédait   en    »  en  matière  d'état ,  où  il  avait  peu 
»  France ,  par  lesquelles  il  se  voyait   »  d'expérience ,   en   ayant    toujours 
»  en  passe  d'y  être  .un  jour  aussi    n  confié  les  négociations ,  en  un  mot_ 
»  puissant  que  le  roi  (4)-  »  Joiçuez  à    »  tout  le  gouvernement  et  la  direc- 
ceci  le  passage  de  Mézerai  que  je  cite    »  tion,  à  son  ministre  l'abbé  Suger  , 
dans  la  remarque  suivante.  »  lequel  mourant  l'année  d'aupara- 

Au  reste ,  je  ne  prétends  pas  éta-  »  vant  l'avait  laissé  aussi  étonne  quo 
blir  un  parallèle  entre  Faustine  et  la  »  le  serait  un  homme  qui  aurait  per- 
reine  Éléonor.  Les  plus  médisans  ne  »  du  son  guide  en  un  pays  désert 
disent  pas  de  celle-ci  ce  que  l'his-  »  et  inconnu.  Les  plus  gens  de  bien 
toire  dit  de  Faustine.  Elle  allait  elle-  »  trouvèrent  étrange  cette  scrupu- 
même  choisir  des  galans  au  bord  de  )>  leuse  restitution  ,  et  les  gensd'hon- 
la  mer ,  parmi  des  bateliers  et  des  »  neur  s'étonnèrent  encore  de  voir 
matelots ,  et  cela  parce  que  pour  l'or-  »  que  Henri,  à  qui  Etienne  n'ayant 
dinaire  ils  allaient  nus  (5).  On  en-  »  point  d'enfans  avait  après  sa  mort 
tend  bien  ce  que  je  veux  dire.  »  cédé    le   royaume    d'Angleterre  , 

(4)Z«^ired'Orléaii«,HisioirtdMR*T6luiioii«  »  épousàt  cctte  princesso  dont  le  li- 
d'Aagietcnre  ,  tom.  J,paf(.  i53,  i54.  j,  bertinage   était   si  public  ,  qoe   Je 

(5)  Cuju,  (M.  Aurelii  Aotonini)  diyinaomnia  •       ,^^  •  j       ^„g^        ,„n    j,i„. 

iomi  nttUuteque  faeia  conmUaque  :  qua  tm-         '"*  ,»,  r    .     ,  ^| .    i  ^,  /  ,i- 

prudenUa  regunda,  c.oninfiis  aliaminavU  t  qu€B     »   plc    gentilhomme  eût  la  lîlchelé  CtÔ 

(fi  lantuin  petulaniite  proruperai,  uiin  Campa-    »  mettre  ce  déshonucur  dans  sa  mai- 

nid  gtdens  amana  Uuorum  obsidêret  ad  lêgen-     ^  son  (6).  » 

do»  0x  naulieit  quia  plerutnquê  rtudi agunt ,  ap'  ^   ^'  ^ 

ùont.  Aurai.  Virior. ,  in  OeMiribur ,  |».  m,  i3>.         (6)  MéierM,  Hiit.  4*Fm*c«,  r^l. //,/».  »o». 


394  LOUIS  VIL 

•»  duc  d'Antîocbe ,  oncle  de  madicte   qu'elle  s'estait  tant  aecousttsarmée   à 
»  dame ,  et  par  le  moien  desquelz  le   garçonner  tu^ec  euxparmy  les  armes, 
»  Toy  s^attendoit  bien  aroir  secours   tentes  et  pavillons,    elle  se  pouvait 
}>  et  aide  audict  pays  ,  pour  parfaire    contenir,  qu'elle  ne  garconnast  aussi 
»  soD 'entreprinse  :  neantmomslma-   entre  les  courtines,  comme  cela  se 
»  dicte  dame ,  sans  propos ,  cause ,    voit  souvent.  Je  m'en  rapporte  h  nos- 
»  ne  raison ,  et  pour  une  legieretë  ,    tre     rojrne     Leonor,    duchesse     de 
3}  voulut  laisser  le  Toy  son  espoux  ,    Guyenne ,  qui  accompagna    le  roy 
3>  et  s''babandonoer  au  souldan  Sala-    son  marjr  outre  mer  et  en  la  guerre 
»  din ,  dont  elle  avoyt  veu  limage  et    sainte ,  pour  pratiquer  si  souvent  la 
»  pourtraicture,   et  en   ce  faisant,    gendarmerie  et  la  soldatesque,  elle 
»  trabir  le  roy  et  toute  son  armée  ,    se.  laissa  fort  aller  a  son  honneur, 
»  le  tout  par  le  conseil  dudit  Hay-  jusques^la  qiûelle  eut  affaire  avec  les 
»  mond  son  oncle.  Laquelle  maul-   Sarrazins,  dont  pour  ce  le  roy  la 
»  vaise  et  damnée  entreprinse  ne  fut    répudia;   ce  qui    nous    cousta    bon. 
u  exécutée ,  comme  Dieu  le  voulut ,    Pensez  qu'elle   voulut  esprouver  si 
»  au   moyen    de  la  grand  diligence    ces  bons  compagnons  estaient  aussi 
»  que  le  roy  feit  de  se  retirer  de  ce    braves  champions  à  couvert  comme  en 
»  danger,  dont  il  ne  se  declaira  {a-   pleine  campagne;  et  que  possible  son 
»  mais  à  madicte  dame.  Toutes^ois    humeur  estait  d'aimer  les  gens  vail- 
»  il  a  tousjours  porté  ce  faix  sur  le    lants,  et  qu'une  vaillance  attire  l'au" 
»  cœur,  et  ne  se  fie  aucunement  en    tre,  ainsi  que   la  vertu;  car  jamais 
»  elle,   et   vouldroit  bien   faire  di-    celuy  ne  dit  mal ,  qui  dit  que  la  vertu 
i%  vorce  sil  voyoit  que  la  cbose  fust   ressemblait  le  foudre ,  qui  perce  tout, 
yt  raisonnable,   et  que  Dieu  n'y  fust   Voyez  la  suite  à  la  note  (a5). 
»  ofiensé.   Car  ainsi  qu'il   dict,    ne        (JE.)  Saint  Bernard  n'avait  point  pro- 
»  sera  jamais  assuré  de  la  lignée  qui    mis  ces  mauvais  succès."]  Ayant  ordre 
»  viendra    délie.  »  L'auteur  ajoute    de   précber  la  croisade  par  tonte  la 
que  Varcevesque  de  Bourdeaux  dési-   cbrétienté,  il  comme uça  par laFrance. 
rant  qu'on  fit  la  séparation  ^our  aul-   a  II  fit  assembler  un  concile  natio- 
tre  cause  que  pour  la  petulencç  et    »  nal  à  Chartres ,  dans  lequel  il  fut 
mauvaise  volonté  dont  on  chargeait    »  cboisî  pour  chef  généralissime  de 
ladicte  Alienor,  proposa  un  aultre    ■»  cette  expédition  ;  mais  il  le  refusa 
moien  plus  honneste,  qui  fut  que  le    »  et  se  contenta  d'en  être  la  trora- 
roi  et  elle  estoient  parens ,  voyre  en    »  pette.  Il  la  publia  partout  avec 
degrez  prohibez  de  contracter  ma-'    »  tant  de  ferveur ,  avec  tant  d'assa- 
riage.  Cette  ouverture  fut  acceptée,    »  rance  de  bon  succès,  et  comme  on 
et  l'on  fonda  là-dessus  la  dissolution    »  le  croyait ,  avec  tant  de  miracles , 
du  mariage.  La  reine  advertie  de  ce    »  que  les  villes  et  les  bourgs  demeu' 

3ui  s'estoit  passé,  tomba  esvanouie  »  raient  déserts  ,  tout  le  monde  s'en* 
'u/te  chaire  ou  elle  estait  assise ,  et  »  rôlant  pour  cette  guerre  (a6).  » 
Jut  plus  de  deux  heures  sans  parler.  L'empereur  Conrad  ,  parti  avec  une 
ne  povoir  plorer,  ne  desserrer  les  armée  de  soixante  mille  chevaux  , 
dens.  Et  quand  elle  fut  un  peu  rêve-  arriva  à  Constantinople  sur  la  fin  de 
nue ,  commença  de  ses  clers  et  vers  mars  Ii47  (27).  Louis  se  mit  en  lûaf' 
yeulx  regarder  ceulx  qui  luy  avaient 

premièrement  dit  la  dure  nouvelle,,  ^,5^  ^elte  retneLeonot  ne  fut  pas  la  seule 
en  leur  disant  ,  etc.  (33).  quiaeeompagna  en  celle  guerre  sainte  le  roy  ton 

(D)    Je     rapporterai   ce    qu'en    dit     marr%  mais  a^^ant  elle  ^  et  avec  elle  ^  et  aprit^ 
Brantôme. -]    Il    parle    d'Éléonor   sur     pluiieurs  grandes  princesses  el  dames  a^c  leurs 
,,        i'T'iLiA  BJ  J     marrs  se  croisèrent  ^  mats  non  leurs  jambes  ^ 

un  mecnant  pied  :  il  blâme  fcdouard  (^n'èlUs  ouvrirent  et  eslargîrent  a  bon  escient, 
III  d'avoir  confiné  sa  mère  dans  un  si  qu'aucunes  y  demeurèrent  y  et  les  aiuret  en 
château  pour  des  amourettes.  Petit  retournèrent  de  trè,  bonnes  uesses  ;  et  sous  la 
I,     r   -^       3'«.*i//\  ft         ^     couverture  de  vtxiter  le  Saint-Seputchre  varmf 

jorjait,  dit -Il  (24),  putsquil  est  tant  d'armes  ,  faisolem à  bon  efciem  l'amour. • 
naturel,  et  que  malaisément,  ayant  aussi  comme  f'ajr  dit,  les  armes  et  l'amour  con- 
pratiqué  les  gens  de  euerre,  et  viennent  bien  ensemble  ^  tant  la  sympathie  en 
*  *  °  °  est  bonne  et  bien  conjointe.  Le  méa*,  f.  Si>* 

(>3)  Boncbct ,  Anaalei  d*Aqiiitai<k«  .folio.  80.        (a6)  Méierai ,  Abrégé  chronologique,  /om.  //, 
(a4)  Brantôme ,  Mémoirca  dèa  Dam««  gaUttlea,    P»g'  ^4*  à  l'aan.  1146. 
font.  //,  pag.  3ii  f  3ia.  (a^)  Lk  mima ,  pag.  565. 


LOUIS  VII.  395 

che  la  deuxième  semaine  apréa  la  reproches  cyUrê  la  réputation  de  saint 
Pentecôte  de  la  même  année ,  et  ar-  Bernard  (3*,  qui  semblait  aUoirprO" 
riva  en  Syrie  pendant  le  carême  de  mis  tout  un  autre  éuénement  que  ce" 
Tan  1148.  Manuel,  empereur  de  Con-  lui-la.  De  sorte  que  lorsque  le  pape 
stantinople  ,  fît  mêler  du  plâtre  et  uoulut,  a  deux  ans  de  la  ^  luijaire 
de  la  cnaux  dans  les  farines  qu'il  prêcher  une  autre  croisade  ^  et  fobli- 
foumissait  à  Conrad,  et  lui  donna  ger  h  passer  lui-même  en  la  Terre 
des  guides  qui ,  après  av^oir  promené  Sainte  ,  afin  que  plus  grand  nombre 
Parmëe  par  de  longs  détours  oii  elle  de  gens  le  suiuissent  ,  les  moines  de 
consuma  toutes  ses  munitions ,  la  H-  Cîteaux  en  rompirent  toutes  les  mé- 
trèrent demi-morte  et  languissante  sures ,  de  crainte  d'un  second  mal- 
entre  les  mains  des  Turcs  qui  la  heur,  qui  eut  pu  être  plus  grand  que 
taillèrent  toute  en  pièces,  de  sorte    le  premier  {32). 

qu'il  n'en  resta  pas  la  dixième  partie        (F)  Eléonorfut jalouse  du  se- 

(28).  Louis  courut  les  mêmes  risques    cond  mari.']  Servons-nous  des  exprès- 
que  Conrad  ;  néanmoins  il  s'en  sau-    sions  d'un   historien   moderne    (^ue 
Ya  arec  plus  de  bonheur  que  de  pru-    nous  avons  déjà  cité  (33).  a  La  reine 
dence.  Il  gagna  une  bataille  au  pas-    »  Éléonor,  la  personne  du  monde  à 
sage  du  fleuve  Méandre ,  mais  il  n' en    »  qui  il  convenait  le   moins   d'être 
tiixi  aucun  fruit  :  car  après  cela  pe    »  jalouse  d'un  mari ,  l'était  à  outran- 
ce tenant  pas  sur  ses  gardes ,  il  reçut    »  ce  ,  et  en  avait  sujet.  Henri  était 
un  notable  échec  a  un  détroit  de  mon-    »  décrié  pour  les  femmes ,  et  le  mo- 
tagne.  Enfin  il  parvint  a  Antioche ,    »  nument  qui  nous  est  resté  de  la 
dont  Raimond,  oncle  paternel  de  la    »  fameuse  Rosemonde  est  un  témoi- 
reine  sa  femme,  tendit  alors  la  prin-    >»  gnageà  la  postérité  du  dérèglement 
cipauté.    Ce  fut  là  qu'il  découvrit  le    »  de  ce  prince.  Celle  qui  ,  au  tem])s 
commerce  de  sa  femme  avec  Saladin,    »  dont  je  parle ,  causait  la   jalousie 
et  qu'il  se  vit  sollicité  à  la  rupture     »  de  la  reine ,  était  Alix  de  France  , 
de  son  mariage.  Il  ne  trouva  point    »  accordée  avec  le  prince  Richard  , 
d'autre  remède  pour  éviter  ce  scan-    »  et  donnée  comme  sa  sœur  Margue- 
dale ,  que  de  tirer  son  épouse  la  nuit    »  rite  à  élever  à  son  beau-père  ,  qui 
d' Antioche,  et  de  l'envoyer  toujours    »  eu  était  devenu  amoureux.  Piquée 
devant  en  Jérusalem.  Lui  et  Conrad    a  de  cette  passion,  et  en  même  temps 
assiégèrent  Damas,  et  réussirent  dans    »  de  la  crainte,  que  si  le  fils  était 
cette  entreprise  aussi  mal  que  dans    j)  vaincu,  le  père  irrité  ne  se  portât  à 
tout  le  reste , /7ar*  l'énorme  trahison    »  quelque  extrémité  contre  lui;  Éléo- 
des  chrétiens  mém^s  de  ce  pays-la.    j)  nor  sut  si  bien  persuader  à  Richard 
Ainsi  ces  deux  princes  détestant  leur    »  et  à  Geoffrdi  qu'il  était  de  leur  in- 
méchanceté.....    ne    songèrent  plus    »  térêt  de  ne  point  se  séparer  de 
qu'à  leur  retour  (29).   Louis  étant    »  leur  aîné,   au'elle  les  engagea  à 
monté  sur  ses  vaisseaux  rencontra    »  entrer  dans  la  ligue  des   mécon- 
sur  sa  route  Varmée  navale  de  ces    »  tens.  »  Afin  que  tous  mes  lecteurs 
perfides,  qui  le  guettaient  pour  V en-    entendent  ceci  ,  je  dois  dire  que  le 
lever.    Comme   ils   en    étaient    aux    fils  aîné  du  roi  d'Angleterre  et  de  la 
mains  ,  ou  même ,  selon  quelques  au-    reine  Éléonor ,  s'était  rebellé  contre 
teurs,  qu'ils  l'emmenaient  prisonnier,    son  père.  Il  avait  enlevé  la  princesse 
arriva  par  bonheur  l'armée  de  Moger,    Marguerite  de  France,  fille  de  Louis 
roi  de  Sicile  9   leur  ennemi  capital  ,    VII,  qui  devait  être  sa  femme,  et 
conduite  par  son  lieutenant ,  qui  leur    que  le  roi  d'Angleterre  élevait  dans 
fit  bien  Idcher  prise  ,  ayant  bnllé ,    son  palais.  Selon  quelques  historiens 
pris  et  coulé  a  fond  quantité  de  leurs    (3^) ,  c'était  elle  qui  causait  la  jalou- 
vaisseaux  (3o).    Le  mauvais  succès    sie  d'Eléonor,  et  c'était  Éléonor  (35) 
de  cette  croisade,  qui  avait  tant  fait  ___ 

de  veuves  et  d'orphelins ,  tant  ruiné    J}')  ^^^y"  ''".ï"^'*  ^""^'^"  »  *^'"-  ^^^»  ''^^' 

,     ,  .       '  '         »,  1/      sok%  remarque  {i). 

de  bonnes  maisons,  et  tant  dépeuple       (*3a)  Méxerai ,  Abtégi chronologique,  tom,  II, 
de  pays ,  excita  des  murmures  et  des    pag.  569. 

'^  ^     ^  '^  (33)  Lg  p-gré  d'Orl^sns ,  RéToIntlôii  d'ilngle- 

(a8)  La  métne,  pag.  566.  terre ,  tom.  /,  pag.  jUS,  h  Vann.  117a. 

(99)  Lk  mâiM,  pag.  667.  (34)  D«  L^rrey ,  Béritrire  et  Gnienne,  p.  80. 

(3o)  La  mém»,  m  Vann.  1149.  (35)  La  mfmt ,  pag.  87. 


LOUIS  VII. 


hoD  ,  comme  dans  la  sulfe  eUe  enga-    eu  un  fils.  Enfin  <^aiÂam  m^U. 

pendant  àue  le  rofe'  ^"'l 'l""'/''  P''^"^'"'""  f""  ^«  ««»rde  AVAa^ 
De»  qu ,   fut  repassé  en  Angleterre  ,    marier  Jlec  uni  autre.   C'est  do^ 

•    Wewf^'      /r'i'''""~^~°"    ^^àe  Navarre,  uoulanx  faire  Un,^. 
V^™„.  •     "  *"'^  «^««««ra  «ont  &   riag:*  de  la  princesse  Béreneère  a^ 

Py'b'en  dierement  la  satisfaction  permission,  avant  qu'U  partUd'An- 
queUeavaa  cherchée  dans  une  uen-  ^Uu-rr^.  d,  »^»„„2- 1 C.- :,^    ,7  " 


„.'..!!    —  y'—"itr:iu.  ta  sausToction  permusion,  auant  au  il  Dartild'An- 

quellea^ait  cherchée  dans  nie  uen^  %leterre,  de  négocier  ce^traUé  II  Z 

^tZTdrtl^nrf   '''Vf   ""'  '''  ^uifut  pas  dijfâile  d'en  XTk^^^^ 

Sr36/         '  ^^""^ '^^ ''^'' ^^'^^  ""y^'  ^"'''«'   d'habileté   qu'elle  en 

(Cs  '       7    iî  ^^^^^^^  et  le  parti  paraissant  d'ailleurs 

^iJ^;  ....  qui,..,  la  fit  mettre  en  pri--  «»  JYauarrois  aussi  At^antageux  au' il 

son  toute  saisie,  comme  on  le  uerra...  l'était  effecUi^ement  (io).  Elle  aJena 

oi^ec  la  suite  de  l'histoire  de   cette  ensuite  la  princesse  de  Navarre  en 

reine.]  Pour  ôter  le  sens  éauivom,«  Sicile  à  son  fil»     .t„;   ..«.™™    i! 


ujant,  autant   a  naùUeté    quelle  en 
aidait,  et  le  parti  paraissant  d'ailleurs 

son  touti 

'    in a"*^  «-watwtne  ae   cette  cu^mte  la  princesse  de  Plavarre 

d^eke  n'T^fi"''-^^  j^"' 1^  ^^"'.^  ^  '^"  ^^'^  *ï"^  consommai; 

ae  cette  phrase-,  je  dois  dire  qu^É-   mariage  avant  que  de  faire  voUe  vers 

ut   prisonnière  jusqu'après    la  Terre  Sainte.  Éléonor  retourna  en 

lu  roi  son  époux.  Ce  prince    Angleterre,  d'où  eUe  passa  en  AUe- 

Lan  II 88.  Richard,  son  troi-    macne  ,   l'an    1194  ,   pour    dëlivrer 

^*^^c  uVs,  lui  succéda.  Il  était  alors    Richard,  prisonnier  du  duc  d'Au- 

en  france,  ou  il  avait  fait  la  ffii#»rr«    triche  (^i).  Richard  *.>on*  «,^-»    r»- 

a  son  père  à 

mière 

en 

reine 

sonnière 


lui  succéda.  Il  était  alors  Richard,  prisonnier  du  duc  d'Au- 

ou  il  avait  fait  la  guerre  triche  (ii).  Richard  étant  mort   l'an 

I^r^Ci!"  *  t<>«;*«  outrance.  La  pre-  "99,  elle  cabala  pour  faire  tomber 

A    cnose  qu  il  fît  après  son  retour  la  couronne  sur  la  tête  de  Jean  ,  son 

I  Angleterre ,  ce/u«  de  délivrer  la  fils ,  comte  de  Mortaing,  à  l'exclu- 

'^ne  II.  leonor  sa  mère,  qui  était  pri'  sion  d'Artus,  son  petit -Gis,   quoi- 

^Y^JT,    S""""  '""'^  ^''^  (^7).  Il  la  qu'elle  eût  plus   de  tendresse  pour 

TJfi    A    "  rï?"™«  (38)  lorsqu'à  Artus  que  pour  Jean  ,  et  qu'elfe  fût 

îousir^.?^"^^^?''*"^*^'^*^'^^.!^-  Ç^^rsuaàée    que   les   prétentions   de 

âme  la^^oH  "'^^^  dans  son  Jean  étaient  injustes   (4.).  Mais  son 

ame  la   porta  a  faire  un  vniracr«  ««  amhitinn  fnf  In  e^.iU  ..^„i«  j 


'.vr.  ..Mbfc^  ,   grince 

honneur  ,    parce 
w/*         é      I        .  o-^    -    ,  #    ayant  besoin  d'elle, 

eue  porta  les  choses  à  l'extrémité.  «^  ^^  ferait  régner  at^ec  lui  (A3).  Ce 
t.omme  elle  avait  tout  pouvoir  sur  comte  est  le  même  que  celui  qui  est 
''esprit  de  Richard,  elle  tâcha  de  le  nommé  Jean -sans-Terre.  Par  la  paix 
'^egoater  de  ce  mariage,  en  lui  don-  qu'il  fit  avec  Philippe-Auguste,  roi 
nant  des  soupçons  de  la  conduite  que  de  France ,  l'an  laoi  ,  il  fut  dit  que 
son  père  aidait  tenue  auec  cette  jeune  l'infante  de  CastiUe,  sa  nièce,  épou- 
P^^cesse;  et  uofant  que  ses  soupçons  serait  Louis.,  fils  unique  de  Philippe 
ne  suj/isaient  pas ,  elU  ajouta  que    La  reine  Eléonor,    nonobstant  son 

grand  âge  ,  alla  quérir  cette  infante, 

(36)ïpe  Larr«y  .  Héritiirc  de  Guienne    vàg      *^  petite -fille,  k  la  COUT  de    Tolède  , 
go  ,  a  rann.  11^3.  t  #'»«• 

en Û^^J^'T  ^'fi'^.i'  *  Richard,  et  mise         (4»)  Là  même ,  pag.  ,40. 
nXilî  '""  ^'""  '"'^""  *  *•  ^u'eUefût        (43)  Là  même.  Voyez  aussi  le  pire  d'Orléws 

Bcvolationi  d*ADglctcrre,  lom.  I,  pmg.  »8t. 


LOUIS  VIL  397 

et  t amena  en  Normandie  (44)'  EUô    attribue  ;  car  depuis  sa  liberté  elle 
fut  assie'gée  dans  Mircbeau  par  le    fît  paraître  autant   que  jamais  son 


faire,  dit-on ,  pendant  la  vie  d'Ele'o-  voile  de  l'ordre  (47).  Elle  avait  fait 

nor.    Cette    reine    mourut    charge'e  beaucoiip  de  bien  à  cette  maison  (48)- 

d'années  et  de  péchés.  Servons-nous  c'est  pourquoi  on  la  représente  dans 

des  phrases  de  M.  de  Mézerai.  «  Cette  le  nécrologue  de  Frontevaux  comme 

»  femme,  consommée  en  toutes  sor-  ime  des  plus  vertueuses  princesses 

»  tes  de  méchancetés,  vécut  plus  de  du  monde ^.  tant  il  est  sûr  que  pour 

V  quatre  -  vingts  ans  ,    entretint   la  obtenir  de  messieurs  les  moines  une 

)>  guerre  durant  plus  de  soixante,  et  attestation  de  bonne  vie,  au  milieu 


'.,.„-„  .oyez 

»  son  on  pourrait  dire  d'elle  ce  que  la  remarque  (I)  de  l'article  de  saint 

»  le  poète  grec  a  dit  de  la  femme  .  Grégoire.  Migrauit  a  seculo  domina 

»  de  Ménélas ,  qu'on  a  souffert ,  non  Aliénons  regina  Franciœ  et  u^ngliœ, 

»  pas  dix  ans  ,   mais   quatre  cents  ,  ducissa  Aquitaniœ  ^  quœ  niiore  resiœ 

ït  pour  une  telle  femme,  et  h  fer  et  la  soholis  suce  mundum  illustravit.  r{o- 

1»  flamme  (45).  »  Sa  fécondité  ne  mé-  hilitatem  generis ,  uitœ  decora^^it  Ào-  • 

rite  qu'une  partie  des  épithètes  que  nestate,  morum  ditauit  gratiâ ,  uirtu- 

l'on  a  données  à  la  fécondité  de  Ju-  tum,  floribus  picturawit^  et  incompa- 


qui  régnèrent  la  laissèrent  jouir  de  c'est  le  3i  de  mars  1204,  comme  l'as- 
la  régence  ;  mais  d'ailleurs  ils  causé-  sure  M.  Moréri  ,  il  s'ensuit  que  MM. 
rent  mille  maux  à  leur  patrie.  Ils  de   Mézerai  et    de   Larrey    se  sont 
eurent  du^  cœur  comme  des  lions  ;  trompés ,  quand  ils  ont  dit  que  Jean- 
mais  c'était  moins  un  véritable  cou-  sans-Terre  n'osa  tuer  son  neveu  Ar- 
raçe ,  qu'une  hardiesse  déterminée  à  tus  pédant  la  vie  de  sa  mère.  M.  Pins- 
mepriser  les  malédictions  de  la  re-  son  mf  KioUes ,  que  j'avais  prié  de 
xfommée,  et  à  regarder  d'un  œil  froid  consulter  le  père  de  la  Mainferme 
l'atrocité  des  plus  grands  crimes.  En  m'apprit  que  ce  religieux  était  mort' 
un  mot ,  ils  ne  firent  honneur  ni  à  et  que  le  père  Labbe ,  dans  ses  Ta-' 
la  France  d'où  ils  étaient  originaires,  bleaux  Généalogiques  (5o) ,  et  le  père 
tant  du  côté  paternel  que  du  côté  Anselme  dans    son    Histoire    de   la 
maternel ,  ni  à  l'Angleterre  l'héritage  maison  royale  de  France  (5i)  ,  mar- 
de  leur  père.  La  mort  d'Eléonor  est  quent  le  temps  de  la  mort  d'Éléonor 
mise  au  3i  de  mars  1204,  par  M.  Mo-  comme  Moréri. 
réri,   qui  ajoute  qu'étant  sortie  de 
prison  l'an  i  iq4  ,  elle  se  retira  dans  (47)^^  ultimumtanto  nobis  ejffecuz  est  ,.|„- 

*                      ^  1       ^^  '                  ^    '          1    •  j  ******  .itncenssimtB   dtleeUonis ,    quœ   relieiané>r 

un  monastère,  et  n^urut  a   celui  de  alias  quasi  respuens,   s^elamen  noslriVZZ 

Fronteuaux.    Il    SCTirompe    de    cinq  *u'cipere  ^  et  in  nostrd  praelegU  eccUsid  sme- 


ibidem. 

(44)  De  Larrey,  Héritière  de  GuîenDe,pa^.  (49)  Ex  Necrologio  Fontls-Ebraldi ,  apud  l« 

«4ï.  Mainferme,  in  Cljpeo  nasc.  Ordin.  Foatebrald. 

(4?)  Mézerai,  Histoire  de  France,  (ont.  //,  pag.  i58. 

png.  139.  (5o)  T  ai  vérifié  que  cela  est  sûr.    Voyez  Us 

(46)   Beversus  indi  filiam   Cœsaris  Juliam  Tableaux  ?enêalo;[[iques  de  ce  jésuite ,  pas.  4q, 

quam  in  matrimonio  MarceUus  habueral  duxii  édil.  de  Paris  ,  i6(i4. 

hjcoretn ,  fenUnam  neque  sibi  wque  reipuhUeaf  (fit)  Toi  vérifié  cela.  Voyez  THistoire  de  1^ 

feiicis  uteri.  Patercnlu»  ,  Ub.  JI,  eap,  XCllI.  Maison  royale ,  pag.  ^8. 


39S  LOCIS  VII 


ce  III.  0*0*  ylleoman  ngimm.....  Ah  Ani  C^mUm  ■  r«Lf««,!?T^Tf^ 
CœUstuuum  pmomm  .  Uemrum^  f\r-    r_ . .  _      -    ÎT  "■"■"r  «  «- 


^,^-W»/^M«««^^  'oti«-«t  fa  piété  ao^^^^î;^^ 

ane  parie  Vossias  a  L>  paee  8a  de  ion  vertn    C«^»,sL- ^I?_I^  «aie»  la 

^AasterflaiBi63a:cestaBmorceaa  der^  .'H  ^^Tl!?^  .  ï^'*' 

des  additioas  de  son  oamse.  H  >e  ^d^ît.  »^T  ^'™'  "  °'»*"" 

«Tait  p»  e-cor.  eela  fc^all  fit  fc  fl   ^^1^»^  re^T^^r»  «*»"• 


l«*e  de  fe-u-es  «Tante.  ^  «âr  ,«  «fcm  leS^  A^^X» 

r //  /u  i»  «,r*çe  rfe  J«^«,o,  .,   lu,«ai»«.  H  «>  a  rfeo  de^l^ 

d«,pa™JesdeH«zerat.  .  O.— e  fa  fa  go«T«e.  ^^T^^^^^^^ 

•  deTotvm  e.Ten  les  relique»  de  comme  hri.o.  ,„rat  à  emé^e" 
.  «mtTlloiBas  de  Çmtorberr  croi»-  pieté  le  plo.  gnnd  boah^Td^t  1« 
.  «U,  par  I  exemple  »è«e  d«  roi  l^mple,  ^«ii^t  jooirT»!^  ri  pe^ 
"  ™^,-  <ru  «!«  »»  penecuteor  âant^aib  pralicf^Bt  toate,  le.  ra- 
.  etut  dcTenu  «n  adorateur  :  le  rot  ï«  de  fa  poUliqie,  U  «•  raidirà"e 
.  LooB  passa  ea  Angleterre ,  fit  ^  .écarter  jamak'de»  ,*-!„  ^f^  % 
»  P~«^«>riou  tombeau  et  y  laissa  fa  morale  de  l'Eranrife,  lui  IT  «, 
"  ^r>  ™>'*  «aniues  de  »  pieté  sajet,  ,e,o.t  iafailUblement  h  proie 
.  ,  oa     .Le  pru«»  aTaU  deja  fau  «  de»  autre»  uatio.» ,  et  tout  le  J^ude 

dltSeMrai  .33    .  .    D  u  était  peut    mouastoque,  <p.'i  porter  une  cooron- 
.  perme  aux  rou  de  France,  ce  dit    »e,  rt  qull  ferait  Ibien  de  céder  « 

"  iirJ"  ^r~'  «i^p«a«r  de,    pface  à  in  prince  moin»  «rru^uî^ 
a  bâtarde».  Or  il  coarat  an  bruit  que  '^t^yvMKUM.. 

»  Constance  ^54  l'était.  Voil^our-       \f^mbt'm'fi^(sk'  "***  """ 

•  ^.  ^"îf'  ^»",  '^.W.*^    Cette  maxime    regarde    principale- 

.  même  ;  et  sou»  pret«te  d  aller  en  p«„  de  cette  piété  qui  c,^itei 

»  pelermage  a  Sa«t-Jacqoe,  en  Ga-  lUire  bâtir  de  magnifiqae.  é^  i 

.  l.çe,pai«.parfacoarde«>obeao-  étendre  par  fa  To"d«? armelfaT îi! 

.  père,   le  plu,  maso.fiqoe  pnnce  «te,  de  a  religi»,.  et  à  «iTrper 

E^/ltH- "F^  4^  rn'^;4it/f^2.'"gî:"dih-r: 
^irSivP  î-=^dei:--r^'s-«-l5ii 

priBcipaJe»  de  Uuw  VJL  //  fut  peu    quite'.  Je  la  politique  :  ie  parle  à'unt 
^ZmV'"*  ffr^^nde»  entreprises  ,    Conscience     qni  ^pr^re     toutoan 

T^laZu^jfZ       ^"'  '^f'^^'^^'    toutes  le.  maximes  de  Fart  de  i^er, 
Ue  ia   Vigueur  ;  ma^  aussi  pwux ,    q„i  «ont  contraires  à  l'exacte  probi^ 

(5»)  Mézeni,   Abrégé  elirttaologiqae,  lom,     *^'  ^^^  vcrto  est  sans  doute  prëjo- 
i^^^irmflVtlfT'  "'î  r    '    .     ^«ciable  par  rapport  an  bien  tempo- 

M#.  583.  «•^wwH.ji^e  ,  f»OT,  //,     pfffudiee  amx  pUu  paissmiu  prinemt.  La  mmùom 

*  d'    Âiiiriehf  ta  smii  t  U  Fmmee  le  sent. 


LOUIS  XI.  399 

.rel  f    à  cause  qu^elle  ne  permet  pas  les  princes  se  sont  tellement  raffinés, 

que  Von  résiste  aiix  attaques  et  aux  que  celui  qui  uoudrait  aujourd'hui 

cabales  de  rennemi.  Louis  VU  en  est  procéder  rondement  enuers  ses  voi- 

ua    exemple  (58),   quoiquHl  faille  sins  ,  en  serait  bientôt  la  dupe. 
ayoner  que  ses  scrupules  étaient  d'un 

tour  fort  particulier  :  car  ils  ne  Fem-        ^OUIS  XI ,  roî  de  France ,  ne 

λéchaient  point  d  exciter  a  la  révolte  ,  ^  ,,'  .0  f\ 

es   enfans  contre  leurs  pères ,  ni  de  f  isourges ,  1  an    1423  ,    succéda 

ftroteger  cette  rébellion  ;  mais  ils  ne  à    Charles    VII    son   père  ,  l'an 

ui  permettaient  pas  d'être  marié  à  1461.  Ce  fut  un  prince  très-ha- 

uiie  bâtarde;  ils  le  contraignirent  à  Y,{\e   dans    l'art   de   régner    :  il 

faire  un  voyage  pour  savoir  si  son  ,,   ..  »   j        ^1 

éoouse  était  fille  légitime  du  roi  Al-  ^lait  consomme  dans  les  ruses 

phonse.  11  craignait d'ofl'enser  les  lois  de   la   politique,  et   il    les  em- 

du  royaume.  Pourquoi  ne  craignkit-  ploya    trës- Utilement    pour    se 

il  pas  d'offenser  la  loi  de  Dieu,  qui  ^j^^^  j^   ^i,,^  embarras;   mais 
ordonne    que   les    enfans    honorent      ni  r      -*•  1 

leurs  pères?  ^"^^   '®   contondirent  quelque- 

Je  finis  par  un  passage  de  M.  Ame-   fois  {a) ,  et  Ton  s'en  étonne  moins 

lot   de  la  Houssaye ,  où  il  cite  Ma-   quand    on    considère   qu'il    n'y 

ch\^ye\.<^yhommeditAl  dans  lécha-   ^tait  pas    uniforme;   il   passait 

»  oi/TYî  1 5  tfe  ^0/1 /'r/zzce,  qui  voudra    j»„„^*   „f    '^:*»    .     i»      *      /a\ 

«faire  profession  d'être  parfaitement   dune    extrémité   a    1  autre  (A)  , 

»  bon,  parmi  tant  d'autres  qui  ne    reserve  jusquà  1  excès  pour  l'or- 

»  le  sont  pas  ,  ne  manquera  jamais    dinaire ,  ingénu  sans  bornes  en 

»  de  périr.  C'est  donc  une  nécessité   quelques   rencontres.    On    a  eu 

»  que  le  prince  qui  veut  se  mainte-     *  •     *     j^    j-  y.,  ,. 

»nir,  apprenne  à  pouvoir  n'êt,^  pas    ^«^^^^^   ^^    ^^^   qu  il    se   rendit 

»  'bon  quand  il  ne  le  faut  pas  être  (*).    autant  considérable  en  ses  vices 

»  Etdans son  chapitre  \^,  après  auoir  comme  en  ses  vertus ^  s* étant  en 

y^  dit  que  le  DHnce  ne' doit  pas  tenir  /'^^^  ^^   en  Vautre  point  attaché 

»  sa  parole  lorsgu  eile  fait  tort  a  son    __        ^    ,     •.  >    /i\    -mi         n  . 

,)  intérêt,  il  auoue  franchement ,  que    f  "^  extrémités  {b),  \\  ne  fut  ni 

î)  ce  précepte  ne  serait  pas   bon  à    bon   fils ,  ni  bon  përe ,    ni   bon 

»  donner,  si  tous  les  hommes  étaient    frëre,   ni    bon   mari.  Des   l'âge 

»  bons  i  mais  qu'étant  tons  raéchans  jg  seize  ans  il  se  rendit  cbef  de 

»  et  trompeurs,  u  est  de  la  sûreté  ..  •       .  ,.    '^  »  .     •    . 

>.  du  priuce  de  le  savoir  être  aussi.    F''*^  >    «*    ^jan*  ete  contraint 

))  Sans  quoi  il  perdrait  son  état ,  et  de  rentrer   dans  son  devoir ,  il 

»  par  conséquent    sa    réputation  ;   ménagea  d'autres  occasions  de 

I»  étant  impossible  que  le  prince  qui  révolte,   et  persévéra  dans  cet 

»  a    perdu    t  un  ,    consert^e   l  autre  ...  ^  ,   ,  , 

«  (  59).  »  Quelques  pages  après  il   «^P"*  jusques  a  la  mort   de  son 

-parle  ainsi  :  Il  faut  interpréter  plus   père(B)  ;    et   même    depuis    ce 

équitablement  qu'on  ne  fait  de  certai-    temps-là    il     fit    paraître    d'une 

nés  maximes  d'état,  dont  la  pratique   f  scandaleuse    son  bumeur 

est  devenue  presque  absolument  ne    j  »      .       '    ,  n  \      ti       » 

cessaire  a  cause  de  la  méchanceté  et   dénaturée  (  L  ).     Il    n  eut  aucun 

de  la  perfidie  des  hommes.  Joint  que   Soin  de  l'éducation  de  son  fils, 

et  il  maria  ses  filles  d'une  ma- 

(58)  Vay^  Upire  Maimbourg    Hi.toire  des  ^J^re  qui  fit  VOÎr  Qu'il  UC  sè  SOU- 

Croisatles,  Uv.  III,  png.  m.  357  *'  "iv.,  ou  il  .    .       ^                            1          ^  «»^  wv»* 

montre  tju^  Itf.f  fcrupules  de  ce  monanfue  furent  Ciait    paS    de    ICUr    bonheUr(D). 

la  cause  fie  la  ruine  de  set  affaires  à  Vexpédi-  r\^  «.-^«.^^  J  ^..>:i   £1. 

ITon  delà  Terre  Sainte.      *''^  '^       ^^  prétend  qu  il  fit  mouHr  son 

(*)  PluUrqne  dit  que  s'il  fallait  absolument 
remplir  tous  les  devoir» ,  et  observer  toutes  les        f\  «r^^-.  XT»-:!!»-    tr*  .   •      j    t       •   -wt 

rhjes   de  la  iuHice  pour  bien  régner ,  Jupiter  ,.  ^''l  ^""^^^  ^"i"**'  Ç^lO*'*  d«  ^"^^  XI, 

m$me  n'en  serait  pas  capable.  «*'•  ^.  P^ff-  '»•  J^^.  ^^'' 

(5g)  Amelot ,  pr^ace  de  la  traduction  fran^'        (*)  Pwqaior  ,    Lettres ,    /tV.   ///  ,    pa^, 

faise  du  Prince  dCe  MachiaTcl ,  pag.  3.  m.  154* 


4oo  LOUIS  XL 

frcre(E);  et  îl  est  sûr  qu'il  eut   avant  qae  d'en  être  averti  {f), 
des  maîtresses  et  des  bâtardes   C'est  nne  marque  de  son  impa- 
(F).  La  paix  qu'il  fit  avec  l'An-    tience  ;  et  après  cela  il  ne  faut 
gleterre  ,  Tan   147^  ,   fut  plus  jpoint  s'ëtouner  qu'il  ait  établi 
utile   que  glorieuse    :    ou  l'en  les  postes (^).    Il  faisait   payer 
railla  ;  mais  au  fond  il  fut  ex-  exactement  la  solde  de  ses  gens 
cusable  (G)   :   car  vu   le  grand  de  guerre ,  et  il  leur  défendait 
nombre  d^ennemi&puissans  qu'il  sévèrement  de  faire  tort  à  per- 
avait  à  craindre ,  il  valait  mieux  sonne ,  et  punissait  les  contreve- 
s'humilier  que  faire  le  fier.  De   nans.  Cela  faisait  que  son  rojag- 
deux  maux  il  faut  éviter  le  pire  :   me ,  quoique  bien  chargé  d'exac- 
ce   fut  un  coup  de  prudence;   tions  ,    ne    laissait  pas    d'être 
l'on  ne  doit  pas  à  contre-temps  riche  (L).  C'est  à  lui  que  l'on 
se  piquer  de  cœur  romain.  Louis  attribue  l'établissement  de  la  loi 
XI  leva  beaucoup  plus  d'argent  qui  soumet  à  la  peine  capitale 
dans  son  royaume ,  et  foula  bien  ceux  qui    n'ont    point   d'autre 
plus  ses   sujets  y  que  n'avaient  part  à  une  conspiration  que  de 
fait  ses  prédécesseurs;  et  néan-  n'avoir  pas   révélé  ce  qu'ils  en 
> moins  les  dépenses  pour  sa  per-  savaient  (M).  Il  était  sujet  à  des 
sonne  furent  si  petites ,  qu'on   caprices ,  et  à  des  humeur:»  qui 
ne  peut  le  disculper  de  mesqui*   tenaient  du  badinage ,  et  c'était 
nerie(H),  Celles  de   sa  maison  quelquefois  la  règle  de  ses  fa- 
furent  sur  le  même  pied.  On   veuiB  e  t  de  ses  bien  faits  (19).  Com- 
peut  dire  la  même  chose  de  ses  me  il  avait  une  passion  déme- 
ambassades  (  I  )  ;   mais  à  d'au-  surée  de  prolonger  sa  vie  ,  il  n'y 
très  égards  il  était  prodigue  (c)  ;   eut  personne  qui  se  ressentît  au- 
ct  il  avait  des  pensionnaires  qui   tant  de  ses  libéralités  que  in 
lui  coûtaient  beaucoup  dans  les  médecin.  Il  lui  laissa  prenare 
pays  étrangers.  Il  dépensait  beau-  une  autorité  absolue  (O).  Il  eut 
coup  en  espions ,  et  pour  la  chas-  beaucoup  de  crédulité  pour  Tas- 
se, et  pour  les  dames  (K);  et  il   trologie;  mais  je  ne  sais  ce  qu'il 
récompensait    largement     ceux  faut  juger  d'un  conte  que  cer- 
qui  étaient  les  premiers  à  lui   tains  auteurs  ont  publie,  qu'il 
apporterlesgrandesnouvelles.il  préféra   enfin   un  âne  à  ses  as- 
donna  quatre  cents  marcs  d'ar-  trologues  (P) ,  et  qu'il  jura  que 
gcnt  à  Philippe  de  Comines ,  et  cette  bête  lui  tiendrait  Heu  dé- 
au  seigneur  de  Bouchage ,  qui  lui  sormais  d'oracle ,  quant  aux  pré- 
avaient donné  la  première  non-  dictions  qu'il  prétendait  de  ces 
velle  de  la  bataille  de  Mo  rat  (^j.   gens-là.  Je  ne  répéterai  point 
Il  disait  quelquefois,  \e  dorme-'  ce  que  j'ai  narré  ailleurs  (A)  tou- 
rai  tant  à  celui  qui  m  apportera  chant  la  fausseté  de  sa  dévotion. 
telle  nouvelle {e).  Il  s'entretenait  Pasquier  en  juge  sainement,  et 
souvent   de  l'issue  des   affaires   n'a  pu  être  censuré  qu'avec  in- 

.  ^   __  „     ,  .  ,  rr.     *  1  .  (y*)  ^''  même. 

(c)  f  oyez  Matthieu  .  dant  ta  Vie  ,  lib,        (^)  ^^  même  .  pag.  6dS. 

XI,  pag.  099 ,  700.  (/,)  2?an*  les  Pen«eVs  diverse*  «ur  le»  Co- 

{d)  Là  même ,  pag.  700.  mètes ,  num.  i52 ,  lô^.  yoyez  aussi  Varil- 

(«;  f.i)  même.  Il  cite  Philippe  de  Comines.    las  ,  Histoire  de  Louis  XI ,  /iV.  X,  pag.  33i). 


LOUIS  XI.  4oi 

justice  sur  ce  qu'il  a,  dit  de  ce  le  3o  d'aoÀt   i483  ,  après  de  si 
point-là  et  de  quelques  autres  longues  et  de  si  dures  incôm— 
(  i  ).  Il  n'y  avait  jamais  eu  en  moditës  de  corps  et  d'esprit  (T), 
France  aucun  roi  dont  la  con*-  qu'il  n'y  a  guère  de  personnes 
duite   cruelle   et   les  extorsions  assez  barbares  pour  souhaiter  un 
approchassent  tant  de  la  tyran-  pareil  état  à  leur  plus  cruel  en- 
iiie  ,  que  celles  de  Louis  XI  (Q).    nemi.  On  peut  bien  le  mettre  au 
Nous  verrons  dans  un  autre  en-  nombre  des   princes  en  qui  le 
droit   de  ce  Dictionnaire  (^}   la  malheur  surpasse  fort  le  bonheur 
soamission  absoluequ'il  exigeait  (m).  Il  fit  un  acte  de  religioa 
du  parlement  de  Paris.   Au  res-  sur  lequel  un  auteur  moderne  a 
te  ,  il  eut  des  qualités  éminentes,   pense  des   choses  qui  méritent 
et  qui  lui  furent  très-nécessaires  ;   d'être  examinées(V  ).  Ceux  qui 
car  sans  cela  il  n'eût  jamais  pu  ont  dit  qu'il  ne  savait  rien ,  et 
soutenir  la  monarchie  contre  les  qu'il  ne  favorisa  les  lettres  au- 
ennemis  domestiques  et  étran-  cunement ,  ont  été  bien  réfutés 
gers ,  contre  tant  de  factions  de  par  Gabriel    Naudé  (ti).   Je    ne 
ses   sujets ,  et  contre  les  rudes  donne  pas  la  suite  chronologi- 
attaques  du  duc  de  Bourgogne  que  de  ses  principales  actions  ; 
secondé  pai*  l'Angleterre.  Non-  vous  la  trouverez  dans  Moréri 
seulement  il  conserva  ses  états  copiée  presque  mot  à  mot  du 
'  au  milieu  de  tant  d'assauts ,  mais   livre  du  père  Anselme (o).  Ce  qui 
aussi  il  les  agrandit  ;  car  il  réu-  doit  être  aussi  entendu  des  au- 
nit  à  la  couronne   d'Anjou   le  très  monarques  français.  M.  Va- 
Maine  et  la  duché  de  Bourgo-  rillas  se  trompe    sur  la  cause 
gne,  et  il  acquit  la  Provence(/).    qu'il  allègue  de  l'antipathie  des 
11  ne  tint  qu'à  lui  d'y  ajouter  Français  et  des  Espagnols  (X).  Il 
tous  les  états  de  la  maison   de   n'a  pas  mal  réussi  à  développer 
Bourgogne  par  le  mariage   de  les   machinations  de  la  guerre 
l'héritière  avec  le  dauphin  (R)  ;   du  bien  public ,  et  les  ruses  avec 
mais   une   fatalité   surprenante  lesquelles  on  les  déconcerta ,  et 
l'étourdit  à  un  tel  point,  qu'il  l'on  dissipa  cette  terrible  conj u- 
ne  put  sacrifier  une  passion  per-  ration  (p).   Cette  matière  était 
sonnelle  au  phis  solide  avantage  favorable  à  son  génie ,  et  au  tour 
qu'il  eût  pu  procurer  à  la  France  qu'il  avait  donné  à  ses  études  ; 
pour  le  présent  et  pour  l'avenir,    mais  il  y  a  un  livret  oii  nous 
On  le  blâma  d'avoir  souffert  que  voyons  avec  plus  de  netteté   le 
ses  ennemis  fissent  des  conquêtes  plan  de  cette  entreprise ,  et  les 
en  Allemagne  ,  et  d'avoir  pro-  moyens  employés  par  Louis  XI  à 
longé  une  trêve  qui  leur  donna  la  dissiper  (Y). 
lieu  de  travailler  à  de  nouveaux 
agrandissemens.   Cette   critique      (mi  rqycs,ci-rfes5U5,  ««««/on  (121),  &5 

était  mal  fondée  (S).  Il  mourut  ^  ^^^  rojrez  son  u^re  intuulé :  kààitions  à 

{})  rorexU  remarque  Ç^),  vers  la  fin,  rHistoirc  de  Louis  XI. 
(*)  Dans  VaHicU  Vaquerie  ,  tom.  Xir,        {o)  Intitulé  :  Histoire  de  U  Maison  royale 

remarque  (A).  de  France. 

'l\  Maltb. ,  Histoire  de  Louis  XI ,  liv.  X,        (p)  Voyez  son  Histoire  de  Louis  XF  ,  aux 


pn^.Coi.  '  livres  lll  et  IV . 

TOME   IX. 


26 


4o2  LOUIS  XL 

Les  réflexions  de  M.    Joly  (q)       (B)  //  se  rendit  chef  de  parti 

sur  la  vie  de  ce  monarque  sont  ^^  ménagea  d'aiures  occasions  de  re- 

trcHudicieuse*.  J'en  rapporte-  j:/;;,^,.^^^^,^;^^:  cC' 

rai  un  morceau ,  qui  nous  servi-  les  Vil  lit  une  reforme  qui  «  ne  pou- 

ra  d'occasion   de  rectifier  une  »  ^^it  plaire  aux  grands  ni  aux  ca- 

remarque  touchant  le  Kosier  des  **  pifaincs .  qui  s'engraissaient  de  la 

/;„p--2./7x  *  »  ™^sere  du  peuple    Ils  Pinterrom- 

uuerrcsv^;     .  „  pirent  par  une  dangereuse   ëmo- 

'q)  Voyez  la  préface  de  son  Codicille  d'or,  »  î">^  '  4»'on  nomma  la  PraguerU. 

pag.^eiiuw. ,  édU.  de  1666.  »  Les  ducs  d  Alençon  ,  de  Bourbon 

*On  peut,  surlw  historiens  de  Louis XI,  »  f  t   de  Vendôme  ,  le   bâtard   d'Or- 

consulter  la  Bibliothèque  historique  de  la  »  leans  et  plusieurs  autres  en  e'taienl. 

fronre  (seconde  e'dition) ,  tom.  II,  numéros  »  Ils   se   plaignaient  que  le    roi   ne 


iions , 
marguable 

de  Louis  XI ,  par  Duclos  ,   17 45-46  ,  4  vol.  "   t"        """"  •"/"-"-  u«c  iiguc  eon- 

in-i2.  On  diit  regretter  irpertTdJ  travail  »  *re   ses   ministres.    La    TnmouiUe 

dcMonlesquieu  :  Montesquieu  avait  composé  »  même  ,  qui  était  disgracie  ,  se  joi- 

une  Histoire  de  Louis  XL    Son  secrétaire  »  gnit  avec  eux ,  afin  de  rentrer,  par 

ayant  jeté  au  feu  le  manuscrit  mis  au  net,  »  quelque  moyen  que   ce    fût ,  à  la 

au  lieu  du  brouillon ,  Montesquieu ,  trou-  »  cour   (a).   »  Pour  donner  plus  de 

vant  ensuite  ce  brouillon  sur  sa  table,   crut  poids   à   ce    complot  ,    les   coniures 

que  son  secréuire  avait  oublié  d  exécuter*»  ^^^.^^4    ^    leur  tête  le  dauphin  ,   et 

ordres,  et  le  jeta  également  au  leu.  La  oi-  _,..ui:a«— *  ,.   '•!        ?        •      ^*            1    . 

hlioihéquede  ta  Fralce  qui  donne  ces  détaiU.  P«bUerent  qu  ils  n'avaient  pour  but 

II ,  201 ,  ajoute  que  cet  accident  n'est  point  4«e  *|i  retormation  des  desordres,  et 

arrivé  dans  la  dernière  maladie  de  Montes-  de  faire  en  sorte  que  toutes  choses  se 

quieu,  comme  la  dit  Fréron  ,  mais  en  1789  fissentdçrénai^antparV autorité  àe et 

ou  1740.  Gabriel  Brizard  ,  mort  le  23  jan-  prince,  réglée  par  l'avis  des  princes 

vier  1793,  avait  entrepris  une  Histoire  de  du  sang  (3).   Ils  dressèrent  sous  son 

louis  X(  qui  devait  avoir  trois  volumes  ;  il  ^^^  j^^  i^^^^^  ^^^  ^^y^^  d' Au^^ersne 

n  a  publié  qu  un  Discours  historique  sur  le  .  -„*„^„  «,^    •              »     »                 .      ^ 

carkctère  et  la  politique  de  Louis  XI,  par  ^J  autres prouinces  ou  Us  croyaœntces 

un  citoyen  de  la  section  du  Thédtre-Fran^    desseins  pouuoir  être   approui^és 

çais,  Paris,  Garnery ,  l'an  II  de  la  liberté  mais  toutes  les  uilles  eurent  horreur 

(1791)  ,  in-8°.  M.  Alexis  Duroesnil  a  don-  de  cette  émotion  (4)  y  et  comme  le  roi 

né  le  Bè^nede  Louis  XI,  1811,  in -8°.,  ne  s'endormait  pas,  et  qu'il  attaqua 

seconde  édition  ,  augmentée  <^une  introduc-  vivement  les  conjures  partx>ut  où  ils 

tion  et  des  morceaux  supprimés  par  la  cen-  firent  ferme ,  ils  furent  contraints  de 

.«ne  imp^uiU,  1819,  .n-8->.  Dans  le  itfer-  recourir  à  sa  clémence  ,  et  de  lui  re- 

cuve  de  France,  1800  ,  tom.  I,  260,  et  III,  ^^x|.^«  i«  J„      u-       r<  A     l        -ii     • 

35i,  on  trouve  des/rao;ne«5  i'i^neWoirJ  f^^^J^  le  dauphin.  Cette  brouiJIerie 

inédite  de  Louis  XI.  On  a  attribué  ces  mor-  *?'  étouffée  en  moins  de  neuf  mois  (5). 

ceaux  à  Fontanes.  Ils  en  sont.  Cela  fait  voir  que  ceux  qui  comparent 

les  peuples  à  des  coquettes  ont  qiiel- 
(A)  Il  passait  dHune  extrémité  a  que  raison.  Il  y  a  des  jours  où  celles- 
Z'flMtre.]  Voici  ce  qu'un  historien  dit  ci  ne  sont  prenables  ni  par  des  sou- 
de lui  :  tt  II  savait  mieux  que  prince  pirs ,  ni  par  des  présens  :  le  lende- 
»  du  monde  gagner  les  hommes,  de-  main,  on  en  vient  à  bout  sans  aucune 
»  couvrir  les  secrets  de  ses  ennemis,  peine.  Disons  aussi  qu'il  y  a  des  con- 
ï>  les  embarrasser  de  dëûances,  di-  jonctures  où  les  manifestes  les  plus 
))  viser  les  plus  unis  :  mais  dans  la  plausibles  de  ceux  qui  prennent  les 
»  joie  il  ne  pouvait  ;"etenir  ses  se^  armes  contre  leur  souverain  n'e'bran- 


ces 

xéso~ 

»  qu'il  faisait  par  toutes  voies ,  plus    lution. 

«souvent    mauvaises    que    bonnes       (a)  Kàm^,/ie,p«^.  aSS,  aSg,  i  ra/w  1440. 

»   (1).    »  (3)  Matthiea,   Histoire  île  Louis  Xf,  Uv.  /, 

,  chap'  yi,  pag.  m.  18,  10. 

ri)  Mexerai ,  Abrégé  chronologique,  tom.  Ilf^  (4)  ta  mÉme ,  ehap.  Vil,  pag.  ao. 

à  Vann.  1472  ,  pag.  m.  3aa.  (5)  Là  même,  ehap.  XI,  p.  a8 .  k  Vann.  i44o. 


LOUIS  XI.  4o3 

Le  roi  ayant  pardonne  à  son  fils  ,    »  contraignit    même  les  courtisans 
*•— *  -;. A»   J«  1.,:     -♦  i«.  4:*.  ^u       ..  ^.,:  «î-t*»: «.  uax '.  j.  i • ,  •    • 


,    abattre 
éleuer  ce 


tion  ,  et  principalement  par  la  de-  )j  siennes  (la).  »*  Un  autre  historien 

faite  de  quatre  ou  cinq  raille  Suisses  dit  que  par  les  plumiers  déportemens 

auprès  de  Bâle  (6) ,  qui  se  défendi-  de  ce  roi,  on  Jugea  qiCil  embellirait 

rent  le  mieux  du  monde.  Il  se  dëfîait  les  auspices  de  son  règne  d'autres 

du   naturel  de  son  fils  ,  et  le  tenait  trophées  que  de  la  clémence.  Il  déS" 

un  peu  de  court;  mais  le  jeune  prin-  appointa  quasi  tous   les  ojjiciers  et 

ce  se  cabrait  trop  fièrement ,  et  l'on  serwiteurs  du  roi  Charles  ,  son  père  , 

dit  même  qu'il  donna  un  bon  soufflet  prenant  un  extt^me  contentement  a 

à  la  belle  ^gnès,  maîtresse  du  roi  (7).  défaire  ce  qu'il  auait  fait , 

Cela,  joint  à  d'autres  choses^  obligea  ce  qu'il  auait  élewé  ,  et  d' 
son 
pour 
s'y  retira 

maître  avec  beaucoup  de  hauteur,  et  uant  les  règles  de  son  art,  il  aidait 

avec  des  exactions  insupportables  (9).  contraint  le  roi  malade  de  manger. 

Il  fit  des  intrigues  avec  les  princes  Celui  qui  m'apprend  cela  ajoute  que 

voisins  ,  et  ne  songeait  plus  à  retour-  le  prétexte  que  prenait   Êouis   aI 

ner  à  la  cour  :  il  reçut  ordre  d'y  re-  de  rendre  inviolable  jusqu'à  la  fin 

venir  ,  et  n'obéit  point  5   et  sachant  l'autorité  du  souverain,  n'est  pas  re- 

que  Charles  VU  prenait  des  mesures  cevable  :  il  a  raison  ;  mais  s'il  a  cru 

Ï>oiir  s'assurer  de  lui ,  il  se  sauva  à  que  ce  fut  le  véritable  motif  de  ce 

a  cour  de  Bourgogne  ,  et  il  se  fit  de  prince  5  s'il  a  cru,  dis-je ,  qu'on  vou- 

la  tellement  craindre  ,  que  son  père  lut  suivre  l'esprit  de  Ûomitien  (i5)  , 

se  procura  la  mort  par  une  trop  gran-  il    se  trompe.   Le   médecin   ne  fut 

de  abstinence ,  dans  la  seule  vue  d'é-  Puni  que  parce  que  Louis  XI  eut  de 

uiter  qu^il  ne  l'empoisonnât  (\o).Mé'  Paversion    pour   une   personne   qui 

zerai  a  raison  de  dire  que  Charles  VU  avait  tâche'  de  sauver  la  vie  à  Char*- 

eût   pu   être  nommé  heureux ,   s'il  les  VII. 

avait  eu  un  autre  père  et  un  autre        (D)  //  n'eut  aucun  soin  de  tédu- 

fis  (li).  cation  de  son   fils,  et  il  maria  ses 

(C)  Il  ^t  paraître son  humeur  files  d'une  manière  qui  fit  -  oir  qu'il 

dénaturée  après  la  mort  de  son  père.]  ne  se  souciait  pas  de  leur  bonheur.  1 

Cette  mort  «  lui  causa  une  joie  trop  «  11  fut  mauvais  père  ;  et  quoiqu'il 

»  grande  pour  être  entièrement  ren-  »  eût  eu  si  tard  son  fils  unique  ,  qui 

»  termce  au-dedans  de  lui-même,  et  »  fut  depuis  Charles  VIII ,  qu'il  n'y 

il  en  donna  des  marques  qui  ne  fi-  »  avait  aucune   apparence    que    ce 


»  blanc   et  d'incarnat  l'après-dînée 
}>  du  même  jour  qu'il  l'avait  pris.  Il 


»  apporté  la  première  nouvelle ,  au  »  il  ne  laissa  pas  de  le  regarder  com- 

»  delà  de  ce  qu'il  attendait  de  sa  li-  »  me  la  personne  qui  lui  était  la  plus 

»  béralité.  Il  ne  porta  le  deuil  qu'une  »  redoutable.  Il  ne  prit  aucun  soin 
»  seule  matinée,  et  on  le  vit  vêtu  de 

(il)  Vanllas  ,   Histoire  de  Loais  XI ,  liv.  X  , 
pag.  344  ,  345. 

(i3)  Matthiea  ,  Histoire  de  LooiiXl,  liv.JI^ 

(6)  7:an  i444-  '*^''-  ^^'  '"'^-  ^^• 

(•;)  Matthiea,  Histoire  de  Lonis  XI , /iV.  /,         (i4)  La  Mothe-le-Vsyer,    lostract.  du   Dau- 

chtip.  A  y,  pag.  48.  //  cite  Aobert  Gnaguia.  P*»»"-.  V'g-  43  t  44  ^^  ^•'-  «orne. 

(è)  Lh  mime  ,  pag,  5o.  (i5)  Ui  dometticis  persuaderai  ne  bono  qui- 

^9)  T.k  mfmey  pag.  5«.  dem  exemplo  audendam  esse  patroni  neeem  ^ 

(10)  VaiilUs,  Histoire  de  Lonis  XI ,  liv.  XI ,  Epaphrodiium  à  libelUs,  eapitalî  pœnd  tondem- 

pn^.  360.  navil  (  DomilianuA)  quod  posl  desliltUionem  Ne- 

(11}   Méxerai ,  Abrégé   ehroBoIopi{nef    i0m.  ro  in  adipiscendd  morte  manu  efus  adjuiut  exi" 

///  ,  pag.  s84«  À  Vann.  xifix.  stimahalur.  Saeton.,  in  Domit. ,  cap,  XlV. 


4o4  LOUIS  XI. 

M  de  son  éducation  ;  il  nVn  permit  Louis  XI  haïssait  Jeapne ,   sa  fille  , 

3»  Taccés  qu'à    des  «gens    de    basse  parce  qvC  elle  était  noire,  petite  et 

»  condition,  il  le  iit  nourrir  dans  uodtée.^  Le  seigneur  de   Lesquiére  , 

»  Toisiveté  et  dans  les  délices;  et  la  son  gouverneur,  la  cachait  souvent 

>  seule  maxime  qu^il  lui  apprit,  fut  sous  sa  robe  longue  anand  le  roi  la 

»  que  Ton  était  incapable  de  régner  rencontrait ,  afin   qu^il  ne  s'affligeât 

»  quand  on  ne  savait  pas  dissimuler,  de  sa  vue. 

M  Anne  de  France,  sa  fille  atnée,  (E)  On  prétend  qu  il  fit  mourir  son 

>»  était  tout-à-fait  bien  faite  ;  mais  frère.  ]  Commentons  encore  ceci  par 

»  elle  avait  plus  d'esprit ,  sans  com-  les  paroles  de  M.  Varillas.  ce  Encore 

»  paraison  ,     qu'il    n'aurait    voulu  »  que  Louis ,  pour  suivre  le   conseil 

»  qu'elle  en  eût  ;  et  ce  fut  pour  l'bu-  »  que  François  Sforce  lui  avait  don- 

»  milier  qu'il  la  maria  avec  un  ca-  »  né  ,  eût  apanage  son  frère  du  du- 

>i  det  de  la  maison  de  Bourbon,  d'un  »  ché  de  luirmandie  ,  il  le   lui  ôta 

»  génie  tellement  au-dessous  du  mé-  »  peu  de  temps  après  que  la  ligue  du 

»  diocre,  que  sa  majesté  n'avait  pas  »  bien  public  fut  rompue;  et  il  n'en 

»  a  craindre  qu'il  entrât  dans  aucune  »  apporta   d'autre  raison  sinon  que 

»  intrigue  contre  son  service.  Jeanne  m  cette  province  faisait  alors  le  tiers 

de  France  ,  sa  seconde  fille  ,  était  »  du  revenu  de  la  France ,  et  que  son 

•                               «.<••«.                                              1                                    'J*  ^         M.                                          '  M.             't.   J         M.                                       ••                                              • 


»  si  contrefaite  que  les  médecins  as-   »  cadet  aurait  été  trop  riche  en  la 


V}  _        . 

»  de  son  sang  ,  de  1  épouser,  quoi-  »  d'Aquitaine  et  l'abbé  de  Brantôme 

»  qu'il   eût  assez   lieu  de    prévoir  »  prétendent  qu'il  fit   empoisonner 

»  qu'elle    serait   malheureuse    avec  »  son  frère  par  l'abbé  de  Saint-Jean- 

»  lui  (i6).  »  Il  s'était  obligé  à  don-  »  d'Angéli  (19).  m  J'ai  rapporté  ail- 

ner  des  troupes  au  duc  de  Calabré  ,  leui's  (ao)  les  paroles  de  Brantôme 


qu'il  était ,  il  n'avait  garde  de  choisir  (F)  Il  eut  des  maîtresses  et  des  hâ- 
pourgendreunsihonnetehomnie.il  tardes."]  J'observe  cela  comme  une 
n'exécuta  ni  Vune  ni  l'autre  des  pro^  preuve  de  la  qualité  de  mauvais  mari 
messes  tm' il  hii  avait  faites..,..,.  Le  mie  je  lui  ai  donnée.  Il  fut  marié 
comte  de  Beaujeufut  préféré  h  ce   deux  fois  :  premièrement ,  avec  Mar^ 


tune  de  ce  cadet  de   la  maison  de  âgée  de  vingt -six   ans  (aa).  Hall  et 

Bouréon  ne  devint  pas  meilleure  pour  Grafton  ,  deux  historiens  anglais,  as- 

•  avoir  épousé  Anne  de  France.  On  surent  qu'elle  fut  désagréaMe  a  son 

lui  présenta  a  signer  un  contrat  de  mari  à  cause  de  la  puanteur  de  sou 

mariage  aui  aurait  fait  passer  tous  haleine  (ii3}.Buchanan  s'emporte con- 

les  biens  de  cette  maison  a  sa  femme,  tre  eux,  et  les  réfute  en  premier  lieu 

s'il  ne  se  fût  avisé  de  l'éluder  par  par  Monstrelet,  quia  dit  qu'elle  était 

quelques  mou  auxquels  on  ne  prit  belle  et  vertueuse  j  en  second  lieu , 

^--  I- .   ^   *     «  i^      .•  -  par  ui      ^         '  '  ' 

Franci 

_-  ,  .  point 

cela  il  ne  lui  fît  jamais  aucun  bien 
(17).  Pierre  Matthieu  (18)  observe  que    ^^'^j^gT*"'*"  '  Histoire  de  LùuhXi.Ly.x, 

(ao)  Dans  les  Pensiei  dÎTenei  «nr  las  Comè- 

(16)  VarilUt  ,  Histoire  de  Lonis  XI  ,  liv.  X ,  tes  ,  pag.  46a. 

pag.  36i.  //  particularise  dans  Vépître  dédiea-  (3,)  MaUhîea  ,  Histoire  de  Lonis  XI ,  iif.  T, 

loir* ,  la  mauvaise  éducation  de  Charles  VIII.  chap.  XVllj  pag.  a56. 

(«7)  VarillM  ,  Histoire  de  Lonis  XI ,  liv.  X  ,  (a,)  Anselme  ,    Histoire   niaimloglque  de  U 

pag.  36a.  rojei  aussi  pag.  3a5.  Maison  de  France  ,  pag.  laS. 

(18)  Matthieu,  liisloire  de  Louis  Xr ,  /iV.  X  ,  (a3)  f^oje*  Buckaoen  ,  in  Histor.  Seotia,  Itt 

chap.  XI,  pag.  606.  X,  pag.  m.  356. 


LOUIS  XL 


4o5 


par   écrit  qu^ellie  fut  aimde  de  son  boise,  le  t*^ .  jour  de  décembre  i483y 

Beau-pére ,  de  sa  belle-mére  et  de  son  âgée  de  trente-huit  ans  (36) .  Je  ne 

mari  ,  et  qu^elIe  fut  fort  louée -dans  sais  donc  pas  pourquoi  M.  Varillas  a 

une  pièce  de  poésie  qui  fut  faite  sur  eu  recours  au  silence  des  historiens 

sa  mort.  Le  témoignage  de  Monstrelet  de  Savoie i  Louis ,  dit  -  il  (  27  ) ,  fut 

ne  réfute  point  les  histonens  anglais,  adonné  à  l'amour  volage On  a  lu 


par  1  enaroii   qu 

L'auteur  écossais  est  suspect.  Un  do-    les;  ^...  mms  a  cela  près  les  historiens 
niestique  ne  se  croit  pas  obligé  à  pu-    de  Savoie  ne  l'accusent  pas  d'avoir 
blier  que  sa  maîtresse  était  haïe  dans    maltraité  la  reine  Charlotte,  safem-- 
la    naaison  de    son  époux  ,  et  il  ne    me.  On  va  voir  dans  un  passage  >de 
fait  point  scrupule  de  débiter  le  con-    Pierre  Matthieu  qu'elle  ne  fut  euére 
traire.  C'est  un  lieu  commun  d'élo-    heureuse.  «<  La  première  année  de  son- 
ge. Les  louanges  funèbres   ne  prou-,   »  séjour ,    Charlotte    de   Savoie  fut 
vent  rien  contre  la  mauvaise  humeur 
d'un  mari.  On  pourrait  prouver  par 
des  exemples  modernes  que  des  prin- 
cesses bien  mécontentes ,  et  de  leur 
époux  ,  et  de  leur  beau-père  ,  ont  été 
louées  après  leur  mort  le  plus  magni- 
fiquement du  monde ,  et  par  les  poè- 
tes ,  et  par  les  prédicateurs.   Quoi 
qu'il  en  soit ,  voici  le  passage  de  Bu- 
chanan  :  Quantam  illam  existimabi- 
mus  vel  mentiendi  licentiam ,  vel  ma- 
ledice/îdi  libidinem  ,  qud ,  in  ejusdem 
régis  Jiliam  ,  utuntur  :  quam,  obvris 
graveoîentiant  (  nihil  enim  in  mores , 
homines  alioqui  tam  impudentes  ,  au- 
debant  conpngere  )  maiito  scribunt 


amenée  à  Namur  pour  consommer 
le  mariage  qui  avait  été  traité  cinq 
ans  auparavant;  mariage  qui,  poup 
avoir  été  fait  à  regret ,  fut  aussi> 
sans  amitié.  Quand  le  duc  de  Bour- 
gogne donna  au  dauphin  sa  pen- 
sion de  douze  mille  écus ,  Olivier 
de  la  Marche  écrit  que  ce  fut  ù  la 
»  charge  ciu'il  l'épousât,  ce  qui  mon- 
»  tre  qu'il  n'en  avait  grande  envie. 
Elle  jjT  fît  un  fils  qui  fut  nommé 
Joachim....  L'enfant  mourut  incon- 
tinent après  ,  et  laissa  un  extrême 
regret  iu  père ,  qui  n'étant  pas  en- 
core en  ses  défiances  «que  l'âge  lui. 
amena  ,  désirait  de  le  voir  grand ,. 


» 


}> 


» 


fuisse  ingratam  ?  uit  Monstreletus    »  connaissant  bien  que  les  enfans  qui 
illorum  temporum  scriptor  œqualis ,  '""*     *"  ''     ^    -^-^     -    j     » 

et  probam  fuisse ,  etformosam,  me- 
moriœ  prodidit  :  et  qui  librum  Plus- 
cartensem  scripsit ,  eique  reginœ  ,  et 
naviganti ,  et  morienti ,  fuit  cornes  , 
scriptum  reliquit ,  eam ,  dum  uixit , 
egregiè  caram  socero ,  socrui ,  et  ma- 
rito  fuisse ,  epitaphiumque  carmen  , 
omni  laude  plénum ,  gallicis  uersi- 
bus  ,  Oatalauni  ad  Matronam  (  quo 
in  oppido  decessit)  fuisse  publieatum, 
quoa  in  scoticum  sermonem  uersum, 
plerique  nostrorumadhuc  habent  (a4)* 
Mézerai  assure  que  Louis  XI  n'aima 
guère  sa  première  femme  à  cause  de 
quelque    imperfection    secrète  ,    et 


naissaient  tard  étaient  de  bonne 
heure  orphelins.  La  perte  de  eet 
enfant ,  qui  le  premier  luL  avait 
donné  le  nom  de  père ,  lui  fut  si 
sensible  qu'il  fit  vœu ,  à  ce  que  dit 
Philippe  de  Comines ,  de  ne  con- 
naître autre  femme  que  la  sienne  ; 
et  néanmoins,  en  plusieurs  endroits 
de  sa  Chronique ,  on  le  voit  parmi, 
des  femmes;  on  en  trouve  de  per- 
dues ,  on  en  voit  de  mariées  ,  et 
les  maris  de  basse  fortune  élevés, 
aux  charges ,  et  infinis  autres  traits, 
qui  ne  sont  pas  d'une  continence 
»  égale  à  celle  d'Alexandre  (a8).  >) 
On  verra  cirdessous  (29)  des  particu- 
qu'ainsi  il  n^en  eut  point  d'enfans  larités  touchant  ses  gaîanteries  ;  mais 
(a5j. Il  épousaensecondes  noces  Char-  ce  qui  suffit  à  persuader  que  Char^ 
lotte  de  aavoie.  Ce  second  mariage  fut  lotte  de  Savoie  ne  fut  guère  neureusc, 
consommé  a  IVamur ,  l'an  i^S'j.  Elle 
fut  fort  maltraitée  de  son  mari,  durant 
plusieurs  années ,  et  mourut  à  ^m- 


(i4)  Bncban.  , 
(3  5)  Méxerai  , 
lllfpag.  35o. 


ibidem.,  png.  357. 
Abrégé   chroaologique 


(Onik 


(26)  Anselme,    Histoire   genéalogiqae    de  la 
Maison  de  France,  pag.  laS. 

(27)  Varillas,  Histoire  de  Louis  XI,  lif.  X  ^ 
pag    363  ,  364. 

(a8)  Matthieu,  Histoire  de  Louis  XI,  /|V.  /^ 
chnp.  XXy,pag.  5g  ,  60. 
(39)  Dans  la  remarque  (K)< 


4o6  LOUIS  XI. 

est  que  son  mari,  en  mourant,  re-  part  (35) Les  Romains  eussent 

commanda  â  son  fils  de  ne  pas  se  fier  plustost  perdu  leur  estât  que  de  penr 

â  elle  j  car ,  dit>il ,  j^ai  toujours  trou-  ser  a  faire  cela  ;  car  il  ne  se  trouve 

yé    qu'elle  favorise  le  Bourguignon  jamais  en  sept  cens  ans  qu'ils  ont  eu 

(3o).  Jugez  s'il  pouvait  Paimer,  quoi-  guerre  à  toutes  ruttions ,  qu'ils  ayent 

3  ne  d^auleurs  il  la  crût  bonne  et  pu*  demandé  la  paix^  sinon  aux  Gaulois, 
ique.  Mézerai  ,  après  avoir  dit  tou-  qui  les  tenoient  assiégés  au  Oapitole, 
chant  la  première  épouse  de  ce  mo-  après  auoir  bruslé  leur  ville  ,  dont  ils 
n iirque,  ce  qu'on  a  vu  ci-dessus,  ajou-  tirèrent  leur  raison  bien  tost  après , 
te  :  //  eitt  aussi  peu  visité  la  sMOfide,  et  à  Coriolan.  Tout  au  contraire  ,  es- 
neût  été  le  désir  éP avoir,  un  héritier  tant  vaincus  par  la  puissance  du  roy 
(3l).  Prenez  bien  garde  à  ce  qui  suit.  Perseus  (  ne  voulurent  pas  recevoir 
«  Tout  donnait  de  l'appréhension  au  le  vainqueur  a  la  paix ,  s  il  ne  se  sou- 
»  roi  Louis  \  il  tenait  toujours  sa  fem-  mettoit  lujr  et  son  royaume  a  leur 
»  me  éloignée  de  lui  ;  et  ces  demie-  mercy  ,  jacoit  qu'il  offrist    de   leur 
»  res  années ,  il  l'avait  reléguée  en  payer  tribut.  Et  comme  le  roy  Pyr- 
»  Savoie  (32).  »  Philippe  de  Comi-  ihus ,  après  avoir  eu  quelques  victoi- 
nés  remarque  que  cette  reine  n'était  res  y  et  receu  quelque  perte  ,  envoya 
point  de  celles   oii  son  mari  devait  ses  ambassadeurs  a  Rome  pour  traic- 
prendre  grand  plaisir ,  mais  au  de  ter  la  paix  a  la  forme  des  grands 
meurant  fort  bonne  dame  (33).  seigneurs  qui  sont  au  pays  é^autruy  ; 
(G)  La  paix  quil  fit  avec  l'Angle-  on  luy  fist  response  qtûil  sortist  pre- 
terrefut  plus  utile  que  glorieuse  ;  on  mierement  d'Italie ,  autrement  qu'on 
l'en  railla  f  mais  au  fond  il  fut  excu-  ne  parlast  point  de  paix  ,  qui  estait 
sable.  ]  Je  m'en  vais  citer  un  auteur  la  réponse  d'un  peuple  magnanime 
qui  n'est  pas  des  plus  célèbres ,  mais  qui  sçntoit  ses  forces  assés  grandes 
qu'importe  ?  Il  suffit  qu'il  parle  de  pour  faire  teste  à  l'ennemy  :  chose 
très-bon  sens.  iVbu5  trouvons  ,   dit-  qui  serait  mal-seante  à  un  prince  foi- 
il  (34)  9  que  Louys  unzieme  du  nom  ,  hle  ,  qui  doibt,  comme  le  sage  pilote, 
roy  de  France,  se  trouvant  9rop  pres'  caler  les  voiles,  et  obeïra  la  tempeste 
se  ^affaires,  demanda  la  paix  au  roy  qu'il  ne  peut  éviter ,  pour  surgir  au 
d'Angleterre   Edouard  quatrième  ,  port  de  salut;  et  n' asservir  pas  la  ne- 
si  tost  qu'il  lesceut  entré  en  Picardie,  cessité  a  l'ambition ,  comme  fit  le  vai- 
et  tacheta  bien  cher,  se  souciant  peu  vode  de  Transilvanie  ,  qui  dict  hault 
que  le  comte  de  Lude  et  autres  ses  et  clair ,   qu'il  aimerait  m,ieux  estre 
favorisy  F appellassent  le  roi  couard  *,  esclave  du   Turc  qu'allié  de  Ferdi- 
comme  Va  escrit  le  politique  Ange-  nand  :  ce  qui  luy  advint  aussi.  Pierre 
vin  ,  parce  qu'il  nefaisoit  cette  paix  Matthieu  rapporte  qu'Edouard  «  avait 
qu'a  dessein  de  des-unir  et  affaiblir  »  fait  passer  avec  lui  une  douzaine 
ses  ennemis  j  tandis  qu'il  sefoi*tifie~  »  des  députés  des  communes  d'An- 
roit  pour  les  deffaire  en  suite  les  uns  »  gleterre  ,  qui  étaient  déjà  bien  en- 
après  les  autres  ,  et  se  rendre  leur  »  nuyés  de  la  guerre ,  et  de  coucher 
maistre ,  comme  il  le  fit  de  la  plus  »  à  la  soldade.  Ceux-ci  approuvaient 
/•  X  m»  .  •          j.               .    c  i    j.  «  cette  proposition  de  la  paix  ,  etdi- 

(5o)  Main  ns  eredito  ,  etun  enim  Sahaudien-         „«:«^*  «.,«  „:  «ii«  ^«:i.  "5.  „*^^». 
,is  siU  Burgundis  fa^^ere  mihi  semper  visa  en  ;  »   SaiCnt  quç  SI  elle  était  jUStC  Ct  rai" 
mHoquin  b^nam  et  pudicam  iUam  sum  arbitra'  »  SOnnable  il  y  aurait  de  1  impruden- 
te/. Cagnin. ,  Hiii.  Franc. ,  lib.  X,  folio  a88.  »  ce  à  la  refuser ,  et  quc  l'on  se  de- 
^(U)mi*n\,  Abrégé  cbronologiqae. ,  tom.  „  vait  Contenter  d'avoir  réduit  le  roi 

(Saflà  m7me .  pag.  J43 ,  à  Vann.  i48,.  ''  ^^.  ^l?^''\  \  demander  la  paix  au 

(33)  Comine.,  /,v.  F/,  chap  XI 11,  p.  4o6.  »  ""o»,  ^  Angleterre  ,  d'autant  même 

(34)  Honorât   de  Meyuier ,    Réponses  libres  »  «[»*  ^^   grand  roi  ne  Se  pcut  humi- 
anx  Demandes  carievsea ,  pag.  5f)o.  »  lier  davantage  ,  ni  descendre  plus 

*  Ledachat  cMiit  qae  le  duc  de  Bonrgogoe  ap-  »  bas  que  de  rechercher  son  ennemi 

Vy'u}^^X^\i'C^{?'''^f'^^'''''^T'^^^T  "  pour  la  paix  (36).  »  Ce  fut  sans 

de  la  manière  dont  il  l'avaii  vn  secondaire  â  la  j   ^  .  *      j  •/»      ^^  *  •- 

journée  de  MoBllhé^.  Joly  observe  qtie  Duclos,  OiOMXe    UUC    rudC    mortification    pOllF 

historien  de   Louis  XI,  regarJe  rctle  dénomma-  la  France  \   mais  IcS  circonstances  du 

lion  de  roi  couard  ,  dictée  par  la  haine.  François 

11 ,   duc  de  Bonr;;ogne,  ne  pouvant   sVmpécber         f35i  Là  même,  pag.  Spi ,  Sp». 

de  reconnatrre  la  prudence  de  Loois  XI ,  affectait        fiG)  Pi*-re  Matthieu ,  Histoire  de  Louis  XI , 

de  la  prendre  pour  mampie  de  valeur.  /iV.  yj  ,  chap.  XIX,  pag.  817. 


louis  XI.  407 

temps    ne   permettaient    pas  d'agir    Henri  (4o).  La  Mothe-le-Vayer  et  Më- 
<i*une  autre  manière ,  sans  s'exposer    zerai  sont  redevables  de  ces  particu- 
â  de  plus  grands  maux.  Lisez  ces  pa-    larit^s  à  Jean  Bodin  5  car  yoicî  com* 
Toles    de   Philippe  de  Gomines  :  Je   ment  il  parle  :  «  On  peut  bien  espar- 
c7x>is  qu'a  plusieurs  pouiroit  sembler   »  gner  ,   sans  ^  diminuer   la  majesté 
que  le  roy  s'humilioit  trop  ;  mais  les    »  d'un  voy,  ni  la  dignité'  de  sa  mai- 
sages  pourraient  bien  juger  par  mes    »  son  ,   m  raraller  sa  grandeur,  qui 
paroles  précédentes  que  ce  royaume    »  fait  quelquesfois  que  les  estrangers 
estoit  en  grand  danger,  si  Dieu  ri  y    »  le  méprisent ,  et  les  subjects  se  fe- 
cu5t  iras  la  main  ;  lequel  disposa  le    »  bellent ,  comme  il  en  print  au  roy 
sens  de  nostre  roy  a  eslire  si  sage    »  Louys  XI,  lecjuel  ayant  chasse' pres- 
parti ,  et  troubla  bien  celuy  du  duc    »  que  les  gentilshommes  de  sa  taai- 
de  Bpurgongne,  qui  fit  tant  d'erreurs    »  son,  se  servait  de  son  tailleur  pour 
(  comme  auez  yeu  )  en  cette  matière  ,     »  tous  hérauts  d'armes  ,  et  de  son 
après  avoir  tant  désiré  ce  quil  perdit    »  barbier  pour  ambassadeur ,  et  de 
par.  sa  faute.  Nous  aidions  lors  beau-    »  son  médecin  pour  chancelier  (  com- 
coup  de  choses  secrettes  parmi  nous  ,    »  me  un  Antioque ,  roy  de  Syrie,  de 
dont  fussent  venus  de  grands  maux    »  son  médecin  Apollophanes  ,    qu'il 
en  ce  royaume  ,  et  promptement ,  si    »  fit  chef  de  son  conseil  (*)  )*,  et  par 
cet  appointement  ne  se  fust  trout^éy  et    »  moquerie  des   autres  roys  il  por- 
bien  tost ,  tant  du  costé  de  Bretagne    m  toit  un   chapeau  gras   et  du  plus 
que  d'ailleurs  (37) .  m  meschant  drap,  et  mesmes  on  trouva 

(H)    On   ne  peut  le  disculper  de    »  à  la  chambre   des  comptes,  etc.. 
mesquinerie.  ]  é^oici  ce  qu'on  trouve    »  et  neantmoins  il  haussa  les  charges 
dans  l'un  des  ouvrages  delaMothe-1©-    »  plus  que  son  prédécesseur  de  trois 
Vayer  :  «  L'épargne  honteuse  oppo-    m  millions  par  chacun  an ,  et  aliéna 
»  sée  à  ce  luxe  n'est  peut-êtfe  pas    »  grande  partie  du  domine  (4i).  » 
»  moins  à  blâmer.  Louis  XI  se  ren-    Voici  ce  qu'il  avait  dit  dans  un  autre 
j>  dit  méprisable  par  ses  me'chans  ha-    endroit  ,du  même  ouvrage  (42)  :  Le 
»  bits    et  ses  chapeaux    gras  ,   que    roy  d'Egypte   ayant  ueu  Agesilaus 
M  l'histoire  lui  reproche  5  et  l'on  ne    ueautré  en  un  pré ,  i^estu  d'une  sim- 
j>  saurait  lire  sans  indignation  ,  dans   pie  cape  de  meschant  drap ,  et  que  de 
»  les   registres   de    la  chambre   des    sa  corpulence  il  estoit  maigre  ,  petit 
»  comptes,  un  article  de  vingt  sous    et  boiteux ,  il  n'en  fit  point  de  conte 
»  pour  deux  manches  neuves  dont    non  plus  qu'on  fit  du  roy  Louis  on- 
»  on  rhabilla  un  de  ses  pourpoints  ,    zieme  ,   lequel  estant  esleu    arbitre 
»  avec  un  autre  de  quinze  deniers    pour  juger  le  différent  cT entre   les 
M  pour  graisser  ses-  bottes  (38).  »  Un    rois  de  jyauarre  et  de  Castille  ,   les 

Ï massage  de  Mézerai  sera  joint  à  celui-    Espagnols  d'arrit^ée   se    moquoyent 
à  très-commodément  :  La  sentence    des  François  et  de  leur  roy ,  qui  sem  - 
arbitrale  de  Louis  XI  satisfit   aussi    bloit  quelque  pèlerin  saint  Jacques  , 
pék  l'un  et  l'autre  (Sq)  que  son  entre^    auec  son  chapeau  gras ,  bordé  aima- 
vue  avec  Henri,  roi  de  Castille,  satis-    ges ,  et  sa  jaquette  de  drap  tanné,  et 
fit  les   Français  et    les  Espagnols,    qui  n'avoit  aucune  majesté  en  sa  fa- 
Ceux-ci  se  moquaient  de'  la  chicheté   ce  ,   non  plus   qu'en  ses  façons   de 
et  de  la  mine  basse  et  niaise  du  roi  faire ,  et  sa  suite  accoustrée  de  mes- 
Louis  ,  qui  n'était  vêtu  que  de  bure  ,    mes  ;  car  il  ne  pouuoit  voir  personne 
avait  un  habit  court  et  étroit  (*) ,  et    brave  en  accoustrement  ;  au  lieu  que 
portait  une  Notre-Dame  de  plomb  a    le  roy  de  Castille  et  sa  troupe  estant 
sa  barrette  ;  les  autres  s'indignaient    venus  parez  de  somptueux  habits ,  et 
de  l'arrogance  Castillane,  et  du  faste    leurs  chevaux  richement  caparasson- 
du    comte  de    Lodesme  ,  favori  de    nez ,  monstroyent  une  certaine  gran- 
deur espagnolle ,  et  telle  qu'il  s'em- 

(3^)  PVilippe   de  Comines,  liv.  IF,  ehap.  bloit  que  les  François  ne  feussent  que 

Vil  ^  pag.  m.' ii2^  aVann.  i^'jS.  '     ,                     / 

(38)  La   Molbe-le-V«yer  ,    Opuscules  ,    J".  C4o)  Mexerai ,    Abrégé  chronol. ,  tom.  III  > 

poH.  ,  pfl«.  83  du  nil*.  tome  de  ses  OEuvre».  pag.  aoo  ,  à  l'ann.  i46a. 

(3q)  Cest-adire  ,   Jean  ^  roi  d Aragon,  et  (*)  Polyb. ,  lib.  3. 

Henri ,  roi  de  Castille.  (4»)  Bo^in  ,  de  la  République ,  /iV.  FI,  chap. 

{*)  Les  habit»  courts  étaient  ridules   aux  II ,  verf  la ^n.pag.  m.  c^oq. 

personnes  de  qualité'.  (4«)  ^«  '"«"»*  »  "»'•  f^i  **«;'•  '"^  P'^S-  ^^i. 


4o8  LOUIS  XL 

leurs  ifoUu.  Nous  verrons  ci-dessous  On  ne  donnait  que  cinquante  sous 

(43)  qu^on  peut  remonter  jusqu^à  un  pour  les  robes  de  ualeU,  et  douze  li- 

auteur  qui  précède  Bodin  ,  et  que  M.  ures  pour  les  manteaux  des  clercs , 

Varillas  n'a  point  entendu.  notaires  et  secrétaires  de  la  maison  et 

(  I  )  Les  dépense.8  de  sa  maison  .  • .  couronne  de  France  (45). 
et  de  ses  ambassades.  ]  Voici  des  pa-  On  a  déjà  vu  que  ce  prince  en- 
rôles de  Pierre  Matthieu ,  qui  ëcri-  ployait  à  des  ambassades  son  bar> 


années ,  les  affaires  et  les  voyages,  de  Bourgogne  qui  s'en  moqua  :  Qu'ai- 

Elle  ne  passe  point  trente-six  mille  je  à  faire  ,  dit-elle ,  d'un  médecin , 

liifres  jusques  en  Vannée  1480 ,  quelle  puisque  je  me  porte  bien  (47) ?  M.  de 

wint  a  quarante-trois  nulle  six  cents  Wicquefort  a  parlé  de  cette  députa- 

dix-neuf  Hures,    Elle  fut    l'année  tion  d'Olivier  le  Daim  (4Ô). 
1481  ,  de  soixante  six  mille  six  cent       (K)  //  dépensait  beaucoup  .  .  .  et 

quatre-vingts  Hures  ,  et  en  la  dernière  pour  la  chasse,  et  pour  les  dames.  ] 

année  de  sa  uie,  de  quatre-vingt  mille  a  Les  deux  passions  dominantes  de 

six  cent  trois  Hures ,  et  néanmoins  il  »  Louis  furent  pour  la   chasse ,  et 

ne  bougea  du  Plessis ,  depuis  /c  8  »  pour  les  dames  (*)  5    et   l'on   re- 

nouembiv  jusques  au  7  septembre  de  »  remarque  que  sa  libéralité  passait 


jucrwruuifi  ^^*  0%.,  tr^^^^u,,  ^j,wv^,  *w  «w-  »  laire  1  une  oui  autre  ae  ces  pas- 

uice  ordinM^re  de  cette  dépense  né-  »  sioife.   Quant   à  la  première  ,   il 

tait  pas  gnind ,  les  gages  petits  ,  en  »  entretenait  un  prodigieux  nombre 

comparaison  du  temps  où  nous  som-  »  de  veneurs  ,  de  fauconniers,   d*oi- 

mes.  Ils  seruaient- toute  Vannée ,  et  »  seaux  et  de  chiens;  et  il  était  si 

Vannée  commençait  au  mois  d'octo-  »  jaloux  d'empêcher  que  ceux   qui 


dix  Hures  par  mois  chacun,  et  un    »  de  tuer  un  cerf  qu'un  homme 

clerc  de  chapelle  a  cent  sous.  Un  ua-  ^  Quand   il   partit   de  Lyon    après 

let  de  chambre  du  roi  à  quatre-uingt-  »  avoir  reçu  l'avis  certain  de  la  dé- 

dix  Hures  par  an.  Quatre  écuy ers  de  »  faite  du  "duc  de  Bourgogne  à  Mo- 
cuisinea  six-uingts  Hures  par  an  cha- 
cun.    Un  hâteur  y  un  potager ,    un       (45>Matty«a,   Histoire  d«  Loai«XI,^. 
saucier ,  un  queux  ,   un   sommelier  ^^*  P^^e-  647* 

d'armures ,  deux  ualets  de  sommiers ,  xcPl^*^°^î*S  ^'****  ^*  *'  Noblwie,  ch^. 

à  raison  de  dix  Hures  par  mois  cha-  réL.\*/îr^' -     n    j     »      -.     »v-.vr 

-.                1              j^                 '    1     -^  {fyj)  OUvenus  Dandus  legtUu*  Ludovici  XI 

CUn.  Deux  galopins  de  cuisine  a  huit  ad  Mariam  Burgundiam  ab  ed  ludibno  hahiuut 

Hures  par  mois  y  un  porteur,   un  pd-  ip'a  enim  quetsivit  quid  sibi  opus  medico  eum 

tissier,  un  boulanger,  deux  charre-  5''"^  "«'^ff  •  j?""*  *'""'  'o"'*"-  '«"  chirurgus. 

1      »                   •          *     i;,.«..«  «^«  *^^  ^oque  y  la  même,  il  rapporte  cela  comme  de 

tiers  a  cfmcun  soixante  Hures  par  an ,  G.gBiï  ;  m«w  je  ne  U  iroZe  point  dans  les  an. 

un  palefrenier  et  deux  de  ses  aides ,  naUs  de  cet  auteur.                            ^ 

à  uingt-quatre   Hures  par  mois.    Un  (48)  Wicquefort,  de  rÂmb«B«adenr  ,  Uv,  /, 

maréchal  de  forges ,  a  six   uingts  H-  ^^ï'/ j^^^» ''''^- »^  ]  *' ''r*  ^/vf**.- ,'^-    . 

ures.  I.  maire  de  la  chambre  des  ^^J^^lC^Ul  B^-i'  u^et.t«^t 

deniers    au  roi  auait  douze   cents  ll-  nuscrite  des  roia  Charles  VU  et  LoaU   XI,  de- 

ures  ,   et  le  contrôleur  cinq  cents  (*).  p«»«  l'année  i4io  jusq^i'en  i483.  L'auteor.  qui  b« 

s'est  point  nommé,  mais  qui  dans  la  préface  se 

(43)  Dans  la  remarque  (X).  vaote  d*avoir  eu  dans  sa  jeunesse  ptasienrs  catrc 

(44)  (Test'à'dire y  de  Louis  XI.  tiens  avec  le  rot  Charles  \U,  fiait  son  ouvrage 
(*)  Le  roi  Louit  XI  donna  trois  cents  livres  P««"  «etie  épitaphe  du  roi  Louis  XI  ; 

d'accroissement  à  Martin  Barthelot ,  maître  de  Perfidie  insignis  ,   hine  tfsquè  ad  Tarùtra 

la  chambre  des  deniers  :  la  chambre  des  comp'  no  lus  ; 

tes  ne  le  voulut  passer  sans  une  jussion ,  qui  fut  Formosi  oppressât  pécaris ,  nequistimut  ipte% 

ejfpé^iée ,  à  faraj  le  Moinat ,  le  C  avril  i/^Si.  Rm.  caiT. 


LOUIS  XI,  409 

»  rat  f  il  mena  arec  lui ,  aa  grand  Ce  que  dit  Tacite  que  les  désordres 
M  scandale  des  gens  de  bien ,  depais  du  gouvernement  sont  interrompus 
3>  cette  ville  jusqu'à  celle  de  P^ris  ,  par  les  bons  princes  qui  succèdent 
M  deux  maîtresses  (**)j  Tune  nommée  aux  mauvais ,  et  que  cela  forme  des 
»  la  Gigonne ,  qui  était  veuve ,  et  compensations ,  est  une  bonne  pen- 
»  l'autre  appelée  la  Passefilon  ,  qui  sée.  f^itia  erunt  donec  homines ,  sed 
»  était  femme  d'un  marchand.  Il  fit  neque  hœc  continua  ,  et  meliorum 
M  depuis  revenir  de  Dijon  ,  inconti-  interuentu  pensantur  (Sa).  Mais  on 
j>  nent  après  que  le  pnnce  d'Orange  peut  aller  plus  avant,  et  dire  que 
»  l'eût  rendu  maître  du  duché  de  dans  une  même  personne  le  mal  et 
a)  Bourgogne,  une  demoiselle  tout-4-  le  bien  se  contre-balancent  quelque- 
11  fait  charmante,  nommée  Huguète'fois  de  telle  sorte,  qu'il  en  résulte 
3>  de  Jacquelin,  Mais  avant  tout  cela  plus  d'utilités  publiques ,  que  d'une 
a  l'on  trouve  dans  la  bibliothèque  du'  certaine  bonté  uniforme.  Louis  XI  le- 
M  roi ,  trois  contrats  de  mariage ,  qui  vait  trop  d'argent  sur  ses  sujets; 
»  sont  autant  de  marques  de  Hn-  mais  il  faisait  circuler  cet  argent-là  ; 
»  continence  de  Louis ,  puisqu'il  y  car  il  fallait  que  ses  troupes  payas- 
»  paraît  en  qualité  de  père  de  trois  sent  exactement  tout  ce  qui  leur  était 
3»  filles  naturelles ,  et  qu'il  les  marie  nécessaire ,  et  il  ne  permettait  point 
»  sans  déguisement  (49)*  ^  Pierre  qu'elles  dérobassent  la  moindre  cho- 
Matthieu  va  nous  dire  que  ce  prince  se.  Servons-nous  du  style  naïf  et  an- 
faisait  des  dépenses  pour  ses  amours,  tique  de  Jean  Bouchet  (53).  //  vou- 
lors  même  qu'il  était  réduit  à  la  né-  loit  que  justice  fust  administrée  ,  l'e- 
cessité  d'emprunter.  <c  J'ai  vu  au  glise  révérée ,  et  non  pillée  :  et  se 
»  compte  delà  chambre  des  deniers,  delectoita  décorer  les  images  et  mons- 
»  qu'étant  au  voyage  d'Arras  il  em-  tiers  •'  et  si  uouloit  que  ses  gensdar~ 
ï>  prunta  d'un  de  ses  serviteurs,  nom-  mes  fussent  bien  payés  d^  leurs  sti-^ 
»  mé  Jacques  Hamelin  ,  la  somme  de  penaies  ,  sans  y  jaillir  par  ses  trc" 
»  trois  cent  vingt  livres  'seize  sous  soriers,  sur  peine  de  la  corde.  Il  eut 
»  huit  deniers  ,  pour  l'employer  à  long  temps  a  sa  soulde  plus  de  qua-- 
»  ses  plaisirs  et  voluptés  ,  et  que  tre  mil  hommes  d'armes  et  grand 
»  faisant  venir  une  demoiselle  de  nombre  de  gens  de  pié  ,  appelles 
»  Dijon ,  nommée  Huquette  Jacque-  francs  archiers ,  dont  la  terre  estoyt 
»  lin,  veuve  de  feu  Philippe  Chamar-  toute  couverte  ,  depuis  Bourdeaulx 
M  gis,  au  mois  d'août  de  l'an  i479  jusques  en  Picardie  :  entre  lesquels 
»  {**) ,  un  valet  tranchant  qui  l'aila  jr  avoit  si  bonne  police  ,  et  discipline 
»  quérir  ,  avança  les  frais  de  son  militaire  ,  qu'on  ne  sceut  violence 
»  voyage  et  du  séjour  qu'elle  fit  à  avoyr  esté  jaicte  au  pauvre  peuple  ^ 
j>  Tours  (5o).  »  Notez  qu'en  ce  temps-  fors  en  ung  lieu  d'ung  boumois  d'à- 
là  on  faisait  avec  vingt  sous  ce  qu'on  beUles  ,  et  en  l'autre  d'ung  larrecin 
ne  ferait  pas  aujourd'hui  avec  deux  de  deux  gelines ,  dont  les  malfaic 
pistoles.  teurs  furent  incontinent  pendus  et  es- 
(L)  Celafaisait  que  son  royaume.,,  tranglés ,  et  si  estoient  hommes  d'ar- 
ne  laissait  pas  d'être  riche,  ]  Voilà  mes.  ji  ceste  cause ,  combien  que  le 
comment  les  mauvaises  qualités  d'un  peuple  fust  chargé  de  grans  tailles 
monarque  sont  quelquejfois  compen-  et  subsides  ,  et  que  le  roy  levast  sur 
sées  par  d'autres  qualités,  qui  font  le  peuple  quatre  millions  ^  et  sept  cens 
qu'à  tout  prendre  les  peuples  ne  sont  ntil  livres  de  tailles  et  subsides  ,  ne- 
pas  plus  malheureux  que  sous  un  antmoins  le  roiaulme  de  France  estoit 
chef  qui  est  bon  et  débonnaire  (5i).  richcyparce  que  de  l'argent  que  le  peu- 

t*i\  n^    I        -  -    •.  j                 j   «  p'e  bailloit ,  les  eensdarmes  estoient 

(*')  Dans  let  manutent*  de  messieurs  du  Puy,  -S  •                  *             w                j 

(49)  V«riU»« .  Histoire  de  Loaii  XI ,  Ut^.  X  ,  ^le»  payes,  et  les  ger^darnies  après 
paf.  334.  bailloient  partie  de  ce  qu'ils  avoiént 

l«)  Ceue  de'pense ,  depms  U  premier  jour  receu ,  en  paiant  ce  qu'ils  prenaient , 

d'août  ,  fusquesau  ii  debembre ^  te  monte  a  la  .      >    jt    '*             -i      i.r   L         _>          •       / 

somme   de  deux  cent  quatre- ^ingt- dix- huit  «'  ^  ^'<"'.  "^^S-  double  hors  du  roiaul- 

livres.  me.  Car  jamais  ce  sage  roy  rie  tascha 

(50)  Mattbiea ,  Biitoire   de  Louis  XI ,  Uv. 

Xi,  pax-  707-  (Si)  Tacit. ,  Hirt. ,  lib.  IV,  cap.  LXXir. 

(Si)  Vorem^  tom.    VIII^  pag.  a8,  remar»  (53)  Buachct,  Âonales  d^AqaiUine  ,yb/io  m* 

que  (BB)  de  l'arkcle  Usjiai  II.  164  verso. 


4io  LOUIS  Xî. 

at*oir  deux  couronnes ,  ne  sceptre  iui"    tout  haut  ^  et  de  déclarer  même  au 
pénal.  Voilà  un  bon  car  ;  rien  n^ë*   cardinal  de  Bickelieu  ,  pour  le  pré- 
puise  pkis  un  royaume  que  Tenvie   parer  a  son  absolution  j  qu'il  ne  se 
qu'ont  les  princes  de  se  faire  des    trouuait  aucune  ordonnance  qui  con^ 
créatures  dans  les  pays   étrangers ,    damne  a  la  mon  celui  qui  avait  cmm, 
pour  les  conquêtes  d  élection,  ou  au*    connaissance  d'une  conjuration  fow^ 
très.   Notons  qu'en   tout  ceci  Jean    mée  contre  F  état ,  s'il  n'y  avait  aussi 
Boucbet  se  trouve  opposé  â  d'autres   adhéré;  qu!  auprès  de  l'accusé  y  il  pa- 
historiens ,  qui  assurent  que  Louis  XI   raissaU  à  la  vérité  que  Fontrailles ,  h 
appauvrit  beaucoup  ses  sujets  (54)  »  ion  retour  d'Espagne ,  lui  en  avait 
et  employait  beaucoup  d'argent  pour  donné  quelque  lumière,    mais  qu'il 
avoir  des  pensionnaires  ,  et  des  in*    en  avait  désapprouvé  le  dessein ,  et 
tellieenccs  dans  les  pays  étrangers.       qu'il  avait    hlamé  ce    gentiOiomnte 
(M)  On  lui  attribue  l'établissement   d'avoir  servi  d'instrument  pour  eiïgft- 
de  la  loi  qui  soumet  a  la  peine  capi"   ger  Monsieur  en  une  si  odieuse  af- 
taie  ceux  qui  n'ont  point  d'autre  part  faire.  Le  cardinal  de  Richelieu  ayant 
a  une  conspiration  que  de  n'avoir  pas   été  surpris  de  ce  discours ,  s'en  entre- 
révélé ce  qu'ils  en  savaient.^  Ce  texte   tint  avec  quelques-uns   des  commis- 
*\i'est  pas  indigne  de  la  curiosité  des   saires  de  la  chambre ,  Vun  desquels 
lecteurs  j  mais  le  commentaire  en  est   lui  ayant  rapporté  V ordonnance  dont 
plus  digne  :  car  il  contient  des  cir-  f  ai  fait  mention  ,  il  la  fit  extraire  du 
constances  oicn  particulières  du  pro-    corps  de  la  loi  et  la  montra  en  parti- 
els de  M.  de  Thou.  Je  ne  serai  que  le    culier  à  M.  le  chancelier  ■*  mais  quoi- 
copiste  de  M.  le  comte  de  Brienne,    qu'il  fiit  pressé  de  la  sorte  par  ce  mi- 
qui  a  été  ministi*e  et  secrétaire  dV-    nistre  ,  de  qui  la  manière  itagir  en 
tat.  Le  vrai  sujet  de  ma  liaison  avec    telle  rencontre  n'est  que  trop  connue  , 
M.  le  chiUfcelier ,  dit-il  (55)  ,  fut  la    il  ne  se  relâcha  pas  néanmoins  du 
parole  qu9  m'avait  engagée ,  et  qu'il  projet  qu'il  avait  fait  de  donner  lieu 
me  tint  fort  fidèlement ,  de  contri-   au  criminel  de  se  délivrer  du  sup- 
buertout  ce  qui  dépendait  de  lui  pour  plice;  mais  il  affaiblit  encore  cette 
tirer  de  peine  M.  de  Thou  •*  et  de    ordonnance ^  en  disant  qu'elle  n'était 
fait ,  U  s'y  porta  avec  tant  de  soin ,   pas  en  usage  €Ui parlement  de  Paris, 
qu'encore  qu'il  y  eut  une  ordonnance   où  il  avait  été  élevé.  Je  ne  puis  pas 
sous  Louis  XI  j  qui  déclarait  que  ce-    désavouer  qu'ayant  recueilli  les  opi- 
bU  de  tous  ses  sujets ,    qui  aurait   nions ,  il  ne  fut  de  l'avis  de  t arrêt  ; 
connaissance  dune  corquradon  faite    mais  comme  son  suffrage  ne  pouvait 
contre  sa  personne  ou  contre  son  état  y    absoudre  Jlf.  de  j  hou  ^  aussi  cène 
et  qui  ne  viendrait  pas  a  la  révéler  ,  fta  pas  celui  qui  forma  sa  condamna- 
serait  puni  comme  les  auteurs  mêmes    tion;  et  tout  homme  qui  sait  le  àe- 
du  crime ,  et  encourraient  les  mêmes    t^r    d'un    président  ,    reconnaîtra 
peines  queux,  de  laperte  des  biens  et   qu'il  ne  se  peut  départir  ,  ni  dune 
de  la  vie  :  quoique ,  dis-je ,  un  ma-    toi  que  tous  les  juges  tiennent  vaU- 
gistrat ,  aussi  consommé  que  M,  le    de  ^  ni  moins  du  consentement  de 
chancelier  en  la  conntùssanee  des  or-   leurs  avis  ,  lorsqu'ils  les  ont  donnés 
dtmnances  de  nos  rois ,  n'en  piU  igno»   dans  les  formes  .*  c'est  aussi  une  gran- 
rerunede  cette  importance  y  néan-    de  erreur,  ei  de  laquelle  je  suis  fort 
moins  U  disùmuia  âe  la  savoir,  et  se    éloigné  avec  tous  tes  juriscoruuUes  , 
conduisit  en  cette  rencontre,  comme    qu'a  soit  en  la  liberté  d'un  juge  de 
s'il  netU  pas  fait  état  de  cette  loi  :    prononcer  comme  un  arbitre  pacifi- 
car,  après  Of/oir  souvent  avertiM.de    que  selon  téqttné,  et  non  pas  sehn 
7%ou,  lor^squ'ilfiu  interrogé ,  et  qu'il    la  rû^ueur  de  la  Ici,  car  outre  que 
se  laissait  emporter  en  son  rutturel   son  serment  t  oblige  de  rendre  la  jus- 
vif  et  prompt,  de  se  donner  le  temps    ùce  ,*  la  qualité  déjuge  le  rend,  non 
d'écouter  ce  qui  lui  était  demandé ,    pas  le  maître ,  uusis  le  conservateur 
et  de  consiiiérer  ce  qu'il  devait  ré-    et  le  mirùstre  de  la  loi  et  des  ordon- 
pondre  ^  il  ne  feignit  point  de  due    nonces. 

tr\y  Puisque  mon  Dictionnaire  est  non- 

s!  It^ .'n5:iï^\i.  M.  u  «.«    «nJemen»  hùstorimie ,  mai.  aBBâcri- 

<li  U  CMtra,  r^~  «.MM  ,mr.  Iiquc ,  il  me  doit  Cire  permis  de  faire 


I 


*,                                LOUIS  XI.  411 

«quelques  réflexions  sur  ce  narré  du  décapité  a  la  Haye  ,  pour  auoir  su  la 

oomie  de  Brienne.  Je  dirai  donc  qu'il  conjuration  que  son  frère  ayait  tra- 

jne   semble   que   l'on  y  trouve  des  mée  contre  le  prince  Maurice  ,  et  ne 

clioses  qui  ne  font  pas  trop  d'hon-  Vat^oirpas  révélée  ;  n' ayant  été  char- 

Kieur   à  M.  le  chancelier.  Ce   qu'on  gé  d'aucun  des  conjurés  qui  furent 

allègue ,  pour  l'excuser  d'avoir  été  exécutés  en  grand  nombre  dans  tou- 

éJe  Vauis  de  V arrêt ,  a  beaucoup  de    tes  les  utiles  de  Hollande  (5^) 

force  ;  mais  d'autre  côté  cela  même  II  eut  la  même  destinée  que  M.  JFran- 

peut  servir  de  conviction  contre  lui  :  cois  de  Thou,  qui  mourut  pour  n'a- 

car  s'il  a  dû  être  le  ministre  de  la  loi  voir  pas  réf*élé  le  dessein  que  M.  de 

et  des  ordonnances  ,  il  n'a  point  dû  Cinq-Mars,  grand  écuyer  de  France, 


s^engager  à  tirer   de    peine  M.   de    lui  avait  communiqué.  Sur  cette  ma-- 
Thou  ,  c'est-à-dire  à  invalider  l'or-    tière  ,  MM,  Dupuy,  ses  illustres  pa- 


qu'il  se  dépouillât  de  toute  amitié  gement 

aussirbien  que  de  toute  haine  pour  très  de  ce  passage  de  Gigas ,  juris- 

la  personne  accusée  ,  et  qu'il  n^eût  consulte  milanais  :  Qui  consilium  ad- 

point  d'autre  but  que  de  découvrir  le  versus  majestatem  principis  initum 

tait ,  et  de  donner  son  suffrage  selon  cognoverunt ,  nec  probare  possunt , 

l'ordonnance.  Au  liei^  de  cela ,  l'on  non  tenentur  revelafe  :  et  qui  taies 

nous  dit  ici  qu'il  fit  semblant  d'igno-  conderanant ,  non  sunt  judices  ,•  sed 

rer  qu'il  j  eût  des  lois  qui  fussent  csimiCices.  Ceux  qui  ont  connaissance 

contraires  à  l'accusé ,  et  qu'ayant  été  d'une  conjuration  contre   le  souve- 

averti  qu'il  y  en  avait  de  telles,  il  rain,  et  ne  la  sauraient  prouver ,  ne 

répondit    qu'eWes   n'étaient  pas  en  sont  pas  tenus  de  la  révéler  :  et  ceux 

usage.  Pourquoi  donc  s'y  conforma-  qui  condamnent  ces  gens-dk  ne  sont 

t-il  en  opinant  ?  Pourquoi  fut-il  leur  pas  des  ju^es ,  mais  des  hourreaux, 

conservateur  et  leur  ministre  ?  On  ne  W'en  déplaise  à  ce  jurisconsulte  mi- 

sanrait  le'disculper ,  ou  d'oppression  lanais  ,  les  juges  de  M.  de  Thou  de- 

de  l'innocence ,  ou  de  prévarication  5  vaieut  faire  ce  qu'ils  firent  (58)  ;  mais 

car  si  la  loi  de  Louis  XI  était  tombée  la  cour  ne  fit  pas  ce  qu'elle  devait  : 

par  le  non-usage ,  M.  de  Thou  pou-  car  jamais  une  faute  de  cette  espèce 

vait  passer  pour  non  infracteur  des  ne  ^ut  plus  digne  de  grâce  que  celle 

lois  ;  il  fallait  donc  le  déclarer  inno-  de  M.  de  Thou.  Je  Erignore  pas  le 

cent.  Que  si  en  le  déclarant  coupable  beau  distique  que  M.  Ménage  aitri- 

on  ne  fit  rien  que  selon  la  loi,   il  bue  faussement  à  Grotius  (5g).  M.  de 

s'ensuit  que  l'ordonnance  de  Louis  XI  Zuylichem  en  est  l'auteur  :  c'est  la 

avait  conservé  sa  force ,  et  par  con-  fin  d'une  épigramme  de   huit  vers , 

séquent ,  que  M.  le  chancelier  rem-  intitulée   Êpitaphium  Fr.    Aagusti 

plissait  tres-mal  sa  charge  lorsqu'il  Thuani.  Voyez  la   page   180  de  ses 

tâchait  de   faire  accroire   qu'il  n'y  Momenta  desultoria ,  à  l'édition  de 

avait  aucune  loi  de  cette  nature  dans  Leyde  ,  1644  >  inS^. 

le  royaume ,  et  lorsque  ne  le  pouvant  (N)  //  était  sujet  a  des  caprices  , 

nier  ,  il  alléguait  qu'elle  n'était  pas  et  a  des  humeurs  qui  tenaient  du  ha- 

observée  au  parlement  de  Paris.  On  dinage ,  et  c'était  quelquefois  la  règle 

a  lieu  de  soupçonner  que  c'était  une  de  ses  .  .  .  bienfaits.  J  II  commanda 

défaite,  et  qu'il  ne  parla  ainsi  qu'afin  un  jour  à  «  l'abbé  de  Baigne  ,  homme 

de  ne  point  passer  pour  ignorant  de  m  de  grant  esprit ,  et  ioventeur  de 

l'ordonnance  de  Louis  XI  ;  car  quelle  »  choses  nouvelles ,  quant  a  instru» 

apparence  que  le  parlement  de  Paris  ,,  v  y ,     ^              ,  . 

aft  dbpeBs^le,  sujets  de  lV,bligation  %'  ^^ZT^^â'^t .  ^.  XI. 

de  révéler  les  cnmes  d  état  r  Cette  ^r  n  ^     j               ^    «i-   ^     •            » 

II.      .•                  11               »          ri     1  (5q)  C«s  deux  vers  de  m.   GroUus  sur  la 

obligation  ne  semble  pas  separable  du  ^l^fi^  ^l,  ^^  r/io« ,  sont  excelUn. .-. 

serment  de  fidélité  que  l'on  prête  au  O  legum  subtile  nefas,  quiba»  inleramico5 

souverain.    M.    du    Maurier  (56)    rap-  Nolle  fidem  frustra  prodere  ,  proditio  est. 

porte  qu'un  des  fils  de  Barnevelt  fut     Ménagiana  ,  pag.  m.  3i3,  3i4.  Note*  que  Gro- 

tioa ,  epiat.  DCXXVir,  part.  /,  pag.  g45  ,  rflf»- 

(56)  Dn   Maurier,    Mémoires  poar    aervir  à  porte  tju'on  lui  avait  indiqua  le  sentiment  de 

THistoire  de  HolJande  ,  pag.  S^B.  Gigas ,  etc. 


4'4  LOUIS  XL 

u  il  nous  faut  acquitter  de  la  charge  (P)  On  conte..,,  qu'il  proféra  enfin 

»  de   nos  consciences;  n'ayez  plus  un  âne  a  ses  astrologues."}   Voici  le 

»  d'esperanm  à  ce  saint  liomme  ,  ni  conte  :  je  le  rapporte  tout  tel  que  je 

»  en  autre  cJiose ,  car  sitrement  il  est  l'ai  trouvé  danrf  un  ouvrage  qu'on  im- 

>»  fait  de  uous  ,  et  pensez  à  votre  con-  prima  à  Lyon ,  Tan  i65o  (76).  Louis, 

»  science,    car  il  n'y  a  nul  remède,  »  XI".    du   nom,  ayant  en  sa  cour 


)»  pondit  :  Tai  espérance  que  Dieu  »  temps ,  et  s'il  ne  doutait  point  de 

»  m'aidera Je   ne  suis  peut-être  »  la  pluie  5  lequel  ayant  regardé  son 

M  pas    si  malade    que    uous  pensez  »  astrolabe  répondit  que  le  jour  de- 

»  (73).  »  que  dirons-nous  des  cares-  »  vait  être  beau  et  serein  :  le  roi  se 

ses  qu'il  faisait  à  François  de  Paule  ?  »  délibère  donc  de  suivre  son  dcs- 

//  le  flattait ,  le  suppliait  ,    se  met-  »  sein  ^  mais  étant  sorti  de  Paris  et 

tait  a  genoux  deuant  lui  :  il  fit  bâtir  »  arrivé  près  de  la  fprét  ,    rencon- 

deux  cout^ens  de  son  ordre ,  le  pre-  »  tra  un  charbonnier  touchant  son 

mier  dans  le  parc   du    Plessis-les-  »  âne   chargé  de  charbon  ,  qui  dit 

Tours,  le  second  au  pied  du  château  »  que  si  le  roi  faisait  bien  '  s'en  re- 


paroles  -.  mjqux»  ai  «   cnau-  »  ae  telles  gens  sont  pour  l'ordinaire 

»  geait  tous  les  jours  de  cens,  et  dé-  »  méprisées  ,   le   roi  n'en  fit  comp- 

»  pendait  de  la  rudesse  de  Jean  Cot-  »  te  ,  ains  entre  dans  la  forêt     où  il 

»  tier  *  ,  son  médecin  ,   auquel  il  »  ne  fut  pas  sitôt  que  le  temps'  s'ob- 

«  donnait  tous   les  mois  dix  mille  »  scurcit  ,   les  éclairs  et   tonnerres 

»  ecus  ,  ae  lui  osait  rien  refuser  ,  »  commencèrent  à    éclater       et  la 

)>   et    lui    nronriAtt^it    tniif.    t*t^.    mi'iî  m  rkluÎA  a  tyv».k«.  J^  A-ii-r...' 


«  (   '  )  ,   au  nom  de   laquelle  il  se  »  d'autre  recours  qu'à  la  valeur  de 

>,  conlait  entre  ses  draps.  Ce  méde-  »  son  cheval  ,  pour  échapper  cette 

M  cm  lui  disait  quelquefois  par  bra-  »  infortune.  Le  jour  suivant     le  roi 

»  vade  :   Je  sais  bien  qu'un   matin  »  ayant  fait  venir  à  lui  ce  charbon- 

»  uous  me  chasserez  aussi  bien  que  »  nier  ,  lui  demanda  où  il  avait  ap- 

»  les  autres  ,  mais  je  jure  Dieu  que  »  pris  l'astrologie  ,   et  comment  il 

»  vous  ne  vivrez  pas  huà  jours  après,  »  prédit  si  au  juste  le  temps  qui  ar- 

XI  Ce  pauvre  prince  au  lieu  de  le  trai-  »  riva  ?  Alors  le  charbonnier  répon- 

«  ter  comme  Maximin  faisait  les  siens  »  dit  :  Sire  ,  je  n'ai  jamais  été  en  éco- 

"  ^   i  &'  te^^f-  «=*^»' ««J»^  J7«»t'  «  le  ,.  et  de  fait  je  ne  sais  ni  lire  ni 

»  evôches  ,  bénélices  et  offices  (76).  »  »  écrire  -,  toutefois  je  tiens  un  bon 

fiMut^x-       u-.-     j   T        ^,   ,     ^  "  astrologue   en  ma  maison  qui  ne 

pij'^Sg'î:"^^" '""*"•" ''''°''-'''''*'"^'  »  ™«  ^^on^Pe,  jamais.   Alors  le  roi 

(74)  Méieiai,  Abrégé  chronol.,  «om. ///,».  **  *^?"*  étonne  lui  demanda  comme 

348,  àVann  i483.  »  8  appelait  cet  astrologue.    Alors  le 


médecin  de  Louis  XI.  L.Vr  i  tique  .'comme  on  "  ™e  VU  nier  mener  chargt 

voit ,  ne  pQrte  pas  sur  B»jlt.  »  bon  :  Sitôt  que  le  mauvais  temps 

(*')  Mexandre ,  tyran   de   Phère,  vivait  en  »   s'apprétc  ,  il  baisse   Ics  oreillcs  en 

telle  dfpianca,  que  La  chambre  ou  il  avait  aceow  »    avaut  -  Va  pi  US  lentement  ail'i  Tar- 

iume  de  coucher  e'iait  aardée  par  deux  chiens  ,     ^  ,     «  ^/^ua  aciicviucul  qu  d  1  ac- 

terrihles  à  tous  ceux  gui  se  pi/sentaient,  et  en         COUtumee  ,  et  se   frotte    contre   les 

laquelle  onmonlait  par  une  échelle,  "   muraïUes  J    par   CCS    signes    doDC  , 

(**)  Maximin  l'empereur  commanda  qu'an 

'^ulVdrfefnUuf'^^'  '^"''^  "'  ^  ;'oi«'aienl  tier  le  goam,.nd.it  comme  n«  ralet ,  et  tir.  de 

tZi^^Z'^     u-\-      .1    t  ,rr     .      ^  »«»  cmyaute-cinq  miJlc  écD. ,  et  beaucoup  d'.a. 

(75)  Matlhien ,  Histoire  de  Louis  XI ,  /,V.  X,  très  grâces,  en  cinq  mois  de  temps. 
P9g.  5q3.  roresnusn  Me.er.i,  Abrégé  cbfonol.,        (,6)  J.  Marcel,  au  //•.  livre  de  la  San  fo- 

iom.  ///,  pag,  347 ,  ou  U  du  que  Jacques  Coc  lie  ,  chap.  Fil,  pag.  m.  xo'^  et»tv. 


LOUIS  XL  4,5 

31  sire ,  je  prerois  la  pluie  assurée ,  et    poose  fut  cause ,  non>seulement  qu'où 
»  les   mêmes  furent  la  cause  qu'hier    ue  le  ût  çoint  tomber  du  haut  en  bas 
»  je  dis  à  votre  majesté'  de   s  en  re-    de  la  maison  ,  comme  on  l'avait  ré- 
»  tourner.  Ce  qu'entendu  par  le  roi ,    solu  ,  en  cas  que  sa  «cience  se  trouvât 
»  fit  chasser  son  astrologue  ,  et  don-   trompeuse  ,   mais  aussi  que  Tibère 
)>  na  quelque  petit  gage  au  charbon*   l'honora  de  sa  confidence  (80). 
j»  nier  ,  ahn  qu'il  eût  de  quoi  traiter       (Q)  //  ny  auait  jamais  eu  en  Fran-- 
»  son  âne ,   en  disant    :    P^iuit  enim   ce  aucun  roi  dont  la  conduite  cruelle 
M  Dominus  y  quia  deinceps  alio  non   elles  extorsions  approchassent  tant  de 
»  utar  astrologo ,    quhm  earbonarii   la  tyrannie,  que  celles  de  Louis  JCI.'] 
3>  asino.  He'  !  pauvres  astrologues  ,  où    «  Quand  Comineseût  voulu  portraire 
)i  en  êtes-vous  logés  ,  si   un  âne  en    »  un  prince  cruel ,   il  n'eût  employé 
»  sait  plus  que  vous  ?  »  J'ai  dit  ail-    »  que  les  couleurs  dont  il  fait  la  des- 
leurs  (77)  qu  AngeloCâttho,  qui  avait    »  cription    de   ses  rigoureuses   pri- 
servi  d'astrologue  et  de  médecin  à  ce    »  sons ,  ses  cages  de  fer  et  ses  (**)  fil- 
roi  (78)  ,   parvint  à  de  grands  hon-    »  lettes  (*').  Il  dit  qu'elles  étaient  de 
neurs.    Vous  trouverez   dans  Pierre    »  bois' y  couvertes  de  pâtes  de  fer  , 
Matthieu   le  nom  des  autres  astrolo-    »  quil  auaitfait  faii^  a  des  Alle- 
gues  de  ce  monarque.  Il  y  en  eut  un  ,    »  mands  des  fers  très-pesans  et  ter- 
dit-on ,  qui  prophétisa   qu'une  da-    »  rib/es  pour  mettre  au  pied ,   et  y 
me  que  le  roi  aimait  mourrait  dans    »  était   un  anneau  pour  mettre  un 
huit  jours.  La  chose  étant  arrivée  ,    »  pied,  fort  malaisé  à  ouvrir  comme 
Louis  XI  le  fît  venir  «  et  commanda    »  un  carcan  ,  la  chaîne  grosse    et 
»  à  des  gens  de  ne  pas  manquer  ,  à    »  pesante  ,  et  une  grosse  boule  de  fer 
»  un  ^signal  qu'il  leur  donnerait ,  de    »  au  bout ,   beaucoup  plus  pesante 
}•  prendre  l'astrologue  et  de  le  jeter    )>  que  n'était  de  inison ,  et  les  appe- 
rt par  la  fenêtre.  Aussitôt  que  le  roi    »  lait'On  les  fillettes  du  roi....  Le  rè- 
»  l'aperçut  :  Toi  qui  prétends  être  un    »  gne  de  ce  prince  fut  terriblement 
M  si  habile  homme ,  lui  dit-il ,  et  qui    n  orageux  ,  on  ne  pouvait  pas  dire 
»  sais  si  précisément  le  ^rt  des  au-    »  comme  de  celui  d'Antonin  ,   qu'il 
u  très  ,   apprends-moi  un  peu  quel    »  n'avait  pas  répandu  de  sang  l*^). 
»  sera  le  tien,   et  combien  tu  as  en-    »  Tristan,  son  grand  prévôt,  quimé- 
»  core   de  temps  à  vivre.  Soit  que    »  ritait   aussi  justement  que  Maxi- 
»  l'astrologue    eût   été    secrètement    »  min  pour  ses  façons  barbares  et 
»  averti  du  dessein  du  roi  ,  ou  qu'il    m  sévères  le  nom  de  Triste  ,  était  si 
»  le  connût  par  l'étendue  de  sa  scien-    »  prompt  a  l'exécution  de  ses  rigou- 
»  ce  :  Sire  ,  lui   répondit-il  sans  té-    »  reux  commandemens  ,  qu'il  a  quel- 
M  moigner  aucune  frayeuT  ,je  mour-    »  quefois  fait  perdre  l'innocent  pour 
i>  rai  trois  jours  avant  votre  majesté.    »  le  coupable  ,  toujours   disposé  ce 
»  Le  roi  n'eut  garde  de  le  faire  jeter    »  prince  à  se  servir  plutôt  de  l'épée 
»  par  la  fenêtre  après  cette  réponse  :    »  pour  punir  les  fautes  ,   que  de  la 
M  au  contraire ,  il  eut  un  soin  parti-    m  bride    pour  empêcher    de    bron- 

u  culier  de  ne  le  laisser  manquer  de    »  cher Claude    de    Seyssel    ne 

»  rien  ,  et  fit  tout  ce  qu'il  put  pour    »  pouvait   rien    dire  de  plus  aigre 

»  diâe'rer  la  mort  d'un  homme  que 

M  la  sienne  devait  suivre  de  si  près       (80)  ^qr*» Tacite ,  Annal.,  Ub.  VI^  c.  XXi: 

»   (70).    »   Cet    astrologue  ne  fut    pas  l*')  Cages  appelées  delà  «orte,  apparemment 

^/i''  .        ,    .                      O       .         .        /•  par  corruption  pour /(•««««««,  a  cause  de  leur  fi- 

moms  ingénieux  que  celui  qui  se  tira  go,e  communément  ronde,  et  ^ar-ià  semblable 

d'un  pareil  péril  au  temps  de  Tibère.  *  un  dfmi-muid.  appelé  indifféremment /euii- 

~       ~     "            "      ~                ■                        ■           ,  lelte  et^lletle,  à  Paris.  La  cage,  oii  autrefois  à 


,  au  il  se  voyait «   .     .   «„             ,.,     ^.   r, 

»._     '  ji    _  j                      j.    *             /S   «1         '  Pans  ,  in-8°.,  paz.  ï53 ,  75&.  Rem.  cbit. 

nace  d'un  danger  extrême.  Cette  re-  ^^^J  £,  J^Sùfal  de  la  Balue,  inventeur  d.s 

cages  de  fer  ^  y  fui  loge' des  premiers ,  et  y  de- 

(';'',)  Dans  Varticle  Curruo  ,  torn.  ly^  p.  SS^j,  meura  quatorze  ans.   Lacum    fodit  et  aperuit 

(78)  yoye*y  loin.  IV,  pag.  588,   la  remar-  ««•»»  «  incidit  in  foveam  quam  fecit. 

^u«  (A)  de  l'article  Ca.ttro.  (*'j  -t*  règne  de  l'empereur  Jnlonin  fut  si 

rr<))  Bounault ,   Nouvelles  Lettres ,  pag.   m.  bon  (jufférodianVappelleet'Vctt/ÂATQlie'esl-à: 

(>4t  3g5.  <f ire  sans  sang. 


4i6  LOUIS  XI. 

M  à  la  mémoire  de  ce  prince  ,  qu^en  »  les  secrétaires  de  la  chancellerie  se 
M  ce  qu^il  écrit ,  que  l  on  uorait  au-  »  faisaient  payer  excessivement  à  leur 
»  tour  des  lieux  ou  il  se  tenait,  grand  »  discrétion  ,  et  que  pour  le  sceau 
M  nombre  de  getm  pendus  aux  ar~  »  d*UDe  confirmation  d'un  privilégie 
»  hres  ,  et  les  prisons  et  autres  mai-  »  de  ville ,  on  avait  exigé  quatre  cents 
»  sons  circonuoisines  pleines  de  pri-  »  écus  d^or  ;  que  les  lettres  d'appel 
M  sonniers  ,  lesquels  on  oyait  bien  »  avaient  été  déniées  à  la  chancelle- 
»  souvent  de  jour  et  de  nuit  crier  »  rie  et  au  parlement ,  à  ceux  qui 
X  pour  les  tourmens  qu*on  leur  f ai-  »  recouraient  a  la  justice  souveraine 
•»  sait  y  sans  ceux  qui  étaient  secrète-  »  du  roi  ,  contre  les  injustices  et 
j>  ment  jetés  en  la  rivière  (81).  v  Le  »  oppressions  des  juges  inférieurs  ^ 
même  historien  observe  (83)  que  »  que  ceux  qui  rendaient  la  justice 
Louis  XI  poussa  jusqu'à  l'excès  la  »  aux  parlemens  exigeaient  de  gran- 
puissance  absolue.  Son  prévôt  allait  »  des  et  excessives  épices  ,  pour  se 
prendre  les  prisonniers  qui  étaient  en  »  rembourser  des  offices  par  eux 
la  conciergerie  du  palais  ,  et  les  J'ai-  »  achetés  j  que  plusieurs  avaient  été 
sait  noyer  à  l'endroit  de  la  grange  >*  accusés  pour  crimes  desquels  ils 
aux  I^erciers  (83) «  Outre  les  »  étaientinnocens,et  dontlesaccnsa- 
»  exemples  du  mépris  de  la  justice  »  teurs  avaient  don  des  confiscations 
»  qui  ne  sont  pas  clair-semés  en  »  et  quelquefois  la  commission  pour 
»  plusieurs  endroits  de  Phistoire  de  »  faire  le  procès ,  ou  pour  conduire 
»  Louis  XI ,  où  Ton  voit  des  procès  »  sur  les  lieux  les  commissaires  ;  que 
3)  commencés  par  l'exécution  et  les  »  le  nombre  des  sergens  était  multi- 
»  exécutions  sans  exemple  C*").  Elle  »  plié  en  telle  sorte  ,  qu'aux  baillia> 
»  dit  qu'en  plusieurs  procédures  il  »  ges  et  sénéchaussées  où  il  n'j  en 
»  voulait  que  la  justice  se  fit  à  son  »  soûlait  avoir  que  vingt  ou  trente , 
»  gré,  et  ne  s'en  fiait  pas  â  ceux  qui  »  il  y  en  avait  cent  ou  deux  cents. 
»  en  avaient  la  chai]ee.  On  montre  »  Plusieurs  seigneurs  et  autres  se 
»  encoreàPlessis-les-Tours,  l'endroit  »  présentèrent  en  cette  assemblée 
»  où  il  se  tenait  pour  voir  sans  être  »  pour  avdlr  les  biens  ,  terres  et  of> 
»  vu ,  son  prévôt  quand  il  examinait  »  fices  dont  ils  avaient  été  dépouil- 

»  ses  prisonniers  (84) Aux  états  »  lés.  »  Il  fut  dit  aux  mêmes  états 

»  qui  furent  tenus  incontinent  après  qu'en  plusieurs   lieux  les  hommes  , 

3>  sa  mort ,   on  représenta  diverses  femmes  et  enfans  étaient  contraints  , 

2»  sortes  dlnjustices   qui  durant  son  par  faute  de  bétes ,    de  labourer  la 

ï>  règne  avaient  affligéje  peuple,  cha-  charrue  au  cou  ,  et  encore  de  nuit, le 

»  cun  se  plaignant  qu'il   ne  s'était  jour  les  pouvant  produire  aux  com- 

»  soucié  de  maintenir  la  justicevier-  missairesdes  tailles  (85). 
»  ge.  On  dit  en  cette  assemblée  que       Finissons  cette  remarque  par  un 

»  le  roi  avait  pourvu  aux  offices  de  passage  de  Mézerai.    Comines ,  dit- 

»  judicature  des  gens  sans  suffisance  il  (80)  ,   nous  le  dépeint  fort  sage 

»  et  expérience  ;  et  que  l'on  remet-  dans  l'adversité ,  très-habite  pourpé- 

»  tait  les  lettres  en  blanc  pour  v  met-  né£rer  les  intérêts  et  les  pensées  des 

»  tre  les  noms  de  ceux  qui  plus  en  hommes  ,  et  pour  les  attirer  et  les 

»  offraient,   qu'on  les  donnait  aux  tourner  a   ses  fins  ;  furieusement 

»  hommes  de  guerre  ,  aux  veneurs  ,  soupçonneux    et  jaloux  de  sa  puis- 

M  aux  étrangers  inconnus  et  gens  non  sance  ,  très-absolu  dans  ses  volon- 

3)  lettrés  ,  pour  les  faire  exercer  par  tés  ,  qui  ne  pardonnait  point  ,    qui  a 

a  d'autres  et  en  retirer  profit  :  que  terriblement  foulé  ses  sujets,  et  avec 

cela  le  meilleur  des  princes  de  son 

(81)  M»ttbieii ,  Histoire  de  Louis  XI,  iiV.  JT/,  temps.  Il  avait  fait  mourir  plus  de 

''^•A^i'''-^    ^'T''  9^tre  mUle  personnes  par   divers 

(83)  La  même ,  pag.  678.  supplices ,  dont  quelquefois  a  se  plat- 

(•)  On  fait  d'étranges  contes  de  ces  #x«fc«-  ««'«.  «    «'^     Spcptateur.     LaplupaH 

tians.  Zm  chronique  du  que  Ujeudi%  d'octobre^  avaient  été  exécutés  sans  forme  de 

Tristan  VHermite  fit  nojrer  en  la  rivière  de 
Seine  un  nommé  SUvestre  le  Moine ,  natif 
étAuxerre.  (85)  1m  mSme^  pag.  711. 

(84)  Matthieu ,  Hisioire  de  Louis  XI,  liv.  XI,        (86)  Hneni ,  Abrcgi  chranol. ,  lom,  m  ,  p. 
chap.  VI,  pag.  679, 680.  348  ,  34q. 


LOUIS  XI.  4,5 

t>t'r>cès  ,  plusieurs  noyy's   une  pier-  lême  (89).  Le  roi  fut  si  aveugle  qu'il 

rc     au  cou  ,  d'autres  précipités  en  laissa  échapper  cette    occasion  ,   la 

passant  sur  une    bascule    d'oii   ils  plus  glorieuse  et  la  plus  ayantageuse 

tombaient  sur  des  roues  armées  de  que  le  ciel  lui  DÛt  offrir.   Sa  haine 

pointes  et  de  tranchans  ,     d'autres  pour  le  duc  de  Bourgogne  avait  été 

étouffés  dans  les  cachots  ;  Tristan,  extrême  ,  et  bizarre  dans  son  extré - 

son,  compère  et  lé  vrevot  de  son  ho-  mité.  Elle  ne  s^ était  point  arrêtée  à 

tel  ,    étant  lui  seul  le  juge  ,  les  té-  sa  personne  ,  et  elle  était  passée  a  sa 

moins  et  l'exécuteur.  fille  par  la  seule  raison  que  ce  duc 

(R)  //  ne  tint  qu'a  lui  Rajouter  à  en  était  le  père.  Cette  Allé  n^avait 

sa  couronne  tous  les  états  de  la  mai-  jamais  fait  aucun   mal  a  Louis  ,  et 

son  de  Bourgogne^ par  le  mariage  de  pourtant  Louis  était  si  peu  équitable 

l'héritière  avec  le  dauphin."]  La  prin-  u  son  égard,  qu'il  aimait  mieux  que 

cesse  Marie  ,   héritière  de  tous  ces  les  états  dont  elle  venait  d'hériter 

états ,   voulait  ëpouser  le  dauphin  ,  fussent  possédés  par  des  étrangers  , 

et  fit  négocier  cette  affaire  par  ses  que  de  se  les  assurer  par  une  voie  lé^ 

principaux  conseillers.   Ils  levèrent  gitime ,  comme-  était  celle  du  maria- 

toutes  les  difficultés  que  Louis   XI  ge  (90).  Cela  montre  que  les  monar- 

leur  proposa  :  son  fils ,  disait-il ,  n'a-  ques  ne  tournent  pas  toujours  leurs 

vait  pas  encore  neuf  ans,  il  était  extra-  passions  selon  le  vent  de  leur  inté- 

ordinairement  petit  pour  son  âge ,  sa  tét.  On  les  accuse  de  ce  défaut ,   on 

complexion  ne  pouvait  être  ni  plus  suppose  qu'ils  se  défont  et  de  l'amitié 

faible ,  ni  plus  délicate  qu'elle  l'était  et  de  la  haine  avec  la  dernière  faci- 

alors  5  il  ny  avait  rien  de  si  dange-  lité ,  dès  que  leur  grandeur  demainde 

reux  pour  fui  qu'un  mariage  avancé  qu'ils  haïssent  ou  qu'ils  aiment  :  cela 

(87).  Ils  répliquèrent  «  que  les  affai-  peut  être  vrai  ,  ordinairement  pai> 

»  res  de  leur  princesse  ne  lui  per-  lant  ;   ils  ont  tout  comme  les  parti- 

»  mettaient  pas  de  différer  son  ma-  culiers  certaines  passions  secrètes , 

»  riage  :  mais  que  quand  il  serait  ac-  ou    certaines   antipathies  qui  ,    en 

»  compli  avec  le  dauphin  ,   il  y  au-  quelques  rencontres  ,  ne  leur  per  ' 

»  rait  assez  de  moyens  pour  en  re-  mettent  pas  de  se  gouverner  autre- 

»  tarder  l'usage  ,   tant  qu'il  serait  ment  que   selon  l'instinct  de  cette 

M  nuisible 

»  Qi 

a»  pi   _  _ 

»  tiersautant  qu'on  le  j userait  â  pro*  nés  remonte  à  une  cause  plus  rele- 

»  pos  ,   mais  que  ses  sujets  avaient  vée  \  il  mérite  qu'on  Tentende. 

»  présentement  besoin  dun  mattre.  Nonobttant  quelMixii  Wfustain- 

»  Le  roi  répliqua    que  les  moyens  si  hors  de  toute  crainte ,  Dieu  ne  lui 

»  dont'  ils  parlaient  n'étaient  point  permit  pas  prendre  ceste  matière  qui 

»  infaillibles  ,  et  que  cependant  la  estoit  si  grande ,  par  le  bout  qui  luy 

»  santé  de  son  iils  unique  lui  était  si  estoit  plus    nécessaire   ,   et  semble 

»  précieuse  qu'il  ne  pouvait  Texpo-  bien  que  Dieu  monstrast  alors  ,    et 

»  ser  à  un  danger  aussi  grand  pour  ajrt  bien  monstre  depuis  que  rigou- 

»  ce  jeune  prince ,  qu'était  un  ma-  reusement  il  vouloit  persécuter  ces- 

»  riage  présent  avec  une  fille  qui  n'é-  te  maison  de    Boureongne  ,     tant 

»  tait  que  trop  en  état  de  le  consom-  en  la  personne  du  seigneur  y  que  des 

»»  mer.  Les  Flamands  essayèrent  inu-  subjets  y  ayans  leujrs  biens.  Car  tou- 

»  tilement  de  convaincre  Louis  que  tes   les  guerres  esquelles  ils  ont  été 

»  sa  terreur  était  vaine  ,  et  n'en  pou-  /«  x  />  .  i. .   v     .   «        .   •.,     j 

»  vant  venir  à    bout      ils    lui    firent  ^^^  ^"'•^"'  ^^  ^  François  /".  ;  de  sor> 

Vtini.  YBUir  a    ooui  ,  us    lui^  urcuL  ^^^  ^^^  ^^  mariage  eeUe  grande  succession  eût 

»  une  seconde  proposition  qui  ne  fut  été  bientôt  unie  à  la  couronne  de  France.  Voje» 

I»  pas  mieux  reçue   que  la  première  Méwrai,  Abrégé  chronol. ,  tom.  ITI^  pag.  33a; 

^   tQSl\     »  r*A  A.4- 1a«»»T.:»aa^1^1»  <»»:m  »»""*  comme  Louis  XI  ne  pou^aU  pas  prévoir 

»  (88).  »  Ce  fut  le  mariage  de  la  prin-  ^^  ^  .^  n'en  faut  pas  tirer  \m  préutxude  U 

cesse  avec    Charles   comte    dAngOU-  bldmer  ;  car  a  avait  des  raisons  solides  de  ne 

pas  agrandir  les  princes  du  sang.  Voye*  l'arti' 
cle  BouBoooKK  (Marie),  tom.  19^^  P^^g'   71 1 

^87)   Yarinaa,    Bittoire  de   Loole  XI  ,    /iV.  remarque  (B). 

rtn,  pag.  167.  (90)  VerillM ,  Histoire  de  Lonie  XI,  l.  VIIU 

(9S)   La  mime  ,  pag.  iGB.  F^g-K^' 

TOifE  IX.  27 


4i8  LOUIS  XI. 

depuis  ,  ne  leur  fussent  point  arri-  u  les    œuvres    quHl    reat   conduire 

tféeâ,  si  le  rojrnostre  maistre eust pris  »  après  :  car  sans  nulle  difficulté,  si 

les  choses  par  le  bout  qu'il  les  deuoit  »  son  plaisir  eust  este  que  nostre  roy 

prendre ,  pour  en  uenir  a  u  dessus ,  et  »  eust  continué  le  propos ,  qa^il  ayoït 

pour  joindre  h  sa  couronne  toutes  ces  »  de  Iny-mesme    advisë   devant   la 

grandes  seigneuries  ,  où  il  ne  pou'  »  mort  du  duc  de  Bourgongne ,  les 

voit  prétendre  nul  bon  droict  :  ce  »  guerres  qui  y  ont  esté  depuis  et 

quU  devoit  faire  par  quelque  traité  »  qui  sont,  ne  fussent  point  adve- 

de  mariage  <f  ou  les  attraire  a  soy  par  »  nuè's  :  mais  nous  n^estions  encores 

vraye  et  bonne  amitié  •'  comme  aise-  »  envers  luy,  tant  d'un   costé   que 

ment  il  le  pouwoit  faire  :  veu  le  grand  i)  d'autre  ,   dignes  de  recevoir  cette 

deconfort,  pauvreté  ,  et  debilitation  »  longue  paix  ,  qui  nous  estoit  appa- 

en  quoy  ses  seigneuries  estoient.  Quoy  »  reillée  :  et  de  là  procède  l'erreur 

faisant  il  les  eust  tirez  hors  de  grandes  »  que  fit  nostre  roy,  et  non  point  de 

peines  ,   et  par  mesme  moyen  eust  »  la  faute  de  son  sens  ;  car  il  estoit 

oien  enforcy  son  royaume  ,  et  enr  »  bien  grand,  comme  j'ay  dit  CgS).  >» 

richy  par  longue  paix  {(^i) Quand  On  ne  peut  rien  voir  de  plus  sensé 

le  duc  de  Bourgogne  estoit  encores  que  ce  discours-là.  11  faut  dire  de 

wiuant ,  plusieurs  fois   me  parla  le  cette  faute  de  Louis  XI ,  ce  que  les 

roy  de  ce  qu*U  feroit ,  si  ledit  duc  médecins  disent  de  certaines  mala- 

penoit  a  mourir  :  et  paHoit  en  grande  dies  ,    il   y  a   là  quelque  chose  de 

raison  pour  lors  j  disant  qu^  il  tasche-  divin,    Stiov   t».  Hérodote  le  dirait 

roit  a  faire  le  mariage  de  son  fils  plus  franchement  que  tout  autre  , 

{qui  est  nostre  roy  a  présent)  et  de  la  lui  qui  se  plaisait  à  concevoir  la  di- 

plle  dudit  duc  (qui  aepuis  a  esté  du-  vinité  comme  une  nature  jalouse  et 

^Kihesse  d Autriche  )  ;    et   si  elle  n'y  maligne   (  §4  )  ;   car   l'événement   a 

uouloit  entendre  ,  pource  aue  mon-  montré  que  ce  fut  pour  la  punition 

seigrteur  le  dauphin  estoit  oeaucoup  des  peuples ,  que  Dieu  permit  que  le 

plus  jeune  quelle ,  il  essayeroà  a  luy  mariage  de  Marie  de  Bourgogne  et 

faire  espouser  quelque  jeune  seigneur  du  dauphin  ne  se  ftt  pas.  Ce  sont  eux 

de  ce  royaume  ,  pour  tenir  elle  et  ses  qui  ont  porté  la  peine  de  la  folle  po- 

suhjets  en  amitié ,  et  recouurer  sans  htique  de  Louis  Xl  :  jamais  il  ne  fut 

débat  ce  qu'il  pretendoit  estre  sien  :  plus  vrai  de  dire  : 

et  encores  estoit  ledit  seigneur  en  ce  Qiàdqmà  délirant  reges  pUetunuu-  JcJu' 

propos  y  huict  jours  deuant  qu'il  sceust  «'*  (g^)» 

la  mort  dudit  due.  Ce  sage  propos  ,  Le  mariage  de  cette  princesse  avec 

dont  je  vous  parle ,  luy  commença  ja  Maximilien  d'Autrichefutlanaissance 

un  peu  a  changer,  le  jour  qpil  sceut  d'une  guerre  qui  a  duré  plus  de  deux 

la   mort  dudit  duc  de  Bourgongne  cents  ans,  et  qui  a  la  mine  de  durer  en- 

toa).  11  s'exprime  encore  avec  plus  core beaucoup.  Elle  a  été  quelquefois 

de  précision  dans  le  chapitre  sui-  interrompue    par    l'épuisement  des 

vaut  ^  car  il  dit  tout  net  que  Dieu  combattans  ;  mais  ce  n'a  été  que  pour 

aveugla  ce  prince,  afin  de  punir  ceux  revenir,  à  la  manière  des  fièvres  in- 

quine  méritaient  pas  d'être  heureux,  termittentes,  dés  que  la  matière  dis- 

«  Le  sens  de  nostre  roi  estoit  si  grand ,  sipée  a  pu  se  renouveler.  De  là  sont 

ï>  que  moy,  ny  autre  qui  fust  en  la  sortis  des  fleuves  de  sang  ,  et  une  in- 

»  compagnie ,  n^'eussions  sceu  voir  si  finité   de   brûlemens  ,    de  saccage- 

j)  clair  en  ses  affaires  ,  comme  luy-  mens  et  de  misères.  11  y  a  de  quoi 

»  mesme    faisoit   :    car   sans    nulle  s'étonner  qu'un  -psLys  de   si   petite 

»  doute  ,  il  estoit  un  des  plus  sages  étendue  ait  pu  fournir  pendant  deux 

»  hommes  ,  et  des  plus  suotils  ,  qui  siècles  un  ample  théâtre  de  guerre  {*) 

»  ait  régné  en  son  temps.  Mais  en  .  ,.  ,,     ^        ,       _-,. 

»  ces  grandes  matières  ,   Dieu  dis-      (^^,  ^  '"^%'  ^^^^'^"{'  ^7'  ^%  ^ 
®  1  j         '  .1  (o4)  yore%  VarUeU  PkmiCLB*,  Utau  XI,  rf 

»  pose   les  cœurs  des  roys  et  des  marque  (f). 

»  grands  princes  (lesquels  il  tient  en  (gj)  Hor.t.,  eput.  II,  Ub.  /,  vs.  14. 

»  sa  main)  à  prendre  les  VOyeS  selon  (*)  u  ▼  a  long-tempt  qa*on  en  a  dit  tont  «o- 

tantde  rltalte.  Et  GalU  et  ffelvetii,  et  ffitpani 

(<)()  Philippe  de  Comioeii ,  Uv.  V,  chap,  Xllt  ''    Teutoniei ,  omnet  eorum  pugnas  veoiutu 

^ag.  iNi  3oo,  à  Cann.  x4';6.  commiUere  in  Iialid.  eum  maximo  Jtnlonii» 

(^9)  Là  mfine^  pag.  3oi.  dùcrimine ,  dit  Jean  Piériuip,  L  XI,  n.  36  de  m 


LOUIS  XL  4ig 

4  tant  de  nations  (96)  :  la  France  et  pitié  et  de  ceux  qui  ont  perdu  quel- 
la  maison  d'Autriche  ,  les  princi-  que  chose ,  et  de  ceux  qui  n^ont  pas 
pales  parties  qui  ont  dispute'  ce  mor-  tout  pris  dans  une  si  longue  suite  de 
reau  ae  terre  ,  ont  engagé  a  cette  guerres.  Ils  ne  trouvent  pas  qu'il  soit 
dispu  '  '  '  ""  '  '  ' 
tiens 
trop 

secondé    la  première  dans  ses  atta-  même  règne  :  c'est  toujours  à  recom- 

ques  ;  et  lorsque  celle-ci  a  été  tE|B  mencer.  Mais  que  diraient-ils  ,  s'ils 

en  état  de  conquérir  ,  on  a  secodPi  avaient  assez  de  génie  pour  réfléchir 

l'autre    Tigoureusement.   Les  Orien-  sur  l'efTet   des   pertes?    La    maison 

taux:  ,  qui  ne  savent  pas  la  nature  du  d'Autriche^  n'aurait  plus  rien  en  ce 

pays  ,  ni  le  concours  des  obstacles  ,  pajrs-là  ,  si  elle  n'en  avait  perdu  la 

se  moquent  de  ce  que  tant  de 'ha-  moitié  au  XV!"  siècle.  Elle  a  éprouvé 

tailles  gagnées ,  tant  de  villes  prises ,  que  les  anciens  ont  dit  avec  beau- 

n'ont    pas  terminé  encore  ce  diffé-  coup  de  raison  ,  que  la  moitié  vaut 

rent.  La  conquête  de  trois  ou  quatre  mieux  que  le  tout  (100).  Ce  qu'elle 

provinces  est  parmi  eux  une  affaire  perdit  alors  lui  a  sei*vi  ,  et  lui  servira 

de    peu  d'années  ;  leurs    historiens  désormais ,   à  sauver  le  rest^  :  sans 

n''ont  besoin  que  de  trois  ou  quatre  cela  ,  elle  n'aurait  aujourd'hui  ,  ni 

pages  pour  la  raconter.  Que  diraient-  ce  qu'elle  a  conservé ,  ni  ce  qu'elle 

ils  s'ils  savaient  que  deux  chameaux  ^^  P^t  reprendre.  Le  mal  est  pour 

ne  porteraient  pas  toutes  les  histoires  Jes  Flamands ,  comme  disait  très-bien 

qui  ont  été  composées  sur  les.  guerres  Commes  ,  qu'ils  sont  toujours  ceux 

du  Pays-Bas?  Les  historiens  des  trou-  qui  souflrent  :  mais  par  le  mariage 

hles  qui  ont  donné  lieu  à  l'érection  «e  leur  princesse  avec  le  dauphin , 

de  la  république  des  Provinces-Unies  "s    n  eussent    apparemment    vu   la 

sont  en  si  grand  nombre  ,  que  lors-  guerre   que  de  loin  j  elle  se  serait 

que  M.  Varillas  vint  à  Paris  ,  il  n'y  lai^e  au  delà  de  leurs  frontières  ,  et 

avait    que  M.  Naudé ,  capable  d'en  c  est  un  avantage  inestimable.  Tant 

faire  le   catalogue  (97).  Ce  n'est  là  q»  "  restera  un  pouce  de  terre  à  ga- 

<Tu'une  petite  portion  des  guerres  du  S^^^r,  ils  seront  toujours  la  partie 

Pays-Bas,  depuis  Charles  VIII.  On  dit  souffrante ,  ce  sera  un  levain  et  un 

qu'un  empereur  turc  s' étant  f au  mon-  ferment  infaillibles  de  nouvelles  guer- 

trer  dans  la  carte  le  petit  état  qui  ^^* 


hon  nombre  de  pionmers  ,  et  ferait  tique  est  de  s  opposer  aux  conquêtes 

jeter  ce  petit  coin  de  terre  dans  la  «  "P  T^^m  ambitieux  et  bieiî  armé. 

mer  (oo).  Ces  cens-là  sans  doute  ont  Mais  il  ny  a  point  de  maxime  qui 

•'  ne  souffre  quelque  exception  ,  et  il  y 

Foréi  nuptiale.  Rk*.  c»it.  fLedncliat  rapporte  a  des  circonstances  OU  ,  bien  loin  de 

..«v.r.deG.Cretm»nrIaLombardie:  traverser  son  ennemi  dans  une  en- 

bi  ;wrlf rnVnitr/rpt:]  treprise  ,   il  faut  l'empêcher  de  ne 

(ç^)  Voret  Strada ,  an  commencement  de  son  S  Y  pas  embarquer,  comme,  par  exem- 

Histoire  ée  la  Guerre  des  Pays-Bas;  il  dit ,  en-  pie  ,  si  l'on  prévoit  qu'il  s'y  trouvera 

tre  autres  choses ,  que  Mars  fait  des  promena-  embarrassé ,  et  que  les  suites  en  se- 
rf* j  ailleurs ,  et  la  son  séjour  ordinaire  ;  plane .      j  '    » '^  r        j  j 

«l  in  alîa.  terras  peregrinari  Mars ,  ac  circom-  ^OUt    de    Conséquence.     Le    duC    dc 

ferre  b^nm,  hic  armornm  sedem  fixissc  videatnr.  Bourgogne    était   danS   le   CaS  ,    lors- 

^^'^y^î"*^*"'  pr^ace  du  tome  V  de  mistoire  que  après  avoir  conquis  le  duché  de 

^*r^2/cv!;.â-A>e.  la  Hollande  contre  te  roi  Guelcfres  il  forma  de  nouveaux  pro- 

d'Espa/fne.  icts  Contre  Ixmpire.   Ecoutons    un 

(99)  Remarqaes  snr  le  disconrs  dn  sienr  d«  jiomme  qui  entendait  à  miracle  cette 

Ar/,  pag.  m.  çïfi.  De  quâ  (HoUandid)  niiperbi  «  tréve  avec  le  roy  :  et  sembla   a 

«atis  tTranttna  Tarcicns^  si  quantum   liispano  rr  /       **  ' 

inole«tUe  nef[ntiiqne  ab  ilU  ortiim  esset,  sibi  ob-         (loo)  uXloy  ^fAiov  ^fltVTOÇ.  Dîmidinm  plus 

tiftÎMet,  missurnm  se  fuisne  dixit  qui  ligonibns  toto.   Voyez  Erasme,  chil,  /,   cent.  /X,  num. 

JurcttliM|ue  in  mare  coDJicereni.  11?,  1***ê*  "**  ^'^  «  ^'9> 


a. 


-  »«cr 


J 


•♦"•     «» 


•«        I       «t 


0^**     %<**-    tr-» 


I 


«  -:f.  .1 


/^  **    <•*    -M»    <A/m«*3«   ^tU  «tniiitUQi. 
A>.///i  >-///>  ^^,^2/  \  iA**ï  .|W  ««  i^^^^ 


I/o.*: 


f**ti'-  '«V,  mA,  #  \'mfi.  lAfâ!       "^'  '**'''  ^' 


Ç^  *-«™  '*&»  fir  ^iou.-^- 

le  /put,    tt  MT^NVl. 

/>Am»  et  géujàoiem  U 

gf*^'*'',  ne  grm   ~ 
fçemt  iledaju  »  jmt  jb  r 

^^P'^gnie  de  grantÙ  s^^j^memn    mu 

J^f^f  Oe  présent  due  de  Baviam  '^ 
filou  ion  cendre  .-  tout  ^emZ^ 
la  place  diidû  Plessû  ajUfminmn 


LOUIS  XL  4V1 

iis  de  gros  barreaux  de  fer,  et    »  avoit  doute  :  et  ne  pouToit  Ton  à 

aer  dedans  la  muraille  des  bro-    »  peine  croire  qu'il  fust  malade.  »  Il 

de  fer,  ayant  plusieurs  pointes  ,    faisait  acheter  de  toutes  sortes   de 

tae  a  Ventrée  par  oh  Von  eustpeu    bétes  dans  les  pays  étrangers  ,  et  en 

er  auxfossez  dudit  Plessis  :  aussi    donnait  un  prix  immense  :  tout  cela 

'lire  quatre  moyneaux  tous  de  fer    afin  d'empêcher  qu'on  ne  crût  qu'il 

espaix ,  en  lieu  par  oit  Vonpou'   ëtait  malade  (ito).  L'historien  com- 

bien  tirer  à  son  aise  :  et  estoit    pare  (m)  les  maux  et  douleurs  que 

ac  bien  triomphante  :  et  cousta    souffrit  le  roi  Louis  a  ceux  qu'il  avoit 

9  de  vingt  mille  francs  ;  et  a  la  fait  souffrir  a  plusieurs  personnes  , 

y  mit  quarante  arbalestries  ,  qui   poume  ,    dit-il ,   que  fai  espérance 

''etnuict  estoient  en  cesfossezet    que  les  maux  ({w^ il  a  soufferts  avant 

■ient  commission  de  tirer  h  tout    mourir,..'  Vauront  mené  en  paradis  , 

>tme  qui  en  approcherait  de  nuict    et  que  ce  aura  esté  une  partie  de  son 

lues  a  ce  que  la  porte  fust  ouverte   purgatoire.   Il  met  entre  ces  maux- 

iiatin  :  il  luy  sembloit  davantage    là  le  peu  de  ménagement  qu'on  eut 

j  ses  subjets  estoient  un  peu  cJui'    pour  lui  annoncer  la  mort.  Quelle 

Mieux  a  entreprendre  authorité ,    douleur  luy  fut  d'oiiir  cette  nouvelle, 

and  ils  en  verroient  le  temps  (108).    et  cette  sentence  ?  car  oncques  homme 

mines  ayant  parle  amplement  de    ne  craignit  plus  la  mort ,  et  ne-  fit 

ançois  de  Paule   continue  (ioq)  :    tant  de  choses  ,  pour  y  cuider  mettre 

Nostre   roy  estoit  en  ce   Plessis  ,    remède  ,  comme  luy  :  et  avoit  tout  le 

avec  peu  de  gens  ,    sauf  archers  ,    temps  de  sa  vie  a  ses  serviteurs  ,  et  a 

elea  ces  suspicions  dont  j'ay  parle  :    moy  comme  a  d'autres  ,  dit ,  et  prié , 

mais  il  y  avoit  pourveu  :  car  il  ne    que  si  on  le  voyoit  en  nécessité  de 

laissoit  nuls   hommes  ,  uy  en  la    mort ,  que  Von  ne  lui  dist ,  fors  tant 

ville  ny  aux  cliampé  ,  dont  il  eust    seulement ,  parlez  peu  :  et  qu'on  Ve~ 

suspicion  ,  mais  par  archers  les  en    meust  seulement  à  soy  confesser,  sans 

faisoit  aller  et  conduire.  De  nulle    luy  prononcer  ce  cruel  mot  de  la 

matière  on  ne  luy  parloit ,  que  des    mort  :  car  il  luy  sembloit  n'avoir  pas 

'  grandes  qui  luy  touchoient  :   il    cœur  pour  ouyr  une  si  cruelle  sen^ 

■  sembloit  mieux  à  le  yoir  homme    tence  (11  a) P^oila  donc  comment 

>  mort  que'  vif ,  tant  estoit  maigre  :  peu  discrètement  lui  fut  signifiée  cette 
>^  ne  jamais  homme  ne  l'eust  creu  :  mort.  Ce  quefay  bien  voulu  reci  ■ 
»  il  se  vestoit'  richement,  et  plus  ter,....  h  fin  que  Von  voye  que  les 
»  que  jamais  n'avoit  accoustumepa-  maux  qu'il  endura  estoient  bien 
^  ravant  :  et  ne  portoit  que  robbes  grands  ,  veuè  sa  nature  ,  qui  plus 
»  de  satin  cramojsy,  fourrées  de  bon-^  aemandoit  obéissance  que  nul  autre 
»  nés  martres  :  et  en  donnoU  à  ceux  en  son  temps ,  et  qui  plus  V avoit  eue: 
»  qu'il  vouloit  sans  demander  :  car  parquoy  un  petit  mot  de  réponse  , 
»  nul  ne  luy  eust  ose  demander,  ne  contre  son  vouloir,  luy  estoit  bien 
^  parler  de  rien  :  il  faisoit  d'aspres  grande  punition  de  Vendurer  :  quel- 
»  punitions ,  pour  estre  craint ,  et  ques  cinq  ou  six  mois  devant  cette 
^  de  peur  de  perdre  obeyssance  :  mort ,  il  avoit  suspicion  de  tous  homr 
^  car  ainsi  me  le  dit  luy  mesme.  Il  mes  :  et  spécialement  de  tous  ceux 
»  r'envoyoit  officiers,  et  cassoit  gens-  ^ut  estoient  dignes  d'avoir  authorité  : 
^  d'armes  ,  rongnoit  pensions  ,  et  en  il  avoit  crainte  de  son  fils  ^  et  lefai- 
"  ostoit  de  tous  points  :  et  me  dit ,  soit  estroitement  garder  :  ne  nui 
peu  de  jours  ayant  sa  mort ,  qu'il  homme  ne  le  voyoit ,  ne  parloit  à  luy, 
passoit  temps  à  faire  et  deiTaire  sinon  par  son  commandement  :  il 
gens  :  et  faisoit  plus  parler  de  luy  avoit  doute  a  lafin  de  sa  fille,  et  de 
parmy  le  royaume,  que  ne  fit  ja-  son  gendre  ,  h  présent  duc  de  Bour» 
inais  roy  :  et  le  faisoit  de  peur  bon  ,  et  vouloit  sçavoir  quelles  gens 
*  qu'on  ne  le  tinst  pour  mort  :  car    entroyent  au  Plessis  quant  et  eux.  A 


*  qu'on  ne  le  tinst  pour  mort  :  car 
»  comme  j'ay  dit ,  peu  le  yoyoient  : 


mais  quand  on  oyoit  parler   des  ("«)  ^^  *n(me» 

»  ceuvres  qu'il  faisoit .   chacun  en  <"»)  ^«".'«  ehofrim  XII  du  ri*.  Uvm  , 

(«0»)  l^  m^^ ,  pag.  383.  (iia)  Gomiocf  ,  ehup.  XII  du  ri:  li^r*., 

V»«>9)  Ih  m(mt ,  eju^f-  VUt,  pag.  586.  f^g .  Bgg. 


423  LOUIS  XI. 

lajin ,  rompit  un  conseil ,  que  le  duo  »  garder,  qui  estoit  ainsi  ea  pear  de 
de  Bourbon,  son  gendre ,  tenoit  leans  »  ses  enfans',  et  ^e  tous  ses  prochains  ^ 
par  son  commandement,  A  L'heure  »  parens  ,  et  qui  changeoit  et  muoit 
que  sondit  gendre ,  et  le  comte  de  n  de  jour  en  jour  ses  serviteurs  qu'ail 
i}unois,  reuindrent  de  remener  V am-  »  avoit  nourris  ,  et  qui  ne  tenoient 
bassade  ,  qui  estoit  venue  aux  nopces  »  bien  ne  honneur  que  de  luy,  teUe- 
du  roy  son  fils ,  et  de  la  reyne  y  à  »  ment  qu'en  nul  d'eux  ne  s'osoit 
Amboise ,  et  qu'ils  retournèrent  au  »  fier,  et  s'enchainoit  ainsi  de  si  es- 
Plessis  ,  et  entrèrent  beaucoup  de  »  tranges  chaines  et  clostnres  ?  »  Ce 
gens  avec  eux ,  ledit  seigneur,  qui  qu'il  dit  dans  le  chapitre  XIII  est 
fortfaisoit  garder  les  portes ,  estant  merveilleux  :  Peu  d'espérance  doi- 
en  la  galerie ,  qui  regarde  en  la  cour  i/erU  auoir  les  pauvres  et  menues  gens 
dudit  Plessis  /fit  appeller  un  de  ses  au  faict  de  ce  monde  ,  P}sis  que  si 
capitaines  des  gardes  ;  et  luy  comr  grand  roy  y  a  tant  souffert  et  tra- 
manda  aller  taster  aux  sens  des  sei"  vaille,  et  puis  laissé  tout  ,et  ne  peut 
gneurs  dessusdits ,  voir  s  ils  n'avoyent  wouverune  seule  heure  pour  esloigner 
point  de  brieandines  soubs  leurs  ro-  sa  moH  ,  quelque  diligence^  qu'il  ait 
bes  :  et  quille  fist  comme  en  devisant  sceu  faire.  Je  l'ay  cognu  ,  et  ay  esté 
a  eux,  sans  trop  en  faire  de  serur-  son  serviteur  h  la  fleur  de  son  aage, 
blant  :  or  regardez  s'il  avoit  fait  et  en  ses  grandes  prosperitez  :  mais 
beaucoup  vivre  de  gens  en  suspicion  je  ne  le  vis  onques  sans  peine  et  sans 
et  crainte  soubs  luy,  s'il  en  estoit  soucy.  Pour  tous  plaisirs  il  aimait  la 
bien  payé  :  et  de  quelles  gens  il  pou-  chasse  ,  et  les  oiseaux  en  leurs  sai- 
voit  avoir  seureté ,  puis  que  de  son  sons  :  mais  il  n'y  prenait  point  tant 
fils  ,  fille  ,  et  gendre  ,  il  avoit  suspi'  de  plaisir  comme  aux  chiens  (117).... 
cion  :  je  ne  dis  point  pour  luy  seule-  JSncores  en  cette  chasse  avoit  quasi 
ment  :  mais  pour  tous  autres  sei-  autant  d'ennuy  que  de  plaisir  :  car  il 
gneurs  ,  qui  désirent  estre  créants  ,  y  prenait  grande  peine  ,  pourtant 
jamais  ne  se  sentent  de  la  revanche  ,  quU  couroit  les  cerfs  a  force  ,  et  se 
jusques  à  la  vieillesse  :  car  pour  la  levait  fort  matin  ,  et  allait  aucunes- 
pénitence  ils  craignent  tout  homme  :  fois  loin,  et  ne  laissait  point  cela 
et  quelle  douleur  estoit  a  ce  roy  d^a-  pour  nul  temps  qu'il  fist  :  et  ainsi 
voir  cette  peur  et  ces  passions  (ri3)  ?  s'en  retournoit  aucunesfois  bien  las , 
Ensuite  l'auteur  rapporte  (ii4)   la  et  quasi  tousjours  couroucé  a  quel- 

servitudejoù  le  me'decin   tenait  ce  quun u^  cette  chasse  estoit  sans 

prince  ;  et  ayant  décrit  (11 5)  les  pre'-  cesse ,  et  logé  par  les  villages ,  jus- 

cautions  que  le  roi  prenait  pour  être  ques  a  ce  qu^il  venait  quelques  nou- 

en  sûreté  dans  une  maison  entourée  velles  de  la  guerre  :  car  quasi  tous 

de  grosses  grilles  ,  etc.  ,  il  dit  ceci  les  estea^y  avoit  quelque  chose  entre 

(116)  :  «  Ét-il  possible  de  tenir  au  le  duc  Charles  de  Bourgogne  et  luy, 

»  roy  pour  le  garder  plus  honnes-  et  Vhy  ver  ils  faisaient  trefves  (ii8)... 

»  tement ,  et  en  estroite  prison  ,  que  Ainsi  le  plaisir  qu'il  prenoit  estoit 

»  luy'mesme  se  tenoit  ?  Les  cages  où  peu  de  temps  en  l'an  :   et  est(Ht  en 

»  il  avoit  tenu   les  autres    avoient  grand  travail  de  sa  personne ,  comme 

»  quelque  huict  pieds  en  carré  ,  «t  fay  dit  :  le  temps  qu'il  reposait ,  son 

y»  luy  qui  estoit  si  grand  roy,  avoit  eritendement  travaillait ,  car  il  avoit 

»  une  petite  cour  de  chasteau  â  se  affaiie  en  moult  de  lieux  :  et  sefust 

»  pourmener,   encor  n'y   venoit-il  aussi  volontiers  empesché  des  affaires 

»  gùeres  :  mais  se  tenoit  en  la  ga-  de  son  voisin  comme  des  siens  ,  et  mis 

»  lerie  ,  sans  partir  de  là  ,  sinon  par  gens  en  leurs  maisons ,  et  departy  les 

])  les  chambres  :  et  alloit  à  la  messe ,  authoritez  dicelles  :  quand  il  avoit  la 

»  sans  passer  par  ladite  cour.  Vou-  guerre  ,  il  désirait  paix  ou  trefves  : 

»  droit-1'on  dire  que  ce  roy  ne  souf-  quand  il   avoit  paix  ou  trefve  ,   à 

»  frit  pas  aussi  bien  que  les  autres  ?  grande  peine  les  pouvait-il  endurer  .* 

»  qui  ainsi  s'enfermoit ,  qui  se  faisoit  de   maintes   menues  choses  de  son 

(ïi3)  Gominea ,  chap*  XI I,  du  Vl*.  livre ,  royaume  se  mesloit ,  dont  il  se  fiist 

pag.  ^00.      ^  ,  ^  '  bien  passé  t  mais  sa  complexion  estoit 

(iiq)  La  même  fpag*qoi. 

(1x5)  Là  mime  »  pitg'  4'*3.  (n?)  l'h  mime^  chap.  XIII,  pttg.  ^o5. 

(116J  Là  même^  pag.  404*  (i*^)  -^^  même,  pag.  406. 


LOUIS  XI.  423. 

telle ,  et  ainsi  uit^oit  (iig),  La  vie  de  >»  pre'tendu  se  faire  honneur  auprès 
ce  prince ,  avant  qu'il  fût  ?oi,  ne  fut  »  des  peuples ,  en  faisant  des  libëra- 
guère  heureuse.  Comines  le  montre  w  lite's  aux  dieux...  Et  que  ce  raffine-, 
(lao)  ,  ensuite  de  quoi  il  forme  cette  »  ment  était  réservé  »  à  Louis  XI 
conclusion  :  «  Or  en  quel  temps  donc  (  1 25) .  11  soutient  (  \  26)  qu'un  excès  de 
»  pourroit-l'on  dire  qu'il  ei|t  joye  ne  cette  nature,  dans  un  esprit  comme  le 
M  plaisir,    à   voir  toutes  les   choses    sien,  doit  être  plutôt  réputé  pour  arti- 

3>  dessusdites  ?  Je  croy  que  depuis  Jîce  que  pour  extravagance  (127) 

»  son    enfance    il  n'eut  jamais  que    Que  ce  trait ,  quelque  hardi  qu'il  pa- 
»  tout    mal  et  travail  jusques   à  la    raisse ,  doit  passer  près  de  nous  pour 
»  mort  :  et  croy  que  si  tous  les  bons    le  fruit  d'une  sagesse  consommée  ,  et 
»  iodrs  qu'il  a  eus  en  sa  vie,  esquels    d'une  longue  expérience  des jugemens 
3)  il  a  eu  plus  de  joye  et  de  plaisir    des  hommes.  Qu'il  n'y  a  rien  d'ex- 
»  que  de  travail  et  d'ennuy,  estoient   traordinaire  a  consacrer.,,,,  lerewenu 
»  bien    nombrez  ,    qu'il   s'en   trou-   de  ses  terres  au  service  de  Dieu  et  de 
»  Teroit  bien  peu  :  et  croy  qu'il  s'en    ses  saints ,  a  l'usage  de  ses  ministres^ 
3)  trouveroit  bien  vingt  de  peine  et    ^  l'ornement  de  leurs  temples  et  de 
»  de  travail ,  contre  un  de  plaisir  et    leurs  autels  ,  ni  même  a  mettre  ses 
»  d'aise  (i^^)*  "  états  sous  leur  protection  particu- 

II   n'y   a  point   de  lecteurs   assez    Hère  (128)....  Que  cela  est  de  la  lu" 
stupides  pour  avoir  besoin  qu'on  leur    mière  naturelle  ;  mais  non  pas  de 
commente   ce  qu'on  vient  de    rap-    choisir  des  puissances  célestes  ,  pour 
porter.  Chacun  est  capable  de  sentir   en  faire  les  objets  de  notre  libéralité  ; 
qu'il  n'y  a  point  de  condition  plus    l^'^u  lieu  de  leur  demander,  ou  de 
mise'rable  que  celle  d'un  prince  ma-  feindre  d'avoir  reçu  d'elles  ,  on  se 
lade ,  qui  n'ose  avouer  qu'il  le  soit ,    soit  ingéré  de  leur  donner  ;  comme  si 
et  qui  se  défie  de  tout ,  et  qui  est   elles   avaient  besoin  de  nos  biens  , 
contraint  de  se  servir  de  mille  ruses   «'«*«  ^"^  nous  avons  besoin  des  leurs; 
pour  persuader  qu'il  n'est  pas  mort,    qu'elles  en  pussent  jouir  effective- 
Notez  que  Philippe  de  Comines  mon-   ^ent ,  ainsi  que  nous  pouvons  jouir 
tre,  par  l'exemple  de  quatre  grands   des  leurs,  de  murs  lumières,  et  de 
princes   (122)  qui  étaient  morts  de    leur  intelligence,  quand  il  leur  plaît 
son  temps ,  que  c'est  peu  de  chose   de   nous    en    communiquer    quelque 
que  de  F  homme,  et  que  cette  vie  est   rayon.  Que  cependant  cela  a  réussi  : 
misérable  et  briefve  ,  et  que  ce  n'est   car  (129)  quoique  Louis  XI  fît  pro- 
rien des  grands  (i  23) .  fession  ouverte  de  n  être  pas  sincère , 
(V)  lljp.t  un  acte  de  religion  sur  comme  on  le  voit  par  sa  devise  ,  il  ne 
lequel  un  auteur  moderne  a  pensé  paraît  pourtant  point  qu'en  ce  temps- 
des  choses  qui  méritent  d'être  exa-   ^«  personne  ait  soupçonné  d'artifice 
minées.]  Louis  XI  fit  un  contrat  qui   ^^e  dévotion  si  extraordinaire  :  tant 
6\pve\le  transport  de  Louis  XI  h  la   i^   «?«  f^rai.....   que  la  seule   ombiv 
rierse-Mane    de    Boulogne,    cfu   «  4  ^^^terét  imaginaire  ,  que  le  ciel  a 


devant  P image  de  ladite  dame  par  ses  »  point  de  1  empêcher  d'en  aperce- 

successeurs ,  en  1478  (124).  «  L'abbé  »  ];ojr  la  hardiesse   et  la  moquerie. 

»  de  Saint-Réal  prétend  que  toute  ''  Cela  est  tout-à-fait  merveilleux  5 

»  l'antiquité  grecque  et  romaine  n'a  »  in»is  aussi ,  cela  découvre  d'autant 

»  jamais  vu  que  des  hommes  aient  »  mieux  la  nature  de  l'esprit  humain, 

»  par   ses   plus   faibles  et   bizarres 

(„9)  Là  même ,  pag.  ^o^.  »  côtés  5  qu'on  ne  se  soit  point  avisé , 

(iioi /.àmeme,  pag.  407,  408.  »  pour  lors ,   de  trouvcr   étrange, 

(lat)  Là  mern» ,  pag.  ^o9.              ,  »  qu'un  homme  contractât  avec  la 

(laa)  Charles t  duc  de  Bourgogne,  Edouard 

IF,  roi  d'Angleterre,  MaUhiat^  roi  de  Bon-  ^,,5)  zà  mime,  pag.  233,  a34. 

««> .  '*  J^^homet  II,  empereur  d'sT^^,  ^^^  ^  ^g^              ,3^ 

UiV\Comvae»,  sur  la  fin  du  Iwre  VI.  ,      i  t'      ^                    >» 

(i»4)  r<sr«»  '*  2Vtiù<rdel'U«aged«rHi.toire,  ("?)  ^f  *"!"**  '  ^'^'      '* 

composé  par  Vabhi  de  Saiot-Real,  ei  imprime'  (»*8)  ^«  même,  pag.  a38. 

à  Paris,  Van  1671  ,  pag.  i35,  a36.  (13g)  Là  mime  ,  pag,  a4o. 


4^4  LOUIS  XI. 

»  sainte  Vierge  ,  tout  comme  avec  ronoe  ,  ou  une'  robe  parvemee  de 
»  un  autre  homme  ^  et  qu^il  lui  f  )t ,  diamans  ,  etc.  Ib  se  dessaisissent  de 
»  du  moins  par  fiction  ,  accepter  un  la  propriété  de  ces  biens,  et  la  tran»- 
»  présent  qu^ii  lui  faisait ,  et  dont  portent  à  la  mère  du  fils  de  Diea. 
»  il  ne  demeurait  pas  moins  mattre  Pourquoi  ne  youIcz-tous  pas  cpi'cviK 
m  après  cette   prétendue  libéralité ,  lui  transporte  tout  aussi  facUement 
M  que  devant.   Car  enfin  est-ce  que  le  titre  de  souveraine  d'un   «certain 
»  les  baillis  ,  prévôts  ,  et  autres  of-  fief  ?  Est-il  étrange  que  Louis  XI  se 
»  ficiers  de  la  comté  de  Boulogne  ,  déclare  son  vassal ,  son  homme  lige  , 
»  quand  on   les   aurait  appelés   les  à  Tégard  d^une  comté  dont   il  était 
»  baillifs  de  la  Vierge ,  ses  prévôts  ,  souverain  ?  Pourquoi  s'étonnerait-on 
V  et  ses  officiers  ,  en  devaient  moins  qu^ilveuilleque  désormais  on  en  fasse 
jt  obéir  au  roi  ?  est-ce  que  Téglise  de  hommage  à  cette  sainte  ?  J'avoae  qu'il 
))  Boulogne  jouissait  du  revenu  de  la  se  réserve  le  domaine  utile,  et  tous 
n  terre  ,  qu'elle  en  était  mieux  des-  les  autres  avantages  de  la4>osse8sion  ; 
»  servie?  est-ce  que  le  roi  en  était  mais  cela  n'empêche  pas  qu'il  ne  cède 
»  moins  comte  ,  pour  avoir  donné  qn  droit  honbrable  ,  et  que  le  trans- 
»  cette  comté  à  la  Vierge  ?  non  as-  port  qu'il  en  fait  n'appartienne  à  la 
»  sûrement.    Est-ce   que   le   peuple  même  espèce  de  libéralité  que  le  don 
»  d'alors   ne  voyait   pas   tout  cela  d'un  cœur  d'argent ,   ou  d'une  cou- 
»  comme  nous  le  voyons?  il  ne  tenait  ronne  brillante  de  pierreries.  L'acte 
»  quM  lui  de  le  voir  j  mais  Louis  XI  de  ce  transport ,  appenda  à  la  voûte 
»  voyait  encore  mieux  toutes  ces  c|io-  d'une  église  en  lettres  d'or,  serait  un 
»  ses  que  son  peuple ,  ni  que  nous  :  ornement  aussi  glorieux  qu'une  sta- 
»  cependant  ce  prince  si  habile  dans  tue  d'argent.  Ou  sera  donc  la  bizar- 
»  l'usage  de  tous  les  instrumens  de  la  rerie  extraordinaire  de  la  dévotion 
»  politique,   et  qui  avait  fait  une  de  Louis  XI?  et  pourquoi  fau.dra-t-il 
»  étude  si  profonde  de  celui  de  la  dire  qu'il  n'eût  pas  eu  la  hardiesse  de 
S)  religion  en  particulier,  qui  l'avait  tromper  de  cette  sorte  le  public,  s'il 
»  fait  jouer  de  toutes  les  manières  n'eût  connu   très  -  profondément  la 
»  connues ,  crut  qu'ij^  pouvait  impu-  sottise  ou  la  faiblesse   du   peuple  ? 
»  nément  employer  encore  celle-ci  ,  S'il  eût  consacré  à  la  Sainte  Vierge 
»  après  l'avoir   inventée ,   l'étendre  le  revenu  de  ce  fief,  afin  de  le  faire 
»  jusques-là  sans   danger  ^  il  jugea  servir  a  l'usage  des  ecclésiastiques  , 
»  que  les  esprits  étaient  capables  de  et  à  l'ornement  des  autels  ,   il  eût 
»  la  porter.  11  fallait  connaître  leur  pratiqué  une  sorte  de  dévotion  que 
»  nature  pour  se  hasarder  si  avant.  »  M.  l'abbé  de   Saint-Réal    eût  jugée 
Je  ne  copie  pas  la  suite  de  ce  long  très-solide  {i3i).  C'est  donc  une  ma- 
passage  ,   quoiqu'elle  soit  pleine  de  nière  louable  ^e  choisir  des  puissart'. 
solidité.  ces  célestes  pour  en  faire  les  objets  de 
J'en  trouve  beaucoup   à    certains  notr^  libéralité.  Il  doit  donc  être  per- 
ëgards   dans  les  réflexions  que  j'ai  mis  de   leur  offrir  la   souveraineté 
rapportées  ;  mais  vu  la  pratique  qui  d'une  terre ,  et  de  la  leur  transférer  , 
a  été  observée  de  tons  temps  ,  et  que  afin  de  la  tenir  d'elles  à  foi  et  hom- 
lA.  l'abbé  de  Saint-Réal  a  louée ,  ïé  mage  ;   car   ce  droit  n'est  pas  une 
ne  trouve  point  qu'il  y  ait  rien  de  chose  dont  on  se  puisse  moins  dé- 
merveilleux dans  cette  conduite  de  pouiller  en  leur  honneur ,  que  des 
Louis  XI  ,  ni  que  l'on  y  doive  soup-  revenus  de  cette  terre.  Prenez  bien 
çonner  plus  d  artifice  que  dans  ses  garde  que  les  victimes  sacrifiées  aux 
autres  dévotions.  Le  paganisme  don-  dieux  ,  et  toutes  les  autres  offrandes 
nait  à  ses  dieux  ,  non-seulement  des  de  dévotion  ,  ont  été  toujours  consi- 

Sierreries    et  des  ouvrages   d'or  et  dérées  comme  un  pi^ésent ,  et  que  1^ 

'argent,  mais  aussi  des  terres  (i3o).  prêtres  n'ep  ont  profité  ,  soit  pour 

Les  catholiques   donnent    tous    les  leur  nourriture  ,  soit  pour  d'autres 

jours  à  la  Sainte  Vierge ,  les  uns  un  usages  ,  qu'en  qualité  de  ministres 

collier  de  perles,  les  autres*  une  cou-  de  ces  puissances  célestes.  Ils  n'étaient 

,  .  .  ^         •  ■  Il  .      j    .      f  point  les  donataires  ,  ils  n'avaient 

(i3o)  Comm»  a  Belione  ^  autour  du.  tempU  *  ' 

df  .CoutÉUta,  et  à   V^nus  ^  autour  du  temple         (>3i)  Lise*  la  ^age  a38  de  son  livre  ;  j'en  ai 

4'Étyce ,  elç,  cite' Us  paroles  ,  eî-^essus ,  citation  (198J. 


LOUIS  XI.  425 

que  Fusufrait,  et  cela  pat  une  espèce  frappé  de  la  tradition  vulgaire  ,  que 

de  seconde  translation.  La  première  ceux  qui  jurent  sur  cette  croix  et  so 

consistait  en  ce  que  Phomme  qui  of-  parjurent  ,    meurent   misérablement 

frait   une  victime  ,   ou    telle  autre  auant  la  fin  de  l'année  {\^^).\^  con- 

chose  ,   remettait  aux  dieux  tout  le  notable  de  Saint-Pol  le  pria  de  jurer 

droit   qu'il  y  avait.  La  seconde  coU'  sur  cette  croix  ,  qu'il  ne  lui  ferait , 

sistait  en  ce  que  les  dieux  transfë-  ni  permettrait  qu'on  lui  fît  aucun 

raient  à  leurs  ministres  l'administra-  mal  (i34)-  Le  roi  répondit  qu'il  avait 

tion  et  Fusase  de  ses  offrandes.  Ainsi  juré  de  ne  faire  jamais  ce  serment  à 

dans  le  fond  la  conduite  de  Louis  XI  homme  viuant ,  et  qu'il  n'y  en  await 

n'a    rien    d'extraordinaire ,  et  n'est  point  d'autres  qu'il  ne  fît  uolontiers 

point  une  libéralité  d'une  nouvelle  pour  l'assurer  (i  ^5). 


scanaaiises.  un  eue  pu  le  critiquer  ae  qV  a  point  de  pensées  dont  il  taille 
ce  que  sa  donation  ne  lui  ôtait  rien  ;  pUis  se  défier  que  de  celles  qu'on  dé- 
car  il  demeurait  toujours  le  mattre  bite  d'une  manière  éblouissante ,  et 
de  la  terre ,  il  s'en  réservait  le  do-  d'un  ton  majestueux.  Les  réflexions 
maine  utile  ,  etc.  :  mais  on  eût  eu  de  l'abbé  de  Saint-Réal ,  que  je  viens 
tort  de  prétendre  qu'il  ne  cherchait  d'examiner ,  sont  les  plus  propres  du 
qu'à    tromper  j  cet  acte  de  religion  monde  à  éblouir  ;  mais  ôtez-Ieur  les 


qui  plairait  à  la  Sainte  Vierge,  et  aui       (X)  M.  ^arillas  se  trompe  sur  la 

la  disposerait  a  le  protéger  ,  et  à  lui  cause de  l'antipathie  des  Fran- 

être  libérale  de  ses  faveurs  :  il  y  avait  cais  et  des  Espai^nols,^  «  La  plupart 

un  grand  désordre  dans  ses  principes  ;,  ^es  relations  françaises  et  espagno- 

ct  dans  ses  actes  de  piété  ,  et  néan-  „  \q^  quj  furent  faites  à  l'occasion  de 

moins  la  persuasion  n'en  était  pas  „  l'entrevue  de  Louis  avec  Henri  IV  , 

séparée.  En  voici  une  preuve  :  il  n'osa  „  ^oi  de  Castille  ,  mettent  pour  rai- 

jamais  jurer  sur  la  croix  Saint-Laiid  „  son  de  l'étrange  changement  qui 

(i3a)  n  une  chose  fausse  ;  car  il  fut  „  g'y   fit  ,   l'extrême   négligence  de 

»  Louis  à  s'habiller  en  prince  de  son 

(«3«)  Elle  est  a  Angers.  >,  rang  :  et  pour  dire  le  vrai  ,  avant 
<)  Laudus  et  Lauio .  nom.  l.t.ns  de  ce  .amt,  ^^  entrevue  ,  les  Français  et  les 

font   allasion  a  Leodis  et  Leodur  ^   comme  le»  v.^n.v  »,.ici»*»  «v.  ,   »v,s,*.««^« 

écrivains  latins  (In  bas  niècle  appellent  tout  bom-  »  Castillans    pratiquaient   a  1  égard 

me  qui ,  en  qualité  de  vassal  ou  à^homme  de  »  les  UnS  deS  autres  tOUteS  IcS  règles 
onelque  prince ,    est  réputé  fidèle  k  ce  prince. 

Dâ'can7e,Tu^tXS  "£'^/.i"l  V.vitX'  '  ^"^  ^ange     an  mot  Leodeset/ideles  t  Vivat 

qui  taies  habet  Leodes.  Le  nom  de  Laudus  ,  si  "  »•«  qui  taies  hah et  UoderfCe  moi  Laudus,  s 

approchant  de*  mot*  leodis  et  leodus  ,  Tenant  de  *  «Pprocbant  des  moU  teodis  et  leodus,  venant 

l'allemand /«lU.  qui  pourlantn^a  point  de  siogu-  *  de  1  allemand  Uut     p^uT^e\  de  lud  ,  poputus  . 

lier,  a  fait  croire  aux  peuples  de  la*^  Loire,  grand.  •  ^'ou  Ludnvicus^  as.le  du  peuple,  a  fait  cro.r« 

éq^ivequeurs,  que  Uini  Laud  était  le  vengrur  »  •"«  P«"P'*»  «^«  ^?  ^«'r«.  «"«"l»  equ..oqueurs. 

de.  pliures  ;  et  comme  Louis  XI ,  q..i  n'aban-  -  ^"«  »»"•»  «^awd  eta.i  le  venReur  des  parjure,  . 

.loaJait  guèreee  pays-li ,  avait  la  louable  coutume  •  ««  «O"»™?  Lom»  XF  ,  qu.  n  abandonnait  guère 

de  violer  sas  sermens  les  plus  solennels  ,  de  li  "  "  Py»"*»  »  V"'  \'  *"*"?"'  coutume  de  v.oler 

««naît  k  ce  prince ,  d'ailleLr.  .npersUtieun ,  le  *  »"  sermen.  les  plu,  solennels,  de   a  venait  a 

acropole  de  jurer  lor  la  croÎE  de  saint  Laud.  '  "  P"°'=«.  d  ailleurs  superst.l.eax,  le  scrupule 

l^ij^    ciiT  f  •  de  jurer  sur  la  croix  de  saint  Laod.  • 

r  w    %     !_'  .  J-.       i<       ..  •.•         -1  De  cette  substitution  on  cbaneemcnt  considè- 

f...^"S*'    I  l?"**-  ""•  '^*»*'1»«  cnliqued  „y^  ^  Leducbat,  Joly  conclut  que 

faut  sobstitoer  celle-c.  :  remarque  critique  -  pawtt  vinir  de  Ledu- 

■  On  Lan,  comme  on  lit  dan.   le  Comines         ....       *^j     .    ,  i^-,  .."Tir- ,  »...  r^„,^...  ... 

_  *.... .      l'iir     Lc    i.«       -^4      r  •  CMt.  •  Leduchat  doit  en  eJfcl  cire  1  auteur  au 

•  rraaçais ,  i.  IV,  ch.  6:  en  latin  ,  non  paa  Lu-         •      j«  .•    j      s  ^.-  ^ 
_.    *       '            '     j  •.  cii'j         *.        ^  t     I  moins  d  une  partie  de»  «e/naroue*  cn/ii7«e/.  Ce- 

.  P«  ;  ~"»«»«  »  «f<ï«"«  S»é.dan,  qui  a  confondu  ,    ^  j^j^j,  j;  ,.  ^.^j^^,  ^^^  j„„j  if ^„        ,^ 

.  aaiDt  L{!u  ,   ancien  évéqne  de  Troyc.,   avec  ^^  piu.î^rs  endroit.,  et  surtout  k  IWa.îon  de 

'  *••»»  Lan  ,  évéque  de  Couiance.;  mais  Zau-  i^Vide  Gonan*!.  V.  £>«ca*i««rt,  pag.  an.  ] 

•  dus  ou  Lauto  ,  noms  latins  de  ce  dernier   qui         ,  ,-^  __  ...  «...       j     t      •     -vi     / 

-  font  allasion  k  leodis  et  Uodus ,  comme  le.  ^<»3\)  Matthieu,  Histoire  de  Loui.  XI ,  Uv 

-  écrivains  dn  bas  siècle  appeUeat  tout  homme  ^^  chap.XVt.pag.  2o^yojet,aussi  Var.l- 
.qul.  en  qualité  de  vasMl  on  d'bemmè  de  ^^^^  àans  la  préface  de  VMi%\oxvcàthoux%  XI. 
m  quelque  prince,  «•.!  réputé  fidèle  à  ce  prince.         (i34)  f^e  mfme  Matthieu  ,  là  même. 

•  Gesta  regum  Ftwtvorumf  cap.  i3,  cités  par        (>35^  Là  même. 


4^6  LOUIS  XI. 

>i  d^uo  bon  voisinage.  Ils  se  secou-  plomb  desMUs.  Les    CoêUUans   ^en 

)j  raient  réciproquement  :  ils  se  ren-  moquaient^  et  disaient  que  c'estoUpar 

»  daient  tous  les  bons  offices  cru'exi-  chicheté  ;  en  effet  ainsi  se  départit 

»  geaient  la  bienséance  et  la  cnarité  cette  asserrUflée  pleine  de  moquerie , 

»  (i36).  »  M.  Varillas  en  rapporte  et  de  pique  :  et  oncques  puis  ces  deux 

divers  exemples  ,  après  quoi  il  conti-  roys  ne  s'entraymerent.  Ce  qu'il  dît 

uuede  cet  te  façon '.i^oi^apnè^^ue /a  de  Tentrevue  de  Pempereur   et   de 

cour  de  Henri  IV^  roi  de  CastUte  ,  Cbarles ,  duc  de  Bourgogne,  n^est  pas 

qui  s' était  mise  dans  un  équipage  si  moins   fort  (i4o).    En  voudrait-on 

magnifique ,  qu*il  ne  s'en  était  point  conclure  que  les  Allemands  et  les 

uu  de  semblable  ni  d'approchant  de^  Bourguignons  se  sont  bais  depuis  ce 

puis  trois  ou  quatre  cents  ans  y  eut  temps-là  jusqu'à  présent  ?  Ne  seraiC- 

apercu  Louis ,  habillé  d'un  drap  de  ce  pas  une  fausseté  ?  Ne  les  vit-on 

Èerri  qui  n'était  pas  neuf,  et  la  tête  point  bons  amis  après  la  mort  da  due 

couverte  d'un  uieux  chapeau  qui  n'é-  de  Bourgogne  ?  li 'agirent-ils  pas  de 

tait  remarquable  que  par  une  JYotre-  concert  contre  la  France  ?  On  aurait 

Dame  de  plomb  qui  y  était  attachée ,  vu  la  même  cbose  entre  les  Français 

les  Castillans  conçurent  tant  de  mé-  et  les  Castillans ,  si  des  raisons  blien 

pris  pour  les  Français,  a  cause  de  leur  plus  fortes  que  le  mécontentement  de 


roi ,  au  Us  prirent  pour  rompre  avec  l'entrevue  n'eussent  opéré.   La  Cas- 

eux  la  première  occasion  qui  s'en  tille  ,   l' Aragon  et  plusieurs   autres 

offrit  ;  et  l'antipathie  entre  tes  deux  états  d'Espaene  ,  se  réunirent  :  Toilà 

nations  commença  dès  lors  ,  pour  l'origine  de  la  baine  des  Français  et 

devenir  ensuite  immortelle  (j3']).  des  Espagnols  ;  car  depuis  cette  réu- 

Je  ne  doute  point  qu'on  n'eût  fort  nion  la  France  a  été  toujours  obligée, 

embarrassé  M.  Varillas ,  si  on  l'eût  ou  de    repousser  l'Espagne ,  ou  de 

pressé  de  montrer  quelques  relations  l'attaquer. 

de  cette  entrevue  qui  marquent  que  (Y)  Il  y  a  un  livret  oii  nous  voyons 

la  haine  qui  dure  depuis  si   long-  avec  plus  de  netteté  le  plan  de  cette 


le  premier  qui  ait  fait  des  réflexions  de  Miroir  historique  de  la  Ligue  de 

là-dessiis  ,  et  qu'à  cet  égard  presque  l'an  1^6^  ,  oit  peut  se  reconnaître  la 

tous  les  autres  écrivains  sont  ses  co-  Ligue  de  Fan  1694 ,  pour  y  découvrir 

pistes  5  mais  il  s'en  faut  bien  qu'il  ne  ce  quelle  a  h  craindre  des  proposi- 

soit  le  fondement  de  la  prétendue  tions  de  paix  que  la  France  luijizit. 

découverte  de  M.  Varillas.  Il  a  fait  Par  l'auteur  au  Salut  de  V Europe. 

une  digression  (i38)  qui  tend  à  mon-  Vous  voyez  que  celui  qui  publia  cet 

trer  que  l'entrevue  des  princes  est  ouvrage  se  désigne  ,  non  pas  par  son 

"'        •                 "                    -    -.  •                 écrit  précédent, 

Ime  année ,  et  qui 

_  pour  titre  :  le  Salut  de  VEurope, 

et  du  roi  de  Gastille.  Aussi  se  dres-  considéré  dans  un  état  de  crise  ,  avec 

soient  moqueries  entre  ces  deux  na-  un  avertissement  aux  alliés  sur  les 

tions  si  alliées  ,  dit-il  (iSq).  Le  roi  de  conditions    de  paix  que  la  France 

Castille  estoit  laid,  et  ses  habillemens  propose  aujourd'hui ,  par  l'auteur  de 

déplàisans   aux  François ,   qui  s'en  la  Réponse  au  discours  de   M.^  de 

moquèrent.  JYostre  roy  Yhabilloitfort  Mébénac.  Cette  réponse  (  1 4  0  >  qui  est 

court ,  et  si  mal  que  pis  ne  pouvoit  :  de  1 17  pages  in-8**. ,  parut  l'an  169», 

et  assez  mauvais  drap  portoit  aucu-  et  fut  fort  au  goût  des  ennemis  de  la 

nesfoLs  :  et  un  mauvais  chapeau  ,  dif-  France.  De  là  vient  sans  doute  que 

erant  des    autres  ,  et  une  image  de  ,  ,  ,  ^                      ..»-•..      ^,, 

O  («4o)  Oneques  puis  ne  t  entrttunerent  ne  eux 

/.a/î\  V.  -II.      Tïï-  .  •      3    T      •   V     t.     -v  ne  leur*  gens.  Les  Alleinans  mesprisoient  ta 

(i36)  Vânllâi .  Hutoire  de  Loa»  XI ,  Uv.  X ,  ^0,^^,  .^  ^^^^^  dudit  duc  en  l'attribuant  à  or- 

pag.  395.  ^  gueil.  Les  Bourguignons  mesprisoient  la  peUte 

(l%^)  Là  même  ,  pag.  3a4'  compagnie  detempereur  et  les  pauvres  kaUUe- 

(i38)  C'est  le  chapitre  Vilt  de  son  second  mens.  Là  même,  pag.  to5,  106. 

iivre.  (,4,)  Jg  l'ai  citée  dans  la  remartfue  (ï)  de 

(lîg)  Comine«  1  là  mime  ^  pag.  n,5.  Varliele  Tii4irçoi»  l". ,  tom.  Vf^  pag.  S^o. 


LOUIS  XII.  427 

Fauteur  s^en  fit  comme  un   titre  de  livre    dans    Tddition    du   président 

seigneurie  pour  se  caractériser  à  la  d'Ëspagnet  (i43),est  encore  plus  trom- 

téte  de  sa  seconde  production  ,  qui  peur.  J'avais  dit  dans   les  éditions 

fut  celle  qu'il  intitula   le  Salut  de  précédentes  de  ce  Dictionnaire  (i 44)  1 

rJSurope ,  etc.  Depuis  le  second  écrit  crue  M.  Espagnet  a  cru  que 

il  ne  se  désigna  plus  par  sa  première  était  Tauteur  de  ce  livre  *  , 


Louis  aÎ 
mais  j'ai 


seigneurie ,  mais  par  celle  qu'il  fonda   effacé  cela.  Il  fallait  parler  avec  quel- 
sur   son  Salut  de  l'Europe.  Je  ne  sais    que  restriction  ,  puisqu'il  a  cru  seu- 
point  s'il  est  l'auteur  de  deux  écrits    lement  que  ce  monarque  y  contribua 
qui  parurent ,  l'an    1694  9  l'un  sous    du  sien  (i4S)* 
le   titre  di!Ayis  d'un  ami  a  l'auteur 


ilu  Miroir  historique  de  la  Li^ue  de 
Van  1464  9  l'autre  sous  le  titre  de 
JPensées  sur  l'jiuis  d'un  ami  a  l'au- 
teur du  Miroir  historique  de  la  Ligue 
de  l'an  1464.  Je  sais  seulement  qu'il 
continua  derse  désigner  par  sa  secon- 
de qualité  dans  un  écrit  qui  courut 
Fan  1695  ,  et  qui  s'intitule  :  Lettre 
au.  eazetier  de  Paris ,  sur  le  siège 
de  Jyamur ,  par  l'auteur  du  Salut  ae 
l'JEurope.  Il  ne  parait  pas  mal  instruit 
du  caractère  de  Louis  XI. 

(Z)  J'en  rapporterai  un  morceau  , 
qui  nous  sentira  df  occasion  de  recti- 


(x43)  Le  Rosier  des  Guerres ,  covvosb  par  le 
feu  roi  Louia  ,  XI*.  de  ce  nom  ,  pour  monsei- 
gneur le  daupbiu  Charles,  son  fila. 

(i44)  Dans  la  remarque  (B)  de  VarUcle  £s- 
»ÀCirBT ,  tom.  Vly  pag.  395-996. 

*  Le  Modnoie  «.dans  ses  Notes  sur  U  Croix  du 
Main(B ,  au  mot  Etienne  Porcbier ,  dit  que  c'est 
cet  Etienne  Porcbier  qai  est  aateur  du  Rorier 
des  Guerres  composé  toutefois  par  ordre  de 
Louis  XL 

(145)  yoje»  la  préface  de  M.  <£'£spagaet. 

LOUIS  XII ,  roi  de  France  , 
arrière -petit -fils  de  Charles  V 
(A) ,  succéda  à  Charles  VI II, le  7 


des  Guerres."^  «c  Nous  voulons  un 
»  prince  qui  soit  à  la  vérité  catholi- 
»  que ,  mais  dont  on  ne  puisse  pas 
dire  ce  que  le  saint  évéque  de  (re" 
néve  disait  de  quelqu'un  semblable 
a  Louis  XI 


» 


» 


aimait 
et  il  es- 


fier  une  remarque  touchant  le  Rosier  d'avril    1 49^*    H  avait  porté    le 

titre  de  duc  d'Orléans,  et  avait 
essuyé  plusieurs  disgrâces  sous 
le  règne  de  son  prédécesseur. 
Aussi  n'avait-il  pas  ciu  la  soumis- 

qu'il  était  bon  catho-  gion  qu'il  devait  à  son  souverain , 

»  lique    mais  fort  mauvais  chrétien,  -j  -^      ^  ^^    j       ^^^ç^  ^^^^re 

»  lïous  devons  pourtant  donner  cette  ,    .  *  1»       •         a         /•  • 

»  louange  à  Louis  XI ,  qui  est  à  mon  1»" ,  et  on  1  avait  même  tait  pn- 

»  avis  la  plus  belle  et  la  plus  royale  sonnier   dans   une  'bataille  ga— 

»  action  de  toute  sa  vie,  qu'il  a  re-  „j^^ç  ^^j,  les  Bretons  par  l'armée 

>,  connu  sérieusement  ses  fautes  au-  ^      Charles  VIII  (û  ).    Il 

j)  paravant  mourir,   comme   le  te-  JjJ*  ,  .  .;        ,    jy 

»  moigneCoroines.  Et  pour  empêcher  1  héritière  de  J3retagne,  i 

»  que  son  fils ,  qui  fut  depuis  Charles  péraitde  l'épouser  ;  mais  il  n'eut 

""  ^'''  i*l  '  ^®  tombât  dans  les  mê-  ^g  contentement  qu'après  que  le 
»  mes  défauts ,  il  lui  laissa  une  espe-        ■  „^     _  ^j^^^o-^.,-  A,«.  *t.r^»f 

»  ce   d'institution,  sous  le  nom\le  «^^^.s^?  prédécesseur  fut  mort, 

»  Rosier  des  Guerres  ,  qui ,  s'étent  et  il  lui  en  coûta  une  action  tout- 

»  trouvée  au  château  deNérac,  a  été  à— fait   odieuse  et  injuste^  car  il 

»  donnée  au  public  par  M.  d'Espa-  f^Uut  qu'il  fît  casser  son  mariage 

:  &au^x?:î?r6To„C^^^^^^^^  aveclaVincesse  Jeanne  deFran. 

»  recommande  de  se  faire  plus  aimer  ce  (B).  Son  règne  tut  remarqua-  , 

n  que   craindre  ,    considérant   qu'il  ble    par   de  grands  événemens , 

»  avait  principalement  failli  en   ce  1^5   ^^g  heureux     et   les    autres 

»  point  important  (i4a).  «         '  malheureux  (  C  )  ;    mais   à   tout 

Vous  voyez  que  M.  Joly  n  explique  "^«""^"'«^"^■v '^  /  »    *"««    «       .., 

point  si  Louis  XI  composa  lui-même  prendre  il  fut  un  des  plus  il- 

cctte  institution  ,    et  qu'il  insinue  lustres    que     l'on    eût    vus    de— 
néanmoins  ce  sentiment.  Le  titre  du 

(•)  En  1484.  («)  <^'«'   /«   bataille  de  Saint-Aubin  du 

(i4i)  J0I71  préface  du  Codieile  d*or ,  p.  3o.  Cormier ,  gagnée  le  28  de  juillet  i48S. 


l 


428  LOUIS  XII. 

puis  quelques  siècles.  La  repu-  par  accident  elle  lui  devint  ftt^ 
blique  de  Venise  étant  devenue  neste  ,  l'ayant  attiré  dans  nu 
fort  puissante ,  et  la  fierté  qui  mariage  qui  lui  causa  plus  de 
accompagne  le  grand  pouvoir  mal  que  n'aurait  fait  une  ar— 
ayant  trop  paru  dans  sa  conduite,  mée  de  cent  mille  hommes;  car  ce 
ilusieurs  états  se  liguèrent  pour  prince  ayant  épousé  la  sœar 
a  mettre  à  la  raison  (D).  Louis  d'Henri  VU I,  jeune  princesse 
XII I  qui  entra  dans  cette  ligue,  fort  aimable  ,  s'abandonna  un 
eut  presque  lui  seul  toute  la  peu  trop  aux  plaisirs  du  maria- 
gloire  d'avoir  humilié  cette  puis-  ge  (I).  Il  ne  proportionna  point 
sance  (  E  )  ,  qui  s'était  rendue  à  ses  forces  ,  ni  à  son  âge ,  mais 
formidable  et  odieuse  à  tous  ses  à  la  jeunesse  de  son  épouse ,  les 
voisins.  Âpres  un  si  beau  suc-  devoirs  qu'il  lui  rendait.  Comme 
ces ,  ce  fut  contre  ce  monarque  il  n'avait  que  des  filles ,  il  sou- 
que l'on  se  ligua ,  par  les  intri^  haitait  ardemment  qu'elle  lui 
gués  d'un  pape  (b) ,  qui  é^it  donnât  un  successeur.  Il  usa 
non-seulement  un  grand  guer-  bientôt  à  cet  exercice  la  délica* 
rier  ,  mais  aussi  un  fin  poiiti-  lesse  de  son  tempérament.  Il 
que.  Louis  terrassa  de  telle  sorte  consomma  le  mariage  le  10 
cette  ligue  ,  que  si  le  duc  de  d'octobre  i5 14(^)9  ^^  il  i^ourut 
ïïemours  n'avait  pas  été  tué  à  la  d'un  flux  de  ventre  ,  le  premier 
journée  de  Kavenne,  on  aurait  jour  de  janvier  i5i5(e),  à  l'âge 
vu  ce  pape  fier  et  belliqueux  de  cinquante-trois  ans(y*) ,  sans, 
chercher  un  asile  hors  de  Rome  avoir  pu ,  avec  tant  d'efforts  si 
(  F  ).  La  France  l'aurait  uiéme  préjudiciables  à  sa  vie ,  venir  à 
fait  déposer ,  nonobstant  la  mort  bout  d'engrosser  la  reine.  Ce  fut; 
du  duc  de  Nemours  ,  si  presque  un  bonheur  pour  la  France  ;  car 
toute  l'Europe  n'avait  conjuré  si  la  reine  avait  accouché  d'un 
contre  elle.  On  n'avait  jamais  fils ,  on  aurait  eu  à  la  place  de 
vu  contre  un  seul  royaume  un  François  I*'. ,  un  roi  enfant  , 
tel  concours  d'ennemis  (G).  Aus-  qui  aurait  été  fc^rt  faible,  toule 
si  doit-on  avouer  que  la  France  sa  vie(K).  Louis  XII  fut  si  porté 
se  vit  réduite  à  de  grandes  ex-  à  soulager  ses  sujets  ,  qu'il  mé- 
trémités(c).  Mais  outre  qu'il  est  rita  le  surnom  de  père  du  peu- 
fort  gloriojax  à  Louis XII  que  pie,  éloge  mille  fois  plus  glo- 
ses voisins  l'aient  assez  redouté  ,  rieux  que  celui  de  grand  ^,  d'au- 
pour  croire  qu'à  moins  que  d'à-  ^^  j^^^^^^j  ^  j^^^^^^^  ^.tronpl. ,  tom.  ir^ 
gir  tous  de  concert  ils  ne  l'arrê-  pag.  m.  470. 

teraient    pas,    il    eut    encore    la     .  ie)  a  commencer  Vannée  au  i".yourrf. 
1    .        1    "S  •     •  f         •  1        janvier. 

gloire  de  dissiper  cette  formida-      (/)  Mécerai ,  hhré%é  cliroooi. ,  tom.  if, 
ble  liffue  par  la  voie  delà  né-  Pf-^l^-  'i  „.♦;„»„,.  a  t  .- 

.    O        JÇ_        _  .  VI  iîj.  Leclerc  remar<jue  qu  il  ne  tint  pas  à  Jean 

gOCiatlOn  (H).     La   paix    qu  il  nt  Lemaire  de  Belges  ,  que  le  nom  de  grand  ne 

avec    les    Anglais    fut   un  eraud  fût  donné  à  Louis  XII.  Lemaire ,  qui  était 

j  A-        Ti         *.  "  historien  de  ce  monarque,  finit  ainsi  une 

coup  de  partie.    11    est    vrai    que  courte  pièce  qu'il  intitule  :  Le  blason  des 

armes  des  Vénitiens,  et  qui  est  de  i5ii: 
(h)  Jules  II ,  Voyes  tom.  FIFI,  pag.  4391  Chascun  ira  partout  louant , 

son  article.  Disant,  chantant  et  escripvant  : 

(c)  Voye:^  la  remarque  (H).  Vive  le  roi  Loys-lc.Qrand, 


LOUIS  XII.  42g 

guste,  de  magnifique ,  de  hardi,  (B)  Il  fallut  qu'il  fit  caiser  son 

etc.  Il  souffrit  patiemment  les  ^^^f  1  Elfe  ^d^'miT^e  U^xt 

satires  contre  sa  personne ,  mais  ^^  sœur  de  Charles  VIII.  On  la  maria 

non  pas  contre  la  reine  (L).    Il  à  Page  de  yingt-dcux  ans  avec  notre 

aimait  tendrement  cette  prin-  Louis ,  l'an  1476.  Elle  en  usa  bien 

cesse;   et  il  eut  des  égards  povr  avec  lui  pendant  qu'il  ëUit  disgracie; 

,,            .   n         ^        '•  ^j-   •  il       .  et  ce  fut  elle  qui,par  ses  pneres.le  fit 

elle,  (jui  furent  préjudiciables  a  sortir  de  prison  ,Tan  1491  (a)  ;  mais 

son    état.    Elle    le    remplit   de   cela  ne  fut  point  capable  de  balancer 
scrupules  qui  furent  contagieux   dans  le  cœur  de  son  mari  l'inclination 

(g) ,  et  qui  fortifièrent  Jules  H  .  ^^^^ ^HL  "êÛH:::  rZt 

Je   plus  mortel  ennemi  que  la  gne  ;  il  l'avait  aimëe  ,  et  en  avait  été 

France  ait  jamais  eu  dans  ritalie.  aimé  avant  qu'elle  épousât  Charles. 

A   cela  près  c'était  une  grande  ^^^  donc  de  contenter  son  envie  ,  il 

reine  ,   et  d'une  rare   chasteté  ft  rompre  son  mariage  ,  et  il  promit 

,_,^       '                         1     •          1  tant  de  recompenses  au  pape  Alexan- 

(M).  On  rapporte  plusieurs  bons  dre  VI,  qu'U  en  olitint  tout  ce  q[u'il 

mots  de  Louis  XII  (A).    Je  n'en  voulut.  Il  y  a  peu  de  gens  qui  ne 

toucherai  qu'un  TN).  Je  donne-  soient   persuades  qu'il    se  parjura 


dans  un    livre    de    Barthélemi    rot  Louis  XI  son  père ,  qui  étoit  un 
Codes.  maitre-homme  ;  et  qu'il    ne  l'auoit 

jamais  connue  ni   touchée  (3).  C'est 


Ïue 
es 
que 


y  ajouter  la  Ibte  de»  princes  à  qui  U  posléritë    ^^^^ement  touchée ,  encore  qu  eUefust 

n  a  pas  accorde  les  ëpithètes  que  la  flatterie    "»  peu  gastee  du  corps.  Car  il  n  estait 

leur  prodiguait  de  leur  vivant.  Nous  avons  pas  si  charte  de  s'en  abstenir^  l'ayant 

eu  par  exemple  en  France  deux  rois  qu'on  a    51  près  de  soy  et  autour  de  ses  costeZf 

-voulu  nommer  ou  surnommer  :  Bien-Âimé    p^M  son  naturel  qui    estoit    un  peu 

(Charles  YI  et  Louis  XV).  Le  second  venait    conwoUeux  et  beaucoup  du  plaisir  de 

de  mourir  lorsquon  lui  fit  cette  ëpitaphe  :     pr^^^^       ^^^„^    ^^^  pi^decesseurs  ; 

Gy  fit  Louis  le  qmnsieme ,  ••?#•-       ^^  • 

Du  nom  de  Bien-Aimé  le  deuxième  :      '««^  '^  »'«"'o^'  rattraper  ses  premiers 

Dieu  nous  préserve  d'un  troisième,      amours  ,    qm  estoit  la  reyne  Anne  , 

{g)  Voyez  la  remarque  (F).  ««  cette   belle  duàié  ,  qui   luy  don- 

(ft)  For«Méïerai,  Histoire  de  France,    noient  de   grandes   tentations    dans 

tom,  Tl/pag.  873,  874;  et  Varillas,  His-    lame  ,   et  pour  ce  il  répudia  cette 

toire  de  Louis  aII,  /iV.  Xf,  pag^.  395  et  5uiV.    belle  princesse  ,   et  son  sermeut  fut 

,  >?,     j     creu  et  receu  du  pape  qui  en  donna 

(A)  //  était  arriere-petit-nis  de  /^  dispence ,  receue  en  la  Sorbonne 
Charles  ^.]  Il  était  fils  de  Cbarles  ,  g^  ^our  de  parlement  de  Pans  (4). 
duc  d'Orléans ,  qui  était  fils  de  Louis  m.  Varillas  nous  va  donner  le  détail 
de  France,  duc  d'Orléans,  assassiné  jes  injustices  qui  furent  commises 
dans  Paris  par  son  oncle  le  duc  de  ja^s  cette  affaire.  «  Louis  XII  avait 
Bourgogne ,  le  23  de  novembre  1407  »  sollicité  la  (*)  dissolution  de  son 
(1).  Ce  Louis,  fils  de  Charles  V ,  avait  >,  mariage  avec  Jeanne  de  France, 
ëpoasé  Valentine  de  Milan  :  de  sorte  „  fQje  gt  gœur  des  deux  derniers  rois, 
•que  Louis  XII  ,  petit-fils  de  Valen- 
tine ,  avait  les  plus  légitimes  préten-*      (a)  La  même,  pag.  139. 

tions  du  monde  sur  le  duché  de  Milan ^        (3)  Brantôme ,  HémoirM  des  Dames  illustres, 

et  néanmoins,   il  ne  put  jamais  se  ^%Tà  même ,  pag.  ^9B. 

maintenir  dans  ce  pays-la.  (*)  Dans  le  volume  manuscrit  de  la  biblio- 

thèque du  roi,   qui  contient  le  proci* pour  l» 
(s)  Le  père  Aiuelme  ,  Bi»toire  ginéalogîqae  ,     dissolution  du   mariage  de   Loitit  XII  avec 
pag.  178.  Jeanne  de  France. 


43o  LOUIS  XII. 

»  qtioiquHl  lui  eût  obligation  de  la  de  flambeaux  pour  pouvoir    lire   le 
M  hbertd  et  de  la  vie  :  il  avait  juré  sentence  ,de  séparation  ,   et  de  cette 
»  devant  les  commissaires  du  saint  nullité   ae   mariage   (9).   Voilà     des 
M  sie'ge  que  le  mariage  n^'avait  poiut  faits  surprenans ,  et  dont  les  autears 
M  ëtc  consommé,  quoique  cette  prin-  contemporains  n^ontpoint  dû  se  taire: 
)>  cesse  eût  juré  le  contraire  ;  et  les  leur  silence  général  serait  nn  jprodi- 
M  miracles  qu'elle  fit  denuis  semblé-  ge  plus  étrange  q^ue  ceux-là.  Il  faut 
»  rent  confirmer  ce  qu'elle  avait  dit  :  pourtant  qu'ils  n  aient  rien  dit    là- 
»  il  avait  soutenu  par  écrit  d'autres  dessus  \  car  s'ils  en  avaient  parl^  ,  la 
:)  faits  sur  ce  suiet,  qui  n'étaient  pas  connaissance  d'une  telle  chose  ne  se 
j»  plus   vraisemblables  :  il  avait  cor-  serait  pas  si  mal  conservée ,  qu^il  nV 
»  rompu  par  argent  le  secrétaire  du  a  presque  personne  qui  ne  la  regarde 
M  légat  (^)  ;  et  ayant  su  de  lui  que  comme  une  nouvelle  découverte  dans 
»  la  permission  de  se  remarier  était  le  livre  du  jésuite.  Rapportons  ici  la 
»  expédiée  ,  il  avait  épousé  la  reine  ,  réflexion  d'un  auteur  moderne.  Com- 
>.  sans  attendre  que  cette  permission  me/zt  se  peut-il  faire  ,   dit-il    (10), 
>»  lui  eût  été  mise  en  main  ,   ce  qui  qu'un  événement  de  cette  nature  n'ait 
»  fut  cause  que  le  légat  empoisonna  pas  été  connu  a  Brantôme  ,  ni  h  J^f. 
»  son  secrétaire  (5).  »  Ceux-mêmes  ,  f^arillas  ,   qui  ont  su  ,  ou  lu  tant  de 
qui  voudront  nier  que  cette  princesse  mémoires  secrets  ?  On  doit  remarquer 
ait  fait  des  miracles,  seront  obligés  cette  petite  différence  entre  eujrdeujr, 
de  reconnaître   (qu'elle  vécut  exem-  que  le  dernier  dit  nettement  que  la 
plairement  depuis   son  divorce  ,  et  reine  Jeanne  a  fait  des  miracles  ,  au 
que  sa  modération  dans  une  injure  si  lieu  que  le  premier  s'est  contenté  de 
sensible  fut  admirable.  Ainsi  la  rai-  ces  paroles ,  on  la  tenait  pour  sainte, 
son  veut  qu'on  ajoute  plus  de  foi  à  et  quasi  faisant  miracles.  En  ces  ma- 
sa  parole,   qu'aux  sermens  de  son  tières ,  plus  on  est  éloigné  de  la  sour- 
mari.  Or  il  est  certain  qu'elle  déclara  ce ,  plus  on  en  sait.   Notez  que    le 
aux  commissaires  )  avec  toute  la  mo-  peuple  de  Paris  murmura  hautement 
destie  que  sa  vertu  et  son  sexe  deman-  de  ce  que  le  roi  avait  répudié  la  fille 
daient  ,   que  le   mariage   avait  été  de  Louis  XI  ,  et  qu'«7  y  eut  des  doc- 
consommé.  «  Jeanne  de  France,  inter-  teurs  scrupuleux  qui  l'en  blâmèrent 
i)  terrogée  à  son  tour  sur  les  mêmes  dans  les  chaires  (i  i).  Jugez  par-là  si 

)>  articles  ,   répondit que  l'hon-  l'on  se  fût  tu  sur  les  prodiges.   On 

?)  néteté   ne  lui   permettait  pas  de  pourrait  dire  que  depuis  la  mort  de 

»  s'expliquer  nettement  sur  le  troi-  Brantôme  il  s'est  fait  plusieurs  mira- 

»  siéme  article  (6) ,  et  que  néanmoins  clés  au  tombeau  de  cette  reine  (la) , 

»  sa  conscience  l'empêchait  d'en  de-  et  qu'ainsi  M.  Varillas  a  pu  être  plus 

»  meurer  d'accord   (7).  »  S'il  était  positif  que  Brantôme  ne  l'avait  été - 

vrai  ,   comme   un  jésuite  l'assure  ,  Quoi  qu  il  en  soit ,  la  sentence  qui 

qu'il  parut  de  grands  prodiges  lors-  déclara  nul  ce  mariage  ,  ayant  été 

que  ce  mariage  fut  déclaré  nul,  il  ne  prononcée  le  22  de  décemore  i49^ 

faudr^t  point  douter  des  injustices  (i3),  le  roi  épousa  Anne  de  Bretagne, 

et  du  parjure  de  Louis  XII.  La  décla-  le  8  (t4)  de  janvier  suivant, 
ration  de  la  rupture  fut  suivie ,  ou 

du  moins  accompagnée  ,   de  prodiges         (ç)  Journal  des  Savans ,  du  7  août  1684,  dans 

furieux  ,    comme    de  tremblement  de  TextraitdeU  Vie  deU  reine  Jeanne  de  France, 

tprré»     Jnra'yp      dp  temnéte      de  ton-  /""*  par. Louis  de  Bony  ,  j/smU. 

terre  ,  a  orage  ,  ae  tempête  ,    ae  ton  ^^^  Nouvelles  de  U  Répubtiqoe  des  Lettre», 

nerre  et  surtout  d'une  obscurité  si  mois  de  septembre  i6S^,  pag. '}S5. 

grande  ,  qu'en  plein  jour  on  fut  obli-       („)  Méxerai,  Abrégé  chronolog.,  tom.  ir. 

gé  ,  dit  cet  auteur  (8) ,  de  se  servir  pag.  418. 

(19)  Hilarion  de  Coste ,  Éloges  des  Damn  il- 

/*\  /"       1»  Instre»  ,  tom.  Ily  pag.  20,  dit  que  Louis  Xtll^ 

r)  César  Borgia.  ajant  su  que  Dieu  fait  de  continuels  miracles 

(5)  Varillas,  Histoire  de  François  I".  ,  Uv.  /,  au  sépulcre  de  la  reine  Jeanne ,  e'crivit  plusieurs 
pag.  8  ,  édition  de  la  Haye ,  topo.  ^ois  au  pape  pour  la  déclarer  bienheureuse^  et 

(6)  Qui  était  que  Tmiùs  XîI  s'était  abiilenu  de  i^ue  ce  pape  nomma  des  commissaires  pour  in» 
Tonsonimer  l«t   mariage.   Varillas,   Histoire  de  former  de  ces  miracles. 

Louis  XII,  /iV.  /,  pag.  31.  (i3)  Anselme,  Histoire  généalogique,  p.  136. 

(7)  Là  même.  (i^)  Là  même ,  pag.   ia8.  Méxerai ,  Abrégé 
(Sj  Louis  de  Bony.  rlironol. ,  tom.  IV,  pag.  418 ,  dit  le  18. 


LODIS  XII.  43r 

(C)  Son  règne  fut  remarquable  par  la  mettre  à  la  raison,]  Louis  étsli  fort 

des éuénemens malheureux.  ]  en  colère  contre  les  Vénitiens ,  â  cause 

Il  faut  mettre  entre  les  plus  grands  d'une  yin^taine  d'offenses  qu'ils  lui 
malheurs  de  Louis  XII  la  perte  du  avaient  faites  (tq).  Le  pape,  Tempe- 
royaume  de  Naples,  et  celle  du  Mila-  reur  et  le  roi  d'Espagne,  ne  les  haïs- 
nais,  n  fut  la  dupe  du  roi  d'Aragon,  saient  pas  moins  pour  différentes  eau- 
à  l'ëgard  de  la  première  de  ces  deux  ses ,  et  particulièrement  parce  qu'ils 
pertes  ;  mais  on  ne  la  pouvait  pas  at-  aidaient  empiété  des  terres  sur  chacun 
tribuer  toute  entière  aux  fourberies  deux  (30).  Toutes  ces  puissances  fî- 
de  la  cour  d'Espagne.  Les  Français  rent  une  ligue  contre  eux ,  si  secrète- 
furent  battus  en  plusieurs  rencon-  ment,  à  Cambrai,  l'an  i5o8(ai),  que 
très;  ainsi  l'on  peut  dire  que  la  cour  tout  babiles  qu'ils  étaient,  ils  nren 
de  France  se  laissa  jouer  vilainement  apprirent  la  conclusion  que  quand 
par  celle  d'Espagne,  et  que  les  sol-  elle  commença  d'être  exécutée  (22). 
dats  français  se  laissèrent  battre  par  L'ambassadeur  de  France  (a3)  déda- 
les   soldats  espagnols.   La.  mauvaise  ma  contre  euxd'une  terrible  manière, 


mortification  pour  ce  çrince  :  cela  moyens  de  régner  de  cette  république 
témoigne  qu'il  choisissait  mal  ceux  (a4')*  ^^is  il  faut  se  souvenir  qu  un 
qu^il  employait  à  ses  affaires.  L'autre  orateur  qui  veut  animer  â  la  guerre 
perte,  je  veux  dire  celle  du  Milanais,  ceux  à  aui  il  parle  ne  se  pique  pas 
témoigne  visiblement  ce  défaut.  Il  en  trop  de  l'exactitude  d'un  historien, 
donna  le  gouvernement  à  un  homme  Quoi  qu'il  en  soit ,  cette  république 
fort  haï  (i5),  et  qui,  dans  ce  poste,  avait  été  déjà  maltraitée  autrement 
se  rendit  plus  odieux  qu'il  ne  1  était  ;  que  par  des  paroles.  C'est  ce  qu'on 
et  qui  ,  entre  autres  fautes ,  commit  verra  dans  la  remarque  suivante, 
celle  de  souffrir  que  les  Français  pro-  Notez  que  Jean  Lemaire  de«  fielges , 
voquassent  la  jalousie  des  habitans ,  indiciaire  et  historiographe  de  la  reine 
par  les  libertés  qu'ils  se  donnaient  Anne  de  Bretagne ,  femme  de  Louis 
auprès  des  femmes (16). Encore,  cette  XII,  fît  un  livre  qui  était  pour  le 
fois-là ,  on  eut  la  consolation  de  re-  moins  aussi  satirique  que  la  iiaran- 
couvrer  promptement  le  Milanais ,  de   gue  de  l'ambassadeur.  Il  l'intitula ,  la 


put  réparer  les  autres  pertes  de  ce   de  leur  république,  et  qu'on  alléguait 
pays-là.  Ce  fut  en  vain  qu'il  mit  sur   certaines  prophéties  (aS) ,  oracles ,  et 


pied  de  grandes  armées  pour  se  ven-  vaticinations  sur  ce  sujet,  et  progno^ 

ger  du  roi  d'Aragon  :  il  échoua  par-  stications  d'astrologie ,  apparences  de 

tout,  et  en  Italie,  et  dans  la  Biscaye  ,  signes,  estranges  éclipses ,  comètes  , 

et  dans  le  Roussillon.  Le  déplaisir  fulminations ,  ttvmblemens  de  terre  , 

qu'il  eut  de  tant  de  mauvais  succès  ,  monstres,  portentes  et  présages  di- 

de  la  perte  de  sa  réputation ,  et  de  ne  vers.,.  Je  me  suis  mis  en  peine  ,  con- 

pouvoir  développer  toutes  ces  fourbes  tinue-t-il ,  défaire  un  recueil  et  de 
espagnoles,  fut  si  grand  qu'il  lui  eau-* 

sa  une  maUidie  qui  le  mit  h  l'extré-  («g)  l^  nume^  h  Pann.  1507. 

mité  (18).  («o)  ^  "»«'»*  »  «  ''«""•  '5o7. 

(D)   Plusieurs    états  se  liguèrent  (^i)  Là  mgme ,  à  Cann,  xSoS. 

contre  la  république  de  Venise ,  pour  ^"^  ^J^jy/ia/f *'  ^^'^' 

(i5)  ji  Trivulee,  (>4)  ^orw  In  préface  de  c^Ue  barangae  dans 

(i6)Mi»erai,  Abrégé  cbronolog. ,  tom,lV,  la  traduction  française  qu'on  en  pubUa,  l'an 

p.  4ao  ,  à  Cann.  xSoo.  '^"1»  '*  ^"  onicignit  a  la  traduction  française 

(17)  Ils  firent  tomber  Ludovic  Sforce  entre  du  Smiilùnio  délia  LiberU  Vcncta.  Tout  cela 
Ifs  mains  des  Français,  quoiqu'ils  fussent  à  ses  fut  réimprimé  en  Hollande,  avec  fHi.ioire 
fanes.  roTMMéusrai,  la  même  ,pag.  ^^x ,  a  àa  GooTernement  de  Venue  ,  composée  par 
Fann.  xSoo.  ^-  Amelot  de  la  Hoiufajre. 

(18)  Là  même,  pag.  439,  à  Pann.  i5o4.  (a5)  Il  en  spécifie  un  bon  nombre. 


43a  LOUIS  XII. 

cours  sommaires  Je  toutes  les  histoireê  »  Le  roi  Ferdinand  n^aTalt  qa^aoe 

et  chroniques  des  Vénitiens  ,  Usqueir-  »  petite  armée  navale  dans  k  golfe . 

lesfay  réduit  en  trois  poincts princi-  »  et  s^attendait  à  profiter,  comme  il 

poux  :  et  ay  trouvé  par  iceux,  que  si  »  le  fit ,  du  trarail  et  de  la  dépense 

aucunes  prophéties  f  vaticinations,  ou  »  des  Français.  Or,  la  seule  perte  de 

prognostiques  ont  esté  divulguées  de  »  la  batailfe  d'Aignadel  mit  la  sei- 

leur  ruine,  ce  ha* esté  prévision  et  m  gneurie  de  Venise  dans  une  telle 

preadmonition  de  la  juste  judicature  »  consternation,  que,  désespérant  de 

divine  ;  ce  que  je  pretens  prouver  par  »  pouvoir  rien  garder  dans  la  terre 

lesdàs  trois  poincts  ou  articles.  Il  est  »  ferme ,  elle  résolut  de  se  resserrer 

utile  de  marquer  ceci  atln  que  Ton  »  dans  les  tles  de  son  golfe,  et,  dans 

ait  des  preuves:  i*.  de  la  fanfaron-  m  ce  désespoir,  elle  commanda  à  toot 

neric  des  nations  qui  voient  un  heu-  »  les   gouverneurs    des    places   qui 

reux  commencement  à  leurs  entre-  »  avaient  été  au  pape  ou  à  Ferdinand, 

prises  ;  9®.  de  la  crédulité  avec  la-  »  de  leur  ouvrir  les  portes ,  et  rap- 

quelle    les    peuples     ramassent    et  »  pela  ses  magistrats    de    Vérone , 

appliquent  les  pronostics  ;  3®.  de  la  »  Padoue,  Vicence,  et  autres  sur  <{ai 

Sromptitude  avec  laquelle  la  Provi-  »  Pempereur  avait  prétention.  Voilà 

ence  confond  ces  discours  superbes  »  comme  ces  trois  potentats,  parla 

et  superstitieux  j  car  la  république  »  valeur  des  Français ,  plutôt  que  par 

de  Venise  ne  fut  pas  long-temps  a  se  »  leurs  forces,  recouvrèrent  tout  ce 

relever.  »  qui  avait  été  empiété  sur  eax{  et 

(£)....  Il  eut  presque  lui  seul  toute  »  comme  Tambition  des  Vénitiens , 

la  gloire  d'avoir  humilié  cette  puis-  »  pour  n'avoir  point  eu  de  bornes , 

sance.]  «  Les  Vénitiens  le  virent  en  »  vit  rétrécir  en  moins  de  rien,  celles 

»  même  temps  delà  les  monts  avec  »  de  leur  seigneurie  jusqu'au  bord 

»  quarante  mille  corabattans  ,  leur  »  de  leur  canal  (37).  »  C'est  un  histo- 

»  commencer  la  guerre ,  et  le  paçe  rien  français  qui  parle ,  me  dira-t- 

»  les  foudroyer  &  ses  excommuni-  on;  il  est  suspect  de  flatterie,  en  at- 

»  cations  ,  qui  font  grande  impres-  tribuant  à  Louis  XII  tous  les  effets  de 

»  sion  sur  les  peuples ,  quand  elles  la  ligue  de  Cambrai  :    citons  donc 


»  14*.  jour  de  mai,  et  gagna  cette  mé-  des  Vénitiens  dans  leurs  canaux.  Ci- 
»  morable  journée  de  la  Giéra-d'Ad-  tons,  dis-je,  Paul  Jove,  qui,  po"*" 
"  de  ,  près  du  village  d'Aignadel ,  à  excuser  le  pape  de  ce  qu'il  abandon- 

""  "    "  t  avec  eux,  re- 

seul moyen  dt 
I  dit  pas  qu'elle 

'empereur  ou  le  roi 


qu'ils  lui  détenaient.  Il  eût  bien  pu  prœaltis   animi  recessibus  graviores 

»  prendre  encore  Vicence,  Padoue  ,  causas pontiflcem  cunctis  sensibusper 

»  Vérone,  Tréyise  ,   et  toutes  celles  acrem,  strènuum,  indomitum,  ^ehe- 

»  qui  appartenaient  à  l'empire  ou  à  menter  excitabant ,   ut  saluti  Italien 

»  la  maison  d'Autriche ,  s'il  eût:  moins  mature  prospiceret ,  diligentissimèq^^ 

»  eu  de  justice  que   d'ambition.   Il  caveret ,    ne  deletis   Kenetis  ,  inîpo- 

y»  renvoya  les  députés  de  toutes  ces  tenti  demum  harbaro  foret  servien- 

»  villes,  qui  lui  apportaient  les  clefs,  dum.  Namque  Ludovicus  ubi  uno  se- 

»  à  l'empereur ,   qui  les  reçut  sous  cundo  prœlio  Venetas  opes  contrivit , 

»  son  obéissance ,  et  y  mit  quelques  ac  ademptis  tôt  urbibus  continentis , 

»  garnisons.  Le  pape  avait  fait  entrer  gentem  adverso  rerum  successu  con- 

»  une  armée  de  dix  à  douze  mille  territam  intra  paludes ,  ips€uque  V^' 

»  hommes  dans  la  Romagne  (26} netias  circumflui  maris  benejichpe^ 

(»6)  Méterai,  Abrégé  chronol. ,  tom.  IV  ^  p» 

447  ,  ô  Pann.  iSog.  (27)  Là  mime ,  pag.  44^ 


Louis  Xir.  435 

nuniuta  éompnlit,  cunctis  formidan-    et  de  s'enfuir  (3i).  Les  chartiiéd  de  la 
iu5  et^aserat  ;  prœseftimquiim  ad  id   même  superstition  le  rassurèrent  en- 
bellum    Maximilianus   Cœsar    nihil    core ,  et  le  tirèrent  d'affaire.  L'épou" 
ferv  prœter  legatos  et  Augusti  nomen    tuante  fut  si  grande  à  Rome ,  que  les 
altulisset.  Noveral  Julius  Galli  régis    cardinaux  en  corps  furent  supplier  le 
ingenium  proferendi  impèrii  maxime  pape  défaire  la  paix  ai^ec  le  roi»  Fer- 
av^idum  :  nouerat  inexhaustas  Gallo-    dinand  et  les  Penitiens  lui  ayant  un 
Tum    opes  :    uidebat  flore ntissimum   peu  remis  le  cœuf* ,  il  eut  recours  à 
lUediolanensium    imperium    exactis    ies  artifices  ordinaires  y   qui  étaient 
Sfortianis  Galliœ  attributum  ;  Ligu-   d'amuser*  le  roi  par  des  propositions 
res   uero  suos ,  armis  plané  domitos  ,    d^  accommodement ,  et  défaire  agir  la 
ac  arce  ceruicihus  impositd  in  serfitu-    reine  qui ,  par  des  motifs  de  conscien- 
tem    redactos,  Porro  Venetos  y  quo-    ce  ,  par  des  caresses  y  intrigues  ,  im- 
rum   toto  orbe  terrarum  paulo  atitè   portunités  ,  le  désarmait  soutient  et  le 
summa  et  int^eterata  fuis  set  auctori-    ralentissent  (3a).  Qui  ne  plaindrait  la 
tas  y  .  unius  horœ  momento  ,  copiis  ,    destinée  de  Louis  XII ,  qui  avait  un 
imperio,  ac  dignitate  penitks  esse  spo*    ennçmi  domestique  si  dangereux  dans 
liatos.   Quibus  rébus  adductus   (  uti    la  personne  qui  lui  était  la  plus  chère? 
pium.  œquissimumque  et  verè  Italum    Cela  confirme  puissamment  ce  que 
pontificem  decebat)  Kenetos  ,   ne  se   j'ai  dit  ci- dessus   (33)  touchant  le» 
tantis  Jluctibus   obrutos  ,  plane  de-    scrupules  de  Louis  VII.  Il  n'est  rien 
mersosy  ac  penitus  extinctos  uellet ,    de  plus  capable  d'arrêter  un  bras  prêt 
suppliciler  déplaçantes,  sublevandos    à  terrasser  son  ennemi ,  ou  à  recueil- 
censuit  (a8).  lir  les  fruits  d'une  importante  vic- 

(F)  Si  le  duc  de  JVemours  n  avait  toire ,  que  les  artifices  ou  que  la  bi- 
pas  été  tué....  on  aurait  i^u  le  pape...,  goterie  d'un  confesseur.  On  dit  bien 
chercher  un  asile  hors  de  Rome.  ]  que  le  bon  Louis  XII  imposa  une  fois 
Ayant  même  que  Gaston  de  Foix  (29),  silence  à  sa  femme  qui  ne  cessait  de 
ce  foudre  de  guerre  qui  aurait  açpa-  l'importuner  :  ffé  quoi  ,  madame , 
remment  surpassé  les  deux  Scipions  lui  dit-il ,  pensez-v^ous  être  plus  sa- 
s'il  avait  vécu  autant  qu'eux  j  avant ,  uante  que  tant  de  célèbres  universités 
dis-^e  ,  qu'il  etit  remporte'  la  victoire  qui  ont  ajjprouué  le  concile  de  Pise  ? 
de  Aavenne ,  Jules  II  fut  sur  le  point  J^os  confesseurs  ne  i>ous  ont-ils  point 
d'abandonner  Rome  pour  ne  pastom-  dit  que  les  femmes  n'ont  point  de  uoix 
ber  entre  les  mains  des  Français  ,  et  dans  V  Eglise  (34)?  Mais  de  quoi  pou- 
l'eût  abandonnée ,  si  Louis  XII  ne  se    vait  servir  de  dire  cela  une  fois?  Une 


'apprend.  Dans  cette  consterna-  bute  point  pour  trois  ou  quati 

tion  y  ne  voyant  pas  même  de  sdreté  Elle  revient  à  la  charge  ,  jusques  à  ce 

pour  lui  a  Rome  si  l'armée  du   roi  qu'on  lui  accorde  ses  demandes.  Ce 

victorieuse  le  poursuivait,  il  recliet'^  sont  des  oiseaux  de  lit  ou  de  nuit  dont 

cha  les  voies  d'accommodement;  mais  le  r^unage  est  fort  à  craindre  ;  il  per- 

dès  qu'il  sut  que  le  roi,  fatigué  des  suade  tôt  ou  tard.  L'historien  que  j'ai 

scrupules   importuns  de  sa  femme  ,  cité  observe  que  de  certains  religieux, 

avait  mandé  à  Trivulce  de  ,ne  point  qui  dirigeaient  Ta  conscience  de  cette 

attenter  sur  les  terres  de  l'Eglise ,  il  reine ,  lui  remplissaient  l'âme  de  scru- 

se  montra  plus  dur  et  plus  implacable  pules,  si  bien  qu'elle  ne  cessait  d'en 

que  jamais  (3o).  La  victoire  de  Ra-  importuner  son  mari  (35).  Si  Javénal 
venne  causa  dans  Rome  une  sembla- 


460. 

(a8)  Paulas  Jovinsi  m  YitI  Leonis  X  ,  /.  //,  (33)  Dans  la  remarque  (H)  de  F  article  de 

pag.  m.  73,  74*  Louii  VII ,  dans  ce  volume ^  pag.  SgS. 

(39)  Cejl  le  m  fine  que  le  due  de  Nemours.  (34)  Méxerai ,  Histoire  de  France  ,  tom.  II, 

[l'o)  M&serai ,  Abrégi  chronol.,  loin.  7^,  pag,  P«if  •  890  .  891. 

4^7  ,  ài''amm,  i5io.  (35)  Là  même  ,  pa^.  8gi. 

TOMK    IX.  28 


434  LOUIS  XII. 

avait  sa  de  pareilles  choses,  il  aurait  ciationJ]  a  (^o)  La  France  se  troara 

fait  plus  de  peur  des  superstitions  »  dans  le  plus  grand  danger  où  eUe 

que  de  la  pédanterie  d'une  femme  v  eût  été  de  long-temps.  Car  d^un 

(36).  La  reine  dont  nous  parlons  s'o-  »  côtelés  Suisses,  extrêmement  enfles 


du  roi  se  soutenait  contre  toutes  ces  »  pereur  avait  joint  la  noblesse  de  la 
adversités  ;  mais   il  avait  une  peine  »  Franche-Comté  et  quelque  cavale- 
domestique  plus  grande  que  celle  que  »  rie   allemande  ,   commandée     par 
lui  faisaient  tous  ses  ennemis.  C'était  »  Ulric ,  duc  de  Virtemberg/  La  iré- 
sa  propre  femme  y  qui,  touchée  des  »  mouille.    Tayaut  défendu  six  se- 
scrupules  ordinaires  a  son  sexe  y  ne  »  maincs,  jugea  qu'il  e'tait  meilleur 
pouvait  souffrir  quil  fût  mal  avec  le  »  de  de'toumer  ce  torrent,  qui,  après 
pape,   et  quil  entretînt  un   concile  »  la  prise  de  cette  place,  eût  tout 
conti'e  lui.   Comme  elle  lui  rompait  y,  inondé  jusqu'à   Paris,    que  de  le 
perpétuellement  la  tête  sur  ces  deux  »  rendre  plus  violent  en  rarrétant. 
points,  il  était  souvent  contraint  pour  m  11  entra  en  négociation  avec  eux  , 
paix  avoir,  dan^Ur  ses  armes  lors-  >,  et  la  conduisit  si  bien  qu'il  les  ren- 
due ses  affaires  allaient^  le  mieux  ,  et  »  voya  en  leur  pays ,  s'obligeant  de 
au  il  était  sur  le  point  d* amener  Jules  »  faire  en  sorte  que  le  roi  leur  four- 
a  la  raison.  Enfin  ,  étant  tout-a-fait  »  nirait  six  cent  mille  écus ,  et  qu'il 
vaincu  par  ses  importunités ,  et  par  >»  renoncerait  au  concile  de  Pise  cl  à 
les  remontrances  de  ses  sujets,  qu  elle  »  la  duché  de  Milan.  11  n'avait  point 
suscitait  de  tous  côtés  ^  il  renonqa  à  »  d'ordre  exprés  de  leur  accorder  ces 
son  concile  de  Pise  ,  et  adhéra  h  ce-  »  conditions  j  mais  il  crut  le  devoir 
lui  de  Latran  par  ses  procureurs ,  qui  »  faire  pour  sauver  la   France,   et 
firent  lire  son  mandement  dans  la  hui-  »  leur  donna  six  otages  ,  deux   sei- 
tième  session,  le  i4  de  décembre,  le  »  gneurs  et  quatre  bourgeois  (4a).... 
pape  y  présidant  {^^).  „  Au   même  temps,   et  vers  la  mi- 
(G)   On  n'avait  jamais  vu  contre  »  juillet ,  l'empereur  et  le  roi  d'An- 
un    seul  royaume  un   tel   concours  »  gle terre  avaient  assiégé  Térouane 
d'ennemis.^  Louis  eut   à  soutenir  la  »  avec  plus  de  cinquante  mille  hom- 
guerre  tout  à  la  fois  contre  le  pape  ,  »  mes.   L'armée  française  jeta  assez 
contre  la  république  de  Venise ,  con-  »  heureusement  un  convoi  de  vivres 
tre  l'Espagne,   contre  l'Angleterre;  »  et  de  munitions  dans  les  fossés; 
ou  contre  le  nape  ,  contre  l'Angle-  »  mais  au  retour ,  ne  se  tenant  point 
terre,  contre  l'empereur,  et  contre  »  sur  ses  gardes,  elle  fut  chargée  et 
les  Suisses  :  et  pour  surcroU  il  luirai-  »  mise  en   déroute.  Le    combat   se 


lut  soutenir   un   misérable   roi  dé-    »  donna  le  1 8  d'août,  prés  de  Gaine- 


naire.  »  mieux  que  de  leurs  épées.  »  Té- 

(H) Il  eut  la  gloire  de  dissiper  rouane  capitula  quinze  jours  après 

cette ligue  par  ta  voie  delà  négO'  (4^)*    Tournai   se  rendit  de  bonne 

heure.  La  paix  vint  doue  à  propos  : 

(36)  Non  haheal  matrona  tibi  qum  juneta 

recumbit ,  (4©)  Mizerai»  Abrégi  chroDol. ,  tom.  IV,  p. 

Picendi  genux ;  aul  eurtutn  sennone  rotnto  4^7  »  ^  ''«nrt.  i5i3. 

Torijueal  enlhjrmtma^  née  hislorias  sciai  om-  (4t)  (Tett-h-dire  l'empereur, 

"''*      T..      1        ..  \TT          t,t,  (4a)  Mêlerai  J(l   ici  «vue  le  rot ,  ayant refaM 

o  .  itri.      .    ."u    "*    \  "'•  V'  "''  i^S:  de  îaliOcr   ce   traité ,  Jura  tête,  coururent  .a 

(37)  Mêlerai ,  Abrège  cbronol. ,  tom.  IK,  pag,  extrême  danger.  La  seule  crainte  qu'eorent  les 
4^)«  «  i^'*"-  >^i3.  Suisses  de  perdre  les  Krandes  sommes  dVgeat 

(38)  Vojre%  VarticU  JoLss  II,  tom.  FUI,  p,  qu'il  leur  offrait  sauva  la  rie  de  ces  ianoceoi. 
US,  remarque  (G),  (^3)  Méxerai,  Abrégé  chronolog.,  tom.  IF, 

(39)  Jetin  d'Jlbrêl ,  roi  de  Navarre,  pag,  468. 


LOUIS  XII.  435 

Elle  fut  conclue  a  Londres  le  a  d'août    »  Me  que  nous  ayons  dit,  il  n'y  a 
i5i4  C44)-  »  lieu  d'en  douter,  çuisque  Comi- 

(I)  Il  s'abandonna  un  peu  trop  aux    »  nés  assure  que  ce  prmce  (*')  ne  fut 


, .  ,  ,  .                                 par 

pra  solemne pacis ac  amicitiœfœdus ,  »  dessus,  lorsqu'il  dit,  teneris  atquè 

Marid    Heniici  r^gis  soror  eximiœ  »  imbecilUbus  membris  adeo  Carolus 

%'enustaiis  virgo  despondetur.  Quâ  in  »  fuit,  ut  sedulo  duci  illum  etgestan 

Galliam  perauctd  ,  Ludovicus  incre^  »  molliterprius  quamsolidè  incederet 

dibili  sumptu  et  mird  ludorum  i/arie-  »  oportuerit.   Ce  que  l'on    pourrait 

tatc  nuptias  celebrai^ii.  Sed  diim  œta-  »  raisonnablement  croire  être  arrivé 

tts    et   ualeitidinis  quœ  ei  tiim  erat  »  à  cause  de  la  vieillesse  de  son  père 

tenuissima ,  penè  oblitiis ,  intempe--  »  tu  cjue  suivant  la  remarque  de 

rantiiis  (utferunt)  procrearuiis  liberis  »  Bominicus  Mencinus , 

operam  daret ,  conceptd  edacifebricu-  .  p^„„,  ^^3)  ,„  canos  Ludovicus  unnos 

la  non  multOS  pOSt  dies  intenit.  Voici  »  Cum  daret  vires  anima  tenectus, 

les    paroles  de   Guicciardin  :  Il  re  di  •  Corporiauferrel^meruildecoram 

Francia,  mentre  che  dando  cupida-  *  ^^ê'^'^  pfoUm. 
mente  opéra  alla  bellezza  eccellente  »  Or  est-il  qu'entre  les  incommodi- 
ez alla  età  délia  nuoua  moglie  ,  gio-  »  te's  de  cet  âge,  celle-ci  a  toujours 
vane  di  diciotto  anni ,  non  si  ricordb  »  été  mise  pour  l'une  des  principa- 
delV   età  sua ,  e  débilita  délia  corn-  «les.                           , 
plessione,  oppresso  da  febbre  ,  e  so'  r•4^ /•«•#rf  •      1          r».  ■ 

'^                     %    '^f.  \        -j     'i-     j-    j3  •  VV  ^oitûs  tant  tonga  oblivio .  vel si 

prai^enendogll    accidentl    dl  fluSSO  ,  •  Coneris,  jacelexiguuscumramiceJnms. 

parti  quasi  repentinamente  délia  uita  ^     . 

présente ,  havendo  fatto  memorabile  »  *'*  ^i  tant  est  qu'après  l'usage  des 

il  primo  giorno  deltanno  M.  D.Xr.  »  mëdicamens,  appelés  par  les  më- 

con  la  sua  morte  (46).  Mëzerai  s'ac-  *  decins  entatica  ,   et  mille  cares- 

corde  avec  ces  deux  Italiens  :  Plu-  ^  ««s  âUuoureuses, 

sieurs   crurent  ,  dit-il  (47) ,   que  les  »  Incendijam  frigidus  œvo 

trop  grandes  caresses  qu*  il  avait  faites  •  Laomedontiades ,  »»«/  Nesioris  hemia  pot- 

h  la  jeune  reine  avaient  causé  sa  mort.  ""*  ' 

M.  Varillas  observe  que  les  médecins  »  on  ne  peut  toutefois  espërer  une 

et  les  courtisans ,  en  le  voyant  rema-  »  bonne  issue  de  leur  combat,  par- 

rier  y  s' étaient  accordés  a  prédire  qu' il  »  ce  que,    comme    assure    Galien 

ne  survivrait  pas  long-temps  a  ses  »  (**)    Quœ  florentem  œtatem   vel 

deuxièmes  noces  (48).  »  prœcedunt  œtates ,  vel  sequuntur  ^ 

(K)   Si   la  reine    avait    accouché  »  aut  plané  semen  non  effundunt , 

dun  fils,  on  aurait  eu un  roi  »  aut  certè  infœcundum,  aut  malè 

enfant  ,  qui  aurait  été  fort  faibte  »  fxcundum  emittunt.  Ce  qui  en  ef- 
toute  sa  vie."]  On  ne  donne  point  »  fet  se  trouva  ve'ritable  en  Charles 
ceci  comme  très-certain ,  mais  seu-  »  VIII ,  qui  eut  toutes  les  incommo- 
lement  comme  vraisemblable ,  et  »  dites  mentionnées  ci-dessus  de  la 
l'on  se  fonde  sur  Ja  raison  que  de  »  vieillesse  de  son  père  (49).» 
bons  auteurs  ont  donnée  des  infîrmi-  (L)  Il  souffrit  patiemment  les  sa- 
ies de  Charles  VlII.  «  Que  Charles  tirvs  contre  sa  personne  ,  mais  non 
»  VlII  fût  doué  d'une  nature  si  fai-  pas  contre  la  reine.']  Citons  là-des- 
sus les  Mémoires  de  Brantôme  :  Le 
(44)ZimÂne,^aff.47«.  ro^  ,  dit-il  (5o),  honoroit   de   telle 

(45)  4*auliis  Jovius,  m  VitS  Leonis  X,   tib, 

Ill^pag.  iffi.DansleXIV*.  livre  de  son  Stis'  /«i\r-       o       s.      9 

toiV*,  il  parle  ainsi  :  Sed  rex  «laie  provect8 /  «a  w"*'*     'it 

quluniotemperaniiùspuellaributcoinplexibasin'  ^      )  IntUo  ^  lib.  xi, 

duliisset ,  in  febrim  Inciiiit ,  nec  multo  post  invA-  C*^)  '"  carminé  de  primd  mate  Caroli  F'IIl* 

leacente  etiam  proftuvîo  ventrif  exiiactus  e«t.  (*^)  JuvenaUt  satjrra  X,  ao^* 

f 46)  Guicciard.  f  lib.  XI l^  folio  35i  verso.  (*')  IniUo  a,  de saiUl.  tuendd. 

(47)  Mêlerai,  Biitoire  de  France,  (o/re.  //,  (49)  N«udé  ,  Additions  à  rHiitoire  de  Loais 

pa^.  87a.  XltpA^.  4x* 

r48)  Varillas,  Histoire  de  Loais  XII ,  liv,  XI,  (5o)  BraniAme ,  Mémoires  dot  Dame^illostrct» 

f>ag.  m.  387.  pag,  u. 


436  LOUIS  XII. 

sorte  Anne  de  Bretagne  son  ^ponie ,  teine ,  et  d'un  rare  ehastete.']  V»jf  z 

que  lui  estant  rapporte  un  jour  que  son   ëlose  dans   Brantôme  (  54  )  >  et 

les  eleres  de  la  hasoche  du  palais ,  dans  Hîiarion   de   Coste  (55)  :  je  me 

et  les  eseoUers  aussi ,   auoient  joué  contente  de  vous  indiquer  ces  soar- 

i^s  jeux  ou  ils  parioient    du    roi  ces  ;  mais  je  n'en  userai  pas  ainsi  à 

et  de  sa  eour^  et  de  tous  les  grands  y  IVgard  de  Pierre  de  Saint- Julien  :  je  le 

U  n'en  fit  autre  semblant  y  sinon  de  copie  touchant  un  fait  bien  curieux. 

dire  qu'il  falloit  qu'ils   passassent  La  reine  Anne ,  duchesse  de  Breta" 

leur  temps  ,  et  qu'il  permettait  qu'Us  gne ,  dit'il  (56)  ,   et   madame  Anne 

parlassent  de  luy  et  de  sa  cour,  mais  de  France^duchesse  de  Bourbonnais , 

non  pourtant  dérèglement,  et  sur  tout  (  celle-là  deux  fois  reine  de  France , 

qu'ils  ne  parlassent  de  la  reyne  sa  et  celle-ci  fille  du  roi  Louis  XI  et 


qu'il  lujr  portoit.  je    avaient  si  vertueusement  extirpé 

joins  à  ce  passage  ces  paroles  de  Cos-  pudicité ,  et  planté  l'honneur  an  cœtir 

tar.  «  Notre  Louis  XII ,  qui  mérita  le  des  dames ,  damoiselles ,  femmes  de 

»  titre  de  Père  du  peuple,  ne  fut-il  villes ,  et  toutes  autres  sortes  defem- 

»  pas  joue  en  plein  théâtre  dans  sa  mes  françaises  ,    que  celles   qu'on 

»  0onne  ville  de  Paris ,  et  représen^  pouvait  savoir  avoir  offensé  leur  hon- 

»  té  comme  un  avare  insatiaole  qui  neur  étaient  si  ahonttes  et  mises  hors 

»  buvait  dans  un  grand  vase  d'or ,  des  rangs ,   que  les  femmes  de  bien 

M  sans  pouvoir  étancher  une  soif  si  eussent  pensé  faitv  tort  a  leur  répu- 

»  deshonnéte  ?  il  en  loua  l'invention ,  tation ,  si  elles  les  eussent  souffertes 

»  et  s'en  réjouit  comme  les  autres  ,  en  leur  compas^nie.  Je  ne  crois  point 

M  et  peut-être  même  fut- il  bien  aise  qu'il  y  ait  de  meilleul*  moyen  de 

»  que  l'amour  qu'il  avait  pour  les  faire  fleurir  la  pudicité  que  celui- 

»  richesses ,  n'ayant  jamais  fait  pleu^  là.  Si  l'on  mettait  en  contume  que 

»  rer  le  moindre  de  ses  sujets ,  leur  toutes  les  femmes  de  bonne  réputa- 

3»  donnât  matière  de  rire  et  de  se  di-  tion  refusassent  de   se  trouver  où  il 

»  vertir  agréablement  (5 i).x>  En  gé-  y  aurait  des  femmes   suspectes  de 

néral ,  ce  monarque  avait  le  naturel  galanterie ,  verrait-on  des  aames  qui 

si  doux  et  si  débonnaire ,  qu'on  prit  osassent  se  décrier  ?  Il   serait  trés- 

pour  un  coup  d'en  haut  la  rigueur  facile  aux  reines  ,  ce  me  semble ,  de 

qu'il  exerça  contre  le  duc  de  Milan,  mettre  leur  sexe  sur  un  bon  pied  : 

il  le  fit  traduire  de  Lyon  a  Loches  elles  n'auraient  qu'à  mettre  hors  des 

où  Ufut  enfermé  jusqu  à  sa  mort  dix  rangs  les  dames  dont  on  causerait  sur 

ans  durant ,  avec   une   rigueur  si  de  bonnes  apparences.  En  un  mot  ^ 

contraire  h  la  miséricorde  de  ce  bon  elles  n'auraient  qu'à  imiter  Anne  de 

prince ,  qu'on  crut   que   c'était  un  Bretagne.    Un  auteur  moderne  (5^) 

visible   châtiment  de  Dieu  (5a).    Ce  itadique  la  source  la  plus  féconde  ait 

misérable  due  de  Milan  fut  enfermé  dérèglement  de  notre  siècle  ,  quand 

dans  une  cage  de  fer,  où  il  n'eut  il  dit  qu'au   lieu    qu'autrefois  une 

ÏiSLB  même  la  consolation  de  pouvoir  femme  qui  aurait  été  jalonse  de  sa 

ire  ni  écrire.  Cette  seule  action  de  réputation  se  serait  fait  un  scrupule 

sévérité  fit  juger  à  bien  des  gens  que  de  se  trouver  avec  une  autre  dont  on 

Louis  Xlt  était  cruel.  Eum  tamen  aurait  seulement  douté  de  la  vertu , 

pervicacis  obstinatœque  naturœ ,  et  on  fait  à  présent  le  même  visage  à 

proindè  sœvum  et  inexorahilem  pie-  celles  qui  tiennent  une  conduite  ré- 
rique  existimdrunt ,  vel  ob  id  prœci' 

puè ,  qubd  Ludovicum  Sfortiam  erep-  (54)  Mémoires  dei  Daines  illustres ,  d«fuit 

to  omni  scribendi,  et  quœ  cuperet  te-  P^g-  '»  iutqu'k  3i. 


gendi  solatio ,  ferratd  in  caveâ  cm-  C«5)  Vie  de.  Demes  iUasires,  tom.^1,  « 

mummisernmum  moncoegissetiS^).  .^^  pj,^,^  j^  S««i.Julî«n.  Aotiaoué.  a. 

(M)  A  a  femme..,  était  une  grande  Maçon,  clU  par  RUarion  de  Cofte,  Vies  de« 

Dames  illnstred,  tom.  îy  pag.  54  i  55. 

(5i)  CosUr,  Lettres  ,  tom.  I,  pag.  718.  (5.^)  ta  Chetardye,  Inutnicûon  pour  nne  jen- 

(5s)  MéMrai ,  Abrégé  clironol. ,    tom»  IV  ^  ne  princesse.  Vojret  les  Nouvelles  de  la  Républi» 

pafi.  \»x  ,  À  Vann.  i5oo.  que  des  LeUres,  octobre  ï685 ,  articL  /,  pag- 

(53)  Panluji  Iotîus,  Hist. ,  tib.  XîF,  subjin.  zo^S* 


LOUIS  XII,  437 

guliére ,  et  à  celles  qui  ne  la  tien-:  n'était  pas  de  cette  humeur.  Voyez 

nent  point.  Cest  dégoûter  de  la  ver>  la  satire  X  de  M.  Despréauz ,  à  Ten- 

tu  ,  que  de  lui  ôter  ses  récompenses  droit  où  il  rapporte  le  prix  à  quoi 

temporelles  (58)  :  or  c'est  les  lui  ôter  une  épouse  vertueuse  sait  taxer  sa 

que  d^avoir  les  mêmes  égards  et  les  pudicité. 

meniez   civilités    pour    une  femme  (N)  Je  ne  touchereU  qu*un  de  ses 
dont  la  réputation  est  délabrée ,  que  bons  mots.]  <c  Après  la  ligue  de  Cam- 
peur une  lemme  de  bien  et  d'bon-  »  brai,    les    Vénitiens    députèrent 
neur  :  et  voilà  presque  Pétat  où  sont  »  vers  lui ,  pour  essayer  de  Ten  dé- 
Iles  choses.  En  effet ,  que  pourrait-on  »  tacher.  Le  sénateur  qui  était  chef 
iilléguerqui  s'obtienne  plus  aisément  »  de  Fambassade  lui  fit  une  haran- 
par  celles   qui  sont  continuellement  »  ^ue  toute  remplie  dé  la  sagesse  de 
sur  leurs  gardes ,  que  par  celles  qui  »  leur  république  ;   et  Louis  qui  ne 
sont  dans  quelque  décri  ?  Les  unes  d  voulait  ni  le  contredire  ,   ni  lui 
vont-elles  plus  hardiment  que  les  au'  »  accorder  ce  qu'il  demandait ,  ré- 
très  aux  grandes  fêtes  et  aux  asr  »  pondit  agréablement:  J'opposerai 
semblées  de  cérémonie ,  ou  y  reçoi-  ».  un  si  grand  nombre  de  fous  à  vos 
l'ent-elles  de  plus  grandes  cii^ilités  ?  »  sages  ,  que  toute  leur  sagesse  sera 
Kst-ce  un  obstacle  pour  tes  grands  »  incapable  de  leur  résister  :  car  nos 
établissemens ,  que  d'avoir  été  l'en-  »  fous  sont  des  gens   qui  frappent 
tretien  de  tout  un  peuple  ?  En  est-on  »  partout  sans  regarder  où ,  et  sans 
moins  loué  dans  une  épître  dédica-  >»  entendre    aucune  raison  (6a).»   Il 
toire  ou  dans  une  oraison  funèbre  ?  pouvait  bien  dire  qu'il  opposerait 
JYuUement;  et  Von  peut  aire   avec  des  fous  aux  Vénitiens  ;  car  tout  ce 
Salomon  sur  tout  ceci  ,  qu'un  même  que  les  Français  firent  en  Italie  sous 
accident  arrive  a  celui  qui  sacrifie  y  Charles  VIII  et  sous  Louis  XII  fut 
et  a  celui  qui  ne  sacrifie  point  (Sq^  l'oi»rage  de  cette  fureur  martiale  , 
Voyez  la  remarque  (C)  de  l'article  queies  étrangers  mêmes  reconnais- 
GoNZAGCfi  (j&/éo/ior<2e  ),  tome  VII,  sent  dans  le  tempérament  des  sol- 
page  i4o.  dats  français  au  commencement  des 


généraux 

tière  :  voici  les  paroles  d]un  de  ses  pas  des  eens  de  tête ,  et  qu'alors  il  j 

panégyristes  (60).  «  Je  n'ignore  pas  avait  tres-peu  de  conduite  dans  les 

»  que  quelques-uns  C)  ont  écrit  que  affaires  de  France  ,  la  perte  des  con- 

»  ce  bon  roi  ,  voyant  que  cette  pnn-  quêtes  n'étaient  gnère  moins  subite 

»  cesse  avait  une  extrême  passion  de  que    les  conquêtes  mêmes.    Il  n'y 

»  dominer,  lui  laissa  gouverner  pai-  avait  guère  alors  de  prudence,   ni 

»  siblement  son  duché  de  Bretagne ,  dans  le  chef,  ni  dans  les  membres  du 

»  et   qu'ayant    su    qu'elle    tramait  conseil.  Ce  fut  ce  qui  sauva  l'Italie , 

>»  quelque  chose  contre  sa  volonté  comme  l'a  reconnu  depuis  peu   uu 

»  et    son   service ,  néanmoins  il   ne  célèbre  professeur  de  Frise  (63). 

»  s'en  voulut  jamais  venger,  disant  (0)  Je  donnerai  aussi  la  descrip- 

»  à  ceux  qui  ï  en  pressaient  :  Il  faut  tion  de  son  corps."]  Naudé  l'a  insér^flk 

»  donner  quelque  chose  à  la  femme  dans   ses   additions   à    l'histoire   de 

»  pudique.»  Il  y  a  des  gens  qui  ai-  Louis  XI  (64),   et  il   remarque  qu'il 

meraient  mieux  que  leurs   femmes  ,<.  .«   -n      n-.-.j   r^^u-m  i.v.  vr 

-             ^          t       .           .                •  (6a)  V«rilla9 ,  Histoire  de  Louis  Ail,  «II».  Al, 

fussent    galantes  et  soumises  ,  que  ^^^  '^^^^  ;{r       ^  ^^^^  ^///^  p^^.  a55  ^  cita- 

chastes  et  impérieuses  (61).  Louis  XII  Uon  (4S)  de  Vaniele  Hospitai.  (Michel  de  r). 

(63)  Si  Carolus  VJII  el  Galli  tiim  tempori* 

(58)  Nonrelles  delà  République  des  L«Ures  ,  (ta  fuissent  animatU  sicut  est  Ludovicns  XIV  et 

là  mente  ^  f^g»  1076.  ejus  eonsilium^  eujus  instituta  rationesque fer^ 

(5g)  Là  même ,  pag,  XQ^Ç-  sunt  mathemaiiem ,  aelumfuisset  de  ItaUd*  eu- 

(60)  Hilarion  de  Coste,  Vies  des  Dames  illas-  jus  nuUaamplius  erat  vis  militaris.  Sedut  Galli 
très  ,  tom.  /,  pag.  6.  hanc  expeditionem  impetu  magis  quhm  consilio^ 

(*3  ji.  Perron  et  autres  hist/onens.  Jati  non  prudentit»  ductu  susceperant  et  executi 

(61)  Malo   Venusiruun  quàm    U  ,   Comelia ,  eranty  ita  mirum  non  est,  idem  fatum ,  déficiente 

mater                                 \  eonstantid ,  illos  destituisse.   Ulrie.    Huber,  , 

Gratehorum ,  si  eum  magiûe  pîrtiÊÙhut  affirs  Hi»t    ciril. ,  tom.  II,   pag.    ii3,  ii3,    edit. 

Grande  sMpereUium. Franck. ,  169a. 

JmtcmI.  ,  sat.  YI,  r/.  i6i.  (64)  Pag  44- 


438  LOUIS  XI II. 

l'a  trouT^  dans  un  lifra  Jbrt  rare ,  trois  personnes  qui  se  laissaient 

et  imprimé  Ur  «  'i*  t^nguan*  (65).  gouverner  par  des  esprits  brouil- 

OnleTerr^£anot.(«).G.^t»o»  fons  et  factieux ,   et  très-malin- 

magnum ,  acutum ,  prtru  angusta  ^  ^       .         '     c  •  i  • 

ocuU  grossi  eminentes,  faciès  macra,  tea tionnes .  2)es  sœurS  mêmes  I  Qi 

eapilii  eurtif  nares  amplœ  et  éleva-  étaient    contraires  ,    et    surtout 

tœ,lahragrossa,etmentumaeuium,  ^ç\\^  qu^jj  ^^^i^  mariée  avec  le 

'^T,  ZTel  ll^ct  *Xr:;  roi  d'^gleterre;  car  elle  recevait 
%nga ,  epiglotiis  eminens ,  fuiMula  à  btas  ouverts  tous  les  mecon- 
pectoris  stricta,  pectus  angustum,  tens  ,  et  fortifiait  le  penchant  de 
statura  potiîis  curva  quam  erecta ,    g^^  ^^^j    p^^j.   \^  intérêts  de 

corpus  colericum  y  et  motus  oculorum    %,« ^r       %vtit       »  <. 

leiox  et  recollantes  se,  et  crurasub-  lEspagae.    Louis  XIII    n  ayant 

tilia.  pas  la  tête  assez  forte  pour  pou» 

(es)CUvnJtT(êM/utimprim/.raniS39.  voir  régner  par  lui-même,  et 

(fi6)B.Ttb.  Code.,  J». //PbjMo».,  »iH.f-  gg  laissant  touiours  mener  par 

V  ArTTo  VTWT        •  j    r>  ****  tavoris ,  ne  tournissait  que 

LOUIS  XIII ,  roi  de  France  ,  ^  ^^  prétextes  aux  esprits  in- 
fils et  successeur  de  Henn-le-  quiits;  et  si  dans  la  nécessité  où 
Grand  .naquit  à  Fontainebleau,  jj  ,3  j^^^^^^j^  ^^  dépendre  de  ses 
le  17  de  septembre  1601,  et  ministres ,  il  ne  fût  pas  tombé 
commença  de  régner  le   14  de  ^^g^  ^^  j^  ^ir  du  grand 

mai  1610.  Si  les  dix  premières  cardinal  de  Richelieu,  il  eût 
années  de  son  règne  furent  trou-  ^^^^^  ^^  y^  ^^^j^^  ^^  ^ 

blees  par  plusieurs  factions  ,  couronne  (D)  ;  mais  cet  habile 
qui  dégénérèrent  quelquefois  en  ^i^isue  ,  engagé  par  ses  pro- 
guerres civiles  (A),  les  vingt  et  près  intérêts  à  soutenir  l'autorité 
trois  autres  ne  furent  pas  mpins  ^^  ^^^  ^^^^^^  s'appliqua  avec 
agitées,  ou  par  des  guerres  de  tant  de  vigilance  à  dissiper  tous 
religion,  ou  par  des  guerres  le,  complots,  qu'il  les  fit  aller  en 
étrangères;  de  sorte  que  c  esta  ce  fu^ée.  Il  fallut  faire  sauter  quel- 
pnnce  que  convient  d  une  façon  ^^^^  d'importance  ;  mais 

particulière  ce  que  Job  dit  en  Jette  sévérité  était  alors  absolu- 
general  de  tous  les  hommes  (a),  ^^^j  nécessaire  (E)  :  la  clémen- 
Ce  règne  si  peu  pacifique  fut  ^  ^ji^  ^^  ^^^^  ^'autres  occa- 
extrômement  glorieux  ;  et  il  y  ^j^^  ^^^  .^  trfes-peruicieuse 
avait  long-temps  que  la  France  j^„,  ^^^^^  „  ^g'fo^j  i„t 
.n  avait  remporte  tant  de  victoi-  ^^j^^  ^^^  j  ^^^^  ^^,„ 
res  éclatantes.  On  peut  nean-  que  l'on  fit  mourir  des  gens  dont 
moins  dire  qu  au  milieu  de  tant  ^^^^^  ,^  ^^^^  consisUit  dans  le 
de  triomphes  et  de  tant  de  gloi-  ^iheur  de  déplaire  au  premier 
re,  ce  monarque  a  cte  fort  mal-  ^j^j^j^^  ^p).  On  parlerait  peut- 
heureux  (B);  car  1  inteneur  de  être  plus  raisonnablement,  et  ce 
sa  maison  le  plongeait  éternelle-  serait  même  une  accusation  bien 
ment  dans  le  chagrin.  Il  ne  se  désobligeante ,  si  l'on  disait  qu'il 
pouvait  fier  ni  a  sa  mère  ,  ma  ^^^  ^  ,  .^  personnes  déca- 
sa femme,  m  à  son  frère  (C),  ^^.^•^  Jont  tous  les  crimes  se- 

J:i!/LVJZr,::l::Z^^vtr,  "^f^}  ^<"°5«'^*  impunis  en  ca* 
Ts.  I.  qu'elles  se  fussent  attachées  a  ses 


LOUIS  XIII.  439 

intérêts.  Ceux  qui  parlaient  équi-  sur  l'embarras  oli  il  se  trouva 
tablement  se  contentaient  de  se  dès  la  seconde  campagne  ;  mais 
plaindre  par  rapport  à  quelques-  ils  ne  songent  pas  que  la  plus 
uns  de  ces  malheureux ,  de  ce  sublime  des  intelligences  humai- 
que  la  cour  les  avait  soumis  aux  nés  n'aurait  jamais  pu  prévoir 
interprétations  les  plus  sévères  que  la  première   campagne   se 
de  la  loi ,  et  ne  leur  avait  pas  fait  passerait  de  la  manière  qu'elle  se 
grâce.  Ceux  qui  n'écoutaient  que  passa.  Elle  avait  commencé  par 
leur     passion   étendaient    leurs  une  victoire  complète  sur  l'ar- 
plaîntes  et  leur  vengeance  sur  les  mée  des  Espagnols  ,  et  selon  tou- 
]uges  mêmes ,  et  cela  ne  pouvait  tes  les  apparences  elle  devait  les 
point  être  juste  à  l'égard  de  c^lui  déconcerter  pour  plusieurs  an- 
qui  présida  au  procès  de  M.  <Ie  nées  :  cependant  ce  fut  la  plus 
montmorenci   (G).    Nonobstant  pitoyable  campagne  que  l'on  vit 
les  machinations  intérieures  que  jamais  (K).  Il  y  a  long-temps  que 
le  cardinal  eut  à  combat^tre,  il  les  Français  en  ont  imputé  la 
ne  laissa  pas  de  travailler  utile-  faute  au  prince  d'Orange  (L),  le 
ment  jaux  affaires  de  dehors.  Il  généralissime  de  toute  l'armée  ; 
acquit  au  roi,  son  maître  ,  la  et  qu'ils  ont  dit  même  que  le 
gloire  d'avoir  abaissé  la  maison  cardinal  de  Richelieu  ,  avec  tout 
d'Autriche ,  qui  faisait  trembler  son  grand  génie  ,  s'était  laissé 
tout  le  reste  de  l'Europe.  Pour  tromper  par  les  Hollandais  (M). 
le    porter  à  faire   la  guerre    à  Le  célèbre  cavalier  Nani  a  trop 
l'Espagne ,  il  lui  leva  les  scrupu-  déféré  à  ces  pensées  françaises , 
les  de  conscience  qui  l'en  empê-  comme  un  jurisconsulte  frison 
chaient  (H);  car  comme  Louis  le^lui  a  fait  voir  (N),  Louis  XIII 
XIII  haïssait  les  protes tans  y   il   mourut  le  14  de  mai'j 643,  après 
ne  pouvait  se  résoudre  à  traver-  une  longue  maladie ,  et  si  las  de 
ser  la  maison  d'Autriche  qui  les  sa  condition  ,  qu'il  ne  cessait  de 
avait  sur  les  bras.  Le  cardinal  le   répéter  ces  paroles  du  saint  hom- 
tira  de  ces  vues  de  religion ,  et  me  Job  :  Tœdet  animam  meam 
l'engagea  dans  une  ligue  avec  la  vitce  meœ  [c).   Il  avait  aimé  la 
Hollande.  Ce  fut  l'an  i635  qu'el-  guerre  ,  et  s'était  trouvé  en  per- 
le fut  conclue ,  et  qu'on  déclara  sonne  à  plusieurs  belles  expédi- 
la  guerre  à  l'Espagne.  On  n'a-  tions.  Il    porta  le  surnom   de 
voue  pas  aux  Français  que  les   Juste ,  titre  qui ,  selon  la  maxi- 
sollicitations  pressantes  des  Pro-  me  des  anciens ,  renferbe  toutes 
vinces-Unies  aient  surmonté  la  les  vertus  morales  {d).  Il  n'avait 
répugnance  qu'ils  y  avaient.  On  jamais  aimé  la  lecture ,  depuis 
prétend  que  ce  furent  eux  qui  en   qu'on  l'en  eut  dégoûté  ,  en  lui 
dernier  lieu  témoignèrent  le  plus   faisant  lire  un  ouvrage  qui  lui 
de  hâte  (I).  Quelques-uns  disent 

que    le    cardinal    précipita    trop    ^(fl^^on  âme  est  ennuyée  de  ma  ^ie,c\.^^, 

cette  affaire  {b) ,  et  ils  se  fondent      \^  'e^  ^,  jj*«,o<ryî».  avxxiC^y  v£t 

Ct/1«TN  •ç'iy 
{b)   Voyez  les  Mémoires  de  Montrësor,        In  jusUtiâ  autem  eomprehensim  omnis 
tom.  7,  pa^.  'jl\et  suiv. ,  oh  ton  blâme  fort  virtus  inesL 

le  cardinal.  Theognif ,  tu,  l47« 


44o  LOUIS  XIIL 

deplaUait  (0).  On  peut  dire,  gë-  Richelieu  ;  car  c'était  un  homme 

neralement  parlant,  qu'il  ne  tut  qu'il   n'aimait    point,  et   qu'il 

pas  bien  instruit  aux  lettres ,  et  craignait ,  et  dont  il  se   serait 

qu'il  ne  les  aima  point  (P)  ;  et  défait ,  si  de  puissantes  raisons 

cela  n'en^pécha  pas  qu'il  ne  fit  ne  l'en  eussent  détourné.  Il  s'î- 

paraître  beaucoup  de  délicatesse  magina  entre  autres  choses  que 

d'esprit  en  plusieurs  rencontres  ses    troupes  étant  commandées 

(Q).  Je  copierai  le  caractère  qu'on  par  les  créatures  de  cette  ëmi- 

lui  donne  dans  l'Histoire  de  l'Édit  nence  ,  il  n'en  disposerait  pas 

de  Nantes  (H).  La  même  raison ,  comme  il  voudrait  (X) ,  s'il  rom- 

qui   m'empêche  dans   plusieurs  pait  entièrement  avec  elle.  On 


autres  articles  de  rapporter  un  le  sollicita  souvent ,  ou  de  don- 
détail  d'actions  selon  la  suite  du  ner  ordre  ,  ou  de  permettre 
temps ,  m'en  a  détourné  ici ,  c'est  qu'on  tuât  ce  cardinal  (Y)  ;  mais 
que  je  ne  veux  pas  répéter  ce  on  n'obtint  point  cela  de  lui.  Il 
qu'on  trouve  dans  M.  Moréri.  Je  ne  voulut  pas  même  qu'après  la 
suis  surpris  qu'il  ait  oublié  l'acte  mort  de  ce  ministre  sa  famille 
solennel  par  lequel  Louis  XIII  perdît  rien  de  son  éclat  ;  et  l'on 
mit  sa  personne  et  son  royaume  croit  qu'il  en  usa  de  la  sorte  afin 
sous  la  protection  de  la  Sainte  de  persuader  au  monde  qu'il  ne 
Vierge  (e).  M.  Godeau  exerça  sa  l'avait  point  élevée  par  une  con- 
znuse  sur  ce  sujet  eyec  peu  de  ju-  descendance  servile  (Z).  La  même 
gement.  Un  savant  critique  le  raison  eù.t  du  le  porter  à  laisser 

Îoussa  d'une  grande  force  (S),  dans  les  prisons  ou  dans  l'exil  les 
'ai  oublié  de  dire  que  l'autorité  personnes  dont  le  cardinal  avait 
royale  se  fit  sentir ,  sous  le  règne  causé  la  disgrâce  :  néanmoins,  se 
de  Louis  3(111 ,  plus  fortement  sentant  proche  de  sa  fin  ,  il  con- 
qu'elle  n'avait  jamais  fait  en  sentit  à  la  liberté  et  au  retour  de 
France  (T) ,  et  je  ne  crois  pas  que  la  plupart.  On  assure  qu'il  entra 
le  parlement  de  Paris  ait  jamais  dans  cette  affaire  quelques  motifs 
Souffert  une  mortification  aussi  d'économie  (AA).  Le  peu  de  temps 
honteuse  que  celle  qu'on  lui  fit  su-  qu'il  survécut  au  cardinal,  (at 
bir  l'an  io3i  (V).  Il  est  vrai  qu'il  peut-être  le  plus  désagréable 
semble  que  cette  illustre  com-  qu'il  eût  jamais  passé;  car,  outre 
pagnie  s'était  un  peu  trop  oubliée,  les  infirmités  corporelles ,  il  sen- 
et  qu'elle  avait  eu  le  malheur  tit  beaucoup  de  chagrins  :  et 
de  se  lai«ser  emporter  par  les  comme  il  est  fort  probable  qu'il 
artifices  de  quelques  esprits  fac-  n'ignorait  pas  les  intrigues  de  la 
tieux.  J'examinerai  peut-être  ail-  reine  (BB) ,  on  peut  se  persuader 
leurs  (f)  l'horoscope  qui  se  trou-  raisonnablement  que  son  esprit 
ve  dans  les  Mémoires  de  Sully .  fut  travaillé  de  mille  inquietu- 
II  y  a  beaucoup  d'apparence  des.  Il  n'y  eut  pas  jusqu'au  dau- 
que  Louis  XIII  ne  fut  point  fâ-  phin  qui  sans  y  penser  ne  le 
ché  de  la  mort  du  cardinal  de  chagrinât  (GG).  On  n'a  point  en- 
*  core  vu  une  bonne  Histoire  de 

(/)Da!^  Va^lTiyfL,  tom.  XII.    «OU  règne  :  c'est  ce  qui  fait  at- 
IBaylé  a't  pw  donne  cet  article.  ]  tendre  avec  impatience  celle  que 


LOUIS  XIII.  44i 

M.    le   VaSSOr   a   entreprise,   et    {\)  ^  d  est  èomtant  qu'on  en  a  vu  en 
dont. le  premier  volume  {g) ,  qui   ^''«'«^^  *°"*  ^^*  ^8^^^  ^'^¥*^''*l/* 

,  »^      j  f  «1  •      ■/'  j      au  commencement  de  celui  de  f^.  M,  ^ 

S  étend  jusqu^  a  la  majorité  de   ^^^^^^  ^„.^„  ^„^.^„  ^^^^  ^^^^^  ^^ 

ce  prince  en  i6 1 4»  a  ete  fort  bien    Vuniuers.  Il  établit  la  même  maxime, 
reçu  du  public.  '  lorsqu'il  fait  cette  remarque  touchant 

Le  premier  supplément  que  ie  *«»  W^Y' (?)  =  9"  *^*  *"*?,'  *"*r^ 

-          *^    .  ,              x*  1      j             il  ***  dans  le  fond  leur  disposition.  Ils 

donnerai  à  son  article,  dans  cette  sont  aussi  légers  et  aussi  remuons 

troisième  édition  regarde  ce  que  que  les  autres  nations  ;  mais  quoi 

j'ai  rapporté  sur  le  peu  de  fruit  quon  en  dise  ils  ne  le  sont  pas  plus^ 

que  Ton  tira  de  la  victoire  d'A-  ^'^*'  l'occasion, /est  la  forme  du 

-   *      fT%T\\  gouvernement,  c  est  l  impunité,   ce 

vein  (Ui';.    .  g^^ii  i^g  moyens  qu'on  leur  laisse , 

,v,       .'i^^.       j        -,  (jui  les  rendlent  remuans.  On  verrait 

{e}  imprime  à  Amsterdam  deux  fois  en     s  •  ,  u  *     i  •  *-    ^..j 

17^.  £ei  NoureU.  de  hi  Rép.  des  Lettres  ^^«*  ^f'  «"«''«*  ««««*  ^f  *  *"^e«5  qui 
nous  ont  appris  qu'on  en  a/ait  deux  versions  *<>"«  "*  <P*"*  50U7m5  devenir  ausst 
anglaises.  brouillons  et  aussi  mutins ,  si  la  pru-^ 

dence,   l'autorité,  et   la  vigueur  de 

(A)    Son  règne fut   troublé    leurs  souverains  ne  les  retenaient,  et 

par  plusieurs  factions ,  qui  dégéné-    ne  leur  en  retranchaient  toutes  les  oc 
rêvent  quelquefois  en  guerres  civiles."}    casions»  Considérez  comment  il  rai- 
Quand  on  examine  Pnîstoire  du  rè-    sonne  sur  la  différence  qu'il  y  a  en 
"gne  de  Louis  XIII ,  depuis  le  com-    France  entre  ce  régne  et  les  réenes 
mencement  jusqu'à  la  fin  ,  on.  est    précédens.  Où    est-elle  aujourd  hui 
mille  fois  tenté  de  se  demander  a  soi-    cette  multitude  d'esprits  remuans  et 
même:  Mais  est^il  vrai  que  je  lis  des   enclins  à  la  l'évolte?  N'ont'ils  pas 
choses  faites  en  France  ?  JY' aurais-    tous  les  prétextes  qu'ils  ont  jamais 
je  point  sous  les  yeux  un  livre  oit,    eus  ?  Les  guerres  et  les  autres  dépen- 
par  des  fictions  romanesques  ,  quel-    ses   que  k»  M.  est  obligée  de  faire 
ques  écrivains  se  plaisent  de  peindre  pour  soutenir  l'éclat  de  sa  gloire  ,  ne 
le  caractère  d'un  peuple  mutin ,  et    l'oblieent-elles-pas  d'imposer  sur  le 
d'une  noblesse  encline  a  la  rébellion;   peuple  des  tributs  plus  excessifs  qu'il 
caractère  que    ces  auteurs  se    sont    n'en  fut  jamais  levé  même  sous  Louis 
avisés  de  publier  sous  le    nom   de    XI  ?  Les  prétendus  réformés  n  ont- 
France,  afin  de  cacher  le  nom  d'une    ils  pas  été  poussés  plus  .loin  que  sous 
autre  nation  ?  On  est  surtout  tenté  de    Charles  IX et  sous  Louis  7LI1I  ?  La 
se  faire  ces  demandes ,  lorsqu'on  s'est    noblesse  n'est-elle  pas  plus  chargée 
laissé  préoccuper   par  les   railleries    qu'elle  n'a  jamais  été^  ?  Le  clergé  ne 
des  étrangers ,  qui  accusent  les  Fran-    contribue-t-il  pas  aux  besoins  de  Vé" 
çais  d'être  idolâtres  de  la  monarchie    tat,  plus  qu'il  n'a  jamais  fait ,  et  dans 
et  de  leurs  monarques ,  ou  par  les    ce  siècle ,  et  dans  tous  les  siècles  pas- 
éloges  que    plusieurs  auteurs   fran-    ses  ?  Et  V,  M.  n'a-t  elle  pas  autant 
çais  répandent  sur  leur  nation ,  com-    de  démêlés  avec  le  siège  de  Rome , 
me  si  elle  était  naturellement  sou-    qu'aucun  roi  de  France  en  ait  eus  ? 
mise  à  ses  rois ,  avec  un  zèle  et  ayec    Cependant  tout  est  tranquille ,  tout 
une  fidélité  incomparables.  Il  n'y  a    est  soumis.   Point  de  révolte,  point 
rien  de  plus  faux  que  ces  railleries    de  trahison.  La  guerre  et  les  troubles 
des  étrangers ,  et  que  ces  éloges  de    ne  sont  qu'au  dehors  ,  au  lieu  quau- 

plusieurs  plumes  françaises.  L'auteur    trefois  ils  étaient  au  dedans  (3) 

du  Testament  politique  de  M.  de  Lou-    D  où  vient  donc  cette  différence  ? 

vois  a  bien  mieux  connu  le  génie  de  D'où,  vient  ce  changement  ?  De  la 
la  natiQn.  Il  pose  en  fait  que  le  seul  différence  avec  laquelle  V.  M.  ma-^ 
et  le  vrai  moyen  d'éviter  en  France  nie  l'autorité  royale  ;  de  son  discer- 
les  guerres  civiles  est  la  puissance 

absolue  du  souverain ,  soutenue  avec  /'^jgj"**"*"*  I»ï»t'<l««  «>•  M.  d«  Lonyoii, 
visuenr,  et  armée  de  toutes  les  forces   ^'*Î'n  ri     -  »/a 

P  •  »   1     /•  •  •in  l*'  ''^  memaj  pas.  343. 

necessau;es  a  la  faire  craindre.  Pour  (3,  Te.ument  poliUque  de  M.  àt  Lo«T«it, 
des  brouillons  et  des  rebelles  ,  dit-il    ^a^.  388,  38g. 


44» 


LOUIS  XIII. 


nement  à  en  faire  le  t^éritable  usage  ; 
de  son  adresse  a  conduire  cette  béte 
brute  qui  s'appelle  le  peuple ,  et  qui 
demeurant  sans  frein  court  h  Vahan" 
don  de  tous  les  c6tés  oii  son  instinct 
la  pousse  y  mais  qui  s'accoutume  in^ 
sensiblement  à  se  laisser  régir  par  le 
mors  qu'on  lui  donne ,  et  à  marcher 
mieux  h  proportion  de  ce  qu'on  lui 
tient  la  bride  plus  serrée.  C'est  le 
pouuoir  absolu  qui  seul  est  le  wéri" 
table  frein  capable  de  dompter  la 
fougue  dune  multitude  aueugle  et 
capricieuse  (Jd).  Il  dit  en  un  autre 
endroit  (5)  :  «c  Que  Fautoriti^  limi* 
»  tée  du  souyerain  et  celle  des  ré- 
»  publiques  ont  plus  de  mauvais 
»  c6t^s,  et  sont  sujettes  â  plus  de 
«  fâcheuses  suites  pour  Fëtat  et  pour 
»  le  peuple ,  que  n'est  le  pouvoir  ap- 
»  bitraire.  Les  factions ,  les  séditions, 
»  les  tumultes,  les  guerres  civiles, 
»  font  souvent  plus  de  mal  en  un  an, 
»  que  tout  le  diërëglement  d'un  mo- 
»  narque  absolu  n'en  pourrait  causer 
»  en  toute  sa  vie.  »  Il  se  pourrait 
tromper  par  rapport  à  certains  pays: 
mais  il  n  y  a  point  d'apparence  ({uïl 
se  trompe  à  l'e'gard  de  sa  nation  : 
elle  est  d'un  tel  gënie  ,  que  le  plus 
fâcheux  ^tat  où  elle  se  puisse  trou- 
ver est  de  viwe  sons  un  gouverne^ 
ment  mou  et  faible.  Alors  chaque 
gentilhomme  est  le  t3rran  de  son 
village,  chaque  grand  seigneur  tyran 
de  son  canton  •  alors  on  ne  voit  que 
séditions  et  soulévemens  (6).  Lisez 
l'histoire  de  France,  remarquez  prin- 
cipalement les  minorités  ,  vous  serez 
convaincu  de  ce  que  je  viens  de  dire. 
Vous  trouverez  le  caractère  de  cette 
nation  dans  celui  que  M.  de  la  Bruyère 
donne  aux  enfans.  Voyez  la  note  (7). 
(B)  ^u  milieu de   tant  de 

floire ,  ce  monarque  a  été  fort  mal' 
eureuxJ]  Un  auteur  moderne  vou- 
lant prouver  le  néant  des  prospérités 

(4)  Tcslament  polUiqae  de  M.  de  Loovoif , 
pag.  3aa  t  3q3. 

(.'»)  Lh  mime^  png.  383,  384> 

(6)  yox**  la  passage  da  GosUr ,  dans  la  n- 
marque  (T). 

(7)  L'unique  soin  de*  enfans  ^rf  de  trouver 
l'endroit  faible  de  leurs  ^'maîtres ,  comme  de 
tous  ceux  k  qui  ils  sont  soumis  t  dès  qu'ils  ont 
pu  les  entamer f  ils  gagnent  le  dessus ,  et  pren^ 
nent  sur  eux  un  ascendant  qu'ils  ne  perdent 
plus.  Ce  qui  nous  fait  déchoir  une  première 
J'ois  de  cette  supériorité  à  tetw  égard ,  est  tou- 
jours ce  qui  nous  empSche  de  la  recouvrer.  La 
Bniyère,  Caractère!  de  ce  aiècle,  pag.  438,  43g, 
édition  de  Paris  ^  x6g4> 


humaines,  se  sert  de  deux  grands 
exemples  :  il  parcourt  la  vie  d^An- 
guste ,  et  puis  il   continue  de  cette 
manière  (8)  :    a  Venons   au   second 
»  exemple ,  et  regardons  d^abord  le 
»  plus  glorieux  potentat  de  ce  siècle, 
»  dans  une  continuation   de   béné- 
»  dictions  du  ciel ,  telles  que  toute 
»  la  terre  a  eu  sujet  de  s'en  ëtonner. 
a>  On  peut  bien  juger  que  je  veux 
»  parler  de  Louis  AlII ,  dont    ceux 
»  qui  viendront  après  nous  admi- 
»  reront  sans  doute  les  prospérités , 
»  s'ils  en  jugent  par  l'éclat  de  ses 
»  actions  héroïques ,  par  le  nombre 
»  de  ses  trophées ,  par  l'étendue  de 
»  ses  conquêtes ,  et  par  la  grandeur 
]>  de  ses  triomphes.   En  efiet,  soit 
3)  que  vous  considériez  les  monstres 
»  qu'il  a  domptés  au  dedans ,  soit 
»  que  vous  jetiez  les  yeux  sur  les 
»  avantages   qu'il  a  eus  partout  au 
i>  dehors ,  vous  serez  contraint  dV 
»  vouer  que  la  France  n'a  jamais  eu 
»  de  roi  plus  fortuné  que  lui.  Elle 
»  n'a  point  de  frontière  qu'il   n'ait 
»  avancée  de  beaucoup  dans  le  pays 
»  ennemi.  Elle  n'a  point  d'envieux 
»  dont  il  n'ait  dompté  l'orgueil    et 
]»  confondu  les  desseins.  Et  si  vous 
»  prenez  garde  à  ce  qui  s'est  passé 
»  tant  sur  l'Océan  que  sur  la  Médi- 
»  terranée  ,  vous  jugerez   que  tous 
»  les    élémens    combattaient    pour 
»  nous    sous  la  domination  de  ce 
>}  prince.   Or  les  marques    de   son 
»  Donheur   n'étaient   pas  moindres 
»  dans  son  domestique  ;  et  c'est  saos 
)>  doute  qu'il  avait  de  grands  avan' 
»  tages  sur  Auguste  de  ce  côté-là. 
»  Dieu  lui  donna  pour  compagne  de 
»  sa  couche  une  princesse  que  U 
)>  bonté  singulière,  jointe  à  plusieurs 
i*  autres    vertus  extraordinaires  et 
»  vraiment  héroïques  ,  lui  eussent 
»  pu  faire  aimer ,   quand  elle  n'eût 
»  point  été  une  des  plus  parfaites 
»  au  reste ,  et  des  plus  agréables  de 
»  sou  temps.  Il  se  voyait  père  de 
»  deux  ûls  très-dignes  de  son  aifec' 
»  tion ,  pour  être  sibeaux ,  et  si  bien 
»  formes  de  nature ,  qu'il  n'eût  pas 
»  pu  les  souhaiter  plus  accomplis, 
»  outre  que  le  temps  auquel  il  les 
»  avait  eus  les  lui  aevait  rendre  en- 
»  core  plus  chers.  Tout  le  monde  le 

(8)  La  Molhe-te-Varer ,  DiHConrs  de  H  Pro- 
ipériti,  au  tome  Vlîldeses  Œuvres,  pag.hi 
et  suiv, ,  édition  de  Paris ,  1681,  in-ia. 


r 


LOUIS  XIIL  443 

y>   respectait;  et  de  quelqae  côte  qu'il  de  laisser  pour  Iwriiier  de  la  plus 
»   se  tournât  dans  son  Louvre  ,  il  n^  grande  partie  de  ses  biens ,  et  pour 
31   voyait  que  des  te'moignages  d'à-  sucaesseur  a  l'empire ,  le  fils  de  son 
9>   niour  et  de  révérence.  Pouvait-il  ennemi  mortel.  Cela  est  faux  (10)  : 
»   donc  rester  quelque   chose   à    sa  mais  il  est  trés-vrai  que  Louis  XIII 
3>  félicite  pour  être  plus  entière ,  si  laissa  la  régence  de  son  royaume  à 
y»  nous  en  jugeons  par  les  apparen-  une  personne  qu'il  haïssait  de  tout 
j0  ces?  Avec   tout  cela  néanmoins,  son  cœur,  et  qu'ainsi  sa  disgrâce  fut 
»  que  dirons-nous  si  ,  par  sa  propre  plus  fâcheuse  que  ne  l'eût  été  celle 
y>  confession ,  il  n'a  jamais  passé  un  d'Auguste.  On  devine  aisément  pour- 
yj  jour  sans  quelc{ue  mortification  ,  quoi  cet  auteur  ne  compare  pas  à  cet 
yi  ni  goûté  en  sa  vie  la  douceur  d'une  égard  les  malheurs  de  l'empereur  ro- 
si joie   qui  ne  fût   détrempée  dans  main  avec  ceux  du  roi  de  France.  La 
»  l'amertume  du  déplaisir.  Je  m'em-  remarque  suivante  nous  apprendra 
»  pécherai  bien  ici  de  commettre  la  le  peu  d'alTection  qu'avait  Louis  XIII 
»  faute  de  celui  que  les  Athéniens  trai-  pour  son  épouse ,  qu'il  déclara  néan- 
y>  tèrent  si  mal  pour  les  avoir  obli-  moins  régente. 
»  gés  à  pleurer  une  seconde  fois  les  (C)   //  ne  se  pouvait  fier  ni  a  sa 
»  infortunes  de  leurs  alliés ,  en  les  mère,  ni  a  sa  femme ,  ni  h  son  frère  J] 
»  représentant  sur  un  théâtre.  Et  de  Voici  de  quoi  diviser  cette  remarque 
y>  vrai ,  mon  imprudence  serait  plus  en  trois  articles. 
»  grande  que  la  sienne  ,  si  je  voulais  I.  Il  fallut  que  pour  le  bien  de 
»  aujourd'iiui  m'étendre  èur  un  su-  son   royaume  ,    c'est  -  à  -  dire  pour 
»  jet  si  ennuyeux  que  nous  serait  ôter  aux  esprits  factieux  les  moyens 
»  celui  des  soucis  cuisans  et  des  in-  de   cabaler  dangereusement ,  Louis 
»  quiétudes  continuelles  de  ce  mo-  XIII  donnât  ordre  à  sa  mère  de  sortir 
y>  narque.  Mais  tant  y  a  que  puis-  de   France  *  :  et  il    ne  se  porta  à 
•  »  qu'en  mourant  ses  dernières  paro-  ces  dures  extrémités ,  qu'après  avoir 
»  les ,   que   les  jurisconsultes  nom-  essuyé  une  longue  suite  de  brouil- 
»  ment  sacrées ,  et  qui  passent  pour  leries ,  où  l'autorité  royale  était  fort 
>>  des  oracles  dans  des  bouches  moins  mal  ménagée.   Il  fut  nécessaire  plus 
»  véritables  que  la  sienne  ,  nous  ont  d'une  fois  de  subjuguer  par  les  ar- 
»  assurés  que  ses  contentemens  n'ont  mes  les  partisans  de  Marie  de   Mé- 
)>  jamais   été  purs,   ni  ses   plaisirs  dicis. 

»  exempts  de  tristesse  et  d'afflictions,  II.  Quant  à  sa  femme ,  je  vous  Teti-- 

»  ne  pouvons-nous  pas  bien  conclu-  voie  aux  Mémoires  de  M.  de  la  Ro- 

»  re  que  tout  son  bonheur,  non  plus  chefoucauld.  J'ai  su  de  M.  de  Chaui- 

»  que  celui  d'Auguste  ,  n'avait  rien  gny  même  y  dit  ce  duc  (11)1  quêtant 

»  d'essentiel ,   et   qu'il  était  seule-  allé  trouver  le  roi  de  la  part  de  la 

i>  ment  de  la  nature  de  ces  choses  reine,  pour  lui  demander  pardon  de 

»  qui  ne  subsistent  que  dans  l'opi-  tout  ce  qu'elle  avait  jamais  fait ,  et 

»  nion  ?»  Je  ne  fais  point  de  remar-  même  de  ce  qui  lui  avait  déplu  dans 

ques  sur  ce  long  passage ,  quoiqu'il  sa  conduite ,  le  suppliant  particulier 


lerai  aonserver  que  1  on  y  voit  une  lais ,  m  quelle  eut  trempe  aans  le 

preuve  de  mon  texte ,  la  plus  con-  dessein  a  épouser  Monsieur ,  après 
vaincante  qui  se  puisse.  Louis  XIII 

avoue    qu'il  a  été  malheureux  :  per-  (10)  Tibère  ,  saeeesseur  â*Augnste^  était fiU 

sonne  ne  le  pouvait  savoir  aussi  bien  ^>«  homme  qui  k  la  ve'rité  >e  dévUwa  contre 

,    .       .    * .               1,                   «x  \  J*  Auguste  pendant  la  guerre  de  rerouse .  et  puis 

<^Ue  lui,  et    rien  ne  1  engageait  à  dis-  ,acha  de  faire  un  parti   en  faveur  dufils  de 

Simuler  dans  l'état  011  il  était.    Voyez  Pompée  ,   et  enfin  s^attaeha  ^  Marc  Antoine; 

dans  la  remarque  (E)  ce  que  ie  cite  mais  peu  après  u  fit  sa  paix  avec  Au gwt te ,  et 

de  M.  le  Laboureur.  Uu^afda  même  sa  femme.  Su^iaa^,uiTiher^o, 

La  Mothe-le-Vayer  dit   une  chose  *  Joly  observe  que  !•  reînemère  s'échappa 

qui  m'engage  à  un  petit  supplément,  de  Gompiigiie.  le  18  jaîUet  i63x.  Son  fiU,  qui  la 

Auguste,   dit-il   (o)  ,  eut  la  disgrâce  r«**°«»'  prisonnière,    iuit  loin  de  loi  doaner 

o          '                 ^5"  '                       o  Tordre  de  sortir  «te  France. 

(Ç)>  La  Motbe-Ip  Vaver,  Disemira  Je  la  Pro-  (11)  Mémoires  de  H.  de  ta  Rochefeadkald , 

sptiilc  ,  au  tome  Vllt  de  set  Œueret ,  p»  Sag.  pag.  5. 


/ 


LOUIS  XIII. 


t^en  allait  mourir  lorsqu'il  parla  de  sentir  h  la  déclarer  récente  ,  et  ne  se 
la  sorte.  Cest  un  temps  où  pour  For-  pouvait  résoudre  aussi  h  partager 
dinaire  Ton  dit  ce  qu'on  pense,  et  l'autorité  entre  elle  et  Jnonsieur. 
principalement  par  rapport  aux  cho-  Les  intelligences  dont  il  tat^ait  soup- 
ses  où  le  mensonge  ne  sert  de  rien,  connée,  et  le  pardon  qu'il  uenait  d'oe- 
il faut  donc  conclure  qu'il  mourut  corder  h  Monsieur^  pour  le  traité 
trés-persuadé  que  son  épouse  était  d Espagne,  le  tenaient  dans  une  irré- 
complice  d'une  énorme  conspiration,  solution  qu'il  n'eûtpeut-étr»  pas  sur- 
où  l'on  avait  résolu  de  se  défaire  de  montée ,  si  les  conditions  de  la  dé- 
lui,et  de  la  faire  épouser  au  duc  claration  que  le  cardinal  3fazarin et 
d^Orléans  son  successeur.  Or  comme  M.  de  Chavigny  lui  proposèrent ,  ne 
l'aflTaire  de  Chalais  s'était  passée  l'an  lui  eussent  fourni  t expédient  qu'il 
1636,  jugez  si  ce  prince  avait  vécu  souhaitaitpour  diminuer  la  puissance 
peu  d  années  dans  la  défiance  par  de  la  reine ,  et  pour  la  rendre  en 
rapport  à  cette  reine ,  et  dans  les  dé-  quelque  façon  dépendante  du  conseil 
goûts  d^un  triste  ressentiment.  11  ne  qu'il  uoufyiit  établir  (17). 
nut  plus  trouver  étrange  qu'elle  ait  lil.  Quant  à  son  frère,  tout  le  monde 
été  81  lonç-temps  stérile  :  les  maris  sait  ses  chutes  et  ses  rechutes:  on  l'en- 
les  plus  incontinens  pourraient-ils  gageait  dans  toutes  sortes  de  compjpts^ 
bien  se  résoudre  à  s'approcher  de  il  y  avait  des  provinces  qui  se  soule- 
leurs  femmes ,  s'ils  les  croyaient  ca-  vaient  pour  lui  ;  il  avait  des  intelli- 


confesseur    revienne    souvent  à    la  regarder  que  de  mauvais  ceil.   Cet 

charge  (13),  lors  même  que  plusieurs  objet   le  faisait    ressouvenir    qu^on 

années  ont  passé  sur  cette  plaie.  Que  avait  voulu  lui  ôter  la  vie,  pour  faire 

Louis  XIII  eût  raison ,  ou  qu'il  n'en  épouser  sa  veuve  au  duc  d'Orléans , 

eût  pas,  c'était  toute  la  même  chose,  qui  lui   aurait  succédé.   Je  ne  sais 

Son  cœur  n'en  souffrait  pas  moins,  point  si  la  jalousie  de  mari  se  mêla 

M.  de  la  Rochefoucauld  dit  (i3)  que  dans  les  chagrins  de  Louis  XIII  ;  mais 

le  roi ,  quand  il  fit  cette  réponse  à  on  assure  que  la  reine  caressait  beau- 

M.  de  Chavigny,  croyait  que  la  reine  coup  le  duc  d'Orléans.  Voici  ce  que 

avait  encore  des  liaisons  at^ec  les  Es-  nous  apprennent  des  mémoires  'pn- 

pagnolsy  par  le  moyen  de  madame  de  bliés  1  an  i685  (18).  «  Monsieur  fai- 

Chevreuse  qui  était  alors  a  Bruxel-  »  sait  tous  les  jours  sa  cour  aux  rei- 

les.  n  observe  aussi  qu'il  fallut  faire  »  nés ,  qui  étaient  demeurées  à  Paris 

jouer  mille  machines ,  afin  d'obtenir  »  durant  le  siège  de  la  Rochelle  ;  et 

du  roi  que  la  reine  fût  régente  ;  elle  »  cYtait  avec  beaucoup  de  franchise, 

croyait  le  roi  très'-éloigné  de  cette  »  même  avec  la  reine  régnante ,  avec 

pensée  ^  par  le  peu  d  inclination  qu'il  »'  laquelle  il   avait  toujours  été  en 

auait  toujours  eu  pour  elle  (i4) »  bonne  intelligence,  et  n'observait 

Elle  et  Monsieur,  qui  avaient  eu  trop  »  pas  trop  de  cérémonie.  Dès  qu'elle 
de  marques  de  l' aversion  du  tx>i  ,  e£N  »  vint  en  France,   elle  le  traita  de 

qui  le  soupçonnaient  presque  égale-  »  Monsieur  ,  en  parlant  à   lui  et  de 

ment  de  les  vouloir  exclure  du  ma-  »  lui,  et  a  toujours  continué.  A  quoi 

nienientk  des    affaires  ,    cherchaient  »  quelques-uns  ont  trouvé  à  redire  , 

toutes  sortes  de  voies  pour  y  parvenir  »  attendu  qu'en  lui  écrivant  elle  ne 
(1 5).  Elle  n'y  serait  jamais  panrenue,      ^^^^  ^^  „ -„,,  ^  ^^^^  ^. 

-     .  —         ^      .,     _  --.  Ix'tS'Foret  sur  tont  cecilaremiirquf  i'K^)- 

(11)  Vojrt*  Varuele  Caouiv,  lorn.  IV  ,pag,        J^^j  Mémoire!  de  feu  M.  le  duc  a'Or'éain  , 

609  ,  rrmar^nt!  (B).  contentnl  ce  qai  «'««t  passé  en  France  Af  plo» 

(i3)  Z7an/ /^^  Mémoire*  ,  png.  3.  ronvidérable  depuii  Tan  1608  jnRqu'en   Tannée 

(i4)MemoirftilclaRocbrroucaald, 'à  m/fH«.  i636.    Â  AmsUrâam  ^    tht»   Pierre   Mortitr^ 

(i5;  Lk  mime ,  f»«f .  4  •'  5.  *685 ,  iw-i  a. 


LOUIS  XIII.  .    445 

3»  le   traite  que  de  fréré.  Pendant  le    contraire,  etc.  (do).  On  remit  le  cal> 
»   pelit  Yojage  ^ue  le  roi  yint  faire    me  dans  son  esprit  :  le  mariage  fut 
»  à  PaHs,  Monsieur  ayant  rencontre   conclu  (31);  il  en  Tint  bientôt  untf 
a»   la  reine  une  fois  qu'elle  venait  de    fille  :  tout  cela  chagrinait  le  roi ,   et 
»  "faire  une  neu vaine  pojar  avoir  des   ce   fut  un  bonheur   pour    lui   que 
»  enfans ,  il  lui  dit  en  raillant  :  Ma-   sa  belle-sœur  mourut  peu  après  les 
y>  dame ,  i^ous  uenez  de  solliciter  t^os   Oouches  ;  il  ne  laissa  pas  d'en  paraître 
»  juges  contre  moi  :  je  consens  que   fort  afflige.  Voyez  la  note  (23).  Il  se 
»   t^ous  gagniez  le  procès  ,  si  le  roi  a   garda  bien  depuis  de  consentir  à  un 
»   assez  de  crédit  pour  cela.  »  Tel   second  mariage  de  son  frère  (33). 
qu'on   nous  le  représente  dans  ces       (D)  S'il  nefdt  tombé  sous  le  pou- 
mémoires,  il  avait  un  peu  besoin  de    ^foir  Je..*.  Richelieu  ,  il  eût  couru 
Favis  qui  fut  donné  au  duc  de  Valois    risque  pour  le  moins  de  sa  couron- 
(19).  Le  même  livre  nous  apprend    „e.  ]  Ceux  qui  obsédaient  les  deux 
que  le  roi  était  pour  le  moins  aussi   reines  et  Monsieur  n'espéraient  rien 
chagrin  de  ce  que  son  frère  avait  des    gous  le  ministère  ^u  cafdinal  de  Ri- 
enfans ,  que  de  la  stérilité  de  la  reine,    chelieu ,  et  espéraient  tout ,  pourvu 
Voici  les  alarmes   qu'on  lui  donna    que  S.  A.  R.  montât  sur  le  trône.  Il 
sur  le  mariage  du  duc  d'Orléans  avec    y  avait  deux  moyens  de  lui  mettre 
l'héritière  de  Montpensier.  Tronson ,    la  couronne  sur  la  tête  :  l'un  était 
secrétaire  du  cabinet ,  et  quelques  au-   de  se  défaire  du  roi ,  l'autre  était  de 
très  serviteiLrs  particuliers  du  roi,  qui   jg  traiter  comme  on  a  traité  don  Al- 
regardaient  seulement  Vintéi'étde  sa   phonse,  roi  de  Portugal.  Le  second 
personne  royale ,  et  non  celui  de  Vé-   moyen  n'était  pas  facile  à  exécuter , 
tat ,  ayant  représenté  au  roi  de  quelle    ^Jans  une  nation  qui  est  jalouse  de 
importance  il  lui  était  de  marier  Mof^   ses  lois  fondamentales  (a4) ,  et  sous 
àieur,  son  frère ,  à  une  riche  héritière,    u„  ministre  aussi   vigilant  et  aussi 
alliée  comme  celle'la  a  la  maison  de   habile  que  l'était  le  cardinal  de  Ri- 
Guise ,  qui  aidait  autrefois  voulu  en-   chelieu.    Voilà   pourquoi    on    avait 
vahir  la  couronne,  et  avec  un  tel   choisi  l'autre  expédient,  s'il  est  vrai 
apanage  (fuon  lui  donnait,  que  sa    que  Chalais  eût  eu  le   dessein  que 
majesté  n'ayant  point  d*enfans ,  il  ne    hq^s  avons  vu  ci-dessus  (a5) ,  dans  le 
serait  plus  considéré  que  comme  un    passage  de  M.  de  la  Rochefoucauld. 
roi  languissant,  et  que  toute  la  cour,    Q^  ^g  saurait  ôter  à  bien  des  cens  la 
oui  ne  se  conduit  que  par  intérêt ,    pensée  qu'il   se  formait  un  mfàme 
l'abandonnerait  pour  aller  h  Mon-    mystère  d'iniquité ,  pour  donner  tout 
sieur,  comme  a  un  prince  vigoureux   ^  la  fois  au  duc  dH)rléans  la'cou- 
qui  promettait  bientôt  lignée ,  sur  la-   ronne  et  la  femme  de  son  frère.  Je 
quelle  chacun  fonderait  ses  espéran-    ^e  sais  ce  qui  en  est.  Voyez  la  Vie  du 
CC5 ,    et  ferait  des  desseins  qui  ne   cardinal  de  Richelieu ,  imprimée  à 
pourraient  être  qu'au préjudic^  de  sa   Amsterdam,  en  1694,  au  tome  pre- 
royale  personne.  Sa  majesté  en  fut   mier    page  ?o4. 
tellenienttouchée  de  jalousie  ,  aue  le        ,j;x'  jr^  f^n^^  r^^j^  g^^^^j,  quelques 
père  Souffran,  son  confesseur,  l  étant       >  ^  ^ 

venu  trouver  un  matin  dans   son  ca--       r^o)  Mémoires  da  duc  A^OMuns  ,pag,  4r. 
binet,  sa  majesté  ne  faisant  que  sortir      (ai)  L'an  iGa6. 

du  lit,   elle  se  jeta   à    son    cou  tout    ^(")  Encore  que  U  roi  trouvât  son  compte 
.    M       '        f  t -f  •         •-  /r  *    dans  cette  perte  y  et  au  apparemment  tien  dut 

eploree,  dit  qu  d  connaissait  par  effet   g^^^  i^  ^oinr  fdcké,  par  raison  de  U  jalousie 

que  la  reine  sa  mère  se  souviendrait  qu'il  avait  eue  de  ce  mariage^  que  la  grossesse 
toute  sa  vie  de  ce  qui  s'était  passé  a  de  Madame  lui  avait  depuis  donnée  beaucoup 
g  _  j  f  -L* i  j>   ^      *     *  ^..-    ptii/   grande,  se  trouvant  libre  de   toutes  ces 

la  mort  du  maréchal  d  Ancre ,  et  çwe  î,.^,„t« ,  sa  majesté  ne  laissa  pas  de  témoigner 

les  avantages  qu  elle  procurait  a  u»  extrême  déplaisir^  pour  avoir  eu  toujours  en 
Monsieur  ne  permettaient  pas  de  dou-  grande  estime  la  vertu  deceue  princesse  i  mais 
^  r    9»  V    '      >*wi..-\-    ^  f..:     T^    il  ne  fut  pas  mam  qu  elle  n  etU  laissé  qu  une 

ter  qu  elle  ne  l  aimatnlus  que  lui.  Le   ''      «iémoir^  da  duc  d'Orlé.n. ,  pag.  sj. 

père,    bien  étonne  de  ce  discours  ,  •'   (aS)  £i  m/me,  paf.  7a. 

essaie  <^ effacer  doucement  ces  défian-      (a4)  Note»  qu*encore  que  eêtté  nation  soit 

€es  de  tfiSprit  du  roi,  l'assure,  au  aussi  sujeUe  qu'une  autre  à  se  souUvenU  reste 
^%i«    «M7  «^«/'rti.    «.w    .V   ,  ,  toujours  un  puusant  paru  qut  s'attache  au  gros 

Otii  Vaje»  Vartiele  de  F«4irçoul«'.  ,U  FJ,    de  Vashre  dans  les  guerres  civiles, 
^ag^SSi,  remarque (B).  (aS)  Citation  (11). 


446  LOUIS  XIII. 

tétet  dUmporianee  ;  mais  cette  séuérUé  tre  en  main  et  la  couronne  sur  la  tête, 

était..,néce8saire.']î)e tous  ceuxqu'on  ëtait  plus  gén^  et  plus  malheureux 

décapita  pour  crune  de  rëbellion ,  que  s  il  avait  eu  les  fers  aux  pieds, 

sous  le  règne  de  Louis  XIII,  il  n^  Cette   réflexion  doit    éternellement 

eut  personne  que  Ton  regrettât  au-  renouveler  les  larmes  de  ta  France, 

tant  que  le  duc  de  Montmorenci  (36).  sur  le  destin  de  Henri ,  duc  de  Àfont- 

Aussiëtaitrce  un  seigneur  dVn  grand  morenciy  et  de  Danivillcy  amiral  et 

mérite,  adoré  dans  le  Languedoc,  son  maréchal  de  France ,  fils  unique  de 

gouvernement ,  et  admiré  de  toute  ce  connétable  qui  se  précipita  plutôt 

la  France,  comme  il  parut  par  l]em-  par  malheur  aue  par  inclination , 

pressement  avec  lequel  on  sollicita  dans  une  moinare  faute ,  et  qui  fut 

sa  grâce.  Mais  c'était  cela  même  qui ,  accablé  de  toute  la  rigueur  des  fois, 

en  Donne  politique  ,  devait  porter  le  Quoiqu'elle   fUt  sans  aucune  péril- 

monarque  à  ne  lui  point  pardonner  leuse  conséquence ,   et  sans  danger 


_  généralement  ,       .     .  y  , 

vait  facilement  entraîner  dans  une  nooletse ,  les  délices  de  son  royaume, 

seconde  rébellion  tout  le  Languedoc*  et,  ce  qui  doit  être  encore  plus  cher  a 

S^il  Tavait  fait  dans  le  temps  que  les  un  grand  prince,  le  plus  auguste  et  le 

Espagnols  assiégeaient  Leucate  (37) ,  plus  digne  sujet  de  clémence  qui  se 

que   serait   devenu   la  France  ?   Et  présentera  jamais.  Je  tiens  de  la  bou- 

qu'on  ne  me  dise  pas  que  la  gratitude  che  de  M,  le  Prince,  que  Louis  XI 11 

raurait  attaché  au   service  de  son  lui  en  témoigna  ses  regrets  au  lit  de  la 

'prince,   ou   que  la   faiblesse   qu'il  mort ,  non  pas  at^ec  des  pleurs  ^  mais 

avait  reconnue  au  duc  d*Orléans  Pau-  awec  des  sanglots,  et  quil  le  conjura 

rait  guéri  de  Venvie  de  se  soulever  de  croire  au  on  lui  a  fait  fait  l'iolence 

Ïourlui.  Ce  sont  de  pauvres  raisons,  en  ce  malheureux  i^oyage  de  Toulou" 

e  duc  de  Montmorenci,  remis  en  se,  qu'ilfit  contre  son  cœur,etoik  mal- 

grâce ,  n'aurait  jamais  pu  soufi'rir  le  gré  sa  résolution,  il  se  laissa  empor- 

crédit  du  cardinal,  et  il  aurait  mieux  ter  a  une  foule  de  prétextes ,  ou  plu- 

pris  ses  mesures   une   seconde  fois  toi  de  prestiges  d'état,   qui  disparu- 

Sour  le  perdre.  Il  se  serait  prévalu  rent  après  celte  funeste  tragédie  ,  et 

es  témoignages  que  les  grands  et  les  lui   laissèrent  un  déplaisir   cuisant 

provinces  lui  avaient  donnés  de  leur  qu'il  at^ait  jusque-là  tenu  caché  dans 

estime  extraordinaire  pendant  sa  pri-  son  sein.  Jlh!  mon  cousin,  lui  dit-il 

son,  etc.  Il  fallait  de  grands  exem-  ensuite,  ce  n'est  pas  régner,  c'est 

pies  de  sévérité ,  sous  un  régne  où  la  plutôt  être  esclave  de  la  tyrannie^  ou 

noblesse  française  s'apprivoisait  de  du  moins  est-ce  en  sentir  toutes  les 

telle  sorte  aux  conspirations  ,   aux  peines  dans  une  royauté  légitime,  que 

soulévemens,  aux  intelligences  avec  de  n'entendre  que  de  sinistres  rap- 

l'Espagne  ,  qu'on  aurait  dit  que  l'i-  ports  ,  et  d'être  toujours  en  défiance 

dée  d  infamie ,  ni  même  l'idée  de  de  nos  plus  proches ,  de  nos  princi- 

faute,  n'était  plus  jointe  avec  ces  paux  officiers  et  de  ceux  que  nous 

sortes  de  crimes.  Autant  vaudrait-il  affectionnons ,  et  de  soumettre  et  de 

changer  le  gouvernement  monarchi-  régler  toute  notre  conduite  sur  des 

queen  anarchie,  que  de  laisser  pren-  fantômes  de  politique,   qui  ne  sont 

are  cours  à  de  tels  abus.  M.  le  La-  bien  soutient  que   l'intérêt  d'autrui 

boureur  raconte  une  chose  qui  est  (a8). 

très- curieuse  ;  c'est   que   le   roi   ne  11  y   a  plusieurs  vérités   dans  ce 

consentit  à  la  mort  de  M.  de  Mont-  discours,  je  n'en  doute  point.  Je  suis 

morenci  que  par  un  esprit  de  servi-  persuadé  que  le  cardinal  de  Riche- 

tude.  Je  rapporterai  tout  le  passage  :  lieu  représenta  plus  d'une  fois  au  roi 

il  fait  voir  que  Louis  XIII ,  le  scep-  son  maUre  les  desseins  des  sujets  re- 
belles avec  beaucoup  d'exagération  \ 

(a6)  Il  fut,  d/capite  h  Toulotum,  Van  i63a.  car  dans  Ic  grand  nombre  de  com- 

yojre*  ion  Élona.mi  U*  r^grj^u  d»  sa  mort ,  pj^t^  «y^  gg  formèrent  SOUS  cc  régne, 

dans  Us  Mémoires  du  «leur  de  Ponbs^  iom.  H  ,  *-            *■                                                       ^ 

pag.  44  ''  "*'"'  «  ^i'*  d'JtnsUrdam  ,  i6q^.  (tS)  Le  Laboarevr ,  Additioni  aiu  H iaoiru 

(i")  L'an  1637.  de  Cattelnau ,  tom.  If,  pag,  tSu 


LQDIS  XIIL  447 

il  jr  en  eut  plusieiirs  gai'  nVurent  contre  les  ordres  exprès  de  sa  majes^ 

pour  but  que  la  raine  du  cardinal  :  té,  qui  étaient  de  tenir  seulement  les 

on  n'es  voulait  ni  à  la  personne ,  ni  choses  en  état ,  et  de  ne  rien  hasarder 

à  ^autorité'  du  prince  :  et  néanmoins  jusqu*à  son  arriuée.  Peut-être  au- 
cette  ëminence  avait  1  adresse  dHnsi-  ^  rait-on  trouvé  encore  plus  mauuais 

nuer  (^29),  et  même  de  persuader,  que  Monsieur  eût  réussi  a  ses  pre- 

qu''on  machinait  une  translation  de  mières  armes  ;  et  l'on  croit  que  cette 

la  couronne  en  faveur  du  duc  d'Or-  crainte  fut  ce  qui  fit  det^ancer  au  roi 

le'ans.  CVst  par-là  qu'on  jQt  consentir  le  temps  de  sa  parfaite  conualescen" 

le  prince  à  faire  sauter  tant  de  têtes,  ce,  afin  de  pouvoir  au  plus  tôt  se  ren  • 

11  connaissait  dans  la  suite  ces  illu-  dre  a  son  camp  (3i).  Voici  un  effet 


tade    qu'en  passant  sous   un  autre  se  repentit  ensuite  de  lui  avoir  don^ 

joug  encore  plus  incommode,  et  que  né  cet  emploi,  dans  la  pensée  que 

ce  fut  la  raison  qui   Fempécha   de  son  frère  allait  acquérir  beaucoup  de 

chasser  le  cardinal ,  quoiqu  il  le  haït,  gloire  en  Italie ,  et  que  cela  ternirait 

L'éloicnement  de  ce  ministre  eût  mis  la  sienne.  Il  se  mil  si  violemment 

Louis  XIII ,  pieds  et  poings  liés,  sous  cette  opinion  dans  la  tête  ,  que  le 

la    puissance  du  duc  d'Orle'ans.  On  chagrin  l'empêchait  de  dormir.  Étant 

lui  eût  peut-être  laissé  le  titre  de  roi,  alléi**)a  Chaillot ,  oà  était  le  cardi- 

on  eût  gouverné  sous  son  nom  ^  mais  nal,  il  lui  dit  qu'il  ne  pouvait  souf- 

toutes  les  aifaires  se  seraient  passées  frir  que  Monsieur  allât  commander 

selon  le  caprice  des  favoris  de  ce  duc.  en  chef  l'armée  d'Italie ,  et  qu'il  fît 

On  aurait  vu  un  étrange  régne.  Les  en  sorte  qu'on  lui  pût  ôter  cet  emploi. 

deux,  reines  et  leurs  créatures,  le  duc  Le  cardinal  répondit  :  a   Qu'*il  ne  sa- 

d'Orléans  et  les  siennes,  auraient  tout  i>  vait  qu'un  seul  moyen  d'ôtercet 

brouillé  et  tout  confondu  ,  et  l'on  »  emploi  au  duc  d' Orîéans ,  qui  était 

n'eût    for^ié   aucun    grand  dessein  u  que  le  roi  allât  lui-même  en  Italie  ; 

pour  la  gloire  de  la  monarchie ,  et  »  mais  que  s^ii  prenait  cette  résolu- 

contre  les  intérêts  de  l'Espagne  j  et  »  tion,  il  fallait  qu'il  partît  dans 

si  quelques  événemens  avaient  été  »  huit  jours  au  plus  tard.  »  Le  roi 

glorieux ,  le  roi  aurait  vu  que  le  duc  dit  qu'il  le  ferait ,  'et  se  disposa  dès 

son  frère  en  eût  remporté  la  louange  :  lors  h  cela  (3a).  11  faut  peu  connaître 

cruel  sujet  de  jalousie,  mille  fois  plus  les  princes,  pour  nier  que  la  jalousie 

dur  que  ne  l'était  l'ascendant  du  car-  qu'us  conçoivent  contre  leurs  fils  ou 

dinal.  On  n'ignore  pas  combien  de  contre  leurs  frères ,  et  en  général 

fois  la  jalousie  d'autorité  mit  martel  contre  ceux  qui  leur  doivent  succé- 


et  ne  put  aller  en  personne  sur  les  Brantôme  (33)  la  furieuse  jalousie  de 

côtes  du  Poitou.  Il  fut  conseillé  d*jr  Charles  IX  contre  son  frère  ,  le  duc 

envoyer  Monsieur  pour  son  lieute-  d'Anjou  ,  général  des   troupes   qui 

nant  général  (3o).  La  première  entre-  battaient  les  protestans  à  Jamac  et  à 

prise  de  Monsieur  n'ayant  pas  trop  Moncontour.  Ne   doutez  point   que 

Lien  réussi,  le  roi  lui  en  écrivit  une  ce  ne  fût  un  moindre  mal  pour  Louis 

lettre  pleine  de  ressentiment ,  de  ce  XIII,  d'être  dominé  par  le  cardinal  de 

qi^il  avait  si  légèrement  exposé  les  Richelieu ,  que  ne  l'eût  été  de  voir 

troupes  sans  qu'il  en  fut  besoin ,  et  son  frère  ,  sa  mère ,  sa  femme  ,  trop 

(3f))    Le  eonn/utble  de  Luynes  s*/uût   d/jk  (3i)  Là  mime  ,  pag.  83. 

itrvi  dm  eeUe  ruse  t  il  avait  mi*  dans  C esprit  du  (*')  Bassomp, ,  M/m. ,  tom.  11^  pag»  5a i. 

roi  que  Marie  de  M/dieis  le  voulait  traiter  r**)  Xe  3  de  janvier, 

comme  Catherine  de  Me'dieit  avait  traité  Char-  (33)  HUloire  da  carclioBl  ^«  Richelieu ,  impri- 

Uj  IX.  Vojre»  Z'Uiitoire  de  l'Edil  d«  Nantes,  me'e  à  Amsterdam,  i6^,  tom,  /,  pag,  436,  à 

tom.  If,  liv.  VI,  pag.  388.  Vann.  i6a6. 

(3o)  Mémoires  da  dae  d^Orliant ,  imprimd*  (33)  Mémoires ,  tom.  IV,  ptut,  m.  3  .  daa* 

fan  i685  ,  pag.  81.  <'£loge  de  Charles  IX. 


446  LOUIS  XIlî. 

accrédités  à  la  cour.  Les  crëaturet  nUtiorenij  et  quHIs  suirirent  Finter- 

de  ces  trois  tdtes  n'étaient  capables  prétatioti  là  plus  séTère ,  il  ne  s^en- 

que  de  petites  intrigues  de  cour,  qui  suit  pas  qtle  ce  tnare'ehal  fût  inno- 

eussent  ruiné*  les  ailaires  générales,  cent ,  et  que  tout  son  crime  consistât 
Ainsi  le  bien  du  royaume  demandait^  à  s'être  rendu  désagréable  au  cardi- 

que  Ton  usAt  de  sévérité  contre  les  nal  de  Ricbelieu.  On^  allègue  beau- 

cnefs  des  rebelles  ,    qui   roulaient  coup  de  défauts  de  la  procédure  (3q), 

mettre  le  gouvernement  en  de  telles  et  tout  cela  pour  prouver  que  les 

mains  trop  espagnoles  (34).  commissaires  furent  cagnés  ,  et  que 

(F)   //  ne  faut  pas  croire  ceux  qui  l'innocence  de  Faccusc  fut  opprimée; 

osent  assurer  que  ton  fit  mourir  des  mais  il  faut  savoir  aussi  que  d'autres 

gens  dont  toute  la   faute  consistait  auteurs  affirment  que  la  procédure 

€lans  le  malheur  dé  déplaire  au  pre-  fut  conforme  à  la  régularité  la  plus 

mier  ministre*  3  L'auteur  des  Mémoi-  exacte  (4o).  Examinez  oien  les  Obser- 

res  de  M.  d'Artagnan  affirme  que  le  vations  de  M.  du  Châtelet  sur  la  Vie 

maréchal  de  Marillac  et  plusieurs  au-  et  la  Condamnation  du  maréchal  de 

très  furent  jugés  et  condamnés  par  Marillac.  C'est  une  réponse  à  un  li- 

des  commissaires,  quoiqu'on  ne  leur  belle  que   les   ennemis  du   cardinal 

4a   -• « l'_,.— .•_ J' •_       a«r»;^n»    M..-U1:^       1  ^ 1m.    r ^  »   '__    ' 


sus  (36)  touchant  le  prêtre  Grandier,  crilkt  de  la  même  sorte  les  narrations 
et  puis  il  dit  que  «c  Saint-Preuil  res-  dé  ses  amis.  Les  satires  de  ceux-là 
»  sembla  à  ce  malheureux  prêtre  :  sont  aussi  suspectes  que  les  flatteries 
»  on  fit  venir  mille  et  mille  témoins  de  ceux-ci.  Défions  nous  et  des  unes 
»  contre  lui ,  tant  du  gouvernement  et  des  autres  ,  et  ne  décidons  rien 
»  de  Dourlens,  quHl  avait  eu  avant  qu'après  uneforte  discussion  des  faits. 
»  que  d'avoir  celui  d'Arras ,  que  de  Défions-nous  aussi  du  penchant  que 
T»  plusieurs  autres  endroits.  Le  meu-  la  nature  nous  donne  à  présumer  en 
»  nier  lui  fut  confronté  par  plusieurs  faveur  de  ceux  qui  encourent  la  dis- 
»  fois ,  mais  quoique  tout  son  crime,  grâce  d'un  ministre  trop  puissant. 
»  aussi-bien  que  celui  de  Grandier  ,  '<  C'est  un  défaut  assez  ordinaire  à 
»  ne  fût  que  d'avoir  déplu  aux  puis-  »  ceux  qui  ne  sont  point  appelés  au 
»  sauces ,  il  ne  laissa  pas  d'avoir  le  »  gouvernement  de  le  traverser  ;  et 
»  cou  coupé  (  37  ).  »  Voilà  de  très-  »  comme  si  la  confiance  du  prince 
grands  mensonges  j  car  si  l'on  exa-  »•  et  les  faveurs  du  peuple  ne  pou- 
mine  sans  préjugé  toutes  les  pièces  »  vaient  s^attacher  à  de  mêmes  su- 
du  procès  du  maréchal  de  Mardlac  ,  »  jets  ,  on  ne  voit  point  d'homme  en 
l'on  verra  sans  peine  qu'il  était  cou-   »  crédit,  et  qui  ait  la  moindre  part 

Sable  d'une  infinité  de  concussions  et  »  à  la  conduite  des  choses  ,  de  qui  la 
e  voleries ,  et  dans  le  cas  de  l'ordon-  »  personne  et  les  actions  soient  ap- 


donnant    aux    termes    de  cette   loi   »  affections  envers  lui  toutes  diffé- 

le   sens  le  plus  favorable  et  le  plus   »  rentes ,  selon  sa  fortune ,  fournis- 

bénin ,  on  eût  entendu  par  confisca-   »  sent  à  notre  âge  une  preuve  cer- 

tion  de  corps  la  perte  de  la  liberté  ,  «  »  taine  de  cette  ancienne  créance. 

et  non  pas  celle  de  la  vie  ^  mais  de   »  Toute  la  France  trouvait  à  redire 

ce  que  les  juges  ne  passèrent  pas  in  '*  au  choix  que  le  roi  faisait  de  lui , 

»  publiait  ses  larcins ,  blâmait  sa  pro- 

t'xt\  v^^.   j-  .  I-                /T\    I           »  motion  aux  honneurs,  accusait  son 
(34)  r  or**  m  dan*  la  remarqué  (Tj ,  Utpa-        .'     •  •. 

Ut  de  CtntMT.  -^    V  y  f      F      j,  mauvais  courage  ',  et  n'y  pouvait 


rôles 


(35)  Mémoireide  M.  d*Art«giiaii ,  jtag.  iCo.  »  remarquer  aucun  mente ,  ni  au- 

(36)  Citation  (8)  de  Vartieie  Lovdvh,  dan*  »  cune  qualité  digne  d'un  si  grand 
le  volume ,  pag.  3iè6« 

(37)  Minoiro  de  M.  d'ArUgnan  ,  pag.  x6t,  (3g)  royet  la  mSmê  Histoire ,  pag.  tfy  et  5o. 

(38)  ro,reB  l'Histoire  da  cardinal  de  Riche-  (40)  Voyet  le  Ministère  dn  cardind  de'Ridie- 
jeu ,  imprimée  k  Jmtterdam ,  i6g4 ,  (ont.  // ,  lien ,  tom,  //,  pag.  Sgi  et  suiv.  édition  d* 
>«f  •  4^'  Hollande. 


LOUIS  XIII.  449 

y»  accroissement.  Aussitôt  (|ue  sa  ma-  consent  à  être  enlevée  ,  ne  sont-ils 
M  jesté  Ta  voulu  faire  punir,  et  que  point  rëpute's  en  France  dignes  de 
»  pour  de  grandes  raisons  elle  en  a  mort?  Saint-Preuil ,  à  plus  forte  rai- 
»  retiré  ssl  protection  ,  ses  premiers  son  ,  avait  encouru  la  même  peine  , 
»  accusateurs  Ton  maintenu  contre  la  lui  qui  avait  enlevé  une  femme  dont 
»  justice  ,  ont  assure  qu^il  était  in-  le  mari  était  vivant?  Je  laisseles  con- 
»  nocent ,  digne  de  ses  charges ,  et  si  eussions  et  les  violences  dont  il  se 
•»  rempli  de  valeur  et  de  piété  ,  qu'il  trouva  convaincu,  et  qui  étaient  d'aut- 
re mentait  tout  hors  sa  chute  (4i).  »  tant  plus  odieuses  qu'il  commandait 
Cest  ainsi  que  parle  M.  du  Châtelet ,  dans  une  place  soumise  depuis  peu 
'  au  commencement  du  livre  que  j'ai  de  temps  au  j[oug  français ,  et  qu'il 
allégué  ci-dessus.  On  assure  que  le  fallait  apprivoiser  par  une  adminis- 
cardinal  de  Richelieu  ayant  appris  tration  modérée  à  la  nouvelle  domi*- 
que   les   commissaires  avaient  pro-  nation.  On  ne  vit  jamais  plus  claire- 
nonce  Farrét  de  mort ,  s'écria  :   //  ment  que  sous  le  règne  de  Louis  XIII 
faut  auouer  que  Dieu  accorde  des  Iw-  la  vérité  de  cette  maxime  de  l'empe- 
mières  auxjuses,  qu'il  ne  donne  point  reur  Marc  Auréle  :  In  causis  majes^ 
aux  autres  hommes ,  puisqu^  ceux  tatis  hœc  natura  est ,   ut  uideantur 
qui  ont  fait  le  procès  au  marécnal  de  uim  pati  etiam  quibus  probatur.  C'est 
Alarillac  ont  découuert  des   actions  le  propre  des  pivcès  en  crime  d'état 
qui   méritaient  le  dernier  supplice  :  que  les  personnes  même  qui  sont  dû" 
je  ne  crojrais  point  qu'il  y  eût  dans  ment  convaincues  passent  pour  auoir 


qu  U  tint  ce  discours,  t.  est  une  opi-  qui  a  tort  ou  qui 
nion  fort  répandue  qu'il  savait  très-  lent  néanmoins  juger  des  choses ,  et 
bien  que  dans  une  conférence  où  l'on  pour  le  faire  à  peu  de  frais  ,  ils  se 
avait  agité  ce  qu'il  fallait  faire  con-  fixent  à  la  probabilité  ;  ils  trouvent 
tre  lui,  ce  maréchal  avait  opiné  qu'il  apparent  que  ceux  qui  ont  le  plus  dé 
fallait  le  faire  mourir.  L'on  dit  même  puissance  sont  les  auteurs  de  l'injus- 
qu'il  offrit  son  bras  pour  un  tel  ex-  tice.  Dion  Chrysostome  a  fait  cette 
ploit  (43).  Un  tel  homme  aurait  été  observation  :  Où  yÀf  S,  in-oioî/0iv  ivio» 
effectivement  punissable ,  et  l'aurait  c-xo^rcbr^v ,  eîx^À  TiTtç  oy<r«c*  oJ^  Tot^c 
paru  surtout  à  ce  cardinal.  etcTixoûvr ac  ,  »  ^ta^opiiiùvç  i&ixouvn  c|^c- 
Pour  ce  qui  regarde  Saint-Preuil ,  Tat^tiv  ^oxx«ueic ,  etxx'   eus  tUoç  /8i«f«a-- 
les  mémoires  que  j'ai  cités  sont  en-  801*  rm  Jt/ycio^fit»  9rxcov.  Quidam  enim 
core  plus  déraisonnables.  C'était  un  non  considérant  quœfaciant,  sed  qui 
gentilhomme  d'Angoumois  qui  s'é-  sint  ;  neque  injuriant  facientes  ,  /té- 
tait poussé  par  une  bravoure  extraor-  que  violentiam  passos  volunt  exami^ 
dinaire  ,  aussi  délicat  sur  le  point  nare  plerumque  y  sed  quibus  tvrisi- 
d^bonneur  et  sur  la  réputation  de  mile  sit  injuriam  fieri  ab  iis  qui  plus 
bon  duelliste  et  de  cavalier  détermi-  traient  (45).  La  compassion  pour  les 
né  ,    que   peu  consciencieux  sur  le  malheureux ,  et  l'envie  qu'on  porte 
chapitre  des  débauches  et  des  extor-  aux  puissances  sont  une  source  d'il- 
Bions.  On  avoue  dans  les  Mémoires  de  lusion:  Voyez  la  note  (46).  Mais  ce 
M.  d'Artagnan  qu'il  avait  enlevé  une  qui  donne  lieu  à  cela  est  que  l'on  n'é- 
femme  mariée.  Comment  ose  - 1  -  on 
dire  après  cela  que  tout  son  crime  ne  (44)  Vul^tiof  CIUcmm  ,  in  ATîaio  Cwiio, 

^,  ,       *^  »         .     /,    ,                                       3  pag.  m.  445 ,  tom.  1  Histor.  AngnsUe  Scriptor. 

fut  que  d  auoir  déplu  aux  puissances  ?  ^  ^^^  oio  Chry.o.t. ,  or.t.  XXXIV . 

Le  rapt  n  est-il  point  puni  du  der-  \^.  twc  ui»  -vÀp  ^uç-ux^iirttnv  ïxiof , 

mer  supplice,  selon  les  lois  du  royau-  ^^.  j^  xpAn-yio-A<r,  ^Bl^voç  ^ctf^AKt^XùuBÛ kaI 

me?  Ceux  qui  enlèvent  une  fille  qui  ^^^^  «tt>i8iv,  raîçrùmùrrw  ÀhMla^tu, 

(40  Da  Chfttdet,  ObierraUons  wr  U  Vie  et  TO  «Ti  fixîratv  ,  À^Kth  ^MU  Quippi  infeli- 

Coaaamnation  do  nur^bal  de  MarilUc  ,  intlt'o.  ce*  inisericordia ,  polenUs  trundia  sequitur:  ae 

(4')  ^oy«»  Vabbede  Marotlei ,  dans  son  Abré-  vicUu  aeeepits»  victor  aUulis*e  injuriam  videtvr. 

Sé  de  rRisttkire  de  France.  Koye%  aussi  «'fli»-  lierodian. ,  lib,  iK,  cap.  V  ^   pas.   m.    187. 

loire  do  cardinal  de  Ricbelieii ,  tom.  II ,  p.  5a.  Voye*  U  passage  dt  Sallnste ,  cité  dans  la  Cri- 

(4S)  yoye%  les  M^oires  de   da  Maarier,  tique  générale  du  CalTinisme  de  Maimbourg,  p. 

P^S'  36g*  39g  de  la  troisième  édition. 

TOME   IX.  29 


45o  LOUIS  XIIÎ. 

prouTe  que  trop  tooTent  que  ceux  me  la  princesse  se  poayait  plaindre , 

qui    ont   de    Tautorité   en  abusent  et  néanmoins  elle  faisait  ëclater  son 

pour  se  venger  de  leurs  ennemis  en  ressentiment  contre  lui  tout  comme 

les  opprimant  sous  de  fausses  accu-  si  c'eût  été  une  chose  raisonnable  - 

sations.  tant  il  est  yrai  que  les  grands  se  lais- 

(G) Cela  ne  pouuait  point  être  sent  si  fort  aveugler  par  leurs  pas- 

jusU  a  V égard  de  celui  qui  présida  sions  orgueilleuses ,  qu  ils  font  gloire 

au  procès  de  M.  de  Montmorenci.  3  de  ce  qui  réellement  est  un  désordre 

Ce  nit  M.  de  Châteauneuf,  garde  des  et  une  faiblesse  pitoyable, 

sceaux.  Il  était  en  disgrâce  au  temps  (H)  Le  cardinal  de  Richelieu  le^a 

de  la  mort  de  Louis  XIlI,  et  Ton  tra-  au  roi  les  scrupules  de  conscience  qui 

vailla  fortement  à  son  rappel   peu  l'empêchaient  d'attaquer  PEspagne.  ] 

après  la  mort  de  ce  prince  :  mais  le  M.  Silhon  nous  apprend  cela,  {fuel- 

cardinal  Mazarin  s'y  opposait  autant  que  Juste ,  dit-il  (48) ,  que  fdt  le  su- 

qu'il  pouvait ,  et  s'y  trouva  merve'd-  jet  de  cette  rupture  (49)  ,  on  eût  en- 

ieusement  aidé  par  madame  laprin"  core  balancé  de  la  faire,  sans  les  vio- 

cesse ,  qui ,  dans  ce  nouvel  orgueil  de  lentes  poursuites  des  Hollandais  ,  et 

la  victoire  de  Rocroy  ^  croyait  que  lesajêdens  qffîces  de  quelques  amis 

tout  lui"  était  dd  ,  et  publiait  haute-  quU^urent  auprès  du  roi  et  du  car- 

ment  qu'il /allait  que  toute  leur  mai-  dinal  de  Richelieu,  Le  roi  V  au€iit  de 

son  sortit  de  la  cour ,  si  la  reine  re-  la  répugnance  par  scrupule  de  reli- 

mettait  dans  le  conseil  celui  qui  avait  ffion ,  qui  lui  fut  levé  par  une  assem- 

présidé  a  la  condamnation  ae  M.  de  blée  de  docteurs  qu'on  convoqua  sur 

Montmorenci ,  son  frère  (  47)»  Peut-  ce  sujet.  On  connaîtra  mieux  les  dis- 

on  rien  voir  de  plus  injuste  que  la  positions  de  ce  prince  dans  ses  al- 

prétention  de  cette  princesse  ?  M.  de  liances  avec  les  protestans  ,  si  l'on 

Châteauneuf  méritait-il  d'être  exposé  consulte    le   Musœum   Italicum  de 

au  moindre  ressentiment  de  la  sœur  deux  célèbres  bénédictins,  (c  On  leur 

et  des  parens  de  M.  de  Montmorenci?  »  montra,  dans  la  bibliothèque  du 

Pouvait-il  se  dispenser  de  présider  à  ^  cardinal  Barberin ,  une  lettre  du 

ce  procès  ?  Sa  charge  ne  demandait-  »  feu   roi  Louis  Xlir.  Le   pape  Ur- 

elle  pas  qu'il  reçût  du  roi  cette  com-  »  bain  VIII  s'était  plaint  à  sa  majesté 

mission?  et  pouvait-il  être  d'un  au-  >>  de  son  alliance  avec  les  Suédois  , 

tre  avis  que  de  celui  de  tous  les  juges,  »  dont  les  armes  victorieuses  rava- 

qui ,  malgré  le  désir  ardent  qu'ils  ''  geaient  alors  l'Allemagne.  Le  roi 

avaient  de  sauver  la  vie  à  M.  de  Mont-  »  répondit  secrètement  au  pape  de  sa 

morenci ,  opinèrent  du  bonnet  pour  '>  main ,  et  offrit  de.  se  départir  de 

l'arrêt  de  mort.  Le  prince  de  Condé,  »  l'alliance  des  Suédois,  pourvu  que 

son  beau-frère ,  madame  la  princesse  »  le  roi  catholique  cessât  de  donner 

de  Condé ,  sa  sœur ,  s'ils  eussent  été  '>  sa  protection  à  feu  Monsieur,  retiré 

sesjuges,  n'eussent  pas  pu  opiner  au-  »  alors  à  Bruxelles ,  et  qu'il  voulût 

trement  que  M.  de  Châteauneuf.  Il  »  joindre  ses  forces  à  celles  de  la 

est   de  la  dernière   évidence  qu'un  "**  France  pour  les  tourner  toutes  con* 

Î;ouverneur  de  province  ({ui  se  sou-  >>  tre  les  protestans  d'Allemagne  ,  et 

ève  contre  son  roi ,  et  qui  charge  les  '^  contre  les  huguenots  de  France, 

troupes  du  roi ,  et  qui  demeure  pri-  '^  Sa  sainteté  communiqua  la  lettre 

sonnier  dans  un  tel  combat ,  mérite  ^  du  roi  à  l'ambassadeur  d'Espagne, 

la  mort.  Il  était  évidemment  vrai  que  '>  qui  en  écrivit  à  Madrid ,  et  n'en 

M.  de  Montmorenci  se  trouvait  dans  »  reçut  point  de  réponse.  Sans  cette 

«n  tel  cas  \  les  preuves  en  étaient  ^  lettre  originale ,  le  public  n'aurait 

aussi  claires  que  le  jour,  et  l'on  avait  »  point  eu  connaissance  de  ce  trait 

son  propre  aveu.  Il  ne  restait  donc  au-  »  curieux  de  notre  histoire  (5o).  » 

cune  ombre  d'incertitude,  ni  sur  la  ..^^  «.,.         ^».   . 

auestion  de  droit,  ni  8ur  la  question  Diil'il.t't^h..%dr.r«ù.f'd.'ïrH'!'JÎ 

de  fait  ;  il  ne  pouvait  donc  pas  y  avoir     Maurin,  Uv,  /,  pag,  137,  édiUoa  de  HoUaade, 

partage  de  sentimens  \  ce  n  était  donc    '°'''' 

pas  de  M.  de  Châteauneuf  que  mada-    -  (49)  Cett-à-dirt ,  U  d/claraUon  de  guerre 

*■  ^  faue  à  VEtpagne ,  Can  i635. 

(47)  Mimoirea de  M.  de  la  Châtre,  pag.  m.        (5o)  Journal  de*  S«Taai ,  du  a6  ianvier  »688, 
333.  pag.  349 ,  2S0 1  édition  de  Hollande. 


^ 


LOUIS  XIII.  45i 

■ 

Ce  passage  est  tiré  du  journal  de  princes  qui  sVtaient  ligue's  contre  la 

m.   Cousin.  Joignons-y  ce  que  Ton  maison  d^ Autriche. 

trouve  dans   l'un  des  journaux  de  (I)  On  prétend  que  ce  furent  les 

M.   Gallois.  On  y  aj>prendra  ^ue  si  TreLncaiis  qui  en  dernier  lieu  témoigné- 

L.ouis  XIII  avait  suivi  son  génie  ,  il  rent  le  plus  de  hâte."]  M.  Huber,  qui 

.aurait  laissé  ruiner  la  religion  pro-  est  mort  depuis  quelque  temps  (53) 

-testante  en  Allemagne  par  l'empe-  professeur  en  droit  dans  Pacadémie 

reur ,  puisqu'avant  le  ministère  du  de   Frise  ,  prétend  (54)  que  la  cour 

cardinal  de  Richelieu  ,   il  rendit  de    de  France ,  bien  résolue  à  la  guerre , 
^1     j : i  1 ^-.*U-,       u_  .r__I A.  _-   1 •     ^    ''t  ' 


les  duc  d' Angoulême ,  comte  de  Bé-  le  retour  du   duc ,  et  la  défaite  des 

thune  ,  et  de  Clidteauneuf ,   envoyés  Suédois  à  Norllingen  ,  le  cardinal  de 

par  le  roi  Louis  XIII  en  Allemagne  ,  Richelieu  témoigna  un  empressement 

l'an  i6ao.  «  Le  motif  de  cette  ambas-  extrême  pour  se  liguer  avec  la  Hol- 

0»  sade  fut  aussi  glorieux  à  la  France  lande.  ISeque  tam^n  aliter  se  commi- 

s ,  etiam 

lentifœ- 

,         I/o  multi 

n  dépouillé  de  la  couronne  de  BoH'é-  m  HoUandiâ  imprimis ,  adhuc  erant 

i)  me  par  le  prince  Palatin  ,  et  de  alieni.  Mirum  est ,  quanto  studio  et 

>»  celle  de  Hongrie  par  Bethlen  Ga-  /encore  Richelius  extremo  tempore  , 

»  hor.  Il  vit  en  même  temps  la  haute  cùm   priùs  se   rogari  passus   esset , 

»  Autriche  révoltée  ,  et  la  plupart  in  hocfœderefabricando  i^ersatus  sit, 

M  des  princes  protestans   en   armes  quod  tandem  confectum  die  viii  fe- 

»  contre  lui.  Le  roi  pouvait  attendre  bruar.  m.  dc.  xxxv  (55).  Si  l'on  en 

n  en  repos  la  mine  d'un  prince  dont  veut  croire  les  Français ,  le  cardinal 

»  les  desseins  ne  pouvaient  que  lui  ne  sortit  de  son  irrésolution  que  par 

)>  être  suspects.  Mais  parce  que  la  re-  la  force  des  machines  que  les  Hollan- 

»  ligion  catholique  eût  pu  souffrir  dais  firent  jouer.  Nous  avons  déjà  ouï 

»  quelque  diminution  en  Allemagne  là-dessus  M.  Silhon  (56)  ;  mais  il  va 

»  par  la  perte  de  ce  prince ,  il  aima  nous  dire  bien  d'autres  choses,  a  Ce 

n  mieux  le  soutenir  dans  sa  chute  »  qui  fît  prendre   parti  en  cet  état 

»  que  de  souffrir  que  la  religion  tom-  »  d'incertitude ,  et  tomber  la  balance 


»  torité  de    son  nom  ,    il    envoya  »  que  les  Hollandais  se  laissèrent  clai- 

))  MM.  d'Angouléme  ,  de  Béthune  et  »  rement  entendre  qu'ils  feraient ,  si 

1)  de   Châteauneuf  ambassadeurs  en  »  nous  ne  nous  résolvions  à  la  guerre. 

»  Allemagne.  A  leur  arrivée,  ils  firent  »  Les    conséquences   de  cette   trêve 

»  le  traite  d'Ulm  ,  par  lequel  fut  ar-  »  (  s'ils  l'eussent  faite  )  étaient  sans 


)i 


rêtée  une  surséance  d'armes  entre  »  doute  fort  à  craindre  pour  nous  et 

»  les  princes  catholiques  et  les  pro-  »  pour  nos  autres  alliés ,  mais  non 

})  testans  ;  ce  qui  fut  cause  du  gain  »  pas  au  point  qu'on  se  le  représen- 

»  de  la  bataille  de  Prague,  et  ensuite  ^53^  ^„  ^^„<  ^^,-  /^  ^  ^ de'eemhre  i6j)5. 

»  -du    rétablissement  des    affaires   de  (54)  Çtumquam  GalUt  eralfixum  ammo ,  re- 

w  l'empereur  (5l).  »  N'allez  pas  vous  *»*  mip^norum  InbefacUiU*  ,  spe  eertdmaf*no^ 

imaginer  que  ce  langage  soit  un  arti-  .rnmpere,  thm  calîidi  tamen  hoc  consdium  dis^ 

flce    du  journaliste  ,  car    les  protes-  simuldrunt ,  m  à  FaHeratia ,  quos  intérim  mo- 

lans  conviennent  (5a)  que  cette  am-  dùns  fovebant  subtidUs,  ^«rintrgrum  «nnum 

JïaSSaae  servit  ae  OeaUCOUp  a  I  empe  p^i^^^i^n  animum  et  arma  deleg»renl ,  facto 

reur,  et  qu  elle  fut  préjudiciable  aux  opus  esse  fudiedrunt ,  ut  reg»  fratrem  cum  ma^ 

tre  Brusellis  agentem ,  sibi  reconciUarent ,  eum- 

(5i)  JovroBl  de«  SavABi,  du  7  mars  1G67,  que  in  Galliâ  eompleeterenlur.  Ulric,   Hnber, 

pag.  m.  95  Hist.  Cirilis  ,  lom.  HI^  pag.  i8o. 

(5a)  Voret  Wicqnef. ,  Traité  de  râmbassa-  CiS)  Ulrîc.  Haber ,  i&ii2. ,  pag.  181. 

acor ,  li¥.  7 ,  pag.  448 ,  n  liv.  IIj  pag.  41G.  (56)  Dans  la  remarque  (H) ,  citation  (48). 


» 


» 


452  LOOIS  XIII. 

»  tait  à  U  cour,  et  que  le  père  Jo-  trémement  fortes ,  essaya  de  ieur  dis- 

»  seph  et  Chamassëi  qui  poussaient  gfuter  le 'passage  a  uiwesnes  (5g) ,  où 

M  fortement  â  cette  roue  ,^  le  figuré-  il  fut  battu ,  et  perdit  beaucoup  de 

n  rent Les  prësens,  qui  ne  furent  gens.  Ensuite  les  t^ictorieux  s' étant 

»  point  ëparffnés  de  la  part  de  mes-  avancés  sans  tromper  d'opposition ,  se 

»  sieurs  des  États,  durant  cette  pour-  joignirent  au  prince  d*(jranee^  qui 

»  suite  et   depuis  ,  acheyérent  d^a-  les  attendait  ai/ec  vingt  mille  hommes 

n  planir  toutes  les  difficultés  qui  s'y  de  pied  ,  six  mille  chevaux^  et  quatre- 

rencontrèrent.  Outre  cela,  comme  vingts  pièces  de  canon.   Cette  amu'e 

la  crainte  des  inconvëniens  dont  la  paraissait  épouvantable  ,    tant  par 

trêve  nous  menaçait  avait  été  le  son  nombre  que  par  sa  valeur^  et  déjà 

M  plus  puissant  motif  qui  nous  ayait  le  monde  s'attendait  a  des  succès  qui 

j,  lait  entendre  à  la  guerre,  l'espë-  répondraient  a  la  grandeur  de  se^ 

»  rance  des  fruits  que  nous  en  de-  ybrce^.  Mais  quels  furent  ses  erploits? 

]»  rions  recueillir  ne  fut  pas  un  pe-  Elle  força  une  bicoque  (60),  où  il  fut 

M  tit  charme  pour  nous  y  engager,  commis  des  barbaries  ëpouyantables 

M  C'était  â  peu  prés  la  moitié  de  tout  (  61  )  :   elle  fit  semblant  d'aller  a 

D  ce  que  TËspagne  possède  aux  Pays-  Bruxelles  ;  mais  le  prince  d'Orange 

»  Bas ,  qui  nous  en    devait  revenir  ayant  retardé  la  marche ,  donna  le 

Il  par  les  conditions  du  traité  ,  et  le  temps  aux  Espagnols  de  s'en  appro- 

]»  partage  entre  les  Hollandais  et  nous  cher  (6a).  Elle  mit  le  siège  devant 

»  en  était  fait  sur  le  papier,  avec  une  Louvain  avec  le  succès  que  l'on  va 

M  telle  bienséance  que  chacun  avait  lire  (63)  :  «  La  hardiesse  des  attaqoans 
»  pour  soi  ce  qui  raccommodait  " 
M  mieux  en  cette  prétendue 
le.  Avec  ces  machines  , 

poussèrent   où   ils  voulurent  ;  et  »  venir  ponctuellement  des  lieux  voi- 

rardeur  que  nous  fîmes  paraître  à  »  sins  des  vivres  pour  leurs  troupes , 

»  suivre  tous  leurs  mouvemens  fut  si  »  n'en   laissaient    pas  suffisamment 

»  grande,  qu'au  lieu  qu'ils  nous  eus-  »  pour  les  Français  ,  qui ,  bien  que 

»  sent  donné  de  Pargent  pour  nous  »  par  leur  hardiesse  et  par  leur  force 

»  obliger  a  rompre ,  si  nous  leur  eus-  »  ils  eussent  pu  surmonter  toutes  sor- 

»  sions  tenu  le  marché  haut ,  ils  en  »  tes  de  périls ,   éprouvaient  que  la 

»  obtinrent  de  nous  en  une  quantité  »  faim  était  un  ennemi  invincible. 

»  notable ,  et  ne  voulurent  pas  même  »  Une  grande  partie  périssait  de  mi- 

>*  le  recevoir  qu'en  quarts  d'écus  de  »  sére  j  une  plus  grande  partie  déser- 

D  poids  ,  afin  de  les  pouvoir  conver-  »  tait ,  qui  étaient  tués  ensuite  par 

»  tir  avec  plus  de  profit  aux  espèces  »  les  paysans  j  de  sorte  que  les  forces 

»  de  leur  pays.  Ce  qui  fut  le  meilleur  »  étant  extrêmement  affaiblies ,  et  les 

»  pour  eux  fut  que  nous  consentîmes  »  vivres  ayant  manqué,  les  généraux» 

»  que  le  prince  d'Orange  aurait  toute  »  tombèrent  d'accord  qu'il  fallait  le- 

»  la  direction  de  la  guerre  ,  et  que  »  ver  le  siège ,  et  permettre  à  chacun 

»  nos  généraux  lui  seraient  subalter^  »  de  se  sauver  où  il  pourrait.  Les 

»  nés  et  recevraient  la  loi  de  lui  (57).  »  »  chefs,  et  ceux   qui  restèrent  de 

(K)  Ce  fut  la  plus  pitoyable  cam-  »  l'armée  de  France,   furent  réduits 

pagne  que  Von  vit  jamais.']  Laissons  »  à  s'aller  embarquer  en  Hollande, 

parler  un  historien  qui  n'est  ni  Fran-  »  où  le  peuple  se  moquait  d'eux , 

çais  ,  ni    Hollandais  ,   ni  Espagnol.  »  voyant  qu  il  ne  restait  plus  d'une 
Comme  les  Français  ,  dit-il  (  08  )  , 

marchaient  vers  Maestricht  avec  plus  tSg)  TIJalUU  dire  AT«in. 

de  trente  mille  hommes  de  guerre  et  &.  r      -«"îî      i          -       i      .  , 

^              ^                        ,          .        ^Wn  (01)  Le  pUlage t    U  meurtre^  le  vioUmfnt 

quarante  canons  ,  le  pnnce  IhomaSy  des  femmes  et  mime  des  religieuse*^  la  pnifa- 

avec  lies  troupes  qui  n'étaient  p€U  ex-  tutUon  des  chose*  sainus^j  furent  horribte*._Ûe 


(57)  Silbon ,  ÉcIaircÎMement  de  qaclqacf  Dif- 
ficultés, etc.  ,pa^.  137,  ia8. 

(58)  Baptiste  Nani,  Hiitoire  de  la  République 
de  Venise,  tom.  /K,  liv.  X,  pag.  j  de  F/diUon 
de  Hollande ,  168a.  Je  me  sers  de  la  traduction 
de  Jf.  ra^i/TalleiiBant. 


Pontii  attribue  tout  cela  aux  troupes  de  ffeû 
lande.  Les  écrivains  espagnols  déclamirtiu 
d'une  grande  force  Ih'dessusy  pour  rendre 
odieur  les  Français.  Veye%  le  Discoûn  que  don 
Francisco^e  Qaévedo  adressa  au  roi  de  France. 

(6a)  Nani ,  Hiaioire  de  ta  BépubUque  de  Ve« 
Bise,  tomtjy^  liv.  X,  pag,  7.  » 

(63J  Ljfméme^  pag.  8. 


LOUIS  XIII.  453 

^  si  ^ande  annëe ,  qui  aspirait  à  de  Schenk  ,  afin  d'aroir  un  prétexte  de 

»   si  importantes  conquêtes ,   qu'un  séparer  les  armées  dont  fa  jonction 

3t>  petit  nombre  de  gens  abattus,  dans  leur  e'tait  suspecte.  Voici  les  paroles 

»  le  désordre ,  et  contraints  de  se  rë-  de  ce  livre  (6g)  :  Si  ton  en  foulait 

>*  fugierchez  leurs  alliés  (64)....  L'ar-  croire  les  Français ,  ils  nous  donne- 

»  znee  française  ne  fut  pas  sitôt  dis-  raient  d'une  autre  tablature  ;  car  ils 

sipëe  que  la  crainte  qui  troublait  disent  que  cette  perte  fut  jaite  du 


»  les  pénétra  jusque  dans  le  cœur,  laissèrent  perdre  exprès   ledit  fort , 

i>  Le  comte  d'Embaen  surprit  le  fort  pour  avoir  occasion  de  se  séparer  d'à- 

»  de  Schenk....  ,  qui  ouvre  l'entrée  uec  V armée  de  France ,  pour  repren- 

»  dans  le  cœur  de  la  Hollande.  Le  dre  la  clef  de  leur  jpays  ;  et  pour 

»  prince    d'Orange  ,    sans    perdre  maintenir  leur  dire  ils  allèguent  deux 

»  temps ,  alla  y  mettre  le  siège.  »  Le  raisons  :  la  première  est  que  Von  n'y 

cavalier  Nani  fait  ici  une  lourde  fau-  laissa  point  de  garnison  considérable, 

te  :  il  suppose  d'un  côté  que  les  Espa-  et  que  les  deux  t^aisseaux  de  guerre 

gnols  ne  prirent  le  fort  de  Schenk  s'en  étaient  retirés  le  jour  de  la  prise  ; 

qu'après  la  dissipation  des  trouves  et  pour  la  deuxième  raison ,  ils  disent 

françaises  ;  et  de  l^autre ,  que  les  Fran-  que  Von  fit  périr  leur  armée  de  néces- 

çais  n'eurent  point  de  part  à  la  re-  site  ;  si  bien  que  de  quarante  mille 

prise  de  ce  fort.  Ce  sont  tous  men-  hommes ,   il  n'en  retourna  pas  ""plus 

songes  (65).  Silhon  en  parle  bien  au-  que  cinq  mille  en  France  ;  lesquelles 

trement.  C'est  bien  plus ,, dit-il  (66),  paroles  il  ne  faut  pas  prendre  pour 

après  avoir  rapporté  la  mauvaise  foi  article  de  foi. 

dont  il  accuse  les  Hollandais ,  comme       (L)  Les  Français  en  ont  im- 

si  la  fortune  nous  eût  woulu  donner  puté  la  faute  au  prince  d^  Orange.  ] 

un  moyen  de  nous  venger  généreuse-  Je  ne  cite  point  les  auteurs  qui  ont 

menjl  des  Hollandais ,  et  de  leur  ren-  écrit  depuis  l'an  167a  :  Un  de  Pontis 

dre  du  bien  pour  le  mal  qu'ils  nous  (70) ,  qui  nous  représente  ce  prince 

avaient  fait  :  elle  permit  que  les  Es-  tout-à-fait  chagrin  delà  victoire  d'A- 

pagnols  surprissent  le  fort  de  Schenk  vein  ;  un  abbé  Bizot  (71) ,  qui  accuse 

dans  le  Betau;  0 est-a-dire,  qu^ils  la  Hollande  d'avoir  agi  de  mauvaise 

eussent  Ventrée  dans  les  propres  en-  foi  dans  le  siège  de  Louvain ,  et  en 

traVles  de  la  Hollande  (07) En  quelques  autres  rencontres.  Je  citerai 

ce  dur  et  triste  accessoire  la  France  un  ouvrage  imprimé  l'an  i65i.  Voici 

ne  manqua  point  a  ceux-ci  ;  et  sans  ce  que  l'on  y  trouve  (72)  :  «  Les  Hol- 

se  souvenir  de  ce  qui  s'était  passé  de  »  landais  ne  mirent  pas  long  -  temps 

leur  part  en  notre  armée,   elle  en-  »  à  nous  faire  ressentir  les  effets  de 

vo^a  ordre  au  maréchal  de  Brézé ,  »  cette  jalousie.  Le  gain  de  la  batail- 

qui  était  demeuré  seul  a  la  comman-  »  le  d'Avein  ,  dont  le  premier  TaoM- 

der ,  de  ne  se  séparer  point  du  prince  »  vement  de  nos  armes  fut  suivi, 

d'Orange,  jusqu'à  la  réduction  du  d  contre  l'attente  de  tout  le  monde. 


fort  de  Schenk  ,  qui  se  fit  plusieurs  »  ne  leur  donna  guère  moins  d'alar- 
mois  après  son  attaque.  »  me  qu'aux  Espagnols  qui  la  perdi- 
Mais  voici  des  réflexions  plus  mys-  »  rent  ;  et  de  peur  que  cet  avantage 
térieuses.  J'ai  lu  dans  un  livre  impri-  ]»  n'en  tirât  d'autres  après  lui,  comme 
mé  l'an  i654  (68  ) ,  que  les  Français  »  c'est  la  coutume ,  et  que  nos  genè- 
se sont  plaints  que  les  Hollandais  )>  rauz  qui  étaient  le  maréchal  do 
avaient  laissé   prendre  le   fort    de  )>  Châtillon  et  le  maréchal  de  Brézé , 

(64)  £à  m^me,  pag:.  10.  .-i,       ..i» 

(65)  Lite*  de  Pontis  et  Paységnr,  qui  servaient  an  lÎTre  intilulè  :  de  SUidhouderfyk»  Regeenn-^ 
ânnt  Parmée  française  ;  vous  y  verre*  que  les  ge  «  par  P.  L.  J. 

Français  furent  employas  au  si^ge  du  fort  de        (69)  Pag.  a<j5. 

Schenk.    *'  («joj  De  Pontu,  Mémoires,  t.  11^  p.  76,  77. 

(66.  Silkon ,  ÉcUiWMemenUe  quelçuei  Dif.        (71)  HoUande  Méulliqoe.    Voye*  le  Journal 

Ccttités ,  pag.  i33  ,  1 34.  àt*  Savans ,  du  19  janvier  1688 ,  pag.  aS? ,  edii. 

(6-;)  £d  m/me,pa«.  1 34,  1 35.  de  Hollande.     .  ,  ,  .         «^ 

(68) /A<iltt/// Apologie  pour   la  Maison   de        (na^  SUhon,  Eclaircissemeat  de  quel<|aes  DtN 

NasMo  ,  on  RéfnUtion  des  calomnies  contenaci  ficnltes,  pag,  x3i. 


454  LOUIS  XIII; 

»  ne  poussassent  plus  avant  la  vie-  »  donner  lui-même  Bruxelles,  si  la 
>i  toire,  le  prince  d^'Oran^e  leur  en-  »  faim  et  Picoiomini  qni  arrÎTa  avec 
»  voya  ordre  de  le  venir  joindre.  Si  »  le  secours  d^ Allemagne ,  n'eussent 
»  néanmoins  Châtillon ,  qui  ne  savait  »  contraint  nos  gens  de  se  retirer. 
»  qu'aller  droit  aux  choses  dont  il  se  »  On  disait  aussi  que  le  prince  d'*0- 
»  mêlait ,  en  eût  été  cru  on  fût  allé  »  range  n'était  pas  trop  aise  de  les 
»  assiëeer  Namur ,  et  faire  là  un  bon  »  voir  si  avances  dans  le  pays.  La 
»  établissement,  nonobstant  les  or>  »  reine -mère  et  Madame  s'étaient 
M  dres  du  prince  d'Oranee.  Mais  Bré-  »  déjà  réfugiées  à  Anvers,  où  leurs  of- 
»  zé ,  qui  avait  la  confidence  du  ca-  »  liciers  furent  contraints  de  se  tenir 
M  binet  et  le  secret  des  affaires  ,  s'y  »  cachés  assez  long-temps  pour  évi- 
y>  opposa  et  fit  résoudre  son  compa-  »  terla  fureur  de  ce  peuple,  qui  avait 
31  gnon  à  obéir  à  leur  généralissime ,  »  la  nation  française  en  horreur  de- 
»  suivant  l'intention  de  la  cour.  Et  »  puis  le  saccagement  de  Tirlemoat 
»  ce  fut  là  le  premier  germe  de  divi-  »  (^5).  »  Un  général  qui  aurait  vou- 
»  sion  qui  vint  depub  si  fortement  lu ,  ou  qui  aurait  su  profiter  de  cette 
»  à  s'éclore  entre  ces  deux  généraux,  étrange  consternation  qui  avait  saisi 
»  qu'ils  furent  une  fois  à  en  mettre  la  cour  de  Bruxelles ,  que  n'eût-il  pas 
»  1  épée  à  la  main  l'un  contre  l'au-   fait  ?  Vt\  consul  romain  en  pareil  cas 

>»  tre  (73) Le  prince  d'Orange    eût  rendu  bon  compte  d'une  province 

»  fit  promener  si  long -temps  notre    avant  la  fin  de  l'année. 

»  armée  sans  rien  faire  ,  au  siège  de        (M)  Le  cardinal  de  Richelieu 

»  Tirlemont  pràs ,  et  la  laissa  telle-  s'était  laissé  tromper  par  le»  Hol- 
3»  ment  dénuée  de  subsistances,  quoi-  landais.  ]  «  Ceux  -ci  devaient  atta- 
•»  qu'il  se  fût  obligé  de  lui  en  fournir  »  quer  avec  cin(|uante  mille  hommes 
M  (74)  »  qu'elle  se  défit  d'elle-même  ,  »  de  pied  et  dix  mille  chevaux  les 
»  ou  plutôt  que  les  Hollandais  la  dé-    »  provinces  qui  obéissaient  à  l'Espa- 

>'  firent  satis  combattre  ,  à  faute  de    »  gne L'on  avait  ainsi  partagé  les 

»  la  secourir ,  et  qu'ils  en  eurent  la  »  conquêtes  :  le  Luxembourg ,  Ka- 
M  dépouille  qui  était  ample  et  riche,  »  mur  ,  le  Hainaut ,  l'Artois  et  le 
»  prescTue  nour  rien.  Outre  cela ,  ce  »  Cambrésis  devaient  être  pour  la 
»  procédé  ou  prince  d'Orange,  et  les  »  France,  avec  une  partie  de  la  Flan- 
»  longueurs  et  toumoiemens  des  mar-  »  dre  en  deçà  de  la  ligne  que  l'on 
»  ches  de  son  armée  et  de  la  nôtre  ,  •»  devait  tirer  de  Blachemberg  entre 
»  sans  rien  entreprendre ,  donnèrent  »  Bruges  et  Dam ,  en  y  comprenant 
»  loisir  aux  Espagnols  de  revenir  de  »  Ruremonde.  Le  reste  devait  appar- 
»  la  consternation  où  la  bataille  d'A-  »  tenir  aux  états  de  Hollande ,  qui 
»  vein  les  avait  jetés ,  et  d'évoquer  »  promettaient  de  laisser  l'exercice 
^  un  puissant  secours  d'Allemagne ,  »  de  la  religion  catholique  en  tous 
»  qui  nous  mit  presque  sur  la  défen-  »  les  lieux  où  elle  se  trouverait.  On 
»  sive.  »  »  convenait  aussi  de  ne  faire  ni  paix 

Copions  ici  ce  que  l'on  trouve  dans  »  ni  trêve  que  d'un  commun  consen- 
un  ouvrage  que  j'ai  cité  plusieurs  »  tement,  et  de  n'entrer  en  aucun 
fois.  (C  L'on  eut  avis  presque  en  même  »  accommodement  ni  traité,  que  les 
i>  temps  de  la  défaite  du  prince  Tho-  »  Espagnols  n'eussent  été  entiére- 
»  mas  à  A  vein  ,  qui  causa  une  grande  »  ment  chassés  des  Pays-Bas.  On  de- 
»  consternation  a  tout  le  pa^s.  L'ar-  n  vait  assiéger  les  places  altemative- 
»  mée  française  s'étant  depuis  avan-  »  ment ,  à  savoir  une  de  celles  qui 
»  cée  jusqu'aux  portes  de  Bruxelles,  »  seraient  destinées  à  la  France  ,  et 
»  il  né  s'est  jamais  vu  une  telle  épou-  »  ensuite  une  de  celles  qui  seraient 
»  vante  parmi  ces  peuples.  Le  cardi-  »  assignées  à  la  Hollande^  et  laisser 
n  nal  infant  avait  déjà  fait  transpor-  »  aux  généraux  d'armée  le  choix 
»  ter  les  plus  précieux  meubles  du  »  d'attaquer  celles  qu'ils  jugeraient 
»  palais  à  Anvers  ,  et  border  le  canal  »  à  propos*  On  devait ,  outre  cela , 
h  de  toute  son  armée ,  résolu  d'aban-    »  mettre  conjointement  une  armée 

»  navale  en  mer.  La  France  devait 
(■73)  Silhoo ,  Eclaircifieraent  de  quelques  Diffi-    «  déclarer  la  cuerrc  à  l'cmpcrcur , 

cultes,  pag.  iSS.  "  . 

(74)  M.  Huber  nit  cela.  Voyez  la  remarque        (76;  Mémoir»  de  M.  le  doc  d*Orlê«n«,  p*S' 
(N),  c/W^ion  (80).  «71 ,  272. 


LOUIS  XIII. 


455 


à    tout  antre    prince   qui  sur 

>  c;^  sujet  entreprenarait  d^apporter 
»    c^«aelques  troubles    aux   états  des 

>  I^rovinces-Unies  (76).  >»  Sur  cela  on 
axt:     ce  dilemme  :  ou  le  cardinal  de 

f\.i.c^l-ielieu  a  été  persuade  que  les  Hol- 
l£i.Tidais  observeraient  ce  traite ,  ou 
il   x»'*eii  a  pas  été  persuadé.  S'il  l'a  été, 
cjxi'^aTait-il  fait  de  ses  lumières  ?  Le 
pi  ta  s  petit  sens  commun  ne  dicte-t-il 
jyst9  qu'il  était  incomparablement  plus 
île    l'intérêt  de  la  Hollande  ,  que  PEs- 
^agne  conservât  une  partie  du  Pays- 
bas  ,  que  de  souffrir  qu'il  fût  entiére- 
xnent  partagé  entre  la  France  et  les 
^Provinces- Unies?  Si  le  cardinal  de 
IViohelieu  ne  croyait  pas  que  la  Hol- 
lande fût  assez  simple  pour  consentir 
c|-ue  l'Espagne  perdît  tout  ce  pays-là, 
il  était  bien  simple  lui-même  de  faire 
•un  traité  qu'il  savait  bien  que  la  Hol- 
lande n'exécuterait  jamais  ,  et  que  le 


"rer  de  ce  labyrinthe  le  cardinal  ,  et 
«le  ne  voir  point  qu'il  fît  un  grand 
pas  de  clerc  ;  à  moins  qu'on  ne  dise 
que  le  pitoyable  état  où  étaient  les 
Suédois  ,  et  l'affront  sanglant  que  la 
France  avait  reçu  paii»  la  détention  de 
l'archevêque  de  Trêves ,  ne  permet- 
taient point  à  cette  couronne  de  lais- 
ser l'Espagne  en  repos,  et  l'en  gageaient 
a  se  liguer  avec  la  Hollande  à  des  con- 
ditions   qu'on    savait    bien    qu'elle 
n'exécuterait  jamais  entièrement.  Le 
mal  présent  exigeait  qu'on  se  conten- 
tât de   l'exécution  d'une  partie  ,  et 
qu'on  laissât  faire  le  temps.  Voici  les 
réflexions  de  M.  Silhon  (77). 

*t  Les  Hollandais,  par  ce  moyen  (78), 
)>  faisaient  deux  choses  fort  considé- 
»  râbles  pour  eux  :  l'une  de  nous  em- 
»  barquer  dans  la  mên»e  guerre  qui 
»  les  occupait ,  d'où  il  leur  était  ap- 
it  paremment  infaillible  de  ne  sortir 
»  jamais  que  par  une  paix  qui  les 
»  ferait  reconnaître  pour  souverains 
»  par  ceux  qui  les  traitaient  de  su- 
«  jets  :  ce  qu'ils  s'étaient  proposé  en 
»  traitant  avec  nous  ;  l'autre ,  qu'en- 
»  core  que  le  partage  concerté  ,  s'il 
M  venait  à  s'accomplir,  leur  dût  être 

(76)  Nani/ Histoire  de  la  K^pablique  de  Yeni- 
»e  ,  tom.  IJ^f  p/fff.  S. 

(77)  Sillioii,  EcUircisiemenl  de  qaelqaet  Dîf- 
ûcnXitt^pag.  i3o,  i3i. 

(7B)  Ôett-k'dire  »  par  le  ttailé  conclu  avec  la 
France, 


»  un  principe  immortel  de  jalousie, 
»  et  qu'ils  crussent  que  nous  avoir 
»  pour  voisins  au  lieu  des  Espagnols, 
»  n'était  que  changer  de  crainte ,  et 
»  peut-être  qu'empirer  de  condition, 
3>  ils  jugèrent  qu'il  valait  mieux  s'ex- 
»  poser  à  un  mal  certain  et  contre 
»  lequel  il  y  avait  plusieurs  remèdes 
»  pour  obtenir  un  bien  présent  et 
»  d'une  telle  importance,  que  celui - 
»  de  nous  rendre  compagnons  de 
'*  leur  fortune;  c'est-à-dire  de  lui 
»  donner  par  cette  société  une  base* 
»  plus  sûre  et  plus  ferme  qu'elle  n'a- 
»  vait.  Qu'à  la  vérité  ils  souffriraient 
»  bien  que  nous  nous  rendissions 
»  maîtres  des  places  de  la  mer ,  qui 
»  étaient  si  fatales  à  leur  commerce 
»  entre  les  mains  des  Espagnols,  et 
»  même  de  quelques  autres  de  leurs 
»  places  qui  étaient  frontières  des 
»  nôtres:  mais  que  de  nous  établir 
»  dans  le  cœur  de  la  Flandre ,  et  aux 
»  lieux  qui  leur  étaient  proches ,  ce 
i)  qui  leur  faisait  de  la  peine  ;  ou  que 
»  le  cours  de  la  guerre  l'empêcherait 
M  de  lui-même,  ou  qu'ils  trouveraient 
»  moyen  de  le  divertir ,  soit  en  ces- 
1)  sant  d'agir  contre  les  Espagnols  , 
»  et  d'occuper  comme  ils  faisaient 
»  une  partie  de  leurs  forces  ;  ou  pre- 
»  nant  le  temps  de.  s'accorder  avec 
»  eux  sous  quelaue  prétexte  plausi- 
»  ble  que  l'état  des  choses  leur  four* 
3»  nirait.  » 

(  N  )  Un  jurisconsulte  frison  le 
fait  voir  au  cavalier  Nâni.  ]  Ce  cava- 
lier s'est  imaginé  que  le  prince  Fré- 
déric-Henri laissa  périr  l'armée  de 
France  pour  se  venger  d'une  injure 
qu'il  avait  reçue  du  cardinal  de  Bi- 
chelieu ,  et  qu'il  chercha  l'occasion 
de  faire  voir  à  toute  l'Europe  qu'il 
avait  plus  de  génie  que  ce  cardinal. 
//  ny  a  point  de  doute ,  dit-il  (  79  ) , 
gue  de  même  que  les  Prouinces-Unies 
avaient  consenti  a  tous  les  partis  qui 
pouvaient  obliger  les  Français  a  rom- 
pre ouvertement  avec  t Espagne,  elles 
ne  craignissent  rien  tant ,  après  avoir 
obtenu  ce  qu'elles  souhaitaient,  que 
de  les  avoir  sous  ombre  d'amitié  pour 
voisins.  Aux  intérêts  généraux  de  la 
Hollande  venaient  se  joindre  les  res- 
sentimens  particuliers  du  prince  d' O- 
range  contre  Richelieu;  car  celui-ci, 
quoiqu'il  fit  profession  d^être  ami  de 

(79)  ^'°*  •  Riatoire  de  la  République  de  Ve- 
nise ,  tout.  iV^  pag.  9. 


456  LOUIS  XIII. 

ceprinte ,  et  lui  témoignât  de  la  con-^   tout ,  le  caTalier  Kaiii  joee  de  leari 
fiance,  awau, peu d années  aupara-  mœurs  teloa  les  ruses  mystérieuises 
T^^Jt^uL^"^^"^'^  A^mfiyiie*  5ecnrt-  ^Italie.  iVo/,  estdubium  Âin  Nanius 
t^^lâcU  de  se  rendre  maivredOrtL,^  Belgarum  ingénia  morJque  secut 
ge ,  uiUe  dont  Us  aines  de  la  mauon,  dkm  Italos  eorumque  profundas  ânes 
de  Nassau  portent  le  nom,  et  qui  œstimet  (83)  ;  3°.  que  le  prince  d'O- 
est  sauee   pers  U  Dauphiné  ;  mais  range  ëtant  le  généralissiie  des  deoi 
comme  ce  dessein  ne  réussit  pas  ,  le  armées,  et  ayant  traTaiUë  avec  ardear 
cardinal  cacha  la  chose  tout  autant  k  la  conclusion  de  cette  lieue    il  nV 
^djmu  et  empêcha  qu'on  en  parlât,  a  point  d'apparence  que  pSurîe  ycI 
Frédénc^Henri  de  son  c6té  dissimula  ger  de  quelques  pratiqua  du  cardi- 
cette   injure   avec   autant  d'artifice  nal ,  il  eût  youlu  se  priver  de  la  bcDe 
quon  en  aidait  apporte  pour  la  sup-  gloire  d'une  très-heureuse  campagne 
pnmer,  et  attendit  une  occasion  fa-  ni  exposer  la  république  au  ressenti- 
vorable  pour  s  en  uenger  Enfin  ce  ment  d'un  allié  si  nécessaire  et  si  re- 
pnnce  trouva  le  moyen  de  pouvoir  dootable:  4<».  enfin,  que,  l'alliaDcc 
Jairedire  de  Im^^quesipar  lapnse  ayant  subsisté  pendant  douze  ans, 
de  plusieurs  places  d  importance  il  les  Français  ne  se  sont  pas  plaints  de 
avau  acquis  la  réputaUon  d  un  grand  la  prétendue  perfidie,  ^rausionensis 
courage  et  dune  grande  valeur ,  en  summo  studio   belli   societatem  prv- 
surpassant  Richelieu  par  son  espnt ,  curaverat ,  imperium  in  ipsum  Gal- 
on ne  lui  pouvait  nf  user  dans  le  mon-  lorumexercilûmsuo  cdnfunctum  ac- 
de  la  louange  d  une  grande  PoUtiaue  ceperat ,  ut  omnis  glorla  in  ipsum  nr- 
etdune  grande  prudence.  Jhchetieu  dundaret  :  hoc  urScè  in  eamgratiam 
néanmoins,  vyarU  qu  d  avait  besoin  ut  propter  evanidas  in  arcem  Arau- 
def  alliance  des  Hollandais  et  de  l  a-  sionensem  insidias  à  Richelio  propc 
mitie  de  ce  pnnce  dans  Id  guerre  qui  sitas  ,  regem  potentissimum  Jefohni 
avait  ete  entreprise,  mejpnsa  les  moinr  proditione  lethaliter  offenderet  ^Rem- 
dres  vengeances  pour  s  apphtiuer  aux  que  puhlicam  tune  êjus  amicitiœ  in- 
plus  grandes.  Voyons  fa  réponse  de  ^ignam  daret  prœcipitem  et  societa- 
M.Huber.  tem  tantd  pnncipis  ipsius  curd  stu- 
M'^^r-^^L':^'!!'^^^^  ^'^^  contractajn   iicontinenU  ah- 


11        c      '••*!*       '      .. 7  ^^P^c^^ri  ?  Cîim  tamen  eadem  socie- 

de  leur  fournirait  les  provisions  ne-  tas  per  duodecim  annqs  continuata 

cessaires  (8o)  5  que  si  les  vivandiers  sit,  nec  quicquam  ejusmodi  tune  tem- 

aimaient  mieux  vendre  leurs  denréea  poris  velunquam  posteà  GalUdefœ- 

aux  Hollandais  qu  aux  Français  ,  c'é-  deratis  Bêlais,  etiam  ohm  irati  esslnt, 

tait  parce  que  ceux-ci  n  avaient  point  conquesU  fuerint  (Si), 

d  argen\  et  n  observaient  point    de  Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  oppo- 

discipline    80î  a»  qu'il  ne  tenait  ser  à  ces   raisons    de  M   Huber^  ce 

qu  aux  Hollandais  d  éloiçner  de  Uurs  que  M.  du  Maurîer  rapporte  du  cha- 


y^  nitû- V  •     i r-'"-'-".i,o    »;arumai  avau  lormee  sur  la  pnnci- 

de  retléchir  sur  le  mal  que  c  est  d  être  *^ 

voisin  de  la  France   (Sa)  l  et  qu'après  gémi.  plerbqneBelgU  tum  nequedum  permiûi- 

se  ^  ut  ^aolam  à  Galtornm  ricinii  pericolmA 

rSo)  In  faâfve  non  erat  eomprehentum  ^  ut  """»•»«"«.«<'««*««'*'»»  revocar0iU. 

Beiga  I»  hottili  solo  Gallia  de  commeniu  pro-  (■^^)  Idem,  ibidem, 

epicerent;  id  ipsi»  incumhebat  pro  te ,  uU  Belga  (^4)  Idem ,  ibidem^  pag.  iSg,  igo^ 

p>x>  suis  id  saiagerunt.  Viric.  Bnher ,  Hitt.  ci'  •  Joly  rapporte    an    patsage   dea  M/moirtA 

,o\'°c'^'  "^\r>^8'  >|8;  .        ^     ^  „.  chronoloeiques  de  d*Avrigoy,  qui  combat  Topi- 

(80  SmegociMores  Be»gia  quhm  Galba  ven^  nion  de  Huber.  Mais  d'Avrigay  nomme  cel  ao- 

dere  maluerinl,  me  indi  Galloram  inopin  sit  leur  Hubert,  et  Joly  ne  faisant  pat  obscrrra 

Orti,  id  horum  rapimt  et  stipendiorum  defec  qa*écrire  Ifabert  eot  nne  faute,  n«  donne-t-U 

lui  impulandum.  Si  hacjiduad  Brabantiam  in-  pas  à  penaer  que  Bayle  en  a  fait  nne  en  mettani 

gres,isunt,qubdB»tjiy,\a{osaferent,matir»'  Ruh«r.  Ulric  Hnber,   né  en    i636 .  mort  en 

UonPmvuta^erunt.\à^m,x\nàzm.  ,6rvi ,   «ni»   «niclfl  d»na  le  Dictionnaire  Ha 

{9%)  iftfnl«*teerUus,<iuamodiumïInifàn\cti  Chanfepié. 


LOUIS  XIII.  457 

pauté  d^Orange.   Cet  auteur  assure  des  me'disances  du  caralier  Naui  ;  et 

(85)  que  le  prince  cacha  son  ressert^  coroine  d'ailleurs  les  mémoires  de  du 

tintent  dans  son  cœur  ,   et  attendit  Maurier  sont  postérieurs  à  Fan  1672, 

Tine  occasion  favorable  de  s'en  ressens  ils  ne  sont  point  propres  a  servir  de 

tir^  qui  ne  tarda  guère  a  se  présent  preuve.  Ce  serait  en  tout  cas  un  fait 

ter;  car (86)  Farmëe  de  France  d'où  Fou  pourrait  recueillir  qu'un  roi 

ayant  défait  a  plate  couture  lesfor^  s'expose  à  de  grands  malheurs,  lors- 

ces  d'Espasne  a  Ai'ein  ,  se  joignit  qu'il  se  sert  d'un  premier  ministre 

au  prince  a  Orange  après  avoir  sac-  qui  est  bai  personnellement  dans  le 

cage  une  partie  du  Brahant  ;  mais  le  pays  de  ses  allies.  Louis  XIII  en  au- 

prince,  qui  avait  toujours  sur  le  coeur  rait  fait  une  triste  expérience  ;  ils  au- 

l'affaire  d*  Orange  ,  et  qui  n'aimait  raient  sacrifie  ses  arme'es  à  la  passion 

pas  mieux  le  voisinage  des  Français  de  se  venger  de  son  cardinal.  Ce  sa- 

que  celui  des  Espagnols  ,  manque  de  crifîceeût  été  une  voie  bien  ingënieu- 

vivres  etde  subsistances  fit  ruiner  noire  se  de  vengeance;  car  rien  n'est  plus 

armée  victorieuse  ,  qui  s' étant  retirée  propre  à  renverser  un  premier  minis- 

en  Hollande  après  la  levée  du  siège  tre ,  que  les  mauvais  succès  de  la 

de  Louvain  %  sous  prétexte  de  Vap-  guerre.  Mais  ne  croyons  pas  tout  ce 

proche  de  Picolomini  avec  une  ar-  système  de  Fbistorien  de  Y  enise  et  de 

mée  d' Allemagne  y  y  périt  la  plupart  M.  du  Maurier. 

de  faim  ,  de  misère   et  de  maladie  ;  (O)  On  le  dégoûta  de  la  lecture.... 

n'en  étant  pas   retourné  la  sixième  en  lui  faisant  lire  un  ouvrage  qui  lui 

partie  dans  le  royaume.  Le  prince  déplaisait."]  «  Le  roi  Louis  aIII  ,  pour 

d'Orange   regardait  le  cardinal  de  »  n'avoir  pas  été  conduit  selon   ses 

Richelieu  comme  un  ennemi  réconci-  »  inclinations  ,  ni  par  le  chemin  que 

lié  f  qui  ne  le  recherchait  que  parce  »  son  esprit  voulait  prendre,  se  lassa 

?'u^il  avait  nécessairement  affaire  de  »  tellement  dans  la  lecture  utile,  mais 

ui  :  et  pour  cela  ,  sous  main  ,  il  lui  »  désagréable,desÂntiquite's  deFau- 

faisait  tous   les  déplaisirs  et  toutes  »  chet ,  qu'il  eut  une  aversion  si  gë- 

les  mortifications  dont  il  était  capa-  »  nérale  pour  toutes  sortes  de  livres, 

ble,  donnant  retraite  favorable  a  tous  »  et  si  longue,  qu'elle  n'a  pu  être  bor- 

ceux  qui  étaient  disgraciés  en  Fran-  »  née  que  par  la  fin  de  sa  vie.  »  L'au- 

ce  ,  et  les  honorant  des  plus  beaux  teur  dont  Remprunte  ces  paroles  (88) 

emplois  et  de  sa  confiance  même  y  com^  cite  GomberviUe,  dans  la  Doctrine 

me  il  lefit  bien  paratti^e  entre  autres  des  Mœurs ,  et  met  ce  fait  sous  le  a4 

a   MM]  de  Hauterive  et  de  Berin-  de  mars.  Je  ne  sais  pas  pourquoi  il 

ghen  ,   qu'il  considérait  autant  pour  choisit  ce  jour.  Voyez  le  MénagianOy 

faire  dépit  au  cardinal  ,   que  parce  vous  y  trouverez  ceci  (89)  :  Monsieur 

au' ils  le  méritaient  :  et  le  cardinal  de  de  Gomberville  ,  de  C académie  fran- 

Richelieu,  tout  puissant  qu'il  était,  qaise,  était  fils  d'un  buvetier  de  la 

se  voyait  forcé  d'avaler  ces  pilules  ,  Chambre  des  comptes.  Il  a  écrit  dans 

ayant  nécessairement  besoin  de  la  di-  gon  livre  de  la  Doctrine  dey  Mœurs  , 

version  de  Hollande  pour  le  bien  de  que  ce  qui  détourna  le  roi  Louis  XIII 

ses  affaires  (87  ) Ainsi  il  con-  de   l'étude  ,  fut  qu'on  lui  donna  à 

tinua  de  rechercher  l'amitié  de  M,  le  /,>e  /'Histoire  de  France,  par  Fauchet. 

prince  d'Orange  ,  et  il  fut  arrêté  (jue  l^  mauvais  langage  de  cet  auteur 

dorénavant  chacun  attaquerait  l'en-  lui  donna  ce  dégoût ,  quoique  d'ail- 

nemi  commun  de  son  côté.  Du  depuis  leurs  il  f  ait  de  bonnes  choses, 

il  entretint  une  fidèle  et  parfaite  cor-  (P)  //  ne  fut  pas  bien  instruit  aux 

respondance  avec  le  prince  i  et  le  lettres  ,  et  il  ne  les  aima  point. "^yi.Xe 

prince  que  s' était  assez  vengé,  etti-  Vassor  ,  qui  a  donné  au  public   le 

rait  un  grand  avantage  de  C alliance  premier    volume    de    l'Histoire    de 

avec  la  France ,  exécuta  depuis  les  Louis   XIII  ,    remarque   avec  beau- 

traités  de  bonne  foi.  On  voit  roanifes-  coup  d'étonnement  qu'il  n'a  trouvé 
tement  que  ce  n'est  là  qu'une  copie 

(88)  Le  pire  David    rEnfant ,   dominicain  , 

(85)  Dn  Manrier,  Hémoirea  pour  rBUtoirc     Histoire  générale  de  tons  lei  Siècles  de  la  nou- 
de  Hollande ,  pag.  3ai.  Telle  lioi  ,  mois  de  mars  ,  pag.  i6o. 

(86)  La  mfme,  P*'8^'  S"'*  (89)  Ménagiana,  pag.  aiQ  de  la  première  édi- 

(87)  Là  meme^  png.  3i4*  tionde  ffoUantU. 


LOUIS  XIII. 


n'ayait  pas  les  qualités  que  cet  emploi  incomparable.  Son    article   est    bon 

important  demande  ;  et  que  la  pein-  dans  le  Dictionnaire  de  Horëri.  Voirez 

tare  qu'un  auteur  (g2)  tètent  de  nous  aussi  les  <Qoges  que  Casaubon  lui  a 

faire  des  amours  extrauagans  et  ro-  donnes  (95).  Il  avait  été  cboisi  par 

manesques  de  la  vie  et  de  la  mort  Henri  IV  pour  instruire  Je  prince  de 

tout-h'fait  épicurienne  de  Vauquelin-  Condé  (go)  ;  mais  non  pour  prëccp- 

î\e7i'\Yet:i\xx.f  premier  précepteur  àe  teurdu  daunhin ,  comme  Fassure  le 

Louis  XIII ,  est  une  preuve  certaine  Grain  (97).  Ce^  fut  sous  la  régence  de 

qu'Henri  IF',  qui  tarait  choisi  de  son  Marie  de  Médicis,  qu'il  fut  ëleve  à 

propre  mouvement ,  nVtait  pas  bon  cette  charge  (98).  11  mourut  le, 3  de 

connaisseur  en  gens  de  mérite  (98  ).  novembre  16 11,  âge  de  soixante-huit 

n  ajoute  qu'un  an  après  la^  mort  de  ans  et  quelques  mob.  Mais  supposons 

Henri  IV ,  Vauquelin  perdit  cet  cm-  tant  qu'on  voudra    que    lui  et  des 

ploi  par  la  jalousie  de  certaines  gens ,  Ivetaux  avaient  un  très-erand  méri- 

el  que  Nicolas  Lefebvre  lui  succéda,  te  ,  et  que  ^  la  qualité  de  bon  prëcep- 

homme  distingué  par  sa  science  et  par  teur ,  qualité  plus  rare  que  ceUe  de 

sa  piété ,  qui  mourut  un  an  après ,  précepteur  n'est  commune  j  se  trou- 

et  que  Fleurance  Hiuaut ,  habile  ma-  vait  unie  dans  leur  esprit  avec  celle 

thématicien ,   dit  -on^  monta  de  la  de  savant ,  nous  n'en  pourrons  point 

charge  de  sous-précepteur  a  celle  de  conclure  que  Louis  XlII  ait  e'te  bien 

précepteur  en  chef.  Un  jeune  homme,  élevé  ;  car  ils  ne  furent  que  trés-neu 

continue-t-il ,  qui  passe  par  tant  de  de  temps  les  directeurs  de  ses  ëtuaes. 

mains  différentes  ,  ne  devient  pas  or-  H  faudrait  savoir  comment  s'acquit- 

dinairement  fort  habile. .  téren  t  de  leur  charge  ceux  qui  vinrent 

Il  est  certain  que  Nicolas  Vauque-  après  Lefebvre.  On  ne  saurait  guère 

lin  ,  sieur  des  Ivetaux ,  avait  de  l'es-  *«  prévenir  ^  en  leur  faveur  ,  cruand 

prit  et  du  savoir.  Il  était  fils  de  mon-  <>n  songe  qu'ils  s'obstinèrent  à  lui  faire 

flieur  de  la   Frênaie  ,  président  au  lire  les  ouvrages  de  Fauchet  qui  lui 

bailliage  et  siège  présiaial  de  Caen  ,  déplaisaient.  Ce  n'était  pas  le  moyen 

en  Vannée  i6o5  ,  dont  il  se  voit  un  de  former  son  goût  :  c'était  le  chemin 

grand  recueil  de   vers  ,   imprimé  a  de  le  rebuter.  On  dit  néanmoins  qu'il 

Caen  (94).  Nicolas  Lefebvre  était  de  devint  assez  délicat  sur  le  chapitre 

de  l'éloquence,  et  que  les  harangueurs 

(9»)  *%7"*"'  »  Jï"toire  de  Lonû  XIII,  lom.  de  ce  temçs-là  lui  uéplaisaient  infini- 

'/Poofy  «ppl*«r ,  Joly  rapporta ,  x».  leiir.  ment,  quoique  ses  éloges  fussent  lama- 

écrite,  en  i643,  par  U  R.  P.  Cotton  au  R.  P.  tière  de  leurs  discours.  Voici  mon  te- 

Burtiffiui,  touchant  Vedueation  de  Louis  XII l\  moin  ^99)  :  «  Louer  toujours ,  admirer 

:»*».  Extrait  iTune  lettre  du  pire  Pierre  Milles  „  tOujourS,et    employer    à    cela    deS 
pied  ^  compagnon  dà  R.  P.  Cotton.  au  R.  P.  y  "'    j       j»  i**^     "'j     1  «.  j 

Richcome ,  du  8  octobre  i6i3  ;  3<>.  Exirait  des  »  périodes  d  une  lieue  de  long ,  et  des 

manuscrits  de  Dupuf.  Il  T  ajoute  quelques  par-  »  exclamations  quivont  jusqu'aucicl, 

tieularités  sur  Louis  xin.  Urées  des  mémoires  „  cela  fait  dépit  à  ceux-mémes    que 

tnanuierits  de  n.  de  la  Jnare.  Toiu  ces  mor-         19         1.^.^1        ^  u   ^      j      '  i. 

cr...,  confirment  ee  qae  dit  B.yle,  oae  Loai.  «  ^  ?°    î?"^  et  que  l'on  admire.    Lcs 

XHI  n'était  paiintlruit,  et  n'aimait  pacleslettrei.  »  VlctoneUX  S  en  Sont  plaints  aU  mi- 

Oaêeeneadtntimprimiïn  Préceptes  if  Jgapé-  „  lieu  de    leurS   triomphes.  Et  je  Sais 
tus  a  Justinian.  mis  en  français  par  le  roi  Louis  A  a,  k^mmA  *%«»»    ^..^  T«  fa..  ..a.  «^  «a- 

Xill,  .6«3,  in-8o.  ie  prétendu  traducteur  »  **®  ^<*"?«  part,  que  le  feu  roise  re- 

n'avait  que  ooxe  ans,  et  peut-être  anrait-il  âh  »   gardant  UU  jOUr  aU  miroir  ,  étonne 

avoir  pUce  dans  les  onrraget  de  Baillet  et  de  »   du   grand  nombre   de   ses  cheveoZ 

^l'/t'"  Mf"^'"»'''* ^»« '•  traTailde sa «ajeaté        ^     g^  ^ccusa les  compUmeuteurs 

enfant  aTail  été  au  moins  rern  par  Lefebrre  .S  ^1^1 

son  préceptenr.  »  de  SOU  royaumc  ,  et  leurs  longues 

(gi)  Gilles  de  Souvré. 

^93)  Vigneul  aiarrille,   dans  ses  Mélanges         (q5)Ca»anb.,  e«erc.  XVI   in  Baron. ,   cap. 

d'Histoire  et  de  Littérature-  Voye%  aussi  le  /".  t^XX,  pag.  m.  SSu 

JïoLld^**''''*'"*  •  ''"*'  "^  "  """'  '  '*'*'■  '^^        ^9^)  Continuai.  Thuani ,  pag.  3i8. 

(q-J)  LeVassor ,  Histoire  de  Louis  XIII,  tom.  ^97)  ^^  G"î"  »  décade  de  LonU  XIII ,  pag.  ». 
/,  pag.  668.  (98}  Continuât.  Tbnani ,  pag.  3i8. 

(g4)  I^'abbé  de  MfroUes,  au  Dénombrement         (gg)  Ba1lac,«l'an^/»ro/N>«  diiSocraiccbrcItea, 

des  auteurs  qui  lui  ont  donné  des  livres.  folio  riiij. 


LOUIS  xin: 


45.) 


»  périodes.  Il  dit  à  celui  de  qui  je 
M  le  sais,  ces  paroles  remarquables  : 
»  3* ai  opinion  que  ce  sont  les  haran- 
»  gués  qu'on  m* a  faites  depuis  mon 
»  auénement  a  la  couronne,  et  par- 
w  ticulièrement  celles  de  monsieur 
»  ie  ***  ,  qui  m'ont  blanchi  la  tête 
»  £ie  si  bonne  heure.  j> 

(Q)  Il  fit  paraître  beaucoup  de  dé- 
licatesse  d'esprit  en  plusieurs  rencon- 
tres.'] Si  ce  que  Balzac  vient  de  nous 
apprendre  ne  paraît  pas  un  bon  com- 
mentaire de  ce  texte-ci  ,  que  dira-t- 
on après  aToir  lu  ces  paroles  du  che- 
valier de  MéTé  ?  «  Comment  se  peut-il 
»  donc  faire  que  cette  cour  soit  si 
»  différente  de  ce  qu'elle  était  autre- 
»  fois?  Henrî-le- Grand  ,  qui  jugeait 
»  bien  de  tout  quoiqu'd  n'eût  guère 
)»  étudié  que  le  métier  de  la  guerre  , 
M  et  le  feu  roi ,  ce  me  semble ,  n'y  ont 
»  pas  peu  contribué.  Ce  prince  ,  que 
w   nous  avons  vu ,  avait  l'esprit  déli- 
M  cat,  et  disait  d'excellentes  choses. 
M  Peut-on  rien  dire  de  plus  agréable 
»  que  ce  mot  :  Mettez  votre  chapeau, 
»  Brion ,  mon  frère  le  veut  bien  5  et 
»  tant  d'autres  que  je  pourrais  rap- 
M  porter  ?  Comme  il  aimait  la  bonne 
»  raillerie  ,  il  rebutait  fort  celle  qui 
»  prenait  le  contre-pied,  et  le  C.  D.  R. 
»  pensa  être  disgracie'  pour  en  avoir 
»  écrit  une  au  M.  D.  £.,  encore  qu'elle 
»  n'eût  rien  de  coupable  que  d'être 
I)  fort  mauvaise  (100).  »  Une  infinité 
de  lecteurs  entendront  mieux  ce  <^i 
concerne  le  mettez   uotre  chapeau  , 
Brion  f  etc.,  si  je  leur  raconte  la  cho- 
se un  peu  amplement ,  et  telle  que 
M.  Bonrsault  la  décrite.  Feu  M.   le 
duc  d^  Orléans  ,  Gaston  de  France  , 
était  si  jaloux  des  droits  attachés  à  sa 
qualité ,  que  sur  cet  article  il  ne  fai- 
sait grâce  à  personne.  Pour  avoir  le 
plaisir  de  woir  les  princes  du  sang 
chapeau  bas  en  sa  présence ,  quand 
il  trouvait  une  occasion  de  leur  parler, 
il  les  tenait  le  plus  long-temps  qu'il 
pouvait,  et  jamais  ne  se  découvrait 
un  seul  moment ,  tant  il  avait  peur 
d'oublier  ce  quil  était.  iMuis  XIII , 
allant  un  jour  de  Paris  à  Saint-Ger- 
main par  une  chaleur  excessive  ,  et 
Monsieur  accompagnant  sa  majesté , 
les  seigneurs  qui  étaient  nu-téte  aux 
portières  du  cairosse  avaient  toutes 
les  peines  du  monde  de  résister  a  la 

(100)  Chevalier  Ab^  Méré,  Traité  de  rEgpril, 
pag.  33  ,  édition  de  Hollande. 


violence  du  soleil.  Le  roi ,  qui  s'aper- 
çut de  ce  qu'ils  souffraient ,  eut  la 
bonté  ^  leur  dire  :  Couvrez -vous  , 
messieurs  ,  couvrez-vous  ^  mon  frère 
le  veut  bien  (loi). 

fR)  Je  copierai  le  caractère  ^qu' on 
lui  donne  dans  l'Histoire  de  l'Eait  de 

Nantes.^  Il  était «  jaloux  de  sa 

»  puissance  jusqu'à  l'excès,  quoiqu'il 
»  ne  sût  ni  la  connaître,  ni  en  jouir. 
»  Jamais  dans  tout  le  cours  de  sa  vie, 
M  il  ne  put  ni  l'exercer  par  lui-même, 
))  ni  la  souffrir  dans  les  mains  d'un 
»  autre.  Il  lui  était  également  impos- 
»  sible  de  n'élever  pas  ses  favoris  à 
»  une  extrême  puissance,   et  de  les 
»  supporter  dans  cette  grandeur  que 
»  lu^-même   leur    avait  donnée.    A 
î>  force  de  les  enrichir ,  il  les  mettait 
»  en  état  de  lui  déplaire.  L'excès  de 
y>  sa   complaisance  pour    eux    était 
»  comme   le   premier   degré   de    sa 
]>  haine  :  et  je  ne  sais  si  on  trouverait 
»  dans  son  histoire  l'exemple  d'un 
»  favori  dont  il  ait  plaint  la  mort 
»  ou  la  décadence.  Mais  ses  sentimens 
»  demeuraient  cachés  dans  son  cœur , 
»  et  parce  qu'il  les  communiquait  ù 
M  peu  depersonnes,  ceux  qui  veulent 
»  qu'il  y   ait  toujours  du    mystère 
»  dans  ïa  conduite  des  princes,  l'aç- 
»  cusaient   d'une  noire  et  profonde 
}>  dissimulation.   A  dire  le  vrai  au 
»  fond,  la  raison  de  son  silence  était 
M  qu'il  ne  se  fiait  ni  à  lui-même ,  ni 
»  à  personne  5  et  qu'il  avait  beaucoup 
»  de  timidité  et  dfe  faiblesse.  Presque 
)•  tous  ceux  qui  ont  parlé  de  lui  re- 
»  connaissent  qu'il  avait  du  courage  ^ 
})  que  dans  le  danger  il  ne  perdait 
»  pas  le  jugement;  -qu'il  aimait  et 
»  entendait  la  guerre  ;  qu'il  possé- 
y>  dait   plusieurs  belles  connaissan- 
»  ces  ;  mais  qu'il  n'avait  pas  la  force 
))  de   régner   (loa).   »  Ce    portrait 
semble  assez   bien  tiré  d'après  na- 
ture *. 

t,S)  Un  savant  critique  poussa"^.  Go- 
deau  d'une  grande  force.]  La  déclara- 
tion du  roi  touchant  cet  acte  de  dé- 
votion pour  la  Sainte  Vierge  est  da- 
tée du  10  de  février  i638.  Vous  la 


(loi)  Boursault,  LeUres  noavelles,  ptig-  38 1, 
édition  de  Hollande. 

(to9)  Histoire  de  l'Ëdit  de  Nantes  ,  tom.  II , 
liv.  y,  piig'  a30> 

*  JfAf  donne  comme  plas  ressemblant  le  por- 
trait de  Louis  XlIT,  qu*on  trouve  ,  pages  3o.4  et 
»iiiY.  du  tome  II  des  mc'moires  de  d'Avrigny. 


46o  LOUIS  XIII. 

trourerez  toato  eotiéri;  dans  le  Mer-  »  la  même  solennité  en  leurs  i^glûes 

cure  Français  (fo3)  ;  je  me  contente  »  épiscopales,   et  autres  églises    de 

d^en  détacher  cette  partie  :  <c  A  ces  »  leurs  diocèses.  » 

»  CAUSES  nous  ayons  déclaré  et  décla-  M.   Godeau  fit  une.  hymne  sur  ce 

»  rons,   que  prenant  la  très -sainte  sujet,  dans  laquelle  le  roi,  s'adres- 

»  et  très-glorieuse  Vierge  pour  pro-  sant  à  la  Sainte  Vierge,  lui  étale  le 

»  tectrice  spéciale  de  notre  royau-  mérite  extraordinaire  du  cardinal  de 

»  me,  nous  lui  consacrons  particu-  Richelieu,  et  le  reconnaît  non-seule- 

»  liérement .  notre   personne  ,  notre  ment  pour  son  collègue ,  mais  aussi 

»  état ,  notre  couronne  et  nos  sujets ,  pour  un  collègue  qui  veillait  afin  de 

»  la  suppliant  de  nous  vouloir  inspi-  taisserdormir  son  associé.  Le  jésuite 

»  rer  une  sainte  conduite,  et  défen-  (io4)qui  critiqua  M.  Godeau,  sortit  des 

»  dre  avec  tant  de  soin  ce  royaume  termes  de  la  modestie,  ets^emporta;. 

))  contre  tout  PefTort  de  tous  ses  en-  mais  au  fond  il  avait  raison  de  cen- 

M  nemis,  que  soit  quUlsoufifre le  fléau  surer  cette  conduite.  Je  rapporterai 

»  de  la  euerre ,  ou  jouisse  de  la  dou-  un  peu  au  long  sa  censure ,  et  n^aurai 

»  ceur  de  la  paix,  que  nous  demaur  pas  peur  d'en  être  blâmé,  comme  à 

>i  dons  à  Dieu  de  tout  notre  cœur,  il  Fégard  de  plusieurs  autres  citations. 

»  ne  sorte  point  des  voies  de  la  grâce  empruntées  de  certains  livres  qui  ne 

))  qui  conduisent  à  celles  delà  gloire,  sont  rien  moin»  que  rares;  car  le  li- 

»  Et  afin  que  la  postérité  ne  puisse  vre  de  ce  jésuite  n'est  guère  connu  , 

»  manquer  à  suivre  nos  volontés  en  et  ne  se  trouve  presque  plus.  Citons- 

»  ce  sujet,  pour  monument  et  mar-  en  donc  hardiment  un  bon  morceau  , 

»  que  immortelle  de  la  consécration  qui  nous  apprendra  qxie  Louis  Xllî 

»  présente  que  nous  faisons ,  nous  fe-  n'aimait  point  qu'on  louât  â  ses  dé" 

n  rons  construire  de  nouveau  le  grand  peas  le  premier  ministre.  Il  sentait 

»  autel  de  l'église  cathédrale  de  Pa-  sa  dépendance ,   mais  il  était  fâché 

>•  ris ,  avec  une  image  de  la  Vierge ,  qu'on  s'en  aperçût  ;  et  il   est  même 

M  qui  tienne  entre  ses  bras  celle  de  certain  que  le  cardinal  ménageait 

3>  son  précieux  fils  ,  descendu  de  la  adroitement,  dans  ses  paroles  et  dans 

})  croix  ;  nous  serons  représentés  aux  sa  conduite  extérieure ,  la  délicatesse 

»  pieds  et  du  fils  et  de  la  mère,  com-  de  son  mattre.  Ainsi  ,  M.  Godeau  se 

»  me  leur  offrant  notre  couronne  et  servait  de  flatteries  qui  n'étaient  ni 

»  notre   sceptre.  Nous  admonestons  conformes  au  décorum,  ni  à  la  pru- 

>»  le  sieur  archevêque  de  Parb  ,  et  dence  (io5j.  Cum  Ludouicum  JklII 

»  néanmoins  lui  enjoignons  que  tous  offerentem  se  ac  regnum  Mariœ  Vir- 

»  les  ans,  le  jour  et  fête  de  l'Assomp-  gini,  induceret,  huic  de  isto-  sermo- 

y>  tion ,  il  fasse  faire  commémoration  nem  affinxit ,   qui  lotus  ahhorreat  a 

»  de  notre  présente  déclaration  a  la  j^gis  sensu  et  eonsuetudine ,  cardi- 

»  grande  messe,   qui  se  dira  en  son  nalis prudentid ,  ac  t^luntate ,  reina- 

»  église  cathédrale ,   et  qu'après  les  turd.   Quid  attinuit  a  rege ,  sanctis 

»  vêpres  dudit  jour,  il  soit  fait  une  ac  religiosis  suis  ad  Dà  matrem  pre- 

)>  procession  en  ladite  église,  à  la-  cibus  ,   cujusquam   mortalis    laudes 

»  quelle  assisteront  toutesles  compa-  admisceri  ?  quid  necesse  fuit  y  minute 

»  gnies  souveraines ,    et  le  corps  de  atque  enucleatè   exaggerari  ?    quid 

})  ville,  avec  pareille  cérémonie  que  convenit  tam  multis  in  tam.  exiguo 

»  celle  qui  s'oDserve  aux  processions    carminé? F'eràm  remitto  pessimt 

»  générales  les  plus  solennelles.   Ce  poêtœ  errata,  atque  condono.  Quis 

»  que  nous  voulons  aussi  être  fait  en  hoc  ,  Antoni  ,  tibi  ignoscat ,  t^el  ciuis 

»  toutes  les  églises  ,  tant  paroissiales  bonus  ,  uel  vir  non  excors ,  quod  régi 

»  que  celles  des  monastères  de  ladite  socium  et  consortem  regni  int^idiosis^^ 

»  ville  et  faubourgs,  et  en  toutes  les  simè  addidisti  ? 

),  villes    bourgs  et  villages  dudit  dio-  ^...j;.  ^.^  q„,„„  .j  ..^^  „.„i,j^ 

»   cèse  de    Paris.  Exhortons  pareille-  Avec  moy  tiendra  le  timon. 

»  ment  tous  les  archevêques  et  évê- 

»  de  notre  royaume ,  et  néanmoins  (io4)  François  VaTaueur ,  digm$4  sou*  U 

»  leur  enioigQons  de  faire  célébrer  "o*»  ^«  Candido»  Hé«ychia9. 

•*     °  (io5)  Anton.  Godellns,  EpucopaiGrassestis, 

^io3)  Tome  XXI t^  Pog'  984  «(  -fuiV.   Voyez  ntritm  Pn«ta,  pa;.  8a  ei  ieq% 

riIUloire  de  PEdit  de  Nantca  ,  tom.  //,  p.  678.  (*)  Pag.  i3C. 


J 


LOUIS  XIII.  46, 

^2£id  ais  f  perduellis?  Tenir  le  timon  labofiosissimum  ,  patientid  injuria  - 

avec  le  roi ,  tenere  clavum  et  princi"  rum  cœli  ac  terrce  insignem ,  qui  mul'- 

putum  cum  rege  pariter  ?  neque  est  tipUci  et  dipersd  in  uttimas  regni  oraa 

cnîm  istuc  proregem  aeere  ,  sed  una  expeditione ,   paletudinem  et  corpus 

cMAiji  rege  regemesse»  %)uod  si  défi"  amisit,  neque  uitam  longiits,  quant 

lio    régis  unico ,  hereae  proximo   et  in  quartum  et  quadragesimum  annum 

t^ero  ,  pâtre  uiuo  ,  dicas  ,  crimen  im-  produxit  (io6). 

minutœ  majestatis  incurvas  :  ciim  de  (T)  VautoritéroY aie  se  fit  sentir... 

€ilieno ,  de  cit^ey  de  administra  ,  deeo^  plus  fi)rtemen^quelle  n'àuait  jamais 

çuî  hoc  sine  scelere  cor'                   "  ^--^  —  =»_-            ^t                         ,,    . 

sit ,  dixeris  :  omni  cul 
sione,  pœnâ  liber  sis 


majestas  videretur  r  quam  n  aTait  fait  sous  les  monarques  les 

^narus    istorum  cardinalis  ,    neque  moins  dépendaus  de  leurs  ministres , 

4juidquamtamverenSj  quhmne  quis  et  les  plus  habiles  dans  Part  de  re- 

istiusmodi  parUm  consiaeratus  semio  gner .  C'est  proprement  sous  Louis  XIII 

^t  improbus  ac  seditiosus  ad  aurea  ne-  que  les  rois  de  France  ont  e'të  mis  hors 

gis  accederet,  aut  in  t^ulgus  serperet?  de  page  ,  et  non  pas  sous  le  régne  ^e 

«£  mirum  sit  y  ni  apud  utrumque  ,  si  Louis  XI.  C'est  au  cardinal  de  niche- 

modo     légère  scriptiunculam    islam  lieu  qu'on  doit  imputer  cela  j  c'jest 

tuam    curaffit ,    grat^iter  offenderis.  lui  qui  commença  l'œuvre  de  la  puis- 

I^rresertim  ciini  nihilexcusare  posseSy  sance  arbitraire  ,  et  qui  l'amena  bien 
fieque  hoc  t"  '  ' 
neque  ullis 

-cessitate  coactumjecisse  ;  cui  tàmja-  la  suite  a  montré  qu'il  manqn 

cilefuerit  tàm  apertum  nef  as  aduer^  coup  de  choses  à  cet  ouvrage  j  on  les 

tere  ,  et  inwidiam  verbis  atque  aspe-  y  a  jointes  depuis,  ou  on  les  y  joint 

riiatem  uel  tollere  omninb^ ,    vel  sic  encore.  Les  peuples  et  les  magistrats 

mitigare  i  Tandis  qu'un  si  sage  mi-  sentirent  cette  nouveauté,  et  en  mu  r- 

nistre  dessous  moi  tiendra  le  timon...  murèrent  (107).  Ce  fut  le  sujet  de 

5')uod  seauitur,  satis  ndiculum,  eun^  mille  conversations.  Costar  raisonna 

em  carainalem  unum  opponi  inferis  une  fois  contre  un  politique  qui  lui 

ac  dœmombus  cunctis  (**)  :  Les  enfers  soutenait,  a  qu'il  n'y  a  point  de  prin- 

n'ont  point  de  démon ,  dont  je  crai-  »  ces  plus  dangereux  que  ceux  qu'un 

gne  rien  de  sinistre.  Et  hocarrogans  .  »  poète  latin  (108)  appelle  nimiàm 

ac  propè  impium  (**)  :  C'est  par  lui  »  reges  ;  des  souverains  qui  sont  trop 

que  tout  m  est  possible.  JS^empè  si  »  souverains,  et  des  rois  qui  sont  trop 

cardinalis  affuisset ,    non  esset  rex  »  rois»  »  Ceux  qui  voudront  voir  les 

mortuus.  P^itandum  sank  fuit ,  ut  ne  raisons  de  M.  Costar  n'ont  qu'à  lire 

id  uMurpares  ,  in  quo  aperla  assenta-  la  denûière  lettre  de  ses  Entretiens , 

tio  minimum  estf  quod  reprehendaturf  Sous  les  règnes  faibles ,  dit-il  (109)  , 

illum  ipsum  regem  futurum  fuisse  ,  les  guerres  étrangères  et  domestiques 

nisi  reei  adjutoret  cornes  adjunctus  sont  inévitables.  Si  un  îm  n'est  bien 

esset  C^).  Et  vous  en  eussiez  fait  un  absolu  chez  soi,  il  est  impossible  qu'il 

roi ,  etc.  JVon  possum  verb  tibi  ,  Go-  soit  redouté  chez  ses  voisins ,  et  le  mé" 

délie,  non  succensere  quod  in  tàm  pris  que  les  ennemis  feront  de  ses  for-^ 

effîisis  administri  regii  taudibus,  re-  ces ,  excitera  nécessairement  leur  am~ 

gem  deprimis  ,  et  nobis  exhibes  som-  bition  et  leur  avarice...  Pourvu  qu'on 

niculosum ,  ac  nihil  agentem ,  qui  hoc  laissefaire  M.  le  cardinal ,  pourvu 

etiam  confiteaturde  se  :  que  Vieit  ne  se  contente  pas  de  lavoir 

Je  (M)  goûte  en  reposle  sommeil,  etc.  montré  aux  hommes,   et  qu'il  nous 

Quemporrb  regem  ?  vigilantissimum,  _,t'<^)  ^*  P^*^  Vav«Meur  #«  tromp».  Louis 

XI II  ne  vécut  qu»  quarante-un  ans  et  pris  de 

fmt\  p^-   ,M  deux  mois. 

r)  p4:  .37.  <';3i  J^ssJ::  «*~"-'^  «••»«-.  p-  •4'- 

(•»}  Ibidem,  (,09)  Costar,  Entretieu  avec  Voiture,  vag. 

(•*j  Ibidem.  563.                                                             "^  **  - 


4621 


LOUIS  XIII. 


laisie  jouir  longues  années  du  beau 
présent  qu'il  nous  a  fait  en  le  don- 
nant h  la  terre  ;  tous  ces  petits  tierce- 
lets de  rois ,  qui  partageaient  en  quel- 
que sorte  le  royaumeX  i  lo),  verront  leur, 
tyrannie  détruite  ;  et  s'ils  sont  encore 
considérables  ,  ce  ne  sera  plus  par  la 
puissance  de  mal  faire ,  mais  seule- 
ment par  le  mérite  de  leur  personne , 
et  l'utilité  de  leurs  services..,.  Il  y  a 
long-temps  qu'on  a  çpmparé  le  peu" 
pie  à  la  mer  (ut),  qui  est  naturelle- 
ment tranquille  ,  et  qui  jouit  d'une 
honace  continuelle  ,  si  elle  n'est  trou- 
blée par  la  violence  des  vents.  Mais 
notre  sage  pilote  a  trouvé  l'invention 
de  les  lier  y  de  les  enfermer,  -et  de  s'en 
rendre  le  maitre  ;  de  façon  qu'en  l'é- 
tat oii  il  nous  a  ntis ,  s'il  se  pouvait 
élever  encore  quelque  trouble  ou  quel- 
que sédition  manquant  de  chefs  pour 
la  conduire  et  la  soutenir,  les  remèdes 
en  seraient  aussi  aisés  que  les  causes 
en  seraient  légères  ;  car  cette  multi- 
tude dont  nous  parlons  est  un  mons- 
tre qui  a  son  cœur  dans  la  tête,  aussi- 
bien  que  son  esprit  ;  et  Tacite  a  dit  de 
la  populace ,  que  n'ayant  point  de 
conducteur  i  elle  est  toute  tremblante, 
toute  effrayée  et  toute  étourdie  ;  Vul- 

fus  sine  rectore ,  pavidum  ,  socors. 
oiU  comment  il  faisait  Papologie 
des  arrêts  de  bannissement  et  de 
mort,  à  quoi  il  avait  fallu  recourir 
pour  dissiper  les  factions.  Dans  les 
maladies  intestines ,  ajouta-t-il  (iia)> 
dont  la  France  était  travaillée  ,  il  a 
fallu  pour  la  sauver  lui  réitérer  les 
saignées, 

(V)  Je  ne  crois  pas  que  le  parle" 
ment  de  Paris  ait  jamais  souffert  une 
mortification  aussi  honteuse  qu'en 
163 1.]  Le  roi  ayant  été  averti  des  prë- 
paratifs  de  guerre  aui  se  faisaient  en 
raveur  du  duc  d'Orléans  presque  par 
tout  le  royaume  (ti3),  et  cfue  la 
Bourgogne  devait  être  le  principal 
siège  de  la  rébellion,  y  accourut 
promptement.  Cette  diligence  obligea 
le  duc  a  se  retirer  (i  i4)  sur  les  terres 
des  Espagnols  avec  ses  fauteurs.  Ceux- 

(110)  Conf^re%  ce  qua  destuf^  remarque  (A) 
tie  l'article  ui>itB(Louiii),  lom'  VI I^  pag.  4i5. 

(m)  Voyet,  lom.  VJ ^  V"^'  q3  «  'a  citation 
(*]S)  de  l'article  ËnouAmo  IV. 

(il 9)  CoaUr ,  Entretiena ,  pag.  565. 

(1x3)  Vojret  le  Minictère  do  cardinal  de  Ri' 
clielira ,  lom.  /,  pag.  Ï07. 
(1 14)  /i  Besancon. 


ci  furent  déclarés  criminels  de  lèse- 
majesté.  La  déclaration  ayant  été  vé- 
riiiée  an  parlement    de   Bourgogne 
^iiS)  fut  envoyée  au  parlement  ùf 
Paris  ,  où  les  opinions  se  divisèrent 
tellement  qu'il  y  eut  un  arrêt  dépar- 
tage au  lieu  d'un  arrêt  de  vérification 
(116).  «  D'où  vint  que  le  roi,    étant 
»  de  retour  à  Paris ,  fut  obligé ,  pour 
M  ne  laisser  un  tel  désordre  sans  cor- 
»  rection ,  de   mander  le  parlement 
»  au  Louvre  ,  avec  ordre  d'y  venir  à 
»  pied  comme  coupable ,   et  en  éMf 
»  de  recevoir  la  réprimande    qu'il 
31  méritait ,  pour  faire  entendre  qu'il 
»  ne  lui  appartient  pas  de  dëiibérer 
»  sur  les  afiaires  d'état  ;   qu'il  ne  lai 
}>  envoyait  les  déclarations  qu'il  fai- 
>»  sait  sur  cette  matière,  que  pour  les 
»  publier,  enregistrer,  et  faire  ob- 
»  server  par  ses  peuples  ;  et  qu'il  dc- 
»  vait  apporter  d'autant  moins  de 
X  difficulté  à  publier  celle  dont  il  est 
»  question  ,  qu'il  y  a  bien  de  la  dif- 
»  fôrence  entre  une  commission  qui 
»  est  délivrée  pour  faire  le  procès  à 
M  quelqu'un  et  le  juger,  et  une  de- 
»  claration   qui  est  publiée    par   sa 
»  majesté  pour  faire  connattre  à  se5 
»  sujets  ceux  dont  il  se  plaint  j  les 
»  raisons  qu'il  en  a  et  pour  lesquelles 
}>  ils  sont  coupables  du  crime  de  lèse- 
»  majesté  :  vu  que,  dans  une  décla- 
»  ration,  sa  majesté  leur  laisse  un 
»  certain   temps  pendant  lequel  \h 
»  peuvent  obtenir  grâce  de  sa  clé- 
•  »  mence ,  s'ils  y  ont  recours ,  et  que 
»  même  après,  cela  on  ne  laisse  pas 
»  d'observer  toutes  les  formalités  né- 
»  cessaires  aux  procès  criminels  avant 
»  que  les  condamner.   Cela  fut  fait 
ïi  dans  le  Louvre ,  le  roi  séant  en  »on 
»  conseil ,  et  le  parlement,  en  corps. 
M  élant  à  genoux  en  sa  présence ,  et 
»  mente  après  que  le  garde  des  sceaux 
»  lui  eut  fait  entendre ,  de  la  part  «ie 
»  sa  majesté,  qu'il  n'avait  pas  Tauto- 
»  rite  de  juger  des  déclarations  dVtat 
»  qu'il  lui  envoyait ,  elle  déchira  d<^ 
»  sa  main  l'arrêt  de  partage,   qui 
»  avait  été  écrit  dans  les  registres  du 
j)  greffe ,  et  commanda  d'y  mettre  en 
»  sa  place  celui  de  son  conseil ,  par 
»  lequel  il  le  cassait  5  avec  défen.«5es 
»  de  mettre  en  délibération  à  Tarp- 
»  uir  semblables  déclarations  :  eten- 

(ii5)  Minintère  de  Ricltelien  ,lom.  f.p.  i^S- 
(116)  àabcri ,  Ilifilnirr  do  rardiaal  Ae  IMrVt 
Jim  ,  liv.  If ,  chtip.  XVJty  futg'  m.  3o3,  3of 


» 

» 

>» 


LOUIS  XIIL  463 

fin  ,  pour  expier  la  faute  de  ce  dowent  prendre  connaissance  de  eause 

corps  sur  quelques   particuliers ,  at^ant  que  de  juger  sur  une  commis- 

par  ordre  de  sa  majesté,  les  prési-  sion;  et  qiCau  contraire  ils  ne  soient 

H  eus    Gayan    et   fiarillon  ,    et   le  tenus  de  vérifier,  sans  aucun  délai 

sieur  Lesnë,  conseiller,  recurent  ni  délibération,  une  déclaration  qui 

commandement  de  sVloigner  pour  laisse  toujours  aux  criminels  un  cer- 


»  trop  peu  de  respect        „  .„..„».^„,.  ^  .«.»,  ^,,.c;«..x^  re- 

»   et  de  la  conduite  de  1  e'tat  (117).  »  montrance  du  garde  des  sceaux  étant 
Il  y  a  dans  les  pays  étrangers  une  acheuée,  le  roi  se  fit  apporter  le  re- 
infinité  de  gens  qui  s'imaginent  que  gistre  de  la  cour,  et  marquer  la  feuille 
c'est   par  un  changement  tout-à-iait  oii  était  V arrêt  de  partage ,  que  lui- 
moderne  que  les  parlemens  de  France  même  déchira,  et  r  fit  insérer  au  lieu, 
ont   e'té  exclus  du  partage  de  la  sou-  l' arrêt  du  conseil  de  ce  même  jour,  la 
verainetc.   Il  y   a   même   plusieurs  de  mai,  par  lequel  très -expresses 
Français  qui  sont  dans  une  pareille  inhibitions  et  défenses  étaient  faites 
erreur-  H  ue  sera  donc  pas  inutile  de  à  ladite  cour  de  parlement,  de  mettre 
marquer  ici  par  des  faits  certains  et  à  Tavenir  en  délibération   telles  et 
incontestables,  qu'il  y  a  long-temps  semblables  déclarations,  concernant 
qu'on  a  déclaré  au  parlement  de  Pa-  les  aiï'aires  d'état ,  administration  et 
ris  les  bornes  de  sa  fonction  ,  et  cela  gouyemement  d'icelui ,  à  peine  d'in- 
sur  le  pied  d'un  ancien  usage.  Cette  terdiction  de  leurs  charges ,   et  de 
compagnie  étant  au  LouTre,  l'an  i63i,  plus  grande ,  s'il  échéait  :  et  pour  la 
dans  la  posture  qu'on  vient  de  mar-  faute  commise  en  ce  regard  par  la- 
quer (110),  le  garde  des  sceaux ,  de  dite  cour ,  était  ordonné  que  lesdites 
Chdteauneuf,  blâma  fortement  le  pro-  lettres  de  déclaration  seraient  retirées 
céàé  de  messieurs  du  parlement  de  d'icelle ,  avec  défenses  très-expresses 
Paris  ,  et  leur  justifia ,  par  quantité  de  de  prendre  aucune  j  uridiction  ni  con- 
rai50/i5,  et  PAR  DIVERS  EXEMPLES,  ^z«e  naissance  du  contenu  en  icelles.   U 
le  parlement  ne  peut  et  ne  doit  point  n'y  eut  jamais  personne  qui  fût  mieux 
connaître  que  des  affaires  des particu-  instruit  des  lois  du  royaume  que  le 
liers  ,  et  des  differens  qui  sont  de  par-  chancelier  de  l'Hospital.  Voyez  néan- 
tie  h  partie ,  et  non  pas  des  étires  moins  de  quelle  manière  il  fit  parler 
détat,  dont  le  souverain  se  réserve  a  Charles  IX  (i  19).  Bodin  vous  appren- 
lui   seul  la  connaissance.   Que  lors  dra  que  ce  prince  £t  un  arrêt,   le  34 
même  qu'il  s'agit  défaire  le  procès  de  septembre  i563,  pour  défendre  au 
aux  princes ,  aux  ducs  et  aux  offi-  parlement  de  Paris  de  mettre  en  dis- 
ciers  de  la  couronne ,  pour  des  mal-  pute  si  l'on   vérifierait  ou  non  les 
versations  en  la  direction  des  finances  édits  que  sa  majesté  leur  enverrait 
et  du  maniement  de  Vétat,  il  est  né-  (lao).   François   I*'.    avait  fait   une 
cessaire,  afin  que  les  parlemens  en  semblable    ordonnance ,  l'an     i5a8 
puissent  connaître,  que  le  roi  leur  (121)  *. 

adresse  une  commission  expresse  qui  (X)  //  s'imagina  que  ses  troupes 

étende ,  en  ce  cas ,  leur  juridiction  or-  ^ 

cUnaire;  ou  que  sa  majesté  y  assiste  („g)  Tom.  VlIT,  p„g,  ,6r .  ^mar^  (K) 

en  personne  ,  et  qu  elle  autorise ,  par  d*  l'article  Hospitak  (Micliel  de  1'). 

sa  présence,  l'instruction  de  ces  pro-  (120)  Bodin. ,  de  Repnbiica ,  Ub.  Ili^  chap» 

cédures  extraordinaires.   Que  d'ail-  ^^  P^e-  ^^^edU.  laiinœ,  1600. 

Uurs  Y  ayant  grande  différence  entre  1'"^  ^^"^  '  **'^'""-     . 

une  commission  pour  faire  le  procès  ,  ^^J^  f*"î/3IÏ*  rj^l."  '""^  ^'''rS" 

_,            r         j               r             y  «lonte  :•  le  parlement  «Tait  recoaoa  qa'elle^ 

et  une  déclaration  qui  note  seulement  •  (les  affaires  d'éut)  n*étaient  pas  de  sa  eomp£. 

ceux   dont  le  roi  se  plaint ,    l'on   n'a  *  tence,  dès  Vmanée  i483  ,  par  la  boache  de  son 

jamais  douté  que  les  parlemens  ne  ."  î::r;ï.r<rSHtL]d.  U^c^f^JZ;,;,^^^ 

/      \  «■•  •  .L     J         J'     ij    Tï'i   !•        .  •!«"'»'«»• '«P'^senln  que  le  parlement  ne  pfe- 

(117)  Ministre  da  cardinal  de  Rjcbeheu,  tom.  .  naii  connaissance  que  des  procès  entre  parti- 
I,  pag.  3»8 ,  aig.  ,  Cttii>«. Vous  trooTcrei cela  dans  la  R/ptSliane 

(1 18)  \aberi ,  Histoire  du  cardinal  de  Riche-  «  de  Bodin,  qui  l'a  pris,  je  pense ,  dans  VHUtoire 
lie»  ,  liv.  IF^  chap.  XVIIy  pag.  3o4.  -  du  règne  de  Charles  yiH.  • 


464  LOUIS  XIII. 

étant  commandées  par  les  créatures  que  ce  fut  ce  qui  empêcha  le  roi  de 

du  cardinal,  il  rCen  disposerait  pas."]  satisfaire  FeiiTie  de  le  rainer.  Voyez 

Les  mémoires  de  M.  d'Artagnan  nous  un  peu  en  quel  état  furent  les  chose» 

apprennent  que  Cinqmars,  farori  du  après  la  mort  de  son    éminence  ; 

roi,  conçut  beaucoup  dVyersion  pour  Toyez-le,  dis-je,  dans  ces  paroles  de 

le  cardinal  de  Richelieu ,  depuis  qu'il  M.  de  la  Rochefoucauld  (i  aa).  J*arri- 

eut  remarque   que   cette  éminence  t*ai  a  la  cour  y  que  je  trouvai  aussi 

empêchait  qu'il  nMpousât  une  prin-  soumise  a  ses  volontés  (i34)  après  sa 

cesse.  Il  tâcna  de  porter  le  roi  à  con-  mort ,  qu'elle  l'avait  été  durant  sa 

gédier  ce  ministre  ;  et  il  croyait  avoir  vie.  Ses  parens  et  ses   créatures  y 

remarqué  que  si  sa  majesté  ne  le  chaS'  avaient  les    mêmes   avantages  quU 

sait  pas  a  auprès  d'elle ,  c'était  bien  leur  avait  procurés  ;  et  par  un  effet 

moins  manque  de  bonne  volonté  que  de  sa  fortune ,  dont  on  trouvera  peu 

parce  qu'elle  l'appréhendait.  Elle  lui  d'exemples ,  le  roi,  qui  le  haïssait  et 

avait  répondu  effectivement,  quand  il  qui  souhaitait  sa  perle  ,  fut  contraini 

lui  en  avait  parlé ,  que  ce  qu'il  lui  non-seulement  de  dissimuler  ses  sen- 

proposait  la  était  bien  difficile;  qu'il  timens  ,   m.ais  même    d^ autoriser  la 

ne  faisait  pas  réflexion  que  ce  minis~  disposition  que  le  cardinal  de  Riche- 

tre  était  maître  de  toutes  les  places  de  lieu  faisait  par  son  testament ,  des 

son  royaume  et  de  toutes  les  armées  principales  charges  et  des  plus  im- 

tantde  mer  que  déterre  ;  que  c'étaient  portantes  places  de  son  royaume.  H 

ses  parens  et  ses  amis  qui  les  comjnan"  choisit  encore  le  cardinal  Mazarin. 

datent,  et  qu'il  pouvait  les  faire  ré'  pour  lui  succéder  au  gouvernement 

volter  contre  elle  toutes  les  fois  et  des  affaires,  et  ainsi  fut  assuré  de 

Î'uantes  que  bon  lui  semblerait  (in^).  régner  bien  plus  absolument  après  sa 
oignons  à  cela  une  réflexion.  Les  fa-  mort,  que  le  roi  son  maître   n'avait 
vons  des  princes ,  ou  ceux  qui  ont  le  pu  faire  depuis  trente-trois  ans  qu'il 
plus  de  part  au  gouvernement ,  s'ap-  était  parvenu  a  la  couronne.   Maû 
pliqtient  pour  Pordinaire  avec  une  pour  né   rien  oublier,  il   faut  que 
vigilance  incroyable  à  se  faire  don-  j'observe  qu'il  était  du   service  du 
ner ,  ou  à  procurer  à  leurs  parens  les  roi ,  qu'en  ce  temps-là  les  armées  et 
emplois  les  plus  lucratifs  et  les  plus  les  places    fortes   ne  fussent  point 
glorieux.  On  dirait  rju  ils  se  regar-  sous  la  direction    des   ennemis  du 
dent  comme  les  héritiers  du  genre  cardinal.  L'habileté  de  ce  ministre 
humain  ^  il  n'y  a  point  de  charge  va-  n'eût  point  suffi  à  le  maintenir  sans 
cante  qu'ils  ne  demandent  ou  pour  les  bons  succès  qui  accompagnaient 
eux,  ou  pour  quelqu'une  de  leurs  les  armes  du  roi.  Il  eût  fauu  néces- 
créatures.  Il  y  a  des  gens  qui  n'attri-  sairement  qu'il   succombât ,  si  les 
buent  cela  qu'à  une  avarice  insatia-  guerres   de  Louis  XIII    eussent  été 
ble ,  et  qu'à  une  ambition  démesu-  malheureuses.  Il  était  donc  de  Vinté- 
rée  :  mais  il  est  sûr  que  si  au  com-  rét  de  ses  ennemis  que  les  Espagnols 
mencement  ce  sont  les  causes  uniques  triomphassent,  et  missent  le  royaume 
de  ce  procédé ,  la  prudence  dans  la  dans  une  continuelle  frayeur.  Que 
suite  en  est  le  plus  grand  motif;  car  n'auraJt-on  pas  eu  à  craindre ,  si  les 
les  envieux  et  les  ennemis  d'un  pre-  généraux  français  eussent  souhaité  la 
mier  ministre,  s'augmentent  à  me-  ruine  du  cardinal,  et  si  leur  destin 
sure  que  son  autorite  se  fortifie  ;  il  a  particulier    n'eût    pas   dépendu  de 
idonc  de  jour  en  jour  un  nouveau  be-  celui  de  ce  ministre?  Ceux  qui  sou- 
soin  de  se  faire  des  appuis  et  des  haitaient  sa  perte  eurent  un  In's- 
remparts  ;   et  c'est   pourquoi  il  ne  grand  plaisir  des  prospérités  des  £»- 
cesse  point  d'éloigner  des  charges  les  parois,  l'an  i63o,  et  le  comte  de 

Sersonnes  qui  lui  sont  suspectes  ,  et  Soissons,  prince  du  sanç,  s'acquitta 

'avancer  ceux  qui  se  dévouent  à  sa  très  -  mal  de   son  devoir ,  lorsqu'il 

ibrtune.  Le  cardinal  de  Richelieu  se  fut  question  d'arrêter  cette  tempête, 

maintiïit  par-là ,  et  afTermit  de  telle  C'est   qu'il   n'aurait  pas   été  marri 

sorte  sa  puissance ,  quMle  dura  plus  qu'elle  s'augmentât  jusques  au  point 

que  sa  vie.  Vous  avez  vu  dans  le  pas-  ,    ,,  ^.     .      ,    „  ^   ,  •    ,  ,       u 

^ i^„  ««^w.«,;««B  A»\t    J»  A  »»«^»«  V»»3)  Mémoires  de  M.  de  la  KociieroaMUtf, 

sage  des  mémoires  de  M.  d  Arugnan,  ^^^  ,^  ^^^„  i^  remanfue  (Z). 

{i2i)  Mémoire»  d'Àrtegntn ,  pag.  180,  {*^i)  C'est-à-dire ,  du  cardinal  d»  Richelitt^ 


LOUIS  XIII.  465 

e  forcer  le  roi  à  sacrifier  le  cardi-  diaboliquement   satirique    touchant 
al  à  Pindignation  publique.  DTous  ces  amours  de  Cinqmars. 
*  eussions  jamais  cru,  ce  sont  les  ter-        (Y)  On  le  sollicita  soutient  de  don- 
les  d'une  déclaration  du  roi  (laS) ,  ner  ordre,  ou  de  permettre   qu'on 
u  après  avoir  pardonné  au  comte  de  tuât  ce  cardinal,"]  J^  rapporte  dans 
'oissons  y  notre  cousin ,  la  maut^aise  la  remarque  précédente  la   réponse 
rusqztc  qu'il  fie  contre  notre  sen^ice,  que  fit  Louis  aIII  à  la  proposition  de 
n  \S3G,  lorsque  nous  confiions  nos  disgracier  le  cardinal.  Cette  réponse 
irmes  entre  ses  mains  ,  il  se  fût  em-  fit  conclure  à  son  jeune  favori  (i3o) , 
arqué  de  nouveau,  etc.  Voyez  ce  qui  que  quand  il  aurait  tué  le  cardinal, 
i  été  clit  ci-dessus  (i!i6)  touchant  la  le  roi  serait  bien  aise  tout  le  premier 
evée  du  siège  de  Fontarabie.  d'en  être  défait,  bien  loin  de  songer 
On     a   vu   au   commencement  de  à  le  venger  :  ainsi  se  confirmant  tou- 
:ette  remarque  que  le  cardinal  de  jours  de  plus  en  plus  dans  le  dessein 
[\ichelieu  irrita   Cinqmars  en  l'em-  de  faire  périr  ce  premier  ministre , 
péchant    d'épouser   une    princesse,  il  tâcha  d'engager  Tréville  à  l'exé- 
N'engageons  point  le  lecteur  à  la  fa-  cution.   (i3i)   «   Mais   Tréville    qui 
tigue  de  consulter  un  autre  ouvrage:  »  était  sage  et  prudent  lui  répondit, 
disons  ici  que  cette  princesse  était  la  »  quand  il  lui  en  parla ,  qu'il  ne  s'é- 
méme  Marie  de  Gonzague  qui  épousa  »  tait  jamais  mêle  d'assassiner  per- 
le   roi     de   Pologne   quelque   temps  »  sonne ,  et  que  c'était  tout  ce  qu'il 
après.  Elle  avait  été  aimée  du  duc  »  pourrait  faire  si  sa  majesté  lui  té- 
d'Orléans  ,  frère  unique   de  sa  ma-  »  moignait  elle-même  qu'ail  y  all.1t  du 
jesté  ;  mais  la  reine-mère ,  pour  em-  )>  bien  de  son  état.  Cinqmars  lui  re- 
pêcher qu'il  ne  l'épousât ,  la  fit  met-  »  pliqua  que  s'il  ne   tenait  qu'à  le 
tre   dans  le  bois  de  Vincennes  (127).  »  lui  faire  dire ,  la  chose  serait  bien- 
Cette  détention  finit  peu  après  par  m  tôt  faite  ,    qu'il  s'en    faisait    fort 
ordre  du  roi,  qui  promit,  en  i6ji  ,  »  avant  qu'il   fût   deux  fois  vinçt- 
à  son    frère  ,  qu'on    lui   permettrait  »  quatre  heures ,  et  qu'il  ne  lui  de- 
de  l'épouser  (128).  Le  duc  d'Orléans  »  mandait  sa  parole  qu'à  cette  con- 
ne  profita  point  de  ces  ofires  :  il  mé-  >>  dition.  Tréville  la  lui  donna  sans 
ditait  une  rébellion  ç|ui  fut  réprimée  «  faire  trop  de  réflexion  à  ce  qu'il 
dès  su  naissance ,  et  il  se  sauva  dans  »  faisait.  Cependant ,  soit  qu'il  ne  le 
les  pays  étrangers  et  s'engagea  avec  »  fît  que  parce  qu'il  ne  crût  pas  ^ue 
une  sœur  du  duc  de  Lorraine.  L'une  »  le  roi  consentît  jamais  à  pareille 
des  six  choses  qui  donnèrent  à  Cinq-  »  chose  ,  lui  qui  ne  faisait  que  dire 
mars  une  furieuse  aversion  pour  le  »  tous  les  jours  qu'il  était  au  déses- 
cardinal  de  Bichelieu  ,  fut  qu'en  lui  »  poir  d'avoir  fait  tuer  comme  il  l'a- 
parlant    de   la   princesse    Marie  de  »  vait  fait  le  maréchal  d'Ancre ,  ou 
Gonzague  ,  il  ajouta  que  sa  mère  le  »  qu'il  se  laissât  un  peu  trop  aller  à 
voulait  marier  avec  elle.  F'otre  mère,  »  son  ressentiment.  Cinqmars  n'eut 
répondit  son  éminence,  est  une  folle  ;  »  pas  plutôt  sa  parole  qu'il  pressen- 
et  si  la  princesse  Marie  a  cette  pen-  »  tit  sa  majesté  là-dessus.  Le  roi,  qui 
sée^  elle  est  plus  folle  que  votre  mè-  »  était  naturel,  lui  avoua  qu'il  ne  se- 
re.  Ayant  été  proposée  pour  femme  »  rait  pas  trop  fâché  d'être  défait  de 
de  Monsieur,  auriez^ vous  bien  la  »  son  éminence,  sans  pensera  quel 
vanité  et  la  présomption  de  la  pré-  »  dessein  il  lui  faisait  cette  propo- 
tendre  ?  c^est  chose  ridicule  (120).  No-  »  sition.  Il  crut  que  ce  qu'il  lui  en 
tez  que  l'auteur  des  Galanteries  des  w  disait  n'était  qu'une  chose  en  l'air, 
rois  de  France  a  débité  une  chose  »  et  comme  quand  l'on  demande  à 

M  quelqu'un  si  l'on  serait  joyeux  ou 

(1.5)  D«j/e  du  8  d0  juin  '64»;/^«»r" 'w  Mé-  „  f^ché  que  telle  ou  telle  chose  am- 

noires  de  Moatrètor ,  pac.  in.  307 ,  368.  a.    r^      •         i*i  ■<.     r>* 

(.»6)  Dan,  la  ren^tu.  (D)  i.VariUUY<,^^  »  \^t-  Q"«*  ^^  "^  «n  SOlt  ,  CinqmarS, 

TA&ABiB,  lom.  r/,pa^.5oi.  »  tirant  avantage  de  cette  réponse, 

(127)  Auberi,  Hiiioire  dn  cardinal  dr  Ricbe-  »  fut  retrouver  Tréville et  lui  dit 

l»«a ,  iw.  IVy  ehap.  VI ^  pag.  m;  a6g  e<  «70  du  y,  ^e  tâter  le  roi Tréville mit 

/•'.  tome. 

tia8)  Lh  mfme ,  ehap.  XVIy  pag.  998. 

(119)  Voye*  U  Journal  du  cardinal  de  RJcbe-         («3o)  Mémoirai  d*ArUgnan,  pag.  181. 
lieu  ,  pag.  ao8,  édu.  <l«  164'»  in-ii.  (*3i)  Là  mfme. 

TOIVIK    IX.  3o 


LOUIS  XIII. 


OB 

dans 

»  bliger  des  personnes  de  condition,   mon  Dictionnaire. 
»  pour  s'assurer  contre  tout  ce  qui       (BB)  //  est  fort  probable  qu'il  ni- 
»  pouTait  arriver  dans  une  révolu-   gnoraitpas  les  intrigués  de  la  rfeineS] 


que  ce  n  avait  pas 


3ui  était    alors  sur    les  lieux  ,   et   sujet  que  ce  cardinal ,  se  conforrnant 
ont   Tesprit  n^avait  pas   moins  de   en  cela  au  goût  de  son  maître,  l^avait 
distinction  que  la  naissance.  Une  au-    tenue   de  court:  car  si  on  lai    eût 
tré  personne  de  qualité,  et  fort  md-   permis  de  se  mêler  des  affaires  ,    elle 
lée  dans  les  intrigues  ,  nous  fournira   eût  eu  ses  adhérences ,  et  ses  cal>a/iV 
de  cjuoi   confirmer  notre  texte  5  et   tes  j  et  c'eût  été  le  moyen  de  multi- 
Toici  ses  paroles;  elles  contiennent   plier  les  factions ,  qui  nVtaient  déjà 
un  trait  satirique  contre  le  roi  (i44)  •    que  trAp  importunes.  Indiquons  en 
«  Quelque  temps  auparavant,  le  car-   gros  ce  qu'elle  fit  pour  parvenir   à 
»  mnal  Maznrin  et  M.  de  Chavigny    une  régence  plénîère ,  malgré  les  dé- 
)}  portèrent  le   roi  à   la  délivrance   girs  et  les  volontés  du  roi  son  époux. 
»  des  maréchaux  de  Vitry  et  de  Bas-   Le  cardinal  avait  remontré  à  ce  pria- 
»  sompierre,  et  du  comte   de  Cra-   ^e   que  vu  la  dernière  conspirtMtion 
1»  mail.  Le  moyen  dont  ils  se  servi-   contre  Vétat ,  où  Cinqmars  auait  em- 
M  rcnt  en  cette  occasion  mérite  d'ô-  ployé   le  nom  et  l'autorité  de    son 
V  tre  écrit,  n'étant  pas  mal  plaisant;   altesse  royale  ,  pour  donner  plus  de 
D  car  ne  voyant  pas  que  sa  majesté  y  poids  et  de  crédit  à  sa  faction  ,  .  .  .  • 
»  eût  beaucoup  d'inclination  ,  ils  la   n  ne  serait  pa^  a  propos  ,  en  cas  quil 
»  prirent  par  son  faible,  et  luire-    ^int  faute  de  sa  majesté  y  délaisser 
»  présentèrent  ((ue  ces  trois  prison-  prendre  au  duc  d* Orléans  ,  sonfrèrcy 
»  niers  lui  faisaient  une  extrême  dé-    /^  régence   et   le  gouvernement   du 
3»  pense  dans  la  Bastille ,  et  que  n'é-   royaume  ,   et  moins  encore  la  tutelle 
jt  tant  pas   en  état   de  faire  cabale   etl'éducationdes  fi/s  de  France  (14^}- 
SI  dans  le  royaume ,  ils  seraient  aussi   Le  roi  goûta  fort'cetavis  du  cardinal, 
»  bien  dans  leurs  maisons  où  ils  ne   et  ayant  su  que  dès  le  premier  ou 
»  lui  coûteraient  rien.  Ce  biais  leur   ig  second  de  décembre  164^  ,  la  .«inte 
3»  réussit  ;  ce  prince  étant  préoccupé   ^^  ce  premier  ministre  était  déses- 
»  d'une  si   extraordinaire  avarice  ,   p^rée ,  il  se  hâta  d'exécuter  ce  con- 
»  que  tous  ceux   qui  lui  pouvaient  geil ,  de  sorte  que  le  mercredi ,  3  du 
»  demander  de  l'argent  lui  pesaient   mois,  il  manda  les  présidens  du  par- 
»  sur  les  épaules,  jusque-là  qu'a-  ïement  de  Paris  ,  et  les  gens  du  roi , 
»  près  le   retour  de  Tré  ville.  Beau-   et  leur  dit  qud  avait  fait  dresser  une 
»  puy,  et  des  autres  que  la  violence   déclaration  pour  ex  cuire  de  la  régen- 
»  du  feu  cardinal  l'avait  forcé  d'à-   ce  ,  en  cas  que  Dieu  disposât  de  lui , 
»  bandonner    lorsqu'il    mourut  ,  il   le  duc  d*Otiéans  son  frère  ,  ri  qui  û 
»  chercha  une  occasion  de  leur  faire   avait  déjh  paidonné  jusqu'à  six  fois , 
»  une  rebuffade  â  chacun,  pour  leur   et  à  qui  il  ne  croyait  pas  devoir  aprèi 
»  ôterTespérance d'être  récompensés    cela  confier  ce   qu'il  avait  de  plus 
»  de  ce  qu'ils  avaient  souflèrt  pour   cher^  son  état  et  ses  deux  fils  ;  et  que 
•  lui.    A  la    liberté  des  prisonniers   U  parlement  eût  a  vérifier  le  plus  t6t 
»  suivit  le  rappel  des  exilés  (i^S).  »    qu'il  pourrait  celle  déclaration  si  im- 
Ces  sortes  de  faits  sont  ceux  qui  ^)a-  porlanle  et  si  nécessaire  pour  la  tranr 
raissent  les  plus  dignes  de  la  curio- 

(i43)  Mémoireg  de  U  Rocb.foacnuld  .  pag,        {\lfi)  ^y«  '*'  V^S'^'I^x    r*u-?"  ^w/!.  hÏ 
\  g  elieroucauld  ,  ceux  de  M  de  la  Cbatre,  eiln  K«- 

(là)  Mémoire!  de  U  Cbllre ,  p.  M)6  ,  «q-?.         P«"f  **«  *"  je  comte  de  Brieane ,  ans  Mémoirei 
(145)  ^oye»,  *    U    pag*  3og    dejf   mSmet    de  M.  de  la  CMtre.  .      .«      • 

Mèmoîree  de  U  Claire,  U  rapyel  des  auirts        (147)  Auberi,  HUloire  da  cardinal  Huana. 


LOUIS  XIII.  469 

Y  ni  liî  té  publique  (i/iS).  Elle  fut  en-  »  Paris,  et  de  secrétaire  des  corn- 
^egistrëe  le  5  da  même  mois,  pour  »  mandemens  (i5i).  »  Cette dëdara- 
ftne  pleinement  et  entièrement  exécu"  tiou  ayant  été  lue  tout  haut  dans  la 
(ee  Ci4£[)*  ^^  santé  du  roi  s'afiaiblis-  chambre  de  sa  majesté'  en  présence 
sait  de  jour  en  jour ,  et  personne  ne  des  princes  et  des  ducs  et  pairs,  etc.  , 
jugea  qu'il  fût  en  état  de  vivre  long-  le  19  d'avril  i643  ,  le  roi  la  signa,  et 
temps  ^  c'est  pourquoi  la  cour  se  l'apostille  qui  suit  :  Ce  que  dessus  est 
remplit  de  menées  et  d'intrigues  :  ma  très-expresse  et  dernière  volonté, 
les  uns  s'empressaient  d'ofl'rir  leurs  que  je  veux  être  exécutée.  Za  re//ic 
services  à  la  rein^5  les  autres  son-  et  le  duc  d' Orléans  la  signèrent  de 
geaient  à  remettre  en  grâce  le  duc  même  ,  après  s'être  promis  et  juré 
d'Orléans,  On  porta  le  père  Sirmond  ,  l'un  a  l'autre  ,  de  n'y  point  contre- 
confesseur  du  roi,  a  lui  proposer  la  venir.  Ce  qui  ne  se  passa  point,  a  /V- 
co régence  pour  monsieur  son  frère    gard  de  ta  reine  ,   sans  bien  verser 

auec  la  reine Mais  cette  pro-    des  larmes  ,  témoins  de. son  affliction 

position  déplut  sijbrt  au  roi,  qu'après    et  de  sa  douleur..,..  Cela  étant  fait  ^ 
r  a  f^oir  aigrement  rebutée  ,  et  en  avoir  furent  introduits  les  députés  du  par' 
même  dit  quelque  chose  a  la  reine  ,  il    lement.   Le  roi  ,    tout   malade  qu'il 
ne  uoulut  plus  entendre  parler  son    était  ,    leur  déclara   lui-même  qu'il 
confesseur  ;  et,  l'ayant  fait  renvoyer    avait  fait  dresser  des  lettres  pour  la 
sous   un  autre  prétexte  ,   prit  en  sa    régence  ,  qu'il  désirait  être  prompte- 
place   le  père  binet  (i5o).   Enfin   le    ment   vérifiées  ,    et    qu'il    enverrait 
roi  s'adoucit  et  pour  la  reine  et  pour    pour  cela  le  lendemain  matin  à  la 
le  duc  d'Orléans.  Il  fit  une  déclara-    grand'  chambre  ,  monsieur  sonfrère^ 
tion  où  «  il  ordonne  que  Dieu  l'ap-    monsieur  le  prince  et   monsieur  le 
3>  pelant  à  lui,   la  reine  son  épouse    chancelier.  £n  effet ,  elles  furent  lues 
»  soit  régente  \  qu'elle  aitTéducation    et  publiées  le  matin  même  ,  a  l'au- 
»  de  leurs  enfans ,    avec  l'adminis-    dience  (iSa).  La  lettre  de  cachet  qui 
»  tration  du  royaume  ^  et  que  le  duc    accompagna  la  déclaration  enjoignait 
»  d'Orléans  ,  son  frère  ,    soit  lieute-    au  parlement  de  la  vérifier  sans  délai 
»  nant  général  du  roi  mineur  dans    et  sans  difficulté  aucune.  .  .  de  tirer 
»  toutes  les  provinces,  sous  l'autorité    ensuite  de^  registre^  ,  la  déclaration 
»  de  la  reine.  Il  veut  que  la  régente    contre  Monsieur,  frère  unique  du  roi; 
»  et  le  lieutenant  général  ne  puissent    et  de  la  remettre  incessamment  entre 
»  rien  faire  que  par  l'avis  et  le  con-    les  mains  de  monsieur  le  chancelier , 
»  seil  souverain  de  la  régence  ,  com-    pour  être  cancellée  ou  rompue  (i53). 
»  posée  de   ses   cousins  le  prince  de    La  reine ,  très-mal  satisfaite  des  limi- 
»  Condé  et  le  cardinal  Mazarin  ,  et    tations  que  l'on  avait  mises  à  sa  ré- 
»  des  sieurs  Séeuier ,   chancelier  de    gence  ,  ne  s'occupa  que  des  mesures 
»  France  ,  Bouthillier ,  surintendant    nécessaires  a  faire  casser  la  déclara- 
»  des  finances ,   et  de  Chavigni ,  se-    tion  5  et  à  peine  le  roi  eut  les  yeux 
3)  crétaire  des  commandemens  ,  qua-    fermés  ,  qu'elle  se  transporta  en  pom- 
»  lifiés  tous  ministres  d'état ,  et  que    pe  au  parlement  de  Paris  ,  pour  se 
»  le  prince  et  le  cardinal  en  soient    faire  donner  une  régence  pleine  et 
»  les  chefs  dans  l'ordre  qu'ils   sont    entière.  L'ancienne  coutume  voulait 
»  nommés  ,  en  l'absence  toutefois  de    que  les  veuves  des  rois  de  France  se 
»  son  altesse  royale.  Il  entend  aussi    tinssent  quarante  jours  de  suite  dans 


qu'à  la  même  pluralité  on  fussent  enterrés  (iSf) 

»  y  pourvoie  ,  tant  aux  plus  impor-  che  ,  veuve  de  Louis  XIII ,  ne  s'enfer- 

»  tans   emplois  et   aux   principaux  ma  point  ainsi  :  elle  s'en  alla  à  Paris 

V  offices   de   la   couronne  ,   qu'aux  dès  le  lendemain  de  la  mort  du  roi 

»  charses  d^  surintendant  des  findn-  /  r  ^  *  v   •    u- .  •     1         j-    1  m« 

Oj.            __•               '  -j      *     *   J«,  («5i;  Auberi ,  Histoire  do  cardinal  M«Mrin - 

»  ces,  dfe  premier   président  et  de  iiv.j/pag.i^%. 

»  procureur  général  au  parlement  de  (i5a)  Lk  m(mê^  pag.  i3o. 

(i53)  La  même,  pag.  137. 

(t48)  Là  mima ,  pag.  xs5.  (iM)  ^V^*  <^<ûi'  ce  volwn* ,  pag.  3^1  ,  ta 

ri4g)  La  même,  pag.  197.  remarque  (O)  de  l'articU  Lonn&iJiK  ,   au  eom- 

(iSô)  Blimoiret  da  la  ChftUc ,  pag.  s^S.  mrnMmtnl. 


468  LOUIS  XIII. 

»  dispOM  d'ioUnt  pins  volontien  ,  siU  da  lecteur,  à  beaucoujç  de  g/em 

»  que  le>  roiniatret.pr^voj'aDt  beau-  Cest  pourquoi  je   m^imagÎDe   qd 

■  coup  de  déiordrei ,  etsayaîent  d'o-  approuvera  que  je  les  eocblsse  M 
»  bliger  des  penonnei  de  condition,  mnn  Dictionoaire. 

»  pour  ï'aMurer  coolre  tout  ce  qui       (BB)  U  est  fort  probable  guH 

■  pouTait  amrer  daas  une  rt^rolu-    gnorail  pat  tes  inlriguifs  de  la  n 

■  tiun  comme  celle  qui  lei  meoaçait.    Jx,     mouTcmena    qu'elle     se    i 
B  Presque  tout  ce  qui  avait  ë té  ban-    depuis  la  mort  du  cardinal  de  f 
11  ni   revint   (i43)-   "   L'auteur    qui   lieu   iusijues  à  celle   du    roi   ( 
in'ai.prend  ces  choses  est  de  grand   t^moit^neut  qu'elle  était  fort 
poids  ,  car  c'est  un    grand    seigneur    Ueuse,  et  que  ce  n'avait  pas  rf 

3U1  était    alors   sur    les  lieui  ,   et   jujet  que  ce  cardinal ,  ae  corfr 
ont    l'esprit  n'avait  pas   moins  de    «n  tels  au  goût  de  san  maître, 
distinction  que  la  naissance.  Une  BU-   tenue   de  court:  car  si   on' 
tre  personne  de  qualité ,  et  fort  mt-   permis  de  se  mêler  des  aSaÎT' 
le'e  dons  les  intrigues  ,  nous  fournira   jOt  eu  se»  adbe'rences ,  et  sm 
de   ((uoi    coolirraer  notre   leite  ;  et    te,  ;  et  c'eût  et^  le   moyen  d 
Yoici  ses  parulesi  elles  contiennent   plier  les  factions  ,  qui  n'Aa' 
UDtraitsatmqueconln:leroi(i44);    que  trrtp  importunes.    Indi 
«  Quelque  temps  auparavant,  le  car-   gros  ce   qu'elle  Ot   pour  M 
u  dinal  Mazarin  et  M.  de  Chavigny    une  régence  ple'nlère    mauT 
[lortèrent   le   roi  ^   la  délivrance   sirs  et  Tes  volonte's  du  roi T 
maréchaux  de  Vitry  et  de  Bas-  l^  cardinal  avait  reman^ 
n  sompierre,  et  du  comte   de  Cra-   ce  que  vu  ta   dernière  eo 
■  mail.  Le  moyen  dont  ils  se  servi-   contre  l'élal .  où  Cinqmars 
I.  rent  en  celte  occasion  mente  dé-  ployé   le  nom   et   lauton 
»  tre  écrit,  n'éUnt  pas  mal  plaisant^   ailesie  rvrale  ,  pour  iloni 
»  car  ne  voyant  pas  que  sa  majesté  r  poids  et  de  crédit  à  sa  fisc 
u  eût  beaucoup  d'inclination  ,  il»  a    Une  serait  pas  h  propos  , 
a  prirent  par  sou  faible,  et  luire-   ^tnt  faute  de  sa   majesté, 
»  présentèrent  tjue  ces  trois  prison-  prendre  au  duc  d' Orléans 
B  nier»  lui  faisaient  une  eitr^ine  dé-    la  régence    et    le   gouver 
a  pense  dan»  la  Bastille ,  et  que  n'é-    royaume  ,    et  moins  eacoi 
B  tant    pas   en  état    de  faire  cabale    et  l  éducation  des  kf s  de  I 
u  dan»  le  royaume  ,  ils  seraient  aussi    Le  roi  goûta  fort  cet  avis  i 
»  bien  dans  leurs   maison»  où  ils  ne    jt  ayant  »u    que   dés  le 
x  lui  coûteraient  rien.  Ce  biais  leur    U  second  de  décembre  i6 
»  réussit;  ce  prince  étant  préoccupé    Je  ce  premier  ministre 

■  d'une  si  eilraord  inaire  avarice,  p^rée  ,  il  se  hStu  d'eiéci 
»  que  tous  ceui  qui  lui  pouvaient  seil ,  de  sorte  que  le  mer 
0  demander  de  l'argent  lui  neiaient  n,„i,^  i|  manda  le»  (irésid 
a  sur  les  épaales  .  jusque-là  nu  a-  lement  de  Pari»  ,  et  les  i 
»  prés  le  retour  de  Tréville,  Beau-  et  leur  dit  ou't^  ocaïf /ai 
"  puy,  et  des  autres  que  la  violence  déclaration  pour  CTcfurr 
»  du  feu  cardinal  l'avait  forcé  d'à-  ce,  en  eus  que  Dieu  disi 

■  bandonner    lorsqu'il    mourut  ,    il   te  duc  d'Oiiéans  son  fr 


:£"; 


ions  ïjii. 


■ 

tr 

lu- 

r 


*  r.-  /7b////^^  '  WB  :.  aie  fut  «».       t  **  ' 

-./ .  1-^nt.^  p,  ,^x  c'ir*  '''  ""  *"■'•  ^••"  «- . 

^  i   W-er  .a-^  '^^^  ,^  ^^    «^^nnc.-,  „.,,,, ^,  ,,^. 


471 


.  •  /' 


—    ^^•-    -   -*    /".'/...-^ 

■r  f 

-■^^    C€ti-   tr^^ 

■  »■        #^  r-.     ^ 

■  * 

-    ~  -  -  p- 


*'—n     r 


rr.-     '. 


^*iti 


r«.« 


\t  r 


ir  pour 

•    Fran- 

tinioney 

no  tanto 

ralascia- 

artifitio- 

follandesi 

'ne  la  cor- 

percat^ar- 

vicinanza  , 

za  y  per  che 

Otto  alV  obe- 

■i  cuipotenza 

.1  ,  essi  erano 

iisi  bastanti  a 

la  :  il  chepià 

>  loro ,  quando 

ire  çon  un  po- 

i  stato  unito  ,  c 

43. 


M    «  » 


uand)  ,  profes- 
*^  e  à  Franeker, 

■    ■*  worde   dans  la 

'    ;  l'an  i556.  Ilfit 

ans  le  collège  de 

il  fut  étudier  dans 

'Vittemberg ,  oii  il 

•  '  p  d'hébreu  sous  le 

ilentin  Scindlérus  ; 

il  s'en  alla  à  Genève, 

i'ort  assidu  aux  le— 

t'odore  de  Bëze  ,  et  à 

i^aubon  *  et  de  Fra^n- 

^  {a).  Ensuite  il  fut  à 

oii  le  prince  Casimir 

.nsporté  Tes  professeurs 

>.  Il  s'attacha  princî|)a- 

aux  leçons  de  Zacharie 

. .  et  s'insinua  intimement 

os  bonnes  grâces.  Il  en  re- 

1  jour  un  éloge  qui  fut  en 

/  temps  une  belle  preuve  de 

-  v)Jestie  de  ce  professeur  (A)» 

.  i»auboa  n'étant  né  qu^ea  155^ ,  étak 
jciine  que  Lubl>ert.  «•  Comment  donc, 
!  Mul  Leclerc  et  Joly,  Lubbert  a-t-il  pu 
•  !re  auditeur  de  Gasaubon  ,  qui  d^ailleur'4 
tMi  i58o  était  encore  disciple  de  Porlus  , 
>niis  qui  fiayle  dit  que  Lubbert  étudia  ?  » 
{a)  H  exfiitjiiaU  alqrs  ApoUwÙus  Kho- 


iiih. 


470  LOUIS  XIII. 

•on  ^pottx(i55)  ,  et  trois  jours  après    »  sWrétait  pas  tant  aux  exemples, 
elle  se  trouva  i  la  plus  pompeuse  et    »  qu'à  la  raison.  Il  savait  que  la  reine 

à  la  plus  éclatante  cérémonie  ijui  »  son  épouse  n'entendait  rien  du  tout 

se  puisse  voir  au  parlement  de  Pans  ;  >•  aux  affaires  ,  et  qu'eUe  ne  pouvait 
et  selon  les  intngues  qu'elle  avait    »  pas  s'en  être  acquis  d'expérience , 

forme'es   auparavant ,   elle  y  fit  de-  »  n'en  ayant  jamais  eu  de  commnni- 

truire  les  dernières  volontés  du  roi  ,  »  cation.  Comme  la  réeence  ,  dit-il , 

cette    déclaration   du   mois    d'avril  »  est  de  si  grand  poids ,  et    que  la 

précédent  qu'elle  avait  juré  d'obser-  »  reine  n'a  pas  la  connaissance  né- 

ver ,  et  qui  avait  coitté  tant  de  traitait  »  cessaire  pour  la  résolution  des  dif- 

et  de  peine  (i56)  ,  et  aui  fut  indubi"  »  ficultés  inséparables  du  gouverne^ 

tahlement  l'ouvrage  Je  jf/,  le  chan-  »  ment ,  nous  avons  Jugé  h  propos 

celier  Séguier et  de  M,   le  »  d'établir  auprès  d'elle,  et  sous  son 

premier  présiiient  Mole  (iSy).  »  autorité ,  un  conseil  qui  puisse  dt- 
Il   est  remarquable  que  l'un   des  »  ci^er.  D'ailleurs ,  ce  qu'O  y  avait  de 
moyens   que   les  serviteurs  de  cette  »  particulier  dans  cette  rencontre, 
reine  employèrent  pour  parvenir  à  »  était  qu'y  ayant  rupture  entre  les 
leurs  fins ,  fut  de  la  porter  à  se  servir  »  deux  couronnes,  la  reine  serait  obli- 
des  créatures  du  cardinal  de  Riche-  »  eée  de  faire  la  guerre  à  son  propre 
lieu  ,  et  à  oublier  chrétiennement  les  »  irère  ,  le   roi  catholiqae.    Cepen- 
injures  qu'elle  en  avait  reçues.  Mon-  »  dant,  le  même  Louis  aIII  lui  avait 
taigu  dévot  de  profession  ,  mettant  »  déjà   autrefois  reproché  qu'elle  ne 
Dieu  et  le  monde  ensemble  ,  etjoi-  »  pouvait  oublier  son  pays  ,  etqu'el- 
gnant    aux  misons  de  dévotion  la  »  le  prenait  trop  départ  aux  nouvel- 
nécessité  d'avoir  un  ministre  instruit  »  les  et  aux  affaires  (TEspagoe  (i6o).» 
des  choses  de  l'état,  jr  ajouta  encore        (CC)  //  n'y  eut  pas  jusqu'au  dau- 
(  a  mon  avis  )  une  autre  considération  phin  qui,  sans  y  penser,  ne  le  chagri- 
qui  la  gagna  absolument ,  qui  fut  de  ndt."]  M.  Boursault  ayant  dit  que  les 
lui  représenter  que  le  cardinal  Maza-  rois  sont  si  délicats  que  la  moindre 
rin  avait  en  se^  mains  ,  plus  queper-  chose  les  blesse  ,  et  que  ceux  méoies 
sonne  ,  les  moyens  défaire  la  paix  i  qui  leur  sont  les  plus  chers  sont  quel' 
et  qu'étant  né  sujet  du  roi  son  frère,  quefois  ceux  qui  les  chagrinent  le  plus 
U  la  ferait  avantageuse  pour  sa  mai-  aisément ,   en  apporte  cet  exemple  : 
son ,  qu'elle  devait  essayer  de  main-  «  Un  jour  que  j  étais  avec  M.  le  pré- 
tenir  en  pouvoir  ,   afin  de  s'en  faire  »  sident  Perrault  dans  sa  belle  gale- 
un  appui  contre  les  factions  qui  pour-  »  rie  ,   M.  de  la  Vrillière  ,  secrétaire 
raient  naître  en  France  durant  sa  ré-  a  d'état,  le  vint  voir  :  et  c'est  de  lui, 
gence(i5S).  Un  prophète  n'aurait  pas  »  monseigneur,  que  je  sais  ce  que  je 
mieux  rencontré  que  Montaigu  ;  car  »  vais  vous  apprendre.  Le  roi ,  qui 
il  s'est  trouvé  qu'au  bout  de  seize  ans  »  n'était  encore   que  dauphin  ,  fat 
le  cardinal  Mazarin  a  conclu  la  paix  »  baptisé  à   Saint-  Germain  ,   le  ai 
avec  l'Espagne ,  si  avantaseusement  u  d'avril   i643  ,  àeé  de  quatre  ans, 
pour  cette  couronne ,  et  si  aésavanta-  »  sept  mois  et  quelques  jours.  Louis 
geusement,  pour  la  France  ,  que  les  »  XIII  ne  put  assister  à  cette  cérémo- 
plus  éclairés  ont  cru  qu'il  n'en  usa  de  ]>  nie.  11  était  malade  ,   et   mourut 
la  sorte  que  par  les  prières  ou  par  les  »  vingt-trois  jours  après.  Au  sortir 
commandemens  de  la  reine-mère  ,  »  du  baptême,  on  mena  monseigneur 
en  qui  le  roi  son  mari  avait  toujours  »  le  dauphin  au  roi  ,  à  qui  il  apprit 
remarqué  un  cœur  espagnol  ;  et  de  »  qu'il    venait  d'être   baptisé.   J'en 
là  vint  en  partie  au'il  voulut  que  sa  »  suis  bien  aise  ,   mon  fils  ,    répon- 
régence  dépendit  au  conseil  qu  il  lui  m  dit  le  roi.  Hé  comment  vous  ap* 
enjoignait  (tSg).  «  Louis-le- Juste  ne  i>  pelez-vous  ?  Je  m'appelle  Louis 

1)  ^If^ ,  repartit  ce  jeune  prince  , 

f*?9^'.""!  "*?"''"' ''•^."""'^''''".''il?'     .  »  sans  penser  à  ce  qu'il   disait,  et 

/iV.  //  pan  i4q.  "  peut-être  même  sans  en  savoir  la 

(iS:)  M.  Aubêri,  là  m^e,  dU  4jue  M,  du  »  conséquence.  Cependant  cette  ré- 

Pny  en  avait  foumiUs  nUmoirM  fies  exempUs  »  ponse  chagrina  le  roi  :  dans  l'état 

#<  les  auiQril'''t, 

(|58J  Mémoires  dcU  Chttre  ,  pag.  817.  (160)  Auberi,  Histoire  du  cardinal  Mts«rip| 
(iSq)  y'<y^s*  t  ci-destus  ,  ciuuion  (i^«               paig.  iS» ,  1 53. 


LUBBERT-.  47'' 

»>    où  il  était ,  il  la  prit  pour  un  mau^  Hollandais  aimaient  mieux  avoir  pour 

>>   vais  présage  j  et  se   tournant   de  voisins   les  Espaenois   que  la   Fran- 

ii   Pautre  côte,  pas  encore,   dit-il,  ce.    Questa  benche  buona  opitùoncy 

»  pas   encore.  Quelque  flatteur  (  car  e  uscita  di  bocca  d'un  capitano  tanto 

)>   les    princes   ont  le   malheur  d'en  prudente ,  nondimeno  non  tralascia- 

)>    avoir  avant  qu'ils  sachent  parler  )  rono  alcunidi  dwisarla  per  artifitio- 

ii   avait  déjà  entêté  cet  auguste  enfant  sa  ;  conciosia    che   gli    Hollàndesi 

»   du  grand  nom  qu'il  devait  hientôt  credevasi  ,  che  amassera  bene  la  cor^ 

M   porter,  et  fut  cause  de  la  petite  rispondenza cotli Francesi per cauar- 

i>   mortification  qu'il  donna  innocem-  ne  aiuti  ,   ma  non  già  la  uicinanza  , 

»   ment  au  roi  sou  père  (i6i).  e  maggior  loro  grandezza  yper  che 

(DD)  Ce  que  j'ai  rapporté  sur  le  st'ando  quelle  pix>uincie  sotto  alV obe- 

peu  dejruitque  ton  tira  de  la  uic  dienza  â!una  corona ,  lacuipotenza 

toirc  d'Auein  (  162  ).  3  J'ai  cité   M.  era  lontana  ,.  e  disunita  ,  essi  erano 

Silhon  ,  qui  assure  que  les   artifices  statiy  e  tuttauia  uedeuansi  bastanti  a 

du  prince  d'Orange  empêchèrent  les  difender  la  loro  liberta:  il  che  pià 

Français  de  profiter  de  cette  victoire  ;  difficile  sarebbe  riuscito  loro ,  quando 

et    j'ai  observé  que  cet  écrivain  pu-  hauessero  hauuto  dufare  con  un  po- 

bliait  éela  l'an  i65i  ,   et  que  je  ne  tentato  di  forze,  e  di  stato  unito  ,  e 

voulais  point  citer  ceux  qui  ont  écrit  loro  confinante  (166). 

après  l'an   1672  :  je  liens  encore  la  ,  ^«    ,.     ^ 

même  route  ,   et  voilà   pourquoi  je  <^^^  ^  '"^'"^'  J"^'  343- 

lilfKr^'^^'.ta^rcrea^^^^^^^  LUBBERT  (S.bra.o)    profes- 

autres  choses,  ^Me/e/;rïrtce£f'Oni/i^e  seur  en   théologie  à  Franeker , 

at^ait  su  trouver  y  sans  le  faire  parai-  naquit   à    Langoworde    dans   la 

tre  ,  les  moyens  de  sacrifier  a  sa  prise ,  environ  l'an  1 556.  Il  fit 

jalousie  la  plus  belle  armée  au  on  eut  1              -a'    j         1         n  ^        1 

-^ ^  ..,./a^«.  .^  .;i./.  /.fc/^  nfo,-»  ses  humanités  dans  le  collège  de 


encore  uuedans  ce  siècle  (ife4).  Mais  Jf»  humanités  dans  le  colleg 


ime  lan   lo^o.  i.est  un  msto-  apprit  beaucoup 

rien   assez  fameux  ,   c  est  le  comte  ^^ g»             tr  i      *•     o  '    t\ , 

Galeazzo  Gualdo  Priorato.  Il  raconte  professeur  Valentm  Scmdlérus  ; 

(lôSXqneles  généraux  français  furent  aprës  quoi  ,  il  s'en  alla  à  Genève, 

d'avis  qu'au  lieu  d'assiéger  Louvain  et  se  rendit  fort  assidu  aux  le- 

on  marchât  tout  droit  à  ^ruxeltes.  Ce  ^^^^  j^  Théodore  de  Bëse  ,  et  à 

conseil  fut  suivi  :  mais  le  prince  ^i,       tri         i        a^ji-t» 

d'Orange  ,  en  ayant  trouvé  difficile  celles  de  Casaubon  *  et  de  Fran- 

l'exécution  ,  reprit  la  route  de  Lou-  çois  Portus  (a).  Ensuite  il  fut  à 

vain  ,  et  fit  connaître  que  la  prise  Neustad ,  ou   le  prince  Casimir 

de  cette    place    serait  importante.  ^^^^^  transporté  Tes  professeurs 

L^histonen  ajoute  qu  il  y  eut  des  gens  ,^         ,      fi     »  ^*     i.*       •      ■v 

qui  trouvèrent  de  l'artifice  dans  ce  relormes.   Il  s  attacha  prmcij)a- 

procédé ,  vu  qu'on  croyait  que  les  lement  aux  leçons  de  Zacharie 

r  «  M»        u  w^.            tt           ^t  Ursin,  et  s'insinua  intimement 

(los)  Bounanlt,  Lettres  nouTellMiPa^.  964t  i                    «                        «            -ri 

^s^  édition  de  BoUande.  daus  ses  Donues  sfâces.  Il  en  re- 

(i6a)  FojnU  remarque  {h).  ç^t  UU  jOUr  UU  cloffe  Qui    fut  eU 

*   La  Neuville  est ,  comiiLe  le  dit  J«ly  .an  a          .                          1.11                         1. 

piendosyme  d'Adrien  Baillât.  même  temps  uue  belle  preuve  ae 

(i63)  Dans  son  Histoire  de  Hollande,  depais  la  Biodestie  de  Ce  profeSSCUF  (A)^ 

b  trére  de  s6og ,  jusqu'il  la  paix  de  Nimigne  ,  r                           \     / 

en  16,8.  Cet  ouvrage     en  q^tre  tomes  in^o. ,  .  Caàaubon  n'ëtaot   né  qu'en  l55o,  rftaU 

ft»t  tmpnme  a  Parts ,  tan  iSoi.  Il  a  M  r6im'  » ._  •                   t    i.T     *      ^^          -»#yi«i.«» 

prim/à  Bruxelles,  Van  1701.  P^"'.  J®"**?  *ï"«  Lubliert.  -  Comment  donc, 

(i64)  La  Neurifle,   Histoire   de  Holhnde ,  "  1*^^°'  Leclerc  et  Joly   Lubbert  a-t-il  pu 

tom.  //,  pag.  354  ,  a  Vann.  i635,  /dUion  de  *  «*"  auditeur  de  Casaubon ,  qui  daUleur^ 

Parig^  1693.  -  en   i58o  ëlait  encore  dùciple  de  Porlus  , 

(i65)  Priorato,  Hisloria  délie  Guerre  di  Fer-  '  ^^  V^^  ^^j}^  ^it  que  Lubbert  étudia  ?  - 

ainando  II ,  etc. ,  l^ro  decimo  ^  alV  ann    iG35,  («)  H  9»'fliqnaU  al^rs  ApotUmius  Rho- 

pag.  343  ,  tdihon  de  Venise  y  1640,  iD-4*^'  ditis. 


47^  LUBBERT. 

On  offrit  k  notre  Lubbert  le  vi-  fort  estimés  (C).  Il  prêchait  avec 

.cariât  d'Orsin  dans  la  chaire  de  un  grand  zële,  et  se  montrait 

logique  ,  avec    promesse    d'un  bien  fervent  dans  la  censure  da 

meilleur  poste  en  temps  et  lieu;  vice(D)y  et   observateur  sévère 

mais  il   répondit   modestement  des  statuts  ;  et  il  refusa  quelque- 

qu'il  ne  se  sentait  pas  assez  ha->  fois  le  rectorat ,  parce  qu'il  crai- 

bile  pour  bien  remplir  une  place  gnait  de  ne  pouvoir  point  venir 

où  ce   professeur  illustre  avait  à  bout  de  la  correction  des  éco- 

acquis  tant  de  gloire.  Cependant  Hers  débauchés  (£  ).    Il   refusa 

Ursin  n'avait  trouvé  que  lui  entre  une  chaire  de  théologie  qui  lai 

ses  disciples  qui  dût  être  recom--  fut  offerte  au  Palâtinat  :  ce  fut 

mandé  pour  cette  fonction  de  celle  qui  était  devenue  vacante 

substitut.  Elle  fut  donnée  à  For-  par  la  mort  de  Kimedonce,  pro- 

tunatus  Grellius.  Lorsque  Lub-  fesseur  à  Heidelberg  (^}.  Les  eu- 

bert  se  vit  en  état  d'être  promu  rateurs  de  l'académie  de  Frane- 

à  la  charge  de  ministre,  il  fut  kers'opposërent  à  cette  vocation; 

demandé  par  l'église  réformée  de  et  sa  femme  ayant  de  la  peine  à 

Bruxelles ,  et  par  celle  d'Emb-  se  résoudre  à  sortir  de  sa  patrie , 

den  ;  et  il  préfera  celle-ci  à  l'au-  il  remercia  son  altesse  électorale 

tre  ,  par  le  conseil  de  Zacharie  palatine  Fridéric  IV.  Il  mourut 

Ursin.   Il  fut  appelé    en  Frise,  à  Franeker,  le  21  janvier  162S 

l'an  i584  ?  pour  être  prédicateur  (c),  Scaliger  même  le  tenait  pour 

du  gouverneur  et  des  députés  des  docte.  Ou  a  publié    depuis  peu 

états  de  la  province  ,  et  pour  une  lettre  qui  nous  apprend  que 

faire  des  leçons  eu  théologie  dans  le  roi  Jacques  l'estimait  beao- 

l'université  de  Franeker  dont  on  coup  (F), 
préparait  la  fondation.   Il   eut      ^i,^  u  mourui  Fan  i5ç^. 

pour  collègues  dans  la  profession  •  (c)  TirédesonOnisonîunèhrenScUéepMr 
en    théologie  ,  Martin   LydiuS  et    Sixtinus  Âmama,  a  imprimée  à  Firvuktr 

Henri- Antonides  Nerdénus  ;  et     **"  *  ^  • 

quoiqu'ils  fussent  plus  âgés  que  (A)  //  requt  d' Ursin  un  éloge  qui 
lui ,  il  les  surpassa  de  beaucoup,  fut  en  même  temps  une  belle  preuve 
Il  fut  recevoir  à  Heidelberg  le  de  la  modestie  de  ce  professeur,\\\ 
j     *^     *        t\.Ji^^      '^     Ji,  VI    avait  mal  cite  dans  une  leçon  pubii- 

doctorat  en  théologie,  des  qu il    ^^^  p^^i^  Rimchi ,  et  en  V^t  é\é 

se  vit  honore  de  la  charge  de  averti  par  noire  Sibraud ,  il  reconnut 
professeur  en  cette  science  à  Fra-   sa  faute  dans  la  leçon  suivante ,  et 

neker.   Ce  fut  une  charge  qu'il  ™°J>*r*  c^^^i  ^%  ««^  auditeurs  qui 

j                   i                *  était   cause  de  la  correction.    Vous 

exerça  près  de  quarante  ans  ;  et  trouverez  dans  les  paroles  latines  un 

dans  ce  long  intervalle  il  fut  em-  plus  grand  détail  sur  tout  ceci  :  Ac- 

ployé  diverses  fois  à  des  afiaires  cidit  aliquando ,  ut  D.  Ursinus  in 

importantes  (B).   Il  Ait  l'un  des  ^^c^^one  publicâ  Kimchium  citaret , 


la  compagnie.  Son  assiduité  au  authontatem  ,  sit^e  errore  /xvm/xovixa  i 

travail ,  et  la  vigueur  de  sa  santé,  «»'^, .  ?"^?  ^j'^"'"  ^'^^  i^perisset . 

1.1        .        .   f?        t  maie   aliénasse.  Monuit  nac  de  ne 

lui  donnèrent  heu  de  composer  prœceptonm  modeste  et  .^erecunJi. 

beaucoup  d'ouvrages  qui  turent  It  miratus  jugeais  in  Ebraïsmo  péri- 


LUBBERT.  473 

tiam  y  introdwrit  eum  in  musœum  ,  relie  avec  Maccovias  ,  et  j'ajoute  ici 

inspectoque    Kimchii   commentano  ,  qu^il  eut  quelques  difierens  avec  son 

rem    sese  ad  eum  modum  habere  de-  collègue  le  docte  Drusius  (6). 

prehendit,  Tantàm  abest  ut  offende-  (C)  Son  assiduité  au  travail ,  et  la 

rit     clarissimum    iheologorum    hœc  uigueur  de  sa  santé  ,   lui  donnèrent 

discipuli  lihertas  ,  ut  postridiè  in  lec  lieu  de  composer  beaucoup  de  /iVres.3 

tione   publicâ   errorem  illum  suum  II  se    levait    ordinairement  à   trois 

retractai^erit ,  monstrato  D.Sihrainào,  heures  ,   ou  même  plutôt  :  l'hiver  ni 

queni  sibiejus  indicium  fecisse  profî-  la  vieillesse   n'interrompaient  point 

tebatur.  Eâ  etiam  occasione  D,  Ursi-  cette  coutume  ;  et  rien  ne  l'affligeait 

nus  juuentuti sacra  Ebraïsmi  studia  ,  davantage  dans   ses  maladies  ,   que 

pansmque  diligentiam  commendabat.  d'être  prive  de  la  joie  d'étudier.  Il  ne 

....Palcbrume.t^igito:mon8trârieidicier,  ^"^  Çu^rc  malade  que  les  ornières 

hic  est  Ci).  années  de  sa  vie  ,  et  avant  cela  son 

n  ^tait  encore  plus  glorieux  à  Ursin  tempérament  l'avait  préservé  des  fâ- 

d'avouer  ainsi  sa  faute ,  qu'à  Lubbert  cheuses  suites  de  la  forte  application 

d'être  loué  de  l'avoir  montrée.  à  l'étude.  Robustâ  ,    et  qualis  paucis 

(B)  //  fut  employé  diverses  fois  a  obtingit,  ualetudine  semper  ususfue- 

des  affaires  importantes.  ]  Le  comte  rat  ,    magno  Dei  bénéficia  ,  in  tantis 

Guillaume  de  Nassau ,  couverneur  de  adeoqueassiduis  laboribus.  Postremis 

Frise  ,  et  les  députés  des  États  de  la  annis  dolores  nephritici  ex  assiduis 

Srovince,  l'admirent  souvent  à  leurs  studiis  contracti  et  catarrhi  frequen- 

élihérations;   et  lorsqu'en    1694   la  tiores  per  intervalla  eum  exercuére 

ville  de  Grouingue  et  les  Ommélan-  C?)-,  I*  publia  des    ouvrages  contre 
des    furent 
Provinces- 
ministres  ('i)  qui  fondèrent  uneéglis 

à  Groningue  ,  et  qui  en  réglèrent  les  «^rus  ,  rjui  lui  avait  répondu   pour 

statuts.  Les  ministres  de  Leeuv^arde  Bellarmin.  Il  eut  le  dernier  dans  cette 

se  querellèrent  quelque  temps  après  dispute  5  car  Gretsérus  ne  lui  répli- 

avec  un  emportement  si  opiniâtre ,  qua  point.  Ces  ouvrages  de  Lubbert 

que  le  seul   moyen  de  remettre  la  lui  attirèrent  beaucoup   de    lettres 

concorde  fut  de  les  renvoyer  tous  j  remplies  d'éloges  j  et  il  fut  contraint 

et    alors  Sibrand  Lubbert  ,  Lydius ,  d'en  notifier  une  partie  au  pu,^liç  , 

Nerdénus  et  Jean   Arcérius    furent  afin  d'opposer  ce  bouclier  aux  traits 

envoyés  au  service  de  cette  église-là,  de  l'un  de  ses   adversaires.  Quanti 

et  s'y  arrêtèrent  jusques  à  ce  que  les  autem  hos  /JniKtt^i'rw  labores  Jecerit 

dissensions  eurent  été  terminées.  Il  ecclesia ,  liquere  potest  ex  prœcfaris 

fut  député  a  la  Haye,  l'an  1606 ,  pour  et  honorificis  elogiis  prœstantissimo^ 

assistera  une  assemblée  préliminaire,  rum  ejus  luminum  {*)  ,  quorum  ali- 

ad  conuentum  prœparatorium  ;  et  l'an  ^"o<  euulgationem  effrœnis  aduersa- 

1618  ,  les  états  de  Frise  l'envoyèrent  rit  maledicentia  modestissimœ  animœ 

au  synode  de  Dordrecht  (3).  L'un  des  expressit  (8).  Ayant  pris  garde  que 

théologiens  anglais  ,  qui  assistèrent  à  l'hérésie   socinienne    commençait  à 

ce  synode  ,  remarque  que  ce  député  se  glisser  dans  le  Pays-Bas  ,  il  publia 

de  Frise  s'échauffait  et  s'emportait  un  ouvrage  contre  Socin  ,  de  Christo 


(1)  Si&tÎD.  Amama ,  in  Orat.  fanebri  Slbrandi  (6)  Voyn  pnut.  ac  eraditor.  Yiror.  Epist. , 

Lnbberti  ,Jolio  C  a  verso.  P**8-  4'5- 

(3)  Menso  Altio|^ef  Uartin  "Ljàin»  Jurent  les  (7)  Amama ,  in  Ont.  fanebri. 

deux  mutres.  (•)  Epistolas  D.  Bette ,  Bainoldi ,  Mamixii, 

(3}  £x  Sixtino  Amama ,  in  Orat.  fanebri.  Parmi ^  P.  Baronis  ^   Goulartiif   vide  Beplie. 

(4)  Voje»    pnettant.   »c   emditor.    Viiomm  ChrUt.  Dogm. ,  pag.  8  et  seqq. 
Epiitola»  eccleiiast.  et  tbeolog. ,  vag.  549»* 565,  (8)  Amama,  in  Orat.  fonebri , /b/io  i>.  1. 
568,  et  alibi ^  edit.,  in-folio,  10B4.  (9)  Drusiui ,  son  eoUigue  ^  desapprouva  te 

(5)  Dans  t'arÙ€le  Maxowiki,  tom,  X,  re*  livre.  Voje%  la  remarque  {O)  de  l'article  Socim 
marque  (C).  (Fauste) ,  tom.  XIII. 


474  LUBBEllT. 

lettre.  Ensuite  H  écrivit  contre  Vor-    torum  malorum  odia  hoc  solàm  no- 
fttius  ,  et  contre  Touvrage  que  Gro-    mine  sibi  conc'diaverit.    Quœ  tamen 
tins  intitula  Pietas  Orvinum  Uol-  ^animosus  illi  ChristipugitsanctUsimi 
landiœ.    SVtant    ainsi    déclaré    um    propositi  mutatione  neutiquam  pla- 
arclent  athlète  de  la  cause  des  contre-    canda  censuit,  Quin  contra  audentior 
remontrans  ,  il  fut  souvent  engagé  a    ibat ,  publiée  peccantes ,  JTros  JRutu- 
prendre  la  plume  ;  mais  Fauteur  de    lustre  esset  ,  nullo  discrimine  puhti- 
8on   Oraison  funèbre  ne  trouva  pas  â    citas  arf^uens.  Ailfuit  huic  libertati 
propos  de  s'arrêter  là-dessus.  Il  té-    (  Deo  laboribus  ejus  insi^niter  bene- 
moigoa  au  contraire  Qu'il  voudrait    dicente  )  admirabitis   efficacia.    Qui 
que  toutes  ces  choses  fussent  enter^    eum  concionanlem  audiuére  ,  super" 
rées  poiurî^nkais  dans  le  tombeau  de    suntautem  adhucplurimi ,  aiunteum 
roubii.  Ve  Os  quœ  postea  subsecuta    uel  pertinacissimis  et  deploratis sinus 
sunt  y  malo  tacere  ,  quitm  <ro  J'i.Kpuoi    hominibus  lacrymas ,  quoties  volebaty 
\vS\ii  fl^f/ptiT.  Optent  enim  ex  animo  ,    expressisse,  Deuotœ  autem  et  contri- 
quod  ipsa  quoque  synodus  t^owet ,  in-    tœ  animée  vix  unquam,  siccis  oculis 
jausta  illa  factionum  nomina  ,  quœ    eum,  audiuére{\i), 
mUii  hic  eum  cordolio  et  horrore  usur-        (E)  //  refusa  quelquefois  le  recto- 
panda  esset  y  œternâobliuione  sepulta    rat ,  parce  qu'il  craignait  de  ne  pou- 
esse.  Si  uolumus  coîre  eoclesiœ  uulne-    uoir  point  yemr  à  bout  de  la  correc- 
ra  et  cicatricem  ducere  ,   cat^endunt    tion  des  écoliers  débauchés.']  Il  de- 
sedulo  est ,  ne  inuectiuarum  unguibus    manda  même  l'exemption  d'assister 
imprudenti  zelo  refodiantur  {\o).  Le    aux  assemblées  de  l'académie ,  et  afin 
dernier  ouvrage  que  Lubbert  a   pu-    de  l'obtenir,  il  s'engagea  à  des  leçons 
blié  est  son  Commentaire  sur  le  Ca-    extraordinaires  (i3}.  La  raison  pour- 
téchisme   du  Palatinat.  11  laissa  uu    quoi  il  en  usa  de  la  sorte,  est  qu'il  ne 
Anti'Bellarminus  tout  entier  qui  lui    pouvait   condescendre    au    relâche- 
avait  coûté  une  infinité  de  veilles  ,    ment  de  la  discipline  (i4).  Il  était 
et  l'on  croit  qu'il  eut  des  raisons  de    grave  ,    et   il   n'employait   point  la 
souhaiter  que  cette  importante  com-    complaisance  pour  se  faire  aimer  des 
position  ne  sortit  pas  de  dessous  la    écoliers.  Il  reprenait  fortement  ceux 
presse  pendant  sa  vie  (if).  dont  là  conduite  était  mauvaise.  Ils 

(D)  Il  prêchait  at^ecun  grand  zèle..,  s'en  fâchaient  :  mais  le  temps  vint 
fendent  dans  la  censure  du  p/ce.]  Il  que  plusieurs  d'entre  eux  reconnu- 
ent  le  courage  de  mépriser  le  ressen-  rent  qu'ils  lui  en  étaient  fort  rede  - 
timent  injuste  de  ceux  qui  se  recon-  vables.  In  omnibus  actionibus  erat 
naissaient  à  ses  censures,  et  il  alla  serius  et  gravis.  GraUamfauoremque 
toujours  son  chemin.  La  parole  de  juuentutis  non  alid  ratione ,  quàm 
Dieu  fut  si  puissante  dans  sa  bouche,  privatd  publicdque  industrie ,  nec 
que  ,  quand  il  voulait ,  il  tirait  des  non  salutaribus  ad  pietatem  et  dili- 
larmes  de  ceux  mêmes  qui  s'étaient  le  gentiam  adhortationibus  ,  captare  di- 
plus  endurcis  au  crime.  Il  ne  s'arré-  dicerat.  Qud  ratione  et  si  subindè- 
tait  pas  tant  dans  ses  sermons  à  réfu-  pétulantes  adolescentes ,  ut  ea  œtas 
ter  le  papisme  ,  qu'à  réformer  le  dé-  solet  monitoribus  esse  aspera ,  offen- 
réglement  des  mœurs  ,  l'ivrognerie  ,  derit ,  eorum  tamen  *plerosque  ,  jam 
le  luxe,  etc.  Laissons  parler  Fauteur  wiros  ,  eo  nomine  sibi  arctiiis  habuit 
de  son  Oraison  funèbre.  Nec  enim  id  oblieatos  (i5).  S'il  eût  espéré  qu'on 
solum  agebat ,  ut  pontificias  super-  rétablirait  l'observation  des  anciens 
stitiones  in  animis  hominum  ueritatis  statuts  ,  il  n'eût  point  renoncé  aux 
flammd  exureret ,  sed  illud  ueljnaxi-  assemblées  de  l'académie  ;  il  eût  pris 
mèj 
tur 

flagitiis 

et  juste  vivere  (*).  E xpleuit  autem    îbrme.  Malebat  a  publico  abstinere  ^ 
omnes  sanctissimi  muneris  partes  in 
utrâque  Frisid ,  ed  libertate,  ut  mul-       («»)  Amâra» .  m  On»,  fonebri ,/ofio  Cl. 

(i3)  Sur  la  Logiqae  et  tur  la  Monle  d'Arin 

(to)  A  marna,  m  Orat.  funebri  ^  fol  D  ^  verso,     >ote 

(il)  Ex  eodem  Anumâ,  in  Oral.  fuDcbri.  («4)  Amania  ,  in  Oral,  funebri ,  folio  D  3. 

(•)  Tk.  a  ,  la.  (i5}  Idem ,  ibidem. 


^J 


LUBIÉNIETZKI.  475 

wjuhm   illtul   committere  y   palhm   ut         LUBIÉNIETZKI  (  STANISLAS  ) 

Jienet ,  quibusflagitUs  coërcendis  im-  ^^  i^tin  Lulneniecius  ,  gentil- 

par  esset.  Aiebatsebotupublicicausd  ,                     i        •             »J'           j 

n^ll^sojffhnsasunquamiubterfugisse,  homme  polonais ,  a  ete  un  des 

sed   inanes  irritasaue ,  quce  nec  sibi  plus  célèbres  ministres  qu  aient 

nec  coUeaio  usuijuturœ  essent,  con-  euslessocîniensauXVIl*.  siëcle. 

stanteriteprecabatur(i6).  Un  an  avant  ^         ^^^  ^  Racovie,  le  23  d'août 

sa  mort ,  Ion  gacna  sur  lui  a  force  de  /;    ^^  ti  f  ^   n      ' 

sollicitations  It  de  machines ,  qu'il  ^^^S.  Il  fut  eleve  avec  un  soin 

acceptât 'la  dignité  de  recteur  j  et  il  tout  particulier  par  son    père, 

y  avait  alors  apparence  que  Fautorité  n^î  était  ministre  de  Racovie  ,  et 

du  souverain  interviendrait  pour  in-  ^^:     ^^j^   content  de  l'envoyer 

troduire  une  bonne  discipline  parmi  ji       »i        t    •  n.       •            • 

la  jeunesse  qui  ëtudiait  à  Franeker.  <ians  les  ecoles ,  lui  fit  voir  aussi 

Il  commença  l'exercice  de  sa  char^  les  diëtes  de  la  Pologne  ,  afin  de 

par  l'invocation  du  nom  de  Dieu  ,  et  le  faire  connaître  aux  grands ,  et 

par  une  belle  harangue  où  il  tpuna  Je  l'instruire  de  toutes  les  cho- 
contre  les   ivrognes  ,   et  contre    les  .  ... 

écoliers  insolens  ,  et  contre  Us  de-  «««  4"»  Convenaient   à  sa  nais- 

bauches  des  académies,  la  source  du  sance(A).    11   l'envoya  ensuite  à 

mauvais  état  des  églises;  et  il  ipenaça  Torn  ,  oii  le  jeune  homme  s'ar— 

d'un  traitement  fort  sévère  ceux  qui  ^êta  pendant  deux  années ,  et  se 

le  mériteraient.  In  ebnetatem ,  lu*  .    .     *.^  ,  -t  t      ^ , 

fentutis  irreuerentiam ,  et  qui  disso-  JO^gn^*  ^UX  deux   députes  SOCl- 

lutis  academiarum  moribus   natales  niens  (a)    pendant    le    colloque 

suos  débet  y  miserum  ecclesiarum  sta-  qui  se  tint  dans  cette  ville,  l'an 

tum  ^f^i'iter  dicebat.Discwlinœn^^  1 644,  pour  1»  réunion  des  reli- 
cessitatem  nervose  ostenaebat ,  illud-       .  ^^'    ti    j  « 

que  tandem  profitebatur  sine  amba-  S^^^'    **   ^^^^^  ^^  proces  ver- 

gibus  y  se  bonis  fore  rectorem  huma-  bal    de   ce    colloque.   Ayant   été 

nissimum ,  at  malos  seueriorem  prœ  donné  pour  gouverneur  au  jeune 

w  «on  A.ù/cr«tun,i.  Voilà  un  très-  comte  de  Nieminrc* ,  il  lui  fit 
bel  exemple  a  proposer  a  tous  ceux         .      ,      ti   n       i  •      i 

qui  ont  des  charges  académiques.  ^^^^   'a  Hollande  ,    et  puis    la 

(F)  Scaliger  même  le  tenait  pour  France ,  et  se  fit  estimer  de  plu- 

docte.  On  a  publié  depuis  peu  une  sieurs  personnes  doctes  avec  qui 

lettre   qui  nous  apprend  que  le  roi    j,  £é^^    ^^^  ,^5  matières    de 

Jacques  l  aimait  beaucoup.]  niSihvBXi'        ...  .  .     ,.     .        , 

«  dus  Lubbertus  ,  qui  est  docte  et  a    religion,  Sans  jamais  dissimuler 

>;  bien  écrit,  est  un  personnage  très-  la  sienne  ,    ni  perdre  les  occa- 

»  laid  et  rustique.  Il  est  avare  ,  mais  gions  de  la  soutenir.  Il -perdit 
»  riche  (i7)  ;  U  vend  lui-même  ses  ^       y  648,    et  s'en  re- 

»  pommes ,  et  se  promène  sans  man-  "*"*  r*'*''  i      n  1  11 

»  teau  avec  un  roqueton,  ce  m'a  dit  tourna   dans    la   Pologne.    11   se 

»  Félix  de  Nimes.  Il  me  faut  avoir  maria  l'an    i652  ,    avec  la  fille 

>.  son  livre  de  ConcilUs  (18).»  La  d'un  socinien  zélé,   et  fut  fait 

lettre  dont  je  parle  est  de  Casau-  coadiuteur  de  Jean  Ciachovius , 

bon  :  vous  la  trouverez  au  commen-  *'*'^^j**«^^"»    ^^  ji-  t-  ' 

cernent  d'un  livre  qu'un  célèbre  pro-  ministre  de  diedliski  ;  et  comme 

fesse ur  de  Franeker  (19)  £^  publié  l'an  il  donna  bientôt  de  bonnes  preu- 

'^99-  ves  de  sa  prudence    et    de  son 

[;?!  'é::;ri^.1Z'::iT«.  pw«  a.  «,  éradition  ,  le  synode  de  Czarko- 

Oraison  funèbre  .*  Autbontalem,  qaam  et  cani-  yie  le  reÇUt  miuiStre  ,  Ct  le  doU- 
ties  el  famae  celebritaa  ei  conciiiavrrant ,  auKebat  .  <     i>'    1*         i 

Tila,mlaatisiimâre.frugalisabatinen<,etaobria.     na    pOUr  paSteur  a  1  egllSe  de  Ce 

^f'Vy  m'H?"!!;*^*/  "'•  *^r  ,*-r  {a)Jonm  SUchtingio  et  Mariino  Buaro, 

(lOJ  M.,  vander  Wayen ,   professeur  en  ihéo-  .  «.     »    .         '    .  .        jy    „ 

ioiiv! Vor*s /a  Di«cn..io  Limbirgian»  Respou-  2«»  ««  Ecclesiœ  nomme  t^enerant  ,ad/mt. 
»wU  ,  an-devant  du  Traite  de  Kitungéliui,  de  Vita  Stanislai  Lubiemecii  m  limine  Hislorirc 
Veritaie  religiniii:^  cbrutianx.  Bcformat.  Polonics  ^  folio  2  i^rso. 


476  LUBIÉNIETZKI. 

nom.   L'irruption  des    Suédois  pour  ses  frères  bannis  de  Pologne, 
l'en  fit  sortir  l'an  i655,etro-  Ce  prince  lui  témoigna  une  gran- 
bligea  de  se  retirer  à  Gracovie  ,   de  considération  (D);  mais  coaime 
avec  sa  famille,  le  6  d'avril  i656.   cela  ne  pouvait  pas  aboutir  à  un 
Il  y  employa  son  temps  en  jeu-  établissement  pour  la  secte ,  no- 
ues et  en  oraisons ,  et  à  prêcher   tre  homme  retourna  en  Pomé- 
(b),  La  ville  étant  retombée  au  ranie  (c)  ,  et  se  donna  tous  les 
pouvoir  des  Polonais,  l'an  1667,   mouvemens  qu'il  put  en  faveur 
il   suivit   la  garnison    suédoise  de  son  parti.  Ses  adversaires  ne  le 
avec  deux  autres  sociniens ,  afin  laissant  point  en  repos  ,  il  fut  obli- 
de  supplier  le  roi  de  Suède  de  gédequittter  Stettin,et  de  s'en 
fisiire  en  sorte  que  les  unitaires  ,   aller  à  Hambourg,  oii  il  fit  ve- 
qui  s'étaient  mis  sous  sa  protec-  nir  sa  famille  l'année  suivante 
tion  ,  fussent  compris  dans  l'am-  (d).  Il  y  conféra  souvent  avec  la 
nistie,  parla  paix  qui  serait  con-  reine  Christine,  sur  des  matières 
due  avec  la  Pologne.  Il  arriva  à   de  religion  ,  en  présence  dequel- 
Volgast  le  7  d'octobre  1657,  et   ques  princes.  Le  second  voyage 
y  fut  très-bien  reçu  du  roi  de   qu'il  fit  à  la  cour  de  Danemarck 
Suède.   Il  mangea  à  la  table  de   lui  fut  assez  favorable  :  les  ma- 
sa  majesté  :  c'était  un  honneur   gistrats  de  Fridériksbourg  con- 
que ce  prince  lui  avait  déjà  fait   sentirent  que  les  unitaires  de- 
à  Cracovie.  Il  s'insinua  dans  la  meurassent  dans  leur  ville ,  et  y 
connaissance  de  quelques    sei-   eussent  l'exercice  domestique  de 
gueurs  suédois  ,  malgré  les  tra-  leur  religion.  Mais  par  les  soins 
verses  des  théologiens  (  B  ) ,   et  du   surintendant  luthérien  ,  le 
discourut  de  sa  religion  en  plu-  duc  de  Holsteîn  leur  donna  or- 
sieurs  rencontres.  On  dit  même   dre  quelque  temps  après  de  sortir 
qu'il  fut  honoré  d'une  insigne  de  cette  ville.  Lubienietzki  chi- 
révélation  pendant  le  siège  de  cana  long-temps  le  terrain  con- 
Stettin  (C).  Il  fut  à  Oliva  lors->  tre  les  ministres  de  Hambourg 
que  l'on  y  faisait  le  traité  de  (Ë)  :  enfin  les  magistrats  lui  fi- 
paix  ;  et  il  eut  le  déplaisir  de   rent  signifier  un  ordre  préci&de 
voir  que    les    unitaires   furent  se  retirer.  Il  était  alors  malaae , 
exclus  de  l'amnistie  que  l'on  ac-   et  il  promit  d'obéir;  mais  il  mou- 
corda  aux  autres  non  -  catholi-  rut  quelques  jours  après  fort  dé- 
ques.  Se  voyant  ainsi  exclus  de  votement  (Fj.  On  l'avait  empoi- 
l'espérance  de  retourner  dans  la  sonné.  Ses  deux  filles  périrent  du 
Pologne,  il  fit  voile  vers  Cop-  même  poison,  le  16  de  mai  1 675. 
penhague.  Il  y  arriva,  le  28  de  II  eut  le  temps  de  les  plaindre 
novembre  1660,  et  tâcha  d'ob—  en  vers,  car  il  ne  mourut  que  le 
tenir  du  roi  un  lieu  de  retraite    18  du  même  mois.  Il  fut  enterré 

(b)  Totum  tempus  Cracwianœ  commora-  à  AltOUa  ,    nonobstant    l'oppOSl- 

tionis  noster,  cum  reliquis  minisiris  pradi-  XlOïi  deS  ministre^  luthériens(ej. 

caiione  iferbi  dwini^Jrequentibusjejuniis,  j    •        ca 

precibusque  transigebat,  ipseque  pratereà  {c)  Il  arriva  à  SUltin  le  II  de  juin  lOOi. 

in  gratiam  Uniiariorum   ungarorum  ,  qui  {d)  Van  1662. 

cum  principe  Ratoci  Cracwiam  vénérant ,  («)  Tiré  de  sa  Vie,  mise  à  la  tête  de  son 

laliftè  concionabatur,  sacramque  Eucharis-  Historia  Reformationis  Polonica,  imprime* 

tiam  admi^istrabat ,  ibidem ,  folio  3.  l'an  i685. 


LUBIÉNIETZKI.  475- 

(G).  Je  parlerai  de  ses  écrits  (H),    sance  de  quelques  seigneurs  suédois 


obtenu  une  retraite  pour  ses  »ien  ,  que  les  ministres  de  la  con- 
frères à  Manheim ,  ville  de  l'é-  î^!^^^^  d'Augsbourg  5  car  c'est  Faf- 
r  1-/S1  •         j      faire  des  ininistres ,  et  non  pas  celle 

lecteur  palatin  {g) ,  le  prince  du   des  courtisans ,  de  prendre  garde  que 

monde  le  plus  latiludinàire*  l'he're'sie  ne  répande  son  poison  ,  ne 

quid  religio  detriménti  capiat,  Jl  e'tait 
O* )  Vojez  la  remarque  (D).  donc   du   train   naturel   que  Lubie'- 

{g)  Vitâ Lubieniecii, /oZio  5  verso.  nietzki  fût  traversé  par  les  ministres 

de  la  confession  d'Augsbourg,  pen- 
(A)  Sa  naissance^]  La  famille  Lu-   dant  que  les  personnes  de  qualité  lui 
bienietzki  est  fort  noble  :  celui  dont   faisaient  des  honnêtetés.  Cum  in  Po- 
nous  parlons  était  parent  au   qua"    meranid  commoraretur  tractatus  pa- 
trième  degré  de  la  maison  SoUeski,    cis  expectans ,  in  magnaium.Sueciœ 
qui  régne  aujourd'hui  glorieusement  familiaritatem  facile  uenit ,  aliorum 
dans  la  Pologne  (i).  Secum  solebat^  antea  contractant  amicitiam  renouo'- 
ad  comitia  aïiosque  conuentus  regni   f^d  ^  conjirmauit ,   commercium  cum 
nobilium  ducere  ,   t^el  mittere  ;  noti-  Hs  Utterarum  habuit  ,  ubique  testimo- 
tiœque   virorum  in  patrid  imignium  nium    veritati,    rege  principibusque 
tradere  ,  omnibus  Us  imbuere  quœ  et   ultro  lacessentibus ,  perhibuit.  Non 
christianum  et  ,Poloniœ  regni  <'>^'"   defuerunt  prjesertim  Stetini  Lubie- 
genam  decebant  nobilem  ,  quippè  qui   niecio  adi^ersarii ,  quorum  odia  theo- 
ad  serenissimi  régis    Poloniœ  ,    qui   logica  expertus  est ,  illaque  concio- 
hodie  tantd  cum  gloriâ  régnât ,  fa-    natores  ,  eliam  ad  rudem  plebecu- 
miliam  quarto  consanguinitatis  gradu   lam  ,    propagare   conabantur^   ititer 
remotus  ,  pertinuerit  (a).  André  Lu-   quos primarius  fuit  Johannes  Micrœ- 
bienietzki  paraissait  beaucoup  à  la   ji^s  f^ip  Stetini  celebris.  Similia  quo- 
cour,  lorsqu'ayant  goûté  la  doctrine    g^g  Stralsundi  expertus  est  noster, 
des  unitaires  ,  il  résolut  de  sacrifier   similia  tamen  ubique    veritati  dare 
sa  fortune   à  la  profession   de  cette    tesiimonia  non  negJexit  (7). 


ses  dépens.  11  mourut  l'an  i623  ,  âge  extraordinaires  et  miraculeuses.  En 
d'environ  soixante  et  douze  ans  (3).  voici  un  exemple.  Notre  Lubiénietzki 
n  avait  deux  frères  c^ui  suivirent  son  g'tait  à  Elbing ,  pendant  que  les  trou- 
exemple  i  ils  renoncèrent  à  la  faveur  pes  de  l'empereur  et  celles  de  Bran- 
Deux 
prier 
sa 
dans 
avait 

mourut   à  Racovie ,    l'an    i6a4  >   et  promis   de  se  faire  socinien ,  si  Lu- 
laissa    un   fils  nommé    Christophle  bienietzki  pouvait   obtenir  par    ses 


s'agit  dans  cet  article.  de  conquérir  un  illustre  prosélyte  , 
(B)  //  s'insinua  dans  la  connais-    passa  trois  semaines  en  jeûnes  et  en 

/  X  ^    y  •.      •  f.       c^c  oraisons ,  après  quoi  il  alla  trouver 

fij  On  écrit  ceci  l  an  idq5.  ,               .           ».  n                             l     ^'ll^  «,« 

(,)  Vi,î  suni.l.i  Lub.en?ecu ,  pag.  t.  Ic  comtc  ,  et  l'assura  que  la  ville  ne 

(3)  Biblioibeca  ADiitriniur. , /7a^.  8g.  serait  point  prisc.  Le  comte  et  ceux 

(4)  Ibidem,  quî  étaient  avec  lui  prirent  cela  pour 

{S)  Ibidem ^pag.tp'  ^,   ,  _,,      -...../.  1-     a 

<fi;  Ibidem  ,>ag.  i4«.  (?}  ^'«*  Lubieoieci.  JoUo  3  versQ. 


478  LUBIÉNIETZKI. 

un  trait  de  rêverie  ,   d'autant  plus  nouvelles,  en    fut  si    content    quiî 

que  Lubidnietzki  ne  fut  pas  plus  tôt  confëra  une  charge  à  Lubiénîetzki  (9  . 

sorti  quHl  tomba  malade  :  mais  lors-  Ce  fut  celle  de  copier  pour  sa  ma- 

qu^au  DOQt  de  six  jours  on  eut  su  que  jestë  les  lettres  qu^l   recevrait.  Oo 

le  siëge  était  levé  ,  ce  comte  fut  fort  lui  promit  pour  cela  une  pension  an- 

tnrpris  ;  car  personne  n^avait  pu  ap-  nuelle  (10).  Ce  prince  lui  déclara  eo 

prendre  à  Lubiénietzki  la  bonne  nou-  particulier,  qu^l  ne  pouvait  <{ue  lai 

Telle  quHl  avait  annoncée.  On  somma  accorder   par   connivence  ,    que   le* 

le  comte  de  tenir  promesse  ;  mais  il  unitaires  s  établissent  à  Altona.  Il  ne 

répondit  au^ayant  demandé  à  Dieu  le  voyait  jamais  à  la  cour  sans  Vap- 

%u  ferait  bien  dVmbrasser  la  religion  peler,  afin  de  Tentendre  discourir  sur 

de  ce  ministre ,  Dieu  Pavait  confirmé  des  matières  de  religion  :  ce  qai  ex- 


AccidU ut  cornes  SUppenbachius   cium  in  auld  conspexit  ,  relictis  cœ- 

pollieeretur  Stanùlai  nostri  religio-   teris ,  eum  propiiis  ut  accéderai  eom- 
nem  atnplecti ,  modo  id  h  Deo  preci-  pellare  ,    et   ae  reltgionis    capitibus 
bus  obtineret ,  ut  Stettinum  urbs  non   imprinùs  colloqui.  Quœ  res  intndiam 
satis  munita  née  rébus  ad  obsidionem   etiam  creat^it  Lubieniecio  ,  timentibus 
tolemndam  neeessariis  instructa  ,  de   iheologis ,  ne  rexfieret  Arianus  (tr). 
cujus  Uberaûone  propterea  despera-  Ce  prince  mit  aux  prises  son  confes- 
sant ,  Uberopeturab  hostibus.  iubie-   seur  avec  notre  Luoiénietzki  ,  et  as^ 
niecius  imprimis  suorum  miserid  mo-   sista  à  cette  dispute.  Oum  M,  Eryco 
tus  ,  tribus  hebdomadilms  et  precibus    Gravio  aulico  concionatore    et  coti' 
ad  Deum  ardentihus  et  jejunio  fre^  fessionario  suo  rex  eum  commisit , 
quenti  consumptis  y  vemens  ad  cQmi-'  ipseque  disputationi  adfuit  (la).  77 
tem^  urbem  extra  perieulum  esse  af~  tâcha  d^obtenir  des  magistrats  de  Ham- 
firmai^it  ,   bonoque  eos    esse  animo   bourg  qu^ils  le  laissassent  en  paix; 
jussit.  Cornes  adstantesque  insanire  mais  son  intercession  ne  fut  pas  asser 
eum  putabanl ,  prœsertim  auod  ab  Us   puissante.     Càm    iteriim,    iterùmque 
reversas ,  in  morbum  inciaerit.  £jus  instaretj  ut  antea  fecerat ,  magistra- 
t^ro  assertto  post  sex  dies  Utteriê  ote-   tus ,  urbeque  per  nuntios  Lubieniecio 
tino  Uberato  datis  confirmaia  ,  gra-   interdicerety  jrustrh  secretariatum  ré- 
citer perterrefecit  comitem.  Id  enim  gis  Polomœ  obtendenti ,  nihilque pny- 
temporis  Lubieniecius  h  nemine  certus  Jicientibus  ejusdem  régis  inlercesso- 
hâc  de  refieripotuit.  Promissum  càm   nu,  in  lethalem  incidit  morbum  (i3). 
Lubieniecius,  pro  sud  eum  comité  fa-       Ses  amis  lui  avaient  obtenu  le  titre 
miUaritate ,    aliquando    reposceret  ,    de   secrétaire  du   roi   de    Pologne , 
dixit  aie ,  sese  in  genua  procubuisse  ,   parce  qu'ils  espérèrent  que  cela  oWi- 
deumtjue  ordsse  patefaceret  sibi  nîim   gérait  les  magistrate    de  Hambourg 
religio  Lubieniecu  suscipienda  esset ,    S  le  laisser  eu  repos.  Cette  espérance 
nec   ne  y   sed  a  Deo  in  confessione   fut  trompeuse. 

Ausustand  confirmatum  esse  (8).  (£)  //  chicana  longtemps  te  terrain 

(D)  Le  rdi  de  Danemarck  lui  té-  contre  les  mimstres  de  Hambourg] 
moigna  une  grande  considération r\  fls  sollicitèrent  si  souvent  et  si  in- 
Luhiénietzki  entretenait  un  grand  stamment  les  magistrats  a  faire  sortir 
commerce  de  lettres ,  et  cela  lui  fut  LubiénieUki ,  qu'il  reçut  plusieurs 
fort  utile  pour  s'insinuer  dans  les  fois  ordre  de  se  retirer  ;  et  il  eut 
bonnes  çriccs  des  grands  ,  parce  beau  dire  que  sa  majesté  danoise 
qu'ils  étaient  bien  aises  d'apprendre  Thonorait  de  sa  protection,  et  qu'il 
par  son  moyen  plusieurs  nouvelles   (îtait  innocent,    il    fallut    céder  à 

Sarticulières  des  autres  pays.  Le  roi      ,    ,  _. .  .  _ 

e  Danemarck  ,  a  qui  on  lut  de  ces   <„.^„^  ^^^  ,.  Emro^genmaw  perUu^*, 

aufœ  rtgim  rejarret ,  ctrtut  de  mnnuo  régi»  mi- 

^8)  VSU  LubUnirciif^rofio  4-  lario.  Ibidem. 

<«V  l.^i*<»  ^litim  (relalione*  rariorr»)  r^fii  non         (ii)  Vtu  LMbîenîecii ,  ibidem. 
\<wn  s' l*»*!** ,  offîcium  tHu*  n-ni  p^iâtribfndi  tp'  f  i*;  Ihidem  .  folio  5. 

«4  ,    ^frrjlthl    IbîHem  ,  ïol  o  J  v«r»«.  (i3^   Ibidem  ^fo'io  penmtl. 


LUBIENÏETZKI.  4^g 

Torage  Ci4)*  Il  ^^  laissa  pas  quelques    dentilutheranoJoanniRemhotto(ï6). 
Linnées  après  de  retourner  à  Ham-    M.  Mollërustémoiene  la  mémechose. 
bourg  ;  il  crut  que  l'on  ne  songerait   Socinianis  ,  dit-ii  (17) ,  ab  oppiài 
plus  à  lui  9  mais  il  se  trompa  :  un  li-   Fridrichstadiensis  magUtratu^  et  li- 
cencie en  théologie  fut  si  vigilant  et   colendi  istiid potestatem ,  «t  sacrorum 
si   ardent,    qu'il   fit   renouveler  les    exercitii  libertatem ,  a.  1662.  obtinuU 
instances  auprès  des  magistrats  ;   et    Stanisl.     Lubienitzius  ,    promachus 
Ton  avait  tellement  anime'  le  peuple  ,    sectœ  istius  non  incelebris  ,  sed  in" 
en  repre'sentant  sur   la  chaire  que    casshm.  Sereniss.  enim  dux  Holsato- 
Lubiénietzki  e'tait  une  peste  publi-    Gottorpiensis ,  quo  ignaro  hœc  erant 
que  ,  qu'il  n'osait  presque  sortir  du    gesta ,  ^dicto  publico ,  suasu  Johan, 
logis.    Post   annos    aliquot   consilio    Iteinbohtii ,  tneologi  aulici ,  promul- 
amicorum  y  credentiumjamdefurore  gato  ,  et  ciwitate  istd,  et  dilionibus 
Yemisisse  aduersarios  ,  ob  commodita-   suis  unii^ersis  ,  non  multo  post  iisdem 
tem  tUrigendarum  litterarum  Uam-   intenîixit(*).  Lubienitzius ipse,  quem 
burgum  se  contuUt  cuinfamiliâ  ,  sed  singulari  rex  Daniœ  Frid,  Ili  fa- 
nimis  uieilantem  expertus  est  domi-'    vore  dignabatur ,    urbe ,  quam  per 
num  E as  arda  licentiatum  theologiœ ,    aliquçt  lustra ,  conni  trente  magistra- 
qui  indefesso  studio  id  egit,  ut  cum    tu^incoluerat,  Hamburgensia,  i^S. 
collegis  suis  magistratum  incitaret  ut  Edzardi  et  pastorum  ordinariorum 
Lubieniecius  urt>e  ejiceretur,  Dignus    instinctUfjussus  excedere,  antequàm 
qui  hic  nominetur,  gloriatur  enim  ,    obsequi  senatui posset ,  ueneno  ,  cibis 
se  authore  Lubieniecium  cum  familid  ipsius   immixto,  cum  bigd  filiarum 
urbe  exactunL.  Imopropter  ministro-   a.   18.   Maii  periit.  Il  n'y  a  presque 
rum  zelum ,  qui  etiam  ex  cathedra  in    personne  ,  ni  parmi  les  catholiques  » 
templo  cum,  absente  Lubieniecio  dis-   ni  parmi  les  protestans  ,  qui  ne  loue 


colUgi  potest ,    quod  jam  fecerant   fient  de  leur  cause ,  ifs  ne  manque- 
ciimprimd  uic^per  Hamburgum,  Haf-   ront  pas   de   bonnes  réponses  :    ils 
mam    transinet  anno    1667.   Lubie-   diront  que  la  méfiance  est  la  mère 
niecio  antè  migrationem,  domo  exire   de  la  sûreté  ,  et  que  quand  Jésus- 
non  femper  tutumjuit  (i5).  Ce   aue    Christ  a  promis  à  son  e'glise  que  les 
lesieurËdsardius  fît  dans  cette  ville-   portes    de    l'enfer    ne    prévaudront 
là  ,  fut  pratiqué  à  Fridéricshourg  par   point  contre  elle  ,  il  n'a  point  voulu 
le  sieur  Reinnobt ,  qui  poussa  le  duc    exclure  les  moyens  humains  qui  sont 
de  Holstein  à  faire  sortir  les  réfugiés   très-propres  à  conserver  l'orthodoxiei 
sociniens.  His pactis  discessit  Havùây  je  veux  dire  les  édits  des  princes  qui 
iferUtque  Eridericopolim,  ibique  a  ma-   ferment  la  bouche  aux  hétérodoxes  , 
gistratu  urifis   obtinuit  ut  exules  in    et  qui  étouffent  la  connaissance  des 
communionem  et  sacram  et  ciuilem   objections  que  l'on  peut  faire  contre 
i^ciperentuVy  priwatumque  in  œdibus   la  saine  doctrine.  Si  vous  répliquez 
nore    Polono    exercitium  religionis  qu'après  tout  ils  se  comportent  com- 
peragerelur;  quod  etiam  per  litteras   me  s'ils  n'avaient  jamais  lu  le  livre 
fratrihus  signijicatfit.  Lubieniecius  in   d'Esdras  (18),  où  la  force  de  la  vérité 
id  laboravit ,  nec  sumptibus  pepercit  'est  reiîrésentée  supérieure   à  toute 
ctdamnum  rei  familiaris  sutiit,  quo    autre  force  ,  à  celle  du  vin  ,  à  celle 
posset  eh  fratres  deducere  ,  deductis    du  roi ,  à  celle  des  femmes  j  et  qu'au 
«Mccurrcre ,  donec  ex   urbe  secedere   contraire,  ils  ne  croient  pas  qu'elle 
jussi  sunt  a  principe  Holsatiœ ,  quod   soit  capable  de  se  soutenir  dans  les 
dehent  partim   domino    superinten-   lieux  où  elle  domine  ,  si  on  l'y  laisse 

.  ("6))  Ibidem  ^Jolio  S  verto. 

\^k)  Magistratua  ffamhurgensis  ad  importtf        (17)  Molleni»,   IsaROge  ad    nUtoriam  Cliér- 

nam  tacerdolum  instantiam  ut  urhe  excedfr/tl  sonner  Cnnbricre ,  pnri.  III^  poff.  mS. 
ynunciavii^  idque  magislratu  strpimrepetenle^         («j  y.  VUam  Lubieni^cii  ^  ejus  Htslorin  rc- 

t'UbtenUeio  frustra   innocentiam  suam  et  régi'  formationis  Polonicte,  Freijitadti ^  a.  i685  ,  ex- 

protfctionem  opponente,    ad   regem   profectut  custt prtefixam,  eL  Jni.  Hemreickii  Hitt.  eccl.^ 

«n  Uafniam.  Vit»  Lnbienieciif  fol.  6.  Slejiy. ,  T  4  ,  c.  3,  p^g-  »»7,  «a8. 

(tS;  Ibidnn.  (i«)  in*,  livre  dEsdras  ,  chap   111  ei  fK 


48o  LUBIÉNIETZKI. 

exposée    aux  attaques  de   trois   ou    de  Lubienietzki.   Causa  morbi  fuît 

2uatre  fugitifs  (19)  :  ils  vous  re'pon-    t/enenum,  ignotum  ubi  infusum  ^3); 
ront  que  le  cœur  de  rhomme  est    non  ut  confidenter  affirmât  ad  de- 


plus  capî 

vérité  n  est  capable  de  le  de'tromper  ;  rare  isolait  ),  quod  uUio  religionis  Lu- 

de  sorte  que  la  prudence  chi;ëtienne  bieniecii    adscribit   ,     non    cogitans 

ne    souffre   pas   que  Ton    permette  multos  tant  ex  lutheranis  rejorma- 

aux  hérétiques  de  proposer  leurs  rai-  tisque  quant  jpontiJicLis  pejori ,  non 

sons.  Je  ne  sais  s^il  y  eut  jamais  de  tantiim   simili ,  fato  animam.  exha- 

matière  plus  féconde  que  celle-ci  en  lasse,  quçisi  hujus  cladis  ipsa  conjux 

répliques  et  en  dupliques  :  on  la  peut  Jiliœque  occasionem  per  impruaen- 

tourncr    plusieurs   fois    de    chaque  tiam  dédissent.  Sed  nimis  injuriùs  est 

sens  ;    et  de   là  vient  qu^un  même  veritati.  Venenum.  enim  ambasJiUas 

auteur  vous  soutiendra  aujourd'hui  confecit.  Uxor  etiam  quod  tantilliim 

que  la  vérité  n'a   qu'à  se  montrer  de  ciho  sumsisset ,  uix  a  limine  mor- 

pour  confondre  l'hérésie  ,  et  demain  tis  reuocata{;2^).  Notez  qu^un  auteur 

que  si  l'on  souffrait  à  l'hérésie  d'éta-  socinien  avoue  que  Lubie'nîetzki  fat 

1er  ses  subtilités,  elle   corromprait  empoisonné  par  sa  servante  (a5j. 
bientôt  tous  les  habitans.  Un  jour  on        (G)  lljut  enterre  a  Altona ,  non- 

vous  représentera  la  vérité  comme  obstant    l'opposition    des     ministres 

un  roc  inébranlable  :  un  autre  jour  luthériens.  1    Nous  venons    de  voir 

on  vous  dira  qu'il  ne  faut  point  la  l'exercice   d'une   maxime   des  reli- 

commettre  au  hasard  de  la  dispute  ,  gions  dominantes;  car,  aussi  bien  que 

et  que  c'est  un  choc  où  elle  se  bri-  les   princes  de   la  terre  ,    elles   ont 

serait   par   rapport   aux   auditeurs,  leurs  coups  d'état.  L'un  des  aphoris- 

Comment  faire  dans  cette  volabilité  mes  de  la  politique  ecclésiastique  est 

de   raisonnemens   (ao)  ?  Il  y   a  des  de  trouver  toujours  quelque  marque 

gens  qui  conservent  la  vérité  comme  de  la  colère   de  Dieu  dans   la  mort 

un  vase  de  porcelaine  ,  et  qui  sem-  des  hérétiques  (a6).   Qu'il    soit  très- 

blent  être  convaincus  que  comme  elle  vrai  que  le  même  genre  de  mort  qui 

a  l'éclat  du  verre  ,  elle  en  a  la  fra-  les  a  otés  du  monde  a  fini  les  jours 

gilité  (ai).  de  quelque   orthodoxe,  cela  n'y  fait 

(F)    //  mourut  fort  dévotement.  ]  rien  j  il  ne  faut  pas  laisser  de  dire 

Voici  les  paroles  de   son  historien  :  qu'un  jugement  très-particulier  de 

Commendato  spiritu  in  inanus  Jesu  Dieu  s'est  fait  remarquer  dans  laça- 

saluatoris  sui,  cuijideliterservierat,  tastrophe   de    leur  vie (27).    Les  re- 

excessit   è  vitd    :    toto   tempore  œ--  flexions  qu'on  établit  sur  ce  fonde- 

grotationis  ad  extremum  fere   hali-  ment  fortifient  la  persuasion  des  or- 
tum  , 
Deum 


mesticorum   oeneaicuonis  ,    aam^ni--  vaut  Men  ia  peine  que 

tionis  ,    nominis  divini  invocationis  XJn    autre  apnorisme ,   ou   un  autre 

(aa).  On  n'explique  point  comment  coup  d'état,  c'est  de  noter  de  quel- 

il  fut  empoisonné  5^  mais  on  nie  que  .  que  infamie  le  cadavre  de  l'heréti- 

ses  domestiques  soient  couj^ables  de  que.  Les  théologiens  de  Hambourg 

cette  action  ,   et  l'on  se  plaint  d'un  n'oublièrent  point  cela  :  n'ayant  pu 
théologien  qui  les  a  noircis  ,  et  qui 

a    imputé  cet  accident   aux   hérésies  (a3)  Un  peu  plu*  bas  ^  le  même  auteur  ditr 

Qui»  aiitor  mortis  faeril  non  facile  diTinare,  hah 

iiq)  yaret ,  tom.    Vll^pag.    4M  ,  '«  re-  «ecui  fi.i  injuria  «c  Jivin.re  licet. 

marque  (Q)  de  l'article  Hadeibw.  («4'  ^'l«  l-«b»en-  .folio  6  verto, 

(ao)  Quo   teneam   vuUut    mutantem    Protea  (aS)  Veneno  ah  ancilld  mbornald  a  nefarùi 

fiodo.  hominibus  i  meàio  sublaïus.  Histop.  Reformai. 

Borat. \  epist.  I»  vâ.  90,  lih.  I.  Polonicas  ,  Itb.  III^  cap.  XVII ,  pag.  37». 

(21)  Voye*  le  Commentaire  pliiloiophiqoe  «or  (a6)  Ce  n'est  pas  toujours  par  polUùfue  :  pif 

Contr»ins-le»  d'entrer ,  au  Supplément^  p.  3o3  ,  sieurs  sont  persuadés  de  ce  qu'il*  publient  sur 

aoA  ,  <•« ,  tom.  /,  pag.  187  ,  la  remarque  (B)  de  ce  sujet. 

i'a'-iicle  AcoiTA  ('?)  C'est  ce  qu'on  a  publié  de  Luther  1  et  de 

(aa)  Vit»  Lubieniecii,/b^o  G  verso.  Calvin,  vtc. 


l 


LUBIN.  48' 

mpécher  que   6c  ministre  unitaire  versalis   Synopsim  quandam   conti- 

le  Vût  enterre  dans  le  temple  d'Al-  nens.    Tertia  agit  de   significationi- 

ona      ils  empêchèrent  pour  le  moins  bus     Cometarum    scitis    quorandam 

fue  les   recens  de  l'école ,  suivis  de  amicorum  Objeçtionibus ,   Responsio- 

eurs    écoliers  ,    n'assistassent  selon  nibus  authoris  ,  et  Judiciis  uirorum 

a    coutume  aux  funérailles.  Funus  clarlssimorum.  Ceux  qui  eurent  soin 

^Henai^amUamburgodeductumle-  de  l'impression   firent  que  ques  fn- 

Htimoprohibuissentconcionatoresse'  \oxmene%   qui  obligèrent  I  auteur  a 

\ulchfi,  niUjam  in  temple  Altena-  faire  un  voyage  en  Hollande  (3i)     II. 

Aensi  emptum  fuisset;   nihil  tamen  travaillait   a  ï  Histoire  de  la   Refor- 


omiscrunt  qiloimpedire  possent,  quod  mation  de  Po  ogne  ;  mais  il  me 

tyotuerunt  effecerunt ,  ne,  ut  ibi  mo-  avant  que  de  1  avoir  achevée.  Ce  qui 

ris    est ,  in   exsequiis  scholarum  rec-  en  a  ete  trouve  parmi  ses  papiers  fut 

tores    cum  discipulis  funus  comita-  imprime  en  Hollande,  1  an  i6^5,m  8°. 

rentur     Sit    ipsis    benignior  Deus  Les  imprimeurs  y  ont  fait  beaucoup 

nuhm  illi  fuerinl  proximo  suo  ,    ob  de  fautes,   et   Ton  n  y  trouve  guère 

relisionem  duntaxat  et  conscieniiam  de  choses   qui   sentent   la   dernière 

graZissimè    uexato  (  28  ).   Les    deux  mam  de  son  auteur. 

apliorismes     dont  on  vient    de    faire  ^i)  Eodem  anno  Hollandiam  ahire  coaclus 

mention,    et   quelques    autres  qu'on  en     oh  inù,uilat^m  el  i^ersnUam  rorum  pj',-  quof 

■«     nrkiirrait:    lOinnre    .    sont     a  un     si  v..»:.-::    r„i:«« 


bieniecii,  folio  6. 


y    pourrait  joindre  ,   sont    d'i 

grand  usage  ,  qu'il  faut  louer  la  pru-  n      '  .    w 

dence  de  ceux  qui  s'en  servent.  Ce         LUBIN  (Eilhard)  ne  a  Wes- 

sonl  des  moyens  si  propres  à  nour-  terstëde   dans  l'Amraerland  ,  au 

rir  la    foi  des  peuples,  et  à  les  em-  comté    d'Oldenbourg,    le  aj  de 

pécher  de  se  ^^^^^^^J^^^^^  mars  1 565,    et  fils  du  ministre 
l'arbfe  ,  que  les  argumens  les  mieux  /-/j     »  '      t: 

poussés,  et  les  livres  de  controverse  du  heu,  fit  de  très-bonnes  etu- 

fes  plus  subtils ,  n'ont  pas  autant  de  des    à    Leipsic  ,    à    Cologne,    à 

vertu.  Il  faut  s'accommoder  au  goût  Helnistad  ,  à  Strasbourg  ,  à  lëne, 
et  â  la  portée  du  vulgaire,  et  cela         Marnourff    et   à    Rostoch      II 

veut   dire   qu'il   faut    recourir   aux  «    Marpourg    et   d    nosiocn.    Il 

impressions  machinales  qui  excitent  devint  Ires-habile  dans  la  langue 

les  passions.   Si    tous    les   hommes  grecque  ;    il   sut    faire   des  vers 

étaient  philosophes  ,  on  ne  se  servi-  Jat^ns  ;  il  fut  orateur,  maille- 
rait aue  de  bons  raisonnemens:  mais  ..  -jU'i  r\      I* 

dans^rétaî  où  sont  les  sociétés,  il  «>«t>cien  et  théologien.   On  lui 

faut  quelaue  autre  chose  que  la  rai-  donna    la  profession   en    poésie 

son  pour  les  maintenir,  et  pour  con-  dans  l'académie  de  Rostock  ,  Tan 

server  la  prééminence  quand  on  l'a  ,5^5^  et  la  profession  en  ihéo- 

Tflf //ri  Je  ses  écrits.^  Il  'og-e  dk  ans  après(«).  Il  publia 
composa  beaucoup  de  livres  ,  mais  plusieurs  livres  (A),  et  un  en- 
la  plupart  n'ont  jamais  été  imprimés.  Ire  autres  où  il  croyait  pouvoir 
Vous  en  trouverez  les  titres  dans  la  expliquer  par  une  nouvelle  hy- 

S^l^t^'âdifbîe^r^^^^^^^  Pothe-  l'-;g'"^  ^«  péché  (B). 

vu  le  jour,  est  son  r^eafr/im  Corne-  Il    tut   combattu   la-dessus  par 

ticum'So),  divisé  en  trois  parties  ,  quelques   théologiens  (C).    Il    se 

quarum  prinia  continet  Communica--  maria  deux  fois(D),  et  mourut 

liones  de  Cometis  anno  1004  et  loOD  ,  j      •    •         a  '      t 

rum   idris  per  Eumpam  claris^imis  le    ?   /M"»»    i 62 1  ,    après  dix 

habitas  ,    eorumque     Observationes  moiS  de  fievre  quarte(6). 
tabulis    œneis    expressas.    Secu  .da  ^  ^  ^^^  ^^^ 

est  Histona  Cometarum  a  ddui'io  ad       \^'j  j^^^   ibidem, 
annum   Christi  i665,  Historiœ  uni- 

(A)    //  publia  plusieurs   lii^res.'] 

(':|]  a^rSiiSÎr^":^?. .«  «  «,.   Donnons  le  titre  des  principaux.  An- 
^^)  Imprimé  à  Amsterdtun  ,  1667 ,  i«-folio.    tiquarius  ,    swe  pnscorum  et  minus 

TOME  IX . 


é 

( 


482  LUBIN. 

nsUaiorum  pocahulorum  hrevis  et  di-  wërus   qui  la  réfuta  ,  en  TÎnl  à  bout 

tuc'ula  Imlerpretaùo ,  ordine  alpha-  aisément.  Il  avait  pour  loi  les  siif- 

helico  diffesia  y  in-ia  et  in-8**.  Clauis  frages  de  Mylius,   de  Iliittérus,  de 

f^r.rciV  finguœ,  siue  f^ocabula  latino'  PiscatorC4) ,  de  Scklusselburgius ,  de 

ffrrpca,  in-ia  etin-8°.  Il  publia  Ana-  Major,  de  Pëtrxus  ,  et  de  plusieurs 

creon,  Jiivénal  et  Perse,  avec  des  autres (5). 

notes:   Horace  et  Juve'nal ,  avec  une        (C) Il  fut   combattu  Ih-det- 

paraphrase  5   l'Antbologie  ,  avec  sa  suspar  quelques  théologiens,']  Je '%ii\s 

version  latine  ;  et  les  Epistolœ  ue-  employer  le  rëcit  de  M.   Baâlet  (G . 

tertim    Grœcorum  grœcè  ei  latine  y    «  Eilhard  Lubin avait  compo<«e 

cum  Metlwdo  conscribendarum  Epi-  »  un  ouvrage  plus  que  métapby.û- 
stolaritm  grœcè  et  latine.  Des  com-  »  que  sur  l  origine  et  la  nature  du 
ment  aires  sur  les  principales  Épt  très  »  pëché,OLiil  avait  fait  assez  connaître 
de  saint  Paul.  Monotessaron  ,  siwe  »  qull  était  du  nombre  des  lutiir- 
Historia  ei^angelica  ex  quatuor Kuan-  »  riens  de  la  vieille  roche  touchant 
gelistis  in  unum  corpus  redacta  (  i  ).  »  l'élection,  la  réprobation  ,  la  ju>- 
Les  Dionysiaques  de  Nonnus  ,  en  »  titication ,  la  liberté  de  Thomme , 
grec  et  en  latin  (a)  ,  à  Francfort,  »  etc.  Son  livre  avait  ëté  imprimé  à 
Pan  ï6o5 ,  in  8".  Ses  vers  latins  se  »  Rostock  ,  au  duché  de  Mecklem- 
trouvcnt  au  troisième  tome  du  De-  »  bourg.  Pan  1 596,  et  réimprimé  daos 
liti(n  Poëtarum  Germanorum.^  ^ons  »  la  même  ville  quatre  ans  après,  iiv 
verrons  dans  la  remarque  suivante  »  8^.  et  in- 1  a,  sous  le  titre  de  Phos- 
le  titi'C  de  quelques-unes  de  ses  au-  »  pliorus,  de  primd  causd ,  et  na- 
ïves compositions.  »  turâ  mali  ,   Tractatus  hypermeia- 

(15) et  un  entre  autres  oii  il  y>  phjrsicus ,  in  quo  multorum  gra- 

croyait  pouvoir  expliquer  par  une  »  uissimœ  dubitationes  tolluntur,et 

nnm'elle  hypothèse  V origine   du  pé-  »  errores  deteguntur,  Grawer. 


le  néant  5  Dieu  en  qualité  de  bon  »  bé  dans  les  paradoxes  les  pl«< 
principe,  et  le  néant  en  qualité  de  »  cxorbitans  des  calvinistes  ,  et  il 
mauvais  principe.  Il  ajoutait  que  le  »  écrivit  contre  lui  peu  de  temps 
péché  n'était  autre  chose  que  la  ten-  »  après.  Lubin  lui  répondit,  ])our 
dance  vers  ce  néant ,  et  que  le  pé-  »  lui  faire  voir  que  ses  accusations 
chc  avait  été  nécessaire  afin  que  la  »  étaient  de  pures  calomnies ,  et  fit 
nature  du  bien  pût  être  connue.  Il  »  imprimer  un  nouveau  livre  à  Rofi- 
appliquait  à  ce  néant  tout  ce  qu'A-  »  toclt,  l'an  1600,  sous  le  titre  d'y/- 
ristote  a  dit  de  la  matière  première  »  pologeticus  quo  ^Ib,  Graw.  ca- 
(3).  Il  n'est  pas  malaisé  de  voir  que  )j  lumniis  respond.  ,  etc.  ,  qui  fut 
tout  cela  est  chimérique,  et  tout-à-  »  réimprimé  en  ï6o5,  in-4''.,dansla 
fait  incapable  de  diminuer  les  diffi-  »  même  ville.  Ce  fut  alors  que  Gra- 
cultés  de  l'origine  du  mal  :  car  où  »  wer ,  se  trouvant  obligé  de  se  dé- 
est  l'homme  assez  stupidc  pour  ne  »  fendre  à  son  tour ,  dressa  Tanti- 
pas  voir  que  le  néant  ne  peut  rien  v  Lubin  contre  son  adversaire  :  il  le 
produire,  ni  comme  cause  eflîciente  ,  »  fit  imprimer  à  Magdebourg  ,  Fan 
ni  comme  sujet  passif ,  et  qu'il  n'est  »  1 606., i«-4°.,  sous  le  titre  d'<i«f i-Zr»- 

S as  plus  possible  que  le  péché  sorte  »  binus,  sive,  Elenchus  Paradoxo- 

u  néant ,   qu'il  est  possible  que  le  »  rum  Lubini ,  et  Emblematum  Cal- 

péclicur  en  sorte  ?  Et  par  conséquent  »  yinisticorum,  etc.,  de  prima  causa, 

il  est  aussi  nécessaire  de  donner  une  »  et  naturd  mali.  L'ouvrage  n'était 

cause  positive  du  péché  que  du  pé-  »  que  pour  servir  de  réponse  au  Pbos- 
cheur.  Il  ne  faut  donc  pas  s'étonner 

crue  cette  hypothèse   de   Lubin   n'ait  (^)  Professeur  à  Une,    et  fort   diff^renl  da 

pas  fait  fortune.  Le  prolcsseur  lira-  ^5^  Memorabil.  eccle«i«»iic«  s«c.  XVir,  W. 

_     ,  .    ^     .  ^  ,,         .    _,                   ,  /,  pag.  ito.  O/icite  Hieronymos  K-romajer,  io 

(i)  3r«r/  de  PanI  Frelicr ,  u»  Theatro,  p.  ^\o.  Hist.  eccle». ,  1649  »  »'•  Theologia  poaiUvo-po]»- 

{i)  Il  e.(t  Fauteur  de  cette  verrion.  mica ,  pag.  aglS- 

(?)  Tir/ du  Memorabiiia  eccletiaatica  aiecali  (6)  Baiilet ,  au  l**.  tome  det  Ânli ,  pag.  3q7 

XV  It,  Ub.  /,  cap.  XXXII^  pag.  109,  110.  «I  suiv. 


LUCIDUS.  483 

phorc  de  Lubin  :  mais  Grawer  en  dationes  tefnporutn  ah  orbe  condito  ; 
fît  un  autre  pour  son  apologétique,  Canones  in perpetuam  temporum  ta- 
ct il  fut  imprime  par  manière  hulam  ;  de  uero  die  Passionis  Christi; 
d^appendice  avec  L  anti  -  Lubin  Epitome  emendalionis  Calendarii 
sons  le  titre  de  Responsio  ad elum"  Jtomani  X^).  Le  détail  quW  nous 
bem  Jjubini  apologeticum.  Je  ne  donne  là  des  pièces  qui  sont  con- 
sais  si  Lnbin  en  appela  aux  thëolo-  tenues  dans  Fouvrage  de  Lucidus,  est 
giens  de  la  confession  d'Augsbourg  pris  mot  à  mot  de  la  Bibliothèque  de 
contre  les  mauvais  traitemens  de  Gesner.  Vossius  aurait  pu  dire  que 
Grawer  ,  et  s'il  fît  dans  cette  in-  Lucidus  donna  une  nouvelle  e'dition, 
tention  le  livre  intitulé  Tractatio  Tan  i546  ,  par  laquelle  nousconnais- 
tlieologica  de  causa  Peccati ,  ad  sons  qu'il  avai^  la  main  à  la  plume 
theologos  yiugustanœ  Conjessio-  l'an  i545,  et  qu'iljugeait  cette  année 
nis  in  Germaniâ  ,  qu'il  fît  impri-  extrêmement  propre  à  la  réformation 
mer  l'année  suivante  à  Rostock ,  du  calendrier.  Hoc  igitur  anno  do- 
t/2-4®.  9  mais  je  puis  assurer  que  mini  i545,  dit-il  (a) ,  maxime  con- 
tons CCS  ouvrages  n'ont  pas  em-  uenit ,  ut  emendetur  Calendarium . 
péchë  la  postérité  de  le  croire  JRomanum  in  Iwc  generali  concilio  y . 
meilleur  humaniste  que  théolo-  postquam  reformata  fuerit  ecclesia  , 
gien.  »  "*  eis  quœ  pertinent  adjidem  ,  atque 
(D)  //  se  maria  deux  fois,"]  Sa  pre-  ad  bonos  mores ,  quœ  mugis  neces- 
mière  femme,  veuve  de  Jacques  Back-  saria  sunU  Uœc  enim  oportetfacere. 


La  seconde  lui  en  donna  neuf  :  elle  1 545  devait  être  principalement  choi- 

était  fîl le  de  Guillaume  Lauremberg,  sie.   Elle   était  justement  la    i59o«. 

médecin  Ulustre  (7).  depuis  la  réformation  <^ue  Jules  César 

,  ^  ^    ^   x^           .TL                  #  avait  fait  faire ,  et  ainsi  les  égui- 

(7)  Ex  Frebero ,  m  The.tro ,  pag.  410.  ^^,^^3  .  pre'cédaient   alors  de  quinze 

LUCIDUS  (Jean),  surnomme  jours  précisément  ;   car   il  suppose 

c         si.      ^     \v«    €  L.^     si  ^^®c  Albatégni  que  tou5  les  cent  six 

Samotheus,   on  Samosatheus  ,  ^us  il  y  a  unjouiFde  différence  entre 


vivait  au  XVF.  siècle.  Un   livre  l'année  solaire  et  l'année  julienne, 
de  chronologie,  qu'il  publia  à       L'ouvrage  de  Lucidus  a  été  con- 

Yenise,  l'an  l537,^/2-4^  lui  fit  îj""^.  i«sq»>  ^^75  nar  Jérôme 
1  /A\  nj-7  1  Bardi,  religieux  camaldule. 
honneur  (A).  On  a  dit  que  le  (g)  Ze  nZm  qu'a  se  donna  n'était 
nom  qu  il  se  donna  n  était  point  point  son  nom  véritable.]  Cette  par- 
son  nom  yéri table  (  B  ).  David  ticularité  se  trouve  dans  Florimond 
Blondel  n'a  pas  bien  connu  le  de  Rémond.  On  lui  avait  reproché 
4^  ,  /  .  ^  .  .  qu  il  n  objectait  autre  chose  à  Ji 
temps   ou  cet   auteur  florissait;  hicide,  qui  a  maintenu  la  vérité 

car  il  le  place  sous  1  année  1 5 1  o,  ce  fait  (3) ,  sinon  qu'il  est  trop  réo 


l#  ^      _^__    ww^.'»..    -w    ^ij'ii  Ti'r»Kî«»*»taî*  fttittt»  ^1»nr^  )»  Jean 

de 
récent 
entre  ceux  qui  ont  parlé  de  la  pour  en  faire  cas  :  et  voici  ce  qu'il 
papesse  (fl).  répondit  :  «  Ce  reformé  est  pardon- 

*  *  ^  '  »  nable  :  car  peut-estre  il  pense ,  que 

(a^^  David  Blondelins,  Examen  qusst.  de    »  Lucide  soit  quelque  bon  homme 
papâfoBmmi,ci/rà  init.  »  du  temps  passe,  et  il  ne  fait  que 

fk\  rr    f       j      1         I     •  ?   •    **  naistre  ;   car  il  escrivit  l'an  mil 

(A)  Un  Iwrede  chronolof.œ lut   „  „;„     ,,„„,  j^^^t^  ,^  ^^1     , 

fit  Aonneur.l  \ossius  le  témoigne  en  „  pas\oniine  il  dit  maintenu  la  dc- 

çe,  termes,  ^/ino  CI3  10  xxxvii>cife  „  \^^^^  et  la  veritd  da  faict  ,   ains 

fccum  suumtuebatur  Joannes  Zuci-  „  seulement  usé  de  ces  moU   Jean 
««M  oamosatheus  :  qui  anno  eo  Ke- 

fietiis  {*)  labores  SUOS  chronoloeicOS  ,  (,)  Vossia»,  de  Scient.  Malbemat. ,  pag.  398. 

«on    sine   eruditce    caueœ   apptaUSU  ,  (a)  Johannes  Lucûhis  ,   Ememliit.    CaUnd., 

"jjjundebat.  In  iis  Sunt  ista  :  Emen-  cap.    l.  Voyez   Mallb.    Déroald  ,  in  Cbronic  , 

lih.  ly  cap.  VII ^  pog.  m.  Rq. 

C)  dpud  Luc,  Ant.  Juntasnu  (3)  Celui  de  la  papesse  Jeanne. 


484  LUCILIUS. 

»  An glois  femme ,  deux  ans  un  mois,  drait  bien  des  choses.  Cicéron 

:,  Pendant  ces  deux  ans  nous  pou-  g»^^  contredit   sur  le  savoir  de 

»  tons  dire  le  siese   romain   avoir  t       -i-      /tx    t 

»  yaqn^,  parce  qu'une  femme  n'est  i-uciliusCI).  Je  ne  pense  pas  que 

»  capable  du  pontificat.  Voilà  tout  1  on  eut  raison  de  blâmer  Borace 

j*  ce  qu'il  dit.  Ce  Jean  Lucide  est  un  du   jugement  qu'il  faisait  de  ce 

»  nom    emprunte  ,    à    ce   que    j'ajr  poêle  salirique  (K).  Pompée,  du 

»  aprins    d  un    docte    personnaf-e ,  *.    .         .  i        »     •.  -    V, 

»  lequel  disoit  avoir  ouy  dire  à  Pos-  ^^^^  maternel  ,  était    pelil-fils, 

»  tel,  qu'il  avoit  cogneu  l'autheiir  OU  plutôt  petit— neveu  de  Liici- 

»  d'iccluy,    qui    convnât  son  nom  lius  (L).  Je  remarquerai  les  fau- 


>,  soi.s    celuy  J\e    Lucide      Tayant  ^^^  j^  ^     Moréri(M),   et   ceiîes 

j>  pnns  pour  dire  que   c  estoit  hiy  ,  ,  '      -      •        m. 

»  qui  apportoit  une  nouvelle  lumière  ^^  quelques  autres  ecrivains(>), 

»  à  la  chronologie  (4).  w  La  première  et  nommément  un  anaclironis- 

partie   de  ce   passage  ne  paraît  pas  me  d'Etienne  Pasquier^O).    11  y 

nécessaire  ;  mais  elle  n'est  pas  inu-  ^    j  anciens  qui  té- 

tile  ,    puisqu  elle    apprend    ce    que  .  x.  ^..i,  ^^uti*. 

notre  Lucidus  a  dit  touchant  la  pa-  soignent  que  1  on    s  exposait  a 

pesse.  nn  grand  péril  quand  on  médi- 

,,.,..      ^3  n^      :.   .  f   ^   j   ,.    .  sait  des  poésies  de  notre  Luciiius 

(4)  FionBMNid  de  RéaMmdf  a  lu  fin  a»  raoli-     .p^  *■ 

PapcMC ,  pag.  m.  45a.  \'')* 

T  TTrf-TT  ïTTO/j^"      \       i         1-  (^)  ^^  naquit  h  Suessa  au  pars  des 

LUCTLILS  f  CaiUs),  cbevaher    Auronces,\,  uers  le  commencement 

romain  ,  et  poêle  latin ,  naquit   du  yih.  siècle  de  Home    \  La  Chro- 

à  Suessa  au  pays  des  Auronces,    ?'<ï"^.  d'Eusèbe  met  la  naissance  de 

dans  ntalie,  vers  le  commence-  ^^''^'Zl     Jl\  \^''^%3t  1^  ^^^'' 

j      \7i1e       ••    I     j     o  olympiade  ;  c'est  Tan  6o5  de  Rome 

ment  du  Vil  .   siècle  de  Kome  (1).  Ausoneparledece  poète,  quaud 

(A).  Il  porta  les  armes  sous  Sci-  il  dit  ^ 

pion   l'Africain   ,    à  la  guerre    de         ^udes  Camanas  qui  SuesiœprmyenU(-%). 

!Numance(Bj ,  et  il  eut  beaucoup  Juvenal  parle  aussi  de  lui  quand  il  dit, 
de  part  à  l'amitié  de  ce  fameux.  ^''' ailTnuxTi)"'^  ''"*"  ^'"*~*^'^" 
,généraletàcelledeLélius(C).  Il  n  faut  donc  donner  à  Luciiius  la 
composa  trenle  livres  de  satires  ,  patrie  que  je  lui  donne  ,  et  non  pas 
oii   il  censurait  nommément  et   '^"essa   Pometia  ,    comme    fait   ie 

d'une  manière  piquante  plusieurs   Çf""^  ^"^^-  ^  J^^cili^^- ,  dit^il  (4: 

I  •/•  '      >T\'.'^r\  .    liomanus   tnues  ex  tSuessa  PomtUa 

personnes  qualifiées  (D).  On  veut  urbe^rundrum  non pmculà  Pomp- 
qu'il  soit  le  premier  auteur  de  lindpafude  ortus  fuit.  SW  araitcon- 
celte  poésie  (E);  mais  quelques    ^"l*^  Cluvicr,   il  aurait  appris  que 

savans  n'en  conviennent  pas    II   €"'"'''   ^'"?^''^  ^^'^  ^"  P«^*  f' 

f  ,      T         ^  vi  Volsques,   et  non    pas    au  pays  des 

avait  accoutume  de  dire  qu  il  ne  Auronces.    Cluvier   distingue    deux 

souhaitait  ni  des  lecteurs   igno—  villes  nommées  Suessa;  l'une,  que 

rans,  ni  des  lecteurs  trës-savans  ^'^^  surnommait  Pometia  ,  était  an 

(F).   Il  n'y  a  point  d'apparence  Py «  d«*  Vp^sques  ;  l'autre    que  I'oq 

V-,        •             '^     .    1»*         1  surnommait  Aurunra ,  était  dans  la 

qu  il   soit   mort  a  I  âge  de  qua-  Campanie  ,  au  delà  du  Liris  (5\  il  y 

rante-six  ans  (G) ,  comme  quel-  a  des  commentateurs  de  Juve'nal  ^6;, 

ques-uns  l'assurent.  De  tous  ses  ii)Cong,iitet  ta  remarque  {Vi). 

*  1  ,  («)  Au  on   ,  rpist    XV    vs.g^pag.  m.  616. 

ouvrages  il   ne   nous    reste  que      O)  Juvenai,h.t.  i.  .'x.  ao. 
desfracmens  de  ses  satires  (H).    ,  (4)  Bnet     de  PoSt.,  utin.  p«^.  6. //« /i. 

C  est  dommage;  car  si  l  on  avait      (5) ciover.  itai.  Antîq..  ub.  i//,  c.  vin, 

toutes  ses  œuvres ,  on  y  appren-   ^  (b)  BnuoSicu. ,  Tam.b.u,. 


LUCILIUS. 


485 


[ui ,  par  une ^nçigne  bévue,  disent  (D)    //  composa   trente  livres  de 

[ue  Lucilius  naquit  à  Arunca ,  ou  satires ,  où  il  censurait  nommément 

luruQca ,  yille  des  Rutules.  Le  temps  plusieurs  personnes  qualifiées.^  Rap- 

i  été  encore  plus  mal  rapporte  que  portons  ce  qu^Horace  venait  de  dire» 

.  ...  ."^iuid  £U»t  est  Lttcilitts  autut 

Primus   in   hune  operù  cuinponere  carmiru» 

nwrein , 
Detrah're  el  pelletn ,  nilidus  qua  tfuitifue  per 

ora 
Cederel^  inli-onuin  turpis  ?  nuin  Lœlius^  aut^ 

qui 
Duxil  ah  oppressa  merilum  Carlhagine  no- 

nt^n, 
Ingenio  offan.ti  ?  aiU  /<».»o  doluért  Melello  ?■ 
Fainosisque  LuffO  cooprrlo   versihus  ^   atqui 
Priinores  popuU  arrtpml ,    popuLumque  tri^ 

butiiH , 
SciUeet  uni  tequus  virlutif  tUque  ejus  aini^ 

cis  (iij. 


e  lieu  de  la  naissance ,  par  le  père 
Iriet.  IVa tus, dit-il,  otjrmp.  cxiixyiii, 
)hi'a  olymp.  cxlix  ,  œtatis  46  ,  Nea- 
ooli  publico  efatns  funere^  ut  scribit 
Hieronymus,  Saint  Jérôme  ne  dit 
point  cela  ;  et,  sHl  Favait  dit ,  ce 
jésuite  aurait  d  le  réfuter  ou  Taban- 
jonner,  puisque,  selon  lui,  le  poète 
Lucilius  porta  les  armes  à  la  guerre 
de  Numauce  {n) ,  postérieure  de  cin- 
quante ans  à  lolympiade  i49' 
(Bj  //  porta  les  armes a   la 


guerre  de  JVumance.]  C'est  Velléius  Perse  témoigjne  la  même  cbose  ei» 
Paterculus  qui  nous  Tapprend.  Ce-  moins  de  paroles  (12).  Voyez  Juvé- 
lebre,  dit-il  (8)  ,  et  Lucilii  nomen  nal,  qui  rapporte  que  Lucilius  avec 
fuit,  qui  sub  P.  Africano  Numan-'  sa  plume  faisait  trembler  les  coupa- 
(mo  btllo  eques  militauerat.  Quo  blés,  ni  plus  ni  moins  que  s'il  les  eût 
quidem  tempore  jut^enis  adhuc  Ju-  poursuivis  Fépée  à  la  main. 
gunfia  ac  Marias  sub  eodem  u4fri- 
cano  militantes  in  iisdeni  castris  didi" 
cére  quœpostea  incontrariis  facerent^ 
Avouons  que  ceci  ne  s'accorde  guère 
avec  la  Chronique  d'Eusèbe  5  car  lors- 
que Scipion  fit  la  guerre  aux  Nu- 
mantins,  Lucilius,  par  cette  Chro- 
nique, n'avait  que  quinze  ans.  Etait-     . 

on  enrôlé  dans    les  troupes  de  ca  va-    dent  sur  ces  paroles  d  Horace  : 
lerie  avant  que  de  prendre  la  robe       Quid  chm  «a  LudUus  aums 

virile?  Scaliger    observe    (9)    que  les         P^mv»  in  hune     operis  co,nponere  termina 

pères  menaient  quelquefois  leurs  fils    ,,       „ ,  '  .  „     j^ 

à  l'armée  avant   la  prise   de   cette    Ils .  allèguent   aussi   un    passao;e  de 


Ense  veliU  stricto ,  quolies  Lueiliut  ardens 
Jnfremuit^  rubet  auJilur  cui  Jrtgida  irens  est 
CriHunibus  ,    tacitd   sudant  prœcordia    vul- 

pâ[i'i). 

(E)  On  ueut  qu'il  soit  le  premier 
auteur  de  la  satire,  mais  quelques 
sawans  n'en  contiennent  pas."]  Ceux 
qui  lui  en  donnent  l'invention  se  fon- 


robe 


y    K  '   •   M.  »         Ouintilien  ,  et  ces  paroles  de  Pline  -. 

mais  ce  n  est  point  ce  qu'on    v;^*"'*"^"  >  ^\  x.^    i» 

annoln,'»  ^'t-M  '7        rk«    "tl^t.  ««  Si   hoc  Lucilius   qui  primus    conai- 

appelait  mihtare  equitem,  Ur  c  est  ce  ,.  ,,  ■« ,.        ,  ...  ^ 

nnp  D„»^       1  '       j         *  ^  ï    ^:  dit  styli    nasum,  aicendum  sibi  pu- 

jue  Paterculus  assure  de  notre  Luci-  ^^^^J^J^^  ),  yoici  le  témoignage '^du 

(C)  Il  eut  beaucoup   de   part  h  Q"intilien   :  Satira  quidem  tota  nos- 

lamiiiéde  Scipion  et.....  de  Llius.]  <;«  "^  ^"^  'Z""  primus  m^/g^nem  lau-- 

ns  rhonoraient  d'une  telle  familia-  ^^'^  ffP'^'  ^^'  ^r"^f  '"^  \iVrZ 

nté ,  qu'ils  badinaient  et  qu'ils  folâ-  i^onobstant  ces  autorités  ,  M.  Dacier 

traient  avec  lui.  Voyez  le  scoliaste  «  «^^î*'""  '^'''''l  fl^r.^.  f^ît  «.  I 
d  Horace,  sur  ces  paroles  de  la  I-.  sa-  «emblance  que  Lucilius  n  a  fait  que 
tire  du  Ile  livri».  donner  a  ce    genre   de    poésie   unfr 

*  forme  mieux  entendue,  et  qu'y  ré- 

pandre plus  de  sel  que  n'avaient  fait 
ses  prédécesseurs  Énnius  et  Pacu- 
vins  (17). 


Çwn,  uhi  se  h  vulgo ,  et  scend,  in  sécréta 

remorant 
^yttit  Scipiada^  el  miiis  sapientia  Lali  : 
^ugaricum  itlo ,  et  distincii  ludere,  donee 
'Jeciiquerelnr  olus  ^  soUti  (lo; 

(7)  Mdilavii  sub  junior»  /éfricano  beUo  Nu- 

19}  acalig.  Animadvcrs.  ia  Euftebium,  num, 
'9'4,  pag.  m.  149. 

Uo)  Scipio  Afiieanui  el  LmUus  ferunlur  ttun 
!«»"  r'*^"*'"*'  *'«»«*'»  Luctlio^  ut  quodain 
hall*  °  ^''^**"^  l'Clos  triclinii  fugienti^ 
zr^}***^  iupervetùens  eum  obtortd  mappd  quasi 
r»i    ""  ''1***'^'^r.  Vckui  CommcnUlor  Ho- 


(11)  Horat.,  catir»  I,  Ub.  JI^  vt.  6». 

(la) Secuit  Lucilius  tirfiem  f 

Te  Lupe,  te  Mttù  ^   et  genuiuum  jregit   in 
iUis. 

Pers. ,  lat.  I ,  vs.  Ii5. 

(i3)  Jnven. ,  sat.  I,  fs.  x6nl. 
(i4)  Horat. ,  tat.  I ,  Ub.  II,  vs»  6a. 
r i5)  Plinian ,  in  prafat. 
(16)  Qaintil.,  Instit.  Orat. .  Ub.  X,  cap.  /■ 
Un)  ^oje%  la  préface  du  VI*.  tome  de  VHo- 
race  de  M.  Dacier. 


486  LUCILIUS. 

(F)  //  ne  souhaitait  ni  des  lecteurs  ad  te  (so)  ne  GrœcimquideTn  ceân- 

i^norans  ni  des  lecteurs  très-sauans,  ]  tem,  in  phUosophid  auaeam  scriierr^ 

Il  y  a  dans  ce  souhait  un  je  ne  sais  II  avait  rapporté  dans  un  autre  li^rt 

quoi  oui  marque  beaucoup  de  bon  cette  pensée  de   Lncilins  ,    en  l'ap- 

seos.  (!es  deux  sortes  de  lecteurs  sont  prouvant  et  en  l^adoptant ,  comme  il 

quelquefois  également  redoutables  ;  paraît  par  la  préface  de  Pline ,  qni 

les  uns  ne  voient  pas  assez ,  et  les  an-  après   nn  si  erand   exemple  se  ùit 

très  voient  trop  :  les  uns  ne  connais-  honneur  de  radopter.  Prceterea  eu 


aux  autres  ce  que  Ton  a  d'imparfait,    et  (quod  miremur)  per  adt^ocaVan 


prouve ,  et  s  en  lait  a  lui-meme  rap-     ^        .  ._  __^ , 

I)lication ,  îe  veux  dire  quHl  souhaite  cendum  sibi  putauit  :  si  Çécero  mu- 

a  même  cnose.  Voici  ce  qu'il  dit  :  tuandum,  prœsertim  ciini  de    repu- 

Çuod  addidisti  tertiunt  vos  eos  esse  blicâ  scriberet  :   quantb  nos    causa- 

qui  uitam  insuaveni  sine  Jtis  studiis  tiiis   ah    aliquo  judice  defendimus  ? 

putaretis  ;  id  me  non  modo  non  hor-  Le   père  Hardouin  a  chassé  Z^œlium 

tatur  ad  disputandum  y  sed  etiam  de-  decimum  de   ce  passage     de    Pline, 

terret.  JVam  ut  Caîus  Lucilius  homo  pour  y  mettre  Junium  Conffum,  con- 

doctus ,  et  perurbanus  dicere  solebaty  lormement  aux   manuscrits.    11  ob- 

ea  quœ  scriberet ,  neque  ab  indoctis-  serve    que    Lucilius    employa    plus 

sinus  ,  neque  ab  doctissimis  legi  velie,  d'une  fois  cette  pensée  ,   et  nomroi 

quod  alteri  nihil  intelligerent ,  alteri  tantôt  certaines  personnes  ,  et  tantôt 

plus  fartasse  quam  ipse  de   se ,  quo  d'autres ,   et  qu  ainsi  l'on  a  eu  tort 

etiam  scripsit  :  Persium  non  euro  le-  de  prétendre   qu'il  y  a  dans  Pline 

gère.  Mie    enim  fuit ,  ut  noramus  ,  Lœtius  decimus ,  sous  prétexte  qu'on 

omnium  ferè    nostrorum    hominum  trouve  ce  nom  dans  Cicéron  au  II*. 

doctissimus.  Lœlium  decimum  uolo ,  livre  de  Oratore.  Pline  n^a  point  eo 

quem  cognouimus  uirum.  bonum   et  en  vue  cet  endroit  de  Cicéron ,  mai:? 

non  illiteratum ,  sed  nihil  ad  Per-  un  passage  des  livres  de  RepubUcd. 

sium.  Sic  ego  y  sijam  mihi  disputan-^  Y  oyez  la  note  (21). 
dum  sit  de  his  nostris  studiis  y  nolim       {Q)  Il  n'y  a  point  d'apparence  qu'il 

equidem    apud   rusticos,  sed  multo  soit  mort   a    l'âge    de    quarante-six 

miniis  apud  wos,  Malo  enim  non  in-  ans.  ]  La  Chronique  d'Eusèbe  ne  lui 

telligi  oralionem  meam .  quam  repre-  donne  que  cet  âge-lâ  :  elle  met  sa 

henai  (18).  Cicéron,  dans  un  autre  naissance  au  premier  an  de  la  i58*. 

livre  où  il  parle  en  son  propre  nom ,  olympiade,  et  sa  mort  à  la  deuxième 

se  déclare  tort  éloigné  du  souhait  de  année  de  la  lôg*.  olympiade   (qj), 

Lucilius;  il  demande  les  lecteurs  les  qui  est  l'an  65i  de  Rome.  On  ne  doit 

plus  habiles ,  il  ne  craint  personne,  pas  accuser  Glandorp  de  le  faire  n- 

iVec  c/M*m,  dit-il  (19),  lit  no jrerZu-  vre  soixante-quatre   ans;   c'est  un^ 

cilius ,    recusabo  quo    miniis  omnes  faute   des  imprimeurs ,  qui  ,  ayant 
mea  lésant.  Utinam  esset  ille  Per- 
sius  f  Scipio  fera ,  et  Rutilius  multo       (30)  //  parle  à  Brutuf. 

etiam    magis,    quorum   ille  judicium         \^i)  Videntur  porrà  hœe  afferri  mx  pntfa- 

refomùdans,    Tarentinis  ait  se,   et  tione  Ciceronù  in  Ubro*  suoj  de  RepuihcM , 

<fonsenUnh    et  SiculU scribe,^  :  fu-  ffife^~r«,"5t:»rL'l"'5- 

Cete  IS   quidem  SlCUt  alias  ,  sed  neque  ciUUur ,  Vee  doctissimis ,  ui  subinuUigatur,  kte 

tam   docti  tune  erant  ad  quorum  jw-  'criho  ;  nuem  aller  trochaUus  integer  mox  te- 

dicium     elaborarety   et    sunt  illîus  ^[««««r  M.,i„„  p^  j^  ^     ,^^^^„^^^ 

.      .  '    ,        .  ninm  Congum  volo.  Vhi  metn  causa  tn  Manio 

scripta  leuiora  ,  ut  urhamtas  summa  Persio*iue  iota  coit.  Harduinus,  Not.  io  lib.  I 

appareat ,   doctrina  mediocris.  Ego  Plinii ,  num.  4 ,  pag,  14. 

autem  quem  timeam  lectorem.  quiim         ('*)  Caïus  Lucilius saljramm'seriptor NfO- 

.  poli  moritur ,  ae  publicojunere  effertur^  anito 

(iB)  CteerOfêcOnlore^hb.  II,  cap.  FI.  4»taiis   46.    Enseb.,  ix    Chron. ,  a<i  Mn.  a , 

(iq)  Idem ,  lib.  I  de  Finib. ,  cap,  III.  oljmp.  169. 


LUCILIUS.  4a7 

insposé  les  chiffres,  nous  ont  donné  ou  de  M.  de  Turenne  ?  Je  crois  nt'an- 

pour  46*  1^6  telles  fautes  leur  sont  moins  a^ec  Douza ,  que  LucilîVis  fit 

dinaires.  Pour  prouver  qu'Eusébe  la  vie  de  ce  Scipion  l'Africain,  avec 

trompe  ,    il  faut  seulement  consi'  qui  il  vécut  familièrement.  Ejusdem 

frer  que  Lucilius  a  fait  mention  de  Scinionis,   c'est  Douza    le   fils    qui 

loi   Licinia,  établie  contre  la  dé-  pane  dans  ses  notes  sur  les  fragmens 

ense  des  festins,  Pan  de  Rome  656  de  notre  poëte,  à  la  page  98,  ^'itam 

j  environ.  £^x deindè  Licinia  roga-  priuataui  postea   descripsit^   in  quo 

lest Hujus  legis  Leevius  poëta  P  seudoporphyrionem  manifesti  erra- 

VéTtiinit J^ucilius  quoque  legis  is-  ris  conuincit  parens  jneus  y  ^ui  Luei- 

lus  nienùnit  inhis  verhis ,  legem  ci-  lium  vitam  privatam  Scipionis,  En- 

cmus  Lioini  (a3).  lia  donc  vécu  cinq  nium  vero  bella  descripsisse  annotât  : 

>u  six  ans  depuis  l'année  où  l'on  pré-  ubi  malè  noniina  Scipionum  inter  se 

;end   quHl    mourut  à   Naples  \  et  si  confusa.  Enniuni  enim  Scipionis  ma- 

Tautre  cete  nous  considérons  qu'il  joris  res  gestas  ceçinisse  constat.  Lu- 

Hoit  être    né    avant  l'année  6o5  de  cilius  nuiem  ut  ejusdem  vitam  priva- 

Rome,     puisqu'il  portait  les  armés  tam descripserity  ratio  temporum pla- 

devant  Niimance  l'an  6ao,  nous  trou-  ne  vetat.  Il  faut  que  M.  Dacier  ait 

verons  que  ,  sans  figure,  Horace  l'au-  eru  que  cette  raison  était  bonne,  puis- 

ra  pu  traiter  de  vieillard.  C'est  lors-  qu'il  parle  ainsi  :   «  Lucilius,  outre 

qu'il  dit  que  Lucilius  répandait  tous  »  ses  satires,  avait  fait  un  ouvrage 

ses  secrets  dans  ses  livres,  de  sorte  »   particulier   de    la   vie    du   jeune 

qu'on  y  trouve  sa  vie  comme  dans  »  Scipion  l'Africain,  fils  de  Paulus 

un  tableau  ex  i^oto.  »  ^milius,  où  il  parlait  de  sa  jus- 

Mepedihus  delecUU  claudere  .erba  ^  ^^^^   «'  ^^^  .T?!^"^-  9^"^  ^"j"«î»*= 

lucili  ritu  ,  nostrum  mêlions  utroiiue.  »   CrU    qUC    LucillUS    avait   parle     du 

lile  veluijidis  areana  sodtAihusy  olim  »  grand  Scipion  ,  et  que  c  cst  cclui 

Credtbat  Hbris  .-  netjue,  si  malè  getserat  us-  „  Jont  Horace  parle  ici ,  confondent 

DecurrJslub,  ncque  si  béni,  quojii,  ut  »  ^^s  temps.  Le  grand  Scipion  était 

omni*  »  mort  plus  de  trente^cinq  ans  avant 

yoUvd  pateat  veliui  deseripta  tabttUd  î,  la  naissance  de  LuciUus  (25).  »  Si 

ita  tEBis Lucilius  était   mort  avant  la  nais- 

Ces  paroles  d'Horace  se  trouvent  sance  de  Scipion ,  cela  réfuterait  in- 
tlans  la  satire  I,  vers  a8  du  IP.  vinciblement  ceux  qui  lui  attribue- 
livre,  raient  l'histoire  de  ce   général  ro- 

(U)  De  tous  ses  ouvrages ,  il  ne  main  :  mais  les  vouloir  réfuter ,  par 
nous  reste  que  desjragmens  de  ses  la  raison  qu'il  est  né  trente-cinq  ans 
satires,  ]  Car  cinq  ou  six  mots  qui  après  la  mort  de  ce  héros ,  c'est  élre 
nous  restent  de  ses  autres  pièces  (a4)  en  distraction  d'esprit.  Il  est  non- 
ne méritent  pas  qu'on  y  ait  égard,  seulement  possible  que  ce  poète  ait 
et  même  l'on  ne  aemeure  pas  d'ac-  fait  l'histoire  de  Scipion  l'Africain 
^'ord  que  ces  pièces  soient  de  lui.  l'ancien ,  mais  aussi  il  est  vraisem- 
Voycz  les  notes  de  Douza  le  fils  sur  blable  qu^il  l'a  faite  :  et  cela  à  la 
les  fragmens  de  Lucilius,  a  la 


"lus  chanta  les  victoires.  Douza  le    me  dédis  pas  pourtant  de  ce  que  j'ai 


nie  par  une   raison    qui  me  paraît  avancé}  combien  de  choses  y  a-tril 

tres-mfîrme  ;  il  l'emprunte  de  ce  que  qui  ne  sont  pas  vraies ,  encore  qu'el- 

Lucilius   et   ce  Scipion  ne  vécurent  les  soient  très-vraisemblables  (26)  ? 

pas  en  même  temps.  C'est  une  mau-  Au  reste,  les  fragmens  de  Lucilius 

vaise  preuve  :  un  poète  qui  vivra  d'i-  furent  recueillis  avec  un  grand  soin  , 

Cl  a  cent  ans,  ne  pourra-t-il  pas  faire  ^  1..  «    .            „                  „,, 

la  vÎa  TNM-»^;.,     ^     h           •          J    r«       J  '  (>5)  Dacier,  sur  Horace,  tom.  Vit.  ».  air. 

Vie  pnvée  ,  ou  du  pnnce  de  Conde,  .oinmentam  ces  paroles   d^Horace  ,  ,«/  /  dl 

livre  II ,  vs.  16. 

W)  A.  Gellins,  lib*  II,  cap,  XXIF".  Auamen  et  justam  potera«  ctscribere  forteta 

(>4^  Noniui  ,    voce    Kagium  ,    cite   Epodos  Scipîadem  ul  sapiens  Luc  liux.  .... 

yninos  de  Lucilius.  On  cite  aussi  sa  comédie  (a6)  Sunt  plurima  vera  (fiùdum^  se.i  patum 

jn'j/iite  Nammularia.  Vuye»  Yossius  ,  de  Poël.  credibilin  ;  slcul  falra  tjtwtjue  Cr^qur-nier  •'/••t- 

wtiB. ,  pag,  la.  similla.  Quinlil.,  lib.  IV,  cap.  JI,  ^ja^.  m.  iSa. 


488 


lUCILIUS. 


rir  François  DoOZa  ,  et   publies  (aj)  Vt  non  J»eJalmlmrT  «t  id^m,  ^uhd  #•!« 
LeydeaVecdcS  notes    ran  1597.  lis         VrbemdTf^,  charUt Uudaiur eddem. 

auraient     bon    besoin    d  être    encore  H^e  tamen   koe  trihuens  ,  dederim  tiwHfm* 

mieux  ëclaircis  par  quelque  savant  emi^a,namsie 

criticJUC  ^'  Laèeri  miinot ,  ui  pulchra  poêmaia^  ou- 

(1)    Cicéron  s'est  contredit  sur  le  ^'^ 
sauoir  de  r.ucinus.-\X>Aiï%\e\^'.  \\yre   '}   répond  ensuite  aux  admirateurs 

de  rOrateur ,  il  reconnaît  que  Luci-  ^e  Lucilius  ,  sur  le  mélange  des  moU 

lius   était  un  h  nm  me  savant.  Ses  pa-  grecs  avecles  latins ,  et  proteste  qu'U 
rôles  méritent  d'être  rapportées.  Sed   ne  prétend  pas  lui  arracher  la  cou- 

ut  soUbit  r.   Lucilius  sœpè  Jiceiv  ronne  qui  lui  est  si  justement  due. 

homO  tibi  SuhiralUS    (»8),    mihi  prop-  Hoc  erat ,  experto  fm*lrh  Varron»  Àta^ino , 

ter  eitm  ipsam  causnm  minas  quam  Mque  quVtusdam  alUs^  melius  quod  tcnber* 

i/olebat  famiUaris,  sed  tamen  et  doc-  ,  „  „.   pos*em, 

•'            ,           '          .  Invenlore    minor  :  neque    ego  ilh  detrahen 

tus  et  perurbanus ,  sic  sentio  nemi-  ausim 

nem  esse  in  oratorum  numéro  haben-        ffmrenlem  eapUi    muUd  eum    lauda  eoro- 

dum ,  qui  non  sit  omnibus  iis  artibus  "**"*  (M)* 

auœ  sunt  libero  homine  dignœ  perpo-  H  demande  la  même  liberté  à  l'égard 

îitus  (ag).  Il  lui  donne  le  même  éloge  de  Lucilius  ,  que  cbacun  se  donne  à 

de  docte  au  II*,  livre  du  même  ou-  l'égard  des  plus   grands    poètes,  et 

vrage  (3o);  mais  il  le  lui  ôte  au  !««•.  que  Lucilius  a  prise  par  rapport  à 

livre  de  Finibus  (3i).  Quintilien  le  Ennius^  et  il  soutient  que  si  l'auteur 

lut  donne  sans  rétractation  :  je  le  ci-  qu'il  a  censuré  vivait  encore,  on  le 

terai  dans  la  remarque  suivante.  verrait  réformeE>ses  propres  oovra- 

(K)  Je  ne  pense  pas  que  l'on  eût  ges ,  et  travailler  avec  plus  de  peine. 

raison  de  blâmer  Horace  du  jnee-  ^    ,.  .  >,        ,       ,     , 

ment  qu'il  faisait  de  Lucilius.  ]  On  ^'  ''"*-^«r         '"'«'"""'»•  '-#«/"•«•■ 

en     murmura     et     il      s'en     justifia.  Ptura  guidem   tolUnda   relin^uendùf  age^ 

Voyons  ses  paroles  ,  en  commençant  auévso , 

par  la  critique,  et  eu  finissant >ar  ^"  nikinnj,,agno  docUis  r^rehendùBo- 

l'apologie.  nu  eomU  iragid  nuitat  lueUius  Àui? 

Eupolis,  aique  Cratinus  ,    JrislophanesqM  ^on  ridet  venus  Ennigrat^itate  miaorett 

poitœ ,  Cum  de  se  loquitur,  non  ut  majore  repretisùf 

Jlqu»  alû ,  quorum  eomœdia  prisea  virorum  Q"'^  veiat^  fi  noxmel  Lucilî  xergpta  UgenuU 

est  :  Quœrere  ,  nïun  iltius ,  num  rerum  dura  nf 

Si  qui*  erat  dignus  deseribi ,  qubd  malus ,  oui  __             gdrit 

fur ,  rersiculos  natura  magUJactos ,  et  euHteù 

Qubd  machu s  foret,  aut  siearius  ^  aut  alioqui  MuILua  (35)? 

Famosus  :  inùlid  eum  libertate  nolabanl.  .....      Fuerit  Lucilius  inquam 

If  me  omnis  pendet  Lucilius^  hotce  s^eutus  t  Contis  et  uràanus  :  fuerit  UmiUior  idem, 

MuUUif  tantitm  pedibus ,  numerisque  feuttust  Quàm  rudis^  et  Giœeis  intaeti  carminis  ««<- 

Emunelte  naris ,  duru*  componere  versus.  tor,^ 

Nainfuit  hoc  vitiosus  :  in  honiteepè  ducenios^  Quamqtte  poêtarum  srniorum  turba  :  sed  itt«, 

Ul   magnum  ,  versus  dietabat  stans  pede  in  Si  foret  hoc  noslrumfalo  dilalus  in  œvmn  , 

une  :  Detereret  sibi  muUa  .*  recideret  omne,  quod 

Ciun^eretiuttdentus  f  erat  quod  toltere  vel'  »'''"'* 

tes  .•  Perfeetum  traheretur  t  et  in  venujaeiendo 

Garrulus  .  aique  piger  scribendi  ferre  labo^  ^^P^  caput  scaheret  t  vivos  et  roderet  un- 

rem  :  g"eis  (36). 

Seribendi  reeiè  .-  nam   ut  muUum.  nit  mo-  ii*    ^_..  jt •     _.  .         . 

ror  (3b).  •'  *^i  cru  dcvoir  rapporter  tous  ces 

Tst           11             •    j            11            .,  longs  passages,  parce   qu'ils  feront 

Nous  allons  voir  de  quelle  manière  connaître  à  mon  iecteur\  caractère 

Horace  se  justifie.  j^  Lucilius ,  et  qu'on  est  bien  aise  de 

Nempk  incomposito  dlxipede  currere  versua  ne  pas  SC  détourner  pOUr  COurir  après 

Lucili  ,  quis  lam  Lucilî fautor  inepte  est ,  jgg  renvois  ,  quand  on  lit  la  vie  d'un 

(a7)  ^^ec  /'Horace  d.  Cruqui....  homme  iUustre.  M.  Dacicr  n'a  iamais 

(28)  Orsî-h-dire  a  Mutins  Sce'^ola.  Laraison  uonné  de  meilleures  preuves  de  son 

qu'un  •coliaste  dawphin  donne  de  cette  cotère  se  bon  gOÛt  ,  que  quand  il  s'cst  déclaré 

voit   dans  l'article  <i'Az.BDTtus,    tom.  /,  pag. 

370  ,  citation  (aH).  /«,.   „                    _,                                 , .    » 

(ao)  Cicero,  de  Or. tore  ,  lib.  /,  cap.  XVt.  ^}}l  "*».•••*••  "»•  ^l^"-  '  "  "^^-  '  '**'  ^' 

(3o)  yojt%  la  remarque  (F)  ,  citation  (18).  C^i;  ibidem,  vs.  46. 

{3i)  Vijon  la  remarque  (F)  ,  citation  (ij)).  (35)  Ibidem  ^  vs.  5o. 

(33)  HoriU ,  «st.  IV  ,  tib.  /,  (3<^  Ibidem ,  vs.  64. 


e 


LUCILIUS.  48v) 

(3n)  pour  Horace,  contre  Qaintilien  j  sus  la  remarque  (E).  4«.  Et  en  tout 

car  il  est  étrange  que  cet  habile  rhé-  cas  ,    il   ue    fallait    pas  prétendre 

leur  n'ait  pas  applaudi  au  jugement  qu'outre  cela  il  fût  l  auteur  d  une  es- 

de  ce  poète.  Nous  verrons  dans  ses  pècedeces  uers  inconnus  aux  Urecs, 

paroles  ,   la  prévention  prodigieuse       Gr«ci.  im^cii  carmini.  .uctor; 

où  plusieurs  étaient  en  faveur  de  Lu-  car  si  ces  termes  d  Horace  f43)  con- 

cilius.  Sntira  quidem  tota  nostra  est,  cernaient  Lurilius,  ilsne  feraient  que 

in  Qudprimusinslsrnemfaudeinadep'  lui   donner   l'invention  de   la  satire. 

tusestLuciHus/Quiquosdamitade'  5^  iMais  il  y  a  long-temps  que   les 

ditos  sibi  adhuc  habet  amatores  ,  ut  bons  critiques     ^\)  ont  vu  que  ces 

eum  non  ejusdem  modo  ope  ris  auto-  paroles  se  rapportent  a    hnmus,  et 

ribus,    sed  omnibus  poëtis  prœferre  non    pas  à  Lucihus.  6°.  11  n  est  pas 

non  dubitent.  Ego  quantum  ab  illis,  vrai  q-ie  la  169».  olympiade  tombe 

tnnthm    ab    Horatio    dissentio,    qui  en   la  65i«.  année  de    ftome   :    une 

Zjficilium  fluere  lutulentum,  et  esse  olympiade  enferme  quatre  ans. 

aliqiiid  quod  tolfere  possis ,   pntat.         (fi) et  les  fautes  de  quelques 

JYam  et  eruditio  in  eo  mira ,  et  liber-  autres  auteurs.'^  Voyez  ci-dessus  {{\S) 

tas,  atque  indè  aceiifitas ,  et  abundè  celles  du  père  Briet.  L'abréviateur  de 

sa/is  (38).  Gesner    s'est    trompé   grossièrement 

(L)   Pompée était  petit-jîls ,  ou    sur  l'âge  de  Lucilius,   ou  LuciUius 

plutôt  petit-neueu  de  Lucilius.~\  Vor^    comme  il  l'appelle  ,   /îorwtt,    ^}^~^- 

phyrion    sur  ces  paroles  d'Horace  :  (46) ,  secundi  belli  punici  temponbus. 

Quidquid sum  ego ,  quamuis  Glandoi'p  (4?)  »  c^u  quc  celui  dont 

Jnfrk  Lueiii  cemum  in^eniumque  (iii)  f  Cicél'On    parle,    COmme     d  UU   autCUr 


Acron  (  4o  ) ,  autre  vieux  interprète  compose  des  saiires.  v^  esL  uuc  ^. .  v«« . 

d'Horace,  dit  que  Lucilius  était  aïeul  Cbarles  Etienne  a  commis  la  même 

de  Pompée.  Ce  dernier  sentiment  est  faute  :  Lloyd  et  Hofman  Tout  gardée, 

moins  vraisemblable  que  le  premier;  et  ont  d'ailleurs  prétendu  que  notre 

car  si    Lucilia  ,    mère  de    Pompée ,  Lucilius    naquit  en   la   53«.    9y  ™" 

avait  été  fille  de  Lucilius  (40  >  je  ue  piade ,  et  qu'il  mourut  en  la  69  . , 

pense   pas   que   VeHéius  Paterculus  à  Fâge  de  quarante-six  ans,  at)sur- 

eût  oublié  de  le  dire.  Il  faut  donc  dite  qui  saute  aux  yeux.   Us  citent 

croire  qu'eUe  était  fille  d'un  frère  de  Quintilien  17  ,  ai  ,  qui  est  une  cita- 

Lucilius  ,  et  qu'ainsi  Porphyrion  ne  tion  chimérique. 

marque  pas  bien  le  fondement  de  la        (Q) gt un  anachronisme  d' E- 

parenté.  C'est  ainsi  que  le  savant  An-  tienne  Pasquier.  ]  Voici  ses  paroles  : 

tonius  Augustinus   (4») ,  et  François  C était  ce  (48)  en  quoi  les  avocats  de 

Douza  raisonnent  et  conjecturent.  Rome  se  jouaient  plus  de  leurs  esprits, 

(M)  Je  remarquerai   les  fautes  de  guand  ils  voulaient  réveiller  leurs  ju- 

M.    Moréri.'\    1°.     Lucilius    n'était  \cs.  Voyez  cette  pièce  de  Cicéron  en 

point  natif  de    Suessa  Pométia.    a°*  son  plaidoyer  pour  MUon  :Y.^ten\m 

Cette  ville  n'était  point  au  pays  des  jj^ç^ ,  judices ,  non  script  a ,  sed  nata 

Auronques.  3°.  11  n'est  pas  certain  \^j^  ^  gtc.  f^ous  la  trouverez  venir  au 

c^we  ce  fut  lui  qui  composa  le  premier  parangon    des  plus   beaux   vers   de 

des  satires  en  vers  latins.  M.  Dacier  ^^^i^  l'ancienneté.  Ce  qui  se  tourna 

fait  voir  le  contraire  :  voyez  ci-des-  j^^puis  en  telle  affectation  et  abus , 

,    ,.      ,  ,  que  Lucilius,  poëte   satirique  y  S  en 

(3n)  Sur  Horace,  sat.  IV,  hv.  I,  pag.  3ii  "/ 
duVIlrtome.  (4:?)  Sat.  X,  a. /.  w.  66. 

(38;  Quioiil. ,  Ub.  X,  cap.  /.  pag.  m.  47»-  P,/^  Casaubon  et  Tliiodore  Marsîle .  eUds  par 

(39)  Horat.,  Ml.  I,  ▼•.  74  ,  Ub.  II.  Dacier,  «ur  Horace,  lom.  FI,  pag.  649. 

(40)  jtpud  Franciscnm  Douxam,  Notis  in  re-       .  ^^^^  p^^^  ;^  remarque  (A). 

liqa<aa  Lucilii,  ;»«/?.  9",  col.  a.  ,g    g  .^  Bibliotb.  Gesneri  ,  pag.  55o,  «dit. 

(4i)  Fuit  kie  (Pompeius)  genilus  maire  Luct-  ^^^        *^    — • 
n^frpis  senatortœ.  Paterculus,  Ub.  II ,  cap.         ^^'^  Onomast. ,  pag.  SSa. 

aJ)'ln  Ubro  d.   F.«iUi.  romaaar.  ,  apud  ^  (48)    Çesi.à-d.re   rô/^o^oTlxtUT*    .i„.U.ur 

PeuB«m  m  Lueilii  Reliquii»,  pag.  ©7.  de.mentia. 


490  LDCILIUS. 

moqua  fort  bravement  en  tune   de  dëfendirent  fort  mal  sur  ce  point-là. 

ses  satires ,  dont  jiulu-GeUe   rap-  Voici  ce  qu'ils  répondirent  :  Garasse 

porte  les  vers ,  au  treizième  livre  de  dit  que  Lucilius  était  cent  ans  datant 

ses  f^eilles  (49).  Garasse  ne  lai  par-  Cicéron  :   cela    est    très^faux  ,    car 

donna  point  cette   méprise  ;  il  faut  Cicéron  et  Pompée  étaient  en  mé- 

Pentendre.  «t  En  quoi  je  dis  que  mat-  me  temps  :  or  JLucilius    était   l'on- 

»  tre  Pasqnîer  %e,%tjbrt  bravement  de  de   Pompée,  de  façon  qu'il  est 

»  exposé  à  la  risée  des  hommes  mé-  aisé  de  juger   que  notre   caloninia- 

»  diocrement  versés  en  chronologie  5  teur  ^ est^randanent  abusé  en  son 

»  car  Lucilius ,  qui  fut  environ  cent  calcul.     En    second   lieu  ,    il    dit , 

»  ans  dfsyant  Cicéron ,  comment  se  qu'on  le  pouvait  reconnaître  par  la 

yt  pouvait-il  moquer  depuis ,   de  ce  diflërence  du  style.   Cette  ignorance 

»  qui   se  faisait  cent  ans   après  sa  est  plus  insupportable  que  la  pre- 

»  mort?  C'est  comme  si  je   disais,  mière  ;  car  P une  remarque  nonimé- 

»  parlant  de  cette  scrupuleuse  poésie  ment  ,    que  primus   fuit   Lucilius  , 

»  limée  et  tendue,  qui  est  mainte-  qui  stylum  acuisae   dicitur.    Hora- 

y*  nant  en  usage,   depuis  Berthaud  ce  l'appelle  emunctae    naris,    et   dit 

»  et  Malherbe ,  que  Marot  et  Saint*  au* il  faisait  deux  cents  vers  en  une 

»  Gelais  la  trouvèrent  si  déplaisante,  heure  ,  et  Quintdien  le  nomme  prin- 

M  qu'ils  s'en  moquèrent  par  écrit ,  et  cipem  satiricorum  ,  jusque  -  la   nié- 


»  en  firent  des  satires.  Telle  fut  la   me    qu'Adrien   V empereur  le  pré- 
»  suffisance    de    ce   vieux  Galoche ,  ferait  a  Virale,  Regardez ,  je  vous 


qui   demandait   si   iËnéas   netait  a"/eur  (5 1).  Il  n'y ^  *,v,..  ^»t*^ 

»  pas  la  femme  de  Jules  César  :  telle   cette  réplique  ,  que  la  remarque  sur 
«  fut  l'impertinence  de  ce  ministre,  les  cent  ans  que  Garasse  met  entre 
»  notée  par    Horace  Dolabella,  au   Cicéron   et   Lucilius.   Ce  jésuite  se 
»  chapitre  VI  de  son  apologie,  lequel  mêlant  de  critiquer  un  anachronisme, 
»  étant  enquis  Uterfuerit  prior  se-  en  fit  un  autre  ;  car  il  n'est  point 
»  cundàm  Annales  ecclesiœ  Constan-  vrai   que  Lucilius  fut  environ  cent 
»  tinus  an  JYero  ?  se  défit  fort  ingé^  ans  devant  Cicéron  ;  il  mourut  quel- 
»  nieusement  de  cette  demande  par  que»  années  après  la  naissance  de  Ci- 
»  les  ])aroles  de  Notre-Seigneur,  qui  céron  :  il  était  facile  aux  apologistes 
»  disait  :  Non  est  vestrum  nasse  tem-  de  Pasquier  d'avérer  c^la  :  mais  au 
»  pora  vel  momenta.  Actor,  /,  vers,  lieu  de  bonnes  preuves  ,  ils  se  con- 
»  6.   Et   encore   pensé -je   que    ces   tentèrent    d'alléguer    que     Lucilius 
»  hommes,  quoique   fort  ignorans ,   était  oncle  de  Pompée ,  contempo- 
»  s'ils  eussent  vu   la  différence  du   rain  de  Cicéron.  Ils  se  trompèrent  ; 
»  st^le  qui  est  entre  Lucilius  et  Ci-   Lucilius    passe  ou   pour  l'aïeul   ou 
»  ceron,  n'eussent  jamais  révoqué  en   pour  le  grand-oncle  de  Pompée  (5a). 
»  doute,  si  Lucilius  avait  ^té  devant  ils  ont  grand  tort  de  prétendre  qu'on 
»  Cicéron ,  comme  il  ne  faudra  pas   ne  peut  pas  reconnaître  que  le  style 
»  être   fort  versé  en    chronologie ,   de  Lucilius  difTère  de  celui  de  Cicé- 
»  pour  savoir  dire  d'ici  à  cent  ans  ,   ron.  Il  y  a  plus  de  diflërence  entre  le 
»  si   Alain  Chartier  ,  Froissard,  et  style  de  Cicéron  et  celui  de  Lucilius 
«  Monstrelet  ont  été  devant  M.  du   qu'entre  le  style  de  M.   Fléchier  et 
»  Vaii*;  et  ce   serait  une  ignorance   celui  de  Clément  Marot.  Pour  en  être 
3»  bien  grossière,  si  je  disais  qu'Alain   bientôt  convaincu  ,  on  n'a  qu'à  jeter 
»  Chartier  ou  Monstrelet ,  ont  im-   les  yeux  avec  quelque  goût  sur  les 
»  prouvé  le  style ,  la  diction  et  les   fragmens  du  satirique  latin  ,  et  sur 
w  figures  d'Amyot,  ou  de  du  Vair   Cicéron  à  l'ouverture  du  livre.  Op- 
»  (00).  »  Il  était  diilîcile  de  bien  ré-   poser  au  père  Garasse  les  termes  de 
pondre  à  cette  censure;  aussi  voyons-   Pline  mal  rapportés  (53)  ,  et  ceux  de 
nous  que  les  fîls  du  docte  Pasquier  le 

■    //  \  n        •        «     L      »        11*.  ...  (5i)  Difensc  pour  Etienne  Païqoier,  contre 

(4c))  P««qnier,  Recherclie»  de  la  France ,  lib.    les  impostures  et  calomnies  de  François  Garasse, 

ril,  chap.  /,  pag.  m.  SqS.  j,„g,  7P' ,  70»- 

(5o)  Garasse,    Recherche   des   Recherches,'      {SrfVorês  la  remarqua  (V). 

pag»  565.  (53)  Pline  a  dit:  primus  condidK  styli  nunm, 


LUGILIUS. 


49  ï 


Quintilien ,  mal  rapportés   tout  de    Lucilius.']  11  y  a  long-temps  que  j'ai 
naéiDe  (54),  c'est  prétendre  qu'à  cause    lu.  ce  que  je  vais  copier.   «  Notre  pe- 
^ue  Rëgaier  est  le  premier  qui  ait    »  tit  docteur  en  fait  à  peu  prés  au- 
ecrit  de  bonnes  satires  françaises,  son    »  tant   (57).  Sans  mentir  un  homme 
style  ne  diflëre  point  de  celui  de  M.     »  de  cette   humeur  est  bien  sujet  a 
Patru ,  ou  de  celui  de  M.  Despre'aux.    »  se  faire  battre  ,  (j'entends  à  coups 
'MJ'emunctœ  naris  d'Horace  ne  prouve    »  de  langue  et  a  coups  de  plume  )  ^ 
rien  ^  on  le  dirait  de  Clément  Marot , 
et   de   Kégnier,   avec  beaucoup    de 
justice  ;  et  néanmoins  ,  quelle  diffé- 
rence n'y  a-t-il  pas  entre  leur  langa- 
ge ,  et  celui  de  MM.   Patru   et  Des- 
préaux? Voyez  tout  le  vers  d'Horace , 

Emuneta  nari*  Duavi  componore  versus. 


»  car  nous  ne  vivons  pas  en  un  siè- 
»  cle  si  licencieux  que  l'était  celui 


»  de  ces  jeunes  Romains  de  condi- 
»  tion  ,  qui  se  promenaient  par  les 
»  rues  tout  le  long  du  jour  ,  cachant 
3>  sous  leur  robe  de  longs  fouets  , 
»  pour  châlier  l'insolence  de  ceux 
ITa-t-il  pas  fallu  tronquer  pitoya-  »  qui  n'approuvaient  pas  le  poë- 
blement  son  témoignage ,  afin  d'o-  "*  fe  LuciFius ,  s'ils  étaient  si  mal- 
ser  s'en  servir?  Si  on  l'avait  donné  »  heureux  que  de  se  rencontrer  sur 
tout  entier  ,  n'aurait-on  pas  fourni  »  leur  chemin  (58).  »  Je  crus  en  h- 
des  armes  à  son  adversaire  ?  Mais  cette  «^nt  cela ,  que  puisque  Costar  ne  ci- 
preuve  tirée  d'Horace  est  beaucoup  ^^it  personne ,  il  n  en  savait  pas  la 
moins  ridicule  que  celle  qui  suit,  et  source ,  et  je  me  mis  en  devoir  de  la 
qui  est  tirée  du  même  auteur.  Lu-  chercher.  Je  la  trouvai  dans  quel- 
cilius,au  rapport  d'Horace , /«««/«  q«fs  vers  qui  ont  passe  pour  être 
deux  cents  uers  en  une  heure;  donc  il  ^  l^^"^^^^®'  «*  *ï".*  ont  paru  al  a  tête  de 
écrivait  aussi  bien  que  Cicéron.  Quel  ^  ^"^^  ^e  ses  satires  (M ,  dans  de  cer- 
monstre  de  conséquence  !  Et  qui  n'en  ♦a/^es  éditions.  M.  Dacier  les  a  insé- 
serait  étonné,  quand  on  considère  rés  dans  ses  remarques  sur  ce  poète  ; 
qu'Horace  rapporte  cela  comme  un  3^  copierai  tout  ce  qu  il  a  dit  la-des- 
défaut  de  Luc&us  ,  et  qu'aussitôt  il  f"»  •  ^?  J  ^erra  que  M.  Costar  grossit 
compare  les  poésies  de  cet  auteur  à  les  obiets  et  que  sa  brodure  est  trop 
des  eaux  bourbeuses  (55)?  La  dernière   relevée. 

preuve  des  apologistes  d'Etienne  Pas-  «  \^  Peut  dire  de  Lucihus  qu  il  a 
quier  ne  vaut  pas  mieux  que  les  au-  »  eu  le  bonheur  de  certaines  fera- 
tres.  Elle  est  fondée  sur  un  fait  faux ,  »  mes  qui ,  avec  tres-peu  de  beauté  , 
dont  la  conséquence  porterait  contre  »  ?  o»»*  pas  laisse  de  causer  de  vio- 
eux  ,  s'il  était  vrai.  Ce  n'est  pas  à  »  lentes  passions.  Parmi  ses  parti- 
Lucilius,  maisàEnnius,  qu'Hadrien  »  sans  ,  il  yen  avait  de  si  outres, 
donnait  la  préférence  sur  Virgile  :  et  »  q«  ^l^  couraient  les  rues  avec  des 
tout  ce  que  cela  prouve  c'est  que  le  »  fouets  sous  leur  robe  ,  pour  fran- 
style  d'Ennius  était  plus  rance  et  plus  «  per  tous  ceux  qui  oseraient  dire  du 
moisi  ;  car  c'est  ce  qu'Hadrien  cher-   «  mal  des  vers  de  Lucilius  : 


chait ,  comme  le  remarque  son  histo- 
rien.   Amauit  prcetereh  genus    di- 

cendi  wetustum Ciceroni  Cato- 

nem  ,   P^irgilio   Ennium  >  Sallustio 
Cœlium  prœtulit  (56). 

(P)  On  s'exposait  a  un  grand  pé- 
ril quand  on  médisait  des  poésies  de 

as,  primu  fuit  Lucilius  qui   slylam 
icitar. 


•  Lucili ,  qtùim  sis  mendosus ,  teste  Caione 

•  Dejensore  tuo ,  pervincam ,  qui  malè  factos 

•  Emendare  parai  versus.  Hoc  tenius  ille 

•  Est  quo  VÎT  melior.  Longé  suhtilior  ille 

•  Qui  mulùun  puer  et  loris  eljunihus  udis 

•  Exomalus  ,  ut  esset  opem  qui  ferre  poétit 
»  Ànliquis  possel  contra  Jaslidia  nostra  , 

•  Graimnaticorum  eqwtwn  docùssimut» 

»  Lucilius  ,  je  vais  i/ous  prouver  que 
»  vous  êtes  plein  de  fautes  ,  par  le 


«I  non  pas,  pr.mus  fuit  l^ucil.u.  qui  siyium  ,,  êtes  plein  de  fautes  ,  par  le 

(54)  ÇuinUlienA«;înjair«f,primusinMgiiem  »  témoignage  même  de  Laton  ,  votm 

landem  adcpttts  est  Luciliot ,  ei  non  pas  fuit  j»  plus  grand  partisan.  Il  se  prépare 

priDcrpsaatyricoriim.  .    .     ^       .  ,  »  à  corriger  VOS  vers  mal  tournés. 


l»ade 
prÎDcrps 

(55)  Nom  fuit  hoc  vitiosut  in  hord  stepè  du- 

centos. 
Ut  magnum  versus  dictabatf  ttans  pede  in 
uno. 

Quhmjlueret  LvTVLurTVs 

Horat- ,  Mt.  IV  ,  lib.  /,  vs.  g. 
{B6)  Spartian. ,  in  Hadriano,  cap.  XVl,  pag,     pap.  4o 
m.  i58,  tom.  /.  (Sg)  La  X*.  du  I".  livre 


riger 
»  Comme  il  est  plus  homme  de  bien 

(Sn)  Cesl-h-dire  ,  Girae  comme  Dio  gène  fait 
tout  le  contraire  de  ce  que  le  peuple  fait. 

(58)  Costar^  Suite  de  U  Déreose  de  Voiture  , 


49^  LUCRÈCE. 

j»  qu'un  autre  y  il  a  pris  en  cela  le   ouvrit  un  moyen  de  la  termi— * 
*  PJ"^^  ^r^^'^M  fc^iwi^to  et  U  plus    ner.  A  quoi  bon  tant  de  paroles, 

j»  doux.  Mau  il  n  est  pas  si  fin  et  si  i* .    .1      -^  ^  •.  ^ 

»  subùl  que  ce  sa^^anî  cheJuer  qui  ^'^'^^  >  "«US  pouvons  en  peu  de 

»  a  soin  de  se  munir  de  bonnes  étrt-  temps  avoir  des  preuves  visibles 

»  vières  et  de  bonnes  cordes  mouil-  delà  supériorité  de  ma  Lucrèce  : 

»  léespour  yengrr  de  nos  dégoûts  moutons  à  cbeval ,  allons  sur- 
M  les  poêles  anctens-   Un  avait  mis  j  ri- 

»  ces  vers  à  la  tête  de  celte  satire  .  prendre  nos  femmes  ,   le   ]uge- 

»  comme  s'ils  étaient  d  Horace ,   et  ment  de  la  question  sera  plus  fa- 

»  que  ce  fût  le  commencement  de  cile  que  si  elles  s'étaient  prépa— 

»  cette  pièce.  Canteru»  et  Lilius  Gy-  ^ées  à  nous  recevoir.  Le  vin  les 
J9  rai  nus  s  y  sont  trompes.  Mais  quoi-  -^    »  \       tp'       •■ 

.  qu'ils  ne  soient  pas  d'Horace ,  ils  ^vait   échauffes,   ils   acceptèrent 

»  ne  sont  pourtant  pas  mauvais  :  et  ardemment   la  proposition  ,   et 

»  ils  servent  à  faire  voir  que  les  vers  s'en    allèrent  à    Rome    à    toute 

«  de  Lucilius  n'avaient  pas  été  tou-  ^^'^^^     jj^         trouvèrent  à  table 

M  jours  estimes  de   tout  le   monde  1      1    n       /»ii       1    rri 

M  (  60  ).  »  ^^^  beHes-nlIes  de  larquin  ,  qui 

faisaient  fort  bonne  chère  avec 

allèrent  ensuite  à  Collatie  ;  et 
LUCRÈCE  ,  dame  romaine  quoiqu'il  fût  déjà  fort  tard ,  ils 
illustre  par  sa  beauté  et  par  la  rencontrèrent  Lucrèce  au  mi- 
noblesse  de  son  extraction  (A)  ,  lieu  de  ses  servantes  ,  occupée  à 
et  plus  encore  par  sa  vertu  ,  fut  travailler  de  ses  mains  à  des  ou- 
mariée  à  Conatin,parent  de  Tar-  vragesdelaine(fl).  Ils  convinrent 
quin  ,  roi  de  Rome.  Rien  n'est  tous  qu'elle  Remportait  sur  les 
plus  connu  que  la  raison  qui  la  autres,  et  s'en  retournèrent  au 
porta  à  se  tuer,  et  cependant  je  camp.Sextus,transportéd'amour 
ne  laisse  pas  de  narrer  ici  les  cir-  pour  elle,  retourna  peu  de  jours 
constances  de  cette  histoire  tra-  après  à  Collatie  ,  sans  en  dire 
gique.  Tarquin,  n'ayant  pu  se  rien  à  personne.  Il  y  fut  reçu 
rendre  maître  de  la  ville  d'Ardée  avec  toute  la  civilité  que  l'on 
aussi  promptement  qu'il  l'avait  crut  que  méritait  un  proche 
cru  ,  prit  le  parti  de  l'assiéger  parent ,  fils  aîné  du  roi ,  et  que 
dans  les  formes.  Le  siège  traî-  l'on  ne  soupçonnait  d'aucune 
nait  en  longueur ,  et  n'empêchait  pensée  malhonnête.  Après  que 
pas  que  les  jeunes  princes  ne  se  l'on  eut  soupe ,  il  fut  conduit  à 
régalassent  assez  souvent.  Sextus  la  chambre  qu'on  lui  avait  des- 
donnant à  souper  .à  ses  deux  tinée.  Il  ne  s'endormit  point, 
frères  ,  et  à  Collatin  ,  la  con-  mais  dès  qu'il  eut  jugé  que  tout 
versa tion  tomba  sur  le  sexe ,  et  le  monde  dormait,  il  se  glissa 
il  s'éleva  entre  eux  une  dispute  ,  l'épée  à  la  main  dans  la  chambre 
non  pas  sur  la  beauté  de  leurs  de  Lucrèce;  et  après  l'avoir  me- 
maîtresses,  comme  il  arriverait  nacée  de  la  tuer  si  elle  faisait  du 

aujourd'hui,    mais   sur  la  beau—  (à)  Pergunt  inâk  Collatiam  .- ubl  Lucre- 

té     de     leurs     femmes.      Chacun  ^^^'n  haud  auaquàm  ut  regiasnnrus    quas 

.                 ,      .  i/i  convipio  inruque  cum  œqualibus  vtaeratU^ 

soutint  que  la  sienne    était  plus  tempus   terenUs,  sed  nocle  sera   dedilam 

belle    que    les    autres    :    la    con-     ''^'*   inUr  lucubrarUes  ancUlas  in   maiù> 
^..■*'        ,^1        /y*      .       >-«ii..        œdiumsedpttem  i/n'eniunt.T.lAriu»,  Iw.  f, 

testation   s  echauftant ,   Collatm    cap.  lvit^ 


LUCRÈCE.  493 

bruit ,  il  lui  déclara  sa  passion  :    ainsi  la  mort  de  Lucrèce  fut  la 
il  se    servit  des  prières  les  plus   cause  de  la  liberté   du  peuple 
tendres ,  et  des  menaces  les  plus    romain  ,    ce  qui   a    donné   un 
terribles,  et   de   tous   les  biais    grand  relief  à  la  mémoire  ira- 
imaginables  dont  on  peut  atta-   mortelle  de  cette  dame.  Les  bis- 
quer le  cœur  d'une  femme.  Tout    toriens  rapportent  diversement 
cela  fut  inutile,  Lucrèce  persis-   son  aventure (B).  L'épilaphe  que 
ta  dans  sa  fermeté  :    la  crainte    Ton  trouve  ep  Italie,  et  que  l'on 
même  de  la    mort  ne  l'ébranla   prétend  lui  avoir  été  dressée  par 
point;  mais  elle  ne  put  résister    Collatin  son  mari(C),   est  sans 
à    la  menace  que  Sextus  lui  fit   doute  une  pièce  '  supposée.  Son 
enfin  de  l'exposer  à  la  dernière    violateur  ne  fut  pas  long-tomps 
infamie.  Il  lui  déclara  que  l'ayant   exposé  ou   aux   remords    de   la 
tuée  il  tuerait  un  esclave,  et  le   conscience,  ou  aux  durs  repro- 
xnettrail  dans  son  lit,  et  ferait   cbes  de  sa  famille,  dont  il  causa 
accroire  que  ces  deux  meurtres   la  perte  totale.  Tl  se  retira  dans 
avaient  été  la  punition  de  l'a-  la  ville  des  Gabiens  oii  il  avait 
dultère  dans  lequel  il  l'avait  sur-  commandé,  et  y  périt  peu  après 
prise.  Étant  ainsi  venu  à  bout  (c).  Les  réflexions  qui   ont  été 
de  son  infâme  dessein,  il  se  re-  faites    par    quelques     écrivains 
tira  aussi   content  et  aussi  fier  sont  ,  non-seulement  de  man- 
de sa  conquête,  que  si  elle  eût   vaiscs  plaisanteries  ,  mais  aussi 
été  de  bonne  guerre  ,  et  con-   de   vaines   cbicanes  de  sophiste 
forme  aux  lois  de  là  belle  galau—   (D).  L'on  a  dit  ailleurs  que  la 
terie  La  dame, plongée  dans  une   religion  n'avait  eu  aucune  part 
afifreuse  tristesse  ,  fit  prier    son   à  cette  action  de  Lucrèce.  Unsa- 
père  qui  était  à  Rome  ,  et  son   vant  homme  a  combattu  ce  sen- 
mari  qui  était  au  siège  d'Ardée,    timent  par  des   remarques  qui 
de  la    venir  trouver  prompte-   sont   très -dignes  de   discussion 
ment.  Ils   le  firent  :  elle    leur   (E)  Le  père  le  Moine  me  four- 
fit  entendre  le  malheur  qui  lui    nira  quelque  chose  ;  il  est  de  ceux 
était  arrivé  ,  et  les  pria  de  la   qui  ont  fait  l'apologie  de  cette 
venger.  Ils  le  lui  promirent,  et   dame  ;  et  il  a  dit  qu'elle   sur- 
la  consolèrent   le  mieux  qu'ils   passa  ses  divinités 'F}.  N'oublions 
purent;  mais  elle  ne  voulut  point   pas  de  remarquer  qu'aussitôt  que 
être  consolée,  et  tirant  un  poi-  Sextus  sentit  de   l'amour   pour 
gnard    qu'elle  avait   caché  sous   Lucrèce,  il  résolut  de  recourir 
ses  habits  ,  elle  se  L'enfonça  dans   à  la  force (^Z).  Cela  fait  voir ,  ou 
le  cœur.  Brutus  ,  qui  fut  présent   qu'en  ce  temps-là  on  n'en  con- 
à  ce  spectacle ,  y» trouva  l'occa-   tait  point  à  des  femmes  mariées, 
sion  qu'il  cherchait  depuis  long-    ou  que  la  vertu  de  celle-là  écla- 

tempS    de    délivrer    Rome    de    la         ^^  ^ext.  Tarqmnius  Gahios  tanquàm  m 

tyrannie    de    Tarquin  ;  et    il     fit    smtm   regnum  pro/ectus^ab  ulloribus  ve- 

tpllpTTiPnt    valoir   cette  occasion       '*"""  simultatum  quas  sibi  ipse  cœdibus 
leJiemeni   VaiOir   ceiie  occasion  ,     rapinisque  concweral,  est  inlerfectus.U' 

que  la  royauté  fut  abolie  {b)  :  et  vius,  Ub.  /,  cap.  nU.  ■ 

(d)  Ibi  Sexium  Tarquitiium  mala  libido 
{h)  Tïre  <ie  Tite-Live ,  à  la^ndu  /■'".  li-    Lucretiœv^j^Y'mstuprandie  capit.  Livius  , 
we,  chap.  LVIl  et  suiv.  lib.  1 ,  cap.  LVII. 


4gi  LUCRÈCE. 

lait  de  telle  sorte  sur  son  visa—  rais  à  sa  place ,  se  donna  pour  coUc- 
se  et  sur  sa  conduite ,  qu'aucun  gtie  Spunus  Lucrctius  (5) ,  après  que 
P  ,       .^  r      *  Brutus  eut  ele  tac  :  mais  ce  collesuc 

homme  n  osait  espérer  aucune  ^^unit  dans  très-peu  de  jours  (G), 
faveur  (c).  Cela  fait  voir  encore  Je  trouve  un  Titus  Luchetius  qni 
combien  les  temps  changent;  car  fut  consul  Tannëe  suivante ,  et  peu 
auiourd'huilesprinces,lesgrands  d'anndes  après  (7) :  et  im  Pdblius Lu- 
J  ^  ^*       1  1  CRETios ,  collègue  de  Valerius ,  lors- 

seigneurs  et  tous  les  galans  en  que  celui-ci  éuit  consul  pour  la  troi- 
général  songent  d'abord  à  décla-  sième  fois  (8).  On  juge  que  ce  Tita- 
rer  ce  qu'ils  sentent,  et  à  pré-   Lucretius  est  le  père  de  Lucios  Lus 

parer  des  cajoleries.  Ils  ne  son-  S,"^^"^,^  Tricipitin ,  consul  Taxi    de 

*^       .     .       -»      .  ,,  .  Home  îQi   (9).  Je  passe  sous  silence 

cent  à  nen  moms  qu  à  se  servir  piusiprs  Lucrèces  qui  eurent  ensui- 

delà  force,  ils  ne  s'imaginent  pas  te  les  premières  charges  de  Fëtat , 

qu'ils  en  aient  aucun  besoin.  Et  avant  qu'il  eût  été  décida  que  les  pie'- 

au  pis  aller  ce  ne  serait  que  leur  ^^^^^^  ï  «T'^"'  ""^""i''  .    "'^'l  ^^ 
-*.,  M.        r  .  j      nécessaire  de  donner  tout  ce  détail  , 

dernière  ressource ,  et  ce  tut  la  afm  de  prouver  que  les  Lucrèces  Tri- 
seule  du  fils  aîné  de  Tarquin ,  cipitins  étaient  d'une  famille  patri- 
un  puissant  roi  en  ce  temps-là;   cienne  :  ce  que  je  rapporte  est  suffi- 

II  fit   sa   première  déclaration  '*",*  P°"^  ^^îf/  ^î  ^'^f  pas  certain 
-,  «»«    i^*c*^iy^   ^*^x.i«     Kwa»    qu'on  puisse  dire  la  même  chose  des 

d amour  1  epee  a  la  main  ,  lame-  Lucrèces  qui  portaient  le  surnom  de 
nace  de  la  mort  en  bouche.  F'espUlo  ou  Ofella ,  ou  quelque  au- 

tre j  il  y  a  môme  des  Lucrèces  dont 
(e)  Conférez  ce  tjue  dessus  citation  {10)  de    jg  surnom  est  ignoré  ,   qui  étaient 
Farticle  Judith,  tom.  VUi.pag.  437.  ^^^^^  famille  plëbeienne  :  car    nous 

...    _      -        ,,     ■  voyons  un  Maecus  LucKETiDs ,  tribun 

(A)  Par  la  noblesse  de  son  eoctrac-  ^^  peuple  au  temps  de  la  seconde 

fjo/i.]  La  famille  Lucretia  était  sans  gyerre  punique (10).  Notez  que  Ooik- 

doute patricienne, puisquony  trouve  Jos  Lucretius  ,   le  premier  qui   fut 

des  consuls  dans  un  temps  ou  les  pic-  surnommé  Tespillo  ,  eut  ce  Jurnom 

bciensnetoicnt  point  admis  au  consu-  ^  ^ause  qu'il  jeta  dans  le  Tibre  le 
lat.  Elle  faisait  une  tres-belIe  figure-         ^  de  Tibenus  Gracchus  :  Cujus 

sous  le  règne  de  Tarqum-le-Superbe  5  ^^         Lucretu  œdilis  manu  in  Tibe- 

car  ce  prince  donna  le  gouvernement  ^^  missum  ;   undè  ille  respillo  die 

de  Romea Spurius Lucretius  Tricipi-  ^^^  („),  Cicéron  (la)  parle  avec  élo- 


i^.jAuo,^  »j«Mv  ^^^  ^»*.w  ..^s.  ^^  «^,„.*. ,  sénateur,  quisuiYit  le  parti  de  Fora- 
se  maria  avec  une  femme  qui  avait  ^e  (i3),  et  que  la  fidélité  de  sa  fera- 
nom  Lucretia.  Si  elle  était  de  la  fa-  ^e  préserva  de  la  fureur  des  trium- 
mille  dont  je  parle  ici ,  comme  il  est  ^i^s  qui  l'avaient  proscrit  (i4).  C'est 
fort  apparent,  que  le  preuve  n  au-  apparemment  le  môrae  que  celui  qui 
nons-nous  pas  de  l'antiquité  illus-  ottiat  le  consulat  l'an  de  Rome  ^34 
tre  de  cette  maison  ?  Spurius  Lucre-  (,5^  Cicéron  parle  de  Lucretius 
tius  après  la  mort  de  sa  iule  fut  créé 

interrex  ,  et  nomma  au  consulat  Bru-  ^5)  j^^^^  ihidem^^ap.  XlII. 

tus  et  son  gendre  CoUatin  (3).  Celui-  (6)  Idfm ,  ibidem ,  cap.  XIX. 

ci  fut  contraint  bientôt  après  de  re-  (")  Lî»ias ,  Ub.  II ^  cap.  VIII  et  XVI. 

noncer  à  sa  charge  et  de  se  retirer  à  Sj^  îi'""'  4?'"'*'"  *  *'*''V  .rj    -^  -  .  .ai 

Lantivium  (4) ,  où  il  passa  le  reste  de  ?ioj  Liviu*,  Ub.  XXVII,  cnp.  V. 

sa  vie  qui  fut  fort  longue.  ValeriuS,  (»«3  Aun-lia»   Vicior,   de  Vir»  ilInUriboi  , 

,  \i'  '        fi     w             TTV  (13)  Cicero,  in  Bruto,  cap.  X£^///. 

(,   L.T.U.    /j/.    f.  capLIX.  \J^  c«s.r',  de  Bello'civni ,  Ub.   /.  pag.  «. 

(a)  Voyei  Plnlarque  ,  m  Num«,  pag.  -4,  A.  ^i„  .  ^^  /,/,,  ///,  ^„^,  i^n. 

(3)  Dion.  HnlicarnaM. ,  Ub.  IV,  cap.  LXXX.  (14)  Valrr.  Maxii'u.  ,  Ub.  VI,  cap.  VII. 

(4)  Dion.  Ilalicarn. ,  Ub.  K.  eap.  XII.  (là)  Dio,  //*.  LIV, 


LUCRÈCE.  495 

Ofella  comme  d'un  orateur  qui  était  gladio  ad  dormientem  Lucretiam  vc 

jplus  propre  à  faire  des  harangues  au  nit ,  sinistrâque  manu  mulieris  pec- 

^peuple ,  qu'à  plaider  des  causes ,  ap-  tore  oppressa  :  Tace  ^  Lucretia  ,  in- 

zior  conciordbus  quant  judiciis   (16).  Ç^it  9    ^extus  Tarquirdus  sum  ,  fer- 

M.   M ore'ri  a  traduit  cela  pitoyable-  ra/n  in  manu^  est  :  moriére ,  si  émise-- 

ment.  //  était  plus  propre  ,   dit-il ,  a  ris  uocem.  Ciim  pauida  è  somno  mu- 
lâtre des  harangues  ,  qua  prononcer   lier  nullam  opêm  ,  propè  mortem  im-' 

des  7 a^«men5.  Un  autre  (17)  affirme  minentem  vtaeret  ;   tiim  Tarquinius 

que  Cicéron  le  rcpre'sente  beaucoup  fateri  amorem  ,  orare  :  miscere  pre- 

plus  propre  h  être  juge   que  grand  cibus  minas  •'  uersare  in  omnes  partes 

orateur»  On  croit  (18)  que  ce  Lucre-  muliebrem  animum  (31).  Mais  pour 

tius  Ofella  ne  diffère  point  de  celui  connaître  les  différences  qui  se  trou- 


ayant  été  envoyé  à  CoUatie  par 
tion  de  Sylla  (19).  le  roi  Tarquin  ,  pour  des  affaires  qui 
(B)  Les  historiens  rapportent  diver-  concernaient  le  siège  d'Ardée ,  fut  10- 
sement  Vai^enture  de  Lucrèce. ']J)eTLy s  ger   chez   son    parent   Collatin   qui 
d'Ualicarnasse  etTite-Live  sont  ceux  était  alors  au  camp  ,    et  trouva  que 
qui  en  ont  donné  la  plus  ample  des-  l'occasion  était  bonne  de  satisfaire  la 
cription.  Ils  vivaient  en  même  temps  passion  qu'il  avait  conçue  pour  Lu- 
etils  consultaient  avec  bien  de l'exac-  crèce  ,  dans  une  visite  précédente, 
tîtude    les    auteurs   qui  les  avaient  L'historien  ne  parle  pas  de  la  dispute 
précédés.  Cependant  ils  ne  s'accor-  des  jeunes  princes  touchant  la  beau- 
dent   que   sur  ces   trois   ou   quatre  té  de  leurs  femmes  j    de  cette  dispu* 
points  généraux  ;  i*.  que  Sextus  en-  te  ,  dis-je  ,  qui  les  obligea  de  venir 
tra  de  nuit  dans  la  chambre  de  Lu-  à  Rome  et    à    Gollatie    pour  vider 
crèce  ;  a**,  que  cette  dame ,  ayant  ré-  ce  différent.  Cette  circonstance  était 
sisté  aux  menaces  de  la  mort  ,   aux  néanmoins  assez  singulière,  pour  mé- 
prières  et  aux  promesses ,  céda  enfin  riter  que  Denvs    d  Halicarnasse    la 
lorsqu'elle  se  vit  menacée  de  l'infa-  rapportât;  et  cVtait  un  incident  fort 
mie;  3°.  qu'elle  se  tua  le  lendemain  ;  capable  d'embellir  la  narration.  Lu- 
4°.  que  Brutus  se  servit  de  cette  oc-  crèce, accablée  de  chagrin,  monta  en 
casion    pour  changer   le  gouverne-  carrosse  dès  que  le  jour  fut  arrivé,  et 
ment.  Le  premier  de  ces  deux  histo-  que  Sextus  se  fut  retiré.  Elle  prit  un 
riens  donne  des  détails  plus  précis  et  tabit  de  deuil  et  un  poignard  sous  sa 
plus  étendus  que  Pautre  ;  car  ,    par  robe  ,  et  s'en  alla  à  Kome ,  le  visage 
exemple ,  il  articule  que  Sextus  pro-  to"*^  abattu  et  les  yeux  baignés  de 
mita  Lucrèce  de  l'épouser  ,  moyen-  larmes  ,  et  sans  rien  dire  à  ceux  <^ui 
nant    quoi  elle  serait  reine   des   le  lui  demandaient  la  raison  de  sa  tris- 
jour  même  dans  la  ville  des  Gabiens ,  tesse.  Dès  qu'elle  fut  arrivée  à  la  mai- 
et  puis  dans  Rome  après  la  mort  de  son  de  son  père,  elle  se  jeta  à  ses  gc- 
Tarquin  ,  dont  il   serait  infaillible-  n<^«x  ,  elle  pleura  sans  dire  mot ,  et 
ment  le  successeur  en  qualité  de  son  enfin  elle  le  pria  de  faire  venir  ses 
fils  aîné   (ao).  Tite-Live  se  contente  parens  et  ses  amis  ;   et  dès  qu'ils  fu- 
de  ces  expressions  générales  :  Stricto  reut  venus ,  elle  leut  conta  son  aven- 
ture, et  pria  les  dieux  de  la  retirer 

(16)  Cîcero ,  m  Bruto ,  cap.  XLVIIl.  bientôt  de  ce  monde  (aï) ,  et  se  poi- 

(17)  Z*fc«ro«d«  Coulures    Vie  de  Lucrèce,  gnarda.  Valérius  fut    aussitôt    depé- 
(i8j  V(^e%  rOnomasticon  de  Giandorp  ,  -pag.  *■ 

^^"'  (ai)  Tituf  Livia«,  lih.  /,  cap.  LVHI. 

el  LXXXIX,   01  Paterculus  ,  Ub.    II,    cap.  ^  v  '       «   «    ^  «  (       ,    ■»'^»/«*8i'n   ra, 

XXVII.  P:"*V   AfTJi   dbt/yati  twv   (tvetWctyh   Tow 

(ao)  Dion.  Halicam. ,  Uh.  IVy  cap.  LXXIII.  ^*0W.  Compreeataque  deos  et  damonas  ut  .*e 

Notez  qu'il  observe  que  Sexluf  accompagna  de  eitb  è  vitâ  eximerent.  Diooys.  Halicarn.,  Ub.  IV, 

sermeru  ses  promesses  et  ses  menaces.  V^S'  3^3. 


49fi  LUCRÈCE. 

rlïc  au  camp  pour  porter  cette  nou-  maji.']  En  voici  les  paroles  :  CoUa- 
velle  à  Coliatin  ,  et  pour  travailler  iinus  Tarquinius  duicissimœ  con/ugi 
avec  lui  à  soulever  les  soldats.  Il  et  incomparabili ,  pudicitiœ  decori  , 
rencontra  proche  de  Rome  Coliatin  muUerum  gloriœ  ,yijit  annos  xxii  , 
et  Brutus  qui  ne  savaient  rien  de  ce  mtnses  m,  dies  vi  ,  pnh  dotor,  qatr 
qui  s'était  passe'.  Voilà  des  varia-  yu/VromAtma  (a8).  On  dit  que  cet  tein- 
tions un  peu  surprenantes,  et  qui  scription  sevoit  à  Rome  ,  et  au  dio- 
1>rouvent  que  les  premiers  historiens,  ccse  de  Viterbe  (ay). 
a  soiyre   de  Tite-I.iye   et  de  Denys        (D)    Les  réflexions de  quel 

d'Halirarnasse,  ne  prirent  pas  toutes  ques   icrivains  sont    non-seulement 

les   mesures    nécessaires   pour  s'in-  de     mauvaises   plaisanteries  ,    mais 

struire  exac*em<ut.  aussi  de  i^aines  chicanes  de  sophis- 

Voici  encore  quelques  variations,  te.  ]    Un   auteur    moderne   s^imagi- 

Servius  a  nommé  Aruns  le  violateur  nait    apparemment  qu'il   de'bitcrait 

de  Lucrc'ce  :  les  autres  historiens  le  une  pensée  bien  fine  ,  en  observant 

nomment  Sextus  ,  et  donnent  à    un  que  Lucrèce  ne  se  tua  qu'après  coup*, 

autre  fils  de  Tarquin   le  nom  d'A-  et  que  si  elle  se  put  résoudre  à   re- 


clave  fini  fut  amené  dans  la  chambre    n'y  a  point  d^homme  raisonnable  qui 


plusieurs  circontances  dont    aucun  est  non-seulement  une  audace  témé- 

nistorien  ne  fait  mention.  11  s'est  ser-  raire  ,  mais  aussi  une  grossièreté   et 

vi  du  privilège  de  la  poésie  ,  il  a  in-  une  brutalité.  L'action  de  Lucrèce  ne 

venté  ce  qu'il  a  cru  ne  plus  propre  doit  exciter  que  des    sentimens  de 

à  orner  la  narration.  11  y  a  mt^me  in-  compassion  et  d'admiration    Sa  con- 

séré  ce  que  les  Grrcs  avaient  dit  de  duite  fut  exempte  de  toute  teinture 

Polyxène  (î6)  ,   qui  eut  soin  de  bien  d'impureté  :  ce  fut  un  pur  sacrifice 

étendre  ses  habits    pour   empêcher  à  l'amour  de  la  belle  gloire  ;  et  l'on 

qu'en  tombant  elle  ne  fit   rien   pa-  serait  aussi  ridicule' de  dire  qu'il  en- 

raUre  de  ce  que  la  pudeur  défend  de  tre  de  la  prodigalité  dans   l'actioo 

montrer.  d'un  homme  qui  jette  ses  bardes  afin 

N.C  mora ,  clntofigii  sua  p.ctoraf.,ro ,  ^«  «^  uver  Sa  vie  'à  la  nage  ,  que  de 

Et  cadit  m  pntiin  tanguinolenla  pedes.  Ciire  qu'll  entra  dC  1  impudlCltC  danS 

Tune  ijuoque .  jnin  moiiens  ^  ne  non  procunt'  la  patience  de  Lucrèce  j  Car  cettc  il- 

*''\**"*J'i«  ^.^  ,«^^„,.. .,«,  u^\  lustre  dame  n'eut  cette  patience  qu'a- 

'^                             ^  fin  de  sauver  sa  réputation.  Mais  si 

Mais  comme  il  ne  servait  de  rien  aux  vous  voulez  voiries  efibrts  des  chica- 

décorations  de  dire  que  le  violateur  neurs,  lisez  au  peu  ce  long  passage  de 

de  cette  dame  ^tait  le  plus  jeune  des 

fils  de  Tarquin  ,  il  faut  croire  qu'en  (,8)  ciimaorp.,  Onoma«f. ,  paç.  555. 

cela   il  suivait   une    tradition  ,     et  (aij)  /<f«n,  ibidem. 

qu'ainsi  les  historiens  s'étaient  divi-  *  D«n»  le»  poé»ie$  de  BTotîn  on  Iranre  cetl« 

ses  sur  ce  point  particulier  :  la  plu-  *p!g"™n»»  : 

part  dirent  que  l'adulttre  était  Taî-  I.ucrire*i  DMon   con,meo«MÎt, 

■»,,,.,,"                                .            1  S  ocrirrnt  de  mort  volontaire  i 

né  des  fils  de  ce  prince  ,  et  quelques  ji,;,  ^^  (ut  «prii»  l'.voJr  r«it  : 

autres  le  prirent  pour  le  plus  jeune.  Voulet-vous  mourir  mds  Ir  faire? 

(C)    IJ'épitaphe  que  Von...  prétend  Motin  ^tt  mort  m  i6i5;   Sarasin   nVt  rr 

lui  avoir  été  dressée  par  Coliatin ,  son  y'"  .'^^'^^  :  \  b.rlev.i    m  .6. ,  .»  .6.3.  Im 

'                              '  n'ont  donc  fait  qur  mcllre  en  prose  Je*  xrrt  t*r 

(a3)  Note%  pourtant  qu'il  semble  que  Florna  ,  Motin. 

liv.  7,  vhap.  jC,  le  nomme  Aruns  (3o)  Qtiç  juperous'nous  Je  Lucrèce,  sinon  t* 

(«4)  £jr  Srrvio,  in  Ji^w.  ,  /i*.  Vlll ^  v*.  646»  qu'en  a  jufe'  M.  de  Ckarlfvnl....  qu'elle  se  tut 

(aS)  Au  II*..  livre  des  Fastes.  aprhs  coup.  ^ara«in  .  Dialogue  :  S'il  faut    qu'un 

(ao)  yojcM  la  remarque  (li)del'arltcUOiiU'  ji-nne  homme  .'oit  fmoureiiX,  p.  m.  189.  rcj** 

riA*  ,  tom.  Xr.  aussi  Menugiann.  pag.  a8i  de  la  piemièie  eài' 

'iji')  0»»d««»  Fastor.  ,  lib.  11^  %'s.  83 1  et  sefq.  titft  df  llulluttde. 


t 

LUCRÈCE.  497 

f  enri  Etienne  (3i)  :  «  Et  i>ourtant  la  »  teur  (le'  nom  duquel  saint  Augus- 

*  X?®^^®  Lucrèce  ne  jugeoit  pas  bien  »  tin  a  voulu  taire)  en  une  déclama- 

*  oe   soy  ,  quand  après   avoir  este'  »  tion",  a  dict  ce  beau  mot  touchant 

>     ainsi    violée   elle   se   disoit   avoir  »  ce    qui   avint  à   ladicte  Lucrèce, 

t>     perdu  sa  pudicxt^  :  veu  qu'il. est  »  chose  merveilleuse!  il  Y  a  deux 

i>     certain  qu  il  n'jr  a  force  humaine  »  personnes,  et  toutesfois  rune  seule 

»*    par  laquelle  la  vertu  puisse  estre  »  a  commis    adultère.    Mais    ledict 

»     Tavie.   Et  pourtant  ce  qu'elle  ad-  »  sainct  Augustin  vient  puis  à  faire 

»    jouste  ,  que  son  corps  est  viole' ,  »  cest  argument,  si  ce  n'est  point  im- 

•>     mais  que  son  cueur  (ou  son  esprit)  »  pudicité     par  laquelle    ell'ha 'la 

»>    nVst  point  coulpable ,  contrarie  à  »  compagnie  de  cest  homme  maugrë* 

t»    ce  qu'elle  venoit  de  dire ,  à  sçavoir  i>  soy  ,  ce  n'est  point  justice  par  la- 

»>     qu'elle  avoit  perdu  sa  pudicité  :  si  »  quelle  ell'  est  punie ,  veu  qu'ell'est 

»    ainsi  est  que  le  siège  de  ceste  vertu  »  cnaste.  Car  il  est  certain  que  tant 

M    soit  le  cueur,  non  pas  le  corps.  Ce  »  plus   on    excuse    l'adultère  ,  tant 

>»    que  toutesfois  ne  semblent  avoir  >i  plus  on   accuse  l'homicide  :  tant 

»    bien   considéré   les  payens  ,   qui  »  plus  on  accuse  l'aduhere,  tant  plus 

M    n^ont  pas  seulement  excusé  l'acte  »  on  excuse  l'homicide  (  le  cas  posé 

)>    de  ceste  femme,  en  ce  qu'elle  fut  »  toutesfois   qu'il  fust   licite  à  une 

»   xneurdriere  de  soymesme ,  mais  de  »  personne  de  se  desfaire  soymes- 

»   iceluy  ont  pris  occasion  de  l'exal-  »  me).  Et  le  mesme  sainct  Augustin, 

a»   ter  jusques  au  ciel,  comme  ayant  »  qui  loué'  la  rencontre  susdicte  de  ce 

3»   este   une  femme   magnanim'e ,   et  »  déclamateur ,  semble  aussi   avoir 

»   qui  a  eu  le  cueur  en  bon  lieu  ,  en  »  très-bien  rencontré  en  cest  autre 

»   ce   qu'elle  ha  vengé  par  sa  mort  »  argument  (  si  toutesfois  il  le  met 

»  l'outrage  faict  à  sa  pudicité.  Aus-  »  comme  sien)  Si  adultéra,  cur  lau- 

»   quels  toutesfois  avant  que  respOn-  i>  data  ?  sipudica,  cur  occisa?  C'est- 

»  are  touchant  l'outrage  qu'ils  di-  »  à-dire  ,   si  ell'  a  esté   adultère  , 

»  sent  avoir  esté  faict  à  sa  pudicité  ,  »  pourquoy   a  elle    esté  louée  ?    si 

»  je  les  voudrois  prier  de  me  dire  »  ell'  a  esté  pudicque ,  pourquoy  a 

»  comme  ils  entendent  ce  mot  de  »  ell'  esté  tuée  ?    sur  lesquels  mots 

»  vengeance  :  pource  qu'il  me  sem-  »  un  mien  ami  (3a),  sçavant  person* 

»  ble  que  c'est  une  chose  contre  toute  »  nage,  et  lequel  Dieu  a  doué   de 

»  raison  ,   que  l'injure  soit  vengée  »  beaucoup  de  grâces  ,  desquelles  les 

»  par  la  mort  de  la  personne  quil'a  »  fruicts  se  sentent  aujourd'huy  en 

»  receuë ,  et  non  de  celle  qui  l'ha  »  divers  lieux  de    la  chrestienté ,  a 

>  faicte.  Sur  quoy  je  leur  alleeuerois  »  faict  depuis  peu  de  jours  un  épi- 

»  qu'elle  mesme  ne  dit  pas ,  Mors  ul-  »  gramme  ,   du  plaisir  duquel  j  ay 

»  trix  erit ,  ou  vindex ,  c'est-à-dire  ,  »  nien  voulu  faire  le  lecteur  partici- 

»  Ma   mort  en  fera  la  vengeance  :  »  pant.  11  est  donc  tel , 

»  mais  Mors  testis  erit ,  c'est-à-dire ,  «..-n-., 

.  Ma  mort,  en  rendra  tesmoignage.  '  î'i±!^^T^';;:'Z'^^JZ'; 

»  Comme  si  elle  dlSOlt  ,  m  a  mort  tes-  .  Sin  poiim  casto  via  est  aUatapudori , 

»   moignera  aux  yeux  du   monde   ce  •  Qw  furor  est  hosUs  crîmine  velu  mori? 

»  crue  le  ne  puis  descouvrir  estant  ca-  *  Fnutrà  igitur  Uudem  enptas  ,  Lucretia, 

M  ché  en  ma  conscience:    asçavoir  •^  Fel  juriosa  ruU ,  vel seelerata  eadh  \ 
»  que  tant  s'en  faut  que  mon  plaisir 

»  m'ait  faict  consentir  à  un  tel  acte  ,  (j^)  c'est  Bené  Laurent  de  U  Barre.  On  voit 

»   crue  ma  vie  m'est  desplaisante  pour  ces  ver*  dans  ses  notes  sur  le  livre  de  Terlnl- 

»  1  avoir  commis.  Mais  pour  venir   à  ï'«°  ••*  Marlyre..  M.  Worén  Us  rapporte  ;  mais 

w  la    »>*%Ana<i  r>.,n««-   A    1\.»«-*a  -^^Iw*^*-  <">  •  retnutché  cet  endroit- la  dans  les  édition* 

»  la   réponse  quant  a   lautre  poinct  j,  UolUnde,  et  dans  celU  de  Paris,  i%):  il 

»  je   dl    que    posé    le    cas   que  ceste  mérilaU    n/anmoîns   de    n'être  pas  retraiUhe'. 

»  mort   emportast  vengeance  ,  ce  se-  ■*•  Mo»^"  nommé  Bené  Laurens  celui  quiljal . 

».  roit  vengeance  de  l'outrage  faict  au  ^J^^mm^r  Bené  L.«r«nl  de  I.  Barre. 

M.                     «  19          'm.        >      ^a.  Ledochat  dit  qne  cette  epigranune  se  troore 

»  corns,  et  non  pas  a  Pespnt ,  ou  est  j,,,  |«.  /^„„„  io  Th.  de  iiîe,  quoiqu'o.  pe. 

u  logée  la  volonté  pudicque.  A  quoy  chansée  dant  la  rimion  qa'U  a  faite  de  «et  poé- 

»  aussi  ayant  essard  un  certain  au-  "*•*  P®"'  l'*^»^®*  i«  >^7»  t*-4*'  Mai»  B.  L. 

,          ^  delà  Barre,  rapportant  cette  épigramme  MD«  en 

(3i)   Henri  Etienne,   Apologie   d'Birodoté  ,  nommer  Pauteur ,  a  fait  penser  a  Bajie  que  c*c- 

thap,  XFj  pag.  m.  x35,  i36.  tait  à  loi  qu'on  la  devait. 

TOME   IX.  32 


49^  LUCRÈCE. 

»  Je  le  mettrai  aussi  en  françois,  se-  moindre  vestige  de  lâcheté  ?  Si  c"e^ 
»  Ion  qu'il  fut  traduict  sur  le  champ  agir  contre  les  règles  de  la  bonne  r- 
I»  par  un  des  amis  de  l'auteur,  ligion,  c'est  pour  le  moins  se  coofor- 

•  Si  lefMilUrd  l'.pleii»  cVft  à  grtnd  tort,    ^^T  *"5 /^^®'  ^^  Théroïsme  paieo. 

Lvcrece,  Mais  réfléchissons  un  peu  sur  les  pa- 

•  Qac  par  ta  nert  ta  veM,  conlpable,  «stre    roles  de  Henri  Etienne. 

.  Mai.  .i*u*êba.teté  par  force  e>t  Wolée ,  Il  accuse  Lucrèce  de  contradiction 

»  Pour  le  fnrfaict  d'autruy  mourir  eat-ce  «a-    Ct  U  Ignorance  :  elle  ignorait   le  TT.li 

8M»e?  .  nom  des  choses ,  puisqu'elle  crovai' 

•^""Te'etr:*" '•"*'""""""*"    avoir  perdu  sa  puSicite,  nonobsiLnl 

•  Car  ou  tu  ineura  meschante ,  ou  In  meurt    **    résistance    de    son    cœur.    Elle    s* 

furienae  *.  Contredisait,  puisqu'aussitôt  elle  ajoa- 
Louis  Guyon  (33)  a  dérobé  toutes  **  ^"^  *^°  ««rps  seul  avait  été  violr. 
CCS  choses  à  Henri  Etienne  ,  sans  y  Vf  T»  ^"^^^  ^*'  mulieri  amissd  pudi- 
faire  presque  aucun  changement ,  et  ct^'f^  •'' ce  sont  ses  paroles,  uestigia 
sans  le  citer  ;  ce  plagiarisme  lui  est  ^'"^  alieni ,  Coilatine ,  in  lecto  su/ii 
ordinaire  (34).  Un  jésuite  espagnol  5"^*  ^^'*^'^'"  corpus  est  tantiim  t^io- 
s' est  amusé  aux  mêmes  chicaneries  :  ^^^^m,  antmus  msons  •  mors  testi^ 
mais,  comme  on  le  verra  dans  la  re-  f '*  "  ^^^ ^^^^ dextras Jîdemque,  kai/J 
marque  suivante  ,  il  y  a  ipélé  de  ""^"«<^  adultéra  Jore  (36).  Je  mV- 
bonnes  choses.  Il  approuve  les  vers  ^^^'l^  ,^"«  ^c°"  Etienne  ,  qui  était 
latins  que  l'on  a  vus  ci-dessus ,  et  il  ""  *î^,*î"f  grammairien  ,  ait  si  peu 
soutient  que  Lucrèce  ne  témoigna  ni  Considère  que ,  dans  l'usage  de  tou- 
chasteté  ,  ni  courage  ,  et  que  par  là-  **^*  ^^j  langues,  les  mêmes  paroles  , 
cheté  elle  craignit  plus  le  couteau  s«°s.<ievenir  impropres,  se  prennent 
de  son  mari  que  le  sien  propre,  m  ®^  f  ^^^"  ^^^^  '  *?»  "°s  pl"s  étendus. 
descuhrio  lo  uno  ni  lo  otro  :  no  lo  et  les  autres  moins  Croyait-il  pou - 
primero,  pues  consintio  :  y  como  dize  voir  «aire  la  leçon  a  Tile-Live*sur  )a 
,  sant  Awbrosio  a  otra  de  su  manera  '•  ^^SS^^^^Î'^^  ^"  mot  pudicuia  ?  Je  dis 
(♦')  Faciliùs  oportuit  sanguinem  cum  ^  ^  ite-Live ,  car  c  est  à  lui  qu'appar- 
spiritu  fundere ,  quàm  perdere  casti-*  "«"«ent  les  expressions  de  notre  Lu- 
totem,  m  tampoco  mostro  lo  seeun-  c^ce.  Le  latin  qu'on  parlait  à  Rome, 
do, pues porflaqueza  de  animo  temio  q«?nacettedamevivaitcncore,n'était 
mas  el  cuchiUo  de  Colatino ,  que  el  P**^"*  semblable  au  latin  de  cet  elo- 
suro  propio  :  Y  por  esto  se  mato  con  V^^^  histonen  et  il  n'y  a  guère 
desesperacion,fa  quai  Opone  santo  ^  «PParence  qu  il  eût  trouvé  quelque 
Thomas  por  hija  delà  luxuria  (35).'  P*''*  les  propres  termes  dont  Lucrèce 
Tout  cela  est  faux  et  injuste  :  elle  fit  ^®  f  *'^**  '  «^«aque  historien  les  tour- 
parattre  et  beaucoup  d'amour  pour  ^oa  â  sa  manière  ;  les  plus  exacts  se 
la  chasteté  ,  et  un  grand  courage,  «««tentèrent  d  en  retenir  le  sens  et  k 
Quand  on  a  la  force  de  s'ôter  la  vie  ^^rce.  Il  est  probable  au'elle  se  plai- 


..... ...» .  malgré  sa  douleur  elle  prît  garde  de 

Quelle  fureur  sur  tods  vous  fit  venger  son  ne  point  blesser  les  règles  delà  gram- 

re„e.  donc  dlLmai.  (Je  briguer  notre  estime  ™*'''^    Ceux  qui   enlèvent  «ne  flllc  , 

Par  un  coup  que  dicla  le  crime  ou  la  fureur,  ^t  qui  en  ]OUlSSent  de  VlVe  force,  SOnt 

(33)  Lon'.i  Gnyon,  Diverses  Leçons,  lom.  Censés  lui  ravir  l'honneur;  et  si  les 

^Vj/'";/^'  '**'''  ^'^'  parens  bornent  leurs  poursuites  à  exi- 

J«ti«^rBTi/?a";./X                      ''^''''  ^%  ^»>  l'^P-"««»  le  procès  s'ap- 

(*M  S  J,nbr.  ad  uirg.  lapsam ,  cap.  S.  P?"®  tres-proprement  un  procès  en 

C*»)  S.  Tho.  ad  Cohss.,  c.  3,  lecL  i.  réparation  d  honneur.  On  se  servirait 

(35)  J;ian  de  Terres,  Philonophia  Moral   de  "*^^  mêmés  phrases  ,  quand  mémo  la 

Prencipés,  Ub.  XIX ,  cap.  FUI,  pag.S'-j-j.  (36)  Livias  ,  lib.  /,  cap.  LFIIl. 


LUCRÈCE.  499 

>leiice  n'aurait  pas  été  si  outrée,  je  reproche.     C'est  toujours    la   fausse 

ux.  <3xre  ea  cas  que  le  ravisseur  eût  supposition  que  Lucrèce  se  tua  pour 

ten.i:i    quelque  espèce  de  consente-  se  punir  de  son  crime.  C'est  une  igno» 

eut  C37) ,  parce  qu'ayant  proposé  à  rance  de  l'état  de  la  question.  Cette 

personne  enlevée  de  choisir  ou  l'ac-  cjame  se  reconnut  innocente  ,  et  vou-^ 

liescement  à  sapdssion,  ou  lamort,  lut    mourir   néanmoins,   et  ne  pas 

I    les    tourmens  de  la  gêne  ,  ou  la  souffrir  qu'aucune  femme  impudique 

im  ,  ou  quelque  autre  peine  capable  eût  le  front  de  vivre  sous  prétexte 

intimider  les  plus  résolus  ,  elle  au-  que  Lucrèce  violée  aurait  eu  la  lâ- 

lît  cHoisi  la  première  .partie  de  l'ai-  cheté    de    demeurer    dans   le   mon- 

îrnative  ,  sans   aucune   sorte    d'ap-  de  (4o). 

rol>ation  intérieure.  Or  si  Lucrèce  L'une  des  plus  raisonnables  objec- 
otivait  dire  proprement  parlant  que  tions  de  saint   Augustin   est  que  se 
>Ti    lionneur  était  perdu  ,   elle  pou-  tuer  soi-même  est  un  crime ,  et  il  for  • 
ait    £ort  bien   se   servir  de  termes  tifie  son  argument  par  les  éloges  que 
quivalens  à  pudicitia  amissa.  Notez  l'on  donnait  à  Lucrèce.  Il   raisonne 
[u' Ovide  s'est  servi  des  mots  pudor  ad  honiinem  contre  les  païens,  et  leur 
aptu-s ,   pour  signifîer  la  jouiiisance  allègue  les  lois  de  leurs   tribunaux, 
orcëe  d'une  fille  (38)  ;  et  que  PUute  Elles  les   eussent  obligés  à  punir  un 
1  exprimé  le  défloraison  par  les  ter-  homme  qui  aurait  tué  Lucrèce.  Vous 
nés  pudicitia  puisa  {^çf).  Ainsi  tombe  seriez  donc  obligés,  continue-tril,  à 
[a  prétendue, contradiction   que  l'on  la  punir ,  si  on  l'accusait  devant  vous 
impute  à  Lucrèce  ;  car  les  mêmes  fil-  de  ce  qu'elle  s'est  tuée.  Que  si  vous 
les    ou    femmes  qui  se  plaindraient  répondez  qu'il  n'est  pas  possible  de 
aujourd'hui  d'avoir  été  violées  au  sac  la  punir  ,  vu  qu'elle  n'est  point  pré- 
d'une    ville   ou  ailleurs,  d'avoir  été  sente,  pourquoi  ornez-vous  de  tant 
déshoTMjrées  ,  d'avoir  été  dépouillées  d'éloges    la    meurtrière    d'une   per- 
de leur  honneur  ,  ajouteraient  sans  sonne  vertueuse  ?  Sed  quid  est  hoc  , 
se  contredire  que  leur  âme  n'avait  quod  in  eam  grauiiis  uinaicatur^  quœ 
point-  eu  de  part  à  cette  souillure.  adulteriufn   non  admisit  ?  Nam  ille 
Henri  Etienne  n'entend  pas  ce  qu'il  patrid  cum    pâtre  puhus  est  :  kœc 
dit,  -lorsqu'il  assure  que  les  païens  summo  est  madata  supplicio.  Si  non 
ont  loué  Lucrèce  de  ce  qu'elle  avait  «st  illa  impudicitia ,  qud  inPita  oppri- 
uengé  par  sa  mort  l' outrage  fait  a  sa  ^itur;  non  est  hœcjustitia^  qud  casta 
/JuÂ'cî/e.  Il  est  faux  qu'ils  aient  donné  punitur.    Vos  •  appello^,   leges  judi- 
ce  tour  à  leurs  éloges  ;  tout  ce  donc  cesque  Romani,  JVempè  post  perpe^ 
qu'il  avance  pour  fes  réfuter  est  une  trata  facinora  ,  nec  quemquam  sce- 
illusion  5  c'est  le  sophisme  qu'on  ap-  lestum  indemnatum  impune  uoluistis 
pelle    ignoratio  Elenàii.  Los  païens  occidi.  Si  ergo  ad  uestrum  judicium 
qui  louent  Lucrèce,  fondent  leur  pa-  quisquam  deferret  hoc  cnmen,  uohis- 
négyrique  sur  son  extrême  sensibi-  que  proharetur  non  soliim  indemna- 
lite  pour  la  gloire ,  et  pour  la  repu-  ^^  »  i^erîim  etiam  castam  et  innocen- 
tation   de  femme  chaste,   et  sur  sa  tem interfectam esse  mulierem ;  nonne 
grande    délicatesse  à  l'égard   de  ce  «""*  9"^'  id  fecisset ,  seueritate  con- 
point  d'honneur  j  délicatesse  si  forte  8^^^  plecteretis  ?  Hoc  fecit  illa  .Lu- 
qu'elle  ne  lui  permit  point  de  survi-  cretia  ,  dla ,  illa  sic  prœdicata  Lucre- 
vre  à  l'affront  qui  lui  avait  été  fait.  ^o.  innocentent,  castdm,  uimperpes- 
Ce  que  notre  critique    emprunte  de  *^"»    Lucretiam    insuper    interemit, 
saint  Augustin,  et  dont  il   n'a   pas  Proferte  sententiam.  Çuod  siprop- 
bien  pris  le  sens  ,  est  sujet  au  même  ^^reh  non  potestis  ,  quia   non  adstat 

quant  punire  possitis ,  cur  interfectri- 

(3-;)  Nou%  que  cela  n'empêcherait  point  que  cem  innocentis  et  castœ  tantâ  prœdi- 

ton  action  ne  fût  un  viol  proprement  dit,  et  pu-  catione  laudatis  (4  0-  Je  n'entreprends 

P^s^Lnte\^ uUdZZs'^du  lexe.''"''  °"*  ^"^   poiutd'autoriser ccux  qui  voudraient 

(38)  ...Tenuitquejugam,  rapuitque  pudorem. 

Ovi^  ,  Mctam. ,  lib.  /,  vr.  600.         (4©)  Ego  me^  eUi  p^cealo  ahsolvo  ,  svpp^icio 

(39)  Plani  hie  ille  est  qui  mihi  in  Epidauro     non  lihero.  Nec  ulla  deindè  impudica  exempta 

primus  pudicitiam  Lucretiœ  vivet,  Livias  ,  lih.  /,  cap.  LVlll 

Perpulit (4i)Aafust. ,  de  Civit.  Dei ,  lib.  /,  c  XIX  , 

FUut.  ,  in  Epidico,  aet.  /F*,  se.  /,  is.  i4>      P^S'  '"*  ^^- 


5oo  LUCRECE. 

dire  en  faveur  de  cette  dame ,  que  toujours  admiré  la  résolution  qu'ont 
saint  Augustin  Ta  condamnée  par  des  prise,  ou  quelques  particuliers ,  ou 
principes  qu'elle  ne  connaissait  pas  ;  même  des  villes  tout  entières  ,  de 
car  elle  ignorait  les  axiomes  de  la  périr  plutôt  dans  les  précipices ,  ou 
religion  chrétienne  qui  défendent  dans  ]es  flammes ,  que  de  tomber  en- 
d^attcntcr  i  sa  propre  vie  :  elle  eût  tre  les  mains  de  leurs  ennemis?  La 
donc  pu  se  plaindre  de  ce  qu'on  la  nation ,  que  tous  re|;ardez  comme  le 
traduisait  devant  un  tel  tribunal  :  peuple  favori  du  vrai  Dieu ,  ne  blÂma 
elle  en  eût  po  décliner  la  juridic-  point  Saiil  son  premier  roi ,  Tun  des 
tion ,  et  demander  d'être  renvoyée  i  plus  vaillans  piinces  de  son  siècle , 
ses  juges  naturels,  à  ces  idées  de  la  d'avoir  prévenu  en  se  tuant  le  dé- 
grandeur  et  de  la  gloire  héroïque  qui  plaisir  de  tomber  entre  les  mains  du 
ont  persuadé  à  tant  de  personnes  victorieux  (45).  Son  successeur,  run 
qu'il  vaut  mieux  mourir  que  de  vi-  de  vos  plus  grands  prophètes ,  ne 
vre  dans  le  déshonneur.  Mais,  comme  laissa  pas  de  lui  donner  de  très- 
je  l'ai  déjà  dit ,  ce  n'est  pas  une  ré-  grands  éloges  (46).  Les  livres  de  cette 
ponse  dont  je  veuille  me  mêler  :  j'ai*  même  nation  ne  donnent-ils  pas  des 
me  mieux  cette  autre  remarque  :  les  louanges  a  un  brave  qui  avait  imité 
magistrats  romains,  que  saint  An-  l'action  du   roi  Saûl  (4?)^  ^^  après 


que  les  lois  qui  ne  donnaient  nulle  tuée  ?  Apprenez  à  mieux  raisonner , 
autoiité  aux  particuliers  sur  la  vie  les  et  souvenez^vous  que  les  maximes  de 
uns  des  autres,  n'ôtaient  point  à  cha-  la  secte  la  plus  noble  et  la  plus  au- 
que  personne  le  privilège  de  dispO'  guste  qui  ait  été  parmi  les  Grecs  (48), 
ser  de  sa  propre  vie.  I^orez-vons ,  favorisent  le  procédé  de  cette  dame, 
lui  eussent-ils  dit,  l'admiration  qu'on  H  est  sûr  que  saint  Augustin  se 
a  toujours  eue  pour  les  Caton  ,  pour  servait  d'un  mauvais  biab  en  rccou- 
les  Brutus  et  les  Cassius,  et  pour  tant  rant  aux  maximes  des  païens,  comme 
d'autres  illustres  Romains  qui    ont   à  une  règle  de  la  condamnation  de 


.  ,  _  _.  -, j grands  philosophes 

discrétion  de  leurs  ennemis,  ou  à  un  qui  ont  condamné  l'homicide  de  soi- 

étot  languissant?  Ignorez -vous  les  même.  Je  sais  aussi  qu'on  a  dit  que 

éloges  dont  le  courage  de  Porcia  (4»)  c'était   plutôt  une   lâcheté   qu'une 

et  a  Arria  (43)  est  couronné?  Ignorez-  preuve  ae  courage  ,  que  de  renoncer 

vous  ^ue  nous  avons  vu  avec  «quelque  à  la  vie  pour  se  délivrer  du  chagrin 

déplaisir  que  Cléopâtre ,  qui  s'était  et  de  la  douleur ,  et  qu'un  homme 

déshonorée  par  ses  del>auches  ,  ait  qui  se  résout  à  lutter  long-temps  avec 

eu  la  gloire  qu'elle  ne  méritait  pas  ,  la  mauvaise  fortune  fait  paraître  au- 

de  préférer  la  mort  au  chagrin  d'être  tant  de  fermeté,  que    ceux  qui  se 

menée  en  triomphe  ?  tuent  font  voir  de  faiblesse.  Je  sais, 

....  Qum  gtrkerosuig  dis-fe ,  qu'il  y  a  en  bien  des  gens  par- 

Perin  ^umrm*^  née  muliebriur  nÛ  les  païens  qui  ont  tenu  ce  TMirli  \ 

^"ct^^sê'SZi^rJT^.  «nais  ils  n'avaient  point  de  leur  côté 

Àusa  H  jaceniem  pUera  regiani  le  brillant  et  l'éclatant  :  ils  étaient 

Vultu  Mermofortis ,  ei  aspenu  Considérés   comme  peuple  :  Fautre 

Tractara serpentes, ut atrum  faction    était   la  noblesse,  le  parU 

Corpore  eombiberet  venenum .  i...          411/      1        1      iil/"               « 

D^liheratd morte jTerociorf        "  disUngué,  1  écolc  de  1  héroïsme ,  et 

Stevit  Libumis  seilicet  mvidetis , 

Ignorez-vous  en   un   mot ,  qu'on  a  (46)  H*-  l'^w  ^«  Samuel ,  chap.  /. 

(4*7)  II*-  livre  dei   Macbab^e«  ,  chap,  XtV, 

^4»)  yoye%  V«lèr«  Ifaume,  (i».  7^,  e.  FI,  «"•  4«-   ^<>Î5Î  «wi»,  dans  Jwh^he,  de  Beilo 

num.S'  Juà,,Uk.rU,eap.XXXireiXXXr,U 

(43)  yoje%  Pline,  epitt.  XVI ,  Ub.  lit.  harangue  tVÉUasar  et  son  effet, 

(44)  Horat. ,  ode  XXXVII,  Ub.  I,  (48;  Celle  des  stoUiens, 


LUCRÈCE.  5oi 

on    poarait   leur  représenter  qu^à  sons  que  le  témoignage  de  sa  con- 

ex.ein.ple  des  faux  braves,  ils  recou-  science,  fortifié  par  les  plus  solides 

aient  aux  noms  honorables,  et  qua-  consolations  qu'un  théologien  puisse 

.fiaient    fermeté,  intrépidité,   Ta-  donner,  ne  soulage  passa  mélanco- 

lour   excessif  de  la  vie ,  la  crainte  lie.  Supposons  quelle  eût  conçu  tant 

xcessiTe  de  la  mort.   Ils  étaient  si  d'amour  pour  la  pureté  du  corps  et 

tassionnés  pour  la  vie ,  que  rien  n'é-  du  cœur ,   que  la  seule  idée   (Tune 

ait  capable  de  leur  en   donner  du  souillure  très -involontaire  la  pion* 

Lëgoùt  :  le  déshonneur ,  la  pauvreté,  geàt  dans  un  regret  insupportable  et 

es  cachots  les  plus  puans  ,  les  mala-  qu'elle  en  mourût  :  ne  serait-ce  pas 

lies  les  plus  invétérées  ne  l'enlaidis-  une  preuve  convaincante  d'une  chas- 

aient  point  (49)  :  elle  leur  paraissait  teté   exquise?  Son  innocence  et  sa 

limabl^  ,   lors  même    qu'elle    était  vertu  n  en  seraient-elles   point  pla- 

lîasi  équipée.  La  mort  ne  trouvait  là  cées  dans  un  plus  beau  jour?  Cepen- 

iucun  fard  qui  cachât  une  partie.de  dant,  si  nous  suivions  le  dilemme  de 

sa   laideur.   Voilà  ,  eût-on  pu  dire  ,  saint  Augustin ,  tout  ce    qui  serait 

[{uelle  était  la  source  de  ce  grand  donné  à  son  affliction  serait  ôté  a  sa 

courage   dont  ils  se  glorifiaient,  et  chasteté,    si  pudicay  car  mortua  ? 

qui  leur  faisait  considérer  l'action  de  Vous  voyez  donc  bien  qu'il  y  a  plus 

Lucrèce  comme  un  eiOTet  de  poltron-  de  subtilité  que  de  solioité  dans  l'ar- 

nerie  r  Ftaqueza  de  animo ,  disait  ci-  eument   de  ce  père.  Et   ainsi  voilà 

dessus  le  jésuite  Juan  de  Torres.  Lucrèce  parfaitement  à  couvert  des 

Examinons  le  dilemme  de  saint  Au-  traits   de   saint  Augustin ,  hormis  à 

gustin.  Ita  hœc  causa  ex  utroque  ta-  l'égard  du  meurtre  ;  car  si  elle  ne  fût 

tere  coartatur,  ut  si  extenuatur  Iwmi-  morte  que  de  tristesse ,  tant  lui  que 

cidium ,    adulterium  confirmetur;  si  les  autres   pères  de  l'église   eussent 

piargatur  adulterium,  hormcidium  eu-  confirmé  par  le  genre  de  sa  mort  les 

inuletur  :  nec  omninb  inuenitur  exi'  louanges  de  sa  chasteté  incompara- 

tus  f  ubi  dicitur  :  Si  adulterata ,  cur  ble  *, 

laudata?  si  pudica,  curoccisa  (5o)?  L'un  des  travers  d'esprit  que  Bal- 
II  prétend  qu'on  ne  peut  exténuer  zac  donne  à  son  barbon  est  celui-ci  : 
l'homicide  de  cette  dame  sans  aggra-  '<  Un  autre  mot  mal  entendu  de  l'his- 
ver    son  adultère ,  ni  exténuer  son  »  toire  de  Dion  l'a  obligé  à  calom- 
adultère  sans  aggraver  son  homicide.  »  nier  la  chasteté  de  Lucrèce ,  c'est- 
Mais  pour  faire    voir  qu'il   n'avait  »  à-dire  à  jeter  de   la  boue  sur  la 
pas  examiné  assez  diligemment  cette  »  plus^elle  fleur  de  l'antiquité ,  et  à 
cause ,  il  suffit  de  dire  que  son  argu-  »  salir  le  principal  ornement  de  Ro- 
ment  preuve  trop  :  car  par  un  sem-  »  me  naissante.  JEt  bien  que  là  répu- 
blable  raisonnement  il  faudrait  blÂ-  »  tation  d'une  si  honnête  dame  soit 
mer  une  personne  qui  mériterait  de  »  venue  pure  et  entière  jusqu'à  nous, 
erands  éloges.  Il  arriva  quelquefois  »  cet  accusateur  de  la  vertu  a  l'ef- 
dans    les  premiers   siècles ,  que  des  »  fronterie  d'acir  tout  seul  contre  le 
filles  fort  pieuses  ,  qui  s'étaient  con-  »  témoignage  ae  tous  les  siècles  ,  et 
sacrées  au  célibat  pour  le  service  de  »  de  disputer  à  cette  héroïne  la  pos- 
Dieu ,   furent  violées.    Cela  n'arrive  »  session  de  sa  gloire ,  par  un  procès 
que  trop  souvent  encore  aujourd'hui,  »  intenté   mal  à  propos.  Il  prétend 
et  l'on  entend  touj  les  jours  faire  le  »  que  Tarquin  commença  véritable- 
conte  d'iule  supérieure  qui,  avec  sa  »  ment  par  la  force,  mais  qu'il  acheva 
troupe  ,  avait   passé  par  les   mains  >»  par  la  persuasion  j  que  Lucrèce  re- 
d'une  compagnie  d'Irlandais  dans  le  »  fusa  son  consentement  au  crime  ^ 
Piémont,  et  qui  en  fit  ses  complain-  »  mais  qu'elle  apporta  quelque  com- 
tes à  M.  de  Catinat.  Supposons  qu'une  »  plaisance   à  la    qualité  ;   qu^àprès 
religieuse  conçût  un   si  grand  cha-  »  avoir  été  vaincue,  elle  fut  gagnée . 
grin  dans  un  tel  cas,  quMle  en  con-  »  et    que   le  remords    de   la   fauli' 
tractât  une  maladie  mortelle.  Suppo-  •  dhh.  VExamen  des  critiqués  de  Barif  sur 

saint  Aufiuslin^  Pari.*.   i-3a  ,  in-Zj". ,  ondcfrii  " 

{^yore*les  vers  de  Mécène^  dans  S9tkhi{VLf^  TéTiaue  d'Hîppone.  Mais  Jolj  lai-mcaïc  a-n  • 

cpisi.  CI,  pag.  m.  4(4*  que  1  apologiste  du  saint  doctaor  n'esi  pai  <>    . 

(5o)  Aagnst.  ideCWil.  Dei,  {i&. /,  cap.  .Y/X,  reux  dans  un«  partie  Un  ses  t{!:î..ast:', .  ■■ 

pag.  69.  bonnes  par  clles-méme». 


5o2  LUCRÈCE. 

»  qu'elle  avait  faite ,  autant  que  le  torieu ,  et  selon  toutes   les  «ircoa* 

»  regret  de  l'affront  qu'elle  avait  re-  stances  qui  en  peuvent  releTer  l'idét 

»  eu ,  la  fit  résoudre  a  ne  pas  survi-  Les  termes  tK^ûo-a ,  -oùx  akou^a  ne  u- 

»  vre  à  son  déshonneur  (5i).  »  gnifient  rien  que  Tite-Live  ,  et  Dem5 

Le  prétexte  que  l'historien  Dion  d'Halicarnasse ,  et  les  autres  niaient 

peut  fournir  aux  médisans  consiste  fait  entendis  clairement.  Ils   ne  ser- 

en  ce  qu'il  a  dit  que  Lucrèce  fut  en-  vent  qu'à  marquer  ,une  circonstaoce 

gagée  à  souflrir  volontairement  que  qu'aucun  historien  n'a  omise ,  qui 

Pon  joutt  d'elle.    'Hyût>*«t«T    atiÎT«iv  est  que  Sextus  ne  se  servit  point  d  u- 

Ikouo-ai  vCpiMictt.  Coesit  eam  non  in-  ne   force    immédiate  ,  comme  lory- 

viTAM   stnprum  palii^i) AiÀ/ucy  qu'une    femme    se    défend   le    plu^ 

o2y  T0bÛT  oùx  axauo-A  S^  f/Ao»;^fvâit.  Jt^am  qu'elle  peut  des  mains,  des  pieds 
igitur  oh  causant  non  invita  adultew  et  des  dents  ,  etc.^  mais  Dion  ne  laisse 
cessit  (53).  Le  savant  critique  ,  qui  a  pas  de  faire  entendre  que  s'il  y  eut 
publié  plusieurs  beaux  fragmens  de  quelque  chose  de  volontaire  dans  h 
Dion,  le  blâme  d'avoir  fait  une  in-  patience  de  Lucrèce,  ce  fiit  de  h 
jure  atroce  à  Lucrèce,  an  disant  même  façon  que  le  plus  avare  de  tous 
qu'elle  ne  fut  point  déshonorée  con-  les  hommes  jette  volontairement  ses 
tre  son  gré  (5.f  ).  Il  prétend  que  c'est  marchandises  dans  la  mer ,  lorsqu'il 
ruiner  tout  ce  que  la  narration  de  n'y  a  point  d'autre  expédient  que 
cette  aventure  doit  avoir  de  grave,  celui-là  de  sauver  sa  vie,  qui  lui  est 
rt  ([u'un  tel  fait  ayant  amené  dans  plus  précieuse  encore  que  ses  ri- 
Home  une  insigne  révolution ,  et  chesses.  Tout  le  monde  juge  que 
étant  comme  un  pivot  de  l'histoire  du  ceux  qui  ne  jouissent  d'une  femme, 
peuple  romain,  a  dû  être  raconté  qu'après  l'avoir  menacée  de  la  mort , 
fort  gravement ,  afin  qu'il  parût  que  ou  de  la  question,  ou  de  quelque 
la  royauté  ,  sous  laquelle  les  ao»  peine  encore  plus  eiTrayante,  l'ont 
mains  avaient  vécu  depuis  que  leur  forcée ,  et  qu'ils  méritent  d'être  pu- 
ville  était  fondée  ,  n^vait  pas  été  nis  comme  des  violateurs  ^  et  l'on  ne 
abolie  sans  une  forte  raison  ^  qu'il  peut  pas  dire  que  cette  femme  ait 
fallait  donc  dire,  non  pas  quç  Lu-  souffert  cela  de  bon  gre  :  il  n'y  a 
créce  avait  souffert  volontairement  point  là  une  autre  espèce  de  conseo- 
que  Sextus  se  satisfit ,  car  cela  est  tement  que  celui  d'un  homme  qui 


narré  de  Dion  avec  celui  de  Denys  ou  de  le  tratner  la  corde  au  cou , 

d'Halicamasse,  qu'il  trouve  beaucoup  s'il   ne    marche.    Je    suis  persuadé 

inférieur  à  celui  de  Diodore  de  Si-  que  Dion  se  serait  servi  des  mêmes 

cile  (56)  \  mais  ,  ajoute-t-il ,  le  meil-  termes  ,  kicaua-et ,  oi/jc  ajcùt/a-a ,  non  in- 

leiir  de  tous  est  celui  de  Tite-Live.  w«a,  s'il  avait  eu  à  représenter  ladif- 

Quelque  admiration  que  j'aie  pour  férence  qu'il  y  a  entre  une  femme  qui 

l'érudition  très-prof  on  dfe  et  très-ju-  aime  mieux  marcher  que  de  se  lais- 

dicieuse  qui  éclate  dans  les  écrits  de  ser  traîner,  et  une  femme    qui  aime 

Henri  Valois ,  je  ne  puis  être  ici  de  mieux  se  laisser  traîner  que  de  mar- 

son  sentiment.  Il  me  semble  que  par  cher.  Qu'on  cesse  donc  de  dire  qu'il  a 

rapport  à  la  gravité  il  ne  manque  rien  fait  tort  à  Lucrèce, 
au  récit  de  Dion  ;  et  j'y  trouve   la        (E)  On  a  •dit  .*.  .  ,  que  la  religion 

chasteté   de  Lucrèce  dans  un  aussi  rîauait  eu  aucune  part  h  cêkte  action 

beau  jour  que  dans  aucun  autre  his-  de  Lucrèce.  Un  sauanthonime-a  corn- 

(5i)  Baliae,  pag.  m.  88 ,  89,  du  B.rbon.  ^.^"«^  «eja  par  des  remarques . 

(S^t)  Dio,  in  Excerptis  à  Valesio  editi*,  p.  574.  dignes  de  discussion,  ]  On  a  fait  trois 

(Si)  Idem,  ibidem,  pag.  Stô.  observations  dans  les  Pensécs  diver- 

(54)  Gravissimn  injuria    Lucrétiçm  oMcU  j      Comètes  :  I^  que  pendant 

Vto ,   qtki  eam  minime  invilam  cum   aduUero  .  m^m^^^^o  ,   *    ,  y«*«*  ^cFwia^ii. 

commixiam  esse  seribit.  Henr.  Valeuus ,  Not.  Içs  trois  OU  quatre  premiers  siècles  de 

ta  Excerpu  Dionia ,  pag.  81.  l'ancienne  nome ,  la  modestie ,  lafru- 

■hiA^i  ^"^  '"^  proximwn  eulpm  est.  Ickm ,  g^j^^     ^^  ^^  chasteté  des  femmes ,  Y 

(56,  Diodor.  Siculas ,  in  JiscJcm  excrrpi.s ,  eclattrent  extrêmement  ,  et  qu  il  y 

pag.  a53.  en  eut  qui  firent  paraître  une  grande 


LUCRÈCE.  5o3 

fieTssiliilite  pour ' Phooneur  (67)  5  a*,  fier,  hormis  ce  qui  se  rapporte  aux 
c|ue  cette  sensibilité  ne  pouvait  pas  motifs  de  religion.  Il  fait  deux  doctes 
être    inspirée  aux  femmes  rvmaines    remarques  sur   Cip   point  -  là  :  Tune 


pLiiJicité  déplaisait  aux  dieux.   Or,  que  si  Lucrèce  (63)  a  uoulu  suruii^re 

hicr%  loin  de  le  leur  qpprendre ,  elle  pour  quelques   momens  h   son  hori" 

leti.r*  enseignait  au  contraire  que  les  neur ,  c'est  quelle  y  était  forcée  par 

tJtcLLX  étaient  excessivement  impudi-  sa  religion ,  et  qu'elle  était  compta' 

^ucs  (58)  ;  3°.  que  si  Lucrèce  avait  hle  de  sa  réputation  devant  les  Eu- 

aimé  (rt  chasteté  par  un  principe  de  ménides  (64).   Elle  ne  pouvait  s'ac^ 

religion  ,  ou,  ce  qui  est  la  même  cho"  quitter  de  son  devoir  quen  appelant 

se  ,  si  elle  l'eût  aimée  afin  d'obéir  a  son  mari^  son  père  et  le  reste  de  sapa" 

Dieu^  elle  n'eût  jamais  consenti  aux  rente,  pour  leur  exposer  son  malheur 

flésirs  de  Sextus  ,  et  eût  mieux  aimé  jusqu*aux  moindres  circonstances ,  et 

nbandonner  sa  réputation  h  la  ca"  se   tuer  ensuite  devant   eux  ,  pour 

lomnie  ,  que  de  se  souiller  dans  un  preuve  de  ce  quelle  avait  avancé.  Un 

aclùLltère.  (Test pourtant  ce  qu'elle  ne  poète ,  dont  on  ne  sait  point  le  nom  , 

fit  pas.  Elle  résista  courageusement  a  attrapé  Vidée  de  ce  que  je  dis. 

^étUX  poursuites  de  ce  prince  ,  quoiqu^l  QuUm  foderet  ferro  cartiim  Lucrelîa  pectas» 

la.  mcnacdt  de  la  tuer.  Mais  quand  il  Sanguinis  et  torrana  egvederetur ,  ait  : 

Veut  menacée  d'exposer  sa  réputation  Accédant  lesle,  ,  me  non  favUse  tyranno  , 

,                      '    r-       •       '             it           fi      Xi,  Antè  Tirum  sansuis ,  spiritus  ante  Deos. 

a.    une  infamie  éternelle ,  elle  Jit  ce       Qaâm  benè,  produciipro  me  post  fau,  lo- 
quil  souhaitait ,  et  puis  se  tua,  Cest  qaentur, 

une  preuve  évidente  quelle  n'aimait  ^.lier  apud  nuaes , ali«r  apad soperosi      ^ 

dans  la  vertu  que  la  seule  gloire  qui    Mais  il  y  faut  suppléer  ce  que  je  dis, 
l'accompagnait  ,  et   qu'elle  n'avait    touchant  le  tribunal  des  Euménides. 
nullement  en   vue    de  plaire   a  ses    f^oici  ce  qui  en  est.  Selon  les  théolo^ 
dieux  ;  car  ceux  qui  veulent  plaire  à    giens  de  i  antiquité ,  on  était  composé 
Dieu ,    choisissent  plutôt  de  passer  d'humé ,  de^  corps ,   et  d'ombre.    En 
pour  infâmes  devant  les  hommes ,  que    mourant,  on  rendait  l'âme  au  ciel  ^^ 
de  commettre  le  crime.  Il  faut  donc    et  c'était  la  qu'on  examinait  les  pen- 
allouer  nécessairement ,  que  la  reli-    sées  devant  les  Dires  :  On  rendait  le 
gion  de  Lucrèce  ne  contribuait  rien  a    corps  a  la  terrey  oii  les  actions  s'exU' 
sa  chasteté ,  et  qu! a  cet  égard  elle  eût    minaient  devant  les  Furies  ret  on 
été  toute  telle  qu'elle  était ,  quand    rendait  t ombre  aux  enfers ,  où  ilfal- 
même  elle  n'eût  jamais  ouï  dire  qu'il    lait  répondre  des  bruits  qui  avaient 
y  eiit  des  dieux  (5q).  eouru  de  nous  ,  et  cela  devant   le9 

M.  du  Rondel  piiolia ,  en  i685 ,  des    Euménides,  Ne  Lucretia  ,  dit  un  an- 
Ke'flexions  sur  un  chapitre  de  Théo-    cien  (65) ,  castitatis  famam  deperde- 
phraste  (60),  que  j^ai  lues  et  relues    ret,   quippé  quam  sine  purgatione 
avec  un  très-grand  plaisir.  Uendroit    futuram  esse  cernebat ,  invita  turpi" 
où  il  fait  réloge  et  Tapologic  de  Lu-    bus  imperiis  paruit.   Il  fallait  aes 
crèce  me    charma   principalement  \    témoins  et  du  sang ,  pour  se  purger 
car  j'ai  toujours  été  Fadmirateur  Ae    de  la  calomnie  ,  et  pour  paraître  im- 
cettie  illustre  Romaine ,  et  si  le  sujet  punément  devant  les  Euménides  :  ou 
Peut  pu   souffrir  ,   je   n'aurais   pas    bien  il  fallait  se  résoudre  à  être  dam-- 
«noins  plaidé  sa  causé  dans  les  Peh-    né  a  tous  les  serpens  de  l* Infamie , 
sées  sur  les  Comètes ,  que  dans  la  re-    qui  était  une  de  ces  déesses  ;  tertia 
marque  précédente. ^applaudis donc    pœnarum  Infamia.  Ainsi,  monsieur, 
de  bon  cœur  à  toutes  les  choses  que    Lucrèce  a  satisfait  a  sa  religion ,  et 
M.  du  Rondel  allègue  pour  la  justi-   elle  est  plus  louable  qu'on  ne  s'est 

(Si)  Pennées  diverses  lur  les  Comètes,  cKap,        (6i)  Da  Rondel,  Réflexions  snr  nn  cbapitre 

CLXXXt  pag.  557.  de  Tbéopkraste,  pttg.  ^4  '<  suiv. 
(59)  Là  mime^  pag.  5Sq.  {&»)  Là  même,  pag,  96. 

(59)  Là  mfmm ,  pag.  56o.  (63)  Là  mem« ,  pag,  97. 

(60)  Voy%  en  Vtxtraii  dans  Us  NooTelles  de         (64)  Là  mime ,  pag.  99. 

la  République  des  Lettres,  <f/c.  168  5  ,  art.  y,         (65)    Cest  Semas   inVlrgil.   Mn*Jà  ,  Ub. 
pag.  li^i  et  stiiv.  VIII  ,   9s.  646. 


5o4  LUCRÈCE. 

imaginé  jusqu'ici  f  puisque  dans  le  étaient  plas  intéressés  que  Denis  d%a- 

coup  de  poignard  qi^ellt  se  donna  ,  licamasse  â^  la  gloire  de  Romulus , 

elle  fit  un  sacrifice  expiatoire  ,  qui  n'ont  rien  dit  sur  cet  article  :  ce  sï- 

Jbrca  la  médisance  à  être  nuiette  ,  et  lence  est  surprenant  et  inexplicable. 

lui  fraya,  un  chemin  glorieux  aux  Mais   remarquons  que  cet   antenr, 

champs  Elfsées,  qui  articule  tant  de  choses  rejetées 

On  ne  saurait  rien  alléguer  de  plus  par  le  premier  roi  des  Romains  ,  ne 

Sropre  à  confirmer  la  première  de  ces  marque  pas  qu'ils  aient  proscrit  ce 
eux  obserrations,  que  ce  qui  se  trou-  qui  concernait  les  adultères  des  dieux, 
retouchant  les  lois  de  Romulus,  dans  Disons  aussi  qu'il  arance  faussement 
Denis  d'Ualicarnasse.  Ce  prince,  fon*  qu'ils  ne  parlaient  pas  de  la  castra- 
dateur  de  Rome^  emprunta  des  Grecs  tion  du  Ciel ,  ni  de  la  destitution  de 
ce  qu'ils  avaient  de  meilleur  pour  le  Saturne  ^  etc.  Comment  osait^il  affir- 
senrice  divin  :  mais  il  rejeta  les  mer  des  choses  si  fausses?  Ignorait-il 
£ibles  que  les  anciens  avaient  di-  que  les  Romains  avaient  adopté  tou- 
vulguëes  concernant  les  crimes  des  tes  ces  chimères  de  la  mythologie 
dieux ,  et  ne  souffrit  point  qu'on  ai-  grecque  (67)  ?  Que  ne  se  contentait- 
tribuât  â  ces  natures  divines  aucune  u  de  dire  que  durant  les  premiers 
chose  qui  fût  malséante  a  leur  sou-  siècles  de  Rome  ils  n'y  ajoutèrent 
veraine  félicité.  Tov(  ^f  9rAp«tA/^/«lfo(/c  point  de  foi?  Quoi  qu'il  en  soit, 
vtft  AÙrSf  fiù&ùut ,  ff  oTfi  ^xao-^nfMdu  accordons  lui  ce  qu'il  débite  de  Ro- 
Tivlc  fiVi  »AT  AvTÔif  »  »ATN7^opfAi,^ovM-  mulus  :  on  ne  pourra  point  en  in- 
nove ko)  flivM^f Xflîc  Ml  dc^^nfAciAç  viroXA'  férer  que  notre  Lucrèce  ait  été  per- 
/g^f  JvAt,  xAt  oùx.'  ^'^^  d*^v  ^^'  ^*'^*  suadée  que  les  dieux  étaient  fort 
«tvdpM^TMv  «îyei6<vv  ÀËiwc  .  àiirAirâLç  f|i-  chastes. 

0a.\t ,  »«M  «'«cptffxfvA^  vwç  ÀvBpmfnyç  La  tradition ,  que  Romulus  était 
xfATta^*  irtft  BêSf  xiyui  n  kas  ^pov«7v ,  fils  de  Mars  et  de  la  vestale  Silvie  , 
/bcif/bv  «tvToTc  9rpo0'«t9rTovTAc  Àvet^iov  *Th-  était  sans  doute  déjà  vieille  au  temps 
vn^uuA  tnç  jutexA^AÇ  ^ôa-Mç*  Ceterùm  de  Tarquin  ;  car  cette  vestale  avait 
Jfahulas  de  ipsis  à  majoribus  traditas ,  déclaré  pendant  sa  grossesse  ,  qu'un 
probra  eorum  continentes  ac  crimina ,  dieu  l'avait  mise  en  cet  état  (68).  Ro- 
improbas  censuit ,  inutilesque  ac  in»  malus  avait  intérêt  que  cette  fable 
décentes ,  et  ne  probis  quidem  uiris  fût  crue ,  afin  de  couvrir  l'honneur 
dignas ,  neditm  diis  superis  :  repu'  de  sa  mère,  et  de  se  donner  une  on- 
diatisque  his  omnibus  ,  ad  benè  ac  gine  céleste.  Cela  était  d'ailleurs  très  - 
praclarè  de  diis  sentiendum  et  lo^  conforme  aux  intérêts  temporels  de 
quendum  cives  suos  induxit ,  nihil  eis  la  ville  qu'il  avait  bâtie  ;  et  c'est 
affingi  passus  quod  beatœ  illi  naturœ  apparemment  la  raison  pourquoi,  re- 
parhm  esset  consentaneum  {66),^  Il  jetant  les  autres  fables  des  Grecs ,  il 
observe  nommément  que  les  Romains  ne  marqua  pas  <^u'il  fallût  exclure 
ne  débitaient  pas  que  le  ciel  eût  été  les  amours  des  dieux.  Soyons  donc 
châtré  par  ses  enfans ,  ni  que  Saturne  persuadés  qu'au  temps  de  Lucrèce  , 
dévorât  les  siens ,  ni  que  Jupiter ,  Tun  des  articles  de  foi  du  peuple 
ayant  détrôné  Saturne ,  le  précipita  romain  était  que  Mars  engrossa  Sil- 
dans  le  Tartare ,  ni  que  les  dieux  vie ,  lorsqu'elle  allait  chercher  de 
eussent  été  à  la  guerre  ,  et  qu'ils  y  l'eau  pour  le  service  divin  dans  le 
eussent  été  blesses ,  ni  qu'ils  eussent  bois  sacré  de  ce  dieu  (69).  Ainsi  Lu- 
été  valets  parmi  les  hommes.  Tout  ce  crèce ,  bien  loin  de  craindre  qu'elle 
passage  de  l'historien  est  très-nota-  n'offensât  les  dieux  ,  supposé  Qu'elle 
ble  *  car  on  y  voit  Romulus  qui  éta-  commit  adultère ,  devait  crainare  de 
blit  la  religion ,  non  pas  en  homme  se  trouver  seule  dans  quelque  bois 
élevé  parmi  des  pâtres,  mais  comme  consacré,  et  s'imaginer  que  son  bon- 
un  excellent  philosophe  ,  et  comme  neur  y  courait  un  très-grand  risque, 
un  théologien  mille  tois  plus  éclairé  le  dieu  de  cet  endroit-lâ  étant  fort 

3ue  les  magistrats  de  Grèce.  Cepen-  capable  de  devenir  amoureux  d'elle, 

ant  les  autres  hbtoriens  ,  non  pas  j  v  .   â  n 

A         ^ :      ««.w.--,^  Tif*.  ï  ;-o*i  (67)  rqyw  CiceroB ,  d«  Nâtnri  Deorom. 

même  ceux  qui ,  comme  Tite-Live ,  J^j  ^.^^^^  ^^^^  ;.^  ^  ^  ^^^  LXxnil , 

(G6)  Dioay0.  Halie.  Ub.   Ht  «ap.  XFIll ^  pag.  m.  6t. 

pag.  90*  ifg)  ^  mStnt. 


LUCRÈCE.  '5o5 

»t  de  la  forcer  avec  d'autant  moins  (74)  ces  deux  diyinitës  fut  déclaré 
le  scrupule  qu^elle  n'était  pas  Tes-  par  cet-  édifice  aussi  solennellement 
taie  (noy  ,  comme  la  mère  de  Romu*  cocu  ,  que  par  un  décret  des  am- 
lus.  !Notez  que  pendant  les  guerres  phictjons  ,  ou  que  par  un  arrêt  du 
que  Tar<]uin  fit  au^  Komains ,  ils  fi*    sénat.    D'où   il  faut    conclure   que 


ipiter  qu  ils^  adoraient   des  trois  ou  quatre  premiers  siècles, 
dans  le  Capitole.  Cela  justifie ,  à  Pé-   ne  dépendaient  pas  de  la  religion 
^    '       *  *"    '^  *    seulement  de  la  reli- 


,  religion  n'appre-  Mais  voici  un  dilemme.  La  religion 
naît  pas  que  rimpudicité  déplaisait  établie  par  Romulus  y  et  qui  repré- 
aux dieux.  Notez  aussi  aue  le  pre-  sentait  Dieu  comme  un  être  trés-par- 
mier  roi  de  Rome,  en  défendant  de  fait ,  subsistait  au  temps  dé  Lucrèce 
leur  imputer  ce  que  la  Grèce  leur  en  son  entier ,  ou  avait  déjà  été  cor- 
imputait ,  fit  connaître  qu'il  courait  rompue  par  les  fables  de  la  Grèce, 
de  mauvais  bruits  toucbant  leur  con-  Au  premier  cas  ,  Lucrèce   ne  s'est 


racle  de  Delphes  était  fort  connu  à  s'est  conduite  par  des  idées  d'hon- 

Rome   (73).  L'on  y  savait  donc  des  néteté  ,  et  d'amour  de  chasteté ,  que 

nouvelles  de  la  religion  des  Grecs  ;  la  notion  de  ses  dieux  ne  lui  donnait 

on  y  savait  donc  les  contes  des  amou«  point.  Voyons  à  présent  ce  qui  con- 

rettes  des  dieux  ;  et  comme  l'on  croit  cerne  la  seconde  ooservation  de  notre 

aisément  ce  qui  flatte  les  passions ,  savant  ami. 

on  ajouta  foi  sans  peine  à  des  dis-  Il  me  permef^ra  de  dire  que  l'éru- 
cours  autorisés  par  une  nation  sa-  dition  qu'il  a  débitée  sur  la  distinc- 
vante  et  ingénieuse ^  et  qui  fournis-  tion  des  Dires,  des  Furies,  des  Eumé- 
saient  tant  d'apologies  aux  gens  dé-  nides  ,  et  ce  qui  s'ensuit ,  passait  Lu- 
bauchés.  Nous  ne  faisons  qu'imiter  crèce  et  toutes  les  femmes  qui  fu- 
ies dieux,  se  disaient-ils  à  l'oreille  rent  jamais  à  Rome ,  et  au  pays  des 
au  commencement  :  ils  furent  plus  Athéniens.  C'était  un  morceau  de  la- 
hardis  dans  la  suite ,  à  mesure  que  la'  théologie  la  plus  mystique  qui  fût 
loi  "■     ** 


vous 

siècles  .  .  _  _ 
vre ,  où  l'on  raconte  les  amours  et  les  vieux  adepte  pour  être  instruit  de 
désordres  d'une  cour,  fait  bien  que  cet  article.  Je  ne  sais  si  Varron  ,  le 
les  habitans  du  pays  ne  débitent  pas  plus  docte  des  Romains  ,  et  le  pon- 
ces histoires  scandaleuses  :  mais  ils  tife  Caïus  Cotta  (76) ,  pcnétrcrent  si 
n'en  pensent  pas  moins  ;  ils  n'en  avant.  A  coup  sûr  Lucrèce  ne  savait 
croient  ni  ni U9> ni  moins  qu'aupara-  pas  qu'elle  aurait  beau  se  tirer  d'af- 
vant.  Appliquez  cela  aux  sujets  de  faire  au  ciel ,  et  en  terre  devant  les 
Romulus  par  rapport  à  la  proscrip-  Dires  ,  et  les  Furies,  et  que  tout  cela 
tion  des  lables  des  Grecs.  Ajoutons  ne  lui  servirait  de  rien ,  si  elle  ne  se 

2ue  la   construction  du   temple  de  fournissait  des  pièces  que  les  Eumc-^ 

astor  et  Pollux  fut  comme  une  dé-  nides  ]ui  demanderaient  dans  les  en- 

claration  authentique  des  adultères  fers.  Elle  ne  se  tua  donc  pas  pour 

de  Jupiter ,  et  dérogatoire  à  la  loi  de  avoir  de  quoi  repondre  à  un  examen 

Romulus  (73).  Le  mari  de  la  mère  de  ■,    ■   .      >    j        ... 

'    '  0ui   voudraient   prétendre   qu  elle    comprenait 

tarUcle  dont    Denja  d*Halicarnisse   n'a  puint 

(70)  C'ent'h'dire  une filla  qtd  eût  consacré  ta  parlé. 

virginité  à  la  déesse  Vesta.  ('ji)  Léda  ,feinme  de  Tfudare. 

(71)  Floras,  lib.  /,  cap.  XT.  (,-5)      Snccuhuit  famœvlcla  publia  meiù. 
(■ja)  Dionjs.  Htlic.  lUt,   IV ^  cap.  LXXV ^  Ovid.  Fastor.  2(6.  //,  vs.  810. 

pag.  a54.                                                         ^  (76)  Vun  des  interlocuteurs  de  Cicéroa  aux 

(73)  Je  parla  ainsi  pour  m*aecommoder  à  cru*  Livres  de  Naturi  Oeoruta. 


5o6  LUCRÈCE. 

dont  elle. n'avait  mille  idée.  Uinterét  chère  qae  la  chasteté  ,  elle  a  «stcnùé, 
unique  de  sa  réputation ,  sans  aucun  de  Tautre,  à  la  belle  réputation ,  ce 
rapport  à  la  reiieion,  la  porta  à  se  qu'elle  avait  }>ré£eré  a  la  vie  même, 
tuer,  comme  on  ra  dit  dans  les  Pen-  Tout  cela  se  réduisait  à  Pamoar-pro- 
sées  sur  les  Comètes.  pre;  mais  si  elle  eût  été  chrëtienne. 
Saint  Augustin  a  fort  bien  compris  je  dis  bien  chrétienne ,  elle  eût  agi 
cette  vérité,  et  en  a  conclu  avec  rai-  autrement ,  et  par  un  principe  d'a- 
son  que  la  conduite  de  Lucrèce  n'é-  mour  divin.  Le  jésuite  espagnol  qae 
gale  pas  celle  des  femmes  chrétien-  j'ai  cité  ci-dessus  lui  marque  bien 
nés,  qui  ,  ayant  subi  une  semblable  son  devoir  ,  et  lui  oppose  ce  que  ré- 
violence ,  se  consolent  en  Dieu  ,  le  pcmdit  Lucie  ,  femme  chrétienne. 
témoin  de  leur  pureté  intérieure  ,  et  Mal  se  eeanno  Lucrecia ,  y  si  tu%nera 
se  gardent  bien  de  réfuter  les  soup*  tanto  (^atordeanimocomoherynosura, 
cons  des  hommes  par  la  transgression  con  el  primero  reparara  el  danno  que 
de  la  loi  divine.  Quod  seipsani ,  quo-  la  hizo  la  seeunda.  iVb  son  idolnàas , 
niam  adu/terum  pertulit ,  etiam  non  dite  Sant  nasilio  {*) ,  hablando  de 
aduiterata  occidit ,  non  est  pudicitiœ  las  virgines  :  qaœ  vim  passae  snnt  non 
caritaSf  sed  pudoris  infirnUtas.  Pu-  con  sentie  nte  ad  voluptatem  anima  , 
duit  enim  eam  turpituàinis  aliénas  in  imo  integram  atque  incorruptam 
se  commisscBy  etiam  si  non  secum  :  sponso  suo  et  fide  et  vii'ginitate  incli- 
et  Romana  mulier  laudis  awida  ni-  tam ,  majori  cnm  gloriâ  et  lande  ob- 
niiiim  uerita  est ,  ne  putaretur,  quod  tulerunt.  IHsto  no  sabia  Lucrecia,  ,  Y 
violenter  est  passa  càm  viveret,  li-  si  lo  entendia,  cegose  con  el  pimtillo 
benter passa  si  viueret»  Undè  ad  ocu-  de  la  honra  ,  y  todo  lo  perdio.  De 
los  hominum  ntentis  suœ  testent  illam  manera ,  que  por  medio  de  la  muerle^ 
pœnam  adhibendam  putauit ,  quibus  quedo  muerla  :  y  por  temor  de  la 

conscientiani  demonstrare  nonpotuit.  honra  quedo  desJionrada Quanto 

Sociam  quippè  facti  se  credi  erubuit,  mas,  que  respondio  muy  bien  otra  no 
si  quod  alius  in  ed  fecerat  turpiter,  Lucrecia  romana,  sino  Lucia  chris- 
ferret  ipsa  patienter.  Non  hocfece-  tiana ,  al  présidente  Paschasio ,  qt^ 
runt  fentinœ  christianœ,  quœ  passas  sobre  el  mesmo  punto  dixo  ,  la  pon- 
simiHa  wiuunt.  Tamen  nec  in  se  ultœ  dria  en  el  lugar  de  las  mugeres  ra- 
sant crimen  alienum,  ne  aliorum  sec  meras  ,  para  que  qualquiera  la  infa- 
leribus    adderent  sua  ;  si,   quoniam  masse ,  y  el  espiritu  ditfino  de  que  se 
hostes  in   eis  concupiscendo    stupra  preciaua  la  desamparasse  :  Si  invitam 
commiserant,illceinse  ipsishomicidia  jusseris  violari,  castitas  mihidupii- 
erubescendo    committerent,    Mabeni  cabitur  ad  coronam  (79).  Il  y  a  une 
quippè  intiis  gloriam  castUatis ,  testi-  autre  chose  en  quoi  les  femmes  chré- 
monium  conscientiœ  •'  habent  autem  tiennes  dont  parle  saint  Augustin  la 
coram  oculis  Dei  sui;  nec  requirunt  surpassaient  :  elle  eut  à  choisir  entre 
ampliiis ,  ubi  quid  rectè  faciunt ,  non  la  mort  et  la  complaisance  f  elles 
ampliàs  habent,  ne  devient  ab  auctO'  n'eurent  point  la  liberté  de  ce  choix 
ritate  legis  diuinœ,  ciim  malè  deui-  (8q).  Les  tyrans,  les  persécuteurs  , 
tant  ojffensionem  suspicionis  humanœ  les  soldats  ,  employaient  la  violence 
(77).  si  au  lieu  de  suivre  l'esprit  ro-  sans  proposer  l'alternative.  Réduites 
main  ,  avide  de  louange  (78)  ,  elle  se  en  cet  état ,  elles  ne  pouvaient  s'armer 
fût  conformée  aux  lois  de  la  bonne  que  du  défaut  de  consentement ,  et 
religion  ,  elle  eût  mieux  aimé  se  lais-  qae  de  la  répugnance  du  cœur  \  car 
ser  tuer  par  Sextus ,  que  de  lui  per-  de  quoi  eût  servi  la  résistance  des 
mettre  ce  qu'elle  souifrit.  On  ne  peut  bras  et  des  mains  ?  Quant  an  reste  , 
donc  la  justifier  au  tribunal  de  la  re-  il  faut  présumer  pour  Lucrèce  la  mé- 
ligion  :  mais  si  on  la  juge  au  tribu-  me  chose  que  pour  elles ,  c'est-à-dire 
nal  de  la  gloire  humaine ,  elle  y  rem-  rejeter  les    conjectures    dont  saint 
portera  la  couronne  la  plus  brillante.  .  .         „      _,. 
fcar  si  d'un  côté  la  vie  lui  a  éié  moins       <ilfj^rJk^it^Z:%^.l^V,.  -.«1  a. 

(ni)  Augniil.    de   Civiute  Dei,   lib.  I ,  cap.  Principe» >  lib.  XIX,  cap.  VIII,  pag.  577. 
XIX  ^  pa/r.  6g.  (80)  ChistianU  fœmini*    in  capUvilaU  corn- 

(78)  P'incei  amorpatriœ  laudunnjue  immen-  pressés  alieni  ab'  oiAni  c'ogiutlione  sancliiaut 
sa  eupido.  insultant.  Aa^ust.  de  CïTilate  Dei ,  lib.  I ,  caff- 

Virgîl.  JEntid.  ,  Hb.  VI ,  v.r.  8a4'  XIX  ^  ftg'  69» 


LUCRÈCE.  5o7 

7V.«jgustin  a  fait  mention  â  Fegard  de  »  par  le  droit  de  son  pby»  ,  et  par  la 

oette  dame  païenne.    Qiie  sait-on  ,  m  religion  de  son  temps ,  ellesetrou- 

dit-il ,  si  elle  ne  se  sentait  pas  coupa-  »  vera  des  plus  chastes  de  son  temps  , 

>>le  de  quelque  consentement  y  et  si  ce  m  et  des  plus  fortes  de  son  pays  :  la 

xxe  fut  point  la  raison  pourquoi  elle  »  noble  et  vertueuse   philosophie  , 

se  tua?  Quidsienim  ,  {quodipsatan-  »  qui  Faccuse  si  souvent,  Fabsoudra 

:twxmTnod6   nosse  poterat ,  )   quamuis  »  de  son  malheur ,  et  ^e  re'conciliera 

jjuveni  violenter  irruenti ,  etiani  su^  »  avec  elle  ;  et  chacun   avouera  que 

£ibidine  illecta  consensit ,  idque  in  se  )>  son  péché  fut  moins  de  sa*  faute  , 

punienS  ila  doluit ,  ut  morte  putaret  )>  que  de  Fimperfection  du  droit  ro- 

crpiandum  ?  Quamquam  nec  sic  qui-  m  main,  qui  ne  Tavait  pas  bien  réglée  ; 

^iem  occidere  sedebuitfSiJructuosajn  »  et   des   scandales   de   la  religion', 

jjosset  apnd  deos  falsos  agere  pœni-  d  qui  ne  lui  avait  donné  que  de  mau- 

tentiam.  P^erumtamen  si  fnrtè  ita  est,  »  vais  exemples.  En  effet ,  le  droit  de 

Jalsumque  est  illud  ,  quod  duo  fue-  »  ce  pays-là  n'était  alors  qu'un  droit 

runt ,  et  adulterium  unus   admisit ,  »  superdciel   et  de    montre  .  .  .  ,  . 

sed  potiiis  ambo  adulterium  commise-  »  Quant  à  la  religion  romaine,  qui 

nirtt,  unus  manijestd  invasions,  altéra  »  érigeait  les'courtisanes  en  déesses  , 

latente  consensione  ,  non  se  occidit  »  et  sacrifiait  à  des   adultères,  il  ne 

insontem  (8i).  Ce  sont  des  soupçons  »  fallait  pas  attendre  qu'elle  fît  des 

de'raisonnables.  Il  faut  croire  que  son  »  vierges  ,  ni  des   femmes    chastes. 

cœur  ne  perdit  rien  de  sa  pureté,  et  »  En  cela  Lucrèce  ,    voire  Lucrèce 

qu'on  lui  ôta  par  forcé  une  pudicité  »  violée  ,  fut  meilleure  que  les  dieux 

immaculée  (8a  ).  C'est  la  traduction  »  de  Rome.  Ce  ne  fut  pas  l'amour  du 

littérale  des  paroles  dojit  Brutus  se  »  plaisir,  ni  la  crainte  de  la  mort, 

sert  dansDenys  d'Halicarnasse.  Notez  »  qui  la  firent  faillir  5  ce  fut  l'amour 

qu'on   peut  croire  raisonnablement  »  de  l'honneur,  et  la  crainte  excessive 

que  personne  n'aurait  jamais  su  l'ac-  »  qu'elle  eut  de  le  perdre.  Et  si  elle 

tion  du  fils  de  Tarquin  ,  si  Lucrèce  »  n'eut  pas  la  fermeté  de  Susanne  , 

ne  l'eût  révélée.                             ,  »  qui  ne  plia  ni  sous  la  mort,  ni  sous 

(F)  Le  père  le  Moine  ...   a  fait  »  l'infamie  ,   il  suffit   de  dire   pour 

l'apologie  de  cette  dame ,  et  il  a  dit  »  l'excuser  ,  qu'elle  ne  croyait  point 

qu'elle  surpassa  ses  divinités,  3  «  J'ai  »  au  dieu  de  susanne  :  et  le  miracle 

M  .TU  ,  dit-il  (83)  ,  le  procès  que  l'on  »  eût  été  trop  grand ,  si  une  païenne 

yt  fait  a  sa  mémoire  ,  et  la  sentence  »  eût  égalé  une  des  plus  hautes  ver- 

»  qui  lui  est  attachée  dans  les  livres  »  tus  des  fidèles  ,   sans  la  loi  et  sans 

»  de  la  Cité  de  Dieu.  J'ai  assisté  quel-  »  les  grâces  qui  faisaient  les  fidèles. 

T>  quefois  aux   déclamations  qu'une  »  Ne  feignons  donc,  point  de  louer 

»  des  plus  hautes  et  des  plus  fortes    »  Luorèce Ne  pouvant  de  ses 

»  vertus  de  son  sexe  (84)  a  coutume  ».  seules  mains  résister  à  la  force  ar- 

»  de  faire  contre  elle  :  et  j'avoue  que  •»  mée  ,  elle  la  repoussa  de  l'esprit  : 

»  si  elle  est  jugée  par  le  droit  chré-  »  et  son  âme  s'éleva  autant  qu'elle 

M  tien  et  selop  les  lois  de  l'Evangile ,  »  put ,  pour  n'être  point  tachée  de 

u  elle  anra  peine  de  justifier  son  in-  »  l'impureté   qui  souilla   son  corps 

})  Docence Néanmoins  ,   si    »  (85).  » 

>i  elle  est  tirée  de  ce  tribunal  sévère,  .„_,  _       1     .    «  •        /*  t   •    j     * 

v\*i  /.  «.^1  .  (85)  £•«   père   le  Jnoine ,   Galerie  de*  fera- 

»  OU  il  ne  se  présente  point  de  vertu    „;,  firies,  p^^.  390. 

ji  païenne  ,   qui  ne  soit  en  danger  , 

>>  d'être  condamnée  :  si  elle  est  jugée         LUCRECE   ,    en    latin    Titus 

(8.)  Idem,  ibidem,  ^ag.  68.  Lucvedus  Carus  (A) ,  a  été  un 

(82)  T»v   ÀfAtàL^rr^^   di^ettptBfÎTct  AiS£   des  plus  grands  poètes  de   son 

p%ra,  /èietç.  Impolluta  pudicHia  per  fim  spo-  siècle.  Il    Uaquît  SCloU   la  ChrO— 

liaUi.Dlonj».  U»Vic»rn.Ub.IKcap.LXXXrT,  'nnt^  rl'Fn«pKp          l'an     O     dpla 

pag.   874.  Ces  paroles  re'fuleni   la  critique  de  HiqUC  Û  l!.USeDe    ,     l  dU     2     QC    la 

Henri   Etienne     "                '            '  «  i             '     "i     rT%\         .   «i   _.   ^ — 
(D) ,  aux  I 


enne.    ^o^m  ci-dessus  la  remarque  171",  olvnipiade  f  B)  ,  et  il  Se  tua 

i«^  et  2«.  alinéa,  ,'.          ^  ^       Timi 

;.ir*  le  Moine,  Galerie  de.  femme,  lui-nieme  a  1  âge  dc  quarantc- 

riMff^a^.  188, 189  Édit.  de  BoUande,  1660.  quatre  ans.  Cela,  veut  dire  qu'il 

(84)  Je  voudrais  bien  savoir  de  quelle  per"  ^.           1,            j.t>                                f\^ 

nneU  père  \cKio\nt  parle  ici,       ^       ■  SC    tua    Un    de    RomC    7 02.     Un 


(83)  Le 
foriM 


5o8  LUCRÈCE* 

lui  avait  donne  nn  philtre  qui  qui  selon  lui  n'étaient  qu'erreurs 
le  fit  tomber  en  fureur.   Cette  populaires  (L).  On  prétend  qu'il 
manie  lui  laissait  des  intervalles  a  été  disciple  de  Zenon.   Ceux 
lucides  y  pendant  lesquels  il  com-  qui  ont  critiqué  cela  n'ont  pas 
posa  les  six  livres  €/e  rerc/m  iVa-  trop  bien  réussi  (M).    Nous  di- 
turâ  (C)  j  où  il  explique  savam-   rons  ,    en  réfutant  M.   Moréri 
ment  la  physique  d'Epicnre.  La  '(N) ,  et  quelques  autres  écrivains 
même  Chronique  nous  apprend   (O) ,  plusieurs  choses  qui  concer- 
que  cet  ouvrage  fut  corrigé  par  nent  Lucrèce.  Ceux  qui  désirent 
Cicéron ,  après  la  mort  de  l'au-  de  savoir  les  éloges  qu'on  lui  a 
teur  (D).  Jamais  homme  ne  nia  donnés ,  n'ont  qu'à  consulter  les 
plus  hardiment  que  ce  poète  la  auteurs  que  Barthius  nous  indi-- 
providence  divine  (E) ,  et  cepen-  que  (6).  M.  Creech  qui  donna  en 
dant  il  a  reconnu  uu  je  ne  sais    169$  ,  une  édition  de  ce  poète 
quoi  qui  se  plaît  à  renverser  les  (c) ,  accompagnée  d'une  excel- 
grandeurs  humaines  (F)  ;  et  l'on   lente  paraphrase  et  de  belles  no- 
ne  saurait  nier  que  son  ouvrage  tes ,  en  avait  déjà  publié  une  tra- 
ne   soit   parsemé    de  plusieurs  duction  anglaise.  C'est  domma— 
belles  maximes  contre  les  mau-  ee  qu'un  tel  auteur  n'ait  pas  été 
vaises  mœurs  (G).  S'il  eût  fait  de  longue  vie  (é/),  et  que  sa  fin 
autant  d'attention  aux  accidens  ait  été  conforme  en  quelque  ma- 
des  particuliers  ,  qu'à  ceux  des  nière,  à  celle  de  l'auteur  romain 
grands  ,  il  eût  reconnu  peut-  qu'il  avait  traduit  et  paraphrasé, 
être  un  je  ne  sais  quoi  qui  se  Je  suis  sûr  que  la  traduction  fran- 
plaît  à  chagriner  les  petites  cou-*  çaise  de  M.    l'abbé  de  Marolles 
ditions  ;   mais  peut -être  aussi  n'aurait  point  eu  le  destin  qu'elle 
qu'il  eût  rejeté  cette  hypothèse  eut(P)9  si  elle  eût  été  aussi  bon- 
(H),  et  se  fût  fait  fort  a'expli-  ne  que  cette  version  anglaise '^. 
quer  physiquement  cette  affaire-       Il  ne  sera  pas  hors  de  pro- 
là.  Ceux  qui  ont  écrit  sa  vie  as-  pos    d'examiner    un    paralogis- 
surent  qu'il  'était  parfaitement  me  et  une  contradiction  que  l'on 
honnête  homme  (a).  Quelques-  reproche  à  Lucrèce.  Le  paralo- 
uns  veulent  que  l'invocation  qui  gisme  regarde  l'un  des  argumeas 
se  trouve  à  la  tête  de  son  poème  août    il   s'est  servi  pour    faire 
(I)  soit  propre  à  montrer  qu'il  voir  qu'il  faut  mépriser  la  mort, 
s'est  contredit ,   et   que  dès  la  Epicure  l'avait  déjà  employé   , 
première  ligne  il  a  quitté  son  mais    d'une   telle  manière    que 
système.    Ils  auraient   raison  ,      ^.,  ^  .   «  ..         •      ,       <: 

VI     f.    •.  .  ..  -  •«  (o)  Comment,  in.  Siilium.  tom.  i,  p.  2Qt. 

S  il  était  vrai  que  cette  prière      [^^  i„,primée  à  Oxford.  inS^. 

fût  autre  chose  qu'un  jeu  d'eS-        \d)  n  a  cessé  de  vwre  «•a  1700,  n*ajant 

prit  (K)  ,  Oil  il  voulut  bien  s'aC-   f*  ««'^°'*  quarante  ans.  Vojrez  les  NouwU 
\  1  <•  •     les  de  la  Rëp.  des  Lettres,  jeD(.  X700,  rac- 

commoder en  quelque  façon  a  331,  '^  1    r     /     1  #-  o 

la* coutume.  Il  est  aisé  de  prou-        "Lagrange,  mort  en   1775  à  Irenle-sepl 
..A»    ^..'^~    _^l      •  *-^-    ans,  a  donne  une  nouvelle  traduction  fran- 

ver    quen    plusieurs    rencontres    çai,;etquiesttrès^stimée,dupoëmedeLu. 

n  a  conformé  son  style  au  lan—  crèce,  1768,  deux  vol.  in-80.,  i7(>8,  deux 
gage  commun,  et  aux  sentimens  ^°^-  ''""^^i  ?  79^.  deux  vol.  grand  inj-.. 

V  o  ^  (les  exemplaires  sur  papier  nom  de  Jésus  aoDt 

{a)Voyei  la  remarque  (G).  en  trois  vol.)  et  i8ai,  deux  vol.  in-i2. 


LUCRÈCE.  5o9 

Plutarque  l'en  critiqua  sçvëre-  parle ,  l'un  surnomme  Vespillo ,  et 

ment(Q).  La  contradiction  se  l'autre  Ofella,  ou  bien  de  t^^^ 

vxy  ^  Vespillo  dont  parie  Jules  César.  Ce 

rapporte  a  la  doctrine  de  Lucre-  dernier  Lucrèce  était  sénateur:  mais 

ce   touchant  la  nature  de  l'âme  cela  n'empêche  point  qu'il  ne  pût  être 

de    rhomme.   Il  a  soutenu  que  proche  parent  de  notre  poète  ;  car  il 

cette  âme  meurt  avec  le  corps,  r'âl^iltàVJF^trfcr: 
et  néanmoins  il  remarque  qu  elle  pendant  que  les  autres  demeuraient 
s'en  retourne  au  ciel  lorsque  dans  le  rang  des  chevaliers.  Pour  le 
l'homme  meurt.  Ceux  qui  pré-  prouver ,  Lambin  se  sert  d'une  fausse 
tendent  qu'il  n'a  pu  parler  le  la  ÏIX^X,!»^^^^^^^^^^^^^^ 
sorte  sans  se  contredire  na-  des  charges,  on  aurait  vu  deux  frè- 
vaîent  guère  lu  son  ouvrage,  ou  rcs  ,  Fun  sénateur ,  l'autre  simple 
n'avaient  ffuëre  compris  ses  sen-  chevalier  ;  mais  il  reconnaît  que  le 

ti^eas(R).  Cette  objection  ne  ^^«t  ^fZ^L^  jî.£  ^t 

l'eut  point  embarrasse  :  il  au-  rum  se  ad  honoras  petendos ,  et 
rait  eu  infiniment  plus  de  peine  Remp.gerendam  contulîsse:  alterum 
à  maintenir  les  attributs  de  ses  l^copopulaHcarere,suumnegotium 
dieux  (S)  ;  car  il  fournit  lui-mê-  :îll\T^J/'t:^'"s::u:T^ 

me  des  armes  a  ceux  qui  les  veu-  est)sedjinge  ita  euenisae,proculdur 

lent  attaquer  ,    et   c'est   en   cet  hio  is  qui  œdiUtatem  majorem ,  prœ- 

endroit-là  que  son  système  ne  ^^ram  ,  comiUatum  adeptus  esset , 

K^  1  j      ••       j»       ^.  M'  Marcus ,  senatorii  ordinis  factus 

parait  pas  la  production  d  un  es-  ^,,^,  .  ^^^  \i^^  ^^  „^^^^^^  ^ 

prit    qui    sait   raisonner   conse-    tratum  gessisset ,  in  equestri  ordlne 
quemment.  mansisset  (3).  M.  le  baron  des  Cou- 

tures passe  encore  ici  plus  avant  ; 

•i  IV*  -  w  .  ' 


que  fJiceron  y  qi 

nommés  f^espillo ,  ou  de  la  famille  plus  considérables  charges  de  la  répu- 
tés Lucréces  surnommés  OfeUa ,  et  blique ,  eut  toujoui^s  'Quintus  Tul" 
que  le  surnom  de  Carus  fut  en  lui  lius  y  son  frère,  dans  l'ordre  des  che- 
un  quatrième  titre ,  qui  marquait  ou  ualiers. 

son  grand  génie,  ou  la  douceur  de  (B)  Il  naquit  tan  ^  de  la  171^. 

son  naturel,-  ou   quelque  chose  de  olympiade.  ]  C'est  une  opinion  assez 

cette  nature  (i).  11  produit  quelques  commune  (4),  que  Lucrèce  vint  au 

exemples  de  gens  qui  avaient  deux  monde  douze  ans  après  Cicéron  , 
surnoms.  M.  le  baron  des  Coutures,  sous  le  consulat  de  Lucius  Licinius 

passe  plus  avant  (a)  ;  il  affirme  com-  Crassus  et  de  Quintus  Mutins  Scévola, 

me  un  fait  certain  que  Lucrèce  fut  Pan  de  Rome  658.  M.  le  baron  des 

surnommé    p^espillon   ou    Ofelle  ,  Coutures  (5)  est  le  premier  que  je  sa- 

parce   qu'il  tirait  apparemment  son  che,  qui  ait  mis  la  naissance  de  Ci- 


main  des  deux  orateurs  dont  Ciceron  consulats  qui  sont  marqués  par  les 

autres  écrivains.  Lambin  fait  ici  trois 

(0  Cumad  commune  totimfamiliie  eogno-  fautes.  Il  dit  qu'Eusèbe  a  mis  la  nais- 

men  oui  FespUlonh,  aut  OfeUœ ,  cogMmen  jja„oe de  Lucrèce  à  rolvmnÎAflA   mt 

Cari  aeeessisiet .  9el propter  ingenii  magnUudi-  sance  QC  L.UCrece  a  1  Olympiade   1  ni  , 

nem  ae  prwMtantiamt  vel  propler  monun  sua-  C  CSt-a-dire   SOUS   le    COnSUlat  de  Cu. 
viiat'm  et  comitatem ,  vel  propter  alùjuid  taie. 

Larabinus,  in  ViU  Locretii.  ^3)  Lambinus,  in  Vit*  Lucrptiî. 

(9)  Dans  la\ic  de  Lucrèce  ^  au-devant  de  xa  (^)  Lambin  ,    Gifanius  ;    Daniel    Parens  iit 

tradu€lion  française  de  ce  poêle  ,  imprimée  à  Viia  Lucretii ,  l'appi'ouvent. 


Paris ,  l'an  168 


içaue  ae  ce  poeie  ,  tmpnmee  a     ▼  ii*  uncrcwi ,  t  uppi-uuyeni. 
5.  (5,  Dans  la  Vie  de  Lucr&ce. 


5io  LUCRÈCE. 

Domitiuti  Ênobarhe ,  et  de  Caïus  Cas-   a  Page  de  trente-six  ans  :  cela  ,  di^- 
sias  Longinus ,  Fan  de  Rome  657  ;  et   je,   est  absurde,  encore   qu^on   le 

3 ne  d^iutres  la  mettent  à  Tolympia-  corrige  par  ces  paroles ,  ou  plutôt  h 
6172,  c'est-à-dire  sons  le  consulat  i'^tee  de  quarante;  car  outre  qu'il 
de  L.  Licinius  Crassus  ,  et  de  Q.  Mu-  fallait  dire  quarante  -^  un  et  non  pa« 
tins  Scévola  ,  Tan  6S8  :  d'où  il  paratt,  quarante,  on  ne  doit  jamais  se  servir 
ajoate-t-il,  que  ce  porte  c'tait  plus  d^une  telle  disjonctive ,  h  trente-six  <, 
jeune  de  douze  on  onze  ans  que  Cicé-  ou  h  quarante ,  lorsqu'il  est  constant 
ron  ,  qui  naquit  sous  le  consulat  de  que  la  première  partie  de  cette  pro- 
Q.  Servilius  Cepion  ,  et  de  C.  Attilius  position  est  fausse.  Le  père  Briet  est 
Séranus.  i*.  Eusêbe  met  la  naissance  dans  le  cas  :  il  pose  sans  balancer  la 
de  Lucrèce  à  l'an  2  de  la,  171  ••  olym-  naissance  de  Lucrèce  à  l'an  de  Kome 
piade.  Or  ,  Domitius  Énoharbe  et  5^3 ,  et  sa  mort  à  l'an  584  ;  il  n'a  donc 
Cassius  Longinws  furent  consuls  l'an-  point  dû  avancer  deux  opinions  sur 
née  d'auparavant,  a^.  Leur  consulat  la  durée  de  la  vie.  En  4*.  lieu  ,  comme 
et  celui  de  Licinius  Crassus,  et  de  Crassus  et  Pompée  ont  été  consuls 
Mutins  Scévola  n'appartiennent  pas  deux  fois  ensemble,  c'est  une  faute 
à  l'olympiade  173  ,  mais  à  l'olym-  que  de  marquer  simplement  qu'une 
piade  précédente.  Il  est  un  peu  étran-  telle  chose  est  arrivée  sous  le  consu- 
ge  que  Lambin  nous  distingue  si  lat  de  ces  deux  hommes.  11  faut  spé- 
&oidementl'oljmpiade  i7Tetlolym-   cifier  sous   quel    consulat.    En     5'. 

Siade  172  ,  par  les  années  657  et  658  lien ,  Crassus  et  Pompée  furent  con- 
e  Rome.  3°.  Puisque  le  consulat  sous  suis  la  première  fois ,  l'an  de  Rome 
lequel  Cicéron  naquit  tombe  à  l'an  683 ,  et  non  pas  l'an  584.  En  6'.  lieu, 
de  Rome  647  9  il  fallait  dire  qne  Lu-  ou  il  ne  fallait  point  parier  de  Vir- 
crèce  était  plus  jeune  que  Cicéron  gile,  oXi  il  en  fallait  parler  comme 
de  dix  ou  douze  ans  ,  et  non  pas  de  Bonat ,  qui  marque  que  ce  poète  prit 
douze  ou  de  onze.  Gifanius ,  et  son  la  robe  virile  le  même  jour  que  Lu- 
copiste  Daniel  Paréus  (6) ,  en  mettant  crèce  décéda.  La  plus  grande  force 
la  naissance  de  Lucrèce  â  l'an  658  ,  de  la  singularité  consiste  dans  la  ren- 
ont  tort  de  le  faire  nattre  douze  ans  contre  du  jour  ;  Le  père  Briet  Té* 
arant  Cicéron.  nerve  en  se  contentant  d'observer  qu«* 

J'ai  compté  jusqu'à  huit  fautes  Virgile  prit  la  robe  virile  l'anne'e  de 
dans  huit  lignes  du  père  Briet  (7).  11  la  mort  de  Lucrèce.  En  7«.  lieu  ,  ci* 
veut  que  Lucrèce  soit  né  l'an  a  de  la  fut  sous  le  deuxième  consulat  de 
175*. olympiade,  et  que  cette  année-  Crassus  et  de  Pompée,  que  \irçi\e 
là  soit  la  543*.  de  Rome.  Il  veut  que  prit  cette  robe ,  l'an  de  Home  698  («)  * 
Lucrèce  soit  mort  Fan  de  Rome  58  j  ,  il  ne  fallait  donc  pas  mettre  à  Fan 
à  Fâge  de  trente-  six  ans,  ou  plutôt  à  de  Rome  581  la  mort  de  Lucrèce.  En 
l'âge  de  quarante ,  sous  le  consulat  8*^.  lieu  ,  samt  Jérôme  a  dit  claire- 
de  Pompée  et  de  Crassus  ;  et  que  ment  que  Lucrèce  se  tua  à  Fâge  de 
cette  année-là  soit  celle  où  Virgile  quarante  -  quatre  ans.  Propriâ  se 
prit  la  robe  virile.  Enfîn,  il  impute  manu  interjecit  anno  œtatis  quadra- 
à  saint  Jérôme  d'avoir  dit  que  Lu-  f*esimo  quarto  (9).  Joignez  à  ces  huit 
crèce  s'ôta  la  vie  à  l'âge  de  quarante  fautes  celle  que  le  père  Briet  a  faite 
ans.  Comptons  bien  ses  fautes.  En  un  peu  aprè^ ,  en  disant  qu'Ovide  a 
!«'.  lieu,  il  devait  mettre  la  naissance  donné  à  Lucrèce  l'épithète  de  divin  : 
de  Lucrèce  sous  la  171*.  olympiade,  ,  .  .  .        ,       . 

et  non  pas  sous  la  1 75e.  En  2«.  lieu ,  ^g^^.^  ^^^^ ^^  dabiiuna  Mes. 

Tannée  olympique  qu  il  marque  re- 
pond à   l'an  de  Rome  674,  et  non   II  y  a  siifc//mi* ,  et  non  diuîni,  dans 
pas  à  l'an  543.  En  3®.   lieu,    il  est    Ovide  (10).   Gassendi  s'est  étrange- 
absurde  de    dire  qu'un  homme  né    ment  abusé  sur  le  passage  de  saint 
Fan  543,  et  mort  l'an  584  ^  ^^^  mort 

(6)  L»  .Srolî.vtc  Danplnn  arnnt  mû  h  la  t^e  ^^^  ^"^T.  ''/"''"o  «""<>  *'«"'•  «"'««  ]'>' 
de, on  Locrèce  la  \  iedece  pofl^,  faite  par  Da-  ^'"«  *;/"'  '/'"  «^*"»^»''*'*'  «/'«'"  7'"^"'  "«'"' 
niel  P.rio» ,  devait  savoir  qn'h  quf1r,u^,rrtran-  'J''-  j^^'^'p"*  «'  '«  *P'^^  dv»  LacreUus  poeia 
chemen,  prks,  c'est  mot  à  mot  celli  que  Gif.-  discederet.^onzx^m  V.la  Virg.lu. 

Diiis  a  compas/»!.  (f))  /»  Chrome.  Eonebii. 

(7)  De  Poctii  Lotinis,  pag-  g.  (10)  Ovjd.  Amor.  lib.  /,  t\e$.  XV.  vi,  »3. 


LUCRÈCE.  5ii 

[ërôme  :  il  a  cru  que  Tannée  de  la  rbn.  Un  illustre  Anglais  (i^)  que  je 

iiort   y  avait  été.  marquée  ,  et  non  cite  assez  souvent ,  veut,  que  Lucrèce 

ja.s  c'elle  de  la  naissance  ;  ce  qui  lui  ait  été  contemporain  de  Cicérôn  et 

k   £a.it  conclure   que    Lucrèce    était  de  Varron  ,  mais  un   peu  plus  âgé 

plus   âgé  que  ce  Zenon  l'épicurien,  qu'eux.  Il  met  en  marge  que  Lucrèce 

dont:   Cicéron  et  Atticos  avaient  été  florissait  io5  ans  avant  Jésus-Christ. 

auditeurs  (ii).  M.   Creech  a  mis  la  Or  selon  lui  la-  naissance  de  Jésus- 


mourut   Lucrèce;  ce  qui    pourrait  donc  qu'il  le  fasse  naître  environ  l'an 

faire  croire  à  un  sectateur  de  Pylha-  620.  C'est  bien  s'écarter  de  l'opinion 

gtore  ,   que  l'âme  de  Lucrèce  passa  ordinaire  ,  et  de  l'opinion  de  saint 

dans   le  corps  de  Virgile. /^ix  flèso-  Jérôme.  La  Vie  de  Lucrèce,  par  Lam- 

luto    opère   mo^tur,  eo  ipso  die  quo  bin,   dans  l'édition' dont  je  me  sers 

natiis  C5/ Virgihus,  et  aliquis  Pytna-  (19),  porte  ^u'il  mourut  à  l'âge  de 

goreus    credat   Lucretii    animam  in  quarante-trois  ans,  sdus  le  troisième 

Maronis  corpus  transiisse,  ibique  Ion-  consulat  de  Pompée  ,  l'an  de  Rome 

j^o  usu  et  multo  studio  exercitatam  761,  le  jour  que  Virgile  naquit.  Des 

poëlam  ei^asisse  (12).  Cette  faute  est  deux  fautes  qu'il  y  a  là  ,  l'une  est 

considérable  ;  car  il  en  faudrait  con-  sans   doute  une   faute  d'impression 

dure  que  Virgile  fît  ses  églogues  à  (20):  l'autre  est  une  faute  d'auteur. 

Page  de  huit  ou  neuf  ans.  Voilà  com-  Lambin  ,  au  lieu  de  mettre  le  jour 

ment  les  plus  doctes  brouillent  leurs  que  Virgile  prit  la  robe  virile ,  a  mis 

idées.   Ils  convertissent  le  jour  que  le  jour  de  la  naissance  :  et  quand  on 

Virgile  prit  la  robe  virile  en  celui  de  le  rectifierait  ainsi,  on  ne  l'exempte- 

sa    naissance.    Lambin   avait  fait  le  rait  point  d'erreur  ;  car  ce  fut  sous  le 

même  faux  pas  (  i3).  deuxième  consulat  de  Pompée  queVir- 

Si  l'on  en  jugeait  par  le  style  ,  on  gile  prit  la  robe  virile,  l'an  698  (21). 

s^imaginerait  aisément  que  Lucrèce  a  (C)  Cette  manie  lui  laissait  des  in- 

étë    plus  vieux  que   Cicéron  ;    mais  tert^alles  lucides ,  pendant  lesquels  il 

cette  règle  serait  trompeuse.  Combien  composa  les  six  li^'res  de  Rerum  Natu- 

_1  __   J».__i _i  _   •  ^Â  -t  n •  !_• M.   3 it»     1      m.1 


ment  et  poliment  .•'  Quoi  qu  il  en  soit,  cherent  pas  de  taire  d  excellens  vers, 

j'ai  lu  dans  quelques  modernes  que  ne    trouveront   pas    incroyable    ce 

Lucrèce  a  précédé  Cicéron.    Paulb  qu'on  nous  dit  ici  de  Lucrèce  :  Ama- 

antiquior  fuit  Terentio  Varrone ,  et  torio  poculo  inj'urorem  uersus ,  quiim 

M.   Tullio ,  ut  quidam  scrijherunt.  aliquot  librps  per  intenta  fia  insaniœ 

C'est  Crinitus  qui  dit  cela  (i  4).  Char-  conscripsisset    (23).   Quelques-uns 

les  Etienne,  Lloyd  et  Hofman  l'ont  croient  que  Stace  a  voulu  parler  de 

bien  copié;  mais  Décimator,  le  co-  cette  fureur,  quand  il  a  dit  : 


,     ,_        ^ „         qi              ^.__„ 

quior  Terentio,  P'arrone  et  M.  TuU  que ,  et  qu  il  a  fait  allusion  à  ces  ter- 

lio.  Dans  un  autre  livre  (i6j  il  avait  nies  du  I**".  livre  de  Lucrèce  : 

dit  tout  simplement  que  Lucrèce  est  Sed  acri 

plus  ancien  que  Térence  et  que  Cicé-  Percutsiuhyrso  laudis  spes  magna  meum  cor. 

(17)  Pope  Blount,  Censura  Anihorum,».  3q. 

(il)  jilujuanlà   velutiior  ,   sed  Homœ  ^  fuit  (t8)  Fojex  ce  quil  dU  de  la  mort  de  Cicéron , 

T.  Lricretius  Carus;  obiit  enim  fuxtà  Eurebtum  pag.  4o. 

olympiade  171.  cùm  agerel  annurn  attnlis  qua-  (19)  C'est  celle  du  Scoliafte  Dauphin  de  Lu- 

dragesimum  terUtun.  GoMend.  de  Vita  Epicuri,  crèce. 

'**; '{'„$'*''•  'y*      ,          «      ..  (")  751  aa  lieu  de  701.   Il  y  a  65i   dans 

(1%)  Tbom.  Creecb,  in  Prœfat.  Lucretii.  Védit.  de  FrancfoH  ,  i583. 

(x3)  yore*  lafn  de  cette  remarque.  (ai)  Donatu*",  in  VitS  Virgîli;. 

^*i^  Pe  PoëiislatiDis,  Ub.  II ,  pag.  m.  657.  faa)  Tliuan.  Ilisi.,  Ub.   CXIII^pag,  686, 

(i5)  In  Thesanro  Linf{u.ironi,  voce  Lacretius.  ad  ann,  iSqS. 

(16^  In  IIa.  part.  Sj\rm  Vocabaloruin ,  im-  (fi)  Cbron.  Fusrhii. 

primée  à  Franefort ,  in-S*».,  Van  iSgi.  (,4)  Stat.,  »iW.  VII ,  Ub.  II,  vs.  76. 


5l2 


LUCRÈCE. 


Vojez  Barthias ,  sur  ces  paroles  de  qui  mc  plaît  a  renverser  les  granr 

Stace.  deurs  humaines.  J  Ayant  parle  de  h 

(D)  Easébe  nota  apprend  que  peur  qui  saisit  les  amiraux  â  la  vae 

cet  outfragefut  corrigé  par  Cicéron^  d'une  tempête ,  il  ajoute  que  c"*est  en 

après  la  mon  de  l'auteur.  ]  Il  semble  vain  qu'ils  font  des  tœuz  ^  tant  il  est 

que  le  père  Briet  le  croie ,  puisquHl  vrai  qu'une  force  occulte  semble  se 


se 


sert  d( 


hus ,  duris 


e  ces  paroles  :  In  suis  versi-  jouer  des  dignités  de  la  terre. 
ris  quidem ,  sed  i^aldè  latinis,      ^^^  ,^^  ^^^  ^.^  „,,^„^.        ^ 


per  mare  renu 
Jnduperatorem  elastU  super  mquora  yerrH. 
Cum  ¥alidit  portier  legionihuM ,  eUque  de- 

phanlis  : 
Non  Di¥Ûm  pacem  votis  mdil?  ae  preem  qum- 

ni 
Ventorum  pavidus  paeee  , 

ûundtu? 
Nequicquani  :  tmonitun  violenta  ttrhine  stapi 
Conreptus  nihuofertur  mûniu  ad  eada  lenki  i 
Ve^ui  adeà  reè  kumanae   ▼!•  absita  qurn^ 

dam 
ObterU ,  et  pvXehroê  Faseeis ,  smvas^ue  Se- 

eureU 
Ptoctdcarey  ac  Lomi&io  «wi  ■▲■■»«  eide- 

air(ag). 


ammaeque  #e> 


et  TuUii  limd  dignissimis.  Quelques- 
uns  (aS)  croient  qu'il  a  touIu  dire 
que  les  poésies  de  Lucrèce  avaient 
besoin  de  passer  par  la  lime  de  Clcé- 
ron  ;  mais  d'autres  jueent  qu'il  a  vou- 
lu dire  qu'elles  font  nonneur  à  Cicé- 
ron,  par  qui  elles  ont  été'  corrigées, 
ou  (lu'il  paraît  bien  qu'elles  ont  passé 
parla  lime  de  ce  grand  homme. 

(£)  Jamais  homme  ne  nia  plus  har- 
diment.... ..  la  Providence  divine."] 

Car  il  entre  en  matière  par  cet  im- 
pie début  :  VoiU  un  philosophe  qui  a  beau  nier 

OmnitenimperseDiuûmnaturaneMeeeejt  opiniâtrement  la    Providcncc     et    la 

Jmmortali  mvo  smnmdcwn  paeefruatur,  torce  de  la  Fortune  (3o) ,  et  attribuer 

Semoia  a  noslris  rébus  ,  sejunelat/ue  longb.  tOUteS    choseS   aU  moUVement  nëces- 

Aam  priV«/«  Jo/ore  omn^  p^  sftire  des  atomes ,  causc  qui  ne   sait 

Jpsasuts  pollens optbus^  nthiiuuuganostnf        ^     n  '      9  i«     X  •.      i»  < 

Net  benè  promerUis  eapiiur,  née  tangitur  OU  elle  Va  ,  m  CC  qu  elle  fait  5  1  expe- 

iW(a6).  rience  le  contraint   de    reconnaître 

Il  cpnlinue  par  donner  des  louanges  dans  le  cours  des  éyénemens  une  af- 

infinies  à  Épicure ,  qui  avait  eu  le  {ectation   particulière  de   renverser 

courage   d'attaquer  la  religion,  et  les  dimilés  éminentes  qui  paraissent 

qui  en  avait  triomphé.  I«rmi  les  hommes.  Il  n'est  presque 

*■  pas   possible  de  méconnaître    cette 

ffuri,ana  nnte  oeuloe /œdb  ehm  vUa  jaceret  affectation ,  quand  OU  étudie  attenti- 

In  terris  oppressa  gravt  sub  relUgione  t  .    |,,'.  ^   .  -,  . 

Oium  eanut  a  eœU  regionibus  ostendebat ,  Vemeut    1  hlStOire ,     OU  •  Seulement  CC 

Norribai  super  adtpeetu  mortalibus  instans  t  qui  Se  paSSe  daUS  IcS  payS  de  Sa  COU- 

PrimMun  Graius  homomoHaUistoUereeon-  naissance.    Une    vie    médiocrement 

Est  Jcûhs  ausus ,  primmque  obsisiere  cou-  longue  suffit  pour  nous  faire  voir  des 

frà  :  hommes,  qui,  étant  montés  par  une 

Çuem  née  fama  Deum^  née  fulminât  née  suite    précipitée    de     bons    SUCcès    à 

nunitanu  baifte  lortune  .  retombent  dans 

Murmure  compressa  calum^  eed  eo  magie  ,  m«h*i^  a«jai.uu«<  ,  « «.cvau vv^ui^   uni» 

acrem  le  néant  par  une  suite  semblable  de 

Firtatem  inritat  animi  ,  eonfringere  ut  areta  mauvais  SUCcès.  Tout  Icur  réussissait 

Nature  primiu  poiiarum  etaustra  cupiret.  auparavant ,  rien  ne  leur  réussit  au- 

Oi^'rireUigiô p'edibùs sûbj ecii vUiisifii  '  jourd'hui ;  ils  ont  part  à  mille mfor- 

Oburiiur;  nos  exeeqùat  Victoria  cœlo  (27).  tuues  qui  épargnent  Ics  Conditions 

Il  dit  dans  le  même  livre,  qu'une  des  médiocres  ,    posées  pour  ainsi  dire 

choses  qui  l'encouragent  le  plus  est  *"  ™™«  chemin.  C'est  contre  eux 

la  louange  qu'il  espère  de  mériter  ?"«  ^^  Fortune  paraît  irritée     c  est 

en  traitaSt  d'une  mStière  toute  neu-  l^»"^  '["l'^*'  ^^  *]  ««^^f  ,5",  ''."*  *'* 

ve ,  et  en  rompant  les  liens  de  la  re-  conspirée,  pendant  qu  elle  laisse  so 

lieion  (a8)  repos  les  autres  hommes.  Je  ne  m  e- 

(F)  //  a  reconnu  un  je  ne  sais  quoi  *^°^«  ^^ji^  point  que  Lucrèce  se  soit 

"^  '  aperçu  d  une  telle  affectation ,  mex- 

(a5)  rore»  Baillet ,  Jofcmeii*  sur  lei  poëtei,  plicablc  selon  ses  principes ,  et  très- 

tom.  iï^  pag.  8q.  malaisée  a  expliquer  selon  les  antres 

fa6)  Lucret.  Jib.  /,  vs.  Sg. 

(17)  Ibid.  vs.  64.  (,g)  Idem ^Vib.V yVS.  ia»5. 

(a8)  Vrimum  quod  magnis  doeeo  de  rébus  et        (3o)  EnUndet  ici  par  Fortune  mie  dieinit/iui 

arelis  religionum  animos  nodis  exsolvere  per-  agit  avec  connaissance ,  mais  qui  est  biuure 

go.  ILid.  pag.  m.  3o ,  vs,  g'o.  maligne  ^  injuste ,  imprudente  ,  ete. 


LUCRÈCE.  5,3 

iyslèmes  :  dar  il  fafkt  demeurer  d'ac-  soin  de  cette  leçon ,  et  il  bV  a  no  Ile 

îord  c|ue  les  ])hénoménes  de  Pbistoire  apparence^  que  les   siècles  à  Tenir 

bumaine  ne  jettent  pas  les  philoso-  soient  moins  exempts  de  cette  tîcîs- 

f>hes  dans  de  moindres  embarras  que  situde  dont  parlait  Ésope ,  que  ceux 

es  phénomènes  de   Fhistoire    natu-  qui  ont  prdce'dë.  Ainsi  cette  alterna* 

relie.   Ce  qu'il  y  a  de  plus  sensible  tive  ne  porte  point  le  caractère  d'un 

dans  Pbistoire  numaine ,  est  l'alter-  être  infiniment  bon ,  infiniment  sa- 

native    d'élévation  et  d'abaissement  ge  ,   infiniment  immuable.    Je  sais 

(3f)   dont  je  parle  ailleurs  (3a),  et  bien  qu'on  peut  inyenter  mille  rai- 

qui,  au  dire  d'Ésope,  est  l'occupation  sons  contre  ces  difficultés  :  mais  on 

ordinaire   de  la   Providence.  Com-  peut  aussi  inventer  mille  répliques  : 

ment    accoixler   cela  avec  les  idées  l'esprit  de  l'bomme  est  encore  plui- 

d'un  Dieu  infiniment  bon,  infiniment  fécond  en  objections  qu'en  solutions  • 

sage  ,  et  directeur  de  toutes  choses  ?  de  sorte  qull  faut  avouer  que    sans 

L'Etre  infiniment  parfait  se  peut-il  les  lumières  de  la  révélation  ,  la  phi- 

plaire  à  élever  une  créature  au  plus  losopbie  ne  se  peut  débarrasser  des 

baut  faîte  de  la  gloire  ,  pour  la  çré-  doutes  qui  se  tirent  de  l'histoire  hu- 

cipiter  ensuite  au  plus  bas  degré  de  ipaine.  C'est  aux  tiiéologiens    et  non 

l'ignominie  ?  Ne  serait-ce  pas  se  cou-  pas  aux  philosophes ,  qu'il  appartient 

duire  comme  les  enfans ,  qui  n'ont  d^aplanir  cela.  Les  poètes  du  pasar- 

pas  plus  tôt  bâti  un  château  ce  cartes,  nisme  recoururent  à  une  hypothèse 

2u''ils  le  défont  et  qu'ils  le  renversent?  qui  fut  fort  goûtée  des  peuples  :  ils 
«la ,  dira-t-on ,  est  nécessaire ,  paiv  prétendirent  que  dans  ce  grand  nom- 
ce  que  les  hommes ,  abusant  de  leur  bre   de   divinités  qui  se  mêlent  du 
prospérité,  en  deviennent  si  insolens,  gouvernement  du  monde ,  il  y  en  a 
qu'il  faut  que  leur  chute  soit  la  pu-:  qui  portent  envie  aux  hommes  heu- 
nilion  du  mauvais  usage  au'ils  ont  reux,  etqui,  pour   apaiser  le  cha- 
fait  des  faveurs  du  ciel ,  et  la  conso-  grin   que  cette   envie   leur    cause 
lation  des  malheureux ,  et  une  leçon  mettent  tout  en  œuvre  afin  de  perdre 
pour  ceux  à  qui  Dieu  fera  des  grâces  ces  hommes-là.  D'où  vint  que  le  pa- 
à  l'ayenir.   Mais  ne  vaudrait-U  pas  ganisme  eut  un  soin  tout  particulier 
mieux ,  répondra  quelqu'autre,  mé-  d'apaiser  ces  dieux  jaloux  :  la  déesse 
1er  à  tant  de  faveurs  celle  de  n'en  Némésis  ,  qu'on  se  figurait  à  leur 
point  abuser  ?  Au  lieu  de  six  grands  tête ,  avait  autant  de  part  qu'aucune 
succès ,  n'en  donnez  que  quatre ,  et  autre  divinité  aux  cultes  et  aux  hon- 
ajoutez-y  pour  compenser  les  deux  neurs  de  la  religion  ^   et  lors  même 
autres,,  la  force  de  bien  employer  les  que  l'on  croyait  avoir  été  abattu  au- 
quatre.  11  ne  sera  plus  nécessaire ,  tant  que  ces  êtres  envieux  eussent  pu 
ni  de  punir  l'insolent ,  ni  de  conso-  le  souhaiter  ,  on  les  suppliait  très- 
1er   le   malheureux  ,  ni  d'instruire  humblement  de  cesser  leur  persécu- 
celui  qui  est  destiné  à  l'élévation,  tion  (33).  Si  l'on  admettait  une  fois 
La  première  chose  que  ferait  un  pè-  cette  hypothèse,  on  expliquerait  pour- 
re,  s'il  le  pouvait,  serait  de  fournir  quoi   les  grandeurs  humaines  sont 
à  ses  enfans  le  don  de  se  bien  servir  plus  exposées  aux  revers  de  la  fortu- 
de  tous  les  biens  qu'il  voudrait  leur  ne  que   les   conditions   médiocres  • 
communiquer  ;  car  sans  cela  les  au-  chacun    comprendraitlK  la  cause   de 
très   présens  sont  plutôt  un  pié£;e  l'aifectation  que  Lucrèce  même  n'a 
cpi'une  faveur ,  quand  on  sait  qu'ils  pu  nier.  Or,  de  tous  les  systèmes  de 
inspireront  uneconduite  dont  il  fau-  philosophie ,  il  n'y  en  a  point  gui 
dra  que  la  punition  serve  d'exemple,  succombe  sans  ressource  autant  que 
Outre  que  Ton  ne  remarque  point  celui  d'Épicure,  aux  diffîcultés  dont 
les  utilités  de  ces  exemples  :  toutes  je  parle.  LucTéce  ne  savait  à  quoi  se 
les  générations  jusques  ici  ont  eu  be-  prendre ,  il  ne  pouvait  se  servir    ni 

de  l'hypothèse  des  poètes,  ni  d'au- 

(3i)  QiùAjuid  inaltum  fortuna  tulilruitnra  (33)  yos  quoque  Pergameœ  fam  fas  est  par- 

Iwat  inodicis  rébus  longius  œvwn  est.  Seneca  ,  cere  geati 

in  Agam.  Le  Pojyanthea,  au  mot  Fortuna  ,  est  Dîque   deœqùe   omnet  ,    quihui   obstUil 

loutplein  de  telles  fentenees.  lUum  et  ingens 

{lui)  Dans  Varliele  d'Ésorm,    remtirque  {l)t  Gtorim  DardunUe. 

lom.  ri,  pmg,  384.  Virg.  iEneid.  Uh  VI ,  w.  63. 

tome' IX.  33 


5i4  LUCRÈCE. 

rone  sorte  de  moralité  :  car  il  ne  comme,  dis-je,  elles  seraient  ridicii" 

donnait  aox  dieux  aucune  part  au  les  de  le  nier ,  sous  prétexte  qa'eUn 

gouremement  da  Punivers ,  et  il  ne  ne  voient  pas  le  bras  et  la  hache  qoi 

reconnaissait  dans  notre  monde  au-  les  maltraitent ,  les  épicuriens  sont 

cun  composé  invisible ,  qui  connût  de  même*  très-ridicules  de  nier  qa'il 

ou  qui  Toulût  quelque  chose  ;  et  par  y  ait  des  êtres  dans  Pair  on  ailleurs 

conséquent  son  vis  abdita  quœaam  qui  nous  connaissent,  qui  nous  font 

est  une  preuve  convaincante  contre  tai^tôt  du  mal ,  tantôt  du  bien  ,  on 

lui-même.  U  renversait  par -là  ses  dont  les  uns  ne  sont  enclins  qu'a  nous 

principes.  perdre,  et  les  autres  ne  sont  enclins 

Je  dirai  en  passant  qu'il  lui  eût  été  qu''à  nous  protéger  :  les  épicuriens , 

très-facile  de  concilier  avec  son  sys-  ois-je  ,  sont   tres-ridicules   de  nier 

téme  Texistence  de  ce  qu'on  nommait  cela  sous  prétexte  que  nous  ne  vojons 

Fortune,  Némésis ,  bons  Génies ,  mau-  pas  de  tels  êtres.  Ik  n'ont  aucune 

vais   Génies.   Il  pouvait  laisser   les  nonne  raison  de  nier  les  sortilèges , 

dieux  dans  l'état  où  il  se  les  figurait ,  la  magie ,  les  larves ,  les  spectres ,  les 

contens  de  leur  propre  condition ,  et  lémures ,  les  farfadets ,  les  lutins ,  et 

jouissant  d'une  souveraine  félicité  ,  autres  choses  de  cette  nature.  Il  est 

sans  se  mêler  de  nos  affaires ,  sans  plus  permis  de  nier  cela  à  ceux  qai 

Eunir  le  mal,  sans  récompenser  le  croient  que  l'âme  de  l'homme  est 
ien  ,  etc.  ;  mais  il  pouvait  supposer  distincte  de  la  matière  ;  et  néan- 
que  certains  amas  d  atomes,  qu'd  au-  moins,  par  je  ne  sais  quel  travers 
rait  nommés  tout  comme  il  aurait  d'esprit  ,  ceux  qui  tiennnent  que 
voulu,  étaient  capables  de  jalousiepar  l'âme  des  hommes  est  corporelle,  sont 
rapporta  l'homme,  et  capables  de  les  premiers  à  nier  l'existence  des  dé- 
travailler invisiblement  à  la  destruc-  mons. 

tion  des  hautes  fortunes.  Il  y  a  lonç-  (G)  Son  ouvrage  est  parsemé  de 
temps  que  je  suis  surpris  que  ni  Épi-  belles  maximes  eontre  les  mauvaises 
cure ,  ni  aucun  de  ses  sectateurs  ,  mœurs.]  Un  savant  critique ,  qui  a 
n'aient  pas  considéré  que  les  atomes  travaillé  sur  ce  poème  autant  que  qui 
qui  forment  un  nez ,   deux  yeux ,  ce  soit ,  en  porte  ce   témoignage  : 
plusieurs  nerfs,  un  cerveau,   n'ont  Ambitionem  etiam  suœ  œtatis gravis- 
Tien  de  plus    excellent    que    ceux  simis  versibus  libro  tertio   et  quinto 
qui  forment  une   pierre    (  34  )  j   et  reprehendit  (Lucretius).  Quam  sanc- 
qu'ainsi  il  est  très-absurde  de  sup-  tis  denique  fuerit  moribus  poëta  tes- 
poser  que  tout  assemblage  d'atomes ,  tis  est  locupletissimus  opus  grauissi- 
qui  n'est  ni  un  homme ,  ni  une  bête,  m.um  ,  muttisque  prœclaris  ad  bonos 
est   destitué  de   connaissances.    Dès  mores    conformandos    adhoriationi- 
qu'on  nie  que  l'âme  de  l'homme  soit  bus  illuminatum  (35).   Ainsi  l'on  ne 
une  substance  distincte  de  la  matiè-  sait  que  penser  du  père  jésuite  qai 
re ,  on  raisonne  puérilement ,  si  l'on  a  osé  soutenir  que  tout  le  monde  con- 
ne  suppose  pas  que  tout  l'univers  est  vient  des  mauvaises  mœurs  de  Lu- 
aoimé,  et  qu'il  y  a  partout  des  êtres  crèce,  lesquelles,  ajoute-t-il,  on  ne 
particuliers   qui    pensent  :    et    que  voit  que  trop  étalas  dans  son  ou- 
comme  il  y  en  a  qui  n'égalent  point  vrage  (36).  C  est  sur  le  témoignage  de 
les  hommes  ,41  y  en  a  aussi  qui  les  ce  jésuite  que  M.  Baillet  a  raison  de 
surpassent.  Dans  cette  supposition  ,  débiter  (37) ,  que  les  uns  ont  trouvé 
les  plantes ,  les  pierres ,  sont  des  sub-  mauvais  que  Lucrèce  n*ait  point  dis- 
stances  pensantes.  Il  n'est  pasniéces-  simulé  plus  qu'il  n'a  fait  la  corrup- 
saire  qu  elles  sentent  les  couleurs ,  les  tion  de  ses  propres  mœurs  ,  d'autant 
sons,  les  odeurs,  etc.  ;  mais  il  est  né-  plus  qu^il  avait  moins  d'occasion  de 
cessaire  qu'elles  aient  d'autres  con-  la  faire  paraître.  Mais  il  est  certain 
naissances  ,  et  comme  elles  seraient  que  ce  jésuite  s'abuse ,  et  qu'il  n'y  a 
ridicules  de  nier  qu'il  y  ait  des  hom-  rien  dans  le  poè'me  de  RerumJVaturd, 
mes  qui  leur  font  beaucoup  de  mal ,  (35)  Gif,„i„,  ^  ,„  yjjj  i^^^^^i, 
qui  les  déracinent ,  qui  les  brisent  j  (36)  Sed  de.  vUm  kujus  annU  teri^or^t  m- 

rt'us  conveniuntf  de  insanid  omnes  et  turpiuimis 
(34)  Conférez  avec  eeei  ee  qui  a  étd  dit  dans    moribus ,  guos  nimis  prodidil  in  suis  versibuj. 
ParticU  d'Eottn»,  totn.  FUI  ^  pag.  168,  re-    Philippin  Brietiiu,  de  Poêt.  Utinîs,  pag.  10. 
marquoQSi).  Çi'j)  Jugemens  fur  lei  Poëtcs,  tom.  Il,  p-  9S. 


LUCRÈCE.  5i5 

cL'^où  Pon  poisse  iraisoûiiablement  in-  pure.  En  un  mot  Lucrèce  est  un  poè'te 

fërer    C|ae  Fauteur  ëtait  débauché  ;  physicien ,  et  les  autres  font  des  vers 

tant   s'^en  faut  que  Ton  puisse  dire  galai 

qu 

près 

en  termes 

qui   concernent 

nos  médecins 

λlus  honnêtes 
e  moins  auU      ,  ,t^  »   j- 

ils    traitent  de  ces  matières ,  et  de  m'abstiens  de  dire  que  si  un  poè'te 

plusieurs  autres?  Lisez  les  disserta-  chrétien,  un  poè'te  ecclésiastique  (4i)y 

lions  de  M.  Menjot ,  qui  était  de  la  ne  s'est  point  banni  du  nombre  des 

religion ,  et  un  parfaitement  honnête  honnêtes  gens  ,  par  les  descriptions 

homme  j  lisea ,  dis-je ,  sa  dissertation  qu'il  a  données  sur  le  sujet  de  la  gé^, 

de  Sterilitate ,  vous  v  trouverez  des  nération  (4a) ,  Lucrèce  n'en  doit  point 

vers   de  Lucrèce  précédés  d'une  ex-  être  banni.                      > 

plication ,  qui ,  pour  ne  rien  dire  de  Je  ne  me  veux  point  prévaloir  du 

pis  ,  ne  cède  point  aux  vers  mêmes,  témoignage  de  Denys  Lambin.  C'est 

Causis  etiam  sterilitatis    annuTnera-  un  auteur  qui  voufant  prouver  par 

tur  incompositus  inter  coêundum  mo-  des  exemples  la  pudeur  avec  laquelle 

tus  ,  dum  scilicet  clunibus  et  coxen-  les  anciens  poètes  décrivaient  ce  qui 

dicibus  ^ubleuatis  lumborum  crispitu-  concerne  l'exercice  vénérien  (43) ,  al-» 

dine  fluctuât ,  sive  ut  dixit  Martialis  lègue  entre  autres  passages  celui  de 

(*')  vibrât  sine  fine  pruriens  lasciyos  Lucrèce  que  j'ai  cité  ci-dessus  (44)^ 

docili  tremore  lumbos^mi/ui  oi<^oxic  Ad  gênera  uerecundiora  redeo.  Pin-* 

{Latini  crissare  ,   Grœci  ^rripi/y/^ii»  darus  ApolUnis  cum  Cyrenâ  conçu-        N 

appellant)undèbelluœanaturdedoc~  hitum  narrans,  ita  tectis  uerbis  uti- 

tœ  in  congressu  citra  o^Snoty  quietœ  tur  y  ut  ne  t^irginales  quidem  aures  eis 

perstantylLucretius  (*■)  quem  nescias  qffèndi passe  uideantur  hoc  modo 

utrumne  interpoëtas  an  inter philoso-  *h  pÀ  km  S»  Xi>ia» 

phos  numeres ,  hanc  rationem  reddà ,  k4«  /J^thinSia.  ^o/«»  ,  etc. 

Nec  mollet  opa*  innt  motos  nxoribai  bilnm ,  (^y^*9'^*) 

Nam  mnlier  prohibe!  m  concipere  atgae  r«*  id  est ,  licetne  ex  ejus  cubili  suauem 

pngnac,                       .....  kerbam  tondere?  et  ibid.  de  Antei  fi- 

Clunibus  ipsa  vin  Tenerem  n  laeU  retnctet.  i«^                       ^              .     i                   .      «^ 

Atqiie  exoMato  ciet  omni  pectore  floctof .  "«  >  quant pater  opUmè  currenU  prœ^ 

Ejicit  enim  salci  rectS  regione  viique  mium  proposuerat, 

Vomcremt  atqao  locis  avertit  leminU  ictam.  ^              .  '         i^    «  «/• 

Idqae  «nâ  Causa  conauemnt  *corta  moveri  •  '  '  X^^<rfiÇ%^MW  di  oi  tiÇitç 

Ne   complerenlur   crebr6  ,   graridaeque  jace-  Kct/)7oy  «LVÔNff-fltVT'  «TO^/sc^At  ISiXor, 

reiil(38).  (Pyth.  g.  iga.  ) 

n  y  a  une  grande  différence  entre  les  î^  estyCursoresautemflor^ntemeipw 

poètes  qui  publient  des  saletés  à  la  ^^taUs  aureœ  fructum  decerpere  uo^ 

manière  de  Catulle  et  d'Ovide,  et  les  ^*«'''-  Lucret.libr.^.  in  extr.  demw 

noêtes  qui,  pour  expliquer  les  effets  ^'^'^  motum  adhibente  in  concubitu. 

de  la  nature,  sont  obliges  de  se  servir  Ji'"*  «»'"  aulci  récit  regipoe ,  viSque 

de  mots  obscènes.  Lucrèce  doit  être  ^'*"*""î  '^'"'  ^'  avenusemm..  ictum  (45). 

mis  dans  cette  dernière  classe,  et  par  (Sg)  f^oje»  M.  Baïllet,  Jagem.  sar  !«  poètes 

conséquent  son  style  ne  peut  point  ti-  '^J^;  ^'reCÀVx'it^S^'^  **'  ''***'^     '"**  * 

rer  à  conséquence  contre  ses  mœurs.  ^  ^^o)  Là,  m£m»^  et'pag.  6a. 

Il  n'en  va  pas  de  même  de  Catulle  et  (40  ^*'<  selon  la  supposition  de  M.  Baillet. 

de  ses  semblables,  qui  ne  publient  yoje%VarticUQvx^.w,tom.XlI. 

des  ordures  que  pou?  faire  Phistoire  r^^^i/t    '      *'"•""            ^    *       "^ 

de  leurs  amours,  ou  qu'afîn  d'exciter  (43)  Zdbet  hhe  annotare  qukm.  vereeundi  , 

le  monde  à   la  débauche   la  plus  im-  ^««"*  '*«'*'  »'"'*"  ^oteant  poéim  rei  venerew 

'■  turpitudinem  sigiùficare.  Lambinas  in  Horat. 

f ')  5.  Epigr.  70.  ode  V ,  Uh,  II. 

(♦»)  L.  4.  (44)  CUaUon  (38|)  :  »/  est  dans  le  IV.  Uvre, 

(38)  Antoaiua  Menjotias,  diiiertat.  pathologi-  ¥s.  i963. 

caram,  ;»ar<e  ///,  pag.  ^1.   Voje%  ûiusi  ta  (4$)  Lambin,  in  Ilorat.  ode  Y ,  lib.  Il ,p«g« 

disserUHion  de  Fnrore  nlerino.  m.  ia8.,  lag. 


5i6  LUCRÈCE. 

Ce  cniimVmpéchedemeprtÎTaloirde  Finissons  par  le  bel  ëloge  qu^an 

ce  témoignage,  est'que  Lambin  se  cou-  excellent  commentateur  de  Lucrèce 

naissait  peu  en  délicatesse  sur  ce  cha-  yient  de  lui  donner.  Rien  ne  prouve 

Sitre  ;  car  nous  regarderions  aujour-  mieux  ce  que  je  Tiens  d'affimaer  dasf 

*bui  comme  quelque  chose  de  très-  le  texte  de  cette  remarque.  Muic  ca- 

grossier  les  expressions  cjui  seraient  lumniœ  ita  profligatœ  suceedit  aiia 

semblables  à  celles  qu^il  cite.  L^un  des  elatior  aspcctu ,  et  uoce  truculentiar , 

exemples  de  Pindare  contenus  dans  elamitans  vesanum  esse ,    itmmode*- 

les  paroles  que  j^ai  copiées,  répond  à  tum ,  impium,  uoluptatis  magtstrum , 

cette  expression  française ,  ils  uou-  omni  denique  spurcitie ,   quœ  decet 

laient  lui  oier  la  fleur  de  sa  uirginité,  porcum  ex  Epicuri  grege ,    inquina- 

Les  exemples  quHl  cite  d^Homére  (46)  tum  t  JEgo  uerb   numquam  animum 

sont  pour  la  plupart  aussi  forts  que  meuminducerepotui  ut  credam,  Pom- 

les  expressions  de  copulation  cfiar'  ponii  Atticî ,  castissimi  virifamilia" 

nelle ,  et  de  cohabitation ,  que  les  no-  rem  utriusque  Ciceronis  deucias,  et 

taires  de  village  n'oseraient  presque  eximium  suœ  œtatis  ornamentum  tôt 

jplus  insérer  dans  les  contrats  de  ma-  uitiis  (de  impietate  aptiorerit  dicendi 

riage,  comme  on  faisait  autrefois.  Il  iôcus) fcedatum.  Testes igitur quœro ^ 

nous  allègue  encore  ces  mots  d^Ho-  sed  nullibi  int^eniam;  scripta  evol%f0  y 

race  ,  Inachiam  ter  nocte  potes  ,  oà ,  at  in  illis  omnia  longé  dissimitia , 

^tril,  verhum  in  quo  turpitudo  et  multa  adf^ersùs  metum  foniter  ^  in- 

ùbscœnitas  inest  taceturt  mais  encore  temperantiam  seuerè ,  libidinem.  caste 

'mt  deux  poètes ,  natifs  de  Vire  en  disputantur^  quœ  hortari  ad  t^irtuies , 

Sormandie  (47)9  aient  usé  de  la  même  ab  avaritiâ ,  ambitione  ,  luxurid  pos- 

suppression  qu'Horace,  en  traduisant  sint  deterrere  plurima  :  et  qui  ad  il- 

ces  paroles,  leur  traduction  ne  laisse  liusprceeepta  uitam  moresque  cotnpo- 

Ïias  d'être  sale.  Je  laisse  à  dire  que  fût ,  illum  priuati  habebunt  integeri- 

'ode  dont  Lambin  a  pris  cet  exem-  tnum  amicum  ,  ciuem  respublica  (49). 

pie  d'une  si  honnête  conduite,  four-  Le  jésuite  PosseTÎn  ,   tout  rempli 

nit  un  exemple  tout  contraire  peu  <lo^il  est  de  scrupules ,  et  quelque  soin 

•après.  qu'il  ait  pris  de  recommander  que 

Inaehùt  tangmêt  mbws,  at  me.  ^  o"  ?«  *a«8e  pas  lire  aux  étudians 

liuukiam  ter  noete  potes  :  mih*  êtmpmr  md  certains  endroits  de  Lucrèc^  (5o) ,  ne 

■r-i?*!"*      ^      s     Êx         .  \sL\9»e  pas  d'être  d'avis   qu'on  leur 

LesbU,  ifumrenu  tawwn ,  monstrawU  imer-  contre  les  beaux  préceptes  de  mO' 

tem  l  raie  qui  sont  dans  ce  poète,  sur  le  roé- 

Cùm  iHîhi  Coût  adeeteiJmjmtas,  pris  de  la  mort ,  sur  la  fuite  de  l'a- 

Cujnsinindomùo  eonsUuUior  inguinenervut^  •»i«iti.     «fr  «tii*  1a«  m««vo«..  A^  ..XCC.»». 

Quàm  no^  colUbme  arbor  Jtmret  (4»).  f  *^"'  »  ?'  *"'  ^"  moycn»  de  réfréner 

w^.^..  i:        j             •  ^iT       u-  les  passions,  et  d'acquénr  la  tranquil- 

•  n  « W^?«f  •°°'' P"""*  i^?*'°  '  lité  de  l'âme.  iVbnL^«Menmp«lte^« 

il  n  est  point  juge  compétent  :   ce  p^,^  ,„  £^^^^      g  ^  ^4  J^ 

qu  d  appelle   expressions  chastes  et  temnendd ,  de  anlore  fugiendo ,  de 

honnêtes  ne  se  souffre  point  aujour-  coërcendis  cupiditatibul ,  de  séduis 

dhui  dans  les  pièces  de  poésie  ga-  animorum  nCotibus ,  démentis  tran- 

lante     dans  un  ouvrage  de  bêles-  quillitatecomparandd,..  disputât  (Si). 

pnt,  dans  un  sermon    dans  une  ha-  (H)//ciit  reconnu  peuuêiVe  unie  ne 

rançue.  Il  n  y  a  que  des  ph;rsiciens,  ^^is  quoi  qui  se  plaît  h  chagriner  les 

ou  des  avocats,  ou  ceux  qui  font  des  petites  conditions,mais  peut-être  aussi 

relaUons  histonaues,  ou  un  diction-  g^Hl  eût  rejeté  cette  hrpothèse.l  U 

naire,  etc. ,  qui  les  puissent  louable-  J,  a  très-peu  de  gens  qui  n'aient  pris 

ment  employer.  garde  que  l'on  se  plaint  que  l'infir- 

(46)  Ei/iî  ^*  owrftT'  t/juxrt,  "".**^.  ®^  **  ^o^t  s^ttachent  plus  or- 
Leeio eum  ed nunquàm eommittehatur.  dlnairemeut  aux  personnes  chères, 

(Od7s.ch.  !«'.▼.  433.)  qu'aux    personnes   indifférentes  ou 

«  A^'V"  ^^^othti  «flù  fvvN. 

....  Cum  eo  Udum  hahuit  communem.  (4g)  Tfaomai  Cr«ecli .  in  prmfmtione  Lvcretii 

(  Ili.  th,  VI.  ▼.  9&.  )  OxoniiedilièThetUro  Shel^nuuiOfxG^^'f^i^* 

(47)  Robert  et  Antoine  le  CheraUerd*Agncan,  (5o)  Poteeirin.  Bibltotheca  «dcctn,  iom.  // 
frères.  lih,  XV II ,  eap.  XXIII ^  pmg.  4Sa. 

(48;  Boni.  Epod.  XII.  (5,)  Jdem,  ihid.  png.  433. 


1/UCRÉCE.  .517 

biues.  \oyez  un  tel ,  tous  dit-oa  ,  il    envieuses  éi  malignes  aue  les  païens 
aimait  sa  femme,  et  il  avait  raison    admettaient.  La  bonne  tnëologie  peut 
de    Paijner  :  il  Ta  perdue,  dés  la  se-   raisonner  là-dessus  solidement  ^  mais. 
coude  année ,  il  en  est  inconsolable  ^   Lucrèce,  qu'aurait-il  pu  dire? 
et  pendant  qu^il  pleure  cette  triste       S41  y  avait  des  divinités  qui  se 
sépara-tion ,  beaucoup  de  maris  sou-    chagrinassent  du  bonheur  des  hom- 
pirent.  depuis  vingt  ans  après  Te'tat  de    mes ,  et  qui  aimassent  a  les  mortifier, 
irid-uité ,  et  se  croient  menace's  de  la    elles  affecteraient  sans  doute  de  faire 
longue  vie  de  leurs  femmes.  Voyez    périr  à  la  Heur  de  Tàge  un  fils  uni- 
cette  Teuve  ,  elle  pleure  nuit  et  jour    que ,  ou  un  mari  tendrement  aimé  ^ 
un  bon  mari  que  la  mort  lui  a  enlevé    une  épouse  qui  fait  le  bonheur  de  son 
<ians  la  fleur  de  sa  jeunesse.  Cent  au*    époux  ^  et  de  conserver  la  vie  à   un* 
très  maris  se  portent  bien  depuis  long-   fripon  qui  fait  enrager  son  père  et  sa 
tems  ,  et  vivront  encore  plusieurs  an-   mère ,  et  à  un  mari ,  et  à  une  femme, 
nées  ,    et  continueront  à  maltraiter   qui  sont  la  croix  Fun  de  l'autre.  Si 
leurs  épouses  sans  sujet  et  sans  rai-    elles  voulaient  mettre  en  deuil  une- 
son.  S'ils  mouraient,  la  patience  ne  se-   famille,   elles   choisiraient   l'enfant 
rait  plus  nécessaire  dans  leur  logis,    qui  çromejt  le  plus ,  et  qui  est  le  plus^ 
La  consolation,  le  repos,  l'épargne  y    chéri  ;  et  si  elles  voulaient  persecu- 
régneraient  agréablement ,   et  c'est   ter  une  paroisse  ,  elles  y  affligeraient 
pour  cela  que  l'on  doit  croire  qu'ils    ceux  qui  en  sont  le  soutien  par  leurs 
vivront  beaucoup.  On  vient  d'enter-    charités  et  par  leur  sagesse.  Elles  les^ 
rer  un  enfant ,  un  fils  unique ,  les  dé-    mettraient  dans  le  lit  d'infirmité ,  et 
lices  de  son  père  et  de  sa  mère,  il    puis  au  sépulcre ,  et  protégeraient  ht 
promettait  beaucoup ,  il  était  bien  di-   vie   des  malhonnêtes  gens.   Elles   se^ 
gne  de  recueillir  la  succession  opu-    plairaient  à   mortifier  le  public  en 
lente   qui   l'attendait  ;   la   mort  Ta    conservant  les  objets  des  impréc^^^ 
choisi   entre   cent  autres   qu'elle   a    tions,  et  en  détruisant  bientôt  les  ob« 
épargnés,  et  qui  sont  a  charge  à  la  fa-   jets  de  l'espérance ,  et  les  délices  dut 
mille.  Cet  honnête  homme  qui  faisait   peuple,  les  Marcellus,  les  Germani- 
un  si  bon  usage  de  son  esprit  et  de    eus.  Considérez  ce  que  dit  Tacite  en 
ses  rie' 
Sa  vie 

mais  joui  a' une  panaue  santé,  et  su   grana  jour  ut  naHre  aans  lespi 
eût  été  vigoureux ,  il  eût  rendu  ei>-   ceux  qui  se  souvinrent  (}ue  raraitié' 
core  plus  de  services  à  son  prochain   du  peuple  romain  portait  malheur  : 
qu'il  n'a  pu  faire.  Il  est  mort ,  et    Augehat  intuentium   visus ,   tximior 
vingt  autres  dans  le  voisinage  se  por-  ipsius  (  Germanici)  species ,  eurrus-^ 
tent  bien ,  et  ne  sont  jamais  malaaea,    que  quinque  liberis  onustus  :  sed  sub-- 
eux  qui  ne  cherchent  qu'a  inquiéter   erat  occulta  fomùdo   reputantibus  , 
le  tiers  et  le  quart ,  et  qui  abusent  de   haud prosperum  in  Druso  paire  ejus. 
leur  santé  ,  et  de  leur  esprit ,  et  de  favorem  uulgi  ^  auunculum  ^ejusdem 
leurs  richesses  ,  pour  opprimer  l'in-   Marcelîumflagrantibusplébis  studiis 
nocence  ,  et  pour  scandaliser  le  pu-   intrxijuuentamereptum,  brèves  et   ii> 
blic  par  une  mauvaise  vie.  Voyez  ce  faustos  po^uU  Romani  amores  (5a). 
coquin  ,  vagabond  et  sans  aveu ,  il   Chacun  sait  la  réflexion  de  Virgile  , 
est  tombé  d'un  troisième  étage ,  et   que  Marcellus  mourrait  jeune ,  que- 
ne  s'est  fait  aucun  mal.  Un  fils  de  fa-  les  destins  se  contenteraient  de  le 
mille ,  un  fils  unique  ,  un  honnête   montrer ,  parce  que  les  dieux  ju^e- 
homme ,  se  seraient  brisé  tous  les  os   raient  que  Rome  serait  trop  puis^ 
à  beaucoup  moins.  Tous  mes  lecteurs   santé  si  elle  le  possédait  long-temps  . 
conviendront  qu'on   entend  partout  II  y  a  beaucoup  d'apparence  que  Vir- 

de  semblables  plaintes,  et  il  est  même      e^ndem  urris  hune  tamum  fata  ,  neque 
vrai  qu  on  dit  assez  ordinairement  u/im 

que   les  souhaits   du    public  pour  la        Essesinenltnimium  ¥obisBomanapropni(o 

mort  d'un  méchant  homme  ont  une  Visapoteni^superi,  propria  hac  ,i  dona 
vertu  particulière  de  lui  alioneer  la  /«"*•«<  issj. 

vie.  11  serait  aisé  d'expliquer  cela  par  ^5,^  t,c;,«.  .  Ann.l.  lih.  fl .  eap.  XLT. 

Thypothèse  de  ces  divinités  jalouses ,  (53)  VirgiL  iEii«i(k  Ub.  VJ ,  vs.  s^*. 


5i8  LUCRÈCE. 

gile  avait  en  rut  la  jaloasie  quV>n  ai-  Il  y  en  a  classez  ingrat»  et  d'assez  in- 

tribuait  aux  dieux.  Mais  nos  thëolo-  pertinens  pour  dire  ,  Mon  Jils  at 

giens  raisonnent  d^une  manière  infi-  mort  de  ses  blessures  ;  si  ^izuait  été  te 

niment  plus  solide.  Ils  ne  nient  point  Jils  éTun  autre ,  il  en  serait  réchappé. 

généralement  parlant  les  distinctions  Ajoutons  que  Lucrèce  aurait  recoara 

qu^un  païen  profane  et  impie  aurait  à  sa  physique.  Ne  tous  étonnez  pu, 

nommées  affectation  de  cnagriner,  eût- il  ait ,  qu^un  fîls  que  Fon  aimr 

ou  acception  de  personnes ,  ou  même  tendrement  meurt  plutôt  qu^un  fils 

pure  malignité  et  enrie  du  destin.  Ils  dont  on   n^a  nul  soin.   Celui-ci  de- 

trouTent   dans   ces  distinctions  une  Tient  robuste  ,  il  s'endurcit  au  froid 


pei^oones  que  nous  aimions  le  incommodité  remporte.  Un  jeune 
plus  tendrement  :  il  le  fait  afin  de  homme  d'un  esprit  extraordinaire  est 
nous  détacher  de  la  terre ,  et  de  nous  maladif  ,  et  meurt  aTant  Vêce  et 
apprendre  que  le  Trai  bien  doit  être  trente  ans  :  un  sot ,  un  lourdaud , 
cnerché  au  ciel.  Il  nous  laisse  exposés  n'est  jamais  malade  ,  ou  bien  il  gué- 
long-temps  à  des  malheurs  domesti-  rit  des  plus  fortes  maladies  ,  et  de^ 
ques,  afin  d'éprouver  notre  patience ,  Tient  fort  tîcux.  Avcz-tous  tenu  re- 
et  de  nous  purifier  dans  ce  creuset,  gistre ,  répondrait  Lucrèce  y  de  tous 
Il  se  sert  de  la  longue  Tie  des  mé-  les  savans  du  premier  ordre  qui  ont 
chans  ,  afin  de  punir  les  péchés  des  Técu  quatre-vingts  ans ,  et  de  tous  les 
hommes.  C'est  un  fléau  de  sa  justice,  sots  qui  n'ont  pas  atteint  l'âge  Tiril? 
n  ne  fait  souffrir  que  ce  qu'on  a  mé-  Reprenez  vos  jetons  ,  et  calcule' 
rite.  Ainsi  la  bonne  théologie  ne  trou-  bien ,  tous  trouTerez  que  tos  comptes 
Te  rien  là, qui  l'embarrasse  ;  mais  Lu-  n'étaient  pas  justes.  Mais  après  tout, 
crèce  ni  Épicure  ne  s'en  seraient  pas  pourquoi  s'étonner  qu'un  grand  es- 
tirés  trop  facilement.  Ils  eussent  peut-  prit  ne  soit  pas  d'une  forte  coin- 
être  nié  le  fait,  et  soutenu  que  ceux  plexion?  Il  est  composé  d'un  tissu  d'a- 
qui  débitent  les  murmures,  les  plain-  tomes  fin  et  délié  :  sa  résistance  aux 
tes  ,  les  observations  qu'on  a  Tues  ci-  autres  corps  doit  donc  être  plus  pe- 
dessus ,  calculent  mal.  Il  est  ordinaire  tite.  Un  gros  paysan  est  petn  de  mo* 
â  l'homme  de  ne  compter  pas  assez  lécules  plus  massives,  plus  entrela- 
d'un  côté ,  et  de  compter  trop  de  l'au-  cées  ;  elles  doivent  donc  durer  davan- 
tre.  Qu'un  méchant  homme ,  qu'un  tage.  Si  les  atomes  de  l'imaeination  se 
méchant  mari ,  meure  bientôt  ;  on  y  meuvent  avec  une  rapidité  extraorJf- 

Erend  garde  sur-le-champ ,  et  l'on  ou-  naire  ,  ils  dérangent  et  ils  ébrao- 
lie  sa  réflexion  peu  après.  Qu'un  lent  les  parties  du  cerveau  ,  ils  y  font 
très-honnête  homme  ,  qu  un  bon  ma-  des  ouvertures  par  où  s'exhalent  et 
ri  ,  soit  fauché  en  herbe ,  on  consi-  s'évaporent  une  infinité  d'atomes  né- 
dère  cela  attentivement ,  et  on  ne  cessaires  à  l'entretien  des  organes.  H 
l'oublie  pas ,  la  mémoire  est  alors  un  faut  donc  que  la  machine  s'exténoe , 
bon  registre.  Il  meurt  peut-être  au-  et  que  les  principes  de  la  vie  se  gâ- 
tant d'enfans  selon  les  désirs  de  leurs  tent  bientôt.  Et  Toila  l'explication  dtf 
pères  et  de  leurs  mères ,  que  de  fils  l'axiome. 

uniques  idolâtrés.  La  mort  de  ceux-là  JmmoJieh  hrevU  est  œtat ,    et  rara  MtMC 

ne  fait  point  de  bruit ,  on  n'y  songe  tus  (55). 

que  légèrement  ;  mais  la  mort  des  au-  ^*"^  "!  **  *~  •^"  "**  '  ""*  "'*•  "'***  ^""' 

très  excite  mille  clameurs ,  mille  ré-  s»a  pa„ê  le  commun ,  il  ptsse  promptemeat 

flexions.  Outre  cela ,  il  faut  saToir  (56). 

que  les  hommes  sont  plus  enclins  à  se  H  g'en  faut  bien  que  ces  réponses , 

plaindre  qu'à  se  louer  de  leur  desti-  que  je  suppose  que  Lucrèce  aurait  pu 

née,  et  quHls  s'imaginent  faussement  donner,  satisfassent  à  tout  ce  qui  est 

en  mille  rencontres  que  la  prospérité  contenu  au  commencement  de  cette 

de  leur  prochain  surpasse  la  leur  (54)'  remarque. 

(54)  FeriiUor seges ettalîenis temperin agris^  (55)  Martial.  ,  lib.  F"/,  epigr.  XXIX. 

Vicinuinque  pecus   grandius  uber  ha'  (56)  flores /«#  Lettres  de  Bnuî  Rabutia, /r** 

bet.  pni t.  <,  lettre  CCCLXIX,  pag,  479  i    ^^^^  ^' 

Ovid.,  de  Ane  amandi,  lih.  /,  us.  149*  ffoUande^ 


LUCRÈCE.  5i9 

C%)  L* invocation  qui  se  trouve  a  la    ou  parce   qu* enfin    elle   était    mère 
:^  de  son  poënie.j  M.  le  baron  des    d*Énéef  d'où  sortait  le  fondateur  ds 


itures  obserre  ($7)  que  cette  in-  Rome.  Pour  moi  je  soutiens  que  Lw 

c? ^jUion  a  surpris  beaucoup  de  savojis y  crèce  ne  s'est  point  éloigné  du  senti- 

-co773/iie  contraii'e  a  la  doctrine  dEpi'  ment  d^Epicure  ,   en  invoquant  Vé- 

c^^'w^.    Lambin  ,   ajoute-t-il ,  cite  un  nus   :  ce  n'est  point  une  saillie  de 

J^Zcrentin  qui  prétend  en  avoir  trouvé  poëtCy  ni  une  reconnaissance  romaine; 

Z^K,      raison  ,  parce  que  ce  philosophe  c'est  une  réflexion  de  philosophe.  Il 

^MjT'^nl  soutenu  que  nos  crimes  n'atti-  n'a  point  regardé   la   maîtresse   de 

w^^M.£ent  point  la  colère  des  dieux  y  non  Mars  comme  une  déesse,  puisque  lui- 

j:9  Z*^s   que  nos  bonnes    actions    leurs  même  dans  son  second  livre  dit  que 

Z^i^nfcùts  ,  il  admettait  néanmoins  les  Baechus  et  le  vin  ,  Oérès  et  le  blé 

j7  rières  ,  et  voulait  qu'ils  écoutassent  sont  les  mêmes  choses  :  il  ne  s'est  pas 

<r^//e^</e5^omi7iej.  Je  n^examine  point  non  plus  imaginé  que  Mars  fût  un 

si.     sous    pre'texte   quxpicure   a  fait  dieu;  mais  comme  il  écrivait  un  poème 

profession  d^honorer  les  dieux,  il  est  de  la  nature  des  choses,  pouvait-il 

permis  de  conclure  qu^il  a  fait  aussi  mieux  s'adresser  qu'à  la  génération 

profession  de  les  invoquer ,  et  d'at-  qu'il  entend  par  la  mère  des  amours'^ 

t:evidre  qu'ils  exauceraient  ses  prières,  et  que  tous  tes  naturalistes  ont  connu 

Il    n^y  a  nulle  conséquence  de  Tune  pour  cet  appétit  secret  qui  a  été  donné 

<3.e  ces  deux  choses  à  rautre.  On  peut  à  chaque  espèce  pour  sa  propagation? 

estimer,  respecter,  ve'ne'rer  un  être,  Cela  n'ôte  point  la  difficulté;  car  il 

à  cause  des  perfections  de  sa  nature  ,  est  sûr  que  Lucrèce  considère  Venus 

sans  pourtant  lui  adresser  des  prières  j  selon  les  idées  de  ceux  qui  la  pre- 


car  on  pourrait  être  persuadé  qu^il  ne   naient  pour  une  déesse.  Il  ne  la  regar- 
de mêle  de  rien  ,  et  qu'il  ne  dispense    de  point  comme  la  passion  naturelle 


pour  s'exempter  des  peines  établies  et  néanmoins  il  la  désigne  d'abord 

contre  l'athéisme.  Je   renvoie   mon  par  l'épitbète  d^Mneadum  genitrix. 

lecteur  au  traité  du   savant  M.  du  Ce  qu'il  y  a  de  plus  raisonnable  ,  ce 

Hondel  (58).  Mais  j'ose  bien  assurer  me  semble ,  est  de  dire  que  tout  ceci 

aue   Lucrèce  n'a  point  invoqué  la  n'est  qu'un  jeu  d'esprit.   Lucrèce  , 

éesse  Véuus ,  pour  se  conformer  aux  voyant   que    tous   les    poètes    invo  • 

I>rincipes  que  ce  Florentin  attribue  a  quaient  les  muses  au  commencement 

Epicure  ,  que  les  dieux  sont  dignes  d'un  grand  ouvrage  ,   ne  voulut  pas 

de  nos  prières  encore  qu'ils  ne  gou-  que  son  poème  fût  privé  d'un  orne- 

vernent  pas  le  monde.  Je  ne  suis  pas  ment  de  cette  espèce  :  il  débuta  donc 

du  sentiment  de  Lambin ,  (  c'est  M.  par  invoquer  Vénus ,  comme  la  divi- 

le  baron  des  Coutures  qui  parle  (5g)  )  nité  la  plus  convenable  à  un  physi- 

qui  applaudit  à  ce  Florentin  :  iui-  cien.  Mais  il  ne  prétendit  nullement 

même  n'explique  pas  mieux  la  chose,  que  ce  fût  un  acte  de  religion ,  ni  que 

en    ajoutant    que   Lucrèce   ne   s'est  la  Vénus  qu'il  comblait  de  tant  a  é- 

peut-êlre  adressé  a  f^énus,  que  sui-  loges  fût  un  être  qui  entendît  rien. 

vant  la  coutume  des  poètes  ,  et  que  ce  C'est  ainsi   qu'il  a  invoqué  dans  un 

n'est  point  en  qualité  de  philosophe  autre  endroit,  la  muse  Calliope  (60)  , 

qu'il  prétendait  que  ses  ctmrmes  ob~  sans  prétendre  s'adresser  à  aucun  être 

tiendraient  de  Mars  la  paix  que  les  intelligent.  Il  n'a  donc  rien  fait  contre 

Romains  souhaitaient  ;  ou  peut-être  ses  principes.  J'aimerais  autant  accu- 

qu  Epicure ,  mettant  le  souverain  bien  ser  Lipse  d'avoir  fait  un  acte  d'idolâ- 

dans  la  fuite  de  la  douleur,  s'était  trie  païenne,  parles  vers  qu'il  adresse 

adressé  a  la  maîtresse  des  plaisirs  ,  à  la  planète  de  Vénus  ,  en  faveur  de 

(57^  Remarqaes  snr  le  I*'.  lirre  de  Lacrice  ,  (60)  Tu  mihi  tupremtr  prmseripUt  ad  candida 

ûu  eommeneementf  pag.  34o.  calcis 

(58j  ^  Jacob.    Rondelius  ,  de  YUâ  et  Moribiis  Currenti  spalium  prœmonslra  càllida  musa  , 

"^.^icuxi  t  A  instelod.  ^  i69»,iD-ia.  Voyez  Varli-  Calliope^   requiet  hontinum  ,  divUmque  vo- 

ele  En  CD  as,  tom.  VI  ^  pa/?.  i84i  remarque  (L).  lupias; 

(Sg)  Remarques  sur  le  I**".  livre  de  Lucrèce,  Teduce^utintignieapiamcumlaudeeoronam^ 

pag.  3^3.  Lucrel. ,  Ub.  Vf ,  f*.  «ji. 


5ao  LUCRÈCE. 

•on  jardin  (6i),  <][ue  d'impotcr  i  infieiantium  ptxtiUerBtttr ,  Penatm 
notre  Lacréce  a'a?oir  £nt  nn  acte  de  nihiiominiu  ,  JEnoadum  genitrieem , 
religion ,  par  la  prière  qn^il  adresse  à  primordio  sui  operis ,  efttsqae  opem 
la  mère  d%aëe.  Notes  qu^ane  infinité  implant  ,  non  habeo  séné  dêcertj 
de  poètes  chrétiens  ,  mille  fois  plus  quomodo  hœc  resoit^enda  sit  ,  siqui' 
ennemis  de  tous  les  dieux  du  paganis-  dem  non  ad  Veneris  sidus  coeleste^ 
me  que  Lacréce  ue  Tétait ,  invoquent  quod  nos  unà  cum  eeteris  siUdndè 
souvent  Jes  Muses  ou  Bacchus  dans  scrutojnur ,  sed  ad  temstrem  iUam 
leurs  poésies.  Cest  pour  imiter  les  yenerem  ,  JEneadum ,  uiijingebawt 
anciens ,  et  non  pas  poui^  faire  aucun  poêtœ ,  matrem  y  et  aliorum  quoque 

acte  de  religion  ;  car  ils  ne  songent   hominum  genitrieem  pertinent 

point  alors  à  invoquer  Dieu.  Notez  (67).  Si  quid  tamen  in  his  nostri  va- 
aussi  qn^on  a  mis  en  parallèle  cette  lent  làsus ,  crediderint  Lucretium  ad 
invocation  de  Lipse  adstellam  Vene-  imitationem  aliorum  poëtarum  sic 
rem  ,  et  Tinvocation  de  Lucrèce  »  et  exorsum  esse  ,  non  quàd  reuerk  ali- 
qu'on  Ta  fait  â  dessein  de  convaincre  quam  deam  ,  quœ  Kenus  appeUan- 
Cipse  d'une  impiété  (  6a  )  j  mais  ce  tur^  aut  ulla  alia  nufnina  statuent. 
n'est  qu'au  cas  que  cette  prière  ne  Ideoque  sub  hoc  nontine  iHtluptatem 
soit  point  un  jeu  d'esprit  (63).  Ce  corponam,  quam  etiant  deum  suàin- 
n'était  que  cela.  de  nuncupare  nont^eretur,  intellexit' 

Au  reste ,  le  Florentin  dont  parle   se  arbitror. 
M.  des  Coutures  est  le  docte  Pierre       (R)  Ih  auraient  raison ,  si.  .  .  cette 
Victorius.   M.   Minutoli  me  l'écrivit  priènfUt  autn  chose  qu'un  jeu  des- 
l'an  1693.  Voici  ses  paroles,plus  am-  prit."]  Avant  que  d^abandonner  cette 

Slement  quç  je  ne  les  ai  rapportées  matière  ,  il  faut  que  je  dise  que  si 
ans  l'article  d'Épicn RE  (64)  •  '<  H  y  a  Lucrèce  avait  invoque  ou  Vénus  ou 
»  dans  le  même  recueil  (65)  ,  à  la  Calliope ,  avec  la  persuasion  que  sa 
»  page  19 ,  une  -lettre  de  Pétrus  Vie-  prière  lui  procurerait  quelque  bien , 
»  torius  à  Jean  délia  Casa ,  archevd-  il  se  serait  contredit  d'une  manière 

*  que  de  Bénévent,  qui  roule  sur  la  tout-à-fait  indigne  ,  non -seulement 

*  question  si  le  poète  Lucrèce  ,  qui  d'un  philosopha ,  mais  même  d'un 
^  dans  le  commencement  de  son  poè-  homme  médiocrement  capable  de  rai- 
"  me  invoque  Vénus ,  ne  pèche  pas  sonnemeut.  Car  à  peine  a-tr-il  iini 
"  en  cela  contre  la  doctrine  d'Épicure  cette  prétendue  invocation  de  la  mat- 
»  son  patron  ,  et  si  cela  est  compati-  tresse  de  Mars  (68) ,  qu'il  établit  pour 
»  ble  avec  cette  inaction  qui  est  attri-  principe  que  les  dieux  ne  se  sou- 
^  buée  aux  dieux  par  ce  philosophe,   cient ,   et  ne  se  mêlent  de  rien  (6g)  ; 


»  de  cette  difficulté  ,  et  cite-t-il  cette  et  de  réfuter  ceux  qui  y  font  inter- 

^  lettre  ?  »  Tycho  Brabé  fut  consulté  venir  le  ministère  des  dieux.  On  ne 

«ur  cette  question  par  Isaac  Pontanus,  peut  point  inférer  de   là  ,  ni  qu'il 

l'an  1696,  et  répondit  pertinemment,  n'ait  point  cru  leur  existence  ,  ni 

Ad  quœstionem  illam  jocosam ,  dit-  qu'il  n'ait  point  eu  du  resi>ect  et  de 

il  (60)  ,  et  nonniliil  cnticam  antiaui  l;i  vénération  pour  eux  5  car  selon  ses 

Lucntii ,  cum  is  sectam  philosopho^  principes  il  neilt  point  absurde  qu'il 

rum   deos    eorumque    pro\>idenliam  se  soit  formé  des  élres  beaucoup  plus 

f»arfaits  que  l'homme ,  et  contens  de 

^„.^  . eur  condition ,  et  nullement  curieux 

lettre  de  la  f  »*.  c^tnturie  »ûseeuan.  qq  de  savoir  ,  OU   de  réformer  le» 

(6a)  Georgiue  ThdmMn. ,  in  Vindice  Veriu-  actions  et  les  affaires  d'autrui  :  et 
tis .  pag.  3. 

{(si)  Âulergb  lu  ludis  in  prteihus ,  ti  votit  ad  ^g^j  73,- j.  ^  p^^.  ,53. 

Fwwre/ii  .•  aut  Fenus  en  iibi  vtriu  dtus.  id«H» ,  ^gg^  ^^  ,„  ^^^ ^^^,  ttanqnUia  pmc*  j^ars 

ibid . ,  pa^ .  a .  Mortaleif  :  quonuttu  MUf*ra  tnanmem  Mmwort 

(64)  Citation  (H7)  loin.  VI ^  pag.  i85.  Jrmipouns  régit  s  in  grémium  qui  smpk  tutu» 

(65)  Cest  le  volume  de*  Lettres  recueilliea  par  se 

Jean-Micbcl  Brutoii.  Bejieit^  alcmo  devinetat  vulnere  maoris. 

(66)  Kvre»  les  Lettres  pabllies  par  M.  Mat-  Lucre!.,  Utf,  /,  vs.  3a. 
th«us  ,  à  LeydSf  l'an  i6g5,  in-8<>. ,  pag.  i6a.  (69)  Vojet  la  remarque  (E)  ,  cilaiion  (36). 


LUCRECE.  521 

«somme  il  est  trè8*«ertain  que  noas  yait  compatir  qu'avec  Pestime ,   le 

cK^mirons  arec  beaucoup  de  Tënéra>  respect ,  les  louantes  des  dieux  ^  et 

-f^îon  le  mërite  de  quelques  grands  nullement  arec  les  prières ,  les  sacri- 

liommes,  sans  avoir  jamais  reçu  d'eux  fices  et  les  actes  de  pénitence.  Ainsi 

aixcun  bienfait ,  ni  sans  en  attendre  tous  les  inconvëniens  que  Ton  pou> 

.ucune  faveur  ,  ou  en  craindre  nul  vait  craindre  de  l'athéisme,  l'anéan- 


'espé 

ipeut  très-bien  inférer  du  système  de  vivant ,  et  de  la  peur  d'être  malheu- 

1-^ucrèce  ,  que  cet  homme  n'a  point  reux  en  vivant  mal  ;  tous  ces  incon> 

dû  les  invoquer  ,  et  qu'il  a  dû  regar-  véniens  ,  dis-je  ,  sans  en  excepter  un 

der   comme  une   chose  très-inutile  seul  ,  coulaient  aussi  naturellement 

^out  le  culte  de  religion  qui  se  prati-  et  aussi  nécessairement  de  la  doctri- 

c{uait  dans  Rome ,  les  vœux  ,  les  sa-  ne  d'Épicure  que  de  la  doctrine  des 

crifices ,  les  fêtes  ,  etc.  Il  se  présente  athées.  Les  esprits  le  moins  pénétrans 

ici  une  réflexion  à  faire  sur  la  con-  comprennent  très-bien  ,  que  tous  les 

^uite  des  prêtres  athéniens  par  rap-  usages  de  la  religion  sont  fondés,  non 

Sort  à  Épicure.  Us  ont  fait  punir  en  pas  sur  le  dogme  de  l'existence  de 
ivers  temps  les  philosophes  qu'ils  I)ieu,mais  sur  ledogme  desa  provi- 
accusaient  d'athéisme  ,  et  ils  firent  dence  :  puis  donc  qu'Épicure  a  été 
un  graiid  procès  à  Anaxagoras  pour  souffert  dans  une  ville  où  l'on  punis- 
un  simple  acte  de  profanation  (70).  sait  les  athées,  il  s'en  suit  que  l'accep- 
D'où  vient  donc  qu'us  ne  harcelèrent  tion  de  personnes  y  avait  lieu  ,  et 
point  Épicure  ?  Fut-ce  à  cause  qu'il  qu'on  y  avait  double  poids  et  double 
ne  se  brouilla  jamais  avec  eux  par  mesure;  ou  ([ue  les  Athéniens  ,  si  fins 
quelque  intérêt  personnel ,  par  quel-  et  si  déliés  dans  le  reste ,  étaient  fort 
que  offense  personnelle  ,  comme  stupidessur  le  chapitre  de  la  religion, 
avaient  fait  peut-être  ceux  qu'ils  Us  se  laissaient  jouer  comme  des 
poursuivirent,  et  que  peut-être  ils  enfans  :  ils  ne  s'apercevaient  pas  qu'en 
n'accusèrent  d^irréligion  que  pour  dogmatisant  comme  Épicure  ,  on  se 
conteùter  leurs  passions  particuliè-  moquait  d'eux  si  l'on  protestait  que 
res  sous  le  manteau  de  la  piété  ?  l'on  approuvait  l'usage  des  sacrifices 
Fut-ce  à  cause  qu'Épicure  eut  la  po-  et  des  prières  ,  et  toutes  les  autres 
litique   de  se   coniormer  au   culte  parties  du  culte  public.  Cette  raison - 

S  ublic,  et  de  l'approuver  hautement?  là  me  paraîtrait  forte  pour  prouver 

e  crois  bien  qu'ils  étaient  capables  que  ce  philosophe  a  dogmatise  la  pro- 

de  se  contenter  de  l'extérieur,  comme  vidence  de  Dieu,  comme  le  prétend 

l'on  fait  aujourd'hui ,  sans  vouloir  M.  du  Rondel  ;  elle  me  paraîtrait , 

fouiller  dans  les  pensées  j  mais  ne  dis-je,  bien  forte  ,  si  je  ne  voyais  que 

fallait-il  pas  comme  aujourd'hui  que  Lucrèce ,  combattant  manifestement 


pour 

qu^on  dogmatisât  dans  lui  les  apologies  que  l'on  forme  pour 

son   école  le  contraire  de  ce  qu'on  Épicure  ,  a  vécu  dans  une   entière 

disait  dans  les  rues  et  dans  les  tem-  tranquillité  à  Rome  ,  ville  qui  n'était 

pies  ?  Il  est  difficile  de  s'imaginer  pas  moins  jalouse  de  la  religion  ,  ni 

cela.  Cependant  le  système  d'Épicure  moins  sévère  contre  les  impies  ,  que 

combattait  formellement  et  claire»  le  peuple  athénien.  Notez  en  passant 

ment  le  culte  des  dieux ,  tel  que  les  que  les  bonnes  mœurs  de  tout  homme 

Athéniens  le  pratiquaient  :  il  ne  pou-  qui  reconnaît  comme  Lucrère  l'exis- 
tence, la  sainteté ,  le  bonheur  ,  l'im- 

(70)  Miror  cur  Anaxagoras  reusfaetus  sit ,  mortalité  de  Dieu  ,  sans  reconnaître 

quMMoUm  esjeUixU  lapidem  ardentetn ,  negans  g^  provideUCe  ,  SOnt  une  aUSsi  bonne 

tuique  Deum.  eum  tn  eadem  cubitale  gloriaflfh-  ^            ■%            û       xU  ^            i)    .i.  '• 

ruerit  Epieurus,  uixeriufue  secunu  JioniviuHi  preuvc   de    Cette    thcse  ,  \  athéisme 

soient  ¥0l  uUum  sydtfum  Dtum  ente  non  ère-  n* cst  pas  nécesscÙTement  conjoint  aucc 

dens  ,  sed  née  Jovem  nec  ullum  Deorum  omnino  Jg'g  mauvaises  mœurS  ,  quC  la  prCUVC 

in  mnndo  habitarf  eontendens ,  ad  quem  preces  ^..^  i»^«  ♦;«^««:fr  J*.   1.   U^«^»  «Îa  A». 

kcninum  syppticaùun..que  perueni^nt,  kigu^L,  que  1  OU  tirerait  de  la  bonne  vie  de 

d«  Civil.  Dei ,  tib.  XFUI^  cap.  XLt.  ceux  qui  nieraient  tout  a  la  lois  la 


522  LUCRECE. 

providence  de  Dieu  et  son  existence  :  lenrs  parens  di^cédes  ^  mats  comme 

car  il  est  visible  que  la  foi  de  Fexis-  elle  ne  conviendrait  pas  à  ceux  qni 

tence ,  sans  la  foi  de  la  providence  ,  nient  le  purgatoire,  les  protestans  ne 

ne  peut  pas  âtre  un  motif  à  la  vertu ,  Font  point  admise ,  et  se  sont  néan- 

ou  un  frein  contre  le  vice.  moins  accommodes  à  la  coutume  par 

(L)  //  a  conformé  son  style  au  lan'  une  phrase  située  comme  Taatre ,  et 
f{nge  commun^  et  aux  sentintens..  .  .  tournée  selon  leurs  maximes  de  reli- 
populaires."]  Je  n'en  donnerai  que  gion.  Lucrèce  se  trouvant  accoutumé, 
deux  exemples.  Il  croyait  que  le  ciel  et  par  ses  lectures ,  et  par  ses  conver- 
et  la  terre  ne  dureraient  pas  toujours  ;  salions ,  à  Fusage  de  cette  sorte  de  pa- 
et  il  annonce  à  celui  a  qui  il  a  dédie  ren thèses  ,  inséra  le  vœu  ou  le  sou- 
son  livre,  que  peut-être  la  destruc-  hait  que  Ton  a  vu  ci-dessus.  Rien 
tion  de  ce  monde  arriverait  de  leur  n'e'tait  plus  inutile  que  cela  dans 
vivant:  fasse  la  Fortune  qui  gouverne  Fhypothèse  quHl  soutenait,  et  Ton 
toutes  choses,  ajoute-t-il ,  que  ce  mal-  ne  peut  pas  prétendre  quHl  ignorât 
heur  soit  détourné  loin  de  nous  !  rin<;ompatibilité    d'un    pareil  yœu 

Dietit  dabit  ipsajitUm  ret  avec  la  doctriue  des  atomes  ;  il  savait 

Forsitan  ,  et  fravU^r  lerrarwn  molibus  ùrhis  trop  bien  quC  la  Nature  OU  la  Fortuoe, 

nT'\lZT"."'2. '? ^'^''  ^'^'^ ""'T' (  qui  les  poussait ,  n'était  pas  capable 

UOOD  PROCUL  A  HOBIC  PLICT4T  rORTUKik  (ni)  A            i        *                          '         ••                ^          i        *  l 

Goatmiàiit  I  de  changer  ,    ou  de   retarder  leur 

Et  ratio  poiiUt ,  quàm  ret  persttadeai  ipta ,  cours ,  ni  d'entendre  même  les  aou- 

Succidere  korritoao  poste  omiùa   vUta  fra-  \^\^  Jcs  homioes.  Si  la  fuite  de  leur 

*.**7, ,  *         ,                    ,  mouvement  devait  amener  bientôt  la 


prise  de  parler  comme  les  autres.  Il  les  processions  n'y  pouvaient  appor- 

se  trouvait  tous  les  jours  avec  des  ter  le  moindre  délai.  D'où  vient  donc 

personnes  dont  le  langage  était  par-  q^g  Lucrèce  invoque  en  quelque  fa- 

semé  de  parenthèses  que  1  on  aurait  con  la  Nature  ou  la  Fortune ,   afin 

pu  appeler  dévotes ,  si  elles  n'eussent  qu'elle  renvoie  à  un  autre  temps  la 

été  plutôt  un   effet  de  la  coutume ,  destruction  de  la  terre  ?  C'est  qu'il 

qu  un  acte  de  reûeiion.  Sa  femme  ,  «triait  quelquefois  selon  le  style  cou- 

sa  servante,  ses  amis,  tous  les  Ro-  rant.  Notons  que  le  dogme  de  la  fa- 

mams  en   gênerai ,   étaient  styles  à  t^lité  n'exclut  pas  tous  les  souhaiU  ; 

mêler  un  vœu  dans  le  récit  de  auel-  ^^r,  sans  s'écarter  de  ses  principes, 

que  mauvais  présage  ou  de  quelque  Épicure  aurait  fort  bien  pu  souhaiter 

triste  accident.  Deiis  alertât,  Dieu  ^^^  \^  disposition  des  atomes  fût  fa- 

nousen  ffarde ,  disaient-iIs.  Si  un  tel  yorable  à  sa  santé.  Il  n'aurait  pas  pu 

malheur  arrivait ,  qtwd  ahominor,  ce  demander  qu'elle  changeât,  mais  dé- 

y«fl /?/«/£ /icj»/û«c.  Les  auteurs  se  ser-  gi^er  seulement  que  leur  nature  les 

valent  aussi  de  ces  façons  de  parler ,  eûtamenésàuntel,  ou  à  un  tel  çoint. 

Pi,  prohihet^  minas ,  D(  talent  avenite  ca-  Lucrèce  va  pi  US  avant,  comme  il  pa- 

T«  «    j/"'"*                  ¥        1  raît  par  ses  expressions.  Voilà  le  pre- 

Je  ne  doute  pas  que  Lucrèce ,  accou-  ^j^^*  ^          ^^  "^      j^  veux  donner, 

tumé  des  1  enfance  a  ces  formules  du  l^  .^^^^^^  „,^est  pas  éloigné  de  ce- 

discours    nesenservît  dans  ses  en-  i^i.j,     ^„  qu'immédiatement  après 

tretiensfai^ihers    ou  sans  correctif,  ^^^  ^j;  vers  que  j'ai  rapportéafon 

ou  en  substituant  le  mot  de  Natura  ,  t^ouye  ceci  : 
de  Fortuna  ,  â  celui  de  Deus.  C'est 

ainsi  que  les  protestans  ont  substitué  Q^  Pf"  «é'^»***"*'"  7»««  **'  re  fundere 

la  parenthèse  Dieu  ueuille  avoir  son  SancilT't  multb  eetid  ratinne  magU ,  ^ukm 

ame ,  à  celle  de  que  Dieu  absolve.  Les  Pjthia ,  quœ  tripode  è  Phabi  Luùroquepnt- 

catholiques  romains   se  servent   de  '   ^  .  f^^''*'    ..      ,     .     ,.....,» 

celle-ci  quand  ils  font  mention  de  »l'*liaUbiexpedtamdoctutoUuadu:tu(:4h 

,    ^  ^    ,                            „         ^.     •  Il  promet  là  des  oracles  beaucoup 

(71 J  {fueiqurt  tnanutcntt  ontWttat».  C  ettla  i*            .•                                 jt\ii.- 

mfme  chote  quant  au  sens.  Voyez  le  Comnien.  pl"»    Certains  qUC  CCUX   de  DelphcS  , 

taire  de  Lambin,  in  hune  locam,  pag.  m.  593.  et    il  s'était  SerVl   aiUcurS   du    même 

(•;»)  Liicrrt.  ,  tib.  f,  vt.  to5,  pttf.  m.  a55. 

(73;  Virgil.,  JEn.  ,  Itb.  IJJ,  vt.  a65.  (74)  Lucret.  ,  lib.  T,  vs.  m. 


LUCRÈCE.  523 

comparatif  pour  relever  rimportance  (n?)  •  P^^craiit  hortis  eo  tempore 

de  la  doctrine  des  anciens  philoso-  Zeno  acriculus  ille  senex  et  Phœdrus 

phes  de  la  Grèce.  homo  ,  ut  Cicero  ait ,  humanissimus  , 

^  ,         ,    ,    ,  '   , itaque  his  vidétur  usus  prœceptorihus 

jêa-  udjrio  tamquam  cordis  responsa  dédire  TltUS  ,  quOS  etiam  AttlClLS  paulo  licet 

Sanctihs ,  el  muUb  eeriâ  ratione  magis,  quam  JlOc poëta  grandior  audlUlt,  M.  le  ba- 

Pjrthia  ,  ifumtripodeexPhœbiflauroifuepro'  fon  des  Coutures  a  suivi  les  mêmes 

/«iiir(75>  traces  :i7  est  uraisenihlable  ,   dit-il 

Qui  ne  voit  que  dans  l'un  et  l'autre  (78)  ,  que  Lucrèce...  alla  a  Athènes  , 

de  ces  deux  passages  il  s'exprime  se-  où  Zenon  qui  était  l'honneur  de  la 

Ion  le»  idées  du  peuple  ,  et  non  pas  secte  épicurienne  ,   s'était  acquis  une 

selon  les  principes  de  sa  secte  ?  Car  estime  eénérale.  On  a  insère'  dans  la 

selon  lui  les  réponses  de  la  prêtresse  Bibliothèque   Universelle   (  79  )  une 

d'Apollon  ne  pouvaient  être  aue  les  lettre  qui  contient  quelques  remar- 

fantaisies  d'un  cerveau  malade,  ou  ques  contre  ce  baron .  La  dernière  est 

d'un    imposteur  ignorant.  Il  ne   re-  celle-ci  :  Enfin  la  5«  béyue  est  que 

connaissait  aucune  divinité  dans  les  Zenon  est  dit  avoir  été  l'honneur  de 

oracles  :  ce  n'était  donc  pas  donner  la  secte  épicurienne,   au  lieu  qu'il 

une  grande  idée  d'un  dogme  philo-  est  reconnu  pour  le  chef  des  stoïciens. 

sophique,  que  d'assurer  qu'il   était  Le  censeur  n'a  pas  pris  garde  qu'il  y 

meilleur  que  les  oracles  de  Delphes,  a  eu  plus  d'un  Zenon  :  il  a  cru  qu  on 

C'est  comme  si  nous  disions  aujour-  avait  voulu  parler  du  fondateur  des 

d'hui ,  que  les  pensées  de  M.  Descartes  stoïques  ,  et  sur  ce  pied-là  il  devait 

sont  plus  dignes  d'attention  que  les  trouver  dans  les  paroles  qu'il  criti- 

prophéties  de  ces  diseuses  de  bonne  quait  une  insigne  faute  de  chronolo- 

aventure  qui  courent  de  lieu  en  lieu,  gie  dont  il  ne  parle  pas.  Zenon  ,  le 

11  est  donc  clair  que  Lucrèce  accom-  chef  des  stoïciens  ,   mourut  la   ï'«. 

modait  son  langage  aux  opinions  po-  année  de  la  lag^.  olympiade  ;  il  faut 

Sulaires  ,  et  que  l'on  serait  coupable  donc  dire  que  sa  mort  a  précédé  de 

'une    chicanerie  ridicule  ,  si   l'on  pl«s  de  160  ans  la  naissance  de  Lu- 

soutenait  que  la  force  de  la  vérité  lui  crèce.  On  devait  donc  soupçonner  que 

arracha  quelquefois  des  confessions  l'auteur  que  l'on  censurait  avait  eu 

qui  renversaient  son  système  ,  et  qui  en  vue  un  Zenon  différent  du  fonda- 

le  convainquaient  de  se  contredire  teur  des  stoïques  5  et  si  ce  soupçon 

grossièrement  j  que  par  exemple  il  a  avait  engagé  à  quelques  recherches  , 

reconnu  en  deux  endroits  de  ses  poé-  on  aurait  trouvé  un  fameux  épicurien 

sies  ,  qu'il  y  avait  quelque  chose  de  nommé  Zenon  (80)  ,  qui  enseignait 

divin ,  d'inspiré  ,  de  surnaturel    et  dans  Athènes  au  temps  de  Lucrèce, 
de   prophétique  ,   dans  les    oracles        (N)  £n  réfutant  M.  Morén.']  1*», 

d'Apollon.  Il  ï»e  devait  pas  dire  que  notre  ^oete 

{yi)  On  prétend  qu'il  a  été  disciple  s'anpelait  T.  Carus  Lucrèce.  Carus 

de  Zenon.  Ceux  qliont  cntiqué  cela  "^^^^^^  P^^^*  «on  nom     mais  son  suiv 

n' ont  pas  trop  bien  réussi.]  Sx  l'on  nom  ,  coff/iomen  j  a^par  ces  mots  , 

admet  une  fois  le  sentiment  de  ceux  Romain  de  nation  ,   Moreri  a  voulu 

qui  disent  que  Lucrèce  fut  envoyé  à  dire  sans  doute  que  Lucrèce  était  né 

Athènes  pour  y  étudier ,  on  ne  pourra  a  Rome.  C'est  maf  exprimer  sa  pensée; 

guère   r/voquer  en*doute  qu'il  n'ait  Çar  ou  est  1  auteur  exact  qui  ferait 

été  l'un   des  disciples  de  Zenon,  le  difficulté  de  soutenir  que  Ciceron  et 
chef  de  l'école  d'Épicure  en  ce  temps-    Tite-Live  sont  Romains  de  nation  , 

là.  Aussi  voyons-nous  que  Lambin  et  comme    Demosthene   et  Thucydide 

Gifanius  joignent  ensemble  ces  deux  «O"'  ^^ecs  de  nation  ?  3°.  On  n  a  nulle 

opinions  :  Credibile  est  Lucretium...  P/e»^/,?^  Lucrèce  soit  ne  a  Rome  ; 

sese  Athenas  coutulisse  ihique  Zeno-  »1  ^^.  fallait  donc  pas  lui  donner  affir- 

nem  illum  epicureorum  coryphœum  mativement  cette  patrie ,  comme  a 
audiuisse  (76).  Voilà  ce  que  dit  Lam- 
bin  .  et  voici  les  paroles  de  Gifaniu,       fej)  '„\^„fjtt\.n«^„, 

(79)  Tome  XXI I  ^  pag.  i85,  186. 
C75)  Idem^  lih.  /,  vs.  737,  pag.  4o,  4<*  (80)  Il  était  de   Sidon.    Voye%  Jonsiiis  ,  de 

(76)  Lambinus,  ta  Yitâ  Epicarî.  Scriptor.  Ilislon.  Pbiiosoph.  ^pag,  iia. 


524  LUCRÈCE.        ♦ 

fait  M oréri  ;  4*.  encoK  moins  fallait-  poëu*  de  fon  uimfs,  Gicëron  110  parie 

il  dire  qae  Lacréce  témoùpae  lui-  qa^unc  fois  de  loi ,  et  Ton  ne  sait  pu 

même  qu^il  ^tait  natif  de  nome.  Je  encore  certainement  si  les  louanges 

n^ai  trouvé  dans  Lucrèce  qa^nn  pas*  qu'il  lui  donne  sont  erandes  oa  mé- 

sage  sur  quoi  Ton  se  puisse  fonder  y  aiocres  \  car  on  est  fort  partae^  sur 


0    .  V   f    'j      B        '  '    1  Lucrèce ,  mais  que  néanmoins  il  r 

•  Pj^  pUadam  Ronuuus  ^nchui  pa-  ^^^.^  beaucoup  à'art  ;  le.  autres  (87) 

ifoM  nê^uM  nos  •gerê  koe  pmuriài  temporw  y  trouvent  que  cet  OU vrage «brillait 

uwfuo      .       „  -  de  grands  traits  d'esprit,  et  que  néan* 

Pciumus  m<iuo  ammo  (8.) ^^^^^  p^rt  y  paraissait  beaucoup.  Se 

Cic^ron ,  Tite-Live ,  Florus ,  Sënèqoe,  rangeant  tant  qu'on  voudra  à  la  leçoo 
n'eussent  point  parlé  autrement ,  eux  la  plus  favorable ,  on  ne  trouve  {>oint 
qui  étaient  nés  nors  de  Rome.  Tous  que  Cicéron  dise  ce  c^ue  Moréri  lai 
les  babitans  d'un  pays  pourraient  dire  attribue.  Quant  àVelleius  Paterculus, 
dans  un  temps  de  guerre  civile ,  que  il  s'est  contenté  de  mettre  Lucrèce 
leur  patrie  est  affligée ,  encore  que  le  dans  la  liste  des  grands  esprits ,  «mi- 
lieu particulier  de  leur  naissance  fût  nentium  ingeniorum  notarié  tempera 
exempt  du  malbeur  public.  De  plus  (88)  :  il  n'en  a  rien  dit  de  particulier, 
savans  hommes  (8a)  que  Moréri  ont  7®.  Ce  n'est  pas  une  petite  faute  que 
affirmé  ce  qu'il  affirme  :  M.  Morhof  de  dire  k^^j^  une  femme  nonunée  Luci- 
plus  sage  qu'eux  ,  me  dira-t-on  ,  s'est  lia  fit  avaler  à  Lucrèce  un  philtre 
servi  de  la  particule  peut-être  ;  mais  amoureux  qui  le  fit  tomber  dans  une 
il  est  sûr  que  son  forte  se  rapporte  à  étrange  frénésie.  C'est  avoir  omis  une 
un  autre  doute  :  nous  le  ])ouvons  circonstance  capitale ,  savoir  qu'on 
donc  compter  entre  ceux  qui  disent  dit  que  Lucilia  était  femme  de  Lucrè- 
positivement  que  Lucrèce  vint  au  ce  (89).  8**.  11  n'est  pas  vrai  que  Cicé- 
monde  dans  Rome  même  (83).  5^.  Il  ron  (Use  que  Lucrèce  Ofella*  .  .  était 


ues 


ne  fallait  pas  affirmer  que  les  parens  plus  propre  a  faire  des  harangue 

de   Lucrèce    l'envoyèrent   étudier  a  au  à  prononcer  des  iugemens{Qo).Q^ . 

Athènes,  11  y  a  ,  je  l'avoue ,  beau-  Gcéron  ,  Velleius  Paterculus ,  et  Cé- 

coup  d'apparence  a  cela  ;  mais  enfin,  sar  ne  parlent  point  dun  autre  qui 

puisqu'on  n'en  a  nulle   preuve  ,  il  était  apparemment  frère  ou  oncle  du 

n^en  fallait  parler  qu'en  conjecturant,  poète.  Il  est  bien  vrai  que  celui  dont 

ou  tout  au  plus  il  se  fallait  contenter  Cicéron  et  César  parlent ,  celui-là 

de   dire  qu'on  n'en  doutait  point-  dans  ses  lettres  à  ^tticus  (91),  celui- 

C'est  ce  qu'a  fait  Gifanius.  uidoles'  .  ci  dans  la  guerre  civile  ,  est  le  même 

centulus  autem,  dit-il,  quina paren*  homme  :   mais  celui  dont  Velleius 

tibus  ,  seu  propinquis  ,  considerutd  Paterculus  parle  est  différent  de  celui- 

ejus  ad  bonus  artes  natdpenè  dit^ind  là  ,  et  apparemment  ne  diffère  point 

indole ,  Athenas  more  patrio  sit  mis-  de  celui  (^ui  haranguait  mieux  qu'il 

sus  y  Athenas  non  ita  pridem  a  P,  ne  plaidait. 

Sulldcrudeliterfostatas,  nondubito;  ,^g.  ,      ...      -     .       *      -r-     w. 

postulat  hoc Romanorumconsuetudo,  „,iuù  luminikus  ingemi,   mmUm  twnMn  arUs. 

OC  doctrinœ  ratio  (84).  6°.  Il  n  est  pas  Cicero,    «d  Qainctqp^  fratrem,  lih,  II,  epin. 


aiU  meUft 


vrai  que  Velleius  Paterculus  et  Ci-  XI.  Quel^fuês-unj  nr/temUm  4f»'il  ft 

céron   aient  dit  que  l'éloquence  de  •^JT^iT'iT         rx    a       11    a  u, 

T          «       1             .    ./\        >           Vf        j  (96)  ChutltB  Etienne  fGUnàorn.lMifd,  flw- 

LncreceUrendaUleplussubhmedes  au« .  B.iilei ,  Pop. ,  Bto««i,  «««: 

(87)  TanaquiUag  Fabcr,  1«  baron  daa  Costa; 

(81)  Lucrel. ,  lib.  I,  vt,  ^i.  res ,  etc.    • 

(8a)  Lambioat  el  Gifanios ,  in  Vit&  L«cretii.  (88)  Lib.  Il,  cap.  XXXFI. 

Thomas  Creech,  prafai.  Lucretii  OnoxU  tditi  (89)  CmI  à  elle  qu'on  appliqua  cet  paroles: 

i6i)S.  Liviâ  Tiraiu  auom  occidit  qoeni    oinii*  odcrai. 

(83)  Ecquo*  orgb  in  lotd  hdc  aurêd  mtatis  Lucilia  suom^  q^ent  oimii  amaTcrat.  LloydUt 
classe  qtUl  potissinutm  kmo  eeiueri  debehat  ur-  aUribue  à  Senèque ,  mais  elles  n*ea  sonlpomt. 
baaiuutBomanoshabebiomsprteterduos/orlb  (go)  Voje»^  dans  ce  volume,  pag.  494*'' 
Lucre^un  et  J.  Ctesarenu  HorhoGas ,  dePata-  jin'de  la  remarque  (K)  de  l'article  Lvcaict, 
«initata  LiviaoA,  pnt(.  i56.  dame  romaina. 

(84)  In  ViU  t^ncrelii.  (qi)  Ej  irt.  IV,  lib.  FUI, 


LUCRÈCE.  525 

(O) et  quelques  autres  écri-   dition  de  la  Tersion  de  Lucrèce /«« 


Lucrèce  est  préférable  à  celle  de  Ce*  présent  a  la  reine  Christine  He  Suède 

lar  et  de  Cicéron.  Il  faat  qu^il  se  soit  (98)  :  toutefois  cela  ne  seruit  de  rien , 

servi    d'une    édition    diflerente    de  et  je  rw  sais  pas  même  si  elle  reçut 

celle  que  j'ai  consultée,  où  j'ai  trouyé  le  liure  que  M.  Uérauld ,  qui  faisait 

ces  paroles ,  hoc  non  dubitant'er  affir-  ici  ses  affaires  at^ec  tant  de  soin  et  de 

mabo   nullum  in  totâ  lingud  latind  fidélité^   m'assura  de'  lui  auoir  en- 

scriptorem  Lucretio  latine  meliits  esse  uoyé.  Du  moins  n'en  ai-je  point  reçu 

locEstum:  nonM,  Tullii,  nonC.  Cce-  de  réponse,  contre  la  coutume  de 

saris    orationem  esse  puriorem  (Q!i).  cette  princesse ,  qui  était  alors  assez 

C'est    à    Pierre   Victorius   que   l'on  libérale  de  ses  complimens  aux  eens 

pourrait  imputer  quelaue  chose  de  de  lettres.  Quoiqu'il  en  soit  y  le  livre 

semblable  ^  car  il  préférait   haute-  rCa  pas  laissé  d  être  assez  bien  ac- 

ment  Lucrèce  à  Virgile  (93).  Jl  est  eueuli  du  public  :  etjai  vu  quelques 

surprenant ,  après  le   passage  qu'on  savans  hommes ,  M.  le  comte  de  Pa- 

-vient  de  voir,  que  l'on  accuse  Lambin  gan  ,  feu  M.  le  Pailleur,  le  docte 

de  dire  qu'il  trouve  méchante  la  la-  iKf .  d'Avisson  ,  M,  dq  la  Couruée , 

tinite'  de  Lucrèce.  Quo  respexitfortè  médecin  de  la  reine  de  Pologne ,  et 

JDionjrsius  Lambinus  cian  Lucretium  quelques   autres  ,   qui  m'en  ont  re- 

malunt  latinitatis  autorem  uocat ,  qud  merciépour  l'intérêt  du  public ,  après 

tamen  cum  sententid  ille  minime  au^  avoir  satisfait  en  quelque  façon  aux 

diendus  est  (94).  Borrichius  suppose  difficultés  qu'on  y  pouvait  former  a 

que  Cicéron  ,  Âulu-Gelle  et  Scaliger  cause  de  la  doctrine  de  ce  poé'te^  dans 

ont  loué  Lucrèce  de  s'être  servi  d'une  son  troisième  volume  ,  ou  il  traite  de 

très-pure  latinité  :  Certè  purissimœ  Id  nature  de  Vdme*  Je  l'ai  depuis  fort 

latinitaUs  esseomrûainconfessoest.,.  corrigé^  et  mis  en  bien  meilleur  état 

latêdaturque  hoc  nomine  Ciceroni  ,  pour  en  faire  une  seconde  édition. 

Gellio  ,  Scalisero,  aliis  (q5).  Nous  M.  l'abbé  de  Marolles  n'entendait  pas 

avons  vu  ci-dessus  que   reloge  de  assez  bien  la  langue  latine,    et  la 

Cicéron  n'a  nul  rapport  ^  la  pureté  physique    d'Épicure  ,   pour   réussir 


pris  garde  au  !«'  livre  de  Rerum  Na-  a°.  l'an  i663 ,  augmentée  de  la  tra- 

turd  ,  ou   Empédocle   est  réfuté,  il  duction   du   X^    livre  de   Diogène 

n'aurait  point  dit  cela.  Laè'rce  ,  et  dédiée  à  M.  le  premier 

(P)  La  traduction de  M.  l'abbé  président. 

de  Màrolles  rC  aurait  pas  eu  le  destin       (Q)    Plutarque   critiqua    Épicure 

qu'elle  eut."]  La  reine  Christine  l'au-  sévèrement.^  Pour  commenter  î^vec 

rait  remercié  de  la  dédicace  d'un  si  ordre  ces  paroles-là  ,  il  faut  d'abord 

beau  livre.  Son  silence  mortifia  sans  représenter  le  but  d'Épicure  et  de 

doute  Fabbé ,  qui  ne  laissa  pas  d'être  Lucrèce.  Ils  se  proposent  de  prouver 

bien  content  de  son  travail.  Il  faut  qu'il  ne  faut  point  craindre  la  mort , 

l'entendre  lui-même  (97).  Quand  l'é-  que  la  mort  n'est  rien  ,  que  nous  n'y 

f9,)L.«bîn«,  m  ViU  Lacretii,  sub  Jin.  avons  aucun  intérêt ,  qu  elle  ne  uous 

Foje»  aussi  set  Note»  sur  Horace,  od.  T,  l.  il.  COnccme    pas. 

(g3>  Passant  par  Florence  ,  j'avais  rencontré        ffU  igUur  morÈ  est ,  ad  nos  nequê  pertinet 
un  commentaire  de  yiciorius^  sur  un  livre  d'A-  hitum  (og). 

ristote,  dans  letjuel  ce  commentateur  chagrin  «  jm.   -m.       •        i  i 

accuse  Virgile  :  quelle  entreprise,  bon  dieu  î  et  Leur  preuve  était  pnse  de  ce  quc  les 

quels  attentats  î  de  prendre  des  mots  les  uns  choses  disSOUtes  OU  séparées  ne  seu* 

pour  les  autres,  et  d'être  moins  pur  et  moins  tcnt  point  ,  et  quC  leS  choSCS  qui  ne 
laun  que  Lucrèce.  Balsac,  troisième  deieDse  k  .  '' .  ^  .        •  «^       . 

Ménandre ,  pag.  m.  4o5  des  OEuTre.  diverses.  ^"^?\^P.*»    ?«     ^^^^^  "®°^*    ^^^^ 

(94)  HorhoGiis ,  de  Pauvin.  LWiana,  p.  x9S.  égard.  VOICI  Ics  parolcs  d'Ëpicure  r 

(95)  BorricbiDs  ,  de  Poëlis  latiDis,  pag.  45.  'Q  BÂfttroç  cùHl  «-«oc  iuiç'  TO  v«p  <fWt- 

(90)  Onomast. ,  pag.  567.  r        <-  s    r 

(9*7)  Marelles ,  Mémoires,  pag.  186  ,  187 ,  à        (98)  Cest  à-dire,  que  je  le  lui  dédiasse. 
Vansk,  i6S«.  (99)  Lacret. ,  Ub.  II l^  vs.  84a  ,  pag.  m.  173. 


5i6  LUCRÈCE. 

xv6fv  «v«u^«Tf7*  To  /f  ÀitttvBnrùvf  ov/iv  nifestement  et  sanâ  équivoque  (io3)« 
^fcç  ijutSiç  (loo).  Plutarque  (loi)  ttou-  Il  faut  donc  croire  que  robîection 
vait  que  ce  philosophe  faisait  U  un  de  Plutarque  n^ëtait  pas  fonaëe  sur 
très-mauFais  syllogisme  ,  et  qu'il  y  la  suppression  de  la  majeure ,  comme 
manquait  une  proposition  ne'cessaire,  le  prétend  .Aulu-Gelle ,  mais  sur  ce 
savoir  celle-ci ,  la  mort  est  la  sépa"  que  la  majeure  qu^onsous-entendait, 
ration  du  corps  et  de  Vdme ,  ô  ddcvatTo;  n'était  nullement  un  principe  dont 
•luX^^t  n-dà   0^/AAToc    hixvTii.   Aulu-  on  pût  tirer  la  conclusion.  C'est  as- 
Celle  ,  prenant  le  parti  d'Épicure  ,  sûrement  la  mauvaise  qualité  de  ce 
convient   que  le  syllogisme ,   pour  principe ,  et  vous  voyez  clairement 
être  en  forme ,  devait  contenir  cette  qu'après  avoir  accordé  la  majeure  et 
proposition-lâ  \  mais  il  soutient  qu'É-  la  mineure  du  syllogisme  que  je  viens 
picure  ne  s'étant  pas  engagé  â  con-  de  rapporter,  on  en  peut  nier  la  con- 
former son  raisonnement  aux  régies  séquence.  Muret  s'emporte  là-dessus 
syllogistiques  ,    l'a  supprimée    tout  contre  Ëpicure  ,  et  le  traite  d'un  im- 
exprès ,  parce  qu'elle  était  assez  cou-  pertinent   dialecticien.    Illit^  artis 
nue  par  elle-même.  £t  il  ne  faut  pas  (dialectices)  ignoraUone  ruebat  in  di- 
trouver  étrange   que  la  conclusion  cendo  :  tœpèque  aliquid  probare  ag- 
ait  été  mise  non  pas  à  la  fin  ,  mais  à  gressus ,  ea  sumebat ,  quîbus  datis  ac 
la  tête  de  l'argument  ;  car  U  est  ar-  concessU  ,    id  tamen   guod  probare 
I    rivé  plusieur/fois  auphilosophe  Pla-  instituerai , nonconcluderetur.  Qualc 
ton  de  raisonner  de  cette  manière ,  est ,  quod  ciim  docere  yellet ,  mortem 
c'est-à-dire  de  renverser  l'arrange-  nihil  ad  nos  pertinere ,  ita  ratiocina- 
ment  des  propositions  du  syllogisme,  batur  :  'O  datvduroc  ov/^i  n-poç  npuU'  o-à 
VoUà  ce  nue  répond  Aulu-Gelîe  à  la  ><^^  J^AXi/8fv  «ivAiff^nrfr*  <rà  ^«  à? «ti^»- 
censure  de  Plutarque.  Il  n'a  pas  été  toi/t  oJJllv  TTfli  ipûit»  Neque  enim  se- 
au  fait  y  et  on  le  critiqua  durement  quitur,  si  id  quod  dissolutum  est  , 
au  XVP.  siècle.  On  l'accusa  d'avoir  sensu  vacat ,  idcircb  ipsam  quoque 
montré  sa  folie  en  voulant  couvrir  dissolutionem    non    sentiri.    rfeque 
celle   d'autrui  ,    et   de  n'avoir   pas  mors  est  to  J^^etxi/df v  ,  àxxà  AÙrh  i  diai- 
/même  entendu  de  quoi  il  était  ques-  xi/0-ic.  Meritbque  Plutarchus  secundo 
tion   :  JVactus  autem  est  patronum  librorum  ,  quos  de  Uomero  compo" 
(Epicurus)  taliprorsiis  cliente dignum  suit,  imperfectè  ,  atque  prœposterè  , 
Gellium  :  qui  aiim  alienam  stultitiam  atque  insc'uè  syllogismo   usum   esse 
légère  vutt ,  prodit  suant.   Tantiim  eum  dixerat  :  non  quodprœtermisisset 
enim  abest  ab  eo  defendendo ,  ut  ne  illud  xn/jt/xa,,  0  BâifAroç-^,uX''f  *^  nÊ/uet- 
intellexisse  quidem  yideatur^  quid  in  toc  Ita-Kunç  :  quo  addito  ,  nihilb  ma- 
eo  reprehenderetur  (103).  On  aurait  gis  efficietur,  quod  ipse  uohdt  :  sed 
pu  ajouter  qu'il  ignorait  en  général  quod\  stupiditate  quâdam ,  et  crassi- 
ce  que  c'est  qu'un  syllogisme  ;  car  il  tudine  ingenii ,  nonperuidisset^  quan- 
suppose  que  réellement  celui  d'Épi-  tùm  inter  id^  quod  dissolutum  estj 
cure  est  conforme  aux  règles  ,  et  que  etipsamdissolutioneminteresset(ioi). 
pour  l'être  formellement  il  suffit  d'y  Et  pour  nous  convaincre  que,  le  dé- 
msérer  la  proposition  que  l'auteur  a  faut  qui  a  été  reproché  â  Épicure 
sous-entendue.  Or  voici  quel  serait  par  Plutarque  ,  ne  consiste  pas  dans 
ce  syllogisme ,  en  y  ajoutant  ce  qu'É-  la  simple  suppression  de  la  majeure, 
picure  a  sous-entendu.  il  rapporte  un  passage  d'Alexandre 

r      ^ .     ,  t    j-     /  .•-    j .  j  d'Apîirodisée  (io5) ,   où  l'argument 

La  mort  est  la  dusobition  au  corps  et  de  ^^Js  '.                  ^^        '  *     ,          ,  **  , 

Vétm» ,  d  Ëpicure    est   censuré   précisément 

Ce  qui  est  dissous  ne  sent  point ,  et  ee  qui  ne  COmme  il  SUppOSe  que  Plutarque  le 

sent  point  ne  nous  touche  pas,  critiqua.  Je  ne  saurais  me  persuader 

Done  ta  mort  ne  nous  touche  pas»  nii.^^         ^a<.           1                     <«. 

.                       \  que  Plutarque  eût  voulu  se  meltre 

Ce  syllogisme  ne  vaut  rien  du  tout,  en  frais  pour  la  censure  d'une  chose 

puisqu'il  contient  quatre  termes  ma-  ,   ^^  v         j      iw.j^        j- 

*         *■                            ^  (loS)  roje»t  dans  tes  Notes  de  GaMendi  sur 

(100)  Diof.  Laërt. ,  lit.  X ,  nuiU'  139.  Aulu«.  I«  X*.  livre  de  DioKtoe  Laërce,   Oper.  tom.  V, 
.Gelliiu,  lib.  II,  cap.  VIII ^  pag.  m.  55.  pag.  x3i ,  quMe  forme  on  peut  donner  à  cet 

(101)  Plut.,  lib.  Il  de  Homero  ,  apud  Gel-  argument  eTÉpicure, 

linm  ,  ibidem.  Ô04)  Muretos ,  Ver.  Lect.  ,  lib.  XI ,  cap. 

(109)  Maratu ,  Yariar.  Lect. ,  lib.  XI,  cap.  XVI,  pag.  1079. 

XFI^  pag.  m.  1080.  (>o5;  Ex  Commentario  in  primnm  Topicaraai 


LUCRECE.  527 

lont;     les  meilleurs  dialecticiens  se    ment.  Cest  donc  une  chose  qui  con- 
keu'vent  servir.  Rien  ne  leur  défend    cerne  rhomme  ,  et  de  ce   que   les 


-  ^  première  mconse- 

l'aboi  ,   sans  que  les  plus  grands  es-  quence;  ils  ont  conclu  des  parties 
::la.ves  des  formalités  de  la  dispute  y  séparées  à  la  séparation  mé^me  :  celler 
trouvent  rien  â  redire  ,  pourvu  que  ci  pouvant  être  douloureuse,  et  ac- 
la    proposition   sous  -  entendue   soit  compagnée  de  mille  sortes  de  senti- 
telle    quHl  faut  j  mais  quelles  huées  mens  importuns  ,  est  un  mal  qui  ap- 
ne  feraient-ils  pas  si  elle  était  défec-  partient  proprement  et  réellement  à 
tueuse   comme  celle  dont  il  est  ici  rhomme  ,  et  cela  en  vertu  même  de 
(question  ?  Développons-en  le  para-  leur  principe  ,  que  si  les  morts  n^ont 
logisme.  nul  intérêt  à  leur  état ,  c'est  à  cause 
Épicare  et  Lucrèce  supposent  que  qu'ils   ne   sentent   rien.   Le   second 
la    mort  est  une  chose  qui  ne  nous  défaut  du  raisonnement  de  ^es  phi- 
conceme   pas  ,   et  à  laquelle  nous  losophes    est    qu'ils    supposent  que 
xi''avons  aucun  intérêt.  Us  concluent  l'homme  ne  craint  la  mort  que  parce 
cela  de  ce  qu'ils  supposent  que  l'âme  qu'il  se  figure  qu'elle  est  suivie  d'un 
est  mortelle ,  et  par  conséquent  que  grand  malheur  positif.  Ils  se  trom-    ^ 
l'homme  ne  sent  plus  nçn   après  la  pent  ,  et  ils  n'apportent  aucun  re- 
séparation du  corps  et  de  l'âme.  mède  à  ceux  qui  regardent  comme  ' 


,  signe  qu 

Etveluianteacto  nil  lempore  sensimusœgH,  Jg're'e    comme    Un    trés-grand   hien  ; 

Omniaeum  belU  trepido  concassa  lumuUu ,  d  OU  il  S  ensuit  que  de  cela  seul  quc 

Horrida  eontr^muire  sub  altis  atherUauris;  la  mort  enlève  ce  bien  ,    elle    est  re- 

In  dubioqutfuU  sub  utrorum  régna  caden-  doutée  Comme  un  très-grand  mal.  A 

C^btts  humanit  esset .  Urnfque  marique  :  ^"O*  ^^^^  ^^  «^îf  C  Contre  cette  Crainte  : 

Sic  ubi  non  erimut  ^  cum  corporis  ^  aujue  VOUS    ne  Sentirez    rien  après    yotre 

„.    .„.  «"i*"*!       ...  mort  ?  Ne  vous   répondra-t-on  pas 

DtseuttumfiterUtquibusè*umu*uniterapUt  «.,„„:i.a*       *^..*    ?•  •  • 

Sciliceihaidnobisquidquàm.quinonerim^  aussitôt  ,c.eAt  hien  assez  que  je  sois 

tbm  pnve  de  la  vie  que  j  aime  tant  ;  et  si 

Jecideré  omninb  poleril ,  sensumque  movere:  l'union  de  mon  corps  et  de  mon  âme 

Non  si  yj-^*^"  miscebitur,  et  mare  cœ-  ^^^  „„   ^^^^  ^^^  m'appartient  ,  et  qjue 

je  souhaite  ardemment  de  conserver  ^ 

Ils  ont  raison  de  dire  que  rien  de  vous  ne  pouvez  pas  prétendre  que  la 

tout  ce  qui  peut  arriver  à  l'homme  mort  qui  rompt  cette  union  est  une 

lorsqu'il  ne  sent  plus    ne   le    con-  chose  qui  ne  me  regarde  pas.  Con-* 

cerne  ;  car  c'est  toute  la  même  chose  cluons  que  l'argument  d'Epicure  et 

à  l'égard  de  la  statue  de  Socrate  ,  de  de  Lucrèce  n'était  pas  bien  arrangé  , 

la  mettre  en  pièces  ,   ou  de  briser  la  et  qu'il  ne  pouvait  servir  que  contre 

statue   de  César.   Puis  donc  que  la  la  peur  des  peiues  de  l'autre  monde, 

rupture  de  la  statue  de  César  n'in-  Il  y  a  une  autre  sorte  de  peur  qu'ils 

téresse  en  rien  la  statue  de  Socrate  ,  devaient  combattre  ;  c'est  celle  de  la 

celle-ci  n'a  nul  intérêt  à  sa  propre  privation  des  douceurs  de  cette  vie. 

destruction  :  elle  n'en  voit  rien ,  elle  Ils  eussent  pu  dire  qu'à  tout  prendre 

n'en  sent  rien  ,  non  plus  que  si  l'on  l'insensibilité  des  morts  est  un  gain 
brûlait  un  arbre  sous  le  pôle  méri- 
dional.   Mais  ils  ne    laissent    pas    de         C'®?)  Epicurus...    negavU   monem    ad   nos 

donner   dans    le  sophisme   par    deux  P'rtmere;quodenimdusol*iU,r,inquU     sensa 

J       '        „         **  o*'!'"""»''   J  «.    **v.«,i».  caret ^  et  quod  sensu  cm-ettuhil  ad  nos.  Dissol' 

endroits,   ils   ne  peuvent  point  nier  vUttr  autem   ei  caret  sensu  non  ipsa  mors ^  sed^ 

que    la    mort    n'arrive  pendant   que  homoqmeampaMur.AtdleeidedUpasiionem 

l'homme  est  doué  encore  de  senti-  **'"'  "f  *"'^°:  ^"^''  ""  *'"!»»""  "'  patimor- 

tem  ,    dusoluhonem    corporis  et  perempbonem 
sensûs^  quhm  ineptum ,  ut  tanta  vis  ad  hominem 

(ie(5)  Laeretf ,  tib.'  II T^  vs.  84«  1  P^S»  17^*  non  pertinere  dicatur  f  TerluU. ,  de  Animi. 


528  LUCRÈCE. 

IilnlAt  qn'une  perte  ;  car  on  v  gagne  arons    eue.    L'état    où   noas   étions 

'exemption  des  malheurs  de  cette  autrefois  nous   est  aaiourd'hui   une 

TÎe.  Or,  soit  que  les  maux  de  cette  chose  entièrement  indiiTërente  :  di- 

Tie  surpassent  les  biens ,  comme  Font  sons  le  mâme  de  tous  les  états  où 

cru  beaucoup  de  cens ,  soit  qu'ils  ne  nous  pourrons  nous  tronyer  à  l'a- 

fassent  que  les  égaler,  c'est  un  avan-  Tenir. 

taee  que  d'être  insensible  ;   car  il  n'y  Jffc ,  jî  maleriam  nostram  eonUgerit  mta$ 

a  point  d'homme  bien  éclairé  sur  ses  Pou  obitum,  mrsùmque  redegeht,  ut  êiu 

intérêts,  qui  ne  nréférjt  quatre  heures  ^^^,  ^^^'^  nôbL/uerini  data  lunUna  Pitm , 

de  bon  sommeil  ,   à  deux  hçures   de  pertinent  qùdquam  tamen  ad  ruks  id  quo^MM 

plaisir,  et  à  deux  heures  de  déplaisir,  ,         fœtum 

l'un  égalant  1  autre  (lo»).  ^^  nu^nil  ad  nos  dé  nobU  atlinet ,  nntè 

Voyons    un    nouveau    paralogisme  Ouifuimujt,  necjamdeilUsnosajUcUangor, 

de  Lucrèce.   11  prétend   que  la  mort  Quos  de  maUirid  nostrd  nova  pràferet  mtat. 

-     ^^.^^^w^^w>4,lk-     naa     rtn'x-nA  rfaiti  cum  respicios  immenti  tempoiis  onuu 

ne    nous    concernerait    pas    quand  pr^ritum  s^auum ,  tu^n  motu*  Lueriaî 

même  le  sentiment  subsisterait  dans  MuUimodi  quàm  tint  ;  faeUè  koe  aderedere 

les  parties  dissoutes ,  ou  quand  même  postit , 

le  hasard   produirait  avec    le  temps  SeminasœphjMeodem.utnunesunt,  ordine 

une  nouvelle   réunion  du  corps  et  2V#c  m^ôn 'tamen  id  quimus  d^pr^mdert 

de   l'âme.   Sa  raison   est  que    nous  même. 

sommes  un    composé   d'âme  et  de  /»u*r#nim;Vc/«'#çwi«lpa«i#a,  ir«^*y«« 

corps  ,  et  qu'ainsf  rien  ne  nous  con-  '"'""^'^.{ZT  "^'^               *"  """ 

cerne  que  ce  qui  nous  appartient,  si  Lucrèce  a  cs^ré  de  persuader  ces 

en  tantque  nous  sommes  ce  compose.  ^^^^       j^^^  dV  physique  aux  per- 

Comme  donc  l'âme  séparée  du  corps  ^^^^^    ^^  „vent  approfondir  une 

n'est  point  un  homme,   ce  quefle  „^,^iJ     ^  ^.^^^  „^  ^^  j^  ^ 

pourrait  sentir  en   cet  étet  -  là  ne  ^^^:^^^^^  Voici  un  exemple  qui  nous 

serait  point  un  sentiment  d  homme ,  j^  ^^^  ^^.^  clairement  f  quoique  je 

et  sous  prétexte  que  lame  de  Scipion  j^                 ^  plaisir.   RepreWtonl 

serait  malheureuse  après  la  naort  de  ^^^^* ^^^^    montre,    et    sujpposoiis 

Scipion  ,  il  ne  serait  pas  vrai  de  dire  ,^jj^  ^^^  ^^^^,     »^^  qu'elli^aent , 

que  Scipion   serait  malheureux.  Je  ^^      ^elle  connaît  ce  que  l'horloge; 

me  sers  de  cet  exemple  ,  quoiquil  j  .H^.^    Supposons  après  cela  qu'U 

ne  soit  cas  contenu  dans  ces  paroles  ,^j  annonce  qu'il  s'en  va  la  démonter, 

de  Lucrèce .  ^^  qy,jj  ^^  laissera  pas  deux  roue» 

Et  si  jam  nottro  sentit  de  eorpore ,  posttfukm  Pune  proche  de  l'autre  :  mais  qu'o- 

DUiraeta'stanimi  natura,  animœquepoiestas:  ^i  ^ersellement  touteS  les  piéceS  SCront 

Nil  tamen  hoc  ad  «o*,  f  ui  ecttu^  eonjugioque  ,          ,                      .             .     tr            ^ 

Corporis  aiifue  animée  consi^timus  uniur  ap'  separces ,  et  mises  cbacune  a  part 

<<(io9).  dans  une  boéte;  que  le  sentiment  se 

Il  croit  possible  que  les  mêmes  atomes  conservera  malgré  cette  destruction , 

dont  un  homme  a  été  composé  ,  et  et  çjue  l'âme  ou  le  principe  de  la  vie 

qui  se  dissipent  par  h  mort ,  repren-  retiendra  ses  facultés  par  rapport  à 

nent  avec  le  temps  la  même  situa-  la  douleur  et  à  la  joie ,  etc.  Il'est-il 

tion  ,   et  reproduisent  un  homme  :  pas  certain  dans  cette  supposition , 

mais  il  veut  que  les  accidens  de  ce  que  la  montre  se  devra  intéresser  à 

nouvel    homme    ne    concenient  en  ce»  sentimens ,  qu'on  lui  dit  que  la 

aucune  manière  le  premier  :  Tinter-  dispersion  de  ^es  parties  ne  finira 

ruption  de  la  vie ,   ajoute-t-il ,  est  pas  ?  Elle  n'en  sera  point  affectée 

cause  que   nous  n'avons  aucun  in-  en  tant  que  montre  ,  mais   il  suiEt 

térêt  à  ce  qui  arrivera  ,   en  cas  que  pour  son   malheur  qu'en  tant  que 

les  siècles  à  venir  nous  redonnent  la  substance  sensitive ,  elle  souffre  le 

même    nature    humaine    que   nous  chaud  et  le  froid  ,  la  douleur  et  le 

chagrin ,  etc.  Elle  sera  trés-^ertaine- 

(to8)  Voye%  Locrtce,  /iV.  /77 ,  fi.  giS  #1  ment  la  même  substance  qui  avait 

fuivans  :  ou  Hj^court  à  la  comparaUon  du  som-  ^^  exposée  à  CCS  malheurs-la  dans  la 

meil ,  pour  r/futer  ceux  gui  allèguent  les  biens  *"^  ^j»^yy*o^%.  «  *.vi»  .»««»«,  u.  <>-««.  «4«   •  •• 

dont  la  mort  nous  pri>^e.  Il  r/Jute  aussi  trii  bien  moutrc,    et   le   mal   qu  elle    SOUfinri 

lef  autres  raisons  de  ceux' gui  se  fdchent  de  après  la  destruction   du   COmposé  ne 
mourir. 

(lo^j)  Locret.  ,  uhi  suprn^  va.  85S,  p   m.  1*;%.  (iiol  Ttîem  ,  ibid-  ,  v*.  9Sg. 


LUCRÈCE.  5:29 

sera    qu^une    continuation    du    mal  seront  toutes  dflns  un  parfait  assou- 
<}u^elle   avait    soufiTert  pendant  que  pissement  i  mais  dès  qu'elles  auront 
le  compose'  subsistait.  Appliquez  ceJa    été  rétablies  dans  leur  ancienne  situa- 
  notre  âme  )  et  tous  verrez  que  si    tion ,   leur  travail  ,  leur  contrainte 
elle    conservait  le  sentiment   après    et  leur  état  de  souffrance  reviendront  : 
notre  mort ,  il  serait  trés>vrai  de  dire    n'est-il  pas  vrai  qu'une  montre  qui 
que  la  même  nature  qui  avait  souf-    ajouterait   foi  à   ces   paroles  serait 
iert  la  faim  ,  le  froid  ,  la  fièvre  ,  la   très-persuadée  qu'elle -même  et  non 
gravelle  ,    etc.,    dans  le  Corps  hu-   autre  serait  la  montre  qu''on  remoii- 
main  ,  sôufTre  d'autres  choses  hors    terait  au  bout  de  trois  ou  quatre  ans  ? 
du  corps  humain ,  et  que  la  conso-   Elle  aurait  la  plus  grande  raison  du 
lation  de  Lucrède  est  chimérique  et   monde  de  le  croire ,  et  de  s'inte'res- 
ridicule.  Que  vous  importe  ,  dit-il ,    ser  comme  à  son  sort  et  à  son  destin , 
que  votre  âme  soit  misérable  après   à  celui  de  cette  nouvelle  montre.  Ce- 
votre  mort  ?  vous  êtes  un  homme  ,    pendant   sa  première  vie  aurait  été 
elle  ne  sera  point  un  homme ,  et  par    interrompue.  Disons  donc  que  Lu- 
Gons^quent  les  malheurs. de  l'âme  ne    crèce  examinait  trop  légèrement  cet- 
vous    appartiennent    point.    Consé-   te  matîèt'e,  lorsqu'il  prétendait  que 
quence   pitoyable  I    C^st  comme  si   la  mort ,  mettant  un  long  intervalle 
Pythagore  avait  dit  'k  un  mourant ,   entre  la  première  vie  des  atomes  d'un 
votre  âme  ira  dans   le  corps    d'un   corps  humain ,  et  la  seconde  vie  des 
bœuf ,  ^ui  sera  presque  toujours  aAr    mêmes  atomes,  empêcherait  que  cette 
taché  à  la  charrue ,  et  qu'on  laissera    première  et  seconde  vie  n'appartins> 
périr  de  faim  quand  il  sera  vieux  ;    sent  à  un  même  homme.  Je  sais  bien 
mais  cette  souifrance  ne  vous  regarde    qu'en  supposant  cette  espèce  de  ré- 

Eas  ,  puisqu'un  bœuf  n'est  pas  un   surrection,  on  ne  laisserait  pas  de 
omme.   Ne  serait-ce  pas  une  belle   pouvoir  dire  que  les  malheurs  qu'on 
consolation  ?  On  ne  prend  pas  assez    aurait  soufferts  à  Rome  au  temps  de 

§arde  à  cette  doctrine  ,  que  le  sujet  Marins  et  de  Sjrlla ,  ne  contribuent 
es  accidens  demeure  toujours  le  quoique  ce  soit  à  notre  fortune  pré- 
même  en  nombre  dans  toutes  }es  sci4k  ^^^  oubli  total  nous  séparaft 
transformations  des  corps.  Les  mêmes  de  ces  temps-là ,  mais  pourtant  nods 
atomes  qui  composent  1  eau  sont  dans  y  eussions  été  malheureux ,  et  nous 
la  glace  ,  dans  les  vapeurs  ,  dans  les  serions  les  mêmes  hommes  qui  au- 
nues  9  dans  la  grêle  ,  dans  la  neige  :  raient  passé  alors  par  tant  de  misères  : 
ceux  qui  composent  le  blé  accom-  d'où  il  résulte  que  si  nous  revenions 
pagnent  la  farine ,  la  pâte  ,  le  pain  ,  encore  au  monde  d'ici  à  mille  ans  , 
le  sang,  la  chair,  les  os,  etc.  S'ils  tous  les  malheurs  que  nous  aurions  â 
étaient  malheureux  sous  la  forme  souffrir  dans  cette  nouvelle  vie  nous 
d'eau  ,  et  sous  la  forme  de  glye  ,  ce  appartiendraient  proprement  :  et  la 
serait  la  même  substance  en  nXnbre,  connaissance  certaine  d'un  tel  avenir 
nui  serait  à  plaindre  sous  ces  deux  nous  devrait  causer  de  l'inquiétude), 
états ,  et  par  conséquent  tous  les  dé-  Lucrèce  n'a  donc  pas  raisonné  comme 
sastres  qui  seraient  à  craindre  sous  il  fallait.  11  n'y  a  que  deux  partis  à 
la  forme  de  farine ,  appartiennent  prendre  pour  calmer  raisonoable- 
aux  atomes  qui  font  le  Blé  :  et  il  n'y  ment  les  u'ayeurs  de  l'autre  vie.  Vun 
a  rien  qui  doive  s'y  intéresser  autant  est  de  promettre  la  félicité  du  para- 
que  les  atomes  du  blé  ,  encore  qu'ils  dis  \  l'autre  est  de  promettre  la  prî- 
ne  dçivent  pas  les  souifrir,  en  tant  vation  de  toute  sorte  de  sentiment, 
qu'ils  forment  le  blé.  Notez  que  les  spinosîstes  île  peuvent 

Réfutons  présentement  l'autre  illu-  avoir  aucune  part  ni  à  Pune  ni  à  Tau- 
sion  de  Lucrèce  ;  et  servons-nous  en-  tre  de  ces  deux  consolations.  Toute 
core  de  l'exenuple  d'une  montre.  Si  leur  ressource  consiste  à  se  préparer 
l'horloger  lui  disait  :  Je  tiendrai  trois  à  une  circulation  perpétuelle  et  infi- 
ou  quatre  ans  vos  parties  dans  la  nie  de  formes  ,  que  la  pensée  accom- 
dispersion,  mais  au  bout  de  ce  temps-  pagnera  toujours,  mais  sans  qu'ils 
là  je  les  rejoindrai ,  et  je  vous  r^mon-  sachent  s'ils  y  seront  plus  heureux  ou 
ferai.  Pendant  la  séparation  aucune  plus  malheureux  que  sous  la  figure 
partie  ne  sentira  nulle  peine  ,  elles   humaine. 

TOME   IX.  34 


63o  LUCRÈCE. 

(R)  Ceux  qui  préteruient  qu'il  n^a  »  des  gens  d^uiL  esprit  trèt 

pu  parier  de  la  sorte  sans  se  contre-  »  sans  subtilité ,  sans  pénév 

ilire  n'at^aient guère comprisses  »  presque   sans   principes  , 

sentimens,  "]  I^ctance  lui  reproche  »  tous  le  témoignez  dans  Tds  !• 

cette  contradiction ,  et  s^imagine  que  »  res  ,  se  contrediraient  euz-iÉ 

la  force  ^e  la  ve'rité  le  vainquit,  et  »  sUls  croyaient  que  les  tableaux v 

se  glissa  dans  son  âme  sans  être  a-  »  morts  sont  les  sièges  de  leurs  es- 

'perçue,  Dentque  idem  Lucretius  obli-  »  prits.    »  Si    la  contradiction  ,des 

tus  quid  assereret  et  quod  dogma  de-  Chinois  n^est  pas  plus  crasse  que  celle 

Jenaeret ,  hos  uersus  posait  :  dont  on  accuse  Lucrèce  ,  les  adver- 

Cedit  item  rttti,  de  terrS  quod  fait  .ni^  »aire«  des  jësuites  n'y  gagneront  rien: 

Interram,  ned  qnod  miuumeatexaelhrrM  orli    Car  il  est  SUr  que   Lactance  n^a  IluJle 

Id  nirstucœli  fulgeatia  lempU  recepunt.  raison  de  croire  que  Lucrèce  se   soit 

Quod  ejus  non  erat  dicere  ,  qui  péri-  contredit  Voyez  les  vers  que  j  ai 
f4  animas  cum  corporibus  dilseiibat  ;  fapporlés  dans  la  remarque  (  G  )  de 
seduictusestueritate,  et  imprudenti  1  article  Jopiter  (  ii4  ).  Ils  prec^ 
ratio  uerasum^psitiiJi).  Un  domi-  dent  immédiatement  ceux  q^iie  Lac- 
nicain  qui  a  écrit  depuis  peu  sur  PI-  **"<^^  rapporte ,  et  ils  ne  signifient 
doUtric  chinoise,  approuve  parfaite-  ^^^^  ^^^^^  «°o°  <!««  'a  terre  ,  iin- 
ment  cette  observation  de  LacUnce  ,  pwgnee  des  atomes  qui  tombent  du 
«t  s'en  sert  pour  soutenir  ce  qu'il  «*«»  ^^^f  \  pl»»e  »  produit  les  plan- 
doit  prouver  contre  les  iésuites.  tes  ,  et  les  bétes  ,  et  les  hommes.  La- 
«  (iiîi)  Ce  ne  serait  pas  une  chose  Pfe^e  veut  ï>rouver  en  cet  endroit- 
«  surprenante  que  les  Chinois  se  con-  **  ^"®,  <^eux  sortes  de  matières  ,  in- 
»  tredissent  cuimémes,  puisque  Lu-  «enwWes  1  une  et  1  autre  ,  peurent 
»  crèce,l'un  des  plus  savans  philoso-  composer  un  tout  sensible.  La  terre 
»  phes  de  la  secte  des  épicuriens,  est  insensible,  les  semences  au'elle  re- 
»  qui  osa  combattre  ouvertement  la  Ç°^t  9«»s  ««^  sem  ,  et  que  le  ciel  lui 
»  doctrine  de  l'immortalité  de  l'âme,  envoie,  sont  insensibles  ;  cependant 
»  confessa  néanmoins  que  si  dfe  se  ^^  terre,  rendue  féconde  par  ces  se- 
»  dissipait  après  la  mort,  c'drque  «epces  nroduit  et  nourrit  des  corps 
»  ce  qu'elle  avait  de  grossier  se  per-  1"\,°"]  ^*.\*®  ®'  ^  sentiment.  La 
»  dait  dans  la  terre,  et  que  ce  qu'elle  ^^^  désunit  les  parties  de  ces  corps- 
»  avait  de  plus  subtil  et  de  céleste    i?»,  et  ne  détruit   aucune  matière. 


remontait  dans  la  troisième  région  belles  que  la  terre  avait  fournies  sont 

«  de  l'air  ou  dans  le  oiel.  C'est  ainsi,  redonnées  a  la  terre  -,   et  celles  qai 

»  dit  Lactance,  qu'il  tomba  dans  une  étaient  descendues  de  la  région  de 

»  contradiction  manifeste  sur  le  sujet  lether  y  remontent.  Cela  veut  dire 


»  crèce  :  ils  s'expliquent  à  peu  près  *e"t  quand  1  homme   meurt  ,   et  se 

V  comme  lui.  Ce  philosophe  soutient  dissipent  dans  1  air  a  peu  près  comme 

»  que  Pâme  périt  avec  le  corps  ;  et  «o.»^  voyons  que  par  1  analyse  chi- 

»  «ppendant  il  confesse  que  les  plus  ""^^^e  des  mixtes  ,  les  parties  spiri- 

»  subtiles  de  ses  parties  vont  se  re-  tueuses  gagnent  le  haut,  et  les  terres- 

»  joindre  au  ciel,  d'où  elles  sont  des-  î»'e'tés  demeurent  au  fond  du  vase. 

i>  cendues.  11  se  contredit,  tout  ha-  ^l'Créce  ne  prétend  pas  ,    comme  le 

3»  bile  homme  qu'il  est  :  et  vous  nous  suppose  le  dominicain  ,  que  les  par- 

»  objectez  r)comme  un  grand  incon-  ^if\àe\  Ame  t^ont  se  rejoindre  au  ciel, 

y>  vénient,  que  les  Chinois,  qui  sont  «^  ou  elles  sont  descendues  •  de  sorte 

^                            ^          .  qu'elles  persévèrent  dans  l'état  d  lime 

(m)  Lactant..  lib.  VU,  e.  XlT.p.  m.  48o.  et  de  substance  pens0nte.  Il  les  sap- 

(iia)  Lettre  d'un  docteur  de  l'ordre  de  Saint-  posc  dissipées  et  insensibles  comme 

Dominique,  nnr  le»  Cérémonie»  de  la  Chine  ,  an  elles    l'étaient  avant   la  VÎe   de  l'ani- 

%!MX''i."coî^::r^l" '""'""'■  ««M'-S)  =  i»  -  croit  donc  point 

(ii3)  L' auUur  met  îcUm  paroles  de  LtcUmce,  (,,4)  CiUilion(BB). 

f  ue  Von  a  vues  ei-desstu  ,  eUtUion  (m).  (,,5^  ^|  nebula  aefumus  quoniàm  discedU 

(*)  Mémoires  du  père  te  Comte ,  lettre  8.  in  auras  t 


LUCRECE,  53 1 

'  Pâme,  en  tant  qu^âme ,  sarvire  à  qui  résulte  de  leur  union ,  on  ne  peut 

omme  :  il  n'y  a  aonc  aucune  con-  pas  seulement   conceyoir  une  autre 

adiction  dans  sa  doctrine ,  et  il  ne  nature.  C'est  ce  qu^Épicure  enseigne 

^eut  pas  être  alle'eue'  comme  un  exem-  positivement, 

pie     âes    contradictions    où   tombe-  ^^^ .,,,,  j,„.  p^^j^^^        ,^  ^.^^  ^^ 

raient  les  Chinois,  s'ils  assuraientŒun  corps , 

coté    que  Fâme  n'est  autre  chose  que  Et  ce  qui  se  fait  dVa«  par  discordam  accords: 


4Ïans  les  tableaux  des  morts  delaplus    „^  ^;^„  souffrir.  Quelle  serait  donc  la 
Haute  région  de  l  air  ou  elle  etaU  ne-  f^Udté  des  dieux ,  s'ils  étaient  incor- 

'"^^of^l^r^  ^•.        .  ^  .       ,    /     ^     P^^^^''  (lao)? Leurs  corps 

(S)  //  aurait  eu  infiniment  plus  de    ^^nt  composés  d'atomes? et  il  Y 

peine  a  maintenir  les  attributs  de  ses    ^  j„  ^-^  ^^^^  ^^^          .^^       .  ^^^_ 
dieux.  3  Une  tranquillité  parfaite  ,  et  ^^^^^^  ^^^  ^^^^  ^j-^-^;^  p ^^„,-^^„^ 

wWe  ci  /<r*  atomes  sont  les  principes 
tout.  T'out  corps se  peut  ré' 


X  ^117;.  iisouienau  aauirecoie  ^^^j^  aux  parties  qui  le  composent , 

<iue  la  nature  des  choses  ne  contenait  ^^  l'amas  des  atomes ne  peiù 

que  le  vide  et  que  les  corps.  subsisUr  éternellement ,  de  mémesor- 

Omnis ,  ut  est,  igitur,  per  se,  natura ,  duabus  te  t  ils   sont    trop    inquiets  y    et  trop 

ConsUtU  rébus  ;  nam  corpora  sunl,  et  ina»  mobiles  pour  demeurer  toujours    en 

"*  ^  "^^  •  rcpo j  (  1 2 1  ).  Co tin  infère  de  tout  cela  : 

Il  allègue  ses  raisons  et  puis  il  conclut:    ce  Que  les  dieux  d'Épicure  ,  quoique 

»  décharges  des  aflàires  humaines  , 

Ergh  prêter  inane ,  et  corpora  ,  terttaper  se  sont  noint  si  h^-iiroiiY  ni  «i  tran- 

NullapoLean'ruminnumeronaturariiUnqui  ;    ^   ne  SOni  poiniSl  neurCUX  ni  SI  tran-r 

JM>c,  quee  sub  sensus  cadat  uUo  lempore  nos^    »  quiiies  qu  il  S  imagine  :  lis  ne  sont 

(n>f ,  »  point  sans  apprenension   et  sans 

Née,  rouone^aninù  quam  quisquam.  possit    ^  crainte   de  Cette  dernière  sëpara- 

Nam,  quœcunqueelueni,  aiu  his  eonjuneta  »  tion    d'atomes  ,  qui   étant  une  fois 

duabus  »  épandus  par  le  vide  ,  ne  se  rassem- 

Bebu$  •«  JT»~*'  •  «»*  *«""»  **""^  •'"'*-  »  bleront  lamais.  Ainsi ,  dit  ce  philo- 

"  ^**^^*  »  sophe ,  les  parcelles  qui  composent 


vrage  du  sieur  Cotin,  avant  que  j'eus-  »  (  12a)  :  car  pourquoi  le  même  ha- 
se considère  cette  matière.  Or  comme  »  sard  qui  a  jadis  re'uni  les  petits 
il  est  juste  de  rendre  à  chacun  ce  »  corps  dont  furent  faits  Pythoclès  et 
qu'on  lui  doit  ,  je  me   servirai  des  »  Me'trodore ,  ne  les  pourra -t-il  pas 

paroles  de  cet  écrivain.  Les  dieux  ont    ^  un  jour  rassembler? Davanta- 

des  corps  ,  ou  comme  des  corps,  puis-    »  ge, les  dieux  e'picuriens  ayant 

que  outre  le  vide  y  les  corps  ^  et  ce.  »  établi  leur  séjour  entre  les  mondes 

i  »  innombrables   qui    se    renversent 

Cred*  atamam  quoque  diffundi,   midloque  „  J^g  uns  sur  leS  autres  ,    et  dont   le 

perire                           ,  „  fracas  est  épouvantable ,  comment 

Oeius.  elpiUtu  dissolvi  corpora  prima,  *»«x,«»    ,    .,  t^                .          > 

Ciim  semH  omnibus  è  membris  ablata  reces-  »  peuvent-lls    soutenir  saos    une  ex- 

*iti  etc.  n  trême  inquiétude,  la  pesanteur  de 

Lacret, ,  tib.  III,  vs.  43? ,  pag»  i55. 

(116)  Lettre  d'an  doctear...  an  père  le  Gom-  (lao)  Cotio ,  Tbéodie  on  la  mÀe  Philofopbie 
te ,  etc. ,  pag.  Ifi,  des  principes  du  Monde,  dialogue  III,pag.  S^ 

(117)  Voyez  la  remarque  (E) ,  au  commence-  (lai)  Là  mfmê,  pag.  66. 

•ment.  (isa)  Nous  avons  vu.ci-dessus,  oitation  (txo), 

(1x8)  Lttcretins,  Ub.  /,  vs.  ^90.  que  Lucrèce  reeonnatt  positivement  cHte  possi* 

(119)  Idem  ,  ibid. ,  vs.  446*  W/it/. 


532  LUCRECE. 

M  tant  de  masses  tombantes  autour  »  prëcik  et  formel  d'Épîcure  je  tous 

»  d*eux,   et  peut-être  dessus  leurs  »  fais  yoir  que  non- seulement  il  a 

))  têtes  ?  car  le  hasard  ne  les  connaît  »  cru  une  deité  ;  mais  qu'il  a  même 

V  pas  pour  les  respecter  (isiS).  »  No-  »  reconnu  sa  providence  ? Cest 

tez  aue  cet  écrivain  observe  (  n4  )  ^  ^^  l'Épître  a  Ménëcée  (*).    11  est 

que  la  plupart  des  épicuriens  ont  dit  »  certain  c[u'il  y  a  des  dieux  :  mab 

que  les  dieux ne  sont  point  com'  »  il  faut  bien  prendre   garde  d'*attii- 

posés  d'atomes.  On  peut  voir  ce  que  »  buer  a  Dieu  ,  remarquez  ,  lequel 
j'allègue  lù-dessus  dans  la  remarque  »  est  un  être  immortel  et  bienhea- 
(F)  de  l'article  d'ÉpicuKE  (ia5).  Ils  "  reux,  aucune  qualité  qui  rc'pugne 
comprirent  que  la  félicité  étemelle  »  à  son  immuable  félicite.  Non  ,  ce- 
quUls  attribuaient  aux  dieux  ne  pou-  »  lui  n'est  point  impie ,  qui  ne  croit 
vait  point  compatir  avec  un  tissu  »  pas  cette  foule  ae  dieux  que  la 
d'atomes  :  il  fallut  donc  leur  attri-  »  plus  grande  partie  des  hommes 
buer  une  autre  nature  ;  mais  par-là  »  imagine  et  ne  vit  jamais  :  mais  ce- 
ils  renversèrent  les  articles  fondamen-  »  lui  qui  croit  d'eux  des  choses  indi- 
taux  de  leur  système,  ce  dogme  ca-  »  gnes  et  basses.  Les  dieux  envoient 
piul  qui  est  la  base  de  leur  physi-  »  a  ces  profanes  qui  les  désfaono- 
que,  que  les  atomes  et  le  vide  sont  »  rent  par  leurs  fausses  opinions,  des 
les  prmcipes  de  toutes  choses.  Je  ne  »  calamités  sans  nombre  ,  et  com- 
pense pas  que  Lucrèce  eût  jamais  pu  »  blent  de  biens  au  contraire  les 
se  tirer  de  ce  mauvais  pas.  Il  lui  eût  »  bons  et  les  sages.  En  voici  la  rai- 
fallu  abandonner ,  ou  l'éternité  bien-  »  son  ;  pour  ce  qu'ib  aiment  leurs 
heureuse  de  ses  divinités ,  ou  le  nom-  »  semblables ,  et  croient  crue  ce  qui 
bre  binaire  de  ses  principes  ;  car  il  »  n'est  pas  conforme  à  la  vertu  ^ 
n'j  a  point  de  moyen  de  retenir  l'un  »  n'est  pas  aussi  convenable  a  leur 
et  l'autre  de  ces  deux  dogmes.  Nous  »  nature.  Sénèque ,  Epictète ,  et  Pla 


ques  antres  philosophes ,  est  le  plus  )>  pour  ce  que  la  nature  ne  se  peut 

beau  fleuron  de  la  couronne ,  et  la  ^  totalement  démentir.  C'est  dom- 

5  lus  noble  et  la  plus  excellente  pièce  »  mage  seulement  <}ue  tu  ne  puisses 

e  la   machine  ,  est  l'endroit  faible  »  dire  ce  que  tu  dis  sans  être  coo- 

du  système  des  épicuriens.  Lear  chef  »  traire  à  toi-même  (  ia8).  »  Voilà 

s'étant  délivré  de  toute  crainte  par  une  apostrophe  et  une  moralité  que 

rapport  à  la  justice  divine ,  se  trouva  l'auteur  aurait  mieux  placées  s'illes 

d'ailleurs    plus   embarrassé    de    ses  avait  mises  dans  quelqt^un  de  ses 

dieux  ,  que  s'il  leur  eût  attribué  une  sermons.  Où  qu'il  les  eût  mises ,  elles 

providenc^  Il  n'osait  les  nier ,  et  il  eussent  été  mal  fondées  ;  car  il  n'est 

ne  savait  qu'en  faire ,  ni  où  les  pla-  point  vrai  qu'Épicure  ait  jamais  écrit 

cer.  Tout  ce  qu'il  en  pouvait  dire  à  Ménécée  ce  que  Cotin  lui  a  imputé, 
faisait  une  brècni 
l'exposait  à  des 
tables.  Voyez 

tourné  en  ridicule ,  et  sur  la  subtili-  pensée  d'Êpicure ,  et  nous  l'y  troa- 

té  du  corps  des  dieux  (iti6) ,  et  sur  verons  aussi  éloienée  du  sens  de  ùy 

leur  fleure  humaine  (127),  etc.  tin,  que   le  ciel  Test  de   la  terre. 

Le  sieur    Cotin    lui   reproche  de  'A^vCnc  ^i  ov^  0  <ro(/r  n-Sif  'TroKKSf  Qmi 

s'être  visiblement  contredit  sur  le  ÂTiti^»T,  etxx'  0  vas  rSv  9roxx»r  ^i^it 

chapitre  de  la  providence  de  Dieu.  0«oic  ^rpc^A^rTo^T.  Où  ^«tp  ^po7i>i4tK  ù^h 

«  Que  diriez 'VOUS ,  si  par  un  passage  â^x'  i/^oxm4<'(  4*^^*'^  **  '^^^  ^oAi«r 

(i«3)  CotÏD  ,  Tliioclée,  dialogue  Illf  p.  5?.  çetç  0Kai^ett  oToTTâtt ,  rùîc  ttttxoït  i»  0i« 

(w4)  Là  même ,  pag.  58.  lfra,y%9^<tt ,  Jfc*i  «^iXtiAC    To7c  «yetfloîf. 

\^^^^S^^^on{%i)jt suivante,.  t*iç  v^p  UUiç  ofKtfOVACfVOi    hi  îr*rr« 

ri»6]  Ciecro,  de  NatnrA  Deor. , //fr. /, /«et.  J..-.;;.,  --, '-  I,.*.'a,.-  J«.A^Vfv«n.^i     ^m 

IXFfir,  pag.  gS,  «f  Ub»  II ,  secl.  LIX,  */'«'»^*'f  '^^^f  "A-û'Ot/Ç  «T<wriA:oTT«w,  ir<U 

^''    .: ......  (•)  ^'V  ^««'<- .  •»  '«  ^i*  d'Épicun, 

(i»7)  Idem ,  tbtd. ,  Ub.  /,  tact.  XCI ,  p.  x3s.        (laS)  Colin,  Théodie ,  pag.  Sg. 


LOGO.  533 

T-o  juh  ToioÎTo»,  tùç  ÀkKirptù9  vo//iÇovTtc.  assister  à  la  huitième  assemblée 
cf£  pirûndè, non  is qui  Y^l^arei^  mul-  générale  des  jésuites:  et  il  s'ar- 
Tztxddinis  deas  toUit  ;  sea  is  gui  mulu-   ^a.     i,  .     {       ia.  '      i 

€E^€iinU  opiniones  dus  adoâet,  Tfon  ^^^^  la  après  la  clôture  de  cette 
cnim  Qermsinx  prcenotiones  sunt,  sed  assemblée ,  pour  y  exercer  deux 
szMrspiciones  falsœ ,  ea  quœ  de  diis  ab  charges ,  celle  de  censeur  des  li— 
Hominibus  è  uulgo  traduntur.  Arbj-  ^^es  que  les  jésuites  publiaient, 
Zrvintur  gmppe  et  malts  detnmenta  .  nj/i^i  •  S  f»i 
méiarima  Jet  bonis  prœsidia  h  diis  adr  ^^  ceUe  de  théologien  du  gênerai . 
^enire  :  siguidem propriis  uirtutibus.  Mais  voyant  que  l'on  faisait  de 
seu  affèctibus  innutriti ,  simileis  sui  jour  en  jour  plus  de  cas  de  lui  , 
aeos  ad,nittunt,  et  quicauid  affec-  depuis  que  Son  frère  était  cardi- 
tiMum  suorum  non  est  y  id  existimant        1-19  ^  -m 

^b  ipsis  alienum  (129).  ^^^  >  i\s  en  retourna  en  Espa- 

£n  tout  cas ,  cette  contradictioD  ne   gne ,  ou  il  fut  recteur  de  deux 

regarde  point  Lucrèce  :  et  si^je  Tai   collèges.  Il  mourut  le  17  de  dé- 

mi^êrkbi^^lC'crii^ur  *'  cembre'65.(«).  Il  est  auteur 

deplusieurs ouvrages (B).  Si  Ion 

p4J.'16?';?^'k  o;.Sfi^GJZli."'  •  "*'•   ne  veut  pas  croire  ce  qu'on  vient 

de  lire  de  l'humilité  de  ce  jésuite , 
LUGO  (  François  de)  ,  frère  je  n*en  ferai  point  de  procès  aux 
aîné   du  cardinal  de  ce  nom ,    incrédules. 

duquel  je  parle  ci-dessous  ,   na-        (a)  nré  de  Nathanaël  Sotuel ,  BihUolb. 

quit   à  Madrid,   l'an  i58o,  et  »ociei,  Je8u,pii5^.255. 

se  fit  jésuite  à  Salamanque ,  l'an  (A)  Ilperdit  la  plus  notable jparUe 

1600.   Il  se  plaisait  tant  à  s'hu-  ^^  ^c*  Commentau-es  sur  la  Somme 

milier,   qu'après  avoir  enseigné  àe  Thomas  d' A  gain,  1  II  pensa  être 

I        1  •!     *  !.•       M  j           3    %^  pris  lui-même  par  les   Hollandais. 

la  philosophie ,  il  demanda  à  sm  Oiim  renauigat  in  Uispaniam  classe 

supérieurs   l'emploi    d'expliquer    ab  If oUandis  intercepta  ,  ipse  quidem 

les  rudimens  de  la  grammaire ,   "*  ^^^^^^  et^asit  in  insuld  Cubœ ,  sed 
ce   qu'il  obtint.    Ayant  ensuite    "^'ir^P^rtUCommentariorumsuo- 


paMa  qi 

son  frère.   Com- 


et  la  grammaire  au,  infidèles.  ^J'^rSo'",'»™»'!' 

Mais  on  1  employa  a  des  choses  mentarii  in  primam  partem  sancti 
plus  relevées  ;  on  lui  donna  une  Thomœ  de  Deo ,  Trinitate  et  Ange- 
chaire  de  théologie  dans  la  ville  '">  ^  ^-yo"»  "^47  >  deux  vol.  in-folio; 
de  Mexique,  et  dans  celle  de  j^'^framentis  in  génère,  Baptismo, 
^  .  *«*^'^i^*'>  ^^  ^«"o  s.^y^  wc  ConfirmaUone  ,  et  sacra  Euchans- 
Samte-Foi.  Comme  il  vit  que  //rf,  à  Venise,  1 65a,  i/i-4°.;Z>MCMrîw5 
les  charges  qu'on  lui  donnerait  prœvius  ad  Theologiam  moraleui ,  si- 
en ce  pays- là  ne  répondraient  ?^  '^  Principiis  moraUbus  actuum 

^-    *  1.  i>u 'i'*^  ^»     •!      ^   1   •*.  «umflnorMm,  a Madnd,  1043, m-4.; 

point  à  1  humilité  ou  il  voulait  QuœsUones  momies  de  Sacràmentis] 

Vivre ,  il  demanda qu  on  le  ren-  à  Grenade,  1644 ,  m-4°.  (a). 

voyât  en  Espagne.  Il  perdit  en  (,;N.tb.n.êiSoi».i,BîbUoib.  Script.ocî«t. 

y   retournant   la  plus   notable  Jeta, pa^. 355. 

partie  de  ses  commentaires  sur  ^*'    '     *  *''*  '  ''***  ' 

la  Somme  de  Thomas  d'Aquin  LUGO  (Jean  de),  jésuite  es- 

(A).  Il  fut  député  à  Rome  par  pagnol  et   cardinal,   naquit    à 

la  province  de  Castille  ,  pour  Madrid  le  25  de  novembre  1 583. 


53(  LUGO. 

n  te  **^*  poortant  de  Sérflle,  choisissait  les  opinions  ^'il  soa- 
MTce  que  soa  père  j  £ûsait  sa  tenait ,  et  il  savait  joindre  ad- 
I f  tîiV m f  <M din iiir [\)  Dès  Fâge  mirablement  la  briëveté  aYec  la 
^  trois  ans  il  fil  paraître  son  clarté  (6).  Il  s'attachait  aniqae- 
csprît;  car  fl  sarait  lire  les  im-  ment  à  son  emploi  y'sans  s'amu^ 
«fîmes  elles  manoscrîts.  Il  soii->  ser  à  faire  la  cour  aux  cardinaux, 
tini  des  thèses  à  quatorze  ans ,  et  à  fréquenter  les  ambassadeurs, 
d  il  fut  enrojé  à  Salamanque  II  ne  songeait  point  à  publier 
«Bssîtôl  après  ,  pour  j  étudier  quelque  chose;  mais  on  lui  or- 
en  îarî^pmdenoe.  A  1  imitation  donna  de  le  faire ,  et  son  Tœu 
de  son  frère  aine ,  et  nonobstant  d'obédience  ne  lui  permit  pas 
les  oppositions  de  son  père,  il  se  de  résister.  Il  fit  imprimer  sept 
filîésuite,  le  6 de  juillet  i6o3.  11  gros  volumes  in-folio  (B)  ,   doat 
adiera  son  cours  de  philosophie  il  dédia  le  quatrième  à  Urbain 
chei  les  jésuites  à  Pampelonne  ,  YIII.  Ce  pape  le  fit  cardinal  le 
ci  il  étuaîa  en  théologie  à  Sala-  i4  de  décembre  1643.  On  rap- 
manqne.  Après  la  mort  de  son  porte  des  choses  fort  singulières 
pèie,  il  fut  envoyé  à  Séville  par  sur  le  peu  d'ambition  de  ce  je- 
ses  supérieurs ,  pour  se  mettre  suite (C).  Pendant  qu'il  fut  car— 
en  possession  de  son  patrimoine,  dinal  il  se  montra  fort  charita- 
qui  était  fort  considérable.  Il  le  ble  envers  les  pauvres  :  il  dis- 
partagea du  consentement  de  son  tribuait  libéralement  du  quin— 
frère  entre  les  jésuites  de  Se-  quina  à  ceux   d'entre  eux  qui 
ville  et  les  jésuites  de  Salaman-  avaient  la  fièvre  (D).  Il  mourut 
que.   n    régenta  la  philosophie  le  20  d'août  1660,   laissant  ses 
pendant  cinq    ans  (a)  j   après  biens  aux  jésuites  de  la  maison 
quoi  on  lui  fit  professer  la  théo-  professe   ae  Rome  ,    et  vonlat 
logie   à  Valladolid.    Le  succès  être  enterré  aux  pieds  d*Jgnace 
avec  lequel  il  remplissait  cet  em-  de  Loyola  ,  fondateur  de  Tordre 
ploi,  le  fit  juger  digne  d'une  (c).  Il  inventa    l'hypothèse  des 
chaire  plus  éminente  :  ainsi ,  la  points  enflés  (E) ,  pour  se  tirer 


logie.  11  partit  au  mois  de  mars  les  points  mathématiques.  Un 
162 1 ,  et  après  avoir  essuyé  plu-  fragment  d'une  de  ses  lettres  nous 
sieurs  dangers  dans  les  provin—  a  découvert  un  mystère  assez  eu- 
ces  de  France  qu'il  traversa,  il  rieux(F)  :  c'est  qu'ilyaquelquc- 
se  rendit  à  Rome  au  commen-  fois  une  fine  politique  dans  la 
cernent  de  juin  de  la  même  an-  dévotion  pour  la  Sainte  Vierge, 
née.  Il  y  professa  la  théologie  On  prétend  qu'il  est  le  pre- 
pendant  vingt  ans,  avec  une  ex-      (^)  ^rat  quipph  m  sdigendu  meiicnbus 

trémC  réputation,  car  il   enten-    sententUs  pnrstantîs JudicU ,  in  expllcandts 

dait   à  fond  la  scolastique  ;  il  'it^^^^,^}!''^:!''^  ^^^Vr^r!: 

^         '  taie  y  quod  rarum   est,   com/utigroat  con- 

(a)  Nicola»  Antonio,  Biblloth,  Scriptor.   gruam  brevUatem.  Nat.  Sotuel.,  fiiUiotk. 
Hji«|t«n  ,  iom.  /,  pag,  556,  dit  que  de  Lu-    Scriptor.  societ.  Jesu  ,  pag.  fyji ,  472. 
|ta  m$0igmt  im  pkiiotophie  à  Medina-del-       (c)  Nat.   Sotael,  Bibiiolh.  Script,  todet. 
Cteng^o.  Je»u.  ,  pftg.  47 1 1  47^- 


LUGO-  ;  535 

mier    auteur  de  la  découverte   Lj^on,  i65i  et  1G60.  Outre  cela,  il» 

<ÎUL  péché  philosophique  (G).  **^*  ^^^  *'?*®*  »  *'*  PnuUegia  uwœ  wo^ 

*  ^  r     ^      ^    '  ^cis  oraculo  concessa  Societati^  impri- 

C  A  )  Son  père  faisait  sa  résidence   mées  à  Rome  ,  Tan  164^  9  in- 13  ;  et  il 
ordinaire  à  St^ville.]  Il  y  exerçait  une    a  traduit  d^italien  en  espagnol  la  Vie 
oliarge  assez  t^onorable  :  je  la  nom-    du   bienheureux  Louis  de  Gonzague 
merais,  si  je  savais  comment  elle  a    (5).  Le  4°*  de  ces  volumes  fut  de'dië^ 
Tiom  en  espagnol  (1)  ;  mais  ne  le  sa-    au  pape   Urbain  VIII  :  Fauteur  fut 
cHaat  pas  ,  je  me  servirai  des  termes    oblige  alors  d^aller  faire  la  re'vérence 
latins  de  don  Nicolas  Antonio  (a)  :    à  ce  pape  ,  à  qui  il  n'avait  jamai» 
JToannes  deLugo,  Joannis  fitius  civis    parlé  (  6  ).  Il  en  fut  fort  bien  reçu  \ 
et  jurati  (  quomodo  securuli  subselHi    et  depuis  ce  temps-là  Urbain  se  ser- 
dccuriones  i^canl  )  Uispalensis,  Les   vit  de  lui  en  plusieurs  rencontres  ,  et 
^tats  du  royaume  avant  e'te' convoques   lui  témoigna  une  affection  particu- 
à  Madrid  ,  il  y  assista  comme  député    liére.  De  Lugo  se  voyant  contraint 
de  sa  patrie  (3)  :  il  se  maria  dans  la    d^étre  auteur ,  ne  se  servit  du  secoura- 
même  ville  avec  Thérèse  de  Quiroga,    d'aucun  copiste  ,  ni  d'aucune  autre 
et  y  eut  le  fils  qui  fait  le  sujet  de  cet   personne  pour  mettre  ses  manuscrits 
article  (4).   Ce  fils   eut  raison   de  se    en  l'état  où  ils  devaient  être  :  quand 
surnommer  Uispalensis ,  plutôt  que    ils  étaient  envoyés  â  l'imprimerie.  Il 
IMfadritensis  ;  car  lorsqu'une  femme    soutint  tout  seul  le  poids  de  ce  grand 
accouche  pendant  le  cours  d'un  voya-   travail  (7).  Le  père   Maimbourg  s'est 
ge,  on  ne  donne  point  poiiir  patrie  k   servi  d'une  pensée  de  ce  cardinal  » 
son  enfant  le*  lieu  où  il  naît,  mais   qu'on  sera  peut-^tre  bien  aise  de  trou- 
le  lieu  où  son  père  et  sa  mère  sont   ver  ici ,  et  qui  peut  aider  à  faire  con- 
étalilis.  On  en  use  de  même  envers    naître  les  principes  de  ce  docteur  es- 
les   enfans  d'un  ambassadeur  ,  nés   pagnol.  L'église ,  ce  sont  les  paroles 
dans  le  lieu  où  il  exerce  son  arabas-   du  père  Maimbourg  (8) ,  n'a  pas  en" 
sade.  Ils  sont  censés  natifs  du  lieu  où   core  jugé  qu'il  faillit  rien  determi- 
leur  père  résiderait  s'il  n'était  pas    ner  a  essentiel  sur  la  conception  im- 
ambassadeur;  et  parce  qu'il  est  ab-   maculée  de  la  Sainte  Vierge.    Elle 
sent  pour  des  affaires  publiques ,  rvi-    n'en  a  pas  usé  de  la  sorte  sur  le  cha-^ 
pubHcœ  causa,  ils  ont  part  aux  prî-  pitre  de  l'exemption  du  péché  uéniel; 
-vilé^es  de  ceux  qui  naissent  dans  la    car  elle  a  décidé  ce  point-là  comme 
patrie.  Le  père  du  cardinal  de  Lugo   étant  des  apparie  nçrnces  de  la  foi.,,,  ^ 
était  dans  le  cas  ;  îl  séjournait  à  Ma-    Elle  a  consulté  V Ecriture  et  la  tradi- 
drid  comme  député  de  Séville  à  Tas^   tion  apostolique  ^  et  le  sentiment  des 
semblée  des  états  du  royaume.  saints  pères  ,  sur  la  qualité  de  mère 

(B)  Il  fit  imprimer  sept  gros  uolu^  àe  Dieu  >  pour  en  découvrir  toute 
mes  in-fôlio.']  Le  i  "'.  traite  de  Incar--  V étendue  ;  et  (*')  comme  ensuite  elle 
natione  dominicd  ,  et  a  été  imprimé'  û  trouvé  que  t exemption  du  péché  ué^ 
à  Lyon  ,  l'an  iG33  et  Tan  i653.  Le  rùel  était  comprise  dans  cette  dignité 
9®.  traite  de  Sacramentis  in  génère  suprême  ,  comme  une  conséquence 
et  de  ven.  euiharisûœ  sacramento  et  nécessaire  dans  son  principe  ,  elle  l'a 
sacrificio,  à  Lyon  ,  i636.  Le  3«.  traite  définie  comme  un  point  de  foi  (**)  ^ 
de  P^irtute  et  sacramento  pœniten'  révélé  dans  la  parole  de  Dieu  qui 
tiœ,  à  Lyon  ,  i638,  1644  ^*  '^^i.  Le  t enferme.  C'est  la  remarque  du  sa- 
4'.  et  le  5«.  traitent  de  Justitid  et  *'«'»*  cl  du  subtil  cardinal  de  Lu-- 
jure  y  à  Lyon,  164»  et  i653.  Le6«.  go  (^^)  y  dans  son  excellent  Traité  de 
traite  de  f^irtute  divinœ  Fidel  , 
a  Lyon  1646  et  i656.  Le  7e.   est  un   «  ^?\  '^^  ^'  N.ih.n.ël  Sotuel     Bibliothec. 

Recueil  Responsorum  moraliam  ,    à        (gj  Edoccaùone  neLse  habuitadir,  suan. 

(O  Je  crois  quB  ceux  gui  ont  ceUe  charge  se  f^Z'^T/Z'  ?h.T  """^'T  '^àfuerat  ulio^ 

nomment  Juradi,  ,  comme  tes  consuU  deRor-  ««'"'•"«'«  »  «b'd.  ,  pag.  4'ja. 

denux  s'appetlënl  JuraU  ;  mais  ces  consuls  te  ^7;  '««'«  •  *oidem, 

renouvelleni  tous  les  ans.  (S)  Alaimboorg,  Méthode  paeiGqne ,  pag.  60 

it)  BibliothcM  Seriptor.  bup.,xofli.  /,  p.  556.  ^  ^  troisième  édition  ,  qui  est  de  Vannée  1681. 

(3)  Idem  ,  ibidem.  (*')  Aug.  ,  lA,  de  nat.  et  grat. ,  c.  36. 

(4)  Nath.  Sotael,  Biblioth.  Script.  socieUt.,  (*>)  Cône.  Trid. 
3c.$u,pah'.  47«-  (*')  Diep,  J,  seet.  5,  num,  73. 


S36  LUGO. 

ta  Foi,  que  j'ai  eu  l'honneur  de  pren-  par  les  jésuites  ;  de  là  rient  qu'en 
dre  de  lui  à  Rome ,  lonque  /j*  étais  certains  lieux  on  le  nomma  poudre 
9on  disciple.  des  jésuites.  On  tâcha  de  le  décrier , 


su 

jésuite.^  .    ,  .     .  .        „   w 

été  ayerli,  ni  sans  avoir  en  le  moindre  t*indicatus  (lo).  Cette  poudre  coûtait 

soupçon  que  le  pape  eût  ce  dessein,  beaucoup  en  ce  temps-là  ,  comme  k 

Ayant  su  la  nouyelle  de  sa  création  ,  remarque  le  bibliotnécaire  Sotuel.D 

il  en  fut  presque  consterné ,  et  il  ne  relére  par  ce  moyen  la  charitë  de  sob 

fit  point  au  porteur  de  la  nouyelle  le  cardinal.    Quibusque  (  pauperibus } 

présent    qui  lui  était  dû  selon  la  corticem  peruuiauum  ^  non  lepis  pre- 

coutume  :    il    allégua  pour  raison  tu  ,  contra  febres  ,  bénigne  et  libéra- 

que    cette    nouvelle  lui/fe'tait    dés-  liter  distribuebat  (ii).   On  a  remar- 

agréable  ,    et    il    ne  voulut  point  que  dans  le  Dictionnaire  de  Furetiè- 

que  le  collège  des  jésuites  donnât  des  re  ,  au  mot  Quinquina  y   que  ce  fe- 

marques  de  ] oie ,  ni  des  v acan  ces  aux  brif uge  fut  nommé  au  commencement. 


officiers  qui  voulaient  1  habiller  à  Ja  vaut  cette  nypothése  presque 

cardinale ,  qu'il  voulait  avant  toutes  donnée,  il  Fadopta  et  la  fit  valoir.  Elle 

choses,  représenter  à  sa  sainteté,  que  ne  remédie  point  aux  difficultés  «rue 

les  vœux  au'il  avait  faits  ,  en  tant  que  l'on  propose  contre  les  points  matné- 


vœux-là  :   Les  dispenses ,  répliqua-  qui  en  lui-même  n'a  ni  parties  ni 
t-il ,  laissent  unhomme  dans  sa  liber-  étendue  ,  peut  se  gonfler  de  telle  sor- 
te naturelle  ;  et  si  l'on  me  laisse  jouir  te  qu'il  reniplit  plusieurs  parties  d'es- 
se ma  liberté ,  je  refuserai  toujours  le  pace.  La  doctrine  ordinaire  des  sco- 
«anfi/ia^ntJl  fallut  donc  qu'on  l'intro-  lastiqnes  ,  touchant  la  raréfaction, 
duistt  auprès  du  pape  :  il  lui  exposa  donnait  lieu  à  Jean  de  Logo  d'elu- 
ses  raisons  ,  et  lui  demanda  si  sa  der  les  grands  inconvéniens  de  cette 
sainteté  lui  commandait ,  en  vertu  étrange  absurdité.  Les  scolastiques 
de  sainte  obédience,  d'accepter  cette  enseignent  qu'un  corps  qui  se   ra- 
dignité  :  le  pape  lui  répondit  qu'oui ,  réfie  occupe  un  plus   grand  espace 
et  alors  de  Lugo  acquiesça  humble-  qu'auparavant  ,   sans    acquérir  de 
ment ,  et  baissa  la  tête  pour  recevoir  nouvelles  parties  de  matière.  Le  mê- 
le chapeau.  La  pourpre  ne  l'empé-  me  corps ,  disent-ils ,  occupe  tantôt 
cha  point  de  retenir  toujours  auprès  un  plus  grand  espace ,  tantôt  un  plus 
de  lui  un  jésuite  ,  comme  un  témoin  petit.  Mais  comme  cette  doctrine  est 

Serpétuel  de  ses  actions  :  il  continua  absolument  incompréhensible  et  con- 

e  s  habiller  et  de  se  déshabiller  lui-  tradictoire ,  elle  ne  pouvait  fournir 

même  ,  sans  souffrir  qu'aucun  de  ses  à  ce  jésuite  qu'un  très-petit  avanta- 

domestiques  l'aidât  en  cela.  Il  ne  fit  ge.  Voyez  de  quelle  manière  Arriaga 

Eoint  tendre  des  tapisseries  dans  son  le  réfute  sans  le  nommer  (ta). 

ôtel ,  et  il  y  mit  un  tej  ordre  que  (F)   Un  fragment  d'une  de  ses  let- 

ce  fut  une  espèce  de  séminaire.  Voi-  très  nous  a  découvert  un  mystère  aS' 

là  une  bonne  psirtie  de  ce  que  conte  sez  curieux,']   Les  jésuites  (c  n'ensei- 

)e  père  Sotuel  (9)  :  chacun  en  croira  (10)  Il  se  déguisa  a  la  tfia  de  ««  livre  sous 

ce  qu'il  voudra.  ^  f^^  «TÂntimaf  Coningias.  Sotnel ,  Biblioth. 

(D)/Z  distribuait   libéralement  du  Script,  toçiet.  Jeta ,  Pne-^-/^  crois  ^u'aa 

.    '     .       1  r^    rji.   'jf           •      ^  j     rk^  "«"  «•  ConiDRins,   U  f allait   dire  CooTgms. 

quinquina.}  Ce  fébntuge  vient  du  Pé-  nom  formé  du  grec ,  pour  signifier  une  poudr*   . 

fOU..  n  fut  porté  à  Rome  l'an  i65o  ,  4»*'^nU. 

(il)  Idem  f  ibidem ,  p€ig.  479» 

(9)  Bibltotb.  Script.  toc'xtX,  Sttn^  pag.  47a*  (ta)  Roder,   de  Ârriagâ ,  disput.  XFl  phY- 

Nieolas  Antonio ,  Bibltoth.  bi9pan.,iom.  /,  pàg.  sicee^  sect.  /X,  pag.  ^71  et  seqq. ,  edit.  Pa- 

556  i  dit  en  général  les  mêmes  choses.  ris. ,  1639. 


LUPERCALES. 


537 


fanent  pas  la  conception  immacu-  »  Dieu,  pour  ne  pas  bannir  de  ce 

^e  par  piété ,  mais  par  haine  con-  »  monde  le  péchë philosophique,  qui 

't.Te  les  dominicains  ,  et  pour  les  »  y  est  si  nécessaire  ,  et  pour  n^étre 

xrendre  odieux  à  tout  le  peuple.  Le  »  pas    aussi  embarrassé  de  ce  qu'il 

'«cardinal  de  Lugo,  jésuite  ,  écûvit  »  pourra  faire  en  l'autre  de  ces  sor- 

<:ette  lettre  *  à  un  de  leurs  pères  »  tes  de  pécheurs ,  fera  un  miracle 

<3e   Madrid.    Que  votre  réuércnce  »  plutôt  que  de  les  laisser  mourir  en 

»  J^cLsse  en  sorte  que  les  vôtres  s'ap-  »  cet  état.   Il  leur  donnera  ,  avant 


» 
» 


jyliquent  avec  soin ,  dans  vos  quar-  »  qu'ils  sortent  de  cette  vie  ,  autant 
t.iers  ,  a  réveiller  la  dévotion  de  la  »  de  connaissance  du  vrai  Dieu  qu'il 
conception ,   a  laquelle  on  est  fort   »  leur  en  est  nécessaire  pour  pouvoir 


ou   au 


3> 
» 


3» 
31 


éxffecûonné  en  Espagne  ,  poMr  j'Oir  n  pécher  théologiquement  ,    ou 

si  parce  moyen  nous  pourrons  dé-  »  moins  autant  de  lumière  qu'il  leur 

tourner  ailleurs  les  dominicains  qui  »  en   faut  pour  pouvoir   se   douter 

nous  pressent  fort  ici  en  défendant  »  qu'il  pourrait  bien   y   avoir    un 

saint  Augustin  ,  et  jfi  crois  que  si  )>  Dieu  ,  et  il  attendra  poiir  les  lais* 

on  ne  les  oblige  de  s'employer  sur  »  ser  mourir  qu'ils  aient  commis  avec 

Tine   autre  matière ,  ils  nous  sur-  »  cette  connaissance  ,  ou  avec  ce  dou- 

monteront    dans    les   principaux  »  te,  quelque  péché  qu'il  puisse  trai- 

»  j90i/}£«  de  Auxiliis  (i3).  »  »  ter  de  péché   mortel,   et  le  pu- 

(G)  On  prétend  qu'il  est  Hauteur  »  nir  éternellement  dans  l'enfer.  Car 

la  découverte  du  péché  philosophie  »  ce  seul  doute  dont  il  négligerait 

?fu€.']  y  ayez  le  livre  intitulé  :  Le  phi-  »  de  s'éclaircir ,  rendrait  son  péché 

osophisme  des  jésuites  de  Marseille ,  »  éternellement  punissable  ,  parce 

vous  y  trouverez   ces   paroles  (i4)  •  »  qu'en  péchant  en  cet  état ,  il  s'ex- 

Ce  qui  embarrasse  de  Lugo  <c  en  ad-  »  poserait  au  danger  d'ojQTenser  celui 

»  mettant  des  péchés  actuels  pure-  »  qui  lui  a  donne  l'être.  La  pensée 

ment  philosophiques  dans  un  bar-  ]>  est  tout-à-fait  rare ,  et  digne  de  ce- 

bare  ,  au  moins  pendant  le  peu  de  »  lui  qui  paratt  être  le  premier  jé- 

qu^ 
3>  pable 

»  peut  mourir  dans  ce  peu  de  temps  dogme  de  ce  jésuite,  y  mêle  des  traits 

»  avec  ses  péchés  philosophiques  ,  rauleurs.  Mais  après  tout ,  il  n'est  pas 

»  et  qu'il  ne   sait  ce  que  Dieu  en  étrange  qu'un   docteur  soit  embar- 

T>  pourrait  faire  ,   ni  quel  jugement  rassé  quand  il  tâche  de  concilier  la 

)»  il    pourrait    prononcer    sur    un  damnation  éternelle  de  l'homme  avec 

»  tel  pécheur  ,  ni  en  quel  ran^  il  le  les  idées  naturelles  ,   qui  nous  font 

»  mettrait  pour  l'éternité.  D'autres  voir  clairement  que  pour  faire  en- 

)i  jésuites  l'envoient  aux  limbes  avec  trer  un  caractère  de  moralité  dans 

»  les  enfans  morts-nés ,  après  quelque  une  action  ,  il  faut  qu'on   ait  su  si 

n  peine  temporelle  proportionnée  au  elle  est  bonne  ou  mauvaise ,  ou  que 

»  péché  philosophique  ,   de  quelque  l'on  l'ait  ignoré  par  sa  propre  faute. 

»  nature  qu'il  fût ,  parricides,  inces-  Concluons  qu'il  est  facile  de  broncher 

»  tes  ,  etc.  Mais  de  Lugo  aime  mieux  dans  un  tel  chemin  ,  puisqu'on  y  fait 

»  faire  un  nouveau  genre  de  provi-  de  faux  pas ,  lors  même  qu'on  se  pro- 

»  dence...  Dans  ce  nouvel  (*)  ordre  ,  pose  d'écarter  du  jugement  de  Dieu 

•  Joly  dit  qne  cette  lettre  ne  peut  avoir  éU  *<>»'  ce  qui  semble  le  faire  paraître 

icrite  par  Logo  qoi,  né  en  i583,  ne  rint  à  Rome  moins    équitable.   La   supposition  de 

qn'en  i6ai  ,  et  ne  fat  cardinal  qu'en  i643  ;  car,  ^otrc  de   LuSQ  ne  va  paS  a  diminuer 

rS;:i\^in  d:7.t^\?;J9«^:«fi^».Ti  1«  «L-»»-"!^  des  damnés    mais  à  les 

mars  x6o6.  rendre  plus  notoirement  damnables. 

(i3)  Morale  pratique  de<  Jésnîte»,  £.  /,  p.  270.  ^^.^^^  ^  ^^  eulpabililer  omiUat  efus  inquisUia- 

J^lVn-       '"'/?*  "-^i*  i'**'  -.                          .  .  nem,  vel ,  non  obstante  Mo  duhio  ,  commiUat 

")  Dices  saUem  illo  brevt  tempore ,  quo  sinè  ' 
pd  ignoretur  Deus  ,  posset  aliquis  mon  anti 
eognitionem  Dei.  Quid  igiturfieret  de  illo  aduUo 
linè  peccato  mortali  ?    ttespondeo  facile...  in 


noilro  casu  dieendum  ,  ffertinere  ad  eandem 
providenUam  Dei ,  ut  nullus  infidelis  aduUus 
fnçriqtiWf  donec  vel  eogfioteai  Deum ,  vel  saliem 


alia  peccata  gravia  t  qute  quidem  jam  erunt  om- 
niità  niorlaUa  ,  cum  opponal  se  periculo  offifU' 
dendi  illum  conditorem^  de  quo  dubitat  an  sU, 
De  Lugo  ,  Tract. ,  de  Incarnat. 

LUPERCALES,  fête  que  les 


538  LUPERCALES. 

Romains  célébraient  le  i5  de  endeuxcommanaùtés,dontl*ane 
février.  Romains  n'en  a  pas  été  portait  le  nom  de  Qointiliens ,  et 
l'inventent  (a).  Ce  fut  Évander  l'autre  celui  de  Fabiens  (e) ,  pour 
qui  rétablit  en  Italie  (b)  ,  oh  il  perpétuer  ,  dit-on ,  la  mémoire 
se  retira  Soixante  ans  avant  la  d'un  Quintilius,  et  d'un  Fabius, 
guerre  de  Troie.  Comme  Pan  qui  avaient  été  les  chefs  ,  l'un  du 
était  la^rande  divinité  de  l'Ar-  parti  de  Romulus  ,  et  l'autre  du 
cadie  ,  Evander  natif  de  ce  pays-  parti  de  Rémus.  Long— temps 
là  établit  la  fêle  des  Lupercales  après  on  y  ajouta  le  collège  ou 
en  l'honneur  de  cette  divinité  la  communauté  des  Juliens ,  en 
(c) ,  dans  l'endroit  oii  il  bâtit  des  l'honneur  de  Jules  César  (y), 
maisons  pour  la  coloniequ'il  avait  Marc  Antoine  s'y  fit  agréger 
menée,  c'est-à-dire  sur  le  mont  (A).  Quoiqtie  la  célébration  des 
Palatin.  Il  bâtit  là  un  temple  Lupercales  ne  fût  propre  qu'à 
(d)  au  dieu  Pan  ,  et  il  ordonna  déshonorer  la  religion,  Auguste, 
une  fêté  solennelle ,  qui  se  celé-  s'étant  aperçu  que  depuis  quel' 
brait  par  des  sacrifices  offerts  à  ques  années  on  la  discontinuait, 
ce  dieu  ,  et  par  des  courses  de   ne  laissa  pas  d'ordonner  qu'efle 

Î[ens  nus  et  portans  des  fouets  à  fût  remise  à  la  mode  (B)  (g).  Cela 
a  main  ,  dont  ils  frappaient  est  infiniment  moins  étrange , 
ceux  qu'ils  rencontraient.  Denys  que  de  voir  qu'elle  ait  continué 
d'Halicarnasse  cite  £lius  Tube-  sous  les  empereurs  chrétiens  ,  et 
ro  ,  dont  il  lone  l'exactitude  ;  il  que  lorsqu'enfin  le  pape  Gélase 
le  cite,  dis-je,  pour  montrer  que  ne  voulut  plus  la  tolérer,  l'an 
cette  fête  se  célébrait  selon  l'in-  49^  (^)  y  ^^  ^  trouva  des  chré- 
stitution  d'Évander ,  avant  que  tiens ,  parmi  les  sénateurs  mê- 
Romulus  et  Rémus  songeassent  mes ,  qui  tâchèrent  de  la  main- 
à  bâtir  Rome.  Mais  comme  l'on  tenir ,  comme  il  .paraît  par  l'a- 
prétendait  qu'une  louve  les  avait  pologie  que  ce  pape  écrivit  con- 
nourris  ,   dans  l'endroit  même   tre  eux  (i).   Non-seulement  les 

2u'£vander  avait  consacré  au  luperques  couraient  comme  des 
ieu  Pan ,  il  ne  faut  pas  douter  fous  dans  les  rues  pendant  les 
que  cela  n'ait  détermmé  Romu-  Lupercales ,  n'ayant  qu'une  pe- 
lus  à  continuer  la  fête  des  Lu-  tite  ceinture  pour  couvrir  les 
percales ,  et  à  la  rendre  plus  ce-  parties  qu'on  ne  nomme  pas  ; 
ïèbre.  Les  Loperques  (  c'était  mais  il  y  avait  aussi  plusieurs 
ainsi  qu'on  nommait  les  prêtres  jeunes  gens  de  qualité  ,  et  quel- 
préposes  à  cette  religion  parti-  ques-uns  même  des  principaux 
culière  de  Pan  )  étaient  divisés  magis  trats(C), qui  couraient  corn- 
(a)  Vaière  Maxime,  iw.  II,  chap.  II,  ne  me  eux  cu  même  posture(A) ,  et 

remonte  pas  plus  haut  quà  Romulus, 

{b)  Denys  d'Halicarnasse,  Uu.  I,  (e)  ro^ex  Ovide,  Fastor.  lib.  It, 

{c)ln  hujus  (montis  Palatini)  radicibus  (/)  Dio,   lib.  XLIV,  (Hofman  ciU2\.) 

templum  Ljrceo  auem  Grœci  Pana,  Romani    Sueton.,  in  Cssar.,  cap,  LXKVÏ.  

Lupercum  appellant, constitua  (Evander).  (e)  Sueton.,  in  Augusto,  cap.  XXXI. 

Ipsum  Deisimulacrumnudumcaprinâ  pelle  {h)  f^oj-ez  Baronius,  tomo  KI^  ad  ann. 

amidum  est,  quo  habita  nunc  Romœ  Lu-  l^ç/S  «  num.  28  etseq. 

percalibus  decurritur.  Justinus,  lib.  XLIIIf  (i)  Baronius ,  ub^  suprà ,  la  rapporte  toute 

cap.  I.  entière. 

{d)  Nommé  ZMpercal.  (h)  Plutan{ue,   dans  la  Vie  de  César,  et 


LUPERCAtES.  539 

oints  d'huile  d'olive  (D),  ej  qui,   des  amours  de  Pan  ,  qui  est  plai- 
comine  eux  ,  donnaient  le  fouet   santé  ,  et  qui  a  été  très-mal  ra- 
sLixn  personnes   qui    leur  tom-  contéeparduBoulai  (F). 
liaient  sous  la  main.  Sous  Au- 

sriiste ,  ceux  qui  n'avaient  point       (^)  /P/^rc  Antoine  ^'rfitagré- 
^  ji^i.        >  j.*^**   ffer.l  Ciceron  ,  dans  la  1I«.  Pmhppi- 

encore  de  barbe  n  eurent  point  ^^eU^iàit/ltaeras  Lupercusliîte 

la  permission  de  courir  avec   les    consulemessememinissedeberesi  d^oii 

luperques  (/).  Bien  loin  que  les    l'on  peut  raisonnablement  conclure 

femmes    craienissent  ces    coups    q«'i\  était  luperqne  Julien  :  car  un 

,       ^       ^        ,9         f  •   * .    aussi  erand  flatteur  de  Jules  Lesar 

de    fouet ,   elles   s  y  exposaient   ^^^  j^j  ^  ^,^^^^  g^^^e  de  s'agréger 

au    contraire    volontairement  ,  aux  deux  anciennes  sociétés,  pen- 

dans  l'espérance  d'en  devenir  fé-  dant  qu'il  y  en  avait  une  nouvelle 

condes  si  elles  étaient  stériles  ,  tî^Wi^  en  l'honneur  de  Jules  César, 

j,      r.     ^  1  •   '         X   „:  Mais  sans  avoir  besoin  de  tirer  des 

oir-4  enfanter  plus  aisément  si  conclusions  ,   on  trouve  clairement 

elles  )étaient  grosses  (m)  ;  mais  je  le  fait  dans  la  harangue  de  Cicéron 

doute  fort  de  ce  que  dit  le  pape  contre  Marc  Antoine  ,  comme  Dion 

Gëlase,  que  les  dames  romaines  Cassius  la  rapporte  (i).  T4>apxu*^i* 

se  faisaient  fouetter  toutes  nues  ^^^^^ .  c'est-à-dire,  selon  la  traduc- 

publiquement  dans  ces  occasions  tion  de  Xylander  ,  Ninùrum  agenda 

(tù    :   îe  crois  qu'elles  tendaient  ei  erant  Lupercalia  uni  ex  colleeio 

1  4.  1  •    fXZ\    ^^^^ck  Julio,  Le  père  Abram  (a)  a  traduit 

seulement  la  main  (E) ,  comme  ^i^g  ^xacte^^ent  le  grec  par  ces  paro- 

un  ecoher  (o)  à   qui   1  on  donne  [^^  ^  Lupercalia  enim  erant ,  et  ipse 

la  férule (j9  ).  Quant    aux  céré-  in  sodalitate  Juliâ  erat  constitutus, 

monies  que    les    luperques   de-  Aprèslamortde  Jules,  ©nota aux lu- 

*   1.  ^     o«^,«:fi««f    /Tivi*  perques  les  revenus  qu'il  leur  avait 

vaientobserver en  sacrifiant,  qm  l^^^^^.^    Marc  Antoine  s'en  plaint 

étaient  sans  doute  assez  singu-  danslalettre  àHirtiusetàOcUvius, 
liferes  j  vu  qu'entre  autres  cho—  qui  est  si  exactement  réfutée  par  Ci- 
ses  il  fallait  deux  garçons  qui  céron  dan8laXlII^Philippique.Ma- 
.  -ni  4.  ^  ««  lo  nuce  lisant  ainsi  le  passage ,  f^ccftg'fl- 
rissent  ,^  voyez  Plutarque  en  la  n^j^n^^L^p^rciïademiltis,  est  eu 

vie  de  Romulus.  Lt  quant  aux  peine  (3)  de  savoir  si  la  libéralité  de 
raisons  pourquoi  ces  prêtres  César  s'était  étendue  sur  tous  lescol- 
étaient  nus  pendant  le  service   l^ges  des  luneraues ,  ou  seulement 

,.   .  .      ^  .    ^„„   i«e    sur  celui  qu'on  lui  avait  consacre  ; 

divm  ,   et  en    courant  par  les    ^^jg  le  père  Abram  (4)  n'est  pas  dans 

rues  ,  voyez  Ovide ,  qui  en  rap-   ce  doute ,  puisqu'il  suit  cette  leçon  , 

porte  un  grand  nombre  au  se-    p^ectigalia  Julianis  Lupercis  ade- 

cond  livre  des  Fastes.  Il  y  en  a   mistis     Voyez  ce  oue  Nonius  (  5  ) 
^.    ,      j,  .    «^    ^^'       cite  d'une  lettre  de  Cicéron  au  jeune 

une  tirée  d  un  mauvais  succès   ^^^^^ 

(B)  Auguste ordonna  qu'elle 

dans  celle  de  Marc  Antoine.  Voyez  aussi  fût  remise  a  la  modeJ]   Moréri  fait 

Festas,  m  f^oce  Grepi.                                   dire  à  Suétone  qu'Auguste  rétablit  les 
. ..  —  «.»         ...  -  j I    1  -^     .     •         •^.  /    "11 />_i—  «••'»- 


0"/ 

(n)  Âpud  illos  nobiles  ipsi  currebant  et 

matronee;  nudato  publiée  corpore  vapula-  ^^^  ^^j  XX K. 

bant.  Jpud  Baronium,  ad  ann,  496.  (,j  Commentor.  în  PhiKpp.  11 ,  pag,  704. 

(o)  Platarchus,  in  Gssare.  (3)  in  Philipp.  XIII. 

ip)  De  là  vient  cette  expression  de  Jnve'«  (4)  in  Philipp.  XIII,  pag.  703. 

nal.  Nilprodest  agili  palmas  prœbere  Lu-  (5)  yoce  Coottat.  La  lettre  cil/e  est  du  If*- 

percoy  satyrall,  vs.  1^2,  livre. 


540  LUPERCALES. 

rontonto  de  dire  qu'Au«ust6  rëUblit  depuis  la  fondation  de  Rome,  non- 

Int  cdrëmonics  lipercfics  ,  sacrum  seulement  aucun  consul,  mais  non 

iuMrcaU  .   qui  avaient  été  abolies  pa.  même  aucun  prêteur  ,  ou  tnbun 

pmi  à  peu.  Combien  y  a-t-U  de  cou-   Su  peuple,  ou  édile    n  avait  j«na,5 

tiune»ercWsia.tiques  ou  civiles,  qui   foit  «s  que  Marc  Antoine   «vait  ose 

Imbent  insensiblement  dans  le  non-   foire?  Or  queUeëtait  cette  act^^ 

usaso ,  quoique  les  corps  ou  commn-    Cest  qu  étant  consul  il  était  aile  nn 

««Htt(;quileidevaicnlpratiqner«.b.   et  graisse  d'onguens    ala  place  pa- 

î^îtenl  2vec  tons  leurs  biens?  CicAtm  bhque  ,  sous  çrctexte   desXuperca- 

"«  dÛ-il  pw  en  quelque  Ueo  (^s  ^'on   le.    U  était  monté  sur  la  trjbune    il 

n'obierviit  ptesqu*  plus  Tamiemie  avait  harangue  le  peuple    Marc  An- 

?oXme  des  aus?ices>  Ope.d«t  les  tome  tâcha  de  i o^er  cette  condm- 

roné«e«d«iauguV«,jlespo«tifes,c«.,   te  par  «  qualité  de  luperqne:  mais 

wbsi^laient  cJmi.e  an|ifav«t.  ««li  répondit  que  la  quahle  de  con- 

^  A     t  —  3w.  .Ut  nru-   «d  y  V^^  *▼*»*  ™"  »  ocvait  lem- 

(D  QHel<r^S'mm  ^^^^^P^^^  noAJsuT  celle  de  lu^ermie .  et  crue 


Il  V7',       n  •      \^  ■  ■■  r  ■■fi-T-  "  '"  "^'  ^  lallait  conserver  partout  la 

«^X«v^v  •       ^^^^I!!? J^TjiKiewfn»-   ™*j®**^  >  "a"^»  la  mettre  à  na ,  et  sans 
è«^l**M  jw»5'w»  ^^*J^"~^„ao.   la  déshonorer  en  aucune  manière. 

•^*'  V  **  4  "^^STdo  m^me    Qu'on  ne  m'aUle  pas  dire  qne  Cicé- 
tre  e«dr«t  >  ,     â.^miile  tra-    ron  ne  blâme  ce  consul  que  d'avoir 
J«.- >:••?•».  A»  Ji^  grands   harangué  nu  ;  car  outre  que  k  con- 

^^^   r*'  'Z!*'  ^^^ y  on  ceux    traire  paraît    par   les  citations  que 

r.vrTw«».^rr.f^^^^^^  ^^  ^.g^^    l'on  vient  de  voir,  il  faut  que  l'on 

>>'"^'  '^      'L^  ..««nVklA  .  #»a««    sache  aue  Cic^ran  sWt  «^ii-vî  «4Vn«> 


^it  «^»r 


^.  /.--^  *•'■»•' p  ^.  ^««nble;  car  sache  que  Cicéron  s'est  servi  d'une 

ÔMttTP  TV4>»»' 'j^j   lîutarque  se  figure    qui    contient  manifestement 

«Bc  T^^^^^'^^ç-u  jci\  montre  clai-  <îctte  maxime  :  Les  Lupercales  pou- 

îifTt  fa  =*  'fT^^^^jîe'  que  ceux   qui  i^ttient  être  célébrées  selon  toutes  les 

^  \".  j*^f»èot  consuls ,  étaient  cérémonies  qui  leur  conviennent ,  sans 

f '  "^''^^Tiir  *•«  le*  luperques.  ?"«  ^  consul  déshonorât  toute  ta  pH- 

-  "^  ^.  ^v4«r  -ràf  îipov  J^o^ov  *^  A'^''  *^  nudité^  et  par  ses  postures* 


A--*"  *^^..  ;^ri»fr.)  Antonius   H  est  donc  vrai  que  Plutarque   s'est 

•^         'f»>  r«»«^  *'*»'  7"*  sacrum   trompé  ;  car  Cicéron ,  plus  digne  de 

*•■""*  •^^^flkjc^itf  {  gerebat  enim    foi  que  lui  dans  ce  qui  cooceme  les 

^i»-^**  ^ .  Vaûil  y  a  bien  de  Fap-    dépendances  du  consulat  ,  pose  en 

^.jir-  •  '•    *  piatarque  en  donne  ^    fait  çjue  les  courses   des  luperques 

t«-"     :^- V*"^eurs  j  car  si  la  cous-   sont  incompatibles  avec  cette  digni- 

*,-»•     ^. «i/^ (je  rapporte  ses  pro-   t^  >  et  que  jamais  aucun  consul ,  ni 

■■  ■•    '  *  .   lo)  selon  la  traduction   aucun  des  autres  principaux  magis- 

-♦^  '     \  *  ce  jour  il  y  eust  plu-    trats  de  Rome,  n'avaient  eu  part  à  ces 

'   *       .^  iommes  de  noble  mai-   courses  avant  Marc    Antoine  :  mais 

^^imf  ceux  qui  avoient  les    pour  Plutarque,  il  prétend  que  le  con- 

".V  magistrats  de  cette  an-   sulat  et  les   autres  magistratures  y 

^  courussent  tous  nuds  par    engageaient, 

.  t^  d'huile d'oli/,  etc.,  si       Qui  ne  serait  surpris  que  le  père 

'    .w*>*  estoit  l'un  de  ceux  qui   Abram  (i3)  ait  tiré  des  principes  et 

^^4l(f  course  jacnff'e  (des  Lu-   du   raisonnement  de   Cicéron    cette 

^..  \  ,'^mrce  qu'il  estoit  lors  con-   conséquence,     qu'il  fallait   qu'une 

^.*"  '  A«j«t  est-ce  que  Cicéron  au-   seule  et  même  personne  fût  tout  à  la 

'l^**" en  plein  sénat  (la) ,  que  f<>^  consul  et  luperque:  unum.  et  eun- 

dem  et  consulem  et  lupercum  jieri 

^  ...li^. ,  {*».  UJoUo  m.  3i8  verfo.    debuisse.  Il  ne  lui  est  pas  malaisé  de 

\Aiomi.  réfuter  cette  conséquence  par  les  pa- 

^N^n^ru.  rôles  où  Plutarque  assure ,  comme 

X  '.^  Anionîi.  '^ous  l'avons  déjà  vu ,  que  la  jeune 

^  ^  »  1  \'w»ari8.  noblesse  romaine  et  les  magistrats 

ihW.  hb.  XLV.  (|3)  In  Philipp.  (I ,  pag.  704. 


LUPERCALES.  54 1 

lisaient  les  courses  des  Lupercales.  Nudum  etiam  corpus  tune  illis  une 
1  ajoute  en  confirmation,  le  passage  tum  nescio  an  uulgo  notumsit,  sed 
iu  vnéme  historien ,  où  il  est  dit ,  eruo  ex  Appian, ,  ub.  a ,  Bell.  ciyiL 
[  li^sk  cause  que  Marc  Antoine  était  H  ne  cite  m  Plutarque ,  ni  Dion ,  ni 
onsul,  il  fat  Pun  de  ces  coureurs  {  et  Cicéron;  il  se  borne  à  la  citation 
l  en  conclut  que  Plutarque  a  voulu  d'Appien ,  qui  n'a  fait  que  copier  Piu- 
lous  insinuer  que  ceux  qui  n'étaient  tarque ,  hormis  la  parenthèse  que 
>as  magistrats  étaient  exclus  de  ces  Ton  peut  voir  dans  la  note ,  où  il  est 
courses.  Peu  s'en  faut  qu'on  ne  con-  marqué  nommément  que  l'onction 
ieille  de  renoncera  l'étude,  quand  était  une  chose  de  coutume  (17). 
yrk  voit  d'habiles  gens  s'embarrasset  (E)  Je  croU  quelles  tendaient  seu-- 
Iaxis  de  telles  absurdités ,  sur  ds^  lentent  la  main.J  Je  ne  prétends  pas 
choses  tout-â-fait  claires.  Au  mokfljj^m'inscrire  en  faux  contre  ce  que  di~ 
rlevait-il  réfuter  Plutarque  par  «T  sent  Charles  Etienne  et  plusieurs  de 
long  passage  de  Dion  qii'il  a  en  par-  ses  copistes  ou  de  ses  originaux;  sa-^ 
tie  cité ,  et  en  partie  indiqué.  voir  que  les  luperques  ,   en  courant 

Britannicus  (i4)  assure  qu'il  était  nus  par  la  ville,  donnaient  des  coup» 
permis  à  tout  le  monde,  tant  aux  de  fouet  aux  femmes,  sur  les  mains  et 
nommes  qu'aux  femmes ,  de  célébrer  sur  le  ventre  :  JYudi  per  urhem  cursi" 
cette  fête  ;  d'où  vient  que  Plutarqiie  tabant  mulierum  palmas  uterosque 
^crit  que  Marc  Antoine,  en  la  celé-  caprind  pelle  Jerientes,  Mais  Je  sou- 
brant ,  fut  porté  nu  en  carrosse  dans  tiens  que  cela  ne  Justifie  pas  le  pape 
les  rues,  par  des  femmes  et  des  ûUes  Gélase;  car  il  faut  supposer  sans 
tout-à-fait  nues  (i5).  Ce  commenta-  doute  que  ces  coups  sur  le  ventre  ne 
teur  a  mal  exprimé  ce  qu'il  voulait  se  donnaient  que^  par-dessus  les  ha- 
dire  ;  car  un  nomme ,  porté  par  des  bits.  Pour  ce  qui  est  de  l'historiette 
femmes ,  comment  se  proménerait-il  qu'Ovide  raconte,  et  qui  semble  faire 
en  carrosse  par  la  ville  ?  Mais  ce  n'est  contre  moi  ,  je  réponds  :  i®.  qu'elle 
pas  le  pis:  on  ne  peut  guère  douter  ne  se  rapporte  quau  temps  particu- 
qu'il  n  impute  faussement  à  Plntar-  lier  où  l'oracle  fut  rendu,  et  qu'il  ne 
que  d'avoir  écrit  une  telle  chose ,  et  f&ut  point  croire  q^ue  d'autres  femmes 
qu^au  fond  elle  ne  soit  fausse.  Si  le  que  celles  aui  étaient  alors  mariées  , 
fait  était  vrai ,  les  Philippiques  de  et  en  âge  d'avoir  des  enfans ,  aient 
Cicéron ,  qui  n'en  disent  rien ,  en  fe-  subi  l'exécution  de  l'oracle  ;  a®.  qu'O* 
raient  un  bruit  horrible.  vide  n'explique  point  comment  ni 

(D)  Oints  d^huile  d'oliue.^  T Ski  suiri  par  qui  elles  furent  fouettées  ;«si  ce 
la  traduction  de  Xylander  et  celle  fut  à  nu ,  ou  par-dessus  les  habits  ;  si 
d'Amyot.  D'antres  traduisent  le  grec  ce  fut  par  leurs  maris  ,  ou  par  les  lu- 
de  Plutarque  etMiXM/uyulvoi  xiV«i  par  perques.  De  quelque  façon  que  l'on  y 
im^aenlo£&/i6uti.  La  différence  est  pe-  ait  procédé,  nous  n'y  voyons  point 
titei.  Cicéron  (16),  parlant  desLuper-  la  preuve  de  ce  que  le  pape  Gclase  a 
cales  de  Marc  Antoine  ,  se  sert  du  dit  ^  car  les  maris  n'avaient  garde  de 
terme  ungueittis  oblitus.  Dion  ,  rap-  les  fouetter  publiquement ,  puisque 
portant  la  harangue  de  Cicéron  con-  l'oracle  ne  l'ordonnait  pas  ;  ni  de  con- 
tre Marc  Antoine ,  emploie  deux  fois  sentir  que  les  luperques  les  fouettas- 
sur  le  même  sujet  des  Lupercales  le  sent  autrement  que  sous  la  custode  , 
terme  /ui/ÂUptajAioç ,  unsuentis  delibu-  et  de  la  manière  que  le  grand  pontife 
tus.  M.  Lloyd  prétend  dire  une  chose  fouettait  les  vestales  qui  avaient  lais- 
peu  connue,  quand  il  dit  qu'un  pas-  se  éteindre  le  feu  sacré  (18).  Cette 
sage  d'Appicn  lui  a  fait  connaître  ^  ^  -AyT-î^ioc  ù^ctr*ùt»y  cùy  ctcJri  K«/- 
que  les  luperques  s  oignaient  le  corps.    ,,^^,,^)  j^^^i„,  rWfyvj^.hçdKnxujufithoc 

,  ,.  o  ..      .      .    -         ,      ..    „  .       {âo-jr%p  îiiiQttnf  oî  mç  too'rwç  hpi*ç)  M 

(i4)  Brilânniciuin  JaTenai.  gatir.  Il,  c/.  149,        A  *>   r  ^       *      iv         \    *     '    »  ivk' 

pag   83  edil.  Paris  .  i6i3 .  in.40.        *  '^  »     T*  l^CoXA  <tV«iJ>cC^V  tç-.cfAV»^!   «ftctcft.- 

(x5)  Prater  sacerdotes  licehat  omnibus  tkm  fAATi.  Llojds  coeeXiiperea/iit.  Ce  passage  d'Ap* 

vais  tfuàm  mulieribus  ludos  eeUbrare  ^  undè  picn  ,  veut  dtre  ^  AntOfùus  ipsius  in  consulatu 

teribil  4^ lut.  M.  jÊntonium  nudum  in  Luperea-  coUega  diseurrens  nudus  et  unclus  (  ut  mos  e*t 

hbus  curru  per  urbem fuisse  vee^tm  à  matronis  peria  solemne  Lupercis)  eonscendenstjue rosira 

et  virginibus  omnia  membra  nudatis»  Idem ,  diadema  eapiti  ejus  imposuit. 
ibidem.  (i8)  Notez  que  celte  manière  de  fouetter  les 

(16;  Pbilip.  XHl.  vestales  n'avait  point  alors  lieu  à  borne  ^  puif 


■  Il 


LUPEKCALES. 

.    \«.cLiLioA  reMpUisait  le   Faunus  (a6)  qui  devint  tout  aussitôt 
"  .iw    .il  faut  croire  que  les    amoureux  de  cette  belle ,  et  chercha, 
)-'i  uciicut,  et  peut-être  md-    sans  perdre  temps,  les  occasions  d^'en 
ii.ut  .iL-Js  à  portée  depreve*  jouir.  Hercule  et  Omphale   logèrent 
>  lii^jcrques  n^employassent   cette  nuit-là  dans  une  caverne,  où, 
I   .!••  \cr^e  pour  une  autre.        pendant  qu^on  leur  apprêtait  a  soo- 
'    ^ul   llti»turiette  d^'Ovide.  II  dit   pcr,0mpnale8^am usa  a  faire  échange 
>,     l'ic  «lu  temps  de  Komulus  les   ahabits  avec  Hercule ,  à  le  parer  de 
niait  N  ilevinrent  si  dures  a  conce-   ses  jupes  et  de  ses  bijoux  ,  et  à  preo- 
'.r  ,  ' pie  ce  prince  sVcriait  quHl lui   dre  à  la  place  la  peau   de  lion,  la 
il  Ixaiicoup  mieux  valu  de  n^en en-   massue  et  le  carquois.  Ils  soupèreot 
<-i'  aucune  (ao).  On  recourut  aux    en  cet  équipage  ,  et  ne  le  quittc-rent 
*rc>;  maris  et  femmes  allèrent  flé-  j|p»int  en  se  couchant.  Il  fallut  faire 
:ar  le  genou  dans  un  bois  consacré   Ht  à  part  cette  nuit-là,  parce  que  dès 
.1  J  11  non.  La  réponse  de  cette  déesse    le  matin  ils  devaient  sacrifier  à  Bac- 
l<>!»  jeta  dans  une  extrême  perplexité ,    chus ,  acte  de  religion  qui  demandait 
t-ar  on  ouït  distinctement  ces  paroles:    qu^on  passât  la  nuit  dans  la  conti- 
Ou  un  t/i/ain  bouc  saille  les  femmes  de   nence.  Taunus,  qui  avait  suivi  Fcb- 
kotne  y  Italidas  maires,  inquit,  ea-   jet  aimé,  entra  dans  la  caverne  à  la 
perhtrtusinito.  Par  bonheur  un  au-   faveur  des  ténèbres,  et  du   prpfond 
gure  ,  qui  se  trouva  là  ,  les  mit  hors    sommeil  des  domestiques  ,  non  sans 
de  peine  \  il  immola  un  bouc  dont  il    espérer  que  les  mat  très  ne  seraient 
ordonna  que  la  peau  fût  employée  à    pas  moins  endormis ,  et  que  cela  lui 
fesser  les  femmes  (ai).  A  quoi  ayant  .donnerait  lieu  de  faire  son  coup.  Il 
consenti ,  elles  ne   manquèrent  pas    ra  de  côté  et  d^autre  à  tâtons  ;  tant 
d^accoucher  au  dixième  mois.  Thomas    qu^enfîn  il  rencontra  le  lit  d^Orophale^ 
Bartholin  (aa) ,  qui  a  fait  venir  à  son    maisil  n^a  pas  plus  tôt  touché  la  peau 
sujet  la  coutume  générale  de  se  faire    de  lion,  qu  il  recule  tout  efiraye.  Un 
fouetter  par  des  luperques ,  de  la-   peu  après ,  en  tâtonnant ,  il   trouve 
quelle  Meibomius  ne  sVtait  pas  sou-   Je  lit  où  était  Hercule,  et  jugeant  à 
venu  (a3) ,  aurait  trouvé  mieux  son    la  délicatesse   moelleuse  aes  étoifes 
compte  dans  Faventure  particulière    qu'Omphale  était  là ,   il  se  coucbe 
que  je  viens  de  rapporter.  tout  de  son  long ,  et  plein  d'^ardeur 

(Fj  Ot'jV/e.....  rappoite une  rai-    il  commence  à  trousser  la  jupe  ;  et 

son plaisante,  et  qui  a  été'  très-    sans  se  rebuter  de  ce  quUl  trouve  des 

moLracontée  par  du  Boulai.^  Comme  jambes  horriblement  velues  (-^7),  il 
du  Boulai  (a4)  Ta  rapportée  avec  une  se  met  en  train  d'achever.  Alors  ce 
infînité  d'altérations ,  je  me  trouve  héros  ,  lui  donnant  du  coude ,  le  fait 
t>bligé  d'en  faire  ici  le  récit  fidèle  ,  sauter  hors  du  lit  (a8).  Omphale  s''é- 
aûn  d'inspirer  à  mes  lecteurs  une  -veille ,  appelle  du  monde,  demande 
juste  défiance  des  écrivains  qui  se  de  la  chandelle  ;  on  en  apporte,  et 
copient  les  uns  les  antres ,  sans  re-  Ton  voit  Faunus  par  terre,  qui  a  de  la 
courir  à  la  source.  Voici  la  chose  se-  peine  à  se  lever ,  et  cl^acun  se  moque 
Ion  l'original (aS). Hercule,  voyageant  de  lui.  Ovide  prétend  que  c'est  là 
«n  jour  avec  Omphale ,  fut  aperçu  de    l'une  des  raisons  de  la  nudité  des  lu- 

Z^    ^  «       ,         .,       ,  perques:  Faunus,  ayant  pris  eu  lior- 

U9ee  rutJnmma.  sinon  nomtUus.atuUtY  etw  *      Ji^-uu*» :n         •».«, 1 

UL  Aj^  D.II7.  d^H.licrD.ue .  Ib.  Il ,  cap.  ^eur  les  habiU  qui  Pavaient  trompe , 

LXVi.  voulut  que  ses  prêtres  n  en  portasseo t 

(iq)  OtmIim  ,  Faftor.W.  //,  vs,  44*.  point  pendant  Ics  cérémonies  de  son 

(ao)    Ubhusfuerat  non  habuissenums.  culte 

Idem ,  ibidem,  v*.  434*  CUlic. 

i%i)  IIU  capramauictatsiustmsuaUrgama»  ^.«,  i«..         ««» 

rit^  [w)  IciFnunusettlnmfme  dtvinUt^utran. 

PtlUbus  fxsectis pereutienda  dabant.  .fi^)  Confére%  l'article  d'BKKcvï.% ,  remarque 

Idem,  ib  dem.  t».  445.  fF)-  tom  VIII,  pag.  83. 

(«•)  Dans  son  traité  de  Flagroram  «su  medi-  (98)  Adscendit^  sponddque  sibi  propiore  r^ 

•«  y  pag.  39 ,   où  1/  cita  an  passage  tout-à-Jait  cumbit  t 

tmatelligible  du  scolieste  de  Jutrisal.  Et  rigido  cornu  durius  ingaei^arai. 

«19)  Dans  la  traiU  d«  Flafiorum  osa  la   re  Jntereà  tunicat.ord  subducà  ah  une, 

vvnpreîl*  Borrebant  deasis  aspera  entra  ptlu- 

(  f 4)  Triior  de*  Ankiqnitia  Romaines  .  p.  •37.  Ctelera  tentantem  eubito  Tirrnlhiui  h^rot 

[%i)  CeHrk'dira  Oride,  Fastor.  Uh.  II.  Bqtpulit  :  i  swnmo  deciâit  UU  toro. 


LUTHER. 


qui  accompagnait    nudité  aux  autres  qui  se  pratiquaient 
Hercule  était  lole  ou  Omphale.  Le    a  la  f été  de  ce  dieu  pour  l'apaiser  du 
texte  d'Ovide,  sans  laisser  aucun  lieu    traitement  qu'il  lui  auait  fait.  Tout 
à  l'alternative ,  nous  doit  fixer  à  Ora-   cela  est  faux  et  absurde:  les  deux 
phale.  3".  Il  dit  qu'Hercule  se  retira   causes  de  Taugmentation  des  ce'remo- 
dans  nne  forêt  *pour  éviter  l'ardeur  nies  sont  chimériques ,   comme    on 
trop  véhémente  du  soleil.  Ovide  le  vient  de  voir  ;  et  ce  ne  fut  pas  fler- 
fait  retirer  dans  une  caverne,  et  seu-   cule  ,  mais  Faunus  ou  Pan  ,  qui  éta- 
lement quand  il  fut  tard.  4°.  H  dit   blit  la  cérémonie  de  la  nudité, 
qu'en  se  couchant  Omphale ,  comme 

la  plus  frileuse  et  peureuse ,  prend  la  LUTHER  (  Martin  ),  réforma- 
peau  de  Uon  que  portait  son  mari  pour  ^gu^  de  Tédise  au  XVP.  siëcle* 
se  cout/nr,  et  la  massue  même  pour  „  ,  .  &'**'^  «"  -^>^  »  a  .  aici-ic  . 
se  défendre  des  hétes  II  n'y  a  pas  un  ^^^  lus  toi  re  est  Si  connue  ,  et 
mot  dans  Ovide  sur  aucun  de  ces  mo-  Se  trouve  dans  un  si  grand  nom— 
tifs:  et  d'ailleurs  quelle  inconséqiien-  bre  de  livres  ,  et  nommément 
ce!  d  un  coté  une  saison  ou  i ardeur    j.-,.  'Mlr^^A^f^\    ^   ^  •  > 

véhémente  du  soleil  engage  les  gens  à  ^^°*  Moreri  (^i) ,  que  je  ne  m'a- 
seretirer  dans  une  forêt;  etde l'autre,  muserai  pomt  a  la  rapporter, 
une  nuit  si  froide  qu'il  faut  qu'une  Je  m'arrête  principalement  aux 
jeune  femme  se  couvre  d'une  peau  de  mensonges  qu'on  a  publiés  con- 
lion ,  8»  elle  ne   veut  pas  transir  de    *^_  i„;   ^„   *.    ^     jl       j  i 

froid.    5«.   11  dit  que  Faunus  prit  tre  lui.  On  n  a  eu  égard  en  cela. 


caverne  qu'à   minuit,   lorsque  tous    _    •  ^      *.  a  »  t  ^ 

les  domestiques  d'Hercule  dormaient  ^^^^V]\  «ont  tres-persuades  que 
déjà.  6*.  Il  dit  qu'Hercule  eueilla  sa  le  public  adoptera  aveuglément 
femme,  et  se  fit  allumer  du  feu  pen-  tout  ce  qu'ils  débiteront  ,  quel- 
dant  qu'a  tenait  cet  insolent.  Dans  que  absurde  qu'il  puisse  être. 
Ovide,  c  est  Omphale  qui  crie  et  qui   A  »       ,?-  S-,   ■»     .        , 

commande ,  non  pas  que  l'on  allume  ^°  *  Ose  publier  qu  il  était  ne 
du  feu  (  ce  n'est  pas  ainsi  qu'on  s'ex-  QU  commerce  de  sa  mère  avec 
prime  en  ces  sortes  d'occasions),  un  esprit  incube(A);  et  l'on  a 
mais  qu'on  apporte  delà  lumière  (3o).  fois^fij  j^ême  le  îour  de  sa  nais- 
De  plus.  Hercule  ne  tait  que  leter  cet  n       -if        «      i-         i      i    • 

iWe/if  hors  dulit;ilneïe  tient  pas.  ^/^^^^  '  ^^°,  <^  ^^Oir  heu  de  lui 
7°.  Il  dit  qu'on  frotto  Faunus  d'impor-  dresser  un  horoscope  désavanta- 
tance.  C'est  de  quoi  Ovide  ne  dit  pas   geux  (  B  ).     On    l'accuse    d'avoir 


mais  au  contraire,  selon  le  récit  d'O-   *^"'"*'"«   «*   Conscience,    il   eUll 


ans 
était 
vide ,  il  avait  été 'toute  îa  nuit  vêtu   ^^^TO.  venu  à  bout  de  n'en  avoir 
des  habits  d'Om phale.  Quelle  appa- 
rence qu'il  se  soit  déshabillé  pour  se       *  Leclerc  n'a  pas  donné  de  remarques  sur 

lever  dans  une  rencontre  comme  celle-  ^^^  article. 

(fl)  //  est  facile  à  tout  le  monde  éCy  se- 

(«))  Jam  Baeehœa  nenuu  TmoU  vineta  tent-  P'^'^  '*  ?"*?"  f"»"*   ^'^^^  ^  />«»''«  •  <^^^ 

tôt.  pourquoi  je  n'examine  point  les  fautes  çue 

(3o) Inelamat  eùmites^  et  Uunina  poseit  cet  auteur  peut  ayoir  commises  dams  l'article 

fimoniê^  iUaUt  ignUnu  acta  paient.  de  LuTHCft. 


544  LUTHER. 

Soînt  du  tout ,  et  d'être  tombé  paroles  qui  méritent  condamna 
ans  l'athéisme  (C).  On  ajoute  tfon ,  comme  quand  il  déclara 
qu'il  disait  souvent  qu'il  renon-  son  sentiment  sur  l'épitre  de 
cerait  à  sa  part  du  paradis  (D) ,  saint  Jacques  (N).  Il  y  eut  des 
pourvu  que  Dieu  lui  donnât  en  protestans  qui  soutinrent  qu'il 
ce  monde  cent  ans  de  vie  agréa-  n'en  avait  point  parlé  aussi  du- 
ble.  On  soutient  impudemment  rement  quon  le  disait  f  et  ils 
qu'il  a  nié  l'immortalité  de  l'a-  n'eurent  point  de  tort  quant  an 
me  (£).  On  lui  impute  d'avoir  fond  ;  mais  ils  nièrent  quelque 
eu  des  idées  basses  et  charnelles  chose  qu'ils  auraient  dû  accorder 
du  paradis  (  F  ) ,  et  d'avoir  com-  (0).  S'il  avait  dit  efiectivement 

§ose  des  hymnes  en  l'honneur   toutes  les  choses  qu'on  l'accuse 
e  l'ivrognerie ,  vice  auquel  on   d'avoir  débitées  contre  cette  épî- 
le  fait  fort  adonné  (G).  On  assu-  tre ,  ce  serait  sans  doute  avant 
re  qu'il  a  dégorgé  mille  blas-  l'année  1 525  (P).  J'en  donnerai 
phëmes  contre  l'Écriture  Sainte,  quelques  raisons  ci-dessous  {Jb\ 
et    nommément   contre   Moïse  On  along-temps  ignoré  la  faute 
(H).  On  va  même  jusqu'à  soute-  qu'il  fît ,  en  consentant  que  le 
nir  qu'il   fît  traduire  l'Amadis  landgrave  de  Hesse  eût     deux 
en  beau   français(I),  afin   de  femmes  tout  à  la  fois  (Q).  Mais 
donner    du  dégoût    au  monde  enfin  elle  est  devenue  publique  : 
pour  l'Écriture  et  pour  les  li-  les  catholiques  romains  en  ont 
vres  de  dévotion.  On  garde  si  fait  beaucoup  de  bruit;  et  il  s'est 
peu  de  mesures  dans  les  calom-   trouvé  des  ministres  qui«  n'ont 
nies  qu'on  débite    contre   lui  ,  pas  eu  toute  la  prudence  néces- 
qu'on  l'accuse  d'avoir  dit  qu'il  saire  en  répondant  pour  Luther 
ne  croyait  rien  de  ce  qu'il  pré-   (R).  Ils  ont  avancé  des  principes 
chait  (K) ,  et  qu'il  se  réjouissait  manifestement  pernicieux  ;  et  ce 
d'apprendre  que  d'autres  minis-  qu'ils  allèguent  de  plus  soppor- 
tres  lui  ressemblaient  en  cela,   table    est  d'une   telle  nature  , 
La   plupart  de  ces   médisances  qu'il  eût  mieux  valu  n'en  rien 
sont  ftflidées  sur  quelques  paro-  dire  (S).  La  manière  dont  M. 
les  d'un  certain  livre  publié  par  Claude  parle  de  ce  grand  réfor- 
les  amis  de  Luther  (  L  )  ,  aux-  mateur  est  très-judicieuse  (T)  : 
quelles  on  donne  un  sens  très-  il  l'a  justifié  entre  autres>choses 
malin  ,  et  fort  éloigné    de   la   sur  un  point  qui  a  donné  lieu  à 
peuséede  ce  ministre.  Gen'estpas   divers  écrits  ;  c'est  sur  la  dispute 
qu'il  ne  faille  convenir  qu'il  y   avec  le  diable  au  sujet  des  messes 
eut  une  très-grande  imprudence  privées  (Y).  Luther  mourut  le 
è  publier  une  telle  compilation.    i8  de  février  i546.  On  a  débité 
Ce  fut  l'effet  d'un  zèle  inconsidé-  sur  sa  mort  une  infinité  de  fa- 
ré  (M),  ou  plutôt  d'une  préoccu-  blés  (X)  :  et  l'on  n'avait  pas  at- 
Sation  excessive ,  qui  empêchait  tendu  à  mentir  sur  cette  matiè- 
e  connaître  les  défauts  de  ce  re ,  qu'il  fût  parti  de  ce  monde 
grand  homme.  On  ne  peut  nier  (Y).  Je  n'ai  rien  dit  de  squ  ma- 
que  l'ardeur  impétueuse  de  son   riage  ,  parce  que  j'en  ai  parlé 
tempérament  ne  lui  arrachât  des      (p)  Dans  la  remarque  (P). 


LUTHER.  >        545 

plement  ailleurs  (Z).  Ses  plus  ra   ci-dessous  un  long  passage 

çï^sinds    ennemis    ne    sauraient  (ËË) ,  ou  dans  les  livres  de  sem- 

lier  qu'il  n'ait  eu  des  qualités  blables  écrivains  qui   n'avaient 

^■:xiiiientes  ;  et  l'histoire  ne  four-  aucune  réputation  à  perdre ,  je 

:iit  rien  de  plus  Surprenant  que  n'en  aurais  pas  été  surpris;  mais 

i:^  qu'il  a  fait  :  car  qu'un  simple  je  n'ai  pu  lu'empécher  de  l'être 

rxioine  ait  pu  frapper  sur  le  pa-  quand  j  ai  vu  qu'un  cardinal  d'un 

pisme  un  si  rude^coup  (AA),  si  grand  nom  se  laissait  aller  à 

q^xi'il  n'en  faudrait  qu'un  sem^  pne  pareille  témérité.   Les  cu- 

l^lable  pour  renverser  entière-  rieux  ne  seront  pas  fâchés  d'ap- 

xnent  l'église  romaine ,  c'est  ce  prendre    un  petit  'chiagrin  que 

<]^u'on  ne  peut  assez  admirer.  11  l'on  fit  à  M.  ArnauM  au  sujet 

-y   a  des  gens  qui  attribuent  à  d'une  citation  de  Luther  (FF). 

une  certaine  position  des  astres  II  lui  fut  impossible  d'en  faire 

la   révolution  qui  se  fit  par  son  la  vérification  par  les  livres  ori- 

ministëre(BB).  Il  n'est  pas  V(^i,  ginaux.  Cela  me  conduit  à  faire 

comme  quelques-uns  l'assurent,  cette  remarque  ,  c'est  qu'il  n'y 

que  son  entreprise  ait  inspiré  le  aurait  rien  de   plus  -commode 

mépris  de  la  religion  chrétien-  pour,  ceux  qu'on  accuserait  d'à- 

ne   à  beaucoup  de  gens  (GQ).  voir  mal  cité  ce  réformateur^ 

Qui  voudra  s'instruire  à  fond  de  que  d'avoir  la  liberté  de  se  ser- 

l'histoire  de  ce  grand  personna-  vir  de  la  très-curieuse  bibliothé- 

ge ,  n'aura  qu'à  lire  le  gros  vo-  que  du  prince  Rodolphe  Augus- 

lume  de  M.  Seckendorf  (c).  C'est  te,duc  de  Brunsvrick  (GG).  La  vie 

en  son  espèce  un  des  bons  livres  de  Luther  par  les  médailles  {g) , 

qui  aient  paru  depuis  long-temps,  publiée  l'an  1699  y  contient  une 

Je  conseillerais  aussi  de  lire  le  infinité  de  particularités  {h) ,  et 

Lutherus  defensus^A'un  ministre  indique  un  nombre  infini  d'au- 

de  Hambourg  {d)  ;  car  on  réfu-  teurs  qui  ont  parlé  de  cet  illus- 

te  dans  cet  ouvrage  touâ  les  re-  tre  personnage.  On  trouve  dans 

proches  personnels  «  l'avertissement  au  lecteur    une 

J'ai  trouvé  fort  étrange  que  liste  de  ceux  qui  ont  composé 

le  cardinal   du  Perron  ait  osé  ou  son  éloge,  ou  son  histoire. 

dire  que  Luther  croyait  la  mor-^  On  y  trouve  aussi  la  réfutation 

talité  de  l'âme  (DD).  Qu'un  Fran-  des  faussetés  d'un  anonyme  dont 

çois  Garasse  débite  cent  fois  une  le  public  a  vu  les  dialogues,  im- 

telle  accusation  (e) ,  je  ne  m'en  primés  l'an  i6t)4  sous  le  titre  de 

étonne  pas;  et  si  je  l'avais  trouvée  Lucien  en  belle  humeur.  Je  ne 

dans  la  Vie  de  Luther  publiée  à  touche   cette   circonstance   que 

Paris,  l'an  15^7,  par  frère  Noël  pour   avoir   lieu  de  dire  qu'on 

Talepied  (f) ,  ou  dans  l'ouvrage  ne  devait  pas  être   en  doute  si 

de  Nicole  Grenier ,  dont  on  ver-  M.  de  Fontenelle  est  l'auteur  de 

ces  dialogues  ^i).  On  pouvait  af- 

(c)  Historia  Lulheranismi.   Voyez  THis- 

toire  des  Ouvragies  à!Q%  Savans  ,  févr,  169a ,  ig)  Vauteur  se  nomme  Cliristiànas  Junc- 

art.  XIII,  kei*. 

(rf)  Wommé  Jean  Mulle'riis.  {h")  Voyez  pag.  55i   la  remarque  (G) ,  à 

\e)  Voyez  la  remarque  (E).-  la^n. 

[/)  Cordelier  de  Pantoise.  (0  NUm  sit  el  httj'us  auctor  de  Fontenelle, 

TOME  IX.  35 


546       '  LUTHER. 

finner  positivement  qu'il  ne  l'est  suivait  en  ce  temps-lâ  ,   et  ja-  | 
point  y  et  qu'il  n*est  nullement  mais  personne  ne  s'est  plus  em- 
capable  d'une  production  aussi   porté  que  lui  contre  le   granà 
imparfaite  que  celle-U.  On  mon-  Aristote.  Vous  verrez  des  preo- 
tre  à  Rome ,  dans  la  bibliothèque  ves  de  tout  ceci  dans  les  extraits 
du  Vatican(  k  ) ,  une  bible  en  que  je  donnerai  d'une  inTectÎTe 
langue  allemande  ,  que  l'on*  dit  au  përe  Gretser  (II),  destinée  à 
être  de  la  traduction  de  Luther ,  la  preuve  de  cette  proposition . 
et  écrite  de  sapropre  main.  Mais  Luther  iC entend  pas  la  théologit 
cela  est  hors  a  apparence^  vu  scùlastique.    L'une   des  raisons 
Vextravagame  prière  if)  qui  est  que  l'on  emploie  est  qu'il  ensei- 
à  la  fin  9  et  qui  parait  être  de  enait  qu'un   même  dogme  est 
la  même  main  que  le  reste.  Pen-  faux  et  vrai  en  même  temps  , 
dant  que  les  troupes  de  Char-  faux   en  philosophie  ,    vrai   en 
les-Quint  séjournèrent  à  Wit—  théologie  (KK)  :  faux  en  phjsi* 
temberg,  l'an  1647  9  il  7  eut  un  qutf,vrai  en  morale,  etc.  On  em- 
soldat  qui  donna  deux  coups  de  ploie  aussi  comme  une  preuve, 
poignard  à  l'effigie  de  Martin  Lu-  le  déchaînement  de  Luther  con- 
ther,  dansl'église  du  château  (m),  tre  les  universités ,  et  les  exprès- 
Cet  empereur  fit  en  ce  temps-là  sions  burlesques  dont  il  se  ser- 
une  action  fort  généreuse ,  il  ne  vit  pour  se  moquer  des  acadé- 
voulut  point  permettre  que  l'on  mies  et  de  leurs  docteurs  (LLj. 
démolît  le  tombeau  de  ce  pré-  Ces  airs  goguenards  pouvaient 
tendu  hérésiarque;  et  il  défendit,  être  censures  sans  doute;  mais 
sous  peine  du  dernier  supplice,  ils    n'étaient   pas   inutiles  ,    et 
de  rien  attenter  de  cette  nature  nous  savons  qu'on  a  dit  qu'Eras- 
(HH).  Luther  avait  fait  de  grands  me,  par  ses  railleries,  avait  servi 
progrès  dans  la  scolastique ,  et  de  précurseur  à  Martin  Luther 
avait  même  suivi  la  secte  des  (Trahis).  Mais  s'il  est  vrai  qu'É— 
nominaux,  qui  était  celle  qui  rasmepréparalesvoies,ilestvrai 
subtilisait  le  plus  les  questions  aussi  qu'il  reconnut  qu'elles  fu- 
abstraites  ;  cependant  ,  il   n'y  rent  de  plus  élargies  et  aplanies 
eut  jamais  personne  qui  se  dé->  parlamauvaise  conduite  que  Ton 
chaînât  autant  que  lui  contre  la  tint  contre  ce  réformateur.  11  a 
méthode  de  philosopher  que  l'on  remarqué  jusques  à  sept  grandes 

fautes  dans  cette  conduite  (MM). 

qui  les  IfoaTeaax  Dialogues  des  Morte  pu-  Vovez  l'oUVrage  *  du   sieur  Bî-* 

blicatnt  Parisiis non  habeo  affirmare, 

Juncker.  m Jitâ  Lutheri  nnmmi. UlustraU,  ^^  ^i,  j  y          ;^  ^  ^x),  Per,  Infn. 

m  prt^.  S  17.  Un  M.  deTernan,  aui  publia  «  t        aiu    .1?  v  •  •             ui-  ^     ^    .r 

quelques  Nouveaux  Dialogues  des  Dieux,  à  ,.    J^w-AlLcrt Fabncius  a  publie  :  Cenufv^ 

Amsterdam ,  e»  1684 ,  in-ia ,  attribue .  dans  ttumLutheranum,suH:NoMm  Utieranmscnp- 

sapnjface.  A  Jlf.  Prî'chac  &* Nouveaux Dia-  torumomms generude B.  D,  Luthero  fjns- 

logues  des  Morts.  f "î  *'^ •  'f "A»'»* :  ^  reformaUoj  eccUsu^. 

/L\  w           TT           J1T.  1-     ^         wr  ^  uicent  ob  amieis  et  inimuiis  editonandi- 

r  ^  ^  wT°  •/?££*     ^        '     *"•   ^'  '"^-  ^"««  '«*  "««'^  CC'  Hambourg,  172ÎH730, 

7;  î?  «""       ^'  ^         ,  5eux  volumes,  in-So.  Joly .  qui  «as  diul^ 

(/)  M.  Misson,  ià  même,  la  rapporte  en  n'avait  pas  vu  le  livre,  dit ,  d'après  le  Jour- 

allemand  et  enfrançais.  „al  littéraire  de  la  Ha^e,  que  le  Centifolinm 

(m)  Andréas  Sennertus,  in  Âthenis  Wit-  est  divise'  en  deux  cent  trois  titres  :  c'est  une 

temfaergensib.,  apud  Junckerum  ,   in    Yita  erreur  qui  a  été  rëpëf  ëe  dans  Ja  Biographie 

Lutheri  nummis  illustratâ,  pag.  216.  tmiverselle.  L'institut  national   de  Ytmct 


LUTHER.  547 

hard  .prieur  de  Beaulieu  Sainte-  fers  en  Allemagne.   Cela  est  encore 

L              /    \  -   ^»«fl*   ,,«   o»fA««..  ^o  plus  monacal  que  poétique. 

Uoye(n)  :  cest  un  auteur  ca-  i  (j^^  On... luhdnsséln  horoscope 

holique.  désai^antageux.]  Martin  Luther  vint 

au  monde  le  10  de  novembre,  entre 

ivait  proposé  pour  sujet  de  prix,  en  i8o4  :  onze  heures  et  minuit,  à  Islébe,  où 

.    Quelle  a  été  l'influence  de  la  réformation  ^^  ^^^^  ^^^^  ^Ug-^  ^  ^^^gç  j^  j^  ^^^ 

.   de  Luther  sur  la  situation  polttaçue  des  crovant  nas  être  si  nrorhe  d^ 

.  différens  états  de  l'Europe  et  sur  les  pro-  "  ^^  croyant  pas  eire  SI  procûe  de 

-  gÀs  des  lumières.  .  M»?.  Descotes,  Leu-  «on  terme;  car  il  faut  savoir  que  son 

lieite  ,  MaUcvUle  fila.  Ponce ,  ViUera,  con-  mari,  homme  de  petite  condition  ,  et 

coururent.  Ce  fut  ce  dernier  qui  remporta  qui  travaillait  aux  mines ,  ne  demeu- 

le  prix.  Le  prince  royal  de  Prusse  ,  connu  rait  point  alors  à  Islébe  ,  mais  au  vil- 

depuis  sous  le  nom  de  Fre'dëric-le-Grand ,  Jj^^g  Jg  Mëza  (4).  La  bonne  femme  , 

écrivait  à  Voltaire,  le  14  mai  1737  »  «  tes  interrogëe  par Mâanchthon  touchant 

:  Tr-Xt/tt- âr^^^^^^  l'^îr  ^^  eUe  accoucha  de^Mai^n 

a  dit ,  dès  1756 ,  que  la  -  grande  rwolution  Luther ,  répondit  qu  elle  ne  s  en  sou- 

«  dans  l'esprU  humain  et  dans  le  système  venait  pas  bien  ;  elle  savait  seulement 

•>  politique  de  l'Europe  commença  par Mar-  le  jour  et  Theure  (5).    On  veut  donc 

»  tin  Luther.  •  (  Y.  Essai  sur  les  moeurs ^  que  Ce  soit  par  malignité  que  Flori- 

chap.  i3o.)  •                    ,  mond  de  Rémond  a  mieux  aimé  dire 

(n)  Intitulé  Sentimens  d'Ërasme ,  et  imprir  qyg  Luther  naquitle  aa  d'octobre.  Il  a 

mé  Pan  16^.  roy«-^,  pag.jl\p  etsuii^.  :  ^m  confirmer  par-là  les  prédictions 

cet  endroitr-là  est  cuneux  et  aès-soluie,  astrologiques  de  Junctin ,  qui  ,  par 

^.^    ^            ,      ,,.          j'w  ,    -^     ■  l'horoscope  de  ce  jour ,  a  diffamé  au- 

(A)  OnaosepMierqudetaitne  ^^^       .^\  ^         Ij^^in  Luther.  Cet 

du  commerce,.,,,  d  un  esprit  incube,]  astrologue  fut  fortement  réfuté  par 

Le  père  Maimbourg  a  été  aSsez  équi-  ^^  professeur  de  Strasbourg,  qui  fit 

table  pour  rejeter  cette  sottise.  //  ^^^^          gel^,^  ^^  ^1^3  g^  p^^^^.^. 

naquit  a  Islébe,  dit-û  (i)  .  tnlle  du  ^-^  j^^^^j,  ^^^^^  ^^^   ^^     ^^^^ 

comte  de  Mansfeld,  l  an  i483,  non  personnage.  NihUorniniis  Rœmundus 

pas  dun  incube,  amsi  que  quelques-  ^t^^^  ^^  oc\.o\^n  prœfeH,  ut  mali- 

uns ,  pour  le  rendre  plus  odieux,  l  ont  ^ -^^^  astrologi  cujusdam  Junctini  ca- 

écrit  sans  aucune  apparence  de  t^en-  lumniœ  fidem  conciliaret,  qui  ex  ho- 

té,   mais  comme  naissent  les  autres  j^scopo  ilUus  diei  ingenium  LutheH 

hommes  ;  et  l  on  n  en  a  jamais  doute   ^-^-^  ^^Jw  infamare  uoluit.  If  une 


hle  a  la  place  de  son  père  Jean  Luder,  f^iavit  (6) . 

et  de  déshonorer  sa  mère  Marguerite  -^   ^g^  d'éclaircir  ces  paroles  de  M.  de 

Linderman  (2)  par  une  si   infâme  Seckendorf ,  je  dois  dire  que  Florî- 

naissance.   On  a  de  la^  peine  a  par-  ^^^^j  ^^  Rémond  s'est  plus  arrêté  à 

donner  de  telles  fables  a  ceux  mêmes  pbypothèse  de  Cardan  qu'à  celle  de 

({ui  ne  les  débitent  que  comme  des  ju^ctin.  Il  rapporte  les  deux  dates , 

jeux  .d'espnt.   Cest  ce  qua  fait  un  ^^^ie  du  aa  d'octobre  et  celle  du  10 

theatin  Italien  (3),  dans  un  poème  ou  j^  novembre.   Il   embrasse   Ja  pre- 

il  suppose  que  Luther,  ne  de  Mégère,  ^^^^^  ^      •  g^^  ^^11^  ^^  Cardan,  et  il 

rune  des  funes ,  fut  envoyé  des  en-  insinue  que  Junctin  s'est  réglé  sur 

l'autre.  Luther ,  dit-il  (7)  ,  nasquit  h 

(,)  Maimlxmrg .  Histoire  dn  Ljihéran.,  U,, .  /,  j^lebe, , .  l'an  nul  quatre  cens  quatre- 

pag.  33,  34.  rojret  aussi  Spondani  Annales ,  a  '                                   <                          s 

Tann.  i5i7 ,  num.  i3.  t,\  a    v     j    *     n-^    •    »     i.              t-^     » 

(,)  Seckendorf,  Hisloria  Lniheran.,  Ub,  /,  (4)  Seckendorf ,  Hiitona  Lntheran. ,  ii*.  /.  , 

vas.  20,  col.  3 ,  at^oue  que  c'est  le  vrai  nom  de  ''*f  ' '®  !       '  '* , 

ta  mère  de  Luther.  (5)  Idem ,  ibidem. 

(l)  CaielenVieich,  Thienidos  ,  Z«6.  7.  Foy*»  (6)  Seckendorf,  Hist.  LntViersn.   lib.I,  pag. 

le  Joomil   de  Lcipsic  i686  ,  pag,  5»]^  dans  >•.««?*•  «•  Voyes    aussi   un  livre  (de    Jean 

rextrait  du  Sacer.  Helicon  de  cet  auteur.  On  Fr»deric  von  der    Straas  ,  ministre  proche   de 

prend  dans  cet  extrait  Thomas  de  Vio^surnom-  Strasbourg  )    intitulé  Uemôria   Thanmasiandrl 

m/  Cajrtan ,  pour  le  fondaUur  des . Théatins ,  L««ne*-«  renovala. 

et  pour  la  même  personne  que  Cajetan  Thiène.  (•])  Florim.  de  Rémond ,  Histoire  de  l*hérésie, 

Cett  une  erreur^  Uv-  /".,  ca'p%  V^  pag.  m.  aS. 


548  LUTHER. 

yinffMroi* ,  U  yingV-dcu^ieme  octobre  tisane  hommd^.  5.  PU 

apreë  midf^  a  unzc  hewrts  trtntt^ix  suhScorpuiuitn*nto  im 

minutes....  Plusieurs  disent  qu'il  tant  tione  quam  Arabes  reli^ 

au  monde  le  dixiesme  de  novembre ,  hant,  effècit  ipsusm  smcrile^mm 

treille  de  Saint  Martin^  qui  donna  tieum^  ehristianœ  rtlijpomis  h 

sujet  a  sesjfarens  de  luy  donner  ce  actrrimumy  aique proBnaamim,  £lx  hi^ 

nom  de  Martin  :  cela ,  peut  estre,  a  roseopi  directione  ai  Blaxùs  eaiszmsx 

causé  cette  diversité  :  car  il  n'y  a  pas  irreUgiosissimus  obOLEjusamma.  *ci- 

d* apparence  que  Cardan  et  Jonctin ,  lestissima  ad  inféras  nas^igavit  .    ^ 

lesquels  at^ee  tant  de  curiosité  ont  tiré  AUeeto  ,  Tisiphone  ,  ei  megeràjS*- 

sa  nativité ,  ne  s'en  fussent  informez  gellis  igneis  erueiatd  perenniier  ^  i«î  - 

an  vray.  Aussi ^  dit  Cardan  qui  le  Dites  après  cela  que  les  astrolo^e5 

fait  mustre  le  vingt-deuxiesme  octo-  n^ont  pas  an  grand  zele  poar  la   r^ 

hre  i  c'est  tcy  la  vraye  nativité  de  Lw  ligion  qa^ils  professent.  Mais  notez 

Hier.  Le  mesme  dit  Jonctin.  Et  encor  qae  celui-ci  e'tait  on  prélat. 

qu'il  y  ait  quelque  diversité  entre  ces  (C)    On  ta  accusé  tf  avoir  av^t^e 

deux  astrologues  y  sur  V horoscope  de  qU ayant  combattu  dix  ans  contre  sa 

Luther  f  si  est  ce  quelle  est,si  petite  y  conscience  y  il  était,.,  tombé  dans  ta- 

q II' elle    ne    mérite  estre  considérée.  t^é(fme.)aMarlinLatlier.leqne]  avait 

Car  en  Vune  et  en  Vautre  les  planet-  »  tant  fait  par  ses  journées  qu'ail  était 

les  demeurent  aux  mesmes  maisons  ,  »  parvenu  à  la  perfection  de  Fathâf- 

la  fAine  en  toutes  deux  se  trouve  en  »  me ,  confesse  néanmoins  qn^  com- 

la  douziesnte  y    Jupiter  y    F'enus  et  »  battit  l'espace  de  dix  ans  contre  soi- 

Mars  en  la  troistesme  ,  le  Soleil ,  »  même ,  pour  étonfier  on  émoa^ser 

Saturne  et  Mercure  en  la  quqtriesme.  »  cet  aiguillon  pénétrant  que  son  athe'- 

La  diversité  de  ces  deux  fameux  as-  »  isme  lui  plantait  jusques  an  vif  de 

trologucs  ne  fut  pas  si  grande  que  »  sa  ma]heureuseâme(ii).»  Une  telle 

celle  de  quelques  autres  qui  différé-  accusation  demandait  que  Ton  citât 

rent  d'une  année  entière  quant  au  les  propres  paroles  de  Martin  Lnther  : 

jour  natal  de  Martin  Luther.  Je  tous  cependant  Garasse  s'en  est  dispensé  ,- 

cite  mon  auteur  (8).  «  Il  y  aura  au-  il  ne  cite  pas  même  d'ane  façon  va- 

n  tant  de  thèmes  ou  figures  (9)  com-  eue  les  œuvres  de  cet  auteur;  mais 

})  me  il  y  aura  eu  de  spectateurs  à  di-  dans  la  page  968  de  son  livre,  il  n'a 

»  verses  heures  jet  chaque  astrolosuc,  pas  tant  négligé  ses  obligations,  il  a 

»  par  ce  moyen ,  fera  la  sienne  diffé-  cité  quelque  chose.  Voici  ce  qu'il  a 

»  rente Us  se  rencontreront  pour-  dit  :   Luther,   qui  fut   un  parfait 

»  tant,  nonobstant  cela,  je  vous  en  athéiste,  témoigne  dans  ses  Colloques 

»  assure  ^    comme    firent   autrefois  de  table ,  rapportés  par  Rchenstok  , 

M  deux  de  ces  messieurs  en  Allema-  qu'U  avait  demeuré  dix  ans  devant 

»  gtic  ,   qui,  en  faisant  l'hofoscope  sa  conscience,  autant  que  les  Grecs 

n  de  Luther,  né  le  10 novembre  t4o3,  devant  la  ville  de  Troie;  car  c^ était 

»  trouvèrent  tous  les  accidcns  de  sa  sa  comparaison;  mais  que  par  sa  di- 

V  vie   et  ses  qualités   personnelles ,  ligence  il  en  était  venu  h  bout ,   et 

n  (Tuoi qu'ils  fussent  différens  l'un  de  qu'il  avait  emporté  cela  sur  son  es- 

»  1  autre ,  pour  son  âge,  d'une  année  prit,  qu'il  ne  se  souciait  plus  d^ aucun 

•»  entière  {   tant  il  est  certain  qu'on  scrupule.  Il  pouvait  a  mon  avis,  ap- 

»  trouve  toujours  ce  qui  est  arrivé  pliquer  toute  l'histoire  et  la  prise  de 

»  par  cette  belle  science.  »  La  diver-  Troie  à  la  prise  de  sa  conscience  ; 

site  entre  Gauric  et  Cardan  est  d'une  car  comme  ce  fut  par  un  cheval  de 

année  complète,  à  quelques  heures  hois  que  Troie  se  permit,  aussi  fut- 

près.  Gauric  met  la  naissance  de  Lu-  ce  par  un  cheval  de  bois  que  Luther 

thcr  AU  9';i  d'octobre  148^,  à  une  heure  pnt  sa  propre  conscience,  et  étouffa 

et  dix  minutes  après  midi,  et  il  trou-  toute  cette  vermine  de  scrupules  :  car 

vo  par  cet  horoscope  les  mêmes  abo-  dès  lors  il  devint  cheval,  si  jamais  il  y 

minations  que  Cardan.  IJœc  mira  sa-  eut  cheval  au  monde;  et  son  disciple 

0)  PtlU,  DlMtrtation  inr  les  com&tei ,  pag.  (10)  J^ucai  Guricof,  m  Tracuta  Aatrologicoile 

1,  pneteritis  multorum  hominnia  accideBlIbas  per 

.  '##^à*4llV«  t^tukatu  Fheurê  de  la  pr^  geniuiras  «aminatM  ,  fotio  6g  verso,  edit.  iSSa. 

epperiU9n  d*un*eomèu,  (n)  Garauc  ,  Doctrine  curicute  ,  pag,  ai4* 


rs)  P«ii 

toâ.  loSi 
miinem 


LUTHER.  549 

f  uw*vfaher  dépose,  comme  témoin  au-    >»  A  cela  je   réponds  que  les  luthé- 

./«ail 


:ctM.i 


ciire ,  quil  at^ait  ouï  de  la  bouche  »  riens  ont  grand  tort  pour  deux  rai- 

c  JLuther,  en  plein sei^mon,  que  grâce  »  sons  :  la  première ,  à  cause  que  Lu  • 

jyieu  il  ne  sentait  plus  les  inquié-  »  ther  proteste  souvent,  au  rapport 

li^tlcs  de  sa  conscience ,  et  que  parmi  »  de  Re'benstock ,  dans  ses  Colloi^ues 

e-«  €^iiscipleé,  ilcommencait  a  voir  les  »  de  table,  qu'il  renonçait  volontiers 

ri£its  de  sùn  évangile,  Nam  çost  rcr  »  à  tontes  ses  prétentions ,   et   que 

'ela.tum  evangelium  meum,  disait-il ,  »  pourvu  que  Dieu  lui  voulût  accor- 

^irtus  est  occisa,  justitia  oppressa,  »  der  cent  ans  de  bonne  vie^  en  ce 


das  . 

At  loca  post  illos  terlja  Lather  habet. 


de  faire  observer  qu  on  prena  ,^  g.   ^^^^^  ^^^  j^  .^^       j  ^j^ 

ici  de  travers   :  la  chose  parle  ,^     ^^^.^^  ^^^^     J^^       que    pour 

î-méme^  et  le  suis  sûr  quilny  ,,  ^^^^  ^^^  ^^  ^X^  ^^  ^^  ^^^^^   jj 
iTif.  rl'honn^tft  homme .  auelaue  •..       •.       «      .<  .1 


pi 

té ,  j'ai  déchiré  la  t^érité,fai  brisi  les  ^  U^  INFERNO , 

jambes  a  la  foi  J  ai  rendu  la  méchan-  ^  ^aîn  habet  prima. ,  habet  lacarioto  aecaa- 
cctéjamilière ,  ;  ai  banni  la  dei^onon, 
j'ai  introduit  t hérésie.  H  n'est  pas  be- 
soin  de  faire  observer  qu'on  prend 
tout  i 

d'elle- 

a   point  d' 

religion  qi  ^ 

reur  ou  pitié  de  l'ertravagance  d'un    „  bîrconsolati~on^qu' ^. 

,1^.^°^*^"'^*     ,.F  j.     .               *  »  beaucoup  d'autres,  autant  OU  plus 

(D)  On  ajoute  <fu  d  disait  souvent  ^  libertins  que  lui.  » 

qu  a  renoncerait  a  sa  part  du  para-  (gj  q^  soutient  impudemment  qu'il 

dis,  pourvu  que  Dieu  lui  donnât  en  ^  nié l' immortalité  de  l'âme,  ]  «  Mar- 

ce  monde  cent  ans  de  vie  agréable.-]  „  ^^^  Luther,  qui  était  un  homme 

Cette  aecusation  vient  du  même  lieu  „  ^^^^  corporel  et  composé  de  lard , 

que  la  précédente  (laj.   «  Quirinus  „  enseigne  en  plusieurs  endroits,  que 

y>  Cnoglerus  a  remarqué,  en  son  Sym-  „  PimEJortalité  de  l'âme  n'est  qu'une 

»  bole  luthérien ,  qu;il  a  vu  un  livret  „  pu^e  chimère;  car  voici  ses  pro- 

»  allemand  compose  en  k^^  „            ^^^      ^„  .^^o^d  ^^^^  je 

»  de  SAINT  MARTIN  LUTHER    qui  „  ^^  OEuvres,  de  l'édition  de  Wit- 

!>  portait  tout  au  long  la  leçende  de  „  temberg,  l'an  mdli,  dans  l'article 

»  ce  nouveau  béat,  cangnise  par  les  „  ^^^^^   3^  ^^^    Assertions  :    Quos 

«ministres  d  Allemagne,  dans   le-  y,Leopontifexdefimvitarticulifidei, 

»  quel  il  avait  lu  nommément  ce  qui  „  ^^  immùnalitate  animœ  ,  portenta 

«  s  ensuit  :  Composai  sunt  duo  versus  „  ^^^^  .  ^^  ^^  ^^^^  ^^^^  ^^  y^^^_ 

»  in  ^^rem  canssimi  nonriprœ-  ^  ^.^^  ^^    ^^^^^  ^  j^^^  1^^   ^^j^j^^ 

»  ceptons  ^ANCTI  LUTHER! ,  ^  ^^^^  ^^  ^^      y   ^j^  clairement: 

»  debentque  omnes  papistœ  ferre,  ^  jy^^  ^^^     ^^  j.^^.^^^  ^.^  ^^. 

»  velint,  nolint,  ut  ven   versus  ,  et  ^  Uonalis  creando  infunditur,  et  in- 

»  pia  carnuna  sintet  maneant  :  sunt  „  f^^dendo  creatur  :  meliiis  hâc  in 

»  autem  hujusmodi  ;   *  „  ^  j,^^-^  decemit  et  poëta  dicens  , 

•  VX  VITA  ^TfiANA  ,  »  patrem  sequitur  sua  proies.  Il  vaut 

•  Chriilus  habet  primas  ^  habeas  ti^i ,  Faute ,  »   mieux ,  dit  ce  grOS  buffle ,  Croire  ce 

secundas^  »  cTue  dit  le  poétc ,  que  non  pas  ce 

»  Ai  loca  vosi  illos  tarda  LVTBER  ha-  ^  ?                            •          j          17/ 1* 

betiiVi              "'^*^*^^*"   "  »  qu  on  nous  enseigne  dans  léghse  : 

»  voilà  d'où  c'est  que  ce  rcforma- 

(ia)Garas»ef  Doctrintf  corienae  ,  p0^.  889, 

890.  •  mets  ici  In  partie  la  plus  nécessaire  du  passage 

A3) •de  Garasse.»  Venait  ensaite  du  passage  que 

[  Dans  la  1'*.  édition  c*éuit  ici  que  finissait  la  Bayle   Tonlait  citer,  tout  ce  qui  pouvait  entrer 

remarque.  Dana  la  seconde,Bayle  ajouta  :  «  Fous  sur  la  marge.  Ayant  proloneé  ta  citation,  d'après 

•  trouvem  h  la  marg$  la  stùle  de  ce  passage  rinteotion  manifestée  mr  Bayle  ,  j'ai  dû  suppri- 

•  (s 3)»  i  et  à  la  marge  on  lisait  :  •  Ste'tant  aper-  mer  la  note  :  mais  je  a  ai  pas  touIu  le  faire  »ans 

•  çu  trop  tard  d^un  oubli  des  imprimeurs,  je  en  aTcrtir.  ] 


55o  LOTH£R. 

9  teur  puisait  ses  articles  de  foi  j  des  tur  immortalitate ,  ab  Antichrista  ad 
3»  poètes  libertins ,  et  qui  ii*ont  con-  statuendain  suam  culinam  excc^ta- 
»  nu  autre  dÎTinitiS  que  Vénus,  ni  tum  est.  Tout  ce  qu'on  dit  touckani 
»  autre  plaisir  que  les  vilenies  (i4)*  ^  t immortalité  de  l'ame ,  disait  ce  pro- 
Le  premier  de  ces  deux  passages  est  posant ,  n'est  autre  chose  qu'Mâ.ne  in- 
tellement  mutile  qu'on  n*j  peut  as-  uention  de  r Antéchrist  pouf  Jàire 
seoir  aucun  jugement.  Rien  n*empé-  bouillir  sa  marmite.  Du  Prëau  (jS)  n'a. 
che  qu'un  homme  très-orthodoxe  fait  autre  chose  que  citer  Lindanos  , 
n'appelât  chimères,  les  pensées  qu'un  qui  a  dit  quelesprotestans  italiens  ré- 
•  autre  aurait  touchant  l'immortalité  fugiés  à  Genèye ,  ayant  consulté  on 
de  l'âme.  Il  n'appellerait  pas  ainsi  le  jour  sur  les  moyens  d'abolir  le  pur- 
dogme  même  de  l'immortalité,  mais  gatoire  ,  le  papat  et  les  autres  do^- 
les  raisons  absurdes  sur  quoi  on  l'ap-  mes  de  l'église  catholique,  l'un  d'eux 
puierait ,  et  les  conséquences  extra-  opina  qu'd  fallait  dire  que  Fâme 
yagantes  qu'on  en  tirerait.  Quant  au  meurt  avec  le  corps.  Par  ce  moyen  > 
second  passage ,  qu'y  a-t-il  de  plus  ab-  continua-t-il ,  nous  détruirons  le 
surde  que  de  prétendre  qu'un  hom-  purgatoire ,  la  messe  et  le  pape  tout 
me  enseigne  que  l'âme  est  mortelle,  à  la  fois.  Lindanus  (17)  cite  les  Actes 
sous  prétexte  qu'il  suppose  qu'elle  est  du  procès  de  Valentin  Gentilis.  C'est 


mortelle ,  et  qu'elle  est  produite  par  me,    et  que  l'on  chassa  à  cause   de 
voie  de  propagation,  ex  traduce  ?  leurs  erreurs.  Jueez  si  cela  est  pro- 
Mais  à  quoi  est-ce  que  je  m'amuse  f  pre  à  ternir  les  calvinistes ,  et  à  don- 
11  n'3r  a  pas  moins  de  folie  a  prendre  ner  auelque  atteinte  à  l'orthodoxie 
la  peine  de  prouver  que  Luther  a  cru  des   (rénevois.  Admirez  surtout  i'a- 
rimmortalite.de   l'âme,    qu'à   l'ac-  veuglement  du  père  Garasse,  qui  a 
cuser  d'avoir  cru   qu'elle  est  mor-  converti  en  une  assemblée  générale 
telle.  de  tous  les  états ,  l'assemblée  de  dix. 
Mais  afin  qu'on  sache  le  cas  qu'il  ou  douze  Italiens,  et  en  thèses  soute- 
faut  faire  de  ce  que  Garasse  cite  des  nues    publiquement ,    une    opinion 
Propos  de^  table  de  Martin  Luther,  il  qu'un  petit  particulier  avait  avancée 
faut  que  je  montre  ici  comment  il  dans  une  chambre  (18).  Si  ce  jésuite 
cite  Pratéolus.  La  doctrine  de  Cal-  abuse  ainsi  de  l'autorité  de  Fratéo- 
tfin ,  dit-il ,  tient  et  doit  tenir  la  mor-  lus ,  quel  fond  peut-on  faire  sur  ce 
taliié  de  l'dme  ,  si  elle  veut  parler  qu'il'  nous  citera  des  Propos  de  table 
avec  quelque  entresuite^  et  du  JPréau  de  Martin  Luther?  Je  ne  le  réfuterai 
V avait  fort  bien  reconnu  en  son  li-  que   par   cette    voie    générale  :   car 
vredes  hérésies^  verbo  athei  ;  car  il  n'ayant  point  le  livre  même,  je  ne 
remarque  la-dedans,  que  s'étant  faite  puis  en  opposer  les  paroles  aux  allé- 
une  assemblée  générale  a  Genève  y  de  gâtions  de  Garasse^.  J'ajoute  qu'il 
tous  les  états ,  pour  délibérer  sur  le  a  rapporté  une  chose,  tout  autrement 
fait  du  purgatoire ,  un  des  plus  ha- 
biles et   considérables  y  dit  expressé-  (16)  Istîusmodi  complûtes  esse  Genevœ  in 
ment,  quand  ce  vint  a  son  rang  pour  *fccUiia,  quant  dUunt ,  luilied,  umun  md 

opiner,    Pur^atorium    cum    miSSâ   et  de  abZJo  senJt ponaficatu  romano  ,  purga- 

romano  pontlfîce  mellUS  abolere  non  torio  exUnguendo  ^aliûque  cathôUcm  Dei  eccU- 

pOSSUmuS,  quâm   si  dicamUS,    Simul  sim  dogmaûbusdfilendis  tinter  se  eonsuharem^ 

_■                ___^^                     *•_>-;        *   1  unut  priecAleris  eximte  sui  magitlri  mendaeio 

animam  cum  corpore  extin^ui  :  tel  ^^  J^^  ^^^,„  ^^,^..  />,v:amu,  animam, 

fut  l  avis  de  Jyionsieur.  Et  puis  après,  inqttil  y  unà  eum  corpore  extingui,   sicpvrgO' 

pour  confirmer  cette  doctrine  ,  sorti-  torwm  cmn  mùsd  et  romano  ponlifice  temel' 

wd»nt  ^w,  i>i..»*  ^^P  «liArao  n«.J./>'rT>.Ae  im       aholchimus Hœe  Lindanus.    Prateolos,  in 

rent  au  jour  des  thèses  publiques  im-  g,^^^^,^  ^«re.. ,  voM'Athd ,  pag.  m.  7a, 

primées,  et  disputées  dans  Genève,  ^,^^  /„  Dubiuniio,  dialogo  II,  pag.  m. 

l  an  M  DCLW  m,  qui  portaient  ces  pa-  347,348. 

rôles  :  Quicquid  de  animarum  habe-  (18)  Vojex,  ci-dessous  la  eiuit.  fao). 

*  Joly   convient  que  le  père  Garaue  ta  ci- 

(i4)  Garasiie  ,  Doctrine  curiense,  pag.  877  ,  tant  les  Propos  de  table\\e%  a  brodas  selon  sa 

878.  coutume.  Sar  cet    ouvrage,   voym  an  reste  ri- 

(i5)  T.'a  mfme^  pag.  97g.  après  la  remarque  (L). 


r 


LUTHER.  55i 

L^  un  de  ses  confrères  Bêla  rapporte.  (F)   On  lui  impute  d'auôir  donné 

rticulus  illcj  dit  un  jésuite  irlan-  des  idées  basses  et  chamelles  du  pa- 

319  (19)  9  ^^o  creditur  animam  esse  radis,  ]   Citons  encore  le  père   Ga- 

Lmmortalem  ,  Lutkero  judice  est  por-  rasse  :  Luther,  dit-il  (ai),  étant par^ 

fcentum  in  Romano  stercniilinio  de-  uenu  h  l* athéisme  parfait  y  a  été  en- 

cretorum  quod  papa  condidit  sibi  et  core  plus  ridicule  y  a  autant  qu'il  a 

suis  fîdelibus.  Pour  avoir  de  justes  controuué  des  sottises  intolérables  au 

soupçons  que  cela  est  mal  rapporte ,  rapport  de  son  disciple  Rehenstok  ^ 

îlV  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  le  reste  car  il  prêcha  un  jour  publiquement  » 

du  discours  de  ce  jésuite.  Si  dubiies,  que  Dieu,  pour  donner  du  plaisir  à 

ciontinue-tril ,  an  forte  conU^o  hu-  ses  élus,  était  résolu  de  créer  après  le 

Jus  portentosiparadoxi  alios%  refor-  jugement  final ,  de  petits  chats  et  de 

matione  cffiaverit,  respondet  Joannes  petits  barbets ,  quorum  cutis  erit  au-> 

£rentius  (**").  Etsi  inter  nos  nulla  sit  rea,  et  pili  de  lapidibus  pretiosis ,  et 

publica  professio  quod  anima  simul  qu'il  en  donnera  a  tous  les  bierJieu" 

cum  corpore  intereat,  et  quod  non  reux ,  pour  leur  aeruir  de  contenance,. 

sit  mortuorum  resurrectio   :   tamen  comme  aux   dames  qui  les  mettent 

impurissima  et  profanissima  illa  vita  dans  leur  manchon.  Il  ajoute  qu'il  y 

quant  maxima  pars  l^ominum  secta-  aura  des  serpens ,  des  crapauds ,  des 

tur,     perspicuè   indicat   quod   non  chenilles  en  paradis,   mais  quelles 

sentiantesse  vitam  post  banc.  Non-  seront  toutes  de  fin  or  de  ducat  :  et 

noUis  etiam  taies  voces  tam  ebriis  qui  plus  est,  il  y  aura,  dit-il,  des 

inter  pocula  excidunt ,  quâm  sobriis  fourmis,  des  poux ,  des  puces  et  des 

in    familiaribus   colloquiis.    Quibus  punaises  en  paradis ,  mais  elles  se- 

déclarât ,  licet  non  publicd ,  saltemk  ront  toutes  de  pierres  précieuses  ,  et 

prii/atâ  persuasione ,  et  licentiâ  ui^  sentiront  beaucoup  mieux  que  la  ci- 

nanc  int^aluisse  sententiam  ,  eamque  vette  (33);  car  poila  ses  paroles  en 

tfel  ipsos  sobrios  prt^teri.   Peut-on  termes  exprès.    Ibi  formicae ,  cyni- 

rien  voir  de  plus  étonnant?  Un  pas-  pbes,  et  omnia  fœtida,  et  malè  olen- 


de  foi  public ,  par  lequel  nous  déclw  couvrir  l  impiété  de  ce  gros  homme , 

rions  que  l'dme  meurt  at^ec  le  corps ,  c'est  que  disant  et  écrii^ant  ces  cho- 

et  que   les    morts   ne  ressusciteront  ses ,  il  était  ivre ,  car  ce  fut  in  Sermo- 

point ,    cependant  la    vie  impure  et  nibus  CONVIVIÂLIBUa  titulo  de  vi- 

profane  que  mènent  la  plupart  des  tâxtemâ,  pag.  4^4* 

gens  ,  est  un  signe  marUf este  qu'ils  ne       (G) et  d avoir    composé    des 

croient  point  a  l'immortalité  ae  l'dme.  hymnes  en  t honneur  de  Pivrognerie , 

Quelques-uns  même  laissent  échap-  vice  auquel  on  le  fait  fort  adonné.  ] 

per  de  tels  discours,  ru>n  ~  seulement  «  Martin  Luther,  au  premier  tome 

quand   ils  sont    ivres  ,    mais  aussi  »  de  ses  œuvres,  au  chapitre  de  Pi- 

quand  ils  s'entretiennent  avec  leurs  »  vrognerie ,  après  avoir  autorisié  ce 

amis  sans  boire.  Là-dessus ,  on  vien-  »  vice^  et  montre  le  mieux  qu'il  lui 

dra  accuser  toute  une  église  qu'elle  »  a  été  possible,  que  c'est  le  naturel 

ne  croit  point  l'immortalité  de  l'âme,  yf  de  tous  les  granas  personnages  qui 

et  crue  les  mesures  qu'elle  sarde  sont  »  furent  oncques  ;  enfin  se  souvenant 

seulement  de  ne  pas  faire  de  cela  un  »  des  hymnes   ecclésiastiques    qu'il 

article  de  sa  confession  de  foi.  Qui  »  avait  coutume   de   chanter  jadis 

pourrait  souffrir  des  conséquences,  u  dans  les  cloîtres  ,   en  fait  un   en 

où  l'aveuglement  de  la  passion  est  si  »  l'honneur    de    l'ivrognerie  ,    qui 

scandaleux?  Voyez  la  note  (ao).  »  consiste  en  deux  couplets  ,  dont 

,   .  _     .      ^     _.  ■       .    -.  .  »  voici  le  premier  : 

(19)  Hennciis  Fits-Simon,   tu  BnUnnoma- 

chîâ  ministromm ,  Ub.  /,  pag.  xia.  •  Si  vino  te  impteverîs  , 

(*)  BrtnUus^  Honùl.  35.  in  cap,  lo.  Lucœ.  '  Dormire  statim  poieris  ^ 

(»o)  N*aytuU  point  présentement  les  actes  du  *  ^'  ^<'"  tommun ,  ventriculnm: 

procès  de  ralentin  Gentilis ,  je  ne  puis  dire  '(.._. 

Lindanns  a  bien  rapporte  ee  qn*il  en  allègue,        00  Garasse,  Doctrine  curiensc,  pag.    3ao. 

et  si  en  effet  il  y  eut  (/uelfjue  Italien  qui  opina         (la)  Conférer  ce  au'on  a  dit  dans  l'article 

tomme  Lindantu  le  dit.  Lotola,  remarque  (S)  ^dans  ce  volume ^  p,  C^o 


55a  LUTHER. 


•  Prtttcribuhmt  remedia\^l).  ^i  car  Se  jetant  sur  ia  draperie  des 

>  Il  se  Toit  dkns  le  livre  qui   V^'.^^  ^^^^^^^  y  i^  les  enluminait  de 

P  s'appelle  Concordia  Protestaniium,  î,  couleurs.  Rapportons  aussi  ce 

V  que  Luther  est  qualifie  de  ces  élo-  3°®  l^^  ^^^7^  ^*°s  l'ouTrage  de 
.  »  ges  diuns  Lutherus  zelo  plenus  ;  et  f*;?-=»"**o°  .•  je  mets  en  note  ses  ci- 
»  comme  les  peintres  ont  coutume  de   ^"®°*'   ^"  ««  *c  XuiAenis,  nihil 
»  représenter  nos   saints  par  leurs   ?*°g".^"*^^»^.™eâeminct.  Possum 


1)  une  faute  des  peintres,  canonisée  ™  *=^^^?*or,  cumque  unum  bira, 
»  par  l'ancienne  coutume,  car  c'est  **^«  î^emsiae  cantharum  teneo  (uerii 
»  saint  Gdrasime  et  non  pas  saint  ^''''5  ^'^7  *^^'*^  '  moTsstrum  Aor- 
»  Jérôme,  qu'a  faut  représenter  avec  '^"f""'  '«/orme,  i/i^e«5,  cjc  «^o- 
»  un  lion  :  )  saint  Ambroise ,  par  une  ^^^^^^  symholo,dominicâ  oratiéne, 
»  ruche  de  mouches  à  miel  :  saint  i    '"  prœceptts  constans ,   y«orf 

>,  Augustin,   par  un  jeune  enfant:    "^"^  f^^^^^ ^^therus  exhaurine  con- 
«saint    Grégoire,    par   un    pigeon    *"^^*0  î  ««^t"»  <ioli«ni  qwum  totum 
1»  blanc;  ainsi,  est-ce  une  coutume    S^^^P"^?'  .sœpiusque  fienè  bonum 
*  par  toute  l'Allemagne  „de  peindre   ^^^f'"™  facio  in  Dex  gloriam.  Pro 
>»ce  nouveau  saint  de  \a    religion    *^^  ^^^^"®  «ï^^^**  P^i^s  macerabam  cor- 
»  prétendue  riiformée ,  avec  cesmar-   ?"*  n>eum,  mox  ciim  mortuus  et  in 
I»  ques  spécifiques,  savoir,  avec  un    f ^.P"^° ^«po^^t^^ fuero,  vermibus ven- 
»  grand  verre  plein  de  vin ,  lequel .    1"'"'''"^  benéque  crassum  doctorem 
a>  ainsi  que  j'ai  marque'  ciJevant.  et     !  1°*  x         ^^'  ^f^^osum  Uaque 
j>  rapporté  de  Rc'benstock,  il  appelait   tt^^  crassum  doctorem  disdpuli 
»  poculum  catechisticum  :  telles  sont    ^^^^^^'^'''^''ff^l^^^'nquejocosum, 
3,  les  armes  de  Luther ,  et  Jean  Ma-    ^'.^^f"  »  commodum  etfacetum  con- 
«  thoisajoute,  qu'Use  vantait  de  ce    '''^'^'^'^î^.»  i''^/'."*   oH^   eonfessione 
V  qtfe  personne   ne   pouvait  avaler    ^^'^^^^^^'f  «o*«»  n?/o/7/ui£orB5  nacû 
»  fiSn  verre  d'une  halenée,  que  lui   ^""'/^  ^^  ^^*'*'  ""^  ^"^'"^  ^°^°^'  ^« 
,.  seul;  comme  personne  ne  pouvait    T"   A""®  ^"^^^  ^'^  ^encontre  ces  paro- 
»  se  servir  de  la  masse  d'Hercule  Cai)         '  X"''**  ^'^'^ .  f  «'^'•"*  »»  imwATii 
»  que  lui  seul  (a5).  »  Le  passage  où    T""  *î       Çatechistico ,  quod  solus  il- 
Garasse  nous  renvoie  touchant  ?e  ;?o-    ,  f  ^^««'^ff /««"'î ,  «*«am  a^iwp  gut^ 
helet  catéchistique,  est  à  la  page  Sg  :    «»^-J'»  "«^{f^«  f^mt  ? 
le  voici  :  Lelliù  gaillard  fe  t7us    ^«^i^v^'^î^'î^ ^  *•*  P?S^«93  et  220, 
^Wr  MamVi  /a/^r.  au  rapport  de   1"  ^''?  ^•..^«'T'f^  ^«'^«'^  '"*'^* 
iîe^e/t^toA  e«  de  Mathois,  en  sa  uie  •    T"*^,  'T'*'"    ^^^^^^rata,    soutient 

car  ce  gros  buffie  étant  a  table,  se   ?"ti?lV^ ^^'^^    ^""S  u'"^''?"***^   ^^ 
/awm£o^i/uii>«me«f  «orter50/,^^«rf   ''^  prétendu  verre  catéchistique  est 

-^gobelet,  Uquel  il  appelait  poc^JTum  ZV7.t^^t  A    ""^  ^*^*^°°  ^ros- 

îatecbisticum ,  yui  7e  tenaUau^en.i^  Ll,  ' '.i  Ll         ^^v?"  *T'  °"^"- 

ron  deux  pintes,  et  lequel  U^aualaU  fwT^!  P^^"^^^^^"  '*  "^t  ff^j  P^i^^t 

d'une  seule  haUnée;sLantant  de  ce  j*!!  ,!  A/7  '^"^  ''  voit  là-de«.us  , 

y«'i7  ny  auait  personne  qui  le  pût  ^f^\f^^f''^«'« '«5S^«^'«..Ce  h^re 

}aire  qde  lui  seul,  comme   Ulysse,  f '  5vJ.  ^'^'' ♦f*  trés-curieux     et 

''disait-^il,  auait  un  arc  que  personne  3;^^^' «^^K  *''' "ï""  ^>"ï?.' '^** 

•     «e  i;oi.i.m-«  tendra  et  entoiser  que  lui  If^ZlZ     ^^"'^HP  de  dUigence 

seul   Or,  quand  il  s'étaU  échauffé  «*  auwî^ft  r%iw  J!f  ^^  v'^^'^'n^^  î*^"^ 

Je  uin ,  ar«««  consulté  trois  ou  qd-  î?  r.îuî^  «^^^     *  \^'^^  "^""'^^ 

trefois  son  gobelet  catéchisUque,  il  ^*  «^^tiire  qu  il  avait  choisie. 

(aSp  GaraMe,  Doctrine  cnrieiue,  pag.  •j';^.  .,(*)  Lutlu  in   CoUoq.  Franco/,  xS'jt, folio 

Ça4)  J'*  m'étonne  que  Garasse,  puisqu'il  par-  445*  ^*^nesiut  de  Ritu  bibendi  *uper  sanitate, 

lait  d'Bz%cvi.z  ,  n^ait  fait  ici  allusion  a  la  "*•  ^*  ^'^'  ^^• 

coupe  de  ce  héros.  Voyez  la  remarque  (D)  de  ^«6)  FitXrSimon,  BriUnnomachM ,  Ub,  Ijeap. 

ton  article  »  tom.  VIII ,  vag.  8a ,  et  l'article  XI,  pag.  gS,  q6. 

GoBiy  (  Jfan ),  re/nai^oe  (Nj,  <om.  f^// ,  pa^ .  (a^)  Idem .  i*idm,  /«A.  /// .  cap.  Il ,  pag. 

??;•  -.  ^         .    «     .  •  ''^°*  "  «'*  J°»"-   F'e^ericaa  Matcnes.  de  Rila 

(ç5;  Carassf,  Doctrine  curieuse,  pag,  773.      bibcndi  aupersaoitate,  pag.  ;G. 


LUTHER.  553 

(H)  Et  nommément  contra  Moïse,  "]  »  et  le  diable  (39).  »  Garasse  ayait 

c    Martin  Luther  n'arait  quasi  parole  déjà  dit  (3o)  que  Luther  étant,  par  sa 

»>    plus  souvent  en  bouche ,  nomme-  soigneuse  diligence ,  parvenu  a  l'a' 

M   ment   lorsqu'il    était  entre   deux  théisme ,  tenait  aussi  le  même  langa^ 

>>   ^ixis,   sinon    que  les  commande-  ge,  au  rapport  de  JRébenstok ,  en  ses 

»   mens    du    Décalogue    étaient    la  Colloques  de  table.  Ego  non  pluris 

»   source  et  la  fontaine  de  laquelle  facio  sexcenta  loea  Scnpturse ,  quàm 

i>    étaient  sorties  toutes  les  méchan-  putridam  nucem.  Je  ne  fais  non  plus 

»   cetës  du  monde  :  ainsi  Fa  rapporté  d'état  de  six  cents  passages  de  la  Bi- 

'»    Rebenstock  en  ses  Colloques ,  en  la  ble,  quand  on  m'en  produirait  tout 

»   page  ccGLxix^  et  au  second  tome  autant ,  que  d'une  noix  jpourie.  En- 

3»   de  ses  Œuvres,  de  l'édition  de  Wit-  fin  il  avance  (3i)  queljuiher  disait 

y>   temberg ,  page  cxii ,  il  fait  un  vœu  souvent  après  dîner  y  qu'il  savait  un 

^?  à  Dieu ,  quasi  de  pareille  nature  â  fort  bon  moyen   d'empêcher  qu'on 

»    celui  du  malheureux  Théophile ,  n'offensât  Dieu  mortellement ,  c'est , 

»  au  sonnet  premier  du  Parnasse  sa-  disait'il ,  de  jeter  le  Décalogue  et  la 

3>    tirique;  car  pour  lui,  il  promet  Bible  dans  le  feu, 

»   authentiqueipent  et  dévotement  de  (I)  On  va  même  jusque  a  soutenir 

»  ne  garder  jamais  aucun  des  com-  qi^U  fit  traduire  VAmadis  en  beau 


J>  dio  omnia  Dei  prœcepta ,  et  cessar  ciucheÛi.  Son  ouvrage ,  composé  en 

»   bunt   omnes  hœreses^  Pour  étein-  langue  italienne ,  a  été  traduit  en  la- 

M  dre  les  hérésies ,  qu'on  ne  me  par-  tin ,  par  Charles  de  Marimont ,  théa- 

»  le  ni  de  disputes  ,  ni  de  conféren-  tin  lorrain.  Le  journal  de   Leipsic 

»   ces ,  ni  de  guerre  ,  ni  de  comman-  en  parle   :  c'est  là  où  j'ai  trouvé  ce 

»  peinent  des  princes  j  je  sais  un  ex-   que  l'on  va  lire.  A  veritate  maxime 

3>  pédientplus  court  que  tout  cela:    alienum    est,    quod  lectione   statim 

3>  c'est  qu'on  jette  au  feu  le  Décalo-  primd  ,qudsanctœScripturœetasceti* 

«  gue ,  et  il  ne  se  verra  plus  d'héré-  corum  Ubrorum  necessitatem  et  uti- 

»  sie  au  monde  (a8).....  Que  si  on   Utatem  commentât,  de  B,  Luthero 

1»  veut  encore  plus  clairement  savoir  traditur  :  sceleratum   scîlicet  illum 

y>  et  découvrir  le  sentiment  de  Lu-   uirum ,   chm   Germaniam  execrabili 

»  ther ,  touchant  le  Décalogue  et  la   hceresi  contaminare  decrevisset ,  pro^ 

»  loi  de  Moïse,  voici  comment  il  en  fards  eam  libris  corrupisse,  curàvis- 

3>  parle  au  premier  tome  de  ses  0£u-   seque  ut  lingud  gallicâ  liber  quidam 

»  vres ,  de  l'édition  de  Wittemberg   donaretur,  Âma<us  tUctus ,  et  quidem 

»  MDL  ,  en  la  page  ccxv.  f^ide  ut  sis   omni  elegantid  exomatus  per  prin^ 

»  prudens ,  et  Mosem  cum  suçi  lege,   cipum  amas  spargeretur;  sicque  pau- 

»  quam  longissimè  amoliri,  et  in  ma-  latim  sacrarum  paginarum  spiritua- 

»  lam  rem  abirejubeas,  nequequic   Uumque  Ubrorum  nausea  curiosorum 

»  quàm  illius  terrore  ac  nUnis  movea-   aulicorum  animis  instillaretur,   Cu- 

»  ris ,  sed  suspectum  eum  habeto ,  ut  jus  ineptissimœ  calumniœ  ,  quœ  nobis 

»  pessimum  hœreticum ,  anathemati-   quidem  non  iridignationem  sed  risum 

i>  zatum    et    damruUum    hominem,   movet^  non  poterit  non  cordatiores 

y>  multoque  deteriorem^  papa  et  dia-   ^x  romano  catholicis   pudere ,   quos 

»  bolo.  Soyez  sage,  dit-il,  et  tenez-   minime  fugU,  quanto  zelo  ad  sacrœ 

»  vous  sur  vos  gardes ,  et  quand  il  Scripturœ ,  quœ  ipsi  tune  ctero  tan- 

»  sera  question  de  Moïse  ,  renvoyez-   fiijn  non  soraebat ,  laïcorum  vero  ma- 

»  le-moi  à  tous  les  diables,  avec  tout  rubus  extorta  plané  erat  ,frequentis- 

a>  son  Vieux  Testament ,  et  ne  vous 

1»  souciez  pas  de  ses  menaces  ,  d'au-  ^^j  ihmeme,  pag.  56i. 
»  tant  que  c'est  un  méchant  héréti-  (30)  Là  mime ^  pag.  %l^, 
>)  que,  excommunié,  une  âme  dam-      (30  La  mime,  pag.  881. 

»  née,  en  somme,  un  méchant  hom-        (33)  intitulé,   Lectioocs  morales    in  Jonam 
»   me  ,  plus  maudit  que  n'est  le  pape     propheUm.  Il  comprend  trois  volwnes  in-folio 
'   *■  •        ^  *    *        imprimés  a  Anvers;   les  deuic  premiers  van 

1680 ,  le  dernier  Fan  i683.  Foye»  le  Journal  de 
(aO)  0*raMet  DocUine  curieuse,  pag.  S6i.      Leipsic,  oeiobr,  1684 i^o^*  443* 


554  LUTHER. 

simam  lecUonem ,  omne  hoïninum  ge~  vit  mihi  ,  se  quodam  tempore  adno- 
nus  ,  summos ,  medioximos ,  infimos  dùm  dolenter  Luthero  questum  ess«, 
Lutherus  noster  reyocat^erU,  sacris  quod  ipsemet  ea  credere  non  posset^ 
in  eum  finem  Biblus  (  non  Amadiso  )  quae  aliis  prxdicabat.  Tum  respoa— 
in  uemactUam  linguam  incredihili  la-  disse  Lutherum  :  Benedictus  erg|o  sit 
bore  atque  studio  traductis  (33).  De  Deus,  cùm  idem  alib  quod  milu  usu 
quoi  Vhomme  n'est-il  pas  capable  en  venit.  Adhuc  enim  mmi  soli  id  usa 
matière  de  calomnies  grossières ,  et  Tenire  credidi  (35). 
diamétralement  opposées  à  la  yrai-       (L)  Un  certain  lif^re  publié  par  les 

nis  de  Luther."}  Si  ron  eût  suivi 
int ,  on  aurait  intitulé 
Luiheriana  ,  ou  lÀithe- 
n'eut  point  de  plus  erands  reprocfies  rana  *»  £é  titre  qu'on  lui  a  donne  , 
à  essuyer,  avec  tous  Tes  réformateurs,  Sermones  menstues  ^  ou  CoUoquiiM^ 
que  celui  de  trop  recommander  aux  mensalia  ,  est  meilleur  ;  car  les  dis- 
laïques la  lecture  de  la  Bible  en  lan-  cours  que  Luther  tenait  à  table  sont 
gue  vulgaire?     ^  la  matière  de  ce  livre.  Il  fut  publié 

(K)    On l'accuse   d'avoir    dit  l'an  167 1  ,  par  Henri  Pierre  Rébcns- 

qu^U  ne  croyait  rien  de  ce  qu'il  pré-  tock ,  ministre  d'Ëscherheim.  André 
choit,']  «  Il  y  a  plusieurs  chrétiens  Bivet ,  si  je  ne  me  trompe  ,  dit  quel- 
»  qui  sont  chrétiens  par  contenance,  que  part  que  c'est  un  ouvrage  snp-- 
»  qui  croient  en  Die 
»  nance,  par  manière 

»  compliment  j  afin  de  n'être  p<nnt  papisme 
»  estimés  des  athébtes.  Sturmius  re-  M.  Seckendorf  ne  s'est  pas  inscrit  en 
»  prochait  à  Bèze  qu'il  était  de  cette  faux  contre  ce  livre  :  il  s'est  contenté 
»  catégorie  j  et  se  souvenant  du  die»  de  remarquer  que  ces  Entretiens  de 
»  ton  de  Socrate,  par  lequel  il  di-  table/ure/it  recueillis  acec  assez  peu 
»  sait  :  Hoc  unum  me scire scio^quod  de  discrétion  ,  et  imprimés  avec  trop 
»»  nihilscio,  il  l'appliquait  à  Inéo-  peu  de  prudence  par  une  personne..  ». 
»  dore  de  Bèze ,  par  une  gentille  p^-  imprudemment  idolâtre  de  Luther 
»  rodic,  Hoc  unum  me  credere  cre~  (37).  Les  controversistes  de  Fautre 
»  do ,  quod  nil  credo  :  de  cette  hu-  parti  s'en  sont  prévalus ,  coo|pie  il 
»  meur  était  le  gros  homme  Martin  paraît  par  les  passages  àe  Garasse , 
»  Luther,  lequel  rendit  grâce  à  Dieu  cités  ci-dessus  ,  et  par  les  notes  de 
3>  de  ce  gu'ii  n'était  pas  tout  seul  de  Feuardent  sur  saint  Irénée  (38).  Us 
»  sa  confrérie  :  car  je  ne  crois  rien  « 
»  disait-il,  de  co  que  je  prêche,  et  ,  (35)  Fit^Simon.  Briuiioom.cbi.  «i-irtr. , 

»  Dieu  soit  béni  de  ce  qu'il   ▼  en  a  ^es.  UeV.ULnthTCone.  i>.  folio  »47. 

»  plusieurs  qui  sont  touchés  du  mê-  *BaTte,  dani  >a  remarque  (E>,   dit  a'.Toir 

>  me  mal  parmi  nos  ministres  ;  c'est  pei  va  le  livre.  Jol^  donne  le  titre  de  la  tradac 

»   ainsi   OUe   Jean    Mathois  l'écrit    en  Uon  latine;  le  voici  :  Coi/oyii*a,  m^itatioats, 

»  sa   vip    •    rViit  rela     ane   î'annplle  contoUilipnes ,  eonstha,  judicia  ,    senunum, 

*>  sa    vie    .    C  est  ceia     que  J  appeue  narrationes  ,  responsa  ,  facetiœ^  doct.  Mari. 

M  croire    en    Dieu    par    contenance;    ÎMlheri^  pUe  et  saneU»  memoritty  in  mentd 
»  ce  sont  ceux-là  que  j'appelle  chré-    prandU  et  camœ  et  in  peregrinationibur  obser- 

»  tiens.par  contenançt,  qui  croient   ','^'!,itr!i^rJ:^'""!Ï1;J.T^i^-. 

»  en  Dieu  par  compliment.  JYe  nihll    Henrieut  Petmt  BeBenstock.  J.  A.  Fabricins, 

»  credere  videantur  (34)  ».  Comparez   dan«  son  CentifoUum  Lutheranum  (  v.  p.  546 

cela  avec  le  latin  de  Mathésius ,  cité  »•  »°«'  ''f  «  V^v^i-o'n'yif  ^JSÔî!'..'^.** 
M        •  r»..     o"  *  Soi-SoT  et  ^58 , 1  indication  dea  édition»  et  tf 8- 

par   Henri  FltZ-Simon,  vous  trouve-    auctioii»  on  imiUtion»  de  cet  ouvrage. 

rez  que  Garasse  est  un  amplificateur.  (36)  Voet.  ,  Difpntat.  theolog. ,  tom,  IF, 

Joannes  Malhesius  in  uitam  Lutheri  pag.  6S8. 

pluresconciones  composuit,  quas  tan-  ,  (3?)  SeckenA)rf ,  «l/p«r  Beanval,  Hirtoir* 

\3          •      r                    '  -f   T          '                 «  des  Onvragea  dei  Savaoa,  février  ibga ,  pof . 

dem  m  lucem  emisit.  In  earum  uero   l^^i^s  paroles  de  SeckenW,  HiSma  L«- 
duodecimd  sic  ait  :  Ma^ister  Joannes    iheran. ,  fib.  II I^  pag.  643 ,  sont  eetUs-à  :  Li- 

Musa   praedicans  Bochlizensis   narra-    broCoWofiiior«mm«iMatamminn»qnidemcau- 

ti  composito  et  vulgato. 

(33)  Journal  de  Leipiic ,  oclobr.  1684 ,  pag.  (38)  Lib.  III ,  eap.  XX.  Vous  y  irouMet  plu. 
444.  #i>ur*   lambeaux   du  recueil    de    Rebewtoct. 

P4)  Garasse,  Doctrine  euricnae  ,  p.  109,  no.     comme  le  remarque  Garasse ,  Docirine  caneujr, 


LUTHER. 


555 


oT¥f:  fait  le  même  usage  des  Lettres  de 
l^a.T-tin  Luther,  pubhëes  avec  peu  de . 
<3.i.scrétioTi  et  de  prudence.  Voyez  les 
l^e titres  de  controyerse  de  M.  Gasti- 
xiea.n  ,   qui  en  cite  plusieurs  pièces 
peu  honorables  à  la  mémoire  de  Pau- 
t:eaT.  Voici  ce  que  M.  Salden  a  ré- 
pondu   â    BflUarmin ,    qui    voulait 
prouver  par  les  Entretiens  dfr  table, 
cf  ne  Luther  ôte  le  livre  de  Job  du 
osàiion  des  Écritures.  Impegit  Luthero 
ffTM,od  Jobi  etiam  libro  diuinam  autho- 
rizatem  âeiraxefit ,  argumento  è  Con- 
v^Valibus  ejus  Sermonibus  deprompto, 
€ZZ   ludicro  plané  et  calumnioso  ;  cum 
9%e<fue  libri  illius  autor  unquhmfuerit 
X^utherus ,  neque  eo  vivente  uel  ap~ 
j>robante  éditas   sit  (Sg).   Voyez   la 
note  (4o). 

(M)  Ce  fut  l'effet  d'un  zèle  incon- 
sidéré.'^ L'apologiste   de  Voiture  se 
servit  d\ine  pensée  qu'on  peut  ap- 
pliquer iei  :  je  rapporterai  au  long 
ce  passage ,  parce  quUl  contient  plu- 
sieurs faits  curieux  (^i).  «  Il  était  a 
»  désirer  que  le  public  eût  reçu  des 
»  mains  propres  de  M.  de  Voiture,  le 
»  présent  qu'on  lui  a  fait  de  ses  vers 
•»  et  de  ses  lettres.  Sans  doute  il  en 
»  c^t  retranché  quelque  chose  pour 

»  le  rendre  accompli Il  n'eût  pas 

»  voulu  paraître  devant  tout  le^ 
)>  itionde,  comme  il  se  laisse  voir 
»  dans  quelques-unes  de  ses  lettres , 
»  en  désordre,  en  déshabiller,  en 
»  robe  de  chambre.  Il  eût  pris  ses 
»  habits  de  ville ,  ou  même  de  céré- 
»  monie  et  de  fête.  Il  eût  gardé  de 
»  tous  points  les  plus  étroites  lois  de 
»  la  bienséance,  de  la  régularité,  des- 
»  quelles  il  a  cru  se  pouvoir  légiti- 
»  mement  dispenser,  traitant  en  se- 
»  cret  et  en  liberté  avec  ses  amis  et 
»  ses  confidens.  Ceux  qui  nous  ont 
»  donné  ses  ouvrages....  sont  tombés 
»  dans  la  faule  qui  ne  s'évite  près- 
}>  que  jamais  *4^  pareilles  occasions  , 
»  et  ont  mieux  aimé  se  servir  de 
»  leur  diligence ,  pour  ramasser  de 

pag.  So.  Vous  en  trouvez  aussi  dans  la  Theo- 
macbia  Calviaistica  du  même  Fennrdent. 

(3c))  Salden. ,  in  Otiis  Theolog.  ^pag,  4^  H 
cite  Brllarm. ,  de  Verbo  Dei ,  là.  f^  cap,  5,  7. 

(4o)  M.  Joncker  ^  à  la  page  198  «  ig4  de  la 
Vie  de  Lnther,  nommis  illustrata,  non;  renvoie 
à  deux  ou  trois  écrivains  qui  ont  examiné  depuis 
peu  le  cas  qu'il  faut  Jaire  de  ces  Sermenes  coq- 
vrvale». 

(4t)  Costar,  Défcnie  «les  Ouvrages  de  Voitare, 

png.  10  et  suivanlet. 


»  tous  côtés  les  pièces  de  notre  au- 
»  teur,  que  de  leur  jugement  pour 
»  les  bien  choisir.  Et  certes  ,  il  n'y  a 
»  pas  de  quoi  s'étonner,  que  d'ha- 
»  biles  gens  ,  quelque  fin  et  délicat 
»  qu'ils  eussent  le  goût  ,  se  soient 
}i  mépris  de  la  sorte.  Cet  aimable 
»  affranchi  de  Cicéron ,  qu'il  nonnne 
))  quelque  part  le  réformateur  et  la 
»  règle  de  ses  écrits. ,  et  qui  ,  prin- 
»  cipalement  par  la  beauté  de  son 
»  esprit  ,  avait  mérité  ses  plus  ten- 
»  dres  aHections ,  fît  quelque  chose 
»  de  bien  pis  encore^  Apres  la  mort 
»  de  son  maître ,  il  publia  un  re- 
»  cueil  de  ses  railleries ,  où ,  par  un 
'))  excès  de  passion  et  de  zèle ,  n  ayant 
»  pas  le  courage  de  rien  laisser,  il  y 
»  en  mit  plusieurs  si  froides  et  si 
»  insipides ,  que  Quintilien  ,  souve- 
»  rain  juge  de  ces  matières ,  les 
»  trouve  indignes  d'être  avouées  d'un 
»  orateur  si  célèbre.  Cela  veut  dire  , 
»  monsieur,  que  tout  ainsi  que  la 
»  piété  consacre  les  plus  viles  cho- 
»  ses  ,  quand  elles  ont  touché  les 
»  corps  saints  ,  ou  seulement  leurs 
»  os  et  leurs  cendres  ,  de  même  , 
»  l'admiration  et  l'amour  se  font  des 
»  idoles  de  tout  ce  qui  porte  le  nom 
a  des  hommes  extraordinaires  qui 
»  leur  ont  été  ravis:  et  comme  si 
»  chacun  était  capable  de  la  même 
))  dévotion  et  du  même  culte  ,  elles 
»  les  proposent  en  vénération  à  toute 
»  la  terre  et  à  tous  les  siècles.  Il  ne 
»  leur  est  point  échappé  de  billets  si 
»  peu  importans ,  ni  si  négligés ,  que 
»  leurs  partisans  passionnés  ne  re- 
»  gardent  comme  de  précieuses  re- 
»  liques  de  ces  grands  esprits ,  dignes 
M  d'être  gravées  dans  le  marbre  et 
»  dans  le  bronze ,  et  de  passer  jus- 

»  qu'à  la  dernière  postérité Au 

»  reste ,  quoi  qu'on  en  puisse  dire , 
»  ce  ne  sont  point  là  de  vicieuses 
»  extrémités  (42)  ,  et  puisque  c'est 
»  la  violence  d'une  amitié  noblement 
j)  placée  qui  produit  ces  sortes  d'ex- 
u  ces ,  ils  sont  plas  à  estimer  que  la 
»  modération  des  autres  vertus  :  et 
»  ce  n'est  pas  assez  de  les  excuser^ 
»  ils  méritent  d'être  loués.  Ce  sont 
»  les  curiosités  ridicules  qui  sont 
))  condamnables  ;  comme  celle  de  ce 
»  Grec  qui  acheta  trois  raille  drag- 
))  mes  la  lampe  de  terre  dont  Epic- 


(4a)  Costar  se  trompe;  ellex    sont   vicieuses 
presque  toujours. 


556  LUTHER. 

»  îHe  8*<ftaîi  «erri  pour  éclairer  eea  qu'il  arait  cités  (/U).  Ge  triompbc , 

»  Teilles  et  ses  études   :    ou  de  ce  vain  et  imaginaire  a  le  bien  prendre' 

»  prince  extravagant ,  qui  donna  je  ne  laissa  pas  d'être  fort  solide  par  la 

»  ne  sais  combien  de  talens  pour  les  confusion  où  il  jeta  le  jésuite  ,  et  par 

»  tablettes  du  poète  Eschyle  :  ou  de  la  joie  qu'il  causa  aux  protestans.  Le 

»  cet  autre  encore ,   qui  corrompit  docte  Whitaker,  si  l'on  s'en   fie  à 

e  toute  sa  ^ 

:r  n'avait  p 

__  qoeCampi w-««.«*v.  «««,- 

vu  dans  une  édition  du  Sealigerana  sons  dire  cela  à  M.  Dîdllë.  M.  Cot- 
une  préface  (43)  qui  contient  en  tihy  impute  bien  h  Luther  (tacoir 
moins  de  mots  la  même  pensée.  Ea  dit ,  que  cette  épitre  est  un  'ouvrage 
fUrumque  est  inistos  Htteratorum  he"  de  paille.  Mais  ii  ne  marque  point  le 
roas prœpostera  uulgi  religio  et  quas"  livre  ,  ni  le  lieu  de  Luther,  où  se 
dam  yelut  idolomania  ,  ut  ne  verbu"  trouvent  ces  paroles  ;  ce  qui  me  fait 
iunt  quidem  iUia  excidere  patiatur  soupçonner  qua ,  sans  les  y  avoir  ja- 
qnod  non  avide  colligat ,  et-interpre^  mais  vues,  il  s'en  est  fie  à  Edme 
tiosissima  jtu/ji»>jet  sedulo  recondat.  Campian,  jésuite ,  ou  à  quelque  autre 
Pœnè  quomodà  hodiemi  iytoKatn-peu  semblable  auteur,qui,  emportés  d'une 
diyorum  eineres ,  ungues  ,  pilos  ,  os"  haine  furieuse  contre- notrv  religion  , 
stum  fragmenta  ^  vestium  fimbrias  nefont  point  de  scrupule  de  nous  im- 
émt  lacinias  ,  et  cœtera  quœ  reliquia-  puter  tout  ce  qui  leur  vient  en  l'es- 
rum  nomine  censent  venerabundi  ser^  prit ,  quelquejaux  et  incroyable  qu'il 
t^ant.  Sic  yirgilii  spéculum. ,  et  qui-  soit.  Je  ne  suis  pas  résolu  d'aller  lire 
dem  inter  sacra  monumenta  ,  Diony^  les  sept  ou  huit  gros  tomes  de  Là^ 
sittni  in  agro  parisiensi  monachi  non  ther,  pour  savoir  s'il  a  écrit  ces  pa- 
sine  risu  visendum  prœbent.  Sic  lia-  rôles  dont  votre  disciple  l'accuse.  Je 
ioe  Petrarchœ  sui  non  modo  tumu"  vous  dirai  seulement  que,  relisant  ce 
ium  œdesque ,  sed  et  urceum  et  se^  que  Guillaume  Whitaker  (*),  homme 
dUe  ,  imb  et  domesticœ  felis  sceleton  grave  et  savant,  répond  a  votre  Camr 
eadaver  aliasqne  nescio  quoi  ejusdem   pian  ,  qui  disait  la  même  chose  de 

'après 
de  Im- 
'oii  Campian 
l'avait  enfin 
— w^^v  m^v».  x,«  o«.  ov.,v  vAx^uTt:^  *ca  »*.».vw*wto  ,  oi,  qu'elle  commençait 
compilateurs  des  entretiens  de  Martin  ainsi  ;  Bien  que  cette  Épître  de  saint 
Luther.  Jacques  ait  été  rejetée  par  les  anciens, 

(N)  Son  sentiment  sur  l' épître  de  quant  à  moi,  néanmoins  je  la  loue  , 
saint  Jacques,  ]  IL  la  traita  d'où-  et  la  tiens  pour  utile  et  commode.  Il 
vragc  de  paille  ,  en  comparaison  des  ajoute ,  que  le  même  dans  le  livre  de 
^çttres  de  saint  Paul  et  de  saint  ^  captivité  Babylonique  en  parle 
Pierre.  Les  controversistes  catholi-   encore  en  ces  termes  :  Je  laisse,  dit-il. 


propres    yeux  que ,-_- ^ «..^^„w  , 

cela.  L'aventure  d'Edmqnd  Campian  et  qu'elle  n'est  pas  digne  de  l'esprit 
est  remarquable.  Il  avait  accusé  Lu- 
ther de  s'être  servi  de  cette  exprès-  (.¥t)pt^fronteidi$usutesi^soluÙassertre, 
•__             i»_j       _ijy          z-        t.  postquam  antè  mullos  anao*  Edmandas  Gmi' 

Mon  :  on  lui  en  donna  le  démenti  :  et  ^i„i,  è  ..ç^j  ^^4  ps^udomartyr ,  super  ed  ,e 

il  eut  la  honte  de  ne  se  pouvoir  JUStl-  /a|W  corwiclnt   fuisset  in  AngHd^  ubi  mm  îd 

fier  ,  quoiqu'on  eût  fourni  JeS  livres  objedsset ,  protalis  Ubris ,    nihil  unqukm  UtU 

^  reperire  potuit  ?  Rivetui ,   Castigat.   FTotor.  ia 

/#*\  ^    f»       ..       .    -,  «  .,..  *P'*''  ***  Balzac. ,  cap.  IX,  num.  6  Oper.,  tom. 

r4î)  On  Vawihue  h  M.  Dailli  ,   et  fe  pense  JII,paff.  5i4. 

fir'on  a  raison.  J'ai  uu  des  gens  qui  la  don-  (4»)  Nous  verrons  dans  la  remarque  suivenie 

muienl  a  SI.  L«  Moyne.  Celle  édition  est  de  Co-  qu'il  ne  faut  pas  s'y  fier, 

iùgne  ( à  ee  que  porte  le  titre,  mais  fe  /«  en,is  (*)  ff^itaker.i Hesp.  ad  Rat.  Camp,  ad  I.  p. 

de  Bouen  ) ,  Tan  iC&j.  7  ,  co/.  a. 


LUTHER.  5ij 

ci''uii  apôtre*  Mais  pour  cet  ouvrage  »  cette  ^ttre  (^')  ne  parait  pas  âe 

de     paille  ,  dont  parlent  votre  père  »  saint  Jacques  ,  ni  di^ne  de  l'esprit 

diTftpian ,  et  votre  nouveau  disciple  ,  »  apostolique  (5o).  »  Fitz-Simon  a  dit 

il prtyteite  qu'il  ne  Va  rencontré  nulle  ailleurs  que  Luther  a  rejeté'  les  trots 

part  dans  Luther  (46).  Il  est  pour-  premiers  eVange'listes.  Judicare  çuo- 

tan  t  irrai  que  cela  se  trouve  dans  une  que  oportet  ^s  (Lutheri)   animant 

préface    de   ce   r^ormateuri    Conti-  erga  Ketus  Testamentum  y  ex  odiof 

nuons  d'entendre  M.Daillë^  a  Depuis,  erga  prœcipuam  partent  Novi  Testor- 

»  ]yi.  Rivet  répondant  au  jésuite  Syl'  menti  in  his  verbis  expressam  :  Non 

»   i^estre  de  Pierre-Sainte ,  qui  met-  immérité  i^tur  admonui  (  inquit  {*•) 

»   tait  aussi  la   même  calomnie  en  in  proloso  I^otI  Testamenti  lectores, 

»  auajïït  y  i0oute  y  que  quelques-uns  ut  nanc  falsam  aboleant  opinionem , 

»   ont  découvert  à  nos  gens  ,  que  Lu-  quod  scilicet  quatuor  sint  ^Vangclia, 

»   tfaer  avait  écrit  dans  une  préface  et  quatuor  tantùm  evangelistae.  Dixi 

'>  allemande  sur  la  première  édition  autem  Joannis  Evangelium  esse  uni- 

»  de  la  Bible ,  que  PépHre  de  saint  tum  ,  pUlchrum  ,  verum  ac  princi- 

»  Jâcc^ues ,  pour  ce  qui  est  de  sa  di-  P^le^   Evangelium  ,    aliisque    tribuS 

j»  gnité  ,  ne  peut  pas  aller  du  pair  longé  ac  longé  praeferendum  ,  ac  an- 

i»  avec  celles  de  saint  Paul  et  de  saint  teponendum  :  adeo  ut  etiaro  Pauli  ac 

»  Pierre ,  et  qu'au  prix  ,  ou  en  com-  Pétri  epistolœ  longé  praecedant  tria 

»  paraison   de  celles-ci  ,    c'est   unift  illa  Evangelia  ,  Matthœi ,  Marci ,  ac 

»  épître  de  paille.  Nous  n'approu-  Lucx,  Velevit  ergo  C^)  Lutherus  pro 

»  Tons pas  (fi?i7 iW".  Rivet  (*))cejugc-  virili  tria  simul  intégra  Evangelia^ 

»  ment  de  Luther  ;  et  il  est  constant  ut  ascititia  ,   deformia  ,  falsa  ^  yili- 

y>  qu'il    l'a    depuis    improuvé   lui-  pendenda  (5i). 

»  même,  ces  paroles  ne  se  trouvant       Depuis  la  première  édition  de  et 

»  ea    pas   une    des    éditions    faites  dictionnaire ,    j'ai    découvert    que 

»  depuis  l'an  iSaG  (47)*  »  Afin  qu'on  MM.  Daillé  et  Rivet  n'avaient  pas  suivi 

voie  comment  les  auteurs  se  copient  autant  que  je  l'avais  cru  toute  la 

les  uns  les  autres  sans  consulter  les  suite  de  la  dispute  de  Campian  et  de 

originaux  ,  j'observerai  que  Fitz-Si-  Whitaker.  Je  m'étais  imaginé  que  ces 

mon  ,   renouvelant  l'accusation  que  deux  ministres  français  ,  dont  la  lec^ 

son    confrère    Campian   n'avait    pu  ture  était  immense ,  avaient  dit  sur 

prouver,  cite  la  même  préface  (48)  ce  sujet  tout  ce  qui  se  pouvait  dire  j 

que  Campian  avait  citée.  Idem  dico  mais  je  n'avais  pas  raison  d'en  juger 

de  epistold  sancti  Jacohi  quam  Lu-  ainsi.  C'est  ce  qu'on  verra  dans  la 

therus  non  tantitm  ut  duhiam  ,  sed  ut  remarque  suivante ,  avec  une  petite 

rontentiosam  ,    tumidara  ,    aridam ,  censure  du  passage  de  M.  de  iVIeaux^ 

stramineam  ,  et  apostolico  spiritu  in-        (0) Les protestans  ruèrent  quel- 

dignam  appellavit  (49).  M.  de  Meaux  que  chose  qu'ils  auraient  dû  accorder. ^ 

ne  parle  point  de  l'épithète  strami-  L'accusation  de  Campian  était  con- 

nea  ,  et  ne  cite  aucune  de  ces  pré-  tense  dans  ces  paroles  :  Quid  Luthero 

faces  ,   mais   un  autre  livre  de  Lu-  (causae  fuit)  ut  Epistolam  Jacobi  con- 

ther.  <c  Ce  hardi  réformateur  retran-  tentiosam  ,  tumidam  ,  aridam ,  stra- 

»  chait  du  canon  des  écritures  tout  mineam ,  flagitiosus  apostata  nomi- 

»  ce  qui  ne  s'accommodait  pas  avec  naret ,  et  inoignam  spiritu  censeret 

»  ses  pensées  ;  et  c'est  à  l'occasion  de  apostolico  ?  Desperatio  (Sa).  Il  pré- 

»  cette  onction   qu'il  écrit  dans  la  tendait  donc  que  Luther  disait  que 
»  captivité  de  Babylone  ,  sans  aucun 
M  témoignage   de    l'antiquité,   que      (*J\D«  Ca»t,Bafylon.,t.  rr,d»^ 


m.  laq. 


(46)  D«aU,  Réplique  k  Adam  et  •  ColUby,  (**)Ltith.  m  a.  Profitmio  Novi  Test,,  puma 

III*.  pan. ,  chap.  XXI IT,  pag.  m.  aoS.  ~»i'°-  „. ^    , .       ^ 

(*)  A.  ifiWi.  /«.  FapuL,  c.  9.  S  6.  p.  i9S.  sii^Lm                        "**  PnBfat.  in  BibUoth. 

Ai'i^^'.l^^^^  ^  ^^  "  •  ^"^  •  ^'^  Fil.^inion ,  in  BriUnnom.cbii  Minirtro- 

///•.  part. ,  pag.  agp.  ^„  ^  ^^^   ,3, 

(48)  CelU  ds  Luther^  ,ur  tfytUe  de  saint  (5a)  Campian.  Retione  I  ,  init.  Il  cite  Luthe- 

Jacgues.  -     *  .  ^        •  ♦   . 

(4g)  Fiu-SJmon  i  ûi   Briunaomach.   Minu- 

irorum,  |7a^.  i35.  pag.  58. 


rn*,  prxfat.  m  epist.  Jac.  vicie  etiam  lib.  de  Cap- 
tiv.  Babil,  cap.  de  exir.  unct.etcent.  a.  Magdeb  , 


LUTHER. 


lui  mu  ucaj|««".»^»o  points  que  l'on    epistolis —  - 

agita  dans  la  dispute  verbale  que  cumtuisconferendumnonest.Deindf 
Campian  eut  à  soutenir  à  la  tour  de  cum  alii  pontificii  isolant  ostendarv 
Londres  (53).  On  lui  donna  les  ou-  Jacohi  epistolam  a  Luthero  strami- 
vrages  de  Luther  qu'il  avait  cités  :  neam  esse  dictam ,  harui  ipsam  prœ- 
on  le  somma  d'y  chercher  les  termes  fationem ,  atqw  hœc  verba  profe- 
de  son  accusation  ;  il  chercha ,  et  ne  runt ,  de  tuis  nuUam  mentionemfa' 
trouva  que  ceci ,  affirmant  nonnulU  ciunt.  Denique  ciim  uideam  in  quâ- 
Epistolam  ^Jacohi  apostolico  spiritu  dam  prœfatione  hanc  epistolam  prœ 
indignam  (54).  Il  avait  demandé  la  alteris  stramineam  dici,  non  existimo 
lïcrmission  ae  faire  venir  d'Aile-  in  eddem  jyrœfatione  awrxaç,  et  tumi- 
magne  les  éditions  que  Luther  même  dam  et  aridam  ,  et  contentiosam ,  et 
avait  données  :  il  avait  protesté  qu'il  stramineam  ,  et  spiritu  apostolico  in- 
avait  lu  dans  Luther  les  paroles  en  dignam  nominari.  Quarè  dUm  nouam 
(luestion  ,  et  qu'avant  lui  plusieurs  hanc  editionem  tuam  video  ,  ifrixt»^ 
célèbres  écrivains ,  dont  il  nomma  malo ,  qukm  aliud  temerè  in  alteru- 
q uelques-uns ,  avaient  accusé  Luther  trampartem  afflrmare  (56).  Remar- 
de  ce  même  crime.  Maïs  on  se  moqua  ^quez  bien  qu'il  avoue  que  depuis  la 
de  lui ,  comme  d'un  homme  qui  publication  de  son  ouvrage  contre 
cherchait  en  Allemagne  un  avocat  à   les  raisons  de  Campian  ,  il  avait  de- 


de  M.  Dailié.  Mais  il  reconnut  en-  rierre  ,  ei  ae  ccues  ac  saini  rauj  ; 
suite  qu'il  y  avait  quelcjue  chose  de  vé-  mais  que  n'y  ayant  pas  trouve'  Ici 
ritable  dans  Taccusation  j  car  voici  épithètes   de   contentiosa  ,    tumida , 
sa  réplique  à  Jean  Durœus  ,  jésuite  arida  ,  indigna  apostolico  spiritu,  d\- 
écossais  ,  qui  avait  écrit  pour  la  dé-  léguées  par  Campian ,  et  répétées  nar 
fense  de  Campian  :  Ciim  uiderem  ac  Durajus,  il  se  gardera  bien  de  tomber 
cusatum  a  Campiano  Lutherum  ,  ut  d'accord  de  la  vérité  de  la  citation  , 
ego  putabamy    injuste,  licuit    mihi  jusquesà  ce  qu'on  lui  produise  l'exem- 
Jalsum  crimen  verbo  notare.  Itaaue  plaire  où  elles  sont  contennes.Ii  dé- 
Jacohi  epistolam  esse  his  contumelus,  clare  qu'en  attendant  il  se  tiendra 
qiias    Campianus    commémorât,    a  neutre  entre  l'affirmation  et  la  néga- 
Zutheiy)  affectam   negaui ,    quia   in  tion.  Les  apologistes  de  Campian  ga- 
Lutheri  lihris  nihil  taie  potui  repe-  cnaient  quelque  chose  par  cet  areii 
nre.  Tujam  uerba  ipsa  profers  fUquœ  de  Whitaker  ;  mais  pour  le  tirer  bien 
tamen  nec  uidi  unquam ,  nec  qui  se  d'affaire  il  aurait  fallu  qu'ils  produi- 
uidisse  diceret ,   conueni.    Utcumque  sissent  aux  yeux  du  public  un  ou- 
se  res  kabet ,  non  magni  refert.  No-  vrage  où  les  épithètes  de  contentiosa, 
his  enim  Lutheri  quœque  dicta  mi-  tumida  ,  etc.  ,  fussent  contenues.  Il 
nimè  prœstanda  sunt.    Quamquam  ne  paraît  point  qu'ils  l'aient  pu  faire  j 
mûii  plané  suspectam  esse  Jidem  tuam  et  c'est  pourquoi  Whitaker,  ayant  à 
profiteur,  et  te  aliorum  fictis  auditio-  répondre  à  un  nouvel  antagoniste , 
nibus  nimiiim  tribuisse  suspicor.  Pii-  soutint  que  Camnian  demeurait  tou- 
rna/» enim    widi   quandam   Lutheri  jours  chargé  de  la  note  de  calomnia- 
teur ,    puisqu'on   ne    pouvait  rien 

{5i)Vofe%lej/suiieVàn\îiombiiiu»,dans  la  prouver  qu  à  l'égard   de    l'épithète 

Vie  de  Campian ,  cfttf^.  XLFT.  straminea.  Pesez  bien  ce  que  je  m'en 

(54)  Viia  Campiani ,  cap.  XLVt ,  pag.  a6o ,  ^^j^  copier  :  Ciim  copiosam  et  am- 

(551  Hic  verb  quasi  desperai^  jam  cous»  plam  hujus  rei  cî^jensionem  susce- 

Campianus  sérum  patronum  itule  usque  à  Ger- 

manid  atlvocarei ,  effwti  in  petulantem  risum  (5G)  Wbiukerus,   m  Responi.    md   R«tJoi»f* 

minittri  dicentem  adhuc  illudere,  Viu  Cimpîa-  Campiani  Defeoiiione  contrk  ConfaUlioDcm  Du. 

■i,  cap.  XLVI,  pag.  a58.  r»i,  pag.  ai ,  aa ,  edil.  Londin.  ,  i583. 


LUTHER.  ^  559 

t&ris  ,  c'est  Whitaker  qui  parle  ainsi  pronuntiai^i.  Evenit  vern  postea     nt 

t     son  adversaire  Guillaume  Rainol-  in  ueius  gcrmanicum  Testamentum 

i«s  ,  quare  in  ed  re  maxime  dejicis  ,  h  Luthero  coni^evsum  inciderem  prœ- 

Z€Z    quam  maxime  auxUio,tuo  opus  fixis  ipsius  prœfationibus ,  in  quibus 

?^«  ?  ]}fam  quod  affers  de  stramine  ,  inveni   quiddan^  ,    quod   aliquâ   ex 

^nteafatehamur  totum  illud ,  quod  parte  referret  illud  quod   objecerat 

v^GT%un  fuit ,  tuas  itaque  partes  fûts-  Campianus,  Ciim  autem  illud  lesis- 

sant  copiosiii^conjirmdsse,  Lutherum  sem  ,  non  rem  dissimulat^i  ,  sed  fate- 

etlam  epistolam  illam  uocdsse  con-  bar  in  responjione  med  ad  Gresorium 

tientiosam  ,  tumidam  ;  aridam ,  indi-  Martinum.  In  illd  quidem  prœfatione 

gnam    spiritu    apostolico  :    quorum  scribit  Lutherus  ,  S.  Jacobi  epistolam 

omnium  eo  in  loco  illum  Campianus  non  posse  dignitate  certare  cum  epi- 

€zccusavit,  Sedcùm  nihil  adJtanc  rem  stolis  S.  Petri  et  Pauli  ,  sed  epistolam 

f9TX>bandam  afferre possis ,  coactus  es  stramineam  esse  ,  si  cum  ilHs  com- 

fateHCam^itmnm gra^iiis Lutherum,  paretur.  Quam  ejus  sententiam  non 

qtiam   mentus  est ,  de  hdc  epistold  probo  ;  atque  in  recentioribus  editio- 

€M.ecu8dsse  :  ita  ut  si  uno  aliquo  t^erbo  nibus  cîim  omissa  sint  illa   uerba 

j^stdtœ  tui ,  cujus  causam  agis ,  caris-  opinor  ipsum  postea  Lutherum  hanc 

tifnationem  defenderis  ;  pluribus  ta-  suam   sententiam   improbdsse     JVon 

men  eum  uerbis  condemndsti  ;  quœ  tu  profecto  dubito  ,  quin  œguus  lector 

intérim  veteratoriè  omittis,  quasi  nec  fatebitur  inter  hoc  ,  quodscHbit  Lu- 

ea  unquàm  dixisset  Campianus  ,  nec  therus  ,  atque  illud ,  quod  ei  objicit 

tua  res  ageretur.Fateor  sanè  pariim  Campianus ,  discrepantiam  esse.  Eté- 

referre  quid  de  Luthero  Campianus  nim  aliud  est  loqui  plané  et  ÀTrxSç 

finxeHt  nequiter  :  at  qui  eum  defen-  aliud  uti   comparatione.   Lutherus  ' 

dendumsuscepisU ,  ne  putes  te  ojficio  inquit  Campianus,  epistolam  S.  Ja- 

tuo  satisfecisse ,  si  ex  multis ,  quœ  cobi  stramineam  vocavit.   Lutherus 

iUe  protulit ,  in  und  aliqud  re  eum  ait  prae  Pauli  et  Pétri  epistolis  stra- 

defenderis ,  et  in  pluribus  defeceris.  mineam  esse  (58).  Il  paraît  de  tout 

Quare  ueldesine  tandem  de  uno  isto  ceci  ,  que  M.  Daillé  et  M.  Rivet  ont 

uerbo  Utemmouere,  uelreliqua  testi-  ignoré  beaucoup  de  choses  touchant 

momis  confirma  (57).  Citons  encore  cette  controverse.  Ils  n'ont  point  su 

un  passage  ou  il  nous  apprend  qud  que  Whitaker  se  fût  retracté  d'une 

n'avait  point  supprime  la  découverte  partie  de  son  inscription  en  faux  •  ils 

qu'il  avait  faite  depuis  la  publica-  n'ont  point  su  qu'il  eût  déterré  lui- 


r-""^"  -1  .",*'.■'  — '"'  —  7  - —  — -  II»  8 eu  Honi  vanies  ,   mais  non   pas 
mands ,  soit  latins  ,  des  ouvrages  du  sans  outrer  la  chose  :  car  ils  préten- 
réformateur  ;  et  ayantTen<5ontré  enfin  dent  qu'il  reconnut  que  toute  l'accu- 
ce  quir  concerne  l'épithète  straminea,  sation  était  bien  fondée.  Citons  l'au- 
il  en  fit  part  au  pubUc  dans  la  pré-  teur  de  la  Vie  d'Edmond  Campian 
face  de  sa  réponse  a  un  traité  de  San-  à  l'endroit  où  il  fait  l'histoire  de  la 
derus.  Si  Lutherus  hoc  scripserit  ,  conférence  qui  fut  tenue  à  la  tour  de 
inique  ego  Campianum  falsi  reum  Londres.  Is  matutini  certaminis  ordo 
peregi  :  si  non  scripserit ,  turpissimè  exitusque  fuit ,    (^isique  hœretici  eo 
Lutherum  Campianus  insimulauit.  Ut  lœtiores  è  certamine  abscedere    quod 
ventatem  istius  rei  cognoscerem,  in  Lutherum  calumnid  suo  judicio  exe- 
omnibus  exemplaribus  ,  quœ  compa-  musent  :  quamquam  id  quoque  eau- 
rare  potui  ,   tam  genhanicis   quam  dium  ut  uanum  ita  non  diuturnum 
laums  examinandis  summam  indus-  fuit   •  paulo  post  ad  inquisitionem 
triam  collof^ui  :  ciim  autem  nulla  tantœ  rei  omnium  studiis  conuersis 
uerba ejuscemodi,  sed difersapotiîis,  incomipti  Luthen  codices  inspecti 
inuemrem;    credebam,    optimd  im-  inque  iis  inventa  ipsa ,  quœ  canserat 
pulsus  ratione ,  totum  istud  excogi-  hominis  apostatœ  Campianus  uerif a. 
tatum  fuisse  ;  Itaque  falsissimum  esse  Et  quoniam  res    aperia  erat ,    ipsi 

(57)  Whiulcer ,  Respons.  ad  Rayaoldi  RefaU- 

tioaem ,  ^90^.  so5,  100.  (58)  Là  mime^  pag.  io3,  104. 


5f,,  LUTHER. 

,  ,^.    mc<9&rr     v%ier  quoi  TVhita-   cUms  les  éditions  post^rienres  à  fia 

4»        ^MJutri    insanas   illas    i5a5.  J'ai  obsenré  qoe  CocÛéas,  sou* 

-     ,.    0tubw»  exemplaribus  legi  l'an  iSaa,  l'accnse  d'avoir  publié  des 

,  .'.*    ia*i,     ytrionam  triumphanii  préfaces  oatrageantcs   â  regard  de 

, ..,     •/#*    mtmlàieio  ,  »/«/  ini^iti  suis   quelques  livres  da  canon  <fes  Écri- 

,    m^/tujHA  iistraxére  (5g).  Plus  on    tures.  Optimus  quihusque  $ddebaiur 

►.*  «««AU»   ^.•«*  choses  ,   plus  on  sent   Lutherus  nimis  maUtiosè  grassari  « 

.,.    . .  >4  »m  irav^  ^Hercule  que    sacras  litleras  JSToui  Testamenù.  E 

.ai.fr'orvndre  de  démêler  la  Yénte    quorum   Canoney   audaci  censura  ^ 

*    i**actt  de  tant  de  dëguisemens ,    reiiciebal  Epistolam  ad  Hebrœos  * 

,  ji   aut  de  supercheries.  Epistolam  facohi ,  Epistolam  Judœ' 

^i  <u«M'ai  â  dire  contre  M.  l'evé-    et  Apocalypsim  Joannis ,  Quas  sari: 

,u«  Otf  Meaux  n'arrêtera  pas  beau-    et  atrocibus  infamabat  calumniis  in 

...up  mes  lecteurs.  11  assure  (6o),    suis  prœfationibus.    In  prœfaUone 

♦u^  Mns  aucun  témoignage  de  Van-    verb  gênerait ,  etiam  in  sacratisshna 

'l'iudj:  Luther  a  écnt  que  cette  ëpl-    evangelia  audacissimè  manum  miae- 

trtr  ne  paraît  pas  de  saint  Jacques ,    bat  :  uolens  in  pnmis  v^pudiandam. 

'u  Ms^nede  t esprit  apostolique.  Cette    esse  wetustissimam  hanc  et  omnibus 

i.KMîrTaUon  est  fausse  ,- vous  n'avez   christianis  notam  ac  receptam  opinio- 

V  V*»  ?™P^^  *7®^  ***  paroles  de    nem  et  sententiam  ,  esse  scilicet  qua- 

M.  DoUlë  :  «  Ongène  TM  avait  écrit   mor  tantiim  Ei^angelia ,  totidemque 

I»  i)lusieur8  siècles  avant  Luther,  que    euangelistas  (63).   Vous  vous  sou- 


)•  quelques  uns  reietaient  cette  ëpî-    viendrez ,  s'il  vous  plaît,  que  ce  Co- 
>•  tre ,  ce  tju'Eusébe  (*")  témoigne   chléus  a  été  l'un  de  ses  plus  grand» 


aussi  pareillement ,  et  dit  qu'a  y   adversaires;    mais    enfin  ,  puisqoe 
avait  peu  d  anciens  qui  en  eussent  Ton  ne  peut  nier  l'existence  du  stra- 


»  ecrae  sous  son  nom ,  bien  que  peu  plus  injurieuses  que  ceUe-là ,  et  sem- 

»  apeu,  avec  le  temps  ,  elle  edt  été  filent  même  ne  l'être  pas  tant.  Whi- 

»  reçue  et  autorisée  (6i).  »  Whita-  taker  s'est  prévalu  en  habile  homme 

kcr,    dans   sa   Réponse  à  Duraeus  ,  de  ce  que  les  apologistes  de  ce  jésuite 

prouve  fort  au  long  que  1  épître  de  ne  pouvaient   représenter  l'édition 

saint  Jacques  fut  suspecte  à  bien  des  qui  leur  était  nécessaire.  H  s'est  bien 

gens  dans  lancienne  église.  gervi  de  ces  avantages,  û  a  très-bien 

(P)  .....  Ce  serait  sans  doute  avant  gu  mettre  à  profit  la  restriction  de 

l  année  i5a5.]  Nous  avons  vu  (Ca)  que  Luther,  quoiqu'elle  n'ait  pas  toute 

lepithete  straminea%e  trouve  dans  la  force  que  l'on  s'imagine ,  et  qu'elle 

une  préface  qu  d  fit  imprimer  cette  ne  soit  qu'un  remède  paUiatif  *  :  car 

année-la.  Or  d  est  sûr  qu'il  avait  été  aux  dit  que  l'épîlre  de  saint  Jacques 

moins  crrconspect  les  années  prece-  est  une  épître  de  paille  en  comparai- 

dentes.  On  peut  donc  croire  que ,  se  gon  des  épîtres  de  saint  Paul ,  dit 

modérant  peu  à  peu ,  il  adoucit  et  réellement  qu'elle  n'est  point  cano- 

modifia,  en  iSaS,  ce  qufl  avait  avan-  nique  ,  ni  la  production  d'un  écri- 

ct)  de  trop  scandaleux,  le  passage  ,  vain  inspiré  de  Dieu.  Il  serait  absur- 

par  exemple,  que  Campian,  et  Du-  Je   de  prétendre  que  les  écrivains 

v«»us,  et  Fitz~Simon,etc.,  lui  repro-  inspirés  de  Dieu  n'ont  pas  tous  une 

vh*>ut,  et  qui  fut  entièrement  efiacé  ^çale  autorité  ,  et  que  les  uns  sont 

plus  croyables  que  les  autres.  Ne  se- 

^5ft)  Viu  Campiani ,  cap,  XLVI,  pag.  a6> ,  rait-ce  pas  dire  que  le  Saint-Esprit 

"^io  rv« ,  cirdessus ,  citation  (5o).  f  «  négligeait  quelques-^ins ,  et  qu'il 

v^*)  Orig,  in  Joann.  Tract,  ax,  pag,  37a.  *es  abandonnait  a  leur|  opinions  par- 

V*?  ^w»*-  ♦  ^y*-  .  ^  '•       .        ,      .  (63)  Jo.na.  Cocbleiu ,  de  Actis   et  Scripiii 

y'^*)  Hinon. ,  de  Scnpt.  ceci,  m  Jacob.  Lutheri  ,yô2<o  m.  83. 

m;  0«aU  ,  R^oiue  à  Cottib]^,  ///«.  part. ,  *  J0I7  loae  Bayle  d'aroir  dît  qoe  la  rttlricu'on 

^«  *^  de  Lotber  nVct  qu^an  remide  palliatif,  et  de  l'a» 

^.  s,\^ts*Ms,  citation  (56).  -voir  proaré  par  la  réfiezioa  qu'il  met  à  U  cii»l<. 


LUTHER*  '  56i 

ticulières y  Traies  ou  fausses?  On  ne    »  de  TÉTangile,   et  lui  permettait 


autorité;  et  ainsi,  quand  on  assure  i>  la  nouyeauté  de  la  chose  :  mais  il 
q[u''en  comparaison  des^  Épttres  de  »  supposa  que  Tapprobation  de  Lu- 
saint  Paul ,  un  autre  écrit  est  un  ou-  »  ther ,  et  des  antres  théologiens  les 
vrage  de  paille ,  on  ne  peut  le  con-  »  plus  célèbres  de  sa  secte  ,  la  pui*- 
sidlerer  que  comme  un  écrit  humain  :  »  gérait  de  ce  défaut.  Il  les  fit  as- 
et  sur  oe  pied-là  Ton  se  croit  permis  »  sembler  à  Wittemberg  en  iSSg,  en 
d'oeil  faire  tel  jugement  que  les  lois  »  forme  de  concile,  ^affaire  y  fut 

capables 

,                              .--  ,  ,,             X              .y  serait 

ouvrages  d'un  TertuUien  et  d'un  Ar-  »  décidé  ne  fût  tourné  en  ridicule. 

nobe.  Cela  n'empêche  pas  que  Cam-  »  L'on  prévit  les  fâcheuses  suites  de 


laquelle  »  l'emporta 
il  se  fondait  ;  car  autrement  il  tom-  »  Luther  et  de  ses  principaux  disci- 
l)ait  dans  le  sophisme  h  dicto  secun-  »  pies ,  sur  la  loi  de  Jésus-Christ  y 
dUnt  quid  ad  dictum  simpliciter.  Per-  »  sur  la  conscience  ,  sur  la  réputa- 
mis  à  lui  toutefois,  de  dire  qu'en  cette  »  tion,  et  sur  toutes  les  autres  rai- 
rencontre  les  restrictions  étaient  »  sons  humaines  et  divines.  Le,  ré- 
seulement  une  apparence  de  mena-  »  sultat  de  l'assemblée  de  Wittem- 
eement  réel,  puisque  l'épître  de  saint  »  berg  fut  écrit  de  la  propre  main  de 


inspiré  de  Dieu.  »  prima  en  des  termes  trop  énergi- 

(Q)  //  consentit  que  le  landgraue  »  ques  ,   pour  laisser  aucun  doute 

de  ifesse  eût  deux  femmes  tout  a  lu  »  dans  les  esprits ,  et  on  l'envova  au 

fois.l  M.  Varillas  a  parlé  au  long  de  »  landgrave  en  la   forme   qui  suit 

cette  affaire.  «  Philippe,  landgraye  de  »  (64).  »  M.  VarillaS  met  là  l'acte 

»  Hesse,  était  d'un  tempérament  si  tout  entier,  en  latin  et  en  français. 

M  vigoureux ,  qu'une  seule  femme  ne  On  y  voit  une  permission  expresse 

»  lui  suffisait  pas  ;  et  les  chirurgiens  accordée  à  ce  landgrave  d'épouser 

»' qui  l'ouvrirent  après  sa  mort,  en  4une  seconde  femme,   pourvu  qu'il 

»  trouvèrent  une   cause  naturelle ,  n'j  eût  que  peu  de  personnes  qui  le 

»  que  la  pudeur  de  notre  langue  ne  sussent.  On  y  voit  aussi  qu^en  cer- 

»  permet  pas  d'expliquer  en  français  tains  cas  de  nécessité  ,    tout   autre 

»  C^) Il  se  persuada  que  son  infir-  homme  se  pourrait  remarier  pendant 

»  mité  ^  le  dispensait  de  la  rigueur  la  vie  de  sa  femme  ;  et  voici  deux 

cas  de  nécessité  spécifiés  par  ces  doc- 

(*)  Thnanus  j'Uh,  4xi  aà  armum  1567.  Ad  teurs.    1®.  Si  un  homme  captif  dans 

dam  ^uod  plerùque  tisu  dignum  nUhi  sOentio    mj    p^yg   éloigné    ne   peut  conserver 
minime  praUrmitttndum  viswn  est^  ipsum  <ant  *  ji  .. ^«  „„  o»,.*^  i,..^  ^ i 

^xhausti  ad  ^enereos  usus  succi  fuisse,  ut   OU  recouvrer  sa  santé  que  par  le  com- 

^muxoresolduteretur^  et  nia  loties  illum  ad"  merce  aveC    une    femme.    Or,    Si    un 

miUere  non  possel,  vir  alioqm  eastus  quique  homme  CSt   marié  aveC    une    femme 

^»Si',lAidimbusminh^^^  |^         ^^^^^  ^^^^„   ^^^.^^^  l 

pemustu ,  negolio  cum pastonouj  eommunicatOf  ....               , 

coneubinam  unam  superinduxerU ,  eujus  eon-  dlspensatlOni  ,    SI   quis  apud  exteras 

Mueludine  ardore  aliquantitm  perdomilo  ^par*  nationes  captivus  ad  curam  corporis 

cjùs  ac  moderaUhs  cum  uxore  versareiur.  Tan-   ^^  sanUatem  inibi  alteram   uxorent 

dem  hoc  anno ,  ^ui  illi  cUmactericusJutt ,  pot~ 
tridii  Pnsehm  mortaUtatem  exuit.  Inspecto  à 

Medieis  eorpore  Triorches  repertus  est.  de  Philippe,  an  cliap.   i3o  «le  VEssài  sur  le» 

*  Cette  infirmité ,  ^ne  beanoonp  de  geni  ap-  mœurs ,  U  nature  lui  ayait  donné  au  nombre  de 

pelleront  autrement ,  et  que  quelques-nna  peut-  troia  ce  qu'elle  ne  donne  d'ordinaire  anx  antres 

«ire  seraient  bien  aises  d'sToir ,  Yoltaire  plus  T>'*'*  nombre  de  deux.  • 

bardi  que  Bayle  a  sa  l'expliquer  en  français ,  sans  (64)  Varillai ,  Histoire  de  THérésie  ,  U  XII  f 

blesser  U  pudeur.  •  La  nature ,  dit-il  en  parlf  nt  pag*  m»  87. 

TOME  IX.  36 


S&K  LUTHER. 

tupenndueeret ,   t*el  si  quis  haberet  boone  chère  :  c<immt  povnûs-^ 

UproMum;  hiê  casUnu  alteram  Jucere  j  garder  la  continence?  car  je  ne  ptn« 

€tum  eonsiiio  tui  pasiorU ,  non  inten"  pas  toujours  j  amener  Bon  tjta^œ 

tione  noyam  Ugem  inducendi ,  sed  arec  aon  graiid  train,  Priatoquad 

tuœ  necessitati  consulendî  J  hune  ne*"  inidoy  juo  eaim  dtuciy  née  orzjro, 

cimu*  ,  gud  ration»  damnare  liceret  nec  destderio  eam.  eomplmjcutjmt^rim 

(65).  M.  VariUas  rapporte  en  latin  et  Quali    ipsd    guoque    eompimone 

en  français  le  contrat  de  mariaee  da  amabilkaie,  et  odore  sU^  et  quowntkS 

landgraVe  avec  Marguerite  de  oaa^,  interdum  se  superfluo  potu  §eni, 

auquel  mariage  la  première  épouje  hoc  tdunt  ipms  aulœ  pntfKti  ;  et 

de   ce  prince  donna  ton  consente-  uir^inea;  afiique  ptures  :  cunupœ  oÀ 

ment.  Cet  historien  fait  beaucoup  de  ea  describenda  difficultatem  habeam. 

réflexions  là-dessus ,   qui  tendent  à  Bucero  tamen  omnia  deelanud.   Se- 

faire  voir  que  les  raisons  de  ces  ca-  cundo ,  quia  validé  complejnone ,  ut 

suistes  ouvrent  un  chemin  fort^  large  medici  s&unt,  sum ,  et  sœpè  cantinf/t 

  r usage  de  la  polygamie,  et  il  ob-  ut  infoederum  et  imperii  conduis  kiu 

serre  que   les  deux  actes  qu^il  rap-  i/erser^  ubi  lautè  t^iyitur  et  corpus  cu- 

porte  (66)  ont  été  fidèlement  trans^  ratur;  quomodo  me  ibi  gerert  queam 

critê  et  collationnés  par  des  notaires  absque    uxore  t    ciun    non    semper 

impériaux ,  sur  Us  originaux  qui  se  magnum  gynœceum   mecum  ducen 

consentent  dans  les  archives  de  Zic  possim ,  facile  est  conjicere  et  conà- 

genhain^  communs  à  la  branche  de  derare  (70).  Il  joignit  à  tout  cela  je 

/£esse-Cassel  f  et  à  celle  de  Hessc  ne  sais  quelles  menaces  et  quelles 

Darmstad  (67).  ^  promesses,  qui  donnèrent  à  ^pensera 

Mab  il  est  venu  après  lui  un  plus  ses  casuistes  ^  car  il  j  a  beancoop 

fin  controyersbte  (60) ,  qui  a  tire  du  d'apparence  que  si  un  simple  gen- 

méme  sac  une  autre  pièce ,  et  qui  a  tilhomme  les  eût  consultés  sur  aa 

fait  sur  tout  cela  bien  des  réflexions  pareil   fait  ,    il   n'eût  rien  obteno 

subtiles.   Cette  autre  pièce  est  Fin-  aeux.  On  peut  donc  s'imaginer  rai- 

struction  qui  fut  donnée  par  le  land-  sonnablement  qu'ils  furent  de  petite 

Sraye  à  Martin  Bucer.  On  y  trouve  foi  :   ils  n'eurent  pas  la  coofîauce 
'un  côté  les  raisons  qui  portaient  ce  qu'ils  devaient  avoir  aux  promesses 
J>rince  â  ce  second  mariage;  et  de  de  Jésus-Christ;  ils  craignireDt  que 
'autre  les  raisons  par  lescfuelles  il  si  la  réformation  d'Allemagne  n^ëtait 
voulait   porter  les    théologiens  à  y  soutenue  par  les  princes  qui  en  fai- 
consentir.  Il  expose  qu'il  n'a  jamais  saient  profession  ,  elle  ne  fût  étouf- 
aimé   la  princesse  son  épouse,    ef  fée.  L'expérience  du  passé  les  rendait 
qu'elle  est  si  dégoûtante ,  et  si  sujette  «  timides  :  ils  voyaient  que  la  riolencc 
à  s'enivrer ,  qiril  ne  pourra  et  ne  des  persécutions  ,   et  les  armes  em- 
voudra  jamais  s'abstenir  des  autres  ployées  par  les  princes  catholiques 
femmes ,  pendant  qu'il  ne  sera  marié  contre  ceux  qui  étaient  sortis  de  la 
qu'à  elle;  et  que  néanmoins  il  ne  veut  communion  romaine ,  avaient  ton 
point  encourir  les  peines  que  l'Écri-  jours  extirpé  ces  reformations  nais- 
tu  re  dénoDce  aux  fornicateurs  et  aux  santés.  Il  était  naturel  de  craindre 
adultères.  CUm  uideam  quod  ah  hoc  un  semblable  sort,  à  moins  que  la 
agendi  modo  penès  modemam  uxo-  force  ne  fût  repoussée  par  la  force. 
rem  meam  nec  possim  nec  velim  ab-  Mais  quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  peut 
Jtiners  (69).  Les  médecins,  ajoute-t-  nier  généralement  parlant^  que  les 
il,  savent  la  force  de  mon  tempéra-  livres  de  Luther  ne  contiennent  plu- 
ment; et  d'ailleurs  je  suis  oblige  d'as-  sieurs  choses  favorables  aux  polyga' 
sister  souvent  aux  diètes;  elles  du-  mes  (71).  Le  sieur  Lysérus  en  donoe 
rent  long-temps ,  et  l'on  y  fait  très-      j^^j  itf.  de  Me.ax,  Hirtoire  des  Veriition., 

liv.  rl^  num.  i,  pa^-  m.  aSg. 

(6!i)  Ciiipnr  Varillas ,  Ik  mfm» ,  pag-  93.  (71)  Lnthero  erroris  kujus  dicam  seripsil  BeW 

(66)  J^a  contuUulion  des  théologiens  et  le  lerminas  haud  uno  loco.  Al  patrocinium  Lnihe* 

eontmt  de  mmriage.  ro  prteslare   eonalus    est    Johannes  Gerardi , 

(67)V«rUlaa,  Htetoircde  PHér^ie,  <iV.  XI I^  etiamsi  (ne  quid  dissimulent)  maeulam  ititm 


png'  M ,  8^1  tam  pletM  eluere  non  potuerit ,  ^uin  concedm^ 

(68)  M»  de  Meauv ,  Rietoira  des  VariatioBS ,    dum  sit ,  vînun  illum  magnum   imprudenbus* 

iivt  r/,  fiMifii  t  ei  suiv,  cuiè  nonnnntfuàm  de  mnteridhdc  loeutuin  eut' 

(6b)  ta  mlm« ,  p«g,  m,  aSg.  *  Saldenoa ,  in  OUis  Tbcolog. ,  pag.  363. 


LUTHER.  563 


nt  ,  dit-il  (73),   tout  ce  mystère  raient  capables  de  critiquer  M.  de 
niqidté  est  découuert par  les  pièces  Thou ,  pour  ayoir  pensé  que  la  prin- 
c  t électeur  palatin^  Charles-Louis  cesse ,  ne  se  sentant  pas  la  force  de 
'e*<  le  dernier  mort  (74))  >  o,  fait  soutenir  si  souvent  le  choc,  implora 
.  iprimer^  et  dont  le  prince  Ernest  l'aide    d'une  concubine.  Montaigne 
î  Messe  y  un  des  descendant  de  PU-  eût  été  capable  de  railler  là-dessus 
7pe  ,  a  manifesté  une  partie  depuis  cet  historien  j  mais  son  autorité  est 
tUl  s' est  fait  catholique*  Le  livre  que  suspecte.  Voici  un  passage  de  ses  Es- 
p  rince  palatin  fit  imprimer  a  pour  sais  :  Nous  avons  leu  encores  le  dif" 
tre  ,  Considérations  consciencieuses  ferent  advenu  en  Catalogne  ,  entre 
ir  le  mariage ,  avec  un  Eclaircisse-  une  femme  se  plaignant  des  efforts 
lent  des  questions  agitées  j  usqu'à  pré-  trop  assiduels  de  son  mary  (  non  tant 
:nt  touchant  radultére,  la  séparation  h  mon  advis  qu'elle  en  fust  incom- 
t    la  polygamie.  Le  livre  parut  en  modée ,  car  je  ne  crois  les  miracles 
Uerruind ,T an  lô'jg,  sous  le  nom  em-  qu'en  foy  y  comme  pour  retrancher 
runté  deDaphnœusArcuaHuSjSous  sous  ce  prétexte,  et  brider  en  ce  mes- 
equel  était  caché  celui  de  Laurentius  me  ,  qui  est  L'action  fondamentale  du 
3œger,  un  des  conseillers  de  ce  prince,  maiiage ,  V  autorité  des  maris  envers 
Il  faut  observer  ici  que  M.  de  Thou  leurs  femmes  ;  et  pour  monstrer  que 
îtait  mal  instruit  des  circonstances  leurs  hergnes  et  leur  malignité  pas- 
le  cette  affaire.  Le  landgrave,  selon  sent  outre  la  couche  nuptiale ,  et  fou- 
lux  y  était  d'un  côté  si  chaud  à  l'exer-  lent  aux  pieds  les  grâces  et  douceurs 
cice  conjugal,  que  sa  femme  ne  l'y  mesmes  âef^enus)a  laquelle  plainte 
pouvait  point  admettre  aussi  souvent  le  marr  répondoit  y  homme  vrare- 
qu'il  le  voulait  j  et  de  l'autre  telle-  ment    brutal    et   dénaturé  ,   qu'aux 
ment  chaste,  qu'il  n'aimait  point  à  jours  mesme  de  jeusne  *  il  ne  s'en 
se  divertir  ailleurs.  Ainsi  la  prin-  scauroit  passer  a  moins  de  dix.  Sur 
cesse  consentit  a  la  diversion  qu'une  quojr  intervient  ce  notable  arrest  de 
concubine  ferait  des  forces  de  son  la  reyne  djirragon ,  par  lequel  , 
marij  et  la  chose  ayant  été  ccmimuni-  après  meure  délibération  de  conseil  , 
quée   ^.xxx  ministres,  on  donna  au  cette  bonne  reyncj  pour  donner  règle 
landgrave    une    concubine   qui    le  et  exemple  en  tout  temps ,  de  la  mo- 
doraptât  un  peu  ,  et   qui  l'obligeât  deration  et  modestie  requise  en  un 


quittant 

son  inclination  \  et  ayai^t  commencé  beaucoup  du  besoin  et  désir  de  son 
trois  semaines  après  les-  noces  à  se  sexe ,  pour  establir^  disoit'clle ,  une 
servir  d'autres  femmes ,  iX  continua  forme  aisée ,  et  par  conséquent per- 
toujours  sur  le  même  pied  jusques  manente  et  immuable.  En  quoy  s'es- 
au  temps  de  son  second  mariage  (76).  crient  les  docteurs ,  quel  doit  estre 
Il  y  a  beaucoup  d'apparence  qu'elle  l'appétit  et  la  concupiscence  feminincy 
(•73)  Polygamia  trinmphatrix.  puisque  leur  raison,  leur  reformation 

(73)  Histoire  des  Variations,  iiV.  VJ^num.x,    et  leur  vertu  se  taille  ate  pHx  (77), 

^f'ia^'n*'^'  ,-«     -    I    /ri     .  j        Voyez  la  remarque  (D)  de  l'article 

(■lû)  On  se  trompe  ;  le  fils  et  successeur  de    ^y        ^  .  x        \    /  *"^  •  ••*^»  •*' 

Charles^touis  éiaU  mort  quâÀd  M.  de  Meaux    JjrLEiCHEN  ,  et  SOUVenez-VOUS    qu'une 

écrivit  cela.  infinité  d'auteurs ,  qui  rapportent  la 

Jj.^^  ^X?  ^  f*  ''*^,'  ^/*;  T"*  K"°5'  même  chose  que  MonUigne ,  pt  qui 

(63)  et  (64)  1  «  Ut  citation  (*),  les  paroles  de  |.        ».     \     i     c      ,.^  1    .kI     ^ 

jî.deThoii.  V  y»       ^  en  plaisantent,  le  font  plutôt  gour 

(îJG)  Initia ,  quo  ean  duxiy  nec  anima  nec  de-  donner  Carrière  à  des  jeux  d'esprit  y 

$iderio  eam  comptexus  fuerim...  Si  porrbdice-  que    pour     exprimer  leurS    pensées. 

retur  quarè  meam  uxorem  duxfrim^  vere  im»  ^          1.                   «                                £- 

prudens  hotho  tune  tèntporisjuij  etab  aliqui'  *  Bayle,  dans  son  article  Jaeeios,  remarque 

bus  meorum   eonsiUariorum  ,  quorum  potior  (E),  tom.  VIII,  339-34o ,  rapporte  l'opinion   de 

part  defunetst  est ,  ad  id  persuasus  sum.  Ma'  casaistes  anr  la  dispense  de  leftne  nonr  cause  de 

tritnonium  meum  ultra  1res  seplimanas  non  ser~  dcToir  marital. 

vavi  f  et  sic  constanter  perrexi.  Ci  lé  <ian«  T  H  is-  (77)  Montaigne  ,  Essais,  ZtV.  III,  cHap.   "F", 

toirc  des  Variations,  liv.  VI^  pag.  aSg.  pag.  m.  xai ,  laa. 


564  LUTHER. 

Qadqaet-uns  d^enz  pour  le  moins  ,  thentiqaes  des  coars  sonreraines,  le 

sont  nersaadës  qdVn  leur  a  quelque-  petit  sceau ,  le  grand  sceau  ,  et  tout 

^       fois  dit  sincèrement ,  c'est  assez  :  ce  çue  Ton  pourra  s'imaeiner  de  plus 

CtmmdU»  îmm  Hpom  ,  pueri ,  imt  pratm  hibc  jnndique,  sera  une  faâ)]e  barrière 

nuaC^S).  contre  Topiniâtretë  d'un  disputeur. 

(R)  //  t'est  trouvé  des  ministres  Ainsi  la  prudence  demandait    que 
qui  n  ont  pas  eu  toute  la  prudence  06-  l'on    ne  mit  point  en   doute    si  le 
cessaire  en  répondant  pour  Luther."]  landgrave  Philippe  obtint  de  Luther 
La  seule  nfponse  qu'il  fallait  faire  à  et  de  quelques  antres  ministres  )a 
M.  de  Meaux,  e'tait  de  dire  comme  a  dispense  d'avoir  deux  femmes.  Je  dis 
fait  M.  Basnage  fort  sagement  (79)  :  plu«  :  le  respect  que  l'on  doit  porter 
!•.  Que  Luther  ne  devait  pas  accor-  à  la  très-illustre  maison  de  Hesse ,  et 
der  au  landgrave  de  Uesse  la  per-  *  la  mémoire  d'un  électeur  réformé, 
mission  d'épouser  une  seconde  femme  ne  souffre  pas  que  l'on  doute  de  cela  ; 
lorsque  la  première  était  encore  vi-  et  néanmoins  l'écrivain  des  Pastorales 
vante ,  et  que  M.  de  Meaux  a  raison  ^  déclaré   fort    nettement    qu'il  en 
de  le  condamner  sur  cet  article  ;  a®,  doute  (80).  Mais  sa  grande  faute  con- 
que les  papes  sont  tombés  dans  des  siste  en   ce  que ,  pour  exténuer  ]a 
excès  beaucoup  plus  énormes  :  d'où  complaisance   qu'eurent  ces   minis- 
il  s'ensuit  que  la  faute  de  Luther  très,  il  étale  tout  ce  c[oi  peut  faire 
reprochée  par  des  papistes  ,  n'a  au-  "voir  que  la  loi  du  mariage  d'un  avec 
cune  force  ;  car  si  cette  faute  l'empé-  «ne   est  sujette  à  mille  exceptions  ; 
chait  de  pouvoir  être  un  instrument  il  veut  nommément  qu'on  la  sacrifie 
en  la  main  de  Dieu  pour  annoncer  au   pouvoir  impérieux  d'un   tempe- 
la  vérité ,  et  j-our  redresser  l'église  ,  rament  lascif.  ^  //  n'y  a  pas  de  corn- 
iez cathoÙqaes  romains  auraient  tort  paraison,  dit-il  (81),  entre  ces  deux 
de  croire  que  les  papes,   qui  se  sont  maux,  de  recourir  au  fâcheux  re- 
rendus coupables  de  plusieurs  péchés  mèrfc  d'un  second  mariage ,  ou  à  se 
plus  crians  que  celui-là  ,  n'ont  pas  répandre  en  mille  impuretés  qui  sont 
laissé  d'être  Foracle  vivant  de  l'égli-  <^«*  suites  infaillibles  du  célibat  dans 
se,  et  les  vicaires  de  Jésus-Christ.  Il  les  personnes  qui  n'ont  pas  le  tempe- 
est  sûr  que  les  catholiques  ne  peu-  rament  tourné  du  côté  de  la  conti' 
vent  rien  inférer  de  cette  action  des  ft^nce.  Il  a  trouvé  lâ-dessns  des  ad- 
réformateurs  ,  ni  d'aucune  autre  ,  versaires  et  au  dehors  et  au  dedans, 
pour  invalider  la  réformation ,  sans  ^  auteur  de  l'Histoire  des  Variations 
ruiner  eux-mêmes  un  principe  qui  Ini  a  dit  que  l'on  ira  loin  par  ce 
leur  est  très-nécessaire ,  savoir  que  principe.  «  La  perpétuelle  indisposi- 
les  plus  énormes  crimes  n^empéchent  "  *ion  survenue  à  un  mari ,  ou  à  une 
pas  que  les  -papes  prononçant  ex  ca-  *'  femme ,  n'est  pas  un  empêchement 
thedrâ ,  n'annoncent  une  vérité  que  '*  moins  invincible  que  l!absecce  ou 
tous  les  fidèles  doivent  embrasser.  •  la  captivité  même  :  il  faut  donc 

Si  l'auteur  des  Pastorales  *  avait  "  *ï"®  Jf  mariés  se  quittent  impi- 
été aussi  judicieux  que  M.  Basnage  ,  "  toyablement  dans  ces  tristes  états. 
il  n'aurait  pas  exposé  sa  cause  à  des  "  ^'^^  l'incompatibilité  des  hu- 
objections  dont  il  ne  s'est  jamais  pu  '*  meurs,  maladie  des  pi  us  incurables, 


d'un   notaire    impérial ,   qui   porte  î®^  autres  théologiens.   M.  de  Meaui 

2u'ils  ont  été  copiés  sur  l'original  *^*  allègue  (83)  une  lettre  d'un  mi- 
es archives  de  la  maison  deilesse ,  il  'o\sXie ,  qui  rougit  pour  son  confrère 
ne  sera  plus  possible  de  prouver  lies      /a  w       1    vu.  i  .^  .    .  » 

fùifa.    ^I»  J^il«««»:»«.    1«-    ,.1  ,     (Bo)  Kojr*»  la  Yli:  lettre  nanonle  ds  Pan 

faits;  les  déclarations  les  plus  au- 'xôSS,  m^.  i66,iii.ii,«£/«  fV-./ett^rfu-T.- 

<^)  B.s..g«.  HiS^îre  d.  I.  Religion  de.  Égli-    J,V^  ^*"  '  *"*'*  P-***'***  ^'  '^* •^'  ''^^ 

•  L*aiifcar  de  «m  Leure*  pastorales  est  Pierre     i3i .  édition  de  HolUnde. 
'■"«"•  ^83)  La  mime  ,  pag,  136. 


LUTHER.  565 

de    œs  nécessités  contre  V Évangile  ,  pour  certains  tempéramens ,  que  de 

et  de  ces  impuretës  inévitables , recourir  au  remède  d'un  second  mari. 

et  qzii  voit  V inconvénient  de  cette  im-   On  voit  donc  que  sa  maxime  est  une 
pure  doctrine  qui  introduirait  le  di-  source  des  plus  honteuses  et  des  plus 
force  ,  et  même  la  polygamie ,  aussi-  sales  licences  qui  se  soient  vues  dans 
tôt    que  l'un  des  conjoints  serait  tra"  le  monde  ;    et  que   rien  n'exposera 
^f aillé  de  maladies  ,  je  ne  dis  pas   notre    communion  à  des    reproches 
incurables  ,  mais  longues  ,   ou  qu'il  plus  mortijians  que  cette  doctrine  du 
se    trouvât  d'ailleurs  quelque  empé-    sieur  Jurieu ,  si  nos  synodes  ne  la 
chcment  qui  les  obligeât  h  demeurer  condamnent.   Toutes  les  lois  que  la 
séparés.  Ce  ministre  ne  s'est  point  bienséance  et  la  sagesse  des  magis' 
nommé  ;  mais  un  autre ,  marchant  trats  ont  introduites  pour  empêcher 
la  tête  levée ,  a  dénoncé  cette   doc-   les  veuves  de  se  remarier  avant  un 
trine  pour  la  faire  censurer,  et  enfin   certain  terme ,  tombent  par  terre ,  ou 
il  a  publié  que  c'est  un  principe  d'où    ne  sont  qu'une  tyrannie  qui  fait  re- 
cette conclusion  coule  naturellement,  pandre  en  mille  et  mille  impuretés 
o^est  qu'un  homme,  dont  la  femme  celles  qui  ont  un  certain  tempérament, 
est   malade  peut  se  marier  à  une  au-   L'auteur  des  Pastorales  trouve  cent 
tre  (84)*  Il  n'est  rien  de  plus  certain,    expé4iens  (87)  pour  tâcher  de  sortir 
ajoute-t'il  ;  une  égale  nécessité  donne   d'affaire,  par  rapport  à  quelques  au- 
un  égal  privilège  ;  et  si  uà  mari^est   très  difficultés  qu  on  lui  avait  propc- 
autant    empêché   d'habiter  avec  sa    sées  touchant  le  divorce  et  les  seconds 
femme  par  une  paralysie,  que  par  sa    mariages  ;  mais  il  n'a  pu  se  débarras- 
détention  chez  les  barbares,  il  est  au-  ser  de  celle-ci  :  cela  n'était  pas  po^- 
tant  en  droit  de  chercher  un  remède   sible.  Tout  ce  qu'il  a  fait  s'est  réduit 
a  son  incontinence  dans  un  second  à  des  calomnies  contre  son  dénon> 
mariage.  M.   de  Beauval ,  entre  les   ciateur  ;  car  c'est  une  calomnie  que 
laïques,  a  poussé  encore  cela  plus   de  se  plaindre    qu'on  a  été  accusé 
fortement  (o5).   Un  autre  laïque  a   d'une  chose  dont  on  n'a  point   été 
soutenu  que  cette  maxime  (86)  ou-   accusé  (88).  Voilà  combien  il  importe 
vre  la  porte  aux  plus  étranges  dé-   qpe  ceux  qui  répondent  à  un  ouvra- 
réglemens  ;   elle  autorise  un  incon-  ge  de  controverse  sachent  aller  bride 
tinent  dont  la  femme  est  long-temps    en  main  j  car  s'ils  s'abandonnent  à 
malade  ,  à  se  marier  à  une  autre ,   l'impétuosité  étourdie  de  leur  esprit 
et  puis   à  une  autre  ,  sans  fin  et  et  de  leur  tempérament ,  ils  gâtent 
sans  cesse ,  si  la  providence  de  Dieu   les  meilleures  causes. 
veut  qu'elles  soient  toutes  malsaines.       Ce  que  j'ai  dit  du  respect  que  l'on 
uiinsi  voila  par  cette  belle  porte  la    doit  porter  a  la  très-illustre  maison 
polygamie  turque  faisant  irruption   de  liesse  ,  et  a  la  mémoire  d'un  élec- 
dans  le  christianisme,  et  le  remplis-   teur  réformé ,  ne  serait  pas  bien  iri- 
sant de  ses  brutales  lascivetés.  Bien   telligible  à  tout  le  monde ,  si  je  n'y 
plus  ,  voila  dans  le  christianisme  ce  joignais  une  explication.  Les  actes  de 
qui  ne  s'est  point  vu  dans  l'ancien  ce  second  mariage  ont  été  tirés  des 
paganisme ,  et  ne  se  voit  point  au-  archives  de  Ziegenhain  communs  à 
jourd'hui  dans  le  mahométisme  ;  voi-   la  branche  de  H  esse- Cas  sel  ^et  a  celle 
la,  dis-je ,  les  femmes  autorisées  à   de  Hesse-Darmstad  (89).  Le  prince 
avoir  plusieurs  maris  en  même  temps,   Ernest   de  Hesse  -  Khinfelds ,  ayant 
lorsque  n'ayant  pas  le  don  de  conti-  embrassé  la  foi  romaine  ,  fut  ravi 
nence ,  elles  ont  pour  époux  un  hom-   qu'ils  vissent  le  jour ,  parce  qu'il  crut 
me  malsain  :  car  il  serait  ridicule  de    que  cela  ferait  du  tort  à  l'église  qu'il 
prétendre ,  qu'à  leur  égard ,  c'est  un   avait  quittée   (90)  j  et  il  est  visible 

moindre  mal  de  se  répandre  dans  ces       ,«  »  „       ,    ,„.  ,        .  «  t.i       .    <. 

_,  ,„     ^    ; *  ^ ^  1^^  '    -,  (87)  yores  la  r/«.  leure  du  Tablean  du  So- 

impuretés ,  (jui  sont ,  félon  ce  mims-   eini.iume ,  pag.  3oo  et  ,m.. 

tre  ,  des  suites  infaillibles  du  célibat        (gg)  Foye%  Saurin ,  Examen  de  la  Théologi 

(84)  rayes  le  livre  d'tVtc  Saurin ,  pattenr  de    «>«  M.  Jurien  ,  pag.  8ei. 

r^filùe   v^allonne  d'Vlrechl,  jnttW/.- Examen  (%)  Vanllas,  Histoire  de  l'Hérésie,  foV.  Jt// 

de  la  Tbéologie  de  M.  Jurieu,  pagt  8ox.  f^ê'  ^1' 

(85)  yore%  sa  Réponse  à  l'Avis.  (go)    foye»  Var'iUas  ,   là  mime ,  et   M,  de 
(^)  Vojre%  l'écrit   inlitulé  :  Déclairation  de  Meâux ,  Histoire  det  YariatioiUt  Ub.  VI^  nwn. 

H.  Baflc ,  pag.  18.  x  ,  tuhjin. 


566  LUTHER. 

ÎQ^ils  font  un  grand  tort  â  Luther  ,  niales ,  et  comme  s'il  n^y  avait  qa^an 

Mâanchtlion  ,  à  Bucer ,  etc.  Il  nV  petit    nombre    de  particuliers  cprû 

a  donc  nulle  apparence  que  les  lano-  renssent  désapprouve ,  pendant  qa^H 

graves  de  Hesse-Cassel ,  et  les  land-  a  pour  lui  la  pratique  générale. 


gardé  le  silence  ,  s'il  y  eût  eu  l'espèce  

qudque  soupçon  que  ces  actes  fussent  point  des  mariages  d'un  homme  avec 

supposés.  On' ne  pourrait  assez  blâ-  deux  femmes  logées  chez  lui  en  même 

mer  ces  grands  princes,  si  ayant  quel-  temps  ,   comme    l'étaient   les    deax 

mies  soupçons  là-dessus ,  ils  n^eussent  femmes  du  landgrave.  3*.  Enfin  ,  oe 

nen  fait  pour  s^opposer  au  dessein  n'est  point  sur  la  pratique   tolérée 

du  landgrave  Ernest ,  nouveau  catho-  par  les  souverains  ,  qu'un  casuiste  se 

lique.  (/est  donc  manquer  au  respect  doit  régler.  Où  sont  les  gens  qui  igno- 

qui  leur  est  dû ,  que  de  douter  si  ces  rent  les  abus  extrêmes  que   les  lois 


i{aement  leurs  réformateurs  ,et  qu'on  L'église  a  tenu  bon ,  et  par  ses  oppo- 

les  flétrisse  très  -injustement,  pour  sitions  elle  a  Ib^t  changer  ce  qui  ne 

faire  tomber  le  déshonneur  sur  l'égli-  s'accordait  pas  assez  avec  l'Évangile, 

se  protestante.  Comme  ils  ne  sont  pas  Où  en  serait-on ,  si  les  casuistes  voa- 

capables  d'une  tiédeur  qui  leur  serait  laient  approuver  tout  ce  que  les  sou- 

si  injurieuse,  il  faut  être  très-certain  verains  permettent  ?  Ne  laissetat-ils 

S  je  le  silence  qu'ils  ont  gardé  prouve  pas  impunie  presque  partout  la  for- 
airement  la  validité  des  actes.  Et  ■  nication  f  gS  )  ?  S'il  arrive  quelque 
pour  ce  qui  est  de  l'électeur  Palatin ,  procès  entre  une  fille  et  celui  qui  lui 
de  quelle  honte  né  le  couvrirait-on  a  fait  un  enfant,  le  pis  qu'elle  puisse 
pas ,  si  l'on  faisait  voir  qu'il  a  donné  craindre  est  ou'on  ne  condamne  pas 
ordre  à  l'un  de  ses  conseillers  de  pu-  cet   homme   a  lui  donner   quelque 
blier  de  faux  actes  de  cette  nature  ?  argent  (96)  :  pour  des  censures ,  ou 
Je  sais  bien  cru'il  lui  importait  qu'ils  d'autres  peines ,  elle  n'a  que  faire  de 
fussent  très-légitimes  ,   parce  qu'il  a  les  redouter.  Les  juges  se  remettent 
fait  tout  son  possible  pour  légitimer  de  tout  cela  à  son  confesseur  ,  à  se^ 
son   mariage  avec  une  dame  qu'il  parens ,  à   son  consistoire.  Et  la  co- 
avait  entretenue  du  vivant  de  l'élec-  médie  n'est-elle  pas  non -seulement 
trice  son  épouse ,  ce  qui  avait  été  tolorée ,  mais  munie  de  la  protection 
cause  que  cette  princesse  le  quitta ,  du  souverain  ?  A  Paris  les  acteurs  de 
et  ne  voulut  plus  être  sa  femme  :  mais  l'Opéra  n'ont-ils  pas  un   corps-de* 
enfin  il  avait  trop  d'honneur,  et  trop  garde  tiré  des  troupes  de  la  maison 
de  prudence,  pour  vouloir  s'autoriser  au  roi?  Cependant,  les  prédicateurs 
d'un  fait  supposé ,  et  dont  la  suppo-  cessent-ils   de  tempêter  contre   ces 
sition  aurait  pu  être  prouvée  facile-  spectacles?  Et  dès  qu'il  s'élève 'quel- 
ment  par  les  parens  de  madame  l'é-  que    auteur  ecclésiastique   qui   ose 
lectrice  (91).  écrire  en  faveur  de  la  comédie ,  n'est- 
(S).  .  .  .  Ileûtmieux  ualu  n'en  rien  il  pas  tout  aussitôt  accablé  d'écrits 
dire.  2  L'auteur  des  Pastorales  s'est  contraires  ,  et  contraint  de  se  rétrac- 
fort  étendu  sur  la  pratique  de  <juel-  ter  (97)  ?  Ainsi  un  bon  moraliste  ne 

ques    états  (  gtl  ).  C*est  donner  heu  à        (94)  yojet  r article  Lambekt  ,  dans  ce  yolw 

trois  instances  ;  car  1°. ,  ses  adversai-   »««»  P«f'  «9»  remarque  (A). 

res  Co3)  n'ont  pas  manqué  de  s'en    .  i^)/9y'^ ^remarque W de Vtirticl^kvxt, 

S  révaloir  ,  comme    si  les  lois  civiles         (g6)  je  ne  pake  pas  de  celles  qui  ont  éU  en- 
es  protestans  lâchaient  trop  la  bride     grossies   sous  promeste  de    mariage  par  MA 

à  l'homme  sur  les  causes  matrimo-   *»"«««  ^  leureondUiom  cetUs^tà  ohtiemtM 

souvent  un  arrêt  qui  condamne  t  homme  a  les 

/pouser. 

(91)  Elle  /tait  de  fa  maison  de  Wesse.  (97)  C'est  ce  qu'on  a  vu  à  Paris  ,  Van  1694  » 

(<)')  ^oy**  ta  yi*.  lettre  du  Tablean  du  So-    au  sujet  tVun  livr*  en  faveur  de  la  comédie,  dte- 

cÎDianitme  ,  pag,  3o3  et  suiv.  quel  le  phrt  Françoif  r*0*ro  pansait  pour  ^«w- 

^93)  JU.  lit  HMttx  f  Oéfenae  daniistoire  des    teur.   roye%  le  Joarnal  da   Hamboarg  ,    y^Q^, 

Variationa.  pag.  94  ,  6a ,  65. 


LUTHER.  567 

réglera  point  ses  opinions  sur  Pusage  était  le  monde ,  à  produire  de  bons 

«lu  droit  ciyil,  quand  il  s'agira d^ un  effets,  serait  un  grand  fônds  d'illu- 

relâchement.  sion.  Personne  ne  doute  que  la  pro-^ 

Qui  voudra  voir  une  réponse  aussi  vidence  ne  sache  choisir  les  moyen» 

l>oane  qu'on  en  pouvait  faire  à  mon-  les  plus  efficaces  pour  parvenir  à  seà 

sieur  Pevéque  de  Meaux,  sur  le  ma-  fins;  mais  comme  les  mauvaises qua- 

riage  du  landgrave,  fera  bien  de  lire  lités  des  hommes  sont  plus  propres 

M.  Seckendori  (98).  en  certains  temps  que  leurs  vertus  A 

(T)  La  manière  dont  M.   Claude  l'exécution  des  décrets  de  Dieu ,  ce- 

parle  de  Luther  est  très-judicieuse.  ]  serait  très-mal  rai«onner  que  de  con- 

Voici  ses   paroles  :  «  J'avoue  qu'il  dure  que  la  violence  et  l'emporte- 

»  serait  à  souhaiter  que  Luther  eût  ment  sont  louables ,  sous  prétexte 


»   avec  ce  zèle  ardent  pour  la  vérité,  ploi  de  tels  instrumçns  ;   ma^   les^ 

»   avec  cette    inébranlable    fermeté  mstruraens  pourraient  fort  bien  être 

»  qu'il  a  toujours  fait  paraître,on  eût  «n  très-grand  vice.  J'ai  remarqué  ci- 

»   pû  voir  en  lui  plus  de  retenue  et  de  dessus  (100)  que  le  cardinal  Palavicin 

»  modération.     Mais   ces    défauts  ,  a  excusé  Jules  II  sur  le  besoin  que^ 

a»   qui  viennent  le  plus  souvent  du  l'église  avait  alors  d'un  pape  qui  fût 

»  tempérament  ,    n'empêchent   pas  guerrier.           ^ 

M 'qu'on  n'estime  les  hommes,  lorsque  (V)  ,  ,  .  Il  l'a  justifié .  .  .  sur  la 

y>  d'ailleurs  on  voit  en  eux  un  bon  dispute  at^ec  le  diable ,  au  sujet  des 

»  fonds  de  piété  ,  et  des  vertus  tout-  messes  pnVee*.]  Il  y  k  des  objections. 

»  à-fait  héroïques ,    comme  on   les  que  les  grands  controversistes  aban- 

»  voyait  reluire  en  Luther.  Car  on  ne  donnent  aux  disputeurs  du  plus  baS 

»  laisse  pas  de  louer  le  zèle  de  Luci-  étage  ;  mais  il  y  en  a  d'autres  que  tous. 

»  fer  ,  évêque  de  Cacliari  ,  ni  d'ad-  les  auteurs  emploient ,  grands  et  pe- 


mirer  les  grandes  qualités  de  saint    tits  (101) ,  ceux  qui  prêchent  la  con- 
Jérôme  ,  encore  qu'on  reconnaisse    troverse  sur  un  théâtre  dans  les  car- 


»  ment  les  hommes  de  ce  profond  grave. // «y  «^owmw  eu,  dit-il  (102), 

»  assoupissement   où  ils  étaient  de-  que  Luther  qui  ait  osé  se  uanter,  dans 

»  puis  si  long-temps.   Quoi  qu'il    en  un  ouvrage  imprimé  ,  qu'il  aidait  eu 

»  soit ,  je  veux  bien  demeurer  d'ac-  une  longue  conférence  auec  le  diable; 

»  cord   que  Luther  devait  être  plus  qu'U  avait  été  convaincu  par  ses  rai- 

»  retenu  dans  ses  termes  :  et  si  Tau-  sons  que  les  messes  privées  étaient  m/>, 

»  teur  des  Préjugés  se  fût  contenté  abus  ,  et  que  c'était  là  le  motif  qui 

»  de  se  plaindre  de  l'âcreté  de  son  r  avait  porté  à  les  abolir.  Mqis  le  sens 

»  style  ,  on  se   fût  aussi  contenté  ,  commun  a  toujours  fait  conclure  à 

»  pour  toute  réponse,  de  le  prier  tous  les  autres...  aue  c'était  un  excès 

»  que  désormais  il  n'imitât  plus  lui-  d'extravagance  de  prendre  le  démon. 

»  même  ce  qu'il  condamnait  en  au-  pour  maître  de  la  t'frUé:  et  de  s  en 

»  trui  (go).  »  Tout  cela  est  beau  et  i^ndre  disciple.  M.  Claude  répondit 
solide.     Je   remarquerai    seulement       ^     ^  ^      „     .  ,    ,   ,        .r  «-rrr 

qu'une  méthode  générale  de  justifier  ^;;<'J^^^^:7i^^^^^^  '^'^'  ""'"^ 

les  gens ,  par  la  raison  que  leurs  qua-  *-  ..  ^^  ^^^^  appliquer  ici  ta  pens/e  de  Ju- 

lités  étaient  fort  propres ,  vu  l'état  ou  y/„ai . 

Exspectes  eademi  summo  minimoque  poëtâ. 
(q8)  Histor.  LotheraD.,  lib.  III,  nuru  79,  ,  «  ^.     ,   , ,  •  •  '^f*'  f»  *^/V.  . 

(oq)  CltoAe ,  Défense  de  I.  Réfomulion,  /f.  chap.  II  .pag.  17 ,  r'^J'.  î**  ««f'^^fl  J^»' 

«aiïr.  chap.  V,  png.  33. ,  edit.  dé  HoUande ,  //  «le  Lulber ,  tom,  6.  Vide  Ho^pm. ,  p«rt.  «II. 

,„.,,.  lol.i3i. 


568  LUTHER. 

très-bien  i  cett«  objection  (io3).  Ce  et  responsio  ahsoluUur,  Sensi  equi- 

fut  l'un  des  quatre  endroits  de  son  dem  et  probe  expertus  sum^  quamoh 

lirre  auxquels  les  jansénistes  repli-  causam  illud  nonnunquhm  ei^enin 

puèrent  dans  un  ouvraee  qui  a  pour  soUat ,  ut  sub  auroram  quidam  mor- 

litre  :  Réfutation  de  la  liéponse  d'un  tui  in  stratissuis  infeniantur.  Corpus 

ministre  luthérien  sur  la  Conférence  illeperimere  ueljugularepotest  :  iVec 

de  Luther  auec  le  diable ,  et  ils  ne  id  modo  y  verUm  et  animant  disputa- 

manquérent  point  d'insérer  cette  par-  tionibus  suis  ita  urgere,  et  in  angus- 

tie  de  leur  réplique  dans  la  seconde  tum  coarctare  nouit ,  ut  in  momenio 

édition  des  Préjugés  (io4)'  Pour  voir  quoque  illi  excedendum  sit ,  quo  sanè 

une  réponse  complète  à  cette  obiec-  me  quoque  non  semel  taniiim  non 

lion  ,  on  n'a  qu'a  lire  l'écrit  dont  perpulit ....  Credo  equidem  quod 

l'extrait  a  été  donné  dans  les  Nouvel-  Emserus  et  Oecolampauius ,  aluque 

les  de  la  République  des  Lettres  ,  au  horum  similes  ,  istiusmodi  ignitis  Sa- 

mois  de  janvier  1687.  Cet  écrit  (io5)  tance  telis  et  hastis  confossi  subitaned 

est  i^ne  forte  réfutation   d'un  petit  morte  perierint,  JYemo  enim  morta- 

livre  de  l'abbé  de  Cordemoi.  AI.  de  lium  citrh  singulare  Dei  auxiUum  ac 

Meaux  (106)  n'oublia  ])oint  ce  repro-  robur  illas  sustinereetperferre potest. 

che  contre  Luther;  mai  s  voyez  ce  que  Jucundum  equidem  sese  disputando 

M.  Basnage  lui  a  répondu  (107).  prabety  scilicet,  Brevibus  enim  Iran" 

Les  avantages  que  les  controversis-  sigit  omnia  ,  nec  dià  moras  nectit , 

tes  romains  prétendent  tirer   de  là  siquidem  uirum  solitarium  domi  suœ 

sont  sans  doute  imaginaires  j  mais  il  inuenerit  (log).  Joignez  à  ceci  ces  pa- 

n'y  a  nulle  apparence  qu'on  puisse  rôles  du  VII".  tome  de  Luther,  au 

prendre  pour* u/ic  c*;ièc«  défigure,  feuillet  aSo  de  l'édition  de  Wittem- 

OM  de  parabole  ,  ce  récit  de  Martin  berg.  Urget^  (  Satan  )  in  immehsum 

Luther ,  comme  M.  Claude  l'a  préten-  cQrda ,  nec  desinit  nisi  repulsus  verbo 

du:  car  Luther  avoue  en  plusieurs  Dei:  et  ego  plané  persuasus  sum, 

endroits  de  ses  ouvrages  ,  qu'il  sait  Empserum  et  Oecolampadium  et  si- 

très-bien  de  quelle  manière  le  diable  miles ,  hts  ictibus  horribilibus  et  quas- 

dispute ,  et  que  cela  lui  a  fait  passer  sationibus  subito  extinctos  esse  ;  nec 

de  mauvaises  nuits.  Multas  noctes  enim  humanum  cor  horrendum  hune 

mihi   satis   amarulentas  et  acerbas  et  ineffabilem  impetum^   nisi  Deus 

reddere  ille  nouit  (108).  Il  dispute  ,  ilUadsit ,  perferre  potest ^  etc.  Voyez 

dît-il,  avec  tant  de  force,  qu'on  en  la  seconde  édition  des  Préjugés  de 

meurt  subitement.  11  croit  que  ce  M.  NicoUe  a  la  page  366.  On  prétend 

malheur  arriva  à  Oecolampade  et  à  que  Luther  a  dit  que  si  les  sacramen- 

Emsérus.Le  seul  agrément,  selon  lui,  taires    n'entendent   pas    l'Écriture  , 

qui  se  rencontre  dans  ces  disputes ,  c'est  parce  qu'ils  ne  disputent  pas 

est  que  le  diable  les  expédie  promp-  avec  le  diable  ,  le  meilleur  opposant 

tement ,  et  ne  les  laisse  pas  tratner  que  l'on  puisse  rencontrer  j  et  qu'à 

long-temps ,  lorsqu'il  trouve  un  hom-  moins  que  de  le  porter  pendu  au  coa, 

me  solitaire  dans  sa  maison. /)/a6o/z^5  comme  il  a  fait,  on  ne  saurait  être 

sua  argumenta  fi>rtiter  figere  et  ur^  qu'un   théologien   spéculatif.    Quhd 

gère  notait.  F'oce  quoque  graui  et  fiirti  sacramentarii  (  inquit  Lutherus)  5a- 

utitur.  Nec  longis  et  multis  médita-  cram  scTipturam  nonintelligunt,  hœc 

tionibus  disputationes  ejusmodi  tran-  causa  est  ;  quia  verum  opponentem , 

siguntur,  sed  momento  uno  et  quœstio  nempè  diàbolum  ,   non  habent ,  gui 

demiim  benè  docere  eos  solet.  Subdit  : 

(io3)  CUnde,  Défense  de  la  Riformation  //•  quandb  diabolum  ejusmodi  collo  non 

''*?'•  >^*'^'î''•/'l^i•  Afl  "/":'•;        ,      >  /  nabemus  ajfixum  ,  niUl  nUi  spécula- 

(  10  A)  C  est  celle  de  iw^*  Le  ti(re  porte  ûu'el-  ^'    •  ^r       t      •  /        \  •*r^ 

ie  a  &  imprimée  h  Bruxelles ,  chezEug.Hen-  «*^*  theologi  sumus  (lio) Ego 

ty  Prix.  diabolum  intiis  et  in  cute  noui ,  quip^ 

(io5)  M.  Seckeodorf  «n  est  l'auteur.  Voye% 
risdice  des  dix  premiers  tomes  du  Joarnal  de        (109)  Lniberns  ,  de  Missi  prÎTatâ,  tom.  VI ^ 

Leipaic,  et  le  FUI*,  tome^  pag.  "o.  Jon.  fol.  81,  apud  Hoipimanam ,   Bist.  Sacra- 

C106)  Histoire  dea  Variât.,  /x>.  ly^  num.  17.  ment. ,  part,  f/,  folio  aao,  edil.  i€Bi. 

(107)  Baaaare,  Biatoire  dea  Eglises  réformées,         (ixo)  Fito-Simoa,  in  Britannomacbii  Hinis» 
tom.  /,  p»g'  43x  et  suiv.  tror. ,  pag,  go.  //  cite  Lulb. ,  in  CoUoqoiis  h- 

(108)  Y^uiher,  ubi  infràf  apu4  Hospinian.  ,  Irb  d«Ve^bo  Pei,fol.  a3  inCoUoq.  Francoforl, 
ubi  in/rh.  fol*  18. 


\ 


\ 


LUTHER.  569 

;  quocum  plus  uno  salis  modio  co-  »  Vasti  ».  M.  de  Meaux  s^exprime 

eaerim  (ni)  >  .  .  .  Diaholus  multb  ainsi  en  un  autre  endroit  :  Luther 

'ec[u€nUiis  et  propiîis  mihi  in  lecto  s'était  expliqué  contre  les  uœuji  mo- 

zcubare  solet ,  seu  condormit ,  quam  nastiques  d'une  manière  terrible,  jus- 

ea  Catharina.Mecumindormitorio  qu'a  dire  de  celui  de  la  continence 

eambularè  solet  ....  Ego  diabolum  {fermez  uos  oreilles  ,  âmes  chastes  ) 

yllo    TTteo   affixum,  habui  (lia).   Je  qu' il  était  aussi  peu  possible  de  l'ac- 

3nclus  que  M.  Clande  ne  devait  avoir  complir ,  que  de  se  dépouiller  de  son 

acuTL  soupçon  que  cette  dispute  de  sexe  (*).  La  pudeur  serait  offensée  , 

.uther  fût  une  espèce  de  parabole,  si  je  répétais  les  paroles  dont  il  se 

Il  a   repoussé  une  autre  objection  sert  en  plusieurs  endroits  sur  ce  sujet. 

Le  V auteur  des  Préjugés,  fonde'e  sur  et  à  uoir  comment  il  s'explique  de 

;e  qu^il  semble  que  Luther  ait  animé  l'impossibilité  de  la  continence  :  je  ne 

es  sectateurs  au  carnage,  M.  Nicolle  sais  pour  moi  ce  que  det^iendra  cette 

>Vn.  accuse  ^  mais  M.  Claude  Peu  jus-  uie  qu'il  dit  avoir  menée  sans  reproche 

ifie.   Je   croyais  qu^il  eût  repoussé  durant  tout  le  temps  de  son  célibat  , 

encore  une  attaque  :  c^est  celle  qu'on  et  jusqu'à  l'âge  de  quarante-cinq  ans 

[onde sur  les  fameuses  paroles,  si  nolit  (ii4)*  ^^  Paccuse  d  avoir  prêché  que 

uxor  ,    i^eniat    ancilla  ;  mais    ayant  c'est  un  bonheur ,  s'il  se  trouve  dans 

parcouru  à   la  hâte  sa  Défense  de  la  une  ville  cinq  filles  et  autant  d'hom- 

Kéionnation,  et  le  livre  des  Préjugés,  mes    qui   conservent   leur   chasteté 

je  ne  suis  point  tombé  sur  aucun  en-  jusqu'à  l'âge  de  vingt  ans,  et  que  ce 

droit  qui  se  rapporte  à  cela.  M.  de  serait  surpasser  la  pureté  des  siècles 

Meaux  n'a  point  oublié  ce  reproche  apostoliques  ,  et  des  siècles  des  mar- 

des  missionnaires.  Voici  ses  paroles  tyrs  ;  et  qu'un  homme  qui  se  passe  de 

(ii3)  :  <K  J'ai  toujours  craint  de  parler  femme  ne  s'élève. pas  moins  au-des- 

»  de  ces  inévitables  nécessités  qu'il  sus  de  la  nature ,  que  s'il  peut  vivre 

»  reconnaissait  dans  l'union  des  deux  sans  rien  manger   (11 5).  Voilà  des 

»  sexes  ,  et   du   sermon  scandaleux  choses  qu'il  ne  taut  point  entrepren- 

»  qu'il  avait  fait  à  Wittemberg  sur  le  dre  dfe  justifier  :  ce  sotlt  des  excès  , 

»  mariage  :  mais  puisque  la  suite  de  ce  son(  des  premiers  mouV^mens  , 

»  cette  histoire  m'a  une  fois  fait  rom-  dont  Luther  revint  sans  doute  avant 

»  pre  une  barrière  que   la  pudeur  sa  mort.  Que  peut-on  dire  de  plus 

»  m'avait  imposée  ,  je  ne  puis  plus  satirique  contre  les  lois  canoniques 

»  dissimuler  ce  qui  se  trouve  bien  et  les  lois  civiles  ,  qui  ne  forcent  pas 

»  imprimé  dans  les  œuvres  de  Luther,  les  gens  à  se  marier  ,  et  qui  leur  or- 

»  Il  est  donc  vraique,dans  un  sermon  donnent  de  n'épouser  qu'une  femme  ? 

»  qu'ilfitàWittemberffpourlaréfor-  Ces  principes  de  Luther  sont  incom-, 

»  mation  du  mariage,il  ûe  rougit  pas  patibles  avec  la  monogamie.  Je  ne  don- 

»  de  prononcer  ces  infâmes  et  scanda-  te  point  que  ces  saillies  fougueuses 

>»  leuses  paroles  :  (*)  Si  elles  sont  si  de  son  zèle  contre  les  vœux  monasti- 

»  opiniâtres ,  il  parle  des  femmes  ,  il  ques  n'aient  donné  lieu  à  l'accusation 

»  est  à  propos  que  leurs  maris  leur  aue  l'on  forma  contre  lui.  George  , 

^  disent  :  Si  uous  ne  le  voulez  pas, une  auc  de  Saxe ,  se  plaignit  que  jamais 

»  autre  le  voudra  :  si  la  maîtresse  ne  on  n'avait  vu  autant  d'adultères ,  que 

»  veut  pas  venir,  que  la  servante  ap-  depuis    que  Luther  avait    enseigné 

»  proche Il  faut  pourtant  aupa-  qu  i|ne  femme  qui  ne  concevait  pas 

»  ravant  que  le  mari  amène  sa  femme  de  son  mari  devait  s'adresser  à  un 
»  devant  l'église,  et  qu'il  l'admoneste 

»  deux  ou  trois  fois  :  après  répudiez-  (*)  ^p»  «<*  ^olf. ,  tom.  Vlt^  fol.  5o5,  etc. 

»  la  ,  et  prenez  Esther  au  lieu  de  /"4)  ^-  de  Meaux,  Hist.  des  Variau ,  Ub, 

(in)  /dem.  Fitï-Simon ,  iWrf. ,  pag,  353.  H  (j"?>.  ^*"*  î«"».  repubUcd  agi ,  si  in  aliqud 

ciie  tm.eru»  et  Codeu. ,  de  Luth.  Conc.  Dom.  ""'^  "♦"*«'*  •"/  7».«'W««  virgines  et  quinquema- 

— '  ■                             -                  —    -  res   annum  vigesimum.  easU  aUtgennl;  nlqwe 


CoUoqn 


omninà  eomederet  vel  biberel.  Luther.,  Serm. 


PO»     3?    **     **  Variai.,  Itv.   VI,  num.  11,     de  iribus  Regibua ,  pa^.  198.   CoUnariœ ,  ann. 
in^'v  *^'^»  "''"*'  FiUrSimon  ,  in  Britaan.  Miniatr. , 

\}T.^,  Strm.  de  matrim. ,  fol.  taS,  pag.  i55. 


570  LUTHER. 

autre  homme;  et  que  si  elle  deTenait  sisset ,  Leius  et  «anus  ,  et  feicetua 

crosse ,  il  fallait  que  son  mari  nourrit  omnes  ad  risum  prorocâsset ,  elA^i» 

reofant  :  bien  entendu  qu^un  mari  nocte  mortuus  est.  Qmdam  eo  inaffu,- 

donl  la  femme  ëtait  stérile  devait  se  dentiœ  progrediuntur ,  ut  eom  à 

servir  du  même  droit.  Ce  fut  à  Luther  codœmone  sublatum  fuisse  a 


même  que  ce  prince  fît  ce  reproche  nientur.    Ita    Guilielmus  Bess^ms  , 

(i  i6)  dans  une  lettre  qu^il  lui  écrivit  jesuita  gallus  ,  in  Concept.   Tlàcol. 

Fan    i5a6.    Quando  tàm  luunerosa  Sabbath.    post  cineres  ,  p.    loa  ,  ^ 

perpetrata  sunt  aduUeria  quant  pos-  morte  Luvieri  dissent  :  Lutherasl>ettK. 

teà  aukm  tu  scribere  non  dubitdsti  :  si  potns  ,   et   cibis  distentas  ,   absqi» 

mulierè  t^iro  suo  concipere  nequeat  y  ullo  jpietatis  signo  cubitum  sececlen> 

ut  ad  alium.  se  transférât  a  auo  pos-  apud  inferos  pernoctavit.    Und^    «t 

sitfœcundariy  et  maritus  prolem  indè  Costerus  in  uenenato  suo  carminc  d^ 

natam  alere  teneatur  :  Itidem/fue  vir  morte  JLutheri  ita  canit  : 

facial  (117}.  Ceùt  été  renchérir  sur  UfelunalToamnuimdiffadit  ARIUS, 

Lycurftue.  Hoaciequemnimio,  T*iie  Latfacre,  «acr», 

(X)    On  a  débité  une  infinité  de  His  omnibus  poll^cem  premit  FaSû^ 

fables  sur  la  mort  de  Luther.]  Quel-  nus  Justinianus,  qui  in  Comment,  in 

ques^uns   ont  dit  qu^il   mourut    de  cap.  VI  Tobiœ  ita  scribit  :  Ipsum  met 

mort  subite  ,  d^autres  qu^il  se  tua  Lutherum    subitaneâ   et    impro-visâ 

lui-même  ,  d*autres  que  le    diable  morte  à  suo  cacod^emone  sublatam  , 

Fétrangla,  d^autres  que  son  cadavre  peremtumqueplurimicensent,  quod 

était  si  puant,  quW  tut  contraint  de  Tocati  ad  eum  medici  morbnm  vel 

le  laisser  en  chemin.  Ce  ne  sont  pas  ignorare  sefaterentur,  yel  apoplexiam 

des  gens  sans  nom  qui  débitent  ces  ungerent....  Extat  historia  de  morto 

calomnies  :  ce  sont  des  écrivains  fort  Lutheri  h  idris  fide  digms ,  qui  Jtpsi 

célèbres  ;  et  cela  fait  honte  à  tout  le  agonizanti  adstiterunt  y  descripta  »v- 

corps  du  papisme  ;  car  on  ne  devrait  delicet  à  Justo  Jond  ,  Michaële  Ccb* 

point  permettre  que  de  telles  fables  lio  ,  Johan.  jiurifabro  f^inariensi  , 

lussent  imprimées  ;  les  censeui^  des  quicoram  Deoetin  conspectu  Christ* 

livres  las  devraient  rayer  ,  4  ™^^°'  testantur ,   quod  sanctâjide  et  bond 

qu'ils  ne  les  vissent  prouvées  juridi-  co'nscieniid  historiam  obitds  Lutheri 

quement.  On  va  voir  quels  sont  les  référant  quœhabetur  tom.  8.  Jenens. 

auteurs  qui  ont  publié  ces  imperti-  Germ.  quam  fideat  lector  t^ritatis 

nences.  Pontificii.  .  .  .  asserunt  mor*  amans ,   ^que  addat  B.  M.  Johan, 

tem  Lutheri  fuisse  malam  et  infeli-  MattJhesii  concionem  XIV  de  Vitâ  Lu- 

cem,  sed  de  mortis  génère  non  unam  theri.  Sleidan.  1.   16.  Comment,  imà 

eandemque  fowent  sententiam.  Qui-  ipsum    Jacob,    August.    Thuanum 

dam  contendunt ,  Lutherum  sibi  ipsi  Historicum  Pontificium  1.  9.  Hist.  p. 

violentas  manus  intulisse,  ita  Luthero  3o.  Quœ  omnia  pontificiorum  men- 

«t(/To^fti0idtT  tribuit  Thomas  Bozius  de  dacia  de  morte  Lutheri  effusa,faciU 

Signis  KcclesisB  T.   a.  lib.  aS.  c.  8.  negotio  dissipare  ,  et  injugulum  ca- 

Quem  locum  etiam  adducit  Cornélius  lumniantium  redigere  possunt .... 

a  Lapide  ,  qui  ad  cap.  II.  post  Epist.  Mortuo  Luthero  nondiim  quiescunt 

Pétri  scribit  :  Lutherum  cùm  vespere  pontificii  ,  sed  denubjluctus  irarum 

lauté  cœnâsset ,  noctu  desperatione  suarum  etfomunt ,  et  cœno  calumnia 

et  furiis  dsmonum  actum  sibi  injec-  post  mortemipsius  corpus  adspergunU 

to  laqueo   necem  intulisse,  asseruit  Fahulantur  enim  corpus  eUcti  Dei 

ejus  famulus  posteà  ad  orthodoxam  or^am ,  ob  intolerabilem  fœtorem  in 

fidem    conversus.    Quidam   calum-  itinere  fuisse  relictum  (118).  Il  v  < 

niantur  ,  Lutherum  morte  repentinâ  e«  des  gens  qui  ont  publié  que  Luther 

obiisse.  Ita  Bellarminus  1.  4*  de  Êc-  mourut  comme  Arius.  Voici  les  pa- 

cles.  c.   17.  §  Lutherus ,  ex  Cochlœo  rôles  de  Simon  Fontaine  (119):  Quel- 

de  yitâ  Lutheri  hœc  adducit  :  Luthe-  ques  catholiques  qui  ont  pu  sauoir  au 

rus  morte  repentinâ  s ubla  tus  est.  Nam  yrai  comme  il  en  est  allé ,  ont  érrii 

cùm  vespere  opiparam  cœnam  sum-  que  se  leuant  pour  secourir  nature , 

{\\Ç)  Malfondé.  Voye%  Seckendorf  ,  Histor.  .      (iiS)    Joh.    Adsmns  0»iand«r,   in  TnctaM 

Lnth. ,  lih.  11^  pag.  39.  Theolofilco  de  Magiâ,  pag.  171  <•<  s^. 

(117)  Sariui,  Comment,  f  pag.  m.  ig5.  ("9)  Il**t.  Caiboliqpe,  liv.  XVlItfol.  sSo. 


LUTHER.  571 

wnort.  Le  père  Maimbourg  a  mort. 1 0n  publia  un  écrit  à  Naples  et 
é  à  tous  ces  sots  contes  ;  mais   en   d'^autres  lieux  ,  duquel  voici  la 
s'*est:    trompé  sur  un  fait  insigne,    substance.  Luther ,  dangereusement 
/^/ccZ^urde Saxe,  dit-il  (1^0)  ,  Jît  malade,  désira   de   cojnmunier  ,  et 
"o.rx.sj^oTter  son  corps  at^ec  une  pompe   mourut  dès  qu'il  eut  reç/i  le  viatique. 
-^s—TWM^^^mJique  a  ^f^ittemberg ,  où  il   II  demanda  en  mourant  que  son  corps 
u  £  _yî*    3resser  un  tombeau  de  marbre   fût  mis  sur  l'autel  afin  d'y  être  adoré  ; 
Icmc  dtvironné  des  statues  des  douze   mais  cette  demande  fut  négligée,  on 
pStrc-^  ,  comme  s'il  eût  été  le  treiziè'   l'enterra.  11  s'éleva   une  si  furieuse 
^c     à      l'égard  de  V Allemagne,   M.    tempête  lorsqu'on  l'enterrait ,  qu'il 
eck^eTudorf  a  fait  voir  que  ce  tombeau   semblait  que  la  fin  du   monde  fût  à 
tces  statues  sont  des  chimères  (i ai),    la  porte.  La  terreur  fut  universelle. 
Je     m'en  vais  rapporter  le  vieux    Ceux  qui  levèrent  les  yeux  vers  le 
gaulois  d'un  théologien  de  Paris  ,  qui   ciel  s'aperçurent  que  l'hostie  que  le 
'eprocha  aux  luthériens  qu'ils  avaient   défunt  avait  osé  prendre  était  s us- 
igi  coxitre  leurs  principes.  Ils  avoient   pendue  en  l'air  :  on  la  recueillit  avec 
:oM^o««rs  rcpm,  dit-il  (12a), /a  joom-   beaucoup   de  vénération,   et  on  la 
9e    d&  laquelle  usent  les  catholiques   remit  dans  un  lieu  sacré  ,  et  la  tem- 
entiers  les  chrestiens  morts,  pour  leur  pête  finit  :  elle  revint  la  nuit  suivante 
fcLin&  le  dernier  honneur  de  sépulture,    avec  encore  plus  de  fureur  ,  et  rem- 
hlasmant  les  sermons  qui  s'y  disent  a   plit  d'effroi  toute  la  ville.  Le  lende- 
VhorE.neur  du  defunct  ;  et  qu'il  ualloit  main  le  sépulcre  de  Luther  fut  ouvert, 
micTAoc    eslargir  pitoyablement   aux   on  le  trouva  vide ,  et  il  en  sortait  une 
paiAt^res  ce  qu'il  sefrayoit  en  cette   odeur  soufrée  que  personne  ne  pou- 
pompe  et  hxtnneur  funeral,  F'inable'   vait  souffrir.  Les  assistans  en  furent 
ment ,  que  c  estait  tout  un,  et  aussi   malades  ,   et  plusieurs  d'entr'eux  se 
chnestien  ,  estre  enterré  en  un  fumier  repentirent,  et  rentrèrent  dans  le 
et  sans  lumière ,  comme  d' estre  mis   giron  de   l'éclise  catholique  (  ia3). 
en  sépulture  en  terre  saincte  awec  cest  Cet  imprimé  était  en  langue  italienne, 
apparat.  Si  ce  qu'ils  disoient  aupara-   et  l'on  y  marqua   avec  des  airs  de 
vant  est  uray ,  pourquoy  ont  ils  0sé  triomphe  ,  qu'il  contenait  un  miracle 
de  pompe  si  frayable  et  coustable  ,    en  l'honneur  de  Jésus-Christ ,  pour 
pour  'mettre  en  pourriture  leur  Lu-   la  terreur  des  méchans  et  pour  la 
ther  ?  Que  n* ont-ils  donné  aux  pau-   consolation    des  gens   de  bien  ;    et 
i^res  cest  argent  ,  qu'il  a   conuenu    qu'on  avait  su  cet  événement  par  des 
despendre  pour  le  conduire  d'Islebe    lettres  dte  l'ambassadeur  de  Trance 
a  W'ittemberg?  Ce  que  r^a  pas  esté   (i24)-  Luther  ayant  lu  cette  relation, 
faict  pour  un  petit  denier.  Que  ne   le  21  de  mars  i545,  la  fit  imprimer, 
Vont-ils  enterré  dans  un  fumier  ,'oiL   et , y  joignit  une  apostille.   Quelques 
il  eust  aussi  bien  pourry ,  qu'a  Wit-*    catholiques  romains ,  confus  de  cette 
temberg  ?  Somme  si  ceste  révérence   imposture  ,  voulurent  en  éviter  l'in- 
est  uituperable  par  la  Saincte  Escri-   famie  par  une  autre  fraude.  Ils  tâché- 


nent  pas  toujours  garde  qu'il  y  a  preuves  très-authentiques  du  cou- 
certains  abus  contre  lesquels  il  ne  traire.  Fuerunt  ex  adt^ersd  parte  , 
faut  rien  dire,  de  peur  de  se  con-  quos proterui figmenti puduit ,  et ideh 
damner  soi-même  par  avance  ;  car  ce  inventorem  ejus  ipsum  Lutherum  sub^ 
sont  des  choses  où  l'on  retombe 
promptement;  58^"^>  Seckeodorf,  Hiit.  Laib.  tib,  ///,  pa^. 

(Y)  .  .   .  L'on  n'aidait  pas  attendu  a  (',,4)  Nota  forte  hine  a$t  immanis  nia  d* 

mentir  sur  cette  matière,  qu'il  fût  ejua  obitufabùia^quœ\ovc^  yuUhXx.toX.  ^\S 

et  »&{.  Ungud  iialicd ^  9t  in  Germanicam  V9rsa  ^ 

(i 30)  Maimboarg  ,  Histoire  daLntbirtnisme,  Ugiiur,  Serihunt  aulem  ^  eum  magnd  quidem 

U».  IJl^  tom.  /,  pag.  3oi ,  3oa ,  édition  de  Bol-  exultaiione  et  gratulatione  Uinquhm  de  mira' 

lande.  eulo  à  Dco  ,   in  hooorem  Ghrîsti ,  terrorem  ma- 

(xïi^  Seckendorf ,  Hist.   Lather. ,   lib,   III^  lorum,  et  soUtium  boaorum ,  u(  im^^i'è  nugan<iir, 

pag.  045.  edito,  ex  legati  régis  Gallite  litteris  innotuiue^ 

fiai)    Simon    Fontaine,    Hial.    catbol. ,   /tV.  quod  "Luthtrus  perieuloeè  agrotant^  ete-  Ste- 

Xy If ^  folio  aSa.  Icodorf ,  Hi»t.  Luth.  lib.  III,  pog.  58o,  col.  i. 


571  LUTHER. 


efectorem  Saxoniœ  d,    \i  mart*  au-   tort.  Vojez  ci-dessus  (i3o)  le    mâroe 


etiam  aJjttnxit,  accepisse ,  ex  auihus  de  cette  nouvelle  (i3x).  Apprenoa» 

percipUiir  typis    excusam   scnedam  d^ici  que  c'est  une  charge  oien  pt- 

Ulam  NeapoU  et  muUis  aliis  locis  santé  que  de  rëfuter  un  nomme  sut 

yuûje(i 35).  Quel  scandale  pour  ceux  des  matières  de  fait  j  car  il    en  faot 

(^ui  savent  de  quoi  il  se  faut  scanda-  savoir  un  nombre  presque  infini  ,  a 

liser  ,    que   d^apprendre    de   telles  Ton  veut  combattre  sûrement  une  af- 

suites  du  faux  zèle  de  religion  !  formation  ou  une  dénégation,  de  son 

(Z)  J'ai  parié  amplement  ailleurs   adversaire. 

. -^.^«^^  j^  T  .,*i.^~  1  r^^^i  X  Ai,^       /AA\  r\..> —   — — #_   moine   ait  pu 

un  si  rude 
combien  âe 

tine  à  relever  une  faute  du  célèbre  peuples  ne  porta-t-il  point  en  très- 

Joseph  Hall,  ëvéque  d'Excester.  Il  dit  peu  de  temps  à  se  séparer  de  la  com- 

Îu'un  malicieux  apostatC*"'  )  assure  que  m  union  romsline  ?  Cela  fut  represenle 
,uther  avait  été  le  jour  précédent  sur  une  tapisserie  fort  heureusement, 
moine,  le  jour  suivant  promis,  le  len-  quoique  d'une  façon  un  peu  burles- 
demain  mari ,  et  le  jour  d'après  père  que.    Lisez  ce  passage  ^   il    est    tir^ 
(ii6).  Mon  détecteur  (la^),  continue  a'une  lettre  de  Costar  :  La  dernière 
Joseph  Hall,  maintient  ce  dernier  par  fois  que  le  roi  fut  a  Chdlons ,  on  ten- 
le  témoignage  d'Erasme  (^') ,  lequel  dit  dans  sa  chambre  une  tapissent 
en  une  sienne  épître  a  son  ami  Daniel  fort  riche  qui  venait  de  la  feue  reine 
Mauchius  de  IJlm ,  décrit  la  même  de  Navarre,  oii  étaient  représentés 
histoire  en  plus  de  mots.  Lecteur,  je  Luther  et  Calvin  qui  donnaient  u7g 
te  prie  de  voir  ïout  ce  gros  volume  des  lavement  au  pape ,  dont  le  bon  prince 
Epîtres  d'Érasme,  Refut.  p.  a8,  39,  était  tellement  ému  qu^on  le  voyait 
et  s'il  ne  s'y  trouve  point  de  tel  per-  ailleurs  travaillé  d'un  grand  dét^oie- 
sonna ge  (comme  en  effet  il  n'y  en  a  ment  par  haut  et  par  bas  ,  se  purger 
point  )  ni  de  telle  épître ,  juge  que  de  quantité  de  royaumes  et  de  souve- 
c'est  que  l'on  peut  juger  delà  fidélité  rainetés  de  Danemarck,  de  Suède, 
de  ces  gens-la.  On  a  tort  de  critiquer  du  duché  de  Saxe ,  etc.  Wiçlef,  Jean 
celâi  qui  a  cité  le  témoignage  d'Eras-  Hus  et  plusieurs  autres  avaient  entre- 
me:  on  ne  l'eût  point  critiqué,  si  l'on  pris  la  même  chose,  et  n'y  avaient 
eût  su  ce  qui  se  trouve  dans  la  page  pu  réussir.  Ce^t,  dira-t-on  ,  à  cause 
a;8  des  Annales  de  Chytrœus.  Sous  qu'ils  ne  furent  pas  favorisés  du  con- 
y  trouvons  que  les  adversaires  de  Lu-  cours  des  circonstances  :  ils  n'avaient 
thor  alléguaient  une  certaine  lettre  pas  moins   d'habileté,   ni  moins  de 
d'Érasme  (128)  non  imprimée,  où  il  mérite  que  Luther;  mais  ils  en trepri- 
était  parlé  du  trop  prompt  accouche-  rent  la  guérison  de  la  maladie  avant 
ment  de  la  femme  de  Luther  (139).  la  crise,  et  pour  ainsi  dire  dans  le 
Ainsi  Joseph  Hall  ne  devait  pas  faire  croissant  de  la  lune.  Luther,  au  con- 
fond sur  ce  qu'une  telle  lettre  ne  pa^  traire ,  l'attaqua  dans  un  temps  cri- 
(i25)Seclendorf,  Hiat.  Liitber. ,   lib,  III,  tique,  lorsqu  elle  était  parvenue  au 
coi.  9.  comble,  lorsqu'elle  ne  pouvait  plus 
(*«  )  Justus  Baronius ,  précédemment  nommé  empirer ,  et  qu'il  fallait,  selon  le  cours 

*^'(«6rJo.epb  H.U..  Apologie  po»r  l'hoiineor    àe  la  nature ,  qu'elle  cessât  ou  qu'eUc 

du  mariege  des  pe»onnea  ecclé«ieatiqaea,  p.  48.     diminuât;  Car  dés  que  les  choses  SOnt 

(12':)  C'esl-à  dire  celui  qui  avait /cril  contre    parvenues    au    pluS    haut    point    où 

''T*'^)  ro«.  a.  Lat.  CoUoq.  Tit.  de  morbis   ^Ues  puissent  monter ,  c'est  l'ordi- 

Zulheri. 

(laS)  yojret  Scclcndorf ,  Hiat.  Luth.  lib.  II,  (i3o)    Ko/m  la  remarque  (L)   de  Vartiele 

ftag.  18.  BoRB,  tpm.  III ,  pag.  S'il. 

(lap)    Voye%   èi~ifestu.r   la   citation  (aa)   de  (>3i)  Ci-dessut ,    citation  {xi)    de  tarti^U 

Variicle  ^o%%,lom.  III ,  pag.  566.  Dois  ,  tom.  III %  pttg.  566. 


LUÏHEH*  573 

i^Te  qu^elles  commencent  à  descen-  Le  doctenr  Simon  Fontaine  $e  plaint 
(i3q)*    U  sema  en  pleine  lune,    que  par  occasion  Erasme  a  fait  plus 


â  guërison ,  parce  qu'on  les  applique       (BB)  H  y  a  àés  gens  qui  attribuent  a 


-Harles-Quint  fut  fatale  dans  cette  cette  profane  pense'e  ,  qu'il  impute  à 
LflTaire.  Je  répondrai  que  cela  n^em-   une  maligne  constellation,  non-seule- 
pêche  point  qu'il  n'ait  fallu  des  dons   ment  ce  qui  arriva  en  Allemagne  par 
îminens  pour  produire    la  reVolu-   le  moyen  de  Luther,  mais  aussi  la 
lIoti  que  Martin  Luthef  a  produite,    conversion  des  Indiens  dans  l'Orient 
Voici  une  excellente  pensée  de  Fra-    et  dans  l'Occident;  et  lorsqu'il  songe 
Paolo  (i33)  :  «  S'il  y  eut  quelque   que  lafoi  des  peuples  changea  presque 
»  chose  dans  rétablissement  de  cette   en  même  temps  aux  quatre  parties  de 
»   nouveauté  (i34)  »   qui   causa    du   la  terre,  les  uns  ayant  embrassé  le  ma- 
K    scandale,  comme  je  le  raconterai,   hométisme,  les  autres  le  christianis- 
»  il  se  voit  néanmoins  que  les  prédé-  me  ,  les  autres  le  luthéranisme ,  il  ne 
»  cesseurs  de  Léon  avaiefet  fait  plu-   saurait  croire  que  les  influences  des 
M  sieurs  concessions  pareilles,    par   astres  n'aient  opéré  cela  par  des  quali- 
»  des  motifs  encore  moins  honnêtes,   tés  occultes  et  pernicieuses.  iVecmu/£o 
»  et  avaient  porté  plus  loin  leur  ava-  post  exarsit  in  Germanid,  dit-il  (137), 
»  rice  et  leurs  extorsions.  Mais  sou-   authore  Luthero  dira  hceresis ,  quœ 
»  vent  il  échappe  de  belles  occasions  populis  j  ut  in  Perside  acciderat ,  ad 
»  de  faire  de  grandes  choses,  faute    insaniam  Persis ,   christiani  dogmatis 
M  de  gens  qui  les  connaissent  (*) ,  ou  plactta  ,  et  ueteres  sacrorum  ritus  ue- 
»  qui  savent  s'en  servir.  Outre  que  ,  nementissimè  conturbaPit,  Ita  ut  fa- 
»  pour  l'exécution  ,  il  faut  attendre  cilè  crediderim  ab  occulta  cœli  potes- 
»  le  temps  que  Dieu  a  destiné  pour  tate ,  malignoque  syderum  concursu 
»  punir  les  fautes  et  les  déréglemens  prouenisse  ,  ut  religiones  toto  terra- 
»  des  hommes.  Et  tout  cela  se  ren-  rumorbeenatisfactionibus,  uno  tem- 
i>  contra  sous  le  pontificat  de  Léon  ,  pore  scinderentur ,  quando  non  ma- 
M  de  qui  nous  parlons  maintenant.  »   nometani  modo  chrisiianique ,  sed  et 
Il  faut  avoiter  que  plusieurs  choses  remotissimœ  gentes  idololatrœ ,  aut 
favorisèrent  Luther  :  les  belles-lettres  sjrdera  aut  portenta  pro  Diis  uene- 
levaient  la  tête  parmi  les  laïques,    rantes,  ciim  in  Indid  quœ  ad  Orien- 
pendant  que  les  gens  d'église  ne  vou-   tem  uergit ,  tiim  in  nowo  orbe  ad  Oc- 
làient  pomt  renoncer  à  la  barbarie  ,   ciduam  plagam  reperto,  novas  sacro- 
et  persécutaient  les  savans,  et  scan-  rum  opiniones  induerint.  Florimond 
daiisaient  tout  le  monde  par  une  im-  de  Rémond  semble  applaudir  à  cette 
pudicité  effrénée.  Voyez  la  note  (i35).  pensée  ;  il  la  rapporte  en  français,  et 
On  a  eu  raison  de  dire  qu'Érasme ,  se  plaint  d'un  traducteur  protestant 
par  ses  railleries ,  prépara  les  voies  k  aui  avait  passé  sous  silence  cet  en- 
Luther;  il  fut  son  saint  Jean-Baptiste,  aroit-là.  «  Presque  en  même  temps  , 

(i3a)  Invida  fatorwn  séries,  summisque  ne-    »'  «^j*  le  Jove  ,  qu'Ismaèl  occupa  l'em- 

gatum  »  pire  des  Perses  et  changea  la  reli- 

SlarediU.nimioque  graves sub pondère lap'    ,,  gion  ,  la  bigarrant  d'une  nouvelle 

NecseiZlferens :  »  Superstition  mahométane,  s'éleva 

LucanuB,  lib.  I*'.,vs.  71.  »  en  Allemagne  sous  1  autorité  de  Lu- 

(i33)  Fm-Pflolo ,  Hist.  da  Concile  de  Trente,  »  ther,  cette  monstrueuse  hérésie,  la- 

de  u  HouM?i.^  '  "'*"*  ^  «r«d««rie»  d'Ameiot  ^  ^^^^^  ^^^l^t  anéantir  la  religion 

{ii^)Cest~à^diredes  indulgences  de  L/onX. 

(*)  Opportnnos  magnU   conatibiu    transitai        (i36)  Simon  Fontaine,  docteur  en  théologie 


renim,  dtt  Tacite  ,  Hist.  i.  à  P^ris  ,   Histoire  Catliolique  de  notre  temps  , 

{xlS)  Joigne*  h  ceci  les  fautes  que  fil  le  pa»  Uv.  Vll^fo' 
pisme  dans  cette  conjoncture»   J'en  parlerai        (iB^)  io\ 

dans  la  dernière  remarque.  3 3g  verso. 


(i35j  Joigne»  à  ceci  les  fautes  que  fil  le  pa-    '«•'•  VU',  folio  91,  édit.  de  Paris^  i56a. 
pisme  dans  cette  conjoncture»   J'en  parlerai        (iB^)  Joriusi   Histor.    lib.  XIII,  folio  m» 


5:4  LUTHER. 

If  catholique ,  et  tout  ce  que  Tanti-  riim  sano  sù^  qui  non  sic  insanit,  My- 
»  qnitë  avait  reçu  ,  comme  avaient  sterium  theologia  erat  ^facta  est  po- 
»  bit  en  Perse  les  peuples  enragés  et  pulare  oblectainentum.  ïl  prétend  que 
j»  obstinés  en  leurs  nouvelles  foues  et  Vâmeest  sujette,  toutcomme  le  corps, 
n  superstitions.  Au  moyen  de  quoi  ,  à  certaines  maladies  qui  reviennent 
»  dit-il ,  je  reconnais  volontiers  par  de  temps  en  temps  ^  et  u  met  au  nom- 
»  une  secrète  puissance  du  ciel ,  et  bre  de  ces  maladies  de  Tâme  ,  IVspht 
»  par  la  maligne  influence  des  astres,  de  dispute  et  de  changement  de  re- 
>i  qu^en  même  temps  toutes  les  reli-  ligion  qui  régnait  en  ce  temps-lâ.  U 
u  gions,  par  tout  runivers,commen-  rapporte    un  passage  de  Nicepfaore 
»  cérent  à  changer  de  face  et  de  vi-  Grégoras,  qui  contient  la  description 
»  sage,   vu  que   non-seulement  les  d'un  état  semblable.  Tout  retentis- 
»  mahométans  ,  mais  aussi  les  chré-  sait  de  disputes  de  théologie  ,   ceux 
»  tiens ,  voire  les  nations  idolâtres  mêmes  qui  ne  savaient  ni  comment 
M  les  plus  éloignées  de  nous  ,  adorant  il  fallait  croire ,  ni  ce  quUls  prête n- 
»  les  idoles,  et  en  Flnde  orientale  ,  daient  croire,  ne  parlaient  que  de 
»  et  au  Nouveau-Monde  découvert  théologie  dans  les  places  et  dans  les 
»  depuis  peu  de  temps  vers  Pocci-  théâtres.  «  (i4i)  V'is  imaginem   cla- 
>»  dent  ,  avaient  coulé  cl  glissé  en  »  ram  horum  temporum  f  JYicephon 
»  nouvelles    religions    et    opinions.  »  Gregorœ^  ista  tege  :  (*)  Apud  nos 
»  Cest  ce  que  dit  le  Jove  latin.  Mais  »  etiam  dpi4cibus  e0usa  sunt  arcaoa 
»  en  sa  traduction  française  est  re-  »  theologiae ,  atque  ita  omnes  inhiant 
»  marqnable  la  bonne  foi  réformée  v  ratiocinatiunculis    et    sermonibu^ 
»  et  la  conscience  religieuse  de  son  »  syllogisticis ,  ut  herbae   et  pascuis 
M  traducteur,  lequel  passe  par-dessus  »  armenta.  Et  illi ,  qui  de  rectâ  fide 
»  tout  cequele  Jovedit  de  ce  change-  »  ambigui  sunt ,  et  qui  nec  quomodo 
»  ment  de  religions,  et  de  cette  mons-  >'  credendum  sit  sciunt,  nec  quid  sit 
»  trueuse  hérésie  luthérienne  née  en  »  illud  quod  credere  se  dicunt  ^  illi , 
39  Saxe  :  cela  lui  faisait  mal  au  cœur.  »  inquam ,  et  fora  et  portions  et  thea- 
»  Avec  quelle  fidélité  manient-ils  les  »  tra    omnia    theologia    compleve- 
»  saints  et  sacrés  livres  ,  puisqu'ils  runt.  »  Sans  recourir  aux  constella- 
»  tronquent  ainsi  sans  front  et  sans  tions,rasile  ordinaire  de  l'ignorance, 
»  honte  les  historiens  qui  ne  font  que  on   eût  pu  trouver  sur  la  terre  les 
»  naître ,  pour  faire  perdre  un  seul  causes  secondes  dont  Dieu  se    servit 
»  mot  qui  touche  Luther  (i  38)  ?»  On  pour  le  changement  ^ui  arriva  en 
ne  saurait  approuver  la  délicatesse  Allemagne  au  XVI®.  siècle, 
de  semblables  traducteurs.  S'il  y  a  du  (CC)  //  r^est  pas  urai.,.  que  son  en- 
zèle  dans  leur  conduite  ,  c'est  un  zèle  treprise  ait  inspiré  le  mépris  de  lare 


'indignation 

que  Lipse  attribuait  aussi  aux  astres  nèrent  par  la  profession  de  l'hérésie  , 

le  penchant  du  XVI*.  siècle  vers  les  il  aurait  parlé  selon  l'esprit  de  ses 

disputes  de   religion   (iSg).   Fatahs  préjugés,   on  le  lui  pardonnerait; 

ista  est  ingeniorum  scabieSjUt  omnes  mais  ce  n^est  point  là  le  mal  qu'if 

disputare  malint,  quam  vii^ere  (i4o)...  déplore.   Écoutons -le.    Cependant , 

Ita  loquory  quia  welut  à  cœlo  et ,  ut  dit-il  (14^)  >  «m  H^^  ^e  nous  repré- 

dixerim,  astro  aliquo  est  hœcpestis,  senter  ici  les  saillies  de  ce  furieux 

Atque  ut   corporum   quidam  morbi  esprit  de  Luther,  l'insolence  duquel 

cerlis   temporibus  interveniunt  ,    sic  a  même  déplu  aux  cali^inistes  ,    le 

nunc  iste  animorum.  f^iri ,  fœminœ  ,  sieur  du  Piessis  devait  méditer  thor- 

senes  ,  pueri,  questiunculis  ludunt  et  reurde  son  crime ,  et  se  représenter 

lasciwiunt  s  eoque  pentum ,  ut  pro  pa-  devant  les  yeux  la  grande  perte  des 

dmes  dont  il   est   coupable   devant 

(i38)  Florim.  d«  R«m<mil.,  Hist.  demirésie, 

IiV.  /*'.,  chap.  IV y  pag.  m.  34*  (i4i)  Lipsiai,  advercns  Dialogistam ,  pag,  3io 

(i3<))  Lipcina,  Civil.  Doctrine,  lih.  IV ^  cap.  Oper  loin,  IV. 

m, 'pag.  m.  65  Oper.  tom.  IV.  (•)  Hùlor.  Ub.  XI. 

<i4o)  Idem^  adTeniis  DialogisUm «  pag.  3>o  (i^a>Coêfieieaa,  BépooM  au  Myalère  d'Ini- 

ejusd.  tomi.                       <  q^ité ,  pag.  \t'i'j. 


LUTHER.  575 

SU  et  det^ant  ses  anges,  pour  auoir   aura   pris.   UantipërisUse  .   que   les 
autear  tieUoutes  les  disputes  qui   nouTeaux  physiciens  ont  oannie  de 
sont  élevées  en  la  chrétienté.  Dieu   la  nature ,  a  lieu  dans  la  religion.  Le 
lit  ordonné  en  l'ancienne,  loi  (^)  ,    zèle  se  ralentit  quand  on  n^est  pas  ob- 
?    s'il   arrivait  que    quelques-uns   serve  et  environné  d'une  autre  secte, 
ant  débat  les  uns  contre  les  autres   et  se  rallume  quand  on  Test.  Appli- 
.ppassent  une  femme  enceinte ,   de   quons  ici  les  vers  qui  ont  été   faits 
te    qu'Us   étouffassent  son  fruit  ,    sur    Ménelas   (14^)9   ^^    disons  que 
ir  fie  irait  pour  la  (^ie  de  l'enfant.    Coé'ffeteau  a  pris  le  change  ;  il  a  pris 
;  donc    qu'ordonnera  sa  diuine  jus^   pour  une  chose  effective  ce  qui  de- 
e ,  contre  ceux  qui  par  leur  ambi-   vrait  arriver  en  cas  que  les  hommes 
n  et  par  les  disputes  qu'ils  ont  ex-   raisonnassent  d^une  certaine  manière. 
ées  en  l'église,  ont  fait  mourir  tant       (DD)   J'ai  trouvé  fort  étrange  que 
millions  d'âmes  ,  qui  se  sont  rebw-    le  cardinal  du   Perron  ait  osé  dire 
es  de  la  i^ligion  chétienne,  t^oyant    que  Luther  croyait  la  mortalité  de 
ux  qui  s'en  disent  les  ministres  si   l'âme.']  Voici  en  quels  termes  il  l'as- 
al   d'accprd  des  principaux  points    surait  (i44)  •  "  Luther  niait  l'immor- 
i  saint  JEuangile  ?  On  peut  assurer    »  talité  de  Tâme  ,  et  disait  qu'elle 
ue   le    nombre   des  esprits   tièdes ,    »  mourait  aVec  le  corps ,  et  que  Dieu 
idifierens  ,  dégoûtés  du  christianis-    »  ressuscitait  par  après  l'un  et  l'au- 
le,    diminua    beaucoup   plus  qu'il    m  tre,  si  bien  que  selon  son  opinion 
'augmenta,  par  les  troubles  qui  agi-    »  nul  ne  jouissait  de  la  présence  vi- 
îrent  l'Europe  à  l'occasion  de  Luther.    »  sible  de  Dieu  ^  et  de  là  il  tire  un 
hacun  prit  parti  avec  chaleur  5  les    »  argument   contre    la    prière    des 
tns  demeurèrent  dans  la  communion    »  saints ,  pour  montrer  que  les  saints 
omaine,  les  autres  embrassèrent  la    »  n'entendent  point  nos  prières.  L'é- 
)rotestante  ;  les  premiers  conçurent    »  glise  croit  que  les  âmes  des  saints 
Mur  leur  communion  plus  de  zèle   »  et  des  bienheureux  jouissent  de  la 
{u'ils  n'en  avaient,  les  autres  furent   »  présence  de   Dieu    aussitôt  qu'ils 
:out  de  feu  pour  leur  nouvelle  créan-    »  sont  morts  ;   et  Luther  ,  entre   les 
se.  On  ne  saurait  montrer  ces  per-    »  impiétés  de  l'église  romaine ,  il  y 
ionnes  qui,*  au  dire  de  Coeffeteau  ,    »  met  celle-là,  qu'elle  croit l'immor- 
rejetaient  le  christianisme  à  la  vue    »  talité  de  l'âme.  »  Vous  voyez  qu'on 
de  tant  de  disputes.  S'il  avait  dit  que    ne  lui  attribue  point  d'avoir  rejeté 
les  divisions  des  chrétiens  ,  et  la  con-    absolument  les  peines  et  les  récom- 
àuite   qu'ils  tiennent  les  uns  contre    penses  de  l'autre  vie ,  mais  seulement 
les  autres  après  avoir  formé  plusieurs    de  les  avoir  renvoyées  après  la  résur- 
sectes  ,   sont  très-propres  à  inspirer    rection  finale  de  tous   les  hommes, 
(lii  dégoût   et  de  l'incrédulité  pour    C'est   diminuer  beaucoup  l'atrocité 
rÉvangile,  je  crois  qu'il  eût  eu  rai-    de  l'accusation  que  d'autres  avaient 
son  ;   mais  il  eût  fallu  supposer  en    intentée  ;  mais  ce  n'est  point  éviter 
même  temps  une  chose  que  très-peu    le  crime  des  menteurs  et  des  calom- 
de  personnes  mettent  en  pratique.  Il    niateurs.  On  a  coutume  de  dire  que 
aurait  fallu  supposer  qu'u  y  a  oeau-    tout  roman  est  fondé  sur  quelque 
coup   de   gens  qui   n'ont  pas  deux    histoire  ;  j'ai  donc  soupçonne  que  le 
IKÛds ,    c'est-à-dire    qui    examinent   cardinal  du  Perron  avait  bâti  cette 


personnes?  Ou  sont  ceux  et  n  ayant  pas 
qui  par  la  force  de  la  coutume  ne  jn-  tous  les  gros  volumes  de  ce  ministre, 
gcnt  pas  que  les  mêmes  choses  sont  j^ai  consulté  un  théologien  de  la  com- 
très-justes  quand  ils  les  font  souffrir  munion  d'Augsbourg ,  et  l'ai  prié  de 
aux  autres ,  et  très-injustes  quand  ils  m'apprendre  s'il  y  avait  quelque  pré' 
les  souffrent  eux-mêmes  ?  Avec  cet 
esprit, 
piicité 
i)yrrhoi 

rïve,  «,aenar.  coUé  in  parti  qo'U   T44?V-«i.«.V/;?.-,i'.'rt..,.p.,.  „,. 
(••)  Em4.  »î.  Ml.  rf.  .669. 


576  LUTHER. 

texte  qai  eût  donne  lien  i  ce  cardi-  de  la  Foi,  Je  pense  que  c^est  contre 
nal  de  parler  ainsi.  Vous  allez  yoir  Barthëlemi  Causse  ,  mijiistre  de  G«- 
le  précis  de  la  réponse  qu^il  a  eu  la  néve,  auteur  d^un  ouvrage  qui  a  pour 
bonté  de  me  faire.  Luther  u^a  jamais  titre  C"^)  :  U  vrcd  Bouclier  de  la  foi 
enseigné  que  Pâme  mourût  avec  le  chrétienne  ,  mis  par  dialagues  ;  de- 
corps.  On  ne  prouvera  jimais  par  ses  montrant  par  la  Sainte  Étnriturc  let 
ouvrages  quHl  ait  été  dans  cette  opi-  erreurs  et  fausses  allégations  d'un 
nion  ;  et  il  a  témoigné  fort  claire-  /iVns  intitule  >  le  Bouclier  de  la  Foi , 
ment  quUl  croyait  tout  le  contraire,  jadis  fait  par  un  moine  de  SainL- 
Voyez  ce  qu^if  a  écrit  sur  le  verset  8  Victor  y  a  Paris  ^  se  disant  le  SienaV 
du  chapitre  IV  de  la  Genèse  ,  où  il  lant,  L^édition  que  j'en  ai  est  de  Gt' 

Ï>arle  de  la  mort d*Abel.  L'origine  de  néve,    i563,   et  avait    été    rei^ue  fX 

a  calomnie  est  dans  une  lettre  quHl  amplement  augmentée  de  nouveau.  ' 

écrivit  a  Amsdorf ,  Fan  i5aa,  où  il  Cela  soit  dit  en  faveur  des  bibliogra- 

Îaratt  fort  enclin  à  croire  que  les  phes.  Passons   maintenant  aa   fait, 

mes   des  justes  dorment  jusqu'au  rapportons  ce    que   le   chaooine  de 

jour  du  jugement,  sans  qu  il  sache  Saint- Victor  narre  de  Luther.  L'am- 

où  elles  sont,   etc.  Il  ne  prétend  pas  bition  et  cupidité  de  gloire  et  d'honneur 

dire  qu'elles  sont  mortes  pendant  cet  de  Luther  a  esté  si  grande ,  qite  com- 

iotervalle ,   mais  seulement  qu'elles  bien  qu'ilfust  simple  prehstre  et  au- 


sont  plongées  dans  le  repos  et  dans    gustin,  apostat  et  decuculê,  toutesfois 
le  sommeil  \  et  il  suivait  en  cela  l'o-    s* est  attribué  V office  et  la  dignité  epi- 


temps  ,    et    quoiqu'il  donner  deux  prebstres  en  Vegli 

semble  dans  des  écrits  postérieurs,  at-  Sainct  André,  en  leur  imposant  les 

tribuer  le  repos  aux  âmes  des  prédes-  mains ,  et  en  chantant  Vanthîenne  , 

tinés ,  U   n'entend  point  par-là  un  Veni,  sancteSpiritus. -P/iw5eyiit5oil, 


plement  de  1  état  des  âmes  après  cette  artilleries  et  gros 

YÎe.  toit  pas  imiter  Jesu' Christ,  ses  apos- 

(EE)  L ouvrage  de  Nicole  Grenier,  très ,  et  les  sainctz  docteurs  de    Pe- 

dont  on  verra un  long  passage.\  gUse  ,  aui  ont  presché  et  monstre  par 

C'est  un   livre  intitulé  :  le  Bouclier  exemple ,  toute  humilité  et  simplicité, 

de  la  Foi,  en  forme  de  dialogue,  ex-  Bien  est  différente  la  vie  des  vrajs 

trait  de  la  Sainte  Écriture ,  et  des  chrestiens  et  des  antechrists  heretic- 

qiies.  La  vie  des  apostres  et  des  saints 

'église  estoit   humble, 

pudicqud  ,  et  dévote  ; 

\f aulx  docteur  et  apos" 

quelle  année  il  le  publia  la  première  tat  Luther  estoit  superbe  ,  gourman- 

fois.  La  Croix  du  Maine  et  du  Verdier  de ,  impudicque ,  infâme  et  chamelle  ; 

Vau-Privas  ne  marquent  que  l'édi-  car  a  tous  est  notoire  et  évident ,  que 

tiôn  de  Paris  1 566  et  i56^  :  ils  ne  di-  ayant  faulsé  ses  vœux  de  religipn  et 

sent  rien  de  celle  dont  je  me  sers  ,  lo-  continence  ecclesiasticque ,  aprins 

qui  est  d'Avipon ,  1  54q  ,  et  qui  n'est  pour  femme  ou  paillarde  une  moniale^ 
pas  la  première  :  car  le  titre  porte 

que  l'ouvrage  a  été  revu  et  augmenté  (*)  J'«i  <!•  ce  lïTre  une  édition  m-i9,p«r  Zf 

par  Vauteur.   L'édition   mentionnée  f*»Vî?  ^^"7»*».  »5?-  encore  n'ci-ee  que  i« 

nar  du  Verdier  Vau-Prîvas  contient  «"»»•••"«■  J«  «*5r«  ^**  *  '"'•'"«  «*  augmente  par 

par  au  veiaier  vau-rnvas  conueni  rauteur  m/m«.  R«m.  cut. 

une  apologie  contre  un  clabaut  luthé-  (145)  L'auteur ,  si  je  ne  me  trompe,  voulait 

tique  qui  a  voulu  ronger  ce  Bouclier  aire  Iilèbe  ;  mais  par  une  ne'gUgenee  inexcw 

sable,  il  s'informa  peu  du  vrai  nom  des  villes , 

(*)  Orighie,  saint  Chrysostom»  et  Théodo'  et  tomba  dans  une  équivoque  ridicule,  y  ayant 

tel,  parnU  les  Grées  ;  Te'rtulUen  et  Luetanee ,  en  Portugal  la  ville  de  Lisbonne^  ou  lâaher  ne 

parmi  let  Latins,  Jut  jamais. 


LUTHER.  5-, 

laquelle  a  eu  trois  bastards  et  spu-  nous  arrêtons   qu^à  la  projnôsse  de 

-r-ées.  jLa  cause  de  sa  grande  inconti-  Dieu  et  à  la  foi  ;  paroles  qu'il  citait 

WM^nce ,  ce  a  esté  sa  grande  gourman-  comme  d'un  sermon  de  Luther  sur  le 

^Jise  :  car,  comme  dit  sainct  Uieros-    Nouveau  Testament;  il  se  vit  en  pei» 

TTie  y    Venter  mero   œstnans  ,   facile  ne  de  faire  cfiercher  ce  passage  dans 

ciespumat  in  libidinem.  Et  au  vray  tous  les  Luther  de  Paris  ,    et  ne  l'y 

dire  y  Luther  se  debvoit  plustost  ap'  ayant  point  trouvé  ,  il  ne  put  faim 

^eller  le  prince  et  docteur  des  y  vron"  a  autre  réponse  au  ministre  qui  lui 

gnes  et  gourmands ,  que  des  Saxons  écrivait ,  qu^en   avouant  qu'il  avait 

et  uillemans.  (Testoit  le  second  épi-  pris  ce  passage  dans  Bellarmin     et 

<:urien  ou  Sardanapale.  P^eu  que  vul-  faisant  en  même  temps  une  apologie 

fairement  on  lit  de  luy  que  en  tous  de  la  fidélité  de  ce  cardinal. 

isners  et  soupers,  il  heuvoit  un  sep-  (^ûr)  La  très-curieuse  bibliothèque 

lier  de  vin  doulx  et  excelle ntissime  :  du  prince  Rodolplic  Auguste     duc 

et  mengeoit  viandes  exquises  et  deli-  de  Brunswick  S]  Ce  prince,  quia  joint 

cates.  Ce  que  a  continué  jusques  a  la  Tamour  des  lettres  à  toutes  les  autres 

fin  :  car  il  est  mort  soubdair^ement  ,  qualités  dignes  de  l'ëclat  de  sa  mai- 

tout   saoul ,  après  avoir  amplement  son  ,  ne  s^est  pas  contente  de  la  ma- 

souppé  et  remply  son  ventre.  Mais  gnifîque  bibliothe'que  de  Wolfembu- 

laissons  ce  malheureux  (146).  Il  im-  tel^  il  en  a  dressé  une  autre  particu- 

porte  aiix  luthériens ,  et  en  général  cukére  ,  où  il  a  fait  rassembler  une 

aux  protestans  ,  (|ue  Ton  redonne  le  infinité  de  livres  raies.  C'est  lA  qu'on 

jour    aux  impertinences    fabuleuses  trouve  tous  les  écrits  que  Luther  a 

que  leurs  adversaires  publiaient  con*  publiés  depuis  Tan  i5i 7  jusques  à  sa 

tre  les  réformateurs  au  XVI*.  siècle,  mort;   les  éditions,    dis-je,   qu'il  a 

Cela  témoigne  que  ces  adversaires  données  et  corrigées  lui-même,  et  qui 

n'étaient  conduits  que  par  une  aveu-  sont  préférables  aux  manuscrits  ori- 

Ï;le  prévention  :  c'est  un  préjugé  à  finaux ,     parce   qu'en    relisant    les 

eur  charge  et  à  leur  désavantage,  épreuves  Û  corrigeait  bien  des  cho- 

Voici  un  chanoine  de  Saint- Victor  ses  qui  lui  étaient  échappées.  Il  est 

qui  a  si  peu  de  jugement,  qu'il  se  bien  plus  sûr  de  recourir  à  ces  édi- 

sert  d'une  objection  qui  bat  en  ruine  tions ,  qu'à  celles  où  l'on  a  réduit  en 

les  papes ,  les  cardinaux ,  et  tous  les  un  corps  toutes  les  œuvres  de  Luther: 

prélats  dont  le  train  et  les  équipages  car  ceux  qui  firent  cette  réduction  se 

pompeux  sont  diamétralement  oppo*  donnèrent  la  liberté  de  raccommo* 

ses  à  la  vie  des  apôtres.  der  et  de  changer  tout  ce  qu'ils  trou- 

(FF)    Un  petit  dia^rin  qu'on  fit  a  vèrent  a  propos  (i4<3ii^  :  et  de  la  vient 

M.  Amauld,  au  sujet  éCune  citation  sans  doute  qu'on  veriâe  si   malaisé- 

de  Luther J]  M.  Le  Fèvre  ,  docteur  en  çient  les  citations  de  ce  ministre^  sur 

théologie  de  la  faculté  de  Paris  ,   a  Iesc[uelles  il    se  forme   des    contes- 

publié  ce  fait-là  dans  un  ouvrage  qui  tations.   On  ne  peut  guère  recourir 

fut  imprimé  à  la  Haye  (147)9  l^n  qu'aux  volumes  in-folio  publiés  de- 

i685.  2Ve  se  souvient-il  point  ,   dit-  puis  sa  mort.  Les  éditions  complètes 

il  (14B)  ,  en  parlant  de  M.  Amauld ,  de  toutes  ses  œuvres  ont  fait  qu'on 

qu'il  y  a  environ  quatre  ans  qu'un  a  négligé  les  éditions  particulières  de 

ministre  lui  ayant  écrit  qu'il  avait  cité  ses  traités;   et   par-là  presque  tous 

faussement  des  passages  de  Luther  ,  les  exemplaires  de  ces  éditions  jpar- 

pour  montrer  qu'il  niait  la  nécessité  ticulières  sont  péris  ,   et  c'est  dom- 

des  bonnes  œuvres ,   et  entre  autres  mage.  Libelli  à  Luthero  ipso  editi  di- 

celui-ci  :  Gardons-nous  des  péchés  ,  ligentiiis  quamfactum  est ,  asservari 

mais  gardons-nous  encore  davantage  debuissent ,  non  tantiim ,  quod  corn- 

des  lois  et  des  bonnes  œuvres  ;  ne  modiùs  legi  poterant  ^  quaminmag- 

t  fRMs^    r     '       p     1-     j    I    17-  niSyinquospostmodiimreflactisunt, 

pli^lli^s^r^''  ^'"^"  '•  ^  '^~'  uoluminibas  ,  sed  et  quia  genuini  et 

(147)  Et  mon  pas  à  LiUe,  comme  le  porté  le  «»  interpolatione   aut   incuîid  ,    quœ 

titre.  compilatoribus  tomorum  dudhm  im- 

uï^2J^dfe"d^'ruî.";f.Tbî:^;?:ï!  i""^"  "'  '  ^~""  ««'"  cso)-  Le 

Xyilf  t  la  page   n'est  point  marquée  ;  e*est  (i^Q)  ^ojet  la  citation  suivante. 

aademierfeuiUetdelafemlUh.  (iSo)  AcU  Eroditor.  Lipsieni.  x6qo^  p.  f 

TOME   IX.  37  ' 


578  LUTHER. 

prince  dont  je  parle  s^est  serri  d^an  sciatis  ,  sed  cum  saperstitibiis  in  nos 

profetsear  de  Helmstadt  (i5i)  pour  armatis.    Ciimque  animadt^ertissct , 

Çablier  une  idée  de  sa  bibliothéqne.  Hispartfs  duei  Albano  et  cpiscopo 

oyci  le  Uttc  intitulé ,  Antiqua  lit^  atrebatensi  y  suadentibus  ejus   indig- 

terarum  monumenta ,  autographa  Lw  nitatemfacti ,  consentire ,  set^erè  tan" 

theri^aliorumquecelebriumwirorumy  dent  atque  etiam  vitœ  capilisque  pe~ 

ab anno  iSf]  ,  iuquè  ad annum  jS^S f  ricuto  sanxit  ,   inuiolatum    jLuineri 

Reformationis  œtatem  et    historiam  sepulckrumut  esset{i5^), 

egregiè  illustrantia ,  etc.  Le  premier  (I I)   Les  extnûts  que  je  donnerai 

tome  en  fut  imprime  à  Brunswick  ,  et  une  infectit^e  du  père  Grets^r,  J   Je 

Fan  1690  (i5ti),   et  le  second  ,  Tan  ne  crois  pas  me  tromper  en  lai  don- 
1691  (i53).  Les  directeurs 
bibli 


Lothëques   pul 
r^ntees,  se  servent 

économie  blâmable.  Ils  se  défont  des  le  promoteur 
traités  particuliers  dés  quHls  ont  ac*  torat  de  deux  licenciés  en  théologie, 
quis  Fassemblage  de  toutes  les  œu-  L'un  d'eux,  fit  une  longue  déclama- 
Yres  d^un  homme  réduites  en  corps  ,  tion  intitulée  :  I7frùm  Luiherus  fuerit 
et  ainsi  Ton  ne  saurait  plus  yénfier  sekolasticus  theologus  ,  où  il  entre- 
dans  ces  grandes  bibliothèques  ,  si  prit  de  prouver  la  négative  et  quel- 
un  auteur  qui  a  cité  des  passages  de  que  chose  de  plus  :   lutherum  non 
la  première  édition  ,  qui  différent  de  modo  non  fuisse  theologum  scholasti- 
la  dernière ,  y  a  procédé  de  bonne  cum ,  sea  omnium  subtifiorum  scien- 
foi.  tiarum  hostem  et  calumniatorem  im- 
(HH)     Charles- Quint   ne  voulut  pudentissimum.  La.  "preuye  de  la -pre- 
point  permettre  que  l'on  démolit  le  mière  partie  de  cette  thèse  fut  rédui- 
tombeau  de  Martin  Luther ,  et  il  dé-  te  à  un  syllogisme  que  le  candidat 
fendit  sous  peine  du  dernier  supplice,  prononça  d'an  ton  de  voix  fort  éle- 
d attenter  rien  de  cette  nature.  ]  Les  vé.  Ut  autem  ,  dit-il  (i56) ,   rem  ip- 
Espagnols  le  sollicitèrent  instamment  sam  y  statim  ,    cunetis    ambagibus 
de  le  faire  abattre,  et  ils  eussent  bien  omissis  aggrediar,   elatd  uùce  pro- 
Toulu  déterrer  ses  os  y  et  les  brûler  ;  clamo  rScholastîcus  non  est,  qui  cras- 
mais  l'empereur  répondit  fort  sage-  sissimos ,   stopidissimos  ,   et  ut  sic 
ment  :  Je  if  ai  plus  rien  à  démêler  appellera  ,  decumanos  ,   prorsnsqne 
avec  Luther ,  il  a  désormais  un  autre  asininos  contra  philosophîam  ettheo- 
juge  dont  il  ne  m'est  pas  permis  d'u-  logiam  commisit  errores.  Lutberus 
•urper  la  juridiction  :   sachez  que  taies  errores  cpmraisit ,  non  est  igi- 
je  fais  la  guerre ,  non  pas  aux  morts ,  tur  Lutherus  scholasticus.  Il  s'étendit 
mais  aux  vivans  qui  ont  encore  les  ensuite  sur  la  preuve  de  la  mineure  ^ 
armes  en  main  contre  moi.  f^iolari  car  la  majeure  était  assez  claire  d'el- 
autem  sepulcmm  uetuit  Carohis  V y  le-méme.  11  avait  déjà  observé  que 
imperator  H^ittembergam  expugna-  Luther  se  vante  d'avoir  su  à  fond  tous 
tam  y  armis  minisque  ingressus  ,  con*  les  secrets  de  la  scolastique  la  plus  fî* 
trà  quam  urgebant  Hispani  omnes  y  ne ,  et  que  Melanchthon  lui  a  donné 
eh  usquè  infensi  Luthero,  ut  et  ossi"  là-dessus  de  grands  éloges  (157).  Lu- 
bus  ejus  ininderent  quietem  ,  eaque  therus  non  semel  testatur  ,    omnia 
perindè  y  ut  Hussofactum  fuerat  ui-  scolasticœ    theologiœ    mysteria    sihi 
vo  y  mallent  cremari;  quos  laudatis»  probe  esse  cognita  :  omnia  adytaper- 
simus  tamen  imperator gravissimoser-  lustrata  :  omnes    excussos    angulos. 
mone  castigauit ,  quandb  dixit  :  Ni-  Credatis  fortiter  magistri  nostri  exi- 
hil  mihi  ultra  cum  Luthero ,  alium      ^  ,/>  /-i.  •  .•        t     1.         •   v  •  »    ^   • 

llle  judicem  jam  habct  ,    CUJUS  JunS-     nammU  iIla.tr.tS ,  pag.  ai8,  aip.  Il  cite  Job. 
dictlOnem  invadere  nostrumnon  est,     Sleidanus  de  Statu  religioni»  et  *reffnblic«  in 

neque  mihi  cum  mortuis  bellum  esse    Germanifi ,  l.  XIX ,  p*g-  665  et  6^  et  Michaël 

Piccartna  m  Obaervatiombiit  bistonco-poUtiCM , 
^  _  -  _-  ,     w     .  décade  VI,  cap.  6.  Je  n'ai  rien  trouvé  de  sent' 

(i5i)  M.  Ton  der  Hardt.  f,i^i,ig ^„,  /,  xiX:  livre  de  SIeidap. 


(i5a)  yojrez  le  Joamal  de  htMe,  mois  de        (i55)  On  les  lui  donne  dans  la  Bibliotbéqi 

d/c.  1690 ,  pag.  6a5  (  mal  marquée  601  )  «t  suiv.  d^AIegambe.  vag.  100,  col.  3 

(>53)  Voye»  le  mifme  Journal ,  mois  de  sept.        0^)  ^'«"er,  Inaugurât,  doctar.f  pag.  3. 
iCgi,  pag.  43S>  ('^?)  IdeWf  ibidem. ^  pag.  i  et  a. 


LUTHER.  579 

(  sic  loquUur  Luiherus  doctores  majestate  materia ,  quae  in  angustias 

f^aitienses  et  Colonienses  compel-  ratioDis  seu  syUogismoruin   inclodi 

B#)  (^')L^>^i^ocBS^  notam  philoso-  non  possit.  Quasi  uero  nultus  syllo^ 

pl&iam  et  theologiam  vestram ,  in  quâ  gismus  et  forma  et  materid  prohus 

X1.0K1  pessimo  ingenio ,  nec  ultima  so-  jbrmari  queat  de  re  cœlesti  et  iheolo- 

«sordia  versatus  sit  plus  duodecim  an-  eicd ,  et  diuinitUs  nobis  ret^elatd  (i  5q). 

xki.s  y  interaue  sympalaestritas  vestroB  II  n^oublie  pas  cette  maxime  de  Lu- 

cLetritus.  Et  ne  ignoraremus ,  in  quam  ther  ,  que  la  thëologîe  choque  les 

scholasticœ  lhe(Aogiœ  familiam  na^  régies  de  la  philosojmie ,  mais  qu'à 

wf^^n  dederit ,  aUhi  nobis  exponit  ciim  son  tour  la  philosophie  chojque  da- 

dicit  9  se  (**)  Occami  castra  secutunij  yantage  les  régies  de  la  théologie  : 

CMijus  sectatores  ,  tempore  Lutheri ,  Impingit  ^  theoîogia   in  philosophiœ 

%^mi,lgo  Teeminist£  auaiebant ,  longé-'  régulas  ,  inquit  Xutherus  ,  seaipsa 


jplacita  et  dogmata  non  tantUm  h  li-  défini  que  ce  qui  est  vrai  .en  philoso- 

Tisine  salutdsse ,  autprimoribus  labris  phie  Test  aussi  en  théologie  4  et  il 

3oluTnmod6  dégustasse  ;  sed  penitùs  soutient  qu'il  faut  être  béte  pour  dés- 

imbibitatenere  ;  hisenim  verbis  suant  approuver  cette  décision.   Kéhemen- 

in     scholasticd    theologid    peritiam  tissimè  stomackatur  scholasticus  nos- 

décantât  Lutherus  ;  de  qild  etiam  ter  in  parisiensem  theologorum  scho^ 

perpétuas  Lutheri  encomiastes  Me-  lam  ^  quam  Sorbonam  yocant.  Qud 

ianchihon  :  (*^)  Gabrielem  et  Came-  de  caussâ?  Sorbona,  mater  errorum 

racensem  (  duos  insignes  ex  Occami  pessimè  definiyit ,  idem  esse  verum 

gjrmnasio  iheologos  )  pené  ad  ver-  m  philosophiâ  et  theologiâ.  ^on  tan^ 

bum  memoriter  recitare  poterat  Lu-  tumSorbona  optimè  et  sanctissimè  hoc 

theras.  Diù  multùmqne  legit  scripta  defitùuit  ;    sed  et  concilium  Latera- 

Occami.    Hujus  acumen  praferebat  nense  suh  Leone  X,  Et  certè  tam 

Thomae  et  Scoto.  La  première  preuve  est  hoc  euidens ,  utfunguni  esse  opor- 

de  la  rfiineure   est  tirée  de  ce  que  teat ,  qui  dissentiat  ;  nam  ut  album 

Luther  a  soutenu  que  cette  proposi-  est    atbum  y    ubicunque  ponatur  ; 

lion  le  Verbe  a  été  fait  chair  est  et  aqua  est  aqua ,  ubicunque  colloce- 

yéritable  en  théolone,  et  absolument  tur;  ita  et  verum  est  verum  uhicun" 

impossible  et  absurae  en  philosophie,  que  constituatur ,  sive  in  theologid , 

Omne  verum  vero  consonat,  Tamen  siye  in  philosophid  (161).  Ce  que  le 

idem  non  est  verum,  in  diversis  pro-  censeur  affirme  sur  le  dogme  même 

fessionibus»  In  theologid  verum  est ,  me  parait  très-véritable  (i6a)  :  mais 


giens,  ]>our  soutenir  que  les  argu-  ,  soutenu  là-dessus  la  pensée  de  Luther. 

mens  philosophiques  que  Luther  ap-  Considéra  et  hoc  stuporis  Lutlterani 

Ïiorte  en  exemple  ne  combattent  point  indicium ,  continue  ce  critique  (  1 64) , 
e  mystère  de  la  trinité ,  ni  l'incar-  aliquid  est  verum  in  unâ  parte  phi- 
nation^  du  verbe ,  et  ajoute  :  Simili  losophis  ,  quod  tamen  falsum  est  in 
stolidâale  diàt  (  Lutherus  )  sylloçis-  aliâ  parte  philosophiae.  Nimirian  na~ 
mon  praedictos  non  esse  maloK  ^tio  turam  esse  principium  motiis  et  quie- 
forma  syllogisticœ  ,  sed  virtute  et  tis ,  verum  erit  in  physicd  -.falsum  in 

metaphysicd  et  ethicd,  Humor    hu- 

C*»>  Lmker,.in  Beipctu.  ad  artieulos  à  Lo^  mectat ,  inquit  Lutherus  ,  est  Veritas 

vaiueiu,  91  Colomens,   theoUgu  damnatos ,  *                            ' 

tomo  a. ,  lu. ,  moenib.  /  r  x  r  J           lj 

(••)  Luther,,  eoUoq.  symposiacis  tit,  de  Scho-  (»=«)  ^*'««  »  «**<'«'»  1  P-V-  "  • 

UuiietM  Theologû.  (x6o)  Idem ,  ibidem  ,  pag»  i  a. 

(*3)  XwlAcr.,  eontra  lovan  et  Colon.  Ô^O  Idem ,  ibidem.,  pag.  x3. 

J**)  ËUUnchL^  Wrmf.  m  eocwAsm,  (om.»  Uu  „  (»6a)  Voje%  ei-dessus  la   remanfue  (C)  de 

WitUmherg.  Tart.  Horrvis  (  Daniel  ),  <om.  VIII^p.  i83. 

(«58)  Gretscr.,  Inaagarat.  Doctor.,  pag.  4  et  5.  (»®)  'V**  cy-deetw  la  mêeu  remarque. 

H  eito  Lalk.,  ton.  I ,  lat.  Wittcmb.      .  (i64)  Greuer.,  Inangnrat.  Doclor.^pa^.  i4« 


58o        -  '  LUTHER. 

in  sphnrà  aè'ris ,  sed  manifesta  haerc-    Bestia  gentilis ,  similis  hydrce  in  Ler- 
MU  ia  sphcrâ  ignis.  Forte  proptereh ,    nd.  In  quoferè  nihil  est  phUosophûe. 
quia  m  sphœrd  ignis  concrescit  in    Impiissimus  est.  Publicus  veritatis  , 
glaciem,  Nam  si  non  congelaretur ,    et  ex  professo  hostis.  Gentilis  anima- 
quomodà  nonmadefaceretZutherum,    rum  carnifex,  Hircus  ,    vel  potiks 
si  integro  aquœ  tlolto  per/uhderetur  ?    hircocervus.  Bis  sacerrimus  Aristou- 
Si  le  yésuxUi  avait  été  un  bon  phvsi-    les.  in  cute  perfectus  Epicurus.  JVon 
cien ,  il  aurait  éU  plus  ëquitoble  dans    mihi  persuadebitis ,  inquit  Lutherus, 
cette  dernière  censure  ;  il  se  serait   philosophiam  esse  gi&rulitatem  illam, 
contenté  de  dire  que  Luther  ne  dé-    de  materid  ,  motu ,  inûnito  ,  loco  , 
Tetopi)e  pas  assez  nettement  sa  pensée,    vacuo ,  tempore ,  quœferè  in  Aristo- 
Je  crois  que  Luther  avait  entrevu  ce    tele  sola  ducimus  :  talia  ,   quœ  nec 
que   les  nouveaux   philosophes   dé-    intellectum ,  née  afèctum  ,  nec  com- 
brouillent  parfaitement.  Ils  montrent    munes  hominum  mores  quidquamju- 
que  ce  que  les   péripatéticiens  ap-    t^ent  :  tantiimcontentionibus  serendis^ 
pellent  humidité  ,  Tune   des  quatre    seminandisque  idonea.  Quod  si  majri- 
qualités  élémentaires,  doit  être  nom-    mè  quid  ualerent ,  tôt  tamen  opinio- 
mé  liquidité  (i65)  :  et  en  ce  sens-Iâ    nibus    confusa  sunt  ,  ut  ,    que   cuis 
Luther  a  raison  de  dire  que  Ph umidité    certius  aliquod  sequi  proposuerit ,  hoc 
mouille  dans  l'air  ,  et  ne  mouille  pas    incenior  feratur  ^   et  faces  Euboïcas 
dans  le  feu  ,  car  la  flamme  est  un    sectetur  :  et  serb  tandem  cum  Proteo 
corps  liquide,   et  ne  motiille  pas  ;    sibi fuisse negotium^  pœniteat,  OvCon 
et  par  conséquent  il  est  vrai  que  le    ne  dise  pas  qu'il  s'irrita  de  la  sorte 
liquide  humecte  dans  l'air  élémen-    contre  le  chef  des  péripatéticiens , 
tare,  et  n'humecte  point  dans  le  feu    depuis  qu'il  se  fut  brouillé  avec  le 
élémentaire.   Je   sais   bien  que   cet    pa{)i8me  ;  car  on  peut  prourer  qu'il 
exemple  ne  sertde  rien  quant  au  fond    était  dans  le  même  espnt ,  avant  que 
à  l'hjrpothèse  de  Luther  ;  mais  nous    d'avoir  rien  fait  qui  pût  déplaire  à  la 
pouvons   néanmoins  croire  que   sa    cour  de  Rome.  Lisez  ce  passage  de 
pensée  n'a  pas  été  bien  entenaue.  Je    Gretser  :  Neque  unquàm  benè  erga 
ne  touche  point  aux  autres  preuves    Aristolelem  affectus  fuit  ;  quoddisces 
de  la  mineure  du  syllogisme.  ex  kis ,  quœ  anno  domini  i5t6,  ad 

Voici  une  tirade  d'injures  contre  Langum  Augustinianum priiis  scrip- 
Aristote  :  (166)  Nisi  carofuissetAris^  «»'  »  quam  apertè  insaniret  :  (*)  Mitto 
toteles  ,  inquit  Lutherus  C^') ,  uerè  ^^^  litteras,  ad  eximium  D.  Jodocum 
diabolum  eum  fuisse ,  non  puderet  Isenacensem,  plenasquaBstionumad- 
ziAserene.  Eidem  Luthero  est  Aristote-  versus  logicam,  et  philosophiam ,  et 
les,  proteus ,  histrio,  quigrœcd  lan^d  theologiam  ,  id  est ,  blasphemiarum, 
ecclesiam  lusit ,  uaferrimus  ingenio^  et  maledictionumcontra  Aristotelem, 
'  rttm  illusor,  calumniosissimus  calum'  Porphyrium,  sententiarios*,  perdita 
niator,  sycophanta  impiissimus,  prin-  fcilicet  studia  nostri  seculi.  Sic  enim 
ceps  tenebrarum  ,  triceps  Cerberus  ,  interpretabuutur  ,  quibus  décret um 
tricorpor  Geryon ,  uerè  d'jrùXxCeùi  (*") ,  est ,  non  quinquennio  cum  Pythago- 
id  est ,  perdehs ,  et  vastatorecclesiœ;  l'icis ,  sed  i>erj)etu6  ,  et  in  aetemum 
merus  togodasdalus,  et  logomachus  ,  cum  mortuis  silentium  tenere ,  om- 
postator  piœ  doctrinœ ,  bestia  ,  cali-  nia  credere ,  semper  auscultare  ,  nec 
go  hominum  ,  et  quidem  teterrima.  unçjuâm  saltem  levi  praeludio  contra 
momusyimb  momus  momorum{*^).    Aristotelem,  et  sententias  velitari , 

et  mussitare.  Quid  enim  non  credant, 

(i65>  yoyeM  GMieadi,  h  la  stetion  /'«.  de    qui  Aristoteli  crediderunt,  vera  esse. 


(*>)  Luiher.,  tom.  /,  epist.  33.  »<>«  possint  tacerç  ad  illa  ?  Nihil  ila 

(*3)  ffae  omnia  sumpia  sunt  ex  luthero  in  ^rdet  animus,  quàm  histrionem  illum 

ExMeat.  oet.  prmeepti,  tom.  /,  lot.  Wittamb.  et  (  Aristotelem  )  qui  tam  verâ  graecâ 

in  Respons»  adeondemnat.  Lovanien.  et  Colon,  larvâ  ecclesiam  Inait   miilti*  rf^vplaro 

tom.  a.  lai.  eontrh  Obelùeos  EckU,  tom.  i.  lai.  .  ecciesiam  UISIC,  muillS  reveiarc, 

eontr.  lau  Ditput.  Down,  timpUcissimi   este  ignomiDiamqucejus  cunctis ostende- 
«»«*•  n  ^»<*'  tom  1.  Epist.  /af.,  epist,  8. 


LUTHER.  68i 

re  ,  si  otîum  esset.  Habeo  in  manus  soit  homme  en  un  mot  ?  Et  ne  se  se- 

commentariolos  in  i.  Physicorum ,  rait-il  jpas  trompé  dans  cette  asser- 

quibus  fabulam  Âristei  denuo  agere  tion  ?  Or  depuis  qu'on  sait  que  Fop* 

statui  in  meum  istum  Protca  {Aristo-  position  qui  se  rencontre  entre  Pidëe 

telem.  ).  Pars  crucis  me»  Tel  maxima  de  Dieu  ,  et  Fidée  de  Fhomme ,  n^em* 
est 
tima 

istis    .  o   .   '           *  ^                .                       I. 

perdere  (167).  Ce  jésuite  allègue  une  che  que  Pnomme  et  la  pierre  ne  soient 

infinité'  d'autres  passages  injurieux  à  Pun  le  sujet,  PautrePattribut,  d'une 

A  ris  tote,  tirés  des  écrits  du  docteur  proposition   affirmative  trés-yérita- 

Luther.  ble  ?  Disons  donc  que  le  jésuite  qui 

(KK)  Luther  enseignait  qu'un  même  a  tant  crié  contre  Luther ,  se  brouille 

dogme  est  faux  .  .  .  en  philosophie,  pitoyablement,   et  se  fâche  mal  à 

ett^rai  en  théologie.^  J'ai  déjà,  parlé  propos.  On  dirait  qu'il  assure  qu'ab- 

de  cela  dans  la  remarque  précédente,  solument  il  est  impossible  que  deux 

/mais  j'ajoute  ici  que  les  sectateurs  les  natures  créées  soieut  unies  hyposta- 

plus  rigides  de  Luther  l'ont  abandon-  tiquement  :   et  ne  yoit-il  pas  que  si 

né  sur  cet  article ,  et  qu'ils  combatti-  une  fois  cela  était  impossible ,  on  en 

rentavec  tant  de  force  leurs  confrères  conclurait  la  même  chose  contre  le 

qui     renouvelèrent    ce    sentiment,  mystèrede  l'incarnation,  pour  lequel 

qu'ils  les  contraignirent  de  s'en  ré-  il  s'échauffe  tant  contre  Luther?  Jftt- 

tracter  (168).  Disons  aussi  qu'il  se  dite,  dit-il  (i6g)  ,  et  obstupescite  , 

peut    mêler    du   malentendu    dans  t^el  poUits  execramini  ;  non  tantàm 

cette  dispute-la ,   et  beaucoup  de  lo-  imperitiam  ,  sed  intolerabilem  blas- 

f^omachies ,  et  qu'on  blâmerait  à  tort  phemiam,  Nec  minus  ,  inquit  Luthe  - 
a  doctrine  de  Luther  ,  s'il  l'eût  ex-  vus  ,  im6  magis  disparata  est  prœdi- 
primée  de  cette  façon  -les  mêmes  calio  ^  Deusesthomb,  quàmsidicas  : 
dogmes  qui  paraissent  faux  et  impos'  homo  est  asinùs.  ^n  nonhœc  Lutheri 
sibles  ,   quand  on  n'en  juge  que  par  impia  thesis  totum  incarnationis  mys" 
les  lumières  naturelles  ,  sont  wrais  et  -terium  ex  imis  fundamentis  everiit  ? 
certains  quand  on  en  juge  par  les  Si  magis  disparata  est  illa  :  Deus  est 
lumières  de  la  parole  de  Dieu.  Mais  homo  ,  quàm  ista  :  Homo  est  asinus  : 
de  prétendre  qu'après  même  que  la  tune  magis  erit  falsa  illa  ;  Deus  est 
révélation    nous    a    fait    connaître  homo ,  quam  ista  :  Homo  est  asinus 
qu'une   doctrine  est  véritable  ,  elle  quœ  simplicîter falsa  est  :  cujus  falsi- 
continue  d'être  fausse  en  philosophie,  tas  oritur  ex  disjunctione  Proedicati  à 
c'e^t  s'abuser.  11  est  bien  plus  juste  de  Subjecto  ^  quia  enim  nullus  penitiis 
reconnaître  que  les  lumières  philo-  nexus  est  rra^dicato  cum  Subjecto  , 
sophiques,  dont  l'évidence  nous  avait  fit ,  utPrsdicatum  non  nisi  menda- 
paru  un  guide  certain  pour  ju^er  des  citer  de  Subjecto  ajfirmetur.  Si  igitur 
choses ,  étaient  trompeuses  et  illusoi-  in  dld  ;  Deus  est  nomo  ,  tanta  ,  imb 
res  ,  et  qu'il  les  faut  rectifier  par  les  major ,  est  Subjecti  à  Praedicato  ,  et 
nouvelles  connaissances  que  la  rêvé-  vice  versd,  disjunctio  ,et,   ut  sic  lo^ 
lation  nous  communique.  Continuez  quar,  disparatio  ;  falsa  erit  illa  pro- 
d'assurer  tant  qu'il  vous  plaira,  selon  positio;  Deus  est  homo  ;  sicut  et  hœc  : 
les  notions  que  la  logique  nous  donne  Homo    est   asinus  :   quia    disparata 
dans  le  chapitre  de  oppositis  ,   que  non  possunt  de  se  mutuo  qffirmari  ; 
rhomme  n'est  pas  une  pierre  ;  mais  quamdiii  nullo  communi  nexu  copu- 
gardez- vous  bien  d'assurer,  comme  lantur.SiautemSubjectum  etPrœdi- 
aurait  fait  Aristote  ,  qu'il  est  impos-  catum  illius  propositionîs  :  Deus  est 
ftible  que  l'homme  soit  une  pierre,  homo  ,  i^ero  ,  r'cali ,  substantiali  et 
Aristote  n^aurait-il  pas  assuré  qu'il  hypostatico  innculo  coUigantur  ;   se- 
est  impossible  que  Dieu  naisse  d'une  quitur ,  mentiri  Lutherum ,  ciim  Sub- 
femme ;  que  Dieu  souffre  le  froid  et  jectum  et  Prxdicatum  ejus  cequè,  imb 
le  chaud  ;  que  Dieu  meure;  que  Dieu  magis ,  ac  Subjectnm  et  Praedicatum 

hujus  :  Homo  est  asinus ,    distare  et 

\%%Tii'r.fru'':Z%'Z'A  **/«"«"  pronunUat.    QualU  ergà 

Van.  Uormàn  (  Daniel)  iom.  VIIl^  pag.  i83.  (169)  GreU. ,  Inaufiiral.  Doctor.,  pag.  6  «/  7. 


58a  LUTHER. 

LsUkerus  scholoâtieus  theoiogus  ;  qui  tiam.  Undé  patet»  quod  Taldè  ano> 
stupiditate  et  fatuitaie  sud  toiam  ganter,  et  frontosé  scnpsit  iste  hae- 
dwitd  uerhL  œconojniam  subruit  et  retiens  contra  almam  facnltatem. 
prostemit  ;     im6   tureicè  prorsùa  ,    Communia  autem  signa  sunt  haec.  £t 

inficiatur  ;   et    inJiciaH  volentibus    ait  sic Signum  autem  eorum  pri- 

non  rimam  ,  sed  ipsas  fores  latis'  mnm,  et  maximum,  est  liripipium, 
simè  aperit  ?  Il  ne  faut  ^ne  con-  seu  ,  ut  eruditi  dicunt ,  relipendium, 
sidërer  ce  passage  ,  pour  bien  con-  quod  est  evidentissimuin  ,  et  notissi- 
Battre  l'injustice  et  l'emportement  mum  signum ,  per  quod  ooncluditur 
ayenele  de  cet  ëcriTain.  sic  :  iste  habet  liripipium  ,  ci*g^  est 

(Ll)   Les  expressions  burlesques    macister  noster  in  nde  illiiminatus  : 
dont  il  se  sendt  pour  se  moquer  des    ergo  habet  spiritum  sanctum.  Aliad 
académies  et  de  leurs  docteurs."]  11    signum  est,  quod  sedentiasuperiore 
plaisanta  sur  leurs  titres,  et  sur  les    cathedra,  quando  disputant  ,  et  le- 
enseignes  de  leur  doctorat.   Habent    gnnt.  Per  hoc  signum  arguitur  sic  : 
doctores  in  academiis ,  Htu  ueteri ,    Christus  dicit  :  Super  cathedram  Mosi 
eerta  qucedam  insignia  et  diemtOa  :    sedernnt  ;  quaecunque  dixerint ,  ser- 
Habent  titulos  et  suas  quasaam  ap"    rate.  £rg&  quœcnnque  dixerint ,  sunt 
pellationes  y   honoris   et    reverentiœ    vera.  Sed  illi  sedent  in  cathedra,  et 
caussd.    Focantur  magistri  nostri  ;    docent  sic  \  erg6 ,  non  possunt  erra- 
itemque  eximii  magistri  nostri.  In    re.  Aliud  signum  est,  quod  compre- 
certam.  facultatem ,   uelut  in  tribum    hendit  multa.  Et  sunt  insienia  illa 
quandam  collecti  sunt  :  suos  habent    doctoralia  :  annulus  ,   pyrrhetum  , 
toquendi  modos  ;  suas  formulas  et    liber ,  oscuium ,  chirothecse ,  et  pyr- 
poces,  Hinc  arreptd  scurrandi  occa^    rheta  distributa  in  aulâ  doctorali  : 
sione  theologicafaeultas  est  Luthero    etiam   candelae  ardentes  \   et  super 
fecultas  a  fece  {**) ,   et  vaccultas  a    omnia  ;  Te  Deum  laudamus ,   quod 
M^accd,  Doctores  Jacultatis  theologicœ    in   fine    canitur.    Uitimo   egregium 
(*•),  magistroUi,  noAroUi,  sépara-    conririum  doctorale.    Ultimum    et 
tim  ,^  conjunctim  ,    magistrolli  nos-    fortissimum  sienum  est  introitus  do- 
trolli,  theologistae,  theoloeastri,  li-    mini  Decani  in  Sorbonâ  ,    quando 
ripipiati,   magistrolliter,  liriçipia,    Bedelli  cum  sceptris  prscedunt,  et 
qui  tria  habent  sacramenta  magistrol-    roce  magnà  clamant  :  transeat  spec- 
lica  'y  birretum ,  talarem ,  liripipium,    tabilis,  et  eximius  magister  noster, 

seu  relipendium Sed  recitemus    dominus    Decanus   almx    facultatis 

ipsa ,  Lucianica  prorsiis  in  scholasti-  theologicae  cum  magistris  nostris  exi- 
cos  scommata  ex  ludo  Luiheri  (*')  a  miis.  Transeat  ille ,  transeat.  Et  hoc 
Sorbond  damnati,  cujus  procul  dubio  signum  est  valdé  benè  raasticandum , 
auctor  Melanchthon  ,  ut  intellieas  quia  formaliter  concludit  ;  mag^tros 
quam  leues ,  futiles  et  scurrUes  fue-  nostros  non  posse  errare ,  etc.  Pu" 
rint  Luiherus  et  Philipous;  et  quam  det  pigetque  plura  referre  ;  adeo 
ab  omni  gra^itate  scholasticd  ai^ersi,  t»ana,  profana,  et  Lucianica  sunt,  ut 
Decanus  noster  almae  facultatis ,  in-  quidvis  istos  potiits  fuisse  suspicer , 
quit  leuissimus  ille  Ludio f  est  samctas  qukm  scholasticos  :  quos,  ut  magis 
Petrus  in  almâ  facultate.  Et  ipse  ha-  Lutherus  irrisui  exponeret,  uocabula 
bet  tria  signa  ,  quae  cogunt  eum  sic  quœdamadeorumimitaiionemfinxit^ 
sentire,  ut  non  possit  errare;  quae  et  scriptis  suis,ut  scumas  suos  oblec 
sunt,  registrum ,  sigillum ,  et  almu-    taret,  insérait.  Cujusmodi  sunt  dis- 

solutio  (*)  Catharinissima  et  Romanis- 

(*«)  C«tté  sort*  4*«Iliuittiif  a  ponr  aafear  le    sima ,  Thomistitates ,  Italitates ,  ma* 

boa  Reuelil.o  ^dï  pouMé  à  bout  par  les  docteur,    «igtena  nostralissîma  :  macistralissi- 

de  Cologne,  IraiU  de  Facilitas  diabolo  giea  U     o        V^  *»vi»n  »*«o««m««  ,  »««g«n*  «*«»» 

faculté  de  théologie  de  cette  ▼iileli.  Voye»  la    ™«  determmationes  ,  byl  vestraliter , 

Défraie  contre  ces  mesiieurs  ,  aux  feuilleta  la  et     Thomistraliter  ,  Colonialiter ,    Lova- 

ji3dei;édiiioadeTub;nge  ,«.4«.  1^  nialiter,  Catharinaliter ,  Latomiali- 

lais  f  av.  111,  chap.  XaIII,  a  dit  en  bien  plui  .           mi'       .....      ,      rf»,              ..    . 

fort.    Urmt»  :  ReWrend    pire   en   diable  ,   Pi-  *?>*,    ThomistlClSSlIué  ,  ThomaStlClS- 

eatris  y  recteur  de  la  factUl/  diabolcgùfue  de  SÎmé,  Henrîcissimé  (170). 
Tolette.  BxM.  cBiT. 

(*^)  T.uth.fUh.  de  missd privatdabrog.^iom.  (*)  Luth,    eont.    Cathar.  Lat.    rêg.    Angl, 

3  ,  lot.  Wiuemb.  SyWeH.  et  in  Ub.  de  mistdprwatd  abrog. 

(*»j  Tom,  »,  lai.  fruiemb,  (i7o}Grri.. ,  laavgorat.  Doctor.,  p.  38  elseq. 


LtJTHER.  583 

François  Garasse  n^a  pas  manqué    de  gens  les  académies  de  ce  temp»- 
de  se  dfîvertir  de  cette  humeur  face-    là.  Mais  on  pourrait  être  en  doute  s^il 


»   second  de  ses  OEuvres ,   suppose    des  jeux  d^esprit  et  à  des  goguenar- 
>»   certaines  conclusions  contre  la  fa-    deries.  Ils  deyaient  se  remplir  uni- 


oulté,  et   puis    il   les   condamne  quement,  dira-t-on,  de  Timportance 

3>    oonune  au  nom  de  tout  le  corps  de  de  Taffaire  quHls  avaient  entreprise  ; 

»   l'université ,  faisant  dn  badin  mal  «t  s'ils  eussent  bien  pensé  aux  grands 

»   à  propos  en  chose  de  conséquence  :  caractères  de  leur  mission ,  ils  n'eus- 

»    Le  titre  du  Traité  est  tel.  u4polo-  sent  point  eu  le  temps  de  goguenai^ 

'^^   gia  PhUippi  Melanchihonis  aduer-  der.  Ils  savaient  les  persécutions  à 

sus  furiosum  decretuni  the<Uogas-  quoi  leur  cause  était  exposée  en  d'au- 


3» 


^>   %rorum  pro  Luûieix) ,  etc.  Les  trois  très  pays  j  ils  devaient  y  être  assez 

»   premières  conclusions  sont  telles  :  sensibles  pour  n'avoir  aucune  envie 

3>   £n  libro    Joannis    Majoris    sunt  de  s'épanouir  la  rate  par  des  compo- 

-»    PLA.USTRA  nugarum.  La   se-  sitions  enjouées  et  burlesques.  Je  ne 

»  conde ,  Quondàm  juerunt  strenui  donne  point  cela  pour  de  fortes  ob- 

:u  Milesii,  La  troisième  ,  Spectçibilis  jections ,   et  je   suis    persuadé    que 

3»  domine  Decane  vos  estis  iratus,  A  ceux  qui  ont  iotérét  à  les   trouver 


3» 


ces  trois  propositions  il  répond  au  faibles ,   n'auront   pas   beaucoup  de 

nom  de   tous  les  théologiens  de  peine  à  jr  fournir  des  réponses.  C'est 

»  France.  Quant  à  la  première  qui  pourquoi  je  ne  m'amuserai  point'à 

3>  dit  que  ,  dans  les  livres  de  Major  ,  disputer  là-dessu&.  Je  dirai  seulement 

~  il  y  a  des  charretées  de  niaiseries ,  qu'il  y  a  eu  beaucoup  de  personnes 


Brueysi 

lis  et  plaustra  res  corporalis.  Puis  )»  vérité  ,  dit-il  (17a) ,  je  ne  puis  pas 

s'étant  formé  cette  chimère  y  il  la  »  croire  que  ceux  des  protestans  de 

»  combat,  pour  en  rapporter  un  faux  ^  ce  royaume  ,   qui  ont  véritable- 

»  triomphe  comme  celui  de  Caligu-  »  ment  de  la   piété  ,   approuvent , 

j»  la.  A  la  seconde,  qui  dit  que  les  ^  quelque  estime  qu'ils  aient  pour 

3>  théologiens  français  ont  été  jadis  »  l'espnt  et  pour  le  savoir  de  M.  Ju- 

3»  vaillans  comme  les  Milésiens ,  mais  »  rieu  ,   qu'un  ministre   qui  les  a 

3»  qu'ils  ont  dégénéré  ,   il  fait   que  u  abandonnés,  et  qui s^eBt enfui  dans 

»  nos  théologiens  répondent  :  Uœc  »  un   pays  étranger  ,    aifecte   dans 

3»  proposiùo  est  suspecta ,  quia  scrip-  »  tous  ses  ouvrages  un  caractère  rail- 

3»  turaestgrœca  ;  et  Grœcisunt  hœ-  »  leur  et  goguenard  ,    tandis   qu'il 

»  retici  :  noc  est  nostrum  sentinien-  »  apprend  tous  les  jours  de  loin  la 

»  tum.  A  la  troisième  qui  dit  :  Vous  »  ruine  et  la  désolation  de  son  parti. 

9  êtes   en   colère ,   M.  le  vénérable  »  Il  me  semble  que  dans  les  senti- 

»  doyen  de  la  faculté,  il  fait  que  »  mens  où  il  devrait  être,  la  joie 

3»  tous  les  théologiens  répondent  :  s>  qu'il  fait  paraître  dans  tous  sçs 

3»  Hœc  propositio  est    derisoria    et  »  écrits,   d'être  hofs  du  danger  où 

3>  scandalosa ,  in  eo  quod  dicU  ,   vos  »  ceux  de  sa  secte  sont  exposés ,  n'est 

»  estis  iratus  ,  est  enim  incongrua  3>  pas  bien  naturelle  et  bien  légitime . 

I»  sicut  ego  currit ,  et  à  nobis  olin  »  Il  lui  sied  mal ,  ce  me  semble ,  de 

31  damnata;  et  in  eo  quod  dicit  Deçà-  »  plaisanter   en  sûreté  ,  tandis  que 

3>  ne  uos  estis,  intendendo  quod sumus  »  ceux  qu^il  a  abandonnés  gémissent 

»  ex  cane  nati,  est  contumeliosa.  »  31  dans  les  justes  châtimens  que  l'é- 

II  est  sûr  qu'une  réponse  bien  rai-  3»  glise  ,  comme  une  bonne  mère  , 

sonnée,  et  tout-à-fait  grave  ,  n'eût  »  mêle  aux  caresses  et  aux  bienfaits 

pas  été  aussi  propre  que  ces  pièces  3>  Qu'elle  emploie  pour  les  ramener 

macaroniques  ,  à  exposer  au  dernier  a»  aans  son  sein.  Il  me  '  semble  que 

mépris  auprès  d'un    grand  nombre       ,     .^  ^.,       ,   ^  . 

'^  *  ^  .(«7')  Brner»,  Defeoie  du  Galte  «xténear  de 

Cl 71)  Garutc ,  Doclrioc  curieoae,  pag»  5ao  ,  TEglise catholique,  ^a^.  34»  *t  sui¥,^  édition  de 

5a  I.  Hollande. 


584  LUTORIUS  PRISCUS. 

»  cVst  renrcner  TÉvangile  ,  que  de  névonlntrien  relâcher (Tauciuie  part 

»  rire  avec  ceux  qui  pleurent  j  et  que  (176).  La  5*.  ,   en  ce  que  Ton  exer- 

»  les  ouvrages  de  cet  auteur ,  quel-  ça  une  grande  cruauté  sur  T^s   tu- 

"  que   fins  et  délicats  qu^ils  pussent  theriens  par  le  conseil  de  quelques 

être  d^ailleurs ,  devraient  au  moins  moines ,  mendions  {^*jl)-  La  6*.  ,  en  ce 


» 


se  sentir  un  peu  de  raniertume  de  que  les  évéqnes  d'Allemagne,  M ili- 

»  son  oflcur,  s^il  était  vrai  quMl  fût  Tâives  pour  la  plus  Gt^AvnE.  partie, 

»  plus  sensible  à  la  douleur  de  ses  ne  firent  point  leur  devoir  (178).  La 

»  frères,  qu''au  calme  dont  il  jouit  septième,  en  ce  qu'on  ne  se  mit  point 

»  en  son  particulier.  Ainsi  Ton  petit  en  peine  d*apaiser  la  colère  de  £>ieu 

»  dire  ,  que  si  ]es  calomnies  et  les  par  des  prières  publiques  ,  et  par  la 

t»  médisances ,  dont  les  ouvrages  de  eonuersion  d'une  uie    t^éritablemcnt 

»  cet  auteur  sont  remplis,  pcrsua-  pénitente  (1^9).  On  pourrait  peut- 

»  dent  aux    catholiques  que   celui  être  augmenter  encore  la  liste    des 

m  qui  a  des  sentimens  si  éloignés  de  fautes  du  parti  romain.  Laissons  cette 

»  la   charité  ,   ne  saurait  être  bon  peine  aux  spéculatifs ,  et  contentons- 

»  chrétien ,  quand  bien  même  il  par*  nous  de  dire  que  la  plupart  de  celles 

M  lerait  le  langage  des  anges  ;  aussi  que  Ton  articule  dans  les  Sentimens 

»  cette  joie  maligne  qu'il  iait  parât-  d^Érasme ,   ne  se  pouvaient  éviter  , 

»  tre  dans  ses  écrits,  ces  traits  de  ▼u  Fétat  ou  les  affaires  de  l'église 

»  raillerie  et  de  moquerie,  auxquels  étaient  alors  situées.  L'on  peut  con- 

»  tout  le  monde  reconnaît  d'abord  dure  de  là  que  le  dessein  de  Luther 

»  tout  ce  qui  part  de  sa  plume ,  de-  fut  éclos  sous  de  favorables  auspices. 

»  vraient  persuader  aux  prétendus  La  prudence   de  la  cour  de   Rome 

»  reformes  ( 

»  tion  ,  qu' 

»  celui  qui 

»  quelque  zèle  qu'il  témoigne  pour  beaucoup  d'endroits  \  et  je  suis  sûr 

»  leur  défense,  soit  néanmoins  un  qu'il  y  a  bien  des   protestans   qui 

»  bon  protestant.  »  sont  convaincus  que  leur   parti  se 

(MM)  Érasme.,,  a  remarqué  jus  au  a  soutint ,  et  par  la  bonté  de  sa  eause , 

sept  grandes  fautes  dans  la  conduite  et  par  les  fausses  mesures  du  parti 

du  papisme  contre  Luther.]  J'ai  mar-  contraire.  Il  y  a  d'ailleurs  beaucoup 

Sue  le  livre  où  l'on  a  donné  un  grand  de  gens  qui  s'imaginent  que  l'on  fît 
étail  sur  cela ,  et  c'est  un  livre  que  beaucoup  de  fautes  dans  le  parti  de 
l'on    trouve  facilement  chez  les  li-  la  réforme,  et  que  ce  furent  des  inci- 
hraires.  AiiJsi  je  serai  fort  court ,  et  dens    favorables  au   papisme.   C'est 
j'indiquerai    seulement    en   gros  le  ainsi  que  presque  toujours  les  grands 
point  capital  de  chacune  de  ces  fau-  démêlés  se  nourrissent  et  se  fomen- 
tes. La  I'*.  consista  en  ce  qu'on  souf-  tent  :  chaque  parti  a  ses  contre-poids 
frit  qu'une  querelle  pour  des  quêtes  qui  servent  réciproquement  de  res- 
entre  des  moines  mendians,  et  sur  source  à  l'autre  (180). 
des   thèses  d'indulgences ,  se  traitât 
devant  le  peuple  dans  les  sermons 

(173).  La  a«.  ,  en  ce  que  l'on  opposa  y..  -^^^ .-«•  -;- 
â  Luther  auelques  moines  mendians  ^*W  x.am«/n«,  pag.w,» 
q„i  nVtaiint  que  de?  déclan,ateur, ,        ;^;  ^J^'Xrù.'t.^^  .„ ,«  c«.*- 

et  des   organes  d  injures  (  174  ).  La  ^^^  ^j^  ^^3  ^  „„  ^^^^  passage  d**  Mémoires 

3*. ,  en  ce  qu'on  n  imposa  point  si-  de  U  Rochefoncauld. 
lence  aux  prédicateurs  des  dieux  par- 
'  tis,  et  que  l'on  nt  proposa  point  des         LUTORIUS  PRISCUS  (CaÏUs), 

;;..;>07«ne5  ,^^e5  ,  ^ocfe.,  e«  ^^^^^  chevalier  romain ,  fut  puni  du 

qui  auraient  instruit  le  peuple  sans  .  ,.       '  *^      i»     * 

aucune  contention ,  et  qui  r auraient  dernier  supplice  pouF  une  faute 

poHé  h  la  paix  et  h  V amour  de  V E '  qui  ne  semble  pas  Capitale  (A). 

t^angile  (ï75).  La  4«. ,  en  ce  que  l'on  ^prës  avoir  reçu  de  Tibère  une 

(fS)  s«mînifn»  d'Érasme,  p«^.  9 5i.  bonne   fécompense,    pour   un 

';'^:?  a';;5r.r4.'44.  V^^v^^  qu'il   avait  fait   sur  la 


(J76)  th  mfma ,  png.  «77. 
'(177)  Làmfme,pa/f,  a85. 


tUTORIUS  PRISCUS.  585 

mort  Je  Germanîcus ,  il  fut  ac-  Lutorias  consistait  en  ce  qu'il  trompa 
cusé  d'en  avoir  composé  un  au-   ^'*t"''  *"  Ifpr^'^'^M^  'léeU 

.  1  ij    TV  sur  la  mort  de  Oermamcus  f  laquelle 

tre  sur  la  mort  de  Drusus,  pen-   ^  ay^aUfahe  auparavant  pour  Dru- 


tenu  toute  prête  cette  poésie  afip  t"^»  «<•««  qa  a  avau  tan  une  «Mire 

,    ,              j    *r                   ij       '  contre  Drusus.  C  est  le  sentiment  de 

de  la  produire,  sous  1  espérance  Théophile  Raynand  :  Ex  ed item  le- 

d'une  plus'  grande  récomjiîense' ,  ge(^j,  dit-il  (3),  Latorius  Priscus 

en  cas  que    Drusus  mourût  (&).  àpudf Monem  \ih. 6j,  quod  in  Drusi 

La  guérison  de  ce  prince  devait  ^8^^^^^^  mortem,famo8umcarmen 

,,P                    ••.     .     '^        -  scripiisset  i  mon  jussus  est  senatus 

obliger  ce  poète  a  supprimer  son  decreto.  Ces  deux  sentimens  me  pa- 

ouvrage    :    cependant ,  il  n'eut  raissent  faux  :  j'aimerais  mieux  dire 

point  la  force  de  renoncer  à  s'en  ^^^'on   accusa   Lutorius   t^ avoir  eu 

faire    lionneur  ,    il    le    lut    en  i'^^^^e  de  compter  pour  moHUnU 

,         1     •             T  de  Tibère ,  et  de  composer  même  des 

présence    de   plusieurs   dames,  ^rs  sur  cela  auamUusmps.V^jAexa 

^u\   à   la   réserve   d'une  ,    n'o-  des  Nonyelles  de  la  République  des 

sërént   nier  lé  fait  (c).  Tous  les  Lettres ,  duquel  j'emprunte  ces  pa- 

Âuees,  excepté  deux,  ppinèrent  ^"t^i  ajoute  tout  aussitôt  (4):// *ii 

\  r                  Ir,.,  ,           *  .F    .     \  certain  au  on  s  expose  aux.  rigueurs 

a  la  mort.  Tibère,  qui  était  ab-  de  la  justice  ^  lorsqu'on  osa  déclarer 

sent  (^d)  ,  employa  ses  obliquités  en  certaines  occasions  le  jugement 

ordinaires  (B)  ,  quand  il  eut  su  ^r^stre  qu'on  fait  de  la  maladie  des 

l'exécution  de  cette  sentence ,  et  "*'"•  ^  ,7^^''*  ^"  ^^^/"*  T""^ 

,    ■           «    ,                         '  aux  galères,  parce    qu'on  trouva 

tit  quelques  reglemens  pour  1  a-  dans  son  cabinet  unpapieroii  il  avait 

venir.  Manius  Lépidus ,  qui  n'o-  prédit  que  Louis    XiII   mourrait 

pinait  qu'au  bannissement ,  don-  «"«'»<  ^  canicule  de  Van  i63 1  .Le  fait 

__  „^  +_        /•    .  •       *   '         *  „  se  trouve  dans  certains  mémoires  du 

na  un  tour  fort  ingénieux  a  son  ^^^  d'Orléans,  qui  parurent  l'an 


pere  Richeome  (D).  M.  Moréri  a  qu'un  poète  qui ,  au  lieu  de  faire  des 

&it  quelques  fautes  (£).  rœux ,  et  d'ayoir  de  la  confiance  en 

la  fortune  de  la  république,  pendant 

(a)  Tacitus,  Annal.,  lib,  TTIj  cap.  XLTX,  que  l'héritier  présomptif  de  la  cou- 

ad  ann.  77^.  ronne  est  malade ,  chante  la  mort  de 

(fc)   CorripuU  delator ,  objectons   mgro  ce  prince ,  et  communique  à  ses  amis 

^o  composuisse,  quod  si  exstinUusfo-  les  noires  et  tristes  idées  d'un  état  si 

micT'*"*  '"''"""''  *^^'"^^'   Tacxtu.,  lamentable  qui  n'est  pas  encore  arri- 

(c)  m  delator  exsUiii,  céleris  ad  dicen^  ^f  ^  ^"'"°  -^f  P°f  ^^  '.^""j^;  «'^^,?"P*' 

dum  testimonium  exter^itis.  sola  ntellia  <^  "««  pensée  exécrable ,  et  qu  d  en 

^ihil  se  audwifse  adseverauit.  Tacit. ,  ibid.  OCCupe  ses  auditeurs.  Al ,  patres  con^ 

(rf)  Dio,  lib.  LVlh  pag'  m.  707.  scripti^  unum  id  spectamus  quam  ne- 

farid  voce  Lutorius  Priscus  mentem 

{^)  Il  fut  puni  du  dernier  supplice  ^^"*  et  aures  hominum  polluent , 

pour  une  faute  qui   ne  semble  pas  nequecarcer,  neque  laqueus ^  neser- 

capitale.lli  n'est  pas  facile  d'établir  .       ,  . 

1  espèce  de  cette  action.  De  fort  ha-  f^'ïfT.dtr"^ "*'"''"'  '"  *'""'**^  rf*' Aona- 

l>iles  gens  (1)  croient  que  la  faute  de  \)Çest^LdirB  la  loi  in  f.moio»  libdlo*. 

(3)  Th.  Rajnatidns ,  de  malif  et  bonu  Librif, 

A  V'i^™*^<  ^e  !•  HoQiMye  ,  Morale  de  Taeite ,  ntun.  1 13 ,  pag.  m.  7a ,  73. 

*«  •»  Fliiterie ,  num.  17,  pag,  m.  3o ,  3i.  //  a  (4)  Mois  de  juin  i686,  pag.  633. 


686 


LUTORIUS  PRISCnS. 


cerifU  (S),  Ce  sont  les  tannes  de  JËa- 
mos  Lépidos.  Soit  donc  conclu  que 
le  crime  ^  dont  on  accusa  le  poète , 
fut  d^aToir  ^rit  par  avance  sur  la 
mort  de  Drusus,  fils  de  Tempereur.  Il 
y  avait  sans  doute  plus  d^imprudençe 
que  de  orime  dans  cette  iiction. 


touchant  la  vie  du  prince  :  CapitàU 
têt  de  saUUe  pnneipis  pel  dfi.êwnmd 
Bmp.  nsêpanéet^  ami  ^omulen  ÇS). 
Je  sais  que  plusieurs  persoxmes  ont 
seuffert  le  dentier  supMoe  à  cau^ 
de  cette  curiosité  f^atens  imperator 
stib  umo  proloquio  jusêit  occidi  omne§ 
mû  de  mo  êticeessore  spirUus  ^somêu^ 
hmrmiUf  née  modi  qui  toundtâemnt 
êed  omnes  qui  àlimùd  ed  de  rt 
immudmrara^  née  ad  se  detulerant 
(7).  L'empereur  Julianus  Didius  fai- 
sait brûler  ceux  qui  consultaient  les 
devins  sur  la  fortune  de  Pempereor 
(8)*  Les  lois  canoniques  ont  condam- 
né ans  peines  de  rezcommunication, 
oeuK  qui  se  mêlent  des  intrigues  de 
la  succession  pendant  la  vie  &  prin- 
ce. C'est  ce  que  le  docte  Jean  fiëioi 
repnlsenta  aux  ligueurs,  sous  le  régne 
de  Henri  111.  «t  Par  ces  moyens  ils 
9  semblent  conspirer  sa  mort ,  qui 
»  est  en  effect  se  bander  contre  la 
»  nature,  les  bonnes  mœurs,  contre 
»  la  pieté  chrestienne ,  et  bien-met^ 
»  lance  que  nous  devons  à  nostre 
>  rojy  auquel  nous  sommes  tenus 
»  detoufljours  bien  prier,  bien  desi- 
»  rer,et  bien  présager ,  tellement 
»  <{ue  d'attendre  ce  sien  accident,  et 
»  infortune,  seroit  contre  tontes loss 
»  civiles  et  naturelles.  Aussi  ne  peo- 
9  vent  les  gens  de  bien  trouver  bon 
»  que  contre  le  désir  de  leur  rojr,  et 
»  en  sa  vie ,  on  dispute  et  mette  en 
1»  difficulté  le  doute  de  sa  succession 
»  qui  n'est  point ,  tant  qu'il  plaira  à 
»  Dieu  le  nous  laisser  au  monde. 
»  C'est  pourquo^  par  décret  du  cin- 
9  quiesme  concile  de  Tolède  en  £s- 
9  peigne,  tenu  durant  le  siège  de 

(5)  Tachu ,  Annal. ,  lit.  UT,  cap.  L. 

(6)  Jnl.  Panllm  Y  ,  Scnlent.  at^  apud  Forgt* 
neram  ,  in  Tacit. ,  Annal. ,  Ub.  II, 

(7)  Fontnenu ,  ibid. ,  «Uent  Aamien  Harcel- 
\m;Ub,XXIX, 

(8)  Libanias  ,  or«i.  XII ,  apvd  Barduinnm , 
Not.  in  Themistium  ,  pag.  î^.  ^ 


9  HQnerMis]{remier(^>)>«nvir»iiran 
9  six  cens  vingt-deux ,  vivant  Tem- 
»  perenr  fieraolius,  et  Oùntilliis  roj 
9  des  E^paignes,  tous  cenx-U   sont 
»  excommuniea  qui  s'infonaent  ,  et 
9  font   semblant   d'avoir   soin  ,   ou 
9  8'en(|nerir  ^i  sera  leur  roy,  aprêt 
9  celui  (Tui  tient  le  sceptre.  Dono- 
'JÊ  que» ,  dit  Le  teste  ,  parce  qt^êl  at 
9  contraire  h  la  pieté  ^  et  dangereux 
9  pour  les  hommes  ,  de  penser  aux 
9  choses  futures  ilUciles  ,  et  s*  Infor- 
9  mer  des  accidens  des  princes  ,   ou 
»  paunniir  k  i'adffenir  sur  iceux  , 
m  dt autant  'qu'il  est  escrit.  Ce  n'est 
9  pas  à  ifous  de  sqeuoir  les  momens  , 
»  ou  les  temps  que  Dieu  a  reservez  en 
9  son  pouvoir  s  nous  ordonnons  par 
j»  00  décret,  que  s'il  se  trouve  auaun 
9  informateur  de  telles  choses  ,  et  qui 
9  du  vitrant  du  rof  ,  regarde  un  au- 
9  tre  pour  l'espérance  au  royaume  , 
9  ou  attire  quelques-uns  a  soy  pour 
9' ce  regard ,  il  soit  chassé  par  sen- 
9  ieace    d^ excommunication    de    la 
»  compagnie  des  catholiques  (^*)»  Le 
9  mesme  décret  fut  répété  au  sizies- 
9  me  concile  tenu  e^  la  mesme  ville 
*»  de  Tolède,  auquel  est  ajoustée  une 
9  raison  trés-pertinenti^  par  laquelle 
9  ceux  qui  font  ces  aiscours   sont 
»  blasmez,  comme  curieux  du  temps 
»  advenir,  auquel  Dieu  pent-estre  ne 
9  permettra -qn'ils  parviennent  (9}.  9 
J'ai  tu  dans  le  Mercure  Prançais  une 
bistoire  que  Je  m'en  vais  rapporter  : 
jyoël  Léon  Morgard,  maiune  faiseur 

d'almanachs , ••  assurait  &ns  son 

almanacb  de  l'année  1614,  «  que  l'ë- 
9  tat  de  la  France  obangerait  \  atta- 
3»  quait  lai  personne  du  roi ,  et  mar- 
»  quait  le  temps ,  les  mois ,  et  les 
9  quartiers  où  u  parlait  de  plusieurs 
9  grands  princes  cfu'il  dénotait,  ne 
9  transportant  seulement  que  les  let- 
»  très  de  leur  nom.  Cet  almanacb  , 
9  étant  en  vente  au  premier  jour  de 
9  l'an ,  fut  recherché  outre  l'ordi- 
9  naire  par  des  curieux  ,  qui  assn- 
9»  raient  que  c'était  une  prophétie  : 
9  et  ce  qui  lui  donna  vogue  fut  que 
9  Morgard  aérant  mis  ^u  premier 
9  (quartier  de  janvier ,  qu'un  Martial 
9  jouerait  un  mauvais  tour  à  son 
»  fils ,  il  advint  qu'un  homme  d'âge 

(*')  s.  Ko2iun*  Coneii.  eap.  4t  Jîfi'  ^Sg. 
(*')  Idem,  eap.  fj^foL  <j^, 

(g)  Biloi ,  Apologie  catholique ,  1'*.  partie , 
folio  iz  verso. 


LDTORIUS  PRISCnS.  587 

•  du.  ^lâioasrg  Saint  -  Germam  ,  et  soUtis  sibi  ambagSou  apuà  senMam 
>  <{Yii  avait  été  autrefois  soldat ,  tua  incusaint ,  cUm  extolUivt  }>ietatem , 
»  soza  fils,  pensant  tuer  une  femme  qnamvismodicasçtincipis  injurias  ^ 
»  cni''il  entretenait.  Le  murmure  acriter  ulcîsc^tinm  ;  deprecaretur 
m  cLono  que  ces  nouvelles  prë^ctions  tara  praecipiter  Terborum  pœna»  : 
M  a.pportaieiit  entre  le  peuple ,  étant  laudartt  Lepidum^  neque  Aerippam 
»  'p&Tvenu  jusques  à  leurs  ma^est^s  arguereU  Igitur  factum  S.  C.  ne  de- 
3»  et:  au  conseil,  Moreard  se  int ,  le  creta  patmm  antè diem  decimum  ad 
a»    8     de  janvier,  mis  &ns  la  Bastille   «rariumdeferrentur^idquevitœ  spa- 


a» 


«siergerie:  Je  dernier  de  janvier, 

par  arrêt  de  la  cour,  condamne  tendentqn'ilfutfâcfaé,  non  pas  qu'on 

p   xaeuf  ans  aux  saléres  :  et  le  9  fé-  eût  fait  mourir  Lutorius ,  mais  q^u'ou 

»   ^VT-ier  attache  'à  la  chahie  pour  être  Teût  condamné  à  -mort  sans  Tavis  de 

0    «mmenë  à  Maiseille ,  où  il  y  sert  le  Fempereur.  Us  ajoutent  qu'afin  de  se 

»    roi  à  tirer  Ja  rame  i>  (lo).  rendre  maître  de  tous  les  arrêts  de 

Chacun  a  pu  lire  plusieurs  choses  «f  «»  n»*«re ,  lors  même  qu'il  serait 

de    cette  nature  ;  mais  je  ne  laisse  absent,  il  fit  ordonner  que  lexécuUon 

-paB  de  dire  que  Lutorius  n'est  pas  ®^  tû*  différée. 

dans  le  cas.  Tous  ces  consulteurs  de  (Q  Manius  Lépidus..,^  dotma  un 

r avenir  n'ont  pour  but  que  d'exciter  tour  fort  ingénieux  a  son  sujffrage.\ 

des  conspirations,  ou  de  troubler  le  •»  ^u  rapporté  (14)  le  commencement 

repos  public  ;  ou  en  général  ce  sont  <ic  son  discours  :  en  voici  un  autre 

des   personnes  mal   intentionnées  ,  morceau,  p^ita  Lutorii  in  integro  est, 

comme  Tertullien  le  remarque.  Cui  ^'^  neque  servatus  in  periculum  rei- 

cnim  opns  perserutari  super  Cœsaris  ?«*•  '^^^^  interfectus  in  exemplum 

saluie  nisi  a  quo  aliquid  aduersks  il-  **«*•  Studia  ilU  utplena  vecovdiœ ,  Ua 

lum  cogiiotur,  uel  optatur,  autpost  inania  etfluxa  sunt  :  nec  quidquhm 

niant    speratur  at  sustinetur?  non  gruue  ac  senum  ex  eo  metuas,  qui 

enim  ed  mente  de  caris  consuliturqud  suorum  'ipse  flagitiorum  proditor  ^ 

de  dominis  (11).  Que  peut  avoir  de  ^on  uirorum  animis  ,  sed  muliercula- 

commnn  avec  cela  l'impatience  des  '^"^  adrepit  :  cedat  tamen  urbe  y  et  y 

poètes ,  (pli  pendant  la  maladie  du  ^"^  amissis  ^  aquâ  et  igni  arceatur 

prince  préparent  des  vers,  pour  les  (^5).  On  n'a  rien  à  craindre  de  Luto- 

prodnire  en  cas  que  le  prince  vienne  ""»  «"^  lui  con%Brvant  la  vie  ,  disait- 

à  mourir  ?  11  n'y  eut  que  beaucoup  il ,   et  on  n'établira   pas  un  grand 

d'indiscrétion  et  de  vanité  dans  la  exemple   en   la  lui  ôtant.  C'est  un 

conduite  de  Lutorius.  11  ne  devait  extravagant  qui  ne  s'amuse  qu'à  des 

pas  lire  son  poème  :  il  n'en  devait  bagatelles  ;  il  ne  cherche  qu'à  s'in- 

pas  régaler  les  dames,  pour  être  à  sinucr  dans  l'esprit  des  femmes  :  n'ap- 

son  tour  régalé  de  leur  encens.  préhendons  point  de  lui  une  entre- 

(B)  Tibère..,,  employa  ses  ohUqui'  prise  sérieuse,  ni  quelque  chose  de 

tés  ordinaires.']  Il  loua  le  zèle  que  le  grave. 

sénat  avait  témoiçné  de  punir  sévè-  ^)  L^ avocat  u4rnauld...  fut  crit^ 

rement  les  moindres  causes  qu'on  Ç«*é  P^^  ^  P^^  Richeome."]  Amauld, 

faisait  à  l'empereur  ;  mais  il  demanda  plaidant  contre  les  jésuites,  l'an  1 5ç^4, 

qu'on  ne  fût  pas  si  précipité  à  les  ûit  ceci  entre  autres  choses  (16)  :  ils 

châtier!  Il  loua  Lépidus ,  et  ne  blâma  disent  qu'ils  sont  venus  en  France 

point  Agrippa.  Celui-ci  éUit  consul  pour  nous  apporter  tant  de  profit  : 

désigné ,   et  opina  au  dernier  sup-  t  expérience  nous  a  montré  qu'ils  ont 

plice  :  L^idus  se  contentait  du  ban-  causé  notre  ruine,  ^  Qu'est-U  besoin 

nissement.  Il  fut  résolu  qu'à  l'avenir  ^  un  plus  lon^  procès?  Qu'ils  aillent 

les  arrêts  de  mort  ne  seraient  exécu-  ainsi  profiter  a  nos  ennemis.  Il  y  a  à 

tés  qu'au  ^icme  jour.  Id  Tiberius  („)  jâcU.,  Aw..!. ,  Ub.  IIJ,  ciq>.  II, 

(i3)Dio,  VA,  LVIt,  pag,  «707. 

(lo)  Hcrcare  Français  ,  ton.  ///,  pag,  3o4.  <«4)  Daiu  la  remarque  (A) ,  citation  (5). 

(11;  Tertall. ,  apud  Liptiam ,  in  Tacit  ,  An-  («5)  Tacil.  ,  Annal.  ,  lié.  III,  eap.  Li, 

nal.  ,  iih.  III,  pag.  m.  i^o.  (16}  Plaidoyer  d^Arnaald ,  pag,  m.  S^. 


588  LUXEMBOURG. 

€e propos  un  lieu  excellent  dans  Ta-  de   ce  s^teur,  je  veux  dire  daiif 

€it€ ,  si ,  patres  conscripU ,  unum  id  celles  qu'il  a  supprimëes  par  son  et 

•pectamus  quàm  ne&nâ  yoce  a  ares  cœtera, 

lû»ininum  polluerint ,  neque  carcer ,  (E)  M,  Morériafait  quelques  fau- 

aMfue  laqueus  sufficiant  :  est   locus  tesJ]  Il  n'a  consulté  que  Dion,  qui  a 

•(«nlcntis,  per  quam  neque  impuné  raconté  ceci  d'une  manière  trop  abre- 


jésuites 

Quelques  années  après  il  employa  la  dont  le  récit  est  plus  ample  et  plus 

même  pensée  dans  un  écrit  qui  a  exact.  Mais  la  grande  faute  de  Morëh 

pour  titre  :  le  franc  et  i^éritable  Dià^  est  d^avoir  dit  qne  Lutorius  fut  accu- 

cQun  (17)  ;  ce  Messieurs  ,  si  vous  con-  se  d'avoir  fait  un  poëme  contre  Dru- 

»  sidérez  les  méchancetez  estranges  sus.  Eût-on  dit  cela ,  si  l'on  avait  sa 

»  de  ces  gens  icjr ,  la  corde  ne  peut  que  ce  poète  fut  accusé  d'avoir  voula 

»  suffire  pour  leur  payement  :  mais  publier  ce  poème ,  en  oa»  que  Brusus 

»  je  sçai  un  moyen  par  lequel  vous  mourût ,  et  d'avoir  cru  qu'il  en  ti- 

»  ne   vous  repentirez   point  jamais  rerait  plus  de  profit ,  que  de  celui 

»  d'avoir  esté  trop  doux  ou  trop  te-  qu'il  avait  fait  sur  la  mort  de  Germa- 

»  veres  :   bannissez  les  tous.  »  Ri-  nicus  ? 
cbeome  répond  (18)  que  ces  paroles 

ne  sont  point  tel/es  en  Tacite  ,   et  LUXEMBOURG  ,   ville  capi- 

qu'ainsi  ce  discoureur  est  un  merueil-  ^gle  de  la  province   de  ce  nom 

leusement  h^urdy  faussaire  escrii^ant  ,  %       ^» '»«:♦    ^,,»„w.   ^'kAf^o.i    «i> 

.        -^  '^jt       '    n  ^  j^  ^  'i  (oj  9  n  était  qu  un  cnâteau  au 

et  son  pnnce  ....  ^t*ec  icelles  donc  U  ^•*'  i     1»    ^  i-\  t_        1 

nous  condamne   par   miséricorde   a  temps   de  1  empereur  Uthon-le- 

tejril plus  cruel  et  plus  trompeur  GraDd(^).  Gilbert ,  fils  de  Ricnin 

audouUe.quelepajrenquiUsai^it  d'Ardenne  ,  Tavant  obtenu  de 

jé^proferées.  Carence  lieu  de  Ta-  y^^^  ^      Saint- Maximin  ,    l'a- 

cite  y  Mareus  Lepidus ,  capitaine  ro-»  '  *»*'*'^   «^       J    \     ,  'r    , 

main,  conseille  au  sénat  d'user  de  grandit,    et  fonda   le   comte  de 

clémence  entiers  Lutorius ,  chevalier,  Luxembourg  9  avçc  le  consente- 

convaincudeplusieurs  grands  crimes,  ment  de  Brunon,  duc   de    Lor- 

£t  cestui-cY  faict  de  ses  paroles  me-  n  *       j_  i» ^ -n#i,^« 

tamorfoséèlineexhortatLdecruau-  rame,  frère  de  1  empereur  Othon- 

té,  pour  persuader  la  ruine  de  plu-    le-Grand.  Ce  comte  tut  enge  en 

êieu  rs  innocens.  A  près  cela  il  rapporte    duché  par  l'empereur  Charles  /  V 

une  traduction  du  passage  de  Tacite    /^x  p^^^  Venceslas  son  oncle  {d). 

entrecoujjée  d'un  et  cetera  ,  et  se    j^a  ville  de  Luxembourg  est  1res- 
piamtquon  rait  ose  alléguer  enor-    *^**  vinc  uc  j-ii*/i.v,****^v   .^^        ^ 

w*e«ttî/i«  Jc^^rtré C19),  et  oppose  rin-  forte.  Il  n'est  pas   vrai  quelle 

nocence  des  jésuites  aux  crimes  abo-  n'eût  jamais   été  prise  par  les 

minables  de  Lutorius.  Il  fait  deux  Français  avant  l'année  1684  (A). 

fautes  pour  le  moins  :  car  sa  plamte    ^       ^         •*        •      ^^ c^^   !>.• 

de  la  prétendue  falsification  du  pas-  On  y  avait  mis    en  refuge   1 1- 

sage  de  Tacite  est  mal  fondée ,  et  il  mage  miraculeuse    de    Notre- 

ne  devait  pas  supposer  que  Lutorius  Dame  de  consolation  patronne 

m  eti^Set  lin  criminel  dejespéré ,  ^^    ^^^^^    ^^    Luxembourg    et 

coupable  d'abominations  et  de  for-  .0    j      /ni  •    • :«    ^«    u 

faits  sans  mesure.  Il  devait  se  re^er,  comlé   de    Chini  ;    mais    on   la 

non  sur  les  phrases  du  sénateur  Lé-  rapporta  en  sa  chapelle  le  20  de 

pidus  ,  mais  sur  le  fond  de  l'aflairc.  mai   i685.    Le  public  a  vu  l'avis 

S'il  eût  voulu  ,  il  eût  trouvé  la  qua-  ^       ,    ^,,,^                 ,  _ 

lité  de  ce  cas  dans  les  paroles  mêmes  («)  cresiVnne desXFnproi>inces  duFny^ 

"Bas. 

,    .  ,,                    _,              ,-  (b)  Son  empire  commence  à  Pan  ç^. 

ics^}  rZ"f'  T'  '^  '  ?r^:  '^^\  '  7^.7^"'         V)  Son  empire  commence  à  fan  i346. 
(C)  d.  InrucU  A«»rLi>  (Antome)  .  .Tocat.  ^.^  ^  ntinerariura  fer  nonnulla. 

(.8)  K.clieome  .  Pl.mie  apologétique  ,  num,     ^\^^^^  ^^  ^^^^^   ^'Abraham  Orlelius 

^  0^>l*ât/„e,  pa,.  .8..  eide  Jean  f  iviea,  pag.  3S,  édii.  iSS^. 


LUXEMBOURG.  SSg 

qui  fut  donné  aux  jésuites  sur  la   sacra  à  ]a  mémoire  de  sa  femme  (*), 

procession  qu'ils  firent  faire  ce  "  ?'  ^^^  ^^^P'^^  'V'f  maçnifique 
f^  i^/sl-k*  1-        j       maison.  Un  sera  peut-être  bien  aise 

30iir-la(e).  On  trouve  bien  des  j^  trouver  ici  l'inscription  de  cette 
vestiges  des  antiquités  romaines  fontaine  5  c'est  un  monument  insigne 
dans  cette  province  (B) ,  et  cela  de  l'amiiië  conjugale  (3), /^omca^irt 

fait  que  tous  les  curieux  souhai-  P^'^'J  ffP^'»*.  nUrahamur,  quas  ,, , 

^1         If.*        17        1  •         1       se  ad  ta  destinasse  dicebat  ut  m  eis 

tent  la  publication  d  un  livre  du    ^^oneret,  quœcunque  nancisci  pos. 

përe  Wiltheim(y).  set  antiquitatis  monumenta ,  quorum 

magnam  jam  habet  copiam ,  ex  diver- 

(c)  F'oj-ea /e*  Nouvelles  de  la  RëpuW  des    sis  locis,  et   AHunio  in  primis 

Lettres,  octobre  i685,  art.  X  petitam  ....  Sunt  autem  maximd  ex 

(y*)  P^ojrez  la  remarque  (B) ,  à  lajtn,  parte  simulacra  deorumgentilium  ,  et 

epitaphia ,  quœ  in  crepiainefontis  il- 


personnes  qu'elle  e'tait  encore  pucelle.  fontem  (  sic  eum  nuncupat^it  ) ,  adi^en- 

C'est  ainsi  qu'on  nomme  populaire-  tando  sic  sunt...disposita  ut,.,  Ipsum. 

ment  les  villes  qui  n'ont  jamais  ëte'  priùs  inscriptionem  ,  qud  illustriss^ 

prises.  Il  ne  fut  pas  malaise  de  de'sa-  princeps  fontem  Jmnc  suum  decoratfU^ 

buser  les  gens  ;  car  nous  voyons  dans  audiamus, 

rhistoire ,  que  les  Français  prirent  la  .  Quisquis  hùc  accedis ,  ai  le  œstus  si- 
ville  de  Luxembourg  i'an  i54a,  et  tisye  urget.  Hic  œstum  quietus  vitato. 
qu'ayant  été  recouvre'e  par  l'empe-  Sitim  pronus  extinguito.  Aquam  ma- 
reur  ,  ils  la  reprirent  l'an  i543.  Ils  nu  haurito.  Os  lavato.  At  pede  ne 
la  perdirent  l'annëe  suivante.  Notez  turbato.  Nudo  corpore  ne  polluito. 
qu'ils  la  bloquèrent  l'an  i58a  ,  qu'ils  Quiescentibus  enim  carissimae  uxoris 
la  bombardèrent  l'an  1 683,  et  qu'ils  manibustranquillamundamsacravit, 
la  prirent  l'an  i684  (0-  Us  Vont  Mariae  de  nomine  Mariae  fontem  nun- 
rendue  par  le  traité  de  Riswick,  l'an  cupavit.  ^terni  sui  amoris  testes  lâ- 
iGgn.  tentes  vastâ  sub  rupe  lymphas  erui, 
(B)  On  trouue  bien  des  vestiges  des  Y^^?  ^^pi^e  cingi.  jEtemasq.  fluerc 
antiquités  romaines  dans  cette  pro-  jussit.  r».  « 
uince.'\  Les  babitans  du  duché  de  ^  ^'  E»  C."  M. 
Luxembourg  croient  que  chaque  pla-       Ceci  est  tiré  d'une  relation  datée 


uc 


qu'anciennement  la  ville  dArion  était  M.  de  isallonlleaux ,  neveu  du  réve- 

un  autel  de  la  lune.  On  y  a  trouvé  rend  père  Wiltheim ,  lui  a  montré  en 

plusieurs  simulacres  des  faux  dieux  ,  manuscrit  les  Antiquités  de  Luxem- 

et  plusieurs  médailles  et  inscriptions  bourg,  composées  par  ce  père. 

(2).  Le  comte  Pierre-Ernest  de  Mans-  ,.^ ,,        .         ,      - 

feia  les  fit  transporter  à  Luxembourg,  ,.i  i.*=;.n*lSL'S;,?rr.-  ^^hr^r'^i 

pour  en  orner  une  fontaine  qu  il  COn-  Mansfeld  ,  le  représente  en  bronse,  coocbé  entre 

elles  deux  sur  une  natte  aussi  de  brome ,  et  U 
comte  8*7  tourne  vers  la  dernière.  Bm.  cair. 

(x)  Voye%  les  dates  Je  tout  ceci  dans  le  père  (3\  Jbid. ,  pag.  33 ,  34. 

dn  Londcl,   aux    Fastct   de  quelques  rois  de  (6^  Elle  fut  imvriméeoar  Ptantin^Can  t^^^ 

France.  (n-8<>.  L'/dition  de  Lejae^  qui  est  la  troisième^ 

(i)  Itinerar.  Abrah.  Ortelii ,  et  Joh.  Viylani,  est  de  Van  1667  1  in-i2. 

pag.  3s.  {S)  Dans  sa  Dissertation  inrPtolomée  AuUtci. 


FIN  DU  NEUVIÈME.  VOLUME.