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Full text of "Dictionnaire mytho-hermétique"

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DICTIONNAIRE 

MYTHO-HERMÉTIQUE 


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DICTIONNAIRE 

MYTHO-HERMÉTIQUE, 

DANS  lEQUEL    ON   TROUVE    . 

Les  Allégories  Fabuleuses  des  Poètes, 
XBS  Métaphores,  les  Énigmes  et  lis 
Termes  barbares  des  Philosophes 
Hermétiques   expliqués. 

Tar    Dom  Antoine-Joskph  Pbrnetyj  Religieux 

Bénédiâin  de  la  Congrégation  de  Saint-Maur.    . 


Sapiens  animadvertet  parabolam  &  inierpretationem  ,  verba  fapUntum  » 
&  étmgmata  eorum»  Prov.  i.  v.  tf. 


Prix^   6  liv. 

rel. 

^ 

A    P  A  R  I  S, 

Chez  Dit  AL  A  IN  Tainë,  Libraire,  me  Saint- Jacques  , 

N».  140. 


M.  DCC    LXXXVII. 

ATKC    APPUOBATION,     IX   PIIIVII.E©!  ©C  KOI* 


THE  N}-' '  ^'  'i'C)l-vfc^l 
PUBLIC  L:I:- H AÂ^ 

414750 

R 


PRÊFA  CE. 


JAMAIS  Science  n  eut  plus  befoin  de  Diâionnaîre 
que  la  Philofophie  Hermétique*  Ceux  dans  les 
mains  de  qui  tombent  les  Livres  fiaits  fur  cette  ma- 
tière, ne  fauroient  en  foutenir  la  ledMirc  une  diemt- 
heure  feulement  5  les  noms  barbares  qu'on  y  trou- 
ve, femblent  vuides  defens,  &  les  termes  équivo- 
ques qui  font  pjacés  à  deffein  pref^ue  dans  toutes 
les  phrafes,  ne  préfentent  aucun  fens  déterminé. 
Les  Auteurs  avcrtiflcnt  eux-mêmes  qu^on  ne  doit 
pas  les  entendre  à  la  lettre,  qu'ils  ont  donné  mille 
notns  à  une  même  chofe;  que  leurs  Ouvrages  ne 
font  qu'un  tiffu  d'énigmes,  de  métaphores ,  d'allé- 
gorie^-préfentées  même  fous  le  voile  de  ternes 
ambigus,  &qu  il  faut  fe  défier  des  endroits  qui  pa- 
roiflcnt  faciles  à  entendre  à  la  première  ledure  (i). 


(  I  )  Nolité  in  ledione 
meorum  fcripcorum  inbaz- 
jere  fyllabis  ,  fed  legcndo 
Hcique  confidcrate  naruram , 
&  cjufdem  poMîbilitarem. 
Cûfm.  Praf.  in  Mnigma. 

Vcritaiis  amator  paacos 
autores ,  fed  opimac  nots 
&  explorais  fidei  manibas 
teiat  3  faciUa  intellecî^a  fuf- 


peâa  habeat ,  maiimè  ia 
myfticismominibus ,  &  ar- 
canis  opetationibuss  in  obf- 
curis  enim  veritas  delitefcit, 
nec  uaquam^olofius  quam 
quum  apertè  ,  nec  veriiîs 
quam  cum  obfcurè  fcribunt 
Philofophi.  Arcan,  Hermet. 

I*  PkUof,  opus  ,  can,  9. 
'  A  maltiplici  verborum  lî'- 
aïV] 


VJ  P    R    é    F   A    C   B, 

Ils  font  myftcre  de  tout,  &  /emblent  n'avoir  écrit  ' 

que  pour  n'être  pas  entendus.  Ils  proccftent  ce^jcn- 

dant  qu'ils  n'écrivent  que  pour  initruirc,  &  pour 

inftruire  d'une  Science  qu'ils  appellent  la  clef  dà 

toutes  les  autres.  U'amour  de  Dieu  ,  du  prochain^ 

de  la  vérité ,  leur  met  la  plume  à  la  main  :  la  recon- 

hoilTance,  d'une  faveur  fi  fignajce  que  celle  d'avoir 

reçu  du  Créateur  ^intelligence  d'un  myft^rc  fi  re^ 

levé,  ne  leur  permet  pas  de  fe  taire.  M^is  ils  font 

jreçue,  ajoutieat-ils,  dans  J'ombre  du  myftcre;  ce 

icroit  mêiiie  un.  crime  digne  d'anathcme  que  de 

lever  le  voile  qui  le  cacha  aux  yeux  du  vulgaire. 

Pouvoient-ils  le   difpcnfer   d'écrire  myftérieufe- 

nientî  SiJ'on  expofoit  au  grand  jour  celte  Sciet^cc 

dans  fa  fimplicité,  les  femmes,  les  enfans  même 

voudroient  e»  faire  l'épreuve  :  le  Payfan  le  plus 

ftupide  qui  tteroit  fa  charrue  pour  labourer  le  champ 

de  Mars  comme  Jafon  :  il  cultiverait  la  terre  phi- 

lofophiquc,  donc  le  travail  ne  fereit  pour  lui  qu'un. 

amufement,  &  dont  les  moifl'ons  abondantes  lui 

procureroient  d'immenfes  richelfes,  avec  une  vie 

très  longue  j  &  une  famé  inaltérable  pour  en  jouir. 

Il  falloit  donc  tenir  cette  Science  dans  robfcu- 

rité ,  n'en  parler  que  par  hiéroglyphes,  par  fixions, 

à  rimitaiion  d»^s  anciens  Prêtres  de  TEgypxe,  des 

BrachBianes  des  Indes,  des  premiers  Philofophes 

de  la  Grèce  &  île  tous  les  pays,  dès  qu'oii  fenioic 

•la  ncceffité  de  ne  pas  boulevcrfer  tout  Tordre  Se 


gnifîcatione  ftadiofus  ledlor 
caveat,  dols)(is  enim  anfrac- 
tibus  ,  ^aiicipiti  oratione  , 
imo  pkrumque  contraria, 
utviJeturPliiIofophi  myfte 


lia  iua  explicântjimplicaii-  j  i  j 


àx  &  occultanda  ,  non 
adukcranda?  vèricacisftudio, 
ideo  ipforum  fciipta  voci- 
bus  ambiguis  &  homony- 
mîs   abundaiit,  Uid,    Can, 


P   R   lî   F   A   C   E.  tîj 

i'faarnionie  établis  <ians  la  Spciété  civile.  Ils  fui- 
voient  en  cela  le  confeil  du  Sage  (i). 

Mal  à  propos  traite* t-on  de  fous  les  Philofo- 
plies  Hermétiques  :  n^eft-ce  pas  fe  donner  un  vr^ 
ridicule,  que  de  décider  hardiment  que4'objec  de 
leur  Science  eft  une  chimère ,  parce  qu'on  ne  peiyc 
pas  le  pénétrer ,  ou  qu'on  l'ignore  abfolument  ? 
C'efl:  en  juger  comme  un  aveugle  des  couleurs. 
Quel  cas  .les  gens  fenfés  doivent-Us  donc  faire  des 
jugemens  critiques  de  quelques  Cenfcurs  fur  cefte 
matière,  puifque  tout  le  mérite  de  ces  jugemens 
confîfte  dans  le  froid  alTaifbnnement  de  quelques 
bons  mots  à  l'ombre  defquels  ils  cachent  leur 
ignorance,  &  qu'ils  fement  faute  de  bon  grain  » 
pour  faire  illufîon  à  des  Le&eurs  imbécilles,  tou- 
jours difpofés  à  leur  applaudir }  Mcritent-iis  qu'on 
fafle  les  frais  d'une  réponfe }  Non  :  on  peut  fe  con- 
tenier  de  les  envoyer  à  l'école  du  Sage  (x).  Moins, 
dédaigneux  &  moins  méprifant  que  ces  Cenfeurs 
bouffis  d'orgueil  &  d'ignorance ,  &  aveuglés  par 
le  préjugé ,  Salomon  regardoit  les  hiéroglyphes, 
les  préverbes  ^  les  énigmes  Se  les  paraboles  des 
Philofophes  comme  un  objet  qui  méritoit  toute 
Tauention  &  toute  l'étude  d'un  homme  fage  8ç 
prudent  (3). 

Je  voudrois  qu'avant  que  d'étaler  leur  mépris 


(i)  Sapientes  abfcondunt 
(cientiam.  Prov.c.  lo.v.  14. 

(z)  Homo  verfutus  celât 
fdenrian) .  Jèid:  c,  1 1, •  v.  1 5 . 

(3)  Sapiens  animadvertec 
parabolam  &  incerprec^'tio- 
rem  ,  verba ,  fâpientuin  & 
^nigmata  ecrum.  i^/(^.  c.  x. 


Sapientiam  omnium  an- 
tîquoruracx^irct  fapîens,& 
in  Propheds  vocabic...  In 
verfuciasparabolarum  fîmul 
introibic;  occulta  proverbto- 
rum  e](quirec  y  Se  in  abfcOQ- 
ditis  parabolarum  converfa- 
bitixt,  Ecciefiaftici^capiic.  3^. 
a  iv 


tîij  P  R   iS   F   A   C   «• 

pour  la  Phîlofophie  Hermétique ,  ils  priflcnt  la 
peine  de  s'en  inftruirei  Sans  Cette  précaution  iïs 
s'attireront  à  bon  droit  \t  reproche ,  çue  les  infenfés 
méprifent  lafcience  &  la/agejffe ,  &  qu'ils  ne  fe  r^- 
paijfent  fUe  £  ignorances  &  je  leur  dirai  avec  Ho- 
race  :  Odi  prophamim  vulgus  ,  &  arceo.  C'eft  en 
effet  au  fujct  de  cas  mêmes  mylleres  que  les  an- 
ciens Prêtres  difoient  :  Procul  6  procul  ejle  pro^ 
pfianif 

Mon  Trafté  des  Fables  Efgyptîcnncs  8c  Grecques 
développe  une  partie  de  ces  myfteres.  De  l'obliga- 
tion dans  laquelle  j'étois  de  parler  le  langage  des 
Philofophcs  ,  il  en  cft  réfulté  une  obfcurité  qu'on 
ne  peut  difliper  que  par  une  explication  particu- 
lière des  termes  qu'ils  emploient  ,  &  des  méta- 
phores qui  leur  font  fi  familières.  La  forme  de  Dic- 
tionnaire m'a  paru  la  meilleure,  avec  d'autant  plus 
de  raifon  qu'il  y  peut  icrvir  de  Table  raifoifnéé, 
par  les  renvois  que  j'ai  eu  foiii  d'inférer ,  quand  il 
a  été  queftion  d'éclaircir  des  fables  déjà  expli- 
quée^. 

Beaucoup  de  gens  regardent  la  Médecine  Para- 
celfiquc  comme  une  branche  de  la  Science  Hcr- 
^métique  ;  &  Paracelfe ,  fon  Auteur,  ayant ,  comme 
les  Difciples  d'Hermès ,  fait  ufage  de  termes 
barbares ,  ou  pris  des  autres  langues  j  j'ai  cru 
rendre  fervice  au  Public  d'en  donner  l'explicatioa 
fuivant  Iç  Cens,  dans  lequel  ils  ont  été  entendus 
par  Martin  RuUand  ,  Johnlon  ,  Planifcampi  ^ 
Bècker ,  Blanchard  &  plufieurs  autres.  Si  je  n'^i 
pas  toujours  cité  ces  Auteurs ,  non  plus  que  les 
"Philofophcs  Hermétiques  ,  je  les  ai  rappelés 
affez  fouvent  pour  convaincre,  le  Lc6teur  que  je 
»e  parle  ordinairement  que  d'après  eux.  Ceux  qui 


Préface.  îx 

les  ont  lus  avft  attention ,  les  y  reconnoîtront 
aiiemcnt. 

Afin  que  le  Lecteur  puifle  juger  que  mes  expli- 
cations des  termes  &  des  métaphores  des  Philofo- 
phes  ,  ne  font  pas  arbitraires  &  de  mon  invention  a 
je  rapporterai  ici  quelques-uns  de  leurs  textes 
avec  lefquels  il  pourra  les  comparer.  Il  y  verra 
d'ailleurs  qu  ils  font  tous  d'accord  cntr'cux  ,  quoi- 
qu'ils s'expriment  àîfFéremment. 

Les  Sages ,  dit  Ifaac  Hollandois ,  ont  donne 
beaucoup  dç  noms-  difFcrcns  à  la  pierre.  Après 
qu'ils  ont  eu  ouvert  &c  fpiritualifé  la  matière,  ik 
l'ont  appelée  une  Cho/è  vile.  Quand  ils  l'ont  eu 
/liblimée,  ils  lui  ont  donné  les  noms  de  Serpent 
Se  des  Bêtes  venimevfes.  L'ayant  calcinée  ,  ils  l'ont 
nommée  Sel ,  ou  quclqu*autre  chofe  femblable, 
A-t-elle  été  diffoute,  elle  a  pris  le  nom  d'Eau  ^ 
&  ils  ont  dit  qu'elle  fe  trouvoit  par- tout.  Lor/- 
qu'elle  a  été  réduite  en  huile,  ils  l'ont  appelée  une 
Choje  vifqùeufe],  &•  qui  fe  vend  par-tout.  Après 
l'avoir  congelée,  ils  Tpnt  nommé  Terre  y  Se  ont 
afluré  qu'elle  étoit  commune  aux  pauvres  &  aux 
riches.  Quand  elle  a  eu  acquis  une  couleur  blan- 
che, ils  lui  ont  donné  le  nom  de  Laie  virginal  j^ 
ôc  ceux  de  toute  autre  chofe  blanche  que  ce  puiflfc 
être-  Lorfque  de  la  couleur  blanche  elle  a  palIé  à 
la  rouge,  ils  l'ont  nommée  Feu  8c  de  tous  les 
noms  des  chofes  rouge?.  A'inil  dans  lesdcnomi- 
nations  qu'ils  ont  données  à  la  pierre,  ils  ont  eu 
égard  artK  différens  états  où  elie  fe  trouve  jufqu'à 
{k  perfccîiion,  LzV.^!.  ch,  iz6.  de  fes  Œuvres  fur 
les  Minéraux* 

Ce  mélange  de  trois  chofcs  s'appelle  Vicrre 
Unité ^  mintrale^  animale^  y/gi/talc ^  peiXCQ  qu'elle 


X  Préface. 

11*  a  point  de  nom  propre.  Miner  de*  parcç  qu  elle 
eft  compofée  de  chofes  minérales  j  v^^^W^^  parce 
.qu  elle  vit ,  &  végète;  animaU^  parce  qu'elle  a  un 
corps,  une  amc  &  un  cfprit,  comme  les  animaur. 
De  fon  ventre  noir  on  Tappelle  Noir  fétide.  Qn  la 
nomme  encore  dans  cet  état ,  Chaos\,  Origine  du 
monde ^  Majfe  confvfe;  pour  moi  je  l'appelle  Terre. 
Notre  eau  prend  les  noms  des  feuilles  de  tous  les 
arbres, des  arbres  mêmes,  &  de  tout  ce  qui  pré- 
sente une  couleur  verte,  afin  de  tromper  les  in- 
fenfés.  On  rappelle  auffi  E^u  bénite^  la  tempi^ 
rance  des  Sages  ,  Vinaigre  très-aigre  j  Corps  dijfo^ 
lubie ,  Gomme  des  PhiioJbpheSy  Chq/e  vile  ^  chère  ^ 
précieufe^  Corps  dur  &  opaque.^  mou  &  tr an/parent , 
Exaltation  de  Veau^  Angle  de  V œuvre.  Obfcrvcz 
qu'on  appelle  le  Soleil  &  la  Lune  le  père  &  la 
mère  de  la  pierre  dans  la  compofîtion  de  Tclixir  s 
^e  que  dans  l'opération*  de  la  même  pierre,  on' ap- 
pelle Terre  ou  Nourrice.  Arnaud  de  Villeneuve  ^ 
Comment,  fur  Hortulain^pag.  iS  ^  iS- 

La  pierre  des  Philofophes  eft  une ,  mais  on  lui 
donne  une  infinité  de  noms,  parce  quelle  eft 
aqueufe,  aérienne,  tcrreftre,  ignée,  phlçgroaii- 
que ,  colérique  -,  elle  eft  foufre  &  argent- vif -,  Ces 
fupcrfluités  fe  changent  en  une  véritable  cftcncc  , 
avec  l'aide  de  notre  feu:^  qui  veut  en  ôter  quel-  . 
-que"  chofe  ^  ne  parviendra  jamais  à  la  perfeûion  de 
l'œuvre.  Les  Philofophes  n*ont  jamais  dévoilé  ce 
fccret.  Pontanus  ,  EpUre. 

Notre  pierre  fe  nomme  d'une  infini^  de  ma- 
nières ,  car  elle  prend  les  nom-s  de.  toutes  les  chofes 
jioires.  Lorfqu'ellc  quitte  la  noirceur ,  les  noms 
qu'on  lui  donne  rappellent  les  chofes  dont  la  vue, 
égaie  &c  fait  plaifir,  comme  les  blanches  &  Içs 


P    R    fe   C    A   C   E.  .  XJ 

rouges.  Ce  nVft  cependant  qu'une  feuTe  chofc.  Ri" 
plee^  çh.  ^.  du  Supplément.  Si  vous  l'appelez  eau, 
vous  dites  vrai;  (i  vous  dites  qu'elle  n'eil  pas  eau^ 
vous  ne  le  niez  pas  à  tore.  Ibid,  pag,  139. 

Lorfqu  on  Giiit  ces  prittcipcs  avec  prudence  8c 
fagefl'e ,  on  en  fait  une  chofc  qui  prend  beaucoup 
de  noms.  Lorfqu'elle  eft  rouge  ^  on  l'appelle  Fleur 
£or^  Ferment  de  V or  ,  Colle  d'or  ^  Soufre  rouge» 
Orpiment.  Quand  elle  eft  encore  crue ,  on  la  nortimc 
Vlomb  d'airain^.  Verge  &c  Lame  de  métal.  Les  Phi- 
lofophes  appellent  Tairain  Monnoie  ^  Ecu  j  &  la 
noirceur  Plomb,  Ibid.  page  141. 

Notre  eau  s'appelle  Eau  de  vie  ^  Eau  nette  ,  Eau 
permanente  &  perpétuelle  ,  6c  d'une  infinité  d'au- 
tres noms.  On  la  nomme  Eau  de  vie  ^  parce  qu'elle 
donne  la  vie  aux  corps  morts  ^  &  qu'elle  purifie  & 
illuminace  qui  eft  corrompu  &:  fouille.  Arnaud  d^ 
Villeneuve  ^Miroir  d'Alchymie  ^  pag.  l  ï  &  17» 
A  .  L'argent-vif  eft  appelé  le  père  dans  la  gcnéra- 
L  tion  des  métaux  ^Ja  Véritable  vifme  .  Plomb  j  PA^- 
nix  a  Pélican  ^  Tantale  ^  Dédale  ^  Serpent  ^  Fon^ 
taine  ^  Puits  ^  Porte  ^  Argent  vif  des  Philo/ophes , 
Préjiire  ,  Lait  ^  Ferment  ^  Serf  fugitif ^  &  de  beau- 
coup d'autres  noms.  Dejiderabile ,  pag.  7 1 . 

Penflant  que  l'œuvre  eft  encore  cru  ,  notre 
argent-vif  s'appelle  Eau  permanente  ^  Plomba  Cra^ 
chat  de  la  Lune  ^  Etain,  Lorfqu'il  eft  cuit,  il  fc 
.  nomme  ArgeiUa  Magnésie  ^.Soufre  blanc.  Quand 
il  a  pris  la  couleur  rouge,  on  lui  donne  les  noms 
.  ^Orpiment ,  de  Corail  ^  d'Or  ^  de  Ferment  »  de 
Pierre  ,  S  Eau  lucide  ^  Ibid»  page  11, 

Notre  eau  prend  quatre  couleurs  principales  5  la 
noire  comme  du  charbon  ,  la  blanche  comme  la 
fleur  de  lis  ,  la  jaune  femblablc  à  la  couleur  4bs. 


XÎj  P    R    :E    F    A    C    B. 

pieds  de  remerillon  ,  &  la  rouge  parcilfe  à  la  cou- 
leur du  rubis.  On  appelle  la  noir  Air  ^  la  blanche 
Terre  j  la  jaune  Eau  ;  &  la  rouge  Feu.  Ibid.  p.  i  oo. 

Le  fuc  de  lunaire ,  fcau  de  vie,  lagiiinteflencc  , 
le  vin  ardent  j  le  mercure  vcgétabîfc  ne  font  qu'une 
même  chofc.  Le  fuc  de  lunaire  fe  fait  de  notre  vin, 
connu  de  peu  de  perfonnes ,  c'eft  avec  lui  que  nous 
faifons  notre  diflblution  &  notre  or  potable  j  fans 
lui  nous  ne  pouvons  rien  faire.  Ro/àrium. 

Notre  pierre  eft  corrime  les  animaux ,  compofée 
d'un  corps ,  d'une  ame  &  d'un  efprir.  Le  corps  im- 
parfait s'appelle  Corps  ^  le  ferment  Ame^  &  Tcaii 
EJprit.  Le  corps*  imparfait  eft  pefant',  infirme  ôc 
mon  9  Teau  le  purge  de  le  purifie  en  le  fubtilifaht 
&  en  le  blaochiflant  ',  le  ferment  donne  la  vie  au 
corps ,  &  lui  donne  une  meilleure  forme.  Le  corps 
cft  Vénus,  ou  la  femelle;  Tefprit  eft  Mercure,  ou 
le  mâle,  &  l'ame  eft  compofée  du  Soleil  &  de  la 
Lune.  IbiJ. 

L'eau  des  Philofophcs  s*appellè  le  Va/e  cTHer^ 
---mes  î  c'eft  d'elle  qu'ils  ont  dit ,  toutes  les  opéra- 
tions fe  font  dans  notre  eau*,  favoit,  la  fublima- 
tion  ,  la  diftillation  ^  la  calcination  ,  la  folution  & 
la  fixation.  Elle  fe  fond  dans  cette  eau  comme  dans 
un  vafe  artificiel  :  ce  qui  eft  un  grand  fecret.  Ibid. 
page  15)3.         ,     .  / 

Cambar ,  Ethelia  j  Orpiment  ^  Zendrio  ,  Ebji' 
méthj  Magnefie  j  Chuhul  font  des  noms  de  notre 
argent-vif  fublimc  du  Cambar.  Lorfqu'il  eft  par- 
venu au  blanc ,  on  l'appelle  Plomb  d'Eburïch  ^  Ma- 
jgne^e  j  Airain  blanc.  Sentent,  ^4 

Les  Philofophes  ont  donné  beaucoup  de  noms 
différens  à  cette  pierre ,  afin  d'obfcurcir  la  fcience, 
fiar  lorfqu  elle  a  été  mifc  diat^s  le  vâfe  phyfique ,  ©lie 


P  R  É  F  A  c  e;  xHj 

pr£nd  difTércns  noms  fuivant  les  diverHis  couleurs 
qui  lui  furviennent  :  pendant  la  putréfaâion  elle  Ce 
nomme  Saturne  a  Se  après  fflagnJjic.  Miroir  £Ar<* 
iiaucttU  Villtneuve. 

"Spre  feui liée ,  Soufre  blanc  ^ Fumée  blanche  ^ 
Orpiment  »  Magnéiîe  &  Ethel  fîgniflent  la  même 
chofe.  La  Tourbe, 

On  appelle  le  corps  Fer^,  Mars  ^  Carmot%  Al" 
magra  ^  Vitriol  j  Sang  ,  Kuile  rouge  ^  Urine  rouge  ^ 
Jeunejfe  ^  Midi^  Eté;,  Màle^  Se  de  pluiîeurs  autres 
xiqfns  qu'on  lui  a  donnes  refpeâivement  à  faVou^ 
leur  &  à  fesl  propriétés.  Ibid. 

Des   Opératidns. 

Notre  magiftere  fe  faît  d'une  feule  chofc,  par  une 
feule  voie,  &  par  une  même  opération.  Liliunu 

Vous  n'avez  befoin  que  d'une  chofe ,  favoir  no- 
tre eau  -,  &  d'une  feule  décodion ,  qui  eft  de  cuire: 
il  n'y  a  qu'un  fcul  vafe  pour  le  blanc  &  pour  le 
rouge.  ÀlphUius. 

Quoique  les  Sages  parlent  de  beaucoup  de  cbofês 
&  de  divers  noms,  ils  n'ont  cependant  entendu 
parler  que  d'une  feule  chofe  >  d'une  feule  difpoii- 
tion,  &  d'une  feule  voie.  Morien. 

Le  blanc  &  le  rouge  fortent  d'une  mêmeracine, 
fans  mélange  de  chofes  d'une  autre  nature.'Nous 
nV  ajoutons  rien  d'étranger ,  Se  nous  n'en  ôtons 
rien ,  finon  les  fuperfluités  pendant  la  préparation. 
Ibid.      . 

Rhafis^  après  avoir  dit  la  même  chofe»  ajqptc: 
Cette  matière  fe  dilTout  elle-même  »  fe  marie  >  (ê 
blanchit  ^  fe  rougit  ^  devient  noire  »  fafranée  ,  Se 


-<i 


XÏV  P   R   i  I"   A   C   B. 

fc  travaille  elle-même  jufqu'à  la  perfcûîon  de 
rœiivre. 

Sachez  que  û  vous  prenez  autre  choie  que  qotre 
airain  ,  &  que  vous  le  travailliez  avec  autre  chofe 
qu'avec  notre  eau,  vous  ne  réuilirez  pas.  l^ToUgbe. 

Du    j^ombre    des    matières     qui    compofent    le 
Magiflere. 

• 

Notre  pierre  doit  fe  faire  du  Soleil  &  de  la  Lûie: 
de  ces  deux, l'un  doit  être  un  mâle  rouge,  &  une 
femelle  blanche.  îfaac  Hollandois^  liv.  i*ch.6i, 

La  Conjonétion  du  Soleil  &.  de  la  Lune  fait 
notre  pierre-,  le  Soleil  tire  la  fubftance  de  la  Lune, 
&  lui  donne  fa  propre  couleur  &  fa  nature.  Ce 
qui  fc  fait  par  le  feu  de  la  pierre,  Raymond  Lulle  , 
Codicdle. 

Notre  pierre  ne  fe  fait  pas  d'une  chofe  indivi- 
duelle, mais  de  deux  choies  qui  étant  de  même 
nature  n'en  font  qu'une  feule.  Le  même. 
\  Le  Soleil  eft  fon  père,  &  la  Lune  fa  mcre.  Le 
vent  Ta  porté  dans  fon  ventre.  Hermès. 

Il  n'entre  dans  notre  magiftere  que  le  frère  Se  la 
fœur ,  c'eft-à-dire,  l'agent  &  le  patient ,  le  (bufre  & 
\c  mctcurc»  JEgidius  de  Vadis.        •     - 

Notre  argent- vif  eft  une  eau  claire ,  notre  arfenic 
eft  un  argent  pur,  &  notre  foufre  urf  or  très-pur. 
Toute  la  perfedion  du  magiftere  confiftc  dans  ces 
trois  chofcs. 

II  n'y  a  qu'une  pierre-,  cette  chofe  unique n'eft 
pas  «ne  en  nombre ,  mais  en  genre  y  comme  le 
mâle  &  la  femelld  font  feuls  luffifans  pour  en- 
gendrer, de  même  la  pierre  des  Philofophes  fe 


P   R   i   F    A    CK.- 


XV 


fait  de  deux  chofes,  dç  rcfprit  &  de  Tamc, 
qui  font  le  Soleil  &  la  Lune  -,  on  y  ajoute  un 
troifiemc ,  le  corps  métallique ,  fans  que  ce  nom- 
bre de  deux  en  foit  augmenté ,  parce  que  ce  corps 
métallique  eft  compofé  des  deux  autres.  Scala  Phi-' 
lofophorum. 

Dans  notre  comçofé  fe  trouvent  le  Soleil  &  la 
Lune  en  vertu  &  cnpuiflgnce ,  &  le  mercure  en 
nature*  Liidiispmrorumjpag.  1 37* 

Joignez  votre  fils  très-cher  à  fa  fœur  blanche  par 
parties  égales ,  &  donnez-leur  un  breuvage  d'a- 
mour ,  dont  ils  boiront  jufqu'à  s'enivrer,  &  jufqu'à 
ce  qu'ils  feront  réduits  en  poudre  trcs-«fubtile.  Sou- 
venez-vous cependant  q^ue  les  chofes  pures  &  nettes 
ne  s'uniffent  qu'à  celles  qui  le  font  :  fans  cette  atten- 
tion, ils  engendreroient  des  cnfansdifïerens  d'eux- 
mêmes  ,  &  impurs'.  Arijlote  le  Chymijle, 

Le  Dragon  ne  meurt  que  mêlé  avec  fon  frère  & 
fa  fœur.  Rq/arium»      •  . 

Trois  chofes  fuffifent  pour  tout  le  magiftere  > 
favoir  la  fumée  blanche ,  l'eau  célefte,  &  le  Lion 
vert,  c'eft-à-dire ,  Tairain  d'Herrrè^^  fe  l'eau  fétidd 
qui  eft  la  mcre  des  métaux,  avec  laquelle  on  fait 
l'élixir  depuis  le  commencement  jiifqu'à  la  fin. 
IbiJ. 

La  matière  des  Philofophes  eft  eau  ^  mais  une 
eau  compofée  de  trois  chofes  :  le  Soleil  eft  le  màle,  T"^ 
la  Lune  eft  la  femelle ,  &  le  Mercure  eft  le  fperme.   I 
Car  pour  engendrer ,  outre  le  mâle  &  la  femelle ,  il    ^ 
faut  une  femence.  Ibid. 

Il  n'entre  qu'un  feul  corps  immçnde  dans  notre 
magiftere ,  les  Philofophes  l'appellent  communé- 
ment Lion  vert.  C'eft  le  milieu  ou  moyen  pour 
joindre  les  teintures  entre  le  Soleil  &  la  LuneXes 


XV j  P    R   i   F   A   C   B* 

deux  principes  matériels  &,  formels  doivent  être 
diflbus.  Riplee. 

Rien  neft. engendré  que  par  fon  efpece,  &  les 
fruits  ne.  produifent  que  des  fruits  femblables. 
L'eau  des  PhilQfophes  eft  le  ferment  des  corps  , 
Se  les  corps  font  leur  terre ,  même  après  qu'ils 
font  devenus  noirs  par  la  préparation  du  feu. 
Les  Philofophes  leur  donneiif  alors  le  nom  de 
Feu  noir  ;  Se  dans  la  fécondé  opératron ,  ceux 
de  Charbon  de  ta  montagne  ^.  Poix  ^  Antimoine^ 
Alkali  j  Sel  alkali  ^  Marc  office  ^  Magnejie  ^  Argeru^ 
vif  extrait  de  Cambar^y  leur  Chaux ^  Verre  Sc 
Eau  mondijfiee»  Rofinus  à  la  fin  du. premier  livre,  à- 
Euthicie. 

Joignez  un  mâle  vivant  avec  une  femelle  vi- 
vante, afin  qu'ils  formc;pt  im  fperm€,.&  qu*ils en- 
gendrent un  fruit  de  leur  efpece.  Cofmopolite.    - 

Notre  eau  eft  une  eau  célefte,  qui  ne  mouille 
pas  Jes  mains  s  ce  n  eft  pas  l'^u  vulgaire,  mais  elle 
fcmble  prefqiie  l'eau  de  pluie.  I^e  corps  eft  for  qui 
donne  la  femence.  La  Lune  (  qui  n  eft  pas  l'argent 
vulgaire  )  reçoit  la  femence  de  l'or.  Le  même. 

Des  Opérations. 

Les  noms  de  dccodîon,  commixtion,  mélange  j; 
fubliroation,  contrition,  deflechement ,  ignition  ^ 
dcalbation ,  rubification ,  &  de  quelqu'autre  noiti 
qu'on  puiffe  appeler  l'opération,  ce  n'eft  qu'un 
feu!  régime  qu'on  nomme  fimplement  décociion 
&  contrition,  Alanus. 

Sachez  que  toutes  les  opérations  appelées  pu- 
tréfadlîon ,  folution ,  coagulation ,  ablution  &  fixa- 
lion ,  confîft  en  t  dans  la  feule  iublimation,  qui  fe 

fait 


P    R   i   F   A   C    k;  XVÎj 

fiait  dans  un  feul  vafe,  Âr  non  dans  plufieurs,  dans 
Un  feul  four.  Arnaud  de  VUlttuuvu 

Réfoudre,  calciner,  diflbudrc,  fublîmcr,  tein- 
dre ,  laver,  cuire  j  rafraîchir j  arrofcr ^ extraire j coa- 
guler^ humeur j  imbiber,  fixer ^  broyer,  réduire 
en  poudre  j  dilliller^  deffécher,  font  une  même 
•chofe.  Lt  même*  * 

Gardez-vous  bien  de  penfer  que  lorfque  nous 
parlons  de  fubIimacion,ouque  nous  fublimons  en 
effet,  nous  entendions  parler  de  féparation  de  là 
matière  qui  eft  au  fond  du  vafe  d'avec  celle  qui  cft 
au-defl'us.  Dans  notre  fublimation  les  parties  fixes 
ne  s'élèvent  pas  ,  mais  feulement  les  volatilcsé 
Alanus* 

L'ingreflîen ,  la  fubmerfîon,  la  conjonâion ,  la 
compIexion,la  compolition  &  le  mélange  ne  font, 
dans  notre  Art,  qu'une  même  chofe.  Ayicemie. 

Du  FeUé  ê 

Souvênez-voUs  de  donner  toujours  un  feu  très- 
doux  ;  l'ouvrage  pourra  en  être  plus  long.  I/aac  HoU 
landais  ,  livé  i.  ch.  9. 

Toutes  les  fois  que  la  pierre  changera  de  couleur, 
vous  augmenterez  le  feu  peu  à  peu ,  jufqu'à  ce  que 
tout  demeure  fixe  dans  le  fond*  Le  même. 

Notre  feu  eft  minéral  &  égal  ;  il  eft  continuel  -,  il 
ne  s'élève  point  en  vapeurs  à  moins  qu'on  ne  Ter- 
cite  trop  5  il  participe  du  foufre-,  il  fc  prend  d'ail- 
leurs que  de  la  matière  •,  il  diflbut  tout ,  détruit , 
côngele,  calcine;  &  ce  feu,  avec  un  feu  doux, 
achevçTcwivre.Pon/anw.LcTrévifandit  la  même 
chofc  en  mêmes  termes» 

b 


xvîîj  P  R  é  y  A  c  k; 

Le  feu  du  premier  degré  eft  fcmblable  ï  celui  dé 
la  poide  qui  couve  fes  œufs  pour  faire  éclore  des 
pouffins,  ou  comme  la  chaleur  naturelle  qui  digère 
la  nourriture  pour  la  tourner  en  ful^ancedes  corps  ^ 
ou  comme  celle  du  fumier,  ou  enfin  comme  celle 
du  Soleil  dans  Aries.  C'eft  pourquoi  quelques  Phir 
lofoplies  ont  dit  qu'il  falloit  commencer  l'œuvre,  le 
Soleil  étant  dans  ce  GgncySc  la  Lune  dans  celui  da 
Taureau.  Ce  degré  de  feu  doit  ^urerjufqu  àJa  blan- 
cheur Uorfqu  elle  paroît ,  on  augmente  le  feu  peu 
à  peu  jufqp  à  la  parfaite  deflîcation  de  la  pierre  ; 
x:ctte  chaleur  eft  fcmblable  à  celle  du  Soleil  lors- 
qu'il paflc  du  ligne  du  Taureau  à  celui  des  Gémeaux; 
ia  pierre  étant  dèflcchée  &  réduite  en  cendres ,  on 
.fortifie  le  feu  jufqu  à  ce  qu  elle  devienne  patÉaite* 
ment  rouge ,  &  qu  elle  prenne  le  manteau.  rayaL 
Cette  chaleur  fe  compare ,  &  eft  la  même  que  celle 
du  Soleil  dins  la  figure  du  Liop.  Scala  Philo/b-^^ 
phorum  ^  pag^  1 07.  ^ 

-Le  ihercure  eft  un  feu  \  ce  qui  a  fait  dire  au  Phî* 
4ofophc  :  Sachez  que  le  m.crcure  eft  un  feu,  qui 
brûle  les  corps  beaucoup  mieux  que  le  feucotn-* 
mun.  Ro/arium. 

La  chaleur  de  votre  feu  doit  être  celle  de  Iacba<4 
leur  du  Soleil  au  mois  de  Juillet;  afin  <^uepar  une 
douce  ôc  lon^c  cuiffon ,  votre  eau  s'épaiffiflc,  6c 
fe  changô  en  terre  nohrc.  Le  mime. 

Notre  argent'Vif  eft  un  feu  qui  brâle  tout  corps 
vavcc  plus  d'ai^ion  que  le  feu  commun;  il  les  mor- 
tifie en  même  tems;  il  réduit  en  poudre.  Se  tuç 
tout  ce  qu'on  mêle  ayçc  lui»  La  Tourbe. 


V  K  i  T  k  c  i;  six 

Du  Vafe. 

te  va£c  des  Philofophcs  cft  leur  eau.  Hermès^ 
Jjidus  pusrorum. 

Nous  n'avons  befoin  que  d'un  vafe,  d'un  four- 
neau j  Se  d'une  feule  opération  ou  rcgime^  ce  qui 
doit  s'entendre  après  la  première  préparation  de  la 
pierre.  FlameL  L'Auteur  dn  Refaire  s'exprime  ab- 
îolument  dans  les  mêmes  termes* 

Les  vafcs  requis  pour  l'œuvre  s'appellent  Aludel^ 
Crible yTamisj  Mortier ^  parce  que  la  matière  s'y 
broie ,  ^y  purifie  &  s'y  perfeûionne.  Calid. 

Le  yafe  doit  être  rond^  avec  un  cou  long,  un 
orifice  étroit ,  fait  de  verre,  ou  d'une  terre  de  mcmc 
nature,  &  qui  en  ait  la  compacité  i  J'ouvcrturefcra 
{cdïéc.Bachon^ 

Vu   Tems. 

II  nous  faut  un  an.  pour  parvenir  au  but  de  nos 
éfpérances.  Nous  ne  faurions  en  moins  de  tems 
former  notre  chaux»  RipUe. 

Lé  tems  requis  pour  la  perfeâion  de  Télixir  cft 
tx\  moins  d'un  an*  Ro/airCé 

Les  Philofophes  ont  déterminé  plufîcurs  durées 
de  tems  pour  fa  cuilTon  de  notre  Art*  Quelques-uns 
l'ont  fixée  à  un  an,  d'autres  à  un  mois,  d'autres  à 
trois  jours  j  d'autres  enfin  à  un  feuL  Mais  de  même 
que  nous  appelons  un  Jour  la  durée  du  tems  que 
le  Soleil  met  â  parcourir  le  ciel  depuis  l'orient  jufr 
qu'à  l'occident,  les  Sages  ont  nommé  un  jour  l'in- 
tervalle qui  s'écoule  depuis  le  commencement  de 
ia  cuiiTon  jufqu  a  la  fin.  Ceux  qui  parlent  d'un 

Aij 


XX  ]f   R   i   F  A   C   S.V 

mois ,  ont  égard  au  cours  du  Soleil  dans  un  fîgne 
du  Zodiaque.  Ceux  qui  font  mention  de  trois  jours^ 
confiderent  le  commencement ,  le  milieu  &  la  fin 
de  l'œuvre  :  &  ceux  enfin  qui  fixent  ce  tems  à  uiv 
an  j  le  difent  eu  égard  aux  quatre  couleurs  qui  for- 
ment leurs  quatre  faifons*  Anonymus^ 

Des  Couleurs. 

Quand  vous  verrez  la  noirceur ,  (oyez  aflTuré  que 
la  véritable  conjonftion  eft  faite.  Avant  que  la  vé- 
ritable couleur  blanche  fe  manifefte,  la  matière 
prendra  toutes  les  plus  belles  couleurs  du  monde 
en  même  tems.  Vous  verrez  fur  les  borJs  de  la 
matière  de  la  pierre,  comme  des  pierres  précieufes 
orientales ,  &  comme  des  yeux  de  poiiTons.  Alors 
foyez  alfuré  que  la  véritable  blancheur  ne  tardera 
pas  à  paroître.  Ifaac  lîollandois. 

Le  fecret  de  nôtre  véritable  dilTolûiion  eft  la 
noirceur  de  charbon  faite  du  Soleil  &  de.  la  Lune  i 
cette  noirceur  indique  une  conjonction  &  une 
union  fi  intime  de  ces  deux^  qu'ils  feront  à  l'ave- 
nir inféparables  :  ils  fe  changeront  en  une  poudrQ. 
très-blanche,  Raymond  Lulle. 

Au  bout  de  quarante  jours  que  la  matière  aura 
été  mife  à  une  chaleur  lente  &  médiocre,  elle  de- 
viendra noire  comme  de  la  poix ,  ce  que  les  Phi- 
lofophes  appellent  Tête  de  corbeau ,  &  le  Mercure 
des  Sages.  Alanus.  r 

La  chaleur  agiflant  fur  l'humidité  produit  pre-r 
mierement  la  noirceur,  puis  lablancheur,  de  cette 
blancheur  la  couleur  cittine,  &  de  celle-ci  larougç. 
Arnaud  d^  Villeneuve^ 


P    R   Ê   r   A    C    E.  XXJ 

Quelqiies-uçs  ont  dit  qu'on  voyoit  pendant  le 
cours  de  l'œuvre  toutes  les  couleurs  qu'on  peut  ima- 
giner j  mais  c'eft  un  fophifnic  des  Philofophes,  car 
les  quatre  principales  feulement  (c  manifeftcnt.  lis 
ne  l'ont  dit  que  parce  que  ces  quatre  font  la  fource 
de  toutes  les  autres.  La  couleur  rouge  (ignifie  le 
(àng  &  le  feu-,  la  citrine ,  la  bile  &  l'aire  lablanche, 
le  phlegme  &  l'eau;  la  noire,  la  mélancolie  &  la 
terre.  Ces  quatre  couleurs  font  les  quatre  clcmens, 
Uo/aire,  • 

Du  Style  énigmatique. 

Ce  lèroit  une  folie  de  nourrir  un  âne  avec  des 
laitues  bu  d'autres  herbes  rares  ,  difcnt  plusieurs 
Philofophes ,  puifque  les  chardons  lui  fuffilcnt.  Le 
fccrct  de  la  pierre  ellaflcz  .précieux  pour  en  faire  ua 
myftere.Tout  ce  qui  peut  devenir  nuifible  à  la  So- 
ciété ,  quôiqii' excellent  par  lui-même ,  ne  doit  point 
être  divulgué ,  &  l'on  n'en  doit  parler  que  dans  dcé 
termes  myftérieux.  Harmonie  Chymique. 

Notre  Science  eft  comme  une  partie  de  la  Ca- 
bale, elle  ne  doit  s'enfeigner  clairement  que  de 
bouche  à  bouche.  Auflî  les  Philofophes  n'en  ont-ils 
traité  que  par  énigmes ,  par  métaphores ,  par  allé-, 
gories ,  &  par  des  termes  équivoques  :  on  en  devi- 
neroit  autant  dans  le  lilence  de  Pythagore,  que 
dans  leurs  écrits.  JEdius  de  Vadis ^  cap.  lo.  Les 
fecrets  prophétiques ,  naturels ,  fpagyriques  &  poé-r 
tiques  font  pour  la  plupart  cachés  fous  le  même 
voile.  Ibid. 

La  plupart  des  Traités  compofcs  fur  cette  Science 
(Hermétique  )  font  lî  obfcurs  &  fi  énigmatiques , 


xt\]  V  R  i  1^  A  ç  ^ 

qu'ils  font  inintelligibles  à  tout  autre  qu'à  Icnrtf 
Auteurs.  Margarita  NovellCé  » 

Celui  qui  fe  dégoûtera  aifcmcnt  de  la  leârure  des 
livres  its  Philofophes ,  n'cft  pas. fait  pour  la  Science 
&  n'y  parviendra  pas.  Un  livre  en  éclaircit  un  autre  ^ 
.l'un  dit  ce  que  l'autre  a  omis.  Mais  il  ne  faut  pas 
s'imaginer  qu'une  leftùre  d'un  même  livre  fuffifç 

Sour  en  avoir  l'intelligence  j  deux,  trois  &  même 
ix  fois  répétée  elle  n'eft  pas  capable  de  mettre  au 
iiit  de  ce  qu'on  defire  apprendre.  B^c^z/ir/nT«ri^# 

Cette  Science  eft  un  don  de  Dieu ,  &  un  myftere 
c«iché  daiîs  les  livrés  des  Philofophes,  (bus  le  voile 
olbfcur  dçs  énigmes,  des  métaphores; des  paraboles 
ArVIes  difcours  enveloppés,  afin  qu'elle  ne. vienne 
p:as  à  la  connoiflance  des  infenfcs  qui  en  abufe* 
roient,  &  des  ignorans  qui  ne  fe  donnent  pas  là 
pleine  d'étudier  la  Nature.  Ceux  qui  defireîitypar- 
vc!nir  doivent  s'appliquer  à  cclaircir  leute  efprits 
cm  lifant  avec  attention ,  &r  en  méditant  les  textes 
&  les  fentenccs  à^  Philofophes ,  fans  s'amufer  à 
fe  lettre  j  mais  au  fcns  qu'elle  renferme.  Aurora 
€Cfvfiirgens* 

Recourez  à  Dieu ,  mon  fils ,  tournez  votre  cœur 
l&r  votre  cfprit  vers  lui,  plutôt  que  vers  l'Art ,  car 
cette  Science  eft  un  des  plus  grands  dons  de  Dieu, 
qpji  en  favorife  qui, il  lui  plaît.  Aimez  donc  Diett 
de  tout  votre  cœur  &  de  toute  votre  amc,  &  votre 
prochain  comme  vous-même;  demandez  cette 
Science  à  Dieu ,  avec  inftancc  &  perfévérance ^  &  il 
vous  l'accordera.  Alaniis. 

Toute  fagcffe  vient  de  Dieu,  &  a  été  avec  lui 
'de  toute  éternité.  Celui  donc  qui  defire  la  fagelfc 
doit  la  chercher  dans  Dieu,  &  la  lui  demander. 


P  R   ^   F   A    C  H.  XXÎÎJ 

parce  qu*il  la  diftribuc  abondamment,  fans  repro- 
che. Il  eft  le  principe  &  la  fin,  la  hauteur  &  la  pro^ 
fondeur  de  toute  fcience ,  &  le  tréfor  de  toute  fa?- 
gefTe;  car  de  lui,  dans  lui  &  par  lui,  font  toutes 
cho(ès  ,  ôc  fans  lui  on  ne  peut  réuilîr  à  rien  de  bien. 
A  lui  d0nc  foit  honneur  &  gloire  dans  tous  les  fîe- 
clcs  des  Ceclcs.  Albert  le  Grand  dans  la  Préface 
dejon  Traité  et  Alchymie.  ^ 

J'anrois  pu  multiplier  le  nombre  de  ces  textes 
des  Philofophes  :  on  en  trouveroit  plus  qu'il  n'en 
faut  pour  former  un  gros  volume  5  mais  ceux-là 
fuffiront  pour  mettre  le  Lecteur  au  fait  de  la  ma- 
nière de  s'expliquer  de  ceux  qui  ont  écrit  fur  la  ma- 
tière &  les  procédés  de  la  Science  Hermétique.  Ce 
nuage  épais  qu'on  trouve  répandu  dans  tous  leurs 
ouvrages,  cette  obfcurité-affcdéc ,  ce  myftere  qu» 
fi  peu  de  gens  peuvent  pénétrer,  font  fans  contredit 
la  véritable  râifon  qui  a  fait  Se  fait  encore  regarder 
la  Pierre  philofophale  comitie  une  chimère ,  mal- 
gré le  témoignage  de  tant  d'Auteurs,  &  les  faits 
comme  certains  qui  dcpofent  en  faveur  de  fa  réalité. 
Les  Savans,  dit-on,  b  traitent  d'extravagance  & 
de  folie.  Que  conclure  dc-là  ?  Ne  fcroit-ce  pas  une 
preuve ,  que  ceux  qu'on  appelle  Savans,  font  bica 
éloignés  de  tout  favoir  ?  &  qojls  pourroient  dire 
d'eux  à  plus  jufte  titre  ce  qu'un  ancien  Sage  de  la 
Grèce  difoit  de  lui-même  :  J ignore  tant  de  chofes^ 
qut  je  -puis  dire  ^je  fais  feulement  que  je  m  fais 
rien.  Ignorc-t-on  d'ailleurs  que  les  découvertes  ex- 
traordinaires,  telles,  par  exemple,  que  celle  de  la 
poudre  &  de  fes  effets,  n'ont  d'abord  trouvé  dans 
'\ts  Savans  mêmes  que  des  railleurs  &  des  incré- 
dules t  -Ce  qu t)n  nomme  la  fcience  a  fouvent  fcs 


XxW  ?   R   ±  F   A    C  H. 

préjuges  înfiniment  plus  difficiles  à  vaincre  qxiâ 
l'ignorance  même.  II  me  femble  que  plus  un 
homme  a  d'étendue  de  génie  &  de  connoiflTances  » 
inDins  il  doit  nier,  &  plus  il  doit  voir  de  poffibilitc 
dans  la  Nature.  A  être  crédule,  il  y  a  plus  à  gagner 
qu'à  perdre.  La  crédulité  engage  un  homme  d'ef^ 
prit  dans  des  recherches  qui  le  dcfabiifent  Js'il  étoit 
dans  l'erreur  j  Se  qui  toujours  Tinllruifent  de  ce 
flu  il  ignorait. 


DICTIONNAIRE 


DICTIONNAIRE 

MYTHO-HERMÉTIQUE. 


.  ABAM  eft  le 'même 
que  plomb. 

AABARTAMEN.  Vbyei 
Saturne.  Ruland. 

ABADIR.  Pierre  que 
Rhce  fubftitua  à  Jupiter 
qu'elle  venoît  de  mettre  au 
monde ,  &  qu'elle  préfenra 
à  Saturne  qui  devoit  le  dé- 
vorer. PrifiUn. 

Dans  lé  fyftême  des  Phi- 
lofophes  Hermétiques ,  c*eft 
la  fixation  de  la  matière ,  qui 
commence  au  règne  de  Ju- 
piter, après  la  couleur  noire. 
Voye:^^  JuPiTER ,  Satur- 
ne, Rh££,  Régime,  &  le 
livre  3.  des  Fables  Égyp- 
tiennes &  Grecques  dévoi- 
lées, chap.  3.  &  fuiv. 

ABASTER  ,  ABAS- 
TOR.  Nom  d'un  des  che- 
vaux qui  droit  le  char  de 
Pluton.  Lest  uns  n'en  ont 
compté  que  trois ,  Abafter , 
Amethée  &  Nonius;  d'au*» 


très,  avec Claadien  (  lib.  i* 
</c  raptu  Proferpinét  )  y  ea 
admettent  quatre ,  Aethon  , 
Orphné,Nyaé  &  Abaftor. 
Leurs  noms  feuls  déclarent 
ce  qu'on  entendoit  par  ces 
chevaux,  c'eft-à-dire,  la  pu- 
tréfaction &  la  volatilifatioit 
de  la  matière  des  Philofo-- 
phes  dans  le  vafe,  pendant 
que  cette  matière  eft  au  noir  » 
ou  qu'elle  a  atteint  la  couleur 
noire ,  ligne  de  la  véritable 
difTolntioD.  L'un  de  ces  noms 
fignifie  rto/r,  l'autre  oZ[/c(/r«, 
le  troifieme/zz^/r ,  &c.  Voyez 
les  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées ,  liv.  3» 
chap.  6. 

ABESAMEN  cftla  boue 
ou  le  cambouis  qui  s'atta- 
che aux  ellieux  des  roues. 
Johnfbn. 

AiBLUTION  en  termes 
de  Philofophie  Spagyrique, 
ne  fignifie  pas  l'aâion  de 
A 


h  A  B 

laver  quelque  chofe  avec  de 
l'eau  ou  autre  Uqueûr  ;  mais 
purifier  la  matière  qui  eft  en 

Smtréfaâion ,  au  moyen  û\u 
eu  continué  fans  interrup- 
tion y  jufqa'à  ce  que  la  ma- 
tière de  noire  devienne  blan- 
che. Voici  les  terme»  de  l'un 
4'entre  eux.  Ablution  eft  une 
abfterfîonou  lavement  de  la 
noirceur ,  tache  ^  fouillure , 
puanteur^  &c.dek  matière, 
par  la  continuation  du  fé- 
cond degré  du  feu  d'Egypte. 
Anonymus  Epift.  adlsort^ 
mon,  filium  diieâum» 

Le  même  dit  ailleurs  que 
ks  Fhilofophes  entendent 
au(H  par  les  eaux^  les  rayons 
&  ta  lueur  de  leur  feu. 

Les  Anciens  ont  caché 
cette  ablution  fous  Ténigme 
ie  la  Salamandre ,  Qu'ils  di- 
fent  fe  nourrir  dans  le  feu  ;  & 
du  lin  incombuftible»  qui  s'y 
purifie  &  s'y  blanchit,  fans 
«'y  con  fumer. 

ABNfiLEITEM  ,  c'eft 
l'alun. 

ABOIT  ou  ABIT,  c'eft 
ta  céfufe. 

.  ABRAMANE  eft  un 
nom  fuppbfé  pour  former  la 
fiâion  de  Zoroaftte  fur  la 
création  dn  monde  «  &  la 
xnaniféftacioA  de  la  lumière. 
Un  Auteur  anonyme,  aui 
•^arroge  le  nom  de  Philofo- 
pbe  Hermétique  fans  l'être 
tn  effet,  a  fait  une  di/Terta- 


A  B 
tion  far  Abramane  jBc  Zor 
roaftre.  Elle  a  pour  titre  : 
Eloge  du  Poème  lyrique  de 
V  Opéra  de  Zoroafire.  A  Pa- 
ris, chez  d'Houry  fils ,  Ij^Om 
Voyei  AMELITE. 

ABREUVER ,  c'eft  di- 
gérer ,  cuire  la  matière  du 
grand  ceuvre.  On  dit  ahreu-^ 
rer,  parce  que  cette  matière 
en  fe  volatilifant,  monte  en 
efpece  de  vapeurs  qui  re- 
tombent fur  la  terre  demeu- 
rée au  ford  du  vafe.  Voye^ 
LaV£R  ,  Lavbmbns. 

ABRIC^  c'eft  le  ibufre 
des  Phitofophes,  non  le  fou* 
fre  du  vulgaire,  ou  tout  autre 
foufre  minéral  ou  métallique 
natureL  Voyt^  Sot7FRK. 

ABSEMIR ,  un  des  noms 
que  \ts  Fhilofophes  ont  don- 
né à  la  matière  de  l'Art.  • 

ABSYRTHE  ,  fi^re  de 
Médée  ,  qu'elle  coupa  en 
morceaux  9  &  dont  elle  dif«» 
perfa  les  membres  fur  la 
chemin  qu'elle  prit,  en  s'en- 
fuyant  avec  Jalon.  Cette  fa^ 
ble  ne  fignifie  autre  chofe 
que  la  diftblution  de  la  ma« 
tiere  dans  la  féconde  opéra- 
tion de  l'ouvre.  Voyez  les 
Fables  dévoilées,  liv.  a.,  c.  r* 

ABYLA,  montagne  d'A- 
frique auprès  dn  détroit  de 
Gibraltar.  C'eft  une  des  co-^ 
lonnes  d'Hercule.  On  la 
nomme  aujourd'hui  AÏmi-' 
na.  Voyez  les  Fables  Egyp^ 


A  C 

tiennes  &  Grecques' défûî* 
ïées^  liv.  J. 

ACAID.  Ceft  on  deô 
noms  barbares  qae  les  Chy^ 
mues  ont  danoé  au  vinai- 
gre- 

ACALACH,o«  le  Scl^ 
fuivant  la  façon  de  s'expri* 
mer  des  Seâateurs  de  la  Phi«> 
lofophie  Spagyrique»  Fia* 
nifcûmpi. 

ACALAI,c'eftleSeK 

AC  ANOR ,  pot  de  terre 

Krcé  de  plufieurs  trous  dans 
Q  fond  &  dans  fes  côtéa 
JokMfon  &  Paracelfe^ 

ACARTUM^eft  on  des 
noms  du  minium.  D*autrefe 
le  nomment  Azimar* 

AC  ATO ,  ou  la  Suie. 

ACAZDIR  ou  ALCA- 
NI,  ou  ALOMBA.  Ceft 
la  même  chofe  que  le  Jupiter 
des  Chymiftes,  ou  Pétain. 
John/oHi 

ACCATUM ,  fjçniiîe  le 
xlinquant,  ToripeaiK 

ACEDIA  ,  ou  ACADIA 
fuîvant  Placifcampi.  Foari- 
neau  en  ufage  dans  la  Spa- 
gyrique,  ainu  nommé  de  ce 
qu^il  ne  demande  que  très- 
peu  de  foins  pour  y  entrete* 
nir  le  feu. 

ACETUM  ACERRI- 
MUM ,  Eau  mercurielle  its 
Sages. 

ACHACMI ,  ou  Eau  de 
lumière  :  c'eft  le  Mercure  des 
Fbilofophes}  ainfi  nomme 


ht  ) 

de  ce  que  ^  par  fa  vertu  aâi* 
vei  i!  purifie  leur  laiton ,  & 
le  fait  palTer  de  la  couleur 
noire  a  la  blanche  %  qu'ils  ap* 
pellent  lumière. 

ACHAMECH.  Quel- 
ques Chymiftes  ont  donnj 
ce  nom  aux  fcories  4e  Vzt* 
gent.  JohnfoH. 

ACHELOYS^  Flevve 
àt  la  Grèce ,  que  les  Poëtei 
lontfeÎDt  être  fils  da  Soleil  & 
de  la  Terre  «  ravageoit  tou«» 
tes  les  terres  qu'il  arrofoit , 
Hercule  le  lia. 

Cet  Acheiwt ,  fefea  les 
iHistofephes  Spagyriques\ 
«A  le  Mercure  philoioplii»* 
^ue  dont  les  efprits  confu*- 
isent  de  difTolvent  tout  ce 
qa^on  y  met.  Le  Phiiofopfae^ 
comme  un  autre  Hercnle,  le 
Jèe,  c'eft*à-dire,  fixe  &  coa- 

fuie  ces  efprits  félon  l'Art  ; 
:  par  ce  moyen  lui  arrache 
une  corne,  qui  devient  corne 
d'abondance  ,  c'eft-à-dire  ^ 
en  fait  la  pierre philofophale, 
oui^  par  fa  multiplication  & 
fa  pro  jeâion ,  enrichit  &  pro* 
duit  Tabondance  de  toutes 
fortes  de  biens.  Voyez  les 
Fables  Egypt»  &  Grecques 
dévoilées,  liv.  j. 

ACHERON,  Fleuve  de 
l'Enfer,  le  premier  qui  fe 
fhéfentoit  aux  ombres  qui 
defcendoient  dans  TEmpire 
de  Platon.  C'eft  la  première 
putréfaâion  de  la  matière 


4  A  C 

avant  l'entière  diiTolutioh» 
lues  Poètes  ont  feint  en  con- 
féquence  que  les  eaux  de 
ce  fleuvâ  prétendu  écoient 
puantes ,  ameres  &  de  très- 
mauvais  goût.  Ce  qui  a  fait 
dire  aux  Philofophes  Her- 
inaciques ,  que  leur  eau  mer- 
cnriellc  dans  cet  état,  eft 
amere,  l'en  tant  l'odeur  des 
cadavres ,  &  très-venimeufè. 
Voyez  les  Fables  Bgypt.  & 
Grecq.  dévoilées,  1.  J^c.  6. 

ACHËRUSE^  marais 
ou  lac  de  la  Tefprotie  ,  par 
leqiaef  pajQe  le  fleuve  Ache- 
ron  «.qui  de-là  va  fe  précipî- 
cer  dans  les  Enfers.  C  eft  par-r 
là  que  Fluton  fe  fativa  quand 
il  enleva  Proferpine.  Voyez 
l'explication  de  cette  fable 
dans  le  livre  4^  des  Fables 
Egypt.  &  Grecq*  dévoilées , 
chap.  de  Ceràs. 

ACHILLE, fils  de  Pelée 
&  de  Thétis,  Héros  fans 
lequel  les  Grecs  n'auroient 
pu  s'emparer  de  la  ville  de 
Troie.  Voyez  cette  fable  & 
fon  explication  dans  tout  le 
eoiffs  du  livre  6^  des  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées. 

ACIDE  ,  Or  philofophi- 
que  y  foufre  des  Sages ,  ou 
le  magiftere  parvenu  à  la 
couleiir  rouge. 

ACIER.  Les  Philofophes 
ont  beaucoup  parlé  de- leur 
ùcier ,  entr'autres  le  Cofmo- 
polite&  le  Philalethe.  Ce 


A  C 

qui  a  donné  occafion  à  pltis 
d'un  Chymifte  de  chercher 
la  pierre  philofophàle  dans 
Vacier ,  métal  que  l'on  em- 
ploie à  faire  des  outils;  mais 
en  vain  travaillent  •  ils  fur 
ce  métal  comme  fur  les  au- 
tres. Vacier  des  Sages  eft  la 
mine  de  leur  or  philofophi- 
que,  un  efprit  pur  par^dedus 
tout ,  un  feu  infernal  &  fe- 
cret ,  très- volatil  dans  fon 
genre ,  &  réceptacle  dèà  ver- 
tus fupérieures  &  inférieu«- 
res,  le  miracle  du  monde  ^ 

S|uè  Dieu  a  fcellé  de  Ton 
ceau ,  enfin  la  clef  de  tout 
l'œuvre  pbilofophique.  C'efl 
la  partie  la  plus  pure  &  vo^ 
latile  de  la  matière  y  dont  les 
Sagea  font  le  grand  œuvre. 
Il  n'a  point  d'autres  nonns 
dans  aucune  langue ,  qui  ne 
fignifie  la  juintejffnce  des 
ckofes  de rVnivers,. Les  Phi- 
lofophes lui  ont  donné  le 
nom  d^acier^  parce  qu'il  a 
une  telle  fyinpachie  avec  la 
terre  d'où  on  l'extrait ,  qu'il 
y  eft  fans  cefle  rappelle  , 
comme  à  fon  Aimant. 

ACORDINA,  c'eff^Ia 
Tuthie. 

ACRISE,  père  de  D^- 
naé,merede  Perfée,qui  cou- 
pa la  tête  de  Médufe ,  donc 
le  feul  afpeà  transformoic 
tous  les  êtres  vivans  en  ro~ 
chers.  Voyez  cette  fable  & 
fon   explication  chymique 


A  D 

dans  le  3*^  livre  des  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilée» , 
chap.  14.  §.  3. 

ACSUO.  Terme  de  la 
Pkilofophîe  Spagyrîque  , 
qu'on  emploie  pour  fignifîer 
le  corail  rouge. 

ACUREBi  veut  dire  du 
Verre.  PlanijcampL 

ACUSTO,  Cgnifie  le 
Nitre.    * 

ADABISI  ou  ADEBEZI. 
Tortue  des  Philofophcs 
Spagyriques. 

ADAM  eft  un  nom  que 
les  Philofophes  ont  donné  à 
leur  niagiftere  lorfqn'il  eft 
parfait  au  rouge ,  parce  que 
leur  matière  étant  la  quin« 
fefTence  de  l'Univers  &  la 
première  matière  de  tous  les^ 
mdividus  de  la  Nature,  elle 
a  un  parfait  rapport  avec 
Adam ,  dans  lequel  Dieu  ra- 
mafla  la  plus  pure  fubflance 
de  tous  les  êtres ,  &  que  d'ail- 
leurs Adam  ,  qui  fignifie  rou- 
ge ,  exprime  la  couleur  &  les 
qualités  du  magiftere. 

ADAMITE.  Efpece  de 
tartre  blanc ,  ou  terre  feiiil- 
lée,queles  Philofophes  Her- 
métiques ont  nommé  Terre 
Adamique  ,  Tartre ,  Terre 
vierge ,  Jldaniita  ,  &C. 

ADAPTATION.  Vayei 
Convenance. 

ADARIGE.  Nom  que 
quelques  Chymifies  ont 
donné  au  Tel  armoniac«  On 
dit  auffi  Adirige. 


AD  « 

ADARNECH  ,  ca 
ADARNETH,ou  AZAR- 
!NET.  Ceft  l'orpiment,  ca 
termes  de  Chymie. 

ADARRIS.  La  fleur  ou 
récume  falée  de  Peau  de  la 
mer. 

ADDITIOK.  Voyei 
AjouTEa. 

ADEBESSI.  Ceft  la  tor- 
tue des  Philofophes  ,  c'eft-à- 
dire  Técorce  qui  renferme  la 
vraie  matière  du  mercure 
des  Sages.  Un  Ameur  înter» 
rogé  quelle  éroit  la  matière 
crue  de  l'Art ,  répondit  ;  c'eft 
ta  tortue  avec  la  graiffe  de  I» 
vigne;  &  un  emblème  phi- 
lolopbique  repréfente  Bafile 
Valentin  apprêtant  une  tor- 
tue avec  du  vin. 

ADEC.  Lait  aigri.  JoA/?/". 

ADECH.  lesPhiloft- 
phes  Hermétiques  dor^nenc 
ce  nom  à  la  partie  de  l'hom« 
me  que  nous  nommonscom- 
munéraent  l'aine  ;  quelque- 
ibis  ils  entendent  auffi  1  ef- 
prit,  qui  fe  forme  des  idée» 
communes  àts  chofès  pour 
les  imiter  dans  les  ouvrage» 
de  fes  mains.    . 

ADEHEM  ou  ALHO- 
HONEC,  Lame  de  fer,  de 
'cuivre  ou  d'autres  matières. 
Johnfon. 

ADER  ,  ou  ADO ,  ou 
ADHO.  Lait  frais  &  nou- 
veau duquel  on  a  enlevé  fa 
crêiue.  foknfon. 


»  AD 

ADES.  V&ye{  PliTTOK. 

ADH^C.  Efprit  qui  en- 
tretient la  vie  &  le  mouve- 
ment dans  le  corps  des  ani-» 
maux.  Le&  Phitoiophes  Her- 
métiques ëiftinguenc  dans 
rhomme-  trois  parties  qui 
cooftttuent  fon  humanité; 
fçavoir ,  Tame ,  rcfprit  &  le 
corps.  L'ame  immortelle  & 
fpirituelle  qni  fe  nourrie  & 
.  s'entretient  de  Dieu  mâme, 
comme  en  étant  une  efpece 
d'extenfion,  fuivaotcequ'en 
dit  Hermès  dan»  fon  Afcle- 
pius  ;  refprit  qui  tient  com- 
me le  milieu  entre  l'ame  & 
le  corps  pour  les  unir  en- 
femble^  «  qui  fe  nourrit  de 
ce  qai!  y  a  de  plus  fubtile 
dans  la  nature,  &  de  la  quin^ 
tcfTence  des  élémens  ,  au 
moyen  de  la  refpir.ition  ;  & 
enfin  le  corps  crafiè  &  ter- 
rcftre ,  qui  fe  nourrit  de  terre* 
&  d*enu ,  comme  en  ayant 
étécompofé.  Voyez  le  Trai- 
té de  Phyfique  dans  le  ère-* 
mier  volume  des  Faoles 
£gyi)tiennes  &  Grecqt^ 
dévoilées  &  réduites  au  mè^ 
me  principe  «  dont  ce  Die* 
tionnaire  n'eft  qu'une  efpece 
de  Table  raifonnéé* 

APHEB£^  même  chofe 

ADHO.  Voyti  ADEa. 
ADIBAT.   Mercure  des 
Philofophes  Hermétiques. 
ADlRLAPI&CeftleSel 

^moniac^ 


AD 

ADMETS,  Roi  de ThefCr  • 
falie,  dont  Apollon  «  après  • 
avoir  été  chafle  du  Ciel ,  gar*»  < 
da  les  troupeaux.  ApoUon 
en  ayant  été  bien  traité ,  ob« 
tint  des  Parques  qu'il  ne 
mourroit  pas ,  s'il  trouvoit 
quelqu'un  qui  voulût  bien 
s*ofFrir  à  la  mort  pour  lui« 
Alcefte  Ton  époufe  &  Ton 
amante  fe  préfenta ,  &  fut 
facrifiée.  Hercule  defcendie 
dans  le  ténébreux  féjour  de 
Pluton ,  &  en  ayant  délivré 
Alcefie }  il  la  rendit  à  Ad*' 
mete  fon  ami.  Voyt\  Al^ 

C£STE* 

administrer;  Don^ 
ner ,  fournir  ,  procurer, 

ADMISURAB.  Ceft  la 
terre  pbilofophique. 

ADO.  Voyti  Ader, 

ADONIADES  ou  ADO- 
NIENNES.  Fêtes  en  l'hon- 
neur d'Adonis.  Voyez  foa 
article. 

ADONIS.  La  FaWe  nous 
rapporte  qu'Adonis  fut  aimé 
de  Vénus  s  qu'il  fut  tué  à  la 
cbafTe'  par  un  fanglier  fa-« 
rieux ,  oc  que  Vénus  en  étant 
informée ,  accourut  à  lui  pour 
le  fecourir;  elle  rencontra 
dans  fon  chemin  un  rofier  à 
fleurs  blanches  »  aux  cpinea^ 
duquel  s'étant  piquée  le  pied» 
il  en  fortit  du  fang  qui  chan-  ^ 
gea  en  rouge  la  couleur  blan«^ 
die  des  fleufs.  Les  Syriens 
adocoidjoit   particulièrement 


A  B 
Adonis  ,  c^mme  les  Egyp* 
ti£ns  Apis;  Tun  &  l'autre  fi- 
«dfioient  la  mariere  Phîlol 
Topbique ,  qui  aimée  de  Vé- 
nos ,  c'cft-à-dire  de  la  Lime 
Philofophique,  feréuniflent 
eafemble  &  fe  prêtent  un 
fecours  mutuel. Ifis  &  Ofiris 
écoient  le  mari  &  la  femme , 
le  frère  &  la  fœur ,  le  fils  & 
la  mère  ;  &  les  deux  hiftoi- 
res  font  tout-à -fait  fembla- 
bles.  Un  fanglier  tue  Ado- 
nis ,  Vénus  y  court  ;  Typhçn 
tue  OHris  ,  iGs  y  accourt  : 
celle-ci  ramafTe  les  metnbres 
difperfés  d'Ofirîs;  V^nus  ca- 
che Adonis  bleflc  fous  une 
laitue.  Tout  cela  repréfente 
allégoriquçmrat  ce  qui  fe 
p3âe  dans  le  vafe  Philofo- 
phique,  comme  le  favent 
les  Adeptes*  Voyez  l'expli- 
cation de  cette  fiâion  dans 
les  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées  ,  T.  a. 

ADORAT.  Terme  bar- 
bare  de  Chymie,  qui  figni- 
fie  le  poids  de  quatre  livres. 

ADOS  ou  ADOT.  Eau 
ferrée.  Elle  fe  fait  en  faifant 
rougir  au  feu  un  morcoau  de 
fer  plufienrs  fois ,  &  qu'on 
éteint  autant  de  fois  dans  4r 
l'eau  pure. 

ADOUCIR,  c'eft  le  mê- 
me que  cuire.  Ceft  dans  ce 
fens  que  Raymond  Lulledit , 
que  leur  feu  adoucit  le^  cho- 
fes  aigres  &  ameresi.    La 


A  O  7 

ciûflbn  des  Philofophes  n'eft 
qu'une  pure  digeftion  conti- 
nuée au  même  degré  du  feu 
des  Sages. 

ADRAM ,  ou  Sel  gen^. 
me. 

ADRAR AGI.  L'un  det 
noms  que  les  anciens  Chy* 
fniftes  ont  donné  au  fafr.  n 
commun,  &  (^ue  les  Cby^ 
mifte«  Hermétiques  donnent 
à  la  matière  de  leur  Art  » 
quand  elleefi  parvenue  par 
la  cuiflbn  à  la  couleur  fa«* 
franée.  , 

ADRASTE.  Nymphe  aux 
foins  de  laquelle  Rhée  con- 
fia l'éducation  de  fon  fils  Ju- 
piter, après  ravoir  fauve  de 
fa  voracité  de  Saturne.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grec- 
ques, liv.  3.cbap.  if. 

ADROP.  Nom  que  le» 
Philofophes  Hermétiques 
ont  donné  à  la  matière  qu'ils 
emploient  dans  le  grand 
œuvre.  Guy  du  Mont  (  Gw- 
d0  de  Monte)  a  fait  un  traité 
qui  a  pour  titre  de  P/ùlo/b-- 
phico  Adrop ,  inféré  dans  le 
VI*'  tome  du  Théâtre  Chy- 
mique. 

ADSAMAR.  On  trou- 
ve ce  lerme  dans  quelquea 
AkhymiReç ,  pour  fignifier 
urine. 

ADULHÏUR.  Cendre  , 
ou  fable. 

ADUMA.  La  pierre 
des  Philofophes  parvenue 
Aiv 


f  A  E 

au  rouge ,  avant  qu'elle  Coït 

élixîr. 

^AQUE.  F.  Eaque. 

-ffiEA.  Ifle  où  Circé  fai- 
foit  fon  féjour.  Voyez  le  li- 
vre a.  chap.  I.  des  Fables 
Egypricnnes  &  Grecques 
dévoilées. 

i^LLO.  L'une  des  Har- 
pies. Voyez  JesFab.  Egypt. 
&  Grecq.  dévoiIce>,liv.  2. 
ctiap.  i# 

JESON  y  père  de  Jafon  , 
félon  la  Fable ,  fut  rajeuni 

{>flr  Médée,  après  qu'elle 
*eut  fa  il  couper  en  petits 
morceaux ,  &  fait  cuire  dans 
une  chaudière.  Cette  fable , 
félon  les  Chymiftes,  (ignifie 
que  la  matière  du  prand  œu- 
vre femble  mourir  dans  le 
vafe  par  la  putréfaôion ,  & 
pnisrevit,&  pour  ainfi  dire, 
rajeunit  en  devenant  poudre 
au  blanc  &  puis  au  rouge. 
C'eft  ce  qu'on  peut  voir  dans 
tous  les  livres  des  vrais  Phi- 
lofophes.  Voyez  les  Fables 
citées  dans  l'art,  précédent. 
iESPHARA.  Incinéra- 
tion de  la  chair  ou  de  la  fubf- 
tance  du  corps  des  animaux. 
Planifèampi. 

JETES  y  Roi  de  Colchos, 
père  de  Médée,  pofTeflêur 
de  la  toifon  d'or,  que  les  Ar- 
gonautes lui  enlevèrent.  Il 
étoit  fils  du  Soleil.  Voyez 
ce  que  fignifie  cette  fiftion , 
4ai)s  le  iiv.  a.  chap.  i.  des 


AF 

Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées. 

^THNA.  Montagne   de 
la  Sicile ,  qui  vomit  toujours 
des  flammes  ou  de  la  fumée* 
Les  Poètes  ont  feint  que  Ju- 
piter renferma  defTous  un  des 
Géans  qui  vouloient  chafTer 
les  Dieux  du  ciel  ;  que  les 
tremblemens  de  terre,  que 
l'on  relTent  dans  les  envi- 
rons ,  font  occafionnés  par 
les  mouvemens  que  fe  don- 
ne ce  Géant,  pour  choiflr 
une  fituation  moins  gênante , 
&  que  les  flammes  &  la  fu- 
mée qui  fortent  par  le  fom- 
met  de  cette  montagne,  font 
celles  de  la  forge  de  Vul- 
cain  ,  que  ce  Dieu ,  forge- 
ron des  foudres  de  Jupiter 
&  des  armes  des  Héros  ,  a 
établie    defibus.    Quelaiies 
Chymiftes  donnent  à  leur 
feu  le  nom  A^Aithna ,  parce 
que  c*eft  un  feu  concentré 
&  naturel  qui  agit  perpétuel- 
lement ,  &  n'eft  pas  toujours 
manifefte. 

-ŒTHON.  L'un  des  che- 
vaux qui  tralnoient  le  char 
de  Pluton.  V.  ABaster. 

JETHRAouETHRE. 
Fille  de  Pithée ,  femme  d'E- 
gée ,  &   mère   de   Théfée.    - 
Voyez  les  Fables  Egypr.  & 
Çrecq.  dévoilées,  1.  6.  c.  3, 

AFFAX  &  AFFARIS. 
Toutes  fortes  d'attramens. 

AFFENK^UE    ou   AF^ 


A  V 

TENICUM.  Johnfon  dît  que 
lef  Chvinifles  donnent  ce 
nom  à  rame  des  chofes. 

AFFEOS  ou  AFFROS. 
Mot  corrompu  du  root  grec 
ûpkros  j  écume.  Les  Chy- 
iDÎftes  le  prennent  dans  le 
même  fens. 

AFFERMER.  Aflurer  , 
donner  pour  cerraîn. 

AFFIDRA.  Cefl  la  cé- 
rufe. 

AFFLAMBER.  Foyq 
Enflamber. 

AFFORMAS.  Ancicq 
terme  chymique,  qui  veut 
dire  du  verre. 

AFFRAGAR.  Ceft  le 
minium  félon  Rulfandus ,  & 
le  vert-de-gris  fuivant  Pla- 
sifcampi» 

AFFRENGI.  Ccft  en- 
core le  minium. 

AFFRpDINE.Nomque 
les  Chymiftcs  ont  corrompu 
du  grec  Aphrodite ,  &  par 
lequel  ils  entendent  Venus , 
&  le  cuivre. 

AFFROTON.  Ecumeux, 
Voyei  Affeos. 

A  FF R  OP.  Nom  que 
les  Philofophe^  Spagyriques 
donnent  à  la  matière  du 
grand  ϝve. 

A.GALLA.  Sel  préparé, 
fuivant  Planifcampi. 

AGAMEMNON.Chefde 
Tarmée  des  Grecs  qui  firent 
le  (iége  de  Troie.  Voyez  fa 
généalogie  &  fon  hiftoirc , 


kG  9 

&  ce  qu'elles  fignifientchy- 
miquement ,  dans  tout  le  li- 
vre 6.  des  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées. 

AGAR.  Nom  donné  à  la 
chaux  des  Pbilofophes  par 
les  Alchyttiiftes ,  &  à  la 
chaux  commune  par  quel- 
ques anciens  feâateurs  de  la 
Chymie  vulgaire.  Ils  Tont 
a«(fi  appelle  Algit ,  &  ^- 
gerit. 

AGAZOPH.  Voyei  Pe- 

RIMINEL. 

AGE  D'OR  ou  SIECLE 
D*OR.  '  Tems  du  règne  de 
Saturne.  Voyez  ce  qu'on 
doit  entendre  par  l'âge  d'or , 
dans  le  liv.  a.  chap.  6.  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées. 

Age  fignifie  aulïï  règne, 
chet  les  Philofophes.  Voyei 
Règne. 

AGENOR  ,  père  de  Cad- 
mus  &  d'Europe.  Voyeï 
l'explication  des  fables  in- 
ventées fous  leurs  noms, 
liv.  3.  ch.  14.  §.  5.  des  Fab. 
Egypt.  &  Grccq.  dévoilées. 

AGENT.  L'Alchymie 
reconnoit  plufieurs  agens 
dans  lopération de Toeuvre, 
deux  en  puifTance ,  &  deux 
aâuels^qui  ctiettenten  ac« 
tion  ceux  qui  n'étoîent  d'a- 
bord agens  qu'en  puiflànce. 

Les  deux  agens  aâiicls 
font  le  feu  célelle  &  le  feu 
central  >  qui  préparent  la  ma< 


10  A  G 

tiere  à  TArtifte.  Après  la  pré* 
paratiofi  de  la  pierre  faite  par 
l'Anifte  ^  ces  deux  agens  fe 
réduifent  en  un  feul ,  qui  eft 
le  feu  philofophiqut. 

Les  deux  agens  en  puif- 
fance  font  le  foufre  &  le  feu 
inné  de  la  matière,  aui  pour 
devenir  agens  aâuels  n'ont 
befotn  que  d'être  excités  par 
le  feu  philofopbique*  |l  y«  a 
encore  un  autre  agent  fur 
lequel  les  Philofophes  ont 
prefque  tous  garde  le  (ilen- 
ce ,  &  le  rejettent  même  en 
apparence  ;  c'eft  le  feu  élé- 
mentaire  qu'ils  ne  nomment 
jamais,  &  dont  ils  ne  par- 
lent que  par  énigmes ,  pour 
tromper  &  donner  la  torture 
à  ceux  qui  veulent  entrepren- 
dre le  gra-^d  oeuvre.  Après 
h  connoillance  de  la  matiè- 
re, tout  le  fecret  gît  dans 
Tadminidration  &  le  régime 
de  ce  feu. 

Agekt.  L'agent  interne 
des  Âlchymiftes  eft  le  feu 
jniié  delà  matière ,  qui  étant 
excité  par  l'externe,  digère, 
putréfie,  &  cuit  cette  ma- 
tière beaucoup  mieux  que  le 
feu  élémentaire  ne  fauroit 
faire.  Cet  Agent  eft  le  plus 
grand  fecret  de  l'Art  5  &  pour 
robtenir,ilfautfe  comporter 
eonrnfie  Thétîs  avec  Achille. 
Un  des  Ecrivains  modernes 
fur  cet  Art  (  Pontanus  )  dit, 
quil  eft  minéral ,  égal ,  con- 


AH 
tînuel ,  qu'il  ne  produit  poifrT 
de  vapeurs,  s'il  n'eft  exciré 
avecrtrop  de  violence;  qn^il 
participe  du  foufre,qu'il  n'ait 
point  pris  ou  tiré  de  la  ma^ 
tiere,  qu'il  ^îfTout  &  ramaf^ 
fe ,  qu'il  calcine ,  congelé  Se 
coagule  tout;  qu'il  s'acquier  c 
par  induftrie  6c  par  l'art ,  &: 
qu'il  coûte  peu  de  frais ,  s^il 
en  coûte  quelques-uns. 

AGNEAU  eft  auffi  un 
des  noms  de  la  matière  quer 
les  vrais  Chymiftes  em- 
ploient pour  faire  la  pierre 
Thilofophale.  Quand  cette 
matière  a  pafle  par  les  difïë- 
rentes  préparations  requifes 
pour  la  purifier  de  fcs  parties 
hétérogènes,  on  lui  donne 
quelquefois  le  nom  d'agneau 
fans  tache  ^  agnus  immacu^ 
latus  y  comme  on  peut  l^ 
voir  dans  le  livre  qui  a  pour 
titre  :  Enarralio  metkodica 
trium  Gebri  verhorum ,  corn- 
pofé  par  Philalethe. 

AHOT.  Nom  donné,  aa 
lait  des  Philofophes,  qu'ils' 
appellent  lait  de  la  Vierge  , 
&  que  les  Chymiftes  vul- 
gaires donnent  au  lait  com- 
mun. 

AHUSAL.  C'eft  le  fou- 
fre Philofophique ,  &  non 
le  foufre  vulgaire,  comme 
l'ont  mal  interorété  la  plu- 
part des  Chy  mines  ^  qui  l'ont 
aufli  nommé  Akibot,  Al- 
chimiu 


AI 

•AIAR,  ou  Pierre  BorU 
Que. 
AIARAZATH,  Veyei 

AlAHABAR« 

AJAX,  Héros  Grec  qui 
fe  fignala  au  fiége  de  Troie , 
&.quî  ayant  violé  Caflandre 
d^ns  le  temple  de  Minerve  j 
fut  foudroyé  par  cette  Déefle 
en  piuiitioD  de  fon  crime^ 
Voyez  fon  bîftoire,  liv.  6* 
èes  Fables  Egyptiennes  & 
Grecqaet  dévoilées. 

Il  y  avoit  au  même  fiége 
on  autre  Héros  du  même 
nom  ,  û\s  de  Téiamon  Se 
d'Héfîone  ;  il  difputa  avec 
UlyCe  pour  avoir  les  armes 
d'Achille.  Voyelle  livre  cité 
ci-devant. 

AIBACHEST  ou  AIBA, 
THEST.  Nom  que  quelques 
Chyroiftes  ont  donné  à  la 
matière  de  la  pierre  purifiée 
de  Tes  parties  hétérogènes  ; 
&  parvenu  au  blanc  après  la. 
putréfîaaion. 

AIDONÉE.  VoyeiVhV^ 

TON. 

AIGLE.  Nopfi  que  les 
Philofopfaes  Hermétiques 
ont  donné  à  leur  mercure 
après  fa  fublimation.  Ils 
Tont  aînfi  appelle,  premiè- 
rement à  caufe  de  fa  volati* 
lité;  fecondemenc,  parce  que 
comme  l'aigle  dévore  les  au* 
très  oifeaox^  le  mercure  desi 
Sages  détruit,  dévore,  S(.  ré- 
duitror  même  à  fa  pretoiete 


AI  n 

matière  en  le  réincrudant* 
Chaque  fublimation ,  fui- 
vant  Fhilalethe  «  eft  une  ât« 
gle  ;  &  quoique  fept  fufii- 
lènt  )  on  peut  les  poufler  juA 
qu'à  dix.  Ainfi ,  quand  ils  di- 
rent qu'il  faut  mettre  fept  ai* 
gles  pour  combattre  le  lion  , 
nous  n'entendons  pas,  dit  I4 
même  Auteur,  qu'il  faille 
mettre  fept  parties  de  mer^ 
cure  ou  de  volatil  contre  le 
lion  ou  une  partie  du  fixe, 
mais  notre  mercure  fublimé 
&  exalté  fept  fois«  Plus  il  y 
aura  àiaigU  contre  le  lion  ^ 
dit  Baille  Valenrin»  moins 
le  combat  fera  long.  Tour- 
mentez le  lion,  ajoute  le 
même  Auteur,  jufqu'à  ce 
que  Pennui  le  prenne  &  qu'il 
defire  la  mort.  Faites  -  en 
autant  de  VaigU  jufqu'à  ce 
qu'elle  pleure;  rectieillezfes 
larmes  &  le  fang  du  lion  ,  & 
mêlez -les  enfemble  dans  le 
vafeph^lofophique.  Toutce« 
la  ne  (igni6e  que  la  diâblu- 
tion  de  la  matière  ^  &  fa  yo- 
latilifation. 

L'AiGiE  étoitun  oifeaii 
confacré  à  Jupiter,  par  la 
raifon  que  le  Mercure  des 
Sages  fe  volatilife^  &*em--^ 
porte  le  fixe  avec  lui ,  dani 
le  temps  que  le  Jupiter  des 
Fhilofoplies  ^  ou  la  couleur 
srife ,  fuccede  à  Saturne ,  oii: 
a  la  couleur  noire.  L'aigle 
que  Jupiter  envoya  pour  déi. 


12  AI 

vorer  le  foie  de  Prométhfe , 
ne  fignîiîe  audî  que  Tadion 
du  volatil  fur  leiixeou  pierre 
ignée  ,  qu'ils  ont  appelle 
minière  de  feu  célefie.  C'eft 
pourquoi  on  a  feint  que  Fro- 
méthee  avoit  volé  le  feu  du 
ciel  ;  &  que ,  pour  le  punir, 
iupirer  le  fie  attacher  à  un 
rocher  )  qui  défigne  la  pierre 
fixe  àts  Sages  ^  &  que  fon 
foie  9  ia  partie  la  plus  chaude 
de  rhomme  ,  y  éioit  conti- 
nuellemefit  dévpré  par  une 
aigle  y  quelques-uns  ont  dit 
un  vautour ,  ce  qui  revient 
an  même.  Cette  aigle  étoit 
dite ,  pour  cette  raifoh ,  fille 
de  Typhon  &  d'Echidna, 
c'eft-à-dire  de  la  putréfac- 
tion d^  la  matière.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées,  liv.  5.  ch.  17. 

Les  S pagy tiques  appel- 
lent Aigle  le  fel  af moniac , 
•  &  le  mercure  fuÙimé ,  à 
caufe  de  la  facilité  avec  la- 
quelle ils  fe  fublimenc.  Mais 
ce  n'eft  ni  du  mercure  vul- 
gaire, ni  dti  fel  armoniac  des 
Drogniftes  qu'on  doit  Ten- 
tendre  ;  c'eft  de  ceux  des 
Pbilofophes. 

AIgle  dévorant  h  lion, 
Expreffion  Hermctiqiïc ,  qui 
exprime  la  volatilifation  du 
fixe  par  le  volatil ,  ou  du  fou- 
fre  par  le  mercure  des  Sages. 

Aigle  étendue.  Sel  armo- 
niac fublimé  daas  la  Chy-< 


AI 

mîe  vulgaire,  &  volatilifa- 
tion de  la  matière  dans  le 
fens  Hermétique. 

Aigle  volante.  Mercure 
des  Philofophes. 

AIGU.  C'eft  le  magiftere 
au  rouge. 

AIMANT.  Les  Sages 
n'ont  pas  fait  moins  d'éloges 
de  leur  aimant  que  de  leur 
acier.  Mais  il  ne  faut  pas  s'i- 
maginer que  cet  aimant  foie 
V aimant  vulgaire.  Ils  ne  lui 
ont  donné  ce  nom  qu'à  caufe 
de  fa  fympathie  naturelle 
avec  ce  qu'ils  appellent  leur 
acier.  Celui-ci eft  la  mine  de 
leur  or,  &  VaimanteH  la  mine 
de  leur  acier.  Le  centre  de  cet 
aimant  renferme  un  fel  ca- 
ché^ un  menftrue  propre  à 
calciner  Por  philofophiqiie. 
Ce  fel  préparé  forme  leur 
mercure ,  avec  lequel  ils  font 
le  magiftere  des  Sages  au 
blanc  &:  au  rouge.  Il  devient 
une  mine  de  feu  célcfte ,  qui 
fert  de  ferment  à  leur  pierre, 
pour  la  multiplier  y  en  faire 
l'élixir ,  la  poudre  de  projec- 
tion ,  &  la  médecFne  univer- 
felle.  Et  tout  cela  fe  fait  par 
une  opération  fimpJe  ,  fans 
beaucoup  de  frais ,  mais  dans 
un  tems  un  peu  long.  Les 
Sages  donnent  au  (H  te  nom 
ai  aimant  à  leur  mercure  déjà 
fait,  &  à  la  partie  fixée  de 
la  matière  qui  fixé  la  vola- 
tile. 


Aï 

AJOUTER.  Oh  ne  doit 
pas,  par  ce  terme ,  penfer 
qoe  les  Phiiofophes  préten- 
dent qu'il  faille  ajouter  une 
matière  nouvelle  a  celle  qui 
eft  déjà  dans  le  vafe ,  mais 
feulement  qu'il  faut  conti- 
nuera cuire.  £t  quand  ils  di^ 
fent  nous  n^ôtons  rien,  ni 
nous  n'ajoutons  rien  à  la 
pierre,  il  faut  les  entendre  à 
la  lettre/  maiç  quand  ils  di- 
fentenfyite^  nous  en  ôtons 
feulement  le  fuperflu,  & 
nous  lui  ajoutons  ce  qui  lui 
manque,  c'eft-à-dire  que 
nous  lui  donnons  la  perfec- 
tion qu'elle  n'a  voit  pas,  au 
moyen  des  opérations*  du 
magiftere. 

AIR«  efl  anin  un  nom 
que  les  Ch  y  milles  Hermé- 
tiques donnent  à  leur  mer« 
cure  fubtilifé,  &  fublimé  en 
fleurs  blanches,  ou  terre  très- 
tenue  ,  qu'ils  appellent  aufll 
VOifeau  d'Hermès ,  VAigk, 
&c.  Alexandre  dit  dans  la 
Tourbe ,  ou  Code  de  vérité: 
quand  vous  aurez  tiré  l'eau 
de  Vair^  Vair  du  feu ,  &  le 
feu  de  la  terre,  vous  aurez 
fait  tout  l'oeuvre.  Âriftote  le 
Chymifle  dit  aufli  :  il  faut 
changer  Vair  en  eau ,  con- 
vertir cette  eau  en  feu,  de 
ce  feu  extraire  Vair;  car  c'eft 
du  feu  chymique  fixé ,  &  de 
.  notre  eau  que  l'on  fait  Vair , 
qu'il  faut  convertir  en  feu , 


k  I  13 

duquel ,  en  continuant  l'opé- 
ration ,  on  fait  la  terre  ^  &  de 
cette  terre  le  feu.  £t  ainfi 
nous  convertiiTons  les  élé- 
mens  l'un  en  l'autre;  car  en 
convertiflânt  les  éiémens  on 
trouve  ce  qu'on  cherche. 
Vair  des  Phiiofophes  n'eft 
donc  qu'une  eau  coagulée 
par  le  feu ,  &  réduite  en  pou- 
dre ou  fleurs  blanches  très« 
fubtiies* 

.  AIRAIN  D'HERMÈS. 
Terme  de  Chymie>  dont  fe 
fervent  les  Phiiofophes  Her- 
métiques >  pour  fignifier  le 
corps  imparfait  dont  ils  doi«  . 
vent  fe  fervir  pour  Tœuvre 
de  la  pierre.  Ils  lui  donnent 
également  ce  nom,  avant 
qu'il  foit  purifié  de  fes  hété- 
rogénéités .  comme  pendant 
la  putréfa^ion  &  la  décoc- 
tion continuée  qu'il  lui  faut 
pour  le  ref)dre  fou^e  incom* 
buftibie.  Ils  le  nomment  a uffl 
Laiton ,  Orpiment^  Lionverty 
Arfeim^  &  de  divers  autres 
noms  qu'on  peut  voir  au  ter- 
me Matienc ,  &  dans  les  ar- 
ticles qui  les  concernent. 

Airain  noir.  Matière 
des  Phiiofophes  pendant  la 
putréfaction ,  ou  leur  laiton 
qu'il  faut  blanchir. 

Airain  blanc.  C'efi  le 
laiton  blanchi ,  ou  la  pierre 
au  blanc. 

AIRAIN  incombusti- 
ble.  Magiftere  au.  rouge 


X4  Aî 

parfait  t  parce  qu'alors  il  lie 
craint  plus  les  atteintes  dii 
feu. 

AIRAZAT.  Quelques 
Cfaytniftes  ont  donné  ce 
nom  au  Saturne ,  mais  ii  faut 
l'entendre  de  celui  des  Phi- 
lofophes. 

AITMAD.  Ceft  Panti- 
moine  vulgaire  fuivant  les 
Chymiftes,  rantimoine  Sa^ 
turnal ,  ou  Philofophîque  ) 
quand  oh  le  prend  Hermé- 
tiqaement.  Voyez  le  livre 
d'Artepbius  àce  fujet* 

AIZOI.  johafon  donne 
ce  nom  à  la  joubarbe^  dans 
fon  traité  de  Îmc  Hungaricây 
J)agk  Too. 

AKEM.  Paracelfe  a  em- 
ployé ce  terme  pour  figni- 
îler  du  beurre  cuit.  Joknjbn^ 

AKIBRIT.    Voyei    Al- 

AKILIBAT  ou  ALO- 
•riN.  C'eft  la  térébenthine , 
fuivant  Flanifcampi. 

ALABARIouAiRA- 
ZAT  :  Plomb  des  Phiîofo- 
phes,  qu'ils  ont  auffi  appeflé 
Cœur  de  Saturne.  C'eft  pro- 
prement la  matière  de  l'Art, 
qui  fe  tire  de  la  race  de  Sa- 
turne* 

ALAGABk  Sel  armoniac 
Phîîofophique ,  gue  les  Chy- 
miftcs  vitlgaires  interprètent 
du  fel  armoniac  consmun* 

ALAX:AP.  Foy.  AiCLE 
des  f^bîlofophes* 


At 

ALCEANI.  Terme  rfd 
fcience  Hermétique.  C'eft  le 
changement  de  la  forme  fu- 
perficieile  des  métaux  >  com- 
me la  déalbation  de  Vénus  , 
qui  eft  une  fauffe  teinture  de 
laine  ou  argent,  &c-  Pla^ 
nifcampL 

ALAFAR.  C'eft  le  vafe 
Philofophique ,  &  non  le 
vafe  de  verre  qui  renferme 
la  matière  de  l'œuvre. 

ALAFARANGÏ.  Adioa 
de  laver  &  d'épurer  le  plomb 
brûl^»  Planifcampi. 

ALAFOR ,  ou  le  Sel  aU 
kalî. 

ALAHABAR  ou  A- 
LOOC.  Mêiîiechofe  qu*A- 
labari, 

ALARTAR.  C'eft  Fcs- 
uftum,  ou  cuivre  brûlé. 

ALASALET.  Quelque?» 
Chymiftes  ont  donné  ce 
nom  au  fel  armoniac. 

ALASTROB.  Voyei 
Alabari. 

ALATANS.  Nom  ^ue 
quelques-uns  ont  donné  a  la 
litharge.  Johnfort. 

ALAURAT.  C'eft  le 
tïitre  des  Philofophçs,  & 
non  le  falpètre  vulgaire,  fur 
lequel  tant  de  Chymiftes  fe 
font  etercés  â  pure  perte. 

ALAZER.  Soufre  vif, 
ou  Ambrofien.   Il  eft  rou'* 

Îjeltre ,  tranfparent ,  &  ref- 
émble  beaucoup  à   l'orpi* 
mefit  fixék  Quelques  Chy-» 


A  L 

nulles  peu  verfés  dans  le  vé- 
ritable fensdes  Auteurs  Her* 
mâiqaes,  particulièrement 
de  Geber  »  ont  pris  ce  foufre 
pour  celui  des  Philofophes , 
qui  n'eft  autre  aue  leur  ma- 
tière parvenue  a  la  couleur 
de  ce  foufre  Ambrofien ,  au 
mofen  de  la  cuiâbn  Philo* 
ibphique. 

ALBAIT  ou  ALFURA. 
Un  des  noms  de  la  cérufe* 

ALBANUM.  Sel  d'urine. 

ALBARAS.  Arfënic. 

ALBAR  ^RIS.  Terre 
feuilléedes  Fhilofc^hes,  ou 
leur  laiton  blanchi  y  leur  Lu* 
ne,  leur  Diane  nue$  enfin 
leur  inatiere  parvenue  au 
blanc. 

ALBERICK.  Cuivre  d^- 
cappé  &  blanchi  par  que!* 
ques  opérations  chymiques. 
On  y  réuffit  avec  l'arfenic, 
mais  le  cuivre  refte  caffant  > 
&  comme  téguWûé. 

AL  BEST  OS.  Matière 
onâueufe ,  &  bitumineufe , 
combuftible  ^  &  de  couleur 
de  fer.  On  la  trouve  dans 
TArcadie,  &  J»hnfon  dit 
qu'on  ne  peut  l'éteindre 
quand  elle  eft  allumée.  Je 
croirois  me  cet  Auteur  fe 
trompe»  A: qu'il  a  pris  le  (èns 
contraire ,  de  celui  qu'il  fai- 
loity  parce  çue  la  pierre 
amiantbe  qui  eft  de  deux 
efpeces,  fe  ftomtne  Alhefte$ 
&  Alhefion.  L'une  &  l'autre 


AL  t5 

ibntincombuftibles.  Les  an* 
ciens  fe  fervoient  de  la  fcif- 
file,  qui  reficmble  à  Talun 
de  plume,  pour  £iire  une 
toile  dans  laquelle  ils  brû«» 
loient  les  corps  Aç9  morts  , 
pour  en  conferver  les  cen- 
dres. On  trouve  ces  deux 
fortes  d'amianthes  fur  les 
montagnes  des  Pyrénées.  Il 
y  croit  aiiffi  une  plante,  fi 
nous  en  croyons  Pomer,  qui 
mife  dans  Peau  pour  y  être 
rouie  comme  le  chanvre ,  & 
enfuite  travaillée  de  mêi^» 
produit  une  toile  incombuf* 
tible. 

ALBETUD.  Les  Chy-' 
miftes  ont  quelquefois  donné 
ce  nom  atigalbanum, 

ALBIFICATiaN. 
VoyèT  Blanchir. 

ALBIMEC.  C'eft  l'orpi- 
ment. 

ALBOR.  Urine. 

A  LBORACH.  Matière 
des  Fhilofopbes  parvenue  i 
la  blancheur.    • 

ALBORCA.  Fby.  M«n- 

CI7RB  PHILOSOPHtQUfi. 

ALBOS.  Crtiifet. 

ALBOTAR.  Gérufe. 

ALBOTIM,   ALBO- 
TAI>   ALSOTRA.  Mirhe 
chofe  que  Albotsr,  ou  cév 
rufe. 

ALBUSAO.  Ce»  le 
foufre  des  Sages  $  <iuelques 
Chymiftes  ont  donné  ce 
nom  an  foufre  commun« 


ï^  AL 

ALCABRICK.  Foj.  Al- 

KIBRïK. 

ALCADY.  Vitriol  ou  at- 
t rament  blanc,  ou  Tel  blanc 
des  Sages. 

ALGAFIEL,  Antimoine 
Philofophique  ou  matière 
Saturnienne  propre  à  Tœu- 
vie  des  Sages. 

ALCALHAL.  Vinaigre 
en  terme  de  Chymie  vul- 
gaire; mais  ce  vinaigre  n'efl 
pas  celui  des  Philoiophes , 
qui  n'eft  autre  chofe  que  leur 
eau  pontique,  ou  leur  mer- 
cure diffolvant. 

ALCALIGAT  AM. 
Compoûtidn  chymique  faite 
avec  de  la  mumie  3c  de 
Fefprit  alkali  i  fi  Ton  y  ajoute 
<iu  mercure  doux,  c'eft,  dit 
Plai^ifcampi ,  un  admirable 
remède  pour  la  goutte,  & 
fur-tout  fi  elle  procedç  d'un 
refte  de  maladie  vénérienne. 

ALCAMOR.  Foy.  Ala- 

lÉIABAR. 

ALCANI.  V.  AcAZDiR. 

ALCANNA  ou  ALCO- 
NA.  Efpece  de  canne  ou 
arbrifleau  creux  &c  noueux 
dont  les  Arabes  fe  fervoient 
autrefois  pour  faire  des  pi- 
ques.  On  remploie  .  aujour- 
abui  dans  la  médecine ,  au 
lieu  de  gayac.  Johnfon. 

ALCAOL  lignifie .  quel- 
quefois du  lait  aigri ,  &  d'au- 
tres fois  du  mercure.  John- 
fin*.  Cet  Auteur  aui^oic  dû 


AL 
dire  qu'en  termes  de  Phîlc^ 
fophie  Hermétiqtie ,  lait  ai* 
gri  &  mercure  des  Siges  ne 
font  qu'une  même  chofe. 

ALCEBRIS  vif:  C'cif, 
en  Chymie,  le  foufre  vif 
ou  naturel;  mais  dans  Tart 
Hermétique ,  c'eft  la  pierre 
ignée ,  la  matière  parvenue 
au  rouge  dans  la  première 
opération  des  Philofophes. 

AI.CÉE.  V.  Hercule. 

ALCESTE,  fille  de  Pe- 
lias  &  femme  d*A«lmete , 
offrit  fa  vie  pour  fauver  celle 
de  fon  mari.  Hercule  AeÇ-^ 
cendit  aux  Enfers  ;  après  y 
avoir  lié  le  Cerbère,  il  ra- 
mena Alcefte  dans  le  féjour 
des  vivans  ,  &  la  rendit  à  fon 
époux.  Voyez  le  Hv*  J.  ch, 
21.  des  ^bles  Egypt.  & 
Grecques  aévoilées. 

ALCHABRICK.  Voyei 
Alkibrick, 

ALCHAEST.     Voyei 

ALÎtABST. 

ALCHARIT  ouZAl- 
BACH.  C'eft  le  mercure, 
mais  celui  des  Philofophes. 

ALCHAZANON.  Boue 
qui  tombe  des  meules  à  ai^ 
guifer.  On  en  fait  un  maftic 
excellent.  Johnfon. 

ALCHIERAM.Nora 
que  quelques  Chymiftes  ont 
donné  à  la  tête  morte,  qui 
refte  au  fofid  de  la  cuciirbite 
après  la  diftillation.  RuUan*. 
dus. 

ALCHI-    , 


A  L 

ALCHITRAM,  le  mê- 
me ^v^Alchicram.  On  trou- 
ve ce  oom  daos  quelques 
Cbymiftes  ,  pour  fignifier 
Ifauile  de  genièvre,  la  paix 
liquide ,  &  Ruilandus  le  don^ 
ne  à  Parfenic  préparée 

ALCHITURAi  Ceft  la 
poix  liquide^ 

ALCHONOR,  KiAtA- 

HABAR. 

ALCHYMlE*Prefque 
tous  les  Auteurs  varient  fur 
la  déniiition  de  cette  fclence  ^ 
parce  qu'il  y  en  à  de  deux 
fortes  5  l'ucc  vraie  &  l'autre 
fauile.  La  pre;niere  fe  défi- 
nit, félon  Denis  Zachaire, 
une  partie  de  la  Philofophie 
naturelle ,  qui  apprend  à  faire 
les  métaux  fur  la  terre  ,  en 
imitant  les  opérations  de  la 
Nature  fous  terre,  d'auffi 
près  qu'il  eft  pofTible.  Para- 
celfe  dit  que  VAlchymie  eft 
une  fcienee  qui  montre  à 
tranfmuer  les  genres  des  mé* 
taux  l'un  en  Paurrei 

Mais  la  vraie  définition 
qu'on  peut  tirer  de  tout;  ce 
^e  les  bons  Auteurs  difcnt 
de  la  vraie  Aîchymie  ,  eft 
telle  :  VMckynùe  eft  une 
fcienee ,  &  Part  de  faire  une 
poudre  fermentative  ,  qui 
tranfmue  les  métaux  impar- 
faits  en  or ,  &  qui  fert  de  re* 
mede  univerfel  à  tous  les 
maux  naturels  des  hommes  ^ 
des  animaux  &  des  plantes^ 


AL  ï»r 

La  faulTe  Aîchymie  ne 
peut  mieux  fe  définir ,  que 
Tart  de  fe  rendre  miférable 
tant  du  côté  de  la  fortune 
que  de  la  fanté. 

La  vriie  confifte  à  per- 
feôionner  les  métaux ,  &  à 
entretenir  la  fanté.  La  fauflè 
à  détruire  l'un  &  l'autre. 

.La  première  emploie  les 
agens  de  la  Nature ,  &  iipite 
fes  opérarionsi  La  féconde 
travaille  fur  des  principes 
erronés  ,  &  emploie  pour 
agent  le  tyran  &  le  deftruc- 
tcur  de  la  Nature. 

La  première,  d'ufte  nia- 
liers  vile  &  en  petite  quan-^ 
tité,  fait  iinechofe  très-pré-* 
cieufe.  La  féconde  ,  d'une 
matière  très-prccieufe,  de 
l'or  même ,  fait  Une  matière 
très-vile,  de  la  fumée  &  dé 
la  cendre^ 

Le  réfultat  de  la  vraie  eft 
la  guérifon  prompte  de  tou- 
tes les  maladies  qui  alffligeni 
l'humanité.  Le  réfultat  de  la 
faufle  font  ces  mêmes  maux  ^ 
qui  furviennent  communé- 
ment aux  foiialeuts* 

VAIchymie  eft  tombéô 
dans  le  mépris  ^  depuis  que 
le  grand  nombre  de  mauvais 
Artiftes  en  oht  impofé  auit 
gens  trop  ct^dules  &  igno- 
rans,  par  leurs  fupercheries^ 
L*or  eft  l'objet  de  l'ambition 
des  hommes  ;  les  dangers 
auxquels  Ton  eft  bbîigl  de 
B 


1»  Al 

s'expofcr  fur  mer  &  fur  ierrc> 
pour  fe  procurer  ce  précieux 
métal  9  ne  rebutent  que  peu 
de  gens.  Un  homme  fe  pré- 
fente s  il  (cait ,  dit  -  il ,  le 
moyen  de  faire  croître  dan$ 
votre  propre  maifon  la  mi- 
nière de  tous  les  tréfors^fans 
d'autres  riAjues  que  celui 
d*ane  partie  de  ceux  que 
vous  poifédez.  Sur  fon  ver- 
biage f  dont  on  ne  connoit 
pas  le  faux  ,  parce  qu'on 
Ignore  le  procédé  de  la  Na- 
ture y  on  fe  laifTe  gagner ,  on 
feme  fon  or,  &  Ton  ne  re* 
/Cueille  que  de  la  fumée  ;  on 
fe  rui^e ,  on  finit  enfin  par 
détèfter  Timpodeur,  èc  dou- 
ter de  la  vérité  de  Texiftence 
de  VAlchymie^  parce  qu*on 
n*eft  pas  parvenu  au  but 
qu'elle  fe  propofe  en  pre- 
nant un  chemin  oppofé  à  ce- 
lui oui  y  conduit* 

Il  eft  peu  d'Artiftes  vrais 
Alchyitiiftes  i  il  en  eft  beau- 
coup qui  travaillent  félon  les 
principes  de  la  Chymie  vul- 

5 aire.  Ces  derniers  puifenc 
ans  leur  art  des  fophiftica- 
tions  fans  nombre  ;  c'eft  lut 
qui  fournit  tous  ces  impof- 
teurs ,  qui ,  après  s'être  mi- 
nes, cherchent  à  ruiner  les 
.autres.  C'eft  lui  que  l'on  de- 
vroit  méprifer  par  ces  rai- 
fons,  fi  l'on  n'en  avoir  de 
p!i\s  fortes  de  l'eftimer ,  par 
le  grand  nombre  de  fes  dé- 


kt 

couvertes  utiles  à  la  foci^té'« 
Les  vrais  Alchymides  ne 
font  point  trophée  de  leur' 
fcience;ils  ne  cherchent  pas 
à  cfcroquer  l'argent   d'au— 
trui ,  parce  que ,  comme  di-» 
foit  Morien  au  Roi  Calid  , 
cdui  qui  pojfede  tout  ,  n'a. 
befoin  de  rien.  Ils  font  parc 
de  leurs  biens  à  ceux  qui  en 
manquent.  Ils  ne  vendent 
point  leur  fecret;  s*ils   en 
communiquent  la  connoif— 
(ance  à  quelques  amis,  ce 
iTëft  encore  qu'à  ceux  qu'ils 
croient  dignes  de  le  pofléder 
&  d'en  faire  ufage  félon  le 
bon jplaifir  de  Dieu.  Ils  con* 
noifient  la  Nature  &  fes  ope - 
ratiotis ,  &  fe  fervent  de  ces 
connotifances,  pour  parve- 
nir ,  comme-  dit  S.  Paul ,  à 
celle  du  Créateur.  Qu'on  Hfe 
lesquvrages  d'Hermès  Trif- 
mégifte  leur  chef,  ceux  de 
Geber ,  de  Morien ,  de  Saint- 
Raymond  LuUe,  du  Cofmo- 
*  polite ,  de  d'Efpagnet ,  &  de 
tant  d'autres  Fhilofophes  AI- 
chymiftes.  Il  n'en  eu  pas  un 
feul  qui  ne  prêche  fans  ceffe 
l'amour  de  )3ieu  &  du  pro- 
chain ,  qui  ne  déclame  con- 
tre les  faux  Alchymifies, & 
qui  ne  publie  hautement  que    . 
les  procédés  de  la  vraie  Chy- 
mie ou  Alckymie  font  les 
mêmes  que  ceux  que  la  Na- 
ture emploie ,  quoîqu'abré^ 
gés  par  le  fecours  de  l'Art; 


A  L 

mis  abfolqment  difFéretls 
de  ceux  qui  font  en  ufage 
dans  la  Chymie  vulgaire* 
Qu'on  ne  fe  flatte  donc  pas 
c'y  parvenir  par  fon  moyen  j 
&  qu'elle  ferve  de  pierre  de 
rcuche  à  ceux  qui  feroient 
expofés  à  erre  trompés  par 
des  charlatans  &  dies  impof- 
teurs. 

Le  typé  ou  Hiodele  de 
Tart  Alchy  niique  ou  Hermé- 
tique ,  n'eft  autre  que  la  Na- 
ture elle-même.  L'Art  plus 
puiffant  que  la  Nature  ,  par 
les  mêmes  voies  qu'elle  lui 
marque  »  dégage  ^  en  certains 
cas^  plus  parfaitement  les 
vertus  naturelles  des  corps 
des  priions  oh  elles  ctoient 
renfermées  j  il  amplifie  leur 
fphere  d'aâivité^  &  raffem- 
ble  les  principes  qui  les  vivi* 
fient. 

Les  opérations  de  la  Na-« 
ture  ne  différent  qu'en  tei?- 
mes  feulement  des  opéra- 
tions rfe  y  Alchy  mie ,  qu  i  font 
au  nombre  de  fept;favoir, 
calcination ,  putréfaâion ,  fo^ 
lution  4  diftiilation,  fublima- 
tion  ,  conjonâion ,  coagula- 
tion ou  fixation.  Mais  ces  ter'* 
mes  doivent  s'entendre  phi- 
lofophiquement)  C'efl-à-dire 
conformément  au  procédé 
de  la  Nature  )  quHl  faut  bien 
connoitre  avant  de  vouloir 
l'imiter. 

Le  feu  qui  fert  le  plus  dans 


A  L  t^ 

les  o{>érations  alchymiqués^ 
n'eft  pas  le  feu  vulgaire  de 
nos  cuifines*  connu  fous  le 
nom  de  feu  élémentaire^ 
C'cft  un  feu  célefte  répandu, 
par-tout ,  qui  eft  la  princi^ 
pale  caufe  de  la  pierre  ^  tant 
vantée  des  Phi lofopkes,  dont 
ils  difetit  qu'il  eft  leperei  Et 
ce  feu  n'agiroit  cependant 

fias ,  s'il  n'étoît  excité  par  un 
eu  célefte  volatil  ^  qui  le  tiré 
parla  di/lUlationphilofophi« 
que  d'une  terre  connue  des 
Philofophes^  qu*ils  appelant 
la  mère  de  leur  pierre.  Be-> 
cher  a  pris  la  défenfe  &  dé« 
montré  l'exiftence  de  VAl^^ 
chymie ,  dans  fon  Supplé*» 
ment  de  fa  Phylîqnc. 

ALCIMAD.  Voyti  At* 
tiMAD. 

ALCIMËDE,  femme 
d'Efon  &  mère  de  Jafon. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Gr'ecques  dévoilées,  liv«  2» 
cbap,  14 

ALCMENE,  femme 
d'Ampbytrion ,  fut  trompée 
par  Jupiter,  fous  la  forme  de 
fon  époux ,  &  avec  le  fecours- 
de  Metcure^fous  la  figure  de 
Sofie  \  il  en  naquit  Hrecu* 
le.  Les  Alchymiftes  difent 
qu'Alcmene  reçréfente  l'eau 
métallique ,  qui  efl  mariée 
avec  l'or  des  Philofophes, 
fous  le  nom  d'Amphy  trioa  ; 
J upiter  qui  eft  le  fymbole  du , 
foufre  I  fe  joint  à  cette  eau 
Bij 


«10  AL 

par  Tadrefle  du  Cliymîfte, 
cfii  Sofie;  &  dé  cette  union 
mît  Hercule,  ou  le  mercure 
Philofophiqaè.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées,  liv.  j.  ch.  I.  & 
fuivans. 

AtCpB.  Ccft  rxf. 
ujium»  Quelques-uns  Tin- 
terprecenc  du  fel  armoniac  s 
mais  il  doit  s'entendre  du 
ikiêrcure  des  Philofophes*. 

ALCOFOL*.  Voy.  Axt- 
MAD.  On  dit  ZM^i* AkofoL 

ALCOHOL.  Ceft  l'anti- 
stioine. 

ALCOL.  Quelques  Cby- 
xniftes  ont  donné  ce  nom  au 
vlnàgre. 

ALCOLISME.  Aaion 
de  triturer ,  broyer  ,  corro- 
der ,  réduire  en  poudre. 

AL  CONE.  Oripcau  , 
laiton ,  en  fait  de  Chymie  ; 
iftais  en  tetmes  Herméii- 
ques  ,  c*eft  le  laiton  des  Phi- 
lofophes ,  qu'il  faut  blanchir. 
ALCOOL  Claccati  Cor-- 
neolL  Poudre  de  criflal  »  très- 
fubtile  &  impalpable. 

Alcool  eft  le  nom  que 
lès  Chymides  donnent  à 
toutes  les  fubftances  pures , 
extraites  par  diflillations ,  ou 
autrement  «  des  corps  des 
animaux ,  végétaux  ou  miné- 
raux. Ceft  ce  que  d'autres 
appellent  Efprits. 

Paracelfe  donne  aufli  ce 
notti  aux  poudres  très-ftib« 


A  L 

tiles  ^  telles  que  fa  fleur  <!• 
farine ,  quand  elles  font  fans 
mélange.  Mais  ce  terme  ne 
s'applique  gueres  aujour- 
d'hui par  les  Chymiftes  qu'à 
refprit  de  vin  redifîé. 

Alcool  Minéral.  SuhC- 
tance  très-pénétrantç  ,  &  la 
plus  fubtile  partie  des  élé- 
mens ,  très-fixe ,  &  extrê- 
mement digérée  par  un  feu 
aftral  &  invifible.  Cette 
fubftance  fe  trouve  dans  tous 
les  mixtes;mais  l^art  Textraic 
d^un  feul  paur  la  faire  etitrec 
dans  la  compofition  de  la 
pierre  phîlofophalc  ,  &  de 
rélixir  univerfel ,  qui  fert  de 
médecine  à  toutes  les  mala- 
dies des  trois  règnes. 

ALCOOLISATION. 
Rédudion  d'un  corps  en  Tes 
plus  petites  parties  ;  c'eft  la 
même  chofe»  félon  les  Phi- 
lofophes  Spagyriques ,  que 
calcination  philoibphique  ; 
car  ils  fe  fervent  indifférem- 
ment de  l'un  &  de  l'autre  de 
ces  termes  pour  exprimer  la 
même  choie.  Il  ne  faut  ce- 
pendant pas  confondre  Val- 
çooîifation  avec  la  calcina- 
tion des  Chymiftes  vulgai- 
res ;  car  dans  la  fcicnce  Her- 
métique ,  on  ne  fe  fert  de  ce 
dernier  terme  que  par  fimi- 
litude. 

ALCOPHILNOIR,^/. 
eophil  nigrûK  C'eft  un  des 
noms  que  les  Alchyroiftes 


A  L      • 
©Bt  donné  à  i'anthnoînev  On 
an  suffi  Alcophit^ 

ALCORE.Ceftletalc. 

ALCUBRIT  ou  ALCU- 
BRITH.  V.  Alkibric. 

ALCUR.  Soufre. 

ALEBION,  freredeLi- 
hys ,  tué  par  Hercule^  Vayez 
les  Fables  Egypr^  &  Greccj. 
dévoilées,  Uv*  j.  chap.  12. 

ALEC.  C'eft  le  fel. 

ALECH.  Même  chofe 
que  vitriol. 

AtECHARIT.  Mercure 
conTimun  &  non  vulgaire^ 
mais  ceTui  des  Phîîofophçs^ 

A  t  E  C  H I  L.,  Nom  que 
quelques  Chymiftes  ont 
donné  au  tsépk^d  fur  lequel 
onpofe  quelque  vafe,  pen- 
dant les  opérations  çhymi- 
ques. 

AI^ECTO.  L'ufle  des  Fu- 
ries  ,  qui  avoc  Tes  deux  fœurs 
Tyfiphone  &  Mégère ,  filles 
de  TAchéron  &  de  la  Nuit, 
félon  queîques-nns ,  filles  de 
Jupiter ,  félon  d'autres ,  fu- 
rent conflitûées  pour  tour- 
menter les  ombres  dans  le 
royaume  de  Pluton.  Elles 
repréfenten^  l'afliop  de  l'eaii 
mercurieîle ,  appellée  Dra- 
gon, fur  la  partie  fixe  de  la 
tnatierç ,  pendant  la  putré-: 
faâipn  &  la  volatiliiation. 
Yojfea  le  livre  3  des  Fables 
Egypr.  &ç  Grecq.  dévoilées, 
ichap,  6: 

ALECTORIE,   Zaj^is 


A  t  « 

jite3orlus.  Efpece  de  pierre 
brillante  &  prefquetranfpa- 
rente  comme  du  criilal  >  fie 
la  grofTeur  d'une  fève.  Oa 
la  trouve  dans  le  ventricule 
des  vieux  chapons  &  des 
vieux  coqs ,  fi  l'on  en  doit 
croire  Albert.  Les  anciens 
dlîfoîent  que  Vaî'eâorie  rçn^ 
doit  l'homme  qui  I^portoic 
courageux ,  très-fort ,  &  Juf 
procuroît  beaucoup  de.r4-' 
cheffes.  C'eft  potir  cela  ,  dî- 
foient-ils ,  que  Milon  Cro- 
tontate  fortoit  tpujo^irs  vic«> 
torieux  du  combat.  Ils  la  re-^ 
gardoient  ai^ffi  comme  un 
philtre  «  &  lui  donnoient  I9 
propriété  de  modérer  la  foif. 
Johrîl'on. 

AtEFANTES..  C'eft  le 
plos  foliS' 

AL  E  MB  A  CI.  Plomb 
brûlé  ou  calciné. 

ALEMBIC'  Les  Philofc 
phes  Herniétiques  donnent 
quelquefois  ce  nom  à  léuf 
mercure ,  parce  que  c'eft  paf 
fon  mpyen  qu'ils  font  leurs 

Eretendiïés  difti  Hat  ions  ,  fur 
limations,  &c. 
^  ALEM^RQTH.  Nom 
que  tes  Philofophes  Spagy- 
riques  ont  donqé  quelque- 
jFpis  au  fçl  de  leur  mercure , 
qii'ib  appellent  aufp.  le  fel 
çlç$  Phiiofophes,  {c  la  clef 
de  TArt.       " 

Alembjeiot.0  eft  encore 
le  nom  que  quelques  Cby^ 
B  iij 


41  A  p 

iniftes  ont  donné  a»  fel  de 
tartre,  qu'ils  ont  auffi  ap- 
jelié  le  Magiftere  des  Ma- 
jgifteres.  Jahnfon.  Ruil/ 
'  ALEMZADAR.  Sel 
^rmon  tac. 

ALERNET.  Orpiment. 

ALES.  Tout  fel  compofé 
du  mélange  de  plufieurs  au- 
tres fais. 

ALETH.  Jupiter  xles 
Philofophes,  &  Tétain  des 
Çhymiftes. 

ALEUSANTI.  Fojq 
Alosanti. 

ALEXANTHI,  Fleurs 
d'airain. 

ALEXIR.    Toute  méde- 
cine chymique. 
•    ALEZARAM,  Lavure  de 

{>lomb ,  ou  Saturne  des  Phir 
ofophes  nettoyé  &  blanchi. 

ALFA  CIO.  F.  Atiwead. 

ALFACTA  ou  ALFAr 
TA.  C'eft  le  même  que  dif- 
tiUation. 

ALFADIDAM,  Scories, 
écume  de  fer,  non  celle 
qui  refte  dans  la  fournaife , 
niais  celles  qu'on  appelle 
^utH  pailles  de  fer  ^  qui  tom- 
bent auprès  de  Penclumè , 
quand  on  y  bat  le  fer  au 
marteau. 

ALFATIDA.  Cuivre 
br&lé.  Il  fignifieaufli  liniaille 
4e  cuivre. 

ALFIDUS.  Le  même  que 
Çérufe.  , 

i^LFQL,  $el   ^rmoniâCji 


en  fait  de  Chy mie  vulgaire  5, 
&  l'aigle  des  Philofophes, 
quand  il  s'agit  de  fci^ence 
tîerméfique, 

ALFUR.  Safran  com- 
mun pour  les  Çhymiftes ,  & 
fafraîi  des  Sages,  ou  la  ma- 
tière des  Philofophes  parve- 
nue, par  la  digeftion,  à  la 
couleur  de  fafran. 

ALFURAT  ou  ALBAIT. 
Lacérafe,  ou  la  matière  de 
l'œuvre  parvenue  au  blanc, 

AlFUSA,  Ceft  la  tu^ 
thre. 

ALCALI.  Nitre.  En  ter- 
mes de  fçience  Hermétique , 
c'eft  la  première  matière  de 
Tœuvre. 
•  ALGAMET.  Charbon. 

ALGATIA.  Civette. 

ALGEROTH-  Poudre  du 
mercure  de  vie* 

ALGIBICH.  Voyei  AL- 
KIBRICK.  * 

ALHENOT,  Fojr.  AiA^ 
HABAR. 

ALHOrOL.    Antimoine, 

ALHOHONEC*  Voyei 
Adehjêm. 

ALriÔHONOC,  Vayei 
Alahabar. 

ALIÀS.  Même  chofc  que 
Vafe, 

ALIBA'  Une  des  colon- 
nes qu'Hercule  planta  aux 
confins  de  la  li^auritanie. 
Voyez  les  Fables  Egypt,  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  j, 
çhap,  l^. 


A  I 

ALÏGULE.  Toute  con- 
feâion  chymique. 

ALIMENT  de  la  Pierre. 
Ceftiefeu. 

ALINZADIR  &  ALIN- 
ZIADIR.  Ceft  le  fel  arroo- 
Biac. 

ALIOCAB.  Sel  armo* 
niac. 

ALISTITES.  Sel  armo- 
BÎac. 

ALIX.  Se!  commun  pié- 
paré. 

ALKAEST,  Liqueur 
qui ,  félon  Paracelfe  &  Van- 
Helmont,  difTout  tous  les 
corps  vifibles,  &  les  réduit 
à  leur  première  macierje.  Il 
difFere  de  ce  que  les  vrais 
Chymiftes  appellent  leur 
Mercure,  Cette  diffolution 
eft  naturelle^  douce,  fans 
corrofion*)  elle  conferve  la 
femence  des  corps ,  la  dif> 
pofe  à  la  génération  ;  au  lieu 
que  les  dilTolucionsdes  Chy- 
miftes ordinaires  fe  font  par 
des  eaux  fortes  >  qui  partici- 
pent, dans  leurs  effets,  du 
feu  élémentaire  qui  détruit 
&  tue ,  au  lieu  de  vivifier. 
Ceft  pourquoi  les  PhUofo« 
phes  Hermétiques  difent  : 
Les  Chymiftes  détruifent, 
nous  édifions;  ils  brûlent 
parle  feu^  nous  par  Teaa; 
ils  tuent,  nous  reflufcitons. 
Ils  lavent  par  Teau»  nous  par 
le  feu ,  Kc«  Paracelfe  en 
décrit  la  préparation  dans 


AL  13 

fon  livre  a.  de  Nau  rerum» 

Martin  Rullandusdit  que 
YAlkaefi  eft  un  mercure  pré- 
paré, non  du  tartre  ^com- 
me quelques-uns  l'ont  cru , 
trompés  par  un  endroit  de 
Van-Helmonr,^  où  il  dit  en 
parlant  de  VAlkaeft.  Si  vous 
Jte  pouv€[  parvenir  à  dècou^ 
vrir  cefecret  du  feu^  appre» 
.  nei  au  moins  à  rendre  le  fel 
de  tartre  volatil^  pour  faire 
vas  dijfolutionsparfon  moyen. 
Van -Helmont,  de  Febri» 
bus» 

Michel  Toxite  dit  auffi 
que  ['Alkaeftefiun  mercure 
préparé  po^r  les  maladies  du 
foie. 

Plufieurs  Chymiftes  ont 
prétendu  que  VAlkaeJl  ne 
différoit  pointdu  grand  &  du 
petit  circulé  de  Paracelfe , 
fait  avec  Tefprit^  de  fel  com- 
mun ',  d'autres  ont  cru  Tavotc 
trouvé  dans  Técymologie  du 
nom  même  Alkali  efl^  com^^ 
me  fi  Ton  difoit  c^eft  A^fcl 
alkali  ;mw  comme  lesfels 
alkalis  des  cendre»,  de  la 
foude,  du  tartre,  &c.  ne 
produifoi^nt  pas  l'effet  de 
rAlkaefi ,  on  imagina  d'alka* 
iifer  le  nitre  en  le  fixant. 

Glauber  en  fit  fon  fel ,  au- 
quel il  donna  le  nom  de  fel 
admirable»  Mais  ni  les  uns  ni 
les  autres  n'ont  réufTi.  Un 
Auteur ,  dont  je  ne  me  rap- 
.pelle  pas  le  nom ,  dit  que 
B  iv 


*4  Aï* 

cVft  une  liqueur  très-com- 
mune chez  les  Arabes.  Para- 
iselfe  ni  Van-Helmont  n*ont 
pas  expliqué  afîez  claire- 
ment ce  qu'ils  entendoient 
parcetteliqueurdiflblvante, 
pour  qu'on  puifTe  la  deviner 
par  la  leélure  de  leurs  ouvra- 
ges. Il  dijfFere  du  diflblvant 
dès  Philofophes ,  en  ce  que 
celui-èi  sHinit  inféparable- 
ment  à  ce  qu'il  diffout ,  & 
Tautre  s*en  fépare  fans  dimi- 
nution. 

ALKAL.    Cendres    gra- 
vclées  ou  clavelées. 

ALKALAC.  Sel  fixe. 

ALKALAP.    Etain,  Ju- 
piter. 

^  ALKALA-T,  Fleur  de 
fel,  fel  fublimé. 

ALKALID.  V.  AtiOR. 

AL  K  A  LIE.  Vafe  des 
Philofophes. 

ALKANT.   Mercure  dc& 
Sages. 

ALKARA.  Gucurbîte. 

ALKASORi    Pierre     au 
rouge ,  ou  le  foufre. 

ALKAUT.  Mercure,  où 
argent  vif. 
»'  ALKAUTUM.  Nom 
que  quelques  Chymiftes  ont 
donné  à  Tarfenic;  d'autres  au 
cuivre  brûlé  ou  as  ufiunu 
Joknfon,  ' 

ALKIBERT.    Voyei  AL- 
KIBRIC. 

ALKipiC^     ALKIBRIC. 
gcufre  des  ^.ages  y  ou  la  ma- 


A  L 
tlere  pbiiofophique  parre-s- 
nue  à  la  couleur  de  pourpre 
dans  h  première  prépara- 
tion. Alors  ç'eft  leur  foiifre 
vif,  leur  or,  leur  Apollon^ 
leur  minière  de  feu  célefte  , 
leur  Prométhée  ^  leur  Ofi— 
ris ,  &c. 

ALKIN.  Cendres  pra- 
veleées,  ou  cendres  des  Phi- 
lofophes ,  qu'il  ne  faut  pas 
méprifer ,  dit  Morien  ,  parce 
qu'elles  contiennent  le  dia- 
tJêmede  leur  Roi,  leur  Bac- 
chus ,  leur  Efculape ,  &c. 

ALKIR.  e'eft  la  fumée 
&  les  charbons. 

ALKOEL.  Johnfon  dit 
que  c'eft  une  efpece  de 
plohib  très-fin ,  tire  des  mi- 
nes où  l'on  trouve  le  laprs 
lazuli  \  quelques-uns  ont  ap- 
pelé ce  jîlomb  Antimoine, 

ALKOOLISER.  Voyei 
Alkoolisation. 

ALKOSOR.  Camphre. 

ALKY-PLOMB.  Voyei 
Altey-Plomb. 
'' .  ALLABOR,  ALCA- 
-MOR,  ALCHONOR, 
•ÀLLARINOCH  ,  ALRA- 
"CAS.  Tous  ces  noms  fignî- 
fient  la  même  chofc  qu'-^- 
lahajfar. 

ALLOR.  ^s^uftum  en 
grenailles. 

ALLUTEL.  Ko/.  Aiu- 

DEL. 

ALMACAUDA,  L^- 
tbarge. 


A  I, 

ALMAGRA.  Les  Cby- 
mifïes  ordinaires  donnent  ce 
nom  au  boi ,  aa,  cuivre ,  au 
laiton  ;  mais  les  Philofbphcs 
Chymiftes  ne  l'entendent 
que  de  la  matière  de  leur 
pierre.  O!  bon  Roi  vous 
devez  fçavoir  parfaitement 
avant  toutes  chofes  »  que  la 
fiim^e  rouge ,  &  la  fumée 
blanche ,  &  le  lion  vert,  & 
ahnagra^  &  l'immondice  de 
la  mort,  &  le  limpide,  &  le 
fanç,  &  l'eudica ,  &  la  terre 
fœtide,  font  des  chofes  dans 
lefqueltes  confifte  tout  le 
magiftere.  Morien,  Alma^ 
gra  eff  le  laiton  que  j'ai  nom- 
mé ci-deflus  la  terre  rouge. 
Idem.  C'eft-à-dire  le  fbufre 
Philofophique. 

ALMAKIST.  Litharge. 

ALMARAGO.  Corail. 

ALMARCAT.  Litharge, 
ou  fcories  de  l'or. 

ALMARGAZ.  Plomb 
réduit  en  litharge  dans  la 
coupelle, 

ALMARPEN  &  AL- 
MARGOL.  Corail. 

ALMARKASI  TE. 
VoYci  Mercure. 

ALMARTACK.  Litharge 
calcinée. 

ALMARZIDA,  Litharge 
d'argent. 

A  L  M  A  T.  Cérufe ,  ou 
rouille  de  pIomK 

4LMATKASITE.  Ar- 
gent vif. 


A  L  ar 

ALME  ou  ALMA.  Eaa 
philofopîiiqiie. 

ALMECHAFIDE.  Cui- 
vre, airain. 

ALMENE.  Sel  gemme. 

AL  METAL  Scories  de 
fer. 

ALMIBA.  Etain,  Jupi- 
ter, 

ALMISA.  C'eft  le  mufc , 
fi  nous  en  croyons  Planif« 
campi. 

ALMLSADIR  ou  AL- 
MIZADIR.  Vert-de-gris, 
rouille  de  cuivre.  Paraceîfe 
femble  l'entendre  dans  ce 
fens-là,  Quand  il  s'écrit  par 
lui  Z.  au  lieu  d'un  S.  Mais 
les  Philofophes  appelleat 
leur  Tel  armoniac  ,  Almifa* 
dir^  Almifadit,  &  quelque- 
fois Aîmijadu. 

ALMISARUB.  Terre 
philofophique,  qu'il  faut 
cultiver  j»  ;pour  y  femçr  le 
gf  âin  d'or  qui  doit  produire 
au  centuple ,  &  davantage. 
Foyq  Terre  feuilléi. 

ALENEC  ou  ALLENEC. 
Etain,  Jupiter. 

ALO*  Sel  commun  pour 
la  Chymie,  &  fel  des  métaux 
dans  le  fens  Hermétique. 

ALOCAF.  Sel  armo- 
niac. 

ALOFIL.  Bande  de  linço, 
qu'on  emploie  pour  fcelier 
les  vafes.  Johnfon. 

ALOMBA  Voy.  Alaha- 
9 AR  >  AcAzcilR. 


%6  A  L 

ALOMBARI.  Plomb 
brûlé.  PUtnifcampL 

ALOOC.  Voyci  Alaha- 
BAR. 

ALOS,  Sel  en  général. 

ALOSANTHI.  Fleurs 
de  fel. 

ALOSET.  Mercure  des 
Philofophes. 

ALOTIN.  Voye^  Aki- 
'libat 

ALDUS.  Fils  du  Soleil 
&  d'Antiope.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypr.  &  Grecques, 
liv,3.chap.  14.  §,  6. 

AtRACHAS.  Voyei 
Alahabar. 

ALSECH.  Alun.  . 

ALSELAT.  Cuivre  htt" 
\é  ^  As-uftum, 

ALSUFIR.  Couleur  rouge 
qui  furvient  au  magiflere 
.  des  Sages  à  la  fin  des  opé- 
rations. Calid,  ckap.  1.  des 
Secrets  de  VAlchymie, 

ALTAFOC.  Cumphre. 

ALT  A  MB  US.  Pierre 
roage,  ou  pierre  du  fang- 
humain  ;  c'eft  Télixir  Philo- 
sophique. 

ALTARÀ.  Cucurbiie, , 

ALTEY-PLOMB.  Sel 
'de  Saturne ,  ou  matière  dou- 
.ce,  extraite  du  Plomb,  au 
moyen  du  vinaigre.  J0À/2- 
fon.  Voyei  AUE  DB  SA- 
TURNE. 

ALTHANACA.  Orpi- 
ment. 

ALTIMAR.  Ms'ufium  , 
cuivre  calcinéi» 


;n 


À  L 

ALTIMION.  Scoriefl    de 
plomb. 

ALTINGAT ,    Vert-de-  ^ 
gris ,  rouille  de  cuivre. 

ALTINURAUM.  Vî-<   | 
triol,  attrament. 

ALTlT.JjTafigtida. 

ALTOFET.      Anti-  '\ 
moine,-  .     . 

ALUACH  ou  ALUHEC. 
Jiipieer ,  étain. 

ALUDEL  ou  ALUTEL. 
Vafe  requis  pour  le  grand 
œuvre.  Geber  le  décrit  ainfi    ' 
dans  la  quatrième  partie  du 
liv.    I,    de   fa    Somme   de    j 
la  perfeSion^  L'Aludel  doit 
être  fait  d'un  verre  épais  éga-    , 
lement  par*tout  j  toute  autre    i 
matière  ne  vaut  rien  pour  cet    1 
effet,  à  moins  qu'elle  ne  foit 
d'une  fubflance  qui  ait  beau- 
coup d'affinité  avec  le  verre  , 
telle  que  celle  des  cailloux. 
Car  le  verre  feul  eft  propre    1 
par  fa  confiftance  &  fafubf-     ! 
tance  inaltérable  à  retenir  les 
efprits  ténus  &  fubtils  des 
mixtes,  qui  s'évaporeroient 
par  les  pores  des  autres  ma* 
tieres.  Les  métaux  mêmes  ne 
valent  rien  pour  cela,  parce 
que  Taffinité  qi,)'ils  ont  avec 
les  efprits  minéraux  &  mé- 
talliijuesy  en  feroient  une 
réunion  y  au  lieu  de  les  laifler 
fublimer. 

Mais  Geber,  comme  les 
autres  Philofophes,  n'enten- 
dent pas  toujours  le  vafe  de 


À  L 
vetre ,  parle  terme  Aludcl ; 
fouvent  &  le  plus  coinmii- 
nement  ils  défignent  fous  ce 
nom  le  vafe  philofophique , 
qu'il  ne  faqt  pas  confondre 
avec  le  vafe  dans  lequel  ot» 
renferme  la  matière.  Ceft 
pourquoi  quand  ils  difent  de 
fceîler  hermétiquement  VA^ 
ludel^  eela  veut  dire,  qu'il 
faut  fixer  le  mercure  des  Sa- 
ges. Voyei  Vase. 

Les  Chymiftes  vulgaires 
ont  interprété  Aîudçl  par 
fourneau  ,  cucurbite  ;  iorf- 
que  les  Adeptes  en  parlent 
en  femblanc  indiquer  un 
fourneau  ,  il  faut  l'entendre 
de  leur  fourneau  fecret ,  qui 
quelquefois  fe  prend  pour  la 
matière  de  laquelle  ils  ex- 
tradent leur  mercure;  d'au- 
tres fois ,  de  leur  foufre  ani« 
mé,  vif,  ou  pierre  ignée, 
qui  entretient  &  conferve  le 
feu  interne  &  agiflant  de 
rœuvre.  Aladelfe  prend  en- 
core pour  le  mercure  même 


animi 

AlUDIT,  Mei-cure  des 
Sages. 

ALUECH,  Jupiter, 
étain  purifié. 

ALUMBOtl.  Plomb 
calcific 

alÛmonoDig.  S^l 

armoniac. 

ALUN.  Nom  que  les  Phi- 
lofophes  ont  donné  quel- 
quefois à  leu;  felj  qui  n'eft 


AL  ar 

fias  Talun  vulgaire;  mais  un 
el  principe  de  l'alun ,  des 
autres  fels,  des  minéraux  &; 
des  métaux. 

Alun  Alafuri,  Sel 
alka!i« 

Alun  de  Alap,  Sel  de 
Grèce.  PlanifcampL 

Alun  Alkali.  Ccft  le 
nitre  fixé.  • 

Alun  Alkori.  Nitre 
fimple. 

Alun  Marin.  Efprî^ 
humide  de  Tair ,  qui  vivifie 
tous  les  êtres  fublunaires, 
par  la  chaleur  qui  raccom- 
pagne. 

Alun  Syrach,  Alun 
Alkokar,  Alun  Alfu- 
RIN.  Alun  calciné. 

ALUNIBUR.  Argent. 
Lune  des  Phitofophes ,  leur 
pierre  au  blanc  parfait. 

ALUNSEL.  Quel<^uçs 
Chymiftes  appellent  ainfi 
les  gouttes  qui  tombent  du 
chapiteau  de  Talambic  dans 
le  récipient.  RuUandus* 

ALUSAR.  Manne. 

ALUSEN.  Toute  matière 
foufrée. 

ALUSIR.  Nom  que  quel-» 
ques  Adeptes  ont  donné  à 
la  pierre  nxée  au  rouge  de 
couleur  de  pourpre. 

ALZAFAR.  Cuivra 
brûlé. 

ALZEGI.  Attramens. 

ALZEMAFOR.  Cinna-i 
bre^ 


a8     A  L  AU 

ALZERNAD.  Magiftere 
au  rouge, 

ALZILAT.  Poids  de  trois 
grains.  Joknfon. 

AMALGAMER.Faîre 
la  réunion  du  mercufe  phl- 
lofûphique  avec  le  foufré  o\i 
l'or  des  Sages;  non  pas  à 
la  manière  des  Chymiftes 
vulgairet,  en  broyant  dans 
un  mortier  on  autrement , 
une  matière  folide  avec  un 
"corps  liquide ,  mais  en  côn-r 
duifant  le  feu  des  Philofo- 
phes,  fuivant  le  régime  pref- 
crît;c*eft-à-dire,  en  perfec- 
tionnant l'cravre  par  la  cuif- 
fon  ou  digefiion  continuée^ 
au  feu  égal ,  fulfureux ,  en- 
vironné 9c  qui  ne  brûle  pa''. 
Voyez  Artephius  j  fur  le  ré- 
gime du  Feu. 

AMALGRA  au  AU 
M  A  G  R  A.  Soufre  des  Fhi- 
lofophes,ou  pierre  au  rouge. 

A  M  A  R.  Vinaigre  des 
Sages,  &  leur  dllfolvant. 
Les  Chymiftes  vulgaires  ont 
quelquefois  donné  ce  nom 
au  vinaigre  commun.  ^ 
.  AMALTHÉE.  CheVre 
qui  fournit  le  lait  dont  les 
Nymphes  nourrirent  Japiter. 
Ce'  Dieu  la  tranfporta  au 
ciel,  &  fit gféfent  à  les  nour- 
rices d'une  des  cornes  de 
cette  chèvre  ,  à  laquelle  il 
dpnna  la  propriété  de  pro- 
curera ces  Nymphes  tout  ce 
qu'elles  défireroient  i  ellè.eà 


A  M     . 

prît  le  nom  de  corne  d*afon^ 
dance^  Voyez-çn   Texplica— 
lionchymique,  Uv.  3 ,  ch.  4- 
&  ailleurs,  des  Fa^jles  Egyp- 
tiennes &  Grecq.  dévoilée^. 
AMAZQNNES.  tes 
hiftoires  anciennes  font  plei- 
nes des  aftions.  de  ces  fenn- 
mrs  guerrières.,  »infi  nom- 
mées. On  compt-e  au  noni'- 
bre  des    travaux   d'Hercule 
la  viftoiré  qu'il  fut  obligé  dhe 
remporter  fur   elles,   pour. 

fiouvoir  enlever  à  Hyppoi- 
.  ite  leur  Reine ,  un  baudrier 
orrié  de  diamaps  &  de  rubis 
qn'Eurifthée  avoir  demandé 
à  Hercule.  Après  que  celuir- 
ci  eut  pris  cçtte  Reine  »  il  U 
donna  à  TUéfée  qui  l'avoit 
accompagné ,  &  porta  le 
taudrierà  Eurifthéè. 

Les  Phil^fophes  Hermé- 
tiques expliquent  çç  travail 
d'Hercule  dans  le  même  fens 
que  fes  autres  travaux,  C'eft 
une  allec»or^e,  difentils,  de 
la  perfeâibri  du  grand  œu- 
yce  de  la,  p.ierr^  j*  &  de  Ta 
'médecine  parfaite  au  blanc 
&  au  rouge ^  repréfentée  par 
ce  baudrier,  orné  de  ruipis  Sp 
de  diamans  ^  parce  qu'il  n^ 
a  rien  àîi  mondé  de  fi  pré- 
cieux que  cette  médecine 
liniverfelle.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypt.  &  Gi-ecq.  dé- 
voilées, îiv.  5. 

AMBROSIE.  Nourr 
riture   des  Dieux,  c^efi  k} 


A  M 
m€tcare    des    Philofophcs 
hermétiques  ,  principe   de 
tous  les  métaux-. 

AM£.  Af agiftere  parJFatt 
an  rouge;  parce  qu'alors  il 
eu  proprement  le  ferment 
qui  anime  la  pierre  pour  en 
faire  Télixir, 

Les  Chymiftes  donnent 
aufli  ce  nom  au  foufre 
moyen,  parce  que,  de  même 
que  l'âme  coiifcrve  le  corps 
par  une  chaleur  &  un  hu« 
mide  radical  qui  empêchent 
la  diflbiution  des  parties,  de 
même  le  foufire  moyen ,  com* 
me  un  baume  ^  aglutine  les 
parties ,  en  conferve  l'union 
&lacohéfion. 

Ame  DE  Saturne,  jini» 
ma  Saturni ,  ou  JÊlthta  plum» 
hi.  Terme  de  Chymie*  Dou- 
ceur trcs-fuave  du  plomb , 
extraite  avec  le  vinaigre  , 
puis  précipité  avec  l'eau  com* 
mune*  Planijc. 

Ame  du  vitriol.  Sou- 
fre vitriol ique  que  l'on  ex- 
trait de  la  façon  ftijvante. 
Ayez  des  terrines  verniflees, 
tenant  environ  quatre  pin- 
tes chacune,  mettez-y  trois 
bonnes  pintes  d'eau  de  pluie 
filtrée  ,  &  trois  poignées  de 
vitriol  commun  en  poudre  ; 
remuez  bien  le  tout ,  &  laif- 
fez  difîbudre  le  vitriol ,  après 
avoir  mis  les  vafes  à  Tair  ou 
au  foleil  ;  il  fe  formera  fur 
la  fuperi^cie  de  l'eau  une 


AM  09 

pellicule  de  couleur  d'arc-* 
en-ciel ,  que  vous  enlèverez 
adroitement  avec  une  cuil- 
ler de  verre  ou  d*ivoire  ,  & 
ta  mettrez  dans  un  vafe  ou 
creufet,  qui  puilTe  réfifteif 
au  feu^  Après  avoir  enlevé 
cette  première^  vous  agite* 
rez  l'eau,  &  quand  elle  fera 
repofée  »  il  fe  formera  une 
féconde  pellicule,  que  vous 
enlèverez  comme   la  pre- 
mière.   Vous    continuerez 
l'opération  jtifqu'à  ce  qu'il 
ne  s'en  formera  plus.  Cette 
jime  de  vitriol  itife  à  un  fea 
violent,  devient  rouge  com- 
me du  fang ,  &  ne  s'y  con- 
fume  pas.  Lorfque  les  vafea 
font  à  Pair ,  il  faut  les  garar.^' 
tir  de  la  pluie  &  de  la  pouf- 
fiere.  Cette  poudre  rouge  ^ 
mêlée    en    petite   quantité 
avec  du  cuivre  décapé  &  li- 
quéfié ,  y  fait  un  effet  fur- 
prenant  »ide  même  qu'avec 
lesautresmétaux  Minfych: 

Ame  Sensible.  C'eft  fe 
fcl  armoniac,  fuivant  Man- 
get. 

AMELITE.  Les  Egyp- 
tiens donnoient  ce  nom  à  la 
femme  imaginaire  de  Zo- 
roaftre  ,   &    n'entendoient 

f far-là  que  l'humidité  de  l'air 
ubtilc,  extrêmement  rare-  , 
fié,  fervant  de  véhicule  au 
feu  célefte  fignifié  par  Zo- 
roafire ,  qtti>  faute  de  cet  ait 
^ur  &  délié  ^  ne  pourroic 


>  A  M 

fe  manîfefter  fenfiblement# 
Leur  union  indwifible ,  qui 
Hait  la  vie  de  tous  les  êtres 
de  la  l^ature,  a  été  de  tous 
les  temps  le  digne  objet  de 
Fattention  Se  du  cuire  des 
anciens  Philofophes  Natu- 
ralifles  ^  aînfi  que  THiftoire 
lïous  rapprend  en  traitant 
des  religions  les  plus  accré- 
ditées. L'on  feint  qu'Abra- 
mane  on  Denis ,  Prince  des 
ténèbres  j  eft  oppofé  à  Zo- 
roafire ,  auquel  ce  premier 
déclare  une  guerre  ambi- 
tieufe,  dont  révénement  ne 
•peut  êcre  qu'à  la  gloire  de 
Zoroaftre ,  c*eft-à-dire  à  celle 
de  la  lumière,  puifque  les 
ténèbres  ne  font  qu'une  pri* 
vation  de  lumière ,  &  qu'une 
privation  n'a  point  d'exif- 
tence. 

AMENDER.  On  trouve 
ce  terme  dans  prefque 
tous  les  Auteurs  Chymî- 
ques ,  pour  fignifier  perfec- 
tionner. La  nature  ^amende 
en  nature  $  nature  amende 
nature:  ils  entendent  par  ces 
termes,  que  la  nature  fe  fert 
toujours  dans  Tes  opérations 
de  chofes  homogènes  pour 
perfeflionner  fes  ouvrages^ 
&  que  les  parties  de  matière 
qui  compofent  les  individus 
d'un  règne ,  font  plus  propres 
à  perfeâionner  les  individus 
de  ce  même  règne,  que  cel- 
le«  qui  feroient  prifes  d'un 


AM 
atitre.  Ainfi  un  métal  n^eft 
pjs  propre  à  perfeftionncr 
un  végétal^  &  un  végétal  le 
feroit  encore  moins  à  l'égard 
du  minéral.  Mais  cotnme  la 
nature  tend  toujours  à  la  per- 
fedion  des  êtres  5  &  qu'elle 
emploie  les  vojres  les  plus 
(impies  &   par  degrés;  le 
règne  minéral  ayant  été  en 
quelque  façon  créé  le  pre- 
mier, a  pu  Vervir  de  bafe  au 
règne  végétal  5  &  le  règne 
animal ,  comme  le  plus  par- 
fait ,  ayant  été  formé  des 
deux  autres,  fe  nourrit  & 
s'entretient  d'eux,  fans  ce^ 
pendant  qu'ils  puiflent  fe fer- 
vir  mutuellement  de  femen- 
cevparce  que  chaque  règne 
a  la  fienne  fpécifiée  &  d^ 
terminée.  Il  faut  donc  pren<^ 
dre  celle  du  minéral  pour 
faire  Toeuvre  des  Philofo- 
phes ,  &  non^ceiles  des  deux 
autres  règnes. 

AMENE.  Sel  marin  ou 

commun.. 

AMENTUM.  Alun* 

AMETHÉE*   Nom  d\m 

des  chevaux  qui  tiroient  le 

char  de  Pluton*  F«  Abas- 

T£R 

AMIANTHE.  Pierre  in- 
combullible.  Voyei  Albes* 
Tos.  Les  Philofophes  ont 
donné  le  nom  d^Amianthe 
à  leur  pierre ,  parce  qu'elle 
réfifte  aux  atteinfes  du  feu  le 
plus  violent. 


A  M 
AMISADIR.  Voyei  ^L- 

MISADIR. 

AMISADER  &  AMISA- 
DIR.  Sel  armoniac  philofo 
phique. 

AMITHAON.  Fils  de 
Crétbée  «  &  oncle  de  Jafon* 
Voyez  les  Fables  Fgypt»  & 
Grecq.  liv.  a.  chap«  i. 

AMMON.  Le  même  que 
Jupiter ,  Dieu  des  Egyptiens. 
Voyez  le  livre  I.  des  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées , 
fiô.  3.  chap.  8. 

Ammon  fut  adoré  en  Li* 
bye  fous  ia  figure  d'un  bi-^ 
lier  y  foit  parce  que  Jupiter  « 
en  fit  fauvant  avec  les. au- 
tres Dieux  en  Egypte,  pour 
fe  fooftraire  à  la  pourfuite 
des  Géans  «  prit  la  forme 
de  cet  animal  ;  foit ,  comme 
le  difent  d'autres ,  que  Jupi- 
ter fous  la  figure  d'un  bélier , 
ait  fait  foudre  une  fontaine, 
pour  défaitérer  Târmée  de 
fiaccbus* 

AMNIS  ALKALISA. 
TUS.  Quelques  Chymiftes 
Spagyriques  ont  ainfi  nomr 
mé  les  fources  d'eau ,  qui  en 
pai&nt  &  fe  filtrant  à  travers 
les  terres  calcaires ,  fe  font 
imprégnées  de  fels'alkalîs. 

AMOGABRIEL.  Cinna- 
bre. 

AMPHION.  Fila  de  Ju- 
piter &  d'Antiope.  Il  bâtit 
la  ville  de  Tfaebes ,  &  les 
pierr«8  s'arrangeoient  d'el« 


Art  3î 

les-mêmesau  fon  de fi lyre; 
Mercure  avoir  été  fon.  maî« 
tre  de  mulique.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées  p  hv.  3*  chap.  14» 
$.  6. 

AMPttYTRION.  Epoux 
d'Alcmene ,  félon  la  Fable. 
Voyez  ce  qu'il  fignifie  feloa 
l'explication  deâ  Alchymif- 
*res  dans  l'art.  Alcmsnb. 

AMYCUS .  Roi  de  Bc- 
brycie,  fils  de  Neptune  & 
de  la  Nymphe  Mclie,  dé- 
fioit  les  étrangers  aux  pa« 
lets  ;  Pollux  »  un  des  Argo- 
nautes, accepta  le  défi,  & 
tua  Amycus.  Fables  Eçypt. 
&  Grecq.  dévoilées  ^  liv.  i, 
chap.  j. 

AN.  Soufre  des  Philofo- 
phes^  ainfi  nommé,  parce 
qu'étant  en  même  tems  leur 
Apollon ,  leur  Soleil ,  il  di* 
rige  enfuite  les  opérations 
de  la  pierre  pendant  le  coûts 
des  quatre  faifana  de  l'année 
philofophique,requifes  pour 
la  perfeâion  de  l'oîtivre. 
C*eft  pourquoi  ils  l'ont  aufli 
appelle  le  Père  de  lapierre, 

ANACAB.  Sel  armoniac 
des  Sages. 

ANACHRON.  P^oyei 
Anathron. 

ANATHRÔN.      Efpecà^^ 
de  fel  qui  croît  fur  les  pier- 
res ,  &  qui  diffère  du  falpé- 
tre.  Quand  on  le  fait  cuire  , 
il  devient  une  efpece  d'alun 


34  A  M 

acide.  S\  Ton  poulTe  le  feu, 
ii  prend  la  forme  6c  la  tranf- 
parence  du  verre,  &  laide 
une  éciime  j  que  les  Anciens 
regardoienc  f auflement  corn- 
tne  un  fiel  de  vene.  Ils  Tap- 
pelloient  Fax  vitri,  Planifi 
campL 

Kulland  le  nomme  Sagi- 
men  vitri  BauraCk 

ANATON  ,  figftifie 
^quelquefois  Técume  ou  Tel 
de  verre  ;  mais  ordinaiçe- 
mpnt  on  le  prend  pour  le  fel 
nitre. 

ANATOSIER*  Sel  armo- 
niac. 

AN  ATRIS.  Mercure* 

ANATRUM*  Verre  co- 
loré de  difft'rentes  couleurs. 
On  l'appelle  plus  coromu- 
jîémenc  Terre  Jarrajîne  ou 
Smaîtum. 

ANATUM.  Coque 
d'oeuf.    , 

ANCEE  ,  fils  de  Nep- 
tune &  d'Aftipalée ,  fut  un 
des  Argonautes  3  il  fuccéda 
à  Typhis  dans  la  conduite 
du  navire  Argo.  Fabl.  Egyp- 
tiennes &  Grecques  dévoi- 
lées, liv.  a.  chap.  i. 

ANCHlSE,pered'Enée, 
qui  le  fauva  fUr  fes  épaules 
de  Tembrafement  de  la  ville 
de  Troye  ,  après  que  les 
Grecs  s'en  furent  rendus  les 
maîtres.  Fables  Egypr.  & 
Grecq.  dévoilées,  JDcfiente 
ifEnée  aux  Enfers, 


A  M 

ANCHRE.  CeftlacbaUT, 
ainfi  nommée ,  à  caul^  de  fa 
propriété  qu'elle  a  de  fixer 
les  chofes  volatiles. 

ANCINAR.  Borax, 

ANCOSA.  Lacque. 

AN  DE  N'A;  Chalybs 
Orictnalis  ,  eft  un  acier 
qu'on  nous  apporte  de  l'O- 
rient. Il  fe  liqiiéfie  au  feu  , 
comme  les  autres  métaux , 
&  peut  êcre  jeté  en  moules* 
Ruliand. 

ANDROGINE  ou  HER- 
MAPHRODITE. Nom  que 
les  Ghymiftes  Herméti- 
ques ont  donné  à  la  ma- 
tière purifiée  de  leur  pier- 
re ,  après  la  çonjondioiié 
G'eft  proprement  leur  mer- 
cure ,  qu'ils  appellent  mâle 
&  femelle ,  Kebis ,  &  de 
tant  d^autrcs  noms,  qu'on 
peut  voir  dans  l'article  Ma-" 

Ils  l'ont  nommé  ainfi,  par- 
ce qu'ils  (Jifcnt  que  leur  ma-" 
tîere  fe  TufBt  à  elle-même 
pour  engendrer  j  &  mettre 
au  monde  Tenfant  royal  ^ 
plus  parfait  que  fes  parens. 
Que  leur  matière  eu  une; 
c'eft  leur  a{o/A,  duqnel  ils 
répètent  fou  vent  querazoth 
&  le  feu  fuffifent  à  l*Artifte  ; 
que  néanmoins  elle  conçoit, 
elle  engendre,  elle  nourrir, 
elle  majiifefte  enfin  ce  Phé- 
nix tant  défiré^  fans  addition 
d'autre  matière  étrangère* 
II 


A  N 
îlfttit  cependant  fa  voir  que 
leur  matière  eftcompoféede 
deux  &  même  de  trois ,  Tel , 
foufire  &  mercure  ;  mais  que 
tout  n'eft  autre  que  le  fixe 
&  le  volatil  qui  étant  joints 
ic  réunis  dans  les  opéra- 
tions ,  ne  font  plus  qu'une 
matière  qu'ils  appellent  alors 
Androgyne ,  Rehis ,  &c. 

ANDROMEDE,  fille  de 
Cephée  &  de  Cafiiopée  , 
fut  expofée  à  un  monftre  ma* 
rin  ,  &i  délivrée  par  Perfée 
qui  répoufa..La  Fable  feint 
que  tout  cela  fe  paâa  en 
Ethiopie ,  parce  que  les  Phi- 
lofophes  emploient  l'allé* 
gorie  des  dragons  qui  com* 
battent  entr'eux,ou  qui  font 
vaincus  par  des  Héros ,  pour 
exprimer  le  combat  du  fixe 
&  du  volatil  dans  le  temps 
que  la  diâblution  de  la  ma- 
tière la  rend  noire  comme 
de  la  poix  fondue.  Voyez 
les  Fables  Egypr.  &  Grecq. 
liv.  3  ,chap.  14;  $.3. 

ANDURAC.   OEpimeht 
rouge.  ^ 

ANERIC.  SoTifre- 

ANERIT.  Soufre  vif. 

ANFAKA.  Prédire ,  ma- 
tière fixe  des  Sages. 

ANFICARTQ-ESPRIT. 
Efprit  de  feL 

ANnR-FILS,  Mercure 
philofophique. 

ANFUKA.  Matière  coa- 
gulée. En  termes  de  fcience 


AN  n 

Herm^tic}ue ,  c'eft  le  foufre 
fixe  &  incombuftible  des 
Philofophes ,  qui  fixe  le  mer- 
cure, &  en  fait  réiixir  pro- 
pre à  fixer  en  or  les  métaux 
imparfaits. 

A  N  G  E  S.  Les  Philofo- 
phes Chymiques  donnent 
quelquefois  ce  nom  à  la  ma* 
tiere  volatile  de  leur  pierre; 
Ilsdifent  alors  que  leur  corps 
eft  jpiritualifé;  &  qu'on  ne 
réumra  jamais  dans  le  grand 
œuvre,  fi  on  ne  corporifie 
les  efprits ,  &  ne  fpiritualife 
les  corps.  Cette  opération 
eft  la  fublimation  philofo* 
pbique  \  &  l'on  doit  favoir 
que  le  fixe  ne  fe  fublime 
jamais  ,  s'il  n*eft  aidé  du 
volatil. 

AKGLE.  Latkofeàtrôis 
angles.  Terme  de  fcience 
Hermétique.  Les  Philoib-- 
phes  difent  que  leur  -  ma<^ 
tiere,  ou  le  mercure  philo- 
fophal ,  efl  une  chofe  qui.  3 
trois  angles  en  fa  fubflance^ 
quatre  en  fa  vertu ,  deux  en 
fa  matière  ,  &  une  en  fa  râ-^ 
cine.  Ces  trois  angles  font 
le  fel  i  foufre  &  mercure  ; 
les  quatre  font  les  élémens  ; 
les  deux ,  le  fixe  &  le  Vbla-« 
til  I  &  une ,  c'efi  la  matière 
éloignée  ,  ou  le  chaos  d'd& 
tout  a  été  fait. 

A  NI  AD  A.  Terme  de 
Philofophie  Spagyrique,  qui 
veut  dire  les  forces  &  les 
G 


1^  AN 

t^tf^  des  aftres,^0Ot  i^* 
JfiAt-iIs  y  nous  r^cçvgfis  les 
ujâu^ncc|$  céleAeis  par  lima* 
ginatum  &  lafaotaifie.  Dans 
le  fens  tpQral ,  ce  font  les 
grâces  que  nous  recevons 
par  les  $acr,emens.  BuUand. 
ANIADIN  fignifie  lon- 
gue vie  9  félon  les.  Phisiofo-i 

ÀNIAIKJM  ,  félon  le 
fens  mcral  Ac$  Pbtlofopbes 
Her^écH}uçs ,  veut  dtre  les 
grâces  que  le  .S^înt-Effrk 
infufe  en  i^oi^.  Ou ,  fiebo 
RulLmd,  ^'feftrhomtne  mi- 
me fpirki^^l ,  régénère  en 
nous  ,  aj^rès  qu'on  a  dié« 
Muiiléi'hpmive  lerrpftre  ou 
le  vieil  Adam. 

ANIMA}..,  U9  Ptûlûfo- 
fbes  Kerfn^iiques.oiitdon* 
né  ce  nom  à  leur  m^ere , 
ipr^s  qu'cllfî  9i  paflï  par  la 
pptr^£aàion.  Sc^  nom  na- 
çirel  eft  Animai  ;  &  quand 
elle  a  ce  nom  >  elle  fent  bony 
^il  nd  demeure  ni  obfcn- 
rit^,  ni  mauv^(^  odeur  eo 
•lie»  Mçritt^ 

Animai,  efl  auffi  vn  des 
nom^.que  les  Philofeiphes 
iîçrroédquef  ont  doniié'à  la 
matière  préparée  de  la  pier- 
re. Prenez  4  avec  la  Mné- 
^iâion  deJcfus-Chrift  ^  Va^ 
9im4i  avec  tout  foo  fang. 
On  l'appelle  Animal ,  parce 
qu'elle  croit  dans  la  fublcma«' 


A  N 
000  ,  &  qu'elle  a  une  ame    ?.: 
ëe  couleur  iànguîne ,  à  fa-*      j 
voir  J'efprit  invffible  de  vi—     -i 
triol.  Joan.  de  Rupe  Sàffà.         «V 

ANIMATION  ,  en 
termes  de  fcience  Herme«  ^ 
tique.  Donner  au  mercure 
un  ePprit  métaHîque ,  qui  le 
vivifie,  pour  ainfi dire ,  & 
le  rend^  propre  à  (produire 
k  fouifre  philofophique.  Le 
Philafethc  &  Bernard  Tré- 
vtfan  ont  beaucoup  parié  de 
cette  animation.  Le  Trévi- 
làn  l'appelle  abrs  y  Mercure 
double.  Qnefiiues  Chymif* 
tes  ont  entenau  les  paroles 
du  Philaletlie,  comme  s'il 
parloit  dix  mercure  vulgaire, 
mêlé  avec  l'or  aufïï  vnigai- 
ne;  mais  il  faut  l'expliquer 
du  merctire  &  de  Tor  vif  des 
Pfaiiofophes. 

ANIMER.  Donner  an 
mercure  philofophique  une 
ame  métallique.  Koyq  ANI- 
MATION. 

ANNEAU  du  Souverain 
Lien.  Termes  de  Philofo- 
phie  Chyimgue^qui  (îgnv- 
fient  les  dmérences  tiaifons 
des  quatre  élémens  qui  fem- 
Ment  faire  une  cha!ne  donc 
le  mercure  philofopbal  eft 
le  produit ,  &  comme  Pan- 
neau qui  les  unît. 

Annsau  d'or,  couvert 
d'argent.,  Ceft  la  pierre  aa 
blanc,  qui  dans  fon  extérieur 
eft  blanche ,  &  cache  l'or  ^ 


mois  commun  :i 


OU  la  roWeur  dkhs  fon  ihté-  or^re.  oS:  même  ie  Tannei 
Ûéar.  Quelques  -  iitis  Vont  jpl)iI6'(ophiqûè*  C^eil  dans  le 
dit.du  nîtrc,  ,  ftî*ô'm.ç  fens  qu'il  faut  expl^- 

À  N  N  B  jB.  Les  PhOp-  quer Pfine,  Iorfqp*îl  ait ,  que 
fophes  ont  un  calcul  (Iiffé-  l^ànii^e  philofophique  eft  te 
rént  3u  càlencTrler  vulgaire , 
'qu)ïnd  il  s'agit  cfe  compter 
kifrs  iinnées  ,  leurs  mois , 
learsfemaines  &  leurs  jours. 
lis  coUfparent  te  temps  qu'il 
feuft  pour 'parfaire  Vœuvre, 
à  l'année  cô'mmànë ,  parce 
qu'ils  partagent  leurs  opéra- 
tions en  quatre  temps ,  com- 
me rannéc  conimune  en 
quatre  faifons*  lis  ont  adop- 
té les  mêmes  dénomina- 
tions 4  &  on  îes  trouvera 
expliquées  dans  leurs  arti- 
cles. 

PhUatethe  dit  que  les  S^« 
Jel  réTdiïîrent  tes  anh&is  cti 


mois .  Tes  mois  en  femaîn^s , 
&  les  feitiaines  en.  jour'^^ 
miîs  cette  rédiiSiàh  n^en 
'pHk  ^ncôfè  tihe, règle  géné- 
rale ,,  fuivànt  laquelle  bti 
otMt  s'îmâgîoei-  auç  lés  JPM- 
lofbphfes  travaillant  >  Pï'L' 
que  rÀCept'e ,  qui  tt  là  f>r^ 
jeclion  devant  IJèrvëtius  le 
pcré,  Tuj  dît  c[ué. .l'œuvre 
pouvoir  fe  faire  eîi.  ^ùa;ié 
joiirs.  Ôh  jpeu*^  cobfultèr  fl- 
defiiis  le  VuiàusAufeus  îu 
même  Helve'tius. 

^iîâlethé  fait  mime  re- 
mal-^iier  gù'il  îa^t  entendre 
cètse  tç^vâion  Jé  râbhee  ^ 
âé  la  médecine  do  troilTéme 


...^wv-...»..««,...-..oitajou- 
ter  phîlojophique.  D'auc^rès 
difent  que  IVinnée  philofà- 
phîque  eft  de  Céj^t  ans  & 
neuf  mois.  Au  Sout  des  trois 
premières  années  lé  mèrcui^e 
ou  vinaigré  phiïofopbique 
.dévient  médecine  ;  anrés 
cinq  ans,  le  mercure  né  Veft 

S'Ius,  c'eft  là  terré feuillée  ; 
t  fept  ans  êicpir(^$  pàrfoht 
te  magiftérè  &  la  médecine 
irniverfelfe  »  auquel  temps  il 
.  faut  encore  ajouter  neuf  mots 
pour  J'élixi'r  ou  poudre  <{e 
^proieflion.    ^^^  ^^^    .  , . 

On  '^si\i  dire ipJn  générât, 
que.  l'année,  cfes  pKUofctphes 
n'ett  pas.  .determïnéip  par  je 
n9i|i1>cedbs  jours.  Si  l'^e^t 
ou  le  feu  paitofopbJqiie  |e|t 
biefi  'adtnioiftré  (uivant  le» 
.rfgles^  l'art,  J'iùvre  <er.a 
.plus  tpt  iiï)ie«  Mais  quelaue 
nomlfré  f|e  joi^fs  mié  ron 
emploie  ,  l'année  wèftni- 
tyiuéjfera  ioi;jours  compfct- 
itjÇ^  pàrçÇjCJuVIlç^tirâeuuça 
quatre  iaifbjqse  L'hiver  qui 
31  lé  fcomitîenôe;nent  de 
l'œuvré  5 .  dt^re  jufqii'aprjs 
là  purrénâibn  :  le  printemps 
commence  lorfoue  la  tria^ 
tîere  fortant  de  la jputrâaé- 
tibn  fë  volâtilife ,  &  pâfTe  ot 


%6  A  N 

ol  couleur  tioirè  X  la  blan- 
'  che  ;  Tété  dure  depuis  qiie  îa 
couleur  blanche  fe  change 
en  couleur  orangée  jufqu'au 
rouge  de  rubis.  Alors  c*eft 
l'automne,  temps  où  T  Artifte 
recueille  ks  fruits  de  Tes  tra- 
vaux. 

Ainfi  quand  les  Philofo- 
phes  diient  ou'il  faut  trois 
ans  pour  parfaire  Toeuvre  , 
ils  ont  raifon  dans  leur  fens; 
mais  il  ne  faut  pas  Fentendre 
de  trois  années  vulgaires  : 
c'eft  des  trois  opérations  re- 
quifes  :  la  première ,  pour 
faire  leur  fouffe  ou  minière 
du  feîi;  la  féconde,  pour  la 
pierre  ôu  l'élixirjla  troifiîi- 
tne,  pour  la  muItipUcation  : 
&  xomme  on  peut  répéter 
la  multiplicatiQnjufqii'afepc 
(fois,  quèlqués-ùns  ont'  dit 
•  qu'il  falloit  neuf  ans ,  d'au- 
tres douze.  Ce  qui  ne 'doit 
'é'entencïre  que  de  la  réité- 
ration de  chaque  opération  ; 
puifque  Morien  nous  aiTure 
que  la  féconde  eft  une  ré- 

Iiétition  de  la  première.  Phi- 
alethe  a  ,hott\mé  les  trois 
premières  opérations»  les 
médecines  du  premier,. du 
fécond  &du  troilTeme  ordre 
deGébert.  Voye{  Temps. 
ANNORA.  Terme  de 
Chymie ,  qui  fignrfie  en  gé- 
néral de  la  chaux  vive  V  mais 
plus 'particulièrement  dé  la 
chaux  de  coquilles  d*œufs. 


ANODé.  Urine. 
ANONTAGE.   Kerfe 

philofophale. 

ANOXADIC.  Sel  armo- 
niac. 

AN-PERE,  ou  PERE 
DE  L'ANNÉE.  Ceft  le 
foufre  des  Philofophes  ,  ou 
leur  Soleil ,  àinfî  nommé  de 
ce  qu'il  dirige  le  cours  de 
Tannée  Hermétique  dans  la 
féconde  opération  &  les  fui- 
vanre4. 

'  ANTARIC,ANTARIS, 
ANTARIT  ,  font  trois  ter- 
mes qui  ne  fignifient  que  la 
"même  chofe  $  c*eft-à-dire  le 
mercure  des  Sages. 

ANTHÔS.  Fleur  de 
Romarin.  Rofmarinus.  Pa- 
racelfe  a  tranfportc  cette  fi- 
gnification  aux  métaux',  & 
?eft  fervi  de  ce  terme  pour 
fignifier  leur  quinteflènce  , 
ou  réiixir  aurifique.  Voyez 
les  Arckidoxes ,  &  Ton  traita 
de  Natura  rerum. 

ANTHÉE ,  fils  de  Nep- 
tune &  de  la  Terre  ^  géant 
d'une  prodigieufe  grandeur. 
Il  faifoit  fon  féjour  dan^  les 
déferts  de  la  Lybîe,  o-  il 
obligeoit  les  pa(Iàns  de  lut- 
ter contre  lui ,  &  les  étouf- 
foit.  Hercule  le  combattît, 
&  vint  à  bout  de  Tétouâèr 
entre  fes  foras ,  après  l'avoir 
foulevé  &  lui  avoir  fait  per- 
dre terre.  Voyez  ce  que  Ton 
doit  entendre  Hermétique- 


A  N 
ment,  lîv.  5.  chap.  15,  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées. 

ANTICAR.  Borax. 
ANTIMOINE.  Nom 
que  les  Philofophes  ont  don-  ' 
né  à  la   matière  fulfureufe 
roerciirîelîe  gui  fait  partie  du 
compofé  philofopbîqiic. 

Tout  le  fecrei  donc  de  ce' 
vinaigre  antîmonial ,  ct)n-' 
fîfte  en  ce  que  par  fon  moyen' 
nous  fâchions  tirerdu corps 
de  la  magnéfie  l'argent  vif 
qui  ne  brûle  point.  Ceft  là 
Yandmoine  "  &  le  fublimé 
mercurieî,  Artephius,  ^' 

Les  Chymiftes  fe  trom* 
pent  quand  ils  prennent  Van-- 
dmoine  vulgaîre  pour  la  ma- 
tière dés  Sages.  La  chofe  à 
laquelle  fes  Philofophes  don- 
nent le  nom  d'antimoine  eft 
leur  eau  permanence  ,.  leur 
eau  céîefte  ^  en  un  mot ,  leur 
mercure  >  parce  que  celui-îci 
nettoie  ^  purifie  &  tave  l'or 
philofbpbîque ,  comme  Vari- 
timvinc  commun  purifie  Vot 
vulgaire. 

Baflle  Valentîn  dît  que 
Yantimoint  prépare  fpafjy- 
riqucnient,  eft  un  antidote 
contre  tous  les  venîn«.  il 
l'appelle  le  grand  Arcane  '^ 
la  Pierre  de  feu  1 8t  avance 
qu'il  a  tant  de  vertus,  qu'au- 
cun homme  n'eft  capante  de 
lés  découvrir  toutes  :  &  que 
peu  s'en  faut  qu'it  n*ïiit  tou- 


AN  37 

tes  les  propriétés  de  la  pierre 
Phîlofophale  ,  tant  pour  la 
gnécifon  des  maladies  da 
corps  humain ,  que  pour  la 
tranfmutatîon  métallique. 
Voyez  fon  Triomphe  de 
l'j4ntimoine^ 

ANTIMUM.  Miel  du. 
printemps.  ] 

ANTIOPE.  Fille  de 
Nyâée,  &  femme  de  ly-. 
eus,  qui  la  répudia  &  la 
chafla  pour  époufer  Diccé ,' 
parce  qu'il  apprit  que  Jupi* 
ter  y  mét;amorphofé  en  Sa- 
tyre ^'"avoir  [oui  d'Antiope« 
Amplùon  &  Zéthus  naqui<* 
rent  de  ce  commerce.  Lorf- 
qu'ils furent  devenus  grands, 
ils  vengèrent  leur  mère  en 
faifant  périr  l.ycus  &  Dircé. 
Voye?  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques,  liv.  3.  chap.  14^ 
i.  6. 

.  AntiOPE  ,  que  quelques* 
uns  nomment  Hippolyte^ 
une  des  Amazonnes  que 
combattit  Théfée.  Voyez  lea 
Fables  Beypt.  &  Grecq.  dé- 
voilées, îîv.  5.ch.  I3.&a2^ 
&liv:6.  ch.  ^. 

ANUBIS,  Dieu  des 
Egyptiens ,  étoît  te  fymbolç 
de  Mercure*  On  l'adoroit: 
fous  ta  figure  d*un  homme 
ayant  une  tête  de  chien ,  & 
un  caducée  à  la  raaîn  droite^ 
Voyez  ce  qu'on  entcndoic 
par  Anuhis  ,  Fables  Egypte 
&  Grecq«  dév.  liv.  i.  ch.  8^ 
.  Ciii 


ra^      A  N    .  AP 
^  ANUCAR.  Borax. 

A^flF.BRlOCK.  Soufre 
philosophique. 
'  APHIDEÔI.  Cérufe.  * 
À^riRODISiE.  Les 
Adeptes  donnent  qiielque- 
fbis  ce  nom  à  leur  matière , 
au  temîsoit  la  pierre  eftj  par- * 
venue  à  être  ce  qu'ils  appel- 


lëur  orarjfîië. 

A^HRO^DITE.  Voyei^ 
VÉNUS.        "  ' 

'ASHRQNITUM.  Ecu- 
me dénigre-  il.y.a'beauçoup 
cfe  relation  &  de  rapport  en- 
rrè  r/cnme  du  nicre&leni- 
trè  même ,  comme  le fel  ayec 
fon  eçume.  Çécumedu  njtre, 
cji  U  même  chote  que  1^, 
flçur  dçs  pierres  &  des  mu-^ 
r'ailies  ;  c'efl:  une  matière  (c- 
gere,  friable ,  Içce.  Il  faut 
cfioiiir  celle  q,ui  tirç  fyr  la^ 
douleur  de  pourpre,  t'écu^, 
me  dvi  nitf è/varié  ftipn  les^ 
matières  ^  les  lieux  où  elle, 
croit.  V^phronitum  d^fFere^ 
de  la  fleur  des  pierres  d'Afiê, 
en  ce  (j.u'ilrn'e^ftjpoint  br(^JéV 
s'il  étpiç^r^fout  ail  fpu,  il  àti^ 
roit  les  mêmps  propriétés  S^ 
les  mêmes  vçniis.  Hui^ 

API^^,  chçz  les  ancier\s. 
Egyptjep^;,  étoit  un  bcjeuÇ 
noir  pàr^topt  le  corp^ ,  ex- 
cepté une  .tache  blanche  .en, 
forme  lierroi/T^t  pu  appço- 


A1R 

chant,  que  les  Prtrre^  npur'*. 
riffoient  dans  le  teipple  de 
Vulcain ,  auquel  ils  le  facri- 
fioient  au  bout  dequelqiies 
années ,  en  le  noyant ,  &  lut 
oonnoient  enfuite  le  nom  de 
Serapis.  Ils  faifoient  après 
un  çrapd  deuil  de  fa  more 
jufqu'à  ce  qu'ils  en  euflent 
trpxiwé  un  femblable  pour  lui 
être.fubûitué.  Ce  bc^f,  fe- 
lôi^  rqxfjlicaûon  des  Philo- 
fppnes  Spagyriques,  porte, 
par  fa  couleur  noire  &;  blan- 
c1]e^,  1^  vrai  c^raflere  cte  la, 
mapere.de  leur  œuvre,  &  le 
fynibole,  d'Ofiris  &  d'iÇs. 
Çç.qu^les  Grées  ont  enfuite 
imit^  par  la  f^t^le  du  Mino* 
taure,  les  boeufs  de  Çeryon, 
l^s  hopufs  de  Jpfon  &  les  au- , 
très.  Voyez  les  Fab,  Bgypt. 
&  Grccq^  dévoilées,  iiv»  i* 
f^<aion  3.  chap.  i. 

APOLLON,  filf  de Ju-. 
mter  &  de  Latqne^  felpi!, 
I^^ro^pte ,  fils  de  Dionyûus, 
&;  djlf;^^   jfcfais,  il  fmporteL 
péi^fiequi,ApQH9i\.foit  né, 
s*il  faut  rapporter  cpttç  fa-^ 
ye^ronipeune  aHégprîç  du 
grand,œuvre,fu^viot  le  fen- 
timent  desPliilçfophes.Hpr- 
njetiques,  Car,  félon  eux, 
il.£put   entendre  la  même, 
c]vofë,par  Ôfirîs.fc  p^r  Ju- 
piter ^  par  Laf çri^e,  Ifis  &  Ju- 
uon^  Çëpçndanf   il.fçmb,Ie 
q9*il  convient  n^^jçv^^?  ^*^^' 


ft  fit  mère  en  même  tetnp^. 
On  prend  communément 
Apollon  pour  le  foîeiî  qui 
BOUS  éoJaire  v^  les  Chymif- 
tes  pour  le  foleil»  ou-  |iartle 
agent e  de  I dur  oeuvre,  com- 
me ils  prennent  leur  lutie 
pour  la  femelle  ou  la  partie 
patiente.  Ceft  pourquoi  ils 
expliquent  àc  appliquent  ?Mt 
.opérarions  de  leur  Art  toutes 
les  chofesr  ^e  la  Fable  nous 
a  appri fcs  à^ApolUm^  &  de  fes 
fils  Orphée,  Hymen^e  & 
Jaleme  qu'il  eut  de  Calliope, 
Delphns  qu'il  evit  d^Acacbal- 
Jîde ,  CordTiOS  de  Chriforte , 
Linus  de  Terpfichorc,  Ef- 
culape  de  Cdronis.  Voyex 
les  Fables  Bgypt.  &  Grctq. 
dévoilées,  liv.  3.  chap.  la. 

y^po/'oneft  regarde  com- 
me le  maître  des  Miifès,  rin^ 
«enteur  de*  la  Médecine , 
cciBine  De^in,  Oracle  & 
Poète,  &î  cotiime  Guerrier 
armé  d*arc'  Jb  de  flèches , 
puifque  c^eflï  lui:  oui  tua  le 
ferpent  T^honV  dit  Python 
par  anagramme. 

APÔSPBRMA^TIS. 
MUM  DRACONtS/  Mer- 
cure de  Saturne. 

APPAREILLER.  Ap. 
prêter ,  difpofer ,  mettre  une* 
chofe  avec  une  autres  Voyez 
rarriic!e  fuivanr^ 

APPOSITION,  torfqtie 
lèfî  Chymifles  Hermétiques 
difei>c  qpu'iifaut  çonomencer 


A<5  3f 

par  Vappojithn  du  Mercure 
citrin  pour  pafTer  de  la  cou- 
leur blanche  à  la  rouge ,  cefttç 
façon  de  parler  pe  doit  pa« 
/s'entendre  d'une  addition  de 
mercure  à  la  matière  qui  eH 
dans  le  vafe,  puifquMIs  ont 
foin  d'avertir  qnVlle  a  en 
elle  tout  ce  qui  lui  eft  né« 
ceiTaire  pour  fa  perfedion. 
Ces  termes  JSgnifient  feule- 
ment qu'il  faut  continuer  la 
cuiiTon ,  pour  que  la  couleur^ 
citrine  fuccede  à  la  blanche, 
puis  l'orangée,  &  enfin  fa' 
roo^ ,  au  moyen  de  la  di- 
geftion  du  mercure  des  Phi-^ 
Ibfophes.  Voyfi  AJOUTER. 

AQUALA.  Arfenic  phi- 
lofophiaue* 

AQÙAOLVES.Vmaî- 
gre  diflSlIé.  Les  Chymifte» 
emploient  quelquefois'  ce 
terme  pour  fignifier  Teâb-w 
forte.  Jbhnjfbn. 

AQlJASTRte^  Nom  que 
Paracdfe  a  donné' à  ce  que' 
nous  appelôtis  ejprity  tant 
celui  que  nous  entendons- 
partfh?*,  que  l'ef^Htpure- 
nient  anfmaf.  Il  rappelle' 
amfi ,  parce  qu'il  eft  dit  dans' 
DEcriture  qufc  Tefprjt  dfc^ 
Dieu  étoît  porté  fur  les' 
eîwr. 

AQUILENA.C'çftun* 
nom  que  Paracelfe  a  icrtitié! 
à  la  pknte  connue  fous  cc^ 
lui  de  confoude  royale ,  q^i 
pied'^d'klouette. 

Ç  iiç 


40  A  R 

ARACA6.  Aigle  des 
Philofophes. 

.  ARACEUM.  Liitpour 
fceller  les  vafes.  Planifc, 

ARANCON.  Laiton,  ou 
matière  de  l'œuvre  en  pu- 
tréfaSion. 

ARAXOS.  Suie. 

ARBRES.  Arbores.  Pa- 
racelfe  a  donné  ce  nom  aux 
tumeurs  &  aux  marques  qui 
terniffent  &  défigurent  la 
couleur  vive  &  naturelle  de 
la  peâu  ;  &  il  ne  les  appelle 
^iii(î  que  dans  leur  commen- 
cement, &  avant  qu'elles 
foient  tournées  en  ulcères. 

.Arbre  eft  auffi  le  nom 
que  les  Philofophes  ont  don- 
né à  la  matière  de  la  pierre 
philofophale,  parce  qu'elle 
eft  végétative,  te  grand  ar- 
hre  4is  Philojbphes  y  c'eft 
leur  mercure ,  leur  teinture , 
leur  principe,, &  leur  ra- 
cine ;  quelquefois  c'eft  l'ou- 
vrage de  la  pierre.  Un  Aur 
teur  anonyme  st  fait  à  ce 
fujet  un  traité  intitulé  ;  de 
V Arbre  folaire  ,  de  Arbare 
folari  On  le  trouve  dans  le 
6^  tome  du  Théâtre  Chy- 
miqu^.  {.e  Cofmopolire  » 
dans  fon  Enigme  adrçffée 
aux  Enfans  de  la  vérité,  fup-, 
pofe  qui!  fut  tranfpprté  dans 
une  Ifle  ornée  de  tout  ce  que 
la  nature  peut  produire  de 
plus  précieux,  entr'autresde 
.  At\x:L  arbres  i  l'un  folaire  & 


A  R 

rentre  lunaire,  c'eft-àrdîre, 
dont  Tun  produifoif  de  Tor  , 
&  l'autre  de  Targenr. 

Arbre  d'argent.  Ma- 
gîfiereau  blanc,  ou  la  ma- 
tière après  la  putréfaétion. 

Arbrk  d'or  ou  solai- 
re. C'eft  la  pierre  au  rouge. 

Arbre  de  mer.  Ceft 
le  corail,  &  les  madrépores» 

Arbre  de  vie.  Nom 
que  les  Philofophes  Hermé- 
tiques ont  donné  quelque- 
fois à  leur  mercure;  mai» 
plus  communément  à  leur 
éhxir,  parce  qu'il  eft»  alors 
la  médecine  des  trois  règnes, 
ou  leur  panacée  univerfelle  ; 
qu'il  reiFufcite  les  morts , 
c'eft-à-dire,  les  métaux  im- 
parfaits, qu'il  élevé  à  la  per- 
feâion  de  l'argent ,  s'il  çft 
au  blanc ,  &  à  celle  de  l'or  y: 
s'il  eft  au  rouge.  Ils  l'onc 
aufll  appelé  Bois  de  vie* 

ARCALTEvS-  Paracelfe 
nomme  «linfi  le  fondemenc 
de  la  terre,  pu  la  colonne 
par  laquelle  il  fnppofe  ajlé- 
goriquement, qu'elle  eft  fou- 
tenue*  Il  la  nomme  aufli  Ar^ 
chaltes^  &  Ruliandus  Al' 
chûtes* 

ARCANÈ.  (Médecine) 
Paracelfç  dit  qu'on  .entend 
par  ce  terme  u«e  fubftaricè 
incorporelle  ^  immorcelle  » 
fort  au  defFus  des  connoif- 
fances  des  hommes ,  &  de 
leur  intelligence*   Mais  il 


A  E 
rfentend  cette  incorporfité 
que  relativement*  &  par 
comparai fon  avec  nos  corps; 
Se  il  ajoute  que  les  j4rcahes 
[ont  d'une  excellence  fort 
aihdefTus  de  la  matière  dont 
nos  corps  font  caompofés; 
qu'ils  différent  comme  Je 
bianc  dn  noir  y  &  que  la  pro- 
priété efièntielle  de  ces  j^r- 
cûneseR  de  changer,  alté- 
rer, reftanrer  &  coiïfcrvcr 
nos  corps.  LMrctf;îceft  pro- 
prement la  fûbOance  qui 
renferme  towte  la  vertu  des 
corps ^_dont  elle  eft  tirée.  Le 
mênîe  Paracelfe  diftingue 
deux  fortes  é- Arcanes;  Tun 
qu'il  appelle  perpétuel,  le 
fécond  pour  la  perpétuité.  Il 
fubdivife  enfuite  ces  deux 
en  quatre,  qui  font,  la  pre- 
mière matière >  fe  mercure 
de  vie^  la  pierre  des  Philo- 
fophes,  &  la  teinture. 

Les  propriétés  du  pre- 
mier arcane  ou  de  la  pre^ 
roiere  matière,  font  de  ra- 
jeunir l'homme  qui  en  fait 
nfage  ,  &  de  lui  donner  une 
nouvelle  vie ,  comme  celle 
qui  arrive  aux  végétaux,  qui 
fe  dépouillent  de  leurs  feuil- 
les tous  les  ans^  &  fe  renou- 
vellent l'aimée  d'après. 

La  pierre  des  Philofopbes 
agit  fur  nos  corps  comme  le 
feu  fur  la  peau  de  la  fala- 
mandre;  elle  en  nettoie  les 
ticbes,  les  purifie  &.  les  re*  • 


Alt  41 

nouvelle,  en  confumantiou- 
tes  leurs  impuretés,  en  y  in- 
tfoduifant  de  nouveîleslfor- 
ces,  &  un  li^aume  plein  de 
vigueur,  qui  fortifie  la  nature 
bumaine* 

Le  mercure  de  vie  fait  i 
peu4)rès  le  même  effet  ;ca 
renouvelant  la  nature,  ij  fait 
tomber  les  cheveux,  lesoiH* 
gles,  la  peau  ,  &  en  fait  re- 
venir d'autres  à  la  place. 

La  teinture  montre  Ces  ef- 
fets à  la  manière  de  Rfhis , 
qui  Kanfmue  l'argent  &  les 
autres  métaux  en  or.  Elle 
agit  de  même  fur  le  coros 
humain;  elle  le  teint ,  le 
purge  de  tout  ce  qui  peut  le 
corrompre ,  &  lui  donne  une 
pureté  &  une  excellence  au- 
defTus  de  tout  ce  qu'on  peut 
imaginer.  Elle  fortifie  les  or» 
ganes,  &  augmente  telle- 
ment le  principe  de  vie  , 
qu'elle  en  prolonge  la  durée 
foct  au<^deià  des  bornes  or* 
dinaires«  Idem, 

Arcane  fe  prend  «ufR 
pour  toutes  fortes  de  tein- 
tures tant  métalliques ,  que" 
végétales  ou;  animales.  Pa- 
racelfe l'aeniployé  plufieurs 
fois  dans  ce  feos-là. 

Arcake  ,  en  termes  de 
fcience  Hermétique  ,  doit 
s'entendre  de  l'eau  mercu- 
rielle  épaîflie,  ou  mercure 
animé  par  la  réunion  du  fou« 
fre  philofophique. 


4X  AR 

ARCHÉË  DE  LA. 
NATURE.  Les  Phyricien^ 
&  particulièrement  les  Phi*- 
lofophes  Spag3n:iques  appel- 
lent ainfi  Tagent  univerfei  ,- 
&  particulier  à  chaque  in- 
dividu ;  ce  qui  tnet  toute  la 
Nature  en  mouvement,  dif- 
pofe  les  germes  &  les  fe« 
meoces  de  tous  les  êtres 
fbt>lunaires  à  produire  &  à 
multiplier  leiirs  efpeces. 

ARCHËMOR£ ,  fils  de 
Lycurgue ,  fut  nourri  par 
Hypfiphilc»  &  mourut  tout 
jeune  de  lamorfiire  d'un  fer- 
peni.  On  inftitua  en  Ton 
Ironpcur  les  jeux  Néméens, 
Voyiez  leî^  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  liv«  4. 
di3pv  8. 

ARCHILAX.  CcftJa 
pefanteur  ou,  le.  poids  de: 
trois  grains. 

ARCOS.  JEs  uftum, 
oiivre  bîûlc» 

.  ABÉCIE.  Ifleoù«abor- 
(derent  les  Ar^nautes»  dans. 
ï^ur  voyage: de  la  Gdchide , 
pour  la  conquête  de  la  toi«> 
Ion 'd'or.  Voyez  les  Eables 
Egypt.&  Grecq:.  dévoilées, 
liv,  %.  chap.  I. 

AREMAROS.  Gi- 
iwfere. 

A'RENA.  Matière  <ie  la 
pierre  diflbute  &  en  paître^ 
faâfon.  . 

-ARENAMEN,  ARE- 
NARMFI^Bdl  Armenc  ou 
^^Armcnie» 


A  R 

ARfi^S,  en  fermes  dm 
fcience  Hermétique ,  fignifi^ 
le  difpenfateur  de  la  Nature^ 
caché  d^ns  les  trois  princi';» 
pes,  fonfre»  fel  &  mercure  9 
dont  ils  difent  ^ue  tout  eft 
compofé  dans  le  monde.  Il» 
ajoutent  que  ce  dîfpetifateur 
donne  la  forme  aux  indivi- 
dus ,  &  en  diveriifie  les  es- 
pèces ,  de  manière  qtie  l'un' 
ne  prenne  point  la  matière 
fpécifique  de  l'autre.  Ares 
n'eft  point  cependant  l'Ar- 
chée  de  la  Nature  ou  lUafter* 
dont  voyez  l'article;  mais 
après  que  celui<-ci  a  tout  dif- 
pofe  pour  les  genres ,  Ares 
fuccede  &  arrange  les  for- 
mes&  les  efpeces  des  in^ 
dividus* 

A  R  ET  ON.  Laiton  des 
Philosophes. 

ARBTHUSE,  fiHede» 
Nérée  .&  de  Doris ,  com- 
pagne de  Diane ,  fut  cban- 
g^^een  une  fontaine  du  mê- 
nie  nom*  Voycr  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévofiéçs  ^ 
liv;  4.  chap.  3. 

ARFAR.  Arfcnic  phi- 
lofophique. 

ARFIORA.  Cérufe.  En 
termes  de  fcience  Herméti- 
que ,  c*eft  le  Saturne  des  Sa- 
ges, ou  la  matière  parvenue 
au  blanc  ,  après  avoir  paffé 
par  la  putréfaôion.  C'eft  ce 
que  les  Adeptes  appellent 
anffi  leur  Diane  nue ,  leur 
Lune ,  &c. 


AR  CRN  a;:.  Eorfiyiç.  Ifi$ 

PhiJofophe^  difent,  notre 
Argent  au  notre  l^une,  ce 
n'ef^  pas  dp  l'argçnc  yn^gaî- 
re,  dont  op  £i|it  les  u^njG- 
les,  les  n)eiibles.&  la  mon« 
ooie,  qij'Us parlent ;ç'e4  de 
Uur  matière  q^iap^d  ^lle.  eft 
parvenue  au  blanc  parfait 
par  le  moyen  de  la  qiiiffoD. 

Ce  terme  s'entefi4,ap(fi  dc^ 
leur  eau  nif  rcuriélle,  qû'iia 
appellent  suiTi  Femel/ç  ^  Bc- 
ja»  Sperme^  &f,  Qtldqms- 
iiDs  le  nofiimqnf  Qr  blanc  ^^ 
Or  crud. 

Argent  Co»f,nwi?i-^ 
CAST.  Les  Fiïilpfpphcs  ont 
donné  ce  nomi  ^  Tel  qui 
entre  d^ns,  la  coaipontion 
de  la  pierre  p]:)i!Qfophale« 
Jean  de  Roquetnill<;i4^^ 

Ahokî^t^  de  Mercure. 
Elixir  au  bl^ic  ,  atnfi  nomipc 
de  ce  qu'il  eft  cotppofé  du 
mercure  philofopt^iqye* 

Argent  du  Eeubix. 
Quelauesj  Chymiftes  ont 
donne  ce  nom  au  feL  Jok^if. 

AftRqEKT-yiE,  des  Ehi- 
lofophef .  Il  fawt .foire  atten*  ; 
tion    <\v''argen('Vf/  &   vifi*, 
argent. D^;cïi  pas    la   mênpe. 
ciki)re»  Le  viffargcnt  eft  le. 
în^rciir^-viilgaire,    &  Tar- 
gentTvif  çft\  celui,  des  l^hi;. 
Jofophes    Hern^étiqiies.   lU, 
s'exprJTOent  aiufi  pourjm^r- 
quer   r^j^iqn  &  la   vie  de- 
leur  mcfçure^  qui  ei^h  fe* 


A  »  43 

iDj^cç  4cs  métaux ,  tpUea 
qjie  Ip  vajgaire  eft  un  mé^ 
taldéj^fait.  Il»  liiioqt  donné 
le  nom  d' Argent-vif  y  parce 
qu^il eftvolaciJ ,  blanc,  clair, 
froid  »  humide  j  coulant,  & 
fufpeptible  d<9  coagulation^ 
comme  le  vulg/iire,  dont  if 
eft.  la  femepce,  Voye^  Ms&« 
CUR.E  Pi|IXOSOP^HIQUl|. 

Argent-vif.  Ce  tjernie 
lignifie  quelquefois ,  non  le 
tuercure  des  Sages,  mais 
I^r  magift^e  au  blanc ,  qui 
ei>éft.compofé.  Les  Fbilo- 
fophes  lui  0/1 1  donné  ce  nom 
p^r  équivoque,  pour  le  dif- 
tipguer  de  l'argent  commun 
&,vùigaire,  qu'ils. appellent 
Argent  Tîwrt* 

Ai^GEI^T'-VTF    IXAim 

IfUnp.desPhilofophes^  ainfi 
noi^rpée  de  ce  que  ce.  mer- 
cure eft:  purifié  &.  pouffé  à 
un  de^ré  de  perfeiSion  qu'il  i 
ii'avoit.pas  avî»nt  d'étrp  pjirr» 
venu  au  hianç. 

ArGEKT-VIF;  anim£« 
Mercure  des  Sages  après  fou 
ujiiqn  av^ec  la  pierre,  ignée  « 
l^fpufrie  pliiUnophiquc* 

Argent  -vif   co  agu-* 
i^  ou  PUBjFil..    C*eft   le  ^ 
t^^giftere  aii  blanc. 

A  ï^  G  O,  Nom-,  que  U 
Kable.  a  donné-  aM  navire 
que  montoit  JafçiD  ,  quand 
il  i\\x  à  Ja  conquête  de  la  toi^ 
fçn  d'or  avec  Hercule,  Hy^ 
\ùj  Orphéf ,  EtaUde»  Am^ 


44  AR      ^ 

phion  p  Augias ,  Calaîs ,  Caf- 
tor,  Poîîux,  Céphée,  Iphi- 
cle  jEfon  ,  Lyncée ,  Mopfe, 
Méléâgre ,  Pelée ,  Télamon  , 
Zeris  «  plufieurs  autres. 

Les  Alchymiftes  expU*- 
quent  cette  expédition  com- 
me une  allégorie  de  la  pierre 
Philofophale,  &  particuliè- 
rement parce  que  lé  navire 
étoic  fabriqué  des  chênes 
parians  de  DodoRe.  V.  Ja-^ 
SON,  Argonautes  ,  &  le 
traité  dfes  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées ,  Hv.  2. 
chap.  I. 

;  ARGONATTTES,  Hé- 
"Vos  qui,  félon  la  Fable  *  ac- 
compagnèrent Jafon  pour 
faire  la  conquête  de  la  toi- 
fon  d*or.Quelqu'explicatioa 
morale  ou  phyfique  qu'on 
ait  voulu  donner  à  cette  Fa- 
ble, on  n'a  pu  réuffir  à.en 
faire  d'application  plus  juftê' 
qu'en  la  regardant ,  avec  les 
Âlchy milles  ,  comme  une' 
■  allégorie  du  grand  œuvre  de 
la  médecine  univerfelle ,  ou 
pierre  phiîofophale.  Tous  lies 
Chefs  de  cette  expédition 
ont  vécu  ,  félon  la  Fable , 
dans  des  temps  G  éloignés  les 
uns  des  autres ,  qu'il  n'eftpas 
poffibte  de  donner  la  moin- 
dre vrai  femblance  à  leurréti- 
nion,  Aloyfius.  , 

Martianus,  outre  plufieurs 
autres ,  a  fait  un  volume  en- 
tier fous  le  ticrô  de  Aurcum 


AR 

vMas  ou  Toijbn  iPor ,  pour 
expliquer  chymiquemenc 
cette  expédition.  Il  eft  peu 
d'Auteurs  Alchymiques  qui 
n'en  aient  parlé.  ^  à  dire  la 
vérité,  l'étymologie  du  nom 
de  Jafon ,  qui  veut  dire  arr 
de  guérir^  fuffiroit  feule  pour 
rendre  vraifemblable  Texpli- 
cation  des  Philofophes  Her- 
métiques. Voyez  les  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques  , 
liv.  1.  chap.  r» 

ARGUS  (,  Yeux  d").  Les 
Chymiftes  Hermétiques  ont 
dit  que  les  yeux  d'Argus  fu- 
rent tranfportés  fur  les  plu-- 
mes  de  la  queue  du  Pan  , 
pour  fignifier  les  différentes 
couleurs  qui  furviennent  \ 
la  matière  de  la  pierre  pen-i 
dant  la  coâion^ 

ARIADNE  ,  fillo  de  MÎ-.  . 
nos  &  de  Pafiphaé ,  favorifa 
Théfée  dans  fbn  entreprife 
contre  le  Minotaure,  &  lui 
donna  uu  peloton  de  fil ,  au 
moyen  duquel  il  fortit  du 
labyrinthe,  après  qu'il  eut' 
vaincu' ce  monftrç.  Théfée 
l'enleva.  &  fépou fa.  Arrivés 
dans  rifle  de  Naxo,  Théfée 
y  laiffa  Ariadnè ,  que  Bac-, 
chus  époufa  dans  la  fuite. 
Voy^z  ^e.s  Fr^bles  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées  ,  hv,>,  3. 
ch.  I.  &liv.  j.ch.  14.$.  a. 

ARIES  ou  BELIER. 
Ces  termes  font  myftérieur 
dans  les  écirhs  des  Philofor*. 


AR 

phes  Chymîques  $  ils  difeat 
que  leur  matière  fe  tire  du 
ventre  àLArits,  Quelques- 
dus  prenant  ces  termes  à  la 
lettre  ont  cru  que  cette  ma-  . 
tiere  étoit  de  la  fiente  de 
Bélier  ^  mais  les  Fhilofophes 
parlent  du  Bélier,  figne  du 
Zodiaque  y  &  non  du  Bclier 
animal. 

ARIDURA  ou  SECHE- 
KESSE  y  eft  un  des  noms 
que  Paracelfe  a  donné  à  la 
maladie  que  nous  appelons 
Thtkijîe^  &  les  Anglois  Con- 
fomption. 

ARLES  CRUDUM.  Pe- 
tites gouttes  d'eau  qui  tom- 
bent aii  mois  de  Juin,  en 
forme  de  rofée,  femblable 
à  celle  du  mois  de  Mai.  RuL 
D'autres ,  félon  le  même  Au- 
teur s  les  appellent  Hydatis  y 
Staïagnei,,  Stagtn^  Straax. 
AROP.  F.  Adrop. 
AROPH.  Mandragore. 
Paracelfe  dit  que  VArQph 
guérit  la  pierre  des  reins  & 
la  gravelle. 

ARROSER-  Cuire ,  di- 
gérer la  matière  philofophW 
que.  Ce  terme  ne  doit  s'ap- 
pliquer qu'au  temps  où  la  ma- 
tière fe  fublime  en  vapeurs 
&  retombe  fur  la  matière  en 
forme  de  gouttes  de  pluie  & 
de  rofée ,  c'eft-à-<lire ,  après 
la  putréfaéHon. 
ARSAG.  Arfenic. 
ARSANEéK.  Arfenic  ; 


A  R  4J 

fublimé.  On  dit  âuffi  Arca^ 
ntc  y  &  Artancth.  Jolinforu 

ARSENIC,  en  termes . 
de  Chyroie Hermétique,  fe 
prend  tantôt  pour  le  mer- 
cure de^  Sages^  tantôt  pour 
la  matière  dont  il  fe  tire»  & 
tantôt  pour  la  matière  en  pu- 
tréfaction »  Quelques  •  uns 
ayant  trouvé  dans  les  vers 
d'une  des  Sibylles ,  que  le 
nom  de  la  matière  a'où  fe 
tire  le  mercure  philofophal  ^ 
étoit  compofé  de  neuf  let- 
tres, dont  quatre  font  voyel- 
les, les  autres  confonnes, 
qu'une  des  fyllabes  efi  com-- 
pofée  de  trois  lettres,  les 
autres  de  deux,  ont  cru 
avoir  trouvé  cette  matière 
dans  Arfenicum  »  d'autant 
plus  quQ  les  Philofophes  di« 
lent  que  leur  matière  efi  un 
poifon  des  plus  dangereux.^ 
mais  la  matière  de  la  piene 
eft  celle-là  même  dont  VAr-- 
fenicSc  les  autres  tnixt^s  ont 
été  formés,  &  le  mercure 
des  Sages  ne  fe  tire  pas  de 
V  Arfenic  y  puifque  V  Arfenic 
fe^vend  chez  lesApothicaires 
&'^les  Droguiftes,  &  la  mi- 
nière du  mercure  fe  tirouve 
f>ar-tout ,  dans  les  bois,  fur 
es  montagnes,  fur  les  val- 
lées ,  fur  l'eau ,  fur  térre^  & 
par«tout  p^ys. 

Philalethe  &  plufieurs  au- 
tres Pbilpfophes  ont  auSt 
donné  le  Qom  à'Arfmc  à 


^6  AU 

iear  matière  èh  f  attire- 
non,  parce  qu'alors  elle  XsH 
owpoifontrèa-fubril  &  très- 
Violeor.  Quelquefois  ils  en- 
tendent p2rArfenich^r  prin- 
cipe volatil,  qui  fait  f officie 
de  femelle.  Ceft'  leur  Mer- 
cure,  ieut  Lime,  leur  Ve- 
nus ,  fëur  SâùA'nie  végétale , 
leur  Lfon  vert,  &c.  Ce  nom 
A^ArJenic  lui  vient  àt  ce  qu'il 
blanchit  leur  or,  comtnerar- 
(enic  vulgaire  Uimchit  le 
cuivre. 

ART  SACERI>OTAL 
Aoit,.chez  les  Egyptiens, 
celui  que  nous  appelons 
aôucltement  la  Philofophfe 
Hermétiq^ie.  Voyet  Ttotro- 
dtfâtoti  du  livre  l.  des  Hiéro- 
glyphes Egyptiens.  Alkan- 
dicïxé  par  Kirker. 

Cet  art  cbnfiftoit  dans  la 
coniiotii^âce  parfaite  des 
mtxM^s  de  la  Nàtu^  dans 
M  prôduâion  des  mixtes-,  & 
fie  ^'enfelgndit  vfsà  jpaV  dés 
hiéroglyphes  &  dés  termes 
fiiyftf  rlèUx  ^  d'èA  t  dti  ne  dori- 
noie  la  véritâibië  éîrpHcàtloVi 
qu'à  Ceux  qu'une  épreuve 
très-longue  faifoit  }wger  di- 
gnes d'être  initiés  dans  un  fi 
grand  ttiyftere^  Les  Prêtres 
etoiéht  obligés  dé  git'd^r  le 
fecrèllbUs  peine  de  mbrt  à 
ceux  qui  le  viôleroiieiit.  Il  ne 
fé  cbrnmûtiiquôit  (È[iÎ6  dans 
le  SaifidUai^é»  Sam  Jo/ilâ, 
quéfi.  Md  Vrtéd. 


A  R      AS 

Fytlâ|gdrec6nfentit  i*{biiF- 
frîr  fa  circoncîfion  pour  y 
êtreinîtié.  S.  Clément.  Aïcx^ 
/,  I.  Strom. 

A  RUE  RIS.  Dieu  d'E- 
gypte. Sa  mère  vînt  au  mon- 
de enceinte  de  lui.  Voyez 
tes  Fables  Kgypt.  &  Grccq. 
dévoilées,  Hv.i. 

ARUNCUL  A  GRANDE. 
Ceft  lamàtiere  de  la  pierre 
des  Sage^. 

ASABON.  Savon.  En 
fiiît  de  fcrènce  Hermétique  , 
c'eft  Tazoth  àt&  Philofopheô, 
avec  lequel  ils  blàhehifleoc 
leur  laitoïi. 

ASABUM.  Etain,  Jii- 
pîter  dfes  Sàgés. 

AS  A  G  EN.  Sang  de 
di-agoin. 

AS  AGI.  Vitriol,  ou  ât- 
tràment  rouge. 

ASAMAR.   Vert-de-grî$. 

AS  MON.  Sel  armoniac. 
Voyer  Atl*[iSAî)ïIL. 
^  ASCAIAPHE  ,  m«  du 
fleuve  Acherôn  &  d'Orphné 
Nymphe  .des  Enfers ,  ftlc 
changé  eh  hibou ,  pour  avoir 
accufô  Proferpine  d'avoir 
tnangé  \vct\%  grains  de  gre- 
nade. H6i%eré  dit  Afcala- 
^hefiltdèMàrs  6t  d'Aftio- 
ché.  V^f^ï  réiplicatioh  de 
feeete  Sâtjft  dans  le  liv.  4. 
chàjp.  %.  à^  1^?bles  Égypt. 
&  Grecques  de  voilées. 

ASCLË]^IÔS.  K.ES- 
CU£AP£. 


  i 

ASD£i4£G!I.  Hem 
£Bi«tite« 

ASEB  ou  ASEP.  Alun, 
'     ASED.  Lion  des  Philo- 
fc^faes^ 

AS£N£C.  Scrfeil  ou  or 
des  Sagies. 

ASFOR.  Alon. 

AS  IN  AT.  Nom  Arabe 
<lonn«  à  rantimoiue.  BafiU 
Valentin,  dans  fon  Char 
triomphal  de  ce  miaéràU 

ASINGAR.  Ven-de-gris. 

ASMAGA.  AUiage  à^a 
costaux. 

ASMARCECH.  Li- 
tKarge. 

ASMUM.  Poids  pour  pc- 
fer  ;  tels  font ,  la  livre ,  l'on- 
ce, le  gros,  &c. 

ASOPE,  fils  de  rOcâm 
&de  Thétis,  fut  père  d'£- 
giae^  enlevée  par  Jupiter 
trftosfbcmé  en  feu.  Afope 
poutfttivant  Jupiter ,  îm  mé* 
taniotphofé  en  fleuve  par 
ce  Dieu.  Voyez  les^Fables 
Egypt.  &  Grecq*  dévoilées^ 
liv.  3.cb«p.  14.  $•  6. 

AS  OPE  R.  Quelques 
Chymiftest  ont  aii^  appelé 
la  fuie. 

ASRÛB.  Matnnre  des 
Phttofophes  en  putréfaâion  » 
leur  Tète  de  Corbeau ,  leur 
Slicanie. 

ASSA-FOETIDA.  Les 
Philofoplies  Hermétiques 
ont  donné  ce  nom  à  leur 
mésrcutei  dit  Riplée».  parce 


^^^n  «  l*6detir,  liorfqu^ 
eft  nouvellement  extrait  -dé 
£1  nikvteFe.  Ce  ne  odeur  ^  die 
Raymond  Lutle^eft des plu^ 
fortes;  mais  par  la  circula- 
tion elle  fe  change  en  «ne 
quinteflètice  d'une  odetir  It 
plus  fnave ,  &  devient  tme 
médecine  contre  U  lèpre  & 
les  autres  maladies, 

ASSAGEAL  Sang  de 
dfiigôii.  Fl^nifiantpL 

ASSATION.  Aâion  de 
digérer,  cuire,  fublimer,  v6- 
lanlifer,  fiker  la  matière  de 
l'cBuvre. 

ASTI  OC  HÉ.  Mère 
d'Afcahphe  &  d'Iatmenus^ 
qu'elle  mit  au  monde  dans 
la  maifon  d'Aftor.  Voyeï 
les  Fables  Bgypt.  &  Grecq. 
liv.  4.  chtp.  3.  Aftlochéfuc 
audi  mère  de  Tiepolemey 
qu'elle  avoit  eu  d*Hercule. 

ASTRE,  en  termes  de 
Chymie,  eft  la  fubftance 
ignée,  fixe«  principe  de  le 
multiplication,  extenfion  & 

f;énéranon  de  tour.  Cette 
ubftance  tend  xoun>ars  d'el- 
le-même à  la  générations 
mais  elle  n'agir  qu'autant 
qu'elle  eft  excitée  parla  cha- 
leur céicfte,  qui  ft  trouve 
par-tout.  ' 

ASTRUM.  Terme  dont 
les  Philofophcs  chymiquet 
fe  fervent  ponr  figniâer  «ne 
plus  grande  vertu ,  ptfiflan-^ 
ce  »  propriété ,  acquifepft  la 


48        A  S      A  T 

préparation  qu'on  a  donnée  à 
une  chofe.  Comme  ajïrum 
4iufiufre,  ou  aJlrum  fulphu» 
ris  y  fignifie  le  foufre  réduit 
en  hutle  y  dont  les  vertus  fur- 
pafTentde  beaucoup  celles 
du  foufre  en  nature.  Aftrum 
j^s  ou  du  Tel  y  c'eft  le  fet 
réduit  en  eau  ou  en  huile» 
AJlrum  mercurii  ou  du  mer- 
cire^  c*eft  du  mercure  fu- 
blîmé.  On  donne  ce  nom 
aux  alcools,  aux  quinteifen- 
ces  des  chpf(çs. 

A  S  U  B.  Terme  Arabe 
queles  Latins  expriment  par 
Âlumen ,  &  les  François  par 
Alun. 

ALUBEDBGI.  Johnfon 
explique  ce  terme  de  Para- 
celfe  par  caillou  taillé  pour 
cauper  les  autres  pierres, 
comme  le  diamant  pour  cou- 
per le  verre. 

ASUGAR.  Verr-^de-gris. 

ATAC.  Nitre,  ou  fal- 
pêtre  pbilofophiquc. 

ATALANTE  ,  fille  de 
Schsnée  y  avoit  une  agilité 
ii  grande  à  la  courfe  qu'on 
ne  pouvoit  l'égaler  ;  ce  qui 
engagea  fon  père  à  ne  vou- 
loir la  donner  en  mariage 
qu'à  celui  qui  Tatteindroir. 
Après  que  plufieurs  l'eurent 
tentée  inutilement ,  Hyppo- 
menes,  par  leconfeii  de  Vé- 
nus, prit  trois  pommes  d'or 
qu'il  letoit  apris  elle  en  la 
fui  van  1 5  pendant  qu'elle  s'a* 


A  T 

mufoit  à  les  ramaflér  Tune 
après  l'autre ,  Hyppomencs 
avançoit  toujours  chemin  ^ 
&  trouva  par  ce  moyen  ce- 
lui  de  l'atteindre.  Etant  un 
jourlafle  de  la  chafTe,.  elle 
donna  un  coup  de  poio* 
çon  dans  un  rocher,  placé 
auprès  d'un  temple  d'Éfcu- 
lape ,  &  en  fit  fortir  une  fon- 
taine ^  de  l'eau  de  laqueUe 
elle  fe  défaltéra. 

Ataîantey  difent  les  Phi- 
lofophes  Spagyriques ,  n'eft 
autre  que  la  matière  volatile 
du  grand  œuvre  qui  ne  peut 
écre  arrêtée  que  par  la  ma- 
tière fixe  fignifiée  par  les 
pommes  d'or,  puifqu'il  n*y 
a  rien  de  plus  fixe  que  la  ma* 
tiere  radicale  de  l'or*  Quand 
on  dit  qu'elle  fit  fortir  une 
fontaine  du  rocher  »  c'eft  que 
la  pierre  philofophale  donne 
de  l'eau  ,  dont  on  fait  de  la 
terre,  puis  encore  de  l'eau , 
&c.  On  ajoute  qii' Aealante 
coucha  dans  le  temple  de  fa 
mère  avec  Hyppomcnes  ; 
c*eft  qu'on  met  dans  le  vafc 
phvlofophique  le  fixe  &  le 
volatil ,  dont  on  fait  comme 
le  mariage^  dont  il  eft  tant 
parlé  dans  les  livres  des  Phi* 
lofophes.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées , 
liv.  2.  chàp.  3. 

Il  y  a  une  autre  Ataîantey 

fille  de  Jafus ,  qui  fe  trouva 

à  lachaâe  de  Calydon^  elle 

fut 


A  T 

fotcfiangée  en  lionne.  L'une 
&  l'autre  ne  font  chymiqiie-^ 
ment  que  [a  même  perfbn- 
ne  ,  &  par  conléquent  1» 
raéme  chofe. 

ATEBRAS.  Vaifleau 
fiiblimatoire  des  Ch  y  milles. 
John/on. 

AtHAMAS,fiIsd'EoIe, 
ipotifa  Néphelé ,  de  laquelle 
il  eut  Phnxus&  Helîen ,  qui 
donnèrent  occafion  à  Tex- 
pédition  des  Argonautes. 
Voyez  liv.  4.  chap.  9.  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévo:Iée5. 

ATHANOR.  En  termes 
de  Cbymie  vulgaire  «  eft  un 
fourneau  ayant  la  forme 
d'un  qiiarré,  ou  d'un  quarré 
lon^f  auprès  duquel  eu  une 
tour ,  qui  communique  à  un^ 
des  c^tés  par  un  tuyau.  Oa 
remplit  de  charbons  cette 
tour ,  on  Tallume,  &  la  cha- 
leur fe  communique  au  four- 
neau par  le  tuyau.  Je  ne  m'ar- 
rêterai pas  à  en  hve  une 
defcrîption  plus  détaillée  ^ 
parce  que  chaque  Chymifte 
le  fait  faire  à  fa  guife.  On  lui 
•  donn^  le  nom  à'Atkanor 
par  fimilitude  au  fourneau 
liecret  des  Philorophes  ,  qui 
conferve  Ton  feu  continuel* 
lament  Se  au  même  degré. 
Mais  ce  dernier  ii'eft  pas  un 
fourneau  de  Tcfpece  de  celui 
des  Chymiftes.  Lent  Atha- 
nor  tH  leur  matière  animée 


AT.  49 

par  un  feu  philoropfaique  ^ 
inné  dans  cette  matière,  mais 
qui  y  eft  engourdi,  &  n^ 
peut  fe  dével  )pper  que  par 
l'art.  Foy«{  FoUKNEAU  ^ 
Feu. 

ATIMAD,  ou  ALCO- 
PHIL.  Antimoine,  On  dit 
auffi  Alcimad^  Alfacio. 

ATLAS  ,  fils  de  Jupiter 
il  de  Clymene  ,  ou  de  I  â 
Nymphe  Afie,  fut  averti  par 
rOracie  de  fe  donner  de 
garde  d'un  des  fils  de  Jupi- 
ter, Perfée  en  ayant  été  mal^ 
accueilli ,  lui  préfenta  la  tête 
de  Méduîe ,  qui  le  métamor« 
phofa  en  la  montagne  qui, 
porte  le  rtom  d*Atlas.  Voye^ 
les  Fables  Egyp%  &  Grecq*. 
dévoilées,  liv.  3.  c.  14  |.  3». 

ATTRAMEKT.  Vi- 
triol. 

Attrament  Fusible»' 
Alkali. 

ATREÉ,fiUdePélops& 
d'Hyppodamii  ,  père  d^Aga*  . 
memnon   &  de  Ménélas  ^ 
fut  ennemi  juré  de  Thyefte 
fonfrere;&  faifantfemblant 
de  fe  réconcilier  avec  lui^  il 
l'invita  à  un  repas ,  oîi  il  lui 
préfenta  en  mets  deux  de  fes. 
enfans',  dont  le  Soleil  eue 
tant  d'horreur .  qu'il  retour» 
na  en  arrière.  Cette  fable  ne 
fignifie  autre  chofe  ch)mi- 
quement ,  que  la  réincru'^ 
tion  de   Toi:.. des    Pbil 
phes,  qui  par  la  diflbh 
D 


50,,  AT  AU 
t^etourne  à  fa  première  ma- 
tière. Voyez  le  refte  de  cette 
feblc  expliquée  dans  îe  li- 
vre 3.  ch.  14.  i  4..de^  ^a* 
blés  égyptiennes  &  Gl:ecr 
ques  dévoilées.  «•  '  '  * 
ATROP.  V.  ApROP, 

'  ATTiNGAT  on  ATIN- 
GAR.Vert-de-gris.     ' 

ATTINGIR.    Cacurbite 
de.  terre.  Johnfon* 

^  ATTREMPENCE 
D'ALPHIDIUS.  Terme 
de  Philofophie  chymique. 
Ceft  le  mercure  philofb- 
phal,  dans  lequel  ondifpôfe 
par  la  eu i (Ton  Véquilibre  des 
quatre  clémens ,  de  manière 
qu'ils  ne  puiffent  plus  fe  fur- 
monter^  &  fafTent  par  leur 
union  un  mixte  incorrup- 
tible* • 

•  ATUREB.  Verre. 
AVERICH.  Soufre. 
AUGIAS  ,  fils  du  Soleil 
&  de  Naupjdame.  Euryftéc 
ordonna  à  Hercule  de  net- 
toyer Pétable  oJi  Augîas  te- 
nait Tes  bœufs ,  qui  étoient 
en  grand  nombre.  Augiàs 
promit  poirr  r&ompenfe  à 
Hefcule,  de  lui  donner' la 
dixième  partie  de  fes  bef- 
thux.  Hercule  accepta  l'of- 
fre ,  &  nettoya  Tétable  en  y 
faifant  paffer  le  fleuve  Al- 
phée.  Aagias  rcfufa  de  tenir 
fa  promeSb ,  &  Hercule  le 
tua  pour  s'en  venger.  Voyez 
les  Fables  "Ëgyptiennes  & 


AU      A  t 

Grecques  dévoilées ,  Uv.  J* 
chap,  8. 

*  AVORA,  Chaux  d'œnfs, 
^  ÀURANCUM  &  AU- 
RANEtJM.)Paraceire&  plu- 
fieurs  autres  ont  ainfi  appelé 
fes  coques  d'œufs. 

AURARIC.  Mercure  des 
Philofophes. 

AUTEL.  Quelques 
Adeptes  ont  donné  ce  nom 
à  leur  mercure ,  &  à  leur  ma- 
tière dans  le  vafe  pendant 
lés  opérations.  Voyez-en  un 
exemple ,  Fables  Egyj>t,  & 
Grecques  dévoilées,  Iiv.  3, 
chap.  14,  5.  3. 

AUTOMNE,  Temps  oh 
l*Arrifte  recueille  les  fruits 
de  fes  travaux.  Il  eft  d'une 
complexion  froide  &  feche. 
Souvenez- vous  donc  bien 
^u*il  faut  difToudre  en  hiver, 
cuire  au  printems ,  coaguler 
en  été ,  &  cueillir  les  fruits 
en  automne ,  c'efl:  -  à  -  dire  , 
donner  la  teinture. 

A  U  V  E  R.  Eau  douce; 
Paracelfe^  dans  fon  traité  de 
la  Nature  des  chofes. 

AYBORZAT.  Galba- 
num. 

AYCAFORT.    Voyei 

AÎÀRTAR. 

AYCOPHES  &  AYCU- 
PHER.  Cuivre  brûlé. 
;  AYM ANT  ou  AIMANT. 
IVtàtiere  au  moyen  de  la- 
quelle les  iPhilofophes  fa» 
vent  extraire  leur  eau  mer- 


A  Z 

cnrielle ,  qui  ne  mouille  pas 
les  mains ,  des  rayons  du 
foleil&dela  lune.  Sachez 
qae  l'arbre  folaire  cire  fon 
origine  de  cette  eau  »  dit  le 
CofmopoHte,  qu'elle  feule 
eft  capable  de  le  diffou- 
dre,  &  qu'elle  s'extrait  des 
nyons  du  foleil  &  de  la 
lune  par  la  force  de'nbtre 
aimant ,  que  j'ai  ci-devant 
nommé  acitr.  Philalethe  s'en 
eft  fervi  dans  le  même  fens. 
Foyq  Aimant. 

AZAÂ.  Matière  de  la 
pierre  des  Sages. 

AZAMO.  Chaleur  .In- 
dienne. Termes  dont  fefont 
fervis  quelques  Alchymiftes 
p3ur  déterminer  un  degré  du 
feu  propre  à  rœuyre.piiilo- 
fophique.  Voyt[  FfiU  DES 
Philosophes. 

AZAPHORA.  Cuivre 
brùlé  y  ou  œs  i^um. 

AZARNET.  V.  Adar. 

KECH. 

AZ£C.  Attrament,  vi- 
triol, 

AZECI.  Vitriol  philofo- 
phique. 

AZEDEGIM.  Pierre 
Ematire, 

AZEG.  Vitriol. 

AZEGI.  Attrament  vitrio- 
'  lique. 

AZEL.  Alun. 

AZKxMASD  R.  Cina- 
bre ,  quelquefois  le  minium  ; 
mais  dans  ce  dernier  cas , 


A  Z  ft 

c'eftie  minium  de^  Philo-* 
fophes ,  ou  la  pierre  parve« 
nue  au  rouge. 

AZET,    Voyei    AzOTH. 

AZIMAR,  félon  KxxU 
land,  veut  dire  du- vert-de- 
gris  ou  fleur-d^airain  ,  ou 
même  de  Vas  ufium;  Se  fé- 
lon Planifcampi ,  il  fignifié 
du  minium. 

AZINABAN.  Terme 
dont  les  Philofophes  Spagy« 
riques  ont  ufé  pour  lignifier 
les  fèces  ,  ou  Timpur  qu'ils 
féparent  de  la  manière  pure 
des  Sages. 

A  2  O  C.  Mercure  des 
Philofophes.  Ce  n'eft  pas  le 
mercure  vulgaire  crud ,  tiré 
Amplement  de  fa  mine,  mais 
un  mercure  extrait  des  corps 
dilTous  par  l'argent- vif;  ce 
qui  fait  un  mercure  bien  plus 
mûr.  Bern.  Trévifan ,  -Epiu 
à  Thomas  de  Boulogne. 

C'eft  avec  ce  mercure  que 
les  Philosophes  lavent  leur 
laiton  -,  c'eft  lui  qui  purifie  le 
corps  impur  avec  t'aide  du 
feu  -,  &  par  le  moyen  de  cet 
A[oc  on  parfait  la  médecine 
propre  à  guérir  toutes  les 
maladies  des  trois  règnes  de 
la  Nature/Cet  Aroe  doit  fe 
faire  de  l'élixir.  lUd. 

AZOCH.  F.AzoTH. 

AZOG»  V.  AzoTH. 

AZOGEN.  Sang  de  dra- 
gon. C'eft  la  pierre  au  rou- 
ge, parce  qu'elle  eft  formée 
Dij 


fk  AZ 

du  mercure  des  PiiiIofot»heÉ> 

qu'ils  appellent  Dragon. 

AZOMAR  &  AZI* 
MAR.  Cinabre  ,  fuivanc 
quelque  Chy milles;  &  le 
minium  ,  félon  d'autres» 
Johnfon. 

AZOMSES*  Mercure 
des  Philofophes* 

AZON.  Mercure  des  Sa- 
ges ,  purifié  &  travaillé. 

AZONEC.  Sel  armo- 
fiiac  >  ou  Taigle  philofophi- 
que.  Foye{  Mercure. 

AZOtH.   Nom  que  les 
Philofophes     Hermétiques 
ont  donné  plus  communé- 
ment à  leur  mercure.  Ces 
chofes  font  en  la  miféricorde 
de  Dieu ,  &  nous  avons  feu- 
lement befoin  dans   notre 
CÊuvre  de  VAioth  &  du  feu. 
Bafile  Valentiiu  Le  feu  & 
r^;[ori  lavent  &  nettoient  le 
laiton  ^  c'eft-à-dire  la  terre 
noire ,  &  lui  ôcent  fon  obf- 
curité.  Clang.  Buce.  Le  feu 
&  Teau ,  qui  eft  VA[oth ,  la- 
vent le  laiton  6c  le  nettoient 
de  fa  noirceur.  Arn.  de  Viîl. 
Il  faut  faire  deux  parts  du 
corps  coagulé  ,    dont  Tune 
fervira  à^ji[oth  pour  laver  & 
iDondifier  l'autre ,  qui  s'ap« 
pelle  laiton^  qu'il  faut  blan- 
chir. Nie.  Flam. 

Quand  les  Philofophes  di- 
fentque  VAioth  &  le  feu  fuf- 
fifenr  pour  Tceuvre ,  c'eft-à- 
dire  que  la  matière  prépa- 


A  Z 

rée ,  &  bien  purifiée ,  ou  fè 
mercure  philofophal  fuffi- 
fent  à  TArtifte  pour, le  com-* 
mencement  &  la  perfeâioa 
de  tout  I  œuvre  ;  mais  le  mer- 
cure doit  être  tiré  de  fa  mi- 
nière par  nii  artifice  ingé- 
nieuXé  Bernard  Trévifan  dit, 
(la  parole  délaiffée)  que 
tout  le  monde  voit  cette  mi- 
nière altérée  &  changée  en 
une  matière  blanche  &  fe- 
che ,  en  manière  de  pierre  , 
de  laquelle  l'argentrvif  &  le 
foufre  philofophiqnes  font 
extraies  par  une  forte  igni- 
tion.  Les  Philofophes  ont 
donné  beaucoup  de  noms  à 
cet  Aioth  ;  QuintefTence- 
aftrale ,  Serf-fugitif,  Efprit- 
animé ,  £thelia  »  Auraric  , 
&c.  V(jyc[  MitRCURK  & 
Matière. 

Anoth^  félon  Planifcampi, 
fignifiemoy^  d'union,  ds 
confervation  ,  ou  médecine 
univerfelle.  Il  fait  auflî  re- 
marquer que  le  terme  Aiotk 
doit  être  regardé  comme  le 
principe  &  la  fin  de  tout 
corps  ,  &  qu'il  renferme  tou- 
tes les  propriétés  cabalifti- 
ques  ,  comme  il  contient  la 
première  &  la  dernière  let- 
tre des  trois  langues  matri- 
ces ,  VAieph  &  le  Thau  des 
Hébreux,  V Alpha  &  VOme^ 
ga  des  Grecs,  VA  &  le  Z 
des  Latins. 
AaoTH  efiaulfi  le  nom  que 


A  Z  B  À         ' 

^elques  Chymîftes  vulgai- 
res ont  donné  à  un  précipité 
de  mercure  commun  ,  ou 
vulgaire  ,  fait  (  comme  ils  le 
difent)  perfe.  On  en  trouve 
la  manière  dans  la  Chymie 
Médicinale  de  M.  Malouio , 
T.  //,  pag,  io6.  On  a  aiiffi 
nommé  ce  précipité  de  mer-» 
cure  ,  A[oth  de  Utftingius , 
&  Or  horizontal ,  parce  que 
fa  couleur  eft  d'un  rouge 
jaunâtre  approchant  de  la 
couleur  aurore. 

AZUB,  Alun, 

AZUBO.  Yafe  Herméti* 
que. 

AZUC.  Corail  rouge. 

AZUMEN.  Terme  arabe 
employé  par  quelques  Chy- 
mifles  paur  fignifiec  poids. 

BACAR  ,    fignifîc    un 
poids ,  fuivant  Rulland. 
BACCHANALES.     Fê- 
les inftituées  en  Thônneur 
de  Bacchufi.'  V.  Orgies  , 

DrO^  ISIETJNES. 

BACCHANTES.  Pré-» 
XxeSes  dé  Bacchus ,  qui  cou- 
roient  de  nuit  vêtues  àe 
peaux  de  panthères,  de  ti- 
gres ,  les  cheveux  épars ,  des 
torches  &  des  flambeaux  zU 
himés  à  la  main.  Elles  dan^ 
foient  au  ibn  des  tambours  , 
^a  çr^çt  fouxeat  V  Euhoi 


«A  « 

Baccîie,  Voyez  les  Fablei 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées, 
Uv.  3.  ch.  14.  $.a  &  liv.^. 
ch.  I. 

BACCHUS.  Fils  de  Ju- 
piter &  de  Sémélé^  fille  de 
Cadmus,  La  Fable  dit  qu'il 
naquit  des  cendres    de  fa 
mère,  comme  Efculape. El- 
le nous  le  repréfente  ailé, 
ayant  des  cornes^  une  tête 
de  taureau  \  mâle  &  femelle, 
jeune  &  vieil ,  barbu ,  & 
fans  barbe.  Ceft  le  mémf 
que    les    Egyptiens   nom- 
moient   Dionyfiusk  Toutes 
les  hiftoires  que  Ton  fait  de 
lui,  ne  font,  au  fentiment 
des    Philofophes    Spagyri- 
ques,  qu'une  allégorie  des 
opérations  de  leur  Art,  qu'ils 
appellent' par  excellence  It 
grand  auvre.  Bacchus  eft  le 
même,  félon  eux ^  qu'Ado* 
nis;  Apollon ,  le  Soleil,  Ofi-^ 
ris  &  tant  d'autres ,  comme 
le   (émofgne  Orphée   dans 
fen  Hymne  à  Adonis,  où  il 
dit  que  tous  ces  Doms  difFé- 
rens  n'indiquent  quel^mé'^ 
me  perfbnne.  On  le  feint 
quelquefois  aiM  pour  défi^ 

fKner  le  moment  de  fa  volatil 
ifatiofi ,  ayant  une  tête  de- 
taureau  ou  de  bouc ,  parce 
que  ces  animaux  lui  étoient 
confacrés  comme  à  Ofiris^: 
mile  &  femelle  ^  à  caufeque 
la  matière  des  Philofophes  ^ 
puleur£<fri:s,.eftandroçyi»ed^ 


14  »  A 

jeune- &  vieil,  parce  que 
cette  matière  femble  rajeu- 
nit dans  les  opérations  , 
comme  on  peut  ie  voir  dans 
rarcicfe  Vieillard.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées ,  iiv.  3.  c.  14.  $.  a, 

BAGEDIA.  Poids  de 
douze  onces ,  ou  d'une  li- 
vre, fclon  Tufage  de  la  Mé- 
decine. 

BAIAC  ou  BEIAC.  Ce- 
rufe. 

-    BAIGNER.   Les    Philo- 
fçphes    Chyroiques    difent 

8 uHls préparent  un  bain  pour 
;  Soleil  &  la  Lune ,  pour  le 
Koi  Se  la  Reine,  &c.  Dans 
les  figures  d'Abraham  Juif, 
rapportées  par  Flamel,  eft 
ira  Roî^  dit  celui-ci,  ayant 
un  grand  coutelas,  qui  fait 
tuer  en.  fa  préfence  par  des 
Soldats ,  quantité  de  jpetits 
enfans,  les  mères  delquels 
pleuroient  aux  pieds  des  im- 
pitoyables Gendarmes  ,  & 
ce  fang  étoir  puis  après  mis 
dans  un  grand  Vaiffeau  , 
dans  lequel  le  Soleil  &  la 
Lune  du  Ciel  fe  venoicnt 
baigner.  Cette  fontaine  eft 
feulemeJnt  pour  le  Roi  du 
pays,  quelle  connoît  bien , 
&  lui  elle  ;  &  eft  dedans 
icelte  fontaine  à  fe  baigntr , 
deux  cents  quatre-vingts- 
deux  jours.  Trévifati,  Ils 
tntendent  quelquefois  pac 
iaigner  ,  cuire -la  matière, 


B  A 
là'  faire  circuler  dans  Tceuf. 

Baigner.  Remarquez 
que  calciner,  teindre,  laver, 
blanchir  ,  baigner,  &c.  font 
une  m£me  cho^,  &  ique 
tous  ces  mots  veulent  dire 
feulement  cuire  la  matière  , 
jufqu'à  ce  qu'elle  foit  par- 
faire. Synejîus* 

BAIN,  Vinaigre  des  Sa- 
ges ,  avec  lequel  ils  lavent 
leur  laiton  ;  c*eft  leur  difTol- 
var.t,  qu'ils  appellent  leur 
Mercure. 

Bain  de  Diane.  Voys^ 
Mercure  Philosophi- 
que. 

Bain  du  Roi.  Eau  per- 
manente, ou  mercure  des 
Sages  y  à  laquelle  ils  ont  don- 
né le  nom  de  Bain  du  Roi , 
parce  que  leur  or  eft  lavé  8c 
baigné  par  cette  eau  qui  s'ea 
diftille  &  s'y  recohobe  fans 
ceflê  »  jufqu'à  ce  que  la  fu- 
bltmation  Tait  deftéchée. 

Bain  du  Sot^ii.  C'eft 
la  même  chofe  que  bain  du 
Roi ,  parce»  que  l'or  eft  le 
Roi  des  métaux ,  &  que  ce 
bain  ou  mercure  des  Sages 
mondifieTor  phtlofophique. 
.  Bain-Marir  ,  en  ter- 
mes de  Science  Herméti- 
que j  eft  le  fourneau  des  Sa- 
ges, le  fourneau  feccet ,  & 
non  celui  des  Chymiftes  vul« 
gaires.  On  donne  quelque- 
fois ce  nom  au  mercure  phi- 
lofopbal  Ce  qu'ils  appellent 


.B  A 

Vdïn  s^emend  aulfi  d'une 
m2z\ére  réduite  en  forme  de 
fiqueuP,  Cotnme  quand  on 
vent  faire  la  projeftion  fur 
un  métal^  ils  difent  qu'il  doit 
être  au  bain ,  c'eft-à-dire  en 
fîifion. 

BAtfTISTERE.    Terre 
ronge  ,  ou  matière  de  Tceu- 
vre  parvenue  à  la  cotileur 
rouge  par  la  digeftion  du  feu 
philofopbique. 
BALZIAM.  Fèves. 
BARACH  du  Pain.  Ceft 
te  nhre  tiré  du  fel.  Johnfon. 
B  ARC  AT  A.  Ouvertu- 
re ,  crevafTe  par  oîi  la  cha- 
leur d'un  fourneau  peut  s'é- 
chapper. 

BARDADIA,    Le    poids 
d'une  livre. 
BARNA,-  Vafe  de  verre. 
BARNAAS  ,    BARNA- 
BAS  ,     BARNABUS.    Sal- 
pêtre des  Philofophes ,  ou 
leur  vinaigre  rrès-aigrç.    .^ 
BARURAC.  Verre. 
BASED   ou   BESED. 
Corail. 

BASILIC.  Les  Philofo- 
phes Ch  y  milles  ont  donné 
quelquefois  ce  nom  .à  leur 
mercilre  ,  parce  qu'il  diflout 
tour.  Queîquesriins  Tenten- 
dent  de  la  pierre  au  blanc  , 
&.  d'autres  de  la  pi'èrt-è  a^ 
rou^ei  parce  que  comme  les^ 
Anciens  difoient  que  Iç  Ba* 
fllic  tuoic  pfar  fa  feulé  vue 
ceux  fu(  quiillafixoit  j  de 


BA  $) 

même  la  poudre  de  projec- 
tion faite  de  la  pierre  aa 
blanc ,  ou  au  rouge,  &  pro- 
jetée fur  le  mercure  ou  leii 
autres  métaux ,  les  tue ,  pour 
ainfi  dire ,  en  les  fixant ,  8c 
les  change  en  argent  oq 
en  or. 

BA^SAD.  CoraiL 

BASURA.-  Semence. 

BATITURA-RAML 
Ecailles  ou  fcories  de  cuivre* 
Batltura  de  Tairain  fe  prend 
aufli  pour  les  fcôries  de  quel- 
que métal  que  ce  foït^  Joh/ifl 

BATTRE,  en  termes  de 
fcience  Hermétique.  Agiter 
trop  fort  la  matière ,  dbnner 
Un  feu  trop  violent.  Quand 
les  efprits  font  trop  battus  ^ 
difent  lès  Philofophes,  ils 
foutiqnnen^  impariemment 
lé  choc,  ils  s*6levent  &  caf-* 
fent  le  vaiffeau,  ou  fe  brù** 
lent. 

BATtUS  ou  BATTE. 
Berger  change  ep  pierre  dft 
touche  par  Mercure  ^  pour 
avoir  violé  la  promefle  qu'il 
lui  avou  faire.de  ne  pas  dév 
couvrir  le  Vol  des  boeufs 
d'Ac'lmete,  de  la  garde  def- 
quels  Apollon  s'Itoit  char- 
gé. Voyez  les  Fables  Egypt. 
&  Grecq.  dévoilées,  liv.  J* 

ch.  14.  51. 

BAUDRIERit  On  compte 
p^arroi  les  travaux  d^Hercule 
là  viftoire  qu*il  remporta  fur 
\ti  Ama2orres>  à  la  Keln^ 


iS  B  A 

defqiieflw  ÎI  enîcva*  fe  ir/ttr 
€lricr  garni  de  dinmans  & 
de  riîbis.  Les  Alcbymifles 
difent  que  par  ce  baudrier^ 
il  faut  entendre  la  pierre  pbi- 
Jofophalc  &  la  médecine  au 
blanc  &  au  rouge,  fignifiée 
par  la  blancheur  des  dia- 
mans  &c  la  couleur  rouge 
des  rubis. 

BAUL.  Urine. 

BAUME  UNIVERSEL 
BE  LA  NATURE.  Ceft, 
félon  les  Philofophes  Spa* 
gyriques  Jeur  élixir  au  blanc 
ou  au  rouge  y  qui  guérit  tou- 
tes les  infirmités  des  trois 
regfies  de  la  Nature ,  &  per- 
feâionne  tous  Tes  individus. 

Baume  ''externe  des 
Elemens.  Qoint^flence  dé 
mercure. 

BAURAC,  Les  Çh/- 
mifles  vulgaires  ont  inter- 
prété ce  terme ,  V écume  du 
^erre^  Mais  les  Phtjofbphes 
Hermétiques  Tentepdent  de 
la  matière  de  la  pjerrç  phi- 
lofophale  qui  ne,  fetirè.  pas 
ées  fèces  du  vèrrîs  ni  de  Ton 
&ume,  mais  d'une  matière 
qui  renferme  les  quatre  élé- 
mens  fous  deux  chofes  vifi- 
blcs,  l'eau  &  la  tçrré^  non 
Peau  de  pluie ,  de  fontaine , 
de  mer  ou  aucune  eau  fem- 
blable  s  ni  une  terre  telle  que 
celle  fur  laquelle  nous  mar- 
chons; mais  une  eau  célefte^ 
irive^pennanem.e  &  feche^ 


as 

&  une  terre  yierge/adarnî- 
que ,  vitaolique  ,  fei^iée  ^ 
qui  fe  tire  .du  ,ceïitrç;,de  la 
terre ,  &  qui  néanit^ptns  fe 
trouve   par    toute   la  ^  çprre 
habitée.    Voyez    Raymond 
tulle  &  les  autres  Phjio(b- 
phes^  dans  la  BiWiotbeqiie 
curieufeChymiquede  Man- 
ger. Ceft  la  pierre  au  blnnc. 
^    BaURAC  fe  prend  audi 

Î>our  toute  efpece  de  chofe 
alée. 

BAYDA.  Cuçurbite. 

BDELLERUM.  Sangfijé. 

BDOLA.  Soufre. 

BELIER.  Soufre  à^s  Phi- 
lofophes parfait  au  rouge.  IL 
a  pris  ce  nom  de  fa  qualité 
chaude  &  feche ,  comme 
celle  du  bélier.  Les  Adeptes 
difent  qu'ils  tirent  leur  acier 
du  ventre  du  bélier,  &  il» 
appellent  auffi  cet  acier  leur- 
aimant.  Voyei  ARiKS.'Mais 
quand  le  Cofmopolite  & 
Philélethe  s'expriment  ainfi, 
ils  entendent  parler  de  la  ma- 
tière même  de  l'oeuvre,  de 
laquelle  ils,  font  leur  foufre. 

BFUSIS.  Corail  des  ]>hi- 
lofophes. 

BELLEROPHON  ,  fils 
de  Glauque ,  après  divers 
exploits ,  combattit  la  Chi- 
mère, &  s'en  défit  au  moyen 
des  fecours  que  les  Dieux  lui 
donnèrent.  Voyez  lès  Fables 
Egypt,.  &  .Grecq.  dévoilées  , 
Uy.  3.  chap.  14. 5.  3- 


B  B    - 

IBLLONE.  Déefb  de 
la  guerre,  confondue  foti- 
rent  avec  Minerve  &  Pal- 
Jas^dont  voyez  les  articles. 

BEMBEL  ou  BENIBEL. 
Terme  de  fctence  Herméti- 
que. Mercure  philofophal , 
on  Pouvrage  de  la  pierre  des 
Sages»  Via,  Herm. 

BERINBRUCH.  Pierre 
qu*on  trouve,  aux  environs 
de  Spire,  donc  \ti  effets  fur- 
prenans  font  rapportés  dans 
les  ouvrages  dé  Duchêne  , 
de  Ja  Violette ,  dit  Querce- 
lan  ,  dans  ceux  d'Anfelme 
de  Booc^  &  de  Croliius.. 

BESEC.  Mercure  des 
Sages. 

BESED.  Corail. 

BÊTE  VEN1MEU,SE 
DES  Sj^GES/Les  Phi- 
lofophes  Herm étiqtjcs  pren- 
nent ces  termes  tançât  pour 
le  mercure ,  &  tantôt  pour  la 
pierre  parfaite.  Dana  le  pre- 
mier lens  ,  c'èft  p^rce  .9ue 
le  inercure  eft  un  HiAoIvant 
uoiverfels  &  dans  ieTecpnd, 
Çarce  que  la  pierce  parfaite 
au  blanc  où  au  roû^e  chatte 
fa  nature  des  métaux ,  les,  dé- 
truit* pour  aiofi. dire  ^-ppur 
l^ur  donner  une  nouvelle 
forme  intrinfeig^  ,.  ei^  les, 
tcaqfmiianten.ôr  ou  ar^^t. 

BEURRE.  ]Vlat.iere/4e9; 
Sages  ,,  qu'il^  on£  liommee 
iiurrc ,  parce' qii'e 'le  eït  vif- 
qaeufe ,  &  qa*eUj^  ie  f(^rc 


B I         5y 

de  fon  eaq ,  comme  le  beurre 
dupetk-lait. 

BHACTA.  Terre  roime. 

BIARCHfiTUNSÏM. 
Cértife. 

BICf^E,  Les  Poètes  ont 
feint  qu*Hercule  avoit  pris  à 
la  courfe  &  tué  une  Bichcy 
dont  les  pieds  étoient  d'airain, 
&  les  cornes  d'or.  Ceft  une 
fable  bien  vifible  ^  pui (qu'on 
ne  vit  jamais  un  tel  ant« 
mal  y  &  les  Phitofophes  Spa- 
gyriques  prétendent  qu'elle 
renfermé  les  opérations  da 
grand  œuvre  ;  que  fous  le 
nom  de  tttie  Biche  ^  il  faut 
entendre  le  fuc  métalliqtie, 
ou  la  partievolatile  du  mer- 
cure, que  la  partie  plus  fui-, 
fiireufc  arrête  &  précipite," 
dans  le  fond  du  yafe ,  &  la 
coagule  avec  lui  y  d'où  lui 
naiilent  des  cornes  d*or  ;* 
c^èff-a-dire ,  la  pierre  philo-* 
fophale.  Voyez  les  Fables 
Égypu  &  Grecques  dévoi-^ 
lëes ,  tiv.  a,  ch.  4. 

BIEN  DES  BIENS.  Pier-. 
re  philofophale ,  dont  Tac-. 
quifiitiQn  emporte  avec  elle 
tpu&  les  biens  de  ce  monde ,' 
Igs .  richeflbs  &  la  fanté.-    . . 

Bien  a  jplusieus 
Noms.  Mercure  animé. 

BlLADEN.  Acier. 
_  BIMATER.  Voyei  Bac* 

CHUS. 

BITRINATI.  Tout  vaf<^ 
4e  veu6« 


58  «  L 

•   BtACiNA.   PTiifieurs 

métaux  fondus  cnfemble. 

BLANC-ESPRIT.  Mer- 
cure des  Sîîges. 

Blanc  du  Noir.  Mj- 
giftere  au  blanc  parfait  »  qui 
n'a  pu  parvenir  à  la  blan- 
cheur qu'en  paffant  par  la 
coulear  noire,  vrai  indice  de 
la  parfaite  purréfaftion, 

BLANCHEUR.  Les 
Phiîofophes  difent  que  Iqrf- 
que  la  blancheur  furvienr  à 
la  matière  du  grand  tiéuvre , 
fa  vie  a  v&încu  fa  mort  j  que 
leur  Roi  eft  reffufcité ,  que 
la  terre  &  l'eau  font  ide- 
veniies  air,  que  c'eft  îê*  ré- 
gime de  la  Luné.,  que  leur 
enfant  eft  né,  &'qne  le'Ciel 
&  la  Terre  foi>t  mariés;  par- 
ce que  la  bîaftckeur  indique 
Ife  mariage  ou  l'uniô^  du  fixe 
&  du  volatil,  du  mâle  &  dç 
la  fen^ellë,  &r.  •  ".  " 
'  La  blancheur  Bpt^s'\^  p'T- 
tréfa£lion  eft  uH  fign^  .que 
TArtiftç  a  bien  opéré;  La 
Ihatiere  a  pour  lôrs'  acquis 
un  degré  de  fixité  que  le  feu 
rie  faurott  détruirç  ;  c^eft 
pourquoi  il  ne  faut  que  cbti-' 
tinuer  îe  feu  pour  pcrfeAion-' 
i4er  le  magiuere-au  rôiiges 
&   lorfque  rArtiflé  Volt  la 

Ï)arfaite'^/^/2f/i(;z/r,  lés.Phi- 
ôfbphesdifcnt  qu'il  faut  dé- 
chirer les  livres,  parce  qu^ils 
deviennent  inutifes.  - 

BLANCHEURéAFlL- 


B  1  "     S  O., 

LAijtE.'Eile  précède  »  pan. 
faite  blancheur  dans  rœiivre 
de  la  pierre  philofophaîe.  Ce 
font  des  efpeces  de  petits  fi - 
lamens  blancs  qui  parnifîenc 
à  mefure  que  la  noirceur  oti 
le  règne  de  Saturne  pafle  , 
&  que  le  règne  de  Jupiter 
lui  fi«:cqde. 

Le  BLANCHIR  des 
Phiîofophes.  C'éft  cuire  îi 
matière  jufqu'aa  blancs  pstr-^ 
t:>\t.  Blanchiffei  le  laiton  & 
déchirez  vos  livres,  crainte 
que,  vos  cœurs  ne  foient  Cé- 
chîrés  par  Tinquictude,  Codé 
de  Vérité.  '    -      - 

BOOÏO.  (Euf  des  Philo^ 
fophes, 

B.(E.IIP.    Animal    adoré 
en  Egypte.  Voyei  APiS  ,. 
Serapïs.  La  Fable  feint 
qu'fifèfçule  enleva  lesbceufs" 
dé  ôetyoTi',  Mercure  ceux. 
qu'Apollon  gàrdoit  pour  Ad- 
mete.   Vbyéz   l'explication 
de  cçsi^fiftious  dans  lés  Fa- 
bles'È^jj'p^:  &  "Crecqâes  iïe- 
votfôes ,  îiv.  I.  chap.  r.'  fie 
fuTtr.1îv/1.  chap.  14.  $.!• 
&'l'i^îj.-tfiap.ia. 

•  feôF.  Chaux  vive. 

'  BÔLÇ/^oyq  ARBRB.' 
'  Bois  *'0r.  Artreïôlaîfot 
des  Philosophes." 

•  Bois  de.  Perroquet.' 
C^èftl'â'oës;  -    >  ^ 
'Bd^s^.pÈ  Paradis. 

Aloês.  •       *    '  ;'      • 

•  *Bais  *  ^m-  ^iE.'C^'  \t: 


iro 

pierre  parfaite ,  qui  devenue 
médecine  uni verfelte ,  gué- 
rit toutes  les  infirmités  du 
corps  htimain ,  &  conferve 
Thomnae  en  fanté  jufqu'au 
terme  prefcrit  par  la  Sageflè 
divine. 

BOITEUX.  (  le  )  C'eft  , 
en  termes  de  Cbymîe  Her- 
métique ,  Vulcain  ou  le  feu , 
que  la  Fable  nous  repréfente 
fous  la  forme  d'un  homroe 
boiteux.  Bafife  Valentin  Ta 
repréfente  ainfi  dans  la  plan* 
che  qui  eft  à  la  tête  de  la  pre- 
mière de  fes  douze  Clefç. 

B  O  L  J  U  D  A I  Q  U  B. 
Guimauve. 

BOLESIS.  Le  même 
que  Belifîs. 

BOLESON.  Baume. 

BORADES.  Limaille  des 
métaux. 

BORAX.  Pierre  des  Phi- 
lofophes  au  blanc.^ 

BORÉE,  fils  d'ÀOrée, 
enleva  Orithie,  dont  il  eut 
Calais  &  Zeth<î.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées,  liv-  a  chap.  i.   ■ 

BORIN;  Vinaigre  téré- 
benthibc^ou  a^kalifé. 

BORITÏS.  C'eft  la  ma* 
tîeredes  Sages  en  putréfac-^ 
tien  ,  ou  au  noir. 

BOTRACHIUM,  Ache 
de  Sardaigne  ,  appelée  par 
les  Botaniiies  Avium  rifus,  - 

BOTUM    BARBA-^ 
T  U  lyf .  Col  d'une  cucurbite 


.  B  O        B  BL      î9 

mis  &  inféré  dans  |e  cold*une 
autre. 

BOUC.  Animal  adoré 
chez  les  Egyptiens.  Ces  peu- 
ples ravoienc  confacré  \  Ofi- 
ris«  &  les  Grecs  à  Bacchns, 
comme  étant  le  fymbole  du 
principe  fécondant  de  la  na- 
ture, ce  feu  inné  qui  vivi- 
fie tout.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées, 
liv.  I.  feô.  3.  chap.  5. 

Le  Bouc  fervoit  aux  Egyp- 
tiens dans  leurs  figures  hiéro- 
glyphiques pour  fignlfier  (a 
partie  de  la  matière  de  îa 
pierre  philofophale ,  que  les 
Alchymîftes  nomment  leur 
foufre  5  c'eft  pourquoi  les 
Egyptiens  avoient'  confacré 
cet  animal  à  Ba^chusi,  qi|i 
n*étoit  autre  chez  eux  qii^tj- 
fitiSj  à  qui  ils  avoient'atrflï 
donifé  Mes  noms  d'Apt^lîon , 
Adonis ,  &c. 

BOUE.-  Les  FKHofôphés 
ont  quelquefois  dbWrté  ce- 
Bonn  à  leur  matière-;  çèqiS 
a  'induit  en  erreur  pkifieuri 
Chymiftes  qui  ont  tratarlîj^ 
fur  la  boue  &  lé  lifnon,'M;i^ 
Philalethe  nous  -'apptertd 
qu'ottne  doit  gppKqbçr  db 
ftôin  &k  houe  que  lorfquç  li 
matière  eft  en  piiKÔFât^ion? 

BRACIUM.,Cmvrei 

.  BRARICIA.  Verre/-  - 
-'  BR'ASE.  Chai^boit. 
i  :©RETAN.  Bois  de  BféflE 


6p  B  R 

BRIARÉE  ,  fils  du  Ciel 
ic  de  la  Terre ,  le  plus  ter- 
riblç  &  le  plus  redoutable 
de  tous  les  Géans.  Tous  les 
noms  des  Géans. fignifient 
quelque  chofe  qui  tend  a  la 
deftruâion ,  commç  la  tem-^ 

|>êce,  la  fureur ,  le  tonnerre , 
es  vents  impétueux  ,  &c. 
On  peut  voir  là-deffiis  THifr 
toire  du  Ciel  de  M,  Peluche, 
qui  en  donne  les  étymolor' 
.gies  fort  au  long.  Voyez  ce 
qu'ils  fignifient  chymique-^ 
ment  dans  les  Fables  Egypt. 
&  Grecq,  dévoilées^  liv.  3. 
cb«  a,  3.&4. 

BRISÉIS,  fille  de  Brisés, 
fe  nommoii  d'abord  Hippo- 
datnie.  Lorfque  les  Grecs 
s'emparèrent  de  la  ville  de 
I-yriieffe  ,  Briféïs  captive 
jéichut  par  le  fort  à  Achille. 
Agamemnon  U  liii  ayant 
enlevée  de  force ,  Achille  en 
conçut  un  rel  dépitAqu'il  cher- 
cha cou$  les  moyens  de  «'«o 
^enger^  &  ne  voulut  pren« 
dre  les  armes  contre  las 
:Troyens,  que  pour. venger 
Ja  n^qrt  de  fbn  ami  Patrocle; 
y,Qyez  les  .Fables  Egypt.  & 
Çrecq'ueis. dévoilée»,  6v,  6. 
C'eft  par  la  colère  d'Achille 
qu'Hori^ere  commence  fon 
Iliade.  . 

BROMiUS.  Surnom  dé 
Bacclms.  Voyêi  Bacchus. 

BROUILLARD.  Va- 
peur  épaifTe^  i:efl€tnEibIant  à 


B  IC 
un  brouitlard,  qui  s'Aeve  â^ 
Ja  matière ,  &r  fe  condenfe^ 
dans  l'air  des  Philofophes  ^ 
d'où  elle  retombe  pour  ar — 
rofer  leur  terre ,  la  purifier- 
&  la  féconder, 

BROYER ,  en  termes  de 
Chyroie,  c'eft  cuire  la  ma- 
tière ,  &  non  la  piler  dans  un 
mortier,  ou  autrement. 

BRULER,  Afare,  en 
termes  de  Philofophie  chy 
mique  ,  ne  doit  pas  fe  pren-* 
dre  pour  calciner  ou  mettre 
au  feu  ;  mais  cuire  fimple^ 
ment  la  matière  dans  fon 
yafe  ^  &  à  feu  doux. 

BRUMAZAR.  Nom  que 
quelques  Philofophes  chy* 
miques  ont  donné  à  leur 
mercure.  G'efi  une  vapeur 
graffe  «  onâueufe  ,  donc 
TAuteurde  CUngor  Buccinct 
parle  en  ces  termes  :  Le  pain 
fermenté  &  cuit  eft  dans  fon 
degré  de  pexfeâioo  ;  de  mê- 
me l'or  quand  il  eft  purifié 
par  le  feu ,  eft  un  corps  fixe , 
&  n'eft  plus  fufceptible  de 
fermentation ,  s'il  n'eft  mélo 
avec»  Bn/mrt{dr ,  c'eft-à-dire 
la  première  matière  des  mé-^ 
«aux,  dans  lequel  il  fe  rëfouc 
en  cette  première  matière., 
Prenons  donc  cette  première 
de  laquelle  l'or  eft  compofé, 
&  au  moyen  de  l'art  nous 
en  ferons  Je  ferment  philo^ 
fophique.  Beeher. 
BUBASTE.  r.  I>IAKE^ 


BU        C  A 

BURAC.  Toute  efpece 
âefeJ. 
BURINA.  Poix. 
BUSIRIS  ,  Roi'  d'Egyp- 
te, tuoic  3c  maflacroit  les 
faôtes.  Hercule  le  vainquit 
&  le  tua.  Ce  Bu/tris  9  félon 
les  Alchyiniftes ,  eft  le  fou- 
fre  incotnbnûible  &  les  im- 
puretés qui  enveloppent  la 
vraie  matière  de  la  pierre  , 
&  la  tiennent  comme  dans 
un  état  de   mort.  L'Artifte 
détruit  par  le  feu  ces  impu- 
retés ,  &  en  délivre  par  ce 
moyen    l'Egypte,  qui    re- 
préfente  la  terre  philofo- 
phique. 

D'autres  expliquent  cette 
fable  différemment,  Bufi- 
ris  y  félon  eux  ,  eft  pris  pour 
le  mercure  pbilofophique , 
dont  raâivité  des  efprits  dif- 
fout,  putréfie ,  &  donne  ,^ 
pour  ainfi  dire  ,  la  mort  à 
tous  les  métaux  avec  lef- 
quels  on  le  mêle.  L'Artifte 
dans  les  opérations  de  la 
pierre  philofopbale ,  fixe  & 
coagule  ces  efprits  mercu- 
riels, 

C. 


CA  B.    Or    philofophi- 
que. 
.CABALATAR    & 
BALATUR.  Sel    nitre 
^ages. 

CABEBI.  X 
CABÊH.    S 


CA- 

des 


Mâchefer. 


CA  éf 

CABEL.  Excrément  ha« 
main. 

CABET.  Ecailles  du  fer* 

CABIRIA.  Surnom  d« 
Cérès.  Voyei  CjÉRÈS. 

CACHYMIA.  Ecume  o« 
fcorie  d'argent. 

CACUS,  fils  de  Vulcain 
félon  la  Fable,  eft,  fuivant 
l'explication  des  Alchymif- 
tes ,  le  feu  commun.  Cacup 
repréfenté  comme  un  roonf* 
tre  terrible ,  demi-homme  ^ 
&  vomiffant  toujours  du  feu  , 
ce  font  les  fourneaux  dei^ 
Chymiftes  ordinaires  &  des 
Fondeurs ,  qui  vomiffent  fans 
ceffe  un  feu  contre  nature» 
qui  ravage  tout  ce  qu'on  lui 
préîente ,  qui  le  détruit ,  & 
en  change  toute  la  nature* 
Ce  Caçus  eft  vaincu  par  Her« 
cule ,  le  fy  mbole  du  mercure 
des  Philofophes ,  qui  dans  la 
tranfmutation  corrige  ce  que 
Cacus  avoir  gâté,  en  enle« 
vant  les  troupeaux  d'Hercu* 
le,  c'eft-â-dire  en  rendant  let 
métaux  ordinaires  fans  vie  , 
&  en  leur  ôtant  cette  qualité 

Sénérative  que  Ton  trouve 
ans  la  matière  métallique 
qui  fert  de  bafe  ï  toutes  les 
opérat'on$  du  grand  œuvrCi; 
Quelques  Alchytniftes  don- 
nent à  leur  foutre  le  nom  de 
Cacus  f  &  celui  d'Hercule  ïi 
leur  fel.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées  ^ 
liv.  J.chap.ao. 


6i  C  A 

CADEGI.  Voyei  Mala- 

BATHRON. 

CADIMA  AURI.  Li- 
tharge  d*or, 

CADMIE  eft  un  des 
Doms  que  les  Phîlofophes 
Hermétiques  ont  donné  à  la 
matière  de  leur  pierre.  Quel- 
ques-uns ont  aufll  nommé 
Cadmie  les  parties  hétéro- 
gènes de  cette  matière,  qu'il 
nefautpointfaire  entier  dans 
Tceuvre.  C'eft  proprement  la 
pierre  au  rouge. 

CADMUS  ,  fils  d'Age- 
nor^Roi  de  Phénicie,  fut  en- 
voyé par  fon  père  à  la  pour- 
faite  d'Europe  fa  foeur ,  en- 
levée par  Jupiter ,  métamor- 
Ehofc  en  taureau  blanc.  I! 
Itit  la  ville  de  Thebes  , 
époufa  Hermione  ou  Har- 
monie, fille  de  Mars  ,  &  fu- 
rent Tun  &  Fautre  changés 
en  ferpens.  Voyez  les  Fa- 
btes  Egypt.  &  Grecques  dé- 
voilées ,  Viv.  I.  fed.  4. 

-  CADUCÉE.  Les  Philofo- 
piies  Chymiques  ont  donné 
a  leur  {nflblvant  le  nom  de 
Caducée  de  Mercure  ^  parce 
qu*ili5  prétendent  que  les  in- 
venteurs de  la  Fable  avoicnt 
ÎBtentidn  d'indiquer  ce  dif- 
folf  ant  par  le  Caducée.  C'efl: 
pourquoi  Abraham  Juif  met 
dsins  la  première  figure  hié- 
roglyphique un  Mercure  te- 
ftânt  fon  caducée  «  &  Saturne 
avec  fa  faut  qui  femble  vou« 


C  A 

loir  couper  les  jambes  &  les 
ailes  à  Mercure.  Voyez  foct 
origine,  fes propriétés  &  fora 
ufage  dan^les  Fables  Fgypr* 
&  Grecques  dévoilées ,  ar- 
ticle de  Mercure^  liv.  3.  ch. 
14.  $.  I.  On  a  aufii  donné  le 
caducée  à  Bacchus. 

Le  caducée  écoit  compofé 
de  trois  parties  ,  de  la  tige 
d'or  fur  montée  d'une  pom- 
me de  fer ,  &  de  deux  fer- 
pens ,  qui  femblent  vouloir 
fe  dévorer.  L'un  de  ces  fer- 
pens repréfente  la  partie  vo- 
latile de  la  matière  philofo- 
phique  ,  l'autre  fignifie  la 
partie  fixe,quî  fe  combattent 
dans  le  vafe.i  l'or  philofo- 
phique  dont  la  tige  eft  le 
fymbole ,  les  met  d'actord 
en  les  fixant  l'un  &  l'autre  , 
&  en  les  rénnifTint  en  un  feul 
corps  inféparablement, 

CAFFA.  Camphre. 

CAGASTRUM.  Terme 
que  Paracelfe  a  inventé  pour 
fignifier  l'image  de  quelque 
chofe  de  réel ,  ou  une  chofe 
qui  n'eft  telle  qu'en  appa- 
rence. C'eft  le  contraire  d'y- 
liaflrum.  Il  dit  que  cagaftrunz 
eft  ce  que  le  fel  nitre  eft  à  la 
première  matière  de  tout  ^ 
ou  comme  la  chair  de  l'hom- 
me à  fa  première  matière.  La 
chair  d'Adam,  après  le  pé- 
ché ,  devint  cag^ftrîque»  II  y 
a  de  même  deux  fortes  de 
vie ,  Tune  eft  yliafirljue  o\i 


C  A. 

telle  de  refprir ,  &  Tautre 
ca^:ijtrique 


ceHe  de  ta 


ou 
partie   animale.   Pardcdfi , 
de  Aioth, 

CaG  AS  TRIQUE.  Ce 
qui  n'eft  pas  necedaire  dans 
le  corps  de  Thomme,  &  ce 
qui  n  y  eft  quafi  mis  par  la 
Nature  que  comme  un  or- 
nement 5  tels  font  les  che- 
veux ,  la  barbe ,  le  poil ,  les 
mamelles  ,  &c.  au  coii- 
traire  de  ce  qui  y  eft  yliaftri- 
que  ,  comme  le  cœur ,  les 
parties  nobles  ,  &c. 

C  A  H  O  S  6-  Tombeau 
£oii  doit  finir  PEfpric,  Les 
Phyficiens  Cbymiftes  en- 
tendent par  ces  termes  la 
matière  de  la  pierre  pendant 
le  cems  de  la  putrcfaflion  , 
lorfqu'elle  eft  noire ,  &  que 
les  élémens  femblent  alors 
confondus  enfemble. 

CAILLÉ,  Matière  des 
Sages  coagulée, 

CAIN-  Nom  que  les  Phî- 
lofophes  ont  donné  à  leur 
matière  en  putréfaftion  & 
parvenue  au  noir ,  peut-être 
à  caufe  de  la  malédiâion 
que  Dieu  prononça  contre 
luij  au  fujet  du  meurtre  qu'il 
avoit  commis  envers  fon  frè- 
re Abel,  ou  parce  que  les 
défordres  de  fes  defcendans 
forent  la  caufe  du  déluge, 
qui  fit  périr  prefque  tout  le 
genre  humain.  Ce  déluge  eft 
nguré  par  la  dilfolutioa  de 


C  A  «}  ^ 

la  matière  >  &  fes  efFen  par 
la  putréfaâioo, 

CAL.^  Af fente  phîîofo- 
phique  ou  la  matière  des 
Chymiftes  Hermétiques  , 
tant  pendant  fa  diffolution  ^ 
parce  qu*alors  elle  eft  un 
grand  poifon ,  que  lorfqirelte 
eft  parvenue  au  blanc.  Voye^ 
Arsenic. 

Calais,  fils  de  Borée, 
&  l'un  des  plus  célèbres  Ar-> 

fjonautes,  pour  fui  vit,  avec 
on  frère  Zethès,  les  Harpies 
qui  défol oient  le  bon  homme 
Phinéc.  On  les  repréfentoit 
avec  des  ailes  &  des  che* 
veux  azurés.  Hercule  les  fit 
périr.  Voyez  les  Fab.^Egypr. 
&  Grecq.  dévoilées ,  liv.  a. 
chap.  T. 

CALAMBAC.  A!o?s. 

CALCADIN,  Colcotar  » 
ou  matière  des  Philofophes 
parvenue  au  rouge. 

CALCADIS.  Vîtrîof. 
Qaelaues  Chymiftes  ont 
donne  ce  nom  au  fel  alkalu 

CALCATON.  Trochif- 
que  d'arfenîc.  John/bu* 

CALCHAS.  Devin  fa* 
meux  de  l'armée  des  Grecs  , 

2ui ,  aidés  de  fes  confeils^  • 
rent  de  grands  exploits  con- 
tre les  Troyens.  Il  indiqua 
aux  premiers  le  moyen  d'ap- 
pâifer  le  courroux  de  Dia* 
te,  &  prédit  que  la  ville  de 
Troye  ne  pourroitétre  prifc 
<ja!après  la  neuvième  année 


£4  C  À 

du  Ciége ,  fur  ce  qu'un  dra« 
gon  avoit  dévoré  en  leur 
|>réfence  neuf  petits  nni- 
neaux  &  leur  mère.  Cal- 
chas  mourut  de  chagrin  pour 
ivoir  trouvéjim  certain  Mop- 
fe  plus  habile  que  lui  dans 
l'art  de  deviner.  Voyez  les 
Fablesïgypt.  &  Grecques, 
liv.  6. 

CALCINATION.  Puri- 
fication  &  pulvérifation  des 
corps  par  le  moyen  du  feu 
extérieur  qui  en  défunit  les 
parties  en  féparant  ou  éva- 
porant Thumide  qui  les  Hoit , 
&  en  faifoit  un  corps  folide. 
Les  Philofophes  Spagyri- 
ques  fe  fervent  quelquefois 
indifféremment  des  termes 
de  calcinààon  ,  corruption  , 
&:  putréfaâion ,  pour  figni* 
fier  la  même  chofe.  Ils  en- 
tendent cependant  plus  fou* 
vent  par  le  terme  de  àalci^ 
nation  t  ropération  qui  fuit 
telle  de  la  rubification  de  la 
pierre.  Il  y  a  encore  une  au- 
tre calcinadon  proprement 
dite ,  &  telle  qti*on  l'entend 
communément ,  qui  eft  re- 
quife  dans  la  préparation  de 
la  matière.  <3^eft  une  puri6- 
cation  ou  mondification  de 
cette  mime  matière ,  que 
quelques-uns  appellent  reâi- 
fication  ,  d'autres  ablution  , 
d'autres  fiparation  ,  |lbnt 
voyez  les  articles. 
La    càUination   phiiofo- 


CA 

phîque  fe  fait  avec  le  feu  h\3^  \ 
mide  ,  ou  eau  poétique  des 
Sages  «  qui  réduit  les  corps 
à  leurs  premiers  principes  ^ 
fans  détruire  leurs-vertus  fé- 
minales  &  germinarive^  »  au 
lieu  que  la  talcination  faite 
par  le  feu  vulgaire  ^  détruit 
les  femences  des  corps ,  ce 
qui  lui  a  fait  donner  le  nom 
de  Tyran  de  la  Nature. 

II  y  a  deux  fortes  de  cal-^ 
anations  vulgaires  ;  Tune 
qui  fe  fait  à  feu  ouverte  telle 
que  celle  de  la  cendre  ;  & 
celle  qui  fe  fait  dans  des  va- 
fes  fermés.  Dans  la  première» 
les  partiesi  fulfureufes  vola- 
tiles s'envolent  en  partie ,  Sc 
privent  par-là  \e^  fels  d'une 
force  &  d'une  vertu  qu^ils 
conferVent  dans  la  féconde 
efpece  de  calcination.  Tous 
les  fels  tiiés  des  cendres  de 
celles-ci  fe  crydalliffsnt ,  & 
il  n'en  eft  pas  de  même  des 
autres ,  qu'on  ne  peut  avoir 
que  par  Tévaporation  de 
rhumidité  pouHïe  au  fec. 

Il  y  a  diverfes  fortes  de» 
calcination^.  Les  unes  qu'on 
appelle  Jeches  ,  les.  autres 
humides f  les  unes  corrojîyes  ^ 
lesautres  qui  i^  le  font  point. 

Les  cafcin allons  humides 
fotît  vaporeufcs  ou  immef* 
Jîvçs, 

Les  vaporeufes  fe  font  ea 
expofant  dçs  corps  métalH*. 
ques  ou  autres,  à  la  fumée 


CA 

I  «a  i  f  exhalai foa  de  quelque 
matière.  Les  immeruves  fe 
font  en  mettant  le  corps 
qu'on  veut  calciner  dans  des 
liqueurs  corrolives ,  comme 
eaux  fortes  ou  efprits  ar-^ 
dens  )  de  manière  qu'elles  y 
fbient  fubmergéés. 

Les  calc'^naùons  feches 
font  proprement  ce  qu'on 
appelle  Ctmtnuuions  >  dont 
voyez  Tarticle. 

On  appelle  auHi  çalcina"^ 
ùotiftekcy  celle  qui  fe  fait 
par  le  feu ,  telle  que  celle  de 
la  chaux  à  bfttir ,  de  la  fou- 
de ,  des  fets  qu'on  blanchit 
dans  des  creulets ,  des  een^ 
dres  qui  viennent  du  bois 
brûlé  ou  d'autres  matières. 

Dans  ces  calcinations  fi*' 
ehes  ,  on  diftingue  encore 
celles  qui  fe  font  à  feu  ou- 
vert» à  feu  clos  y  &  i  feu  d€ 
réverbère.  Voy€i  Feu  ,  RÉ- 

V£RB£R£. 

Quelquefois  calciner  la 
matière,  c'eft  la  blanchir  & 
la  purger  de  fa  noirceur  par 
Tart^  le  feu  philofophiique , 
&  fazotb.  Le  (igné  de  là 
parfaite  çakination  eft  la 
blancheur. 

CALCINER ,  en  termes 
de  Philorophie  chymiqtie., 
Voyex^  Calcikation. 

CALCINATOIRE.  U 
vaiifeau  calcinatoire  des  Phi- 
iofophes  Hermétiques  n'eft 
autre  que  l'cnif  des  Sages. 


C  A  éf 

CALCINATUM  MA- 
JUSà  Tout  ce  qui  eft  adouci 
par  l*Art  chymique^  &:  qui 
n^a  pas  cette  douceur  de  (a 
nature  ,  comme  le  mercure 
doux,  Pâme  du  plomba  le 
fel  &  autres  fembiables  pré-* 
parartons.  Flanifcàmpi. 

CALCINATUM     MINUS* 

Tout  ce  qui  eft  doux  natu- 
rellement. 

CALGITARL  Ç'eft  Tal. 
ksli  en  général. 

CALCITEA.  Traga- 
cafithe. 

CALCITHÉOS.  Lî- 
tbarge^p  ou  laiton  blanchi 
des  Phitofophes. 

CALaTIS.  Voyei  CAt^ 
CADIN. 

CALCOCdS.  Cuivra 
brûlé  y  ou  AS  uflum. 

CALCOKEUMENOS. 
JEsufiunu 

CALCOTA.  Colcotar 
philofophique* 

CALCUTIUR  Cuivra 
brûlé. 

CALDAR.  Etain  ,  ou 
JTupiter* 

CALGFUR.  terme 
arabe ,  dont  quelques  Chy- 
miftes  fe  font  fervis  pour 
dire  du  girofle» 

CALIBE.  TrochtCque 
d'arfenic*        , 

CALIDITÉ.  Qualité  de 

la  matière  fixe  des  Philofo- 

phes.  Ils  ont  donné  ce  nom 

de  calidité  à  leur  miile^  ou 

E 


66'  C  A\ 

fixe.  Le  premier  eft  appelé 

caUdité  Se  Jîccité^  ou  foufre  j 

le  dernier,  argent  -  vif ,  ou' 

frigidité   &   humidité.  Fia- 

mel, 

CALIETTE  Champi- 
gnon 4iu  genévrier. 

CALIX  CHYMICUS, 
Verre  d^antimoine. 

CALLECAMENON. 
Cuivre  brûlé. 

CALLENA.  Salpêtre. 

CALLIRHOÉ.  Fille  de 
IHJcéan ,  &  femme  de  Chry- 
faor.  Voyez  l'article  de  ce 
dernier. 

•  CAL  MET.  Antimoine 
des  Philofophes. 
-  CALPÉ.  Montagne  ék- 
vée  fur  les  confins  de  TEP 
I^agnfe  du  èôrédeTAfi^îque,. 
vers  le  détroit  de  Gibraltar.' 
tes  Poètes  ont  feint  qu'Her- 
cule la  fépara  d'une  autre- 
2'  ri  eftvis-à-vîs  eti  Afrique, 
:  nommée  Ahyla,  Ces 
deux  avant  cette  féparation 
n'en  faifoient  qu'une.  Ce 
font  ce  qu'ils  ont  aiifli  ap. 
pelé  les  Colonnes  d'Her- 
cule. Voyez  les  Fab.  Egypt. 
&  Grecq.  dévoilées^  liv.  j. 
chap*  II. 
'    CALTICIS.  Foyei  Cae- 

CADIN. 

CALUFAL,  Ceft  l'huile 
des  Indes. 

CALUSA-CYPTAS. 
Criflal. 

CAMBAR.  Matière  des 


Sages  t>arvenue  à  la  Mân--» 
cheur. 
CAMBIC-SUC.  Ceft 

la  gomme  Gutta-gainba. 

CAMBILL.  Terre  rouge^ 
des  Philofophes. 

CAMBYSE,  Roi  de 
Perfe,  s'étaht  emparé  de  l'E^ 
gypte,  tiia  le  bœuf  Apis  >  fe 
moqua  des  Dieux  de  TE— 
gypte  comme  fabuleux ,  & 
envoya  fon  armée  pour  dé- 
truire le  temple  de  Jupiter 
Ammon.  Il  retourna  dans 
fon  pays  avec  des  richefïês 
immenfes.  Voyez  les  Fables^ 
Egypt.  &  Grecques  dévoi- 
lées, liv.  1.  feô.  0. 

CAMERETH.  Mercure 
des  Philofophes  fixé  au  rou- 
ge ,  où  lé  foufre  des  Sages. 

CAMES  &  CAMET.  Ar- 
gent ,  ou  matière  philofo— 
phique  pouiTée  au  blanc. 
CANCIN-PERÏCON. 
Fumier  ou  ventrede  cheval^ 
échauffé. 

CANCRE  ou  CAN- 
CER. La  pierre  des  Philo- 
sophes fixée  au  rouge,  ainfi 
nommée  à  caufe  de  fa  com- 
plexion  chaude  &  feche  »  & 
de  fa  vertu  ignée ,  qui  Ta  fait 
nommer  Pierre  de  feu ,  Mi- 
nière de  feu  célefte. 

CANICULE  (  Feu  :de  ); 
Quelques  Philofophes  Her- 
métiques ont  ainfi  appelé 
leur  troifieme  feii ,  ou  degré 
de  feu,  par  comparaifon  à 


C  A 

la  chaleur  de  la  Canicule , 
qui  eft  la  plus  forte  de  toute 
Tannée.  Ce  n'eft  pas  qu'il 
faille  augmenter  le  feu  ex- 
térieur au  rroifieme  degré , 
puifqu^ils  difent  qu'il  doit 
être  égal  &  continu  pen- 
dant tout  le  cours  de  Tceu- 
vre:  cette  augmentation  doit 
s'entendre  du  feu  intérieur. 
Cette  équivoque  a  induit 
beaucoup  de  gens  en  erreur. 

C  AN  OPE.  L'un  des 
Dieux  adorés  en  Egypte.  Il 
étoit  repréfenté  fous  la  figure 
d'un  vafe  ovale  pofé  fur  une 
de  fes  pointes;  1  autre  oppo» 
fée  portoit  une  tête  d'hom- 
me ;  &  fur  le  vafe  étoîent 
figurés  plufîeurs  hiérogly- 
phes. Voyefe  ce  qu'on  doit 
entendre  par  Canoptj  dans 
le  livre  i.  ch.  9.  des  Fables 
Egypt,  &  Grecq  dévoilées. 

CANTACON.  Safran, 
des    Philofophes.  Quelques 
Chymîftcs   l'ont    interprété 
du  fafran  commun. 

CANZE,  CANNA, 
CARNIT,  Vafe  chymique. 
Johnfon, 

CAPE.  Terre  minérale 
qui  fait  corps  &  compofe  les 
pierres  métalliques  avec  le 
métal,  &  qui  n'eft  point  mé- 
tal elle-même.  C'efl  cette 
matière  pierrçufe  qui  occa- 
fionne  les  opérations  qu'il 
faut  néceffairement  faire 
pour  tirer  Valoi  des  métaux } 


C  A^  €7 

afin  de  les  en  féparer ,  &  de 
les  avoir  purs.  On  tire  les 
métaux  de  leurs  capts^  ai| 
moyen  du  repajftment, 

CAPRICORNE.  Man- 
get  dit  que  quelques  Chy- 
mifles  ont  donné  ce  nom  au 

f)lomb.  Il  auroit  dit  vrai  sMI 
'avoit  expliqué  du  plomb  ou 
Saturne  des  Philofophes  ;  & 
ils  l'ont  ainfi  appelé ,  parce 

Îiue  le  Capricorne  défigne  le 
olAice  d'hiver,  comme  la 
matière  de  l'œuvre  parve-' 
nue  au  noir ,  ou  Saturne  des 
Philofophes  ,  indique  leur 
hiver. 

CARAB.  GoufTe  des  lé- 
guâmes. 

CARAHA.  Nom  que  les 
Alchymifles  ont  donné  à  un 
de  leurs  vaiffeaax  philofo- 
phiques;  c'efl  le  premier  :  le 
fécond  fe  nomme  Aludel , 
dont  voyez  l'article. 

CARDEL,  Moutarde. 

CARDIR.  Jupiter  ,  ou 
rétain. 

CAROIS.  Mars^^ou  le  fer. 

CARENA.  La  vingt- 
quatrième  partie  d'une  gout- 
te. Johnfon, 

CARMITI.  La  pefantcur 
d'une  obole  ou  d'une  maille. 
Johnfon, 

CARUMFEL.    Girofle. 

CARSUFLÉ.  Kojq  COR- 
SUFt^. 

CASIBO.  Cyprès. 

CASMET.  Antimoine. 
Eij 


£8  C  A 

CASPA.  Li  matière  phi- 
lofophique  au  blanc. 

CASSIBOR  &  CASSID' 
BOTT.  Coriandre. 

CASSIOFÉE^  femme  de 
Céphée  Roi  d'Ethiopie ,  s'é- 
cane  vantée  d*être  plus  belle 
que  les  Néréides,  en  fut  pu- 
nie par  robligation  oà  elle 
fe  trouva  d*expofer  fa  fille 
Andromède  pour  être  dévo* 
rée  par  un  Monftre  marin.  • 
Perfée  tua  ce  Monftre,  &  la 
délivra.  Voyçz  'les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées, 
liv.  3.  ch.  14.  6. 3. 

CASTOR  &  POLLUX. 
Frères  jumeaux»  fils  de  Ju- 
piter &  de  Léda,  femme  de 
Tyndare.  Jupiter  changé  en 
cigne  ayant  eu  commerce 
avec  Léda,  elle  accoucha  de 
deux  oeufs ,  chacun  defquels 
renfermoic  deux  jumeaux  ; 
de  l'un  fortirenc  Pollux  & 
Hélène ,  'de  l'autre  Caftor:  & 
Clytemneftre.  ^-  ' 

Caftor  &  PoUux  accom- 
pagnèrent Jafon  dans  foR  ex- 
pédition de  CcJcbos  pour  la 
conquête  de  la  toifon  d'or  j 
oh  Pollux  tua  Amycus.  Caf- 
tor ayant  été  tué  par  Lyn- 
cée»  Pollux  obtint  de  Jupi- 
ter de  pouvoir  communiquer 
fon  immortalité  à  Caftor,  & 
,  ils  en  jouiflbient  alternati- 
vement. Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecques ,  liv.  a. 
ch.  I.  liv.  3.  ch.  I4«  f •  4*  & 
liv*  6*  ch.  3. 


C  A 

CATHOCHITES. 
Subftance  goromeufe  &  glu- 
tineufe,qui  fe  trouve  dans 
nde  de  Corfe,  félon  Soii* 
nus  &  Pline.  Johnlon  dit 
qu'elle  a  la  propriété  d'attirer 
la  chair  &  les  mains ,  aux- 
quelles elles  s'attache  forte- 
ment, comme  l'aimant  attire 
le  fèr,  l'ambre  des  pailles  ^ 
&c 

CATILLIAou  CAR- 
TILIA.  Pcâds  de  neuf 
onces. 

C  A  T  M  A.  Nom  que 
quelques  Chy  miftesont  doir 
né  à  l'or  en  limaille.  Johnfon. 

CATROBIL.  Terre 
commune  chez  les  Chymif- 
tes  vulgaires  j  &  terre  des 
Philofophes  chez  les  Adep- 
tes. 

CAUCASE.  Montagne 
d'Afie ,  fur  laquelle  la  Fable^ 
dit  que  Jupiter  fit  attacher 
Prométhée^  &  loi  faifoit  dé- 
vorer le  foie  par  une  aigle  » 
en  punition  de  ce  qu'il  avoir 
dérobé  le  feu  du  Ciel.  Sui- 
vant le  fens  des  Chymifies 
Hermétiques,  le  mont  Cau- 
café  n'eft  autre  que  le  monc 
Philofophique,  ou  le  vafe  de 
l'Art  &  de  la  Nature ,  parce 
qu'à  ce  dernier  eft  attaché  &' 
lié  le  feu  des  Philofophes  ^ 
que  d'Efpagnet  &  plufieurs 
autres  appellent  Minière  de 
feu  célefte.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées , 
liv.  $.  ch.  17. 


C  A   .    CE 

CAUDA  VULPIS  RU- 
BICURDI.  Minium  du 
plomb. 

CECROPS  ,  Fondateur 
du  Royaume  d'Athènes  , 
étoit  originaire  d'Egypte  « 
d'où  il  porta  le  culte  des 
Dieux  dans  !a  Grèce*  La 
Fable  dit  qu'il  étt)it  moitié 
homme  &  moitié  ferpent. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques ,  liv.  i.  fea.  4. 

CEDUE.  L'air. 

CEINTURE  DE  VÉ- 
NUS ,  appelée  CESTÉ. 
Elle  avoit,  félon  la  Fable  , 
la  propriété  non-feulement 
de  rendre  aimable  celle  qui 
la  portoit,  mais  encore  de 
rallumer  les  feux  d'une  paf- 
fion  éteinte;  c'eft  pourquoi 
Junon,  brouillée  avec  Jupi- 
ter,  emprunta  de  Vénus  cet- 
te ceinture ,  pour  captiver  la 
bienveillance  de  ce  Dieu. 
Mercure  étant  encore  en- 
fant j  joignit  I  Tes  autres  fri- 
ponneries ,  le  vol  de  cette 
royftérieufe  ceinture.  Voyez 
hs  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées,  liv.  3,  chap.  14. 
$.1.  &  liv.  6. 

Les  Phiîofophès  Hermé- 
tiques expliquent  cette  cein- 
ture du  petit  cercle  de  cou- 
leurs différentes  qui  fe  forme 
autour  de  la  matière  à  cha- 
que fois  qu'elle  commence 
i  changer  de  couleur. 

ÇELENO,  La  Fable  en 


CE  69 

Hdmet  deux,  l'une  fille  d'At- 
las, laquelle  eut  commerce 
avec  Jupiter  ;  l'autre  étoit 
une  des  Harpies,  fille  de  Ju- 
piter &  de  la  Terre.  Les 
Poètes  «&  ceux  qui  ont  dit 
après  eux  que  les  fept  filles 
d'Atlas'  ont  formé  les  fept 
Pléiades  ,  &  que  chacune 
d'elles  a  un  rapport  av«c  une 
des  planètes ,  donnent  Ce* 
leno  i  Saturne.  On  diroit 
qu'ils  ont  confutté  les  Adep- 
tes pour  donner  cette  expH* 
cation  ;  elle  ne  pouvoit  ea 
effet  Y  mieux  convenir,  puif» 
que  Celeno  vient  d'un  mot 
grec  qui  fignifie  ohjcurité^ 
noirceur  y  &  le  Saturne  des 
Philofophes  n'eft  autre  que 
ta  matière  de  TcBuvre  parve* 
nue  au  noir  pendant  qu'elle 
eft  en  putréfaâion.  On  peut 
voir  dans  l'article  Harpie 
ce  qu'elle  fignifie  de  plu9« 
Voyez  aufli  les  FabK  E^ypt* 
&  Grecq,  dévoilées,  hv.  a. 
chap.  I. 

CELOPAouCHELOPA, 
Hhp. 

CENDRE,  tes  Sefta^ 
teurs  de  la  fcience  Hermé- 
tique appellent  fouvent  cen^ 
dr€  la  matière  de  la  pierre 
putréfiée  dans  l'aludef,  par- 
ce que  la  chaleur  extérieure 
agifTant  fur  le  mixte  du  vaif» 
ftau,  en  fépare  l'humide  qui 
en  lioit  les  parties,  &  après 
ravoir  defféché  ,  laiffe  1^ 
Eiii 


70  C  t 

mixte  comme  une  poudre  j 
ou  cendre ,  &  la  matière 
dans  cet  état  eft  en  ^putré- 
faâ'ion  ou  corruption  ;  car 
Fun  &  Tauîre  terme  fe  pren- 
nent indifFéremment  pour  fi- 
gxiiiîer  la  même  choie. 

Les  Philofophes  Hermé- 
tiques difent  qu'il  ne  ^ut  pas 
jméprifer  la  cendre,  &  Mo- 
riep  xJit  qu'elle  eft  le  dia- 
îdéme  du  Roi.  Il  faut  enten- 
de ces  termes  de  la  matière 
a^rès  qu'elle  a  été  en  putré- 
Éâîon  ;  parce  qu'alors  elle 
Semble  de  la  cendre^  &  que 
àe  cette  cendre  doit  fortir  le 
foufrephilofopbique,  qui  eft 
le  diadème  du  Roi.' 

Cendre  de  Tartre. 
Soufre  des  Philofophes  par- 
fait au  rougé 

,  CENIOTEMIUM. 
Mercure  préparé  pour  la  vé- 
role. 

'  CENTAURES.  (  Les  ) 
etoient  fils  d'Ixion  &  d'une 
nuée,  excepté  le  Centaurç 
Chiron ,  qui  fut  fils  de  Sa- 
turhe&  Phillyre.ïlsavoient 
la  partie  fupérienretki  corps 
de  forme  humaine ,  &  de- 
puis la  ceinture  jufqu'au  bas 
4e  la  forme  d'un  cbeval« 
Ayant  été  invités  aux  noces 
de  Pjrrithous ,  ils  y  cherchè- 
rent querelle  aux  Lapithes  ^ 
&  il  y  eut  un  fanglant  com- 
bat entr'eux ,  où  les  derniers 
refterenc  vainqueurs,  Her- 


C  E. 

cufe  vint  après,  &  acheva 
de  les  détruire. 

Le  mariage  de  Pyrithous 
avec  Déiadamie  eft  celui  des 
Philofophes*,  qui  fe  fait  dans 
le  vafe  avec  le  fixe  igné  & 
le  volatil  mercuriel.  Avant 
la  parfaite  réunion  des  deux  ^ 
il  fe  fait  un  combat  de  Vun 
&  de  l'autre ,  qui  produit  la 
diffolution  &  la  volatilifa- 
tion  indiquées  par  les  Lapi- 
thes ,  dont  le  nom  figni- 
fie  s'élever  avec  arrpgan* 
ce.  Voyez  l'explication  plus 
étendue  dans  le  liv.  5.  cb.  6- 
des  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées. 

CENTRE  DU  MON- 
DE. C'eft  la  matière  de  la 
pierre  des  Philofophes,  &  la 
pierre  même  quand  elle  eft 
dans  fa  perfoâion.  Les  Phi- 
lofophes l'ont  ainfi  nommée» 
parce  qu'ils  difent  que  toutes 
les  propriétés  de  l'Univers  y 
font  comme  réunies, 
.' Centre,  .de  l'(Euf, 
t'eft  le  jaune*   ' 

CEPINL  Ceft  le  vi- 
naigre. 

CERATION.  Temps  où 
la  matière  pafTe  de  la  couleur 
noire  à  la  grife  &  puis  à  la 
blanche;  ce  qui  fe  fait  par 
la  feule  digcftion  &  cuiflbn 
continuées  fans  addition  de 
quoique  ce  foit, 

CERAUNO  -  ÇRYSON, 
Qr  fulminant, 


.       CE 

CERBERE.  Dans  le 
fens  des  Chymiftes  vulgai- 
res, c'eft  le  nitref  mais  les 
Philofophes  entendent  bien 
autre  chofe  par  le  Cerbère  de 
la  Fable.  Les  Poètes  Philo- 
fophes  ont  imaginé  qu'un 
chien  à  trois  têtes,  la  gueule 
béante ,  gardoît  la  porte  des 
Enfers,  6C  qu'il  y  ^ftoit  en- 
chaîné parunechaïQge  triple. 
Les  Alchymiftes  prétendent 
que  toutes  les  fables  des  an- 
ciens Poètes  ne  font  que  des 
énigmes ,  dont  ils  fe  font  fer- 
vis  pour  cacher  les  opéra- 
tions de  la  pierre  philofo* 
phaîe.  Ils  difent  en  confé- 
queoce  qu'il  faut  entendre 
par  Cerhere  ce  chien  à  trois 
tètes,  ou  la  matière  de  b 
pierre  philofophale  compo» 
fée  dé  fel.,  de  foufre  &  dç 
mercure, .renfermée  dans  Iç 
triple  vafe  des  Philofopbes , 
jqm.ront'Ies  trois  chaînes  qui 
jient  Cerbere\  ou  que  I?  faiîiT 
tiere  eft  elle-même  )e  palatç 
de  Plu  ton.  Dieu  des  Enfers. 
&  que  le  triple  yaifleau,eft 
le  chien  à  trois  tètes  qui  garj 
de  la  porte  du  palais  &.en 
empêche  l'entrée.  Cette  der- 
ni^e^expltcatjon  me  paroU 
plus  vrailemblable  ;  car  \\  eft 
dit  que  Cerbère  v^miiToit 
du  feuVce  qiii  eft  le  propre 
des  fourneaux.  Oi>  jie  doit 

f>za  cepeofilant  entetuire  paiv 
à  ^ue  ks/ourneaux  des  AU 


CE  71 

chymiftes  vomifTent  du  feu  ,. 
comme  ceux  des  Chymif- 
tes ordinaires }  car  le  feu  de 
la  Philofophie  Spagyrique 
n'éft  pas  le  feu  vulgaire  y 
mais  le  feu  de  la  nature,  un 
feu  qui  échauffe  fans  brûler. 
Et  qui  (k)nnoîtra  ce  feu ,  & 
la  manière  de  le  graduer ,  eft 
bien  avancé  d^ns  la  fcience 
Herniétique.  Que  celui  qui 
veut  étudier  cette  fcience  ait 
donc  Hercule^  &  fâche  le 
marier  à  propos  avec  Théfée 
ion  compagnon  inféparabte« 
il  aura  bientôt  le  fecret  des 
trois  règnes. 

.  CERCLE ,  en  termes  de 
fcience  Hermétique ,  figni- 
6e  circulation  de  la  matière 
dans  l'œuf  des  Philofopbes. 
C*eft  dans  ce  fens  qu'ils 
appellent  leur  opération  le 
tnouvement  des  oieux,  les 
révoîations  circulaires  des 
élémenSâ  &  qu'ilsBçinment 
îg^lfi  le  grand  ceqvre  la  Q^^- 
draturt  du  cercle  iPJiyfique* 
Michel  Majer  a  fait  iin  petit 
iraité  fur  ce  fufet ,  qui  a  pour 
litre  :  De  Circuh  quairaio 
yhyjico ,  five  de  Aura^ 
„  Ils  divifent  suffi  la  pratî- 
_que  <}ela  pierre  phiiôfophait 
en  fept  cercles  butjpérations^ 
&  tout  confifte'  cependant  à 
diiToudre,  &  à  oosfiuler.  Le 
premier  cercle  ^eft  Vk^idiàO* 
^ion  de  la  matière  ei>eau.  Le 
^ond  eft  de  coaguler  cett« 
Eiv 


71  CE 

eau  en  terre  fixe*  Le  troi-^ 
fieme  eft  ta  dîgeftion  de  la 
matière ,  qui  fe  fait  très-len- 
tement ;  «'eft  pourquoi  les 
Philofophes  difent  que  les 
révolutions  de  ce  cerciç  X^ 
font  dans  le  fourneau  fecret. 
Elle  cqjt  la  nourriture  de 
Feiifiint  dés  Sages,  &  laroor 
vertit  en  parties  homogènes^ 
comme  1  eftomac  prépare  les 
alimens  pour  les  tourner  en 
la  fubftance  du  corps.  D'£f- 
pagnet  n'admet  que  trois  cer- 
cles ^  par  la  répétition  def- 
quels  on  parvient ,  dit-il ,  à 
réduire  Teau  en  terre,  &  à 
concilier  les  ennemis ,  c'efl- 
î-dire  y  le  volatil  avec  le  fi^e , 
Thumide  avec  le  fec ,  le  froid 
avec  le  chaud,  Teai^aveclç 
feu. 

CERDAC.  Mercure. 

CÉRÈS.  Fille  de  Saturne 
&  d'Ops ,  &  ftBur  de  Jupi-r 
ter  8c  de  Neptune ,  de  PI  u ton 
êc  de  Jimon.  Cérès  fur  re« 
gardée  comnie  mère  de  Plu- 
tus  &  de  Proierpîne;  PInton 
enleva  celle-ci  &  la  confti* 
tua  Reine  de$  Enfers.  Voye;^ 
cette  fable  &  fon  explica*^ 
tîon  chymique  dans  les  Fa- 
bles Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées ,  liv.  4i  ch.  %. 
&3. 

CERVEAU  ou  COEUR 
DE  CERF.  Terme  de  Chy- 
mie.  C*eft  la  matière  des 
Philqfophçs  i  quand  elle  tA 


CE         CH 

convertie  en  air,  on  rappelle' 
terveaa;  lorfqu'elle  eu  de- 
venue feu ,  on  lui  donne  le 
nom  de  Cour  de  c.erf,  Quel- 
ques Alchymiftes  difenç 
qu'alors  le  cerf  eft  livré  aux 
chiens ,  pour  être  dévoré  i 
c'eft4-dire  qu*on  Texpofe  à 
Tadion  du  feu  poqr  y  être 
digérée  &  fixée. 

CERVELLE  DE 
BŒUF,  C'eft,  en  termes 
de  Chymie^,  du  tartre  brûlé. 
Johnfon. 

CÉRUSE.  {Sç.  Herm.} 
Quelques  Chytniftes  fe  font 
imaginé  que  la  cértife  étoit 
la  matière  des  Philofophes  , 
parce  qu'elle  eft  faite  du 
plomb  ^  &  que  les  Adeptes 
difent  que  leur  Mercure  eft 
fils  de  Saturne;  mais,  fi  ron 
s'en  rapporte  à  Philalethe, 
ils  entendent  par  Cérufe  le 
magiftere  au  blanc;  comme 
on  peut  le  voir  dans  fon  trat« 
té  qui  a  pour  titre  :  Enarra-^ 
Ho  mcthodicq  trium  mtdici^ 
narum  Gebri. 

CESTE  DE  VÉNUS,  F", 
Ceinture. 

CEXII^.  Vînaigrç. 

CHAI  A.  Matière  des 
philofophes  parvenue  à  la 
cçtulenr  blanche. 

CHACIÇP,  Vafe  de  terre. 
Jçhnfon. 

CHALEUR.  Adion  dit 
f^u ,  qui  produit  fur  les  corp$ 
un  eÂt  plus  ou  lowts  v^^^ 


C  H 

félon  qne  les  parties  ignées 
font  en  plus  grande  ou  moin- 
dre quantité  ,  &  pins  ou 
moins  agitées.  Lorfque  cette 
aâion  du  feu  eft  modérée, 
elle  eft  proprement  dite  cha^ 
Uur\  lorfqu'etle  eft  violenté 
jufqu'à  caufer  la  féparation 
des  parties  des  corps  fur  tef- 
quels  elle  agit ,  on  doit  l'ap- 
peler ai/if/^/c;/),  ignition. 

Nous  ne  jugeons  des  de- 
grés de  chaleur  que  par  les 
fens ,  &  par  fes  effets.  On 
diftingue  ptufieurs  fortes  de 
chaleurs ,  la  naturelle  &  Tar- 
tificietle ,  l'interne  &  Tex- 
terne, 

La  naturelle  eft  Vetkt  du 
feu  iuné  dans  tous  lès  Êtres , 
qui  fut  implanté  &  commu- 
niqué à  la  matière  dès  la 
crcarion ,  lorfque  l'efprlt  de 
Dieu  étoit  porté  fur  les  eaux. 
Cette  çhaUur  donne  la  vie  à 
tout ,  parce  qu'elle  eft  une 
émanation  du  principe  de  U 
vie  par  effence.  Dès  que  cet- 
te portioncule  de  vie  aban- 
donne un  fujet,  la  dilTolu- 
tion  des  parties  fuccede  à  cet 
abandon  ,  parce  qu'elle  en 
étoit  le  lien. 

Deux    caafas    contraires 

S^roduifeqt  cet  effet;  le  froid 
on  ennemi  lorfqu'il  domi.- 
ne ,  &  l'aftion  même  de  ce 
feu  pouflée  21  un  degré  trop 
violent. 
Par  le  premier,  cette  $ha^ 


en         73 

leur  naturelle  furmontée, 
abandonne  la  circonférence 
&  fe  retire  au  centre  ;  alors 
les  parties  éloignées,  privées 
du  lien  qui  les  unifioit,  fe 
féparent  de  proche  en  pro- 
che y  changent  de  confor* 
mation  organique  *,  &  cette 
chaleur  ne  trouvant  nlus  la 
même  matière  difpofée  corn* 
me  elle  doit  l'être  pour  être 
animée ,  agit  fur  elle  difiï- 
remment.  Elle  fait  comme 
un  eâôrt  dans  lé  centre  ;  les 
parties  vpifînes  trop  violem- 
ment agitées  »  communi- 
quent leur  mouvement  im- 
modéré à  celles  qui  les  tou* 
chent«  celles-ci  aux  autres^ 
d*oii  naît  ta  fermentation  ;  \ 
celle-ci  fuccede  la  corrup- 
tion ;  enfin  une  nouvelle  gé* 
nératibn. 

Le  froid  n'eft  pas  tobjours 
néceffaire  pour  caufer  la  dif« 
fclution  des  parties  des  mix- 
tes :  la  chaleur  innée  aug- 
mentée au-delà  du  degré  re- 
quis pour  l'entretien  de  la  vie 
du  corps  qu'elle  vivifie ,  en 
caufe  auffi  la  deftruâion. 

Les  parties  fatiguées  par 
trop  de  mouvement ,  fe  dé- 
tachent f  fe  dérangent ,  6c 
ouvrent  un  pjtffage  libre  à  ce 
feu ,  qui  s'évanouit  pour  ainft 
dire,&  laiffe  après  lui  des 
marques  funeftes  de  fon  ac- 
tion &  de  fon  abfence.  Cette 
chaleur  naturelle  eft  propre* 


74  CH 

ment  celle  que  nous  appe- 
lons interne. 

Il  y  a  une  aqtre  chaleur 
naturelle,  c^Ile  du  foleii. 
L'interne ,  dont  ïibus  ve- 
nons déparier,  fen)ble  n'ê- 
tre qu'une  chaleur  en  puif- 
f9nçe/qMi  n^agiroit  ppint,  fi 
elle'  ri'qioit  excitée  par  la 
ckakur  n^inreWe  ejftçi'ne.^ 
.pu  par  h  chaleur  SLTt'lficieWe. 

On .  l'appelle  artificielle  , 
parce  que  Tart  la  mànifefte^ 
l'aiiginente  ou  la  diminue., 
fiç  la  dirige  à  fon  gré^.'Les 
"Àrjtiftcs  lui  donnent  plufieurs 
noms  pris  des  matières  qu'ils 
çinplpîeçt  ,  ow  des  opéra- 
tion/ qirils  font  par  fop 
inoyçri,  '  On  trouvera  tous 
ces  noms  expliqués  dans  l'ar- 
tiùé  J^eu, 

CHALCOS,  Cuivre.   '■'" 
,.  CKALCUTE,  Ms uftum , 
oii  (hiivre  brùîé. 
./CHAMBAR.    .Magnéfie 
j^hitolTophique. 

.CHAMBELECH.  Elixîr. 

CHAMPS  ÊLISÉES, 
lieu  de  repos ,  où  les  Poètes 
ont  feÎBt  que  Mercure  con- 
.duifoit  les  âmes  des  Héros 
&  des  juftes  après  leur  mort. 
Voyez  ce  qu'on  doit  enten- 
dre par  les  Champs  Elifêes , 
dans  l'explication  de  la  Ùef- 
(ente  tPEnée  aux  Enfers  j\ 
la  fin  des  Fables  Egypt.  Se 
Grecq.  dévoilées. 

CHANDHU  Colo<iuinte. 


C  H 

CHANGER  LÇS    NA^ 
TITRES,  Voyei  NaturÈ. 

CHANQÛE.  Nitre  des 
Philofophes. 

CHAOS  veut  dire  ron- 
fupon  &  mélange.  C'étoir, 
.(elon  les  Anciens,  la  matière 
de  rUnivcrs  .avant  qu'elle 
eût  reçu  une  forme  déter- 
minée.Les  Philofophes  ont 
donné  par  fimilitude  le  nom 
de-  Chaos  à  h  matiçre  de 
l'cpuvre  en  putréfaSion ,  par- 
ce qu'alors  les  éléniens  ou 
principes  de. la  pierre  y  font 
tellement  èaconfufion,  que 
Ton  ne  faurdit  les  diftin- 
guer.  Ce  chaos  fe' dévelop- 
pe par  la  volatilifation  ;  cet 
abyme  d-eau  laifle  voir  peu 
à  peu  la  terre  à.mefure  que 
l'humidité  fe  fublime  au  haut 
du  vâfe.' C'^ft  poiirquoi  les 
Chymifles'Hermétiques  ont 
cru  pouvoir  .comparer  leur 
œuvre ,  ou  ce  qui  s'y  pafle 
pendant  les  opérations  ,  au 
développetneç^t^  de  l'Univers 
lors  de  la  création. 

CHAPITEAU.  Quelques 
Chymiftes  ont  ainn  appelé 
la  lefliye  &  Tcau  de  favon. 
Xoknfon,  * 

Chapiteau  d'Aj-am- 
Bic-  ie$  Philofophes  ot;t 
donné  ce  nom  à  la  matière 
de  l'ceuvre  parvenue  au  noir, 

CHARBON.  Prefque 
tous  les  Philofophes  difent 
que  leur  feu  n'çâ  point  un 


C  H 

feu  de  charbon  i  8c  ils  dîfent 
vrai,  parce  qu'ils  ne  regar- 
dent pas  le  feu  de  nos  cui- 
iînes,  ou  des  laboratoires 
chyraiques ,  comme  leur  feu. 
Quand  il  s'agiç  du  régime  du 
feu,  il  faut  Tentendreduré- 

I  gime  du  feti  philofophique , 
ic  non  du  feu  de  charbon. 
Philaletbe  &  plufieurs  au- 
tres, comme  Denis  Zachai- 
re,  parlent  du  feu  de  char- 
bon comme  d'un  feu  n^cef- 
faire  à  l'œuvre*  Ce  dernier 
dit ,  entr'aurres ,  que  fes  pa- 
réos voyant  la  (Quantité  de 
menus  charbons  dont  i!  avoit 
fait  provifion  ,  lui  difoient 
qu'il  feroit  accufé  de  faire  la 

I    faufTe    monnoie.  Philalethe 

'  dit  que  celui  qui  en;reprend 
Fœuvre  ne  doit  pas  êire  du 
nombre  des  pauvres,  à  caufe 
des  dépenfes  ié  vafe  &  de 
charbons  dont  il  faut  faire 
ufage.  Il  ré.luit  laêrne  1^ 
quantité  qu'il  en  faut  pour 

I  tout  l'œuvre ,  à  cent  mefiires 
pour  les  trois  ans  entiers,. 
Voyez  fur  cela  fon  ouvrage 
qui  a  pour  titre  ;  Rnarraiio 
metkodica  tfij^m  médicinal 
rum  Gebri.  On  ne  doit  ce- 
pendant pas  prendre  toutes 

'  fes  paroles  à  la  lettre ,  car 
d'Elpagnet  que  Philalethe  a 
fuivi  pas  à  pas ,  dit  qu'il  refte 
très-peu  de  dépenfes  à  faire 
à  celui  qui  a  les  matières 
préparées  Se  convenables  à 


CH  7t 

l'œuvre.  Il  faut  du  ckarlon , 
mais  dans  un  temps  feule- 
ment ,  qui  çft  celui  de  Te- 
,  preuve. 

Charbons  du  Ciei,. 
Ce  font  les  étoiles. 

Charbons  Humains. 
Excrémens  des  hommes. 

CHARIOT  DE  PHAE- 
TON.  C'eft  un  des  noms 
que  les  Philofophes  Chymi- 
ques  ont  donné  au  grand 
œuvre.  Phaëton  eft  le  fym- 
bole  des  mauvais  Artiftes , 
qui  ayant  tout  ce  qu'il  faut 
pour  faire  la  pierre  ,  igno- 
rent le,  feu  philofophique , 
ou  ne  favent  pas  le  coik 
duire ,  &  brûlent  la  matière , 
repférentée  par  la  Terre  à 
laquelle  ce  fîls  du  Soleil  mit 
le  ÎFeu  pour  n'avoir  pas  fu 
conduire  le.  chariot  de  foti 
père. 

CHARON  ,  fils  de  l'E- 
rebe  &  de  la  Nuit,  félon 
Héfipde,.étoit  le  Nauton- 
_nier!dçsinfersi  il  paflbit  les 
âmes  féparées  des  corps  par 
les  troiç fleuves, l'Achéron  y 
le  Styx  &  le  Cocyte.  Les 
Chyraiftes  Hermétiques  re- 
gardent Charoa  comme  Ip 
lymbole  de  la  couleur  grife 
quî'ii^eft  qu'un  paifage  de  la 
noire  à  la  blanche  ;  &  les 
trois  ifleuves  font  les  putré- 
fadionsqui  arrivent  dans  les 
trois  op^-ations  de  l'œuvre  y 
que  Géber  a  nommé  la  Mé<* 


7^  C  H 

dccine  du  premier,  du  fé- 
cond &  du  troifieme  ordre. 
Dans  chacune,  la  matière 
doit  fe  diflbudre  &  fe  putré- 
fier ,  &  parvenir  à  îa  couleur 
noire,  à  laquelle  fuccede  la 
gril'e ,  qui  eft  Cbaron  ;  c'eft 
pourquoi  on  le  dit  ftls  de 
l'Ercbs  &  de  la  Nuit.  Pen- 
dant cette  couleur  grife  la 
.inatrere  fe  volatilifc ,  Tefprit 
fe  fépare  du  corps ,  &  le  lai- 
ton philofophique  fe  J)lan- 
chit  ;  voilà  le  paflage  des 
âmes  par  les  trois  fleuves 
pour  parve^iir  aux  champs 
Elifées ,  ^reprsfentés  par  la 
blancheur.  Voyez  les  Fables 
F.i^ypr,  &  Grecq.  dévoilées , 
liv.  3.  cb.  ^. 

CHARTRE  DES  PHI- 
LOSOPHES.  C'eft  la  Ta- 
ble  d'Emetaiide  d'Hermès , 
ajnjfi  nommée  ,  parce  que 
c^eft  le  premier  écrit  connu 
fur  la. pierre  phîlofophalç. 
Quelques-uns  ont  pris^  ces 
termes  dans  le  fens  de  pri- 
jbn ,  &  ont  entendu  le  four*- 
neau  &  l'œuf  des  Philofo- 
phes-. 

Chat.  Cet  animai  étoit 
'«n  fymbole  hiéroglypWque 
chez  les  Egyptiens,  qui  j*»- 
dorcîent  fous  le  nom  d'Jffi- 
îartis.  Il  repréfentoit  la  Lune 
on  Mercure  Philofophique, 
parce. que  le  Chat  femble 
refTentir  les  effets  des  in- 
fluence* lunaires.  On  remar- 


C  H 

que  en  effet  des  vicillîtutfe^ 
de  grandeur  dans  la  prunell^ 
àes  yeux  de  cet  animal.  £11^ 
fe  conforme  aux  change- 
mens  des  phafes  de  la  Lune, 
Elle  augmente  lorfque  cette 
planète  eft  dans  fon  croif-< 
tant }  elle  diminue  lorfque  U 
Lune  eft  dans  fon  déclin. 

CHAUX,  en  ternies  de 
Chymie,  fe  dit  de  toutes  for- 
tes de  corps  réduits  çn  pou^ 
dres  impalpables,  foit  par 
l'adion  du  feu ,  foit  ^lar  les 
eaux  fortes.  Quelques-uns 
prétendent  qu'on  ne  doit 
donner  le  nom  de  Chauj^ 
qu'aux  poudres  des  corps 
métalliques  ou  des  mine- 
raux  ;  &  que  celles  des  au- 
tres doivent  fe  pommer  cenr 
dres.  On  dit  Ckaujc  de  Lune 
ou  d'argent ,  Chaux  de  Sa-» 
turne  ou  de  plomb ,  &c. 

Chaux  des  Pèlerins. 
C'eft  le  tartre. 

Chaux- VIVE  eft  auflî 
un  terme  de  Science  Her- 
métique ,  que  les  Sa^es  ont 
employé  pour  Hgnifier  la 
matière  ati  blanc. 

CHEF-D'<EUVRE  DE 
rART.  Ceft  la  pierre  des 
Philofophes,  Télixir  parfait 
^u  rquge.  Quelques  Chy- 
tuiftes  hd  opt  donné  ce  nom  , 
avec  taifon ,  puifque  c'eft  la 
plus  excellente  chofe  que 
l'homme  ait  pu  imaginer 
pour  fon  bien-être,     . .  ' 


CH 

CHEIZI  6u  CHEIRI.  Pa- 
racelfe  le  prend  pour  le  mer^- 
cure  quand  il  parle  des  miné- 
raux )  Se  pour  des  fleurs  lorf- 
qu'il  eft  queftion  des  végc-> 
taux.  Âinfi  lorfqu'il  dit,  de  la 
fleur  Ch€i[i  ou  Cheiri  tirée  de 
rargent,  il  faut  entendre  Pé- 
lixir  philofophique  au  blanc. 
Quelques  autres  le  prennent 
pour  Tantimoine ,  d'autres 
pour  l'or  potable*  Johnjbrim 

CHELOPA.  Jalap. 

CHÊNE  CREUX. 
Fourneau  des  Sages.  La  Fa- 
ble parle  d*un  cnêne  creux 
contre  lequel  Cadmus  perça 
le  dragon  qui  avoit  dévoré 
fes  compagnons.,  La  lance 
qu'employa  Cadmus  eft  le 
fea,  le  ferpent  fignifie  le 
mercure.  Le  chêne  creux 
étant  le  fourneau  fecret  des 
Sages, on  voit  pourquoi  les 
Anciens  Pavoient  confacré  à 
Rhéa,  femme  de  Saturne. 

CHESEP,  L'air  que  nous 
refpîrons  ;  c'eft  aufli  celui  des 
Philofophes.  Si  vous  ne  ti- 
rez Teau  de  l'air ,  la  terre  de 
l'eau ,  &  le  feu  de  la  terre , 
vous  ne  réunirez  point  dans 
l'œuvre ,  difeni  Avicenne  & 
Ariftote. 

CHEVAL.  Les  Chy- 
miftes  Hermétiques  ont  fou- 
vent  pris  cet  animal  pour  le 
fymbole  des  parties  volatiles 
de  leur  matière»  à  caufe  de 
fa  légèreté  à  la  courfe*  C'eft 


C  H  77 

pour  cch  qu'ils  ont  imaginé 
anciennement  des  chevaux 

f>our  traîner  le  char  du  So- 
eil  &  des  Dieux.  Laoïnedon 
refufa  à  Hercule  les  chevaux 
qu'il  lui  avoit  promis  pour 
récompenfe  de  ce  qu'il  avoic 
délivré  Héfionne*  Hercule 
fit  manger  DJomede  à  Tes 
propres  chevaux*  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées  ^  I.  5«  c.  ii.  &  14. 

CHEVEUX.  Ceft  le 
Rebis  philofophique. 

CHEVRE  AMAL- 
THÉE.  Voyfi  Amalthée. 
La  Chèvre "étoit  adorée  en 
Egypte  comme  h  Bouc  ^ 
dont  voyez  l'article. 

CHIBDR  ou  CHIBUT. 
Soufre  des  Sages  quand  il  eft 
parvenu  à  la  couleur  rouge. 

CHIEN.  Cet  animal  etoit 
en  grande  vénération  chez 
les  Egyptiens ,  fous  le  nom 
A^Anubis,  Il  étoic  chez  eux 
le  fymbole  du  Mercure  des 
Sages  ;  aufli  les  Anciens  l'a* 
voient-ils  confacré  à  ce  Dieu 
ailé.  Plufiènrs  ont  donné  te 
nom  de  Chien  à  la  matière 
du  grand  œuvre.  L'un  rap- 
pelle Chim  d'Armâù? ,  l'au- 
tre dit  que  le  L.îup  &:  le 
Chien  fe  trouvent  dans  cette 
matière  ;  qu'ils  ont  tine  mê- 
me origine  ^  &  néanmoins 
gue  ie  Loup  vient  d'Orient, 
&  le  Chien  d'Occident*  R^ 
fis*  L'un  repréfente  le  fixe 


78  CH 

Se  l'autre  le  Tolatîl  de  (a 

oafiere* 

Chieh  D*AaHÉiriE  eft 
un  dcf  noms  que  lesPhilofo- 

rhes  Hermétiques  ont  donné 
leur  foufre,  ou  au  fperme 
mâle  de  leur  pierre. 

CHIENNE  DE  CO- 
RASCENE  eft  un  des  noms 
que  les  Philofophes  chymi- 
ques  ont  donné  à  leur  mer- 
cure «  ou  fperme  féminin  de 
leur  pierre. 

CHIMERE  (  la  )  ,  fille 
de  Typhon  &  d^Echidna , 
étoît  un  monftre  ayant  la 
tête  &  la  poitrine  du  lion , 
le  ventre  &  le  train  de  der- 
rière d'une  chèvre,  &  unç 
queue  de  dragon.  Bellero- 
phon  fut  envoyé  pour  com- 
battre fa  Chimère ,  &  de- 
meura vainqueur  avec  le  fe- 
(tours  du  cheval  Pégafe,  & 
les  armes  dont  les  Dieux  lui 
avoient  fait  préfent.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées  «liv.  3.  c.  14.  jj.  3. 

CHIRON  le  Centaure, 
fils  de  Saturne  &  de  Phil* 
lyre.  Chiron  devint  le  maître 
d'Efculape ,  de  Jafon  ,  d'A- 
chille, &c.  S'étant  bleffé  par 
mégarde ,  avec  une  des  flè- 
ches d'Hercule  fon  difciple , 
la  pîaie  s'envenima  au  point 
qu'il  en  mourut,  après  avoir 
obtenu  cette  grâce  de  Jupi- 
ter. Voyez  les  Fables  Egyp- 
tiennes &  Grecques  dévoi* 


CH 
léas,  dans  les  articles    des 
Dieux  &  des  Héroa  fafnom- 
mes. 

CHISIR     MINERA  île;. 
Soufre  principe  des  métaux» 

CHISTI    PABULUM. 
Urine  d'un  enfianr. 

CHOP-CHINA,  C'efl:  le 
Kina. 

CHOSE  VILE.  Lorfqiie 
les  Philofophes  ont  dit  que 
leur  matière  eft  W.'^,mépri- 
fée  ,  jetée  dans  les  rues  & 
fur  les  fumiers,  ils  ont  parlé 
finceremst^  ,    parabolique- 
ment ,  &  allégorique  ment. 
On  la  jette  réellement,  par- 
ce qu'on  en  ignore  le  prix  ; 
mats  quand   ils   l'appel lenc 
une  chofe  vile  ^  c'eft  qu'on 
ne  jette  communément  que 
les  chofes  viles  &  mépri fa- 
bles, &  que  leur  matière  en 
putréfaôion  refferabîe  à  tout 
ce  qui  eft  putréfié ,  que  Pon 
jette  fur  le  fumier  à  caufe  de 
fa  puanteur ,  &  qu'on  regar- 
de non-feulement    comme 
inutile,  mais  comme  dom- 
mageable. Il  ne  faut  donc 
pas  s'imaginer  que. la  ma- 
tière des  Sages,  quoique  fi 
commune  dans  fon  principe, 
que  tout  le  monde  peut  l'a- 
voir, fe  trouve  toute  pr^a- 
rée  en  mercure.  On  donne 
à  la  vérité  ce  foin  à  la  Natu- 
re, mnis  il  faut  Taider ,  en  lui 
fourniflant  ce  qui  eft  requis, 
&  de  la  manière  requife. 


'       C  H 

Cenxqui  prennent  le  mer- 
cure vulgaire  pour  cette  cko^ 
fe  vile,  fe  trompent  donc 
bien  lourdement.  Paracelfe 
dit  au  fujec  de  cette  matière , 
que  la  pierre  qu'une  femme 
jette  à  fa  vache ,  vaut  fou- 
vent  mieux  que  la  vach^ 
même. 

Chose  (  la  )  qui  a  les 
pieds  noirs  ,  U  corps  blanc 
&  la  tête  rouge,  C'eft  ,  en 
termes  de  Science  Hermé- 
tique, l'ouvrage  de  la  pierre  ; 
parce  que  la  matière  devient 
d*abor4  noire  dans  la  putré- 
fadîon  ,  puis  blanche  dans 
ia  régénération ,  enfin  rouge 
dans  la  fixation.  Les  Philo- 
fophes  ne  parlent  gueres  que 
de  ces  trois  couleurs  ,  parce 
qu'elles  font  les  principales, 
&  que  les  autres  durent  fort 
peu. 

Chose  unique.  Ma- 
tière des  Philofophes  après 
la  conjonflion  de  l'efprit  & 
dn  corps ,  ou  mercure  animé 
des  Sages.  Cette  matière  eft 
véritablement  unique  dans 
fon  efpece,  quoique  fort 
commune^  &  que  perfonne 
ne  puifle  s'en  pailer;  mais 
elle  acquiert  encore  mieux 
cette  qualité  d^uniqne  après 
fa  putréfaôipn.  Elle  contient 
tout,  quoiqu'elle  ne  reffem- 
ble  proprement  à  rien  de  ce 
qui  exifte  dans  le  monde. 
Elle  eft  eau ,  elle  eft  terre  » 


elle  eft  feu ,  elle  eft  air ,  &  ne 
reflemblë  à  aucun  de  ces  é!é- 
mens.  Comme  elle  renferme 
les  propriétés  &  les  vertus 
des  chofes  fiiperieures  &  in- 
férieures de  l'Univers,  on 
lui  donne  à  jufte  titre  \çs 
noms  de  tous  les  individus  ^ 
fans  qu'elle  foit  nullement 
fpécifiéc  à  aucun  d^eux  en 
particulier.  Cette  diverfité 
de  noms  a  trompé  &  induic 
tous  les  jours  en  erreur  un 
grand  nombre  de  gens  qui 
cherchent  la  pierre  ^  mais 
elle  n'a  proprement  qu'un 
nom  connu  de  tout  le  mon-» 
de ,  àes  hommes  comme  des 
femmes ,  des  vieux  comme 
éts  enfans,  des  fa  vans  com- 
me des  ignorans;  parce  que, 
comme  dit  Morien ,  elle  eft 
pour  îe  riche  comme  pour  le 
pauvre,  pour  l'avare  com- 
me pour  le  prod*gue ,  pour 
les  vieux  &  les  jeunes,  pour 
ceux  qui  font  debout  comme 
pour  ceux  qui  font  affis;  &, 
comme  dit  Bafile  Valeotîn  , 

Î|u'elle  renferme  toutes  cho- 
es ,  parce  qu'elle  eft  toutes 
chofes. 

Il  faut  bien  diftioguer  Ta 
matière  des  Sages  avant  là 
putréfaAion  &  après  la  ç«- 
tréfaflion.  Dans  le  premier 
cas,  elle  eft  telle  que  je  Taî 
décrite  lorfque  j'ai  dit  qu'elle 
étoit  pour  totit  le  monde  ; 
dans  le  fécond  j  elle  eft  çtq^ 


8o  C  H 

pretnent  la  matière  des  Sa- 
ges j  elle  eft  leur  mercure, 
Se  la  minière  de  leurs  mé* 
taux;  &  c*eft  d'elle  qu'ils  di- 
rent que  leur  mercure  ten^ 
ferme  tout  ce  qud  cherchent 
les  Philofophes,  Ceft  leur 
jizoth  qui  luffit  avec  le  feu. 
CHRONOS.  Voyei  Sa- 

TURNE* 

CHRYSAOR.  Fils  de 
Neptune  &  de  Médufe,  fé- 
lon quelques-uns;  &  félon 
d^autres ,  né^u  feul  fang  qui 
coula  de  la  blefTure  faite  à 
Médufe  par  Perfée.  Chry- 
faor  fut  père  de  Geryon. 
Voyez  cette  fiftion  cxpli- 
Quee  dans  les  Fables  Egypt. 
fie  Grecq.  dévoilées ,  liv.  }• 
cb.i4.$.3. 

CHRYSÉIS,  fille  de 
Chrysès,  Prêtre  d'Apollon , 
échut  par  le  fort  à  Agamem- 
son.  Chef  de  l'armée  des 
Grecs  qui  alloient  faire  le 
lîege  de  la  ville  de  Troye. 
Chrysès  la  demanda  à  Aga- 
meronon ,  qui  la  lui  refufa. 
Ce  père  défolé  s'adrefla  à 
Apollon;  &  ce  Dieu,  pour 
venger  fon  Prêtre,  fufcira 
une  pefte  eiFroyable  dans  le 
camp  des  Grecs.  Calchas 
conuilté ,  répondit  qu^il  fal- 
loit  rendre  Chryfcis  ï  fon 
père,  &  que  la  pefte  ceffe- 
roit.  Agamemnon  s'y  déter- 
mina, quoique  malgré  lui,  & 
la  pefte  cefta.  Voyez  et  que 


C  H         et 
fignifie  cette  fiâion  dans  i^ 
livre  6.  des  Fables  £gypc» 
&  Grecques  dévoilées. 

CHRYSES.  Voyez  Tar- 
ticle  précédent. 

CHRYSOCALCOS. 
Oripeau» 

C  H  R  Y  S  O  R.  Vulcain 
des  Phéniciens.  Voyei  Yui- 

CAIN. 

CHYBUR.  Soufre*  Pa- 
.racelfe  dit  (  Lib.  de  Hat. 
rerum  )  qu'il  n'y  a  point  de 
meilleur  remède  que  le  Chy^ 
bury  pour  les  maladies  du 
poumon ,  quand  il  eft  pré- 
paré &  fublimé  trois  fois 
avec  des  chaux  minérales* 

CHYLE*  Matière  des 
Philofophes  en  putréfaâion. 

CI  RATION.  Nutrition 
de  la  matière  feche  des  Phi* 
lofophes  avec  fon  propre 
lait  ,  donné  modérément* 
Riplée.  Si  l'on  donne  ce  lait 
en  trop  grande  abondance  , 
Penfant  deviendra  hydropi- 
que ,  &  la  terxe  fera  (ubmer- 
éée  par  le  déluge.  Il  fatit 
donc Vadminiftrer  peu  à  peu 
&  avec  proportion. 

CIBUR  &  CHIBUT. 
Voyer  ChyBur. 

CICEBRUM.  Ceft  l'eaa 
des  Philofophes. 

CîDMIA.  Litharge. 

CIEL.  Ce  terme  a  diffé- 
rens  fens  chez  les  Philo- 
fophes Hermétiques.   Il  fe 
prend  en  général  pour  le 
vafe 


C  I 

vafedes  Sages, dans  lequel 
font  leur  léjour  Saturne, 
Japiter  &  tous  les  autres 
Dieux. 

Ciel  végétable,  C'eft 
leur  ean  mercurielle,  leur 
quintefTencecélffte  tirée  du 
vin  philofophiquCf  Chrijio- 
phe  Parijien.  • 

Ciel  des  Philoso* 
PHES  fe  prend  aulTi  pour  la 
quinteiTence  ou  matière  plus 
épurée,  des  élémens.  Telle 
eil  la  pierre  philorophale  & 
réJixir  parfait  au  rouge*  Pa- 
racelfe  a  fait  un  ouvrage 
qui  porte  pour  titre  iCcelum 
Philofopkorum,  11  y  traite 
de  tous  les  métaux  fous  les 
noms  des  planètes,  &  il  y 
dit  dans  Tarticle  de  Saturne  ^ 
que  ii  les  Alchymiftes  fa- 
voient  ce  qu'il  contient ,  ils 
ne  travailleroient  que  fur 
cette-  matière. 

Ciel.  Les  Philofophes 
Hermétiques  ont  aufTi  don- 
jné  ce  nom  au  feu  célefte-qui 
animé  les  corps  élémentés. 
Les^ corps  font  plus  forts  ou 
plusfoibles,  felonqu'ilscon- 
tiennecït  plus  ou  moins  de 
ce  feu  ;  &  leur  longne  durée 
dépend  de  la  forte  union  de 
Fefprit  célefte  avec  Phumide 
radical.  Cette  union  eft  ce 
que  les  Philofophes  appel- 
lent le  Cùi  &  la  Terre  réu  - 
aïs  &  conjoints ,  le  Frère  8c 
la  Sœir,  Gabritius  &  Beja  , 


CI  Sx 

l'Epoux  &r£poufe  qui  s'em« 
brafTeni    très  -  étroitement  ; 

!>arce  que  Tefprit  Volatil  ne 
iert  de  rien ,  s'il  n'eft  rendtt 
fixe  en  la  nature  duquel  il 
doit  pafTer» 

CIMMÉRIENNES 
{Ombres).  Ce  font  les  brouil- 
lards qui  sVIevent  dans  le 
vafe  pbiiofophique  pendant 
la  putréfsi^ion. 

CINABRE.  Matière 
métallique,  de  laquelle  on 
tire  le  mercure  vulgaire. 

Les  anciens  dotunent  auilt 
ce  nom  au  fang  de  dragoni 
Pline,  liv<  33.  ch.  7.  de  fon 
Hiftoire  Naturelle ,  l'appelle 
Cinabre  des  Indes  ^  pour  le 
diftinguer  du  métallique;  & 
ajoute  qu'il  fe  forme  du  fang 
des  drati^onsqui  fe  battent 
contre  les  éléphans,  dorit 
Ténormç  poids  les  accable  « 
quand  l'éléphant  tombe  fur 
eux  en  mourant. 

On  trouve  aufli  le  nom 
de  Cinabre  dans  plufieurs 
Auteurs.,  pour  dire  Minium» 

Plufieurs  Chymifles  ont 
mal-à- propos  pris  le  Cina'^ 
bre  vulgaire  &  naturel  pour 
la  matière  de  l'œuvre  des 
Philofophes  ;  on  ne  fauroit 
en  tirer  qae  du  mercure  corn* 
mun,  ou  argent'vif  vulgaire* 
Le  Cinabre  des  Sages  eft 
leur  mercure  fublimé ,  puri- 
fié, fixé  au  rouge  ^  qu'ils  ap- 
pellent foufre.  C'eft  alors  ce 
F 


U\  CI 

ferviteur  rouge  dont  parle 
Trévifan. 

CINYRAS  eft  accufë 
par  les  Poëtes  d'avoir  com- 
mis un  incefle  avec  fa  pro- 
pre fîlle  Myrrha,  &  de  cet 
incefte,  difent-iis,  naquit 
Adonis.  Voyez  ce  que  figni- 
fie  cette  fîâîon  dans  les  Fa- 
bles Egypt.  &  Grecques  dé- 
voilées, Hv.  4.  ch.  4. 

CIRCÉ  Penchantereflc , 
fille  du  Soleil  &  de  U  Nym- 
phe Perfeis;,  elle  étoit  foeur 
à^JEihs,  Roi  de  Colchos.  Ja- 
fon  &  Médée  fe  retirèrent 
chez  *llè ,  après  qu'il  fe  fut 
emparé  de  la  toifon  d'or. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  Hv.  a. 
chap.  I. 

CIRE.  Matière  des  Sages 
pouflee  au  blanc. 

CIRCULATION  eft  un 
terme  de  Science  Herméti- 
que ,  qui,  outre  le  fen*;  chy- 
tnique ,  fignifie  eficore  la  réi- 
tératton'des  opérations  du 
grand  œuvre  pour  la  multi- 
plication de  la  qu^iitité  ôc 
des  qualités  de  la  pierre. 

CISEAUX.  C'eft  le  feu 
des  Philofopbes ,  de  métne 
que  la  lance^  Pépée ,  &c. 

CIST  ou  KIST.  Mefure 
des  liquides ,  contenant  deux 
pintes  ou  quatre  livres.  John- 
fin. 

CLANCHEDEST. 
Acier. 


C  L 
CL  ARETE.    Blane 

d'ceuf. 

CLARTÉ,  en  termes  de 
Science  Hermétique ,  figni- 
fie la  blancheur  qui  fuccede 
à  la  noirceur  de  la  matière 
en  purréfaôion. 

CLEFi  Terme  de  Science 
Hermétique ,    qui    fignifie 
tant  la  connoinance  de   la 
matière  propre  à  l'oeuvre  » 
que  la  manière  de  là  travail— 
1er.  Il  fe  prend'âuflî  pour  les 
marques  de  Touvrage  bien 
ou  mal   eonduit.    Dans    ce 
dernier  fens,  la  première  clef 
eft  la  noirceur  qui  doit   pa- 
roître  au  plus  tard  après  le 
qtiarantieme   ou    quarante- 
deuxième  jour,  faute  de  la- 
quelle couleur  TArtifte  doit 
croire  qu'il  n'a  pas  bien  opé- 
ré, &  il  faut  alors  recom- 
mencer.   Bafile    Va'entin  , 
Religieux  Bénédiôin ,  a  fait 
un  ouvrage  fur  la  pierre  phi- 
lofophale,  intitulé /wDoKjjr 
CIffs,  Georges  Riplée,  An- 
glois,  en  a  fait  un  furie  même 
fujet ,  qui  a  pour  titre,  les 
Douie  Portes. 

CLIBANIQUtiMRNT. 
fnivant  la  proportion  du  four- 
neau. Flamel  dit,  d'après  Ca- 
lid  ,  fi  ton  feu  n*eft  mefuré 
clihaniquement  ;  c'eft *à-*dire, 
avec  poids  &  mefure  â^s  ma- 
tières, qui  ne  font  que  le  fou- 
fre  &  le  mercure  des  Philo- 
fophes. 


CL       C  O 

CLOUER.  Fixer  la  ma- 
tière volatile ,  par  la  digef- 
tion  que  1  on  en  fait  quand 
elle  eft  mêlée  avec  la  fixe. 

CLYTEMNESTRE, 
fille  de  Jupiter  &  de  Léda , 
&  femme  d'A^amemnon-, 
I  qu'elle  fit  mourir  après  Ton 
retour  de  la  guerre  de  Troye, 
pouriouir  plus  à  fon  aife  de 
fon  amant  Eg^fthe.Orefie, 
fils  d'Agameihnon  »  vengea 
j  la  mort  de  fon  père,  &  fit 
I  périr  fa  roere  avec  Ëgyfthe 
dans  le  temple  d'Apollon. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  3. 
chap.  14.  $.  4. 

COAGULATION. 
Terme  de  Phyfique  dc  de 
Chymie.  G'eft  le  lien  de  la 
compofition  des  mixtes  /qui 
fait  le  mutuel  attouchement 
des  parties.  La  coagulation 
n'eflque  le  rudiment  de  la 
fixation.  Il  y  adeux  fortes  de 
coagulations,  comme  deux 
fortes  de  folutions.  L*une  fe 
fiait  par  le  froid,  l'autre  par 
k  chaud ,  &  chacune  fe  fub* 
divife  encore  en  deux  ;  Tune 
eft  permanente,  Tautre  ne 
Peftpas.  La  première  s'ap- 
pelle fixation  y  $  l'autre  fim- 
plement  coagulation*  Les 
métaux  font  un  exemple  de 
celles-là ,  les  fels  le  font  de 
celle-ci. 

La  coagulatmn  philofo- 
phique  eft  la  réunion  infé- 


Ç  O  8$ 

parable  du  ûxe  &  du  volatil 
en  une  mafTe  fi  fi%e^  qu'elle 
ne  craint  point  les  atteintes 
du  feu  le  plus  violent ,  de 
communique  fa  fixité  aux 
métaux  qu'elle  tranfmue* 

COAGULE.  Préfurc. 

COAGULER,  enter* 
mes  de  Chymie  Herméti-- 
que«  fignifie  donner  unécon- 
uftance  aux  chofes  liquides  , 
non  en  en  faifant  un  corps 
compaâe,  ou  dont  les  par*- 
ties  feroient  liées  comme 
celle  du  lait  devenu  fro-» 
mage ,  mais  en  lesdefTéchaot 
de  leur  humidité  fuperflue, 
&  en  reddifant  le  liquide  ea 
poudre ,  &  puis  en  pierre. 

Les  Philofophes  Chymi«« 
ques  appellent  auflî  coagw» 
letj  cuire*  la  matière  jufqu'à 
la  perfeâion  du  blanc  ou  di» 
rouge. 

COBALES.  Voyti  Sa- 
tyres. 

COBASTOLL  Cendre. 

COCILIO.  Poids  de 
onze  otïces,Johnfon. 

COCYTE.  L'un  des 
fleuves  ou  marais  de  l'Enfer. 
Voyei  Pluton,  Enfer» 

C<ELUS.  Voyei  CliL. 

CŒUR.  Quelques  Chy-c 
miftes  ont  donné  ce  nom  aa 
feu ,  d'autres  à  l'or  qu.nd  ifs 
ont  parlé  des  métaux.  Johnfm 

COHGB.  Sable. 

COHOBATION.  Dî- 
gefiion  &  circulation  de  la 
Fij 


«4  CO 

matière  dans  te  vafe^  pen- 
dant lefquelles  la  partie  vo- 
.  latile  monte  au  haut 'du  vafe, 
&  ,en  retombant  elle  fe  mêle, 
pénètre  &  fe  cohobe  d'elle- 
même  avec  la  partie  fixe 
qui  fe  trouve  au  fond.  Telle 
,€ft  la  cohobation  philo- 
sophique 5  terme  employé 
JTeulçment  par  fimilitude  ,  & 
par  comparaifoii  avec  la  co- 
nobation  prife  dans  le  feils 
des  Chymiftes  vulgaires. 

COHOBER  eft  auffi  un 
terme  de  Science  Herméti- 
Que,  qui  fe  dit  dans  le  même 
4ens  des  Chymifles ,  mais 
cependant  fans  addition  de 
nouvelle  matière,  &  fans  le 
fecours  de  l'Ariifte. 

COHOPH.  Paraçclfe  fe 
fert  fouvent  de  ce  terme ,  au 
lieu  de  cohober,  cohobation. 
COHOS.  Toutes  les  par- 
jties  du  corps  renfermées  fous 
la  peau.  Quelques  Chymif- 
tes  Font  employé  par  allu- 
sion au  terme  de  chaos  »  & 
{)our  faire  voir  lecontraflede 
'ordre  &  de  l'arrangement 
des  parties  du  corps  humain , 
avec  la  confufion  du  chaos. 

COLERE,.  Les  Philo- 
Xophes  Hermétiques  difent 
qu'il  faut  bien  prendre  garde 
de  ne  pas  trop  poufler  Vul- 
cain  >  de  peur  d'irriter  Mer- 
cure ,  dont  la  colère  eft  fort 
À  craindre  po\jf  PArtifte  , 
parce  que  fe  trouvant  trop 


C  O 

preffé ,  il  briferoit  les  portes 
defaprifon,  &  s'enfuiroît 
fans  efpérance  dé  le  rattra- 
per ; c'eft-à-dire  qu'il xte  faut 
pas.  trop  pouifer  le  feu  ^  afin 
que  le  mercure,  ou  efprits 
.volatils  de  la  matière,  ne 
-caffe  pas  le  vafe  5  ce  qui  ar- 
.riveroit  infailliblement  fans  . 
cette  attention  :  où  fi  le  vafe 
étoit  affez  fort  pour  réfifter  , 
le  mercure  fe  brûleroit  &  de- 
viendroit  inutile. 

Quelques  Adeptes  ont 
donné  le  nom  de  colère  à  la 
matière  parvenue  à  la  cou- 
leur orangée. 

COLLE.  On  trouve  ce 
terme  dans  quelques  Chy- 
miftes,  pour  fignifier  le  fiel 
de  taureau.  Johnfon*     ' 

Colle  d'or.  Borax 
ou  chryfocolle  des  Anciens. 
Colle  d'or,  dans  le  fens  Her- 
métique ,  veut  dire  la  ma- 
tière des  Philofophes  en  pu- 
tréfaâion  après  le  mélange 
du  mercure  &  de  Tor  des 
Sages.  Cette  réunion  a  pris 
chez  eux  le  nom  de  Ma-' 
riage, 

COLOMBE.  D'Efpa- 
gnet  &  Philalethe  ont  em- 
ployé Tallégorie  di&  la  Co- 
lombe, pour  défigner  la  par- 
tie volatile  de  la  matière  de 
l'œuvre  des  Sages.  Le -pre- 
mier a  emprunté  de. Virgile 
(  EneiJ^  livi  6.  )  ce  qu'il  dit 
de  celle  de  Vénus»  pour  le 


c  o 

temps  de  la  génération  du  fils 
du  Soleil  ou  règne  de  Venus 
philofophiqiie.  Le  fécond  a 
dit  que  les  colombes  de  Dia- 
ne  font  les  feul- s  qui  foient 
capables  d'adoucir  la  féro- 
cité du  dragon;  c'eft  pour  le 
temps  de  la  volatilifaiion,  où 
les  parties  de  la  matière  font 
dans  un  grand  mouvement, 
qui  ceiTe  à  mefure  que  la  cou- 
leur blanche,  ou  la  Diane 
Hermétique  fe  perfcftionne. 
Les  Souffleurs  doivent  bien 
faire  attention  à  cela^  s^ils 
ne  veulent  pas  perdre  leur 
argent  à  faire  dçs  mélanges 
fous  d'argent  vulgaire  avec 
d'autres  matières  pour  par- 
venir au  magiftere  des  Phi- 
lofophes. 

COLONNES  D'HER. 
CULE.  Ce  font  deux  mon- 
tagnes fituées  au  détroit  de 
Gibraltar;  Tune  eft  appelée 
Calpéy  du  côté  de  l'Efpagne  ; 
celle  <\m  eft  à  l'oppofite  eft 
Afrique,  fenommoit  Abyla. 
Voyez  ces  deux  articles* 

COMBUSTION.  Vieux 
mot  que  l'on  trouve  dans  les 
ouvrages  de  quelques  Chy- 
miftes  pour  flgnifier  Taâion 
trop  violente  du  feu  fur  la 
maiiçre. 

COMERISSON  eft  un 
des  noms  de  ia  pierre  des 
Sages  parvenue  à  la  blan- 
cheur. 

COMETZ.  Une  demi- 
goutte^ 


C  O  •$ 

COMIDI  &  COMISDI. 

Gomme  arabique. 

COMMIXTION.  Quel- 
ques PhiloPophesont  fubfti- 
tué  ce  terme  à  ceux  deco/z- 
jonâion,  mariage  ,  union» 
La  commixtion  fe  fait  pen- 
dant la  putréfaébonf  parce 
que  le  fixe  Se  le  volatil  fe 
mêlent  alors  pour  ne  plus  fe 
féparer. 

COMPAGNON.  Mer- 
cure philofophique  animé 
de  fon  foufre  y  &  pouiTé  au 
blanc. 

COMPAR.  Les  Adeptes 
entendent  par  ce  terme  le 
fixe  &  le  ^oiatil,  mercure  & 
l'or  des  Sages ,  qui  agiflènt 
fucceflîyement  dans  Tceu- 
vre;  le  mercure  ou  la  fe- 
melle prend  d'abord  la  do- 
mination, jufqu'à  la  fin  de 
la  piitréfaâion  ;  lorfque  la 
matière  commence  à  fe  def« 
fécher  &  à  blanchir,  l'or 
prend  le  deffus.  Ils  travail* 
lent  enfuite  de  concert  à  U 
perfeâion  de  Tœuvrc. 

COMPLEXION.  Temp» 
où  la  matière  eft  dans  une 
parfaite  diflblution  ;  ce  qui 
eft  indique  par  uiie  couleur 
très- noire.  Le  termt  de  corn- 
plexion  fîgnifie  le  môme  que 
putréfaôioB ,  fubmerfion  ^ 
mixtion. 

COMPOSÉ.  Le  eomp^fe 
âçs  Philofophes  eft  ce  qu'ils- 
appellent  aulTi  leur  campât, 
F  iij 


i6  c  o 

leur  confedion.  Donc  cette 
noirceur  de  couleur  enfei- 
gnç  qu'en  ce  commence- 
ment la  matière  ou  le  cont" 
pq/e  commence  à  fe^ourrir, 
&  fe  difToudre  en  poudre 
plus  menire  que  les  atomes 
dufoleil,  lefquels  fe  chan- 
gent enfuite  en  eau  perma- 
nente. FîameU 

COMPOSITION.  Mé- 
lange des  principes  matériels 
de  l'œuvre.  Ce  terme  veut 
^  dire  la  même  chôfe  que  mix- 
tion, affemblage  de  plufieurs 
chofés ,  mais  de  même  na- 
ture, c'eft-à-dire  l'union  du 
mercure  &  du  foufre  des 
Philofophes,  c^ui,  quoicjue 
deux  chofes  diftérentes ,  (or- 
tent  néanmoins  de  !a  même 
racine,  comme  les  feuilles  & 
les  fleurs  d'une  plante. 

COMPOST  ,  en  termes 
de  Philo/bphie  chymique , 
fignifie  la  matière  de  la  pierre 
au  noir;  parce  qu'alors  les 
quatre  élémens  font  comme 
unis. 

CONCEPTION,  Ma- 
riage  ,  union  qui  fe  fait  du 
volatil  &  du  fixe  de  la  ma- 
tière d^s  Philofophes  pen- 
dant qu'elle  eft  en  putréfac- 
tion. Les  Chymjftes  Her- 
métiques difent  que  la  con- 
ception du  fils  du  Soleil  & 
de  leur  jeune  Roi  fe  fait  dans 
ce  temps-là.  Ce  terme  a  été 
employé  par  comparaifon  à 


C  O 

la  naiffance  de  l'homme  & 
des  animaux. 

CONCIERGE  DU  PA- 
LAIS. {Se.  Herm. )  Plu" 
fleurs  Chymiftes  ont  inter- 
prété ce  terme  de  l'Artifte  ; 
mais  Bernard ,  Comte  de  la 
Marche  Trévifanne,  contîu 
fous  le  nom  du  bon  Trévî- 
fan ,  l'entendoit  du  mercure 
ou  eau  philofophique ,  qui 
adminiftre  au  fourneau  le- 
cret  la  chaleur  requife,  parce 
que  ce  fourneau  fecrct  &  le 
vafe  philosophique  né  font 
autre  que  cette  eau ,  comtne 
on  peut  le  voir  dans  les  ar- 
ticles Vafi^  Fourneau  fecret* 

CONDER.  Encens  mâle  , 
Oliban. 

CONFECTION.  Mé- 
lange de  pîufieurs  chofes  , 
c'elt-à-diredu  mercure  &  du 
foufre  philofnpliiques,  L"ceiif 
des  Philofophes,  dit  Flatne!, 
eft  un  marras  de  verre,  q«»e 
tu  vois  peint  en  forme  d*é- 
critoire ,  &  qui  eft  plein  de 
cnnfeâion  de  l'Art ,  c'eft-à- 
dire,  de  l'écume  de  la  mer 
rouge,  &  du  fouffle  du  vent 
mercuriel. 

CONFITURE.  Elixîr 
des  Philofophes.  Qu'il  Toit 
fait  confiture  compofée  d'ef- 
pcce  de  pierre,  &  qu'il  en 
loit  fait  une  médecine  pour 
guérir ,  purger  &  tranfmuer 
tous  corps  en  vraie  Lune  , 
FlameU 


c  o 

CONGÉLATION,  en 
fermes  de  Science  Hermé- 
tique, lignifie  la  même  chofe 
que  coagulation,  Ceft  pro- 
prement un  endurciilement 
d*:!ne  chofe  molle,  par  le 
deiféchement  de  rbiimidité 
&  la  fixation  du  volatil.  C'eft 
dans  ce  fens  qu'Hermès  a 
dit ,  que  la  force  de  la  ma- 
tière fera  parfaite,  fi  l'eau  eft 
réduite  en  terre 5  parce  que 
tout  le  magiftere  confifte  à 
rédaire  la  matière  en  eau  par 
la  folution  ^  &  à  la  faire  re- 
tourner en  terre  par  la  coa- 
gulation. Congeler ,  teindre 
&  fixer  ne  font  que  la  même 
opération  continuée  dans  le 
même  vaifiean. 

CONGELER  fignifie 
fûre  le  mariage  y  réunir  le 
volatil  au  fixe>  joindre  les 
natures,  faire  la  paix  entre 
le«  ennemis;  ce  qui  fe  fait 
d'abord  par  la  folution  ^  & 
puis  par  la  coagulation. 

CONJONCTION.  Réu. 
nion  des  natures  répugnan- 
tes &  Contraires  en  unit;é 
parfaite.  Cette  conjanâlon 
les  convertit  tellement  Tune 
en  l'autre,  qu'elle  en  fait  un 
mariage  indiflbluble  même 
à  h  plus  grande  violence 
du  feu.  l^es  Philofophes  dé-, 
finiifent  encore  cette  con- 
jonâion^  un  aflemblage  &; 
une  réunion  des  qualités  fé- 
firé^tSj^  OU    UAe    ^éc^udr 


CD  8y 

tion  des  principes.  Riplée* 

II  y  a  trois  efpeces  de  con^ 
jonHion,  La  première  cft 
appelée  iouhït.  £lle  fe  fait 
entre  l'agent  &  le  patient , 
le  mâle  &  la  femelle ,  la  for- 
me &  la  matière ,  le  mercure 
&  le  foufre ,  le  fubtil  &  Té* 
pais. 

La  féconde  8*appeUe  tri' 
pie,  parce  qu'elle  réunit  trois 
chofes,  le  corps,  Tame  & 
l'efprit.  Faites  donc  en  forte 
de  réduire  la  trinité  à  Punité. 

La  troifieme  eft  dire  qua^ 
drupUy  parce  qu'elle  réunie 
les  quatre  élémens  en  un 
feul  vifible ,  mais  qui  ren« 
ferme  les  trois  autres.  Sou« 
vene^vous ,  dit  Riplée,  que 
le  mâle  a  cinq  vaineaux  re- 
quis pour  ta  fécondité,  & 
la  femelle  quinze.  Sacbei 
donc  que  notre  Soleil  dote 
avoir  trois  parties  de  fou 
eau  j,  &  notre  Lune  neuf. 

Conjonction  fîgnifl© 
aaifi  l'union  du  fixe  &  dti 
volatil,  du  frère  &  de  U 
fœur,  du  Soleil  &  de  la  Lu- 
ne. Elle  fe  fait  perdant  la 
noirceur  qui  furvient  k  ta 
matière  pendant  la  pucréfac-r 
lion.  Les  Philofophes  l'ap-. 
prllent  au  (fi  Conception  » 
Union  des  ilweas^  Çow^ 
mixtion, 

CONJfONfcTlQλ  Dt 
I.*AMR     AVEC    tE    COKF&, 

ÊjçprçjEoa  Hermétiquiî^çÀ 
F  iv 


88  C  O 

figmSe  le  moment  o&  la  ma- 
tière parvient  au  blanc.  A 
l'heure  de  la  blancheur ,  ou 
de  la  conjonâion  de  Tamc 
avec  le  corps  (dit  Philale- 
the)  on  verra  de  grands  mi- 
racles 5  c'efl-à-dire ,  toutes 
lés  couleurs  imaginables. 

Conjonction  té- 
TRAPTIVE.  Mélange  m- 
time  des  principes  du  com* 
pofé  des  Sages, 

CONNEXION.  Voyei 
Composition,  Mix- 
tion. 

CONTRITION,  en 
termes  de  Philofophie  chy- 
mique,  fignifie  réduire  en 
poudre  ^  mais  feulement  en 
defféchant  Thumidité  de  la 
matière  par  le  régime  du 
feu,&  non  pas  qu'il  faille 
Ja  broyer  dans  un  mortier 
ou  autrement. 

CONVENANCE  ou 
ADAPTATION,  eft  lorf- 
que  ia  projeftion  fe  fait  fur 
un  métal  enfufiop,  ou  ré- 
duit en  forme  coulante  ou 
mercurielle;  alors  on  die  que 
ce  métal  a  de  la  convenance , 
ou  Jimiltude  de  nature  avec 
l'élixir  fait  du  mercure  des 
Sage?,  Les  l^hilofophes  re- 
commandent auffi  de  choifir 
pour  ftire  l'œuvre  une  ma- 
tière qui  ait  de  la  convenance 
avec  le  métal,  parce  que 
d'un  arbre  on  ne  fait  pas  un 
bocuf^ni  d'un  bçtmi  un  métal. 


CD 

CONVERSION  DES 
ÉLÉMENS.  iSc.  Herméuy 
Ceux  qui  prennent  à  la  lec-^ 
tré  les  termes  des  Philofo— 
phes  Hermétiques,  fe  font 
imaginés  que  leurs  élémens 
étoient  en  effet  quatre  cho— 
fes  diftinrtes  &  féparées, 
qu'il  failoit  extraire  d'une 
matière,  &  qu'il  failoit  en-- 
fuite  convertir  l'une  en  l'au- 
tre; c'eft-à-dire,  faire  par 
exemple  de  1  huile  de  l'eau  , 
&  de  la  terre  du  feu, ou  du 
feu  faire  de  l'air,  &  de  l'air 
faire  de  l'eau,  &  de  l'eau 
faire  de  la  terre.  Par  les  opé- 
rations de  la  Chymie  vul- 
gaire on  extrait  de  chaque 
mixte  quatre  cbofes,  un  ef- 
prit,  une  eau  flegmatique  , 
\me  huile,  &  une  terre  ap«- 
pelée  caput  mortuum,  oi}  tête 
morte.  D'autres  ont  nommé 
ces  quatre  chofes  un  fel ,  un 
foufre,  un  mercure,  &  une 
terre  damnée,  ou  inutile. 
Ceux  qui  fe  font  imaginés 
parvenir  au  magiftere  des 
Philofopbes  par  ces  opéra- 
tions de  la  Chymie  vulgaire, 
ont  donné  le  nom  iTuir  à 
Thuile^  que  d'autres  ont  ap- 
pelée foufre  y  celui  àe  feu  à 
l'efprit,  celui  d^eau  sl  l'eau 
flegmatique,  &  enfin  celui 
de  terre  y  les  uns  au  fel ,  les 
au^^res  à  la  terre  damnée, 
M  is  les  élémens  des  Phi» 
lofophes  font  tout'àrfait  dif« 


C  0 

Cfrens;  leurs  opérations  font 
celles  de  la  Nature  &  non 
de  la  Chymie  vulgaire;  leur 
feu  eft  renfermé  dans  leur 
terre  &  ne  s'en  fépare point, 
&  kur  air  eu  contenu  dans 
leur  eaii.  Ils  n'ont  donc  que 
deux  élémens  vifibles,  dont 
il  faut  faire  la  converfion; 
c'eft-à-dire  que  leur  eaii 
change  leur  terre  en  fa  na- 
ture liquide  d'eau ,  &  qu'en- 
fuite  tout  le  compolé  qui 
étoit  devenu  eau,  doit  de- 
venir terre  i  en  devenanteau» 
tout  devi'ent  volatil ,  &  étant 
réduit  en  terre,  tout  devient 
fixe.  Ainfî  quand  ils  parlent 
du  froid  &  de  l'humide,  il 
faut  entendre  leur  eau ,  &  le 
chaud  &  le  fec  font  leur 
terre. 

CONVERTIR  LES 
ÉLÉMENS.  Termes  de 
Chymie  Hermétique.  Dif- 
foudre  &  coaguler  ;  faire  le 
corps  efprit,  &  Tefprit  corps, 
le  volatil  fixe,  &  le  fixe  vo- 
lati*  :  tout  cela  ne  fignifie  que 
la  même  chofe.  La  Nature 
aidée  de  TArr ,  le  fait  dans 
le  même  vafe  des  Philofo- 
phes  par  la  même  opération 
continuée.  Lorfque  la  ma- 
tière eft  bien  purifiée  &  fcel- 
lée  dans  l'œuf,  il  s'agit  feu- 
lement de  conduire  le  feu. 

COPHER.  Bitume  ou 
Âfphalte. 

COPULATION.  Mé- 


CD  89 

lange  du  fixe  &  du  volatil , 
que  les  Adeptes  appellent 
mâle  &  femelle. 

Coq.  Animal  que  les 
Anciens  avoient  confacré  à 
Mmerve  &  à  Mercure,  Les 
Chymiftes  Hermétiques  ont 
comparé  îeur  feu  au  Coq  ,  à 
caufe  de  fa  vigueur,  de  fon 
aâivité  &  de  fon  ardeur ,  & 
ont  donné  en  conféquence 
le  nom  de  Coq  à  leur  foufre 
parf,  if  au  rouge. 

CORAILROUGEeft 
un  des  noms  que  les  Phi- 
lofophcs  ont  donné  à  leur 
pierre  quand  elle  eft  fixée 
au  rouge ,  qui  eft  le  degré 
de  fa  perfeàion.  C'eft  (ans 
doute  pour  cette  raifon  que 
les  Anciens  ont  feint  que  le 
corail  s'étoit  formé  comme 
Chryfaor  ,  du  fang  répandu 
de  la  bleffure  que  Perfée  fit 
à.Médufe;  puifque  les  Phi* 
lofophes  Hermétiques  ont 
pris  également  Chryfaor  & 
le  corail  pour  fymbole  de 
leur  foufre  parfait. 

CORKATUM.  Cuivre. 

CORBEAU,  en  termes 
de  Science  ^Hermétique,  fi- 
gnifie la  matière  au  noir 
dans  le  temps  de  la  putré- 
faâion.  Alors  ils  rappellent 
aufTi  la  Tête  du  corbeau ,  qui 
eft  lépreufe,  qu'il  faut  blan- 
chir j  en  la  lavant  fept  fois 
ddi)s  les  eaux  du  Jourdain  , 
comme  Nahaman,  Ce  font 


!fo  C  O 

es  smbibi  rions  ,  fublima- 
fions,  cohobations,  &c.  de 
la  mariere ,  qui  fe  font  d'el- 
les-mêmes dans  !c  vafe  par 
lefc  >•  régime  du  feu. 

CORBINS.  Ouvrage  de 
la  pierre  des  Philofophes. 
X>/5.  Henn. 

CORDUMENL  Carda- 
mome. 

CORNE  D'A  MAL. 
THÉE.  Les  Pliilofophes 
Hermétiques  difenr  que  cet- 
te fable  doit  s'expliquer  de 
la  pierre  philofophale  ,  parce 
qu'outre  le^  biens  de  la  for- 
tune, elle  donne  tous  les 
biens  capables  de  fatisfaire 
les  defirs  de  Thomme  dans 
ce  monde.  Voyez  les  Fables 
Hgypt.  &  Grecq.  dévoilées , 
liv.  3.  ch.4. 

Corne  de  Cerf.  Bec 
du  chapiteau  des  alambics  , 
félon  qtif  Iques  Cbymiftes. 

COROCRUM.  Fer- 
ment de  la  pierre. 

CORONIS.  La  Fable'  en 
nomme  deux.  Tune  comp- 
tée parmi  les  Hyades,  Tau- 
tre  mered'Efcuhpej  celle- 
ci  périt  de  la  main  d'ApoU 
Ion ,  &  fut  changée  en  cor- 
ceille.  Voyez  les  Fables 
F.gypt.  &  Grecques  dévox- 
Ice«f,  liv.  3.  ch.  la.  (J.  a. 

CORPS.  Les  Philofo- 
phes appellent  corps  ce  qu'ils 
iionrttnent  anffi  métaux.  C'eft 
pourquoi  ils  parlent  fouvent 


C  O 

de  corps  parfaits  &  de  torps 
imparfaits.  On  ne  réuffira  ja-^ 
mais  à  faire  une  bonne  tnul** 
tiplication  y  fi  l'on  ne  réduic 
les  corps  parfaits  en  leur  pre- 
mière matière,  c'eft-à-dire 
en  mercure  ;  parce  que  dhs 
qu'ils  font  parfaits  3  on  ae 
peut  rien  en  faire  de  plus  , 
tant  qu'ils  rederont  dans  cet 
état  de  perfeâion. 

Corps  fe  prend  aufli  par 
les  Ciiymiftes  pour  le  fet 
pbilofophique,  ou  leur  terre 
reuilléequi  s'imprègne  du 
foufre  &  du  njercure  com- 
me d'une  aroe  &  d'un  efprit.. 
Vous  ne  réuflîrez  jamais , 
difent-ils,  fi  vous  ne  fpiri- 
tualifez  le  corps ,  &  ne  cor- 
porifiezrefprif,c'efl:-k-dire, 
fi  vous  ne  rendez  le  fixe  vo- 
latil ,  &  le  volatil  fixe.  Ils  ap^ 
pellent  aufli  corps  leur  ma- 
gr^éfie,  leur  ferment,  leur 
teinture;  &  ils  difent  en  con-r 
féquence  que  le  corps  ne 
pénètre  point  les  corps,  fans 
le  fecours  de  fon  efprit. 

Corps  imparfait, 
C'cft  Tarfcnic  des  Philofo- 
phes, leur  Lune  y  leur  fe- 
melle. Dès  le  commence- 
ment de  l'œuvre,  il  faut  caU 
cîner  le  corps  parfait  en  le 
mariant  avec  le  corps  impars- 
fait,  PhiU  On  doit  aufli  pu- 
rifier ce  corps  en  lui  ôtant 
tout  fon  foufre  fuperflu,  brû-. 
lant  &  com.bufiible„  ft  iq^-. 


co 

nîfrfter  ce  qu'il  a  dans  fon 
intérieur.  Le  figne  de  fa  par- 
faite fnblimation  ou  dépura- 
tion, eft  une  couleur  blan- 
che y  célefte ,  éclatante  com- 
me celle  de  l'argent  le  plus 
fin  bien  bruni  y  &  dans  fes 
caflures,  Téclat  du  marbre  ou 
de  l'acier  le  plus  poli.  Alors 
cette  femme  proftituéc  eft 
rétablie  dans  fon  état  de  vir- 
ginité incaâe,  &  peut-être 
donnée  en  mariage  au  Soleil 
terreftre ,  quoiqu'elle  foit  fa 
mère  &  fa  foeur.  PhiîaU 

Corps  dissoiuble. 
C*eft  la  minière  même  du 
roercnre  diOblvant  des  Sa- 
ges. Ceft  le  corps  terreftre 
que  ce  mercure  doit  laver  & 
purifier.  Ce  qui  a  engagé  lès 
Philo'ophes  a  dire  que  le 
mercure  engrofïe  fa  prt>pre 
merc ,  qii'il  la  fait  mourir, 
qu'il  la  purifie,  la  refTufcite 
enfin  avec  lui-même,  parce 
qu'il  vs'y  unit  fî  intimement, 
qu'il  ne  s'en  fépare  jamais. 
Ce  corps  eft  fixera  le  mer- 
cure e(i  volatill  II  doit  fubir 
la  torture  du  feu  &  de  Teau , 
mourir  &  renaître  par  l'eau 
&  l'efprif ,  pour  parvenir  en- 
fin à  un  repos  éternel.  Phi- 
laletfae  dit  que  la  couleur  de 
ce  corps  eft  brune ,  un  peu 
rongeirre  &  fans  éclat  -,  qu'il 
doit  être  difTout  &  exalté  ; 
il  faut  enfui  te  qu'il  fubifle  la 
mort,  qu'il  reiTufcite,  &  qu'il 


CO  9t 

monte  au  ciel ,  pour  y  être 
glorifié.  Pour  le  dire  fans 
énigme,  c'eft  le  foufre  par- 
fait au  rouge ,  qui  doit  être 
difTout  par  le  mercure ,  dont 
il  a  été  formé;  &  lui-même 
forme  l'Androgync  ou  Rebis 
des  Philofophes  après  fon 
union  avec  le  mercure. 

Corps  BtA^c.  Terre 
fenillée  des  Philofophes ,  ou 
magiftere  au  blanc. 

Corps  impropre- 
ment DIT.  Magiftere  ou 
mercure  àes  Sages,  lorfqu'il 
r'eft  pas  encore  entièrement 
fixé. 

Corps  le  plus  voi- 
sin. Les  Philofophes  ont 
ainft  appelé  leur  magiftere 
au  hîanc ,  parce  qu'il  eft  dans 
un  étut  qui  approche  le  plus 
de  la  fixité  parfaite,  qui  eft 
leur  magiîlere  au  rouge. 

Corps  immo>'de.  G'eft 
le  mercure  avant  fa  prépa- 
ration; quelquefois  dans  le 
temps  de  fa  putrdfaftion  dans 
l'œuf  phifofophal ,  &  alors 
on  l'appelle  auflî  Corps  moru 

Corps  confus.  Voyei 
Corps  immonde. 

Corps  mixte.  Matière 
au  noir. 

Corps  net  et  pur. 
Matière  au  blanc. 

Corps  propre  de 
l'art.  C'eft  la  pierre  au 
rouge,  ou  l'or  des  Philo- 
fophes. 


) 


$r  C  O 

Corps  rouge.  Voyei 
Corps  propre. 

Corps  mort.  La  ma- 
tière au  noir  pendant  la  pu* 
tréfaSion  ,  appelée  auffi 
Mort ,  Naît ,  Ténèbres  ,  Sé- 
pulcre, Tondbeaii,  &c. 

CORRECTUM,  Vinai- 
gre  diftillé, 

CORROSIF.  Les  Philo- 
fophes  rejettent  de  Pœiivre 
toute  eau  forte,  ou  autre  dif- 
folvant  çorrofif.  Ceuic-là  fe 
trompent  donc  bien  fort, 
qui  tourmentent  les  métaux , 
l'or,  Pargent ,  Is  mercure, 
par  les  eaux  fortes  pour  en 
taireledifTolvantphilofophi- 
que ,  ou  pour  en  tirer  le  ibu- 
fre  &  la  teinture  aurifîqXie. 
Le  mercure  des  Sages  doit 
diflbudre  l'or  (des  Philofo- 
phes  )  fans  corrofion  ,  com- 
me Teau  chaude  dilTouc  la 
glace. 

CORROSION.  Aaion 
du  fel  &  du  foufre  raercu- 
riels^  volatils  &  très- raréfiés 
de  certains  corps ,  qui  par 
leur  pénétration  &  fulFuréité 
brûlent  &  défuniifent  les  par- 
ties des  corps  avec  iefquefs 
ils  (ont  mêlés.  On  remarque 
cette  aâîon  dans  Teau  forte , 
qui  prouve  cette  définition 
quand  on  altère  (on  aâivité 
par  la  précipitation  de  ce 
foufre  mercuriel.  Elle  perd 
alors  toute  fon  ignéité  &  fa 
vertu  çorrofîve^  Cette  pré- 


C  O 

cipitatîon  fe  fait  par  la  fixai— 
tion  de  ce  foufre  volatil  ^ 
cette  fixation  par  la  conden— 
farion  ,  cette  condenfation 
par  la  réfrigération  intrinfe— 
que ,  &  cette  réfrigératioa 
par  l'addition  des,  (els  lixi— 
vieux. 

On  doit  conclure  de  là 
que  plus  on  raréfie  un  eforic 
ardent ,  tel ,  par  exempte  , 
que  celui  du  vin,  pitis  on  a 
un  çorrofif  violent ,  ou  un 
foufre  ou  un  fel  mercuriel  ^e 
plus  en  plus  çorrofif,  félon 
qu'il  eft  plus  reélifié  par  les 
diftillations  réitérées. 

CORSUFLÉ  ou  CAR- 
SUFLÉ.  Soufre  des  Philo- 
fophes  ii\é  au  rouge. 

CORTEX  MARIS, 
Mercure  des  Sages. 

CORUSCÙS.  La  Pilo' 
fclie, 

CORYl^ANTES.  Prê- 
tres de  Cybele  ,  mère  des 
Dieux^  lis  folcmnifoient  les 
fêtes  de  cette  Déefle  au  foa 
du  tambour,  &  danfoient  au 
fbn  desflfttes,  des  trompet- 
tes, enfaifant  un  grand  bruit 
avec  leurs  armes.  C'eft  par 
ce  moyen  qu*ils  empêche-» 
rent  Saturne  d'entendre  les 
cris  du  petit  Jupiter ,  que 
Rhée  avoit  confié  à  leurs 
foins.  Voyez  ce  qu'on  doit 
entendre  par  le$  Coryhantes , 
Fables  Egypt. ,&  Grec.ques: 
dévoilées  a^  iiw  3-  chap.  4, 


c  o 

COS.  Ifle  qu'Hercule  ra- 
vagea, félon  la  Fable  $  parce 
qu'Eurypiie,  Roi   de  llfle., 
ne  l'avoir  pas  bien  reçu.  Les 
Philofophes  Spagyriques  re- 
gardent rifle  de  Ces  com- 
me le  fymbole  de  leur  ma- 
dère mife  dans  le  vafe  pour 
y  être  digérée.  Si  Ton  y  met 
trop  de  mercure,  qui  n'eft 
autre  chofe  qu'Hercule,  le 
vafe  fe  bri fera ,  toute  la  ma- 
tière fe  répandra  ou  fe  dif- 
fipera;   &  c'eft  le    ravage 
qu'Hercule  fit  dans  Plflede 
Cos.  Il  faut  donc  avoir  grand 
foin  de  ne  pas  verfer  trop 
abondamment    le    mercure 
fur  la  matière  contenue  dans 
le  vafe,  ellçen  feroit  inon- 
dée. Si  Ton  en  met  trop  peu , 
le  feu  y  prendra,  le  vafe  fe 
brifera,&  tout  fera  perdu. 
Il  faut  arrofer  fouvent  &  peu 
à  peu.  C'efl;  cette  précaution 
manquée  ,  qui  fait  que  beau- 
coup d'Alchymiftes  ne  réuf- 
Cffent  pas,  quoiqu'ils  tra- 
vaillent d'ailleurs  fur  la  vraie 
matière ,  &  qu'ils  fe  fervent 
des  fourneaux  &  du  feu  phi- 
îofophique  requis  dans  les 
opérations  du  grand  oeuvre. 

COSMAI.  Teinture  ou 
eau  de  fafran. 

COSMEC  &  COS- 
MET.  Antimoine  des  Phi- 
lofophes &  des  Chymiftes 
vulgaires. 

COSMÉTIQUE.Nom 


C  O  93 

C|ue  Ton  donne  en  général 
à  tous  les  remèdes  faits  pour 
corriger  les  défauts  de  la 
.peau ,  aç  entretenir  la  beau- 
té ,  ou  la  procurer.  Ce  terme 
a  été  fait  de  Cofmct  y  Anti- 
moine, parce  que  les  An- 
^  ciens  employoient  beai^- 
coup  ce  minéral  à  l'ufage 
dont  nous  venons  de  parler. 
L'Ecriture  fainte  en  parle  en 
plus  d'un  endroit. 

C  O  S  U  M  E  T.     Foytî 

CoSMEC. 

CQTONORiyM.  Lt 

queur. 

COULEUR.  Les  cour 
leurs  d^s  çhofes ,  &  parti* 
culierement  des  fleurs,  ont 
leur  principe  dans  le  foufre 
&  le  fel  mercuriels  dcti  corps 
Toiorés.  Une  preuve  bien 
convaincante ,  c'eft  qu'à  me- 
fure  que  ces  parties  volatiles 
s'évaporent ,  la  ccuîeur  s'é- 
vanouit ,  du  moins  fon  éclat 
&  fa  vivacité,  &  fait  place 
à  une  autre  couleur  moins 
vive,  coippofée  d'un  foufre 
plus  terreftre  &  moins  fubtil. 
Il  eft  d'ailleurs  certain  qu'on 
ne  trouve  |?oint  de  couleurs 
dont  le  fujet  ne  foit  gras, 
oléagineux  &  irès-combuf- 
tible. 

Couleur.  Les  Philofo- 
phes Hermétiques  regardent 
\es  couleurs  qui  furviennent 
à  la  matière  pendant  l'opé- 
ration   du   grand   œuvre  , 


94  C  O 

comme  les  clefs  de  cet  Art , 
&  les  indices  certains  de  la 
vcrita  &  bonté  de  la  matiè- 
re,  &  du  bon  régime  du  feu. 
Ils  en  comptent  trois  princi* 
pales  qui  fe  fuccedent ,  mais 
dont  la  fuccelTion  eft  inter-* 
rompue  par  quelques  autres 
couleurs  paflageres  &  de 
peu  de  durée.  La  première 
principale  eft  la  couleur  noi- 
re I  qui  doit  Te  faire  voir  au 
quarante-deuxième  jour  au 
plus  tard*  Elle  (i^fparoît  peu 
à  peu ,  &  fait  place  à  la  blan- 
che. A  celle-ci  fuccede  la 
citrine»  qails  appellent  leur 
or.  Enfin,  la  couleur  rouge 
fe  montre,  &  c'eft  la  fleur 
de  leur  or ,  leut-  couronné 
royale,  &c.  Les  couleurs 
paffagsres  font  la  verte ,  qui 
marque  l'animation  &  la  vé- 
gétation de  la  matière;  la 
grife ,  ou  lé  règne  de  Jupi- 
ter ,  qui  fuit  immédiatement 
la  noire ,  ou  le  règne  de  Sa- 
turne; le$  couleurs  de  la 
queue  du  paon.  La  couleur 
.Tyricnne,  ou  couleur  de 
pourpre,  indique  la  perfec- 
tion de  la  pierre. 

Si  la  couleur  rouge  paroit 
avant  la  noire,  c'eft  un  figne 
qu'on  a  trop  poufTé  le  feu  , 
&  que  l'ouvrage  ne  réuflira 
pas.  Il  faut  alors  recommen- 
cer. 

La  noire  eft  un  indice  de 
putréfaâion  &  d'entière  dif- 


CO 

folution  de  la  matière.  EICe 
doit  toujours  précéder  1& 
blanche  &  la  rouge. 

La  blanche  marque  la 
fixation  bien  avancée  de  la 
matière  y  &  la  rouge  fa  fix^t- 
tion  parfaite. 

Toutes  ces  couleurs  doi- 
vent reparoître  dans  l'opé- 
ration de  la  multiplication  s 
mais  elles  font  d'une  durée 
d'autant  plus  courte,  qu'on 
réitère  plus  fouvent  les  opé- 
rations pour  perfeftionner 
&  multiplier  la  quantité  & 
les  qualités  de  la  pierre. 

Lorfque  la  matière  eft 
comme  de  la  poix  noire  fon- 
due, ils  l'appellent  le  Noir 
plus  noir  que  le-  noirménie  , 
leur  Plomb,  leur  Saturne  , 
leur  Corbeau,  &c.  Et  ils  di- 
fent  qu'il  faut  alors  couper 
la  tête  du  Corbeau  avec  le 
glaive  ou  Tépée  ,  c'eft-à-dire 
avec  le  feu,  en  continuant 
jufqu'à  ce  que  le  Corbeau  fe 
blanchi  (fe. 

Ces  diiFérentes  couleurs  , 
que  la  matière  prend  en  fe 
cuifant ,  ont  donné  lieu  aux 
Philofophes  d'appeler  cette 
matière  de  prefque  tous  les 
noms  des  individus  de  laNa- 
ture.  Son  odeur  &  fes  pro-» 
priété%  lui  en  ont  fait  don- 
ner quelques  autres  ;  &  ils 
ayouent  dans  leurs  Ouvra- 
ges, qu'ils  n'ont  jamais  nom- 
mé cette. matière   par  fon 


co 

nom  propre  vulgaire,  au 
moins  lorfqu'ils  en  ont  parié 
pour  la  défîgner.  On  peut 
voir  une  partie  de  ces  noms 
dans  l'article  MatUre  des 
Philafophes.  '    ' 

COULEUVRE.  Serpent 
ou  reptile  honoré  par  les 
Payens  comme  reprefentant 
Efcufape.  Voyei  EscuLA- 
PK.  Les  Poètes  ont  feint  que 
les  Gorgones  &  les  Furies 
avoient  des  couleuvres  en- 
trelacées dans  leurs  che- 
veux. F'oyei  Medusb.  On 
repréfentoit  Saturne  ayant  à 
la  main  une  couleuvre  qui 
dévore  fa  queue.  Voyei  Sa- 
turne. 

Les  Philofophes  Hermé- 
tiques ont  donné  le  nom  de 
Serpent  &  de  Couleuvre  à  la 
matière  de  leur  Art.  Voyez 
les  Figures  d'Abraham  Juif; 
dans  Flanïel. 

COUPER  avec  des  ci- 
feaux  ou  tout  autre  inftru- 
ment,  iîgnifîe  cuire ,  digérer 
la  matière  fans  ouvrir  ni  re» 
muer  le  yafe*  Âinfi  couper 
la  tête  du  Corbeau^  veut  dire 
continuer  la  cuiflbn  &  la  di- 
geftion  de  la  matière  de  Pœu- 
vre  parvenue  â  la  couleur 
notre ,  pour  la  faire  pafTer  à 
la  grife ,  &  de-là  a  la  blan- 
che. Les  cifeaux ,  Tépée ,  la 
lance,  font  le  feu  philofo- 
phique. 

COURONNE     CÉ- 


C  R      C  O       95 

LESTE,  Corona  Cœlica^ 
en  termes  d'Alchymie,  fi- 
gnifîe  Efprit  de  vin.  Mais 
quand  Raymond  Lulle  &. 
les  autres  Philofopbes  par- 
lent de  Tefpritde  vin,  du 
vin  blanc,  du  vin  rouge,  il 
ne  faut  pas  les  prendre  à  la 
lettre;  ils  entendent  par  ces 
termes  le  mercure  rouge  & 
îe  mercure  blanc  qu'ils  ero* 
ploient  dans  le  grand  oeu-^ 
vre. 

Couronne  Royale. 
C*eft  la  pierre  parfaire  au 
ronge,  &  propre  à  faire  fa 
pierre  de  projeÔion. 

Couronne  Victo- 
rieuse. Ceft  la  même 
chofe  que  Couronne  royale. 
Quelques  Phiiofophes  ont 
cependant  donné  ce  nom  I 
la  matière  lorfqu'clle  com- 
mence à  foriir  de  la  ptiiré- 
faâion,  ou  de  la  couleur 
noire;  parce  qu'ils  difeat 
qti'alors  la  mort  eft  vaincue, 
&  que  leur  Roi  triomphé 
des-  horreurs  du  tombeau  ^ 
&  de  Fempire  des  ténèbres. 

COUVERCLE  DU 
VASE.  C'eft  le  noir  plus 
noir  que  le  noir  même ,  oti 
"la  matière  parfaitement  dff- 
foute ,  &  dans  une  entière 
Txurréfaftîon* 

CRACHAT  DE  LA 
L  U  N  E.  C'eft  la  matière  de 
pierre  phiîofophale  avant  fa 
préparation.  Les  Sages  don- 


96  C  R 

nent  aufli  ce  nom  à  leur  mer» 

cure  préparé. 

Plufieiirs  Chymiftes  ont 
donné  le  nom  de  Crachat  de 
la  Lune ,  ou  Sputum  Luns , 
oafios  ccelif  &  ont  travaillé 
avec  lui ,  comme  fur  la  vér 
ritable  matière  du  grand  œur 
vre  ;  &  il  eft  vrai  que  ceflos 
caîi  eft  bien  capable  d'in- 
duire en  errrur.  Il  eft  alfez 
difficile  de  décider  de  fa  na- 
ture. C'eft  une  efpece  d'eau 
congelée^  fans  odeur  &  fans 
faveur^  reâemblanç  à  ime 
fraife  de  veau  verte ,  gui  fort 
de  terre  pendant  la  nuit ,  ou 
d'abord  après  la  ceiTation 
d'un  grand  orage.  Dans  les 
plus  grandes  chaleurs,  cette 
matière  conferve  une  froi- 
deur très-grande  quand  on 
la  tient  à  Pombre.  Sa  matière 
aqueufe  eft  très  volatile,  & 
s'évapore  à  la  moindre  cha*^ 
ieur  à  travers  une  peau  ex- 
trêmement mince  qui^  la  coiv- 
Itient.  Elle  ne  fe  diflout  ti 
dans  le  vinaigre,  ni^dan^ 
Veau ,  ni  d^ans  l'efprit  de  vi»; 
xnais  fi  on  renferme  IcjfZox 
cœli  tout  noufveau  dans  un 
vafe  bien  fcellé&  luté^  il  s'y 
diâbut  de  lui-même  en  une 
eau  extrêmement  puante, 
fentant  comme  les  excrç- 
tnens'humains,  très-corrom- 
pus,  ce  qui  manifefte  une 
abondance  de  foufre  volatil. 
Au  commencement   de  la 


C  R 

dilToIution  ,    l'eau  dans  fa'-* 
quelle  fe  réfout  cette  matiè- 
re, paroit  de  couleur   bleu 
célefte,  pui$  violette,  enfui  ce 
rpuge^  poiirprée,  &  s'éclair— 
ciffant  après  cela,  elle  de- 
vient couleur  d'aurore,  & 
enfin  ambrée  couleur  d'or^ 
La  pellicule    furnage  très- 
long-temps  ^ans cette  eau;  8c 
il  fe  précipite  au  fond  du  ma- 
tras ,  dès  le  commencement 
de  la  diitolution ,  une  efpece 
de  poudre  blanche  comme 
de  l'amidon.  Mais  pour  cela 
il  faut   avQJir  cueilli  le  flos 
cœli  avant  le  lever  dufoleil  y 
&    l'avoir   nettoyé  /exa^e- 
ment,  morceau  à  morceau^ 
de  toute  la  terre  &  autres  ma- 
tières étrangères  qui  pour— 
roient  s'y  être  attachées.  Plu- 
fieursperfonnes  m'ont  afluré 
qu'on  faifoit  avec  le^o*  cceîi 
un  excellent  remède  pour 
guérir  un  nombre  ^e  mala- 
dies. Il  faut  avoir. foin  de  ne 
.point  toucher  ni  cueillir  le 
flos  cœli  avec  aucun  métal , 
mais  feulement  avec  du  bois 
ou  du  verre. 

.  CRAIE  BLANCHk 
Matière  de  l'Art  parvenue 
au  blanc. 

Craie  noire.   Matière 
pendant  la  putréfaâion. 

CRETE  (Ifle  de),  dans 

laquelle  fût  élevé  Jupiter. 

Voyez  les  Fables  Egypt.  & 

Grecq.  dévoilées»  1. 3.  ch.  4. 

CRETHEE  ^ 


G  R       ^ 
CRBTHÉE,fîIs  ct'Eolcé 

père  d*Efon  &  d'Aiiiythaoh. 

Voyez  le  lîvi  i.  ch.  !•  des 

l^ables  Êgypt.  &  Grecques 

dévoilées. 
CRIBTLÈ.  Les  Philofo- 

|>hes  ont  donné  ce  nom  à 
eur  ainiant  où  corps  impar- 
fait ,  qu'ils  ont  aii(fi  appelé 
Argent-vif  d'Occident,  & 
affez  fouvent  Mercure  des 
Philorophe^  ,  coagulé  &  tiôn 
fixe  ;  c'eft  la  même  matière 
qu'ils  dnc  nommée  Dvigon 
Babylonien ,  Lion  vert ,  Vi- 
naigre très-aigre,  Eau  de  la 
mer ,  Feu  fecret ,  SatUrriie 
végétable  ,  Herbe  triom- 
phante qui  croit  fur  le^  lilon- 
taghes  ;  mais  proprement 
leur  Lune ,  Sœur  &  femme 
du  Soleil ,  fôn  Ombre ,  Evç , 
Beyâ,  Fille  de  Saturne, '& 
Vénus  5  enfin  leur  Féttielle. 

CRIBLea*  Ceft  cuire  lâ 
inatterë  ,  &  la  purifier  par  là 
fublimation  philofophicjué. 

CROCODILE.,  tes 
Chymiftes  Hermétique^,,  I 
lïtnitàtioh  des  Egyptiens  jj 
ont  mis  lé  droCddlle  dans 
leurs  hiéroglyphes  ^  ,pour 
fymbole  de  la  matière  de  leur 
œuvré  ;  pai^c  qu'il  Vit  fut 
terre  &  dans  l*eâu,.&!  que 
leur  matière  éft  aum  eau  & 
terre  alternativement. 

CROComMA;  Marc  été 
ITiuile. 
CROCUSt  /euQÇ   hoâî* 


C  R  97 

me,  qui  étant  devenu  épef- 
dument  amoureux  de  la 
Nymphe  Smilax»  fut  chan- 
gé en  une  plante  que  nous 
nommons  fafran^  Les  Chy- 
miftes  Hermétiques  ont  quel- 
quefois appelé  Crocus  «  ou 
fafran,  leur  matière  fixée  au 
rouge-orangéa 

CPvOIX.  Les  croix,  en 
Chymie  vulgaire  ^  font  des 
caraâeres  qui  indiquent  le, 
creufet^  le  vinai<>re  ,  &  le 
vinaigre  diftillé;  Mais  en  fait 
de  Scieiice  Her-étique,  la 
croix  eft,  comme  ch^:z  les 
Egyptiens ,  le  fymbole  dts 
quatre  é'émens.  Et  c;mme 
la  pierre  i-hil^rophale  eft  , 
difent-îls ,  compofée  de  la 
plus  pure  fubftance  des  élé- 
men?  ^roffierS,  c'eft-à-dire, 
àt  h  fubftance  même  des 
élémens  principes  ,  ils  ont 
dit  :  in  éruce  Jalus  ,  le  falut 
eft  dans  la  croix  ;  par  fimi- 
litiide  du  fàlut  de  nos  âmes 
rachetées  par  le  fang  dfe  Jéif 
fuà-Chrift  attaché  fur  l'arbre 
de  la  croix*  Quelques-'Uns 
d*entr'eilx  ont  mêrre  pouifé 
la' hardieffé  phis  loin,  & 
n'ont  p'as  craint  d'employée 
lés  ternies  dii  nouveau  Tef- 
tament  pour  former  leurs  al- 
légories & .  leuts  énigmes* 
Jean  deTïoquétaillade,  con* 
nu  fous  le  nom  de  Jtan  de 
Kùpe  Scljfà  ,  &  Arnaud  de 
VUleneuve  difent  dans  leurs 
6 


98  C  R 

ouvrages  fur  la  compofition 
de  la  pierre  dés  Philolbphes  : 
Kfaut^ue  le  Fils  de  V Homme 

^fiit  élevé  fur  la  croix  avant 
que  d'être  glorifié;  pour  dé- 
ugner  la  volatuifacion  de  la 
partie  fixe  &  ignée  de  la  ma- 
tière. Jean  de  Dée,  Anglois, 

•  a  fait  dans  fon  traité  de  PCEu- 
vre  des  Sages ,  une  compa- 
rai fon  très- étendue  de  la 
pierre  philofopliale ,  avec  le 
myftere  de  notre  Rédemp- 
tion. Son  traité  a  pour  titre  : 
Monas  Hieroglyphica* 

CRYBTIT.  Soufre. 
Voyez  Kybric. 

CRYPTOGRAPHIE. 
Art  d'écrire  en  caraâeres 
non  apparens ,  ou  inconnus , 
ou  défigurés,  qu'on  appelle 
communément  écriture  en 
chiffres.  Cette  manière  d'é* 
crire  eft  en  ufage  particuliè- 
rement parmi  les  AmbafTa- 
deurs  des  Princes  ,  afin  que 
fi  leurs  lettres  étoient  inter* 
ceptées  ^  on  ne  nût  pas  dé- 
chiffirer  ce  qu'elles  contien- 
nent. Chacun  peut  fe  former 
«ne  cryptographie  à  fa  guife. 
Cardan  ,  Tritheme ,  Schot , 
Kircher,  Porta  &  plufieurs 
autres  ont  fait  des  traités  fur 
cet  Art. 

Les  Philofophes  Hérméri- 
ques ,  toujours  attentifs  à  ca- 
dier  le  fecret  de  leur  Art ,  ont 
quelquefois  ufé  de  ce  moyen 
dans  les.  ouvrages  qu^iis  ont 


CR 

faits  fur  la  manière  de  prôcé 
der  dans  l^s  opérations  d 
grand  œuvre.'Ce  font  ew3?^ii 
ont  inventé  les  caraâeres  qt 
font  en  ufage  encore  aujour 
d'hui  dans  les  livres  de  Chy 
mie,  pour  fignifier  tant  le 
drogues  que  les  opération 
requifes  pour  leurs  prépara 
tions.  On  trouve  ces  caraâe 
res  chymiques,  avec  leur  ex 

f>tication ,  dans  prefque  tou 
es  ouvrages  modernes  qn 
traitent  de  la  Chymie  vulgai 
.rc;  je  crois  qu'il  eft  inuriU 
dé  les  rapporter  ici ,  d'autant 
plus  qu'on  les  trouve  rare- 
ment dans  les  traités  Hermé- 
tiques qui  nous  reftent.  Mais 
comme  on  y  voit  quelquefois 
d'autres  <£raâeres  ,  &  des 
manières  d'écrire  &  de  s'ex- 
primer qui  ne  font  pas  ordi- 
naires, j'en  inférerai  quel- 
ques exemples  dans  cet  ar- 
ticle* 

Premier  exemple. 

V  Antimoine. 

V  Afphalte  ou  bitume,  . 
H  Orpiment. 

50  Sel  armoniac*    *         :* 

qOr. 

np  Orpiment  rouge. 

:ùs  Vitriol  Romain* 

ni  Soufre. 

44  Alun. 

^  Alun  de  plume» 

s»  Sel  nitre. 

X  Mercure. 

Q  Mercure.  j 


on 

Second  exemple. 

Le*  opératbns  de  l'csii- 
ne  exprimées  par  les  douze 
lignes. 

Y  La  calcination* 
M  La  congélation* 
(^  La  fixation. 
^  La  diffolution. 
J^  La  digeflion. 
irp  La  di^ilbeion. 
^  La  fublimation» 
m  La  réparation* 
•H  L'inceration. 
^  La  feritientation* 
«5  La  tnulciplicacion. 
X  La  proîedion. 

D'atitre$  ayant  égard  aox 
fnfloences  de$  fignes  &  des 
planètes  fur  les  membres  & 
parties  du  corps  humain  , 
ont  (pbftitué  les  noms  de  ces 
membres  aux  noms  des  fi- 
gDes  par.  lefquels  ils  figni- 
iîoient  les  opérations,  ou  les 
chofes  dont  nous  venons  de 
parler*  Ils  en  ont  même  for- 
mé divers  alphabets  tek  que 
les  fui  vans. 

X  •¥?  «ï  A  >>  44  •lit 
ah     c     d    e     f    g     h 

i     l     m    n     o    p     q     r 

f     t    u     X    y     i. 

Quand  il  s'eft  agi  d'ex- 
primer des  ootnbres  artth« 

il 


métiques  ils  ont  fait  ufage 
des  planètes  &  des  fignes* 

C  $  é  O  rf»  T  1&  *.^ 

!•   2.  3*   4.   5.  6.  7.  8. 
ou 

I.  a.   ^.  4*    5.   6.  7.    8. 

9*  lo.  II*  la. 

on 

r   V    >?    H    q  ttp   lûf 
I.   a.    5.    4.    5.    6.    7. 

8.  9.  lo*  igo.  200. 

Quelques-uns  ont  em- 
ployé les  caraâercs  <hvirii- 
ques  au  lieu  des  lettres  de 
l'alphabet  ,  de  U  manière 
qu  on  le  trbuye  expliqua 
d«ïns  le  Bouquet  Chymique 
de  Flaniftampi* 

On  y  trouve  auffi  des 
chiffres  au  lieu  de  lettres  ^ 
ainfi  : 

I.  -1.  3.  4.  j.  6.  y.  8.  ^. 
fl.    ff,   i.   o.  «.  /,  OT*  /2*  r» 

on 

9-  8.  7.  ^.  J.  4*  3-  1.  r. 

a*    e*  i*   o.   tf.   /.  TTZé  /7*  r» 

Ou  avec  tout  l'alphabet 
mêlé  avec  des  chiffres ,  de  la 
manière  fuivante  : 
/.  b.  c.  d.  a./  g.  A.  9.  jt.  6. 7, 
fl.  h.  c,  d,  e.f,g.  h.  /.  kll.mm 
i.  4.  p.q.^.f.t.  ^.x.y.i; 
n»  o,  p.  g,  r.  jf- 1.  u.  x,  y.  ;j. 
G  ij 

tf  "-'  ^  0 


îod  C  H 

Autrement  en  changeant 
les  lettres^  &  les  fubfticuant 
les  unes  aux  autres;  prenant, 
par  exemple  ,  T/i  pour  Va  y 
ainfi; 

<z»  b*  c.  <^.  e»f,  g.  A.  LL  m. 

[  n.  o.  p»  q,  n  Sé  t,,u.  x.  y.  (. 

On  prend  dans  Texemple 
précédent  Va  poiir  Vn ,  le  b 
pour  To,  &  ainH  de  fuite*  Et 
par  convierfion  Vn  pour  Ta , 
Va  pour  ie  5 ,  &c. 

On  en  voit  qui  ont  pris  les 
caraâerés  des  planètes  pour 
indic^uer  les  fept  jours  de  la 

•  femaine ,  par  les  noms  qui 
leur  conviennent ,  &  les  ont 
aufli  appliqués  aux  fept  opé- 
rations de  l'art  Hermétique  ; 
favoir,  à  la  dîflblution ,  pu- 
tréfaâion,  calcination,  dif- 
tiUation»  coagulation  ^  fubli- 
mation  ^  &  nxarion.  Ils  ont 

.  donné  aufli  les  douze  con- 
fonnes  by  c ,  d,fj  gj  lym, 

,  n ,  p  y  ry  /,  r ,  "aux  douze 
mois  de  L'année  ^  aux  douze 
fignes,  &  aux  douze  régimes 
de  TArt.  Et  q\  x^  i,  it,  aux 

>  quatre  élémehs^  aux  quatre 

•  faifoRS^  aux  quatre  vents  car- 

•  dtnaiix  y  aux  quatre  humeurs 
du  corps  humain  ;  ils  ont  ré- 
fervé  Vh  pour  exprimer  Tef- 
prit  univerfel  du  monde  , 
parce  que  c'eft  une  lettre  af- 

'  pirée ,  &  que  cet  efprit  du 
;  monde  fe  trouve  dans  Fair 
olus  particulièrement. 


en 

Quelques-uns  ont  écrit  ik 
rebours  à  la  manière  des  Hé- 
breux, ainfi: 

Prenêi  la  madère  que  vous 
fave[  ;  faites-en  le  mercutc 
félon  Vart  y  &  de  ce  mercure 
vous  fere[  Vauvrcm 

Zenerp  al  ereitam  euq  fuou 
^evacs  ;  fetiafne  el  erucrem 
noies  tra'l ,  te  ed  ec  erucrem 
fuou  [erefervuce^L 

Ceux  qui  ont  voulu  mieux 
cacher  la  chofe«  ont  ajouté 
une  lettre  inutile  au  com- 
mencement, au  miljieu  ,  & 
à  la  fin  de  chaque  mot. 
Exemple  : 

L'aioth  dfs  Philofophes  eff 
leur  mercure. 

MVa[othi  adoesp  uphi^ 
loqfophefa  lefati  pleruri 
imeracuret. 

Ces  exemples  doivent  fuf- 
fire  pour  montrer  les  divef- 
fes  façons  d'écrire  en  ma- 
nière cachée  5  mais  ils  ont 
employé  auffi  des  figures 
fymboïiques  &  des  hiéro- 
glyphesr-f«r  lefquels  on  ne 
peut  doqner  aucune  règle 
certaine ,  parce  que  chaq-ize 
Philofophe  les  a  imaginés  à 
fafantaîfie>  comme  on  peut 
le  voir  dans  les  Figures  de 
Senior,  d'Abraham  Juif  ^  de 
Fiamel ,  de  Majèr ,  de  Bafiïe 
Yalemini&detant  d'autres. 


c  u 

CUBIT.  Terre  ou  foufre 
touge  des  Sages. 

CUCURBITE.  Four, 
oeau  fecret  des  Pbilofopjies  ; 
quelquefois  le  vafe  qui  con* 
ôent  la  matière  du  fourneau 
fecrec,  dans  lequel  fe  cuit  & 
tt  digère  la  matière  de  Fart 
Hermétique. 

CUIRE.  Ceft  laiffer  agir 
la  matière  unique  dans  fbn 
unique  vafe  ,  par  le  feu  phi- 
lofopfaique,  fans  janaais  y 
toucher ,  jufqu'au  point  con- 
nu des  Sages;  c'eft-à-dire 
jufqu'à  la  perfeâion  de  cha- 
que ppcration ,  ou  difpofi^ 
tion  ,  pour  s'expliquer  com* 
me  Morien. 

CUIVRE  ik  LAITON , 
on  LETON»  Matière  au 
noir ,  qu'il  faut  blanchir. 

CURCUM.  Curcuma. 

CURETES.  Peuples  dç 
llfle  de  Candie ,  qu'on  nom- 
rooit  autrefois  rifle  de  Crète. 
On  a  fouvem  confondu  les 
Curetés  avec  lefs  Coryban- 
tes  &  les  Daây  les  ;  on  les  9 
aufli  appelés  Idéen^  »  à  caufe 
du  fameux  mont  Ida  qui  fe 
trouve  dans  cette  Ifle.  Com- 
me les  Anciens  entendoient 
par  les  Curetés  la  même 
chofe  que  par  les  Coryban- 
tes,  voyez  l'afticlç  de  cçs 
derniers,    , 

CYANE;  Nymphe  de  Si* 
elle,  fut  changée  en  lafon- 
taiqç  dç  cç  nom  par  Plutoo, 


C  Y  loï 

parée  qu^elle  avoic  misqueU 
ques  obftïicles  à  Tenléve* 
ment  de  Proferpine.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq« 
dévoilées,  liv.4.  ch.  3, 

CYANÉES.  Deux  Ifle» 
autrement  appelées  Sym-» 
pîegadts ,  qui  fe  trouvent  à 
l'entrée  du  PonNEuxin.  Les 
Argonautes  paiTerent  entre 
ces  deux  écueils,  qui  fe  heur- 
toient  l'uiii  contre  l'autre ,  à 
ce  que  dit  la  Fable.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq, 
dévoilées ,  liv.  a.  ch.  i. 

CYBELE.  Mère  des 
Dieux  &  àen  Hommes.  Hé- 
fiode  la  fait  fille  du  Ciel  & 
de  la  Terre ,  &  femme  dç 
Saturne.  Cette  Déefle  avoiç 

[>lu6eurs  noms;  on  l'aope* 
oit  Ops ,  Profirpinc^  Cens , 
IJisy  Rhée,  On  la  repréfen- 
toit  ayant  une  couronne  fur 
la  tête,  formée  de  plufieujrs 
tours ,  &  une  clef  à  la  main  » 
aflife  dans  un  qhar  traîné  par 
quatre  lions.  Voyez  J/is, 
Cires ,  Rhée ,  dans  les  Fables  ^ 
Eeypt,  &  Grecques  dévoie 
1^5 ,  liv.  I.  ch.  4,  liv.  4*  ch« 
a.  &3.  liv,  3.  ch.4. 

CYCIMA.  lyrhargç. 

CYCLOPES.  Géans  n^ 
du  Ciel  &  de  la  Tçrre,;fe- 
Jon  Héfiodc  ;  de  Neptune  « 
d'Arophitrite^fuivant  Euri- 
pide, l^es  Poetçs  nous  Içs 
ont  repréfentés  comme  mi4 
niilres  ie  Vulcain  pou(  1« 


fêrvicedé  fa  forge.  ITî  nV» 
Voient  qu'an  ôiil  rond  au 
snilieu  du  font. 
•  ApoHon ,  pour  fe  venger 
de  ce  qu'ils  avoient  forgé  les 
foudres  dont.  Jupiter  trappa 
Sfcuiape  y  les  tua  à  coups  de 
flcches ,  ce  qui  fut  caufe  que 
Jupiter  le  bannit  du  CieJ. 
Voyez  les  Fables  Egypr.& 
Grecques  dans  les  chapitres 
de  Vulcain  &  à^Jpollon. 

CYDAR.  Etain,  ou  Ju- 
piter. 

CYGNE.  Oifeau  dont  le 
plumage  eii  d'une  blancheur 
cblouîîTante.  11  étoit  confa- 
€té  à  Venus  &  à  Apollon. 
Les  Philofophé^  Herméti- 
ques l'ont  très-fouvent  pris 
pour  le  fymbole  de  leur  ma« 
tiere  parvenue  au  blanc. 

CYGNUS.  La  Fable  fait 
mention  de  plufieurs  perfon- 
nages  de  ce  nom«  l'un  frère 
ou  proche  parent  de  Phag- 
ton ,  l'autre  fils  de  Neptune  , 
tous  deux  changés  en  cy- 
gne^. Ce  qui  fignifiela  même 
chofe  quant  au  fens  hermé* 
tique;  puifque,  comme  fils 
de  Neptune ,  il  eft  forti  de 
l'eau  mercnrielle ,  ou  mer 
philofophique  ^  qui  étant  le 
"l^^ihcipcde  l'Apollon  des  Si- 

fes,  père  de  Phaëton,  le  frère 
e  celoi'-ci  ne  fauroit  man^ 
quer  d'être  auiTi  très^-proche 
parent  du  pretriier.  On  les 
die  toos  dçuxcbarigés  ^n  cy* 


et 

gnet)  parce  que  tant  dans  la 
première  opération  que  dan» 
la  féconde,  la  matière  doit 
pafler  du  noir  à  la  couleur 
blanche.  Dans  la  première 
opération  fe  fait  la  métamor-^ 
phofe  du  fil^  de  Neptune ,  Se 
dans  la  féconde  celle  du  freti» 
dç  Phaëton. 

Il  y  a  encore  an  troifieme 
Cygnusy  fils  de  Mars.  Her- 
cule tua  celui«ci ,  &  emmena 
fon  fils  Hylas  dans  le  temps 
de  rexpcdition  pour  la  con^ 
quête  de  la  toifon  d'or.  Tuer 
ou  fixer  le  volatil  font  une 
même  chofe  dans  le  fens  des 
Philofophes.  Ainfi  changer 
le  fils  de  Neptune  en  cygne  ^ 
ou  tuer  Cygnus,  ne  font 
qu'une  &  même  çbofe,  par- 
ce que  la  couleur  blanche  ne 
fe  manifefte  que  lorfque  la 
matière  fe  fixe  dans  la  pre- 
mière opération.  Dans  la  fé- 
conde, le  îixQ  qui  avoit  été 
Tolatilifif  par  la  diffolution  & 
la  putrcfaâion ,  fe  fixe  une 
féconde  fois  en  parvenant  au 
blanc.  Hercule  emmené  avec 
lui  Hylas  dans  la  conquête 
de  la  toifon  d'or;  cet  IJylaç 
cft  l'enfant  philofophique  , 
dont  Hercule  prend  foin  juf* 
qu'à  la  perfeâion  de  l'œu*- 
vre ,  qui  eft  proprement  la 
conquête  de  la  toifon  d'or. 

ÇYLLENE,  Montagne 
d'Àrcadie  fur  laquelle  Maïa 
mit  Mercureau  rapnde ,  à'm 


C  Y  D  A 
il  lut-  nommé  Cjllenien^ 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
dévoilées  ,  1.  3.  ch.  14  6.  U 
CYNABAR.  dna- 
bre. 

CYNOCEPHALE.     Ef- 
pece  de  iioge  ayant  là  tété 
de  chien.  Les  Egyptiens  ré- 
?éroienc  beaucoup  ce  monf- 
tre,  parce  que  le?  Prêtres 
leur  faîfoient  entendre  que 
c'étoit  Ofiris  ;  pendant  que 
ces  mêmes  Prêtres  ne  re- 
gardoient  Ofiris  que  comme 
le  fymbole  de  la  partie  de 
la  matière  du  grand  oeuvre 
qu'ils  appeloicnt  le  Mâle ,  le 
Soufre ,  le  Soleil ,  &c.  Mais 
ils  n*en  agîflbîent  ainfi  que 
pour  cacher  au  vulgaire  les 
myfteres  dece  prétendu  Ofi- 
ris ,  qui  leur  étoient  confies 
fous  peine  de  la  vie.  Ceft  ce 
qui  engagea  Démocrirc  Ab- 
déritain  de  fe  foire  recevoir 
au  nombre  de  ces  Prêtres , 
pour  apprehdre  les   fecrets 
de  h  vraie  Chymie,  cachas 
foas  les  figures  hiéroglyphi- 
ques des  Egyptiens.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées,  liv.  i.  feS,  3.  c.  7^ 

D, 

DABAT.  Ceft  le   gui 
de  chêne, 
DABESTIS,  Tortue. 
DACTYLES.  Peuples 
qui  babitoieût  le  Mont  Ida. 


A  K,  X0| 

On  ditqu*ils  montrèrent  lei: 
premiers  à  mettre  le  feu  en* 
ufage  pour  les  befoins  8c  let 
commodités  de  la  vie,  &- 
que  c'eft  à  eux  à  qui  l'édu-^. 
cation  de  Jupiter  fut  confiéel 
On  les  appelloit  auffi  Cure-^ 
Us  y  &  torybantfs.  Voyer 
le  chapitre  de  Jupiter  danr 
fes  Fables  Egj^ptiennes  Se 
Grecques  dévoilées. 

D  A  E  N  1  C  K.     Voyef 
0UENEZ. 

DAIB.  Or  pliilorophi- 
que, 

DAIMORGON,  La  plu- 
part des  Anciens  donnoienc 
ce  nom  à  ce  qulls  appe- 
bient  le  Génie  de  la  Terre , 
ce  que  ce  même  nom  figni- 
fie  ;  mats  les  Pki'lofophès 
Hermétiques  Fentendoienc 
du  feu  qui  anime  la  Nature  ; 
&  dans  le  particulier,  cet  es- 
prit inné  &  vivifiant  de  la  ~ 
terre  des  SageSy  qui  agit  dans 
tout  le  cours  des  op^ations 
du  grand  oeuvre.  Quelques- 
uns  Font  nommé  Dcmorgori. 
Raymond  Lui  le  a  fait  un 
traité  des  opérations  de  la 
pierre ,  qu*il  â  intitulé  :  De- 
morgon»  Ce  traité  eft  en  for* 
me  de  dialogue^  ^  Dcmôr- 
gon  efl  "un  dçs  interlocu*- 
teurs. 

DAMATAU.  Gomme 
des  Philofbphes. 

DANAÉ.  ta  Fable  dit  que 
Jf  ubiter  voulant  jôuirde  i>4» 
G  \t    •    '  : 


104  D  A 

n^c  renfermée  dans  une  tour, 
s'y  incroduific  fous  la  forme 
d'un'î  pluie  d'oi%  Selon  les 
Hii-o'*>phe$Spagyriques,  il 
&ut  expliquer  cette  fable  des 
opérations  de  la  pierre  Phi* 
tofophaley  La  tour  ou  DaT 
fiaë  étoit  renfermée  ,  eft  l'a^ 
thanqr  ou  four  philofophi- 
que  fait  en  forme  de  tour  , 
dans  lequel  o.i  met  ToBuf,  & 
dans  cet  œuf  L  mercure,  re- 

I^réfenté  par  Danaè ,  avec 
cquel  on  tait  la  jonâion, 
ou ,  comme  iif  difent ,  le  ma- 
riage du  foufre  repréfenté 
par  Jupiter.  Voyez  les  Far 
{)Ies  Ëgypr.  &  Grecques, 
liv.  3.  ch.  14.  $.  3. 

DANAIDES,  filles  de 
Danaiis ,  au  nombte  de  cin- 
quante, mariées  aux  cin^ 
quante  fils  .d'Egypte.  Da- 
naiis ayant  appris  de  POra* 
^le  y  qu'un  de  fes  gendres  le 
JFeroit  périr  ^  il  engagea  fes 
filles  a  tuer  chacune  fon 
mari  la  première  nutt  de 
leurs  nqces.  Hypermneftre 
fut  la  feule  qui  épargna  le 
.lien  nommé  Lyncée ,  qui  en 
.#fFet  tua  dans  la  fiiite  Da- 
naiis ,  &  s'empara  de  {^s 
.^tatSf  La  Fable  dit  que  pour 

fmnition  de  leurs  maricides , 
IS6  Danatdes  furent  con- 
damnées par  les  Dieux  à 
.  verfer  de  reau  dans  un  vafe 
percé,  jufqu'à  ce  qu'il  fût 
plein,  ypye?   l'explication 


»  A 

de  tout  cela  dans  les  Fablet 

Egypt.  &  Grecq.  dévoil^ées. 

'  DANATI.  Pqidç  de  Cr 

grains. 

DANAUS.  VQyei  Da- 
ÎTAIDES. 

DANIC  ou  DANICH^ 
Terme  arabe  que  quelques 
.Médecins  &  quelques  Chy- 
miftes  ont  employé  pour 
fignifier  une  demi^dragme  \ 
Fernel'pour  fix  grains  feule- 
ment ,  Agrigola  &  d'autres 
pour  huit, 

DANSIR.  Sable. 

DAPHNyEUS.  Surnom 
d'Apollon.   V^  APOLLON. 

PAPHNÉ,  fille  du  fleu- 
ve Pénée ,  en  fuyant  pour  fe 
fpuftraireauxpoqrfbitesd'A* 
pollop ,  eut  recours  à  fon  per 
re,  qui  la  changea  en  laurier^ 
Voyez  les  Fables  Ègypt.  & 
Grtcquesdléypilées,  )iv.  3, 
chap.  Il* 

'    P  A  R  A  U.  Gomme  des 
Phiiofophes. 

DARDANIE.  Premier 
nom.  de  la  /ille  de  Troye  , 
qui  lui  fut  c}onné  de  ^n  fon- 
dateur* 

*  DARD  ANUS,  fils  de 
Jupiter  &  d'Eleâre,  ayant 
'  mis  à  mort  fon  firere  Jafius , 
s'enfuit  en  Samothraçe,  & 
de- là  en  Phrygie,  oîi  il  bâtit 
1^  vjlle  de  Dardanie.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq^ 
dévoilées,  liy.é.çbap.  I.&; 
fuiy.  ^  '  '   ' 


D  A       D  E 
DATEL  oa  TATEL. 
Stramonium ,  ouMorelte  fu- 
rieufe. 

DAVERIDON.  Huile 
d'afpic, 

DAVITT.  Poids  de  fuc 
grains  d*orge. 

DAURA.  Quelqnes-uns 
ont  employé  ce  terme  arabe 
pour  fignifier  l'ellébore , 
d'autres  For  en  feuilles.  Rul" 
lûîid  &  PlanifcampL 

DEAB,  Or  vulgaire  chez 
les  Chymiftes,  &  or  philo-* 
fophiquCj,  qu^nd  il  s'agit  de 
fcience  Hermétique. 

DÉALBATlON.Terr 

me  de  fcience  Hermétique. 

Cuire  la  matière  jufqu'à  ce 

qu'elle  ait  perdiifa  noirceur^ 

&  qu'elle  loit  devenue  blan-? 

che  comme  la  neige.    On 

l'appelle   autrement    lotion 

ou  lavement;  &  c'eft  dans 

ce  feps  que  les  Philofophes 

difent,  lavez  le  laiton  juiqu^à 

ce  que  voqs   lui  ayez  ôté 

toute  fon  obfcurité. 

DEBESSIS.  Tortue. 

DÉCEMBRE.  Magiftere 

aunoir ,  ou  tempsde  la  putré- 

faâion  de  la  roatiefe,  ainfi 

nommé  de  ce  que  les  Phi- 

lofophes   donnent  le  nom 

tfHivet  à  cette  opération, 

&  que  le  mois  de  Décembre 

eft  le  commencement  de  la 

faifon  oh  la  Nature  parole 

oifive,  engourdie  &  endor- 

inie.  Quand  iU  difent  i>e- 


cemire  £,  ce  terme  fignifiç 
le  magiftere  au  blanc ,  parce 
que  la  neige  combe  au  moii 
de  Décem^e,  &  que  fa  ma« 
tiere  au  blanc  eft  comme  de 
la  neige;  les  Adeptes  l'ont 
même  quelquefois  appelée 
de  ce  nom, 

DÉCEPTE  ,  DÉCEP- 
TION. Vieux  mots  que  l'on 
trouve  affez  fouvent  dans 
Bernard  Trevifan  &  dans 
Flamel  y  pour  fignifier  trom- 
perie des  Souffleurs  ,  des 
Charlatans. 

DÉCEVEURS.  Trom- 
peurs, afironteurs.  Ce  terme 
eft  gaulois ,  &  fa  trouve  fou^ 
vent  dans  les  Auteurs  que 
j'ai  cités  dans  Tanicle  précé** 
<lent. 

DÉCOCTION,  en  ter-» 
mes  de  Chymie  Herméti-* 
que ,  fignifie  l'aâion  de  di- 
gérer^ circuler  la  matière 
dans  le  vafe ,  fans  addition 
d'aucune  chofe  étrangère* 
F'oyei  Cuire. 

DÉCUIRE ,  fignifie  faire 
rétrograder  une  chofe  cuite 
du  degré  de  cuiflbn  qu'on 
lui  avoit  donné  5  mais  en  ter- 
mes de  Chymie  Herméti- 
que, quelques  Philofophes 
l'ont  employé  pour  fignifier 
la  digeftion ,  la  cuiflbn  de  la 
matière  des  Sages,  Voyei 
Cuire. 

DÉCOMPOSITION. 
Séparatiori  des  parties  d'ua 


mixte pott^en  découvririez 
principes  j  c'eft  pràpremenc 
r^nalyfe.  MaiSv  en  f^ic  de 
Philofophie  Hermétique^  il 
ne  (igniiîe  autre  choîe  que 
h  rédudion  du  corps  de  Tor 
des  Sages  à  fa  première  ma- 
tière, ce  qui  fe  f^it  par  la  dif- 
folution  au  moyen  du  mer- 
cure âçs  Philofophes. . 

DÉDALE,  le  plus  fa- 
Vant  Arcifte  de  la  Grèce ,  hr-^ 
bile  Architeâe,  ingénieux 
Sculpteur,  écoir  filsd'Hyme- 
tion ,  petit-fils  d'Fupoleme, 
Dédale  fît  le  célèbre  laby- 
ànthe  de  Crète ,  dans  lequel 
il  fut  renfermé  avec  Ton  fils 
Icare  «&  duquel  ils  fe  fau- 
yerem  au  moyen  des  ailes 
qu'ils  fe  fabriquèrent.  Voyez^ 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées,  liv.  3.  c.  14.  $.  j. 

D££B.  Pierre  au  roiige. 

DÉFAILLANCE  ».  De- 
liquiitm,  en  termes  de  Chy- 
iiiie,eft  une  réfolutiori  en 
liqueurs  d*uQ  corps  fec  & 
coagulé.  Les  corps  qui  par- 
ticipent du  fel  font  les  (euls 
qui  tombent  en  défailUnce. 

Il  y  a  trois  fortes  de  défaiU 
lancts.  L'uiie  appelée  dif- 
€efifion  froide  ^  qui  fe  fait  en 
eypofant  dans  une  cave ,  ou 
mtre  lieu  humide  &  frais, 
xm  corps  coagulé. ou  caici- 
véy  fur  un  marbre,  une  table 
de  pierre  ou  de  verre,  ou 
dnfis  une  abauiTe  d'Hippor 


DE 

crate.  Ce  corps  s'y  réfbut  en 
liqueurs  y  &  tombe  dans  le 
récipient  mis  au-defTouSi 

La  féconde  eft  la  défait-^ 
lance  vaporeufe  ;  elle  fe  fait 
à  Pair  ouvert,  qu'on  appelle 
fub  dio. 

La  troificme  eft  celle  qae 
Rulland  appelle  Deliquium 
embapticum  y  défaillance  par 
immcrfion*  Elle  fe  fait  de 
deux  manières  :1a  première  , 
en  mettant  le  corps  qu'on 
veut  faire  réfoudre  en  eau  ^ 
dans  un  vafe  à  travers  les 
pores  duquel  l'eau  dans  la- 
qiielle  il  eft  plongé  ne  puifle 
paflèr,  ou. dans  une  veflie  » 
Ou  dans  un  vafe  de  cire,  afin 
que  Teau  du  bain  puiife  pé*« 
nétrer  &  fuinter. 

Si  la  liqueur  dans  laquelle 
on  plonge  ces  fortes  de  va- 
fes  eft  chaude ,  c*efl  ce  qu'on 
appelle  défaillance  au  haiii'^ 
marie,  Lorfque  la  défaillance 
fe  fait  dans  l  eau  froide,  elle 
retient  te  nom  de  deliquium  ^ 
ou  défaillance. 

La  féconde  manière  fe  fait 
aiiffi  par  immeffion ,  mais  le 
corps  mis  feulement  dans  un 
fachet  de  toile,  ou  plongé  à 
nud  dans  quelque  liqueur 
pour  l'y  latfTer  réfoudre  i 
comme  l'on  fait  aux  gom- 
mes,  aux  fucs  coagulés ,  an 
fucre,&c.  Dans  ce  dernier 
cas  particulièrement ,  il  faut 
choifir  pour  fçn  opération 


De 

te  Kqoenrs  par  le  moyen 
derqueiles  on  fait  la  défail- 
lance ,  qui  puiflèrit  être  aift- 
rocHt  répartes  du  corps  dit 
fcut  ,  en  cas  qu'on  veuille 
î'avotr*  tel  ;  parce  que  la  li- 
queur dîflbivante  &  le  corps 
dilTout  ont  quelquefois  des 
qualités  contraires. 

DEGEGI.  Pouîe,  ou 
chaleur  de  la  poule  qui  cou- 
ve ,  c'eft-à-dire ,  la  chaleur 
naturelle  à  la  chofe^  Aînfi 
quand  les  Philofophes  re- 
commandent de  donner  au 
régime  du  feu  de  l'œuvre  le 
degré  de  la  chaleur  d'une 
poule  qui  couve  ;  ce  n'efl:  pas 
de  faife  un  feu  artîikiel  au 
degré  de  cette  chaleur  d'une 
poule  »  mais  de  laifler  agir  la 
nature  avec  le  feu  inné  & 
implanté  dans  la  matière  ,  ■ 
feu  naturel  pour  le  minéral , 
comme  celui  de lapoule l'eft 
pour  TaniinaK 

DEGRÉS   DE    FEU. 

F.  INSPISSATION. 

DEHAB,  DEHEB  & 
DEHEHEB.  Or  des  Philo- 
fophes. 
DEHENESang, 
DEHENES.  Attramenr, 
DEHENJEZ.  Vitriol  Ro- 
main.   On  Ta  auffi  appelé 
Dtcenec. 

DEHIM,  PEKIN  & 
DE  M.  Sang  humain. 

DEJAKÎRE,  fiîle  d'(E- 
»ée,Rol  d'Etoîic,  fut  pour- 


D  1  10!^ 

fuivie  en  mariagls  par  !• 
fleuve  Acheloiis  :  Hercule 
en  étant  aufli  devenu  amou- 
reux ,  combattit  pour  l'avoir 
contre  i^che1ous,  &  Payant 
vaincu,  il  s'empara  de  Dé- 
janire.  Dans  le  temps  qu'il 
i'emmenoir ,  il  rrouva  fur  fon 
chemin  un  fleuve  large  8c 
profond  qu'il  lui  falloit  tra- 
verfer  :  ne  pouvant  le  faire  » 
il  confia  Dcjanire  au  Cen« 
tsiure  NefTus  pour  la  paiïer  à 
l'autre  bord.  Neflus  le  fît ,  & 
l'ayant  trunfportée  de  Tau^ 
tre  côc^,  il  voulut  lui  faire 
violence.  Hercule  s*en  étant 
apperçu ,  décocha  une  flèche 
à  NefTus»  qui  en  mourut. 
Pour  fe  venger  d'Hercule,  lé 
Centaure  dévêtit  fa  rob« 
toute  enfsnglantée,  la  donna 
à  Déjanire  «  en  la  priant  de 
la  remettre  à  Hercule  ^  &  de 
l'engager  à  la  vêtir.  Hercule, 
pour  complaire  \  D^anire , 
la  reçu.:,  s'en  vêtit,  fut  fur- 
pris  d'une  fureur  qui  tenoit 
de  la  rage,  conftruifit  un  bû^ 
cher  &  5'y  brûla ,  d'où  il  fut 
tranfporté  au  Ciel ,  &  mis  an 
rang  des  Dieux.  Cette  fiable 
exp'iquée  par  les  Alchymîf- 
tes,  eft  le  fymbole  de  la  dei> 
ni  ère  opî^ration  du  grand  œu* 
vre,  c'eflr^à-dire,  de  la  per- 
feftion  de  la  pîerref  Déjanir^ 
fignifi2  la  nature  métalli- 
que ,  le  Centaure,  la  matière 
purifiée  dçY^nue  terre  feuih 


to8  D  E 

Ue ,  oa  au  blanc,  &  Hercule 
le  mercure  philofopbique. 
Lorfque  la  matière  eft  par^ 
venue  au  blanc,  &  qu'elle  a 
pafTé  par  toutes  les  couleurs  ^ 
elle  n'a  plus  que  le  rouge  y 
ou  la  couleur  de  fang  à.  pren- 
dre ,  qui  eft  celle  de  ù  per- 
feûion.  Lorfqu'elle  eft  dans 
fon  étar  de  blancheur,  fi  on 
l'enivre  dç  l'eau  mercurielle , 
&  que  Ton  augmente  le  de^ 
grc  du  feu  ,  comme  celui  de 
^  h  canicule  ,  Hercule  alors, 
ou  le  mercure,  prend  le  vê- 
tement du  Centaure  teint  de 
fang ,  c'cft-à-dire  la  couleur 
rouge  ,  qui  eft  celle  d*un 
homme  en  fureur ,  &  fe  vi- 
trifie ,  qui  eft  le  dernier  de-^ 
gré  de  perfeâion, 

DEIDAMIE  ,  fille 
de  Lycomede ,  chez  lequel 
Achille  fe  cacha  déguifé  en 
femme,  pour  ne  pas  aller  au 
fiege  de  Troye.  Achille  de-» 
vint  amoureux  de  Déïdamie , 
obtint  fes  bonnes  grâces ,  & 
en  eut  Pyrrhus.  Voyez  ce 
que  fignifie  cette  fiélîon  dans 
les  Fables  Egypt,  iç  Greçq. 
dévoilées ,  liv.  6» 

DEIPHOBÉ,  fille  de 
Glauque,  autrement  nom- 
mée Sibylle  de  Cumts,  Ce 
iutetle  que  la  Fable  fuppofe 
«voir  conduit  Enée  dans  fa 
defcente  aux  Enfers.  Voyez 
è  la  fin  du  6^  liv.  des  Fables 
Çgypt,  &  Greçq,  dévoilées. 


DE 
DELEGI-AZFUR,   Mw 

rabolans. 

DÉLIER  tE  CORPS . 
en  termes  de  fcience  Her- 
métique ,  c'eft  tirer  Je  mer- 
cure de  fa  minière ,  où  il  ef( 
retenu  comme  par  à^s  liens 
formés  par  les  parties  hété- 
rogènes avec  lefquelles  il  efl; 
mêlé.  Il  fe  dit  aulfi  de  la  pu- 
tréfaâipn  de  la  matière  aprèsi 
fa  diflbiution.  V.  Ouvrir. 

DÉLUGE.  Les  Philofo- 
phes  entendent  par  ce  terme 
la  diftillation  de  leur  matiè- 
re ,  qui ,  après  être  montée 
en  forme  de  vapeurs  au  hauc 
du  vafe ,  retombe  fur  la  terre 
comme  une  pluiequi  i'tnonde 
toute  entière,  ' 

DEM.  Sang  humain. 

DEMQGORGO  N. 
Vayei  Daimorgon. 

DENEQUAT.  Borax. 

DENOQUOR.  Borax; 

DENSIR.  Sable. 

DENTS  DU  SER- 
PENT. La  Fatle  dn 
que  Cadmus  fema  dans  le 
champ  de  Mars  les  dents 
du  Dragon  qui  avoir  dévora 
fes  compagnons.  Philalethe 
recommande  à  TArtifte  de 
s'inftruire  de  ce  que  c'eft  que 
ces  dçnts  ^  Iqs  compagnons 
de  Cadmus.  Quelques-uns 
expliquent  cette  aôion  de 
Cadmus  de  la  première  pré- 
paration de  la  matière  desi 
Sages,  &  Flamçl  ea  fai^ 


Tappliciation  à  la  féconde, 
c'eft-à-dire  à  ce  qui  fe  pafTe 
dans  le  vafe  après  la  purré- 
Eidion.  Celui  qui  lave,  ou 
plutôt  ces  lavemens ,  qu'il 
faut  continuer  avec  l'aurre 
moitié ,  ce  font ,  dit  Flamel, 
les  dents  de  ce  Serpent  que 
le  fage  Opérateur  femera 
dans  la  même  terre,  d'où 
naîtront  des  Soldats  qui  s'en- 
tretueront  eux-mêmes.  Ce 
font  donc  les  imbibitions  du 
mercure. 

DÉNUDATION.  Putrif- 
fadion  de  la  matière ,  &  fa 
difiblution.  De-là ,  dit  Fla- 
mel »  font  forties  tant  d'allé- 
gories fur  les  morts ,  les  fé- 
pulcres  ,  les  tombes.  Les 
autres  l'ont  nqmmée  calci- 
nation  ,  dénudatiqn ,  fépara^ 
don,  trituration .  ajfation. 

Dénudatiqn  Philo» 
SOPHIQUE.  Les  Chymiftes 
Hermétiques  ont  employé 
ce  terme,  pour  dire  la  puri- 
fication de  feur  matière  ;  c'eft 
dans  ce  fens  qu'ils  ont  dit  i 
Oh  !  qu^keureuStcft  celui  qui  a 
pu  voir  la  Diane  toute  nue  ; 
c'eft-à-dire  leur  matière  pu- 
rifiée de  toutes  hétérogénéi- 
tés :  ou  leur  matière  dans  le 
règne  de  la  Lune ,  c'eft-à- 
dire,  au  parfait  blanc.  Flam. 
DENYS.  V.  Bacchus. 
DÉPOSER  ,  en  termes 
de  Cljïymîe ,  (îgnifie  une  H- 
«lueurempreimedequelques 


b  É  .  'Ï6q 

"parties  hétérogènes ,  cjui  s'efi 
féparent  &  fe  précipitent  au 
fond  du  vafe  dans  lequel  eft 
renfermée  la  liqueur.  On  dit 
celte  liqueur  dépofe  y  pour, 
dire  que  ce  qu'on  y  avoit 
mélangé  fe  précipite  en  for^ 
me  de  fédiment.  Les  eaux 
minérales  dépofent-^  les  fi- 
"rops  mal  cuits  dépofent  le 
fucre ,  &c. 

•  DÉPOUILLER.  Purifier 
la  matière,  féparer  le  pur 
d'avec  l'impur.  Il  faut  faire 
boire  à  outrance  le  vieux 
Dragon  par  le  nombre  ma- 
gique de  trois  fois  feot.  Il  dé* 
pouillera  pour  lors  fes  vieil- 
les écailles  qui  Je  couvrent^ 
&  il  quittera  cette  lepre  qui 
l'inféae ,  comme  Naamm  fe 
lava  fept  fois  dans  les  eaux 
du  Jourdair.  D'EJpagnft. 

DERAUT.  Urine. 

D^RQUET.  Voyef 
Vernis. 

D  ERS  ES.  Les  Alchjf- 
miftes  entendent  par  ce  ter- 
me les  vapeurs  terrcftres  qui 
forment  la  fève,  d'où  naifleht 
tous  les  végétaux,  Rulland, 

DESCENSION.  Djftiîler 
par  defcenfion  ,  c'eft  pro- 
premen!  la  filtration  de«  li- 
queurs ;  mais  en  terme»  de 
icience  Hermétique,  c'eft  la 
circulation  de  la  matière, 

DESENl.  Mirabolans, 
-^  DESSECHER.    Cuire  U 
matière,  la  fixer  pair  to  cir«* 


culaâon ,  jtifqu'à  la  perfec* 
tion  du  foufre  &  de  la  pi  rre. 
DESSICATION,  Coagu- 
lation ou  fixation  de  l'humi- 
dité  mercnrielle. 

DESSOUS.   Mettre  def-^ 

Jous  ce  qui  eft  deflus  ,  âc 
defliis  ce  qui  eft  dejfous ,  c*eft 
fpiritualifer  les  corps  &  cor- 
porifier  les  efprits  ;  c*eft4- 
dire  »  en  termes  de  Chymie 
Hermétique,  fixer  le  volatil , 

'&  volatilifer  le  fixe.  Ce  qu'on 
appelle   aufll  la    Converjion 
des   étémens.    Voye[   CON- 
VERTIR. 
Les  Philofophcs  difcnt  auflî 

^  que  ce  qui  efi  dejfous  efifem," 
blable  à  ce  qui  eft  dejfus  » 
pour  fignifier  que  la  partie 
volatile  de  la  matière  eft  de 

^même  nature  que  la  fixe; 

"qu'au  commencement  tout 
eu  venu  d'une  feule  &  aiy- 
que  matière  ;  &  que  tout , 
c*eft-à-dire  le  volatil  &  le 

.  fixe ,  retourneront  à  un  j  & 
ne  feront  plus  qu'un  corps. 
DESTRUCTION  ,    en 

.  termes  de  fcience  Herméti- 
que, fignifie  la  dilTolution 

,  radicale  des  cof  ps  dans  le 
mercttré  philofophal;  ou  la 

^  réduâion  des  métaux  à  leur 
première  matière,  qui  eft  le 

.  mercure  des  Sages. 

Destruction  fignîfie 
fiufli  la  noirceur  ,  la  putré- 
•faâion  de  la  matière. 

DÉTQNATION.   Efpe- 


Dlî  DI 

ce  de  bruit  ou  de  fifHetncfHJ 
qui  fe  fait  quand  lesparries 
volatiles  de  quelques  mé- 
lanses  fortent  avec  impéruo-^ 
Cte ,  ou  font  fixées  par  l'aide 
d'un  feu  vif.  Ce  fifflcm  rir 
arrive,  fuivant  les  Pbitofo— 
phes ,  dans  le  moment  de  îa 
projeâion  fur  le  mercure. 

DEUE.  Matière  due ,  re- 
quife  &  véritable.  Trévifan 
dit  qu'il  travailla  quarante 
ans  fur  diverfes  matières^ 
qu'il  nomm^,  &  qu*il  ne  put 
réuflîr,  parce  qu'if  n'opér oit 
pas  fur  Ja  matière  duc» 

DEVERIDEN.  Huile  de 
nard  ou  de  lavande. 

DIACELTATESSON. 
Spécifique  pour  les  fièvres  , 
invente  par  Paracelfe. 

DIADÈME.  Couleur 
rouge  qui  furvient  à  la  ma- 
tière dé  la  pierre  »  à  la  fin  de 
chaque  difpofition  ou  opé- 
ration. Ne  niéprifez  pas  la 
cendre,  car  le  diadème  de 
notre  Roi  y  eft  caché.  Mo^ 
.  rien* 

DIAMANT.  Pierre  par- 
venue au  blanc. 

DIAMASCIEN.  Fleurs 
de  cuivre.     . 

DIAMETRE  SPAGY- 
RIQUE.  Equilibre  op  tem- 

λérament  des  élémens  dans 
a  pierre. 

DIANE ,  fille  de  Jupiter 
&  de  Latbne ,  &  fœur  d'A- 
pollon ,  naquit  dans  Tifla  de 


^      T>  I 
Dâos  ,  &  <)iioîque  fœar  fd-* 
melled'Apôîlon,  elle  fervit 
de  Sage  -  femme  à  Latone 
pour  qu^elle  mit  fon  frère  au 
monde*  Elie  fe  plaignôic  beau- 
coup à  la  chaiîe,  où  elie  fe 
faifoit  accompagner  par  plu- 
fieurs   Nymphes.   Un   jour 
qu'elle  fe  bàignoit  avec  el- 
les, AÔéon  l'ayant  vue  nue 
dans  fetain,  cette  Déeflè, 
pour  le  punir  de  la  témérité 
avec  laquelle  il- s'en  étoit  ap- 
proché, le  Changea  en  cerf. 
Alors  fes  chiens  qui  le  mé- 
connurent,  fe- jetèrent  fur 
lui  &  le  dévorèrent.  Diane 
devînt  enfin  amoureufe  du 
Berger  Endynuon  ,  9c  alloic 
fouvent    lui   rendre  vifite , 
malgré  le  projet  qu'elle  avoit 
formé  de  conferver  toujours 
fa  virginité.  On  la  repréfen- 
toit  avec  un  arc  &  un  car* 
qubis  plein  de  flèches;  quel- 
quefois avec  une  torche  al- 
lumée ,  montée  fur  un  char 
tiré  par  ées  biches ,  ou  par 
un  cerf  &  un  taureau. 

Les  Anciens  luidonnoient 
particiilierehient  trois  noms^ 
au  ciel ,  ils  rappeloient  £u- 
êine ,  en  terre  Diane  ^  ScPro^ 
ferpinc  aux  ènfeifs; 

Diane  eft  proprement  la 
matière  au  blanc,  couleur 
qui  paroît  dans  i'ceuvre  avant 
la  rouge  appelée  Apollon* 
Alors  c'eft  Diane  toute  nue. 
Quand  les  Phiiôfopb6s  lut 


DI  Xîl 

donnent  le  nom  de  Lune^iit 
entendent  leur  eau  .mercu- 
rielle.  D'Ëfpagnet  dk  que 
Tenfeigne  de  Diane  eft  la 
feule  capable  d'adoucir  la 
férocité  du  Dragon  pbilofo'» 
phique.  Philalethe  appelle 
cette  enfeigne  de  Diane  >  ou 
la  couleur  blanche,  les  Ce- 
lombes  de  Diane.  Voyez  une 
plus  ample  explication  dans 
les  Fables  Ëgypt.  &  Greeq. 
dévoileesyliv.3.  ch.  13. 

DIAPENSIA.  Plante 
connue  fous  les  noms.de 
Pied-de-lion  &  Alkimilla. 

DIATESSADELïaN. 
Précipité  du  mercure* 

DICALËGI.  Etaifi»  ou 
Jupiter  des  Phibfophes.. 

DICTÉ.  Antre  où  naquit 
Jupiter*  Ceft  le  vafe  philo» 
phique. 

DIEUX.  Nombre  d'Au- 
teurs ont  fupporé  que  Jes 
Dieux  du  P^ganifme  avoient 
été  des  hommes  que  leurs 
belles  aâions ,  &  les  fervices 
qu'ils  avoient  rendus- à  l'hu- 
manité ,  avoient  fait  déifier  ; 
mais  quand  on  remonte  à 
l'origine  des  premiers  Dieux 
connus  du  Paganifme,  on 
voit  clairement  ,  quand  on 
n'eft  pas  aveuglé  par  le  pré- 
jugé, quHIsprirent  natflànce 
chez  les  Egyptiens.  Héro* 
dote  nous  Paifure  en  plus 
d\]n  endroit  de  (on  Hifioire. 
Piiilott  de  Biblos ,  traduâeur 


îii  D  I 

de  Sahchoniaton  y  femBIe 
donner  à  entendre  que  ces 
Dieux ,  pour  là  pluparr  y 
«voient  été  des  hommes  tels 
qa'Ofiris  y  Ifis ,  Horus  ;  mais 
quand  on  Pexamine  de  près , 
on  voit  bientôt  qu'il  penfoit 
(Comme  Hermès  dans  fon 
jifckpius  y  c*eft-à*dtre ,  que 
ces  Dieux  n^'avoieht  pas  été 
hommes,  mais  fabriqués  par 
des  hommes.  L'idôlatrie  a 
fait  naître  tous  Tes  Dieux  du 
mariage  prétendu  de  la  Ter- 
re &  du  Ciel ,  &  puis  de 
Vuicain  &  Mercure  ;  ce  qui 
9  fait  dire  aux  Âlchymiftes 
que  toute  la  Fable  n'efi  qtl^u- 
ne  allégorie  des  opérations 
de  la  pierre  philofophate  » 
parce  que  Mercure  &  le  Feu 
repréfenté  par  Vuicain ,  font 
les  principes  de  tout  ^  l'un 
adit  &  l'autre  padif*  Les 
Egyptiens  n'ehtendoient  au- 
tre chofe  par  Ifis  &  Ofiris  y 
comme  on  peut  le  voir  dans 
leurs  lieux ,  &  c'eft  des  £gy  p* 
tiens  que  les  autres  Nations 
ont  tiré  leur  cultes  il  n'y  a 
eu  que  les  noms  de  changés. 
Les  principaux  ,  au  nombre 
de  douze,  étoient  fix  I>ieux 
&  fix  D^iTes;  favoir^  Ju- 
piter y  Neptune ,  Mars ,  Mer- 
cure y  yutcain  &  Apollon  r 
Ittfton,  Vefl^,  Cérès^  Vé* 
nus  y  Diane  &  Minerve^ 
L'biftoire^  de  chacun  piife  à 
parc,  &  relativement  m^ldiie 


Puneà  hratre ,  n'eft  înveftré^ 
qtie  pour  cacher  au  vulgaire^ 
les  myfteres  de  la  vraie  Chy- 
mie^  de  même  que  les  tra« 
vauxd*Hercule,  la  conquête 
de  la  Toifon  d'or  j  le  jardin 
des  Hefpérides  y  le  fiege  de 
Troyei  les  voyages  d'Oli— 
ris  y  de  Dionyuus  ou  Bac* 
thviSy  rhiftoire  de  Cadmus  ^ 
celle  de  Théfée ,  d'Amphy- 
trion^  en  un  mot,  tout  ce 

Ju'Orphée  y  Homère  y  Hé- 
ode ,  Hérodote ,  Virgile  & 
les  autres  nous  ont  iaiffé  fur 
les  Dieux,  les  demi-Dieux 
&  les  Héros  y  les  Métamor- 
phofes  d'Ovide  même  bien 
entendues^  conduifent  au 
même  but.  On  peut  en  )u^ 
ger  par  jes  écrits  des  Philo- 
fophes  Spagyriques  j  qui  ont 
employé  •  très  -  fouvent  ces 
fables  pour  rendre  obfcurs 
leurs  écrite  y  Comme  avoient 
fait  les  AncjienSé  Voyez  mqn 
Traité  dés  Fables  Egypt.  & 
.  Grecques  dévoilées. 

DiGEtSTION.  Àaion 
par  Uquèiie  carnet  un  corps 
liquide  avec  un  fluide  pour . 
en  faire  le  mélange  en  touÉ 
ou  en  parties ,  pour  en  çx- 
traire  ia  teinture ,  pour  les 
difpofer  à  la  diiTolution  ,  if  la 
putiéfaâiop ,  pour  les  faire 
circuler.^  &  par  ce  moyen 
volatiiifeir  le  fixe  $  &  fixer  le 
volatil  i  au  moyen  d'une  cha- 
leur convenable. .  Frefque 
toutes 


lit 

toutes  les  opératioiis  dti 
gcacd  oeuvre  le  réduifentà 
la  digeftion ,  que  les  Pbilo- 
fophes  ont  appelée  de  di- 
vers noms,  fiiivant  ce  qu'ils 
ont  remarqué  qui  fe  pafTôit 
dans  le  vafe  pendant  tout 
le  cours  de  l'œuvre;  Ainfi 
quand  ils  ufen^  des  termes 
de  diftillationi  fublîmation, 
iinbibitîons  >  cératîon,  inf- 
pilTatton»  defcenfion,  cuif- 
fon  y  folutiôn ,  coagulation  ] 
&c.  41s  n'entetident  autre 
thofe  qu'une  &  même  opé- 
ration ,  ou  la  digeftion  répé- 
tée dans  les  médecines  du 
premier  ,  dû  fécond  ëc  du 
troifieme  ordre; 

DIKALEGI*  Etain  philo* 
fophique. 

DIMENSION.  Les 
Adeptes  difent  que  leur 
pierre  a  les  trois  dimenfîons 
des  autres  corps  ;  favoir ,  la 
hauteur^  la  largeur  &  la  pro- 
fondeur. Voyci-en  l'expli- 
cation-dans  leurs  articles, 

DIOMEDEi  Roi  de 
Thrace  ,  félon  la  Fable ,  écoît 
fi  cruel ,  qu'il  faifoit  dévorer 
par  fes  chevaux  les  étrangers 
qui  venoient  chez  lui.  Her ^ 
cnle  y  fut ,  s'en  faifit,  &  te  fit 
manger  lui-même  par  fes 
propres  chevaux.  Le6  Philo- 
fophes  Hermétiques  difent 
que  Diodeme  repréfelite  le 
mercure  pMIofophique ,  donc 
les  e^its  corrdSfs ,  fignifiés 


D  I  ,.  113 
par  \H  chevaux  ,  diilblvent 
&  mettent,  pour  ainfi  dire  » 
à  mort  les  métaux  avec  lef« 
quels  oh  amalgame  ce  mer- 
cure; &  qu'Hercule,  qiii  eft 
le  fymbole  dû  foufre  fixant 
&  coagulant,  donne  le  mer^ 
curé  philofophique  à  dévorer 
i  (es  efprits  dans  l'otuf  phi- 
lofophique. Fàbri.  Mais  il 
me  fembte  qu'Hercule  feroic 
plutôt  le  fymbole  de  l'Ar- 
tifte  qui  travaille  fur  ce  mer- 
cure philofophique.  Selon  ce 
dernier  fens ,  on  peut  expli- 
quer les  hôtes  &  les  étran- 
gers qui  vont  voir  Diomede  ^ 
par  cette  troupe  de  mauvais 
Alchyit)iftes  qui  travaillent 
fur  le  mercure ,  repréfenté 
par  Diomede ,  &  qu'il  fait  dé- 
vorer par  {es  chevaux,-  c'eft- 
à-dire ,  par  fes  efprits  volatils 
qu'ils  cherehent  à  fixer,  & 
qui  fe  ruinent  dans  la  pour- 
luitô  de  ce  deffein  ;  &  fe  trou- 
vent comme  dévorés.  Il  n'en 
eft  t^as  de  même  d'un  vrai 
Philofophe  repréfenté  par 
Hercule,  il  dompte' lé  mer- 
cote  &:  le  donne  à  dévoref 
à  fes  propres  chevaux  j  Se  en 
fait  (ortir  un  nouveau  Roi  » 
ou  la  pierre  de  projeâion  ^ 
qui  eft  le  vrai  or ,  &  qui  atk 
lieu  de  tyrannifer  fes  hôtes, 
4es  reçoit  fi  bien ,  qu'il  en  fait 
des  Rots  femblables  à  lui. 
r  II  y  avoit  nn  autre  Dio* 
md€y  fA$  de  Tvdée  k  dû- 


JrI4  ^    i 

ï>âphHe^  qui  fut  ub  d^spUu 
célèbres  4e$  Héros  qm  (# 
trouvicr^t  dans  Vzrmie  d£« 
Cf  ecs  an  pir^ttodu  iliege  de 
Trpye*  Vpyei:  les  Fables 
Sgypt*  &  Grepq.  dévoilées^ 
liy.  5*cb.  II.  &livié. 

PIQNYSIAQUES.  Fè- 
tgs  célâ^rées  eo  l*bonnei^r  de 
lîacçb^s.  Voyez  l0  4*  Une 
4^  Fables  d^oilées. 

DIONYSIUS  ou  PIO- 
NTSUS.  ,Voyêi  BACcnvs. 
.  PIRCE  ,  femme  de  Ly* 
f  U9^  e](erçs^  de  grandes  crtian- 
t4«  envers  Aiiciope,prefnîçrfi 
femp^  de  <:e  l.y<;u8 ,  qui  la 
f^dja  &1a  chaifa  pour  Dk- 
ce.  Les  enfans  d-Afitippe» 
jietbès  &  Ampbum ,  veoffs* 
cent  les  iafulfes  faites  à  le»r 
mère»  en  arta^hant  Pkcé  \ 
I4  qppjii^  d*MA  t^wreau  in?. 
4ptnp(f  ,  q^ii  ta  «)U  jen  pîe.T 
cei.  ^esDiefix,  par^oRiml-r 
Dira^aii,  la  dpMgerest  en 
^mtaÎ9e«  Voyez  lies  Fables 

jyimmTlQ^.  Corn- 
p^f4  pbîMofMqne ,  app^i^ 

Îir  Meri#n  éUfpoJmon  ,  p^r 
réfif^  ^o^V-*  PU  prôpùrn 
po^  f  8(  f^P  d*auKes  çompoT 
Jitwtt.  Ç'eft  le  m^)«^p  des 
frois  prifiscipes  combioés  pb^f- 
jofef^î^ueisent.  Bhilaletbe 
lUas  fpn  yade  m^eum  9  dil 
qu'il  faiir  prendre^  une  parw 
du  corps  rouée  ou  blanc» 
^r&nf  la  /on&oo  de^k} 


D  i 
4mx  00  trcds  parles  de  1-ar^ 
fènlc  f  qui  fait  Toffice  de  lu 
femelle  )  te  quatre  parties  oa 
plus  »  jufqu'a  doutu  g  de  resci 
de  la  mer  des  Sages*  Que  !• 
tout  étant  bien  mllé,  on  le 
mettra  dans  le  vafe ,  lequel 
ayant  été  bien  fceUé,  on  \m 
mettra  dans  Tathanor ,  &  oa 
lui  donnera  le  r^ime  re^ 
quis. 

DISQUE  DV  SOLEIL, 
(.es  Chymiftes  Hermétiques 
ont  quelquefois  don^e  ca 
nom  à  leur  mercure  toMé 
avec  Tor  pbilofopbiqpe*^ 

PiSSGLVANT.  Les 
Pbilofopfaes  Hermétique^ 
donnent  à  leur  -  mercure  lo 
nom  de  diffi>iifan$  umverjklj 
que  Van-Helmont  fc  Par»?^ 
selie  Ant  doniié  ji  leur  al" 
ka^*  L'Anei^yme  ,  cpomi 
^Ms  le  nom  i^  f^m^pmf 
ditqiiel'stk^iMKpfttl4etîr#r^ 
&  £e  tjred(s  la  même  mkiieni 
qne  le  merfure  des  Saçes  « 
mais  par  des  manipalatiooe 
di^éreikt^s ,  ic  qu'ils  .<ttflè* 
fent  ^  ce  1^  Taljtaeft  ne 
(e  m£le  jamais  srec  les  corpe 
Qu'il  àkSoG^y^vA  lieu  que  if 
mercure  s-v  mAleiî  imime- 
mesit ,  qu'il  ne  petut  plus  eu 
être  fi^aré  par  aucun  arti« 
fice.  Ce  4^»ier  Auteur  e^ 
ÛRgulieriMiienit^mépar  les 
Alct^mftfs  $  fes  ouvragée 
en  AQmhre  de  qmtee  f e  iroù- 
ivins  ^s  ie  iÛQond  tRpbuM 


Di  pt         ni 

#e  la  SiiUiothçquc  de  Çhjfmif  4it^im  de^  corpf  en  Uvi 

sttr^ufi  de  Min f^pu  première  Qiatiéce  \  cVfi^àr 

DJtsÇQLÛTION.  riire,rorjk»VgeBt4e^Pbî- 
f^  jBbllpfçpfies Çhyiaiqu^  lpfpph(|$  en  Ifur  mercure» 
pVi|;çn^pf  pj^  Mf  iif  tptr  duquel  ils  sivoknc  ét#  fort» 
nie  1^  fidn^ioA  Apiplj^  d'u§  jnsjés.  Oiflbudre  #{:  coaguler 
^PFPf  <^iiir  en  liqiii4^  ;  OkW  deuxoatroi^fojifQiit  touMi 
f^  (e4i?âi|9n  d'un  cqpfs  eo  jéç  opër^tîoqf  de  Tirr  dè^ 
ïla  prétnierê  matière  j  c'e/tr  Sages ,  qu  PrA(re$  dà  TS- 
|irdire,Mforpqpcîpeçéi^-  «ÏP^i?* 
incnt& ,  &  noi)  p^  ^lém^e?-  OISTILÏ- AT JQN  (  U  ) 
fa|c€(|  car  îl|s  |)>fir  jamais  .eft  |^  cip;(|u|eme  degré  pour 
prétendu'  rédi^ire  V<ff  »  paf  f^rv^m  ^  la  trapfmilUÛoa 
^^lempte)  Qn^or^  «s^i  ?  terre  d^  çhpfes  n^tgrelles.  PJu- 
^  feu.  g)gif  ep  f^rPHrP»  fiewrs  Chymifies  compreor 
fompgf4  ^  Ces  gu^rp  ^  n«iit  foqs  |j9  terme  dy4i0U^ 
'"^'^^9  <i{i|»9»'^^ . j^i^'ipie^  /<iii>a,  l'afceufiop^Ucohfib- 
plus  d^  r^^q  ^  A»  ^«  rorfp  k»H<>n ,  TaMutiop ,  I9  fi;iftf 
:fl^f  (^>^  f4e^X:^0fff«,  çomr  tion^  rimbibitiop.  Ceti# 
ine  tour  le  regpe  ipîpér?!*  .çp^rati^n  fubtilife  tQMte)  les 

Ils   di(iiag^ep|t  plufufin  eaux  4:  le.3  hyiles*  Oo  tiner 

éligoUiûon$  d^f  )*(gp^r«tiqp  {i^r  Tpp  moyieD  Fe9ja  de^  tt« 

<le  1^  pierrf  phi.loK»pbale  ;  queurs  ta  ItiuUe  dei  corpe 

rûne  îmmr&îte  »  i&  r^ijtre  ^$s; 

J!W&iJ«slaiWeiïWHrf?fiftcellf  U  4îfiilktioa  fixe  hetq- 

JH!Ff«S?«)f^?^W'^f»  pror  ^  r^iîi^^^p  ftprèi  w  cohpbar 

prement  dite ,  ne  fp  |ip^c  q^ip  pon  4|s  li^^«irs,fur Jqj»  fectf . 

jripn$|etem^:quej|iipai|ere  .Tog«  les  minéraux  aqueiut 

-f #  .?f»  WW  .nf«r»  1r<w  jegr  fe  ^xen t  pa/  ce  moyen.  Bile 

jfçwef  ,  fJMwtTÎfs  *,  CPPfiite  Changie  I9  narure  &  les  pm- 

Àm^  la  dMrpliitî<H^.4c  le  CQ{|^  prUtéf  des  chore9,  d'ameree 

gul^cipn  r^i|(r^ef  pkifd'iifHe  elle  1^;^  r^ivj  dooce&,  &  d» 

fois.  doufi^F  ernerey  ;  cela  n*arci«e 

PJSS0D{>BE.    Ré4uirp  oip^Ad^i^t  p^s  roti jours, 

un  corps  jrqlid/e  m  fP^tie^  Pi^TxuatioKj  en  tes- 

liquidip.    Qj9   apppllê    auui  mi^s  d^  FivJofophie  chvmi- 

cette  opëratipp ,  déçomp^^r  W^yWfe  dit  qu^  par  nmi* 

lûm;  &  eo  tçrni^^  propres  IstAd^  as^c  U  djJiiUatwa  des 

de  fçknçp  (iera^i^ûqpe., /|-  fi^RsîAei  wlgi  «es.  Le  vo- 


Ii6  D  ï 

hti!  de  leur  matière  emporte 
&  fait  monter  avec  lui  le 
iixe  y  ce  dernier  à  fon  tour 
fait  defcendre  le  volatil  ;  .& 
cette  circulation  g  qui  fe  fait 
dans  le  vafe  fcellé  herméti- 
quement ,  eft  proprement  la 
'diftiîlation  philojbpkique  y  à 
laquelle  ils  donnent  aulli  les 
noms  de  convtrfion  des  éli'^ 
mens ,  circulation ,  cohoba* 
tiori ,  afcenjîon ,  defccnjîon  , 
fublimation ,  &r.  qui  ne  font 
qu'une  &  même  opération 
dans  le  même  vaifleau  »  fans 
qu^on'le  remue  aucunement» 
depuis  que  la  jondien  &  le 
mélange  de  l'or  a  été  fait 
avec  le  mercure  préparc. 

Distillation  des  Sa- 
GBSk  Ce   n*eft  autre  chpfe 
-que  ta  circulation  de  la  ma« 
itiere  appelée  Rehis. 

DISTILLER  EN  MOMI- 
-TANT.  Ceft  faire  monter 
•.lés  vapeurs  des  matières  an 
chapiteau  qui  couvre  là  ca- 
curbite^  au  moyen  du  feu 
adminiftré  deffous  l'âlambic. 
Difiiller  en  ddfcendttnt^c^e  fi 
mettre  le  feu  au-deflus  delà 
matière;  il  réchaufFe^  raré- 
fie les. vapeurs,  qui  trouvant 
moins  de  réiiftancé  dj»is  le 
bas  j  s'y  portent  &  tombent 
dans  les  vdfes  placés  def- 
fous. On  appelle  cette  opé- 
ratfon  Diftdlation  contre  na- 
ture. Géber,  dans  fon  Traité 
des  Fourneaux  ^  donne  la'  fi^ 


D  I         DO 

gurc  d'Un  alambic  pbur  dit- 
tiller  en  defcendant*,  mais 
quand  il  s'agit  de  fcience 
Hermétique,  les  termes  de 
difii^fr  en  montant  ou  en 
defcendant  ne  doivent*  s'en- 
tendre que  de  la  circulation 
des  matières  dans  le  vafe 
fcellé. 

DITALEM:  Jupiter  des 
Fhilofophesé 

DIVISER.  Vopl  CuiRÉ 
LA   MATIERE. 

DIVISION*  Lorfque  les 
cPhilofophes  difent  divrfer  ^ 
partager  en  deux  du  plu-<- 
fieurs  parties,  il  île  faut  pas 
Jes  entendre  d^nne  divinoA 
ou  fépâràtion  faite  avec  la 
main ,  mais  de  celle  qui  (b 
fait  dans  le  vafe ,  par  râide 
du  feu.  Ceft  la  putréftôiori* 
.  DO  AL.  Ôr  hermétique.: 

DOLBT.  Vitriol  rouge  , 
ou  dokotar.  BMlland,  Où 
plutôt  lâ'^piette'  au  ronge  , 
qui  eft  le  coleotar  dès  Phi«* 
lofophèsi' 

DON  CÉLESTE, 
Terme  de  fdençe  Herméti- 
que. Ç*<^  la  matière  du  ma- 
giftet^  l  que  Morien  appelle 
le  don  de  Dieu  yle  fecret  des 
fecrets  du  Tout  -  puijfant , 
qu'il  a  révélé  i  Tes  faints  Pro- 
phètes, dont  il  a  mis  les  âmes 
dans!  fon  Furàdis.  Entrer, 
du  Roi  Calid. 

DONNER  un  feu  doux  ; 
c*eft-*à-dire»  adminiftrer^ 


DO  DR 

&ire  un  feu  doux  &  lent; 
Donner  à  boire  eft  la  même 
chofe  .que  digérer ,  faire  cir- 
culer lajnatierç  dans  le  vafe  » 
de  manière  qu'après  s'ècre 
élevée  en  vapeurs,  elle  re- 
tombe fur  la  terre  qui  eft  au 
fond  du  vaifleau  ,  pour  l*a- 
breuver.  V.  Inspirer. 

DORIPE.  Nymphe  qui 
eut  cominerce  avec  Anyé  y 
lils  de  Staphyle.  Trois  en- 
fans  en  vinrent,  (Eno,  Sper« 
ixio  &  Elaïs.  Voyez  lesFa^ 
blés  Egypt.  &  Grecques  dé» 
voilées,  liv.  3,  ch.  14.  $.  a,  . 
DOUBLE.  {Mercure) 
C'eft  le  Rebis«  ou1e  mercure 
des  Sa^es  «  animé  par  Tor  des 
Pbilofophes. 

DOUCEUR  DE  SA- 
TURNE. Ceft  la  cérufe , 
félon  quelques-uns  ;^  &.  le 
fel  de  Saturne-4  fuivant  d'au- 
très. 

DOVERTALLUM  ,  ou 
DIVKRTALIUM,  ou  DI- 
VERTALLUM^  Généra- 
tions des  mixtes  par  la  com« 
binai(bn  des  parties  des  élé- 
mens. 

DRACONITES.  Pierre 
qtie  tes  Anciens  difoient  être 
formée  dans  la  tète  des  dra- 
gons ^  d'où  on  ne  pouvoit 
ravoir  qu*en  lieur  coupant  la 
tète  pendant  qu'on  les  fur^ 
prenoit  endormis.  Elle  eft, 
félon  Rulland  &  Albert,  de 
foulçi^r  hlafic^iei^ellQ  çliaiTç 


D  R  117 

tout  veAin  ,  &  guérit  toutes 
morfures  de  bètes  vcnimeu-* 
fes.  Quelques-uns  préten- 
dent qu*on  trouve  de  ces  fort 
tes  de  pierres  dans  la  tète  des 
ferpçns ,  des  vipères  &  au*» 
très  reptiles ,  &  qu'elles  ont 
la  même  vertu  que  les  Dra-^ 
conites* 

DRAGON.  Les  Philo- 
fophes  chymiques  indiquent 
aflez  communément  les  ma- 
tières du  grand  auvre  par 
deux  dragons  qui  fè  combat^^ 
tent ,  ou  par  des  ferpens  , 
l'un  ailé,  l'autre  fans  ailes, 
pour  fignifier  la  fixité  de  l'u- 
ne, &  la  volatilité  de  l'autre. 

Les  Egyptiens  peignoienc 
ces  ferpens  tournés  en  cer- 
cle, fe  mordant  la  queue  ,^ 
potir  figpifier ,  dit  Flam  l  , 
qu'ils  font  fortis  d'une  même 
chofe,  qu'elle  fe  fuffit  à  elle-t 
même,  &  qu'elle  fe,parfaie 
par  la  circulation ,  indiquée 
par  le  cercle.  Ce  font  ces 
dragons  que  les  Foëtes  ont 
feint  être  les  gardiens  du  jar^ 
din  des  Hefpérides  &  de  la 
Toifon  d'or-,  Jafon,  félon  la 
Fable,  repandit  fur  ces  àx^^ 
gons  le  jus  préparé  p;ir  Mé-r 
dée.  Ce  font  ces  ferpens  en-* 
voyés  par  Junon  au  berceau 
d'Hercule,  que  ce  Héros, 
encore  enfant ,  déchira.  Ce 
berceau  fignifîe  le  berceaa 
de  l'œuvre  ou  fon  commen- 
çe(n^lXt«  Ce  font  ces  deu^ 
«iii 


ferpeits^  dU  caducée  èe  Merr 
eàre^  «Tec  lequel  il  fâifoit 
des  chofes  fi  (brprenahted , 
êc  au  moyen  duqtiel  il  çfaàn- 

Eebit  dé  nsuré  qti^tnl  il  vdtt- 
»it.  Flamei  dit  avbir  été  dé- 
«erminé  à  j^eindfe  fés  deuiT 
matières  de  i'cÊUvre  (bbs  1% 
figure  de  deux  dragom  ^  ipAt 
la  grande  [iuanceiir  Qu'elles 
exhalefic  »  &  parce  qu'elles 
font  mi  trèff-vtoient  pdifon  \ 
mais  il  ajtiute  que  i*Ârtifte 
ne  fent  point  cette  (siuahtettt*, 
j^arce  qu'elle  eft  renferttiéé 
dan^  [e  irafe. 

DâÀGOW  A  tAois 
OTTEUiES.  C'eft  le  même 
mercure  lorfqti^!  éft  afiitné , 
parce  qa'tt  contient  alots  lêd 
Xftsfi^  printipes  chimiques  ^ 
fcl ,  foufre  se  merctire. 

Ce  Dhàgon  est  î^ôiiT. 
Expréflions  qtit  fignifient  la 
j^utréfaâion  delà  tn^tiêre^ 
lorfqu'elle  eft  (^afiTeMe  àti 
tifiït  très-noir. 

l^e  DkÀGOK jg^dterî  du 
fardiri  des  Hefp^des,  re-^ 

?>réftntè  la  terre  ^  ttit^  ftiâlft 
Afbtinè  et  ihdigèlfe  qni  cd- 
ché  dans  foii  fëin  la  f^ifièhçé 
d^  ror  i  qui  doit  frb&lèetpaf 
}eâ  dp<râtiofi$  de  l'AIcK^ftiie 
reptefentée  par  le  jatdlti  des 
Befpérid~eB.  Oft  te  dfagoh 
tcjj'çéferttè  fi  fOtil^ênt  dam 
lié§  figures  ryiîhbdlit)iië$  de  là 
Philotephi»  Spâgyriqiig^  qui 
»  ^eit  nlb^nrir  |h'«¥ei^  fëli 


DR 
kéfé  &  fa  f€Êir,ic*êft-îi-dlW# 
S'il  n'^ft  itiêir  dann  16  vâlè 
phildlbphiqtté  éVêe  lëfôfifir^ 
ion  firent  i«è  ttldiftëW  tâéi^ 
cale  inii^é,  dff  éàti  tttétcU^ 
ricf!e,qui  eft  ft  flÊiir,qiil 
par  fa  i^dlatUité  lè^  rétfd  W^ 
htiÙlë  fUblifKe^itifiitchftt^ 
gerde  nature  Jeputréfie,  Ai 
ne  fait  plus  enfui  te  qu^un 
>€Orps  avec  Ittt.  Qàând  il 
n'èJiftè  ^tos  fons  Ta  fornié 
de  terré  ou  dfagon,  aidrs  \à 
portJê  dû  jardin  des  Héfpé* 
rides  cft  ouverte  ^  &  V^ri 
peut  y  baeiltir  fëtls  cfsirita 
Içs  potiiràeè  d'bfy  de  la  fa- 
çon que  Teipliquent  les  li^ 
ti-és  dès  Vriil  PkiMophëat 
Spagyriques. 

Dragon  aiié,  Ceft 
leur  rtiercàreA  ou  fpermè  fé- 
minth  ;  lé  Voléti!  de  leur  m^ 
tiérë,  qui  combat  contre  lé 
fixe ,  &  qui  doit  enfin  àé^ft^ 
tAt  fixé  cdiftihe  iuK 

Î>iiketd1f  iàHi    Aiifts.- 
Cèft  te  fytvm  iiflMlutih  ^  ti. 
(bufre,  olf  le  fi:ilê. 

mik^bH  tiévoilANT 
SA  QUEUE,  C'eft  la  rtàtièrè 
de  là  pierre  Jètiqu^lè  cir*? 
etilè  dàkis  tè  tâiftèau  philo- 
fôphi^li^.  Les  Sageà  ërn- 
pldlènt  ce  têtftt  dahs  béau^ 
tbtip  dé  i^irébéftancês  difFé^ 
rentes  dés  b^fr^tiohs  dii  tha^ 
gifte^ë.  Lotfqu'il  eft  prff^aré 
aVant  ht  jotiflidn  atéc  te  fiie , 


DR 
Uftu^  Dt^gon  ign(jiK>ût  il 
fimt  ineorporer  le  fang  àrec 
le  fuc  de  la  Satiirnie  végéta 
h\é^J>nt^H  4ui  teille  fans 
ceflè  à  la  garde  de  la  colfoù 
d*or  y  ou  de  ta  porte  du  jar-^ 
dm  deè  Hèrpérldesi  perce 
ooe  le  merem-e  philofophal 
étant  tfès*volacil ,  eft  très- 
difficile  à  endormir,  c*eft-è* 
fire  à  fitér  i  &  Ton  toe  peut 
le  faire  qu'âtec  le  fetours  du 
fuc  des  herbes  que  Médâs 
iiidîqtt&  I  JafQti* 

DtLACtM  BiroHA^T  , 
lorfiqu'après  dToir  ét^  mêlé 
avec  Vùr,  il  le  diflbut ,  &  le 
réduit  en  fa  première  ma-* 
tiere, 

DRAGOIt  ADOUCt 
Mefçure  doux.  RuUand. 

Lea  detsx  Dragbns  de  Fia-* 
mel ,  font  le  fixe  &  le  voh 
latih 

Le  D&AOON  IGNÉ  dont 
le  fang  sincorpore  avec  la 
Satoraie  végétale»  c%ft  te 
foufre  des  Pbilofophes  qui 
s\intt  avec  le  mercure. 

Dragoh  yolant. 
V^ei  Dragon  kîvé,. 

Le  Sang  du  Dragok. 
C^ft,  chc2  les  Chymiftea 
vulgaires ,  la  teinture  ^Ui^ 
tittoine. 
\  Hragûn  ifit  Amplement. 
C*eft  le  mercure.    • 

DftIFF.  Van-Helf«ioiit  a 
dàflhé  ce  Qoiii^là  âU  fable 
I     icàlitètretierge., 


i 


DU         E  A    nf 

DUAMIR,  Ruilandus  dit 

que  c'eft  une  efpece  de  fer^ 

f>enr  qui  entre  dans  la  con« 
èftion  dé  la  thériaque. 

DUDAIM.  Mandragore^ 

DUELECH.  Efpece  de 
tartre  qui  fe  forme  dana  lé 
corps  humain  &  s'y  pétrifia 
dans  quelques-uns  en  pierre 
rponeieufe  particulieremenf^ 
dans  les  reins  &  dans  la  vef- 
fie,  ic  chea  d'autres  dans  la 
poitrine;  c'eft  pourquoi  ou 
en  a  vq  qui  cracboient  dea 
pierres, 

DUENECH.  Nom  que 
quelques  Chymifles  Hermé<» 
tiques  ont  donné  à  leur  ma- 
tière au  noîr,  qu'ils  appellent 
encore  le  Laiton  qu'il  faut 
blanchir.  On  le  nomme  aufli 
Dueneck  vert  ou  Antimoine. 

DUENEGE,  Ccft  le 
vitriol. 

DUENEZJ  ou  DAE^ 
NECK.LimaiHedefer. 

DUNEQUER.  Borax. 

DUZAMA^  Ouvrage  di* 
la  pierre., 

DYAMASSIEN  oli 
DIAMASCIEN*  Fie» 
d*airaija«. 

i^ 

EACUÎ  ou  EAQtTR. 
Un  des  Juges  des  En<* 
fçrs ,  fijs  de  Jupiter  k  d'E^ 
gine ,  fille  du  feuve  Afope^ 
obtint  de  fon  père  le  repeu- 
jpleipeoit  de  Coa.paya.cl(to.iié 
iV' 


joo  E  A       . 

lie  fujets,  qui  étoient  morts 
de  la  peôe,  en  changeant 
des  fourmis  en  ho(nnies« 
Voyez  l'explication  de  cette 
6%on  dan$  les  Fâbleg  Egyp- 
tiennes &  Grecques  déyoi* 
îées,  liy.  3.  ch.  14.6.  y. 

EAU.  tes  Phifofophe? 
çhymiques  fe  fervent  fou- 
vent  de  ce  çerme ,  non  p^s 
pour  fiçnifier  l'eau  commu- 
ne., maiç  leur  mercure.  Ils  y 
joignent  ordinairement  quel- 
ques adjeétifsy  comme 

Eau  Céleste.  Aquf, 
ÇçcUJHs.  C'eÇ  Teau-de-vie 
reâifi&jj  i\on  reau-de-vie 
çrdinaire,  mais  leur  qujn- 
leflence  ro.er.çurielle. 

Eau  du  Cii^l.  .  Aqua 
ÇceUfîina,  Ceft  leur  mer- 
cure menue.  Quelquefois  ils 
pntenden  t  par  ce  mor  l'efprit 
de  vin  bien  reâiifi^,  parce 
guil  eft  d'une  nature  fi  lé- 
gère &  fi  facile  à  fe  fubli- 
mer,  qu'il  femble  participer 
^e  celle  du  Ciel.  Rulîqnd. 

Eau  d'Alrejgi.  Ceft 
l'eau  de  chaux. 

Eau  du  Cerveau. 
Aqua  CerehrL  En  teçnes  de 
Chyraie,c'eû  de  l'huile  de 
tartre  par  défaillance. 
•  Eau  d'Elsabon,  Ceft 
\q  fel  cpairaun  réduit  en  èau 
par  lUîumidité  de  l'air. 

JEaU.  P^S  FECES  BU 
YiN..  Ceft  Thuile  de  tarirç 
par  défaillance.   "  ' 


E  A 

Eau  "ÊÈTiniL.  Açua  Fœr 
ûda.  Ceft  le  mercure  pbi- 
ioiophiqt^e^ 

Eau  Corrqpente. 
Ç'eft  le  vinaigce  &  toute  lir 
qaeur  corrofive* 

Eau  Holsobok.  Ceft 
Tisau  du  fel  entrait  du  pain. 

Eau  DE  \l^,  Aqua  Lilii^ 
Ç'eft  l'eau  d'orpiment. 

Eau  de  Mercure» 
Ceft  le  mercure  même  des 
Philofophes. 

Eau  PHitosoPHiQUE. 
Ceft  )  félon  quelques-uns ,  le 
vinaigre  fublimé;  félon  d'au- 
tres ,  i'efprit-de-yin  circulé  , 
enfin  leur  eau  pçrnianente  & 
mercuriellé ,  qui  ne  mouillç 
^oint  les  mains* 

Eau  Palestîne.  Ceft 
la  fiear  d*airain ,  ou  le  vert- 
de-gris. 

Eau  de  Pluie.  Aqu^ 
Pluvialis,  Ceft  Teau  douce 
commune. 

B^y  RouGEi  Ceft  Teau 
de  vitriol  ou  de  Içur  foufre, 
qu'ils  appellent  auffi  Aqu^ 
i^:gi  ^  Aqua.  f^gi. 

Eau  DES  Philosopher. 

Voyei  ^^EB.CURE  DES  PHI- 
LOSOPHES. Quelques  Chy;- 
miftes  ont  cru  maî-â-propos 
que  c'étôit  du  vinaigre  dis- 
tillé ,  d'autrçs  Teau^de-vie 
du  vin  ,  ou  r.efprit-de-vijçi 
reâifi^é,  fui-  ce  que  Raymondr 
Lulle  dit  que  leur  quinieÇ- 
fence  eft  tirée. du  im^  ^ 


.  '     K  A 
qu'il  rappelle   quelquefois 
Fin;  mais  Us  âiiroient  vu 
leur  erreur ,  s'ils  avoient  fait 

Îittentiop  que  Raymond  t^ul- 
e  lui-même  dit  qu'il  ne  faut 
pas  rentepdrc  à  la  lettre ,  & 
que  quand  il  dit  que  les  Phi* 
lofophes:  tirent  leiir  mercure 
du  vin  y  il  ne  parle  que  par 
fimilitude  ;  &  que  ce  mer- 
cure ou  eau  philofophique 
$'extrait  de  la  mer  rougp  des 
Philofophes.  Voyez,  le  Tef" 
tamtnt  de  Raymond  Lulle , 
&  Ton  traité  de  la  Quintef- 
fence. 

Eau  Furifiéb,  Magif- 
tere  au  blanc. 

Eau-forte.  Aqua  for- 
ils.  Les  Philofophes  Hermé- 
tiques n'entei^dent  pas  par 
ces  termes  l'eau-forte  comr 
mune  ,  ni  l'eau-régale  àt^ 
Chymifles  ordinaires ,  mais 
leur  mercure.  >  qui  dlifTout 
tous  les  cof  ps  d'une  didblur 
tion.  naturelle  ,  fans  corror 
fion  ,  &  fans  détruire  la  fe- 
meuce  gecminative  des.  mé- 
taux &  des  autres  corps 
fublunaires  \  parce  qu'ils  pré- 
tendent que  ce  mercure  eft 
le  principe  de  ce$  mêmes 
corps. 

Eau  Marine,  en  ter- 
mes de  fcience  Hermétique , 
fignifie  leur  mercure-,  parce 
qu'il  eft  extrait  de  ce  qu'ils 
appellent  leur  Mtr  rouge. 
^h\j  J>^  NiTR£.  Les 


B  A  141 

Chymiftcs  entendent  par  ces 
termes»  tantôt  Tefprit  de  ni- 
tre ,  xantôt  le  fel  alkali ,  & 
tantôt  l'eau-forte. 

Eau  Permanente; 
Nom  que  les  Philofophes 
Hermétiques  ont  donné  à 
leur  mcrcurç. 

Eau  Venimeuse.  Lune 
des  Sages. 

Eau  Arsenicale.  Lion 
vert  des  Philofophes.  Voy^ 
Arsenic.   . 

Eau  Rouge,  Eau  Sav 
frannee  ,  Eau  Morte, 
E;iu  ^u  foufre  de^^  Philofo- 
phes. 

Eau  des  deux  Frerfs 
extraite  de  la  5(euh. 
C'eft  le  fel  armopiac  phi- 
lofophique. 

Eau-forte  ou  de  Sét- 
PARATION.  Lorfque  les 
Cbymiftes  Hermétiques  di- 
feht  dans  leurs  écrits  »  qu'il 
faut  diffovdre  tel  ou  tel  corps 
dans  Veau'foru ,  ils  enten-r 
dent  leur  vinaigre  très-aigre, 
leur  eau  pontique,  Içur  mer^  ' 
cure ,  &  non  les  eaux'fortes 
compofées  par  la  Chymie 
ordinaire  ;  parce  que  les  Sar 
ges  demandent  une  diflblu-r 
tion  radicale  des  corps,  & 
pon  une  difTolution  impar- 
faite, telle  que  celle  de$ 
eaux'forus  ou  eaux  régales 
dont  on  fe  fert  communé- 
ment» 

Eau-de-vie.   Ceft   Iç 


tu         I!  A 

lAérctirè  même  des  PnilouM 
|5hés,  leur  quinteflencei  & 
inon  Teati  didillée  du  vin* 
Quelquefois  ils  donnent  ce 
noih  a  deà  eatix  contpofées 
d'efpfit  de  fin  ft  de  plufieurft 
Urogues  propres  à  guérir  di^ 
vertes  maladies. 

Eàv  SalAïa^ke.  C'cft 
Teaii  de  mer. 

EAlr  SATVt-NlÎEÎ^lTE. 
^qùd  SûtùrniùHa.CeA  ceKé 
qui  contient  la  nature  des 
irdis  prfethiers  prîncipcsjtelle 
que  icetle  dés  bains  chauds  ^ 
iesekux  minérales,  qui  font 
naturellement  médicinales, 
Que!q;?ès-uns  entendent  par 
îau  Saturnienne ,  celle  qui 
ic  filtre  par  lès  pores  de  la 
terre,  &  dont  fefont  les  pier- 
res préciéufes  tranfparentes. 
Rullahd. 

EAU  tt  Ukgu  réfe{ 

EAÙ  AtttJGB. 

EAtf  1>E  SeÔI.  Vôpi 
Eau  RbùoÈ. 

Eau  DistiLLiÉ.  Les  l^hU 
îofophes  Hermétiques  en- 
tendent (buvènt  par  ces  ter^ 
/nés,  tantôt  dft  Téau  fimplé 
diftillée  de  qiiéique  matière 
^t^  ce  puHIè  être  •  tantÂt  dëi 
^aux-fortes  &  dé  aiflphiritm. 
Sous  les  èaul  fimples  diftif-^ 
}éès,  ils  comprennent  tér^ 
lains  (ccretsfpécifiques  pour 
dilToudre  tes  corps  fans  tor- 
rolion  ;  elles  ont  plus  dé  (ett 
^  moinà  d'attimonié  ^treiçf 


ÉA 

ê&iu<-fdrtes$  telles  f6nt  feft 
ftaux  ou  efpritt  dé  itliel  y  cfé 
la  corne  de  cerf,  dés  uti^ 
mxàty  dés  platités  mêmes  ^ 
comme  te  vinaigre  diftillé  » 
Pefprït-de-vin  redifié.  Le* 
eaux-fortes  font  o^dinaîrê^ 
ment  compofées  dé  minë-^ 
raux  corrofifs,  &  ne  font  fa^ 
mais  une  diflblution  radi-^ 
cale.  Ce  font  des  efpeces  de. 
limés  qui  féduifent  les  corpÉ 
en  poudre ,  mais  noti  eu  iéu^ 
première  matière. 

Eau  itcût^  ^i  né 
mouille  point  Us  mains.  A 
cet  égard  il  faut  faire  atten^ 
tion  que  ceux  d^entre  les  Sa-o 

Î;es  qui  donnent  ce  nom  à 
eut  mercure,  fui  vent  la  voie 
feçhe  dans  Topération  dti 
magiftere  y  parce  que  céuit 
qui  fuivent  la  voté  humide. 
Comme  Pâtacelft ,  Bafilé  Va- 
lentin ,  &e.  appellent  }eu^ 
mercure  Lait  A  ifteïge ,  à 
caufe  ctull  eft  en  lii^uei^ 
blanchâtre  ^  &  qui  tDouiUe 
les  mains  -/au  lieu  que  Vzw^ 
tre  eft  un  mèrcutis  coulant, 
de  la  nature  du  mercure  vuk 
gairè. 

ÊAtJ  VEWii*EUSE,  parce 
qu'il  femble  tuer  les  metau:!t 

Ear  {ôti  venin ,  eh  détrnifanr 
.>ur configuration  extérieure 
&  en  les  réduifant  \  teiir  pre^ 
mierë  matière;  ce  qu'ils  ont 
dit  pat'  flmilitudé  avec  M 
tetiiQ$  ^uî  tifipQt  lé  çdrpshut^ 


ta 

éiiii,  aptes  la  tifdrta<j(^f 
ils  le  rëduîfent  à  fes  prédilérf 
f^àciëtSj  qui  eft  ta  céfidrë. 

tàh  i>E  MM  bu  ÈAH 
SAiÉn  i>is  Skàii.  Vofe^ 
Méhcuré  CHYi*i(jiyÉ. 
Qiiéf^tiës  Chytà\Rèà  pré- 
nant  ces  tertné^  i  h  lettre  ^ 
ôm  ciu  q|iië  la  rHatiéf-e  â*où 
les  Sages  tirent  leài^  Hiér&urè 
étoit  Féafi  dé  1â  hier  (Tfc^e* 
ment  dite;  mais  tlsddtVéni 
îVoir  appris  que  fes  Phiio- 
fophës  ttfe  s'étprirftéirf  tfiii* 
leurs  Livres  que  ^'zt  firfriR'^ 
tudè ,  &  par  ënigities; 

EAu  DE  KpÉÊS.  f^êj^i*^ 

EAtf-»E^tlÉ  DES  Pftîi 
tdSbWËS.  Quelques-uni , 
frotfipés  i^ar  lès  exprcfOohs 
de  Jean  dé  Rupt  Sci0 ,  & 
de  Raymond  Lulle ,  qui  pai-i 
lent  de  leur  iriètcurê  comitié 
é'il  étoit  extrait  du  ttii .  éhi 
chi  fkial-â-propos  qi^è  fe  fhef- 
Élire  phtIofbpMqtîë  en  étoH 
tme  quihtéffence ,  dtt  lîft  ft! 
dé  téi-tf é  ;  tn^  Ifs  àiirofenf 
dû  farté  attehilcrn.qué  lès  hh- 
ciéfiî  hè  conhoîfïbiélit  pêbt- 
étffe  pas  refprit-de-Vîh ,  qbî  Te 
Fait  pat  &€s  dtftHtatiôii^  qiii 
leur  étoient, inconnues 4  dlÊ: 
^M  li^bnt  été  cél^èildànt  in- 
irëntéèa  depuis  i  i^dë  fur  leé 
rècépfës  ifiâî^éritéftdtfés  » 
i^ép^doeS  ci  &  Il  daâs  léiirà 


^ti'èîTe  a  eh  effet  une  odpur 
de  pourri tiirfe  cpmirie  Vaffa^ 
fétda. 

HAv  MiiiSRALK}  parce 
(Jn'elle  eft  rirte  du  regr;e  mi- 
néral ,  &  qu'elle  eft  métal* 
lîque. 

Bau  de  céleste  Grâ- 
ce? parcè.qùé  la  fciencequi 
apprend  à  extriire  ce  mcr- 
Chré  de  fa  mrnîere ,  eft  un 
don  de  Dieu  &  une  faveuif 
cëlefte. 

ÈAU  deS  Éaùx;  parce 
^tr'èllé  éft  en  effet  une  eaù 
principe  qui  contient  la  fubt 
tancé  des  qrràtte  él(5nieris. 

ÈAù  ^Tfldifiil.  de  la 
TÉilRt;b^rce  que  le  met- 
çtit"fc  etï  eft  U  j^y^^  pure  par- 
tie. Mais  ce  nt^th  loi  eftpar^ 
t'iculiercmèrtt  dcfhné  lofrlque 
Ta  matière  eft  parfaite  au 
hUtic. 

EAu-DE-f  iB  DES  Sages 
fé  dit  anrit  dé  feut  élixir  par- 
feit,  &  àsLTi^  rétat  gu'il  doit 
être  paift  feMt  de  méde-r 
cine  foit  au  ctfrps  humain  4 
fôit  aux  métattx  imparfaits. 

ËAù  PcrtîfiçluE  eft  efi- 
ëbré  un  des  noms  dii  mer- 
enre  des  Sages ,  qu'ils  ont 
appelé  ainfi  a  caufe  de  fâ 
Bohtlcité.  qtii  l^a  encore  fait 
ndltihiéf  Vinài^e  très^aigr^^ 

EAû  CflÈSTÉ  &  ÈLÉ- 
HtÈtfAîRt  ;  p2itce  que  le 
foè'rcuré  éà,  feldn  fes  iPhi- 
t^ûphts^  k  fils  du  Sdl^iil  £1^ 


I!3r4  E  A       . 

de  la  Lune ,  &  la  quincef-- 

fence  coagulée  des  élémens. 

Eau  D£  Feu  ou  Ignée  ; 
parce  que  co  mercure  con- 
tient le  feu  de  la  narqre  >  lorfv 
au'il  eft  animé  ,  &  qu*il  a 
ors  tout  ce  qui  eft  nécef-r 
faire  pour  être  cuit,  digéré , 
^  pour  communiquer  en<« 
fuite  à  l'or  une  vertu  multi- 
plicative que  ce  métal  n'au- 
roiç  pas  par  lui-mâme. 

Eau  Douce,  à  caufe  de 
fa  propriété  poqr  di (Foudre 
l'or  &  l'argent  fans  çorro- 
fion. 

Eau  Seconde  ;  parce 
que  le  mercure  eft  une  ef- 
pece  d'eau-forte ,  mais  dou- 
ce,  &  qui  diflbut  les^mêtaux 
fans  corrofion. 

Eau  Antimoniale* 
Saturniale  -  JylERÇU^ 
RiELLE;  parce  que  Tanti- 
tnoine  participe  beaucoup 
du  plomb,  appelé  Saturne 
par  les  Chymiftes,  &qu'ils^ 
difent  que  leur  Mercure  eft 
petit-fiîs  de  Saturne. 

Eau  i>E  Blanchissi- 
MENTvparceque  c'eft  leur 
^{of  A,  avec -lequel  ils  difent 
qu'il  faut  bUnchir  le  laiton, 
&  lui  ôter  Ton  obfcurité. 

Eau  Bénite;  parce 
qu'ils  difent  que  le  lecret 
pour  faire  ce  mercure  eft  un 
^on  du  Ciel ,  &  que  c^eft 
celle  que  Jacob  fouhaitoit  à 
jofeph  dans  la  béoédiâioQ 


E  A 

quMI  lai  donna.  Enchyridiafz. 
Phyficâ.. 

Eau  Dorée,  lorfque  le 
mercure  eft  parfait  au  rouge* 

Eau  Radicale  dbst 
MÉTAUX  î  parce  qu'elle  en 
eft  la  racine  &  le  principe. 

Eau  Végétable;  c'eft 
Peau-de-vie ,  ou  efprit-de- 
vin  reôifié. 

Eau  de  la  Meb.  salée.. 
Voye{  Urine. 

Eau  des  Microcos- 
mes, C'eft  l'efprit  de  nitrc, 
Dià.  Herm. 

Eau  aes  Equinoxes, 
C'eft  proprem-ent  la  rofée 
du  printems  &  celle  de  Taii- 
tomne ,  dont  les  propriétés 
font  admirables  pour  la  guéi 
rifon  de  beaucoup  de  mala-; 
dies,  lorsqu'elles  font  tra- 
vaillées par  une  main  ha- 
bile dans  la  Spagyrique.  Les 
Philofophes  ont  donné  ce^ 
nom  à  leur  mercure  pour 
tromper  les  ignorans  ;  quek 
ques-uns  d'entr'eux  ayant 
pris  ces  expr^ions  à  la  let- 
tre ,  ont  cru  que  c'étoit  U 
matière  d'oà  il  falloit  extraira 
le  mercure  des  Sièges ,  &  ont 
perdu  leurs  peines  Se  leus 
Vgent. 

Eau  Eçaissie.  Mercure 
des  Philofophes ,.  dans  fon 
état  de  conionâion  de  Tefr 
prit  avec  le  corps  ^  ou  tel 
qu'il  eft  lorfque  les  Sages  di^i 
ftnt;que  ^e  m^eiçcure  rentec.iuç, 


È  Â  . 
tout  ce  que  cherchent  lesPhi- 
lofophes.  Quand  refprît  & 
le  corps  font  réunis ,  &  qu'ifs 
compofent  ce  mercure ,  on 
ne  les  diftingue  plus  par  des 
noms  difFérens ,  &  l'on  ne 
leur  donne  plus  gu'un&feul 
nom  de  Mercurci^tce  qu'il 
eft  alors  proprement  le  mer- 
cure animé ,  ou  mercure  des 
Sages.  "       ;  ' 

Eau  qdi  blanchit  ia 
Pierre  Indienne.  Ma- 
giHere  au  blanc. 

Eau  du  Monde.  Ceft 
le  mercure  dans  l'opératioh 
de  la  médecine  du  premier 
ordre,  ou  la  première  pré- 
|>ararion  pour  le  magiftere^ 
de  même  que  les  éanxfui- 
vantes. 
Eau  ÉLEVÈt. 
Eau  Exaltéh. 
Eàu  de  t'ART. 
Eaù  Ardente. 
Eau  de  Fontaine. 
»   Eau  Mondïfiante. 
Eau  Wemierb. 
Eaù  Simple. 
Eau  de  Sang.  ' 

Lorfque  les  Phîlorophiçs 
©ne  donné- le  nom  à'Eau^ 
ce  rorefcurc  dans  le  temps  de 
la  féconde  préparation  ou  la 
médecine  du  fécond  pr^fe» 
ils  l'ont  appelé,' 
BÀu  Pesant». 
Eau  DE  Talc.  * 

•  Eau  de  vie. 
Baw  ©IJrine. 


%'  B  A  lij 

ÈÀu  Etoilée. 

Eau  Feuillék. 

Eau  Azothique. 
•    Eau -DE -Vie  Métal- 
lique. 

Eau  Pondérbuse. 

Eau  du  Styx. 
<     Dans  les  opérations  de  la 
qnédecine  du  troifieme  of- 
'dré ,  ils  Pont  nommé» 

Eau  Sulfureuses 
'    Eau  Divine. 

•  Eau  dés  Nue'es^ 
Eau  VENENEUSE. 
Eaû  d'Or. 

Eau  du  PHLEGETOKé 
Préparation  alchymique  dix 
tanre.  PlanifcampL 

Eau  de  Chasteté.  Eaû 
compofée  dont'  fe  fervent 
ceux  qui  veulent  garder  k 
continence  avec  plus  dé  fa- 
cilité. On  en  trouve  la  re- 
cepte'dans  le  livre  d'AdHék 
'MynficKt  \  pûg^.  ^86. 

Eaù  Dfes  Dameî?  ou  de 
F ARD^,  eft  une  eau  qui  adoii- 
cit  la  peau,  la  blanchit,,i^ 
donne  un  teint  fraisi  Voyêi 
'  Mynficht  ^pag.  189. 

•  "Eau  li'AMOUR.  Nom 
que  Bçgtiin  ,  dans  fa  Chi- 
mie 9  ,a/dohné  ^  une  eau  ex- 
traite^ du  fang  humain,  jRi 
moyen,  de' laquelle  il  pr|- 
tendoîtcothpôrer  un  phiïrfe 
propre  31  concilier  8c<:onré?- 
trer  ratnotir  entre  les  épouir. 

Eau  oe  Santé,  eu  une 
eau  diftittft  du  faog  hâ- 


main,  des  fleurs  ^e  chrii* 
doine^  du  miel  vtefg^^  & 
de  pltufi^Mrs  aron^ates»  Pa- 
TSiceX^  appelle  cette  is^u  , 
jSjume  fur  tout  autrp  bafir 
me;  Sa  Iç  fecpmfj^apde  beau- 
coup Jan$  la  lyléc^e^inje, 

EBDANiÇ.  U  Af?rs, 
pu  le  fer. 

EBEL.  Seq|ié9çe  de  1^ 
fauge^  fuiiranr  mie|gue$-i)ns; 
&  Tes  baies  A&  gei^|evre  » 


fi  nouj?  iBp  qroyqi^f  ^u^kn* 

dus.  * 
EBCSEMET.  j^tf  4fm* 
piSËMËTI},     Mftfere 

des  Çhyipiftef  if^ri9»frHW^ 

dans  le  tçi^e^  de  f^  p^ûpp* 

fjpftiQi^. 
lljQHÊN^ïS.  Petit  Oftifr 

foi;i  çle  la  f  ^ripp  ^^^ipe  graod^ 
Jî^^içe,  iM^èlf  A  R9^»^  ^P 
j»)ypiisPli^e  leN^wa'iffe» 

ment  les  ^\^s  ^vps  fr^ilCeauûc 
«yi  VOgueiii  èp)(Bme«  «rpiles, 
Je?  Qu'îJ  ^*Y  ^li^^p,  Ççç  i^q. 
-ipuf  dit  qup  Wargr^ptFMïiÇ  A 
,fc  Jb^aille  f  Aâi^ffl,  4Ç  (Î3- 
ïigula  en  ^BR9HvefjWiç  Wfî- 

-  â?^efPb^Q(%lîeîlSj^f- 
çéti$j||^  çni  49n|fg  le  1^091 
d'^c^f/2ei>  ^  Ipuf   fRf^^iei;e 

>»iflànt  9^^  §lte.f  Pppr  ^e 
fairp  plys  flv<>n  ^mjpfé- 


1  C 

jm  Enigau  du  Cofmdpotite. 

EÇHP/L.  Matière  4e  iW- 
ype  ;|u  poif  trèf-tiotr,  ot^  ea 
ttptréfeaipo  parfaite* 

EÇHIQN4.  Femme  4e 
T]rptiqfi  «  jSc  jqnere  du  dr9gon 

l'ai^tagr^paine  dp  Typlf^n  ; 
j^l^  q^éêndr;|^ii|Ij  le  dragon 
qMÎ  £irfi^t  Je  iardin  des  HeÇ- 

f^^rides ,  celiii  qui  di^fèodoi^ 
'entt4^  dp  l^  fof  ^  4e  Mars  , 
c^Jl  ^toï^  ft^fp^dij®  |a  toifo^ 
d*or.  Typhon    le    Echidna 

^fm  f^m  W?t  Bbil9fpphes 

1res  y  ne  (ont  que  des  aluég^ 
ries  des  op^ratipp s^  de  fa 
pierre  phy^ui^^^lf .  ^fk^d^ 
na  y  feloip  eu|  /  déapte^  la 

qu'iU  f  Wlqiiiqpt  ;  «f  Wît« 

la  Feramje  ,  ta  r^»j*e^ 
Beïa,  &c.  i  ^  Typhiop  eft 

l'autre  papfif  4«  fe?^  WW®"* 
m'i^  îffjwllçnjcteii^  Çoteil, 
le  1^4Je,  Iç  FeM,  Çaki- 

le  tf  i))pf  dfi  ^  P5«r6&^pp 
4«î  .tf  gf^#Pî  9»  BÇ4«?FWR» 


philorophiaiie  ^  T^çHv^f- 
Voyez  Icf  ?f|j}e*  fia 
Grecquesj^pl 

ECHll)^^  ^ 

nom  de  livJUM 


^01  Ufi 


!  E  6        SB 

muu,  ova  h  vifwra 

laie, 

ECUSSS  19U  SOLEIL 
ET  DE  l^  LU«E.  Lm 
FUJoTopt^es  Ckymifios  di^ 
fenc  qiiç  |ç  Sci^l  fc  h  LuM 
font  ^çJîpfôp,  lorlqve  leur 
9iati«fl¥  «^  4^69  une  coiier* 

femble  à  de  ta  poix  fondue.  | 
parce  q^*ik  ^ppellem  leur 
matière  ^oUUl  &  Xif«r  •  & 
que  daa?  Pé^ar  de  pucr^acïy 
ticin ,  qui  ^ft  w  'tac  de  t'ue- 
bref,  leMr  matière  •  perda 
fofi  ^lat. 

ECO&QE  DE  LA  BCER. 
Oeft  le  vipatgre  ^DÔrnooialr 
faturaieo  d'Auephius»  levi* 
wiigre  ttiN-9igre  des  Ffailor 
(bpj^,  ou  lenrmercure. 

EcoRCB  iiaïas.  C'eft 
Vécptçe  4^  mee  eti  pnccér 

.  SCUME  DE  LA  MEA 
KOUGE.  Madère- des  jPiiis» 
to^tii^'^^^&  peur  l'œu- 
vre» efqmniere  de  leur  mer^ 
çw€.  Fbemfl  eft  le  preeuer 
qui  ait  tiflinaéceiipm  à  cette 

El?9.SC£.J>fS  DEUX 
Dragons.  Ceft  la  maricÊr^ 
^«  soir.  Olielques  Ghymif^ 
tes  ont  doiio^  ce  oooi  .a» 
beurre  d?^oitmotne, 

Ecunu  iz£  Verrje.  Sel 
lie  foudoe,  ou.fel  .qui  fumage 
ie  verre  pendant  fa  fofiou.  ' 
JKDS&  tOr  àfiêSÈgsu 


En     U  a     lay 

^pETZ.  Or  vulgaire 
pr^parié  herinjéciqueip^t. 

EDIC.  8c  EDICH.  Le 
Idars ,  ou  le  fer. 

SOIR.  L'acier  philofo^ 
pbique ,  &  Tacier  fin. 

EOULCOREB.Layer 
née  macjere  felée»  juTqu'à 
fa  éter  tope  le  Tel.  C^terioe 
ynIgÂrement  pris,  fignîfie 
aDlJU  adoucir  llcrecd  &  la 
ftQprUfti  cocrofive  des  fels  ^ 
efpriai  an  f  utres  matiems. 
Aa^mond  Lui!e  a  etnployd 
plut  d*iiiie  fiHs  ce  terme  pour 
Sgaifier  la  cuiflbn  ou  digef* 
tti9in  du  mercure  des  Philo* 
fopbes  fufqu'à  fa  fixation* 

EFFERVESCENCE* 
Ternwde  Pbyfique^quî  &. 
gfiifie  i-ââba  ie  deux  aix^ 
tes 9  qui,  en  fe  pénëtrint^ 
ptnd^ifeat  de  la  chaSei^r^ 
cosime  il  arcive  d^ns  prefi» 
que  teus  les  mâan^^  dee 
fl^det  Se  des  aiikalls^  ^  k 
f(kifiart  au  diâbiutîeM  ait«^ 

..ErPUjSlDl^^Fivmieré 
purification  de  la  pieri^  des 
5ag£5,  ou  la  médedae  du 
•pceiDter  jocdre. 
;  £FF¥D£S  ou.£FFiP£S« 
Cérufe. 

£GÉ£,Filside  iPinc&afi^ 
Soi  d'Atlieoes,  père  de  Thé- 
âe,  qo^il  .eut  d'Echca.  Pour 
eempUr  Jes  cesidicions  d'uà 
traité  que  Jes  4thi£nieae 
Jivftent  ùii  avec ^Miaes ^ 


lag     ^     Ë  G 

Roi  de  Candie ,  Egée  y  én- 
voyoit  tous  les  ans  fepc  jeu- 
nes gens  qai  y  dévoient  com- 
battre le  Mi  notaiire  renferma 
dans  le  labyrinthe  ;  le  fort 
échut  fur  Théfôe  à  la  qua- 
trième année.  Il  partit  avec 
des  vQÎles  noires  ,  fuivant 
Tufag'e  )  &  en  câsau'il  revint 
viftorieu^  ,  Théiée  devoic 
fubflituer  des  voiles  bhh^ 
ches  anx  noires  iorfque  fon 
vailTeau  feroit  parvenu  à  la 
hauteur  de  TAttique.  Thé- 
fée  oublia  de  faire  ce.chah-* 
fement  de  voifes*  dont  ii 
toit  convenu  avec  fon  pe^ 
re  ;  celui-ci  :  ayant  apperçu 
de  loin,  les  voiles  noires  du 
vaiffeou  deXhéfée ,  crut  qu'il 
avoit  péri  comme  les  autres 
^  dans  lé  combat  du  Minotau- 
re;  le  défefpotr  le  prit^  &  il 
le.  précipita  du  haut  du  ro«* 
cher  où  il  étoit,  dans  la  mer. 
•Voyez 'Petpli cation  de  cette. 
£âiQa  dans  les.  Fables  Egypr 
tiennes  Se  Grecques  dévolu 
lées,  Itv.  5*  cb.  aa.  &  Tiv.  6. 
ch.  3.  .  ,   î 

.EG£ON  ou  BRIAREK 
G^ant  d'une  grandeur  énoTf 
me  ^  iils  du  Ciel  &  de  la 
Terre.  Les  Poètes  ont  feint 
qu'il  avait  cent  bras  &  cin- 
quante ventres;  qu'il  com- 
battit, contre  les  Dieux,  & 
les  mit  en  déroute;  ce  qui 
les  obligea^ de  faire  la  paix 
ayee  Jupiter  contre  lequel 


ÈG       Et 
ils  avoientconfpiré.  Homère^ 
Iliade, liv*  I. 

Les  Dieux  lui/ionnoient  le 
nom  de  Briaréci  &  les  hom- 
mes celui  à^Egeon.   Foye:(^ 

BlfLIARJ^B  ,  GÉANTS. 

EGIALËËi   Frer«    de 
Méd^,  autrement  nommé. 
Abfyrehgy  dont  voyez  Tar- 
ticlei 

EGILOPS.  Fétu; 

ECINE.  Fille  d'Afope  & 
mère  d'^aque.-  V,  Eaque. 

EGISTHE,  fils  de 
Thyefte  &  de  Polopeic  fa 
fille  a  tua  fon  oncle  Atrce  ^ 
devint  amoureux  de  Cly- 
temneftre ,  &fit  mourir  Aga* 
memnon  fon  époux.  Oreftci 
fils  de  ce  dernier,  vengea  fa 
mort  par  celle  d'Egifthe  8t 
de  Cly témnefire.  Voyez  ce 
quefignifieiit  cies  crimes  pré-^ 
tendus ,  dans  les  Fab.  Egypte 
&  Crecq.  dévoilées  9  liv*  3* 
th,  14.  §.  4. 

.  EGLÉ.  L'une  des  Hefpé-? 
rides,  filles  d'Hefper.  Voyez 
les  Fablea  Egypt.  Se  Grecq^ 
dévoilées ,  li  v.a.  ch.  %. 

ELAIS.  Voyei  BoRiFE. 

ELANULA^  AtiHi  des 
Philofophes. 

ELAQUIR.  Couperofe  , 
00  vitriol  verx* 

ELEAGNON.  Arbriflcaa 
appelé  A$nus  Cafius: 

ELECTRE.   Us  Phllo^- 

fophes  ont  aiufi  appelé  une 

de  leurs  matières:  Paracelfe 

là 


b  nontme  EteBrt  imrtieufé 
Ceft  la  même  qu'Ârtephius 
nomoie  moyenne  fubuance 
entre  la  mine  &  le  métal. 
Elle  eu  une  chofe  ni  tout4* 
6it  parfaite  ,  ni  tout-«à-fait 
imparfâiteé  Elle  étoir  en  voie 
de  perfeâion  ;  mais  la  Nature 
ayant  trouvé  des  obftacles 
dans  fes  opération  s  ^  l'a  laif- 
féc  imparfaite-,  c*eft  pour- 
quoi les  Philofophes  difent 
qu'il  faut  commencer  où  la 
Nature  a  .  fini.  Cet  Eleâre 
eu  de  race  de  Saturne^  c'eft 
pourquoi  que!ques-->uns  l'ont 
appelé  Vénus  qui  a  été  fur-*- 
prife  par  Vulcain  en  adul- 
tère avec  Mars»  D'autre$ 
l'ont  nommé  Diane  j  parce 
qu'il  a  an  bois  qui  lui  eft  con* 
facré.  C'eft  dans  cette  forêt 

3[u'étoic  fufpendue  la  toifon 
*or.  II  eft  nommé  Eleâre  , 
parce  qu'il  eft  compofé  de 
deux  fubftances;  6c  Eieâré 
immeuryparce  gu'il  doit  ve- 
nir i  fa  maturité  par  les  opé- 
rations de  F  Art  ifte.  Cet  Elec- 
tre eft -proprement  la  Lune 
des  Philofophes ,  qu*ils  ap- 
pellent quelquefois  Eau  , 
quelquefois  Terre,  Plante, 
Arbre,  Dragop,  Lion  vert , 
Ombre  du  Soleil^  &c. 

EtBCTRE  eft  aufli  un  des 
noms  que  les  Philofophes 
Hermétiques  ont  donné  à 
leur  magiftere  parvenu  à  la 
couleur  blanche. 


EL  laf 

Electàe.  Mélange  des 
fept  métaux  fondus  enfem-' 
ble  pour  n'en  faire  qu'un 
même  compoféi  Théophr* 
C'eft  d'une  femblable  com*« 
poficion  qb'éioit  faite  la  clo- 
chette de  Virgile  dt» temps  dtk 
Roi  Artus  ^  nar  le  fon  de 
laquelle  l'hiftoire  rapporte 
qu'il  précipitoit  du  haut  d'un 
pont  dans  la  rivière,  tous 
ce^jc  qui  paffoient  fur  ce 
pont  )  coupables  d'adultères  « 
nommes  ou  femmes.  RulL 
ParaceK^  rapporte  qu'il  a  vu 
un  Efpagnoi  ayant  une  clo« 
chettc  ^mblable ,  fur  la^ 
quelle  il  y  avoit  divers  ca^ 
raderes  gravés^  &  qu'au  foi 
de  cette  clochette  l'Êjpaenol 
Aifoit  paroitre  &  dirparoitrc 
des  fpeâres ,  &  d'autres  pro« 
diges  y  à  fa  volontés 

EtEGfRE.  Fille  d'Atlas  ^ 
l'une  des  Pleyades^  Voye^^ 
Atlas* 

11  y  eut  une  Nymphe  de 
ce  nom,  fille  de  TOcéan.  & 
de  Thëtis^  celle  qui  fiit  fille 
d'Atlas,  devint  tnete  de  Dar- 
danus  ,  par  le  commerce 
qu'elle  eut  avec  Jupiter^ 
Voyez  le  liv,  6.  des  Fables 
Egypt.  &  Grccq.  dévoilées* 

ELECTRUM  SUCCI- 
NUM-  C'eft ,  fuivant  Pla- 
nifi:ampi ,  une  efpece  d'am- 
bre artificiel  *  ou  matière  mé- 
tallique compofée  de  quatre 
parties  d'or  le  plus  fin  ^  & 


ijo  EL 

d'une  cinquième  (f  lirgcnt  le 
mieux  coupelë.  Les  vafef 
qu'on  en  forme ,  die  le  mémû 
Auteur ,  manifeftenc  le  ve- 
flîn  ou  poifon  qu'on  y  auroit 
verfé,  mêlé  avec  ^uelqae  It" 
queur  que  ce  foit  :  cette  rha-^ 
riere  fait  alors  un  bruit  corn* 
me  (i  le  vafe  craquoit  & 
licfatoic,  &  forme  une  ef- 
pece  d'arc  très-vifible. 

ELEI  ou  HLEIXIR.  Mé- 
decine Hermétique,  ou  or 
potable. 

ELEISIR.EIixirPhilofo- 
phique  parvenu  an  blanc. 

ELEMENT.  On  a  dif- 
puté  long-temps  fur  le  nonfw 
fcre  &  les  qualités  des  élé^ 
mens.  Les  Péripathéticiens 
tn  admettoient  quatre,  le 
feu ,  l'air ,  la  terre  &  Teau , 
auxquels  ris  attribuoient  dès 
qualités  feches  ou  {iiiniîiies. 
C'étoieint,  félon  eux,  des 
corps  (impies ,  &  néanmoins 
principes  de  tous  les  êtres 
compofésy  félon  la  diverfité 
de  leur  mélange. 

Les  Chymiftes  prennent 
ce  terme  en  quatre  fens  dif- 
férent, V*.  Dans  le  fens  d'A- 
riftote ,  pour  un  corps  fim- 
pie  )  principe  confiituaat 
avec  le  ciel  toute  la  màfle 
du  monde,  a®.  Pour  le  prin- 
cipe des  mixtes ,  exiflant  en 
puiilànce  ou  en  aâe  daiïs 
cous  les  corps  fublunaires. 
3^  Suivant  fon    exifience 


B  L 

phy fique  y  ou  nratkémati^ue; 
Phyfiquement,en  tant  qu'ils 
produiront  ies  corps  ^  ks 
nourriflènt ,  les  confervent  » 
ou  les  détruifenti  Ils  les  con- 
fiderentmatbématiquemenr» 
en  tant  qu'ils  fervent  aux  ufa- 
ges  mécaniques,  comme  à 
brûler  le  bois ,  aux  impul* 
(ions,  à  la  navigation,  au 
mouvement.  4°.  Us  le  pren- 
nent foiirvent  pour  PeÀènce 
&  la  fubflance  même  des 
individus ,  &  pîjur  leur  for- 
me ;  comme  Téiément  de 
Vénus  eft  la  fubftance  du 
cuivre,  c'eft4-dire,  les  prin- 
cipes; de  même  que  l'on  die 
les  Elémens  d'une  Science  , 
pour  dire  les  Principes  de 
cette  Science. 

Il  n'y  a  point  d'élément 
fimple  ;  la  terre ,  par  eitem^ 
pie ,  eft  un  compofé  de  ter- 
re ,  d'eau ,  d'air  8t  de  feu.  Il 
en  eft  de  même  d^s  autres 
trois;  &  on  donne  à  chacun 
le  nom  de  celui  qui  y  do- 
mine. L'excès  y  caufe  de 
l'altération  »  &  la  proportion 
due\du  mélange  y  occafion» 
ne  db  repos.  lis  agiftènt  tous 
Jes  lâis  (ur  les  autres;  &  fî 
c'eft  direâevent ,  ii^  s'altè- 
rent. Le  feu  agit  fur  Peau  par 
le  moye»  de  1  air  «Air  la  terre 
au  moyen  de  l'^au^  s'il  y  agit 
immédiatement,  il  la  brA^. 
L'air  eft  la  nourriture  du  feu  » 
i'eau  fert  d'aliment  à  la  terr«  , 


E  L 
&  tous  agiflenc  4e  -concert 
pour  la  formation  &  la  com- 
poficioji  des  nij9(te$.  Voye^ 
te  Traité  dt  Phyjique  gjfnc- 
rofey  dan^  la  première  partie 
des  Fables  Egjrpt.  &;  Greci]^ 
dévoilées.  , 

ELEMPTIS-OrouSoleU 
des  Sugies. 

ELEPMAS  SPAGYRI- 
QUE.  Eaii-forte. 

ELERNA.  iMine  de 
flombm 

ELESMATIS.  Plomb 
brûlé. 

ELEUSIS,  Roi  d'une 
Ville  de  même  nom  dans 
l'Accique»  accueillît  très-gra- 
cieufeitient  Cérès  dans  le 
tems  qu'elle  cherchoit  Ta  fille 
Proferpine»  Que  FIuroD  lu 
avoir  ravie. Cerès  ,par  recoti- 
noiâànce,  facilita  les  cou^ 
ches  d'Ione^  époufe  d'Eleu- 
ûSySc  fe  chargea  de  nourrir 
Triptoléihe  aulone  mît  au 
monde»  Pendant  }e  jour  elle 
lui  doDooitdeVambi>oifie,& 
pendflfic  Ifi  nuU  elle  le  ca- 
choit  fous  le  feu  allumé. 
Ayajit  été  d&ouveKe ,  Ce- 
rès  fe  retira  &  apprit  à  Trip- 
toléme  l'agriculture  y  qu'elle 
lui  ordonna  d'enfttgper  aux 
homntes.  Ceft  dans  cette 
ViUe^que  furent  inftàtiiées  le^ 
fites  'Célèbres  4e  Céris»  ap- 
pelées MyfitrcA  Htuptns. 
Voyez  les  Fables  Egypt,  & 
Grecq.  dévoilées»  1. 4. c*a. 


E  L  131 

^    ELIDRION.  CeftU 

Tmercure. 

ELIDRIUM.  Maftic. 

ELIOS  w  LE  SOLEIL. 
Un  des  ht^it  grapds  Dieuv 
de  l'Egypte ,  fuivant  Héror 
dote.  Voyti  APÛJ.LCW. 

ELIXIR,  {.Sç.Htmu'i 
L'éltxir  n'eft  autre  chofe ,  fi^ 
Ion  le  bon  Trévifan ,  que  Ip 
rcduâion  du.  cpçps  en  eay 
mercurieile«&  de  cette  ea^ 
on  extrait  Vili:çiry  c'eft-i* 
dire  un  efprit  animé.  Le  ter* 
me  Elixir  vient  étymologi- 
quement  de  £  &  //xû  »  c'^ft- 
à-dire^  de  l'eau;  parce  quf 
dans  i'ceiivre  coût  iSb  fait  avec 
cette  eau« 

V Elixir  eft  la  fecondp 
partie,  ou  la  fécond^ opérer 
tion  de  Toeuvre  des  Sagea^ 
comme  le  Rehi$  eft  la  pi«^ 
miere  ^  &  la  Teinture  la  troi« 
fieme*  D'ûà  l'on  doit  con«- 
clure  que  l'azoc  n'eft  ppÎAC 
requis  pogr  Vélixir,  puirqu'il 
fe  tire  de  V elixir  mépèe*  Xt 
y  a  trois  fortes  à'élixirs  ^aup 
le  magiftere.  Le  pceroîpr  eîl 
celui  que  les  Anciens  00c  a{H 
pelé  Elixir  des  c^rpts*  C'eft 
celu}  qui  fe  fait  par  la  pre- 
miers ^ot^t^on  y  qui  eft  (K>iut 
iiée  jiUirqu'au  rtoiv.  Le  fécond 
Xe  fait  par  fept  mbxbicions, 
jufqu^au  Manc  ic  an  rougff. 
Le  tfoifieme^  appelé  EJlixif 
des  tfirifs^  fe  fait  par  la  fef^ 
jxkofkmifm.  Cp  dernier  {j^ 
I  ij 


131  E  L      ^ 

ftomme  au(H  Elixir^du  feui . 
Cefl  avec  lui  que  fe  fait  la 
multiplication. 

ELIXI&    PARFAIT     AU 
BLAKC.   Termes   donc   les 
Chymiftes  Hermétiques  fe 
fervent  pour  exprimer  l'état 
de  leur  matière  cuite ,  digé- 
rée &  calcinée  à  blancheur. 
Xorfqu'elle  eft  jointe  à  fon 
ferment  &  qu'elle  a  atteint 
ce  degré  de  perfeâion ,  elle 
convertit  en  argent  tous  les 
métaux   imparfaits  fur  lef- 
quels  elle  eft  projetée.  Elle 
eft  alors  également   méde- 
cine pour  les  végétaux  &1es 
minéraux  ;  elle  eft  propre  à 
faire  les  pierres  precieufes, 
les  perles.  C'eft  la  vraie  huile 
de*TaIc  tant  vantée  des  An- 
ciens. Quelques  Philofopheis 
ont  prétendu  qu'elle  etoit 
^ufl]  médecine  pour  le  corps 
iiumain  ,  mais  particulière- 
ment pour  les  femmes;  par- 
ce qu'étant  moins  ignée  que 
1or(qu'ellé)eft  parfaite  au  rou- 
ge ,  elle  eft  plus  tempérée , 
&  plus  propre  aux  maladies 
du  fexe  féminin. 
^    Elixir   parfait    au 
ROUGE..  Ouvrage    de    la 
pierre  pouflée  à  fa  perfec- 
tion. Les  Philofopbes  lui  ont 
donné  le  nom  d'EUxir^  ter- 
me arabe  qui  fignifie  fer- 
mentj  parce    que  dans    la 
tranfmutation    des   métaux 
impâr&its  il  fe  fait  une  fer- 


E  t 
mentation  caufée  par  fa  pou* 
dre  de  projeftion ,  qui  y  ferc 
comme  de  levain  à  la  p&c6  , 
&  y  occafibnne  ce  change- 
ment fubit  qui  du  plomb  , 
mercure,  cuivre,  o:c.  fait 
un  br  vrai,  &  même  plus 
parfait  que  l'or  des  mines. 

Cet  Elixir  eft  auffi  mé- 
decine pour  le  corps  hu- 
main ;  Raymond  Luile  s'é« 
tend  fort  au  long  fur  les  pro- 
priétés de  cette  panacée  ,  & 
dit  avoir  été  tiré  des  portes  de 
la  mort  par  fon  fecours.  Her- 
mès l'appelle  la  Force  de  tou- 
u  force  j  &  les  Âlchymiftes 
Or  potable^  dont  voyez  Tar- 
ticle. 

Elixir  complet. 
Teinture  corporelle  extraite 
des  corps  parfaits  métalli- 
ques ^  au  moyen  d'une  vraie 
diffolution  »  &  d'une  natu- 
relle &  parfaite  congélation. 
D'autres  le  définiffeat  un 
compofé  des  efpeces  lim- 
pides &  les  plus  pures  des 
chofes  y  d'où  il  en  réfulte  un 
antidote  ou  médecine  qui 
purge  &  guérit  les  animaux 
de  toutes  leurs  maladies. 

Cet  Etixir  eft  compofé 
de  trois  chofes  j  favoir ,  de  la 

Sierre  lunaire^  de  la  folaîre , 
:  de  la  mercurielle.  Dans  la 
lunaire,  eft  le  foufre  blanc; 
dans  la  folaire,  le  foufre  rou« 
ge;  &  la  mercurielle  con« 
tient  l'un  &  l'autre. 


E  L 

ËLKALEI.  Marais  , 
&apg ,  mer  des  Sages. 

ELMANTES!  Versde 
terre* 

ELO  ANX.  Orpiment. 

ELOME.  Orpiment. 

ELOPITINUM.  Vitriol. 

ELOS- MARIS,  Plomb 
brûlé. 

ELPIS.  Scorie  d'argent. 

ELPOSIUNGI.  Écume 
ou  écaille  de  fer. 

ELQUALITER*  Vitriol 
vert. 

ELTZ.  Fleurs  d'airain. 

ELURUS  ou  le  Vitu 
Chai.  Dieu  des  Egyptiens, 
Voyez  Chat. 

ÈLYSÉES,  (  les  Champs  ) 
Lieu  de  retraite  &  de  délices 
que  les  âmes  des  juftes  al- 
loient  habiter  après  la  mort, 
pendant  que  celles  des  mé- 
chans  allaient  fubir  dans  le 
Tartarç  les  tourmens  &  \eû 
fuppUces  auxquels  Minos , 
Ëaque  &  Rhadamante  les 
condam noient.  Les  Poètes 
Grecs  &  Latins  ont  tkhé  de 
nous  donner  des  Champs 
ElyfeeslHdtfe  la  plus  flattevi-» 
fe»  la  plus  attrayante  II  &  la 
plus  aimable.  La  defcription 
qu'ils  en  font  eft  à  peu  près 
la  même  que  celle  de  Tifle 
de  Nifa,  oh  ils  difent  que 
Bacchus  fut  nourri  >  &  celle* 
ci  eft  très*conforme  à  la  def^ 
cription  que  tes  Philofophes 
font  de  riflç  de^  Sages  Hec-* 


Ê  L  E  M  13J 
métiques.  Virgile  entr'autres 
en  a  fait  an  détail  très-cir- 
conftancié  dans  foa  récit  de 
la  defcente  d  Enée  aux  Eo« 
fers.  On  peut  voir  Texplica* 
tion  que  j'en  ai  donnée  à  la 
fin  du  6^  livre  des  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées. 

ELZARON.  Ceft  le  fel 
des  Sages  qu'ils  appellent 
leur  corps,  leur  gomme.  Pre* 
nez  le  Corps  clair ,  pris  fur  les 
petites  montagnes ,  qui  ne  fe  y 
fait  point  par  la  putréfaction  , 
mais  par  le  H^ul  mouvement. 
Broyez  ce  corps  avec  la 
gomme  El^aron  &  les  deux 
fumées.  Car  la  gomme  £/{â- 
ron  eft  le  corps  qui  faifit  Tef* 
prit.  Marie ,  Epît.  à  Aros. 
'  ELZIMAR.  Fleurs  tfai^ 
rain. 

EMA.  Sang. 

EMBLEGL  Mîrabolans. 

EMBLÈME.  Les  Philo- 
fophes Hermétiaues  fe  font 
expliqués  plus  louvent  par 
emblèmes  6t  par  énigmes 
que.  dans. des  difcours  fuivia 
&  à  la  portée  de  tout  le 
mondç.  D'Efpagnet  prétend 
méiçe  qu'il  eft  plus  aifé.  de 
pénétrer  leurs  penfées  &  de 
dévoiler  leurs  fentimens  dans 
leurs  emblèmes  que  dana 
leurs  écrits.  Michel  Major  a 
fait  un  traké  entier  d'Emblê» 
mes  Hermétiques ,  qui  a  pour 
titre  :  Athaiaatajiigiens;.  Ce 
mè.mç  ouvrage  eft  çonjxià 

lui 


134  8  M 

foiM  !c  titre  :  Secretijptnorum 
Ifatarct  ftcretorum  fcrud" 
nium.  D'Efpagnet  â\t  qu'on 
y  voit  les  fecrets  des  Adep- 
fes  prefque  aiifli  clairement 
repréfentés  que  dans  un  mi- 
roir. Ceft  aux  amateurs  de 
cette  Science  à  décider  fi  ce 
témoignage  efl  mérité. 

KMBR YON.  Les  Philo- 
fophes  chymiquesr  donnent 
auifi  ce  nom  à  ieitr  mercure 
avant  qu'il  foit  extrait  de  fa 
minière ,  &  à  leur  foufre  lorf- 
qu'il  n'eft  pas  encore  mani- 
éfté.  Michel  Majer  dans  fes 
Emblèmes  chymiqucs  les  re- 
préfente  fous  ta  formée  d'un 
enfant  placé  au  nombril  d'un 
homme  qui  a  les  bras  éten-r 
dus,  &  donc  les  doigts  &  les 
cheveux  brûlent  &ç  exhalent 
une  épsùffe  fumée ,  avec  ces 
termes  au^deffous  ;  Le  vent 
Ta  porté  dans  fort  ventre^. 
Dans  un  autre  emblème , 
une  femme  ayant  un  globe 
au  lieu  de  poitrine ,  fur  le- 
quel s'élèvent  deux  mz^ 
tnelles,  ^âite  un  enfant; 
qu'elle  fouttent  de  la  niaiti 
flroite,  avec  ces  paroles^  La 
T^errè  eft  fa  nourrice ,  Is  So^ 
leiU^fon  père  y  ^  la  Lun^ 
Jk  mère. 

Toutes  ces  expreflîons  doi- 
vent être  prifes  à  la  lettre,  & 
ne  font  point  énigmatiques. 
Mais  lorfquMhB  parlent  de 
leur  fùufre^  ils  ne  le  font  que 


.     .  .     E  M 
par  allégories.  C'eft  lui  qtie 
la  Fable  nous  repréfenteibus 
le  voile  de  la  naiflànce  de 
Bacchus,  d'Efcul^pe,  d^A- 
chille  s  &  la  manière  de    fe 
faire,  par  le  récit  de  l'éduca- 
tion que  Giiron  le  Centaure 
leur   a   donné.  Apollon  & 
Diane  frçres  jumeaux  ,  en- 
fans  de  Jupiter  Ce  de  Latone  « 
font  cet  embryon  devenu  en- 
fant» puis  en  âge  d^omme; 
èc  lorfque  la  Fable  ajoute 
que  Diane  ferv.it  de  fagc- 
femme  pour  mettre  au  jour 
Apollon ,  c'eft  que  le  foufre 
rouge  ne  doit  jamais  paroi- 
tre  avant  le  blanc  :  ce  der- 
nier s'appelle  le  règne  de  la 
Lune ,  &  l'autre  celui  du  So- 
leil. Ain  fi  la  Fable  s'expli- 
qtie  -fort  aifément  fuivant  les 
interprétations  des  Philofo* 

?hes  chy  miqties ,  comme  on 
eue  le  voir  dans  les  articles 
i&piter  p  Efculape  ,  ApoU 
lén  ,  &c. 

EMERAUDE  DES 
PHILOSOPHAS.  Nom 
qu%  ont  donnéau^oi  cali , 
&  quelques-uns  à  la  rofée 
des  mois  de  Mai  jSc  de  Sep- 
tembre. Ils  regardent  cette 
dernière  comme  lé'  mâle  , 
parcequ'dle  eft  plusèuite  & 
digérée  par  les  chaleurs  de 
l'été;  &  l'autte  ils  l'appellent 
femelle ,  parce  qu'-elle  eft  plus 
froide,  plus  crue ,  &  qu'elle 
participe  plus  de  l'hiver. 


E  M  EN 
Quftkmes  Chymiftes  pra* 
mot  ces  paroles  à  la  lettre , 
QJK  cru  que  la  roHée  étoic  I9 
m^ere  dpn(  Us  PiiUofophes 
Hecq;iéciqnQs  tirent  leur  mer- 
cure j  pafrce  qu'ils  difent  foi^* 
veoi  daps  leiir$  livres  que  le 
mercure  e0  m^le  &  femelle  ; 
fc  Ce  font  imaginés  eo  con* 
îequence  que  runion  de  la 
ToUe  de  Mai  avec  celle  de 
Septembre  ibcmoit  le  mor 
rîage  6  recommandé  p^r  les 
vr^is  Cbymiftes.  Mais  ils  au^ 
roiept  46  &ire  attention  qu^ 
la  matière  de  leur  mercure 
doit  être^  mînéraie ,  parce 
que  d'id»  bc^uf  il  ne  nait 
qu^lfl  bqiiif ,  d'un  homme  uo 
hommes  &  qtie  l'on  fe  trom^ 
peroit  k>ur4eîiiient  fî  d*un  ar* 
bre  ou  é'unç  planre  on  your 
ioit  faire  un  v^éiidi^ 

EMPATER..  Congeler^ 
fixer  la  matière  volatile  de 
Tcetivre  de»  Sages. 

ENCARIT*  Chaux  vive; 
mai»  c'eft  celle  des  Philofo: 
phes ,  &  non  la  chaux  ayeç 
laquelle  on  fcâiiit. 

£VCÉLADE.*  G^aar 
que.r:f«x%  fouveikt  cQofoiMiçi 
avec  TypboD.  Il  fot  fou- 
droyé'par  Jupiter  dans  le 
combat  des  GéaRts  contre 
les  DieuK.  Fby«  Géasnîs. 

ENCR£\  Matière  ih 
Vœiftvre  dans  le  tem|f^  dn  fa 
p«rfiaife  étfiblution  y  aiftfi 
nommas  de  ta  awc^ui?  ey-t 


EN  15$ 

trême  qui  Iqi  furvieot  dane 
cet  état  de  putréfaâion. 

ENDÉIDE  ou  EN- 
DEIS.  Mère  dç  Pelée ^ 
père  d'Achiilç.  l^oy.  PÉLiju 

ENÉE,  fils  de  Vénus  & 
4'Anchife .  fut  un  de^  prin,- 
cipaux  Héros  qui  défendis* 
jent  la  Ville  de  Troye  con- 
tre les  Grecs ,  jquî  ne  s'ea 
rendirent  maîtres  qu'au  bouc 
de  dix  ans  de  fiege.  Enée  fe 
réfugia  en  Italie ,  &  pendant 
fon  voyage  il  fie  fa  clefceate 
aux  Enfers,  accompagné  de 
la  Sibylle^  qui  lui  fbrvit  de 

{|uide.  Voyez  à  la  fin  du  6^ 
ivre  des  Fables  Egypc.  & 
Grecques  dévoilées, 

ENEStRUM.  Ceft ,  die 
Planifcampi,  le  firmament 
perpétuel  aipc  élémeps  qua-» 
dn4>les,  ou  çfprit  prophéti- 
que^.qui  par  des  fignes  pré- 
cédei>s ,  préfage  aflurémenc 
le  futur. 

ENFANT.  Lps  Chy^ 
mifles  He^rméciques  donoene 
zfkz  fouvem  ce  uom.  à  leur 
i^ufre»  Sç  quelquefois;  à  leuiT 
laercure.  Les  iqiftuîe  ^nfan^ 
49  la  Nature  foat  les.  quatre 
éifmeos»  defqu^Is  elle  fe  ferc 
pour  former  tou»  les  êtree 
lublunaires.  Lesi  Alcbymif-^ 
les  diffent  que  dei^  de  ces 
élém/^^fi  foet  mlklea  &  deuX 
fe»nQHes,  deux  pefaos  8c 
deuûc  légers.  Les  Pbilofofrfies 
cby«iw%  (rott^m  <;«  e^ 
Uv 


^$6  EN 

fant  formé  par  la  Nature ,  & 
tput  leur  fecret  confifte  à  le 
tirer  de  f^  matrice  ou  mi- 
nière; ils  lenourriflent  ent- 
fuite  auD  lait  qpi  lui  eft  pro- 
pre ,  le  même  que  Thétis 
donnoit  à  Achille  »  &  ils  en 
forment  leur  fbufref  Cet  en- 
fattt  eft ,  félon  eux ,  plu^  nor 
ble  &  plus  parfait  que  fes 
père  &  mère ,  quoiqu'il  foit 
fils  du  Soleil  &  de  la  Lune , 
&  que  la  Terre  ait  été  fa  pre- 
mière nourrice. 

ENFER.  Les  Phiîofophes 
Hermétjques  appellent  ae  ce 
pom  le  (ravait  inutile  ,  êi 
poiïT  ainfi  dire  éternel ,  des 
faux  Alchymiftes ,  qqi  font 
continuellement  au  milieq 
des  fourneaux  allumés^  & 
qui  ne.  voient  jamais  Dieu , 
quoiqu'ils  le  défirent  fans 
cefle  ;  c'eft-à^dire ,  qui  ne 
parviennent  point  à- là  pér- 
feâion  du  grand  oeuvre ,  qui 
leur  donneroit'  toiit  ce  qui 
peut  fatisfaire  le  cceur  ha- 
hiain  dans  cette  vie.  Quel-* 

3'  uefois  lis  appellent  du  nom 
^Enfir  leuî  itiatiere  en  pu- 
tréfaâion ,  parce  que  le  noir 
eft  Timage  des  ténèbres ,  & 
que  l'Enfer  eft  un  lieu  de  té- 
nèbres &  d'horreur, 

ENFLAMBER,  Vieux 
mot  que  l'on  trouve  dans  les 
ouvrages  de  Flamel  &  du 
Trévifan  »pour  fignifier  don- 
per  trop  de  £eu;^  «n  augmen^ 


E  N 

ter  le  degré  outre  mefitre 
On  y  voit  aufli  le  terme  ^J 
flamber  f  dans  le  même  Cens4 

ENGENDREMENXl 
ET  NOCES.  Ceft  le  temp^\ 
oh  le  volatil  &  le  fixe  de  1«  j 
matière  de  Tceuvre  fe  difTol^ 
vent  enfemble ,  &  fe  réonil^  ' 
fent  pour  n'être  plus  féparés. 
De  ces  deux  il  s'en  forme 
par  conféquent  un  troifieme, 
qu'on  dit  engendré  y  parce  que 
les  Philofopbes  donnent  le 
nom  de  mâle  au  fixe,  &  ce^ 
lui  de  femelle  au  volatil. 

ENGENDRER.  Voyez 
l'article  précédent. 

ÉNIGME.  Difcours  allé^ 
gorique ,  qui,  fous  une  enve^ 
ioppé  de  mots  ambigus  & 
équivoques^  renfermé  un 
fens  ^A-ai.  Les  anciens  Phi^ 
lofophes  ont  enfeigné  leur 
Pbiiofophie  naturelle  &  chi- 
mique fous  des  emblèmes, 
des  figures  hiéroglyphiques 
&  des  énigmes ,  afin  que  le 
vulgaire  &  même  Us  fa- 
vans  ,  qui  ne  feroient  pas  inir 
tiés  dans  leurs  myfteres,  n'y 
compriifènt  rien,  Les  Al- 
chymiftes modernes  fuivenc 
en  cela  les  anciens. 

ENNA.  Prairies  où  Pror 
ferpine  cueilloir  des  narciflès 
dans  le  teimps  que  Pluton 
l'enleva.  F.  Prossrpine. 

ENNEMI.  L'un  des  noms 
que  les  Phiîofophes  ont  don- 
jaf  à  leur  ip^tier^  %^  t)laiiç| 


B  N 
mais  en  général  ils  ont  ap- 
pelé Ennemis  le  fixe  &  le 
Toiatil  y  parce  qu'ils  fem-^ 
blent  fe  combattre  perpé- 
tneUeineiit,au  moins  jufqii^à 
ce  que  l'un  des  deux  ait  ab- 
folument  vaincu  Tautre  ^  & 
Fait  rendu  de  fa  propre  na- 
ture. Quand  le  fixe  a  fixé  le 
volacii  après  avoir  été  lui- 
même  volatîlifé,  les  Adep- 
tes  difent  quïls  ont  fait  la 
paix  entre  les  ennemis,  parce 
qu'alors  ils  deviennent  telle-» 
ment  unis ,  qu'ils  font  infé^ 
parables.  ^  . 

ENTALI.  Alun  de  plu- 
me. 

ENTRANT.  Qui  péne^ 
tre  ,  qui  a  de  l'iiigrès.  Les 
Fhilofophes  difent  que  leur 
poudre  de  projeâion  eft  par- 
faite ,  lorfque  par  la  cuiflbn 
elle  eft  devenue  entrante  ^ 
fondansief  &  tingentes  parce 
qu'alors  elle  a  toutes  les  pror 
priétésrequifespQuxla  tranf- 
mutation. 

ENVIE*  :Çn  fait  de  fcien^ 
ce  Hermétique ,  ce  terme  ne 
(ignifie  pas  jaloufie  du  bien 
<l'autrui ,  &  defir  de  le  lui 
enlever ,  mais  une  difcrétion 
pou{{ee  à  outrance  à  l'égard 
du  (bcret  de  la: pierre,  c'eftr> 
i«dirè,  de  f)  matière  &  des 
procédés  qu'il  faut  tenir  pour 
la  faire. 

ENVIEUX.- Terme  fort 
«fué  dans  |e«  auyrages  de 


E  O         E  P     137 

fcîence  Hermétique.  C'eft 
un  reproche  que  les  Fhilo- 
fophes fe  font  les  uns  aux 
autres  fur  le  ftyle  énigma- 
tique ,  les  fophiftications  & 
les  allégories  qu'ils  ont  ré-« 
pandues  dans  leurs  livres 
pour  tromper  les  ignorans. 
Ce  terme  doit  s'entendre 
dans  le  fens  que  Ton  dit ,  un 
komme  eft  jaloux  de  fon  fe* 
crçt,  il  le  tient  caché.  Il  eft 
à  remarquer  que  ceux  qut 
font  de  tels  reproches  aiix 
autres  Philofophes,  méritent 
très-fouvent  ce  nom  à  plus 
juftei  titre ,  &  dans  les  en- 
droits mêmes  oà  ils  paroif-» 
fent  parler  avec  la  plus  gran- 
de ingénuité;  c'eft  alorsqu'il 
faut  fe  défier  le  plus  de  leurs 
difcours.  Car  toutes  leurs  re- 
cettes font  communément 
ce  qu'on  appelle  de  la  graine 
pour  lesfotsjc'eft  dans  les 
eiidroits  les  plus  obfcurs  & 
énigmatiqiies  que  la  vérité 
eft  cachée.  Il  faut  d'ailleurs 
favoir  qu'ils  n'ont  prefque 
jamais  tout  dit  de  futte^  & 
que  le  plus  grand  nombre 
.n'a  parle  qqe  de  la  fei;on4^ 
opération* 

ENUR.  Vapeur  de  la 
terre  qui  fert  de  femence  & 
de  nourriture  aux  pierres. 
-    EOUS.  Un  des  chevaux 
du  Soleil. 

EPAPHUS,  61s  de.  Ju.- 
pîter  &  d'Io,  eut  difputç 


ijS  E  P 

avec  Bbaëton  for  la  vérité 
ée  fa  race;  celui-ci  piqué, 
voulut  lui  prouver  qu'il  etoît 
véritabiement  fils  du  Soleil , 
te  pour  cet  effet  desnaada 
avec  beaucoup  d*ii»ftaDce8  à 
fon  père  de  lui  faiffer  con- 
duire fou  char  un  jour  feule^ 
ment,  il  l'obtint  ;  mais  mat-' 
beureufement  pour  luij  il  le 
mena  fi  mal  qu'il  auroit  in- 
cendié toute  ta  terre,  fi  Ju** 
tfter  ne  Tavoit  précipité  dans 
î  fleuve  Eridan.  Voyez  ce 
que  Egnifie  cette  fiâion  dans 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq* 
dévoilées,  liv.  3.  chap.  i%. 
&  futvans« 

EPAR.  Plafieurs  Chy- 
tnifies  ont  donné  ce  nom  à 
Tair.  Johnfon. 

EPÉË.  G'eftlefeu  dee 
Vhilofophes ,  de  même  que 
la  laoce  ,  le  cimeterre ,  ia 
liache,  &c; 

EPERVIER.  Oifeau  de 
proie  carnacicr  k  d'une  ba« 
«ture  chaude  &  igt>ée.  Les 
Egyptiens  Tavoient  en  con- 
fé<^nct  confacré  à  Qfîris , 
'6c  les  Phibfophes  Hërmé* 
tiquer  Toni  ^nployé  dai^s 
leurs  hiéroglyphes ,  pour  fi^ 

t'nifler  lenr  matière  fixe  fo- 
lire,  qu-ils  ont  auift  appe* 
lée  Minière  de  feu  ciiefte. 

IPHESE  ou  BAIN.  iSe- 
çonde  opération  de  la  pierre, 
^s'faquelle  le  ^eu  humide 
diffoutlefiçtifec. 


E  F  . 

EFHIALTE  &  DTU5. 
Deux  frères  Géants ,  fils  d^ 
Neptune;  ils  firent  la  guerre 
aux  Dieux,  f^oyei  GeaktSv 

EPHODEBÛTS.  Quel-r 
ques  Chymiftes  ont  donotf 
ce  nom  à  leur  ^rre  parfaite 
au  rouge,  è  caufe  cte  la  cou* 
leur  de  pourpre  du  vêtement 
qui  portoit  autrefois  ce  nom* 
La  Fable  dit  qu'ApoIbn  en 
prit  un  femhlabfe>  quand  il 
chanta  fur  fa  lyre  ta  viôoire 
que  Jupiter  remporta  fur  les 
Géants. 

EPIPOLAPSIS.  Sdaima-- 
tion  philofdpiiique. 

EPOSILINGI.  Mâ- 
chefer. 

EPOSILINGUA.  Ecume 
de  fer. 

EPOUSE.  Meceture  on 
eau  roercurielle  &  vobtile 
des  Phih)fophes*  qu'ils  ont 
auffi  appelée  Seéur^  Fem-r 
me^Beja,  &c. 

Epouse  BsaiCHiE  des 

VERTUS    DE    SON  EPOUX. 

{  Se.  Mena.  )  Expreffions 
dont  SolooKin  s'eft  fervi  dans 
le  Codéêt^V&htj  pour  figni** 
âèr  la  pierre  au  bjanc.  Sa* 
lomon  afottse,  que  ia  puif^ 
fance^  H^honneur^  la  gloire  ^ 
la  force  ft[.^  noyauté  hii  ont 
été  doirnéesr;  ^iw  fa  tât» 
eft  .or»é&  d!un«  couronne 
rayonnante  de  fept  étbifes , 
&  qu'il  eft  écrit  (ur  fes  ha- 
bktê  :  le  fuis,  la  fillc-uni<^ 


E  f  EU 

des  Sages,  entièrement  în- 
cooniie  aux  fous. 

EPOUSER.  Aftion  par 
hqueîle  le  fixe  &  !e  yohnl 
êe  la  matière*  des  Phîlofo- 
phes  fe  réunifient  infépara- 
blenient.  Ces  noces  lé  font 
dès  le  temps  de  la  (ii  Ablution , 
&  l'union  s'achève  dans  le 
temps  de  la  fixation. 

EPOUX.  G'eft  Ibrphilo- 
fohique. 

EQUIVOQUE.  Les 
Chymtftes  Hermétiques  fe 
font  appliqués  à  emhrouHler 
le  fens  de  leurs  paroles ,  eq 
cboifîflànt  les  termes  qui 
font  fiifceptibles  de  divers 
fens,  non  paç  pour  tromper 
&  induire  en  erreur,  pnif- 
qu'ik  en  avertirent  le  Lee* 
teur ,  mais  pour  rendre  leurs 
penfées  plus  difficiles  à  pé- 
nétrer. 

E  R  E  B  E  ,  Dieti  né  du 
Chaos  &  desTénébrçsi  épou- 
fa  la  Nnit^  &  efte^ut  divers 
cnfans.  Foyer  B?NFEE.* 

IRICHTQNIUS.Fils 
4e  Dardanus,  Roi  de  Troye. 
¥oyez  le  livre  6.  des  Fables 
Egypt.  §2  Greçq.  dévoilées. 
ERIDAN,  Fleuve  dlta- 
tte  dans  lequel  Phafton  fut 
précipité  ;^  pour  avoir  mal 
conduit  le  chariot, 4u  Solefl 
fon  pcre,  ^àvet  Phaçton. 
ERYMÀNTHE,  Mon- 
tagne d^ArcacHë  fur  laqutJHe 
Hereole  prit  im  fânglier  fu» 


E  R  139 

rienx ,  quMI  porra  tout  vivant 
à  Euryfthéè.  Voyez  Texpli- 
cation  de  cette  fable  dan| 
Farticle  EuRTSTHÉE. 

ERYPILE ,  Tun  des  Hé- 
ros Crçcs  qui  firent  le  fiege 
de  Troye ,  eut  pour  fa  part 
des  dépouïHes  de  cette  ViHe 
un  cojTre  dans  lequel  étoit 
une  flatue'de  Bacchus  de  la 
main  de  Villcain  ,  que  Jupi- 
ter avoir  donnée  à  Dawa* 
nij^*  Erypile.  ayant  ouvert 
tt  coffre  &  jeté  les  yeux 
fur  cette  ftatue ,  devint  fu- 
rieux. Dans  un  de  ces  mo- 
mens  d*intefvalte  que  la  fu* 
reur  lui  faiAôit ,  il  alla  con- 
fuîter.  fQracle  de  Delphes  , 
qui  lui  répondit  qu'il  aevoit 
s'arrêter  4a,ns  un  lieu  où  il 
trouverbit  des  gens  prêts' à 
offrir  un  facrilîce  barbare ,  y 
dépofer  le  coffre  *  &  y  éta- 
blir fon  domicile.  Erypile 
fe  rembarqua,  fe  laidlTa  aller 
"au  gré  des  vents,  9c  aborda 
a  la  cère  c!e  Patras ,  où  étant 
tTefcehdu  dans  le  temps  qu'on 
alloit  immoler  un  jeune  gar^r 
çon  &  line  jeune  ÉHIéà  Dia^ 
ne  Triclaria^  W  fç  préfenta 
avec  fon  coffre;^  on  înter- 
rodipît  le  facrifîce ,  &  on  oxsf» 
Vjrît  V  jwffre ,  perfuadé  qu'il 
y  avoit  dedans  quelque  Di- 
vinité. Ils  reconnurent  Bac^ 
qhus ,  ^.iirftituerent  une  fêre 
anniielie  en  fon  honneur  , 
Ik^  le  nommèrent  Buuhus 


140    1  R  ES 

Efymncte.  Erypile  guérit  de 
fa  fureur ,  &  nxa  fa  demeure 
dans  ce  pays-Ià.  Voyez  les 
Fables  Egypc.  &:  Grecques , 
liv»  3.  ch.  14.  $.  2.  &  liv.  6. 

E  R  Y  X  fut  vaincu  par 
Hercule.  Voyez  le  livre  J« 
des  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées. 

ES  ou  ^S,  ou  AIRAIN. 
Voyei  CORPS    ou  TERRE 

PES  Philosophes.  Lai- 
ton. 

ESCULAPE  ,  fils  d'A- 
pollon &  de  la  Nynsplie 
Coronis ,  fille  du  Roi  Phle* 
gyas,  fut  tiré  par  Mercure 
du  ventre  de  fa  mère  après 
qu'elle  eut  été  tuée  par  Dia^ 
tie ,  &  confumée  fur  le  bû- 
cher oâ  elle  avoit  été  mife. 
Il  fur  nourri  par  Trigone ,  & 
élevé  par  le  Centaure  Cbi- 
ron  «  qui  lui  apprit  la  Méde-: 
cine  dans  une  perfeâion  fi 

frande  ,  que  par  fon  moyen 
I  Fable  dit  <\^'û  reiTufcità 
Hyppolité  dévoré. par  fes 
propres  chevaux*  Efculape , 
félon. quelques-uns,  eut  pour 
femnie  Epione,  &  pour  en- 
fans  Machaon  &  Podalire , 
Jafon  &  Hygiée.  On  le  re- 
préfentoit  un  bâton  à  la 
,main ,  avec  des  ferpens  qui 
Tenvironnoient ,  &  iPfut  tou- 
jours honoré  par  les  Payent 
comme  le  Dieu  de  la  Méde- 
cine. C'eft  pourquoi  les  Al- 
çhyipiftçç    pré.ieodçnt  que 


ES 

toute  fon  hiftoire  fabuleufe 
n*eft  qu'une  allégorie  des. 
opérations  &  de  la  matière 
de  la  Médecine  univerfelle* 
Sa  naiflànce  feule  fuffiroit 
pour  le  prouver  ;  car  il  eft 
dit  qu'il  fut  tiré  de%  cendres 
de  fa  mère  par  Mercure  y  & 
que  le  père  de  Coronis  s^^p* 

fsloit  Phlegye  ,  du   gi'ec 
hlegein ,  en  françois  orû" 
1er. 

D'ailleurs  la  Fable  dit  que 
Jupiter  eut  affaire  avec  Lato- 
ne,  d'où  naquirent  Diane  & 
Apollon ,  &  d'Apollon  Efcu- 
lape ;  parce  que  la  blancheur 
précède  toujours  le  rouge^ 
après  lequel  vient  Coronis 
ou  le  noir,  d'où  fort  enfuite 
Efculape  ou  cette  médecine 
dorée  &  unîverfelle  dont  les 
effets  font  fi  furprenans  tant 
fur  les  corps  humains  que 
fur  les  métaux.  Voyez  une 
explicattpn  plus  étendue  de 
cette  fiâion  dans  le  3^  livre  , 
chap.  la.  $•  a.  des  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées, 

ESEBON  ou  ALSA60N. 
Sel  commun. 

ESON,  fils  deCrethée, 
&  frère  de  Pelias  qui  le  dé« 
tr6na.  Efon  étant  devenu 
vieil  &  caduque ,  fut  rajeuni 
par  Médée  que-  Jafon  avoit 
amenée  avec  lui  à  fon  re- 
tour de  la  conquête  de  la  toir 
îoQ  d'or.  Voyez  lea  Fable« 


E  S 

Egypt.  &  Grecq.  dévoilées, 
Hv.  a.  ch.  I. 

ESPRIT.  Les  Philofo- 
phes  Hermétiques  n'enten- 
dent pas  par  ces  ternies  une 
fubftance  immatérielle|,  mais 
une  fubftance  extrêmement 
ténue  ^  fubtile ,  pénétrante , 
répandue  dans  tous  les  mix- 
tes» &  fpécifiée  dans  chacun 
d'eux  fuivant  fa  nature ,  fes 
qualités ,  &  le  règne  de  la 
Nature  auquel  il  appartient. 
Ils  reconnoifTent  aufli  un 
efprit  univerfet  phyfique» 
igné,  répandu  dans  tout  VU- 
nivers ,  qu'il  vivifie  par  foh 
aâion  continuée  fans  inter- 
ruption :  ils  lui  donnent  le 
nom  à*Archic  de  la  Nature , 
&  le  regardent  comme  le 
principe  indéterminé  de  tous 
les  individus*  Voyez  les 
Principes  généraux  de  Phy-' 
fique  dans  les  Fables  Egypt. 
&  Grecques  dévoilées. 

Quelquefois  les  Chymif- 
tes  Hermétiques  appellent 
aufli  Ejprit  leur  mercure,  à 
caufede  fa  volatilité.  Ils  don- 
nent encore  ce  nom  à  leui^ 
matière  parvenue  [au  blanc. 
Mais  communément  ils  joi- 
gnent une  épithete  à  ce  tei^ 
me  Efprit  y  comme  on  peut 
le  voir  dans  les  articles  fui- 
vans. 

ESPUIT  FtJGITlF.  Nom 
que  les  Philofophes  Hermé- 
tiques ont  donné  à  leur  cnec* 


£  S  141 

cure  y  quoiqu'ilfoit  un  corps 
métallique*,  mais  ils  appel- 
lent êfprit  tout  ce  qui  n'eft 
Sas  dur ,  compaâe ,  folide  ; 
:  corps  tout  ce  qui  forme 
une  mafle  coagulée  &  fixée» 
dont  les  parties  font  difficiles 
à  féparer.  Tout  ce  qui  eft  li- 
quide &  volatil  eft  efprit^ 
quand  il  participe  du  mer- 
cure commun.  Tout  ce  qui 
eft  compaâe  &  fixe  eft 
corps.  Tels  font  les  métaut 
parfaits ,  &  le  fixe  des  im- 
parfaits» les  fels  fixes  des 
trois  règnes.  L'ame  eft  le  mi« 
lieu  ou  lelien  qui  lie  le  fixe 
avec  le  volatil. 

Les  Chymiftes  ont  aufli 
appelé  leur  mercure: 
EsF&iT  DB  Mercure. 
Esprit  crud,  Esprit 
DU  CORPS  cuiT,fignifient 
la  même  chofe  que  Mercure 
diflblvant  des  Philofophes» 

Esprit  de  Vie,  parce 
qu'il  vivifie  les  métaux  qui 
(ont  commç  morts  dès  qu'ils 
ont  perdu  ^  en  fortant  de  la 
mine  >  cet  efprit  qui  les  y  vi" 
vifioity  &  leur  donnoit  une 
vertu  multiplicative. 

Esprit  bes  Philoso- 
phes >  parce  que  les  Sages 
feuls  ont  le  feeret  de  le  ren- 
dre efprit  en  le  délivrant  de 
la  prilon  ou  corps  dans  le- 
quel la  Nature  l'avoit  ren- 
fermé. 
Esprit    Univbrsei. 


i4X         ES 

Ùei\  proprement  le  nitre  ré- 
pandu dans  Pair ,  imprégné 
de  la  vertu  des  aflres,  &  qui  » 
animé  bar  le  Feu  de  la  Na* 
ture»  nie  fencir  fôn  aâioû 
dans  tous  les  êtres  fublu- 
flaires.  Il  ell  leur  aliment,  il 
leur  donne  la  vie«  &  les  en- 
tretient dans  cet  état  autant 
de  temps  que  fon  aâion  n'eft 
point  empêchée  par  le  dé- 
facit  des  organes ,  ou  par  la 
déTunion  des  parties  qui  les 
compofent 

Esprit  VÉgétable  ,  en 
termes  de  Chymie ,  fignifie 
foufre. 

Esprit  Puant.  Terme 
4e  fcience  Hermétique ,  qui 
fignifie  la  .même  chofe  que 
foufre  philorophique.  Ceft 
àufli  ia  matière  au  noir  &  le 
inercure  en  putréfaâion. 
.  Esprit  Sublimé.  Mer- 
cure des  Sages  extrait  de  ta 
minière  &  purifié. 

Esprit  di  l'Or  ,  ou 
Or  en  Esprit.  Mercure 
des  Philofophes  Herméti- 
ques. 

Esprit  de  Mîêl. 
Glazer  dit  qu^il  réduit  tous 
les  métaux  en  vitriol ,  c*eft- 
à-dire ,  en  mercure  i  mais  la 
chofe  eft  fauHe. 

ÉSSATTA.  Art  de  tirer 
les  eflences  des  mixtes. 

ESSAtUM  ESSEN- 
TIEL. Vertus ,  propriétés 
efientielles  aux  mates  f  ar« 


ES        ET 

ticuliers  de  chaque  règne  im 
la  Nature. 

ESSATUM    VlNUM.   £f— 

Srit  de  vin  reâifié,  aumoyea 
uquel  on  extrait  les  teintu- 
res ,  les  odeurs  &  lea^ûên^ 
ces  dés  corps. 

ESSENCE.  Matière  de% 
Philofophes  parvenue  à  la 
couleur  blanche.  Les  Adep- 
tes lui  ont  aufli  donné  le  nom 
d'Effence  blanche,  f^oy^i 
Quintessence. 

FSSENSIFIER-  Cuire  , 
digérer  ta  matière  de  Tœu- 
vre  pour  en  faire  l'eflcncede» 
Chymiftes  Hermétiques. 

ESTIBIUM.  Antimoine. 

ESTOMAC  D'AU- 
TRUCHE. Les  Philofo- 
phes Chymiques  donnent  ce 
nom  ï  leur  dilTqfvant ,  ou 
mercure  philofophique  ;  8c 
les  Chymides  ordinaires  Tin- 
terpretent  de  Teau  -  forte 
commune.  < 

ETAIN.  Métal  blanc  , 
auquel  les  Chymiftes  ont 
donné  le  nom  de  Jupiter  « 
fils  de  Saturne.  En  termes 
de  Philofophie  Hermétique  » 
c'eft  la  couleur  ^rife»  qui 
dans  les  opérations  de  l'œu-* 
vre,  fuccede  immédiatement 
a  la  couleur  noire  appelée 
Saturne ,  ou  Laiton  ^uii  faut 
blanchir ,  Plomb  livide ,  &c. 

Et  AIN  CAliiCiNi*  Ceft 
la  pierre  parvuiue  au  Uanc , 
que  les  Philofophes  appel- 


E  T 
Icot  aoin  Chaux  d'étaîn  ^ 
Lune  daDS  fon  plein ,  Diane 
nae  ,  &c.  'L'étain  vulgaire  a 
ttoe  propriété  qu^on  ne  re* 
flftarque  pas  dans  les  autres 
métaux,  c'eft  d'augmenter 
de  poids  quand  on  Te  calci- 
De  f  au  lieu  que  les  autres 
métaux  diminuent.  On  di-^ 
roit  qu'il  abforbe  les  parties 
ignées  de»  charbons  «  ou  que 
fa  chaux  eft  un  aimant  de 
refprit  univerfel  qui  fe  cor- 
pofifie  avec  lui. 

ËTAIN  DES  PhILOSO«- 
PH ES ,  ou  leur  Plomb  blanc. 
C'eft  leur  mercure  dépouillé 
de  fa  noirceur  y  avant  qu'il 
foit  parvenu  au  blanc  pas* 
fiair. 

ÉTÉ.  Matière  au  blanc 
ou  régime  du  feu  du  troi- 
fisme  degré.  Sa  complexion 
eft  ignée.  Ce  troifieme  de- 
gré fixe  le  mercure,  &  fa 
chaleur  eft  fémblable  à  celle 
du  fbleil  dans  le  fîgne  du 
Lion.  Il  faut  le  continuer 
jufqu'au  rouge*  Lorfque  ce 
rouge  eft  abiolument  digé- 
ré ,  il  eft  fi  fixe  qu'il  ne  craint 
plus  le  feu.  Notre  Dragon , 
dit  Philalethe,  eft  alors  dé- 
coré de  toutes  les  vertus  ce- 
leftes  êc  terreftres.  Souve* 
neïrvous  aufli  que  chacune 
de  ces  chaleurs  doit  être  le 
double  de  l'autre.  C'eft  dans 
ce  rémme  qtie  les  fruits  ap- 
partMuenc ,  &  qu'il  monte  au 


E  T  14, 

Ciel  fur  un  char  de  feu;  car 
alors  paroitra  la  rougeur ,  qui 
fera  permanente  dans  toutes 
les  révolutions  faitespar  cinq 
cui/Tons  après  la  vraie  blan* 
cheur. 

ETHEB.  Terme  de 
Sciçnce  Hermétique ,  qui  fi« 
gnifîe  parfait  ;  ainfi  lorfque 
les  Philofophes  difent  que 
leur  poudre  convertit  tan^ 
ou  tant  de  parties  de  plomb, 
étain,  &c.  en  étheb,  il  but 
entendre  en  or  ou  en  argent , 
qu'ils  regardent  comme  dei 
métaux  parfaits. 

ETHEL  eft  un  des  noms 
que  les  Philofophes  ont  don* 
né"  ï  leur  vafe  ou  ceuf  des 
Sages.  Lorfque  le  corps  fera 
réduit  en  poudre  impalpa* 
ble,  il  hiit  le  fublimer  dans 
Vétkelf  avant  de  le  méferavep 
notre  airain  ;  &  ce  qui  em* 
pêcheroit  la  teinture  &  Pin- 
gres ,  demeurera  au  fond  de 
VétheL  Auriga  Chemicus. 

ETHELIA  eft,  félon  les 
Philofophes  Spjigyriques  , 
cette  ame  cachée  oc  métal* 
lique ,  ou  ce  foafre  de  nature 
concentré  dans  les  métaux 
imparfaits  »  que  leur  eau  mer* 
curielle  extrait  &  fépare  des 
impuretés|terfeftres(]ui  l'en 
veloppent,  &  qui  ta  tiennent 
comme  en  prifon. 

Ethelia  eft  aufli  un 
des  noms  qu'ils  ont  donn^llt 
leur  matière  en  putré£aâion 


144  ET  E  V 
qui  forme  ce  qu'iU  appellent 
leur  Saturne,  leuri  métaux 
împnrfaits  ,  leur  corps  im- 
monde ,  leur  laiton  qu'il  faut 
blanchir. 

ETOILES  DES  PHI- 
LOSOPHES. Ils  donnent 
communément  ce  nom  4ux 
couleurs  qui  furviennent 
dans  le  vafe  pendant  les 
opérations  du  grand  œuvre. 
Mais  ils  prennent  ordinaire- 
ment les  termes  de  Planètes 
&  d'Etoiles  pour  fignifier 
feurs  métaux;  ou  les  planè- 
tes terreftres,c'eft-à-direlc8 
métaux  vulgaires. 

Etoile  au  Couch4NT* 
Sel  armoniac. 

Etoile  de  la  Ter&k. 
Talc. 

EVAN.  Surnom  de  Bac- 
chus. 

EVAPORATION.  Sépa- 
ration des  efprits  ou  ma- 
tière fpiritueufe  des  corps  ^ 
par  l'aâion  de  Tair  ou  du 
feu.  Le  mercure  des  Sages 
a  deux  taches  originelles  »  dit 
d'Efpagnet  ;  la  première  eft 
une  terre  impure,  fulfureufe 
que  Ton  en  fépare  par  le  bain 
humide  $  la  féconde  eft  une 
humidité  fuperflue  qui  s'eft 
liichée  entre  cuir&  chair,  & 
qui  le  rend  hydropique  *,  it 
faut  la  faire  évaporer  par  te 
bain  fec  du  feu  doux  &  be- 
jMn  de  la  Nature. 

EUDICA.  Matière  du 


grand  œuvre  des  Philafb- 
phes    Chymiques    G  Jbon 
Roi!  dit  Morien^  vous  devez 
favoir    parfaitement    avant 
toutes  chofes,  que  la  fumée 
rouge ,  &  la  fumée  blanche  , 
&  la  famét  orangée ,  &  le 
Lion  vert ,  &  Almagra  «  & 
rimmondtce  du  mort  ,    & 
le  limpide,  &  le  Tang,   & 
VEudica»  &  la  terre  fétide^ 
font  des  chofes  dans  lefqtiel* 
les  confifte  tout  le  magifte- 
re*  Morien  explique  dans  la 
fuite  ce  que  c'eft  qvî'Euéiica^ 
Eudica ,  dit-il ,  eft  la  chofe 
la  plus  fecrete  de  toutes  cel- 
les que  je  viens  de  nom- 
l^er.  On  l*a{>pelle  autrement 
Mofihacumia ,  ce  qui  (ignî- 
fie  fèces  bu  immondices  du 
verre.  Il  ne  faut  cependant 
pas  s*imaginer  que  Morîeo 
entende  par  ces  termes ,  les 
excrémens    ou    fuperfluités 
hétérogènes  oui  fe  trouvent 
dans  les  creuiets  des  Verre- 
ries :  c'eft  la  bafe  de  tous  les 
êtres  y  &  par  conféquent  du 
verre.    Ceft   la   pterre  au 
blanc. 

Eudica,  (  Se.  Herm,  ) 
Eau  mercurielle  des  Philo- 
fophes,  faite  pour  défendre 
"le  corps  de  la  terre  de  com- 
buftion  y  ce  qui  lui  a  fait  don- 
ner par  Morien  le  nom  de 
fiel  ou  fèces  de  verre  ^  parce 
que  les  fèces  de  verre  mê- 
lées avec  les  métaux  en  fu- 
fion^ 


'EU 
Son  ,  empêchent  qu'ils  ne 
foient  brûl&.  C'cft  cet  £z/- 
dica  qui  accoutume  la  ma- 
tière aux  atteintes  du  feu. 
Ceft  ce  ferviieur  rouge  qu'il 
faut  marier  avec  fa  mere  odo- 
rante ;  ce  Pyrrhus,  fils  d'A- 
chille ,  aux  cheveux  rouges, 
aox  yeux  noirs  «  &  aux  pieds 
blancs.   Ce  Chevalier  armd 

Soiir  combattre  le  Dragon , 
c  lui  arracher  la  vierge  in- 
tafte  Beja,  ou  blanche  j  Pcr* 
fée  qui  en  préfentatit  \i  tête 
de  Médufe ,  défend  Andro-* 
mede  ,  fille  de  CaHiope  & 
de  Céphée  Roi  d'Ethiopie , 
contre  le  Mondre  marin ,  la 
délie  des  chaînes  qui  la  re« 
teiicient ,  &  la  prend  pour 
époufe. 

EUDICA.  Quelques  •  uns 
croient  qu'il  faut  entendre 
ce  terme  de  la  matière  au 
blanc;  d'autres,  aveclePhi- 
lalerhe,  l'expliquent  de  la 
tnariere  en  putréfaâion. 

EVE.  Majgiflere  des  Sa- 
ges ,  lorfqu^il  eft  parvenu  à 
la  blancheur. 

EUPHEMUS.  L'un  des 
Argonautes ,  &  leur  Pilote. 
Ceft  à  lui  que  Triton  donna 
«ne  motte  de  terre,  dont  la 
fignification  eft  expliquée 
dans  le  liv.  x,  chap.  i.  des 
Pables  Egypt.  &  Grecques 
dévoîKes, 

EUPHRATE  eft  un  des 
noms  donnés  par  les  Chy« 


EU  14$ 

miftes  Hermétiques  i  h  ma- 
tière du  grand  ceuvre  parve- 
nue à  la  couleur  blanche. 

EUROPE,  fœurdeCad- 
mus ,  &  fille  d'Agenor ,  fut 
enlevée  par  Jupiter  changé 
en  Taureau  blanc.  Il  en  euC 
Minos  &  Rhadamantbe» 
Voyez  Texplication  de  cette 


fiâion,  liv.  3.  ch.  14.  $«  5.  ; 
1.     Foyet 

V article  df'ORPHÉE. 


EURYDICE. 


EURYSTHÊE,  Roi  de 
Mycenes^  ayant  obtenu  le 
pouvoir  de  commander  '  à 
Hercule ,  il  lobligea  d'aller 
tuer  un  SangJier  furieux  qui 
ravageoit  toute  la  montagne 
d'Erymanthe  ;  Hercule  y 
fut ,  s'en  faifit  &  le  porta  tout 
vivant  à  Euryfthee.  Cette 
fable,  félon  l'explication de$ 
Alchymiftes  ou  Philofophes 
Spagyriques,  eft  le  fymbole 
du  grand  auvre.  Le  mont 
Erymanthe  fignifie  le  vaif* 
feau  philofophique  ,  qu'ils 
appellent  allez  communé- 
ment Montagne.  Le  Sangliei: 
eft  le  mercure  philofophi* 
que ,  dont  les  efprît&corro-^ 
fifs  détruifent  tout  ce  qu'on 
leur  donne  à  difToudre.  Her- 
cule eft  l'Artiftc  qui  travaille 
ce  mercure,  le  lie  en  le 
fixant }  &  après  Pavoir  ani<* 
mé  de  fon  foufre ,  en  fait  la 
pierre  pbilofophale  ,  &  la 
médecine  univerfelle  repré-* 
fentée  par  Euryfthée. 


t4&  EU 

Faferî  iU  qirc  cette  fSble 
ê4fùï\e  et  que  les  Phiîofo- 
phes  fe  font  toujotirs  efforces 
éé  cacher,  c*eft-a-dife  la  tlna- 
tvtte  de  leur  pierre,  &  i*en« 
iroil  où  Ton  doit  chercher 
tette  màticrc.  Voici  com- 
tf  eut  it  s*e]^p1iau9  dans  fcil 
ttVre  imitiilé  :  Hinutei  Pie^ 
chymlcusé  Stiug  cette  fhbte^ 
^u»i^  eft  i:a€h<  Itf  irfufc  ex- 
cellent &  te  ^lu$  admirabré 
fiicrdt  de  lu  Chyiiiie  ^  car 
•Ile  fiôtts  découvre  ce  que 
fes  ^Wlofophes  ont  enve** 
Ibppâ  du  t^hêbfeux  voile  dé 
l'énigme.  Ëtle  nous  montre 
\W\  eil^  &en  quel  lieu  l'oci 
trouve  ce  Sanglier  d'ÎBry^ 
IMActie ,  qiii  èff  le  vrai  mer* 
enre  des  Phtlofcfbes^  car  de 
la  fitut  de  Vénus  &  élu  mtr^ 
tun  vulgJtitt^  préparés  cûtii-^ 
liW  il  faht  ^  l^on  lire  cette  va- 
jbdur  otiâueufe  dont  les  Phi-^ 
idfophes  font  tant  de  cas.  O  A 
te  voit  par  le  terme  ù^Ety^ 
mdhthaus  ^  qui  ne  fignifla 
autre  chofè  que  Jf^arr  di  Vé* 
ntiè  ',  car  Erydht  étoit  bfl 
f«»iii»fn  de  Vénus,  &  An^ 
fho»  eft  gtec ,  fijgniôe  Fltut 
en  Firant^.  Je  lai^  ail  Lec^ 
f^ur  favW  dans  h  Philofo^ 
pbie  Sdsgyrique  à  juger  fi 
Fabri  etoit  Philof^he  ^  ou 
fit  en  donne  à  garder  ^  cont** 
me  tes  MefH^eurs  ont  cou* 
tome  de  ftire.  On  trouve 
cette  ïAli  Si  lerantt^  tr»* 


E  U      Ë  X 

taux  d'Hercule  itpliqtttt 
dans  le  5^  livre  des  Fables 
Egfpt.  4;  Grecq.  dévoilées. 

EORYTMUS  ,  RJ» 
d'iK^haiic  i  avoii  une  fill^ 
vitrge  qu*il  refufa  de  donne# 
en  mariage  à  Hercule.  Celui-* 
ci  ravagea  toute  l'Œchâlhe  $ 
tm  Eur^tbiis  ^  de  fe  mA^iâ 
ivtc  Idie  fa  fillé.  Ëurythus^ 
feten  les  Alchyttiiftes,  flgtiî* 
fie  Pefprit  minéral  de  les^a^* 
très  hétérogènes  qui  noiréif^ 
fent  6c  corrompent  ta  n)a-^ 
tierechymiquequi  renfbtmt 
céttt  terre  vierge  dont  lôlt 
eft  le  fymboie.  Hercule  ou 
Te  mereùre  philofopHiquè 
cherche  i  s'unir  ai^ec  eettè 
terrç  tierge  ,  mais  Eufythuft 
s'y  oppofe  par  fes  parties  hd* 
téfogenes.  Le  metcure  phi- 
lofophiqne  putréfie  Eury-^ 
thiis,  te  tue ,  pour  ainfi  dire| 
&  par  ce  moyen  obtient  loi* 
piar  force  ^s*unif  avec  elle ,  5k 
en  la  fdblimSnt ,  l^élève  ail 
haut  du  Vàfe,  que  les  Àtcby 
kiiftes  nomiiient  le  Ciel ,  dt 
en  fait  une  terrefeuilléè,  d'oâ 
doit  naître  ce  fils  admirable 
qui  fait  la  joie  de  TUnivérs  ^ 
&  fa  fétïdcé. 

EXALTATION.    Vôye^ 

SUBLÎMATÏCKK. 

EXAZtATÏOP  B'EAltw 

C'eft  la  fixation  du  mercure 
des  Sages  en  pierre  $  parce 
qu'ates  Peau  therCurielIé  eft 

eiakée  tù  perltrâioti^  eoni^ 


EX 
lue  <fic  Hermès  dans  la  Taik 

EXALTATIONé  Lcs  Phi* 
kfophes  Hermétiques  comp- 
tent rexakation  entre  les 
fept  opérations  du  grand  au* 
vre  V  c'eft  la  ftifoismation  phi- 
lofophique  prife  dans  le  fens 
de  iublimatioii  ou  perfeâion. 
EXALTER,  en  terme 
de  Science  Hermétique  «  fu- 
blimer  »  perfeôionner.  Lorf- 
que  les  Pfaiiofophes  difent 
que  leur  matière  eft  exaltée  | 
il  faut  entendre ,  ou  qu'elle 
eft  fubtilifée  par  la  fublima- 
lion ,  ou  qu'elfe  a  déjà  acquis 
le  degré  de  |ierfeâion  ^\kW\e 
doit  avoir  pour  être  éiixir  aii 
blanc  ou  au  rouge* 

Exalter.  Perfeâionner; 
ce  qui  fe  fait  non  par  les  opé- 
rations de  la  Oiymie  vul* 
gaire,  mais  par  la  Ample  di-. 
geftien  à  l'aide  du  feu  pbi- 
lofQphique.  Lorfque  l'œuvre 
eft  parfaite ,  ils  donnent  à 
leur  poudre  le  nom  de  Pierre 
ttcaltée. 

EXCRÉMENT  DU  SUC 
nu  PLAN  DE  BACCHUS. 
CVft  U  tartre. 

EXTRACTION,  en 
termes  de  Chymie  Hersié'r- 
tique,  ne  (ignifie  pas,  comme 
dans  kl  Chymie  ordinaire  , 
une  expreflioA  du  fuc  de 
quelque  •plame*  ou  dt  quel- 
que animal  >  &r.  meiâ  une 
cofttiouattQii  au  régmw  du 


EX  MT 

feu  plûlolophique ,  au  moyen 
duquel  une  couleur,  fucc^d* 
à  une  autre.  C'eft  dans  ce 
fens  qu'ils  difent,  qu'il  fauc 
extraite  la  rougeur  de  Ip 
blancheur  ^  parce  que  la  blao^ 
cheur  y  doit  coujoursprécédec 
la  rougeur  de.  la  matière  t 
c'eft  pourquoi  la  Fable  dic 
que  Diane  ^  f<ettr  d'Apol* 
Ion  I  fervit  ife  fage-femmeâ 
fa  mère  »  poiir.  lui  aider  à 
mettre  au  monde  Pb|»bus» 
qui  eft  le  mtm^  qu'ÀpoHoa 
ou  le  Soleil,  &  que  les  PU^ 
lûfophes  Chymiques  i^pcil^ 
lent  Diane  nue«  Lune^-Ot 
blanc ,  leur  matière  an  blaât 
parfait  i  &  qu'ils  nomaiètit 
Soleil  p  Apollon  ou  leur  Or  ^ 
la  matière  parfaite  au  roug<^ 
Quand  on  dit  qu'il  faut  corn» 
mencer  l'eeuyre  par  Vextrac^ 
ii^n  du  tnercure,  on  doit  e» 
tendre  ce  terme  dans  fa  f^ni^ 
fication  vulgaire. 

EXTRAIRE  lESUCDI 
LA  SATURNIE  VÉGÉTA». 
BLE,  Ceft  tirer  k  Inecctirt 
de  fa  minière. 

EXTRAXIL£  X£S  tlÉ^ 
MEMS.  Conttfliief  le  régime 
du  feu  pour  les  opérations* 
Si  vous  ne  ùvez  pas  ex* 
traire  l'eau  de  Tair ,  la  tercÉ 
de  l'eau tic\e  feu  dt  lii  terre^ . 
vous  ne  réunirez  pas  àsM 
l'enivre ,  dit  Ariftote  le  Chy- 
«Mfte.C'cft  à-dire,  qu'il  faut 
jceimottcr  fes  opéffiioiui  de 


X43        EX 

tnagiftére  de  manière  que 
vous  réullîfïîez  à  voir  le  ré- 
gime des  couleurs  dans  leur 
ordre  ;  d'abord  le  noir,  qui 
eft  une  4>rcuve  de  la  di(fo* 
lution  de  la  matière  en  e»u  ; 
enfuite  le  blanc  ,  qui  eft  la 
terre  feuillue  des  Philofo* 
phes;  en6R  la  couleur  rou- 
ge y  qui  cA'Je  feu  des  Sages 
on  la  minière  de  leur  feu , 
c'eft-à-dire  ,^leur  foufre  vif 
&  animé. 

EXTRÊMES.  Les  extré- 
tnes  de  l'œuvre  font  les  élé- 
mens  principes  de  tout,  & 
i*or ,  perfcâion  de  l'œuvre, 
il  ne  faut  point  prendre  les 
Siemens  ni  Tor  pour  la  ma- 
nière de  Tœuvre ,  mais  une 
matière  qui  participe  des 
Siemens  principes ,  ou  ma- 
tière féconde  des  mixtes  mé- 
talliques. De  même  que  pour 
dire  du  pain ,  on  ne  prend  ni 
du  pain  cuit ,  ni  l'eau  &  la 
terre  qui  font  les  principes 
du  froment  ;  mais  la  farine 
même  du  froment. 

EXTRÉMITÉS  DE  LA 
PIERRE.  Philalethe  les  ap- 

])elle  dimenfions ,  &  dit  que 
e  mercure  en  eft  i3nc&  W- 
Uxîr  complet  l'antre.  Les  mi* 
lieux  font  lès  corps  ou  mé- 
taux philofophiques  impar* 
faits.  Les  deux  extrémité» 
<!an*  l'œuvre  font  la  trop 
'grande  crudité  de  la  matière 
^vant  qu'elle  foit  préparée  | 


ÊZ         FA 
&  fa  parfaire  fixation  •,  c'eft- 
à-dire,  le  mercure  crqd  & 
la  poiidre  de  projeâi'on. 

EYEB.  Or. 

EZEPH.  Soleil  des  Phiîo- 
fophes. 

EZIM  AR.  Fleurs  d'airaiiu 


FABA.  Le  tiers  d'un  fcru* 
pule. 

FABA  AGRESTIS.  Lu- 
pins. 

FABIOLA.  Fleurs  de 
fèves. 

FABLES.  On  s'eft  beau- 
coup tourmenté  Pefprit  pour 
trouver  des  fyflêmes  au 
moyen  defquels  on  pClt  ex- 
pliquer les  F«bles  anciennes 
qu'Homère,  Héfiode  &  plu- 
fieurs  autres  nous  ont  tranf- 
mifes.  Les  Mythologues  les 
ont  regardées  comme  des 
leçons  de  morale,  d'autres 
comme  des  explications  de 
phyfique;  quelques-uns  n'y 
voient  que  des  traits  de  fâ 
politique'  la  plus  raffinée , 
quelques  autres  penfent  y 
trouver  Thiftoire  entière  des 
temps  qu'ils  appellent  néan- 
moins fabuleux;  &,  malgré 
toute  la  torture  que  tous  ce& 
«Savans  ont  donnée  à  leurs 
efprits,  ils  n'ont  pu  réuflîr  à 
les  expliquer  de  manière  à 
fatisflûre  les  gens  fenfés  & 
les  moiDS  difficiles.  Il  ne  fai'- 


-FA, 
loît.pôur.y  réuffir,qucrç- 
morùer  jufqu'à  b  fource  des 
Fables,  fuivre  leur  naiflance 
&  leurs  proigrès  ^  on  aurptc 
vu  que  les  Fables  Grecque? 
n'étoient  qu'une  hnitadon  de 
celles  des  Egyptiens*  Les 
plus  anciens  Auteurs  ont  eu 
mênie  foin  de  nôns  avertii" 
que  Mtifée  ,-Oïrphée  ^  &c. 
les  avaient  pulfees  en  J^yp- 
te,  &  les  avpîeni  trànlpor; 
lées  dans  la  Greœ.. 
.  he  Jieu  de  leur^naifTance 
une  fois  trouvé ,  il  oe  ^'àgif- 
foic  plus  que  de  découvrir  le 
père  de  tant  d'oniFans  v  ©n.au- 
roit  vu  xjue  cç.-fuç  .Kejrjçuès 
Tf ifmegifte  y  eè  gJtanfJJipiiiy 
me,  cet  honmiecÊ$pce.dont 
la  mémoire  fera. femelle* 
ment  envéncrationj.  Exainij 
|ïan|  eoTuixe  q^ieif  but'il  pipur 
voit  fe '  propoler  ejn  les  in* 
ventant,  on  atrok  trouvé 
qu'il  avoit  rartVtnblé  un  cer- 
tain nombre  d'hommes  choi- 
fis  de  (a  main  comme  capa- 
jbles  d'êrre^nflruits  des  fpleq- 
ces  qii'tlvouloit  lei^r  appren- 
dre ,  6c  de  gaixJér  le.  fecret 
fur  cet  art  Sacerdotal,  qu'il  Ce 
propofoitçn  conféquençe  de 
leur  eofeigiier  par  des  énig- 
mes ,  des  paraboles ,  des  aU 
légories  &  des  fables  qu^l 
inventa  pour  cet  effet.  Pref^- 
que  tous  les  Auteurs  ândens 
ont  parlé  de  ce  fecret  qui 
Àoit  recoipmandé  aux  Pr4* 


F^A•  i4« 

trea  (ouh  peifitt  de  la  vie  a 
celui  qui  le  révéleroit.  On 
fait  d'aiUeurs  qu^ils  fe  I0 
tranfmettçiti^t.,  fous  le  voile 
desïfables.  &  des  -  hiérogly- 
phes. £u-falla!it<'il  davantage 
pour  fixer  les  idées  f.ir  Tob- 
jecdei^fabfes.?  Je  crr.is  avoir 
prouvé ,  je  d.irois  même  dé- 
montré 4ue  les  fables  n'en 
avoient  point  d'autre ,  dans 
mon;Xi^aité  des  Fables  Kpyp* 
tieii^es  à  Qjecques  dévoi* 
lées  &  réduites  aa  même 
porincipe.  Ceft  .donc  dans  la 
matière  &  les  procédés^de 
cet  af!t  Sacerdotal  00  Her- 
métique qu'il  falloit  chercher 
&  puifer.les  explications  de 
ces  fabie^  ^  &  non  dans  l'hif- 
xdre,  la  itiofafe  ou  la  polir 
{U|uè^Jerai  fait  dansie  Traité 
i|ue  jp/ie<>s  de  citev ,  &  dan« 
les  difEVens  articles  de  My^ 
tfiologîe  inféi  es  dans  cç  Dicr 
tionnaire/y  où  ^ponr  ajpréger  ^ 
Je  me  contieoteile  plusjioujh 
vent  de  tenmyfç^jLi^it^ifait^ 
.ci-defliisu.  T    ,^„p  ,:,,.  ,  ^.,t 


QVA.  Anacarde» 

'    FXClN^Kt  Airaîn. 

FACTI^KvAaW^e 
faire,  manière  de  .procédât  ^ 
une  chofe*.  Faâifilde  cotres 
divin  (Siivr>«^  ^'djftre. 

FAC^  Matiere.de  rœtw 
vre  parvenue  a  la, blancheur.. 

JFAIM  DES  PHILOSO- 
PHES. Defirwdent  d'afr* 


fjô    .     Va'     ^ 

f  recklfe  tout  ee  qu!  retirée 
Fart  Hermëtt^c,  &  fes  con- 
noîifances  que  t^on  petit  ec- 
quârtr  par  ibû  moyen. 

FAISANT  D'HERMES; 
Nom  que-^iiefques  Pbifofo» 
phes  Chymiques  ont  dotni 
Ml  mercure  des  Sages ,  tant 
à  caHfe  de  fa  yotarilHé,  qui 
feaufe  des  dîjfFéf  entes  couleurs 
qu'îhpfend  dans. Je  èours  des 
t^érat^ns  du  grand  ttiivre. 

FALCàNOS;  Atftnîc. 

*ALEX.  Fef. 

FASDIR  pu  SASDïRi 
itaÎB ,  Jupiter. 

J'AtJFÉL^Arfcâ  &  Ça- 
techu. 

FAULEX.Adcr. 

faunes;  qu'on  appelle 
aufli  S^tyrts ,  Sylvaips.  Ils 
babitotent  les  tois  &  hesfo- 
rets,  Voyç2  ce  qo*Hi  %nî* 
"fient  dans  Tartiçle  dç  Saç- 

CHVS.      •        ' 

FAVONmS.  Vent  qui 
Ibufflede  Pendroît  do  cteîoù 
^ë  fcBeHfëcôTicfie  aare^ps 
des  Âjçîno^er.  Lçè  Aççièns 
1'apJ)êlotent  Te  Veht  degé- 
nératîop  &^<lè  pr^èu^iott., 
I,e  Z^hyr  qg  ft>ct^  dç  vie , 
parce  qtnl  (mmfe  phis  cota- 
Tàunétt)^  au  printemps , 
lorfqu^tJSNat'»^®  ftnible  (b 
renouv^Hr  •&  prendre  unfe 
liottveBç  vie,  tes  f  Irilofo- 
phes  H^rmériOTes.  ont  don- 
né l^  fioin  die  fàvoniui  \  iâ 
tMitieit  dte  f  i^ftiTrr  panrenne 


.FA  F  É       .  , 

au  Hanc,  qui  indique  lëprin- 
temps  philofophique;''pàrc^ 
que  la  couleur  noire  qgi  î* 
précède,  annoêce  la  mort 
du  fujct ,  &  le  froid  de  la  fïià=- 
tiere  qui  ïemble  afoï^  dans 
lln^ôioii ,  comme  la'Nature 
paroît  y  être  pendant  V\li^ 
ver. 

FAUX  PE' SATURNE 
ûui  coupe  ies  imites  6  Usjàrw^ 
Dés  à  Mtfcvre*  Exprçffiops 
des  Pbilofdphes,par  fefqueK 
Içs  rfsen^rçndenth  pattiefixe 
de  la  matière  de  Pœttvf  e  qui 
fixe  la  votatiltté  du  rhe? cure 
des  Sages,  Nicolas  Flamel 
rous  a  cbnferv^  une  figorç 
fynjbôUqite  d'Abraham  loif, 
oî^  SitHrne  eft  repr^fenté 
fous  la  ngtire  d'un  vieillard 
caduc  \  ia  bouche  béante  & 
Une  faux  à  la  taain ,  pourfui*^ 
vânt  Mercure. 

FEBtECHf,  Fer  ou  acier. 
des,PHifofophç5î. 

FEBUS.  Enfant  vierge. 

FECI^S.  Terme  de  (cteo-r 
ce  Spagyrrque ,  prisi  du  Fatin 
Ifercf jf.  il  fignifie  craÂfe ,  lié  , 
unpuro^s ,  limon  >  ordure -j^ 
txcrément»  &  les  p^irtresJcs 
çlu5  groffleres-  impures  fit 
étrangères  qui  lepréripîtent 
an  fond  des  yafiçs ,  8c  que. 
Fon  appelle  autrement  réfin 
dtnct ,  particulièrement  !or{^ 

S*if)  s^^agit  des  liqueurs  quand 
_  esfe  purifient  d*elles-m^- 
tQt^  i  comn^  te  fi^^, 


TE 

FEGES  DU  NITRE,  Sai- 
pêtre.. 

FECl  A.  Lie  de  yin. 
FEDSUM  ou  F£OUM, 
Safran. 

FELDA.  Argent  ,  Lune 
des  Philoiophes. 

FEL  VITRL  Ecume  de 
▼erre. 

FEL  DRACONIS.  Mer- 
cure de  Vémo^ 

FEMME.  Le«  Chynitfr- 
tes  Herméfîques  ont  donité 
communé^i^nt  te  nom  de 
Femme  oti  du  FemeU^  à  ietir 
Lon^ ,  on  mercure  des  Fhiî- 
lofbphcs  ;  qnetqtt^ois  au>ffi 
1  leur  natiere  volaûle  dans 
tous  les  états^  ellefe  trouve 
pendant  te  coure  d«»  o^ét^ 
tinns  du  nDAgiSere^  C-éi|  ce 
<^xï\  la  leiif  a  fait  perfonçtâer 
^Qur  en  coiofiorer  les  m^- 
ckones  fatales  tant  Grecques 
qu'Egyptiennes  ^  dans  te£- 
queltes  on  lui  a  cbnn^  ies 
coras  de  Cyfcele ,.  Céfiès  , 
V\Sy  Latone^  CcH^onis,  £«• 
fope^  Lëdav&c.  Quan4tls 
l'om  atpfx^^  Femme.  bUn^ 
iht  ,.ib  avQÎeni  en  vue  la  ck«. 
confbnce  ou  cette  matitce 
itft  parvenue  au  bluic^ 

Fekmc  t)fis  Phiuoso- 

PHE&^Ce^le  merair«  ;  fc 

.  Phomme,  ou  k  mile,  eft  le 

WHmJLE.  Les  Philofo- 
fhes  Cliyffiîques  difent  qtpe 
leur  miQajce  ifft  saAIp  Ajf^ 


F  E:  f^f 

m9{h  5  bn  eedrogyne  ;  mai^ 
lorfquHU  parlent  en  partîcti* 
lier  defemç^le^  ils  estendent 
leiu*  mercure ,  Ik  par  inéie  \s^ 
foufre. 

Femsilb  BLANeR% 
Cçû  le  mercuf^  au  bfonc;» 

FEa  DES  FHiiDSQr 
FHES.  Magiftere  parvenii 
aii  rouge  couleur  de  rouillt 
de  fer  A  parce  qu'alors  fa  co^ 
leur  approche  de  celle  du 
Crocus  Martisé  On,»pftette 
cette  cîrconftance  de  f^erut» 
vre  le  R^gne  de  Mars^  Voy'e^ 

FERMENT  «  en  torm^ 
d^AlchynâeVefi  unematiei^ 
fixe,  qui,  mêlée  avec  le  ilies-, 
cure  y  le  lait  feripent^r  .& 
-lui  donne  fa  propre  nantncr, 
comme  [9  ii^v«in  fait  à  kl 
pâte.  ,       ' 

Il  y  a  piu^urs  fcxrtes  éefer^ 
men$i  les  unf  fopt  finàpier, 
les  autres  comnofés;  Les  fini- 
pies  font  ceux  qui  Som  bonto- 
gesqs Se  fans  mélangea «eck 
que  l6& éléoiens  &  ivàamqa 
éx trairas  dç  leuxa  carps«.-L^fle 
compofi^  £onc  ceux  qyi  ont 
ixé  mêles  avec  d'aueres,  tels 
qitc  les  corps  aëduits  en  n<i^ 
turedé  foufre^&  joinisavec 
leur  luiile.  il  y  a'  aofi.  des 

ferm.infi  ftdfureupc  des  corpsb 
i  mparft&ts;  an  Iisis  appdlle^- 
mens  moyens.  Mais  fr  Xcm. 

.  ignora  ia  Êu:o9  de  rédut&elj^a, 
'        Riv 


t1%  F  E' 

taézaax  parfaits  en  lenr  pre* 
fniere  matière,  c'eft-à-dire, 
en  ïenc  mercure ,  on  tentera 
«n  v»in  de  pacventr  à  la  fin 
de  Tceuvre ,  parce  qu'on  ne 
pourra  faire  ni  ferment  fîm*' 
pie,  ni  ferment  compofë^  eh 
•quoi  confifte  le  fecret  de  Té- 
lixir; 

V  II  faut  obferver  de  plus 
qu'il  y  a  deux  fortes  de  ma- 
tière premierevrune«ft  pro- 
rchaine^  Tautré  éloignée.  La 
•prochaine  eft  'l'argent- vif , 
/éloignée  eft  l'eau  ;  car  l'ar- 
gent-vif  a  été  premièrement 
ébu ,  puis  terre,  eriAû te  eau  ^ 
d:  enfin  eau  feche.  La  ré- 
.duSion  des  corps  parfaits  en 
".mercure,  ou  en  leur  première 
i^matiere ,  n'cft  qu'une  réfolu- 
siion  d'une  matière'  parfaite  , 
fixe  ,i)laQché ,  rouge  &  con^^ 
.'gelée; 

Les  fermera  doivent  étr,e 
très. bien  préparés  avant  de 
-les.  emplo^r  pour-  la  fer- 
mentation; Cette   prépara- 
lion  xonfifte à  les fairepafTer 
par  tous  les  principaux  ré- 
*gîtnes  du  ma^ifterej  c'efKà- 
dne ,  qu^iîs  doivent  premiè- 
rement réflerabler  à  de  la 
poudre  calcrnée  au  moyen 
de  la  liquéfaftion ,  enfuite 
devenir  imepoudre  difioute , 
puis  une  poudre  congelée, 
&  enfin  une  poudre  fublimée 
'&  exaltée. 

Tour  le  fecret  confifle  à 


FE 
mortifier .  &  à  endurcir  ;'car 
fans  cela  on  ne  pourroit'bi 
fixer.  La  cendre  d'argent 
eft  ferment  dans  l'oeuvre  au 
blanc ,  &  la  cendre  d'or  dans 
l'œuvre  au  rouge.  L'or  & 
l'argent  des  Philofophes  eft 
leur  eau  ,  &  cette  eau  eft  le 
ferment  du  corps  ;  ces  corps 
font  leur  terre  5  le  ferment 
di  cette  eau. divine  eft  une 
cendre  ,'parcô  qu'elle  eft  fer» 
ment  du  ferment. 

Il  faut  donc  joindre  Far- 
gent  avec  l'argent,  ôc  l'or 
avec  Tor ,  c'eft-à-dire ,  l'eau 
avec  la  cendre ,  ou  le  fer-»- 
ment  avec  le  ferment.  Toiit 
cela  s'entend  delà  médecine 
du  fécond  ordre ,  qi?i  confifte 
à  joindre  .l'humide  avec  le 
fec  y  d'abord  après  leur  pré- 
paration. L'humide  eft  i'ef>- 
prii  liquide  purgé  jde  toute 
impureté  y  &  le  fec  eft  le 
corps  pur  5r  calciné. 

Lorfque  le  magiftere  eft 
parvenu  à  un  certain  de^re 
de  perfeftion ,  il  faut  y  ajou- 
ter un  ferrnent ,  qui  eft  l'or* 
afin  qu'il  change  toute  la 
inatiereen  fa  propre  nature, 
&  détermine  le  magiftere  î, 
la  nature  métallique  ,  qui 
avant  ce  mélange  étdit  in- 
déterminé. Après  que  cerné- 
lange  a  fermenté,  tonte  la 
pierre  eft  tellement  ,fixe  9 
qu'elle  devient  ferment,^ 
principe  de  fixité  ptmr  tous 


les  mëtaut  fur  lefqnels'enè 
fera  projetée.  Quîind  on 
veut  s'en  tetik;  au  blatte,  il 
feut  prendref  la  Lune  pour 
ferment ,  &  bich  prendre 
garde  à  ne  pas  s'y  tromper. 

Quel({i}es-uns  donnent  le 
nom  de  ferment  au  mercure  j 
quand  oit  en  fait  l^s  ifi^bibi^ 
tiens  pour  la  multiplication 
de  ia  pierre;  Larpièrre  phi- 
lofophale  parfaite  n'efr  proi- 
prement  qu'un  ferment  qui 
le  mêle  &  s'infimie  dans  tou- 
tes les  parties  des  'métaux 
imparfaits  fur  lefqnels  on  la 
projette  en  très'-pettte  quan- 
tité,  à  proportion  du  degré 
de  perfeâton  qu'on  lui  a 
donné  par  les  opérations  réi- 
térées fur  la  même  matière. 
Elle  en  fépare  tout  l'impur 
&rbétérogefte,  &  «'appro- 
priant tout  ce  qui  eft  de  fa 
nature ,  en  fait  de  Tor  fi  te 
ferment  efl  or ,  de  l'argent  fi 
le  ferment  eft  argeiw.  C'eft 
donc  mal-à-proposr  qu'on  dit 
que  les  Alchymiftcs  cher- 
chent à  faire  de  l'or;  la  pre- 
miereintention  des  vmisPhi- 
lofophes  eft  de  trouver  un 
remède  contre  \ts  maux  qui 
affligent  la  nature  himiaine; 
la  féconde  eft  de  trouver  un 
ferment^  qui,  mêlé  avec  I^s 
mftanx  imparfaits  ,  puîffe 
manifefter  ce  qu'ils  contien* 
nent  d'or ,  qui  avant  la  pro- 
jeâioD  étoit  ren&rnié  dans 


(rtfs  métaux  ,  &  confondu 
avec  des  parties  hétérogè- 
nes &  terreftres  diverfement 
combinées  entr'^lles ,  de  ma«» 
niere  que  la  différence  des 
combinaffoiîs  faifoit  la  di-^ 
verfité  àts  métaux ,  dont  le 
principe  eft  le  même,  mais 
la  cufnon  &  la  digeftion  dif- 
férentes.' Ce  ferment  ne  fail 
qu'achever  Bc  perfeâionneff 
•en  peude  temps  cet teaiiflbn; 
que  la  Nature  n'aurbit  pu 
faire  que  dans  la  diirée  dé 
pltifietirs  fiecles  ;  &  qu*el}« 
n'auroit  même  jamais  hi\ 
dans,  les  métaux  imparfaites  j 
faute  d'un  agent  aifez'aâif 
ptturen  féparer  Timpur^qui 
s'y  mêle  fans  céfiÈ  pir  letdd» 
f^ur  dela:matiereoù  ils  ion» 
rcnCermcs. 

:  FERMENTATION,  ea 
terme  de  Phyfiqoe  ,^pft  une 
fépatatîon'  naturelitn  de-  la 
matière  fulfin-eufr  d'avec  la 
iâlriïe  dahs  un  corps  «  eudorfi 
qtre-spar  la  jonôioodricés 
deux  matières  il  fecempbCs 
naturellement  un  mixte. r  ^ 
Fermentation;  Adtoni 
deTair  fur  les  mixtes ,  qtii  eb 
s'y  ^raréfiant ,  en  altère  ia 
forme  »  en  défunit  les;partiés 
ftns.y  produire  une difiblu"* 
not\  entière  comme  là  pu<4 
tréÀâion.  La  fermentation 
tiipnt  ie  milieu  entre  la  liqué^ 
faâion  &  la  putréfaâion. 
Tûutes  trois  font  des  'efre||i 


14  9B 

tr^Êiâioa  itxroduit  ie$  pvt 
%i^  tqmf gfea  dti)»  te»  porci 
4e9  nxixte«  ^  l«  firmenêa^. 
ûon  <ies  parties  ^ri^nnei, 
£(  h  liqtiéfaâioti  d«t  parties 
^néM*  Il  y  a  trois  efptces 
Cfifiirmfinianons  ;  celle  qniî  fi^ 
£iupsri9t)flure»  gonflement* 
Htmâiiâtoii  »  ^bu)Iii»iNi  »  <8 
tnâsmmatiQii  on  échauffe* 
fnem  interne  4tt  mixce  ;  h 
féconde  efl  proiii^nienc  .^ 
femumatian'j  &  la  trcnfieme 
eft  tWea/ScoOen  ou  aigreur 
fiinvenantc;  au  mixte.  La  pr&» 
fitierie  fie  voit  dans  toutes  les 
f  nfiures  qui  rur?iennent  aux 
pmies^tnotleft  des  snioiiux  | 
quand  ils  oiu  pris  du  venin , 
9n  qu'ils  ont  irecu  quelque 
coup  un  peu  violent  ^  ou 
qu'are  eit  occafionnée  & 
csxi/léa  p9r  quelque  maladie; 
aè!so(bn<  les  faoaitoos  avant 
qu4k  fiaient  potiilens»  les 
puhonj»^  les  piaftttles  àt  h 
petite  v^ote ,  des  maupc  v^ 
Bériians ,  Sec,  On  dit  alons 
queieisQg  fier  mente,  &  il 
iraidteit  ptiuât  dire  qu'il  y  a 
ÀHiUitiiosi  iisns  le  fsng.  Éû^ 
cirrXetteibulIttioa  ou  goiH 
fleoient  fe  ùk.  atiffi  remar^^ 
qjuer  dans  les  viandes  qu'on 
appelle  vmuufes ,  ou  fti^ 
êuÉitfos ,  teKes  qae  les  poîe^ 
ii  autres  légumes  fembl»- 
bks;  lotiqttVn  fesÊiitcuire^ 
.q|  ]§(  1^  C^  gonfler  à  fl««k 


rx 

fut>e  due  t\ûr ,  qui  y  éft  reii4 
fermé,  s'y  raréfie-  On  vwîc 
aafli  eette  âxalKtîoa  on  gen- 
iesietic  dana  bs  nitftangee 
des  nmieresmiQ^aJes  $  1^-^ 

Joe^par  exemple,  onverfq 
e  l'hetle  de  tartre  fur  de 
ralun«  ta  min»  chofe  ar* 
rive  y  fi  après  avoir  fait  féoher 
la  chaux  des  métaux  faite  à 
Teaii  force  »  on  jette  ipn  peu 
de  cetfç  chaux  dans  de  fbiûlie 
i»  wn^p  Clauben 

tes  gona  qui  ferment  l« 
foin  avant  qu'il  foir  bien  fec  ^ 
#nt  y  malheiureufement  pour 
eux  ,"une  fvmefle  preuve  à^ 
cette  ébullttien  o|i  échaufiet 
PQnt;  ie  fumies  de  eheval 
SLéçb$u&  suffi  par  kl-mê-» 
mt.  Cette  i^ulHtton  qu'on 
appeJite  ^ffi  tfcrvefiencfi  ^ 
eft  conMne  uve  préparation 
i  la  femi^ntaûon  &  à  la  pu* 
ti:îé||âipn. 

lit  ffrmattt^uiQtt  {MTopre-r 
nHSQt  dite  SI  efi  la  nurélaâion 
«l'un  Corps  denfe ,  par  rin-r 
tefpofiticsi  de  Fair  dans  feà 
Mfçs.  te  trop  grand  froid  ^ 
la  tjrop  grande  chaleur  »  & 
l%np|iQhetf»9l»r  de  Taccèsii-t 
brp  derasr  o»  de  f4B&  aâioo» 
font  des  obftacles  à  ta  fcrit 
m$nMi»tu^  sue  dent  dnac  fia> 
£ûf e  ctens  un  vafe  ouvert  ^ 
ou  di^a  te^ei  il  y  ait  aflsa 
de  vuide  pour  i^f  air  puîffii 
s'y  saréfier.  Au  «ommeDce^* 


mofivenient  du  vatlIeaTi  y  eu 
contraire  ;fur  la  fin  il  y  aide, 
{»otirvu  qu^il  ne  foit  pas  ttop 
violenr,  Lorfqiie  h  termen- 
ration  fe  fait  dans  nn  vafe 
ouvert ,  f  e  corps  fertnenté  a 
t>eai]Cpiip  moins  de  forcç 
que  lorfqu'eHecft  faîte  dans 
oh  vafe fermé  on  bouché,  ce 
qtlé  Ton  retnarque  dans  leâ 
vins  <ju'on  appelle  fèus.  Le 
levatn  fait  fernienterla  pâte. 

X*acétificatiùn  o\}  aigretir 
cft  le  comnterteétnent  de  U 
fermentatiorfi^otcirhe  éWe  en 
eft  nne  eQ)ece  quand  elfe  eft 
complçtte  ;  &  cette  aigreur 
a  la  raréfàdion  pour  caufe« 
J-'^évatron  âç  évaporation 
den  parties  fubtfles  A:  fuifa- 
teufes  des  Rquêni^eft  la  çau- 
fe  de  Taigreiir;  &  fi  la  fer- 
ment^tion  fe£»it  dansun  vaft 
clos,  elle  fera  beaucoup  plu$ 
longue  5  par  cette  ràifpn  Pai»* 
Çreur  en  fera  plus  forte  ,  Sç 
iSe  fuccédera  î  h  fermença- 
tion ,  que  lorfque  les  parti ei 
gfoffieres  auront  enveloppé 
«  cohdenfé  les  parties  fuo- 
tifes.  Lçs  vins  les^pîusvio- 
lens  font  les  meiHçurs  pour 
faîpe  le  vinaigre. 

FêRM.rntatîon.  (  Se. 
Herm.  )  Philafethe  définh  là 
lermentation  Herfn^ciquç  , 
(Jans  la  médecine  du  fetond 
prdre ,  Hncorporatîon  de  ce* 
lui  qui  anime,  la  reftauratxoh 
^e  b  ft^etit,  f^âfiflrif Étiola  de 


V  1^  îjj 

Podeur ,  &  le  fupplément  dçs 
êtres.  Et  tout  cela  ne  fignifie 
x\t}e  la  rédudfon  de  pui  (Tancé 
en  afte  du  corps  qui  donne 
la  teinture  &  de  celui  qui  la 
rççftit, 

'St  vous  ne  favez  donnet 
le  feu  au  feu; le  mçrctire  au 
mercure,  vous  ne  réuffîrea 
Jamais;  c*eft  en  tjuoi  confifté 
toute  la  perfeéhon  du  ma- 
gîftere  &  la  médecine  du  fe^ 
cpnd  ordre.  Il  faut  au0î  fa« 
voir  qtje  tous  les  tçrmes  ci-^ 
après  fe  rapportent  J  cette 
médecine;  infpirer,  vivifier  ^ 
femer ,  mettre ,  mêler,  join^ 
dre,înf\ifer,  incorporer,  ma- 
rier >  donner  j  époufer,  fer- 
menter, tuer,  mortifier,  con- 
geler ,  fixer  &  teindre. 

La  fermentation  eft  uoç 
des  opérations  que  les  Phi*- 
lofophes  ônr  tenue  des  plus 
fecreftes ,  fiç  n'eq  ont*  parl^ 
que  par  énigtne$  &  parabo* 
les  fort  obfcqres,  afin  de  n^ 

f>oini  en  découvrir  le  fecrçt, 
eauel  fi  on  Tignore,  on  tra- 
vaille en  vain.  Hermès  dans 
te  7*  livre  de.  fes  Traités  y  en 
parle  plus  clairement  au^au- 
cun  autre  Philofophe,  îorP- 
qu'if  dit  <)"!&  tes  ffenyictis  font 
compofés  de  leuf  propre  p4->. 
te  ;  il  apure  enftiite  que  le^ 
fermens  blanchHifent  lecom- 
pofé ,  Pempêchent  d^êtrebHJ- 
ié ,  retardent  le  flfux  de  1^  tein- 
'|%ifç  I  confondent  Jtiçs  corpr. 


i$$  FE 

&  eo  augmentent  runion; 
(Cçuxqui  cherchent  le  fer- 
ment dans  les  minéraux  font 
ilans  Terreur* 

.  Ce  que  les  Philofophes 
appellent  proprement  /ir- 
mentafion  eu  Topération  de 
l'élixir.  Il  qe  fuffic  pas  y  pour 
parfaire  le  grand  œuvre ,  de 
pouffer  le  roagiftere  au  rou* 
ge«  La  pratique  de  la  pierre , 
dit  d*£fpagnet|  s^acheve  par 
deux  opérations  j  l*unç  con- 
fifte  à  créer  le  foufre  ou  ma.-? 

g'  ftere,  l'autreà  faire  Tçlixir, 
ce  dernier  fe  f ai  t  par  la/îrr- 
meruaàon^En  vain  tenteroit- 
on  la  projeâion  »  fi  la  pierre 
p'eft  fermentée.  Le  magif- 
tere  au  rouge  eft,  un  foufce 
ou  une  terre  très-fubtile ,  ex- 
trêmement chaude  &  tçche  ; 
elle  cacfaç  dans  ton  intérieur 
un  feu  de  nature  très-abon- 
dant «  qui  a  la  vertu  d'ouvrir 
&  de  pénérrer  les  corps  des 
métaux,  &  de  les  rendre 
femb^ables  à  elle;  ce  qui  lui 
a  fait  donner  le  nom  de  père 
&  de  fimence  mafculine. 
Mais  de  ce  foufreil  faut  en 
créer  un  fécond ,  qui  pourra 
jenfaice  ^tre  mujtiplie  à  Tin- 
iini.  Ce  foufre  (e  multiplie 
de  la  même  matière  dont  il 
.a  été  fait,  en  y  ajoutant  une 
petite  partie  du  premier ,  & 
.fermentant  le  tout  avec  le 
ferment  rouge  ou  blanc,  fé- 
lon rintentioa<le  rA«iûç»' 


FE 

Ja  fermentations^  fait  a^^' 
fuivant  Pbilalethe  :  Prei^ez 
une  partie  de  ce  foufre  igné 
&  trois  parties  d*or  très^pur  p 
faites  fonflre  le  foleil  dans  un 
creufet^e^ff.&quand  il  fera 
liquéfié  „  jetez-y  voire  fpu-* 
fre ,  pr^^nt  bien  garde  qu'il 
n'y  tombe  aucun  charbop* 
Quand  ils  feront  fond^tf  en^ 
femble,  jetez  le  toui;  dans 
un  vafe  de  terre  ^  ou  dans  un 
autre  creufe^,  &  voi.^  aurez 
une  maffcrj^èfi-jouge  &  fria-T 
ble,  Preoç^aryn^  partie  de 
cette  mafliè  en  poudre -fine  ,* 
que  vous  mêlerez  avec  deux 
parties  de  mercure  philofo- 
phique.  Mêle?  bie»  le  tout^ 
&  rayant  mis  dans  l'œuf, 
recommencez  la  première 
i^pération  )  avec  le  même  ré- 
gime; vou§  pourrez  réitérer 
cette  éèrgieutatiop.,  6  voua 
le  voulez,  -r   ^ 

FERME  N.TE^R^Lef 
PhilofophQs  r^ojimanden^ 
trèsrfouvent  de  fermenter  la 
matière  ;  mais  ils  n'entenr 
dent  pas  toujours  la  m^mç 
chofe.  Quelquefois  ils  parv- 
ient de  la  fermentation  pour 
la  cbnfeâion  de  Pélixir ,  & 
quelquefois  de  la  continua- 
tion du  jcégitue  pour  pafTer 
^  d*une  cjMileur  à  une  autre; 
c*eft  dans  ce  dernier  fens 
.qu'il  faut  les  entendre ,  lorf- 
qu'ilsdifent  qu'il  (aut  épaif- 
û.r  ^  ,tci|idre  &  firmmur  U 


fïremîere  compofirion.  Ceft 
a  même  chofe  que  femer 
l'or  dans  îa  terre  blanche 
feuillée.  Philalethe  l'expli- 
que ainfi  dans  Ton  traité 
Pe  ver  a  ConfiÛione  Lap  dis 
ThilofiphicL  Semez  votre 
or  ,  dit-il  d'après  Hermès, 
dans  une  terre  blanche  feuil- 
lée.  Semez,  c'eft-à-dire,  joi- 
gnez, fermentez  votre  or, 
c'eft-à-dire,  Tame  &  la  vertu 
tingente,  dans  une  terrefeuif- 
lée  ,  c*eft-à-dire ,  dans  votre 
matière  dépouillée  de  toutes 
fes  fuperfluités. 

FERMER.  Coaguler, 
remettre  en  corps ,  fixer  une 
matière  liquide  ou  volatile. 
FEKU.  Jupiter,  ou  étain. 
EEU,  en  termes  de  Phy- 
fique,  matière  de  la  lumière. 
C'eft  le  feu  {proprement  dit. 
Le  feu  ordinaire,  tel  que  ce- 
int de  nos  fourneaux  &  de 
noschefnînéèsj  eûun  liquide 
compofé  de  la  matière  de  la 
lumière  &  de  l'huile  du  bois, 
\       du  charbon,  ou  deis  autres 
matières  combuftibles  &  in- 
flammables. 

Le  feu  du  foleil  n'eft  que 
I  la  iimplè  matière  de  la  lu- 
mière répandue  dans  Tair, 
fans  le  mélange  d'aucune 
matière  huileufe  du  bois ,  ou 
femblable  ,  pouffée  par  le 
foleil.  Cette  matière  étant 
réunie  par  un  verre  ardent , 
te  pouiTée  en  ^flèc.gran- 


P  E  ijt 

de  quantité  contre  quelque 
corps  que  ce  foit ,  le  pénc- 
tre ,  le  traverfe  ,  &  en  défti* 
nit  les  parties  à  peu  près  de 
la  même  n:\anicre  que  noué 
voyons  agir  le  feti  ordinairei 
Ces  àtux  feux  n'agiflènt  paè 
par  le  même  moyen.  Le  fett 
du  foleil  agit  par  lui-même; 
il  eft  pouflé  par  cet  aftre  feul^ 
il  agit  également  dans  le  vui^ 
de  comme  dans  l'air  libre» 
Notre  feu  ordinaire  n'agit 
que  félon  les  loix  de  l'équiln 
bre  des  liqueurs.  L'air  pins 
pefant  que  la  flamme.  la 
pouffe ,  félon  cts  loix ,  lans 
quoi  elfe  feroit  fans  mouve- 
ment ,  &  peut-être  fans  ac- 
tion \  car  elle  ne  fauroit  fub- 
fifler  ni  agir  dans  an  liéà 
vuide  d'air.  Les  eflèts  dé  ces 
deux  feux  font  en  confé^ 
quence  un  peu  diflKrens.  Un 
métal  fondu  avec  un  verrb 
ardent,  &  coagulé  après ,  a 
les  pores  &  les  îmerflices 
plus  ferrés  cjue  le  même  roé^ 
tal  qui  auroit  été  mis  en  fu* 
lion  par  notre  feu  ordinaire» 

(►arce  que  les  parties  de  ce*» 
ui-ci  qui  fe  font  engagées  & 
qui  ont  péiiétré  dans  Tes  in- 
terftices  de  ce  métal ,  font 
plus  groflieres  &  ont  laifle 
des  paflages  plus  ouverts* 
De-là  vient  auflt  que  tes  di& 
folvans  ordinaires  des  mé^ 
eaux  agiflent  moins  fur  ces 
métaux  mis  en  fufion  par  le 


X58  F  B 

lieu  du  foleil»  que  fur  ceux 
qui  l^onc  été  par  le  feu  com- 
mun. 

Feu  ,  en  termes  de  Cby- 
mie,  fe  dîtégalemenc  d^  tout 
ce  qui  fait  l'office  du  feu  élé- 
mentaire. Ils  le  réduifent  ce- 
pendant à  plufieurs  fortes^ 
qui  font  : 

Le  feu  naturel  inné  dans 
la  matière ,  dont  chaque  in- 
dividu  a  une  por tioo^  qui  agit 
plus  ou  moins ,  félon  qu*il  eft 
jexcité  par  le  fcufolMrCy  ou 
le  feu  de  cendres ,  qui  coD- 
fifte  à  mettre  des  cendres 
4lan8  un  vafe,  où  Ton  met  le 
yaiiiêau  qui  contient  les  ma- 
tières fur  lefquelles  on  fait 
des  opérations  9  &  Fon  en- 
tretient le  feu  vulgaire  défi- 
lons, qui  écbaufie  les  cen- 
.dres ,  &  les  cendres  le  vaif« 
feau  avec  U  matière  conte- 
nue. Le /^tf  de  cendres  a  une 
«hateur  moyenne  entre  le 
fiiL  de  fable  Sc  le  bain-marie. 

Le  j^tf  de  fable  nVft  autre 
que  le  fable  fubftitué  à  la 
cendre.  $a  chaleur  tient  le 
milieu  entre  UfiudefaUe  8c 
le  fuivant. 

Le  feu  de  UmaiUcs  ,  que 
fon  met  au  lieu  de  &ble , 
^usnd  on  veut  avoir  une  çiia- 
leur  plus  vive.  Cefiu  appro- 
che beaucot^  dec^ui  qu'on 
appelle /«tt  ouvert  ou  feu  U-- 
bre^  c'eu-i-dire  »  qui  agit  im- 
médi^cemenc  fur  U  vafe^ui 


F  E 
contient  la  matière  fer  la- 
quelle on  opère  j  tel  eft  \efeM 
de  fiifatt ,  qui  eft  de  deux 
fortes  : 

Le  feu  de  charbons  &  ce- 
lui defiammes.  L'un  &  Tau-* 
tre  fervent  aux  fufions^  cé- 
mentations,  épreuves ,  cal-- 
cinations,  réverbères*  C^lut 
de  flammes  fe  nomme /iae 
vif;  il  fert  particulièrement 
pour  le  réverbère. 

Quelques-uns  emploient 
aum  des  mottes  de  Tan- 
neurs pour  avoir  un  feu  doux 
&égal. 

Les  Philofophes  Hermé- 
tiques ont  aufTi  XeMvfeu ,  au- 
quel ils  donnent  des  proprié- 
tés tout-à«fait  oppofées  au 
feu  élémentaire  dont  nous  ve- 
nons de  parler. 

Riplée  diftingue  qnatre 
fortes  de  feux  :  le  naturel  i^ 
Vinnaturel^  le  feu  contre  na*^ 
mre^  6c  le  feu  élémentaire. 
Raymond  Lulle  ne  le  divife 
qu'en  trots  ;  le  feu  naturel^ 
le  non  naturel  »  &  lofeu  eon^ 
tre  nature;  mais  tous  difecic 
que  le  feu  qu'ils  appellent 
^hilôfa/phiq^ueiC^Ù.  pas  le  feu 
vulgaire  \  8c  que  tout  le  fo- 
cret  de  l*art  confifte  dws  Ui 
connoiifance  de  ta  matiene 
de  l'œuvre  6c  dans  le  régime 
du^. 

Bontanus  dit  qu'il  ne  te  rire 
point  49  la  matière  de  la  pîer- 
rei  qu'H  eft  îngémeux^  |c 


f  E 

llo'ita  f^vàHié  trois  ttit  fur 
tt  vrafé  tfititkrê ,  fiiiis  pou-*' 
f  ôir  réiiflir,  parce  qti*ii  fgno* 
toit  he  Jf«i  phil&fèphiqus  j 
êoiit  il  a  ét€  ihftruit  par  la 
teâufedil  livré  d'Artèphiuï^i 
(  Chtvis  major  ).  Chrifldphe 
Fariffeft^dâfts  feft  ttaire  c/é 
Arhàft  Salaria  fait  uh  fraraU 
ièlè  âu/^ft  v%it/rif  &  do/f)t 
fhiloféphiquè  ^  ô&  il  fcn  ttiai^ 
^iie  toutes  lea  diâSténce». 

Bernard,  Côttttê dé  la  Mm^ 
ttre  Trjvilïnne ,  <?onnu  r0iiÀ 
le  nidm  dû  tfoto  Ttévifah ,  dit 
<làtis  fôn  traita  de  là  Funth 
éélàijfée  :  F^<fri  l/rt  fllu  Hoà 
dt  chufbchs^  Hidefièjdtf  tàâHt 
^apurant  ,  dîgéfûAt ,  cànti*- 
fiutl^  non  violent ^  fiihtil  ^  eff- 
Sfiràntit  y  environnant,  aë^ 
reak ,  chà ,  iucûtnbutànt  y  al- 
térant. 

Fotitamis  dît  ^(lé  eé  ttsitht 
fku  eft  fn^cain^tté  &  ^ull 
^aiiîclpe  du  fùufre^ 

Il  faut  diftiiiguer  tfi«2  fe» 
Sages  deïkit  fbites  dè>^,  te 
Jru  /nit^  dé  là  ft}àtie^é ,  (k  té 
feU  èUkr^  &  tircitdhi.  Ih 
<JdiA)féx&t  àuffi  lé  i^oiti  dé  ^k 
à  léttr  tBéireure  ou  éâu  etf* 
iéllé  ;  èc  qiîftnd  ib  parlent  dé 
ifédérAiér,  ils  diftnt  eoftilfié 
Vàn*HélMoht  :  lèà  Chymifiés 
^utgàiféi  bruknt  &  tàkiftint 
nVec  Uféu^  &  nousûvetf  tèâu. 
C'en  ctfen  eu  poîâàrtté  4tii 
né  bif  ûte  pas  lés  mains  »  ft  ^fii 
^OMtnféit  {en  péavoir  ldf<& 


qtill  éff  éxcicé  pat  réïcé* 
rieur* 

Ce  feu  cft  céîuî  qu'ils  ont 
appelé  naturel,  pafcé  qull 
en  dans  la  matière;  Êc  tùntré 
fhi/ur&  «parce  ^ue  c'cft  une 
éau  qunah  de  l*or  m  éfpfit  « 
té  que  lé  feU  vulgaire  tt  hvh 
rôit  fimre.  Les  Fhîloropheé 
iiotnttient  tufii  fiidt  tàntrt 
hàtnre  toutes  les  eauir^forieé 
ynigaités ,  par  ojppofition  l 
leur  éau  <hii  viviné  tout,  iti 
iKéU  i^Ué  les  éaui-fbrtés  éS» 
thtifbnrllfaature. 

Le  feu  dés  Sages  gradué 
tôitime  céhH  dea  Chyititftes 
tùlgairés ,  lYiais  d'une  ma- 
nière bien  difKtéUte.  Le  pre- 
mier degré  eft  celui  du  h^ 
Wil  en  fflver  ^  c'eft  pourquoi 
ils  difent  qtill  faut  cdtnmén- 
tei  rouvre  fur  la  fin  dé  l'hi- 
ver', le  fécond  eft  celui  d*A- 
t^  ôQ  du  pri  totem{«  ;  lé  troi>- 
lietné  eft  celui  dû  mois  it 
Juin  ;  &  le  quatrième  celui 
du  mois  d'Aoftt.  Ils  out  don- 
né divers  notus  à  ces  degrés 
de  feu  :  Fhu  de  Pèrfe^  Feu 
d*Êgyptty  Feu  desirkdes,  &c. 
Ils  femblent  même  fe  con- 
tredire t>tiyértertient  emre 
eux.  Lorfqnei'tm  dit^  il  £iut 
éugmeftter  (é  /et/  à  chaque 
mutation  êe  touléutis  (  Arn, 
de  VHtenet^e  )  ;  Taurré  dit  » 
il  faut  toujoura  ati  fia  du 
«hCmé  degré.  Mais  tm  doit 
tÈfiâx  qtie  PtUi  parte  du^  feu 


t&>  F  B 

extdnciir,&  Tautredu-feu 
interne. 

Chaque  règne  de  la  Na- 
ture a  {on  feu  analogue ,  donc 
îi  faut  faire  ufage  dans  les 
ppératîans  philofophiques» 
Lorfqu*ils  fe  fervent  du  ter- 
jne  Popanfis ,  ils  entendent 
la  coâion  qui  mûrit  la  ma- 
tière par  la  chaleur  naturelle  ; 
J^pfijls  ou  Elixation  ,  c'eft 

Ear  leur  mercure  &  leur  cha- 
(ur  humide;  Optejis  ou  jif 
fanon  ,  c'eft  la  coâibn  qui 
fe  fait  par  la  chaleur  fecbe. 
Gafton  le  Doux. 
;  Feu  de  Suppression 
!oa  A.ZOTIQUE.  Ceft.  celui 
.qui  environne  tout  le  vaif* 
.feau» 

Feu   Matériel.  Ceft 
celui  de  cendres; 
.    Feu  ViGÉTAL,  Ceft  îe 
tartre. 

Feu  Infernal.  Ceft  un 
lieu  médiocrement  chaud. 

Feu  Azotique.  Voyei 
Feu  de  Suppression. 

Feu.  Secret.  Ceft  celui 
du  mercure  des  Sages. 

Feu  Humide.  Ceft 
Tazot. 

Feu  dit  Simplement. 
Ceftiefoufre. 

Feu  et  Eau.  Ceft  le  fou- 
fre  &  le  mercure. 

Feu  Central.  Ceft  le 
foufre  de  la  matière. 

Après  avoir  rapporté  quel- 
gue&-uns  des  feux  dont  psuv 


F  K 

lent  les  Philofophes  |)oar 
s*accommoder  à  la  manière 
de  penfer  &  d'agir  des  Chy- 
miftes  vulgaires ,  il  eft  bon 
d'avertir  qu  il  ne  faut  pas  fe 
laiifer  tromper  par  leur  in^ 
génuiré  apparente  fur  cet  ar* 
ticle,  &  quoique  Bafile  Va- 
lentin  nous  dife  que  le  feu 
.des  Philofophes  eft  le  feu 
vulgaire,  on^tie  doit  cepen* 
dant  Teotendre  que  du  feu 
commun  à  tout  le  monde  , 
c'eft-à-dire,  du  feu  de  la  Na- 
ture qui  eft  répandu  dans  tous 
les  individus  «  &  qui  leur 
donne  la  vie.  Il  eft  aifé  de 
s'en  convaincre  quand  on  fuit 
les  Philofophes  pas  à  pas ,  & 
qu'on  les  lit  avec  attention  ; 
deux  exemples  fufHront  pour 
cela,  D'Efpagnet  dit, en  par- 
lant de  Textraflion  du  iper^ 
cure  des  Sages  :  Plufieurs  ont 
cherché  notre  mercure  dans 
le  vitriol  &  le  fel ,  quelques-^ 
uns  dans  la  matière  au  verre  , 
parce  qu'elle  a  une  humeur 
radicale  fi  opiniâtrement  atr 
tachée  &  adhérente  aux  cen- 
dres ,  qu'elle  ne  cède  qu'à  la 
plus  grande  violence  du  feu  ; 
mais  notre  mercure  fe  mani^ 
fefte  par  le  doux  feu  de  la 
Nature,  qui  y  à  la  \Léritéj  agit 
beaucoup  plus  lentement*  Il 
ajoure  même  :  Fuyei^  le  fra^ 
tricide^  fuye[  le  tyran  du 
monde  ^  de  qui  il  a  tout  à 
craindre  dans  tout  le  cours 
de 


F  E  , 
de  Vceuvre.  Philalcthe  s*ex* 
pliqae.  aii^li ,  dans  fon  ou* 
vrags  qui  a  pour  titre  :  Enaf" 
Tûtione  methodica  trium  Gc' 
bri  mcdicinarum ,  {Qwde  vera 
Lapidés  phiiofophici  confeC" 
tiortf^  Après  avoir  parlé  des 
difFérens  régimes  qu'on  doit 
obferver  pendant  les  quatre 
faifons  philofophiques  ,  on 
voit  clairement  par  ce  qut 
nous  venons  de  dire ,  que 
quoiqu*U  rCy  ait  qu^une  feule 
opération  pour  la  confeâion 
de  notre  pierre ,  /avoir ,  une 
feule  décoâion  avec  le  feu  na^- 
nirel,  l'état  de  la  chaleur  va- 
rie/ cependant  de  trois  ma- 
TÙeres* 

II  eft  bon  de  remarquer 
qu'il  y  a  un  feu  extérieur  ex- 
citant ,  c*eft-à-dire ,  que  la 
matière  doit  être  confervée 
dans  nn  degré  de  ehatear 
continuelle;  mais  qiie^e  feu 
ne  doit  être,  comme  le  dit  le 
Trévifan  ,  qu'un  garde  froi^ 
dure;  Se  l'Auteur  du  G;*ûrt</ 
Rofatre  recommande  un  feu 
extérieur  d'une  chaleur  -fi 
tempérée,  qu'elle  ne  doit 
point  excéder  la  chtleur  in- 
térieure de  la  matière. 

Que  l'on  fafTe  donc  un  feg 
adroinidré  proportionnelle* 
ment  à  celui  de  la  Nature  , 
un  feu  fubtil,  aérien,  clos,  en- 
vironné, perfévérant ,  conf- 
tant,  évaporant,  digérant, 
humide,  pénétrant,  altérant, 


propre  \  mêler  les  Bïatteres 
&  à  exclure  le  froid. 

Feu  Artificiel.  C'eft 
le  mercure  diflblvant  dcsPhi- 
lofophes. 

Feu  Corrodant.  Mer- 
cure difTolvant  des  Sages. 

Feu  contre  Nature. 
C'eft  le  même  que  Feu  cor- 
rodant. 

Feu  Humide.  Voyei 
Feu  Artificiel. 

Feu.  Très-fouvent  les 
Ciiymiftes  donnent  ce  nom 
aux  huiles ,  &  aux  liqueurs 
fortes  ^  ardentes  &  brûlantes* 
Le  Feu  de  Vénus  eft  l'huile 
extraite  du  foufre  du  cuivre. 
On  l'appelle  aufli  Etre  ou 
EJfence  de  Vénus. 

Feu*  '(  Se.  Hefm.  )  Mer- 
cure des  Sages.  Il  faut  l'en- 
tendre auffi  de  la  matière  au 
tkoir^Fett  Etranger,  Feu  de 
'  charbons,  Feudefwnier^Feu 
.innaturel.  Feu  de  putréfac-^ 
tion.  Toutes  ces  expreflions 
•font allégoriques,  &  Çhila- 
lethe  dit  qu'elles tiefighifienc 
autre  chofe  que  la  matière 
*  des  Philofophes  pouffée  au 
noir. 

'  Feu  Saint^Antoîne. 
Quelques  Chymiftes  fe  font 
encore  fervi  de  ces  termes 
pour  exprimer  la  chaleur  nar 
tu  relie,  fohnfon. 

Feu  Étranger.  Mer- 
cure des  Sages  après  la  réu- 
nion du  corps  &  de  Tefprit. 


Feu  ivvà.  Voyei  Fbu 
Stranqer. 

Feu  Humide,  s'entend 
iiifli  de  h  chaleur  du  fumier 
&  du  bain  de  vapeur.  Il  fe 
prend  quelquefois  pour  le 
Bain^marie. 

,    Feu  pe  Putréfac- 
a-iON.  Y^  Feu  Humide. 

Feu  de  Fieîjt  ou  de 
Fumier,  Ceft  lorfqu'on 
eticcrre  je  vafe  où  efi  la  ma- 
tière dans  du  fumier  chaud 
de  cheval.  Cette  chaleur  eft 
«l'un  grand  ufage  pour  la  di- 
geftion  des  matières^  &  leur 
|>utréfa(^ioq. 

F£U  ]>iQ£RANT«  Cha- 
J/çur  douce  >  foit  feche ,  foit 
humide,  à  laquelle  on  expofe 
Ja  matière  qu'on  veut  taire 
jdigf rer ,  r^nferméç  dans  un 
vaifleau  closs  ou  non. 

Feu  de  Charbon?. 
Çeft  lorfqu'on  met  la  ma- 
nière feule ,  ou  dans  un  vafe , 
fur  des  charbons  allumés, 

ÏEU  DE  Flammes.  Cha- 
leur la  plus  violente  de  tou- 
tes, particulièrement  (i  on 
rexcite  avec  des  foufflets, 
Ceft  lorfqu'on  expofe  la  ma- 
tière fiue»  ou  dans  un  vafe» 
.  il  Tardeur  de  la  flamme.  Elle 
e(l  d'ufage  pour  les  calcina- 
tionS)  fuHpns  des  matières 
dures  &  çompaâes.  Elle  eft 
la  plus  ufitée  pour  le  rçver- 
bere. 

Feu    de    Roue*    Ceft 


Iorfqu*on  enfeveitt  le  va& 
dans  du  charbon,  de  ma- 
nière qu'il  en  foit  environné 
deifus,  deffous  &  par  les  cô* 
tes.  On  rallume  peu  à  peu 
deifous  ,  &:  on  l'entrctienc 
lorfque  ies  charbons  font 
tous  enflammés, en  y  ajou- 
tant de  nouveaux,  à  mefure 
que  les  autres  fe  confumenr^ 
fi  l'opération  le  demande. 

Feu  Libre  eft  celui 
dont  la  chaleur  frappe  im- 
médiatement la  matière  ou 
le  vaiffeau  qui  contient  cette 
matière.  Ceft  en  quoi  il  dif- 
fère àtî^  bains. 

Fi^U    EMFéCHé    ou    DE 

Milieu  ,  eft  celui  qui  ne  fe 
fait  fentir  à  la  matière,  éti  au 
vafe  qui  la  renferme  ,  qu'au 
moyen  d'un  autre  vafe  dans 
lequel  celui-ci  eft  Contenu. 
Les  b^ins  de  fables  ^  de  cen- 
dres^ &c.  font  des  Itux  de 
milieu ,  ou  empêchés. 

Feu  de  Naturç.  Ra- 
cine ou  principal  ingrédient 
du  compofé  philofophique. 
Riplée  l'appelle  Père  du  troi' 
fieme  menfîrue,  Ceft  propre- 
ment fe  foufre  mûr  &  digéré 
de  l'or  des  Sages. 

Feu  de  I.A  Terre.  Ceft 
le  foiiCr^  ou  pblogiftique. 

Feu  contre  Nature. 

.  Ceft  un  des  principes  maté- 

.  riels  du  compofé  des  Philo* 

fophes.  Ceft  par  la  réunion 

de  «e  feu  avec  celui  de  ni- 


F  1 
rtire,  qull  en  i^éfulte  tm  troi* 
fieme  appelé  Feu  innatareL 

Feu  Innaturel.  Ré- 
falcat  de  la  réanion  du  feu 
de  nature  &  du  feu  contre 
nature  des  Philofophes.  Ce 
feu  innaturél  eft  la  caufe  de 
la  putréfaâion  y  de  la  more 
du  compofé ,  &  de  la  vraie 
&  parfaite  folution  philofo- 
phique.  Ces  feux  ne  font 
donc  point ,  comme  les  Phi* 
lofophes  TafFurent  avec  rai- 
fon ,  un  feu  de  charbons ,  de 
cendres  »  de  fable  on  de  lam- 
pe,  &  ce  font  proprement 
ce  feu  de  nature ,  &c.  qu*ils 
appellent  leur  Feu  fecret  ^ 
leur  Feu  phiîofophique.  C'eft 
de  ces  feux  qu'il  faut  enten- 
dre tout  ce  qu'en  ont  dit  Ar- 
téphius  j  Pontanus  ,  Riplée 
&  tous  les  autres  Philofo- 
phes;. &  lorfque  Pontanus 
dit  qu^il  fe  tire  d'ailleurs  que 
de  la  matière ,  il  faut  Fencen- 
dré  du  feu  de  nature  miné- 
ral &  fulfurenx  qui  fe  trouve 
dans  le  principe  eiTentiel , 
dont  le  poids  de  la  matière 
n'eft  pas  augmenté. 

F£U  DE  Lampe.  Eau  ou 
mercure  des  Philorophcs,  & 
non  le  feU  d'une  lampe  or- 
dinaire ,  comme  quelques* 
uns  Tont  conclu  àes  paroles 
d*Artéphius  ,  lorsqu'il  dit  : 
Nous  avons  proprement  trois 
feux ,  fans  lefquels  l'art  ne 
peut  être  parfait.  Le  premier 


F  B  15} 

eft  \efiu  de  lampe  y  qui  eft 
un  feu  continuel  4  humide  j 
vaporeux  »  aérien ,  &  il  y  a 
de  l'artifice  à  le  trouver.  Il 
s'explique  peu  après  en  ces 
termes  :  Le  fécond  eft  le  fea 

de   cendres ou ,   pour 

mieux  dire ,  ce  feu  eft  cette 
chaleur  fort  douce,  qui  vient 
de  la  vapeur  tempérée  de  la 
lampe.  Philalethe  le  dit  en- 
core plus  clairement  dans 
fon  traité  qui  a  pour  titre  : 
ManuduSio  ad  rubinum  cet" 
lejletn.  Notre  eau ,  dit-il ,  n'eft 
pas  le  mercure  vulgaire,  c'eft 
une  eau  vive,  claire,  bril- 
lante ,  blanche  comme  la  nei* 
ge,  chaude ,  humide,  aërten». 
ne,  vapor^ufe  &  digérante. 
C'eft  cette  chaleur  de  la 
lampe  qui  étant  admîniftré^ 
avec  douceur ,  &  étant  tem* 
pérée ,  entourera  la  matière 
&  la  cuira ,  jufqu'à  ce  que^ 
par  la  calciriation ,  elle  pro« 
duife  le  feu  deciendres.  C'eft 
dans  ces  fe^ix  que  le  vafe  eft 
fcellé  hermétiquement.  Cet- 
te eau  eft  notre  vafe, &  dans 
elle  fe  trouve  notre  fourneaa 
fccret ,  la  chaleur  duquel  doit 
être  modérée  &  adminiftrée 
en  proportion  géométrique 
pour  que  l'œuvre  réufTifie. 
Feu  de  Cendres.  Se- 
cond feu  requis,  félon  Ar- 
téphius,  pour  la  perfeâion 
du  magiftere.  Mais  on  ne 
doit  pas  Pentefidre  du  feu  de 


i64  V  Ê 

cendres  de  bois  ou  autre  ma* 
fîere,  tel  qu'eft  \efeu  de  cm'- 
dres  des  Chymiffes.  Les  Phi- 
lofophes  Hefmérrqties  Ten- 
tendent  de  la  vapeur  douce, 
tempérée  du  Feu  de  lampe  ^ 
dont  voy^/l  l'article. 

Ff.ir  Externe.  Le  feu 
des  Pûifofophcs  qu'ils  appel- 
lent externe  ^  ne  s'entend  pas 
du  feu  extérieur,  mais -du  feu 
étranger  à  celui  de  la  matière 
du  magiftere.  C'efl:  de  ce  fea 
externe  quljls  parlent ,  lorf- 
qu'ilsdifent  qu'il  faut  donner 
le  feu  au  feu  ^  &  le  mercure 
au  mercure.  Ce  que  Majer 
â  repréfehté  dans  fes  Ertiblê- 
mes,  par  un  homme  tenant 
un  flambeau  allumé  qu'il  ap- 
proche d'un  feu  allumé  dans- 
Tî»ne  forge,  &  par  un  Dieu 
Mercure  qui  va  joindre  un 
autre  Mercure»  Ce  feu  eft 
appelé  par  quelques-uns 
'Feu  occajiohné ,  Jgnis  occa-* 
Jic^natus,  Ce  feu  fert  aufli  de 
nourriture 'HPEnfant  philo* 
fophique.      . 

Feu  AlGir,  eti  termes 
d'Alchymie'i  eft  le  feu  le 
plus  vif^qu'on  puî/Ie  avoir. 

Feu  Elémentaire  eft 
quelquefois  pfis  par  les  Chy- 
miftes  pour  le  foufre.  RulL 

Feu  sans  Lumière. 
C*eft  le  foufre  dts  Philofo- 
pheSé 

Feu  de  Chassé.  C'eft 
"en  Chymie,  un  feu  continué 


FE 

jafqii'l  te  que  h  ttlatîere  ne 
diftille  plus  rien* 
Feu    de   Revfrbere* 

Voyei  REVERBERyi. 

Feu  de  Génération"* 
C'eft  le  feu  pbilofophique. 

f;eu  Céleste.  C'eft  le 
mercure  des  Philofopbes  , 
quand  il  s'agit  de  Science 
Hermétique.  En  Phyfique, 
c'eft  le  feu  folaire. 

Feu  Céleste  enclos 
DANS  une  Eau.  C'eft  le 
itiercure  philofophique. 

Feu  Dragon.  Voye^ 
Feu  Céleste.  On  l'ap- 
pelle Dragon  ,  parce  qu'il 
dévore  tout  ce  qui  eft  cor-» 
rompu. 

Feu  dé  la  MAtîlîRE 
eft  ce  qu'ils  ont  appelé  leuf 
Or  vif,  leur  Feufecrety  leui* 
Agent ,  &c. 

Feu  de  Lion.  C'eft 
l'élément  du  Feu ,  appelé 
JEther. 

On  diftingue  ordinaire- 
ment  dans  le  feu  quatre  de-* 
grés  de  chaleur.  Le  premier 
eft  celui  du  bain ,  du  fumier  ♦ 
ou  de  digeftion.  Ccft  le  plus 
doux ,  &  ce  que  nousr  appe- 
lons tiède.  M  fe  connoît  par 
le  ta£l  j  &  p^r  Çqs  effets.  Il 
faut  poui"  le  tafl,  que  la  tiiain 
puifle  foutenir  l'effet  du  feu 
lans  une  fenfation  vive;^elle 
ne  doit  faire  qu'une  douce 
&  légère  impreffion.  Le  feu 
vaporeux  des  Philofopbes  eft 


de  ce  genre;  ils  le  compa- 
rent à  la  chaleur. qu'éprou- 
vent les  oeufs  lorfque  la  poule 
les  couve  ,  ou  à  celle  que 
Von  fent  lorfqu'on  applique 
la  main  fur  la  peau  d'un 
homme  fain. 

tfi  fécond  degré  eft  celui 
du  bain  de  cendres;  il  eft 
plus  vif  que  celui  du  bain 
d'eau  tiède ,  ou  d\\  bain  va- 
poreux ;  m;»is  il  doit  être 
ne'anmoins  fi  modéré ,  qu'en 
fe  faifant  fentir  plus  vive- 
ment ,  Içs  organes  n'ep  foient 
poiut  altérés. 

Le-troifieme  eft  une  cha- 
leur qu'on  ne  doit  pas  pour 
voir  fupporter  fans  fe  brûler, 
telle  quç  celle  du  bain  de  fa- 
ble, ou  de  limaille  de  fer. 

Le  quatrième  eft  une  cha- 
leur auffi  violente  qu'on 
puifle  la  donner  ;  c'eft  celle 
des  charbons  ardens  Sç  de  h 
flainn>e  ,  qui  fépare ,  défunit 
les  parties  des  mixtes  ,  &  Mk 
réduit  en  cendres  ou  en  fu- 
fion.  Tel  eft  le  feu  ^e  réver- 
bère. „. 

Tous  ces  degrés  ont  ce- 
pendant encore  chacun  leurs 
degrés  d'intenfftés  ^  &  lorf- 
qu'on  les  compare  entr'eux 
relativement  aux  corps  fur 
lefquels  la  chaleur  agit ,  ce 
qu'on  regarderoit  comme  le 
quatrième  degré  par  rapport 
à  une  plante ,  ne  feroit  que  le 
prcajiçr  ç«  égard  aux  îpé- 


F  ^  i6  j 

taux.  Lorfqu'on  dit  auffi  que 
le  premier  degré  eft  celui  du 
bain  d'eaq  ,  il  faut  encore 
faire  attention  que  l'eau  s'é- 
chauffe par  différens  degrés  ; 
le  premier  eft  lorfqu'clie 
commence  à  tiédir  ;  le  fc-r. 
cond,  quand  elle  fiimç  &  fç 
fait  notablement  fentir  5  le 
iroifiemc,  lorfqu*elle  altère 
les  organes;  &  le  quatriè- 
me ,  lorfqu'elîe  commence  à 
bouillir,  qui  eft  Ton  p!us 
grand  degré  de  chaleur,  qui , 
félon  les  pbfçrvations,  n'aug- 
mente plus  pendant  rébul-? 
Ution.  Ces  degrés  font  en^ 
cote  plus  ai fés  à  obfervcc 
dans  rhuile  que  dans  1/cau. 

Feu  PhïlosophiquFj 
Les  propriétés  de  ce  feu  font 
telles  ;  ç'eft  avec  lui  que  les 
Sages  lavent  leur  matière  ^ 
ce  qu'ils  ne  difent  que  pnç 
fimiliiude ,  parce  que  ce/ç« 
purifie  leur  mercure. 

Il  fait  tout  &  détruit  tour. 
Il  congelé  le  mélange  de  la 
pierre.  Il  corrige  le  froid  de 
la  terre  &  de  l'eau ,  &  leur 
donne  une  meilleure  cou^  r 
plexipn.  Il  lave  les  impuretés 
de  l'eau,  &  ôte  l'huraic'iré 
fuper^ue  de  la  matière.  1  ni 
feiJ  change  la  nature  &:  la 
couleur  de  l'eau  &  de  la  ter- 
re^  Il  vivifie  8ç  illumine  le 
corps,  lorfqii'il  fe  mêle  avrç 
lui.  Ce  feu  pujtrçfie,&  lie 
çnfuiie  geriner  de  nouvellt^ 


i6ê        r  É' 

&  différentes  chofes.  Il  fer^- 
me  tes  pores  du  mercure ,  lui 
donne  du  poids,  &  le  fixe. 
Sa  vertu  aiguë  &  pénétrante 
eft  fi  aSive ,  que  rien  ne  l'é- 
gale quand  il  s'agitde  puri- 
fier les  corps*  Il  conduit  à 
maturité  tout  le  compôt^  il 
le  fubtilife  &  te  rubéfie.  Il 
Ate  tout  le  venin  &  la  mau- 
vaife  odeur  de  la  matière.  Il 
change  la  qualité  de  la  pierre 
&  en  augmente  la  c[uantité. 
Il  eft  enfin  comme  un  juge 
qui  difcerne  &  fépare  le  bon 
du  mauvais.  Il  &m  remar- 
quer y  fuivant  Philalethe,  que 
tout  ce  que  nous  venons  de 
dire  du  feu ,  regarde  la  mé- 
decine du  premier  ordre. 

Feu  Sacré.  Les  Chal- 
déens  adoroient  le  Feu ,  & 
la  ville  d'Ur  prit  fon  nom  de 
U  :  ils  y  entretenoient  per- 
pétuellement un  feu.  Les 
Pcrfes  étoient  encore  plus  fu- 
perftitieux  fur  ce  fujetque  les 
Chaldéens  ;  ils  avoient  des 
temples  qu'ils  nommoient 
Pyrées,deflinés  uniquement 
à  conferver  le  Fcufacré.  Les 
Grecs ,  les  Romains ,  les 
Gaulois  avoient  %\fii  une 
grande  vénération  pour  le 
Feu.  Son  culte  fubfiïle  mê- 
me encore  aujourd'hui  dans 
les  Indes  &  en  plufieurs 
pays  de  l'Amérique.  Quel- 
ques Auteurs  ont  prétendu 
que  ce  n'étoit  qu'à  caufe  da 


F  K        FI 

fbfcH,  dont  fa  chaîeur  vîvt— 
fiante  animoit  toute  la  Na- 
ture. Les  noms  les  plus  con« 
nus  fous  tcfquels  le  Feu  écoi  c 
adoré ,  font  Vulcai«  &  Vefta  • 
On  peut  voir  ce  qu'on  en— 
tendoit  chez  les  Egyptiens 
&  les  Grecs  par  ce  Dieu  & 
cette  Déeflc,  dans  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées. 

FÈVE  eft  le  nom  que  que!-» 
ques  Chyroiftes  ont  donné 
ï  la  troifiemc  partie  du  poids 
d'un  fcrnpule. 

FI D A.  Or  des  Pfailofc- 
phcs. 

FIDDA.  Argent  dec 
Chymiftes  Hermétiques. 

FlrtER.  Cérufe. 

FIDEUM.  Safran. 

FIDEX.  Cérufe. 

FIDHÉ.  Lime  des  Phifo- 
fophes. 

FIDO.   Argent- vif  des 

FIEL  DU  DRAGON. 
]Mfercure  de  l'érain. 

Fiel  de  Verre.  Ecume 
de  verre  j  ou  fel  qui  fe  fépare 
&  fumage  le  verre  pendant 
qu'il  eft  en  fufion. 

FIENT  ©u  FIENT  DE 
CHEVAL.  Matière  de 
l'œuvre  au  noir,  ou  en  pu- 
tréfnûion. 

FILLE  DE  PLATONr. 
Nom  q«ie  quelques  Phi«ofo- 
phes  chymiques  ont  donné 
au  mercure  des  Saj;es. 

FlLLÏ     P'HlPPCCRATE. 


F  1 
C^ft  la  pierre  au  blaoc  par« 
fait.  Dià.  Herm. 

FILLE  DU  GRAND  SE- 
CRET. C'eft  la  pierrç  philo* 
fophale  que  tant  de  monde 
cherchent, &  qae fî  peu  trou- 
vent^ à  caufe  du  grand  fe- 
cretque  lesPhilofophcschy- 
raiques  ont  garde  fur  les  dif* 
fércntes  opérations  néceifai-' 
tes  pour  y  parvenir, 

FILLETIN,  Ce  font  des 
hmes  de  fer.  Ruiland, 

FILS  DU  SOLEIL  ET 
DE  LA  LUNE.  Ceft  le 
mercure  des  Sages.  Son  pcre 
cft  le  Soleil ,  &  fa  mcre  eft 
la  Lune.  Hermès. 

Fils  de  la  Vierge, 
C'eft  le  même  mercure ,  ap- 
pelé ainfi,  parce  qu*il  s'ex- 
trait d'upe  ttrrc  vierge  vi- 
triolique  &  adamiquc,  qui  n*a 
encore  rien  produit.  Quand 
les  Phiiofophes  Hermétiques 
parlent  de  terre  ^^  il  ne  faut 
pas  s'imaginer  qu'ils  enten- 
dent la  terre  fur  laquelle  nous 
marchons,  quoiqu  ils  difent 
qu'on  la  fouie  fouvent  aux 
pieds» 

Fils  des  Philoso- 
phes. Ce  font  les  cnfans 
de  la  Science  )  ceux  qui  y 
font  parvenus  par  la  leflure 
des  livres  ou  par  les  inftruc- 
tions  verbales  des  Adep-* 
tes. 

Fils  de  Vénus.  Ceft 
l'oripeau ,  ou  le  laiton. 


FI  t^f 

FlLS^  DE    SATVRNBi 

Mercure  des  Phiiofophes* 

Fils  d'un  Joue* 
C'eft  la  poudre  de  projec<à 
tian.  Quelques-uns  ont  doo« 
né  ce  même  nom  à  l'ceuf  dee 
oifeaux,  quand  il  eft  frais. 

FILTRE  DES  PHILQt 
SOPHES.  C'eft  Içuf  iner- 
cure. 

FllTRE  DE  LA  NATURE* 
C'eft  l'air. 

FILUM  ARSENICALE* 
Arfenic  fublimé. . 

FIREX«  Huile  en  gii 
néral. 

FIRMAMENT.  Qoeh 
ques  Chymiftes  çnt  donné 
ce  nom  à  la  pierre  appelée 
Laph  laijuJi  ^  k  ciufe  de  fi 
couleur  bleue  f  parfemée  do 
petits  brtllans  qui  y  formeni 
comme  des  étoiles. 

Firmament,  en  termen 
de  fcience  Hermétique  *  c'eft 
le  haut  du  vafe.  4 

FIRSIR  ou  FIRSitf, 
Chaleur  ou  feu  chymique^ 
.  FIXATION.  Aaion  ou 
opération  par  laquelle  otk 
rend  fixe  une  choie  volatile 
de  fa  nature.  Le  principe  é^ 
h  fixation  eft  Iç  fel  fixe,  & 
la  digeftion  à  on  feu  conve^ 
nable.  Les  Chymiftes  Her- 
métiques difent  que  la  per-*» 
feâion  de  la  fixation  ne  pem 
s'obtenir  que  par  les  opéra* 
tions  &  ^es  procédés  de  U 
pierre  dtesPhilofpphçs  »  <iim 
Liv 


1S8    FI  PL 

leur  matière  feule  en  éft  iuf-- 
ceptible,  &  qu'elle  a  atteint, 
ce  degré  lorfque  par  la  cuif- 
foirelle  eft  pouffée  jufqu'à  la 
couleur  rouge  de  rubis.  Cette 
opération  fe  fait  par  un  feu 
philofophique  du  troifieme 
degré. 

FIXER ,  en  termes  de 
fcîence  Hermétique,  c*eft 
cuire  la  matière  après  aii'elle 
eft  devenue  noire  par  la  pu* 
tréfaâion  ,  jufqu  à  parfaite 
blancheur,  &  enfin  jufqu'à 
h  rougeur  de  rubis.  Elle  eft 
alors  tellement  fixe,  qu'elle 
réfifte  à  Taâion  du  feu  le 
plus  violent.  Fixer  eft  pro- 
prement changer  un  fel  vo- 
latil en  fel  fixe,&  de  ma- 
nière qu'il  ne  s'évapore,  ni 
ne  fe  fublime  plus.  Le  volatil 
ne  fe  fixe  jamais  par  lui* 
même^  comme  le  fixe  ne  fe 
volatilife  point  feu!  j  mais  ce- 
lui qui  dotiine  fur  l'autre , 
change  le  plus  foible  en  fa 
propre  nature. 

FIXION  fignifie  même 
efaofe  que  fixation. 

FLAMME.  Liquide  com- 
pofé  de  la  matière  de  la  lu- 
mière &  de  l'huile  des  ma- 
tières combuftibf  es.  Elle  eft 
beaucoup  plus  légère  que 
l'air  qui  nous  environne.  Cet 
àfr  qui  la  pfefleinégalement , 
h  fait  vaciller  dans  la  direc- 
tion qu'il  lui  donne ,  la  pouffe 
itù  côté  où  il  trouve  moins 


de  féfiftance,  &  lui  Aôtkne 
ordinairement  une  direftioti 
qui  l'éloigné  de  la  terre.  Les 
petites  parties  de  la  flamme 
lofit  fi menues,  qu'elles  font 
capables  de-pafler  à  travers 
les  corps  les  plus  folides  en 
s'rnfinuant  dans  leurs  interf- 
tices ,  lorfqu'elle  eft  pouftee 
violemment  contre  ces  corps 
par  l'air ,  dont  le  preflement 
eft  plus  ou  moins  violent  , 
félon  que  cet  air  eft  plus  ou 
moins  condenfé  par  le  froid  , 
par  le  vent ,  ou  par  un  fouffie 
artificiel,  tel  que  celui  des 
foufHets ,  des  chalumeaux  , 
&c.  Le  paflage  violent  de 
la  flamme    au   travers   des 
corps  qui  en  font,  pénétres  , 
dérange  &  défunit  les  par- 
ties de  ces  corps.  Cette  défu- 
nion  produit  dans  lés  uns  une 
décompofition   prefque  en- 
tiere.de  leurs  parties»  comme 
il  arrive  à  tous  les  corps  qui 
fe  réduifent  en  cendres  5  dans 
les  autres ,  elle  ne  produit 
qu'une  fimple  fufion ,  com- 
me dans  les  métaux  &  dans 
les  corps  qui  fe  vitrifient  , 
dont  leis  petites  parties  fe  réu- 
niffent  &  redeviennent  un 
corps  folide  dès  que  la  vio- 
lence de  Ja   flamme  com- 
mence à  cefTer* 

Flamme  eft  aufli  un  ter- 
me de  fcience  Hermétique  , 
qui  doit  s'entendre  d'une  hu- 
midité décuite  par  la  çha- 


leur»  faîte  onâuenn»  &  «9* 
tienne  par  la  continuation  du 
feu«  £tie  paroic  comme  une 
lumière ,  tantôt  plus  claire , 
tantôc  plus  colorée  ou  plus 
obfcure ,  félon  le  plus  ou  le 
moins  de  pur  ou  d*impur 
dont  elle  eft  compofile.  Elle 
eft  la  fonrce  des  couleuri 
tant  vantées  par  les  Philo* 
fophes  chymiques*  DiSiQîi. 
Rermétique, 

FLECHES  (les)d*ApoN 
Ion  &  celles  d'Hercule  ne 
font  autre  chofe  que  le  feu 
des  Phîlofophes ,  fuivâDt  Fla- 
liiel  dans  les  ejtplicâtions  de 
fes  Figures  hiéroglyphiques. 

FLEURS*  Les  Philofo» 
phes  Hermétiques  donnent 
ce  nom  aux  efprits  enclos 
dans  la  matière.  Ils  recom» 
mandent  très-expreffêment 
de  donner  toujours  un  feu 
doux,  parce  que  ces  efprite 
font  tellement  vifs  au*ils  caf- 
feroîent  !c  vafe ,  quelque  fort 
qu'il  fût  j  ou  fe  brûleroient. 

Ils  expriment  auffi  par  ce 
nom  de  Fleurs  ^  les  différen- 
tes cxjuteurs  qui  furvîenncnt 
\  la  matière  pendant  les  opé« 
rations  de  Poeuvre*  Ainfi  U 
Fleur  du  foleily  c'èft  la  cou- 
leur citrine-rougeàtre ,  qai 
précède  la  rougeur  de  tubis. 
Le  lys,  c'eftia  couleur  blan- 
che ,  qui  paroît  avant  la  ci- 
trine. 

VUVK    Dty    $iLt   SCS 


P  L  t6<f 

pHlLOSOf  HES«  Ceft  h  per- 

feâion  de  la  pierre. 

PirEua  DB  L'Oa.  Ccft 
tantôt  le  mercure  des  Fhi^ 
lofopbes»  &  tantôt  la  cou-* 
leur  citrinct 

Fi,KUR  D£  i^A  Sagesse. 
CtH  leur  élixir  parfait  au 
blanc ,  DU  au  rouge^ 

Flkue  d£  FÉCHca* 
Ceft  le  mercure  philofo- 
phique. 

Fleur  Saturvienke, 

Voy,  flRVK  DE  PÉCHER. 

Fleur  de  l'Air»  En 
termes  de  Cbymie ,  c'eft  U 
roffe.    ' 

Fleur  de  l'Eau,  Ceft 
la  fleur  du  fel. 

Fleur  de  la  Terre. 
Ceft  la  rofée  &  la  fleur  dii 
fel. 

Fleur  du  Ciel,  F/oj 
CcpU.  C^cft  une  efpece  de 
manne  I  que  l'on  trouve  ra»* 
m^ffée  fur  l'herbe  au  mois  do 
Mai  particulièrement  ;  elle 
diffère  de  la  manne ,  en  co 
que  celle-ci  eft  douce ,  &  fe 
rectïeille  fur  les  feuilles  des 
arbres  en  forme  de  grains  ; 
le  flos  çGPfi^  au  contraire  fe 
trouve  fur  rbcrbe  &  n'a  pref- 
que  point  de  faveur.  On  tire 
par  Tart  chymique  une  li- 
queur àafio^t  ççelii  dont  iea 
propriétés  font  admirables. 
Quelques  Cbymiftes  fe  font 
imaginés  que  c'était  la  ma* 
fieredonç  fe  fei^vQnc  Us  Phw 


ÎTO  F  t 

lofophes  Hermëtîqntff  poar 
le  grand' œuvre,  mais  maU 
i-propos. 

Fleur  des  Mu&ail* 
LES.  Salpêcre. 

Fleur  fimplement  dit, 
ou  Fleub  D*AlRAIN.Ceft 
la  mariere  de  l'oeuvre  fur  la 
fin  de  la  putréfaâion ,  dans 
le  temps  qu'elle  commence  à 
blanchir. 

Fleur  db  Cheirt. 
EfTence  de  Tor. 

Fleur  du  Soleil. 
Blancheur  érincelante  & 
plus  brillante  que  celle  de 
la  neige  même  lorfijuc  le  fo* 
leil  darde  Tes  rayons  dcifus  : 
c'eft  celle  de  la  matière  de 
l'cEuvre  Hermétique  parve- 
nue au  blanc. 

Fleur  de  Sapfence, 
Elixir  parfait  au  rouge. 

Fleur  db  l'Or.  Corps 
fixe  du  magiftere;  ce  qu'il 
ne  faut  pas  entendre  d'au- 
eunes  fleurs  ou  teintures  ex- 
traites de  l*or  commun ,  mais 
de  l'or  philofophique ,  c'eft- 
i-dire ,  de  la  partie  fixe  du 
compofé  du  magiftere ,  au 
moyen  de  laquelle  on  fixe 
l'autre  partie  volatile,  par  la 
feule  cniflbn  gouvernée  avec 
prudence  &  le  régime  re- 
quis. On  appelle  aufli  Fleur 
d'or  la  couleur  citrine  qui 
fuit  la  blanche, 
FLEUVE.  Les  anciens  Phi- 
bfophes  Hermétique»  qAÛ 


F  L         F  G 

•Dt  inventé  les  Fables,  ont 
pris  très-fouvenc  les  fleuves 
&  les  rivières  pour  figne  al- 
légorique de  leur  mercure 
ou  eau  mercurielle;  &  en 
perfonnifiant  ces  fleuves,  ils 
les  onc  fait  pères  de  plufieurs 
Nymphes ,  dont  ils  ont  aufli 
employé  les  noms  fuivant  ce 
qu'ils  vouloîent  défi^ner  de 
volatil  dans  la  matière  du 
grand  ceuvre.  Tels  font  le 
fleuve  Achéloiîs,  le  fleuve 
Afope  y  le  Scamandre  ,  le 
Xanthe,&c.  On  peut  voir 
l'explication  Hermétique  de 
ces  fictions  y  dans  les  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées. 

FLOS  ROSINE  ME* 
TALXIC/E.  Fleur  de 
foufre. 

.  Flos  Salis  ou  Flos 
Maris.  Blanc  ou  fperme  de 
baleine. 

Flos^Sectjb  Crqje 
ou  C  R  o  c  £  iE.  Quelques 
Cbymiftes  ont  air.fi  appelé 
la  fleur  de  fafran,  rcxtratc 
de  la  fleur  de  chélidoine« 
PVutres  ont  donné  ce  nom 
à  la  fleur  de  mufcade. 

FLOX.  C'eft  la  flamme. 

FCEDULA,  Toute  efpecc 
de  moufle. 

.  F(ÊNIX,  Koyq  PHiNix, 
.  FOLIER.  Cuire,  digérer 
la  matière  du  prand  œuvre 
pour  parvenir  a  en  faire  la 
tcîre  feuiilée  des  Philofo^ 


T  O 

phes ,  dfins  laquelle  H  faut 
femer  le  grain  de  Tor. 

FONDANT,  qui«ide  à 
la  fufion  des  chofes  avec  lef- 
quelles  il  eft  mêlé.  Eni  tçr- 
mes  de  fcience  Hermétique , 
fondant  veut  dire  qui  eft 
d'tine  très-facile  fufion.  Un 
des  fignes  de  la  perfeâion 
de  rélixir  pbilorophique  & 
de  la  poudre  de  projeiSion , 
eft  qu'ils  foient^n«^^rt5  com- 
me de  la  cire  quand  on  îa 
préfente  au  feir;  &  qu*ils  fe 
fondent  &  fe  liquéfient  dans 
fouîtes  fartes  de  liqueurs. 

FONDEMENT  DE 
L*ART.  Les  uns  donnent 
ce  nom  au  mercure  préparé 
àes  Philofophes,  d'antres  à  la 
matière  parvenue  au  bîanc. 

FONDRE,  en  termes  de 
fcience  Hermétique ,  c'efl: 
purifier  &  cuire  la  maticrc 
jufqu'à  ce  qu'elle  fe  réduifc 
en  eau  épaiffe ,  &  noire  com- 
me de  la  poix.  Quelquefois 
les  Philofophes  fe  fervent  de 
ce  terme  au  lieu  défaire  dij^ 
foudrs^  réduire  en  eau ,  fub- 
tilifer  >  vofatilifer. 

FONTAINE ,  en  termes 
de  Philofopbie  chymiquc, 
iignifîe  communément  îa 
matière  d'où  Ton  extrait  lo 
mercure  fous  la  forme  d'une 
eau  laiteufe  &  pondéreufe, 
que  les  Alchymiftes  appel- 
lent Lait  Virginal,  Ce  mcr- 
aure  efl  pou^  ceux  qui  fui- 


F  O  17X 

veut  la  voie  humide  pour 
l'ouvrage  du  magifteretcom* 
me  ont  fait  Paracelfe ,  Ba« 
file  Valentin,  £gidius  de 
Vadi^  &  quelques  autres. 
Quelquefois  ils  donnent  aufli 
le  nom  de  Fontaine  à  leur 
mercure ,  comme  font  ceux 
qui  fuivent  la  voie  feche  , 
tels  que  Géber  ,  Bernard 
Trévifan  ,  d'Efpacnet  ^  le 
Cofihopolite,  le  Fhilalexbe  y 
&c. 

FoKTÀiNE  DU  Tor- 
rent, Ceft  la  même  chofe. 

Fontaine  de  Jou- 
VKNCE,  Les  Alchymiftes 
prétendent  que  quand  les 
Anciens  parlent  de  cette  fa« 
r-ieufe  fontaine  &  de  celle 
Ci  Hipocrene,  on  doit  l'en* 
:ci:dre  de  Pélixir  parfait  *du 
magiftere  des  Philofophes 
l-ermétiques,  parce  qti*iis 
ilifcnt  que  cet  clixîr  eft  un 
bûume  vital,  &  un  remède 
univerfelquiconferveen  fan* 
fé,  &  fait  même,  pour  ainfi 
c?ire,rajcuh!rceuxquiçnfoni 
ufage ,  en  renouvelant  leurs 
forces  &  en  les  confervanc 
tort  au-delà  dos  bornes  com» 
rn  H  nés  de  la  vie  hum  ai  ne,  Ar-^ 
rcphius,  qui  paffe  parmi  lea 
Alchymiftes  pour  un  Adep- 
V,' ,  dit  d'un  grand  fang  fr'oid 
j»'.î  commencement  de  fon 
îivre  qui  a  pour  titre  ClavU 
z.i'iior^  qu'il  fa  compofc  à 
là^e de  mille  ans , &  que  fe 


171  PO 

voyant  près  de  fa  fin,  il  a 
bien  voulu  laiffer  ce  gage  de 
Ton  amour  aux  enfans  de  la 
Sagefle. 

"  Fontaine  deFlaiviel. 
C'eft  le  vafe  qui  renferme  la 
matière  de  Tccuvre.  C'eft 
aufïï  le  mercure. 

Fontaine  des  Mé- 
taux. Argent- vif  des 
Sages.  . 

Fontaine  du  Trévi- 
SAN,  Mercure  des  Philofo- 
phes. 

Fontaine  des  Philo- 
sophes. Quelquefois  ils  en- 
tendent par  ces  termes  la 
matière  de  laquelle  ils  tirent 
leur  mercure  ;  mais  pîus  or- 
dinairement le  mercure  lui- 
même. 

t'ORCE  eft  aufîi  un  ter- 
me de  fcience  Hermétique, 
qui  doit  s'entendre  tant  de  la 
propriété  ac^iflànte  du  mer- 
cure des  Philofophes ,  que 
des  efprits  qu'il  renferme. 
Quand  ils  difent  donc  que 
toute  fa  force  efl  convertie  en 
Urrty  c'eft  dire  qu'il  eft  réel- 
lement devenu  terre  blanche 
fixe  à  toute  épreuve*  Pren-- 
dre  la  force  des  chofes  fupé- 
ricures  &  inférieures ,  c'eft 
faire  Pexiraftion  du  mercure, 
&  le  mettre enfuite,  bien  pu- 
rifié ,  en  digeftion  pour  le 
faire  circuler,  &  enfin  le  fixer 
f  n  terre  au  fond  du  vafe. 

Fqkck  de   toute 


F  0 

Force.  Ils  entendent  pif 
cette expreffion, réiixir  par^ 
fait  au  rouge,  ou  leur  poudre 
de  projeâion,  qui  vient  à 
bout  de  furmonter  toutes  les 
maladies  des  trois  règnes  , 
quelque  opiniâtres  qu'elles 
puîflent  étve. 

FORÊT.  Lorfquc  les  Phi- 
lofophes  Hermétiques  difent 
que  leur  matière  fe  trouvo 
dans  les  forêts,  il  ne  faut  pas 
prendre  les  chofes  à  la  lettre  , 
&  aller  chercher  cène  ma- 
tière dans  les  bois;  elle  y  eft 
à  la  vérité ,  mais  comme  elle 
eft  par-tout,  &  non  pas  plu- 
tôt dans  les  bois  qu'ailleurs^ 
ils  entendent  par  le  terme 
de  forêt  ^  h  matière  terrellre 
dans  laquelle  leur  vraie  ma-!» 
tiere  prochaine  eft  comme 
confondue,  &  d'où  il  faut  la 
tirer  comme  d'un  chaos  & 
d'une  confufion  ofi  elle  eft 
fi  bien  cachée  aux  yeux  dit 
vulgaire,  que  les  feuls  Phi- 
lofophes Vy  apperçoivent  , 
quoiqu^in  nombre  infini  de 
perfonnes  s'en  fervent  afièz 
communément ,   qu'elle   fo 
vende  publiquement  &  à  an 
prix  très-modique ,  &  même 
qu'elle  ne  coûte  rien,  fe  trou- 
vant par- tout.  C'eft   cette 
matière  terreftre  &  fuperflue 
dont  il  faut  la  dégager,  que 
tous  les  Philofophes ,  tant  an- 
ciens que  modernes,  enten- 
dent par  hvLVs  forets,  les  lieux 


Ibmbr»,  ombrageux  ^  obf* 
curs  ,  leurs  cavernes  ,  &c* 
C'eft  aufli  fur  ce  principe 
qu'ils  diCent:  Facmanifeftum 
quod  eft  occulturtu  Mettez  à 
découvert  ce  qui  cfl  caché» 
FoRÉT  Néméenne.  Les 
Poètes  ont  feint  qu*Hercuîe 
y  cua  un  Lion  d'une  gran- 
deur énorme^  qui  y  rava- 
geoir  tout.  Les  Philofophes 
Spagyriques  prétendent  que 
œtte  forêt  eft  le  Tymbole  de 
la  matière  de  la  pierre  phi- 
Ibfophaie ,  &  que  le  Lion  qui 
y  fut  tué  par  Hercule  ^  eft  le 
fel  fixe  que  c«tte  matière 
contient.  Ce  fel  métallique 
qu'ils  appellent  âuffi  Lion 
^fcrt,  a  tant  de  force»  qu'il 
convertit  tout  dans  fa  pro* 

Î>tz  nature  *  &  dévore  tous 
es  métaux.  Hercule ,  qui  eft 
le  mercure  ^  le  coagule ,  & 
par-là  femble  le  tuer  ;  il  en 
prend  même  la  peau ,  c'eft- 
û'dire^  il  en  prend  la  forme 
qu'il  ne  quitte  plus» 

FORME  DE  L'HOM- 
ME. Soufre  des  Philofophes 
parfait  du  rouge.  On  lui  a 
donné  ce  |)om  ,  parce  que 
l'homme,  en  qualité  de  mâle^ 
donne  la  forme  humaine  à 
h  femence  qui  produit  l'en- 
fant dans  le  ventre  de  la 
mère  ,  comme  le  foufre  phi- 
lofopniqué  à  l'égard  de  la  fe- 
melle ou  mercure  des  Sages, 
&  que  la  pierre  phibrophale 


F  O  17} 

eft  appelée  Mi^otopn^y  do 
même  que  Fhomme. 

FoRMiE  J>£  lA  Femme. 
Pierre  an  blanc.  Quelqtiè^ 
fois  on  entend  par  ce  terme 
l'eau  feche  qu  mercurielle^ 
la  Lune  des  Philofophes» 

FOUDRE  (Ja  )  DE  JU- 
PITER ,  forgée  par  les  Cy- 
clopes  fous  la  direâion  de 
Vulcain ,  eft  le  feu.  des  Phi** 
lofophcs ,  qui ,  par  fa  pro- 
priété réfolutive,diflbut  d'a- 
bord les  corps  imparfaits 
dans  l'œuvre  $  &  par  la  vertu 
fixativè ,  les  réduit  enfuite  en 
poudre  oii  cendre  qui  fe  fixe 
de  manière  à  ne  plus  craindro 
les  atteintes  du  feu  le  plus 
violent. 

FOURMIS  RON* 
GEANTES.  Ceft  une 
maladie  appelée  aulïï  For^ 
mica  repens\t\\Q  eft  connue 
plus  particulièrement  fous  U 
lioAi  de  Herpesé 

FOURNAISE.  (  Sàienci 
Herm^  )  Fourneau  philofo* 
pbique,  ou  fourpeau  fccret^ 
qu'ils  ont  appelé  V^ifleau^ 
triple,  Athanor>  Crible  >  JV 
roier  ^  Bain-ftiarie  >  Sépujcrç  , 
Urinai  >.  Lion^vert ,  Prifon  ^ 
&  Flamel,  la  Maifon  &  l'Ha- 
bitacle du  poulet»  Il  faut  bieti 
remarquer  que  Je  fourneau 
fccret  des  PhiîofopHe*  n'eft 
pas  le  fourneau  extérieur 
que  Trévifaft  at>pelle  Garde- 
frçidHre,^  uitaià  U  matière  qti 


Î74  *  O 

confenre  le  feu  des  Philoib^ 
phes. 

FOURNEAU-  Les  Phi- 
lofophes  chymiques  ont  aufH 
leur  fourneau ,  dont  iU  fonr 
un  grand  fecrer,  ïyEfpagncc 
qui  pafTe  entr'eux  pour  véri- 
dique  «  le  décrit  ainfi.  a  Ceux 
»  qui  font  expérimentés  dans 
I»  les  opérations  du  m  agi  (le* 
>»  re  ,  ont  appelé  Fourneau 
3>  ou  Four  le  troifieme  vafe 
»qui  renferme  les  autres  & 
»conferve  tout  l'oeuvre,  & 
»  ils  ont  afFeSé  de  le  cacher 
«fort  fecrécement,  ils  Tont 
»  nommé  Athanor ,  parce 
M  qu'il  entretient  comme  un 
»feu  immortel  &  inextin- 
j»guible;  car  il  adminiftre 
»  dans  les  opérations  un  feu 
»  continuel ,  quoiqu'inégat 
»  quelquefois,  félon  la  quan^ 
'  j»  titéde  la  matière  &  la  gran« 
»  deur  du  fourneau. 

9>  On  doit  le  faire  de  bri* 
»>ques  cuires,  ou  de  tcrce 
^jglaife  ,  ou  d'argile  bien 
J9>  broyée  &  tamifée  »  mêlé 
9>  avec  du  fient  de  cheval  & 
^  du  poil ,  afin  que  la  force  de 
nia  chaleur  ne  le  faiTe  point 
sïcrevafîêr  :  les  parois  au- 
9»  ront  trois  ou  quatre  doigts 
»d'épaifleur  ,  pour  pouvoir 
M  mieux  conferver  la  cha- 
»>leur,  &  réfifter  à  fa  vio- 
»lence. 

»  Sa  fortnfe  fera  ronde  ^  fa 
»  hauteur  intérieure  dcdcux 


PO 

»  pîcds  ou  environ  \  l'oii 
»  adaptera  au  milieu  une 
»  piaque  de  fer  ou  de  cui* 
»  vre,  percée  de  quantité  de 
»  trous ,  fourenue  de  quatre 
»  ou  cinq  broches  de  fer ,  en- 
»  châh'iée  dans  les  parois  du 
nfournsau.  Le  diamètre  de 
»  cerre  plaque  aura  près  d'un 
»  pouce  de  moins  que  le  d'iz* 
»  merre  intérieur  du  fiur' 
»  n€au ,  afin  que  la  chaleur 
M  ptiiiTefecommuniquerplus 
»  aifément,  tant  par  les  irons 
»  que  par  1  efpace  qui  relie 
n  vuide  entre  la  plaque  &  les 
»  parois.  Au^-delTous  de  la 
)»  plaque  fera  pratiquée  une 
»  perice  porte  pour  adminif'- 
»  trcr  le  feu ,  &  au^delTus 
n  une  autre  pour  examiner 
»  les  degrés  du  feu  avec  la 
x>main.  Vis-à-vis  de  cette 
»  dernière  on  pratiquera  une 
»  petice  fenêtre  clofe  avec 
»  du  verre ,  afin  de  pouvoir 
»  par-là  voir  les  couleurs  qui 
»furviennent  à  la  matière* 
»  pendant  les  opérations.  Le 
»  haut  du  fourneau  doit  être 
»  fait  en  dômè^  Se  la  calotte 
,»  doit  être  amovible  ,  pour 
»  pouvoir  mettre  les  vafes 
»  contenant  la  matière  fur  le 
»  trépied  des  arcanes  ,  qui 
«fera  pofé  précifémènt  au 
»  milieu  de  là  plaque.  Lorf- 
»  qu'on  a  poféainfi  les  vafes, 
»  on  mec  la  calotte  fur  le 
nfowneau  ,  &  on  en  lute 


F  O 

aies  fdintures  de  ïnanscre 
»  que  tout  ne  falTe  plus  qu'un 
n  corps.  Il  faut  «ulTi  avoir 
D  foin  de  bien  clorre  les  pe- 
xtites  fenêtres ,  pour  empê- 
Dcher  que  ia  chaleur  ne  s'ex- 
x>hale.  » 

Pbilalerhe  en  donne  une 
defcription  à  peu  près  fem- 
blable. 

Quoique  les  Fbilofophes 
cby iniques  n'aient  pas  com- 
munément divulgue  la  conf- 
truâion  du  fourneau  dont 
nous  venons  de  parler ,  ce 
n'efl:  cependant  pas  celui 
qu'ils  appellent  leur  Four^ 
neau  fecret  ;  ils  entendent 
fouvent  par-là  le  feu  de  la 
Nature,  qui  agit  dans  les  mi* 
nés  pour  la  compofition  des 
métaux  ;  &  plus  fouvent  leur 
eau  célefte  ou  leur  mercu^ 
rejc'eft  pourquoi  Philalethe 
(  Forts  Chcmicig  Phiio/bphi^ 
cœ  )  dit  :  Hous  n^avons  donc 
qu^un  vafc  y  au'un  fourneau  , 
qu*un  feu ,  &  tout  cela  n^eft 
qu*une  ehofi ,  Javoir  notre 
cau^ 

Si  la  Chymie  Hermétique 
eft  vraie  y  ceux  qui  cherchent 
la  pierre  phibfophale  par  les 
vales  de  la  Chymie  vulgaire , 
ont  donc  grand  tort  de  faire 
conftruire  tanc  de  diâ^érens 
fourneau^ ,  fuivant  les  ope* 
rations  différentes  auxquel- 
les ils  veulent  procéder.  L'un 
pour  leJ^fublimationst  un  au- 


irë  pour  les  calcinations^  un 
troifieme  pour  la  fuHon  y  un 
quatrième  pour  le  réverbère^ 
un  autre  pour  les  digedions, 
plufieurs  enfin  pour  les  di* 
verfes  diftillations.  Tous  les 
Philofophes  chymiques  s'ac- 
cordent tous  à  dire  qu'il  n'en 
faut  qu'un  feul  qui  fert  à  tou* 
tes  ces  différentes  opérations 
qui  fe  font  toutes  dans  le  mê« 
me  vafe  fans  le  changer  de 
place.  Ce  qui  a  fait  dire  au 
Cofmopolite  »  connu  fous  le 
nom  de  Sendivqgins  :  Si  Her» 
mes,  le  père  des  Phi  iofophes» 
reiTufcitoitaujourd'hui ,  aveic 
le  fu|>til  Géber ,  le  profond 
Raymond  Lulle,  ils  ne  fe- 
roient  pas  regardés  comme 
des  Philofophes  par  nos  Chy- 
miftes  vulgaires,  qui  ne  dai- 
gneroient  prefque  pas  les 
mettre  au  nombre  de  leurs 
Difciples»  parce  qu'ils  ignot* 
reroieot  la  manière  de  s'y 
prendre  pour  procéder  à  tour 
t^  ces  diftiliations  »  ces  cir- 
culations,  ces  calcinations  & 
toutes  ces  opérations  innom^- 
brables  que  nos  Chyroiiles 
vulgaires  ont  inventées  pour 
avoir  mal  entendu  les  écrits 
allégoriques  de  ces  Phiioib: 
phej. 

FouRNEAUpE  Paresse 
fe  dit  y  en  termes  de  Chy- 
mie^ d'un  fourneau  fait  de 
relie  façon  >  qu'avec  peu  de 
feu  &  peu  de  travail,  il  s'é- 


X76  V  11 

chatiflTe  te  commantqne  11 
cbateur  à  plurfeurs  aiitres* 
On  l'appelle  aufli  Henri  le 
JParefeuxé  Manget. 

FRAPPER,  en  termea de 
Cbymie  Hermétique ,  fignt- 
£e  conduire  le  régime  du 
ieu.  Frapper  trop  les  efprits . 
c*eft  donner  un  trop  grand 
feu. 

FaA?PEa  lyv  Giasvs» 
Cuire  la  matière.  On  die  dana 
le  même  (etiê, frapper  avec 
lUpie ,  le  fabre ,  le  marteau* 

FRERES.  Lea  Philofe- 
pbea  chymiauea  donnent  ce 
nom  abjc  métaux ,  Se  appel* 
lent  lea  Frères  efiropiie  toua 
\ts  métaux  imparfaita ,  dont 
lea  smpuretéa  contraâéea 
dana  la  mine ,  qui  leur  fert 
de  matrice,  doivent  être  pu- 
rifiéea  par  félixir  parfait  au 
blanc ,  fi  la  tranfmutation 
doit  fe  faire  en  argents  ou 
par  IVlixir  au  rouge ,  fi  Ton 
veut  leur  donner  Ta  perfec- 
tion de  Tor,  Voyez  VJiath 
de  Bafiie  Valentin. 

Frères.  (  lea  deux  )  Quel- 
ques Chymtfiea  ont  donné 
ce  nom  aux  Planetea  qiii 
font  également  éloignées  du 
Soleil;  ainfi  Sattirne  Se  la 
Lune  ont  été  appeléa  les 
deux  frères ,  Jupiter  &  Mer- 
ctire,  Mara  &  véoua«  D'au- 
tret  leur  ont  donné  ce  nom 
ïi  caufe  de  Taffiniré  qu'f  la  ont 
enfemblc,  comme  Vùt  Se 


Fit 
l'argent,  Vénus  &  Mar?-^  SiU 
piter  Se  Saturne ,  &  Mercure 
en  eft   dit  le   père.  Foyei 
Ruliani,  ) 

Frère*  MagîAere  au 
rooge*  Ariftée ,  dans  le  Code 
de  Vérité .  dit  au  Roi  :  lyon" 
neZ'UOua  hfirert  Se  la  fœnr  , 
ou Gabrtcsiis ouBeïa^ pour  ce 
qu'il  ne  fe  peut  faire  de  gé** 
Itération  véritable  fans  eux  « 
Di  ne  fe  peut  aucun  arbre 
muitipiier» .  •  »  le  frert  mené 
fa  foeur ,  non  ^as  le  mari  fà 
femme;  Se  quand  ils  feront 
devenuaun,  ils  engendreront 
un  fils  plus  parfait  qu*eux* 
mêmes* 

FRIDANUS>  Mercure 
diflbivant  des  Sages*> 

FROMENT  eft  un  nom 
que  les  Philofopbès  Hermé* 
tioues  donnent  par  allégorie 
à  leur  mercure  »  parce  que 
de  même  que ,  félon  la  pa- 
role de  J»  C.  ,  le  grain  de 
firoment  ne  produit  rien,  s'il 
ne  pourrit  en  terre ,  le  mer- 
cure des  Sages  ne  donnera 
jamais  le  foufre  aurifique-, 
sll  n'eft  putréfié  dans  le  vafe 
Se  parvenu  au  noir  très-noir , 
vrai  fi^ne  de  putréfaâion  & 
difiblutioa  entière. 

FRUIT.  Magiftere  au 
rouge  f  ainfi  nommé  de  ce 

3u*il  eft  propre^nent  le  fruit 
e»  travaux  de  VArtiftc. 
Fruit  a   doubles 
MAMELtSS*    Ceft     la 
piejrre 


pîérrc  ati  blanc  &  in  fôùge 
parfaite,  qui  Tune  &  Taiure 
fortent  d'une  même  racine , 
c'efl:*â-dire  le  mercure  des 
Philofophes* 

FPwUiT  Solaire  f.t  Lu- 
naire. Même  cbofe  que 
fruit  à  doubles  mametics  ; 
ou  le  foufre  blanc  &  le  fou- 
fre  rouge  produits  par  les  ar- 
bres folaire  &  lunaire,  dont 
parle  CofmopôUte  dans  fon 
£nigme  aux  Enfans  de  lâ 
Science. 

FULIGO  MÉTALLO* 
RUM.  Arfenic. 

FULMEN  HOC  LOCO. 
Fleurs  de  l'argent  coupelle. 
Planifcampi» 

FULMINATION  ,  en 
termes  de  Tart  méiallioue , 
fignrfie  dépuration  graduée 
àcs  métaux.  On  a  donné  ce 
tiom ,  parce  que  les  méraux 
deviennent  brillans  &  jet- 
tent de  temps  en  temps  des 
efpeces  de  clartés  comme  des 
éclairs ,  pendant  qu'on  les 
purifie •,&  qu'il  reforme par- 
defTiis  une  pellicule  rougeî- 
tre,  "qui  ^  quand  elîé  difpa- 
roît,  laifTe  voir  par  interval- 
les des  petites  lueurs éblouif- 
fanres.  Bulland. 

FUMÉE  DES  PHILO- 
SOPHES- Nom  que  quel- 
ques Chymiftes  Herméti- 
ques ont  donné  aux  vapeurs 
qui  s'élèvent  de  la  terre,  & 
y  retombent  y  potir  faire  tout 


*  Il  tjf 

^ern\et  éi  fruâifier  daiis  la 
Nature.  Ils  entendent  ce- 
pendant plus  fpécialement  la 
vapeur  (Jui  s'élève  de  la  ma- 
tière renfermée  dan»  le  rafe 
phiîofophique ,  &  retombe 
fur  la  matière ,  parce  qu'elle 
ne  trouve  point  d'iffue.  C'eft 
cel^e  dont  Hermès  a  Voulu 
parler  dans  fa  Table  tVEmc-^ 
rrfMrfffJorfqu'il  dit:  Lèvent, 
c'eft  "à -dire  Pair,  Fa  porté 
dans  fon  ventrei  Ce  qui  s' ex* 
pliqtteauili  du  mercure- dei 
Sages. 

FuMÉÊ  ou  FUMÉK 
lGKâE«  Mfltiere  en  pmré- 
fadion.  On  le  dit  aufft  dû 
difTolvant  des  Philofopbes.  * 

Fumée  très -forte» 
C'eft  le  foufre*  '* 

FUMÉK    AQUEUSE    OÀ 

fimplement  Fumée.  Ma- 
tière des  Sages  après  la  té\jh 
•nionde  Tefprit  &  du  corps. 

FuMKE-  Arabique* 
lieu  ^^diorcrefifienr  chaud* 
Di3.  Heymécique.  • 

•  FUMl^E  ^tAisitnt.  (  Se, 
Hcrm,  )  C'éïV  avec  raifen  > 
dit  Riptée ,  que  les  Philofo- 
phes ont  donné  ce  nom  -à 
léuf  Mçrcbre^car^n  le  dif- 
tilladt ,  il  parett  d'abord  com- 
me  une  fumée  ftlanche^  qui 
monte  avant  la  teinture  rou- 
ge. Adrop.  PhiL 

Fumée    Rouge.   Nom 
q  le  les  Philofophes  Hermé- 
tiques oot-donné  à  l«ur  mi* 
M 


f7Î  VVr 

liçfie  quand  elle  eft  purifiée 
&  a  pris  la  couleur,  rouge* 
Morien  die  que  h  fumée  rou* 
geeR  i'orpimenc  rouge;  mais 
cela  doic  s'entendre  de  Tor- 
pimenc  des  Philofophes  , 
comme  lorfqu'il  ajoute  que 
U  fumée  blanche  eÂTargenc* 
vif ,  &  la  fumée  orangée ,  le 
foufre  orangé. 

Pour  dire  la  vérité,  Ufu^ 
fnée  rouge  eft  l'or  ou, la  pierre 
au  rouge;  Xz  fumée  blanche 
^ft  la  pierre  au  blanc,  ou  la 
Lune ,  ou  le  mercure  philo- 
/Çsphique. 

>  Un  Auteur  dit  ^m^^  fumée 
fouge  (ignifie  la  même  chofe 
que  fang  du  Lion  yert. 
.  FUMER  LA  TERRE, 
C'eft  cuire  le  cotnpôt,  pour 
me  fervir  des  termes  de  Fla- 
jneiy  jufqu'à  ce  que  la  ma- 
.fiere  foit  en  putréfaâion. 

FUMIER  m  CHEVAL. 
Matière  au  nojr. 
.  FUMIGATION.  *  Opé- 
ration chymique,  par  la- 
quelle on  rend  les  métaux 
friables,  en  les  ezpofant  à  la 
vapeur  du  plomb  fondu,  ou 
.du  mercure. 

;  FUMIGER.  Expofer  un 
corps  à  la  î\^m6^  d'un  autre, 
pour  lui  en  j^ir^iéprouver  les 
impreflions. 

FURFIR.  Couleur  ropge 
qui  furvienc  à  la  matière  de 
J'qHivre  nar  la  continuation 
.fe^lede  la  cuiiTon» 


FURIES,  péeflès  inftr«« 
nales,  61Ies  de  TAchéron  & 
de  la  Nuit*  On  les  noinmoic 
aufTi  Eryooes ,  Euménides  » 
&  Dires.  Elles  étoient  crois» 
Mcgere,Tifiphone  &  Alec- 
to.  Voyez  lea  Fables  Egypc» 
&  Grecq^  dévoilées  9  liv.  3. 
chap.  6.  . 

FUSIBILITÉ.  Qualité 
qu'ont  certains  corps  de  Te 
fondre  à  la  chaleur.  Ce  ter* 
me  ne  /e  dit  gueres  que  des 
métaux.  Cette  qualité  leur 
xient  du  mercure  ;  car  ceux 
<jui  abondent  plus  en  mer- 
cière, ont  plus  de  fufibiiitéi 
ceux  qui  en  ont  le  moins  ^ 
ont  plus  de  dureté  &  réfif- 
cent  davantage  à  Fadion  du 
feu.  Bien  .  d^  Chymiflef 
trompés  par  une  eaçpérienc^ 
commune,  ont  attribué  cettç 
fufibilfté  au  foufre  ^  fur  ce 
que  le  foufre  ajouté  au  fer 
rouge  le  met  en  fiifion  s  usais 
ils  auroient  dû  faire  auention 
que  le  charbon  ou  le  foufrç 
qu'on  ajoute ,  n'accélèrent  la 
fufion  que  parce  qu'ils  ab- 
forbent  tesefprits  &  feJs  aci- 
des. Bêcher* 

FUSIBLE.  Qui  eft  fuf- 
ceptible  de  fufion.  Plus  les 
métaux  abondent  en  mer- 
cure 9  plus  ils  (ot^l  fufibles* 
Jpans  quelques-uns^  tels  que 
le  fer  &  le  cuivre ,  ce  mer- 
cure eft  fi  embarrafle  de  par- 
lie^  (erreftres ,  acides  &  bé« 


PU 
t£rogenes ,  qu'ils  font  trè$- 
difficiles  à  mettre  en  fufion  » 
fans  addition  de  quelques 
fondans,  tels  que  l'antinioi- 
ne  0  le  borax  ou  d'autres  fels. 
Le  verre  eft  ^wtCifuJihle ,  les 
fels,  les  cailloux  &  toutes 
les  matières  vitr<6ables.  On 
rend  le  fel  de  uvitcfujible  Se 
pénétrant ,  en  le  rpêlant  bien 
avec  de  refprit  de  vin  en 
quantité  à  peu  pr^s  égale. 
On  y  met  enfuue  le  feu. 
Après  que  refpric  de  vin  eft 
confumé ,  on  réitère  l'opé- 
ration  jufqu'à  trois  ou  quatre 
fois,  &  alors  ce  fel  dévient 
fi  pénétrant,  que  mis  fur  une 
plaque  de  fer  rougie  au  fçu , 
il  fe  fond  comme  de  la  cire , 
te  la  perce  fin  laifTant  apris 
lui  une  trace  blanche,  qui 
approche  beaucoup  de  k 
couleur  de  l'argent.  Lw 
Chymiftes  Hermétiques  di- 
fent  que  leur  éiixir  doit  être 
fujîble  comme  de  la  cire ,  & 
pénétrant  jufqu'aux  intimes 
parties  des  métaux  impar- 
faits fur  lefquels  on  en  fait 
la  projeâion. 

FUSION.  Liquéfaaioo 
des  corps  folides  par  l'aâiop 
ài\  feu.  Plus  les  métaux  abon- 
dent en  humidité  onâueufe, 
plus  hfufion  en  eft  facile. 
Le  fer  n'eft  fufcepnble  de 
fujion  qu  à  un  très-grand  fe>), 
ou  mêlé  avec  Pantinaoine. 
Vay^l  Fusible. 


F  Y  .     G  A     17^ 
FYADA.  Fumée  blancb^. 
des  PhilbCophes. 


GABERTIN.  Partie  fixe 
de  1 .  matière  du  grand, 
œuvre  ^  la  volatile  fenomine 
Beja. 

GABRICIUS.  Soufre  des 
Philofophes. 

GÀpRlUS.  Ï4ême  chpfe 
que  G^kfrùo^ 

GÀtA.  Làir.  , 

GAMATt|.ï:;L  Pierre*- 
fur  lerquèllçs  on  à  gravé. deis 
figures  pour  en  faire  des  T^- 
^)^m3n?.^ 

GA^4NANA-PERIDÉi 
C'eft  l<> 'KlP^-kioa. 
'  GANYMEIÎ^E  ,  fiît  de 
Tros^  lipi»4c ïroye,  fut  en* 
levé  au  ciel  par.  Jupiter ,  4us 
avoit  pris  pour  cela  la  figure 
d'un  ?igle.  Lés  Philofophes 
Hennétiqijes  expliquent  cet- 
te faole  CQrqme  une  allégô^e 
de  leur  grand  ceuvre.  Çq-^ 
nymcdc  eft  la  partie  fixe  ^e 
leur  tnatiere ,  mife  dans  l'œuf 
philoropbique  ayec  ta  partie 
volatile ,  appelée  Aigle,  qui 
enlevé  au  c>el,  c'cft-jl-dirc 
au  haut  du  v^fe^  la  partie 
fixe«  &  retombent  enfin  tou* 
tes  deux  au  fond  ,  pour  s'y 
fixer  en  maxierefolide,  qu*ils 
appellent  pierre  philofopha- 
le.  Quand  on  dit  que  G^ny- 
jncdc ,  après  avoir  été  enlevé 
•    '  '     M  ij 


i8a  G  A 

9X1  cîel,  devint  TEchanfon 
de  Jupiter  j  c'eft  pour  eîcpri- 
met  cette  piqie  formée  par 
la  matière  volatitifée, qui  en 
tombant,  abreuve  la  matière 
grife  appelée  Jupiter,  qui  fe 
trouve  au  fond  du  vâfe: 

CAS.  Terme  donc  s'cft 
fervi  Van-Helmont  pour  ex- 
primer la  fobftance  fpiri- 
tueufe  &  volatile  qui  sV'va- 
pore  des  corps.  Son  Tra- 
duâeur  rappettc  un  efprit 
fauvagc* 

Pour  mieux  faire  conce- 
voir ce  qu'il  entend ,  voici 
l'exettipte  qu'il  apporte  de  cô 
g/?j,.Qué  Ton^brûle  foixanré- 
deux  Uvres  de  charbôi^ ,  il  ne 
refiera  giieres  plus  d'une  li- 
vre de  cendres.  ï)6ric,  dit- 
il  /'le  furplus'nt  fera  qu'ef- 
prit;  Cet  efprit  ou  ga$  ne 
peut  pas  être  détenu  dans 
des  vatfTeaux ,  ni  être  réduit 
en  corps  vifible ,  que  fa  vertu 
fémiflale  ne  foit  préalable- 
ment éteinte.  Les  corps  le 
contiennent  &  fouvént  s'en 
vont  tout  en  cet  efprit..... 
C'eft  un  efprit  coagulé  cor- 
porelîement,  qui  eft  excité 
pat  une  acquifilion  de  fer- 
ment ,  comme  on  voit  au 
pain ,  vin  ,  hydromel ,  &c. 
ou  par  quelque  addition 
étrangère ,  comme  par  le  fel 
nrmoniac  avec  l'eau-forte  *j 
ou  par  quelque  difpofition 
atcéraiive ,  comme  an  voie 


G  A 

aux  pommes  qui  cuiferàt  fin 

feu Ceft  lui  qui  rend  les 

vins  violens  quand  il  eft  re- 
tenu par  force  dans  des  ton- 
neaux. Ceft  lui  qui  donné  la 
force  à  la  poudre  à  canon. 
Ce  gas  fe  manifefte  dans 
l'huile  chaude  oi  Ton  jette 
du  vin  ou  de  l'eau  en  petite 
quantité,  ou  fur  du  pîomh 
fondu.  Van-Heîmont  pré- 
tend par-là ,  que  ce  gas  dif- 
fère de  l'air.  Voyez  fes  Priri' 
cipcs  de  J^hyjique  ,  I.  part, 
chap.  XV. 

GATRINUM.  Cendres 
clavelces, 

GAZAR.  Galbanum. 

GAZARD.  Laurier. 

G  É  A  N  S.  Énfans  du 
Ciel  &  de  la  Terre.  Ils  firen: 
la  guerre  aux  Dieux,  &  vou- 

«eht  détrôner  Jupiter ,  qui 
foudroya  tous.  J'ai  expli- 
qué ce  qu'on  doit  entendrç 
par  ces  Géans  dans  les  F.i- 
blés  Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées,  liv.  3.  ch.  3» 
&  4.  Les  Philofophes  n'ont 
en  efFet  eu  d'autre  intention 
en  inventant  la  fable  des 
Gésns ,  que  d'exprimer  la 
diflbîution  de  la  matière  dû 
grand  œuvre ,  &  le  combat 
qui  fe  fait  alors  entre  la  par- 
tie volatile  qui  diffout^à:  la 
fixe  qui  eft  diflbute  en  eau , 
mais  qui  remporte  enfin  la 
viâoire  en  fixant  fon  enne- 
mie, qui  étôit  une  eau  mer«- 


(  GE 
ficlîe.  LMrymologie  feule 
des  noms  donnés  aux  plus 
fameux  de  ces  Géans ,  fufîîs 
pour  confirmer  dîins  cette 
idée.  Briareus  dérive  de  5«- 
ri ,  fubverfa  ;  Oihus  de  Onit- 
toth  ,  tempcftauim  vices  ; 
Ephiaîtes  de  Evi  ou  Ephi , 
nubes  ^  &  de  Altkah  j  caligo , 
oti  nubes  caliglnis  ,  ou  nuhes 
horrida  ;  Encelade  de  Ence* 
Ud^fbns  temporaneus  ^  tor- 
rens  ,  le  ravage  des  eaux  j 
Porphyrlon  de  Pliour  ^  fran- 
gtre ,  fruftuïatim  difringere  y 
Mimas  de  Maim  ,  fçrandcs 
pluies;  Rhcccus  de  Èouach  , 
le  venr.  M.  Peluche,  en  rac 
fourni (îant  ces  étymolo^ies 
dans  fon  HiJIoire  du  Ciel  jf 
tom.,i.  pûg.  107.  &  108.  ne 
s'imnginoit  certainement  pa? 
approcher  fi  près  du  but  fans 
le  favoir;  car  la  diffblution 
de  la  matière,  fa  volatilifa- 
tioo  &  fa  chute  en  pluie  y 
font  manifeftement  décla» 
rées, 

GELAPO.  Jalap. 

GELÉE  DU  LOUP. 
Nom  que  quelques  Chy- 
miftcs  ont  d^nné  à  Ja  tein- 
ture congelée  de  rantimoî* 
ne  »  parce  qu'ils  appellent 
Loup  ce  minéral, 

GELSEMIN.  Jafmin. 

GELUTA  ,  GELUTE  , 
font  des  noms  que  Paracelfe 
d  donne  à  «fie  plante  con- 
nue fous  celui  de  Carline. 


G  E  jtx 

GEMMA  TARTAREA. 
Pierres  qui  s*engendrent  dan* 
le  corps  des  hommes. 

GÉNÉRATION  cft 
auffi  un  terme  du  grand  Art. 
Les  Philofophes  Herméti- 
ques le  comparent  à  la  géné'^ 
ration  de  l'homme.  La  pre- 
mière partie  de  cet  Art ,  c'eft 
l'accouplement ,  la  féconde 
la  conception  ou  générjition  , 
la  rroifieme  la  grofleffe,  la 
quatrième  l'enfantement ,  la 
cinquième  h  nourriture.  S'il 
n'y  a  donc  point  d'accouple- 
ment, il  n'y  aura  pas  de  gé^ 
nération ,  d'autant  que  l'or- 
dre des  opérations  du  ma- 
giftere  reflembîe  à  la  pro- 
duâiou  de  l'homme.  Mor^ 
La  générdtOTit  dans  le  g'"and 
œuvre ,  fefait  iorfquc  la  ma- 
tière eft  dans  une  entière  dif- 
folution ,  qu'ils  appellent  pu- 
tréfadion,  ou  le  noir  très*- 
noir. 

GENRE  COMMUN. 
C^^^  en  Chvmie,  le  fel 
marin  ;  quelques-uns  don* 
ncnt  ce  nom  au  nitre ,  d'au- 
tres au  vitriol  ;  mais  on  doit 
l'entendre  du  fel  univerfel 
répandu  dans  tous  les  indi* 
vidus  fublunaîres,  parce  qu'il 
eft  la  bafe  de  tous  les  corps , 
&  comme  leur  premier  prinr 
cipc, 

GF.NTARUM.  Succin  , 
ou  ambre. 

GEPSIN.  Plâtre, 
Miij 


GERME.  Mercure  de? 
Philofophes,  principe  &  fe- 
mence  de  tous  les  métaux , 
fans  être  métal  liû-même 
éâuellement  ^  tnaîs  feule* 
ment  en  puifTance. 

GERSA.  Ceft  la  cérufe. 

GERYON^filsde  Chry. 
faor ,  étoit  un  géant  à  trois 
têtes  ou  trois  corps.  Il  a\^oit 
^n  fa  polTeffion  les  plus 
beaux  bœafsdu  monde;  Eu- 
iryfthée  ordonna  à  Hercule 
de  les  enlever  à  Geryon ,  & 
de  les  lui  amener  j  Hercule 
obéit ,  tua  Geryon ,  &  em- 
niéna  fes  bœufs.  Voyez  Pcx- 

frlieatîon  de  cettcfiâion  dans 
es  Fables  Egypt.  "&  Grecq. 
dévoilées,  liv.  5.  ch.  îi, 

GESOR.  Galbanum. 

GI.  Terre. 

GIALAPPA.  Jalap. 

GIBAR.  Toute  Médecine 
métallique. 

GIBUMi  Fromage. 

GICH.  Plâtre. 

GILLA  VERGRIL- 
LUS.  Sel  de  vitriol,  ou 
calcantum. 

GIR.  Chaux  vive. 

G  I  R  G  I  E  S.  Cailloux 
blancs. 

GIRMER.  Tartre. 

GISENTKRE.  Nom 
que  quelques  Chy  miftes  ont 
donné  aux  vers  de  terre  , 
comme  fi  l'on  difoic  inteftins 
de  la  terre, 

GISISSIM.  Gomme. 


G  L        GO 
Gît.  Chaux  vive.   ' 
GITE  NON.  Colle    d^ 

farine. 

GLACÉ   DE    MARIE, 

Glacies     Maria.    Talc     & 

pierre  arabique. 

GLACIES    DURA. 

Criftal. 
GLAIVE.   Les   Philofo- 

f>hes  ont  donné  ce  nom  à 
eur  feu ,  comme  celui  de 
fabre ,  épée ,  cimeterre,  ha- 
che, lance,  marteau,  &c. 

Glaive  nu  resplen- 
dissant. Ceft  la  matière 
parvenue  à  la  blancheur. 

GLESSUM.  Ambre  , 
fuccin. 

GLÏSOMARGO.  Terre 
de  Crète. 

GLUTEN.  Ceft  le  fiel 
de  taureau.  Il  s'entend  audi 
de  la  Jînovie  de  Paracelfc  > 
qui  eft  femblable  au  blanc 
d'œuf.  PlanifeampL 

GLUTINIS  TENACI- 
TAS.  Réfine  minérale. 

GOBEIRA.  PouOiere. 

GOMME  DU  SOLEIL. 
Matière  de  rœuvre  parve- 
nue au  blanc. 

Gomme  de  l'Or.  Ceft 
le  foufre  qui  fait  partie  de 
fa  matière  du  grand  œuvre. 

Gomme  des  Sages. 
Terme  de  Science  Hermé- 
tique. Ceft  le  mercure  en 
putréfaftion.  Quelquefois  ils 
l'entendent ,  comme  Mo- 
rien ,  du  foufre  parfait  aa 


Ù6 

Hanc ,  qu'ils  appellent  (font" 
me  blanche;  &  du  foiifre  par- 
fait au  ronge ,  qu'ils  Don>- 
ment  Gomme  rouge,    • 

Gomme  Blanche.  Ma- 
tière de  la  pierre,  lorfque 
le  magiftere  eft  parèiit  au 
blanc. 

Gomme  Rouge.  Ma- 
gîftere  au  rouge ,  ou  le  fou- 
fre  des  Philorophes. 

Gommé  du  Pérou  , 
Gomme  de  Gamavdrà, 
Gomme  de  Jenu.  Gomme 
gutte. 

GOPHRITH.  Magiflere 
au  rouge. 

GORGONES,  filles 
de.  Phorcis ,  nommées  Eu- 
ryaîe,  Sthenyon  &  Mé- 
diife.  Elles  avoient  la  pro* 

firiété  de  pétrifier  tous  ceux 
ur  qui  elles  jetoieot  la  vue. 
Voyez  ce  qu'elles  fignifiecit 
dans  les  Fables  Egypr.  & 
Grecques  dévoilées ,  tiv.  3. 
ch.  14.  $•  3. 

GOT'NE.  Coton. 
GOTNE.     MSEGÏAR. 
Coton. 

GOUFRE ,  en  termes  de 
Science  Hermétique ,  figni- 
fie  tantôt  le  mercure  parfait 
des  Sages ,  parce  qu'il  eft  un 
difTolvant  univerfel ,  dans  lé- 
quel  les  métaux  particuliè- 
rement femblent  s'englou- 
tir ,  pour  ne  plus  reparoître 
ce  qu'ils  éroient  auparavant, 
Quelquefois  les  Philofophes 


G  R  «3 

entendent  pat  goufieh  ma- 
tière au  noir  tres-noir. 

GRAISSE.  Matière  des 
Philofophes  au  noir,  ainfi 
nommée  parce  qu'elle  ref- 
femble  à  de  l'huile  noire. 

GRANDE-MERE.  Sur- 
nom donné  à  Cybele ,  ou  la 
Terre ,  parce  qu'on  la  regat- 
doit  comme  la  mère  &  le 
principedetoutce  quiexifle. 

GRAND  ŒUVRE  eft 
un  des  noms  que  les  Philo* 
fophes  chymiques  ont  donné 
à  leur  Art ,  à  caufe  de  la  diffi-^ 
culte  de  l'apprendre ,  d'y 
réudlr  y  6c  àçs  deux  grands 
objets  qu'ils  fe  propofent  , 
l'un  de  faire  un  remède  uni- 
verfel  pour  les  malades  det 
trois  règnes  de  la  Nature;  & 
l'autre,  plus  particulier ,  de 
tranfrauer  les  métaux  im^ 
parfaits  en  or,  plus  par  mê- 
me qtie  celui  des  mines. 

GRANULER.  Réduire 
un  métal  fondu  en  grenailles. 

G  R  AN  US.  Pierre  de 
porphyre  pour  broyer  les  in- 
grédiens  des  compofés  cby- 
miqœs. 

GRASSA.  Borax. 

GRASSALfi.  Terrine  ou 
écuelle  de  terre.  Diâ.  Herm» 

GRÉES.  Nom  des  Gor- 
gones. Voye^  Gorgones* 

GRENADE.  Pierre  au 
rouge. 

GRIFFON,   Les   Phi- 
tofophes    Hermétiques  ont 
M  iv 


ï»4  G  R      G  ir 

donné  ce  nom  à  leur  md^ 
tière ,  parce  que  les  Anciens 
ont  feint  nue  le  Griffon  étoit 
nn  animai  qui  avoit  la  tête 
&  la  poitrine  d'un  Aigle,  & 
le  refte  du  corps  comme  un 
Lion.  C'eft  pourquoi  ils  di- 
fent  qu'il  faut  mettre  cnfem- 
ble  le  Lion  &  l*4ig^®  >  &  l<^s 
faire  combattre  jufqu'à  ce 
qu'ils  ne  faflent  qu'un ,  c'eft» 
à-dire,  qu'if  faut  mêler  le 
volatil  avec  le  fixe ,  &  les 
faire  circuler  enfemble  juf- 
qu'à  ce  que  tout  demeure  en 
un  corps  fixe.  Voilà  l'ani- 
mal fabuleux  de  Plinç  &des 
autres  Naturaliftes,  qui  en 
ont  pris  l'idée  des  Chymiftes 
Hermétiques ,  qui  difoient 
qu'il  veilfoit  à  la  garde  des 
tréfors ,  &  qu'il  e'toiç  confa»- 
cré  au  Soleil. 

L'Auteur  du  Didionnaire 
Hermétique  dit  maI-à-.prof 
fîos  que  le  Griffon  des  Phi^ 
lofophes  eftM'antimoinet 

GRILLER.  Cuire. 

GUININA.  Magiflere  au 
blanc. 

G  U  M  A,  Mercure  des 
Philofophes ,  ou  leur  Lune. 

Gu MA  DE  Paradis. 
Orpiment 

GUMA  GuMi.  Ferment 
des  Snges. 

GUMICULA.  Valériane. 

GUMML  Gomme  des 
Phi'ofophes. . 

GVTTA     GAMAN- 


H  A 
DRAt  >    GUTTA    GAM- 
BA ,    GUTTA   GAUMA  , 
GUTTA  GENU.  Gomme 
gutte. 

H 

HABIT  TÉNÉ- 
BREUX. Cbuleuc 
noire  qui  fur  vient  à  la  ma- 
tière de  l'oçuvre  pendant  la 
putréfailion. 

HABITACLE  DU 
POULET.  Vafe  Hermé- 
tique. V,  Fournaise. 

HABRAS.  Plante  connue 
fous  le  nom  de  Scaphifagria^ 
ou  Herbe  aux  poux^ 

HACHE.  Feu  des  Phî^ 
lofophes,  Frapper  avec  la 
hackcy^c^ù,  cuire  la  ma-r 
tiere. 

H  A  C  U  M  I  At  Mêmç 
chofe  qu'EuJioa  ^  fuivant 
Morien, 

HADID*  Fer,  acier  des 
fhilofqphes. 

H^.  Pierre  au  blanc. 

HAGAR.  Pierre  Armé- 
nienne. 

HAGER,  Pierre  d'Ar^ 
ménie. 

HAGER  ALIENDt 
Pierre  Judaïque, 

HAGER  ARCHTA- 
MACH.  Pierre  d'Aigle. 

HAGER  ALZARÎSIAFX 
Mercure  des  Sages  ttigéré 
&  cuit  au  rouge  de  pavot, 

H  A  L.  Terme  emprunté 
dç  lV?ii?e^  c{onç  pluUeur^ 


H  A 
Gbymîftes  fe  font  fervî  pour 
fignifier  le  fel. 

HALCAL.  Vinaigre. 

HALCYONIUM.Eciiinc 
de  la  mçr^ 

HALEINE,  Ce  mot  fi- 
gni6e  quelquefois  de  la  fu* 
mée^  Johnjbn.  Et  quelque* 
fois  le  fumier  de  cheval ,  que 
les  Chymiftcs  appellent  vert" 
tre  de  cheval.  Mais  en  termes 
de  Science  Herm<ftiquc,  il 
veut  dire  la  matière  de  Fœu*» 
vre  en  putréfadior, 

HALEREON,  Aigle  des 
fhilofopî'.ep» 

HALIA€MON.  Fleuve 
de  la  Macédoine,  qui  a  la 
propriété  de  faire  devenir 
blanches  les  brebis  qui  ne  le 
font  pas ,  quand  çlles  boi- 
vent de  (on  eau.  Pline ,  /iV. 
31.  cÂ.  a.  On  dit  en  confé- 
quence  en  manière  de  parler 
dans  Part  Hermérique ,  qu'il 
faut  faire  boire  le  Dragon  & 
le  Corbeau  philofophiques 
dans  le  fleuve  Haliacmon , 
pour  dire  qu*il  faut  blanchir 
le  laiton ,  ou  ffiire  paffer  du 
noir  au  blanc  Ig  ipatiere  de 
Tœuvre.On  écrit  auffi  ^liac'> 
mon* 

HALIMAR,Cnîvre, 

HALLE.  De  la  glu. 
HAMMON.  Un  dea 
plus  grands  Dieux  de  TE- 
gypte ,  anflî  nommé  Jupiter. 
On  le  rcpréfentoit  avec  une 
lête  4e  bélier,  y oy 62  Tex- 


HA  IH 

pHcation  de  la  fîâion  donc 
il  fut  le  fujet ,  dans  les  Fa» 
blcs  Egyptiennes  &  Grec* 
ques  dévoilées,  liv.  !• 

HANDAL&HANDEL» 
Coloquinte. 

HARA.  Genièvre. 

HARMALA.  Rue  fau^ 
vage. 

HA  RM  AT.  Bayes  de 
genièvre. 

HARMEL.  Semence  de 
la  rue  fauvage, 

HARMOMIAC.  (  Sel  ) 
(5<:.  Hernu)  Quelques  Phi- 
lofophes  ont  donné  lé  nom 
de  Sel  karmoniac  à  leur  ma- 
tière ,  non  que  le  Tel  qui  porte 
communément  ce  nom  »  foit 
naturel  ou  artificiel ,  doive 
être  regarde  comme  la  ma- 
tière des  Pbilofophesvmais 
parce  que  cette  matière  eft 
une  efpece  de  ftl  cpmpofe 
par  combinaifons  harmoni- 
ques, comme  diient  Ray-» 
mond  Lulle  S;  Riplée.  To^ 
Armoniac. 

HARMONIE  ou  HER- 
MIONE,  fille  de  Mars  &. 
de  Vénus,  époufa  Cadmus, 
fils  d'Agenor.  Cadmus  eut 
d'elle  entr'autres  enfans ,  Se^ 
ipelé ,  tnere  de  Bacchus, 
Voyez  réxplication  de  cette, 
fable  dans  les  Fables  Egypt,. 
&  Grecq.  dévoilées.  Voyez 
auflTi  l'article  de  Cadmus. 

HARPOCRAXE.  Fi- 
gure ou  ftatue  d\in  {loropç 


fÔ»  HA 

tenailt  deux  doigts  fàr  la 
bouché  fermée ,  &  cachanc 
de  Tancre  main  c6  que  la 
pudeur  ne  permet  pas  de 
inontf  CT.  Cette  ftaïue  le  trou- 
voit  dans  tous  les  temples 
Egyptiens ,  qui  Tappeloient 
]e  Dieu  du  Silence.  On  le 
mertoit  ainfi  dans  cous  les 
temples  pour  faire  fouvenir 
les  Prêtres  qu'ils  dévoient 
garder  le  filence  fur  les  fe- 
crers  cachés  fous  leurs  fi- 
gures hiéroglyphiques.  Ces 
fccrets,  feion  que  l'a  très- 
bien  expliqué  Michel  Majer 
j  dans  fon  Arcana  Arcanifjî* 
ma  5  n'étoient  autre  que  ce- 
lui de  la  vraie  Chjrmîe,  que 
l'on  vante  tant  fous  le  nom 
du  Gfand'-oeuvre ,  eu  de  la 
Kerre  philofophale.  On  peut 
voir  les  applicatbns  h'eureu- 
fes  des  faoles  Egyptiennes 
aux  opérations  de  cet  Art , 
dans  les  livres  àts  Fabfed 
Egypt.  &  GrcKTques  dévoi- 
lées, liv.  I.  chap.  7. 
.  HARPIES.  Monftrcs  etï- 
fans  de  Neptune  &  de  la 
Terré.  Elles  avoieot  la  tête 
d*ujie  femme ,  avec  on  vifage 
pâle  &  blême  ,  le  corps  d'un 
vautour  ,  des  ailes  de  fer  , 
des  griffes  aux.  pieds  &  aux 
mains ,  &  un  ventre  énorme 
par  fa  grandeur. On  les  nora- 
iiîoit  Ocypeté ,  Aello ,  Ce- 
laeho.  Elles  enlevoient  les 
mets  de  deflfus  la  table  de 


H  A  •  H  E 
Phitlée,  &  infeâoient  eéUX 
qu'elles  y  laiffoient.  Zethè» 
&  Calaïs,  fils  de  Dorée,  Vtn 
délivrèrent  &  les  châflerent 
jufqu'aux  ifles  Plotes.  Voyez 
les  Fabîès  Ëgypt.  &  Grecq. 
dé^^oitées ,  liv.  a.  cb.  I. 

HASACIUM.  Sel  arrno* 
Aîaé. 

HAUTEUR.  (  Science 
Hehtt.  )  Dimcnfion  allégo- 
rique &  myftérieufe  de  la 
piètre  des  Sages.  Si  nous  en 
devons  croire  Philalethe ,  lai 
hauteur  n'eft  autre  chofe  que 
ce  que  la  matière  des  Phi-' 
lofophes  préfente  à  nos  yeux 
dans  le  temps  de  fa  prépara-  ^ 
tton. Par  exemple,  le  corps- 
ou  la  matière  de  notre  Art  y 
dii-îl  dans  fon  traité  De  vera 
cônftSione  Lapidis  Philofo" 
phtci^  eft  noir  dans  fa  pre- 
mière difpofition  »  qui  fe  fait 
par  la  putréf^âion  ;  cette 
noirceur  qui  frappe  nos  yeux 
&  que  nous  appelons  froide 
&  humide,  eft  ce  qui  (c  ma- 
nifefteà  notre  vue;  &  cette 
difpofition  eft  ce  que  nous 
appelons  hauteur  de  notre 
çnrps*    , 

HÉBÉ  ,  Décffe  de  la  jeu- 
neffe, fille  de  Jupiter  &  de 
Junon  ,  fuivant  Homère;  ou 
de  Junon  feule  ^  fans  avoir 
connu  d'homme ,  mais  pour 
avoir  mangé  beaucoup  de 
laitue  dans  un  feftin  oîi  Apol- 
lon Tavoit  ipvicée»  Hébé  fut 


feÉ 

èonftîtufe  Echanfonne  de 
îupîtcr,  &  donnée  cnfiiite 
en  mariage  à  Hercule  après 
fon  apothéofe. 

if^^c  lignifie  proprement 
la  médecine  Hermétiqne, 
donnée  en  mariage  à  Her- 
cule ,  c'eft-l-dire  mife  entre 
les  mains  de  TArtifte  après 
fa  jperfeftion  ,  afin  qu'il  en 
fafie  tifage  pour  la  fanté  du 
corps  humain ,  la  gucriron 
des  maux  qui  l'affligent ,  & 
fon  rajenniflèment  pour  le- 
quel on  invoquoit  Hébé. 

HEBRIT.  Soufre  rouge 
des  Philofophes. 

HÉCATE  ,  Déefle  des 
Enfers ,  fille  de  Jupiter  &  '^e 
Cérès,  félon  Orphée;  de  Ju- 
piter &  d'Aftérie ,  félon  d'ati- 
tres,  Hécare  préfidoir  aux  ac- 
couchemens  &  aux  fonges. 
Elle  eft  la  même  que  Dîme , 
qtiî  fe  nom  moi  t  la  Lune  dars 
le  Ciel,  Diane  fur  la  Terre, 
&  Hé^are  dans  les  Fnfers. 
Voyei  Diane. 

HECTOR,  fils  de  Priara, 
fut  un  des  plus  grands  Héros 
entre  ceux  qui  défendirent 
fa  ville  de  Troye  contre  les 
Grecs.  La  deftinée  de  cette 
ville  étoit  attachée  à  la  vie 
d'Heâor.  Jupiter  le  prit  fous 
fa  proteâion  »  &  le  foutint 
long-temps  contre  les  pour- 
fuites  de  Junon  qui  vouloît 
le  faire  périr;  mais  enfin  il 
f  abandonna  k  fa  deftinée  « 


&  Achttle  lui  ôta  !a  vie*  . 

Heâor  étoir  le  fymbole  dé 
ta  partie  fixe  de  rœuvre  Her- 
métique, Se  Achille  celui  de 
Feau  ignée  rnercurielle.  C*eft 
pourquoi  on  a  feint  qu*A« 
pollon  ,  Diane  «  Vénus  & 
Mars  avoient  pris  le  parti 
d'HeSor-,  &  Junon ,  Théiîs  , 
le  fleuve  Scamandre  ;  Mer- 
cure &  Minerve  celui  d'A- 
chiîle.  Il  n'étoit  pas  polfible 
de  réuffir  I  s'emparer  de  la 
ville  de  Troye,  c\ft  à-dire 
à  parfaire  l'œuvre ,  fi  Ton  ne 
difîblvoit ,  &  fi  l'on  ne  faifoit 
tomber  en  putréfa^ion  la 
partie  fixe  pir  Peau  mercu* 
riel'e,  ce  qui  étoir  f  ire  mou- 
rir Heâor.  Voyez  l'explica- 
tion plusdéve  nppée  de  certe 
fiâion,  dàn«î  le  6*  livre  des 
Fable»  Sgypt.  &  Grecques 
dévoilées 

HÊCUBE ,  fille  de  Dy- 
mas ,  &  fomme  de  Priam, 
Roi  de  Troye ,  ay  »iu  vu  im- 
moler fa  fille  P^^îixene  ^ur  le 
tombeau  d'Achille ,  &  fon 
fils  Polydor  maffacré  par  la 
trahifon  dePolymeftor,  elle 
en  conçut  un  tel  dépit,qu*elld 
creva  les  yeux  à  Polymet- 
tor  ;  &  dans  le  temps  qu'elle 
fe  fauvoit  pour  fe  fouftrairé 
aux  pourfuites  des  Grecs  qui 
s'ctoient  emparés  de  la  ville 
de  Troye ,  elle  fut  changée 
en  chienne.  Voyez  le  6*  livre 
des  Fables  Egypt.  &  Grecq. 


188  HB 

HEDELTABATENI. 

Térébenthine.  PlanifcarripL 

HEL.  Vinaigre.  Johnfoa 
&  Planifcampu 

HELCALIBAT.  Téré- 
benthine. 

HELE  ou  HELLE.  Gui 
de  chêne. 

HE  LE  BRI  A.  Ellébore 
blanc  à  fleurs  rouges. 

HELENE  ,  fille  de  Jupi- 
ter &  de  Léda,  fçBur  de 
Caftor ,  ^e  Pollux  &  de 
Clytemneftre,  fut  la  plus 
belle  femm?  du  monde.  Mé- 
nelas  Tépoufa ;  &  Pâ-is ,  fils 
de  Priam,  ayant  adjugé  la 
pomme  d'or  à  Vénus  com- 
me à  h  plus  belle  des  Déef- 
fes,  Vénus  lui  mie  Hélène 
entre  les  mains  pour  récom- 

Sjenfe  de  ce  qu*il  ^voit  porté 
on  jugement  en  fa  faveur • 
Paris  .  enleva  Hélène  ,  & 
remmena  \  la  cour  de  Priam. 
Ménelas  ^  pour  s'en  venger , 
ii^it  dans  fes  intérêts  tous  les 
Princes  de  la  Grèce ,  &  con^ 
duifit  contre  Priam  une  ar- 
mée formidable  qui  fit  le  fie* 
Se  de  Troye.  Au  bout  de 
,  ix  ans  les  Grecs  s'emparè- 
rent de  cette  vijîe,  &  Mé- 
nelas ren>eqa  Hélène  avec 
lui.. Après  la  inort  de  Mé* 
nelas  les  Laccdémonjeiis  U 
çhaflèrent  de  leur  ville  :  elle 
fe  retira  à  Rhodes  chez  Po- 
lixo,  qui  pour  venger,  dit 
ïiérpdoçç,  la  oiort  de  foo 


mari  Tiépoleme  tué  au  fiego 
de  Troye,  envoya  dans  le 
bain  oh  étoit  Hélène ,  deux 
femmes  de  chambre  qui  la 
pendirent  à  un  arbre.  Voyez 
les  Fables  Egypr.  &  Grecq« 
dévoilées ,  liv.  $. 

HELïADES»  filles  du 
Soleil  &  de  Clymene ,  & 
fœurs  de  Phaëton.  Voye^^ 
Phaeton" 

HE  Lie  ON.  Montagne 
de  la  Grèce,  fituée  près  de 
celle  du  Parnafle,  Tune  & 
l'autre  confacrées  à -Apollon 
&  aux  Mufes.  Voyti  Mu- 
ses. 

On  voyoit  autrefois  dans 
la  Macédoine  un  fleuve  qui 
portoit  le  nom  d'Hélicon^ 
La  Fable  dit  que  les  femmes 
de  la  Thrace  mirent  en  pie- 
ces  Orphée  fur  fon  rivage  » 
&  furent  toutes  noyées  dans 
les  eaux  de  ce  fleuve,  Voyei 
Orphéh. 

HELICONÏADES,  Sur- 
nom des  Mufes. 

HELIOTRQPIUM. 
Mélifle  de  Théophraftç.  Pa- 
racdfe,    ^ 

HELLE,  fille  d'Athamas 
&  de  Népheîe ,  sVnfuit  en 
Phryg'e  avec  fon  frère  Phri- 
xus/pour  fe  fouftrair^  aux 
mauvais  traircmens  dç  fa 
belle -mère.  Jls  montèrent 
l'un  &  l'autre  fur  un  mouton 
à  toifon  d'or  ^  &  voulurent 
ainCi  traverfçr  la  mer;  mm 


Heîlé  effrayée  par  les  flot* , 
tomba  dans  Teau  &  s'y 
noya.  Voyez  les  Fableô 
Ègypt.  &  Grecques  dévoi- 
lées, liv*  1.  ch.  1.- 

HELMINTHICA.  Tout 
liiédicîiment  vermifuge* 

HELNESED.  Corail. 

HELSATON/  Sel  décre'- 
pité. 

HELSEBON  &  HEL- 
SOBON.  Sel  commtin  pré- 
paré. 

HELUNHÀI.  L'anneau 
dit  de  Salomon. 

HCEMATITÈS  <  Pierre) 
ou  pierre  fanguine  ,  ou  Pe- 
ret  d'Efpagne ,  eft  urie  pierre 
pefante ,  participaift  du  fér , 
des  mines  duquel  elle  fe 
tire»  Il  y  en  a  de  plnfieurs 
cfpeces.  Celle  qu'on  appelle 
Fcret  eîi  dure,  dé  couleur 
brune- rougeâtre ,  niais  de- 
venant rouge  comme  du 
fang  à  mefure  qu'oïl  la  met 
en  poudre.'Elle  eflr  difpofée 
en    aiguillfesî'-poihtues.  La 

f^îus  eftimée  eft  i\ette,  pe- 
iante ,  du^e,  aVéc  des  lignes 
noirâtres  p^i  dètiprs ,  & 
comme  du  cînaDre"  en  de- 
dans. La  fanguine  Mus  vient 
communément  d'Angleter- 
re, elle  n'eft  boint  en  ai- 
guilles; on  la  taille  au  couteau 
pour  en  faire  des  crayons , 
appelés  crayons  rouges.  On 
doit  la  choifîr  rouge-brune , 
pefante  ,  couîpaôe  ,  -unie  , 


SE  î8> 

&  dôucè  au  toucher; 

On  trouve  de  VHématià 
noire  en  Egypte ,  en  Perfe  ^ 
en  Allemagne.  Quand  elte 
eft  infufée,  elle  teint  l'eau 
en  couleur  de  fafran.  Rul- 
land  dît  qu'on  en  trouve  auflî 
de  verte. 

*  Sérapion  ^  Pline  ,  Diof- 
coride,  parlent  beaucoup  de 
rHématite,  &  en  font  un 
grand  éloge. 

MÈMIOBpLON.  La 
douzième  partie  d'une  drag- 
tne.. 

HEMIOLIUM.  Les  unj 
"emploient  ce  mot  pour  fi- 
gnifier  une  'demi-once  ;  le« 
autres ,  avec  Blâncart ,  porfr 
le  poids  de  douze  gros ,  ou 
une  once  &  demie* .  ' 

HÉMIPAGÏA.  Migra», 
ne.    •  *'  ^ 

HENRI  ROUGE.  C6Î- 
coWr»  ' 

Henri  le  PARfessEU*. 
•Àthantr.  -       - 

HERBE  BLANCHE  qui 
croît  ivi  les  petites  monta* 
"gnes;   ces  èxprèfliéns,  rti 
"ternrres  du  grand  art  j  né  fi- 
"gnîfient  autre  chofe  que  la 
.  matière  cuite  &  parfaite  au 
Wanc.  On  rie  trouve  c^s  ter- 
mes que  dans  le  .Dialogue 
de    Marie   &    d'Aros ,   oh 
Marie  la  nomme  Herbe  blan^ 
che  y  claire  &  honorée.  Quel- 
ques-uns l'ont  expliqué  du 
mercure,  des  Sages  ^d'autres 


190  K.» 

de  la  minière  d'qîi  on  V^x^ 
j^Fair  ;  mais  la  circonftancé 
où  Marie  remploie  défigpe 
]a  mdtiere  au  blanc,  parce 
que  les  Philpfophes  donnent 
quelquefois  le  nom  de  ptf- 
iites  niontagnes  à  leur  four- 
ne  u  &  à  leur  vafe. 

Herbe  PHiLpiOPHAtE. 
Herbe  faturnienne  &  Herr 
be  jnédicinale.  Termes  du 
grand  art,  qui  fignifîent  la 
Snèm^  chafe,  c'eft-à'(jire, 
le  niercure  des  §^gçsiqucl^ 
quefois  la  minière  d'oîi.  fe 
tire  ce  mercure^  Le*  Chy- 
mi0e$.lui  ^oni^en^  pe  nom 

f^nérique  d'he/J^  ,  à  pàqfe 
ç  fa  qualité  y'é^éxàuv^e» 
^  ^  H^RBft  TRIQMPHiNTE 
(«SV.  Merrn.  )  Matière  mi- 
^ié^a^  falfàpt  partje  du  com- 
p6f5  des  thifofophes.  Ceft 
jçeH/e  qu'ilft  appellepc  leur 
Femelle,  leur  Crible^  dopt 

Herbe   potagère. 
,  Pietfe.  au  bîafie, 

,quSafurnu  ^égé^able.  Ma- 
.tierede  laqueJiip..lps  Philo- 
JTophes  Hermétiques  favem 
extraire  teur  m/?r.cure» 

HERCy-LE  fe  frend 
ie  pluçfouvçnt  pour  Tartifte 
laborieux  ,  &  fa^i^nt  dans 
.  Tare  ch^ini^ue;  ce  qui  a  en- 
gagé la  plupart  des  Auteurs 
<jui  eu  onjt  traijté ,  à  compa- 


tîefeayx  travaux  d'Hereuh! 
à  caufe  dp  la  difficulté  qu« 
l'on  trouve  à  y  réuffir. 

HERÇyi^B  eft  auffi  b 
nom  que  les  Alchymifte$ 
donnent  à  leurs  efprits  rifié* 
talliques ,  diflolyans  ,  digér 
rans ,  fubtimans,  putréfiant 
§c  coagulans.  Ils  regardant 
les  travaux  d*Hercule  com- 
me le  fymb^Je  du  gr^ni 
oeuvre  ,  ou  des  opératio^if 
de  la  pierre  philofopbalef 
On  peuf  vojr  à  ce  fujet  le 
Traité  de  Pîerre-jean  Fabre 
Médecin  dé  Montpellier  , 
qui  a  po^r  litre  :  Hercules 
Pioçhymçùi  ,  imprimé  % 
Touloufe  en  16^4.  II  y  c^cr 
plique  lès  travaux  d* Hercule^ 
par  le  rappçrt  c^i'ils  ont  avep 
les  opérations  de  P  Alchymie^ 
avec  tant  de  Vraifembl^nce  , 
qu'on  peut  aiTurer  avec  lui^^ 
que  prefqué. toute  h  Fablie 
n'eft  qu'iui.uiîlj  dç  fytubole^ 
énigtnatiques  dp  grand  .oçjgij- 
vrej'cédx"  qui^fijpt  au  f?ut 
en  feront  lafénfjçnt/  l'applir 
cation.  A^f)^^^>  Pi*r  exemr 
ple,  ce.fténi'fi  reJouiabîe» 
fils  de  Ti'jfcrrj,,^qu  Heï;cule 
ne  put,va.ïncre  t^pi  qu'iltoij* 
cha  la  Terre  fa  m^re  ;  mais 
qui  fut  fuflFpqué  ^ès  qu'il  fut 
élevi  fn  l'air,  reprélenre  Ja 
terre  .ipétalîiqije.  groffiere  » 
&  qui  ne  peut  devenir  pro- 
pre à  la  teinture  des  métaux , 
£u'apri«  avoir  été  fublim^e 


«I 

par  le  mercure  oa  \e$  elprit$ 
métalliques  fublimans  tipré* 
fentes    par   Hercule.  >Cet^ 
terre ,  après  avoir  été  fubli- 
mée  ,  doit  mourir  ou  être 
étonffîe  dans  les  airs ,  c'eft^ 
2^-dire,  doit  changer  de  fi- 
gure ,  d^  foTîne^  &  4^  n|^ 
tuije  »  doit  être  ch^f^i^  $& 
vapeur  aqueufe^  &  puis  ro 
tomber  poMr  être  putci^fi^e , 
&  enfutte  reâqrçiier  de  fes 
cendres  comme  le  pbfi&nix* 
Tous  le9  livres  des  Hilo/o*- 
phes  le  dirent ,  entr^autre^ 
Clangor  Buccince  ^  p.  -'48.%. 
.Celui   qm  faura   cç^nvercif: 
notre  terre  en  eau»  çe^te  eau 
en  air ,  cet  air  en  feu»  «e  feu 
en  terre,  pofTédera  te  ma- 
giftere  d'Hermès ,  ,qui-o'eft 
autre  qqe  la  pierre  ^pîtilorp- 
phale.  Mai$  le  pl^fi  cc^;iiu>- 
nérnent  Hercule  eft^  le  fy  m- 
bole  de  ^artiA$(^  qui  em« 
ploie  le   mercure  ^phâbfo* 
•phique  pour  fake  .teut  ce 
qa*o^  lui  attribue-  V^yex  les 
Fables  Egypte  fc  Giret^ues 
dévoilées,  liv.  5*-  où  Ton 
exfHique   tous   les  uavaux 
d'Hcrcutev        . 

HERMAPHRODITE, 
fils  de  Mercure.  &  de  Vé- 
nus ,  fe  promenoit  dans  un 
lieu  folitaire,  où  il  y  avoit 
une  fontaine.  La  Nymphe 
Salmacis  qui  s'y  baignoit , 
fut  éprife  de  la,  beauté  du 
jeune  homme  qiû  ^imi  diC- 


BQtfé  1  ç-y  baigner  :iufli.  Elle 
le  folliata  avec   beaucoup 
d*infiancea  »  &  ne  pouvant 
rengager  \  féconder  fes  de-r 
firs  emqureux,  elle  courut  à 
lui  pour  Tembrafler ,  &  pria 
en  même.temps  les  Dieux  de 
lui  accofider  que   de  leurs 
(ieux   corps  il  ne  s'en  fit 
qu'un;  ce  qui  lui  fut  accordé. 
Hermaphcodice  obtînt  alors 
S)ue  tous  ceux  qui  fe  baigne^ 
roient  dans  cette  fontaine  ^ 
£pic  h^mmê  ou  femme ,  parr 
tm|>çi:Qient  à  Tun  &  à  Paur 
tre  fexe.  La  matière  de  Parc 
Hermétique  tient  de  Mercu* 
j-e  &  det  Vénus ,  &  porti? 
elicïrmême  le  nom  de  Mer? 
cure  des  Fhilofopiies  :  plu$ 
d'iitt  Adepte  lui  ont  donné  le 
jKmi  de  Vénus ,  &  c'eft  #6 
■eâec  de  Tun  &  de  l'aucre 
qu'elle  eil  compofée&  lleft 
à  remarquer  que  ce  fils  dé 
Mercuce  &  de  Vénus  oe.de^ 
vint  Hermaphrodite   qWa^ 
près  fofi  union  avec  la  Nym** 
phe  i^almacis,  &  la  matieriB 
ne  prend  suffi  le  norà  de 
Rtbis  &.  d*Hermaphnodire^ 
qu'après  la  jonâion  du  foib- 
ire  éz  du  mercure  des  Sages 
dans  leuf  fontaine»  quieft, 
ditTrt'vifan,  la  fontaine  où 
le  Rni  &  la  Reine  fe  bai-* 
gncnr ,  comme  le  firent  Sal» 
macis  &:  Hermaphrodite.  La 
propriété  qu'acquit  alors  cet- 
te footaioeiie  rendre. parti*- 


cipans  de$  deux  Tires  tous 
ceux  oui  s'y  baigneroîent  > 
eft  precjfément^Ia  propriéré 
de  l!eau  mercurlelle  des  Phi* 
lofophes ,  qui  eft  prife  pour 
la  femelle ,  &  qui  ne  fait 
plus  qu'un  corps  -des  corps 
<]u'on  y  baigne  y  parce  q  jH)s 
s'y  diffolvent  radicalement, 
&  s'y  fixent  enfuire  de  ma- 
nière à  ne  jamais  pouvoir 
être  féparés.  Ceft  pour  cette 
raifon  que  quelques  Philo- 
fophes  ont  duntàé*  1^  nom 
à* Hermaphrodite  k\^T  ma* 
liere  fixée  au  blanc» 

HERMÈS:  ftrrnoftimé 
Trifmégijîc ,  CU'  trois  fois 
^rand ,  eft  regardé  comme 
^  pér€  de  TAlchymie,  qui 
^e  lui  a  pris  le  nom  d*Art 
Hermétique.  Il  étoit  Egyf»- 
tfen,*&  le  plusfavant  hom^ 
me  connu  jufqiiS:préfenc. 
Voyez  fon  hiftoire  &  les 
-fables  qu'on  a  ki ventées  à 
•fott^ujet  dans  le  premier  li. 
•vre  des  Fables  Egyptiennes 
•&  Grecques  dévoilées. 
:j  Hermès  eft  aufTi  le  nom 
^ué  quelques  Chymiftes  ont 
^onJné  au  nitre.  BlanearU 
^  H^FRIMÈS     ODORANTE, 

Ceft  le  Kermès ,  fuivant 
Raymond  Lulle. 
-  Hermès  eft  encore  un 
•des  noros^  &  le  nom  pro» 
pre  du  mercure  des  Philo - 
fophes,  parce  qu'il  eft  en 
eiFct  le  mercure  4es  corps  ^ 


tt  partîculierertient  celui  d« 
tous  tes  individus  du  règne 
minâ-al. 

ftERMÉTIQUE-Ter. 
tne  de  Chymie.  La  fcience 
Hermétique  reconnoît  Her- 
mès pour  fon  propagateur  ^ 
&  quelques«>uns  le  regar-*- 
dent  comme  le  premier  qui 
y  ait  excellé  1  ce  qui  lui  a 
fait  donner  toh  nom.  L« 
grand  art  5  la  Philofophte 
Hermétique  ^  \t  grand  <EU* 
vre ,  l'ouvrage  de  la  pierre 
philofopbalci  te  roagiftere 
desSagea  ,  font  toutes  cx- 
preflîons  fynonymes  dé  U 
fcience  Hermétique.  La  Phy* 
fiquc  HermétiqMt  dépend  de 
cette  fcience ,  qui  fait  con- 
fifter  tous  les  êtres  fublunaii- 
res  dans  tro4«  principes ,  le 
fel ,  le  fmifr^  &  le  mercure  ^ 
&  rappd^pe^oùfes  les  mal*- 
•<l!es  an'  défaut  d'équiifbré 
dans  Taôion  de  ces  trois  prin- 
cipes î^c'éft  pourquoi  eMe  fe 
propofe  paur  bbjet  la  re*- 
cherclve''  d'an  remède  ,  qui 
entretietKie  'Cet-  équilibre 
dans  les  eorps ,  ou  qui  y  re*- 
mette  ces  trois  principes  ^ 
lorfque  Tun' d'eux  vient  à 
•dominer  avec  trop  de  vioi- 
lence  fur  les  autres.  Lé  fé- 
cond objet  d«  cet  art ,  eft 
de  compofer  ce  qu'ils  ap- 
pellent élixir  au  blanc  ou 
au  rouge,  qu'ils  nomment 
•aufli  pQH'dr*  de  prajeâion  , 
ou 


H  Ê 
on   pierre  PhUofophaîè:  ifs 
prcrendent  avec   cet   élixir 
changer   les  métaux  impar- 
faits  en  argent  avec  Pélixir 
au    blanc  ^  ou  en   or  avec 
réiixir  au  rouge;  On  a  re- 
gardé dans  tous  les  temps 
comme  dés  fous  ceux  qui 
fe   font   adonnés  à  ces  re-; 
cherches, quoiqu'ils  fe  tiom-- 
mène  les  vrais  Sages  &  les 
vrais  PhilofopheSjàquifeuls 
la   Nature  eft   connue.    Ils 
prétendent  que  les  Philofo- 
phes  de  l'Antiquité  ^  Démo-' 
crite  ,  Platon  ,  Socraie,  Pjr- 
thagore ,   &c.   étoient  tous 
initiés   dans  les  fecrets  de 
cette  fcience ,  que  les  hié- 
roglyphes des  Egyptiens  & 
toutes   les  fables  qui  com- 
pofent  la  Mythologie ,  n'ont 
été  inventés  que  pour  enfei- 
pner  cette    icience.  Voyez 
fur  cela    lés  Fables  Egypt. 
&  Grecque^  dévoilées. 

HERMÉTIQUE.  (Sceau) 
VoyeiSCEAV. 

Hermétique.  (  Mé- 
decine )  Elle  réduit  toutes 
les  caufes  des  maladies  au 
fel ,  au  foufre  &  au  lîiercu- 
re  ;  &  les  guérît  par  des  re- 
mèdes travaillas  hermétique- 


l 


ment,  &  extraits  des  trois 
règnes.  Blancart, 

HERMÉTIQUE- 
MENT.  Ce  terme  ne  fe 
dit  que  de  la  manière  de 
fceller  les  vafes  chymiques 


H  Ë  i^i 

où  autres  ;  ce  qui  fe  fait  en 
les  bouchant  de  maniéré 
qu'ils  ne  laiffent  échapper 
aucune  des  parties  volatiles 
des  corps  qu'ils  renferment: 
Pour  y  parvenir,  on  fait  rou-* 
gir  le  haut  du  col  du  vaif-  • 
feau ,  &  on  en  rapproche  les 
bords  jufqu'à  ce  qu'ils  foîent 
cbllés  enfemble.  Quelque- 
fois on  y  met  lin^  bouchon 
de  verre ,  lorfqne  le  vafe  eft 
de  cette  matière ,  &  ayant 
mis  du  verre  pilé  fur  les 
joints,  on  le  fond  à  la  lampe 
d'émailleurs.  On  dit  aufli 
fceller  du  fceau  des  Philo- 
fophes ,  des  Sages  ;  mais 
quand  on  le  dit  des  opéra- 
tions du  grand  oeuvre,  oiï 
ne  doit  pas  l'entendre  du. 
vafe  qui  contient  la  matière  ; 
mais  dti  fceau  fecret  avec 
lequel  ils  fcellènt  la  matière 
inêmé-,  c'eft  la  fixation  du 
volatil.  ' 

HERMIONÉ  dii  HAR-' 
MONIE,  fille  de  Mars  &• 
de  Vénus  ^  &  femme  de 
Cadmus.  Ces  deux  dernier^ 
furent  changés  en  ferpens 
ou  dragons.  Voyei  Cad- 
MUS. 

HerMionè,  fille  dé 
Ménélas  &  d'Hélène,  fut 
d*abord  fiancée  à  Orefte  ; 
fils  d'Agamemnori;Pyrrhusl 
répoufa  à  fon  re'oofr  dé 
Troye.  Mais  Orefte ,  fans 
doute  du  confemcthehc 
N 


I 


194  H  E 

d'Hertnione,  fit  maflacrer 
Pyrrhus  dans  le  Temple 
d'Apollon.  V.  Oreste. 

HERMOGENE.  Nom 
que  Bafile  Valentia  a  donné 
au  mercure  des  Philofophes, 
comme  principe ,  &  père 
de  la  pierre  des  Sages.  Ce 
fgvanc  homme  a  compofé 
le  fymbole  de  fa,  dixième 
Clef  de  l'œuvre  Herméti- 
qtie ,  d'un  triangle  qui  ren* 
ferme  deux  cercles  concen- 
triques ;  à  Tangle  droit  eft  la 
figure  chymique  du  Soleil , 
à  Tangle  gauche  celle  de  la 
Lune,  à  Tangle  du  bas  celle 
de  Mercure.  Sur  chaque  fi- 

Îjure  &  au  milieu  du  cercle 
ont  des  mots  hébreux  que 
je  n'entends  pas.  Âu-^delTus 
du  côté  qui  forme  le  haut 
du  triangle  efl  écrit  ;  Je  fuis 
né  d^Htrmogene  ;  le  long  du 
côté  gauche:  Hyperion  m^a 
choijiy  8c  le  long  du  côté 
droit  :  Sans  Jamfupk  je  fuis 
conlraint  de  périr. 

HERNEC.  Orpiment  des 
Pbilofophes. 

HÉSIONNE  ,  fille  de 
iaomédon ,  Roi  de  Troye , 
félon  la  Fable ,  fut  expofée 
pour  être  dévorée  par  un 
monftre  marin ,  qu'Hercule 
tua.  Les  Phitofoph^  ou 
Adeptes  difent  qvi'HéJionne 
cft  cette  terre  vierge  qui 
renferme  leur  eau  mercu- 
rielle,  &  qui  eft  cachée 


dans  4es  matières  terreftres» 
Apollon  &  Neptune  en  dé- 
firent ardemment  le  facrifi- 
ce,  c'éft4-dire,  que  Thii- 
mide  &  le  chaud  inné  de 
chaque  chofe,  défirent  leur 
réunion  avec  cette  terre  vier* 
ge ,  pour  produire  quelque-» 
chofe  de  pur ,  &  donner  la 
liberté  à  cette  matière  ignée 
&  cet  humide  radical ,  qui 
fe  trouvent  emprifonnés  dans 
les  matières  groffieres  de  la 
terre.  Fabn.  Le  monftre  ma- 
rin eft  une  humidité  fû^er* 
flue ,  qui  femble  noyer  ,  & 
comme  vouloir  dévorer  Hé" 
Jionne.  Voyez  les  Fables 
dévoilées,  iiv.,5.  ch.  14. 

HESNIC.  Le  poids  d'un 
quarteron ,  ou  la  quatrième 
partie  d'une  livre. 

HESPÉRIDES ,  filles  fa- 
buleufes ,  que  les  Poètes  ouc 
feint  avoir  un  jardin ,  dans 
lequel  croiflbient  des  pom- 
mes d'or.  Ce  jardin ,  félon 
l'explication  des  Philofopbes 
Spagyriques  ,  eft  le  Sym- 
bole de  l'Alchymie  »  par  les 
opérations  de  laquelle  on 
fait  germer ,  croître,  fleurir 
&  fruâifier  cet  arbre  folai- 
re ,  dont  le  firuit  furpafte  l'or 
commun  en  beauté  &  bon- 
té^ puifqu'il  convertit  les  au- 
tres métaux  en  fa  propre  na- 
ture; ce  que  ne  peut  faire 
l'or  vulgaire.  Le  Dragon  qui 
gardoit  le  jardin  des  Hcfpc'- 


HE  H  I 
rîcfes  ,  efi  le  fymbole  '.  des 
difficultés  qu'il  faut  farmon*- 
ter  pour  parvenir  à  la  per- 
feâton  de  la  pierre  Pfailofo-^ 
pbale,  6c  en  même  temps 
celui  de  la  putréfaâion  du 
mercure. 

Les  Hefpérides  étoSent 
trois  fœurs ,  filles  d'Hefpé- 
rus,  frère  d'Atlas.  Elles  fe 
iK>n}moieot  Eglé,  Aréthufe 
&  Hefpérëthufe.  Ceux  qui 
feront  curieux  d'en  voir  une 
application  plus  détaillée  , 
peuvent  coofulter  mon  traité 
des'Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées ,  Hv*  a.  ch.  a. 

HESPERIS  ,  efpece  de 
giroflier  ou  vioHer ,  ainfi 
nommé  y  de  ce  que  Tes  fleurs 
ont  beaucoup  plus  d'odeur 
le  foir  que  pendant  le  refte 
de  la  journée.  Bhncard. 

HÉTÉROGÈNE.  Qui 
n*eft  pas  de  même  nature. 
La  tnatiere  des  Philofophes 
eft  mêlée  de  beaucoup  de 
parties  hétérogènes  qu'il  faut 
en  fép^rer  pour  avoir  le  mer- 
cure des  Philofophes  pur  & 
fans  taches. 

HEXAGIUM.  Poids  de 
quatre  fcrupules ,  fuivant 
quelques-uns  «  fc  d^une 
dragme  Se 
d'autres.  Blamard, 

HIDROS.  Sueur. 

HIDROTIQUES.  (  Mé- 
dicamens  )  oufudorifîques. 

HIDtJS.  Vert-de^gris. 


demie  ,  fuivant 


^      H  I  Î9J 

HIÉROGLYPHES. 

Caraâeres  myftérieux  in- 
ventés par  Hermès  Trifmé» 
gifle ,  &  employés  par  le& 
Egyptiens  particulièrement 
pour  enfeigner  l'art  facerdo- 
tal.  Voye2  cet  article.  Dans 
les  quatre  fortes  d'hiérogly-^- 
phes  en  ufaee  chez  les  Egyp- 
tiens j  la  >  teconde  étoit  la 
feule  ulitée  quand  il  s'agif- 
foit  de  parler  des  myfleres 
de  la  Nature  ^  &  de  ceux  de 
l'art  Sacerdotal  ou  Hermé- 
tique. AbéntphL  Prefque 
tous  les  Alchymifles  ont 
imité  les  Egyptiens.  Ils  ne 
fe  font  expliqués  que  par 
fymboles  ,  allégories ,  mé- 
taphores ,  fables  &  énigmes  J 

HIÉROPHANTES. 
Prêtres  célèbres  à  Athènes» 
chargés  d'^nfeigner  les  cho- 
fes  lacréesy  &  les  myfleres 
à  ceux  qui  vouîoient  être 
initiés.  Ils  avoient  foin  des 
Temples.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecques  dévoi- 
lées ,  liv.  4.  •* 

HILLA.  Boyau  jejun- 
non. 

HILLUSôuHILUS,fiI» 
d'Hercule  &  de  Déjanire, 
époufa  Jolé ,  &  tua  dans  la 
fuite  Euryfthée^  pour  yen- 

Î;er  fon  père  des  maux  que 
ui  avoit  fufcités  ce  Roi* 
Voyei  Hc&CULE. 

HIMEN    ou    HYMEN; 
Kom  que  Raymond  Lulle  a 
Nij 


196     ^       H  I 

donné  à  Tunique  vafe  quâ  les 
Phiiorophes  emploient  pour 
faire  le  magidere  des  Sages. 

HIN.  Alla  fœtida. 

HIPPOCENTAURES. 
Monftres  demi  hommes  & 
demi  chevaux ,  que  les  Poè- 
tes ont  feint  avoir  habité  au» 
trefois  près  du  mont  Péiion^ 
Ces  monflres  font  de  )a  na« 
ture  des  autres  de  la  Fable  ^ 
jC*eÛ-à-dire  ^  imaginés  pour 
fymboie  de  la  diiiolution  de 
la  matière  de  l'oeuvre  Her- 
métique. Ce  qui  ed  aâez 
clairement  déclaré  par  la  fi^ 

f unification  étymologique  du 
ieu  de  leur  habitation  pré^ 
tendue  ;  car  Pelos  veut  dire 
noir  y  d*où  on  a  fait  Pélion* 
On  fait  que  la  couleur  noire 
eft  la  maraue  &  le  figne  de 
la  putréfaaion  &  de.  la  dif- 
foaition  parfaite  de  la  ma- 
tière. Voye{  Centaures. 

HIPPOCRENE.  Fon- 
t;aine  fltuée  près  du  mont 
Hélîcon  en  Béotie ,  &  con^ 
lacrée  aux  'Mu Tes»  Les  Poè- 
tes ont  feint  que  le  cheval 
Pégàfè  la  fit  fourdre  en  frap- 
pant Ja  terre,  avpc  le  pied. 
Voyez  l'explication  de  cette 
fable  dans  les  Fables  Egypt. 
&  Grecques  dévoilées ,  liv. 
2.  cbap.  14.  6.  3. 

HIPPODAMIE,  fille 
cl*(Ehomaus ,  époufa  Pélops , 
après  que  celui-ci  eut,  par 
^ratagéme  ,   vaincu  (Sno- 


tt  I 
niHus  i  la  courfe  du,  char» 
C*étoit  la  condition  que  ce 
Roi  d'Elide  impofoic  à  ceux 
qui  demandoient  fa  fille  en 
mariage.  Vk>  (Enomaus* 

^IPPODAMIE  ou 
DEIDAMIE  ,  fille  du  Roî 
d' Argos ,  ptit  pour  mari  Pi- 
rithous.  Celui-ci  invita  les 
Centaures  à  fes  noces  j  ils  y 
excitèrent  du  trouble  ;  Her* 
cule  &  Théfée^  amis  de  Pi- 
rithouS)  prirent  fon  parti  > 
attaquèrent  les  Centaures  ^ 
en  tuèrent  un  grand  nom- 
bre ,  &  mirent  les  autres  en 
fuite.  Voyez  les  Fables  dé- 
voilées^ liv.  5.  ch..ia. 

Les.  noces  de  Tœuvre  fe 
font  pendant  la  putréfaâson 
de  la  matière  fignifiée  par 
les  Centaures.  Hercule  ou 
TArtifte,  de  concert  avec 
Théfée,  ou  le  mercure  des 
Philofopbesi  achèvent  la  diC^ 
folution ,  défignée  par  la 
mort  des  Centaures ,  &  pro- 
cure la  volatilifation  indi- 
quée par  ceux  qui  prennent 
la  fuite.  Pirithous  eft  la  ma- 
tière fixe  y  Hippodamie  eft 
la  volatile.  . 

HIPP,OLYTE,filsde 
Théfée  &  d'^ippolyte.  Rei- 
ne des  Amazones^  eut  une 
fi  grande  paflion  pour  la^ 
chafTe ,  qn'il  en  étoit  unique- 
ment occupé.  Phèdre  fa  bèl- 
le-mere  devint  amoureufa 
de  lui  9  &  ne  pouvant  le  Ctire 


K  I 
confentîr  à  fes  defirs ,  elle 
s'en  vengea  en  Paccufant  au- 
près de  Théfe'e  d'avoir  voulu 
atrejîtcr  à  forn  honneur.  Thé- 
fée  trop  crédule  chafla  Hip- 
poîyte  fon  fils  de  fa  préfence. 
Celiii-ci ,  en  fuyant  la  colère 
de  fonper-e^étoic  nibnté  fur 
un  char  pour  s'éloigner  de 
Ini  ;  comme  il  paffoit  fur  te 
rivage  de  la  mer ,  Neptune 
ftifcita  un  monfire  marin,  qui 
sVtant  préfenté  aux  chevaux 
d'Hippolyre,  les  effraya ,  leur 
fît  prendre  le  mords  aux 
dents ,  &  les  obligea  de  tra!-- 
Hep  le  char  à  travers  les  ro- 
chers y  OÙ  il  fe  fracafTa;  Hipn 
polyte  culbuta  ^  &  y  périr, 
Efculape  le  reflufcita.  La 
pafllon  d*HippoIyte  pour  la 
chafle  ,  eft  la  difpofition  de 
Il  matière  à  être  volatilifée  ; 
cette  votarilifarion  marque 
une  efpece  d'éloignement  & 
d*averfion  pour  Tunion  avec 
la  terre  c^ui  rede  au  fond  du 
\vafe,  indiquée  par  Phèdre 
mariée  avec  le  cfiercuFe  re-t 
préfenté  par  Théfée.  Com«* 
me  c'eft  le  mercure  lui«»même 
qui  eft  ca\ife  de  la  volatilifa-. 
tîon  ,  on  a  feint  que  Théfée 
avoir  chaffé  fon  fils  de  fa  prc-t 
fence.  il  eft  en  effet  fon  hls, 
puifqu'if  eft  fait  dti  mercure 
même.  Âpres  fa  volatiUfan 
tton  ,  il  retombe  dans  la  mer 
desPhilofophes,ou  fe  forme 

{9  cocher  oa  U  pm^  dieA 


H  I.  197 

Sages ,  &  y  meurt ,  c'eft-à- 
dire  qu'il  s'y  fixe  -,  car  mou- 
rir &  fe  fixer  font  deux  ter- 
mes fynonymes  en  fait  de 
fcience  Hermétique,  comme 
volatilifer  fighifie  donner  la 
vie.  Voyez  dans  le  liv.  3. 
ch,  ia.i.  a.  des  Fables  dé-* 
voilées ,  ce  qu'il  faut  enten- 
dre par  la  réiurreâion  d'Hip* 
polyte,  faite  par  Tart  d'Ef- 
ciilape« 

HiPPOLYTE  ou  A^TIO-* 
P£,  Reine  des  Amazones  j 
époufa  Thcfée  après  fa  dé- 
faite. Voyez  le  liv.  j.  c.  13. 
des  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées." 

HIPPOMENE  ,  fils  de 
Macarée^fe  mit  fur  les  rangs 
pour  époufer  Atalante»  Il  la 
vainquit  à  la  courfe  par  le 
moyen  de  trois  pommes  d'or 
qu'il  ^etta  fuccefHvement 
derrière  lui ,  &  qu'Atalante 
s'amufa  à  raroaflcr.  Voyea 
les  Fables  dévoilées  »  liv.  2« 
chap.  3, 

HIPPURIS.  Ceft  U 
prête  j,  la  queue  du  cheval,^ 
en  latin  Equifctum. 

HIRUNDINARIA. 
Domptc^venin ,  Afclepias. 

HISMAT.  Scories  d'ar-* 
gent. 

HISPANACH.  Epinars, 

HIVÇR,  Les   Sages  ont 

donné  quelquefois  ce  nom  à» 

leur  merci>re  *,  mats  >fs  s^iv 

fervQOilÇoa^aïunéioeojc  ddM 

Niîi 


19»  H  I 

un  fens  allégorique ,  pour  fi- 
gnifier  le  commencement  de 
Tœuvre,  ou  le  temps  qui  pré* 
cède  la  putréfadion.  C'eft 
pourquoi  ils  difenc  commu- 
nément ,  qu'il  faut  commen* 
ccr  par  Vhivtry  &  le  finir  par 
l'automne;  parce  quç  de 
mime  que  la  nature  femble 
morte  en  hiver  Se  ne  pro- 
duit encore  rien  »  de  tnême 
le  mercure  des  Sages  difpofe 
feulement  à  la  génération  , 
qui  ne  peut  fe  faire  fans  cor- 
ruption y  &  la  corruption  ne 
furvient  que  par  la  putré«> 
faâion.  Le  régime  du  feu 
efl  alors  du  premier  degré. 
Le  mercure  difTout  fon  corps. 
Et  les  Philorophes  difent  que 
ce  degré  du  feu  doit  être 
femblable  à  la  chaleur  d'une 
poule  qui  couve  ;  d'autres  à 
la  chaleur  de  Teflomac ,  à  la 
chaleur  du  fumier  ;  d'autres 
enfin  à  une  chaleur  fembla- 
ble à  celle  du  foleil  au  mois 
de  Mars  ou  dans  le  figne 
i^Aries.  C'eft  pour  cela 
qu'ils  ont  dit  qu'il  faîloit 
commencer  l'œuvre  au  figne 
du  Bélier,  pendant  que  la 
Lune  eft  dans  celui  du  Tau- 
reau. £t  tout  cela  ne  fignifie 
autre  chofe  que  la  chaleur 
modérée  phibrophiquement 
au  commencement  de  Pau- 
vre. 

C'eft"  dans  ce  temps  iihivtr 
philofophique  que  le  mer« 


H  O 
cure  fe  mortifie,  que  la  terre 
conçoit  &  qu'elle  change  de 
iiatûre. 

HOLCE.  Dragme. 

HOLSEBON.  Sel  com- 
mun décrépité. 

HOMERE,  Poète  Grec, 
peut-être  le  plus  ancien ,  a 
compofé  divers  ouvrages  ;^  il 
nous  refie  entr'autres  iotk 
Iliade,  fon  OdylTée  &  quel- 
ques Hymnes.  On  l'appelle 
le  Prince  des  Poètes  »  tant  à 
caufe  du  fublime  de  fa  Poë- 
fie ,  que  parce  qu*il  femble 
être  la  fource  dans  laquelle 
les  autres  ont  puifé  \  c'eft 
pourquoi  Pline  l'appeloit  la 
Fontaine  des  beaux  efpritsm 
Hon\ere  avoit  voyagé  en 
Egypte,  &  y  avoit  appris 
les  ixiyfteres  de  l'Art  Sacer- 
dotal. Il  imagina  la  fiâion 
de  la  guerre  &  du  fiege  de 
Troye  pour  traiter  cet  Arc 
allégoriquement  ;  ce  qu'il  a 
fait  dans  fon  Iliade.  Il  fitauSi 
fon  OdyiTée ,  ou  les  Erreurs 
d^UlyjJh  ,  pour  repréfen- 
ter  les  erreurs  où  tombent 
lesPhilofophes  Hermétiques 
avant  de  parvenir  à  Ja  con^ 
noiflance  du  véritable  fecrec 
de  cet  Art.  On  y  voit  clai- 
rement les  procédés  faux  & 
erroneux  (  pour  me  fervir  des 
termes  mêmes  des  Philofo* 
phes  )  de  ceux  qui  n'étant 
pas  encore  initiés  dans  ces 
œyfteres ,  font  des  chûtes 


HO 
prefqu'à  chaque  pas  qu'ils 
font*  Ulyffe  eft. le  véritable 
portrait  de  ces  Chymiftes 
qui  ayant  une  fols  adopta  un 
fyftême  &  une  recette ,  la 
travaillent  conformément  à 
leurs  préjugés ,  malgré  que 
la  Nature  s'offre  à  eux  com- 
me Calypfo  j  &  ils  Taban- 
donnent  enfui  te  de  la  ma- 
nière que  fit  Ulyfle.  Ils  s'infr 
truîfent  comme  Ulyfle  le  fut 
par  Tyréfîas  ;  mais  toujours 
indécis ,  ils  font  mille  opéra- 
tions fur  des  recettes  diffé- 
rentes ,  comme  Ulyfîe  abor- 
da en  différens  pays  fans  fe 
fixer  à  aucun. 

Ripîée  ,  Trévifan  ,  Za- 
chaire  ont  imité  Homère  ;  ils 
ont  fait  le  détail  des  erreurs 
où  ils  font  tombés  avant  de 
réuiTir ,  &  ont  donné  enfuite 
méraphqriquement  &  allé- 
goriqnement  la  véritable  ma- 
nière de  procéder  aux  opé- 
rations du  grand  œuvre.  Il 
ne  faudroit  que  donner  une 
édition  commentée  d'Ho- 
mci-e,faite  par  un  Philofophe 
Hermétique,  pour  prouver 
au  public  la  vérité  de  ce  que 
j'avance.  Le  peu  d'exj^lica- 
tions  que  j'ai  données  de 
J'Iliade  dans  le  6*  livre  des 
Fables  Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées,  fuffifentpour 
donner  ^une  idée  claire  du 
refte.  Les  Mythologues  fe 
dûoneronc  éternellement  la 


HO  iw 

torture  fans  réuflîr  l  expli- 
quer Homère  d'une  manière 
fatisfaifante ,  s'ils  fuppofent 
à  ce  Poète  d'autres  idées  que 
celles-lL 

HOMME.  La  plupart  ^ 
des  Philofophes  ont  com- 
paré la  confeâion  du  ma- 
fiilere  à  la  génération  de 
homme ,  &  ont  en  confé* 
quence  perfonnifié  les  deux 
partiesou  ingrédiens  de  roeii- 
vre,  le  fixe  8c  le  volatil.  Ils 
ont  appelé  le  fixe  mâU ,  &  lui 
ont  donné  des  noms  d'hom- 
mes ;&  le  volatil /^/7zc//f,  & 
l'ont  indiqué  par  des  noms 
de  femmes.  C'eft  de  ceue 
manière  que  les  Egyptiens 
&  les  Grecs  anciens ,  initiés 
dans  les  myfteres  de  l'Arc 
Sacerdotal  ou  Hermétique, 
ont  inventé  les  fables. 

HoniME  dit  fimplement  ^ 
fignifie  le  fixe. 

Homme  Élevé  s'entend   * 
de  la  matière  des  Philofo- 
phes digérée  ^difibute  &en 
putréfaâion. 

Homme  armé  de  Cas* 
QUE  fignifie  le  mercure  di-« 
géré  &  parvenu  à  la  couleur 
noire,  Ceft  une  dénomina- 
tion tirée  par  comparaifon 
de  la  figure  du  Dieu  Mer- 
cure, repréfenté  avec  un  caC* 
3ue  en  tête  >  tenant  fon  ca- 
ucée,  autour  duquel  deux 
ferpens  entortillés  femblent 
fecombattre» 

Niv 


200  HO 

Homme  Rouge,  G'eft 
le  foufre  des  Philofophes  , 
ou  le  magiftere  au  rouge. 

HOMOGENE.  Qui  eft 
de  même  nature,  qui  eft 
compofé  de  parties  abfolu- 
ment  fimilaires  entr'ellcs,  & 
qui  peuvent,  étant  rappro- 
chées ,  s*unir  intimement. 
^Telles  font  les  parties  de 
l'eau  ,  qui  mêlées  avec  de 
Teau ,  ne  peuvent  plus  en 
être  diftrnguées.  Tel  eft  Tor 
piir  mêlé  avec  d'autre  or  pur. 
Un  métal  ne  peut  fe  mêler, 
comme  on  dît ,  per  minima^ 
ou  inrimemept  avec  un  vé- 
gétal j  mais  feulement  avec 
quelques  parties  de  ce  végé- 
tal quand  elles  font  métalli- 
:ques  de  leur  nature.  On  eh 
^tronvë  dans  pluficurs  plan- 
tes ,  &  dans  différens  arbres 
Jocfqu^ils.croifTent  fur  des 
mines.  On  prétend  niêm'e 
*  que  ies  Chinois  favent  ex- 
traire du  mercure  vulgaire 
«roulant  du  pourpier  fauva^e. 
L'iexpéfithce  a  prouvé  qu*op 
trouve  dans  le  chêne  des  par- 
ties ferrugineufes.  La  cendre 
de  pavot  cornu  fe  mêle  avec 
les  métaux  en  fufion. 

HOREUM.  Miel  tiré  de 
la  ruche  pendant  Tété. 

HORIZON.  Nom  que 
quelques  Chymiftes  ont  don- 
oé  au  mercure  de  l'or  ;  &  les 
Philofophes  Hermétiques  au 
inercure  des  Sages  »  parce 


HO  H  U 

qu'il  eft  le  principe  &  la  bafe 
de  l'or  philofophique. 

HORIZONTIS.  Or  po- 
table. 

HORUS  ou  ORUS,  fils 
d'Ofiris&d^IfiSjfit  la  guerre 
à  Typhon,  &  le  fit  périr  avec 
Paide  d*Ifis.  Horus  mounir 
cependant,  mais  fa  mère  le 
reffufcita ,  &  le  rendit  im- 
mortel. Horus  fuccéda  à  Ta 
mère,  qui  avoir  ene-mêmc 
fuccédé  à  Ofiris  fon  époux  j 
mais  Horus  fut  le  dernier 
dos  Dieux  qui  régnèrent  en 
Egypte.  Voyez  ce  que  figni— 
fieî^c  ces  fixions,  dans  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées,  liv.  i.  ch.  5, 

HUCCI  ou  H  UNO. 
Ceft  rétain, ou  Jupiter. 

HUILE ,  quoique  fimpîe-r 
ment  dit,  i^'eft  pas  une  ma- 
tière dont  on  doive  fe  fervir 
pour  la  confeftion  de  l'œu- 
vre -,  ils  ont  donné  ce  nom  à 
la  matière  même  lorfqu'eîie 
a  pris  une  couleur. &  une  vif^ 
coûté  huileufe,  pendant  la 
putréfaiSâon  dans  Tœuf  phi- 
lofophique. Tabula  Sci^ntice: 
ma}oris.  Par  V huile  ^  les  Phi- 
lofophes déÇgnent  fouvenc 
le  feu  fecret  des  Sages. 

Huile  Bénite.  Huile 
incombuftible.  Ceft  leur 
fouFire.  Ils  donnent  quelque- 
fois ce  nom  1  leur  pierre 
parfaite  au  blanc  ou  au  rou- 
ge,  parce  qu'elle  coule  &:  fe 


H  U 
fend  au  feù  comme  le  beurre 
ou  rhuile  figée. 

Huile  de  la  Nature. 
C'eft  le  premier  fel  qui  fert 
de  bafe  à  tous  les  autres.  On 
l'appelle  Huile  ^  parce  qu'il 
eft  onâneux ,  fondant  &  pé- 
nétrant \  Huile  de  la  Nature , 
parce  qu'il  eft  la  bafe  de  tous 
les  individus  des  trois  règnes, 
&  qu'il  en  eft  auffi  le  confer- 
vateor  matériel  &  le  reftau- 
rateur.  C'eft  le  meilleur  ,  le 
plus  noble,  le  plus  f^xe,  & 
en  mêrne  temps  le  plus  vo- 
latil avant  fa  préparation! 
Lorfque  TArt  veut,  l'em- 
ployer ,  il  doit  de  fixe  le  ren- 
dre volatil,  &  puis  de  volatil 
fîxe$le  refoudre  &  le  coa- 
guler, c'eft  totit  l'œuvre. 

H  UTILE    ESSEKTIÇLLE. 

C'eft  le  foufre  volatil  des 
métaux  philofophiques;  c'eftr 
à-dirè ,  leur  arae ,  oti  le  mâ- 
le ,  le  foleil,  i*or  des  Sages. 

Huile  pe  Saturne. 
(  Se,  Herm.  )'  Matière  des 
Fhilofophes  au  noir,  ainfi 
nommée,  parce  qu'i(s  a'pr 
pellent  Plomb  leur  matiete 
en  putréfaé'lion. 

Huile  de  Soufre. 
('  Se.  flcrm.  )  Matière  au 
noir.    • 

Huile  de  Talc.  Les 
Anciens  ont  beaucoup  parlé 
de  cet^e  huile ,  à  laquelle  ils 
attribuoîent  tant  de  vertus , 
qUjC  preCquel  tQU$  les  Chy- 


H  U  201 

mîft«s  ont  mis  en  œuvre  tout 
leur  favoîr  pour  la  compo- 
fer;  ils  ont  calciné^  purifié, 
fublimé,  &c.  cette  matière , 
&  n'en  ont  jamais  pu  ex- 
traire cette  huile  fi  precieufe. 
C'eft  que  les  Anciens  n'en 
ont  parlé  que  par  allégorie  y 
&  que  fous  ce  nom  ils  ont 
entendu  Vhurle  des  Philofo* 
phes  Hermétiques ,  autre- 
ment leur  élixir  au  blanc  par- 
fait,  au  lieu  que  les  Chy- 
niiftes  modernes  ont  pris  les 
termes  des  Anciens  à  la  let- 
tre ,  &  ont  perdu  leurs  pei- 
nes ,  parce  que  le  talc  n'cft 
pas  la  matière  d'où  cette 
huile  doit  s'extraire. 

HuiLi  DE  Mars.  (  .^c. 
Herm.  )  Soufre  des  Philo- 
phcs  parfait  au  rouge. 

Huile  Incombusti- 
ble. (  Se.  Herm.)  Mac^iftere 
au  roufje  ;  on  l'appelle  in» 
combuftible ,  à  caufe  de  fa 
fixité. 

•  Huile   Rouge.   Foyei 
Huile  de  Mars. 
'■   Huile  Vive.  Magiftere 
au  blanc. 

HU  ILE  VÉGÉTALE.  Huilc 

du  tartre  des  Phîlofopbes„ 
&  non  du  tartre  vulgaire. 

Huile  Heraclienne. 
Huile  extraite  du  bois  de 
gayac  y  ou  du  bouis.  Il  eft 
bon  contre  l'épilepfie  &  les 
maux  de  dents. 

I^UMATION.  Aaiook 


îoa  H  U 

par  laquelle  Ton  met  dans  \t 
vafe  1.1  matière  de  la  pierre 
des  Sages ,  pour  Ty  faire  pu- 
tréfier. Quelques  Chv  milles 
ont  comparé  cette  aâion  à 
la  fépalcure  de  JeTus-Chrift, 
parce  qu'on  fcelle  le  vafe 
après  y  avoir  niis  h  matière, 
comme  on  fcella  le  tombeau 
de  notre  Sauveur;  &  que  la 
matière  ne  s'y  difibut  ou 
putréfie,  que  pour  refrufcitér. 
PîuCeurs  d'entre  les  Philofo- 
phes  Chymiques  ont  trouvé 
tant  de  reHei^iblance  dans  la 
vie ,  la  paflion ,  &c.  de  Jéfus- 
Chrift,  avec  les  opérations 
du  grand  œuvre  des  Sages , 
qu'ils  n'ont  point  fait  diffi- 
culté de  fe  fervir  des  termes 
mêmes  de  l'évangile  pour  ex- 
primer allégoriquement  tout 
leur  procédé  ;  parce  que  , 
difent-ils.  Dieu  a  inftituéîe 
grand  ceuvre  pour  le  falut 
de  no<;  corps  «  comme  il  a 
envoyé  fon  Fils  pour  le  falut 
de  nos  âmes.  Ils  ajoutent , 
que  la  Science  Hermétique 
jette  fur  les  myfteres  de  fa 
religion  Chrétienne^  un  jour 
û  grand ,  qu'il  n>ft  pas  pof- 
fibled'érre  Phxlofophe  Her- 
métique ,  fans  être  bon  Chré* 
tien. 

HUMATION,  en  ter- 
mes de  Science  Hermétique 
(ignîfie  proprement  la  pu- 
tréfaâion  de  la  matière;  & 
quelquefois  fa  fixation ,  par-» 


H  U 
ce  que  la  fixation  du  volatil 
eft  une  efpece  de  mort ,  & 
que  ce  qui  étoit  eau  pendant 
la  diffolution ,  devient  terre 
en  fe  fixant. 

HUMECTATION.  (  Se. 
Herm.)  Donner  à  la  pierre 
fon  humidité,  lorfqu*elle  eft 
parfaite  ,  &  qu'on  veut  la 
multiplier.  K  Imbibition, 
Multiplication. 

HUMECTEii.  Cuire, di- 
gérer. Voyei  IMBIBITION. 

HUMEURS.  Paracelfe 
ne  vouioit  pas  qu'on  dit  d'un 
homnil ,  qu'il  eft  fanguin  , 
ou  mélancolique ,  ou  piiui- 
teux  ;  parce  que  tout  homme 
eft  fanguin ,  mélancolique  & 
flegmatique  tout  enfemble  s 
mais  il  vouioit  qu'on  appe« 
lât  la  bile  foufre  rouge,  le 
phlegme  foufre  blanc  im- 
prégné de  fels ,  &  la  mélan- 
colie mercure^ 

HUMIDE  IGNÉ.  Mer- 
cure des  Sages  animé  de  fon 
foufre.  Quelquefois  les  Pbi- 
lofophes  entendent  par  ce 
terme  la  matière  de  l'œuvre 
au  noir« 

Humide  radijcal  db 
LA  'Sature  y  on  V humidité 
vifqueufe»  C'eft  le  mercure 
des  Philofophes ,  qui  eft  la 
bafe  de  tous  tes  individus  des 
trois  règnes  de  la  Nature; 
mais  qui  eft  plus  particuliè- 
rement la  femence  &  la  bafe 
des  métaïut ,  quand  il  eft 


,  H  i; 

prépzré  philofophiqnemcnt 
pour  faire  l'œuvre  Hermé- 
tique. 

HUMIDITÉ  dit  fimple- 
ment,  figni fie  le  mercure, 
^tilôlvant  univerfel  des  Phi- 
lofophes. 

Humidité  de  la  Pier- 
re. C'eft  auffi  le  mercure 
qui  eft  une  eau  feche ,  qui 
ne  mouille  point  les  mains, 
&  qui  ne  s'attache  qu'à  ce 
qui  eft  de  fa  nature.  Ceux 
qui  prétendent  qu'il  y  a  deux 
voies,  la  feche  &  l'humide 
pour  faire  le  magiftere,  ap- 
pellent humidité  de  Ja  pierre 
l'eau  permanente  des  Sages 
fous  forme  d'eau  laiteufe , 
nommée  lait  de  vierge ,  Aa- 
midité  vifqueufe.  Ceux  qui 
n'admettent  que  la  voie  fe- 
che ,  l'appellent  eau  fiche 
Cmplêment.  Mais  c'eft  un 
leurre  que  ces  deux  voies  ; 
les  uns  &  les  autres  fuivenc 
la  même  fous  deux  noms 
difFérens  -,  ils  n'ont  égard  , 
dans  ces  dénominations , 
qu'aux  difFérentes  formes 
fous  lefquellesfe  montre  leur 
mercure  dans  le  cours  des 
opérations* 

Rendre  à  la  pierre  fan  Ai/- 
midité ,  c'eft  faire  les  irabi- 
bitions  ;  c'eft-à-dire ,  conti* 
mier  le  régime  du  feu  philo- 
fophique ,  qui  fait  fublimer 
cette  humidité  au  haut  du 
vafe,  d'où  les  ifiabibitions  fe- 


H  U  H  Y    ao3 

font  d'elles-mêmes  y  lorfque 
cette  même  humidité  retom- 
be fur  la  terre  qui  eft  demeu- 
rée au  bas. 

Humidité  visqueuse. 
Voyei  Humidité  de  la 
Pierre. 

Humidité  Aqueuse. 
Mercure  après  la  putréfac- 
tion de  la  matière. 

Humidité  brûlante. 
Mercure  des  Sages  ^  ainft 
nommé  de  ce  qu'il  a  plus 
d'aâiron  &  de  force  fur  l'or 
même  que  le  feu  élémen- 
taire. C'eft  pourquoi  les  Phi- 
losophes difent,  nous  bru^ 
Ions  avec  Veau ,  &  les  Chy^» 
mijies  avec  le  feu* 

Humidité  permanen-  . 

TE.  F^EAU  PERMANENTE- 

HUNC,  ou  HUNT,cu\ 
HUCCi.  Etain, Jupiter. 

HUSACE.  Sel  armo- 
niac. 

HUVO.  î    Jupiter    des 

HUUT.  S     Chymiftes.. 

HYACINTHE,  fils  d'A- 
raicle ,  fut  tué  par  Apollon  » 
qui  l'âimoit  beaucoup.  Ce 
Dieu,  en  jouant  au  palet ,  le 
fit  tomber  par  mégarde  fur 
la  tête  d'Hyacinthe ,  qui  pé- 
rit du  coup.  Les  Poètes  ont 
feint  qu'Apollon  le  changea 
en  la  fleur  d'Hyacinthe ,  & 
que  l'on  voit  encore  fur  cette 
fleur  ces  deux  lettres  A ,  I , 
qui  compofent  l'exclamation 
lamentable  que  fit  ce.  Dieu. 


\ 


ao4  H  Y  H  Y 

»près  cet  accident.  Voyez  fubît  une  éfpece  de  mort , 
co  que  fignifie  cette  fable '^fe  fcmble  acquérir  à  chaque 
dans  rarticle  d'Apollon,  •  inftant  un  nouveau  geni-ç  de 
HYADES,  filles  d'Atlas,  vie  par  les  difFcrens  degrés 
&  d^Ethra  ,  furent ,   félon    de  pecfeclion  qu'elle  prend  ,^ 


qntlques-uns*,  les  nourrices 
de  Bacchus.  On  en  nomme 
fix  ,  Eiidore  ,  Ambrofie  , 
l^odicc ,  Coronis  ,  Phileto 
&  Polifo  :•  d'autres  y  ajouf 
tent  Thionne.  Ces  préren- 
dues filles  d'Atlas  ne  font 
autres  que  les  vapeurs^  mer- 
curielles  qui  montent  au  haut 
du  .vafe  ,  &  rctbmbent  en 
pluie  fur  la  matière  fixe  fi- 
gnifiée  par  Bacchus.  Le  nom 
feul  d^Hyadss ,  qui  veut  dire 
pluvieux ,  exprime  fufirfam«? 
ment  la  chofe. 

HYARIT,  Argent,  Lune 
des  Philofophes. 

HYDATIS.  ^oy.  ARLES 
Crudum. 

HYDATODESVINUM. 
Vin  trempé  d'eau. 
.  HYDEROS.    Hydro- 
pifie. 

HYDRARGIRQSIS, 
Onâion  mercurielie. 

HYDRE.  Serpent  à  plu- 
fieurs  têtes  qu'Hercule  tua 
ckns  le  marais  de  Lerna, 
Les  Philofophes  Spigyri- 
qjues  difent  que  l'hydre  re- 
préfente  la  femence  métal-p 
iique ,  laquelle  fi  l'on  digère , 
&  fi  Ton  cuit  dans  le  vafe 
philofophique,  s'altère  &  fe 


de  même  que^l'liydre  pre- 
noit  dix  nouvelles  têres, 
quand  Hercule  lui  en  ccu- 
poit  une  j  ce  qui  eft  très-» 
clairement  le  fymbole  de  la 
roultipHcacion  de  la  pierre-  \ 
Car  autant  de  fois  que  l'on 
recuit  &  que  l'on  diffbut  la 
pierre  avec  du  nouveau,  mer-» 
cure ,  elle  acquiert  le  décu- 
ple de  vertu ,  &  a  dix  fois 
autant  de  force  tranfmuta-^ 
toire  quMle  en  avoit  avant 
cette  nouvelle  décpâion. 
Voyez  les  Fables  Egypte 
&  Grecq.  dévoilées^  liv.  ;• 
chap.  4* 

Hydre.  Les  Sages  ont 
comparé  leur  élixir  à  l'Ay-- 
dre^  parce  que  la  pierre  fe 
renouvelle  &  augmente  en 
quantité  &  en  qualité  à  cha- 
que fois  qu'on  répète  l'opé- 
ration fur  le  même  élixir  , 
&  que  dafts  chaque  opéra- 
tion la  putréfaôion  furvient  ; 
ce  qui   eft   une  efpece  de  j 
mort  ;  ils  difent  qu'alors  f  ar- 
tifl:e  coupe  la  tête  à  V Hydre  ^    j 
&  qu'il  en  renah  dix  à  la   ! 
place  }  parce  qu'à  chaque   1 
réitération  de. PoBuvr^  fur  la 
même  pierre,  fa.vertu  aug- 
mente d^  dix  degrés  par  pro-. 


Change  de  manière  qu'elle i  greflion,  ç'eft*^r dire,  <^^ 


HT 
fi  après  la  première  ojJ^ra- 
tion  rélixir  ctoit  aflcz  par- 
fait pour  qu'une  de  fes  par- 
ties en  pût  rranfrauer  en  or 
dix  d'un  métal  imparfait 
après.  la  féconde  opérsftîon  , 
&  uqf  partie  en  tranfmuera 
cent,  &c.    . 

Hydre.  Matière  du  nia-^ 
giflcre  avant  la  déalbation. 
«  Notre  Lion ,  dit  Philale^ 
1)  the  j  étant  mis  dans  notre 
»  mer  j  devient  notre  Hydre  : 
9  elle  mange  fes  têtes  &  fa 
»  queue.  £t  fa  tête  &  fa 
»  Queue  font  fon  efprit  & 
»  ion  ame.  Cette  ame  &  cet 
»  efprit  font  fortisde  la  boue, 
n  dans  laquelle  font  deux 
»  chofes  contraires ,  Teau  & 
M  le  feu.  L'un  vivifie  l'autre» 
»  &  celui-ci  tue  celui-là.  Il 
»  faut  les  plonger  dans  notre 

\  ^  Hydre  ,  &  puis  fcpt  fois 
M  dans  notre  mer  «  fufqu'à 
»  ce  que  tout  foit  abfolu- 

I  »  ment  fec  ^  c'efl-à-dire  , 
»  jufqu'au  blanc.  » 
HYDRELŒUM.  Mixtiod 

,  d'eau  &  d'huile. 

i      HYDRIA.  Dieu  de  l'Eau 

I  chez  les  Egyptiens*  Voyei 
Canofe. 

HYDROPEGE.  Eau  de 
fontaine. 

HYGIEIA,  fille  d'Efcu- 
iape,    Déeffe  de  la  Santé. 

f  Voye:[  ESCULAPE. 

HYLAS ,  fils  de  Théo- 
damas  ,  fut  extrêmement  ai- 


H  T  105 

mé  d'Hercnle,  qui  tua  Théo- 
damas  pour  enlever  le  fils. 
Hercule  »  en  allant  à  la  con- 
quête de  la  Toifon  d'or  ^ 
aborda  avec  les  autres  Ar- 
gonautes, en  une  terre  où 
Hylasdifparut  ayant  été  cher- 
dierde  l'eau.  On  feignit  que 
les  Nymphes  l'avoient  en- 
levé. Hercule  courut  les  bois 
en  cherchant  &  appelant 
fon  cher  Hylas;  mais  inu* 
tilement.  Voy*  l'explication 
de  cette  fable  dans  le  liv.  5, 
eh.  la.  des  Fables  Egypti 
&  Grecq.  dévoilées. 

HYLÉ.  Terme  pris  du 
grec  v\n ,  &  qui  fignifie  fo» 
rét,  chaos,  confufion.  C'eft 
auffi  le  nom  que  la  pltipart 
des  AlchymiAes  donnent/à 
la  matière  de  la  pierre  phi- 
lofophale. 

H  Y  L  É.  (  Science  Herm.  ) 
Quelques-uns  difent  qu'il 
faut  entendre  par  ce  terme 
la  matière  d'où  les  Philofo- 
phes  tirent  leur  mercure  ; 
d'autres, qu*i!  fignifie  la  mê^ 
me  matière»  au  noir ,  &  Phi* 
lalethe  dit  qu'ori  donne  le 
nom  de  Hyié  à  la  matière, 
parvenue  au  blanc.  Voyez 
Ion  Traité  i^^  vera  confec- 
tione  lapfdfs  Phici, ou  Enar* 
ratio  methodica  trium  medi'^ 
cinarum  Gebri ,  pag.  38. 

HYL^.  Matière  première, 
fubflance  radicale ,  humide 
radical^  dernier  aliment  >  fe« 


/ 


ao6  H  Y 

menée  prolifique,  font  des 
expreflions  prefque  fynony- 
mes  d'une  même  chofe  dans 
chaque  règne.  Lt  Breton^ 

HYLEC.  Voyt[  Hylé. 

HYLLUS, fils  d'Hercule. 
Voyti  HlLLUS. 

HYMEN.  Foy.HlMEN. 

HYPECOON.  Cumin 
fauvage  :  d'autres  préten- 
dent que  ce  terme  doit  s'en- 
tendre d'une  efpece  de  pa- 
vot cornu.  Blancard. 

HYPÉRION,  père  du 
Soleil ,  felcn  la  Fable  y  fi- 
gnifie  le  Mercure  philofo- 
phique,  père  de  l'or;  car 
rien  n'eft  plus  fubtil  que  le 
mercure.  Et  Théja  regardée 
comme  la  mère  du  Soleil  , 
doit  s'entendre  du  foufre. 
Olau&  Borrickius, 

HYPERMNESTRE. 
t'une  des  filles  de  Danaus , 
fut  la  feule  des  cinquante  qui 
ne  fui  vit  pas  les  ordres  de  fon 
père ,  qui  confiftoient  à  tuer 
chacune  fon  mari  la  pre- 
mière nuit  de  leurs  noces. 
Hypermneftre  épargna  le 
fien  nommé  Lincée ,  qui  dans 
la  fuite  fit  mourir  Danaus. 
Voyet  Danaus. 

HYPNOTICA.  Médica- 
mens  foporifiques. 

HYPOCHŒRIS.  Laitron 
épineux. 

HYPOCLAPTIQUE. 
(Vafe)  Efpece  d'entonnoir 
a  féparer  les  huiles  efieniiel- 


HT 
les  des  eaux  ou  efprits  ave< 
lefquels  ces  huiles  paileni 
dans  le  récipient  pendant  h 
diftillatioP' 

HYPOGLOSSIS  ou 
BATRACHION.  Rainer  , 
tumeur  de  grenouille,  &  le 
remède  qui  guérit  cette  ma^ 
ladie  >  de  même  que  Tâ- 
preté  du  larynx* 

HYPOGLOTTIDES. 
(Pilules)  Ce  font  des  coub 
ferves,des  pilules  qu'on  taiile 
fondre  fur  la  langue  pour 
adoucir  la  toux* 

HYPOPHÉON.  V^oyei 
Hypecoon. 

HYPOPHORES.  Ulcères 
fiftuleux. 

HYPOPYON.  Œil  puru- 
lent. 

HYPOSPHAGMA.  <Eil 
meurtri. 

HYPOSTASE.  Matière 
de  Fœuvre  au  blanc. 

HYPSIPHILE,  fille  de 
Thoas,  Roi  de  Lemnos,  fau- 
va  la  vie  à  fon  père  «  contre 
ta  réfolucion  que  les  femmes 
de  cette  ifle  avoient  prife  de 
tuer  tous  les  hommes  qui  y 
habitoient.  Elle  fe  fauva  de 
rifle  après  que  Jafon  l'eue 
connue ,  &  iailTée  enceinte* 
Elle  eut  de  lui  deux  enfans  ^ 
Thoas  &  Euneus.  Licurgue  , 
Roi  de  Thrace,  reçut  Hyp- 
fiphile  chez  lui ,  &  la  fit  nour- 
rice de  fon  fils  Archemore. 
Etant  un  jour  dans  un  bois 


«vec  (on  nourriffon ,  dés 
Grecs  extrêmement  preffés 
de  la  foif ,  la  prièrent  de  leur 
donner  quelques  fecours  : 
elle  le  fit,  &les  conduifit  à 
une  fontaine  qui  nMtoit  pas 
loin  de  là.  Son  zèle  fût  fi 
grand  y  que  pour  aller  plus 
Vite,  elle  laiffa  le  petit Xr- 
chemore  feul  fur  Therbe. 
Elle  s'amufa  à  raconter  en 
peu  de  mots  fbn  hiftoire  aux 
Grecs ,  &  retourna  où  elle 
a  voit  laifle  le  jeune  Prince. 
Pendant  ce  temps-là  un  fer- 
pent  lui  avoit  ôté  la  vie ,  & 
il  venoit  d'expirer.  Les  Grecs 
affligés  de  cette  funefte aven- 
ture tuèrent  le  ferpent^  firent 
à  cet  enfant  de  fuperbes  fu- 
nérailles, &  inflituerent  des 
Jeux  en  fon  honneur,  qui 
dévoient  fe  célébrer  dans  \â 
fuite  tous  les  trois  ou  tous 
les  cinq  ans.  Ce  font  ceux 
que  Ton  appela  Jeux  Né^ 
méens.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecques  dévoi- 
lées,  liv.  4.  ch.  8.  &  liv.  a. 
ch.i. 

J. 

JA  ,  fille  d'Atlas ,  &  fœur 
de  Maia,mere  de  Mer- 
cure. Voye[  Maïa. 

JABORA.  Mandragore. 

lACCHOS.  L'un  des 

nom^e  Bacchus.  Voyez  ce 

qu'il^l^nifie  dans  le  liv.  3. 

ch.  14.  $..a.  &  liv.  4«  ch.  a* 


J  A  ao7 

des  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées. 

JANtJS  à  deux  vifages, 
fignifie  félon  les  Alchymif- 
tes  »  la  matière  de  la  pierre 
philofophala  ,  qu'ils  nom* 
ment  Rebis ,  comme  faite  & 
compofée  de  deux  chofes.  it 
font  régner  ce  Janus  avec 
Saturne  ,  parce  que  cette 
matière,  mife  dans  le  vafe, 
prend  d*abord  la  couleur  ^ 
noire  attribuée  à  Saturne. 
Voyez  une  explication  plus 
étendue  de  Janus  &  de  fei 
attributs  dans  ie  liv.  3.  ch.  3. 
&  fuiv.  des  Fables  Egypt. 
&  Grecques  dévoilées. 

JAPET,fils  du  Ciel  & 
de  la  Terre ,  eut  de  la  Nym- 
phe Afie,  Hefper,  Atlas  , 
Epiméthée  &  Prométhée. 
Voyci  Atlas. 

JARDIN.  Le  Jardin  des 
Philofophes  eft  le  vafe  qui 
contient  la  matière  du  grand 
œuvre.  Les  couleurs  font  les 
fieurs  de  ce  Jardin ,  que  le 
feu  de  la  Nature ,  aidé  du 
feu  artificiel ,  fait  naître  & 
écbre*  Le  Dragon  des  Hef* 
pérides  veille  à  la  porte  du 
Jardin  des  Sages  ^  dont  il 
garde  l'entrée.  D'Efpagnet 
donne  ainfi  la  description  de 
ce  Jardin. 

Lorfqu'on  a  trouvé  le 
moyen  d'ouvrir  la  porte  du 
Jardin  des  Philofophes ,  on 
trouve  dès  l'entrée  use  fon* 


y 


ao8  I  A 

taine  d*eau  très-limpî(ié  qui 
fore  de  fept  fources ,  &  qui 
Varrofe  tout  entier.  Il  faut  y 
faire  boire  le  Dragon  par  le 
nombre  magique  de  trois 
fois  fept ,  juiqu'à  ce  qu'il  en 
foîc  tellement  enivré,  qu'il 
dépouillé  fes  vêtemens.  Mais 
on  n'en  viendra  jamais  à 
bout  fi  Vénus  porte -lu- 
mière ^  &  Diane  cornue  ne 
nous  font  propices  &  favo* 
cables.  On  doit  chercher 
dans  CQ' Jardin  trois  fortes 
de  fleurs ,  qu'il  faut  nécef- 
(àiremeot  y  trouver  pour 
réuffir.  Tout  auprès  du  fèuil 
de  la  porte  fe  voient  des 
violettes  printannieres ,  qui 
arrofées  par  des  petits  ruif- 
feauXv  formés  par  des  fair 
gnées  faites  au  fleuve  doré  j 
font  prendre  à  ces  violettes 
une  couleur  brillante  d'un 
faphyr  foncé.  Le  foleil  vous 
fervira  de  guide.  Vous  ne 
réparerez  point  ces  fleurs  de 
leurs  racines^  jufqu'à  ce  quô 
vous  en  compofiez  votre 
pierre,  parce  qu'elles  don- 
nent plus  de  fuc  &  de  tein- 
ture, iorfqu'elles  font  fraî- 
chement cueillies  :  alorsvous 
les  cueillerez  d'une  main  fub^ 
tile  &  ingénieufe  :  ce  que 
vous  ferez  très-aifément,  fi 
votre  mauvais  defiin  ne  s'y 
oppofe  :  lorfque  vous  en  au- 
rez cueilli  une ,  là  racine 
vous  en   produira    bientôt 


I  À 

d'autres,  dorées  cotritne  la 
première.  Vous  trouverez 
enfiiite  de  beaux  lys  $  d'un 
blanc  éclatant ,  &  enfin  Tim- 
morteiie  amaranthfe  d'une 
belle  couleur  de  pourprei 
Tout  ce  que  nousvenons.de 
rapporter  d'après  d'Efpa- 
giîet  ^  doit  6'entendre  de  la 
teconde  opération ,  que  pref- 
que  tous  les  Philofophes  ap- 
pellent \i  preinieréll  parce 
qu'ils  fuppofent  qu'on  a  le 
mercure  tout  préparé.  Cette 
préparation  eft  cependant  ce 
qu'il  y  a  de  plus  difficile  , 
puisqu'ils  l'ont  appelée  les 
travaux  d'Hercule,  Mais 
peu  d'etîtr'eux  en  ont  parlé, 
parce  que  tout  leur  fecret  gît 
prefque  dans  cette  opéra- 
tion ;  la  féconde ,  qui  eft  la 
formation  du  foufre  lunifi— 
que  &  foHfique,.eft  appe- 
lée un  ouvrage  de  femmes 
&  un  jeu  d'enfans* 

La  fontaine  qtie  l'on  trou- 
ve à  rentrée  du  Jardin ,  eft 
le  tnércure  des  Sages ,  qui 
fort  des  fept  fources,  parce 
qu'il  eft  le  principe  des  fept 
métaux ,  &  qu'il  eft  formé 
par  les  fept  planètes  i-  quoi- 
que le  Soleil  feul  foit  ap- 
pelé fon  père,  &  la  Lune 
feule  fa  mère.  Le  Dragon 
qu'on  y  fait  boire ,  eft  la  ^u- 
tréfaâion  q\?i  furvieht  à  ta 
matière,  qu'ils  ont  aj^elée 
Dragon  ,  à  caufe  de  fa  cou- 
leur 


J  A 

fenr  noire  8c  de  fa  puati*^ 
teur.  Ce  Dragon  quitte  Tes 
vétemens,  lorfque  la  cou- 
leur grife  fuccede  à  la  noire* 
Vous  ne  réuflîrez  point  fi 
Vénus  &  Diane  ne  vous 
font  fevorables,  c"e(l-à*dire , 
fi  >  par  le  r^tnie  du  fiçu  , 
vous  ne  parvenez  à  blanchir 
la  matière  <}u1l  appelle  dans 
cet  ét^t  de  blanchciir  ,-  le 
règne  de  la  Lune^  auquel 
fuccede  celui  de  Vénus»  puis 
celui  de  Mars,  enfin  celui  du 
Soleil,  Vous  ne  féparerez 
point  ces  fleurs  de  leurs  ra- 
cines, &c.  c'efi4-dire ,  qu'il 
ne  faut  rien  ôter  du  vafe  ; 
alors  vous  les  cueillerez  d'u- 
ne main  fubtile  &  ingeni#u- 
fe  ;  non  pas  qu'il  faille  alors 
ôter  quoique  ce  foit  de 
l'œuf,  ni  même  l'ouvrir; 
mais  faire  fuccéder  les  coch 
leurs  les  unes  aux  autres  »  au 
moyen  du  régime  du  feu» 
Par  ce  moyen  on  aura  d'à* 
bord  les  violettes  de  couleur 
de  faphir  foncé,  enfui  te  le 
lys ,  en  enfin  Tamarantbe  ^ 
ou  la  couleur  de  pourpre  « 
^ui  eft  l'indice  de  la  perfec* 
tion  du  foufre  aurifique. 

JASION,  fils  de  Jupiter 
&  d'Eledre,  fille  d'Atlas, 
époufa  Cybelle  ;»  dont  il  eut 
un  fils  nommé  Corybas.  Cé- 
fès>  dont  il  fut  très-aimé,  lui 
donna  Plutus  ;  &  Jafion  fut 
enfin  mis  au  rang  des  Dieux. 


Voyez  les  Fables  Egypt.  8c 
Grecques  dévoilées  «  liv.  4* 
cil.  0.  &  3. 

JASO,  fille  d'EfcuIape 
&  d'EpionOy  que  quelques- 
uns  nomment  tampotie .  eut 
pour  frères  Machaon  &  Po«^ 
dalyre ,  &  pour  fceurs  Hy- 

!|iéa ,  Eglée  &  Panacéa.  Jafo 
ut  regardée  comme  Déeflb 
de  la  Médecine,  aufli  fou' 
nom  veut-il  dire  guérijon^ 
comme  celui  de  Panacea  fi<- 
gnifie  Médecine  univerfdîe» 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  3- 
cbap.  IX,  |.  !• 

JASON  ,  félon  la  Fabte, 
étoit  fils  d'Efon  &  de  Poly- 
mede, fille  d'Autolicus.  Il  eut 
Créthée  pour  ayeul ,  Eole 
pour  bifayeul,  qui  étoit  fils 
de  Jupiter*  Efon  avoit  pour 
frère  un  nommé  Pilias ,  fou^ 
la  tutcfle  duquel  il  mit  /a- 
fon  ;  mais  la  mère  de  celui-ci 
le  mit  entre  les  mains  de  Chi* 
ron  pour  y  apprendre  la  Mé<r 
dccine.  Etant  devenu  grand 
&  bien  inflruit,  il  redeman* 
da  à  Pélias  le  Royaume  que 
fon  père  E(bn  lui  avoit  laiffé 
en  mourant*  Pélias  ne  vou-^ 
lut  confentir  à  cette  reftitu* 
tion ,  qu*à  condition  que  Ja« 
fon  iroit  préalablement  faire 
la -conquête  de  la  Toi  fon 
d'or.  Ce  que  Jafon  exécuta  |^ 
aprèç  s'être  a/Tocié  cinquante 
braves  compagnons  prefque 
O 


tmjs  cfeGrendu*  d^s  'J)]fi]^f  Jafon  ne  fiiit  j«ra«5s  Medecî*' 
cçpj^e  lui.  Ayant  donc  pic-  ou  Chirurfiifn ,  puif qu'il,  n'a . 
paré  tout  ce  qu'il  crut  4i^-»  jamais  e;(ilté en  réalité  j mai» 
caflaire^  paui^  c^up  expédi-  1^  F^bJe  dit  qu'il  fut  inilruit 
tieii^  Pallas  lui  co^ifeitla  h  parXhirony  1.9  même  qui 
C€)nftrii'3:i*on  &  la  forn^^de.  inflruifit  aufli  Herculd  & 
la.  navir®,  àçi^it^le  mh  fuc-  Açhi}L§t..<}biron  lui  apprit 
fait  d'un  chêne. pris^ dans  h,  dope  rexpécie:n<e  manuelle, , 
fpréc  de  Dodonç.  .Il  at>or(Jîi.  Méd^a.liiit^éorie  nécefTiire 
d^bord  à  I,f^15l^pas  pour  fe  pouç,  lai.perfeâion  de  Fcbu* 
r^^reVulcain propice,  puis.  vre.  Jypiper  m  de  fes  ancê*. 
àMarfias^àCius^enlbérie^  tr«6>.^  ^édée,  f5mme.td9i 
3LBébryci«&  versilesSyrtpç.  JaÇon,  étoit  pî5tite-fil!e  du 
d.ft  jtybie  a,  qù  ne  pouvaût^  Soleil  &  de  l'Océan,  &  fiUe 
paflrçr,  fcp  €C>n)pag.nof»-»&  d'iEt^  ,.  dppt  lei*  ftcura 
tyi  portèrent  la  navirç  Argo^  étoieiit  Çtrcé  rEnéhanteref-*; 
fur  leurs  épagtef  pendant^  fe,  jk^  P4(ipha.é  qui.eogf»- 
dotfze  jofïff ,  &<  la  rçnïArênt  ckf  ;W  Minotaorc.  La-  mcre 
en  mer;&^près'atoirv|in-i  d*,'Médée6uIdie,auffiEn- 
CM  tous  les  obftacfcs  «juU'ppr»  ch«ï^  ù^retSe  ;  par  où  l'ou  peut 
pofoient.à  j^yr- ,4!^ein  »;  )lsi  j^g^r  quç.  cettç  parente  ne 
af ri^v^reot  enfin  à  Colchos  , .  p0uvf>it  pan jmiêux  converir 
où 9  -par  i'art  de  T^vtécîoç  i\\s\  qib!à  Jafd|i ,  qui  devoït  être 
vinrent  à  i^pu^i^'^al^v^e^l^i  m^rgrwd  JVIédecin  ,  &  un 
T^ifon  ^'or/ .  .  :.  >,;  ,:;;;  -.[  gfpqd- Scrutateur  descho- 
,  Si  peu  qiHî'.J'^».Vf^>ille'  (W^^paihrejijçs.;  Il  fe  choifit- 
fiïi:e  d'atrcaûpnà  eetie  hif-,  ciacjuant^  compagnons,  de 
tpirtf  f^buletiîe^  &  que  l'on  voyage  ^toti^iffus des  Dleur.' 
fqk  ipltruic  4fi5n*5r flores  de  On  fin  peut  voir  les  nam«. 
l'artChymiqufi^fipeHmêïrje  ctinfi  rhiftovre  de  la  Fable, 
que  Ion  ait  lur;  les  liyres  dos  La  navire  Arpo fut  conftroite 
Auteurs  qui  en  fraitept  >  Ton  des  chênes  :de  I>odonè ,  qui 
rjeconnoîtra  aifément  que  donnaient  des  oracles.  Cette 
cetieprétCEdutjhiftoircn'eft  grofîë  &  grande  mafle*  fut 
qu'une  allégorie  du  grand  portée  par  cinquante,  hbm-' 
€Buvre,cotnmçpn valevoif  me§  dans  les  déferts  de  la 
par  l'explication  fuivante.  •  Lybiç  pendant  douze  jour?;; 
Jafon  tire  Ton  étyraologie  Orphée  fon  Piloje  ne  la  gou-* 
du  grec,  &  ne  veut  dire  autre  vernoit  que  par  fa  rounqu^ 
chofe  que  Vjin  de  guérir»  ^  foaçbantj  enfin  cette  n^f» 


J  s 

irÎTP'ip^rit  Je  viéilieHè^  tfti-' 
(birekt  Jafon  fous  fes  débris^ 
& iuMoifeau  rao^  des  afftréf. 
Que  «  veolent  dire  tous  cef 
lietiXMoli  abordh  kî  navîre  ? 
Footqaoî  d'abard  !l  Leipnôb 
pouc'fe  rendre  Vpjcain  fa- 
vorable? Pourquor  Êuripyîe 
donniNr*^i1  de  iaTcrre  en  pré- 
fcnt  à  Jafon?  e'eft:qu'Buri- 
pyleîétDir  fite  TieNeptiinc,^ 
4»ie  de  l'eau  x}n  €a\x  dé  la' 
terre  *  &  que  de  ctïtte  terre 
il  liaur  hirt  de-t'eairv  c*cfif 
aailt  .de  cette  tei'te'qîie"i4^^ 
<Ue  augura  bien^de  IV^pédw 
tion.?Ce  n'eft  f^as  âuÉ/fiina 
raifon  ^oe  Ph  i  n^e fut  délivré 
des  f  Harpies  par   Ca!a&  & 
Zetàs ,  tous  denx^fiis  d'Eble  ; 
pukqtie  Bafîle  Valentin  dit 
dans  fa  iixieme  Cfef  ^  que 
deux  vents  doivent  fouffler  ; 
Tun  le  vent  d'orient ,  q«*'il 
appelle  Vulturnus^kiVzutté 
le  vent 'du  midi  ^  ùo  tf^tus. 
Après  que  ces  deux  vents 
auront  ceffé,  les  Harpies^ fer- 
rent mifes  en  fuite ,  c'eftȈ- 
dire  ^  les  parties  volatiles  de-* 
viendront  fixes. - 

Ils  tfoiïvérem  alil&ibr  létir 
route  les  deux  rochers  Cya- 
nées,  dont  i)  faut  éviter  re- 
cueil au  moyen  d'une  co- 
lombe 5  cette  odiombe'  qne 
fngmâe-i^We  aïKrccbofe  q<>e 
la  matière  parfaite  a^u  blanc  } 
Ce  qui  marque  infaillible- 
«leDC  que  rotufre  tend  à  fa 


j  A     r  B     iti 

perfeôiort  ,  &  tr'a  prefque 
plus  d*écueils-lk  craindre. 

Ceux  qui  défirent  une  ex- 
pltcarion  chymique  plus' dé- 
taillée, trouveront  de  qnoî, 
fe  fatisfaire  amplemtnt  dan^ 
le  chapitre  !•  du  livre  a.  des^ 
Fables  Egypt.  &  Grecquer 
dévoiléies.   ' 

JASSA.  Herbedé'IatrV 
nité. 

t  JAUNE  •  D*(5UF.  (  Se. 
Herm.  )  Beaucoup  de  Chy-» 
fviiftes  ont  travaillé  fur  les. 
jaunes  d'à uf s  comme  fur  la 
matière  des  Sages ,  quoique 
prefque  tous  di lent  ouverte- 
ment que  ce  n'eft  point  cela. 
Leur  faune  d^ctaf  eft  leur 
magiftere  au  rouge. 

IBERIS.  Efpece  de  cref- 
fon  ,  ou  de  cardamine ,  ou 
Upidlurn ,  B\^pe\é  Ji/ymbrium 
par  Diofcoricîe. 

IHIGA..  Chamajpytîs. 

I  B  l'S,  Oifeau  aquatique 
qu'on  ne  trouve  que  dans 
TEgypte.  II  refTcmble  à  la 
cigogne  i  &  il  y  en  a  de  deu< 
elpeces ,  Ti»^  noire  &  Pau* 
tre  blahchevrîsfe  nourriflènt 
de  ferpens ,  de'chenîlies ,  de 
faurerellés.  •  Les  Egyptiens 
employèrent  la  figure  de  cet 
oiféau  dans'  leurs  Irérogly-^ 
phes ,  pour  fignîfier  en  pre- 
mier lieu  une  partie  de  la 
maTÎcre  du  grand  oeuvre  5 
parce  que  libis  étant  un 
grand   deftruélcur   de  fcr-^ 

PU 


MOv       '   I  C    ;    ' 

pens,  il  dev^noit  le  f^mbole 
de  cette  partie  volatile  qui 
4iSout  &  volatilife  ta  fixe  ^ 
aâez  fouvent  défignée  par 
des  ferpens.  Qiielquefoîs 
ribis  blanc  indiquoit  la  ma- 
tière au  blanc,  fk  l'Ibis  noir 
la  matière  en  putréfadion. 

ICARE,  fils  de  Dédale^ 
toulut  fe  fauver  de  Tifle  de 
Crète ,  oh  Minos  le  teooic 
renfermé  avec  Dédale  fon 
ipere.  Celui-ci  fabriqua  des 
ailes  pour  lui  &pour  ton  fils* 
tls  prirent  leur  vol;  mais 
Icare  n'ayant  pas  fuivi  les  fa- 
gesconfeils  de  fon  père,  qui 
lui  avoic  recommandé  de  vo- 
ler toujours  bas ,  s'éleva  trop 
haut  ;  l'ardeur  du  foleil  fon- 
dit la  cire  dont,  ces  ailes 
étoient  formées»  &  Icare 
tomba  dans  la  mer^  ob  il  fe 
Doya«  Dédale  &  Icare  foni 
le  lymbofe  de  la  partie  fixe 
au  magiflere ,  qui' fe  volati- 
life. Dédale  repréfente  '  le 
premier  foufre ,  d'où  naît  !e 
iecond ,  qui  après  s'être  fu- 
blimé  au  haut  du  vafe ,  re- 
tombe dans  là  mer  des  Phi- 
lofophes.  Le  labyrinthe  oîi 
ils  étoient  renfermés  eft  le 
fymbole  de  la  matière  en 

fKitréfaâion , comme  on  peut 
c  voir  expliqué  dans  l'article 
Mînotaure. 

ICHNEUMON.  Animal 
à  quatre  pieds ,  grand  com* 
me  un  chat ,  mais  plus  long» 


lf\D 

Son  pbn  eft  dur  comme  ¥•• 
lui  du  loup)  blanchâtre  ou 
jàtmàtre  i  fon  roufeau  •  eft 
noir  &  refTembte  à  celui  du 
cochon  ;  fes  ordlles  fonrpe- 
ticesy  rondér;  fes  dents  &  faf 
langue  approchent  de  celles- 
du  chat  ;  fes  jambes  foitft  noi<« 
res  ;  fa  queue  eft  longue  & 

S'ofTe  par  le  bout  d'en  haut» 
n  trouve  'cet  animal  aur 
bord  du  Nil  en  Egypte;  it 
eft  amphibie ,  &  connu  fon» 
les  noms  de  Rat  d^.Egypte 
ou  AtHat  d^Indt.  Il  fe-nour-*: 
rit  de  petits  rats ,  de  ferpeps  » 
de  lézards^  de  limaçons^  de 
grenouilles  ;  il  ronge  le  ven-i« 
tre  des  crocodiles  péndanc* 
qu'ils  dorment  y  pour  en  man« 

rie  foie  &  les  inteftins^* 
caffe  auffi  leurs,  œufs. 
Cet  Tinimat  étoit  autrefois 
en  grande  vénération  chez 
les  Egyptiens  ,  qui  l'ecn-^ 
ployoient  dans  leurs  hiéro<^ 
glypfaes  dans  le  même  fèns 
que  l'Ibis* 

IDA.  Deux  montagnes 
ont  porté  ce  nom ,  Kune  en 
Phrygie,  l'autre  dana<l^îfle. 
de  Crète;  C'^ft  fur  le  ibbnt 
Ida  que  Jupiter  fe  repofbit 
pendant  que  fes  Dieux  pom;* 
battoient  entr'eux  y  les  uns 
pour  les  Grecs  contre  les 
Troyens  y  les  autres  pour  lés 
Troyens  contre  les  Grecs» 
Voyez  le.  liv.  3.  ch.  4.  &  le 
liv.  6r  des  Fables  dévoilées^ 


rr^IpA  étdie  abiB  miC'ldet 
l^yBiphçs  cpsi  nourrireot  J\^ 
piinvC'eft  de  là  qu'îl^po^ 
toit  le  nom  d'Jitoscf*  Kojet 
Jupiter.         "■  ' 

'AUium  Alpinufit,. 

IDYiA.fiUederOcéaa 
fie  femme  d'^tès^  fut  mère 
d'Abfyrthe  &  de  MMéb. 
Voyei  MÉDÉB. 

leSS£MIN.  Jafmin^  petk 

JET  D'ETOILES. 
Voyez  è^osTOCH. 

JEU  D*£NFANS.  Leê 
Phîlofophes  ont  lionne  ce 
nom  à  l'ouvrage  de  la  Meore, 
après  la  préparation  du  meC'^ 
cure  y  parce  que  la  Nature 
fait  prefque  tout,  &  qu'il  oe 
faut  qu'avoir  foin  d'entrecei» 
nir  le  feu  ^  néanmoins  félon 
certaines  règles.  Foyei  Œuv 

VRB- 

JEUX.  Sortes  de  fpefta- 
eles  que  la  Religion  aw>it 
confacrés,  &  ou'on  donnoit 
dans  la  Grèce  dans  les  temps 
les  plus  reculés  y  &  qui  pri* 
rent  nasflànce  dans  les  temps 
fabulei)x«  Auffi  les  {vt^Ms^é^ 
tron  pour  la  plupart  inuitiiés 
par  des  Dieux  ou  des  Hécos 
de  ce  temps-là ,  defccndus  des 
Dieux  du  Paganifme.  Les 
principaux  étoient  les  ftti«« 
v^ns  : 

Jeux  Isthmiques  infti-i 
tués  par  Sify  pbe,  â&  duOieu 


o  T  j  e:^ 


'Sole»  eii'^rtiôiinein'  de  Mé^ 
'Iicerte;t9^aufre(  difent  que 
w  futThéféev&^nonSifya. 

pfee^qui  leK  iinftftua.Leiei^ 
timent  le  plus  commun  par» 
ani  les  M/thologues^  eft  qiîe 
Thlfée  ne  fit  que  les  renou- 
veler^ Voyez  le  liv.  4.  ch.  9^. 
des  F«rf>les  Egypt.  &  Grecq. 
àévaUétu  * 

Jiux  NÉMÉENS,  inAi*- 
toés^,  felon  les  ans  ,  par  Her^ 
çofc,  sprès  qti'tl  eut  délivré 
la  forêt  de  Némée  de  ce  Lioii 
fi  célèbre  dans  h  Fable  ;  fe- 
bn  d'autres»  paV  Adrafte  (k 
ceux  qui  l'accompagnoieiit 
dans  l'expédition  de  Thebe^ 
Ils  furent  infticoés  en  l'hon^^ 
neuf  d*Arcfietnore,  fil^sde 
Lycttigue.  Voyez  le  ch.  R 
du  liv.  4.  des  Fables  Egypt* 
&  Grecques  clévoif^es. 
.  Jbux  Olympiques  ,  les 
plus  célèbres  &^il^étre  tes 
plus  anciens  de  ta  Grèce,  fiN 
rent  fnAitués  pac  Hercule^ 
j^ttfdniis  dit  que  quelqiies« 
uns  en  attribiioient  rinftitu? 
tion  à  Ju^er  Inlme ,  après 

Î[u-tl  eut  remporté  ta  viâoire 
ur  les  Titane;  quV^polton  y 
^iTput»  éc  remporta  le  prit 
de  la  couriè  fur  Mercure,  & 
celui  idu'  pag'3at  Hir  Mars. 
Voyca  le  liv.  4.  ch.  6.  des 
Fables  -Egypte  &  Grecques 
dévoilées. 

J:EU"X  Pythiques   ou 
Vythi^NS,  inftitués  ed 
O  iij 


*a{i4     J  E?  t   I  G 

1'h0nif?uird?Apflrt|oiH^  ptfr^ft 
/ait  pa<  iro{>,par^^^^fiNfi5 

4ii/liy>  4.:def  F^bltl  dé^    ?? 

Il  y  avditMjOe  tpiînitié  d'^t- 
jarç$  leux;  ûmIs  ce»l'clom  ji^ 
yieiis  de  parler  font  jg^'nû» 
de  la  plus  iiaute  anttet»h4 
Les  PWofophés  Ht^^ri- 
4ues  pf  écencfeQ^qise  ces^Jeux 
^.bien  d'at)ti?^  dofiit  .n^ms 
p^'  faifons  pas  mention  j  fui 
re^t  îiifticuélen  vxiedi>gt4iid 
euvre^oSc  4^<:pqw  ferj^aflô 
dans  les  opécacions.de  cex 
A«*  Voyez,  les  Fables  dér 
voilées  cirées  ci-devtatït.î  •  ' 

JEUNESSE.  Màgifterô 
<les  Pbilofgpbcs  parjîit  ;»! 
rouge.      :-J>  -  '   .     vi.   jb. 

IFFIDE&  Cérijfc.     -      : 

.IGNÉ..Qui.ea,dii  feu, 
qui  parcicifierdu' fau/  Bttfile 
Valentin  appejle  piurc  igné^ 
ow  dû  feu  ^  U  pieri^iqui'.ré*» 
fui  rendes  opéftttipns  qti'itl:capr 
porte  dans -fon.  Char  Triont^ 
fkal  fit  P:4ntim0[n%  Les 
Philofophes  ..  iferlmétiquei 
doonejtit  fouvpiit  cette  épi-i 
ijhece  à.leuf'Hiatiftr^  6xt^ 
leur  foufre.     ./;  ^ -j,  <;•. . 

IGNIS  LFONIS-  Feu  du 
fottfre  des  Siges*:  ;;  / 

.  IGNIS  PRUINUS 
ADEPT US.  Quint^ffenc^ 
4^  vitriol  rpâifWe^^  a?çc*  Je 


MtL         FM 

r.yi8lASTR£.vChatt  ^'  m 
Içt  .troir-priiicipes ,  ilbnfre^» 
iiiiSt  mencure  dès  Philofb^ 
|(h«K  çKymiiqtifa^Téaoiè  dam 

la  minière  de  laquelle  ils  lët 
Mti;ay.lBKiî«rIlflân^.Miffi  dotiné 
ce  nom  à  lencmatierevenptir 
ttéfaâibnr^  pitfce  que  ces 
leoift  principes  y  parpsfleal 
afof  s  '^nÊIjidus* 

iLLECHou     ILECH, 
]f54  Chaos,  Hylé.      :^. 

Illech  çeud.  Mixte 
ç^mpbÇé*âe$  trois  principes, 
foufre ,  fel  .&  mercuie,  donc 
foilt  ê£fe  fublunaire  ft:  iha^ 
cériel  adtc  fût, 
..ILLEIAS;  Première 'iMr 
ilere  de  toijc. 

..JLLEIDOS.  Air  *lé^ 
oiPhraire'i|ui  entretient  la  vie 
àsi  touu  Oadit  audi  llleidaSf. 
.  ILLIASÎER  ,.  ILLf AS- 
TES  rlLUADUAL    Fcfr«f 

ILIASTRB  ,  ILLINCTUS   Ott 

ïLUSjiils  deTfos,  Roi 
éei  Troyens,  &  père  de 
Laomédon^  donna  le  nom 
à'll\on  à  la  ville  de  Xroye^ 
Voyez  les  Fables  Egyp%  & 
Cflis»t|ues  dévoilées,  liv.  6^ 
eî;.JMBIBER.  Cuire,  digé- 
fcn'  la  matière  de  l'oeuvre 
Hermétique ,  la  fiiire  fubli- 
mer  en  vapeurs,  demantere 
qu>l!e  retombe  en  efpece 
de  pluie  qui  abreuve  &  im- 
bibe; la  terre  philofophique 
ic^ép  .9u  fopd  du  yafe^ 


'  -  IMBIBITIOM  ,  en  tct'-  le  met  dan?  rtn  creuret  far 
mes  de  Phi1of(»pbte  ;He#fflé-  un  feu  •eità-dotrtc ,  &  on  1  Vm« 
•dttue^œftlaifi^méchofe^qèe  'bibe^oxm'el g<^uite«véc foh 
adiftiliBcioD  »  •&  ioQveÀt  âuifi  huile  rouge ,  jafqu'à  ce  qtîe 
-it  mèm&^uefublfmami»  Jb  to4it^ondé  te-  eoule  ftins  fii- 
-cobobation.,  Eiie'  fe  fiftciorf»  «lée.  D*]Èfpapnet  dk  qu'il  ne 
^ae  h  maciere  enferm^^  Àut  point  crrirkire  que  fe 
dans.  Pœuf  fe  iubUmè  4c  mercnre  •  s'Ivépdfe  ,*  parcfe 
Jnonce  en  forme  dé  vapeurs  que  la  terre,  qui  efttrè^fixe, 
«uhaut  duvafesoiynetfdu-  4e  boit ^àVee avidité.  Ceft 
▼ant  point  d'îffue,  elle^eft  -tlor*  qvle  Vil^W  «ftôure  h 
obHgée  de  retomber  fur  elle-  perfeflften  di^nt  ,|*'eft  fu^ 
même,  fufqu*à  ce  que  fixée»  ^reptible.  -  '  ' 
e!le  ne  circule  plus»  •     Les  Philosophes nomrt en t 

ÏMBIBITÎONS  PHItOSCi-    auffi  Irdbibitiôh  H^  VapeufS 

PHïQTjES.  Ou  a  donné*  ce  qui  montent- stt  !«iut  du  va(fc 
nom  à  la  manière  d'huWiifiter  -pendant  que  U  matière  cit*- 
•la  m.itiere  des  PlTflofajjbésJ,  '<îu1e,  perce  q^ie  fces  vapeurs 
«près  qu'elle  eft  devéïfue  retombent  gouttes  à  gouttes 
■foufre  blanc  ou  foufre  rotpgr»  ^fur  la  terre  qiri  Jnèfle  au  fond 
poar  la  multiplier  en  quam-  "méû  v8îffeâwod  cèiif  pliilcfo- 
tité  &  eh  qualioés.  Ct^^IfH^  pbiqiie.  Il  fatvtb:èn  prendre 
bibitions  fe  font  goutta' à  garde  de  né  pa«  fe  tnépren- 
goMtte  jufqu'à  ce.  que  la  ma-  4te  dïm»"  le^  iinhihmon^ ,  & 
tiere  n'ait  plus  foif.  QmYid  ne  parles  fat  reivec  le  blanc 
on  veut  multiplier  le  loiîfr^  pcJor  le  rouge  ,  ou  ayec  le 
*i>briC^  onfait  le  même  oetti-  tdoiige  pour  le  blanc. 
•me  au  rouge.  ..  '.  .>    m  'IMBLEt&I.  »  Miraboîans. 

Il  y  a  encore  in>e  «nti^  j  IMMERSION;  Aftion 
imhihidon  pourla  perfe£Kon  ^ar  laquelle  or  met  un  mé- 
de  IVlixir.  Après  avoir  fait  -wrf  dèn«  un  difîblvani,  pour 
un  amalgame  avec  tnÂs'pâf'-  qu'il  «'y  riduife  en  chaux. 
ties  de  terre  rouge  «ii  ferr  -Orvle  dk  a^iATi  de  tout  corps 
•roentt  rouge  potfr  4a'  pierre  mîsdansun  fiquide,ou  mêlé 
foHfique,  iedou1)fed-eau  A  ^évec  quâ*5«e  poudre  feche, 
d*air  pris  enfemble ,  &  que  foit  poar  éter  à  ce  corps  une 
cette  matière,  aii  moyen  de  acrinvonie  niîifibfe^  fôit  poui* 
la  dif^eftion ,  eft  parvenues  •rAm<îHir*fon'écorce  trop  du- 
rouç^e  parfait  èc  diapharie ,  ^e  ^  foit  ïfnflw- poifr  en  cotr«4 
on  en  prend  à  volonté  ^^  on    digr  le  fup<irfllr/'W<s«c<ff</* . 

Oir 


u<           I M  I  K 

IMMONDICB  DV  leur»  femeoces  aveciMp&i 

.MORT.  (Se.  Hem.)  Ma-  fuofité ;  elles  s'emiiarraflent 

tiere  des    Pbilofophet   au  dans  les  doigts  ,&  leafalif^ 

noin  feiu.  Ceft  de  là  qo^on  lui  a 

IMPARTIBLE.  Les  dooné  les  noms d'Her»e in- 

Chymiftes    appellent    leur  -patiente ,  &  de  Naii  me  tmi^ 

mercure  le  leul  impartible  gère.  M.  Tournefort  Ta  ap- 

connu  des  Sages*  Diâion.  peié^^Bairaminsalutea, 

Hsrm.  IMPRÉGNATION.     Il 

IMPASTATiON.  Lorf-*  n'y  aura  point  ilimprigna^ 

i|ue  la  matière  ton»be  en  pu-  lien ,  s'il  n^t  point  de  coir- 

tr^faâion    dans  ToMif^  te  ionâion ,  dit  Morien ,  c'eft«- 

qu'elle  eft  devéhuir  noire»  a«»dfre,  que  fi  l'on  ne  fait 

elle  s*eft  ^fiaiifie  en  confif*  pas  le  mariage  du  mMe  & 

tance  de  poix  noire  coulan-  Ja  femelle,  ou  ce  qui  eft  la 

ce;  alors  elle  eft  comme  de  'même  chofe,  du  fixe  &  da 

la  pâte ,  ou  comme  de  h  volatil ,  Ils  ne  pourront  a^ir 

boue  :  ce  qui  a  £iit  nommer  l'uti  for  rautre,  &  produire 

cette  opération  Impafiaeion.  un  troifieroe  corpr  qui  par*» 

IMPATIENTE  (Herbe)  ^tiôpera  des  deux.  Cette  îm- 

Zfpece  de   balfamine   qtû  prégnation  fe  fait  dans  le 

pouflè  une  tige  à  la  hauteur  temps  que  le  volatil  &  le  fixe 

d'un  pied  &  demi  »  tendre ,  font  dans  une  dillblution  en» 

li/Teyluifante^verteyVuide»  tiere,  parce  qu'alors  ils  fe 

rameufe.  Ses  fieuilks  font  pénètrent  per  minima ,  &  fe 

rangées    ahernatîvemenc  ,  confondent, ponrainfi dire | 

femblables  à  celtes  de   la  l'un  dans  l'autre^  de  maniéré 

mercuriale  »  mais  un  peu  plus  qu'après  avoir  circulé»  ilsde* 

Î|randes,  dentelées;  les  fleurs  viennent  infifparables. 

ont  jaunes  ,  marquées  de  On  dit  aufli  imprégnatibm 

E>ims  ranges,  comme  cet*  enChymie^pourfignifier  la 

s  de  la  balfamine  r  elles  communicationdes proprié- 

font  attachées  à  despédt-  tés  d'un  mixte  faite  à  un  an- 

cules  qui  fortent  des  aiflelles  trede  quelque  manière  qu'on 
des  feuilles.  Il  leur  Aiccede   la  £siilë.  Par  exemple  »  quand 

des  fruics  longs  »  menus  ^  on  doime  au  tartre  la  vertu 

noueux  «  d'un  blanc  verdâ-  rémétiqne  de  Pantiraoine  ;  ce 
tre ,  rayé  de  lignes  vertes,  qui  le  fait  appeler  Tartre 

Quand   ils  (bnc    mûrs ,  &  fiihii. 

qu'on  les  touche  ^  ib  jettent  INCENDIE.  Les  Philo- 


IN 

fo^hes  Herodfriqaes  »ppel« 
lent  Incendie  le  degré  du  feu 
oop  vif  &  trop  violent  don* 
né  a  la  matière*  Alors  elle 
fe  brûle,  &  ne  peut  plus  fer* 
vir  de  rien.  Fuis  le  tyran  du 
monde,  le  fratricide  qui  caufe 
des.  incendies*  D'E/pagnet» 
C'eft«-9i-dire,  qii'il  faut  con- 
4luire  le  feu  extérieur  avec 
beaucoup  de  prudence  $  il 
rappelle  Fratricide  ,•  parce 
qu'il  éteint  le  feu  intérieur  de 
la  matière  ;  &  Tyran  du  mon^ 
de  y  parce  qu^il  détruit  tout 
dans  la  Nature.  L'impatience 
fait  qpe  bien  des.  Artiftes  lie 
réuffifiènt  pas  ;  la  vertu  con- 
traire eft  néceflsire  au  Pbi- 
lofopfae.  Tous  la  recomman- 
dent ^  &  difent,  que  la  préci- 
pitation vient  du  diable» 

INCÉRATION.  Aâion 
par  laquelle  on  met  peu  à 
peu  du  mercure  fur  la  ma- 
tiere  devenue  foufre,  foit 
pour  la  multiplier,  foît-pour 
rendre  l'élizir  parfait.  Voyei 
IMBIBITION. 

VlncéraiioJt  rend  la  pierre 
pbilofophate  fufible*  fon- 
dante comifie  cire,  aiguë, 
pénétrante.  Elle  fe  fait  par 
imbibition  des  chofes  bumi- 
des  fur  la  madère  pulvéïifée  ; 
en  réitérant  pluGeurs  fois 
cette  imbibition  qui  fe  fait 
gouttes  à  gouteesy&qu'il  faut 
defi^cher  autant  dftfoia*  Cet« 
te bumidité  nltfttuafe  que 


IN  417 

le  même  mercure  dont  on 
a*eft  fervi  dans  la  coinpofi- 
tion  de  la  pierre  :  avec  le 
mercore  rouge ,  fi  la  pierre  a 
été  poufTée  au  rouge;  8c 
avec  le  mercure  blanc ,  fi  ùA 
ne  Ta  cuire  qu'au  blanc. 

Les  Pbilolopbesont  donné 
le  nom  d^Incénuion  ï  pla«» 
fieurs  opérations  i  mais  rm- 
cération  proprement  dite  eft» 
febn  Pbilalethe,  celle  qui  fe 
fait  dans  la  multiplication  en 

Îuantîté,  lorfaue  l'on  mêle 
s  Var  avec  Télixir  pour  le 
rendre  fondant  comme  la 
cire,  &  le  déterminer  plus 
particulièrement  au  roétalli* 
que.  Ce  mélange  eft  pre& 
qu'abfolument  néceflaire  ; 
car  Riplés  affure  que  fans  lui 
bien,  des  Artiftes  ont  perdu 
leur  poudre  de  projeâion , 
parce  qu'ils  le  projeteienc 
d^abord  fur  des  métaux  im- 
parfaits. 

INCESTE.  (5V?.  Herm.y 
Les  Philofophes  difent  que 
le  grand  œuvre  fe  fait  par 
Vincefie  du  frère  &  de  la 
fœur.  Les  difciples  de  Py« 
tbagore  difent  (  Epkre  d^jt^ 
Tffiie  jàtafindeia  Tourbe 
des  Philofophes  }  au  Roi  de» 
côtes  de  la  mer  :  yosfujeta 
n'engendrent  point  j  parce 
que  vous  conjoignez  les  mft-t 
tes  avec  les  mâles  ;  &  le  Roi 
dit  :  Qtielie  cbofe  eft  con-* 
veÀdde  à  çonjoindre  7  Arif» 


m8  in 

I^  rendit  :  Amrâ^Mnci 
Oabertin  votre  ûl&  Jfi  ft  Ùieùr 
Beya4  elle  eft.  de  manere 
ftibftàotielle de  Gabercin^'& 
parleurmariage,  nousferbiif 
htovï  àe  triftene ,  &  non  aito 
itrement.  £c  incooctoent  €^ 
Beya  eue  accompagné  ion 
mari  &  frère  Gabertm^  & 
qu'il  fuc  coucha  avec  elle ,  îJ 
mourut^  &  perdit  Ci  vive 
couleur.  D'£rpagQet;eupax^ 
lanc  de  ce  qui  précède  ce»t 
opération,  dit  que  BeyA  a 
pu  fans  crime ,  &  fanv  doft!** 
Ber  atteinte  à  (à  vir^ti^ë^ 
contraâer  un  tmbwf  {pirt^ 
toel  avaat  de  donner  fa  foi 
i  Gabritius  ^  qui  eâ  le  mtee 
que  Gabertin ,  afin  îrf'étw 
plus  blanche,  pius  alerte^ 
ëc  plus  propre  a>U)c  ^âes  éd 
mariage  qn'eUe  doit  contrâCi 
ter  avec  lai. 

Les  Adaptes  difeor  auffi 
que  dans  cette  union  du 
mâle  &  de  la  féttwlîe ,'  fé 
trouve  Vinctfîe  du  péte  & 
de  la  fille ,  de  la  mère  &  dri 
fils  ;  pafce  que<d/ins  cette 
opération  les  corps  jrecom^» 
siîuit  à  leur  première  matière, 
eompoTée  des  élément  & 
deJs  principes  de  4a  Natuce  ^ 
qui  femblem  c'y  con^dre. 

INClNÉKATfOK.  Ac* 
tton  ^ar  laquelle  on  réduit 
én^  corps  en  cendref.  ^N« 
méprifez  pas  la  oôndtè ,  dit 
Motion,  ^ar  c'oft  le  dîidè-» 


lèe  du  RqL  S»  eéûdre^tei 

PhilofopbeB  èft  leur  terre 
feuillée,  danp.  laquelle,  itê 
fetrent  la  feffienoeaurifique  » 
<fû\  doit  produire  au  centu- 
ple un-  fruit  plus  beau  Se 
plus  parfait  que  n'étoît  cchii 
4|ui  a  fourni  la  famence, 

INCOMBUSTIBLB. 
(  Soufre  )  Let  Chymiftes 
Herm^quet  donnent  le 
tiom  dUncom^ufiible  à  leurs 
foufres, 'parce  qu'ils  font  fi 
fixes,  q^e  le  feu  ne  peut  plus 
leur  faire  fentir  Ces  atteintes 
t>ramiîques&  deftruâives. 

INCORPORER.    Voyei 

INSPIRBR* 

INCUBE.  Quelques  Phi- 

lofophes  ont  donné  ce  nom 
à  leur  Lune  y  qu'ils  ont  anfli 
appelée  femme  du  SoleiU 
Rtdlandus.  Les  Anciens  ont 
auill  donné  le  nom  d*Incu-^ 
bes  aux  Faunes  &  aux  Sa-* 
tyres. 

INCUDA.  Voyei  Beya. 

INFINI.  Soufre  des  Phi- 
lofophes ,  ainfi  ïiommé ,  de 
ce  qu'il  peut  être  multiplié  à 
l'infini* 

I  N  F,L  U  E  N  C  £•  Les 
Adeptes  expliquent  toutes 
les  prodtt£N«air  faiîiérales  & 
végéraleli  pK-ii»  influencer 
des  aftres,  :partkuHereftient 
du  SoletlAc  'de  h  Lnne.  Ces 
in fiuenoes.fom -portées  dans 
Fair^parPjftibn  xia£eu;  l'air 
qniefttfociuoe'ls  médiateur 


m 

More  le  feo  &  reao  Jescorn* 
nuniqne  à  ce  dernier  élé* 
ment ,  cehii-ci  ^  la  rerre,  qui 
kur  fert  de  matrice*  Les  po- 
res de  ia  rerre  donnent  à  cea 
influences  ta  liberté  de  péné- 
trer jufqu'auleu  centrai ,  qui 
les  repoufie ,  &  en  les  fubli* 
inant  les  renvoie  par  d'au* 
très  pores  fufqirà  ta  fuperfi* 
cie,  où  le  À*oid4es  condenfe 
en  pierre ,  gravier,  caiHoux , 
&c  fi  elles  n'ont  pas- trouvé 
un  foufre  rnérallique  qui  les 
ait  accrochées  en  chemin. 
Celles  qui  ponflent  jufqn'à 
ia  fuperiîcie»  &  qui  j  ren- 
contrent des  femeaces  végé« 
taies  propres  à  fe  dévelop* 
per ,  elles  les  fécondent  »  les 
ouvrent ,  &  par  leur  aimant 
naturel  attirent  de  Tair  des 
parties  femblables  ,  qui  fe 
joignant  à  celles  qui  font  déjà 
dans  la  terre,  s'ama^Tent  peu 
à  peu ,  &  par  Taâion  du  feu 
iléoientaire  6c  U  réaâion  du 
feu  central  font  une  efpece 
de  circulation  qui  produit 
tout  dans  les  deux  règnes 
minéral  &  végétal.  Voyez 
d'Efpagnet,  Enchyrid»  Phy- 
fica  reftitutce* 

INGRÈS.  Propriété  pé- 
nétrante. Les  Fliilofophes 
chytniques  <lfrenf  que  leur 
pierre  eft  entrante,  lingente 
&  pénétrante  ,  ou  qu'elle  a 
.  de  r/n^rji;  c*eft-à'-dire,  que 
quoique  cof  ps  ^  elle  péneue 


t  N  119 

it»  corps  juTques  dans  leurs 
phils  petites  parties.  Ceft 
pourquoi  elle  eft  efprit  & 
torps ,  ou  corps  fpiritualifé; 
car  poiv  réuffir  dans  le  ma- 
gifiere,  il  faut  fpiritualifer  les 
corps  &  côrporifier  les  eT^ 
pries  9  on  ^  ce  qui  eft  4e  mêmey 
volatififer  le  fixe  &  fixer  Je 
volatil.  Tout  cela  Tefart  dans 
une  même  opération*  après 
la  jonâion  ou  le  mariage  du 
mile  &  d^  ia  femelle.  Lé 
Dragon  ailé  de  Flamel  cm* 
porte  avec  lui  le  Dragon  fané 
ailes,  &  celui-ci  à  Ion  tour 
ramené  à^ttr^-e  le  Dragon 
ailé.  Michel  Majcr  s  rcpré- 
fentérerte  opération  dar.jt  fos 
Emblèmes  par  un  nid  d*oi* 
feau ,  d'oô  sVnvoIe  «m  petit , 
qu'un  autre  demeuré  dans  le 
nid  retient.  Le  fi^cenefe  vo-* 
latiliferoit  jamais  feul ,  &  le 
volatil  ne  fefixeroit  point  par 
lui-même. 

Le  ft)ufire  philofophique 
donne  Ytngrks  à  la  pierre; 
c'eft  Ton  feu ,  dit  d'Efpagner^ 
El^etirefa  teinture  &  fa  fixité 
du  ferment,  &  fa  fnfibiîtré 
dn  mercure ,  qin  eft  le  me 
dium  au  moyen  duquel  fe 
fait  l'union  des  teintures  dtr 
foufre  &  du  ferment.  Le  foit- 
freeft  un  enfant  de  Tarr  H^r"^ 
tnétique ,  le  ferment  êfî  filîf 
de  la  Nature.  Ceft  pour  ceîsf 
que  les  Philofopî  es  difcr.t 
que  leur  matière  ne  fe  trouve 


MO  I  If 

point  dans  les  bouti^HM  éeM 
Drogttiftes,  ni  dans  lissais 
très;  &  que  Marie  dit,  ruij 
s^achete  &  l'autre  fe  faits 
parce  qu'elle  parfe  de.bxon-? 
feâion  de  Télixir,  &  non  49 
celle  du  (bufre  qu'eHe.  fup-i 

Sofe  fait,  Vingrès  sVmeod 
e  la  faculté  p&iécrame'd^ 
la  poudre  *paur  la  tratifmtur 
ution,.  >    :i 

INGRESSION,  Aaioil 
par  laquelle  les  msai^ru  Çf$ 
mêlent  de  manière  à  ne  poq- 
voir  plus  être  Téparieis*  La 
putréfaâion  opère  ce  mé-* 
lange  dans  le  temps  q»ie  ta 
di(K>Iution  eft  parfaite ,  S^ 
que  la  matière  eQ  au  noir. 
Les  Auteurs  du  Diâtonnair^ 
de  Trévoux  &  de  rEncydp-f 
pddie  ignoroient  ce  que  c-^ 
qvCingrepon  ^  quand  iU  l'oni 
confondfue  avec  ingrès. 

INGROSSATION, 
Aâion  par  laquelle  le  volatil 
&  le  fixe  de  la  matière  des 
Sages  fe  mêlent  intimemenr, 
^près  avoir  long-temps  corn* 
battu  enfemble.  La  femelle , 
dit  d'Efpagnet ,  preiKl  d  V 
bord  le  deflus  du  mâle,  & 
le  domine  de  manière  i  le 
changer  dans  fa  propre  na- 
ture; elle  ne  le  quitte  point 
qu'elle  ne  foit  devenue  grof- 
le.  Alors  le  mâle  reprend 
vigueur,  &  gagne  le  defCis 
à  Ton  tour.  K  la  domine  &  la. 
tmi  femblable  à.  lui..  C'c(i 


tut 

Bey a  d^Arift^  »  qui  tue  ^fim 
fi^re  &  mari  Gs^erttti  »  & 
ce  mène  Gabertin  qui  ref* 
fuTcite  dans  fon  fils  -^  plu« 
beau  &  pins  parfait  qu'il  n-é" 
toit  auparavant.  La  femellç 
eft  le.voIatiU  &:}e  mâle  eft 
te  fixe*  Le  Diâionnaire  Ha> 
métique  &  les  autres  Lext- 
cograptei  d'après  lui,  difent 
03ili:à*propo|^que  Vingroffh-* 
^ien  m  la  même'  chofe  que 
la  converiion  des  élémens 
bas  &  grofliers  en  ceux  qui 
font  hauts  &  légers  \  car  ^ 

3uoiquer//z^rc»|^'an  fe  fafTe 
ans  le  temps  que  le  fixe  fe 
volatilife»  la  converfioa  des 
élémens  eft  encore  autre 
çhofe.  Ceft,  félon  Ariftote 
le  Chymifle  &  tous  les  Pht« 
lofophes ,  la  converfion  de 
la  terre  en  emi,  de  l'eau  en 
air,  de  l'air  en  £eu ,  &  du 
tout  en  terre»  félon  ce  qui 
eft  dit  :  Voui  êtes  terre  y  6r 
vous  retournerez  en  terre»  Et 
Hermès  dans  la  TaUe  d'E** 
meraude  r  Sa  puijfanee  fira 
parfaite  y  fi  elU  efi  réduite  en 
terre. 

INHUMATION.  (  Se. 
Herm.  )  C'eft  à  peu  près  la 
même  chofe  qn^Humatton , 
dont  voyesR  l'article.  Quel- 
ques-uns cependant  Penteil* 
dent  du  temps  de  la  putréfac- 
tion; parce  qu'alors,  félon 
d'Ëfpagnet ,  t^fprit  eft  com- 
m-^  mort  &.eufeveU  dams  U 


letre.  Ceft  ce  qnt  les  Phi- 
tofophes  appellent  Tête  du 
corbeau»  règne  de  Saturne, 
Dragon  Babylonien  ,  &c. 
cVft-à-dire  la  matière  en 
putréfàâion,  ou  le  tu>ir  très** 
noir.  Ils  Pom  ^hdcnmé //lAu- 
mation  y  parce  que  la-  ma- 
tière putréfiée  a  Todear  des 
corps  mons ,  que  te  noîr-re- 
préfeme  le  deoil  y  &  l&fi)otii 
ténébreux  du  tolffbea^iou  lès 
corps  fe  ppurrifl^fity  4^  que 
k  matière  eft  fctmélt  dans 
^n.vafe  fceW.'^  • 

INO ,  fille  de  Cadimis  & 
d'BermioBe  oi>  d'Hâr  Irtériie  ^ 
rpôtifa  Arhafnas  '4pte»  qu^t 
eut  répudia  "Néj^éfé.'  Elle 
nàt  4e  (rès-manvaUès  feçôris 
}>o^  les  en^s  de  Néphélë^ 
tre  qui  fi (  entrer  Athamiis 
dans  une  ftrre<&r  fi  violente  ^ 
'qd^h  arracha  d^entre^ës  hfiè 
d'Ino  uD  de  fes  eàfaiV^  ^  &  te 
fit  périr  en  1e;  brifattt  contre 
uae  pierre.  Ino  fai  fie  depeur, 
s*enfuic  avec  fon  fila  Méli- 
certe,  &  fe  pr^cipît*  dans  h 
•nier»  avec  hiîv  N^e^ftobe  les 
Teçnt ,  &  nritltio  :ri>  pâiîg  ées 
D^efies  tnari  nés ,  foiw  le  fl(îm 
de  Leticotho^ ,  éc  M'élicerte 
au J3<»nbre  des  Dieux,  âpres 
ravoir  nommé  Pajiémen. 
'Voyez  le  liv.-  ^.'tb.yj,  des 
ii^ables  £gypr;  ^&Q;r<îcques 
dévoilées.  jl. 

'    INSIPIDE-  Magffiere  au 
4>ta&c.         ..V  :- 


''     IN  111 

* -INSPIRER.  loisdre 
l'ame  à  fon  corps^  ou  blan- 
chir la  matière  rCe  qui  fe  fait 
avec  une  feule  matière  dans 
ton  feni  vafe,  fans  y  toucher 
de  h  main. 

INSPISSATION.  Opé- 
f  ât4on  qui  fuit  celle  de  la  dif* 
fohjtibn  des  corps,  &  qui 
cepeDdarnt  n'efi  en  effet  que 
la  tnême,  puifque  le  corpe 
ne  fe  difibut  ou  ne  fe  fpirî-^ 
tuaiife points  que  l'cfprit  t^e 
fe  corporifie.  VinfpiJ^ation 
fc-Vait  par  un  feu  du  lecond 
dègi^.H>R  rem^quera  à  ce 
fujet,  que  quand  lesiÇhilofe* 
tfhé^  ^»rtent  des  degrés  de 
leur  ftu  qu'il  faut  adminiftref 
h  leur  matière  >  ils  n'enten- 
éÀit  pas  qu'il  faille  ai>gtnet^ 
tV  bu'^diminuer  le  feu  com* 
ttitf  pù^  fiint  les*  Chymifte^ 
vtOgaires  dftns  leurs  four<- 
neaiix;:  au  «noyep  des  regii^ 
très  ,  ou  des  foufflets  %  oti 
d'une  plus  grande  qirantîcé 
4e  'chàrftcrns;mais  qu'il  faut 
filigmetyrer  le  feu  fecret  ou 
de  la  matière ,  par  une  di^ 

Séftton  ;  à  liiefure  que  ta  ma- 
ere  devient  plus  fixe ,  foo 
feu  augmente  par  degrés,  & 
ces  c^egvés  fe  mefurent  par 
les  comeurs  qu'elle  prend. 

tNTB:RMEDE.Troï- 
iieme  matière  qtte  iV>n  ajoute 
à  deux  autres  dans  les  opé* 
rations  chymiqaes  ou  tné- 
«aoiques,  îoit  pour  lesrétH 


aax  IN  I  O 
lïiF,  fol  t.  pour  le»ï^ft(Mrtf , 
foie  ^n6n  pour  les.  mer cre  en 
aâion.  Les  feU  ditiërens  enn 
irViix  iie'fe  joignent,  jainai^ 
û  bien  que  par  ait  interm^ 
terreux.  Mém.  de  Vuéead»  (U 

\  X'^t  ii^hilofophes.  .donnent 
]$i . ,  no^n .  àHntermedc  h  ieuc 
cnercMre  ^  &  l^appellçnt  aufli 
pbîltre^u  breuvage  d'^mpur^ 
Ikh  &  moyen  peiopre  à  join* 
d^  les  ceintures  inCéparable- 
ment.  •  «ji 

-.  INjyBUM  &  INTiLJ-* 
BUS..  Ëiidive»:  eliièi^r.di) 
chicorée.  r    : 

■y  lO^  jBlle  du  âe<«reliia» 
^^.  Jupiter  en  étant  devenu 
amoureux  ,  U  changea  eà 
yache  y  pour  tromper  1»  jn» 
Inifie  de  Junon. CettiBiDéfif» 
fe'trop  clairvoyant^  a^voii  ,fi 
bien  Hairé  les.^as?de  Jupi* 
xejr,q%i:elle  décotnrri^res  atluv 
ces  f  ^  lui  demanda  .cette 
jracbe.  Après  <|ii'elie  Tettt 
obtenue ,  eHe  la  mie*  fojus  la 
garde  d' Argus ,  quiavoit^çent 
yeux.  Jupiter  donna  ordre  à 
Mercure  de  fe  déiaicejd'Ar- 
igus,  ^Mercure  exécuta  fa 
commiilion  ;  mai8>  Junon  ir« 
fitëe^  envoya  cootve  Jo  dca 
taons  q4ii  U  ptqufftetJt  ians 
relâche.  Pour  s'en  dlSbarraf- 
fer,  lo  fe  jeta  dans- lai  t»er^ 
qu'elle  traverfa  à  1»  nagé,  & 
fut  aborder  en  Egypte  v  où 
Jf  upiter  lui  rendicfa  première 


J  O 
ferme*   Ovide,  dit    qu^eUff 
époufa  dans  :li|  flirte  Oûris; 
Roi-du  pays  ^^^  qu'après  fa 
mort  elleyrfut*  adorée  fou» 
if  nom  d'If^s,  Voyez  les  Fa- 
ble» £g!ypt..&  Grecq.  dé-, 
voilas,  ity«  I.  ch.4.  liv^  3^ 
cbap.  4.  .. .  .     .. 

JOttATE»Roi  de  Ly- 
cie,  reçtt<  lieU^rophon  ches 
^ui ,  ;&4  fleofo^a  combatte^ 
I4;  Cbîfiieii^x  Après  avoir 
éprouvé 7 fa  .probité  &  fon 
coïkag^  ^lil  liildoiiQ»  fa  SA^ 
Philonoé  en  ttiiKtiage.  V^ye^ 

JQ^Cft^S^TE.,  fille  'de 
Créoi>,  Roi  de^ïibebes,  épou* 
fa  Laïu»  '&\tp  Wc  Œdipe  , 

ÎU1  dans^âiuiibte^u^fon  père> 
.  ;  épou^i  tfa.  nwpre  ^Jocafte 
fans  la;4;onnoîcreyparoe.qiie 
Çréon41%vîHo  proœifeà  eehli 
qui  devinetolfc^éliigtneprnp* 
yo£^e  p^.^Sf  htnx.  (Sdipe.  en 
eut  4eux.  ©arçon*  &*deiis 
filles^  Mais,  aya^t  recomui 
fon  erreiir:)  fc^décoiivertie 
myftere  de.fjbnatâance*>fon 
parricide  )&  fou.  incefte  »  ë>fe 
creva  les  7euifi,'&' JocaAe  fe 
fît  mourii^  de  défefpoir» 

Tbute:cettç  feble  ne  figoi- 
fie  autre  chofe  que  Titicefle 
dont  narlenc  (i  foiivent  ^ 
PhiljoiopbesK  dans  leurs  oti- 
vrage^*  On  j  voir  égaiemetic 
des  i^ricides,  &  tous  ces 
crimS'pitétitodiis^de  la  Fable 
fe  trouvent  expliqués  chy« 


)  o 

ntqitéfnem  dans  lés  FaMes 
Egypt.  &  Grecq..  dévoilées , 
lîv.  3.  cb.  14,  $.  4.  ]iv«  4. 
cbap.  4«  &  dans  xtne  inanité 
d'autres  endroits* 
JOINDRE.  Affembîer  , 
I  mêler ,  réunir  une  cbofe  à 
;  une  autre.  F.  Ikspirsr. 
I  10 LAS)  fils  d'I{^ic)us& 
wcrta  d'Herciile,  <quii  ac- 
compagna dans  )ë  temps  que 
ce  Héros  combafetft  l'Hydre 
de  Leme.Iolatavoitdufeu, 
avec  lequel  il  brC^loit  lesbief* 
forea  qu'Hercdle  -  fatfoic  k 
VHydxm^  pvarràipêclicr  que 
les  têtet  quirenaiiToient  aux 
mêmes  eiufiroitsfle  pulIulaP 
fent  de  nouveau^  .Voyez  les 
Fables  Egy^t..  &'(îrecquçs  y 
bv.  5.  ch.  4. 

IOLÉ>  fille  d'EiAry  te ,  Roi 
d*<Scalîe,  fut  profiiîfeen  ma- 
fiage  à  Hercule,  qui^fi  étoit 
deTeou  amovreui^  £uryte 
la  lui  ayant  ènfiûte  Tefufée , 
Hercute  tui«Euryte^  6c  en» 
leva  lolé.  Vàye('EviiYTE^ 
10  S.  Toutes  fortes  de 
▼enicis*  RuiUndus. 

los  eftauffi'le  nom  d^me 
ifle'de  la  meri^gtfe,  l'une 
des  Sporades;^ préside  l'iile 
de  Candie.  Elle  devint  fort 
célèbre  par  la*. tradition  qui 
y  aflignoit  le  tombeau  d'Ho- 
inere.  Pîtnt^  U^*  4»  ch.  la. 

J  O  U  R.  Les  jours  des 
Chymiftes  '  Hermétiques  fe 
sompteot  «Sfféreoimint  & 


J  ô  oogf* 

De  ftfit  pas  les  mêmes  que 
les-f^ftrs^rdinaires.  Leur  an* 
née',  fdon  Pline,  eft  d'un. 
moi$:  feulement^  quelques** 
iHisdifentquec'eftd*un  mois 
commuii,d'autres  difentd-un 
mois  lunaire ,  d'autres  d'un 
mipis  à  h  m^aiere  de  comp»' 
terd^s  anciens  Egyptiens.» 
La-  preuve  que  leur  ahnée 
n^ft  pas  i'aj^t)éo  commune  ^^ 
c'eft  qu'ils  expliquent  la  du-' 
ri^  -étt^  Voyages  d'ITis  &  de 
Baccfite  ^  61  cette  do  tievnps 
qiTil'fbtloit  4iuic  vaifT^uX'de 
Salbmoii  pour  aller  cfcAsrcbeé^ 
^âç  rapporter  l'or  d'OpWr  y 
ciimmé  d*ufïé  même  c^irény 
«quoique  -les  pi*emiers  em-^ 
ptôyâ/fent  douze  ^an^  poup 
d^uè'>vôyagè>  &  les  Vaif- 
féaux  de  Salomon  n'éroienT 
dbfens^'<{)ietrois  ans.  Micbel 
Mayer  dans  Ton  livre  -Are^i-^ 
ha^Arsaniffima ,  ditqôé  qtii 
UÀt  Cofnbiner  &c  réduire  è 
la  même  durée  ces  differena 
\9tpi  de  tenfps ,  fftit compter 
à  la  manière  àet  Phil6(oph«| 
Hermétique.^?.  •   ^ii,-::*) 

'  Leurs  falfbns  neàVhteff-i 
detft  pas^ion-pllis  de'itbs  ftr^ 
fons  ordinaires.  Lèîi  tfetîfsift 
paf&nt  datis  le  vafe  philo^ 
i^p|}|(jne.' Ils  Commencent 
feuropération  en  hiver,  &  la 
finiâehr  ttï  autonr^e;  Mais 
\tK\t  \ÀvtT  eft  le  temp5  de'  là 
pulvé^aâion^  ou  la  matière 
au  ii(>lr;  parce  qu'elle  eft 


alors  comme  dans  ufi  ftH  de 
mort»  &  (|u'elle  fe  dtfpofe  à 
ki  génération  «  \  peu  prèa 
comme  fait  U  Nature  poi- 
danc  les  frimats  &  les  gla* 
çons.  Leur  printemps  eft  le 
règne  de  Jupiter,  ou  lorfque 
la  matière  le  dépouille  de  la 
couleur  noire  y  qu'ils  appel** 
lent  tête  de  Corbeau ,  écaille 
du  vieil  Dragon,  &c.  Legr 
été  ^  le  temps  de  i^  blan- 
cheur ,  ou  le  regoe,4e  la 
Lune$  ic  levr  automne  eft 
k  temps  de  la  rubtficajt)9i9k  <m 
de  la  perfeâion  de  Télixir  ; 
^0ce  que  de  même  que  Tau-' 
çomne  eft  le  tempsdecueilltr 
les  fruits ,  la  perfeâioe  d#t 
Héhw  eft  celui  oi^YArtift». 
foutt  d^s  firuits  de  fea  trar 
Taux. 

JOURDAIN  ,  (  Science 
Jitrm.  )  eft  un  nom  oue  les 
Fhilofophesont  donnée  leuf 
mercure  diflbivant  s  parce 
que  ce  mercure  doit  laver 
fept  foi^  le  corps  difToluble 
pour  le  purifier,  cotnme  UE- 
criture  rapport.e  que  Naba- 
mzviWh}f^  feptf<Hs  dans  les 
eaux  du  Jourdain  pour  être 
guéri  de  la  lèpre.  - 

JQIE  DES  PHILOSO- 
FHHS.  Lorfque  la  pierr^oii 
la  matière  des  Phiiofopheâ 
eft  parvenue  au  blanc  far^ 
fait ,  qui  eft  leur  or  bianc  ; 
leur  foufre  blanc ,  rEudica 
de  Morien, leur  cygne,  ^Iqrs 


IF 

cous  lés  Pfailorophes  difeaf 
qoec'dl  le  temps  delà  j6U  , 
parce  qu'ils  v£>ient  Diane 
toute  mie,&  qu'ils  ont  évité 
tous  les  écueiia  de  la  mer. 
Le  Code  de  vérité  dit:  Blan«- 
chilTez  le  laiton,  &  déchirez 
vos  livres;  ils  vous  Ibnt  inu- 
tifes  alors  y  ils  ne  vous  eau* 
feroient  ^tie  de  Tembam»  , 
des  doutes,  des  inquiétudes  « 
&  vous  ne  devez  avoir  que  - 
de  la  /oie.  Ceft  qaelorfqoe 
la  matière  eft  au  blanc, "il * 
faut  être  matadroit  poivriie^ 
pas  réuffir  à  la  .conduire  au 
rouge  parfait,  puisque  tout  ie 
volatil  èft  alors  fixé  de  ma-^ 
niereà.pouvoicibttfirir  le  feu 
le  plus  aâif  &  le  plus  vio« 
lent. 
I  PHI  AMASSE.  Voyei 

IFHIGÉKIE. 

IPHIGLUS  ,  fils  d^Alc- 
mené  &  drAniphitriaii  ^ 
firere  jumeau  d'Hercule ,  tïè 
d'Alcmerie  &Ide  Jupiter  » 
doit  s'entendre ,  félon  les 
Philofopbes  Spa^riques,  de 
Ffaumeur  aqueuft  qulfe  tr^u-r 
ve  toujours  mêlée  avec*  le 
mercure  repré(emé  par  Her^ 
cule.  Il  faut  fépater  cette  hn« 
tneur  aquèufe  du  mercure  y 
quand  on  veut  Je. mettre  en» 
ufage«  •    ,     ^i 

Héfiod^  pârle^fed'un  Iphi^ 

c\^&  qui  écoit  li  léger  à  la 

courfe>  qu'il   alloit  fur  les 

eaux  comme  /ur  terre,  & 

qu'il 


qy'iî  marchpic  ftir-k«l^pif 
de  bled  fans  les  faire  peu? 
cher.  Ce  qtii  eft  dit  ..pour 
marquer  li  grande  vblan|it4 
de  l'eau  mercuriélic  dess  Phi* 
lofophes:  r 

IPCACtDÔS,  Plante 
appelée  Sarbc^-de-houc^ 

IPMIG.ÈNIE ,  fii)e  d'A- 
gameitinon  &  dçClytem- 
neftrje  ,  fut  dëiignée  pour  être 
facrifiée  à  Ûiane,  afîp  d-ftp- 
paifer  le  courroux  de  eecte 
DéefTe  irritée  cdmrtf  le$ 
Grecs,  qui  alioieqf  faire,  lé 
ficge  de  Troye ,  parce  qu'A- 
gsmemaon  àVoic  tt)é  un  cerf 
qui  lui  étok  confacre  ,  eHe 
excitoît  ^è$  tefnpêtèiî  perpé*» 
çuelies*  L'oracle  décida  que 
Diane  oe  fétoît  appaifée  que 
par  le  fang  de  celui  qui  avait 
tué  le  cerf.  Il  f^t^réfolu  de 
facriger  ïçhigâiie*  Diatfe 
émue  de  jpitie  entêta  Iphi^ 
génie  de  deffus  Taufel ,  &  y 
fubftitua  une  biche.  Elle 
tranfpôrta  Iphigloie  dat;a  là 
Taurtde»  oîi  elle  fut  Prê^ 
trèfle  de  la  Déefle.  Oreftè 
y  étant  v6t)u  pour  fe  piirgér 
ile  fan  parricide^  Iphigénie 
qui  écoit  fafoeur  Je  reconnu?, 
Jui  fauva  la  vie  ,  H  s'enfuit 
avec  lui ,  emportant  ht  fliatiie 
de  la  Dcefle.  Voyet  les  Fa- 
bles Ejjyptiennes  &  Grec*- 
ques  dévoilées  ,  liv.  ^;  chap, 
14.  $.4. 

IPOACIDOS  ou  IPC>4- 


f  P  •  f  I  R  a>» 
GÎDOS.,  Barbé  dé  boucn  : 
.  IPPIA.  Sttrnoni.de  Mi^ 

nerve,  -  -      .  -    .  *   '. 

IRIOotiiRIONi  VêUr^ 
îdriclle^  Frffimum. 

IRIS,  fille  de  Thatirnâs 
k  -  d'JBleûra  i  &  /oeur  A99 
Harpies  ^  fekin  Héfiodc!^ 
Ele&ra  étoit  AUe:  de  l'O-p 
céan ,  &  Thaumas  i  fris  de 
PontilS'  &  de  là  Tcrrï?.  IM 
évcÂt  hr  Jiieirager  e  g  &  J  imbiri 
^mme  MeUcure  fut  ceUii  dé 
lupitfcr;  Fuô  iç  l'autrefÎJOiS 
tatem  for  la  tecre  les  ordres 
de.  ces  Divin&és^  Elle  étoit 
vêtue- d'une  robe  de  diflE» 
rfentet  ècmfcnrs ,  &•  né  qittt^ 
toit  prefq[iie.  jatitab  Juôon.^ 
&  Apollçnius  dç  Rh'odés 
nous  apprendi  qu'elle  l'en- 
yoyà  à  Thétis.:Q?jéJqùefor^^ 
maiânrrementi  Jiipxrecl'etA- 
plbya.  Homete.  eii  détone 
plus  d'un  exemple.  L'èfo* 
ploî  le  pWs'iin{)ortanr  diris 
étoit  d'aller  «bo per  rie .  che- 
veu fatal  deafechift^squi  al- 
loient  mourir ,  i&  de  délivrer 
leurs  âmes  de.leîïrscorpr, 
comme  Mercure  le  fbifdit  à 
l'égard  des  hotnmes.  -  '/  . 
-  Le*  Phîloft{)hês  flértn^.' 
tîcjuesdônnetït  parftmilitwde 
Je  riorpd' Jrij  à  leur  matière, 
qfiand  apr^fi  la  piitrefaéliort 
elle  prend  (es  couleurs. de 
l'srd-en-cîel.  Ils  prétendeniî 
qtie  fmit  ce  qne 'la  Fable  a 
imagroié.far1c^èmplotsd'Ifi8^ 
P 


\ 


«uprès  de  Jdtion  ;  doi?«iit 
i^ttitendre de  ct'^\A  (è  pafTe 
dans  le  vafe  Hermétique  i 
^oe  déUvrer  'iesaMet  des 
corps  des  femmes ,  iC*eft  pré^ 
cifaraent  rùbUiiibr  la'  partie 
in»knle  de  h?fitatie{%  qui 
demeure  au  fbtid  ;  xe^  tqiti  fe 
fait  à  point  homnié  dans  le 
temps  que  fès  couleurs  de 
llitts  fe  mdnifefientfinr  cette 
iiNitiere;  qu'Irispar  ce>mofea 
devient  en eSkit  Meffiigere 
de^unon^  peree^i^uelunon 
«ft  prife  pour  Fhtiiinkiné  in* 
poreufe  de  l'air  renfcrttii 
îimt  le  vafe  ,  &  qui  occupe 
cmic  le  vuide  qvty  ïàiffe  fa 
;niatierfe^  La  g^nânogie  dl« 
4nÈ  f indique  aflèz ,  pufiqii'c^ 
U  dit  petite-fiUe  de  Pontui 
A: de  la  Teite,  c'eft-à^dite^ 
de  la  msv  ou  ieaù  itiercn*^ 
tsdk^  &  de  la  terœ  phito* 
•fophique. 

ISCH<EMON.  Sfpec^ 
et  gramcn ,  auquel  on  a  fana 
"doute  doené  ce  nom,  de  ce 
iqull  eft  propre  à  arrêter  les 
JjvfftoTragies* . 

iSCHAS.-Jigue   f<^ 

ISIAQUE.  Table  Mîa- 
i^iie-  Monutnent  de  i*Autt- 
^utté,  oh  Tofi. trouve  Ifis, 
Ofirt««  &  pf  efqiie  tous  les 
Pteuix  de  i^Égypte  ,  avec 
leurs  fymbotes.  On  lui  a 
dcnol  le .  mtn  à^Jfiaque  , 
^«e  qu'eUâ  reofeine  le$ 


ftiyftéFés  d'Ifis.  C'efl:   une 
grande  plaque  de  cuivre  gra-^ 
Véc  au  premier  burin.  Sur  ce 
ibnd  de  enivre  ou  de  bronze 
étok  un  éttiail  noir ,  entre-» 
mi\é  avec  art  de  petites  ban- 
dés d*ârgen  t.  Lorfqu'en  15^^ 
le  Connétable  de  Bourbon 
prit  la  ville  de  Rome  «    un 
Soldat  qui  sVn  étoit  faifi  dans 
te  pillage»  le  vendit  à  un  Selr* 
rcirier.  Bile  palTa  dc-là  dans 
lesmains^iu  Cardinal  Bem- 
bo,  &  puis  au  Duc  de  Man- 
toiie»  qui  henreufement  la 
fà  graver  dans  toute  fa  gran-^ 
deur  ,    ti   avec    beaucoup 
d'eicadirude ,  par  un  nommd 
ÉoéeVico  de  Parme;  cat 
^*original  s'eft  perdu.  Je  n'en 
donnerai  pas  ici  la  defcrip- 
tion  ;  ceux  qui  feront  curieux 
de  la  vcàr ,  la  trouveront  dans 
l^vrage  de  Ptoiorius,  in^ 
<m\é',Mefifa  ijiata ,  qui  fut 
ictiprimé  à  Amfierdam  eh 
i^9.LeP.  Kirker  en  à  parlé 
•dans  fon  Sdipus  ^gyptia-^ 
eus,  il  a  cru  y  apperceybtr 
les  myfleres  les  plus  cachés 
de  la  Théologie  EgJ^tiefi- 
ne,  iÇc  eft  entre  dans  un  très^ 
rgrand  détail  à  ce  fujer.  Pi. 
gnôrius  femble   n'avoir  eu 
pour  objet  que  la  defcription 
mécanique  de  cette  Tàble^ 
On  en  trouve  auffi  la  repré* 
fentation    dans    l'Antiquité 
expliquée  de  D«  Bernard  d# 
MMittaucon ,  &  dans  le  R^ 


ts    ^ 

€uezt  ctÂHtlquith  ÎJô  M.  \ê 
Cofrtte  de  Caylos. 

Tout  y  paroîc  myft^rieux 
&  cnigmatiqiic  ,  fuivant  le 
Çénic  àes  Egyptiens  ;  &  i! 
fatidroit  un  ouvrage  entier 
pour  en  â^nner  une  expli- 
cation fuivie  &  d^ftaillee.  il 
fera  plus  aifé  d'en  trouver  le 
dénouement  en  pnifant  ce$ 
explications  dans  la  Philb- 
tophie  Hermétique  ^  qui  étoif 
proprement  celle  des  Ef»yp- 
tîens  ;  puifqu'ïfîs ,  OfirJs  & 
les  iiutrés  Dieux  du  pays 
nVtoient  que  des  Dieiix  Her- 
métiques i  comme  il  eft  airé 
de  s'en  convaincre  par  les 
preuves  rapportées  dans  lo 
Traité  des  Fdbîes  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  hv.  i* 
&  liv.  4. 

ISIR.  L'Auteur  du  Dic- 
tionnaire Hermétique  dirqtie 
les  Philofophes  entendent 
par  ce  réfiTiérélixtr  au  b!anc* 
&  qtYe  les  Sages  le  nomment 
ainfi  lorfqti'on  vent  le  mùlti- 
pîier  ;  maïs  je  crois  que  îes 
PhilofGphçs  fe  fervent  de  ce 
nom  pour  ïtgniiîer  là  même 
chofe  que  ,ce  qu'ils  exprU 
ment  par  Ijts ,  dont  voye^ 
Tartide. 

ISIS  étolt  itne  des  prînci^ 
paîes  Déeftcs  de  l'Egypte  & 
de  beaucoup  d'autres  paysi 
Beaucoup  d*Autcuri  l'ont 
regardée,  &;  avec  raifon  ^ 
comme  la  DéeiTe  univerfelle 


lï     iv    W 

du  Pagânifmé ,  mais  honoréb 
fous  des  noms  diâFéreiis.  C^ 
rès  «  Junon  ,  la  Lune  .  ht 
Terre ,  Proferpine ,  Tbctia, 
ta  Mère,  des  Dieux  o\i  Cy.«r 
bele^  Véhus,  l)tane\  Hé-* 
cate ,  Rhaifimifia  ^  &c.  la  Na« 
ture  même  n'étaient  qu'unf 
thème  chofe  avec  lus.  C^ 

Îui  lui  fit  donner  le  nom  de 
iirionjme  y  ou  la  Dieffe  i 
kiilU  néms.hxiffi  les  Philo^ 
fophes  Hermétiques ,  d'après 
Hermès ,  ^ui  a  voit  donné  ce 
tlom  Ifis  y  n'entet)doient  au* 
tre  chofe  par  cette  De'eâe  ^ 
que  la  partie  Volatile  y  hu- 
rtiide ,  froide  i  patiehié  &  fe- 
melle de  Part  Hermétique 
ou  Sacerdotal  9  comme  on 
petit  le.  vok  clairement  au 
livré  ïi  des  Fables  Egypt* 
&  Grecq.  dévoilées ,  ch.  i. 

ISTHMÎQUES,  (  Jeux  ) 
V*  Jeux  Isthmiques. 

ITERATION.  Opérai 
tion  de  la  nfïédecine  du  troi'« 
fietile  ordre  ,  bu  de  Tordre 
fupérietir  ^  q^ùe  l'ciB  appelle 
communément  la  multiplia 
katiom 

JUGEMENT.  lla>:fiond 
Lulle  a  donné  ce  nom  à  la 
prbjeâion  de  la  poudre  Her- 
irtétique  fur  les  métaux  im- 
parfaits i  p;9rce  que  c'efl  dans 
cette  occafion  ou  l'artifte  e(î 
jugé  fur  les  opérations  ;  & 
<|ue  par  la  féudîre  ou  ooti 
Pij 


téuflite ,  il  juge  s'il  a  bien  0(1 
mzl  opéré  5  &  qu'il  eft  alors 
irécompeqféfuiyant  fes  çeu- 
yres. 

1  }UGE§.  Les  Poètes  ont 
Ceint  que  Plotoo  avoit  établi 
pour  Jugçs  des  Bofers  Ton 
empire  Éaque  >  Minos  & 
ilhadamantc.  Voyez  leurs 
artifles. 

'  JUNON,  fille  de  Saturne 
^  d'Ops  ,  éponfa  Jupiter 
fon  propre  frère  jumeaux 
Elle  fut  nourrie  par  les  Ny  m- 
phes  s  filles  de  rOcéan.  Ju-> 
piter,  avant  de  répoufer^'la 
Ùotnpa  fousr  \à  forme  du 
coucou.  Elle  devine  mère  de 
Mars,  d'Argé,  d'Illithie  & 
d'Hébé.Hlïe  eut  auffi  Vul- 
cain,  mais  fans  avçîr  eu  af- 
faire à  aucun  homme.  Elle 
£t  toujours  un  fof t  mrauvais 
inénage  avec  Tirpît^r,  qui)  à 
la  vérité,  lui foarniffoit  fans 
cefie  des  fujets  de  jaloufie  i 
par  la  quantité  de  Nymphes 
avec  lefquelles  il  s'amùfoit. 
Jupiter  perdit  ^un  jour  pa-< 
tience  ^  ic.  .ircité  des  mau^ 
vaifés  facqqs:de  Junon ,  U 
la  fufpendit  avec  une  chaîne 
d'or.  &  lui; attacha  un  en- 
clume de  fer  l  chaque  pied. 
Les  Dieux  &  Déefles  inter- 
cédèrent pour  e41e,  &  Ju- 
piter fe  laKTa  fléchir.  Elle 
tilt  une  des  trois  Déefles  qui 
dirputerent  la  pomme  d'or; 
elle  promcttoit  i  Paris  de 


graxids  .&  riches  royaiimeë 

Eour  fe  ia  faire  adjuger  ;  ces 
elles  propofitioDs  ne  lui"  fi- 
rent pas  la  même  icApreflton 
que  les  promeiresde  Vénus, 
à  laquelle  il  t^adfugea.  Elle 
conçut  de  là  ime  haine  im- 
placable contre  lesTroyens, 
&  engagea  la  guerre  qui  fit 
périr  Paris  &  la  ville  de 
Trojre^  Tonte  cette  fiôion 
fe  trouve  expliauée  dans  le 
chapitre  5,  du  livre  3.  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées* 

JUNONIS  ROSA.  Les 
anciens  Poëces  ont  feint  que 
Junon  ayant  répandu  de  Ton 
lait  fur  la  terre/  il  en  fortit 
la  plante  connue  fous  le  nom* 
de  Lys.  Ce  même  laie  ré- 
pandu (ians  le  ciel  y  fornra 
anflt' cette  multitude  d'étoi- 
les qui  compofent  la  voie 
laSée  ,  comme  on  peut  le 
voir  dans  le  ch- 1.  du  livre  5* 
des  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées. 

JUPITER*  père  des 
ï)ieux  &  des  hgmmes  ,com-* 
me  rappellent  lés  Poëtes  >  . 
manqua  de  périr  dès  fa  naif- 
fance.  Saturne  >  fon  père  , 
avoit  fait  un  traité  avec  for> 
frère  Titan  ,  par  lequel  il 
s'étoit  obli£»é  à  faire  périr 
tous  les  enfans  mâles  qui  lui 
eaîtroient  ;  &  pburtobfervér 
ce  traité,  Saturne  dévorait  Tes 
eafans  ^  inefute  .qu  ils  ve- 


J  u 

Boîent  au  monde.  Rhée,  fon 
^poufe ,  le  trompa  quand  il 
fut  qiieftion  de  Jupiter.  Sitôt 
qu'il  fut  né  ,  elle  envekippa 
nn  caillou  dans  des  langes, 
&  le  préfenta  à  Saturne ,  qui 
ne  foupçonnant  point  de  fiN 
perchcrie,  avala  le  caillou  5 
mais  comme  il  fe  trouva  dé 
trop  dure  digeftion ,  il  le  vo- 
mit. 

Ce  nVroit  pas  aflï^z  d'a- 
voir ainfi  trompé  Saturne ,  il 
fal.lpit  fouftraire  Jupiter  à  fa 
vue,&  aux  attentions  cu- 
rieuïeff  des  Titans.  Rhée, 
pour  cet  effet ,  le  fit  porter 
chez  les  Corybantes  ,  qui 
faifoient  retentir  fans  cefle  lé 
fon  bruyant  de  plufieurs  infr 
trumens  d'airain ,  pour  em- 
pêcher qu'on  n'entendît  fes 
crjg.  A  ce  bruit  les  mouches 
à  miel  accoururent,  &  four- 
nirent tout  ce  qui  dépendoit 
d'elles  pour  la  nourriture  de 
cei  enfant.  Les  Nymphe?  , 
les  Nayades ,  une  chevrp 
même ,  tout  s'empreflbit  en- 
fin de  concribuer  a  fa  çonfer- 
varion. 

Quand  Jupiter  fut  deirenti 
grand ,  &  qu'il eur  apprrs'iqiïfe 
Saturne  &  les  Titans  avoient 
confpiré  fa  perte  dès  fa  naif- 
fance  même  ,  il  chercha  tous 
les  moyens  de  s'en  venger. 
Il  leur  fit  la  guerre^  &  les 
ayant  vaincus ,  il  mucila  fori 
perp .  &  précipita  \e$  Tifans 


JU'\  ii* 
dans  le  Tartare.  AînC  ,  pof-» 
fefleur  tranquille  de  rUni«** 
vers,  il  en  fit  le  partage  ave^ 
fcs  deux  frères,  Neptune  & 
Pluton  }  il  donna  les  eaux  8s, 
la  mer  ^  Neptune ,  les  enferi 
à  Pluton ,  &  fç  féfprva  1^ 
ciel  &  la  terre. 

Il  foutint  une  féconde 
guerre  contre  les  Géansi 
qu'il  foudroya  tous ,  &  dé- 
livra par  là  tous  les  habitaos 
de  l'Olympe  des  craintes  & 
des  frayeurs  que  ces  fils  de 
la  Terre  leur  avoient  impri- 
mées. Ce  Dieu  bienfaifaot 
voulut  alors  mériter  le  titre 

tlorieux  de  père  des  Dieut 
:  dç$  hommes  qu'on  lui 
donna  dans  la  fuite;  M  çoTfD" 
mença  à  tromper  fa  propre 
fœur  jumelle,  &  pour  cela 
iji  fe  changea  en  coucou,  ft 
feignant  d'être  pourfuivi  par 
un  oifeau  de  proie ,  il  fe  ré^ 
fugia  entre  les  bras  de  Ju- 
Tion ,  qui  le  cacha  dans  fon 
fcin.  Jupiter  fâifit  l'occafion 
favorable ,  reprit  fa  première 
forme,  &  ne  trouva  pas  Ju*- 
non  rebelle.  Il  l'époufa  da^^ 
'la  fi)ite. 

L'humeur  amoui^nfe  de 
Jupiter  ne  lui  permit  pas  de 
s'en  tenir  a  cette  épouÇe.  Il 
prit  tous  les  moyens  imact- 
nabtes  de  fatisfaire  fa  paflton 
pour  Tes  femmes  ;  ce  qui 
browilla  les  époux  plus  d'urç 
fois ,  &  leur  fit  faire  un  tcèa* 
P  iij 


>30  JU 

inauvak  ménage.  Soit  pour 
ne  pas  irriter  la  jalourie  de 
Junon ,  foit  pour  venir  p^us 
facilement  à  boor  de  Tés 
deflèins  amoureux  »  Jupiter 
prit' mil  le  formes  différentes 
^uand  il  voulut  avoir  affaire 
tyec  les  beautés  humaine^;, 

il  fe  préfenta  à  elltjs  tantôt 
bus  fa  forme  d^un  cygne, 
tantôt  fou^  celle  d'un  tau- 
reau, ppis  fous  celles  d'un 
fatyre  ,  de  feu ,  de  pluie 
d*or  ^  &  d'une  infinité  d'anV 
t]:ps  tnanieresj  Sémélé  fut  U 
feule  qui  pour  Ton  tnalheur 
le  reçut  avec  toute  fa  gloire 
&  fa  majefté.  On  trouve  ces 
différentes  métaiporphofes 
jdans  le  quatorzième  livre  de 
rUiade  d'Homère ,  &  dans 
je  fixieme  des  MéçamiorphcK 
As  d'Qyidoi 

De  toutes  ces  vidées  na-^ 
qairentune  infinité  d'enfans, 
qm  devinrent  tous  des  Dieut 
pu  des  Héros ,  tels  que  Bac*- 
ehus  ,  Efculape  ,  Caftor  , 
PoHux/Théfée,  Perfée  & 
tant  d'autres,  les  Égyptiens 

3ui  le  mejttoient.au  mombre 
e  leurs  plus  grands  Dieux , 
lie  lui  donnoienc  (^a^  tm  fi 

Srand  pptnbre  d.c^^defcen- 
an$;lef  Crées  qui  ayoient 
empruntés  ce  Dieu  dçs  feg^p- 
tiens«  lui  en  adjugèrent  fui- 
yant  leur  fantaifie  ;  mais  tes 
plus  anciens  de  leurs  Philo- 
fophes  poètes  fe  confqr^ie- 


rené  cependant  toujours  dans 
les  fables  qu'ils  imaginèrent 
au  fujet  de  ce  Dieu ,  à  l'objet 
iqù'ayoient  eu  en  vue  les  Phi- 
lofophcs  de  TÇgypr?  ?  ^orC- 
qu'ils  inventèrent  celles  d;e 
leur  Jupirer.  Cet  objet  cacbé 
a  prcfque  tous  les  Mytholo- 
gues ,  fe  trouve  éclairci  avec 
Tes  ifiâions  auxquelles  il  a 
donné  liçu ,  dans  !e  3*  liv.  / 
chap.  4.  &  fuiv,  des  Fables 
£gy[)tiennes  ^  grecques 
dévoilées, 

JUPITER,  tes  Chymiftes 
donnent  ce  nom  au  métal 
que  Qou^  appelons  commu- 
nément Etqin;  mais  l^s  AI- 
cbymiûes  entendent  fouvenç 
autre  chofe .  comme  dans 
Texplicâtion  qu'ils  donpenç 
de  la  fable  d*Amphytridp  & 
d'AIcmene,  où  Jupiter  eft 
pris  pour  cette  chaleur  eélefle 
&  ce  feu  inné  qui  eft  la  prc- 
tpiere  foutce ,  &  comme  la 
caûfe  efiiciente  éts  méiaux; 
c'eft  pourquoi  ils  difent  que 
le  mercure!^  qViï  eft  leur  pre- 
mier fiç  principal  agent  du 
grand  œuvrç ,  eft  repréfente 
40US  le  nom  A^ Hercule  ,  en- 
gendré d'AIcmene  Se  dé  Ju- 
p^rer  ^  parce  qu'Aicmeoe  cfl 
pris  pour  le  fymbolc  de  la 
matière  terrcftre  &  fecbc, 
qui  eft  comnpe  la  matrice  de 
Thurpidité  métallique  fur  la- 
quelle ngit  Jupirer. 

JUPifER  EN  PLUIE 


f  tr 

D*OR^  (  Se.  Htrm.  >  V^ye^ 
Dana£. 

JupiTEB.  couver^  ea  ai«> 
gle,  &  qui  enlevé  Ganime^ 
de ,  ne  (igntfie  aucre^  d^ofé 
que  la  purification  de  la  ma- 
ctere  par  la  fublimation  phi^ 
Ibfopnique. 

L*Auteuf  dii  Diâîoiviiafrç 
de  Trévoux  n'avoîc  gaere$ 
lu  les  Auteurs  qui  Cfaitent  de 
Li  pierre  phitorophale ,  on 
du  grand  arc ,  quand  il  die 
que  les  Philbfophes  appeU 
lent  Jupiter  leur  or  phi-^ 
iofophique.  Ils  difenc  parr 
tout  que  leur  mercure  a  le 
Soleil  pour  père ,  &  1^  Lunç^ 
pour  mère,  Ils^  regardent  Jut 
piur  cornmé^Ie  père  &  1« 
mattre  c|e$  Dieux ,  noo  pat 
parce  que  for  eft  le  plus  par'!- 
faiç  d6$.jnétaiix>  &:  qu'ils, 
appelleut  leur  or  Jupiter  \ 
mais  parce  que  Jupiter,^  fe^ 
.Ion  eux,,.  n*cft  autre  chofe 
que  la  chaleur  gén^cative  &: 
innée  des  corps,  au  ippyea 
de  laquelle  les  încratix  ïe  fpr- 
ment  dans  ta  terre  ;  c'eft  dan« 
ce  fens  que  laTable  dît ,  que 
Jupirer  eA  perc  d'Apollon 
&  de  Diane  ,  de  Mars ,  dç. 
VénuA,,  de  Mercure  ^  &c^ 
parce  que  fous  le  nom'd*-<i- 
pollon  ou  du  Soleil  y  iesChyr 
miftes  entendent  Ter  ;  fous 
celui  de  Diane  ou  la  Lune , 
l'argent ,  &c.  \  &  comme  le 
mercure  eft  le  principe  d'e 


JU        IX      ftfi 

touf  les  métaux  f^r  lequel 
agit  le  feu  de  la  Nature  pour 
les  former  y  la  Fable  dit  qu(^ 
Mercure  étoit  fiL<  &  ambaf^ 
fadeur  de  /ui?zrtfr.  Jupiter  a 
le  ciel  pour  fa  demeure  or* 
dinaire ,  &  (a  terre  pour  le 
lieude Tes  plaifirsi  c'eft  que 
cette  chaleur  de  la  Nature 
femble  venir  du  ciel  ,  dç 
qu'elle  lui  eft  communiqué* 
eii  partie' par  lè  Soleil.  Si  les 
Philofoplies  difent  que  /«pi^ 
ter  a  choifi  la  terre  pour  It 
lieu  de  Tes  plaiiQrs,  c'eft  qu^ 
la  terre  eft  la  matrice  àtnp 
laquelle  s'enfantent  tous  let 
êtres  fqblunaires  des  troia 
reines  »  par  lUétivité  gén4- 
rative  de  cette  ciialeur  nar 
turelle ,  déncnimée  Jupiter 
par  les  Anciens»  <tui  ont 
donné  àJa  Terre  diiïerena 
noms  «  tels .  que  Cérës  »  Da* 
ïwë,  Séroélc  jj  &c.  dont  voye^ 
les  articles. 

lUSSA  ou  JUÎSA. 
Gyps,  plâtre,    • 

IXIA.Efpcce  de  char- 
don y  appelé  Carline^  Il  y 
eu  a  dé  deux  fortes  j  Tuo». 
que  Ton  appelle  Çamilioif, 
blanc ^  qni  eft  !e  plus  effimé, 
l'autre  Caméléon  noin 

IXION  éroit  fils  de 
Phîégias  ;  d'Amion,  fuivant 
Piodore  de  Sicile ,  quelques- 
4ins  le  nomment  j£tion.  Il 
époiofa  Dia  ou  Ciin  y  fille 
dEionée-âu  Deionée,  doit 
Pi? 


f> 


2|i  "IX      -, 

il  eut  Py:  Wmijs.  H'fe  troui!- 
la  avec  Ton  beau-pere  ,  pqiîr 
n'avoir  pas  voiiin  donner  % 
fa  fille  ce  dont  ils  étoîent 
convenus.  Ixion  le  fit  périr 
mif^rablement ,  &  n'ayant 
m  trouver  per fonne  qui  vou- 
ût  rabfoiidrê  de  ce  crime  , 
&  en  faire  Texpiation  ^  il 
eut  rccoiirs  à  Jupiter,  "Ce 
Dieîi  en  eut  pitié  i  le  rèçat 
dans  le  ciel,  St  lui  perrttiî 
même  de  màngèif  à  la  table 
êts  pieux.  Ce  bienfait  fu 
Çnàlé  né  fe'rvit  qu^à' en  faire 
un  ingrat  &  nu  téméraire. 
Ixion ,  frappé  des  charmes  dç 
junôn ,  eue Tinfolence  de  la; 
follicîter  à  fartisfaiïe'ft  pdf-* 
ffon.  Cetre  féverë  •DeefTtf 
offenfée  d'itné  relie  tétpéri- 
té,  en  informa. Jupiter;,  quî' 
regarda  d^abord^  cette  accu-' 
fation  commeun piege-qu^on 
lui  tendoit  ctjHrre  Ixiôn ,  qui' 
pafibi^^  ppyr  fon  fjls.  Il  you- 
Jiit  s'éclaircirpar'Iui-même, 
Il  coDyititavec  Jfiino;!  qù-eîlê' 
pérmettroilt  J  if iion  un  ènr 
tfeti:n  parriqulfer  avec  'elle/ 
Pour  Finftant  3ti  rendezr 
vous  ,..  Jdpiter  forma  avec 
lAie  nuée  un  phaniôme  qui 
reffembloit  parfaitement'^  ^' 
Junon.  Jxioh.épris  de  plus  ea. 
plus  ne  put  f0  contenir,  ^' 
Jupiter  vit  bien  qu'il  ne  tenoir 
pa^ .  à  Ixion  que  le  perç  des 
pieux  ne  reçût  TaiFront  qu'il 
?Voit  fait  à  Tyndire  &  ïx^\i 


I* 

f^utfçsl  Lès  Centaures  ptU 
rent  naiïTance  de  ce  phan-» 
tdmiç^  fiTJupitcrfe  contenta 
pour  Icftè  de  chafler  Ixion  d9 
fa  cour  ç.clefte*  Mais  ce  té- 
méraire n'en  devint  pas  plus 
fage  5  il  ofa  fe  vanter  d'avoir 
déshonoré  le .  maître  des 
IHeirx,  qur  pour  le  punir  dç 
fon  inTolence,  le  précipita 
d'un  coup  de  foudre  dans  Iç 
Tartare,  oà  Mercure  eut 
commiffion  de  1- attacher  à 
une  roue  environnée  ie  fer- 
pens,  qui  devoit tourner  fa^s 
relâche»  -•-:•', 
^  Ees  Phllofophes  Hefm^-; 
tîqtjes  întcrprecc^t  cette  JFa- 
b!èd«?s  Souïfleurs-&:  autre» 


pVflërit  tourleùr  tçShpsà  élè-; 
Ver  des  fôariièaux  &  à  les' 
abattre,  S  fuçr  fang  fe  eau 
d'^ns  Pexlcution  de  iqjHe'pro- 
céd 55  fpîneux ,  au  tout  d^€r 
éjvieh  Jls  n'embrâfrehtijae  dç 
la  fumée ,  qui  leujr  laittè  des 
ftufres impurs  &  des  cendres 
jnuti^e<  ;  qi)i  enfin  comrpô 
ftion  ,  attachés  à  une  roup 
làbofîeijfé  de  travaux  fati-; 
gans  ;  'font  &  recotntn-en- 
ccht ,  une  infinité  tfopéra- 
tlônç'  ifahs  jamais  en  avoir- 
une  heureufe  iffué.  Voyez 
Ife^  Fabies  Egypt,^  Se  Grec- 
ques dévoilées,  lij^re  5«  olia- 
pjtreii;     .  -    -'       • 


K  A        KE 
K 

KA  B,  Lait  aigri.  Jqhti" 
fort: 
KACHIMIE  ou  KAKI7 
MIE.  Minéral  qui  n^eft  pas 
encore  yenu  à  fa  perfeélion , 
ou  deipi-gnfiétal  <^ui  eft  en- 
core dans  fa  matrice  comme 
Tenfant  <Jans  1^  ven^e  de  \% 
mère  aux  premiers  mois  de 
fa  groffefle. 

'  KAIB.  Ç'eft  du  laît  cailr 
lé,  aigri, 

KALD,  Voyçi  VîNAl- 

GRE. 

KÀLNOS.  Fumiez 
KAMÀR   ou    CAMAR, 

Argent. 

:  K AMBAJI.  Vgyci  Cam- 

bai!  '  ' 

:  KAMIR.  Leysip,  fer- 
ment dés  PbiîQfophes. 
'  KANECtî.  Rofeati. 

KANFQR.  pE^in,  Jupir 
ter.         ^    ; 

KAPRïLI.  Soufre, 
.  KASAM.  Fer. 
,  JCATL.  Lait  aigre. 

KAysrft^-ÇçuiTie  de  fa 
paer. 

KAZOIR  ,  KASDÏR  , 
KAOR  ,  KAGISSEROS. 
Etain ,  ou  Jupiter. 

KEIRI  ou  KEÎRTM. 
Narciffe,  fuîyîini  qi.eîqiies- 
lans  ;  &  yibli#r.  oiî  giroflée 
j^nne»  fuivant  d^annçs,  qui 
récrivent  aiiffi  Ckeiri, 


Kl        KO     2,s3 

KIBRiCHouKïBRlTH. 
Terme  de  Science  Hermé- 
tique ,  dont  fe  font  fervl? 
quelques  Chymiftes  pcuc 
fignifier  Je  foufre  Çîhilofo- 
phîque.  Il  faut  reflifier  fur 
ce  corps  Kibrick  ^&  Zw- 
beth,  c'eft-à-dire ,  les  deux 
fumées  qui  comprennent  & 
qui  embraffent  les  deux  lu- 
minaires ,  &  mettre  deiR?s 
ce  qui  les  ramollit ,  &  qu\ 
eft  I'accoppli*Tement  de'î 
teintures  &  des  efprits,  5i 
les  véritables  poids  de  la 
Science.  Marie. 

IflMENNA.  Une  groflb' 
jboureîjîe. 

■  KIMir   ËLEVÉ.    Blanc 
de  cinabre.  VlànifcampL 

KIR  ATH.  Poids  de  qua- 
tre grains. 

KïST.  Oppoportûx.  Ce 
terme  fignifie  aufïj  un  poids 
de  quinze  grains  :  quelques-  ^ 
uns  Tentendent  de  quîitre  U-. 
vrgSjd autres  de  deux  rt)e-. 
fufes  de  \'u\,  Planiffampi, 
"  KOMA  &  KOMAR- 
TOS.  Cbaux  vive. 

KO NÎS..  Cendre. 

KOST.  Bois  de  hêtre.  ' 
'  KUHUL,  Plomb  des  Phî- 
lofophes  j  laiton  qu'il  fane* 
blanchir;  ou  la  maricre  de 
l'œuvre  en  putréfaftîon ,  &^ 
parv.enue  au  noir  très- noir.  ' 

KUKUL.  Foyi  KuHUtS 
.  KUMEN.Union^li^endcs 
parties  des  corps.  Ry/ArW. 


^34     K  Y        LA 

KYBRIUS.  Arfenic, 

KYMENNA.     Métras  , 
bouteille  de  verre. 

KYMIT    SUBLJMt 
Cin  bre. 
KYMOI.EA.Bôue, 


LABOS  BALSAMUM. 
Kati  diins  laquelle  on  a 
éteint  un  nierai, 

LABRUM  VENERîS. 
Chardon  à  Bonnetier. 

LABRUM  Où  LABIUM.; 
Vafe  dans.  lequel  on  rnçt 
Tean  pour  difiiller  au  baip* 
marie. 

LABYRINTHE,  Oa 
entend  par  labyrinthe»  iine 
efpcce  d'édifice  rempli  de 
chambres  &  d'avenues ,  dif- 
pofées  dé  manière*  que  ron 
eiVtre  de  Tune  dans  rautre  , 
fans  pouvoir  retrouver  la 
fortie.  Les  Auteurs  font  men- 
tion de  quatre  principaux. 
Le  premier  &  le  plus  célè- 
bre fe  voyoit  en  Egypte  , 
dans  le  diftriél  de  la  viîîe  ap- 
pelée par  quelques-uns  Plé-. 
racléopolis;  on  le  regardait 
comme  une  des  merveilles 
du  monde,  &  Pline  (Z/v.  36« 
^cL  l6,  )  l'appelle  Pountïffi-. 
mum  humani  opus.  Hérodote, 
dit  qu'un  nombre  de  Rois 
d'Egypte  y  ^votent  fait  tra- 
vailler fucceffivement  aveo 
des  frais  ifi^rtienfes.  On  pré- 
tend que  Dédale  Iç  prit  pouç 


L  A 

modelé  du  labyrinthe  qa*il 
fit  conftruire  dans  Tifle  de 
Crcre  ,  &  qui  devint  (î  céîe^ 
bro  pi!r  la  fable  du  Mino- 
taure.  Le  troUJeme  fut  fait 
dans  I  ifle  de  Lempos;  on  j 
voyoit  150  colonnes  de  mar-r 
bre.  Porfcnnaficbârir  lequa^ 
trieme  en  ïcaiie  ans  îç  lieu 
où  il  fuc  inhumt^  Pîiue  fait  la 
defcripiion  <^e  ces  quatre  la- 
byrinthes dAvis  le  livre  qqe 
j'ai  cité  cîri^cvnnt. 

La  Philofophiô  Herrpéti-» 
que  qui  irptatgina  la  fable  de 
Th6rée&  du  Minotaure ,  prit 
occaQon  du  labyr!n?{je  de 
Crere  pour  4?iTibeUir  cette 
iî(9ion,&indKjuer  en  même 
tems  les  .iifHcuîtésqui  fe  prér 
fenrent  dans  les  opérations 
du  grand  oeuvre,  par  cejles 
qu'il  y  avoir  à  fe  tirer  dû  la- 
byrinthe quand  on  «'yétoit 
engagé.  Il  ne  faut  pas  moins 
que  le  fit  d'Àriadne  ,  fourni 
par  Dédale  même,  pour  y, 
réuffir  ;  c'eft-à-dire  qu'il  faijt 
être  conduit  &  dirige  par  un 
Phîlofophe  qui  ait  fait  l'œu- 
vre lui-même.  Cîcft  ce  que 
Morien  nous  aflure  dans  ion 
Entretitn  avec  h  Roi  Calid. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées^  chapitrt 
de  Théféc. 

LAC.  Les  Pbilofophes 
ont  fouvent  donné  ce  nom 
à  leur  vafe  &  ati  mercure  qui 
y  €&  fet^etmé-,  pacce  qui| 


L  A 

S^ïft  une  eau  qui  nta  point 
^i'iflue,  conàmc  celle  d*un  lac 
^111  cotnmùfiémenc  n'a  poiqt 
«e  communication  qu'avec 
U$  rivières  qui  g^y  jettent, 
^ais  ordin^ireipent  les  Pbj-^ 
îofophes  prit  îijôuîé  des  dpî- 
tlictes  au  jerme  de  Lac^  afin 
àe  déiîgneir  les  cBangcdner.^ 
qjVéprouve  leur  eau  raercur- 
rieîle  pehdani  le  cours  dps 
opérations.  Ils  lîpnt  nommrf 
Lac  bouillant,  loffqne  cette 
eau  «lercuriélle  eft  ?.nini^ë 
par  le  foufré  philjfopjiiqiîc: 
Lac  plein  d'xau  croupit  y  po^r 
indiquer  1«  tepjsdt  la  pucré* 
^&Xàrï\  &  Lac  de0ch€,\hn% 
le  teins  flus  leur  eau  ly^ej  cq- 
rieîle  èft  chang^^e  en  terre* 
Lac  puant  fignifie  là  mèm^ 
chôfe  quela  difToUition  de  \^ 
p.aiiere,  qui  n\&  phnaiiè 
que  lorfque  cette  uiùtiere  c(i 
îibro!uin*T.t  putrcfii^e,:  c'eft 
Je  menflruc  jioant. 
'  LACHAI^  UM.  Herba-^ 
ges ,  lé^nmes,      ' 

Lr\CHESlS.  T-'une  des 
Parques,  {^He  de  Jupi?cr'& 
dçThémis',  ou  de  la  Nuit  & 
de  PErel^à  Koyq  Enfer.' 
JUACÏNIÀS;  Filtre  de 
hwe.Phnilcàripi* 

LACUNE.  Terre  Cgiiiu^c, 
On  dit  aùiri  Latunz, 

LMXf  (Se,  mrn:.)  Eau 
rneicurielle  des  PhiIor.>phes. 
Quelque?  ChymiAes  fe  font 
invjgsiié  que  ce  néip  de  l^ii 


ami  été  donn^'  au  merjrpre 
à  csufe  de  Ta  reflenibbiice 
en  fluidité  &  en  blatcheur 
jvec  le  lait  vulgaire  ,  «S:  cm 
i?ru  a^oir  trouvé  cttie  eau 
inerciifielle  dans  l'eau  blari- 
fbe  du  mercti^è  vulgaire  tta- 
yaîllé  çbymiqtieincnt  i  mais 
Xacbairè  les  défabiife.  eu  af- 
furint  que  ce  nom  ne  Im  a 
4té  donpé  qjïe  pafce  que  te 
bercure  des  philorophes  le 
caille  &  fe  coagule  au  moyen 
du  corps  fixe ,  qu'il  nomme 
Coagule  pour  cette  r^ifon.  • 
*"  Lait  Virginai..  (jiS'c 
lîerm,)  C'eft  le  n^ercurè  des 
Sagçs\  fous  la  forniQ  d'eau 
laireufe  dans  là  voie  Jiu-*- 
midc,  Qi)elques-un«  lui  er.t 
donné  ce  nçîp  drais  la  voie 
fecbç,  loFfqu'il  cil  cuit  au 
hiaac. 

'  XaIT  I^gTA  VlERCE^U 

Lait  i>ES  Philosophes^ 
C'eft  lî^jnérocthofe  que  Liir 
virginal,  tbrfque  tes  Sage» 
difent  qu51  faut  nourrir  h 
pierrç  de  fon  lait^  cela  doit 
s-(bnt€ndte  daiis  deu;(  fers 
diÔ^rens ,  pu  du  feu  cyternc 
qu'il  faut  entretenir  pnur 
pouffer  la  pierre  à  Ci\  perfec- 
tion ,  oudu  fnercirre  incn*.c 
rfbnt  elle  eft  con^p ofee  -,  ôc 
àzi)s  ce  dernier  fciis ,  iî  s'*igit 
de  la  tnuliiplîcdtioq  ois  de  la 
confeéiion  de  rélixjr,  Vcyei 
IÎÎ.IXIÎI    :i      MULÏlFtlCA' 

Tioir,  Fèu. 


Cuire  le  lait,  c'eft -à-dire  • 
cuire  le  mercure  des  Sages, 
autrement  la  pierreau  blanc , 
pour  la  pouflcrau  rouge. 

La  pierre  fe  nourrit  de  fotp 
lait  y  c'eft-à-dire  de  fon  fau 
ou  fperme  dont  elle  a  été 
faite,  qui  n'eft  autre  que  le 
mercure  Hermétique, 

Lait  de  la  Lune.  Ref- 
ccmberg  a  donné  ce  nom  \ 
l'efpece  d*ag3ric  qui  naît  fur 
les  rocher?^ 

LA  MAC.  Comme  ara?- 
bique. 

Ï.ÂMARE.  Soufre. 

LAMATI.  Gomme  ara- 
bique. Johnpjn, 

ïï  A  ME  K  H.  Soufre  vif: 

L  A  M  ï  E  S.  Mohftres  que 
la  Fabîe  nous  a  peints  ayant 
1.!  tête  fermhlable  à  ceHc  d'u- 
ne trèfî-belle  femme,  &  lé 
rètte  du  corps  comme  celui 
d'un  ferpent.  On  feignoic 
qu'ils  dcvoroient  le$  enlFans. 
Ils  ni5  fignifiênr  autre  chofe 
que  l'eau  mercuricHe  appc-^ 
lécfimme  avant  la  put'rfec- 
tion  ,  qui  lui  fait  donfuer  le 
nom  de  ferpent  pendapt  ce 
temps-là.  Leur  cruauté  indi- 
que la  diffoUîtion. 

LAMPACOS,  VrKîn* 
LAMPATÂN.f-^^''^*' 
tAMPE.  C  Se.  Rerm.  ) 
Lo  rfque  les  Phiîofopbes  par- 
lent du  feu  de  lampe  comme 
de  leur  feu ,  il  ne  faut  pns  les 
entendre  d'un  feu  de  lampe 


X  A 

ayec  Phuile  on  refprît  de 
vin  ;*  leur  feu  de  lampe  cft 
ceUii  de  leur  matière.  Voyez 
Àrtcphius,  fur  /w  feux* 

LUNARIA.  Plante  ap- 
pelée Savonaria  en  latin  j 
&  $avoniere  en  françois. 

LANCE,  Terme  de 
fcience  Hermétique,  qui  fi*- 

fjnifie  le  feu  dont  les  Artiftes 
é  fervent  pour  l'ouvrage  de 
la  pierre  des  Sages.  La  hache 
qui  fervit  pour  fendre  la  têt© 
I  Jupiter,  «  le  faire  aînfi  acr- 
coucher  de  Pallas,  Fépée  de 
Jafon  ,  la  ma^\ie  d'Hercule, 
Us  flèches  d'Apollon ,  &c, 
fignificnt  la  même  chofe. 

LANGAGE.  (5c.  fifrm.) 
LesPbilpfophes  n'expriment 
point  le  vrai  fens  de  leurs 
penfées  en  langage  vulgaire , 
&  il  ne  faut  paé  les  interpré- 
ter Aiivant  tes  idées  oxie  pré- 
fentent  les  termes  en  ufa»e 
pour  f^-primer  les  cbofes 
Communes.  Le  fens  que  pré- 
fente la  lettre  n'eft  p?s  le 
leur.  Ils  parlent  par  énig- 
mes,  métaphores ,  '  allégo- 
ries, fablçs,  fimilitudes,  & 
chaquePbilofophe  les  tourne 
fuivant  la  manière  dont  il  cil 
affefté.  Un  Adepte  Chy- 
mifle'  explique  fes  opéra- 
tions, philofophiques  en  ter- 
mes pris  des  opérations  de 
In  Chymîe  vulgaire  ;  il  parle 
de  diriiîlations  ,  fublima- 
tions ,  caicinatioQs ,  circular 


L  A 
tîons  j  &c.  •,  des  foumcsu*  ^ 
dies  yafes,  des  feux  eu  ufage 
parmi  les  Ghyraiftes ,  com- 
me ont  fait  Géber ,  Para- 
celfe  ,  &Ci  Un  homme  de 
guerre  parle  de  fiegcs,  de 
batailles ,  comme  Zachaire. 
-Un  homnie  d*£glife  parle 
en  termes  de  morale,  corn- 
n^.e  B^îfile  Valehtin  dans  foix 
A{oth.  Ils  ont  en  un  tnot 
parié  fi  obfcurément,  en  des 
termes  fi  différens ,  &  en  des 
fly  les  fi  variées,  qu'il  faut  êcre 
au  fait  pour  les  entendre,  & 
^u'un  Philofophe  fcroit  très- 
fouvent  embarrafle  pour  en 
expliquer  totalement  un  au- 
tre, li^s  uns  ont  varié  les 
iioms  ,  changé  les  opéra- 
tions 9  les  autres  ont  com- 
mencé leui-s  livres  par  le  mi- 
lieu àès  opérations ,  les  au- 
tres par  la  fin  ;  quelques-uns 
ont  entremêlé  des  foplïifti- 
cations-,  celui-là  a  omis  quel- 
que choî'e,  celui-ci  a  a/out^ 
àw  fuperfiu.  L'un  dit  prenez 
telle  chofe,  l'autre  dit  qu'il 
ue  faut  pas  prendre  cette 
mêmechpfe.  RupefcifTa  fotj- 
tient  que  le  vitriol  Romain 
eli  la  vraie  matière  des  Phi- 
iofophes  j  &  ceux  qui  re- 
connoifïènt,  itupefciffa  pour 
Ade^it  ^  Vous  recomman» 
dent  de  ne  point  prendre  le 
vitriol  Rom^ïin"  ni  tout  autres 
Nous  allons  expliquer  tout 
cela  pas  des  exemples* 


Merlin  &  Den(i$  Zachaire 
expofent  Tceuvre  fous  l*allé- 
gorie  d'un  Roi  qui  arme  con- 
tre Çqs  ennemis  ^  le  premieif 
pour  combattre  ,  le  fécond 
pour  foutenir  un  fiege.  Mer^^f 
12q  dit  que  le  Roi ,  avant  de 
monter  à  cheval  ^  demandai 
\  boire  de  l'eau  qu'il  aimoit 
beaucoup  i  qu'il  en  but  tant  « 
qu'il  en  fut  incommodé  juf- 
qu'à  la  mort  y  &  qu'une  mé- 
decine l'ayant  reHufcité,-  il 
monta  à  cheval  ,  combattit 
ies  ennemis  &  les  vainquit; 
Cette  >au  n'eA  autre  que  le 
mercure  des  Philofophe?  i 
que  leur  or ,  appelé  Roi  y 
boit  avec  ardeur  ;  parce  qu'ils 
font  de  même  nature,  &  que, 
comme  difent  les  Philofo- 
phes  ,  nature  aime  nature  y 
natàre  fi  réjouit  en  Jà  na^- 
tare  ;  &  fcjon  le  proverbe 
vulgaire,  chaque  chofe  aime 
fon  femblable.  Le  mercure 
phiîofophique  eft  une  eau 
diifolvante;  la diflblution  eff 
une  efpece  de  ingrt ,  puif- 
qu'elie  ne  fe fait  parfaitement 
que  dans  la  putréfaâion  ;  voi- 
là la  mort  du  Rûi.  Ce  Roi 
refliifçite  /parce  que  la  pu- 
tréfdélion  eft  le  principe  de  la 
génération  ,  corruptio  unius 
efi  generatio  aherius.  Ce  qui 
fe  provrve  par  beaucoup  dé 
textes  d'autres  Philofophes. 

.  B»T(fen  ,  dans  la  Tourbe  , 
^ï:  :  Mcîicz  lo  Roi  dans  l« 


2.38  ^  t  À 
bain  ^  afin  qa*il  fiîrftidnte"  ha- 
ftire.  Cette  eau  eft  la  fon- 
taine du  Tf  évifati ,  où  le  Roî 
vntre  feul ,  &  OLi  il  fe  baigne 
\h\ir  feptirifier;  il  y  meurti 
6z  Y  reflufcite;  car  la  même 
e.m  tue  &  vivifie:  I-es  Phi- 
losophes ont  même  donni^  le 
ac  m  de  vis  &  de  réj'urrèâiort 
à  la  couleur  Manche  cfiii  fuc- 
c^àe  à  la  noire  ,  &  ils  ont 
dppelé  titoh  cetèe  dernière. 

0enb  Zachiire  i'eft  ex-^ 
pliqué  allégoriqiiétrlent  {ilùs 
au  long  $  dans  le  fiegei  dé 
ville  qu'il  fupffioreiil  parle 
de  la  matière  fous  fe  noih  de 
celui  qui  foutieiit  tefiege,  & 
de  ceux  qui  le  font ,  &  doh*ne 
une  idée  deà  couleurs  qui 
furviennent  â  cette  matière 
fjiçceffîvement, en  indiquant 
les  couleurs  de6  étcndarts  Se 
des  drapeaux  des  tins  &  des 
autres; 

lyautrcs  fe  font  cxplîqu& 
psrabo!)  que  ment.  Le  Roi  Ar* 
tus,  par  extimpie^  dit  dat\s 
la  Tcurbe  i  Une  grande  Tr^- 
foriere  tomba  malade  de  di- 
verfes  maladies;  pâles*cou-» 
leurs,  Kydropifîe,  pàralyfiei 
Elle  itoit  extrêmement  jai:- 
ne  depuis  te  haut  de  la  tête 
]«fqtt'à  la  poitrine;  depuis  la 
pokcine  jufqu'auxçiiiflèséHe 
étoit  blanche  &  enflée,  & 
paralytique  jufqu'eh  bas.  El» 
I^  dit  à  fofi  Médecin  de  lui 
cîieicber  fitt  iine  montagne 


t  À  ; 

la  pîùs  fiîfnte  de  toute» ,  iiwit 
pliantes  d'une  propriété  & 
d'une  vertu  fuplrieure  à  to'a* 
tes  le$  autres  plantes-  II  Itti 
en  apporta ,  elle  s'en  ceignit  i 
Se  le  trouva  dès  le  m'oqienc 
guérie  de  toutes  fes  infirmi*- 
tés.  Elle  reconnut  ce  fervice 
de  fqn  Médecin  jJar  des  ri^ 
èbefiés  infinies. 

Hermès  j  ou  quelqu'un  foiiar 
fcin  nom ,  A  parlé  de  Toeuvre 
enl  ftyle  problématique,  & 
à  dit  :  Vii  confidéré  le  rare 
^  admirable  oifeau  des  Vh'û 
lofoplfes ,  qui  volé  pefpé-^ 
tuelierhent  au^fîgrie  d'Aric??i 
.  Si  on  le  divife  y  fi  on  le  dif- 
foat  en  beaucoup  de  parties , 
quoique  {ierit^  &  que  fon 
obrcurîté  foit  dominante,  ï\ 
te  demeurera ,  comme  étant 
de  tempérament  &  de  com-«^ 
plcxion  terreftre.  Lorfqu'ii 
fe  manifefte  fpus*diyerfe» 
couleurs  i  il  eft  appelé  ai- 
rain, plomb/  &crEtaot,èn- 
fuite  brôié  à  un  feu  vident 
au  nombre  moindfe  quatre 
jours,  au  moyen  fept,  &  aif 
plus  grand  dix,  on  le  nonime 
terre  d'argent  j  elle  eft  eii 
effet  d'une  grande  blancheur 
&  s'appelle  air  ^  gomme  d'or 
&  foufrei  Prends  une  partie 
d*aîr ,  &  la  mets  avec  trois 
parties  de  Tor  apparent;  lé 
tout  mis  au  bain  du  nom- 
bre moindre  vingt  jours,  au 
moyen  trente,  au  ptus grand 


t  A 

Crante  ^  te  donnera  ton  ai- 
rain ,  vrai  feu  des  Teintu- 
riers, réconciliant  les  Pèle- 
rine, appelé  feu  d*or ,  &c. 
Cet  excellent  foufre  doit  erre 
gardé  foigneufement  ^  car  il 
fcrt  à  beaucoup  de  cbofes. 

Ariftée  s'ejtplicjue  en  fty  le 
typique,  loriqu'il  dit  :  En 
nous  promenant  dit  les  bords 
de  la  mer^  nous^îmes  que 
les  habitans  de  ces  côtes  cou<- 
thoîent  enftnibléf  &  n'en- 

Sendroient  pas;iisp1antoient 
es  arbres  &:  fetnoient  des 
plantes  qui  ne  fruâifioient 
pas.  Nous  leur  dîmes  alors  j 
s'il  ^  avoît  un  Philofophe 
l^armi  vous ,  Vos  ehfans  en* 
gendreroient  6t.  multiplie* 
roient  »  vos  arbres  fruôifie* 
roient  &  ne  niourroient  pas  ^ 
tosfiruits  fe  conferveroient , 
ëc  vous  feriez  des  Rois  vaiU 
lans  qui  furmonteriez  tous 
vos  ennemis..  Nous  deman^ 
dâmesiiu  Roi  «  Ton  fils  Gabér- 
tin ,  &  fa  fœur  Beya  ^  qui 
étoit  une  fille  belle  &  tr^-  ^ 
t)làflche#  délicate  &  parfai- 
tement aimable  ;  nous  joi- 
gnîmes le  frère  &  la  fcDur  ^ 
&  Gabertin  nlonrut  prèf- 
qti*aulB*tôt.  Le  Roi  voyant 
ceU^  nous  eroprifonha;  & 
à  force  de  prières  8c  de  fup- 
plications,  ayant  obtenu  fà 
fille  Beya ,  nous  fûmes  80 
jours  dsflis  les  t(?nebres  de  la 
prifon,  Sç  après  ayoir  çiFuyi^ 


L  A  ±S<fi 

toutes  les  tempêtes  de  la 
mer»  nous  finies  appeler  le 
Roi  ',  6c  nous  lui  rendîmes 
fou  fils  vjvant,  de  quoi  nous 
reiidîines  louanges  à  Dieu. 
Touifcs  ces  manières  de 
s'expliquer  forment  un  lan- 
gage extrêmement  dilficile 
à  enteiidre;  mais  quelques 
Philofophes  j  pour  voiler  en- 
core mieux  leur  ceuvre,  ont 
employé  rénigme.  Le  Cof- 
mopoliieentr'autres  en  a  mis 
une  très- longue  ï  la  fuite  de 
(es  douze  Traités.  Il  fuppofe 
que  voyageant  du  pôIe'AréH* 
que  au  pôle  Amarâique ,  il 
fut  jeté  fur  le  bord  de  là 
mer  $  une  rêverie  l'y  faifit 
pendant  qu'il  y  voyoit  les 
Méiolines  qui  y  voltigeoîent 
&  lei  Nyniphes  qui  y  na* 
geoient.Il  étoit  attentif  pout 
découvrir  s*jl  ne  verroit  point 
da  potflbn  Echénéis  dan* 
cette  lner<  Il  s'endormit  fur 
ces  entrefaites ,  &  le  vieillard 
i^eptune  lui  apparut  aveé 
fon  trideoté  Ce  Dieu  lui 
môritra  dèut  riiines,  l'une 
d'or  i  l'autre  d^acier  ;  puié 
éeux  arbres ,  l'un  folaire  ^ 
l'autre  lunaire;  &  lui  dit  qui 
l'eau  j  pour  les  arrofer  &  le* 
fairefrudifier^fe  tiroîtduSo^ 
leîl  âc  de  la  Lune  au  rhoyeti 
d'un  aimant.  Saturne  prit  là 
place  de  Ncprtmef  &  mU 
dans  cette  eau  le  fruit  def  l'ar^ 
î  re  folairt,  qui  s'y  fondit 


%4^  h  A 

comme  la-  glace  dsrns  î'eaii 
chaude.  Cetie  eau,  ajoiira- 
t-i! ,  lui  fert  de  femme .  &  a 
h  proprii^té  de  le  perfeaion-r 
ncr  de  manière  que  lui  feul 
fuiïira  fîïns  qu'il  foît  befoin 
fl*en  planter  d'autres.  Cîr: 
^uand  ils  Te  font  p'erfeftion- 
nés  Tun  &  Tautre,  ils  on{  la 
vertu  de  rendre  tous  les  au<^ 
très  femblabies  à  euX; 
.  Les  Anciens  employoîcnt 
communément  les  fables,  & 
celles  des  Egyptiens  &  des 
ftrecs  n*ont  été   inventées 

Ïu'en  vue  du  grand  œuvre , 
nous  en  croyons  les  Phi- 
lofophçs  qui  les.  ont  fouvent 
rappelles  dans  leurs  oùvra^^ 
ges.  Ceft  en  fuivànt  leurs 
idées  que  je  les  ai  e^pliqi^ées 
dans  le  "traité  que  j*ai  donné 
au  Public,  fo^ïs  le  titre  de  : 
Les  Fables  Egypiiennes  ù 
Grecques  dévûiléésé 

Quelques  Philotophes  ont 
employé  un  langage  muet 
pour  parler  aux  yeux  de  Tef- 
prit., 11?  ont  préfenté  par  des 
lymboles  &  des  hiérogly- 
phes a  la  maniéré  dtB  I^gyp- 
^iens,  tant  les  tnatieres  re- 
quifes  pour  l'œuvre  ,  '  que 
leurs  préparations ,  &  fou- 
yent  jufqu'aux  fignes  dé- 
niomltrarifs ,  ou  l^s  couleurs 
gui  furvjennent  à  cette  ma- 
tière pendant  le  cours,  des 
opérations;  parce  que  c'eft 
à  cesjignesque  TArtiftc  cor- 


rroit  s'il  a  bien  ou  ^al  opérée 

Plufîeurs  Philofopbes  ont 
joint  un  difcours  à  ces  hidco- 
glj^phes;  mais  Cette  expîica^ 
tion  apparente  eft  toujours 
^nrtî  difficile  à  entendre  que 
le  fym^bole  tùêméi  fouvent 
davantage.  Tels  font  ceux 
de^Nicoîad  Flamel^  de  Se- 
nior ,  de  Bafile  Valehtin^, 
ceux  de  Michel  Majer ,  quoi- 
que d'Efgagnet  dife  qpe  ces 
derniers  (ont  comme  des  ef- 
peces  de  lunettes  qui  nous 
découvrent  afTez  jclairemenc 
ia  vérité  que  lés  Philofopbes 
ont  cachée.;  ^ 

LANS.  Àrgçnit  qui  a  fouf- 
fert  la  fonte,  &  que  les  Phî- 
lofophes  appellent  argent 
mort* 

LAOGoùXÀOS.  Étain, 
Jupiter; 

LAOCOON,  fiîs  de 
triam  &  4;Hécube,&  Prê- 
tre d'Apoifon,  fit  tout  fou 
poifible  pour  difîuader  les 
Troyens  d'admettre  lé  çhe-t 
val  de  bois ,  que  les  Grecs 
feignirent  ctre  un  préfcnt 
qu'ils  offroient  à  Minerve, 
Les  Dieux  contraires  à  la 
çonfervation  <ie  cette  ville 
le  punirent ,  en  envoyant 
deux  ferpens  marins  qui  le 
déyorereat  dans  le  Tempîe  , 
J,ii  &  fes  deux  enfans.  Ces 
ferpens  marins  font  les  fer- 
pens fortis  de  la  mer  des 
Philofopbes  ,  qui  diflbivcnt 
la 


LA 
la  partie  fixe  dân$  îe  vafe , 
tfemple  de  TApolIon  Her- 
métique. Voyez  les  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées ,  liv.  6; 

LAOD^CE,  fcèur  de 
Laocoon ,  fë  précipita  du 
baut  d'un  rocher  daiiS  là 
nier.  Ceft  la  pierre  volati- 
lifée  qui  retombe  au  fond  du 
vafe  pour  s'y  fixer  avec  Teati 
mercurielle  appelée  meré 

L  A  O  M  É  D  Ô  N  ,  fils 
i*l\u8y  Roi  de  Troye,  ac- 
cueillit très-bien  Neptune  Se 
Apollon ,  qui  furent  lui  ren- 
dre vifice  fous  un  habit  dé- 
^uifé.  Ils  lui  offrirent  de  bâtir 
Ifes  murs  de  fa  ville,  moyen- 
nant certaines  conditions  , 
defquelles  il  convint  avec 
eux.  Ils  élevèrent  les  mu- 
railles de  Troye  ,  &  Lao- 
médon.refufa  de  les  payer 
fuivant  leurs  conventions^ 
iZes  Dieux   irrités  de    foh 

f Procédé  l'en  f^unirent.  ApoU 
on  en  envoyant  une  pefie 
très- meurtrière ,  qui  faifoit 
périr  beaucoup  de  monde 
dans  la  ville,  Neptune  indn^ 
da  le  pays  y  k  fit  fortir  de 
fa  mer  un  montre  qui  rava- 

feoit  tous  les  environs  de 
*roye.  On  confuh a  (^Gra- 
de lur  les  moyens  de  faire 
cefler  ces  fléaux  :  il  répondît 
qu'il  falloit  pour  celaexpofer 
Héfione ,  fille  de  Laomédon , 
pour  être  dévorée   par   ce 


t  A  Mfc 

roonftre*  Hercule  s'offrit  à  la 
délivrer  moyennant  un  pré-, 
fent  de  quelques  chevaux* 
Hercule  tua  le  monftre ,  & 
délivra  Héfione;  mais  Lao- 
médon refufa  de  .donner  à 
Hercule  les  chevaux  qu'il 
lui  atoît  promi^'i  Hercule  tua 

iaomédon^  &  donna  Hé-^ 
one  en  mariage  à  Téjamon 
Î|ui  ravoir  accompagné  dans 
on  expédition;  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Gr*  dévoi-' 
lées,  liv.  5.  ch.  14.  &  liv.  6. 

LAOS  ou  LAOC.  Jupiteiî 
des  Sages.  , 

LAPIS  DES  PHiLO-i 
SpPHES.  Soufre  ou  ma- 
tière de  Tœuvre  fixée ,  que 
les  Chymiftes  Hermétiques 
ont  aufli  appelée  Sel  Je  l'on 

LAPIS  GALISEUS- 
TAlK.  Vitriol  romain» 

LAPIS  ARENOSL  Jupi- 
ter. Planijcampù 

LAPIS  INFERNUM- 
jpierre  ponce. 

LAPIS  PORCINUS* 
Êardanne. 

LAPITHES.  KoyqPV-» 

RITHOUS^ 

LAPPAGÔ^  Grateron« 

Reble  ^  Aparine. 

LARGEUR.  Les  Philo- 
sophes donnent  à  leur  ma-» 
tiere  trois  dimenfions ,  corn'* 
me  les  Géoifiett^es  aux  corps 
ordinaires^  Ce  que  les  pre-« 
miers  appellent  largeur^  eft, 
la  pcéparation  de  la  matière  ^ 


a^a  t  A 

au  âioyeti  de  laquelle  ils  en 
font  h  mé<ieéine.  La  hau- 
teur eft ,  félon  eux  y  c«  ati'il 
y  a  de  nianîfefté  dans  îeor 
matière,  &  ta  largeur  eft  le 
moyen  que  Ton  prèhd  potii! 
parvenir  à  ce  que  ce  itoanî- 
fefte  tient  caché.  La  hauteur 
étoit  froide  &  huttii<ie  y  & 

Sar  le  changement  de  diffio* 
tiè»  la .  largeur  fuccede  , 
<5'eft-à-dî're,lé  chaud  &  le 
f«c ,  parce  que  le  mânifefte 
Cache  toujours  fon  contraire. 

LARON.  Mercure  des 
Sages. 

LARUSUS.  «lofetfe* 

LASER.  Suc  ou  gomme 
de  benjoin^ 

LATERIUM.  Léffi^  ou 
capicél.  PlanifcdtnpL 

LATHYRIS.  Efulè  gran- 
de y  OU  E purge. 

LATHYRUS.  Efpece  de 
légut^e  appelé  Gèrres. 

LÀTON  ou  LAITON, 
ou  LETON  des  Phlîofd- 
phct.  Mercure  des  5»s«;^s , 
ou  leur  matière  confîdéréef 
péfidaât  la  *putréfaâion.  Ce 
terme  de  laton  s'entend  plus 
géni(ra1ètiient  du  ^xè  diflbus 
avec  le  volatil  C'eft  pour- 
quoi ils  difent  :  ilaàchigf^ 
k  Idtofi  y  &  Mckirti  voU  H- 
yrjts  i  dt  peur  qu^  '^os  tcturs 
M  fùieht  déchirés  ptr  Pin^ 
qtnéaitie^  le  rtîercurfe  ,  qui 
eft  le  vrthrti  $c  teiir  azcsth,  é(> 
C€  qui  bUrtchît  le  latvn.  Lorf* 


LA 

qull  eft  devenu  blanc,  oti 
eft  affuré  dé  réuflîr.  Il  prend 
alors  les  noms  de  làton  blanc  , 
or  hlûnày  terre  feuillée ,  dans 
laquelle  il  faut  femer  l'or , 
c'eft-â-dire ,  la  couleur  rou- 
ge. Quand  il  a  acquis  cette 
couleur  rouge,  c'eft  leur  /j- 
Cott  rouge  »  leur  foufre  aurifi- 
due  ,  leur  SalaUiandre ,  leur 
Apollon. 

LATON  IMMONDE. 
Ceft  la  matière  en  diffolu- 
tlon  &  en  putréfaSion  ^à  la- 
quelle les  Adeptes  dohnent 
âulfi  lès  noms  de  terre  fe'pul- 
crale  ,  corps  immonde  , 
dragon  Babylonien ,  tête  de 
corbeau  ,  noir  plus  noir  qu« 
le  noir  même. 

LATON  NON  NET. 
^oyq  Laton  immonde. 

LATONE,  fîliedeCo^e 
lè  Titah ,  de  Phc^bé ,  félon 
H^fiode  &  Ovide,  ou  de 
Saturne ,  fuivant  Homère  , 
tenoir  un  rang  diftingué  par- 
mi les  dduzè  Dieux  hiéro- 
glyphiques des  Egyptiens. 
Elle  venoit  immédiatement 
âpf es  y ulcain  ,  &  ces  peu- 
ples lui  avoient  ëlevé  un 
Teitiplfe  cruvert  d'bt  &  dé- 
cote dii  même  métal ,  com- 
me étant  la  mère  d'Apollon 
&  de  Diane. 

La  f'able  dit  que  lupîter 
en  étant  devenu  amoureux , 
ewt  commercé  avec  elle.  Ju- 
ti6ti  jàioufe  envoya  le  fer-^ 


i  A 

f^éhc  ? yttioiï  contré  Lîrtofté, 
aquetic  pour  éviter  fi  dfeiîc 
meurtMcre  prit  U  fuite,  6t 
èrrà  long-iempà  fur  la.  terré 
&  fur  la  mci-  ;  elle  aborda 
cnfift  à  Tifle  de  Déloà^.  qui 
n'étoit  pas  encore  fixée.  Nep-' 
tune  J*aiFcrrr.it  alors  contre 
les  flots ,  doné  auparavant 
elle  étoit  le  jouet ,  &  Latonè 
y  accoucha  prtmieriÉtneht 
de  pîane ,  qui  letVit  de  fa»6- 
ferôme  à  fa  mère ,  pour  lui 
aider  à  mettre  au  motide 
Apollon  i  foh'  frère  jumeau. 
Apollon  cfe^ehu  grand ,  tua 
le  (erpent  Py thôti  à  coup  de 
flèches.  Vo^ez  eettô  fiaîoh 
expliquée  dàtis  le  jiv.  3.  çfi. 
li  &  13.  des  fables  Êgypt. 
8t  Grecque^  dévoilées. 

Laïtone.  tes  A!dfiym1f- 
tes  difcnt  qa'îl  faut  taver  lé 
^if^ge  dé  Ldtone;  c'eft-â- 
djre ,  qu*ll  faut  extraire  Teau 
de  leur  térrisi,  vierge  par  la 
diffolutioft ,  &  fé  férvîr  cfe 
tette  e^d  pour  blanchir  là 
terremôme,quî  èuleur  tâ^ 
ioffc.  Ils  nômmetit  ceué  éaû 
le  fang  de  Latorie. 

LATR0..3VÎèfcuré  cfes 
Phîlofophe^.  PMlalethc. 

LAVAl^hlÊ^il  13ÊS 
PHILOSOPHAS.  Noiû 
que  les  Clîyttiiftès  Metnié- 
ttqiiés  ont  donné  à,/upiter,' 
îorfquê  le  tetnps'de  fon  règne 
eft  en  vigueur  [>tfndfant  les 
opérâapns  de  la  pic;  re.  C'eft 


la  eiréiilâtiôh  ^ë  là.  il^àtière 
dans  lé  vafé«  Ettè  s^éleyè  êà 
vàpeiir  au  haiit  de  t^œuf^-  s'y 
condénfé ,  oc  fetortifec  cû)tti^ 
fnê  une  fofée  firr  la  iiiàtiefe 
jjûi  rette  *U  fond,çettè.pjuic 
la  blaiichit  i  dé  noire  au  eil^ 
étoit  pendant  té  reghè  de  l^a^ 
turhÊie'eft  le  lavement  dés 
thïlofôphés,  &  ce  du^ilsa/!|^ 

f)étté'Qt  blanchir  le  latod  oii 
eton* 

LAiitiAfitJU.  Kfoti 

tjue  Paracfelfé  donftcfit  à  un^ 
cottipofitiôh  d*df,.cîc  corail, 
de  perlés',  iç,  Cctoît  uii 
fp^cifeqûé  pbùr  les  ficvrès. 
LAUDÎNA.    Angéîiqu€L 

tAiinuÈ-krirul 

4>HlL0SÛPHÈ!f.  Vojii 

tAVÈR  tÉ  LAtOJ^. 
Voyez  BLAl^tûik  le  La- 
Tcm/Lcs  Phtiofpphès  difenc 
qu'il  faut  lâVér  le  tetoh  f'çpc 
fois  dans  lès  eaux  du  Jour^ 
dain  ;  potfV  lui  ôter  fa  lèpre  , 
çoWmè  l*Êcrîture  dit  que 
Ton  fit  i  ïîahaman  ;  C'ç{t-à- 
cîîré,  qu'il  faut  (é  faire  pajfTei: 
par  les  régnés  des  fept  l*Ia- 
nétes ,  ou  par  les  fc^t  diflY- 
rëntés  opérations  ou  cerclt^ 
qdi  fe  fùccèdc'nt  lés  uns  aux 
autres:    ^    ^ 

Laver,  torfque  lès  Phi- 
lofophè*  Hermétiques  fe 
fervent  <fc  ce  terme  pour 
exprimer  une  opération  de 
roéuvré,'  qifand  là  matière 
Qij 


i44  ^A 

ëlt  dans  Tœuf  phtlofoDhique; 
on  ne  doit  pas  entendre  qu'il 
dut  cirer  ta  matière  de  fon 
vafe ,  &  la  laver  dans  l'eau 
ou  autre  liqueur  ;  mais  qu'il 
faut  entretenir  ou  augmenter 
le  degré  du  feu ,  qui  purifie 
beaucoup  mieux  les  cbofes 
qu'aucune  liqueur.  Aiufî 
quand  ils  difent  :  Lorfque 
TArtiJle  verra  la  noirceur 
nager  deffus  la  matière ,  cette 
noirceur  eft  une  terre  noire  , 
puante ,  fiilfarée  ,  infeSe  , 
torrompante  y  qu^ilfautfépd- 
rer  d'avec  le  pur  y  en  lavant 
&  reiavant  tant  dé  fois  avec 
la  nouvelle  eau  ,  que  la  ma» 
tiere  devienne  touU  blanche, 
"Cela  fignifie  feulement  qu'il 
faut  entretenir  le  feu  dans  le 
même  deeré  jufqu'à  la.blan- 
Cheut  de  la  matière. 

Laver  au  Feu.  Les 
Fhildfophes  donnent  le  noih 
de  Feu  à  leur  mercure ,  qui 

Î>ar  fa  circulation  blanchit 
eur  laton.  Ce  qui  leur  a  fait 
dire,  les  Chymiftes  lavent 
&  blanchilTent  avec  Teau^ 
Sl  nous  avec  le  feu. 

LAVER  ou  SION.  Be- 
cabunga ,  plante  aquatique. 

LAUM.  Amandes  ame* 
res. 

LAXA  CYMOLEA.  Sel 
qui  fe  forme  fur  les  pierres. 

lAZULE.  Voyei  LAPIS 
DES  Philosophes. 

LÉARQUE^filsd'Atha- 


LÔ 
nias  &  d'Ino ,  fut  tué  par  foU 
père  ^  qui  le  froifTa  conué 
une  pierre,  Voye^  Ino. 

LEDA  ,  femme  de  Tyn- 
dare  «  ayant  eu  commerce 
avec  Jupiter  changé  en  cy- 
gne ,  accoucha  de  deux  œufs  ^ 
defquels  naquirent  Caftor  & 
Pollux,  Hélène  &  Clytera- 
neftre.  Voyez  les  Fables 
Eeypt.  &  Grecques  dévoie 
I6es ,  liv.  3.  ch.  14.  $.  4.  & 
liVé6.  ch.  a&3. 

LEFFAS..  Van-Hcîmont 
a  adopté  ce  nom  de  Para* 
celfe  y  pour  exprimer  la  fève 
des  plantes*  Planifcampi  écrit 
Loffas  ;  mais  il  s'eft  trompé ^ 
ou  fon  Imprimeur. 

•LËMNOS.  Iflè  de  la  mer 
Egée,  autrefois  célèbre  dans 
les  Fables ,  parce  qu'on  fei- 
gnoit  que  Vulcain  y  avoir 
établi  fesfôrges^On  lui  don** 
noit  auffi>  le  nom  à'Opkieufa^ 
d'Ophis  ,  ferpent,  à  caufe 
de  la  quantité  de  ferpens 
qu'on  y  trou  voit.  C'eft  dans 
cette  ifle  qu'abordèrent  d'a- 
bord les  Argonautes  qui  s'y 
arrêtèrent  deux  ans ,  &  Ja« 
fon  leur  Chef  y  courtifa  Hyp- 
flphile ,  dont  if  eut  des  en* 
fans.  Voy.  les  Fables  Egyp* 
tiennes  &  Grecques  dévoi*» 
lées,liv.l.  ch.  I. 

LEMPNIAS.  Orpiment. 

LÉPHANTE  ou  LÉ* 
PH  ANTES,  Premier  tartre , 
ou  bol  tenant  le  milieu  entre 


t  B 

fa  pierre  &  le  lut,  Planif- 
campL 

LEPRE  (  Gr.  Art.  )  Par- 
ties hétérogènes ,  impuretés 
tcrreftresque  les  métaux  con- 
tt^ftent  dans  la  mipe ,  &  que 
la  feule  poudre  de  projeélion 
eft  capable  de  guérir.  Geber 
&  quelques  autres  Cbymif-» 
tes  ont  décrit  fort  au  long  les 
vices  des  métaux  imparfaits. 
L'argent  eft  parfait  ,l*or  t'eft 
encore  davantage  ;  ils  ont 
cependant  leurs  infirmités  &ç 
leurs  maladies.  Il  v  e|i  a  de 
deux  forces  dans  les  métaux  : 
Ja  première,  qu'bn  appelle 
originelle  y  &  qu'on  regarde 
prefquç  comme  incurable  y 
vient  du  premier  mélapge 
des  éiémens  en  Targent^vif 
ou  mercure  qui  eft  leur  prin^ 
cîpe.  La  féconde  fe  trouve 
dans  Tunion  du  foufre  &  du 
mercure.  Plus  les  éiémens 
font  donc  épurés ,  plus  ils 
font  proportionnellement 
mêlés  &  homogènes ,  plus 
ils  ont  de  poids ,  de  malléa- 
bilité, de  fufion ,  d'exten- 
fion ,  de  fuîgidité  4  dMncorf 
ruptibllité  permanent^. 

Cette  féconde  maladie  , 
qui  v»ent  du  foufre  plus, ou 
moins  impur  ,  fait  l'imper- 
feôion  des  métaux  ;  fa  voir , 
la  iepre  de  Saturne ,  la  jau- 
nijfe  de  Vénus,  Venrhume^ 
ment  bu  le  cri  de  Jupiter, 
ïhydropijie  de  Mercure,  & 


LE  a45 

la  gale  de  Mars-  L'hydro- 
pifie  du  mercure  confifte 
dans  fon  trop  d'aquofité  & 
de  crudité,  qui  lui  viennent 
deja  froideur  de  fa  matrices 
ce  vice  eft  un  péché  origi- 
nel qu'il  communique  & 
tranfmet  à  tous  les  mécauK 
qui  en  font  engendrés* 

Quoique  le  Philofoph* 
ait  npinpié  le  mercure  une 
quinteffence  faite  parla  Na- 
ture ,  il  eft  néanmoins  fi 
aqueux  &  fi  froid ,  qu'il  ne 

S  ►eut  ^tre  guéri  quç  p?r  un 
bufre  bien  puilfapt,  (.e  fou- 
fre interne  prédominipt  au 
mercure ,  le  cuit ,  le  digère  » 
répaiflit,'&c  le  fixe  en  un 
corps  parfait  *}  8ç  le  foufre 
externe,  aduftiblç,  8ç  fépar 
rable  de  la  vraie  fubftance 
des  métaux  fuffoque  l'inter- 
ne ,  lui  6te  foh  aâivité ,  & 
mêle  fes  impuretés  avec  cel- 
les du  mercure  ;  ce  qui  pro- 
duit les  métaux  imparfaits^ 
La  maladie  des  métaux  n'é^  ^ 
tant  qu'accidentelle  »  elle* 
peut  donc  être  guérie-,  c'eft 
pourquoi  nous  voyons  que 
U  Nature  commence  tou- 
jqurs  par  l'imparfait  pour  ten- 
dre à  la  perfeâiobt 

Les  caufçs  de  ces  mala- 
dies fotit  h  terreftréité ,  l'a^ 
quofité  ,  la  çombuftibilité  y 
l'aéréité  dçs  éiémens  en  leur 
mélange^  La  première  em- 
pêche l'union  des  fubftances; 
Qiij 


la  féconde  les  rend  crnei  ; 
Jà  troiOetne  inflammabfes  ^ 
éç  U  quatrième  vojatilçs.  L4 
première  empêche  la  péné- 
tration &  rîngr^  5  la  (ccon? 
cfe  efl:  un  obfladè  à  la  di- 
geftion  y  &  la  fnblimacion  je 
la  matière-,  la  troifième  em- 
pêche fon  incorruptibilité, 
iç  la  quâtfjenjeçVppQfe  4  fà 
fixation» 

t'impureté  de  la  terre  doit 
èth  lavée  par  Teau  ,  la  froi- 
deur'de  Peau  efl  coréigée  p^r 
fair^ia  vola[nHté  de  Pair  eift 
fixée  par  le  fei^.  L'art  doit 
imiter  la  Naiiirej  laver  la 
terre  m^ralIJQne  par  ù  pror 
pre  eau*;  chauffer  &  dicérçr . 
'lVq»iolJté.de  l'S^au  p'nf  Pair, 
&  congé le|  Phumidité  yp- 
jatiîe  de  !>fr  par  lè.'féqj.    * 

La  chaleur  &c  la  féçhercffe 
préVioniin";)nte«;  ^u  fer  ,  Iç 
rendant  chjuH  &  colérique. 
ta  froideur  &  la  féchcreffe 
font  l^piomb  pefant  &  mé- 
lancolique, fa"  chdeur'*& 
rRumidité  font  Pétâin  jovial 
Se  ^an^uin.  L'humidité  &  la 
froideur  font  Pargent  fleg- 
piarique. 

L'hiimîdiicé  &  U  chnîeur 
menées  imparf 'iti?m'enr ,  font 
le  cijivre  plein  d*une  tèinrute 
icfinarfaite,  Se  les  qualités 
dépiihc  &  de  Paurre  mêlées 
proportionnellement  ,  font 
le  tempérament  de  Por  & 
fa   perfeâion.  La  terre  Se 


•  ILE 

Tçaiî  ç-cndçnic  Jp  plotn^.ppf 
fanr ,  moA  ,  noir  Çc  ïnipiirt 
L'air  Se  Peau  font  Pétairt 
blanc  ,  mou ,  aigre ,  léger  8f 
fufîbie.  J-e  'feu'  &  la  terre 
font  le  fer  rouge,  pcfaori 
dur,  impur  &  de  dif&cile  fui 
fi:)n«L'eàii  Se  Pairàiiêlésd'iin 
peu'de  terre  j»  fotit  le  mercure 
froid,  fluide,  aqueux,  pe- 
Tant  &  vaporeux.  Lé  feu  8ç 
Pair  rendent  le  cuivre  jaune 
Sç  rouge,  cqmbuttible ,  yo- 
iatii  Se  impur.  La  terre,  Teaù 
&  Pair  mêlé?  proportionnel- 
lement t  font  la  perfeéUan 
de  l'argent,  de  même  qiie  îô 
n?élangç  proportionné  de  la 
terre ,  de  Peau  ,  de  Tair  Se 
du  feu  fa jt  celle  de  l'or. 

La  chaleur  <k  la  féçbereflè 
du  fer  doiverit.être  letnjé^ 
rées  par  Phumiaité  de  l 'ar- 
gent-vif. La  froideur  de  S?- 
ti^fnç  par  la  chaleur  du  cui- 
vre. L'humidité  Se  la  chaleur 
de  Jupiter  par  \i  féçhereQe 
Sz  la  froideur  de  l'arfènic  ; 
&  Phumidité  &  la  froideur 
de  Mercure  par  la  chaleur 
&  la  fccbereflè  du  foufre 
propre  Se  convenable.  En 
deux  motî!,  il  &ut  décaper 
Vénus  par  foo  favon ,  ôter 
fe  cri  à  Jupiter  par  Ton  blanc 
d'oeuf,  leç  ailes  au  vieillard 
Saturne  par  un  6n  acier ,  la- 
ver Mars  dans  le  bain  où 
Vulcain  lava  le  Soleil ,  don* 
ner  à  boire  à  Mercure  un  bon 


L  E 

fôiifre,  &  retr<?ctr  ta  Lune 
avec  un  bon  fe!  ou  une  bon- 
ne terre  vierge. 

LKRNE  ou  LERNA. 
Marécage  dans  lequel  habi- 
toit  l'Hydre qu'Hercj^îc  tua, 
&  de  laquelle  les  tçteç  re- 
naîflbjent  à  mefure  qvi'il  les 
eoupoit.  Ce  roaraia  a  pris  Ton 
nom  de  Lernax  qui  en  grec 
lignifie  un  vafi.  Ce  vafe  eft 
celui  de  l'art  Hermétique  | 
dans  lequel  eft  renfermé^  la 
matière  dé  Tœuvre  fignifiée 
par  l'Hydre.  Elle  s'y  pu- 
tréfie ,  &  enfin  s^y  fixe  au 
moyen  du  feu  philofophi- 
que  indiqué  par  le  flambeau 
du  compagnon  d*Hercule. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévQÎlces^  liv,  5. 
chap*  4. 

LESSIVE,  hi/^h  des 
Philofophçs  ,  ainfi  nomme 
de  ce  qu'il  blanchit  le  laiton 
des  S^ges, 

LETA 
Manget.    , 

LETHE.  L'un  âes  fleu- 
ves qu'il  faut  pafler  avant 
d'arriver  à  l'empire  de  P!u- 
toTï.  En  le  pair^nit  on  hiivoic 
de  Ton  eau  y  &  l'on  oublioit 
ahfoluraent  tout  ce  qu'on 
avoir  appris,  vu  &  fait  dans 
le  cours  de  la  vie*  Voye[ 
Enfer,  Pluton. 

LEVAIN.  Les  Philofo- 
phes  ont  pris  ce  terme  en 
deux  fens  diSérens.  Le  pre^^ 


Couleur  rouge. 


LE  447 

mier  ^  U  itiOins  ufité  eft 
proprement  le  fens  propre 
de  Uv^in  qvii  fait  fermenter , 
&  cela  lo^fqu'ils  comparent 
leur  GCQvre  9ux  met  an  x  *>  par- 
ce que  de  même  que  le  1^ 
vain  aigrie  la  pâte  &  la  chan* 
ge  en  fa  nature,  de  même  la 
poudre  de  projeâion  ^  qui 
efl  un  vrai  or ,  f^ir  fermenter 
les  métau][  ii9p»rfâits  &  le$ 
change  fp  or^ 

Le  fécond  fens  de  ce  ter^ 
me  levain  y  ^fk  qu'il  fau(  l'^i» 
tendrf ,  fuivani  Zaçbatre ,  tfa 
vrai  corps  &  de  la  vraie  mar 
tiere  de  l'œuvre,  fc  Mais  faat 
»  être  foignfsu;^  ^  vigilant  ^ 
»  ajoute  le  même  Auteur^ 
»pQur  ne  pQxnr  perdre  la 
i>  propre  heure  de  la  oatfi* 
»  fance  de  nptre  e^  «ner^ 
»  curiell^,  afin  de  lui  con- 
»  joindre  fon  propre  eorps , 
y>  que  nous  avp|)s  ci*devanc 
»  appelé  Urain ,  &  maîncitv 
»  oant  PappcIcQe  Vie/7/n«  3| 

LesPhilofopheç  emendefft 
ordinairement  par  Uvmny.Xt 
foofre  rouge  o*»  l'or  des  Sa* 
ges ,  &  le  foufre  blanc  «m 
leur  Lune.  Qtian<)  il  8*îçit 
de  la  muliiplicfttion  en  ^vmt 
tité  pour  fa  projeâtoa ,  ils 
entendent  l'or  &  Pargent 
vulgaires. 

LEUCASIE.  ChfttMi 
vive. 

LEUCELECTRUM. 
Ambre  blanc. 

Qir 


%4&     LE  L  I 

LEUC(»NÛS.  Vin 
hUnc, 

LEUCOIACHANUM. 
Valériane  fauvage. 

LEUCOPHAGUM. 
Blanc-manger,  remède  pour 
Ijuérir  la  phthifie.  Il  fe  fait 
avec  de  la  chair  de  chapon 
te  de  prrdrix  broyée  dans 
un  mortier ,  8c  arrofée  avec 
du  lâic  d*amai^de9, 

LBUCOSIS.  Aftion  par 
laquelle  on  blanchit  le  lai- 
ton philQfophique  :  ce  qui 
fe  fait  par  ta  circulation  de 
Tazoth  dans  le  vafe  des  Phi: 
lofophes.  F".  Déalbation. 

LEUCOTH^E,      Voyez 

LEVIGER.  Réduire  un 
corps  dur  &  folide  ep  pou- 
dre impalpable/ 

LIAB.  Vinaigre, 

LIBANOTÏS.  Romarin. 

LIBER.  Surnom  de  Baç- 
chua. 

LIBYS  ou  LYByS,  frère 
d*Alebion  »  tué  par  Hercule. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévojlées^  liv.  5, 
chap.  II. 

LIGHAS^  domeftique 
d'Hercule ,  lui  porta  la  robe 
teinte  du  fang  du  Centaure 
NefTus.  Hercule  étant  entré 
en  fureur  après  l-avoir  prife, 
jeta  Lichas  dans  la  mer| 
Voyei  Lychas. 
.   LïCURGUEj    Voyez 


L  I 

LIEN.  Onftuofité  des 
corps  qui  en  lie  les  parties , 
réunit  le  volatil  avec  le  fixe  , 
empêche  Pévaporation  des 
efprits ,  &  forme  le  compofé 
des  êtres  fublun  aires. 

Lien  des  Teintures* 
Mercure  des  philofophes  ^ 
appelé  Mcdiumçonjungendc 

Lien  de  l'Argent  vif, 
C'eft  For  pbilofophique  ,  ou 
la  fixation  du  mercure  :  ce 
qui  arrive  lorfque  îa  ipatierè 
de  Tœuvre  eit  parvenue  i 
la  couleur  rpiige. 

LIER.  Réunir,  rappror 
cher ,  rendre  adhérentes  les 
parties  féparées  d'un  corps^ 
Ceft  proprement  coaguler* 
En  termes  de  Philoibphiê 
Hermétique ,  lier  fignifie  or^ 
dinairement  fixer ,  commç 
délier  vei|t  dire  dijfoudre,  von 
tatiiifen 

LIGATURE.  Voyei 
Sceau. 

LIGNE  eft  un  des  nomj 
que  les  Phiiofophes  ont  don? 
né  à  la  matière  du  grand 
œuvre.  Voyez  ?0ULE. 

I,  I G  N I  HERACLÈI, 
Bois  de  noyer;  quelques- 
uns  ont  donné  ce  nom  au 
bouis.  Planifcampi^ 

LUI.  L'Auteur' du  Dic- 
tionnaire Herinétiquedit  que 
Lili  eft  en  général  toute  mar 
trere  propre  à  faire  quelqtiç   . 
teinture  e:)pceUeiite,  antimoi- 


Il 

ne  on  autre  chofe.  Ceft  fans 
doute  de  îVqne  Paracelfe  a 
donné  à  î-extraflion  dune 
temrure  des  métaux  le  nom 
j^e  Lilium.  Maïs  qoanc  aq 
terme  LUi ,  cet  fi^bile  hom- 
me entendoit  toute  auirp  cho» 
re^  comme  on  peut  le  voi» 
dans  fon  traitjé  de  fa  Tranf^ 
mutation  ^es  métaux  ,  & 
dans  celgî  du  Fondement  de 
fy.  Sage  Je  Sf  des  Sciences. 

LILiyM.  Tejnture  phi- 
Fofophique,  ou  Pélixir  par- 
fait de  l'art  Hermétique. 

LmUM  INTER  SPINAS. 
Chèvrefeuille. 

LIMBE  Dp  LA  IsTA- 
TITR?.  Cprps  réduit  en  k% 
premiers  principes  élémen- 
tés  ,  &  non  élémentaires.  Il 
faut  obferver  que  lorfque  les 
Chymiftcs  Hermétiques  di- 
luent qu'JI  fagt  réduire  le? 
corps  à  leur  première  ma- 
tière ,  ils  ne  prétendent  pas 
I^s  réduire  à  Pétat  des  élé- 
mens  du  feu,  de  l'air,  de* 
Tcau  5c  de  la  terre  ;  maïs  à 
la  première  matière  compo- 
fée  de  ces  élémens^  A  cette 
matière  qui  Confjiriie  la  b^fe 
de  tous  les  corps  àes  trois 
règnes  animal,  végétal  5f 
minéral. 

L I M  E  Rj  Diflbudre  la 
matière  de  l'œuvre  ,  ce  n'eft 
autre  choJTc  que  la  cuire ,  Ij| 
digérer  jufqu'à  ce  qu'elle  fç 
féduife  en  poudre. 


'    L  I  Î149 

LIMODORUM,  Oro- 

banche. 

LIMPIDE,  Morien  don- 
ïîf  ce, nom. à  une  des  chofes^ 
qui  entrent  dans  la  compo- 
fuion  du  magiftere.  C'eft  le 
mercure.  F.  AlMAGRA. 

I4NCTUS.  Looch.  • 

LINÉAIRE-  (Voie  ) 
.  (  Cr.  4rt.  )  Les  Philofophes 
Hermétiques  emploient  fou- 
vent  ce"s  termes  dans  leurs 
écrits ,  pour  exprimer  la  fim- 
pljcité  des  procédés  <Ju  grnnd 
œuvre.  Ils  difent  qu'il  faut 
fuivrç  1^  voie  linéaire  de  la 
Nature  ;  c'elt-à-dire  qu'il  ne 
faut  point  s'amufer  aux  cal-? 
çiriationsy  fublimations ,  dif- 
tillations  &  autres  opérations 
de  là  Chymie  vulgaire;  mais 
açir  tout  Amplement  comme 
la  Nature  fait,  fjgins  muîtipli- 
cité  de  fourneaux  &  dévales. 

tlON.  Les  Philofophes 
Chyftîifles  emploient  fou- 
vent  ce  terme dansleurs ou-» 
vrige» ,  pour  fignifier  une 
des  matières  qui  entrent  dans 
la  çompofition  du  magiftere. 
En  général  c'eft  ce  qu'ils  ap- 
pellent leur  Mlle  ou  leur  So- 
leil ,  tant  avant  qu'après  la 
confeâîon  de  leur  mercure 
anime.  Avant  la  confeâicn^ 
c'eft  la  partie  fixe ,  ou  ma- 
tière capable  de  réfifter  à 
Taflion  du  fea.  Après  la  con- 
feâion ,  c'eft  encore  la  ma- 
tière fixe  qu'il  faut  employer. 


^50  L  I 

iiiaiîj  pîusparfaiteqa'etle  n'^- 
toi:  a^a'nt.  Au  commence-, 
ment  c*écoic  le  Lion  vçn  , 
elle  devient  Lion  rou^e  par 
fa  préparation.  Ceft  avecle 
premier  qu'on  fait  le  mercu- 
re, &  avec  le  fécond  qu^on 
fait  ta  pierre  ou  rélixic. 
,  Lorfqu  on  trouve  dans  les 
écrits  des  Phitofophes  le  terr 
mo  de  Lion  employé  fans 
addition ,  il  fignifie  le  foufre 
des  Sages ,  foit  blanc  ,'qu*ils 
appellent  auffi  Or  blanc ,  foit 
rouge ,  qu'ils  nomment  fim- 
plement  Or. 

Quelcjuefoîs  ils  donnent 
le  nom  de  Lion  à  la  poudre 
de  projeâion ,  parce  qu'elle 
eft  or  parfait ,  plus  pur  que 
J'or  même  des  mines,  & 
qu'elle  transforme  les  mé- 
taux imparfaits  en  fa  propre 
fubftance ,  c'eft-à-dire  en  or  ,, 
comme  le  Lion  dévore  les 
autres  animaux,  &  les  tournç 
en  fa  fuhftance,  pa^çe  qu'il, 
s'en  nourrit. 

Lorfq-i'ils  fe  fefvènt  dû 
terme  de  Lion  pour  fignifier. 
leur  mercure ,  ils  y  ajoutent 
répithcte  qualificative  de 
vert ,  pour  le  diftinguer  du 
rhcrcj ire  digéré  &  fait  fou- 
fre. Ceft  dans  ce  fens  qull 
fiîut  enrèndreces  cxpreffions 
de  Motiei^  :  <c  Prenez  la  fu- 
>»  mce  blanche,  &  le  Lion 
»  vert  ^  Se  TAImagra  rouge  , 
»  &  i'icnmondice.  »  Le  mê^ 


me  Auteur  ,  quelques  pages 
après ,  explique  c^  qu'il  en- 
tend par  Lion  vert. 

Lion.  C  le  vîeil  )  Partie 
fixe  de  la  pierre ,  appelée 
vieille  jk  parce  qu'elle  eft  le 
principe  de  tout. 

Lion  Vert.  {Se.  Htrm.  ) 
Matière  que  les  Philofophes 
Chymiqiies  emploient  poqr 
faire  le  magiftere  des  Sages; 
cette  matière  eft  certaine- 
ment minérale,  &  prife  di| 
règne  minéraf.  Elle  eft  la 
bafe  de  tous  les  menftrues 
dont  les  Philofophes  ont  par- 
lé. Ceft  de  cette  matière 
qu'ils  ont  conu>ofé  leur  dif- 
folvant  univerfel,  qu'ils  onç 
enfuite  àcui  avec  les  effen- 
ces  des  végétaux^  polir  faîr^ 
le  menftrue  végétal;  avec  les 
elTences  à^s  animaux ,  pour 
le  menftrue  animal  »  &  avec 
les  efTcnces  dçs  minéraux  , 
pour  le  menftnie  minéral. 

Ils  ont  donné  le  nom  de 
Lion  vert  à  cette  matière 
pour  plufieurs  rajfons,  ait 
Riplée  :  i".  parce  que  c'éft 
par  lui  que  tout  reverdit  Se, 
croît  dans  la  nature.  a.°.  Par- 
ce que  c'eft  iine  matière  en- 
core acide  &  non  mûre , 
bien  éloignée  de  la  perfec- 
tion de  For  vulgaire  ;  mais 
qui ,  par  le  fecôurs  de  Part, 
devient  infiniment  au-deffus 
de  ce  Roi  des  métaux  :  c'eft 
uh  or  verd ,  un  or  vif,  encore 


L  I 

imparfait ,  8c  qui  «  par  çettf^i 
raifon,  a  la  faculté  de  réduire . 
to'.js  les  méitaux  en  leur  pre* 
n^iere  rpaiiêre,  &  de  vola- 
tiîifer  lesplusfixes.  j^.P^irçç 
que  |e  mercure  qu'op  extrait 
de  cettç  matière  ^md  femr 
blable à  lui-même  t&détrmt 
toiis  les  autres  corps ,  com** 
me  le  Lioq  fût  des  autres 
animaux»  4^.  Bnfin ,  parce 
qii*il  ,d9npe  ^nç  diijTohitipn 
v.erte^ 

Qp  doit  9u(n  faire  ^tteo-* 
rion,4it  JçanSegifir  Wein- 
denfçld  (  de  Secrstis  44^pt^ 
Tyim  )  ^  qye  les  PhUofophôs 
dtilingi4en(  pli^fieiirs  furt^S 
de  tiQTu  vert^.  Ç^r  le  pre- 
mier ^  ils  enteij^Qnr  le  uA^\V 
bu  V4ftre  qij^  nQuséçlatrf , 
&  <Vii  ^4<  t^'MC  yég^^çr  dans 
ie  monde.  Par  )e  fécond ,  \ff 
rriercure,  non  le  vulgaire, 
iBais  celui  qui  eft  commun 
à.  tous  les  individu^ ,  &  par . 
cçpféquent  pkis  commun 
qwe  Targent-vif  pu  mercgre 
commun  j  ce  qui  a  f^it  dire 
SMX  Philo(ophes  y  que  leur 
mercure  fe  trouve  par- tout 
&  dans  tout.  Par  le  rroificme, 
ils  entendent  la  diiTolution 
même  de  lejir  matière , qu'ils 
appellent  auffi  Adrap^  par  le 
quatrième ,  c'efl  cet  Adrop 
ou  vitriol  Aa^oquée,  appelé 
Plomb  des  Sages,  Par  le  cin- 
quième «  c'eft  leur  menilrue 
puant  y  que  Riplée  ,  Ray- 


H  I  251 

mond  Lulle,  Gébcr  &  t.ir.t 
d^aiitres  nomment  Efprit 
puant  ^  Spiritus  faetens  ^  ou 
Sauf;  du  Lion  vert.  Par  le 
fixieme,  ils  entendent  le  vi- 
ttiol  ^Qmmun,  qu'ils  nom- 
ment  Lion  ven  des  fous  y 
quelquefois  le  vert-de*gris.  « 
La  feptieme,  eft  le  ipercure 
vulgaire  fublime  avec  le  fel 
&  le  vijtriojl ,  mais  qui  n'eft 
point  la  vraie  matière  des 
Sages.  Riplée  appelle  queU 
quefois  ce  Lion  vert ,  Sen- 
cen.  Ofi  en  tirç  deux  efprits 
vifqiieux;  le  premier  blanc, 
oftA(]^e  »  rçlTenblnAt  à  du 
hit ,  ce  qui  lui  a  fait  donner 
le  tl^rn  de  Lait  de  la  vierge , 
8ç  par  Faracelfe  «  Colle  de 
,  Taigle ,  Qlut^n  aquilœ.  Le  fe«- 
cofid  efprit  eft  de  couleur 
rouge  ,  très-puant  »  appelé 
cpmmvinément  Sang  du  Lion 
vfrfr  Ce  font  ces  efprits  <jué 
les  Pbilofophes^àrimitatioQ 
à^  RaymoïKl  Lulie,  ont  ap^ 
pjrfé  Vin  blanc  8ç  Vin  rouge , 
c^  %tt'H  ne  faut  point  enten- 
dra du  vin  blanc  ou  vin  rouge 
communs. 

Lion  rouge.  Les  Phi-. 
lorpphes  Spagyriques  appel- 
lent atnflia  matière  terrcdre 
&  minérale  quj  demeure  au 
fond  du  vafe;ïpjrèsHa  fub''- 
macion  des  efprits  qui  en  font 
fortis ,  &  qu'ils  appellent  Ai- 
gUs.  Ce  Lion  rouge  eft  aulîî 
ce  qu'ils  nomment  Laton. 


a^a  L  I 

LtON     VOLANT  ,     trOW 

RAVISSANT.  V.  Mercure 
DES  Sages.  Il  eft  appelé 
volant,  parce  qu'il  eft  vola- 
til -,  &  raviffant ,  parce  que 
c^eft  (e  diflolvant  univerfe! 
de  la  Nature. 

•  Lion  NéwéEN.  Animal 
fabuleux  defcendu  de  l'orbe 
de  la  Lune ,  &  envoyé  par 
Diane  pour  ravager  la  forêc 
de  Némée,  Hercule  entre- 
prit de  le  prendre,  &  de  le 
mener  à  Euryfthée.  Il  y 
réuflît,  comme  on  le  voit 
dans  le  chap.  i.  du  liv.  5.  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées. 

LIQUÉFACTION^  H  y 
âtt'ots  fortes  de  Itqiiéfaâions 
dans  les  minéraux.  Quel- 
ques-uns ont  des  parties  ter- 
reftres ,  ce  qui  les  fait  diflbu- 
dre  dans  leur  continu  >  les 
fait  liquéfier  &  fluer  d'un 
flux  mercurief.  Les  *orps 
qui  fluenc  aihfi  s'appellent 
mcrcures ,  qiioiqu*impropre- 
ment  ;  car  lorfque  le  plomb 
flue  ainfi^  il  faudroit  l'appe- 
ler plomb-vif  y  &  non  argent- 

D*autres  minéraux  ont  des 
eaux  dans  leurs  pores  ;  ils  fe 
di [fol vent  au  feu  :  ce  font  les 
eaux  minérales* 

D'autres  enfin  contiennent 
de  Fair  &  des  parties  ignées 
dans  leurs  pores ,  ce  qnî  ofc- 
cafionne  leur  dilatation^avec 


L  I        . 

liîic  cfpece  de  défuntot»  de 
leurs  parties,  qui  les  font  li- 
quéfier 5î  fluer  au  feu.  Be^' 
cher. 

LIQUEFACTION  PHI- 
LOSOPHIQUE. Matière  de 
IVfiuvre  en  putréfaâion.  Elle 
eft  alors  dans  une  véritable 
liquéfaélion  1^  parce  c^ue  la 
putréfaâion  eft  le  pnnciçé 
de  la  diflolutiott.  , 

LIQIJEUR  VÉGE* 
TALE.  Mercure  des  Phîlo- 
fophes  j  ainfi  nommé  ,  non 
de  ce  qu'il  foit  en  effet  une 
eau  ou  un  fuç  extrait  ées  vé-* 

foetaux,  mais  parce au*tl  a  en 
ut  un  principe  végétatif  ^  & 
qu'ileh  prim^rdialement  le 
principe  de  la  végétation. 
/  Liqueur  vegMtabm 
CRUE.  Ceft  le  mercure  des 
Sages  avant  fa  préparation. 
Liqueur  véqétable 
Saturnienne.  Matière  fa- 
line  qui  entre  dans  la  com- 
pofltion  du  mercure  àes  Sa- 
ges. Elle  fe  tire  de  la  plante 
que  les  Philofophes  appel- 
lent aa(îf  Saturnienne  ;  non 
que  ce  foit  proprement  une 
plante ,  mais  ils  en  parlent 
par  fimilitude  &  par  allégo- 
rie. «'On  trouye  dans  les 
»  lieux  Saturniens,  dit  Phi- 
>i  lalethe,une  certaine  herbe 
»  appelée  Saturnienne,  dont 
yy  les  branches  paroiffent  fe- 
7>  cbes  ^  mais  fa  raciiie  eft 
ïi  pleine  de  £uc.  Recoeillez 


L  I 

»  cette  herbe  avec  fa  racine  i» 
»  &  porceZ'la  jufqu*au  pied 
»  de  la  montagne  de  Vénus , 
»  où  ayant  creufé  par  Taide 
»  de  Vulcain  >  vous  y  enter- 
»  ferez  votre  herbe  ,  dont 
M  la  vapeur  ouvrira  &  péné- 
»  trera  les  pores  de  la  terre.  » 

Quelques  Chymiftes  ont 
appelé  le  vin  Liqueur  végé- 
table  ;  mais  les  PhilofopbQi 
Hermétiques  ne  Tentendent 
pas  ainfi. 

Liqueur  db  Mumib. 
Paracelfe  a  donné  ce  nom  â 
lagraifle  humaine»      « 

LIQUIDITÉ.  Etat  à\m 
corps  dont  les  parties  qui  le 
confiituent  ne  font  pas  ad- 
hérentes. Il  y  a  deux  fortes 
de  Iiquidité,rune  qui  mouille 
l^s  mains  ^  comme  celle  de 
Teau^dc  l^autre  qui  ne  mouil- 
le pas  les  corps  fur  lefquels 
cft  le  fluide  ;  telle  eft  celle 
dH  mercure  commun  &  de 
celui  des  métaux.  Cette  der^ 
niere  fluidité  a  fa  caufe  dans 
les  parties  terreftres  qui  fe 
font  infinuées  dans  les  pores 
des  métaux  en  plus  grande 
quantité  qu'elle  n'étoit  re- 
quife.  Beechen 

LIQUIDUM  DE  RE- 
SOLUTO.  Tout  ce  qui  eft 
liquide  de  fa  nature ,  Comme 
l'eau ,  le  mercure. 

LIQUOR  MERCURII. 
Baume  prefqu^un  i  ver  fel  pour 
la  guérjfon  dei  maladies.  Le 


L  I        I  O      153 

mercure  dont  il  s'agit  nVit 
pas  le  mercure  vulgaire;  c'eft 
celui,  dit  Planifcampi ,  qui  fe 
trouve  en  quantité  dans  le 
Téréniabin  (k  le  Noftoch. 

LiQUOR  ESSEM  ÏI AUS. 
Subftance  nutritive  des  ali- 
mens.  Planifcampi, 

LiQUOR      MUMIA      DE 

GuMMi*  Huile  des  gom- 
mes. Planifcampi. 

LiQUOR     AQUILEGIUS. 

Ean-de-vie« 

LiQUOR    MlCROCOSMI. 

Mumie ,  ou  extrait  de  Mu- 
mie*  Quelques-uns  donnenc 
ce  nom  au  fang  humain  &  à 
•fon  eifence. 

LiQUOR  Salis.  Efprit 
de  fel  préparé  pbilofophi- 
quçment ,  appelé  par  Para- 
celfe Baume  de  nature* 

LIRION.  La  plante  ap- 
pelée Lys. 

LITHARGE  D'AR- 
GENT. Matière  de  Tceu- 
vre  parvenue  à  la  blancheur 
par  la  cui(ron  des  .Sages. 

LiTHARGE  p'Or*  Pierre 
au  rouge  »  ou  foufre  des  Fhi- 
lofophcs. 

LIXANDRAM.  Sel  ar- 
moniac. 

LOBUS.  Fiante  appelée 
PhaféoU. 

LOF  FA  S.  Voyei  Lef^ 

f  AS* 

LOMENXUM.  Fariae  de 
fcves. 

tor.  Urine* 


a54  L  O 

l  OTON.  y^pyei  Latou 

&   LETON    D£S    i'HILOSO- 

PHES. 

LOTONÉ.  Poids  d'une 
once. 

LOTIOV.  Circulation 
de  la  nutiere  dans  le  vafe 
des  Phiiofopbes;  elîé  monte 
en  vapeurs ,  &  retombé  en 
pîtfie'riir  le  terreftre  ^iii  de- 
meure àii  fond ,  le  blanchit 
&  le  pùfifie;comrtie  là  rofée 
fiif  les  toiles  neuves  dai.^s  fes 
BlanchifTeries. 

La  iotion  des  Philofophes 
n'eft  qu'un  terme  appliqué 
nar  fimilitude.  Ils  lavent  4ivec 
Je  feu  ,  çortime  ils  brûlent 
avec  Peai».  Leur  lùèion  n*eft 
gu*une  purification  de  leur 
ihatiere  faite  par  le  feu  phi- 
lofophique.  Qu'on  ne  fe  laif- 
fe  donc  point  tromper  par 
l'Auteur  qui  dit  ;  ^/;>{  voir 
les  finîmes  qui  font  la  leJfivCy 
&  qui  blanchiment  le  linge , 
voyei  comtnent  elles  fonti  & 
faites  comme  elles.  Il  veut 
dire  fithplemcnt,  ôtez  à  la 
htaticre  fes  impuretés ,  & 
cela  par  le  feu  phrlofophi- 
qne  ott  le  teu  même  de  la 
matière  ;  car  un  autre  Auteur 
nous  affure  qu'elle  fe  dilTour, 
fc  purifie ,  fe  congelé  ,  fe 
Bdîrcir,fe  blanchit  ocfe  ru- 
béfie d'elle- nîême;  qu'on 
n'en  ôte  rien  ,  &  qu'on  y 
ajoute  fimplement  dans  un 
certain  temps  ce  qui  lui  man- 


t  O 

<jôe  pour   la  perféôiôri  de 
l'œuvre. 

tOlIUM.  Urine  d'cn^ 
faht. 

LOtUS.  Arbre  coofa- 
cré  à  Apo|fon-&  à  Véftiis. 
Les  Egyptiens  faifoient  en- 
trer dans  leurs  hiéroglyphes 
U  plante  sippelée  Lotus  ^  Se 
r  préféntoient  „Horàs  ^  èfe 
•rofiris  &  d'Ifis  ,  aOîs  fiir 
cet.te  plànife^  ils  la  mettôient 
au/fi  quelquefois  à  la  main 
dlfis.  Elle  étoit  confatrdc;  à 
Horils  i  parce  qife  ce  Dieu 
ne  différoii  pas  de  l'Apollon 
Êg]^ptieh  ou  Heràiétique. 
Voyez  lèà  rôlfons  dé  tckît 
cela  dans  le  [>remler  livre  des 
Fabieç  Egypte  &  G^etîques 
dévoilées. 

LOUP.  Cet  animal  étoitr 
confacré  â  Apollon  ^  &  étoic 
en  grande  ^éhératioo  chez 
lés  Égypiietii'.  Voyez  pour- 
quoi,  d^^n^  le  llv.  I.  çh.  8. 
des  Fables  Fgypc.  &  Grec- 
ques dévoilées. 

Loti  P.  Quelques  Chy- 
miftes  ont  donfté  ce  nom  à 
Tantimoine;  mais  il  doit  s'en- 
tendre du,  mercure  dcs..Saf- 

s.  Prends  ui)  Loup  affamé 
i  ravilTant ,  fujet ,  à  caufe 
de  rétymôlogie  de  fon  nom, 
au  guerrier  Mars;  mais  de 
race  tenîfnt  de  Saturne  , 
comme  étant  fon  fils.  Bjjfl 
Valent.  Le  mercure  eft  dit 
petit-fils  de  Saturne. 


L  O  LU 

Loup  Cris.  Anti- 
moine. 

LUBEN.  Encens. 

L  U  B  R I  C  U  Mi  Ma- 
tierede  Tceiivre  parvenue  au 
blanci 

LUCIFER.  Magifterè 
lorfqiril  fort  de  la  putréfac- 
tion. Il  eft  ainfi  nommé  de 
ïe  que  les  Philofophes  ap- 
pellent lumière  la  ihatiere 
parvenue  au  blanc ,  &  que 
cette  blancheur  eft  annon- 
cée par  un  petit  cercle  blanc 
qui  fe  forme  fur  le  noir  au- 
tour de  la  matière. 

LU  DUS.  Parâcelfe  & 
CrolHus  ont  employé  ce  ter- 
me potir  fîgnifier  le  fédia.ent 
qui  s'attache  au  fond  des 
pots  de  chambre. 

LUDUS  PUEROaÙM. 

Ouvrage  de  la  pierre  après 
fa  première  préparation. 

LULFAR  ou  ALIOFAR- 
Perles. 

LUMIERE.  Les  Chy- 
iniflcs  Hermétiques  donnent 
ce  nom  au  mercure  quand  il 
blanchit  après  la  puiréfac-- 
tion  i  &  c*eft  niors  que  fe  fait 
h  féparation  des  ténèbres  3c 
de  là  lumière.  Ils  nomment 
aufli  Lumière  la  poudre  de 
projedion  ,  parce  qu'elle 
lemble  éclairer  les  métau)t 
imparfaits ,  quand  elle  les 
tranfmue  en  or  otr  argent. 

Les  Philofophes  ont  quel- 
quefois dpnnif  le  nom  dfi  Lu- 


LU  iîs 

miere  â  leur  foufre  rouge  5 
parce  qu'ils  l'appellent  auffi 
Soleil  y  &  que  le  foleil  nous 
iranfmet  la  lumière. 

LUMINAIRE.  Les  deux 
grands  luminaires  des  Sièges 
font  Tor  &  l'argent  des  Phi- 
lofophes 5  c*eft-a-dire  la  ma- 
tière de  l'œuvre  parvenue  à 
la  couleur  blanche  qu'ils  ap- 
pellent Xz/nr  ,&  le  ifjagiftere 
au  rouge  qu'ils  nomment  tS*o- 
lezi. 

LUNAIRE.  (  Cr.  Art.  ) 
Les  Philofjphes  ont  donné 
le  nom  de  Suc  de  Lunaire  à 
leur  mercure  qu'ils  ont  aulll 
appelé  Crachat  de  la  Lune , 
Fils  du  Soleil  6f  de  la  Lune  ; 
non  que  ce  mercure  foi t  en 
effet  le  fuc  d'une  plante  ap- 
pelée Lunaire^  doi;t  les  P>o- 
tanidcs  reçbnnoifTcnt  deux 
efpecesjla  grande  &  la  pe- 
tites mais  parce  qu'ils  nom- 
ment Ziine  leur  mercure-,  que 
Mûrie ,  fceur  de  MoiTe ,  dit 
être  deux  plantes  blanches 
que  l'on  cueille  fur  les  petites 
mont.ignes ,  &  que  Philale- 
the  appelle  Herbe  Satur^ 
nienne. 

Lunaire  Luxurieuse, 
C'eft  le  même  mercure  ap- 
pelé femelle^  que  les  Phi- 
lofophes difent  être  fi  luxn- 
rieufe,  qu'elle  agace  le  mâle 
&  ne^le  quitte  point  qu'elle 
ne  foit  devenue  grofle.  Voy. 
d^Efpa^nc:^  Can,  aa. 


ii6  t  Û 

Lunaire  oîî  Lunaria. 
Soufre  de  narure. 

LUNE  (  la  )  étoit  une  des 
grande?  Divinités  dés  Egyp- 
tiens ,  connue  fous  le  noîti 
dlfis.  Maçrobe  &  Voffius 
réduifent  à  la  Lune  prcfquè 
toutes  les  Divinités  du  fexe 
fertiinin  révérées  dans  lesf 
tecnpi  de  l'idoiatrieé  Cérès  ^ 
Diane  i  Lucine  ,  Vénus  , 
Uranie ,  la  Déeffe  de  Syrie  ^ 
Cybele ,  Ifis,  Vefta ,  Aftar- 
té  ,  Junon ,  Minerve ,  Libi- 
tine  ^Proferpine  ,  Hécate  & 
phifieurs  autres  qui  n'étoient 
foirmées  que  d'après  Tlfis  des 
Egyptiens^  ne  font  que  des 
noms  différens  donnés  à  la 
Lune^  Ces  deux  Auteurs  ont 
raifon ,  &  ils  ont  entrevu  la 
vérité  fans  la  connoître ,  ou 
du  moins  fans  pénétrer  l'in- 
tention de  cetix  qui  ne  con- 
noiffoient  qu'une  même  cho^ 
fe  fons  ces  différens  nom&. 
Comme  ces  Divinités  pré- 
tendues n^voient  d'autre 
origine  que  Tlfis-des  Egyp^ 
tiens ,  il  auroit  falfu  les  ex- 
pliquer def  la  ffiême  manière 
&  dans  le  fens  dès  Prêtres 
d'Egypte ,  qui  étoit  celui 
d'Hermès ,  leur  premier  inf- 
rîtuteur. 

La  Lune  Hefmétiquô  éft 
de  deux  fortes.  La  première 
eft  leur  eau  mercurielle  ap- 
pelée Ifis  ,  la  mère  &  îe 
principe  des  chofcs  î  c'eft 


LO 

pourquoi  Apulée  l'a  appe- 
lée la  Nature,  &  luiîâit  dire 
qu'elle  eft  unej|&  toutes  cho- 
fes.  C'eft  de  ç^pt  Lune  que 
fe  forme  l'autre  ,  ou  l'ifis  ^ 
foèur  &  femme  d'Ofiris  j 
c'eft-à-dire  cette  même  eait 
rtercufiellc volatile^  réunie 
avec  fon  foufrçj  &  parve-  ! 
ilue  à  la  couleur  blafnche^ 
après  avoir pafTé  parla  cou- 
leur noire  ou  la  putréfaâîonv 
Confidérée  danï  c^s  deuic 
états ,  elle  prefid  tous  les 
noms  que  nous  avons  rap- 
portés ci-deVant.  Les  Philo- 
fophes  Chymiques  ne  luf 
donnent  confmunéitiem  que 
ceux  de  Lune ,  Diane ,  Diane 
nue ,  &  quelquefois  Vénus.         1 

Lu NK;  Ce  terme  fe  prend 
en  ptufieurs  fens;  tantôt  les 
Philofophes  entendent  leur 
mercure  fimple,  tantôt  leur 
matière  au  blanc  ^  &  tantôt 
l'argent  vulgaire.  Lorfqu'iU 
difentque  leurpierre  eft  faite 
avec  lé  Soleil  «  U  tunè ,  on 
doit  l'entendre  dé  la  matière 
volatile  pour  la  Lune,  &  dé 
la  fixe  pour  le  Soleil.  Ils  ap-& 
pellent  aufli  Lune  leur  fou- 
fre  blanc ,  ou  or  blanc.  Lé 
règne  de  la  Lune  arrive  danâ 
les  opérations  ,  lorfque  là  j 
tnitiere  après  la  puéréfaâion 
Change  fa  couleur  grife  en 
blanche. 

Quand  les  Sages  parlent 

de  leur  Lune  dans  cet  état , 

ils 


Cent  qu'heuflix  eu  l'homme 
qui  a  pu  ^b  Diane  toute 
nue  ^  c'efl^B^e  la  matière 
au  blanc  pamnr«  Il  eft  heu« 
reux  en  effet ,  parce  que  la 
perfeâion  du  foufre  rouge , 
ou  or  phiiofophique^ne  dé- 
pend plus  que  de  la  conti* 
nuation  du  feu. 

L'éclipfe  du  Soleil  &  de 
la  Lune  eft  le  temps  de  la  pu- 
ttéùt&\on  de  la  matière,  ou 
la  couleur  noire.  Diane ,  fé- 
lon la  Fable,  eft  foeur  d'A- 
pollon ,  elle  eft  Tainée  ^  &  a 
iîervi  dé  fage- femme  à  fa 
mère ,  pour  mettre  fon  frère 
au  monde.  C'eft  que  la  cou* 
leur  rouge,  prife  pour  le  So-. 
leil  y  ne  parolt  qu'après  la 
blanche  >  que  Ton  nomme 

Lune  des  Philoso- 
phes. (  Se.  Wtrm,  )  Matière 
des  Phibfophes  , .  non  uni- 
que j  mais  taifanc  partie  du 
compofé.  Ce  n*eft  pas  Tar- 
genc  vulgaire,  ni  le  mercure 
extrait  de  l'argent  :  c'eft  la 
Sacurnie  végétable  ,  la  fiU^ 
de     Saturne  ,    appelée  par 

3uelques-uns  Venus  ,  par 
'autres  Diane,  parce  qu'elle 
%  une  forêt  qui  lui  eft  con** 
fâcrée.  L'argent  vulgaire  fai^ 
l'office  de  mâle  dans  les  opé* 
rations  de  rouvre ,.  &  la 
I«une  des  Fhilofophes  fait 
roffice  de  femelle.  lU  lui 


LU  aj7 

ont  donné  une  infinité  d^ 
nomi ,  dont  quelques-tmt 
femblent  fe  contredire  ;  mais 
il  faut  faire  attention  que  cet 
noms  font  relatifs  fou  aux 
opérations,  (bit  a,ux  couleur» 
de  Tceuvre,  ft>)t  ^ux  qualités 
de  cette  matière.  Ils  Pont  ap^ 
pelée  tantôt  eau  ,  &  tamôc 
terre.  Refpeâivement  «€( 
corps  parfait ,  elle  eft  un  ef* 
prit  pur  >  &  relativement  \ 
Teau  minérale  ellç  eft  corps  ^ 
mais  un  corps  hermaphro* 
dite.  Refp^ôiyement  à  l'or 
iL  à  Pargpnt ,  c'eft  un  roer^r 
cure  vif,  unceau  fugitive*  Si 
on  la  compare  au  mercure  i 
elle  parojc  upe  terre  ^  mair 
une  terre  adâmiqMC,iî|i  chaos}< 
elle  eft  un  vrai  Prothée,  i     .  : 

Lune  Feuiuu.  Pierrr 
au  blanc,.  j 

Lune  Coen^e.  Lot^ 
Chymiftes  donnent  ce  noin 
à  la  chaux  d'argent  faite  pac 
l'eau-forre  de  Ta  ffiçon  fui- 
vante.  Faites  ^j/foudre  dao#- 
deux  onces  d-eau-forte  une 
once  d'argent  ^a>  lorfque  la 
diflplution  ift  achevée ,;  je-r 
tez-y  de  Vefprit  de  fel  çonif 
mun ,  qui  fera  précipiter  l'ai^ 
gent  difibus.  Vous  édulco-^ 
rerez  enfuite  cette  chaux ,  6ç 
vous  aurez  la  h^sùe  cornée* 

Lune  R£ssEibiLE>.  Ar-* 

gent  de  coupelle.  Quand  lea 

Chymiftes   lui   donnent  le 

Doin  de  iMiy^.  compàSa  y  iU 

R 


15»  I^  y 

entendent  ^larle*  àe  là  Lune 
philoTophique ,  eu  matière 
île  rouvre  ptfrvetiofe  à  fa 
blancheur  «  &  alors  ils  l'ap- 
p^Wef^  auifi  Or  blabc  y  & 
Meréde  la  pierre* 

*  LtrNï:,  chez  les  Chyniîfles 
Ttt^galres,  fignifie  propre*- 
ftieàt  l'argem  dont  on  fait  U 
iftûnàoie  &  les  meubles. 

LUPmiîS.  Poids  d'une 
lemi-dràgmt%  Fernel  le 
prend  pour  fix  grains ,  & 
Agrkola  po^iir  hliie. 

•  LUPULUS^  Plante  côn- 
sue  fous  ïé  nom  'd*Hôubk>n« 
^  LUPUS  RfiCEPTï- 
TÏUS  ,  LUPUS  SALlC- 
tAmUSiV(^ei  LtTFULUS. 
,  XUT.  Foyrf  SCEAU 
d'He&m'ês.  Daws  "  tes  oprf- 
fË^nsles^iiiifeanx  doivent 
être  tellement  liités^  qu^il  m 
•"y^reéteonti^  ^u^une  oovfer- 
rure  par  dôi  les  'efprits  pui{^ 
fent  s'^Updrcr.  S'il  s'y  èil 
trouvoit,  l^uvre  p^riroit,  ou 
te  vafe  fe  briferoit. 

V  Le  toeft  proprement  une 
êfpeCe  de: mortier  tompoK 
de  différentes  matières,  doiït 
les  Artiftes  fè  fervent  pouf 
cfidijire  bu  énfcrôttter  tes  vaif- 
featiic  de  verre yàûrt  qu'ils  ré- 
^Retït  rmêlMC  à' Paâiott  du 
feu.Le/«f1ertiiiffi  à  join^ 
dire  \ët  oiivertures  de  deux 
iiiaîfieaujc'j  m  te«rs  beôs  de 
coiftmurtidatidri ,  ^6ur  efti- 
pécfawr  que  lee  «fprks  qi$ 


t  Y 
doivent  pafîlr  de  l'un  dans 
l'autre,  ou  y  circuler,  ne  fe 
drÏÏîpent  &  ne  s'^vaporent- 

LYCHAS.  Domeftique 
d*Hercu1e.  Voy^i  Lichas. 

LYCIUS.  Surnom  d'A- 
ptfW^n, 

LYCOCTONUM. 
Aconit. 

LYCOMEDE  ,  Roi  do 
Scyros ,  nourrit  &  éleva  dans 
fi  Cour ,  AcbiHe ,  fils  de  Thé* 
tis.  Il  s'y  cacha  fous  rhabit 
de  fémtne  cour  ne_  pas  fe 
trouver  au  lîege  de  Tj-oye. 
UlyiTe  l'y  découvrit ,  &  le 
mena  à  ce  fiege^,  parce  que 
tette  ville  ne  pou  voit  être 
pt^ife  fan^  la  pr^fencé  d'A- 
chille. Voyez  les  Fables 
Ègypf .  &  Grecq.  dévoilées  , 
Bv.  6.  Faral.  1. 

LYCURGUE  ,  père 
d*Archéniôre ,  cinfî^T^iu- 
csftiôn  âe.cet  enfant  a  Hyp- 
fiphile,  fille  de  Thoas  qui 
regnoîr  à  Lemnès.  Pfea- 
dànt  qulîypfiphile  étoit  aîlé 
ÂKjintrer  à  des  Prii^ces  Grecs 
une  fontaine  |>our  Vès  défti- 
ÉeiiN:,no  ferpent mordît  & 
fit  péHr  de  fti  «iorfuTè  fe  pe- 
t*t  Archémote.  Les  Kireca  , 
par  reednnôliftrnce ,  hiffitoe- 
rertt  des  jeux  en  rhonneut 
d'At^cliéttiofe ,  &  leur  dôtt- 
n^i^nt  le  nom  de  ^k»  Né- 
ftiéem.'Voy.  ^l^iPWit^. 

LYGtlS,Roidêthëbes^ 
feyant  voâtu  fàiée  yhlfthce^  \ 


t  Y 

Mégârè,  Hercule  vînt  an  fe- 
cours  de  cëflle-cl  8t  tua  £y- 
cus.  C'eft  le  précis  de  la 
fable,  que  les  Alchymiftèà 
expliquent  ainfi.  Lycus  veut 
dire  eg  grec  la  même  chofe 
que  Loup  en  François*  Toul 
les  Phîlofophes  Spagjriqiies 
k  particulieremefit  Bafile 
Vaîehtin  ^  Religieux  Béné- 
diâin  en  Allemagne  i  entert- 
dent  i^ar  ]t  Loup  refpric  ttiê* 
taltiqtie.'ToUte  nMtidrè  m^« 
tàlUqfue  ôft  compofée  d'un 
corps,  d'une  ame  &  d'ua 
efprit.  Mëfrare  eft  l'ime ,  & 
Mercùlé  èfk  «é  corp*.  Vef^iî 
comme  le  plus  vif,  eft  fénoce. 
&  vorace,  &  pendant  fa  pu^ 
tréfaâîon  îl  veut  attenter  fur 
I*ame  &  k  cori-^mpréj'^mais 
comme  elle  ëfl  hors  de  fes 
atteintes  à  càiffe  de  fa  fé-< 
tnence  îgn€ë  8t  dé  fon  abôn-^ 
dance  d'ëthér ,  le  combat  qui 
fe  fait  entr'eux  éft  très-vif  St 
très-long  }  le  corps  ak)r«  fêf 
faiTit  de  l'èfpcit ,  le  cdagulfe  * 
k  lîx?e ,  &4e  tUe ,  ptfur  ainfi 
dkr. 

LYNCÉB  ,  iîfs  ^Egypf- 
tuSj  ayant  ëpôufé  H^p^rirt- 
è€iftf<ï,  fille  de  Danaiis.celui- 
ci  ordonna  à  toiltes  fe  filfes , 
âtt  nombre  dé  cfnqusntb,  de 
tii<er  leurs  époux  la  premiete 
fiait  de  leurs  noces.  Toiites 
obéirent,  excepta  là  féulè 
Hypermnêftré.  Lyncéé,  fdft 


L  Y  '  M  A  tJ9 
dans  la  fuite  la  mort  de  feu 
frères  par  celle  de  Danaiis* 
Foyq  HYPEftMNESTRÊ. 

LYSIDICEs  fille  dç 
Pélops  &  d*H}ppodamie-, 
époufa  Eleôrion  ^felon  quefe 
queS'uns,  &en  çut  Alcmene^^ 
mère  d'Hercule,  D'autres  di^ 
fent  qu'Aicmene  fat  filW 
d'iWarîoti&d'Àflaxo,  Voy^ 
AlCHENE  ,  HàUCULfi. 

M  ' 

MACEliO,  Dieu  deif 
Egyptiens  ,  que  çc« 
pbuples  -te^ëfentbient  fouii 
la  figura  d'un  loup ,  commof 
Anubis  (bu^  celle  d'un  chien; 
Quelquès  ;  Auteurs  difenc 
qu'ils  accon^pagnercnt  Vui^ 
&  l'autre  OGih  «dans  Céi 
Voyages*  ^'"oyez  '  comment 
ôb  cfbit  iritdrprétter  chymi* 
quèment  tette  fable,  dans  \t 
livre  ïi-deîs  Fables  Ègy t>t, 
&  Grecq. 'dévoilées;  ch;  8. 

MACERAITION.-  Atté^ 
huatioh  d'iittiuTxée  Yaîte  pai* 
fa  pfojjriô  hutnWité.mi  ldain$ 
cfuèlqub  YrtêhfVfae  étraiigtr, 
La  macérât ioh  précède  la 
putréfaâiont&  y  diTj^feiv 
ûiitte.  '  • 

MACHA.  Vfer  volant, 
Rulîàndus. 

MACrtAI-.  Tooft«r  ^a*» 
ûét^^e\V.iiUàttdûs. 

•NÎACH'AON,  Ste  d»5P. 
*  drféj^^df'ëpî^né',  ftttonvft 
Rij 


2fo  MA 

fvec  Podaîyre  fon  frère  I  h 
guerre  de  Troye  »  &  y  fut 
bleflï  d'une  flèche.  Voyez 
les  Fables  ^Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées /iiv.  3.  chap.  12, 
5.  !•  &  liv.*^. 

MACHINAR.     Matière 
4onc  on  vernie  les  pots  de 
terre.  Joknjbn» 
;  MÀCRA.  De  la  terre 
rouge.  Johnfun. 

MADIC.  Petit  lait  for- 
tant  du  beurre* 

MAGALE.  Terme  latin 
Qui  (ignrfie  une  hutâ ,  une  ca^ 
hane  en  François  j  mais  Pa-^ 
racelfe  par  ce  terme  enteii- 
doit  touces.fortes  de  parfums 
faits  avec  des  minéraux. 

MAGÇS,  Philofophes  , 
f  rètres  8c  Sacrificateurs  de 
la  Perfe ,  c|ui  fe  j.endirent 
autrefois ,  céiebrqs  par  leur 
fcience  &  leur  fagefle.  Leur 
doârine  étoit  la  même  qqe 
celle  des  Prêtres  d*Egypte , 
fuccelTeurs,  d*Hçrmès,  la  mt* 
Qie  gxie*  celle  jdes  Bfacbma 
nés  chez.  Içs  Indiens  ,  de\ 
Druides  che;E  lesi  Gaulois  « 
^es  Chafdée/is  che?  les  Ba- 
byloniens j  des  Philofophes 
chez  !,ef,  Grec;^,  .§cc.  Philon 
nous  afiprend^dans  fon  livre 
des  |L^ix  particulières ,  que 
feue  fcience  avoit  pour  objet 
la  connoilTance  ^e  la  Nature 
&  de  fpa  Auteur  ;.  &  que 
cette  cçnnoi^nce  leur  étoit 
fi  familière^  qu'ils  ifaifoienc 


M  A 

des  chofes  furprenantes  & 
admirables.  Ils  favoient  faire 
jouer  tous  les  refTorts  de  la 
)>Iature ,  &  de  leur  aâion 
i^utuelle  il  en  réfultoic  des 
prodiges  que  Ton  prenoit 
pour  des  miracles. 

«Les  Mages  croyoient  la 
réfurredion  des  corps^  & 
rimmortalité  de  l'ame.  Ils 
faifoient  profbffion  de  la  Ma* 

g'e,  mais  de  cette  Magie 
iblime ,  &  pour  ainfî  dire 
célefie,  exercée  par  les  pins 
grands  hommes  de  TAnti» 
quité^  à  laquelle  on  a  donné 
dans  la  fuite  le  nom  de  Thiur* 
gie ,  pour  la  diftinguer  de  la 
Magie  fuperftitieufe  &  con- 
damnable qui  s'exerce  par 
l'abus  des  chofes  naturelles 
Se  des  chofes  faintes ,  avec 
1  invocation  ^des-  efprits  ina- 
lins  ;  at^  lieu  que  la  Théurgie 
çonfide  dans  la  connoilTance 
&  la  pratique  des  fecrers  les 
plus  curieux  &  les  moins 
connus  de  la  Nature. 
lir-MAGISTERE.  C'eft 
l'opération  du  grand  œuvre  « 
la  féparatioti  du  ptur  d'avec 
IHmpur  ,  la  volatilifation  di\ 
6xe  f  &  la  fixation  dp  volatil 
l'un  par  l'autre  «  parce  qu'on 
n'en  viendroit  jamais  à  bout 
en  les  travaillant  féparément. 
Les  Philofophes difent  que 
leur  magiftere  a  pour  prin* 
çipç  un ,  quatre,  trois ,  deux 
^  un.  Le  prçmiçr  pn^efi 'la, 


M  A 
première  matière  dont  toot 
^  été  fait  :  quatre  font  les 
quatre  élémens  formés  de 
cette  première  matière  :  trois 
font  le  foufre ,  le  fel  &  le 
mercure,  qui  font  les  trais 
principes  des  Philofophes  : 
deux  c'eft  le  Rebis,  ou  le 
volatil  &  le  fixe;  &  un  eft 
la  pierre  ou  le  réfultat  des 
opérations,  &  le  fruit  de' 
tous  les  travaux  Herméti- 
ques. Quelquefois  les  Phi- 
lofophes  appellent  Magiften 
chaque  opération ,  qui  fpnt 
la  préparation  du  mercure , 
la  fabrication  du  foufre ,  la 
compofition  de  Télixir. 

En  fait  de  Chymie  vul- 
gaire il  y  a  trois  fortes  de  ma^ 
gifteres ,  qui  prennent  leurs 
dénominations  des  niotifs 
qui  les  font  entreprendre. 
Les  uns  regardent  la  qualité 
des  mixtes,  les  autres  leur 
fubftanc^ ,  leurs  couleurs  ^ 
odeurs ,  &c.  On  dit  : 

Magistère  d'Odeur  , 
lorfque  par  le  fecoursde  Part 
on  6te  d'une  confeâion ,  d'un 
remède^  &c.  une  odeur  dé- 
fagréable  '&  dégoûtante ,  en 
leur  confervant  leurs  pro- 
priétés ,  comme  lorfque  Ton 
mêle  autant  pefant  de  feuil- 
les de  grande-fcrophulaire 
que  de  féné  dans  une  mé- 
decine »  pour  ôter  au  féné 
fon  odeur  défagréable  &  fon 
goût  dégoûtant  s  quand  par 


MA  ^6t 

diftîllations  réitérées  on  fait 
perdre  la  mauyaffe  odeur 
aux  huiles  des  animaux  ou 
des  végétaux. 

Magistère  des  Fixes, 
lorfque  deâ  corps  volatils  & 
fpirirueux  on  enfait  des  corps 
fixes  par  la  circulation ,  oi^ 

3ue  l'ondtu-cit  les  corps  mous 
eleur  nature. 
Magistère'  de  Con* 
SISTANCE,  quand  on  coa- 
gule ou  qu'on  épaiflît  une 
chofe  liquide,  foît  pour  la 
conferver  fans  altération,  foit 
pour  lui  donner  plus  de  pro- 

£riétés.  Tels  font  les  extraits, 
?$  cryftallifatiops  des  fels, 
&c. 

Magcster^de  Cou- 
tEtJR  ,  lorfqu'on  ajoute  une 
couleur  étrangère  à  un  corps, 
ou  que  Ton  manifefte  une 
couleur  intrinfeque.  Tel  eft 
le  fel  de  tartre  qui  eft  blanc 
extérieurement,  &  rouge  en 
pniffance,  de  même  que  le 
nitre.  On  fait  paroître  la  cou- 
letir  rouge  du  premier  en  y 
mêlant  de  Tefprir  de  vin.  Ce 
terme  fe  dit  auflî  des-  cou- 
leurs que  l'on  donne  aux  mé- 
taux. 

Magistère  de  Poids/ 
quaçd  on  augmente  le  poids 
naturel  des  corps  fans  en  aug- 
menter le  volume. 

Magistère  des  Pou- 
dres ,  lorfqu'on  réduit  un 
corps  en  poudre  impalpable^ 
R  iii 


i6i  MA 

foie  par  U  tritu ration, fok par 
1^  calcination  ^  foit  par  la  pu- 
tréfaâion  ^  foie  çtmn  par  la 
JifToIution.  ' 

Mag^istbre  des  Prin- 
cipes ,  lorfqu'on  dicotnpofe 
1^ corps,  &  qu^on  les  ré* 
^uir  à  heurs  principes.  Les 
Çhyiniftes  vulgaires  préten- 
denc  faire  cette  opâ-ation  par 
la  force  du  feu  ^Uaientaire  , 
aj}  moyen  des  diftillations , 
fubliraatioos ,  &c.  Ils  tirent 
du  phlegme,  de  refprit,  de 
rjiuile ,  du  fel ,  &  le  caput 
fV^rtuuvi  on  tête  morte;  mais 
ilsfe  trompçQt ,  puifque  leurs 
prétendus  principes  peuven^ 
encore  fe  réduire  en  d'autres 
q^ie  le  feu  élémentaire  ne 
fauroit  fépârer,  ou  qu'il  dé- 
truit. Pour  réduire  les  corps 
a  leurs  premiers  principes , 
on  ne  peut  le  faire  que  par 
un  agent  naturel  tiré  de  ces 
mêmes  principes.  Si  le  corps 
eft  très-fulfureiix ,  il  faut 
undifTolvant  meccuriel,  qui 
prenne  le  deÛus  fur  le  fouu-e. 
Bfchen 

Magistère  de  Qua- 
lité ,  lorfqu'on  ôte  à  un 
mixre  une  maovaife  qualité, 
comme  iorCq-v^e  d'un  poifoii 
on  en  fait  un  baume. 

MAGISTERE  DE  Ça- 
VEUR ,  lorfqu'on  dorme  une 
faveur  agréable  à  ce  qui  en 
avoit.une(jégQÛtante ,  ou  qui 
n'en  avoit  pas  i  ou  quand  on 


M  A 

corngÇjfzr  exempje»-  iitie 
acrimonie.  Tout  l'art  dea 
CqiGniers  confifte  f^^ns  ces 
opérations. 

Magistère  du  Son  , 
quand  on  donne  2\i%  corps 
une  iiaifbn  de  partie  qui  les 
rend,plus  fonores  qu'ils  ne 
le  foat  naturellement;  tel  eft 
le  cnéta!  des  cloches  :  le  cui* 
vre  &  l'étain  pris  féparément 
&  en  même  mafle»  ne  don- 
neroient  pas  le  même  fon 
qu'ils  font  quand  ils  font  réu- 
nis. La  différente  cuifTon  de 
la  brique»  des  métaux^  leur 
donne  un  fon  plus  parfait,  & 
on  juge  fou  vent  de  k  per- 
feâion  ou  de  la  bonté  des 
métaux  &  de  certains  corps 
par  îeiu-  fon. 

Magistère  du  Vola- 
til, lorfque  d'un  corps  fixe 
on  le  rend  volatiK  Les  Phs- 
lofopbes  Hermétiques  difent 
vous  ne  réuflirez  point ,  fi 
vous  ne  fpiritualifez  les  corps 
&  ne  corporifiez  les  efprits 
c'eft*à-dire ,  fi  vous  ne  ren- 
dez volatil  le  fixç  ^  &  fixe  le 
volatil. 

MAGMA.  Marc,  ce  qui 
reûe  au  fond  d'une  cucurbite 
après  la  diftHlation.  On  l'ap- 
pelle plus  proprement  Tête 
morte»  Le  terme  Mxjgma  fe 
dît  auffi  plus  parriçulicre- 
meçt  de  ce  qui  refte  après 
l'exprefTion  d'un  fuc.i  d'une 
liqueur* 


M  A 

MAGNES.  Le  Cofmo^ 
police  s'eft  fervi  de  ce  terme 
pour  (IgaiAer  la  matière  du 
mercure  philofophique.  Il 
dit  qu'elle  a  uoe  vertu  airoa.o* 
tive  qui  attiré  des  rayons  di^ 
Solei!  &  de  la  Lupe  le  mcr-sr 
cure  des  Sages.  K  Aiwant; 

Magnes  Arse^jcai.  ,, 
eft  une  poudre  faite  avec  d^ 
J'arfenic  cryflalKn  ,du  foufrQ 
vif  &  du  foufre  cru ,  parties 
égales  ;  elle  eft  admirable  , 
dit  Planifcampi,  pour  Tat- 
traâion  du  venin  peftifere, 
appliqué  fur  la  tumeur. 

MAGKis  VlTRARII.  Sel 
allcali 

MAGNÉSIE.  Matière 
doà  les  Philolophes  ex- 
trayent  leur  mercure.  Sou- 
vent ils  donnent  ce  nom  de 
Magnifie  à  leur  plomb,  ou 
la  matière  rai  ftoir  pendant 
la  putréfaftion,  quelquefois 
à  leur  mercure  préparé. 

Magnésie  Blanche  , 
c'eft  le  foufre  ou  or  blanc  , 
la  matière  dans  Iq  vafe  pen- 
dant le  règne  de  la  Lune. 
'  Magnjésiç  Rouge, 
c'efl:  le  foufre  rouge  des  Phi- 
lofophes,  leur  or,  leur  So- 
kil. 

Raymond  Luîle  (  Tkeor. 
cap,  30.  )  donne  le  notn  fim- 
ple  de  Magnéfie  à  la  terre 
feuillée  des  Philufophes  Au 
leur  matière  parvenue  fia 
blancheur.  Cette  terf e  eft , 


MA  -165 

dir*-|I ,  notre  magnéfie  dan» 
laquelle  con£ûe  (out  notre 
fecret  ;  &'iiotre  fecret  finaï 
eft  \^  congélation  d«  ootr^ 
argent -vif  dans  tiotrq  m^ 
gnéfit  au  tnoyefl  d'un  cer- 
tain régime.  ' 

AU&Nl^^fE  P?S  PHItO- 
SOJHES  eft  le  nom  que  PI^^ 
iiiicampi  donne  à  un  amalr 
game  fluide  d'argent  je  dff 
merciu'O. 

M  AONiÉSIE  LUNAIR  B  eft 

(e  régule  d'ançimoioe  »  an 
même  que  la  , 

Magjsîèsie  Satur- 
nienne, qui  eft  auffi  ap.t 
pelée  Plamb  ctes  "philpfo- 
phes  &  U  preoïier  Être  de^ 
métaux. 

MAGNESIS  MA- 
GNENSIUS  eft  le  fang 
bumain  réduit  en  poudre 
p:^r  une  opération  philofo- 
phique. 

MAGNETICUS  TAR- 
TAREUS.  Pierres  qui  fe- 
forment  dans  le  corps  Ipiit- 
main. 

MAGOREUM.  M^t-, 
Cament  qui  agit  fans  qu'on 
puifle  en  découvrir  la  càufe 

Shyilque;  telle  eft  la  pou*. 
re  de  fympathie  ^  Yungu^n^ 
tum  arm^rium  de  Paracel** 
fe ,  Sec. 
MAGRA.  Terre  rouge. 
MAI  A,  fille  d'AtUs.& 
mère  de  Mercure.  Voye^ 
Mercure. 

Riv 


±64  M  A 

MAIN  DROITS.  Ma- 
^iftere  au  rouge,  ainfi  ap- 
pela de  ce  que  fans  lui  on 
ne  peut  réunir  à  faire  l'œu* 
▼re.  Ph'daLcthe. 

Main  Gauche*  Magif* 
tere  au  blanc* 

MAISON  DE  VERRE, 
Œuf  ou  vafe  philofophique , 
qu'ils  ont  auljl  appelé  Pri- 
ion  Al  Roi. 

Maison  du  Poulet 
DES  Sages.  Ceft  le  four 
eu  fourneau  appelé  Atba- 
nor  ;  mais  plus  particulière- 
tnent  le  vafe  qui  y  eft  ren- 
fermé. 

MAIUS  NOSTER, 
Ceft  la  rofée  philofophique 
&  raimant  de$  Sag^s. 

MAL.  Terme"  niétapho- 
noue  qui  fignifie  la  putré- 
faàion  &  la  djflblurion  de 
h  matière  des  Sages  dans 
Tœuf  Hermétique,  Les  Phi- 
lofophes  ont  employé  ce 
terme,  parce  que  l'idée  qu^il 
préfente  ef^  toujours  un  prin- 
cipe de  deftrnâiofi  ou  une 
deftruâion  même  d'un  être  ; 
c'eft  dans  ce  fens  que  l'on 
dit,  la  mort  eft  le  plus  grand 
des  maux ,  parce  que  la  mort 
eft  imedinblution  des  corps, 
ta  fièvre  eft  un  mal  y  parcç 
qu'elle  eft  une  caufe  ou  prin- 
cipe de  deftruâion. 

Flarael  dans  fes  Figures 
hiéroglyphiques  repréfente 
«n  bQWme  ba.till^  ^t  nojr  ^ 


MA 
de  couleur  orangée,  avec  Un 
rouleau  fur  lequel  eft  écrit  : 
Deîe  mala  quœ  ftci.  Il  ex- 
plique lui-même  ces  paroles 
en  ces  termes  :  Ote-moi  ma 
noirceur.  Car  mal  fignifie 
par  allégorie  la  noirceur.  On 
trouve  le  même  terme  pris 
au  même  fens  dans,  la  Tour- 
be ;  Cuis  jufqu^à  ta  noirceur  , 
qui  ep  mal. 

MALADORAM,  Sel 
gemm^. 

MAIARIBIO.  Opium, 

MALARIBRIC.  Voyc^ 
Ma^aribio, 

MALE.  (  Se.  Hermét.  ) 
Magiftere  au  rouge.  H  faut 
bien  prendre  garde ,  quand 
on  lit  les  ouvrages  des  Phî- 
lofophes,  par  guel  endroit 
des  opérations  ils  commen-r 
cent  à  parler.  Un  grand'nom- 
bre  ont  omis  le  magiftere  & 
le  fuppofent  déjà  fait.  Ceft 
pourquoi  ils  difent  :  Prenez 
le  mâle  &  joignez<rle  à  fa 
femelle.  Ils  parlent  alors  du 
magiftere  parfait  au  rouge. 

MALCHORUM  ou 
MALEHQRUM,  SeJ 
gemme. 

MA  LE  C  H,  Sel  com- 
mun, 

MALICORIUM,  Ecorce 
d'orange. 

MALINATHALLA. 
PVlte  appelée  en  françoia 
Soucher,  en  latin  Cyperus, 


MA 
ciment  daps  lequel  il  entre 
de'  là  cire.  Blancard. 

MAMOLARIA,  Plante 
connue  fous  le  nom  de  Bran- 
che Urfinc/ 

MANBRUCK.  Argent 
commun  &  vulgaire. 

MANDELLA.  Semence 
d'cIlebore  noir, 

MANHEB.  Scories  des 
métaux. 

MANNA  CHYMICO- 
RUM  ou  MANNA  MKR^ 
CURlAtlS,  Cefl  un  pré- 
cipité blanc  de  mercure  , 
qu'on  fait  enfujte  paffer  par 
raîambic  fou$  forme  blan- 
che comme  la  neige.  On  lui 
donne  aulTi  le  nom  d'Aquila 
caUfiis^  Blancard^ 

Béguin  dit,  dans  fa  Chy- 
mie,  que  cette  manne fe  fait 
en  difTolvant  le  mercure  dans 
de  l'eau-forte,  qu'il  faut  en- 
fuite  le  précipiter  avec  l'eau 
de  mer,  ou  falée,  &  puis 
difliller  ce  précipité  d'abord 
à  petit  feu. 

MANNE.  Mercure  des 
Philofophes,  Ils  Tont  auflî 
:>ppelé  Mannç  divine^  parce 
Qu'ils  difent  que  le  fecrct  de 
1  extrairedefa  minière  çft  un 
don  de  Dieu ,  comme  la  ma- 
rSere  même  de  ce  mércurç. 

MANUS  CHRISTI.  Su- 
cre  perlé, 

MARATHRUM.  Fc- 
riouil. 

MARBRE.  Les  PhlUo- 


.MA     .       a6î 

f>hes  ont  donné  ce  nom  à 
eur  Saturnie  végétable ,  par 
comparai fon  avec  le  marbre 
dont  les  Peintres  fe  fervent 
pour  broyer  leurs  couleurs  , 
parce  que  ce  marbre  Philo- 
lophjque  broyé,  divife  &  at- 
ténue Por  des  Philofophes. 
Voye{  Crible.      • 

Le  marbre  des  Sages  Her- 
métiques eftprbprement  leur 
mercure  ;  mais  ils  ont  audi 
donné  le  même  nom  à  leur 
matière  parvenue  au  blanc 
par  la  cuiflbn,  parce  qu'elle 
eft  alors  éclatante  comme  1« 
marbre  blanc  poli. 

MARCHEO.  Litharge, 
MARCASSlTiE-  Matière 
minérale  dont  il  y  a  beau* 
coup  d*efpeces ,  car  toutes 
les  pierres  qui  contiennent  ^ 
peu  ou  beaucoup  de  métal , 
font  appelées  de  ce  nom. 
On  le  donne  même  à  dIu^ 
fleurs  pierres  fulfureufesdonc 
on  ne  peut  tirer  aucun  men- 
tal ;  il  fuflît  pour  cela  qu'el- 
les contiennent  beaucoup  de 
foufre  ou  de  vitriol  :  dans  ce 
dernier  cas  on  devroît  plu- 
tôt les  nommer  (implémenc 
Pyrius.  Plufieurs  Chymif- 
tes  ont  pris  les  marjcaffites 
pour  la  matière  du  grand  6bu* 
vre;  iisn'avoient  pas  lu  ftns 
doute  les  ouvrages  de  Ber- 
nard ,  Comte  de  la  Marche 
Trévifanne ,  qui  dit  claire* 
ment  que  les  marcajfitts  ne 


a/56,  MA 

font  pgs  la  matière  requifii. 

MARGA  eft  une  cer- 
tain^ loatiere  un  peu  gr^fTe 
&  onâueufe  que  Ton  trouve 
dans  quelques  pierres  5  ce  qui 
fui  a  fait  donner  le  nom  de 
Moelle  des  cailloux* 

MARIAGE.  Rien  n*eft 
plus  uQ|é  dans  les  écrits  des 
Fhilofophes  que  ce  terroe. 
ils  difent  qu^il  faut  marier  le 
Soleil  avec  la  Lune^  Gaber- 
tin  avec  Beya ,  la  mère  avec 
le  fils ,  le  frère  avec  la  fœur  ; 
&  tout  cela  n*eft  autre  chofe 
que  l'union  du  fixe  avec  le 
volatil,  qui  doit  fe  faire  dans 
le  vafe  par  le  moyen  du  feu. 

Toutes  les  faifons  font 
propres  à  faire  ce  tpariage  ; 
ipais  les  Philofophes  recom- 
mandent particulièrement  le 
printems,  comme  celle  où  la 
Nature  eft  jjlus  difpofée  à  la 
végétation.  Bafile  Valentin 
dit  qge  l'époux  &  Tépoufe 
doivent  être  dépouillés  de 
tous  leurs  vêtemens,  &  être 
bien  nets  &  lavés  avant  d'en- 
trer au  Ijt  nuptial.  D'Efpa- 
gnet  &  tous  les  autres  aflu- 
nent  que  l'Gpuvre  ne  réuffira 
pas,  fi  le  mâle  &  la  femelle 
tie  font  tellement  purifiés , 
qu'il  n'y  refte  aucune  partie 
hétérogène.  Tout  le  lecret, 
de  la  préparation  du  mercure 
cpnfifte  d^ns  cette  purifica- 
tion. Le  ferment  ou  levain 
doit  être  au(0  parfaitement 


M  A 

pur,  fi  Ton  yeut  que  I.e  iW 
qui  naîtra  de  ce  mariage  aie 
un  degré  de  perfeâion  qu'if 

fm\{k  communiquer  à  tous 
es  ifreres  &  fujets. 
.  Mariage  dv  Frère 
ET  DE  LA  Sœur,  fignifîe  , 
en  terme  de  Science  Her- 
métique^  le  mélange  du  fou- 
fre  &  du  mercure  dans  l'œuf 
philofophique.'C'eft  ce  qu'ils 
appellent  audl  la  copulation 
du  mâle  &  de  la  femelle.  £c 
quand  les Philofophes difent 
que  de  ce  mariage  naît  un 
enfant  beaucoup  plus  beau 
&  plus  excellent  que  fon 
père  &  fa  mère ,  ils  enten- 
dent par-là  l'or  ou  la  poudre 
aurifique ,  qui  tranfmue  les 
métaux  imparfaits  en  par- 
faits ;  c'eft-à-dire'en  or  oa 
argent. 

Mariage.  Les  Chy- 
mifies  Hermétiques  ont  don- 
né auffi  ce  nom  à  l'union  du 
fixe  &  du  volatil  datis  le  tems 
de  leur  mélange  avant  la  fu- 
blimation ,  c'en  alors  le  ma^ 
riage  de  Beya  &  de  Gaber* 
tin  y  du  frère  &  dô  la  fœur, 
du  Soleil  &  de  la  Ltmç  j  & 
dans  ie  tems  de  l'union  par» 
faite  qui  fe  fait  par  la  fubli- 
matioif ,  c'eft  le  mariage  du 
Cier&  de  la  Terre,  d'où 
font  fortis  tous  les  Dieux  des, 
Payens.  C'eft  la  réconcilia- 
tion des  principes  contraire.*?, 
la  régénération  du  mixte  »b 


MA 

maQifeftation  de  clarté  Si. 
d'efficace  4  la  couche  nup-* 
tiâle  d'où  doir  nau^e^^el;lfanc 
royal  des  PliilofQpbçg,  plus, 
puiflanc  que  fes  pères  &  mè- 
res 4  &  qui  doit  CQmP^uni* 
quer  fon  fceprre  &  fa  cou- 
ronne à  fes  frères.  C-efi  ce 
que  les  Chymiftes  ont  ap- 
pelé l'inccfte  du  piere  Se  de 
la  fille ,  du  frère  Se  de  la  feeur , 
de  la  mère  Se  du  dU. 

MARIS.  Poids  de  83  li- 
vres &  3  oaccs.  BUncard* 

AIARJSCA.  Figue. 

MARMORARÏA. 
Acanthe  ou  Branche-urfiac. 

MARS.  Quelquefois  les 
Philofophes  Hermétiques 
prennent  ce  terme  dans  le 
iens  ordinaire  des  Chymif- 
tes;. mais  quand,  ils  parlent 
de  leur  Mars, c'eft  de  laraa- 
liere  digérée ,  &  cuite  à  un 
certain  degrc  ;  ils  difent  alors 
qu'elle  pafle  par  le  règne  de 
Mars*  C*eâ  quand  elle  corn* 
mence  à  rougir. 

Mars  ,  Dieu  de  la  guer- 
re &  des  cQitbats^  naquit 
de  Junon  fans  connoiiTance 
d'homme*  Pic^uée  &  jalonfe 
de  ce  que  Jupiter  avoit  en- 
£inté  Minerve  fans  fon  fe- 
cours  elle  médita  le  moyen 
de  concevoir  fans  Jupiter  ; 
Flore  indiqua  p,ou^  cet  effet 
une  âeor  à  Junon ,  qui  en  fit 
ufage;  elle  conçm  &  mû 
Mars   au    monde   4aiis   U 


MA  167 

Thrace.  Mars  étoit  un  desi 
douze  grands  Dieux  dç  TE- 
gypte.  Homère  te  dit  fils  de 
Jupiter  ^  de  Junon  ;  les 
Grecs  Tappeloient  Arcs ,  Sc 
les  t^tinslont  les  feuls  avec 
ApoIIodore  qui  Paient  dit 
fil$  de  JunQf»  faas  la  p^rtki- 
pation  d'aucun  horriine.  Le 
çaraâere  féroce  d^  Dieu 
IV^ars  ne^l'empêçba  pas  d'en- 
tre fenfiole  aux  appas  de 
Vénus  :  il  la  counifa,  &  en 
obtint  des  faveurs.  |Le  Soleil 
qui  s'en  apperçut,  en  averti! 
Vulcain,  époux  de  Vénus  , 
qui  les  prix  fur  te  fait ,  au 
moyen  d'tin  rets  de  métal 
qu'il  forgea;  ce  Dieu  boi- 
teux expofa  enfuite  fa  fena- 
mfî  5ç  Mars  à  Iq  rifée  des 
Dieux ,  &  ne  les  délia  qu'à 
la  foUicit^tion  de  Neptune. 
Voyez  ce  que  lignifient  ces 
fixions ,  dans  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées , 
Ijv.  3-  ch.  8.  &  10. 

Quand  il  s'agit  de  Qiy- 
mip  vulgaire^  lilars  f^ifie 
l'acier ,  le  fer. 

MARTACH  ou  MAR- 
THAT.  Lithaçge. 

MARTECH.  Les  Cby-, 
mjftes  Hermétiques  ont  d^n* 
né  ce  nom  à  leur  ma|i^9 
confidérée  dans  {e  teipps  de 
la  puxréfââion. 

MARÎHEK.  Quj^iqijes* 
un3  expriment  par  ce  tei:ra;Ç 
la  pierre  au  çouge^  le  fer*» 


0,69  M  A 

ment  de  l'œuvre  ;  maïs  Luc , 
dans  ie  Code  de  Vérité^  dit: 
Prenei  Marthek  dr  le  hlan^ 
ehtjfei;  ce  qui  fignifîe  te  la* 
ton ,  ou  fa  matière  au  noir. 

MARUCH.  Huile.  Jo&t- 
fin, 

MASAL.  Terme  em- 
pbyé  dans  quelques  ouvra- 
ges Chymiques ,  pour  figni-- 
£er  du  lait  aigri.  • 

MASARDEGI.  Plomb. 

MASAREA.  Pilofelle. 

MASELLUM.  Etain, 
Jupiter. 

MASTACH.  Prépara- 
tion d*opium  fort  en  ufage 
chez  les  Turcs.  Quelques* 
uns  l'appellent  Anfion  ,  ou 
Amphion*  ^ 

MASSALIS.  Mercure 
des  Phitofophes. 

MASSE  DE  COQUE- 
M  AR.Maciere  de  l'œuvre. 

MASSERIUM.  Mercure 
Herm'étique. 

MATERSYLVA.  Chc- 
vrcfeniîlc, 

MIkTIEREy  en  termes 
de  Philofophie  Hermétique, 
êft  le  fu  jet  fur  lequel  s*exercç 
cette  Science  pratique.  Tous 
ceux  qui  ont  écrit  fur  cet  Art 
fe  font  appliqués  à  cacher  le 
vrai  nom  de  cette  matière  , 

}»arce  que  fi  elle  étoit  une 
bis  connue  ,  on  auroit  la 
principale  clef  de  la  Chy- 
mie.  Ils  Tont  nommée  de 
tous  les  noms  des  individus 


MA 
créés,  parce  qu'elfe  contient  i 
dîfent-ils ,  en  puidânce  tou** 
tes  les  qualités  &  proprié- 
tés des  chofes  élémentaires* 
C'eft  un  cinquième  élément, 
une  quinteflènce,  le  principe 
&  la  fin  matériels  de  tout. 

Gerhard  Dom  dit  que  c'eft 
la  matière  même  dont  les 
deux  font  compofés  »  que 
c'eft  la  quinteflence  de  notre 
matière  fublunaire ,  incor- 
ruptible ,  &  confervatrice  de 
ce  bas  monde,  le  vrai  vég^ 
utif ,  Tame  des  élémens ,  qui 
préferve  de  corruption  touç 
teff  corps  fublunaires,  &  leur 
donne  le  degré  de  perfeftion 
qui  convient  à  chaque  e(^ 
pece  :  qu'avec  Taide  de  l'Art 
on  peut  l'en  féparer  &  la 
communiquer  aux  trois  rè- 
gnes animal,  végétal  &  nii^ 
néral  :  que  cette  matière  en- 
fin eft  ce  que  les  Alchy  miftes 
appellent  YOifeau  <t Hermès 
qui  defcend  continuellement 
du  ciel  en  terre ,  &  y  remon  te 
fans  cefle.  On  peut  voir  toua 
les  autres  éloges  qu'il  lui 
donne  dans  fon  Traité  de 
Lapide  Metaphyfico.  Mais 
la  matière  des  cieux  difFere- 
t-elle  de  celle  de  la  terre  l 
Efl:-elle  nécefiaire  pour  la 
végétation  «  la  confervation  , 
&  l'altération  des  Corps  fub- 
lunaîres  ?  Peut-elle  être  fa 
matière  prochaine  de  l'art 
Chy mique  ?  Je  laifTe  les  deu^ 


M  A 

premiers  à  décider  aux  Vj^y* 
(îciens  Naturaliftes ,  &  le 
troifieme  point  aux  Alch-y- 
àiiftes  9  donc  la  vraie  matière 
première  n'efi  autre  que  les 
accidens  de  la  première  ma- 
tière des  Seâateurs  d'Arifto- 
te»  Les  Chymiftes  prennent 
cette  matière ,  parce  qu'elle 
eft  la  femence  des  chofes  , 
&  que  la  femence  de  chaque 
^tre  eft  fa  première  matière 
qui  nousfoit  fenfible.  Toutes 
les  fois  donc  que  les  Philo^ 
fophes  Hermétiques  parlent 
de  leur  première  matière ,  on 
doit  toujours  l'entendre  de  la 
femence  des  corps. 

Il  y  anroit  beaucoup  de 
chofes  à  obferver  fur  cette 
première  matière  des  Chy- 
miftes; mais  c'eft  à  ceux  qui 
font  des  Traités  du  Grand 
CEuvre,,  à  en  parler  avec 
toute  rétendue  qu'elle  mé- 
rite. Je  me  cqntenterai  donc 
de  dire  avec  Bêcher  (  Œdi^ 
pus^  Chymicus  )  que  tous  le^if 
corps  ne  font  point.ea  tota^ 
Ut4^  cette  première  matière 
tant  recherchée  ;  mais  qu'il$ 
la  contiennent  y  &  qu'ils  la 
/ont  en  effet  quanç  à  la  puif« 
fance  ;  ce  qui  doit  même 
s'entendre  des. métaux,  qui 
ne  peuvent  être  ceofés  cette 
première  matière ,  qu'après  j 
avoir  été  réduits. 

C'eft  donc  la  femence  des 
corps^  qui  çft^  la  première 


M  A  aé^ 

matière  des  Chymiftes,  dans 
laquelle  ils  difti nouent  la  fe- 
meACe  mâle  qui  tient  lieu  de 
forme ,  &:  la  (emence  femelle 
qui  eft  la  matière  propre  % 
recevoir  cette  forme.  C'eft 
pourquoi  ^  lorfque  les  Chy- 
qiiftes  parlent  de  leur  pre* 
miere  matière^  ils  emendjenc 
le  plus  fouvent  la  femence 
femelle  )  quoiqu'ils  parlent 
quelquefois.de  i'une  jointe 
avec  l'autre.  Alors  ils  difent 
qvi'èlie  a  tout  ce  oui  lui  eft 
oécefTaire»  excepte  le  l'eu  ou 
agent  extérieur ,  que  l'Att 
ÉDurnit  à  la  Nature  :  comtne 
le  dit  Empedocles  dans  i^ 
Code  de  Vérité. 

Il  n'eft  pas  rare  auffi  de 
voir  daps  les  livres  d'Aichy4 
mie,  tout  cç  q^i  produit  (e- 
ijience  être  pris  pour  la  ma- 
titre  du  grand  œuvre ,  de  la 
même  manière  que  Ton  peut 
dire  l'homme  &  les  anitnaux 
compofés  des  plantes ,  parce 
qu'ils  s'en  nourriflent^  Ils 
s'expriméiît^ainfi  en  parlant 
je  fa  matière  éloignée,  corn* 
me  il^  parleroient  de  la  pro- 
chaine^ de  la  puiiTance  cop- 
ine de  Tade ,  de  là  ,  caufa 
çorpme  de  l'eiFet  \  ce  q:ui  ne 
contribue  pas  peu  à  faire! 
prendre  le  change  aux  lec«-» 
teurs  qui  ne  font  pas  ve;rfés 
dans  cette  Science. 

Cttt^matUre  ne  fe  trouve 
donc  que  dans  U  femenipe 


iTO  MA 

îles  corps,  &  dans  lé  poiiic 
dé  perfeâion  propre  à  la  gé* 
ikérarido;  c*eft-à-dire,  quand 
è!te  ii*a  pas  été  corrompue 
an  altérée  par  la  Nature  oo 
TArt  :  &  quand  on  la  prend 
fèlle  ',  elle  â  la  pui liante 
d'engendrer,  «Jui  n'attenJ 
^ii'4  être  réduite  I  Taôe  ari 
mo}  en  du  feu.  Si  on  la  prend 
èénéralement ,  fiint  avoH* 
%«-d  à  h  fonwe ,  clîe  fe 
trouvé  dans  tdbs  les  corps , 
fhsris  non  pas  priFe  comme 
Satiété  ayant  forihe  chy*^ 
fhtque:  Dans  lés  àniihaux 
elle  s'appelle  Menfiraé,  dans 
les  tég^tanx  Eau  dt  pluie' , 
&  dans  les  ntiilérâuT  Èad 
mercurîtlk.  'Elles  partent 
toutes  d'une  ttiê^e  racine ,  * 
&  compofeht  cependant  , 
(cfofa  Bêcher,  ifrcifs-matiè--- 
^es  rout-à-fait  dîîRrentes  j 
quoiqu'elles  aient  beau- 
coup a^ffinité  èntr*éHcs  ,; 
nMraàt  qu'ittie  eau  fubtfle  &' 
^iltjtTeaffe  ;  maife  edtrime  eî-^ 
les  différent  par  ftù¥'  pfrtprç 
fubfbnce ,  it  n'éft;èWpàm- 
ble  à  l'Att  de  le^  t^hàtiget* 
rrthe'  éïi,  Tautre.'  CfelF^  derf 
énhn^ux  féhibfe,  être  ïaîW 
06U t' Vuniofi ,  cène  'des  '  t^- 
.  géèàhx'pôur  la  ciagriîàtibn  ^ 
&  celle  des  mîiréhtuir  pcpjr 
h  fixàtîoti;  ceqferdn  re- 
marque aifi?ment  danfe  là  dif- 
ffrencè  de  runfôn  )&  de  la 
Haifon  i}e^|>atties  qui'  corn*- 


IftA 

pMl^nl  chaque  individa^  Aê 
ces  trois  règnes. 

La  première  matière  de^ 
Chymiftes,  éloignée»  eft  une 
eau  pondéreufe  produite  par 
fine  vapeur  mercurielle;  la 
procbaifie  eft  eau-  tnercu— 
fielle  qui  ne  mouille  point 
les  mains ,  comme  ledit  Saine 
Thomas  dans  Ton  Commen- 
taire fur  le  3*  livre  d'Arif* 
tote ,  touchant  les  Météores. 

La  fin  que  fe  propofent  les 
Ghymiftesdans»  pierre  phi- 
loTophalé  étant  d'élever  les 
métaux  irhparfaîts  à  la  per- 
fiefiion  de  l'or,  au  moyen  de 
fa  forme  &  de  fa  matière ,  il 
fettt  donc  que  Tune  &  l'autre 
foirent  mécaniques  &  min^-^ 
raies. 

Les  Alchymiftes  ne  fau- 
foleiit  i*éuffir  dans  leur  deP- 
feiii  i fi,  cotfarrté  dit  Arrftote 
teChymifté ,  fis  ne  réduiftht 
lès  corps  en  fëur  prpnif%^e 
fhtnitrè ,  c'eft'-à-dirè  en  leue^ 
matière  féo^iiiàle,  &  Ae  là 
méttehr  Arfblié  datos  ^iné^lm^ 
trtcéprotïpé^  y  produire  àet 
frutts  fi  defipés.-  '  "^ 

Poirr  lé  premier  àrticfe, 
tout  le  mtnide  fait  qne  les 
chofes  ne.  fe  Viéirnifent  que 
^ar  lés  coiitrSires  ;  c'eft  le 
fbuftie  qtkidohhe  la  fo^mè,  il 
ftuttîoric  féftWr  de  mer- 
cure pour  fe  diiïbudre  5  9t 
après  cette  diffbîotion ,  on 
^otttérsr  lûii  fotifré  pour  côiH 


^    M  A 
Çiiîer  &  fixer  le  mercni'e  , 
en  en  faifanc  le  mariage  danig 
le  vafe  propre  i  cet  effet. 

Les  Philofophes  Hertné- 
tîques  ont  tônjonrs  parte  de 
cette  matière  &  des  opéra- 
tions de  l'Art  dans  leà  ter- 
mes allégoriques  &  énigmâ- 
tiques^Le  foufre  &  fe  fel, 
comme  les  deux  principes 
conflitilans  de  cette  mature  y 
ont  été  nommés ,  le  premier 
Roi  y  Mate ,  Lion,  Crapaud  y 
Feu  de  nature ,  Grafjfe  du 
Soleil ,  le  Soleil  des-  corps  , 
le  Lut  de  fageÏÏe  ou  fapience^ 
le  Sceau  d^nermis  j  le  Fu^^ 
mier  &  la  Terre  des  Pkilofo" 
phes  y  Huile  incombuflible  , 
Mercure  rouge ,  &  une  infi- 
nité d'autres  noms  même  de 
diverfes  langues ,  qui  tûuâ 
cependant  lignifient  quelque 
matière  fixe ,  coagiiFante  ûu 

flotxneufe  ;.parce.qu'ils  attri- 
uent  au  foufre ,  la  forme,  la 
chaleur  innée;  fe  fperme. 
Famé  ,  l'odeur ,  la  couleur , 
la  faveur  »  la  fixité ,  &  tout 
ce  qui  eft  capable  de  caufef 
la  cohéfion  de$  parties  âeâ 
corps. 

Le  fécond  principe  on  fel 
qui  comprend  toutes  les  eaux 
différentes  dont  nons  ^ons 
|)arlé,  comme  femences  des 
trois  règnes  »  n'eft'^as  le  fel 
cominun  ou  le  fel  d^s  corps, 
acide ,  ou  qui  brûle  la  lan- 
gue \  car  cette-  faveur  vient 


MA  ,,  171 
dti  fonfretjuï  y  eft  nïêîé,  & 
par  cûhfô!j[aent  toutes  ces 
fortes  de  fch  ne  doivent  êtr« 
regardés  que  comme  dei 
tnixtey,'  B:  uon  des  Tels  prih-» 
cipes.  Le  fel  des  Philofophes 
doit  fe'cohiprendre  abftrac- 
tivemeht  de  ce  foufrè,  &  ils 
né  l'ont  ainfî  nomrhé ,  que 
parce' que  ft  forme  accirfen-* 
tèRè  luiSoïme  fouVenf  i'ap- 
p^tietice  de  glace  on.de;  IM 
coagulé  ,^  c\\  qu'il-  fé  réfouc 
èh  ea\ra^(fi  aifémént  que  W 
fef.    ;:■  .  '' 

•'.  C*eft  ce  fet  qtj^b'  appëî2 
Wnt''pro{j>remeïit  h'hiâtie^i 
propjre  }  recevoir  îa  fàrmej 
C*eftpo,b  r'qu  oi  .i  Is  Ton  r  nom- 
trié  Humtde  radical ^  ^^^Êf 
true  »  Corps  en  puiWncè^ 
Cbofi  ou  Suhfiance  tapiihli 
â  recevoir  toutes  fortes  defbr* 
Jnés»  Reine ,  FtnvtUe ,  :Âîgie  j 
'Serpent  ^  Eau  cilejle  jEcuthe 
de  la  Lane ,'  flirf  ,  'Me^cùrè 
blanc  y  Mercure  des  Phiîôfi^ 
phes.  Eau  de  vie^&  de  mor(\ 
Vire  oii  Pon  imprime'^l^'Jbeàa 
d'Hermès  y  Eàu  dé  Mate'!^ 
fîuie  des  Pkihfophtt^Fokl 
ïâffte ,  Bain  du  Rail  p4inL 
^es  corps  ,  Vinaigré  ;rtiS 
higre ,  Saison ,  &  tant  à;;ixs,f 
très  iioitiS  qu*dn  tk^ôèv^^a  c\i 
après  par  ordre  âlphatiêti*^ 
que,  éfc  dont  la  plupart  fe^J" 
font  èipli^uéf  dans  les 'arii- 
deà  qui  les  concern^ent. .  7.* 
La  plus  grande  pàitté  "téi 


a7i  MA 

Philofophes  penfeht  que  tout 
a  pour  principe  une  eau  fa* 
yoneufe,  c'eft-à-dire ,  com- 
fi^fée.  de  deux  fubftances  , 
riine  falîne  &  l'aiitre  oléa* 
^n^ufe ,  appelée  Chaos^ ,  &; 
propre  à  recevoir  quelque 
forme  que  ce  {Jvriffe  être  5 
qiie  Dieu  i'a  divifée  en  deux 
parties,  cin  eau  groflierc,  & 
CD  eau  fi^btile  ;  Ta  première 
yifqueurp,  huileufeou  fulfu- 
reule,  la  féconde  fatine  y  fub- 
tile  &  mércurielfe.  II  les  fub- 
divifa  encore  en  trois  partie« 

Sénérales;  de  la  pluslubtile 
forma  les  animaux .  de  la 
plus  crafle  des  métaux ,  &  de 
celte  qui  participe  des  deux 
il  en  cotnpola  les  végétaux  ; 
âè  m^iiiere  .que  celle  d'un 
fegne  ne  fauroit  être  tranfr 
niuée  radicalement  en  \in 
autre  régné,  par  aucune  opé^ 
tatjon  de  l'Art.  La  pratiquée 
de  la,  Cfjymie  prouve  à  ceux 
gui  douteroient  de  ce  f^flé* 
me ,  dit  Bêcher ,  qu'il  n'eit 
|?as  jap^oduàiond'qn  cer-r 
ve^p  creux.  Le  foufre  agît 
fur  le  Cel  en  Tagglutinant  •& 
lui  donnant  ainû  la  forme  : 
le  fe)  î^it  fur  le  foufre  en  Iç 
îliflolvant  &  le  putréfiantjj 
fej'un  ioint  avec  l'autre  eii 
quantité  proportionnée,  con.- 
flituent  uiie  eau  vifqueufe  & 
yitriolique,  qui  eft  la  pre- 
mière matière  de  la  Kature 
&  de  l'Art. 


M  A 

Voici  une  partie  des  nomtf 
que  les  Philofophes  Hernie* 
tiques  ont  donné  à  leur  ma- 
tière. La  plupart  font  expli- 
qués dans  ce  Diâionnaire  , 
parce  qv?e ,  difent  Morien  & 
Raymond  Lulie,  c'eft  dans 
l'intelligence  de  ces  noms  (i 
différens  d'une  même  chofe, 
que  confifte  tout  le  fecret  de 
TArt.  Les  uns  font  tirés  du 
grec ,  les  autres  de  l'hébreu , 
quelques-uns  de  la  ^langue 
arabe  «  plufieurs  du  latin  & 
du  françois.' 

Abferoîr, 

Acier. 

Adam. 

Adarnet. 

Àdrop. 

AfFrop. 

Agneau. 

^ibatheft, 

Aigïe.  ', 

Aigle  des  Fhitofophes. 

Aigle  yolante.^ 

Aimant. 

Air. 

Airain.      ., .       . 

AiçaînbrWé. 

Airain  incômbuffible. 

Airain  noir« 

Alartar. 

Albar  JEtis. 

Albira. 

Alboracb. 

Alchaeft. 

Alcharir. 

Alcophil. 

Alembroth; 


MA 
Alembroth. 
Aloeam. 
Alkofal. 
Almagra» 
Almizadir. 
Alocines. 
Aludeh 
Alun* 
Alus. 
Alzernad. 
Aizon« 
Anîalgra. 
Ame. 

Atne  de  Saturne. 
Ame  des  Elémens*- 
Ame  du  Monde. 
Anachron. 
Anathuel. 

Anathron  &  Anatron. 
Androgyne. 
Antimoine. 
Antimoine  des   parties  de 

Saturne. 
Antybar. 
Arbre, 

Arbre  Lunaire. 
Arbre  Philofophîque. 
Arbre  Solaire. 
Arbre  Métallique. 
Arémaros. 
Argent. 
Argent-vif, 
Argent- vif  coaguM. 
Argyrion. 
Arneth  ou  Zarnich. 
Arfenic. 
Afmarcech. 
Aftima. 
Atimad. 
AycaÉort^ 


Azoch. 
Azoth» 


M  A 


a7} 


Bain. 

Bain  de  Diane, 

Bain  du  Roi. 

Bain  du  Soleil. 

Bain-Màrie. 

Bain  Vaporeux* 

Beïa. 

Berbel. 

Beurre» 

Bien, 

Bien  Comrounicatif. 

Blanc  du  Noir. 

Blancheur. 

Bois. 

Bois  de  Vie. 

Bois  d'Or. 

Borax. 

Boriti$. 

BortezaouBore2a# 

Brebis. 

Brouillard, 

Cadmie, 

Caducée. 

Caïn. 

Cambar. 

Camereth, 

Cancre. 

Cafpa. 

Cafpachaïa, 

Cendre, 

Cendre  de  Tartre# 

Cendre  Fufible. 

Cendre  InçombuflibIr#  ' 

Cendre  Noire. 

Chaî. 

Chaïa, 

S 


0.74  M  ^ 

Craclhat  de  la  Lune. 
Chameau. 
Champ. 
Chaos. 
Chaux. 
Chaux  Vive, 
Chemin. 
Ches. 
Chefleph. 
Cheffeph  Haû 
Chibur. 
Chien. 

Chien  Corafccnien. 
Chienne  d'Arménie» 
Chofe    croifée    ou    tour- 
mentée. 
Chofe  vile. 
Chyle. 
Ciel. 

Ciel  moyen. 
Ciel  des  Philofophes. 
,  Clarté  du  SoJeiK  ^ 

Clef  des  iCIétaux. 
Clef  de  rcEuvre.  , 
Cœur  de  Saturne. 
Cœur  du  Soleil, 
Colcotar. 

Colère.  '    ' 

Colle  d'Or. 
Compagnon. 
Compar. 
Compofé. 
Compôt. 
Confeâion. 
Contenant. 
Contenu. 
Coq. 
Corbeau. 
Corps  Blanc. 
Corps  Contraire. 


M  A 
Corps  Immonde. 
Corps  Impropre. 
Corps  Noir. 
Corps  Mixte. 
Corps  Confu5. 
Corps  Imparfait. 
Corlufle. 

Couronne  du  Roi. 
Couteau. 
Crapaud. 
Crible. 
Cryftal. 

Dangereux* 

Décembre.. 

Décembre  E. 

Deeb. 

Dehab. 

Diabefte. 

Difpofitîf  Moyen. 

Douceur  du  Beurre. 

Duenech. 

Dragon. 

Dragon  Volant. 

Dragon  Rampant, 

Dragon  Babylonien* 

Eau  Ardente. 
Eau  Azothique. 
Eau  de  Talc. 
Eau  de  TArt. 
Eau  de  Sang. 
Eau  de  Fontaine. 
Eau  de  Vie. 
Eau  d*Urine. 
Eau  Étoilée. 
Eau  Feuillée. 
Eau  Hyléale. 
Eau  Mondifîante. 
Eau  Brûlante. 


M  A 

M  A            ajj 

Eau  Fefante. 

Femelle. 

Eau  Pondéreufc. 

Femme. 

Eau  Première. 

Fer. 

Eau  Sèche. 

Ferment. 

Eau  Simple. 

Ferment  Sublimé. 

Eau  Vifqueufe. 

Fèces  Calcinées. 

Eau  du  Siyx. 

Fèces  Diflbutcs. 

Eberoich. 

Femme  proftituée» 

Ebefemeth. 

Feu.                                 .     , 

Elément. 

Feu  Naturel. 

Elément  cinquième.   , 

Feu  contre  "Nature» 

£lixir. 

^  Feu  Innaturèl. . 
'^  Feu  Aqueux. 

Elfaron. 

Enfer. 

Feu  Liquide. 

Eftomach  d'Autruche. 

Feu  de  Cendres. 

Bmbryon. 

Feu  de  Sable. 

iEnnemi. 

.^    Feu  de  Lampe. 

Bpée. 

Feu  Artificiel. 

Epoufe. 
Efpatule. 

Feu     Corrodant    ic     non 

Corrofif. 

Efprit, 

Feu  Humide. 

Efprit  Crud. 

Fiel. 

Efprit  Univerfeî. 
Efprit  Corporifié, 

Fils  béni  du  Feu. 

Fils  du  Nil. 

Efprit  Cuic. 

Fils  (  petit-)  de  Saturne. 

Efprit  de  la  Clarté. 

Fils    du    Soleil    &    de    U 

Efprit  Pénétratif. 

Lune. 

Etain. 

Flegme.    / 

Eié. 

Fleur  d*  Airain. 

Ethélie  Blanche. 

Fleur  du  Splei). 

Etoile  Scellée.  ' 

Fontaine. 

Etre  Métallique. 

Fontaine  du  Roi. 

Euphrate. 

Forme. 

Eudica. 

Forme  de  THomme* 

Eve. 

Frère. 

Excrément  du  Verre. 

Frère  du  Serpept. 

Fridanus. 

^       Favonius. 

Fruit. 

'       Fada. 

Fruit  de  TArbre  Sotairç . 

Faucon. 

Fumée  Hanche. 

Sij 

ît76            M  \ 

M  A 

Fum^e  Cicrine* 

Iris. 

Fumée  Rouge. 

lud  be  vopb  hé. 

Fumier. 

Karnech. 

Gabertin. 

Kenchel. 

Gabritius* 

Kibricb. 

Gabrius. 

Kinna. 

Giumis.    * 

Glace. 

Lac  Bouillant. 

Gomme  Blanche. 

LacDefTéché. 

Gomme  Rouge. 
Comme  d*Or.       a 
Gophris. 

Lait. 

Aiit  de  Vierge. 
Laton. 

Granufx. 

Lazul. 

Gur. 

Leffive. 

Ligne. 

Hageralzarnad. 
Hebrit. 

Lion, 

Lion  Rouge; 

Heilnapbrodite. 
Hirondelle. 

Lion  Vert. 

Larmes  de  l'Aigle. 

Hiver. 

Liqueur  Végécable. 

Homme. 

Litharge. 

Huile. 

Loup, 

Huile  de  Mars. 

Lucifer. 

Huile  Incombofiible. 

Lumière. 

Huile  Rot^ge. 

lumière  du  Plomb; 

Humide  Blanc. 

Lune. 

Humide  Radical.  '^ 

Lune  Feuillée. 

Humidité. 

Humidité  Brûlante. 

Magnés. 

Hydre  de  Lerne.    • 

Magnéfie. 

Hylé. 

Magnéfie  Blanche. 

Hypofiafe  Bhnche. 

Magnéfie  Rouge. 

Main  Gauche, 

Jaune  dXEuf. 

Main  Droite. 

Immondice  du  Moft. 

Mal. 

Infini. 

Mâle. 

Iniipide.   ^ 

Marbre. 

Jour. 

Marcaflite. 

Jourdain. 

Marcafllte  du  Plomb.. 

M'A 
Marff. 

Marthecka, 
Marthek. 

Mafle  de  Coquetnart. 
Matière. 

Matière  de  la  Matière. 
Matière  de  toutes  formes. 
Matière  Lunaire. 
Matin. 

McdatUe  de  Fauheb: 
Médecine  de  rEfprit. 
Médecine  des  trois  ordres^, 
Mélancholie. 
Menftrue  Anitpal. 
Menftrue  Minéral. 
Menftrue  Végétal. 
Mer. 

Mercure,        > 
Mère. 

Mère  des  Métaux. 
Meredel'Or. 
Mefure. 
Microcofoie* 
Midi. 
Miel. 
Minière. 
Minière  de  TOr^ 
Miniftere. 
Mizadir. 
Mort. 

Mort  Amere. 
Mozhacumia. 

Nature. 

Neufi. 

Noir  plus  noir  quelle  noir 

même^ 
Nuée. 

Nutus.  -  ' 

Nature  cinquième». 


M  à  a77 

Occident. 
(Eit  des  PoifToBS. 
(Euf. 

(Euf  des  Philofophes* 
Oing. 

Oifeau  d'Hermès.. 
Olive. 
OUus. 
Ombre. 

Ombre  du  SoIeiL 
Or. 

Or  de  Gomme. 
Or  Ethée. 
Or  Feuille. 
Or  d'Orient» 
Or  du  Bec. 
Or  du  Corai^» 
Or  Romain. 
Orient. 
Orpimetit. 

Père. 

Père    unique    de    toutel 

chofes. 
Phénix, 
Phifon. 
Pierre. 

Pierre  Animale; 
Pierre  ijkrdente. 
Pierre  EtQilée., 
Pierre  des  PhiloCophes; 
Pierre  connue  dans  les  cba«^ 

pitres  des  Livres. 
Pierre  non  Pierre. 
Pierre  Indienne. 
Pierre  Indrademe.: 
Pierre  Minérale. 
Pierre  Métallique.: 
Pierre  Rouge.  v 

Pierre  Végétale. 
Sii| 


i8o  M  A 

Vertu  des  Afires» 
Vert  j  Minérale. 
Vie. 

Vieille  exténuée;  . 
Vieillefle. 
Vierge. 

Vigne  des  Sage?» 
Vin  Blanc. 
Vin  Rouge. 
Vinaigre. 

Vinaigre  des  Fhilofophes; 
Vinaigre  très-aigre* 
Vipère. 
Virago, 
VirilTtA 

^  Vifîtation  de  rOccuItCil 
Vitriol. 

Vitriol  Romain. 
Vitriol  Rouge. 
Union  des  Efprits. 
Urine  d'Enfi^ns» 
Vulpcs. 
Vulphî. 

Xit. 

Yharît. 
Ylé. 

Zaapb* 

Zahav* 

Zaibac. 

ZéphyrOf 

Zibac. 

Zink, 

Zit. 

Ziva. 

Zotîchon; 

Zumech. 

ZumeiazulK         ^.^ 


M  A 

L'on  connoit  les  vrais  Phî- 
lofophes  à  la  matière  qu^tls 
emploient  pour  le  magifte- 
re.  Ceux-là  font  dans  Ter- 
reur qui  Ce  fervent  de  diver- 
fes  matières  pour  compofer 
leur  mercure,  c'eft*à-dire  de 
matières  de  diverfes  natures. 
Elle  eft  une9&  quoiqu'elle 
fe  trouve  par-tout  8c  en  tout , 
elle  ne  peut  fe  yrer  que  de  fa 
propre  minière.  C'eft  une 
eau  vifquGufe^  un  efprit  côr- 
porifié.  Elle  eft  la  même  ma" 
titre  que  celle  dont  la  Nature 
fe  fert  pour  faire  les  métaux 
dans  les  mines  s  mais  il  ne 
faut  pas  s'imaginer  que  ce 
font  les  métaux  mêmes ,  ou 
qu'elle  s'en  tire  \  car  tous 
les  Pbilofophes  recomman- 
dent de  laifTer  les  extrêmes 
&  de  prendre  le  milieu  ; 
comme  pour  faire  du  pain 
on  ne  prendyditPhilalethe, 
ni  le  grain ,  ni  le  fon ,  mais  la 
farine.  On  qe  fait  pas  non 
plus  du  pain  avec  du  pain 
cuit.  Il  ne  faut  pas  aufli  cher* 
cher  à  former  une  matière 
des  quatre  élémens,  qui  fone 
les  principes  principians  de 
tout}  mais  une  matière  élé« 
méritée  «  qui  contienne  en 
elle-même  les  quatre  élé« 
inens,  &  qui  foit  la  femenee 
des  métaux.  Cette  matière 
a  été  voilée  par  les  Anciens 
fous  diverfes  fables,  mais 
plus  partiçqliçrçmQm  ious 


MA  MA  a8i 

celles  d*Hercul€  &  (TAn*  pofée, Noire  eau,  dir  Pbi- 
tbée  ,  de  Pyrrha  &  de  Deu-  lalethe  ,  eft  compofee  de 
caiion.  Maià  fi  quelqu'un  plufieurs  chofes  ^  c'eft-à-dire 
veut  réuilir  dans  les  opéra-  d'une  feule  &  unique  chofe 
tions  du  Magiûere ,  qu'il  ap-  faite  de  diverfes  fulilanccs , 
prennç  auparavant ,  dit  Phi-  m^is  d*une  &  même  eflence. 
lalethe,  ce  qu'on  entend  par  II  faut. que  dans  notre  eau  H 
les  compagnons  de  Cadmus,  fe  trouve  un  feu , une  liqueur 
quel  eft  le  Serpent  qui  les  .faturnienne-végétable,&«n 
dévorq ,  ce  que^  c'eft  que  le  lien  du  mercure.  Ce  feu  e(l 
chêne  creux,  contre  lequel  il  minéral-fulfurcux ,  fans  être 
tranfperça  ce  Serpent  ,  ce  proprement  raipéral ...  lopi 
qu'on  entend  par  les  coiotn-  .d'être  métallique..  Ce ft  un 
bes  de  Diane ,  qui  furmon-  chaos  ou  efprit ,  fous  la  for- 
tent  le  Lion  en  l'amadouant  ;  .  me  d'un  corps ,  qui  n'eft  ce^ 
ce  Lion  vert ,  qui  eft  un  vrai  pendant  pas  corps ,  puifqu'il 
Dragon  Babylonien,  dont  eft  tout  volAtil  ,&  qui  n'cft 
le  venin  fait  topt  mourir  :  ce  .pas  auffi  abfolument  efprit, 
que  c'eftque  Je  caducée  de  ,  puifqu'il  reflèmble  à  un  me- 
Mercure ,  &c.  tal  liquéfié. 

Cetie  madère  eft  appelée  Quelquefois  les  Philofo- 
vile  ,  &  Philalethe  entr'au-  phes  ont  reftreint  le  nom  de 
très  dit  que  le;  prix  des  prin-  •  Matière  à  leur  mercure,  ani- 
cipes  matériels  de  l'œuvre  ne  roé  »  &  non  à  la  matière  d'où 
pafTe  pas  tçqis  Jouis  d'jor.  11  ,il  eft  extrait, 
ajoute  q^e  quarjtà  la  fabri-     -^  MATIERE    VRAIE    DES 

3uede l'eau  (eche^dcs Sages,  ^MÉTAUX..  C'eft  ,  félon  les 
eux  écus.  fuififent  pour  en  .'Philofo^^hes ,  le  mercure  des 
foire  un^  liv^re.  11  aflljre  de  .Sages  imprégné  &.a^imé  de 
plus  qu'on  peur  avoir  autant  fon  foirfre,  C'eft  une  eau  vif- 
de  matière  principe  de  cette  queufe ,  &  une  vapeur  qui 
eau,  qu'il  ci)  foudroit  poiy:  ,fe  congelé  &  fe  fixe  plus  ou 
animer  deux  livres  de  mer^  .mpins  ,  félon  le  degr/f  de 
cure.  '  eÇcilioo  qu'elle  reçoit.^  Cette 

Plufieucs  Philofophes  d^-  ^Yapieivreftunargent-yîf,non 
fentinie  les  pauvres  ont  au-  .feyuigaire.La  pierre  philo- 
tant  de  ceçtc  mofUre  que  les  fophal.e  eft  compofee.de  cet 
riches;  mais  il  faut  i'enten*-  argeptrvif  icuit,  digéré  & 
dre  de  la  matière  principe  exalté  :  c'eft  pourq^ïoi  il  pé.- 
doot  celle  des  Sages;  eft  con\-  .|ieue  ie:^  métaux  ^  achevé  de 


aSa  ^^  M  A 
les  cuîre ,  &  leur  donne  la 
perfeâion  de  l'or  ;  parce  qu'il 
eft  or  lui*même ,  &  un  or 
vif,  animé,  infiniment  plus 
parfiait  que  Tor  vulgaire. 

Matière  Lukairë. 
Di/Tolvant  des  Sages. 

Matière  unique  des 
MÉTAUX.  Magiftere  au 
blanc. 

'  MASSE   CONFUSE. 
Voyei  Laton. 

MATHEDORAM.  Sè\ 
'gémm^. 

MATIN.  Magiftere- a« 
rouge  ,  appelé  Matin  par 
les  Phiiofophes,  parte  que 
fa  couleur  eft  d'abord  au- 
rore avant  d'être  parfait  au 
rpuge.. 

MATRICE.  (  Se.  Hem.  ) 
Les  Philofophes  donnent  ce 
nom  à  la  minière  de  letir 
mércnrc ,  &  à  leur  va'fe.  Le 
premier,  parceque  c'eft/dans 
la  minière  oîi  il  fe  corpbrifie 
&  fe  formé  ;  &  le  fécond , 
parce  qtie  lie  vafe  fait  la  fonc- 
tion de  la  matrice  des  ani- 
maux où  fe  parfait  la  géné- 
ration.     ' 

La  matrice  de  la  matière 
d'où  les  Philofophes  ex- 
trayant leur  mercure,  eR  h 
terre ,  félon  Hermès ,  dans  fa 
Tabte  d^Emefaude.  Quel- 
ques Chymiftes  difent  que 
le  fel  marin  eft  la  matrice  de 
la  nature  métallique. 

MATRONALIS    FLOS, 


MA  ME 
C'eft  la  violette,  félon  Blan- 
chard ,  qui  penfe  qu'on  lui  a 
donné  ce  nom  de  la  fuavîte 
de  fon  odeur  »  qui  la  fait  tant 
rechercher  àts  Dames. 

MAZA.  Macarons»  Blan^ 
chard. 

MECÂL  ou  MEKAI.- 
Poids. 

MECERI.  Opium; 

MECON.  Pavot. 

MEGONIUM.  Extrait 
de  pavot  noir ,  &  condenfé 
"en  knaïTe. 

On  donne  auffî  le  nom  de 
Meconium  aux  premiers  ex- 
crémens  noirs  comme  de  la 
poix ,  qufe  rend  un  enfant 
après  6ti«  forti  do  ventre  de 
fa  mère.  Cesextrémens  fé- 
chés  &  rédûits^  en  poudre  ^ 
gtiériffent  Taveuglement  qui 
n'eft  pas  de  naiflance ,  fi  on 
met  de  tems  eniiems  de  cette 
poudre  dans  roeil.  Il  faut 
conferver  cette  poudre  bien 
'feche  dans  nn  flacon  bien 
'bbuché,  &  dans  un  lifeu  ^ec^ 

MÉDECIN  DES  PLA- 
NETES. Ce  n'eft  pas  le 
mercure  des  Philofophes  y 
«omme  te  dit  TÀuteur  du 
Diâionnaii'e  Hermétique  y 
ç'cft  le  Philofophe  lui-mêtne 
qui  emploie  le  mercure  des 
Sages  pour  guérir  Timper- 
feaion  àes  roétaàx  >  qu*ils 
appellent  Planètes^ 

La  médecine  guérit,  &  ce 
Médecin    radtoiniftre.    La 


ME 
pîcrfc  des  Philofophes  ou  la 
poudre  de  projettion  font 
cette  médecine  qui  perfec- 
tionne les  métaux ,  &  guérit 
les  maladies  des  trorâregneà 
de  la  Nature. 

MÉDECINE.  Art  cRn- 
venter,  de  connoître,  de 
préparer  &  d'adminiftrer  les 
remèdes  propres  à  guérir  les 
maladies  qui  afHigent  le 
corps  homairi  ,  &.  i  ie  con- 
server dans  uti  état  dé  bonne 
lanté.  Les  uns  difént  que  cet 
Art  eft  long  &  très-dilficilê 
S  apprendre,  les  autres  âyeç 
Paracelfe  aiTuretit  qb'il  eft 
court  &  très-aifé.  Lesprer 
miers  conffiderent  fans  doute 
la  Médecine  fufvant  les/prin- 
cipes de  l'Ecole  Galénîque  5 
c*eft  celle  que  proféfleht  au- 
jourd'hui les  Médecins  que 
Ton  appelle  Doàeurs^.  eh 
Médecine,  dont  les  prîlici^î- 
pes  fournis  aux:  fyftêmes  que 
chacun  imagine  â  fa  fâiitai- 
fie,fontde  la  Médecine  Ga- 
léniqile  une  fciçnc^e  conjec- 
turale dont  la. pratiqué  eft 
fôuvetft  très-périlièùfe  pour 
les  malades  qui  y  opit  re- 
cours. Mais  il' faut  cèpèn^ 
danf  avouer  qu^il  vaut  efK;or,è 
mieux  s'adrefféi:  à  ceux. que 
rexpérîencé  âilhbrice  datis  Tè 
Public  pour  ieè  Médecins 
habiles ,  qu'à  ces  Empyri- 
ques  ignorans,  qui  peuvent 
a^oir  des  fectéts  ff/&ifi<^ues 


.ME  a83 

pour  une  maladie  bien  re- 
connue, mats  qui ,  très-igno- 
rans  d'ailleurs,  regardent  ces 
fpécifiques  comme  des  re- 
ttiedes  à  tous  maux«  &  les 
idmihirirent  à  tort  &  à  tra- 
vers aux'rifques  de  la  vie  des 
malades  qui  tothbent  entre 
leurs  mains. 

Ôii  a  donc  tort  de  crier  fi 
fort  contré  lés  Médecins  j  & 
ceux-ci  n'ont  p^s  plus  de  rai- 
fon  de  s'étever  fi  hautement 
contré  les  Empyriques;  fi 
on  vouloît  être  de  bonne  foi , 
on  avoueroit  qu'il  y  a  au 
moins  autant  cjecharlatanif- 
me  dans  l'exercice  de  la  Mé- 
decine Galénique,  que.^ans 
celui  de  U  Médecine  Em- 
;pyrique.  Il  fe  trouve  de  part 
&  d'*autre  de  beaux  difeurs 
&  de.,  très-rmauvais  Méde- 
cins. Ôécrier  tous  les  Empy- 
riques corôme  on  fait  ordi- 
nairement ,  &  vouloir  leur 
Vefufér  radminiftration  de 
leurs  remèdes»  c'eft  priver 
le  public  d'unéreflource  qu'il 
ne  trouve  pas  très-foûvent 
dans  ceux  que  le  titte  de 
Po^çur  leur  préfente  com- 
me d'habiles  gens*  Tout  le 
monde  fait  que  le  remède 
de  la  bpnoe  fçmme  tire  com- 
munément d'affaire  la  plu- 
part.de.  ceux  que  toutes  les 
drogués  de  la  Pharmacie 
etnptoyces  dodoralement 
avoicnt  peut-être  mis  dans 


\ 


284  M  R 

le  mauvais  état  oi  ils.  font , 
au  lieu  de  les  guérir.  Non 
omnia  pojfumus  omnes.  On 
n'ignore  pas  qu'un  Médecin 
ne  peut  pas  lui  feul  favoir 
tous  les  remèdes  propres  à 
guérir  toutes  fortes  de  ma- 
ladies; loin  donc  de  fe  dé- 
créditer en  permettant  à  fes 
malades,  en  ordonnant  mê- 
me des  remèdes  indiqués  par 
d*a[utfes,  il  gagneroit  une 
confiance  plus  grande,  ap- 
prendroit  des  remèdes  qu'il 
Ignore,  &  en  feroit  ufage 
dans  des  cas  femblablës. 

Paraceife  réduifoit  tout 
l'art  de  guérir  à  deis  principes 
très-fimples  pour  la  théorie 
&  la  pratique,  Avoit-il  rai- 
fon  ?  Je  ferois  tenté  de  le 
croire.  Toujours  eft-il  vrai 
qu'il  faifoit  des  cures  admi- 
rables, &  qu'il  fe  fit  une 
grande  réputation.  S'il  avoit 
"écrit  fes  ouvrages  d'une  ma- 
nière plus  inteffigible ,  peut- 
être  qu'aujourd'hui  on  lui 
rendroit  la  /uftice  qu'on  lui 
refufe.  II  a  fait  myftere  de 
tout;  il  a  employé  deis  noms 
étrangers  pour  exprimeîi:  des 
chofes  connues  :  on  a  pris  le 
change  ;  on  a  mal  compofé 
fes  remèdes;  ils  n'ont  pas  eu 
toat  le  fuccès  qu'on  en  de- 
voit  efpérer  fur  fa  parole,  & 
Ton  en  a  conclu  que  Para- 
ceife n'étoit  qu'un  Charlatan. 
C'eil  pour  remettre  dans  la 


M  E 

voie  ceux  qui  feroîent  tent& 
d'avoir  recours  aux  ouvrages 
de  Paraceife ,  que  j'ai  inféré 
&  expliqué  dans  ce  Diftion* 
naire  un  grand  nombre  de 
termes  ParaeelCques.  Plu- 
iieurs  Auteurs  eii  ont  fait  une 
étude  particulière ,  tels  que 
Beccher ,  Rullandus ,  John- 
fon  ^  &c.  &  c'eft  dans  le^ 
ouv/ages  de  ce^  Savans  que 
j'ai  puifé  mes  explications. 

Le  vrai  &  unique  moyen 
de  remédier  à  tous  ces  in- 
convéniens ,  feroit  de  publier 
le  procédé  de  ce  qu'on  ^p'^ 
peneh  Médecine  univerfelle.^^ 
ce  feul  remède  gucriroit  tou- 
tes; les  maladies;  ma^s  ceux 
qui  pafTent  pour  l'avoir  fii 
&  mis  en  pratique ,  décla- 
rent qu'il' en  réfulteroit  en- 
core de  plus  grands  incotr^^ 
véniens  pour  l.a  fociété,  à 
caufe  des  ^bpsqu'en  feroietK 
les  méchans^IIs  ne  l'ont  donc 
enfeignée  dans  leurs  Traités 
fur  cette  njatiere  que  d'un^ 
manière  énîgmatique ,  allé- 
gorique ,  métaphorique  >  &c« 
afin,  difent-îls ,  qu'elle  ne  d^ 
vienne  intelligible  qu'à  ceux 
que  Dieu  voudra  en  favori- 
fer.  C'eft  pour  la  leur  ren- 
dre moins  difficile ,  qu'après 
avoir  combiné  ces  Auteurs 
cntr'eux,  &  recueilli  les  di^ 
verfes  explications  qu'iU 
donnent  les  uns  des  autres  ^ 
je  Içs  ai  infilrées  dansv  cç 


ME 
Didîonnaire.  Heureux  ceux 
qui  à  la  foible  îueur  de  ce 
flambeau  pourront  décou- 
vrir la  vérité  cachée  dans 
robfcurité  &  les  ténèbres 
âonc  ils  ont  enveloppé  leurs 
ouvrages. 

Médecine.  Les  Philo- 
fophes  dillinguent  plufieurs 
fortes  de  médecine^   quoi- 
qu'elles aient  toutes  un  mê- 
me objet,  qui  eft  la  guéfifon 
des  maladies  qui  furviennent 
aux  individus  des  trois  rè- 
gnes de  la  Nature,  lis  appel- 
lent Médecine  de  V ordre  fu^ 
périeury  leur  élixir  quand  il 
eÛ  parfait  pour  la  guérifon 
6es  maux  du  corps  humain, 
&  pour  la  tranfmutation  des 
métaux  imparfaits  en  or.  Ils 
lui  ont  quelquefois  donné  ce 
nom  quand  leur  pierre  eft 
feulement  parfaite  au  blanc. 
Leur  Médecine  de  Vordre  iti" 
férleur  eft  leur  élixir  projeté 
fur  un  métal  imparfait  ;  il  de- 
vient pur  par  cet  élixir ,  & 
peut  fervir ,  après  la  cuiflbn , 
pour  projeter  fur  les  autres 
tnétaux    imparfaits.    Cette 
médecine  i^cft  point  propre 
pour  les   maladies  du  corps 
humain.  Celle  de  Tordre  fu- 
périeur  les  guérit  en  le  con- 
fortant, ou  le  rajeuniftant. 
Médée  s'en  fervit  pour  le 
père  de  Jafon.  Les  médecines 
que  Ton  prend  chez  les  Apo- 
4^içiiires  ont  un  cifec  tout  op- 


M  E  iSj 

pofé;  elles  afFoiblifTcnt  tn 
évacuant,  elles  ruinent  le 
tempérament ,  &  conduifent 
enfin  au  tombeau ,  quand  la 
nature  n'a  pas  la  force  de  ré- 
fifter  au  poifon  qu'elles  con- 
tiennent &  que  l'on  donne 
avec  le  baume. 

Les  Philofophes  donnent 
encore  le  nom  de  Médecine 
aux  différentes  opérations  du 
grand  œuvre,  c'eft  pourquoi 
ils  en  comptent  de  trois  for-  , 
tes.  La  première  eft  celle 
qu'ils  appellent  Médecine  du 
premier  ordre,  C'eft ,  félon  le 
Philaiethe,  la  préparation  de 
la  pierre,  qui  précède  l'opé- 
ration de  la  préparation  par- 
faite 5  elle  s'appelle  propre- 
ment la  fcparation  des  élé- 
mens,  &  la  purification  de 
chacun  ^ ^\vk  par  eux-mêmes  ^ 
félon  que  l'exige  la  Nature. 
Le  magiftere  fe  fait  par  cette 
préparation ,  que  les  Philofc- 
phes  ontdéguifée  fous  plu- 
fieurs noms  qui  fie  fîgnîfient 
prefque  que  la  même  chofe , 
&  qui  fe  fait  par  un  même 
régime,  c'eft-à-dire  cuire  le 
compôt.  Ainfi  quand  ils  di- 
fent  diftiller  à  Talambic ,  fé- 
parer  Tan^  de  fon  corps , 
rôtir ,  abreuver ,  calciner  » 
frotter ,  nourrir  ,  ajnfter  en- 
femble,  manger,  afTembler, 
corriger ,  cribler  ,  couper 
avec  des  cifeaux *  blanchir, 
deffécher ,  diftiller ,  divifcr , 


a86  M  E 

unir  les  éîémens ,  les  féparer, 
les  corriger,  les  purifier,  les 
changer  Tun  dan$  Pautre,  les 
extraire,  exalter,falier,  fon- 
dre ,  engendrer,  frapjper  d'un 
glaive  de  feu  ,  puiler ,  hu- 
meâer ,  imbiber ,  empâter  , 
enfevelir  dans  le  lien:  9  incé- 
rer ,  laver ,  aiguifer ,  polir , 
limer ,  frapper  du  marteau , 
mortifier,  noircir ,  putréfier, 
arrofer>  tourner  en  rond,  ru- 
bifier ,  diifoudre^  fublimer , 
broyer ,  réduire  en  poudre , 
tous  ces  termes  appartien- 
nent à  la  médecine  du  pre- 
mier ordre ,  &  fignifient  une 
&  même  opération. 

La  Médecine  du  fécond  or^ 
dre  eft  cette  préparation  de 
la  pierre,  qui  Cuit  immédia- 
tement celle  dont  nous  ve- 
nons de  parler.  Elle  fe  nom- 
me la  préparation  parfaite. 
On  l'appelle  auffi  fixîon  , 
fermentation ,  création  de  la 
pierre ,  &  conjonâion  par- 
faire des  élémens,  Géber  la 
nomme  V œuvre  courte ,  opus 
br^ve. 

Cette  médecine  prépare 
dont  parfaitement  la  pierre, 
elle  la  fixe,  &  la  fait  fermen- 
ter. Le  fermenLjde  la  pierre 
fe  fait  de  la  purfttiatiere  des 
métaux ,  c*eft-à-dire  du  fou- 
fre  de  nature  &  de  la  vapeqr 
des  élémens ,  &  ce  ferment 
redevient  tel ,  que  lorfqne  la 
I^une  &  le  Soleil  font  réduits 


M  E 

I  leur  première    matière. 

tes  Philofophes  ont  ap- 
pelé cette  médecine  le  Jour 
du  jugement.  Laiflez  les  fous 
chercher  notre  oeuvre ,  & 
tomber  d'erreurs  en  erreur» 
en  le  cherchant ,  ils  ne  par- 
viendront jamais  à  fa  per— 
feûion  jufqu*à  ce  que  le  So- 
leil &  la  Lune  foient  con- 
vertis eh  un  feul  corps  ;  ce 
qui  ne  pourra  fe  faire  avant 
le  jour  du  jugement*  MorieUm 
On  lui  a  donné  ce  nom  ,  die 
Philalethe ,  parte  que  dans 
Cette)  conjonôion  parfaite  , 
ou  vrai  mariage ,  fe  fait  la 
réparation  des  élus  &  de» 
damnés  ,  c'cft-à-dire  de  la 
terre  groffiere  &  impure  , 
appelée  damnée  par  les  Chy- 
miftes  même  vulgaires  ,  & 
de  la  plus  pure  fubftance  de 
la  matière  de  la  pierre.  Cette 
fubftance  n*eft  autre  que  la 
poudre  qui  monte  des  fèces 
&  s'en  fépare.  C'eft  la  cen- 
dre de  la  cendre,  la  terre  ex- 
traite, fublimée  ,  honorée  & 
élue,  Ce  qui  refte  au  fond 
eft  la  cendre  des  cendres , 
une  terre  damnée ,  rejetée , 
les  fèces  &  fcori As  des  corps , 
qu'il  faut  rejeter,  parce  qu'el- 
les n'ont  aucun  principe  de 
vie  ;  &  tout  ce  qui  ne  fera 
pas  de  la  vraie  pureté  des 
élémens  fera  détruit  au  jour 
du  jugement.  Raym»  Luîle, 
AloVs  les  élémens  fetrou^ 


M  E 
veront  purs  ,  élevas  aii- 
defTus  des  fixes  $c  refplen- 
diflans  comme  le  cryfial  , 
parce  qu'ils  feront  devenus 
terre  incorruptible,  qui  ne 
craindra  point  les  atteintes 
du  feu»  Id»  Elle  fe  fait  par 
une  même  opération ,  d'une 
même  chofe  »  &  dans  un  feul 
\Qre.  Ainfi  le  but  de  cette 
médecine  eft  de  conyertir  la 
pierre  en  terre  fixe ,  fpiri- 
tuelle  &  tingeote. 

Médecine  du  troi- 
sième ORDRE.  Ceft  la  pré- 
paration de  la  pierre  que  les 
PhitofopheiB  appellent  Mal" 
îipiication. 

Il  faut  favoir  cinq  chofes 
à  regard  de  cette  médecine: 
1°.  ^ue  les  Philofophes  ré- 
duifent  les  années  en  mois  , 
les  mois  en  femaines ,  les  fe- 
maines  en  jours ,  &  les  jours 
en  heures,  a**.  Que  tonte 
chofe  feche  boit  avidement 
toute  humidité  de  fon  efpe- 
ce.  3**.  Qu'elle  agit  fur  cette 
humidité  beaucoup  plus  vite 
qu'elle  nefaifoit  auparavant. 
4^.  Que  plus  il  y  a  de  terre , 
moins  il  y  a  d'eau ,  &  que  la 
folution  s'en  fait  mieux  & 
plus  promptement.  j*.  Que 
toute  folution  fe  fjiit  félon  la 
convenance  de  fa  chofe  à 
difibudre;  &  que  tout  ce  qui 
diifbut  U  Lune  diffout  auffi 
le  Soleil,  Si  l'Artifte  veut 
donc  r^ufllr,  il  doit  favoir 


ME  a87 

les  poids  j  les  mefures  du 
temps  &  du  feu,  fans  quoi  il 
perdra  fon  travail  &  fes  pei- 
nes. Philalethe. 

La  première  médecine  mon- 
difiê  &  teint  les  corps  ^  mais 
cette  teinture  i)'eft  qu'appa- 
rente j  &  s'en  va  dans  la 
coupelle,  ta  féconde  fait  le 
même  effet ,  mais  la  peinture 
qj'çlle  donne  eft  permanen- 
te &  fixe,  quqique  fans  uti« 
lité.  La  troifieme  pouffe  la 
pierre  à  fa  perfcâion ,  &  la 
multiplie  en  quantité  &  en* 
qualité! 

La  première  eft  l'œuvre 
de  la  Nature ,  la  féconde  eft 
l'œuvre  de  l'Art ,  &  la  troi- 
fieme left  de  l'Art  &  de  la 
Nature ,  &  fe  noninie  aufïi 
la  Médecine  de  l'ordre  fupé* 
rieur. 

MÉDECINE    UNIQUE. 

Pierre  au  blanc. 

MÉDÉE  ,  fille  d'i^tes, 
Roi  de  Colchos ,  fils  du  So- 
leil ,  eut  pour  mère  Idya  , 
fille  de  l'Océan.  Jafon  étant 
arrivé  à  Colchos  pour  la 
conquête  de  la  Toifon  d'or , 
Médée  devint  amoureufe  de 
lui.  Elle  fit  ufage  de  fon  arc 
enchanteur  pour  favorifer 
l'entreprife  de  fon  amant. 
Au  moyen  des  pharmaques  ' 
qu'elle  lui  donna ,  il  dompta 
les  taureaux  qui  jetoient  du 
feu  par  les  narines  »  tua  le 
dragon  qui  ga^doitU  Toifoa 


a88  M  K 

d*or,  en  fema  les  dents  dans 

le  champ  de  Mars,  d'où  na- 
quirent des  honunes  armés 
qui  s'entretuerent,  &il  s'em- 
para de^  la  Toifon  d*or. 

Après  cette  expédition 
Médie  fe  fauva  de  chez  fon 
peré  avec  Jafon  ,  qui  Tépou- 
fa.  Quand  ifs  furent  arrivés 
en  Theffalie,  Médée  rajeu- 
nit Efon,  père  de  Jafon.  Les 
filles  de  Pélias  ayant  tu  ce 
prodige ,  défirefent  que  Mé- 
dée rendît  le  même  Service  è 
Pélias;  celle-ci  feignant  d'y 
confenrir ,  trouva  le  moyen 
de  venger  Jafon  des  mauvais 
procédés  que  Pélias  avoir  eus 
pour  Efon.  Elle  engagea  les 
filles  de  Pélias  à  le  couper 
en  morceaux  &  à  le  faire 
cuire  dans  une  chaudière 
avec  un  mélange  de  plantes 
aromatiques.  Le  fecret  pré- 
tendu n'eut  pas  le  (^uccès 
qu'elles  en  attendoient. 

Jafon  étant  enfuite  devenu 
amoureux  de  Glaucé  ,  fille 
de  Créon,  répudia  Médée. 
Celle-ci  fut  diflimuler  fon 
dépit ,  &  fous  prétexte  de 
faire  préfent  à  Glaucé  d'une 
couronne,  elle  la  compofa 
de  manière  que  le  feu  prit  à 
là  tête^e  fa  rivale  dès  qu'elle 
l'eut  mife  fur  fa  tête,  &  elle 
fut  con fumée.  Quelques  Au- 
teurs difent  que  c'étoit  une 
petite cafTette  que  Médée  di- 
foit  être  pleine  de  bijoux  >  & 


B  M 

que  le  feu  en  fortii  dès  que 
Glaucé  l'eut  ouverte.  D'au- 
tres enfin  ont  dit  que  c'étoit 
une  robe. 

Médée  ne  fe  contenta  pas 
de  cette  vengeance,  elle 
mafticra  devant  Jafon  mê- 
me deux  enfans  qu'elle  avoit 
eu  de  lui ,  &,  fe  faova  d^ns 
l'air  fur  un  char  attelé  de 
deux  dragons  ailés.  Voyez 
ces  fiftions  expliquées  da^ns 
le  premier  chapitre  du  fé- 
cond livre  des  Fables  Egypr. 
&  Grecques  dévoilées. 

M  EDI  M  N  US.  Mefiire 
contenant  cent  huit  livres, 
ou  fix  boi  fléaux.  Blancard. 

MEDIUM  ou  SUBS- 
TANCE MOYENNE 
DES  CORPS.  C'eft  !e 
mercure  des  Sages ,  parce 
que  la  matière  d*oii  il  fe  tire 
n'a  pas  reçu  de  la  Nature  tou- 
te  la  perfeâion  dont  elJe  eft 
capable  ;  l'Art  la  prend  dans 
cet  état ,  &  achevé  ce  que  la 
Nature  avoit  commencé. 

Médium  entre  le  Mé- 
tal ET  LE  Mercure. 
C'eft  ,  félon  Synéfius  ,  la 
vraie  matière  de  Pœuwre, 
Artéphins  dit  que  c'eft  le 
mercure  même  des  Philofo* 
phes. 

MFDULLA  lactis 
ou  MOELLE  DU  LAIT. 
C'eft  le  beurre  ou  la  crème  » 
qu'on  appelle  aufli  Fleur  du 
lait. 

MÉDUSE , 


ME 
!        MÉDUSE,  fille  de  fhor- 
I     cys  de  de  Céco ,  avoit  deux 
fceurs  auxquelles  on  donna 
le  nom  de  Gorgones ,  de  njê- 
me  qu'à  Rtedufe.  Neptune 
devant  amoureux  de  ceile-ci 
qui  étoit  très-belle ,  &  eut 
commerce  avec  elle  dans  le 
temple  même  de  Minerve, 
I     Cette  Déeffe  indignée  de  la 
profanation  de  Ton  temple, 
changea  en  ferpens  les  che- 
veux   de    Médufe ,   &   lui 
donna  la  propri^t^  de  mé- 
tamorpholer  en  pierre  tous 
ceux  qu'elle  regarderoit.  Per- 
fée  fufcité  par  Paltas  qui  lui 
prêta  fon  bouclier  &  fa  lan- 
ce, &  aidé  des  talonnieres 
de  Mercure ,  fut  attaquer  Mé- 
dufe  &  lui  coupa  la  tête.  Du 
fang  qui  fortit  de  fa  bleffure 
naquirent  Chrji^Énr ,  père  de 
Géryon*  &  le  cheval  Pé- 
gafe.  La  tête  de  Médufe  con- 
ferva  encore  après  fa  mort 
la  propriété  de  changer  en, 
pierre  ceux    qui  la  regar- 
doient  ;  Perfée  en  fit  ufage 
contre  Atlas,  qui  l'avoit  mal 
reçu.  Voyez  les  Fab.  Kgypt. 
&'Grecq.  dévoilées,  Ijv.  3. 
chap.  14.  §.  3. 

MIL  JUNIPERINUM , 
i  ou  Miel  de  genièvre,  C'eft 
Textrait  de  genièvre. 

Mel  novum,  ou  lAitl 
nouveau»  C*eft  la  quintef- 
fence  d'antimoine.  Planif^ 
campL  • 


M  E  a89 

M  E  L'     ROSCIDUM      ET 

^REUM.  Manne. 

Mel  Saturni  ,  ou  Miel 
de  Saturne.  C'eft  le  fel  de 
plomb,  qu'on  appelle  au(U 
Beurre  &  Sucre  de  Saturne^ 

MELA.  Plomb. 

MÉLANOfcOLIB  figni- 
fie  la  putréfaâion  de  la  ma« 
tiere.  Les  Philofophes  ap* 
pellent  aoiG  cette  opération 
cakination  ,  incinération  , 
pregnation.  On  a,  donné- ce 
nom  à  la  matière  au  noir  » 
fans  doute  paifceque  ta  cou- 
leur noire  a  quelque  chofe 
de  trifte,  &  que  l'humeur  dk\ 
corps  humain  appelée  mc- 
lancholie ,  eft  regardée  conv- 
me  une  bilenoire  &  recuite , 
qui  caufe  des  vapeurs  ttiûes 
&  lugubres. 

MELANGE.  Conjonc- 
•tion  combinée  de  deux  ou 
plufieurs  corps  ,  d'où  il  ré- 
fuîte  un  compofé  qu'on  ap« 
pelle  mixte.  Ces  différentes 
combinaifons  font  différées 
mixtes;  &  puifque'de  huit 
corps  on  peut  combiner 
40310  mixtes  ,  on  ne  dote 
pas  être  furpris  de  la  diver* 
fité  infinie  qui  s'en  ti#uve 
dans  la  Nature.  ^ 

Il  y  a  deux  fortes  do  mé« 
langes  ou  mimions  ,  l'ui  e 
que  Beccher  appelle  fuperfi» 
cielle,  &  l'autre  centrale, . 

Le  mélange  fuperficiel  eft 
celui  qui  fe  fait  de  cDtaniere 
T 


que  les  parties  des  côrpr  fné* 
langés  puiiTent  fe  (éparer  de 
nouveau ,  comme  fi  vàn  mê- 
le de  Pabiyntbe  avec  de  l'éf- 
prit  de  vin^après.unc  longue 
^digeftîon ,  ces  deux  corps 
font  un  méknge  fuperfîciel , 
parce  que,  A  mettant  le 
tout  dans  Talambic ,  on  fé^ 

Tiare  l'efprit  de  vîn  àe  Tab- 
ynthe  qai  refte  dans  la  cu- 
curbiteea  forme  d'extrait» 

Le  m^/ortge  central  ft.feit; 
par  exiwnple ,  lorfquc  Teau 
de  pîuie  fe  mêle  ajirec  les 
femencés  y  demanierequ'elle 
devient  un  corps  homo- 
gène avec  elles  ^,  &  qu'on 
ne  pçut  pl«s  les  fcparer.  Tou- 
tes 4es  diiToltitioRs  dam  Peau 
fbriè  font  des  tti^langes  fn-' 
perficiels.  Le  mélange  des 
àîiTt&ci^s  aVtc  notre  propre 
ftibftance,  font  des  mélanges 
^centraux»  La  bafe  de  ce  der- 
nier mélange  eflt  la  fympa- 
thie  qui  fe  trouve  entre 
l'humide  &  le  fcc.  La  bafe 
du  méiànge  fuperfictel  n'cft 

3ue  la  dënfité  &  la  raretédes 
îH^ens  corps  qui  compo* 
fent  le  mélange.  D'où  l'on 
pe4R  conclune  que  le  magné* 
tifme  de  la.Naturea  commie 
deux  pètes,  où  tendent  les 
mélanges  des  corps  compo* 
fés.  Les  corps  rares  recher- 
chent, <mc  une  efpece  d'ap- 
pétence ou  lympathie  avee 
Un  corps  dénies  ^  &  les  corps 


ME 
fecs  avec  ceux  qui  fohtba- 
mideir.  Il  eft  cependant  bon 
de  favoir  que  l'extrême- 
ment  humide  &  l'extrême- 
ment  fec  font  lès  deux  con- 
traires, &  ne  s'uniffenr  pref- 
que  jamais  enfemble. 

MÉLANGE.  (  Se.  Herm.  ) 
Lorfque  les  Sages  parlent  de 
mélange,  il  ne  faut  pas  s'i- 
maginer ou'ils  entendtnc 
i>arler  de  runion  des  deur 
chofes  différentes ,  &  prifes 
hors  du  vflfe.  C'eft  nne  & 
même  chofe  qui  fe  fépare  en 
deux^  &  qui  par  la  coâion 
fe  réduit  à  une.  Voilà  le  vrai 
mélange  qui  fefait  précifé- 
ment  dans  le  temps  de  la  pu- 
iréfaâion. 

MENALOPIPER-  Poire 
noire. 

MËL  AllDSMEGMA.  S«. 
von  noir. 

MELANTER.  Opium. 

MELANZANA.  Pomme 
d'amour. 

MÈLAONES  ou  MÉ- 
LONES.  Petits  vers  de  terre 
noirs  qui  en  fortent  au  mois 
de  Mai  dans  les  prairies  ^ 
&  ot)i  exhalent  une  odeur 
agréable ,  quand  on  les  écra-. 
té.  On  a  donné  ce  même 
nom  a  une  efpece  de  petici 
fcarabé  de  oottleur  verte  do- 
rée. RuUand» 

MÊLE  A  GRIS.  Plante 
appelée  FriùUaires  ^  peut- 
être  nommée  M0éagris  »  de 


M  B 
ce  que  fa  fleur  efi  tachette 
comme  an  oifeau  appeU  eo 
latin  Mdeagris^  C*eft  une 
efpece  de  perdrix  qui  fe  trou- 
ye  dans  la  Barbarie. 

MELFCH.  Sel  commun. 

MÊLER.    Voyei  MÉ- 

I.ANGS.  . 

ME  LG A.  Salamandre. 

MELIA.  Frêne. 

MELIBOEUM  ou  ME- 
I.IBOCUM.  Cuivre. 

MELICERTE ,  fils  d'A- 
tbamas  &  dlno.  En  fe  fau- 
tant avec  fa  mère  pour  fe 
fouilraire  aux  mauvais  trai- 
temens  d'Athamas  ,  ils  fe 
précipitèrent  dans  la  mer. 
Les  Dieux  par  commiféra* 
tioc  changèrent  Inoen  Déef- 
fe  marine  9  (bus  le  nom  det 
Leucùthoé^  &  Mâicertè  en 
Dieu  marin ,  fous  le  nom  de 
Palémon.  C*efl  en  Thonneur 
de  celui-ci  qu'où  inftitua  les 
Jeux  Ifthmiqoes.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées ,  liv.  4.  ch.  9. 

MELICRATUM.  Hy. 
droroel  qui  fe  fait  d'une  par- 
tie  de  miel  fur  huit  parties 
d'eau« 

MELIPHYL-y 

^""mÊlisso-H^^- 

ÏHYLLUM.  ) 

MELLISODIUM. 

Plomb  brûle. 
MSLLOSB.  Vers  de 

terre» 


M  K  291 

MÉLOCARPUS,  Fruit 
de  l'Ariftolocbe, 

MELUSL  Mercure. 

MEMBRANE  DE  LA 
TERRE,  Matière  de  la- 
quelle les  Philofophes  ex- 
trayent  leur  mercure. 

MENA  LIPPE.  Reine 
des  Amazones,  fut  prife 
dans  un  combat  par  Hercu- 
le ,  qui  garda  fon  baudrier  8c 
fes  armes  pour  les  porter  à 
Euryftée.  Voyei  Amazo- 
NBS. 

MÉNELAS,  fils  d'Atr^c 
8c  d*£rope,  félon  Homère,  ' 
époufa  Hélène,  fille  de  Ju« 
piter  &  de  Léda.  Paris  Ia4ni 
ayant  enlevée,  tous  les  Prin* 
ces  de  la  Grèce  prirent  pani 
pour  lui-,  8c  aflemblerent 
une  armée  foritoidable  pour 
le  venger.  Ils  afliéigerent 
Paris  &  Hélène  dans  U  ville 
de  Troye  où  ils  s'étoient  re- 
tirés* La  ville  fe  rendit  au 
bout  de  dix  ans  de  fiege. 
Paris  fut  tué,  &  Ménélas  rer 
prit  Hélène.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypt.  &  Grecq..dé*« 
voilées ,  liv  .6. 

MENFRIGE.  Maftfc. 

MENSIRACOST; 
Manne* 

MENSTRUE.  Ceft 
proprement  dans  le  règne 
animal  un  fang  qui- s'écoule 
tous  les  mois  par  les  parties 
naturelles  ée&  femmes  ,  & 
des  femelle»  de  que]qt.et 
Tij 


aça  M  E 

animaux.  Michel  Schoc  die 
dans  fon  Traité  de  Phyjio^ 
nomie ^qwt  les  hommes  Juifs 
y  font  auffi  fujetè.  On  a  aiilfi 
donné  le  nom  de  Mcnftrue , 
quoiqu*iraproprement ,  aux 
çaux  végétales  &  métalli- 
ques ,  qu'on  regarde  comme 
le  principe  féminin  de  ces 
deux  règnes,  &  dans  lef-^ 
quellesonmetquelquechofe 
à.  di  (foudre. 

Menstru£  des  Phi- 
losophes, yoyci  Mer- 
cure DES  Sages.  Quel- 
ques Chymiftes  ignorant  les 
principes  de  la  Nature  &  du 

§rand  œuvré  ,  ont  regardé 
iverfes  chofes  comme  Menf 
true  des  Phiiofoph es  y  ou 
comme  matière ,  d'gù  l'on 
doit  extraire  cç  mercure.  Les . 
uns  ont  travaillé  fur  \cs  fels, 
fur  les  minéraux ,  fur  les  ter- 
res de  différentes  efpeces; 
parce  que  les  Sages  di/*ent 
que  leur  matière  eft  miné- 
rale ;  d'autres  ont  employé, 
pour  cet  effet  les  végétaux  , 
i|  grande  &  la  petite  |u-> 
naire,  la  chclidoine ,  &c. 

f»arce  qu'ils  avoient  lu  dans 
es  livres  des  Adeptes,  que 
cette  matière  eft  végétale. 
D'autres  enfin  ont  travaillé 
fur  les  œufs ,  les  cheveux  , 
la  corne ,  les  menftrues  des  • 
femmes,  les  fecondines  « 
l'urine ,  le  fang  humain ,  & 
tçut  ce  qu'ils  ont  pu  imagir 


M  E 
ner  pris  des  animaux  ,  com- 
me la  fiente  de  brebis  ,  fur 
ce  qu'il,  eft  écrit  que  cette 
matière  .eft  animale,  &  que 
quelques-uns  ont  dit  com- 
me Ariftote  &  Rîplée,  que 
c'eft  terminus  ovi^  le  Cof- 
mopolite,  qu'elle  fe  tire  du 
ventre  du  bélier.  On  en  a 
vu  auffi  dîftiller,  circuler, 
digérer ,  &c.  l'eau  de  rofee , 
parce  qu'elle  fe  cueille  aux 
équinoxes,  &  que  quelques 
Philofophes  lui  ont  donné 
ce  nom  ;  mais  tous  ces  Chy- 
mifte^  ont  pris  mat  à  propos 
\çs  écrits  des  Sages  félon  le 
fwç  que  préfente  la  lettre  ; 
puifqu'ils  ont  foin  d'avertir 
qu'ils  ne  parlent  que  par 
analogie  &:  funilitudes* 

MewSTRUE.  Le  menjirue 
dçs  Pèilofophes  eft  propre- 
n>eût  leur  mercure  ;  cepen- 
dant ils  prennent  fouvent  ce 
terme  pour,  la  matière  qui 
contient  ce  mercure.  L'eau 
eft  le  menjirue  qui  contient 
la  femence  àt%  chofes,  & 
les  porte  dans  la  terre  en 
s'inuniiant  par  fes  pores.  La 
terre  qui  leur  fert  de  matri- 
ce ,  les  couve ,  les  digère , 
tant  car  la  chaleur  propre 
au  fperme  ,  qu'avec  l'aide 
du  feu  célefte  ;  &  met  enfitr 
au  jour  les  individus  qui  doi- 
vent en  venir  félon  Tefpece. 
déterminée  du  fperme.  Le 
fpçrme  diffère  du  menjliu^,. 


en  ce  que  celui-ci  n'cft  que 
le     réceptacle     de    l'autre. 

MiNSTRUE      BLANCiîr. 

Mercure  Jîermétique  qui 
contient  les  deux  Dragons 
de  Nicolas  Flamel. 

Menstrue  Puant  ou 
EÀv  FÉTIDE.  Ceft  ce  que 
Gifber  &  Raymond  Lulle 
appellent  Efprit  fétide ,  ou 
le  foufrc  des  Sages  ;  nous 
n'avons  be({)in  dans  tout 
TcBuvre  que  de  Teaii  vive  & 
de  refprit  fétide.  Iflf  menf- 
true  puant  eft  la  matière  en 
putréfadion. 

Menstrue  essentiel, 
fans  lequel  on  ne  peut  rien 
faire  -,  c*eft  la  même  cho- 
fe. 

Menstrue  v^gi^tal. 
Raymond  Lulle  dit  que  le 
menfirut  des  Sages  s'acue 
avec  les  végétaux  ;  mais  non 
que  leur  menfirue  foie  pro- 
prement végétal.  Quelques- 
uns  donnent  ce  nom  à  l'ef- 
prit  de  vin  redifié  fept  fois 
pat  Talambic,  ou  à  la  maniè- 
re qu'enfeignent  Raymond 
Lulîe  &  Jean  de  Roque- 
taille,  connu  fous  le  nom 
de  Jean  de  RupefciiTaj  par- 
ce qu'ils  prétendent  que  cette 
eau  ardente  a  la  propriété  de 
tirer  la  teinture  de  Por ,  & 
de  produire  des  chofes  mer- 
veilleufes.  Ceft  en  effet  une 
bonne  quintefleoce  \  mais 


ME  193 

ce  n'eft  pas  le  mercure  des 
Sages. 

Menstrue  second. 
Ceft  le  laton  des  Philofo- 
phes. 

MER.  La  mer  des  Phî- 
lofophes  eft  bien  différente 
de  cet  amas  d*eau  fatée,  fur 
laquelle  s'expofent  fi  témé- 
raireitienc  la  plupart  de» 
hommes,  pour  chercher  les 
richefTts  du  Potozi  &  des 
autres  contrées.  Leur  mer  fe 
trouve  par  tout  -,  &  les  Sage» 
y  navigent  avec  une  tran- 
quillité qui  n'eft  point  alté- 
rée par  les  vents  ni  les  tem- 
pête?. Leur  mer  en  général 
font  les  quatre  él^mens  ;  en 
particulier  c'eft  leur  mercu- 
re 5  quelquefois  la  matière 
d*oii  il  fatit  Fextraire  ,  parce 
que  Flamcî  appelle  ce  mer- 
cure VEcurhe  delà  mer  RoU" 
gi  ,6i.  lefouffledu  vent  mer^ 
turîel  ;  ce  qui  eft  la  même 
ichofc  que  le  ferviteur  rouge 
1lu  Trévifan.  Ceft  en  s'ex- 
pofant  fur  cette  mer,  pleine 
d'écueiîs  pour  fés  mauvais 
Chymiftes,  qn'un  fi^  grand 
nombre  d*entr*bux  font  nau- 
fragé ,.  &  perdent  leur  for- 
tune en  courant  après  un  or 
qu'ils  ne  favent  pas  tirer  de 
fa  minière. 

Mer  SECHE.   Ceft   ce 
qu'ils  appelFent  auffi  eau  fe» 
cfc",  eau  permanente ,    eau 
aftrale ,  &  leur  mercure*. 
Tiii 


294  ^  ^ 

Meb.   REPuacéE.  Ma- 
gîdere  parvenu  à  la  bian- 
cbeur. 
*    MERADUM.  VoyeihL- 

MIZADIR. 

MERCURE  ou  AR- 
GENT VIF.  Métal  coulant 
compofif  d'une  terre  métal- 
lique &  d'une  terre  fluîdifi* 
caute  ;  c'eft  pourquoi  il  y  a 
autant  de  mtrcurcs  que  de 
métaux ,  qui  peuvent  être 
mêlés  avec  cette  terre  flui- 
dificante.  Il  y  a  une  fi  grande 
fympathie  entre  cette  terre 
mercurielle  ou  fluidiiicante, 
&  les  métaux,  que  quand 
elle  y  eft  une  fois  mêlée  , 
elle  s'y  accroche  fi  ferme- 
ment» qu'elle  s'y  coagule  plu- 
tôt que  de  s'en  laiffer  fépa- 
rer.  C'eft  dans  cette  admir 
rable  fympathie  que  confifie 
tout  le  fecret  de  la  Philofo- 
phie  Hermétique  «   ou    du 

frand  œuvre  \  c'eft-à-dire , 
avoir  cette  terre  mercu- 
rielle, pure,  &  dans  Pétat  oh. 
elle  fe  trouve  avant  d'être  mê- 
lée avec  aucun  métal.  C'eft 
en  cela  que  confiile  la  difit^ 
rence  du  mercure  commun 
d'avec  le  mercure  des  Philo- 
fophes»  Le  premier  eft  com- 
pofé  de  cette  terre  mercu- 
rielle &  d'une  terre  métalli* 
que;  le  fécond  n'eft  pfo- 
prement  qu'une  terre  mer- 
curiell90U  fluidificante.  JSec- 
eher. 


M  E 
Mercure.  Vapeur  mi- 
nérale ,  onâueufe,  vifqueu— 
fe ,  crafle ,  congelée  dans  le» 
pores  de  la  terre  en  une  li^ 
qiicur  homogène  &  incom— 
buftible.  Bafile  Valentin  «c 
Sendivogius  définifient  le 
mercure  i  im  fel  acide  de  na- 
ture minérale.  Ces  défini- 
tions conviennent  au  mer-^ 
cure ,  principe  des  métaux 
&  du  mercure  vulgaire  ,  con- 
nu fon^  le  nom  de  vif-argent , 
qui  eft  un  vrai  métal.  On 
doit  d«p  diftinguer  deux 
fortes  c^  mercure  y  le  vul- 
gaire, &  le  mercure  princi- 
pe. Le  premier  eft  mort  , 
quand  il  eft  hors  de  fa  mine  , 
parce  que  fon  feu  interne  efî 
aflbupi ,  &  qu'il  ne  peut  plus 
agir»  s'il  n'eft  mis  en  aâion 
par  le  mercure  principe.  Le 
lecond  eft  appelé ,  non  pas 
vif-argent  y  mais  argent-vif^ 
par  les  Phyficiens  Chymîf- 
tes ,  pour  le  diftiitguer  du 
commun  ,    &   marquer    fa 

λuînance  vive«  qui  agit  dans 
es  mines  ;  ou  qui  hors  des 
mines  n'attend  que  d'être  ex* 
cité  par  les  mains  d'un  ha- 
bile Artifte,  pour  agir  en- 
core avec  plus  d'effet  fur  les 
métaux. 

Le  mercure  parott  à  nos 
yeux  fous  trois  voiles  diffé- 
rens,  dont  la  Nature  l'a  ha- 
billé :  I®.  fous  la  forme  d'un 
fluide,  qui  ne  mouille  pas 


M  B 
lex  tnains,  quand  on  le  tou- 
che; c'eft  le  vif-argent  y Ki\^ 
gaire  ,  qu'on  appelle  mercure 
vierge ,  quand  il  fort  de  la 
mine ,  &  queTavarice  ne  Ta 
pas  zUéré  par  quelque  mé- 
lange :  1*^.  fous  la  figure  de 
cinabre  :  3®.  fous  celle  d'ar- 
fenic  ou  réagat.  Le  mercure 

ÎKÎncipe  eft  celui  que  les  Phi- 
ofophés  Hermétiques  vaii- 
tent  tant ,  &  le  mercure  vul- 
gaire eftceluidontfe  fervent 
communément  les  Chymif- 
tes  ordinaires  &  les  Méde- 
cins. 

Mer  CURE  dissolvant, 
dont  les  Philofoph.'îs  Spagy- 
riques  fe  fer\^nt  pour  réduire 
{es  métaux,  les  minéraux» 
Jes  végétaux  &  tous  les  corps 
\  leur  première  matière.  Il 
y  a  trois  fortes  de  mercure 
dans  le  fens  des  Âichymif- 
tes  ;  le  mercure  diifolvant 
'  flmple  ;  le  mercure  diffblvant 
coropofé,  qui  eft  propre- 
ment leur  vrai  mercure;  & 
le  mercure  commun  ,  ou  ce^ 
lui  qui  fe  tire  des  métaux. 
Le  mercure  fimple  eft  une 
I  eau  extraite,  félon  les  prin* 
I  cîpes  de  leur  Art ,  d'une  ma- 
tiere  dont  ils  ont  eu  grand 
foin  de  taire  le  vrai  nom ,  & 
à  laquelle  ils  en  ont  donné 
une  infinité  que  Ton  peut 
voir  dans  l'article  Madère, 
Ils  rappellent  plus  comtnu- 
nétnent  magnéfie  ,  plomb» 


MB  %9i 

chc^M.  Ceft  une  matière  mi- 
nérale. Le  Philalçthe  définit 
ce  mercure  une  eau  ou  va- 
peur feche,  vifqueufe ,  rem- 
plie d'acidité»,  très-fubtile, 
fe  diiTipantaifi'ment  au  feu  p 
qui  difTbut  les  métaux  par 
une  difToiucion  naturelle,  Si 
qui  réduit  leur  efprit  depuif« 
fance  en  aâe. 

Le  mercure  compofé  eft 
celui  dont  nous  venons  de 
parler,  auauel  on  a  ajouté 
une  féconde  matière  ,  & 
qu'en  conféqueiic.e  ils  ap- 
pellent rebis^  laton^  airain 
des  Phihjhphe^,  &c.  Pref- 
que  tous»  «es  Philofophes  ne 
parlent  que  de  celui-ci  dans 
leurs  ouvrages.  Nous  avons 
déjà  défini  le  mercure  com* 
mun. 

Mercure  blanc  des 
Sages.  Ceft  la  pierre  au 
blanc. 

Mercure  rouge.  Ceft 
le  magiftere  au  rouge  par« 
fait. 

Mercure  universei:. 
Ceft  Tefprit  répandu  dans 
tout  rUnivers  pour  l'animer^ 

Mercure  cruo.  Ceft 
le  diifolvant  des  Sages ,  non 
pas  r/irgr«nr-v/f  vulgaire ,  ap- 
pelé mercure  crud  par  les 
Chymiftes. 

Mercure  préparant. 

(  Se.  Herm  )  Diiîbivant  des 

Philofophes ,  oui  prépare  le 

corps  diiTolubie ,  pour  par^» 

Tiv^ 


a9«    ^       MB 

v.nir  à  la  peifeâion  du  ma- 

giftcrc. 

Mercure  du  Cou- 
chant. Pierre  au  blanc. 

Mercure  épaissi.  F. 
Eau  EPAISSIE. 

Mercure  des  Mine- 
»aux  et  des  métaux. 
Ceft  le  Mercure  des  Philo- 
^fophes. 

Mercure  Stérile.  (Se. 
Herm,  )  Ceft  le  mercure 
pris  abftradîvemetit  de  foa 
îbufre,  parce  que  la  femelle 
repréfenrée  par  leur  mercure 
en  toujours  ftérile  fans  la 
conjonâion  &  Paâion  du 
mâle  fignifîé  par  le  foufre. 
Le  mercure  des  Philpfophes 
ne  fe  trouve  point  fur  la  terre 
des  vi  vans ,  c'eft-à-dire ,  tout 
préparé.  Mais  il  fe  tire  de  la 
terre  même  des  vivans ,  & 
de  la  terre  vierge  qui  eft  au 
centre ,  &  dans  Tintérieur  de 
cette  terre  des  vivans;  & 
cela  par  un  artifice  ingé- 
nieux ,  très-fimple,  mais  sa- 
lement connu  des  Sages.  Le 
Cormopolite  dit  que  cela  fe 
fait  par  le  moyen  de  leur 
acier,  &  le  Philaletbe  par 
leur  aimant. 

Mercure  ,  à  qui  le  vieil- 
lard veut  couper  les  pieds 
avec  fa  faulx ,  eft  ym  emblè- 
me qu'Abraham  Juif  a  em- 
ployé pour  fignifîer  la  fixa- 
tion du  mercure  des  Sages  , 
&  non  "^bur  fignîfier  la  jna* 


ME 
tîcre',  comme  lepcnfcnt  pres- 
que tons  les  faux  Adeptes» 
Le  mercure  eft  volaiil,  &  ne 
fert  de  rien  sll  c'eft  fixe  ais. 
blanc  ou  au  rcnige.  Abra- 
ham a  repréfenté  un  Vicil^ 
lard ,  pour  lignifier  la  Ion— 
gaei}r  du  temps  nécefiaire 
pour  cette  opération. 

Le  Mercure  extrait  du. 
Serf  rouge  y  eft  proprement 
le  mercure  des  Sages  dans  le 
temps  de  fa  première  prépa- 
ration. 

Le  mercure  rubéfié  eft  la 
pierre  au  rouge  ,  appelée 
auffi  mercure  animé. 

Mercjre  couronné. 
Ceft  rélîxir  parfait  des  Sa- 
ges ,  qu'ils  appellent  leur 
Roi  y  dont  la  tête  eft  ornée 
d'un  diadème  à  trois  cou- 
ronnes «  pour  marquer  fou 
pouvoir  fur  les  trois  règnes 
de  la  Nature. 

Mercure  sulfuré, 
eft  le  vrai  mercure  des  Sa- 
ges ,  qui  diffère  du  vulgaire 
en  ce  q«e  celui-ci  n'a  peint 
un  foufre  qui  l'anime ,  & 
l'antre  en  a  un  inféparable  , 
qui  n'attend  que  d'être  ex- 
cité. 

Mercure  ANIMÉ.  (  5c. 
Herm,  )  Ceft  le  mercure 
double  des  Sages.  Pantaléon 
prétend  que  Bernard,  Comte 
de  la  Marche  Trévifane ,  eft 
le  premier  d'entre  les  Phiîo- 
fophes.»  qui  jiic. introduit  le 


M  E 
rnercûre  animé  é^r^^  le  grand 
C3Envre  5  que  d'Efpagnet , 
l^hilalethe  lont  imité  ,  & 
que  tous  les  Philofophes 
TTiodernes  y  ont  applaudi* 
Ceft  lé  mercure  âtQS  Sages 
animé  du  loiifre  métallique, 
par  le  moyen  riapporté  dans 
la  Philofophie  des  Métaux 
du  Trévifan,  dans  l'endroit 
où  il  parle  de  la  fontaine 
dans  laquelle  il  vit  diflbudre 
fon  livret  d*or ,  comme  la 
gface  fond  dans  Feau  chau- 
de. 

Mercure  double.  V. 
Mercure  animé. 

Mercure  deux   fois 
NÉ.  Ceft  lé' même. 
Mercure  végétal. 

Voyei  MENSTRUE    VÉGÉ- 
TAL. 

Mercure  de  vie.  (  Se. 
Herm.'^)  Ceft  l'élixir  des 
Sages  compofé  de  leur  mer- 
cure. Ils  le  nomment  ainfi  , 
parce  qu'il  tranftnue  les  mé- 
taux imparfaits,  qu'ils  ap-| 
pellent  morts;  &  que  ce 
mercure  eft  en  effet  le  prin- 
cipe de  la  ge^nérat'on  &  de 
la  confervation  d^si  indivi* 
dus  de  la  Nature. 

Mercure  Mysté- 
rieux. Ceft  encore  îe 
même  :  ainfi  nommé  ,  parce 
que  tous  les  Adeptes  en  font 
un  vrai  myftere  à  tous  ceux 
qui  ne  le  font  pas,  à  moins 
qu'ils  ne  les  trouveiit  pru- 


M  E  197 

<îens,  difcrets  ,  craignant 
Dieu ,  enfin  tels  qu'ils  les 
foubaitent  pour  être  initiés 
dans  les  myfteres  du  grand 
CBUvre. 

Mercure  grtstal- 
tlN,  eft  du  mercure  fublimé 
plufieurs  fois,  Qc  réduit  en 
forme  de  cryftaux  tranfpa*- 
rens. 

Mercure  corallin  , 
eft  du  rtûrcure  auquel  on  a 
donné  la  couleur  rouge  avec 
de  l'huile  d'œufs ,  ou  autres 
eaux.  Rulland. 

MERCURE\  fils  de  Ju- 
piter &  de  Maïa  ,  naquit  fur 
le  mont  Cyllene  dans  l'Ar- 
cadie  5  Junon  oublia  fa  ja* 
loufie  à  l'égard  de  ce  fils  de 
Jupiter  ;  elle  prit  même  tant 
d'intérêt  à  fa  confervation  » 
qu'elle  fe  chargea  de  le  nour- 
rir de  fon  lait.  D'autres  pen- 
fent  que  ce  fut  Ops. 

Mercure  étoit  prefqu'cn- 
coreau  berceau,  qu'il  mon- 
tra fon  penchant  pour  le' 
vol.  Etant  entré  dans  la  for- 
ge de  Vulcain ,  il  lui  vola 
fes  outils;  &  le  jour  même 
il  vainquit  à  la  lutte  Cupi- 
don.II  enleva  le  fccptre  de 
Jupiter ,  &  la  peur  du  feu 
fut  la  feule  raifon  qui  lui 
empêcha,  de  voler  auffi  fes 
foudres. 

Jupiter  l'employa  dans 
fes  meflÂges  ;  il  le  chargea 
de  balayçr  la  falle  d'aflem^ 


198  M  E 

biée  des  Dieux  »  &  roccn- 
poic  CD  qualité  de  fou  Echao- 
Son  avant  l'enlèvement  de 
i^nynsede. 

On  lui  avoir  doon^  des 
•îles  qu'il  avoir  attachées  à 
fon  chapeau  &  aux  nions 
de  fes  fouliers;  elles  lui  ai* 
doîeiir  à  expédier  plus 
promptement  les  mefTages» 
Il  ne  dormoir  ni  jonr  ni 
nuit  y  parce  qu'il  écoit  char* 
^é  de  recevoir  les  âmes  des 
mourans»  &  d«  les  con- 
dnire  au  féjour  de  Pluton 
&  aux  Chanips-Blyfées.  II 
portoit  à  la  main  une  verge 
d'or  9  autour  de  laquelle, 
éroient  deux  ferpens  entor- 
tillés ,  qui  fembloîent  vou- 
loir fe  dévorer;  mais  la  ver^ 
ge  svoît  la  propriété  de  les 
concilier. 

Lorfqu* Apollon  fur  chafTé 
du  Ciel ,  &  qu'il  fe  rendir 
gardien  des  troupeaux  d'Âd- 
mete  ,  Mercure  vola  les 
hatuh  qu'il  ^ardoit.  Il  eut 
mime  l'àdrefle  d'enlever 
Tare  8c  les  flèches  d'Apol- 
lon, pour  empêcher  ce  Dieu 
de  les  faire  fervir  à  fa  ven» 
geance. 

Mercure  inventa  la  lyre  ^ 
&  l'échangea  avec  Apollon 
pour  le  caducée  qp'il  porta 
toujours  dans  la  fuite.  Mer- 
cure en  eflàya^la  vertu  fur 
deux  ferpens  qui  fe  bat-^ 
loientiauili'^tàt  qu'elle  lt$ 


MS  ^ 

eut  touchés  9  ik  (iirent  d'ac- 
cord. Mercure  s'en  fenroit 
pour  pacifier  les  diflerends  « 
&  pour  rendre  amis  les  en- 
nemis. 

Jupiter  voulant  fouftraîre 
lo  changée  en  Vache  ^  à  la 
garde  fcrupuleufe  d'Argus  « 
chargea  Mercure  de  le  dé* 
faire  de  ce  gardien;  ce  qu'il 
exécuta.  Voyez  l'explica- 
tion de  ces  fiâions  èc  des 
autres  qu'on  a  inventées  i 
fon  fnjet ,  dans  le  liv.  3% 
chap.  14.  $.  I.  des  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées.  /  ■ 

MERCURE  TRISME- 
GISTE ,  le  plus  ancien  des 
Philofophes  connus.  Ced  de 
fon  nom  grec  Hermès  que 
ceux  qui  favenc  le  grand 
œuvre ,  ont  pris  le  nom  de 
Philofophes  Hermétiques. 
Voyei  Hermès. 

Mercurialis  Se  va. 
Eau  naturelle  &  primitive 
de  l'alun  ,  que  Planîfcampi 
dit  être  le  principe  du  merr 
cure, 

Mercurti  Astrxjm. 
Mercure  fublimé  ,  ou  fa 
quintçfTence. 

Mercurius  Lax  us. 
Turbith  minéral. 

Mercurius  Corpo- 
ralis  Metallorum. 
Mercure  des  métaux  préci- 
pité. 

M^&çyjELius  Minera- 


M  E 
L I  u  M.    Oléaginofité    ex- 
traite  de  la  mine  d'or  ou 
d'argent»  FlaniJtampL 

Mercurius  Regene- 
RÀTUS  ,  OU  Mercure  régé* 
Titrée  C'eft  le  premier  être 
ou  principe  do  mercure. 

Mercurius  a  Natu- 

RA  COAGULATUS,  Tout 
méral  foiide. 

Mercurius  Meteo- 
RiSATUS.  Merctwe  de  vie. 

Mercurius  Crystai.- 
LTNUS.  Merciu-e  .fiiblimé 
plufieurs  fois ,  &  rendu  far 
ce  moyen  cUir  &  cranrpa- 
rent  comme  du  cryftrf. 

Mercurius  Coral- 
LiNus.  Précipité  rouge  de 
mercure, 

MERDAÇENGL  Pouà-e 
de  plomb  brûlé. 

MERE.  Les  Pbifofophe» 
Spagyriques  donnent  quel- 
quefois fè  nom  de  Mère  au 
vafe  qui  renferme  la  matière 
du  grand  ouvres  mais  ils 
difenc  plus  communément 
que  le  Soleil  efi  le  père  de 
la  pierre  y  &  que  la  lune  en 
eft  la  mère ,  parce  que ,  fe* 
Ion  eux  i  la  matière  de  la 
pierre,  comme  de  toute  au- 
tre cbofe ,  eft  engendrée  des 
quatre  élémens ,  mêlés  & 
combinés  par  les  influences 
de  ces  deux  Inminaires  ; 
&  non  pas  qu«  Ter  ordi- 
naire qu'ils  appellent  auffi 
Sdeil^  Se  l'ajqgent  vulgaire 


M  R  a99 

qu^jls  appellent  Lune^  foient 
les  matières  qu'il  faut  pren- 
dre pour  faire  le  grand  oeù« 
vre. 

.Mere  de  la  Pierre. 
Matière  de  l'œuvre  parve- 
nue au  blanc  ;  ce  même  nom 
convient  mieux  à  l'eau  mer- 
curtelle,  puifque  c'eft  d'elle 
que  fe  forme  la  matière  de 
k  pierre. 

,  Mere  be  tous  les 
Elemens.  C'eft  le  chaos, 
Hylé,  la  matière  première 
dont  les  élémens  ont  été 
faits  >  &  des  élémens  toutea 
chofes. 

Mere  de  tous  les 
MÉTAUX.  Les  Sages  ont 
donné  ce  nom  à  leur  mer- 
cure ^  parce  qu'ils  difent  qu'il 
eft  le  prirxipe  des  métaux  ; 
ce  que  quelques  Chymiftes 
ont  interprété  du  mercure 
vulgaire. 

La  mere  a  mangé  fon  en- 
fant.  Exprefiions  atlégori- 
que&  employées  par  quel- 
ques Pbilofopbes ,  pour  dire 
que  la  terre  Philofophale  a 
hu  toute  fon  eau  y  qui  en 
étoit  fortie;  c'eft  ce  qu'ils 
appellent  Cûhohation. 

Mettre  ou  fcelkr  la  mere 
fur  le  ventre  de  fon  enfant» 
C'eft  nourrir  l'enfant  philo- 
fopbtqiie  y  qui  eft  le  fpufre , 
avec  le  lait  virginal ,  doqu  el 
il  a  été  formé;  le  foiifre  ou 
i!efif«iy  £xe  alors  avec  lui 


300  ME 

ce  lait  virginal ,  qui  étoic  vo- 

latil  :  fixer ,  c^eûfceller. 

MERLE  DE  JEAN. 
Uf)  Philofophe  s*eft  exprimé 
aind ,  pour  fignifier  le  noir 
qui  furvient  à  la  matière  par 
la  f  utréfaâion.  Merle  hlanc  ; 
c*eft  la  pierre  au  blanc ,  la 
Lune  des  Sages ,  Diane ,  &oc. 

Merlc  blanc,  oa 
BLANCHI.  Matière  de  Toeu- 
vre,  après  que  les  règnes  de 
Saturne  &  de  Jupiter  ont 
fait  place  à  celui  de  la  Lune. 

MERVEILLE  DES 
MERVEILLES.  (  Science 
Bcrmét,  )  C'eft  le  vrai  nom 
de  réiixir  parfait ,  parce  qiie 
rien  fur  la  terre  n'eft  plus 
merveilleux  ;  c'eft  pourquoi 
la  plupart  des  Philofophes 
nomment  le  grand  œuvré  , 
VŒ'^vre  de  la  fagejft  divine* 
Y  a-t-il  rien  de  plus  admi- 
rable en  effet,  que  de  voir 
un  peu  de  poudre  changer 
un  poids  immenfe,  de  quel- 
que tnétal  imparfait  que  ce 
f  )it ,  en  or  ?  guérir  toutes  les 
maladies  du  corps  humain 
!ic  des  animaux ,  celles  mê- 
me que  la  Faculté  de  Méde- 
cine regarde  comme  incura- 
bles? faire  produire  en  vingt- 
quatre  heures  des  feuilles , 
des  fleurs  &  des  fruits ,  pen- 
<}aat^ue  la  nature  ne  le  fait 
c^a'en  des  années  entières?. 
&'  enfin  bien  d*autres  chofes 
qu'^  les  fages  faveot^  mais 


MB 

qu'ils  ncdivulgueront  jamais 
qu*à  ceux  qu^ils  ireulent  bien 
initier?  Quelques-uns  ont 
appelé  le  mercure  des  Phi- 
lofophes, la  Merveille  du 
monde, 

MESBRA.  Tuthie. 

M  E  S  £  L.  Étain  >  Ju- 
piter. 

MESSAGER  DES 
DIEUX.  Ceft  Tefprit  uni- 
verfel  répanda  dans  toute  la 
nature  »  ou  le  mercure  des 
PUlofophes ,  qui  en  eft  for-- 
mé. 

M  EST.  Lait  aigri. 

MESTUDAR,o» 
NESTUDAR.  Sel  ar- 
moniac. 

MESURE  DES  SA- 
GES. Le  Diaiqnnaire  her- 
métique cite  AÎphidius,  & 
dit  en  conféquence  que  le 
mercure  des  Sages  eft  leur 
mefure;  il  auroit  mieux  dit 
s'il  Tavoit  expliqué  du  poids. 
Philalethe  ne  parle  que  de 
la  mefure  du  temps,  &  ajoute 
que  fi  Ton  ignore  le  poids  ^ 
la  mefure  du  temps  &  le  feu  , 
on  perdra  fon  temps  &  fes 
peines  ;  ce  qui  doit  s'enten- 
dre de  la  multiplication. 

MÉTAL.  Les  métaux 
des  Philofophes  font  cette 
matière  de  laquelle  on  ex- 
trait Tefprit  ,  &  duquel 
efprit  pn  fait  la  pierre  au 
blanc  &  la  pierre  au  rouge. 
Leiurs  métaux  parfaits  font 


CCS  pierres  mêmes  ;'  fouvent 
ils  les  appellent  Corps. 

hes  anciens  Chymifies 
ont  donné  aux  métaux  les 
noms  de  fept  Planètes  , 
parce  qu'ils  ont  cru  y  remar- 
quer des  propriétés  &  des 
couleurs  analogues  à  celles 
que  TAllrologue  reconnoit 
dans  les  Planètes.  Ils  ont 
nommé  en  conféquence  le 
plomb  Saturne^  main  /«-^ 
piter  y  le  fer  Mars  ^  Vot  le 
Soleil  y  le  cuivre  Vénus  , 
Fargent  siî  Mercure  y  &  l'ar- 
gent Lune. 

On  diftingue  les  métaux 
en  parfaits ,  qui  font  Tor  & 
]!argent;  &  en  imparfaits, 
qui  font  le  cuivre  ^  le  fer ,  le 
plomb ,  rétain  fc  le  mercure^ 
Les  Philofophes  apnetlent 
aufli  Métaux  imparfaits  la 
matière  de  Pceuvre ,  lorfque 
pendant  les  opérations  elle 
eft  afièâée  d'autres  couleurs 
que  de  la  blanche  &  de  la 
r.ouge.  Ces  deux  dernières 
compofent  les  règnes  du  So- 
leil &  de  la  Lune ,  lés  autres 
font  les  règnes  des  autres 
Planètes. 

La  plupart  êits  Chymîftes 
ne  comptent  pas  le  mercure 
parmi  les  métaux,  &  pré- 
tendent qu'il  n'en  eft  que  la 
femence^mais  la  vraie  ma- 
tière des  métaux  n'eft ,  à 
proprement  parler ,  qu'une 
vapfiiir ,  un  efprit  qui  fe  cor? 


MB  301 

pbrifîe  dans  les  entrailles  de 
la  terre ,  à  mefure  que  le 
feu  central  la  fublime  vers 
la  fuperfîcie  -,  elle  dévient 
une  eau  vifqueufe,  qui  s'al- 
Ue  avec  diiférens  foufres  ; 
elle  fe  cuit  &  fe  digeit  avec 
eux,  d'une  manière  plus  ou 
moins   parfaite  ^  fuivant  lé 

Elus  ou  moins  de  pureté  de 
I  matrice  où  les  métaux  fe 
forment* 

MÉTAL  COULANT.  C'eft 
le  mercure. 

MÉTAS,  ou  MÉTAL, 
Quelanes  Chymîftes  ont 
donné  ce  nom  au  poids  que 
nous  appelons  communé- 
ment un  ^ro5,  une  dragme* 

MÉTAUX.  (  Science 
Herm,  )  Lorfque  les  Sages 
parlent  des  métaux ,  ils  n'en- 
tendent pas  communément 
ceux  qui  font  en  ufage  dans 
le  commerce  de  la  vie  ;  il  ne 
faut  les  expliq^ier  ^  dans  ce 
fens  que  lorfqn'ils  parlent  de 
la  tranfmutation  des  métaux 
imparfaits  en  or  ou  en  ar- 
gent» Leurs  métaux  ne  font 
autres  que  les  différens  états 
de  leur  mercure  pendant  les 
opérations  du  magiftere.  Ces 
états  font  au  nombre  de  fept , 
comme  il  y»a  fept  Planètes 
&  fept  métauic  communs  ; 
c'eft  pourquoi  ils  donnent  le 
régime  de  leur  œuvre  aux 
fept  Planètes,  qu'ils  difent 
dominer  à  chaque  état  \  &: 


joi  M  É 

chaque  domination  te  mani« 
fefte  par  des  couleurs  diffé- 
rences. Le  premier  régime 
eftcelui  du  mercure^  qui  pré- 
cède la  couleur  noire.  Le  Ce^ 
cond  t&  celui  de  Saturne ,  qui 
dure  tout  le  temps  de  la  pu-^ 
créfafHon ,  ^lafqu'à  ce  que  la 
matière  commence  à  deve- 
nir grife;  c'eft  alors  que  les 
Sages  appellent  leur  matière , 
plomb  des  Philofophts.  Le 
troifiemeeft  celui  de  Jupiter, 
fils  de  Saturne ,  qui  fut  fouf* 
trait,  félon  la  Farble^àfon 
f^re  vorace ,  que  Jupiter  mu« 
tila  pour  lut  ôter  fa  faculté 
d*eogendrer  :  des  parties  mu- 
tilées &  jetées  dans  la  mer, 
naquit  Vénus;  ce  quHi  faut 
entendre  de  la  couleur  notre 
qui  ne  reparoit  plus  dans  le 
magiftere*  Et  dès-lors  Jupi- 
ter eft  le  père  des  Dieux, 
avec  Jimon ,  repréfeotée  par 
Taîr  renfermé  dans  le  vaie, 
&  rbumidité  qui  sy  eft  mê- 
lée. 

Tout  le  régime  de  Jupiter 
eft  employé  a  laver  le  laton  j 
ce  qui  fe  fait  par  Tafcenfion 
&  la  defcenfion  fucceflives 
du  mercure  fur  fa  terre.  Cette 
eau  repréfente  la  mer  ,  dont 
le  flux  &  reflux  eft  marqué 
par  ces  afcenfions  &  defcen- 
fions  continuelles.  Mais  les 
Philofophes  ont  «ne  autre, 
mer,  qu'on  verra  expliquée* 
dans  fon  article. 


MB 

te»  Pottes  ont  donné  l  ce 
laton  le  nom  de  Laton:^  me* 
re  de  la  Lune  &  du  Soleil  s 
parce  que  le  régime  de  la 
lune  eh  une  fuite  de  Ta— 
blution  du  laton,  qui  par-l3t 
devient  blanc  ^  &  d'une  blan<* 
cheur  éclatante  comme  celle 
de  la  Lune.  Vénus  domine 
enfui  te,  &  c*eft  dans  le  temps 
que  la  matière  prend  une 
couleur  citrine,  qui  tirer  fur 
un   rouge  f^robé,  ou  de 
touille  de  fer,  &  pour  lors 
vient  le  régime  de  Mars ,  ami 
de  Vénus ,  qui  dure  jufqu'à 
la  couleur  orangée ,  repré- 
fentée  par  Paurore ,  avant- 
couriere  du  (bleil.  Piiœbus  , 
frère  de  Diane,  paroit  enfin 
fous  la  couleur  de  pourpre. 
Les   Poètes  ont  feint  que 
Diane  fa  fœur  fervit  de  fage- 
femme  à  fa  mère  Latone  lorf- 
qu'elle  mit  le  foleil  au  mona- 
de ,  parce  oue  le  rouge,  vrai 
or  &  vrai  (oleil  dès  Philofo- 
phes, ne  paroit  roi  t  jamais  ^ 
li  le  blanc  ou  Diane  n'avoit 
para  auparavant*  L'on-  voie 
par- là  combien  les  Mytho- 
logiftes  fe  trompent  dans  les 
explications  arbitraires  qu'ils 
donnent  de  la  Fable  «  qui 
n'eft  qu'une  allégorie  mul- 
tiple   du    grand    œuvre. 
L^Adepte  eft  feul  capable  de 
donner  aux  fables  la  vérita- 
ble explication  qui  leur  con- 
vient. Les  inceftes  ^  Içs  adul- 


ME 
teres^  &  les  autres  crimet 
-que  les  Paëtes  ont  imputés 
aux  Dieux  9  ne  %om  alors 
que  des  opérations  de  la 
fcieoce  hermétique ,  perfoni' 
déifiées»  pour  allégonfer  tout 
ce  qui  fe  fait  fuccefliyemehc 
dans  le  grand  œuvre. 

Les  Souffleurs  &  les  Chy* 
mîftes  vulgaires  ne  fe  trom* 

Î>ent  pas  moins  lourdement 
orfqu'ils  travaillent  fur  les 
métaux  communs,  dans  la 
penfée  qu'ils  parviendront  au 
mâgiftere  par  leur  moyen; 
Car  quoique  d'eux  foit  l'en^ 
crée  de  notre  ceuvre ,  dit  le 
bon  Trévifan ,  &  que  notre 
inariere ,  par  tous  les  dits  des 
Pbilofopbes ,  doit  être  corn- 
pofée  de  vif-argent»  &  vif- 
argent  n'eft  en  autres  chofes 
qu'es  métaux Toute- 
fois ne  font-ils  pas  notre 
pierre  tandis  qu'ils  demeu- 
rent en  forme  métalliques 
car  il  eft  impoflible  qu'une 
matière  ait  deux  formes.  No- 
tre pierre  eft  une  forme  d^- 
gne  moyenne  entre  métal 
oc  mercure.  Le  même  Au- 
teur parle  fort  au  long  des 
métaux  dans  fon  Ouvrage 
fur  la  pierre ,  auauel ,  pour 
cette  rai  fon  «  il  a  donné  le  ti- 
tre de  Philofophie  des  mé- 
taux. 

Les  Chymtftes  &  Métal« 
lurgiftes  difent  q^e  les  mé- 
-eaux  ont  des  maladies  ;  j'en 


M  B  303 

ai  fait  lé  détail  dans  l'article 

LSPA.E* 

MÉTEMPSYCOSE. 
Tranflation  de  l'ame  d'un 
être  vivant  dans  le  corps  d*un 
autre  être  qui  n'étoit  vivant 
qu'en  puiflTance.  On  dit  que 
Pythagoreavoit  puifé  le  fen-» 
timent  de  la  métempfycofê 
chez  les  Pr èures  d'Egypte , 
&  cela  eft  vrai  ;  mais  les  fec- 
tateursde  la  Philofophie  ber* 
métique  prétendent  qu'on  a 
mal  expliqué  ce  fyftême  de 
Pythagofe,  &  qu'on  lui  a 
prêté  un  fen«  c]u'il  n'avoic 
pas.  Les  Sages  d'Egypte 
apprirent  à  Pythagore  la 
tranfmutation  métallique  « 
oue  ce  Philofophe  traita  en* 
luite  éiM(|rnatiqaement  dans 
fes  Ouvrages.  Ceux  qui  n'é- 
toient  pas  au  fait  du  grand 
oeuvre  entendirent  tout  ce 
qull  avoit  écrit  félon  le  fens 
que  \»  lettre  préfentoit ,  .& 
non  félon  l'efprit.  L*idée  de 
Pythagore  n'étoit  autre  que 
de  donner  à  entendre  que 
l^fprit ,  ou  ce  qui  conftitue 
l'ame  des  métaux  parfaits  ^ 
paHoit  par  la  tranfmutation 
dans  le  plomb,  le  fer  &  le^s 
autres  métaux  imparfaits,  &. 
les  rendott  autres  qu'ils  dM« 
toient  auparavant.  OL  Ber^^ 
richius* 

Les  Académiciens  n'en* 
tendoient  pas  par  Métemp- 
fycofê U  tranflation  de  l'ame 


194  M  E 

întelleâiielle  de  l'homme 
dans  le  corps  d'un  autre  hom- 
me ,  d'un  animal ,  ou  d'une 
plante  \  mais  feulement  U 
tranflation ,  ou  plutôt  lacon» 
verfion-  de  Tame  animale  ^ 
éltxirielie,  en  une^ucre^  pour 
lui  donner  la  vie  animale  ; 
c'eft  de  cette  façon  que  la 
nature  agit  fans  ceile.  La 
diflblution  du  corps  des  ani- 
maux laiiTe  évaporer  les  ef- 
Imts  volatils  de  cet  animal^ 
'efprit  fixe  fe  mêlant  avec 
ceux  de  la  terres  les  uns  & 
les  autres  féparés  de  la  fub- 
ftancç  terreftre  qui  les  te* 
noient  emprifonnes^agiflcnt 
magnétiquement  fur  leurs 
femblables  ,qui  agifTent  éga- 
lement de  leur  cô^  La  na- 
ture ,  par  leur  réunion,  forme 
de  nouveaux  mixtes ,  ou 
femblabîes ,  ou  différens ,  fé- 
lon la  matrice  où  ils  fe  ren- 
contrent. Des  excréniens  des 
animaux ,  ou  de  leuKs  corps 
tombés  en  putréfaâion  en- 
tière 9  des  plantes  fe  riourrif- 
fent ,  d'autres  animaux  fe 
nourrifTent  de  ces  plantes , 
&  par  un  cercle  continuel , 
les  uns  fe  métamorphofent 
dans  les  autres  ;  ce  qui  fait 
que  rien  ne  périt  dans  le 
monde,  &  que  fôn  volume 
n'augmente  pas  ,  malgré 
l'augmentation  pofllble  & 
même  réelle  de  fes  individus 
fpécifiques.    i^infi  le  loup 


ME 
peut  être  converti  en  agneau» 
l'agneau  en  loup  ;  le  win  en 
bœuf,  lej>œuf  en  homme  « 
l'homme  en  foin  ,  &c.  Car 
Télixir  ou  humide  radical  de 
chaque  mixte ,  rempli  des  ef" 
prits  de  ce  mixte ,  eft  ajyelé 
ame  ,  parce  que  c'eft  le  fujec 
immédiat  de  l'acne  vivante  , 
comme  Tefprit  en  eft  la  caufe 
efficiente  5  c'eft  en  ce  fcns 
que  le  grand  monde  eft  dit 
animé. 

MÉTIS,  Jupiter ,  poffef- 
feur  paifible  de  l'Olympe  , 
après  avoir  foudroyé  les 
Géants,  époufa  Métis, Déef- 
fe  dont  la  connoiflânce  étoit 
fupérieure  à  celle  de  tous  les 
Dieux  &  de  tous  les  hom- 
mes. Mais  dans  le  tems 
qu'elle  étoit  prête  d'accou- 
cher de  Minerve,  Jupiter  in{^ 
truit  qu'elle  étoit  deftinée  à 
être  mère  d'un  fils  qui  de- 
viendroit  le  fouverain  de 
l'univers,  avala  la  mère  & 
l'enfant,  afin  qu'il  pût  ap- 
prendre d'elle  le  bien  Se  le 
raaU  Ce  fut  par  le  confeil 
d^Métisque  Jupiter  fit  pren- 
dre à  fon  père  Saturne  un 
breuvage  qui  lui  fit  vomir, 
premièrement  la  pierre  qu'il 
avoit  avalée,  &  enfuite  tous 
fes  en£ins  qu'il  avoit  dé- 
vorés. 

Quelque  tems  après  que 

Jupiter  eut  avalé  Métis  ,  il 

fe  fentit  faifî  d'une  grande 

douleur 


M  E 
douleur  de  têre  ;  il  eut  re- 
cours à  Vulcain  ,  qui  d^ul 
coup  de  hache  lui  fendit  !a 
tête.  Minerve  fortit  toute 
irvaée  par  la  bleffure  y  & 
même  dans  un  âge  fort  avan- 
cé. Voyez  l'explication  chy- 
mique  de  tout  cela  dans  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées,  liv.  3.  chap.  4. 
&  9. 

M  ET  OPIUM.  Galba- 
num*  Blancard. 

METROS.  Pierre  au 
rouge  parfait. 

METTRE.  {Se.  Hem.) 
Lorfque  les  Sages difent  dans 
leurs  livres,  mette:^  ceci^  ajou- 
te:[  cela,  il  ne  faut  pas  croire 
qu'ils  recommandent  d'ajou- 
ter ou  de  mettre  quelque 
chofe  d'étranger  ou  même 
d'analogue  à  ce  qui  a  été 
mis  une  fois  dans  le  vafe  ; 
ils  entendent  feulement  qu'il 
faut  continuer  de  cuire  le 
compôt ,  à  qui  il  ne  manque 
rien  que  la çodion ,  fans  ceiTe 
entretenue  jufqu'au  blanc  ou 
au  rouge. 

Mettre  deffous  ce  qui 
efi  dejfus  ,  &  ce  qui^efi  deJTus 
dejfous,  C'eft  ce  que  les  Phi- 
lofophes  appellent  convertir 
les  élémeps ,  changer  les  na- 
tures; c'eft-à-dire,  rendre 
volatil  le  fixe,  &  fixer  le  vo» 
latil. 

Mettre  au  monde. 
Exprefllon    qui   fignifie  la 


MI  305 

même  c\\ok(\W en fantemeniy 
dont  voyez  l'article. 

Mettre  en  poudre. 
C'eft  diflbudfe  philofophi- 
quement  la  matière  de  l'œu- 
vre dans  le  vafe.  Cette  dif- 
folution  fe  fait  au  moyen  de 
la  putréfaâion  ;  elle  réduit 
le  compôt,  dit  Flameh,  en 
une  poudre  impalpable ,  & 
aufli  fubtile  que  les  atomes 
qu'on  voit  voltiger  aux  rayoni 
du  foleil. 

MEZERiEUM.  Efpece 
de  plante  qui  eft  de  la  clafle 
du  laoréole;  quelques-uns 
la  nomment  Chamelée. 

MICHA  &  MICHACH. 
Cuivre ,  Vénus.  Rullandus. 

MI  CLE  TA.  Médica- 
ment propre  à  arrêter  les 
hémorragies. 

MICROCOSME. 
On  donne  ordinairement  à 
l'homme  ce  nom  ,  qui  fignî- 
fie  petit  Monde  ;  parce  que 
l'homme  eft  Fabrégé  du 
grand.  Les  Philofophes  le 
donnent  auffi  à  leur  magîf- 
tere,  parce  qu'il  contient, 
difent-ils  ,  toutes  les  vertus 
des  chofes  fupérieures  fie  in- 
férieures. 

MIDAS,  RoidePhry- 
gie ,  &  fils  de  Cybele ,  cher- 
cha à  gagner  la  bienveillance 
de  Bacchus,  en  faifant  bon 
accueil  à  Silène.  Un  jour 
que  ce  père  nourricier  du 
Dieu  du  vin  sVtoit  enivré» 
V 


3o6  M  I 

&  dormoit  près  d'une  fon- 
taine, Midas  le  fit  lier  avec 
une  guirlande  de  fleurs*  On 
le  conduific  dans  cet  état  au 
Palais  du  Roi ,  qui  le  traita 
parfaitement  bien  f  &  le  fît 
enfuite  mener  à  Bacchus.  Ce 
Dieu  fut  charnié  de  le  voir; 
&  pour  récompenfer  Midas» 
îl  Ipi  offrit  de  lui  accorder 
^fans  exception  tout  ce  que 
ce  Roi  lui  demanderoit.  Mi- 
'  das,  fans  trop  de  réflexion  , 
demanda  que  tout  ce  qu'il 
toucheroit  fût  changé  en  or. 
Bacchus  lui  donna  cette  pro- 

}>riété.  Lorfque  Midas  Vou- 
ut  manger,  il  fut  fort  étonné 
de  voir  les  viandes  même 
qu'il  touchoit ,  changées  en 
or ,  &  par  conféquent  hors 
d'état  d'en  faire  fa  nourriture; 
&  craignant  de  mourir  de 
faim ,  il  eut  recours  à  Bac- 
chus f  &  le  pria  inftamment 
de  le  délivrer  d'un  don  fi 
funefte.  Bacchus  y  confen- 
tit,  &  lui  ordonna  pour  cet 
effet  d'aller  fe  laver  dans  le 
fleuve  PaSole.  Midas  y  fut , 
&  communiqua  aux  eaux  de  . 
ce  fleuve  la  propriété  qui  lui 
étoit  fi  onéreuie. 

Il  furvint  dans  la  fuite  un 
différend  entre  Apollon  & 
le  Dieu  Pan ,  fur  le  chant  & 
la  mufique.  Midas  fut  choifi 
pour  arbitre ,  &  jugea  forte- 
ment que  Pan  chantoit  mieux 
qu'Apollon.  Ce  Dieu,  pour 


MI 

le  punir  d^avoir  &  mal  jdgé^ 
lui  fit  croître  les  oreilles  en 
forme  d'oreilles  d'âne^  Voy • 
l'explication  de  xette  fable 
dans  le  Livre  II  des  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées^  cb*  5. 

MIDI.  Soufre  parfait 
des  Philofophes.  Ils  lui  ont 
donné  ce  nom ,  parce  qu'ils 
l'ont  appelé  Soleil ,  &  que 
cet  aflre  eft  dans  fon  plus 
haut  degré  lorfqu'il  eft  au 
midi, 

MIEL.  Diffolvant  de» 
Philofophes. 

MIFRES.  Afphalthe. 

MI  G  MA.  Mélange  de 
différens  fimpîes ,  pour  en 
former  un  médicament. 

MILCONDAT,  Sang 
de  dragon. 

MILIEU  DU  CIEL. 
Quelques  Auteurs  Hermé- 
tiques ont  appelé  ainfi  la 
matière  diflblvante  du  grand 
oeuvre,  parce  qu'ils  difent 
que  le  vent  a  porté  leur  eau 
feche  y  leur  mercure  ,  dans 
fon  ventre,  &  qu'il  fe  trouve 
,  en  principes  dans  l'air. 

Milieu  entre  la 

MINE  ET  LE  MÉTAL.  Ceft 

la  matière  de  l'oeuvre.  Af/- 
Ueu  pour  réunir  les  teintu- 
res, c'eft  le  mercure  philo* 
fophique.  Milieu  entre  le 
métal  &  le  mercure ,  c*eft 
le  foufre  parfait. 
M  IL  I  TARIS,    ou 


Ml 
STRATIOTES.  Joubarbe 
aquatique ,  aîn(i  nommée  de 
fa  vertu  pour  aîrrêter  le  fang 
des  bleifnres.On  a  aufli  don- 
né le  même  nom  à  la  plante 
connue  fous  celui  de  Mille- 
feuilles. 

MINA  ou  MNA.  Sni- 
vant  Diofcoride ,  c'tff oit  au- 
trefois un  poids  de  feize  on- 
ces ^  où  118  dragmes.  La 
mine  Attique  pefoit  douze 
onces  &  demie ,  la  Romaine 
douze  opces  y  &  celle  d*A- 
lexandrie  vingt  onces  ,  ou 
160  dragmes.  Blancard. 

MINE.  Matière  de  la» 
quelle  fe  forment  les  métaux 
&  les  minéraux  dans  les  en- 
trailles de  la  terre.  Cette  ma- 
tière ,  fuivant  les  principes 
de  la  Philofophië  Herméti- 
que, n'eft  d*abord  qu'une  va- 
peur que  les  élémens  pouf- 
fent avec  Tair  &  l'eau  dans 
les  entrailles  de  fa  terre.  Le 
feu  central  fa  fublimc  vers 
la  fuperficie  ;  ellefe  digère  & 
fe  cuit  avec  le  foufiré  qu'elle 
rencontre,  &  fuivant  le  de- 
gré de  pureté  du  mélange  & 
de  la  matrice ,  les  métaux  fe 
forment  plus  ou  moins  par- 
faits. 

Mine  de  Feu  céleste. 
Magiftere  au  rouge ,  ou  (bu- 
fre  des  Philofophes.  Que  ce- 
lui qui  a  eu  le  bonheur  de 
parvenir  à  faire  cette  mine 
defêuciUfte,  ditd'Efpagnet^ 


MI  307 

qu'il  la  conferve  bien  pré- 
cieufement.  Il  n'y  a  rien  dans 
le  monde  de  fi  excellent. 

MINÉRAL.  Mixte  par- 
ticipant des  principes  des 
métaux.  Les  ipii)éraux  mé» 
talliques  font  compofés  de 
parties  très-fimples  ck  homo- 
gènes, ce  qui  en  rend  le  mé- 
lange très-ftxe ,  &  prefquMn- 
capable  de  corruption.  Leur 
bafe  eft  une  terre  groffiere 
&  vitrifiable;&  comme  ifs 
n'ont  pas  des  organes  de 
même  que  les  végétaux  & 
les  animaux,  ils  fe  forment 
par  fimple  accrétion ,  &  ont 
tous  une  même  forme,  ou, 
pour  mieux  dire,  n'en  ont 
point  de  déterminée ,  com- 
ftie  l'a  chaque  efpece  des 
deux  autres  règnes  de  la  Na« 
ture.  Us  ont  cependant  auffi 
une  femence,  mais  la  même 
pour  tous ,  qui  ne  confifie 
pas  dans  Taffemblage  de  dî- 
verfes  parties,  mais  dans  un 
fujet  tres-fimple,  auquel  font 
conjointes  &  adhérentes 
beaucoup  d'autres  parties 
qui  en  conftituent  ta  forme 
apparente. 

II  entre  trois  îngr^diens 
dans  le  compofé  minéral , 
une  femence,une  humidité 
onôueufe  qui  s'y  attache  , 
&  enfin  un  humide  mer- 
curiel  qui  l'augmente  &  le 
nourrit.  La  femence  efl  la 
même  pour  tous: les  miné- 
Vii 


3o8  MI 

raux  &.]es  métaux;  mais 

comme  cous  les  enfans  qvie 

feroit  un  même  homme  avec 

une  ou.plufieurs  femmes, 

feroient  prefque  tous  difFé^ 

rens. 

Les  minéraux  dificrent 
au(Q  entr*eux ,  félon  la  ma» 
trice  où  la  femence  eft  dé- 
pofée  &  prônd  accroiiTe- 
ment.  La  nourriture  &  les 
différentes  proportions  des 
ingrédiens  qui  entrent  dans 
le  mixte  en  conftituent  la  di- 
verfité.  Beccher  explique  fort 
au  long  la  nature  des  miné- 
.raux^cfans  fa  Phyjîca  fubtcr-' 
rûnea^&L  perfonne  avant  lui 
ne  Tavoit  fait  d'une  manière 
plus  vraifemblable. 

LesPhilofophesdifentque 
leur  matiereeil  minérale:  elle 
Feft  en  effet;  mais  il  ne  faut 
pas  s'imaginer  qu'ils  tirent 
leur  mercure  d'aucun  mini- 
ral  tel  qu'il  puifTe  être ,  ex- 
cepté, comme  dit  Philalethe , 
du  premier  principe  à^s  fels , 
mais  qui  n'eft  cependant 
point  fel ,  ni  n'a  aucune  for- 
me de  fel.  En  vain  les  faux 
Adeptes  emploient-ils  donc 
les  minéraux ,  les  marcaflltes 
&  les  fels ,  tant  des  végétaux 
que  des  minéraux^  ni  les  fels 
borax  ^  les  fels  ^emme,  le 
nitre ,  l'alun ,  le  vitriol  &  les 
attramens ,  ils  n'en  retireront 
)  que  de  la  cendre  &  la  perte 
de  leurs  peinet  &  de  leuri 


Ml 

bient*  Il  eQ  furprenant  que 
tous  les  Phi  lûfophes  répétant 
fans  ceile  que  leur  matière 
ou  leur  mercure  ne  fe  tirent 
point  de  ces  chofes»  il  fe 
trouve  cependant  un  fi  grand 
nombre  de  gens  qui  ne  veuil- 
lent pas  les  croire.  Leur  ma* 
tiere  eft  minérale ,  mais  elle 
eft  en  même  temps  végétale 
&  animale  »  &  ne  fe  tire  ce- 
pendant d'aucun  de  ces  trois 
règnes  en  particulier,  parce 

Ju'elle  les  renferme  tous,  en 
tant  le  principe  &  la  bafe. 
MINERVE.  Les  Egyp- 
tiens avoi^t  mis  une  Mi-- 
nerve  au  nombre  de  leurs 
grands  Dieux ,  &  elle  étoic 
révérée  partieulieremrent  à 
Sais,  lis  difoient  qu'elle  étoit 
femme  de  Vulcain,  le  plus 
ancien  (k  le  premier  de  cous 
leurs  Dieux.  Les  Libyens  la 
difoient  6He  de  Neptune  & 
du  lac  de  Tritonide ,  &  que 
Jupiter  l'avoit  adoptée  pour 
fk  fille.  Mais  les  Grecs  débi-' 
tpient  qu'elle  étoit  propre- 
ment fijie  de  ce  père  des 
Dieux.  Jupiter ,  difoient-ils, 
après  la  guerre  des  Titans  , 
fe  voyant,  du confentement 
des  autres  Dieux,  maître  du 
Ciel  &  de  la  Terre,  époufa 
Métis  ^  qui  paifoit  pour  la 
plus  fage  &  Is)  plus  prudente 
fîlle  qui  fût  dans  le  monde  : 
mais  ia  voyant  prête  d'ac- 
coucher I  &  ayant  appris  du 


M  I 

Ciel  qu'elle  alioit  mettre  au 
motide  une  fille  d'une  fagelFe 
confommée ,  &  un  fils  à  qui 
les  Deftinées  réfervoîent 
TEmpire  du  monde  ,  M  la  dé- 
cora. Quelque  tems  après  fe 
fentant  une  grande  douleur 
de  tête ,  il  eut  recours  à  Vul- 
cain ,  qui  d'un  coup  de  hache 
fui*  fendit  le  cerveau  ,  d'oà 
fortit  Minerve  toute  armée , 
fous  la  forme  d'une  jeune 
fille  d'un  âge  fait ,  de  forte 
qu'elle  fut  dès-lors  en  état  de 
fecourir  fon  père  dans  la 
guerre  des  Géans  où  elle  fe 
diflingua  beaucoup.  Sur  la  fin 
du  combat  elle  trouva  Bac- 
chus  très-mal  traité  ,  mais 
palpitant  encore  ;  elle  le  re- 
leva ,  le  oréfenta  à  Jupiter, 
qui. lui  redonna  fes  forces  & 
fa  vigueur. 

Minerve  eut  difpute  avec 
Neptune  ;  à  qui  auroit  la  pré- 
férence pour  nommer  la  ville 
d'Athènes  ;  Mrnerve  Rem- 
porta par  le  jugement  des 
douze  grands  Dteux^  Elle 
priva  Tiréfias  de  la  vue  ,  par- 
ce qu'il  avoir  eu  la  témérité 
èe  h  regarder  nue  dans,  le 
bain.  Vulcain  voulut  faire 
violence  à  cette  Déeffe  ;  mais 
elleje  <(éfendit  fi  bien ,  que 
Ains  fouffrir  aucun  affront , 
Vulcain  devint  per^d'Ecric^ 
thonins ,  &  la  Terre  h  mère. 
Minerve  ayant  pris  Penfant , 
9ui  étoic  contrefait  ^.Keofer- 


M  I  309 

ma  dans  une  corbeille  &  le 
fit  nourrir. 

Vulcain  ,  Minerve  &  Pro- 
méthée  avoient  un  autel 
commun  ;  &  aux  folenmités 
des  uns  &  des  autres  on  por-* 
toit  des  flambeaux  &  des 
torches  allumées^  avec  des 
corbeilles.  La  chouette ,  le 
dragon  &  le  coq  lui  étoienc 
confacrés. 

Minerve  eu  ordinairement 
reprféentée  le  cafque  en  tête  , 
une  pique  d'une  main ,  &  un 
bouclier  de  l'autre  ,  avec  l'é- 
gide fur  la  poitrine.  vCette 
Déeffe  fut  la  proteôrice  des 
Héros  ;  Hercule  &  Ulyffe 
l'éprouvèrent  dans  toutes  les 
occafions.  La  raifou  en  eft 
que  ce  font  tous  des  Héros 
chvmiques,  &  que  cette 
Déeffe  étoit  dans  h  même 
catégorie  5  ce  qui  a  fait  dire 
qu'il  tomba  une  pluie  d'or 
à  Rhodes  le  jour  de  fa-  naif- 
fance.  Voyez  l'explication 
de  toutes  ces  fiâions  dans 
les  Fables  Egypt,  &  Grecq* 
dévoilées^  liv.  3*  6hap.9.fc 
liv.  6* 

Par  Minerve  armée  îesChy^^' 
milles  entendent  ordinaire- 
ment leur  mercure.  Quand 
la  Fable  dit  qu'elle  naquit  du 
cerveau  de  Jupiter  par  un 
coup  de  hache  que  lui  donnst 
Vulcain  ,  c'eft-  le  mercure- 
qui  fe  fublime  par  la  cofHon 
<nie  fait  le  feu ,  ou  Vutcaku 
V  iii 


jro  MI 

Les  Philofophes  s'expriment 
dans  le  même  fens  de  la  Fa- 
ble, lorfqu^ils  difenc  qu'il  faut 
frapper  du  glaive ,  d\i  fabre  , 
du  couteau  «  pour  faire  for  tir 
l'enfant  du  ventre  defamsre. 
Ceft  comme  s'ils  difoient  : 
cuifez  la  matière  de  l'oeuvre, 
pour  la  pouffer  au  degré  de 
perfeélion  dont  elle  eft  fuf- 
ceptibie. 

MINIERE.  Les  Philofo- 
phes donnent  le  nom  de  mi" 
niere  à  plufieurs  chofes-  Ils 
appellent  de  ce  nom  la  ma- 
tière d*où[  ils  favent  extraire 
leur  mercure  ,  &  alors  ils  la 
nomment  proprement  mf- 
TÙere  de  leur  mercure  ;  mais 
ordinairement  lorfqu-ils  di- 
fent  Amplement  notre  mi-- 
niere  ,  ou  la  minière  des  mc- 
tauXf  ils  entendent  alorsleur 
mercure  animé  ,  ou  ,  ce  qui 
eft  la  même  chofe  ,  leur  ma- 
tière après  la  putréfaâion 
dans  la  médecine  du  premier 
ordre  ,  parce  que  c'eft  dans 
la  putréfaâion  que  fe  faij  la 
réunion  du  corps  &  de  Tef- 
prit.  Philalethe  dit  que  l'acier 
des  Sages  eft  la  minière  de 
leur  or,&  que  leur  aimant  eft 
la  miaiere  de  leur  acier. 

Plufieurs  Adeptes  ont  ap- 
pelé minière  leur  foufre, 
parce  que  ce  corps  rouge  eft 
le  principe  &  le  commence- 
ment de  leur-  teinture  &  de 
leurs  métaux^  Leur  minière 


MI 

blanche  eft  leur  magifterè  aa 
blanc  ,  &  leur  miniererougc 
eft  leur  pierre  au  rouge  dans 
le  premier  œuvre. 

MINISTERE.  Mercure 
diilblvant  des  Sages.  Us  l'ont 
quelquefois  appelé  premier 
miniftere,  parce  qu'il  faut 
commencer  l'œuvre  par  la 
purification  des  matières ,  & 
que  c'eft  dans  cette  purifica-' 
tion  que  fe  forme  le  mercure 
des  Philofophes. 

MINIUM.  Soufre  rouge  , 
ou  minière  de  feu  célefte. 

MINOS,  fils  de  Jupiter 
&  d'Europe  ,  époufa  Pafi- 
phaé,  fille  du  Soleil.  Il  étoit 
Roi  de  Candie,  &  eut  guerre 
entr'autres  contre  les  Athé- 
niens. Après  les  avoir  vain- 
cus ,  il  les  obligea  de  lui  en- 
voyer tous  les  ans  pour  tri- 
but fept  jeunes  garçons  des 
premiers  de  la  République  , 
pour  combattre  le  Minotaure 
dont  Pafiphaé  étoit  accou- 
chée ,  &  qu*il  avoit  renfermé 
dans  le  labyrinthe  que  Dé- 
dale avoit  conftruît.  Théfée 
à  q'ii .  le  fort  étoit  échu  pour 
combattre  ce  monftre  ,  le 
vainquit  &  s'en  retourna 
triomphant  à  Athènes.  La 
Fable  nous  repréfente  Mi- 
nos  comme  un  Juge  fi  intè- 
gre,  que  Pluton  le  choifit, 
avécEaque&  Rhadamante, 
pour  juger  les  morts ,  &  les 
envoyer  aaixCfaamps  Elyfées, 


M  I 
ou  an  Tartape.  Voyez  les 
Fables  Ègypt.  &  Grecques 
dévoilées,  îiv.  3.  c.  14.  Ç.  J. 
MINOTAURE.  Monftre 
ayant  la  formç  humaine  de- 
puis la  tétejufqu'à  la  cein- 
ture^ &  lerefte  du  corps 
comme  celui  d'un  taureau. 
Palipbaé ,  femme  de  Minos , 
Je  mit  au  monde^  &  Minos 
le  fit  enfermer  dans  le  laby- 
rinthe ,  où  on  le  nourriflbit 
de  chair  humaine.  Théfée, 
fils  du  Roi  d'Athènes,  qui 
avoit  été  envoyé  pour  le 
combattre ,  gagna  les  bon- 
nes grâces  d'Ariadne,  fille 
de  Minos ,  à  laquelle  Dédale 
qui  avoit  conftruit  le  laby- 
rinthe ,  avoit  découvert  le 
moyen  d'en  fortir.  Elle  don- 
na à  Théfée  un  peloton  de 
fil  au  moyen  duquel  il  trouva 
Tiflue  ,  après  avoir  vaincu  le 
Minotâure.  Voyez  ces  fic- 
tions expliquées  dans  les  Fa- 
bles Egyptiennes  &  Grecq, 
dévoilées ,  Iiv,  3.  c.  14,  $.  j. 
&  Iiv.  $.  c.  aa. 

MIRABILIS  PERU- 
VIANA.  Solanum  odorant» 
ainfi  nommé  de  la  variété 
admirable  des  fleurs  de  cette 
plante*  • 

MIRACLE  DE  L^ART. 
C'eft  la  poudre  de  projec- 
tion au  blanc  &  au  rouge., 
ainfi  nommée  de  ce  que  l'Art 
ne  peut  rien  faire  de  plus  par- 
fait pour  la  fan  té  du  corps 


M  I  311 

humain ,  &  pour  la  tranf mu- 
tation des  métaux  en  or. 

MISADIR  ou  MISATIS. 
Sel  armoniac, 

MïSAL.  Lait  aigre. 

MISATIS.  V.  MiSADiR. 

MISSADAM.  Mercure 
ou  argent- vif. 

MISSBRASSI.  Talc, 
plâtre. 

MISY.  Matière  minérale, 
efpece  de  chalcitis  qui  par- 
ticipe du  vitriol.  Sa  fubftance 
èft  dure,  luifante  &  brillante 
de  couleur  d'or.  On  la  trou- 
voit  autrefois  dans  les  mines 
de  cuivre  de  Chypre  ,  fui- 
vant  Diofcoride  5  aujourd'hui 
on  ignore  ce  que  c*efi.  Blan- 
chard dit  que  c'eft  une  efpece 
de  rouille  qui  naît  fur  le  chal- 
citis ,  comme  le  vert-de  gris 
fur  le  cuivre. 

MIXADIR.  Sel  armo- 
niac, 

MIXTE.  Aflemblage  de 
plufieurs  corps  homogènes 
ou  hétérogènes.  On  peut  ré- 
duire tous  les  mixtes  à  trois 
clafles ,  dans  le  fyftême  que 
tout  eft  compofé  de  ferre  & 
d'eau. 

La  première  renferme  les 
mixtes  faits  d'eau  &  d'eau  , 
la  féconde  ceux  qui  fonc 
Conftittiés  de  terre  &  de  fer- 
re ,  &  la  troifieme  ceux  qui 
ont  pour  principes  la  terre 
&  l'eau.  Les  deux  dernières 
claiTes  contiennent  les  troi& 
Viv 


312  M  I 

règnes  de  la  Nature ,  Tanî- 
mal^  le  végétal  &  le  mi- 
néral. 

Dans  ces  trois  règnes  les 
mixtes  même  de  chaque  rè- 
gne font  difFérens ,  feion  la 
différence  des  proportions 
du  mélange. 

Dzfïs  le  règne  minéral  le 
mélange  fe  fait  par  la  feule 
accrétion ,  parce  que  toutes 
fes  parties  confticuantes  font 
prefque  fimilaires  entr'elles. 
J^QS  végétaux  fe  font  par  ac- 
crétion y  altération  y  digeftion 
&  végétation,  à  caufe  de 
leurs  parties  diflimilaires,  de 
même  que  le  règne  animal, 
qui ,  outre  Taccrétion  ,  &c. 
du  règne  végétal ,  requiert 
encore  Tadion  &  l'union  de 
cç  que  nous  appelons  amc. 

Lé  mélange  qui  forme  le 
corps  des  animaux  confifle 
dans  Tuni^n  -,  celui  des  végé- 
taux y  dans  la  coagulation  \ 
celui  àQ%  minéraux  dans  la 
fixation.  Bêcher. 

MIXTION.  Tout  com- 
pofé  des  différentes  parties 
de  plufieûrs  çhofes  comme, 
confondues  enfemble.  Les. 
Philofophes  Spagyriques  fe 
fervent  affez  indifféremment 
des  termes  à^ingreffion  yfub^ 
merjîon ,  conjonaion  y  con." 
flexion  ,  complexian  ,  corn." 
pojldon  y  au  lieu  de  mixtion , 
pour  tromper  les  curieux 
ignorans^  &  ils  définilFenc  la 


M  N  MO, 
mixtion  une  union  des  mis- 
cibles altérés,  conjoints  P^^ 
tous  les  côtés  de  leurs  plus 
petites  parties.  Par  mifcibles 
ils  entendent  les  élémëos» 
Pantkeus  Venetiis. 

MNA.  Voyci  Mina. 

MNEMOSYNE,  fille  du 
Ciel  &  de  la  Terre  ,  eut  de 
Jupiter  les  neuf  Mufes.  Voy* 
Tarticle  des  Mufes. 

MOIS  PHILOSOPHI- 
QUE. Les  Chjmiftes  Her- 
métiques font  leurs  mois  de 
quarante  jours  ,  qui  eft  le 
tems  de  la  putréfaâion  de 
la  matière.  Mais  ils.difenc 
que  le  mois  eft  un  période 
qui  imite  le  mouvement  de 
la  Lune  ;  c'eft  pourquoi  quel- 
ques-uns le  font  de  trente  , 
d'autres  de  quarante  jours* 
On  rappelle  phiîofophique  , 
parce  que  les  Philofophes 
Hermétiques  le  comptent 
ainfi  pour  b  tems  de  leur 
opération.  Il  ne  faut  cepen- 
dant pas  s'imaginer  qu'ils  en- 
tendent par-là  quarante  jours 
naturels ,  il  en  faut  beaucoup 
moins  ;  mais  ils  s'expriment 
ainfi  énigmatiquement  pour 
le  tems ,  comme  pour  la  ma- 
tière &  pour  le  vafe.  Voye^ 
Tems 

MOISSON.  Les  Adeptes 
difent  :Le  tems  de  la  moiffbn 
efl  arrivé^  pour  fignifier 
que  l'œuvre  Hermétique  eft 
achevé  I  que  la   poudre  de 


M  O 
projeÔion  eft  parfaite  ,  & 
que  par  Tufage  qu'on  peut 
en  faire  en  tranfinuanc  les 
métaux  imparfaits  eji  or  ou 
en  argent ,  on  receuille  les 
fruits  des  travaux  qu'on  a 
efliiyés. 

MOLHORODAM,     Sel 
gemme. 

MOLIBDENA.  Mine  de 
plomb, 

MOLIPDIDES.  Pierre 
de  Saturne  ou  de  plomb. 

MOLLIFICATION- 
Même  chofe  que  folution , 
trituration ,  putréfa^ion. 

MOLLUGO.  Efpece  de 
gratteron  ^  dont  la  graine  ne 
s'attache  pas  aux  habits. 

MOL  Y.  Homère  a  parlé 
du  Moly  comme  d'une  plan* 
te  de  grandes  vertus  ,  &  dit 
que  Mercure  en  fit  préfent  à 
Ûiyfle  quand  il  fut  dans  Tifle 
où  Circé  faifoit  fon  féjour. 
Elle  s'étoit  formée  ,  dit  la 
Fable ,  du  fang  d'un  Géant 
qu'on  avoit  tué.  Nos  Bota- 
nîfles  ont  donné  le  nom  de 
Moly  à  une  efpece  d'ail  qui 
ne  diffère  gueres  de  l'ail  com- 
mun ,  que  parce  qu'elle  n'a 
point  de  mnuvaife  odeur. 
Elle  pouffe  de  fa  racine  cinq 
feuilles  longues  d'un  pied  ou 
d'un  pied  &  demi«  larges  de 
deux  ou  trois  doigts,  épaif- 
fes ,  pointues  ,  verres  ;  mais 
couvertes  fou  vent  d'une  pou*- 
dre  qui  s'en  fépare  facilç- 


M  O  313 

ment  :  il  s'élève  d'entr'elles 
une  tige  à  là  hauteur  de  trois 
ou  quatre  pieds  ^  ronde  ,  nue , 
verre ,  creufe ,  portant  en  fon 
fommet  une  oi^ibelleou  bou- 
quet de  petites  fleurs  à  fixou 
fept  feuilles  pointues,  difpo- 
fées'en  rond,  blanches  ou 
rougeâtres.  Après  qu'elles 
font  paffées  il  paroît  des  pe- 
tits fruits  triangulaires ,  divi- 
fés  intérieurement  en  trois 
loges»  qui  contiennent  des 
femences  prefque  rondes  , 
noires ,  renemblantes  \  cel- 
les de  l'oignon.  Sa  racine  eft 
bulbeufe  ,  groffe  ordinaire- 
ment comme  le  poing,  noi- 
re en  dehors,  blanche  en 
dedans. 

MOLYBD^NA.  Plante 
appelde  Perflcaire.  Moîyh^ 
dÂTia  eft  aufit  un  nom  donné 
à  la  litharge  ,  &  à  la  mine  de 
plomb. 

MONDE.  (Petit)  Pierre 
parfaite  Aes  Philofopbes , 
ainfi  appelée  de  ce  qu'ils 
difcnt 'qu'elle  renferme  tou- 
tes les  propriétés  du  grand 
monde»  &:  qu'elle  en  eft 
comme  l'abrégé. 

MONDIFICATION. 
Préparation  des  matières 
crues  dont  les  Philofophes 
extrayent  leur  mercure.  Cet- 
te préparation  eft  la  première 
opération  de  Tceuvre  &  pré- 
cède celle  de  la  parfaite  pré- 
paration. Elle  confifte  dans 


?A 


M  O 

rifparatîon  des  parties  pu* 
res  d'avec  les  impures ,  & 
des  parties  fulfureufes,  cotn« 
bufiibles  &  arfénicales  d'a- 
vec les  mercuriclles  propre- 
ment dires.  Quelques-uns 
ont  appelé  cette  mondifica^ 
tion  ,  purification ,  reâifica- 
tion^adminiilration.  Le  ligne 
qui  indique  cette  mondifica" 
rron  parfaite ,  eft  une  couleur 
célefte ,  blanche  ,  éclatante 
de  la  matière^  &  reffem- 
blante  à  celle  du  plus  bel 
argent, 

MONTA  GNE.  Les 
Philofophes  ont  donné  ce 
nom  aux  métaux  par  corn- 
paraifon.  Nos  corps  (  dit  Ri-' 
plie ,  a.  part.  )  ont  pris  leurs 
noms  des  planètes ,  ce  qui 
les  a  fait  nommer  à  bon  droit 
montagnes ,  par  comparai* 
fon  d'où  l'Écriture  dit  >  lorf- 
que  Veau  fe  tourmentera  6fjè 
troublera,  les  montagnes  fi 
précipiteront  au  fond  de  la 
mer. 

Quelquefois    les    Alchy- 
miftes  ont  entendu  par    le 
terme  de  Montagne  ,    leur 
vafe ,  leur  fourneau  ,&  toute, 
matière  métallique. 

MORA  BACCI,  MO- 
RA  BATI  ,  ou  MORA 
VACINIA  &  VACCI- 
NIA.  Buiflbn. 

M  OR  FON  DE  MENT. 
Etat  de  la  matière  des  Sages 
entre  les  mains  d'un  mauvais 


M  O 

Artifte,  &  non  le  défaut  da 
feu  de  charbons  ou  autres 
matières  pour  la  faire  agir  ^ 
comme  Ta  interprété  l'Au- 
teur du  Diâionnaire  Her- 
métique. 

MORT.  Dans  le  fens 
chymique,  eft  l'état  aâuel 
de  la  putréfaâion  des  mix- 
tes j  &  la  régénération  eft 
leurréfurreôion.C'eft  pour- 
quoi ils  diftinguen t  deux  états 
de  Mort.  L'un  la  mort  ahfo-^ 
lue  s  qui  eft  une  réparation 
eflèntielle,  &  la  perte  des 
racines  &  de  la  forme  intime 
du  mixte,  incapable  après 
cette  mort  de  reprendre  fa 
première  forme.  L'autre  érac 
eft  celui  de  la  mort  accident 
telle  ,  qui  n'eft  Qu'une  répa- 
ration des  excrémens,  fans 
altération  des  racines  pures  » 
&  de  la  forme  intrinfeque 
qui  contient  Tidée  du  mixte. 
Cette  mon  eft  celle  du  grain 
dans  la  terre  avant  qu'il  ger- 
me ;  de  la  femence  dans  la 
matrice ,  &  de  tout  ce  qui  fe 
renouvelle  par  la  génération. 

MORT  DESÉLÉ- 
M E  N  S.  (  5c.  Herm.  )  Chan- 
gement de  la  forme  appa- 
rente de  la  matière  du  ma- 
giftere;  telle ,  par  exemple , 
qu'eft  cette  matière  en  terre 
après  lafolutien  :  c'eft  ce  que 
les  Pbilofophes  appellent 
converfion  des  élémens, 

MORTIER.  Mercure  ou 


M  O 

difibivant  des  Philofophes , 
ainfî  nommé  de  ce  que  par 
fon  moyen  l'or  des  Sages  ou 
le  corps  difToluble  fe  réduit 
en  poudre  impalpable  ,  & 
reflemblante  ,  dit  Flamel, 
aux  atomes  qui  voltigent 
aux  rayons  du  foleil. 

MORTIFICATION, 
en  termes  de  Chymie  ,  cft 
une  cfpece  de  pulvérifation 
qui  difpofe  les  corps  morti- 
fiés à  une  nouvelle  généra- 
tion ;  telle  eft  celle  des  fe- 
mences  des  végétaux  ^  que 
Ton  met  dans  la  terre  pour 
les  faire  germer  &  pouffer 
de  nouveaux  jets  fcmblables 
à  ceux  qui  les  avoient  pro- 
duits. Ceft  à  cet  égard  que 
Ton  a  fait  Paxiome  ,  la  cor" 
ruption  d'un  corps  y  &  le 
commencement  de  la  généra^ 
don  d'un  autre  -,  car  il  eft  dé- 
montré qu'il  ne  fe  fait  point 
de  génération  qui  n'ait  été 
précédée  de  mortification. 
On  a  donné  à  cette  efpece 
de  corruption  le  nom  de  mor- 
tification ,  parce  que  cette 
putréfadion  fefaifant  lente- 
ment ,  les  femences  femblent 
mourir.  Elle  diffère  de  la  pu- 
tréfaâion  proprement  dite , 
en  c©  que  celle-là  n'eft  que 
pour  un  temsj&  qu'elle  n'eft 
pas  une  vraie  corruption  ou 
pourriture ,  à  laquelle  la  gé- 
nération de  la  même  efpece 
de  plantés  ou  d'animaux  ne 


MO  315 

fuceede  jamais.  Dans  la  mor- 
tification y  l'humide  radical 
de  la  terre  dans  les  végé- 
taux ,  &  celui  de  la  femence 
daiis  les  animaux  ,  domine 
pour  un  tems  la  chaleur  in- 
née &  vivifiante;  mais  au 
bout  d'un  tems  cet  efprit 
igné,  aidé  de  la, chaleur  ex- 
terne y  reprend  de  nouvelles 
forces ,  &  dominant  à  fon 
tour  l'humide  radical ,  ache- 
vé la  génération. 

MORTIFIER.  Voyez 
CuiRB  LA  Mature.  Ceft 
aufli  changer  la  forme  exté- 
rieure d'un  mixte ,  comme 
on  fait  celle  du  mercure  en 
le  rendant  fixe  de  volatil 
qu'il  étoit. 

MOSARDEGI.     Plomb.. 

MOSEL.  Jupiter,  étain. 
Ce  terme,  dans  quelques 
Chymiftes ,  fignifie  du  mer- 
cure. 

MOOT.  Même  chofe 
Cj^Eudica. 

MOULIN  DES  SA- 
GES. Ceft  le  diffolvant  des 
Philofophes.  Ils  lui  ont  don- 
né ce  nom  par  la  même  rai- 
fon  qu'ils  l'ont  appelé  Mar-- 
brCy  Crible  ,  Mortier ,  dont 
voyez  les  articles. 

MOURIR.  Ce  terme  a 
deux  fens  dans  les  ouvrages 
des  Philofophes.  Il  fe  prend 
pour  faire  tomber  en  putré- 
faélion  &  en  diffolution  ,  afin 
de  procurer  une  nouvelle  vie 


316    MO        MU 

à  Pcnfant  philofophiqiie-  Il 
Fcntend  avifli  de  la  fixation 
du  volatil,  après  la  volatili- 
facion.  Ce  qui  a  fait  dire  à 
Philalethe,  il  faut  defleciier 
la  matière  &  la  fixer  ;  alors 
elle  fera  morte.  On  la  fer- 
mente enfaite  y  &  le  ferment 
qui  eft  fon  ame  la  revivi- 
fiera. 

MOYEl^ ,  pour  joindre  &" 
Unir  les   teintures^  C^eft    le 
mercure  des  Philofophes. 
.     Moyen    Dispositif, 
Magiflere  au  blanc. 

M  O  Z.  Myrrhe. 

MOZHACUMIA.    Mer- 
cure des  Sages. 
»     M  U.  Meura. 

MUCAGO.   Mucilage. 
MUCARUM   &    MU- 
CHARUM.   Nom    barbare 
donné  au  (îrop  de  rofes  ,  & 
à  teur  infufion. 

MULTIPLICATION. 
Opération  du  grand  Œuvre 
au  moyen  de  laquelle  oa 
multiplie  ta  poudre  de  pro- 
jcâion  ,  foit  en  qualité ,  foit 
en  quantité  à  Tinfîm  ,  félon 
le  bon  plaifir  de  TÀrtifte. 
Ellecônfifteà  recommencer 
ropération  déjà  faite,  mais 
avec  des  matières  exaltées 
&  perfeôionnées ,  &  non 
avec  (fes  matières  crues  com- 
me auparavant.  Tout  le  fe- 
cretjdit  un  Philofophe,eft 
une  difToUition  phyfîque  en 
mercure  j  &  unç  réduôioa 


MU 
en  Cl  première  matière.  Pour 

cet  effet  ,  les  Philofophes 
prennent  la  matière  cuke  8c 
préparée  par  la  Nature  y  & 
la  réduifent  en  fa  première 
matière  >  ou  mercure  philo-» 
fophique  d'où  elle  a  été 
tirée. 

Pour  avoir  une  pleine  cob- 
noifTance  de  cette  opération  ^ 
il  faut  obferver  cinq  chofes.. 

1°.  Que  les  Adeptes  ré- 
duifent les  années  en  mois  y 
les  mois  en  fenvaines  ,  les  fe— 
maines  en  îour&,  les  jours  en 
heures  «  &c. 

1*^.  Les  Philofophes  ont 
pour  axiome  que  toute  chofe 
feche  boit  avidement  l'ha- 
midité  de  fon  efpece. 

3°.  Que  le  fec  agit  alors 
plus  promptement  fur  foa 
humide  qu'il  ne  faifoit  aa« 
paravant. 

4**.  Que  plus  il  y  a  de 
terre  &  moins  d'eau ,  plutôe 
lafolution  fe  fera. 

5**.  Que  toute  folution  fe 
fait  fuivant  la  convenance  >. 
&  que  tout  ce  qui  diffout  la 
Lune ,  diffout  auffi  le  Soleil. 

MURPUR.  Cuivre  X  Vé- 
nus. 

MUSADIR.  Sel  armo* 
niac* 

MUSÉE.  Ancien  Poète 
Grec ,  l'un  des  premiers  qui 
ait  porté  les  Fables  Egyp- 
tiennes dans  la  Grece> 

MUSES.  Les  Mufes^  aa. 


MU 
nombre  de  neuf,  font  cofn- 
ronnément  regardées  com- 
me filles  de  Jupiter  &  de 
Mnemofync.  Diodore  de 
Sicile  dit  que  les  Mufes  ne 
difFéroient  point  des  Chan- 
tcu fes  qui  accotnpagnerent 
Odris  dans  (es  conquêtes  en 
Orient.  On  nepouvoit  mieux 
repréfenter  Ictîr  origine  & 
leurs  occupations  que  l'a  fait 
Héfiode  dans  fa  Théogonie. 

Apollon  a  toujours  é:é  re- 
gardé comme  préfldant  à 
Taflemblée  des  Mufes  ;  & 
rien  n'eft  fi  charmant  que  ce 
qu'on  dit  des  )^oncerts  du 
Parnafle  où  ce  Dieu  préfi- 
doit,  &  où  €!ks  chantoicnt 
d*une  manière  capable  de 
charmer  les  hommes  &  les 
Dieux.  Hercule  a  auflî  pafle 
pour  leur  conduôeur  ;  & 
c*eftde-là  que  lui  eft  venu 
le  nom  de  Mufagete,  Les 
Mufes  furent  auflî  regardées 
comme  d^s  DéefTes  guerriè- 
res; &  on  les  a  fou  vent  con- 
fondues avec  les  Bacchan- 
tes ,  parce  qu'en  effet  elles 
n'en  différoient  point.  Plu- 
tarque  nous  apprend  mê- 
me qu'on  leur  faifoit  des  fa- 
crifices  avant  que  de  donner 
bataille. 

Un  jour  de  mauvais  temps, 
dît  la  Fable  ,  les  Mufes  fe 
mirent  à  l'abri  chez  Py  renée  : 
il  les  trouva  de  fon  goût  ^  & 
voulue  leur  faire  violence  5 


MU  M  Y  317 
elles  demandèrent  des  aiies 
aux  Dieux,  pour  s'échapper 
de  fes  mains.  Elles  les  ob:in-^ 
rent  ;  elles  prirent  lafuite,  & 
il  perdit  la  vie  en  les  pour- 
fuivanr. 

Les  Alchymîfles  regar- 
dent les  Mufes  comme  le 
fymbole  des  parties  volatiles 
de  la  matière  de  Tceuvre  Her- 
métique. On  peut  en  voir  les 
raifons  dans  le  livre  3 .  ch.  14. 
§.  3.  des  Fables  Egyptien- 
nes &  Grecques  dévoilées. 

MUZADIR.  Sel  armo- 
niac. 

-    MYACANTHA.      Petit 
arbri fléau  appelé  Brufc. 

MYOSOTIS.  Plante 
nommée  Oreille-de-fouris. 

M YRRHA  ,  fille  de  Cy- 
niras,  devint  amoureufe  de 
fon  propre  père-,  avec  lequel 
elle  commit  un  incefle  par 
im  ftratagêmedefa  nourrice 
qu'elle  avoi\  mife  dans  fa 
confidence.  Son  père  ayant 
découvert  le  fait  ,chafla  Myr- 
rha ,  qui  fe  réfugia  dans  l'A- 
rabie, où  elle  fut  changée  en 
^  l'arbre  qui  porte  la  myrrhe , 
&  y  mit  au  monde  Adonis 
le  fruit  de  fes  amours.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées ,  liv.  4.  ch.  4. 

MYSTERE.  Opération 
ou  confeâion  du  grand  œu- 
vre ,  ainfi  appelé  de  ce  que 
tous  les  Phîfofophes  en  foac 
un  myftcrç  qu'ils  ne  décoii- 


3i8  M  Y  N  A 
vrent  qu'à  leurs  plus  intimas 
amis.  Quelques-uns  ont  don* 
né  le  nom  de  Myftere  à  la 
première  matière  de  Fceu- 
vrc ,  parce  que  c'eft  elle  qu'ils 
ont  le  plus  caché  dans  tous 
leurs  ouvrages. 

MYSTRUM.  Mefure 
des  Anciens.  La  grande  con- 
tenoit  trois  bnces  d'huile;  la 
petite  fix  dragmes* 

N. 

Naïades.  Nymphes 
des  Eaux.  Ce  nom 
vient  d'un  mot  grec,  qui 
fignifie  couler'  Lt%  Poètes 
ont  pris  cette  idée  des  Phi- 
îofophes  Hermétiques,  qui 
les  premiers  ont  perfonifié 
les  matières  de  leur  ceuvre  , 
&  les  opérations  requifes, 
avec  les  couleurs  qui  fe  ma- 
nifeflent  pendant  1  union  de 
la  partie  fixe  avec  la  vola- 
tile. Cette  dernière  étant  une 
eau  mercurielle  coulante , 
ils  lui  ont  donné  le  nom  gé- 
néral de  Naïade. 

NANPHORA.  Huile  de 
pierre.  Flanifcampu 

NAPÉES ,  Nymphes  des 
Bocages  &  des  Forêts*  En 
Chymie  Hermétique,  elles 
font  comme  toutes  les  Nym- 
phes le  fymbole  de  reau 
mercurielle. 

NAPHTE  ou  BITUMB. 
Matière  de  Toiuvre  en  pu- 


N  A 

tréfaflion ,  ainfi  nommée  de 
ce  que  le  bitume  eft  d'un 
brun-noir  ,  &  que  la  ma- 
tière des  Philofopbes  en  pu- 
tréfaélifon ,  reflemble  à  de  la 
poix  hoire. 

NAPORAN.  Coquillage 
de  mer  qui  donne  la  couleur 
de  pourpre.  I^es  Adeptes 
ont  quelquefois  donné  ce 
nom  à  leur  foufre  parfait  , 
parce  qu'il  a  cette  couleur. 
.    NAR.  Feu. 

NARBASAPHAR.  Le- 
ron  ou  cuivre  ;  mais  il  faut 
l'entendre  de  l'airain  des  Sa-* 
ges. 

NARCISSE.  Fleur  blan- 
che ,  en  laquelle  la  Fable  dit 
qu'un  jeune  homme  d'une 
beauté  ftirprenante ,  fils  du 
fleuve  Céphife  ,  &  d'une 
Nymphe ,  fut  changé.  Pro- 
ferpine  fut  enlevée  par  Plu- 
ton  dans  le  temps  qu'elle 
cueilloit  desnarciffes.  Voyez 
ce  que  tout  cela  fignifie ,  l.  4. 
ch.  3.  des  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées. 

NASSE,  Fourneau. 

NATARON.  Nitre. 

NATRON.  Efpece  de 
fel  alkali  fixe,  dont  les  an- 
ciens  Egyptiens  fç  fervoient 
pour  faire  du  verre ,  ou  pour 
blanchir  &  dégraiffer  les 
étoffes,  &  qui  en  s'uniffant 
à  toutes  les  liqueurs  huileu- 
fes ,  lymphatiques,  &  autres 
graifles ,  produit  fur  les  corps 


N  A 
les  mêmes  effets  qu'opère 
fur  le  cuir  la  chaux  dont  on 
fe  fert  pour  les  canner.  Les 
Egyptiens  s'en  fcrvoient 
aiiâî  pour  embaumer  les 
corps  que  nous  connoiiTons 
aujourd'hui  fous  le  nom  de 
Mumies  d'Egypte.  Après 
les  avoir  vuidées  des  intef- 
tins  &  de  la  cervelle ,  ils 
mettoienc  ces  corps  pendant 
70  jours  dans  le  Natron  $ 
&  quand  ils  étoient  fuffi- 
famment  imprégnés  de  ce 
fel ,  on  rempliffoit  la  tête  y 
la  poitrine  &  le  ventre  de 
matières  réfîneufes  &  bitu- 
mineufes.  Merc.  de  France  , 
Janvier  I751. 

NATURE.  L'oBil  de 
Dieu  ,  Dieu  même  toujours 
attentif  à  fon  ouvrage ,  eft 
proprement  la  Nature  mê^ 
me ,  &  les  loix  qu'il  a  po- 
Çées  pour  fa  confervation  , 
font  les  caufes  de  tout  ce 
qui  s'opère  dans  l'Univers. 
A  ce  premier  moteur  ou 
principe  de  génération  & 
d'altération  ,  les  anciens  Phi- 
lofophes  en  joignoient  un 
fécond  corporifié  ,  auquel 
ils  donnoient  le  ilom  de  jNa* 
tare  ;  mais  c'étoit  une  na* 
ture  fecondaire  ,  un  fervi- 
teur  fidèle  qui  obéit  exac- 
tement aux  ordres  de  fon 
maître,  on  un  inflrument 
conduit  par  la  main  du  fou- 
verain  Ouvrier  ,   ii^capaUe 


N  A  319 

de  fe  tromper.  Cette  nature 
ou  caufe  féconde  eft  un  ef- 
prit  univerfel ,  vivifiant  & 
fécondant,  la  lumière  créée 
dans  le  commencement ,  & 
communiquée  à  toutes  les 
parties  du  macrocofme.  Les 
Anciens  l'ont  appelé  un  ef^ 
prit  igné  y  un  feu  invijibîe  , 
&  Vante  du  monde. 

L'ordre  qui  règne  dans 
r Univers  n'eft  qu  une  fuite 
développée  des  loix  éter- 
nelles. Tous  les  mouvemens 
des  di^rentes  parties  de  la 
maife  en  dépendent.  La  Na- 
ture forme ,  altère  &  cor- 
rompt fans  cède  »  &  fon  mo- 
dérateur préfent  par-tout  ré- 
pare continuellement  les  al- 
térations de  fon  ouvrage. 

Le  terme  de  Nature  s'en- 
tend aufTi  de  la  partie  de 
rUnivers  que  compofe  le 
globe  terrcftre,  &  tout  ce 
qui  lui  appartient.  Dans  ce 
dernie^  fens  la  Nature ,  fé- 
lon tous  les  Phyficiens  & 
les  Chyiniftes ,  eftdiviféeen 
trois  parties,  qu'ils  appellent 
règnes  ;  favoir  ,  le  règne 
animal ,  le  végétal ,  &  le 
minéral.  Tous  les  individus 
de  ce  monde  fublunaire  font 
compris  dans  cette  divifion , 
&  il  n'en  eft  aucun  qui  n'ap- 
partienne à  un  de  ces  trois 
règnes.  Tous  trois  partept 
du  même  principe  ,  oc  néan« 
moins  font  compoCfo  de  trois 


3ao  N  A 

fiibftanccs  différentes,  qiiî 
en  font  les  femences  ;  Ta* 
voir ,  le  menfirue  pour  les 
animaux  ,  l'eau  de  pluie  pour 
les  végétaux,  &  l'eau  mer- 
curielle  pour  les  minéraux. 
Chaque  règne  eft  encore 
compofé  d'un  afTemblagede 
trois  fubdance^,  analogues 
en  quelque  manière  avec 
celles  des  autres  reines; 
c*eft>à-dire  «  d'une  fubitance 
fubtile ,  ténue  ,  fpiritueufe 
&.mercurieUe  ,  d'une  fubf- 
tance  groffiere  ,  terreftre  & 
crafle,  &  d'une  troifierae 
moyenne,  &  qui  participe 
des  deux.  Il  n'eft  point  de 
corps  d*où  l'art  ne  vienne  à 
bout  de  féparer  ces  trois 
efpeces  de  principes. 

Outre  ces  trois  fubflances, 
on  en  remarque  comme  une 
quatrième ,  qui  peut  fe  rap- 
porter à  la  première  par  fa 
ténuité  &  fa  fubtilicé/;  mais 
qui  femble  en  différer,  en 
ce  qu'il  eft  comme  impofli- 
ble  à  l'art  de  la  réduire  en 
efprit  liquoreux ,  au  lieu  que 
l'autre  fe  condenfe  en  eau , 
tel  que  l'efprit  de  vin  &  les 
autres  liqueurs  fubtiles ,  aux- 

Suelles  l'on  donne  le  nom 
^Efprit*  Cette  matière  m- 
condenfahle ,  eft  celle  que 
J.  B.  Van-Helmont  appelle 
Qa[.  C'eft  celle  qui  fe  fait 
Tentir ,  &  qui  s'évapore  dès 
le  commencement  delà  fer-** 


N  A 

mentation  des  corps.  Bec- 
cher  dit  n^avoir  pu  réuillr  à 
condenfer  ce  g-jj,  qui  s'é- 
vapore du  vin  lorfqu'il  fer- 
mente dans  les  tonneaux. 

Dans  ces  trois  claffes  d'in« 
dividus,  la  femence  eft  dif- 
férente, &  félon  le  même 
Auteur ,  contraire  l'une  à 
Pautre  à  certains  égards  ; 
quoiqu'elles  aient  beaucoup 
d'unité  entr'elles,  comme 
fortîes  d'un  même  principe , 
l'une  ne  peut  devenir  fe- 
mence d'un  règne  différent 
du  fien  :  de  manière  que  le 
Créateur  ayant  une  fois  fé- 
paré  ces  trois  fubftances  da 
même  principe  9  elles  ne  font 
plus  tranfmuables  Tune  dans 
l'autre.  Ceux  qui  fcrutent  la 
Nature  ,  y  trouvent  un  ca— 
raâere  tri  ne ,  qui  femble  por- 
ter l'empreinte  du  fceau  de 
la  Trinité.  Les  Théologiens 
verront  dans  ce  caraôere 
des  myfteres  &  des  chofes 
fi  furprenantes ,  qui  fe  font 
toutes  par  trois,  qu'elles  font 
bien  capables  d'affermir  no- 
tre foi.  Les  Phyficiens  ha- 
biles &  judicieux  voient  que 
ce  nombre  trinaire  des  trois 
règnes  eft  bien  digne  de  tou- 
te leur  attention.  L'âge  d'un 
homme,  quelque  prolongé 
qu'il  foit ,  n'eft  pas  fufiifant 
pour  obferver  les  opérations 
étonnantes  &  admirables 
qui  fe  pafTent  dans  les  labo- 
ratoires 


N  A 
ratoîres  de  ces  trois  régner* 
Y  a-t-ilrien  de  plu&  incom- 
préhesfible  que  ce  qui  fe 
paiîè  dans  le  ténébreux  fé* 
|our  où  fe  conçoit  &  s'en* 
gendre  l'homme ^  d'une  fubf- 
tAOce  fi  vile  ,  fi  corruptible , 
d'une  manière  fi  fimple  & 
fi  commune ,  en  peu  dé 
mois,  coraporé  cependant 
d'une  infinité  de  veines,,  de 
nerfs,  de.  membranes.,'  de 
valvules ,  de  vafes  ^  ik  d'diXb- 
très  organes ,  donc  le  moitié 
dre  ne  faureit^rre  imité;  par- 
faitement par  le  plu^  habile 
Arrifte  de  PUnivers  ?  Quoi 
de  plus  admirable  y  que  de 
.voir  dans*  une  nuit ,  par  «ne 
même"  pluie  9  dans  une  mê- 
me tctre,  eant  de  différenis 
végétaux  )  fi  divers  en  cou^ 
leurs  ^en  odeur ,  en  faveur, 
en  fignte  ,  germer  &  crdtue 
te  en  fi  grande  quannrié', 
qu'il^  n*eft  homme  au  monde 
qui  les  ait  feulement  roos 
vus,  loin  d'en  avoir  connu 
lei^  prespriétés  1  Lnsfojpiejf 
n'ont  rien  de  moinsr  admi^ 
râblé,  &  nous  . ne  foriinies 
pas  pkisKe0  état  d'en^erply- 
quer  parfaitement  iu  g^é- 
Tatiqn,''!qiie  celle  des  deux 
autrei  regMs«  Nouf  en. Sa- 
vons beainroapv  'nous:  lich 
ig:non^«  .^^ore  '  pow&lhbe 
davantage;  Aiaiicequrnotis 
eft  connu  vfuifit  certs^néfnédt 
poqr  nous  faire  écmè^arâ: 


N  A  311 

le  Roi  Prophète  :.  Que  vos 
Duvnages  ,    Seigneur  ^    f^nS 
magnifiques  I  vous  avei  fait 
tout  aveamé  grande  fageffh. 
.    Ces  tirois  règnes  dnt  en^- 
core  une  différence  dans  leur 
manière  d'être  ^  qui  les(  dtfi^ 
fingue  Tùn  de.  Faucfe^  i-e« 
^animauxont. un  corps,  donc 
les  parties  ne  femhlem  foc» 
-mer  qfiruii   aâeifiblage   fait 
par  unioc^  les  végétaux  psM^, 
%oagulatidnr;&'  les  minéraux 
•pafr  fixation;  C-eff-demiers  n# 
fe  trouvent  ^e  tlans  les  ^or 
crailles  de  la  terre  »  St  mottif 
bonidela  terre  s  lesariimatic 
font  tous-holside' terre i oa 
en  font  tàuleilîem  fép^éiff» 
'  L'étude  dshinNà/srrr  porte 
-avec  el]e:^tant'.d!agrémen6> 
.tant  de  fdatfir.&!jtant:4'utt* 
lïtév  ^'y  eftAirpreftant  dfr 
t  voir  fi  peiî  de  g^ns  s'y  ap^ 
'.p4iquer..  r  ;     ;>   j.      . 
-    Quelquef /Ànriens.  r4dut« 
-foient  tout  et^  enmblnmfon  -^ 
&  admettoient  les  nombr^ir 
comme'fdt-me'de  tout  ce  qui 
exifte ,  où  cndùne-Ja  loi ,  fu>- 
•vanc  laquelle  tont  ie  fornue 
•dans  la:  Notaire; '7yçto  Bn)«^ 
'hi^  a  rectrcôUr  fes>  néfkxicHTS 
.là-fdéflusidaiis  nnecaçre  ex- 
ctrSqaèhiBht  f  Mre:aniQurd'hui , 
CB  laqndleïl  2c  éoMé  pour  tir 
-irs  :   'CmhMaj^uvt  naiurdâ 
omagicunripegpetigim ,  ptofunr 
Jisfflmém  Véfu%  ficMiffimor' 
•fuot .'  a^tuemfèatàntfiiiî  ^    to* 


3aa  N  A  N  A 

ûufqui  Fhilofifbict  eogni^  ^s  les  autres  parties  du  corpf» 
tionem  compkMens.  Il  y  parie  L'ÙDitc  eft  donc  la  fourcili 
•de  prefque  touteJa  Natu*  de  Tamitié ,  de  la  concorde 
•re  qa'il  range  fous  les  nonir  &  de  Punion  des  choies  ^ 
^bres  depuis  l'unité  juf^u'i  comme  elle  eft  le  principe 
douze.  Comme  la  plupart  de  leur  extenfion  s  parce 
^es  Leâeurs  feront  bien  aife  qu'une  unité  répétée  produit 
4'en  avoir  quelqu'idée  ,  voi*  deux.  Ce  nombre  deux  eft 
ci  en  fubftance  ce  qu'elle  le  principe  de  la  génération 
contient.  des  chofes,  compofées    de 

Tout  eft  combiné  &com«  deux;favoir,  de  la  forme 
pofé  dans .  la  Nature  y  félon  &  de  la  matière ,  du .  mâle 
certaines mefures invariables  A  de  la  femelle,  de  l'argent 
formées ,  pour  ainfi  dire ,  fur  &  du  patient  ;  c'eft  pourquoi 
ties  nombres  oui  femblent  -ce  nombre  eft  celui  du  ma- 
«naitre  les  uns  des  autres.  Il  riage  8c  du  microcofmc  j  Se 
y  a  plufieurs  chofes  uniquefe  iignifie  la  matière  procréée* 
sdans  les  monde  qui  nous  ler  La  forme ,  le  mâle  &  l'a* 
»|Nréfentent  Tunké.  Un  Dieu  genc  font  la  .même  chofe. 
«rincipe&:'£n  de  toutes  cho-  Le  foleil,  la  terre»  te  cœur 
res ,  &  qui  n'a  point  de  corn*-  la  forme  »  &  ce  que  les  Af- 
-mencement.,  oe  même  que  trologues  appelant  tête  du 
sd^ta  •  les  ^  nombres  rien  ne  ,  Dragon ,  font  regardés,  com- 
^récede  -  l'unité.  }l  n'aura  mè  mâle.  La  lunç ,  l'eau ,  le 
aufli  point  de  fin  ,.  comme  ^cerveau ,  la  matière  8c  la 
«f  unité  peàt  s'ajouter  à  l'u-  queue  du  dragon  fodt  k  fe« 
nîtépar  une  progreflion  in-  tnelie;  les  premiers  repre-  j 
finie*  fent&pàr  Adam ,  les  féconds 

Il  n'y  a  qu'un  Soleil  d'où  |>ar  Eve.  Auffi  Dieu  n'a-t-}l  | 
Semble  procéder  la  lumière  -créé  qu'un  mâle  8c  une  fe- 
•qu'il  communique  à  tout  PU-  melle;  &  rien  dans  l'Uni* 
nivers,  après  favoir  reçue,  -vers  ne  s'ensendre  fans  Je 
Il  n'y  a  qu'un  macrocoftne  -concours  de  l'un  avec  l'au* 
tc  une  ame  de  l'Univers,  tre.  Ce  qui  nous  eft  jrepré- 
Dans  le  monde  intelligible  famé  par  les  deux<  Chéru- 
&  matériel  une  feule  pierre  bina  ^qu^  couvroîent  Tarche 
^esSnges^  8c  dans  le  mi*  d^ieumiles^&par  les  deux 
'croco(me  un  cœur,  fource  tables  de  Ha  lot  données  à 
de  la  vie,  d'où  la  lumière  Moylè,  qui  y  étoient  ren? 
fitsUefe  communique  à  tottir  fermées. 


N  A  N  A  jaj 

.  l'unité  ajoutfe  tu  nom*  la  loi  Je  la  Hatur^;  le  ttms 

bre  deut  fait  crois  nombres,  de  là  loi|  ouUIoi  de  Moy- 

facréy  très-puiiTant  &   par-  fe ,  &  le  cems:*de  la  gr^ce,  ott: 


fait  ;  &  la  féconde  divifion 
de  la  Nature  &  de  fon  prin- 
cipe Dieu  en  crois  perfon nés. 
Père  ,  Fils ,  &  Saint-Efpric. 
te  Fils  eft  engendré  du  Père,. 


la  foi  de  grace« 

Troi«j.  venus*  Théologa- 
les; la  toi,  V^ipérance  £U 
charité. 
Trois  puiffances  incellec- 
&    le  Saint*£fjpric    procède   tives  dans  le  nicrocofine  ^ 
âes  4eu3ç,  Aum  le  Créateur   la  mémoire  «  refpri^  &    la 
lemblè  avoir  voulu   fe    ma'  volonté.   ^   ,*/.     ,     ^ 
nife'fter^  nous  dans  coût  te       Trois  règnes  dans  la  Na** 
livre' de  la  Nature;  comme   ture  :  le  minera^;  le  végéti^I 
il  en  écoic   le    commence-  ic    lanlfnai  j.^^ns    lequel 
inenc,^  il  fei^ble  aypsr  for«   Thomme  ijlç  4Qit;pc4nc  ëjre 
Tù€  rhomnie    de    toute  la   compris  en^pacctculi^r  «  par<^ 
quinceflence  ^'dês  '  cHofes  ,   ce  qu*il  eft.  comppfé  de  bi 
pour.  é;re  )e*fpeââteur^de   quintefTencs^dç^'cfois. 
I^Univers,  &  y  reconnoître       Trois  Ifortes- djélémena^ 
fon  Auteur.  Tout  aufli  dans   les  purs«   lesocqmpofé»;  fc 
la  Nature'  eft  compofé    de   (es  décompofi^s.:::::' 
trois  ^  &  divifë    par  trois  ;    .   Trois  principes  matériels 
trojs  perfonnes   en.  Dieu  ,    de-tous  les^.;fi^i>ee«;foufr^  ^ 
trois  hiérarchies  des  Anges,   fel  &  mercurf^  . 
h  Tuprême ,  là  moyenne  &       Trois  qualité,  de  ces  prtn« 
la  baiTe.,  qui  multipliée  par   cipes;te  volatil  ,lç  fixe^»  fc 
elle^méine  forme  neuf,  dont   un   troifietne   qui.  participa 
nous   pâf^terons  ci-après.  Il   des  deux;*'      :   . 

Îf  a  trois  fortes  drames  danâ  Trois  divifion»  de  U  iour^ 
'Univers ,  Tintelligente  ,  la  née  félon  la  créatijon  ;  I« 
feni^tlve  &  la  végétative,  jour ,  la  nuit  ic  1^  çrépuf* 
Ces  trois. aines  fe  trouvent  cule.  ^^^ . 
dans  l^omme,  la  fenfitivç  Trois  me&res  des  chofes| 
&  la  végétative  dans  lesani-  lè  commencenient».  le  mi« 
maux ,&  la  végétative  feule  lieu  &  fa-fin,  f  > 
dans  les  plantes*  Tro^  inefuresrdu  temtf 

.    il  .y  a  eu  trpis  Xortes  de   lepaile,  le   préfent   9c  If 
tems' écoulés  ou  qui  sMcoù-  iutjur.  .  ^  ^  . 
lent  depuis  U  créations  h    \  Trois  dimenfipns d{isrs  (es 
cems  de  la  ITature  ^  appeBî  iPorps.|  ia   lougueur  ^    fa 

Xij 


largeur ,  &  la-  hâùtecir. 

Trois  prindpes  de  rhonr- 
me-^  rame,  Vtfptif  &  le 
corps. 

Trois  parties  dans  le  corps 
èfk  microco&ne , 'Correfpon- 
dantes  à  autant .  de  parties 
du  itiacrocôfmés  h  tête ,  la 
poitrine  &  le  ventrel  La  tète 
au  ciel  ^  la  poitrine  au  fir- 
marnent  ou  à  Pair ,  le  ventre 
à  la  tcr'rèrf-    -, 

Trois  étémehs  principaux  5 
le  feu ^  Pair  &  l'eau. 

Un-' eïpHt  un  peu  éclairé 
&  inft?tiit  île  Ut  Nature  , 
terra  fans  f^ètneî^e  toutes 
ces  cbofes;*  dWIfiEwen  trpi» 
lie  font  cepéndanft  qu*one 
fcméoie.ehofev  comme  fes 
trois  perfonnesneibnt  qu'un 
iJieù.  Le  temS^àff^,  le  prér 
fefit  Se  -le  futur  né  font  qu'un 
&  même  tcriis  i  la  hauteur  , 
la  largeur  &  k(  lon^nçur  d*uji 
corps  A  *ne  foinit  qb'un  corps. 
L'am^^J'eTpriè^K^te  corps 
ne  compofent  qu'un  -  hohi^ 
mei  toutes  ces' chofcs  fqnt 
néanmoins  j!rhs  -  di^inSes 
entc'eUes^;&  hckn^càii* 
cevons  la  difFécence ,  a^iifl  , 
bien  ijue  la  ^  réiînîoh  pour 
«n*  faire-  l'umtéj-'pour^ubî 
douteroit-on  ^c^del'e:xif- 
«ence  d'un.  Dietf  éft;  troi^ 
^rfonnes  î  :    '  '   t        (  -' 

Une  unité  ajoutée  .à  tt6is 
produit  qùai^ y  ^t^  devient , 
^lon  Tycho  Brafré  le  pla<- 


N  A  . 
ffeurs^ autres,  le  fondemcrt 
de  tous  les  nombres ,  la  fon-^ 
taine  ^e  nature ,  cotnme 
renfermant  le  nombre  par«* 
fait  dont  tout  a  été  créé. 
CVft  pourquoi  l'on  partage' 
FUnivfers  en  quatre  éfémcns  j 
le  feu  , l'air,  l'eau  &  la  ter- 
re', aux  trois  premiers  def- 
quels  i:cpondent  deux  planè- 
tes à  cnacun;  favoir^  le 
Soleil  &  Mars  au  feu  ;  Ju* 
piter  &  Vénus  à  l'air ,  Sa- 
turne Bc  Mercur0  à  l'eau  ; 
&  la  Terre  a  en  partage  le 
Sbleil  ^  la  Lune  jSc  les  Etoi- 
ht  fixes..  '  \  ' '■; 

On*  compte  auffî'  'qûàtrie 
points  cardinaux  daïi^  'le 
monde  ,  l'Orient ,  TOi^ci- 
dent ,  le  Midi  &  le.Septen-; 
tri'on*     '*  ^    ' 

i   Qilî^trevcnts,Êurus,  Zé- 
phyrus ,    Aqiiilo  &'  A^ûélv 

Quatre  quafités  âèk  'lélé- 
merns  y  W*  lumière  drf  ,feu> 
le  diaphane  de  IWy^  mb^i 
bili^é  de  l'eaii ,  &;  la  folitlité 
Se  la  terre.  .  /  "'*.  '. .  . 
-'  Quatre  principes  de  riiotn- 
mérôrrdpoiidan^  aiiir'^ànà- 
trë  'ÏTcmens  j  Tamè'iii'  ftV^ 
f'èfprit  à  Vair ,  l'âmë  iniî^lte 

,  Quatre  humeurs  *^'6rtoa-   1 
%àle]B.'  àiné  le'  covo^  Su  ^cit 
çiôndèj'lï  W^;Téréjé!,  ^  ' 
;pitêii:e  &  la  iûéîàii2fiBl|e.  . 

'Quatre    fatûldî»  ^tfe'  Ibn 


N  A 
$vBt0  ;  Tintelleâ: ,  l«  tAfcai» 
ri magî nation    4c  lefçnti- 
menr. 

Quatre  degré$  .  progrcf- 
fifs  5  être ,  vivre ,  apprendre 
&  comprendre. 

§uatre  mouvemens  da))^ 
acure  ;  Pafcendant,  .ou 
du  centre  à  la  circonféren- 
ce ;  le  defcendant  »  ou<ie  la 
circonférence  au  cetitre.;  le 
proçreflif  ou  horizontal ,  & 
le  circutaire. 

Quatre  termea  de  la  Na- 
ture ;  la  fubfiancè  »  la  qua«* 
licé ,  la  quantité  &  le  mou^ 
vement* 

Quatre  termes  .niaihéma* 
tiques  )  le  point ,  la  ligne  , 
h  fuperficie,  &  la  profon** 
deur  ou  la  tpaflè. 

Quatre  termes  fhyfiques  9 
la  vertu  Cémimiive  ou  fe- 
nience  des  corps  >  leur  gé- 
nération ,  leur  aecrmâèmenc 
&  leur  perfeâion* 

Quatre  termes  métaphy- 
fiques  ;  Têtre  ou  V^xiftence , 
Teflcnce  ,  la  vertu  ou  le  pou* 
voir  d'agir  »  &  Tadion, 

Quatre  vertus  morales  1 
la  prudence ,  la  juftice ,  la 
tempérance  &  la  force. 

Quatre  complexions  ou 
tempéramens  ;  la  vivacité  y 
la  gaieté  »  la  nonchalance 
&  h  lenteur. 

Quatre  faifons  |  Thiver» 
le^  printems^  Tété  &  Tau* 
tdfine. 


N  A  31J 

Quatre  Evangéliftes  s  Se 
Marc,  S»  Jean  ^  S.  Matthîeli 
&'S.  Li|c*  • 

'  Quatre  animaux  facrés  ; 
le  lion  ,  l'aigle  ,  l'homme  8c 
le  bœuf^^  "  '    v  " 

Quatrefortes  de  .nractesf 
les  animaux ,  ^es  plantes,  les 
métaux  &  les  pierres*  - 

Quatre  &rtes  d'aninauxi 
ceux  oui  marchent ,  ceux 
qui  volent ,  ceux  qui  nagent 
&  ceux  qui  Tsmpent. 

Quatre  qualités  phyfiqaef 
des  corps  v^cbaudi  humide  t 
froid  &  fec. 

.  Correfpo^difice  des  mé* 
taux  aux  éPémens  \  Por  &  le 
fer  au  feu;  le  cuivre  &  Té- 
tain  à  l'air  ;  l'argent  vif  à 
Peau; 'le  plonab  &  l'argent 
à  la  terre. 

.  «Quatre  forces  de  pierres 
qjui  leur  répondent  ;  les  pier* 
res  précieufesSc  éclatantes, 
comme  le.  diamant  >  le  ru« 
bis ,  Sec.  les  pierres  légères 
&  tranfparentes  ^  comme  le 
talc  )  les  pierres  dures  Se 
cUir^s  y  '€ùnfv^  le  eaîliou  ; 
les  pierres  opaques  &  pe* 
fautes,  cprome  le  marbre  » 
Sec.  '  ..-.'. 

Des  dottse  figoes  »  trois  ré- 

Iiondentà  chaque. élément  1 
e  Bélier»  le  Lion^  leSt« 
gittaire  au  feu  $  tes  Gémeaux^ 
fa  Balance  -Se-  le  Verfean  à 
Tair  $  le  Cancer ,  le  Scor-^ 
pion  &  1^8  Poiflons  à  Teàu  1 
X  iij 


î 


e  Taureau,  la  Vierge  &  le 
Capricorne  à  la  terre* 

Le  nombre  cinq*  eft  cou* 
facré  ï  Mercure  I  die  Tychd 
Brahtf ,  &  n'eft  pas;  moins 
myftérienx  que  ceux  qui  le 

iirécedent.  On  y  voit  Teau  , 
*air ,  le  feo  &  la  terre  dont 
eft  compoftf  tout  tf^lxtequi 
Bit  un  cinquième  tout  abré* 
gé  des  quatre.  " 

Cinq  fens  |la  vue  ,  Toute , 
îodorat ,  le  goût  &  le  tou* 
éher.  ' 

Cinq  genres  de  mixtes  i 
les  pierres  ,  les  mltaux ,  les 
{i(lafttes  )  les  ^zoopbytes  &  ies 
snimanx. 

Cinq  fortes  d'animai^x  ; 
les  hommes ,  les  qoadrupe* 
desj  les  reptiles,  les.  poiC* 
fons  &  les  ci  féaux. 

Cinq  extrtfiiiitës  commu- 
nes aux  animaux  miles  & 
femel(efi$  la  tête,  les  deux 
bras  &  les  deux  pieds. 

Cinq  doigts  à  chaque  pied 
&  à  chaque  main  de  Thom^ 
jne.>  •       • 

Cinq  parrie&  principales 
dans  hntérieur  du  corps  j  le 
cœur,  le  ecrveau ,  le  pou- 
mon ,  le  foie  &  la  rate. 

Cinq  parliesdMffle$|>lan* 
tes-,  là  racine',  la  tige ,  les 
feuilles  »  la  fleur  &  la  fe- 
Bience. 

'La  Nature  a  cdttime  reçu 
fa  dernière  perfeâion  par  le 
sombre  fi^y  car  :1e  mond^ 


N  A 

t  <të  achevé  le  fixieme  four 
de  la  création,  &  ce  jour-là 
Dieu  regarda  tout  ce  qu'il 
avoit  fait ,  &  tout  étoit  par- 
Êiitement  bon. 

Il  y  a  (ix  -cercles  îmagi*« 
nës  dans  le  ciel  ',  Tarâîque  ^ 
Tantarétique ,  les  deux  tro- 
piques «  réquinoxial  &  Vé^ 
cliptique. 

Six  planètes  errantes;  Sa- 
turée, Jouter,  Mars  ,  Vé* 
nus  ,  Mercure  &  la  Lune^ 

Il  y  a  è%  manières  d'être^ 
ou  modes  des  corps  -,  la  gran* 
deur^tacoftleur,  la  figure» 
la  pofition  relative  ^  le  repos 
tt  le  mouvement. 
'   Le  cube  a  fix, faces. 

Six  degrés  de  rhorome  } 
Fentenderaent»  la  mémoire , 
lefentiment,  le  mouvement, 
la  vie  &:-  Tanimalité» 

Six  parties  principales exr 
térieures  dans  la  tète  de 
l'homme  •&  des  autres  ani* 
maux  -,  deux  yeux  ,  deux 
oreilles ,  le  nez  &  la  bou- 
che* 

Mais  la  Nature  femble  fe 
plaire  au  nombre  fept  plus 
qîi'cn  tout  autre ,  &  les  Py- 
thagoriciens qui  le  regar- 
dolent  comme  le  nombre  le 
plus  myftérieux  y  Pappe* 
loient  en  conféquence  la  voi- 
ture de  la  vie  humaine.  La 
vertu  de' ce  nombre,  di- 
foicnt'ils ,  fe  njanifefte  dans 
toutes  les  générations  de  la 


N  A 
l^atare ,  &  fert  particulière' 
ment  pour  la  getiération  de 
la  nature  hnmaitte.  Elle  fert 
à  le  compofer ,  à  le  faire  con* 
cevoir,  a  le  fermer,  à  l'en* 
finter  ,  à  le  nourrir  &  à  le 
faire  vivre*  Arifiote  dit  qu'il 
y  a  fept  cellules  dans  la  ma* 
trice  ;  fi  la  femence  '  y  de* 
meure  fept  heures,  la  con<^ 
ception  fe  fait  ;  les  premiers 
fept  jours ,  elle  devient  pro« 
pre  à  recevoir  la  figure  hu* 
maine;  Tenfant  eft  par&it , 
naît  &  vit  quand  il  vient  au 
monde  à  fept  mois  ;  après 
fept  jours  il  jette  le  fuperfîd 
ëa  fon  nombril;  après  deux 
fois  fept  jours  hs  yeux  fe 
tournent  du  côt^  de  la  lu- 
mière ;  c'eft  pourquoi  les 
nourrices  dôiv^i^t  avoir 
grand  foin  de  placer  tou- 
jours Tenfant  de  manière 
qu'il  puifle  voir  la  lumière 
direftement ,  ce  défaut  d'at- 
tention  fait  beaucoup  d'eo- 
^ns  louches;  après  fept  mois 
les  dents- commencent  à  lui 
pou/fer;  après  le  troifieme 
feprenaire  il  commence  à 
parler;  à  fept  ans  les  dents 
lui  tombent!  au  fécond  fep- 
tenaire  d'années  il  commen- 
ce à  avoir  la  faculté  génd^ 
rative  ;  au  troifieme  fepte- 
naire  il  fe  fortifie  »  &  prend 
i  peu  près  tout  fou  accrois 
fement;  au  quatrième  il  eft 
homme;  parfait;^  auâptieme 


N  A 


J27 


il  commence  à  décliner  \  f| 
la  feptieme  dixaine  eft  or<flP 
naireroent  à  peu  près  le  ter- 
me de  fa  vie» comme  le  dit 
le  Roi  David.         ' 

*  La  plus  haute  taille  de 
l'homme  eft  commuuémenc 
de  fept  pieds. 

Dans  le  grand  monde  il 
y  a  fept  planètes ,  fept  pleya* 
des  ;  fept  jours  de  la  fe* 
maine.  A  chaque  fept  jours 
la  Lune  change  de  quar« 
lier. 

Le  flux  Se  reflux  de  mer 
«ft  plus  fenfible  le  feptieme 
jouf  de  la  Lune ,  &  à  chaque 
feptenaire.  On  ne  finirok 
pas  fi  l'on  vouloir  rapporter 
ici  tour  ce  fe>qui  fait  parfepc 
dans  la  Nature*  On  petie 
voir  dans  l'Ecriture  Sainte 
combien  ce  nombre  de .  fept 
éioit  myftérieux»  Tout  fem* 
bloit  y  aller  par  fept  ;  le* 
prières  »  les  fêtes ,  les  puri- 
fications y  &c.  ;  fept  vaches 
maigres  &  fept  grafles ,  feoc 
épts  de  bled  »  (ept  plaies  de 
râgypte ,  fept  ans  defami- 
ne  y  Naaman  lavé  fept  fois 
dans  le  Jourdain  ;  David 
loue  fept  fois  Dieu  dans  la 
journée  ;  fept  dons  dq  S^nt* 
Efprit  y  &c.  Le  réfte  de  la 
Carte  de  Tycho  Brahé  re^ 
garde  plus  particulièrement 
les  planètes  &  les  fignes  àvt 
Zodiaque ,  avec  leurs  vertu» 
Se  propriétés  cabalifti^ue&i^ 
X  iv 


yii  K'A 

J*f  ft  pourcjiioi  je  le  pdTe  fous 
nence* 

Nature  Fuyantei 
Matière  volatile  qui  n'eft 
point  ^ernisoente  au  fea  ^ 
tel  qu'eft  leoaeMtire  com- 
ttkuti.  II. faut. fe  donner ;de 
garde  de  toutes  ces  matières 
roéraitîques  de  nature  fuyan- 
te., parce  qu'elles  ne  font 
-point  propres  ^n  tnagtftere. 
-  L'es  Philofopbes  recoin*- 
mandeot  par-tout  de  ne  faire 
entrer  dans  la  compofitioii 
•de  la  pierre  que  des  chofes 
de  même  nature  $  parce  que 
nature  sVjbuit  en  fa  propre 
nature,  nature  amende  na- 
ture ,  nature  perfeâionne 
Tiature ,  nature  contient  na* 
ture  j  éc  nature  eft  contenue 

5ar  nature ,  comme  le  dit 
'armenides  dans  le  Code  de 
Vérité.  La  raifon  de  cela  eft 
que  les  principes  de  la  ma- 
tière du  magiftere  font  les 
mêmes  que  ceux  des  mé^ 
taux,  &  que  n'étant  pas  en- 
cote  animés  de  l'aroe  pro- 
prement m^talKqiie,  ils  ont 
cependant  la  ifaculté  de  fb 
rminir  enfemble  dans  le  mé» 
lange  qu'on  en  fait.  Qu'on 
neifs'imagine  donc  pas  réuffir 
i  faire  Toeuvre^  en  prenant, 
pour  tnàtiere  ^u  magiftere , 
des  plantes,  oa  de&  Tels  des 
végétaux ,  des  cheveux ,  du 
fkng  humain ,  de  l'urine ,  ou 
toute  autre  chofe  prife   de 


N  A 
rhoftimé  ou  des  animaux  , 
le  nitre ,  le  vitriol ,  les  attra- 
mens,  le  fcl  commun  ou 
tout  autre  fel  ;  antimoine  , 
bifmuth ,  einc  ,  orpiment , 
arfenic ,  foufire ,  &  quelque 
efpeceqtie  cepôiâfe  être  des 
minéraux ,  «xcepté  un  feul , 
dit  Philaletfae^qui  eft  leur 
premier  être. 

Il  ne  faut  donc  point  pren* 
'dre  à  cet  effet  le  mercure 
vulgaire  ,  ni  les  mercures 
extraits  des  métaux ,  ni  les 
métaux  feuls  ,  quoiqu'ils 
foient  tous  de  même  natu- 
re. Les  SoufBeurs  doivent 
faire  attention  que  Morien 
les  avertit ,  que  tout  ce  qui 
s'achète  cher  eft  inutile ,  & 
ne  vai»t  rien  pour  l'œuvre  ; 
que  11  i^on  ne  trouve  pas  la 
matière  du  magiftere  vile, 
méprifée ,  jetée,  même  quel- 
quefois fur  les  fumiers,  & 
foulée  aux  pieds  dans  les 
endroits  où  elle  eft ,  en  vain 
mettra-t-on  la  main  à  la 
1>otirre  pour  l'acquérir,  puîf- 
qu'on  peut  l'amaiTer  foi- 
même  fur  les  montagnes  j 
dans  les  plaines^  &  dans 
tous  les  pays;  qu'elle  ne 
-coûte  rien  que  la  peine  de 
la'  chercher  &  de  la  ramaf- 
fer  ;  que  la  bénigne  Nature 
la  forme  toute  difpofée  ^ 
l'œuvre,  8c  qne  Tingénictix 
Artifte  n'a  qu'à  aidçr  la  Na- 
«ture,  pour  qu'elle  lui  donne 


NA 
cette  eiax  célefte  &  divine, 
ce  mercure  des  Sages  fi  fe- 
ch^ché  de  tant  de  gens ,  & 
trouvé  de  fi  peu  de  pcrfon- 
nes.  Que  te  ftudteux  ania« 
teur  de  la  Science  Hermé- 
tique fe  grave  bien  profond 
dément  dans  refprit  qu'il 
doit  imiter  la  Nature  j  fe  fer- 
vîr  des  mêmes  principes  & 
des  mêmes  voies ,  pour  par- 
venir au  même  but ,  cju'elle 
n'emploie  pas  des  animaux 
pour  ^ire  une  planté  j  mais 
la  femence  de  cette  même 
plante ,  on  une  plante  pour 
faire  un  métal,  ni  du  métal 
pour  faire  un  animal;  mais 
les  femences  de  chaque  cj^o- 
fe  pour  faire  chaque  chofe. 
Qu'il  apprenne  à  connoître 
la  Nature ,  &  ne  fe  trompe 
pas  en  prenant  pour  végétal 
ce  qui  eft  minéral ,  ou  pour 
ininéral  ce  qui  eft  animal. 
Pour  avoir  cette  connoifian- 
ce ,  c'efl:  ^  Dieu  ou  à  un  Phi- 
lofophe  qu'il  faut  recourir, 
II  faut  prier  avec  inftance  & 
droiture  de  cœur,  avec  hu- 
milité 8t  perfévérance  $  & 
X)ieu  fi  bon,  fi  roiféricor- 
dieux  t-efuferariHl  à  l'hom- 
me,  qui  eft  fpn  image,  ce 
principe  de  faute  &  de  ri- 
chefies,  lut  qui  accorde  ta 
nourriture  aux  petits  des  cor- 
beaux qui  l'invoquent  ? 

Lorfque   les  Philofophes 
difent  qu  il  faut  ^h<mg€r  Us 


N  A'  3^9 

natures ,  ce  n'eft  pas  de  faire 
pafler  tes  mixtes  d'un  règne 
dans  la  nature  d'un  autre 
règne ,  comme  feroit  un  vé^ 
gétal  ians  la  nature  méraU 
iique^  mais  de  fpirituaiifer 
ies  corps,  &  corporifier  les 
efprits,  c'eft-à«*dire.,  fixer 
le  volatil ,  &  volatilifer  le 
fixe.:  ce  qu'ils  appellent  auffi 
meun  le  deffuut  dejfas  ,  & 
le  deffus  deffous  ;rédiiito  h 
terre  en  eau,  &  l'eau  ca 
tetre. 

Nature  fe  joint  par  na-^ 
tare;  nature  contient  natare; 
nature  s'éjouit  en  nature  $ 
nature  amende  nature  ;  nd» 
ture  aime  nature  ;  nature 
furmonte  nature  ;  nature  re-^ 
tient  nature ,  font  des  façons 
de  parler  des  Philofophes  , 
pour  fignifier  que  le  difïbl- 
vant  philofophique  doit  être 
de  même  nature  que  le  corps 
qui  doit  être  diâbut,  que 
Tun  perfeâionne  l'autre  dans 
le  cours  des  opérations,  ds 
l'union  des  deux  fe  fait  d'à*- 
bord  parla  pturéfaâiôn  ,  & 
ehfuite  par  la  fixation.  Le 
mercure  diffout  le  £xequi 
eft  de  même  ftacure ,  puif-* 
qu'il  en  a  été  fait;  le  foufre 
ou  le  fixe  fixe  enfuite  le 
niercure^  te  en  fait  la  pou^ 
dre  de  projeâion. 

C'eft  pourquoi  let  Cby- 
miftes  Hermétiques  difent 
qtïe~les  natures  diverfis  ne 


3ÎO  N  A  NE 
t'amendent  point  ;  c*eft-i- 
dtre,  se  fooc  pas  ctpabies 
de  fe  perfeâionner  y  parce 
qu'elles  ne  peuvent  s'unir 
parfaitement.  Ainfi  les  focs 
de  la  plante  appelée  Iw 
naire,  ni  quelciu  autre  fac 
de  plante  ^ue  ce  puiflê  être, 
ne  vaut  rien  pour  Tœuvre 
métallique.  Leniercure  pré* 
tendu  fixé  par  leur  moyen , 
eft  une  fupercherîe  toute 
pure. 

NAUFRAGE.  (  Se. 
Herm.  )  Les  Pbilofopbes 
Hermétiques  appellent  ainfi 
les  erreurs  des  Chymifles 
dans  la  recherche  de  la  pierre 
des  Sages  «  parce  qu'ils  ap* 
pellent  leur  mercure  mer; 
ic  que  ce  mercure  &  fes 
propriétés  font  abfolument 
inconnus  aux  Chymiftes 
fouffleurs. 

NAVIRE  ARGO.  (  la  ) 
Vatfleau  que  montèrent  les 
Argonautes  pour  la  conque* 
ce  de  la  Toifon  d*or.  Voyez 
le  liv.  a.  ch.  I.  des  Fables 
Egypt.  &  Grecques. 

NAXOS.  Ifle  dans  la- 
quelle  Bacchus  trouva  Ariad- 
ne ,  après  que  Théfée  Vy  eut 
abandonnée.  Voyez  les  Fa- 
blea  Egypt.  &  Grecques  dé- 
voilées Jiv.  $.  ch.&&. 

NEBULGEA.  Efpece  de 
fel  q«*en  trouve  coagulé  fur 
les  cailloux  &  les  pierres. 

NÈCROCOMICUAL 


NE 
Terme  que  Paracelfe  a  in- 
▼enté  pour  fiçnîfier  l'âme 
animale  de  l'homme.  Il  die 
qu'elle  habite  dans  Teau  qui 
«ft  aotourdo  dœur,  &  qu'elle 
a'eft  pas  plusgrofle  qae  le 
petit  doigt  de  Q  maind'un 
nomme.  Il  ajoute  qu^il  y  a 
trois  vies  ou  trois  eflèsces 
dans  Tborome,  qui  toutes 
trois  peuvent  être  appelées 
Efprit;  favoir,  l'efprit  du 
ciel,  ou  Tair;  l'efprit  du  mi- 
crocofme ,  qui  eft  proprement 
l'ame  animale  ;  &  l'efprit  de 
tons  les  mufciés.  C'eft  ce  qui 
l'a  engagé  à  comprendre  tou- 
tes ces  vies  ou  efprits  fons  Is 
nom  de  Néerocomieum» 

NÉCROLE.  NecroUus. 
Celui  qui  des  premiers  a  écrit 
favaroment  d  une  chofe.  Pa- 
racelfe dit  que  Moyfe  a  été 
un  des  Nécrotes  de  la  Philo* 
fophie  des  Adeptes.  Nojha 
in  Adepta  Philojbphia  Nc" 
croUus  y  &  Anujîgnanus 
Mayfes  faSus  efl.  Paracelfe, 
de  A\oth. 

NECROLIUM.  Retnede 
fouverain  pour  conferver  la 
fanté.  Raymond  Lulle  l'ap* 
peloit  fon  nigrum^  &c.  PU* 
nifiampu 

NECTAR.  BoifloB  6e% 
Dieux.  C'eft  la  médecine  de% 
Philofophes.  Le  neâar  a  pris 
fon  nom  de  m'o^  yjuvenis  «  & 
x.1«^o^«ti  y  poffideo  ;  comme  fi 
l'on  difok  ^  boiffitfi  qui  cour 


N  È  . 
fcnrela  jeuneffe.  Les  Philo- 
fophcf  Hermétiques  attri- 
buent la  même  propriété  à 
leur  médecine.  Dans  le  court 
des  opérations  de  Tœuvre  ^ 
ils  donnent  lenôtn  de  Ne0ar 
à  leur  mercure  ou  àzoth  , 
parce  qu'il  abreuvé  la  ma« 
îiere  qui  refte  dans  té  fond 
du  ?arfl|||  qu'ils  ont  appelée 
Saturne  Jupiter ,  Veniïs, 
&c. 

NEIGE.  Les  Alchy- 
mifies  expliquent  de  Pbuile 
dîor  j  ou  foufre  de  la  pier- 
re ,  cette  neige  dont  parlé 
Pindare ,  quand  il  dit,  que  le 
Roi  des  Dieux  répandit  dans 
la  ville  de  Rhodes  une  gran- 
de quantité  de  neige  dorée , 
faite  par  Fart  de  Vulcaîn. 
OL  Borrickius, 

Neige.  (  Se.  Herm.)M2'- 

fjîftere  au  blanc  «  parce  qu'il 
é  précipice  alors  une  poudre 
blanche  comniie  la  neige»  Et 
lorfqu'ilsdifent  qu'il  faut  cui- 
re la  neige ,  c'eft  à-dîre ,  qu'il 
faut  continuer  la  digeftion  & 
la  circulation  du  comp6t. 

NEITH.  Nom  de  la 
Minerve  Egyptienne. 

NELÉE ,  fils  de  Neptune 
&  de  Ty ro  ,  fille  de  Salmo- 
née,  eut  de  Chloris, fille 
d'Amphîon  ,  douze  fils  , 
qu'Hercule  tua ,  excepté 
Neftor.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilée^?. 

NEMÉE.   Dans^  la  forfit 


NE  î3t 

de  Némée  il  y  avoit  un  lion 
furieux  qui  raVageoit  tout , 
Hercule  le  tua.  V.  Forêt. 

NEMÉENS  (Jeux). 
Fom  Jeu. 

NbOGALA.  Lait  nou- 
veau. 

TJEOPTOLEME.  Sur- 
tiom  donné  à  Pyrrhuâ,  fils 
d'Achille.    V.  Ptrrhus. 

NEPENTHES.  Remède 
dont  Homère  dit  qu'Hélène 
faifoitufage»  &dont  on  lui 
avoit  fait  préfent  en  Egypte. 
Ce  remède  guériflbit  toutes, 
fortes  de  maladies ,  &  con« 
fervoit  toujours  la  joie  &  la 
fatisfaâion  dans  le  cœur  de 
ceux  qui  enfaifoientufage. 
II  faut  rinterpréter  de  la  pa- 
nacée univerfelle  des  Philo- 
fophes  Hermétiques.  Elleeft 
lefeul  remède  qui  pui(fepr<> 
duire  cet  effet ,  parce  qu'il 
donne  la  fanté  &  les  richef* 
fes ,  8c  procure  une  longue 
vie  pour  en  jouir.  Théodore 
S\7^inger  a  donné  le  nom  de 
Népentkes  à  une  opiatc  dont 
la  bafe  eftle  laudanum;cetio 
opiate  y  dit  Blanchard  ,  a  des 
effets  admirables^quand  on  la 
donne  contre  les  vapeurs  & 
la  mélancholie.  Elle  délivre 
de  toute  langueur  &  triftef- 
fe  4  &  donne  de  la  joie  6ç 
de   la  galté. 

NEPHELiE*  Ce  nom 
fe  donneaiix  petites  taches 
blanches  &  légères  qui  fur^ 


331  NE 

viennent  fur  l'oeil  &  fur  les 
ongles.  On  appelle  auffi  ^^- 
pkelœ  ces  petites  nuées  qui 
nagent  dans  Turine. 

NEPHELE,  femme 
4*Achama8,  lui  donna  deux 
enfans,  Phrixus  &  Hellé, 
Athamas  la  répudia ,  pour 
époufer  Ino  ^  fille  de  Cad* 
mus ,  de  laquelle  il  eut  Léar* 
que  &  Mélicerte.  Ino  indif- 
pofa  refprit  de  fon  époux 
contre  fa  rivale  &  fes  en* 
fans.  Phrixus  &  Hellé  fe 
fâuverent  pour  fefouftraire 
/  aux  emportemens  d'Atha- 
mas.  119  montèrent  fur  un 
bélier  )i  toifon  d*or  «  &  vou-> 
lurent  aiofi  traverfer  la  mer 
pour  fe  retirer  à  Colchos, 
Hellé  tomba  dans  la  mer  & 
y  périt,  Phrixus  arriva  àbon 
port*  Népheïéfuz  enfuite  mé- 
tamorphofée  en  nuée ,  c'eft 
ce  qui  .figntfie  fon  nom. 
Voyez  Texplicâtion  de  ces 
fables,  dans  le  chap.  9.  du 
liv.  4.  des  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées. 

NEPHTÉ.  L'une  des 
femmes  de  Typhon.  Voyn 
Ttphon. 
NEPSU.  Etain, 
NEPTUNE,  fils  de  Sa- 
turne &  d'Ops ,  frère  de  Ju- 
{fiter  &de  Pluton.  Ces  trois 
reres,  après  avoir  chafTé  leur 
père  du  Ciel ,  partagèrent 
fntr'eux  PEropire  de  T  Uni- 
vers. Jupiter  eut  le  Ciel  , 


N< 
Neptuoe  les  Eaux ,  &  Pla- 
ton la  Terre  ou  les  Enfers» 
Ncptupc  époufa  Amphitri- 
je  ^  &  eut  beaucoup  d'en- 
fans  de  plufieurs  Nympiies 
qu'il  féduifitenfe  transfor- 
mant de  toutes  forces  de 
manières. 

Jupiter  le  chaflâ  du  Ciel 
avec  Apollop  ,  par^  q"'»!* 
avoient  confpire  c<»tre  lui* 
Ils  fe  retirèrent  auprès  de 
Laomedoa,  &  bâtirent  la 
ville  de  Troye.  Laomedon 
n*ayant  pas  donné  à  Ncp* 
tune  le  falaire  dont  ils  étoient 
convenus  ,  ce  Dieu  s'en  ven- 
gea en  inondant  tout  le  pays. 
On  confulta  TOracle  pour 
apprendre  les  moyens  de 
faire  cefTer  ce  fléau  ;  il  ré- 
pondit que  Neptune  ne  fe- 
roitpointappaifé,qu'on  n*eût 
expofé  la  fine  de  Laomedon 
pour  être  dévorée  par  un 
monftre  marin  ;  ce  qui  fut 
fait.  Héfione  fut  expofée , 
Hercule  tua  le  monftre  Se  le 
délivra. 

'  Neptune  eut  un  différend 
avec  Minerve,  à  qui  donne- 
iroit  le  aom  à  la  vilIed'Athe- 
nes.'  Ôo  convint  que  celui 
des  deux  qui  procureroit  aux 
hommes  la  chofe  la  plus  utile, 
auroit  la  préférence.  Nep- 
tune frappa  la  terre ,  il  en 
fortitun  cheval^  Minerve  la 
firappa  aufli ,  on  vit  pouflèr 
un  Olivier  avec  fes  fleurs  & 


'  N  1 

fes  fruits  ;  TA réopage  la  dé- 
clara viâorieufe* 

Les  Tritons  &  tes  aiH 
très  Dieux  marins  accotn- 
pagnoient  toujours  Neptu- 
ne 9  qui  étoit  porté  fur  un 
char  fait  d'une  conque  ma- 
rine ,  &  attelé  de'  chevaux 
noirs.  Neptune  fut  regardé 
par  les  anciens  comme  Fau- 
tdur  de  tous  les  tremblèmens 
de  terre.  Voyez  le  reîle  des 
Fables  qu'on  a  inventées^ 
fon  fùjet  &  leut  explication  y 
dans  les  Fables  Hgypt.  & 
Grecques  dévoilées  ^  liv.  3^ 
chap.;7. 

NERÉE,fîls  de.TOcéah 
&  de  Thétis,  félon  quelques- 
uns  ;  félon  d'autres V  fils  dé 
la  Terre  &  de  la  Mer:  il 
époufa  fafceut  Dôrîs  dont  il 
eut  un  grand  nombre  âe  fil- 
les ,.  appelées  de  fon  noni 
Néréides,  Elles  paflbfent  tout 
feùr  tems  i  danfér&i  folâ- 
trer'autour  du'chaV  de  Tri- 
ton. Les  Nymphes  de  Tupir 
ter  &  de  Tbéihîs  éhv6,yerent 
Hercule  à  Nérée  jpoùr  être 
inftrtiit  de  ce  qu'il  iuroit  à 
f^ir'e  pour  enlever  furemcnt 
iei  pommes  d^or  du  jardin 
jdes  Hefpérides.  Ce«,n'e^  pas 
fans  raifon  qû'HercùTe  va 
confulter  N4rie\  puîfqMe  ce- 
lui-ci étant  fils  delà  !terre& 
"de  TEau  ;  eft  le .  fy mbQle  d^ 
la  tnatiere  du  grand  ativre, 
fans  la  conaoiilancc  de  la- 


N  E  331 

quelle  il  n*eftpas  podibledé 
téufTir.  C'eft;dans  le  même 
féns ,  félon  les  vrais  Cby* 
miiles  y  qu'il  faut  interpréter 
les  prédiâions  des  calamités 
de  Troye ,  que  le  même  Nér 
rit  fit  à  Paris.  Orphée  dit 
que  tlirit  étoit  le  plus  an- 
cien des  Dieux ,  parce  que 
la  matière  de  la  pierre  eft  la 
fubftancedont  tout  eft  com« 
pofé  fur  la  terre.  Voyez  le^ 
Fables'  Egypt.  &  Grécquef 
dévoilées  ,  liv.  %.  ch.  %.  & 
part.  I.  p.  508.  ja3. 
^  .NÉRÉIDES.  Nymphes 
i|e  la  Hier.  Voyt[  NÉR^è. 

NERION.  En  grec  JRAoi 
dodapkrii  »  ttk  iï^n^xs  Laû-- 
"rier-ràfifS  / 

NESSCS  /Centaure ,  fib 
'dlxîoh  Se  d^une  nuée  ^  vou- 
lut faire  vfolenc^  a  Déjanîre, 
qu'Hercule  lui  avoir  confiée 
doiictIu»-  &ire-.trave«rer  le 
fleuve  .Evéne.  Hercule  s'en 
jippçrçut^  de  Tautré  bord  lui 
décocha  Mt^  flèche  dont  Nd^ 
fus  mourtit.  Se  fentant  btè|f9 
X  tnort .  il  donna  à  Déjanirp 
(a  tùi^ique  teinta  de  (qn  fahg  « 
(tp,,!ui,fi9i^|i^  eméfîdrèquê 
cette  tunique  auront  l^.véî:^ 
.d^OipAchsF  Hcacute  tf é»  ai- 
mer d^âutres  qu'elle  ^^'i\  U 
vétiifbkiCçMlementWiç  fois  '. 
êc  qu'eUe>  augmenterat  mé» 
jxie  les  feùj  dont  il  prAloit 
pour  elle»  Qépitiûrela  prit» 
engagea  Hercule  i  la  vêtir  ^ 


3J4  N  B  NI 
&  ce  Héros  Ce  feotic  ùîiGr 
d'un  feu  qui  le  dévoroir. 
Fby^  DÉ/AKiks,  &  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
déroîlées,  liv.  ^.- ch.   I9. 

NESTOR.  filsdeNélée 
Se  de  Chloris ,  fîic  un  des 
Héros  Grecs  qui  firenr  le 
fiege  de  Troye.  Il  s'étoit 
trouvé,  avant  cette  guerre, 
àuTL  noces  de  Pyrithoûs ,  oà 
il  combattit  courageufement 
contre  les  Centaures.  Aga- 
memnon  ne  demandoit  que 
dix  Neftors  pour  venir  à  bout 
du  fiege  de  Troye.  Neftor 
Vécut  lufqu'à  un  âge  fi  avao- 
'ce ,  que  quand  on  (ôubaité 
"tine  longue  vie  à  quelqu'un  , 
on  lui  ctefire  les  années  dé 
Neftor.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  8c  Grecq.  dévoilées  , 
liv.  6* 

NESTUDAR.  Séï  armo- 
jiîac. 

nettoyer;  f%q 

Laver,  blanchir. 

Nettoyer  i^^TABiis 
iD^AuGiAS.  Ceft  purifier  là 
matière  de  fes  impuretés  ter- 
rèftres  &  ^queufes;  Voyei 
AUGIAS.  .  ' 

NEVEU.  Grande  '  cuve 
ié  cuivre.  '•  '. 

\  NÈUSI.  Magïftére  au 
rouge;  ':  •  ' 

\'  NBtirTHA.  AmWoi.  "    ' 

;   NID  DU  pôuxet. 

lylercure   des  Sages.    C'eft 
•affi  quelquefois  le  yafê  4^1 


MI 

coottent  b  matière  ,  cm  f« 
vaidèau  tripleqoe  Fbmelap* 
pelle  VHahitacU  du  poulet* 

NIL.  Le  fleuve  du  Nil 
fut  mis  au  rang  des  grands 
Dieux  de  TEgypte,  faos 
douce  «  difent  quelques  My- 
thologues, à  caufe  desgrand 
avantages  qu'il  procttroit 
ce  pays  ^par  fes  déborde 
mens.  On  lui  donne  aufli  l 
nom  Océan.  Lç  but  des  ce 
réœonies  religieufes  &dt: 
Culte  que  les  Egyptiens  ren- 
doient  à  ce  fleuve ,  étoit  d'ap- 
prendre au  peuple  que  Peau 
eft  le  principe  de  toutes  cho» 
fet,  &qu*-avec  le  leu  qui  lui 
donne  fa  fluidité,  &qui  Vetk» 
tretient ,  elle  avoit  donné  la 
vie  &  le  mouvement  à  tout 
ce  qui  éxîfte.  L'eau  du  Nil 
féc'ondbit  non-feulement  le9 
champs ,  qui  fans  lui  feroieni 
devenus  ftériles  &  déferts  ; 
mais  il  procuroit  encore  ceué 
fécondité  aux  femmes  8t  aux 
ammauxl  Ilii*eft  pas  rare  de 
voir  dans  ce  pays-U  des  bre- 
bis qui  ont  porte  àes  deux  ou 
trois  agneaux. à-la-fois ,  des 
chevfes  qui  allaitent  trois  pu 
quatre  cabris  y  a'mfi  àti  au*» 
très.  ^^     .,  '  .] 

Les  fêtes  qù^on  célebtoîi 
en  rhWncurrclu  Nil  étoîent 
des  ptuk  ^i^ebiirç^.  Les  an* 
ciens  Rois"ja'Egypte  y  aflîfr 
tôient  accompagnés  de  leurs 
^iniftri^s  jj  4^  tçus  les  Grands 


NI 

dû  Royaame,  &  <f uneibule 
iaDombrabljS  de  peuple. 

Les  Indiens  rendoientde 

grands  refpe&s  au  Gange, 

doncleseaox,  auxquelles  Us 

atuibuoientde  grandes  ver- 

^««  faflbient  parmi  eux  pour 

^  &  facr&s. 

ulte  rendu  à  Teau  en 

i  Se  dans  la  Ferfe  fe 

lit  dans  tout  TOrient , 

ème  dans  lès  pays  du 

bflius   aflure  la  même 
jfedes  anciens  Germains 
de  quelqties  autres  pen- 
ses ^  comme  on  peut  le  voir 
.ans  fon  favant   Traité'  de 
i^origine  &  du  progrès  de 
ridolâtrie- 

On  fait  que  lès  Grecs  ne 
furent  pas  moins  attentifs  à 
révérer  FOc^an.,  les  fleuves 
icAe%  eaux*  Ils  n'entrepre* 
noient  aucun  voyage  par 
^au ,  qu^ils  ne  fifTent  aupara* 
vant  quelques  libations  & 
des  facrifiçes  aux  Divinités 
marines..    . 

Maxime  de  Tyr  rapporte 
quelques  rai&ns  qui  purent 
engager  difi^rens  peuples  à 
honorer  les  fleuves  qui  arro* 
foîent  leur  pays  :  les  uns 
pour  leur  utilité  ,  les  autres 
pour  leur  t)eauté  ;  ceux-ci 
pour  leur  vafie  étendue, 
ceux-là  par  quelquç  tradi- 
tion fabuleufe,  telleque  celle 
4a  combat  d'Hercule  avec 


N  I  33Î 

.le  fleuve  Achéloiis.  Mais  fi 
Maxime  deTyravoit  mi  pé- 
nétrer dans  les  idées  des  pre* 
miers  Philofophes  y  il  auroic 
deviné  l'objet  de  ces  failles, 
U  auroit  vu  que  ces  Maîtres 
de  la  Philofophie  penfoient 
que  Teau  avoit  été  la  pre* 
miere  matière  de  tout ,  & 
qu'animée  du  feu  de  la  lu- 
mière ,  elle  répand  cet  efpric 
dans  tous  les  êtres.  Voilà  la 
r^ifon  phyfique  qui  a  fait  in* 
venter  lesfables.  Venant  en* 
fuite  au  particulier  delà  Phi« 
lofopiiie  Hermétique  s  Teao 
eft  la  bafc  de  l'œuvre ,  lo 
principe  &  l'agent.  Par  fon 
feu  &  fon  aâion  Air  le  corps 
parfait ,  qu'elle  réduit  à  fon 
premier  principe  ,eUc  afpur- 
j)i  la  matière  à  ce  grand  nom- 
bre de  fables  qu'on  trouve 
expliquées  dans  le  Traité  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées. 

.  NIOBÉ,  fille  de  -T^ti- 
,tale  &  d'EuryanaiTe,  fut  ma- 
riée à  Amphion ,  qui  |)âtir 
orne  Ville  au  fon  de  fa  >  lyre. 
Niobé  en  eut  fix  garçons  Sç 
fix  filles.  Fiere  c^  (^  fécon- 
dité, elle  infult^iLatQâoç/qiii^ 
pour  fe  venger  ,  ei^g^ges 
Apollon  &  Diane  à  faire-pér 
rir  les  enfans  de  cette  té« 
méraire;  Ce  Dieu  .&  cette 
Déefle  les  tuèrent  <  à  coups 
de  flèches.  Le  chagrin  q.u'e^ 
eut  l!?iobé  toucha  les^rOieu^n 


336  NI 

qui  la  diangereat  en  rocher. 
Voyez  les  Fable«  £gf  pc  & 
Grecques  dévoilées ,  Uv.  5  V 
tbap.  la. 

NISA.  Ville  bkie  par 
Baçchusdans  Ton  expédition 
des  Indes  ^  en  mémoire  de 
Fiflc  du  même  nom ,  où  il  fut 
Âourri  &  élevé  par  les  Nym^ 
phes.  La  defcription  d^s 
beautés  de  cette  ifte  eu  très- 
conforme  à  celle  que  le  CoC^ 
nibpolire  fait  de  TiiSe  qu'il 
feintavoir  vu  enfonge.  Voy; 
les  FaWes  Egypt.  &  Grecq* 
dévoilées  ,  hv.  3.  cbapé  14* 
$.  a.  Voyei  Nysa.  > 

NITRE.  Ilyenadepftif 
fieurs  forces  ;  le  naturel  & 
l'arcificiel.  Le  premier  ft 
trouve  atracbé  fur  la  futface 
des  murailles  ,  ou  fur  lesrb^ 
ebers/  Le  fécond  fe  tire  par 
lixivi^ation  des  terres  &  d^s 
décpmbres  des  •murailles. 
Celui  d'Alexandrie  eft  un 
peu  coloré  de  rouge  foîble. 
IL'anitiieB  nitre  desEgyptlénfe 
iiouft  eft  comme  inconnu. 
Flisâe^s  Chymiftesont  pré* 
tendu  que  Teau-m^e  du  ni- 
tre >  ôu'cene  eau  rougeâtrè 
qui  refte  ap!^8  h  cryftalHfjh- 
tîon  dû  nhte ,  était  la  pre- 
fiitereèau  Stygiirine  déé  Pbi- 
lôfopfeès^  Ils  ont  en  canfé- 
queftcèappelé  le nitré  Cet^- 
vtré^Stl  infernal  f  Merctîre  ; 
U«  <5nt  '  tiiême  prétendti  ique 
«ttCe  cfau«mere  ititréé  y  éva« 


porée  f  coagulée ,  enlbtre 
difToute  à  l'air  ,  évaporée  • 
coagulée  &  dil&nce  de  nou- 
veau bien  des  fois  ,  devenott 
i  aimant  du  Cpfmopolite  , 
d'oà  Ton  devoit  extraire  le 
mercure  Hermétique  diffol- 
vant  de  Tor.  Mais  ils  anroseot 
dû  foire  attention  que  cet 
Auteur,  en  parlant  du  nitre, 
pe  parle  pas  do  commun , 
mais  du  pbilo&pbique.  C'eft 
pourquoi  il  dit  toujours  ao^« 
fM^^.L'eau^ttieredu  nitreeft 
la  matière  dont  on  fait  la  fa^ 
meufe  poudre  de  SantinelU. 
On  fait  évaporer  toute  Thu- 
midité  de  Cette  eau  après 
l'avoir  nii(e  dans  une  chau- 
dière de  fer ,  fur  un  feu  clair. 
Quand  là  matière  eft  deve- 
nue comme  une  pierre  gri- 
sâtre fans  4trel>rûlée ,  on  la 
laifle  refroidir,  on  la  met  en 
morceaut  dans  de  grandes 
terrines  de  grès ,  avec  beau* 
coup  d*ëau ,  oô  eijefe  di^yti 
on  retiré  cétie  première  eau 
fans  troubler  les  fèces  ,  on 
remet  ôhec  féconde  eau  ,  & 
ainfi  de  fftîte  plufieurs  fois 
jufqu'à  ce  que reââ  n'ait  plus 
la  faveur  de'  ftl-mifin  ni  ni- 
treux.  OnF  d^ailté  IVau  ,  & 
k>n  fait^i^he^  leé  feçès  qui 
Ambten t^de  l'amidon.  On 
«net  ces  fe<5efi^eif^  pôMfrfre'pdur 
l'ufage.  €m4  p^idre  a  A^t 
vernis  âdtriiï-atwsponr  dé- 
fbbfirtter  '&  pour  purifier  le 
fang 


NI        NO 

fang.  Quelques-uns  ont  ap- 
pelé les  cendres  gravelées 
nitre  d'Alexandrie.  Rullan» 
dus,  Blanchard  dit  qu'on  a 
donné  aci  nitre  les  nonts  Bau- 
rack ,  Algali ,  fcl  jinderons , 
Anatron ,  Cahalatar ,  &  que 
Bafile  Valemin  rindiquoit 
par  celui  de  Serpent  de  ter- 
re ^Serpens  terrenus. 

NI T  RI  ALES. Toutes 
pierres  calcaires» 

NITRON.  Ecume  de 
verre.  Rullandus. 

NO  AS.  Terme  Arabe  que 
quelques-uns  ont  employé 
pour  cçlui  de  cuivre»  BmU 
land, 

NOCES.  Réunion  du 
fixe  &  du  volatil  dans  l'œu- 
vre du  magiftere  &  de  Té- 
lîxir.  Ces  noces  fe  font  plus 
d'une  fois  avant  de  parvenir 
au  point  parfait  de  la  poudre 
de  projeâion. 

Les  Pbilofbphes  les  ont 
défignées  fous  les  fables  des 
noces  de  Pelée  &  de  Thé- 
tis  y  fous  celles  de  Pyri- 
thous  y  &c.  Voyez  leurs  ar- 
ticles. 

NOCHAT.  Cuivre, 

NOERA.  Chapiteau  d'un 
alambic.  Rulland. 

NOIR     PLUS     NOIR 

SUE  LE  NOIR    MÊME, 
'cft  la  matière  de  l'ceuvre 
'  en  putréfâôion  j  parce  qu'a- 
lors elle  reflemble  à  la  poix 
fondue.  Une  fe  dit  guère 


NO  337 

qu^  de  la  féconde  opérar 
tion  ,  oh  le  fixe  eft  diflbus 
par  raâion  du  volatil.  Dans 
les  Fables  le  noir  indique 
toujours  cette  putréfaâion , 
de  même  que  le  deuil  >  h 
triftefle,  fouvent  la  mort. 
Thétis  allant  implorer  U 
proteâion  de  Jupiter  pour 
Achille  «  fe  pr^fenta  a  ce 
Dieu  en  habit  d'un  noir  plui 
noir  que  le  noir  même  ,  dit 
Homère.  Lorfqu'Iris  fut  '  la 
trouver  de  la  part  de  [Jupi* 
ter,  pour  qu'elle  détermih&c 
fon  fils  Achille  i  rendre  à 
Priam  le  corps  d*Heâot|Ir|» 
la  trouva  habillée  de  noir 
dans  le  fond  de  fa  caverne 
marine.  Cette  putréfaâion 
eft  toujours  indiquée  par 
quelque,  chofede  noir  dana 
les  ouvrages  des  Philofo* 
phes.  C'elt  tantôt  la  tête  de 
corbeau  ,  la  vcfte  ténébreu- 
fe ,  le  merle  de  Jean ,  les 
ténèbres  ;  tantôt  la  nuit ,  l'é« 
clipfe  du  Soleil  &  de  la  Lu* 
ne ,  l'horreur  du  tombeau , 
l'enfer  &  la  mort«  Ils  nom* 
ment  encore  la  couleur  noirt 
qui  furvient  à  la  matière  j 
leur  çlomb ,  leur*  Saturne, 
leur  airain  qu'il  faut  blanchir^ 
la  tête  deMore.IIss'accor* 
dent  tous  à  dire  que  la  hoir* 
ceur  fe  manifefte  vers  le  qua* 
rantiéme  jour  delà  coifioD^ 
Ils  Rappellent  auflilaclefde 
rœuvre  «  &  le  premier  fignt 
Y 


ijS  N  O 

«jémonfirâtif y  parce  qtie ,  dit 
Flathel  »  fi  tu  ne  noircis  pas, 
tu  ce  blanchiras  pas  ;  fi  tu 
ne  vois  pas  en  premier  lien 
cette  noirceur  avant  toute 
Wtre  couleur  déterminée , 
tpehe  que  tu  a  faillis  en 
Veeu¥re  ^  &  qu'il  te  faut  re- 
commencer. 

NOIRCEUR  DE  LA 
NUir.  K  Nofiiu  Nuit. 

NOIRCIR.  Cuire  h  ma- 
fîerf  y  pour  la  faire  dtflbudre 
&  putréfier.  Voy.  le  Traité 
Hermétique  danslapremie- 
fe  partie  des  Fables  Egypt. 
Ht. Grecques  dévoilées. 

J^OhL  (Sc.'Iierm.)R\en , 
4it  Motîen,  n-^a  tant  induit 
en  erreur  ceux  qui  étudient 
hs  livres  des  Pliilafq>hes 
Chymiques  y  que  Ja  multi- 
tude des  noms  qu'ils  ont  don- 
nés  à  leur  matière ,  &  à  Tu- 
nique opération  que  l'on  doit 
faire  pour  parvenir  au  ma- 
gifte;*e.  Mais  que  Ton  fâche 
que  la  matière  étant  unique 
n'ft  qu'un  feul  nom  propre 
(i^nsohtque  langue.  Les  dif- 
i^(?ntes  couleurs  qui  fur- 
yiéonent  à  cette  matière ,  lui 
ont  fait  donner  tous  les  noms 
qei  matières  qui  font  ainû 
colorées.  Par  jexempie,  lorf- 
qu'elle  eft  -au  noir  ,  lesPhi- 
l^fopbes  Pont  appelée  e»«- 
c/c  »  ipue  ,  tête  dt  eofteau  ^ 
4^ de  tous lesnomt des cho-* 
fyg  noires.  Quind  .  elle  eft 


NO 

parvenue  au  blanc ,  îfs  PonC 
nommé  eau  purifiée  ^  neigt  » 
cygne  ,  &c.  Après  le  blanc 
vient  la  couleur  ci  trîne  ;  alors 
les  Philofophes  dîfent  notre 
huile  ,  notre  air ,  &de  cous 
les  noms  des  chofes  fpîri-» 
tneufes ,  vobtiles  ,  comme 
ils  l'avoient  appelée  eau  de 
fel,  alun,  &c.  lorfqo'elle 
étoit  au  blanc.  Quand  elle 
eft  parvenue  au  rouge  ,  ils 
la  nomment  cielyjbufre  row 
ge  y  or^  efearhoucle  ;  rubis  , 
&  enfin  du  nom  de  toutes 
les  chofes  rouges ,  tant  des 
pierres  que  dies  plantes,  & 
des  animaux.  Quant  aux 
noms  des  opérations  ,  on  les 
trouve  expliquées  dans  les 
articles  qui  les  concernent* 
Qu'on  fdche  feulement  que 
lafublimattDn  phiiofophtqne 
n"eft  qu'une  purification  de 
la  matière  par  elle-même, 
ou  une  difTolution  des  corps 
en  mercure* 

NOMBRIL  DE  LA 
TERRE.  Les  anciens  Grecs 
donnèrent  ce  nom  à  riine  de 
Délos  ,  parce  qu'ils  difoient 
quelle  étoit  le  milieu  de  la 
Terre.  Ils  le  prouvoient  par 
la  Fable  ,  qui  dit  que  Jupiter 
fit  partir  deux  aigles  ,  funç 
à  rOrient ,  l'autre  à  rOccî^^ 
<lent,  &  qu'elles  fe  rencon- 
trèrent dans  Tlfle  de  Dëlcs'< 
aprèî  avoir  volé  fans  relâche 
toujours   direâement  «  iç 


N  O 

avec  la  même  vîtefle.  Voy. 
les  Fables  Egypt.  &  Grec- 
ques dévoilées  ,  liv.  3.  ch.  4. 
&  la. 

NOMIUS.  Surnom  de 
Mercure, 

NONIUS.  Nom  d'un 
à^s,  chevaux  qui  traînoit  le 
char  de  Piuton.  Kt  Abas- 

TER. 

NORA.  Chaux ,  nitra  & 
tout  fei.  Ruiland. 

NOSTOCH.  Efpece 
d*éponge  tcrreftre ,  couverte 
d'une  peliicule  affex  forte; 
elle  vient  de  la  groiTeur  det 
éponges  femelles  ,  quelque <- 
fois  grofTe  comme  la  tête 
d'un  homme.  On  la  trouve 
dans  les  prairies  au  mois 
de  Juin ,  Juillet  &  Août. 
File  eft  légère ,  ronfle  , 
trouée  en  dedans  comme 
réponge.  Lorfqu'elle  eft  fur 
pied  &  encore  fraîche ,  elle 
fait  lin  trémouflemènt» quand 
on  la  reroue ,  à  peu  près 
comme  du  flan  ou  delà  ge- 
lée de  viande.  Quelques- 
uns  Font  appelé  jet  d^étoi'^ 
Us,  Ruliand.  C'eft  une  ef- 
pece de  veffe-de-loup. 

NOTUS,  Le  vent  Notu8 
étoir  iîis  des  Dieux ,  comme 
Borée  &^  le  Zéphyre  ;  les 
autres  étoient  enfans  de  Ty- 
phon ,  fuivant  Héfiode.  Ba- 
file  Valentin  dit  que  le  vent 
Notus  &  un  autre  fe  font 
fsntir  dans  l'oeuvre ,  &  qu*iU 


NO  3J9 

foufRent  très-fort  ;  comme 
le  vent  Notus  ou  de  Midi 
eft  humide  &  pluvieux  »  on 
a  feint  qu*il  s'élevoit  dans  le 
vafe  dans  le  tems  de  la  vo* 
latilifation  de  la  matière  qui 
s'élève  en  vapeurs  »  &  re- 
tombe en  efpece  de  pluie , 
qui  fertUife  la  terre  philofo- 
phique-,  &  comme  ce  vent 
des  Philofophes  eft  formé 
par  cette  matière  ,  qui  eft  !• 
principe  des  Dieux  de  la  Fa- 
ble ,  il  fe  trouve  par-là  en* 
fane  des  Dieux ,  mais  des 
Dieux    Hermétiques, 

NOURRICE.  Les  Phi- 
lofophes appellent  ainfi  It 
nàiniere,  ou  matière  de  la 
quelle  ils  tirent  leur  mercure 
&  leur  foufre  ;  ce  qui  doit 
s'entendre  avant  la  première 
préparation  ,  &  pendant  la 
féconde.  Michel  Majer  a 
repréfenté  Tenfant  philofo- 
phique  par  un  emblème  ,  ok 
Ton  voit  une  femme  ayant 
un  globe  terreftre  au  milieu 
de  la  poitrine;  de  ce  globv 
forteîit  deux  mamelles  , 
auxquelles  font  attachées  leg 
lèvres  d'un  enfant  qui  les 
fuce  ,  foutenu  par  les  bras 
de  la  femmes  au  deflbus 
font  écrits  ces  mots ,  tirés 
de  la  Table  d'Emeraude 
d'Hermès  :  Nutrix  rjui  eft 
Terra  ;  la  Terre  eft  Ki  nonrr 
rice.  Mais  quand  il  s'agit  des 
nourrices  des  Dieux,  ordi* 
Yij 


343  NO 

nairement  elles  font  déCi^ 
gnées  par  les  patries  voUr 
tires  9  ou  l'eau  mercurielle 
des  Philofophes ,  comme  on 
peut  le  Toir  dans  mon  Traité 
des  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées. 

NOURRIR.  V.  Cuire. 
C'eft  à  cette  opération  qu'il 
faut  rapporter  ce  que  dit  la 
Fable ,  iorfqu'elle  nous  ap- 
prend que  Thécts  nourrifToit 
Achille  d'ambroCe  pendant 
le  jour ,  &  qu'elle  le  cachoit 
fous  la  cendre  pendant  la 
nuit,  pour  l'accoutumer  au 
feu ,  qui  de  voit  être  fon  été* 
menr. 

NOURRITURE  DE 
L'ENFANT.  Ce  terme 
s'entend  du  feu  &  du  mer- 
cure phjlofophique  ;  car  il 
eft  dit  dans  la  Fable,  que 
Thétis,  mère  d'Achille  , 
le  nourriiToit  de  neâsr  & 
d'ambrolie  pendant  le  jour , 
&  le  cachoit  fous  la  cendre 

i>endanc  la  nuit.  Achille  eil 
e  fymbole  du  feu  du  mer» 
cure  ,  d'où  doit  naître  l'en- 
fant ,  qui  eft  même  fouvent 
iignifié  par  Achille  ,  mais 
encore  mieux  par  Pyrrhus 
fon  fils,  La  nourriture  eft 
le  mercure  ,  &  l'enfant  eft 
le  magiftere  qui  doit  en  for- 
tir. 

NOYAU.  Mercure  dfs 
Philofophes,  ainfi  nommé 
lie  ce  qu'il  faut  le  tirer  dç 


NU 
ÙL  minière  en  en  féparantles 
parties  terreftres ,  aqueufes 
&  hétérogènes,  dans  lef- 
quelles  il  eft  enfevcli  comme 
le  noyau  eft  enveloppé  de 
fonécorce.  Laiftèz  l'écorcc 
&  prenez  le  noyau ,  dit  Phi- 
lalethe;  c'eft-à-dire,  pre- 
nez l'amande ,  &  laiâèz  le 
bois  qui  la  couvre. 

N  U  B  A.  Cuivre.  On  a 
donné  le  nom  nu^al  la  man- 
ne qu'on  amafle  en  Irlande , 
parce  qu'elle  en  a  une  cou- 
leur rougdltre,  comme  celle 
du  cuivre.  Planifcampi  cUt 
qu'elle  eft  couleur  de  rofc, 
&  qu'elle  eft  la  féconde ef- 
pcce  de  Téréniabin. 
NUCHAT.    Airain. 

NUÉE  qui  écUpfe  hSù- 
IciL  Exprelfions  qui  figni- 
fient  la  noirceur  &  la  pu* 
tréifaâion  de  la  matierç.  Les 
nuées  des  Philofophes  font 
les  vapeurs  qui  s'élèvent  de 
la  matière  au  haut  du  vafe, 
oà  elles  circulent ,  fe  con- 
denfent,  &  retombent  en 
pluie  ou  rofée,  que  les  Adep- 
tes appellent  rofit  de  Mai. 
•La  pluie  d'or  qui  tomba 
dans  l'ifle.  de  Rhodes  au 
moment  de  la  naiflance  de 
Minerve ,  étoit  (Produite  par 
ces  nuées.  Elles  forment  auflî 
celles  dont  Jupiter  environ- 
noit  Iq  pour  la  fouftraire  aux 
yeux  de  la  jaloufe  JunoQ» 
Ce.  font  encore  ces  nuées 


K  V 
dam  lefquelles  Jnnon  & 
Jupiter  fç  cachoient  fur  le 
Mont-Ida.  Cette  nuée  cft 
auin  celle  qu'embrafTa  Ixion  ^ 
&  celle  dans  laquelle  Né* 
phélé  fut  métamorphofée  ; 
enfin  celles  fur  lefquelles  Iris 
ftoit  portée,  quand  elle  foi- 
foit  tes  meflages.  Car  Iris 
ou  les  couleurs  de  la  queue 
du  Paon  ne  fe  roantfeftent 
que  dans  le  temps  que  la  ma* 
ticre  fe  volatilife. 

NUHAR.  Airain.  Vénus. 

NUIT,  (la)  fille  de  fa 
Terre  &  du  Chaos.  Orphée 
dit  qu'elle  écoir  la  mère  des 
Dieux,  Elle  s'alita  avec  TE- 
rebei  dont  elle  eut  beau- 
coup d'enfans. 

Les  Philofophcs  prennent 
auflfi  U  Nuit  pour  fymbole 
de  leur  matière  parvenue  au 
noir^ouen  pntréfaftion.  Elle 
eft  alors  en  effet  la  mcre  des 
Dieux  Chymiques  ,  parce 
qu'ils  ne  donnent  le  nom  de 
Saturne  à  leur  matière,  que 
lorfqu'elle  eft  an  noir  plus 
noir  que  le  noir  méme^  & 
Saturne  eft  le  premier  de  ces 
Dieux. 

NUMMUS.  Matière  dfe 
J'oeuvre  au  noir. 

NUSIADAL.    ^    c  f   . 

NUSIADAT.    C   ^^^^l" 

NUSSIADAI.    i™^""^- 

NUX  UNGUENTA- 
RI  A.  Ben. 

NYCTÉE  ,  père  d'An- 


N  Y  34t 

tiope,  conçut  une  grande 
averfion  pour  elle,  ce  qui 
l'obligea  à  fe  retirer  chez 
Epopée  ,  Roi  de  Sycione , 
qui  répoufa.  Elle  en  eut  Zé«- 
ihus  &  Amphion»  qu^on  dit 
fils  de  Jupiter.  Voyei  An- 

TIOPÈ. 

'  N  Y  c  T  ]f  E  étoit  auffi  le 
nom  d'un  des  chevaux  at- 
telés au  char  de  Pluton. 

NYCTIMENE ,  fille  de 
Nyfléus ,  fut  éprife  d'amour 
pour  fon  père  même,  8c 
trouva  le  moyen  de  s'unir 
avec  lui  fans  gu^il  la  recon- 
nût. Ayant  '  découvert  la 
chofe,  il  voulut  la  tuer;  maii 
les  Dieux  la  changèrent  en 
chat-buant.  Cette  fable  s'ex- 
plique de  la  même  manière 
que  celle  de  Myrrha ,  dont 
voyez  l'article. 

NYMPHES  ,  filles  de 
l'Océan  &  de  Thétisj  Hé- 
fiode  les  fait  naître  de  l'écu- 
me de  la  mer,  ainfi  que  Vé- 
nus. On  leur  donnoit  des 
noms  analogues  aux  lieux 
qu'on  fuppoloit  qu'elles  ha* 
bitoient.  Limniades,  celles 
qui  fréquentoient  les  étanpss 
Napées,  celles  qui  préfi-  ' 
doient  aux  Bocages  :  cellet 
qui  fe  plaifoient  dansles bois, 
I^yades  ;  &  Hama-Drya- 
des, celles  qui  s'attachoient 
à  quelqu'arbre  particulier  j 
celles  des  montagnes ,  Oréa- 
des  ;  celles  enfin  qui  babir 
Yiii 


34}  N  Y 

toient  la  Mer  ,  Néréides. 
Porphyre  (  deAntr.  Nymp. 
p.  aj:.  )  penfoit  que  Vidée 
des  Nymphes  étoic.veoue  de 
l'opinion  que  les  Anciens 
■voient,  que  les  âmes  des 
mores  errqient  autour  des 
tombeaux  où  leurs  corps 
.  étoient  entetrés ,  ou  dans  les 
lieux  qu'elles  avoient  habi- 
tés pendant  leur  vie.  Mais 
Homère  donne  le  nom  de 
Nymphes  ï  des  Bergères,  & 
à  des  Dames  illudres.  Hé- 
fîode  en  f^ifoit  monter  le 
nombre  à  trois  mille»  &  les 
fait  vivre  plufieurs  milliers 
d'années.  C'eft  aux  Nym- 
phes que  Jupiter,  Bacchus, 
&  h  plupart  des  Diçux  & 
des  DéeSés  doivent  leur 
nourritiife  &  leur  éducation. 
Homère  fait  une  defcription 
admirable  de  l'antre  des 
Nymphes,  Elles  gardoient 
les  troupeaux  du  Soleil ,  & 
fuivant  ce  au'en  dit  le  même 
Auteur ,  elles  tenoîent  plus 
de  la  beauté  &  de  la  nature 
des  DéefTeSj^  que  de  celles 
des  femmes. 

En  général  les  Nymphes 
font  prifes  par  les  Alchy- 
miftes  pour  les  parties  vola* 
tiles  de  la  matière  du  grand 
cBuvre,  C'eft  pourquoi  les 
Anciens  avec  Orphée  pen- 
foient  que  les  Nymphes 
étoient  proprementl'humeur 
aqucufe  animé  pair  le  feu  de 


N  Y 
la  Nature  5  qui  étoît  la  bafc 
de  la  génération  de  tous  les 
mixtes. 

NYSA.  Ville  fituée  fur 
les  confins  de  l'Arabie  &  de 
r£gypte«  dans  laquelle  Bac- 
chus  naquit.  Il  fut  nourri  par 
les  Nymphes  dans  une  ifle 
du  même  nom  ,  formée  par 
les  eaux  du  fleuve  Triton. 
C'étoit  le  pays  le  plus  agréa- 
ble du  monde;  des  eaux  lim- 
pides y  arrofoient  des  prai- 
ries verdoyantes  &  émaillées 
de  fleurs; il  abondoit  en  tou- 
tes fortes  de  fruits  >  &  la  vi- 
gne y  croiflbit  d'elle-même. 
La  température  de  Pair  y 
étoit fi  falataire,  quêtons  les 
hàbitans  y  vivoientfans  in- 
commodités jufqu'à  une  ex- 
trême vieillefTe;  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoil.  liv.  3.  ch.  14.  $.  a. 

NYSADIR.  Sel  armo- 
niac. 

NYS(E.  Sel  ammoniac. 
Rullandus» 

O. 

Oprîs  fimplement  eft  un 
caraftere  chy  mique  qui 
fignifie  l'alun;  lorsqu'il  eft 
coupé  horizontalement  par 
le  milieu  ou  par  Ton  diame- 
tre ,  il  indique  le  fel  com- 
mun :  s'il  eft  coupé  perpen- 
diculairement ,  c'eft  le  nitrc. 
Un  0  coupé  horizontalement 


avec  un  point  au«deflus  & 
au  defTous  de  la  ligne  ^  âé* 
Dote  aulTi  le  fel  commun. 
Un  0  avec  une  flèche  qui  lui 
touche  par  le  côté  oppofé 
au  fer,  fignifie  le  f er ,  Pa- 
cier,  Mars.  Deux  O  réunis 
par  un  chevron  en  forme  de 
paires  de  lunettes,  veut  dire 
aimant»  Un  O  furrooncé  d'a^ 
ne  croix ,  c'eft  Tantimoine  ; 
fi  la  croix  eft  an-defTous, 
c^cft  Vénus  ou  le  cuivre. 
Deux  O  réiuiis  par  une  ligne 
perpendiculaire  ou  horizon^ 
taie ,  marque  l'arfenic.  Trois 
O  placés  en  triangles  figni- 
fient  huile.  Deux  O  auprès 
l'un  de  l'autre  ^vec  wn  trait 
montant  à  chacun ,  die  jour. 
Un  O  furmonté  d'une  de- 
mi -  lune  &  une  croix  au* 
deflbus,  veut  dire  mercure , 
argent-vif.  Un  O  avec  un 
point  au  milieu ,  figniiîe  Tor. 
Voici  tous  ces  caraâeres 
aveqceux  où  VO  rentre  com- 
me partie  principale. 

^  Acier,  Fer  ou  Mars» 

O  Alun. 

g  Antimoine. 

^  Argent-vif  ou  Mcrc.t 
O-oArfenic. 

g  Arfenic. 

•ÇfCire. 

;^  Cinabre. 

5  Cuivre  ,  Vénus. 

^>  Cuivre    calciné  »     ou 
JEs  iiftum* 
0^  Cuivre  calciné. 


S.OA        OB     HJ 

^  Cuivre  calciné» 
O  Digérer. 
/e^  Efprît. 
®   Feu  de  roue, 
*  HiiUe. 
yo  o  Huile. 
od  Jour. 
J?  Mercure. 
^^  Mercure  précipité. 
2t?"  Mercure  précipité. 
S^  Mercure  fublimé. 
9r^  Mercure  fublimé. 
O  Nitre. 
99  Nuit. 

O  Or  ou  Soleil; 
'-^  Orpiment. 

Ob    Poudre. 
QiJ  Purifier. 

y  Réalgar. 
^  Réalgar. 

cf  Mars. 

<^    Safran  de  Mars; 

f^   SeUlkali. 

\i    Sel  gemme. 

^    Soufre  noir. 
^1^  Sublimer. 
Çy-Hh  Sel  armoniac. 
O-H  Verre. 
e  Verdet  ,    ou    Vert- 
de-gris. 

O^ou  e  Vitriol. 

OABELCORA.    Cucur- 
bite.  PlanifcampL 

OBAC.  Sel  armoniac. 

OBELCHERA    ou 
OBELKERA.  Cucurbite. 

OBRIZUM.   Or    calciné 
en  couleur  brune. 

OCAB.  Sel  armontac. 
Yiv 


344    ,       OC 

OCEAN,  fils  de  Cœlua 
&  de  Vefta  ,  fut  regardé 
comme  un  Dieu  &  Je  pete 
dés  Dieux.  Il  époufa  Thé- 
tis  ,  &  en  eue  beaucoup 
d'cnfans  ,  les  .fleuves ,  les 
ruiiTeaux,  Frotce,  Eçhra, 
femme  d* Atlas, Perfé,  raere 
de  Circé ,  une  infinité  de 
Nymphes.  Quelques  An- 
ciens difôienc  Océan ,  fils 
du  Ciel  &  de  la  Terre.  Ho- 
mère parle  beaucoup  des 
fréquens  voyages  des  Dieux 
chez  Océan.  Le?  Philofo- 
phes  ont  donné  le  nom  d'O- 
cian  &  de  Mer  à  leur  eau 
mercurielle  ,  principe  des 
Dieux  Chymiques  &  Her- 
métiques. Avec  la  partie  fixe 
de  Tœuvre,  elle  enfante  en 
fe  volatilifant  toutes  ces 
Nymphes  qu'on  dit  être 
filles  d'Océan.  C^eft  avec 
elles  que  Saturne ,  Jupiter  & 
les  autres  Dieux  ont  com- 
merce, &  defquelles  naif- 
fent  les  Héros  de  la  Fable , 
comme  on  peut  le  voir  dans 
mon  Traité  des  Fables 
Egypt.  &  Grecques  dévoi- 
lées. 

OCCIDENT.  Nom 
que  quelques  Chymiftcs  ont 
donné  à  la  matière  de  Pœu- 
vre  en  putréfaâion.  C'eft  la 
diffblution  du  Soleil  Her- 
métique ;  on. l'appelle  Oc- 
cid'mt^  parce  que  ce  Soleil 
perd  alors  fon  éclat,  comme 


O  C 

le  Soleil  célefte  nous  prive 
de  fa  lumière  lorfqu'il  fe 
couche.  Quand  ;1a  couleur 
blanche  fe  manifefte  après 
la  noirceur  de  la  matière 
putréfiée  9  on  l'a  appelée 
Orient ,  parce  qu*il  lemble 

S|ue   le  Soleil   Hermétique 
orc  alors  des  ténèbres  de  la 
nuit. 

OCCULTE,  Soleil  des 
Philofophes  caché  dans  le 
ventre  de  la  raagnéfîe»  C*eft 
ce  Soleil ,  dit  Philalethe  , 
que  nous  honorons,  parce 
que  fans  lui  notre  arcane  ne 
pourroit  être  dépouillé  de 
Tes  imperfeâions.  Mais  ce 
Soleil  n'eft  pas  Por  vulgaire» 
les  Sages  feuls  le  voient,  le 
fentent ,  Papperçoivent  &  le 
connoiifent.  Et'  ce  Soleil  , 
ajoute-t-il  ^  ne  fauroit  per- 
fedionner  notre  teinture  par 
lui  (èul  \  il  a  befoin  du  fe- 
cours  de  la  Lune^  qui  le 
fubtilife  &  le  rende  v,o\z- 
til ,  en  le.purifiant  de  fes  im- 
puretés. Cette  Lune  eft  la 
mère  &  le  champ  dans  le- 
quel on  doit  femer  notre  So- 
leil. Rendre  Vocculte  mani-' 
fejle  ,  c'eft  extraire  le  mer- 
cure de  fa  minière  ;  c'eft 
au  (Il  cuire  la  matière  en  pu- 
tréfaâion ,  jufqu'à  ce  que  la 
blancheur,  &  les  autres  cou- 
leurs fuccédantes  fe  mani- 
feftent.  Faire  le  manlfejle 
occulte  &  Vocculte  manifejie; 


o  c 

ces  expreffion?  ne  fignifient 
autre  chofe  que  diflbiidrc  le 
fixe  dans  Teàu  merdurielle 
voïatiîe,  pour  le  volatïlifer 
cnfuite. 

OCCUPATION.  M^. 
lange  dii  corps  parfait  avec 
la  matière  donj  il  a  été  com- 
pofé  par  poids"  &  mefure 
dans  un  vafe  convenable, 
&  à  un  fen  philofopbîqiie. 

OCHEMA.  Toute  li- 
queur ou  véhicule  avec  le- 
quel on  mêle  les  médica- 
mens. 

OCHRUS,  GCHRUM, 
OCHRA.  Pois  de  la  petite 
efpece  ;  efpece  de  lécume, 

OCOBjOeOP,  OTOP. 
Sel  armoniac. 

OCYPETÉ,  une  des 
Harpies.  Voy,  Harpies.   ' 

OCYROÉ.  Nymphe, 
fille  du  Centaure  Cbiron, 
Voyei  CHlRONj&îes  Fa- 
bles dévoilées ,  liv.  3.  ch.  7. 

ODEUR.  Les  Philofo- 
pbes  difent  que  Ton  diflin- 
gue  la  matière  de  leur  Art  à 
fon  odeur;  qu'elle  a  celle 
d'afla-fœtida  ,  celle  des  tom- 
beaux &  des  fépulcres.  Mais 
il  ne  faut  pas  l'entendre  de 
la  matière  crue ,  &  confidé- 
tée  avant  fa  première  pré- 
paration. Nicolas  Flamel 
nous  apprend  que  TArtifte 
ne  fent  pas  cette  mauvaife 
odeur,  à  moins qu*il  ne  brife 
fes  vaifleaux;  ce  qui  indi* 


<E  D  3\i 

que  qu'ils  parlent  alors  dit 
temps  où  cette  matière  eft 
et)  putréfaftîon..  C-ar  le  mê- 
me Auteiir  dit  que  l'Artifte 
la  juge  telle,  parce  qu'elle 
eft  dans  un  ctat  de  mort, 
comme  un  cadiavre  dans  fon 
tombeau.  C'eft  'pourquoi 
Morieo  dit  qu'elle  a  l'odeur 
des  cadavres,  Raymond 
Lulle  qui  s'exprime  aufli 
dans  ce  fens-là ,  nous  aver- 
tit qu'il  fuccede  une  odeur 
fi  ftiave  à  cette  mauvaife , 
qu'elle  attire  tous  les  oifeaux 
des  environs  fur  le  haut  dé 
la  maifon  .-  c'eft-à-dire,  que 
la  matière  fe  volatiîife  après 
la  putréfaftion ,  &  monte 
au  haut  du  vafe  ,  poiir  fe 
précipiter  enfuitedans  la  met 
des  Phiîofopbes, 

(EDIPE  .  fils  de  laïus  & 
de  Jocaftc.  Son  père  ayant 
appris  de  l'oracle  qu'il  mour- 
roit  de  la  main  de  fon  fils , 
le  fit  cxpofer  afin  qu'il  pérît. 
Un  Berger  l'ayant  trouvé 
fufpendu  par  un  pied  à  un 
arbre,  le  délia ,  &  le  porta 
au  Roi  de  Corinthe.  la 
Keine  ,  qui  n'avoit  point 
d'enfans^  l'adopta  &  le  nour- 
rit.  Quand  il  ftijc  grand  ,  il 
apprit  de  TOracle  qu'il  au- 
roit  des  nouvelles  de  fes  pa^ 
rens  s'il  alloit  dans  la  Pho- 
cide.  Il  fe  mit  en  chemin  , 
&  ayant  rencontré  fon  père , 
il  le  tua  faas  le  connoitre. 


3^6  O  E 

Arriva  à  Thebes  ,  il  devina 
&  donna  la  folucion  de  l'é- 
DÎgme  que  Sphinx  avoit  pro- 
pofée;  Jocafie,  qui  devoit 
être  la  récompenfe  de  celui 
qui  réfoudroit  cette  énigme, 
fut  adjugée  &  mtfe  entre  les 
mains  d'(Edipe  qui  Tépoufa, 
&  en  eut  deux  fils  9  Ethéo» 
de  &  Polynice,  avec  deux 
filles  j  Ântigone  &  Ifmene* 
(Edipe  reconnut  enfuitefes 
crimes,  &  fe  creva  les  yeux. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  3. 

(ENÉE,  père  de  Déjà- 
nire  »  fut  tué  par  Hercule  ^ 
qui  époufa  fa  fille.  F*.  Dj£- 

JANIRE, 

(SNO,  Tune  des  filles 
d'Anius 5  obtint  de  Bacchus 
le  pouvoir  de  changer  tout 
ce  qu'elle  voudroic  en  bled , 
huile  &  vin.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypt.  &  Grecq.  dé- 
voilées^ liv.  3«  chap.  14. 
6.  a.    ' 

(ENOLCEU M.  Mélange 
d'huile  &  de  vin. 

(ENOMAUS,  père 
d'Hippodamie ,  ayant  ap- 
pris de  Toracle  que  fon  gen- 
dre le  feroit  périr  j  pour  évi- 
ter ce  danger  &  fe  défaire 
de  tous  ceux  qui  courcifoient 
fa  fille  )  il  leur  déclara  qu'il 
ne  la  donneroit  qu*à  celui 
qui  le  vaincroit  à  la  courfe 
du  char.  L'amant  devoit  paf- 
fer  devant,  &  (Enômaiisle 


O  E 
pourfuivoit  la  lance  à  II  maka 
pour  le  tuer ,  s'il  ne  rempor- 
toic  pas  la  viâoire  fuivanc 
les  conventions.  (Enomaûs 
en  avoit  déjà  fait  périr  pluy 
fieurs^  lorfque  Pâops  ^  qui 
n'en  fut  point  intimidé ,  Te 
préfenta  pour  entrer  en  lice. 
Mais  il  ufa  de  fupercherie  s 
il  gagna  Myrtile,  cocher 
d'dnomaiîs ,  &  l'engagea  à 
faire  brifer  le  char  de  ce 
Prince  »  qui  périt  dans  la 
chute  i  &  Pélops  obtint  Hip- 
podamie.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées  , 
liv.  6.  Fatalité  4. 

(ENOMEL.  Vin  mîelîé. 

(ENONR.  Nymphe  qui 
faifoit  fon  féjour  fur  le  Mont- 
Ida.  Elle  fe  prit  d*amour  poor 
Paris  dans  le  temps  qu'il 
n'étoit    encore   que    Ber- 

Î;er,  avant  qu'il  eût  adjugé 
a  pomme  d'or  à  Vénns. 
Cette  Nymphe  lui  prédit 
qu'il  feroit  la  caufe  de  la 
ruine  de  fon  pays.  Quand 
Paris  fut  blelfé  au  fiege  de 
Troye  ,  il  fe  fit  tranfporter 
fur  le  Mont-Ida  auprès  d'Œ- 
none,  &  expira  entre  fes 
bras.  Elle  en  eut  tant  de 
chaerin ,  qu'elle  mourut  de. 
douleur.  Voyez  le  livre  6* 
des  Fables  Egypt.  &  Grec- 
ques dévoilées. 

(ENOPION,  fils  d'A- 
riadne  &  de  Théfée.  Voyc^ 
ARIADN£. 


ŒNOTIHERA.  Plante 
appela    Lyfimachia, 

<E  T  A,  Montagne  deve- 
nue   célèbre    par   la    mort 
d'Hercule,  &  fa  fépuîture. 
Voyez  les  Fafcles  Êgypt.  & 
Grecq.  dévoil.  liv."  j.  cti.  i* 
<EUF    DES   PHILOSO- 
PHES. {Sï:.  Hem.)  Un  grand 
nombre  de  Chymîftes  s*efl: 
imaginé  que  les  Sages  ap- 
peloient  (caf  des  rkitofo- 
pkes ,  le  vafe  dans  lequel  ils 
renferment  leur  matière  pour 
la  cuire;  &  ils  lui  ont  donné 
en    conféquence  la    figure 
d'un  œuf.  Quoique  cette  for- 
me foit  à  la  vérité  la  plus 
propre  pour  la  circulation , 
ce  n*eft  point-là  l'idée  ni  le 
fens  des  Sages5  ils  ont  en- 
tendu par  les  termes  d'ûp///s 
des  Philofopkes ,  non  le  con- 
tenant,  mais  le  contenu ,  qui 
eft  proprement  le  vafe  de  la 
Nature ,  &  cela  même  pen- 
dant la  putréfaélion  ;  parce 
que  le  poulet  pbilofophiqne 
y  eft  renfermé  ,  &  que  le 
feu  interne  de  la  matière  ex- 
cité par  le  feu   extérieur, 
comme  le  feu   interne    de 
l'œuf  excité  par  la  chaleur 
de  la  poule,  fe  ranime  peu 
à  peu  ,  Se  donne  la  vie  à  la 
matière  dont  il  eft  Tame  , 
d'où  naît  enfin  l'enfant  phi- 
lofophique,  qui  doit  enrichir 
&  perfeftionner  fes  frères. 
<fe/// fignifie    plu*  com- 


OE  347 

munément  la  matière  mê- 
me du  magiftere  qui  con- 
tient le  mercure ,  le  foufre 
&  le  fel  ,  comme  l'œuf  eft 
compofé  du  bhnc ,  du  j^iune 
8c  de  la  pellicule  ou  la  co- 
que qui  renferme  le  tour. 
Cette  matière  eft  appelée 
irrtf^  parce  que  rien  nerefr 
fembîe  mieux  à  la  concep- 
tion &  à  l'enfantement  de 
l'enfant  dans  le  ventre  de  fa 
mère ,  &  à  la  génération 
des  poulets,  que  les  opéra- 
tions du  magiftere ,  &  de  la 
pierre  pbiîofophale  ;  ce  qui 
devroît  fervir  de  guide  aux 
Artiftes ,  &  non  les  règles 
inventées  de  la  Chymîe  vul- 
gaire, qui  détruit  tout,  au 
lieu  d'édifier, 

Raymond  Lulle  dit  que 
la  matière  de  Tœuvre  s'ac- 
cumule en  forme  d'œuf, 
lorfqu*eîle  fe  fixe  :  c'eft  pour- 
quoi on  lui  a  donné  le  nom 
(Ttt/,  lorfqu'elle  eft  parvenue 
à  la  blancheur;  quelques- 
un^  pendant  qu'elle  eft  en 
putrcfaftion. 

(EUVRE.  Les  Philofo- 
phes  comptent  plufieurs  œu- 
vres ,  quoiqu'il  n'y  en  r.ît  pro- 
prement qu'une ,  mais  divi- 
fée  en  trois  parties.  La  pre- 
mière qu'ils  appellent  œuvre 
/impie ,  eft  la  médecine  du 
premier  ordre,  ou  la  pré- 
paration de  la  matière  qui 
précède  la   parfaite  prépa-* 


343  O  E 

ruion ,  c'eft  l'ceavre  de  la 
Nature. 

La  féconde  partie  appe- 
lle oeuvre  moyenne ,  eft  la 
préparation  parfaite  y  la  mé- 
decine du  fécond  ordre  ^Té- 
lixir  &  Tœuvre  de  TArt. 

La  troifieme  eft  la  mut* 
tipUcation ,  &  l'œuvre  de 
l'Art  &  de  la  Nature. 

La  première  préparation 
purze,  mandifîe  les  corps 
&  fcs  teint  en  apparence } 
mais  fa  teinture  n'eft  pasper- 
manente  à  la  coupelle» 

La  féconde  opération  ,  ou 
médecine  du  fécond  ordre, 
mondifie  &  tient  les  corps 
d'une  teinture  permanente , 
mais  fans  beaucoup  de  pro- 
fit. 

Xa  médecine  du  troifieme 
ordre  eft  proprement  le 
grand  auvre.  Il  denMnde 
plus  de  fagacité  &  d'induf- 
trie,  &  teint  parfaitement 
les  corps  arec  beaucoup  de 
profit ,  parce  qu'un  grain 
feul  convertit  en  or  ou  ar- 

fent  dQs  millions  de  grains 
es  métaux  imparfaitSr  Phi- 
lalethe  affure  qu  il  a  expli- 
qué fort  clairement  toutToBu- 
vre  &  fon  régime  dansfon 
ouvrage,  qui  a  pour  titre.: 
Enarratio  methodica  Trium 
Gebrl  medicinarum,  feu  de 
vera  confiâione  îapidis  Phi' 
lofophici  ;  &  ajoute  à  la  fin 
de  cet  ottyrageque  rout  eft 


OE 

renfermé  dfds  ces  quatre 
nombres  448.  ^44.  2.56» 
014.  qu'il  eft  même  impoC- 
fible  de  réufiir  fans  la  con* 
noifiânce  de  ces  nombres. 
Je  les  ai  mis  ici  pour  la  fa- 
tisfaâion  de  ttWTn  qui  vou- 
dront fe  donner  la  peine  d'ea 
chercher  l'explication» 

Toutes  ces  opérations 
compofent  proprement  es 
qu'on  appelle  le  grand  ctu^ 
vrsy  Vceitvre  des  Sages,  Ainfi 
nommé  de  fon  excellence 
par  de/Tus  toutes  les  autres 
produâions^  de  l'Art.  Mo- 
rien  dit  que  c'eft  le  fecret  des 
fecrets  que  Dieu  a  révélé 
aux  faims  Prophètes ,  dont 
il  a  mis  les  âmes  dans  fo« 
faint  Paradis» 
Le  grand  œuvre  tient  donc 
le  premier  rang  entre  les  bel- 
les chofes:  la  nature  fans  Fart 
ne  peut  le  feire  ,  &  l'art  fans 
la  nature  l'entreprendroit  en 
vain.  C'eft  le  chef-d'œuvre 
qui  borne  la  puiffancé  des 
deux  ;  fes  effets  font  fi  mira- 
culeux ,  que  la  faaté  qu'il  pro- 
cure &  conferve  ,  la.perÉec- 
tion  qu'il  donne  à  tous  les 
compofés  de  la  nature ,  & 
les  grandes  ricbefTes  qu'il 
produit ,  lie  font  pas  fes  plus 
hautes  merveilles.  S'il  puri- 
fie les  corps  ,  il  éclaire  les 
efprits  ;  s'il  porte  les  mixtes 
au  plus  haut  point  de  leur 
pertcôioa,  iléie^e  r^nten^ 


0  s 

dément  aux  pins  hautes  con- 
noiffances.  Plufieurs  Philo* 
fophes  y  ont  reconnu  un 
fymbole  parfait  des  myile- 
res  àe  la  Religion  Chré- 
tienne ;  ils  l'ont  appelé  îe 
Sauveur  de  Phumanicé  &  de 
tous  les  êtres  du  grand  mon- 
de ,  par  la  raifon  que  la  mé- 
decine univerfelle,  qui  en 
cft  le  réfultat ,  guérit  tou- 
tes les  maladies  des  trois 
règnes  de  la  nature;  qu'il 
purge  tous  les  mixtes  de  leurs 
taches  originelles ,  &  répare 

Îiaria  vertu  le  défordre  de 
eur  tempérament.  Com- 
pofé  de  trois  principes  purs 
&  homogènes,  pour  neconf- 
tîtuer  qu'une  fubftance  très- 
fiipérieure  à  tous  les  corps, 
îl  devient  le  fyrobore  de  la 
Trinité  -y  &  les  adeptes  difent 
quec'eftde  là  qu'Hermès  en 
a  parlé  dans  fon  Pymandt e , 
comme  Tauroit  fait  un  Chré- 
tien. Leur  élixir  cft  originai- 
rement «ne  partie  de  Tefprit 
imiverfel  du  monde  ,  corpo- 
rifié  dans  une  terre  vierge 
d  où  il  doit  être  extrait  pour 
paflèr  par  toutes  les  opéra- 
tions requifes  avant  d*arriyer 
à  fon  terme  de  gloire  &  de 

J^erfedion  immuable.  Dans 
a  première  préparation  il 
e&  tourmenté ,  Comme  le  dit 
Bafile  Valentin ,  jufqu'à  ver- 
/er  fon  fang  ;  dans  la  putré- 
faâîon  il  mcuft  3  quand  la 


couleur  blanche  fuccede  à  la 
noir,  il  fort  des  ténèbres  du 
tombeau  ,  &  reflufcite  glo- 
rieux ;  il  monte  au  ciel ,  tou^ 
quinteiTencié;  de  là ,  dit  Ray- 
mond Lulle  «  il  vient  juger 
les  vivans  &  les  morts ,  & 
récompenfèr  chacun  félon 
fes œuvres  ;  c'eft-à^dire,  qut 
les  bons  ariiftes  ^  les  Philo- 
fophes  ,  connoi fient  par  les 
effets  *  qu'ils  ont  bien  opéré, 
&  cueillent  les  fruits  de  leurs 
travaux,  pendant  que  les 
fouffleurs  iie  trouvent  que 
cendres  &  pouffieres ,  &  font 
condamnés  au  feu  perpétuel 
de  leurs  fourneaux ,  fans  pou- 
voir jamais  réuffir.  Raymond 
Lulle  ajoute  que  Téhxirala 
puifTance  de  chaffer  les  dé- 
mons ,  parce  qu'ils  font  en- 
nemis de  l'ordre  ,  du  concert 
&  de  l'harmonie ,  &  qu'H 
remet  les  principes  des  cho- 
fes  dans  un  accord  parfait  ; 
c'eft  en  rétabliffant  cet  ac- 
cord ,  qu'il  remet  l'équilibre 
dans  les  humeurs  du  corps 
humain  ,  &  qu'il  en  guérit 
les  maladies. 

Toutes  ces  merveilles  qui 
ont  charmé  le  cceur  des  Phi-? 
lofophes  ,  en  éclairant  leur 
efpnt  fur  les  plus  obfcurs  Sc 
les  plus  myftérieux  fecrets 
de  la  nature ,  ont  irrité  l'ef- 
prit  des  ignorans  ,  qui  ne 
jugent  de  tout  que  par  les 
iènsé  Ils  ont  en  conféquence 


350  O  E 

aboyé  contre  ce  tréfor ,  doot 
iU  ne   pouvoient  avoir    la 

ifofleflion  ,  &  oÀt  fait  pdifer 
e  grand  couvre  pour  une 
favance  ch\taete^  une  rê* 
verie,  une  iilufion.  Ils  i^e 
peuvent  comprendre  qu'une 
lubfiance  élémentaire  puifTe 
guérir  toutes  fortesde  maux , 
quelque  incurables  que  les 
Médecins  ordinaires  les 
aient  déclarés*,  ils  ne  fau«» 
roient  fe  perfuader  qu'elle 
puiilè  agir  fur  tous  les  corps 
d'une  manière  fi  étonnante, 

Sue  ducrydal  ettefaûe  des 
iamans  y  du  plomb  elle  faHe 
de  l'or  ;  &  accufent  les  Phi- 
lofophes  d'impoftures ,  lorf- 
qp'ils  âffurent  qu'ils  l'ont  fait 
&  qu'ils  en  ont  fait  les  expé* 
riences.  Heureufement  pour 
les  Philofophes ,  des  gens 
(âvans  ,  bien  reconnus  pour 
tels  ,  comme  font  Beccher , 
Stahl ,  Kunkel ,  Borrichius , 
&  tant  d'autres ,  ont  pris  la 
défenfe  du  grand  œuvre ,  & 
en  ont  foutenu  la  réalité  & 
l'exiflence.  Il  n'eft  pas  né- 
cefTairc ,  après  ce  qu'ils  en 
ont  dit ,  d'en  faire  l'apolc^ie. 
On  peut  voir  le  Difcours 
préjiminaire  qui  fe  trouve  à 
la  tête  des  Fables  Egyptien- 
nes &  Grecques  dévoilées. 
Il  faut  que  le  grand  OËUr 
vre Toit  une  chofe  bien  aifée 
à  faire ,  puifque  les  Philofo- 
{ihes  fe  font  tant  appliqués 


O  I 

l  le  cacher ,  &  qu'ils  Toor 

appelé  en  même  tems  un 
amufement  de  femmes,  & 
un  jeu  d'enfans,  Lorfqu'il» 
ont  diç  que  c'étoit  un  ou* 
vrage  de  femmes  ,  fouvent 
ils  oni&icallu6on  à' la  con- 
cepti;:)n  de  l'homme  dans  le 
ventile  de  fa  mère;  parce  que, 
fuivant  Morien,  l'ouvrage 
de  la  pierre  eft  fembiable  à 
la  création  de  Thoaimc  :  pre- 
mièrement, il  faut  la  con- 
jonâion  du  mâle  &  de  la 
femelle  ;  e»  fécond  lieu ,  la 
conception',  pui$  la  naiifan- 
ce , erafiq Unourriture&  Té- 
ducation. 

Le  grand  œuvre  eft  aoffi 
appelé  mer  orageufe  ,  fur  la- 
quelle ceux  qui  s'embar-*  , 
quent  font  cxpofés  perpé- 
tuellement à  faire  naufrage  ^ 
&  cela  à  caufe  des  grandes 
difficultés  qui  fe  rencontrent 
pour  rcuffir  parfaitement. 
On  peut  voir  ces  difficultés 
dans  le  Traité  de  Tbéobal- 
dus  de  Hbgelande  »  &  dans 
le  Traité  de  l'or  de  Pic  d« 
la  Miraodole. 

OISEAU.  Les  Philarr 
fpphes  ont  pris  affez  ordi- 
nairetpent  les  oifeatix  pour 
fymbole  des  parties  volatiles 
de  la  matîcre  du  grand  œu- 
vre, &  ont  donné  divers 
nom^d^oifeaux  à  leur  mer* 
cure:  tantôt  c'eft  une  aigle , 
tantôt  un  oifon  t  un  corbeau  » 


O  I 

un  cygne ,  un  paon ,  un  phé- 
nix, un  pélican  ;  &  tous  ces 
noms  conviennent  à  la  ma- 
tière de  l'Art ,  fuivant  les 
dlifFérences  de  couleur  ou 
d'état  qu'elle  éprouve  dans 
le  cours  des  opérations.  Les 
Philofophes  ont  de  même  eu 
égard  dans  ces  dénomina- 
tions ,  aux  caraâeres  des  oi- 
feaux  dont  ils  ont  emprunté 
les  noms  ,  pour  en  faire  l'ap- 
plication métaphoriqueà  leur 
matière*  Quand  ils  ont  vou- 
lu défigner  la  volatilité  & 
Taâion  du  mercure  diilbl- 
vant  fur  la  partie  fixe  ,  ils 
l'ont  appelé  aigle ,  vautour , 
parce  que  ce  font  desoîfeaux 
forts  &  carnaflîers.  Tel  cft 
celui  que  la  Fable  dit  avoir 
rongé  le  foie  de  l'infortuné 
Prométhée*  C'eft  Taigle  qui 
doit  combatre  le  lion ,  fui- 
vant Bafile  Valentin  &  les 
autres  Adeptes.  La  pntrér 
faâion  eft  exprimée  parce 
combat ,  auquel  fuccede  la 
mort  des  deux  adverfaires. 
La  noirceur  étant  une  fuite 
de  la  putréfaction  ,  ils  ont 
dit  que  des  corps  des  deux 
combattans  il  naiflbit  un  cor- 
beau ;  tant  parce  que  cet  oi- 
feau  eft  noir ,  que  parce  qu'il 
fe  repaît  de  corps  mors,  A 
la  noirceur  fuccedent  les  cou- 
leurs variées  de  l'arc-en-cîel. 
On  a  dit  en  conféquence  que 
le  corbeau  étoic  changé  en 


OI  3SI 

paon,  icaufe  des  mêmes 
couleurs  qui  fe  font  admirer 
fur  la  queue  de  cet  animal. 
Vient  enfuite  la  blancheur, 
qui  ne  pouvoit  être  mieux 
exprimée  que  par  le  cygne* 
La  rougeur  de  pavot  qui  fuc- 
cede, à  donné  lieu  d'imagi"^ 
ner  le  phénix ,  qu'on  dit  être 
rouge  4  parce  que  fonnom 
même  exprime  cette  cou- 
leur. Ainfi  chaque  Philofo- 
phe  a  emprunté  des  oifeaux 
qu'il  connoiiToit,  les  noms 
qu'il  a  cru  convenir  à  ce  qu'il 
vouloir  exprimer.  C'eft  pour* 
quoi  les  Égyptiens  a  voient 
introduit  dans  leurs  hiérogly- 
phes les  deux  fortes  d'Ibis, 
noire  &  blanche ,  qui  dévo- 
roient  les  fcrpens ,  &en  pur^- 
geoient  le  pays.  On  voit  une 
quantité  d'exemples  de  ces 
allégories  dans  les  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées. 

Oiseau  d'HermIs. 
Mercure  des  Philofophe». 

OîSEAVfans  ailes.  Sou- 
fre  des  Sages.  Senior  a  pris 
pour  fymbole  des  matières 
volatile  &  fixe  de  l'Art ,  deux 
oifeaux  qui  fe  battent ,  l'un 
ayant  des  ailes,  placé deffus 
un  qui  n'en  a  pas  ;  l'un  & 
l'autre  fe  tiennent  par  k 
queue  ^  &  celui  qui  a  des  ai- 
les développées  ,  femble 
vouloir  enlever  l'autre ,  qui 
fembie  faire  tous  fes  edôrts 


351  O  L 

poiir  ne  pas  perdre  terre* 

Oiseau  des  Sages. 
Mercure    philofophiquer 

Oiseau  doré.  Ma- 
gîfleré  avant  fa  fixation  ;ainfi 
nommé  y  de  ce  qu'il  contient 
}es  principes  de  lor  «  &  qu'il 
ell  volatil. 

.  Oiseau  vert.  Matière 
de  Tœuvre  avant  fa  prépa- 
ration. 

OISON  DHERMO- 
GENE.  Diflblvant  des  Phi- 
lofophes ,  que  le  Trévifan  à 
nommé  le  Portier  du  Palais 
du  Roi, 

UOiJbn  étoit  confacré  à 
Junon ,  par  la  raifon  qu'elle 
efl  le  fymboJe  de  Thumidité, 
knercurielle,  de  laquelle  eft 
formé  ce  di  (Toi  van  t. 

OLEANDER.  Roface, 
laurier- rofe. 

OLEUM  ARDENS. 
Huile  de  tartre   reâi fié. 

Oleum  Colcho- 
THARiNUM.  Huile  rougc 
de  vitriol. 

Oleum  4'ALESTRINUM. 
.Vinaigre. 

Ole  um  V  itrioli 
aurificatum.  Huile 
de  vitriol  édulcoré  avec  l'or. 
Ceft  proprement  Thuilein- 
combuflible  des  Philofo- 
phes. 

Oleum  etrr/e.  Efpece 
d'huile  Pétrole  ,  mais  d'une 
odeurplusgracieufe&  d*une 
couleur  un  peu  rcugcàtrc. 


O  L 

OLIVE.  Magiflerc  aa 
rouge.  Qtielques-uns  Toni 
nom  m  é  Olive  perpétuelle, 

OLIVIER.  Arbre  con- 
façré  à  Pal  las»  parce  qu'oa 
dit  qu'elle  le  fit  fortirde  terr« 
en  la  frappant ,  âcqu'àcaufe 
de  l'utilité  de  fon  fruit,  l'A- 
réopage décida  en  faveur  de 
Minerve  qu'elle  auroit  la 
préférence  lur  Neptune,pour 
nommer  la  ville  d'Athènes. 
Voyei  Minerve^ 

ÔLLUS.  Matière  au 
noir. 

OLUS  ATRUM.  Plante  . 
appelée  grande  hache. 

OLYMPE.  Montagne 
de  Thelîalie,  dont  le  fommet 
fe  perd  dans  les  nues.  Les 
Poètes  Tont  prife  pour  le 
Ciel  &  ont  dit  que  les  Dieux 
y  faifoient  leur  féjour.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq* 
dévoilées. 

OLYMPIQUES.  (Jeux) 
Voyez  Jeux. 

OMBRE.  Les  Philofo- 
phes  ont  appelé  Ombre  du 
Soleil  les  parties  hétérogè- 
nes &  impures  avec  lefqueU 
les  le  grain  fixe  de  l'or  chy- 
mique  efl  mêlé,  & defqueU 
les  il  faut  le  féparer.  Ils  ont 
donné  le  même  nom  à  leur 
faturnie  végétable  ^  à  leur 
lune ,  leur  éleâre. 

Ombres     Cimme- 

riennes.  Couleur  noire 

de  la  matière  dans  le  tems  de 

fa 


OM 

fa  putriffaûjon.  Cefl  la  iné« 
tne  chofe  que  la  voile  noire 
du  vaiflean  de  Théfée  à  fon 
retour  de  Crece.  ^a  Fable 
donne  atiffi  le  même   nom 
d'Ombre  aux  parties  volatiles 
qui  circulent  dans  le  vafe ,  & 
les  a  exprimées  par  les  Om- 
bres qui  errent  le  long  du 
fleuve  Cocyte,  Voyei  En- 
fer ,  Champs  ëlysées. 
OMPHALE,  félon  la 
Fable  >  étoit  Reine  des  Ly- 
diens. Hercule  devint  amou- 
reux d'elle,  jufqu'à  faire  la 
folie  de  fe  vêtir  de  fes  habits  , 
de  prendre  fa  quenouille  & 
de  filer,  fans  néanmoins  que 
cet  amour  rabattit  rien  de 
fon  courage  ,  dont  il  donna 
des  preuves  dans  le  combat 
où  il  vainquit  Cercopas.  Les 
Alchytniftes  difent  qu'Om- 
phale  efl  leur  terre,  dont 
Hercule  ,  ou  leur  mercure , 
eil  amoureux  »  jufqu'à  deve* 
nir ,  dans  Topération  ,  une 
même  chofe  avec  elle^   & 
que  Cercopas  fignifie  les  par* 
ties  hétérogènes  qu'il  fépare  ^ 
&  purifie  par  fa  pui (Tance  & 
fan  aâivité.  Les  Philofophes 
ayant  coutume  de  prendre^ 
des  femmes  pour  (ytnbofe 
de  leur  eau  tnercucielle^  il 
falloit  néceflAiremenc ,  dans 
cette  circonftance  »  feindre 
qu'Hercule  avoit  pris  les  ha- 
bits d'Omphalc  ,  &  avoit  fait 
fon  ouvmge  ;  parce  que  ce 


ON  JJJ 

mercure»  quoiqu'animé  de 
la  valeur  &  de  la  force  d'Her* 
cule,  n'en  étoit  pas  moins 
eau  mercurielle* 

ONAGRA,  Plante  con* 
nue  fous  le  nom  de  Lyfi* 
machia.  Les  Anciens  lui  aon- 
nerent  les  noms  Onagra^Sc 
Onothera  ^  de  ce  qu'ilf 
croyoient  qu'elle  avoit  I4 
vertu  d'amollir  la  force  des 
ânes,  quand  on  lesfrappoii 
avec  cette  plante. 

ONITIS.  Efpece  d'o-. 
rîgan  ,  qui  a  fans  doute  pri» 
le  nom  Onitii ,  de  ce  que  les 
ânes  en  mangent  volontieis , 
&  préférablement  i  beau- 
coup d'autres  plantes. 

ONOBRYCHIS.  Sain- 
foin. 

ONOLOSAT.  Poids 
d'une  obole  »  011  demi-fcru'* 
pule, 

O PAS. Surnom  deVol- 
cain. 

OPHIRISi  Mercure 
animé  des  Philofophes. 

OPOBALSAMUM. 
Baume  liouide  >  ou  Huile  de 
noix  ronic'ade. 

OPOCHRISMA.  On- 
guent ,  ou  Baume  fympathi'^ 
que^^quî  guérit  les  plates  eu, 
en  frottant  feulement  Parme 
qui  Ta  faite.  On  l'appelle 
aufTi   Unguentum  armUrium» 

OPRIMETHIOLIM. 
Efprit  minéral  qui  coiioourç 
à    la   formation    des  .  mé« 
Z 


taux  &  des  min^rauT. 
'  OPS.  fille  du  Ciel  k  de 
Vefta ,  knur  &  femme  de 
Saturne  ,  fut  adorée  fous  le 
lîom  de  Cybele,  &  étoit  re- 
gardée, comme  la  DéefTe  des 
richeifes  ;  parce  qu'étant  la 
terre  phîlufophique  y  elle  eft 
«oefFet  la  bafe  de  Tceuvre 
hermétique,  fource  des  ri- 
cheflèt  comme  de  la  famé. 
Sn  qualité  de  femme,  t>n 
la  prend  pour  l'argent  vif. 
O  R  «  le  plut  pur  &  le 
plus  parfait  de  tous  les  m.é- 
tauz  y  a  été  appelé  par  les 
Adeptes  ,  Soleil  ^  Apollon , 
Phabus  »  &  de  divers  autres 
noms ,  particulièrement  lorf* 
qu'ils  ont  confid^ré  ce  métal 
comme  philofopbique.  L'cr 
qui  fért  a  faire  fesmonnoies, 
les  vafes  6t  tes  autres  chofes 
en  ufage  dans  la  fociété  ci« 
vile ',  eft  appelé  Ùr  mort , 
pris  refpeâivement  à  celui 
qui  eft  la  6afe  rfe  l'cBuvfe  ; 
parce  que  les  Philofophe» 
^fent  aue  tous  les  métaux 
qui  ont  i oufFert  la  fufion ,  ont 
perdu  la  vie  par  la  tyrannie 
du  feu.  Leur  or  vit  eft  ce 
grain  fixe  ,principedefixité, 
qui  anime  le  mercure  des 
Sages  &  la  matière  de  la 
pierre ,  c'eft«à-direrhumide 
radical  des  métaux  ,  la  por- 
tion là  plus  digérée  de  la  va- 
peur ondueuie  &  minérale 
.  qui  les  formetMais  elle  prend 


p!rts  proprement  le  nom  Ùr 
vif  y  !orlqu*el!e  eft  devenue 
foufre  des  Phtlofophes  ,  ou 
magiftere  au  ronge ,  ou  mi- 
nière de  feu. 

Or  Éthée.  Or  phîlo- 
fophiqtre. 

Or  altéré.  C'eft  l'or 
vif  des  Sages. 

Or  blanc.  Magiftere 
des  Philofophes  ijarvehu  à 
la  blancheur.  Ils  lui  ont  don- 
né ce  nom  ,  à  caufe  de  fa 
blancheur ,  &  que  de  lui  naic 
l'or  jaune  &  rouge,  c'eft- à- 
dire  la  pierre  au  rouge  par- 
fait ,  qui  eft  leur  véritable  or  ^ 
leur  foleil,  leur  ferment», 
leur  fumée  roiige. 

Or  EijT  ESPRIT,  C'eft 
Tor  desSaçes  réduit  à  fa  pre- 
mière matière ,  qu'ils  appel- 
lent réincrndé ,  &  volacilifé 
par  leur  mercure. 

Or  des  Philosophes, 
Lorfqu'ils  difent  preneiVor^ 
ris  n'entendent  pas  l'or  vul- 
gaire ',  mais  ]$  matière  fixe 
deTotuvre  dans  laquelle  leur 
or  vif  eft  caché  &  comme 
en  prifon*  Ainfi  leur  or  à 
^4  karats  eft  leur  or  pur  & 
fans  mélange  de  parties  hé-^ 
térogenes. 

Or  volatil.  Or  ful- 
minant*   Crolius» 

Or   du    corail.  Ma- 
tière fixe  au  rouge. 
.   Or   de  gomme.    Ma- 
tière fixe  des  Philofophes. 


o  k 

Or  exaité  ,  1  Poudre 
Or  MULTIPLIÉ,  i de  pro- 
Or  sublimé  ,     3  jeâion. 

Oa  vivifié.  C*eft  l'or 
réincrud^,  &  voîatiliff. 

Or  de  l'Alchymie. 
Soufre  des  Philofophes. 

Or  feuille.  Soufre 
des  Sages  en  dilTolniion. 

Or  blanchi,  Voyei 
Fumée  blanche. 

Or  6'  argent  à  l'égard  de 
la  pierre*  Ce  font  les  deux 
ferments  pour  le  blanc  & 
pour  le  rouge.  Ces  deux 
mécauï  ne  font  qu*un  argent 
vif  congelé,  digéré  &  cuit 
par  je  feu  de  leur  propre  fou- 
fre.  L'or  vulgaire,  le  plus 
parfait  de  tous  les  métaux, 
ne  peut  comme  tel  être  por- 
té par  l'Art  à  ujti  degré  plus 
haut;  mais  lorfqu'ileft réduit 
en  fa  première  matière  par 
une  voie  fecrete  &  philofo- 
phique,  l'Art,  dit  Philale- 
the ,  peut  alors  l'élever  à  une 
perfeâion  beaucoup  plus 
éîendue  que  celle  qu'il  avoit 
reçue  de  la  nature.  De  mort 
qii'il  étoit  avant  fa  réincru- 
dation ,  il  devient  vivant  au 
moyen  du  mercure  des  Sa- 
ges,  qui  étant  vivant,  le 
reffufcite.  C'eft  pourquoi  les 
Philofophes  difent  qu'il  faut 
reffufciter  le  mort ,  &  faire 
mourir  le  vivant  ;  c*eft-à- 
dire ,  difToudre ,  putréfier  & 
Yolatilifer  le  fixe,  &  par  fon 


OR  iîj. 

moyen  fixer  enfuite  le  vo- 
latil. L'or  fe  détruit  par  une 
eau  (qui  eft  de  fa.  nature^  & 
non  par  aucun  autre  diflol'- 
vant  ;  parce  que  toutes  cho* 
fes  fe  réduifent  à  leurs  pre-» 
miers  principes  par  leurs 
principes  mêmes.  Toute  au- 
tre diflblutioh  eft  violente  & 
contre  nature;  c'eft  plutôc 
une  féparation ,  une  divifion 
des  parties  du  corps,  qy'une 
véritable  diflblution.  Il  fauc 
que  cette  difiblution  foitvraiei 
&  radicale  ,  pour  qu'elle 
puiiTe  être  un  acheminement 
à  une  nouvelle  génération. 
Ceux  qui  veulent  réuflir  dans 
l'Art  Hermétique»  doivent 
donc  bien  prendre  garde  à 
ne  pas  prendre  un  diublvant 
d'une  nature  qui  ne  foit  pasf 
de  nature  métallique  ;  car 
s'ils  ne  fe  fixent  pas  à  la  fe-> 
roence  même  des  métaux  » 
extraite  de  fa  luiniere ,  ils 
ne  rlufliront  jamais. 

ORÉÀDES.  Nymphes' 
.  des  montagnes.  , 

O  RE  PIS.  Vapeur  brû- 
lante du  tartre.  PlanifcampiJ 

O  R  E  S  T  E  ,  fils  d'A-^ 
gamemnon  &  de  Clytem-' 
neftre,  quitta  la  maifoa  pa- 
ternelle dès  le  bas  âge ,  pour 
fe  fouftraire  aux  embûches 
qu'Egyfte,  amant  de  Cly-, 
temneftre ,  lui  tendoit ,  après 
avoir  fait  périr  Ton  père  Aga- 
lûemnon.  Quand  Orefiefuc' 
Zij 


35«  O  R 

Jurvenu  i  un  certain  âge ,  il 
ut  fecrétement  retrouver  fa 
fœtir  Eleflrp,  &  concertè- 
rent entr'einc  les  moyens  de 
fe  venger  du  meurtrier  de 
leur  père.  Ils  prirent  fi  bien 
leurs  mefures  ,  qu'ils  firent 
périr  Egyfte  &  Clytemnef- 
tre  dans  le  Temple  oxH  ils 
facrifioient.  Orede  tua  en- 
fuite  Pyrrhus,  fils  d'Achille, 
qui  lui  avoit  enlevé  Her- 
znioife.  II  fe  fentit  après  cela 
faifi  d'une  fureur  ou  d'une 
manie  qui  ne  lui  donnoit 
prefque  aucun  moment  de 
relâche  ;  de  manière  ou'il 
couroit  les  pays  errant  ça  & 
ïi  comme  un  vagabond. 
L*OracIe  confulté  là-defTus , 
répondit  que  pour  erre  déli- 
vré de  cette  fureur ,  il  falloit 
qu'il  fe  tranfportàt  dans  la 
Tauride,  &  y  enlevât  la 
fiatue  de  Diane  du  Temple 
où  elle  y  év)it  révérée.  Il 
prit  avec  lui  Pylade ,  fon  in- 
time ami\  oui  l'y  accompa- 
gna. A  peine. y  furent-ils 
arrivés,  qu'ifs  furent  arrêtés 
&  mis  en  prifon ,  pour  être 
facrifiés  à  Diane ,  que  l'on 
croyoit  fe  rendre  propice  par 
Teffufion  du  fang  des  étran- 

fers.  Comme  un  des  depx 
evoît  être  confervé,  &  que 
le  fort  de  mort  étoit  tombé 
fur  Orefte ,  quand  on  de- . 
niandoit  celui-ci  pour  le  fa- 
cjrifier,  Pylade  fe  préfentoit. 


O  K 
Orefte  foutenoit  qu^i!  étotc 
lui-même  Orefie.  Enfin 
Thoas ,  Roi  du  Pays,  fit  livrer 
Orefte  entre  les  mains  d'I- 
phigénîe*  qui  le  reconnut 
pour  fon  frère.  Ayant  apprit 
le  fujet  du  voyage  d'Orefte  , 
elle  enleva  elle-même  la 
ftatue  de  Diane  «  dont  elle 
étoit  Prêtreffe,  &  ils  s'en- 
fuirent avec,  après  avoir  tué 
Thoas.  De  retour  à  Athe*- 
nes^  Orefte  y  fit  les  expia- 
tions requifes  pour  fcs  meur- 
tre*, &  revint  dans  fon  bon 
fens.  Il  mourut  enfuite  de  la 
morfured'un  ferpent.  Voyez 
l'explication  de  cette  fiâion 
dans  les  Fables  Egyptiennes 
&  Grecques  dévoilées,  liv. 
3.  ch.  14.  $.  4. 

ORGIES.  Fêtes  célé- 
brées anciennement  en  l'hon- 
neur de  Bacchus.  Voyez  les 
Fables  Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées  ,  livre  4. 
cbap.  I. 

ORIENT.  Mercure 
des  Philofophes.  Quelques 
Chymiftes  ont  donné  le  nom 
Orient  à  l'urine.  Mais  fou- 
vent  les  Adeptes  entendent 
par  ce  terme  la  couleur  blan- 
che qui  fuccede  à  la  noire  » 
paraltufion  à  l'orient, où  fe 
levé  le  Soleil  quand  il  fort 
des  ténèbres  de  la  nuit. 

O  R I O  N  eut  pour  pères 
Jupiter,  Neptune  &  Mer- 
cure. Ces  trois  Dieux  voya- 


OR 

géant  fur  la  terre ,  logèrent 
chez  Hyriéus ,  qui  leur  fît  la 
meilleure  chece  qu'il  put.  Ils 
lui  demandèrent  ce  qu'il  vou- 
droit  pour  récotnpenfe ,  & 
lui  promirent  de  le  lui  ac- 
corder. Il  leur  repondit  qu'il 
ne  fûuhaitoit  rien  tant  au 
monde  que  d'avoir  un  fils. 
Peu  de  tems  après  ils  lui 
procurèrent  un  fils  de  la  ma- 
niere  dont  le  racontent  le? 
Fables.  Ce  fils  ,  nommé 
Orion,  s'adonna  beaucoup 
à  la  chafle ,  &  mourut  en- 
fin d'une  flèche  que  lui  dé- 
cocha Diane,  fnivant  le  té- 
moignage d'Homère.  Orion 
cft  le  Tymbole  de  Tenfant 
phflofophique  ,  né  de  lupir 
ter,  ou  de  la  matière  par- 
venue à  la  couleur  grife  j  de 
Neptune ,  ou  de  la  mer  des 
Philofaphes ,  &  du  Mercure 
des  Sages.  La  chalfe  à  la- 
quelle il  s'adonne ,  eft  la  vo- 
latilifation  de  la  matière; &: 
la  mort  que  Diane  lui  donne, 
eft  la  fixation  d'Orion  ,  ou 
de  la  matière  volatiiifée  ,  & 
qui  fe  fait  quand  la  couleur 
blanche  ,  appelée  Piane , 
paroi  t. 

ORITHYE,  fille  d'E- 
reflhée  y  fut  enlevée  par  Bo- 
rée,  &  de  leur  commerce 
naquirent  Calais  &  Zéthus , 
qui  accompagnèrent  Jafon  à 
la  conquête  de  la  Toifon 
d'or#  Quand  ils  furent  arri- 


O  R  357 

vés  chez  Phinée  ^  ils  le  dé-- 
barraflerent  des  Harpies^ 
qui  le  tourmcnrojent  pcrpé^ 
tuellement  ,  &  infeSoienc 
toutes  les  viandes  qu'on  lui 
fer  voir,  roy^z  Calais. 

ORIZEÛJVf.  Or. 

ORIZEUM  FOLIÂ- 
T  U  M.  Or  en  feuilles  ;  c'eft 
l'or  philofophiqûe  en  diflb- 
lution. 

ORIZEUM  PR^CIPI- 
TATUM.  Or  en  fafran. 

QRIZONTIS.    Teinture 
d'or.    " 
,     ORN  US.    Frêne    fauva- 

ORQBO.  Verre  des  mé- 
taux, 

ORQGAMO.  Or,  fé- 
lon Ruiland. 

ORPHÉE,  fils  d'Apol- 
lon &  de  la  Nymphe  Cal- 
liope  ;  félon  quelquçs-ims  » 
fils  d*(Eagre  &  de  Polymi- 
ne  ,  père  de  Mufée  ,  &  dif- 
ciple  de  Linus.  Mercure  fit 
pr^fent  à  Orphée  de  la  lyre 
dont  il  jouoit  avec  tant  de. 
perfeâion,  que  les  fleuves 
s'arrêtoient  dans  leur  courfe 
pour  l'entendre; les  rochers 
s'anîmoient ,  Se  le  fui  voient  j 
les  tigres  &  les  autres  ani- 
nxaHX  féroces  s'apprivoi- 
foient,  toute  la  Nature  de* 
venait  fenfible  au  fon  de  la 
lyre  d'Orphée. 

H  fe  perfeSionna  danslesi 
fciences  par  la  fi  éciuentatlon 
Z  iij 


des  Prêtres  d'Egypte  ,  qui 
lui  dévoilèrent  tous  les  myf- 
teres  dlfis  &  d'Ofh-is  qui 
leur  étoient  confiées  ,  &  il  en 
rapporta  les  fables  &  les  fo- 
lemnités  qui  furent  adoptées 
dansr  la  Grèce.  Mais  Orphée 
en  communiquant  à  fon  pays 
les  connoiflances  qu'il  avoic 
acquifes  en  Egypte,  s'ac- 
commoda aux  notions  de  fes 
compatriotes ,  &  s'y  rendit 
refpeftable  en  leur  perfua- 
dant  qu'il  avoit  découvert 
les  fecrets  des  Dieux  Se  de 
la  Nature  ,  avec  Part  de  gué- 
rir les  malades. 

Il  époufa  Eurydice  ,  & 
l'âima-iipaflionnément,  que 
la  more  la  lui  ayant  enlevée  y 
ii  fut  la  chercher  dans  les 
Enfers.  Pluton  &  Proferpine 
fe  laiflerent  toucher  aux  ton* 
dres  fons  de  la  lyre  d'Or- 
phée ,  &  lui  permirent  d'em- 
mener avec  lui  fa  chère  Eu- 
rydice dans  le  féjour  des  vi- 
vans  ;  mais  à  condition  qu'el- 
le le  fuivroit,  &  qu'il  ne 
tourneroic  pas  la  tête  jufqu'à 
ce  qu'elle  fût  arrivée  fur  la 
terre,  Orphée  n'eut  pas  aflez 
de  patience  ,  &  fon  amour 
ï>e  lui  permit  pas  d'être  privé 
fi  long-tems  de  la  vue  de 
fon  époufe  5  il  regarda  der- 
rière lui  s  Eurydice  lui  fut 
enlevée  de-  nouveau ,  &  il 
îa  perdit  pouf  toujours.  Or- 
phée méprifa  enfuite  toutes 


O  R 

les  autres  femmes  ; .  &  les 
Bacchantes ,  pour  s'en  ven- 
ger, le  mirent  eh  pièce. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecq.  dévoilées  ,  liv.  3. 

ORFHNÉ.  Nom  d'un 
des  chevaux  qui  tràînoient 
le  char  de   Pluton.   Voyei 

ORPIMENT.  Soufre  des 
Philofophes  caché  dans  leur 
mercure,  pris  pour  la  fe- 
mence  mafculine  &  agente. 
Ils  entendent  fouvent  fous 
le  nom  ^orpiment  le  foufre 
philofophique  parfait ,  c'eft- 
à-dire,  la  pierre  au  blanc 
ou  au  rouge  5  quelquefois  la 
matière  même  du  magiflere 
avant  fa  préparation  ,  com- 
me on  peut  le  voir  dans  l'ar- 
ticle Arfenic. 

ORUS,  fils  d'f fis  fed'O- 
fîris  ,  félon  les  Egyptiens. 
Diodore  dit  qu'Or«^  ayant 
été' tué  par  les  Titans  ,  Iris 
l'avoit  refTufcité  &  rendu  im- 
mortel. Orus ,  félon  les  An- 
ciens, n'ctoit  autre  qu'A- 
pollon :  fa  mère  I(îs  lui  avoit 
appris  l'art  de  deviner  &  de 
guérir  toutes  les  maladies. 

Cet  Orus ,  félon  les  Philo- 
fophes Hermétiques,  comme 
le  dit  Michel  Majer  dans  fon 
Arcana  arcanifpma ,  efl  cet 
enfant  philofophique  né  de 
Gabritius  fon  père  &  deBéya 
fa  mère,  on  fi  Ton  veut  d'I- 
&s  &  d'Ofiris^  de  Jupiter 


o  s 

.&  de  Latone ,  le  tr^fbr  des 
Egyp  tiens ,  pour  Tamour  du- 
quel fes  ayeux  entreprirent 
tant  de  voyages  &  de  tra- 
vaux 9  &  par  le  moyen  du- 
quel les  hommes  font  de  fi 
grands  prddiges.  C'eften 
deux  mots  l'or  philofophi- 
que ,  &  la  médecine  univer- 
felle.  V.  les  Fables  Egypt. 
&  Grecq.  dévoilées,  liv.  i. 
chap.  j. 

OSATIS,  Guede  ,  Paf- 
teî. 

OSCIEUM.  Plante  àp- 
pelée  Ache, 

OSIRIS.  Dieu  des  Egyp- 
tiens, fiîs  de  Saturne,  épou- 
fa  fa  fœur  Ifis,&fe  rendit 
recomm.andablé  aux  peuples 
fur  lefquels  il  régnoitj,  par 
des  bienfaits  fans  nombre.  Il 
fît  un  vayage  dans  les  In- 
des ,  pour  apprendre  aux 
habitans  de  ces  contrées  Tart 
de  cultiver  la  terre.  A  fon 
retour  Typhon  fon  frère  le 
fit  périr  ,  &  coupa  fon  corps 
en  morceaux.  Ifis  ramaua 
les  membres  difperfés  ,  les 
enferma  féparéraent  dans 
différens  cercueils  >  &  les 
donna  en  garde  aux  Prêtres 
du  pays  ,  inftruits  par  Mer- 
cure ,  &  leur  défendit  fous 
peine  de  h  vie  de  divulguer 
le  lieu  de  la  fépulture  d*0- 
firis. 

*  Ofiris  étoit  chez  les  Egyp- 
tiens le  fymbole  du  Soleil, 


le  tpême  que  Bacohus  chez 
les  Grecs,  &  qi.!*  Adonis  chez 
les  Phéniciens. 

Les  Philofophes  Hermé« 
tiques  difent  qu'il  faut  en- 
tendre toutes  les  fables  dçt 
]^yptiens  dans  un  fens  bien 
différent  de    celui   qu'elles 

fréfentent  d'abord  à  Fefprit. 
Is  n'avoient  inventé  tous  ces 
noms  &  ces  fables,  que  pour 
cacher  au  vnilfiaire  le  fecree 
de  la  véritable  manière  de 
faire  de  lor  &  la  médecine 
univerfelle.  Ifîs  &  OJîris 
font  donc  la  vraie  matière 
de  cet  Art  myflérieux  ;  cetie 
matière  eft  androgyne  j  ils 
rappellent  aufli  la  l^unt  Sc 
le  Soleil  ^lefoufre  &  le  m^r- 
cure ,  lejfren  &  \^fieur ,  &c. 
En  cornparant  Toeuvre  à  la 
conception  des  aniipaux', 
cjui  ne  peut  fe  faire  fana  Ija 
jonâton  du  npâlè  &  de  la 
feraeHe^il  fè  trouve  dans 
leur  matière  r^fr/^ y  Tagencic 
le  patient ,  d'où  naît  enfin  un 
fils  plus  beau  y  plus  puii&nt 
que  fes  parons  ;  c'eft-à-dire» 
rélixir  &  Tor  qui  a  la  pro- 
priété de  'tranfmuer  les  au- 
tres métaux,  en  or»  ce  que 
n'auroit  pu  faire  la  matière 
avant  fa  préparat'ion.  Jlf/c£  • 
Majen 

On  fui  avoit  donné  ce 
nom  d*0/irisy  parce  qu'il 
fignifie  feu  caché ,  principe 
aaif  &  vivifiant  de  la  Na=* 


3to       .OS 

ture.  Ceft  pourquoi  on  le 
difbit  être  le  même  que  le 
Soleil»  à  caufe  du  principe 
de*  chaleur  &  de  vie  que  cet 
a  (Ire  répand  dans  cous  les 
•êtres  de  l'Univers.  La  vie 
fabuleufe  d'Ofiris  eft  ufte 
allégorie  des  opératioi^  re- 
quifes  delaPhilofophie  Her- 
métique »  &  une  expoficion 
de  tout  ce  qui  fe  pafle  dans 
'  le  cours  de  ces'  opérations. 
Voyez  les  Fables  Egypt. 
&  Grecques  dévoilées ,  li- 
vre r.  chap.  2.  &  3. 

OSEMUTUM.  Fil  de 
fer. 

OSMUNDA.  Efpece  de 
fougère  appelée  Fougère 
royale, 

OSOROR.  Opium. 

O  S  S  A.  Montagne  de 
ThéfTalie ,  que  la  Fable  dit 
avoir  autrefois  fait  partie  du 
Mont- Olympe ,  &  qu'Her- 
cule t'en  répara  pour  donner 
paiTage  au  fleuve  Pénée.  Le 
Mont-Oflà  étoit  le  lieu  où 
les  Centaures  &  les  Géans 
faifoient  leur  féjour.  Voyez 
les  Fables  Egypr.  &  Grec- 
nqnes  dévoilées. 

OSSAPARALELLL 
Spécifique  pour  la  goutté. 
'  PlanifcampL 

QSJRUnUM,.ouAS- 
TRANTEA  ,  ou  MAGIS- 
TRANTIA,  Impératoire. 

OSYRIS.  Plante  connue 
fotis  le  nom  de  Linaire. 


O  T        O  U 

OTAP.  Sel  armpniae 
rougi  par  Teau  de  Colcho- 
tar. 

OTER.  Lorfque  lesPhî- 
lofophes  difent  qu'il  faut  ôter 
ou  mettre,  ils  n'entendent 
pas  qu'il  faille  diminuer  ou 
ajouter  quelque  chofe  dan« 
le  vafe  ;  mais  feulement  qu'il 
faut  continuer  à  cuire  la  nia- 
tiere ,  parce  qu'elle  fe  dif- 
fout ,  elle  fe  purifie ,  fe  pu- 
tréfie ,  fe  congelé  >  fe  coa- 
gule,  fe  noircit ,  fe  blanchit 
&  fait  toutes  fes  opérations 
d'elle-mime ,  fans  que  l'Ar- 
tifte  y  mette  la  main. . 

OTHAN.  Mercure  des 
Philofophes. 

OTHUS  &  EPHIAL- 
TE ,  Géans ,  fils  de  Nep- 
tune &  d'Iphidamie ,  femme 
d'AlcBus.  Lés  Poètes  ont 
feint  qu'en  neuf  ans  ces  deux 
Géans  avoient  crû  de  la  gran- 
deur &  de  la  largeur  de  neuf 
journaux  de  terrein.  lis  fu- 
rent affez  téméraires  pour 
combattre  les  Dieux  ;  Apol<^ 
Ion  les  fit  périr  à  coups  de 
flèches,  Homère  j  liv.  il. 
de  fon  Odyflée.  Voyez  les 
Fables  Egypr,  &  Grecques 
dévoilées,  liv.  3.  chap.  7. 
&  IX. 

OUBELCORE*  Cucur- 
bite. 

OUVRAGE  DE  PA^ 
TIENCE.  Ceft  le  grand- 
œuvre^  ainfi  nommé,  parce 


ou 

^n'il  cïf  eictrémement  long 
^  faire.  C'eft  pourquoi  les 
Philofophes  recommandent 
tous  d'avoir  de  la  patience,. 
&  de  ne  point  fe  rebuter 
par  la  longueur  du  tems  5 
que  toute  précipitation  vient 
du  démon;  que  la  Nature 
a  Tes  poids ,  tes  mefures  & 
foD  tems  déterminé  pour  par- 
venir à  {es  fins. 

Ouvrage  de  femme. 
Les  Philofophes  difent  pref- 
que  tous  que  le  grand  œu- 
vre eft  un  ouvrage  de  femme 
^' un  jeu  d'enfanSypouv  figni* 
fîer  la  facilm  de  parfaire  la 
pierre  à  ceux  qui  font  inf- 
truits  des  opérations.  £t  la 
xrhofe  eft  vraie  fans  doute; 
car  fi  elle  eût  été  bien  diffi- 
cile, ils  ne  fe  feroient  pas 
tant  appliqués  à  les  cacher. 
Plufieurs  dtfent  même  que 
s'ils  les  difoient  ouverte- 
ment  &  clairement,  on  fe 
moqueroic  d'eux  5  &  que 
fi  l'on  venoit  à  les  en  croire 
fur  leurs  paroles,  les  plus 
fiupides  mêmes  îaifTeroient 
Jeurs  métiers  &  leur  pro- 
feflîon  pour  entreprendre 
4e  faire  la  pierre  phiiofo- 
phale.  En  effet ,  il  fuffit  pour 
réuffir  de  prendre  une  ma- 
tière que  la  Nature  a  lailîee 
imparfaite ,  une  matière  vile 
&  mépriféede  tout  le  mon- 
de ,  que  les  infenfés  foulent 
aux  pieds,  &  la  perfedion- 


OtJ       G  X   }6t 

ner  en  fuivant  les  procédé» 
fimples  de  la  Nature.  Faut- 
il  tant  de  fourneaux ,  tant 
de  vaifleanx,  tant  d'opéra- 
tions pour  réduire  une  ma- 
tière folide  en  eau  fans  ad- 
dition ,  &  la  remettre  en- 
fuite  en  terre  fans  y  rien 
ajouter;  la  réduire  de  nou- 
veau^ en  eau  avec  addition  , 
la  remettre^  encore  en  terre 
fans  addition  ;  enfin  réfou- 
dre &  «oaguîer  ?  Voilà  tout 
l'oeuvre  ,  auquel  il  n'eft 
pas  poiTible  de  parvenir  par 
les  calcinations,  les  réver- 
bérai ions  ,  les  folutions  >  les 
diftiliations ,  les  fublima- 
tions ,  les  cohobations ,  &  les 
autres  opérations  fans  nom- 
bre de  la  Chymie  vulgaire* 

OUVRIR.  Diflbud||  la 
matière^  faire  les  corpsffous 
&  fluides.  Les  Philofophes 
envieux,  dit  Flamel*  n'ont 
jamais  parlé  de  la  multipli- 
cation que  fous  ces  corn* 
muns  termes  de  l'Art,  o«- 
vre  ,  ferme  ,  lie ,  déUe*  Ih 
ont  appelé  ozivr/r  &  délier  m 
faire  !e  corps  mou  &  fiuiJe 
comme  de  l'eau ,  &  fermer 
ou  Ver  ,  le  coaguler  par  une 
décoâ ion  plus  forte, 

OXATIS.  oreille» 

ÔXELEUM.  Vinaigre 
battu  avec  de  l'huile.  ^ 

OXOS.  Viniîigre. 

OXYACA>THA.  Berr 
berîs. 


36z    OX         O  Y 

Ceft  auflî  lo  nom  de  Par- 
briffean    appela  Aubépine. 

OXYCROCEUM.  Mé- 
dicament compofé  de  vinaî- 
jgre ,  de  fafran  &  de  quel- 
ques autres  drogues. 

OXYDERCICA.  Col- 
lyres ou  remèdes  propres  à 
aiguiferla  vue. 

OXYGALA.   Lait  aigri. 

OXYLAPATHUM.  Pa- 
rclle. 

OXYRHODINUM. 
Vinaigre  rofar. 

OXUS.  Plante  appelée 
Trefie ,   Alltluya  ;  Pain  de 

COClU 

OXYTRIPYLLUM. 

Trèfle  acide  :  ai n fi  appelé 
de  ce  qu*il  a  un  petit  goût 
aigrelet ,  &  qu'il  cft  à  trois 
feuiUed    comme   le    trefie 

^COH|n»B. 

(PyE  D'HERMÈS. 
Mercure  des  Philofophes. 
OYE  D'HERMOGE- 
NE.  Matière  de  la  pierre 
voïatiîîfée  après  la  noirceur. 
-  OYSEAU.  Voyei  Ol- 
«EAU. 

I    OZO»  Arfenic. 


PVeut  dire  en  Chymîc 
.  &  en  langage  de  Mc- 
<ilecins ,  une  poignée. 

/Parties  éga- 


PAR. 
PART, 


\m\ 


les. 


P  A 

PACHUNTICA.  logrrf:- 
diens  qui  épaifTiflent,  qui 
donnent  de  la  ceniîftance  à 
un  médicament.  Quelques 
Philofophes  ont  donné  le 
nom  de  Pachunticum  au 
foufre  des  Sages ,  parce  qu'il 
coagule  j  &  fixe  leur  mer- 
cure. 

PACTOLE.  Fleuve  de 
Lydie ,  qui  prend  fa  fource 
au  Mont-Tmolus.  Les  An- 
ciens difoient  quêtes  eaux 
de  ce  fleuve  ronloient  des 
paillettes  d*or ,  &  qti'il  a  voit 
reçu  cette  propriété  de  Mi- 
das  qui  s'y  lava  ,  pour  fe  dé- 
barrafler  du  doiri  ftinefte  que 
Bacchus  lui  avoit  fait  de 
changer  en  or  tout  ce  qu'il 
toucheroit.  Voyer  les  Fables. 
Egypr.  &•  Grecques  dévoi- 
lées, liv.'â.  chap.  J. 

PŒON.  Médecin  qut 
guérit  Pluton  de  la  bîeflure 
que  lui  fit  Hercule,  lorfque 
ce  Dieu  dts  Enfers  Tattaqua 
dans  le  tems  qu'il  nettoyoic 
rétable  d^Augias.  Ceft  de 
ce  Poeon  que  la  plante  con- 
nue fous  le  nom  de  pivoine 
.  en  françois  ^  a  été  appelée 
pQsonia  en  latin. 

PAILLE  DU  POULET. 
Flamel  dit  lui-même  qu'il  a 
donné  ce  nom  à  la  cendre 
de  l'écuelle  fur  laquelle  eft 
pofée  le  vafe  à^s  Philofo- 
phes* 

PAJON.  Bézoar. 


P  A 

PALAMEDE  ,  fils  de 
Naupliiis,  Roi  derifled'Eu- 
bc^ee  j  encourue  I^  haine  & 
TaveVfion  d*UIyfle  ,  au  ppint 
que  celui-ci  le  fit  lapider  par 
les  Grecs.  Ulyffe  feignit  d'ê- 
tre infenfé  pour  ne  pas  aller 
à  la  guerre  de  Troye ,  & 
arteta*  pour  cet  effet  deux 
aiiirmaux  de  différentes  ^f- 
peces,  avec  lefquels  il  la- 
bouroit  les  bords  de  la  mer , 
&  y  fetnoic  du  fel  au  lieu  de 
grains.  Palamede  mit  devant 
la  charrue  Télémaque  en- 
core dans  le  bas  âge.  Ulyfle 
arrêta  fa  charrue  pour  ne  pas 
bleflèr  fon  fils  ,  &  fit  con- 
noître  par  cette  attention 
qu'il  n'étoit  pas  auflî  infenfé 
qu'il  vouloit  le  faire  ct'oire, 
Ulyfle  partit  donc  avec  les 
autres  Princes  Grecs,  &  fe 
vengea  de  Palamede,  en 
fuppofant  que  celui-ci  étoit 
d'intelligence  avec  Prîam.I1 
fit  enterrer  pour  cet  effe\  une 
fomme  d'argent  dans  la  tente 
de  Palamede,  &  fit  inter- 
cepter une  lettre  fuppofée 
de  Priam.  Les  Grecs  don- 
nèrent dans  le  piège  ,&  la- 
pidèrent Palamede. 

Toute  cette  fiâton  n'a 
d'autre  but  que  denous  ap- 
prendre qn'Uly  fie,  au  Heu  de 
travailler  fur  la  véritable  ma- 
tière de  l'œuvre,  atteloit  deux 
animaux  de  différentes  ef- 
peces,  c'eft-â-dire,  croyoit 


P  A  363 

réuflir  en  mêlant  dans  le 
/vàfe  deux  matières  de  dif- 
férentes natures,  contre  le 
fentiment  de  tous  les  Philo- 
fophes.  Palamede  ou  l'Art, 
du  grec  Palame ,  lui  mit  de- 
vant les  yeiupfon  fils  encore 
jeune 9  qui  par  fon  nom  lui 
fit  entendre  q»ril  étoit  bien 
éloigné  dé  réulfir  à  ce  qu'il 
fe  propofoit.  UlyfTe  auffi- 
tôt  s'apperçut  de  fon  erreur, 
quitta  fa  charrue  mal  atte- 
lée, fuivit  Ips  Grecs  ,  ou  la 
véritable  voie  qui  conduit  à 
la  perfeâion  de  l'œuvre-, 
&  y  réuîTit  par  la  prife  de 
Troye  5  enireprife  dont  il 
ne  feroit  jamais  venu  à  bout 
s'il  n'eût  fait  lapider  Pala- 
mede ,  c'eft-à-dire,  s'il  n'eût 
enterré  l'or  philofophique 
dans  le  vafe  repréfenté  par 
la  tente  ,  pour  fixer  le  mer- 
cure fignifié  par  les  Grecs. 

PALEMON  ,  fils  d'A- 
thamas  &  d'Ino ,  s'appeloit 
premièrement  Mélicene  ; 
mais  il  prit  le  nom  de  Pa- 
lémon ,  après  qu'il  eût  été 
mis  au  nombre  des  Dieux 
marins.  Voy,  MÉLICERTE. 

PALET.  Efpece  de  car-- 
reau  ordinairement  de  pier- 
re ,  quelquefois  de  bois ,  ou 
de  fer  y  avec  lequel  on  jouoic 
anciennement.  Les  palets 
étoient  fort  grands  &  fore 
pefans ,  &  il  en  arrivoit  quel- 
quefois des  kccidens  funef- 


364  P  A 

tes.  Ce  fut  d'an  coup  de  cet 
palets  qu'Apollon  tun  le  jeu* 
ne  Hyacinthe  ,  &  Pcrfée  fon 

Srand-pere    Acrife.    Voyei 
cais£  &  Hyacin- 

THE 

PAILADIUM.Petitc  fi- 
gure de  Pallas ,  de  trois  coii« 
dées  de  haut ,  tenant  une 
lance  de  la  main  droite ,  & 
de  la  gauche  une  quenouille 
&  un  fufeau*  Les  Poètes  ont 
feint  qu'elle  éroit  tombée  du 
ciel  dans  la  ville  de  Troye , 
&  que  cette  viile  ne  feroic 
jamais  prife  par  les  Grec* , 
s'ils  ne  s'emparoient  d'abord 
de  cette  figure.  LesAIchy* 
miftes  difent  qu'elle  eft  Je 
fymbole  des  qualités  que 
doit  avoir  l'Artifte  qui  en- 
treprend le  grand  œuvre  ;  la 
prudence  ,  (a  fubtilité  d'ef- 
prit,  la  connoifiance  de  U 
Nature  &  la  fcience  de  cet 
art.  Voy.  les  Fables  Egypt. 
&  Grecq.  dévoilées  ,  liv.  6. 
Fatalité  3. 

PALLAS  ,  Déefle  des 
Arts  &  des  Sciences ,  née 
du  cerveau  de  Jupiter ,  par 
Je  coup  de  hache  que  lui 
'donna  VuIcain.C'eft  elle 
qui  favori  fa  toujours  Her- 
cule &  Ulyfle  dans  tous 
leurs  exploits,  Voyei  Mi- 
ne il  vu. 

Pallas  eft  auffi  le  nom 
d'un  des  Géans  qui  firent  la 
guerre  à  Jupiter.   Minerve 


fe  faific  de    ce   Gésnt   & 
récorcha. 

PAN ,  fils  de  Mercure  & 
de  la  Nymphe  Dryops  ,  fé- 
lon Homère  ,  de  Nlercure 
&  de  Pénélope ,  fuivant  Hc« 
rodote^  du  Ciel  &  de  la 
Terre  ^fuivant  d'autres  ,étoic 
lin  des  plus  grands  Dieux 
des  Egyptiens  ,  qui  le  re- 
gardoient  comme  le  père  de 
la  Nature.  Ils  le  réprcfen- 
toient  fous  la  figure-  d'un 
bouc.  Voyez  le  premier  li- 
vre des  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées. 

PANACÉE  ,  étoit  une 
des  Wvinités  de  la  Méde- 
cine :  elle  a  donné  fotk  nom 
auxremedes  fpécifiqucs  pour 
un  grand  nombre  oe  mala- 
dies. La  panacée  univerfelle 
eft  un  des  rcfultatsde  roeu- 
vre  Hermétique  x&  celui-là 
feul  que  les  anciens  Philo- 
fophesfefont  d'abord  pro- 
pofé*  Il  eu  vraifemblable 
que  la  tranfmutation  des 
métaux  n'étoit  pas  leur  pre- 
mier objet,  &  que  la  ré- 
flexion îeulc  fuc  la  force  Se 
les  propriétés  de  leur  méde» 
cine  ,  la  leur  fit  envifager 
comme  propre  à  produire 
cet  effet  a  qui  réufllît  félon 
leurs  efpérances.  Voyez  lo 
Difcours  préliminaire  à  U 
tête  du  Traité  des  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
dévoilées. 


V  A 

PANCttYMAGO^ 
GUM.  Sublimé  doux. 

PANCRACE.  Un  des 
exercices  des  Jeux  des  an« 
ciens  Orecs.  On  rappeloit 
auffi  la  lutte.  Hercule  de- 
fneura  vainqueur  à  tous  les 
Jeux ,  comme  on  peut  le  voir 
<ian«  le  livre  4.  dés  Fables 
Égyptiennes  &  Grecques 
dévoilées. 

PANDATŒA.  Elec- 
tuaire  folide. 

PANDALITIUM.  Pa- 
naris. 

PANDEMIQUE,(  Ma- 
ladie )  efl  celle  qui  attaque 
indifféremment  tout  le  mon- 
de :  c'eft  à  peu  près  la  mê- 
me chofe  qu'épidémique. 

PANDORE.  Héfiode  a 
feint  qu'elle  écoit  la  plus 
belle  &  la  première  femme 
du  monde.  Vulcain,  dit-il, 
la  fabriqua  ,  &  après  qu'il 
l'eut  animée ,  il  la  préfenta 
aux  Dieux,  qui  en  furent  fi 
émerveillés ,  qu'il  s^eropref- 
fercnt  tous  de  la  décorer  de 
ce  qu'ils  avoient  de  plus 
excellent.  Vénus  lui  fit  part 
de  fa  beauté ,  Patlas  de  fa 
fagefle  ',  Mercure  de  fon  élo- 
quence ,  Apollon  de  fa  mu* 
fique»  Junon  de  fes  richef- 
fes,  &  ainfi  des  autres.  Ju- 
piter irrité  contre  Prométhée 
de  ce  qu'il  avoît  enlevé  le 
feu  du  ciel  ^  fit  fcrvir  cette 
femme  à  fa  vengeance;  il 


P  A  3éj 

fit  prérent  à  pandore  d'une 
tbëte  fermée ,  pleine  de  tou- 
tes fortes  de  maux,  &  l'en- 
voya a  Ipiméthée  ,  frère 
de  Prométhée ,  qui  eut  l'im  - 
prudence  de  l'ouvrir.  Tous 
ces  maux  prirent  Teffor ,  & 
il  n'eut  qwe  l'adreffe  d'y  re- 
tenir refpérance.  Prométhée 
à  qui  Jupiter  avoir  d'abord 
envoyé  Pandore  ,  fe  défia 
du  piège  qu'on  lui  tendoit, 
&  ne  voulut  pas  la  recevoir 
pour  fa  compagne.  C'eft 
pourquoi  Jupiter  envoya 
Mercure  pour  atracher'Pro- 
méthée  lur  le  mont  Cau- 
cafe,  oh  un  vautour  devoit 
lui  ronger  le  foie  perpétuel- 
lement, F.Prométhef. 

P  A  NN  US*  Tache  na- 
turelle de  la  peau  ,  appor- 
tée en  naiifant»  ou  furvenue 
par  l'effet  de  quelque  ma<- 
ladie. 

PANTORÉE  ou  PAN- 
TAURE.  Nom  gue  les 
Brachmanes  donnoient  i  la 
matière  du  grand  œuvre. 
Comme  fi  l'on  àïfoh  toute 
or,  Apollonius  de  Thyame 
rapporte  beaucoup  de  cho- 
fes  que  les  Brachmanes  lui 
avoient  appris  de  cette  pré- 
tendue pierre,  qu'ils  difoient 
avoir  la  vertu  de  l'aimant. 
Voyez  Michel  Majer ,  au 
premier  &  au  fixieme  livre 
de  fa  Table  durée.  Il  n'eft  pas 
oéceflaire,   dit-il,    d'aller 


366  P  A 

chercher  cette  pierre  aux  In- 
des ,  depuis  que  les  volatiles 
nous  {^apportent*  Voy.  Vo- 
latiles. 

PAON.  Oifeau  confacr^ 
à  Junon.  La  Fable  dit  que 
cette  De'efle  jaloufe  deman- 
da à  Jupiter  la  Nymphe  lo 
changée  en  vache ,  &  après 
l'avoir  obtenue ,  elle  la  donna 
en  garde  à  Argus  qui  avoit 
cent  yeux.  Jupiter  chargea 
Mercure  de  le  défaire  de  ce 

Î;ardien  importun.  Mercure 
e  fit  en  effet  périr  ,&  Junon 
tranfporta  Tes  cent  yeux  fur 
la  queue  du. Paon*  Voye^ 
Argus.  Les  Philofophes 
Hermétiquesdifentquecette 
fable  eft  une  allégorie  de  l'é- 
tat de  la  matière  de  l'œuvre 
au  momen(  oii  les  couleurs 
de  la  queue  de  Paon  fe  ma- 
nifeftent  fur  fa  fuperficie. 

PAPHUS  ,  fils  de  Pyg- 
malion  &  de  la  Statue  que 
ce  célèbre  Statuaire  avoit 
faite.  Foye^PYG  MALION. 

PARACELSE.  Célèbre 
Médecin  Allemand  qui  vi- 
voit  vers  la  fin  du  XYi*^  fie- 
c)e.  Qn  a  de  lui  un  grand 
nombre  d'ouvrages  fur  des 
matières  PhiloU)phiques  , 
Métallurgiques  &  Médici- 
nales. On  le  croit  difciple 
de  Bafile  Valentin  ,  Reli- 
gieux Bénédiftin  d'Allema- 
gne. Paracelfe  voulut  réfor- 
mer la  théorie  &  la  pratique 


,  ?  A 

^e  laMédecine ,  &  en  publia 
pour  cet  effet  àQs  principes 
très-finiples,  dont  il  paroîc 
qu'il  avoit  une.  très-grande 
connoiilance.  Il  fit  toujours 
des  cures  admirables  des 
maladies  mêmes  les  plus  dé* 
fefpérées.  Cette  nouveauté , 
fa  fcience  &  fes  fuccès  lui 
firent  beaucoup  de  jaloux  > 
par  conféquenc  un  grand 
nombre  d'ennemis.  Ses  ou- 
vrages écrits  eh  flyle  méta- 
phorique »  font  aujourd'hui 
devenus  prefque  inintelligi- 
blés  y  malgré  les  clefs  qu'on 
a  eu  foin  de  mettre  à  la  fin. 
On  a  cependant  deviné  un 
grand  nombre  de  fes  remè- 
des, qui  font  encore  aujour- 
d'hui en  ufâge.  Il  a  fouvént 
changé  les  noms  des  in^ré- 
diens ,  &  en  a  fubftitue  de 
barbares  &  inconnus  à  ceux 
fous  lefquels  on  les  connoif- 
foit  ordinairement.  Comme 
cet  Auteur  eft  foùvent  entre 
les  mains  de  ceux  qui  s'ap- 
pliquent à  l'étude  de  la  Pbi- 
îofophie  Hermétique,  j*ai  cru 
devoir  leur  rendre  le  fervice 
d'expliquer  dans  ce  Diaîon- 
naire  la  plupart  de  ces  noms 
barbares ,  d'après  Beccher  , 
Johnfon,  Rullandus  &  quel- 
ques autres  Auteurs.  La  Mé- 
decine Paracelfique  eft  la 
même  que  la  Médecine  Her- 
métique ,  fi  nous  en  croyons 
Blanchard, 


F  A 

l^AltADISI  CRANA. 
Cardamome, 

PARALYSIS  HERBA 
ou  PARALYTICA.  Pri- 
mevère. 

PARDALIANCHES. 
i^conit, 

PARÉGORIQUE,  (Mé- 
dicament) efl  celui  qui  a 
une  propriété  anodine  & 
adoucifTante^quiappaife  les 
douleur»,  tel  eft  le  baume 
tranquille. 

PARIS, fils  de  Priam, 
Roi  de  Troye.  Sa  mère  Hé- 
cube  étant  enceinte  de  lui, 
fongea  qa'elle  avoit  conçu 
une  torche  allutnée  qui  de« 
voit  erobrafer  toute  TAfie. 
L'Oracle  confulté^  répondit 
<}u'elle  mettroit  au  monde 
un  fils  quiferoitla  caufe  de 
la  ruine  totale  de  Ton  pays. 
Pria  m  ,  pour  éviter  ce  dé(af- 
tre  9  fit  expofer  le  nouveau 
né  ,  pour  qu'il  fût  dévoré  par 
les  bêtes  ;  mais  Hécube  le  fit 
enlever  ,  &  le  confia  aux 
Bergers  du  mont  Ida   pour 
être  élevé  parmi  eux.  On  le 
nomma  Alexandre.  Devenu 
rand.il  fut  épris  des  appas 
le  la  Nymphe  Oenone  ,  de 
laquelle  il  eut  deux  enfans. 
Paris  (  c'eft  ainfi  qu'on  l'ap- 
pela dans  la  fuite  )re  fit  une 
réputation  de  droiture  &  de 
probité  dans  fes  jugemens , 
qui  lefaifoitchoifir  pour  ar- 
bitre des  difiërends  quis'éie- 


P  A  367 

yoîent  parmi  les  Bergers  ôc 
les  habitans  du  mont  Ida.  La 
Difcorde  qui  ne  hit  point 
appelée  avec  les  autres 
Dieux  &  Déefles  aux  no- 
ces de  Pélée&  de  Thétis, 
jeta  au  milieu  du  repas  une 
pomme  d'or  ,  fur  laquelle 
eioit  écrit  :  pour  la  plus  belle. 
Junon ,  Pallas  &  Vénus  pré- 
tendirent chacune  en  parti- 
culier que  cette  pomme  leur 
appartenoit.  Les  Dieux  ne 
voulant  pasfe  porter  pour 
Juges  dans  cette  difpute ,  Ju- 
piter ordonna  que  le  juge- 
ment en  feroit  déféré  à  Paris. 
Mercure  fut  dépuré  pour  l'en 
avertir ,  &  les  trois  DéefTes 
fe  préfenterent  devant  notre 
Berger.  Chacune  chercha  à 
le  gagner  par  les  proroefle» 
les  plus  flatteufes«  Junon  lui 
offrit  des  richeffes  immen- 
fes  ,  Pallas  lui  promix  la  fa«^ 
geiTe  ,  &  Vénus  le  tenta  en 
lui  promettant  de  le  mettre 
cti  pofTeffion  de  la  plus  belle 
femme  du  monde.  Paris, 
après  avoir  bien  examiné  les. 
Déeifes ,  adjugea  la  pomme 
à  Vénus ,  qui  lui  tint  parole. 
Paris  fefit  enfuite  rcconnot- 
tre  à  Troye  pour  fils  de 
Priam ,  &  fit  après  cela  un 
voyage  à  ia  Cour  dé  Méné- 
Ias«  Roi  de  Sparte ,  &  y  étant 
devenu  amoureux  d*Hétene» 
qui  en  étoit  Reine,  Vénus 
lui  procura  les  moyens  de 


468  P  A 

reolever  ;  ce  qa*il  fit ,  & 
remmeDa  à  Troye.  Mené- 
las  iméreflâtous  les  Princes 
Grecs  poor  venger  l'ai&-onc 
qti*il  avoir  reçu  de  Paris ,  Se 
fe  mit  avec  fon  frère  Aga- 
memoon  à  ta  têre  d'une  ar- 
mée formidable,  pour  re- 
demander Hélène.  Priam 
l'ayant  refufée,  les  Grecs 
firent  lefiegedeTroye,  qui 
dura  dix  ans.  Paris  fe  trouva 
aux  mains  avec  Ménélas 
pendant  le  fiege ,  &  Vénus 
voyant  fon  protégé  plus  foi- 
ble,  Tenleva  dn  milieu  du 
combat.  Hcftor  fon  frère 
»j:int  été  tué  par  Achille,. 
&  celui-ci  étant  entré  dans 
le  tenrple  d'Apollon  pour  fe 
marier  avec  Polyxene ,  PSr is 
lui  décocha  une  fhche  ,  qni 
atceignft  ce  Héros  aii  talon , 
feul  endroit  où  il  n'étoii  pas 
invulnérable.  Achille  mou- 
rut de  l»ble/fiire  :  &  Pyrrhus 
fon  ftls  bleffa  à  ion  tour  Pâ- 
ris,qui  fut  rendre  les  derniers 
foupirs  entre  les  bras  d'Oe- 
tione.  Quelques-uns  difent 
qu*il  mourut  d'une  flèche 
empoifonnée  d'HerCTile,q>ie 
Phîloôetc  lui  tira.  Voyez  le 
6*  livre  des  Fables  Egypr» 
&  Grecq.  dévoilées  ,  ch.  3. 
&  fuiv. 

PARNASSE.  Montagne 
fur  laquelle  fa  Fable  dit  que 
les  Miifes  &  Apollon  faî- 
fuicnt  leur  féjour.  Voywen 


P  A 

les  raîfoos  â^ns  le  3*  fivse  i 
cbap.  14*  ^  3.  des  Fables 
Egypr.  &  Grecq.  dcvcâléc«- 

PARONYCHIA.  Petite 
plante,  quif  peut-être  a  été 
nommée  ainfi  des  mots  grecs 
para  8c  onux^  près  de  roB- 
gle ,  comme  fi  l'on  difoit  : 
Herbe  propre  à  gaérir  les 
maux  qui  viennent  auprès 
àt%  ongles. 

Paronychia  cft  aaffi  le 
nom  qu'on  a  donné  an  mal 
qui  vient  an  bout  des  doigts  , 
appelé  autrement  Panaris^ 

PARQUE5.  Déefles  au 
nombte  de  trois  ,.  prépofées 
pour  exécuter  les  deftin&s 
des  hommes ,  &  difpofer  de 
h  vie  des  humains  à  leur  gré» 
Héfiode  les  dit  filles  de  Ju- 
piter &  de  Thémis,  d'S&utres 
de  TErebe  &  de  la  Nuit.  Se- 
lon Orphée,  elles  font  leur 
féjour  dans  une  caverne  obf- 
cure  ,  &  vivent  de  très-bon 
accord.  Elles  font  nomméei 
Cloto,  Lachéfis,  Atropos* 
Lachéfis ,  ta  plus  jeune ,  tient 
une  quenouille"  qui  repré- 
fente  la  deftinée  des  hom- 
mes ;  Crotho  file ,  &  Atropos 
coupe  le  fil ,  quand  le  mo- 
ment de  la  mort  eft  venu^ 
La  première  préfrde  à  la  naif- 
fance ,  la  féconde  à  la  vie  ,& 
l'autre  donne  la  mort  en  cou* 
pant  le  fil.  Elles  fuivent  les 
ordres  du  Deftin  ;  &  on  les 
nommoit  aufli  Gardiennes 
des 


VA 

iêi  Archives  des  J)teux. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  )  liv.  J*  chap.  6- 
&Iiv.  4.  ch<3. 

PARTHENIA  ou  PAR- 
THENOS.  Surnom  de  Mi- 
nerve. 

PARTIE  AVEC  PAR- 
TIE* Mélange  d'or  &  d*ar- 
genté  Paracelfcé 

PARTIE  UNE*  Mâgif- 
tere  au  rouge, 

PASIPHAE.  Fille  du 
Soleil  &  de  Perféis,  &  fem- 
me de  Minos  ^  Roi  de  Crète. 
Elle  devint  amoureufe  d*un 
taureau ,  Se  Dédale  lui  pro- 
cura les  moyens  de  fatisfaife 
fa  paflion.  Elle  en  éonçut  un 
monflre  qui  fut  nommé  Mi- 
ootaure  ;  Minos  le  renferma 
dans  le  labyrinthe  que  Dé- 
dale avoir  conftruit,  &  Thé- 
fée  tua  ce  monflre»  Voye^ 
MtNOS,  Thésiîk,  MiNO* 
TAURE* 

PASSÉRINA.  Plante 
connue  fous  les  noms  AUine» 
MoTgeline. 

PASSIF.  Qui  ferable  ne 
pas  agir ,  qui  reçoit  Taâion 
de  Tagent*  Les  î^hilofophes 
fe  fervent  quelquefois  de  ce 
terme  au  lieti  de  celui  de 
patient  y  c(\xi  veut  dire  la  mê- 
me chofe*  Voyei  PAtiENT. 
•  PATER  METALLO- 
RUM.  Ceft  le  foufre,  ainfi 
nommé  de  ce  que  les  Phi- 
lofophes  Hermétiques  difenc 


quête  mercure  eft  là  femelle 
&  la  mère  des  métaux  ,  & 
que  le  fouffe  en  eft  le  père  , 
à  caufe  de  fa  qualité  chaude 
&  coagulante. 

PATIENCE.  L'ouvrage 
de  la  pierre  eft ,  difent  les 
Sages,  un  ouvrage  de  pa- 
tience^  a  caufe  de  la  loneueuf 
du  temps  &  du  travailau'il 
faut  pour  le  conduire  a  fa 
perfeâion.  C^eft  pourquoi 
Géber  dit  qud  nombre  d'Ar- 
tifiès  Font  abandonné  par 
ennui  ^  d^autres  par  la  ménie 
raifon  ont  voulu  le  précipi« 
teç ,  &  n'ont  pas  réuflî. 

PATIENT.  Subftance 
fur  laquelle  agit  une  autre 
fubftance ,  pour  parvenir  à  la 
génération  de  quelque  mix- 
tCé  Le  thercure  eft  \e  patient 
dans  l'œuvre  de  la  pierre ,  & 
le  foufre  avec  le  feu  font  les 
agens. 

PATROCLE,  fils  de 
Ménétius  &  de  Sténélé; 
étant  encore  enfant^  il  tua  le 
fils  d'Amphidamas  »  &  fe 
fauva  dans  la  Phthie ,  où  Yi* 
lée  le  reçut  &  le  mit  avec 
fon  fils  Achille  fous  la  difci- 
pline  du  Centaure  Cbiron« 
Ceft  de-li  que  fe  noua  cette 
liaifon  intime  entre  Achille 
&  Pacrocle  t  qui  dura  jufqii'à 
la  mort  de  celui-cî.  Heaor 
rayant  tué  au  fiegedeTroye, 
Achille  qui  avoit  réfolu  de 
ne  point  combattre  pour  ki 
Aa 


f  70  P  B 

€itectf  ne  put  réfifler  an  de* 
ÛT  de  venger  la  mort  de  fon 
«mi.  Il  fit  trêve  alors  avec 
la  colère  qu'il  avoic  conçue 
contre  Agamemnon ,  de  ce 
qu'il  lui  avoir  enlevé  fa  chère 
Brifâs.  Thétis  lui  donna  de 
nouvelles  armes  à  la  place 
de  celles  qu'il  avpit  prêtées 
^  Patrocle ,  &  qu'Heâor  lui 
tvoit  enlevées.  Il  fit  d'abord 
les  funérailles  de  fon  ami  i  & 
Ae  cefla  pas  de  combattre 
qu'il  n'eût  tué  Heâor,  Voy. 
les  Fables  £gypt.&  Grec- 
ques dévoilées ,  liv.  6. 

PAULADADA    ou 
3PA1JLAD|ADUM.  Ef- 

Îtece   de  terre  figillée  qui 
è  trouve  en  Italie. 
PAVOT  ^«  Philofi- 
phes»  Pierre  parfaite  au  rou'- 

{r  e»  ainfi  nom  m  ée  de  ce  qa'el- 
e  a  la  couleur  des  pavots 
des  champs. 

,  PEDASE,  Pun  des  che-- 
vaux  d'Achille ,  né  de  Zé- 
phyr &  de  la  cavale  Podan- 
.  ^e  5  c'eft  pourquoi  Homère 
dit  que  (a  courfe  égaloit 
celle  du  vent. 

PEGANUM.  Plante 
appelée  Rhue» 
PEGASE.  Chevâl  ailé, 
.  né ,  félon  les  uns  ,  de  Nep- 
tune &  de  Médufe  p  & ,  fui- 
vant  les  autres ,  du  fang  feul 
de  Médufe,  forti  par  ta  blef- 
fure  que  lui  fit  Perfée.  Pé- 
gafe  t'étant  envolé  fur  le 


PS 

MontHétîcon,yfrai^  ég 
pied  un  rocher  ,  d'oà  il  for- 
tit  aufll-tôt  une  fontaine  qui 
fut  nommée  Hippocrene« 
Pallas  donna  Pcgafe  à  Sel- 
lérophon ,  pour  aller  com- 
battre la  Chimère  ,  &  par 
fon  moyen   il   la  vainquit. 

Voyei .  MÉDUSE  ,  BkX'LE- 

rophÔn. 

PEGERNUS.  Mer- 
cure des  Sages. 
•  PELÉE,  fils  d'Eaque 
&  de  la  Nymphe  Egine, 
époufa  Thétis  ^  &  la  rendit 
mère  d'Achille.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées  ^  liv.   6.  ch.  a. 

PELE  DE  FER.  Ma- 
tière de  l'œuvre  en  putré- 
faâîon. 

P  ELI  AS,  fils  de  Nep- 
tune &  de  Tyro ,  frère  d'E- 
fon  ,  Roi  de  Theflalie  ,  con- 
çut une  grande  averfion  con- 
tre Jafon  fon  neveu ,  &  l'en- 
vo3^a  à  la  conquête  de  la 
Toifon  d'or  ,  pou^fexpofer 
à  périr  ,  &  fe  défaire  àtUiu 
Pélias  fit  mourir  Efon.  Mé- 
dufe, pour  venger  Jafon  con- 
tre Pélias^  engagea  les  filles 
de  ce  dernier  à  le  couper  en 
morceaux ,  &  à  les  faire  cui- 
re dans  un  chaudron ,  leur 
ayant  perfuadé  qu'il  reffuf- 
citeroît  plus  jeune  &  dans 
toute  fa  vigueur.  Biles  fe 
firent,  mais  il  ne  reflufcira 
pas.  Voy.  les  Fables  Egypte 


&  Grecques ,  liv.  i.  ché»  î.* 

PELION.  Montagne 
de  TbefTaîie,  appelée  auffi 
Ojfa  ,  dont  voyez  Tarticle. 

PELLICULE.  Ma- 
tiere  de  l'œuvre  pendant 
qu'elle  eft  en  puîréfaSion  , 
ainfi  nommée  de  ce  qu'il  fe 
forme  une  pellicule  fur  fa 
fuperficîej  floïre  &  luifante 
comme  de  la  poi^  fondue. 

PELOPS  ^  fils  'de  Tan* 
taie  &  de  Taygette  ,  fut  fer»» 
Vi  cuit  dans  le  repas  que  fort 
père  fit  aux  Dieux-  Cétis 
fut  la  .feule  qui  ne  s'en  apr 
perçiïtpas  5  elle  en  détacha 
une  épaule  qu'elle  m9ngea4 
Les  Dieux,  par  pitié  pour 
Pélops,  le  reâufciterent.  Se 
hii  donnèrent  une  épaule 
d'ivoire  à  la  place  de  celle 
que  Ccrès  avoit  itiangée* 

Pélops  devenu  grand,  fut 
i  la  Cour  d'Cinomaus  ,  & 
combattit  contre  lui  à  lui 
courfe  duchariot  ^  ponr  avoir 
fa  fîlfeHippodamie  en  ma- 
thge.  Cet  Amant  avoit  ga* 
gné  Myrtile  i  cocher  d'Œ-* 
Domaus  ^qui  ajufta  fon  char 
de  tnaniere  qu'il  fe  brjfa  dans 
la  courfe  #&  (Enomaiis  fe- 
tua.-  Pélops  époufa  Hippo- 
dartie  ,  &.  en  tut  Atrée  à 
Thyéfte.  Voyez  les  fables 
Ègyptienftes  Se  .  Grecques 
dévoilées  ,  lit.  4.  ch.  6.  fi^ 
Kv.  6.    Fatalité  4, 

PELUDO*  Miel  cuû, 


*È*rEE,fiisd€FOcéart 

&  de  Thétis  ,étpit  un  fleuvçi 
de  Theffalie  1  il  époufa  Créu^ 
fe ,  dont  il  eut  Iphéta*  & 
Stilbia.  Apollon  eut  de  ^ettfl 
Nymphe  Centautus  S(,  La-»» 
pithus.  FomCSÏîTATJR'ES. 

PE^IÉL  OPE,  fille 
d'Icare  v&  de  Péribée  ,  eut 
Pan  de  foh  cominerce  avec 
MercurevElle  épouÇîi  t/ly  fle# 
&  devint  le  modèle  de  U 
Chafteté  conjugale.^  Harce-- 
lée  fans  relâche  par  nombre 
d'amans  qui  lui^  f;^{oient  Ig 
cour  pendant  qu'UlyiTe  éroitf 
au  fiçge  de  Troyç  4  &'fon 
abfence&flez  longue  ,;qMi  en 
JFut  une  fuite ,  elJeieiirprô* 
mit  de  confentir  à  leurs  dé- 
firs  çuffi-'tôt  qu'elle .  auroit 
fini  une.  toi  le  q^'ellç^voiç 
commencée  ^  mai^  I9  nuit 
elle,  défaifoit  ce  qu'elle  avoic 
trèfle  pendant  le  iotir^  Elle 
Continua  ce  manège  jufqn'au 
retour  d'Ulyffe ,  qui  les  fit 
tons  périr.  Atant  le  fiégef 
de  Troye  y  Pénélope  avoit 
>  eu  d'Ulyfle  lïn  û\&  nomm^ 
Télémaque^ 

L'hiftoirede  Pénélope  eft 
tt  portrait  des  opération» 
des  mauvais  Artidesf  qui^ 
ne  fuivent  pas  la  véritî?ble 
voie  qui  conduit  à  la  pérféîc-* 
tion  de  l'œuvre  ,  éc  qvà  d'é- 
truifent  le  foir  les  ùpérmioné 
du  matin rf  Ulyffe  eft  fe  mo-f 
dèle  des  bons-  Arciffes,  c^ol 
Aai> 


9V'  PK 

datruifeot  à  leur  arrivée  Tes 
•péfatioos  &  les  procédés 
mal  concertés  des  mauvais 
Ardftes.  L'OdvfTée  d'Ho- 
Jnere  eft  l'expoiédes  erreurs 
eu  ils  tombent  à  chaaue  pas 

Sills  font;  &  riliade,  ou 
iftoire  de  la  guerre  de 
Troye ,  eft  la  defcription  de 
la  conduite  qu'il  faut  tenir 
comme  Vlyût ,  pour  parve- 
nir ao  but  que  fe  propofe  un 
véritable  rhilofophe.  Voy. 
les  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées  ,    lin 

PENTACULES.  Ce 
font  des  efpeces  de  féaux  , 
fur  lefquels  font  gravés  des 
lignes  >  4es  traits  ,  des  carac* 
^eres  inconnus,  qu'on  dit 
flvoir  une  propriété  admira* 
ible  pour  guérir  les  maladies 

Îour  lefqueltes  on  les  fait. 
!s  font  compofés  des  mé- 
taux qui  ont  un  rapport  aux 
lignes  ic  aux  planètes ,  fous 
|a  domination  defquels  on 
les  grave,  Voyei  les  Archi- 
doxes  de  Paracelfe. 

PENTADACTYLON. 
Paîma  Chrifti. 

PENTAMYRON.  On- 
guent compofé  de  cinq  in- 
grédiens  ;  fcavoir ,  de  ftyrax 
calamité ,  de  maftic  ,  d'o- 
pobaffamum ,  de  cire  &  d'on- 
guent nardiqne. 
^  PENTAPLEURUM. 
Grand  plantin. 


PB 

PBNTATHETON. 
Onguent  ou  baume  propre 
à  guérir  les  meurtrifiures& 
les  excoriations  de  la  peau. 

PEPANSIS.  CuifloD 

Îiropre  à  donner  de  la  pcr- 
èâion  à  une  chofe ,  ou  à  en 
corriger  une  qui  eft  gâtée« 

PEPANTIQUE.Pre- 
miere  chaleur  requife  pour 
digérer  la  matière  de  i'œu- 
vre  ,  &  la  difpofer  à  la  pu- 
tréfaâion  pour  une  nouvelle 
génération» 

PEPASTIQUB(on- 
guent  )  eft  celui  qu'on  ap- 
pelle aufll  maturatif ,  qui 
difpofe  &  amené  une  tumeur 
à  la  fuppuration«  enadoucif- 
faut  &  en  appaifant  la  deu« 
leur  y  comme  fi  Ton  difoit , 
«n  onguent  qui  mûrit  par  la 
curflbn» 

-vefpece  d'é- 

PEPLION,/fule,  appe- 

PEPLIS,     yiée  réveille- 

PEPLUS,    Vmatin      des 

•/vignes, 

Peplus  ,  eft  suffi    le 
'  nom  qu'on  donnoit  autrefois 
à    une   robe  blanche  fans 
manches  ,  brochée  d*or ,  fur 
laquelle  éioient  repréfentés    i 
les  aâions  &  les  combats  de    i 
Minerve ,  de  Jupiter  &  des    j 
Héros.  On  la  portoit  en  pro- 
ceffion  commeune  bannière, 
dans  les  fêtes  des  Panathé- 
nées ,  ou  inftituées  en  Tbon- 
neur  de  Minerve. 


PU 
PEPSIS.   Voyei  F«* 

3«ENTATrON. 

PERCER  aytcUlance 
ou  avec  la  flèche ,  le  javelot , 
&c.  c*eft  cuife  la  matière  de 
l'oBuyre  avec  le  feu  philofo* 
phique,  appelé  lance,  ja- 
velot, &c. 

PERCIPIOLUM.  Re- 
mède fpécîfîque  pour  quel- 
que maladie.  Blanchard. 
Planifcampi. 

PERCOLATlON. 
Vieux  mot  qui  fignifie  filtra* 
tîon  ^  pour  clarifier  une  li- 
queur trouble  &  limoneufe, 
en  la  faifant  paffer  tout  dou- 
cement à  travers  un  papier 
de  trace,  ou  une  étoffe  ferrée. 

PERDICIUM.  Plante 
appelée  Pariétaire. 

PERDONIUM.Vin 
d'herbe.  PlanifcampL 

PERE-  Pierre  des  Phi- 
lofophes ,  parvenue  au  rou- 
ge ,  ou  leur  foufire  ,  appelé 
Pere^  tant  à  caufe  qu'il  fait 
l'office  de  mâle  dans  la  gé- 
nération de  l'enfant  hermé- 
tique, que  parce  qu'il  eft  le 
principe  &  comme  le  père 
de  la  teinture  des  Sages.  Ils 
difent  aufli  que  le  Soleil  ejQ: 
le  père ,  &  la  Lune  la  mère 
de  la  matière  de  leur  pierre. 
Hermès  j  Table  d^émeraude. 

PERI  AM  M  A.  Amu- 
lette ,  ou  médicament  qu'on 
dît  guérir,  ou  du  moins  adou- 
'cir  des  maladies ,  en  le  fuf** 


pendant  feulement  au  coL 
PERIAPTUM.  Voy. 
Periamma. 

PERICLYMENUMi? 
Chèvrefeuille. 

PERICLYMENE,  fil» 
de  Nélée,  &  frère  de  Nef- 
cor.  Neptune  lui  donna  le 
pouvoir  de  prendre  toutes 
fortes  de  formes ,  pour  fe 
fouftraire  aux  pourfuites  de 
les  ennemis.  Hercule  ne  s'/ 
biilà  çzs  furprendre  -y  &  dans 
le  tem$  c^ue  Periclymene  y 
après  avoir  blefTé  Hercule  , 
s'envoloit  fous  la  forme  d'ai* 

S  le  ,  Alcide  lui  décocha  une 
eche ,  qui  le  perça ,  &  le 
fit  périr. 

PERIMEDE  ,  filte 
d'Eole  ,  époufa  le  Fleuve 
Achéloîîs ,  &  en  eut  Hippo- 
damus   &  Oreftée. 

PERIMINEL.  Opf. 
ration  par  laquelle  on  réduic 
une  matière  en  cendres» 
L'autre  s'appelle  Adulphurs 
quand  on  la  réduit  en  fable 
fin.  Ces  deux  opérations  réu« 
nies  fe  nomment  Agafopkm 

PERIPLOCA.  Efpe- 
ce  de  convolvulus. 

PERIPHETÉS.  Bri- 
gand d'Spidaure ,  qui  avoit 
une  maflue  pour  armes.  Thé« 
fée  en  paflant  par  ce  pays , 
fut  attaqué  par  ce  brigand^ 
Tbéféê  le  conibattit ,  &  le 
tua.  Ravi  d'avoir  gagné  cette 
maiTue ,  il  la  poru  toujours  ^ 
Aa  iiî 


coraraeTTerciile  porti  la  peau* 
(du  lion  de  Némée,  Voyci 
Thésée. 

PERISTERON.  Ver- 
veine ,  plante  que  Jes  An*- 
ciefis  flppdoient  facrfe. 

PERLB  £/tf^  Chymiftes. 
Rofée  da  printems  ,  ainfi 
nommée  de  ce  qu'elle  fe  réiiT 
nit  en  gouttes  qui  reifeni- 
blent   à   des  perles.  Quel- 

Îues  Chymiftes  Pont  regard- 
ée comme  h  véritable  n^a-* 
rierf  de  l'œuvre  hermétique  ; 
&  comme  les  Philofophes 
difent  qu'il  f^nt  deux  marier 
res  ,  Tune  mâle  >  l'autre  fe- 
melle^ ifs  ont  donné  Je  nom 
de  mâle  à  la  rofée  d'automne 
ou  du  mois  de  Septembre  > 
&  celui  de  femelle  à  celle  du 
mois  de  Mai  j  parcp ,  difent» 
Ils,  que  celle  du  p^intemi^ 
participe  plus  du  froid  de 
l'hiver  qui  Ta  précédée ,  & 
l'autre  de  la  chaleur  &  du 
chaud  de  l'été. 

PERO,  fille  de  Nélée 
fc  de  Chloris ,  fut  courtifée 
de  beaucoup  d'amans, -Né- 
lée déclara  qu'il  ne  la  donr 
neroic  en  mariage  qu'à  celui 
qui  enleveroit  les  bœufs 
d'Hercule ,  &  les  lui  amene- 
roit.  Bias,  fils  d'Amythaon  , 
l'entreprit,  &  v  réu(îit,  aidé 
de  fon  frère  lVJél4iT)?ef  Bisj^ 
^poufa  Péro.  - 

PERSÉB,  iîls   de  Ju- 
fifÇffede  DaQ4^,pet}t-fiIi 


PB 
d*Acfife.  Celui«>ci  ayant  été 
averti  par  l'Opacle  que  fon 
petstrfîts  lui  ôteroit  la  vie,  il 
£t  enfermer  Danaé  fa  filie 
dan£  une  tour  d'airain  ,  afin 
de  fa  mettre  à  l'abri  des  pour- 
fuites  des  hommes 9  Jupiter 
ayant  été  épris  des  charmes 
de  Danaé,  fe  gliflâ  dans  la 
tour  fous  la  forme  d'une  pluie 
d'or.  Danaé  fe  lailfa  gagner  ^ 
&  devint  enceinte,   Acrife 
s'étant  apperçu  delà groffef- 
fe  de  fa  fille  /la  fit  enfermer, 
avec  le  fils  qu'elle  avoix  mis 
&u  monde ,  dans  un  cofFre  de 
bois ,  qu'il  fit  enfuite  jeter  à 
la  mer.  Les  vagues  jetèrent 
ce  coffre  fur  les  bords  de  l'Ifle 
de  Sériphe  ,  où  régnoit  Po- 
lydeâe  ;  Diftys  fon  frère 
pèchoit  alors  )  &  retira  le 
cofFre  dans  (on  filer.  Il  l'ou-p 
vrit ,  y  trouva  Danaé  &  foti 
fils  encore  vivons  ;  &  ayant 
appris  leur  hiftoire,  il    les 
mena  au  Palais  y  oô    Foly* 
deôe  les  traita  avec  toutes 
fortes  d'humanité.  Ce  Roi  ne 
tarda  pas  à  fcn<tir  tes  imprçfr 
fions  des  appas  de   Danaé, 
&  la  ibllicita  avec  toutes  les 
inftaneespoffibles  àfatisfaire 
fes'  defirs  amoureux.  Danaé 
fut  toujours  rebelle;  &  Po- 
lydeâe  n'ofant  employer  fa 
force  à  caufe  de  Perfée  ,  qui 
étoit  toujours  avec  fi  mère  , 
il  envoya  ce  jeune  homme 
poiii:  çoipbattrç  M^dufe^  4| 


hû  en  apporter  la  tète.  Per- 
f  ée  fe  mit  en  devoir  d'exé- 
cuter cette  encreprife  péril- 
leiife  ,  &  obtint  pour  cet  ef- 
fet le  bouclier  de  Minerve  , 
avec  un  miroir,  les  talon- 
nieres  ailées  de  Mercure ,  & 
un  cimeterre  dont  ce  Dieu 
lui  fit  auflî  préfent  ;  Pluton 
lui  donna  un  cafque  &  un 
fac.  Avec  tout  cet  attirail , 
Perfée  alloit  ,  ditHëfiode, 
aulfi  vite  que  le  vent ,  &  vo- 
loit  auffi  légèrement  que  la 
penfée.  Il  parvint  aux  Gor- 
gones ,  &  d'un  coup  de  ci- 
meterre il  coupa  la  rète  à 
Médufe*  &  la  préfenta  \ 
Minerve, qui  lui  avoit  guidé 
le  bras.  Du  fan  g  forti  de  la 
plaie  naquit  Pégafe ,  fur  le- 
quel  Perfée  monta  ;  &  vo- 
lant à  travers  la  vafte  éten- 
due des  airs ,  il  eut  occafion 
d'éprouver  la  vertu  delà  tête 
de  Médufe  avant  fon  retour 
vers  Polydeâe,  Andromède 
avoit  été  expofée  ,  attachée 
à  un  rocher  fur  le  bord  de 
la  mer,  pour  être  dévorée 
par  un  monftre  marin.  Per- 
fée qui  Papperçut >  préfenta 
la  tête  de  Médufe  au  monf- 
tre, le  tua ,  délivra  Andro- 
mède, &  répoufa.  Ce  Hé- 
ros pafla  de  là  en  Maurita- 
nie ,  où  il  changea  Atlas  en 
cette  montagne  qui  porte 
encore  fon  nom.  Arrivé  à 
Sériphe,  il  fit  éprouver  à  Pc- 


lydeSe  la  vertu  de  la  tête 
de  Médufe ,  &  le  convertie 
en  rocher.  Perfée  fut  enfuite 
à  Larifle ,  oh  il  trouva  Acrife 
fon  ayeul  ;  &  y  ayant  infli-  ^^ 
tué  des  jeux  &  des  réjouif-  % 
fances  publiques  pour  mar- 
quer la  joie  qu'il   avoit  de 
revoir  ce  pays  ,  il  jeta  mal- 
heureufement  fon  palet  fuf 
Acrife,  qui  périt  de  la  bief-- 
fure.  Perfée  mourut  enfin,    " 
&  fut  placé  dans  la  conftel- 
lation*  qui  porte   fon  nom* 
Voyez  l'explication  des  cir- 
CQuftances  de  la  vie  de  c€ 
Héros  dans  les  Fables  Egyp^ 
tiennes  &  Grecques  dévoi- 
lées,  liv.  3.    ch.  14.  6.  }» 

PERSEPHONE.  Voyei 
Proserpine. 

PET  I  GO.  Plante  ap- 
pelée   Hépatique  des  bois.* 

P  E  U  C  £.  Arbre  nommé 
Pin. 

PEUPLIER.  Arbre 
confacré  à  Hercule  ,  parce 
qu'il  en  cueillit  quelques 
branches  ,  en  allant  aux  En- 
fers pour  délivrer  Théfée. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées ,  liv.  $• 
ch.  aa. 

P  H  A  C  É.  Lentille  ,  eft 
pece  de  légume. 

PHAEDRE.  Voyel 
Phèdre. 

P  H  A  fi  T  O  N  ,  fils  da 
Soleil  &  de  la  Nymphe  Cly- 
pene  ,  s'étant  offenfo  de  ce 
Aaiv 


37*  F  H 

qa'Epplie^  fils  de  Jupiter»  f  id 
reprocboit  qu'il  o'ecoicpas 
w  du  Soleil ,  Clyroene  lui 
coofeilta ,  pour  le  prouver  » 
daller  trouver  le  Soleil  »  & 
^4e  lui  demander  la  permif* 
fioo  de  conduire  fon  char 
un  J3urreu!emencJlfatdpnc 
trouver  le  Soleil  «  &I111  fie 
tant  d'inftances  pour  ren- 
gager à  lui  promettre  de  lui 
accorder  une  grâce  qu^il  voii* 
Toit  Inî  demander,  que  le 
Soleil  lui  jura  parle  Styx  de 
nt  pas  la  lui  refufer.  Phaë* 
ton  t'expliqua,  8c  le  Soleil 
lui  accorda  la  conduite  de 
fon  char ,  après  avoir  fait  Ton 

Siltble  pour  le  détourner 
cette  lotie  entreprife  ,  & 
lui  avoir  donné  toutes  les 
infiniâiont  néceiTdres  pour 
éviter  le  pcfril  qui  le  mena- 
f oit*  A  peine  Phaeton  eût- 
il  pris  les  rênes,  que  lescbe* 
yaux  du  Soleil  Tentant  une 
main  moins  propre  à  les 
conduire  ,  coururent  à  leur 
fancaifie ,  &  ne  prenant  pas 
le  chemin  ordinaire ,  ils  s'ap- 
prochèrent trop  de  la  terre* 
Cérès  craigiiant  un  cihbra* 
Tement  total  ;  porta  Ces  plain- 
tes à  Jtipiter ,  qui  foudroya 
aHfli-iôt  Phaëf on ,  &  le  pré- 
cipita danç  ie  fleuve  Ëridon. 
Voyez  l'explication  de  cette 
Fable  dans  les  Fabfes  Egyp- 
tiennes &  Grecques  dévoi- 
lée! I  Uv.  3, 


FH 

PHAÉTUSE;  Tafie 
des  filles  d'Apolkn  &  de 
Clymeœ  ,  four  de  Phaecon* 
Lampérie  fon  autre  fœur , 
avec  PhaZtide,  pleurèrent  fi 
amèrement  le  malheureux 
fort  de  leur  frère,  que  les 
Dieux  ^  touchés  de  compaf» 
fion^  les  convertirent  en  I 
peupliers.  1 

PHAGEDENA.  Ulcère 
rongeant ,  ce  qui  a  fait  ap* 
peler  Fhagtdenica  les  on- 
guens  propres  à  ronger  les 
chairs  luperflues» 

PHALLUS.  Repréfen- 
tations  des  parties  du  corps 
d'Ofiris  ^qu'Ifis  ne  put  trou* 
ver.  ^Voyei  Osi&is.  On 
portoit  cette  repréfentation 
dans  lesfolemnit&infiitoées 
eu  leur  honneur ,  &  parmi 
les  Grecs  dans  celles  de  Bac- 
chus.  rey«  Orgies,  & 
les  Fables  égyptiennes  & 
Grecques  dévoilées ,  liv.  i* 
&  4.  ch.  I. 

PHANLEC.  Fer  ap- 
pelé  Mars. 

P  H  A  S I  S,  Fleuve  de  la 
Colchide  ,  dans  lequel  paf- 
ferent  les  Argonautes.  Voy, 
le  chap.  I.  du  liv.  a.  des 
Fables  Egyptiennes  &  Grec- 
ques. 

PHÉBl/S.    Voy.  Afol* 

PHEDRE.  Fille  de  Mi* 
nos,  &  femme  de  Théfée, 
devint  éperdumeut   amou* 


vn 

«eufe  de  fon  fils  HJppoIyte» 
Ne  pouvant  le  faire  conlcn- 
tir  à  fa  paffion ,  elle  l^accufa 
auprès  de  Théfée  d'avoir 
voulu  attenter  à  fon  hon- 
neur. Théfée  ayant  ajouté 
foi  trop  imprudemment, 
chaflà  Hippoljrtè  de  fa  mai- 
fon,  &  pria  Neptune  fon 
père  de  Je  venger  del'afFront 
que  ce  fils  avoit  voulu  lui 
faire.  Hippolyte  fe  rétiroit 
fur  fpn  char,  lorfqu'un  monf- 
tre  marin  fit  peur  à  fes  che- 
vaux ,  qui  prirent  le  mors  aux 
dents ,  briierent  le  char  à  tra- 
vers les  rochers ,  &  firent 
périr  Hippolyte.  Phèdre  re- 
connut fa  faute ,  &  fe  pendit 
de  défefpoir.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypt.  &  Grecques^ 
liv.   5.  eh.  aa. 

PHELLODRIS  & 
Pft£tLO%Liége. 

FH»Nl3»Oifeau  fa- 
buleux confacrd  au  Soleil. 
LesHgyptiensfeignoîentque 
cet  oifeau  étoit  rouge  ,  qu'il 
étoit  unique  dans  le  monde, 
&  que  tous  les  cent  ans  il 
venoit  dans  la  ville  du  So« 
leil ,  oh  il  Ce  fabriquoit  un 
tombeau  d'aromates ,  y  met- 
toit  le  feu  ,  &  renaiflbit  de 
fes  cendres.  Le  phénix  n'eft 
autre  que  le  fpufre  rouge  des 
Philofophes.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypt.  &  Grecques  dé- 
voilées ,  liv.  6.  ch,  j.  Fata- 
lité premiers. 


PH  377 

PHENIX,  fils  d^AnaJn* 
tor ,  fut  maudit  par  fon  père 
pour  avoir  eu  commerce 
avec  une  de  de  fes  concubi- 
nes ,  à  la  perfuàfionde  fa  me^ 
re.  Phénix  fe  retira  chezPp- 
léepcre  d'Achille,  &  devint 
le  Mentor  de  ce  dernier.  Il 
raccompagna  à  la  guerre  de 
Troye ,  &  y  commandoit  les 
Dolopes.  Il  devint  enfin  aveu* 
gle  ,  comme  le  dit  Homère 
au  premier  livre  de  l'Iliade» 
Voy,  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  ,  liv.  6. 

PHEREPHATA*  Nom 
de  Proferpine.  Voyez  ce 
quMIfignifie ,  liv.  4.  chap.j. 
des  Fables  Egypt.  &  Grec- 
ques dévoilées. 

PHERES ,  fils  de  Jafon 
&  de  Médée  ,  fut  égorgé  par 
fa  merc  pour  fe  venger  de 
ce  que  Jafon  l'avoit  aban* 
donnée  pour  en  époufec  une 
autre. 

PHILADELPHUS. 
Apparine,  glouteron. 
PHILANTHROPOS. 
Voyei  Philadeiphus. 

PHILETO.  Une  dea 
Hyadcs.  Foye{  Hyades. 

PMILOCTETE.  Fi?» 
de  PoBan  «  étoit  fi  intime  ar.ii 
d'Hercule ,  que  ce  héro$  en 
mourant  fur  le  Mont  (fic^  , 
lui  fit  préfent  de  fon  arc  Se 
de  fes  flèches ,  teintes  du  fang 
de  l'hydre  de  Lerne ,  aprè» 
l'avoir  obligé  par  ferment  d9 


37»  F  H 

pe  révéler  à  perfonne  le  lieu 
de  fâ  fepuUure ,  ni  Tendroic 
où  il  duroit  dépofé  Tes  flè- 
ches. L'Oracle  confulté  fur 
l'événement  de  rentreprifc 
du  (icge  de  Troye,  ayant 
déclare  que  cette  ville  ne 
poiivojt  être  prife  fans  qu'on  ^ 
fît  ufage  des  flèches  d'Her- 
cule ,  les  Grecs  découvri- 
rent que  Philoâete  en  étoic 
te  dépoiî taire.  Il  étoit  ami 
des  Troyens  j  par  corifé- 
quent  difficile  de  le  détermi« 
lier  à  fournir  quelque  chofe 
à  leur  défavantage.  U.lyfTe 
fut  choifi  pour  l'y  engager  , 
&  il  y  téuffn,  Philoâete  ne 
voulant  pas  violer  fon  fer* 
ment ,  montra  feulement  du 
pied  le  lieu  où  étoient  ces 
flèches.  Ulyfle  l'engagea 
même  à  fe  joindre  aux  Grecs; 
mais  en  chemin  faifant.Phi* 
loftete  laifla  malheureufe- 
ment  tomber  une  de  ces  flè- 
ches fur  fon  pied  ,  &  la  blef- 
fure formî^  un  ulcère fi  puant, 
que  les  Grecs ,  par  le  confeil 
d*Ul  y  (Te,  abandonnèrent  Phi* 
Jodete  dans  l'Ifle  de  Lem- 
lîos.  Les  Grecs  voyant  qu'ils 
ne  pouvoient  réuflir  à  pren- 
dre Troye  fan«  les  flèches 
dont  Philoôete  étoit  dépo- 
£caire ,  députèrent  de  nou- 
veau Ulyffe ,  qui  l'amena  au 
iiege  de  la  ville*  Dès  que 
Philoftete  fut  arrivé,  il  com- 
bacm  Paris ,  &  le  tua.  Après 


P  » 

la,  pfife  Ae^  cette  villes  M»'-» 
chaon  ,  f>is  d'Ëfculape ,  & 
Médecin  célèbre ,  guérit  Phi- 
loâete avec  la  rouille  de  U 
lance  d'Achille.  Voyez  l'ex- 
plic  ation  de  toutes  ces  cir- 
conftances  dans  les  Fables 
Egypt,  &  Grecques  dévoi- 
lées ,  liv.  6*  FaiaL  a. 

PHILOSOPHE.  Ama. 
teur  delà  fageife ,  qui  eft  inf- 
truit  des  fecretes  opérations 
de  la  Nature ,  &  qui  imite 
fes  procédés  pour  parvenir  à 
produire  des  chofes  plus  par» 
faites  que  celles  de  la  Na- 
ture même.  Le  nom  de  Pbi- 
lofophe  a  été  donné  de  coût 
tems  à  ceux  qui  font  véri- 
tablement inflruits  des  pro* 
cédés  du  grand  œuvre ,  qu'on 
appelle  aufli  Science ,  &  Phi* 
lolophie  hermétique  9  parce 
qu'on  regard||<Hermè94Mr- 
mégifte  coj^e  le  premier 
qui  s'y  foit  rendu  célèbre* 
Ils  prétendent  qu'eux  feuls 
méritent  à  jufte  titre  ce  nom 
refpeâable ,  parce  qu'ils  fc 
vantent  d'être  les  feuls  qui 
connoifTent  à  fond  la  nature  , 
&  que  par  cette  connoifl*an- 
ce  ils  parviennent  à  celle  du 
Créateur,  auquel  ils  rendent 
leurs  devoirs  &  leurs  hom- 
mages avec  beaucoup  d'at- 
tention ,  d'amour  &  de  ref- 
peâ.  Ils  difent  que  cet  amour 
eft  le  premier  pas  qui  conduit 
à  la  fageffe ,  6ç  k  recom- 


lAindent  fans  cefle  \  leurs 
difcîples,  qu*i!s  nomment 
enfant  de  la  Science,  Voyez 
le  Difcours  préliminaire,  & 
le  Traité  hermétique  à  la  tête 
du  premier  volume  des  Fu- 
ies Egypt.  &  Grecques  dér 
voilées^ 

^  Cette  Phiîofopîiîe  Egyp- 
tienne eft  la  foùrce  des  Fa- 
bles ,  &  l'origine  des  Dieux 
phyfiques  &  afîronomiques 
qui  font  expliqués  dans  le 
Traité  que  je  viens  de  citer^ 

PHILOSOPHIE,  Vqjci 
Philosophe, 

PHILTRATÎON.  Ac» 
tion  par  laquelle  on  purifie  , 
on  clarifie  une  liqueur  y  en 
en  réparant  le  fubtil  de  Té* 
pais ,  le  terreftre  &  le  grof» 
fier  du  liquide  ,  les  fèces  de 
la  liqueur.  Elle  te  fait  en  fai^f 
fant  pafler  une  liqueur  k  tra- 
vers un  linge  ^  un  morceau 
d'étoffe  I  ou  dt|  papier  fans 
colle. 

PHILTRE.  En  Chymie 
vulgaire  ^  c'eft  un  morceau 
d*étofFe  ou  de  feutre  ,  eoupo 
&  coufu  en  forme  de  cône 
creux  &  renverfé ,  dans  le» 
quel  on  met  une  liqueur  « 
pour  la  faire  pafler  à  travers , 
afin  de  la  clarifier.  On  le 
fait  aufli  avec  du  papier  gris , 
ou  du  papier  fans  colle  adap- 
té dans  un  entonnoir.  Mais 
en  termes  de  Chymie  her? 
^«étiqae   ^    PhiUrc  fignifie 


P  H  579 

mercure  philofcphique ,  par- 
ce que  c'eft  par  fon  moyen 
qu'on  fépare  le  pur  de  Pim- 
pur.  Le  Philtre  eft  aufli  l'A- 
zoth  des  Sages  ,  qui  blanchie 
le  laton  ou  les  corps  immon- 
des ,  &  le  dépouille  de  fes 
impuretés. 

PHILTRER,    Vqjci 

PpiLTRE, 

PHÏNÉE,  fils  de  Phé- 
nix ,  Roi  de  Salmidefle ,  fut 
puni  d'aveuglement  par  le^ 
Dieu?.,  pour  avoir  fait  cre-^ 
ver  les  yeux  à  fes  enfans. 
Ils  le  firent  aufli  tourmenter 
par  les  Harpies  ,  qui  enle- 
voient  ou  gâcoient  les  vlan** 
des  qu'on  lui  fervoit,  Calaïs 
&  Zethus  le  délivrèrent  de 
ces  monftre?  ,  lorfqu'ils  paf- 
ferent  chez  tui  en  allant  à  U 
conquête  de  la  Toi  fon  d'or, 
Phinée,  par  reconnoiflance , 
enfeigna  ajiix  Argonautes  U 
route  qu'ils  dévoient  tenir  , 
pour  arriver  heureufemene 
dans  la  Colcbide  ,  &  pour 
s'en  retourner  dans  leur  pa^. 
trie.  Voyez  tout  cela  expli- 
qué chymiquemcnt  dans  les 
Fables  Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées  ,  liv.  a.  ch.  !♦ 

PHIOLEPHILO^ 
SOPHALE.  C'eft  queU 
quefois  le  fourneau  des  Sa-» 
ges;  plus  communément  le 
vafe  de  terre  ,  ou  l'œuf  phi« 
lolbphaît 

PHIONITIR  ïnitni* 


38o  9  H 

tië  naturelle ,  ou  antipathie 
d'un  animal  on  d'un  mixte 
contre  un  autre,  telle  que 
celle  des  chats  contre  les 
fouris^  des  araignées  contre 
les  crapauds ,  des  cicognes 
contre  les  grenouilles  ,  d'un 
chien  enragé  contre  Teau, 
d'un  pôle  de  l'aimant  contre 
l'autre.  Les  Philofophes  di« 
fent  que  leur  Dragon  a  de  la 
phionitie  contre  l'eau,  9c 
qu'il  faut  le  forcer  à  en  boire 
&  à  s'y  laver ,  pour  le  dé- 
pouiller de  fon  écaille  vieille 
&  impure.  PhitaL  RulL 

PHISON.  Soufre  des 
Philofophes  ou  magiftere  au 
rouge. 

PHLÉGÉTON.L'un 
des  fleuves  de  l'Empire  té» 
nébreux  de  Pluton.  Voyei 
Enfer. 

PHLEGME.  Eau  ou  va- 
peur quî's'éleve  de  la  ma- 
tière de  l'œuvre  ,  &  qui  en 
fe  cohobant  d'elle-même , 
la  blanchit.  C'eft  pourquoi 
quelques  Philofophes  ont 
donné  le  nom  de  phlegme 
au  mercure ,  &  à  la  pierre 
parvenue  à  la  blancheur. 

PHLEGYAS,  fils  de 
Mars  ,  &  père  d'Ixion  &  de 
la  Nymphe  Coronîs ,  ayant 
appris  que  fa  fille  avoit  eu 
commerce  avec  Apollon ,  il 
infulta  ce  Dieu  qui  le  fit  périr 
à  coups  de  flèches.  Il  fut  con« 
damné    dgns  le  Tarure  à 


avoir  toujours  un  rochef  fuC- 
pendu  fur  fa  tête.  \'îrgi1e 
nous  le  donne  pour  le  Pré- 
dicateur des  Enfers. 

.  •  •  .  PhUgyas    miferrimus 

omnes 
Aintonet ,  &  magna  teftéUur 

voceper  umbn^. 
Difcite  jujhûam  moniti  ,  fir 

non  Umnert  Divos* 

^neid.  lib.  VI. 
Inutile  fermon  ,  fait  à  des 
gens  qui  ne  peuvent  plus  en 
profiter. 

L'hiftoirede  Phlegyas  n'eft 
qu'une  allégorie  que  l'on 
trouve  expliquée  dans  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées ,  liv.  3»  ch.  la.  & 
liv.  5.  ch.  VL. 

PHLOGIUM,  Efpece  de 
violettes ,  ainfi  nommées  de 
ce  qu'on  voit  fur  leurs  fleurs 
Quelques  traits  de  couleur  de 
feu. 

PHLOGiSTiqUÉ. 
(  Chymie  )  Feu  fixé  &  de- 
venu principe  des  corps. 
C'eft  la  matière  inflamma- 
ble ,  ou  foufre  principe.  Le 
phlogiflique  dans  les  métaux 
fait  l'union  de  leurs  parties , 
puifqu'ila  fe  coavertiflènt  en 
chaux  dès  qu'ils  en  font  pri- 
vés, &  qu'on  les  réduit  eri- 
fuite  à  leur  premier  état  en 
y  ajoutant  de  nouveau  phlo- 
giftique.Decette  quantité  de 
phlogiftique  plus  ou  moina 


^ande  on  du  degré  de  co* 
héfion  des  principes  des  mé* 
taux,  l'on  peut  réduire  leur 
valeur  re]ative,indépendante 
de  celle  que  Topinion  leur 
attribue  ;  car  plus  ces  fubf* 
tances  refirent  au  feu ,  plus 
elles  ont  de  folidicé^  plus 
leur  poli  efl  éclatant.  C'eft 
donc  de  cette  réfiftance  que 
dépend  le  prix  des  métaux , 
&  non  de  leur  rareté  ou  de 
leur  abondance.  Aufli  Tor 
que  le  feu  ne  peut  dompter , 
&  qui  paroit  avoir  le  moins 
de  phlogiftique  qu'il  eft  poC 
fîble  pour  Tupion  de  fes  par- 
ties ,  eft-il  regardé  comme  le 
premier  des  métaux.  L'ar^ 
genc  que  le  feu  ne  pénètre 
cju'avec  la  plus  grande  diffi- 
culté, à  moins  qu'en  n*y 
ajoute  du  plomb ,  du  borax , 
au  quelque  fel  alkali ,  fuc- 
cede  immédiatement  à  l'or. 
Viennent  enfuite  le  cuivre , 
le  fer^  Pétain  ,  le  plomb,  le 
bifmuth  &  le  2inc,  Au  refte, 
par  cette  réfiftance  il  ne  faut 
pas  entendre  celle  que  ces 
métaux  oppofent  à  leur  fu- 
ilon ,  mais  la  conftance  avec 
laquelle  ils  perfiftent  dans 
leur  état  de  fufion  ,  avec  le 
plus  ou  moins  d'évaporation 
Se  de  déchet  ;  ou ,  fi  Ton 
veut,  la  difficulté  plut  ou 
moins  grands  qu'ils  ont  à  fe 
convertir  en  chaux  ou  en 
fcoriei  :  fans  cela  on  attrt* 


PS        3a% 

bueroit  une  plus  grande  va« 
leur  au  fer  qu'à  l'argent*  ou 
au  cuivre ,  puifau'il  rélifte 
bien  plus  à  la  fuiion  que  ce9 
deux  métaux*  L'excès  de 
phlogiftique  produit  dans  les 
métaux  le  même  effet  que 
fon  défaut.  Ils  rendent  Tua 
&  l'autre  les  matières  miné* 
raies  dures  &  intraitables  aq 
feu. 

Le  phlogiftique  fe  trouva 
dans  tous  les  individus  de  la 
Nature.  Dans  Tanimal  ce 
phlogiftique  abonde  dans  les 
parties  graifieufesou  hnileu- 
fes  &  qui  font  les  plus  fufcep*- 
tibles  d'inflammation.  M. 
Wipacher  (  Dijfertation  im^ 
primée  parmi  Us  Elémens 
de  Chymie  de  Boerhave  )  re» 
garde  les  efprits  animaux 
comme  une  matière  ignée  , 
à  laquelle  il  donne  le  nom 
de  rhlogijïique  automate. 

Ce  feu  a  été  connu  des  an** 
ciens  comme  des  modernes  , 

!  particulièrement  des  Philo- 
bphesHermétic^ues ,  qui  ea 
ont  prefque  toujours  parlé 
par  allégories  &  par  mcta« 
phores ,  &  lui  ont  prefque 
toujours  donné  lés  noms  dts 
divers  feux  employés  dans 
les  opérations  de  la  Chymie 
v^ulgaire.  Voyez  à  cet  égard 
le  traité  de  Phyfique  géné- 
rale ,  à  la  tête  des  Fables 
Egypt,  &  Grecques  dévoi- 
lées. 


381         p  If 

PH<EBUS.  Surnom  d'A- 
pollon. Voyez  fort  article, 
PHCENIX.    Voyei  Phe- 

Phcbnix  eft  aufli  un  des 
noms  du  palmier  qui  porte 
des  dattes* 

PHORBAS  ,  Chef  ded 
Phlégiens,  tuoit  &  mafla-» 
croit  tous  ceux  qui  lui  tom- 
boient  fousla  main.  Apollon 
le  vainquit  &  le  fait  mourir* 

PHORCYS,  fils  de 
Neptune  &  de  la  Terre,  de- 
vint père  des  Gorgones, 
Stheno  ,  Euryale  &  Médufe. 

V.  GORCONfiS* 

PHORGIS.   V.   PHOït- 

CYS. 

PHOSPHORE  cm  Pdrte-^ 
lumière ,  eft  un  des  noms  que 
les  Philofophes  ont  donn^ 
au  petit  cercle  blanc  q[ui  fe 
forme  fur  la  matière  de  l'œu- 
vre quand  elle  commence  à 
blanchir*  Us  Pont  ainfi  ap- 
pelé y  parce  qu'il  annonce  ta 
blancheur  qn*ils ont  nommée 
lumière, 

PHRYXUS^fifsfd'Afh^ 
mas  &  de  Néphélé  y  voulant 
fe  fouftraire  avec  Hellé  fa 
fcBur  g  aux  embûches  cfiïe 
leur  tendoit  Ino  leur  belïe- 
mere  ,  prirent  le  parti  de  fe 
fauver  en  Colchide,  &  mon-* 
tésrun&rautrefur  un  mou- 
ton ,  ils  s'expoferent  aux  va- 
gues de  la  mer.  Hellé  épou- 
vantée^ tomba  Si,  fe  noya» 


Phryxu*  aborda  heureùfS'^ 
ment  en  Colchide,  oà  il 
confacra  fon  mouton  à  Ju- 
piter ,  d'autres  difent  à  Mer-» 
cure  ,  d*aatres  à  Mars.  Ceft 
la  toiibn  de  ce  mouron  qu'on 
appela  dans  la  faire  la  Tof- 
fon  d'or  i  pouf  la  conquête 
de  laquelle  Jafon  &  les  au- 
tres Argon  aucess'eXpoferent 
à  tant  de  dangers.  Voyez  les 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
dévoilées ,  Uv.  v  chap.  1.  & 
liv.  4,  chap.  9^ 

PHTA-  Dieu  des  Egyp- 
tiens ,  le  même  que  Vulcain^ 

PHTARTICUM.  Mé- 
dicament propre  à  corrom-* 
pre  les  ehsirs  &  à  les  faire 
tenir  à  fuppufation. 

PHTElROCTOîsrON. 
S't'aphifagria  ou  Herbe  aujË 
poux. 

PHTHORA.  Le  roémef 
que  Staphifagria. 

PHTHIRION,  Herbe 
tat  poux. 

,  PHU  ôw  PKY,  Valé- 
ffane. 

PHYLLÎRË.  Nynfiphe^ 
aimée  de  Saturne,  de  la-« 
quelle  il  eut  le  Centaure 
Chiron^  Voye^  Chiroit. 

PHYLLYTJS.  Efpece  dtf 
fcolopendre- 

PHYLLUM,  Mercuriale- 
Blanchard^ 

PHYSALIS.  Fleura  dtf 
lupin. 

PHYSALOS.  Crapaiidv 


Î^HTfTEUMAeftunc 

tfpece  de  plante  de  la  ciafTe 
des  linaîres.  Blanchard. 

P I  E  D^  Couper  les  pieds 
à  Mercure  j  cxpreffions  qui 
veulent  dire  ,  fixer  fa  volati- 
lité. Les  Pbilofophesont  fou- 
vent  employé  ces  expref- 
fions  ,  &  Abfaham  Juif  a 
repréfenté  hiéroglyphique- 
mcnt  dans  fa  première  figure 
lin  Vieillard  ailé  ,  la  bouche 
béante ,  &  une  fauljt  à  la 
main  9  qui  parole  en  aftion 
pour  couper  les  jambes  à  un 
jeune  homme  fous  la  figure 
de  Mercure, 

PIERIE,  Contrée  de  la 
Macédoine,  où  les  Mufes 
habitoient  5  ce  qui  leur  fit 
donner  le  nonrde  Piérides^ 

PIERRE  fe  dit  ,  en  ter- 
mes de  Science  Hermétique , 
de  tout  ce  qui  eft  fixe,  &ne 
s'évapore  point  au  feu, 

Pierre  que  Saturru 
avala  ,  ^  rendit  lenfuite  ,  ne 
fignifie  autre  chofe  que  la 
matière  fixe  de  Tœuvre  qui 
fe  trouve  difToute  &  con- 
fondue avec  la  volatile  pen- 
dant la  putréfaâion  appelée 
Saturne.  Il  la  vomit ,  •  dit  la 
Fable ,  &  elle  fut  dépofée 
fur  le  mont  Hélicon  ,  parce 
qu'après  la  putréfaflion  &  la 
diffolution ,  cette  matière  vo- 
lacilifée  fe  fixe  de  nouveau  , 
&  redevient  pierre  ;  c*eft 
pourquoi   la, Fable  dit  que 


Saturne  fut  obligé  de  lavo<* 
mir. 

Cette  pierre  devînt  trfe- 
célebre  dans  l'Antiquité  :  le» 
Latins,  fuivant  Prifcien  le  • 
Grammairien,  la  nommoient 
Abadir-ySc  les  Grecs  ,  fi  nous 
en  croyons  Héfychius ,  Bœ*-  • 
tyîos.  On  les  croyoic  ani* 
mées ,  &  on  les  confuîtoic 
comme  lesThéraphims*Ces 
pierres  étoient  rondes  ^ 
d'une  médipcre  grandeur* 
Ifidore  ,  ainfi  qu'on  le  voit 
dans  fa  Vie  écrite  par  Da-*  • 
mafcius ,  difoit  qu'il  y  avoit 
des  B^tyles  de  différentes 
fortes ,  que  les  uns  étoient 
cônfactés  à  Saturne,  d'autres 
a  Jupiter  ou  au  Soleil ,  &c« 
Foyci  Saturne* 

Pierre  PHïtosa-' 
ÎPHALE.  Réfultat  de  teu- 
vre  Hermétique ,  que  leai 
Philofophes  appellent  auflî 
Foudre  de  projeHion*  On 
regardé  la  pierre  philofo- 
pftale  comme  une  chimcre 
pure ,  &  les  gens  qui  la  cher- 
chent font  regardés  comme 
des  fous.  Ce  mépris  ,  difent 
les  Philofophes  Herméti- 
C|ues,  eft  un  effet  du  jufte 
jugement  de  Dieu  ,  qui  ne 
permet  pas  qu'un  fecret  lî 
précieux  foït  connu  des  mé-« 
chans  ,&  des  ignorans«  Les 
plus  célèbres  &  les  plus  fa- 
vans  Chymiftes  modernes 
non-feuleiuent  ne  regardent 


pas  fa  pierre  philoroptiare 
comme  une  chimère ,  mais 
comme  une  thofe  réelle^ 
•  •  Beccher ,  Stalh  &  nombre 
d^aucres  Pont  défendue  & 
foutenue  contre  les  afTaucs 
répétas  de  Tignorance,  & 
des  gens  qui  pour  Tordinaire 
s'élèvent  contr'elle  fans  en 
connoitre  autre  chofequeîe 
nom.  Vojfez  le  Difcours 
préliminaire  du  Traité  des 
Fables  Egypt*  &  Grecques 
dévoilées.  K.  Alchymie. 

Pierre  Apiz.    Sel  ar« 
moniac  des  S^;es. 

Pierre  Animale. 
Sang  humain.  On  a  anfti 
donné  ce  nom  avx  dîiféren* 
.tes  efpeces  de  Bézoarcs» 
Pierre  Arabique* 
«  Rulland  prétend  que  c*eft  le 
Talc  ,  qu*on  appelle  au(H 
Pierre  Jpéculaire  ,  Pierre  à 
la  lune ,  Glace  '  û€  Marie» 
Voyez  Pline ,  //v.  36.  i?«  la. 

FI  ERRE.  Les  Sages  ont 
donné  ce  nom  à  leur  matière 
dans  bien  des  cîrconftances 
ou  elle  fe  trouve  »  félon  fon 
:  plus  ou  moins  de  eut fîbn  & 
de  perfeflion-  Philalethedit 
dans  fon  Traité  de  vera  Cen- 
feSione  lapidis  Pkilofopki" 
ci ,  que  les  termes  de  pierre , 
pierre  unique  ,  ne  fignifient 
que  la  matière  des  Sages 
poulTée  9u  blanc  par  la  cutf- 
lon  philofophique. 

II  y  a  crois  fortes  de  pier- 


res.  ta  pierre  du  ^fétifl^ 
ordre  efi:  la  matière  des  Phi"* 
lofophei  parfaitement  puri- 
fiée &  réduite  en  pure  1  ubf- 
tance  mercurielle.  La  pierre 
du  fécond  ordre  eft  la  même 
matière  cuite  ,  Agérée  & 
fixée  en  foufre  incombufli- 
ble.  La  pierre  enfin  du  troi* 
fieme  ordre  «  eft  cette  même 
matière  Jfermentée,  multi- 
pliée &  poufféc  à  la  dernière 
perfeâion  de  teinture  fixe  , 

5ermanente ,  &  tingente* 
yiomphe  Hermétique* 

Pierre  Atticos. 
F.  Pierre  Borique. 

Pierre  Bénite,  Foyei 
Pierre  Parfaite. 

Pierre  Boriqve.  Z^- 
pis  Borricus*  Nom  que  les 
Sages  ont  doanéà  leur  ma- 
tière au  blanc.  D'autres  l'ont 
appelée  Pierre  Atticos,  Pan- 
^dulphef  Difcours  aï.  dûn$ 
la  Tourbe  ;  &  Lucas  ,  Difc* 
aa,  l'ont  nommée  Aiar* 

Pierre  d'Argent- 
Mercure  des  Philofopbes 
après  qu'il  a  étéanimé  ;  c'eft^ 
à«dlre ,  qu'il  a  reçu  fon  ame 
&  fon  efprit  ;  ce' qui  fefaic 
quand  la  matière  parvient  à 
la  blancheur* 

Pierre  de  Bacchus 
ou  de  Denys  ,  eft  une 
pierre  dure ,  noire  &  mar- 
quée aflTez  fouvent  de  taches 
rouges.  Pline,  Solinus  & 
Albert  difent qu'étant  broyée 
& 


V  l 

fc  Snfafée  dans  Peau ,  elle  lui 
donne  l'odeur  &  le  goût  du 
vin ,  &  qu'elle  eroptcbe 
l'ivrefleou  ia  guérit,  Ceft 
de  là  qu'elle  a  pris  Ton  nom. 

Pierre  deChërubim. 
Soufre  des  Sages. 

PlBRRE  D'HlROKDEt- 
LE»  Lapis  Chclidonis.  Petites 

f lierres  de  la  groâeur  8c  de 
a  ferme  d'une  graine  de 
lin.  Diofcoride  dit  qu'on  les 
trouve  dans  le  ventricule  dés 
petites  hirondelles^  quandla 
Lune  eft  au  croifTant.  On  en 
trouve  ordinairement  deux 
diffi^entes  encouleurs.Pline 
dit  qu'elles  font  rouges  8c 
mêlées  de  taches  noires  d'un 
câté^  &  de  l'autre  toutes 
noires.  Les  Anciens  leurat^ 
tribuoienr  de  grandes  pro» 
priétés  ,  mais  qui  reiTenteiK 
un  peu  la  fable, 

Pierre  de  la  Lvks* 
C'eft  le  Talc,  fi  nous  en 
croyons  Avicenne  qui  en 
traire  fort  au  long.  Mais  la 
pierre  de  la  Lune  des  Phi-^- 
larophes  eft  la  matière  de 
Toeuvre  parvenue  au  blanc* 
Pierre  d'Hephes- 
TiON,  Pyrites. 

PlERREDSMSDiB. 

C>a  THëmatite  noire  de 
Pliqe ,  qui  en  parle  dans  le 
10*  chapitre  de  fon  37^  U« 
vre, 

PXSRRB    ETHE^IENVB. 

ITopaxe,  PU  la  maçitre  4« 


P  I  38J 

Toruvre  parvenue  à  ta  cou* 
leur  fafrante* 

Pierre  Fameuse  ,  en 
termes  de  Chymie  ^  n'eft 
autre  que  le  ici  d'urine. 
Pierre  de  Chaux  fe 
dit  aufli  «  en  termes  de  Chjr* 
mie  »  des  fcories  du  cuivre; 
RuUandus. 

Pierre,  (la  grande)  Ceft 
la  pierre  philfSopbale. 

PiERftE  DoRiB  fe  dk 
de  l'urine  même ,  en  termes 
de  Chymte.  ÉuU.  ir 

Pierre  de  Montag^tb^ 
C'eft  la  Tortue  ,  &  le  Rebie 
des  Alchymiftcs. 

Pierre  et  kon  Pisr« 
RE.  Les  Philorophes  Her« 
métiques  ont  donné  ce  nom 
à  leur  magiflere  parfait  ^ft 
non  à  la  matière  dout  ils  le 
font ,  comme  quelques  Çhy- 
miftes.le  peafent  mal  à  prô« 
pos.Ils  ne  l'ont  point  appeld 
pierre  ^  de  ce  qu'il  ait  aucune 
relFemblance  aux  pierres  ^ 
mais  parce  qu'il  réufte  aux 
atteintes  du  feu  le  plus  vio» 
lent  «  comme  les  pierres^ 
Ceft  une  poudre  impalpa« 
ble  tris-fixe  y  pefanre  fc  de 
bonne  odeur ,  ce  qui  Fa  (ait 
nommer  poudre  de  projet* 
tion  ,  Wton  pierre  de  pro* 
jeâsoii. 

Pierre    db  ïoutsis 
CpULBUas«  Quelques 
Chyroi(lès   ont  donntf   et 
^nçrn  ttt  vtrrf.  Mmpu 


386  '^P  I 

PlERILB    ÉTOILÏE. 

Soufre  des  Piiilofophes. 

PiERRg  Indienne.  Ma- 
.giftere  ait  rouge. 

.  Pierre  Indrademb  , 
Pierre  Lazul.  Voyei 
-Pierre  Indienne. 
.  -Pierre  Lunaire.  M»- 

giftere  au  blanc. 

Pierre     Minjérale. 

Mercure  des  Sages  après  la 
3€onjonâion  de  Tefprit  &  du 
scorps ,  c'eft-à-dire ,  lorfque 
%'§h  matière  commence  à  fe 
»  fixer. 
•    Pierre  Prédire.  Ma- 

gifiere  au  blanc. 
-    Pierre    Parfaite. 
"Xlixir  au  rouge. 
!     Pierre    Ronde.  Ma- 
liiere  parvenue  à  la   blan- 
cheur. 

'    Pierre  Rouge.  Soufre 
-des  Philofopbes;; 

Pierre  Sanguinaire. 
.£au  fcche  des  Pbilofophes  , 
iquî  chanse  les  corps  en  ef- 
;{U't(S.  £&eft  laj^enu  du 

(ang  fpirttuel ,  fans  lequel  on 
«ne  peut  rien  faire,  jirtepkius. 
•JPtàmeleiL  parie  ^nSS  à  Toc- 
jcaiùûn  defji  %ur^  hiérogly- 
phique ,  où  iLreprifente  des 
•«nfans  que  les  iql^ts  égor- 
«fient  «j&defq]iels4isiaetstot 

le  lang  dans  un  baquet,  ofi 
.Je  Soleil  &la!:Lune  viennent 
•febàîglier.lidît  àce  fts|et^» 
«luexe  ionit  une  cbbfe  imfie 


P  t 

de  fe  fervir  du  fang  humain  i 
ni  d'aucun  animal»  pour  faire 
l'œuvre  ;  8c  il  aifure  claire* 
ment  qu'il  ne  parle  dans  cette 
<:irconflance  que  ^ar  allégo* 
rie.  La  pierre  efi  vile ,  &  doit 
-être faite  avec  la  femence  des 
métaut  ;  mais  elle  eft  [>ré* 
cieufeparfesefiêts  admira* 
blés  fur  les  infirmités  des 
trois  règnes  de  la  Nature* 

Pierre  Solaire.  Sou- 
fre rouge ,  pu  magiftere  au 
rouge:  Ces  JToufres  font  une 
prodnâion  de  l'Art ,  &  non 
de  la  Nature  ;  en  vain  les 
ChymiAes  les  cherchent-ik 
:fur  ou  dans  la  terre ,  conune 
une  chôfe  qu'elle  produit. 
Elle  donne  feulement  la  ma» 
tiere  dont  on  les  fait ,  coin- 
^me  elle  donne  le  grain  dont 
ion  fait  le  pain. 

Pierre  Verte.  Matière 
des  Phtlofophes  en  putré- 
faction.   Elle    eft    appelée 
verte ,  parce  qu'elle  en  en- 
-core  crue,  &n'a  pas  aouis 
par  la  digeftion  le  degré  de 
fôcherefle  &  de  perteâion 
•q«s'il  lui  faut. 
.  Pierre  Unique.  C'«ft 
l'élixir  parfait  ,  qui  eft  uni- 
que ,  parce  qu'il  n'y  a  point 
4e  mixte  dans  te  monde  qui 
t:Iui«roît  comparable  pour  fes 
-propciétés.     ' 

Pierre  qui  nattfagement 
^'én  Vûîr.  Ceft  la  matière  de 
S'I^céliyre ,  doAC  Htrmtfridir  ^ 


p  I 

le  vent  ou  l'air  Pa  portée 
dans  fon  ventre«  Elle  naît 
dans  la  fublimation  ;  car  s'il 
n'y  ayoit  pas  d'air  dans  le 
vafe  y  la  yolacilifation  ne 
pourroit  fe  faire ,  -&  Je  vaif- 
leau  rifqiieroit  de  fc  brifer* 
Elle  y  renak  même  plufieurs 
fois,  parce  que  le  fixe  doit 
étr^  volatilifé  à  chaque  opé- 
ration ,  que  Morien  appelle 
difpojition.  L^humide  radi- 
cal eft  la  bafe  des  mixtes  àt% 
jxois  règnes  »  &  le  principe 
de  leur  vie ,  parce  qu'il  a 
toujours  en  lui  le  feu  oui  ani- 
me tout.  La  pierre  eu  corn- 
pofifede  l'humide  radical  des 
m&auXy  comme  le  plus  fixe  $ 
c'eft  pourquoi  elle  opère  tant 
de  merveilles ,  en  tbrtifiant 
la  nature,  &  en  réparant  fes 
pertes  ,  ce  que  les  alimens 
ne  peuvent  faire  que  très- 
imparfaitement. 

Quand  on  dit  que  la  pierre 
contient  toutes  chofes ,  & 
que  toutes  chofes  font  d'elle 
&  patelle  ,  c^efl.parce  qu'e-r 
faniJ*humide  radicalde  toat, 
elle  en  efi  le  principe. 

PIE&&E  CiTEiKi:.  Ou- 
vrage d«  I^  pierre  pouilï  à 
la  couleur  de  topaae. 

PlKaiLEPltBltlIlLl. 
Magifiere  au  blanc  avant  la 
nultipiicatiGn  |C*eft^à*dir0, 
le  premier  foufre  de  r<»uvr0, 
la  Lune  àe%  Phtlôfqphts,  ■ 

«  k  ^ 


PI        387 

fire  des  Sages ,  leur  minière 
de  feu  cejefte* 
Pierre  de  Pa&aiii9* 
Poudre  de  projeâion  ,  1^  mi- 
racle de  l'Art  &dç  la  Natu- 
re. Quelques-uns  ont  donn# 
ce  nom  au  mercure  des  Bbi- 
lofopbes. 

PlER&E  AVIMAIE  »  Yir 
GETALE     ET     MlN^RALS, 

C'eft  l'élixir  parfait ,  com^ 
pofé  de  la  quinteiTence  dê« 
trois  règnes.  Non  qu'il  faille 
pour  la  coropofer  «  prendnp 
unechbfe  de  chaque  règne  ; 
mais  parce  qu'elle  en^ftl^ 
principe  y  &  qu'elle  efl  Tné« 
decine  propre  à  guérir  leur^  ^ 
infirmités  ^  8c  à  les  ppuBer 
au  degré  de  perfeâion  donc 
ils  font  capables.  Il  ne  fiiuc 
pas  confondre  les  termes  de 
Pierre  des  Pkilofophes  Siyfiç 
ceux  de  pierre  Philofophale^ 
La  première  doit  s'entendr^^ 
de  la  matière  de^j^ivre ,  8c 
la  féconde  de  raK|||daaii 

PiHR^B  I?B.  TOUlCHK. 
Battu*  l'ut  changé  en  pierii» 
de  tQuche  pei  Mercure  ^^ 
pojir  {^voir  eu  Pindîfcrétion 
de,dffpc>Mej-ciite  avoitmia 
les  boeufs  d'Admete^y  qa*il 
av^yimlés  pendant  qi^ApoU 
Ion  lus  gardoi^.  V.  Battus. 

PILPR,  Voyei  CviUfl. 

piLI^J^IglI.  Poils  blancs 
.  Ae  U  ^w  du  Iuevï«.  Ft0r 

Bbij 


y 


38«  PX 

PItOS.  Argile. 
PINANG.  Areca, 
PIN  DE.  Montagne  de  U 
l'beiTalie  y  confàcm  à  Apol- 
lon 8c  aux  Mufes.   Voyei 

PIRITHOUS,  fils 
d*Ixion ,  lia  une  étroite  ami- 
tié avec  Théfée.  Il  lui  aida  à 
élever  Hélène  y  i  condition 
-qu^Tbérée  lui  prtteroit  fon 
bras  pour  fe  procurer  auffi 
une  iemme.  Les  jboces  de 
Pirichous  »qoi  vouloit  épou- 
fer  Hippodamie,  furent  trou* 
blée^par  les  Centaures; 
Tbéfée  venga  fon  ami;  Ils 
concertèrent  enfutte  d^alter 
aux  Enfers  enlever  Profer- 

Îine,  femme  de  Pluton»  Ce 
Keu  fe  faifit  d*eux ,  &  les 
fit  lier  dans  l'endroit  même 
où  il  les  avoit  fait  arrêter. 
^Hercule  ayant  été  envoyé 
^par  Eurylniée  pour  enlever 
;  le  chieilÉ||rbere  y  rencontra 
fon  %7ffefée  «  &  le  délivra 
de  fa  captivité  ;  il  y  lailTa  Pi« 
rithouii ,  parce  qti'irne  put 
obtenir  fa  liberté  de  Pluton. 
V^ez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées,  \W.  5. 
fh.  aa.  On  écrit  auffi  Py- 
riAous, 

*  PIRRITTES  ou  PYRI- 
TES. On  donne  ce  nom  à 
contes  fortes  de  marcaffites^ 
qu*ôn  diftingue  en  particu- 
iitr  par  le  nom  mi  métal 
qu*eUes  coatienneiu 


A    PI 

mé  chrymes  de  Tor  y  argy- 
rites  de  l'argent ,  fiderices 
du  fer  ,chatcites  du  cuivre  » 
molybdites  du  plomb. 

PISO.  Mortier. 

PISSASPHALTOS.  Af- 
phatte ,  bitume  des  Indes. 

PISSASPHALTUS.  Af- 
phalte. 

PISSEl^ON.  Poir. 

PITYS»  Arbre  appelé 
Pim 

PITYUSA.  Efule. 

PLANETES*  Les  Egyp- 
tiens commencèrent  I^s  pre- 
miers à  dif  inifer  les  planè- 
tes ,  fiiivant  le  fentiment  der 
Mythologues.  Mais  les  Phi- 
joiophes  Hermétiques  prér 
tendent  que  les  Prêtres  d'E- 
gypte ne  parloient  que  pat 
allégories  »  quand  ils  don- 
noieut  les  planètes  pour  des 
Divinités ,  fous  les  noms  d'I* 
fis  pour  là  Lune,  dXXiris 
pour  le  Soleil,  de  Jupiter 
poor  Taftre  qui  porte  ce 
oom  y  &  ainfi  des  autres  y 
comme  on  petit  le  voir  dans 


Trifmégifte 

de  voiler  (bus  une  allégorie, 
Tœuvre  qu'on  appelle  Her- 
métique ,  fa  matière  &  {t$ 
procédés.  Il  imagina  un  rap«- 
^ort  des  métaux  avec  les  fepc 
planètes ,  &  leur  donna  içs 
mêmes  noms  qui  leur  font 
demeuréâ  jufqu'à  nos  jours. 


-Pi 

Cefl  pourquoi  leis  planètes 
des  Cnycnifles  font  les  iné- 
'  taux  vulgaires ,  &  les  planè- 
tes de^  Phitofophes  font  les 
métaux  pbilofopbiqucs.  La 
matière  parvenue  à  la  cou* 
leur  noire  par  la  putréfac- 
tion ,  eft  leur  Saturne  ou  leur 
plomb  ;  la  couleur  grife  qui 
fuccede  à  la  noire  tft  leur 
f  upîter  ou  leur  étm  ;  la  cou* 
leur  blanche  eft  leur  Lunt 
ou  argent  ;  la  couleur  fafra* 
née  eft  leur  Vénus  ou  leur 
cuivre  i  de  même  que  la  cou« 
leur  verte  $  la  couleur  de 
rouille  de  fer  eft  leur  Mars 
ou  leur  fer,  &  la  couleur 
rouge-pourprée  eft  leur  So- 
leil ou  leur  or.  Cette  fuccef- 
fioo  de  couleurs  forme  leur 
Zodiaque  &  leurs  iàifons. 
Comme  ces  couleurs  doi- 
vent paroitrefucceflivement 
&  toujours  dans  le  même 
ordre  pour  chaque  opéra- 
tion ,  qui  fc  répètent  trois 
.  fois  pour  la  p^rfeâton  de 
l'œuvre  I  fans  y  comprendre 
la  multiplication ,  f^voir  la 
fabrique  du  foufre ,  celle  de 
.  la  pierre  &  celle  de  Vâmr , 
les  Phitofophes  difent  com- 
munément quHt  faut  troisans 
pour  achever  Toinvre.  Ceux, 
qui  yiacomprennent  la  mul- 
tiplication t  comptent  le«  an- 
nées par  le  nombre  de  fois 
t)u*il8  réitèrent  chaque  opé- 
1  aûon.  Voilà  le  mojrea  d*ac- 


corder  les  Philofopbes  dans 
les  contradiâions  apparentes 
qu'on  trouve  dans  leurs  ou-* 
vrages,  quand  ils  parlent  du 
tems  reaois  pour  la  pe/ttcq* 
tion  de  1  œuvre.  (^.  T£MS# 

PLATYOPHTAL* 
MON.  Antimoine* 

PLECMUM.  Plomb. 

PLEIADES,  filles  d'Atf- 
las  8ç  de  taNy  mphe  PJeïone, 
au  nombre  de  fept.  Orion 
les  pourfuivit  petidantcinq 
ans  fans  pouvoir  fe  concilier 
leurs  bonnes  grâces  ,  ni  ob« 
tenir  d'elles  aucune  faveur» 
Elles  prièrent  les  Qieux  de 
les  garantir  de  fes  pourfultes  , 
&  elles  furent  tranfportées 
au  Ciel.  Quelques-uns  di- 
fent qu'ellesfurent  nourrices 
de  Baccbus,  8c  qu'elles  fe 
nommoientÉleâre»  Alcyo- 
ne ,  Çéléno  »  Maïa ,  Afléro- 
pe^  Tay^ete  &  Mérope. 
Cette'derntere,  feute  de  la 
conftellation  <}u'elles  for-* 
ment ,  ne  paroit  plus.  Let 
Poëtesfetgnentquebonteufe 
d'avoir  époufé  un  mortel^ 
elledifparur.  D'autres  difent 
que.  c'eft  Eleâre,  qui  fe  ca- 
cha le  vifage  avec  les  mains 
pour  ne  pas  voir  la  ruine  de 
Troye  ,  &  du  Royaume 
qu'elle  avoit  fondé  avec 
Dardaniis  fon  époux*.  Ces 
fept  étoiles:  paroiflênt  ï  U 
tête  du,  Taureau ,  deux  aux 
çpr uet»  deux  aux  yeux ,  deux 
Bbiij 


39Û  *  t 

EUX  narbeè ,  &  la  feptiefne  j 
beaucoup  plus  obfcure ,  au 
milieu  du  front,  fiile  com-* 
Mence  à  (à  manifiefter  vers 
le  milieu  du  mois  de  Mau 
Voyez  IcsFaWef  Igypt.  & 
Grecques  dévoilées ,  li\r.a. 
ch.  1.&  lïv.7.  ch.i4.$.3. 

PLEIONE,  fille  de  l'O- 
céan &  de  Thécis ,  ëpoufii 
AHat  ,  dont  elle  eut  les 
Pléiades. 

PLBRES  ARCHQNTI- 
CT)M.  Poudre  céphalique. 

PLEROTIQUK  (On- 
guent )  eft  celui  qui  tétàhWi 
les  chairs,  &  remplit  les 
vuides  que  les  ulcères  ou 
^leifures  ont  coututne  de 
laiflèn 

PLISTHENE,«sde 
Pélops  &  d'Htppodaraie , 
laiflà  en  mourau'e  (es  deux 
enfans  Agamemnon  &  Mé- 
nëlas  fous  la  tutèle  de  Ton 
frère  Atrée ,  qui  les  élevst 
comme  les   fiens  propres; 

PLOMA.  Bouillon  blanc, 

J tante  appelée  en  Uxin'Ver' 
afcufiu 
PLOMB.  Eau  de  tbcfs  les 
métaax  ^  félon  ParacelfV.  Le 
plomb  pafle  pour  lej>lus  mou 
&  le  plus  vil  des  métaux.  Les 
Chymiftes  l'appellent  Sa-- 
ùtrne^  Se  les  Philofophes 
Hermétiques  le  Fere  des 
Dietof*  ParaceHe  dit  que  ff 
les  Alchymifties  connoif- 
foient  se  que  contient  Sa- 


P  I 
tarne  ils  abandonneroiene 
toute  autre  matière  pour  ne 
travailler  que  fur  celle-là. 
Riptée  dit  au  contraire  qiié 
de  quelle  manière  qu'on  tra- 
vaille le  plomb,  il  demeur 
rera  toujours  plomb  ;  &  qn^il 
ne  faut  pas  prendre  le  filé 
dont  la  mère  eft  fujette  à  tant 
d'impuretés.  Le  plomb  des 
PhiWfopbei  ,  leur  Satur- 
ne ,  eft  la  matière  de  Foeuvre 
parvenue  au  nbir  pendant  la 
putréfaâibn.  Ils  Tont  aufR 
appelle  en  cet  éizt  Plomb 
noir* 

PtoivrB  Fondu.  Même 
chofe  que  ptomb  noir. 

Plomb  Blakc.  Matière 
parvenue  au  blanc.  Qtiel- 
ques-uns  donnent  ce  nom  au 
mercure  Hermétique. 

Plom'b  des  Philoso- 
phes. Planifcampi  dit  que 
c'eft  Tantimoine ,  dont  Pa- 
racelfe  diftingue  deux  efpe- 
cts\  Fuhe  qu'il  appelle  an- 
timoine notrou  ^turnien^ 
Tautre  antimoine  blanc  ou 
jovial.  Art^hius  dit  qu'il 
£iut  prendre  Pantimoine  des 
parties  de  Saturne  ;  mais  il 
explique  enfuite  fon  idée , 
torfqù'il  dît  qu'il  appelle  an* 
>timoine  ta  matière  de  l'Art, 
parce  qu'elle  en  a  létf^ro^ 
priétés.  Ilpôuvroitdoficbien 
fe  &ire  que  Paracelfe  &  letf 
autres  qui  nomment  Tanti- 
moine  comme  la  matière  do 


PL 

^rand  «uvre ,  VentttiiîSttit 
dan»  le  même  fens  qu*Arté<- 

Ebsus.  Il  ne  faut  doDc  pas  Te 
liflèrabufer  par  les  noms* 
Morien  avec  titluHméme^e 
rian  nVtam  induit  en  erreur 
^e  (es  difFérçiis  noms  don* 
nés  à  laoltti^ref  &  aux  opé^ 
rations.  ^ 

PLUIES  D'OR-  La  Fa-^ 
bte  fiât  mcmf  ion  de  plùfietuM 
pluies  d'^9  Jupiter  fe  chan^ 
gea  en  pluie  dW  p#ur  jdui^' 
oe  Danaé  reofertnée  dans 
une  «ouf.  Il  tomba  utfç  piuîe: 
dW  dans  Tifle  de  Rhodes^ 
quainl  Minerve  oaqtiit  du> 
cerveau  de  Jupiter.  Lés  An- 
ciens ont  caché  fous  le  voile 
de  ces  fables  lavolatilifation 
de  Vùt  pfailofophique,  qui 
retombe  en  forme  dà  pluie 
fur  la  matière  qui  refte  au 
fond  du  yafe.  Voyez  les  Fa- 
bles Egypr.  &  Grecq,  dé--' 
Voilées  y  liv.  a.  ch,  7. 

PLUTON ,  fil»  de  Sa- 
tome  &  d'Ops  ,  ayant  par- 
tagé Teippire  di»  monde^ 
avec  Jijpiter  &  Neptune  fes^^ 
fF0tts  ,Ie6i  Enfers  lui  écbu' 
jrertr*  Rebuté  &  rejeté  de 
toutes  jea  Déefles  à  caufe  dei 
fa  laitleur  &  du  lieu,  téné-- 
breux  de  fon  féjour  ,  il  fut 
obligé» pour  avoir  une  époii-^ 
fe^d'enleverProfe^pine^filler 
de  Cârès ,  Se  l-emmeea  dans: 
les  Enfers  fur  fon  cbat  traîné 
par  quatre  chevaniK  noirs. 


P  L  P  O  J9I? 
Voyeï  tes  F^kW  Egy^tb  fc 
Grecques  dévoilées^  liv.  4a 
ch,  3*  La  poftecies  EiifiHs) 
éeoit  gatiiéfo'  pir.  un  cbieir  h 
trois  t4t9i)iii.inonii(K>itdir 
feu»  &.emp<f(biMe>^is«om»^5 
bres  defottjr  dit  Tarracc' 
quand  elles  yétoièhtsiitréei; 
Hercuici  ex^eràlct  Cerbère- 
poi»  dbék'à  ttRyRtIét  ^  & 
Pliitou|mif»feii  ^ngep;  fttt> 
combattit  Heriiule^pendané 
qu'il  nettoyoit  le»  établet! 
d' Augias;  Hefjcide  blefla  Plu^n 
ton  9  '  qui  Çf  retira  dans- fon  • 
Empire  ténébfeux.  Ibidi  liv. 
$^.  cb.  8.  .BKiton.  fiiit  regardé- 
cpmme  le  Dieu  des  richeflès, 
&  tous  1<^  animaux  <|u*on  lut^ 
facrifioit  étoient  neirSé  Ibid^ 
Hv.  3,  cil.  6. 

PLUTUS,  fils  dcJafion. 
&  de  Cérès ,  félon  Héfiode  ,^ 
fut  auffi.  honoré  comme  Dieu  ■ 
des  richciTes.  L'anciien  Scho* 
lidfte  d'Héfiode  regarde  cet^ 
tegéuéftlogie  icoipme  usue 
pure  ali^ofie ,  &  avec  rai*: 
foD^  puiique  Cérist &  Jafion 
font  deuxperfonna^mfy^u*: 
leux  4  c^mme  on  pèilr^Ie-voir . 
d^nslesfliiables  Egyptienne»^ 
&  Grecq»  dévoilées  ,  Jiv»  4» 

PODAiYRE  PU  PO- 
D  A  LIRE ,  fils  d'Efculape  &.- 
de  M^dbaoAy  excella  dans  la-^ 
Médecine ,  &  accompagna; 
les  Grecs  au  fiegede Troye.  • 

PODARCE,  premicri 
Bb  ir 


J93.  PO 

nom  deBrttni^RoideTroye» 
fecutUcom-ôiifiedc^  mains^ 
d'Hercule  «apfti  quece  Hé« 
rasent  délivri  Héûotke  ex- 
0ofée  à  pu  «Miftre  marin  , 
«  mé  liaornèdcm  ^  (lere  de> 
Podarce.  V^ye^  Pria  M ,  8t 
les  FableiEjmt.  &  Greeq. 
d^ToiMfes  «  'iiv«.  t.  ch.  X4. 

POETES.  letPolcei 
OBt  inTenté  desperfonnagef 
A:  leur  ont  (uppoff  des  ac« 
tbns ,  n^n  eas  pour  imagi- 
ner les  fables 'pttfes&  fans 
objet ,  comme  pourroier.t 
r^tre  des  conees  de  Fées  ; 
mais  pour  ioftruire ,  Toit  de 
la  Morale»  foit  delaPhyfi- 
que.  Beaucoup  de  Mytholo* 

Eues  prétendent  voir  dsns 
[omere  &  les  autres  An- 
ciens rhiftoire  de»  fiedes , 
€^i*ils  appetlent  cependant 
fabuleux  ;  mais  s'ils  étoienc 
de  bonne  foi ,  ils  avoueroient 
qu'il  n*eft  pas  poffible'  de 
combiner  tes  évenemens  que 
les  Poëtes  rapportent /de 
manière  à  en- faire  une  hif- 
toire  fuivie:  M.  TAbbéBa- 
nier^aprèsavoirrecuéiHi  tout 
de  qu'ont  dit  les  Atiteurs  à 
cet  égard,  a  efiàyé  de  rap- 
porter toutes  les  fables  à 
JHiiftoire  ^  &  a  fait  trois  gros 
Volumes  pour  les  expliquer 
conformément  àce  fyftème  ; 
mais  les  eomradiâtons  per- 
pétuelles ^  &  les  anacbronyf- 
mes  qu*on  trouve  prefqti*) 


PO 

chaque  ehapltre ,  prodiretic 
bien  que  ce  fyftème  ne  peuc 
fe  foutenir,  &  que  les  Poëtes 
B*om.pu  avoir  l'hiftmre  pour 
objet.  La  conformité  des  b" 
hles  Grecques  avec  celles 
des  Egyptiens ,  dont  elles  ne 
font  qu*une  imitation  ,  fuiS- 
roit  pour  faire  abandonner 
ce  fyftème.  Les  Pbilofophes 
Hermétiquesmieux  inftrutts 
ce  fembledu  véntjri>le  ol^c 
des  fables  Egyptiennes ,  ont 
expliqué  les  Poëtes  Grecs 
par  la  Philof<^ie  Herméti- 
que j  cXl«à-dire  Homère  & 
Héfiode  ;  car  Homère -avoir 
puifô  fes  fables  en  Egypte , 
&  les  autres  Poètes  ont  puifé' 
les  leurs  dans  ce  Prince  do  la 
Poëfie.  Hermès^  étoic  l'Au- 
teur de  ces  fables  ;  il  étoit 
donc  nstiiret  de  lesexpUquer 
par  Hermès  même ,  ou  par 
ceux  q'e^it  avoit  initiés  dans 
lesmyfteres  de  fon  art.  C'efr 

Eourquoi  on  trouve  les  fa- 
les  fi  fouvent  rappelées' 
dans  les  ouvrages  Herméti- 
ques, Je  les  ai  expliquées 
conformément  à  leurs  idées 
dans  mon  Traité  des  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
devoiléees  ;  ce  qui  fait  que  je 
renvoie  le-  lefteur  à  ces  ex- 
plications j  parce  que  ce  Dic- 
tionnaire n'en  eft,  à  propre- 
ment parler  ,  qu'une  Table 
raifonnée; 
POIDS.  Tout  Tart  con- 


PO 
fifte*,  felcm  lesPhilofophes; 
dans  les  poidsBc  proportions 
des  matières.  Qu'on  ne  s'a* 
lambique  pas  refprit  ponr 
trouver  cespoids.  Je  leur  ré- 
ponds, ditTrévifan ,  cfu'aux 
Heux  delamîniere)  ilo*ya 
nul;M>fi^  Karpofi^m  qusod 
il  y  a  deux  chofes.  Mait. 
quand  il  nV  «  qa*ciAe  fûbf'-' 
tance ,  ii  n ^  a  point  de  re«^ 
gard  stiv poids  ;  mais  le  poids 
eft  au  regard  du  foofre  qur 
eft  au  tnercure  :  car  l'éMment 
du  feu  qui  ne  domine  point 
au  mercufe  crud  ,.eft  celui 
qui  digerela  niattere.Er  pour 
ce  i  qiif  eAbon  Philofophe, 
fait  combien  ^élément  du 
feu  eft  plus  fubtft  que  les 
autri?!« ,  &  cominen  il  peut 
vaincre  en  .chacune  cofnpofi-^ 
tionrous4es  autres  éiétnens; 
Et  ainfi  le  poids  eft  ef|||s 
compofition  première  ^^ 
•mentale  du  mer ciire ,  &  rien 
autre  chofe.  PkéU  des  Mit. 
Il  ne  s'agît  donc  pas  de 
pefer  les  matières  pour  faire 
le  mercure  des  Wiiiofopbes , 
puifqfie  la  Nature  y  met  elle-^ 
même  le«î  proportions  requî« 
fes.  C'eft  dans  le  fécond  &" 
le  tf oifieme  oeuvre  où  les* 
poids  font  à  obferver,  afin 
que  le  volatil  puifle  au  corn- 
mencementfurmonterle  fi« 
xe  &  le  volatitifer  «  &  que  le 
lixe  puifTe  dominer  à  fon 
cour.  Car  tout  Tare  confifte  à 


P  O  393 

diflbudre&i  coaguler  ^  à 
volatilifef  8c  à  fixer. 

Les  Phitofophes  ont  aufll 
appelé  Poids  ^   lé  procédé 
requis  dans  les  opérationsé    . 
Voyei  Disposition* 

POIL  HUMAIN.  QutU 
qaes  Phtlofopbes  ont  donné 
ce  nom  à  leur  mercuredtf* 
folvànt ,  ce  qui  a  fait  penfer 
à  quelques  Artiftes  que  le» 
cheveuic  Se  le  poil  humain 
ëtoient  la  matière  de  l'oeu^t 
vre.  Ils  nWoient  pas  lu  fana 
doute  le  Traité  de  la  Phih^ 
fophie  des  Métaux  de  Tré* 
vifan ,  qui  nomme  les  che- 
veux (&  le  poil  au  nombre 
des  chofes  qui  font  exclues 
de  l'œuvre  »  de  même  que 
rout  ce  qui  peut  être  pris  & 
fort  des  animaux. 

POINT.  Les  Phtiofophcs 
appellent  point ,  punâum  \ 
leur  magiftere  au  blanc  , 
parce  que  tout  Tceùvre  dé^ 
pend  de  là»  Ils  ont  dit  en 
conféquence  :  hlanehiffei  le 
tàton  j  &  déchirei  vos  livres^ 
Carlorfqu'ony  eft  parvenu , 
on  eft  afluré  de  réoflir  en 
continuant  feulement  le  ré* 
gime  du  feu. 

POÏSSON.Lorfqucla 
matière  eft  parvenue  a  •  un 
certain  degré  de  cuiftbn ,  il 
fe  forme  fur  fa  foperficie  de 
petites  bulles  qui  reflem- 
blent  aux  yeux  des  peiflbns. 
Vàyei  Ybux. 


394  P  O 

POLEMONIUM,  Vlinté 
connue  (Ms  le  nom  de  Béen 
Blanc» 

POUR.  C'eft  cuire,  di- 
gérer la  matière  de  Tœuvre 
potir  la  mener  à  fa  perfec<^ 
tiôn. 

POLISO.  Une  des  Hya* 
des.  Voyei  Hyades. 

POLLUX ,  fils  de  Jupiter 
Se  de  Léda ,  frère  de  Caftor  » 
d'Hélène  &  de  Clytcmnef-» 
tre.  Pollux  étoi  c  frère  jutneail 
de  Clytemneftre.  Les  deim 
frères  fe  rcndirenttrès<éie^ 
bres  par  de  grandes  aâions  ^ 
&  accompagnèrent  Jafen  à 
la  conquête  de  la  toifon  d'or^ 
Follux  pendant  ce  voyage 
rua  Amycus  qui  défioit  le» 
étrangers  au  combat  du  cet- 
te. Cailor  ayant  été  tué  pac 
Lyncée  ,  Pollux  obtfnt  de 
Jupiter  qu'il  pourroît  com- 
muniquer £bn  immortalité  à 
Cafter^  ëc  qu'il»  vivroient  & 
mourroient  alternativenleoc. 
Vayei  GaSTOR.  v 

POLYDECTE ,  Roi  dé 
rifle  de  Séripbe  ,  reçtu  d%ti$ 
fon  palais  Danaé  &  Perfée 
fon  fils  y  qu'Acrife  avoit  ex* 
pofés  aux  vagues  de  lancer 
pour  les  y» faite  périr;  Poly- 
deâé  fm  épris  des  •  ctrarmet! 
de  Danaé;  mais  il  ne  p«c 
obtenir  fes.  faveurs,  Perfée 
Im  parut  ^n  Argu^  incoim^ 
modë.As  redoutable  ;  pour 
s'en  dcbarraiTer  il  l'envoya 


FO 

chercher  la  tête  de  Mëdafe. 
Perfée  obéit  malheureufe- 
ment  pour  Polydeâe,  oui 
fans  doute  en  ignoroit  les 
propriétés.  Perfée  la  lui  pré' 
fenta  à  fon  retour  ,  &  Poly- 
de^  à  ceiïe  vuefut  conver- 
ti en  rocher,  V*  Persze. 

POLYGOPHORA. 
Vins  futneux  «  ou  toutes  au** 
très  liqueurs  qui  enivrent. 

POLYNEURON.  Plan- 
tain. 

POLYPHARMACON. 
Remède    bon   à  plufieur» 
maladies. 

POLYPHÊME.  L'un 
des  Cyclopos  ,  fils  de  Nep- 
tune &  de  la  Nymphe  Xhoo* 
fe,  félon  Homère,  étoi td*  une 
taille  m(Miftrueuf&&/gigan^ 
tefque  :  il  n'avoit  qu'un  càl 
9u  milieu  du  iront ,  &  étoit 

ftcaraôerebrmsI  >  &  fort 
né  auxiemoies.  Il  fai« 
(bit  fa  denteune  dans  une 
grottades  moQt9gues  de  Si- 
cile ,  où  il  nourriuoit'  beau- 
eoup  de  beftiaux.  Il  atmoit 
éperdumeot  la  Nytaphe  Ga- 
lathée»  &  tua  Aci«  fon  rivaL 
Ulyflc  aya.nt  été  fêté  par  la 
tempête  fur  les  côtes  de  Si^ 
cile ,  Polyphême  dévora 
quatre  de  les  compagnons* 
Ulyde  ayant  trouve  moyen 
de  l'enivrer ,  lui  creva  Vceil- 
avec  un  tifon ardent, &  s'en- 
fuit avee  les  autrescompa* 
gnons  de  fes  voyages* 


I*  o 
POLYPODES.     Petits 
infeâes  appelés  Cloportes  ^ 
Porcelets. 

POLYXENE  .  fille  de 
Priam  &  d*IKcube ,  fut  ac- 
cordée à  Achille  par  Priaro». 
Ils  s'ailetnbler^tit  dans  le 
reiûple d'Apollon  pour  faîte 
le  mariage  ;  &'Pàri5«  frère 
de  Polyxcne,  s^étant  caché 
derrière  laftatued^Apollon , 
décochaime  flecheâ  Achille 
&  rattcignit  au  talon  ,  feot 
endroit  où  il  pouvoît  être 
fclcfîe.  Achille  mourut  delà 
bleifrure  ,  &  Pyrrhus  fbn  fils 
vengea  la  mort  de  fôn  pctc 
par  celle  de  Polyxcne  y  qu'il 
facrifia  fur  fon  tombeau. 
Voyei  Achille. 

'  POMAMBRA.  Pâftille , 
Ou  compodtion  de  plufleurs 
chofes  odoriférantes ,  parmi 
Icfquelles  Pâmbrèfe  fait  fen- 
lir  particuUereqaenr*  Cffefl 
comme  fi  Ton  difoit  Pomme 
d^amhre. 

POMME  I>'OR.  nés 
fables  font  mention  de  pHi- 
fieurs  pommes  <ï*or  :  h  Dif- 
corde  en  jeta  une  fur  la  ta* 
ble  pendant  le  repas  des 
noces  de  Péléo  fe  de  Thé- 
tis  5  elle  y  avoir  mis  une  inf- 
criptibn  :  ^our  la  plus  Belle. 
Les  Déefles  qui  fe  trou  voient 
à  ces  noces  prétendirent  cha- 
cune en  particulier  que  cette 
pomme  leur  appartenoit.  Les 
Dieux  ^  Jupiter  méme^  ne 


P  O  39t 

voulurent  pas  fe  porter  pour 
Juges  de  ce  différend ,  «  env 
voyerent  Junon,  Pallas  & 
Venus,  qui  feladifputoient, 
i  Paris  pour  en  décider.  Il 
Tad jugea  à  Vénus ,  ce  qui  fut- 
la  première  caufe  de  la  guer- 
re de  Troye,  Voyez  H  v.  6. 
des  Fables  Egypt.  &  Grecq. 
dévoilées  j  ch.  i.  &  fuiv. 

Hippomene  par  le  confeif 
de  Venus  prit  trois  pommes 
d'o(  &  les  jeta  à  Athalanre 
pour  Tarrêterdansfa  courfe, 
&  il  y  réuflit-  V.  Ath ALAN- 
TE,  Ces  pommes  avoient  été 
Cueillies  dans  le  jardin  des 
Hefpérides  ,  où  elles  croîf- 
foient  en  abondance.  Her- 
cule les  enleva  toutes  pour 
obéiràEuryfthée.Les  feuil- 
les même.s  de  Parbre  qui  les 
produifoit  étoient  d'or.  Ces 
pommes  font  les  mêmes  que 
celles  dont  parle  le  Cofmo- 
polite  dans  fa  Parabole  auic 
fenfans  de  la  Science ,  c'eft- 
â-dire  Tor  phiîofophique. 

Cueillir  les  pommes  du  jar- 
din dîs  Hefpérides  ,  c'eft  , 
dans  le  ftylc  Hermétique, 
faire  le  foufre  des  Philofo- 
phes.  Les  jetzràAthalante , 
c'eft  fixer  le  volatil  ;  &  Vad- 
juger  à  Vénus  ,  c'eft  finir  Iç 
premier  oeuvre  par  la  fixa- 
tion de  la  partie  volatile  , 
pour  travailler  enfuite  à  la 
compofition  de  la  pierre  & 
de  réliiir  repréfentés  par  le 


J9«  P  O- 

fiege  Se  la  prife  dt  la.  vôlIe 

de  Troye. 

Pomme  Odorife* 
r  a  k  t  e.  v.  pomambrâ. 

POPULAGO.  Plinte 
connue  fods  lenom  de  pas- 
d*âpe  y  tuflllage.  Elle  a  été 
nommée  PopimgOj  de  ce  que 
fes  feuilles  font  blanches 
d'un  càcé  comme  celles  du 
Peuplier. 

P  O  R  C  E  L  L  O.  Petits  în- 
feftes  appelés  Cloportes. 

PORFILIGON.  Ecaille 
dctfer. 

PORFHYRION.  Un  des 
Géans  qui  firent  la  guerre 
aux  Dieux,  voulut  faire  vio- 
lence à  Junon  en  préfenee 
de  Jupiter  même.  Ce  Dieu 
fc  Hercule  le'  pourfuivirent 
&  le  firent  périr. 

PORRONITRLSel 
rafible. 

PORRÔSA.  Milleper- 
tuis, ou  Hypéricon. 

PORrEfigoifieléméme 
chofe  que  clef;  entrée  ou 
moyens  d*opérer  dans  tout 
f e  cours  de  Pauvre,  Riplée 
en  a  fait  un  Traité  qu'il  a  in- 
titulé Us  douze  Portes ,  com- 
me Bafile  Vaîentin  a  intitulé 
te  fien  Us  douie  Ckfs ,  c'eft- 
a>dire  les  douze  opérations 
qu*il  faut  faire  pour  parvenir 
à  la  perfeâion  de  la  pierre 
philotophalç,  ou  poudre  de 
proleâion. 

POSCA.  Oyycwt.  SUfv^ 
dard. 


va 

POSEIDON.  Surnom  de 

Neptune. 

POSEIDONIES.  Fêtes 
en  Tbonneur  de  Neptune. 

POSSET.  Petit  lait  »  que 
l'on  compofe  en  faifao  t  bouiî- 
fir  du  lait  ;  lorfqu'il  bout ,  on 
y  jette  de  la  bière  qui  le  fait 
tourner.  On  le  covleà  tra- 
vers un  Ënge  quand  il  eft 
tourné  :  ce  qui  eft  coagulé 
demeure  dans  le  linge  »  & 
le  petit  lait  paflê  dans  ua 
vaifleau  mis  oeflbus  pour  le 
recevoir^  On  donne  ce  perte 
lait  dans.les  fièvres  ardentes* 

Dans  les  fluxions  de  poi- 
trine,  on  fait  an  petit  lait 
femblableavec  du  vin  d'Ef^ 

f»agne  au  lieu  de  bière  ;  & 
*on  en  fait  boire  chaud  uœ 
cuillerée  dequartd'heure  en 
quart-d*heure  jufqu'à  la  con- 
currence d'une  cbopine  au 
moins.    , 

POT  ÉTROIT  DES 
PHILOSOPHES.  Vaiffeau 
aui  contient  la  matiete  de 
Iceuvre. 

POUDRE  DE  PRO- 
JECTION. Réfultatde 
rœuvre  Hermétique.  ^  ou 
poudre  qui  étant  projetée 
fur  les  mitaul^  imparfaits  en 
fufion ,  les  tranfmue.  en  or 
ou  en  argent,  fuivantque 
rœuvre  a  été  pouflee  au 
blanc  ou  aa  rouge.  Voyei 

PlER&E     ParLOSPBHAU. 

Poui>M  NoiM.  Ma- 


Vu 
tiere  des  Sages  eu  putrtftc- 
tion. 

Poudre  Blakchc. 
Matière  de  l'oeuvre  fixée  au 
blanc. 

Pou  DUE  DlSCOKTI- 
KuiE.  Matière  des  Sages 
lorfqu^elte  éft  fortie  de  la  pU- 
trëfacHon^  &  qu'elle  s'élève 
avec  la  couleur  blanche. 

Meure  en  poudre  ,  c'eft 
diflbudre  Tor  des  Philofo- 
phes.  Flâmel  dit  que  cette 
diiTolution  réduit  cet  or» ou 
foafre  »  eu  poudre  menue 
comme  les  atomes  qui  vol* 
tigent  aux  rayons  du  foleil. 

POULE.  Les  Phîlofo- 
phes  recommandent  de  don- 
ner au  vafe  Hermétique  une 
chaleur  femblable  a  celle 
d'une  poule  qui  couve.  Bien 
des  gens  fe  font  imaginés 
qu^Ufalloltmefurer  le  degré 
du  feu  extérieur  &  de  char- 
bons ^  ou  de  lampe ,  ou  tel 
autre  femblable  feu  élémen- 
taire &  artificiel ,  avec  celui 
d'une  poule  qui  couve  »  & 
ontmisunthermotoetredaos 
le  fourneau  pour  fixer  la  cha- 
leur au  m^me  degré  ;  mais  ils 
fout  dans  l'erreut.  Les  Phî- 
lofopbes  parlent  dans  cette 
ctrconftance  du  feu  intérieur 
Se  de  h  nature,  comparé 
avec  raifofi  à  celui  de  la  poule 
mri  couve ,  parce  que  Tune 
et  Tautre  chaleurs  font  natu- 
rettee  8c  telles  que  la  nature 


P  O  397 

Tes  demande  pour  fesgéne-^ 
rations.  La  poule  eft  la  fe* 
mellejOiH'eaù  mercurielle^ 
le  coo  eflK  foufre  des  Phi- 
lofopnes.  Cette  poule  des 
Sages  a  une  chaleur  natu- 
relle comme  les  poules  vul«- 
gaires  ;  mais  cette  chaleur 
ne  fuffit  pas  pour  la  gêné* 
ration  du  poulet ,  elle  n'eft 
propre  qu'à  le  couver  $  &: 
pour  la  génération  &  la  fé* 
condité,  il  faut  y  ajouter  la 
femence  ignée  ce  chaude  du 
coq.  Le^^ux  femences  réu- 
nies forment  te  germe  qui  fe 
développe  &  fe  perfeâionne 
lorfqu'il  efl  couvé  par  la 
poule.  Le  feu  extérieur  n'eft, 
dit  Tréyifan ,  que  le  garde- 
froidure  ^  de  méitoe  que  les 
poules  vulgaires  né  pondent 
gueres,  &  ne  couvent  pas 

f rendant  les  frimats ,  mais 
èulement  lorfque  le  prio- 
tems  amené  une  tempéra- 
ture d'air  plus  douce» 

POULET  DES  SA- 
GES. Soufre  des  Philofo^ 
phes.  L'Auteur  du  Diâion- 
naire  Hermétique  dit  mal-à« 
propos  que  le  poulet  des 
Sages  efl  le  mercure.  Le 
poulet  efl  ce  qui  eft  engen- 
dré ,  &  son  pas  ce  qui  en- 
gendre. 

POUI.BT  ayant  la  tite 
rouge  y  les  plumes  blanches , 
&  les  pieds  |)otrs  ;  c'efl  la 
aatiere  del'ioeuvre  quicon- 


39»    PO      .  P  R 

xnence  à  devenir  ncMre  par  b 
piuréfaâion  «  puis  blanche  à 
mefiire  que  la  votée  philo- 
fophique  ou  l'a^|^  la  puri- 
fie, enfin  rouge  quand  elle 
eft  parfaitement  fixée.  Fia- 
tnel  appelle  en  conféquence 
le  vafe  des  Philofophes  VHa* 
hitach  du  poulet* 

Pou  LET   D'HeRMO* 

GENE.  Matière  parvenue^ 
la  blancheur. 

POURPRE.  Les  Tables 
difent  qu'Apollon  s'habilla 
de  couleur  de  pourpre  lorf- 
qu'il  chanta  fur^  lyre  la 
vifloirc  que  Jupiter  &  les 
pieux  remportèrent  fur  les 
Géans,  Que  les  Troyens 
couvrirent  le  tombeau  d'He- 
âor  d*un  tapis  de  couleur  de 
pourpre,  que  Priam  porta 
des  étoffes  de  couleur  de 
pourpre  en  préfent  à  Achil- 
le ;  &  tout  cela  ne  fignifie 
que  la  couleur  rouge  pour- 
prée qui  furvient  à  la  matière 
lorfqu'elle  eft  parfaitement 
fixée.  Les  Philofophes  Toot 
auflTi  appelée  Pourpré ,  Ru-* 
bis ,  Phénix  lorfqu'elle  eft 
dans  cet  état. 

POUST.  Opium. 

pr-œ:cipïtatus  phi- 

LOSOPHICUS.  Mercure 
précipité  par  le  feu  interne 
de  l'or ,  ou  l'or  efleiicifié. 
Tlanifcampi* 

PR.^T.  NAT.  ouP.  N. 
Outre  nature. 


P  R 

PRASIS.  Vert-Jc-gtis. 

PRATUM  VIRÏDE. 
Fleurs  d'airain.  Planifcampu 

PRÉCIPITATION. 
Défaut  que  les  Philofophes 
reprochent  à  ceux  qui  s'en- 
nuient de  la  longueur  de 
l'cEuvrç.  Gardez-vous  bîeo 
de  la  précipitation  ^  car  vous 
gâteriez  tout  »  dit  Morien. 
Toute  précipitation  vient  du 
diable ,  ajoute-t-ii  ^  &  fou« 
venez-vous  qu'il  faut  beau* 
coup  dfi  patience  ;  qu'on  ne 
doit  point  cueillir  un  fruit 
avant  fa  maturité ,  &  que  le 
rems  de  cette  maturité  eft 
déterniiné  par  la  Nature, 
Orphée  ne  put  ramener  des 
Enfers  Eurydice  fon  époufe , 
pour  n'avoir  pas  eu  la  pa- 
tience d'attendre  qu'elle  en 
fîlt  (ortie  avant  que  de  tour- 
ner la  tête  pour  la  voir, 

PREGNATION.  Tems 
oh  la  m<'!tiere  eft  en  putré- 
faftion.  Il  eft  ainfi  nommé 
de  ce  que  la  corruption  eft 
un  acheminement  à  la^éné- 
ration ,  &  qu'il  n'y  a  point  de 
conception  quand  la  putré- 
faâion  n'a  pas  précède. 

PRENDRE.  Lorfque  les 
Phîlofcpbes  difent  ,  prenei 
cecifprene^  cela  ,il8  n'enten- 
dent pas  qu'il  faille  rien  pren- 
dre  avfepjes  mains ,  foit  pour 
ajouter  «quelque  chofe  ^  Ja 
matière  ,iine  fois  mife  dansle 
vafe ,  nu  poux  en  otec  tpuA^ 


^oes  parties;  mais  feutement 
qu'ilfautcontinueflerégime 
&  les  opérations  iufau'à  la 
perfeâion  du  foafre  dans  la 
médecine  du  preinier  ordre , 
de  la  pierre  dans  larmédecine 
du  fécond,  &  de  Ternir  dans 
la  médecine  du  troifieme. 

Le  terme  prendre  s*emend 
cependant  quelquefois  dans 
le  fens  naturel  ;  lorfque>  par 
exemple ,  il  faut  mettre  le 
fixe  &  le  volatil  dans  le  yafe , 
ou  le  foufré  &  le  mercure, 
pour  animer  ce  mercure  Jtc 
en  faire  le  Rebis.  Après  cette 
confonâton  le  mercure  a, 
•  difent  1er Fhilofopbes,  tout 
ce  qu^il  faut  pour  la  përfec* 
tîon  de  ToBuvre ,  &  tout  ce 
que  cherchent  les  Philofo- 
phes.  Voyez  le  Traité  de 
Philalethe ,  qui  a  pour  titre: 
Enarratio  methodica  trium 
Gebri  Midiemarum ,  feu  de 
veraeonfidione  lapidisPk^ 
to/bpkorum.  Le  même  Au- 
teur dit  dan^  Ton  Traité  de 
VEnùnêê' ouverte  du  Palais 
fermé  du  Roi  :  U  y  a  un  cbu- 
-▼re  très'fecret  &  purement 
naturel,  &  celui-là  fe  fait 
dans  notre  mercure  avec 
notre  or.  Ceft  à  cet  œuvre 

2tî*il  faiw  attribuer  tous  les 
gnes  d«nt  parlent  les  Phi- 
lofoplji^  :  il  neife  fait  ni  ^vec 
le  feu  f  ni  avec  les  mains, 
niai9{>ar  la  chaleur  I  nterieure 
t^iM  feule  ;  la  chaleur  etcé- 


P  R  399 

rîeure empêche  feulement  le 
froid» 

PREPARATION. 
Aâîon  par  laquelle  on  ôte 
les  choies  fuperflues  de  la 
matière  ^  &  on  lui  ajoute  cel- 
les qui  lui  manquent.  Il  y  ft 
trois  fortes  de  préparations 
dans  Tœuvre ,  ou  la  confec** 
tioD  du  magiftere  ;  la  pre- 
mière eft  manuelle,  &  non 
pbilofophiqu^  ;  c'eft  pour- 
quoi les  Philofophes  Tonc 
omifedans  leurs  écrits  »  quoi- 
que la  réuffite  de  l'oeuvre  en 
dépende.  La  féconde  eft  Ift 
préparation  philofophique 
desagens,  que  les  Phiiofo- 
phes  appellent  la  premières 
&  Philalethe ,  la  préparation 
imparfaite.  La  troifieme  eft 
la  cofifeaion  de  Télixir  ,  ou 
la  préparation  complette  & 
parfaite.  Mais  les  prépara- 
tions philôfophiques  fuccef- 
fives  ne  font  qu'une  même 
opération  répétée  ,  fuivant 
Morien ,  qui  les  appelle  dif- 
pofitions. 

PRESMUCHIM  •, 
TRESMUCHUM,  & 
PRESMUCKIS  ,  ne  font 
qu^lne  même  chofe,  ap- 
pelée Cérufe. 

PRESURE.  (  Se.  hêrm,  ) 
Corps  fixe  du  compofé  de 
l'œuvre ,  ainfi  nomme ,  parce 
X)u'il  coagule ,  congelé  ,  & 
fixe  4'eau  mercurielle  vola- 
,  lUe  )  que  plûfieurs  Philoib^ 


400 


P  R 


pfaes  ont  appelé  Z^if,  parce , 
dit  Zacharie  ,  qn^ainfi  ^ue  4| 
cailU  ne  diffère  du  lait  que 
far  un  peu  de  folidiU  acqui-^ 
fi  par  la  coâion  »  d*  même 
notre  préfkre  caillée  ou  coa^ 
guide  ne  diffère  de  notre  mer* 
eure  que  par  la  coSianquUUê 
a  acquife, 
--  PRETRES.  Les  Prê- 
tres Egyptiens  étoient  des 
Philofophes  cboifis ,  Se  inf- 
truits  par  Hermès  Trirmé-* 
jpRe ,  dans  la  fcience  de  la 
JNacure  &  de  la  Religioa.  U 
leur  communiqua  la  pré<* 
miere ,  fous  promefTe  de  la 
garder  pour  eux  avec  un  fe* 
f ret  inviolable ,  &  ne  les 
înitioic  dans  ces  myfteres 
qu'après  une  longue  épreuve 
de  leur  dtfcrétion.  Il  leur  en* 
feîgfioit  cette  fcience,  fous 
l'ombre  des  hiéroglyphes 
<]u'il  avoit  inventés  y  &  quHl 
leur  expliquoit.  Les  Prêtres 
en  faifoient  de  même  à  ré« 
gard  deceux  qu'ils  jugeoient 
dignes  d'être  initiés,  &amu- 
foient  le  peuple  par  des  Fa- 
bles, dit  Origene,  pendant 
qu'ils  philofophoient  fous  le 
voile  des  noms  des  Dieux 
du  pays ,  qu'ils  a  votent  ima* 
ginés.  Mufée,  Lin,  Mélam* 
pe ,  Orphée ,  Homère ,  8c 

?uelques  autres  Philofophes 
oè'tes  Grecs,  apprirent  ces 
fecrecs  des  Egyptiens^  &les 
portèrent  dans  leur  pays  fous 


P  R 

le  wle  des  Fables  Egyp- 
tiennes, qu'ils  habillèrent  à 
b  Grecque.  Ce  font  ces  Fa- 
bles que  j'ai  expliquées  dans 
mon  Traité  desFaUes  Egy  p 
tiennes  &  Grecques  dévoi- 
lées. 

PRIAM,  filsdeLaonié* 
don  f  Roi  de  Troye,  étoit 
frère  d'Héfione.  Après  que 
Herèale  ei^t  délivré  cette 
Priocedie  du  tnonftre  maria 
auquelelleavoit  été  expofée 

£our  être  dévorée  ^  il  tua 
.somédoo,  parce  qu'il  ne 
tint  pas  la  prpmeflê  qu'il  lui 
avoit  faite.  A  Is  prière  d'Hé- 
fione il  mitPnamfur  le  tr6«* 
ne ,  &  lui èta  te  nom  de  Po* 
darçe  qu'il  portait  aupara- 
vant. Ce  Roi  eut  entr'autree 
enfans  d'Hécube  foo  épottfe , 
Paris  qui  par  le  rapt  d'Hé- 
lène fut  caufe  de  la  guerre 
de  Troye ,  de  la  ruine  de  fa. 
patrie-,  Heâor  qui  tua  Pa« 
trocle  &  fuccoqiba  fous  les 
coups  d'Achille.  Apcfts  la 
mort  de  celui-ci»  de  la  vilte 
de  Troye  ayant  été  prife, 
Pyrrhus^  fils  d'Achille  «  rue 
Priam  dans  le  temple  de  Ju- 
piter I  oik  il  s'étoit  réfugié. 
Voyez  Pexplication  de  cette 
allégorie ,  dans  les  Fables 
Egy  pu  &  Grecq.  dévoila  » 
liv.  $.  cb.  14.  &  liv*^« 

PRIAPE^filsdeBacdms 

&de  Vénus.  Jnnon ,  jeloufe 

4e  cette  DéeSf,  fit  tant  p^ff 

fes 


fes  enchantenfiens  qu'elle 
rendit  modftrueux  &  tout 
contrefait  le  fils  que  Vénus 
porcoitdans  fon  fein.  Vénus 
Payant  mis  au  monde,  Téloi- 
gna  de  fa  préfence  à  caufe 
de  fa  laideur ,  &  le  fit  nourrir 
à  Làmpfaqué.  Devemi  dans 
h  fuite  la  terreur  des  maris , 
il  fut  chaffé  de  cette  ville  ; 
mais  les  habitans  ayant  été 
affligés  d*«inè  maladie  fe- 
ifcrete ,  le  rappelèrent ,  &  il 
fut  depuis  Tobjet  de  la  véné- 
ration publique.  Onplacoit 
fa  (latue  dans  tous  les/jar- 
dins«  Il  paroît  que  les  Grecs 
iiàaginerent  le  culte  de  Pria- 
peà  l'imitation  de  Pinf âme 
ufage  du  Phallus  chez  les 
Egyptiens  &  les  Phéniciens. 
Voyez  les  Fables  Egypt,  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  4» 
ch.  {.  Se  4.. 

PRINCIPE.  Ce  de  quoi 
une  ch0fe  tire  fon  commen- 
cement ,  ou  ce  qui  conftitue 
Teflènce  d'un  individu.  Cette 
définition  ne  s'entend  que 
des:  chofes  pbyfiques;  Les 
principes  rf'une  chofe  doi-* 
vent  être  fimples ,  purs  y  & 
non  mélangés,  parce  qu^ils 
doivent  former  un  nftxte  ho- 
mogène* Ceci  ne  doit  pas 
s'ewendre  dans  l'ordre  &  ref^ 
peâtvement  ^u  mélange  gé- 
néral fait  pour  la  création  du 
inondes  parce  que  dans  ce 
•as  les  parties  des  coips  qui 


^  K  40t 

nous  parbiffent  les  plus  fira«^ 
pleSf  font  même  compofées* 
Et  fi  nous  faifons  bien  attent* 
tion  au  terme  de  principe  i 
nous  verrons  bientôt  qu'il 
peut  s'appliquer  difîérem- 
ments  car  i^.  on  peut  dirH 
que  Dieu  eft  le  princfye  de 
tout;  a°.  la  Nature;  J*.  I© 
feu  9  comme  Tauteur  du  mé* 
lange  des  parties,  &  comme 
les  entretenant  par  fa  cha*- 
leur.  4^  On  appelle  audt 
principe  det  choies ,  ce  qui 
en  confHtue  les  parties  tnïC^ 
eibles ,  qu'on  peut  regardée 
d*abord  en  général  relati>* 
vement  à  l'Univers  ,  8c  ent 
particulier  comme  cônfti* 
tuant  tel  ou  tel  individu*  Ce 
qui  forme  deux  fortes  de 
principes, les  uns  éloignés^ 
&  les  autres  prochains.  Ainft 
le  principe  le  plus  éloigna 
du  corps  humain  eft  la  ter-^ 
re,  d'où  fe  forment  les  ali- 
mens  ,  qui  en  font  les  prin^ 
ctpes  procbaifis  ;  de  ces  ali» 
mens  le  forment  la  femence^ 
ou  principe  le  plus  prochain 
des  animaux.  On  peut  auflt 
conclure  de  ce  que  nous  ve« 
nous  de  dire,  qu'on  di{lin«« 
gue  encore  deux  fortes  de 
principes  ;  les  uns  aâi6  ^ 
comme  Dieu  »  la  Nature  « 
&c.  &  lés  autres  paiTifs»  teli 
que  les  parties  matérielles  te 
conftituantes  des  êtres  phy« 
fiques.  .Qudqu^s-umr-noii*» 


4ox  P  K 

ment  ces  principes ,  les  pre« 
mietsfsrmelst  &  les  féconds 
tnatifitls:  par  ies  formels  on 
entend  ragent;  &  par  les 
tnatériels  le  patient.  Les  pre- 
miers principes  font  la  terre 
Ê  l'eau;  les  prochains  font 
?  premiers  mixtes  qui  en 
ont  défaits.  Le  principtXj^ 
cial  ou  plus  prochain  eft» 
lemence  fbéciale  de  chaque 
Individu.  C'eft  encore  ce  qui 
$  fut  donner  aux  principes 
2loign&  ou  premiers  prin* 
cipes  y  le  nom  de  principes 
fmvdpiansj  &  aux  autres 
celui  de  principes  principiés* 
.  Principes.  (5^,//^rm.) 
tmts  ^hilofophes  appellent 
Ibuvent  principes  les  ingré- 
diens  qui  comfpofent  le  ma- 
giftçre,  &  non  les  principes 
ou  règles  de  la  Science  Her* 
inétique.  Il  entre  trois  prm* 
$ipes  ^ans  Tcsavre  ,  dont 
chacun  eft  refpeâivement 
Dommé  principe  ejfentiel  «  & 
les  deux  avares  fuperficiels  j 

Sioique  tous  les  trois  foient 
folument  n&effaïres.  No- 
tre oeuvre .  dit  le  Tr^vifan  ^ 
jeft  compoié  d'une  racine  Se 
de  deux  fubftances  mercu- 
rielles^;qui  étant  cependant 
de  même  nature,  ie  rédui- 
JTi^t  à  un  ieul  principe.  Ce 

Sùi  a  fait  dire  à  pluîfieurs 
hilofophes  :  Nous  n'avons 
aucune'  matière  ,  un  régime 
;  ttiv  fourneau»  Le  premer 


principe  nommé  racine ,  Sc 
par  Riplée  bafe  de  Vaavre , 
eft  le  père  du  troifieme  menf- 
true  de  Raymond  Lulle  ;  ces 
deux  Auteurs  le  regardent 
comme  le  premier  &  le  plus 
effentiel ,  parce  qu'il  déter- 
mine &  glorifie  les  deux  au- 
tres fubftances  mercurielle^ 
crues  ^  pures  &  tirées  fimple- 
ment  de  leurs  mines.  Ce  pre- 
mier principe  n'augmente 
Es  le  poids  de  la  matière  i 
i  deux  autres  l'augmen-^ 
tent ,  &  font  caufe  de  la  mort 
du  compofé.  Ils  allument  le 
feu  contre  natures  &  par  là 
conjonâion  de  celui-ci  avec 
le  feu  de  nature  renfermé 
dans  le  troifieme  fujet  dont 
nous  avons  parlé»  il  fe  forme 
un  feu  innaturel  ou  moyen  > 
d'oÙL  naît  la  putréfaâion  y  & 
enfuite  le  complément  de 
l'œuvre. 

Tous  ces  principes  peu- 
vent être  regardés  comme 
eflenttels  fous  divers  points 
de  vue»  &  par  comparaifon 
des  uns  aux  autres  &  rela- 
tivement à  l'œuvre.  Nous 
avons  déjà  dit  comment  un 
des  principes  devoit  être  ré- 
gardé comme  premier  & 
principal.  Le  principe  qui 
renferme  le  feu  contre  natu« 
re ,  appelé  par  Riplée  Lion, 
vert  y  parFlamel  Dragon.  S ch 
hrhnient  Se  par  le  Trévifaa 
^^thr  éipéait^  eft  nommé 


V  R 

par  tous  les  Philcfophes  la 
Clef  de  Tauyre^  parce  quQ 
c'efi  lui  qui  fait  prefque  tout, 
que  fans  lui  on  travailleroit 
en  vain  »  &  que  dans  lui  eft 
caché  tout  le  fecret  de  la  Phi* 
lofophie  Hermétique.  Il  eft 
le  jardin  de;  Sages  où  ils  fe» 
ment  leur  or ,  ou  cet  or  croît 
&  fe  muttipHe.  L'Auteur  dq 
Grand  RoUire  Tappelle  l^j- 
tinc  de  VArt  6c  le  Savon  des 
Saees.  Quelquefins  les  Phi- 
Iolop(]es  l^  nomment  leur 
Luné)  le  iK  Soufre,  I^ur  Mer- 
cure ,  leur  T^rt^y  Se  c*eft  epr 
fin  prefque  la  feule  chofb 

Su'ils  ont  cachée  dans  leurji 
crits;  étant  donc  regardiî 
comme  la  bafe  de  Tceuvre , 
on  peut  le  iiommer  principe 
ejjentieh 

On  doit  regarder  I  Ton 
tour  la  féconde  fubftance 
tnercurielle  connme  principe 
cffenrîel,  puifqu*elle  eft  l'eau 
minérale  qui  extrait  les  tein- 
tures, les  cache  dans  elle ,  & 
ranime  le  feu  caché  dans  l'au- 
tre,  en  le  délivrant  de  la  pri- 
fon  où  il  écoit  renfermé. 

L'eâèt  que  chaque  prin- 
cipe opère  dans  l'oeuvre  eft* 
tel.  Le  corps  eft  le  principe. 
de  la  fixité ,  &  6te  aux  deux 
autres  leur  volatilité  j  Tef- 
prit  dûupe  l*ipgf:èa  en  cm-, 
vrant  le  corps }  Je  Peau ,  par. 
le  moyci^  de  Pefprît,  tirei« 
feu  de  fa  jprifooi  elle  éft  Vt^ 


9  R  ^0) 

me;  &  ces  trois  principes 
réunis  par  la  folution ,  fe  pu- 
tréfient, pour  acquérir  une 
nouvelle  vie  nlus  glorieufê 
que  celle  qu'Hs  avoiéot  au* 
paravant. 

PHINCIPB  Dss  VÀn 
TAUX.  Ma^iftere  au  blâfii^ 
Les  Philofopbe?  diftiogu^nt 
encore  trois  |)rinclpes  daoi| 
les  métaux.  ^*il8  appeUeoi 
principes  nàtureïà  o\x  ((e  he 
nature  ;  favôir.  le  f(^l^  If 
fbufre  &  le  mercure.  Ce  (bns 
leurs  principe»  principiét^ 
engeadrés  des  quatre  élé^ 
mens,  premiers  principes  dp 
tous  les  mixtes.  lU  regarcteni 
te  foufrè  comme  le  mâle  oi| 
Pagent ,  le  mercure  comnîf 
fènielle  ou  patient ,  &  le  fc^ 
comme  le  lien  des  deux» 
Âinfi  quand  les  Philofbphef 
difent  qu'il  faut  réduire  lef 
métaux  à  leurspremiers  pria* 
cipes ,  ou  à  leur  première 
matière ,  il$  n'entendent  pas 
qu'il  faut  lesfairèr'étrogradee 
jufqu'aux  élémens,matsfeu« 
lement  jufqu'à  ce  qu'ils  fotenr 
jevenas  mercure,  non  mer^ 
cure  vulgaire ,  nuis  mercutf 
des  PhiloTophes.  Voyez  \  cm 
fujet  la  HilopipUe  des  Ui^ 
taux  in  Trévifaii ,  lés  douxf 
Traités  du  CofinopoUtef  4^^ 
lfiTr0^é4ifhyfiQMZu  cottk^ 
^pcên^éôjt  des  Fat).  ¥igyp.C* 
&  Orécqûës  dallées. 


404  f  ft 

le  mercure  prend  le  tempé- 
rament &  la  complexion 
chaude  &  humide  de  Tait  ; 

.  ce  qui  fe  fait  par  un  feu  du 
fécond  degré.  Cette  chaleur 
doit^écre  médiocre  &  tem- 
pérée^ mais  plus  forte  que 
celle  de  Thiver.  Le  foufre 
rendant  ce  régime  defleche 
te  mercure.  Il  produit  les 
herbes  &  les  fleurs  philofo- 
phiques«  c'eft-à-dire  les  cou- 
leurs oui  précèdent  le  blanc , 
&.  la  blancheur  elle*méme. 
La  matière  alors  ne  peut  plus 
être  détruite.  Les  Philofo- 
phes,  pour  déterminer  ce 
t>aflage  du  noir  au  blanc  « 
l'ont  nommé  prinums ,  de 
inême  que  la  matière  elle- 
même» 

*  PRISON.  LesPkilofo* 
phes  prennent  ce  terme  en 
plulieurs  fens  difFérens.  Prç- 
tnierement,  poiur  les  parties 
ter^eflres^  groffieres  &  hé- 
térogènes, dans  lefquelles 
leur  mercure  &  leur  or  font 
enfermés  comme  dans  une 
prifon,  de  laquelle  il  fiiut  les 
délivrer.  Secondement  y  pour 
h  vafé  dans  lequel  on  niet 
la  matière  de  Pœuyre^pour 
eravailler  au  magiftëre.  C'eft 
dansée  fens  qu*n fiiut  enten- 

-  dre  Ariilée  quand  il  dit  que 
le  Roi  des  côtes  de  la  Mer  le; 
fit  renfermer  dansuneétroite 
prifon^  oà  illes  retint  qua- 
rante jenrt  &  pluS|  &  qu'il 


P  R 

né  les  en  délivra  qu'après 
Yju'ils  lui  eurent  rendu  fon 
fils  Gabertin.  Ttévifan  parle 
auili  de  prifon  dans  le  même 
fens.  Troifiémement ,  pour 
le  mercure»  qui  en  diflbivant 
le  fixe  le  tient  comme  en 
prifon  pendant  tout  le  tems 
de  la  noirceur»  quHis  ont  aufli 
appelée    Sépulcre  ,    Tom- 
beau. Quatrièmement ,  pour 
la  fixation  même  du  mer«- 
cure.  C'eft  dans  ces  trois 
derniers  fens  qu'on  doit  en- 
tendre la  prifon  de  laquelle 
farle  Bafile  Valentin  dans  \i 
'réface  de  fes  Douie  €Ufs, 
en  ces  termes  :  Je  (  Saturne  ) 
ne  rejette  la  faute  de  ma  ca- 
lamité fur  aucun  autre  que 
Mercure  y  qui  par  fa  négli- 
gence &  fon  peu  de  foin  m'a 
caufé  tous   ces  malheurs  : 
c'eft  pourquoi  je  vous  con- 
jure tous  de  prendre  fur  lui 
vengeance  de  ma  mifere  ;  & 
puisqu'il  eft  en  prifon  y  que 
vous  le  mettiez  à  mort  >  & 
le  laiSiez  tellement  corrom-    ; 
pre,  qu'il  ne  lui  refle  aucune    , 
goutte  de  fang. 

Mercure  devint  fi  orgueil-    | 
leux  de  fe  voir  huile  incpm-    i 
bnftible  »  qu'il  ne  fe  reconnut 
plus  Dour  lcn<-même.  Ayant 
jeté  les  ailes  d!^iglé,il  dé-    ' 
vora  fa  queue*  ^iTsfDte  de    I 
dragon»  déclara  la  guefre  à 
Mars  9  qui  ayant  aflemblé 
A  compagnie*  de  Cbevaux- 


P  R- 
légers ,  fit  prendre  Mercure , 
le  mit  prtfonnier  entre  les 
inainsdeVulcain,  qii'Uct>nf- 
titua  Geôlier  de  la  prifon  , 
jufqu'à  ce  qu'il  fût  de  nou- 
veau délivré  par  le  fexe  fé- 
minîn, 

La  Lune  fe  préfenta  com« 
me  une  femme  vêtue  d'une 
robe  blanche  ;  elle  fe  jeta 
aux  pieds  des  afliftans ,  & 
après  plufieurs  foupirs  ac- 
compagnés de  larmes ,  elle 
les  pria  de  délivrer  le  Soleil 
fon  mari,  qui écoit empri- 
fonné  par  la  tromperie  de 
Mercure ,  déjà  condamné  à 
roort  par  le  jugement  des  au- 
tres Planètes. 

PRIVINUM.  Premier 
tartre.   Planifcampi, 

PROCÉDÉ.  Opération. 
Manière  d'agir.  Les  procé- 
dés de  Tart  Herméti<^ue  dans 
la  compofition  de  la  pierre 
des  Sages  ,font  une  imitation 
dé  ceux  que  la  Nature  em* 
ploie  dans  la  compofition 
des  mixtes. 

PROCESSION.  Nico- 
las  Flamel  a  employé  dans 
fes  figures  hiéroglyphiques, 
l'emblème  d'une  proceffion 
à  laquelle  beaucoup  de  mon- 
de afliftent  vêtus  de  diffé- 
rentes couleurs  ,  tant  pour 
indiquer  les  afcenfions  & 
defcenfions  fucceflives  de  la 
tnatierc  qui  fe  font  par  fa 
circulation  dans  le  vafe  ^  que 


P  R  -  40$ 

pour  fignifier  les  couleur» 
qui  fuccedent.  C'eft  l'ex- 
plicacion  qu'il  y  donne  lui- 
même  en  ces  termes  :  Donc 
avec  le  confentemenc  de 
Perenelle ,  portant  fur  moi 
l'extrait  de  ces  figures  (d'A* 
braham  Juif)»  ayant  pris 
Thabit  &  le  bourdon  deP^* 
lerin  ^  en  la  même  façoà 
qu'on  me  peut  voir  au  de* 
hors  de  cette  même  arche  , 
en  laquelle  je  mets  ces  figu- 
res hiéroglyphiques  par  de- 
dans le  cimetière  (des  faints 
Ihnocens  à  Paris)  où  j'ai  auffi 
mis  contre  la  muraille  » 
d'un  &  d'autre  côté«  une 
proceffion  o5  font  repréfen- 
tées  par  ordre  toutes  lescou* 
lefurs  delà  pierre,  ainfî qu'el- 
les viennent  &  finiffent,  avec 
cette  écriture  firançoife  :    ♦ 

Afoa/i  plaît  à  Dieu  proeej^ 

fion, 
S^ellt  tfl  faite  en  dévotioru 

C'eft  dans  cette  même 
vue  que  les  anciens  Phiîo*- 
fophes  Egyptiens,  Grecs, 
avoient  inftituédes  proceP- 
fions  pour  les  folemnités  des 
fêtes  d'Ofiris  «  de  Bacchus^ 
de  Cérès,  d'Adonis,  8cc. 
dans  lefquelles  on  portoic 
divers  fymbotes  des  cou- 
leurs dans  Tordre  qu'elles  fé 
manifeftent,cpmmeonpeuc 
le  voir  dans  le  4*  livre  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques* 
Cciij 


PROTONDËUR.  Dî- 
nienfion  ptnloFophtquede  la 
bierre»  La  haateur  &  h  pro* 
fbndciir  font  let  ctetix  cxtrê- 
pies ,  fk  la  largeor  en  eft  le 
iniliea  qài  Tes  anit*  le  noir 
cft  ja  hauteur^  le  bîanc  fâ 
largeur  j  $c  le  rouge  la  pro- 
Ibis  jeur*  Philàkthe. 

PkOJECTiON.  Leé 
SeÛateiirs  de  la  fhilôfophie 
Serméttc^ue  appellent  pou^ 
dre  de frdjé3t0n  9  une  pou-* 
<3re  ,  réiuitat  de  leur  Art , 
qu'ils  projettent  en  très- 
petite  quantité  fur  les  mé- 
taux imparfaits  en  fnfîon ,  au 
moyen  de  laquelle  ils  les 
tranfmuent  en  or  ou  en  ar- 
gent ,  fuîvant  le  degré  de  fa 
perfeâibn» 

Il  eft  à  remarquer  que  dans 
la  projeâSon  tout  le  métal 
fur  lequel  on  projette  la  pou- 
dre «  ne  fe  tranfmue  pas  en 
/>r  ou  en  argent,  fi  on  ne  l*a 
bien  .purifié  avant  que  de  le 
mettre  en  fufion.  Il  n'y  a  que 
lemeccure/à  caufe  qu'il  a 
hioins  de  parties  impures  & 
hétérogènes ,  &  qu'il  a  beau- 
coup plus  d'ahâlogie  avec 
l'or. 

Pour  faire  la  prôjeâîon  fur 
le  mercure ,  il  fuffit  de  le  faire 
uapeu  chauffer  ;  on  projette 
la  poudre  avant  qu'il  fume. 
On  enveloppe  cette  poudre 
dans  un  peu  de  cire,  &  on 
jette  cette  pelote  fur  le  mé- 


PR 
ta!  en  fufion  :  oh  cpuvre  !e 
creufet|  &  on  laifië  agir  cette 
poudre  pendant  u6  quart* 
d'heure  ou  ènvifoh  ;  èc  après 
aVoîr  laiffé  refroidir  la  ma- 
tière ,  on  la  retire.  Si  elle 
étoit  caffante ,  il  faudroit  là 
|rpojeterfur  une  petite  quan- 
tité du  même  métal  en  fu- 
fion ;  parce  qùè  ce  feroit  une 
preuve  qu'on  y  auroit  mis 
trop  de  poudre. 

PROMÊTHÉE,  fils 
de  Japet  &  de  aymene, 
forma  Thorome  du  limon, 
dit  la  Fable ,  &  le  fit  avec 
t$ntd'induftrie,queMinerve 
même  en  fut  faifie  d'éton- 
nement.  Elle  voulut  contri- 
buer à  la  peifeâion  de  cet 
ouvrage  relie  tranfportaPro- 
méth&  au  ciel ,  pour  qu'il  y 
fît  choix  de  ce  qu'il  y  juge- 
roic  convenable.  Y  ayant  vu 
plufieurs  corps  animés  du 
feu  célefte  ,  il  len  admira  la 
beauté ,  &  pour  en  doter  fa 
figure  ,  il  toucha  de  fa  ba- 
guette le  chariot  du  Soleil , 
en  enleva  une  étincelle  ,  la 
porta  en  terre ,  &  en  anima 
fa  figure.  Jupiter,  indigné  de 
ce  larcin  »  réfolut  de  punir 
tout  le  genre  humain  pour 
le  vol  de  Prométhée.  Il  or* 
donna  donc  à  Vulcain  de 
fbreer  une  fiïmme  de  figure 
iparfaite,  à  laquelle  il  donna 
une  boîte  remplie  de  maux, 
ïrométhéè ,  à  qui  elle  fe  pré- 


J-  r 


fenta ,  ne  voulut  pas  s^y  fier  | 
Epiméthée  fon  frère  s'y  laif- 
.farurpreDclre,reçutla  boîce^ 
l'ouvrit ,  &  tou^  les  maux 
qui  affligent  ^l'humanité  en 
fortirent.  Jupiter  ne  fe  con- 
tenta pas  de  cette  vengean* 
ce  ;  il  punit  auili  Fauteur  da 
vol ,  &  ordonna  à  Mercure 
de  fe  faifir  de  Prométhée  ^ 
de  rattacher  ï  un  rocher  du 
Mont  Caucafe,  &  envoya 
un  vautour  pour  kii  dévorer 
le  foie.  Il  rendit  le  fupplice 
plus  long ,  en  donnant  à  ce 
foie  la  propriété  de  fe  régé* 
nërer  à  rnefure  que  le  vau- 
tour le  dévoroit.  Hercule 
qui  avoir  été  très-intiroe- 
ment  lié  avec  Prométhée , 
réfolut  de  le  délivrer  de  ce 
tourment  3  il  décocha  une 
flèche  contre  le  vautour ,  le 
tua,  &  délia  fon   ami. 

Les  Phil«fophes  herméti- 
ques trouvent  dans  cette  fa« 
ble  un  fymbole  de  leur  œu- 
vre ,  &  difent  que  Promé- 
thée repréfente  leur  foufre 
animé  du  feu  céleOe ,  ptiif- 
qu'il  eft  lui-même  une  minie* 
re  de  ce  feu ,  félon  letémoi- 

Îçnage  de  d'Efpagnet.Le  So- 
eil  eft  fan  père ,  &  la  Lune 
fa  mère  :  c  eft  dans  fa  vola- 
tilifation  avec  le  mercure 
qu'il  s'envole  au  ciel  des  Phi- 
lofophes«  où  ils  s'uniffent 
enfemble,  &  remportent  ce 
feu  en  terre  v  c'eu-à^dire  « 


P  R  407 

qu'ils  en  imprègnent  la  terre 
qui  eft  au  fona  du  vafe  ,  en 
vd  cohobant  avec  elle.  En  fè 
fixant  avec  elle ,  Prométhée 
fe  trouve. attaché  par  Mer- 
cure fur  le  rocher  ,  &  lei 
parties  volatiles  qiii  agiâent 
fans  ceiTe  fur  cette  terre  l 
font  le  vautour  ou  l'aigle 
qui  hû  déchirent  lefbie.  HeD- 
cule  ou  l'Arttfte  le  délivre 
de  ce  tourment  en  tuant  l'ai* 
gle ,  c'eft-à-dire ,  en  fîxanjc 
ces  parties  volatiles.  Voyez 
les  Fables  Igypt.  &  Grec- 
ques dévoilées ,  liv.  1.  ch» 
a.  &  liv.  5.  ch.  17.^ 

PROPOLIS,  ou  P/^O- 
POLIX,  eft  une  efpecc 
de  ciment  on  cire  grofliere  , 
d'un  goût  un  peu  âmer>& 
d'une  couleur  noirâtre ,  de 
laquelle  les  abeilles  endui^ 
fent  les  fentes  de  leurs  ru- 
ches, &  même  l'entrée, 
quand  les  approches  de  l'hi- 
ver les  obligent  de  s'y  ren- 
fermer. Planifcampi  l'ap- 
pelle Cire  vierge,  d'autreà 
Cire  (ocrée.  Quand  on  en 
met  fur  des  charbons  ardens, 
elle  exhale  une  odeur  à  peu 
près  femblable  à  celle  de  Ta- 
loës.  Lémeri  dit  que  cette 
matière  eft  une  efpece  de 
maftic  rougeâtre  ou  jaune» 

PROPOMA.  Boiflbn 
compoféje  de  vin  &  de  miel  » 
ou  de  fucre. 

PROPORTION.  Comî 
Cciv 


4o8  P'R' 

fcinalfdn  des  poicis  /des  prio* 
cipes  matériels  du  compofé 
de  Tœuvre  hermétique.  Voy» 
Disposition  ,  Poids. 
PROSERPINE,  fille 
de  Jupiter  &  de  Cérès ,  fut 
enlevée  par  Plutondans  le 
temsqu'eltecueilloitdçsnar- 
cifTesdans  la  prairie.  Pluton 
'  en  fit  Ton  époufe  j  &  la  dé-> 
clara  Reine  des  Enfers.  Cé« 
rès  ta  chercha  par  mer  &  par 
terre  ;  &  ayant  appris  qu'elle 
étoit  <avec  Pluton ,  Cérès 
ç'adrefTa  à  Jupiter  pour  la 
ravoir.  Jupiter  promit  qu'il 
la  lui  fcroit  rendre,  pourvu 
qne.Proferpine  n'eût  rien 
mangé  pendant  le  féjour 
qu'elle  avoit  f^it  dans  cet 
Empire  ténébreux.  Mais  Af- 
calaph  <» ,  qui  feul  lui  avoit  vu 
cueillir  une  grenade,  dont 
>elleav6it  mangé  crois  grains  ^ 
n'eut  pas  la  difcrétion  de  le 
taire.  Jupiter  ordonna  donc 
que  Proferpine  demeureroit 
lix  mois  avec  Pluton  ,  &  fix 
mois  avec  Cérès.  Voyez 
l'explication  de  cette  fable 
dans  le  liv.  4,  chsp,  3.des 
Pables  Egypt.  &^  Grecques 
dévoilées. 

PROSERPINACA. 
Plante  appelée  Centinode^ 
CorregioU  9  Renouée. 

PROSPHEROMENA. 
Médiçamens  pris  par  la  bou* 
che  ^  tels  que  les  purgatifs , 
k$  cprdiaujç,  &:c. 


P  R 
P  ROSTITUÉE.M 

femme  proftituée  des  Philo- 
fophes  eft  leur  Lune^  leur 
Saturnie  végétable  ,Jeur  Dra- 
gon Babylonien  ;  l'art  la  pu- 
rifie dé  toutes  fes  fouillures  , 
&lui  rend  fa  virginité.  Lorf- 
qu'elle  eft  dans  cet  état ,  les 
Pbilofophesla  nommentWer- 
gc.  Prenez*  dit  d'Efpagnet , 
une  vierge  ailée ,  encein- 
te de  la  femence  fpiritueile 
du  premier  mâJe ,  &  donnez- 
la  en  mariage  à  un  fécond  , 
fans  crainte  d'adultère. 

PROTHÉE,  Fils  de 
l'Océan  &  de  Thétis  ,  fut  nn 
Dieu  marin ,  qui  prenoit  tour- 
tes fortes  de  figures  quand  il 
lui  plaifoit.  11  gardoic  les 
troupeaux  de  Neptune.  Oa 
s'adreflbit  à  lui  pour  favoir 
l'avenir,  &  trompoit  les  eu-' 
rieux  parles  différentes  for- 
mes qu'il  prenoit.  Pour  en 
avoir  raifon ,  il  falloit  le  lier  j 
alors  il  reprenoit  fa  forme 
naturelle  ,  &  annonçoit  les 
chofes  futures  à  ceux  qui  l'a- 
voient  mis  dans  cet  état.  Or^ 
phée  appelle  Prothée  le  prin«p 
cipe  de  tous  les  mixtes  &  de 
toutes  chofes,  &  le  plus  an- 
cien de  tous  les  Dieux.  Il 
dit  qu'il  tient  les  clefs  de  la 
nature,  &  préfide  à  tontes 
fes  prodiiâions  ,  comme 
étant  le  commencement  de  la 
nature  univerfellc.  Les  La-» 
tins  lui  donucrçot  le  OQm 


P  R 
de  Vertumne ,  à  caufc  de  la 
variété  des  figures  &  des 
formes  qu'il  prenoir. 

Prothee  n'eft  aurre  que 
l'efprit  unWerfcl  de  la  na- 
riire,erpritignérépandudans 
î'aîr  5  l'eau  le  reçoit  de  Tair , 
&  le  communique  à  la  terre. 
Il  fefpécifie  dans  chaque  rè- 
gne de  la  nature  y  &  s*y  cor* 
porifie  en  prenant  diverfes 
formes ,  fuivant  les  matrices 
où  il  eft  dépofé.  Quand  on 
fait  le  lier  &  le  garroter  , 
dilent  ks  Philofophes ,  c'eft- 
à-dire,  le  corporifier  &  le 
fixer,on  enfâitcequWveut; 
il  annonce  alors  l'avenir,  puif- 
qu'il  fe  prête  aux  opérations , 
au  moyen  defquelles  vous 
produifez  ce  que  vous  avez 
en  vue.  Les  Chymiftes  her- 
métiques en  font  la  pierre  & 
réitxir,  tant  pour  la  tranfmu- 
tationdes  métaux ,  que  pour 
confervertafantéà  ceux  qui 
reportent  bien ,  &  la  rendre 
à  ceux  qui  font  malades. 

PROT£SILAS,fils 
d'Iphiclus,  époufa  Laoda- 
mie.  Peu  de  tems  après  Ton 
mariage,  il  partit  pour  le  fie* 
ge  de  Troye.  L'Oracle  avoir 
dît  que  celui  qui  le  premier 
mettroit  pied  à  terre,  feroit 
tué. Protéfilas  voyant  qu'au- 
cun des  Grecs  n*ofoit  le  fai- 
re ,  defcendit  avec  fermeté, 
&  fiit  tué  en  effet  par  un 
Troyen,    {.aodamie   ayant 


P  S  409 

appris  fa  mort ,  fit  faire  une 
flatue  qui  reifembloit  à  fon 
mari  défunt  j  &  la  tenoit 
toujours  auprès  d'elle.  Enfin 
le  chagrin  de  la  perte  de  cet 
époux  qu'elle  aimoit  éperdu- 
ment ,  la  porta  à  fc  donner 
la  mort ,  pour  aller  le  rejoin- 
dre. Le  mariage  de  Protéfi- 
las  &  de  Laodamie  eft  celui 
du  fixe  &  du  vblaril  de  la 
itiaciere  de  l'œuvre  hermé- 
tique ;  l'embarquement  des 
Grecs  eft  la  difiblution  &  la 
volatilifation  de  cette  ma- 
tière; le  débarquement  eft 
le  commencement  de  la  fi- 
xation nouvelle  de  la  matière 
volatilifée  ;  &  comme  les 
Philofophes  appellent  mort 
cette  fixation ,  l'Oracle  avoic 
dit  avec  raifon  que  le  pre- 
mier qui  mettroit  pied  à  ter- 
re ,  c'eft-à-dire  qui  d'eau  vo- 
latile fe  changeroit  en  terre , 
feroit  tué  par  les  Troyens, 
qui  dans  toute  l'Iltade  font 
pris  pour  le  fymbole  de  la 
terre  fixe  des  Philofophes* 
Voyez  les  Fables  Egypf.  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  ^. 

PSAL  ACHANTE. 
Nymphe  qui  aimoit  éperdu- 
ment  Bacchus,  duquel  fe 
voyant  roéprifée  ,  elle  fe 
donna  la  mort ,  &  fut  chan-> 
gée  en  la  plante  qui  porte 
fon  nom. 

PSAMMETICUS, 
Roi  d']Egypte,futle  premier 


410  PS 

qui  permit  aux  Etrangers 
le  commerce  de  fes  Etats* 
Les  Grecs  commencèrent 
ï  les  fréquenter  ,  &  s'inf-r 
truifîrent  chez  les  Prêtres 
Egyptiens  de  la  Fhilofo- 
phie  qu'Hermès  leur  iofti* 
tuteur  leur  avoir  enfeignée. 
CettePhilofophie  étant  don<^ 
née  fous  le  voile  desfiâions , 
les  Grecs  rapportèrent  dans 
leur  pays  les  fables  qu'ils 
avoient  apprifes ,  &  les  di- 
vulguèrent, habillées  à  U 
Grecque.  Ce  font  ces  fic- 
tions que  j'ai  expliquées  dans 
mon  Traité  des  Fables  Egy  p- 
tiennes  &  Grecq.  dévoilées. 

PSAMMISMUS.  'Bain 
de  fable  chaud ,  dans  lequel 
on  enterre  les  pieds  des  hy-» 
dropiques,  pour  deffîcber 
les  humeurs  qui  fe  portent 
^ux  jambes*^  &  les  font  en- 
fler. 

PSAMJMODEA.Sé^ 
diment  fabfoneux  de  l'urine. 

PSAMMOS,ouSA- 
MOS.  Sable. 

PSILOTHRON.  Cou- 
levrée ,  bryqpe, 

PsiLOTHRON  eftauffile 
nom  que  l'on  donne  aux  on- 
guents topiques  qu'on  appli- 
que pour  faire  tomber  le  poil 
&  les  cheveux»  En  François 
on  rappelle  dépilatoire. 

PSINCUS  &  PSINC- 
jys.  Cérufe. 

PSORA.   Gale. 


PS 

PSORICA.  Médica- 
ment compofé  pour  guérir 
la  gale,  la  rogne* 

PSORICUM.  Com- 
pofé  de  deux  parties  de  cal- 
citis ,  &  d'une  de  cadnute  « 
ou  d'écume  d'argent ,  puivé* 
rifées  «^^&  mêlées  ènfemble 
avec  du  vinaigre  blanc.  Oa 
met  le  tout  dans  un  vafe , 
qu'on  fcelle  bien  »  &on  le 
place  dans  le  fumier  de  cfa&« 
val  chaud  pendant  quarante 
jours.-  On  f^it  après  cela  fé« 
cher  cette  matière  fur  des 
charbons  ardents ,  jafqui  ce 

Qu'elle  foit  devenue  rouge* 
^lanifcampi.  , 

PSYCHE.  Quoique  la 
fable  de  Pfyché  ne  foit  pas 
du  nombre  des  fiâions  Egy  p- 
tiennes  ,  elle  n'en  renferme 
pas  moins  les  mêmes  prin- 
cipes, &  celui  qui  l'a  imagi- 
née a  eu  le  même  obfct  en 
vue  :  elle  efi  trop  belle  pour 
la  paflèr  fous  filence  ;  c'eft 
d'après  Apulée  que  nous  la 
rapporterons. 

De  trois  filles  qu'avoient 
un  Roi  &  une  Reine  ,  la  plus 
jeune  étoit  la  plus  belle  «  & 
la  nature ,  en  la  formant ,  y 
avoir  donné  tellement  fes 
foins,  qu'elle  paroiflbit  s'être 
furpaflee.  On  venoitde,tous 
c6tés  à  la  Cour  de  ce  Rot 
pour  voir  cette  beauté  fîngu- 
liere ,  &  de  Tadmiration  on 
paflbit  à  l'amour  le  plus  paf- 


PS 

lionne.  V^nus ,  faloufe  ât 
voir  Gnide  »  Paphos ,  Cy- 
there  ibandonnés  &  défertt 
par  le  concours  prodigieux 
qu'atrtroit  Pfyche ,  ordonna 
à  Cupîdon  de  lablefTerd^une 
de  fes  flecbes  ^  &  de  la  rcn* 
dre  atnotireuf^  d'un  objet  in* 
digne  de  feschirmes.  Cupi* 
don  voulut  exécuter  les  or-^ 
d res  defa  mère  »  ikiaîs  Pfyche 
fit  fur  lutta  même  itnpreflion 

au^elle  faîfolt  fur  les  autres  ^ 
z  il  en  devint  éperdument 
arooureux.LesfœursdePfy- 
cbé furent  mariées  à  desSou^^- 
yerains  ;  tnaisperfonne  n'ofa 
afpirer  ï  fa  pofreffion  L'ora* 
cle  d'Âpotlon  confulté  fur  la 
deftinéedecette  jeune  Beau- 
té ,  répondit  quelle  n'auroit 
pas  un  mortel  pour  époux , 
mais  un  Dieu  redoutable  aux 
Dieux  &  à  TEnferméme  :  il 
ajouta  qu^il  fallpit  expofer 
Pfyché  fur  une  haute  mon- 
tagne au  bord  d'un  préd* 
pice,  parée  d'ometnens  qui 
sinnonçafTent  le  deuil  &  la 
triftèfle.  On  bbért  à  l'Ora- 
cle, &  à  peine  fut-elle  au 
Keu  indiqué ,  qu'un  doux  Zé- 
phyr la  porta  au  milieu  d'un 
bois,  dans  un  palais  fuperbe, 
brillant  d'or  '8^  d'argent ,  & 
dont  chaque  pavé  étoic  une 

fûerre  précieufe.  Ce  palais 
ui  parut  inhabité ,  mais  des 
voix  l'invitèrent  à  y  faire  fon 
féjour.  Elle  n'y  manquoit  de 


P  S  411 

rien.  A  des  repas  également 
«bondans&  délicats  fuccé* 
doient  des  concerts  admira- 
bles ,  &  les  plaifirs  fe  fui- 
voient  les  uns  &  les  autres , 
fans  que  Pfyché  apperçûc 
métue  qui  les  lui  procuroir, 
La  nuit  arrivée ,  I  époux  qui 
lui  étoit  deftiné  s'approchoit 
d'elle  &  la  quittoit  avan|le 
jour,  ce  qui  dura  plufieurs 
nuits  de  fuite. 

L'Amour  informé  des  r^ 
cherches  que  les  fœurs  de 
Pfyché  faifoienc  d'elle ,  lui 
défendit  d'abord  de  les  voir  s 
mais  l'ayant  trouvée  trifte  & 
rèveufe ,  il  lui  permit  de  leur 
parler ,  à  condition  qu'elle 
ne  fnivroit  pas  leurs  confcris. 
Le  même  Zéphyr  qui  l*avoic 
conduite  dans  ce  lieu  en- 
chanté, y  tranfporta  fes 
fœurs.  Pfycloé,  après  leur 
avoir  fait  part  de  fon  bon- 
heur ,  les  renvoya  chargées 
de  préfens.  Ces  deux  Prin- 
ceffjss  jaloufes  réfolurent  de 
la  perdre  ;  &  comme  Pfyché 
leur  avoit  dit  qne  fon  mari 
ne  s'étoit  pas  encore  montré 
à  elle ,  quoiqu'il  l'aimât  éper* 
dûment ,  elles  en  prirent  oc- 
cafion  ,  dans  une  autre  en- 
trevBe,de  lui  rappeler  l'o- 
racle d'Apollon ,  qui  lui  avoit 
f)arléconfufémenc  de  je  ne 
àis  quel  monflre ,  &  lui  di- 
rent que  fon  époux  étoit  un 
ferpent  qui  la  feroît  périr. 


4ti  P  S 

Pfyché  efFrayée  de  ce  dif- 
coiirs,  commença  à  foup- 
conner  quelque  chofe  fur  ce 
que  fon  mari  ne  vouloit  pas 
fe  manifefter  à  elle,  &  leur 
dit  qu'elle  fuivroit  leur  cou* 
feil ,  fi  elles  lui  indiquoienc 
les  moyens  de  fe  débarrafler 
de  cette  inquiétude.  Elles  lut 
cqpfeillerent  de  cacher  une 
lampe  allumée  avec  un  ra- 
foir  ;&  que  quand  le  monftre 
feroit  endormi ,  elle  fe  fervît 
de  la  lampe  pour  le  voir  ^  & 
du  rafoir  pour  l'égorger, 
Pfyché  fuivit  ce  Confeil ,  el- 
le fortit  du  lit ,  prit  la  lampe 
&  le  rafoir  ;  mais  au  lieu  d'un 
monftre ,  elle  apperçut  l'A- 
mour endormi  ;  fon  teint 
vermeil ,  fa  jeunefle ,  fes 
ailes  développées  ,  fa  che- 
velure blonde  &  flottante  le 
lui  firent  reconnoitre* 

Saifie  d'ctonnement  »  & 
au  défefpoir  d'avoir  fait  un 
tel  affront  à  un  fi  aimable 
époux  »  en  doutant  de  fon 
bonheur ,  elle  étoit  fur  le 
point  d'employer contr'elle- 
même  le  fer  dont  elle  avoit 
youluégorgerfonmari,  lorf- 
qu'une  goutte  d'huile  tomba 
He  fà  lampe  fur  l'épaule  de 
l'Amour,  &  le  réveilla.  Ses 
charmes  la  rappelèrent  à 
elle  :  elle  appaifa  fon  cour- 
i-oux.  En  examinant  l'arc  de 
Cnpidon  &foncarquoiselle 
s' Jcpit  un  peu  bléffée  au  doigt 


PS 

an  éprouvant  la  pointe  d'une 
àe  les  flèches..  La  bleflure , 
trop  légère  pour  Toccuper 
prétérablement  aux  charmes 
de  TÀmour,  ne  l'empêcha 
pas  de  voir  Cupidon  qui  s'en- 
voloit  5  Pfyché  veut  l'arrêter 
par  le  pied  ,  Cupidon  l'en- 
levé ,  remporte  »  &  la  laiffe 
enfin  tomber.  Il  s'arrêta  fur 
un  cyprès,  lui  reprochaame- 
rement  le  peu  de  confiance 

Îp'elle  avoit  eue  à  fes  con- 
eils ,  &  difparut.  Pfyché  au 
défefpoir ,  fe  précipita  dans 
un  fleuve  y  mais  les  Nym- 
phes, les  Nayades  qui  ref- 
f>eâent  l'épouie  de  l'A mour , 
a  portèrent  fur  les  bords. 
Elle  y  rencontra  le  Dieu 
Pan  ,  qui  lui  confeîlla  d*ap« 
paifer  TAmour.  Elle  étroit 
par  le  monde  en  cherchant 
les  moyens  de  parvenir  à  fon 
but  ,  lorfqu elle  rencontra 
une  de  fes  fœurs  *,  elle  lui  fît 
part  de  fon  aventure  y  &  lui 
dit  que  l'Amour»  pour  mieux 
fe  venger  ,  avoit  réfolu  d'é- 
poufer  une  de  fes  foeurs.  En* 
flée  de  cette  efpérance ,  cette 
fœur  s'échappe  du  palais ,  fe 
rend  où  le  Zéphyr  ravoit  en- 
levée la  première  fois,  & 
s'imaginanit  qp'il  latranfpor^ 
teroît  encore ,  elle  sMlança, 
fe  laiffa  tomber ,  &  périt  mi- 
férablement.  Pfyché  tendit 
le  même  piège  a  fon  autre 
iœur  a  qui  eut  la  témérité  de 


p  s 

s'y  laîfler  prendre ,  &  y  périt 
aiiili. 

Cependant  Venu»  infor- 
mée des  douleurs  que  Cupi- 
don  fouffroît ,  chercha  Pfy- 
ché  pour  la  punir.  Cette 
époufe  affligée  cherchoit  tou- 
jours fon  mari,  &  étant  ar- 
rivée près  d'un  temple ,  elle 
offrit  à  Cérès  une  gerbe  d'é- 
pis qu'elle  avoit  raroafTés ,  la 
priant  de  la  prendre  fous  fa 

f>roteâioii  ;  mais  la  Déefle 
ui  fit  favoir  qu'elle  ne  pou- 
voir faire  autre  chofc  que  de 
la  garantir  de  fon  ennemie. 
Junbn  qu'elle  rencontra ,  lui 
fit  à  peu  près  la  même  té^ 
ponfe.Pfyché  prit  donc  le 
parti  d'aller  chercher  l'A- 
mour auprès  de  Vénus ,  fa 
mère.  Mais  cette  Déefle  ja- 
loufe ,  fans  faire  attention  à 
Pfyché  y  monta  dans  l'O- 
lympe ,  Se  pria  Jupiter  d'or- 
donner à  Mercure  de  cher- 
cher cette  infortunée  ^  &  de 
la  lui  amener.  Une  des  Sui-; 
vantes  de  Vénus  la  lui  mena, 
&  cette  Déefle  irritée  lui  ar- 
racha les  cheveux ,  déchira  fa 
robe  Ja  maf traita  de  coups  y 
lui  ordonna  enfuite  de  fépa- 
rer  dans  la  journée  tous  les 
grains  diâférens  de  pois  «dé* 
froment,  d'orge ,  de  millet , 
de  pavots ,  de  lentilles  &  de 
fcves  qu'elle  avoit  fait  ra- 
maflêf  exprès  en  un  tas.  Pfy 
Ai  demeuroit  interdite  & 


P  S  413 

immobile^  mais  des  fourmis 
oflicieufes  fe  chargèrent  dt 
ce  travail ,  &  lui  en  évitèrent 
la  peine.  Vénus  lui  com- 
manda enfuite  d'aller  de  l'au- 
tre côté  d'une  rivière  très- 
profonde  &  très*rapide  ton- 
dre des  moutons  a  toifon 
dorée,  &  lui  en  apporter  la 
laine.  Prête  à  fe  précipiter 
dans  cette  rivière ,  une  voix 
fortie  d'un  rofeau  lui  apprit 
un  moyen  facile  de  fe  pro- 
curer cette  laine ,  qu'elle 
porta  à  la  Déefle.  - 

Une  femme  irritée  ne  s'ap^ 
paife  pas  aifément,  auffi  Vé- 
nus de  fe  calma-t-eile  pas  par 
une  obéiflànce  fi  prompte  s 
elle  lui  ordonna  encore  de 
lui  aller  chercher  une  urne 
pleine  d'une  eau  noire  qui 
couloir  d'une  fontaine  gar- 
dée par  des  dragons.  Une 
aigle  fepréfen  ta,  pritTurne, 
la  remplit  dt  cette  eau  «  la  lut 
remit  entre  les  mains  pour  la 
rendre  à  Vénus.  Cette  Déefle 
prefqull  bout ,  imagine  un 
travail  encote  plus  difficile. 
Vénus  fe  plaint  qu'elle  a 
perdu  une  partie  de  fes  at- 
traits en  panfant  la  plaie  de 
Ion  fils,  &  ordonne  à  Pfyché 
de  defcendre  au  Royaume 
de  Pluton ,  &  d'y  demander 
i  Proïerpine  une  boîte  oik 
fiiflênt  quelques-uns  de  fes 
charmes.  Alors  Pfyché  ne 
eroy^t  pas  qu'il  fût  pofliUe 


414  PS 

de  defcendre  dans  le  fifjour 
des  morts,  fans  moarir,écoic, 
fur  le  point  de  fe  précipiter 
du  haut  d'une  tour»lorfqu'une 
voix  lui  apprit  le  chemin  des 
Enfers,  èc  lui  dit  d'aller  aa 
Ténare ,  qu'elle  y  trc^uyeroic 
le  chemin  qui  conduit  au  fé* 
jour  de  Proferpine  ;  mais 
qu'elle  ne  s'y  engageât  pas 
fans  s'être  munie  crun  gliteau 
à  chaque  main ,  &  de  deux 
pièces  de  monnoie ,  qu'elle 
ticndroit  à  la  bouche  ^  qik 
Chaton  en  prendroit  kU* 
même  une  après  l'avoir  paf- 
fie  dans  fa  barque  ;  &  que 
quand  elle  rencontrerait  le^ 
chien  Cerbère,  qui  garde 
l'entrée  du  palais  de  Frofer-» 
pine,  elle  lui  jetterptt  u^  de 
fts  gâteaux.  Qu'enfin  Pro- 
ferpine lui  feroit  un  accueil 
favorable;  qu'elle  l'^nvitercir 
à  s'aiTeoir  dans  un  grand  fief- 
tin  ;  mais  qu'elle  devcùr  r^e- 
fiifer  fes  offres,  s'aiTeoir  à 
terre  ^  &  ne  manger  qiae  du 

Îmn  bis  i  qu'alors  Profer{»ne. 
ni  donneroit  la  boite  ,  Se 
qu'elle  fe  donnât  bien  do 
garde  de  l'ouvrir. 

Pfyché  profita  de  tous  cet 
confeiU  &  reçt^t  la  boite  tant 
defirée  ;  inais  )l  pç^ne  fur-clles 
fortie  des  Enfers^  q^'plîe  ou* 
vrit  la  boite  ^ans  le  cieiTein 
4e  prendra  poMr  elle  qçiel- 
qu^s-iu>s  4e8  ^ttr^its  qu'elb, 
ceofernoir*  fllç  p'y  y^jiy^ 


PS 

qa*ime  vapeur  infenude  fie 
fomnifere ,  qni  la  faific  à  Tint 
tant,  &  la  fit  tomber  endor- 
mie à  terre,  Cupidon  guéri 
de  fa  plaie  •  toujours  paf« 
fiann^  pour  la  cherç  Pfyché  « 
fe  fauYa  par  une  des  fenêtres 
du  palais  de  Vénus ,  8c  trott« 
vaut  fa  cbere  éppufe  endor* 
mie,  l'éveilla  de  la  pointe 
d-une  fieçhei  remit  la  vapeur 
daus  la  boite  »  ^  Iiû  dit  de 
la  porter  â  la  o^ere* 
.  Cupidon  fut  alors  trouver 
lupiter  ^  qui  fit  alTembler  les 
Dieux ,  &  déclara  que  le 
£)ieu  fi'Amour  garderoit  fa 
Pfyché ,  fans  que  Vénus  pût 
s'oppofer  à  leur  uni6n.  Il 
ordonjua  en  même  tems  à 
Mercure  d'enlever  Pfyché 
d^ns  le  Ciel ,  où  elle  but  de 
l'ambrofie  dans  la  cocppa* 
^nie  des  IHeux  •  &  devint 
unmortelle.  On  prépara  le 
feftin  des  noces,  qui  furent 
célébrées;  les  Dieux  y  jouè- 
rent chacup^leur  r^fe  ,  & 
Vénus  même  y  danfa« 

Tous  les  Mythologues  ont 
regardé  cette  fable  comme 
une  allégorie ,  qui  marque  » 
jifent-its,  les  m;ux  que  la 
volupté,  fignifiée  par  l'A- 
napiir,  caufe  à  l'aifte,  fous  le 
fynibole  éfi  VCyçkfê.  V,m  on 
peut  rexpliquer  Jierniéti« 
quement  coipm^  {es  iiutres. 
fablçs:  i^fych^  efl ,  feloo  les 
44ep(|^s ,  Teau  m^carîçlù^  j. 


p  $ 

&  Cnpidon ,  avec  fon  flam-* 
beau  y  fon  arc  &  Tes  flèches  ^ 
repréfeote la  terre  fixe^chau- 
de  &.  ignée ,  minière  du  feu 
célefte ,  furrant  d'Efpagnet* 
Il  eft  en  conféquence  dit  fils 
de  Vénus  &  de  Vulcain ,  & 
Pfyché  fille  d'un  Roi  & 
d'une  Reine  9  c'eft-à-dire  du 
Soleil  &  de  la  Lune ,  difenc 
les  Philofophes.  Ses  charmes 
firent  impreffion  fur  Cupi-  • 
don  même  9  auffi  ne  pouvoit« 
elle  époufer  qu'un  Dieu,  fé- 
lon l'oracle  d'AnoIIon  ;  car 
l'eau  mercurieiie  ne  peut 
s'allier  &  s'unir  intimement 
qu'avec  un  Dieu  Herméti- 
que, c*eft-à-dire  un  métal 
philofophique ,  redoutable  à 
l'Enfer  même^  puisqu'il  ref« 
fufcite  glorieux  de  la  putré- 
faâion ,  appelée  Enfer  ^  dont 
voyez  l'article. 

Pfyché  expofée  fur  une 
montagne  d'où  Zéphyr  la 
traofporie  dans  un  palais 
brillant  d'or,  d'argent  &  de 
pierreries,  &  où  l'Amour 
vient  la  vifiter  pendant  la 
nuitf  repréfen  te  cette  vapeur 
qui  «'élevé  au  haut  du  vafe 
Hermétique»  dans  lequel  Ba« 
file  Valentin  dit  que  foifffle 
leZépbyr.Flaroel  la  compare 
à  une  fleur  admirable ,  bril-^ 
lante  d'or  &  d'argent ,  agitée 
pair  le  vent*  Cette  vapeur  dé- 
pofée  2c  defcendue  au  fond 
4u  vafe,  cKâbut  la  matière 


PS  4IJ 

qui  s*y  trouve,  la  putréfie  & 
y  fait  furvenir  la  couleur 
noire ,  fymboie  de  la  nuit» 
C'eft  alors,  difent  les  Philo- 
fophes, que  fe  fait  l'union 
des  deux,  fignifiée  par  les 
approches  de  Cupidon,  Pfy- 
ché n'avoit  garde  de  recon-* 
noltre  alors  fon  amant ,  il 
éroit  véritablement  ce  dra- 
gon fil  prôné  par  les  Philofo^ 
pfaes,  ce  ferpent  l^vthon  »  ce 
monfire  informe  dont  il  eft 
tant  parlé  dans  tous  leurs 
ouvrages.  Mais  Cupidon  n'a 
que  le  nom  de  ferpent ,  &: 
n'en  a  pas  la  forme;  il  n'a 
pas  pour  cela  perdu  fa  beau-- 
té, elle  n'eft  que  cachée  par 
l'obfcurité  de  la  nuit;  fitôt 
que  Pfyché  s'aidera  de  la  lu* 
miere  d'une  lampe  pour  le 
voir,  c'eft-à-dire*  dès  que  la 
couleur  blanche  fuccédera  à 
la  noire,  eUe  reconnoîtra  le 
plus  beau  des  Dieux ,  &  le 
plus  redoutable.  Il  a  voit  les 
ailes  étendues  &  dévelop- 
pées prêt  à  s'envoler,  ce  qu'il 
fit  en  effet  fitôt  qu'il  fut  éveil* 
lé  par  une  goutte  de  l'huile 
incotobuflible  de  la  lampe 
dont  parle  Artéphius ,  qui 
tomba  fur  l'épaule  de  l'A-- 
moar.  Il  prit  fon  vole ,  &  en* 
leva  Pfyché  qui  vouloit  le 
retenir.  C'eft  la  volatil ifation 
de  la  matière  qui  s'élève  au 
haut  du  vafe,  où  le  volatil  & 
le  fixe  montent  eniemble* 


4i6  P  S 

Cupidon  laîflè  tomber  Ply-* 
che  qui  fe  précipite  dans 
l'eau  mercuriell&;  mais  elle 
ne  s'y  noiera  pas  ;  les  Naya- 
des  refpeâcnt  l*époufe  de 
l'Amour,  elles  la  porteront 
fur  les  bords;  elle  errera  en- 
fuite  dans  le  monde  en  cher- 
chant l'Amour ,  puifque  la 
matière  en  circulant  pendant 
la  volatilifation  erre  dans  le 
vafe  jufau'à  ce  qu'elle  ait 
rencontre  la  terre  pbilofo- 
phique  repréfentée  par  Gé- 
rés 9  qui  cependant  ne  peut 
encore  la  mettre  à  l'abri  de 
l'indignation  de  Vénus ^  par- 
ce  qu'elle  n'efl  pas  elle-» 
même  encore  fixe.  Junon  , 
ou  l'humidité  de  Tair ,  ne  lui 
en  promet  pas  davantage. 
Pfyché  prend  donc  le  parti 
d'aller  chercher  l'Amour 
chez  Vénus  fa  mère,  c*eft- 
à'dire  dans  la  couleur  citrine 
«ppeiée  Vénus,  qui  fuccede 
à  la  blanche.  Cette  Déefle 
pria  Jupiter  d'envoyer  Mer- 
cure pour  chercher  Pfyché. 
Voilà  le  mercure  philofo» 
phique  en  aôion.  Pfyché  eft 
préfentée  à  Vénus  ,  qui  la 
maltraite, &roblic;e  à  difFé- 
rens  travaux,  qui  indiquent 
tout  ce  qui  fe  paffe  dans  les 
opérations  de  l'œuvre  fui- 
vante.  Les  difFérens  grains 
smaiTés  en  un  tas  font  fépa« 
rés  par  des  fourmis  i  ç'eft  la 
difTolution  de  .la  pierre  &  h 


P  S 

putréfadion,  dont  Peau  noire 
qu'une  aigle  puife  dans  une 
fontaine ,  pour  rendre  fervice 
à  Pfyché,  eft  un  fyrobole 
encore  plus  fignifkatif.  La 
toifon  dorée  que  Vénus  de- 
mande ,  eft  le  foufre  des  Sa- 
ges ,  &  la  même  que  celle 
que  Jafon  enleva.  Mais  pour 

Î parvenir  à  cette  couleur  par* 
iaitement  noire  ,  appelée 
Enfer  psit  les  Philofopbes,  il 
faut  que  Pfyché  defcende  au 
Royaume  de  Pluton ,  pour  y 
demander  à  Proferpinc  une 
boite  remplie  de  les  char- 
mes. Elle  n'y  réuflira  même 
pas»  û  elle  ne  fe  munit  de 
deux  gâteaux  &  de  deux 
pièces  de  monnoie.  Pfyché 
y  va;  elle  rencontre  Cha- 
ron ,  ce  vieillard  fale«  puant , 
couvert  de  haillons ,  &  ayant 
une  barbe  grife  -,  elle  y  doit 
auffi  trouver  Cerbère ,  à  qui 
elle  donnera  un  de  fes  gâ- 
teaux^ &  parviendra  enfin  à 
Proferpine,  ou  la  couleur 
blanche ,  qui  lui  fera  préfent 
de  la  boite  que  Pfyché  cher- 
che. L'Auteur  de  cette  fable 
n'a  pas  cm  fans  doute*  ré- 
'  ceflaire  d'entrer  dans  un  dé- 
tail* plus  long ,  parce  que 
la  féconde  opération  n'eft 
qu'une  répétition  de  la  pre- 
mière. Il  s'eft  contenté  de 
dire  que  cette  boite  renfer*- 
inoit  une  vapeur  fomnifere» 
iqui  faific  Pfyché  dis  qu'elle 
PouTrit, 


PS  PU 
rouvrit,  afin  d'indiquer  |>af 
cette  vapeur  la  volariîifa- 
tion  &  par  (on  effet  la  fixa- 
tion,  ou  le  repos  qui  lui  fuc- 
cede.  Ceft  dans  cet  état  que 
Cupidon  la  trouve ,  la  con- 
4uit  au  ciel ,  &  s'unit  avec 
elle  pour  toujours. 

PSYTICUM.  Médica- 
ment rafraîchiffant. 

PSYLOTHRUM.  Foyei 

PSILOTHRON. 

PTERIS.  Fougère. 

PTERNA.  Chaux. 

PUCELLE  RHEA,  Eau 
mercurielle  avant  qu'elle  foit 
unie  à  fon  foufre.  Prenez , 
dit  d'Efpagnet,  une  vierge , 
qui  quoiqn'imprégnée  deJa 
vertu  &  fcmence  du  pre- 
mier mâle ,  n'a  cependant 
point  foufFert  d'atteinte  à  fa 
virginité  ^  parce  qu'un  amour 
fpirituel  n'eft  pas  capable  de 
la  fouiller  :  mariez-la  à  un 
fécond  mâle. 

PÙCHO.  Tenefme. 

PUGILAT.  Un  des  exer- 
cices pratiqués  dans  les  jeux 
des  Grecs  &  des  Romains* 
Voyei  Jeux. 

PUISER.  Ceft  la  même 
chofe  que  cuire, 

PURETÉ  DU  MORT. 
Matieredes  Philofophes  par- 
venue à  la  couleur  blanche. 
On  l'a  ainfi  nommée  de  ce 
que  la  couleur  noire  occa- 
fîonnée  par  la  putréfaâion  , 
fft  appelée  Mort,  Immon^ 


P  V  :4i7 

dice  du  Mon,  &  que  la  cou- 
leur blnnche  étant  par  elle- 
même  le  fymbole  de  la  pu- 
reté ,  fuccede  à  la  noire. 
Quand  elle  eft  dans  ce  der- 
nier état ,  ils  difent  qu'il  faut 
laver  &  purifier  le  laton  5 
ainfi  quand  il  eft  lavé ,  il  eft 
pur. 

PURGHk.  Voyei  NET- 
TOYER. 

PURIFICATION.  Sé- 
paration des  parties  impures 
d'avec  celles  qui  font  pures , 
ou  des  parties  hétérogènes 
des  homogènes ,  ou  des  par- 
ties corrompues  d'avec  celles 
qui  ne  le  fant  pas. 

II  y  a  direrfes  fortes  de 
purifications.  L'une  fe  faiti 
par  le  feu ,  l'autre  par  l'eau  ;. 
la  première  fe  nomme  cû/-: 
cinatlon ,  coupelle  ,  rcâifica^- 
lion ,  &c.  ;  la  féconde  s'ap*- 
pelle  ablution ,  mondifica*' 
tion ,  /épuration  9  &c.  La 
purification  de  la  matière  eft 
abfolument  requife  pour  U' 
préparer  à  la  féconde  opé- 
ration du  grand  œuvre,  ap-r 
pelée  par  le  Philalethe  I3 
parfaite  préparation ,  .qui  fe 
fait  par  la  réduâion  de  Thu* 
mide  avec  le  ^ec^  immédia-» 
tcment  après  \2l  purification» 
Cette  première  préparation 
ou  purification  fe  fait  par  les 
calcinations  ,  diftillatioiis  , 
folutions  &  congélations  ; 
c'cft-à-dire  par  la  féparaûon 
Pd 


41»  PU 

du  fuperflu ,  &  par  Taddltlon 
de  ce  qui  manque  à  la  ma- 
tière. Trois  régimes  font  re- 
quis pour  cela  ;  le  premier 
cil  de  réduire  la  matière  à  la 
nature  du  feu  par  la  calcina- 
rion  'y  le  fécond  de  la  réfou- 
dre en  eau  par  la  folution  ;  ^ 
le  troifieme ,  de  la  réduire  en 
air  par  ta  diflillation  y  &  le 
quatrième ,  de  la  réduire  en 
terre  par  la  congélation» 
Tous  ces  régimes  doivent 
s'entendre  de  Tceurre  phi- 
lofophique.  Mais  il  y  a  une 

} purification  de  ta  matière  de 
aquelle  il  faut  extraire  le 
mercure.  Les  Fhilofophes 
n'ont  prefque  pjlint  parlé 
de  cette  purification ,  quoi- 
qu'elle foit  abfolument  re- 
2nife;  ils  l'ont  pafféc  fous 
Icnce,  tant  parce  que  c'eft 
la  clef  de  Tceuvre ,  que  parce 

Îu'etle  fe  fait  manuellement 
[qu'elle  n'eft  pas  philofo- 
phique.  Elle  confifieà  fépa- 
rer  toutes  les  parties  terref- 
tres  &  hétérogènes  de  la 
matière ,  premièrement  par 
un  bain  humide, dit  d'Efpa* 

?ïex  «  puis  par  un  bain  fec  j 
hauffé  par  le  feu  doux  & 
bénin  de  la  Nature* 

PUSCA  ou  POSCA. 
Oxycrat. 

PUTRÉFACTION. 
Corruption  de  la  fubflance 
humide  des  corps ,  par  dé* 
faut  de  chaleur  s  la  putréfac'^ 


PU 

iion  fe  fait  aufli  pat  raôiofi 
d'un  feu  étranger  fur  la  itia^ 
tiere.  C'efl  dans  ce  fens  que 
les  Philofophes  Sp^yrioues 
difent  que  leur  matière  de  la 

f>ierre  eft  en  putréfaâion  ^ 
orfque  la  chaleur  du  feu  ex- 
trinfeque  mettant  en  aâion 
le  feu  interne  de  cette  ma« 
tiere  I  ils  agifTent  de  con- 
cert fur  elle ,  échaufiènt  le 
mélange,  en  féparent  Thu- 
miditequi  tioit  les  parties , & 
après  plufieurs  circulations 
dans  le  vaiiTeau  aludel  fcellé 
hermétiquement ,  réduifenc 
la  matière  en  forme  de  pouf- 
fiere;  ce  qui  leur  a  donné 
lieu  d'appeler  cendre  la  ma- 
tière putréfiée,  &  de  trôna* 
f>er  les  ignorans  en  appel- 
ant caîcination  cette  actioB 
par  laauelle  la  matière  fem« 
ble  réduite  en  une  efpece 
de  chaux.  C'eft  pourauoi 
Hermès  dit  que  le  noir  blan^ 
chit  la  cendres  &  Parme- 
nide  ^dans  la  Tourbe  :  Lzpw 
tréfaàion  détruit  notre  ma« 
tiere ,  lui  donne  une  autre 
manière  d'être,  comme  b 
caîcination  fait  aux  pierres; 
Voyei  CalCINAJTION. 
Corruption. 

Riplée  définit  la  futréfac» 
tioriy  la  mort  des  corps,  & 
la  divifion  des  matières  de 
notre  compofé,  qui  les  con- 
duit à  la  corruption,  &  les 
difpofe  à  la  génératioa^  Lm 


P  u 

putréfaSion  eft  TefFet  de  la 
«haleur  des  corps  entreceoue 
concinuellenaenc  ,  &  ^  non 
d'une  chaleur  appliquée  ma- 
nuellement. Il  faut  donc  fe 
donner  garde  de  pouffer  ta 
chaleur  excitante  &  exté- 
rieure au-delà  d'un  degré 
tempéré  :  la  matière  fe  ré- 
duiroic  en  cendre  feche  & 
rouge  s  du  lieu  du  noir ,  & 
tout  périroit. 

La  putréfadion  fuccedé 
ordinairement  à  la  folution , 
&  fouvent  on  la  confond 
arec  la  digeftion  &  la  circu- 
lation» On  regarde  la  putré^ 
faSion  comme  le  quatrième 
degré  des  opérations  chy- 
niiques  :  elle  en  eft  le  princi- 
pal &  devroit  être  regardée 
comme  le  premier }  mais 
l'ordre  8c  le  myftere  deman- 
dent qu'on  lui  donne  cette 
place ,  dit  Faracelfe  ;  elle  eft 
connue  de  très-^peu  de  gens  ; 
&  ces  degrés,  ajoute-t-il* 
(  Liv.  ru ,  de  la  Nature  des 
Chofes  )  doivent  fe  fuccéder 
comme  les  anneaux  d^une 
chaîne  ou  les  échelons  d'une 
échelle;  dèfquelles  fi  Ton  en 
6te  un  y  il  y  auroitjine  inter- 
ruption ,1e  prifonnier  fe  fau- 
Tcroit ,  l'on  ne  pourroit  par- 
venir au  but  que  l'on  fe  prp- 
.  pofe,  &  tout  l'œuYre  péri  roi  t. 

la  putréfaSion  a  tant  d'ef- 
ficace, qu'elle  détruit  la  na- 
ture ancienne  &  la  forme  du 


P  U  4T, 

corps  putréfié;  elîeletranf- 
mue  drfns  lific  nouvelle  ma- 
nière d*être ,  pDur  lui  faire 
produire  un  fruit  tout  nou- 
veau. Tout  ce  qui  a  vie  y^ 
meurt  5  tout  ce  qui  eft  mort 
s'y  putréfie ,  &  y  trouve  une 
nouvelle  vie.  La  putréfaâioit 
ôte  toute  âcreté  des  efprits 
corrofifs  du  fel ,  &  les  rend 
doux  ;  elle  change  les  cou<o 
leurs  ;  elle  élevé  le  pur  au- 
deflus  &  précipite  l'impur, 
en  lesféparant  l'un  de  l'autre. 

Lorfque  les  PhyOgens  di« 
fent  qu'il  ne  fe  fait  point  de 
génération  fans  que  la  pu-^ 
tréfa^ioft  ait  précédé,  on 
ne  doit  pas  l'entendre  d'une 
corruption  ou  putréfadion 
intimedesprincipesdumixte 
&  de  la  fubilance  propre  du 
compofé,  mais  de  celle  qui.. 
produit  Amplement  la  folu-T 
tion  du  fperme extérieur, (& 
tjui  dégage  les  principesdes 
liens  qui  les  embarraffoient 
&.  les  empêchoîent  d'agir. 
Lorfquè  la  putréfaSion  pafle 
ce  degré ,  les  diverfes  efpe- 
ces  de  mixtes  n'engendrent 
pas  leurs  femblablcs,  &  dé- 
génèrent en  d'autres  mixtes, 
comme  Iç  froment  dégénère 
en  ivraie.  Ainfi  la  putréfac^ 
tion  entière  ou  fubftantielie 
éteint  la  forme  du  mixte. 

La  putréfadion  phyfique 
eft  la  purgation  de  l'humide 
^radical ,  par  la  fermentation 
Ddij 


410  P  Y 

naturelle  &  fpontanée  des 
principes  purs  &  homogènes 
avec  les  impurs  &  hétéro- 
genes« 

Les  Philofophes  ont  quel- 
quefois donne  le  nom  de 
putréfjdion  à.  leur   matière 

Î)aryenue  au  noir,  parce  que 
a  noirceur  en  eft  l'effet  &  le 
véritable  figne. 

PYLUS.  Ifle  où  les  Poè- 
tes  ont  feint   que  régnoit 
Ne'îée  *,   Hercule  vint  dans 
cette  ifle ,  tua  Nélée  &  toute 
fa  famille,  excepté  Neftor , 
&  blefTa  Junon  d'un  dard  à 
trois  pointes ,  dans  le  tems 
qu'elle  vouloit  fecourir  Né- 
4ée.  Pylus ,  félon  les  Philo- 
fophes Spagyriques.,  eft  le 
fymbole  de  la  matière  phi- 
lofophique  dans  laquelle  do- 
mine Nélée  ou  le  foufre  mi- 
néral ,  qu'Hercule  ou  le  mer- 
cure tue  en  le  purifiant  par 
la  putrcfadion ,  qui  eft  une 
efpece  de  mort.  Sa  famille 
*font  les  efprits  métalliques 
que  le  mercure  fixe  après  la 
putréfaâion ,  &  Neftor  qui 
refte  feul ,  fignifie  le  fel  qui 
refte  intaâ.    Junon    eft  la 
matière  aurifique ,    célefte 
&  incorruptible  qui  femble 
vouloir  fe  joindre  à  Nélée 
contre  Hercule ,  qui. la  bleffe 
d'un  dard  à  trois  pointes, 
parce   que  fa  nature  &  fa 
iubftance  font  mercurielle, 
fulfureufe  &  faline^ 


P  Y 

PYLADE ,  fils  de  Stro- 
phiiis  ,  fe  lia  avec  Orefte 
d'une  amitié  fi  intime,  qu'il 
s'offrit  I  la  mort  pour  lui  , 
lorfqu'il  l'accompagna  dans 
la  Tauride  pour  enlever  la 
ftatue  de  Diane,  dont  Iphi- 
génie  étoit  Prêtreffe,  Voyei 
Oreste. 

PYNANG.  Aréca. 

PYR  DU  SOLEIL; 
Soufre  philofophique, 

PYRAMIDE.  Mafle 
d'une  ou  plufieurs  pierres 
affemblées  en  pointe  fort 
élevée.  Les  pyramides  font 
quarrées.  Les  plas  renom- 
mées font  celles  d'Egypte. 
Pline  dit  qu  il  y  en  avoit  troi» 
principales,  mifes  au  nom- 
bre des  merveilles  du  mon- 
de. La  plus  groffe  &  la  plus 
haut^  cofltenoit  huit  arpens,' 
ayant  dans  chacun  des  côtés 
de  fa  bafe  883  pieds,  &  dans 
le  haut  0.5.  La  moyenne 
avoit  737  pieds  en  tout  fens, 
&  la  troifieme  3^3.  Les  frais 
pour*  les  conftruire  furent 
immenfes ,  &  prouvent  bien 
que  l'or  étoit  extrêmement 
commun  chez  les  Egyptiens; 
Voyez  les  Fables  Egyptien- 
nes &  Grecques  dévoilées  , 
livre  premier. 

•  PYR^NUS.  Efprit  de 
vin ,  comme  fi  l'on  difoit  Feu 
du  vin, 

PYRETICUM.  Médica- 
ment fébrifuge* 


P  Y 

PYRITHOUS.  Foy^t 

PiRITHOUS. 

PIROrS  ©u  PYROUS. 
Nom  d'un  des  chevaux  du 
Soleil.  Col  11  m  elle  dit  (  liv* 
lo.  )  que  quelques-uns  ont 
auffi  donné  ce  nom  à  la  pla- 
nète de  Mars,  à  caufe  de  fa 
couleur  rougeâtre. 

PYRONOMIE.  Art  de 
régler  &  conduire  les  de- 
grés de  chaleur  pour  les  opé- 
rations chymiques.  Les  Phi- 
lofophes  Hermétiques  difent 
unanimement,  que  tout  leur 
fecret  confifte  danslerégitne 
du  feu ,  quand  on  a  la  ma- 
tière de  la  pierre,  F".  Feu  , 
Chaleur. 

PYROS.  Froment.  Blan- 
chard, 

PYROTECHNIE.  Voy. 
Pyronomie. 

PYROTICUM.  Cautère, 
veflicatoires. 

PYROUS.  V.  PYROÏS. 

PYRRHUS,  fils  d'A- 
chille &  de  Déidamie ,  fut 
auflî  appelé  Néoptoleme. 
Après  la  mort  de  fon  père 
tué  par  Paris,  il  fe  rendit  au 
fîege  de  Troye  j  parce  qu'une 
des  deflinées  de  cette  ville 
portoit  qu'elle  ne  pourroit 
erre  prife  fi  un  des  defcen- 
daqs  d'Eaque  n'y  affiftoir. 
Pyrrhus  y  tua  Pria  m  au  mi- 
lieu de  fes  Dieux ,  &  préci- 
pita le  jeune  Afiianax,  fils 
d'Heâor,    du    haut   d'une 


P  Y       Q  U    4îr 

tour;  &  comme  Polyxene 
avoit  été  la  caufe  de  la  movt 
d'Achille ,  il  l'immola  fur  foti 
tombeau.  De  retour  de  cette 
expédition,  il  époufa  Her- 
mione ,  fille  de  Ménélas  & 
d  ^Hélène  9  quoique  déjà  fian-^ 
cée  àOrefte^ce qui  lui  coûta 
la  vie  ;  car  Orefte  le  tua  de- 
vant l'autel  d'Apollon*  Voyé 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq« 
dévoilées^  liv.  6. 

PYTHIENS.  Jeux  Py- 
thiens  ou  Pythiques.  Ils  fu-^ 
rent  inftitués  en  l'honneur 
d'Apollon ,  après  qu'il  eue 
tué  le  ferpent  Python.  Voyei 
Jeux. 

PYTHIUS.  Surnom  d'A- 
pollon. 

PYTHON.  Serpent  hor- 
rible &  monftrueuz  j  né  de 
la  fange  &  de  la  boue  laifTée 
par  le  déluge  de  Deucalion. 
Apollon  épuifa  prefque  tou- 
tes les  flecbes  de  fon  carquois 
contre  ce  monftre,  qu'il  tuJi 
enfin.  C*eft  en  mémoire  de 
cette  viftoire  qu'on  infiitua 
les  jeux  Pythiques.  Voyez 
les  Fables  Egypt.  &  Grecq* 
dévoilées,  liv.  4.  ch.  7. 

Q. 

/^  Pi.  fignifie  autant  que 
V^.  Ton  veut. 

Q.  V.  A  volonté. 

Q.  S.  SufHfamment. 

QUADRANS.  Quatre 
onces. 

Dd  iij 


4^^        Qtr 

QUADRATUS.  Surnom 
de  Mercure. 

QUANDROS.  Pierre 
blanche,  que  les  Anciens di- 
foient  fc  trouver  dans  la  cer- 
velle des  vautours.  Il»  pen- 
foienc  qu'elle  avoir  la  pro- 
"priété  de  faire  venir  le  lait 
aux  femmes. 

QUANLI.  Plomb. 

QUARIS.  Fiel  de  pierre. 

QUARTARIUM.  Le 
même  que  quadrans.  Il  fi- 
gnifie  auffi  une  mefure  con- 
t«nint  cinq  onces  de  vin  , 
on  quatre  onces  &  demie 
d'huile. 

QUEBOLIA.  Mirabo- 
lans. 

QUEBRIC.  Arfenic  des 
Phîlofophes. 

QUEBRIT.  Soufre  des 
Sage?. 

QUEBULI.  Mirabolins. 

QUEMLI.  Plomb. 

QUERCULA.  Plante 
appelée  chamœdrys  ,  petit 
chêne. 

QUEUE  DE  DRA- 
GON. C'eft,  félon  Hermès , 
le  mercure  des  Philofophes 
en  putréfadion. 

Queue  Blanche  du 
Dragon.  Huile  du  mer- 
cure, ou  la  pierre  au  blanc  ^ 
ainii  nommée  de  ce  que  la 
couleur  noire  eft  appelée 
Dragon  ,  &  que  la  blanche 
lui  îuccede. 
Queue  Rougs  du 


QU 

Dragon.  Ceft  le  ma-i 
giftere  au  rouge ,  ou  le  foufre 
rouge  des  Philofophes. 

Queue  de  Paon.  Ce 
fontles.6ou1eursde  Tarc-en- 
ciel ,  qui  fe  manifeftent  fur 
la  matière  dans  les  opéra- 
tions de  la  pierre.  Pour  indi- 
quer les  couleurs  qui  fur- 
viennent  à  cette  matière  , 
Bafile  Valeniin  &  plufieura 
autres  Philofophes  ont  em- 
ployé pour  fymboles  fuc- 
ceflifs  «  le  corbeau  pour  la 
couleur  noire ,  le  paon  pour 
les  couleurs  variées  de  rarc- 
en-ciel ,  le  cygne  pour  la 
blanche ,  &  le  phénix  pour 
la  rouge. 

Queue  de  Renard 
rouge.  Minium* 

QUIAMOS.  Vcna  terra. 
Couperofe, 

(JUIBRIT.  Soufre  des 
Philofophes.  Morien. 

QUINTESSENCE.  la 
quinteflènce ,  le  magnétifme 
fpécifique,  le  lien,  la  fe- 
mence  des  élémens ,  la  com- 
pofition  des  élémens  purs  ^ 
font ,  dit  le  Breton  (  Philo- 
fophie  Spagyrique  ) ,  des  ex- 
preffions  nrnonymes  d'une 
même  choie ,  d'une  même 
matière  ou  fujet,  dans  lequel 
réfide  la  forme.  C'eft  une 
eflence  matérielle  dans  la- 
quelle refprit  célefte  eft  en- 
fermé ,  &  opère.  On  pour- 
roit  défiiûr  la  quinteâence 


QI7 

tin  cifiquteme  principe  des 
mixtes ,  compofé  de  ce  qu'il 
y  a  de  plus  pur  dans  les  qua- 
tre Siemens, 

Quintessence  dis 
Élémens.  Ceft  le  mercure 
des  Philofophet,  Raymond 
Luile  &  Jeani  de  Roquetail- 
lade ,  connu  fous  le  nom  de 
Jean  de  Rupe  Saijfa  ,  ont 
fait  chacun  un  Traité  qui  a 
pour  titre  :  dé  Qidnta  effen^ 
ftfl, dont  l'objet  efl  la  com- 
poCtion  du  mercure  Hermé- 
tique. L'un  &  l'autre  don- 
nent le  change  aux  ignorant , 
en  parlant  de  cette  quintef- 
fence,  comme  (i  ellefe  faifoit 
avec  l'efprit  de  vin  vulgaire , 
au  lieu  qu'il  faut  l'entendre 
du  vin  philofophique.  Jean 
Ségçr  w  eidenfeld  en  a  traité 
fort  au  long  dans  fon  ouvrage 
qui  a  pour  titre  :  de  Secretis 
Âdeptorum ,  five  de  ufu  fpi" 
ritûs  vini  LuUianû  Cet  ef- 
prit  de  vin  eft  abfolument 
minéral ,  &  non  végétal  , 
mais  acuéSc  rendu  plus  puîf- 
fant  avec  les  végétaux ,  fuî- 
▼ant  Tufage  quon  veut  en 
faire ,  dit  le  même  Raymond 
l.ulle. 

QUINTE  NATURE. 
Mercure  diiToWant  des  Phi- 
lofophes. 

QUIRIS.  Pierre  que  l'on 
trouve  dans  le  nid  de*  hup« 
pes.  Quelques  anciens  Na- 
turaliues  attribuc^encà  cette 


R  A  4&) 

pierre  la  propriété  de  faire 
découvrir  les  1  ecrets ,  &  d'ex- 
citer des  fonges  extraordi* 
naires  à  ceux  qui  la  portoient 
fur  eux  pendant  le  fommeiL 

R 

Rou  9f.figni£e  prenez» 
.  mettex. 

RAAN.  Sel  armoniac; 

RAARI.  Sel  armoniac. 

RABEIÎOYA.  Racine 
du  grand  Flamula  ou  grand 
Flambe.  Quelques-uns  ont 
donné  le  nom  de  Rahehoya. 
à  la  Lune  »  ou  femelle  des 
Sages. 

RABIEL.  Sang  de  dra-< 
gofï. 

R  ABIRA*  Etain  )  Jupiter» 

RABRIC  Soufre  des  Phi-, 
lofophes. 

RACARI.  Sel^rmoniac. 

RACHI.  7   Mercure  des 

RACHO.f  Sages. 

RACINE-  Quelques 
Phyficiens  Chymiftes  ont 
donné  le  nom  de  racines  à 
ce  que  d'autres  appellent 
principes ,  &  les  ont  nom- 
més différemment ,  quoi-< 
qu'ils  ne  foient  que  les  mê- 
mes chofes.  Ils  appellent  m- 
cines  les  principes  des  mix- 
tes, le  fixe  pur  &  le  volatil 
pur  ;  tout  ce  qui  entre  d'ail- 
leurs dans  la  compofition  du 
mixte  eft  cenfé  hétérogène , 
&  non  ratine ,  parce  qu'il  eft 
Ddiv 


414  ^  A 

un  obftacleàrunion  parfaite 
des  racines  j  d'où  dépend  la 
durées  &  qu'il  en  occafionne 
la  réparation  ,d'oLi  s'enfuit  la 
mort.  C'eft  par  cette  raifon 
que  l'union  des  principes, 
faite  par  l'Alchymie,  eft  per- 
manente &  incorruptible. 
^  RacISE.  {Se,  Herm.  ) 
Mercure  des  Sages  pendant 
la  putréfaâion.  Ils  ont  dit 
que  leur  matière  ou  plutôt 
leur  mercure  étoit  compofé 
de  deux  chofes  forties  d'une 
même  racine;  parce  qu'en 
effet  d'une  &  unique  ma- 
I  tiere. molle,  &  qui fe  trouve 
par-tour,  comme  dit  le  Cof- 
mopolite  ,  on  tire  deux  cho- 
fes ,  une  eau  &  une  terre , 
qui  réunies  ne  font  plus  qu'u- 
ne feule  chofe  &  ne  fe  fépa- 
rent  jamais.  Cette  réunion 
n'en  fait  {)lus  qu'une  feule 
racine ,  qui  cft  ia  femence  & 
la  vraie  racine  des  méiaux 
philofophiques. 

La  racine  de  Toeuvre  efl: , 
félon  Trévifan,  le  principal 
ingrédient  du  compofé  phi- 
lofophique  5  c'eft  pourquoi 
Riplée  le  nomme  la  bafe. 
C'eft  le  foufre  mûr  du  So- 
leil  des  Sage?,  par  la  vertu 
duquel  les  deux  autres  fubf- 
. tances  mercurielles  fe  mû- 
rilient  &  acquièrent  le  degré 
de  perfeflion  de  i'or.  Les 
Philofophes  l'ont  auffi  nom- 
mé le  Feu  de  Nature^ 


R  A 

Racine  de  l'Art; 
Pierre  au  blanc.  Il  ne  faut- 
pas  confondre  la  racine  de 
l'art  avec  ia  racine  de  l'œu- 
vre ,  parce  q*ie  le  commen- 
cement de  l'œuvre  eft  la 
préparation  manuelle  ,  que 
tout  le  monde  peur  faire ,  de 
la  matière  crue ,  au  lieu  que 
l'arc  phi  loropKique  ne  com- 
mence qu'après  cette  pré- 
paration ,  de  laquelle  pref- 
qu'aucun  Philofophe  n'a  par- 
lé. Ainfi  la  racine  de  l'œuvre 
prife  dans  fon  principe  ,  eft 
la  matière  crue  ,  &  la  racine 
de  Tart  eft  le  mercure  pré- 
paré &  la  matière  au  blanc. 

Racine  des  Métaux. 
Quelques-uns  ont  donné  ce 
nom  à  l'antimoine ,  d'autres 
au  mercure  vulgaire*,  L-s 
uns  &  les  autres  fe  font 
trompés.  Par  Antimoine  & 
Mercure  on  doit  enrendre 
ceux  des  Philofophes  Her»- 
mériques,  qui  font  la  même 
choie,  &  qui  eft  i»lle-même 
la  racine  de  l'antimoine  & 
du  mercure  vulgaire  5  cVft- 
à-dire,  ce  en  quoi  tout  fe 
réfour. 

Racine,  fe  dit  auffi  àe% 
principales  parties  du  corps 
humain ,  d'où  le5  autres fem- 
blent  dépendre  ou  tirer  leur 
origine.  Le  cerveau  eft  la 
racine  de  tous  les  ligamens , 
le  cœur  eft  la  racine  de  tous 
les  membres ,  &  le  foie  eâ 


R  A 
celte  du  fang.  Ces  racines 
ne  foiift'rent  îouvent  que  par 
occident.  h\y  les  confervant 
en  fan  ré  ,  on  conferve  tout 
le  corps  5  mais  il  faut  aulTi 
guérir  'es  accidens  ,  pour 
conferver  !e  principal.  Fa^ 
raceljè. 

Racine  des  Teintu- 
res DU  Soleil  et  de  la 
LUNh.  Ceft  le  mercure  des 
Sages  uni  à  fon  foufre. 

RACRI.  Sel  armoniac. 

RADIRA-  Etain,  Ju- 
piter. 

RADIX  CAVA.  Efpece 
d'arifloloche ,  dont  la  racine 
eft  creufe. 

RAIB»  Pierres  de  toutes 
efpeces. 

RAISIN  DE  CHÊNE. 
AfTemblage  de  petits  glo- 
bules rouges  en  dehors  , 
blancs  &  prefque  laiteux  en 
dedans,  d'un  goût  très-flyp- 
tique ,  que  Ton  trouve  au 
printems  fur  les  racines  du 
chêne;  c'eft  dans  ce  teros  là 
qu'il  faut  les  cueillir,  pnrce 
qu'en  été  ils  deviennent  li- 
gneux. On  les  fait  fécher  à 
l'ombre,  &  on  lespulvérife 
en  fuite.  C'eft  un  fpécifique 
pour  la  dyffenterie ,  les  flux 
de  fang ,  &  tes  hémorragies. 
Rulland. 

RAMAG.  Cendre. 

RAMEAU  D'OR.  Ce- 
lui qu'Enée  porta  avec  lui , 
pour  avoir  entrée  dans  le 


R  A  4a5 

Royaume  de  Pluton ,  &  dont 
il  falloit  néccflairement  être 
muni  pour  aborder  Profer- 
pine ,  eft  le  fymboîe  de  la 
mariere  des  Sages ,  fuivant 
que  l'explique  d'Efpagnet.  Il 
eft  pris  d'un  arbre  fembla- 
ble  à  celui  qui  produifoit  les 
pommes  dés  Hefpérides ,  & 
à  celui  oCi  étoit  fufpendue  la 
toifon  d'or.  Mais  la  difficulté 
ertde  reconnoître  cette  bran'- 
che  &  ce  rameau  5  car  les 
Philofophes ,  dit  le  même' 
Auteur ,  fe  font  étudiés  plus 
particulièrement  à  le  cacher 
que  toute  autre  chofe.  Cehii- 
là  feuî  peut  l'arracher  :  qui 

Maternas  agnofcit  avcs. 
m  •  *  .   &  gemina    cui  forte 

columbiPy 
Ipfa  fub  or  a  viri  cœîo  venére 

volantes. 

yVoyez  une  explication  pîus 
étendue  à  fa  fin  du  fixieme 
livre  des  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées. 

RAMED.  Rhubarbe. 

RAMICH.  Noix  de 
galle. 

RAMIGI,  RAMIGIRI. 
Colofone. 

RANAC.  Sel  armoniac. 

RANDERIC.  Matière  de 
l'oeuvre  ,  ou  Rebis  ,  avant 
qu'elle  (bit  parvenue  à  la 
blancheur. 

.  RASAHETI.  iEsuftum, 
cuivre  brûlé. 


Ifa6  R  A^ 

RASAR.  Etaiii; 

RASAS.  Plomb  blanc* 

RASEOS.    ^  Cuivre» 

RASOES.  S  Vénuf. 

R  ASTI  S.  Japiter  chy- 
fnique* 

RASTOI.  Cqi^rCy  ai- 
rain, 

RASTUL.SeL 

RAVED.  Rhubarbe. 

RAVED-SENL  Rhu- 
barbe d'Orient. 

RAXÂO.  Sel  armoniac. 

RAYB.  Voyez  Raib. 

RAYMOND  LULLl. 
)PhîlofopheHcrmétique,run 
des  plus  favans,  des  plut 
fubtils»  &  dont  la  leâure  eft 
des  plus  recommandée  ,• 
comme  ayant  écrit  le  plus 
clairement  fur  les  principes 
des  chofes ,  &  comme  ayant 
le  plus  pénétré  dans  les  fe- 
crets  de  la  Nature.  D'Efpa- 

Îjnet  loue  particulièrement 
on  Teftament  ancien,  fon 
Codicille ,  fa  Théorie  &  fa 
Pratique.  Zachaire  y  ajoute 
la  Lettre  de  cet  Auteur  au 
Roi  d'Angleterre  Robert,  & 
dit  que  fa  leâure  lui  a  fait 
connoître  fon  erreur.  Ray- 
mond Lulle  parle  peu  de 
Teau  tant  defirée  des  Philo- 
fophes ,  mais  ce  qu'il  en  dit 
eft  trcS'fignifi^tif.  Quant  an 
régime ,  perfonne  n'en  a^écrit 
plus  clairement  que  lui.  II 
parle  fans  cède  de  vin  blanc 
&  de  Tin  rouge;  mais  il  ne 


R  A        RI 
faut  pas  Tentendreàla  lettre; 
Tbyq  Vin. 

RAYONS  DU  SOLEIL 
ET  DE  LA  LUNE.  Le» 
Philofophes  difent ,  d'après 
Hermès  ,que  leur  eau  mer- 
curielle  s'extrait  dt%  rayons 
du  Soleil  &  de  la  Lune  au 
moyen  de  leur  aimant;  quel- 
ques Chjmiftes  fe  donnent 
en  confequence  la  torture 
pour  trouver  un  aimant  ou 
un  attrament  qui  puifle  pro« 
duire  ou  attirer  cette  matiè- 
re :  Borrichi  us  les  défabufe 
avec  tous  les  véritables  Phi- 
lofophes «  lorfqu'ils  difent 
que  la  matière  de  laquelle  il 
faut  extraire  ce  mercure  fe 
trouve  fur  terre  ,&  que  c'eft 
une  terre  vierge  :  qu'il  ne 
faut  point  en  confequence 
chercher  à  la  pêcher  dans 
Pair.  Raymond  Lulle  dit  po- 
fitivement  qu'elle  fe  tire  de 
la  terre,  &  Hermès  dit  que 
la  terre  eft  fa  nourrice. 

RÉALGAL  ou  REAL- 
GAR.  Magiftere  au  rouge. 

REBIS.  (  Se.  Hem.) 
Matière  des  Sages  dans  la 
première  opération  de  l'œu- 
vre. L'efprit  minéral  crud 
comme  de  Peau ,  dit  le  bon 
Trévifan ,  fe  tùtle  avec  fon 
corps  dans  la  première  dé- 
coôion  en  le  diflblv^nt.  C'eft 
pourquoi  on  l'appelle  Rebis , 
parce  qu'il  eft  fait  de  deux 
chofes  I  favoir  du  mile  6c 


RE 

de  la  femelle  ,  c'eft-i-dire 
du  difToIvant  &   du   corps 
difibluble,  quoique  dans  le 
fond  ce  ne  foit  qu'une  même 
cbofe  &  une  même  matière. 
Les  Philofbphes  ont  aulH 
donné  le  nom  de  Rebis  à  la 
matière  de  l'œuvre  parve- 
nue au  blanc»  parce  qu'elle 
eft  alors  un  mercure  animé 
de  fon  foufre  ,  &  que  ces 
deux  chofes  forties  d'une 
même  racine  ne  font  qu'un 
tout  homogène.  F*.Andro- 
GiNE,  Hermaphrodite. 
Rebis  fe  prend  auffi  pour 
les  excrémens  humains  «  & 
pour  la  fiente  de  pigeons. 

REBOLEA.  Excrémens 
brûlés. 

REBOLI.  Liqueur  de 
mumie. 

REBONA.  Fiente  cal- 
cinée au  feu. 

REBOSOLA  ou  REBI- 
SOLA.  Spécifique  tiré  de 
l'urine ,  contre  riôéricie. 

RECEPTE.  Procédé  ou 
mémoire  inftruâif  pour  faire 
le  grand  oeuvre.  On  les  ap- 
pel!^ ainfi,  parce  qu'ils  com- 
mencent comme  les  ordon- 
nances des  Médecins  y  par  le 
mot  latin  Recipe ,  qui  veut 
dire  prenc[. 

Les  ignorans  fe  laiiTent 
prendre  pour  dupes  p^r  des 
fripons  qui  leur  prélentent 
des  rec0ptes  faufies ,  &  leur 
demandent  de  l'or  pour  en 


RI  417 

faire*  S'ils  avoient  étudié  les 
principes  de  la  Nature  &  da 
grand  œuvre  dans  les  ou- 
vrages des  vrais  Pbilofophes» 
ils  ne  fe  laifTeroient  pas  fur- 

E rendre.  Ils  y  verroient  que 
\  matière  eft  une^  vite« 
commune ,  &  que  celui  qui 
a  une  quantité  fuffifante  de 
cette  matière»  a  plus  befoin 
de  patience  &  de  travail,  que 
de  dépenfes  à  faire  5  que  l'œu- 
vre ne  gît  pas  dans  la  mniti* 
tude  des  chofes ,  &  qu'il  ne 
faut  qu'une  nature ,  un  vafe 
&  un  fourjneau.  Qu'ils  lifent 
Trévifan ,  Zachaire ,  ils  fe- 
ront bientôt  défabufés  de  ces 
receptes  trompeufes.  Si  les 
Philofophes  donnent  quel- 
quefois des  receptes,  ils  ont 
foin  d'avertir  qu'on  ne  doit 

Sas  les  entendre  à  la  lettre , 
:  que  quand  ils  difent  pre^ 
nei  ceci ,  mette^  cela  ,  ils  ne 
prétendent  pas  qu'il  faille 
ajouter  ou  mettre  quelque 
chofe  étrangère  \  ce  qui  eft 
déjà  dans  le  vafe  ;  mais  feu- 
lement qu'il  faut  continuer 
le  régime  pour  procurer  à  la 
matière  un  changement  de 
couleur,  &  la  pouffer  d'un 
état  moins  parfait  à  un  plus 
grand  degré  de  perfeâion.  Il 
ne  faut  donc  \ts  entendre  à 
la  lettre  quand  ils  difent  pre- 
nez >  que  lorfqu'il  faut  pre- 
mierementmettre  la  matière 
dans  le  vafe ,  peur  en  faire 


4i8  R.  B 

le  mercure ,  enfuîte  le  fou* 
fre^  quand  de  ce  foufre  &  du 
mercure  il  faut  faire  le  Rébis 
pour  parvenir  à  faire  la  pier-^ 
re ,  &  enfin  pour  de  cette 
pierre  avec  le  mercure  en 
faire  l*élixir.  Voilà  toute 
l'œuvre. 

RECFAGE.  Diflblution 
du  corps  par  un  efprit  hu- 
mide &  igné. 

RECHAM.  Marbre. 

RÉCIPIENT  ,  en  ter- 
mes  de  Chymie ,  eft  un  ma» 
tras  ou  ballon  adapté  au  bec 
du  chapiteau  d'un  alambic 
ou  d'une  cornue,  pour  rece- 
voir la  liqueur  qui  en  diftille. 
En  termes  de  Philofophie 
hermétique  ,  le  récipient  eft 
la  terre  qui  demeure  au  fond 
du  vafe ,  &  qui  boit  &  reçoit 
les  vapeurs  qui  fecondenfent 
au  haut  du  vafe ,  &  retom- 
bent en  pluie.  Le  récipient 
eft  le  corps,  &  les  vapeurs 
font  refpnt,qui  fecorporifie 
en  s'uniiunt  avec  la  terre 
qui  le  fixe. 

RÉCONCILIATION. 
(  Se.  Herm.  )  Les  Philofo- 
phes  hermétiques  recom- 
mandent de  réconcilier  les 
ennemis,  &  de  faire  la  paix 
enti'eux  ,  de  manière  qu'ils 
foicnt  unis  inféparabîement  ; 
c'eif-à-dire  qu'il  faut  réunir 
le  volatil  avec  le  ûxe  ,  en 
forte  que  le  volatil  devienne 
fixe  à  jamais,  Lambfpringius 


RE 
a  repréfenté  ce  volatil  &  ce 
fixe  fous diverfes  figures  em  > 
blémattques  d^animaux  & 
d'oifeaux  ;  Flamel  ,  fous 
celle  de  deux  dragons ,  Tun 
ailé  y  l'autre  fans  ailes.  Mais 
qui  prendra-t-on  pour  arbitre 
de  leur  différend?  &  qui  fera 
le  médiateur  de  cette  paix  ? 
Il  en  faut  deux ,  félon  tous 
les  Philofophes,  Vulcain  & 
Mercure  ;  c'eft  pour  cela 
qu'on  représente  ce  dernier 
avec  un  caducée ,  autour  du- 
quel font  entortillés  deux  fer- 
pens ,  mâle  &  femelle ,  & 
de  propriétés  oppofées.  Les 
Poètes  difent  aufli  que  Mer- 
cure accordoit  les  ennemis, 
&  rappelait  les  âmes  dans 
les  corps.  La  Fable  donne 
un  exemple  du  pouvoir  qu'a 
Vulcain  de  réunir  les  chofes 
différentes ,  lorfqu'elle  dit 
que  Vulcain  furprit  Mars  & 
Vénus  en  adultère ,  &  les 
lia  enfemble  jufqu'à  ce  que 
Mercure  vint  les  délier. 

RÉCONCILIER  LIS 
ENNEMIS.  iSc.  hermét.) 
Exprellîons  philofophiques, 
qui  iignifient  la  réunion  du 
fixe  avec  le  volatil ,  au  moyen 
du  mercure  &  de  Vulcain. 
Voye^  RÉCONCILIATION. 

RECTIFICATION. 
Nouvelle  dépuration  d'un 
corps  ou  d'un  efprit  chymi- 
que ,  par  la  diftillation  réité- 
rée ,  ou  par  quelqu'âutre  opi 


R  E 
ration  en  ufage  potir  cet  ef- 
fet. En  termes  de  Chymîe 
hermétique  ,  c'eft,  la  même 
chofe  que  fublimation ,  ou 
exaltation  de  la  matière  de 
l'œuvre  à  un  degré  plus  par- 
fait. Voyei  Sublimation. 
RECTIFIER.  Don- 
ner un  plus  grand  degré  de 
perfedion.  Voyei  SUBLI- 
MER. 

RE  DUC.  Poudre  mé- 
tallique faite  par  la  calcina- 
tion.  On  la  réduit  en  liqueur , 
&  enfin  en  régule.  PlaniJ^ 
carnpi, 

RÉDUCTION.  Ré- 
trogradation d'une  chofe  p.r- 
venue  à  un  certain  degré  ce 
perfedion  ,  à  un  degré  qui 
Teft  moins,  comme  fi  avec 
du  pain  on  faifoit  du  grain  de 
froment.  Ainfi  la  rédLcihm 
des  métaux  en  leur  première 
matière ^û  recommandée  par 
lesPhilofophes,  eft  la  rétro- 
gradation des  métaux  philn- 
Ibphiques, &  non  vulgnires , 
en  leur  propre  femence , 
c*eft-à-dire  un  mercure  her- 
métique. Cette  réduftion 
s'appelle  au iïi  réincrudution , 
&  le  fait  par  I2  di  (Toi  ut  ion 
du  fixe  par  le  volatil  tQ  fa 
propre  nature ,  &  duquel  il 
a  été  fait. 

Ainfî  la  r^f^'jQibn  des  mé- 
taux en  leui  première  ma* 
ticre,  n'efl  pas  une  opéra- 
tion par  laquelle  on  les  ré* 


4^5 
élé- 


R  E 

duife  dans  les  quatre 
mens  ,  parce  qu'ils  ne  font 
que  la  première  matière  éloi- 
gnées mais  en  mercure  her- 
métique ,  qui  eft  la  première 
matière  prochaine  des  mé- 
taux philofophiques. 

RÉDUCTION  fe  dit  auflî 
de  la  réunion  d'une  chofe 
avec  une  autre.  C'eft  ce  aue 
d'Efpagnet  appelle  la  rein- 
cération  de  Tame  dans  la 
pierre^lorfqu'elle  Ta  perdue; 
ce  qui  fe  fait ,  dit-il ,  en  Tal- 
lairant  Ôz  en  la  nourriflant 
d'un  lait  fpirituel  &rorifique, 
jiifqirà  ce  qii'eiie  ait  acquis 
une  force  capable  de  réfifter 
aux  atteintes  du  feu.  Cettç 
réduction  eft  donc  une  opé- 
ration par  laquelle  on  incere^ 
on  engraifie  ,  on  nourrit ,  on 
engroife ,  on  fubiilife  &  l'on 
re'iinit  les  élémens  ou  prin- 
cipes, en  forte  que  le  feji 
a^^iiie  fur  l'air,  l'air  fur  l'eau, 
Vgsc  fur  la  terre,  &c. 

RÉDUIRE,  s'entend 
au  (Il  dans  deux  fens  dilîe- 
rcn  ; ,  comme  le  terme  JRe- 
diiim  ,  dont  voyez  l'ar- 
ticle. 

RFTZON.  Soufre  dés 

Pl.:'\  To  lu.  c  parfait  au  rouge. 

KhaiTÏVDM.      M6- 

dican.',  nr  cui rétablit  les  for* 

ce.s  O'  îC',.es. 

REFK  ACTION.  M$mo 
chofe  que  converfion  de« 
élémens. 


430  ,        R  H 

RÉGIME.  (  Se.  herm.  ) 
]>s  Philofophes  difent  que 
tout  confiAe  dans  le  régime 
du  feu.  II  ne  faut  pas  fe  laif- 
fer  prendre  au  fens  littéral 
de  ces  paroles.  Toute  la 
réuflîte  de  rœiivre  dépend 
en  effet  du  régime  du  feu  ; 
mais  ils  entendent  par  ces 
paroles  ^  non-feulement  la 
conduite  du  feu  extérieur» 
excitant ,  &  confervant  la 
matière  des  impreflions  de 
Tair  froid  ;  il  faut  auflî  les 
entendre  du  régime  du  feu 
philofophique ,  c'eft-à-dire , 
du  feu  de  nature ,  Se  du  feu 
contre  nature ,  afin  que  de 
ces  deux  biens  combinés, 
fiaifle  un  troifieme ,  que  les 
Philofophes  appellent  feu 
innatureU  Ces  trois  feux  « 
avec  le  feu  extérieur,  font 
les  quatre  feux  qu'Artephius 
dit  être  nécefTaires  dans  Pau- 
vre. Il  n^en  nomme  cepen- 
dant que  trois ,  parce  qu'il 
ne  parle  que  des  feux  philo- 
fophiques,  &ce  fontces  feux 
qu'il  faut  proportionner  géo- 
métriquement ;  c'eft  en  cela 
<]lie  confifie  tout  le  fecret  du 
régime. 

On  doit  cependant  faire 
attention,  dit  Philalethe,  que 
quoique  l'aâion  de  notre 
pierre  foit  unique,  c'eft-à- 
dire  la  cuifTon  avec  le  feu 
naturel»  l'état  de  cette  cha- 
leur varie  de  trois  façons.  Le 


RB 

feu  doit  être  modéré  jttfqu'aa 
noir  &  au  commencement 
du  blanc  j  on  augmente  alors 
ce  feu  par  degrés,  jufqu'à 
parfaite  exfîccation  ou  incé- 
ration  de  la  pierre. 

On  fortifie  encore  ce  feu 
jufqu'au  rouge.  Daftin  dit  : 
le  feu  fera  léger  dans  la  folu- 
tion ,  médiocre  dans  la  fubli- 
mation ,  tempéré  dans  la  coa^- 

SuUtion ,  continu  dans  la 
éalbation  &  fort  dans  la 
rubification.  Le  trop  grand 
feu  gâte  âc  brûle  les  fleurs  du 
ma^ftere;  un  feu  trop  petit 
n'excite  pas  afTex,  &rien  ne 
fe  fait.  Qu'on  faffe  donc  bien 
attention  qu'il  y  a  deux  cha- 
leurs dans  notre  œuvre,  fa- 
voir ,  celle  du  foufre ,  &  celle 
du  feu  extérieur:  celui-ci  ne 
fe  prend  pas  de  fa  fubftance 
de  la  matière  de  l'oeuvre, 
parce  qu'il  n'eft  pas  perma- 
nent avec  la  quantité  &  le 
poids  du  mercure.  Celui  du 
foufre  au  contraire  fait  corps 
avec  le  mercure ,  &  l'anime  ; 
il  fait  partie  du  magiftere,  & 
en  eft  une  intégrale  &  efTen- 
tielle.  Ceft  pourquoi  Aros 
dit  :  le  mercure  &  le  feu  te 
doivent  fuffire-,ce  qu'il  faut 
entendre  après  la  première 
con  jonâiou.  Quelques  Philo- 
fophes donnent  pour  exem- 
ple du  régime  que  l'on  doit 
tenir  dans  les  opérations  de 
l'oeuvre,  le  cours  du  Soleil 


A  E 

dans  Ici  quatre  faifons  de 
Tannée ,  &  difent  qu'il  faut 
commencer  en  hiver.  Mais 
on  ne  doit  pas  les  entendre 
de  Phiver  vulgaire,  c'eft  de 
Thivcr  philofophique^  c'eft- 
à-dire  du  tems  où  la  matière 
fe  difpofe  à  la  génération  par 
h  diflblutibn  &  la  putréfac- 
tion de  la  partie  fixe  par  l'ac- 
tion du  volatil  &  du  feu  in- 
terne. Cet  hiver  peut  fe  trou- 
ver pendant  Tété  vulgaire , 
parce  qu'on  peut  commen- 
cer l'œuvre  en  tout  tems, 
Zachaire  &  Fltrael  le  fi- 
rent au  printemt,  V*  TsMS, 
Saisoks* 

REGIR.   Gouverner, 
conduire  une  opération.  F. 

RÉGIME. 

REGNE.   (  Se.  herm.  ) 
La  Fable  feint  quatre  règnes 

iirîncipaux  des  Dieux ,  que 
es  Poètes  ont  auflt  appelé 
âges.  Le  premier  fut  celui 
de  Saturne,  appelé  l'âge 
d'or;  le  fécond ,  celui  de  Ju- 
piter, ou  l'âge  d'argent  ;  le 
troiGeme ,  l'âge  de  cuivre  « 
ou  celui  de  Vénus  ;  &  le  qua« 
trieme  enfin  »  l'âge  de  fer» 
ou  celui  de  Mars.  Les  My- 
thologues ont  expliqué  ces 
quatre  règnes  ou  âges  dans 
un  fens  moral ,  &  les  Adep- 
tes, avec  plus  de  raifon,  l'ex- 
pliquent dans  le  fens  philo- 
fophico-chymique  ;  car  ces 
quatre  règnes  ne  font  en  ef« 


fet  que  les  quatre  couleur» 
principales  qui  furviennent 
a  la  matière  philofophique 
pendant  les  opcratiotis  de 
l'œuvre  ,  comme  on  peut 
le  voir  dans  tous  les  Li** 
très  des  Adeptes  y  qui  trai- 
tent des  opérations  de  la 
pierre.  La  première  couleur 
efl  le  noir ,  qu'ils  attribuent  à 
Saturne  ^  la  féconde,  leblanc, 
qu'ils  donnent  à  Jupiter^  la 
troifieme ,  le  citrin  »  qui  ca-* 
raâérife  Vénus  j'^fc  la  qua- 
trième ,  le  rouge ,  ou  la  cou*- 
leur  de  pourpre,  qui  convient 
à  Mars. 

Règne  fe  dit  aufli  det 
divifions  ou  clafTes  fous  lef« 
quelles  on  range  tous  les 
êtres  fublunaires.  On  en 
compte  trois ,  auxquelles  on 
a  donné  les  noms  de  règne 
minéral^  règne  végétal  y  & 
règne  animaL  Sous  le  pre- 
mier on  comprend  les  mé* 
taux ,  les  minéraux ,  les  pier^ 
res  précieufes  &;  brutes ,  les 
cailloux,  les  terres  calcaires 
&  gypfeufes  ,  les  bols ,  les 
bitumes  &  les  fels.  Le  fé- 
cond renferme  les  arbres ,  les 
plantes ,  &  tous  les  végétaux. 
Le  troifieme  enfin  en  formée 
des  animaux  de  toutes  efpe- 
ces,  quadrupèdes»  volatils, 
reptiles^  poiffons ,  &  cruQ# 
cées. 

Les  individus  de  chaque 
règne  fe  multiplient  par  unt 


4?^  R  B 

fémence  analogue  &  fpfoi- 
fiée  pour  ce  règne;  ds  ma- 
niera qu'un  chien  engendre 
un  chien ,  un  arbre  produit 
un  arbre,  &  les  métaux  ont 
une  femence  générale  pro- 
pre à  tous  les  iiidividiis  mé- 
talliques, H  ne  faut  pas  em- 
ployer la  femence  propre  à 
un  rt?gne,  pour  produire  un 
individu  d'un  autre  règne. 
Ceux-là  fe  trompent  donc, 
qui  croient  extraire  le  mer- 
cure philofophique,  femence 
des  métaux,  des  fels  alkalis 
des  plantes ,  ou  des  parties 
prifes  des  animaux,  «c  Sois 
»  diligent  à  la  recherche  des 
»  choies  qui  s'accordent  avec 
»  la  raifon,  &  avec  les  livres 
»  des  Anciens,  dit  Bafile  Va* 
3b  lentin  (  Avant  -  propos  )  ; 
»  fâche  que  notre  pierre  ne 
»  prend  point  nai (Tance  des 
^  chofes  combuûibîes ,  parce 
a>  qu'elle  combat  contre  le 
»  Feu ,  &  foutient  tous  fes  ef- 
»  forts,  fans  en  être  aucurfe-.> 
»  ment  altérée.  Ne  la  tire 
»  donc  point  de  ces  matières , 
»  dans  lefquelles  la  nature , 
»  toute  puilfante  qu'elle  eft , 
»ne  peut  la  mettre.  Par 
»  exemple,  fl  quelqu'un  di- 
»  Toit  que  notre  pierre  eft  de 
»  nature  végétale ,  ce  qui 
ï>  néanmoins  n'eft  pas  porfi- 
>)ble,  quoiqu'il  paroiffe  en 
'>3  elle  je  ne  fais  quoi  de  vc- 
^gétal;  il" faut  que  eu  fây 


»  ches  que  Ti  notre  lunaire 
»  étoit  de  même  nature  que 
»  les  autres  plantes,  elle  fer- 
»  viroit  comme  elle  de  ma- 
j>  ticre  propre  au  feu  poar 
y>  brù'.cr,  &  ne  remporteroit 
»  de  lui  qu'un  fel  mort ,  ou, 
»  comme  l'on  dit ,  la  tête 
»  morte.  Quoique  nos  pré- 
»  décelleurs  aient  écrit  am- 
»  plement  de  la  pierre  végé- 
»tale,  fi  tu  n'es  auffi  clair- 
»  voyant  que  Lyncée  ,  leurs 
»  écrits  furpafTeront  ta  por- 
»  téej  car  ils  l'ont  feulement 
rappelée  végétale,  à  caufé 
»  qu'elle  croît  &  fe  mulfi- 
»  plie  comme  une  çhofe  vé- 
w  gétale. 

>->  Bref  ,  fâche  qu'aucua 
»  animal  ne  peut  étendre 
»  fon  efpece,  s'il  ne  le  fait 
»  par  le  moyen  de  chofes 
j»  femblabîes  &  d'une  mê-* 
»  me  nature.  Voilà  pour- 
»  quoi  je  ne  veux  point  que 
»  tu  cherches  notre  pierre 
?>' autre  part  ni  d'autre  côté 
»que  dans  la  femence  de  fa 
})  propre  nature,  de  laquelle 
j9  nature  l'a  produite.  Tire 
n  de- là  auffi  une  conféquen- 
»  ce  certaine,  qu'il  ne  te  faut 
»  aucunement  choifir  à  cet 
»  effet  une  nature  animale, 

»  Or ,  mon  ami ,  afin  que 
39  je  t'enfeigne  d'où -cette  fe- 
«  mence  &  cette  matière  eft 
*>  puifée ,  fonge  en  toi-même 
>•  à  quelle  finSc  à  quel  ufagê 
tu 


Ht 
A  tù  veux  faire  la  pîérre  { 
9)  alors  ru  fauras  qu'elle  ne 
A  s'extrait  que  de  racine  mé* 
>»  c^llique ,  ordonnée  par  le 
9*  Créateur  à  la  génération 
n  feulement  des  métaux.  Re- 
9»  marque  premièrement  , 
M  dit  le  même  Auteur  (  Lu- 
mière des  Sages,  )  >j  que  nul 
»  argent-vif  commun  neferc 
3)  à  notre  Ofuyrei  car  notre 
»  argent- vif  fe  tire  du  meil- 
3»  leur  métal  «  par  art  fpagy- 
»  rique^ &  qu'il  eft  pur ,  lub- 

30  til ,  reluifant  ^  chir  comme 
3»  eau  de  roche  ,  diaphane 
X)  comme  cry ftal ,  8c  fans 

31  ordures,  n 

Dans  le  règne  minéral , 
foreft  le  plus  excellent  avec 
le  diamant  ;  dans  te  végétal , 
e'eft  le  vin  ;  &  dans  Tanimal , 
l'homme. 

RÈGVLÈ  eft  un  terme 
générique ,  très  en  ufage  par- 
'  mi  les  Chymiftes ,  pour  ex- 
primer la  mafle  qui  relie  au 
fond  du  creufet ,  quand  on  y 
a  fondu  quelque  morceau  de 
mine  minérale  ou  mécani- 
que. On  dodne  plus  ordi- 
nairement le  nom  de  régule 
au  culot  d'antimoine  ;  & 
quand  il  eft  mêlé  avec  d'au- 
tres métaux ,  on  y  ajoute  le 
nom  du  métal.  AinÛ  on  ap- 
pelle régule  martial,  celui 
oà  il  entre  du  fer,  ou  Mars, 
&c.  Nombre  de  Chymiftes 
ont  regardé  ce  dernier  ré« 


Îttle  dôiume  étant  la  matierd 
u  grand  œuvre ,  Se  l'ont 
notntné  U  Loup*  Phitalethe 
n'a  pas  peu  c:ontribué  à  les 
induire  en  erreur^  par  ce  qu'il 
dit  dans  fon  Introitus  aper^» 
tus ,  dans  lequel  il  parolt  Id 
défijgner  aflez  clairement* 
Mais  Artephius  qui  parle  dd 
Pantimoine,  &  le  ndmme 
même  par  fon  propre  nom  ^ 
dit  aulfi  que  cet  antimoine 
eft  l'antimoine  des  partiel 
de  Saturne,  &  l'appelle  an« 
tirooine  Saturn^al ,  &  dit  ^ 
notre  vinaigre  antifnoniat 
faturnieà.  Il  s'explique  en» 
fuite  I  en  difant  qu'il  appelle 
leur  matière  antimoine^  noa 
pas  parce  qu'elle  l'eft  en  e& 
fet,  mais  parce  qu'elle  en  t 
les  propriétés  ;  ce  qui  fuffie 
pour  jeter  un  jour  fur  Ten^ 
droit  de  Philatethc  ^  &  em-* 
pêcher  les  i^norans  de  dé-* 
penfer  leur  argent  à  travaillef 
fur  l'antimoine  vulgaire,  ni 
fur  fon  régulé. 

RÉGULIFIER.  R^* 
duire  un  niétal  en  régule* 
RËILLI.  Sel  acide»  o« 
de  vinaigre* 
RÉINCRUDATIOK* 
Rétrogradation*  Voye[  R|- 
DUCTIÔN* 

RÉINÇRUDER-  Ré* 
duire  un  corps  à  fes  premiers 
principes.  Artephius  dit  qu6i 
riincruder  fignifte  décuire  t 
ramollir  les  corps  jufqu'à  g^ 
Se 


4H         ^  ' 

qu'ils  foienc  dépcniilMf  de 
leur  confiftance  dure  &  fc-r 
die.  On  ne  peut  réuffir  dans 
VcEuvre^  fi  on  ne  réincrude 
le  corps  parfait»  &  fi  on  ne 
le  réduit  à  fa  première  nijt- 
Ôere.  VoyaMnvi^t. 

REIN  È.  Eau  mercu- 
tîellô  des  PWlofophes,  qu'iU 
ont  ainfi  hûmmée,  parce 
qu'ils  ont  éppeH  Roi  leur 
£3ufre»  qui  doit  être  marié 
fitç  cette  eau  «  fon  époufe 
naturelle  »  &  fa  mère,  mfîle 
Valentin  JcTrévifan  font  les 
4cux  qui  ont  e^nployé  plus 
particulièrement  ce  terme  de 

RÉITÉRATION  de 

icfiru&ûiu  C'eft  iorfqu'oq 
fait  la  féconde  dirpofuion  ^ 
pour  parvenir  à  U  pierre 
tprès  ayotr  fait  le  foufre* 
Morien  dit  que  cette  difpp- 
ikion  ou  féconde  opération  y 
eft  une  répétition  ou  réitéra-* 
f  ion  de  la  première. 

REMORA   ARATRi; 
Bl^te  connue  fous  le  nom 

^  REMORE.  Noni  d'un 
petit  poiflbn  <)ue  lej^  Anciens 
diibiem  |voif  la  propriété 
d'arrâter  un  yaiSèau  dans  U 
courfe ,  quoique  voguant  \ 
^liinef  «oiies*  Les  FhUoTp- 

i>hês"bermétiqpe»  ont  donn^ 
é  npm  de  Rcmore  &  d'E-r 
cbénéis  à  la  partie  fixe  de  la 
liaatiers  de  rouvre  ,^p^  «I? 


R  W 
liiCon  i  fa  propriécc  pdtf»» 
dye  de  ce  poiflbn ,  parce  que 
cette  partie  fixe  arrêté  U  par? 
tie  volatile  en  b  fixant* 
-RENDRE  r^mfi  à  h 
fi^rre  apw  h  lui  ay^ir  «i* 
ievéf.  jpjcprdCons  qui  figni^ 
fient  IfTs  imbtbitîons  de  Is 
ipatiere  yplatile  f^r  U  fixe* 

REPAS  délicieux  des 
PhiUfoghis.  Ceft  lorfqoe 
leur  fcience  leur  Êit  décon* 
vrir  qtidque  fecret  4e  bna^ 
ture  qu'ils  igoorotent. 

RÇSERyOIR  1^  umit 
fiwfriatrcs  &  infirieurcs* 
Mercure  des  Sages..  Us  l'ont 
ainfi  appelé  de  ce  qu'il  eft 
l'abrégé  du  petit  monde,  & 
gu^il  eft  comme  ia  quîntef* 
fence  des  élétnens. 

RÉSIDENCE.  Ma- 
giftere  au  rouge  ^  nommé 
nfidencfi  ^  parce  au*ea  lut 
réfide  tout  ce  qu'3  tant  pour 
animer  le  mercure ,  dont  ft 
eft  liii-mécne  comme  le  ré>f 
fidu  &  le  réfultat  »  &  que 
quand  lis  ont  été  réunis  & 
travaillés^  ils  eompofent  un 
tout  9ipsJ>le  erie  demeurei 
^ern,eJJemeDt  dans  le  feu  ^ 
{k  de  réfifter  k  fes  plus  tor- 
tç{s  atteinxesé 

RÉSINE  CARDIA-» 
QUE.  Gomme,  ou  extraii 
4^1^  racine  d'i)Qgélii]xie. 

RSSII^E  SE  LA  XS&BS. 

Ç'eft.lefqufoe. 


lA  tSRiiE.  Soufre  fubltml 
rédtitt  en  iiqneui*  appeKe 
huile  ou  baume  de  foufre. 

RÉSINE  MîtiÉKALEw 
Soufre. 

RÉSINE  D*OR.  Teinture 
es  traite  de  ce  m^taL 

RÉSOLUTIOI^r,  en 
ferities  de  Phyfique  &  de 
Chymie  ,  iîgnt6e  défunion 
des  parties  d'un  corps  niîxte^ 
On  trouve ,  par  la  réfolution , 
cinq  chofes  dans  tous  les 
corps,  mais  quelques-unes 
plus  abondantes  dans  les 
uns  que  dans  les  iutres«  i^« 
Un  cor|ys  ^iheré,  ou  fubf* 
tance  (piritueufe ,  appelée 
e/jme  ou  mercure,  1*.  Une 
fubftance  fulfureufe  &  vo* 
latile.  Ces  deux  le  font  telle- 
iiient ,  qu'elles  s'évaporent 
fore  aifement  d^tis  Pair,  û 
l'on  n'appocte  bien  des  pré- 
cautions pour  les  conferver  5 
elles  participent  beaucoup 
du  Gaz  de  Vati-Helmont.  3*». 
Un  fel.  4*.  Du  phlcgme  , 
ou  psrrtie  aqueufe.  Ennn  une 
ferre ,  appelée  Tête  morte» 
Ces  deux  dernières  fubftan- 
C6S  font  comme  le  réceptacle 
des  ttofs  autres. 

Rjé SOLUTION  fignîffe 
luift  Difloinribn,  Réduâion, 
<iont  voyez  les  articles. 

RÉSOUDRE.  Ce» 
défuoir  les  parties  d'un  corps 
foHde.  l^n  termes  de  Chy- 
«1e  Hermétique^  c*eft  re^ 


imré  té  corps  diflblubleeii 
eau  ,  par  le  moyen  du  mer«<^ 
cure  ;  c'eft  le  réincruder  ^ 
pour  le  faire  tomber  en  pu^ 
tréfaAion ,  &  le  difpofer  ) 
la  génération  du  fils  du  fo^ 
leil.  Quand  on  emploie  ce 
terme  potir  Popératîon  de  li 
Médecine  du  troifieme  or« 
dre,  il  lignifie  non  feulement 
téâKÛre  l«  matière  au  blanc 
pu  au  rouge ,  &  Félixir  ea 
mercure  philofophic}ue,roaiè 
le  préparer ,  le  fublimer ,  \m 
calciner  »  le  purifier  f  le  coiii^ 
Joindre, le  féparer^  le  laver, 
le  diflitler,  le  fondre,  Pen* 
durcir ,  le  triturer ,  rinçérer,, 
&c.  parce  qu'une  même  opé« 
ration  fait  tout  ceta  dans  ua 
même  ?afe ,  avec  trois  nu-» 
tieres  de  même  nature. 
RESSUSCITER.    Foyei 

RÉSURRECTION. 

RÉSURRECTION. 
Les  Phrlofophes  Herméti- 
ques appellent  ainfi  le  paf«: 
(âge  du  noir  au  blanc  dans 
l'opération  du  grand  œuvre; 
parce  que  le  noir  marque  la 
ptttréfaâfon ,  qnteft  un  figne 
de  mort»  Ils  donnent  auffi 
ce  nom  i  la  tranfmutatio^ 
des  métaux  im^parfaitsen  or'; 
car,  félon  eux,  le  plomb,  le 
fer.  Sec,  font  des  métaux 
morts,  qui  ne  peuvent  être 
Teffufcitcs  &  glorifiés  qu'en 
devenant  or ,  comme  le  pîuji 
baucdegride  leur  perfeaié9« 
ïeij 


43«.        R  « 

RETS.  Filet  à  pêcher. 
Les  Chymîftes  Hermétiques 
pnt  donné  ce  nom  à  leur  aï- 
m^nc,  parce  qu'il  attire  & 
prend  leur  acier ,  comme  un 
filet  prend  le  poiflbn.  Voyei 
Aimant.  Ce  r£ts  doit. s'en- 
tendre de  la  fixation ,  qui  ar* 
rête  &  fixe  les  parties  na- 

Peante^  &  voltigeantes  dans 
eau  roercurielIe,qHe  les  f  hi- 
loPophes  appellent  leur  mer. 
Cette  mer  nourrit  le  poiflbn 
Remore  ou  Echénéts  y  dont 
parlent  le  Cofmopolite  & 
d'Efpagnet,  c*eft-à-dire  le 
grain  me  de  l'or  des  Sages* 

RETORTE.  Vafe  de 
verre ,  de  pierre,  de  terre , 
ou  de  fer, en  forme  de  bou* 
'teille  y  dont  le  col  eft  courbé 
far  le  côté.  Il  ferc  à  difliller 
ians  chapiteau.  On  rappelle 
aufli  Cornue. 
.    REVERBERE,  on  Feu 

PE   REVERBERE.  C'eft  UA 

feu  de  flamme  qui  circule  & 
revient  fur  la  matière  qui  la 
produit»  comme  fait  la  flam- 
me dans  un  four  à  cuire  le 
pain,  Lefiu  de  réverbère  des 
Philorophes  eft  le  feu  inté- 
rieur  de  la  matière  qui  cir- 
cule dans  le  vafe  fermé,  & 
fcell4  hermétiquement. 

REVERBERER.  C'eft 
cuire  ou  faire  circuler  la  ma- 
tière dans  le  vafe  philofo* 
phique. 
REVIVIFICATION. 


R  S 
Aftton  par  laquelle  on  re^ 
met  un  mixte  dans  lepremicr 
état  qu  il  avoit  avant  d'être 
corrompu  par  des  mélanges. 

REVIVIFIER.  Rendre 
à  un  mixte  déguifé  fon  pre- 
mier état  qu'il  avoit  reçu  de 
la  nfture*  On  revivifie  le 
mercure  du  cinabre  &  des 
autres  préparations  qu'on  lut 
donne ,  en  le  faifant  redeve« 
nir  un  mercure  coulant.  On 
revivifie  les  métaux  ,  après 
les  avoir  réduits  en  chaux  par 
lacalcination ,  ou  par  les  eaux 
fortes.  En  termes  de  Science 
Hermétique i  revivifier  c'eft 
redonner  la  vie ,  c'eft-à-dire 
rendre  l'ame  à  fon  corps* 
Voye^i  Rendre* 

RHA.  Rhapontic. 

RHADAMANTHE, 
fils  de  Jupiter  &  d'Europe, 
fut  choifi ,  avec  Eaque  & 
Minos,  pour  £tre  Juge  de 
TEmptre  ténébreux  de  Plu- 
ton,  Voyez  les  Fables  Egyp- 
tiennes &  Grecques  tlévoi- 
lées ,  liv-  5*  ch.  14.  $.  5. 
.  RHAMNUSIE.  Surnom 
de  la  Déeflè  Néméfi^.     . 

RHEA  ou  RHEE.  Une 
des  grandes  Divinités  dés 
Egyptiens^  fille  du  Ciel  & 
de  la  Terre,  eut  aufli  les 
noms  d'Ops  »  Cybele  & 
Vefta.  Elle  époufa  fon  firere 
Saturne»  &  en  eut  Jupiter^ 
Neptune  &  Pluton ,  Junon , 
Cérè€.&  Ve&u  MâisS^r 


^turné  ayant  appris  qti'un  àê 
fes  enfans  le  décrôneroit,& 
ayant  ufurpé  THropire  fur 
Titan  fon  frère ,  ils  firent  un 
traite,  parleque!  Saturne  s'o- 
bligéoit  à  faire  périr  tous  les 
enfans  mâles  qui  naîtroient 
àQ  lui.  Saturne,  pour  tenir 
fa  parok ,  les  dévoroit  à  mc- 
fure  que  Rhea  les  met  toit  au 
monde  ;  ce  qui  la  jetoit  dans 
une  extrême  afBiâion.  Lorf- 
qu'elle  fut  prête  d*accoucher 
de  Jupiter,  elle  concerta  les 
moyens  de  la  dérober  à  la 
cruauté  de  fon  pcre  5  en  con- 
féqnence ,  après  être  accou- 
chée ,  elle  donna  le  petit 
Jupiter  aux  Cpry6antes  pour 
l'élever,  &  préfenta  un  cail- 
lou enveloppé  de  langes  à 
Satïirne,  qui  le  dévora.  Voy. 
les  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées,  liv.  3. 
€h.3&4. 

RHESUS  ,  Roi  de 
Thrace,  vint  au  fecoursdes 
Trovens  avec  une  puifTante 
cavalerie.  Dolon  le  trahit 
auprès  d'UlyfTe  &  de  Dio- 
medc,  qui  pénétrèrent  la 
nuit  dans  le  camp  oà  ^toir 
Rhéfus,  le  tuèrent,  &  enle- 
vèrent Tes  chevaux  avant 
qu'ils  euffent  pu  boire  dans 
le  fleuve  Xanthe,  condition 
abfoinment  requife  pour 
prendre  la  ville  de  Troye. 
Voyez  les  Fables  Egyptien- 
nes Sl  Grecques  dfyoilcea. 


Livre  VI.   Fatalité  VI. 
RHIZOTOMUM* 

Médicament  fpécifique  potir 
guérir  radicalement  une  mar 
ladie. 

RHODEIJEUM.    Huile 
rofat. 

RHODES,  Ifle  de  h 
Mer  Méditerranée ,  dans  la- 
quelle là  Fable  dit  que  Cadr 
mus  aborda  de  TÉgypte» 
qu'il  y  édifia  un  temple  à 
Neptune ,  dont  il  donna  lâ 
garde  à  queloues  Phéniciens, 
&  fie  des  préiens  à  Minerve , 
entre  lefquels  fe  trouvoit  un 
vafe  de  cuivre  très-beau  ^ 
très-remarquable»  &  fait  à 
l'antique;  que  ce  Pays  étoit 
ravagé  par  des  ferpens.  Cette 
Fable  ,  félon  l'explication 
des  vrais  Chymifies ,  ren- 
ferme en  abrégé  tout  le  grand 
oeuvre  ;  car  ,  dit  Michel 
Majer,  pourquoi  ce  prcfent 
d'un  vafe  de  cuivre  fait  à 
l'antique ,  û  ce  n'eft  pour 
nous  donner  à  entendre  qu'il 
faut  faire  plus  d'attention  à 
la  matière  qu*à  la  forme?  Et 
qu'ont  à  la  terre  de  Rhodes  ^ 
c'cft  ia  vraie  terre  philofo- 
phîque ,  &  non  aucune  au- 
tre, qui  toutes  feroient  inu- 
tiles à  cet  œuvre.  Les  fer- 
pens  dont  il  eft  parlé,  ne  font« 
ce  pas  ceux  dont  prefque 
tous  les  livres  des  Chymiftes 
parlent  l  Toute  Fhiftoire  de 
Cadmut .  qu'on  peut  voir 
Eeiij 


M  RI 

dans  (où  ftrttcle*  ^chffcîrt 
jriKore  mieux  cette  explica'» 
Twa. 

Il  tomba  une  oluiç.  d'or 
Ans  rifle  de  Rhodes  au  mo- 
ment de  la  naiiTance  de  Mi- 
nerve. Veye^  MiNë&V£  , 
Pluie  d*6r.  « 

RHODODAPNK  ,  oo 
RHODODEN'DRUM» 
X^nner-rofe. 

RMODOMEL.  Miel 
fofat. 

.  RHODOSTAGMA» 
3 au  rofe. 

RHOE.  Sumach. 
.    RHOBA$<   Coquelicot, 
Ipavot  rovige  fauvage. 

RHUS.  Voyei  Rhoe. 

RHYPTICUM.  Mé- 
dicament d^terfif* 
.    RIASTEL.  Sel, 
.   RICHE.   Joutant  en  ont 
les  pauvres  comme  lesrickes  | 
dtfent  les  Philofophes.  Ce 

3 ni  ne  doit  pas  s'entendre 
es  hommes,  mais  des  mé- 
taux ;  c'eft-à-dire ,  que  les 
l>a«  métaux  oii  les  métaux 
i.uparfaits  ont  également, 
comme  Tor  &  l'argent,  ce 

Ëratn  fixe  &  ce  mercure  que 
s  Phibfophes  cherchent. 
Ils  font  pKis  près  dans  Tor , 
l*argent  &  le  merjnre ,  parce 
que  For  &  Targent  font  en 
effet  plus  fixes, ^  que  te 
mercure  eft  lui-même  ua 
mercure,  ayant  auffi  «e  grain 


*1 

^t  la  vie  des  mâaux. 

On  concluroit  donc  mal 
à  propos  des  expreiTions  ci- 
de/Tus,  que  les  homme» pau<«' 
yres  poilèdent  la  matière  de 
Tc^uvre  également  comme 
les  riches  «  &  qu'il»  font  en 
état  d'en  faire  leç  frais  &  le^ 
opérations,  l!  faut  une  gran- 
de connotHance  de  la  natu- 
re, ce  qu'on  ne  peut  acqué- 
rir fans  étude.  Il  faut  fe  four- 
sir  la  matière  &  les  yafes  « 
&  n'avoir  pas  l'efprît  occupe 
i  fe  procurer  les  moyens  de 
fubfiftance  journalière  ,  ce 
qui  ne  convient  aucuoemenc 
^ux  gens  pauvres.  Lorfque 
ifs  PUilofôphes  di&nt  que 
la  matiei:e  eft  vite,  ils  la  con* 
^dorent  dans  fon  état  de  pn« 
(réfaâion  &  de  diSblution 
en  eau^  qui  eft  commune  à 
tout  le  monde*  C'eû  aufii 
dans  ce  fens-là  qu'ils  difenc 
qu'elle  ne  coûte  rien ,  ou  très» 
peu  de  chofe,  de  même  que 
leur  feu ,  qui  eft  commun  , 
ç'eft-à-dire,  commun  à  tous 
les  êtres  phyfiques^pnifqu'il 
leur  donne  la  manière  d'être, 
&  les.y  conferve, 
.  RIEN.  Les  Philofophes 
ont  difputé  long^tems ,  & 
étfpuieront  enqore  pour  dé« 
terminer  pe  que  l'on  doit 
emendre  par  Rien,  Dieu  ji. 
tout  cré<?  de  mny  c'eft  le 
texte  facré  qui  nous  le  dit. 
(.e  imtîmci^t  le^plus  proba* 


^1 

%1e  ftr  fè  plus  comihfiR  4^11 
tîr^  de  rétymologle  même 
da  terme;  rien  eft  ce  qni  ti\i 
point  d'eiriilence.  Qiie4qtte<- 
«msoht  prijcendo  que  ce  rteh 
on  non  être  eft  quelque  cho- 
fe  retfttivementi  ItTi-iiiême, 
4c  n'eft  rien  quant  aux  cbo* 
4*efl  cnjée^;  a  peu  près  comme 
le  commun  in  peuple  fl(V 
f>èlle  vmde  toix  ce  qui  n'eft 
pAs  occupé  par  un  corps  ps^- 
pftlfle  &  fenlibte.  D'toutrei 
vkknk  que  ce  rien  étAt  s*én- 
tendre  de  la  première  ma* 
tiere  de  toute»  chofès  y  in- 
"forme  &  comme  dans  te 
chaos.avant  la  d^rerttrinatrôii 
«ne  Dieu  lui  a  donti^e  pour 
devenir  celte  on  telle  chofe 
exifkmre  coœme  elle  eft ,  & 
^oe  c'eft  dans  cette  n^éme 
tnatiere  que  tous  le»  for^^s 
peuvent  être  réduits. 

La  plupart  des  Naturatir* 
tes  fembtent  le  penler,  Para- 
celfe  entr'autres  :  mais  il  s^ 
lâut  pas  Teniendre  à  la  let- 
tre; car  il  ne  s^exprlme  'grté- 
tes  âinfi  que  quafid  il  parlé 
de  la  folution  des  corps  8c 
de  leur  putréfeâion^,  &  com- 
flie  les  Fhilofophes  Hertiié* 
tiques  donnent  le  nom  de 
lehaos  ï  la  matière  âù  gradH 
tBuvre,  ic  qu'ils  difent  que 
eetre  matière  eft  celle  donft 
tout  eft  compofé',  il  n'eft 
pas  fnrprenant  que  ceux  qui 
aie: les  entenfeat  pti^iieiit 


cru  què^ces  Pbilofophes  coiU 
fbndôient  leur  chaos  avec  te 
rien ,  ou  la  chofe  dont  Dieu 
atout  créé. 

Un  grand  nombre  pen- 
fent  qu'avant  h  création  ^ 
Dieu  feiil  avoit  exiftence  ; 
qu'il  n'y  avoit  ni  lieu ,  ill 
vuide ,  ot  que  Dieu  rcmplif-' 
Toit  tout  par  ft>h  immenfiié. 
Ceft  la  facoti  de  penfer  6é9 
gens  fenfifs;  car,  ou  il  ne 
nut  poiot  admettre  de  Dicu« 
ce  qui  répugne  au  (bns  com- 
liHm ,  iiu  il  ne  faut  rien  fu  n- 
pofcr  qui  ait  exîfté  éternelle- 
ment avec  Dieu  ;  pas  même 
le  vuide ,  puifqne  ce  ferok 
un  lieu ,  quoiqu'impropre* 
ment  dit,  fuppofé  hors  de 
Timmenfité  de  Dieu-,  ce  qtlî 
ne  peut  exiftér  avec  Hdéè 
que  nous  avons  de  Tes  per- 
feâions  infinies.  Ce  n'eft  psi» 
en  conféquence  de  cela  que 
quehiues  Pbyficiens  moder» 
nes  admettent  le  vuide  dans 
la  nature. 

Lorfoue  les  Cbymiilà 
difent  réduire  Us  corps  à  rien  , 
on  doit  l'éttendre  de  l'alré^ 
ration  &  du  changement 
qu'ils  font  dans  la  configu^ 
ration  aduefle  des  corps  « 
foirpar  la  folution  ou4a  cal- 
cihation. 

Il  ne  faut  pas  fe  laiflêr  in* 

duire  en  erreurs  par  la  ma* 

niere  de  s'exptjmer  des  Phi^ 

fcrfophe$Hertit<?ti^ues,  lorC* 

E  e  iv 


44^  R'I 

qu'ils  dirent  que  leurm^tiere 
119  coûte  rien; ils. font  alors 
allufion  à  l'état  de  cette  ma- 
tière réduite  en  eau  par  la 
diiTpIution.  On  fait  que  l'eau 
ne  coûte  rien.  Ils  en  difent 
autant  du  feu,  parce  qu'ils 
entendent  alors  parler  du  feu 
^de  fa  matière^  le  même  qui 
efi  comil^un  à  tous  les  indi- 
vidus de  la  nature^ 

KILI.U5.  Lingotierç. 

RISIGALLUM,  ou 
ROSAGALLUM.  Efpece 
d'orpiment  d'Une  couleur 
rouge  blafarde^ 

RIVIERE,  les  PIjilo. 
fophes  ont  fouvent  perjfon*- 
Dîfié  des  rivières ,  pour  en 
former  les  fymboles  de  l'eau 
mercurielle  .  des  Sages  ,  & 
ont  dit,  comme  les  Poètes , 
qu'elles  étoient  filles  de  TO 
céan.    Voyci    ACH£l.OVSy 

Rivière  alkalisïe. 
Xes  Chymifles  ont  donné 
ce  nom  aux  fontaines  dope 
l'eau  efl  chargée  d'un  fel  al- 
lait ,  &  difent  que  cette  eau 
yimpregne  de  ces  fels  en 
paflant  par  des  pierres  caii- 
cinées  naturellement  dans 
la  terre.  Le  fy^éme  de  Bép 
cher  (ur  l'origine  des  fon- 
taines minérales,  parojt  plus 
Traifemblable  ;  on  peut  le 
voir  dans  fa  Vhyfiça  pA^ 
ffrranea^ 

ROSE  y  eA  up  de»  poma 


R;« 

-qy  les  Philorophecont  doi»* 
neaux  couleurs  qui  fùrvien^ 
nent  à  la  matière  pendant  les 
opérations.  Ils  ont  dit  ea 
conféquence  que  leur  Roi  ^ 
leur  Reine  changent  dérobes 
fuivant  les  faifons.  Ainfi 

ROBS  BLAKCHE  ,  eft  la 
couleur  blanche  »  qui  fuccede 
à  la  noire,  appelée 

Robe  TEKéBUEUSS  ; 
celle  qui  paroit»  ou  du  moina 
doit  parojtre  dans  le  court 
des  opérations  philofophi<<- 
qnes  ;  car  dans  la  première 
préparation  de  la  matière 
crue  y  on  ne  doit  pas  cher«» 
cher  çtB  couleurs. 

Robe  de  pourpre  ,  eft 
la  couleur  rouge  du  foiifre 
parfaitement  6xé»  C'cft  pour*- 
quoi  h  Fable  di^qu'Apolloa 
vitit  une  robe  de  couleur 
de  pourpre^  pour  chanter 
fur  la  lyre  la  viftoire  queJu* 
piteravoit  remportée  fut  les 
Géans. 

Les  Philofopkesappellent 
Buffi  du  nom  de  R<^e  les 
parties  terreftres  &  groffier 
res  dans  (efquelles  font  ren^ 
fermés  l'or  vif  des  Sages  6c 
leur  mercure  ;  ils  difent  en 
conféquence  qu'il  faqt  dér 
fk>uiller  les  yètemen.s  Se  les 
robes  de  leur  Roi  ^  de  leur 
Reine»  &  les  bien  puri€er 
avant  de  lea  mettre  dans  le 
lit  nuptial  y  parce  qu'ils  doi^ 
V^Qty^trer  purs  ^nqcU^  k 


*1> 

tels  qti^ils  font  venus  au  mon- 
de. Baf,  Vaïenein. 

ROBES.  Vinaigre. 

ROBUB,  Conferve  de 
fleurs  ou  de  fruits. 

ROCHER.  Les  Philofo- 
|>bes  ont  fouventfaitaliufion 
a  la  dureté  des  rochers  pour 
lignifier  la  fixité  de  leur  ma- 
tière ,  &  les  anciens  Sages  eh 
otit  formé  leurs  fables,  & 
leurs  métaraorphofes  de  plu- 
iîeurs  perfonoes  en  rochers  : 
tels  qu'Atlas^  Polydeâe  ,Se- 
-ryphe  &  divers  autres ,  par 
l'afpeâ  de  la  tête  de  Mé- 
dulè;  c'efl-à-dire»  par  la  pro»- 
prîété  fîxative  du  grain  fixe 
OQ  foufre  des  Sages. 

Ilsont  aufn  donné  le  nom 
de  Rocher  à  leur  vafe ,  par 
iimilitude  s  parce  que  leurs 
.métaux  s'y  forment^  comb- 
ine les  métaux  vulgaires  »  & 
Tor  particulièrement,  dans 
lé  roc. 

ROHEL.  Sang  de  drt*^ 
gon. 

ROI#  Ce  nom  a  deux 
fens  différens  chez  les  Phi- 
Jofophes.  Il  s'entend  plus 
ordinairement  du  foufre  des 
Sages,  ou  Tôt  pbilofophi- 
que ,  par  allufion  à  Tor  vul- 
gaire^ appelé  Roi  des  mé- 
taux^ Mais  quelquefois  ils 
entendent  par  le  nom  de 
Roi  la  matière  qui  doit  en-^ 
trer  d'abord  dans  la  confec-- 
tion^u^ mercure, ^  qui  eft 


R  O  44t 

fon  premier  feu,  èe  grain 
fixe  qui  doit  furmonier  la 
froideur  &  la  volatilité  de 
ce  mercure,  Bafile  Valentin 
femble  Tentendre  dans  ces 
deux  fens  au  commence^* 
ment  de  fes  douze  Clefs. 
Dans  la  fuite  il  donne  le 
nom  de  Roi  au  foufre  par- 
fait, &  même  à  la  poudre 
de  projeôion.  On  ne  faa«» 
roit ,  dit-il ,  remporter  la  vic- 
toire ,  fi  le  Roi  n'a  empreinc 
fa  force  &  fa  vertu"  à  fon 
eau ,  6c  s'il  ne  lui  a  donné 
une  clef  de»fa  livrée  ou  coup- 
leur royale,  pour  être  dM** 
fo\is  par  elte ,  &  rendu  invi* 
fible.  Leur  Roi  eft  aufli  le 
même  que  leur  Lion.  Quand 
ils  en  parlent  comme  pou* 
dre  de  projeftion,  ils  difenc 
que  c>fl  un  Roi  qui  aime 
tellement  fes  frères ,  qu'il 
leur  donne  fa  propre  chair  à 
manger,  &  les  rend  ainfi 
tous  Rois  comme  lui ,  c'eft* 
à- dire  Or. 

ROMPRE.  Diffou^ 
dre,  réduire  en  poudre  ou 
en  eau. 

RORELLA.  Plante  con- 
nue fous  le  nom  de  Ros^  ' 
folis, 

ROSAGALLUM.  Voyei- 
RisigAllum. 

ROSCOD.  Vinaigre.'-      * 

ROSE.  Les  Fables  difent 
que  la  fleur  appelée  rofe  fut 
confacrée  à  Vénus  ^  parce 


44%        no 

qu'iffîfr^psne  de  rofier  bleiTa 
cette   Déeflè  dans  le  tems 

Îu'elie  accouroic  au  fecours 
'Adonii  qui  Ce  ipouroit ,  & 
que  fon  fnng  teignit  en  rouge 
cette  fleur  qui  jufque^-là 
^oit  été  blanche.  Cette  fa* 
ble  Ce  trouve  expliquée  dans 
le  liv.  3.  cb.  8.  &  le  ïiv.  4. 
ch»  4.  des'  Fables  dévoil^^» 
£lle  ne  (ignifîe  autre  chofe 
que  le  changetnent  de  la 
couletu:  blanche  de  la  nia- 
ftere  philofophiqne  en  cou- 
leur Touge ,  par  la  jaune  in- 
termédiaire appelée  Vénus, 
On  trouve  même  fonvent 
dans  les  livres  des  Phibro- 

Eh  es,  la  rofe  comme  fyra* 
oie  des  couleurs  rouge  & 
blanche» 

Abraham  Juif,  dans  Fia- 
mel,  jfetnt  un  roder  garni 
de  rofes  blanches  &  rouges  ^ 
planté  fur  le  fommet  d'une 
montagne  y  où  les  vents  fouf* 
£km  avec  violence.  Ainfi 
leur  rofeManckc  eft  leur  ma- 
tière parvenue  à  la  cotileur 
blanche^  &  leur  rofe  rouge, 
eft  leur  foufre  aurifiq.uc. 

Rose  Minékaxe  eft 
Tor  philofophique. 

Rose  Ce  prend  quelque- 
fois pour  le  tartre»  félon 
Rulland. 

RX)SE  DE  Vie.  C'eft,  fui- 
▼ant  Manget ,  une  liqueur 
faite  avec  Peau- de- vie  &  la 
triniurç  de  For  tfè«-^r|  ex^ 


Il  e 

traite  p«-  '*c(prîc  cte  Tcî,  !• 
tout  mêlé  eniuice  avec  4e  M 
de  perles. 

ROSÉE.  PluOeurs  Chy- 
miftes  ont  regardé  la  rotée 
des  mois  de  Mai  &  de  Sep« 
tembre  comme  la  matière  de 
Tœuvre  Hermétique  )  fondes 
fans  do«ite  fur  ce  que  plu- 
fiears  Auteties  ont  avance 
que  la  rafée  était  le  réfiervoir 
de  Tefprit  univerfel  de  il 
Nature.  François  da  Soucyi 
Sieur  de  Ger^an  ,  ^ffàt  iui 
fi  grand  éloge  d^ns  fou  Trai- 
té qui  a  pour  titre  :  /*  Projet 
de  la  Création  du  Monde  | 
qu  il  fembie  vouloir  iiïfibucr 
qu^en  vain  voudroit<-on  pre» 
dre  une  autre  matière  pour 
faire  Vœuvre  Hermétiqve. 
Beaucoup  d^autresparoiilèiit 
daqs  le  même  fentiment; 
maisquandenmédîte  férieu- 
femeut  fur  \e»  textes  des  vrais 
Pbilofophes,  dans  lefquels 
ils  parltnt  de  rofée»  on  eft 
bientôt  convaincu  qu^ils  n'ea 
parlent  que.par  ftmilitude, 
&  que  la  leur  eft  ane  ro* 
fée  proprement  métallique* 
c'cft-à-dîre  ^  leur  eau  mer» 
curieile  foblimée  en  vapeurs 
dans  le  vâfe,  &  qui  retombe 
au  foad  en  forme  de  rofée 
ou  de  petite  pltiie.  Ainfi 
quand  ils  partent  de  rofée 
du  mois  de  Mai ,  c*eft  cdîe 
du  mois  de  mai  6e  leur  pria* 
tems  FbUofopi|it|ut  »  Cor.  \6>i 


»  0 

ifat\  domine  le  figne  des  G^ 

nieanx  de  leur  Zodiaque» 
différent  du  Zodiaque  com<^ 
me  on  peut  le  voir  dans  î'ar- 
tîcle  Zodiaque^  Phiiaiethe  a 
inémedit  pofitivemeot.que 
leur  rofce  eft  leur  eau  mer- 
curieHe  au  fortir  de  la  putré- 
£aâ}on. 

Rosée  ou  Rosse  c£« 
y.ESTE»  Mercure  des  PhiIo'«' 
fophes. 

ROSEE  SOLAIJLE*   Vfijei 

FtuiE  p'On.. 

ROTA.  Côlofone. 

ROTATION.  Foy.  Cir- 
culation* 

ROTENGENIUS.  Colo- 
Jbne, 

ROTIR.  Foyet  Cvi^H. 
^  ROUE.  Suice  des  opéra- 
tions de  l'œuvre  Hernséti-^ 
que.  Tourner  la  roue  ,  c'eft 
«îbferver  le  régime  du  feu. 
Faire  la  circuladon  de  la 
roe/^^c'eftrecomniencer  les 
c^ïérations ,  foit  pour  faire  la 
pierre,  foir  pour  la  multi- 
plier en  qualité.  La  roue  élé* 
mémoire  des  Sages  e(l  la 
converfion  des  élémens  ç\\w 
lofophjques,  c'eft^-dire,  le 
changement  de  terre  en  eau , 
puis  d'eau  en  terre;  l'eau 
renferme  l'air,  ft  la  terre 
contient  le  feu.  V,  Qov- 

VERSION. 

ROUGE.  Terme  de 
l'Art  Hcripétique ,  qui  figni- 
fiele  foufrè  des  Jj^hilofophes» 


*  U  441 

Rouge  SANGUrtî.  Ma- 
Çifierç  parvenii^p^r  la  cuiflou 
a  la  couleur  de  pourpre. 

ROUGEUR.  Même 
cbûfe  que  rouge. 

ROUGIR.  C'eft  cuire  & 
digérer  ia  matière  de  Tœat 
vre  jul^tt'à  ce  qu^elle  ait  ai^ 
teint  la  couleur  de  psvot  H«« 
champs. 

.  ROUILLE.  CouIeur.de 
rouille  de  fer  que  prend  la 
înatiere  avant  que  de  par- 
venir  à  la  couleur  pourprée* 
C'eft  poiirouqi  les  Philofo» 
pbes  ont  donné  le  nom  det 
Mars  à  cette  couleur  ^  dont 
la  durée  eft ,  félon  eux  \  le 
f  ems  du  règne  de  ce  Dieu» 
C'eft  pour  cela  que  Bafile 
Valentin  dît  que  Vénus  don* 
ne  à  Mars  la  couronne  ro^* 
le^  pour  aue  le  Soli^l  la 
prenne  de  tes  mains. 

RUBM^LA.  Liqueur 
fpititueufa  &  diifoîvante  , 
propre  à  titer  la  teinture  de» 
corps.  Telles  font  Teffrit  de 
Vénus,  &ralkaeû  de  Pa-' 
racelfe  &  de  Van-Helmont  j 
plus  particulièrement  qUe 
tous  les  ai^tres  menfti^ues 
di/Iblvans, 

,  RUBIFÏCATÏON.  Con- 
tinuation du  régime  Herraé* 
tique  au  moyen  duquel  on 
parvient  à  faire  pafler  Iji  ma- 
tière de  la  couleur  blanche 
à  la  rouge. 

AVBIFIER.  Rccdrt 


*44        »ty 

COUge*  V.  RUBIFICATIOW. 

RUBINUS  SULPHUi 
JEIIS.  Baume  de  fonfre, 

RUBIS.  Magiftere  au 
ronge  parfait.  ' 

Rubis  Priècieux. 
Poudre  de  projcâion. 

RUMEX.  Efpece  de  pa- 
tience dont  le  foc  eft  rafraî* 
chiflant ,  Sç  dom  on  donne 
la  racine  à  fiicer  à  ceux  qui 
ont  foif.  Blanchard. 

RUPTORIUM.  ■  Caufti- 
que,  pierre  infernale. 

RUSANGI.      >    Cuivre 

RUSATAGI.   f  brûlé. 

RUSCIAS,  Mercure. 

RUSE.  Les  Philofophes 
emploient  la  rufe  pour  ca-^ 
cher  le  fecret  de  leur  Art ,  & 
faire  prendre  le  change  aux 
ignorons.  Ils  ont  afFeflé  pour 
cet  effet  de  ne  s'expliquer 
que  par  des  termes  meta* 
phoriqnes-,  par  ^  équivo«> 
ques ,  des  énigmes ,  des  allé- 
gories &  des  fables.  Ils  con* 
fondent  dans  leurs  écrits  le 
commencement  8c  h  un.  Se 
communément  ils  parlent  de 
la  première  préparation  phi. 
lôlophique  comme  fi  c*étoit 
en  effet  celle  par  laquelle  on 
.doit  d'abord  commencer, 
quoiqu'il  y  ait  une  prépara- 
tion manuelle  de  la  matière 
crue,  dont  ils  ne  parlent 
point  ^  ou  n'en  font  mention 
que  fous  le  terme  de  fubli<> 
màtion  du  mercure.  Elle«eft 


cependant  fi  néceflaîre ,  qnfe 
fans  elle  on  ne  peut  réulfir. 
Ils  donnent  cent  noms  diffé- 
rent à  la  même  chofe  ,  & 
rien ,  dit  Morien  »  n'a  tant 
induit  en  erreur  les  curieux 
de  cette  Science.  V.  Ma- 
tière. Souvent  ils  infèrent 
à  deffein  des  efpeces  de  con- 
tradidions,  qui  n'en  font  pas 
pour  ceux  qui  font  au  fait, 
mais  qxïi  dégoûtent  beau- 
coup ceux  qui  veulent  étu- 
dier leurs  ouvrages.'  L'un  dit 
qu'il  ne  faut  prendre  qu'une 
chofe  ,1'autredit  qu'il  en  faut 
néceffai rement  deux ,  l'autre 
trois  $  8c  ils  ont  raifon  »  quoi- 
qu'ils  paroiffent  contraires , 
parce  que  le  premier  entend 
cette  unique  chofe  de  leur 
mercure;  le  fécond ,  de  leu^ 
mercure  animé  ou  rebis;  & 
le  troifieme ,  de  leurs  trois 
principes  renfermés  dans  ce 
mercure,  favoir  le  fel ,  le 
foufre&  le  mercure,  ou  Tef- 
prit,  Taroe  &  le  corps.  Leur 
çhofe  unique  eft  le  premier 
principe  des  métaux ,  on  leur 
femence  ;  les  dewx  chofes 
font ,  dit  Trévifan  ,  deux 
fnbftances  merciffielles  ex- 
traites de  la  même  racine;  \ 
6c  les  trois  chofes  font  les 
deux  extrêmes  Se  le  milieu 
qui  fert  à  les  réunir ,  qu'ils 
ont  appelé  médium  conjun-» 
gendi  tinâuras  ^  poculam 
amorist  Scc. 


S. 

SN.  fignifif  félon  la  na- 
•  tiire. 

S,,  feule  veut  dire  la 
moitié  du  poids  des  ingré-^ 
diens ,  indiqué  auparavant» 

SABENA  ou  SABON. 
LefTive  de  laquelle  on  fait  le 
fa  von. 

SABLE.  Feu  de  fable. 
Voyei  Feu. 

SABRE.  Feu  des  Philo- 
fophes. 

SACTIN.  Vitriol. 
.    SACUL.  Siwcin. 

SADIR.  Scories  des  mé- 
taux. 

S  A  F  R  A  N ,  fimplement 
dit ,  &  Safran  de  Mars  des 
Sages.  Ceft  la  matière  de 
l'Art  parvenue  par  ta  cuifTon 
à  la  couleur  fafranée. 
-  SAGANI  SPIHITUS. 
Ce  font  les  élémens. 

SAGDA  ou  SAGDO. 
Efpece  de  limon  pierreux 
qui  s'attache  aux  navires. 
Pline ,  Solinus  &  Alberf  le 
Grand  difent  qu'il  a  une  ver^ 
tu  attraâive  .pour  le  bois, 
comme  celle  de  rairoant  pour 
le  fer. 

SAGES.  Koy.  PHILOSO- 
PHES. 

SAGITH  &  SEGITH, 
Vitriol. 

SAHAB.  Merciwe. 

SAIC.  Argçpc-vifc 


SA  |4J 

SAISONS.  Les  Philofo- 

Sihes  ont  leurs  quatre  fai<« 
bns ,  comme  les  quatre  dé 
Tannée  vulgaire  ;  mais  elles 
font  bien  différentes.  Ils  en- 
tendent par  faifons  les  di* 
vers  états  fucceffifs  où  fc 
trouvjs  la  matière  dé  rArt 
pendant  le  cours  des  opérai 
cions.f  &  ces  faifons  fe  re- 
nouvellent  chaque  anné^ 
philofophique,.  c'efi-à-dirc 
chaque  fois  que  Ton  réitère 
ropération  pour  parvenir  à 
la  perfeâion  dp  reeuvre. 
Leur  hiver  eft  le  tems  de  la 
diffolution  &  de  la  putré- 
faâion  :  le  printems  fuccedt 
&  dure  depuis  que  la  cour 
leur  noire  commence  à  s'^ 
vanouir,  jufqu'à  ce  que  b 
couleur  blanche  foit  parfais 
te  :  cette  blancheur  &  la  fa« 
franée  qiii  fuit  ^  forment  leur 
été  ;  la  couleur  rouge  qui 
vient  après  ^  eft  leur  autom- 
ne. C'efl  pourquoi  ils  difent 
qiie  rhiver  eft  la  première 
faifon  de  Tannée,  &  qu'il 
faut  commencer  Toeuvre  ea 
hiver.  Ceux  qui  cecommaor 
dent  de  commencer  au  prîn» 
tems»  n'out  en  vue  que  b 
matière  avec  laquelle  il  £iat 
faif  e  Tœuvre  »  &  non  le  eom* 
mencement  du  travail  d« 
TArtifie  «  putfqu^il  peut  !• 
faire  dans  tout  le  cours  des 
faifoDS  vulgaires. 
SAL  AMAHyM.  Argeac 


44*  »^ 

irulgaifd  que  queTqiief*iiifttf 

appellent  aulTi  Sd  nitre. 
Sal  ANAtHRUBi.  V9yei 

Aî^ATHRON. 

Sal  Crtstaliinus^  Sel 
eutt  d'tirtne  cl*homme. 

Sal  Enixum«  Sel  dtifous 
•n  fuiile. 

Sal  Fusile.  Sel  décret 
pîté.  Qiielques«ttns  le  preti'* 
lient  pour  le  fel  gemme; 
PlanijcampL       •■ 

Sal  GEMMJe^  S^el  genn 
fue  ou  fel  de  terre,  parce 
qii^il  fe  tire  det  mines  où  il 
ù  forme  naturellement  dans 
la  terre.  On  lui  a  donné  le 
nom  de  fel  gemme,  ou  de 
pierres  précieufes ,  dece  qu'il 
t&  clair  &  tranfparent  com* 
Wfte  le  cryflal* 

'  Sal      PEREGRTNOItUBr. 

Compofitioiï  de  fel  nitre,  de 
fei  fiifible,  de  (èl  gemme  ^ 
de  galanga  «  macis,  cobebes  y 
«Ikalt  tiré  du  vin ,  de  la  li-^ 
qoeur  <les  bayes  de  geniè- 
vre. Elle  fortifie  Teftomac , 
aide  à  la  digeiliofi ,  préferve 
49  putréfaâion ,  &  empêche 
éQ  vomir  ceux  qui  vont  fur 
iBier.  Flamfeampi, 

Sal    PHIL0S9PHORt)FM. 

Compofiticn  de  (él  d*or , 
dTantimome ,  de  vitriol  ,.àe 
fégliâe ,  de  germancfrée ,  de 
ciii^erée ,  de  valériane,  d*ab- 
fit^tlie  &de  fel  cdmraun,ad« 
tfkirable  pour  guérir  le»  can* 
•er?  &  le  noU'-mi^tdffgtrC. 
JPlanifcampu 


$At  PRÀCncuwf.  M^-- 
lange  de  nitre  &  de  fel  ar-^ 
moniac  y  par  parties  égales  , 
mis  à'  la  caVe  dans  une  ter-» 
rine  neuve  &  fans  vernis  ; 
fufpendue  on  élevée  au- 
demis  de  terre.  Ce  mélangé 
fe  réfout  en  liqueur ,  &  s*at- 
tacbe  en  forme  de  fel  fur  la 
(ur&ce  esttérieure  du  vafe. 

Sal  TabaRi.  Sel  alem-- 
broth. 

Sal  TABERzEt.  Tartre 
blanc* 

^SALAMANDRE.Ei:. 
pece  de  lézard  que  les  An- 
ciens eroy oient  pouvoir  vi- 
vre dans  le  feu ,  fans  en  être 
confumée.  Les  Phflofophe^ 
Hermétiques  ont  pns  cet 
animal  pour  fymboîe  de  leur 
pierre  fixée  au  rouge  ,  c'eft 
pourouoi  ik  l'ont  smefée  là 
Sctlamandre  qui  erf  conçue 
&  qui  vit  dans  le  feu.  Quel- 
quefois ils  ont  donné  ce  nom 
àr  leur  merc-ire  f  mais^  ploa 
ordinairement  à  leur  foufré 
incombufiible.  La  Salaman- 
dre qui  fe  nourrit  du  feu ,  & 
le  Phénix  qui  renaît  de  fe» 
cendres,  font  fcs  deux  fyra- 
boles  les  pin^  communs  de 
ce  foufre, 

SALEFUR.  Safran. 

SALIS  astrum; 

HuiîedefeL 

SALIVE  DE  LA  LUNE. 
Mercure  <fe»  Pbilofopfaes  , 
ou  la  oumre  <k  laquelle  on 


4Stniit  te  mercarç.  les  an- 
ciens Sages  t'ont  repréfente 
foufi  la  fable  du  Lion  deNé- 
Oiée  defcendu  de  l'orbe  de 
la  Lune. Hercule  le  tua,&: 
en  porta  la  pean  le  refte  de 
fa  vie  y  pour  preuve  de  fa 
wâoire.  V'oyei  LiON. 

Sauve  Ihcombusti- 
SLE.  Mercure  des  Sages» 

SAUUNCA.  Lavande, 
Nard  celtique. 

SALLENA.  Efpece  de 
làlpècre.  FlanifiampL 

SALMAGIS.  Nym- 
phe qui  devint  éperdument 
amoureufe  d'Hermaphrodi- 
te. Elle  s'approcha  de  kn 
dans  une  fontaine»  qui  de- 
puis  prit  le  nom  de  la  Nym-, 
fibe  ;  elle  le  prtiTa «  &  lui  fit 
beaucoup  d'inftances  pour 
l'engager  à  fatisfaire  fes  de<* 
fira  pa(IU>&n4s  ;  ne  potivant 
Fy  aécerifiiner ,  elle  courut 
à  lui  pour  fembraflef  ^  & 
pria  les  Dietix  de  lui  accor- 
der que  leurs  deux  corps 
n'en  fiflènt  plus  qu*un  ;  elle 
fut  exaucée.  Hermaphrodite 
obtint  audi  eue  tous  ceux 
&  celles  qui  (e  baigneroieot 
dans  cette  fontaine ,  particF- 
peroieat  aux  d^ix  fexes* 
Voyei  Hermaphrodite. 

SALMICH.  Mercure 
des  Sages ^  ou  la  matière  de 
laquelle  on  la  tire. 

SALMON£S,perede 
Tyroy  la^uellç  eue  de  Mcp« 


SA  |# 

tune  VlAée  8c  ?A\9i.Voyt{ 
ces  deux  articlesm 

SALTABARI.  Sel  alèm« 
broth. 

SANfBAC.  JaCmin.    . 

SAMECH.  Sel  de  tartrei 

S  A  N  D  AR ACH A 
GRiËCORUM.  Arfenic 
br&t4  )  ou  orpin  rouge  réduit 
en  poudre. 

SAND£RICH.Pkrre«tf 
blanc.        « 

SANG.  (  Se.  Herm.  ) 
Beaucoup  de  Chyroiftes  one 
travaillé  fur  le  fang  des  ani^ 
maux  »  le  prenant  pour  U 
matière  dont  les  Philofophetf 
font  leur  magiftere.  Quel- 
ques-uns de  ces  derniers  Tobc 
en  effet  nommée  Sang^  & 
Sang  humain;  mais  Phtla* 
lethe  dit  qu'il  faut  appliquer 
le  fena  de  ces  expreflions  à 
leur  matière  au  noir.  En 
nommant  Sang  leur  matière^ 
ou  plutôt  leur  mercure,  ils 
ont  fait  allufion  aufangdea 
animaux  qui  porte  la  nourri* 
ture  dans  toutes  les  parties 
du  corps,  &  qui  t&  le  priiH 
cipe  de  leur  conftitution  cor- 
porelle $  il  en  eft  de  même 
de  leur  mercure,  qui  eft  la 
bafe&  le  principe  des  mé^ 
taux.  Ainfi  le  fan^^  des  petite 
enfans  qu'H ér ode  fait  égor<* 
ger  dans  les  Hiéroglyphes 
d'Abraham  Juif,  eft  unealié* 
gorie  de  l'humide  radical  de« 
oaitaux  enraie  4e  la  minière 


44*  SA 

des  ^hilofophes  ^  doimAi 
fous  le  fymbole  des  enfans} 
parce  que  cette  matière  eft 
encore  crue ,  &  laifTée  par  la 
Nature  dans  la  vole  de  la 
perfeftion.  Le  Soleil  &  la 
Lune  viennent  fe  baigner 
dans  ce  fang ,  puifqu'il  eft 
la  fontaine  des  Philofophes 
dans  laquelle  fe  baignent 
leur  Roi  &  leur  Reine.  Fia- 
mel  qui  prévoyok  bien  que 
quelques  ^  uns  prendroient 
cette  allégorie  à  la  lettre  «a 
eu  foin  de  prévenir  le  Lec- 
teur^ en  difant  qu'on  doit 
bien  fe  donner  de  garde  de 
prendre  le  fang  humain  pour 
matière  de  Tœuvre,  que  ce 
feroit  une  folie  &  une  chofe 
abominable. 

Sakg  de  B&ebis.  Mer« 
cure  des  Sages. 

Sang  de  l'Animal. 
Eau  mercurielle,  ainfi  ap- 
pelée de  ce  que  les  Philo« 
lophes  donnent  le  nom  de 
Lion  à  leur  matière ,  &  qu*il 
faut,  difent-ils,  tourmenter 
\e  Lion  jufqu'àce  qu'il  donne 
fon  fang.  Baf  VaUhtin, 

Sang  de  Lato  ne.  Eau 
feche  extraite  de  la  terre 
vierge  des  Sages. 

Sang  de  la  Sala- 
mandre. Rougeur  qui 
paroit  dans  le  récipient  Ibrf- 
qu'on  difltlle  le  nitre  &  le 
vitriol. 

Sang  pu  Dragon  des 


Chymjtei.  Teinture  d'antî* 
moine. 

Sang  de  Mercure* 
Teinture  de  mercure.  En 
termes  <le  Science  Hermé- 
tique, c'cft  le  merctire  des 
Sages  animé  &  digéré. 

Sang  se  l'Hydre  d» 
LeRKE<  Diifolvant  des  Phi* 
loTophes. 

Sang  db  la  Terre 
ou  Aigreur  Minérale. 
Ceft  Thuile  de  vitriol. 

Sang  Spirituel.  Mer- 
cure des  Philofophes.  - 

Sang  du  Lion  vert* 
Mercure  des  Sages. 

SANGLIER  I^ERY- 
MANTHE.  Mercure  def 
Sages.  V.  Eurysthée. 

SANHUINALIS.  Plan- 
te connue  fous  le  nom  de 
corne-dt'-cerfi 

SANGUINARIA:  Voyel 
Sanguinalis. 

SANGUIS  DRA- 
GON I  S.  G'eft  la  patience 
rouge. 

SAPHIR.  Pîerre  pré- 
cieufe  de  couleur  bleue.  Les 
Philofophes  ont  donné  le 
nom  de  Saphir  à  leur  eati 
mercttrielle.  Voyez-en  la 
rai  fon  dans  l'article  Eaa  ci- 
lefle.  I 

S  A  P  H  Y  R  I  C  trUi- 
A'NTHOS,  ou  Fleur  dt 
Saphir.  C*eft  le  faphir  ré-  ' 
duit  en  eau  mercurieîle ,  &  | 
la  lune  aulTiTéduite  es  roe^  i 


«urc. 


I 


s  A 

caw,  tnél^s  enfetnblei^e 
qui  fait,  dit  Planifcampi »  un 
médicament  admirable  con- 
tre les  maladies  du  cerveau. 

SAPO  SAPIENTIiE. 
Sel  commun  réduit  en  huile. 
Les  Philofophes  appellent , 
leur  azoth  fapo  fapicntia , 
ou  favon  de  la  fageflë ,  parce 
qu'il  lave ,  déterge  &  purifie 
le  laton  de  toutes  fes  impu- 
retés, cVfl-à-dire  de  la  noir- 
ceur, 

SARCA.  Fer,  Mars, 

SARCION.  Pierre  rouflc. 
Manget, 

*SARCOTICUM.  On- 
guent propre  à  faire  renaître 
les  chairs. 

SAS  DE  LA  NATURE, 
Ceft  Tair. 

Sas  Hermétique,  Eau. 
mercurielle. 

SATIR.  Eau  falée  des 
Philofophes. 

SATURNALES.  Pen- 
dant les  Saturnales  chez  les 
Romains,  les  Mercuriales  ou 
Herméaies  chez  les  Grecs , 
les  domeftiques  prenoient  la 
place  des  maîtres,  &  ceux- 
ci  fervoient  leurs  domefti- 
ques.  Bien  des  gens  n'ont 
jamais  pu  trouver  la  raifon 
d'un  tel  procédé ,  &  il  ne  faut 
pas  en  être  furpris.  Les  My- 
thologues ne  font  pas  com- 
munément Philofophes  Her- 
métiques ,  &  ne  cherchent 
gueres  qu'à  donner  à  la  fable 


SA  449 

des  interprétations  morales^ 
quelquefois  phyfiques.  Ces 
fêtes  étoient.  inilituées  en 
l'honneur  de  Saturne  i  à'oh. . 
les  Philofophes  extrayenc 
leur  mercure^  qui  prend  la 
domination  fur  Tor^  fon  fu- 
périeur  en  tout ,  pendant  le 
temsdu  règne  de  Saturne, 
c'eft-à-dire  pendant  le  tems 
de  la  couleur  noire  ou  de  ta 
putréfaôion.  Alors  le-  do- 
mefiique  domine  fur  fon 
maître  ^  qui  reprend  enfuite 
fa  doinination* 

SATURNE,  un  des 
grands  Dieux  des  Egyptiens^ 
étoit  61s  du  Ciel  éc  de  la 
Terre;  félon  quelques-uns, 
du  Ciel  &  de  Vefta  ;  &  fui- 
vant  Platon ,  en  fon  Timic^ 
Saturne  étoit  fils  de  l'Océan 
&  de  Thétis.  Il  époufa  Ops 
ou  Rhéa  fa  fœur,  &  s'em- 
para du  Royaume  de  fon 
père ,  après  l'avoir  mutilé. 
Titan,  frère  de  Saturne ^ à 
qui ,  comme  aîné  »  apparte- 
noit  le  Royaume  ,  fit  la 
guerre  â  celui-ci  pour  s'en 
emparer.  Il  le  céda  cepen- 
dant à  Saturne  «  à  condition 
qu'il  ne  confervecoit  aucun 
des  enfans  mâles  qui  lui  naî- 
troient ,  afin  que  la  couronna 
retombât  dans  fa  famiile. 
Saturne  confentit  avec  plai^ 
fir  à  cette  condition  ^  parce 
qu'il  avoit  appris  qa'un  de 
les  fils  le  détrôneroio  S^- 
Ff 


450  S  A 

tome  pour  tcnîf  fa  parole , 
dévorok  lui -même  tous  les 
enfant  mâles  qui  lui  naif- 
foienr.  Ops  qui  en  et  oit  très- 
inortifiée,  ufa  d'un  ftrata- 

J;ôme  paur  les  confcrver.  Se 
entant  enceinte  &  prête 
iTaccoucber,  elle  fe  munit 
d'un  caillou,  &  après  avoir 
mis  Jupiter  au  monde, elle 
le  donna  à  nourrir  aux  Co- 
rybantes,  &  lui  fubftitua  Ton 
câilloti  ,  qu'elle  enveloppa 
de  langes ,  &  le  pr^(enta  à 
Saturne,  qui  le  dévora ,  fans 
y  faire  attention.  Métis  fit 
prendre  dans  la  fuite  à  Sa- 
larne  un  breuvage  qui  lui  fit 
rendre  le  caillou  &  les  en- 
fans  qu'il  avoit  engloutis. 
Titan  s'étant  appercu  de  la 
fnpercherié  de  Rh/a ,  fit  la 

Suerre  àfon  frère,  s'empara 
e  Saturne  &  de  fon  époufe, 
&  tes  mit  en  prifon ,  oh  ils 
redorent  jufqu'à  ce  que  Ju- 
piter j  devenu  grand ,  les  en 
délivfa.Saturne  craignit  alors 
pour  lui  les  effets  de  la  pré- 
dîâion  qu'on  lui  avoit  faite , 
&  tendit  des  embûches  à  Ju- 
piter. Celui-ci  les  ayant  dé- 
couvertes, fit  la  guerre  â  fon 
père,  le  détrôna  &  le  mutila. 
Saturne  fe  retira  en  Italie 
dans  le  pays  Latium,  où  ré- 
gnoitJanus,  qui  le  reçut  très- 
humainement.  Ils  régnèrent 
conjointement ,  &  procurè- 
rent à  leurs  Sujets  toutes  for'> 


SA 
tes  4e  bieii»*% Voyez  PcxplV- 
cation  chymique  de  cetttf 
fable ,  dans  le  liv.  3.  chap.  3. 
des  Fables  Egypi*  &  Grecq, 
dévoilées. 

Satu&ne  ,  cbez  le» 
Chymiftes  vulgaires,  eftle 
plomb.  Les  Pbilofopbes  Her- 
métiques donnent  le  nom  de 
Saturne  à  plufieurs  chofes. 

La  première  eft  la  couleur 
noire»  ou  la  qnatiere  parve- 
nue à  cette  couleur  par  la 
diffolution  &  la  putréfaâion* 

La  féconde  eu  le  plomb 
commun  ,  le  plus  imparfait 
des  métaux  •  &  par  cette  rû| 
fon  le  plus  éloigné  de  la  ma« 
tiere  du  grand  œuvre.  Gar- 
dez-vous bien  ,  dit  Riplée  , 
de  travailler  fur  le  Saturne 
vulgaire,  parce  qu'il  eft  dit, 
ne  mangez  point  du  fils  dont 
la  mère  eft  corrompue  $  & 
croyez- moi ,  bien  des  gens 
tombent  dans  l'erreur  en  tra- 
vaillant fur  Saturne,  Saturne 
fera  toujours  Saturne ,  dit 
Avicenne.  Ryplécy  Pkilor* 
cîi ,  cap.  a. 

La  troifieme  eft  l'Adrop 
des  Sages,  ou  Vitrtbl  azo- 
quée  de  Raymond  LuUe. 

La  quatrième  eft  le  cuivre 
commun,  le  premier  des  mé- 
taux, comme  l'aflure  Arnaud 
de  Villeneuve  dans  fon  Mi^ 
roir  de  VAlckymit^  difp*  8» 
vqL  é\.  du  Théâtre  Chymique* 

Fiufieurs  Phiiofophes^dit* 


SA 

îl  >  ont  exercé  leur  fcîencè 
fur  les  planètes  5  &  notre 
première  planète  s'appelle 
Vénus ,  la  féconde  Saturne , 
la  troifieme  Mercure ,  là  qua- 
trième Mars ,  la  cinquième 
Jupiter  f  la  fixieme  lâ  Lune , 
&  la  feptieme  le  Soleil.  Ba« 
file  Valentin  dit  que  la  géné- 
ration du  cuivre  fuit  immé* 
diatement  ou  tient  le  pre- 
mier lieu  après  le  Merctire, 
Baf.  de  rébus  Ndt,  &  fuper 
liât,  à*  4.  Rien ,  dit  Para- 
celfk  (lib.  4.  Philof,  de^lc- 
mento  Aquœ  ) ,  n'a  plus  d'affi* 
nité  avec  les  minéraux  que 
le  vitriol.  Le  vitriol  eft  iiî 
dernier  dans  la  réparation 
des  minéraux,  &  la  généra* 
tion  des  métaux  fuit  immé-^ 
diatement  la  fienne ,  entre 
iefquels  le  cuivre  tient  là 
première  place. 

Le  cinduieme  n^eft  autre 
que  la  préparation  philofo- 
phique  du  cuivre  philofophi* 
que ,  au  moyen  du  menftrue 
végétable  ;  ce  qui  lui  a  fait 
donner  le  nom  de  Tlante 
faturnzenne  végétable ,  afin 
de  le  diftinguer  du  cuivre 
avant  fa  préparation.  Mais 
ce  menftrue  végétable  eft  le 
menftrue  phiîofophique. 

Plufieurs  ont  pris  l'antî- 
moine  pour  le  plomb  des 
Sages ,  tant  à  caufe  des  élo- 
ges que  plufieurs  Auteurs 
donnent  à  ce  minéral  y  que 


SA  4îr 

{iarde  cjuequelques-tins  d'en* 
tr'eux  le  nomment  ou  fem- 
blent  l'indiquer  pour  la  ma« 
tiere  de  laquelle  il  faut  ex** 
traire  le  mercure  des  Philo- 
fophes.  ArtéphiUs  appelle 
dette  matière  Atitirhoine  dei 
parties  de  Saturne  y  &  \t\xt 
Inercure  Vinaigre  antimo'» 
niai  faturnien.  Mais  il  s'ex- 
plique enfuîte  en  difatit  qu'il 
appelle  cette  matière  Anti^» 
tnoine ,  parce  qu'elle  en  a  Icà 
propriétés.  Le  plus  grand 
ftombre  la  noitlmertt  Racé 
de  Saturne  ^Scde  Saturnie  ve- 
gétate.  Mais  en  Vain  cherche* 
toit-on  à  fubftituer  le  mer- 
cure extrait  du  ploitib  au 
mercure  vulgaire ,  il  ne  feroît 
que  moins  pur  que  lui ,  8i 
par-là  même  feroit  encore 
plus  éloigné  de  l*œuvre.  Il 
faut  trouver  une  matière  qui 
ait  la  propriété  de  purifier  & 
de  fixer  le  mercure.  Les  Sa- 
ges ,  dit  Philalethe ,  l'ont 
cherchée  dans  la  race  dô 
Saturne ,  &  l'y  ont  trouvée  , 
en  y  ajoutant  un  foufre  mé- 
tallique qui  lui  manquoit. 

Saturne  CoRisiu.Noni 
que  les  Chym'îÛes  ont  donné 
a  du  plomb  diffous  dans  dp 
l'eai]- forte ,  &  précipitéaveC 
l'efprit  de  feL 

Saturnie    VégétaIé 

ou  Vegétablél.  Matière  , 

&  un  des  principaux  ingré- 

diens  du  roagiftere  des  Phi* 

Ff  ij 


4n         SA 

lofophes.EUe  eft,  difent  les 
Sages ,  de  race  de  Saturne, 
C^eft  pourquoi  quelques-uns 
Font  nommée  Vénus ,  Ecu- 
me de  la  mer  Rouge ,  leur 
Lune  &  leur  Femelle.  On 
ia  qualifie  végétable ,  parce 
qu'elle  végète  pendant  les 
opérations  ,  &  qu'elle  ren- 
ferme le  fruit  de  l'or  qu'elle 
produit  dans  fon  tems,  lorf- 
qu'elle  eft  femée  dans  une 
terre  convenable ,  &  qu'on 
y  applique  le  régime  requis 
du  feu ,  qui  doit  être  gou- 
verné à  l'imitation  de  celui 
de  la  Nature.  V.  SatuknE. 
SATURNIEN.  (  Vinai- 
gre )  Mercure  des  Philof. 

SATYRES.  La  Fable 
dit  que  c'étoit  une  efpcce 
d'hommes  ayant  deux  pcti-» 
tes  cornes  à  la  tête  y  &  la 
forme  de  boucs  depuis  la 
ceinture  Jtifqu^aux  pieds  ^ 
<]u'ils  accomp^poient  Bac- 
çhus  avec  les  Corybantes  & 
les  Bacchantes.  Les  Satyres 
ayant  appris  la  mort  d^Odris 
€{\ie  Typhon  avoii  maffacré 
inhumainement  firent  reten- 
tir les  rivages  du  Nil  de  leurs 
hurlemens  &  de  leurs  plain- 
tes. Auflî  eft-ce  le  Dieu  Pan 
Egyptien  qui  a  donné  lieu 
aux  Satyres  des  Grecs.  Voy. 
ce  que  lignifient  ces  Monf- 
très  dans  Particle  OJiris. 
'  SAVEUR.  Senfation  que 
les  efprits  fulfureuz,  falins 


SA  se 
8c  mercurieh  font  fur  les  of* 
ganes  du  goût.  Les  fels  n'ont 
par  eux-mêmes  aucun  goût  ^ 
&  Ton  ne  doit  attribuer  leur 
mordacité  qu'à  l'ignéité  que 
leur  communique  un  foufre 
mercuriel  &  volatil ,  qm  y 
eft  toujours  roêléy&  qu'il  eft 
tfès-difficilc  d'en  féparer» 
Les  faveurs  différentes, atne* 
res ,  douces ,  acides,  ne  vien- 
nent que  de  la  différence  an 
mélange  du  foilfre  avec  le 
fel  ;  &  plus  fes  faveurs  fonc 
pénétrantes  ,  plus  il  y  a  de 
foufre  mercuriel. 

SAVON  DES  ^AGES* 
Azoth  des  Philofophes ,  avec 
lequel  ils  purifient,  lavent  & 
blanchinent  leur  laton.  Voy^ 
AZOTH   &  Mfrcure. 

SAURE.  CreiTon  de  fon* 
taine. 

SAXIFRAGE.  Cryftal 
pàle-cîtrin.  PlanifcampL 

Saxifrage  efi  auffi  le 
notn  qiTe  Ton  donne  en  gé- 
néral à  tout  médicament 
propre  à  diilbudre  h  pierre 
&  la  gravelle  dans  les  reins 
&  dans  la  vedie. 

SAYRSA.  Mars  ou  fer. 
SBESTEN.  Chaux  vive, 
Rullandus, 

SCAMANDRE.  Fleuve 
de  Phrygie  qui  prend  fa  four* 
ce  au  mont  Ida.  Homère  à\x 
qiîe  les  Dieux  TappeKefît 
Xanthe ,  &  les  hommes  Sca^ 
Hiandre.  La  ville  de  Troye 


s  c 

t\*auroit  jamais  été  ptifé ,  (! 
les,  Grecs  n'avoient  empêché 
lès  chevaux  de  Rhéfits  de 
boire  dans  ce  fleuve.  Voyei 
JRhésus. 

SCAOPTEZE.  Ceft-à- 
dire  Flamme.  Di8.  Herm. 

SCARELLUM.  Alun  de 
plume.  • 

SCARTEA,  Orvale, 
Toucebonne. 

SCEAU  ou  SE  EL, 
Matière  des  Phiïofophes  au 
Boir.  Il  faut  entendre  la  mê- 
me chofe  par  Sceau  Hermé" 
tique,  &  non  la  manière  de 
fceller  lés  vafes  avec  la  ma- 
tière même  dont  ils  font 
compofés* 

Le  Sceau  Hermétique  vul- 
gaire eft  de  trois  fortes ,  & 
le  fait  en  fondant  à  la  flamme 
de  la  lampe  lé  cou  du  vafe 
philofophique  ou  autre ,  & 
en  ea  rapprochant  les  bords 
de  manière  qu'ils  fe  fondent 
enfemble,&  empêchent  l'air 
ày  entrer  ou  d'en  fortir.  La 
féconde  manière  confîfle  à 
boucher  le  vafe  avec  un  bou- 
chon de  verre,  qui  prenne 
bien  Jufte  dans  toute  fa  «"îr- 
conférence;  on  le  lu  te  en- 
fuite  avec  un  bon  maftic.  La 
troifieme  façon  cft  d'adapter 
au  col  du  vafe  un  autre  vafe 
femblable,  mais  plus  petit, 
&  renverfé.  On  les  lute  auffi 
9vec  du  maftic. 

Sc^Av  J>£S  Sceaux^  Le 


se  4sf 

même  que  Sceau  Herméti*^ 
que» 

Les  Sept  Sceaux  d*Her'*^ 
mis  font  les  opérations  fe-* 
crêtes  de  Tauvre  philofo- 
phique. 

SCEB  ou  SEB.  Alun. 

SCEDENIGL  Pierre  Hé-: 
matite. 

SCELLER.  Voyei  SéEL-, 

LER 

SCHONAM.   Sel  i^4 

Phiïofophes. 

SCIDEN.  Cérufe.  ^ 
SCIENCE  HERMETI- 
QUE. Les  Adeptes  ou  Phi- 
ïofophes. difenc  que  cette 
fcience  eft  la  clef  de  toutes 
les  autres ,  parce  qu^elle  don- 
ne la  connoiflance  de  toute 
la  Nature,  Elle  confifte  à  ap- 
prendre la  manière  de  faire 
un  remède  propre  à  guériif 
tous  les  maux  qui  affligent 
rhumanité ,  à  conferver  Ie< 
hommes  «n  vigueur  &  dans 
une  fanté  parfaite  auffi  long- 
tems  que  la  conftitution  du 
corps  humain  peut  le  per- 
mettre ;  à  faire  une  poudre 
appelée  Poudre  de  projec- 
tion ,  qui  jetée  en  quantité 
proportionnée  fur  les  mé- 
taux en  fuflon»  les  tranfmue 
en  or  ou  argent  ,  fuivant 
le  degré  de  perfeftion  qu'on 
lui  a  donné.  Voyei  PANA- 
CÉE ,  Pierre  Philoso- 
PHALE,  Poudre  de  Pro 

SECTION   &   ALCHYMIE. 

Ffiij 


fe4  «  C 

SCIRON.  Fameux  brî- 

S^and  qui  attaqtioic  les  paf- 
ans  f  &  leur  faîfoit  foufFrir 
tous  les  maux  imaginables. 
Théféc  le  fit  périr  &  jeta 
fon  corps  dans  la  mer  ,  où 
fes  os  fe  changèrent  en  ro- 
cher. Cette  fable  ne  fignifie 
que  la  diflblution  &  la  pu- 
trëfaSion  àéUgnées  par  les 
brigandages ,  &  la  mort  de 
Sciron   eft  la    fixation    en 

iùerre  de  la  matière  dç$  Phi* 
ofophes ,  dont  la  métamor- 
phofe  des  os  de  Sciron  eft  le 
l^mboîe.  Voyez  THiftoire 
qe  Théfée, 

SCIRONA.  Rofée  d'au- 
fomne ,  fuivant  Rullandus. 

SCIRPUS.  Jonc  com- 
mun. 

SCOLYMUS.  Arti- 
chaut. 

SCORAX,  Gomme  d'oli- 
vier. Rullandus, 

SCORIES.  Impuretés 
qui  (e  réparent  des  minéraux 
éc  des  métaux  pendant  la 
fufion. 

SCORITH.  Soufre, 

SCORODON.  Ail. 

SCORODO  PRA- 
SUM.  Ail,  porreau ,  rocam- 
bole. 

SCORPION.  Quelques 
Cbymiftes  ont  donné  ce 
nom  au  foufre  des  P^iilofo- 
fhes.  Mange t, 

SCRiPTULUS.  Scrupu- 
.  Uff  ppîd^  ufité  en  Médecine. 


se  SE 

Ceft  la  troifieme  partie  dtnn€ 

dragme. 

SCRUPULE.  Le  tiers 
pefant  d'un  gros. 

SCYLLA    &  -  CARIBr 

D  E.  Monftres  fabuleux  y 
ou  rochers  de  la  mer  Médi* 
terranée  ,  contre  lefquels  les 
vai  fléaux  fe  brifent  fquvent. 
Les  Argonautes  ne  les  évi- 
tèrent qu'en  envoyant  une 
colombe ,  qui  leur  fervit  de 
guide.  Vcyei  ARGONAU* 
T£S ,  &  les  Fables  Egypt» 
&  Grecq.  dévoilées,  liv.  a. 
chap.  I. 

SCYTICA  RADIX. 
Réglifle. 

SEB  fignifie  ordinaire- 
ment de  l'alun  y  mais  quel« 
quefoia  Tor.  Rulland.  En 
termes  de  Chymie  Hermé- 
tique ,  c^eft  la  matière  par- 
venue à  la  couleur  blanche, 
appelée  Alun  &  Orblancm 
.  SEBLEINDE.  Matière,  de 
l'œuvre. 

SECACUL.  Plante  ap- 
pelée Sceau  de  Salùmon, 

SECRET  DES  SE- 
CRETS. Art  de  faire  la 
pieue  des  Sages ,  ainfi  nom- 
mé tant  à  canfe  du  fecret  que 
les  Phiîofopbes  gardent  à  cet 
égard ,  à  l'imitation  des  Prê- 
tres d'Egypte  ,  qu'à  caufe  de 
fon  excellence.  Une  à^s  rai- 
fons  qu'apportent  les  Philo- 
sophes pour  s'excufer  de  ce 
qu'ils  <ie  divulguent  pa$  i^q 


SE 
fecret  fi  utile  à  ceqx  qui  le 
ftvent,  c'eft  que  tout  le 
monde  voudroit  y  travailler, 
&  abandonneroit  les  autres 
arts  &  métiers  fi  nécefTaires 
à  la  vie.  Toute  la  foçiété  en 
feroit  troublée  fiç  boulevcr- 
fée. 

Secret  de  l'Ecole. 
C'eft  particulièrement  la 
connoiitànce  de  la  vérita- 
ble &  prochaine  matière  de 
ToBuvre,  &  de  ft  première 
préparation^ 

SEDEN.  Vafephilofo* 
phique. 

SEDEN  &  SEDINA. 
Sang  de  dragon. 

SÉELLER.  Fermer  le 
vafe ,  le  çlorre  hermétique- 
ment. Foytfij  Sceau. 

SCELLER  la  Mère  dans 
éu  furie  ventre  de  fon  En" 
fant ,  c'eft  fixer  le  mercure 
au  moyen  du  foufre  philo- 
fophique ,  qui  en  a  été  formé. 
Cette  opération  doit  s'enten- 
dre df  l'œuvre  de  la  pierre , 
&  4e  celui  de  l'éfirir.  Le 
fcéau  qui  fert  à  cfla  eft  un 
petit  cercle  blanc  qurfe  ma- 
nifefte  fur  les  bords  de  îa 
matière  quand  elle  com« 
mence  à  quitter  la  noirceur 
&  à  f e  fixer. 

SEGAX.  Sang  de  dra- 
gon. 

SEGITH.  Vitriol  philo- 
sophique. 

SÇ}eN:EUR  DE  LA 


S  E  -  4t  J 
TERRE.  Plomb  ,  felop 
Manger, 

Seigneub/des  Mé- 
taux. Saturne  ;  mais  le 
Roi  àts  métaux  eft  Tor, 

Seigneur  des  Pier- 
res. Sel  alkili« 

Seigneur  des  Mai-- 
SONS  Célestes,  Ceft  le 
figne  qui  y  domine*  Koyej 

2toDIAQUE. 

SEL*  Subftance  compo*» 
fée  de  peu  de  terre  fulfureufe 
&  de  beaucoup  d*eau  nier- 
curîelle.  Les  Chymiftes  en- 
tendent par  fel  la  matière 
fubftanciellé  de*  rorps ,  donc 
le  foufre  eft  la  forme. 

On  compte  çn  général 
trois  forces  de  fels  princi- 
paux ,  le  nitreux ,  le  marin 
&  le  vitrioliquç  ;  quelques:* 
uns  y  ajoutent  le  tartareux. 
Le  marin  paiTe  pour  être  le 
principe  des  autres.  De  ce 
lel  voîatilifé  fe  forme  le  ni-» 
tre,  du  nitre  le  tartre,  &  du 
tartre  cuit  &  digéré  le  vitriol. 
Ils  partagent  encore  les  fels 
en  trois  cl^ffes ,  qu'ils  appela- 
ient fel  volatil,  fçl  moyen 
&  fel  HxQ*  Le  premier  ou  le 
volatil  mêlé  avec  le  foufre 
volatil ,  eft  proprement  le 
mercure  4,  ou  le  principe  des 
odeurs  ,  des  couleurs  &  des 
faveurs  :  le  fel  raoyeo  qui  en 
eft  la  bafe ,  avec  le  fel  fi'x.Q , 
qu'ils  appellent  proprement 
cQrvs  :  de  manière  que  U^ 


m6  s  B 

lou^e  &  le  fel  fixe  font  , 
comme  âans  un  tableau  ,  la 
toile  toute  imprimée ,  &  prê- 
te à  recevoir  Tébauche;  le 
fel  &  le  foufre  moyen  font 
rébauchc  même  \  &  le  fel 
avec  le  foufre  mercurieU  où 
volatils  ,  font  les  coule iks^ 
fines  ménagées  ^  &  le  vrai 
coloris,  ou  U dernière  main 
«Tun  tableau. 

Sel.  Terre  feiiilléc  des 
Sages  )  ou  pierre  au  blanc , 
qiiiï  eft  en  effet  un  fel  «  mais 
le  premier  être  de  tous  les 
Tels,  fans  être  tiré  d'aucun 
fel  particulier  «  comme  ni- 
tre^alun,  vitriol^  &c. 

Sel  alkali.  Le  roa- 
giftere  des  Sages  efl  un  Sel 
alkali,  parce  qu'il  eft  la 
bafe  de  tous  les  corps  ;  mais 
en  vain  pour  le  faire  fe  fer- 
viroit-on  du  fel  de  foude, 
ou  de  quelque  autre  fel  al- 
kali de  quelque  plante;  car, 
comme  dit  Bafile  Valentin , 
le  fel  des  plantes  eft  un  fel 
tnort,  qui  n'entrç  point  dans 
le  magiftere. 

Sel  Elebrot.  C'eft  la 
même  chofe  que  fel  alkali , 
ou  le  niagiftere  au  blanc. 

Sel  fusible.  Matière 
des  Sages  cuite  &  parfaite 
au  blanc  j  elle  eft  appelée 
Sel  fufîhle ,  parce  qu'elle  eft 
en  effet  un  ief ,  &  que  ce  fel 
fond  comme  la  cire^  quand 
on  le  met  fur  une  lamifie 


SE 
dd  m^tàl  rougte  au  feti.:^ 

Sel  des  Métaux.  Plu^ 
fieurs  Chymiftes  prenant  ces 
termes  à  la  lettre ,  fe  foi^t 
imaginés  que  la  matière  des 
Fhitofophes  étoit  les  métaux 
réduits  en  fel  ou  vitriol, 
parce  que  les  Sages  donnent 
le  nom  de  Sel  des  métaux  à 
cette  matière  ;  mais  il  fam 
expliquer  ces  termes  de  leur 
magiftere  au  blanc  ,  parce 
que  de  même  que  le  le!  eft 
le  principe  des  métaux  vul- 
gaires, le  fel  des  Sages  eft 
ta  racine  &  la  première  ma- 
tière des  métaux  philofophi- 
ques. 

Sel  des  Ikd£S.  Sel 
gemme* 

Sel  rouge.  Soufre  ron- 
ge des  Philofophes, 
,  Sel  And£ron.  C'eft  le 
nitre. 

Sel  Allocaph.  Sel  w- 
moniac. 

Sel  de  Hongrie.  Sel 
gemme. 

Sel  amer.  Alkali. 

Sel  de  Grèce»  Alun. 

Sex.  Indien*  Mercure 
des  Sages. 

Sel  de  nom.  Sel  gemme. 

Sel  de  pain.  Set  marin 
ou  commun. 

Sel  fou.  Salpêtre. 

Sel  alocoph.  Sel  ar- 
moniac. 

.    Sel  rouge  des  Ind£$* 
AnatbroD, 


Se! 


me. 


SE 

Sït  PES  Sages.  Sel  ar- 
nonîac  natiireL  Mais  le  fel 
des  Sages  «  ou  PhiloTophés 
hermétiques ,  efi  leur  matiè- 
re parvenue  à  ta  biancheùr. 

Sel  ikfe&nàx..  Nitre. 

SÈL  Taberzbt  , 
Sel  crystallitj 
Sel  de  Cappa  .  ^^^ 
DOCE,  >g^"^ 

Sel  lucide  ,       \ 
Sel  Adram  ,        ) 

S^L  Solaire.  Sel  ar- 
moniac  des  Philofophes. 

Sel  honore.  Matière 
de  laquelle  fe  fait  le  mercure 
hermétique. 

Sel  fleuri.  Ceft  le 
mercure  même  ,  ou  eau  fe- 
che  des  Sages.  Ceft  pour^ 
quoi  Marie  (  dans  fon  Epître 
à  Aros)  dit,  prene?  les  fleurs 
qui  croiiTent  fur  les  petites 
montagnes. 

Sel  BRULE.  Matière  de 
Toeuvre  au  noir. 

Sel  spiritualisé  ,  ou 
JSJpric  defcl  dis  Philofophes. 
Ceft.  leur  mercure  prépara 
par  la  fublimation  herméti- 
que* 

SELPâXRE    DES   SAGES. 

Nitre  Philofophique. 
Sel  de  terre,  ^  Mercure 
Sel  de  verre,  \  des   Sa«- 
Seldelamer,  }ges. 

Sel  armokiac  des 
Philosophes.  Matière  de 
Tpeuvre  pendant  fa  fubUma- 


S  B  4J7 

tion ,  &'dans  le  tems  qu'elle 
volatilife  le  6xe  ou  le  foiifire^ 
ou  t*or  des  Sages. 

Sel  a r mon iac. Ma- 
tière parvenue  à  la  couleur 
blanche  ;  ainfi  appelée  de 
ce  que  rharmonie  commen- 
ce à  s'établir  entre  les  prin- 
cipe*  de  Tceiivre  ,  qui  pen* 
dant  la  putréfaâion  étoit  u% 
chaos  plein  de  confufion. 

Sel  acide*  Mercure 
philofophique. 

Sel  fixe.  Soufre  des 
Sages. 

Sel  volatil.  Mercure 
hermétique. 

Sel  VEGETAL.  Sel  de 
tartre. 

Sel  de  S  atu  rn  e.  Plomb 
réduit  en  fel. 

Sel  universel.  Mer- 
cure des  Sages. 

SEMELÉ  ,  fille  de  Cad* 
mus,  devint  mère  de  Bac-* 
chus ,  pour  avoir  accordé  fc§ 
faveurs  à  Jupiter.  Junon  dé* 
guifée  en  vieille ,  &  fous  la 
figure  de  fa  nourrice ,  lut 
confeilîa  de  demander  en 
grâce  à  Jupiter  qu'il  vînt 
la  voir  avec  toute  fa  ma» 
jefté ,  &  de  la  même  ma- 
nière qu'il  fe  préfentoit  à 
Junon ,  fon  époufe,  Jupiter  y 
ayant  confenti,  vint  lui  ren- 
dre vifite  avec  fes  foud«-es  & 
fes  tonnerres.  Le  palais  de 
Sémélé,  &  Sémeié  elle- 
même  eu  fureot  réduits  ea 


458  S  E 

cendres.  Jupiter  ordonfia4m^ 
fuite  à  Mercure  de  tirer  l'en- 
fant de  Tes  cendres.  Fojrej 
Bacchus.  ^ 

SEMENCE,  dit  fim- 
pîement ,  fignîfie,  en  termes 
d'Alchymie»  le  foufre  des 
Philofophes.  Mais  lorfqu'ils 
difent  Semence  des  métaux  ^ 
ils  entendent  leur  mercure, 
&  quelquefois  leur  magifter^ 
parvenu  à  la  couleur  blan- 
che. 

.  Quand  les  Adeptes  par- 
lent en  général  de  la  femence 
des  métaux  vulgaires  ,  & 
qu'ils  inflruifent  de  la  ma- 
nière dont  ils  fe  forment  dans 
les  entrailles  de  la  terre,  la 
femence  de  laquelle  ils  par- 
lent ,  eft  une  vapeur  formée 
par  l'union  des  élémens  , 
portée  dans  la  terre  avec  l'air 
&  1  *ë9u ,  fublimée  enfuite  par 
le  feu  central  jufqu'à  la  fu- 
perRcte.  Cette  vapeur  fe 
corpprifie  &  devient  onc- 
tuetife  ou  vifqueufe  ,  s'aç* 
croche,  en  Te  fublimant ,  au 
foufre  qu'elle  entraîne  avec 
elle,  &  forme  les  métaux 
plus  ou  moins  parfaits,  fui- 
vant  le  plus  ou  moins  de  pu- 
reté du  foufre  &  de  la  ma- 
trice; Voyez  les  douze  Trai- 
tes du  CofmopoHte,  &  la 
Phyfique  générale  qui  eft  au 
commencement  du  Traité 
des  Fables  Egypt,  &  Grec- 
ques dévpilce$« 


SE 
SEMER.  Ceft  cotre  ; 
continuer  le  régime  du  feii. 
Semez  votre  or  dans    une 

terre  blancke  feutllée  y  & 
bien  préparée;  c'eft-à-dire-, 
faites  pafler  votre  matière 
de  la  couleur  blanche  à  la 
couleur  rouge»  Les  Philofo- 
phes ont  pris  très-fouvenc 
l'agriculture  pour  fymbole 
des  opérations  de  l'art  her- 
métique; ce  qui  a  fait  iina«> 
giner  la  fable  de  Triptole- 
me  inftruît  de  Tagricnlture 
par  Cérès,  &  les  circonf»- 
tànces  de  la  vie  d'Ofiris  & 
de  celles  de  Bacchus ,  ou  la 
Fable,  difent  qu'ils  appri- 
rent aux  hommes  Fart  de 
femer  &  de  planter.  Voyei^ 
leurs  articles. 

SEMINALIS,  Corri- 
giole,  renouée.' 

SEMIS,  qui  s'écrit  par 
S ,  veut  dire  une  demi-once; 
une  demi-livre,  &e. 

SEMISSIS,  le  môme 
que  Semis. 

SBMUNCIA.  Demi- 
once. 

SEMPERVÏVUM  MA-. 
RINUM.  Aloës. 

SENCQ.  Plomb. 

SENDANGI,  Pierre 
hématite. 

SÉPARATION,  Effet 
de  la  dilTohition  du  corps 
par  fon  diffolvant.  Cette 
féparadon  arrive  dans  le 
tems  que  la  matierç.deviçfic 


noire  ;  alors  commencé  la 
yeparaÙQn  des  élémens.  Ce 
Mïoir  fe  change  en  vapenr  ; 
c^eft  la  terre  qui  devient  eau. 
Cette  eau  fe  condenfe ,  re- 
coin be  fur  la  terre,  &  h 
blanchit 5  cette  blancheur  eft 
Tair,  A  cette  blancheur  fuc- 
cede  la  rougeur ,  &  c'eft  Tatr 
qui  devient  feu. 

Cette  féparàtion  ne  diffè- 
re point  de  la  dif&lution  du 
corps  &  de  la  congélation 
de  l'cfprît,  parce  que  ces 
trois  opérations  n'en  font 
qu'une ,  puirqull  ne  fe  fait 
point  dans  l'œuvre  de  folu- 
tion  du  corps  fans  congéla- 
tion de  refprit. 

St^AR'ER  Vame'du 
corps*  C'eft  volatilifer  la  ma- 
tière ,  la  faire  fubliiwer. 

SEPT.  (i'c.  herm.)  Ce 
nombre  myftérieuxdans  l'E- 
criture Sainte,  l'eft  aufli  dans 
le  grand  œuvre.  Les  Philo- 
sophes en  parlent  fouvent  5 
ils  ont  fept  planètes ,  fept  rè- 
gnes ,  fept  opérations ,  fept 
cerciefi ,  fept  métaux  ;  ils  di* 
fcnt  que  leur  œuvre  reflem- 
ble  à  ia  création  du  monde  , 
qui  a  été  faite  en  fept  jours. 
S.  Thomas  d'Aquin  dit  dans 
fon  Epître  à  Frère  Raynaug, 
fon  ami ,  que  l'œuvre  fe  fait 
en  trois  fois  fept  jours  &  un. 
Jacques  Bohom  ,  dans  fon 
Traité  qui  a  pour  titre,  Aqua- 
fium   SapUnûum  ^  propofe 


.SE  4Ï9 

une  énigme  fur  le  grand  an, 
dans  ces  termes  : 

Septemfunt  urhes  yfeptempro 

more  metallay 
Suntquc  dies  feptem ,  fepd" 

mus  tft  numerus  ; 
Septem  Utterula^  feptem  funt 

ordine  verba^ 
Tempera  funt  feptem ,  funî 

totidemque  loca  : 
Herha  feptem  ,  artes  feptem^ 

feptemque  lapilîL 
Septemcumque  tribus  divlde^ 

cautus  eris 
Dimidium  nemo  tune  praci-^ 

pitare  petefcct  : 
Summa  :  hoc  in  numéro  cunSa 

quiète  valent. 

Mais  tons  ces  fept  cercles , 
règnes  ,  opérations ,  ne  font 
qu'une  même  opération  con- 
tinuées c'eft-à'dire,  cuire  la 
matière  dans  Ift  vafe  par  un 
régime  de  feu,  conduit  félon 
les  règles  de  l'art.  Dans  cette 
tnéme  opération  fe  font  la 
putréfaâion  »  la  folution  ,  la 
diftillatiop ,  la  fublimation  , 
la  catcination,  la  circulation^ 
&l'incérationouimbibition, 
qui  font  au  nombre  de  fept. 
Quelques-uns  y  ajoutent  la 
coagulation  &  la  fixation  ; 
mais  ils  omettent  la  diftilla- 
tton  &  la  circulation ,  quoi- 
que cette  dernière  foi  t  la  feu- 
le opération  de  tout  l'œuvre. 
Flamel,  dans  fon  Traité, 


46p  SB 

cxplîdue  les  fçpc  paroles  des 
Pbi!oiophes  dans  fept  cha- 
pitres* Paracelfe  difoic  qu*il 
y  avoit  fept  planètes  dans  le 
rea^  fept  métaux  dans  Teau , 
fo>t  herbes  en  terre  ,.  fept 
Tertniahin  dans  Tatr ,  &  fept 
membres  principaux  dans 
le  corps  de  l'homroe.  Par 
Tercmiabin ,  il  entend  ia  man- 
ne ,  que  les  Anciens  appel- 
loient  Threr. 

SEPTENTRION. 
Quelques  Chymiftes  ont 
donné  ce  nom  à  Teaa  forte, 
d'atitres  au  mercure  des  Phi- 
lofophes^  parce  qu'ils  difent 

Sull  eft  le  principe  de  Tor , 
:  que  Tor  vient  du  fepten- 
uion. 

SÉPULCRE.  Quel- 
ijues  Adeptes  ont  ainC  ap- 
pelé" le  vâfe  de  verre  qui 
contient  le  compôt  ou  la 
matière  de  TcBuvre.  Mais 
«Tautres  ont  donné  le  nom 
de  fépuîcrê  à  une  des  ma- 
tières qui  renferme  Tautre , 
comme  enfevelie  dans  fon 
fein  ;  &  plus  fou  vent  à  la 
couleur  noire  qui  furvient 
pendant  la  putréfaâion^  par- 
ce que  la  corruption  eft  un 
figne  de  mort,  &  la  couleur 
noire  une  marque  de  deuil. 
Quelquefois  le  terme  de/e- 
puîcre  a  été  ufité  pour  figni- 
6er  le  difTolvant  des  Sages. 
SERAPIAS  ORCHIS. 
£/pece  de  fatyrioo  dont  les 


fleurs  repréfentent  qaefqiier 
infeâe  lafcif  &  très-fécond* 
Blanchard, 

SERAPINUS.  Gomtne 
arabique. 

SE  R  APIS.  Un  des 
grands  Dieux  de  l'Egypte  > 
le  même  qu'Ofiris  &  Apis* 
Voy^l  CCS  deux  articles. 

SERAPIUM.  Sirop. 

SEREX.  Laie  aigri. 

SERF,  ou  SERVI- 
TEUR. Mercure  des  Pbi- 
lofophes ,  .qu'ils  ont  auffi 
appelé  Serf  fugitive  ^  à  caufe 
de  fa  volatilité. 

SERICIACUM.  Ar- 
fenic. 

SERICON.  Minium- 
Quelques- uns  ont  appelé 
Sericon  la  matière  de  l!œu- 
vre  parvenue  à  la  couleur 
rouge. 

SëRINECH.  Magiftere 
au  blanc. 

SERIOLA  ou  SERIS. 
Endive. 

SERIPHE.  Me  où  ré* 
gnoit  Polydeâe  ,  lorfque 
Danaé  &  Perfée  y  aborde* 
rent  ;  elle  eft  pleine  de  pier- 
res &  de  rochers.  FbyqPo- 
LYDECTE.  On  dit  que  cette 
quantité  de  pierres  vient 
de  ce  que  Perfée  en  changea 
tous  les  habitans  en  pierre , 
en  leur  montrant  la  tête  de 
Médufe. 

S  E  R I  S,  Voyei  SeWO- 
LA. 


s  s 

S£RNEC.  Vitriol. 
SERPENT.    Rien    n'eft 
plus  commun  que  les  fer- 
pens  &  les  dragons  dans  les 
énigmes  9  les  fables  &  les 
figures   fymboliques  de  la 
Science    hermétique.    Les 
deux  que  Junon  envoya  con- 
tre Hercule ,  dans  le  tems 
qu*il  écoit  encore  au  ber- 
ceau, doivent  s'entendre  dds 
fels  métalliques,  que  Pon  ap- 
pelle Soleil  &  Lune ,  le  frère 
&  la  foeur.  On  les  appelle 
ferpens^  parce  qu'ils  naiflent 
dans  la  terre  ,  qu'ils  y  vivent, 
&  qu'ils  y  font  cachés  fous 
des  formes  variées ,  qui  les 
couvrent  comme  des  habits. 
Ces  ferpens  furent  tués  par 
Hercule,  qui fignifie  le  mer- 
cure philorophique,  &  qui 
lés  réduit  à  la  putréfadion 
dans  le  vafe ,  ce  qui  eft  une 
efpece  de  mort.  Le  nom  de 
ferpent  a  été  aofli  donné  an 
mercure, parce  qu'il  eft  cou- 
lant comme  Teau ,  &  qu'il 
ferpente  comme  elle. 

Serpent  vert.  Mer- 
cure des  Sages. 

Serpent  des  Phiîofo^ 
phes.  C'eft  auffi  le  même 
mercure  ,  qui  en  circulant 
dans  le  vafe, forme  des  pe- 
tits ruifleaux  ,  qui  ferpentent 
comme  l'efprit  de  vin. 

Serpens  du  Caducée  de 
Mercure ,  font  le  fixe  &  le 
volatil  )  qui  fe  combattent , 


S  E  4<t 

&  qui  font  enfuite  mis  d'ac- 
cord par  la  fixation. 
.  Serpent  volant. 
Mercure  des  Philofophes^ 
ainfi  nommé  à  caufe  de  fa 
volatilité. 

Serpent  qui  dévora  les 
compagnons  de  Cadmus ,  & 
que  Cadmus  tua  en  le  per- 
çant de  fa  lance  contre  ua 
chêne  creux.  C'eft  toujours 
le  même  mercure  que  î'Ar- 
tifte  fixe  au  moyen  du  fea 
des  Sages,  appelé  lance. 

Serpent  de  Mars. 
Matière  de  l'ceuvre  en  pu- 
tréfaâion.  •<  Les  anciens  Ca- 
h  baliftes,  dit  Flamel»  Tonc 
»  décrite  dans  les  Métamor- 
9  phofes  fous  différentes  hif- 
M  toîres,cntr'autres  fous  celle 
M  du  Serpent  de  Mars ,  qui 
»  avoir  dévoré  les  compa- 
»  gnons  de  Cadmus ,  lequel 
»  le  tua  en  le  perçant  contre 
»  un  chêne  creux.  Remar- 
»  que  ce  chêne  ». 

Serpent  né  du  Uman  de 
la  terre.  Mercure  des  Philo- 
fophcs.  Voyei  Python. 

Serpent  qui  dévore  pt 
queue ,  étoit  celui  que  Pca 
mettoità  la  main  de  Saturne, 
comme  fymbolede  l'œuvre, 
dont  la  fin  ^  difent  les  Philo* 
fophes ,  rend  témoignage  au 
commencement.  C'eft  le 
mercure  des  Sages  ,  fuivant 
Philalethe.  Planifcampi  V\ir; 
terprece  de  l'efprit  de  vitriol 


461  $  E 

cohobc  pinàeurs  fois  fur  fa 
léte  morte»  Voyei  SA- 
TURNE. 

Serpentine*  Là  Tour- 
be parle  de  la  couleur  /èr- 
pcûtine y  ou  couleur  verte, 
&  dit  qu'elle  efl;  un  figne  de 
végétation-  Phitaletbe  Tap- 

Selle  la  verdeur  defirée  ;  & 
aymond  Lulle  dit  que  !a 
matière  de  ToBUvre  eft  de 
couleur  delézârd  vert.  C'eft 
fans  doute  la  raifon  pour  la* 
quelle  la  plupart  àei  Philo- 
fophcs  l'ont  appelée  Satur» 
nie  végétable. 

SERPHETA.  piffbîvant 
de  la  pierre.  PlanifcampL  • 

SERPIGO.  Moufle. 

SERRIOLA.  Endive. 

SERTULA  CAMPANA. 
Mélilot. 

SERVITEUR.  Les  Phî- 
lofophes  ont  donné  ce  nom 
à  leurs  matières,  parce  qu'el- 
les travaillent  fuivant  leurs 
defirs ,  &  qu'elles  obéiffent 
à  leur  volonté.  Mais  ils  y 
ont  communément  ajouté 
des  épithçtes  qui  les  défi- 
gnent.  Ainfi  Serviteur  fugi^ 
tif  veut  dire  le  mercure  vo- 
latil. Philalethe  femble  l'en- 
tendre de  la  matière,  ou  de 
ce  même  mercure  parvenu 
à  la  blancheur. 

Serviteur  rouge. 
Matrere  de  laquelle  les  Phi- 
lofophes  exirayent  leur  mer- 
cure, a  Se  taifent  ceux  qui 


SE 
»  afferment  autre  teinture 
»  que  la  nôtre ,  non  vraie  j  tie 
»  portant  qi^elque  profit.  Ec 
»  fe  taifent  ceux  qui  vont  di- 
»fant  &  fermonant  autre 
fi  fouphre  que  le  nôtre  ,  qui 
i>eft  caché  dedans  la  ma* 
»  gnéfie ,  &  qui  veulent  ti- 
»  rer  autre  argent-vif  que 
>>  du  ferviuur  rouge ,  &  au- 
»  tre  eau  que  la  nôtre ,  qui 
»  eft  permanente ,  qui  nulïe- 
»  ment  ne  fe  conjoint  qu'à 
»  fa  nature ,  &  ne  mouille 
>»  autre  chofe,  finon  chofe 
»  qui  foit  la  propre  unité  de 
»fa  nature  ».  Bern.  Tré- 
vifan ,  Philofophie  des  mé" 
taux. 

SESCUNCIA.  Une 
once  &  demie ,  ou  douze 
dragmes. 

SESQUI,  fignîfie  la 
quantité  d'un  poids  ou  d'une 
mefure  &  demie.  Se/quili-" 
hraj  une  livre  &  demie; 
fefquiuncia ,  une  once  & 
demiÇ'Jhfquimenfisy  un  mois 
&demi,  &:c. 

SE ULO.  Plomb  ,  Sa- 
turne. 

SEUTLOMALâCHE. 
Quelques-uns  l'interprètent 
de  la  bette ,  d'autres  des  épi- 
nards ,  d'autres  enfin  de  la 
mauve.  Blanchard» 

S  E  X  C  U  iSI  X.  Voyei 
SescunIcia. 

SEXT ARIO.  Poids  de 
deux  onces* 


s  I 

SlXTULA.  Quatre 
fcrupules. 

SEXTULO.  Une  drag- 
nie. 

SEXUNX.  Six  onces  , 
ou  demi-Iivreyfuivant  Tan*^ 
cienne  manière  de  compter 
la  livre  de  médecine,  qui 
iVf^toitCGqipofée  cfie  de  dou- 
ze onces, 

SEZUR.  Or. 
S  F  ACTE.   Huile  de 
xqyrrbe* 

SIBAR.  Argent-Tif. 
S IBE  DATA.  Herbe  à 
Phtrondelle.  PlanifiampL 

SICILICUS  ou  SI- 
C  I  LIUM.  Nom  d'un 
poids  pefanc  une  demi-once. 
Quelques-uns  le  prennent 
feulement  pour  le  quart. 
Mlanckard, 

SICYOS  &  SICYS. 
Concombre. 

SIDA.  Nom  donné  a 
la  guimauve  par  quelques- 
uns  ,  d'autres  le  donnent  à 
l'orange.  Blanchard. 

SIEF  ALBUM.  Collyre 
fec. 

SIELOCINETICUM. 
Remède  propre  à  exciter  la 
falivation. 

.SIGALION,  Dieu  du 
filence.    Voyci  Harpo- 

CjR.  AT E* 

SIGIÀ  ou   SIGRA. 

Storax. 
,  SILENE.  Père   nour- 
rkler  de  Baccbus ,  que  Itt 


Sî  4^) 

Anciens  ont  repréfênié  com- 
me un  vieillard  de  petite 
ftature,  gros  &  ventru,  chau- 
ve, ayant  les  oreilles  droi«- 
tes  &  pointues,  fe  foutenanc 
à  peine ,  parce  qu*il  étoit 
prefque  toujours  ivre  ,  le 
plus  fou  vent  monté  fur  un 
âne.9  accompagné  de  Satyres 
&  de  Bacchantes.  Midas  le 
furprit  un  ]Our  endormi  au-^ 
près  d'une  fontaine  de  vin  , 
le  lia  d'une  guirlande  de 
fleurs ,  &  le  mena  à  Bac- 
chus,  qui  en  étoit  fort  en 
peine.  Bacchus  récompenfa 
Midas  de  ce  bienfait,  en  lui 
donnant  la  propriété  de  chan- 
ger en  or  tout  ce  qu'il  ton- 
cheroit.  Foyq  Bacchus  , 
Midas. 

SILIPIT.  Cuivré,  ai- 
rain. 

SILO.  Terre. 

SILPHYUM.Laferpi- 
tium. 

SIMMITIUM.  Ce- 
rufe. 

SIMPLES.  Zachaire  a 
fubftitué  ce  terme  à  celui 
d'ingrédiens,  ou  matières  de 
rœuVre. 

SIM  US.  Gilfa  de  Para- 
celfe. 

SINAPISIS.  Bol  Ar- 
mene. 

SINON.  Amoraum. 

SINONIA  ou  SINO- 
Vï A  ,  eft  le  gluten ,  ou  fubf- 
cance  mucilagineufe  &  ttt^ 
I 


4^4  SI 

urettfe  qai  fe  pétrifie  dans 
les  jointures  des  membres, 
&  ferme  cette  chaot  qu'on 
voit  fortir  de$  nodus  de  la 
goutte. 

SION  &  SIUM.  Bé- 
cabumga»  félon  quelques- 
uns  $  creflbn  de  fontaine , 
félon  d*aurres.  Blanchard^ 

SIPAR.  Argent-vif. 

SIR  A.  Ot^mcnu 

SIRENES.  Monftres 
marins,  que  la  Fable  dit 
avoir  la  forme  d*une  jeune 
fille  jurqul  la  ceinture ,  & 
la  partie  inférieure  fembla- 
bie  à  celle  Aez  poisons  ; 
ayant  au  furplus  une  voix 
charmante ,  chantant  ft  mé- 
lodieufement  ^  Sl  jouant  fi 
admirablement  des  infiru- 
mens  de  mufique,  qu'elles 
attiroient  à  elles  tous  ceux 

S|Qt  les  entendoient^  les  af- 
oupifibient ,  &  les  faifoient 
enfuite  périr.  Homère  en 
parle  fort  au  long  dans  fon 
Odyflïe. 
SIS  ON.  Amomum. 
SISYPHE, fils  d'Eole, 
ayant  décelé  les  amours  de 
Jupiter  avec  Egine ,  fille  du 
fleuve  Albpe, fut  condamné 
dans  (e  Tartare  à  rouler  fans 
cefTe  un  rocher  du  bas  d\me 
montagne  jufqu'au  fommet; 
k>rfqu*il  y  étoit  arrivé,  le 
rocher  rouloic  au  bas,  & 
Sifyphe  étoit  obligé  de  re- 
commencer  le  même  tra- 


5<i 

▼ail.  Cet  infortuné  eft  h 
portrait  éts  mauvais  ArtifteSp 

!|ui  travaillent  toute  icur  vie 
ans  pouvoir  venir  à  bout  de 
porter  la  pierre  au  haut  de 
la  monugne  hermétique,  où. 
les  travaux  des  Philofoptief 
finiffent. 

SITANI0M.  Bfpecc 
de  frotnent  plus  petit  qi^  le 
bled  ordinaire. 

SIUM.  Vayti  SlOir. 

SMALTERNIUM. 
Succin. 

SMYRNA.  Myrrhe. 

S  (EUR.  Magiftere  aa 
blanc,  ainfi  nommé,  parce 
qu'ils  rappellent  aufli  leur 
Lune ,  ou  Diane ,  &  que  la 
Lune  eft  fatur  du  Soleil , 
comme  Beja  Tétoit  de  Ga> 
bricius ,  ou  Gabertin.  Don- 
nex-nous,  dit  Ariftée  dans 
la  Tourbe,  donnez -nous 
Beja  &  fon  frère  Gabertin  , 
nous  les  unirons  enfemble 
d'un  lien  indiiToIuble  ,  afin 
qu'ils  puiâent  engendrer  un 
fils  bien  plus  parfait  que  leurs 
parens*  La  Fable  dit  audi 
que  Diane  otoit  fœur  de 
Phébus  ,  &  qu*elle  fervit  de 
Sage-femme  à  fa  mère  pour 
mettre  fon  frère  au  monde  , 
parce  que  le  blanc  doit  tou- 
jours précéder  le  rouge ,  qui 
ed  le  loleil  des  Phtloiophesy 
&  qu'ils  naiifent  tous  deux 
d'une  même  mère  Latone, 
ou  »  ce  qui.  eft  la  même 
chofe. 


s  o 

chofe  de  la  matière  desl^hî» 
lofophes. 

S  (EUR.  Mercure  des 
Sages,  Foyei  BfiÏA. 

SOIR.  (le)  Les  Philo- 
fophes  ont  ainfi  appelé  leitr 
mercure  &  leur  magiftere  au 
blanc ,  parce  que  les  vapeurs 
s'élèvent  le  fôir ,  &  retom- 
bent fur  la  terre.  De  même 
leur  mercure  arrofe  fa  terre, 
qui  devient  leur  terre  fruc- 
rueufe  &  fertile ,  leur  terre 
feuillée ,  dans  laquelle  ils  fe« 
ment  le  grain  fermehtatif  de 
leur  or. 

SOL,  dit  fimplement , 
Cgnifie  le  foufre  des  Philo- 
fopbes.  En  termes  de  Chy- 
mie  vulgaire ,  c'eft  Tor. 

SOLATER.  Argent-vif. 

SOLEIL  ,  la  grande 
Divinité  des  Egyptiens,  des 
Phéniciens ,  des  Atlamides , 
&c.  fut  honoré  fous  divers 
noms  chez  les  différentes 
Nations.  On  le  confondit 
prefque  par-tout  avec  Apol- 
lon «  &  on  lui  donnott  la 
même  généalogie.  Voyei 
Apollon. 

Chez  les  Chymiftes  le  So- 
leil eft  Tor  vulgaire.  Les  Phi- 
lofophes  appellent  foleil  leur 
foufre ,  leur  or. 

Le  Soleil  des  Sages  de 
p>urct  mercurielle  f  eft  la  par- 
tie fixe  de  la  matieredu  grand 
csuvre  ,  &  la  Lune  eft  le 
volatil  \  ce  font  les  deux  dra« 


S  O  46$ 

gens  de  Fiamel.  Ils  appel- 
lent encore  Soleil  le  feu  inné 
dans  la  matière.  Comme  Je 
volatil  &  le  fixe  font  tirés 
de  la  même  fource  merci>» 
rielle ,  les  Philofophes  difenc 
que  le  Soleil  eft  le  père  y  & 
la  Lune  la  mère  de  la  pierre 
des  Sages*  Quelquefois  ils 
l'entendent  à  la  lettre  quand 
ils  parlent  de  là  matière  éloi- 
gnée de  l'œuvre,  parce  qu'il 
s'agit  alors  de  cette  vapeur 
que  le  Soleil  &  la  Lune  ce- 
lefte  femblent  former  dans 
l'air  ,  d'où  elle  eft  porté© 
dans  les  entrailles  de  la  terce 
pour  y  former  la  femence 
des  métaux^  qui  eft  la  propre 
matière  du  grand  ceuvre. 

Les  Adeptes  ont  donné 
par  ftmilitude  &  par  allégo^ 
rie  les  noins  d'arbre  /blaira 
&  d'arbre  lunaire  au  foufre 
rouge ,  &  au  foufre  blanc 
qu'ils  font  pour  parvenir  à  la 
perfeôion  de  leur  poudre  de 
projeflion.  Voyei  Arb&e* 

SOLELAS^R.  Alkali. 

SOLIDITE.  La  folidiié 
eft  oppofée  à  la  liquidité,  & 
il  y  en  a  de  trois  fortes.  La 
première  eft  la  conftftance  , 
qui  arrive  lorfqne  les  parties 
des  corps  font  rapprochées 
&  adhérentes  les  unes  aux 
autres  en  forme  de  gelée ,  ou 
qo'ils  ne  fluent  pas  ;  mais  it 
manière  que  la  folutionen 
foit  très-i^aifée  par  les  deux 
G» 


4«^  S  Ô 

agens  ordinaires,  Teau  ëc  tt 
feu.  ta  féconde  efpece  de 
ToKdité  eft  celle  des  corps  j 
^u'on  appelle  coagulés»  La 
troifieme  eft  la  fixation  qui 
arrive  lorfque  les  parties  en 
font  très^troitemenc  liées 
'énremble,  &  d'une  manière 
compade,  comme  les  mé- 
taux &  les  pierres.  La  pre- 
mière efpece  eft  celle  des 
f'  >arties  molles  des  animaux  ; 
a  féconde  eft  celle  dçs  vé- 
gétaux ;  &  la  troifietnef  des 
<  minéraux.  Beecher* 

SOLSEQUIUM.    Soufre 
des  Phîlofophes< 

SOLUTION.  Défunion 
^naturelle  ou  artificielle  des 
corps.  La  naturelle  eft  de 
trois  fortes,  félon  les  trois 
règnes  de  la  nature<La  pu- 
tretaâion  eft  la  Jblution  du 
règne  animal ,  la  fermenta* 
tion  celle  du  végétal  »  &  la 
liaué&âiop  cette  do  miné- 
wral.  Les  caufes  de  la  folutîon 
font  les  mêmes  que  celles 
du  nȎlaflge  ^  mais  donc  les 
effets  font  contraires  ^  parce 
que  leurs  proportions  font 
différentes,  &  que  la  raré- 
£tâion  fait  dans  Tun  ce  que 
la  condenfaiion  fait  dans 
Paiitre.  LtLfolation  fe  divife 
encore  en  folutîon  du  tout, 
et  en  folutîon  dans  le  con- 
tinu ;Ya  première  fe  fait  dans 
la  quantité  &  la  qualité ,  & 
la  féconde  dans  la  quantité 


feoTeni^nt;  comme  lorfqoef 
d'un  marc  aargent  on  en  fé-* 
pare  la  moitié  «  ou  que  d'une 
once  de  plomb  on  en  fépare 

?|Uelques  parties»  qui  pri- 
es léparément  ,  peuvent 
être  regardées  comme  des 
touts. 

Lorfque  j'ai  dit  que  la  pu- 
tréfaâion  eft  la  vraie  folu- 
tîon du  règne  animal ,  je  n'en 
exclus  pas  le  règne  végétal  ; 
mais  parce  que  la  putréfac- 
tion eft  le  commencement 
•du  règne  animal ,  &  qu'elle 
eft  beaucoup  plus  violente 
que  celle  des  véjgétaux ,  qui 
n'eft  proprement  qu'une  cor- 
ruption  analogue  à  la  pu- 
tréfaâion. 

La  filudom  artificielle  eft 
une  divifion  des  parties  d'un 
corps»  faite  par  l'art,  comme 
les  fduùons  des  métaux  par 
les  eaux  fortes  »  la  calcina- 
tion  par  le  feu  élémentaire  | 
&c. 

Beaucoup  de  gens  com<^ 
prennent  la  diftblution  &  la 
réfolution,fous  le  terme  de 
foîution.  On  fait  commnné- 
rbent  fuccéder  celle-ci  à  la 
fublimation  &  à  la  diftilla- 
tion  y  pour  faire  diflbudre  la 
matière  reftée  au  fond  du 
vafe. 

Il  y  a  deux  fortes  de  folih 
dons ,  l'une  fe  fait  au  froid  * 
l'autre  à  la  chaleur  y  la  pre- 
jniere  s'emploie  pour  lesfels 


ses  cbrrofife,  les  corps  cal- 
cinés ,  en  un  mot ,  tout  ce 
qui  participe  du  fel  &  du 
Corrofif  s'y  réduit  en  huile  , 
en  eau  ou  en  liqueur.  Elle 
fe  fbit  à  l'air  y  ou  dans  un  lieu 
humide ,  à  couvert  de  h  pluie 
&  de  la  pouffîere.  Tout  ce 
que  fe  froid  diHbut  fe  con- 
gelé au  ^haud  en  poudre  ou 
en  .pierre.' 

"Lzfohidon  qui  fe  fait  par 
lë  moyen  du  feu,  regarde 
les  corps  gras  &  fulfureuXé 
Tout  ce  que  la  chaleur  dif'- 
fout ,  le  froid  le  coagule.  Il 
èft  bon  de  remarquer  que 
iovkt  ce  qui  fe  diâTout  au  froid 
hjLimide  cache  dans  fon  inté- 
rieur un  feu  corrofif  ;  au  con- 
traire,  tout  ce  qui  le  réfout 
.par  la  chaleur ,  a  hors  du  feu 
«ne  froideur  adoucidante. 

La  Jblution  philofopkiqué 
-cft  la  çonverfion  de  Wiumi- 
de  radical  fixe  en  un  corps 
aqueux.  La  caufe  qui  pro^ 
-^uit  cette  folutipA,  eft  Fef- 
prit  volatil  caché  dans  la  pre« 
itiiere  eau.  Quand  cette  eau 
.a  fait  k  folution  parfaite  du 
fixe ,  elle  eft  appelée  forv- 
taine  de  vie  ^  nature ,  Diane 
nue  &  libre. 

Les  Philofophes  lié  comp*' 
tcnt  qu'une  Jblution  plu- 
fièurs  fois  répétée  dans  l'œu- 
vre; tout  confifteà  difToudre 
'&  à  coaguler.  Ces  folutions 
iom  néanmoins  iîMtwmcs 


félon  les  opérations.  Dans 
h  première  préparation  dé 
la  matière^  de  laquelle  pref** 
que  aucun  Philofophe  n'a 
parlé ,  parce  qu'ils  ne  la  re- 
gardent pas  comme  philofo- 
phiquè,  il  fe  fait  muq  folu» 
tion  du  corps  dur,  &  une  li* 
quéfadion  qui  réunit  les  deux 
corps  dans  un  feul  ^  en  fépa«» 
rant  les  fcories  de  l'un  &  de 
l'autre.  Le  corps  de  TuA 
prend  feulement  l'efprit  de 
l'autre,  fans  augmentation 
fenfible  de  poids,  &  les  ef- 
prits  ne  pénètrent  &  ne  s'u- 
nilfent  aux  corps  que  dans 
la  folution.  Les  corps  fe  fub- 
tilifent ,  leurs  parties  s'atté- 
nuent, &  approchent  plus 
de  la  nature  de  Pefprif.  La 
•ptSmiere  falùtton  philofo-- 
phique  fépate  l'efprit  dtf 
corps  I  &  te  lui  rend 3  d'où  il 
arrive  qu*il  n'y  a  point  de 
vraie  foîution  des  corps  fans 
coagulation  de  Tefprit.  Ainfi 
quoique  les  Philofophes  par- 
lent de  la  folution  comme 
d'une  opération  féparée  & 
différente  de  la  coagulation  ^ 
ce  n'eft  cepeiidant  que  la 
même. 

La  folutîoit,  dîflblutlon 
&  réfolution ,  font  propre- 
ment la  iliême  chofe  que  la 
fubtilifation.  Le  moyen  de 
la  faire  félon  l'art ,  eft  un 
myftere  que  les  Philofophes 
ne  révèlent. qu'à  ceux  qu'ils^ 
Gg  ij 


^i  9  O 

logent  capables  d'être  ini- 
tia. Elle  ne  Ce  fait ,  difent- 
ils,  que  dans  Ton  propre  fang» 
c'efi-à-dire  dans  h  propre 
eau  donc  le  corps  même  a 
été  compofév^ 

SONIR.  Or,  foleil. 

SOUFLET.  Recevoir 
m  fouficu  Ceft  brifer  fes 
vafes, 

SOlfPRE.  Nom  que 
l'on  donne  en  général  à  tou* 
tes  les  matières  inflamma* 
bles  dont  on  fe  fert  dans  la 
Chymie  y  telles  que  font  le 
foujfre  Commun ,  tes  bitumes, 
les  huiles»  &c.  Quelquefois 
les  Chymiftes  donnent  ce 
même  nom  ï  des  matières 
nullement  inflammables  , 
mais  feulement  colorées  fans 
aucune  autre  raifon  »  parti- 
culièrement dans  les  matiè- 
res minérales  j  en  forte  que 
l'on  voit  le  mot  de  foufre 
attribué  à  bien  des  matières 
même  trèsoppofées  entre 
elles.  On  donne  le  foufre  en 
particulier  M^  foufre  commun^ 
qui  paroit  compofé  de  qua- 
tre différentes  matières^  fa- 
voir ,  de  terre ,  de  fel ,  d'une 
matière  pwement  grafle  pu 
inflammable ,  &  d'un  peu  de 
m^cal.  Les  trois  premières 
matières  y  font  à  peu  près 
en  portions  égales ,  &  font 
preique  tout  le  corps  du  fou- 
rre commun  «  quand  on  le 
ikippofe  épuré  par.  la  fubii- 


SO 

itiation  de  fa  terre  {nperûnei 
&  c'vft  alors  de  la  fleur  de 
foufre.  Mém.  de  l'Acad.  de 

1703,  p.  3-.^ 

Les  Chymiftes  admettenc 

trois  fortes  de  foufre,  qui  ne 
font  que  le  même  ,  modifié 
différemment  ;  le  foufre  vo- 
latil ou  mercurrel ,  le  foufre 
moyen,  &  le  foufre  fixe. 
Voyei  Matière  ,  Sel. 

Soufre.  (Se.  herm.^ 
Lorfque  les  Philofophes  par- 
lent de  leur  foufre,  il  ne  fane 
pas  s'imaginer  qu'ils  parlent 
du  foufre  commun  dont  on 
fait  la  poudre  à  canon  &  les 
allumettes,  ni  aucun  autre 
foufre  féparé  &  diflinâ  de 
leur  mercure.  Quoiqu'ils  di- 
fent  qu'il  faut  prendre  un 
foufre ,  un  fel  &  un  mercure^ 
ces  trois  cbofes  fe  trouvent 
\  la  vérité  dans  leurmatiere, 
mais  elles  n'y  font  pas  fen- 
fiblement  diflindes.  Leur 
foufre  eft  artificiel,  leur  mer* 
cure  l'cfl  auffi ,  &  l'art  ma- 
nifefte  leur  fel.  Mais  tout 
cela  ne  fait  qu'une  chofe  qui 
les  renferme  toutes  trois. 
Fhilalethe* 

Lorfqu'ils  difent  en  géné- 
ral norr«  foufre  y  on  doit  les 
entendre  de  leur  pierre  au 
blanc  ou  au  rouge  ;  dans  ce 
cas  ils  les  difiinguent  par  la 
<ouleur.  Leur  rougb  eu  leur 
minière  du  feu  célefle ,  dit 
d'Efpagoet».  leur  fierment. 


5  O 

le  prkcîpe  aôif  de  rceiivre; 
dont  le  mercure  eft  le  prin- 
cipe paffif.  Ce  n'eft  pas  que 
le  mercure  n'agiffè  auffi , 
puifqa'iî  a  un  feu  interne ,  & 
que  par-rowt  où  i!  y  a  feu  , 
il  y  a  aâion;  mais  on  ie 
compare  à  la  femelle ,  qui 
dans  la  gécéraiion  eft  cenfée 
paffive.  '  f 

Les  Piîitofopiics  ont  don- 
né à  c«  foufre  une  infinité  de 
noms ,  qui  conviennent  tous 
à  ce  qui  eft  mâle,  ou  fait 
l'office  de  mâle  dans  la  gé- 
nération naturelle.  C'eft  leur 
or ,  qui  n'eft  point  aâuelle- 
«nent  or^  mais  qui  l*eft  en 
puiftànce. 

Soufre  blavc.  Corps 
compofé  de  la  pure  cffence 
de  tuétant ,  que  quelques- 
uns  appellent  un  argent- vif 
conduit  de  puiflSnce  en  afte , 
&  extrait,  par  les  opérations 
du  magiftere  ,  de  tous  les 
principes  de  la  Médecine  du 
premier  ordre.  Philalethe. 

SOtJFRE     ROUGE.     Plu- 

fîeurs  Chymiftes  ont  tra- 
vaillé fur  le  foufre  naturel , 
&  de  mine,  appelé  fulphur 
nativum  par  les  Latins  , 
comme  étant  la  vraie  matiè- 
re des  Philofophes  5  mais 
quand  ceux-ci  lui  ont  donné 
ce  nom ,  c*eft  dans  le  tems 
qu^elle  cft  parfaite  au  rouge 
ou  au  blanc.  Elle  eft  alors 
proprement  le  (çufre  philo- 


S  O  4691 

fbpWque  ;  car  Raymond 
Lulle  entr'autres  nous  aifirre 
qae  le  foufre  des  Sages  n'eft 
point  diftingué  fenfiblement 
de  leur  mercure  ,'  &  leuff 
merciKene  fe  fait  point  avec 
le  foufre  commun ,  naturel 
ou  faâice. 

Soufre  VIF.  {Se.  herm.) 
C*eft  le  même  que  foufre 
rouge.  RuHandus  donne  le 
nom  de  foufre  rouge  à  l'ar* 
fenic. 

Soufre  de  vitriol, 
C'eft  l'ame  de  ce  minéral. 

Soufre  noir.  Anti- 
moine. Flanifcampi. 

Soufre  onctueux. 
Soufre  des  Philofophes. 

Soufre  narcotique 
du  vitriol.  Extrait  du  vitrioî 
dont  on  trouve  le  procédé 
dans  la  Chymié  de  Béguin« 
Paracelfc  regardoit  ce  foufre 
comme  un  excellent  anodin  » 
&  le  préféroit  à  tous  les  au* 
très. 

SOUFRC     AMBRÔSIEN   , 

eft  un  foufre  tîaturel  rouge. 
Beaucoup  traofparent ,  & 
refremblant  au  grenat  «  mais 
formé  en  gros  morceaux.  * 

Soufre  vert.  Huile 
de  cinabre.  Di^,  Herm^ 

Soufre  incombusti- 
ble. C'eft  celui  des  Sages. 

Soufre  vrai  des  Phn 
LOSOPHES.  Ccft  le  grain 
fixe  de  la  matière,  le  véri- 
table agent  interne ,  qui  agit  ^ 
Ggiij 


^         so 

Âgere,  cnit  fa  propre  buh 
tîere  mercurielle,  dans  le- 
quel il  ie  tioaTe  renfermé. 
Soufre  zarvet.  Son- 
£re  philofophiqae. 

SOVWKE    OCCULTE.     Le 

nême  que  celui  de  Tarticle 
préeédenr. 

SoUFSy    DE     FATURE. 

Ceft  encore  le  même.  Qo^l- 
qnes*uQs  cependant  donnent 
ce  nom  à  la  matière  p^rve» 
one  è  la  couleur  blanche. 

L'Auteur  du  Diâionnaire 
Hermétique  pourroit  ifétre 
trompé  9  loriqu^il  dit  que  le 
foufre  de  nature  eft  le  menf- 
true  effêntiel  fait  avec  le  mer- 
cure &  Pefprit  de  vin  fepc 
fois  reâifié  ^  qui  diflbut  la 
chaux  du  foleil  &:de  la  lune, 
ou  du  moins  qui  en  tire  la 
teinture^  laquelle  par  des 
opà-ations  faciles  &  occnl^ 
tes^  on  redonne  à  l'or.  Le 
foujrc  univerfel  eft ,  félon  le 
même  Auteur,  la  lumière 
de  laquelle  procèdent  tous 
|es  foufres  particuliers^ 

SPAGYRIQUE.  (  Pht- 
lofophie  )  Science  qui  ap- 

{>rend  à  divifer  les  corps ,  à 
es  réfoudre ,  &  à  en  féparer 
les  principes ,  par  des  voies , 
foit  narureileSjfoit  violentes. 
Son  objet  efl  donc  Taltéra- 
cion,  la  purification,  &  mê- 
me I9  perfeâion  des  corps  , 
^'eft*à-dire  leur  génération 
^  leur  piédecine.  Ceft  par 


8F 

|a  fbfotfon  qu'on  y  panAsot^ 
ic  Ton  ne  faurotc  y  réa&r'^ 
fi  Ton  ignore  letir  cooflmc- 
tion  êlc  leurs  principes ,  par? 
ce  qo-'ils  fervent  à  cette  dif- 
folution.  On  fépare  les  par- 
ties hétérogènes  &  acciden- 
telles ,  poor  avoir  la  fecilité 
de  réunir  &  de  rejoindre  icr 
fixement  les  homogènes. 
La  Philofophie  Spagyriqué 
proprement  dite  ,  eft  b  mê« 
me  que  la  Philofophie  Her- 
métique. 

S  PARA.  Semence  des 
métaux. 

SP  ARCANIUM.  Glaïeul 
aquatique.  Blarukard. 

SPARTIUM  &  SPAR- 
TIUN.  Efpece  de  genêc 
propre  à  faire  des  liens. 

SPATHA.  Écorce  ,  pe- 
lure du  fruit  de  palmier. 

SPATULA  FŒTIDA. 
Iris  puant. 

SPATULE  DE  FER 
on  DE  PIERRE.  Matière 
de  l'œuvre  en  putréfaâion , 
&  parvenue  à  la  couleur 
noire. 

SPECIFIQUE  UNI- 
VERSEL. Voyei  Pana-? 

CEE. 

SPERAGUS.  Afperge. 

SPERME.  Semence  des 
individus  dans  les  trois  rè- 
gnes, animal,  végétal  &  roî- 
néral,  Dans  le  premier,  c*eft 
une  Aibftance  blanche,  hur 
mide ,  ondueufe ,  compoféç 


SP 

3et  parties  les  plus  pinre»<Ia 
fang.  Dans  leis  végétaux^ 
c'eft  la  femence  mime,  com- 
pofée  de  parties  huileufes  & 
onâueures;  ce  qui  leur  a  fait 
donner  le  nonn  defoujrç  par 
les  ChymiÛes»  Le  fperme 
des  métaux  efi  ce  qu^ils  ap- 
pellent proprement  foufie» 
Ariflote  dit  que  c'eft  une 
Tapeur,  ce  qu'il  faut  enten- 
dre d*une  vapeur  onftueur* 
fe ,  fulfureufe  &  mercurîelle, 
Les  Philorophes  ont  nommé 
cette  vapeur  une  liqueur 
éthérée.  Cette  vapeur  eu  un 
foufre  minéral ,  qui  pénètre 
les  pierres  métalliaues  &  s'y 
fixe.  Le  principe  éloigne  de 
cette  vapeur  eft  le  foufre 
commun*  Le  foufre  minéral 
eft  une  humeur  onâueufe , 
incombuftible  ^  &  que  les 
Philofophes  Hermétiques 
appellent  leur  Soleil  &  leur 
Semence  mafculine.  Bécherf 

il  ne  faut  pas  confondre  le 
fperme  avec  la  femence^l'un 
eft  le  véhicule  de  l'autre.  Le 
fperme  eft  le  grain  génératif 
&  le  principe  des  chofes  ; 
c'eft  pourquoi  les  Philofo- 
phes ont  donné  le  nom  de 
fperme  âts  métaux  au  fou-r 
fre ,  &  celui  de  femence  au 
mercure.  Le  germe  dans  les 
femences  des  végétaux  eft 
le  fperme. 

Sperme  du  Mercuïle. 
C'eft  le  tpercure  même  de^ 
Sages, 


-  S  P  47^ 

SFISBLME  FiMIKIN. 
Argent- vif  des  Philofophes* 

Sperme  ItfASCUtiN* 
Soufre  des  Sages, ou  le  grain 
fixe,  qui  fe  développe  danf 
le  fperme  féminin ,  &  agit 
fur  lui  y  pour  produire  l'en^ 
faut  philofophique,  plus  vi- 
goureux &  plus  excelleiiit 
que  fes  parens. 

SPERNIOLUM.  Fraie 
de  grenouilles. 

SPHERE.  Ce  terme  fe 
prend ,  dans  les  ouvrages 
des  Philofophes ,  en  diffé-^ 
rens  fens  ;  quelquefois  pour 
les  fpheres  des  planètes^ 
quelquefois  pour  le  fourneau 
fecret.  plamel  )'j^  pris  dans 
ce  dernier  fens. 

Sphère  du  So^^eil^ 
QuintefTence  des  Sages  »  ou 
leur  mercure,  qu'il  wut  ex- 
traire des  rayons  du  Soleit 
&  dé  la  Lune  avec  l'aciçr 
ou  aimant  philofophique.  On 
appelle  communément  Jpher 
re  l'étendue  dans  laquelle 
une  chofe  eft  renfermée.  Il 
eft  donc  bon  d'obferver  quç 
les  fpheres  du  Soleil  &  de  la 
Lune  s'étendent  il  tout  ce  qui 
peut  contenir  de  l'or  &  dé 
l'argent ,  en  aâe  ou  en*puif« 
ftnce. 

SPHINX.  Monftre  fabu- 
leux né  de  Typhon  &  d'E- 
chidna.  Il  avoit  la  tête  &  la 
poitrine  femblables  à  celles 
d'une  jeune  fille,  le  corpa 
GgiT 


47a  S  P  S  T 
d^ua  chien ,  les  griffes  dl*uQ 
lion,  la  queue  d'un  dragon  , 
te  la  voix  humaine.  Ce 
monftre  fe  tenoit  caché  dans 
une  caverne  près  de  la  ville 
de  Thebes»  k  arrêtoic  les 
paflàns  pour  leur  propofer 
des  énigmes  à  refondre.  Il 
dévoroit  ceuï  qui  n'y  réûf- 
£âpienc  pas.  (Edipe  fe  pré* 
fenta  &  réfoltit  celle  qui  lui 
fut  propofée.  Il  époufa  en 
conféquence  celle  qui  avoiC 
été  promife  pour  récom- 
penfe.  Voye{  (Edipe. 

SPIRITUS.  Argent-vîf. 
PlanifcampL 

SPIS-GLAS.  Antimoiiït, 
Baf.  Valentin. 

SPLENDEUR.  Ma- 
gifiere  au  blanc. 

SPODIUM.  Cendre 
d'or.  Quelques*un8  donnent 
ce  nom  au  poropbokx  ou 
tuthîe  grife. 

SPUrUM  LUNiC. 
Mercure  Hermétique.  Foy. 
Crachat  de  la  Lune. 

STAGEN.  Voyei  ARLES 
Crudum. 

STALAGML  Voyei 
Stagen. 

STALTICUM.  Voy^i 
Sarcoticum. 

STAPHYLE,  fils  de 
Bacehus,  eut  une  fille  nom- 
mée Rhéo  ,  qui  d^ApoIlon 
eut  Anye.  Voyez  les  Fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées , 
Uv«3.chap.  14.  $«a. 


S  T 
STAPHYLINOS.Pa- 

nais. 

STARMAR.  Vapeur  de 
la  terre  qui  forme  la  femence 
des  métaux.  C'eft  le  mercure 
des  Philofopbés. 

STATUES.  Matières 
qui  entrent  dans  la  compo- 
fition  du  magiftere  des  Sa- 
ges. Raymond  Lulle  a  em- 
ployé ce  terme  dans  ce  fens- 
là  ,  fans  doute  d'après  Her- 
mès y  qui  leur  donne  anfli  le 
nom  de  Statues  ,  &  les  ap- 
pelle des  Dieux  fabriqués  de 
mains  d'hommes.  Il  prenoit 
alors  les  fiatùes  des  Idoles , 
qui  en  écoient  les  fymboles , 
pour  la  cbofe  même.  Senior , 
dans  fon  allégorie  de  la 
chafle  du  Lion  ,  dit  :  «  Je  ra- 
»  mafle  les  mains  &  les  pieds, 
»  &  je  les  échauffe  dans  l'eau 
»  extraite  des  corps  des /j- 
»  tues ,  à^^  pferres  blanches 
»  &  jaunes ,  qui  tombe  dans 
»  les  tems  de  pluie ,  &  que 
»  nous  avons  foin  de  ramaf- 
»  fer  pour  faire  cuire  la  tête 
>  8c  les  pieds  de  ce  Lion.  » 
Raymond  Lulle  que  je  viens 
de  citer,  s'exprime  à  peu  près 
dans  les  mêmes  termes»  dans 
le  chap.  4.  de  fon  Côdicitle« 
«  G'eft  pourquoi,  dit-il,  vous 
»  tirez  ce  Dieu  des  cœurs  des 
»Jiatues  par  un  bain  humide 
»  de  l'eau  ,  &  par  un  bain  fec 
»  du  feu.  »  On  peut  voir  com- 
ment les  fUtues  étoient  dëf 


bîSroglyphes  du  grand  oeu- 
vre, dans  le  Traité  des  Fa- 
bles Egyptiennes  &  Grecq. 
dévoilées,  îiv.  I.  &  liv,  3. 

STELLA  TERRiE. 
Talc. 

STENO.  Nom  d'une  des 
Gorgones. 

STÉRILITÉ  DU  MER- 
CURE. Elle  reffemble  à 
celle  des  femelles,  qui  ne 
peuvent  enfanter  &  conce- 
voir fans  rapproche  du  mâle» 
Ceft  pourquoi  les  Philofo- 
phes  lui  ont  donné  le  nom 
de  femelle^  &  au  foufre  celui 
de  mdle, 

STÉROPÉS-  Forgeron 
de  Vulcain.  F.  Vulcain. 

STlBïUM.  Nom  Chai- 
déen  de  rantimoine ,  félon 
fiafile  Valentin. 

STfLBUS.  Antimoine. 

STIMML  Antimoine. 

STOEBE.  Slcabieufe. 
Blanchard. 

STOMOMA.  Ecaille  de 
fer. 

STRAAX.  Voyei  ARLES 

CRUDUM. 

STRATIFICATION^ 

Aâion  par  laquelle  on  mec 
des chofes  différentes  couche 
fur  couche,  ou  lit  fur  lit ,  dans 
uii  creufet.  Cette  opération 
fe  foit  dans  la  Chymie ,  lorf- 
qu'oo  veut  calciner  ou  cé- 
menter un  minéral  ou  un 
métal ,  avec  du  fel  ou  autre 
inatiere  pour  le  purifier. 


S  T  47  J 

STROPHIUS.  Père  de 
Pylade.  Voyei  Pylade. 
^TUPIO.  Etain,  Jupiter. 
STYMPHALIDES. 
Oifeaux  d*une  grandeur  &c 
d'une  groflcur  fi  pro^igieufe 
qu'ils  eclipfoient  la  lumière 
du  foleil  avec  leurs  ailes^ 
Hercule  inftruit  par  Miner- 
ve j  les  ch^a  des  bords  dti 
fleuve  Stymphalide ,  d  où  ils 
fe  retirerencdansTifled^Aré-^ 
tic.  Les  PhilofophesSpagy- 
riques  expliquent  cette  fable 
de  ce  qui  fe  pafie  dans  les 
opérations  du  grand  œuvre» 
Ces  oîfeaux,  difent-ils,  rc- 
préfentent  les  efprits  du 
mercure  philofophique ,  qui 
montent  &  defcendent  dans 
Tœuf  philofophique.  L'Ar- 
cadie  fignifie  la  terre  qui  fe 
forme  dans  le  vafe ,  &  IVau 
qui  furnage  eft  le  lat  Stym- 
phalide d'oCi  ces  oifeaux  oa 
efprits  s'élçvent  &  qui  fem- 
blent^clipfer  le  foleil ,  parce 
que  la  matière  devient  noi- 
re pendant  la  putréfaâion  ; 
Hercule,  fymbole  de  la  puif- 
fance  fixante  &  coagulante 
de  Tor  phyfique  renfermé 
dans  I9  vafe  ,  ou  pris  pour 
r  Artifte ,  les  tue  à  coups  de 
flèches ,  &  les  chafle  par  le 
bruit  des  tymbaîes  d'airain  , 
qui  ne  font  autres  que  les 
vapeurs  métalliques  de  V?> 
nus ,  comme  on  peut  le  v^ir 
dans  Tartide  Euryftce^  jwf-, 


474  S '^ 

qu'à  cje  qu'ils  fe  retirent  dans . 

rifle  d'Arétie,  c'eft-à-dire, 

3ue  Teau  inercurielle  foît 
efféchie ,  car  Ârétie  a  une 
crande  analogie  avec  le  mot 
latin  arefco ,  qui  fignifie  en 
fcsaiçois  Jëchèr, 

(^uelquefoisilsexpliquent 
îtes  oi feaùx  Stymphalides  de 
|a  teinture  d^antimoines  car 
les  Alcbymifles  appellent 
aflez  fouvent  pifeaux  les  ef- 
prits  mercurîela  &  arféni- 
icaux  de  Tantimoine  y  à  caufe 
^e  leur  yolatilitéî  &  oifeaujc 
Stymphalides ,  à  caufe  que 
les  vapeurs  de  ces  efprits 
font  dangereufes  &  mortel- 
les. Le  feu,  comme  un  autre 
Hercule ,  les  tue  de  fes  flè- 
ches, en  corrigeant  ce  qu'ils 
ont  de  mauvais.  Mais  cette 
explication  n'eft  pas  confor- 
me à  ce  que  difent  }es  Au- 
teurs dans  leurs  Traités  Phi- 
lofophiqnes ,  d'autant  qu'ils 
donnent  le  nom  d'antimoine 
i  leur  matière ,  par  la  feule 
raifon  qu'ele  en  a  les  pro- 
priétés ,  comme  dit  Arté- 
phius  y  &  non  parce  qu'elle 
jeft  un  vérirablc  antimoine. 
Voyez  les  Fables  Egypt.  & 
Grecques,  liv.  5.  cb.  9. 

STYX.  Fontaine  d'Ar^ 
cadie  ,  qui  tombe  d'un ,  ro- 
cher fort  éleyé ,  &  dont  Peau 
cft  un  poifon  mortel  pour 
tous  les  animaux  qui  çn  boi- 
yent.  On  lui  attribue  la  pro- 


S0 
ptiété  de  diflbudre  tovAeë 
fortes  de  matières ,  Se  qu'aur 
cun  vafe  de  quelque  matière 
métallique  qu*il  foit ,  ne  fau^ 
roit  réfifier  à  fon  aâion.  Les 
Auteurs  difent  qu'elle  n^ 
peut  être  contenue  que  dans 
la  corne  du  pied  d'un  mulet 
ou  d'un  âneÎLes  Poètes  ont 
feint  que  c*etoit  un  des  fleur 
ves  de  l'Enfer  ;  quelques-uns 
faifoient  ce  fleuve  fils  de  TO- 
céan  &  de  Thétis ,  &  d'au- 
tres de  TAchéron.  Les  Dieux 
avoient  tant  de  refpeâ  pour 
ce  fleuye  y  que  les  fermen$ 
&  les  promeffes  qu'ils  fai?» 
foient  par  lui  étoient  irrévo- 
cables. Si  quelqu'un  venoû 
à  l'enfreindre^  il  étoit  privé 
pepdant  cent  ans  de  la  cable 
des  Dieux.  Voyez  les  Fables 
Egypt. &  Grecq.  dévoilées, 
liv.  3,  ch.  6. 

SUBLIMATION.  (  Se. 
Herm.  )  Furi6cation  de  l^ 
matière  par  le  moyen  de  la 
diffolution  &  de  la  réduôioQ 
çn  fes  principes.  Elle  ne  con» 
(ifte  pas  à  faire  monter  I^ 
matière  au  haut  du  vafe ,  & 
l'y  faire  attacher,  féparée  du 
caput  mortuum  &  des  fèces  ^ 
mais  à  purifier,  fubtilifer  it 
épurer  la  matière  de  toutes 
parties  terreftres  &  hétéror 
gènes,  lui  donner  un  degré 
de  perfeâion  dont  elle  étoit 
privée,  ou  plutôt  la  délivrer 
des  li^ns  qui  1^  tenoient  con^- 


s  u 

pie  en  prifon ,  &  Pempêr 
choient  d'agir. 

T.2i  fnhUmation  cft  la  pre- 
mière préparation  néceflaire 
à  la  matière,  tant  pour  ^de- 
venir mercure  ,  que  pour  forr 
mer  le  foufre  &  la  pierre, 
/D*Bfpagnet  dit  qijie  c'eft  I.^ 
préparation  dont  les  Philo- 
fophes  n'ont  pas  parlé,  parce 
que  c'efl  un  ouvrage  rùanoel 
que  tout  le  monde  peut  faire, 
même  fans  erre  inflruit  des 
opérations  de  la  Chymie 
vulgaire.  Elle  eft  fans  doute 
cette  préparation  des  agens , 
difficile  par-defTus  toute  au* 
tre cbofe  du  monde,  comme 
le  dit  Flamel,  mais  tiès-aifée 
à  ceux  qui  la  favent,i 

C'efl  le  fecorid  degré, & 
très-nécefTaire ,  par  où  il  faut 
paiTer  pour  parvenir  à  la 
tranfmutation  des  corps.  On 
entend  fouvent  fous  le  terme 
de  fublimaÙQn ,  la  fixation  , 
l'exaltation  &  l'élévation. 
Elle  approche  même  beau- 
coup de  la  difiillation  ;  car 
de  même  que  dans  celle-ci 
l'eau  monte  &  fe  fépare  de 
foutes  lespartiesphlegmati- 
ques  &  purement  aqueufes, 
(Se  laifTe  le  corps  au  fond  du 
vafe ,  de  même  dans  la  fu^ 
htimatlon  le  fpiritud  fe  fé- 
pare du  corporel ,  le  volatil 
au  fixe  dans  les  corps  fccs, 
tels  que  font  les  minéraux. 
pn  f xtfdit  des  chofçs  admi- 


râbles  des  minéraux  par  le 
moyen  de  la  fuhîimation^ 
On  en  fixe  beaucoup  »  &  on 
les  rend  propres  à  réfifter 
aux  atteintes  le$  plus  vives 
du  feu.  Pour  y  réuflir  on 
rebroye  le  fublimé  avec  fes 
fèces  ^  on  répète  hfiiblima'^ 
r/on,&cela  jufqu'à  ce  que 
rien  ne  fe  fublime  plus.  Lort 
que  tojut  efl  fixe ,  on  ie  rerire 
du  vafe  3  &  on  l'expofe  à 
l'air  ou  à  la  cave,  pour  en 
faire  une  huile,  qu'on  digère 
enfuite  à  un  feu  lent  pour  le 
réduire  en  pierre.  Ces  picrr 
res  ont  des  propriétés  furnar 
tutelles,  félon  le  minéral 
dont  elles  font  tirées. 

La  fahUmation  adoucit 
beaucoup  de  corrofifs  par  la 
conjonftion  de  deux  matiè- 
res, &  rend  corrofives  beau- 
coup de  chofes  douces.  la 
plupart  de  celles-ci  deviens 
nent  fiyptiques,  auHeres^ 
ameres.  Paracelfe  dit  que  leç 
métaux  fublimés  avec  le  fel 
armoniac  fe  réfolvent  en 
huile  quand  on  liss  expofe  à 
rair,&fe  durcirent  en 'pier- 
res quand  on  digère  cette 
huile  BU  feu.  Cette  fublima- 
tion  eft  purement  une  ope* 
ration  de  la  Chymie  vulr 
gaire  ;  il  ne  faut  pas  la  con» 
fondre  avec  la  fubîimation 
Philofophique  de  laquèîlç 
nous  avons  parlé  an  com- 
in««)cement  de  cet  article. 


47<  su 

SVSLIMATOIRE. 
(VjHreaa)Ceftroraf  qai 
ftntèrme  Ij  m^iere  de  l'œn- 

SUBLIME.  Fltifietirs  ont 
ité  tiompéB  par  ce  terme 

3is*fli  ont  prit  pour  le  nom 
e  la  matière  dont  les  Philo- 
fophei  font  leur  magîftere  ; 
fDaii  il  faut  ^entendre  de  la 
matière  parvenue  à  la  cou* 
leur  blanche  que  les  Adeptes 
appellent  Mercure  fublimi^ 
cVft-à-dire,  purifié,  exalté. 
Quelquefois  ce  terme  s'ap- 
plic|ue  à  la  matière  au  noir  ^ 
mais  très-raremenr.  Quand 
on  lui  donne  ce  nom  dans 
ce  fens-Ià ,  on  a  égard  à  la 
purification  »  &  1  la  répara- 
tion qui  fefaic  alors  des  par- 
ties groffieres  8c  terreUres 
du  laion  des  Philofophes, 
que  Pazoth  blanchit  en  le 
lavant  de  fes  impuretés ,  ap- 
pelées par  quelques  Philo- 
fbphes  les  immondices  du 
mort. 

Dans  cette  fuUimation 
font  comprifes  toutes  les  au- 
tres opératbns  :  favoir,  la 
dtftillfttion  «  airation  y  cuif- 
fon,  coagulation, putréfac- 
tion y  calcination ,  leparation 
&  converiion  des  élément 
Sans  elle,  Textradion  des 
principes  cft  impoffible. 

Les  rhilofophes  ont  repré- 
fente  Tymboliquement  csite 
opération. par  une  aigle  qiù 


eoleve  m  ct^oq',  pv  m» 
ferpem  âlé  qui  en  emporte 
tin  antre  faos  ailes ,  par  ua 
dragon  qoi  quitte  Ion  ecâl  W 
par  le  vaatovr  qui  dévore  le 
foie  de  Proméiljée ,  &  par 
une  infinité  defibtes  &  d'al- 
légories  dont  on  peut  voir 
l'explication  dans  les  fables 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées. 

Sublimé  Mercurie^* 
Argent-vif  des  Sages  par- 
venu à  la  couleur  blanche 
après  la  putréfaâion. 

SUBLIMER.  Purifier, 
cuire, exalter,  perfcâionner 
la  matière  de  l'œuvre  ,  rele- 
ver à  un  degré  de  perfeâion 
qui  lui  manque  pour  devenir 
plus  excellente  que  l'or  mê- 
me ,  &  avoir  la  propriété  de 
changer  les  métaax  impar- 
faits en  'or.  Voyei  Subli- 
mation, 

SUBMERSION.  C'eft  la 
dilToIntion  de  la  matière  par 
la  putréfaôion ,  parce  qu'elle 
eft  noire  &aqu€ufe ,  &  que 
les  matières  fe  confondent 
&  fe  fubmergent  Tune  daiîs 
l'autre.  Les  Philofophes  ont 
donné  à  ce  mélange  ptufieurs 
noms  qui  ne  fignifient  que 
la  même  chofe  s  ingrelfion  , 
conjonâion ,  union  ,  com« 
plexion ,  compofiiion ,  mix- 
tion ,  humation  ,  &c. 

SUBTIUATION.  Ré- 
dudion  de  ia  matière  de 
Pceuvre  à  fes  principes^  ce 


su 

tpii  fe  fait  par  la  diflbltirion 
&  la  putréfaâîoDv  BHc  fe  ré- 
dtnt  en  eaa  roercnrielle,  & 
puis  en  poudre  fubtile  com- 
me les  atomes  qui  voltigent 
^ux  rayons  du  foleil ,  dit 
Flamel. 

SUBTILIER.  Voyei 
TarticU  précédent» 

SUC.  Ce  terme  fignifîe 
communément  une  liaueur 
extraite  de  quelque  végétal 
OB  animal  ;  &  comme  le 
mercure  des  Philofophes  eft 
d'abord  une  efpece  de  li- 
queur^ ils  lui  ont  donné  le 
nom  de  Suc  de  leur  fiante 
Saturnienne  végétable  ,  ou 
Suc  de  Lunaire^  mais  en  vain 
cherche t-on  dans  la  Botani- 
que cette  plante  Saturnienne 
&  cette  Lunaire  »  parce  que 
ce  ne  font  point  d«^  plantes  « 
&  que  les  Philofophes  n'en 
parlent  ainfî  que  par  allégo- 
rie. C'cft  proprement  leur 
matière,  qui ,  quoique  prin- 
cipe de  végétation  ,  n'eft 
point  plante.  Ils  l'ont  nom- 
mée Saturniennfj  parce  que 
ce  Mercure  eft  dit  petir-fîîs 
de  Saturne  ;  &  Lunaire  , 
parce  que  le  Soleil  eft  le 
père  de  leur  matière  §c  la 
Lune  en  eft  la  raere.  Sou- 
vent par  le  terme  de  fie  ils 
entendent  leur  magiftere  au 
blanc,  &  quelquefois  leur 
fnatiere  au  noir, 

^Ç   pus    Lis    MLAVCS. 


SU  477 

Matière  de  Teravre  pÈn%^ 
^nue  à  la  couleur  blanche.    . 

Suc  DK  Lunaire.  Mer- 
cure hermétique  extrait  de  la 
pierre  connue  dans  les  cha^ 
pitres  des  livres  «  drfent  les 
Philofophes ,  &  non  de  la 
plante  appeMe  Lunaire ,  ou 
de  quelqu'autreque  ce  puilfe 
être ,  puifqu'ils  recomman- 
dent exprelTément  de  ne 
prendre  aucun  végétal  pour 
faire  Toeuvre  ,  n'ayant  au« 
cune  analogie  avec  le  mé» 
tal.  Ils  ont  donne  aufli  à  cette 
Lunaire  les  noms  de  Vénus 
&  de  Saturnie  végétale;  c'eft 
pourquoi  on  appelle  aufti  ce 
Suc  de  Lunaire: 

Suc  DE  LA  Saturnie  j 
qui  eft  k  même  chofe. 

Suc  de  rA  Liqueur 
VÉGÉTABLE.  Quelques-uns 
difent  que  c^efi  le  vin ,  d'ai^-^ 
très  le  vinaigre ,  d'amres  le 
marc  de  raifin.  Un  iAuteur  a 
repréfenté  Bafile  Valentia 
faifant  une  fauce  à  une  totw 
tue  avec  du  raifin. 

Suc  Blanc.  Argent-vif 
des  Philofdphesf*  v  ' 

SUDURi  Sucre. 

SUEUK  ou  ^UEUa 
DU  SOLEIL,  Mercjufe^d^ 
Sages  ;  ils  ont  quelquefojif 
donné  ce  nom  à  leur  ipatiérf 
en  putréfaSion. 

SUFFO.  Fatn  dfi  po^^ 
ceaux ,  cyclamen. 

SUPERFICIE,   Qn^ 


478  ^Û     • 

(roure  ce  nom  ixni  Rot- 
landus»  interprété  par  blanc 
d'aufs,  . 

SUPERFLU,  i  Science 
Hcrm.  )  Géber  &  les  autres 
Philofophes  qui  l'oot  fuivî, 
ont  dit  qu'il  y  avoit  dans  leur 
matière  une  partie  fuperfiuè 
qu  il falloit  en ôter.  On  prend 
Communément  ces  termes  à 
la  lettre,  &  Ton  s*imagine 
qu'il  faut  en  çfTet  féparer 
quelque  chofc  de  la  mraiiere 
dans  la  médecine  du  fécond 
ordre  ;  d'autres  qu'il  ne  faut 
rien  ôter  abfolument  ;  &  les 
uns  &  les  autres  ont  raifoa  : 
car  ces  fuperfluités  doivent 
être  réparées  dans  leur  tems  i 
Riais  les  vrais  Sages  favent 
que  cette  Réparation  fe  fait 
d'elle-même  dans  la  méde- 
cine dont  nous  parlons  »  & 
que  cette  efpece  de  Japerfiu 
cft  très-utile  à  l'œuvre  j  ce 
qui  a  engagé  le  Philalethe 
i  le  nommer  fuperflu  très'^ 
utile. 

Ce  fuperflu  eft  une  huile 
ou  une  efpece  de  limon  du 
Corps  qui  nage  fur  le  rtenf- 
truç  après  que  le  corps  eft 
diffous.  Ce  limon  eft  abfo- 
lument nécefTaire  pour  la 
converfion  du  corps  en  hui- 
le; &  cette  converfion  eft 
Il  néceflaire ,  qu'on  ne  pour- 
roit  réulfir  dans  l'œuvre  fans 
cela  5  parce  qu'on  ne  pour- 
roit  avoir  les  principes  de 
VAtt. 


sis       s¥ 

SUPPRESSION(Feiiiic> 
eft  celui  qu'on  fait  deflbs  le 
vafe  ,  ou  même  dedans ,  fui- 
Tant  Riplée  &  Géber. 

SUTTER.  Sucre. 

SUIE  DES  MÉTAUX. 
Arfenic. 

SYCAMïNOS.    Mûrier. 

SYCE.  Figue. 
.  SYLV^     MATER.^ 
Chèvrefeuille. 

SYMAR.  Vert^e-gris. 

SYMPLEGADES  ,  otf 
CYANÉES,  fonr  deuit 
écueils  fitués  près  du  Pont- 
Euxin  f  8c  fi  peu  éloignés 
l'un  de  Pautre  qu'ils  femblenc 
fe  toucher ,  ce  qui  a  fait  dire 
aux  Poètes  qu'ils  fe  heur- 
toienr.  Il  en  eft  parlé  dans 
la  fable  de  la  conquête  de  lar 
toxfon  d'or.  Fo/cç  Jason, 
Toison  jj'ok. 

SYNACTICUM.  Médi- 
cament aftrin^ent. 

SYNCRJTICUM.  Amîf- 
pafmodique. 

SYRINX.  Nymphe  quf 
réfifta  toujours  aux  pourfui-  ! 
tes  du  Dieu  Pan  y  &  fe  fauva 
auprès  du  fleuve  Ladon  en-* 
tre  les  bras  des  Naïades,  oii 
elle  fut  changée  en  rofeau. 

SYROP  DE  GRENA- 
DES. Pierre  au-  ronge. 

SYRTES.  Bancs  de  fable 
ou  écueils  des  côtes  de  la 
mer  de  Libye  ,  du  côté  de 
l'Egypte.  Les.  Argonautes 
manquèrent  d'y  périr  ,'&fu- 


t  A 

tem  obligés  de  portct  leiïf 
navire  fur  les  épaules  pen- 
dant   douze   jours;    Koyej 

A&GONAUTES. 


TAAUT  ou  THAUT. 
Foyèf  Thot. 

TABLEAUX  DES 
PHILOSOPHES.  Ce  font 
leurs  livres,  leurs  allégories^ 
leurs  hiéroglyphes ,  &:c. 

TAGETES.  Tanaifie. 

TAL.  Alkali. 

TALC  des  Pkilofopkes. 
Kerre  des  Sages  fixée  au 
blan^.  Ceft  en  vain  que  l'on 
cherche  à  faire  Phuile  de  talc 
avec  le  talc  vulgaire.  Les 
Philofophes  ne  parlent  que 
du  leur ,  &  c'eft  I  ce  dernier 
qu'il  faut  attribuer  toutes  les 
qualités  defauelles  les  livres 
font  tant  d*é!oges. 

TAMIS  DES  SAGES. 
Mercure  Hermétique. 

Tamis  de  la  Nature. 
C'eft  l'air  à  travers  lequel 
pafTent  les  influences  des 
afires  pour  venir  jufqu'à 
nous* 

TA  MUE.    Matière  de 

•  l'œuvre  préparée  &  cuite  au 

•  rouge-de- pavot. 

•  TAMUS    ou    TANUS. 
-  Coulevrée ,  bryoîne, 

T  A  N  E  C  H.     Pierre- 

•  ponce. 

TANTALE ,  fils  de  Ju- 
piter &  de  la  Nymphe  Piote , 


reçut  fès  t)ieux  I  fat  table, 
&  leur  fervit  entr'autres  met» 
fon  fils  Pélops.  Gérés  fut  U 
feule  qui  ne  le  reconnut  pas. 
Elle  en  détacha  une  épaule  , 
qu'elle  mangea.  Les  Dieux 
le  reffufciterent ,  &  rempla- 
cèrent cette  épaule  par  une 
d'ivoire.  Jupiter  punit  Tan- 
tale en  le  condamnant  dans 
les  Enfers  à  foufFiir  une  faîtn 
&  une  foif  perpétuelle,  quoi- 
qu'au  milieu  de  l'eau  &  que 
les  fruits  lui  defcendent  juf- 
qu'à la  bouche;  quand  il  veut 
les  prendre ,  ils  s'enfuient  de  ^ 
fes  mains.  Voyez  les  Fables* 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées^ 
liv.  é.  chap.  4. 

TARAGUAS.  Bézoar. 

TARAXICUM.  Piflên- 
lit. 

TARGAR.  Huile  de  ge- 
nièvre* 

TARITH.  Mercure. 

TARTAR.  Tartre. 

TARTARE,  fils  dti 
Chaos  ,  lieu  ténébreux  <A 
les  méchans  étoient  envoyés 
pour  fubir  les  tourmennaux- 

Îuels  ils  étoient  condamnés, 
'oyq  Enfer.  Le  Tartare 
des  Philofophes  eft  la  ma- 
tiere  de  Tœuvre  en  putré-* 
faâion.  Quelquefois  ils  en- 
tendent par  Tartare  le  tra- 
vail inutile  &  fatigant  des 
mauvais  Attiftes^  &  difenc 
qu'ils  font  condamnés  au 
Tartare. 


4So  TA 

TARTRE.  (  Se.  Hemi.  ) 
Bafile  Vatentin  &  quelqaes 
ancres  Philofophes  ont  die 
que  le  tartre  diflbut  les  mé« 
uuxi  ce  qui  a  fait  naître 
ridée  à  plufieurs  Chymiftea 
de  le  regarder  comme  la 
matière  dont  les  Philofophes 
font  leur  magiftere.  PUIale- 
the  cependant  dit  qu'il  Caut 
expliquer  le  terme  de  tartre 
de  la  même  manière  que  la 
iéte  du  corbeau  ;  &  ceux  qui 
font  les  moins  yerfés  dans 
cette  fcience,  favent  que 
ces  expreflions  fignifîent  la 
matière  des  Philofophes  au 
noir. 

Le  tartre  blanc ,  ou  le  fel 
de  tartre  des  Sages ,  efi  leur 
jnagtfiere  parvenu  à  la  cou- 
leur blanche. 

TAar&s  DE  Ma&brc. 
Ce  font  les#pierre8  qui  fe 
forment  dans  le  corps  hu- 
main. On  les  nomme  ainfi 
de  la  matière  terreftre  &  tar- 
nreufedont  elles  fe  forment. 

TAUREAU.  Animal 
quadrupède  d'un  grand  ufa- 
ge  pour  l'agriculture.  Les 
Philofophes  l*ont  donné  très» 
fouvent  pour  hiéroglyphe  de 
la  matière  du  grand  œuyre. 
Xes  Egyptiens  avoient  en 
c;»nféquence  beaucoup  de 
véiT^ation  pour  cet  animal , 
que  les  Prêtres  préfentoient 
au  peuple  comme  le  fym- 
tolç  d*Oiîris ,  un  de  kars 


TA 
grands  Dieux.  Les  Philofi3^ 
phes  Grecs  inftruits  par  ces 
Prêtres  de  ce  qu'ils  eotcn— 
doient  par  le  taureau ,  inven- 
tèrent beaucoup  de  fables  ^ 
dans  lefquelles  ils  introduit- 
rent  cet  animal ,  8c  indique^ 
rent  la  qualité  chaude  &  fo- 
laire  de  la  matière ,  en  difanr 
que  ces  taureaux  jetoient  dix 
feu  &  de  la  flamme  par  la 
bouche  &  les  narines.  Tels 
font  ceux  que  Jafon  furinonta 
&  mit  fous  le  joug  pour  leur 
^ire  labourer  le  champ  de 
Mars,  afin  de  s'emparer  par 
ce  moyen  de  la  toifon  d'or 
fufpendue  dans  la  forêt  de 
ce  Dieu.  Tel  écoit  celui  dont 
Hercule  dcbarrafla  l'ifle  de 
Crète.  Les  pieds  des  uns  & 
des  autres  étoient  d'airaio/ 
Europe  fiit  enlevée  par  un 
uureau ,  Pafiphaé  devint 
amoureufe  d'un  taureau  ; 
Cadmus  fuivitun  bœuf ,  & 
bâtit  une  ville  dans  l'endroit 
où  il  s'arrêta.  Le  fleuve  Aché« 
lous  fe  changea  en  taureau 
pour  combattre  Hercule  ; 
Prothée  prenoit  la  forme  de 
taureau ,  &c« 

Les  Prêtres  d'Egypte  Dour- 
riflbient  avec  beaucoup  de 
foins  un  taureau  noir  ayant 
feulement  une  tache  blan- 
che y  Se  le  logeo'tent  dans  le 
temple  de  Vulcain  le  plus 
grand  de  leurs  Dieux.  OH- 
ris }  dont  ce  taureau  étott  le 
fymbole. 


TA 

fjtnbote,  fignifioit  \^ii  ca^ 
chéj  &  avoir  pour  foeûr  & 
pour  ^poufe  lus,  ou  uue  Ta- 
che ,  qui  avoit  Mercure  pour 
ConfeiUer  &  Adminiftrateut 
de  tout  l'Empire  pendant  les 
voyages  d'Ofiris  ftMi  mari, 
&  aptes  fa  mort.  Ofiris  étoit 
Lii-même  le  fymbole  du  So* 
leîU&Ifisrétoir  delà  Lune^ 
mais  du  Soleil  &  de  fa  Lune 
des  Philofophes^  &  non  des 
ailres  qui  nous  éclairent»  ou 
des  aftres  terrcftres ,  Tor  & 
Pargent,  que  les  Chymiftes 
yulgaires  appellent  Soleil  & 
Lune* 

Les  Egyptiens  parfaite* 
ment  inftruits  des  fecrers  les 
plus  rachés  de  la  l^ature  , 
imaginèrent  en  cooféqueocd 
les  ugnes  du  Zodiaque,  tou- 
jours par  allufîon  à  leur  Art 
Hermétique,  que  les  Philo* 
fbpbes  aÔurent  être  la  clef 
de  toutes  les  fciences*  Ils  afli- 
gnerent^pour  cet  effet  les 
trois  lignes  du  Bélier,  du 
Taureau  &  de  Gemini  pour 
ceux  qui  préfident  au  com- 
mencement de  Tannée  ou  du. 
printems,  parce  qu'ils  font  le 
commencement  de  Tœuvre* 
LesPhilofophes ,  en  fu^vanc 
le  fyflêmc  des  anciens  Dif- 
çiples  d'Hermès  9  ont  dit 
pour  cette  raifon,  qu'il  fal- 
îoit  commencer  l'œuvre  au 
printems ,  quoiqu'on  puilfe 
k  commencer  en  e^ft  daos 


TA  48^ 

toutes  les  faifons.  CetOt  qui, 
font  au  fait  de  l'Aftrologie; 
en  devineront  ûfément  les, 
raifons,  pourvu  qu'ils  ai^C; 
aufli  lu  attentivement  les  li- 
vres des  Philofophes.  ^oyei 
Zodiaque. 

Il  paroit  que  PAuteur  du. 
Diâionnaire  Herméciquet 
n'avoit  pas  médite  loi^g-tems 
&  férieufement  les  ouvrages 
des  Philofophes ,  &.  combiné 
leurs  raifonnemens  fur  les 
fables  9  lorfqu'il  interprète, 
les  taureaux  qui  gardoient  la. 
toifon  d*or ,  par  le  feu  vul- 
gaire entretenu  dans  des 
fourneaux  chymiques,  donc 
les  regiftres  repréfentent  les^ 
narines  de  ces  animaux.  Le, 
taureau  furieux  qui  ravageoic; 
rifle  de  Crète ,  &  qui  avoic^ 
des  pieds  d'airain  comme, 
ceux  que  Jafon  mit  fous  le; 
joug ,  font  voir  clairemenc^ 
que  ces  allégories  ou  fables^ 
ne  peuvent  s'entendre  dès- 
fourneaux  chymiques ,  mais* 
du  fourneau  jfecret  des  Phi« , 
lofophes.  ^ 

Hercule  après  avoir  pris, 
le  taureau  de  l'ifle  de  Crète  y , 
le  conduifit  à  Euryflbée  ,, 
c'efl-à  dire  «  à -la  plus  grande . 
fixité,  comme  on  peut  le. 
voir  dans  le  livre  5.  ch.  I«, 
7.  &  10.  des  Fables  Egypr. 
&  Grécq.  dévoilées.  Tant^ 
que  l'eau  mercurielle  des 
fhiloibphes  demeure  fut^la 

-  Hh 


4^'       ï^#- 

wrre-tlefr  Sages,  %HÎfift  par 
mÛÈ-  de  Crc»,  cette  terre 
éft-  ravagée  pif  h  dîflfali^ 
tlon  ,  et  iAcat>a<:fle>  de  nen 
ppôduiréj  mai»  fitôttjtfHcr* 
<itlt  arp^e  Je  taureau  ,  oq 
fixe  cette  eau ,  pour  te  me» 
ïïitt  a-  Eirt^yâ hée,  ef  te  devient 
j^opre  ï  la  végétatton  ;  on 
peut  la  cultiver  pojir  y  fe- 
ijïer.  Por  phHbfôphique. 
TEf RA.  Cendre, 
TEPNDRï ,  eh  tèrtnis 
ê^  fiente  Hermétique ,  fi- 
^ifie  eond^îrerferégime  du 
Ifeuj  fadmiBiftfelr  à  la  matière 
poôtla  digérer  &  la  ctire  de 
rirthiere  qu'dte  préonefuc- 
celjivement  les  diifttoites 
CQtileifrs  defquenes  tes  Phif-« 
IMopéjÇF  font' mention,  8t 
tfù'ifs^  appetfent  fignes  df- 
mpofh:atifs.€^de-là  qu'on 
lès  a  nommés  Ténîtiriers^ 
'-  TfilWTUItEVèn  termes 
ite  CtiyftAé,  t\e  iîgftîfic  par 
ftactrataSon  <îeh  finiplecon- 
lèQi:  deis.  nii)(tés  ;  tàiis  Us 
cbuleufis  èlfëmiififes  auK- 
quelleii  font  ;idhérenres  lès' 
wrtus  &Jes  propriétés  des. 
corps  dt)nt  ces  teinfares  font, 
«vraites.  fatt,  Spagyriq^ie 
distingue  plufiëurs  efpcces 
life  teintures;  îès . nirea  font 
dites  p^afllvesi4>arce  qu'eues 
font  toplement  e^traitçs  ,, 
comme  la  teinture  dé  rofts  ; 
lés  autres  fe  nbmntçnt  aâfi* 
vi5s;  &  et  font  "cdïeï^qiri* 


ftnrent  à-  en  extraire  d'au» 
très  5  teHe  eft  celte  d\ï  ma- 
giftere  dfes  Sages,  oir  Feur 
mercure.  On  les  divife  en- 
core en  teintures  naturel-^ 
le^  &  teintures  artificieltes* 
E)ansceites<i,  tes  unes  font 
dites  animâtes  y  quand  elles 
font  extraites  des  animaux  ;. 
métalliques)  quand  on*  les 
tire  des  métaux,  &c.  Onfes- 
nomme  quelquefois  huiles, 
efprits,  quinteflences  ^ftlbn 
qu'elles  "participent  plus  ou 
moins  dtfs  qualités  des  cho-* 
(es  qui  ont  ces^  détatrtnina**' 
tions,  Mangety  Begfiifr, 
"  ta  tethture  eft  te  dernier 
degré  de  la  tranfitiutation* 
des  corps  naturels.  Bllê  con- 
duit à  la  perfèâioo  tomes  les^ 
cîipfi»  itnparfaitei^.  Paracelfè 
définit:  la  tdntttre  une  ma»* 
tteretnès-noble,  quitdnt  les 
corps  métalliques  y  St  hu- 
mains, &  les  change  en  nne^ 
effènce  hien  plus  esocellente 
&  une.  manière  d*être  infini^* 
ment  plui  parâîte  qiie  celle* 
dont  îfs  jouîffàientaipara»-' 
v^nt.Elte  pénètre  les  corpr 
&  tes  fiut  fermenter  comnie 
le"  levain. 

Xa  teinture  t^n  tr^ttfhnie^ 
lès  méraux  doit  être  tttfi  ^ 
fuiîbte  comme  la  cire ,  (k  m* 
combnflibte  de  maniéré  t]qeî 
mife  Ibr  une  lame  rongîe- 
au  feu,  elle  y  fonde  fanatcr-' 
mée  ',  &  y  pénètre  coftme' 


rBidfe  î^etre  le  fifUHfi 
L^  y mt  teinture  des  mé" 
taux  eft  le  foufre  métallique 
txalté.  Le  mercure  eft  ap« 
pelé  le  milieu  ou  moyen 
propre  à  joindre  &  i  réunir 
les  teintures  y  La  pierre  au 
rouge  Bc  la  pierre  att  Uanc 
réduites  en  élixir  ou  en  pen- 
dre de  projeâion  ,  foht  les 
deux  feula  &  vrais  principes 
des  teintures  des  métaux; 
foute  autre  teinture  n*eft  que 
tromperie  »  fupercherie  & 
fophiftîcation. 
-  tEiiïTVRB  VIVE.  Pierre 
Ml  ft>uge» 

TEIIÏTURE    IltUMI- 
KANTE    UES    CORPS. 

Même  chbfe  qiié  pondre  de 
profeAîon.  Quelques -un$ 
ont  cependant  pris''  ces  ex^ 

Î reliions  cotnmé  fignifiant 
r  ffi>ierre  au  rouge ,  on  le  foii- 
freatirifiquedes  PhlloTophes, 
patcé  qu'ils  le  nomment  So^ 
teit ,  &  que  le  foleil  eft  com- 
me le  principe, ouïe diftri- 
buteur  de  fa  lumiere.Kn  vain 
les^  Chythiftes  cherçhent-iU 
à  tirer  la  teinture  de  l'or  vul- 
gaire pour  en  habiller  d'au- 
tres métaux  $  la  véritable 
leintare  de  l'or  confifte  dans 
fon  foufre  radical  «  qui  eft 
Jnl?parabîe  du  corps  même 
ie  rof ,  fuivant  d'Efpa^net. 
liYifleurs  Quand  la  choie  fc- 
ToU'  poffible,  cette  teinture 
lie  pourtoit  donner  xjàe*  ce 


qu'eVé  a ,  &  ne  pourroi  t  tein- 
dre qu'un  poids  d'argent  égal 
à  celui  de  Por  duquel  elle  d 
été  extraite  ;  au  lieu  qu'uf^ 

Î|rain  fenl  de  teinture  philo^ 
ophique  poulTée  au  poiné 
dé  perfeâion  dont  elle  cfl 
fufceptible ,  teindra  u n  miU 
lion,  de  grains  de  métal  d^ 
qneiqu'elpece  qu'il  foit. 
Teiwture   rouge   oii 

TEINTt7RE    DE   POURPR^ 

eft  la  même  que  Teinture 
HIdminante. 

TÉLAMON  ,  fils  d'Ea-4» 
qtte  &  frère  de  Pélée ,  fui 
père  d'Ajax,  qui  dé%t  fui 
appelé  Télatnonien.  Télà-i 
mon  étoit  un  des  Argonati-î 
tes,  &  accompagna  Hercule 
Ior(i|u^l  déUvra  Héfione  de 
la  dent  meurtrière  du  monf- 
tre  marin  auquel  elle  étpit 
éxpofée.  Hercule  la  céda  a 
ce  compagnon  fidèle.  Voyéii 

H^SIONfi. 

TÉLÉMAQUE,  fils 
d'Ulyflê  &  de  Pénélope^ 
étoit  encore  jeune  quand.fon 

Îcre  partit  pour  la  guerre  dé 
*roye.  Pendant  cette  ab- 
fence  les  Amans  de  Péné- 
lope maltraitèrent  Téléma- 
que ,  qui  quitta  la  maifon  pa* 
ternelle  pour  chercher  Ulyt 
fe.  A  fon  retour  il  chafla  ^ 
avec  l'aide  de  fon  père ,  tous 
ces  Amdns  importuns.  Koy* 
tJLYS$E. 
TÉLEPHE  ,  fils  d'Her- 
Hhij 


:i»4  T  B 

cule  &  de  la  Nymphe  Au* 
gé^fut  exp^TJ  dans  tes  bois, 
ob  une  biche  rallaica.  Ceux 
qui  le  trouvèrent  j  le  préfen- 
terent  au  Roi  de  Myfie^qui 
l'adopta  &  le  défigoa  fon 
fiiccefleur.  Ayant  reBifë  le 
paflage  aux  Grecs  qui  al- 
loienr  au  fiege  de  Troye  ,  il 
fut  bleiTé  d'une  flache  d'A- 
chille.  La  plaie  devint  ex- 
trfimemeot  douloureure,& 
n'y  trouvant  pas  de  remède  « 
il  confulta  TOracIe  »  qui  lut 
apprît  que  celui  qui  avoit  fait 
fe  mal  le  guériroit.  S'étant 
réconMlié  avec  Achille  y  ce« 
lui-ciTui  donna  de  la  rouille 
au  fer  de  fa  lance  ;  Télepbe 
l'appliqua  &  fut  guéri* 

TELESME.    Fin,  per- 
feâion  y  complément. 

TF.MERUS.    Brigand 
que  Théfée  mit  à  mort.  Voy. 

TEMEYNCHUM.Or 
desPhilofopheSyOu  leur  ma- 
bifiere  au  rouge. 
'  TEMPLES.  Ceft  dans 
l'Egypte  qu'il  faut  chercher 
Torigine  des  temples.  Héro- 
dote le  dit  formellement. 
Cette  coutume  de  bârir  des 
temples  pafla  d'Egypte  chez 
les  autres  Nations,  par  les 
Colonies  qui  y  furent  tranf- 
îportées.  On  peut  voir  dans 
l'Auteur  ci-deflus ,  la  ma- 
gnificence du  temple  de  Vul- 
cain  en  Egypte ,  que  tant  de 


Tl 

Rois  Toolureoc  embellir  fit' 
eurent  bien  de  la  peine  à 
achever  :  c'étoit  une  grande 
gloire  fi  dans  un  long  règne 
un  Prince  avoir  pu  achever 
un  portique.  Les  plus  célè- 
bres furent  celui  de  Jupiter 
Olympien,  celui  d'ApoIloiK 
ï  Delphes»  devenu  fi  célèbre 
par  les  oracles  qui  s'y  reo-* 
doient;  celui  de  la  Diane 
d'Ephefe .»  chef -d'oeuvre  de 
TArt;;  le  Panthéon ,  ouvrage 
de  la  magnificence  d'Agrîp-> 
pa,  gendre  d'Augufte*,  enfia 
celui  de  Bélus  »  compofé  feu- 
lement d'une  grande  &  ma*- 
Snifiauetour  à  fept  étag^, 
ont  le  plus  élevé  renfermotc 
la  ftatue  de  ce  Dieu ,  avec 
les  autres  choies  dont  parle 
Hérodote. 

Les  fiatues.  des    Dieux 

3u'on  y  plaçoitétoientd'çr^ 
'ivoire  ou  d'ébene ,  quel-* 
quefbis  compofées  de  ces 
trois  matiei:es ,  ce  qui  eft  k 
remarquer  par  Içs  raifont 
que  nous  avons  déduîtea 
dans  le  Traité  des  Fabien 
Egypt.  &  Grecq.  dévoilées* 
Quand  il  s'agidbit  de  bi« 
tir  un  temple ,  on  environ* 
noit  le  lieu  avec  des  rubans 
&  des  couronnes,  &  les 
Veftales  le  purifioient  en  le 
lavant  avec  de  l'eau  pugt 
&  nette.  Le  Pontife  après 
avoir  fait  un  facrifice  folem* 
nel  à  }a  Diyinité  à  la^uellf 


11  (îevpît  être  dédié  »  touchoît 
la  pierre  qui  devoir  fervir  la 
première  à  former  le  fonde- 
ment ,  &  le  peuple  Py  je- 
toit  avec  quelques  pièces  de 
monnoie  ou  quelq^ies  mor- 
ceaux de  métal  qui  n'avoh 
pas  encore  paffé  par  le  creu- 
îet.  Les  temples  de  Vulcain , 
de  Vénus  fou  époufe»  &  de 
Mars  fe  placoient  aux  portes 
des  villes,  (jeux  de  Mercure, 
d*Ap»IIony  de  Minerve  & 
des  autres  Dieux  étotent  au 
dedans  des  murs.  Vitruvc 
(  Liv.  a.  ck,  a.  )  apporte  des 
raifons  de  ces  différences  , 
qui  ont  un  air  de  vratfem- 
blance ,  mais  qtii  montrent 
qu'il  nMtoit  pas  au  fait  de 
celles  qui  avoient  détermine 
ceux  qui  Pavoienc  précédé  à 
en  agir  ainfi. 

la  plupart  des  temples 
Soient  de  figure  ronde  com> 
me  le  Panthéon  ,  &  ne  rece- 
voient  de  jour  que  par  un 
trou  ou  lanterne  pratiquée 
au  milieu  de  la  vo&te.  On 
remarque  cette  forme  dans 
les  temples  de  l'antiquité  la 
pllis  reculée. 

Toutes  ges  chofes  ne  fe 
faifoient  pas  fans  deflein  ;  Se 
fi  les  Egvptiens,  fuivani  faint 
Chry  foftôme,  étoient  myfté- 
rieux  jnfquès  dans  leurs  ma- 
nières d'agir  &  dans  leurs 
f;içonsde  s'habiller,  peut-on 
douter  qu'ils  n'ai^t  eqquel* 


TE  48t 

qQ*ob{et  en  vue  dans  la  for« 
me  de  leurs  temples  ?  Si  teur^ 
prétendus  Dieux  &  les  ac- 
tions qu'bn  leur  attribue  né 
font  que  des  allégories  de 
l'œuvre  Hermétique,  n*anrar 
t-on  pas  raifon  de  penfer  que 
cette  forme  ronde  du  tem^ 
pie ,  ou  du  Heu  où  étoient 
placés  les  Dieux ,  étoit  un 
fymbole  du  vafe  qui  con- 
tient les  Divinités  Herméti- 
ques? Les  Philofophes  fa- 
vent  bien  pourquoi  les  tem- 
ples de  Vuîcain  ,  de  Vénut 
&  de  Mars  étotent  à  la  porte 
des  villes.  Il  fuffit  même 
dVoîr  la  aflez  fuperficiel- 
lement  leurs  livres,  pour  y 
remarquer  qu'ils  ont  donné 
ks  noms  de  ces  trois  Dieux 
aux  matières  du  magiftere  » 
defquelles  doivent  fe  com- 
pofer  leur  Mercure,  leur  Ju- 
piter ,  lettr  Diane  &  leur 
Apollon,  dont  les  temples ^ 
pour  cette  raifon  ,  étoient 
renfermés  dans  l'enceinte 
des  villes. 

Dans  fa  fuite  les  temples? 
prirent  une  î>utre  forme  pac 
la  fantaifie  des  Architeâes  » 
qol  trouvèrent  le  quarré-* 
long  plus  fufceptible  des  or- 
nemens  qu*ils  imaginèrent; 
mai?  ilsconferverent  prefque 
toujours  rond  ou  en  forme 
de  rotonde  le  lieu  principal 
de  l'intérieur  des  temples; 
les  aiure»  parties  jie  furent 
Hhitj 


élè6  T  B 

C€ïï(ie$  que  cotnioe  (|as  àc^ 
compagoetnens.ou  comme 
çécelTairespour  log^  le  pf^u- 
pte;  tels  font  les  nefs  k  les 
collatéraux. 

TEMS.  Les  Philofophes 
femblent  n^étre  pas  d*açcord 
entr'eux  fur  la  durée  des  opé- 
rations requifes  pour  parve* 
jpir  à  la  fin  de  l'csuvre  Her- 
métique. Les  uns  difent  qu'il 
faut  trois  ans,  d'autres  fept , 
d'autres  jufqu'à  douze;  mais 
il  s'en  trouve  qui  réduifent 
cette  durée  â  dix-huit  mois  ^ 
Raymond  Lulle  à  quinze , 
Trévifan  ï  peu  près  au  même 
tems ,  &  Zachaire  dit  qu'il 
jcommença  Pœuyre  le  Lundi 
des  fêtes'  de  Pâques  >  &  fi  t 
là  projeâion  vers  le  même 
tems  Tannée  fuiyante.  Mais 
dans  toutes  ces  manières  de 
s^exprimer  oui  paroiiTent  fe 
contredire ,  les  Philofophes 
n'entendent  q^ie  la  même 
durée  du  tems  fuivant  leur 
façon  de  le  compter;  parce 
que  leurs  mois  &  leur^  fâi- 
jbns  ne  fom  pas  ceux  du  vul- 
gaire. Il  nous  &ut  un  an ,  dit 
Riplée,  pour  jouir  des  fruits 
jque  nous  attendons  de  nos 
travaux*  Un  Anonyme  ex- 
plique tous  ces  différens  ter* 
mes  de  la  manière  fuivante. 
Comme  nous  appelons  un 
jour  ^intervalle  de  tems  qu'il 
faut  au  folcil  pour  parcpurir 
le  ciel  depuis  i'onçntjufqiCà 


Poccident ,  les  PbiloTophep 
ont  donné  le  nom  de  jour  M 
tems  que  dure  notre  coâioo* 
Ceux  qui  ont  dit  qu'il  ne  fai- 
loit  qu'un  mois ,  ont  eu  égard 
au  cours  du  foleil  dans  cha^ 
que  figne.célefte  ;  &  ceux 
qui  parlent  d'un  an  ont  en 
vue  les  quatre  couleurs  prin- 
cipales qui  furviennent  à  la 
matière;  car  ces  couleurs 
font  leurs  quatre  fatfons. 
Voyti  Saisons. 

Les  Philofophes  dilî^Qt 
communément  que  le  grand 
œuvre  eft  un  ouvrage  de  pa* 
tience  ;  que  l'ennui  occafion- 
né  par  \^  longueur  du  travail, 
a  rebuté  beaucoup  d'Artifiei^ 
&  qu'il  faut  plusde  tems  que 
de  dépenfes  pour  parvenir  i 
fon  but*  Ils  ajoutent  que  ta 
couleur  noire  fe  manifefte 
&  doit  fe  fUanifefier  vers  le 
quai:antieme  jour ,  fi  l'on  a 
bien  opéré  $  que  cette  cou- 
leur dure  jqfqu'au  quatre- 
vingt-dixième  jour;  alqrs  la 
couleur  blanche  fuccede ,  8c 
puis  la  rouge*  Mais  tout  cela 
doit  s'entendre  de  l'ouvrage 
de  la  pierre ,  fans  y  com- 
prendre la  préparation  ma- 
nuelle des  agens  ou  princi- 
pes matériels  de  l'œuvre. 
Ainfi  ceux  qui  patient  d'un 
an,  l'enteQdent  d'une  feule 
préparation  philofophique, 
telle  que  pourroit  être  celle 
dufoufrç;parceque  dans  çha^ 


giie  opéeation  les  conlf urp 
qu^ils  appellent  iairons ,  dol- 
yept  pafTer  ftKceiCvecnent. 
Ceux  qui  font  inentionile 
trois  aas^y  cooijprennent  te» 
opérations  du  ioufre,de  h 
Pierre ,  &  celle  de  Pilixi^ 
Quand  Us difent  fept,neuf  ou 
douze  ans  ,,ils  y  renferment 
toutes  les  opérations  répétées 
pour  la  multipIication,&Ldoii* 
fient  le  nom d>iméeà  chaque 
opération.  Voy<i  Ankee  | 
Mois  »  Regns. 

TÉNÀRB.  Prqmontoîrt 
de  la  côte  'méridionale  d^^ 
pélopo^nefev  t9^  aufrès' 
fontdes  joufiresdans  la  mer» 
que  les  Foëtes  bot  feint  être 
les  pof  tes  de  f  Enfer.  GeA 
par-là  qu*Hercttle  y  .defcen- 
dit  pour  ènle\^er  te  chien 
berbère ,  &  çp.  ramena  fon 
•uni  Théfée.  Koj«î7  Enfer. 
.  TÉNÈBRES.  Les  Phr- 
lofophes  comparent  pcefque 
toujours  leur  matière  eo  pu- 
tréfaâion  aux  ténèbres  de  la 
nuit ,  à  cellesdei'figypte ,  & 
^  celles  qui  enveloppoient  la 
xnafreconfufe  du  chaos  ^yant 
la  manifedation  de  la  lomie* 
ire*  Q'eft  pourquoi  ils  ont 
quelqueifois  donné  le  nom 
de  Ténèbres  à  leur  matière 
du  noir. 

T  É  N  E  B  R  E^S   ÇYMBrï- 

R I  £  N  N  £  S. ,  Matière  de 
Tœuvre  e»  puitré^aâion  5 
appelée  auffi  le .  ^iolr  pf «s 


TER^NÇIPIL.    Manne. 

TERENIAmN,  Mannu. 
^  TERME  V  Om  àH 
xjiatpps^;  Se-  des  bornes».  W 
étoit  repréfenré  foujs  la JRk^ 
med'unecolonM»  dHio  fHpnc 
d'arbre,  â(c.  Il  étoit  cenfi^ 
borner  tout^  (ana4tr^  bo^J^ 
lui-même:  -.  ; 

.  TERPSICHORE<  Noffli 
(d'une  des  Mufes ,  dont  y9iff% 
rarticlc.  ;    . 

TERRE.  Matière  ptr 
fSjnte  &  por^ufe ,  oui  ç^f^mr 
pofe  aveG  r<;aii  le  globes  qut 
fkous  habitpni»  _   ^ 

Le  yuJg^irjô^  prepd  cow^ 
munéme^tppi^r  la  vraie  t^e* 
re ,  ce  qui  parok  à  ços  ytstuç; 
ç*eib4-^ite:9  l'excrément  d^ 
la  terre  &  des  autre^^éléjtnen^ 
^ui  ,^pi^e  (iam^  I0  ^^mffChr 
tion  dc^tous  les  nE^i^^tesiiijijetf 
à  la  mort  ou  à  la  corrupiioiv 
Mais  dans,  ces  excrémens  il 
y  a  uQ  noyau,  une  vraif 
terre  principe ;,  qui  ne  fe  dév 
frui^  point,  qui  fait  ta  bafe 
des  corps,  &  quj  tes  ç&n^ 
ferve  danslf^r  fnaniere  d'ê- 
tre jufqu')  ce  que  quelqu'sq>> 
cid^P^  diflipe  la  lien  qui  uni( 
cette  vraie  terre  avec  fçs  exr 
crénreps.KDeHe  terre  fe  trou- 
ve dans  tous  les  mixtes,  pluf 
jtboi>çiaiBment  daijis  les  uns 
que  dans  les  autres  ;  c'eO:  at 
principe  qu^  taet  deSoptiif- 
§es.  checf IfepL  en  ym:^'jiç 
Hhiv 


^4tt  Tfi 

qu'ils  trouveroient  fans  peiné 
•s'ils  connoiâbient  la  Nature. 
Cette  terre  eft  la  terre  vierge 
•des  Phiiofopbes ,  &  ce  que 
l'on  doit  entendre  par  Télé- 
ment  de  la  Terre. 
;  Les  Philofophes  Hcrtnë- 
tiques  donnent  le  nom  de 
terrek  la  minière  qui  renfer- 
me la  matière  d'où  ils  ex«- 
trayent  leur  mercure  5  &  en» 
fuite^  dans  les  opérations,  à 
la  matière  même  d'oîi  ce 
mercure  a  été  extrait.  Ils 
donnent  encore  ce  même 
1nom  de  terre  à  leur  mercure 
fixé-,  &  cVft  dàiis  ce  dernier 
fens  au*î<  faut  entendre  Her- 
mès Iorfqu*il  dit,  dans  fa 
Table  d'Emeraude  :  //  aura 
la  forcé  des  firces  Icrfqu^il 
fera  réduit  en  terre*  Ils  lé 
nomment  alors  Eau  qui  ne 
mouille  point  les  mains  ;  par- 
te que  cette  terre  éioit  pre- 
mièrement eau ,  &  rede- 
viendra liquide  toutes  leé 
fois  qu'on  la  mêlera  aveé 
l'eau  de  laquelle  elle  étoit 
compofée. 

Terre  blanche 
Veuille  E.  Matière  de 
l'œuvre  parvenue  à  la  blan^ 
cheur. 

Terre  Céleste.  Lune 
des  Sages. 

Terre  d'Espagne. 
Vitriol. 

Terre  Adamique  ou 
ADAMitE.  Cefila matière 


TR 

de  laquelle  s!  faut  eictraîre4è 
mercure  Hermétique. 

Terre  des  Philoso- 
phes. C'cft  leur  foufre. 

Terre  des  Feuilles. 
Hermès  a  donné  ce  nom  i 
la  matière  de  Pauvre  en  pu* 
tréfaâion  ;  mais  Ton  nom 
propre ,  dit  Flame!  ,  eft  le 
Laton  ou  Laton  qu^on  doit 
blanchir. 

Terre  Fétide.  Soufre 
fublimé.  En  termes  de  Scien- 
ce Hermétique ,  c'cft  le  fou- 
fre des  Sages  en  putréfac- 
tion. 

•  Terre  Feuillue  fim- 
plément  dite,  figniiie  la  ma- 
tière au  noir. 

Terre  Fidèle.  Lune 
des  Phiiofopbes. 

Terre  Fructueuse, 
Magiftere  au  blanc. 

TERRE  Féconde  ou 
Terre  Fertile.  Pierre 
parvenue  au  blanc. 

Terre  d'Ok.  Litharge 
d'or. 

TERRE  Fidèle.  Argent 
philofophiqué. 

Terre  Glaise.  Gom- 
me des  Sages. 

Terré  Noire.  Voye^ 
Poudre  Noire. 

Terre  Grasse.  Voyei 
Matière. 

Terré  Potentielle. 
Magiftere  au  blanc. 

Terre  Puante.  Voyei 
Terre  Fétide. 


TÊRiiE  RESTANTE.  Ma- 
tière de  rcEuvre  fixée  à  fa 
tou.îeiir  blanche. 

Terre  Rouge.  Soufre 
roi^e  des  Sages.  Ce  nom  a 
été  donné  au  borarmene, 
&  à  l'orpiment. 

Terre  Sainte.  Anti- 
moine vitrifié. 

Terre  Sarrazini. 
£mail.   PlanifcampL 

TE&Rfc  Solaire.  Ma- 
tière de  rcEuvre  fixée  au 
rouge  ,  appelée  auflî  Soleil 
des  Sages ,  ou  mine  de  Tor. 
Quelques-uns  ont  appelé 
2  erre  folaire  le  lapis  lazuli. 

Te r r e  Sulfub euse. 
'   Matière  des  Sages  en  putré- 
faâion. 

Terre  Mercurielie. 
Matière  de  laquelle  les  Phi- 
lofophesextrayent  leur  mer- 
cure. Cette  tert-e  n'eft  pas  le 
cinabre  naturel  ou  artifi- 
ciel; mais  cependant  une 
terre  minérale  &  métalli- 
que. 

Terre  Vierge.  Ce 
terme  fe  dit  du  mercure  de% 
.  Sages  fixé  en  terre  par  la 
cuiflbn  phiîofophiqne ,  &  de 
la  matière  de  laquelle  doit 
s'extraire  ce  mercure  lui- 
même ,  appelé  pour  cela 
Eau  fiche  ^  qui  ne  mouille 
pas  lés  mains  )  &  qui  ne  s'at- 
tache qu'à  ce  qui  eft  de  fa 
propre  nature.  II  y  a  dans  le 
centre  de  la  terre  une  terre 


_  f  E  4^ 

vî^erge ,  de  laquelle  nous  fai- 
fons  notre  mercure*  Rayrtu 
Lvlle. 

Terre  Damnée.  Terre 
inutile ,  fèces  d'une  matière 
qu'on  a  purifiée.  On  donne 
auflî  le  nom  ^e  Terre  dam^ 
nie  à  ce  qui  rcfte  au  fond  du 
vafe  après  qu'on  en  a  tiré  le 
plus  fubtil  par  la  diftillation"^ 
ou  la  fublimation* 

Terre  Samienne. 
Argent-vif  fublimé  avec  le 
talc. 

TERSA.  Moutarde. 
TÊTE  DU  CORBEAU. 
Matière  de  l'oeuvre  en  pu- 
tréfaâion. 

TÊTE  DU  Dragon. 
C'eft  i'efpritmercuriel  de  la" 
matière,  ou  la  partie  vola- 
tile qui  diflout  la  fixe;c'eft 
pourquoi  les  Philofbphcfîont 
dit  ^ue  le  Dragon  dévore  fa 
queue. 

TÊTE  Morte.  Ce  font 
les  fèces  qui  demeurent  au 
fond  de  la  cucurbite,  ou  de 
la  retorte,  après  la  diftiila-* 
tion  pu  la  fublimation  des^ 
efprits. 

Tête  Roucîe.  Les  Phi- 
lofophes  ont  dit ,  que  ce  qui  ' 
a  les  pieds  noirs,  le  corps' 
blanc,  &  la  tête  rouge,  tft 
le  magiftere.  C'eft*à  dirç  c;ue 
l'œuvre  commence  pî»r  Ta 
couleur  noire,  paiTc  enfuite 
à  la  blanche,  &  finit  p-r  la 
rouge.  Dans  chaque  opéra- 


«99  VU 

tion  le  rouge  qui  marque  U 
perfeâion  du  foufre»  de  la 

Eierre  &  de  l'ëlixiri  a  engage 
(S  Philofophes  à  dir^  d'A- 
pollon &  des  autres  perfon- 
liages  feints  des  fables ,  qui 
font  les  fymboles  de  ce  fou- 
fre,  de  cette  pierre  ou  de  cet 
éUxir,  qu'ils  avoient  les  che- 
yeux  roqx  oii  blonds  dorés  ^ 
tels  qu^  Pyrrhus ,  fils  d'A- 
chille, &c.  ou  qu'ils  étoîenc 
habillés  de  couleur  de  pour* 
pre ,  comme  Apollon  quand 
il  chanta  la  viâoire  de  Jupi- 
ter fur  les  Géans*  Avicenne 
a  tourné  cette  énigme  de  U 
tête  rouge,  d'une  autre  ma- 
nière. La  ckofêj  dit-il ,  qui  a 
le,  têts,  rouge  4  les  yeux  noir$ 
&  Us  pieds  blancs  eft  le  ma^ 
f^.fiere.  Quelques  Philofo- 
phes paroiâ*çnc  avoir  voulu 
expliquer  cette  tète  rouge 
de  la  matière  même  de  la« 
quelle  on  fait  le  magiftcre , 
fur  ce  que  d'autres  ont  dit 
qu'il  faut  extraire  le  mercure 
du  ferviceur  rouge,  &  que 
l'ufage  eft  d'appeler  teu  le 
commencement  d^1ne  cbo- 
fe;  alors  il  faud'roit  direqu'A- 
vicenne  n'auroic  eu  en  vue 
que  l'œuvre  au  blanc 

TETHYS,  fille  du  Ciel 
&  de  Vefla  fœur  de  Saturne  ^ 
femme  de  Neptune  y  mère 
de  toutes  les  Nymphes  & 
des  flenve? ,  fuivant  Héfio- 
de*  D'autres  ladife^t  fille  du 


TE  «T  H 
Ciel  &  delaTerre,&  firamit 
de  l'Océan.  Jupiter  ayant  6ii^ 
lié  &  garrotte  par  les  autrcf 
Dieux  »  Téthys,  avec  Tàide 
d'Egepn ,  le  remit  en  liberté» 
Téthys  eft  Teau  mercurielle 
des  Philofophes,  qui  déliç 
en  difTolvam,  &  met  en  li- 
berté en  volatilifant  le  Jupi-p 
ter  des  Sages»  dont  voyez 
Tarticlc. 

TETRAPHARMA- 
CUM.  Médicament  comi 
pofé  de  quatre  ingrédiens  » 
comme  l'onguent  JSaJilicunu 

TETROPOLOK.  Poidi 
de  quatre  dragmes* 

TEUCRIUM.  Plante 
connue  fous  le  nom  de  Cha* 
madis  ou  Petit  chêne. 

TEVOS.  Matière  de 
Pœuvre  poufTée  au  blanc. 

THABRITIS.  Jupiter 
des  Philofoplues. 

THALIE.  Ce  nom  a  été 
donné  à  Tune  des  Graxres  ^  à 
la  Nymphe  œere  des  Dieux 
Palices,  &  à  une  des  neuf 
Mufes, 

THAMAR.  F4:uitdupaU 
mier.  Blanchard. 

THAUMÀS.  Perc  d'Iris, 
meilàgere  de  Junon» 

THAUT.  VoY.  THOT. 

THÉJA  ou  THBA, 
mère  du  Soleil  &  de  la  Lu- 
ne ,  ne  (igoifie  que  la  matière 
de  laquelle  on  fait  le  foufre 
blanc  ou  le  foufre  rouge  ^es- 
Philofophes.  K.  Lato2j£*. 


TU 

THELESPHORS.1/II 
àf^  Dieux  de  k  Médecine , 
£ls  d'Efculape  y  &  frère  de 
f  anacée ,  de  Jafo  &  d'Hi<^ 
gyea.  Foyei  ESCULAPI. 

THELIMA.  Pierre  au 
rooge  parfait. 

THELYPTERIS.  Four 
gece. 

THEMIANTHUS.     Or. 

THEODAMAS  ,  père 
d'Hylas ,  fut  vaincu  pap  Her- 
cule «  qui  emmena  fon  fila. 
F.  Hyla$. 

THERENIABIN.  Voy^i 

TÉBLSlSriABIN. 

THERIAQUE.  (  Science 
Herm*)  Quelques  Pfailofo* 
phes  ont  donné  ce  nom  ad 
corps  fixe  dt|  magiftere,  par 
oppofition  au  nom  de  Venin 
que  d^autfes  ont  donné  à  ce 
mtvpe  corps  i  parce  que  a*il 
n'efl  pas  uni  au  mercure  vo- 
latil à  Pheare  propre  de  la 
naiiTancede  Peau  mercuriel- 
}e ,  ce  corps  g&te  tout  Tc^u* 
vre,  &  que  s^ii  y  eft  joint  à 
propos,  il  le  parfait.  Mais  le 
fens  le  plus  ufité  dans  lequel 
il  faut  prendre  le  terme  de 
Tkériàqut ,  eft  que  les  Phi*» 
lofophes  ont  ainfi  nommé 
leur  magiftere  parftit ,  parce 
qu'il  eft  le  remède  le  plus 
excellent  de  h  Nature  &  de 
TArt,  pour  guérir. tant  les 
venins  que  les  autres  mala<- 
dîes  du  corps  humain  &  des 
métaux. 


THBftlGN  Umt^Êia 
THERMANTICUNfi 

Médicament  qui  échagfiè.' 
THERMfi.  Bain.  Les 
Philosophes  ont  donné  le 
nom  de  Therme  à  leuir  eatt 
^ercurielle,  parce  qu -ils  dii> 
fent  qu^elle  eft  le  bain  oii  fe 
baignent  leur  Roi  6c  leuir 
Reine. 

THERMOMETRE 
PHILOSOPHIQUE.  Chai 
leur  iiaturelle  des  mixtes. 

THÉSÉE,  fils  d'Egée  ft 
d'Ethra ,  eut  le  bonheur  de 
fe  préferver  du  poifon  que 
Medée  fa  belle-mere  voulut 
lui  faire  prendre*  Les  Athé- 
t^iens ,  obligés  par  ti^ité  kk, 
avec  Minos,  Roi  de  Crète, 
de  lui  envoyer  tous  les  ane 
fept  jeunes  Athéniens  pout 
combat  trèfle  Minotaure  en- 
fermé dans  le  labyrinthe^ 
décidoient  par  le  fort  quels 
feroient  les  fept  qu'on  en- 
verront. Le  fort  tomba  fur 
Théfée.  Avant  que  de  partît 
Egée  lui  recommanda  de 
mettre  des  voiles  blanch^ 
à  fon  retour ,  en  cas  qu*il 
revînt  viflorieux ,  au  lieu  des 
voiles  noires  que  l'on  mettoit 
en  partant.  Théfée  le  pro* 
mit ,  s'embarqua ,  &  aborda 
à9m  l'ifle  de  Crète.  Il  y  ga- 
gna les  bonnes  grâces  d^A*- 
i-iadDe,  fille  de  Minos.  Elle 
demanda  à  Décîalc  le  moyen 
d&fofftir  du  labyrinthe,  8cil 


i|^  T  H 

lui  donna  un  peloton  de  fit, 

Su'elle  remit  a  Théfïe.  Muni 
e  ce  peloton  «  Théfée  entra 
dans  le  labyrinthe,  combat- 
tic  le  Minotaure  &  le  tua.  Il 
aivoit  défila  Ton  peloton  dès 
rentrée,  &  n'eut  que  la  peine 
de  futvre  Ton  fil  &  de  refaire 
fon  peloton  pour  en  fortir. 
Ariadne,  charmée  de  lé  re- 
voir, confentit  à  parwr  avec 
lui,  &  Théfée  Temmena.  Il 
rabandonna  enfuite  dans  Tif- 
le  det^axo.  V.  Ariadne» 
Egée  voyant  approcher  le 
cems  du  retour  du  vaîfTeau 
qui  avoit  tranfporté  les  fept 
Athéniens  à  Crète ,  avoit  été 
l'attendre  fur  le  bord  de  h 
mer.  Théfée^ivoit  oublié  de 
changer  fes  voiles ,  fuivant  la 
promelTe  qu'il  en  avoit  faite 
a  Ton  père.  Egée  les  voyant 
noires,  crut  fon  fils  péri ,  & 
de  défefpoir  fe  jet^  dans  la 
JBCr. 

Théfée  fe  propofa  Her- 
cule pour  modèle,  &  lia  une 
•étroite  amitié  avec  ce  Héros, 
Il  brava ,  comme  lui ,  toutes 
fortes  de  dangers ,  &  eut  part 
à  beaucoup  de  fes  exploits. 
II  tua  d'abord  le  taureau  de 
Gete  dans  la  plaine  de  Ma- 
rathon ,  défit  un  fanglîer  fu- 
rieux qui  ravageoît  les  cam- 
pagne» ,  purgea  le  pays  d'u- 
ne infinité  de  vofeurs  &  de 
brigands ,  fit  la  guerre  aux 
Amazones  ,  emmena  leur 


TH 
Reine  Hippolite,  qu*i1  épôu^ 
fa ,  &  en  eut  un  fils  du  mêmft 
nom;  prit  le  parti  det  Lapi« 
thés  contre  les  Çentaiures. 
&  défcendit  enfin  aux  En- 
fers avec  Pyrithoiis  pour  en-« 
lever  Proferpine.  Hercule  î 
foii  ami ,  y  étant  anlH  allé 
pour  prendre  Cerbère ,  y 
trouva  Théfée  &  le  ramena 
dans  le  féjour  des  vivans. 

guelques'uns  mettent  Thé- 
e  au  nombre  des  Argo.<* 
nautes.  Les  uns  dtfent  qu'il 
fut  tué  par  Lycomede,  d^au- 
tres  qu'il  mourucd'unechûte. 
Théfée  rcpréfente  le  mer- 
cure des  Philofophes,  ap- 
pelé pour  cette  raifon  le  boa 
ami  d^Hercnle,  fymbole  de 
l'Artifte.  Toutes  les  expédi* 
tions  qu'on  lui  attribue  font 
les  efrets  du  mercure  pen- 
dant le  cours  des  opérations 
requifcs  pour  la  perfeftion 
de  Toeuvre.  Il  falloir  par  con- 
féquent  le  mettre  au  nombre 
des  Argonautes^  &  mâms 
des  principaux.  Il  mourut  en 
eftct  par  les  mains  de  Lyco- 
mede ,  8c  perdit  aufli  la  vie 
par  une  chute;  mais  dans 
deux  circonftances  diffifren- 
tes  de  l'œuvre.  La  première 
eft  celle  de  la  diffolution , 
appelée  Mort  «  Tombeau^ 
Sépaîcre*  La  féconde  eft 
celle  de  la  fixation  ;  parce 
que  la  volatilifation  étant 
nommée  Vie ,  la  fixation  qu^ 


T  H 
marque  le  repos ,  eft  ai^ 
appelée  Mort.  Voyez  les 
Fables  EjgyPt.  &  Grecque^ 
dévoilées  9  liy«  3.  chap.  14. 
$.  5.  &  le  liv.  5.  chap.  aa. 

THESMOPHORE.  Sur- 
nom de  Cérès. 

THESPIADES.  Surnom 
des  Mufes* 

THESPIUS,  fils 
d'Erîchteus,  Roi  d'Athènes, 
avoit  cinquante  filles ,  donc 
Hercule  encore  enfant  jouit 
en  une  feule  nuit  ^  &  en  eut 
cinquante  fils.  Les  Alchy- 
miftes  entendent  par  Th^f- 
plus  la  matière  crue  &  indi-* 
gefte  des  Pbf lofophes  ^  dont 
cinqbante  parties,  regardées 
comme  fes  filles  ,  mêlées 
dans  le  vafe  avec  une  feule 
partie  de  mercure  philofo* 
phique  préparé ,  produifent 
chacune  un  mâle,  c*eft*à*- 
dire,  acquièrent  par  Topera*» 
tion  du  mercure  fur  elles  ^ 
une  vertu  multiplicative  ca^ 
pabte  de  perfeâionner  cha- 
cune un  égal  poids  d^autre 
matière.  Ceci  regarde  la 
multiplication  de  la  pierre 
philofophale. 

'  THESPROTIE.  Con- 
trée  de  TEpire,  que  les  My- 
thologues ont  quelquefois 
prife  pour  les  Enfers. 

THETIS  ou  THETYS  , 
fille  de  Nérée  Dieu  marit^j 
&  de  Doris.  Jupiter  Tairoa 
jgaQioiiBémçnt  1  mais  il  n'en 


approcha  pas,  parce  qù'it 
avoit  apprisque  fi  elle  voyoic 
un  Dieu ,  le  fils  qui  en  naî- 
troit  feroit  plus  vaillant  8t 
plus  puifTant  que  fon  père» 
Jupiter  la  maria  en  confé* 
quence  à  Pelée ,  &  invita 
toute  la  Cour  célefle  aux^ 
noces  qui  s'eniîrent.  La  Di(^ 
corde  feule  n*y  fut  point  ap« 
pelée.,  &  la  ruine  de  rEm- 
pire  Troyen  fut  une  fuite  de 
fa  vengeance  ,  comme  oq 
peut  le  voir  dans  le»  articles 
de  Péris  &  à' Achille  y  & 
plus  au  long  dans  le  6^  livre 
des  Fables  Egypt.  &  Grecq; 
dévoilées. 

THIMI  VENETIANI. 
Abfynthe. 

.  THION.  Soufre  des  Phî^ 
lofophes  au  rouge. 

THISMA,  Filon  de 
mine. 

THITA.  Magiftere  des 
Sages  dans   fa  fixation  ea 
couleur  de  pourpre. 
.   THOARCH.    Voyei 
Thion.  , 

THOAS  ,  fils  d'Ariadne 
&  de  Bacchus ,  devint  Rof 
de  rifle  de  Lemnos,  &  eut 
pour  fille  HypfiphiJe.  Les 
femmes  de  cette  ifle  ayane 
confpiré  enfemble  pour  ea 
faire  pcrir  tous  les  hommes^ 
parce  Qu*elles  s'en  voy oient 
méprifées ,  Hy pfiphile  fut  la 
feule  qui  n'exécuta  pas  cet 
affreux  projet  :  elle  fauya  foy 


494  I^K 

Ere.  Floy^î  HYPSFtttltE  I 
le  fécond  liv.  chap.  i.  des 
Fables  Egyptiennes  &  Grec* 
ques  dévoilées. 
.  THON.  Médecin  Egyp- 
tien y  dont  r^poufe  nommée 
IPoIydamnsi  »  fit  préfenc  à 
ËLélene  d'un  remède  en- 
tr'atitres  qui  avpit  la  propriété 
de  faire  oublier  toute  efpece 
de  chagrin.  Homère,  Odyf- 
fée ,  liv.  4. 

;  THOT  ou  THAUT. 
Dieu  des  Egyptiens,  n*eft 
ai^ltreque  Mercure  »  ou  Her* 
mes,  c'eil-à-dtrc  le  mercure 
^s  Philofophes  Herméti- 
ques. Un  Phiiorophedumë-* 
Ole  nom  prit  le  furnom  de 
TrifmégiAe,  &  inventa  tou* 
Uis  les  Fables  Egyptiennes  , 
defquelles  furent  imitées 
f0utQs  lès  ancfeooes  fiâions 
des  Grecs.  Voyei  Hermès  , 

MliRCURE. 

:  THYESTEjfils  de  Pé* 
lops  &  d'Hippodtrafe,  père 
d- i^ifthe ,  &  frère  d'Atrée. 
Voyei  Atrée  ,  Oreste  , 

EOISTHE. 

THYONE.  Nom  de 
Sémélé ,  lorfqu'elle  fut  mife 
•u  nombre  des  DéefTes. 
:  THYRSE.  Efpece  d'ar-i 
mure  que  portoient  Bacchus 
§c  les  Bacchantes. 
.  TICALIBAR.Écunie 
de  noer.  Ceft  l'écume  de  la 
mer  rouge,  dont'  parle  Fia* 
mel,  pour  indi^tt^  -^nigmai^ 


T  I 

tiqueiAent  It  matiefe  da 
l'œuvre. 

tiercelet:  Com- 
pofitjon  chymiqae  des  Cbar- 
latans  qui  fe  difent  favans 
dat)s  l'Art  hermétique,  avec 
laquelle  ils  dufent  ceux  qui 
font  aâïz  crédules  pour  leur 
confier  leur  bourfe* 

TIFACUM,  ou  TIFA- 
COUM.  Mercure  des  Phi* 
lofophes. 

TIFARUM,)       Soufré 

TiFASUM^^  herroéti^ 

TIFATOM,)   que. 

TIFFAROM*  Aqgcnt-' 
vif. 

TIFFATAM.  ou  TM^* 
PABAR.  Soufre  vif. 

TIN.  Soufre. 

TINCAR  ou  TINO 
RAR.  Mercure  des  Sages 
cure  8c  digéré  au  blanc; 
Tinckar  fignifie  aufli  du  bo-» 
rax  &  du  vert'-de^grts.  * 

,  TIN  CENT.  Prdpriétâé 
reqoffe  à  la  pieire  des- Phi-* 
lofophes,  où  à  leur  poudre 
de  projeâion,  fille  doit  écr» 
dngenUf  c'efl-à-dire,  propre 
à  domier  amx  mémux  im^ 
parfaits  la  couleur  &  U  teim 
ture  fixe  8:  pertiianentë  de 
l'or  ou  de  Pargent ,  fotvàit 
le  degré  de  perfedtôn  tà^ 
quel  on  l'a  pbiffiîe. 
.  TIRE  SI  AS,  Oèviii 
célèbre,  iïl»d*Evore&  dé 
CBrkrIo.    HéTiedê    raeonl^ 


fexc  pour  avoir  tué  an  fer* 
^ent  femelle  qui  venoit  de 
«'accoupler  fur  le  Mont  Cyî- 
fcne ,  ou  le  Mont  de  Mer- 
cure ,  parce  que  ce  Dieu  y 
écoit  venu  au  monde.  Le 
même  Auteur  ajoute  qu*il 
redevint  homme  au  bout  de 
fept  ans,  après  avoir  frappé 
de  fa  baguette  un  ferpent 
mâîe  qui  for  toit  aufi  de  l'ac- 
couplement. Tiféfias  devint 
énfuite  aveugle,  pour  avoir 
fegardé  Diane  nue  dans  le 
Bain,  d'autres  difent  parce 
qu'il  avoit  décidé  pour  le 
fentiment  de  Jupiter  contre 
Junoi),  qui  étoient  en  diffé- 
rend pour  favoir  qui  de 
Fbomnie  ou  de  ta  femme 
trouvoit  pfua  de  plaifir  dans 
le  mariage.  Jupiter ,  pour 
Ifb  jdédomtnaget*  dis  h  perte 
de  fes  yeux,  corporels ,  lut 
donna  la  connoifTance  du 
préfeot  &  de  Pavenir. 

Tiréfias  ne  fignifîe  autre 
chofe  que  la  matière  de  l'œu- 
vre changée  en  eau  mercu* 
délie ,  que  les  Philofophes 
appellent  leut ,  femelle  ;  ce 
qui  fe  fait  après  l'unionr  de 
deux  ferpens ,  tels  que  ccui 
du  caducée  de  Mercure,  Il 
faut  fèpt  opérations  de  l'oeo- 
vre,  pour  de  cette  eau  roer- 
Curieile  faire  lé  foufre  ap- 
pelé mâle  5  c*eft  Tiréfias 
qui  reprend  fa  première  for- 
ine«  L'âyeugteore&t  i^ûiiui 


furvietit  pour  avoir  vu  Diane 
nuedans  le  bain,  eft  la  cou- 
leur noire  qui  furvient  à  \t 
matière  en  putréfaâion  dans 
fe  fécond  œuvre  5  car  c'cff 
îe  même  aveuglement  qucr 
celui  dePhinée,  d'ontvoyer 
l'article.  L'un  &  l'autre  pré* 
difoient  l'avenir ,  parce  que 
la  couleur  noire  eft  la  pre-^ 
mîere  couleur  &  le  premief 
fîgne  démonftratif  de  l'œu- 
vre ,  qui  annonce  qu'on  a 
bien  opéré,  qu'on  eft  danà 
la  véritable  voie  qui  conduit 
à  la  perfeôion  de  l'œuvre , 
&  en  prédit  l'heureux  fuc-*  / 
ces.  Il  n'étoit  pas  pofliblé 
que  Tiréfias  ne  vît  Diane 
nue  dans  le  bain  y  puîfqu'il 
eft  lui-même  ce  bain,  Heu^^ 
reux  &  mille  fois  heureux  ^ 
dit  un  Philofophe ,  celui  qui 
a  vu  Diane  nue  dans  le  bain; 
c'eft-à-d}re,.qui  eft  parvenu 
à  donner  par  la  cuiflbn ,  \t 
couleur  blanche  à  la  matière 
renfermée  dans  le  vafc.  Voy^ 
PiKVt.  Lorfque  Homère 
dit  qu'Ulyffe  invoqua  l'om- 
bre de  Tiréfias,  c'eft  que 
POdyffée  n'eft  qu'une  def- 
cription  des  erreurs  àcs  mau* 
vais  Artiftes ,  qui  prennent 
l'ombre  pour  la  réalité,  mal- 
gré les  bonnes  inftruâions 
que  leur  donnent  les  Philo^ 
fopheis  dans  leurs  livres,  tel- 
les que  celles  de  Circé  à 
Ufyilfe, «uffi  lui  difôli-*clle 


49^  TI 

de  facrifier  un  bélœr  netr  l 
Tiréfias  en  particulier ,  & 
yne  bonne  vache  à  cous  les 
autres  eq  général.  La  vache 
ou  le  taureau  «  &  le  bélier  , 
Ibnt  précifément  les  deux  ani- 
maux hiéroglyphiques  des 
ingrédiens  qui  doivent  com- 
poier  Tœuvre ,  &  le  bélier 
eft  en  particulier  le  fymbole 
du  mercure ,  comme  le  tau- 
reau rétoit  d*Ofiris ,  fous  les 
Doms  d'Apis  &  de  Sérapis. 
Il  feroit  trop  long  de  déduire 
ici  toutes  ces  inftVuâiops  ;  il 
fuffira  de  dire  que  Circé  re* 
commanda  particulièrement 
à  Uiyfle  de  ne  point  abor- 
der dans  rifle  du  Soleil  avant 
que  d'avoir  defcendu  aux 
Enfers ,  le  ténébreux  féjour 
de  PJutou ,  ce  qui  revient 

{Parfaitement  à  ce  que  difent 
es  Philofophes^  que  celui 
qui  ne  voit  pas  la  couleur 
poire  furvenir  la  première  à 
la  matière  dans  le  vafe ,  doit 
croire  qu'il  eft  dans  l'erreur , 
qu'il  a  trop  pouffé  le  feu,  & 
br&lé  les  fleurs  du  compôt  ; 
ce  qui  efl  indiqué  plus  fpé- 
cialement  par  la  couleur  rou- 
ge» livrée  du  folcil  philofo* 
phique. 

TIRHAT  ou  TIRSIAT. 
Sel  armoniac. 

TISIPHONE.    Une    des 
trois  Furies  inferpales.  Voy^ 

ÎFURIES. 

TIT AXA.  Fayq  TiTJSE. 


T  % 

TITAN,  fils  du  Ciel 
&  de  la  Terre,  ou  de  Vefta^ 
&  frqre  aîné  de  Saturne, 
céda  à  celui-ci  fon  droit  fur 
l'Empire,  à  condition  qu'il 
n'éleveroit  aucun  des  enfans 
mâi'3S  que  lui  donneroit  Ops 
ou  Rhée  fa  fœur  &  fon  épou- 
fe»  a6n  que  la  Couronne 
revint  à  fes  enfans.  Titan 
ayant  apgris  que  Rhée  avoic 
fouflrait  Jupiter  à  la  dent 
meurtrière  de  Saturne  ,  il  luji 
déclara  la  guerre ,  &  le  garda 
en  prifon  |ufqu  à  ,ce  que  Ju« 
pitcr  devenu  grand ,  l'en  re- 
tira ,  &  défit  entièrement 
Titan  &  fes  fils.  Koyq  Ju- 
piter, Saturne,  &  les 
Fable?  Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées,  liv.  3.  ch* 
3.&4. 

T  I  T  A  N  O  S.  Plâtrt^ 
brûlé. 

TITAR.  Borax.  , 

TITÉE,  femme,  dy- 
nnus  ou  du  Ciel,  devint 
mère  des  Titans,  C'eft  pro- 
prement la  terre  philofophi- 
que ,  réduite  en  boue  par  la 
diflolution.  Voyei  TERRE, 

TITHON',filsdeLao- 
médon ,  Roi  de  Troye ,  étoit 
d'une  beauté  fi,  parfaite,  ' 
g^u'Auroreen  devint  amou- 
reufe,  l'enleva^. &  en  eut 
un  fils  nqmm^  Memnon  ^ 
qui  amena  des  troupes*  au. 
fecoursde.  Prîam,.  pendant 
^ue  les  Grecs  faifoient  \^ 
fiege 


T  r 

lîeÇe  de  la  ville  de  T*roye, 
capitale  de  Ton  Royaume. 
royei  Memnon. 

TITHYE,  fils  de  Ju- 
pîter  &  de  la  Nymphe  lia-' 
re,  devint  un  Géant  d'une 
prodigieufe  grandeur.  Jupi- 
ter, pour  fouftraire  fa  mère 
enceinte  de  lui ,  aux  pour« 
fuites  de  la  jaloufe  Junbn , 
la  cacha  dans  la  terre ,  dans 
les  entrailles  de  laquelle  elle 
mit  au  monde  Tithye.  Elle 
périt  dans  renfantementy& 
la  Terre  prit  foin  du  nouveau 
né.  Devenu  grand,  il  eut  la 
témérité  d'attenter  à  Thon- 
neur  de  Latone.  Apollon  & 
Diane  fes  enfans  vengèrent 
l'afFront  qu*il  a  voit  voulu 
faire  à  leur  mère,  &  le  fi- 
rent mourir  à  coups  de  flè- 
ches ,  &  précipiter  aux  En- 
fers ,  où  il  fut  condamné  à 
être  fans  ceflè  dévoré  par  un 
vautour.  La  mafTe  de  fon 
corps  étoit  fi  énorme,  qu'é- 
tant couché  il  couyroit  en- 
viron neuf  arpens  de  terre, 

TLEPOLEME,  fils 
d'Hercule  &d'Aftioche,fe 
joignit  aux  Grecs  contre  les 
Troyens.  II  mena  neuf  vaif- 
feaux  avec  lui  »  &  périt  de 
la  main  de  Sarpédon  pen- 
dant le  fiege  dllium. 

TMETICUM.  Médica- 
ment atténuant. 

T  MOLE,  fils  du  Dieu 
Mars   &    de   la  Nymphe 


T  M  497 

Théogene  ,  étoit  paflionn^ 
pour  la  chanè.  Pendant  qu'il 
étoit  dans  cet  exercice,  il 
apperçut  une  des  compagnes 
de  Diane  >  qui  fe  nommoit 
Arriphé.  La  grande  beauté 
de  cette  Nymplae  fit  impref- 
fion  fur  te  cœur  de  Tmole  ; 
il  en  devint  amoureux  «  Sc 
ne  tarda  pas  à  lui  faire  con<* 
noitre  fa  paflion.  Arriphé , 
pour  ne  pas  tomber  entre  les 
mains  de  Tmole ,  prit  le  parti 
de  fe  fauver  dans  le  Temple 
de  Diane,  où  Tmole  la  fui- 
vit ,  &  lui  fit  violence.  Arri- 
phé ne  pouvant  furvivre  à 
cet  affront,  fe  donna  la 
mort. 

Apollon  ayant  accepté  le 
défi  de  Pan ,  qui  croyoit 
mieux  jouer  de  la  flûte  qu'A- 
pollon de  fa  lyre,  Tmole  & 
Midas  furent  choîfis  pour  ju« 
ges  :  Tmole  décida  poui 
Apollon,  &  Midas  adjugea 
la  viâoire  à  Pan.  Les  Dieux 
vengèrent  enfuite  fur  Tmole 
rinfulte faite  à  Arriphé;  ils 
fufciterent  un  taureau,  qiû 
enleva  Tmole ,  le  jeta  lur 
des  pieux  ,  dont  les  pointes 
le  firent  expirer  dans  les  dou*» 
leurs  les  plhs  cuifantes*  Il 
fut enterrefur  la  montagne 
qui  depuis  porta  fon  nom. 
De  cette  montagne  fortoit 
le  fleuve  Paôole ,  dont  les 
eaux  rouloient  des  paillettes 
d*or,  depuis  que  Midas ,  en 
li 


49*  T  O 

t'y  baignant ,  y  UtflTa  la  fu-^ 
Èeftc  proprim  ^qu'il  aYoii 
#>.  eue  de  Bacchas  ^  de  chan- 
ger en  or  tout  ce  qu'il  tou- 
cheroit.  Voyez  les  Fables 
Egyptiennes  &  Grecques 
«Levoiléei,  liv.  a.  ch.  ).  & 
Liv.  3.  ch,  1%. 

TOISON  D'OR.  La 
Fable  raconte  (}ue  Jafon  avec 
les  Argonautes  s'expoferent 
it  une  infinité  de  dangers , 
four  fe  mettre  en  pofleflion 
d'une  Toifon  d'or  que  Phri- 
xus  confacra  à  Mercure ,  & 

Îu'il  fufpendit  dans  la  forêt 
e  Mars  »  près  de  la  ville  de 
Cokhos  y  où  Aères ,  fils  du 
Soleil ,  regnoit.  Médée ,  fille 
de  ce  Roi ,  favori  fa  Jafon 
dans  fon  entreprilé  ,  &  lui 
enfeigna  les  moyens  de  fur- 
monter  couslesobftacles  qui 
g'oppofoient  à  l'exécution  de 
fon  defTein.  Comme  toure 
cette  Fable eft  expliquée  très- 
au  long  dans  le  chapitre  pre- 
mier du  fécond  Livre  des 
Fables  Egypt.  &  Grecques 
jjévoiîées ,  j'y  renvoie  le 
Lefteur.  Je  dirai  feulement 
que  cette  toifon  eft  le  fym* 
bole  de  la  matière  du  grand 
jEuyre;  lis  travaux  de  Jafon 
font  une  allégorie  des  opé- 
i;ations  &  des  fignes  requis 
pour  arriver  à  fa  perfeâion  , 
.&  que  la  Toifon  d'or  con- 
4)uife  eit  la  poudre  de  pro- 
îeâiooy  &  la  médecine  uni* 


T  O 

▼erfelfe ,  de  laqueHe  Méd^d 
m  ufage  pour  rajeunir  Efoô, 
père  de  Jafon ,  fon  amant. 

TOMBEAU,  lés  Phi- 
lofophes  ont  fouvent  em- 
ployé les  tombeaux  pour 
former  des  allégorie»  fur  la 
putréfaâion  de  la  matière 
de  l'cBuvre.  Ils  ont  dit  en 
conféquence  ,  qu'il  falloit 
prendre  la  terre  des  tom.'- 
beaux ,  qu'il  faut  mettre  le 
Roi  au  tombeau  y  pour  le  ré- 
duire en  cendres,  &  le  faire 
reffufciter.  Flamel  &  Bafile 
Valentin  y  ont  fait  allulîon 
plus  d'une  fois.  Ils  ont  auffi 
pris  le  tombeau  pour  le  vafe* 
Voyez  SÉPULCRE. 

TOPAZE.  Pierre  pré- 
cieufe  de  couleur  jaune  do- 
ré; ce  qui  a  fait  donner  le 
nom  de  topa\e  à  la  matière 
de  l'œuvre  hermétique  par- 
venue à  la  couleur  fafranée. 

T  O  T  H  U  S.  Matière 
gypfeufe&  blanche,  teffem- 
blanr  à  la  chaux  éteinte ,  & 
qui  fe  forme  particulière- 
ment dans  les  jointures  des 
ps  du  corps  dç  ceux  qui  font 
fiijets  à  de  violentes  atcaquei 
de  goutte. 

TOPIQUE.  Médica. 
ment  appliqué  fur  la  peau, 
tel  que  les  emplâtres. 

TORDYLIUM.Sefeli 
de  Crète. 

T  O  R I  Loupe ,  excroif- 
£»€€  conue  oatuct  »  qà 


r  cj 

ftffîHent  mix  plantés  &  iut 
arbres. 

TORREFACTION. 

y^jyei  I>lGESTION. 

TORTUE,  Les  Philo- 
fophes  Hermétiqncs  ont  em* 

tîoyé  la  tortue  pour  fym» 
ote  de  la  matière  de  TArt , 
parce  qu'elle  eft  cachée  fou* 
une  écaille  fort  dure,  dont 
il  faut  la  tirer  pour  en  faire 
«fage»  Un  d^entr'eux  a  fait 
repréfenter  Bafile  Valentin 
faifant  une  fauce  avec  du  jus 
de  raifin  fur  une  tortue ,  pour 
fignifierlamaniered'extraire 
le  mercure  des  Sages  de  fa 
mine ,  &  leur  grain  aurifîque 
qnï  doit  animer  ce  mercure* 
C'eft  pour  cela  que  la  Fable 
attribue  à  ce  Dieu  ailé  l'in- 
vention de  TinArument  de 
Mufique  appelé  Tortue,  La 
manière  dotJt  Mercure  s'y 
prît,  l'endroit  où  il  trouva 
cet  animal  »  Se  leschofes  qu^il 
];c employa ,  font  très-remar- 
quables* Mercure,  dit  Ho- 
mère (  Hymne  en  l'honneur 
de  ce  Dieu  )  Mercure  cher- 
cboit  les  bcBuft  d'Apollon  } 
en  paiTant  fur  le  bord  ef- 
carpé  d'uti  antre  j  il  y  trouva 
une  tortue,  qui  lui  procura 
des  richegfs  infinies*  EHe 
matigeoit  de  l'herbe, &  mar- 
choit  très-lentemenr.  Mer- 
cure, ce  fiiff  trks  utile  de  Jti* 
intèr ,  ne  put  contenir  f» 
joieen  l^voyant,  &dit  :  je 


f  ff       m 

me  gdirdef «  bieA  de  mépri« 
fer  un  figoé ,  un  fymbole  Û 
ntile  pour  moi*  le  te  i^lue  i 
aimdbte  nature,  tu  es  potit 
moi  d*un  fi  hetireuit  préiagé; 
Comnfier^t,  étant  de  laractf 
des  coqniIlage$  ,  vis'^tu  îtxi 
ces  montagnes?  Je  te  pori 
terai  chez  moi ,  &  tu  ta*f 
feras  très-néceffatre.  Il  vati^ 
mieux  que  je  fed^  quelque 
Chofe  de  bon  de  toi,  que  ft 
tu  reftofe  dehors  pour  nuirrf 
à  quelqu'un ,  car  tu  es  paé 
toi-même  un  poifon  très-* 
dangereux  pendent  que  ttf 
vis  »  &  tu  deviendras  queW 
que  chofe  de  bon  après  ti 
mort. 

Mercure  emporta  donc  W 
tortue  chez  lui ,  &  après  W^ 
voir  fait  périr  par  \%  fer,  if 
chercha  dans  fon  efprit  com«' 
ment  il  la  mettroitenufage, 
puifquVvec  elle  il  devoir 
avoir  èes  richeffes  infinies. 
Il  couvrît  récaille  avec  du^ 
cuir  de  bœuf,  après  avoW 
étendu  &  atdfebé  la  ^eau  dé' 
h  tortue  avec  des  rofeaux  ; 
il  y  ajufta  fept  cordes  faites' 
de  boyaux  de  brebis.  H  trou*^ 
va  enfuite  le  moyen  de  vo-' 
1er  les  boeufs  des  Dieux  .  Sa 
les  emmena  en  les  faifanC' 
marcher  à  reculons  ,  afid* 
qu'on  ne^ût  lavoir  le  chet 
min  qu'il  avoit  pris* 

Le  mal-  que  Mercure  dit 
de  la  tortue  avant  tm'ellrfbir 

lii] 


>Oo  T  O 

morte  St  préparée,  &  l'uti- 
le dont  elle,  doit  être  après 
fa  préparation  ,  s'accordent 
érès-biet)  avec  ce  que  difent 
les  Pbilofophes  de  leur  ma- 
tière. BHe  eft  un  des  grands 
Soifons  avant  fa  préparation , 
:  le  plut  eicellent  remède, 
après  qu'elle  eft  préparée  , 
du  Morien.  Avec  elle  Mer- 
cure fe  procura  des  ricbelTes 
infinies,  telles  que  font  celles 
que  donne  la  pierre  philofo- 

Ehale.  Le  cuir  de  bœuf  & 
ïs  intedtns  debrebisne  font- 
ils  pas  les  matières  defquelles 
Ce  tire  le  mercufre  des  Philo- 
sophes, puifque  le  Cofrao- 
police  dit  qu'il  fe  tire  des 
cayons  du  Soleil  &  de  la 
Lune  »  au  moyen  de  l*aimant 
des  Sages ,  qui  fe  trouve  dans 
le  ventre  d'Aries.  Avec  ce 
mercure  il  eft  aifé  de  voler 
ïss  boeufs  du  Soleil*  Plufieurs 
Philofophes  Orientaux  di- 
(oient  que  la  tortue  portoic 
le  figne  caradériftique  de  Sa- 
turne;^ (i  poil  qu'on  ait  lu 
lis  livres  des  Chymiftes  her- 
métiques ^  il  n'eft  point  de 
t-eâeur  qui  n'en  conclue 
qu'il  faut  prendre  «ne  ma- 
tière de  race  de  Saturne , 
four  première  matière  de 
ceuvre» 

,  TÔRUSCUtA.   Ré- 
finé. 
-TOSArTHRUS.    Voyci 


t  O 

TOUR,  Quelques  Phw 
lofophes  ont  donné  le  nom 
de  Tour  à  leur  fourneau*  La 
Fable  dit  que  Danaé  fut  en- 
fermée par  fon  père  Acrife 
dans  une  tour  d'airain ,  pour 
la  fouftraire  aux  pourfuites 
de  ceux  qui  la  recherche- 
roient  en  mariage ,  parce 
qu'il  avoit  appris  de  l'Oracle 
que  l'enfant  qui  naitroit  de 
fa  fille ,  le  feroit  périr.  Jupi- 
ter fe  changea  en  pluie  d'or, 
&  s'étanc  gliffé  par  le  toit 
dans  la  tour,  obtint  les  fa- 
veurs de  Danaé ,  qui  en  con* 
eut  Perfée.  Voyci  DanaI. 

Tour  diaphake.  Vafe 
de  verre  dans  lequel  on  ren- 
ferme la  matière  pour  faire 
l'œuvre. 

TOURNER  en  rond. 
C'eft  faire  circuler  la  matière 
dans  le  vafe. 

TOUTES  CHOSES. 
Nom  que  Bafile  Valentin  a 
donné  à  l'œuvre  de  la  pierre 
des  Sages.  Elle  apporte ,  dit- 
il  »  aux  hommes  divins  toute 
fageife  &  tout  bonheur ,  & 
de  fon  propre  nom  on  l'ap- 
pelle Toutes  chojes.  Or  ce- 
lui qui  fera  curieux  de  fa- 
voir  ce  que  c'eft  que  toutes 
chofes  dans  toutes  fhofes  y 
qu'il  fafTe  à  la  terre  de  gran- 
des ailes,  &  la  preflè  telle- 
ment qu'elle  monte  en  haut^ 
&  vole  par  deflus  toutes  les 
montagnes  y  jufqu^au  foma- 


T  R 
ment  »  &  alors  qu'il  lui  cou- 
pe les  ailes  à  force  de  feu , 
afin  qu'elle  tombe  dans  la 
mer  roupe ,  &  s'y  noie.  En- 
fuite  qu'il  faffe  calciner  la 
mer  ,  &  deffeche  fes  eaux 

fwr  feu  &  par  air ,  afin  que 
a  terre  renaifle;  alors  en  vé- 
rité il  aura  toutes ckc^es dans 
toutes  thofes. 

TOXICUM.  Poifon, 
venin.  C'eft  un  des  noms 
donnés  à  la  matière  du  grand 
œuvre,  parce  qu'en  effet  elle 
cft  un  poifon  très-dangereux 
avant  fa  préparation  ,&  de- 
vient un  remède  à  tous  les 
maux  après  qu'elle  eft  pré- 
parée. Ils  ont  auffi  appelé 
t9xicum  leur  eau  mercurielle, 
parce  qu'elle  difTout  les  mé- 
taux philofophiques ,  &  les 
réduit  à  leur  première  ma- 
tière, ce  qu'ils  appellent  tuer^ 
mettre  au  tombeau. 

TRACHILIUM.  Gan- 
telée.  • 

TRACHSAR.  Métal 
encore  dans  fa  mine. 

T  R  A  G  I  U  M.  Fraxi- 
nelle. 

TRAGOCEROS. 
Alcë'î. 

TRANSMUTATION. 
(  Pkyf,  )  Changement  ou 
altération  de  la  forme  des 
corps ,  de  manière  qu*elle ne 
re/Temble  plus  à  celle  qu'il 
avoir  auparavant ,  &  qu'il  ait' 
acquis  une  )iutra. manière 


t"  R  501 

d'itre  tant  intérieure  qu'ex« 
térieure  :  une  autre  couleur^ 
une  autre  vertu ,  une  autre 
propriété,  comme  lorfque  le 
métal  eft  devenu  verre  par 
la  force  du  feu  $  le  bois  ^  char* 
bon  ;  l'argile,  brique;  la  peau^ 
coile;le  linge,  papier, &c* 
Toute  tranfmutation  fe  fait 
par  degrés  s  on  en  compté 
communément  fept,  &  let 
autres  que  les  Chymtftes  y 
ont  ajoutées,  fe  réduifent  a 
ces  fept,  qui  font  la  calcina^- 
tion ,  fublimation ,  folution  » 
putréfaâion  ,  difiillation  ^ 
coagulation  &  teinture.  Ftf- 
racelje.  Ceux  qui  nient  la 
tranfmutation  métallique,  & 
qui  la  regardent  même  com- 
me iropoffible,  font  ou  de 
mauvais  Pbyficiens,  ou  ne 
font  guerés  attention  à  ce 
qtie  la  nature  opère  à  chaque 
inftant  fous  leurs  yeux,  & 
dans  eux-mêmes.  La  nature 
trouvera- t-elle  donc  plus 
d'impoffibilité  à  faire  de  l'ar- 
gent ou  de  l'or  avec  une  ma» 
tiére  qui  étoit  auparavant 
plomb  ou  mercure,  qu'elle 
en  trouvera  à  former  le  fro- 
ment «  une  rofe«  un  fruit , 
avec  une  matière,  qui  aupa- 
ravant étoit  foin ,  herbe,  ou 
fimplemem  eau  de  pluie  ? 
ou  a  former  des  os ,  des  muf- 
cles,  des  nerfs  dans  un  ani« 
mal,âvec'une  matière  qui, 
avant  d'être  telle,  avoit  été  : 
ï  i  iij 


l^^re  aliment  7 

I4  Iran  fmutatiott  m^calli- 

Sue  foufFre  bien  moins  de 
ifficult^s.  Les  parties  de* 
Spétaux ,  quels  qu'ils  foient , 
font  bien  ^Iqs  homogenet 
^ntrVlles ,  que  ne  le  font 
Celles  des  animaux  avec  cc!« 
les  des  végétaux.  Les  prin-» 
fipes  conftiruans  des  métaux 
î^tant  les  marnes  dans  tous  « 
}1  ne  s^agît,  pour  faire  de  l'or 
•vec  du  plomb  y  que  de  lier 
les  parties  principes  du 
plomb  avec  te  même  lien 

Ïui  unit  celles  de  1  or ,  en 
fparanr  les  impures.  Ce  lien 
€xi(le$  fa  nature  aidée  de 
l'an,  1^  manifefte,&  Ton 
ne  doit  pas  juger  que  la 
$r^nfmutati(m  des  métaux 
imparfaits  en  or  eft  impofTi-. 
ble  on  ignorée  «  parce  que 
de  faux  Chymides  ne  font 
que  des  tranfinutarions  fo-s» 
phiftiques,  La  Méteropfy-^ 
cofe  des  anciens  Philofophes 
n'écoit  autre  que  les  tranfinu^ 
ê^ti^ns  d^  la  nature  ,  pnies 
4aos  leur  vrai  fens  phy  fique« 
TRANSSUDATION, 
1!([erme  de  Cfaymie ,  qui  fe 
dit  des  eaux  ou  efprîts^quand 
dans  la  diftilUtion  Us  tom-« 
b^nt  gouttes  à  gcnttets  dans 
le  récipiear.  Les  Pdilofopbet 
y- ont  fait  alluflon^  en  em-* 
pjoyant  ce  terme  pour  ex-^ 
pcmer  h»  vapeurs  iimL  Vâç^ 


?» 

yêftf  ie  la  matière  au  lifiat 

du  vafe ,  Se  retombent  em 
goimes  fur  la  terre  qui  eft  au 
fond.  Voyei  RosÉE. 

TRANSVERSE.  Qui 
ne  va  pas  droit.  Quelques 
Cbymiftes  Hermétiques  onc 
employé  ce  terme  dans  ce 
fens-là ,  lorfq^'lls  ont  dir  qu9 
les  mauvais  Artiftts^  qu'ils 
appellent  trompeurs,  fophif-» 
tiquenrs,  ne  font  pas  dans  la 
vraie  voie  des  Sages  ;  que  les 
leurs  font  tranfvcrfes  y  c'cft-» 
à-  dire  erronées ,  &  ils  exprt» 
ment  ainfi  pour  marquer  la 
différence  de  celle  qu'ils  fui* 
vent  dans  les  opérations  de 
l'œuvre,  &  qu'ils  appelleiii 
pour  cela  linéaire ,  droite. 

TRAUMATICA.  VuU 
uéraires, 

.     TREIZIEME.  Soufra 
des  Sages  au  rouge. 

TRÉPIED.  Cercla 
pofé  fur  trois  pieds  pour  foii-r 
tenir  quelque  vafe.  Les  Pbi-» 
lofophes  Hermétiques  difent 
qu'il  faut  pofer  fur  un  trépied 
le  vafe  qui  contient  la  ma- 
tière de  l'œuvre  ,  afin  qu'il 
foit  à  une  diftance  de  la  cha-^ 
leur  &  de  la  flamme  *  fuffi» 
fimce  pour  la  reffentir  fana 
eu  être  frappé.  On  prend 
communément  ces  expref* 
fions  dans  le  fens  littéral  i 
mais  a-t^on  raifon  î  ne  feroit* 
ee  pss  une  allégorie  prifa 
^  ixai«  psioç^ei  ^pi  çora* 


T  R 

fofent  la  matière  de  Toeuvre, 
comme  de  trois  pieds ,  fur 
lefquels  cen  trois  principes 
réduits  en  un  feul  tout ,  for- 
ment le  cercle  qui  y  eft  ap- 
puyé ?  On  a  droit  de  le  con- 
clure, de  ce  que  plufieurs 
Philofophes  appellent  ce  tré- 
pied ,  notre  trépied  ,  trépied 
myfiérieux.  Un  d'entr*eiix 
femble  même  vouloir  Tcx- 
pliqner  ,  lorfquM  dit  :  nos 
trois  principes ,  foufre ,  fel 
&  mercure  »  font  la  bafe  de 
notre  ceuvre,  fur  laquelle  elle 
eft  appuyée  comme  fur  un 
trépied.    , 

«  Jafon,  avant  de  partir  pour 
Ja  conquête  de  la  toifon  d'or, 
fe  munit  d'un  trépied  ,  dont 
il  fit  préfent  à  un  Triton  qui 
s'apparut  à  lui  lorfqu'il  fe 
trouva  engagé  dans  le  Lac 
Tritonide.  Ce  Triton  dé- 
pofa  le  rrépiedidans  un  tem- 
ple. J'ai  expliqué  ce  que 
pouvoit  être  ce  trépied  dans 
le  chap.  premier  du  fécond 
livre  des  Fables  Egypt.  & 
Grecques  dévoilées. 
.  Il  eft  à  propos  de  remar- 
quer ici  que  r«n  voyoir  peu 
de  temples  où  iî  n'y  eût  un 
trépied,  fur-tout  dans  ceux 
d'Apollon.  Les  Mytholo- 
gues n'en  voyant  pas  préci- 
fément  Tufage ,  ont  eu  raî- 
A>n  de  .ne  pas  les  mettre  au 
nombre  dest'inftrumens  dont 
oa  ffit  (fxtm  dans  tes.iaorir 


T  R  to$ 

fices.  Us  fe  font  contenta 
de  dire  qu'ils  fervoient  fans 
doute  quelquefiis^h  fout^nijr 
des  vafes  facrés.  Il  y  avoîc 
même  des  trépieds  votifs  , 
que  des  Princes  ou  des  par- 
ticuliers confacroient  dans 
les  temples  d'Apollon*  Hé- 
rodote parle  dans  fon  livre 
9.  d'un  trépied  d'or  ,  que  les 
Grecs  viâorieux  des  Per^ 
fes  envoyèrent  à  Delphes  1 
«  Avant  que  de  faire  le  par- 
»  tage  des  dépouilles  des  en- 
»  nemis^  dit  cet  Auteur ,  les 
«Grecs  féqueftrerent  l'ar- 
»  gent  &  l'or,  en  prirent  un 
2>  dixième  pour  le  Dieu  qu'on 
»  révéroit  à  Delphes ,  &  ils 
»  en  firent  un  trépied  d'or  , 
»  qu'ils  lui  confacrerent,  & 
»  qu'on  voit  encore  fur  un 
n/erpent  d'airain  à  trois  té^ 
»  tes.  /)  Il  paroît,  par  ces  der- 
nières paroles ,  que  ce  tré* 
pied  d'pr  étoit  foutenu  fur 
une  autre  efpece  de  trépied, 
formé  par  ces  trois  têtes  de 
ferpent.  Paufanias  dit  aufli 
(  in  Phoc.  )  qie  ce  même 
trépied  étoit  foutenu  par  un 
dragon  d'airain.  Pouvoit-on 
mieux  indiquer  les  trois  prin^ 
cipes  qui  font  ta  bafe  de  l'or  ^ 
ou  de  l'Apollon  philofopbi- 
qne  ,  à  qui  oli  .4es  confa-? 
croit?  ^ 

On  trouve  ufie  <|uantif^ 
de  ces  trépieds  amtqoe^  dai)s 
lesxabinetsfles  Gur»ei|ix  h  ûq 
i  i  iv 


/ 


164  TR 

en  voit  de  coures  fortes  de 
figures ,  &  même  d'affez  fin- 
guliers;la  plirpart  font  d'ai- 
rain ou  de  bronze.  L'affec- 
tation de  donner  atix  pieds 
la  forme  de  ferpens ,  fernble 
faire  une  alliiiiDn  plus  par- 
ticulièrement indicative  des 
principes  de  l'œuvre  ,  a^uK- 
queis  Jes  Phîlorophes  don» 
Dent  pour  Tordinaire  les 
noms  de  ferpens  &  de  dra- 
gons. Comme  les  Dieux 
d'Homère  éroient  des  Dieux 
Hermétiques,  il  n'eu  pas  fur- 
prenant  qu'il  parle  de  tré- 
pieds, qui  alloient  toutfeuîs 
a  raifemblée  des  Dieux  ;  auf- 
û  étoient-ils  Touvrage  de 
Vulcain. 

TRÉSOR  INCOMPA- 
RABLE. C'efl  îa  poudre 
de  projeâion ,  fource  de  tous 
tiens  ,  puifqu'elîe  procure 
des  richertes  infinies ,  &  uive 
vie  longue  fans  infirmités  , 

Î>our  en  jouir.  Quelques  Phî- 
ofophes  ont  appelé  le  ma- 
giftere  au  blanc  tréfor  incorri' 
parahle^  de  même  que  le 
foufre  parfait  au  rouge.  Lé 
premier  ^  parce  que  PÂrtifte 
nui  a  pu  parvenir  à  pouffer 
l'oeuvre  au  blanc ,  ne  peut 
plus  fe  tromper,  &  qu*il  eft 
aflxiré  de  réuffir.  Planckijfei 
le  laton,  &  déchire^  vos  //-. 
vrw,  difent  les  Adeptes, 
afin  que  vos  ccturs  ne  foient 
plus  iyranhifés  par  des  in" 


T  R 

quiétudes  &  des  chagrins^ 
D'Efpâgnetdit  que  celui  qui 
a  trouvé  le  foufre  rouge,  leur 
minière  de  feu  célefte,  a  en 
fa  poiTefTion  un  tréfor  inefti- 
mable ,  qu'il  doit  confervcr 
bien  précieufement. 

TRIANGLE  philo- 
fophique.  C'eft  la  matière 
de  l'oeuvre  pendant  le  cours 
des  opérations  de  Télixir, 
Elle  eft  nommée  Triangle^ 
parce  qu'elle  eft  compofée 
de  trois  principes  j  fcl ,  fou- 
fre &  mercure ,  qui  ne  font 
qu'une  feule  matière  &  un 
feul  corps  homogène,  com- 
me les  trois  anglesd*un  trian- 
gle ne  font  qu'une  figure. 
Les  Sages  difent  que  ce  trian- 
gle eft  triple.  Lé  premier  eft 
celui  qui  eft  compofé  des 
trois  principes  fufdirs  ;  le  fé- 
cond i'eft  d'une  ame,  qui  eft 
le  foufre  d'i»n.  cfprit,ou  le 
hîercure,  &  d'un  corps ,  qui 
eft  le  fel.  Le  troifieme  eft 
fait  du  foleil ,  de  la  lune  & 
du  mercure  des  Sages.  Ce 
triangle  traysilié  &  préparé 
philofophiquemerit ,  forme 
le  cercle  ou  l'or  des  Sages , 
dont  le  caraâere  eft  Te  cer- 
cle. C'eft  pourquoi  les  Chy- 
miftes  Hermétiques  difent 
que  le  grand  oeuvre  eft  la 
quadrature  du  cercle.    , 

TRÏCALILIBAR.  Ecu- 
me de  la  mer  ,ou  matière  de 
la  pierre  des  Phîlofophes. 


T  R 

TRICEPS.  Surnom 
de  Mercure.  Les  Poëces  Pont 
nommé  Mercure  à  trois  tê- 
tes, parce  qu'ifs  parloient 
d'après  les  Philofophes  Her- 
métiques ,  qui  difent  que 
Mercuraeft  compofé  de  trois 
principes ,  foufre ,  fel  & 
mercure  5  ce  qui  forme  le 
mercure  des  Sages. 

TRICEUM.  Miel  fau- 
vage  ou  d*auîomne. 

TRICOR.  Or. 

T  R  I D  E  N  T.  Les  My- 
thologues ont  éré  fort  em- 
barrafTés  pour  trouver  la  rai- 
fon  qui  a  fait  donner  le  tri- 
dent à  Neptune.  Les  uns^ont 
dit  que  comme  il  étoit  le 
Dieu  des  eaux ,  c'écoit  pour 
diftinguer  celles  de  )a  mer , 
1  eau  idou^ce  ,  &  celle  des 
étangs  ,  qui  participe  des 
deux  autres.  M.  l'Abbé 
Banier,pour  trancher  court, 
a  mieux  aimé  dire  Ample- 
ment que  le  trident  étoii  le 
fceptre  de  la  plupart  des 
Rois.  S'ils  avoient  fait  atten- 
tion que  la  Fable  dit  que 
Mercure  encore  enfant  vola 
le  trident  de  Neptune  ^  les 
premiers  auraient  très-mal 
rencontré  dans  leur  explica- 
tion, fz  le  fécond  n'auroit 
pas  ofé  avancer  la  fîenne , 
puifque  Mercure  ne  naquit 
ni  ne  fut  élevé  dans  les  Etats 
que  M.  l'Abbé  JRanier  affi- 
gne  à  Neptune.  Les  Philo« 


T  R  JOJf 

fophes  Hermétiques  difenc 
que  ce  trident  eft  le  fymbole 
des  trois  principes  de  l'œu- 
vre, qui  fe  trouvent  réunis 
dains  le  mercure  des  Sages 
dès  fa  iiailTance  même.C^ft 
pour  la  même  raifon  que  ia 
Fabîe  dit  auffi  que  ce  petit 
Oieu  ailé  &  voleur  déroba 
les  outils  de  Vuîcain  ,  les 
flèches  d'Apollon,  &  la  cein- 
ture de  Vénus.  Voyez  les 
Fables  Egyptiennes  &  Grec- 
ques dévoilées  ,  liv.  3.  ch.  7* 
&ch.  14.  Ç.  I. 

TJUENS.  Poids  de  qua- 
tre onces. 

TRIETERIDES.  Fêtes 
en  l'honneur  de  Bacchus* 
Voyez  les  Fables  Egyptien-!» 
nés  &  Grecques^  livre  4. 
chap.  I. 

TRIGIAS.  Tartre^ 
fèces  du  vin. 

TRIOBOLAM.  Poida 
d'une  demi-dragme. 

TaRI PATER.  Matière 
des  Sages ,  compofée  de  trois 
principes. 

TRIPOLIUM,Efpar- 
goûte  de  mer. 

TRIPTQLÊMB,  «h 
d'Ëiéufîs  t  naquit  précifé* 
ment  dan»  le  tems  que  fon 
père  reçut  chez  lui  Cerès  qui 
cherchoit  fa  fille  Proferpine 
enlevée  par  Phiton.  Elle 
s'offrit  pour  être  fa  nouWce; 
Eléufis  l'accepta.  Gérés  le 
DoufriiToit  d'ambrofie  pen* 


5<rf       .    T  R 

dant  le  jour,  &  le  cdchoit 
fous  le  feu  pendant  la  nuir , 
fans  que  le  père  en  eût  con- 
fioifTance.  Eléufis ,  voyant 
que  fon  fils  faifoit  des  pro- 

frès  furprenans  ,  voulut  en 
^couvrir  la  caufe  ;  il  cpia 
Cérès,  &Ia  prit  fur  le  fait. 
Cette  Déefle  irritée  fit  mou- 
rir le  père  j  &  après  avoir 
inflruit  Triptolême  de  tout 
ce  qui  concerne  l'art  de  TA- 

Îjriculture ,  elle  le  fit  monter 
iir  un  char  attelé  de  deux 
dragons  ,  &  l'envoya  par 
toute  la  terre  apprendre  l'art 
de  la  cultiver  è  fes  habitans. 
Voyez  Tes  Fables  Egypt. 
&  (Grecques  dévoilées ,  liv* 
4.  ch.  a. 

TRISMEGISTRSur. 
nom  de  Mercure  ou  d'Her* 
l^ès,  qui  fignifie  trois  fois 
^rand  ;  parce  qu'il  fut  grand 
Philofophe ,  grand  Prêtre  , 
&  grand  Roi»  difent  les 
Hiftoriens  &  les  Mytholo- 
gues; mais  bien  plutôt,  coni- 
me  il  le  dit  lui-même  dans 
fa  Table  tTémeraude ,  parce 
qu'il  avoir  les  trois  parties 
4e  la  fageife  ou  Philofophie 
i!ù  monde,  univerfei.  Voyc^ 

TRITON,  Dieu  ma^ 

rin,  fiis  de  Neptune  &  d' Am'»' 
phitrita,  ou  -de  la  Nymphe 
jalflck ,  ou  enfin ,  félon  d'au- 
tres ,  d'Océan  &  de  Téthi^. 
Le<  Poètes  oni^  feint  qu'il 


accompagnoit  roujoursNep^ 
tune,  avec  une  efpece  de 
trompette  formée  d'une  con- 
que marine.  Il  étoit  auffi  de 
la  fuite  de  Vénus  quand  elle 
naquit  de  l'écume  de  la  mer  , 
&  qu'elle  fut  pointée  dans 
l'ifle  oî!i  elle  fut  dans  la  fuite 
fi  révérée.  C'eft  à  Triton 
que  Jafon  fin  préfcnt  d'un 
trépied  d'airain  ,  pour  que 
ce  Dieu  marin  lui  indiquât 
les  moyens  de  fe  débarraflec 
du  Lac  Tritonide,  dans  le- 
quel il  s' étoit  engagé.  Voyez 
les  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées  ,  liv*  2,* 
ch.  I. 

TRITURATI  ON. 
Aâion  par  laquelle  on  réduit 
un  corps  en  poudre. 

Trituration.  (  Science 
herm,  >  Lorfque  lès  Philofo- 
phes  difent  qu'il  faut  triturer 
les  corps ,  ils  n'entendent  pas 
d'une  trituration  faite  dans 
un  mortier  ou  fur  le  marbre, 
mais  d'une  diffolution  des 
parties  de  Ii  matière  du  ma- 
giftere,  qui  fe  fait  d'elle- 
même  dans  le  vafe  ,  avec 
l'aide  du  feu ,  &  par  la  pu- 
tréfaôion.  Voyez- en  la  rai- 
fon  d»ns  l'article  compofé. 

TRITURER.  Voyti 
Broyer. 

TR01LE,fils  de  Priam. 
Une  des  fatalités  de  Troyc 
étoit  que  cette  ville  ne  feroit 
point  piife  iwt  que  Troïle 


T  R 
Ardit  eo  vie,  II  eut  !a  timém 
rite  de  fe  mtrfureravec  Achiî- 
Ic ,  qui  le  tnit  à  morr.  Voyez 
les  Fables  E^;ypt.  &  Crée- 
ques  d^voitées ,  liv,6,  ch,  5. 
Fatal.  6. 

TROISIEME.  Soufre 
des  Phiîofophes  digère  & 
cuit  jufqiràla  couleur  rouge, 
Dn  la  nomme  troijieme , 
parce  que  le  rouge  eft  la 
troifieme  des  couleurs  prin^ 
cipales  qpe  prend  la  matière 
de  ropuvre  p  ndaot  le  cours 
des  opérations. 

TRONUS  &  TRO^ 
N  O  S I  A,  Noms  que  quel- 
ques  Naturalises  ont  donné 
à  URè  efpece  de  manne  qui 
fe  trouve  an  printcms  &  en 
été  fur  les  feuilles  des  arbres. 
Elle  eft  blarxhe,  douce  ^ 
gluante ,  &  de  bonne  odeur  ; 
les  feuilles  du  rofier  blanc  en 
(ont  quelquefois  toutes  cou-^ 
vertes, 

TROS,  Roi  deTroye, 
fils  d'Erichtonius ,  eut  pour 
fils  lUis ,  Ganimede  &  ÂfTa- 
racus.  Tros  donna  fon  nom 
à  la  ville  de  Troye,  qui  s'ap^ 
peloit  aupar.^vant  Dardanie, 
du  nom  de  fon  fondateur 
Dardanus.  Voyez  le  livre  6. 
des  Fables  Egypt*  &  Grec-, 
ques  dévoilées, 

TROYE.  Ville  célèbre 
de  la  Phrygie,  fondée  par 
Pardanus,  &  bâtie  par  Apol^ 
ku),  Vulcain  &  Neptuoc^ 


1"  R  507 

du  ternsdeLaornédon. Priant, 
qui  fuccéda  à  Laomédon ,  eut 
un  fiis 'nommé  Paris,  qui 
ayant  été  établi  par  les  Dieus 
arbitre  du  différend  furvenu 
entre  Junon ,  Minerve  & 
Vénus  ,  \  roccafion  de  U 
pomme  d'or  jetée  par  la 
Difcorde  fur  la  table  du  fef- 
tin  des  noces  de  Pelée  &  de 
Thétis ,  adjugea  cette  pom^ 
me  à  Vénus ,  &  encourut  par* 
là  la  difgrace  des  deux  au** 
très  Déeflês*  Vénus,  pour 
récompenfe,  lui  procura  la 
belle  Hdlene,  femme  de 
Mèneras ,  que  Paris  enleva» 
Ce  rapt  fut  la  cauf?  de  la 
guerre  que  les  Grecs  firent  à 
Priam,&  du  fiege  célèbre  que 
lavillede  Troye  foutint  pen- 
dant près  de  dix  ans  avant 
que  de  fe  rendre.  Ce  fiege 
eft  une  allégorie  toute  purç 
des  opérations  de  l'oeuvre 
hermétique,  comme  on  peut 
le  voir  par  les  explications 
que  nous  en  avons  données 
dans  le  livre  fixieme  des  Fa- 
bles Egyptiennes  &  Grei* 
ques  dévoilées.  Bafile  V<* 
lenrin  s'eft  fervi  de  la  même 
allcgorie  dans  fon  Traité  dtl 
vitriol;  il  y  parle  d'HeÛor, 
d'Achille,  &c. 

TRUNGIBIN.  Manne. 

TUBEROSA.  Hyacinthe 
orientale. 

TU:PR,  a  deux  fignîfi- 
cations  chez  les  Philofopihes 


5o8  T  U 

herm^riquesv  il  fe  prend 
pour  difToudre,  &  faire  tom- 
ber en  piitréfaôion.  C'eft 
ainfi  qu'Hercule  &  Théfée 
tuoient  les  prétendus  monf*- 
très  &  les  brigands  de  la 
Fable.  On  Tentend  auffi  de 
la  fixation  du  volatil ,  parc^e 
que  tuer ,  lier  &  fixer ,  font 
fine  même  chofe.  Flamel  a 
employé  le  terme  tuer  dans 
€ts  deux  fens,  lorfqu'il  a 
fuppofé  deux  dragons,  l'un 
ailé,  c'eft-à-dire  la  partie  vo- 
latile» &  l'autre  fans  aile,  ou 
le  fixe,  qui  fe  tuent  mutuel- 
lement. Le  volatil  commen- 
ce par  diffoudre  le  fixe,  & 
le  îiTue  à  fon  tour  tue  le  vo- 
latil, en  le  fixant  avec  lui* 

TUMBABA.  Soufre 
vif. 

TUMBIL.  Terre. 

TURBITH  MINÉRAL, 
eft  une  précipitation  jaune 
de  Mercure. 

TURIONES.  Pouffe 
nouvelle  des  arbres. 

TURRITA.  TURRÏ- 
TIS.  Efpece  de  crefibn. 
Blanchard, 

TURSIES.  Sel  armo- 
nîac. 

TUSIASL  Soufre  vif. 

TYDÉE,  peredeDîo- 
mede,  &  fils  d'dnée,  mou- 
rut à  Thebes.  Voyei  Dib- 

MEDE. 

TYPHA.  Rofeau,  maffe 
de  )one. 


T1F 
TYPHON    on   TY-^ 
PHŒE,  étoit  fils  duTar- 
tare  &  de  la  Terre,  félon 
Héfiode,  &  de  Junon  feule  , 
fuivant  Homère.  Cette  Déef- 
fe ,  dit  ce  dernier ,  indignée 
de  ce  que  Jupiter  avoit  en- 
fanté Minerve  fans  connoî- 
tre  de  femme ,  affembla  le$ 
Dieux ,  &  leur  en  témoigna 
fon  chagrin*  Elle  frappa  en- 
fuite  la  terre  de  fa  main  ;  & 
ayant   raroafTé   les  vapeurs 
dangereufes  &  nuifibles  qui 
s'en  élevèrent,  eHe  en  don- 
na l'exiftence  à  Typhon.  Sa 
raille  étoit  fi  démefurée,  que 
d*une  main  il  toiicboit  l'O- 
rient, &de4'autre  TOcci- 
dent  ;  (es    pieds  étant  ap- 
puyés fur  la  terre  ,  fa  tère 
touchoit  aux  étoiles,  fes  yeux 
étoient  des  charbons  ardens, 
&  il  vomifibit  àe%  fiammés 
par  la  bouche  &  les  nari- 
nes 5  fon  corps  étoit  couvert 
de  plumes  entremêlées  de 
ferpens ,  &  fes  pieds  avoienc 
la  forme  de  la  queue  d'un 
dragon.  Il  fe  joignit  aux  au- 
tres Géants ,  pour  combattre 
&  détrôner  les  Dieux,  Sc 
leur  imprima  une  telle  ter- 
reur, qu'ils  prirent  le  parrî 
de  s'enfuir  en  Egypte  ,  où , 
pour  éviter  de  tomber  entre 
fes  mains ,  ils  lui  donnèrent 
fe  change ,  en  prenant  cha- 
cun la  forme  d'un  animal* 
Mais  enfin  ApcUon  lui  dé- 


T  T 

cocha  un  fi  grand  nombre 
de  âecbes,  qu'après  savoir 
prefque  épuifé  toutes  celles 
de  fon  carquois,  il  vint  à 
l>out  de  lui  ôcer  la  vie.  Ce 
Typhon  eft  le  même  que 
Python. 

En  Egypte  ou  difeit  que 
Typhon  étoit  frère  d'Ofîris  , 
qu'au  retour  du  voyage  que 
celui-ci  fît  dans  les  Indes , 
Typhon  lui  tendit  des  em- 
bûches, &  le  maflacra;  qu  I- 
fis  ramaiTa  les  membres  épars 
de  fon  époux,  &  qu'avec 
l'aide  d'Horus  leur  fils,  elle 
vengea  fa  mort  par  celle  de 
Typhon ,  &  régna  en  paix. 
Voyez  les  Fables  Egypt. 
&  Grecques  dévoilées ,  liv. 
I.  chap..  3.  &  6.  liv.  3.  ch. 
12. 

TYRIAQUE.  Voyei 

THÉRIAQU£. 

TYRIENNE.  (couleur) 
C'eft  la  couleur  de  pourpre, 
ainfi  appelée  de  ce  que  le 
coquillage  avec  leonel  on  la 
faîfoit  autrefois,  le  pêchoit 
près  de  Tyr,  ville  très-an- 
cienne de  la  Phénicie.  Les 
Adeptes  appellent  lé  magif- 
tere  au  rouge ,  Couleur  Ty^ 
Tienne. 

TYRO,  fille  de  Salmo- 
iiée ,  eut  deux  enfans  de  Nep- 
tune, Pun  nommé  Pélias« 
l'autre  Mêlée,  dont  voyez 
les  articles. 


VA 
V, 


ï<* 


VACCARIA.  Planta 
appelée  Perce-feuille  , 
nommée  auffi  Vaccariayde 
ce  que  les  vaches  Taimenc 
beaucoup. 

VAISSEAU.  Les  Phi- 
lofophes  ont  fouvent  donné' 
le  nom  de  vaijftau  à  leiur 
diflbivant ,  &  l'ont  aufii  api^ 
pelé  vafe  des  Sages. 

Vaisseau  de  la  Na-- 
TURE.  On  Tentend  premie«* 
rement  de  l'air ,  qui  reçoit  le 
feu  f  &  le  tranfmet  à  Peau  ; 
fecondement,  Teau  qui  eft 
le  réceptacle  des  femences  , 
&  les  porte  dans  la  terre  i 
troifiemement,  la  terre,  qui 
eft  la  matrice  dans  laquelle 
fe  corporifient  &  fe  déve^ 
loppent  les  femences.  Quand 
il  s'agit  de  la  formation  pro- 
pre des  métaux ,  le  vaifTeau 
ou  la  matrice  eft  le  rocher» 
Mais  quand  il  eft  queftioa 
de  Tanvre  ,  le  vaiflèau 
s'entend  quelquefois  de  la 
matière  qui  contient  le  mer- 
cure ,  quelquefois  du  mer- 
cure même. 

Vaisseau  d'Hermès.' 
Ceft  la  terre  dts  Philofo^ 
phes,  qui  renferme  &  cache 
leur  feu.  Marie»  la  Prophé'- 
teiTe,  dit  dans  (on  Dialogue 
avec  Aros ,  que  le  vaifleaii 
d'Hermès  n'eft  autre  que  Ii 


J^  VA 

mefore  du  feu  philofophi- 
que. 

Vaisseau.  Navire. 
Cehii  des  Argonautes  fut 
compofé  des  chênes  parlans 
de  la  forêt  de  Dodone.  On 
dîfo'ttcetuideThéféeimnior- 
tel  ou  incorruptible.  Ho* 
nere  donne  l'épithete  de 
noir  prefqu^à  tous  les  vaif* 
feaux  des  Grecs ,  &  diftin-^ 

Ee  celui  d'UlyfTe  de  tous 
!  autres.  Voyez  l'explica- 
tion de  ce  qui  regarde  ces 
Taifleaux  dans  le  liv.  a.  ch. 
I.  liv.  5.  ch.  aa.  &  le  liv  6. 
des  Fables  Egyptiennes  & 
Grecques  dévoilées. 

Vaisseau  DouBtE. 
CVft  celui  de  l'art ,  &  celui 
de  la  nature.  FoyqVASE. 

Vaisseau,  (triple)  Ceft 
le  fourneau  fecret  des  Philo- 
fophes.  Quelques-uns  l'ont 
interprété  du  fourneau  qui 
contient  le  vafe ,  qu'ils  difent 
être  triple  en  prenant  FI»- 
inel  à  la  lettre,  de  même  que 
le  Trévifan.  Ce  dernier  «  en 
parlant  de  la  fontaine  où  le 
Roi  vient  fe  baigner  »  attiré 

Sar  l'eau ,  dit  qu'elle  eu  clofe 
t  enfermée  de  trois  encein- 
tes, afin  que  les  animaux  ne 
Eiffent  pas  en  approcher. 
ûs  tout  cela  eft  allégori-* 
«ue  y  &  le  triple  wAffe.u  ne 
doit  pas  s'expliquer  du  four- 
neau garde-froidure  du  Tré- 
TifaA,puifqu'ila  dUèac  ions 


VA 
qcfH  ne  faut  qu'une  iMtîeta  ^ 
un  vaifleau  &  un  régime  de 
teu. 

VAPEUR.  Les  Philo- 
fophes  difent  que  la  pre- 
mière matière  des  métaux 
efl  une  vapetir  ,  qui  fe  cor- 
porifi?  &  fe  fpécffie  en  mé- 
tal, par  Tadhon  du  fonfre 
auquel  elle  s'unit  dans  les 
entrailles  de  la  terre.  £t 
comme  ils  ont  appelé  le 
magiftere  au  blanc  première 
matière  de  leurs  métaux ,  ils 
lui  ont  aulTi  donné  le  nom 
de  vapeur^  Par  ce  même 
terme  ils  entendent  quelque- 
fois leur  mercure  dans  te 
tems  de  la  volatitifation , 
parce  qu'il  fe  fiiblime  alors 
en  vapeurs,  pour  retomber 
en  forme  de  rofée  ou  de  pluie 
fur  la  terre  qui  eft  au  fond 
du  vafe,  tant  pour  la  blan- 
chir que  p r»ur  la  f 'cor.der, 

VAS  DIPLOMA. 
Valfîcau  de  verre  double , 
ou  bien  épais. 

Vas  fictile.  Vaiffeau 
de  terre ,  fans  vcrnis. 

V  A  S  E.  Vaiffeau  dans 
lequel  on  met  la  m^rierc  de 
l'œuvre,  pour  qu'elle  s'y 
cuife ,  s'y  digère ,  &  s'y  pèr^ 
feâionne.  Ce  vîife  doir  être 
de  verre ,  comme  la  mariere 
la  plus  propre  à  re^-enir  le* 
efprits  fubrils ,  volarr's  flr  mé- 
talliques du  compét  phflofo^ 
phique.  Ce  n'eft  pas  de  ce 


V  A 

nfe-U  dont  \e$  Chymtfies 

Hermétiques  ont  fait  un  myf- 
tere ,  .&  qu'ils  ont  enveloppé 
fous  le  voile  des  allégories , 
des  fables  &  des  énigmes. 
Le  vafe  fecret  des  Pbilofo- 
phes  eft  leur  eau ,  ou  mer- 
cure ,  &  Qpn  le  vafe  de  verre 
qui  contient  la  matière.  C'eft 
pourquoi  ils  difent  que  (i  les 
Philofophes  a  voient  ignoré 
la  qualité  &  la  quantité  du 
vafe  «  ils  ne  feroient  jamais 
venus  à  bout  de  l'œuvre- 
Notre  eau  ,  dit  Philalethe , 
eft  notre  feu  ;  dans  elle  con- 
fifte  tout  le  fecret  de  notre 
vafe ,  &  la  ftruâure  de  no* 
tre  fourneau  fecret  eft  fon- 
dée fur  la  compofition  de 
cette  eau.  Dans  fa  connoif- 
fance  font  cachés  nos  feux  y 
nos  poids  &  nos  régimes. 

Vase.  Philalethe  &  phi- 
fieurs  autres  en  diftinguent 
deux  ;  Tun  contenant,  &  l'au- 
tre contenu ,  &  celui-ci  eft 
auftl  contenant.  Ce  dernier 
eft  proprement  le  vafe  phi- 
lofophique  ;  ils  l'appellent 
àludel  non  verni,  mais  de 
terre.  Ce  vafe  eft  le  récep- 
tacle de  toutes  les  teintures» 
&: ,  ea  égard  à  la  pierre,  il 
doit  contenir  vingt-quatre 
pleins  verres  de  Florence , 
ni  plus  ni  tnoins.  Philalethe 
ajoate  que  ce  nombre  de 
vingt-quatre  doit  être  divifé 


Y  A  JM 

apris  le  mariage.  Tous  les 
Philofophes  ont  bien  recom« 
mandé  à  leurs  élevés ,  ou 
enfans  de  la  fcience ,  commet 
ils  les  appellent ,  d'étudief 
&  de  connoltre  la  nature  de 
ce  vafe ,  parce  qu'il  eft  la 
racine  &  le  principe  de  tout 
le  magiftere.  I!  faut  donc  le 
diftinguer  du  fourneau  &  da 
vafe  contenant ,  parce  que 
Albert  le  Grand  dit  que  le 
contenant  engendre  le  con^ 
tenu.  Hali  dit  en  parlant  de 
ce  vafe  contenu  :  prenez  no- 
tre ceuf,  frappez-le  avec 
une  épée  de  feu ,  recevet 
fon  ame ,  c'eft-là  fon  \wu 
Et  Avicenne  dit  :  notre  pîer-> 
re ,  ou  mercure ,  doit  être 
mife  dans  deux  vafes  con- 
nus. 

Les  Brachmanes  des  In^ 
des  firent  voir  à  Apolloniue 
de  Thyanne  un  vafe  rempli 
d'une  flamme  couleur  de 
plomb ,  &  cette  flamme  ne 
paflbit  point  les  bords  d<| 
vafe.  Voyez  le  Traire  Hter- 
raétique  à  la  réte  des  Fableé 
Egyptiennes  &  Ërecqiiet 
dévoilées. 

VASTIER.  Safran; 

VAU.  Soufre  rouge  des 
Sages. 

VAUTOUR.  Oîfeitt 
de  proie  très-vorace,  tenant 
de  la  nature  de  Taigle.  Les 
Anciens  avolent  confacré  ie 
vtucear  à  Mars  U  à  Jimea» 


Jla  V  A 

Apollon  fut  appelé  Vtdtw 
ritts,  ou  Apollon  aux  vau- 
tours.  La  Fable  nous  repré- 
fente  Prométhée  attaché  à 
an  rocher  du  Mont  Caucafe, 
&  déchiré  par  un  vautour , 
pour  avoir  volé  le  feu  du 
ciel.  Ces  allégories  font  allu- 
fion  à  l'eau  mercurielle  ig- 
née f  chaude  &  volatile ,  qui 
en  diâbtvant  le  fixe ,  appelé 
mine  de  feu  célefle  par  quel* 

Sues  Philofophesy  femble  le 
évorer.  Fiyq  Prome- 
TuÉE.  Hèrtnès  a  fait  la 
mime  allufion  ,  lorfqu'il  a 
dit  :  Je  fuis  le  vat^tour  per- 
ché au  haut  de  la  montagne» 
<)ui  crie  faos  cefle,  aide-oioi , 
je  t*aiderai.  Le  même  Au- 
teur ajoute  :  Je  fuis  le  blanc 
du  noir ,  le  citrin  du  blanc, 
&  le  rouge  du  citrin ,  pour 
indiquer  les  couleurs  fucce^ 
lives  de  Tceuvre. 

Vautour  vUtnt  fans 
Miles.  Mercure  des  Philofo- 
phes. 

Le  vautour  qui  vole  dans 
Us  sirs  y  6r  le  crapaud  qui 
marcke  fur  la  terre  ,  font  le 
volatil  &  le  fixe ,  defquels 
en  fait  la  pierre  des  Sages, 

UBIDRUGAL.  Matière 
dans  une  putréfaâion  par- 
Édte.      ^ 

VÉGÉTABLE.  Lorf- 
que  les  Philofophes  fer- 
rent de  ce  terme,  ils  n'ont 
pas  intendoo  de  parler  de 


VI 

quelque  plante  ou  autre  ma« 
tiere  végétale  -»  de  il  ne  faut 
pas  confondre  une  matière 
végétale  ou  qui  végète,  avec 
une  matière  vigetablty  ou 
qui  a  une  vertu  végétative* 
C'eft  pourquoi  ils  ne  difent 
pas  Que  leur  faturnie  efi  vé« 

S  étale,  mais  végérable,  & 
s  l'appellent  ainfî^  fuivant 
l'explication  de  plufietlrs 
d'entr'eux ,  parce  qu'elle  a 
une  ame  végétative ,  qui  la 
cuit ,  la  digère ,  &  la  con- 
duit à  la  perfeâion  defirée. 
Ils  recommandent  même 
tous  de  ne  rien  prendre  de 
végétal  pour  faire  l'œuvre. 
Aiofi  les  plantes  appelées 
lunaires  ne  font  pas  celles 
dont  il  eft  fait  mention  dans 
les  Livres  Hermétiques.  Il 
femble  qu'ils  ont  feulement 
fait  allufion  aux  végétaux , 
à  caufe  de  la  verdeur  ou 
couleur  verte  qui  furvient  en 
certain  tems  à  la  matière  de 
l'œuvre  ;  ce  qui  l'a  auffi  fait 
nommer  Lion  vert  ,  c'eft 
l'explication  de  Riplée. 

Raymond  Lulie  dit  ce- 
pendant qu'il  faut  aeuer^  ou 
rendre  plus  aâif ,  plus  péné- 
trant «  leur  mercure  avec  tes 
.végétaux  ;  il  en  nomme 
même  plufieurs,  tels  que  la 
chélidoine ,  &c«  Mais  il  faut 
fe  donner  de  garde  de  Ten- 
tendre  à  la  lettre ,  puifqu'il 
dit  dans  la  Théorie  de  fon 
Tefiàmenc 


jTçAaniettt  ancien  >  larf^e 
vous  àuré[  extrait  votre  ma- 
itère  de  la  terré  ,  ny  méle[ 
aucurié  poudre^  aucune  eau^ 
ni  aucune  chofe  étrangère  ^  & 
qui  ne  ferait  pas  de  fa  nature. 
Or  tout  \t  monde  fait  que 
les  végétaux  ne  font  pas  et 
Dature  tninérale  &  riiMftallw 
t]uei  Les  Philofbphes  ont  ce- 
|>endant  queI()uefoÎ5  donné 
au  vin  le  noth  de  gtand  vé- 
gétable;  thais  le  vin  blanc  & 
le  vin  roùgè  de  Raymond 
JLuUe  font  le  menftrue  des 
Sages ,  &  non  les  vins  blancs 
&  rouges  Vulgaires* 

VEINE.  Pierfe  au  fougè 
ou  foufre  des  Sages. 

Veikè  HE  yÉNUS.  Ver- 
veine. 

VENER.  Metcure. 

VENIN.  Les  Philofo- 

}>heà  flérmétiG[ues  difenc  que 
eUr  pierre  eft  uii  vèhin  mor- 
tel &  un  poifôn.  Ce  qu'il  ne 
faut  pas  entendre  de  la  pierre 
parfaite,  puifqu'ils  préten- 
dent au  contraire  que  c'eft  la 
tnédecine  linivetfetle;  mais 
ils  psrrient  atbfi  dé  ta  matière 
qui  ferc  à  faire  la  pierre  y  &* 
iorfqu'elle  eft  parvenue  au 
'Hoir,  parce  qu'alors  elle  eft 
putré^ée  )  que  toute  cor- 
ruption de  matière  eft  un 
t>oifon  itxorte!. 

Plufieurô  Philofophes  ont 
âudî  donné  le  nom  de  Ve^ 
mn  à  leur  mercure ,  parce 


qii^it.diflaat  tous  les  corpft 
avec  lefquels  on  le  met  en 
Higeftion.  Us  difent  auiïi  qu'il 
eft  un  poifbn  mortel  avant 
fa  préparation  ^  &  qu'il  de- 
vient thériaque  ou  contre- 
poifon  â  tous  les  maux  aprèâ 
qu'il  eft  préparée 

ViNiîi  eft  auflî  lé  ftoin 
donné  au  corps  de  la  ma- 
tière des  Philofophe^  y  qu'il 
faut  joindre  avec  l'eau  mer- 
curielle  à  la  propre  h.eùre  de 
fa  iiâiiTance.  Voy,  Levain», 

Ce  nom  de  venin  lui  a  été 
donné,  premièrement,  par- 
ce que  fi  )  comme  dit  Za- 
chaire,nous  né  Je  joignons 
pas  à  foh  eau  merc.urielle  au 
moment  de  fa  nsiiTance,!! 
fera  dans  le  magifteré  ce  que 
le  Vénih  fait  dans  nos  corps  ^ 
&  rendra  toute  l'opératioà 
inutile.  Secondement  /parce 
qu'il  ôte  à  Teau  mercuriellé 
la  vie ,  <i'efl4-dire  ,  fa  voîa- 
tilité^  &  que  le  mercure  né 
fe  fixe  que  par  foh  iVioyenr 
Ce  qui  expliqué  ces  terme» 
de  Flattiei  :  Quand  notre  mô- 
îiere  efi  parvenue  à  fon  ter» 
me  ,  elle  efl  jointe  avee  fon 
venin  mortifère 4  Rofinus  dit 
que  ce  venin  eft  de  $>rand[ 
prix.  Haly^  Morién  &  les 
autres  en  parlent  dans  la' 
même  fenSé 

Venin  des  Vivans. 
Mercure  dés  Sages ,  zxi.Û 
nomiûé  de  ce.qu*ii  tue  & 
Kk 


^14  f't 

réduit  en  piitréfaâion  !es 
métaux  des  Philbfophes  , 
appelés  vivans ,  pour  les  dif- 
tingucr  de$  méraux  vulgai- 
res* 

Vekin  des  Teintu- 
&IERS.  Poudre  de  projec- 
tion ,  ainfi  appelée  de  ce 
qu'elle  fixe  k  teint  en  or  les 
métaux  volatils. 

Venin  Tgthé.  Mercure 
en  putréfaôion. 

VENT.  Air  agité.  Her- 
2mès  a  dît  que  le  vent  Ta  porté 
dans  fon  ventre  -,  Raymond 
Xullc  Ta  expliqué  du  foufre 
contenu  dans  Targent-vif.  Il 
a  parconféquent  pris  le  vent 
jpour  le  mercure  des  Sages. 

Vent  Blanc.  Argént- 
vif  &  animé  des  Philofo- 
phes. 

Vent  du  Ventre. 
Quelques  Chymîftes  Pont 
expliqué  de  la  matière  en 

Jmtréfadiôn  ;  d'autrfes  d^a 
bufre,  par  îa  raifon  appor- 
tée dans  l'afticle  Vent, 

Vent  CîTrin.  Soufre. 

Vent  d*Orient.  Pierre 
au  rouge. 

Vent  Rovge,  Orpi- 
ment. 

Vent  BoubIe.  Bafite 
Valentin  (7?x/cmtf  Clef)  Tap- 
pelle  Vulturnus ,  ou  du  Sud- 
fud-eft^  Se  dit  qii^on  a  d^a- 
bord  befoin  de  ce  double 
vent ,  &  puis  d'un  vent  fim- 
f»1e  quife  nommé  Eurus  on 


,  .-     .    V"é.    .      ., 

Vent  éPtïrîent ,  qu^  nommt 
aufli  du  Midi.  Après  qu'ils 
auront  foufiîé ,  t'air  fe  con- 
vertira en  eâù.  l'oat  cela 
indique  là  Vôlatitifation  et 
la  matière  qui  monté  en  vse 
peurs  au  haut  dû  vale ,  oi 
elles  fe  cotidenfent ,  &  re- 
tombent en  pîuiè.  Ce  qui  Ta 
fait  appeler  Vetit  du  midi^ 
c*ett  parce  que  le  vent  qui 
foufflè  de  ce  côté-là  nous 
donne  prefque  toujours  la 
pîuic. 

Vent  dt;  Nord  (îe) 
ejl  contraire  à  Vextraâion  du 
mênfirué  univerfeU  Ces  ex- 
preflions  font  atlufîon  a  la 
roHfc  de  Mai  &  de  Septem- 
bre^ qui  ne  tombe  pas  lorf- 
que  le  vent  du  nord  fouffle. 
Les  Philofoplies  entendent 

f>ar  tts  expreffions ,  que  le 
roid  feroît  contraire  4iux 
opérations,  ce  qui  a  engagé 
îe  Tr^ifan  à  donner  au  îour- 
heau  le  nom  de  Gardç^froi-^ 
dure,  Fîam'el  nous  a  confer- 
vé  les  figures  emblémati- 
ques d'Abraham  Juif,  parmi 
lefquelles  on  voit  un  rofier 
planté  rfu  pied  dVn  ch&ne  ^ 
&  violemment  agité  par  l'a- 
quilon. On  fait  en  général 
que  la  fermentation  excite 
une  dilatation  de  Tair  ren- 
fermé darw  le  vafe ,  &  cette 
dilatation  occafîonne  un  vent 
violent,  qui  fait  fouvent  caf- 
fer  les  vaiffeaux  &  les  bou* 


tailles.  La  hme  &  le  vin 
de  Champagne  en  font  des 
exem{)4e$  :bien  fenfibles.  Le 
mékinge  de  certains  niiné-> 
raux  on  métaux  produit  le 
tnéme  efFer.  ' 

VENTRE*  Les  Alchy- 
tnîftes  difent  qu'il  faut  nour* 
rir  l'enfant  Philofophique 
dans  le  ventre  de  fa  m.ereà 
Par  le  ventre,  ils  entendent 
tantôt  le  yafe  ou  oeuf  philo- 
fophique, &  tantôt  le  mer- 
cure qui  a  abforbé  le  foufre , 
ou  le  foufre  qui  a  ab/brbé  le 
mercure  5  ear  l'un  étant  fup- 
pofé  le  mâle  &  l'autre  la  fe- 
melle f  quand  ils  ont  éjré  coq-^ 
foints  dans  Vaùfy  il  fe  fatjt 
une  corruption,,  d\)^  n^it 
une  génération  métaphorL^ 
que  <^un  enfant  qu'il  faut 
nourrir;  non  pas  en  y  ajour 
tant  de  la  matière,  ce  qui 
perdroit  l'eeuvre  i  xnai&  en 
donnant  au  feu  le  régime 
requis* 

Les  Pbriofophes  dîfcnt 
éuffi  qvfil  faut  remettre  oii 
faire  rentrer  Tenfarit  dans  îe 
ventre  de  fa  mcre^  c'eft-à- 
dire ,  faire  difToudre  le  fixe 
dans  le  volatil»  duquel  il  a 
pris  nai/Tance. 

Le  vent  Va  perte  dans  f on 
ventre ,  eft  une  cipre^on 
qui  fignific  que  le  grain  fixe , 
le  fouJFre ,  étoit  d'abord  con- 
tenu dans  le  volatil  ou  le 
mcrciirc  ,  appelé    vent   \ 


càpfe  de  fa  yolatitité. 

Vei^tre  j>'Aries.  Le4 
iins  Vipterpretent  du  fer^  Çc 
penfent  en  cotiféquence  quç 
ie  fer  ou  Facier  efl  la  matière 
du  grand  œuvres  les  a.utr«$ 
s'imaginent  que  le  yehtrç 
d'Arien  eft  le  commepciî* 
m^nt  du  moi^  d'Avril ,  f^ 
c^u'il  faut  prendre  pour  iti^r 
tîere  de  l'œuvre  la  rofée  ra* 
roafféc  d30$  cc.vjexure  d'A- 
ries.  Mais  le  Cofuippolicc 
qui  en  a  parlé  pr.efquc  le  pre- 
mier, dit  que  leur  ra,aùc3*ç  eft 
un  aimant  qui  fe  trouve  ian^ 
le  ventre  4  Arles  i^  au  tTjpyen 
duquel  ain^aat  çn  eictrjuc 
feau  poncjque  ^.es  rayor.;s 
du  MéA  &  de  la  !uue<  jU 
4it^  (Uns  un  auçre  eridi-oit, 
que  je  nom  de  cet  aivQ^njt 
^<2ac/',.qaece$  deuxnotn* 
ne  lignifient  qu'upe  inéme 
çhdfè.j  mais  il  y  a  un  autre 
acier  f  ajoute-t-il,  qui  reffsnk' 
ile  du  premier  f  que  la  nctwf 
elle-même  <i  créé*  Celui  qii 
faura  le  tirer  des  rayons  d^ 
ioleil  par  un  artifice  admi- 
rable ,  aura  le  premier  pria-* 
cipe  &  le  commencement 
de  jiQtre  œuvre ,  que  i^i;,é 
de  gens  cherchent. 

Ventre  du  Chév.\x. 
Les  Chy  milles  vulgaires  en- 
tdîdent  ces  termes  du  tfi- 
mier  chaud  de  chevâl ,  qui 
donne  une  chaletir  dcr.>ce  ff 
propre  aux  digeftions  &  aux 
Kk  ij 


>t6  VB 

putr^faâions  ;  mais  tes  Chy* 
miftes  Hermétiques  le  di- 
Dbnt  de  ta  matière  même  de 
leur  Art,  pendant  qu'elle  eft 
«u  noir  ou  en  putréfaâion. 
Comme  cette  couleur  noire 
eft  la  preçiiere  de  Tœuvre  « 
ils  ont  dit  que  la  chaleur  du 
ventre  du  cheval  eft  le  pre- 
inîer  feu ,  ou  le  premier  de- 
gré de  feu  requis  pour  l'œu* 
vre.  , 

VENUS,  Déefle  des 
plaifirs  &  roere  de  l'Amour , 
étoit  fille,  félon  Homère , 
de  Jupiter  &  de  Dionés  &, 
fuivant  l'opinion  la  plus  com- 
mune, elle  naquit  (Tes parties 
mutilées  de  Cœlus ,  mêlées 
avec  l'écume  de  la  mer*  Une 
conque  marine  lui  fervit  de 
berceau,  &  les  Zéphyrs  la 
tranfporterent  dans  Tifle  de 

«Chypre ,  oii  elle  fut  élevée 
ar  les  Nymphes.  Quoique 
I  plus  belle  des  DéefTes ,  & 
toujours  accompagnée  par 
les  Grâces  ^  elJe  fut  mariée 
àVulcain,  le  plus  laid  de:9 
Dieux  ;  mais  aufli  s'en  p1ai«- 
gnoi  t-e!le  amèrement,  oL  lui 
fit  beaucoup  d'infidélités. 

Mars  la  courtifa,  &  VmI- 
caîh ,  infdrpié  par  le  Soleil , 
de  lâ.bopn^  intelligence  qui 
régooit  entre  fon  époufeÂt  le 
Dieu  de-la  guerre,  fabriqua 
'une  chaîne  imperceptible  de 
fer ,  dont  i!  n'ctoir  pai  pofli- 
ble  de  fe  débarrafier  quand 


TB 
on  y  étoit  pris  5  il  Vétenàit 
fur  le  lit  de  Vénus ,  &  quand 
Mars  voulut  en  approcher  ^ 
ils  s'y  trouvèrent  faifis.  Vul- 
cain  qui  fe  tenoit.  caché  aux 
aguets  «les  ayant  découverts  , 
cria  fi  fort,  qu'il  fit  affembler 
tous  les  Dieux  à  fes  cris  dans 
fa  maifon  d'airain ,  &  expofa 
les  deux  captifs  à  leur  rifée. 
Je  les  retiendrai  ainfi  liés^ 
difpit  Vulcain«)ufqii'à  ce  que 
le  père  me  rende  tout  ce  que 
je  lui  ai  donné  pour  avoir  fon 
effrontée  de  fille.  Neptune 
qui  excite  les  tremblemens 
de  terre ,  y  vînt;  Mercure , 
ce  Dieu  fi  utile ,  s'y  trouva; 
de  même  qu'Apollon ,  ce 
Koi  qui  darde  fi  bien  une  flè- 
che* La  pudeur  empêcha  les 
DéefTes  de  s'y  rendre  ;  mais 
tous  les  Dieux  qui  donnent 
les  richeifes  aux  hommes,  fe 
tenoient  à  l'entrée ,  &  adroi- 
rjoient  l'ouvrage  de  Vulcain. 
Un  d'entr'eux  dit  alors  ;  Tôt 
jou-  t^rd  on  eft  pris  quand  on 
f^it  mal  ;  qui  auroit  cru  que 
Vulcain ,  ce  boiteux  qui  mar- 
che fi  lentement ,  eût  atteint 
,&  pris  Mars ,  le  plus  habile 
de  l'Olympe?  Apollon  de 
fon  côté  djifbir  à  Mercure: 
Mercure,  fils  de  Jupiter, 
Meffager  des  Dieux ,  fource 
.  des  richefïès ,  vous  ne  feriez 
pas  fâché  de  vous  voir  ainfi 
pris  auprès  de  Vénus  la  do- 
rée. Non  vraiment ,  répons 


VI 

die  Mercure ,  quand  même 
tous  les  Dieux  &  les  DéeiTes 
devroieni  m'y  voir  &  en  ri- 
re. Ceft  ainfi  que  railloient 
toufi  les  Dieux  immortels, 
&  Neptune  même;  mais  il 
follicitoit  cependant  auprès 
de  Vulcain  la  délivrance  de 
Mars»  &  promit  de  payer 
pour  lui  »  en  cas  qu  il  prie  la 
tuite  fans  le  faire.  Vulcain  fe 
rendit  donc  à  fa  prière ,  & 
ayant  rompu  le  filet  enchan- 
té, Mars  fe  fauva  dans  la 
Thrace ,  &  Vénus  à  Paphos 
dans  rifle  de  Chypre.  Ho^ 
mère ,  Odyf  liv,  8. 

De  ce  commerce  naquit 
Antéros  ou  le  CoBtr'amour , 

3uelques-uns  difent  Cupi- 
on. 

Vénus  eut  aufll  affaire  à 
Mercure,  il  en  vînt  Herma- 
phrodite. Elle  aimaaufn  paf- 
fionnément  Adonis  &  An- 
chyfe.  De  ce  dernier  elle  eut 
^née.  Dans  le  différend  fur- 
venu  entre  Junon ,  Pallas  & 
Vénus ,  au  fu  jet  de  la  pomme 
é'or  jetée  par  la  Difcorde  au 
milieu  du  felHn  des  noces  de 
Pelée  &  de  Thétys,  Paris 
choifi  pour  arbitre,  aij/ugea 
la  pomme  à  Vénus,  qui  lui 
fournit  les  moyens  d'enlever 
Hélène,  femme  de  Ménélas, 
reconnue  pour  là  plus  belle 
de  fon  fexe.  Cet  enlève- 
ment occafionna  la  guerre 
iç   Troj^e  ,   dans  laquelle 


.        VB  J17 

Vénus  prit  parti  pour  let 
Troyens ,  &  fut  bleffée  par 
Diomede  ,  dans  le  même 
combat  où  il  blefTa  auflt 
Mars.  Les  Egyptiens  comp- 
toienc  Vénus  au  nombre  de 
leurs  grands  Dieux.  Parmi 
les  fleurs,  l^rofè  étoit  confa- 
crée  particulièrement  à  Vé- 
nus, parce  que  cette  fleur 
avoit  été  teinte  du  fang  de 
cette  DéefTe,  qu'une  de  fer 
épines  avoit  bleffée,  lorf- 
'qu'elle  accouroit  au  fecours 
d'Adonis.  Le  itiyrthe lui  étoit 
aufîi  dédié,  parce  que  cet 
arbrifTeau  fe  plait  fur  le  bord 
des  eaux.  Les  colombes  lui 
étoient  particulièrement  con- 
facrées ,  &  on  les  appelle 
communément  les  oifeaux 
de  Vénus  \  elles  étoient  ac* 
tachées  à  fon  char. 

Le  Père  Hardouin  a  don- 
né de  Tadultere  de  Venus 
&  de  Mars  une  explication 
auflî  fpirituelle  que  fîngulie- 
re ,  (  ApoL  d'Hom.  p.  aoo.  ) 
M.  l'Abbc  Banier  s'en  mo- 
que ,  comme  de  celle  de  Pa* 
léphate.  Pour  le  faire  avec 
raifon ,  il  auroit  dft  en  don- 
ner ure  meilleure  -,  mais  dans 
fon  fvftême  il  n'étoic  pas 
poffible.  Lui  ni  les  autres 
Mythologues  ne  fauroient 
rétiflîr  tant  qu'ils  n'auront 
pas  recours  a  là  fource  des 
fables ,  c'eft-à-dire  à  la  Phi*- 
lofophie  Hermétique.  Les 
Kkiii 


|i8  VR 

Çhymifles  mê-mes  vulgaires 
favent  que  Vénus  eft  unie 
avec  un  feu  qui  fe  trouve 
auiïi  dans  M^rs,  &  qu'ils 
ont  tant  d'analogie  de  na* 
turc,  que  du  Mars  on  peut 
faire  Vénu^î  il  n'eft  donc  pas 
furpreoant  qu'il  y  ait  entre 
eux  un  amour  mticuel  ;  c'cfl 
même  ce  feu  ou  Vulcain  qui 
les  unit  &  qui  forme  le  lien 
on  la  chaîne  dans  laquelle  il 
les  embarrafla.  Le  Soleil  ou 
J'or  découvrit  leur  commer- 
ce ;  parce  que  ce  feu  ,  ce 
Srain  fixe  qui  fe  trouve  dans 
fars  &  Vénus,  eft  de  la 
nature  même  du  Soleil.  £t 
&  Meraire  ambitionne  h 
fort  de  Mars  ,  c'efl  qu'il  lui 
fnanque  ce  dont  abonde  ce 
Dieu  guerrier  j  voilà  la  vraie 
raifon  qui  a  engagé  Homère 
ii  introduire  Apollon  ou  Toc 
des  Philofophes ,  comme  f^ai^ 
fant  ce  reproche  à  Mercure. 
Mars  &  Vénus  ne  fauroient 
être  déliés  qu'à  la  prière  de 
Keptune,ou  de  l'eau,  parce 
que  cette  féparation  ne  peut 
fe' faire  que  par  la  diiTolu* 
tion  en  eau  ,  par  le  moyen 
du  même  feu  interne  ap- 
pelé Vulcain,  Les  épithe-^ 
tes  qu'Homère  donne  aux 
Dieux  afteurs  &  fpeftateurs 
font  fuffifantes  pour  prouver 
îa  vérité  de  mon  explication. 
Jl  dit  de  Mars  qu'il  fe  fervoit 
é\m   frçin   d'or  ,   ^yç-im^ 


MP^^  y  il  appelle  Véittf  iô* 
rée  y  ;^p^r7  â'pzs^Hr'i  j  Mercure 
fource  àes  richef]^s  ,  ^àrop 
«aa>;  Neptune  qui  excite  les 
trembiemens  de  terre  ,.  «-t* 
ffiiiCLOf  yttiitK*  ou  •wri;t'&-*f. 

Le  tremblement  de  terre 
qu'il  excite  n*eft  autre  que  la 
fermentation,  Homère  fait 
plus;  il  défigne  la  caufe  de 
l'ailiance  de  Vulcain  avec 
Vénus,  en  difant  que  fa  mai- 
fon ,  celle  mêmeou  les  Dieux 
s'afl'emblerem,  celle  où  Vé- 
nus fit  affront  à  fôn  ^poux, 
et  oit  une  tnaifon  d'airain  , 
X^^y-^^irk  tm.  Qn  trouve 
lexpltcation  des  autres  traits 
de  la  fable  de  Vénus  dans  )ç 
liv.  3*  chap.  8.  des  Fables 
ïgypt.  &  Grecq.  dévoilées. 

VERA  LILIUM.  Mé- 
lange de  Mercure  fublimé 
avec  le  régule. 

VERGILIBS.  Nom  des 
Pléiades,  On  donne  aulli  ce 
n«m  aux  plantes  nouvelles 
du  printemps. 

VÉRITÉ.  Les  Ancien* 
regardoient  la  Vérité  comme 
une  DéefTe,  fille  de  Satur- 
ne. Philoflrate  dans  Tiftiage 
d'Amphiaraus,  repréfente  la 
Vérité  comme  une  jeune 
Vierge^  couverte  d'un  habit 
dont  1»  blancheur  eft  cellç 
de  la  neige.  Démocrite  di- 
foit  que  |a  Vérité  étoit  ca- 
chée dans  le  fond  d'un  puirs^ 
tc$  Philofophes  Hermcii-; 


VE 

ocres  expliquent  ce  piûts  des 
SHiégones,  des  fables  &  des 
âiîgmes  àai)$  iefqiielles  la 
vétké  de  lâ  fcience  Hermès- 
tjque  ê(,  fes  opérations  font 
cnfevelies  comme  dans  robf- 
curiré  d'un  puits  très- pro- 
fond, duquel  il  eft  très-diffi- 
cile de  pouvoir  la  tirer,     - 

VERRK.  Matière  dure  , 
feche ,  cafTante ,  tranfparen- 
te,  formée  de  l'humide  radi- 
cal incorruptible  des  mixtes, 
par  la  violence  au  feu  «  qui 
en  fépare  les  parties  hétéro- 
gènes &  combuftibles. 

PInfieurs  fe  font  imaginés 
qiie  le  verre  ou  la  matière 
dont  on  le  fait ,  étoit  celle 

Sïc  les  Phîlofophes  em- 
,  oient  pour  faire  leur  pier- 
res ^arce  que  le  verre  eu  une 
matière  très-fixe,  &  que  tout 
fe  réduit  en  verre  par  une 
longue  &  violente  aâion  du 
feu.  Ce  n*eft  cependant  pas 
l'idée  qu'il  faut  appliquer  au 
terme  de  verre  ^  lorfqû'on  1« 
trouve  dans  les  ouvrages  des 
Philofophes;  quoique  Ray- 
'mond  Lu  Ile  interrogé,  qu'eft- 
ce  que  c'éroit  qu'un  Philo- 
fophe ,  répondit  :  c^ejî  celui 
qui  fait  faire  le  verre.  Ce 
favant  homme  entendoit , 
comme  les  autres  Adeptes, 
leur  magiftere  au  blanc ,  qui 
eft  une  matière  clatre ,  lui- 
fànte^  &  ayant  l'éclat  du 
vent.  C'eft  rioterprétatba 


dePhilalethe  dans  fon  Trai- 
té qui  a  pour  titre  :  Enarra» 
tio  methodica  trium  Medici'» 
narum  Gebriy  pag.  39. 

Verre  de  Pharaon,' 
ou  Verre  Malléable. 
Les  Sages  ont  fouvent  dit 
qu'ils  avoient  le  fecret  de 
rendre  le  verre  malléable ,  au 
moyen  de  leur  élixir.  L'hîG- 
toire  nous  apprend  qu'un 
homme  fut  puni  de  mort 
pour  en  avoir  préfenté  un 
vafe  à  un  Empereur  Ro-* 
main.  Les  Philofophes  ne' 
s'expoferont  pas  à  un  dan- 
ger femblable.. D'ailleurs  il 
faut  les  expliquer  de  leur 
pierre  au  blanc.  Quelques-^ 
uns  l'entendent  de  la  poti-^ 
dre  même  de  projeflion , 
parce  qu'elle  eu  incorrupti- 
ble ,  &  qu'elle  réfifte  com- 
me le  verre  à  l'aâion  du  feu 
.le  plus  vif^  fans  en  être  al- 
térée, ni  volatilifée. 

Verre  des  Philoso- 
phes s'entend  quelquefois 
du  vafe  dans  lequel  fe  fait 
rceuvre. 

Verre  Philosophi- 
que qui  a  pouvoir  fur  tau* 
tes  ciofes.  C'iè&  la  poudre 
de  projeâion  ,  qui  change 
tous  les  métaux  en  fa  nature» 
&  fait  des  împreffions  fur 
tous  les  individus  des.  troi& 
règnes,  en  les  guériifant  dç^ 
leurs  infirmités.  £lle^  s'allie 
avec  tout ,  fe  diiiouc  dan». 
Kkiv 


^10  V  B 

toutes  fortes  dé  liqueurs,  & 
pénètre  les  corps  les  plus, 
durs  &  les  plus  compares. 
Comme  petit-monde  ,  elle 
agit  furies  aftres  mêmes  y  & 
comme  aimant  univerfel , 
elle  en  pompe  les  influences 
les  p!us  pure$ ,  pour  les  com- 
muniquer aux  corps  avec  lef- 
quels  on  la  môle.  Elle  agit 
jufques  fur  les  efprirs,  dont 
elle  développe  les  facultés  ^ 
^  les  rend  capables  de  pé- 
nétrer dans  les  fecrcts  les 
{)lus  cachés  du  fanftuaire  de 
9  Nature.  Raym,  tulle, 

VERSEAU.  Signe  du 
Zodiaque,  Les  Chymifles 
Hermetiquéé    le    prennent 

?>our  fymbole  de  h  diffo- 
ution  &  de  la  diflillarion, 
Voye^  Z0t)IAQUE. 

VERTO.  Poids  pefant 
un  quarteron  ,  ou  la  quatrie» 
me  partie  d^Jne  livre. 

VERTU  DU  CIEl. 
Feu  implanté  &  inféparable 
de  la  matière  de  Tœuvre, 
qui  mis  en  aôîon  par  un  au- 
tre feu ,  produit  le  foufre  des 
Philofophes,  appelé  Minière 
4e  feu  cilefte. 

VERTU  PREMIERE. 
Les  Chymiftes  Hermétiques 
ont  donné  ce  nom  à  leur 
mercure ,  &  non  au  mercure 
vulgaire  ;  parce  que  le  leur 
renferme  les  vertus  &  pro- 
priétés des  chofes  fupérieu- 
m  ft  inférieures  ^  &  ^u'il  en 


eft  la  bafe  &  le  pnndpe; 

VESICA  ÎENEA.  Cu- 
curbîte  de  cuivre. 

VESSiCARIA  DISTIL- 
LATORIA..  Koyei  l'article 
précédent. 

VESTA  étoit  fille  de  Sa- 
turne ,  félon  Homère ,  qui 
par  des  raifons  connues  aux 
Philofophes ,  l'a  réunie  avec 
Mercure  dans  une  Hymne 
commune.  Cette  Déeffe 
étoit,  comme  Vulcain  ,  !c 
fymbole  perfonnlfié  du  feu. 
Pour  indiquer  que  le  feu 
qu'elle  repréfentoit  »  étoit 
perpétuel  Çc  inextinguible  ^ 
on  établit  des  Veftales  char- 
gées d'entretenir  un  feu  puif 
dans  le  temple  de  la  DéefTe» 
Ces  Veftales  dévoient ,  pour 
cette  raifon,  être  vierges ,  & 
les  Romains  fpifoîent  enter- 
rer toutes  vives  celles  qui 
*p3r  négligence  avoient  laifl"^ 
éteindre  le  feu  facrc  confia 
à  leurs  foins,  ou  qui  avoient 
laiffé  donner  atteinte  à  leur 
virpFnité.  Voyez  les  Fables 
Egypr.  &  Grecq;  dévoilées, 
llv.  3.  ch.4,  &  liv.  4.  ch.  5, 

VESJALT.S.  Jeunes  fil- 
les vierges  ,  établies  à  Ro- 
me, Se  confacrées  au  fer- 
vice  du  temple  de  la  DceJfTe 
Vefta.  VçYfi  Vesta. 

VESTE  TÉNÉBREU- 
SE. Matière  de  l'oeuvre  au 
noir. 

VÉSyVB-  Montagne  4tt 


VE        VI 

Royaume  de  Naples«  Elte 
■vomit  du  feu  de  teiris  en 
tems,.&  il  en  fort  perpétuel- 
lement de  la  fumée.Les  Pbi- 
lofophes  ont  donné  les  noms 
.  de  Véjuve  &  à*Etna  »  autre 
volcan ,  à  la  matière  de  leur 
Œuvre,  parce  qu"elle  con- 
tient i2n  feq  naturel,  qui  fe 
manifefte  quand  on  fait  le 
rff velopper^  k  le  mettre  en 
^tat  d'agir. 

VÊTIR  le  pourpoint  de 
pourpre^  U  manteau  royal ^ 
la  chevnfè  blanche ,  'la  vfjîe 
ténébreuse  ^  font  des  expref- 
fions  qui  ne  figni6cnt  que 
cuire ,  digérer  la  matière  de 
l'œuvre  jufqu'à  ce  qu'elle 
prenne  les  couleurs  dont 
parlent  les  Pbilofophes.  La 
vefte  ténébreufe  eft  la  cou- 
leur  noirç,  la  chemife  blan- 
che eft  la  couleur  blanche , 
le  manteau  royal  &  le  pour- 
point de  pourpre  font  la  cou- 
leur rouge.  Ce  dernier  eft 
relui  que  prit  Apollon  pour 
chanter  la  viôoire  rempor- 
tée par  les  Dieux  fur  les 
Géans.  Vùye\  la  neuvième 
Clef  de  S  a  file  Valentin. 

ÙFFltUFFE.  Odeur 
du  mercure  des  Sages,  aufîî 
forte  &  auffi  défagréable  que 
celle  des  fépulcres  &  des 
tombeaux. 

VIANDE  UU  CCEUR. 
Mercure  des  Philofophes , 
principe  des  métaux  oc  qui 


V  I  jai 

leur  fert  de  nourriture.  Il  eft 
particulièrement  celle  des 
métaux  Hermétiques^  parce 
qu'il  les  nourrit  dans  le  vafe, 
les  fortifie  &  les  conduit  à 
la  ferfeaion. 

Viande  des  Morts 
qui  les  fait  rejfufciter,  C'eft 
le  mercure  des  Sages,  qui 
tue  les  vivans  y  &  donne  h 
vie  aux  morts;  c*eft-à-dire 
qui  diflbut  &  fait  tomber  ea 
putréfaâion  les  métaux  phi* 
lofophiques ,  appelés  vivans. 
pour  ]^  diftinguer  de  ceux 
du  vulgaire,  &  rend  ceux  du 
vulgaire  métaux  des  Philo- 
fophes, par  coDféquent  men- 
taux vivans, 

VICTOIRE.  (  Rempor- 
ter la  )  C'eft  cuire  la  ma- 
tière de  l'œuvre  jufqu'à  ce 
qu'elle  ait  acquis  la  couleur 
blanche.  Telle  eft  la  viâoire 
que  Jupiter  remporta  fur  les 
Céans.  Mais  chanter  la  vie- 
toirCy  c'eft  pouffer  la  cuiffon 
jufqu'à  la  couleur  de  pour-^ 
pre.  Koyq  Pourpre. 

VICUNIRAS.  Bézoart. 

VIE.  Les  Philofophes  di- 
fent  que  leurs  métaux  ont 
vie ,  &  que  ceux  du  vulgaire 
font  morts.  Ils  appellent  aufli 
Vie  &  RéfurreSion ,  la  cou- 
leur blanche  qui  furvient  à  la 
matière  après  la  couleur  noi- 
i^.  Ils  donnent  auffi  la  vie  à 
leur  mercure,  &  difent  qu'il 
faut  unir  la  vie  ayeç  la  morr» 


5,ia  V  I 

pour  que  le  mort  tue  le  vi- 
vant ,  &  qu'ils  refRifcitent 
cnfemble.  Les  Philofopbes 
ajoutent  audi  qu'il  faut  join- 
dre la  vie  à  la  vie,  c'e(l-à« 
dire,  des  deux  Aibflances 
niercurielles  du  Trévifan, 
n'en  faire  qu*une  pour  corn- 
pofer  le  mercure  double. 

Rappeler  les  morts  a  la 
vie  y  c'eft  voîatilifer  le  fixe; 
&  ôter  la  vie  aux  vivans, 
c'eft  fixer  le  volatil.  La  Fa- 
ble donnoit  ces  propriété  à 
Mercure.  Ainfi  la  vineft  le 
mercure  ,  &  là  raorrtft  le 
foufre  des  Sages.  Voyez 
Avicennœ^  Jeclaratio  lapidis 
Phyfici ,  jilio  fuo  Ahoali. 

VIEILLARD  DES  PHI- 
LOSOPHJ^S.  Ces  terme» 
ont  deux  fens.  On  prend 
ce  Vieillard  communément 
pour  le  foufre  des  Sages  ; 
mais  quand  on  confidere  le 
mercure  comme  le  principe 
des  métaux  »  on  le  Aom&ie 
le  Vieillard, 

Le  Vieillard  rajeuni  eft 
le  foufre  ou  Tor  des  Philo- 
fopbes réincrudé  &  réduit  à 
fa  première  matière ,  ou  en 
njercure  duquel  il  a  été  fair. 
V.  Ressusciter  y  Escu- 
Ï.APE.  Ceft  dans  ce  fens-Ià 
qu'il  ffUit  entendre  les  Phi- 
lofophes  ,  quand  ils  parlent 
àvL  rajeuniflement  que  pro- 
dtiifoit  Teau  de  U  foDtaine 
de  Jouvence  j  &  les  fables 


VI 

lorfqu'il  y  eft  queftion  cje  ce 
que  fit  Medée  pour  redon- 
ner à  Efon  toute  la  viguegr 
d'un  jenne  homme. 

VIERGE.  Lune  ou  eau 
mercuriellc  àes  Philofopbes 
après  qu'elle  a  été  purifiée 
des  foufres  impurs  &  arff- 
nicaux  auxquels  elle  avoic 
été  mariée  dans  fa  mine. 
Avant  cette  purification,  elle 
eft  nommée  la  Femme  profil^ 
tuée.  Les  Adeptes  ont  donné 
à  cette  Vierge  le  nom  de 
Beia  ;  &  TAuteur  de  TCEu- 
vre  fecret  de  la  Pbilofopbie 
Hermétique  dit,  que  fans 
donner  atteinte  à  fa  virgini-* 
té,  elle  a  pu  contrafler  un 
2iVaowt  fpirituel  avant  que  de 
s'unir  par  un  mariage  avec 
fon  frère  Gabrltius,  parce  que 
cet  amour  fpirituel  ne  Ta 
rendue  que  plus  blanche  ^ 
plus  pure,  plus  vive  &  plus 
propre  à  l'objet  du  mariage. 
Prenez -donc  ,  ajoute-t-il 
(  Can*  S 8.),  une  vierge  ai- 
lée ,  très-pure  &  très- net  te, 
pénétrée  &  animée  de  la  fe- 
mence  fpirituelle  du  preroicic 
mâle ,  &  néanmoins  vierge 
quoiqu'elle  ait  conçu  ;  vous 
la  connoîtrezà  fcs  joues  ver» 
meilles  :  joignez-la  à  un  fé- 
cond m^le,  fans  crainte  d'à-* 
dultere  ;  elle  concevra  de 
nouveau  ^ar  la  fefitence  cor< 
porelle  du  fécond,  &  mettra 
enfin  au  xnonde  un  enfant 


V  1 

Hei'm3(>hrodite,  qni  fcrald 
fource  d'une  lace  de  Rois 
trèà-puiflans. 

Ils  ont  encore  appelé  ^Z- 
gîe  cette  vierge  ailée ,  &  \û 
fécond  ml!e  £wA.  Voyea 
ces  deux  article^. 

ViBRGE  eft  auffi  le  netrt 
d'un  des  fignes  du  Zodiaque» 
Voyei  Zodiaque. 

VIGNE  DES  SA^ 
GES.  Matière  de  laquelle 
îes  Chymiftes  Hermétiques 
extraient  leur  mercure. 

VIN.  Raymond  Etille, 
Jea«  de  Roquetaillade,  con*> 
tm  fous  le  p.am  de  JDe  Rttpe 
Sciff(i ,  ont  beaucoup  parlé 
du  vin  rouge  &  dn  vin  blanc 
comme  frrincipe  &  matière 
de  la  quinteiiènce  philofo* 
phique*  Il  ne  faut  cependant 
pas  les  prendre  à  la  lettre  y 
car  quoiqu*ûn  puiilë  tirer 
tine  tr^-bonne  quimefTence 
du  vin  ou  du  tartre,  inutile- 
ment les  travailleroit-oti 
pour  e»  extraire  le.diflbl- 
vant  des  Phiiofophes.  Ils 
n'en  ont  ainfi  parlé  que  par 
fimilitnde;  &  Paracelfe  dit 
que  ceux  qui  ne  peuvent 
trouver  l'alkaeft  des  Pbilo- 
fophes  ou  leur  mercure , 
n'ont  qu'à  travailler  à  vola- 
tilifcr  le  tartre,  &: qu'ils  trou- 
veront au  moins  quelque 
chofe  d'utile.  Plufieurs  eiç- 
pliquent  ce  que  je  viens  de 
rapporter  dé  Paracelfe ,  de 


VI  5^3 

foTi  grand  ou  petit  circulé. 
Le  vin  des  Sages  eft  leur 
menftfue  ou  diflblvatit  uni* 
verfel  ^  &  ta  vigne  de  laque!  le 
il  fe  lire,  eft  une  vigne  qui 
n'a  qu'une  racine ,  mais  piu- 
fieurs  rejetons  qui  en  for- 
tent }  &  de  même  qu'un  fep 
•  plofîeuf  s  branches  qui  pro* 
duifentdes  raifins,  raaisdônt 
les  uns  par  accident  n'ac« 
quierent  pas  une  maturité 
auffi  parfaite  que  les  autres  « 
iè  fep  qui  produit  les  raifins 
philof^pbiqueseftfujetàdes 
accidetis  qui  empêchent  U 
fnaturité  de  quelques-uns  & 
les  Uifftnt  en  verjus.  Ils  ont 
tom  U  même  racine  pour 
nmirrice,  mais  la  f^ve  n*a 
p*i  fe  digérer  également.  Et 
de  méfiie  qu'avec  tiu  mé'- 
Jènge  et  bon  vin  fermenté 
&:  du  verjws  on  feroit  une 
efpece  do  vinaigre  difToIvan't 
de  beaucoup  de  mixtes  de 
la  natur-e^  de  même  avec  le 
verjus  fc  le  bon  vin  des  Phi- 
lolophcs  on  fait  leur  vinai- 
gre drifol^ant,  ou  vinmgre 
très-aigrer 

VINAIGRE.  Eau  mer- 
curielle  des  Sages ,  ou  leur 
dîflblvanr  umverfel,leur  lait 
de  vierge  ,  leur  eau  ponti- 
C{ue  ;  c'eft  fe  -vibaigre  de  la 
nature ,  ihais  compdï  de  dif- 
férentes chofes  forties  d'une 
même  racine. 

VïNAlÇRE   AnTIMO- 


m        VI 

îjj  AL  Saturnien.  Matière 
du  magilliere  préparée  pour 
erre  mife  dans  le  vafe ,  & 
digérée  fuivant  le  régirpe 
philofophiqiie.  Prends,  die 
Artéphius ,  de  l'or  crad  , 
battu  en  feuilles  «  ou  en  la« 
mes ,  ou  qu*il  foie  calciné  par 
le  mercure,  &  le  mets  en  no* 
tre  vinaigre  antimonial  fj^m 
surnien,  &:  du  Tel  armoniac , 
&  mets  le  tout  dans  un  vafe 
de  verre. 

VINAIGRE  DES  MON- 
TAGNES. Le  même  que  vi- 
naigre Amplement  dit ,  mais 
appelé  vinaigre  des  mon- 
tagnes ,  parce  cjue  les  Chy- 
*nfkifies  Hermétiquesdonnent 
le  nom  de  moruagnc  aux  mé« 
taux.  Foyei  MONTAGNE. 

VlNAIGfLE  TRSS^AIGRE 

pu  Vinaigre  rectifia  > 
efl ,  félon  les  Chymiftes,  du 
vinaigre  difliUéplufieursfois 
&  conobé  à  chaque  fois  fur 
fes  feçes.  Il  devient  fi  violent 
&  d'une  nature  fi  ignée  »  que 
quelques*uns  ont  prétendu 
qu'il  diflblvoit  les  pierres  & 
les  métaux  5  mais  ce  n*eft  pas 
une  diffolution  radicale  com- 
me celle  du  mercure  des  Phi* 
lofophes  ;  elle eft  de  la  nature 
de  celle  des  eaux-fortes,  qtii 
ne  produifent  qu^une  divi- 
fion  des  parties,  &  qui  ne 
réduifent  pas  les  métaux  à 
leurpremierpnncipe;ceque 
feit  le  vinaigre  très^aigre  des 


VI 

Pbilofophes,  c'eft-à-dire!eur 
mercure.       ' 

VINGT-UN.  Il  faut  être 
Adepte  pour  favoir  la  rat- 
fon  que  les  Pbilofophes  ont 
eue  de  donner  le  nom  de 
vingt^un  à  leur  magiftere  au 
blanc  s  &  l'expliquer  ici ,  ce 
feroit  violer  une  partie  du 
fecret  qui  leur  eft  fi  fort  re- 
commandé; aufii  n'en  difent- 
ils  rien  dans  leurs  ouvrages; 
&  Philalethe  s*eft  contenté 
de  nous  dire»  comme  par 
grâce,  que  les  Fhilofophes 
entendent  par  vingt-un  la 
même  chofe  que  foufre ,  & 
une  racine  de  Tart ,  ou  le  fel 
des  métaux  \  ce  qui  revient 
à  leur  matière  cuite  &  digé^ 
rée  au  blanc  parfait. 

VINUM  CON-- 
TRACTUM. 

VmUM  COR-i 
RECTUM.  1      Efprft 

VINUM  ES->de  vi* 
SENCIFICA-I  redifié. 
TUM. 

VINUM  AL- 
COOLISATUM. 

VINUM  CAPRINUM, 
Urine  de  chèvre. 

VINUM  ESSATUM. 
Vin  dans  lequel  on  a  fait  di- 
gérer,infufer  &  macérer  des 
plantes  y  tels,  que  le  vin  d^ab-» 
fynthe,  &c. 

VINUM  COS.  €'cft 
du  vin  excellent ,  &  qui  a 
toutes  les  qualités  fuivantffs 


VI 

qu'exige  TEcoIe  de  Saleriie. 

Vina  prohantur  odore  ^fapo» 
re,  rïkore^  colore. 

VINUM  HIPPOCRA- 
TICUM.  Vin  dans  lequel 
on  â  mêlé  du  fucre  &  des  aro- 
mates. 

VINUM  MEDICA- 
TUM.  Vin  dans  lequel  on 
a  fait  infufer  des  drogues 
médicinales,  tel  que  ïevin 
de  quinquina. 

VIPERE.  Matière  des 
Philofophes  en  putré&ôion , 
aînfi  nommée  parce  qu'elle 
efi  alors  un  des  plus  violens 
j&  des  plus  aâifs  poifons  qu'il 
y  ait;  c'eft  pour  cela  que  les 
Philofophes  difent  que  leur 
matière  eft  un  grand  poi* 
fon  avant  fa  préparation  ,  & 
un  fouveraio  remède  après 
qu'elle  eft  préparée,  de  mê- 
me que  la  vipère.  Pfailalethe 
recoïjBmande  auflî  trè$-et- 
prefTément  de  fe  tenir  fur  fes 
gardes,  quand  on  travaille 
cette  matière ,  &  d'en  prd- 
ferver  fes  yeux ,  fon  nez  & 
fes  oreilles. 

Vipère  dx  Rexa.  Ma- 
tîere  de  l'œuvre  parvenue  à 
la  couleur  noire.  Prends  la 
Vipère  de  Rexa ,  coupe-lui 
la  tétc  ;  c'eft-à-dire ,  ajoute 
Flamel ,  ôte-lui  fa  noirceur. 

VIRAGO.  Voyez  Evi. 

VIRIDITAS  SOUS. 
Les  Chy  miftes  Yulgaires  don- 


Vt  îij 

nent  ce  nom  à  l'huile  de  fel  ; 
&  les  Philofophes  à  la  ma-^ 
tiere  de  laquelle  ils  extraient 
l^r  eau  cétefte. 

VISITE  des  chofes  ca^ 
chées*  Dï&Avmt  des  Sages  ^ 

3ui  pénètre  les  corps  les  plut 
urs»  &  en  extrait  latein-i 
ture  qu'ils  ca€;hent  &  renr 
ferment. 

VISQUALENS.  Ciiy  ; 
efpece  d'arbnftequi  croit  fur 
les  arbres. 

vitrification; 

CuifTôn  de  la  pierre  au  roifgè; 
VITRIOL.  H  efl  peu  de 
matière  kjni  ait  (ant  exercé 
les  Chymiftes  que  lé  vitriol 
commun.  Us  l'ont  pris  poiir 
la  matière  du  magidere  des 
Philofophes  ;  &  il  faut  avouer 
que  rien  n'écoîtplus'propi'e 
à  tromper  ceux  qtil  prennent 
les  paroles  des  S.iges  à  la  let- 
tre. Ils  fe  font  d'ailleurs  tant 
répandus  en  éloges  fur  ce  fei 
minéral  »  qu'il  eft  bien  àiffi^ 
cile  de  ne  pas  donner  dans 
le  piège  qu'ils  tendent  aut 
ignorans,  au  moins  en  appa* 
rence,  puifqu'ils  avertiffcnt 
tous  qu'il  ne  faut  pas  s'arrê- 
ter aux  mots ,  mais  au  feiis 
qu'ils  cachent.  Ils  ont  encon- 
féquence  propofé  l'énigme 
fuivante,  dont  les  lettresînl- 
tiales  de  chaque  mot  réurttes 
font  Vitriolum.  Vijitabis  in-- 
teriora  terra  y  'reSificando  iri^ 
vcnies  Qçcuitum  lapidem  ^  v^ 


ram  mtiiçin^m^  Qu^^l^ 
nos  j  au  lieti  d'oecultum  lapi* 
4em  ont  misolpum  Utnpidum, 
Tou(  rœtivre  ôc  fa  matière 
font  5  difent-ils  ,  conteDus 
daûs  ces;  paroles.  Mata  cooi* 
me  ce  terme  d«!  vfmW  eft 
équivoque,  &qu'il  peut  s'en^ 
tçiidre  dç  ço^a  les  vttrtolf 
tant  naturels  qu'ai^âficiels  ^ 
extraits  des  pf  riie^,  des  mi- 
o6:atix  >  des  e^ux  vi  trioUqaea 
ou  des  métaux  ,  iès  Cbyr 
piftei  ont  eu  lopt  de^rappli- 
quer  en  particulier  au  vitriol 
ÎElomaîn,  9tl:à  cislui  de  Hon- 
grie ,  donc,  le  .premier  farrï- 
ppe  d^  Marff:,  &  le  Ucooi 
4e  Vétms^  .21;  eft  vr»  i|ue 
îlifpe  S<Uf€  dit  ifu'il  -fruc 
f  cendre  le  Romabii  matsfi^il 
evoit  fallu  en .  faine  uGige 
jsniBiiie  étant  la  maâece  de 
Je  pierre ,  l'auroit-il  naoïmé 
|>af  Ion  nom  propre  ?  Quand 
«on  fait  qu'ils  cacbeot  le  nona 
propre  de  la  matière  prefque 
nvec  plus  de  foin  que  touc  Je 
f efte^ 'on4e  tient  fur  fes ^ar- 
ides contre  Tingénuicé  appa^ 
fente  de  ces  Auteurs. 

f^anifcampt  a  expUi|aé 
cette  etpece  de  legogriphe 
VifittAis  y  &ç.  du  vitriol  de 
Tor  f«nt  avec  l'huile  de  Sa^ 
turne;d'aiitrés  l'ont  entendu 
do  vitriol  de  l'argent  fait  par 
1e^  même  mojren.  i.e  foet- 
xnier ,  dit  cet  Âufetir  «/ert  d 
travailler  au  rouge^^  le  fe«- 


Vf 
cond  au  blanc.  Si  à  cet  ^eas 
vitriols  joints  enfemble  par 
due  proportion ,  on  ajoute  îèf 
mercure  de  for ,  &  le  tout 
jftSé  par  le  feu  às^  vrais 
Cbymiftes  ,  on  te  rendra  g 
àïi-'\\  »  femfoiable  en  vertu , 
en  puifTance  &  richefTe  à  ce 
meagniiîqne  Prince  que  plu- 
fieura  cherchent  &  <}ue  peu 
irouvent. 

En  partant  des  cryfiaux 
d^étain  on  yitriol  de  Jupiter, 
flanifcampi  obferve  qu'é- 
tant mties  avec  celui  du 
mercure  &  réduitsea  hniie^ 
i:efte  huile  rend  le  foufre  £[v 
luire  9^étaL  Roger  Beccon- 
gyai  avoir  obfervé  \^  même 
t^bofe»  en  fut  fi  étonne,  qu'il 
commença  fon  Traite  qui  a 
pq^  titre.  Miroir  des  fepi 
4:hapitres ,  par  k  nom  de  /i/« 
fiur^  &  chaque  cbapkre  a 
|)oiK  .couimencement  une 
-des  lettres  4e  ce  nom  mis  en 
^ogriphe  coimne  ce(ui  de 
Vitrkdam.  Les  voici  :  h 
Verbis  PrafenMus  Invetiiei 
ïennîman  Exquifituttt  Reim 
On  n'en  auroit  pas  tRoins 
<ie  tortde  reg^der  cettêpré- 
^aracion  comme  un  achetnr-* 
aiemcfit  à  Pteuvre  des  Piûlo« 
fopbes;  quoique  les  demie- 
-res'lettres  de  chaqne^mot  qui 
iiaiit  chaqae  chapitre ,  étant 
réunies ,  compofeot  lè  met 
Stannum  :  f avoir,  projeâio^ 
-niSyékbcTy  tout,  umei^y 


-  •  VI.,,.  .  ,. 
hitumeN ,  ninU^  aterrifiM. 
Baccon  avoit  en  vu^  tô^ut  au- 
tre Jupiter  quelMrain  com- 
iDun.  .,  , 

Il  ne  faut  donc  pas  s*a- 
rnufer  à  tous  ces  pièges  que 
les  Philofophe»  t^cndent  aiix 
ignorans ,  Çc  i  ceux  que  Fa- 
mour  des  richellê«  tyrânixife 
alTez  pour  leur  faixe  rifquer 
les  biens  réels  dont  ^s  font 
en  poiTeflîoD ,  pour  courir 
après  des  monts  d'or  qu'on 
leur  promet.  Ceux  qui  vou- 
4ronc  pénétrée  ^ans  le  fens 
caché  de  ces  paroles,  Viji- 
fàhu  y  de.  doivent  étudier 
la  Nature  &  fes  procédés  , 
les  combiner  avec  ce  que 
difent  \ê%  Auteurs  Herraéti* 
jqueS)  &  voir  enfujte  fi  ce 
qu'ils  difénc  de  la  matière 
de  l'œuvre  peut  convenir  à 
ce  que  la  Nature  emploie 
pour  femence  des  méta-ux  , 
non  pas  précifément  com<* 
fne  femence  éloignée  y  mais 
prochaine ,  &  de  quelle  ma- 
tière on  doit  l'extraire.  Etre 
enfuite  bien  convaincu  y  tant 
par  l'expérience  journalière, 
que  parce  que  difent  lesPhi- 
lofophes ,  qu'on  ne  doit  pas 
prendre  les  deux  extrêmes , 
mais  le  milieu  qui  participe 
des  deux.  Comnne  pour  faire 
«Ui  homme ^on  ne réuflîroit 

{as  en  prenant  une  tête  y  un 
.  ras  &  les  autres  membres 
id'uo  homme  parfait ,  ni  la 


,  -VI        .W 

première  femence  éloignée 
qui  fe  trouve  dans  les  élé- 
mens ,  les  platites  &  les  ani- 
maux qui  fervent  à  fa  nour- 
riture, mai5  la  fcmçncfî  pxor 
pre  de  Thomme  travaille^ 
dans  lui-même  par  la  natu- 
re. On  réuflîroit  aûiîîtnal^ 
fi  pour  faire  du  pain  op  pre^ 
noit  du  grain  de  froment  tel 
qu'il  eft  )  ou  du  paifi  dék  cui^ 
&  parfait. Ce  n'eft  ni  rûn.ui 
Vautré,  mais  la  fariné^  qm 
eft  faite  du  grain  ,&  travail- 
lée pour  cet  effet,  \ 
Les  Philofophes  âflurenf 
qu'on  ce  peut  parler  piu^ 
clairement  de  la  matière.  & 
des  opérations  de  roenvrê 
que. Ta  fait  Hermès  dan;  &, 
Table  d'Bmeraude,  en  ce^ 
termes  : 

ce  Ceci  efl  vrai ,  &:  ianjj 
»  menfonge ,  ce  qui  efl  defr 
»  fous  eft  femblable  à  ce  qui 
»  eft  defTus.  Par  ceci-pn  a  & 
x)on  fait  les  merveilles  de 
»  Toeuvre  d'une  feule  chofe. 
»  Et  comme  tout  fe  fait  d'un 
»  par  la  médiation  d'un^  ainfi 
»  toutes  chofes  fe  font  par  la 
»conjonâion.  Le  Soleil  eli 
>  eft  le  père ,  &  la  Lune  la 
>5mere.  Le  vent  l'a  portée 
»danfffon  ventre.  La  Terre 
»  eft  fa  nourrice ,  la  mère  de 
»  toute  perfédion.  Sa  puif- 
»  fance  eft  parfaite ,  s'il  eft 
»  changé  en  terre.  Séprex 
»  la  terre  du  feu^  &  te  fubtil 


%  de  VipM  avec  prudence 
»  &  fagefle.  Il  monte  de  la 
4f  terre  au  ciel^  &  redefcend 
»  du  ciel  en  terre.  Il  recoh 
if  par-là  )a  vertu  &  Teffica- 
j>cité  des  chofes  fupérieu- 
2>  res  &  inférieures.  Par  ce 
if  moyen  vous  aurez  la  gloire 
»  de  cout«.  Vous  chaflerez  les 
»  ténèbres^  toute  obfcurité 
>i  &  tout  aveuglement  ;  car 
»  c'eft  la  force  des  forces  qui 
»  furmonte  toutes  forces,  A: 
»qui  pénètre  les  corps  les 
»  plus  durs  &  les  plus  folides. 
9  En  cette  façon  le  monde  à 
V  écé  fait ,  &  fes  conjonflions 
:»  furprenantes  ic  les  effets 
i»  admirables  qu'il  prdduir* 
I»  Voilà  le  chemin  &  la  voie 
h  pour  faire  toutes  ces  mer- 
9»  veilles.  C'eft  ce  qui  mîa 
»  fait  donner  le  nom  d'Her- 
'n  mes  Trifmégifte ,  ou  trois 
>fois  grand,  ayant  les  tr©ia 
j»  parties  de  la  fageffe  ou  phi- 
9  iofophie  du  monde  univcr« 
»  fel.  Voilà  tont  ce  que  j'ai 
^  à  dire  de  l'œuvre  fôlaire.  » 
Pour  accompagner  cette 
Table  d*£meraude ,  on  y  a 
joint  un  emblème  chymique 
enfermé  dans  un  double  cer* 
de.  Entre  les  deut  circonfé- 
rences font  écrites  les  paro- 
les que  j'ai  rapportées ,  Vi* 
Jicabisy  ùcé  D*un  côté  on 
voie  le  Soleil ,  au-deffous  le 
caraâere  de  Mars,  &  aii- 
ëefTous  de  Mars  celui  de  Sa* 


VI 

Curne.  pe  l'autre  côté  efi  U 
Lune ,  au-deiTous  Vénus  à: 
puis  Jupiter.  Au  milieu  eft 
Htle  côûpe  dans  laquelle  tom-i' 
bent  un  rayon  du  Soleil  & 
un  rayofi  de  la  Lune*,  8ç 
fous  lé  pied  dé  cette  coupé 
eft  placé,  Comme  pouf  fou- 
tien  ^  le  caraâere  agrono- 
mique de  Mercure.  Au-def^ 
fous  de  tous  ce»  caraderec 
font  d'un  côté  ud  Lion  & 
de  l'autre  une  Aigle  à  dou-< 
ble  tête /comme  celle  des 
armes  de  l'Empire.  L'un 
marque  le  fixe  &  l'autre  lé 
vdlâtif;  Les  amateurs  de  cet- 
te Science  pourront  faire 
leurs  réflexions  là-defTus. 

On  peur  dire  ei^  général 
que  le  Vùfiol  vert  des  Phî- 
îofophes  eft  leur  matière 
crue  ,  leur  Vitriol  hlditc  eft 
leur  magfftère  au  blanc ,  & 
leur  Vitriol  rouge  y  ou  leut 
Calcotar ,  eft  leur  foufre  par* 
fait  au  rouge. 

VITRIOLA  MÉTAL* 
LICA.  Sels  des  métaux. 

VITRIOLUM  NO- 
VÛM.  Vitriol  blanc.      • 

VITRIOLUM  LÏQUE* 
FACTUM.  Vitriol  liquide  j 
ou  eau  vitriolique  des  mine» 
qui  ne  peut  fe  cryftallifer* 
PlanifcampL 

VITRUM  HYACIN'- 
THINÙM.    Verre    d*antiw 


moine. 
VITRUM 


PHILOSO* 
PHORUi\f. 


VI  U  L 

PHORiUM.  Afembic,  ou 
le  vafe  de  verre  qui  contient 
la  matière  de  l'œuvre. 

VITTELLUM  POLI. 
AUin^ 

yiVlFICATION.  Vola- 
tilifatjon  de  la  tnaiiere  fixe  9 
à  l'aide  du  mercune-   ... 

VIVIFIER.  .  Donner  la 
vie..  Voyei  Vie.      .     : 

ULliSIPONA.Plame 
connue  fous  le  nom  4^  Sqî- 
pç^taii-e, 

ULRACH.  Sang  de  dr?- 
gop./  ^. 

ULVA.  Feuille  de  môr. 

ULYSSE ,  Roi  des  iflcs 
d'Ithaque  &  de  Dulichie, 
au  de  Laerte  &:d''Anti'chie , 
étoit  un  Prince  éloquent^ 
fin  ,  riifé  ,  artificieux  »  4>rà- 
dent.&.  plein  de  fcience.  Il 
contribua  plus  que-tout  autre 
à  la  pcîfe  de  Troye*  Il  époufa 
Pénélope ,  &  en  eut  uh  ûls 
nommé  Télémaque.  '-Uiyfle 
airmoit  ii  paffionnémenr  PÎ- 
nélope,  qu'il  contrefir  i'iô- 
fenfé  pour  ne  pas  fe  féparer 
d'elle  quand  il  fut  invité  par 
les  <>recs  à  les  accompagner 
aaiîçgc  de  Troye.  PaUmede 
découvrit  fa  feinte  y  &  l'obU- 
geade  partir  avec  les  autre«. 
.UiyfTe  fe  vengea  de.Pala- 
mede ,  en  lui  fuppofam  des 
inrri^ues  avec  les  Trayens, 
&le  firlapiden  Foj^eç  Pa- 
LAivrEDE.  Ulyfle  commença 
;pa(  découvrir  Achille  d^ii- 


fé fous  rhabit  de  femme,  & 
caché  à  la  Cour  de  lyco-i 
mede ,  il  Temmena^v^c  Ivâ» 
Vçyei  Açhill;:*'!!  eijgagwa 
Philoàete  à  venir  au  fîége 
&  à  y  apporter: Jesflçchf» 
d'Heccule ,  defqaeMes  on  se 
pouvoit  fe  pafler.ll  tua  Rhé- 
fus  ôc  prit  fes  chev(fuX',  il  ^iv 
leva  le  Palladium  avec  Dso- 
.  mede,  &  les  cenàves  de 
Laomédon:^  Scût  plude^rs 
autres  aâfons:'  remarquables 

*  dont  on  voit  le  ilécail  dans  la 
-  harangue  qij'il  prononça  de- 
'  vaut  tous  les  Ch/efs  de  Tàf- 
.  niée  des  Grecs,  pour  «juc  Ifes 

armes  d^Acbille  ImdiûSiit  ^ 
adjugées  préférablemenc   à 

•  A}%K.'    :-        '■    ■      '   ■> 

Aprk  la  prîfe  de  Troye  , 
Uly  fft  tua  O/Rloquejlils  dt- 
domehée,  A:  fit  ffnmôler  Po« 
]f:itehe  âi»t  hiftnéss  d'AchillIb,. 
âc  il  fat  cB[ufequ'eft  précipita 
Aftianax  du  haut  â*une  tôiir. 
^  Vlfffe  Té'  fépara  ^nfufte 

■^es  au  ti«c^  «Princes  Gret^i^ 
fe  mit  en  mer  pour  retournfer 
à  itlisqu'e^tmé'^tempêfe  le 
jeta  vers  Ifeè  è'ô!t^s  êe  Sicile  , 
où  Poîyphetfie-lui  dévora  fix 
de  fes  •.SdldatsiUîyfle  trc^ft- 
va  le  mcyl^rt'  Hé'  l'approcher 
pendant  fôirf^mmeil,  &  *ùi 

;  creva  r>ôHl  aVeè  un  tifon  ar- 
dent. De- là  après  avoir  ufé 

îde  toute  f6À*'?drefre  pqur 

.  fortir  de  la  cavcrnr  de  ce  fà- 
flïeiix  Cyiiklfë-y  il  fut  voir 
Ll 


53o  UL 

Éoîe ,  Roi  des  vents ,  oui  lui 
fit  préfencd'une  outre  ou  tous 
les  vents  étoient  renfermés , 
■excepté  le  Zéphyre.  Ulyffe  . 
n'en  fut  donc  point  battu , 
.  jtifqu^à  ce  que  fes  compa- 
;  gnons  eurent  Ti  m  prudence 
d'ouvrir  Toutre;  les  vents  en 
-Jiberté  foufflerent  fi  rude- 
'  ment^qu'ib  renolifferent  fon  . 
'  vaifleau  iufqu^  Tifle  d'Eole, 
qui  refuia  de  réitérer  h  mê- 
me faveur.  En  pourfuivant 
fa  route ,  il  aborda  au  port 
<des  Lifirigons ,  peuples  in- 
.  humains  qui  dévorèrent  plu« 
fieurs  de  fes  compagnons. 
UlvAe  en  partit  bien  vite  & 
dirigea  fa  route  vers  Tifle  ob. 
Circéfaifoit  fon  féjour.  Cette 
Enchanterelfe  transforma  en 
cochons  plu  fieurs  de  ceux 
.qui  accompagooient  notre 
.  Héros.  UlyiTe  eue  recours  à 
.  Mercure  ,  qui  lui  donna  un 
remède  tiour  obliger  Circé  à 
rendre  la  forme  humaine  ï 
ceux  qu'elle  avoît  métamôr- 
phofés. 

Circé  accorda  fes  faveurs 
3t  UlyiTe ,  qui  en  eut  deux 
enfans.  Là  il  confulta  Tiré- 
fias ,  &  jpouc  cela  defcendit 
aux  £nters  en  prenant  les 
cbnfeils  &  les  moyens  que 
lui  indiqua  Circé*  Voyei 
CiRcé. 

Ulyfle,  félon  Homère, 
abdrda  aufli  chez  Calypfo , 
fille  de  rOcéan  &  de  Té- 


VL 
thys.  Calypfo  regnoh  danj 
rifle  d'Ogygie ,  &  reçut  par- 
faitement bien  ce  Héros: elle 
le  retint  pendant  fept  ans  & 
en  eut  plufieurs enfans.  Mer- 
cure s'itoit  mêlé  die  cette  af- 
fairé ,  comme  il  faifoit  ordi- 
nairenoent  de  tous  les  amours 
des  Dieux.  La  defcrîption 
qu'Homère  fait  de  Mercure 
à  cette  occafion  mérite  d'ê* 
tre  rapportée. 

Jupiter ,  dit  cet  Auteur, 

fa'rla  à  Mercure  &  l'envoya 
Calypfo  jjl  la  follicitatioa 
de  MinerVe,  pour  engager 
cette  Nymphe  Déeffe  à  faire 
un  bon  accueil  à  Ulyfle,  & 

Îju'il  pût  retourper  fain  & 
auf  dans  fon  pays.  Mercure 
fit  ce  meflage  avec  plaifir.  Il 
attacha  à  fes  fouliers  fes  ta- 
lonnieres  d'or ,  au  moyen 
defquelles  il  voloit  fur  terre 
&  nir  mer  avec  le  vent.  Il 

{)rit  aufli  fon  caducée  avec 
équel  il  tourne  Tefprit  des 
hommes  comme  il  veut ,  & 
le»  endort  ou  les  réveille  à 
fa  fanraifie.  Du  ciel  il  def- 
cendit fur  la  mer  en  tenant 
fa  baguette  à  la  main,  &  y 
étoit  porté  fur  les  vagues  très 
.  à  fon  aife.  Mercure  aborda 
enfin  dans  Tifle  de  Calypfo , 
&  fe  rendit  à  la  caverne  que 
cette  Nymphe  habitoît.  Il 
Vy  trouva ,  &  un  grand  feu 
allumé  dans  fon  foyer.  Elle 
y  travailloit  à  la  toile  >  en 


ut  .. 

chanrtftt  roélodieufetnent , 
&  eut*-cmê!o!t  de  Tor  dans 
la  toite  qu*eÙe  trefloit.  Les 
environs  de  cette  caverne 
éroientcbarmans  parTabon- 
dance  des  arbres  toujours 
vertSjdés  fleurs  dont  les  prai- 
ries éwient  émâillées,  £c  des 
vignes  chargées  de  raifins. 

La  defcription  de  ce  fé- 
jour  enchanté  cft  compara- 
ble à  celui  deNyfa^  donc 
voyc2  rarticlc.  Les  difcours 
&  la  converfation  que  Mer* 
cure  &  Calypfo  tinrent  en«- 
femble  feroient  trop  longs', 
on  peut  les  voir  dans  le  liv.  j. 
de  l'OdylTée. 

Au  fortir  de  Fifle  de  Ca* 
lypfo ,  Ulyffe  arriva  au  pays 
des  Phéaciens  qui  habitoient 
rifle  de  Corcyre ,  &  ren- 
contra Nauficaa  ^  fille  d'AÎ- 
cinoiîs ,  Roi  de  cette  ifle  ;  elle 
étoit  venue  voir  laveria  lef- 
fîvej  elte  accuerllit  très-bien 
Ulyfla'fir  rtntroduifit  chez 
fon  pereviSés  Sofets  vivoienjt 
jdans  le  luxe  &  l'abondance  $ 
la  danfe ,  la'  n)nfique'&  Ib 
foieaccompagnoient  tous  lès 
feflins.  Les  jardins  d'Alci- 
noiis  étoîenc  fuperbes  y  & 
tout  dans  le  palais  étoit  d'une 
magnificence  fans  ^le:  Ce 
lîeu  de  déitces  liir  étoit  ce 
fetnble  réfervé  pour  lui  faire 
oublier  cous  les  dangers  qo^l 
avoit  courus  parla  rencontra 
ides^irenes  &  des  écueib  de 


V  M  i)t 

Scylla  &  de  Carybde.  Il 
en  partit  fur  un  vaiflèaa 
que  lui  fournit  Alcinoiis  y  8c 
arriva  enfin  à  Ithaque  ^  ok 
^*éfant  caché  chez  Eumée  ,' 
un  de  fes  domeftiques,  il 
prit  des  mefures  pour  fe  dé- 
faire de  ceux  qui  courtifoienc 
avec  imporcnnité  Pénélope, 
fa  fidèle  époùfe ,  &  qui  difli- 
poient  tout  fon  bien  malgré 
elle.  Il  fe  défit  de  tous ,  & 
regnoit  paifîblenient,lorfque 
•Télegone  fon  fils,  qu'il  avoit 
eu  de  Circé ,  arriva  à  Itha- 
que. Ignorant  qui  il  étoit , 
Ûlyflè  s'oppofa  à  fa  defcen- 
te^  &  Télegone  en  fe  défen- 
dant^ lui  donna  un  coup  de 
lance ,  dont  il  mourut  fuivanc 
la  prédiôion  de  Tîréfias. 

J'ai  paflé  beaucoup  de 
traits  de  l'hiftoire  de  ce  Mé-* 
ros  :  on  peut  les  voir  dans 
tàdyffée  d'Homère.  J'en  ai 
expliqué  les  principales  cir- 
conflances  dans  le  liy.  6.  des 
fables, cb.  ;.  fat.  i.  on  peut 
y  avoir  recours.  Je  dirai  feur 
lement  qu'Ulyfle  efl  le  fym- 
boledel'Artifte  Philofophe 
dans  la  defcription  de  fa 
guerre  de  Troye ,  &4è  fym- 
bole  de  ceux  qui  cherchetit 
la  pierre  ïkns  être  Adeptes  , 
dans  l'OdyiTée.  ^ 
.  UMBÏLÏCUS  MÀRINI. 
Fève  de  mer. 

UMBILICUS  TERRJE. 
Cyclamen. 

L  lij 


'    33a    U  N         V  O 

UMO.  Brain.    ^  ^ 

UNEDO.  Néflier. 
UNIÇORNI  MINBRA- 
tlS.  Terre  figillée  raugel 
UNION.  Volatilifatwn 
^u  corps  &  coagulation  de 
J'efprit  *,  ce  qui  fe  fait  )par  la 
même  opération.  Les  Philo* 
fophes  Tout  appel&  Union 
de  la  terre  &  de  Veaut  Cette 
opération  fe  fait  par  la  pu- 
tréfaâion.  Alors  les  élémens 
font  confondus  ^  l'eau  con- 
tient l'aif ,  &  la  terre  cofi' 
tient  le  feu,  lies  deux  ne  fcuKt 
qii'un  tout  appelé  HyU  ou 
Chaos.  Cette  union  de  la 
xerre  &: -de  l'eau  fe  fait  auffi 
dans  la  Ration  du  voIatiL' 
:  Union  des  Esprits- 
C*eft  r^^u  feche. 
r  Union  0es  Ennemis. 
Cë&  la  fixation  de  Teau  ^nen- 
^urieUe  yoUtile  avec  le  fou- 
fte^  fine  des  Philofopbes.  :*. 
«jÛl^ffQjUE.  Mercure  des 
£abe»  ' 

r:4^NiRi  LES  OÉIÉM^NS 
C*^  .çttjpe  la  inatierè.  v 
^mWNQÎJASL  Argeot-vîA 
c;Vt?ARCHADUMJE; 
ArtjKb^r^l  dôité  de  2â  wrtU 
ùt  ^  IkHftnce  occutie.  C'eft 
ç^  iju-'efi  )appeïle  autrement 
|a  .$€te{]içe.  cdbalifiiqjue  deft 
métaux.  JeaniAuguftih  Pann 
\\mm  urètre  yénitSen ,  en  a 
fait  un  Traité, qut  Ton  trouve 
^$:le  :&cond  volume; du 
Thâtre  Cbymi(|tte..)U.dh 


V  O 
que  cet  Art  n'a  point  l'ava» 
f  îçe  pour  objet ,  qu'il  eft  pof- 
iiÛe ,  vrai  >  néceifaire  *,  mais 
^u'il  ne  doit  être  communi- 
-qué  qu'aux  enfans  des  Sages. 
Il  en  donne  trois  définitions* 
-Nous  avons  rapporté  la  pre- 
mierç ,  voici  lès  autres.  Cet 
Art  eft  comme  un  régime  fe- 
•Cret  qui  démontre&  fait  voir 
xlairement  la  difpofition,  Til- 
lamination^  la  cokiveriion, 
:1a  conftriâion  »  la  l'étention , 
i9  métallification  »  la  purifi- 
.cation,  la^multiplication ,  & 
la  proportion  des  corps  na- 
.tujrels ,  &  de  cette  efpece 
d'onâuofité  inconnue  au  vul- 

Sdre,  quiicalife  l'adhéfion 
es  différentesparties  de  ces 
^orps  entr'elles;qui  explique 
Jes  liens  tnvif!ble.sxierame& 
^u  corps  i  le  caché  &  la  chofe 
cachante,  ledetife  &,Ie  rare^ 
J!e  divin  &  l'biimûn ,  la  fbiv- 
tne  &  latiiatiercyie  iîxe& 
^e  volatil ,  les  inét^x  &  lés 
fMerres^  le  du;r  & Je^mou ,  le 
£>s}r &  l'impur^  le  fimple  & 
Jeiktixte;  le  tout  pac  un  arti- 
fice inftittté  parle  Dieu  tout- 
^uîflant^  9U  n^oyei)  du  feu, 
.4e  l'air,  de  Peanj.de  la  terre, 
ou. fous  le  gcând  Arcane  des 
'^nati'erlettre^  hébraïques  la* 
tnett^  kupki  çxtdic^Ôc  famech, 
<|uî  flgkrifieo^daiVs  la  yoûr* 
éhadumiela  même  chofe  que 
'foin ,  nun.»  ment  &  iod» 
.  '  La  troifieibe  définition  eft 


'    V  o 

telle,  La  Voarchadumîe  effi 
un  Art  de  veine  d'or ,  qui 
fournît  une  fubftance  pleine 
d'une  vertu  métallique  ex- 
traflive.  Cet  Art  explique 
auffi  quelle  eft  la  forme  fixe 
intrinfeque  ,  &  la  couleuj^ 
jaune  naturelle  de  l'or ,  fetf 
parties  hétérogènes,  com- 
buftibles ,  volatiles,  que  l'Art 
peut  conduire  à  la  perfeôion. 
Il  définit  enfuite  la  matière 
de  cet  œuvre ,  une  fubftance 
pefante ,  corporelle  ,  fixe , 
fufible ,  duâible ,  teinte,  ra- 
réfiée &  cachée  de  Targent- 
vif  ou  mercure  &  d'un  fpufre 
încombuftible  métailiquè , 
réduite  &  tranfmuée  en  vrai 
or  au  moyen  de  la  cémenta- 
tion. 

Notre  Auteur  dérivé  -le 
terme  Voarckadumfa  des 
langues  cha^déenne  &  hé- 
braïque, &  le  compofe  de 
Voarck^  mot  chaîdéen  qui 
en  François  fignifie  Or,  ^ 
de  Mea  à  adumot,  mots  hé- 
br^i'iques  qui  veulent  dire  de 
deux  chofes  rouges  s  c'cft-à- 
dire,  de  deux  cémentations 
parfaites. 

VOILFS,  ou  Voiles  du 
vaiffeau  de  Jafon.  La  Fable 
dit  que  ces  voi  les  étoient  noi- 
res s  &  comme  on  expliqué 
communément  cette,  fable 
des  opérations  du  grand  tEU* 
vre;  tes  Ph'ilofophes  ont  don- 
pé  le  nom  dç  Voik  à  leur 


niàtîèfe  au  noif  5  par^e^'il 
n^ed  pas  plu5  pqfBble  àû 
réuflîr  dans  Ife  magiôere  ^  fi 
Ton  ne  fait  d'abord  pa^r  I9 
matière  par  la  noirceur  9  ou 
fi  ,  comme  dît  Raymond 
Lulle,  on  ne  h  renvoie 
dans  Ion  pays  natal»  qui  eft 
TEgypte,  qu'il  feroit  poflî- 
ble  de  t ra verfer  les  mer»  avec 
un  vaiffeau  quin'auroit  point 
de  voiles. 
VOLANS.  Argent-vifc^ 
VOLATIL.  Qui  vote, 
qui  s'élève  en  haut ,  qui  fe 
fublimeau  haut  dityafe  dans 
la  diftillation  3,  ou  qui  s'^a- 
pore  par  Taftion  do  fou  com- 
mun ,  ou  du  feu  inné  dans  la 
matière ,  caule  de  ïa.  ferm^- 
tation.  On  dit  t^elatil  par 
comparaifon  avec  tes  oi- 
feaux. 

Les  Philbfophes  appellent 
en  général  voLtil  feui^  mer*- 
cure  ou  eau  mercuriètle  aa 
commencement  de  l'œuvrev 
par  comparaifon  à  b  voîa^ 
tilité  du  merctire  vulgaire. 
Cette  volatilité  leur  a  donné 
lieu  dénommer  ce  mercni^ 
de  tous  les  noms  des  chofes 
volatiles ,  tels  que  ceux  d'Ai- 
gle ,  de  Vautour ,  de  Dragon 
volant  ,  d'Air  ,  d*Eau  y  8c 
d'une  infinité  d'autres  noms 
qu'on  trouvé-répandus  dans 
ce  Diâionnaire,  particulier' 
irement  dans   Harticle  M^-» 


tierc. 


lliij 


jj4      vo 

VOLATILES.  Lesvota^ 
tifes  nous  apportent  la  ma* 
tiere  de  la  pierre.  Ces  ex-- 
preffions  desPhilofophes  onc 
trompé  bien  des  Chyinîftes, 
qui  prenant  les  termes  à  la 
lettre ,  ont  cru  que  volatile 
figntfioit  oifeau  ;  mais  les 
Adeptes  ne  parlent  que  par 
fimiUtudes,  &  donnent  le 
nom  de  volatiles  slux  navires 
qui  nous  apportent  l'or  des 
Indes.  Michel  Màjer  l'expli- 
que dans  ce  fiçns-là  au  liv.  6. 
des  Symboles  de  fa  Table 
d'Or  ,  page  370.  La  vraie 
JPantaure ,  dit-il,  contient  la 
Vertu  féminaie  de  l'or ,  qui 
cft  le  père  de  l'œavre ,  &  le 
vrai  or  philofophique.  Celui 
qui  cherche  cette  pierre  n*^ 

Sue  faire  d'aller  dans  les  In-r 
es  pour  la  chercher  dans  lef 
creux  des  montagnes,  les  vo* 
latiles  nous  l'apportent  de 
ce  pays-là  ,/non  les  petits  oi- 
feaux  «  mais  les  plus  grands , 
&  même  lesvaiâeaux  à  qui 
les  voiles  fervent  d'ailes. 
VOLATILISATION.    ' 

F.  SUBLIMATïON. 

VOLATILISER.  Ren- 
dre unechofe  volatiledefixe 
qu'elleétoit.  Tout  l'Art  con- 
iiûe  à  volatilifer  le  fixe ,  &  à 
iîxer  le  volatil. 

VOLONTÉ.  Soufre  des 
Sages ,  ou  leur  or  vif. 

VOMISSEMENT.  Ma-r 
tiere  desPhilofophes  au  noir, 


yp    UR 

(Tarce  qu'alors  elle  eft^n  pu- 
tréfaâion ,  que  la  putréfac- 
tion développe  &  fépare  le 
bon  du  mauvais^  qu'elle  ma- 
BÎfefte  ce  qui  étoit  caché^  & 
enfin  parce  que  la  Fable  dit 
que  Saturne  vomit  la  pierre 

3u'il  a  voit  dévorée  au  lieu 
e  Jupiter ,  &  que  dans  l'o- 
pération du  magiftere  le  noir 
efl  le  plomb ,  ou  le  Saturne 
des  Philofophes,  auquel  fuc- 
cede  le  gris-blanchâtre  qu'ils 
appellent  Jupiter. 

VOYAGEUR.  Mercure 
des  Philofophes ,  ainfi  nom- 
mé de  ce  que  la  Fable  die 
que  Mercure  étoit  leMefTa- 
ger  des  Dieux. 

Les  Voyages  d'Ofiris  ,  de 
Bacchus,  de  Néoptoleme, 
font  des  fyniboles  de  l'œu- 
vre Hermétique.  Voyez  les 
articles  de  ces  Divinités  ,  & 
les  Fables  Egypr.  &  Grecq. 
dévoilées. 

URANU5.  F.  CÉLUS, 
Ciel. 

URINA  TAXL  Eau  de 
tartre,  ou  tartre  difTous. 

URINA  VINL  Vinai- 
gre. 

URINAL.  (Sc.JIerm.) 
Fourneau  fecret  des  Philo- 
fophes ,  que  Flamel  dit  qu'il 
n'auroit  jamais  pu  trf>uver,fi 
Abraham  Juif,  ne  l'eût  peine 
avec  fon  feu  proportionné  , 
dans  s  lequel  confiée  une 
grande  partie  du  fecret. 


V  R 
.   TJRINAUS    HERBA. 
X-înaire. 

URINE  DU  PÉRI- 
CARDE. Eau  renfermée 
dans  le  péricarde. 

Urines  des  jeunes 
Colériques.  Mercure 
des  Philofophes,  félon  Ar- 
téphius. 

Urine  ou  Urine  d'En- 
FANS-  Un  grand  nombre  de 
Chymiftes  penfant  que  Tii- 
rine  humaine  éroit  la  vraie 
matière  dont  les  Adeptes 
font  leur  mercure,  ont  tra- 
vaillé chymiquement  IW/z^y 
&  Tont  fait  pafTer  par  toutes 
les  opérations  de  l'Art.  C'eft 
de-là  que  nous  font  venus 
Tinvention  du  fel  armoniac 
artificiel ,  refprit  volatil  d'u- 
rine ,  Se  le^phofphore  uri-^ 
neux.  Raymond  Lu/le  n'a 
pas  peu  contribué  à  cette 
erreur,  par  la  recette  d'une 
opération  fur  Vurine  inférée, 
dans  ces  recettes  fecretes  , 
de  même  que  Géber  &  plu- 
ficurs  autres  Philofophes  qui 
ont  fouvent  parlé  d'urine  & 
à* urine  d'enfans ,  quand  ils 
ont  traité  de  leur  matière. 
Mais  Philalethe  a  fixé  l'idée 
qu'on  dévoie  appliquer  à  ces 
exprelîîons  ,  lorfqu'il  dit 
qu'elles  ne  fignifient  autre 
chofe  que  leur  magiftere  par- 
fait au  btanc ,  comme  on 
peut  le  voir  dans  fon  Traité 
de  vera  confcciiont  Lapidis 
Phihfophici* 


Soufre. 


t;  S      V  u  «f 

Urtne  eft  aufli  une  me- 
fure  des  Anciens.  Elle  con-» 
tenoit  quarante  livres  de  vin, 
ou  trente-cinq  livres  d*huile« 

U  R  I T  U  R.  Cinabre. 
Rullandus» 

USFIDA.  Scories  d'or. 

USIFER.  ) 

USIFUR.  S 

USRUB.  Plomb,  Sa-, 
turne; 

.  WAMAS.    Vinaigre  des 
Philofophes* 

VULCAIN,  fils  de  Ju- 
piter .&  de  Junon  j  eut  à 
peine  vu  h  jour  que  fon  père 
le  jeta  du  ciel  en  terre ,  par- 
ce qu'il  le  trouva  trop  laid 
&  trop  difforme.  Il  tomba, 
dans  la  mer  y  ou  Thétis  aux 
pieds  d'argent ,  fille  du  vieil* 
lard  Nérée  *  le  reçut,  &  con- 
fia fon  éducation  a  fes  fœurs* 
(  Homère.  )  Vulcain  devenu 
grand,  fit  fon  féjour  dans, 
rifle  de  Lemnos.  Il  époufa 
Vénus,  ou  une  des  Grâces; 

Cicéron  compte  plufieurs 
Vuîcains.  Le  premier  étoit , 
dit-il ,  fils  du  Ciel  y  le  fe^ 
cond  du  Nil  ;  les  Egyptiens 
qui  le  regardoLent  comme 
un  de  leurs  grands  Dieux , 
le  premier  d'entr'eux  y  & 
leur  Dieu  tutélaire,  le  nom- 
maient Opas  t  le  troifieme 
étoit  fils  de  Jupiter  &  de  Ju- 
non ,  ou  de  Junon  feule ,  fé- 
lon Héfiode  r  le  quatrième 
étoit  fils  de  Ménalius* 
L  t  iv 


'  Les  Grée*  regardoîent 
Vulcain  comme  le  Dieu  des 
Forgerons  i,  ftî'orji^eron  lui*' 
même.  C*iîft  Hd^e'  qti'en* 
donne  B^odore"  de  Sicile  . 
lorfqu'il  dit  qnc  ce  Dieu  eu 
le  preifliêir  Auteur  des  ou- 
vrages Je  fer,  d'airain  & 
d'or,  en  un  mot,  de  toutes 
les  matières  fiifAîes. 

Tous  les  ouvrages  de  ce- 
Dieu  étoient  des  che Wœu- 
vres^  te)s  que  le  palais  du  So- 
leil; là  chûife  d'or  à  refîbrt 
qu'il  envoya  \  Junoo  pour  fe 
venger  d'elle,  &  dans  la- 
quelle cette  Déefle  fe  tiîouva 
prife  comtne  darxs  un  rrébu-»-* 
chet ,  la  ceinture  de  Vénus  , 
la  chaîne  imperceptible  dans 
lâqueîïe  il  arrêta  cette  Déefle 
dans  letems  qu'elle  étoit 
avec  Mars  ,  Iç  coHîc-r  d'Her- 
niîone,  Jps  armes  d'Achilhe 
et  celles  û^vc^ ,  la  couronné 
tfAriadne,  le  fimeux  chien; 
d'aifaiirqae  Jupiter  donna  ^ 
Europe;  Pan  dore,  cette  fem-, 
rae  qui"  a  tant  caufé  de  maux 
à  la  terre;  les  cymbales  d'ai- 
rain dont  if  fît  prefent  à  Mi-' 
rien'c,'<îî''î  îe<îdonnaà  Her- 
cule pour  chaffçr  les  oi féaux 
du  lac  Stymphalc;  enfin'  fa 
propre  mpifond^airairi. 

L^^,  Egyptiens  font  ceux.' 
^i'ont  h.?nôré  ce  Dieu  avec  ' 
plus  de  rehrittieuT  dé  gran-' 
deur  &  ne  .magnificence.  Ils 
lui  éîeyéheni  à.  AJeiuphis- uo 


.   .  JLJ.V  U  Z  .  . 

tempïe  fuperBe,  &  une  ftatiie 
colofl^Ie.  haute  de  foixante— 
(Juinze  pieds.  Les  RoisM'E— 
gypte  furent  pris  pendant 
long-tems  du  nombre  des 
Prêtres  qui  deflervoient  ce 
temple..  Le  bœuf  Apis  y 
étoit  rioarri  avec  beaucoup 
de  fpirts.  Foj^.Apis.  Lélioa 
l'ui  étoir  con^icré. 

Il  n^eft  pas  furprenanc 
qu'on  ait  regardé  Vulcain 
comme  le  Dieu  de  ceux  qui 
trsvâillentaux  métaux ,  puif» 
qu'il  eft  le  feu  même  qui  les 
forme  dans  les  entrailles  de 
I9  terre.  Les  chef-d'œuvres 
cju'on  lui  attribue  font  des 
ouvrages  purement  fabuleux 
qui  indiquent  les  qualités  de 
cTé  Dieu ,  &  la  façon  même 
de  le  repréfenter  avec  un 
bonnet  bleu  eft  aflèz  remar- 
quable. Ne  feroit-ce  pas  pour 
la  'inêroe  raifon  qu'on  don- 
noit  à  Neptune  une  efpeco 
de  manteau  bleu  ?  Vulcain 
eft  le  feu  des  Philofophes 
Hermétiques  ;c'eft  pourquoi 
I^ermès  &  les  Egyptiens  Ta- 
voient  en  fi  grande  vénéra- 
tion. Voyez  Texpiication  des 
fables  inventées  2  fon  fujet , 
dans  les  Fables  Kgypt.  & 
Ct.  dévoilées  ,  liv.  i  .Yea.  3. 
ch.'i.&  liv3.ch.Tî. 

UVULCARIA.  .  Laurier 
d^Alcxandrie. 

UZÎFUR.  Cînnbre  j 
Pi\?rrç  rougè  des  Sages. 


U  Z         X  A 

UZURUP.  Saturne, 
plomb. 

X.. 

XOn    trouve   VX  dans 
.  quelqties  Auteurs  pour 
défigr.er  \me  once. 

XANTHE ,  fleuve  de  là 
Troade ,  autrement  appelé 
Scamandre.  Les  Anciens  di- 
foient  que  Teau  de  ce  fleuve 
avoir  la  proprie'té  de  donner 
la  conîeur  d'or  à  la  toifon  des 
brebis  qui  en  buvoienr. 

XENFXHDON.  Para- 
ceîfe  a  donné  ce  nom  à  un 
préfervatif  contre  la  pefte  , 
qu'il  cotnpofoit  d'arfenic,  de 
diftame ,  de  crapauds  &  de 
plufieurs  (impies.  On  le  por- 
te en  amulette.  Rullaridu^. 

XENEXTON.  Voyci 
Xenechdon. 

XEROMIRUM.^On- 
guenc  defïïcarif.  ' 

XlPHïDiUM.  Ginveuî. 

XÏPHIUM.  Gînyeul. 

XÏR.  Mniiere  de  Tccu- 
vre  au  noir^  qu  en  putré- 
fafîion. 

XISSIUM.  Vinaigre. 

XISTAN.  .  Vert-de-gris 
en  poudre. 

XOLOCH  COPALLI. 
Gomme  copal 

XYLAGIUM.  Bois 
fainr. 

XYLOALOES.  Epis 
4'aioës. 

XYLOBALSAMUM, 


.  X  Y  Y  A  ï37 
Bois  de  l'arbre  qui  porte  le 
baume.     . 

XYLOCA^IA.  Bois  de 
canelle. 

Y. 

YALOS.  Verre. 
YARÏA   ou    JARIA^ 
Vert-de-pri^. 

YARIM.  Vert-de-grîs. 

YCAR.  Médecine  philo- 
fophique. 

YDENS.  Mercure. 

YDRICIUM.  Argent- 
vif. 

YDROCEUM.  Mercure 
des  Sages, 

YELDIE.  Matière  de 
Tceuvre  Hermétique.  Ce  ter- 
me fignitîe  auffi  quelquefois 
le  mercure. 

VELION.  Verre. 

YERCIA.  ]l^oix noire, 
ou  la  matière  de  Tceuvre  en 
putréfaftion. 

YESIR.  Terre  des  Sages. 
Prenez-garde  de  mettre  trop 
de  mercure  fur  la  terre,  lors- 
que vous  rimbibcrez  :  faîtes 
en  forte  qu'elle  en  foitfeulcr 
ment  couverte ,  &  ne  faire,s 
pas  furnager  le  .mercure  de 
deux  ou  trois  doigts,  comme 
dffent  "quelques-uns  5  parce 
que  la  terre  ferait  inondée  & 
fubmergée;  mais  lorfqu'Trr 
Jir  fera  Amplement  imbibé, 
mettez-le  dans  votre  vafe , 
que  vons  fceîîerez  hcrm.éti- 
quement.  Çl  Buccinct. 


Î38    Y  s         Y  H 

YEUX.  La  Fable  dit 
iqu'Ârgus  avoir  cent  yeux  , 
&  que  JuDon  les  tranfporta 
fur  la  queue  du  paon ,  après 
que  Mercure  eut  tué  Argus 
par  ordre  de  Jupiter,  qui 
vouloir  fe  défaire  de  ce  gar- 
^en  importun  ,  que  Junon 
avpît  donné  à  lo.  Ces  yeux 
de  la  queue  de  paon  font  les 
couleurs  de  l'Iris  qui  fe  ma- 
iiifedent  fur  la  matière  de 
Tceuvre  pendant  le  cours  des 
©pérations.  Voyei  Argus. 
Ybux  de  Poisson.  Les 
Philofophes  comparent  aux 
yeux  de  poiflbn  certaines  ef- 
peces  de  bulles  fulfureufes 
qui  s'élèvent  au-defliis  de  la 
matière  de  l'œuvre  5  ce  qui 
les  a  engagés  à  dire  qu'il  fal- 
loir tendre  des  filets ,  &  pê- 
cher le  poiffon  Echéneis  qui 
liage  ^dans  la  mer  phiIofo<- 
pbique.  Quelques  Adeptes 
ont  dit  que  la  matière  rcf- 
-fembloit  alors  à  du  bouillon 

fras,fur  lequel  furnagent  des 
toiles  de  graifTe  :  ils  ont  en 
conféquence  nommé  la  ma«^ 
tiere  en  cet  étSLt^Brodiumfd' 
ginatumm 

YFIR.  Mercure  des  Phi- 
lofophes  réduit  en  poudre 
impalpable,. comme  les  ato- 
nies qui  voltigent  aux  rayons 
du  foleill 

YGROPISSOS.  Bitume. 

YHARIT.  Matière  de 

Tceuvre  parvenue  à  la  cou- 


Ylr  YS 

leur  blanche  a  que  lesPbîlo- 
fophes  appellent  leur  argent* 

YLÉ.  Kor^r  Hylé. 

YLIASTRIQUE.  Voye[ 
Cagastrum. 

YLIASTRUM.  Pre- 
mière matière  de  laquelle  le 
foufre ,  le  fel  &  le  mercure 
des  Sages  ont  été  faits. 

YN,       1 

YOMO.S  Vert-de-gris. 

YOS,      \ 

YRIDIS.  Orpiment. 

YRIS.  Fer ,  Mars. 

YSIR.  Pierre  des  Sages, 
£c  le  mercure  duquel  on  la 
fait. 

Z. 

Zfîgnifioit  autrefois  une 
demi-once;  maïs  quel- 
ques-uns remployoientaudî 
pour  un  gros. 

ZAAPH.  Pierre  des  Phi- 
lofd^es,  ou  leur  foufre  par- 
venu au  rouge.  Il  efi  ainfi 
nommé  à  cauie  de  fa  qualité 
chaude  &  feche. 

ZADDAH.  Antimoine. 

ZAFARAM.  Limaille  de 
fer  brûlée  dans  un  vafe  de 
cuivre. 

ZAFFR  AM.  Ocre, 
terre  minérale  qui  participe 
du  fer. 

ZAHAU.  Magiftere  au 
rouge. 

ZAIBAC.  Mercure. 

ZAIBAR.  Argent-vif. 
Paracelfu 


fjK  ire 

ZAIDÏR.  Vénus,  &  Ton 
verr-de-gris. 

ZAMBAC.  Jafmîn. 

Z ANCRES.  Orpiment. 

ZANDARITH.  Moyen- 
nefubftancequi  participe  du 
corps  &  delVrprit,  c*eft-à- 
dire ,  du  volatil  &  du  ii%e> 
Anéphius  l'explique  du  ma- 
gîftere  ^u  bljnc  ,  ^i  drt  que 
c'eft  ia  même  chofe  que  Cof 
fufle  &  Cambar. 
,  ZARAS.  Or- 

ZARCA.  Jupiter  ,  étaÎDj 

ZARFA.  Etain. 

ZARFRAHOR.  Mercure 
des  Philofopbes, 

ZARNE,  Orpiment  des 
Sages. 

ZARNEC  ou  ZAR. 
N  E  C  K.  Soufre  des  Philo- 
fbphes. 

ZARNIC.  Orpiment. 
ZARSRABAR.    Argen- 
vif. 

Z  A  T  A  N  E  A.  Fleurs 

ZAUCRE.  Orpiment. 

ZAUHIRON.  Safon 
oriental. 

ZAZAR.  Sucre. 

ZEBD.  Beurre. 

ZEBED.  Excrément  hu- 
main. 

ZEBLICIUM.  Pierre 
Serpentine. 

Z  E  C.  Gomme  Adra- 
gant. 

ZECO.  Tragacanthe. 

ZEFR.  Poix. 


ZE  539 

ZEGL  Vitriol. 

ZEHERECH  ALC- 
K  A  S.  Vert-de-gris. 

ZF:IDA.  Mercure. 

ZELOTUM.  Pierre  mcr- 
curielle. 

ZELUS,  fils  dePallasfc 
de  Sryx,  fut  retenu  par  Ju- 
piter ,  en  récompenfe  de  ce 
que  fa  mère  a  voit  fecoani 
Jupiter  contre  les  Géans.  Ce 
Dieu  rendit  au  fil  de  grands 
honneurs  à  cette  Déefle  ,  la 
combla  de  préfens,  &  vou- 
lut que  Ton  nom  fûit  employé 
dans  le  ferment  inviolable 
des  Dieux. 

ZEMASARUM.  Cina- 
bre. 

ZFMECH.  Pierre  Laznl. 

ZENGÏFUER.  Ci- 
nabre. 

ZENIC.  Mercure  des 
Pbilofophes. 

ZÉPHYRE.  Vent  epfent 
des  Ditux.  C'eft  la  pierre 
au  bbnc, 

ZFRACHAR.  Mercure. 

ZERCI.  Vitriol. 

ZERICUM.  Arfenîc. 

ZERIFARI.  Petit-lait. 

2ERNA.  MonlTe. 

ZERNIC.  Orpiment  des 
Phiîofophes. 

ZEROBILEM.  Zo- 
diaque. 

ZERUMBETH.  Behen* 

Z  E  T  È  S  ,  fils  d'Antiopç 
&  de  Jupiter,  &  frère  d'Am- 
phion.  KojqAMPHlON. 


J40    ZE  ZI 

ZETHES  ou  ZETHUS  , 
fils  de  Borée  &  frère  de  Ca- 
lais ,  fut  lin  des  Argonautes, 
&  travailla  avec  Ton  frère  à 
délivrerPhynée  des  Harpies 
qui  le  tourmentoient  fans  re- 
lâche. Voyez  les  Fables  dé- 
voiles ,  liv.  a.  ch.  I. 
.  ZIBACH.  Magiftere  au 
blanc. 

ZIBUTUM.  Mercure, 

ZIMAR.  Ver-Je-grig. 

ZIMAX.  Vitriol  vert 
d'Arabie,  duqusl  on  fait  Tai- 
jain.  Pianifcampi* 

ZIMEN.  Vitriol. 

ZINCH.  Voyei  ZiNK. 

ZINGAR.  Vert-de-gris. 

ZINGIFUR.  Cinabre. 

ZINIAR.  Vert-dc-gris. 

ZINIAT.  Levain  ,  fer- 
ment. 

ZINK. Minéral  métalli- 
que,ou  inêlange  de  plufieurs 
métaux  non  roftrs ,  au  nom- 
bre de  qxiatre ,  maisljni  ont 
l'apparence  de  cuivre.  P/<2- 
nifcampL  le  zink  vulgaire 
cft  une  efpece  d*anti moine 
blanc ,  qui  blanchit  l'etain  & 
jaunit  le  cuivre  rouge.  C'eft 
avec  lui  qu'on  f^iit  lefimilor. 
Quelques-uns  le  font  avec  la 
tuthie.  Plufieurs  Chymifres 
ont  travaillé  fur  le  zir.fc,  par- 
ce qu'ils  oiit  cru  qu'il  étoic  la 
matière  du  grand  osiivre.  La 
Chymie  dévoilée  de  Delo- 
que  &  les  ouvrages  de  Ref- 
pour  en  font  une  preuve.  Ils 


zr     zo 

fe  &nt  imaginés  qu'il  fâllblc 
réduire  le  zink  en  fleurs,  puis? 
en  fel  &  en  eau  ardente ,  & 
le  fixer  avec  le  nitre.  La  Chy- 
mie a  fait  de  très-belles  cho- 
fes  avec  le  zink. 

ZIPAR,  Rhubarbe. 

ZIT.  Soufre  rouge  des 
Philofophes. 

ZITHUM.  Bière. 

ZIVA,  Pierre  des  Sages 
au  blanc* 

ZIZiPHAouZIZYPHA. 
Jujube. 

ZIZIPHUSouZIZY- 
PHUS.  Jujube. 

ZODIAQUE.  Cercle 
imaginé  dans  le  Ciel  y  & 
qu'on  fuppofe  pofé  de  biais 
entre  les  deux  parties  du 
monde.  Il  eft  coupé  à  angles 
obliques  de  vingt- trois  de- 
grés &  demi  par  l'Equateur 
au  commencement  des  fi- 
gues du  Bélier  &  de  la  Ba- 
lance. Le  Zodiaque  partage 
le  Monde  obliquement  à  l'é- 
gard de  l'Equateur ,  en  deui 
parties  égales ,  dont  Tune  eft 
appelée  feptentrionale^dans 
laquelle  font  les  fignes  fep- 
tentrionaux;on  nomme  l'au- 
tre partie  méridionale  ,  & 
elle  contient  les  fignes  méri- 
dionaux. 

L'obliquité  du  Zodiaque 
&  le  cours  biaifant  du  Soleil 
contribuent  à  produire  la  di- 
verfe  température  des  fai- 
fons.  Ils  fervent  à  h  généra-^ 


7;o 

tîon  des  thofes  vivantes  en 
montant  vers  notre  Zénith , 
&  à  la  corraption  en  defcen- 
dant  vers  le  Nadir, 

On  divife  ordinairement 
le  Zodiaque  en  douze  parties 
égales  qu'on  appelle  Signes, 
dont  la  fuite  fe  compte  d'oc- 
cident en  orient,  en  com- 
mençant par  le  point  où  le 
Soleir avançant  de  fon  mofl- 
yement  propre  ,  paffe  .de  la 
partie  méridionale,  du  globe 
à  la  partie  feptentrionale. 
C'eft  le  premier  degré  idti 
premier  ii;gne  du  printèm^ 
appelle  Ariee  on  le  Bélier. 
Ces  douze  fignes  occupent 
les  doaze  mots  de  l'annéO', 
&  Té  Sdieil  entre  tous  les 
mois  di^s  un  de  ces  fig«e&^^ 
dont  iesBoms  font  le  Bélkr 
ou  Aries  ,  le  Taurèaiv  ^ 
Tduru^  j  le»  Gémeaux- ^u 
Gemini  y ifiÈweviffe  oii  Can*- 
<er^  letiioft  ou  Léo ,  la  Vier- 
ge ou  Virgô  ,  4a  Balancé  oti 
Bilane^^Q  Scorpion 'ml  ifec^^ 
fias  V  le  Sagittaire  oii  ''^'gi^ 
wWm*,  feCàplicôfneol»  Câf- 
pricorkiis'  ^  lô^  Verfeaw'^u 
'Aqaariusi-  '•  -  ^  '' ■•"'"'  - ^ 

i  Eetf .'  rrois*prcmiers  ôecu- 
|fe»tte8  tt^€tnots  duipiin- 
tems  ,  les  trois  fuivtfn^^eiix 
de  l'été,  la  Balance, le  Scor- 
^ôÎTT^fcte^Sé^ttaîre  fe  ttou- 
vent  dansKaotomne ,  -&  les 
Tràiff  derniers  dans  i^tviei^f'^ 

-  Les  fix  pretni€rs-*»if*/fp- 


ZO  ï4t 

tenirionaux  ,  &  les  fix  der- 
niers méridionaux.  On  ap- 
pelle encore  les  fix  premiers 
afcendans  ,  parce  que  le  So- 
leil depuis  le  premier  degré 
do  Capricorne  jufqu^à  la  fin 
des  Gémeaux  ,  monte  & 
s'approche  de  notre  Zénith , 
'on  point  central  ;  &  les  fix 
-autres  defcendansy  parce  que 
'4e  Soleil,  en  y  paiîanr,  s'éloi- 
gne de  notre  Zénith. 

Les  Aftrologues  difentqiie 
lorfqu^jne  planète  fe  trouve 
dans  certains  de  ces  fignes  , 
elle  a  plus  de  vertUj  quefes 
influences  font  plus  effica- 
ces'» &  ce  figne  e^  appelé 
tsakation  ;  le  figne  oppofé 
fe  nomme  dijedionouckût^ 
comme  fi  la  planète  y  per- 
<iôit  quelque  cticffe  de  fa  ver- 
tu. Ainfi  lorfque  le  Soleil  fe 
trouve  dans  le  Bélier^  il  eft 
dans  fon  exaltation  ,  &  la 
Balance  eft  fa  déjéaion.  Le 
Taureau  eft  l'exaltation  de 
ilâLune,  &  le  Scorpion  ùi 
chute.  Le  Lion  eft  l'exalta- 
tion de  Mercure  ,  &  le  Ver- 
»ïîe4U  fa  déjeaiôn,.:  la  Vierge 
eft  auffi  rex?it«tion  de  Mer- 
cure &'Ies.'Poîfïônff  fa  chute, 
parce  qu'excepté  fe  Soleil  & 
îa  Lune ,  chaque  planète  a 
•deux  fignes  d'exaltation  & 
'deux  de  déjeftion-,  comme 
eUesont  anfli  deitx  tnaifons. 
''  «La  maifon  propre  du  So- 
•Idl  eft  le  Lion ,  celle  de  h 


54*  ZO 

Lune  eft  l'Ecreviffe.  Celles 
de  Mercure  font  le.s  Gé- 
meaux &  la  Vierge:  le  Ca- 
pricorne &  le  Verfeau  font 
celtes  de  Saturne  ,  dont  la 
Balance  &  le  Scorpion  font 
l'exaltation  ^  &  le  Bélier  & 
le  Taureau  la  chute.  Jupiter 
a  pour  maifons  les  PoiiTons 
&  le  Sagittaire  ,  pour  exal- 
tation rËcreviiîe  y  &  pour 
déjedion  le  Capricorne,  Les 
maifons  deMars  font  le  Scor- 
pion &  le  Bélier  ,  fon  exal- 
tation eft  le  Capricorne  ,  & 
fa  chute  rEcreviffe.  Vénus 
a  pour  maifon  le  Taureau  & 
k  Balance^  pour  exaltation 
le  Verfeau  &  les  Poiflons, 
&  pour  déjeâion  le  Lion  & 
la  Vierge. 

Ces  fignei  ont  auffi.des 
qualités  relatives  à  celles  des 
âémens.  Trois  font  ignés  o^ 
chauds^  favoir  le  Bélier  y  le 
Lion  Se  le  Sagittaire  ;  trois 
aériens,  les  Cerneaux  »  la 
Balance  &  le  Verfeau  ;  troiss. 
aqueux ,  le  Cancer  ,  le  Scor- 
pion &  les  Poiflbns  ;  troi^ 
lerreftres,  lô  Taureau,  la 
Vierge  &  le  Capricorne* 
,  On  en  compte  anffi  fix 
mafcnlins  &  diurnes  ,  qui 
font  le  Bélier^  le^GemeauTC, 
le  Lion,  la  Balance,  le  Sa- 
gittaire,&  le  Verfeau  ;&fix 
féminins  noâurnes,  fayoîr. 
le  Taureau  ,  l'EcreviiTe  ,  la 
Vierge,  le  Scorpion ,  le  Ca^ 


ZO 

prkome  &  les  Poiflbns; 

Les  Egyptiens  qui  avoient 
obfervé  les  Aftres  &  niefuré 
leur  cours ,  partagèrent  Tan- 
née en  mois  6c  en  faifons,  fa 
réglant  fur  le  cours  du  So- 
leil, &  les  mois  fur  celui  de 
la  Lune^&diviferant  leCteL 
en  doute  parties ,  à  chacune 
defquelles  ils  donnèrent  le 
nom  d*un  animal.  Lucien 
{Traité  de  rAfirologiejudi' 
claire  ). a  joute  que  les  Egyp"* 
tiens  réveroient  le  bceufApis 
en  mémoire  du  Taureau  ce- 
iefte»  &  que  dans  l'Oracle 
qui  lui  étpit  confacré ,  on  ti- 
roit.les  prédiétions  de  la  na- 
ture de  ce  figne ,  comrae.les 
;  Africains  de  celle  du  Bélier^ 
en  mémoire  de  Jupiter  Am- 
mon  qu'ils  adoroient  .fous 
ceti;^' figure.  -.  ,  > 

LesEgyptienst^rureCitdonc 
reconnoîere  quet;3^9  quali- 
tés femblables ,  quelqu'ana- 
{Idgiç  dans  ce^  fignes  &  les 
4ini|iiaux  quiles  repréfen- 
loie|it$  c'étdte  £tns  doute  ce 
qui  leur  avoi^r^^au®  donné 
iH^H^'inve^tet  M  fabte.de  la 
métaroorphofe  deç  Dieux  en 
aniniaux  ,  pour  ^iter)  de 
^tomb^r  entre  .le^mailis  de 
TypheiQ. 

^*  4  Duxqut  gr^gis^faJupifer^ 

?     undcj  recurvis; 
If  une  quoquê  fanhaturLibys 
.    b  pmnCornibus  AmmOTif.^ 


zo 

Diane  avoit  prisf  là  figure 
d*iine  chatte,  FeUforor  Pha' 
bi  ;Bacchus  celle  d'un  bouc, 
Proies  Stmeleia  capro',  Ju- 
non  ceHe  d'une  vache  blan- 
che ,  Niveâ  Saturnia  vaccâ  ; 
Mercure  fe  cacha  fous  celle 
de  l'ibis  ,  Cyllemus  ibidis 
alis  ;  Vénus  (ous  celle  d'un 
|>oifron  ,  Pifcc  Venus  latuit, 
ou  ,  comme  dit  Manilius^ 
{AJlr*  L  4.  )  Inferuitquefuos 
fquammofis  pijcibus  ignés. 

Ces  qualités  chaudes,  froi- 
des ,  aqueufes  où  feches  fu- 
rent donc  les  raifons  qui  en* 
gagèrent  les  Egyptiens  à 
donner  aux  planètes  &  aux 
fignesdu  Zodiaque  des  noms 
d'animaux  ,  &  appelèrent 
ces  conftellations  maifons  ou 
lieux  dans  lefquels  les  plane* 
tes  faifoient  leur  féjour  pafla- 
ger  pendant  leur  cours. 

Quand  Hermès  ou  fes  Dif* 
ciples  eurent  obfervé  la  mê- 
me analogie  entre  les  Planè- 
tes &  les  lignes,  ou  du  moins 
qu'ils  eurent  imaginé  les  mè» 
mes  qualités  dans  Vénus  & 
le  Taureau  ,  par  exemple  , 
ils  afllgnereiit  lé  Taureau 
pour  maifon  à  Vénus ,  Âries 
pour  celle  de  Mars  «  Gemini 
pour  celle  de  Mercure ,  le 
Lion  pour  celle  du  Soleil ,  le 
Cancer  pour  celle  de  la  Lu- 
ne, &  ainli  des  autres. 

Les  Philofophes  Difciples 
d'Hermès  ont  ei^égardà  tou- 


ZO  J4à 

tes  ces  obfervations,  &  s'y 
font  conformés  dans  leurs 
raifonnemens  fur  les  fept  pla- 
nètes terreftres,'ouIesfept 
métaux.  Ils  les  ont  comparé* 
aux  planètes  célefles ,  &  leur 
ont  fuppofé  un  cours  qui  for« 
me  Tannée  philofophique. 
Paracelfe  clit  qu'il  faut  faire 
parcourir  àSaturne  toutes  les 
ipheres  des  autres.  Bafiîe  Va- 
lentin  dit  dans  la  6®  Clef: 
ce  Remarque  qu'il  faut  que 
»  tu  fouleves  la  Balance  cé- 
»  Iefte,&  que  tu  mettes  dans 
»  le  côté  gauche  le  Bélier,  le 
»  Taureau  ,  PEcreviflb^  le 
ï>  Scorpion  &  le  Capricorne, 
3»  &  dans  le  côté  droit  les 
»  Gemeaux>  le  Sagittaire,  le 
n  Verfeau ,  les  Poiffons  &  la 
i>  Vierge  ;  fais  que  le  Lion 
»  porte-or  fe  jette  dany  là 
»  fein  de  la  Vierge ,  &  que 
»  ce  côté-là  de  la  Balancé 
*»  pefe  plus  que  Pautre.  En- 
»  fin  que  les  douze  Hgnes  da 
Il  Lion  Zodiaque  faifant  leurs 
n  conftellations  avec  lesTept 
»  Gouverneurs  de  T Univers, 
»  fe  regardent  tous  de  bon 
»  œil ,  oc  qu'après  que  toutes 
»  les  couleurs  feront  pa fiées, 
»  la  vraie  conjondion  fe  fafie, 
»  &  le  mariage ,  afin  que  le 
»  plus  haut  fou  rendu  *Ie  plus 
M  bas ,  &  le  plus  bas  le  plus  -' 
^  haut.  »  Q. 

Plufieurs  ChymiftesHer-o, 
métiqueâobt  dit  qu'il  falloi;^^ 


-fo^LU- 


544  Z  O 

commencer  rœiivre  au  prin- 
tems,  par  le  cours  du  Soleil 
dans  les  fignes  du  Bélier  y  du 
Taureau  &'de  Gemjnij  d'au- 
tres eji  hiver  i  par  le  Capri- 
corne, le  Verfeau  &  les  Poif- 
ibiVs.  C'eft  que  les  uns  en 
$*exprimant  ainfî  ,  ont  eu 
égard  à  h  matière  qu'il  faut 
prendre  pour  faire  l'œuvre, 
&  les  autres  aux  première^ 
opérations.  Le  Cofmopolitç 
dit  que  leur  mercure  fe  tire 
du  ventre  d'Aries,  au  moyen 
de  leur  acier ,  que  dans  un 
autre  endroit  il  appelle  ai- 
mant^ &  ajoute  qu'il  y  a  un 
fécond  acier  fembtable  au 
premier ,  créé  par  la  Nature 
même  .-celui  qui  fâura  Tex- 
traire  des  rayons  du  Soleil 
&  de  la  Lune  ,  trouvera  ce 
que  tant  de  gens  cherchent. 
Un  d  e  leurs  hiéroglyphes 
Xepréfente  Atlas  portant  fur 
les  épaules  la  fphere  du  Mon- 
de ,  fur  laquelle  eft  marquée 
une  partie  du  Zodiaque,  qiii 
renferme  les  fix  fignes  dont 
j*ai  parlé  plus  haut,  &  la  fi- 
gure du  Soleil  entre  les  fïgnes 
des  Poiflbns  &  du  Bélier ,  & 
la  Lune  sy  trouve  placée 
entre  le  Verfeau  &  les  Pc^f- 
fons.  Le  Cofmopolitç ,  (Je 
concert  avec  les  autres  Phi - 
lofophcs  &  les  Aftrologues, 
pUcenr  les  plan  êtes,  ^diftér 
Lremtnem  des^Aftronotçes. 
'^eui:-ci  mettent^ Saçurnç,!^ 


iZO 

plus  iiaut')  enfuiceTupiter  en 
defceudant  ^  puis  Mars  ,  le 
Soleil ,  Mercure,  Vénus  & 
la  Lune.  «  Afin-  que  vous 
'>  puiflîez  mieux  concevoir 
»>  comment  les  métaux  s'al- 
»  lient  &  donnent  leur  fe- 
»  mence  »  obfexvez  le  Ciel 
»  &  les  fpheres  des  plane-  ' 
>ïtes^  dit  le  Cofmopolite> 
»  (  Traâ,  5»  ).  Voyez  que 
»>  Saturne  eft  le  plus  élevé , 
»  Jupiter  jui  fuccede  ,  puis 
»  Mars,  enfuite  le  Soleil , 
»  Vénus ,  Mercure  &  la  Lu- 
»  ne.  Confidérez  que  lesver- 
»  tus  des  Planètes  ne  mon- 
3^  tent  pas,  mais  defcendeni; 
3J&  rcxppriepce  nous  ap- 
»  prend  que  de  Vénus  on  ne 
»  fait  pas  Mars,  mais  bien  de 
«Mars  Vénus  ,  parce  que 
»  celle-ci  b  fa  fphere  phis 
»  bafle.pe  même  on  change 
»  aifément  Jupiter  en  Mer- 
«  cure,  parce  que  J  upiter  eft 
»  le  fécond  en  defcendant 
»  du  ÇieL  &  Mercure  le  fe- 
f>  cond  en  montant  de  la  ' 
«Terre;  Saturne  eft  le  plus 
»haut,  &  la  .L"ne  la  plus 
»  baffe.  LeSolfiil  fe  trouvant 
«  au  milieu;,  fe  mêle  avec 
»  toutes  les  autr^es  planètes , 
.»inaisilne  f^uroit  jamais 
>»  être  pqçfedionné'  par  les 
.3>  inférieures.  Sachez  donc 
»  qu'il  y  a  une  grande  cor*- 
i»>refpondaup^,entre  Saturne 
j^  §u  Jaf^ui^^au  milieu  def- 
»  quel» 


y»: 


.;.c.f 


zo 

Il  quels  le  Soleil  fe  trouve 
»  placé  s  qu'il  y  a  aujfli  beau- 
SI  coup  d'analogie  entre  Ju- 
»  piter  &  Mercure,  de  même 
>^  qu'entre  Mars  &  Vénus  , 
p  parce  que  le  Soleii  Te  trouve 
3d  aniu  entre  ces  planètes,  n 

L'Anonyme  qui  a  j-oînt 
tine  figure  hiéroglyphique! 
la  Table  d'Emeraude  d'Her* 
mes  y  a  placé  les  planètes  un 
peu  différemment  5  il  n'a  pas 
eu  en  vue  de  préfenter  leur 
cours 9  mais  feulement  leur 
pcfuion  relative.  Il  a  mis  au 
haut  &  fur  îa  même  ligne  le 
•  Soleil  &  la  Lune»  au-oeflous 
du  Soleil  9  Mars  &!  Saturne  s 
de  l'aqtre  c&:é  fous  la  Lune  , 
Vénus  &  puis  Jupiter  ,  & 
JMerciitf  au  milieu  de  toutes. 

On  voit  par  ce  que  nous 
avons  dit  jufqu'ici^quele^o* 
diaque  des  Philofophes  o*eft 
pas  le  même  que  le  Zodia- 
que célefte ,  quoique  le  pre^- 
tnier  aie  un  grand  rapport 
par  fes  qualités  avec  le  fé- 
cond. Les  fignes  des  Philo- 
fophes  font  les  opérations  dç 
l'œuvre  qu'il  faut  parcourir 
pour  parvenir  à  leur  autom- 
ne ,  dernière  faifon  de  leur 
année,  parce  qu'elle  eft  celle 
oh  ils  recueillent  les  fruits  de 
leurs  travaux^  Voye{  Sai- 
4S0NS.  Ces  qualités  aérien- 
nes y  aqueufes  ,  chaudes  & 
terreftres  font  les  états  diiFé- 
rens  oi)i  fe  trouve  leur  m4* 


ZO  J4J 

tiere  pendant  le  cours  des 
opérations.  L'aérienne  mar- 
que la  volatilifation ,  l'hu- 
mide ou  aqueufe  la  dfifIoIu-«* 
rion  y  la  terreftre  &  Tignée  la 
fixation,  La  diifolution  &  la 
purréfaâion  de  leur  ^r  eft 
leur  hiver  ;  pendant  ce  tems- 
là  leur  Soleil  cueilli  au  prin- 
tems,  parcourt  les  fignes  du 
Capricorne ,  du  Verfeau  & 
des  Pbiffons.  De- là  il  pafle 
dans  les  autres  fignes  en  ré- 
trogradant toujours  ,  dans 
chaque  faifon  ,  de  mahiere 
qu'à  la  fin  il  fe  trouve  dans 
le  lieu  de  fon  exaltation  d'oii 
il  étoit  parti ,  &  puis  dans  ft 
propre  maifon ,  qui  eft  le 
leion  porteur  ,  comme  Fa 
dit  Bafile  Valentin.  C'eft  la 
raifon  pour  laquelle  cet  Au« 
teura  dit  qu'il  falloit  le  met- 
tre dans  ta  Balance ,  &  Iq 
jetter  dans  le  fein  de  la  Vier- 
ge y  faifant  en  forte  que  ce 
côté  de  la  Balance  pefe  plus 
que  l'autre,  c'eftrà-dire,  que 
le  fixe  l'emporte  fur  le  vo- 
latiK  Tous  les  lignes  aériens 
&  aqueux  font  volatils ,  ^ 
les  chauds  de  même  que  les 
terreftres  font  fixes, L'air  des 
PhiIofophe%  eft  caché  dans 
leur  eau  ,  &  leur  feu  dans 
leur  terre.  Celui  qui  veut 
étudier  la  Philofophie  Her- 
métique, doit  d')nc  faire  lob- 
jit  de  fes  méditations  du  Zo^ 
dicqnedesPhilofophes,  ob* 
Mm 


?46  ZO 

ferver  bien  férieuferoent  les 
qualités  relatives  de  leurs 
plafîeces  &  de  leurs  fignes  $ 
voir  en  quoi  ils  différent  «  & 
en  quoi  ils  fe  refTemblenc  , 
pourquoi  Tune  trouve  fon 
exaltation  dans  un  ligne  qui 
fert  de  maifon  à  Tautre ,  & 
d*oîi  cela  peut  provenir  j 
'  pourquoi  on  a  placé  une  pla- 
nète dans  un  iigne  plutôt 
que  dans  un  autre ,  &  enfin 
quel  rapport  ont  ces  fignes 
avec  les  faifons  philofophi- 
ques ,  &  la  correfpondance 
des  planètes  relativement  à 
leur  pofition  ,  tant  dans  les 
fignes  du  Zodiaoue,  que  dans 
le  Ciel  dont  parle  le  Cofmo* 
poli  te. 

ZOPISSA.  Poix, 


ZO  ZV 

ZORABA.  Vitriof. 

ZORUMBETH  ou  ZE- 
RUBETH ,  eft  une  efpece 
de  Zcdoairc  qui  a  la  racine 
ronde. 

ZOTICON.  Magiftere 
des  Philofoplies  poulTé  au 
blanc  parfWt. 

ZUB  ou  ZUBD.  Beurre. 

ZUCCAIAR  ou  ZUC- 
CAR.  Fleurs  à^AgmU' 
caftus. 

ZUMEC.  Soufre  des 
Pbilofophes  au  rouge. 

ZUMELAZULI.  Magif- 
tere parvenu  à  la  rougeur 
de  pavot. 

ZUNZIFAR.  Cinabre. 

ZUNITER  ou  ZITTER 
&  ZUVITER.  Marcaffite. 

ZYMAR.  Vcrt-de-gtis. 


FIN. 


Ihlll ■i-liÉ-iii-iiiit ¥iii  I   ri    ■■■mil  % 

PRIVILEGE  DU  ROL 

LO  U I S ,  par  la  grâce  de  Dieu  j  Rot  de  France ,  & 
de  Navarre  :  A  nos  atnés  »  &  féaux  Confeillers  lei 
Gens  tenans  nos  Cours  de  Parlement ,  Maîtres  des  Rer 
quêtes  ordinaires  de  notre  Hôtel ,  Grand  Confeil ,  Prévôt 
de  Paris,  Baillifs ,  Sénéchaux,  leurs  Lieutenants  Civils  , 
&  autres  nos  Jufticiers  qu'il  appartiendra  j  Salut.  Notre 
amé  le  Sieur  Jean-Baptifte-Claude  Bauche  ,  Libraire  à 
Paris ,  nous  a  fait  expofer  qu'il  defireroi  t  faire  imprimer, 
&  donner  au  Public  des  Ouvrages  qui  ont  pour  titre  : 
Caroli  altionis  enumcratio  metKodicà  fiirpium  Littoj-is  êf 
agriNiceœnfis;  FABLES  EGYPTIENNES  ET  GRECQUES, 

ù  le  Dictionnaire  Mythô-Hermitique  ,  par 
Dont  Pernety  ;  la  Topographie  de  V  Univers  ^  pat 
rAhhé  ExpïUy\  s'il  nousplaifoit  lui  accorder  nos  Lettres 
de  privilège  pour  ce  néceflaires  :  A  ces  causes  ,  vou- 
lant favorablement  traiter  TExpofant ,  Nous  lui  avons 
permis  &  pertpettons  par  ces  Préfentes  de  faire  impri- 
per  lefdits  Ouvrages  autant  de  fois  que  bon  lui  femblera, 
&  de  les  vendre  ,  faire  vendre  &  débiter  par  tout  notre 
Royaume  pendant  le  tems  de  (îx  années  confécutives ,  à 
compter  du  jour  de  la  date  desPréfentes.  Faifons  défenfe 
à  tous  Imprimeurs  ,  Libraires  ,  &  autres  perfonnes  de 
quelque  qualité  &  condition  qu'elles  foient ,  d'en  sntro«p 
duire  d'impreffion  étrangiere  dans  aucun  lieu  de  notre 

.  obéiflance  $  comme  auffi  d^imprimer  ou  faire  imprimer  , 
vendre ,  faire  vendre ,  débiter  ni  contrefaire  lefdits  Ou- 
vrages ,  ni  d'en  faire  aucun  extrait  fous  quelque  prétexte 
que  ce  (bit,  d'augmentation,  corredion,  changement, ou 
autres,  fans  la  permiflîon  exprefle  &  par  écrit  dudit  Éxr 
pofant  ^  ou  de  ceux  qui  auront  droit  de  lui  ,  à  peine  de 
confifcation  des  Exemplaires  contrefaits,  de  3OO0  liv^ 
d'amende  contre  chacun  des  contrevenans,  dont  un  tiers 

.  à  Nous,  un  tiers  à  l'Hôtel-Dieu  de  Paris ,  &  l'antre  tiers 
audit  Expofant,  ou  à  celui  qui  aura  droit  de  lui  ,&  de  tous 

'  dépens ,  dommages  &  intérêts;  à  la  charge  que  ces  Pré- 
fenteç  feront  enrcgiftrées^tout  au  longfup  îe  Regiflrede 


dans  trois  mois  de  la  date  d'-celles,  que  l'impreffion  def- 
dits  Ouvrages  îen  fime  dans  nocre  iloyauine ,  &  non  ail- 
leurs y  en  bon  papier ,  &  beaux  csraâeres,  confortnément 
&lafeml)eimpriiti&e,attacli^epmtrtnodelefoqsleContre* 
fcel  des  Pr^fentes ,  que  f'knpétf  atit  fe^onformera  en  tout 
aux  Régtemens  de  Ja  Librairie,  &  notamment  à  celui  du 
î6  Avrii  1715^;  qu'avant  de  les  expofer  en  veftte,  les  Ma- 
fnkfcrits  qui  auront  lervi  de  Copie  à  Fimprellion  defdits 
Ouvrages,  feront  rerni^dans  le  même  état  oîr  l'Approba- 
tion y  aura  été  donnée,  es  mains  de  notre  très-cber  &  féal 
Chevalier  ^  Chancelier  de  France  Je  Sieur  de  Lamoignon  ^ 
&  qu'il  en  fera  enfuite  remis  deux  Exemplaires  dechacua 
dans  notre  Bibliothèque  publique,  un  dans  celle  de  notre 
Château  du  Louvre ,  &  (m  dans  celle  de  notre  très^het 
&  féal  Chevalier  9  Chancelier  de  France  le  Sr«  de  Lamoi-* 
gnon  ;  le  tout  à  peine  de  nullité  des  Préfentes;  du  contenu , 
defquelles  vous  mandons  &  enjoignons  de  faire  iouîr  te* 
dit  Expofanr,  êc  (es  ayans  caufes, pleinement  & paifible- 
tnent  fans  fouffrir  qu'il  leur  foit  fait  )aucun  trouble  ou  em- 
pêchement. Voulons  que  la  Copie  des  Préfentes  qui  fera 
tmpf^imée  tout  au  long  au  commencemenf^ou  à  la  fin  dn* 
dit  Ouvratze/oit  tenue  pouf  duement  f»gnifiée,&  qu'aux 
Copies  GolUtionnées  par  l'un  de  nos  amés  &  féaux  Con- 
feillers-Secrétaires,  foi  foit  ajourée  comme  à  TOriginaU 
commandons  au  premier  notre  HuidSer  ou  Sergent  for  ce 
requis  de  fa^re  pourrexécutiond'icelles  tous  Aâes requis 
'  fe  néceilVires  ,  fans  demander  autre  permiflion  ,  &  no* 
robftant  clameur  de  Haro i  charte  Normande,  fie  Lettres 
^  ce  contraires»  Car  tel  eft  notre  plaifir.  Donné  à  Ver^ 
failles  le  2.4  jour  du  mois  d^Oâobre ,  Tan  de  grâce  17^7. 
fe  de  notre  Règne  le  quarante-troineme;  Par  le  Roi  ea 
fon  Confeil. 

LÉ  BEGUE* 

Regijîr^^farlf  R^'gfflre  t^t*  de  la  Chdmhre  Royaîâ  de/ U- 
traires  &  Imprimeurs  de  Paris  ^1^**.  144.  fol.  4l8.  confor'* 
mément  aux  anciens  Réglemens  conjirmés  par  celui  du  18 
Février  172).  A  Paris  ,  le  17  Oâohre  1757. 

F.  Q.  L£  MERCIER ,  Syndic. 


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