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DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMÉTIQUE
i?,;.fr \
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DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMÉTIQUE,
DANS lEQUEL ON TROUVE .
Les Allégories Fabuleuses des Poètes,
XBS Métaphores, les Énigmes et lis
Termes barbares des Philosophes
Hermétiques expliqués.
Tar Dom Antoine-Joskph Pbrnetyj Religieux
Bénédiâin de la Congrégation de Saint-Maur. .
Sapiens animadvertet parabolam & inierpretationem , verba fapUntum »
& étmgmata eorum» Prov. i. v. tf.
Prix^ 6 liv.
rel.
^
A P A R I S,
Chez Dit AL A IN Tainë, Libraire, me Saint- Jacques ,
N». 140.
M. DCC LXXXVII.
ATKC APPUOBATION, IX PIIIVII.E©! ©C KOI*
THE N}-' ' ^' 'i'C)l-vfc^l
PUBLIC L:I:- H AÂ^
414750
R
PRÊFA CE.
JAMAIS Science n eut plus befoin de Diâionnaîre
que la Philofophie Hermétique* Ceux dans les
mains de qui tombent les Livres fiaits fur cette ma-
tière, ne fauroient en foutenir la ledMirc une diemt-
heure feulement 5 les noms barbares qu'on y trou-
ve, femblent vuides defens, & les termes équivo-
ques qui font pjacés à deffein pref^ue dans toutes
les phrafes, ne préfentent aucun fens déterminé.
Les Auteurs avcrtiflcnt eux-mêmes qu^on ne doit
pas les entendre à la lettre, qu'ils ont donné mille
notns à une même chofe; que leurs Ouvrages ne
font qu'un tiffu d'énigmes, de métaphores , d'allé-
gorie^-préfentées même fous le voile de ternes
ambigus, &qu il faut fe défier des endroits qui pa-
roiflcnt faciles à entendre à la première ledure (i).
( I ) Nolité in ledione
meorum fcripcorum inbaz-
jere fyllabis , fed legcndo
Hcique confidcrate naruram ,
& cjufdem poMîbilitarem.
Cûfm. Praf. in Mnigma.
Vcritaiis amator paacos
autores , fed opimac nots
& explorais fidei manibas
teiat 3 faciUa intellecî^a fuf-
peâa habeat , maiimè ia
myfticismominibus , & ar-
canis opetationibuss in obf-
curis enim veritas delitefcit,
nec uaquam^olofius quam
quum apertè , nec veriiîs
quam cum obfcurè fcribunt
Philofophi. Arcan, Hermet.
I* PkUof, opus , can, 9.
' A maltiplici verborum lî'-
aïV]
VJ P R é F A C B,
Ils font myftcre de tout, & /emblent n'avoir écrit '
que pour n'être pas entendus. Ils proccftent ce^jcn-
dant qu'ils n'écrivent que pour initruirc, & pour
inftruire d'une Science qu'ils appellent la clef dà
toutes les autres. U'amour de Dieu , du prochain^
de la vérité , leur met la plume à la main : la recon-
hoilTance, d'une faveur fi fignajce que celle d'avoir
reçu du Créateur ^intelligence d'un myft^rc fi re^
levé, ne leur permet pas de fe taire. M^is ils font
jreçue, ajoutieat-ils, dans J'ombre du myftcre; ce
icroit mêiiie un. crime digne d'anathcme que de
lever le voile qui le cacha aux yeux du vulgaire.
Pouvoient-ils le difpcnfer d'écrire myftérieufe-
nientî SiJ'on expofoit au grand jour celte Sciet^cc
dans fa fimplicité, les femmes, les enfans même
voudroient e» faire l'épreuve : le Payfan le plus
ftupide qui tteroit fa charrue pour labourer le champ
de Mars comme Jafon : il cultiverait la terre phi-
lofophiquc, donc le travail ne fereit pour lui qu'un.
amufement, & dont les moifl'ons abondantes lui
procureroient d'immenfes richelfes, avec une vie
très longue j & une famé inaltérable pour en jouir.
Il falloit donc tenir cette Science dans robfcu-
rité , n'en parler que par hiéroglyphes, par fixions,
à rimitaiion d»^s anciens Prêtres de TEgypxe, des
BrachBianes des Indes, des premiers Philofophes
de la Grèce & île tous les pays, dès qu'oii fenioic
•la ncceffité de ne pas boulevcrfer tout Tordre Se
gnifîcatione ftadiofus ledlor
caveat, dols)(is enim anfrac-
tibus , ^aiicipiti oratione ,
imo pkrumque contraria,
utviJeturPliiIofophi myfte
lia iua explicântjimplicaii- j i j
àx & occultanda , non
adukcranda? vèricacisftudio,
ideo ipforum fciipta voci-
bus ambiguis & homony-
mîs abundaiit, Uid, Can,
P R lî F A C E. tîj
i'faarnionie établis <ians la Spciété civile. Ils fui-
voient en cela le confeil du Sage (i).
Mal à propos traite* t-on de fous les Philofo-
plies Hermétiques : n^eft-ce pas fe donner un vr^
ridicule, que de décider hardiment que4'objec de
leur Science eft une chimère , parce qu'on ne peiyc
pas le pénétrer , ou qu'on l'ignore abfolument ?
C'efl: en juger comme un aveugle des couleurs.
Quel cas .les gens fenfés doivent-Us donc faire des
jugemens critiques de quelques Cenfcurs fur cefte
matière, puifque tout le mérite de ces jugemens
confîfte dans le froid alTaifbnnement de quelques
bons mots à l'ombre defquels ils cachent leur
ignorance, & qu'ils fement faute de bon grain »
pour faire illufîon à des Le&eurs imbécilles, tou-
jours difpofés à leur applaudir } Mcritent-iis qu'on
fafle les frais d'une réponfe } Non : on peut fe con-
tenier de les envoyer à l'école du Sage (x). Moins,
dédaigneux & moins méprifant que ces Cenfeurs
bouffis d'orgueil & d'ignorance , & aveuglés par
le préjugé , Salomon regardoit les hiéroglyphes,
les préverbes ^ les énigmes Se les paraboles des
Philofophes comme un objet qui méritoit toute
Tauention & toute l'étude d'un homme fage 8ç
prudent (3).
Je voudrois qu'avant que d'étaler leur mépris
(i) Sapientes abfcondunt
(cientiam. Prov.c. lo.v. 14.
(z) Homo verfutus celât
fdenrian) . Jèid: c, 1 1, • v. 1 5 .
(3) Sapiens animadvertec
parabolam & incerprec^'tio-
rem , verba , fâpientuin &
^nigmata ecrum. i^/(^. c. x.
Sapientiam omnium an-
tîquoruracx^irct fapîens,&
in Propheds vocabic... In
verfuciasparabolarum fîmul
introibic; occulta proverbto-
rum e](quirec y Se in abfcOQ-
ditis parabolarum converfa-
bitixt, Ecciefiaftici^capiic. 3^.
a iv
tîij P R iS F A C «•
pour la Phîlofophie Hermétique , ils priflcnt la
peine de s'en inftruirei Sans Cette précaution iïs
s'attireront à bon droit \t reproche , çue les infenfés
méprifent lafcience & la/agejffe , & qu'ils ne fe r^-
paijfent fUe £ ignorances & je leur dirai avec Ho-
race : Odi prophamim vulgus , & arceo. C'eft en
effet au fujct de cas mêmes mylleres que les an-
ciens Prêtres difoient : Procul 6 procul ejle pro^
pfianif
Mon Trafté des Fables Efgyptîcnncs 8c Grecques
développe une partie de ces myfteres. De l'obliga-
tion dans laquelle j'étois de parler le langage des
Philofophcs , il en cft réfulté une obfcurité qu'on
ne peut difliper que par une explication particu-
lière des termes qu'ils emploient , & des méta-
phores qui leur font fi familières. La forme de Dic-
tionnaire m'a paru la meilleure, avec d'autant plus
de raifon qu'il y peut icrvir de Table raifoifnéé,
par les renvois que j'ai eu foiii d'inférer , quand il
a été queftion d'éclaircir des fables déjà expli-
quée^.
Beaucoup de gens regardent la Médecine Para-
celfiquc comme une branche de la Science Hcr-
^métique ; & Paracelfe , fon Auteur, ayant , comme
les Difciples d'Hermès , fait ufage de termes
barbares , ou pris des autres langues j j'ai cru
rendre fervice au Public d'en donner l'explicatioa
fuivant Iç Cens, dans lequel ils ont été entendus
par Martin RuUand , Johnlon , Planifcampi ^
Bècker , Blanchard & plufieurs autres. Si je n'^i
pas toujours cité ces Auteurs , non plus que les
"Philofophcs Hermétiques , je les ai rappelés
affez fouvent pour convaincre, le Lc6teur que je
»e parle ordinairement que d'après eux. Ceux qui
Préface. îx
les ont lus avft attention , les y reconnoîtront
aiiemcnt.
Afin que le Lecteur puifle juger que mes expli-
cations des termes & des métaphores des Philofo-
phes , ne font pas arbitraires & de mon invention a
je rapporterai ici quelques-uns de leurs textes
avec lefquels il pourra les comparer. Il y verra
d'ailleurs qu ils font tous d'accord cntr'cux , quoi-
qu'ils s'expriment àîfFéremment.
Les Sages , dit Ifaac Hollandois , ont donne
beaucoup dç noms- difFcrcns à la pierre. Après
qu'ils ont eu ouvert &c fpiritualifé la matière, ik
l'ont appelée une Cho/è vile. Quand ils l'ont eu
/liblimée, ils lui ont donné les noms de Serpent
Se des Bêtes venimevfes. L'ayant calcinée , ils l'ont
nommée Sel , ou quclqu*autre chofe femblable,
A-t-elle été diffoute, elle a pris le nom d'Eau ^
& ils ont dit qu'elle fe trouvoit par- tout. Lor/-
qu'elle a été réduite en huile, ils l'ont appelée une
Choje vifqùeufe], &• qui fe vend par-tout. Après
l'avoir congelée, ils Tpnt nommé Terre y Se ont
afluré qu'elle étoit commune aux pauvres & aux
riches. Quand elle a eu acquis une couleur blan-
che, ils lui ont donné le nom de Laie virginal j^
ôc ceux de toute autre chofe blanche que ce puiflfc
être- Lorfque de la couleur blanche elle a palIé à
la rouge, ils l'ont nommée Feu 8c de tous les
noms des chofes rouge?. A'inil dans lesdcnomi-
nations qu'ils ont données à la pierre, ils ont eu
égard artK différens états où elie fe trouve jufqu'à
{k perfccîiion, LzV.^!. ch, iz6. de fes Œuvres fur
les Minéraux*
Ce mélange de trois chofcs s'appelle Vicrre
Unité ^ mintrale^ animale^ y/gi/talc ^ peiXCQ qu'elle
X Préface.
11* a point de nom propre. Miner de* parcç qu elle
eft compofée de chofes minérales j v^^^W^^ parce
.qu elle vit , & végète; animaU^ parce qu'elle a un
corps, une amc & un cfprit, comme les animaur.
De fon ventre noir on Tappelle Noir fétide. Qn la
nomme encore dans cet état , Chaos\, Origine du
monde ^ Majfe confvfe; pour moi je l'appelle Terre.
Notre eau prend les noms des feuilles de tous les
arbres, des arbres mêmes, & de tout ce qui pré-
sente une couleur verte, afin de tromper les in-
fenfés. On rappelle auffi E^u bénite^ la tempi^
rance des Sages , Vinaigre très-aigre j Corps dijfo^
lubie , Gomme des PhiioJbpheSy Chq/e vile ^ chère ^
précieufe^ Corps dur & opaque.^ mou & tr an/parent ,
Exaltation de Veau^ Angle de V œuvre. Obfcrvcz
qu'on appelle le Soleil & la Lune le père & la
mère de la pierre dans la compofîtion de Tclixir s
^e que dans l'opération* de la même pierre, on' ap-
pelle Terre ou Nourrice. Arnaud de Villeneuve ^
Comment, fur Hortulain^pag. iS ^ iS-
La pierre des Philofophes eft une , mais on lui
donne une infinité de noms, parce quelle eft
aqueufe, aérienne, tcrreftre, ignée, phlçgroaii-
que , colérique -, elle eft foufre & argent- vif -, Ces
fupcrfluités fe changent en une véritable cftcncc ,
avec l'aide de notre feu:^ qui veut en ôter quel- .
-que" chofe ^ ne parviendra jamais à la perfeûion de
l'œuvre. Les Philofophes n*ont jamais dévoilé ce
fccret. Pontanus , EpUre.
Notre pierre fe nomme d'une infini^ de ma-
nières , car elle prend les nom-s de. toutes les chofes
jioires. Lorfqu'ellc quitte la noirceur , les noms
qu'on lui donne rappellent les chofes dont la vue,
égaie &c fait plaifir, comme les blanches & Içs
P R fe C A C E. . XJ
rouges. Ce nVft cependant qu'une feuTe chofc. Ri"
plee^ çh. ^. du Supplément. Si vous l'appelez eau,
vous dites vrai; (i vous dites qu'elle n'eil pas eau^
vous ne le niez pas à tore. Ibid, pag, 139.
Lorfqu on Giiit ces prittcipcs avec prudence 8c
fagefl'e , on en fait une chofc qui prend beaucoup
de noms. Lorfqu'elle eft rouge ^ on l'appelle Fleur
£or^ Ferment de V or , Colle d'or ^ Soufre rouge»
Orpiment. Quand elle eft encore crue , on la nortimc
Vlomb d'airain^. Verge &c Lame de métal. Les Phi-
lofophes appellent Tairain Monnoie ^ Ecu j & la
noirceur Plomb, Ibid. page 141.
Notre eau s'appelle Eau de vie ^ Eau nette , Eau
permanente & perpétuelle , 6c d'une infinité d'au-
tres noms. On la nomme Eau de vie ^ parce qu'elle
donne la vie aux corps morts ^ & qu'elle purifie &
illuminace qui eft corrompu &: fouille. Arnaud d^
Villeneuve ^Miroir d'Alchymie ^ pag. l ï & 17»
A . L'argent-vif eft appelé le père dans la gcnéra-
L tion des métaux ^Ja Véritable vifme . Plomb j PA^-
nix a Pélican ^ Tantale ^ Dédale ^ Serpent ^ Fon^
taine ^ Puits ^ Porte ^ Argent vif des Philo/ophes ,
Préjiire , Lait ^ Ferment ^ Serf fugitif ^ & de beau-
coup d'autres noms. Dejiderabile , pag. 7 1 .
Penflant que l'œuvre eft encore cru , notre
argent-vif s'appelle Eau permanente ^ Plomba Cra^
chat de la Lune ^ Etain, Lorfqu'il eft cuit, il fc
. nomme ArgeiUa Magnésie ^.Soufre blanc. Quand
il a pris la couleur rouge, on lui donne les noms
. ^Orpiment , de Corail ^ d'Or ^ de Ferment » de
Pierre , S Eau lucide ^ Ibid» page 11,
Notre eau prend quatre couleurs principales 5 la
noire comme du charbon , la blanche comme la
fleur de lis , la jaune femblablc à la couleur 4bs.
XÎj P R :E F A C B.
pieds de remerillon , & la rouge parcilfe à la cou-
leur du rubis. On appelle la noir Air ^ la blanche
Terre j la jaune Eau ; & la rouge Feu. Ibid. p. i oo.
Le fuc de lunaire , fcau de vie, lagiiinteflencc ,
le vin ardent j le mercure vcgétabîfc ne font qu'une
même chofc. Le fuc de lunaire fe fait de notre vin,
connu de peu de perfonnes , c'eft avec lui que nous
faifons notre diflblution & notre or potable j fans
lui nous ne pouvons rien faire. Ro/àrium.
Notre pierre eft corrime les animaux , compofée
d'un corps , d'une ame & d'un efprir. Le corps im-
parfait s'appelle Corps ^ le ferment Ame^ & Tcaii
EJprit. Le corps* imparfait eft pefant', infirme ôc
mon 9 Teau le purge de le purifie en le fubtilifaht
& en le blaochiflant ', le ferment donne la vie au
corps , & lui donne une meilleure forme. Le corps
cft Vénus, ou la femelle; Tefprit eft Mercure, ou
le mâle, & l'ame eft compofée du Soleil & de la
Lune. IbiJ.
L'eau des Philofophcs s*appellè le Va/e cTHer^
---mes î c'eft d'elle qu'ils ont dit , toutes les opéra-
tions fe font dans notre eau*, favoit, la fublima-
tion , la diftillation ^ la calcination , la folution &
la fixation. Elle fe fond dans cette eau comme dans
un vafe artificiel : ce qui eft un grand fecret. Ibid.
page 15)3. , . /
Cambar , Ethelia j Orpiment ^ Zendrio , Ebji'
méthj Magnefie j Chuhul font des noms de notre
argent-vif fublimc du Cambar. Lorfqu'il eft par-
venu au blanc , on l'appelle Plomb d'Eburïch ^ Ma-
jgne^e j Airain blanc. Sentent, ^4
Les Philofophes ont donné beaucoup de noms
différens à cette pierre , afin d'obfcurcir la fcience,
fiar lorfqu elle a été mifc diat^s le vâfe phyfique , ©lie
P R É F A c e; xHj
pr£nd difTércns noms fuivant les diverHis couleurs
qui lui furviennent : pendant la putréfaâion elle Ce
nomme Saturne a Se après fflagnJjic. Miroir £Ar<*
iiaucttU Villtneuve.
"Spre feui liée , Soufre blanc ^ Fumée blanche ^
Orpiment » Magnéiîe & Ethel fîgniflent la même
chofe. La Tourbe,
On appelle le corps Fer^, Mars ^ Carmot% Al"
magra ^ Vitriol j Sang , Kuile rouge ^ Urine rouge ^
Jeunejfe ^ Midi^ Eté;, Màle^ Se de pluiîeurs autres
xiqfns qu'on lui a donnes refpeâivement à faVou^
leur & à fesl propriétés. Ibid.
Des Opératidns.
Notre magiftere fe faît d'une feule chofc, par une
feule voie, & par une même opération. Liliunu
Vous n'avez befoin que d'une chofe , favoir no-
tre eau -, & d'une feule décodion , qui eft de cuire:
il n'y a qu'un fcul vafe pour le blanc & pour le
rouge. ÀlphUius.
Quoique les Sages parlent de beaucoup de cbofês
& de divers noms, ils n'ont cependant entendu
parler que d'une feule chofe > d'une feule difpoii-
tion, & d'une feule voie. Morien.
Le blanc & le rouge fortent d'une mêmeracine,
fans mélange de chofes d'une autre nature.'Nous
nV ajoutons rien d'étranger , Se nous n'en ôtons
rien , finon les fuperfluités pendant la préparation.
Ibid. .
Rhafis^ après avoir dit la même chofe» ajqptc:
Cette matière fe dilTout elle-même » fe marie > (ê
blanchit ^ fe rougit ^ devient noire » fafranée , Se
-<i
XÏV P R i I" A C B.
fc travaille elle-même jufqu'à la perfcûîon de
rœiivre.
Sachez que û vous prenez autre choie que qotre
airain , & que vous le travailliez avec autre chofe
qu'avec notre eau, vous ne réuilirez pas. l^ToUgbe.
Du j^ombre des matières qui compofent le
Magiflere.
•
Notre pierre doit fe faire du Soleil & de la Lûie:
de ces deux, l'un doit être un mâle rouge, & une
femelle blanche. îfaac Hollandois^ liv. i*ch.6i,
La Conjonétion du Soleil &. de la Lune fait
notre pierre-, le Soleil tire la fubftance de la Lune,
& lui donne fa propre couleur & fa nature. Ce
qui fc fait par le feu de la pierre, Raymond Lulle ,
Codicdle.
Notre pierre ne fe fait pas d'une chofe indivi-
duelle, mais de deux choies qui étant de même
nature n'en font qu'une feule. Le même.
\ Le Soleil eft fon père, & la Lune fa mcre. Le
vent Ta porté dans fon ventre. Hermès.
Il n'entre dans notre magiftere que le frère Se la
fœur , c'eft-à-dire, l'agent & le patient , le (bufre &
\c mctcurc» JEgidius de Vadis. • -
Notre argent- vif eft une eau claire , notre arfenic
eft un argent pur, & notre foufre urf or très-pur.
Toute la perfedion du magiftere confiftc dans ces
trois chofcs.
II n'y a qu'une pierre-, cette chofe unique n'eft
pas «ne en nombre , mais en genre y comme le
mâle & la femelld font feuls luffifans pour en-
gendrer, de même la pierre des Philofophes fe
P R i F A CK.-
XV
fait de deux chofes, dç rcfprit & de Tamc,
qui font le Soleil & la Lune -, on y ajoute un
troifiemc , le corps métallique , fans que ce nom-
bre de deux en foit augmenté , parce que ce corps
métallique eft compofé des deux autres. Scala Phi-'
lofophorum.
Dans notre comçofé fe trouvent le Soleil & la
Lune en vertu & cnpuiflgnce , & le mercure en
nature* Liidiispmrorumjpag. 1 37*
Joignez votre fils très-cher à fa fœur blanche par
parties égales , & donnez-leur un breuvage d'a-
mour , dont ils boiront jufqu'à s'enivrer, & jufqu'à
ce qu'ils feront réduits en poudre trcs-«fubtile. Sou-
venez-vous cependant q^ue les chofes pures & nettes
ne s'uniffent qu'à celles qui le font : fans cette atten-
tion, ils engendreroient des cnfansdifïerens d'eux-
mêmes , & impurs'. Arijlote le Chymijle,
Le Dragon ne meurt que mêlé avec fon frère &
fa fœur. Rq/arium» • .
Trois chofes fuffifent pour tout le magiftere >
favoir la fumée blanche , l'eau célefte, & le Lion
vert, c'eft-à-dire , Tairain d'Herrrè^^ fe l'eau fétidd
qui eft la mcre des métaux, avec laquelle on fait
l'élixir depuis le commencement jiifqu'à la fin.
IbiJ.
La matière des Philofophes eft eau ^ mais une
eau compofée de trois chofes : le Soleil eft le màle, T"^
la Lune eft la femelle , & le Mercure eft le fperme. I
Car pour engendrer , outre le mâle & la femelle , il ^
faut une femence. Ibid.
Il n'entre qu'un feul corps immçnde dans notre
magiftere , les Philofophes l'appellent communé-
ment Lion vert. C'eft le milieu ou moyen pour
joindre les teintures entre le Soleil & la LuneXes
XV j P R i F A C B*
deux principes matériels &, formels doivent être
diflbus. Riplee.
Rien neft. engendré que par fon efpece, & les
fruits ne. produifent que des fruits femblables.
L'eau des PhilQfophes eft le ferment des corps ,
Se les corps font leur terre , même après qu'ils
font devenus noirs par la préparation du feu.
Les Philofophes leur donneiif alors le nom de
Feu noir ; Se dans la fécondé opératron , ceux
de Charbon de ta montagne ^. Poix ^ Antimoine^
Alkali j Sel alkali ^ Marc office ^ Magnejie ^ Argeru^
vif extrait de Cambar^y leur Chaux ^ Verre Sc
Eau mondijfiee» Rofinus à la fin du. premier livre, à-
Euthicie.
Joignez un mâle vivant avec une femelle vi-
vante, afin qu'ils formc;pt im fperm€,.& qu*ils en-
gendrent un fruit de leur efpece. Cofmopolite. -
Notre eau eft une eau célefte, qui ne mouille
pas Jes mains s ce n eft pas l'^u vulgaire, mais elle
fcmble prefqiie l'eau de pluie. I^e corps eft for qui
donne la femence. La Lune ( qui n eft pas l'argent
vulgaire ) reçoit la femence de l'or. Le même.
Des Opérations.
Les noms de dccodîon, commixtion, mélange j;
fubliroation, contrition, deflechement , ignition ^
dcalbation , rubification , & de quelqu'autre noiti
qu'on puiffe appeler l'opération, ce n'eft qu'un
feu! régime qu'on nomme fimplement décociion
& contrition, Alanus.
Sachez que toutes les opérations appelées pu-
tréfadlîon , folution , coagulation , ablution & fixa-
lion , confîft en t dans la feule iublimation, qui fe
fait
P R i F A C k; XVÎj
fiait dans un feul vafe, Âr non dans plufieurs, dans
Un feul four. Arnaud de VUlttuuvu
Réfoudre, calciner, diflbudrc, fublîmcr, tein-
dre , laver, cuire j rafraîchir j arrofcr ^ extraire j coa-
guler^ humeur j imbiber, fixer ^ broyer, réduire
en poudre j dilliller^ deffécher, font une même
•chofe. Lt même* *
Gardez-vous bien de penfer que lorfque nous
parlons de fubIimacion,ouque nous fublimons en
effet, nous entendions parler de féparation de là
matière qui eft au fond du vafe d'avec celle qui cft
au-defl'us. Dans notre fublimation les parties fixes
ne s'élèvent pas , mais feulement les volatilcsé
Alanus*
L'ingreflîen , la fubmerfîon, la conjonâion , la
compIexion,la compolition & le mélange ne font,
dans notre Art, qu'une même chofe. Ayicemie.
Du FeUé ê
Souvênez-voUs de donner toujours un feu très-
doux ; l'ouvrage pourra en être plus long. I/aac HoU
landais , livé i. ch. 9.
Toutes les fois que la pierre changera de couleur,
vous augmenterez le feu peu à peu , jufqu'à ce que
tout demeure fixe dans le fond* Le même.
Notre feu eft minéral & égal ; il eft continuel -, il
ne s'élève point en vapeurs à moins qu'on ne Ter-
cite trop 5 il participe du foufre-, il fc prend d'ail-
leurs que de la matière •, il diflbut tout , détruit ,
côngele, calcine; & ce feu, avec un feu doux,
achevçTcwivre.Pon/anw.LcTrévifandit la même
chofc en mêmes termes»
b
xvîîj P R é y A c k;
Le feu du premier degré eft fcmblable ï celui dé
la poide qui couve fes œufs pour faire éclore des
pouffins, ou comme la chaleur naturelle qui digère
la nourriture pour la tourner en ful^ancedes corps ^
ou comme celle du fumier, ou enfin comme celle
du Soleil dans Aries. C'eft pourquoi quelques Phir
lofoplies ont dit qu'il falloit commencer l'œuvre, le
Soleil étant dans ce GgncySc la Lune dans celui da
Taureau. Ce degré de feu doit ^urerjufqu àJa blan-
cheur Uorfqu elle paroît , on augmente le feu peu
à peu jufqp à la parfaite deflîcation de la pierre ;
x:ctte chaleur eft fcmblable à celle du Soleil lors-
qu'il paflc du ligne du Taureau à celui des Gémeaux;
ia pierre étant dèflcchée & réduite en cendres , on
.fortifie le feu jufqu à ce qu elle devienne patÉaite*
ment rouge , & qu elle prenne le manteau. rayaL
Cette chaleur fe compare , & eft la même que celle
du Soleil dins la figure du Liop. Scala Philo/b-^^
phorum ^ pag^ 1 07. ^
-Le ihercure eft un feu \ ce qui a fait dire au Phî*
4ofophc : Sachez que le m.crcure eft un feu, qui
brûle les corps beaucoup mieux que le feucotn-*
mun. Ro/arium.
La chaleur de votre feu doit être celle de Iacba<4
leur du Soleil au mois de Juillet; afin <^uepar une
douce ôc lon^c cuiffon , votre eau s'épaiffiflc, 6c
fe changô en terre nohrc. Le mime.
Notre argent'Vif eft un feu qui brâle tout corps
vavcc plus d'ai^ion que le feu commun; il les mor-
tifie en même tems; il réduit en poudre. Se tuç
tout ce qu'on mêle ayçc lui» La Tourbe.
V K i T k c i; six
Du Vafe.
te va£c des Philofophcs cft leur eau. Hermès^
Jjidus pusrorum.
Nous n'avons befoin que d'un vafe, d'un four-
neau j Se d'une feule opération ou rcgime^ ce qui
doit s'entendre après la première préparation de la
pierre. FlameL L'Auteur dn Refaire s'exprime ab-
îolument dans les mêmes termes*
Les vafcs requis pour l'œuvre s'appellent Aludel^
Crible yTamisj Mortier ^ parce que la matière s'y
broie , ^y purifie & s'y perfeûionne. Calid.
Le yafe doit être rond^ avec un cou long, un
orifice étroit , fait de verre, ou d'une terre de mcmc
nature, & qui en ait la compacité i J'ouvcrturefcra
{cdïéc.Bachon^
Vu Tems.
II nous faut un an. pour parvenir au but de nos
éfpérances. Nous ne faurions en moins de tems
former notre chaux» RipUe.
Lé tems requis pour la perfeâion de Télixir cft
tx\ moins d'un an* Ro/airCé
Les Philofophes ont déterminé plufîcurs durées
de tems pour fa cuilTon de notre Art* Quelques-uns
l'ont fixée à un an, d'autres à un mois, d'autres à
trois jours j d'autres enfin à un feuL Mais de même
que nous appelons un Jour la durée du tems que
le Soleil met â parcourir le ciel depuis l'orient jufr
qu'à l'occident, les Sages ont nommé un jour l'in-
tervalle qui s'écoule depuis le commencement de
ia cuiiTon jufqu a la fin. Ceux qui parlent d'un
Aij
XX ]f R i F A C S.V
mois , ont égard au cours du Soleil dans un fîgne
du Zodiaque. Ceux qui font mention de trois jours^
confiderent le commencement , le milieu & la fin
de l'œuvre : & ceux enfin qui fixent ce tems à uiv
an j le difent eu égard aux quatre couleurs qui for-
ment leurs quatre faifons* Anonymus^
Des Couleurs.
Quand vous verrez la noirceur , (oyez aflTuré que
la véritable conjonftion eft faite. Avant que la vé-
ritable couleur blanche fe manifefte, la matière
prendra toutes les plus belles couleurs du monde
en même tems. Vous verrez fur les borJs de la
matière de la pierre, comme des pierres précieufes
orientales , & comme des yeux de poiiTons. Alors
foyez alfuré que la véritable blancheur ne tardera
pas à paroître. Ifaac lîollandois.
Le fecret de nôtre véritable dilTolûiion eft la
noirceur de charbon faite du Soleil & de. la Lune i
cette noirceur indique une conjonction & une
union fi intime de ces deux^ qu'ils feront à l'ave-
nir inféparables : ils fe changeront en une poudrQ.
très-blanche, Raymond Lulle.
Au bout de quarante jours que la matière aura
été mife à une chaleur lente & médiocre, elle de-
viendra noire comme de la poix , ce que les Phi-
lofophes appellent Tête de corbeau , & le Mercure
des Sages. Alanus. r
La chaleur agiflant fur l'humidité produit pre-r
mierement la noirceur, puis lablancheur, de cette
blancheur la couleur cittine, & de celle-ci larougç.
Arnaud d^ Villeneuve^
P R Ê r A C E. XXJ
Quelqiies-uçs ont dit qu'on voyoit pendant le
cours de l'œuvre toutes les couleurs qu'on peut ima-
giner j mais c'eft un fophifnic des Philofophes, car
les quatre principales feulement (c manifeftcnt. lis
ne l'ont dit que parce que ces quatre font la fource
de toutes les autres. La couleur rouge (ignifie le
(àng & le feu-, la citrine , la bile & l'aire lablanche,
le phlegme & l'eau; la noire, la mélancolie & la
terre. Ces quatre couleurs font les quatre clcmens,
Uo/aire, •
Du Style énigmatique.
Ce lèroit une folie de nourrir un âne avec des
laitues bu d'autres herbes rares , difcnt plusieurs
Philofophes , puifque les chardons lui fuffilcnt. Le
fccrct de la pierre ellaflcz .précieux pour en faire ua
myftere.Tout ce qui peut devenir nuifible à la So-
ciété , quôiqii' excellent par lui-même , ne doit point
être divulgué , & l'on n'en doit parler que dans dcé
termes myftérieux. Harmonie Chymique.
Notre Science eft comme une partie de la Ca-
bale, elle ne doit s'enfeigner clairement que de
bouche à bouche. Auflî les Philofophes n'en ont-ils
traité que par énigmes , par métaphores , par allé-,
gories , & par des termes équivoques : on en devi-
neroit autant dans le lilence de Pythagore, que
dans leurs écrits. JEdius de Vadis ^ cap. lo. Les
fecrets prophétiques , naturels , fpagyriques & poé-r
tiques font pour la plupart cachés fous le même
voile. Ibid.
La plupart des Traités compofcs fur cette Science
(Hermétique ) font lî obfcurs & fi énigmatiques ,
xt\] V R i 1^ A ç ^
qu'ils font inintelligibles à tout autre qu'à Icnrtf
Auteurs. Margarita NovellCé »
Celui qui fe dégoûtera aifcmcnt de la leârure des
livres its Philofophes , n'cft pas. fait pour la Science
& n'y parviendra pas. Un livre en éclaircit un autre ^
.l'un dit ce que l'autre a omis. Mais il ne faut pas
s'imaginer qu'une leftùre d'un même livre fuffifç
Sour en avoir l'intelligence j deux, trois & même
ix fois répétée elle n'eft pas capable de mettre au
iiit de ce qu'on defire apprendre. B^c^z/ir/nT«ri^#
Cette Science eft un don de Dieu , & un myftere
c«iché daiîs les livrés des Philofophes, (bus le voile
olbfcur dçs énigmes, des métaphores; des paraboles
ArVIes difcours enveloppés, afin qu'elle ne. vienne
p:as à la connoiflance des infenfcs qui en abufe*
roient, & des ignorans qui ne fe donnent pas là
pleine d'étudier la Nature. Ceux qui defireîitypar-
vc!nir doivent s'appliquer à cclaircir leute efprits
cm lifant avec attention , &r en méditant les textes
& les fentenccs à^ Philofophes , fans s'amufer à
fe lettre j mais au fcns qu'elle renferme. Aurora
€Cfvfiirgens*
Recourez à Dieu , mon fils , tournez votre cœur
l&r votre cfprit vers lui, plutôt que vers l'Art , car
cette Science eft un des plus grands dons de Dieu,
qpji en favorife qui, il lui plaît. Aimez donc Diett
de tout votre cœur & de toute votre amc, & votre
prochain comme vous-même; demandez cette
Science à Dieu , avec inftancc & perfévérance ^ & il
vous l'accordera. Alaniis.
Toute fagcffe vient de Dieu, & a été avec lui
'de toute éternité. Celui donc qui defire la fagelfc
doit la chercher dans Dieu, & la lui demander.
P R ^ F A C H. XXÎÎJ
parce qu*il la diftribuc abondamment, fans repro-
che. Il eft le principe & la fin, la hauteur & la pro^
fondeur de toute fcience , & le tréfor de toute fa?-
gefTe; car de lui, dans lui & par lui, font toutes
cho(ès , ôc fans lui on ne peut réuilîr à rien de bien.
A lui d0nc foit honneur & gloire dans tous les fîe-
clcs des Ceclcs. Albert le Grand dans la Préface
dejon Traité et Alchymie. ^
J'anrois pu multiplier le nombre de ces textes
des Philofophes : on en trouveroit plus qu'il n'en
faut pour former un gros volume 5 mais ceux-là
fuffiront pour mettre le Lecteur au fait de la ma-
nière de s'expliquer de ceux qui ont écrit fur la ma-
tière & les procédés de la Science Hermétique. Ce
nuage épais qu'on trouve répandu dans tous leurs
ouvrages, cette obfcurité-affcdéc , ce myftere qu»
fi peu de gens peuvent pénétrer, font fans contredit
la véritable râifon qui a fait Se fait encore regarder
la Pierre philofophale comitie une chimère , mal-
gré le témoignage de tant d'Auteurs, & les faits
comme certains qui dcpofent en faveur de fa réalité.
Les Savans, dit-on, b traitent d'extravagance &
de folie. Que conclure dc-là ? Ne fcroit-ce pas une
preuve , que ceux qu'on appelle Savans, font bica
éloignés de tout favoir ? & qojls pourroient dire
d'eux à plus jufte titre ce qu'un ancien Sage de la
Grèce difoit de lui-même : J ignore tant de chofes^
qut je -puis dire ^je fais feulement que je m fais
rien. Ignorc-t-on d'ailleurs que les découvertes ex-
traordinaires, telles, par exemple, que celle de la
poudre & de fes effets, n'ont d'abord trouvé dans
'\ts Savans mêmes que des railleurs & des incré-
dules t -Ce qu t)n nomme la fcience a fouvent fcs
XxW ? R ± F A C H.
préjuges înfiniment plus difficiles à vaincre qxiâ
l'ignorance même. II me femble que plus un
homme a d'étendue de génie & de connoiflTances »
inDins il doit nier, & plus il doit voir de poffibilitc
dans la Nature. A être crédule, il y a plus à gagner
qu'à perdre. La crédulité engage un homme d'ef^
prit dans des recherches qui le dcfabiifent Js'il étoit
dans l'erreur j Se qui toujours Tinllruifent de ce
flu il ignorait.
DICTIONNAIRE
DICTIONNAIRE
MYTHO-HERMÉTIQUE.
. ABAM eft le 'même
que plomb.
AABARTAMEN. Vbyei
Saturne. Ruland.
ABADIR. Pierre que
Rhce fubftitua à Jupiter
qu'elle venoît de mettre au
monde , & qu'elle préfenra
à Saturne qui devoit le dé-
vorer. PrifiUn.
Dans lé fyftême des Phi-
lofophes Hermétiques , c*eft
la fixation de la matière , qui
commence au règne de Ju-
piter, après la couleur noire.
Voye:^^ JuPiTER , Satur-
ne, Rh££, Régime, & le
livre 3. des Fables Égyp-
tiennes & Grecques dévoi-
lées, chap. 3. & fuiv.
ABASTER , ABAS-
TOR. Nom d'un des che-
vaux qui droit le char de
Pluton. Lest uns n'en ont
compté que trois , Abafter ,
Amethée & Nonius; d'au*»
très, avec Claadien ( lib. i*
</c raptu Proferpinét ) y ea
admettent quatre , Aethon ,
Orphné,Nyaé & Abaftor.
Leurs noms feuls déclarent
ce qu'on entendoit par ces
chevaux, c'eft-à-dire, la pu-
tréfaction & la volatilifatioit
de la matière des Philofo--
phes dans le vafe, pendant
que cette matière eft au noir »
ou qu'elle a atteint la couleur
noire , ligne de la véritable
difTolntioD. L'un de ces noms
fignifie rto/r, l'autre oZ[/c(/r«,
le troifieme/zz^/r , &c. Voyez
les Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées , liv. 3»
chap. 6.
ABESAMEN cftla boue
ou le cambouis qui s'atta-
che aux ellieux des roues.
Johnfbn.
AiBLUTION en termes
de Philofophie Spagyrique,
ne fignifie pas l'aâion de
A
h A B
laver quelque chofe avec de
l'eau ou autre Uqueûr ; mais
purifier la matière qui eft en
Smtréfaâion , au moyen û\u
eu continué fans interrup-
tion y jufqa'à ce que la ma-
tière de noire devienne blan-
che. Voici les terme» de l'un
4'entre eux. Ablution eft une
abfterfîonou lavement de la
noirceur , tache ^ fouillure ,
puanteur^ &c.dek matière,
par la continuation du fé-
cond degré du feu d'Egypte.
Anonymus Epift. adlsort^
mon, filium diieâum»
Le même dit ailleurs que
ks Fhilofophes entendent
au(H par les eaux^ les rayons
& ta lueur de leur feu.
Les Anciens ont caché
cette ablution fous Ténigme
ie la Salamandre , Qu'ils di-
fent fe nourrir dans le feu ; &
du lin incombuftible» qui s'y
purifie & s'y blanchit, fans
«'y con fumer.
ABNfiLEITEM , c'eft
l'alun.
ABOIT ou ABIT, c'eft
ta céfufe.
. ABRAMANE eft un
nom fuppbfé pour former la
fiâion de Zoroaftte fur la
création dn monde « & la
xnaniféftacioA de la lumière.
Un Auteur anonyme, aui
•^arroge le nom de Philofo-
pbe Hermétique fans l'être
tn effet, a fait une di/Terta-
A B
tion far Abramane jBc Zor
roaftre. Elle a pour titre :
Eloge du Poème lyrique de
V Opéra de Zoroafire. A Pa-
ris, chez d'Houry fils , Ij^Om
Voyei AMELITE.
ABREUVER , c'eft di-
gérer , cuire la matière du
grand ceuvre. On dit ahreu-^
rer, parce que cette matière
en fe volatilifant, monte en
efpece de vapeurs qui re-
tombent fur la terre demeu-
rée au ford du vafe. Voye^
LaV£R , Lavbmbns.
ABRIC^ c'eft le ibufre
des Phitofophes, non le fou*
fre du vulgaire, ou tout autre
foufre minéral ou métallique
natureL Voyt^ Sot7FRK.
ABSEMIR , un des noms
que \ts Fhilofophes ont don-
né à la matière de l'Art. •
ABSYRTHE , fi^re de
Médée , qu'elle coupa en
morceaux 9 & dont elle dif«»
perfa les membres fur la
chemin qu'elle prit, en s'en-
fuyant avec Jalon. Cette fa^
ble ne fignifie autre chofe
que la diftblution de la ma«
tiere dans la féconde opéra-
tion de l'ouvre. Voyez les
Fables dévoilées, liv. a., c. r*
ABYLA, montagne d'A-
frique auprès dn détroit de
Gibraltar. C'eft une des co-^
lonnes d'Hercule. On la
nomme aujourd'hui AÏmi-'
na. Voyez les Fables Egyp^
A C
tiennes & Grecques' défûî*
ïées^ liv. J.
ACAID. Ceft on deô
noms barbares qae les Chy^
mues ont danoé au vinai-
gre-
ACALACH,o« le Scl^
fuivant la façon de s'expri*
mer des Seâateurs de la Phi«>
lofophie Spagyrique» Fia*
nifcûmpi.
ACALAI,c'eftleSeK
AC ANOR , pot de terre
Krcé de plufieurs trous dans
Q fond & dans fes côtéa
JokMfon & Paracelfe^
ACARTUM^eft on des
noms du minium. D*autrefe
le nomment Azimar*
AC ATO , ou la Suie.
ACAZDIR ou ALCA-
NI, ou ALOMBA. Ceft
la même chofe que le Jupiter
des Chymiftes, ou Pétain.
John/oHi
ACCATUM , fjçniiîe le
xlinquant, ToripeaiK
ACEDIA , ou ACADIA
fuîvant Placifcampi. Foari-
neau en ufage dans la Spa-
gyrique, ainu nommé de ce
qu^il ne demande que très-
peu de foins pour y entrete*
nir le feu.
ACETUM ACERRI-
MUM , Eau mercurielle its
Sages.
ACHACMI , ou Eau de
lumière : c'eft le Mercure des
Fbilofophes} ainfi nomme
ht )
de ce que ^ par fa vertu aâi*
vei i! purifie leur laiton , &
le fait palTer de la couleur
noire a la blanche % qu'ils ap*
pellent lumière.
ACHAMECH. Quel-
ques Chymiftes ont donnj
ce nom aux fcories 4e Vzt*
gent. JohnfoH.
ACHELOYS^ Flevve
àt la Grèce , que les Poëtei
lontfeÎDt être fils da Soleil &
de la Terre « ravageoit tou«»
tes les terres qu'il arrofoit ,
Hercule le lia.
Cet Acheiwt , fefea les
iHistofephes Spagyriques\
«A le Mercure philoioplii»*
^ue dont les efprits confu*-
isent de difTolvent tout ce
qa^on y met. Le Phiiofopfae^
comme un autre Hercnle, le
Jèe, c'eft*à-dire, fixe & coa-
fuie ces efprits félon l'Art ;
: par ce moyen lui arrache
une corne, qui devient corne
d'abondance , c'eft-à-dire ^
en fait la pierre philofophale,
oui^ par fa multiplication &
fa pro jeâion , enrichit & pro*
duit Tabondance de toutes
fortes de biens. Voyez les
Fables Egypt» & Grecques
dévoilées, liv. j.
ACHERON, Fleuve de
l'Enfer, le premier qui fe
fhéfentoit aux ombres qui
defcendoient dans TEmpire
de Platon. C'eft la première
putréfaâion de la matière
4 A C
avant l'entière diiTolutioh»
lues Poètes ont feint en con-
féquence que les eaux de
ce fleuvâ prétendu écoient
puantes , ameres & de très-
mauvais goût. Ce qui a fait
dire aux Philofophes Her-
inaciques , que leur eau mer-
cnriellc dans cet état, eft
amere, l'en tant l'odeur des
cadavres , & très-venimeufè.
Voyez les Fables Bgypt. &
Grecq. dévoilées, 1. J^c. 6.
ACHËRUSE^ marais
ou lac de la Tefprotie , par
leqiaef pajQe le fleuve Ache-
ron «.qui de-là va fe précipî-
cer dans les Enfers. C eft par-r
là que Fluton fe fativa quand
il enleva Proferpine. Voyez
l'explication de cette fable
dans le livre 4^ des Fables
Egypt. & Grecq* dévoilées ,
chap. de Ceràs.
ACHILLE, fils de Pelée
& de Thétis, Héros fans
lequel les Grecs n'auroient
pu s'emparer de la ville de
Troie. Voyez cette fable &
fon explication dans tout le
eoiffs du livre 6^ des Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées.
ACIDE , Or philofophi-
que y foufre des Sages , ou
le magiftere parvenu à la
couleiir rouge.
ACIER. Les Philofophes
ont beaucoup parlé de- leur
ùcier , entr'autres le Cofmo-
polite& le Philalethe. Ce
A C
qui a donné occafion à pltis
d'un Chymifte de chercher
la pierre philofophàle dans
Vacier , métal que l'on em-
ploie à faire des outils; mais
en vain travaillent • ils fur
ce métal comme fur les au-
tres. Vacier des Sages eft la
mine de leur or philofophi-
que, un efprit pur par^dedus
tout , un feu infernal & fe-
cret , très- volatil dans fon
genre , & réceptacle dèà ver-
tus fupérieures & inférieu«-
res, le miracle du monde ^
S|uè Dieu a fcellé de Ton
ceau , enfin la clef de tout
l'œuvre pbilofophique. C'efl
la partie la plus pure & vo^
latile de la matière y dont les
Sagea font le grand œuvre.
Il n'a point d'autres nonns
dans aucune langue , qui ne
fignifie la juintejffnce des
ckofes de rVnivers,. Les Phi-
lofophes lui ont donné le
nom d^acier^ parce qu'il a
une telle fyinpachie avec la
terre d'où on l'extrait , qu'il
y eft fans cefle rappelle ,
comme à fon Aimant.
ACORDINA, c'eff^Ia
Tuthie.
ACRISE, père de D^-
naé,merede Perfée,qui cou-
pa la tête de Médufe , donc
le feul afpeà transformoic
tous les êtres vivans en ro~
chers. Voyez cette fable &
fon explication chymique
A D
dans le 3*^ livre des Fables
Egypt. & Grecq. dévoilée» ,
chap. 14. §. 3.
ACSUO. Terme de la
Pkilofophîe Spagyrîque ,
qu'on emploie pour fignifîer
le corail rouge.
ACUREBi veut dire du
Verre. PlanijcampL
ACUSTO, Cgnifie le
Nitre. *
ADABISI ou ADEBEZI.
Tortue des Philofophcs
Spagyriques.
ADAM eft un nom que
les Philofophes ont donné à
leur niagiftere lorfqn'il eft
parfait au rouge , parce que
leur matière étant la quin«
fefTence de l'Univers & la
première matière de tous les^
mdividus de la Nature, elle
a un parfait rapport avec
Adam , dans lequel Dieu ra-
mafla la plus pure fubflance
de tous les êtres , & que d'ail-
leurs Adam , qui fignifie rou-
ge , exprime la couleur & les
qualités du magiftere.
ADAMITE. Efpece de
tartre blanc , ou terre feiiil-
lée,queles Philofophes Her-
métiques ont nommé Terre
Adamique , Tartre , Terre
vierge , Jldaniita , &C.
ADAPTATION. Vayei
Convenance.
ADARIGE. Nom que
quelques Chymifies ont
donné au Tel armoniac« On
dit auffi Adirige.
AD «
ADARNECH , ca
ADARNETH,ou AZAR-
!NET. Ceft l'orpiment, ca
termes de Chymie.
ADARRIS. La fleur ou
récume falée de Peau de la
mer.
ADDITIOK. Voyei
AjouTEa.
ADEBESSI. Ceft la tor-
tue des Philofophes , c'eft-à-
dire Técorce qui renferme la
vraie matière du mercure
des Sages. Un Ameur înter»
rogé quelle éroit la matière
crue de l'Art , répondit ; c'eft
ta tortue avec la graiffe de I»
vigne; & un emblème phi-
lolopbique repréfente Bafile
Valentin apprêtant une tor-
tue avec du vin.
ADEC. Lait aigri. JoA/?/".
ADECH. lesPhiloft-
phes Hermétiques dor^nenc
ce nom à la partie de l'hom«
me que nous nommonscom-
munéraent l'aine ; quelque-
ibis ils entendent auffi 1 ef-
prit, qui fe forme des idée»
communes àts chofès pour
les imiter dans les ouvrage»
de fes mains. .
ADEHEM ou ALHO-
HONEC, Lame de fer, de
'cuivre ou d'autres matières.
Johnfon.
ADER , ou ADO , ou
ADHO. Lait frais & nou-
veau duquel on a enlevé fa
crêiue. foknfon.
» AD
ADES. V&ye{ PliTTOK.
ADH^C. Efprit qui en-
tretient la vie & le mouve-
ment dans le corps des ani-»
maux. Le& Phitoiophes Her-
métiques ëiftinguenc dans
rhomme- trois parties qui
cooftttuent fon humanité;
fçavoir , Tame , rcfprit & le
corps. L'ame immortelle &
fpirituelle qni fe nourrie &
. s'entretient de Dieu mâme,
comme en étant une efpece
d'extenfion, fuivaotcequ'en
dit Hermès dan» fon Afcle-
pius ; refprit qui tient com-
me le milieu entre l'ame &
le corps pour les unir en-
femble^ « qui fe nourrit de
ce qai! y a de plus fubtile
dans la nature, & de la quin^
tcfTence des élémens , au
moyen de la refpir.ition ; &
enfin le corps crafiè & ter-
rcftre , qui fe nourrit de terre*
& d*enu , comme en ayant
étécompofé. Voyez le Trai-
té de Phyfique dans le ère-*
mier volume des Faoles
£gyi)tiennes & Grecqt^
dévoilées & réduites au mè^
me principe « dont ce Die*
tionnaire n'eft qu'une efpece
de Table raifonnéé*
APHEB£^ même chofe
ADHO. Voyti ADEa.
ADIBAT. Mercure des
Philofophes Hermétiques.
ADlRLAPI&CeftleSel
^moniac^
AD
ADMETS, Roi de ThefCr •
falie, dont Apollon « après •
avoir été chafle du Ciel , gar*» <
da les troupeaux. ApoUon
en ayant été bien traité , ob«
tint des Parques qu'il ne
mourroit pas , s'il trouvoit
quelqu'un qui voulût bien
s*ofFrir à la mort pour lui«
Alcefte Ton époufe & Ton
amante fe préfenta , & fut
facrifiée. Hercule defcendie
dans le ténébreux féjour de
Pluton , & en ayant délivré
Alcefie } il la rendit à Ad*'
mete fon ami. Voyt\ Al^
C£STE*
administrer; Don^
ner , fournir , procurer,
ADMISURAB. Ceft la
terre pbilofophique.
ADO. Voyti Ader,
ADONIADES ou ADO-
NIENNES. Fêtes en l'hon-
neur d'Adonis. Voyez foa
article.
ADONIS. La FaWe nous
rapporte qu'Adonis fut aimé
de Vénus s qu'il fut tué à la
cbafTe' par un fanglier fa-«
rieux , oc que Vénus en étant
informée , accourut à lui pour
le fecourir; elle rencontra
dans fon chemin un rofier à
fleurs blanches » aux cpinea^
duquel s'étant piquée le pied»
il en fortit du fang qui chan- ^
gea en rouge la couleur blan«^
die des fleufs. Les Syriens
adocoidjoit particulièrement
A B
Adonis , c^mme les Egyp*
ti£ns Apis; Tun & l'autre fi-
«dfioient la mariere Phîlol
Topbique , qui aimée de Vé-
nos , c'cft-à-dire de la Lime
Philofophique, feréuniflent
eafemble & fe prêtent un
fecours mutuel. Ifis & Ofiris
écoient le mari & la femme ,
le frère & la fœur , le fils &
la mère ; & les deux hiftoi-
res font tout-à -fait fembla-
bles. Un fanglier tue Ado-
nis , Vénus y court ; Typhçn
tue OHris , iGs y accourt :
celle-ci ramafTe les metnbres
difperfés d'Ofirîs; V^nus ca-
che Adonis bleflc fous une
laitue. Tout cela repréfente
allégoriquçmrat ce qui fe
p3âe dans le vafe Philofo-
phique, comme le favent
les Adeptes* Voyez l'expli-
cation de cette fiâion dans
les Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées , T. a.
ADORAT. Terme bar-
bare de Chymie, qui figni-
fie le poids de quatre livres.
ADOS ou ADOT. Eau
ferrée. Elle fe fait en faifant
rougir au feu un morcoau de
fer plufienrs fois , & qu'on
éteint autant de fois dans 4r
l'eau pure.
ADOUCIR, c'eft le mê-
me que cuire. Ceft dans ce
fens que Raymond Lulledit ,
que leur feu adoucit le^ cho-
fes aigres & ameresi. La
A O 7
ciûflbn des Philofophes n'eft
qu'une pure digeftion conti-
nuée au même degré du feu
des Sages.
ADRAM , ou Sel gen^.
me.
ADRAR AGI. L'un det
noms que les anciens Chy*
fniftes ont donné au fafr. n
commun, & (^ue les Cby^
mifte« Hermétiques donnent
à la matière de leur Art »
quand elleefi parvenue par
la cuiflbn à la couleur fa«*
franée. ,
ADRASTE. Nymphe aux
foins de laquelle Rhée con-
fia l'éducation de fon fils Ju-
piter, après ravoir fauve de
fa voracité de Saturne. Voyez
les Fables Egypt. & Grec-
ques, liv. 3.cbap. if.
ADROP. Nom que le»
Philofophes Hermétiques
ont donné à la matière qu'ils
emploient dans le grand
œuvre. Guy du Mont ( Gw-
d0 de Monte) a fait un traité
qui a pour titre de P/ùlo/b--
phico Adrop , inféré dans le
VI*' tome du Théâtre Chy-
mique.
ADSAMAR. On trou-
ve ce lerme dans quelquea
AkhymiReç , pour fignifier
urine.
ADULHÏUR. Cendre ,
ou fable.
ADUMA. La pierre
des Philofophes parvenue
Aiv
f A E
au rouge , avant qu'elle Coït
élixîr.
^AQUE. F. Eaque.
-ffiEA. Ifle où Circé fai-
foit fon féjour. Voyez le li-
vre a. chap. I. des Fables
Egypricnnes & Grecques
dévoilées.
i^LLO. L'une des Har-
pies. Voyez JesFab. Egypt.
& Grecq. dévoiIce>,liv. 2.
ctiap. i#
JESON y père de Jafon ,
félon la Fable , fut rajeuni
{>flr Médée, après qu'elle
*eut fa il couper en petits
morceaux , & fait cuire dans
une chaudière. Cette fable ,
félon les Chymiftes, (ignifie
que la matière du prand œu-
vre femble mourir dans le
vafe par la putréfaôion , &
pnisrevit,& pour ainfi dire,
rajeunit en devenant poudre
au blanc & puis au rouge.
C'eft ce qu'on peut voir dans
tous les livres des vrais Phi-
lofophes. Voyez les Fables
citées dans l'art, précédent.
iESPHARA. Incinéra-
tion de la chair ou de la fubf-
tance du corps des animaux.
Planifèampi.
JETES y Roi de Colchos,
père de Médée, pofTeflêur
de la toifon d'or, que les Ar-
gonautes lui enlevèrent. Il
étoit fils du Soleil. Voyez
ce que fignifie cette fiftion ,
4ai)s le iiv. a. chap. i. des
AF
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées.
^THNA. Montagne de
la Sicile , qui vomit toujours
des flammes ou de la fumée*
Les Poètes ont feint que Ju-
piter renferma defTous un des
Géans qui vouloient chafTer
les Dieux du ciel ; que les
tremblemens de terre, que
l'on relTent dans les envi-
rons , font occafionnés par
les mouvemens que fe don-
ne ce Géant, pour choiflr
une fituation moins gênante ,
& que les flammes & la fu-
mée qui fortent par le fom-
met de cette montagne, font
celles de la forge de Vul-
cain , que ce Dieu , forge-
ron des foudres de Jupiter
& des armes des Héros , a
établie defibus. Quelaiies
Chymiftes donnent à leur
feu le nom A^Aithna , parce
que c*eft un feu concentré
& naturel qui agit perpétuel-
lement , & n'eft pas toujours
manifefte.
-ŒTHON. L'un des che-
vaux qui tralnoient le char
de Pluton. V. ABaster.
JETHRAouETHRE.
Fille de Pithée , femme d'E-
gée , & mère de Théfée. -
Voyez les Fables Egypr. &
Çrecq. dévoilées, 1. 6. c. 3,
AFFAX & AFFARIS.
Toutes fortes d'attramens.
AFFENK^UE ou AF^
A V
TENICUM. Johnfon dît que
lef Chvinifles donnent ce
nom à rame des chofes.
AFFEOS ou AFFROS.
Mot corrompu du root grec
ûpkros j écume. Les Chy-
iDÎftes le prennent dans le
même fens.
AFFERMER. Aflurer ,
donner pour cerraîn.
AFFIDRA. Cefl la cé-
rufe.
AFFLAMBER. Foyq
Enflamber.
AFFORMAS. Ancicq
terme chymique, qui veut
dire du verre.
AFFRAGAR. Ceft le
minium félon Rulfandus , &
le vert-de-gris fuivant Pla-
sifcampi»
AFFRENGI. Ccft en-
core le minium.
AFFRpDINE.Nomque
les Chymiftcs ont corrompu
du grec Aphrodite , & par
lequel ils entendent Venus ,
& le cuivre.
AFFROTON. Ecumeux,
Voyei Affeos.
A FF R OP. Nom que
les Philofophe^ Spagyriques
donnent à la matière du
grand ϝve.
A.GALLA. Sel préparé,
fuivant Planifcampi.
AGAMEMNON.Chefde
Tarmée des Grecs qui firent
le (iége de Troie. Voyez fa
généalogie & fon hiftoirc ,
kG 9
& ce qu'elles fignifientchy-
miquement , dans tout le li-
vre 6. des Fables Egypt. &
Grecques dévoilées.
AGAR. Nom donné à la
chaux des Pbilofophes par
les Alchyttiiftes , & à la
chaux commune par quel-
ques anciens feâateurs de la
Chymie vulgaire. Ils Tont
a«(fi appelle Algit , & ^-
gerit.
AGAZOPH. Voyei Pe-
RIMINEL.
AGE D'OR ou SIECLE
D*OR. ' Tems du règne de
Saturne. Voyez ce qu'on
doit entendre par l'âge d'or ,
dans le liv. a. chap. 6. des
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées.
Age fignifie aulïï règne,
chet les Philofophes. Voyei
Règne.
AGENOR , père de Cad-
mus & d'Europe. Voyeï
l'explication des fables in-
ventées fous leurs noms,
liv. 3. ch. 14. §. 5. des Fab.
Egypt. & Grccq. dévoilées.
AGENT. L'Alchymie
reconnoit plufieurs agens
dans lopération de Toeuvre,
deux en puifTance , & deux
aâuels^qui ctiettenten ac«
tion ceux qui n'étoîent d'a-
bord agens qu'en puiflànce.
Les deux agens aâiicls
font le feu célelle & le feu
central > qui préparent la ma<
10 A G
tiere à TArtifte. Après la pré*
paratiofi de la pierre faite par
l'Anifte ^ ces deux agens fe
réduifent en un feul , qui eft
le feu philofophiqut.
Les deux agens en puif-
fance font le foufre & le feu
inné de la matière, aui pour
devenir agens aâuels n'ont
befotn que d'être excités par
le feu philofopbique* |l y« a
encore un autre agent fur
lequel les Philofophes ont
prefque tous garde le (ilen-
ce , & le rejettent même en
apparence ; c'eft le feu élé-
mentaire qu'ils ne nomment
jamais, & dont ils ne par-
lent que par énigmes , pour
tromper & donner la torture
à ceux qui veulent entrepren-
dre le gra-^d oeuvre. Après
h connoillance de la matiè-
re, tout le fecret gît dans
Tadminidration & le régime
de ce feu.
Agekt. L'agent interne
des Âlchymiftes eft le feu
jniié delà matière , qui étant
excité par l'externe, digère,
putréfie, & cuit cette ma-
tière beaucoup mieux que le
feu élémentaire ne fauroit
faire. Cet Agent eft le plus
grand fecret de l'Art 5 & pour
robtenir,ilfautfe comporter
eonrnfie Thétîs avec Achille.
Un des Ecrivains modernes
fur cet Art ( Pontanus ) dit,
quil eft minéral , égal , con-
AH
tînuel , qu'il ne produit poifrT
de vapeurs, s'il n'eft exciré
avecrtrop de violence; qn^il
participe du foufre,qu'il n'ait
point pris ou tiré de la ma^
tiere, qu'il ^îfTout & ramaf^
fe , qu'il calcine , congelé Se
coagule tout; qu'il s'acquier c
par induftrie 6c par l'art , &:
qu'il coûte peu de frais , s^il
en coûte quelques-uns.
AGNEAU eft auffi un
des noms de la matière quer
les vrais Chymiftes em-
ploient pour faire la pierre
Thilofophale. Quand cette
matière a pafle par les difïë-
rentes préparations requifes
pour la purifier de fcs parties
hétérogènes, on lui donne
quelquefois le nom d'agneau
fans tache ^ agnus immacu^
latus y comme on peut l^
voir dans le livre qui a pour
titre : Enarralio metkodica
trium Gebri verhorum , corn-
pofé par Philalethe.
AHOT. Nom donné, aa
lait des Philofophes, qu'ils'
appellent lait de la Vierge ,
& que les Chymiftes vul-
gaires donnent au lait com-
mun.
AHUSAL. C'eft le fou-
fre Philofophique , & non
le foufre vulgaire, comme
l'ont mal interorété la plu-
part des Chy mines ^ qui l'ont
aufli nommé Akibot, Al-
chimiu
AI
•AIAR, ou Pierre BorU
Que.
AIARAZATH, Veyei
AlAHABAR«
AJAX, Héros Grec qui
fe fignala au fiége de Troie ,
&.quî ayant violé Caflandre
d^ns le temple de Minerve j
fut foudroyé par cette Déefle
en piuiitioD de fon crime^
Voyez fon bîftoire, liv. 6*
èes Fables Egyptiennes &
Grecqaet dévoilées.
Il y avoit au même fiége
on autre Héros du même
nom , û\s de Téiamon Se
d'Héfîone ; il difputa avec
UlyCe pour avoir les armes
d'Achille. Voyelle livre cité
ci-devant.
AIBACHEST ou AIBA,
THEST. Nom que quelques
Chyroiftes ont donné à la
matière de la pierre purifiée
de Tes parties hétérogènes ;
& parvenu au blanc après la.
putréfîaaion.
AIDONÉE. VoyeiVhV^
TON.
AIGLE. Nopfi que les
Philofopfaes Hermétiques
ont donné à leur mercure
après fa fublimation. Ils
Tont aînfi appelle, premiè-
rement à caufe de fa volati*
lité; fecondemenc, parce que
comme l'aigle dévore les au*
très oifeaox^ le mercure desi
Sages détruit, dévore, S(. ré-
duitror même à fa pretoiete
AI n
matière en le réincrudant*
Chaque fublimation , fui-
vant Fhilalethe « eft une ât«
gle ; & quoique fept fufii-
lènt ) on peut les poufler juA
qu'à dix. Ainfi , quand ils di-
rent qu'il faut mettre fept ai*
gles pour combattre le lion ,
nous n'entendons pas, dit I4
même Auteur, qu'il faille
mettre fept parties de mer^
cure ou de volatil contre le
lion ou une partie du fixe,
mais notre mercure fublimé
& exalté fept fois« Plus il y
aura àiaigU contre le lion ^
dit Baille Valenrin» moins
le combat fera long. Tour-
mentez le lion, ajoute le
même Auteur, jufqu'à ce
que Pennui le prenne & qu'il
defire la mort. Faites - en
autant de VaigU jufqu'à ce
qu'elle pleure; rectieillezfes
larmes & le fang du lion , &
mêlez -les enfemble dans le
vafeph^lofophique. Toutce«
la ne (igni6e que la diâblu-
tion de la matière ^ & fa yo-
latilifation.
L'AiGiE étoitun oifeaii
confacré à Jupiter, par la
raifon que le Mercure des
Sages fe volatilife^ &*em--^
porte le fixe avec lui , dani
le temps que le Jupiter des
Fhilofoplies ^ ou la couleur
srife , fuccede à Saturne , oii:
a la couleur noire. L'aigle
que Jupiter envoya pour déi.
12 AI
vorer le foie de Prométhfe ,
ne fignîiîe audî que Tadion
du volatil fur leiixeou pierre
ignée , qu'ils ont appelle
minière de feu célefie. C'eft
pourquoi on a feint que Fro-
méthee avoit volé le feu du
ciel ; & que , pour le punir,
iupirer le fie attacher à un
rocher ) qui défigne la pierre
fixe àts Sages ^ & que fon
foie 9 ia partie la plus chaude
de rhomme , y éioit conti-
nuellemefit dévpré par une
aigle y quelques-uns ont dit
un vautour , ce qui revient
an même. Cette aigle étoit
dite , pour cette raifoh , fille
de Typhon & d'Echidna,
c'eft-à-dire de la putréfac-
tion d^ la matière. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées, liv. 5. ch. 17.
Les S pagy tiques appel-
lent Aigle le fel af moniac ,
• & le mercure fuÙimé , à
caufe de la facilité avec la-
quelle ils fe fublimenc. Mais
ce n'eft ni du mercure vul-
gaire, ni dti fel armoniac des
Drogniftes qu'on doit Ten-
tendre ; c'eft de ceux des
Pbilofophes.
AIgle dévorant h lion,
Expreffion Hermctiqiïc , qui
exprime la volatilifation du
fixe par le volatil , ou du fou-
fre par le mercure des Sages.
Aigle étendue. Sel armo-
niac fublimé daas la Chy-<
AI
mîe vulgaire, & volatilifa-
tion de la matière dans le
fens Hermétique.
Aigle volante. Mercure
des Philofophes.
AIGU. C'eft le magiftere
au rouge.
AIMANT. Les Sages
n'ont pas fait moins d'éloges
de leur aimant que de leur
acier. Mais il ne faut pas s'i-
maginer que cet aimant foie
V aimant vulgaire. Ils ne lui
ont donné ce nom qu'à caufe
de fa fympathie naturelle
avec ce qu'ils appellent leur
acier. Celui-ci eft la mine de
leur or, & VaimanteH la mine
de leur acier. Le centre de cet
aimant renferme un fel ca-
ché^ un menftrue propre à
calciner Por philofophiqiie.
Ce fel préparé forme leur
mercure , avec lequel ils font
le magiftere des Sages au
blanc &: au rouge. Il devient
une mine de feu célcfte , qui
fert de ferment à leur pierre,
pour la multiplier y en faire
l'élixir , la poudre de projec-
tion , & la médecFne univer-
felle. Et tout cela fe fait par
une opération fimpJe , fans
beaucoup de frais , mais dans
un tems un peu long. Les
Sages donnent au (H te nom
ai aimant à leur mercure déjà
fait, & à la partie fixée de
la matière qui fixé la vola-
tile.
Aï
AJOUTER. Oh ne doit
pas, par ce terme , penfer
qoe les Phiiofophes préten-
dent qu'il faille ajouter une
matière nouvelle a celle qui
eft déjà dans le vafe , mais
feulement qu'il faut conti-
nuera cuire. £t quand ils di^
fent nous n^ôtons rien, ni
nous n'ajoutons rien à la
pierre, il faut les entendre à
la lettre/ maiç quand ils di-
fentenfyite^ nous en ôtons
feulement le fuperflu, &
nous lui ajoutons ce qui lui
manque, c'eft-à-dire que
nous lui donnons la perfec-
tion qu'elle n'a voit pas, au
moyen des opérations* du
magiftere.
AIR« efl anin un nom
que les Ch y milles Hermé-
tiques donnent à leur mer«
cure fubtilifé, & fublimé en
fleurs blanches, ou terre très-
tenue , qu'ils appellent aufll
VOifeau d'Hermès , VAigk,
&c. Alexandre dit dans la
Tourbe , ou Code de vérité:
quand vous aurez tiré l'eau
de Vair^ Vair du feu , & le
feu de la terre, vous aurez
fait tout l'oeuvre. Âriftote le
Chymifle dit aufli : il faut
changer Vair en eau , con-
vertir cette eau en feu, de
ce feu extraire Vair; car c'eft
du feu chymique fixé , & de
. notre eau que l'on fait Vair ,
qu'il faut convertir en feu ,
k I 13
duquel , en continuant l'opé-
ration , on fait la terre ^ & de
cette terre le feu. £t ainfi
nous convertiiTons les élé-
mens l'un en l'autre; car en
convertiflânt les éiémens on
trouve ce qu'on cherche.
Vair des Phiiofophes n'eft
donc qu'une eau coagulée
par le feu , & réduite en pou-
dre ou fleurs blanches très«
fubtiies*
. AIRAIN D'HERMÈS.
Terme de Chymie> dont fe
fervent les Phiiofophes Her-
métiques > pour fignifier le
corps imparfait dont ils doi« .
vent fe fervir pour Tœuvre
de la pierre. Ils lui donnent
également ce nom, avant
qu'il foit purifié de fes hété-
rogénéités . comme pendant
la putréfa^ion & la décoc-
tion continuée qu'il lui faut
pour le ref)dre fou^e incom*
buftibie. Ils le nomment a uffl
Laiton , Orpiment^ Lionverty
Arfeim^ & de divers autres
noms qu'on peut voir au ter-
me Matienc , & dans les ar-
ticles qui les concernent.
Airain noir. Matière
des Phiiofophes pendant la
putréfaction , ou leur laiton
qu'il faut blanchir.
Airain blanc. C'efi le
laiton blanchi , ou la pierre
au blanc.
AIRAIN incombusti-
ble. Magiftere au. rouge
X4 Aî
parfait t parce qu'alors il lie
craint plus les atteintes dii
feu.
AIRAZAT. Quelques
Cfaytniftes ont donné ce
nom au Saturne , mais ii faut
l'entendre de celui des Phi-
lofophes.
AITMAD. Ceft Panti-
moine vulgaire fuivant les
Chymiftes, rantimoine Sa^
turnal , ou Philofophîque )
quand oh le prend Hermé-
tiqaement. Voyez le livre
d'Artepbius àce fujet*
AIZOI. johafon donne
ce nom à la joubarbe^ dans
fon traité de Îmc Hungaricây
J)agk Too.
AKEM. Paracelfe a em-
ployé ce terme pour figni-
îler du beurre cuit. Joknjbn^
AKIBRIT. Voyei Al-
AKILIBAT ou ALO-
•riN. C'eft la térébenthine ,
fuivant Flanifcampi.
ALABARIouAiRA-
ZAT : Plomb des Phiîofo-
phes, qu'ils ont auffi appeflé
Cœur de Saturne. C'eft pro-
prement la matière de l'Art,
qui fe tire de la race de Sa-
turne*
ALAGABk Sel armoniac
Phîîofophique , gue les Chy-
miftcs vitlgaires interprètent
du fel armoniac consmun*
ALAX:AP. Foy. AiCLE
des f^bîlofophes*
At
ALCEANI. Terme rfd
fcience Hermétique. C'eft le
changement de la forme fu-
perficieile des métaux > com-
me la déalbation de Vénus ,
qui eft une fauffe teinture de
laine ou argent, &c- Pla^
nifcampL
ALAFAR. C'eft le vafe
Philofophique , & non le
vafe de verre qui renferme
la matière de l'œuvre.
ALAFARANGÏ. Adioa
de laver & d'épurer le plomb
brûl^» Planifcampi.
ALAFOR , ou le Sel aU
kalî.
ALAHABAR ou A-
LOOC. Mêiîiechofe qu*A-
labari,
ALARTAR. C'eft Fcs-
uftum, ou cuivre brûlé.
ALASALET. Quelque?»
Chymiftes ont donné ce
nom au fel armoniac.
ALASTROB. Voyei
Alabari.
ALATANS. Nom ^ue
quelques-uns ont donné a la
litharge. Johnfort.
ALAURAT. C'eft le
tïitre des Philofophçs, &
non le falpètre vulgaire, fur
lequel tant de Chymiftes fe
font etercés â pure perte.
ALAZER. Soufre vif,
ou Ambrofien. Il eft rou'*
Îjeltre , tranfparent , & ref-
émble beaucoup à l'orpi*
mefit fixék Quelques Chy-»
A L
nulles peu verfés dans le vé-
ritable fensdes Auteurs Her*
mâiqaes, particulièrement
de Geber » ont pris ce foufre
pour celui des Philofophes ,
qui n'eft autre aue leur ma-
tière parvenue a la couleur
de ce foufre Ambrofien , au
mofen de la cuiâbn Philo*
ibphique.
ALBAIT ou ALFURA.
Un des noms de la cérufe*
ALBANUM. Sel d'urine.
ALBARAS. Arfënic.
ALBAR ^RIS. Terre
feuilléedes Fhilofc^hes, ou
leur laiton blanchi y leur Lu*
ne, leur Diane nue$ enfin
leur inatiere parvenue au
blanc.
ALBERICK. Cuivre d^-
cappé & blanchi par que!*
ques opérations chymiques.
On y réuffit avec l'arfenic,
mais le cuivre refte caffant >
& comme téguWûé.
AL BEST OS. Matière
onâueufe , & bitumineufe ,
combuftible ^ & de couleur
de fer. On la trouve dans
TArcadie, & J»hnfon dit
qu'on ne peut l'éteindre
quand elle eft allumée. Je
croirois me cet Auteur fe
trompe» A: qu'il a pris le (èns
contraire , de celui qu'il fai-
loity parce çue la pierre
amiantbe qui eft de deux
efpeces, fe ftomtne Alhefte$
& Alhefion. L'une & l'autre
AL t5
ibntincombuftibles. Les an*
ciens fe fervoient de la fcif-
file, qui reficmble à Talun
de plume, pour £iire une
toile dans laquelle ils brû«»
loient les corps Aç9 morts ,
pour en conferver les cen-
dres. On trouve ces deux
fortes d'amianthes fur les
montagnes des Pyrénées. Il
y croit aiiffi une plante, fi
nous en croyons Pomer, qui
mife dans Peau pour y être
rouie comme le chanvre , &
enfuite travaillée de mêi^»
produit une toile incombuf*
tible.
ALBETUD. Les Chy-'
miftes ont quelquefois donné
ce nom atigalbanum,
ALBIFICATiaN.
VoyèT Blanchir.
ALBIMEC. C'eft l'orpi-
ment.
ALBOR. Urine.
A LBORACH. Matière
des Fhilofopbes parvenue i
la blancheur. •
ALBORCA. Fby. M«n-
CI7RB PHILOSOPHtQUfi.
ALBOS. Crtiifet.
ALBOTAR. Gérufe.
ALBOTIM, ALBO-
TAI> ALSOTRA. Mirhe
chofe que Albotsr, ou cév
rufe.
ALBUSAO. Ce» le
foufre des Sages $ <iuelques
Chymiftes ont donné ce
nom an foufre commun«
ï^ AL
ALCABRICK. Foj. Al-
KIBRïK.
ALCADY. Vitriol ou at-
t rament blanc, ou Tel blanc
des Sages.
ALGAFIEL, Antimoine
Philofophique ou matière
Saturnienne propre à Tœu-
vie des Sages.
ALCALHAL. Vinaigre
en terme de Chymie vul-
gaire; mais ce vinaigre n'efl
pas celui des Philoiophes ,
qui n'eft autre chofe que leur
eau pontique, ou leur mer-
cure diffolvant.
ALCALIGAT AM.
Compoûtidn chymique faite
avec de la mumie 3c de
Fefprit alkali i fi Ton y ajoute
<iu mercure doux, c'eft, dit
Plai^ifcampi , un admirable
remède pour la goutte, &
fur-tout fi elle procedç d'un
refte de maladie vénérienne.
ALCAMOR. Foy. Ala-
lÉIABAR.
ALCANI. V. AcAZDiR.
ALCANNA ou ALCO-
NA. Efpece de canne ou
arbrifleau creux &c noueux
dont les Arabes fe fervoient
autrefois pour faire des pi-
ques. On remploie . aujour-
abui dans la médecine , au
lieu de gayac. Johnfon.
ALCAOL lignifie . quel-
quefois du lait aigri , & d'au-
tres fois du mercure. John-
fin*. Cet Auteur aui^oic dû
AL
dire qu'en termes de Phîlc^
fophie Hermétiqtie , lait ai*
gri & mercure des Siges ne
font qu'une même chofe.
ALCEBRIS vif: C'cif,
en Chymie, le foufre vif
ou naturel; mais dans Tart
Hermétique , c'eft la pierre
ignée , la matière parvenue
au rouge dans la première
opération des Philofophes.
AI.CÉE. V. Hercule.
ALCESTE, fille de Pe-
lias & femme d*A«lmete ,
offrit fa vie pour fauver celle
de fon mari. Hercule AeÇ-^
cendit aux Enfers ; après y
avoir lié le Cerbère, il ra-
mena Alcefte dans le féjour
des vivans , & la rendit à fon
époux. Voyez le Hv* J. ch,
21. des ^bles Egypt. &
Grecques aévoilées.
ALCHABRICK. Voyei
Alkibrick,
ALCHAEST. Voyei
ALÎtABST.
ALCHARIT ouZAl-
BACH. C'eft le mercure,
mais celui des Philofophes.
ALCHAZANON. Boue
qui tombe des meules à ai^
guifer. On en fait un maftic
excellent. Johnfon.
ALCHIERAM.Nora
que quelques Chymiftes ont
donné à la tête morte, qui
refte au fofid de la cuciirbite
après la diftillation. RuUan*.
dus.
ALCHI- ,
A L
ALCHITRAM, le mê-
me ^v^Alchicram. On trou-
ve ce oom daos quelques
Cbymiftes , pour fignifier
Ifauile de genièvre, la paix
liquide , & Ruilandus le don^
ne à Parfenic préparée
ALCHITURAi Ceft la
poix liquide^
ALCHONOR, KiAtA-
HABAR.
ALCHYMlE*Prefque
tous les Auteurs varient fur
la déniiition de cette fclence ^
parce qu'il y en à de deux
fortes 5 l'ucc vraie & l'autre
fauile. La pre;niere fe défi-
nit, félon Denis Zachaire,
une partie de la Philofophie
naturelle , qui apprend à faire
les métaux fur la terre , en
imitant les opérations de la
Nature fous terre, d'auffi
près qu'il eft pofTible. Para-
celfe dit que VAlchymie eft
une fcienee qui montre à
tranfmuer les genres des mé*
taux l'un en Paurrei
Mais la vraie définition
qu'on peut tirer de tout; ce
^e les bons Auteurs difcnt
de la vraie Aîchymie , eft
telle : VMckynùe eft une
fcienee , & Part de faire une
poudre fermentative , qui
tranfmue les métaux impar-
faits en or , & qui fert de re*
mede univerfel à tous les
maux naturels des hommes ^
des animaux & des plantes^
AL ï»r
La faulTe Aîchymie ne
peut mieux fe définir , que
Tart de fe rendre miférable
tant du côté de la fortune
que de la fanté.
La vriie confifte à per-
feôionner les métaux , & à
entretenir la fanté. La fauflè
à détruire l'un & l'autre.
.La première emploie les
agens de la Nature , & iipite
fes opérarionsi La féconde
travaille fur des principes
erronés , & emploie pour
agent le tyran & le deftruc-
tcur de la Nature.
La première, d'ufte nia-
liers vile & en petite quan-^
tité, fait iinechofe très-pré-*
cieufe. La féconde , d'une
matière très-prccieufe, de
l'or même , fait Une matière
très-vile, de la fumée & dé
la cendre^
Le réfultat de la vraie eft
la guérifon prompte de tou-
tes les maladies qui alffligeni
l'humanité. Le réfultat de la
faufle font ces mêmes maux ^
qui furviennent communé-
ment aux foiialeuts*
VAIchymie eft tombéô
dans le mépris ^ depuis que
le grand nombre de mauvais
Artiftes en oht impofé auit
gens trop ct^dules & igno-
rans, par leurs fupercheries^
L*or eft l'objet de l'ambition
des hommes ; les dangers
auxquels Ton eft bbîigl de
B
1» Al
s'expofcr fur mer & fur ierrc>
pour fe procurer ce précieux
métal 9 ne rebutent que peu
de gens. Un homme fe pré-
fente s il (cait , dit - il , le
moyen de faire croître dan$
votre propre maifon la mi-
nière de tous les tréfors^fans
d'autres riAjues que celui
d*ane partie de ceux que
vous poifédez. Sur fon ver-
biage f dont on ne connoit
pas le faux , parce qu'on
Ignore le procédé de la Na-
ture y on fe laifTe gagner , on
feme fon or, & Ton ne re*
/Cueille que de la fumée ; on
fe rui^e , on finit enfin par
détèfter Timpodeur, èc dou-
ter de la vérité de Texiftence
de VAlchymie^ parce qu*on
n*eft pas parvenu au but
qu'elle fe propofe en pre-
nant un chemin oppofé à ce-
lui oui y conduit*
Il eft peu d'Artiftes vrais
Alchyitiiftes i il en eft beau-
coup qui travaillent félon les
principes de la Chymie vul-
5 aire. Ces derniers puifenc
ans leur art des fophiftica-
tions fans nombre ; c'eft lut
qui fournit tous ces impof-
teurs , qui , après s'être mi-
nes, cherchent à ruiner les
.autres. C'eft lui que l'on de-
vroit méprifer par ces rai-
fons, fi l'on n'en avoir de
p!i\s fortes de l'eftimer , par
le grand nombre de fes dé-
kt
couvertes utiles à la foci^té'«
Les vrais Alchymides ne
font point trophée de leur'
fcience;ils ne cherchent pas
à cfcroquer l'argent d'au—
trui , parce que , comme di-»
foit Morien au Roi Calid ,
cdui qui pojfede tout , n'a.
befoin de rien. Ils font parc
de leurs biens à ceux qui en
manquent. Ils ne vendent
point leur fecret; s*ils en
communiquent la connoif—
(ance à quelques amis, ce
iTëft encore qu'à ceux qu'ils
croient dignes de le pofléder
& d'en faire ufage félon le
bon jplaifir de Dieu. Ils con*
noifient la Nature & fes ope -
ratiotis , & fe fervent de ces
connotifances, pour parve-
nir , comme- dit S. Paul , à
celle du Créateur. Qu'on Hfe
lesquvrages d'Hermès Trif-
mégifte leur chef, ceux de
Geber , de Morien , de Saint-
Raymond LuUe, du Cofmo-
* polite , de d'Efpagnet , & de
tant d'autres Fhilofophes AI-
chymiftes. Il n'en eu pas un
feul qui ne prêche fans ceffe
l'amour de )3ieu & du pro-
chain , qui ne déclame con-
tre les faux Alchymifies, &
qui ne publie hautement que .
les procédés de la vraie Chy-
mie ou Alckymie font les
mêmes que ceux que la Na-
ture emploie , quoîqu'abré^
gés par le fecours de l'Art;
A L
mis abfolqment difFéretls
de ceux qui font en ufage
dans la Chymie vulgaire*
Qu'on ne fe flatte donc pas
c'y parvenir par fon moyen j
& qu'elle ferve de pierre de
rcuche à ceux qui feroient
expofés à erre trompés par
des charlatans & dies impof-
teurs.
Le typé ou Hiodele de
Tart Alchy niique ou Hermé-
tique , n'eft autre que la Na-
ture elle-même. L'Art plus
puiffant que la Nature , par
les mêmes voies qu'elle lui
marque » dégage ^ en certains
cas^ plus parfaitement les
vertus naturelles des corps
des priions oh elles ctoient
renfermées j il amplifie leur
fphere d'aâivité^ & raffem-
ble les principes qui les vivi*
fient.
Les opérations de la Na-«
ture ne différent qu'en tei?-
mes feulement des opéra-
tions rfe y Alchy mie , qu i font
au nombre de fept;favoir,
calcination , putréfaâion , fo^
lution 4 diftiilation, fublima-
tion , conjonâion , coagula-
tion ou fixation. Mais ces ter'*
mes doivent s'entendre phi-
lofophiquement) C'efl-à-dire
conformément au procédé
de la Nature ) quHl faut bien
connoitre avant de vouloir
l'imiter.
Le feu qui fert le plus dans
A L t^
les o{>érations alchymiqués^
n'eft pas le feu vulgaire de
nos cuifines* connu fous le
nom de feu élémentaire^
C'cft un feu célefte répandu,
par-tout , qui eft la princi^
pale caufe de la pierre ^ tant
vantée des Phi lofopkes, dont
ils difetit qu'il eft leperei Et
ce feu n'agiroit cependant
fias , s'il n'étoît excité par un
eu célefte volatil ^ qui le tiré
parla di/lUlationphilofophi«
que d'une terre connue des
Philofophes^ qu*ils appelant
la mère de leur pierre. Be->
cher a pris la défenfe & dé«
montré l'exiftence de VAl^^
chymie , dans fon Supplé*»
ment de fa Phylîqnc.
ALCIMAD. Voyti At*
tiMAD.
ALCIMËDE, femme
d'Efon & mère de Jafon.
Voyez les Fables Egypt. &
Gr'ecques dévoilées, liv« 2»
cbap, 14
ALCMENE, femme
d'Ampbytrion , fut trompée
par Jupiter, fous la forme de
fon époux , & avec le fecours-
de Metcure^fous la figure de
Sofie \ il en naquit Hrecu*
le. Les Alchymiftes difent
qu'Alcmene reçréfente l'eau
métallique , qui efl mariée
avec l'or des Philofophes,
fous le nom d'Amphy trioa ;
J upiter qui eft le fymbole du ,
foufre I fe joint à cette eau
Bij
«10 AL
par Tadrefle du Cliymîfte,
cfii Sofie; & dé cette union
mît Hercule, ou le mercure
Philofophiqaè. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées, liv. j. ch. I. &
fuivans.
AtCpB. Ccft rxf.
ujium» Quelques-uns Tin-
terprecenc du fel armoniac s
mais il doit s'entendre du
ikiêrcure des Philofophes*.
ALCOFOL*. Voy. Axt-
MAD. On dit ZM^i* AkofoL
ALCOHOL. Ceft l'anti-
stioine.
ALCOL. Quelques Cby-
xniftes ont donné ce nom au
vlnàgre.
ALCOLISME. Aaion
de triturer , broyer , corro-
der , réduire en poudre.
AL CONE. Oripcau ,
laiton , en fait de Chymie ;
iftais en tetmes Herméii-
ques , c*eft le laiton des Phi-
lofophes , qu'il faut blanchir.
ALCOOL Claccati Cor--
neolL Poudre de criflal » très-
fubtile & impalpable.
Alcool eft le nom que
lès Chymides donnent à
toutes les fubftances pures ,
extraites par diflillations , ou
autrement « des corps des
animaux , végétaux ou miné-
raux. Ceft ce que d'autres
appellent Efprits.
Paracelfe donne aufli ce
notti aux poudres très-ftib«
A L
tiles ^ telles que fa fleur <!•
farine , quand elles font fans
mélange. Mais ce terme ne
s'applique gueres aujour-
d'hui par les Chymiftes qu'à
refprit de vin redifîé.
Alcool Minéral. SuhC-
tance très-pénétrantç , & la
plus fubtile partie des élé-
mens , très-fixe , & extrê-
mement digérée par un feu
aftral & invifible. Cette
fubftance fe trouve dans tous
les mixtes;mais l^art Textraic
d^un feul paur la faire etitrec
dans la compofition de la
pierre phîlofophalc , & de
rélixir univerfel , qui fert de
médecine à toutes les mala-
dies des trois règnes.
ALCOOLISATION.
Rédudion d'un corps en Tes
plus petites parties ; c'eft la
même chofe» félon les Phi-
lofophes Spagyriques , que
calcination philoibphique ;
car ils fe fervent indifférem-
ment de l'un & de l'autre de
ces termes pour exprimer la
même choie. Il ne faut ce-
pendant pas confondre Val-
çooîifation avec la calcina-
tion des Chymiftes vulgai-
res ; car dans la fcicnce Her-
métique , on ne fe fert de ce
dernier terme que par fimi-
litude.
ALCOPHILNOIR,^/.
eophil nigrûK C'eft un des
noms que les Alchyroiftes
A L •
©Bt donné à i'anthnoînev On
an suffi Alcophit^
ALCORE.Ceftletalc.
ALCUBRIT ou ALCU-
BRITH. V. Alkibric.
ALCUR. Soufre.
ALEBION, freredeLi-
hys , tué par Hercule^ Vayez
les Fables Egypr^ & Greccj.
dévoilées, Uv* j. chap. 12.
ALEC. C'eft le fel.
ALECH. Même chofe
que vitriol.
AtECHARIT. Mercure
conTimun & non vulgaire^
mais ceTui des Phîîofophçs^
A t E C H I L., Nom que
quelques Chymiftes ont
donné au tsépk^d fur lequel
onpofe quelque vafe, pen-
dant les opérations çhymi-
ques.
AI^ECTO. L'ufle des Fu-
ries , qui avoc Tes deux fœurs
Tyfiphone & Mégère , filles
de TAchéron & de la Nuit,
félon queîques-nns , filles de
Jupiter , félon d'autres , fu-
rent conflitûées pour tour-
menter les ombres dans le
royaume de Pluton. Elles
repréfenten^ l'afliop de l'eaii
mercurieîle , appellée Dra-
gon, fur la partie fixe de la
tnatierç , pendant la putré-:
faâipn & la volatiliiation.
Yojfea le livre 3 des Fables
Egypr. &ç Grecq. dévoilées,
ichap, 6:
ALECTORIE, Zaj^is
A t «
jite3orlus. Efpece de pierre
brillante & prefquetranfpa-
rente comme du criilal > fie
la grofTeur d'une fève. Oa
la trouve dans le ventricule
des vieux chapons & des
vieux coqs , fi l'on en doit
croire Albert. Les anciens
dlîfoîent que Vaî'eâorie rçn^
doit l'homme qui I^portoic
courageux , très-fort , & Juf
procuroît beaucoup de.r4-'
cheffes. C'eft potir cela , dî-
foient-ils , que Milon Cro-
tontate fortoit tpujo^irs vic«>
torieux du combat. Ils la re-^
gardoient ai^ffi comme un
philtre « & lui donnoient I9
propriété de modérer la foif.
Johrîl'on.
AtEFANTES.. C'eft le
plos foliS'
AL E MB A CI. Plomb
brûlé ou calciné.
ALEMBIC' Les Philofc
phes Herniétiques donnent
quelquefois ce nom à léuf
mercure , parce que c'eft paf
fon mpyen qu'ils font leurs
Eretendiïés difti Hat ions , fur
limations, &c.
^ ALEM^RQTH. Nom
que tes Philofophes Spagy-
riques ont donqé quelque-
jFpis au fçl de leur mercure ,
qii'ib appellent aufp. le fel
çlç$ Phiiofophes, {c la clef
de TArt. "
Alembjeiot.0 eft encore
le nom que quelques Cby^
B iij
41 A p
iniftes ont donné a» fel de
tartre, qu'ils ont auffi ap-
jelié le Magiftere des Ma-
jgifteres. Jahnfon. Ruil/
' ALEMZADAR. Sel
^rmon tac.
ALERNET. Orpiment.
ALES. Tout fel compofé
du mélange de plufieurs au-
tres fais.
ALETH. Jupiter xles
Philofophes, & Tétain des
Çhymiftes.
ALEUSANTI. Fojq
Alosanti.
ALEXANTHI, Fleurs
d'airain.
ALEXIR. Toute méde-
cine chymique.
• ALEZARAM, Lavure de
{>lomb , ou Saturne des Phir
ofophes nettoyé & blanchi.
ALFA CIO. F. Atiwead.
ALFACTA ou ALFAr
TA. C'eft le même que dif-
tiUation.
ALFADIDAM, Scories,
écume de fer, non celle
qui refte dans la fournaife ,
niais celles qu'on appelle
^utH pailles de fer ^ qui tom-
bent auprès de Penclumè ,
quand on y bat le fer au
marteau.
ALFATIDA. Cuivre
br&lé. Il fignifieaufli liniaille
4e cuivre.
ALFIDUS. Le même que
Çérufe. ,
i^LFQL, $el ^rmoniâCji
en fait de Chy mie vulgaire 5,
& l'aigle des Philofophes,
quand il s'agit de fci^ence
tîerméfique,
ALFUR. Safran com-
mun pour les Çhymiftes , &
fafraîi des Sages, ou la ma-
tière des Philofophes parve-
nue, par la digeftion, à la
couleur de fafran.
ALFURAT ou ALBAIT.
Lacérafe, ou la matière de
l'œuvre parvenue au blanc,
AlFUSA, Ceft la tu^
thre.
ALCALI. Nitre. En ter-
mes de fçience Hermétique ,
c'eft la première matière de
Tœuvre.
• ALGAMET. Charbon.
ALGATIA. Civette.
ALGEROTH- Poudre du
mercure de vie*
ALGIBICH. Voyei AL-
KIBRICK. *
ALHENOT, Fojr. AiA^
HABAR.
ALHOrOL. Antimoine,
ALHOHONEC* Voyei
Adehjêm.
ALriÔHONOC, Vayei
Alahabar.
ALIÀS. Même chofc que
Vafe,
ALIBA' Une des colon-
nes qu'Hercule planta aux
confins de la li^auritanie.
Voyez les Fables Egypt, &
Grecques dévoilées, liv. j,
çhap, l^.
A I
ALÏGULE. Toute con-
feâion chymique.
ALIMENT de la Pierre.
Ceftiefeu.
ALINZADIR & ALIN-
ZIADIR. Ceft le fel arroo-
Biac.
ALIOCAB. Sel armo*
niac.
ALISTITES. Sel armo-
BÎac.
ALIX. Se! commun pié-
paré.
ALKAEST, Liqueur
qui , félon Paracelfe & Van-
Helmont, difTout tous les
corps vifibles, & les réduit
à leur première macierje. Il
difFere de ce que les vrais
Chymiftes appellent leur
Mercure, Cette diffolution
eft naturelle^ douce, fans
corrofion*) elle conferve la
femence des corps , la dif>
pofe à la génération ; au lieu
que les dilTolucionsdes Chy-
miftes ordinaires fe font par
des eaux fortes > qui partici-
pent, dans leurs effets, du
feu élémentaire qui détruit
& tue , au lieu de vivifier.
Ceft pourquoi les PhUofo«
phes Hermétiques difent :
Les Chymiftes détruifent,
nous édifions; ils brûlent
parle feu^ nous par Teaa;
ils tuent, nous reflufcitons.
Ils lavent par Teau» nous par
le feu , Kc« Paracelfe en
décrit la préparation dans
AL 13
fon livre a. de Nau rerum»
Martin Rullandusdit que
YAlkaefi eft un mercure pré-
paré, non du tartre ^com-
me quelques-uns l'ont cru ,
trompés par un endroit de
Van-Helmonr,^ où il dit en
parlant de VAlkaeft. Si vous
Jte pouv€[ parvenir à dècou^
vrir cefecret du feu^ appre»
. nei au moins à rendre le fel
de tartre volatil^ pour faire
vas dijfolutionsparfon moyen.
Van -Helmont, de Febri»
bus»
Michel Toxite dit auffi
que ['Alkaeftefiun mercure
préparé po^r les maladies du
foie.
Plufieurs Chymiftes ont
prétendu que VAlkaeJl ne
différoit pointdu grand & du
petit circulé de Paracelfe ,
fait avec Tefprit^ de fel com-
mun ', d'autres ont cru Tavotc
trouvé dans Técymologie du
nom même Alkali efl^ com^^
me fi Ton difoit c^eft A^fcl
alkali ;mw comme lesfels
alkalis des cendre», de la
foude, du tartre, &c. ne
produifoi^nt pas l'effet de
rAlkaefi , on imagina d'alka*
iifer le nitre en le fixant.
Glauber en fit fon fel , au-
quel il donna le nom de fel
admirable» Mais ni les uns ni
les autres n'ont réufTi. Un
Auteur , dont je ne me rap-
.pelle pas le nom , dit que
B iv
*4 Aï*
cVft une liqueur très-com-
mune chez les Arabes. Para-
iselfe ni Van-Helmont n*ont
pas expliqué afîez claire-
ment ce qu'ils entendoient
parcetteliqueurdiflblvante,
pour qu'on puifTe la deviner
par la leélure de leurs ouvra-
ges. Il dijfFere du diflblvant
dès Philofophes , en ce que
celui-èi sHinit inféparable-
ment à ce qu'il diffout , &
Tautre s*en fépare fans dimi-
nution.
ALKAL. Cendres gra-
vclées ou clavelées.
ALKALAC. Sel fixe.
ALKALAP. Etain, Ju-
piter.
^ ALKALA-T, Fleur de
fel, fel fublimé.
ALKALID. V. AtiOR.
AL K A LIE. Vafe des
Philofophes.
ALKANT. Mercure dc&
Sages.
ALKARA. Gucurbîte.
ALKASORi Pierre au
rouge , ou le foufre.
ALKAUT. Mercure, où
argent vif.
»' ALKAUTUM. Nom
que quelques Chymiftes ont
donné à Tarfenic; d'autres au
cuivre brûlé ou as ufiunu
Joknfon, '
ALKIBERT. Voyei AL-
KIBRIC.
ALKipiC^ ALKIBRIC.
gcufre des ^.ages y ou la ma-
A L
tlere pbiiofophique parre-s-
nue à la couleur de pourpre
dans h première prépara-
tion. Alors ç'eft leur foiifre
vif, leur or, leur Apollon^
leur minière de feu célefte ,
leur Prométhée ^ leur Ofi—
ris , &c.
ALKIN. Cendres pra-
veleées, ou cendres des Phi-
lofophes , qu'il ne faut pas
méprifer , dit Morien , parce
qu'elles contiennent le dia-
tJêmede leur Roi, leur Bac-
chus , leur Efculape , &c.
ALKIR. e'eft la fumée
& les charbons.
ALKOEL. Johnfon dit
que c'eft une efpece de
plohib très-fin , tire des mi-
nes où l'on trouve le laprs
lazuli \ quelques-uns ont ap-
pelé ce jîlomb Antimoine,
ALKOOLISER. Voyei
Alkoolisation.
ALKOSOR. Camphre.
ALKY-PLOMB. Voyei
Altey-Plomb.
'' . ALLABOR, ALCA-
-MOR, ALCHONOR,
•ÀLLARINOCH , ALRA-
"CAS. Tous ces noms fignî-
fient la même chofc qu'-^-
lahajfar.
ALLOR. ^s^uftum en
grenailles.
ALLUTEL. Ko/. Aiu-
DEL.
ALMACAUDA, L^-
tbarge.
A I,
ALMAGRA. Les Cby-
mifïes ordinaires donnent ce
nom au boi , aa, cuivre , au
laiton ; mais les Philofbphcs
Chymiftes ne l'entendent
que de la matière de leur
pierre. O! bon Roi vous
devez fçavoir parfaitement
avant toutes chofes » que la
fiim^e rouge , & la fumée
blanche , & le lion vert, &
ahnagra^ & l'immondice de
la mort, & le limpide, & le
fanç, & l'eudica , & la terre
fœtide, font des chofes dans
lefqueltes confifte tout le
magiftere. Morien, Alma^
gra eff le laiton que j'ai nom-
mé ci-deflus la terre rouge.
Idem. C'eft-à-dire le fbufre
Philofophique.
ALMAKIST. Litharge.
ALMARAGO. Corail.
ALMARCAT. Litharge,
ou fcories de l'or.
ALMARGAZ. Plomb
réduit en litharge dans la
coupelle,
ALMARPEN & AL-
MARGOL. Corail.
ALMARKASI TE.
VoYci Mercure.
ALMARTACK. Litharge
calcinée.
ALMARZIDA, Litharge
d'argent.
A L M A T. Cérufe , ou
rouille de pIomK
4LMATKASITE. Ar-
gent vif.
A L ar
ALME ou ALMA. Eaa
philofopîiiqiie.
ALMECHAFIDE. Cui-
vre, airain.
ALMENE. Sel gemme.
AL METAL Scories de
fer.
ALMIBA. Etain, Jupi-
ter,
ALMISA. C'eft le mufc ,
fi nous en croyons Planif«
campi.
ALMLSADIR ou AL-
MIZADIR. Vert-de-gris,
rouille de cuivre. Paraceîfe
femble l'entendre dans ce
fens-là, Quand il s'écrit par
lui Z. au lieu d'un S. Mais
les Philofophes appelleat
leur Tel armoniac , Almifa*
dir^ Almifadit, & quelque-
fois Aîmijadu.
ALMISARUB. Terre
philofophique, qu'il faut
cultiver j» ;pour y femçr le
gf âin d'or qui doit produire
au centuple , & davantage.
Foyq Terre feuilléi.
ALENEC ou ALLENEC.
Etain, Jupiter.
ALO* Sel commun pour
la Chymie, & fel des métaux
dans le fens Hermétique.
ALOCAF. Sel armo-
niac.
ALOFIL. Bande de linço,
qu'on emploie pour fcelier
les vafes. Johnfon.
ALOMBA Voy. Alaha-
9 AR > AcAzcilR.
%6 A L
ALOMBARI. Plomb
brûlé. PUtnifcampL
ALOOC. Voyci Alaha-
BAR.
ALOS, Sel en général.
ALOSANTHI. Fleurs
de fel.
ALOSET. Mercure des
Philofophes.
ALOTIN. Voye^ Aki-
'libat
ALDUS. Fils du Soleil
& d'Antiope. Voyez les Fa-
bles Egypr. & Grecques,
liv,3.chap. 14. §, 6.
AtRACHAS. Voyei
Alahabar.
ALSECH. Alun. .
ALSELAT. Cuivre htt"
\é ^ As-uftum,
ALSUFIR. Couleur rouge
qui furvient au magiflere
. des Sages à la fin des opé-
rations. Calid, ckap. 1. des
Secrets de VAlchymie,
ALTAFOC. Cumphre.
ALT A MB US. Pierre
roage, ou pierre du fang-
humain ; c'eft Télixir Philo-
sophique.
ALTARÀ. Cucurbiie, ,
ALTEY-PLOMB. Sel
'de Saturne , ou matière dou-
.ce, extraite du Plomb, au
moyen du vinaigre. J0À/2-
fon. Voyei AUE DB SA-
TURNE.
ALTHANACA. Orpi-
ment.
ALTIMAR. Ms'ufium ,
cuivre calcinéi»
;n
À L
ALTIMION. Scoriefl de
plomb.
ALTINGAT , Vert-de- ^
gris , rouille de cuivre.
ALTINURAUM. Vî-< |
triol, attrament.
ALTlT.JjTafigtida.
ALTOFET. Anti- '\
moine,- . .
ALUACH ou ALUHEC.
Jiipieer , étain.
ALUDEL ou ALUTEL.
Vafe requis pour le grand
œuvre. Geber le décrit ainfi '
dans la quatrième partie du
liv. I, de fa Somme de j
la perfeSion^ L'Aludel doit
être fait d'un verre épais éga- ,
lement par*tout j toute autre i
matière ne vaut rien pour cet 1
effet, à moins qu'elle ne foit
d'une fubflance qui ait beau-
coup d'affinité avec le verre ,
telle que celle des cailloux.
Car le verre feul eft propre 1
par fa confiftance & fafubf- !
tance inaltérable à retenir les
efprits ténus & fubtils des
mixtes, qui s'évaporeroient
par les pores des autres ma*
tieres. Les métaux mêmes ne
valent rien pour cela, parce
que Taffinité qi,)'ils ont avec
les efprits minéraux & mé-
talliijuesy en feroient une
réunion y au lieu de les laifler
fublimer.
Mais Geber, comme les
autres Philofophes, n'enten-
dent pas toujours le vafe de
À L
vetre , parle terme Aludcl ;
fouvent & le plus coinmii-
nement ils défignent fous ce
nom le vafe philofophique ,
qu'il ne faqt pas confondre
avec le vafe dans lequel ot»
renferme la matière. Ceft
pourquoi quand ils difent de
fceîler hermétiquement VA^
ludel^ eela veut dire, qu'il
faut fixer le mercure des Sa-
ges. Voyei Vase.
Les Chymiftes vulgaires
ont interprété Aîudçl par
fourneau , cucurbite ; iorf-
que les Adeptes en parlent
en femblanc indiquer un
fourneau , il faut l'entendre
de leur fourneau fecret , qui
quelquefois fe prend pour la
matière de laquelle ils ex-
tradent leur mercure; d'au-
tres fois , de leur foufre ani«
mé, vif, ou pierre ignée,
qui entretient & conferve le
feu interne & agiflant de
rœuvre. Aladelfe prend en-
core pour le mercure même
animi
AlUDIT, Mei-cure des
Sages.
ALUECH, Jupiter,
étain purifié.
ALUMBOtl. Plomb
calcific
alÛmonoDig. S^l
armoniac.
ALUN. Nom que les Phi-
lofophes ont donné quel-
quefois à leu; felj qui n'eft
AL ar
fias Talun vulgaire; mais un
el principe de l'alun , des
autres fels, des minéraux &;
des métaux.
Alun Alafuri, Sel
alka!i«
Alun de Alap, Sel de
Grèce. PlanifcampL
Alun Alkali. Ccft le
nitre fixé. •
Alun Alkori. Nitre
fimple.
Alun Marin. Efprî^
humide de Tair , qui vivifie
tous les êtres fublunaires,
par la chaleur qui raccom-
pagne.
Alun Syrach, Alun
Alkokar, Alun Alfu-
RIN. Alun calciné.
ALUNIBUR. Argent.
Lune des Phitofophes , leur
pierre au blanc parfait.
ALUNSEL. Quel<^uçs
Chymiftes appellent ainfi
les gouttes qui tombent du
chapiteau de Talambic dans
le récipient. RuUandus*
ALUSAR. Manne.
ALUSEN. Toute matière
foufrée.
ALUSIR. Nom que quel-»
ques Adeptes ont donné à
la pierre nxée au rouge de
couleur de pourpre.
ALZAFAR. Cuivra
brûlé.
ALZEGI. Attramens.
ALZEMAFOR. Cinna-i
bre^
a8 A L AU
ALZERNAD. Magiftere
au rouge,
ALZILAT. Poids de trois
grains. Joknfon.
AMALGAMER.Faîre
la réunion du mercufe phl-
lofûphique avec le foufré o\i
l'or des Sages; non pas à
la manière des Chymiftes
vulgairet, en broyant dans
un mortier on autrement ,
une matière folide avec un
"corps liquide , mais en côn-r
duifant le feu des Philofo-
phes, fuivant le régime pref-
crît;c*eft-à-dire, en perfec-
tionnant l'cravre par la cuif-
fon ou digefiion continuée^
au feu égal , fulfureux , en-
vironné 9c qui ne brûle pa''.
Voyez Artephius j fur le ré-
gime du Feu.
AMALGRA au AU
M A G R A. Soufre des Fhi-
lofophes,ou pierre au rouge.
A M A R. Vinaigre des
Sages, & leur dllfolvant.
Les Chymiftes vulgaires ont
quelquefois donné ce nom
au vinaigre commun. ^
. AMALTHÉE. CheVre
qui fournit le lait dont les
Nymphes nourrirent Japiter.
Ce' Dieu la tranfporta au
ciel, & fit gféfent à les nour-
rices d'une des cornes de
cette chèvre , à laquelle il
dpnna la propriété de pro-
curera ces Nymphes tout ce
qu'elles défireroient i ellè.eà
A M .
prît le nom de corne d*afon^
dance^ Voyez-çn Texplica—
lionchymique, Uv. 3 , ch. 4-
& ailleurs, des Fa^jles Egyp-
tiennes & Grecq. dévoilée^.
AMAZQNNES. tes
hiftoires anciennes font plei-
nes des aftions. de ces fenn-
mrs guerrières., »infi nom-
mées. On compt-e au noni'-
bre des travaux d'Hercule
la viftoiré qu'il fut obligé dhe
remporter fur elles, pour.
fiouvoir enlever à Hyppoi-
. ite leur Reine , un baudrier
orrié de diamaps & de rubis
qn'Eurifthée avoir demandé
à Hercule. Après que celuir-
ci eut pris cçtte Reine » il U
donna à TUéfée qui l'avoit
accompagné , & porta le
taudrierà Eurifthéè.
Les Phil^fophes Hermé-
tiques expliquent çç travail
d'Hercule dans le même fens
que fes autres travaux, C'eft
une allec»or^e, difentils, de
la perfeâibri du grand œu-
yce de la, p.ierr^ j* & de Ta
'médecine parfaite au blanc
& au rouge ^ repréfentée par
ce baudrier, orné de ruipis Sp
de diamans ^ parce qu'il n^
a rien àîi mondé de fi pré-
cieux que cette médecine
liniverfelle. Voyez les Fa-
bles Egypt. & Gi-ecq. dé-
voilées, îiv. 5.
AMBROSIE. Nourr
riture des Dieux, c^efi k}
A M
m€tcare des Philofophcs
hermétiques , principe de
tous les métaux-.
AM£. Af agiftere parJFatt
an rouge; parce qu'alors il
eu proprement le ferment
qui anime la pierre pour en
faire Télixir,
Les Chymiftes donnent
aufli ce nom au foufre
moyen, parce que, de même
que l'âme coiifcrve le corps
par une chaleur & un hu«
mide radical qui empêchent
la diflbiution des parties, de
même le foufire moyen , com*
me un baume ^ aglutine les
parties , en conferve l'union
&lacohéfion.
Ame DE Saturne, jini»
ma Saturni , ou JÊlthta plum»
hi. Terme de Chymie* Dou-
ceur trcs-fuave du plomb ,
extraite avec le vinaigre ,
puis précipité avec l'eau com*
mune* Planijc.
Ame du vitriol. Sou-
fre vitriol ique que l'on ex-
trait de la façon ftijvante.
Ayez des terrines verniflees,
tenant environ quatre pin-
tes chacune, mettez-y trois
bonnes pintes d'eau de pluie
filtrée , & trois poignées de
vitriol commun en poudre ;
remuez bien le tout , & laif-
fez difîbudre le vitriol , après
avoir mis les vafes à Tair ou
au foleil ; il fe formera fur
la fuperi^cie de l'eau une
AM 09
pellicule de couleur d'arc-*
en-ciel , que vous enlèverez
adroitement avec une cuil-
ler de verre ou d*ivoire , &
ta mettrez dans un vafe ou
creufet, qui puilTe réfifteif
au feu^ Après avoir enlevé
cette première^ vous agite*
rez l'eau, & quand elle fera
repofée » il fe formera une
féconde pellicule, que vous
enlèverez comme la pre-
mière. Vous continuerez
l'opération jtifqu'à ce qu'il
ne s'en formera plus. Cette
jime de vitriol itife à un fea
violent, devient rouge com-
me du fang , & ne s'y con-
fume pas. Lorfque les vafea
font à Pair , il faut les garar.^'
tir de la pluie & de la pouf-
fiere. Cette poudre rouge ^
mêlée en petite quantité
avec du cuivre décapé & li-
quéfié , y fait un effet fur-
prenant »ide même qu'avec
lesautresmétaux Minfych:
Ame Sensible. C'eft fe
fcl armoniac, fuivant Man-
get.
AMELITE. Les Egyp-
tiens donnoient ce nom à la
femme imaginaire de Zo-
roaftre , & n'entendoient
f far-là que l'humidité de l'air
ubtilc, extrêmement rare- ,
fié, fervant de véhicule au
feu célefte fignifié par Zo-
roafire , qtti> faute de cet ait
^ur & délié ^ ne pourroic
> A M
fe manîfefter fenfiblement#
Leur union indwifible , qui
Hait la vie de tous les êtres
de la l^ature, a été de tous
les temps le digne objet de
Fattention Se du cuire des
anciens Philofophes Natu-
ralifles ^ aînfi que THiftoire
lïous rapprend en traitant
des religions les plus accré-
ditées. L'on feint qu'Abra-
mane on Denis , Prince des
ténèbres j eft oppofé à Zo-
roafire , auquel ce premier
déclare une guerre ambi-
tieufe, dont révénement ne
•peut êcre qu'à la gloire de
Zoroaftre , c*eft-à-dire à celle
de la lumière, puifque les
ténèbres ne font qu'une pri*
vation de lumière , & qu'une
privation n'a point d'exif-
tence.
AMENDER. On trouve
ce terme dans prefque
tous les Auteurs Chymî-
ques , pour fignifier perfec-
tionner. La nature ^amende
en nature $ nature amende
nature: ils entendent par ces
termes, que la nature fe fert
toujours dans Tes opérations
de chofes homogènes pour
perfeflionner fes ouvrages^
& que les parties de matière
qui compofent les individus
d'un règne , font plus propres
à perfeâionner les individus
de ce même règne, que cel-
le« qui feroient prifes d'un
AM
atitre. Ainfi un métal n^eft
pjs propre à perfeftionncr
un végétal^ & un végétal le
feroit encore moins à l'égard
du minéral. Mais cotnme la
nature tend toujours à la per-
fedion des êtres 5 & qu'elle
emploie les vojres les plus
(impies & par degrés; le
règne minéral ayant été en
quelque façon créé le pre-
mier, a pu Vervir de bafe au
règne végétal 5 & le règne
animal , comme le plus par-
fait , ayant été formé des
deux autres, fe nourrit &
s'entretient d'eux, fans ce^
pendant qu'ils puiflent fe fer-
vir mutuellement de femen-
cevparce que chaque règne
a la fienne fpécifiée & d^
terminée. Il faut donc pren<^
dre celle du minéral pour
faire Toeuvre des Philofo-
phes , & non^ceiles des deux
autres règnes.
AMENE. Sel marin ou
commun..
AMENTUM. Alun*
AMETHÉE* Nom d\m
des chevaux qui tiroient le
char de Pluton* F« Abas-
T£R
AMIANTHE. Pierre in-
combullible. Voyei Albes*
Tos. Les Philofophes ont
donné le nom d^Amianthe
à leur pierre , parce qu'elle
réfifte aux atteinfes du feu le
plus violent.
A M
AMISADIR. Voyei ^L-
MISADIR.
AMISADER & AMISA-
DIR. Sel armoniac philofo
phique.
AMITHAON. Fils de
Crétbée « & oncle de Jafon*
Voyez les Fables Fgypt» &
Grecq. liv. a. chap« i.
AMMON. Le même que
Jupiter , Dieu des Egyptiens.
Voyez le livre I. des Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ,
fiô. 3. chap. 8.
Ammon fut adoré en Li*
bye fous ia figure d'un bi-^
lier y foit parce que Jupiter «
en fit fauvant avec les. au-
tres Dieux en Egypte, pour
fe fooftraire à la pourfuite
des Géans « prit la forme
de cet animal ; foit , comme
le difent d'autres , que Jupi-
ter fous la figure d'un bélier ,
ait fait foudre une fontaine,
pour défaitérer Târmée de
fiaccbus*
AMNIS ALKALISA.
TUS. Quelques Chymiftes
Spagyriques ont ainfi nomr
mé les fources d'eau , qui en
pai&nt & fe filtrant à travers
les terres calcaires , fe font
imprégnées de fels'alkalîs.
AMOGABRIEL. Cinna-
bre.
AMPHION. Fila de Ju-
piter & d'Antiope. Il bâtit
la ville de Tfaebes , & les
pierr«8 s'arrangeoient d'el«
Art 3î
les-mêmesau fon de fi lyre;
Mercure avoir été fon. maî«
tre de mulique. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées p hv. 3* chap. 14»
$. 6.
AMPttYTRION. Epoux
d'Alcmene , félon la Fable.
Voyez ce qu'il fignifie feloa
l'explication deâ Alchymif-
*res dans l'art. Alcmsnb.
AMYCUS . Roi de Bc-
brycie, fils de Neptune &
de la Nymphe Mclie, dé-
fioit les étrangers aux pa«
lets ; Pollux » un des Argo-
nautes, accepta le défi, &
tua Amycus. Fables Eçypt.
& Grecq. dévoilées ^ liv. i,
chap. j.
AN. Soufre des Philofo-
phes^ ainfi nommé, parce
qu'étant en même tems leur
Apollon , leur Soleil , il di*
rige enfuite les opérations
de la pierre pendant le coûts
des quatre faifana de l'année
philofophique,requifes pour
la perfeâion de l'oîtivre.
C*eft pourquoi ils l'ont aufli
appelle le Père de lapierre,
ANACAB. Sel armoniac
des Sages.
ANACHRON. P^oyei
Anathron.
ANATHRÔN. Efpecà^^
de fel qui croît fur les pier-
res , & qui diffère du falpé-
tre. Quand on le fait cuire ,
il devient une efpece d'alun
34 A M
acide. S\ Ton poulTe le feu,
ii prend la forme 6c la tranf-
parence du verre, & laide
une éciime j que les Anciens
regardoienc f auflement corn-
tne un fiel de vene. Ils Tap-
pelloient Fax vitri, Planifi
campL
Kulland le nomme Sagi-
men vitri BauraCk
ANATON , figftifie
^quelquefois Técume ou Tel
de verre ; mais ordinaiçe-
mpnt on le prend pour le fel
nitre.
ANATOSIER* Sel armo-
niac.
AN ATRIS. Mercure*
ANATRUM* Verre co-
loré de difft'rentes couleurs.
On l'appelle plus coromu-
jîémenc Terre Jarrajîne ou
Smaîtum.
ANATUM. Coque
d'oeuf. ,
ANCEE , fils de Nep-
tune & d'Aftipalée , fut un
des Argonautes 3 il fuccéda
à Typhis dans la conduite
du navire Argo. Fabl. Egyp-
tiennes & Grecques dévoi-
lées, liv. a. chap. i.
ANCHlSE,pered'Enée,
qui le fauva fUr fes épaules
de Tembrafement de la ville
de Troye , après que les
Grecs s'en furent rendus les
maîtres. Fables Egypr. &
Grecq. dévoilées, JDcfiente
ifEnée aux Enfers,
A M
ANCHRE. CeftlacbaUT,
ainfi nommée , à caul^ de fa
propriété qu'elle a de fixer
les chofes volatiles.
ANCINAR. Borax,
ANCOSA. Lacque.
AN DE N'A; Chalybs
Orictnalis , eft un acier
qu'on nous apporte de l'O-
rient. Il fe liqiiéfie au feu ,
comme les autres métaux ,
& peut êcre jeté en moules*
Ruliand.
ANDROGINE ou HER-
MAPHRODITE. Nom que
les Ghymiftes Herméti-
ques ont donné à la ma-
tière purifiée de leur pier-
re , après la çonjondioiié
G'eft proprement leur mer-
cure , qu'ils appellent mâle
& femelle , Kebis , & de
tant d^autrcs noms, qu'on
peut voir dans l'article Ma-"
Ils l'ont nommé ainfi, par-
ce qu'ils (Jifcnt que leur ma-"
tîere fe TufBt à elle-même
pour engendrer j & mettre
au monde Tenfant royal ^
plus parfait que fes parens.
Que leur matière eu une;
c'eft leur a{o/A, duqnel ils
répètent fou vent querazoth
& le feu fuffifent à l*Artifte ;
que néanmoins elle conçoit,
elle engendre, elle nourrir,
elle majiifefte enfin ce Phé-
nix tant défiré^ fans addition
d'autre matière étrangère*
II
A N
îlfttit cependant fa voir que
leur matière eftcompoféede
deux & même de trois , Tel ,
foufire & mercure ; mais que
tout n'eft autre que le fixe
& le volatil qui étant joints
ic réunis dans les opéra-
tions , ne font plus qu'une
matière qu'ils appellent alors
Androgyne , Rehis , &c.
ANDROMEDE, fille de
Cephée & de Cafiiopée ,
fut expofée à un monftre ma*
rin , &i délivrée par Perfée
qui répoufa..La Fable feint
que tout cela fe paâa en
Ethiopie , parce que les Phi-
lofophes emploient l'allé*
gorie des dragons qui com*
battent entr'eux,ou qui font
vaincus par des Héros , pour
exprimer le combat du fixe
& du volatil dans le temps
que la diâblution de la ma-
tière la rend noire comme
de la poix fondue. Voyez
les Fables Egypr. & Grecq.
liv. 3 ,chap. 14; $.3.
ANDURAC. OEpimeht
rouge. ^
ANERIC. SoTifre-
ANERIT. Soufre vif.
ANFAKA. Prédire , ma-
tière fixe des Sages.
ANFICARTQ-ESPRIT.
Efprit de feL
ANnR-FILS, Mercure
philofophique.
ANFUKA. Matière coa-
gulée. En termes de fcience
AN n
Herm^tic}ue , c'eft le foufre
fixe & incombuftible des
Philofophes , qui fixe le mer-
cure, & en fait réiixir pro-
pre à fixer en or les métaux
imparfaits.
A N G E S. Les Philofo-
phes Chymiques donnent
quelquefois ce nom à la ma*
tiere volatile de leur pierre;
Ilsdifent alors que leur corps
eft jpiritualifé; & qu'on ne
réumra jamais dans le grand
œuvre, fi on ne corporifie
les efprits , & ne fpiritualife
les corps. Cette opération
eft la fublimation philofo*
pbique \ & l'on doit favoir
que le fixe ne fe fublime
jamais , s'il n*eft aidé du
volatil.
AKGLE. Latkofeàtrôis
angles. Terme de fcience
Hermétique. Les Philoib--
phes difent que leur - ma<^
tiere, ou le mercure philo-
fophal , efl une chofe qui. 3
trois angles en fa fubflance^
quatre en fa vertu , deux en
fa matière , & une en fa râ-^
cine. Ces trois angles font
le fel i foufre & mercure ;
les quatre font les élémens ;
les deux , le fixe & le Vbla-«
til I & une , c'efi la matière
éloignée , ou le chaos d'd&
tout a été fait.
A NI AD A. Terme de
Philofophie Spagyrique, qui
veut dire les forces & les
G
1^ AN
t^tf^ des aftres,^0Ot i^*
JfiAt-iIs y nous r^cçvgfis les
ujâu^ncc|$ céleAeis par lima*
ginatum & lafaotaifie. Dans
le fens tpQral , ce font les
grâces que nous recevons
par les $acr,emens. BuUand.
ANIADIN fignifie lon-
gue vie 9 félon les. Phisiofo-i
ÀNIAIKJM , félon le
fens mcral Ac$ Pbtlofopbes
Her^écH}uçs , veut dtre les
grâces que le .S^înt-Effrk
infufe en i^oi^. Ou , fiebo
RulLmd, ^'feftrhomtne mi-
me fpirki^^l , régénère en
nous , aj^rès qu'on a dié«
Muiiléi'hpmive lerrpftre ou
le vieil Adam.
ANIMA}.., U9 Ptûlûfo-
fbes Kerfn^iiques.oiitdon*
né ce nom à leur m^ere ,
ipr^s qu'cllfî 9i paflï par la
pptr^£aàion. Sc^ nom na-
çirel eft Animai ; & quand
elle a ce nom > elle fent bony
^il nd demeure ni obfcn-
rit^, ni mauv^(^ odeur eo
•lie» Mçritt^
Animai, efl auffi vn des
nom^.que les Philofeiphes
iîçrroédquef ont doniié'à la
matière préparée de la pier-
re. Prenez 4 avec la Mné-
^iâion deJcfus-Chrift ^ Va^
9im4i avec tout foo fang.
On l'appelle Animal , parce
qu'elle croit dans la fublcma«'
A N
000 , & qu'elle a une ame ?.:
ëe couleur iànguîne , à fa-* j
voir J'efprit invffible de vi— -i
triol. Joan. de Rupe Sàffà. «V
ANIMATION , en
termes de fcience Herme« ^
tique. Donner au mercure
un ePprit métaHîque , qui le
vivifie, pour ainfi dire , &
le rend^ propre à (produire
k fouifre philofophique. Le
Philafethc & Bernard Tré-
vtfan ont beaucoup parié de
cette animation. Le Trévi-
làn l'appelle abrs y Mercure
double. Qnefiiues Chymif*
tes ont entenau les paroles
du Philaletlie, comme s'il
parloit dix mercure vulgaire,
mêlé avec l'or aufïï vnigai-
ne; mais il faut l'expliquer
du merctire & de Tor vif des
Pfaiiofophes.
ANIMER. Donner an
mercure philofophique une
ame métallique. Koyq ANI-
MATION.
ANNEAU du Souverain
Lien. Termes de Philofo-
phie Chyimgue^qui (îgnv-
fient les dmérences tiaifons
des quatre élémens qui fem-
Ment faire une cha!ne donc
le mercure philofopbal eft
le produit , & comme Pan-
neau qui les unît.
Annsau d'or, couvert
d'argent., Ceft la pierre aa
blanc, qui dans fon extérieur
eft blanche , & cache l'or ^
mois commun :i
OU la roWeur dkhs fon ihté- or^re. oS: même ie Tannei
Ûéar. Quelques - iitis Vont jpl)iI6'(ophiqûè* C^eil dans le
dit.du nîtrc, , ftî*ô'm.ç fens qu'il faut expl^-
À N N B jB. Les PhOp- quer Pfine, Iorfqp*îl ait , que
fophes ont un calcul (Iiffé- l^ànii^e philofophique eft te
rént 3u càlencTrler vulgaire ,
'qu)ïnd il s'agit cfe compter
kifrs iinnées , leurs mois ,
learsfemaines & leurs jours.
lis coUfparent te temps qu'il
feuft pour 'parfaire Vœuvre,
à l'année cô'mmànë , parce
qu'ils partagent leurs opéra-
tions en quatre temps , com-
me rannéc conimune en
quatre faifons* lis ont adop-
té les mêmes dénomina-
tions 4 & on îes trouvera
expliquées dans leurs arti-
cles.
PhUatethe dit que les S^«
Jel réTdiïîrent tes anh&is cti
mois . Tes mois en femaîn^s ,
& les feitiaines en. jour'^^
miîs cette rédiiSiàh n^en
'pHk ^ncôfè tihe, règle géné-
rale ,, fuivànt laquelle bti
otMt s'îmâgîoei- auç lés JPM-
lofbphfes travaillant > Pï'L'
que rÀCept'e , qui tt là f>r^
jeclion devant IJèrvëtius le
pcré, Tuj dît c[ué. .l'œuvre
pouvoir fe faire eîi. ^ùa;ié
joiirs. Ôh jpeu*^ cobfultèr fl-
defiiis le VuiàusAufeus îu
même Helve'tius.
^iîâlethé fait mime re-
mal-^iier gù'il îa^t entendre
cètse tç^vâion Jé râbhee ^
âé la médecine do troilTéme
...^wv-...»..««,...-..oitajou-
ter phîlojophique. D'auc^rès
difent que IVinnée philofà-
phîque eft de Céj^t ans &
neuf mois. Au Sout des trois
premières années lé mèrcui^e
ou vinaigré phiïofopbique
.dévient médecine ; anrés
cinq ans, le mercure né Veft
S'Ius, c'eft là terré feuillée ;
t fept ans êicpir(^$ pàrfoht
te magiftérè & la médecine
irniverfelfe » auquel temps il
. faut encore ajouter neuf mots
pour J'élixi'r ou poudre <{e
^proieflion. ^^^ ^^^ . , .
On '^si\i dire ipJn générât,
que. l'année, cfes pKUofctphes
n'ett pas. .determïnéip par je
n9i|i1>cedbs jours. Si l'^e^t
ou le feu paitofopbJqiie |e|t
biefi 'adtnioiftré (uivant le»
.rfgles^ l'art, J'iùvre <er.a
.plus tpt iiï)ie« Mais quelaue
nomlfré f|e joi^fs mié ron
emploie , l'année wèftni-
tyiuéjfera ioi;jours compfct-
itjÇ^ pàrçÇjCJuVIlç^tirâeuuça
quatre iaifbjqse L'hiver qui
31 lé fcomitîenôe;nent de
l'œuvré 5 . dt^re jufqii'aprjs
là purrénâibn : le printemps
commence lorfoue la tria^
tîere fortant de la jputrâaé-
tibn fë volâtilife , & pâfTe ot
%6 A N
ol couleur tioirè X la blan-
' che ; Tété dure depuis qiie îa
couleur blanche fe change
en couleur orangée jufqu'au
rouge de rubis. Alors c*eft
l'automne, temps où T Artifte
recueille ks fruits de Tes tra-
vaux.
Ainfi quand les Philofo-
phes diient ou'il faut trois
ans pour parfaire Toeuvre ,
ils ont raifon dans leur fens;
mais il ne faut pas Fentendre
de trois années vulgaires :
c'eft des trois opérations re-
quifes : la première , pour
faire leur fouffe ou minière
du feîi; la féconde, pour la
pierre ôu l'élixirjla troifiîi-
tne, pour la muItipUcation :
& xomme on peut répéter
la multiplicatiQnjufqii'afepc
(fois, quèlqués-ùns ont' dit
• qu'il falloit neuf ans , d'au-
tres douze. Ce qui ne 'doit
'é'entencïre que de la réité-
ration de chaque opération ;
puifque Morien nous aiTure
que la féconde eft une ré-
Iiétition de la première. Phi-
alethe a ,hott\mé les trois
premières opérations» les
médecines du premier,. du
fécond &du troilTeme ordre
deGébert. Voye{ Temps.
ANNORA. Terme de
Chymie , qui fignrfie en gé-
néral de la chaux vive V mais
plus 'particulièrement dé la
chaux de coquilles d*œufs.
ANODé. Urine.
ANONTAGE. Kerfe
philofophale.
ANOXADIC. Sel armo-
niac.
AN-PERE, ou PERE
DE L'ANNÉE. Ceft le
foufre des Philofophes , ou
leur Soleil , àinfî nommé de
ce qu'il dirige le cours de
Tannée Hermétique dans la
féconde opération & les fui-
vanre4.
' ANTARIC,ANTARIS,
ANTARIT , font trois ter-
mes qui ne fignifient que la
"même chofe $ c*eft-à-dire le
mercure des Sages.
ANTHÔS. Fleur de
Romarin. Rofmarinus. Pa-
racelfe a tranfportc cette fi-
gnification aux métaux', &
?eft fervi de ce terme pour
fignifier leur quinteflènce ,
ou réiixir aurifique. Voyez
les Arckidoxes , & Ton traita
de Natura rerum.
ANTHÉE , fils de Nep-
tune & de la Terre ^ géant
d'une prodigieufe grandeur.
Il faifoit fon féjour dan^ les
déferts de la Lybîe, o- il
obligeoit les pa(Iàns de lut-
ter contre lui , & les étouf-
foit. Hercule le combattît,
& vint à bout de Tétouâèr
entre fes foras , après l'avoir
foulevé & lui avoir fait per-
dre terre. Voyez ce que Ton
doit entendre Hermétique-
A N
ment, lîv. 5. chap. 15, des
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées.
ANTICAR. Borax.
ANTIMOINE. Nom
que les Philofophes ont don- '
né à la matière fulfureufe
roerciirîelîe gui fait partie du
compofé philofopbîqiic.
Tout le fecrei donc de ce'
vinaigre antîmonial , ct)n-'
fîfte en ce que par fon moyen'
nous fâchions tirerdu corps
de la magnéfie l'argent vif
qui ne brûle point. Ceft là
Yandmoine " & le fublimé
mercurieî, Artephius, ^'
Les Chymiftes fe trom*
pent quand ils prennent Van--
dmoine vulgaîre pour la ma-
tière dés Sages. La chofe à
laquelle fes Philofophes don-
nent le nom d'antimoine eft
leur eau permanence ,. leur
eau céîefte ^ en un mot , leur
mercure > parce que celui-îci
nettoie ^ purifie & tave l'or
philofbpbîque , comme Vari-
timvinc commun purifie Vot
vulgaire.
Baflle Valentîn dît que
Yantimoint prépare fpafjy-
riqucnient, eft un antidote
contre tous les venîn«. il
l'appelle le grand Arcane '^
la Pierre de feu 1 8t avance
qu'il a tant de vertus, qu'au-
cun homme n'eft capante de
lés découvrir toutes : & que
peu s'en faut qu'it n*ïiit tou-
AN 37
tes les propriétés de la pierre
Phîlofophale , tant pour la
gnécifon des maladies da
corps humain , que pour la
tranfmutatîon métallique.
Voyez fon Triomphe de
l'j4ntimoine^
ANTIMUM. Miel du.
printemps. ]
ANTIOPE. Fille de
Nyâée, & femme de ly-.
eus, qui la répudia & la
chafla pour époufer Diccé ,'
parce qu'il apprit que Jupi*
ter y mét;amorphofé en Sa-
tyre ^'"avoir [oui d'Antiope«
Amplùon & Zéthus naqui<*
rent de ce commerce. Lorf-
qu'ils furent devenus grands,
ils vengèrent leur mère en
faifant périr l.ycus & Dircé.
Voye? les Fables Egypt. &
Grecques, liv. 3. chap. 14^
i. 6.
. AntiOPE , que quelques*
uns nomment Hippolyte^
une des Amazonnes que
combattit Théfée. Voyez lea
Fables Beypt. & Grecq. dé-
voilées, îîv. 5.ch. I3.&a2^
&liv:6. ch. ^.
ANUBIS, Dieu des
Egyptiens , étoît te fymbolç
de Mercure* On l'adoroit:
fous ta figure d*un homme
ayant une tête de chien , &
un caducée à la raaîn droite^
Voyez ce qu'on entcndoic
par Anuhis , Fables Egypte
& Grecq« dév. liv. i. ch. 8^
. Ciii
ra^ A N . AP
^ ANUCAR. Borax.
A^flF.BRlOCK. Soufre
philosophique.
' APHIDEÔI. Cérufe. *
À^riRODISiE. Les
Adeptes donnent qiielque-
fbis ce nom à leur matière ,
au temîsoit la pierre eftj par- *
venue à être ce qu'ils appel-
lëur orarjfîië.
A^HRO^DITE. Voyei^
VÉNUS. " '
'ASHRQNITUM. Ecu-
me dénigre- il.y.a'beauçoup
cfe relation & de rapport en-
rrè r/cnme du nicre&leni-
trè même , comme le fel ayec
fon eçume. Çécumedu njtre,
cji U même chote que 1^,
flçur dçs pierres & des mu-^
r'ailies ; c'efl: une matière (c-
gere, friable , Içce. Il faut
cfioiiir celle q,ui tirç fyr la^
douleur de pourpre, t'écu^,
me dvi nitf è/varié ftipn les^
matières ^ les lieux où elle,
croit. V^phronitum d^fFere^
de la fleur des pierres d'Afiê,
en ce (j.u'ilrn'e^ftjpoint br(^JéV
s'il étpiç^r^fout ail fpu, il àti^
roit les mêmps propriétés S^
les mêmes vçniis. Hui^
API^^, chçz les ancier\s.
Egyptjep^;, étoit un bcjeuÇ
noir pàr^topt le corp^ , ex-
cepté une .tache blanche .en,
forme lierroi/T^t pu appço-
A1R
chant, que les Prtrre^ npur'*.
riffoient dans le teipple de
Vulcain , auquel ils le facri-
fioient au bout dequelqiies
années , en le noyant , & lut
oonnoient enfuite le nom de
Serapis. Ils faifoient après
un çrapd deuil de fa more
jufqu'à ce qu'ils en euflent
trpxiwé un femblable pour lui
être.fubûitué. Ce bc^f, fe-
lôi^ rqxfjlicaûon des Philo-
fppnes Spagyriques, porte,
par fa couleur noire &; blan-
c1]e^, 1^ vrai c^raflere cte la,
mapere.de leur œuvre, & le
fynibole, d'Ofiris & d'iÇs.
Çç.qu^les Grées ont enfuite
imit^ par la f^t^le du Mino*
taure, les boeufs de Çeryon,
l^s hopufs de Jpfon & les au- ,
très. Voyez les Fab, Bgypt.
& Grccq^ dévoilées, iiv» i*
f^<aion 3. chap. i.
APOLLON, filf de Ju-.
mter & de Latqne^ felpi!,
I^^ro^pte , fils de Dionyûus,
&; djlf;^^ jfcfais, il fmporteL
péi^fiequi,ApQH9i\.foit né,
s*il faut rapporter cpttç fa-^
ye^ronipeune aHégprîç du
grand,œuvre,fu^viot le fen-
timent desPliilçfophes.Hpr-
njetiques, Car, félon eux,
il.£put entendre la même,
c]vofë,par Ôfirîs.fc p^r Ju-
piter ^ par Laf çri^e, Ifis & Ju-
uon^ Çëpçndanf il.fçmb,Ie
q9*il convient n^^jçv^^? ^*^^'
ft fit mère en même tetnp^.
On prend communément
Apollon pour le foîeiî qui
BOUS éoJaire v^ les Chymif-
tes pour le foleil» ou- |iartle
agent e de I dur oeuvre, com-
me ils prennent leur lutie
pour la femelle ou la partie
patiente. Ceft pourquoi ils
expliquent àc appliquent ?Mt
.opérarions de leur Art toutes
les chofesr ^e la Fable nous
a appri fcs à^ApolUm^ & de fes
fils Orphée, Hymen^e &
Jaleme qu'il eut de Calliope,
Delphns qu'il evit d^Acacbal-
Jîde , CordTiOS de Chriforte ,
Linus de Terpfichorc, Ef-
culape de Cdronis. Voyex
les Fables Bgypt. & Grctq.
dévoilées, liv. 3. chap. la.
y^po/'oneft regarde com-
me le maître des Miifès, rin^
«enteur de* la Médecine ,
cciBine De^in, Oracle &
Poète, &î cotiime Guerrier
armé d*arc' Jb de flèches ,
puifque c^eflï lui: oui tua le
ferpent T^honV dit Python
par anagramme.
APÔSPBRMA^TIS.
MUM DRACONtS/ Mer-
cure de Saturne.
APPAREILLER. Ap.
prêter , difpofer , mettre une*
chofe avec une autres Voyez
rarriic!e fuivanr^
APPOSITION, torfqtie
lèfî Chymifles Hermétiques
difei>c qpu'iifaut çonomencer
A<5 3f
par Vappojithn du Mercure
citrin pour pafTer de la cou-
leur blanche à la rouge , cefttç
façon de parler pe doit pa«
/s'entendre d'une addition de
mercure à la matière qui eH
dans le vafe, puifquMIs ont
foin d'avertir qnVlle a en
elle tout ce qui lui eft né«
ceiTaire pour fa perfedion.
Ces termes JSgnifient feule-
ment qu'il faut continuer la
cuiiTon , pour que la couleur^
citrine fuccede à la blanche,
puis l'orangée, & enfin fa'
roo^ , au moyen de la di-
geftion du mercure des Phi-^
Ibfophes. Voyfi AJOUTER.
AQUALA. Arfenic phi-
lofophiaue*
AQÙAOLVES.Vmaî-
gre diflSlIé. Les Chymifte»
emploient quelquefois' ce
terme pour fignifier Teâb-w
forte. Jbhnjfbn.
AQlJASTRte^ Nom que
Paracdfe a donné' à ce que'
nous appelôtis ejprity tant
celui que nous entendons-
partfh?*, que l'ef^Htpure-
nient anfmaf. Il rappelle'
amfi , parce qu'il eft dit dans'
DEcriture qufc Tefprjt dfc^
Dieu étoît porté fur les'
eîwr.
AQUILENA.C'çftun*
nom que Paracelfe a icrtitié!
à la pknte connue fous cc^
lui de confoude royale , q^i
pied'^d'klouette.
Ç iiç
40 A R
ARACA6. Aigle des
Philofophes.
. ARACEUM. Liitpour
fceller les vafes. Planifc,
ARANCON. Laiton, ou
matière de l'œuvre en pu-
tréfaSion.
ARAXOS. Suie.
ARBRES. Arbores. Pa-
racelfe a donné ce nom aux
tumeurs & aux marques qui
terniffent & défigurent la
couleur vive & naturelle de
la peâu ; & il ne les appelle
^iii(î que dans leur commen-
cement, & avant qu'elles
foient tournées en ulcères.
.Arbre eft auffi le nom
que les Philofophes ont don-
né à la matière de la pierre
philofophale, parce qu'elle
eft végétative, te grand ar-
hre 4is Philojbphes y c'eft
leur mercure , leur teinture ,
leur principe,, & leur ra-
cine ; quelquefois c'eft l'ou-
vrage de la pierre. Un Aur
teur anonyme st fait à ce
fujet un traité intitulé ; de
V Arbre folaire , de Arbare
folari On le trouve dans le
6^ tome du Théâtre Chy-
miqu^. {.e Cofmopolire »
dans fon Enigme adrçffée
aux Enfans de la vérité, fup-,
pofe qui! fut tranfpprté dans
une Ifle ornée de tout ce que
la nature peut produire de
plus précieux, entr'autresde
. At\x:L arbres i l'un folaire &
A R
rentre lunaire, c'eft-àrdîre,
dont Tun produifoif de Tor ,
& l'autre de Targenr.
Arbre d'argent. Ma-
gîfiereau blanc, ou la ma-
tière après la putréfaétion.
Arbrk d'or ou solai-
re. C'eft la pierre au rouge.
Arbre de mer. Ceft
le corail, & les madrépores»
Arbre de vie. Nom
que les Philofophes Hermé-
tiques ont donné quelque-
fois à leur mercure; mai»
plus communément à leur
éhxir, parce qu'il eft» alors
la médecine des trois règnes,
ou leur panacée univerfelle ;
qu'il reiFufcite les morts ,
c'eft-à-dire, les métaux im-
parfaits, qu'il élevé à la per-
feâion de l'argent , s'il çft
au blanc , & à celle de l'or y:
s'il eft au rouge. Ils l'onc
aufll appelé Bois de vie*
ARCALTEvS- Paracelfe
nomme «linfi le fondemenc
de la terre, pu la colonne
par laquelle il fnppofe ajlé-
goriquement, qu'elle eft fou-
tenue* Il la nomme aufli Ar^
chaltes^ & Ruliandus Al'
chûtes*
ARCANÈ. (Médecine)
Paracelfç dit qu'on .entend
par ce terme u«e fubftaricè
incorporelle ^ immorcelle »
fort au defFus des connoif-
fances des hommes , & de
leur intelligence* Mais il
A E
rfentend cette incorporfité
que relativement* & par
comparai fon avec nos corps;
Se il ajoute que les j4rcahes
[ont d'une excellence fort
aihdefTus de la matière dont
nos corps font caompofés;
qu'ils différent comme Je
bianc dn noir y & que la pro-
priété efièntielle de ces j^r-
cûneseR de changer, alté-
rer, reftanrer & coiïfcrvcr
nos corps. LMrctf;îceft pro-
prement la fûbOance qui
renferme towte la vertu des
corps ^_dont elle eft tirée. Le
mênîe Paracelfe diftingue
deux fortes é- Arcanes; Tun
qu'il appelle perpétuel, le
fécond pour la perpétuité. Il
fubdivife enfuite ces deux
en quatre, qui font, la pre-
mière matière > fe mercure
de vie^ la pierre des Philo-
fophes, & la teinture.
Les propriétés du pre-
mier arcane ou de la pre^
roiere matière, font de ra-
jeunir l'homme qui en fait
nfage , & de lui donner une
nouvelle vie , comme celle
qui arrive aux végétaux, qui
fe dépouillent de leurs feuil-
les tous les ans^ & fe renou-
vellent l'aimée d'après.
La pierre des Philofopbes
agit fur nos corps comme le
feu fur la peau de la fala-
mandre; elle en nettoie les
ticbes, les purifie &. les re* •
Alt 41
nouvelle, en confumantiou-
tes leurs impuretés, en y in-
tfoduifant de nouveîleslfor-
ces, & un li^aume plein de
vigueur, qui fortifie la nature
bumaine*
Le mercure de vie fait i
peu4)rès le même effet ;ca
renouvelant la nature, ij fait
tomber les cheveux, lesoiH*
gles, la peau , & en fait re-
venir d'autres à la place.
La teinture montre Ces ef-
fets à la manière de Rfhis ,
qui Kanfmue l'argent & les
autres métaux en or. Elle
agit de même fur le coros
humain; elle le teint , le
purge de tout ce qui peut le
corrompre , & lui donne une
pureté & une excellence au-
defTus de tout ce qu'on peut
imaginer. Elle fortifie les or»
ganes, & augmente telle-
ment le principe de vie ,
qu'elle en prolonge la durée
foct au<^deià des bornes or*
dinaires« Idem,
Arcane fe prend «ufR
pour toutes fortes de tein-
tures tant métalliques , que"
végétales ou; animales. Pa-
racelfe l'aeniployé plufieurs
fois dans ce feos-là.
Arcake , en termes de
fcience Hermétique , doit
s'entendre de l'eau mercu-
rielle épaîflie, ou mercure
animé par la réunion du fou«
fre philofophique.
4X AR
ARCHÉË DE LA.
NATURE. Les Phyricien^
& particulièrement les Phi*-
lofophes Spag3n:iques appel-
lent ainfi Tagent univerfei ,-
& particulier à chaque in-
dividu ; ce qui tnet toute la
Nature en mouvement, dif-
pofe les germes & les fe«
meoces de tous les êtres
fbt>lunaires à produire & à
multiplier leiirs efpeces.
ARCHËMOR£ , fils de
Lycurgue , fut nourri par
Hypfiphilc» & mourut tout
jeune de lamorfiire d'un fer-
peni. On inftitua en Ton
Ironpcur les jeux Néméens,
Voyiez leî^ Fables Egypt. &
Grecques dévoilées, liv« 4.
di3pv 8.
ARCHILAX. CcftJa
pefanteur ou, le. poids de:
trois grains.
ARCOS. JEs uftum,
oiivre bîûlc»
. ABÉCIE. Ifleoù«abor-
(derent les Ar^nautes» dans.
ï^ur voyage: de la Gdchide ,
pour la conquête de la toi«>
Ion 'd'or. Voyez les Eables
Egypt.& Grecq:. dévoilées,
liv, %. chap. I.
AREMAROS. Gi-
iwfere.
A'RENA. Matière <ie la
pierre diflbute & en paître^
faâfon. .
-ARENAMEN, ARE-
NARMFI^Bdl Armenc ou
^^Armcnie»
A R
ARfi^S, en fermes dm
fcience Hermétique , fignifi^
le difpenfateur de la Nature^
caché d^ns les trois princi';»
pes, fonfre» fel & mercure 9
dont ils difent ^ue tout eft
compofé dans le monde. Il»
ajoutent que ce dîfpetifateur
donne la forme aux indivi-
dus , & en diveriifie les es-
pèces , de manière qtie l'un'
ne prenne point la matière
fpécifique de l'autre. Ares
n'eft point cependant l'Ar-
chée de la Nature ou lUafter*
dont voyez l'article; mais
après que celui<-ci a tout dif-
pofe pour les genres , Ares
fuccede & arrange les for-
mes& les efpeces des in^
dividus*
A R ET ON. Laiton des
Philosophes.
ARBTHUSE, fiHede»
Nérée .& de Doris , com-
pagne de Diane , fut cban-
g^^een une fontaine du mê-
nie nom* Voycr les Fables
Egypt. & Grecq. dévofiéçs ^
liv; 4. chap. 3.
ARFAR. Arfcnic phi-
lofophique.
ARFIORA. Cérufe. En
termes de fcience Herméti-
que , c*eft le Saturne des Sa-
ges, ou la matière parvenue
au blanc , après avoir paffé
par la putréfaôion. C'eft ce
que les Adeptes appellent
anffi leur Diane nue , leur
Lune , &c.
AR CRN a;:. Eorfiyiç. Ifi$
PhiJofophe^ difent, notre
Argent au notre l^une, ce
n'ef^ pas dp l'argçnc yn^gaî-
re, dont op £i|it les u^njG-
les, les n)eiibles.& la mon«
ooie, qij'Us parlent ;ç'e4 de
Uur matière q^iap^d ^lle. eft
parvenue au blanc parfait
par le moyen de la qiiiffoD.
Ce terme s'entefi4,ap(fi dc^
leur eau nif rcuriélle, qû'iia
appellent suiTi Femel/ç ^ Bc-
ja» Sperme^ &f, Qtldqms-
iiDs le nofiimqnf Qr blanc ^^
Or crud.
Argent Co»f,nwi?i-^
CAST. Les Fiïilpfpphcs ont
donné ce nomi ^ Tel qui
entre d^ns, la coaipontion
de la pierre p]:)i!Qfophale«
Jean de Roquetnill<;i4^^
Ahokî^t^ de Mercure.
Elixir au bl^ic , atnfi nomipc
de ce qu'il eft cotppofé du
mercure philofopt^iqye*
Argent du Eeubix.
Quelauesj Chymiftes ont
donne ce nom au feL Jok^if.
AftRqEKT-yiE, des Ehi-
lofophef . Il fawt .foire atten* ;
tion <\v''argen('Vf/ & vifi*,
argent. D^;cïi pas la mênpe.
ciki)re» Le viffargcnt eft le.
în^rciir^-viilgaire, & Tar-
gentTvif çft\ celui, des l^hi;.
Jofophes Hern^étiqiies. lU,
s'exprJTOent aiufi pourjm^r-
quer r^j^iqn & la vie de-
leur mcfçure^ qui ei^h fe*
A » 43
iDj^cç 4cs métaux , tpUea
qjie Ip vajgaire eft un mé^
taldéj^fait. Il» liiioqt donné
le nom d' Argent-vif y parce
qu^il eftvolaciJ , blanc, clair,
froid » humide j coulant, &
fufpeptible d<9 coagulation^
comme le vulg/iire, dont if
eft. la femepce, Voye^ Ms&«
CUR.E Pi|IXOSOP^HIQUl|.
Argent-vif. Ce tjernie
lignifie quelquefois , non le
tuercure des Sages, mais
I^r magift^e au blanc , qui
ei>éft.compofé. Les Fbilo-
fophes lui 0/1 1 donné ce nom
p^r équivoque, pour le dif-
tipguer de l'argent commun
&,vùigaire, qu'ils. appellent
Argent Tîwrt*
Ai^GEI^T'-VTF IXAim
IfUnp.desPhilofophes^ ainfi
noi^rpée de ce que ce. mer-
cure eft: purifié &. pouffé à
un de^ré de perfeiSion qu'il i
ii'avoit.pas avî»nt d'étrp pjirr»
venu au hianç.
ArGEKT-VIF; anim£«
Mercure des Sages après fou
ujiiqn av^ec la pierre, ignée «
l^fpufrie pliiUnophiquc*
Argent -vif co agu-*
i^ ou PUBjFil.. C*eft le ^
t^^giftere aii blanc.
A ï^ G O, Nom-, que U
Kable. a donné- aM navire
que montoit JafçiD , quand
il i\\x à Ja conquête de la toi^
fçn d'or avec Hercule, Hy^
\ùj Orphéf , EtaUde» Am^
44 AR ^
phion p Augias , Calaîs , Caf-
tor, Poîîux, Céphée, Iphi-
cle jEfon , Lyncée , Mopfe,
Méléâgre , Pelée , Télamon ,
Zeris « plufieurs autres.
Les Alchymiftes expU*-
quent cette expédition com-
me une allégorie de la pierre
Philofophale, & particuliè-
rement parce que lé navire
étoic fabriqué des chênes
parians de DodoRe. V. Ja-^
SON, Argonautes , & le
traité dfes Fables Egypt. &
Grecques dévoilées , Hv. 2.
chap. I.
; ARGONATTTES, Hé-
"Vos qui, félon la Fable * ac-
compagnèrent Jafon pour
faire la conquête de la toi-
fon d*or.Quelqu'explicatioa
morale ou phyfique qu'on
ait voulu donner à cette Fa-
ble, on n'a pu réuffir à.en
faire d'application plus juftê'
qu'en la regardant , avec les
Âlchy milles , comme une'
■ allégorie du grand œuvre de
la médecine univerfelle , ou
pierre phiîofophale. Tous lies
Chefs de cette expédition
ont vécu , félon la Fable ,
dans des temps G éloignés les
uns des autres , qu'il n'eftpas
poffibte de donner la moin-
dre vrai femblance à leurréti-
nion, Aloyfius. ,
Martianus, outre plufieurs
autres , a fait un volume en-
tier fous le ticrô de Aurcum
AR
vMas ou Toijbn iPor , pour
expliquer chymiquemenc
cette expédition. Il eft peu
d'Auteurs Alchymiques qui
n'en aient parlé. ^ à dire la
vérité, l'étymologie du nom
de Jafon , qui veut dire arr
de guérir^ fuffiroit feule pour
rendre vraifemblable Texpli-
cation des Philofophes Her-
métiques. Voyez les Fables
Egyptiennes & Grecques ,
liv. 1. chap. r»
ARGUS (, Yeux d"). Les
Chymiftes Hermétiques ont
dit que les yeux d'Argus fu-
rent tranfportés fur les plu--
mes de la queue du Pan ,
pour fignifier les différentes
couleurs qui furviennent \
la matière de la pierre pen-i
dant la coâion^
ARIADNE , fillo de MÎ-. .
nos & de Pafiphaé , favorifa
Théfée dans fbn entreprife
contre le Minotaure, & lui
donna uu peloton de fil , au
moyen duquel il fortit du
labyrinthe, après qu'il eut'
vaincu' ce monftrç. Théfée
l'enleva. & fépou fa. Arrivés
dans rifle de Naxo, Théfée
y laiffa Ariadnè , que Bac-,
chus époufa dans la fuite.
Voy^z ^e.s Fr^bles Egypt. &
Grecques dévoilées , hv,>, 3.
ch. I. &liv. j.ch. 14.$. a.
ARIES ou BELIER.
Ces termes font myftérieur
dans les écirhs des Philofor*.
AR
phes Chymîques $ ils difeat
que leur matière fe tire du
ventre àLArits, Quelques-
dus prenant ces termes à la
lettre ont cru que cette ma- .
tiere étoit de la fiente de
Bélier ^ mais les Fhilofophes
parlent du Bélier, figne du
Zodiaque y & non du Bclier
animal.
ARIDURA ou SECHE-
KESSE y eft un des noms
que Paracelfe a donné à la
maladie que nous appelons
Thtkijîe^ & les Anglois Con-
fomption.
ARLES CRUDUM. Pe-
tites gouttes d'eau qui tom-
bent aii mois de Juin, en
forme de rofée, femblable
à celle du mois de Mai. RuL
D'autres , félon le même Au-
teur s les appellent Hydatis y
Staïagnei,, Stagtn^ Straax.
AROP. F. Adrop.
AROPH. Mandragore.
Paracelfe dit que VArQph
guérit la pierre des reins &
la gravelle.
ARROSER- Cuire , di-
gérer la matière philofophW
que. Ce terme ne doit s'ap-
pliquer qu'au temps où la ma-
tière fe fublime en vapeurs
& retombe fur la matière en
forme de gouttes de pluie &
de rofée , c'eft-à-<lire , après
la putréfaéHon.
ARSAG. Arfenic.
ARSANEéK. Arfenic ;
A R 4J
fublimé. On dit âuffi Arca^
ntc y & Artancth. Jolinforu
ARSENIC, en termes .
de Chyroie Hermétique, fe
prend tantôt pour le mer-
cure de^ Sages^ tantôt pour
la matière dont il fe tire» &
tantôt pour la matière en pu-
tréfaction » Quelques • uns
ayant trouvé dans les vers
d'une des Sibylles , que le
nom de la matière a'où fe
tire le mercure philofophal ^
étoit compofé de neuf let-
tres, dont quatre font voyel-
les, les autres confonnes,
qu'une des fyllabes efi com--
pofée de trois lettres, les
autres de deux, ont cru
avoir trouvé cette matière
dans Arfenicum » d'autant
plus quQ les Philofophes di«
lent que leur matière efi un
poifon des plus dangereux.^
mais la matière de la piene
eft celle-là même dont VAr--
fenicSc les autres tnixt^s ont
été formés, & le mercure
des Sages ne fe tire pas de
V Arfenic y puifque V Arfenic
fe^vend chez lesApothicaires
&'^les Droguiftes, & la mi-
nière du mercure fe tirouve
f>ar-tout , dans les bois, fur
es montagnes, fur les val-
lées , fur l'eau , fur térre^ &
par«tout p^ys.
Philalethe & plufieurs au-
tres Pbilpfophes ont auSt
donné le Qom à'Arfmc à
^6 AU
iear matière èh f attire-
non, parce qu'alors elle XsH
owpoifontrèa-fubril & très-
Violeor. Quelquefois ils en-
tendent p2rArfenich^r prin-
cipe volatil, qui fait f officie
de femelle. Ceft' leur Mer-
cure, ieut Lime, leur Ve-
nus , fëur SâùA'nie végétale ,
leur Lfon vert, &c. Ce nom
A^ArJenic lui vient àt ce qu'il
blanchit leur or, comtnerar-
(enic vulgaire Uimchit le
cuivre.
ART SACERI>OTAL
Aoit,.chez les Egyptiens,
celui que nous appelons
aôucltement la Philofophfe
Hermétiq^ie. Voyet Ttotro-
dtfâtoti du livre l. des Hiéro-
glyphes Egyptiens. Alkan-
dicïxé par Kirker.
Cet art cbnfiftoit dans la
coniiotii^âce parfaite des
mtxM^s de la Nàtu^ dans
M prôduâion des mixtes-, &
fie ^'enfelgndit vfsà jpaV dés
hiéroglyphes & dés termes
fiiyftf rlèUx ^ d'èA t dti ne dori-
noie la véritâibië éîrpHcàtloVi
qu'à Ceux qu'une épreuve
très-longue faifoit }wger di-
gnes d'être initiés dans un fi
grand ttiyftere^ Les Prêtres
etoiéht obligés dé git'd^r le
fecrèllbUs peine de mbrt à
ceux qui le viôleroiieiit. Il ne
fé cbrnmûtiiquôit (È[iÎ6 dans
le SaifidUai^é» Sam Jo/ilâ,
quéfi. Md Vrtéd.
A R AS
Fytlâ|gdrec6nfentit i*{biiF-
frîr fa circoncîfion pour y
êtreinîtié. S. Clément. Aïcx^
/, I. Strom.
A RUE RIS. Dieu d'E-
gypte. Sa mère vînt au mon-
de enceinte de lui. Voyez
tes Fables Kgypt. & Grccq.
dévoilées, Hv.i.
ARUNCUL A GRANDE.
Ceft lamàtiere de la pierre
des Sage^.
ASABON. Savon. En
fiiît de fcrènce Hermétique ,
c'eft Tazoth àt& Philofopheô,
avec lequel ils blàhehifleoc
leur laitoïi.
ASABUM. Etain, Jii-
pîter dfes Sàgés.
AS A G EN. Sang de
di-agoin.
AS AGI. Vitriol, ou ât-
tràment rouge.
ASAMAR. Vert-de-grî$.
AS MON. Sel armoniac.
Voyer Atl*[iSAî)ïIL.
^ ASCAIAPHE , m« du
fleuve Acherôn & d'Orphné
Nymphe .des Enfers , ftlc
changé eh hibou , pour avoir
accufô Proferpine d'avoir
tnangé \vct\% grains de gre-
nade. H6i%eré dit Afcala-
^hefiltdèMàrs 6t d'Aftio-
ché. V^f^ï réiplicatioh de
feeete Sâtjft dans le liv. 4.
chàjp. %. à^ 1^?bles Égypt.
& Grecques de voilées.
ASCLË]^IÔS. K.ES-
CU£AP£.
 i
ASD£i4£G!I. Hem
£Bi«tite«
ASEB ou ASEP. Alun,
' ASED. Lion des Philo-
fc^faes^
AS£N£C. Scrfeil ou or
des Sagies.
ASFOR. Alon.
AS IN AT. Nom Arabe
<lonn« à rantimoiue. BafiU
Valentin, dans fon Char
triomphal de ce miaéràU
ASINGAR. Ven-de-gris.
ASMAGA. AUiage à^a
costaux.
ASMARCECH. Li-
tKarge.
ASMUM. Poids pour pc-
fer ; tels font , la livre , l'on-
ce, le gros, &c.
ASOPE, fils de rOcâm
&de Thétis, fut père d'£-
giae^ enlevée par Jupiter
trftosfbcmé en feu. Afope
poutfttivant Jupiter , îm mé*
taniotphofé en fleuve par
ce Dieu. Voyez les^Fables
Egypt. & Grecq* dévoilées^
liv. 3.cb«p. 14. $• 6.
AS OPE R. Quelques
Chymiftest ont aii^ appelé
la fuie.
ASRÛB. Matnnre des
Phttofophes en putréfaâion »
leur Tète de Corbeau , leur
Slicanie.
ASSA-FOETIDA. Les
Philofoplies Hermétiques
ont donné ce nom à leur
mésrcutei dit Riplée». parce
^^^n « l*6detir, liorfqu^
eft nouvellement extrait -dé
£1 nikvteFe. Ce ne odeur ^ die
Raymond Lutle^eft des plu^
fortes; mais par la circula-
tion elle fe change en «ne
quinteflètice d'une odetir It
plus fnave , & devient tme
médecine contre U lèpre &
les autres maladies,
ASSAGEAL Sang de
dfiigôii. Fl^nifiantpL
ASSATION. Aâion de
digérer, cuire, fublimer, v6-
lanlifer, fiker la matière de
l'cBuvre.
ASTI OC HÉ. Mère
d'Afcahphe & d'Iatmenus^
qu'elle mit au monde dans
la maifon d'Aftor. Voyeï
les Fables Bgypt. & Grecq.
liv. 4. chtp. 3. Aftlochéfuc
audi mère de Tiepolemey
qu'elle avoit eu d*Hercule.
ASTRE, en termes de
Chymie, eft la fubftance
ignée, fixe« principe de le
multiplication, extenfion &
f;énéranon de tour. Cette
ubftance tend xoun>ars d'el-
le-même à la générations
mais elle n'agir qu'autant
qu'elle eft excitée parla cha-
leur céicfte, qui ft trouve
par-tout. '
ASTRUM. Terme dont
les Philofophcs chymiquet
fe fervent ponr figniâer «ne
plus grande vertu , ptfiflan-^
ce » propriété , acquifepft la
48 A S A T
préparation qu'on a donnée à
une chofe. Comme ajïrum
4iufiufre, ou aJlrum fulphu»
ris y fignifie le foufre réduit
en hutle y dont les vertus fur-
pafTentde beaucoup celles
du foufre en nature. Aftrum
j^s ou du Tel y c'eft le fet
réduit en eau ou en huile»
AJlrum mercurii ou du mer-
cire^ c*eft du mercure fu-
blîmé. On donne ce nom
aux alcools, aux quinteifen-
ces des chpf(çs.
A S U B. Terme Arabe
queles Latins expriment par
Âlumen , & les François par
Alun.
ALUBEDBGI. Johnfon
explique ce terme de Para-
celfe par caillou taillé pour
cauper les autres pierres,
comme le diamant pour cou-
per le verre.
ASUGAR. Verr-^de-gris.
ATAC. Nitre, ou fal-
pêtre pbilofophiquc.
ATALANTE , fille de
Schsnée y avoit une agilité
ii grande à la courfe qu'on
ne pouvoit l'égaler ; ce qui
engagea fon père à ne vou-
loir la donner en mariage
qu'à celui qui Tatteindroir.
Après que plufieurs l'eurent
tentée inutilement , Hyppo-
menes, par leconfeii de Vé-
nus, prit trois pommes d'or
qu'il letoit apris elle en la
fui van 1 5 pendant qu'elle s'a*
A T
mufoit à les ramaflér Tune
après l'autre , Hyppomencs
avançoit toujours chemin ^
& trouva par ce moyen ce-
lui de l'atteindre. Etant un
jourlafle de la chafTe,. elle
donna un coup de poio*
çon dans un rocher, placé
auprès d'un temple d'Éfcu-
lape , & en fit fortir une fon-
taine ^ de l'eau de laqueUe
elle fe défaltéra.
Ataîantey difent les Phi-
lofophes Spagyriques , n'eft
autre que la matière volatile
du grand œuvre qui ne peut
écre arrêtée que par la ma-
tière fixe fignifiée par les
pommes d'or, puifqu'il n*y
a rien de plus fixe que la ma*
tiere radicale de l'or* Quand
on dit qu'elle fit fortir une
fontaine du rocher » c'eft que
la pierre philofophale donne
de l'eau , dont on fait de la
terre, puis encore de l'eau ,
&c. On ajoute qii' Aealante
coucha dans le temple de fa
mère avec Hyppomcnes ;
c*eft qu'on met dans le vafc
phvlofophique le fixe & le
volatil , dont on fait comme
le mariage^ dont il eft tant
parlé dans les livres des Phi*
lofophes. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ,
liv. 2. chàp. 3.
Il y a une autre Ataîantey
fille de Jafus , qui fe trouva
à lachaâe de Calydon^ elle
fut
A T
fotcfiangée en lionne. L'une
& l'autre ne font chymiqiie-^
ment que [a même perfbn-
ne , & par conléquent 1»
raéme chofe.
ATEBRAS. Vaifleau
fiiblimatoire des Ch y milles.
John/on.
AtHAMAS,fiIsd'EoIe,
ipotifa Néphelé , de laquelle
il eut Phnxus& Helîen , qui
donnèrent occafion à Tex-
pédition des Argonautes.
Voyez liv. 4. chap. 9. des
Fables Egypt. & Grecques
dévo:Iée5.
ATHANOR. En termes
de Cbymie vulgaire « eft un
fourneau ayant la forme
d'un qiiarré, ou d'un quarré
lon^f auprès duquel eu une
tour , qui communique à un^
des c^tés par un tuyau. Oa
remplit de charbons cette
tour , on Tallume, & la cha-
leur fe communique au four-
neau par le tuyau. Je ne m'ar-
rêterai pas à en hve une
defcrîption plus détaillée ^
parce que chaque Chymifte
le fait faire à fa guife. On lui
• donn^ le nom à'Atkanor
par fimilitude au fourneau
liecret des Philorophes , qui
conferve Ton feu continuel*
lament Se au même degré.
Mais ce dernier ii'eft pas un
fourneau de Tcfpece de celui
des Chymiftes. Lent Atha-
nor tH leur matière animée
AT. 49
par un feu philoropfaique ^
inné dans cette matière, mais
qui y eft engourdi, & n^
peut fe dével )pper que par
l'art. Foy«{ FoUKNEAU ^
Feu.
ATIMAD, ou ALCO-
PHIL. Antimoine, On dit
auffi Alcimad^ Alfacio.
ATLAS , fils de Jupiter
il de Clymene , ou de I â
Nymphe Afie, fut averti par
rOracie de fe donner de
garde d'un des fils de Jupi-
ter, Perfée en ayant été mal^
accueilli , lui préfenta la tête
de Méduîe , qui le métamor«
phofa en la montagne qui,
porte le rtom d*Atlas. Voye^
les Fables Egyp% & Grecq*.
dévoilées, liv. 3. c. 14 |. 3».
ATTRAMEKT. Vi-
triol.
Attrament Fusible»'
Alkali.
ATREÉ,fiUdePélops&
d'Hyppodamii , père d^Aga* .
memnon & de Ménélas ^
fut ennemi juré de Thyefte
fonfrere;& faifantfemblant
de fe réconcilier avec lui^ il
l'invita à un repas , oîi il lui
préfenta en mets deux de fes.
enfans', dont le Soleil eue
tant d'horreur . qu'il retour»
na en arrière. Cette fable ne
fignifie autre chofe ch)mi-
quement , que la réincru'^
tion de Toi:.. des Pbil
phes, qui par la diflbh
D
50,, AT AU
t^etourne à fa première ma-
tière. Voyez le refte de cette
feblc expliquée dans îe li-
vre 3. ch. 14. i 4..de^ ^a*
blés égyptiennes & Gl:ecr
ques dévoilées. «• ' ' *
ATROP. V. ApROP,
' ATTiNGAT on ATIN-
GAR.Vert-de-gris. '
ATTINGIR. Cacurbite
de. terre. Johnfon*
^ ATTREMPENCE
D'ALPHIDIUS. Terme
de Philofophie chymique.
Ceft le mercure philofb-
phal, dans lequel ondifpôfe
par la eu i (Ton Véquilibre des
quatre clémens , de manière
qu'ils ne puiffent plus fe fur-
monter^ & fafTent par leur
union un mixte incorrup-
tible* •
• ATUREB. Verre.
AVERICH. Soufre.
AUGIAS , fils du Soleil
& de Naupjdame. Euryftéc
ordonna à Hercule de net-
toyer Pétable oJi Augîas te-
nait Tes bœufs , qui étoient
en grand nombre. Augiàs
promit poirr r&ompenfe à
Hefcule, de lui donner' la
dixième partie de fes bef-
thux. Hercule accepta l'of-
fre , & nettoya Tétable en y
faifant paffer le fleuve Al-
phée. Aagias rcfufa de tenir
fa promeSb , & Hercule le
tua pour s'en venger. Voyez
les Fables "Ëgyptiennes &
AU A t
Grecques dévoilées , Uv. J*
chap, 8.
* AVORA, Chaux d'œnfs,
^ ÀURANCUM & AU-
RANEtJM.)Paraceire& plu-
fieurs autres ont ainfi appelé
fes coques d'œufs.
AURARIC. Mercure des
Philofophes.
AUTEL. Quelques
Adeptes ont donné ce nom
à leur mercure , & à leur ma-
tière dans le vafe pendant
lés opérations. Voyez-en un
exemple , Fables Egyj>t, &
Grecques dévoilées, Iiv. 3,
chap. 14, 5. 3.
AUTOMNE, Temps oh
l*Arrifte recueille les fruits
de fes travaux. Il eft d'une
complexion froide & feche.
Souvenez- vous donc bien
^u*il faut difToudre en hiver,
cuire au printems , coaguler
en été , & cueillir les fruits
en automne , c'efl: - à - dire ,
donner la teinture.
A U V E R. Eau douce;
Paracelfe^ dans fon traité de
la Nature des chofes.
AYBORZAT. Galba-
num.
AYCAFORT. Voyei
AÎÀRTAR.
AYCOPHES & AYCU-
PHER. Cuivre brûlé.
; AYM ANT ou AIMANT.
IVtàtiere au moyen de la-
quelle les iPhilofophes fa»
vent extraire leur eau mer-
A Z
cnrielle , qui ne mouille pas
les mains , des rayons du
foleil&dela lune. Sachez
qae l'arbre folaire cire fon
origine de cette eau » dit le
CofmopoHte, qu'elle feule
eft capable de le diffou-
dre, & qu'elle s'extrait des
nyons du foleil & de la
lune par la force de'nbtre
aimant , que j'ai ci-devant
nommé acitr. Philalethe s'en
eft fervi dans le même fens.
Foyq Aimant.
AZAÂ. Matière de la
pierre des Sages.
AZAMO. Chaleur .In-
dienne. Termes dont fefont
fervis quelques Alchymiftes
p3ur déterminer un degré du
feu propre à rœuyre.piiilo-
fophique. Voyt[ FfiU DES
Philosophes.
AZAPHORA. Cuivre
brùlé y ou œs i^um.
AZARNET. V. Adar.
KECH.
AZ£C. Attrament, vi-
triol,
AZECI. Vitriol philofo-
phique.
AZEDEGIM. Pierre
Ematire,
AZEG. Vitriol.
AZEGI. Attrament vitrio-
' lique.
AZEL. Alun.
AZKxMASD R. Cina-
bre , quelquefois le minium ;
mais dans ce dernier cas ,
A Z ft
c'eftie minium de^ Philo-*
fophes , ou la pierre parve«
nue au rouge.
AZET, Voyei AzOTH.
AZIMAR, félon KxxU
land, veut dire du- vert-de-
gris ou fleur-d^airain , ou
même de Vas ufium; Se fé-
lon Planifcampi , il fignifié
du minium.
AZINABAN. Terme
dont les Philofophes Spagy«
riques ont ufé pour lignifier
les fèces , ou Timpur qu'ils
féparent de la manière pure
des Sages.
A 2 O C. Mercure des
Philofophes. Ce n'eft pas le
mercure vulgaire crud , tiré
Amplement de fa mine, mais
un mercure extrait des corps
dilTous par l'argent- vif; ce
qui fait un mercure bien plus
mûr. Bern. Trévifan , -Epiu
à Thomas de Boulogne.
C'eft avec ce mercure que
les Philosophes lavent leur
laiton -, c'eft lui qui purifie le
corps impur avec t'aide du
feu -, & par le moyen de cet
A[oc on parfait la médecine
propre à guérir toutes les
maladies des trois règnes de
la Nature/Cet Aroe doit fe
faire de l'élixir. lUd.
AZOCH. F.AzoTH.
AZOG» V. AzoTH.
AZOGEN. Sang de dra-
gon. C'eft la pierre au rou-
ge, parce qu'elle eft formée
Dij
fk AZ
du mercure des PiiiIofot»heÉ>
qu'ils appellent Dragon.
AZOMAR & AZI*
MAR. Cinabre , fuivanc
quelque Chy milles; & le
minium , félon d'autres»
Johnfon.
AZOMSES* Mercure
des Philofophes*
AZON. Mercure des Sa-
ges , purifié & travaillé.
AZONEC. Sel armo-
fiiac > ou Taigle philofophi-
que. Foye{ Mercure.
AZOtH. Nom que les
Philofophes Hermétiques
ont donné plus communé-
ment à leur mercure. Ces
chofes font en la miféricorde
de Dieu , & nous avons feu-
lement befoin dans notre
CÊuvre de VAioth & du feu.
Bafile Valentiiu Le feu &
r^;[ori lavent & nettoient le
laiton ^ c'eft-à-dire la terre
noire , & lui ôcent fon obf-
curité. Clang. Buce. Le feu
& Teau , qui eft VA[oth , la-
vent le laiton 6c le nettoient
de fa noirceur. Arn. de Viîl.
Il faut faire deux parts du
corps coagulé , dont Tune
fervira à^ji[oth pour laver &
iDondifier l'autre , qui s'ap«
pelle laiton^ qu'il faut blan-
chir. Nie. Flam.
Quand les Philofophes di-
fentque VAioth & le feu fuf-
fifenr pour Tceuvre , c'eft-à-
dire que la matière prépa-
A Z
rée , & bien purifiée , ou fè
mercure philofophal fuffi-
fent à TArtifte pour, le com-*
mencement & la perfeâioa
de tout I œuvre ; mais le mer-
cure doit être tiré de fa mi-
nière par nii artifice ingé-
nieuXé Bernard Trévifan dit,
(la parole délaiffée) que
tout le monde voit cette mi-
nière altérée & changée en
une matière blanche & fe-
che , en manière de pierre ,
de laquelle l'argentrvif & le
foufre philofophiqnes font
extraies par une forte igni-
tion. Les Philofophes ont
donné beaucoup de noms à
cet Aioth ; QuintefTence-
aftrale , Serf-fugitif, Efprit-
animé , £thelia » Auraric ,
&c. V(jyc[ MitRCURK &
Matière.
Anoth^ félon Planifcampi,
fignifiemoy^ d'union, ds
confervation , ou médecine
univerfelle. Il fait auflî re-
marquer que le terme Aiotk
doit être regardé comme le
principe & la fin de tout
corps , & qu'il renferme tou-
tes les propriétés cabalifti-
ques , comme il contient la
première & la dernière let-
tre des trois langues matri-
ces , VAieph & le Thau des
Hébreux, V Alpha & VOme^
ga des Grecs, VA & le Z
des Latins.
AaoTH efiaulfi le nom que
A Z B À '
^elques Chymîftes vulgai-
res ont donné à un précipité
de mercure commun , ou
vulgaire , fait ( comme ils le
difent) perfe. On en trouve
la manière dans la Chymie
Médicinale de M. Malouio ,
T. //, pag, io6. On a aiiffi
nommé ce précipité de mer-»
cure , A[oth de Utftingius ,
& Or horizontal , parce que
fa couleur eft d'un rouge
jaunâtre approchant de la
couleur aurore.
AZUB, Alun,
AZUBO. Yafe Herméti*
que.
AZUC. Corail rouge.
AZUMEN. Terme arabe
employé par quelques Chy-
mifles paur fignifiec poids.
BACAR , fignifîc un
poids , fuivant Rulland.
BACCHANALES. Fê-
les inftituées en Thônneur
de Bacchufi.' V. Orgies ,
DrO^ ISIETJNES.
BACCHANTES. Pré-»
XxeSes dé Bacchus , qui cou-
roient de nuit vêtues àe
peaux de panthères, de ti-
gres , les cheveux épars , des
torches & des flambeaux zU
himés à la main. Elles dan^
foient au ibn des tambours ,
^a çr^çt fouxeat V Euhoi
«A «
Baccîie, Voyez les Fablei
Egypt. & Grecq. dévoilées,
Uv. 3. ch. 14. $.a & liv.^.
ch. I.
BACCHUS. Fils de Ju-
piter & de Sémélé^ fille de
Cadmus, La Fable dit qu'il
naquit des cendres de fa
mère, comme Efculape. El-
le nous le repréfente ailé,
ayant des cornes^ une tête
de taureau \ mâle & femelle,
jeune & vieil , barbu , &
fans barbe. Ceft le mémf
que les Egyptiens nom-
moient Dionyfiusk Toutes
les hiftoires que Ton fait de
lui, ne font, au fentiment
des Philofophes Spagyri-
ques, qu'une allégorie des
opérations de leur Art, qu'ils
appellent' par excellence It
grand auvre. Bacchus eft le
même, félon eux ^ qu'Ado*
nis; Apollon , le Soleil, Ofi-^
ris & tant d'autres , comme
le (émofgne Orphée dans
fen Hymne à Adonis, où il
dit que tous ces Doms difFé-
rens n'indiquent quel^mé'^
me perfbnne. On le feint
quelquefois aiM pour défi^
fKner le moment de fa volatil
ifatiofi , ayant une tête de-
taureau ou de bouc , parce
que ces animaux lui étoient
confacrés comme à Ofiris^:
mile & femelle ^ à caufeque
la matière des Philofophes ^
puleur£<fri:s,.eftandroçyi»ed^
14 » A
jeune- & vieil, parce que
cette matière femble rajeu-
nit dans les opérations ,
comme on peut ie voir dans
rarcicfe Vieillard. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées , iiv. 3. c. 14. $. a,
BAGEDIA. Poids de
douze onces , ou d'une li-
vre, fclon Tufage de la Mé-
decine.
BAIAC ou BEIAC. Ce-
rufe.
- BAIGNER. Les Philo-
fçphes Chyroiques difent
8 uHls préparent un bain pour
; Soleil & la Lune , pour le
Koi Se la Reine, &c. Dans
les figures d'Abraham Juif,
rapportées par Flamel, eft
ira Roî^ dit celui-ci, ayant
un grand coutelas, qui fait
tuer en. fa préfence par des
Soldats , quantité de jpetits
enfans, les mères delquels
pleuroient aux pieds des im-
pitoyables Gendarmes , &
ce fang étoir puis après mis
dans un grand Vaiffeau ,
dans lequel le Soleil & la
Lune du Ciel fe venoicnt
baigner. Cette fontaine eft
feulemeJnt pour le Roi du
pays, quelle connoît bien ,
& lui elle ; & eft dedans
icelte fontaine à fe baigntr ,
deux cents quatre-vingts-
deux jours. Trévifati, Ils
tntendent quelquefois pac
iaigner , cuire -la matière,
B A
là' faire circuler dans Tceuf.
Baigner. Remarquez
que calciner, teindre, laver,
blanchir , baigner, &c. font
une m£me cho^, & ique
tous ces mots veulent dire
feulement cuire la matière ,
jufqu'à ce qu'elle foit par-
faire. Synejîus*
BAIN, Vinaigre des Sa-
ges , avec lequel ils lavent
leur laiton ; c*eft leur difTol-
var.t, qu'ils appellent leur
Mercure.
Bain de Diane. Voys^
Mercure Philosophi-
que.
Bain du Roi. Eau per-
manente, ou mercure des
Sages y à laquelle ils ont don-
né le nom de Bain du Roi ,
parce que leur or eft lavé 8c
baigné par cette eau qui s'ea
diftille & s'y recohobe fans
ceflê » jufqu'à ce que la fu-
bltmation Tait deftéchée.
Bain du Sot^ii. C'eft
la même chofe que bain du
Roi , parce» que l'or eft le
Roi des métaux , & que ce
bain ou mercure des Sages
mondifieTor phtlofophique.
. Bain-Marir , en ter-
mes de Science Herméti-
que j eft le fourneau des Sa-
ges, le fourneau feccet , &
non celui des Chymiftes vul«
gaires. On donne quelque-
fois ce nom au mercure phi-
lofopbal Ce qu'ils appellent
.B A
Vdïn s^emend aulfi d'une
m2z\ére réduite en forme de
fiqueuP, Cotnme quand on
vent faire la projeftion fur
un métal^ ils difent qu'il doit
être au bain , c'eft-à-dire en
fîifion.
BAtfTISTERE. Terre
ronge , ou matière de Tceu-
vre parvenue à la cotileur
rouge par la digeftion du feu
philofopbique.
BALZIAM. Fèves.
BARACH du Pain. Ceft
te nhre tiré du fel. Johnfon.
B ARC AT A. Ouvertu-
re , crevafTe par oîi la cha-
leur d'un fourneau peut s'é-
chapper.
BARDADIA, Le poids
d'une livre.
BARNA,- Vafe de verre.
BARNAAS , BARNA-
BAS , BARNABUS. Sal-
pêtre des Philofophes , ou
leur vinaigre rrès-aigrç. .^
BARURAC. Verre.
BASED ou BESED.
Corail.
BASILIC. Les Philofo-
phes Ch y milles ont donné
quelquefois ce nom .à leur
mercilre , parce qu'il diflout
tour. Queîquesriins Tenten-
dent de la pierre au blanc ,
&. d'autres de la pi'èrt-è a^
rou^ei parce que comme les^
Anciens difoient que Iç Ba*
fllic tuoic pfar fa feulé vue
ceux fu( quiillafixoit j de
BA $)
même la poudre de projec-
tion faite de la pierre aa
blanc , ou au rouge, & pro-
jetée fur le mercure ou leii
autres métaux , les tue , pour
ainfi dire , en les fixant , 8c
les change en argent oq
en or.
BA^SAD. CoraiL
BASURA.- Semence.
BATITURA-RAML
Ecailles ou fcories de cuivre*
Batltura de Tairain fe prend
aufli pour les fcôries de quel-
que métal que ce foït^ Joh/ifl
BATTRE, en termes de
fcience Hermétique. Agiter
trop fort la matière , dbnner
Un feu trop violent. Quand
les efprits font trop battus ^
difent lès Philofophes, ils
foutiqnnen^ impariemment
lé choc, ils s*6levent & caf-*
fent le vaiffeau, ou fe brù**
lent.
BATtUS ou BATTE.
Berger change ep pierre dft
touche par Mercure ^ pour
avoir violé la promefle qu'il
lui avou faire.de ne pas dév
couvrir le Vol des boeufs
d'Ac'lmete, de la garde def-
quels Apollon s'Itoit char-
gé. Voyez les Fables Egypt.
& Grecq. dévoilées, liv. J*
ch. 14. 51.
BAUDRIERit On compte
p^arroi les travaux d^Hercule
là viftoire qu*il remporta fur
\ti Ama2orres> à la Keln^
iS B A
defqiieflw ÎI enîcva* fe ir/ttr
€lricr garni de dinmans &
de riîbis. Les Alcbymifles
difent que par ce baudrier^
il faut entendre la pierre pbi-
Jofophalc & la médecine au
blanc & au rouge, fignifiée
par la blancheur des dia-
mans &c la couleur rouge
des rubis.
BAUL. Urine.
BAUME UNIVERSEL
BE LA NATURE. Ceft,
félon les Philofophes Spa*
gyriques Jeur élixir au blanc
ou au rouge y qui guérit tou-
tes les infirmités des trois
regfies de la Nature , & per-
feâionne tous Tes individus.
Baume ''externe des
Elemens. Qoint^flence dé
mercure.
BAURAC, Les Çh/-
mifles vulgaires ont inter-
prété ce terme , V écume du
^erre^ Mais les Phtjofbphes
Hermétiques Tentepdent de
la matière de la pjerrç phi-
lofophale qui ne, fetirè. pas
ées fèces du vèrrîs ni de Ton
&ume, mais d'une matière
qui renferme les quatre élé-
mens fous deux chofes vifi-
blcs, l'eau & la tçrré^ non
Peau de pluie , de fontaine ,
de mer ou aucune eau fem-
blable s ni une terre telle que
celle fur laquelle nous mar-
chons; mais une eau célefte^
irive^pennanem.e & feche^
as
& une terre yierge/adarnî-
que , vitaolique , fei^iée ^
qui fe tire .du ,ceïitrç;,de la
terre , & qui néanit^ptns fe
trouve par toute la ^ çprre
habitée. Voyez Raymond
tulle & les autres Phjio(b-
phes^ dans la BiWiotbeqiie
curieufeChymiquede Man-
ger. Ceft la pierre au blnnc.
^ BaURAC fe prend audi
Î>our toute efpece de chofe
alée.
BAYDA. Cuçurbite.
BDELLERUM. Sangfijé.
BDOLA. Soufre.
BELIER. Soufre à^s Phi-
lofophes parfait au rouge. IL
a pris ce nom de fa qualité
chaude & feche , comme
celle du bélier. Les Adeptes
difent qu'ils tirent leur acier
du ventre du bélier, & il»
appellent auffi cet acier leur-
aimant. Voyei ARiKS.'Mais
quand le Cofmopolite &
Philélethe s'expriment ainfi,
ils entendent parler de la ma-
tière même de l'oeuvre, de
laquelle ils, font leur foufre.
BFUSIS. Corail des ]>hi-
lofophes.
BELLEROPHON , fils
de Glauque , après divers
exploits , combattit la Chi-
mère, & s'en défit au moyen
des fecours que les Dieux lui
donnèrent. Voyez lès Fables
Egypt,. & .Grecq. dévoilées ,
Uy. 3. chap. 14. 5. 3-
B B -
IBLLONE. Déefb de
la guerre, confondue foti-
rent avec Minerve & Pal-
Jas^dont voyez les articles.
BEMBEL ou BENIBEL.
Terme de fctence Herméti-
que. Mercure philofophal ,
on Pouvrage de la pierre des
Sages» Via, Herm.
BERINBRUCH. Pierre
qu*on trouve, aux environs
de Spire, donc \ti effets fur-
prenans font rapportés dans
les ouvrages dé Duchêne ,
de Ja Violette , dit Querce-
lan , dans ceux d'Anfelme
de Booc^ & de Croliius..
BESEC. Mercure des
Sages.
BESED. Corail.
BÊTE VEN1MEU,SE
DES Sj^GES/Les Phi-
lofophes Herm étiqtjcs pren-
nent ces termes tançât pour
le mercure , & tantôt pour la
pierre parfaite. Dana le pre-
mier lens , c'èft p^rce .9ue
le inercure eft un HiAoIvant
uoiverfels & dans ieTecpnd,
Çarce que la pierce parfaite
au blanc où au roû^e chatte
fa nature des métaux , les, dé-
truit* pour aiofi. dire ^-ppur
l^ur donner une nouvelle
forme intrinfeig^ ,. ei^ les,
tcaqfmiianten.ôr ou ar^^t.
BEURRE. ]Vlat.iere/4e9;
Sages ,, qu'il^ on£ liommee
iiurrc , parce' qii'e 'le eït vif-
qaeufe , & qa*eUj^ ie f(^rc
B I 5y
de fon eaq , comme le beurre
dupetk-lait.
BHACTA. Terre roime.
BIARCHfiTUNSÏM.
Cértife.
BICf^E, Les Poètes ont
feint qu*Hercule avoit pris à
la courfe & tué une Bichcy
dont les pieds étoient d'airain,
& les cornes d'or. Ceft une
fable bien vifible ^ pui (qu'on
ne vit jamais un tel ant«
mal y & les Phitofophes Spa-
gyriques prétendent qu'elle
renfermé les opérations da
grand œuvre ; que fous le
nom de tttie Biche ^ il faut
entendre le fuc métalliqtie,
ou la partievolatile du mer-
cure, que la partie plus fui-,
fiireufc arrête & précipite,"
dans le fond du yafe , & la
coagule avec lui y d'où lui
naiilent des cornes d*or ;*
c^èff-a-dire , la pierre philo-*
fophale. Voyez les Fables
Égypu & Grecques dévoi-^
lëes , tiv. a, ch. 4.
BIEN DES BIENS. Pier-.
re philofophale , dont Tac-.
quifiitiQn emporte avec elle
tpu& les biens de ce monde ,'
Igs . richeflbs & la fanté.- . .
Bien a jplusieus
Noms. Mercure animé.
BlLADEN. Acier.
_ BIMATER. Voyei Bac*
CHUS.
BITRINATI. Tout vaf<^
4e veu6«
58 « L
• BtACiNA. PTiifieurs
métaux fondus cnfemble.
BLANC-ESPRIT. Mer-
cure des Sîîges.
Blanc du Noir. Mj-
giftere au blanc parfait » qui
n'a pu parvenir à la blan-
cheur qu'en paffant par la
coulear noire, vrai indice de
la parfaite purréfaftion,
BLANCHEUR. Les
Phiîofophes difent que Iqrf-
que la blancheur furvienr à
la matière du grand tiéuvre ,
fa vie a v&încu fa mort j que
leur Roi eft reffufcité , que
la terre & l'eau font ide-
veniies air, que c'eft îê* ré-
gime de la Luné., que leur
enfant eft né, &'qne le'Ciel
& la Terre foi>t mariés; par-
ce que la bîaftckeur indique
Ife mariage ou l'uniô^ du fixe
& du volatil, du mâle & dç
la fen^ellë, &r. • ". "
' La blancheur Bpt^s'\^ p'T-
tréfa£lion eft uH fign^ .que
TArtiftç a bien opéré; La
Ihatiere a pour lôrs' acquis
un degré de fixité que le feu
rie faurott détruirç ; c^eft
pourquoi il ne faut que cbti-'
tinuer îe feu pour pcrfeAion-'
i4er le magiuere-au rôiiges
& lorfque rArtiflé Volt la
Ï)arfaite'^/^/2f/i(;z/r, lés.Phi-
ôfbphesdifcnt qu'il faut dé-
chirer les livres, parce qu^ils
deviennent inutifes. -
BLANCHEURéAFlL-
B 1 " S O.,
LAijtE.'Eile précède » pan.
faite blancheur dans rœiivre
de la pierre philofophaîe. Ce
font des efpeces de petits fi -
lamens blancs qui parnifîenc
à mefure que la noirceur oti
le règne de Saturne pafle ,
& que le règne de Jupiter
lui fi«:cqde.
Le BLANCHIR des
Phiîofophes. C'éft cuire îi
matière jufqu'aa blancs pstr-^
t:>\t. Blanchiffei le laiton &
déchirez vos livres, crainte
que, vos cœurs ne foient Cé-
chîrés par Tinquictude, Codé
de Vérité. ' - -
BOOÏO. (Euf des Philo^
fophes,
B.(E.IIP. Animal adoré
en Egypte. Voyei APiS ,.
Serapïs. La Fable feint
qu'fifèfçule enleva lesbceufs"
dé ôetyoTi', Mercure ceux.
qu'Apollon gàrdoit pour Ad-
mete. Vbyéz l'explication
de cçsi^fiftious dans lés Fa-
bles'È^jj'p^: & "Crecqâes iïe-
votfôes , îiv. I. chap. r.' fie
fuTtr.1îv/1. chap. 14. $.!•
&'l'i^îj.-tfiap.ia.
• feôF. Chaux vive.
' BÔLÇ/^oyq ARBRB.'
' Bois *'0r. Artreïôlaîfot
des Philosophes."
• Bois de. Perroquet.'
C^èftl'â'oës; - > ^
'Bd^s^.pÈ Paradis.
Aloês. • * ' ;' •
• *Bais * ^m- ^iE.'C^' \t:
iro
pierre parfaite , qui devenue
médecine uni verfelte , gué-
rit toutes les infirmités du
corps htimain , & conferve
Thomnae en fanté jufqu'au
terme prefcrit par la Sageflè
divine.
BOITEUX. ( le ) C'eft ,
en termes de Cbymîe Her-
métique , Vulcain ou le feu ,
que la Fable nous repréfente
fous la forme d'un homroe
boiteux. Bafife Valentin Ta
repréfente ainfi dans la plan*
che qui eft à la tête de la pre-
mière de fes douze Clefç.
B O L J U D A I Q U B.
Guimauve.
BOLESIS. Le même
que Belifîs.
BOLESON. Baume.
BORADES. Limaille des
métaux.
BORAX. Pierre des Phi-
lofophes au blanc.^
BORÉE, fils d'ÀOrée,
enleva Orithie, dont il eut
Calais & Zeth<î. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées, liv- a chap. i. ■
BORIN; Vinaigre téré-
benthibc^ou a^kalifé.
BORITÏS. C'eft la ma*
tîeredes Sages en putréfac-^
tien , ou au noir.
BOTRACHIUM, Ache
de Sardaigne , appelée par
les Botaniiies Avium rifus, -
BOTUM BARBA-^
T U lyf . Col d'une cucurbite
. B O B BL î9
mis & inféré dans |e cold*une
autre.
BOUC. Animal adoré
chez les Egyptiens. Ces peu-
ples ravoienc confacré \ Ofi-
ris« & les Grecs à Bacchns,
comme étant le fymbole du
principe fécondant de la na-
ture, ce feu inné qui vivi-
fie tout. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées,
liv. I. feô. 3. chap. 5.
Le Bouc fervoit aux Egyp-
tiens dans leurs figures hiéro-
glyphiques pour fignlfier (a
partie de la matière de îa
pierre philofophale , que les
Alchymîftes nomment leur
foufre 5 c'eft pourquoi les
Egyptiens avoient' confacré
cet animal à Ba^chusi, qi|i
n*étoit autre chez eux qii^tj-
fitiSj à qui ils avoient'atrflï
donifé Mes noms d'Apt^lîon ,
Adonis , &c.
BOUE.- Les FKHofôphés
ont quelquefois dbWrté ce-
Bonn à leur matière-; çèqiS
a 'induit en erreur pkifieuri
Chymiftes qui ont tratarlîj^
fur la boue & lé lifnon,'M;i^
Philalethe nous -'apptertd
qu'ottne doit gppKqbçr db
ftôin &k houe que lorfquç li
matière eft en piiKÔFât^ion?
BRACIUM.,Cmvrei
. BRARICIA. Verre/- -
-' BR'ASE. Chai^boit.
i :©RETAN. Bois de BféflE
6p B R
BRIARÉE , fils du Ciel
ic de la Terre , le plus ter-
riblç & le plus redoutable
de tous les Géans. Tous les
noms des Géans. fignifient
quelque chofe qui tend a la
deftruâion , commç la tem-^
|>êce, la fureur , le tonnerre ,
es vents impétueux , &c.
On peut voir là-deffiis THifr
toire du Ciel de M, Peluche,
qui en donne les étymolor'
.gies fort au long. Voyez ce
qu'ils fignifient chymique-^
ment dans les Fables Egypt.
& Grecq, dévoilées^ liv. 3.
cb« a, 3.&4.
BRISÉIS, fille de Brisés,
fe nommoii d'abord Hippo-
datnie. Lorfque les Grecs
s'emparèrent de la ville de
I-yriieffe , Briféïs captive
jéichut par le fort à Achille.
Agamemnon U liii ayant
enlevée de force , Achille en
conçut un rel dépitAqu'il cher-
cha cou$ les moyens de «'«o
^enger^ & ne voulut pren«
dre les armes contre las
:Troyens, que pour. venger
Ja n^qrt de fbn ami Patrocle;
y,Qyez les .Fables Egypt. &
Çrecq'ueis. dévoilée», 6v, 6.
C'eft par la colère d'Achille
qu'Hori^ere commence fon
Iliade. .
BROMiUS. Surnom dé
Bacclms. Voyêi Bacchus.
BROUILLARD. Va-
peur épaifTe^ i:efl€tnEibIant à
B IC
un brouitlard, qui s'Aeve â^
Ja matière , &r fe condenfe^
dans l'air des Philofophes ^
d'où elle retombe pour ar —
rofer leur terre , la purifier-
& la féconder,
BROYER , en termes de
Chyroie, c'eft cuire la ma-
tière , & non la piler dans un
mortier, ou autrement.
BRULER, Afare, en
termes de Philofophie chy
mique , ne doit pas fe pren-*
dre pour calciner ou mettre
au feu ; mais cuire fimple^
ment la matière dans fon
yafe ^ & à feu doux.
BRUMAZAR. Nom que
quelques Philofophes chy*
miques ont donné à leur
mercure. G'efi une vapeur
graffe « onâueufe , donc
TAuteurde CUngor Buccinct
parle en ces termes : Le pain
fermenté & cuit eft dans fon
degré de pexfeâioo ; de mê-
me l'or quand il eft purifié
par le feu , eft un corps fixe ,
& n'eft plus fufceptible de
fermentation , s'il n'eft mélo
avec» Bn/mrt{dr , c'eft-à-dire
la première matière des mé-^
«aux, dans lequel il fe rëfouc
en cette première matière.,
Prenons donc cette première
de laquelle l'or eft compofé,
& au moyen de l'art nous
en ferons Je ferment philo^
fophique. Beeher.
BUBASTE. r. I>IAKE^
BU C A
BURAC. Toute efpece
âefeJ.
BURINA. Poix.
BUSIRIS , Roi' d'Egyp-
te, tuoic 3c maflacroit les
faôtes. Hercule le vainquit
& le tua. Ce Bu/tris 9 félon
les Alchyiniftes , eft le fou-
fre incotnbnûible & les im-
puretés qui enveloppent la
vraie matière de la pierre ,
& la tiennent comme dans
un état de mort. L'Artifte
détruit par le feu ces impu-
retés , & en délivre par ce
moyen l'Egypte, qui re-
préfente la terre philofo-
phique.
D'autres expliquent cette
fable différemment, Bufi-
ris y félon eux , eft pris pour
le mercure pbilofophique ,
dont raâivité des efprits dif-
fout, putréfie , & donne ,^
pour ainfi dire , la mort à
tous les métaux avec lef-
quels on le mêle. L'Artifte
dans les opérations de la
pierre philofopbale , fixe &
coagule ces efprits mercu-
riels,
C.
CA B. Or philofophi-
que.
.CABALATAR &
BALATUR. Sel nitre
^ages.
CABEBI. X
CABÊH. S
CA-
des
Mâchefer.
CA éf
CABEL. Excrément ha«
main.
CABET. Ecailles du fer*
CABIRIA. Surnom d«
Cérès. Voyei CjÉRÈS.
CACHYMIA. Ecume o«
fcorie d'argent.
CACUS, fils de Vulcain
félon la Fable, eft, fuivant
l'explication des Alchymif-
tes , le feu commun. Cacup
repréfenté comme un roonf*
tre terrible , demi-homme ^
& vomiffant toujours du feu ,
ce font les fourneaux dei^
Chymiftes ordinaires & des
Fondeurs , qui vomiffent fans
ceffe un feu contre nature»
qui ravage tout ce qu'on lui
préîente , qui le détruit , &
en change toute la nature*
Ce Caçus eft vaincu par Her«
cule , le fy mbole du mercure
des Philofophes , qui dans la
tranfmutation corrige ce que
Cacus avoir gâté, en enle«
vant les troupeaux d'Hercu*
le, c'eft-â-dire en rendant let
métaux ordinaires fans vie ,
& en leur ôtant cette qualité
Sénérative que Ton trouve
ans la matière métallique
qui fert de bafe ï toutes les
opérat'on$ du grand œuvrCi;
Quelques Alchytniftes don-
nent à leur foutre le nom de
Cacus f & celui d'Hercule ïi
leur fel. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ^
liv. J.chap.ao.
6i C A
CADEGI. Voyei Mala-
BATHRON.
CADIMA AURI. Li-
tharge d*or,
CADMIE eft un des
Doms que les Phîlofophes
Hermétiques ont donné à la
matière de leur pierre. Quel-
ques-uns ont aufll nommé
Cadmie les parties hétéro-
gènes de cette matière, qu'il
nefautpointfaire entier dans
Tceuvre. C'eft proprement la
pierre au rouge.
CADMUS , fils d'Age-
nor^Roi de Phénicie, fut en-
voyé par fon père à la pour-
faite d'Europe fa foeur , en-
levée par Jupiter , métamor-
Ehofc en taureau blanc. I!
Itit la ville de Thebes ,
époufa Hermione ou Har-
monie, fille de Mars , & fu-
rent Tun & Fautre changés
en ferpens. Voyez les Fa-
btes Egypt. & Grecques dé-
voilées , Viv. I. fed. 4.
- CADUCÉE. Les Philofo-
piies Chymiques ont donné
a leur {nflblvant le nom de
Caducée de Mercure ^ parce
qu*ili5 prétendent que les in-
venteurs de la Fable avoicnt
ÎBtentidn d'indiquer ce dif-
folf ant par le Caducée. C'efl:
pourquoi Abraham Juif met
dsins la première figure hié-
roglyphique un Mercure te-
ftânt fon caducée « & Saturne
avec fa faut qui femble vou«
C A
loir couper les jambes & les
ailes à Mercure. Voyez foct
origine, fes propriétés & fora
ufage dan^les Fables Fgypr*
& Grecques dévoilées , ar-
ticle de Mercure^ liv. 3. ch.
14. $. I. On a aufii donné le
caducée à Bacchus.
Le caducée écoit compofé
de trois parties , de la tige
d'or fur montée d'une pom-
me de fer , & de deux fer-
pens , qui femblent vouloir
fe dévorer. L'un de ces fer-
pens repréfente la partie vo-
latile de la matière philofo-
phique , l'autre fignifie la
partie fixe,quî fe combattent
dans le vafe.i l'or philofo-
phique dont la tige eft le
fymbole , les met d'actord
en les fixant l'un & l'autre ,
& en les rénnifTint en un feul
corps inféparablement,
CAFFA. Camphre.
CAGASTRUM. Terme
que Paracelfe a inventé pour
fignifier l'image de quelque
chofe de réel , ou une chofe
qui n'eft telle qu'en appa-
rence. C'eft le contraire d'y-
liaflrum. Il dit que cagaftrunz
eft ce que le fel nitre eft à la
première matière de tout ^
ou comme la chair de l'hom-
me à fa première matière. La
chair d'Adam, après le pé-
ché , devint cag^ftrîque» II y
a de même deux fortes de
vie , Tune eft yliafirljue o\i
C A.
telle de refprir , & Tautre
ca^:ijtrique
ceHe de ta
ou
partie animale. Pardcdfi ,
de Aioth,
CaG AS TRIQUE. Ce
qui n'eft pas necedaire dans
le corps de Thomme, & ce
qui n y eft quafi mis par la
Nature que comme un or-
nement 5 tels font les che-
veux , la barbe , le poil , les
mamelles , &c. au coii-
traire de ce qui y eft yliaftri-
que , comme le cœur , les
parties nobles , &c.
C A H O S 6- Tombeau
£oii doit finir PEfpric, Les
Phyficiens Cbymiftes en-
tendent par ces termes la
matière de la pierre pendant
le cems de la putrcfaflion ,
lorfqu'elle eft noire , & que
les élémens femblent alors
confondus enfemble.
CAILLÉ, Matière des
Sages coagulée,
CAIN- Nom que les Phî-
lofophes ont donné à leur
matière en putréfaftion &
parvenue au noir , peut-être
à caufe de la malédiâion
que Dieu prononça contre
luij au fujet du meurtre qu'il
avoit commis envers fon frè-
re Abel, ou parce que les
défordres de fes defcendans
forent la caufe du déluge,
qui fit périr prefque tout le
genre humain. Ce déluge eft
nguré par la dilfolutioa de
C A «} ^
la matière > & fes efFen par
la putréfaâioo,
CAL.^ Af fente phîîofo-
phique ou la matière des
Chymiftes Hermétiques ,
tant pendant fa diffolution ^
parce qu*alors elle eft un
grand poifon , que lorfqirelte
eft parvenue au blanc. Voye^
Arsenic.
Calais, fils de Borée,
& l'un des plus célèbres Ar->
fjonautes, pour fui vit, avec
on frère Zethès, les Harpies
qui défol oient le bon homme
Phinéc. On les repréfentoit
avec des ailes & des che*
veux azurés. Hercule les fit
périr. Voyez les Fab.^Egypr.
& Grecq. dévoilées , liv. a.
chap. T.
CALAMBAC. A!o?s.
CALCADIN, Colcotar »
ou matière des Philofophes
parvenue au rouge.
CALCADIS. Vîtrîof.
Qaelaues Chymiftes ont
donne ce nom au fel alkalu
CALCATON. Trochif-
que d'arfenîc. John/bu*
CALCHAS. Devin fa*
meux de l'armée des Grecs ,
2ui , aidés de fes confeils^ •
rent de grands exploits con-
tre les Troyens. Il indiqua
aux premiers le moyen d'ap-
pâifer le courroux de Dia*
te, & prédit que la ville de
Troye ne pourroitétre prifc
<ja!après la neuvième année
£4 C À
du Ciége , fur ce qu'un dra«
gon avoit dévoré en leur
|>réfence neuf petits nni-
neaux & leur mère. Cal-
chas mourut de chagrin pour
ivoir trouvéjim certain Mop-
fe plus habile que lui dans
l'art de deviner. Voyez les
Fablesïgypt. & Grecques,
liv. 6.
CALCINATION. Puri-
fication & pulvérifation des
corps par le moyen du feu
extérieur qui en défunit les
parties en féparant ou éva-
porant Thumide qui les Hoit ,
& en faifoit un corps folide.
Les Philofophes Spagyri-
ques fe fervent quelquefois
indifféremment des termes
de calcinààon , corruption ,
&: putréfaâion , pour figni*
fier la même chofe. Ils en-
tendent cependant plus fou*
vent par le terme de àalci^
nation t ropération qui fuit
telle de la rubification de la
pierre. Il y a encore une au-
tre calcinadon proprement
dite , & telle qti*on l'entend
communément , qui eft re-
quife dans la préparation de
la matière. <3^eft une puri6-
cation ou mondification de
cette mime matière , que
quelques-uns appellent reâi-
fication , d'autres ablution ,
d'autres fiparation , |lbnt
voyez les articles.
La càUination phiiofo-
CA
phîque fe fait avec le feu h\3^ \
mide , ou eau poétique des
Sages « qui réduit les corps
à leurs premiers principes ^
fans détruire leurs-vertus fé-
minales & germinarive^ » au
lieu que la talcination faite
par le feu vulgaire ^ détruit
les femences des corps , ce
qui lui a fait donner le nom
de Tyran de la Nature.
II y a deux fortes de cal-^
anations vulgaires ; Tune
qui fe fait à feu ouverte telle
que celle de la cendre ; &
celle qui fe fait dans des va-
fes fermés. Dans la première»
les partiesi fulfureufes vola-
tiles s'envolent en partie , Sc
privent par-là \e^ fels d'une
force & d'une vertu qu^ils
conferVent dans la féconde
efpece de calcination. Tous
les fels tiiés des cendres de
celles-ci fe crydalliffsnt , &
il n'en eft pas de même des
autres , qu'on ne peut avoir
que par Tévaporation de
rhumidité pouHïe au fec.
Il y a diverfes fortes de»
calcination^. Les unes qu'on
appelle Jeches , les. autres
humides f les unes corrojîyes ^
lesautres qui i^ le font point.
Les cafcin allons humides
fotît vaporeufcs ou immef*
Jîvçs,
Les vaporeufes fe font ea
expofant dçs corps métalH*.
ques ou autres, à la fumée
CA
I «a i f exhalai foa de quelque
matière. Les immeruves fe
font en mettant le corps
qu'on veut calciner dans des
liqueurs corrolives , comme
eaux fortes ou efprits ar-^
dens ) de manière qu'elles y
fbient fubmergéés.
Les calc'^naùons feches
font proprement ce qu'on
appelle Ctmtnuuions > dont
voyez Tarticle.
On appelle auHi çalcina"^
ùotiftekcy celle qui fe fait
par le feu , telle que celle de
la chaux à bfttir , de la fou-
de , des fets qu'on blanchit
dans des creulets , des een^
dres qui viennent du bois
brûlé ou d'autres matières.
Dans ces calcinations fi*'
ehes , on diftingue encore
celles qui fe font à feu ou-
vert» à feu clos y & i feu d€
réverbère. Voy€i Feu , RÉ-
V£RB£R£.
Quelquefois calciner la
matière, c'eft la blanchir &
la purger de fa noirceur par
Tart^ le feu philofophiique ,
& fazotb. Le (igné de là
parfaite çakination eft la
blancheur.
CALCINER , en termes
de Philorophie chymiqtie.,
Voyex^ Calcikation.
CALCINATOIRE. U
vaiifeau calcinatoire des Phi-
iofophes Hermétiques n'eft
autre que l'cnif des Sages.
C A éf
CALCINATUM MA-
JUSà Tout ce qui eft adouci
par l*Art chymique^ &: qui
n^a pas cette douceur de (a
nature , comme le mercure
doux, Pâme du plomba le
fel & autres fembiables pré-*
parartons. Flanifcàmpi.
CALCINATUM MINUS*
Tout ce qui eft doux natu-
rellement.
CALGITARL Ç'eft Tal.
ksli en général.
CALCITEA. Traga-
cafithe.
CALCITHÉOS. Lî-
tbarge^p ou laiton blanchi
des Phitofophes.
CALaTIS. Voyei CAt^
CADIN.
CALCOCdS. Cuivra
brûlé y ou AS uflum.
CALCOKEUMENOS.
JEsufiunu
CALCOTA. Colcotar
philofophique*
CALCUTIUR Cuivra
brûlé.
CALDAR. Etain , ou
JTupiter*
CALGFUR. terme
arabe , dont quelques Chy-
miftes fe font fervis pour
dire du girofle»
CALIBE. TrochtCque
d'arfenic* ,
CALIDITÉ. Qualité de
la matière fixe des Philofo-
phes. Ils ont donné ce nom
de calidité à leur miile^ ou
E
66' C A\
fixe. Le premier eft appelé
caUdité Se Jîccité^ ou foufre j
le dernier, argent - vif , ou'
frigidité & humidité. Fia-
mel,
CALIETTE Champi-
gnon 4iu genévrier.
CALIX CHYMICUS,
Verre d^antimoine.
CALLECAMENON.
Cuivre brûlé.
CALLENA. Salpêtre.
CALLIRHOÉ. Fille de
IHJcéan , & femme de Chry-
faor. Voyez l'article de ce
dernier.
• CAL MET. Antimoine
des Philofophes.
- CALPÉ. Montagne ék-
vée fur les confins de TEP
I^agnfe du èôrédeTAfi^îque,.
vers le détroit de Gibraltar.'
tes Poètes ont feint qu'Her-
cule la fépara d'une autre-
2' ri eftvis-à-vîs eti Afrique,
: nommée Ahyla, Ces
deux avant cette féparation
n'en faifoient qu'une. Ce
font ce qu'ils ont aiifli ap.
pelé les Colonnes d'Her-
cule. Voyez les Fab. Egypt.
& Grecq. dévoilées^ liv. j.
chap* II.
' CALTICIS. Foyei Cae-
CADIN.
CALUFAL, Ceft l'huile
des Indes.
CALUSA-CYPTAS.
Criflal.
CAMBAR. Matière des
Sages t>arvenue à la Mân--»
cheur.
CAMBIC-SUC. Ceft
la gomme Gutta-gainba.
CAMBILL. Terre rouge^
des Philofophes.
CAMBYSE, Roi de
Perfe, s'étaht emparé de l'E^
gypte, tiia le bœuf Apis > fe
moqua des Dieux de TE—
gypte comme fabuleux , &
envoya fon armée pour dé-
truire le temple de Jupiter
Ammon. Il retourna dans
fon pays avec des richefïês
immenfes. Voyez les Fables^
Egypt. & Grecques dévoi-
lées, liv. 1. feô. 0.
CAMERETH. Mercure
des Philofophes fixé au rou-
ge , où lé foufre des Sages.
CAMES & CAMET. Ar-
gent , ou matière philofo—
phique pouiTée au blanc.
CANCIN-PERÏCON.
Fumier ou ventrede cheval^
échauffé.
CANCRE ou CAN-
CER. La pierre des Philo-
sophes fixée au rouge, ainfi
nommée à caufe de fa com-
plexion chaude & feche » &
de fa vertu ignée , qui Ta fait
nommer Pierre de feu , Mi-
nière de feu célefte.
CANICULE ( Feu :de );
Quelques Philofophes Her-
métiques ont ainfi appelé
leur troifieme feii , ou degré
de feu, par comparaifon à
C A
la chaleur de la Canicule ,
qui eft la plus forte de toute
Tannée. Ce n'eft pas qu'il
faille augmenter le feu ex-
térieur au rroifieme degré ,
puifqu^ils difent qu'il doit
être égal & continu pen-
dant tout le cours de Tceu-
vre: cette augmentation doit
s'entendre du feu intérieur.
Cette équivoque a induit
beaucoup de gens en erreur.
C AN OPE. L'un des
Dieux adorés en Egypte. Il
étoit repréfenté fous la figure
d'un vafe ovale pofé fur une
de fes pointes; 1 autre oppo»
fée portoit une tête d'hom-
me ; & fur le vafe étoîent
figurés plufîeurs hiérogly-
phes. Voyefe ce qu'on doit
entendre par Canoptj dans
le livre i. ch. 9. des Fables
Egypt, & Grecq dévoilées.
CANTACON. Safran,
des Philofophes. Quelques
Chymîftcs l'ont interprété
du fafran commun.
CANZE, CANNA,
CARNIT, Vafe chymique.
Johnfon,
CAPE. Terre minérale
qui fait corps & compofe les
pierres métalliques avec le
métal, & qui n'eft point mé-
tal elle-même. C'efl cette
matière pierrçufe qui occa-
fionne les opérations qu'il
faut néceffairement faire
pour tirer Valoi des métaux }
C A^ €7
afin de les en féparer , & de
les avoir purs. On tire les
métaux de leurs capts^ ai|
moyen du repajftment,
CAPRICORNE. Man-
get dit que quelques Chy-
mifles ont donné ce nom au
f)lomb. Il auroit dit vrai sMI
'avoit expliqué du plomb ou
Saturne des Philofophes ; &
ils l'ont ainfi appelé , parce
Îiue le Capricorne défigne le
olAice d'hiver, comme la
matière de l'œuvre parve-'
nue au noir , ou Saturne des
Philofophes , indique leur
hiver.
CARAB. GoufTe des lé-
guâmes.
CARAHA. Nom que les
Alchymifles ont donné à un
de leurs vaiffeaax philofo-
phiques; c'efl le premier : le
fécond fe nomme Aludel ,
dont voyez l'article.
CARDEL, Moutarde.
CARDIR. Jupiter , ou
rétain.
CAROIS. Mars^^ou le fer.
CARENA. La vingt-
quatrième partie d'une gout-
te. Johnfon,
CARMITI. La pefantcur
d'une obole ou d'une maille.
Johnfon,
CARUMFEL. Girofle.
CARSUFLÉ. Kojq COR-
SUFt^.
CASIBO. Cyprès.
CASMET. Antimoine.
Eij
£8 C A
CASPA. Li matière phi-
lofophique au blanc.
CASSIBOR & CASSID'
BOTT. Coriandre.
CASSIOFÉE^ femme de
Céphée Roi d'Ethiopie , s'é-
cane vantée d*être plus belle
que les Néréides, en fut pu-
nie par robligation oà elle
fe trouva d*expofer fa fille
Andromède pour être dévo*
rée par un Monftre marin. •
Perfée tua ce Monftre, & la
délivra. Voyçz 'les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées,
liv. 3. ch. 14. 6. 3.
CASTOR & POLLUX.
Frères jumeaux» fils de Ju-
piter & de Léda, femme de
Tyndare. Jupiter changé en
cigne ayant eu commerce
avec Léda, elle accoucha de
deux oeufs , chacun defquels
renfermoic deux jumeaux ;
de l'un fortirenc Pollux &
Hélène , 'de l'autre Caftor: &
Clytemneftre. ^- '
Caftor & PoUux accom-
pagnèrent Jafon dans foR ex-
pédition de CcJcbos pour la
conquête de la toifon d'or j
oh Pollux tua Amycus. Caf-
tor ayant été tué par Lyn-
cée» Pollux obtint de Jupi-
ter de pouvoir communiquer
fon immortalité à Caftor, &
, ils en jouiflbient alternati-
vement. Voyez les Fables
Egypt. & Grecques , liv. a.
ch. I. liv. 3. ch. I4« f • 4* &
liv* 6* ch. 3.
C A
CATHOCHITES.
Subftance goromeufe & glu-
tineufe,qui fe trouve dans
nde de Corfe, félon Soii*
nus & Pline. Johnlon dit
qu'elle a la propriété d'attirer
la chair & les mains , aux-
quelles elles s'attache forte-
ment, comme l'aimant attire
le fèr, l'ambre des pailles ^
&c
CATILLIAou CAR-
TILIA. Pcâds de neuf
onces.
C A T M A. Nom que
quelques Chy miftesont doir
né à l'or en limaille. Johnfon.
CATROBIL. Terre
commune chez les Chymif-
tes vulgaires j & terre des
Philofophes chez les Adep-
tes.
CAUCASE. Montagne
d'Afie , fur laquelle la Fable^
dit que Jupiter fit attacher
Prométhée^ & loi faifoit dé-
vorer le foie par une aigle »
en punition de ce qu'il avoir
dérobé le feu du Ciel. Sui-
vant le fens des Chymifies
Hermétiques, le mont Cau-
café n'eft autre que le monc
Philofophique, ou le vafe de
l'Art & de la Nature , parce
qu'à ce dernier eft attaché &'
lié le feu des Philofophes ^
que d'Efpagnet & plufieurs
autres appellent Minière de
feu célefte. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ,
liv. $. ch. 17.
C A . CE
CAUDA VULPIS RU-
BICURDI. Minium du
plomb.
CECROPS , Fondateur
du Royaume d'Athènes ,
étoit originaire d'Egypte «
d'où il porta le culte des
Dieux dans !a Grèce* La
Fable dit qu'il étt)it moitié
homme & moitié ferpent.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques , liv. i. fea. 4.
CEDUE. L'air.
CEINTURE DE VÉ-
NUS , appelée CESTÉ.
Elle avoit, félon la Fable ,
la propriété non-feulement
de rendre aimable celle qui
la portoit, mais encore de
rallumer les feux d'une paf-
fion éteinte; c'eft pourquoi
Junon, brouillée avec Jupi-
ter, emprunta de Vénus cet-
te ceinture , pour captiver la
bienveillance de ce Dieu.
Mercure étant encore en-
fant j joignit I Tes autres fri-
ponneries , le vol de cette
royftérieufe ceinture. Voyez
hs Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées, liv. 3, chap. 14.
$.1. & liv. 6.
Les Phiîofophès Hermé-
tiques expliquent cette cein-
ture du petit cercle de cou-
leurs différentes qui fe forme
autour de la matière à cha-
que fois qu'elle commence
i changer de couleur.
ÇELENO, La Fable en
CE 69
Hdmet deux, l'une fille d'At-
las, laquelle eut commerce
avec Jupiter ; l'autre étoit
une des Harpies, fille de Ju-
piter & de la Terre. Les
Poètes «& ceux qui ont dit
après eux que les fept filles
d'Atlas' ont formé les fept
Pléiades , & que chacune
d'elles a un rapport av«c une
des planètes , donnent Ce*
leno i Saturne. On diroit
qu'ils ont confutté les Adep-
tes pour donner cette expH*
cation ; elle ne pouvoit ea
effet Y mieux convenir, puif»
que Celeno vient d'un mot
grec qui fignifie ohjcurité^
noirceur y & le Saturne des
Philofophes n'eft autre que
ta matière de TcBuvre parve*
nue au noir pendant qu'elle
eft en putréfaâion. On peut
voir dans l'article Harpie
ce qu'elle fignifie de plu9«
Voyez aufli les FabK E^ypt*
& Grecq, dévoilées, hv. a.
chap. I.
CELOPAouCHELOPA,
Hhp.
CENDRE, tes Sefta^
teurs de la fcience Hermé-
tique appellent fouvent cen^
dr€ la matière de la pierre
putréfiée dans l'aludef, par-
ce que la chaleur extérieure
agifTant fur le mixte du vaif»
ftau, en fépare l'humide qui
en lioit les parties, & après
ravoir defféché , laiffe 1^
Eiii
70 C t
mixte comme une poudre j
ou cendre , & la matière
dans cet état eft en ^putré-
faâ'ion ou corruption ; car
Fun & Tauîre terme fe pren-
nent indifFéremment pour fi-
gxiiiîer la même choie.
Les Philofophes Hermé-
tiques difent qu'il ne ^ut pas
jméprifer la cendre, & Mo-
riep xJit qu'elle eft le dia-
îdéme du Roi. Il faut enten-
de ces termes de la matière
a^rès qu'elle a été en putré-
Éâîon ; parce qu'alors elle
Semble de la cendre^ & que
àe cette cendre doit fortir le
foufrephilofopbique, qui eft
le diadème du Roi.'
Cendre de Tartre.
Soufre des Philofophes par-
fait au rougé
, CENIOTEMIUM.
Mercure préparé pour la vé-
role.
' CENTAURES. ( Les )
etoient fils d'Ixion & d'une
nuée, excepté le Centaurç
Chiron , qui fut fils de Sa-
turhe& Phillyre.ïlsavoient
la partie fupérienretki corps
de forme humaine , & de-
puis la ceinture jufqu'au bas
4e la forme d'un cbeval«
Ayant été invités aux noces
de Pjrrithous , ils y cherchè-
rent querelle aux Lapithes ^
& il y eut un fanglant com-
bat entr'eux , où les derniers
refterenc vainqueurs, Her-
C E.
cufe vint après, & acheva
de les détruire.
Le mariage de Pyrithous
avec Déiadamie eft celui des
Philofophes*, qui fe fait dans
le vafe avec le fixe igné &
le volatil mercuriel. Avant
la parfaite réunion des deux ^
il fe fait un combat de Vun
& de l'autre , qui produit la
diffolution & la volatilifa-
tion indiquées par les Lapi-
thes , dont le nom figni-
fie s'élever avec arrpgan*
ce. Voyez l'explication plus
étendue dans le liv. 5. cb. 6-
des Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées.
CENTRE DU MON-
DE. C'eft la matière de la
pierre des Philofophes, & la
pierre même quand elle eft
dans fa perfoâion. Les Phi-
lofophes l'ont ainfi nommée»
parce qu'ils difent que toutes
les propriétés de l'Univers y
font comme réunies,
.' Centre, .de l'(Euf,
t'eft le jaune* '
CEPINL Ceft le vi-
naigre.
CERATION. Temps où
la matière pafTe de la couleur
noire à la grife & puis à la
blanche; ce qui fe fait par
la feule digcftion & cuiflbn
continuées fans addition de
quoique ce foit,
CERAUNO - ÇRYSON,
Qr fulminant,
. CE
CERBERE. Dans le
fens des Chymiftes vulgai-
res, c'eft le nitref mais les
Philofophes entendent bien
autre chofe par le Cerbère de
la Fable. Les Poètes Philo-
fophes ont imaginé qu'un
chien à trois têtes, la gueule
béante , gardoît la porte des
Enfers, 6C qu'il y ^ftoit en-
chaîné parunechaïQge triple.
Les Alchymiftes prétendent
que toutes les fables des an-
ciens Poètes ne font que des
énigmes , dont ils fe font fer-
vis pour cacher les opéra-
tions de la pierre philofo*
phaîe. Ils difent en confé-
queoce qu'il faut entendre
par Cerhere ce chien à trois
tètes, ou la matière de b
pierre philofophale compo»
fée dé fel., de foufre & dç
mercure, .renfermée dans Iç
triple vafe des Philofopbes ,
jqm.ront'Ies trois chaînes qui
jient Cerbere\ ou que I? faiîiT
tiere eft elle-même )e palatç
de Plu ton. Dieu des Enfers.
& que le triple yaifleau,eft
le chien à trois tètes qui garj
de la porte du palais &.en
empêche l'entrée. Cette der-
ni^e^expltcatjon me paroU
plus vrailemblable ; car \\ eft
dit que Cerbère v^miiToit
du feuVce qiii eft le propre
des fourneaux. Oi> jie doit
f>za cepeofilant entetuire paiv
à ^ue ks/ourneaux des AU
CE 71
chymiftes vomifTent du feu ,.
comme ceux des Chymif-
tes ordinaires } car le feu de
la Philofophie Spagyrique
n'éft pas le feu vulgaire y
mais le feu de la nature, un
feu qui échauffe fans brûler.
Et qui (k)nnoîtra ce feu , &
la manière de le graduer , eft
bien avancé d^ns la fcience
Herniétique. Que celui qui
veut étudier cette fcience ait
donc Hercule^ & fâche le
marier à propos avec Théfée
ion compagnon inféparabte«
il aura bientôt le fecret des
trois règnes.
. CERCLE , en termes de
fcience Hermétique , figni-
6e circulation de la matière
dans l'œuf des Philofopbes.
C*eft dans ce fens qu'ils
appellent leur opération le
tnouvement des oieux, les
révoîations circulaires des
élémenSâ & qu'ilsBçinment
îg^lfi le grand ceqvre la Q^^-
draturt du cercle iPJiyfique*
Michel Majer a fait iin petit
iraité fur ce fufet , qui a pour
litre : De Circuh quairaio
yhyjico , five de Aura^
„ Ils divifent suffi la pratî-
_que <}ela pierre phiiôfophait
en fept cercles butjpérations^
& tout confifte' cependant à
diiToudre, & à oosfiuler. Le
premier cercle ^eft Vk^idiàO*
^ion de la matière ei>eau. Le
^ond eft de coaguler cett«
Eiv
71 CE
eau en terre fixe* Le troi-^
fieme eft ta dîgeftion de la
matière , qui fe fait très-len-
tement ; «'eft pourquoi les
Philofophes difent que les
révolutions de ce cerciç X^
font dans le fourneau fecret.
Elle cqjt la nourriture de
Feiifiint dés Sages, & laroor
vertit en parties homogènes^
comme 1 eftomac prépare les
alimens pour les tourner en
la fubftance du corps. D'£f-
pagnet n'admet que trois cer-
cles ^ par la répétition def-
quels on parvient , dit-il , à
réduire Teau en terre, & à
concilier les ennemis , c'efl-
î-dire y le volatil avec le fi^e ,
Thumide avec le fec , le froid
avec le chaud, Teai^aveclç
feu.
CERDAC. Mercure.
CÉRÈS. Fille de Saturne
& d'Ops , & ftBur de Jupi-r
ter 8c de Neptune , de PI u ton
êc de Jimon. Cérès fur re«
gardée comnie mère de Plu-
tus & de Proierpîne; PInton
enleva celle-ci & la confti*
tua Reine de$ Enfers. Voye;^
cette fable & fon explica*^
tîon chymique dans les Fa-
bles Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées , liv. 4i ch. %.
&3.
CERVEAU ou COEUR
DE CERF. Terme de Chy-
mie. C*eft la matière des
Philqfophçs i quand elle tA
CE CH
convertie en air, on rappelle'
terveaa; lorfqu'elle eu de-
venue feu , on lui donne le
nom de Cour de c.erf, Quel-
ques Alchymiftes difenç
qu'alors le cerf eft livré aux
chiens , pour être dévoré i
c'eft4-dire qu*on Texpofe à
Tadion du feu poqr y être
digérée & fixée.
CERVELLE DE
BŒUF, C'eft, en termes
de Chymie^, du tartre brûlé.
Johnfon.
CÉRUSE. {Sç. Herm.}
Quelques Chytniftes fe font
imaginé que la cértife étoit
la matière des Philofophes ,
parce qu'elle eft faite du
plomb ^ & que les Adeptes
difent que leur Mercure eft
fils de Saturne; mais, fi ron
s'en rapporte à Philalethe,
ils entendent par Cérufe le
magiftere au blanc; comme
on peut le voir dans fon trat«
té qui a pour titre : Enarra-^
Ho mcthodicq trium mtdici^
narum Gebri.
CESTE DE VÉNUS, F",
Ceinture.
CEXII^. Vînaigrç.
CHAI A. Matière des
philofophes parvenue à la
cçtulenr blanche.
CHACIÇP, Vafe de terre.
Jçhnfon.
CHALEUR. Adion dit
f^u , qui produit fur les corp$
un eÂt plus ou lowts v^^^
C H
félon qne les parties ignées
font en plus grande ou moin-
dre quantité , & pins ou
moins agitées. Lorfque cette
aâion du feu eft modérée,
elle eft proprement dite cha^
Uur\ lorfqu'etle eft violenté
jufqu'à caufer la féparation
des parties des corps fur tef-
quels elle agit , on doit l'ap-
peler ai/if/^/c;/), ignition.
Nous ne jugeons des de-
grés de chaleur que par les
fens , & par fes effets. On
diftingue ptufieurs fortes de
chaleurs , la naturelle & Tar-
tificietle , l'interne & Tex-
terne,
La naturelle eft Vetkt du
feu iuné dans tous lès Êtres ,
qui fut implanté & commu-
niqué à la matière dès la
crcarion , lorfque l'efprlt de
Dieu étoit porté fur les eaux.
Cette çhaUur donne la vie à
tout , parce qu'elle eft une
émanation du principe de U
vie par effence. Dès que cet-
te portioncule de vie aban-
donne un fujet, la dilTolu-
tion des parties fuccede à cet
abandon , parce qu'elle en
étoit le lien.
Deux caafas contraires
S^roduifeqt cet effet; le froid
on ennemi lorfqu'il domi.-
ne , & l'aftion même de ce
feu pouflée 21 un degré trop
violent.
Par le premier, cette $ha^
en 73
leur naturelle furmontée,
abandonne la circonférence
& fe retire au centre ; alors
les parties éloignées, privées
du lien qui les unifioit, fe
féparent de proche en pro-
che y changent de confor*
mation organique *, & cette
chaleur ne trouvant nlus la
même matière difpofée corn*
me elle doit l'être pour être
animée , agit fur elle difiï-
remment. Elle fait comme
un eâôrt dans lé centre ; les
parties vpifînes trop violem-
ment agitées » communi-
quent leur mouvement im-
modéré à celles qui les tou*
chent« celles-ci aux autres^
d*oii naît ta fermentation ; \
celle-ci fuccede la corrup-
tion ; enfin une nouvelle gé*
nératibn.
Le froid n'eft pas tobjours
néceffaire pour caufer la dif«
fclution des parties des mix-
tes : la chaleur innée aug-
mentée au-delà du degré re-
quis pour l'entretien de la vie
du corps qu'elle vivifie , en
caufe auffi la deftruâion.
Les parties fatiguées par
trop de mouvement , fe dé-
tachent f fe dérangent , 6c
ouvrent un pjtffage libre à ce
feu , qui s'évanouit pour ainft
dire,& laiffe après lui des
marques funeftes de fon ac-
tion & de fon abfence. Cette
chaleur naturelle eft propre*
74 CH
ment celle que nous appe-
lons interne.
Il y a une aqtre chaleur
naturelle, c^Ile du foleii.
L'interne , dont ïibus ve-
nons déparier, fen)ble n'ê-
tre qu'une chaleur en puif-
f9nçe/qMi n^agiroit ppint, fi
elle' ri'qioit excitée par la
ckakur n^inreWe ejftçi'ne.^
.pu par h chaleur SLTt'lficieWe.
On . l'appelle artificielle ,
parce que Tart la mànifefte^
l'aiiginente ou la diminue.,
fiç la dirige à fon gré^.'Les
"Àrjtiftcs lui donnent plufieurs
noms pris des matières qu'ils
çinplpîeçt , ow des opéra-
tion/ qirils font par fop
inoyçri, ' On trouvera tous
ces noms expliqués dans l'ar-
tiùé J^eu,
CHALCOS, Cuivre. '■'"
,. CKALCUTE, Ms uftum ,
oii (hiivre brùîé.
./CHAMBAR. .Magnéfie
j^hitolTophique.
.CHAMBELECH. Elixîr.
CHAMPS ÊLISÉES,
lieu de repos , où les Poètes
ont feÎBt que Mercure con-
.duifoit les âmes des Héros
& des juftes après leur mort.
Voyez ce qu'on doit enten-
dre par les Champs Elifêes ,
dans l'explication de la Ùef-
(ente tPEnée aux Enfers j\
la fin des Fables Egypt. Se
Grecq. dévoilées.
CHANDHU Colo<iuinte.
C H
CHANGER LÇS NA^
TITRES, Voyei NaturÈ.
CHANQÛE. Nitre des
Philofophes.
CHAOS veut dire ron-
fupon & mélange. C'étoir,
.(elon les Anciens, la matière
de rUnivcrs .avant qu'elle
eût reçu une forme déter-
minée.Les Philofophes ont
donné par fimilitude le nom
de- Chaos à h matiçre de
l'cpuvre en putréfaSion , par-
ce qu'alors les éléniens ou
principes de. la pierre y font
tellement èaconfufion, que
Ton ne faurdit les diftin-
guer. Ce chaos fe' dévelop-
pe par la volatilifation ; cet
abyme d-eau laifle voir peu
à peu la terre à.mefure que
l'humidité fe fublime au haut
du vâfe.' C'^ft poiirquoi les
Chymifles'Hermétiques ont
cru pouvoir .comparer leur
œuvre , ou ce qui s'y pafle
pendant les opérations , au
développetneç^t^ de l'Univers
lors de la création.
CHAPITEAU. Quelques
Chymiftes ont ainn appelé
la lefliye & Tcau de favon.
Xoknfon, *
Chapiteau d'Aj-am-
Bic- ie$ Philofophes ot;t
donné ce nom à la matière
de l'ceuvre parvenue au noir,
CHARBON. Prefque
tous les Philofophes difent
que leur feu n'çâ point un
C H
feu de charbon i 8c ils dîfent
vrai, parce qu'ils ne regar-
dent pas le feu de nos cui-
iînes, ou des laboratoires
chyraiques , comme leur feu.
Quand il s'agiç du régime du
feu, il faut Tentendreduré-
I gime du feti philofophique ,
ic non du feu de charbon.
Philaletbe & plufieurs au-
tres, comme Denis Zachai-
re, parlent du feu de char-
bon comme d'un feu n^cef-
faire à l'œuvre* Ce dernier
dit , entr'aurres , que fes pa-
réos voyant la (Quantité de
menus charbons dont i! avoit
fait provifion , lui difoient
qu'il feroit accufé de faire la
I faufTe monnoie. Philalethe
' dit que celui qui en;reprend
Fœuvre ne doit pas êire du
nombre des pauvres, à caufe
des dépenfes ié vafe & de
charbons dont il faut faire
ufage. Il ré.luit laêrne 1^
quantité qu'il en faut pour
I tout l'œuvre , à cent mefiires
pour les trois ans entiers,.
Voyez fur cela fon ouvrage
qui a pour titre ; Rnarraiio
metkodica tfij^m médicinal
rum Gebri. On ne doit ce-
pendant pas prendre toutes
' fes paroles à la lettre , car
d'Elpagnet que Philalethe a
fuivi pas à pas , dit qu'il refte
très-peu de dépenfes à faire
à celui qui a les matières
préparées Se convenables à
CH 7t
l'œuvre. Il faut du ckarlon ,
mais dans un temps feule-
ment , qui çft celui de Te-
, preuve.
Charbons du Ciei,.
Ce font les étoiles.
Charbons Humains.
Excrémens des hommes.
CHARIOT DE PHAE-
TON. C'eft un des noms
que les Philofophes Chymi-
ques ont donné au grand
œuvre. Phaëton eft le fym-
bole des mauvais Artiftes ,
qui ayant tout ce qu'il faut
pour faire la pierre , igno-
rent le, feu philofophique ,
ou ne favent pas le coik
duire , & brûlent la matière ,
repférentée par la Terre à
laquelle ce fîls du Soleil mit
le ÎFeu pour n'avoir pas fu
conduire le. chariot de foti
père.
CHARON , fils de l'E-
rebe & de la Nuit, félon
Héfipde,.étoit le Nauton-
_nier!dçsinfersi il paflbit les
âmes féparées des corps par
les troiç fleuves, l'Achéron y
le Styx & le Cocyte. Les
Chyraiftes Hermétiques re-
gardent Charoa comme Ip
lymbole de la couleur grife
quî'ii^eft qu'un paifage de la
noire à la blanche ; & les
trois ifleuves font les putré-
fadionsqui arrivent dans les
trois op^-ations de l'œuvre y
que Géber a nommé la Mé<*
7^ C H
dccine du premier, du fé-
cond & du troifieme ordre.
Dans chacune, la matière
doit fe diflbudre & fe putré-
fier , & parvenir à îa couleur
noire, à laquelle fuccede la
gril'e , qui eft Cbaron ; c'eft
pourquoi on le dit ftls de
l'Ercbs & de la Nuit. Pen-
dant cette couleur grife la
.inatrere fe volatilifc , Tefprit
fe fépare du corps , & le lai-
ton philofophique fe J)lan-
chit ; voilà le paflage des
âmes par les trois fleuves
pour parve^iir aux champs
Elifées , ^reprsfentés par la
blancheur. Voyez les Fables
F.i^ypr, & Grecq. dévoilées ,
liv. 3. cb. ^.
CHARTRE DES PHI-
LOSOPHES. C'eft la Ta-
ble d'Emetaiide d'Hermès ,
ajnjfi nommée , parce que
c^eft le premier écrit connu
fur la. pierre phîlofophalç.
Quelques-uns ont pris^ ces
termes dans le fens de pri-
jbn , & ont entendu le four*-
neau & l'œuf des Philofo-
phes-.
Chat. Cet animai étoit
'«n fymbole hiéroglypWque
chez les Egyptiens, qui j*»-
dorcîent fous le nom d'Jffi-
îartis. Il repréfentoit la Lune
on Mercure Philofophique,
parce. que le Chat femble
refTentir les effets des in-
fluence* lunaires. On remar-
C H
que en effet des vicillîtutfe^
de grandeur dans la prunell^
àes yeux de cet animal. £11^
fe conforme aux change-
mens des phafes de la Lune,
Elle augmente lorfque cette
planète eft dans fon croif-<
tant } elle diminue lorfque U
Lune eft dans fon déclin.
CHAUX, en ternies de
Chymie, fe dit de toutes for-
tes de corps réduits çn pou^
dres impalpables, foit par
l'adion du feu , foit ^lar les
eaux fortes. Quelques-uns
prétendent qu'on ne doit
donner le nom de Chauj^
qu'aux poudres des corps
métalliques ou des mine-
raux ; & que celles des au-
tres doivent fe pommer cenr
dres. On dit Ckaujc de Lune
ou d'argent , Chaux de Sa-»
turne ou de plomb , &c.
Chaux des Pèlerins.
C'eft le tartre.
Chaux- VIVE eft auflî
un terme de Science Her-
métique , que les Sa^es ont
employé pour Hgnifier la
matière ati blanc.
CHEF-D'<EUVRE DE
rART. Ceft la pierre des
Philofophes, Télixir parfait
^u rquge. Quelques Chy-
tuiftes hd opt donné ce nom ,
avec taifon , puifque c'eft la
plus excellente chofe que
l'homme ait pu imaginer
pour fon bien-être, . . '
CH
CHEIZI 6u CHEIRI. Pa-
racelfe le prend pour le mer^-
cure quand il parle des miné-
raux ) Se pour des fleurs lorf-
qu'il eft queftion des végc->
taux. Âinfi lorfqu'il dit, de la
fleur Ch€i[i ou Cheiri tirée de
rargent, il faut entendre Pé-
lixir philofophique au blanc.
Quelques autres le prennent
pour Tantimoine , d'autres
pour l'or potable* Johnjbrim
CHELOPA. Jalap.
CHÊNE CREUX.
Fourneau des Sages. La Fa-
ble parle d*un cnêne creux
contre lequel Cadmus perça
le dragon qui avoit dévoré
fes compagnons., La lance
qu'employa Cadmus eft le
fea, le ferpent fignifie le
mercure. Le chêne creux
étant le fourneau fecret des
Sages, on voit pourquoi les
Anciens Pavoient confacré à
Rhéa, femme de Saturne.
CHESEP, L'air que nous
refpîrons ; c'eft aufli celui des
Philofophes. Si vous ne ti-
rez Teau de l'air , la terre de
l'eau , & le feu de la terre ,
vous ne réunirez point dans
l'œuvre , difeni Avicenne &
Ariftote.
CHEVAL. Les Chy-
miftes Hermétiques ont fou-
vent pris cet animal pour le
fymbole des parties volatiles
de leur matière» à caufe de
fa légèreté à la courfe* C'eft
C H 77
pour cch qu'ils ont imaginé
anciennement des chevaux
f>our traîner le char du So-
eil & des Dieux. Laoïnedon
refufa à Hercule les chevaux
qu'il lui avoit promis pour
récompenfe de ce qu'il avoic
délivré Héfionne* Hercule
fit manger DJomede à Tes
propres chevaux* Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées ^ I. 5« c. ii. & 14.
CHEVEUX. Ceft le
Rebis philofophique.
CHEVRE AMAL-
THÉE. Voyfi Amalthée.
La Chèvre "étoit adorée en
Egypte comme h Bouc ^
dont voyez l'article.
CHIBDR ou CHIBUT.
Soufre des Sages quand il eft
parvenu à la couleur rouge.
CHIEN. Cet animal etoit
en grande vénération chez
les Egyptiens , fous le nom
A^Anubis, Il étoic chez eux
le fymbole du Mercure des
Sages ; aufli les Anciens l'a*
voient-ils confacré à ce Dieu
ailé. Plufiènrs ont donné te
nom de Chien à la matière
du grand œuvre. L'un rap-
pelle Chim d'Armâù? , l'au-
tre dit que le L.îup &: le
Chien fe trouvent dans cette
matière ; qu'ils ont tine mê-
me origine ^ & néanmoins
gue ie Loup vient d'Orient,
& le Chien d'Occident* R^
fis* L'un repréfente le fixe
78 CH
Se l'autre le Tolatîl de (a
oafiere*
Chieh D*AaHÉiriE eft
un dcf noms que lesPhilofo-
rhes Hermétiques ont donné
leur foufre, ou au fperme
mâle de leur pierre.
CHIENNE DE CO-
RASCENE eft un des noms
que les Philofophes chymi-
ques ont donné à leur mer-
cure « ou fperme féminin de
leur pierre.
CHIMERE ( la ) , fille
de Typhon & d^Echidna ,
étoît un monftre ayant la
tête & la poitrine du lion ,
le ventre & le train de der-
rière d'une chèvre, & unç
queue de dragon. Bellero-
phon fut envoyé pour com-
battre fa Chimère , & de-
meura vainqueur avec le fe-
(tours du cheval Pégafe, &
les armes dont les Dieux lui
avoient fait préfent. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées «liv. 3. c. 14. jj. 3.
CHIRON le Centaure,
fils de Saturne & de Phil*
lyre. Chiron devint le maître
d'Efculape , de Jafon , d'A-
chille, &c. S'étant bleffé par
mégarde , avec une des flè-
ches d'Hercule fon difciple ,
la pîaie s'envenima au point
qu'il en mourut, après avoir
obtenu cette grâce de Jupi-
ter. Voyez les Fables Egyp-
tiennes & Grecques dévoi*
CH
léas, dans les articles des
Dieux & des Héroa fafnom-
mes.
CHISIR MINERA île;.
Soufre principe des métaux»
CHISTI PABULUM.
Urine d'un enfianr.
CHOP-CHINA, C'efl: le
Kina.
CHOSE VILE. Lorfqiie
les Philofophes ont dit que
leur matière eft W.'^,mépri-
fée , jetée dans les rues &
fur les fumiers, ils ont parlé
finceremst^ , parabolique-
ment , & allégorique ment.
On la jette réellement, par-
ce qu'on en ignore le prix ;
mats quand ils l'appel lenc
une chofe vile ^ c'eft qu'on
ne jette communément que
les chofes viles & mépri fa-
bles, & que leur matière en
putréfaôion refferabîe à tout
ce qui eft putréfié , que Pon
jette fur le fumier à caufe de
fa puanteur , & qu'on regar-
de non-feulement comme
inutile, mais comme dom-
mageable. Il ne faut donc
pas s'imaginer que. la ma-
tière des Sages, quoique fi
commune dans fon principe,
que tout le monde peut l'a-
voir, fe trouve toute pr^a-
rée en mercure. On donne
à la vérité ce foin à la Natu-
re, mnis il faut Taider , en lui
fourniflant ce qui eft requis,
& de la manière requife.
' C H
Cenxqui prennent le mer-
cure vulgaire pour cette cko^
fe vile, fe trompent donc
bien lourdement. Paracelfe
dit au fujec de cette matière ,
que la pierre qu'une femme
jette à fa vache , vaut fou-
vent mieux que la vach^
même.
Chose ( la ) qui a les
pieds noirs , U corps blanc
& la tête rouge, C'eft , en
termes de Science Hermé-
tique, l'ouvrage de la pierre ;
parce que la matière devient
d*abor4 noire dans la putré-
fadîon , puis blanche dans
ia régénération , enfin rouge
dans la fixation. Les Philo-
fophes ne parlent gueres que
de ces trois couleurs , parce
qu'elles font les principales,
& que les autres durent fort
peu.
Chose unique. Ma-
tière des Philofophes après
la conjonflion de l'efprit &
dn corps , ou mercure animé
des Sages. Cette matière eft
véritablement unique dans
fon efpece, quoique fort
commune^ & que perfonne
ne puifle s'en pailer; mais
elle acquiert encore mieux
cette qualité d^uniqne après
fa putréfaôipn. Elle contient
tout, quoiqu'elle ne reffem-
ble proprement à rien de ce
qui exifte dans le monde.
Elle eft eau , elle eft terre »
elle eft feu , elle eft air , & ne
reflemblë à aucun de ces é!é-
mens. Comme elle renferme
les propriétés & les vertus
des chofes fiiperieures & in-
férieures de l'Univers, on
lui donne à jufte titre \çs
noms de tous les individus ^
fans qu'elle foit nullement
fpécifiéc à aucun d^eux en
particulier. Cette diverfité
de noms a trompé & induic
tous les jours en erreur un
grand nombre de gens qui
cherchent la pierre ^ mais
elle n'a proprement qu'un
nom connu de tout le mon-»
de , àes hommes comme des
femmes , des vieux comme
éts enfans, des fa vans com-
me des ignorans; parce que,
comme dit Morien , elle eft
pour îe riche comme pour le
pauvre, pour l'avare com-
me pour le prod*gue , pour
les vieux & les jeunes, pour
ceux qui font debout comme
pour ceux qui font affis; &,
comme dit Bafile Valeotîn ,
Î|u'elle renferme toutes cho-
es , parce qu'elle eft toutes
chofes.
Il faut bien diftioguer Ta
matière des Sages avant là
putréfaAion & après la ç«-
tréfaflion. Dans le premier
cas, elle eft telle que je Taî
décrite lorfque j'ai dit qu'elle
étoit pour totit le monde ;
dans le fécond j elle eft çtq^
8o C H
pretnent la matière des Sa-
ges j elle eft leur mercure,
Se la minière de leurs mé*
taux; & c*eft d'elle qu'ils di-
rent que leur mercure ten^
ferme tout ce qud cherchent
les Philofophes, Ceft leur
jizoth qui luffit avec le feu.
CHRONOS. Voyei Sa-
TURNE*
CHRYSAOR. Fils de
Neptune & de Médufe, fé-
lon quelques-uns; & félon
d^autres , né^u feul fang qui
coula de la blefTure faite à
Médufe par Perfée. Chry-
faor fut père de Geryon.
Voyez cette fiftion cxpli-
Quee dans les Fables Egypt.
fie Grecq. dévoilées , liv. }•
cb.i4.$.3.
CHRYSÉIS, fille de
Chrysès, Prêtre d'Apollon ,
échut par le fort à Agamem-
son. Chef de l'armée des
Grecs qui alloient faire le
lîege de la ville de Troye.
Chrysès la demanda à Aga-
meronon , qui la lui refufa.
Ce père défolé s'adrefla à
Apollon; & ce Dieu, pour
venger fon Prêtre, fufcira
une pefte eiFroyable dans le
camp des Grecs. Calchas
conuilté , répondit qu^il fal-
loit rendre Chryfcis ï fon
père, & que la pefte ceffe-
roit. Agamemnon s'y déter-
mina, quoique malgré lui, &
la pefte cefta. Voyez et que
C H et
fignifie cette fiâion dans i^
livre 6. des Fables £gypc»
& Grecques dévoilées.
CHRYSES. Voyez Tar-
ticle précédent.
CHRYSOCALCOS.
Oripeau»
C H R Y S O R. Vulcain
des Phéniciens. Voyei Yui-
CAIN.
CHYBUR. Soufre* Pa-
.racelfe dit ( Lib. de Hat.
rerum ) qu'il n'y a point de
meilleur remède que le Chy^
bury pour les maladies du
poumon , quand il eft pré-
paré & fublimé trois fois
avec des chaux minérales*
CHYLE* Matière des
Philofophes en putréfaâion.
CI RATION. Nutrition
de la matière feche des Phi*
lofophes avec fon propre
lait , donné modérément*
Riplée. Si l'on donne ce lait
en trop grande abondance ,
Penfant deviendra hydropi-
que , & la terxe fera (ubmer-
éée par le déluge. Il fatit
donc Vadminiftrer peu à peu
& avec proportion.
CIBUR & CHIBUT.
Voyer ChyBur.
CICEBRUM. Ceft l'eaa
des Philofophes.
CîDMIA. Litharge.
CIEL. Ce terme a diffé-
rens fens chez les Philo-
fophes Hermétiques. Il fe
prend en général pour le
vafe
C I
vafedes Sages, dans lequel
font leur léjour Saturne,
Japiter & tous les autres
Dieux.
Ciel végétable, C'eft
leur ean mercurielle, leur
quintefTencecélffte tirée du
vin philofophiquCf Chrijio-
phe Parijien. •
Ciel des Philoso*
PHES fe prend aulTi pour la
quinteiTence ou matière plus
épurée, des élémens. Telle
eil la pierre philorophale &
réJixir parfait au rouge* Pa-
racelfe a fait un ouvrage
qui porte pour titre iCcelum
Philofopkorum, 11 y traite
de tous les métaux fous les
noms des planètes, & il y
dit dans Tarticle de Saturne ^
que ii les Alchymiftes fa-
voient ce qu'il contient , ils
ne travailleroient que fur
cette- matière.
Ciel. Les Philofophes
Hermétiques ont aufTi don-
jné ce nom au feu célefte-qui
animé les corps élémentés.
Les^ corps font plus forts ou
plusfoibles, felonqu'ilscon-
tiennecït plus ou moins de
ce feu ; & leur longne durée
dépend de la forte union de
Fefprit célefte avec Phumide
radical. Cette union eft ce
que les Philofophes appel-
lent le Cùi & la Terre réu -
aïs & conjoints , le Frère 8c
la Sœir, Gabritius & Beja ,
CI Sx
l'Epoux &r£poufe qui s'em«
brafTeni très - étroitement ;
!>arce que Tefprit Volatil ne
iert de rien , s'il n'eft rendtt
fixe en la nature duquel il
doit pafTer»
CIMMÉRIENNES
{Ombres). Ce font les brouil-
lards qui sVIevent dans le
vafe pbiiofophique pendant
la putréfsi^ion.
CINABRE. Matière
métallique, de laquelle on
tire le mercure vulgaire.
Les anciens dotunent auilt
ce nom au fang de dragoni
Pline, liv< 33. ch. 7. de fon
Hiftoire Naturelle , l'appelle
Cinabre des Indes ^ pour le
diftinguer du métallique; &
ajoute qu'il fe forme du fang
des drati^onsqui fe battent
contre les éléphans, dorit
Ténormç poids les accable «
quand l'éléphant tombe fur
eux en mourant.
On trouve aufli le nom
de Cinabre dans plufieurs
Auteurs., pour dire Minium»
Plufieurs Chymifles ont
mal-à- propos pris le Cina'^
bre vulgaire & naturel pour
la matière de l'œuvre des
Philofophes ; on ne fauroit
en tirer qae du mercure corn*
mun, ou argent'vif vulgaire*
Le Cinabre des Sages eft
leur mercure fublimé , puri-
fié, fixé au rouge ^ qu'ils ap-
pellent foufre. C'eft alors ce
F
U\ CI
ferviteur rouge dont parle
Trévifan.
CINYRAS eft accufë
par les Poëtes d'avoir com-
mis un incefle avec fa pro-
pre fîlle Myrrha, & de cet
incefte, difent-iis, naquit
Adonis. Voyez ce que figni-
fie cette fîâîon dans les Fa-
bles Egypt. & Grecques dé-
voilées, Hv. 4. ch. 4.
CIRCÉ Penchantereflc ,
fille du Soleil & de U Nym-
phe Perfeis;, elle étoit foeur
à^JEihs, Roi de Colchos. Ja-
fon & Médée fe retirèrent
chez *llè , après qu'il fe fut
emparé de la toifon d'or.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées, Hv. a.
chap. I.
CIRE. Matière des Sages
pouflee au blanc.
CIRCULATION eft un
terme de Science Herméti-
que , qui, outre le fen*; chy-
tnique , fignifie eficore la réi-
tératton'des opérations du
grand œuvre pour la multi-
plication de la qu^iitité ôc
des qualités de la pierre.
CISEAUX. C'eft le feu
des Philofopbes , de métne
que la lance^ Pépée , &c.
CIST ou KIST. Mefure
des liquides , contenant deux
pintes ou quatre livres. John-
fin.
CLANCHEDEST.
Acier.
C L
CL ARETE. Blane
d'ceuf.
CLARTÉ, en termes de
Science Hermétique , figni-
fie la blancheur qui fuccede
à la noirceur de la matière
en purréfaôion.
CLEFi Terme de Science
Hermétique , qui fignifie
tant la connoinance de la
matière propre à l'oeuvre »
que la manière de là travail—
1er. Il fe prend'âuflî pour les
marques de Touvrage bien
ou mal eonduit. Dans ce
dernier fens, la première clef
eft la noirceur qui doit pa-
roître au plus tard après le
qtiarantieme ou quarante-
deuxième jour, faute de la-
quelle couleur TArtifte doit
croire qu'il n'a pas bien opé-
ré, & il faut alors recom-
mencer. Bafile Va'entin ,
Religieux Bénédiôin , a fait
un ouvrage fur la pierre phi-
lofophale, intitulé /wDoKjjr
CIffs, Georges Riplée, An-
glois, en a fait un furie même
fujet , qui a pour titre, les
Douie Portes.
CLIBANIQUtiMRNT.
fnivant la proportion du four-
neau. Flamel dit, d'après Ca-
lid , fi ton feu n*eft mefuré
clihaniquement ; c'eft *à-*dire,
avec poids & mefure â^s ma-
tières, qui ne font que le fou-
fre & le mercure des Philo-
fophes.
CL C O
CLOUER. Fixer la ma-
tière volatile , par la digef-
tion que 1 on en fait quand
elle eft mêlée avec la fixe.
CLYTEMNESTRE,
fille de Jupiter & de Léda ,
& femme d'A^amemnon-,
I qu'elle fit mourir après Ton
retour de la guerre de Troye,
pouriouir plus à fon aife de
fon amant Eg^fthe.Orefie,
fils d'Agameihnon » vengea
j la mort de fon père, & fit
I périr fa roere avec Ëgyfthe
dans le temple d'Apollon.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées, liv. 3.
chap. 14. $. 4.
COAGULATION.
Terme de Phyfique dc de
Chymie. G'eft le lien de la
compofition des mixtes /qui
fait le mutuel attouchement
des parties. La coagulation
n'eflque le rudiment de la
fixation. Il y adeux fortes de
coagulations, comme deux
fortes de folutions. L*une fe
fiait par le froid, l'autre par
k chaud , & chacune fe fub*
divife encore en deux ; Tune
eft permanente, Tautre ne
Peftpas. La première s'ap-
pelle fixation y $ l'autre fim-
plement coagulation* Les
métaux font un exemple de
celles-là , les fels le font de
celle-ci.
La coagulatmn philofo-
phique eft la réunion infé-
Ç O 8$
parable du ûxe & du volatil
en une mafTe fi fi%e^ qu'elle
ne craint point les atteintes
du feu le plus violent , de
communique fa fixité aux
métaux qu'elle tranfmue*
COAGULE. Préfurc.
COAGULER, enter*
mes de Chymie Herméti--
que« fignifie donner unécon-
uftance aux chofes liquides ,
non en en faifant un corps
compaâe, ou dont les par*-
ties feroient liées comme
celle du lait devenu fro-»
mage , mais en lesdefTéchaot
de leur humidité fuperflue,
& en reddifant le liquide ea
poudre , & puis en pierre.
Les Philofophes Chymi««
ques appellent auflî coagw»
letj cuire* la matière jufqu'à
la perfeâion du blanc ou di»
rouge.
COBALES. Voyti Sa-
tyres.
COBASTOLL Cendre.
COCILIO. Poids de
onze otïces,Johnfon.
COCYTE. L'un des
fleuves ou marais de l'Enfer.
Voyei Pluton, Enfer»
C<ELUS. Voyei CliL.
CŒUR. Quelques Chy-c
miftes ont donné ce nom aa
feu , d'autres à l'or qu.nd ifs
ont parlé des métaux. Johnfm
COHGB. Sable.
COHOBATION. Dî-
gefiion & circulation de la
Fij
«4 CO
matière dans te vafe^ pen-
dant lefquelles la partie vo-
. latile monte au haut 'du vafe,
& ,en retombant elle fe mêle,
pénètre & fe cohobe d'elle-
même avec la partie fixe
qui fe trouve au fond. Telle
,€ft la cohobation philo-
sophique 5 terme employé
JTeulçment par fimilitude , &
par comparaifoii avec la co-
nobation prife dans le feils
des Chymiftes vulgaires.
COHOBER eft auffi un
terme de Science Herméti-
Que, qui fe dit dans le même
4ens des Chymifles , mais
cependant fans addition de
nouvelle matière, & fans le
fecours de l'Ariifte.
COHOPH. Paraçclfe fe
fert fouvent de ce terme , au
lieu de cohober, cohobation.
COHOS. Toutes les par-
jties du corps renfermées fous
la peau. Quelques Chymif-
tes Font employé par allu-
sion au terme de chaos » &
{)our faire voir lecontraflede
'ordre & de l'arrangement
des parties du corps humain ,
avec la confufion du chaos.
COLERE,. Les Philo-
Xophes Hermétiques difent
qu'il faut bien prendre garde
de ne pas trop poufler Vul-
cain > de peur d'irriter Mer-
cure , dont la colère eft fort
À craindre po\jf PArtifte ,
parce que fe trouvant trop
C O
preffé , il briferoit les portes
defaprifon, & s'enfuiroît
fans efpérance dé le rattra-
per ; c'eft-à-dire qu'il xte faut
pas. trop pouifer le feu ^ afin
que le mercure, ou efprits
.volatils de la matière, ne
-caffe pas le vafe 5 ce qui ar-
.riveroit infailliblement fans .
cette attention : où fi le vafe
étoit affez fort pour réfifter ,
le mercure fe brûleroit & de-
viendroit inutile.
Quelques Adeptes ont
donné le nom de colère à la
matière parvenue à la cou-
leur orangée.
COLLE. On trouve ce
terme dans quelques Chy-
miftes, pour fignifier le fiel
de taureau. Johnfon* '
Colle d'or. Borax
ou chryfocolle des Anciens.
Colle d'or, dans le fens Her-
métique , veut dire la ma-
tière des Philofophes en pu-
tréfaâion après le mélange
du mercure & de Tor des
Sages. Cette réunion a pris
chez eux le nom de Ma-'
riage,
COLOMBE. D'Efpa-
gnet & Philalethe ont em-
ployé Tallégorie di& la Co-
lombe, pour défigner la par-
tie volatile de la matière de
l'œuvre des Sages. Le -pre-
mier a emprunté de. Virgile
( EneiJ^ livi 6. ) ce qu'il dit
de celle de Vénus» pour le
c o
temps de la génération du fils
du Soleil ou règne de Venus
philofophiqiie. Le fécond a
dit que les colombes de Dia-
ne font les feul- s qui foient
capables d'adoucir la féro-
cité du dragon; c'eft pour le
temps de la volatilifaiion, où
les parties de la matière font
dans un grand mouvement,
qui ceiTe à mefure que la cou-
leur blanche, ou la Diane
Hermétique fe perfcftionne.
Les Souffleurs doivent bien
faire attention à cela^ s^ils
ne veulent pas perdre leur
argent à faire dçs mélanges
fous d'argent vulgaire avec
d'autres matières pour par-
venir au magiftere des Phi-
lofophes.
COLONNES D'HER.
CULE. Ce font deux mon-
tagnes fituées au détroit de
Gibraltar; Tune eft appelée
Calpéy du côté de l'Efpagne ;
celle <\m eft à l'oppofite eft
Afrique, fenommoit Abyla.
Voyez ces deux articles*
COMBUSTION. Vieux
mot que l'on trouve dans les
ouvrages de quelques Chy-
miftes pour flgnifier Taâion
trop violente du feu fur la
maiiçre.
COMERISSON eft un
des noms de ia pierre des
Sages parvenue à la blan-
cheur.
COMETZ. Une demi-
goutte^
C O •$
COMIDI & COMISDI.
Gomme arabique.
COMMIXTION. Quel-
ques PhiloPophesont fubfti-
tué ce terme à ceux deco/z-
jonâion, mariage , union»
La commixtion fe fait pen-
dant la putréfaébonf parce
que le fixe Se le volatil fe
mêlent alors pour ne plus fe
féparer.
COMPAGNON. Mer-
cure philofophique animé
de fon foufre y & pouiTé au
blanc.
COMPAR. Les Adeptes
entendent par ce terme le
fixe & le ^oiatil, mercure &
l'or des Sages , qui agiflènt
fucceflîyement dans Tceu-
vre; le mercure ou la fe-
melle prend d'abord la do-
mination, jufqu'à la fin de
la piitréfaâion ; lorfque la
matière commence à fe def«
fécher & à blanchir, l'or
prend le deffus. Ils travail*
lent enfuite de concert à U
perfeâion de Tœuvrc.
COMPLEXION. Temp»
où la matière eft dans une
parfaite diflblution ; ce qui
eft indique par uiie couleur
très- noire. Le termt de corn-
plexion fîgnifie le môme que
putréfaôioB , fubmerfion ^
mixtion.
COMPOSÉ. Le eomp^fe
âçs Philofophes eft ce qu'ils-
appellent aulTi leur campât,
F iij
i6 c o
leur confedion. Donc cette
noirceur de couleur enfei-
gnç qu'en ce commence-
ment la matière ou le cont"
pq/e commence à fe^ourrir,
& fe difToudre en poudre
plus menire que les atomes
dufoleil, lefquels fe chan-
gent enfuite en eau perma-
nente. FîameU
COMPOSITION. Mé-
lange des principes matériels
de l'œuvre. Ce terme veut
^ dire la même chôfe que mix-
tion, affemblage de plufieurs
chofés , mais de même na-
ture, c'eft-à-dire l'union du
mercure & du foufre des
Philofophes, c^ui, quoicjue
deux chofes diftérentes , (or-
tent néanmoins de !a même
racine, comme les feuilles &
les fleurs d'une plante.
COMPOST , en termes
de Philo/bphie chymique ,
fignifie la matière de la pierre
au noir; parce qu'alors les
quatre élémens font comme
unis.
CONCEPTION, Ma-
riage , union qui fe fait du
volatil & du fixe de la ma-
tière d^s Philofophes pen-
dant qu'elle eft en putréfac-
tion. Les Chymjftes Her-
métiques difent que la con-
ception du fils du Soleil &
de leur jeune Roi fe fait dans
ce temps-là. Ce terme a été
employé par comparaifon à
C O
la naiffance de l'homme &
des animaux.
CONCIERGE DU PA-
LAIS. {Se. Herm. ) Plu"
fleurs Chymiftes ont inter-
prété ce terme de l'Artifte ;
mais Bernard , Comte de la
Marche Trévifanne, contîu
fous le nom du bon Trévî-
fan , l'entendoit du mercure
ou eau philofophique , qui
adminiftre au fourneau le-
cret la chaleur requife, parce
que ce fourneau fecrct & le
vafe philosophique né font
autre que cette eau , comtne
on peut le voir dans les ar-
ticles Vafi^ Fourneau fecret*
CONDER. Encens mâle ,
Oliban.
CONFECTION. Mé-
lange de pîufieurs chofes ,
c'elt-à-diredu mercure & du
foufre philofnpliiques, L"ceiif
des Philofophes, dit Flatne!,
eft un marras de verre, q«»e
tu vois peint en forme d*é-
critoire , & qui eft plein de
cnnfeâion de l'Art , c'eft-à-
dire, de l'écume de la mer
rouge, & du fouffle du vent
mercuriel.
CONFITURE. Elixîr
des Philofophes. Qu'il Toit
fait confiture compofée d'ef-
pcce de pierre, & qu'il en
loit fait une médecine pour
guérir , purger & tranfmuer
tous corps en vraie Lune ,
FlameU
c o
CONGÉLATION, en
fermes de Science Hermé-
tique, lignifie la même chofe
que coagulation, Ceft pro-
prement un endurciilement
d*:!ne chofe molle, par le
deiféchement de rbiimidité
& la fixation du volatil. C'eft
dans ce fens qu'Hermès a
dit , que la force de la ma-
tière fera parfaite, fi l'eau eft
réduite en terre 5 parce que
tout le magiftere confifte à
rédaire la matière en eau par
la folution ^ & à la faire re-
tourner en terre par la coa-
gulation. Congeler , teindre
& fixer ne font que la même
opération continuée dans le
même vaifiean.
CONGELER fignifie
fûre le mariage y réunir le
volatil au fixe> joindre les
natures, faire la paix entre
le« ennemis; ce qui fe fait
d'abord par la folution ^ &
puis par la coagulation.
CONJONCTION. Réu.
nion des natures répugnan-
tes & Contraires en unit;é
parfaite. Cette conjanâlon
les convertit tellement Tune
en l'autre, qu'elle en fait un
mariage indiflbluble même
à h plus grande violence
du feu. l^es Philofophes dé-,
finiifent encore cette con-
jonâion^ un aflemblage &;
une réunion des qualités fé-
firé^tSj^ OU UAe ^éc^udr
CD 8y
tion des principes. Riplée*
II y a trois efpeces de con^
jonHion, La première cft
appelée iouhït. £lle fe fait
entre l'agent & le patient ,
le mâle & la femelle , la for-
me & la matière , le mercure
& le foufre , le fubtil & Té*
pais.
La féconde 8*appeUe tri'
pie, parce qu'elle réunit trois
chofes, le corps, Tame &
l'efprit. Faites donc en forte
de réduire la trinité à Punité.
La troifieme eft dire qua^
drupUy parce qu'elle réunie
les quatre élémens en un
feul vifible , mais qui ren«
ferme les trois autres. Sou«
vene^vous , dit Riplée, que
le mâle a cinq vaineaux re-
quis pour ta fécondité, &
la femelle quinze. Sacbei
donc que notre Soleil dote
avoir trois parties de fou
eau j, & notre Lune neuf.
Conjonction fîgnifl©
aaifi l'union du fixe & dti
volatil, du frère & de U
fœur, du Soleil & de la Lu-
ne. Elle fe fait perdant la
noirceur qui furvient k ta
matière pendant la pucréfac-r
lion. Les Philofophes l'ap-.
prllent au (fi Conception »
Union des ilweas^ Çow^
mixtion,
CONJfONfcTlQλ Dt
I.*AMR AVEC tE COKF&,
ÊjçprçjEoa Hermétiquiî^çÀ
F iv
88 C O
figmSe le moment o& la ma-
tière parvient au blanc. A
l'heure de la blancheur , ou
de la conjonâion de Tamc
avec le corps (dit Philale-
the) on verra de grands mi-
racles 5 c'efl-à-dire , toutes
lés couleurs imaginables.
Conjonction té-
TRAPTIVE. Mélange m-
time des principes du com*
pofé des Sages,
CONNEXION. Voyei
Composition, Mix-
tion.
CONTRITION, en
termes de Philofophie chy-
mique, fignifie réduire en
poudre ^ mais feulement en
defféchant Thumidité de la
matière par le régime du
feu,& non pas qu'il faille
Ja broyer dans un mortier
ou autrement.
CONVENANCE ou
ADAPTATION, eft lorf-
que ia projeftion fe fait fur
un métal enfufiop, ou ré-
duit en forme coulante ou
mercurielle; alors on die que
ce métal a de la convenance ,
ou Jimiltude de nature avec
l'élixir fait du mercure des
Sage?, Les l^hilofophes re-
commandent auffi de choifir
pour ftire l'œuvre une ma-
tière qui ait de la convenance
avec le métal, parce que
d'un arbre on ne fait pas un
bocuf^ni d'un bçtmi un métal.
CD
CONVERSION DES
ÉLÉMENS. iSc. Herméuy
Ceux qui prennent à la lec-^
tré les termes des Philofo—
phes Hermétiques, fe font
imaginés que leurs élémens
étoient en effet quatre cho—
fes diftinrtes & féparées,
qu'il failoit extraire d'une
matière, & qu'il failoit en--
fuite convertir l'une en l'au-
tre; c'eft-à-dire, faire par
exemple de 1 huile de l'eau ,
& de la terre du feu, ou du
feu faire de l'air, & de l'air
faire de l'eau, & de l'eau
faire de la terre. Par les opé-
rations de la Chymie vul-
gaire on extrait de chaque
mixte quatre cbofes, un ef-
prit, une eau flegmatique ,
\me huile, & une terre ap«-
pelée caput mortuum, oi} tête
morte. D'autres ont nommé
ces quatre chofes un fel , un
foufre, un mercure, & une
terre damnée, ou inutile.
Ceux qui fe font imaginés
parvenir au magiftere des
Philofopbes par ces opéra-
tions de la Chymie vulgaire,
ont donné le nom iTuir à
Thuile^ que d'autres ont ap-
pelée foufre y celui àe feu à
l'efprit, celui d^eau sl l'eau
flegmatique, & enfin celui
de terre y les uns au fel , les
au^^res à la terre damnée,
M is les élémens des Phi»
lofophes font tout'àrfait dif«
C 0
Cfrens; leurs opérations font
celles de la Nature & non
de la Chymie vulgaire; leur
feu eft renfermé dans leur
terre & ne s'en fépare point,
& kur air eu contenu dans
leur eaii. Ils n'ont donc que
deux élémens vifibles, dont
il faut faire la converfion;
c'eft-à-dire que leur eaii
change leur terre en fa na-
ture liquide d'eau , & qu'en-
fuite tout le compolé qui
étoit devenu eau, doit de-
venir terre i en devenanteau»
tout devi'ent volatil , & étant
réduit en terre, tout devient
fixe. Ainfî quand ils parlent
du froid & de l'humide, il
faut entendre leur eau , & le
chaud & le fec font leur
terre.
CONVERTIR LES
ÉLÉMENS. Termes de
Chymie Hermétique. Dif-
foudre & coaguler ; faire le
corps efprit, & Tefprit corps,
le volatil fixe, & le fixe vo-
lati* : tout cela ne fignifie que
la même chofe. La Nature
aidée de TArr , le fait dans
le même vafe des Philofo-
phes par la même opération
continuée. Lorfque la ma-
tière eft bien purifiée & fcel-
lée dans l'œuf, il s'agit feu-
lement de conduire le feu.
COPHER. Bitume ou
Âfphalte.
COPULATION. Mé-
CD 89
lange du fixe & du volatil ,
que les Adeptes appellent
mâle & femelle.
Coq. Animal que les
Anciens avoient confacré à
Mmerve & à Mercure, Les
Chymiftes Hermétiques ont
comparé îeur feu au Coq , à
caufe de fa vigueur, de fon
aâivité & de fon ardeur , &
ont donné en conféquence
le nom de Coq à leur foufre
parf, if au rouge.
CORAILROUGEeft
un des noms que les Phi-
lofophcs ont donné à leur
pierre quand elle eft fixée
au rouge , qui eft le degré
de fa perfeàion. C'eft (ans
doute pour cette raifon que
les Anciens ont feint que le
corail s'étoit formé comme
Chryfaor , du fang répandu
de la bleffure que Perfée fit
à.Médufe; puifque les Phi*
lofophes Hermétiques ont
pris également Chryfaor &
le corail pour fymbole de
leur foufre parfait.
CORKATUM. Cuivre.
CORBEAU, en termes
de Science ^Hermétique, fi-
gnifie la matière au noir
dans le temps de la putré-
faâion. Alors ils rappellent
aufTi la Tête du corbeau , qui
eft lépreufe, qu'il faut blan-
chir j en la lavant fept fois
ddi)s les eaux du Jourdain ,
comme Nahaman, Ce font
!fo C O
es smbibi rions , fublima-
fions, cohobations, &c. de
la mariere , qui fe font d'el-
les-mêmes dans !c vafe par
lefc >• régime du feu.
CORBINS. Ouvrage de
la pierre des Philofophes.
X>/5. Henn.
CORDUMENL Carda-
mome.
CORNE D'A MAL.
THÉE. Les Pliilofophes
Hermétiques difenr que cet-
te fable doit s'expliquer de
la pierre philofophale , parce
qu'outre le^ biens de la for-
tune, elle donne tous les
biens capables de fatisfaire
les defirs de Thomme dans
ce monde. Voyez les Fables
Hgypt. & Grecq. dévoilées ,
liv. 3. ch.4.
Corne de Cerf. Bec
du chapiteau des alambics ,
félon qtif Iques Cbymiftes.
COROCRUM. Fer-
ment de la pierre.
CORONIS. La Fable' en
nomme deux. Tune comp-
tée parmi les Hyades, Tau-
tre mered'Efcuhpej celle-
ci périt de la main d'ApoU
Ion , & fut changée en cor-
ceille. Voyez les Fables
F.gypt. & Grecques dévox-
Ice«f, liv. 3. ch. la. (J. a.
CORPS. Les Philofo-
phes appellent corps ce qu'ils
iionrttnent anffi métaux. C'eft
pourquoi ils parlent fouvent
C O
de corps parfaits & de torps
imparfaits. On ne réuffira ja-^
mais à faire une bonne tnul**
tiplication y fi l'on ne réduic
les corps parfaits en leur pre-
mière matière, c'eft-à-dire
en mercure ; parce que dhs
qu'ils font parfaits 3 on ae
peut rien en faire de plus ,
tant qu'ils rederont dans cet
état de perfeâion.
Corps fe prend aufli par
les Ciiymiftes pour le fet
pbilofophique, ou leur terre
reuilléequi s'imprègne du
foufre & du njercure com-
me d'une aroe & d'un efprit..
Vous ne réuflîrez jamais ,
difent-ils, fi vous ne fpiri-
tualifez le corps , & ne cor-
porifiezrefprif,c'efl:-k-dire,
fi vous ne rendez le fixe vo-
latil , & le volatil fixe. Ils ap^
pellent aufli corps leur ma-
gr^éfie, leur ferment, leur
teinture; & ils difent en con-r
féquence que le corps ne
pénètre point les corps, fans
le fecours de fon efprit.
Corps imparfait,
C'cft Tarfcnic des Philofo-
phes, leur Lune y leur fe-
melle. Dès le commence-
ment de l'œuvre, il faut caU
cîner le corps parfait en le
mariant avec le corps impars-
fait, PhiU On doit aufli pu-
rifier ce corps en lui ôtant
tout fon foufre fuperflu, brû-.
lant & com.bufiible„ ft iq^-.
co
nîfrfter ce qu'il a dans fon
intérieur. Le figne de fa par-
faite fnblimation ou dépura-
tion, eft une couleur blan-
che y célefte , éclatante com-
me celle de l'argent le plus
fin bien bruni y & dans fes
caflures, Téclat du marbre ou
de l'acier le plus poli. Alors
cette femme proftituéc eft
rétablie dans fon état de vir-
ginité incaâe, & peut-être
donnée en mariage au Soleil
terreftre , quoiqu'elle foit fa
mère & fa foeur. PhiîaU
Corps dissoiuble.
C*eft la minière même du
roercnre diOblvant des Sa-
ges. Ceft le corps terreftre
que ce mercure doit laver &
purifier. Ce qui a engagé lès
Philo'ophes a dire que le
mercure engrofïe fa prt>pre
merc , qii'il la fait mourir,
qu'il la purifie, la refTufcite
enfin avec lui-même, parce
qu'il vs'y unit fî intimement,
qu'il ne s'en fépare jamais.
Ce corps eft fixera le mer-
cure e(i volatill II doit fubir
la torture du feu & de Teau ,
mourir & renaître par l'eau
& l'efprif , pour parvenir en-
fin à un repos éternel. Phi-
laletfae dit que la couleur de
ce corps eft brune , un peu
rongeirre & fans éclat -, qu'il
doit être difTout & exalté ;
il faut enfui te qu'il fubifle la
mort, qu'il reiTufcite, & qu'il
CO 9t
monte au ciel , pour y être
glorifié. Pour le dire fans
énigme, c'eft le foufre par-
fait au rouge , qui doit être
difTout par le mercure , dont
il a été formé; & lui-même
forme l'Androgync ou Rebis
des Philofophes après fon
union avec le mercure.
Corps BtA^c. Terre
fenillée des Philofophes , ou
magiftere au blanc.
Corps impropre-
ment DIT. Magiftere ou
mercure àes Sages, lorfqu'il
r'eft pas encore entièrement
fixé.
Corps le plus voi-
sin. Les Philofophes ont
ainft appelé leur magiftere
au hîanc , parce qu'il eft dans
un étut qui approche le plus
de la fixité parfaite, qui eft
leur magiîlere au rouge.
Corps immo>'de. G'eft
le mercure avant fa prépa-
ration; quelquefois dans le
temps de fa putrdfaftion dans
l'œuf phifofophal , & alors
on l'appelle auflî Corps moru
Corps confus. Voyei
Corps immonde.
Corps mixte. Matière
au noir.
Corps net et pur.
Matière au blanc.
Corps propre de
l'art. C'eft la pierre au
rouge, ou l'or des Philo-
fophes.
)
$r C O
Corps rouge. Voyei
Corps propre.
Corps mort. La ma-
tière au noir pendant la pu*
tréfaSion , appelée auffi
Mort , Naît , Ténèbres , Sé-
pulcre, Tondbeaii, &c.
CORRECTUM, Vinai-
gre diftillé,
CORROSIF. Les Philo-
fophes rejettent de Pœiivre
toute eau forte, ou autre dif-
folvant çorrofif. Ceuic-là fe
trompent donc bien fort,
qui tourmentent les métaux ,
l'or, Pargent , Is mercure,
par les eaux fortes pour en
taireledifTolvantphilofophi-
que , ou pour en tirer le ibu-
fre & la teinture aurifîqXie.
Le mercure des Sages doit
diflbudre l'or (des Philofo-
phes ) fans corrofion , com-
me Teau chaude dilTouc la
glace.
CORROSION. Aaion
du fel & du foufre raercu-
riels^ volatils & très- raréfiés
de certains corps , qui par
leur pénétration & fulFuréité
brûlent & défuniifent les par-
ties des corps avec iefquefs
ils (ont mêlés. On remarque
cette aâîon dans Teau forte ,
qui prouve cette définition
quand on altère (on aâivité
par la précipitation de ce
foufre mercuriel. Elle perd
alors toute fon ignéité & fa
vertu çorrofîve^ Cette pré-
C O
cipitatîon fe fait par la fixai—
tion de ce foufre volatil ^
cette fixation par la conden—
farion , cette condenfation
par la réfrigération intrinfe—
que , & cette réfrigératioa
par l'addition des, (els lixi—
vieux.
On doit conclure de là
que plus on raréfie un eforic
ardent , tel , par exempte ,
que celui du vin, pitis on a
un çorrofif violent , ou un
foufre ou un fel mercuriel ^e
plus en plus çorrofif, félon
qu'il eft plus reélifié par les
diftillations réitérées.
CORSUFLÉ ou CAR-
SUFLÉ. Soufre des Philo-
fophes ii\é au rouge.
CORTEX MARIS,
Mercure des Sages.
CORUSCÙS. La Pilo'
fclie,
CORYl^ANTES. Prê-
tres de Cybele , mère des
Dieux^ lis folcmnifoient les
fêtes de cette Déefle au foa
du tambour, & danfoient au
fbn desflfttes, des trompet-
tes, enfaifant un grand bruit
avec leurs armes. C'eft par
ce moyen qu*ils empêche-»
rent Saturne d'entendre les
cris du petit Jupiter , que
Rhée avoit confié à leurs
foins. Voyez ce qu'on doit
entendre par le$ Coryhantes ,
Fables Egypt. ,& Grec.ques:
dévoilées a^ iiw 3- chap. 4,
c o
COS. Ifle qu'Hercule ra-
vagea, félon la Fable $ parce
qu'Eurypiie, Roi de llfle.,
ne l'avoir pas bien reçu. Les
Philofophes Spagyriques re-
gardent rifle de Ces com-
me le fymbole de leur ma-
dère mife dans le vafe pour
y être digérée. Si Ton y met
trop de mercure, qui n'eft
autre chofe qu'Hercule, le
vafe fe bri fera , toute la ma-
tière fe répandra ou fe dif-
fipera; & c'eft le ravage
qu'Hercule fit dans Plflede
Cos. Il faut donc avoir grand
foin de ne pas verfer trop
abondamment le mercure
fur la matière contenue dans
le vafe, ellçen feroit inon-
dée. Si Ton en met trop peu ,
le feu y prendra, le vafe fe
brifera,& tout fera perdu.
Il faut arrofer fouvent & peu
à peu. C'efl; cette précaution
manquée , qui fait que beau-
coup d'Alchymiftes ne réuf-
Cffent pas, quoiqu'ils tra-
vaillent d'ailleurs fur la vraie
matière , & qu'ils fe fervent
des fourneaux & du feu phi-
îofophique requis dans les
opérations du grand oeuvre.
COSMAI. Teinture ou
eau de fafran.
COSMEC & COS-
MET. Antimoine des Phi-
lofophes & des Chymiftes
vulgaires.
COSMÉTIQUE.Nom
C O 93
C|ue Ton donne en général
à tous les remèdes faits pour
corriger les défauts de la
.peau , aç entretenir la beau-
té , ou la procurer. Ce terme
a été fait de Cofmct y Anti-
moine, parce que les An-
^ ciens employoient beai^-
coup ce minéral à l'ufage
dont nous venons de parler.
L'Ecriture fainte en parle en
plus d'un endroit.
C O S U M E T. Foytî
CoSMEC.
CQTONORiyM. Lt
queur.
COULEUR. Les cour
leurs d^s çhofes , & parti*
culierement des fleurs, ont
leur principe dans le foufre
& le fel mercuriels dcti corps
Toiorés. Une preuve bien
convaincante , c'eft qu'à me-
fure que ces parties volatiles
s'évaporent , la ccuîeur s'é-
vanouit , du moins fon éclat
& fa vivacité, & fait place
à une autre couleur moins
vive, coippofée d'un foufre
plus terreftre & moins fubtil.
Il eft d'ailleurs certain qu'on
ne trouve |?oint de couleurs
dont le fujet ne foit gras,
oléagineux & irès-combuf-
tible.
Couleur. Les Philofo-
phes Hermétiques regardent
\es couleurs qui furviennent
à la matière pendant l'opé-
ration du grand œuvre ,
94 C O
comme les clefs de cet Art ,
& les indices certains de la
vcrita & bonté de la matiè-
re, & du bon régime du feu.
Ils en comptent trois princi*
pales qui fe fuccedent , mais
dont la fuccelTion eft inter-*
rompue par quelques autres
couleurs paflageres & de
peu de durée. La première
principale eft la couleur noi-
re I qui doit Te faire voir au
quarante-deuxième jour au
plus tard* Elle (i^fparoît peu
à peu , & fait place à la blan-
che. A celle-ci fuccede la
citrine» qails appellent leur
or. Enfin, la couleur rouge
fe montre, & c'eft la fleur
de leur or , leut- couronné
royale, &c. Les couleurs
paffagsres font la verte , qui
marque l'animation & la vé-
gétation de la matière; la
grife , ou lé règne de Jupi-
ter , qui fuit immédiatement
la noire , ou le règne de Sa-
turne; le$ couleurs de la
queue du paon. La couleur
.Tyricnne, ou couleur de
pourpre, indique la perfec-
tion de la pierre.
Si la couleur rouge paroit
avant la noire, c'eft un figne
qu'on a trop poufTé le feu ,
& que l'ouvrage ne réuflira
pas. Il faut alors recommen-
cer.
La noire eft un indice de
putréfaâion & d'entière dif-
CO
folution de la matière. EICe
doit toujours précéder 1&
blanche & la rouge.
La blanche marque la
fixation bien avancée de la
matière y & la rouge fa fix^t-
tion parfaite.
Toutes ces couleurs doi-
vent reparoître dans l'opé-
ration de la multiplication s
mais elles font d'une durée
d'autant plus courte, qu'on
réitère plus fouvent les opé-
rations pour perfeftionner
& multiplier la quantité &
les qualités de la pierre.
Lorfque la matière eft
comme de la poix noire fon-
due, ils l'appellent le Noir
plus noir que le- noirménie ,
leur Plomb, leur Saturne ,
leur Corbeau, &c. Et ils di-
fent qu'il faut alors couper
la tête du Corbeau avec le
glaive ou Tépée , c'eft-à-dire
avec le feu, en continuant
jufqu'à ce que le Corbeau fe
blanchi (fe.
Ces diiFérentes couleurs ,
que la matière prend en fe
cuifant , ont donné lieu aux
Philofophes d'appeler cette
matière de prefque tous les
noms des individus de laNa-
ture. Son odeur & fes pro-»
priété% lui en ont fait don-
ner quelques autres ; & ils
ayouent dans leurs Ouvra-
ges, qu'ils n'ont jamais nom-
mé cette. matière par fon
co
nom propre vulgaire, au
moins lorfqu'ils en ont parié
pour la défîgner. On peut
voir une partie de ces noms
dans l'article MatUre des
Philafophes. ' '
COULEUVRE. Serpent
ou reptile honoré par les
Payens comme reprefentant
Efcufape. Voyei EscuLA-
PK. Les Poètes ont feint que
les Gorgones & les Furies
avoient des couleuvres en-
trelacées dans leurs che-
veux. F'oyei Medusb. On
repréfentoit Saturne ayant à
la main une couleuvre qui
dévore fa queue. Voyei Sa-
turne.
Les Philofophes Hermé-
tiques ont donné le nom de
Serpent & de Couleuvre à la
matière de leur Art. Voyez
les Figures d'Abraham Juif;
dans Flanïel.
COUPER avec des ci-
feaux ou tout autre inftru-
ment, iîgnifîe cuire , digérer
la matière fans ouvrir ni re»
muer le yafe* Âinfi couper
la tête du Corbeau^ veut dire
continuer la cuiflbn & la di-
geftion de la matière de Pœu-
vre parvenue â la couleur
notre , pour la faire pafTer à
la grife , & de-là a la blan-
che. Les cifeaux , Tépée , la
lance, font le feu philofo-
phique.
COURONNE CÉ-
C R C O 95
LESTE, Corona Cœlica^
en termes d'Alchymie, fi-
gnifîe Efprit de vin. Mais
quand Raymond Lulle &.
les autres Philofopbes par-
lent de Tefpritde vin, du
vin blanc, du vin rouge, il
ne faut pas les prendre à la
lettre; ils entendent par ces
termes le mercure rouge &
îe mercure blanc qu'ils ero*
ploient dans le grand oeu-^
vre.
Couronne Royale.
C*eft la pierre parfaire au
ronge, & propre à faire fa
pierre de projeÔion.
Couronne Victo-
rieuse. Ceft la même
chofe que Couronne royale.
Quelques Phiiofophes ont
cependant donné ce nom I
la matière lorfqu'clle com-
mence à foriir de la ptiiré-
faâion, ou de la couleur
noire; parce qu'ils difeat
qti'alors la mort eft vaincue,
& que leur Roi triomphé
des- horreurs du tombeau ^
& de Fempire des ténèbres.
COUVERCLE DU
VASE. C'eft le noir plus
noir que le noir même , oti
"la matière parfaitement dff-
foute , & dans une entière
Txurréfaftîon*
CRACHAT DE LA
L U N E. C'eft la matière de
pierre phiîofophale avant fa
préparation. Les Sages don-
96 C R
nent aufli ce nom à leur mer»
cure préparé.
Plufieiirs Chymiftes ont
donné le nom de Crachat de
la Lune , ou Sputum Luns ,
oafios ccelif & ont travaillé
avec lui , comme fur la vér
ritable matière du grand œur
vre ; & il eft vrai que ceflos
caîi eft bien capable d'in-
duire en errrur. Il eft alfez
difficile de décider de fa na-
ture. C'eft une efpece d'eau
congelée^ fans odeur & fans
faveur^ reâemblanç à ime
fraife de veau verte , gui fort
de terre pendant la nuit , ou
d'abord après la ceiTation
d'un grand orage. Dans les
plus grandes chaleurs, cette
matière conferve une froi-
deur très-grande quand on
la tient à Pombre. Sa matière
aqueufe eft très volatile, &
s'évapore à la moindre cha*^
ieur à travers une peau ex-
trêmement mince qui^ la coiv-
Itient. Elle ne fe diflout ti
dans le vinaigre, ni^dan^
Veau , ni d^ans l'efprit de vi»;
xnais fi on renferme IcjfZox
cœli tout noufveau dans un
vafe bien fcellé& luté^ il s'y
diâbut de lui-même en une
eau extrêmement puante,
fentant comme les excrç-
tnens'humains, très-corrom-
pus, ce qui manifefte une
abondance de foufre volatil.
Au commencement de la
C R
dilToIution , l'eau dans fa'-*
quelle fe réfout cette matiè-
re, paroit de couleur bleu
célefte, pui$ violette, enfui ce
rpuge^ poiirprée, & s'éclair—
ciffant après cela, elle de-
vient couleur d'aurore, &
enfin ambrée couleur d'or^
La pellicule furnage très-
long-temps ^ans cette eau; 8c
il fe précipite au fond du ma-
tras , dès le commencement
de la diitolution , une efpece
de poudre blanche comme
de l'amidon. Mais pour cela
il faut avQJir cueilli le flos
cœli avant le lever dufoleil y
& l'avoir nettoyé /exa^e-
ment, morceau à morceau^
de toute la terre & autres ma-
tières étrangères qui pour—
roient s'y être attachées. Plu-
fieursperfonnes m'ont afluré
qu'on faifoit avec le^o* cceîi
un excellent remède pour
guérir un nombre ^e mala-
dies. Il faut avoir. foin de ne
.point toucher ni cueillir le
flos cœli avec aucun métal ,
mais feulement avec du bois
ou du verre.
. CRAIE BLANCHk
Matière de l'Art parvenue
au blanc.
Craie noire. Matière
pendant la putréfaâion.
CRETE (Ifle de), dans
laquelle fût élevé Jupiter.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecq. dévoilées» 1. 3. ch. 4.
CRETHEE ^
G R ^
CRBTHÉE,fîIs ct'Eolcé
père d*Efon & d'Aiiiythaoh.
Voyez le lîvi i. ch. !• des
l^ables Êgypt. & Grecques
dévoilées.
CRIBTLÈ. Les Philofo-
|>hes ont donné ce nom à
eur ainiant où corps impar-
fait , qu'ils ont aii(fi appelé
Argent-vif d'Occident, &
affez fouvent Mercure des
Philorophe^ , coagulé & tiôn
fixe ; c'eft la même matière
qu'ils dnc nommée Dvigon
Babylonien , Lion vert , Vi-
naigre très-aigre, Eau de la
mer , Feu fecret , SatUrriie
végétable , Herbe triom-
phante qui croit fur le^ lilon-
taghes ; mais proprement
leur Lune , Sœur & femme
du Soleil , fôn Ombre , Evç ,
Beyâ, Fille de Saturne, '&
Vénus 5 enfin leur Féttielle.
CRIBLea* Ceft cuire lâ
inatterë , & la purifier par là
fublimation philofophicjué.
CROCODILE., tes
Chymiftes Hermétique^,, I
lïtnitàtioh des Egyptiens jj
ont mis lé droCddlle dans
leurs hiéroglyphes ^ ,pour
fymbole de la matière de leur
œuvré ; pai^c qu'il Vit fut
terre & dans l*eâu,.&! que
leur matière éft aum eau &
terre alternativement.
CROComMA; Marc été
ITiuile.
CROCUSt /euQÇ hoâî*
C R 97
me, qui étant devenu épef-
dument amoureux de la
Nymphe Smilax» fut chan-
gé en une plante que nous
nommons fafran^ Les Chy-
miftes Hermétiques ont quel-
quefois appelé Crocus « ou
fafran, leur matière fixée au
rouge-orangéa
CPvOIX. Les croix, en
Chymie vulgaire ^ font des
caraâeres qui indiquent le,
creufet^ le vinai<>re , & le
vinaigre diftillé; Mais en fait
de Scieiice Her-étique, la
croix eft, comme ch^:z les
Egyptiens , le fymbole dts
quatre é'émens. Et c;mme
la pierre i-hil^rophale eft ,
difent-îls , compofée de la
plus pure fubftance des élé-
men? ^roffierS, c'eft-à-dire,
àt h fubftance même des
élémens principes , ils ont
dit : in éruce Jalus , le falut
eft dans la croix ; par fimi-
litiide du fàlut de nos âmes
rachetées par le fang dfe Jéif
fuà-Chrift attaché fur l'arbre
de la croix* Quelques-'Uns
d*entr'eilx ont mêrre pouifé
la' hardieffé phis loin, &
n'ont p'as craint d'employée
lés ternies dii nouveau Tef-
tament pour former leurs al-
légories & . leuts énigmes*
Jean deTïoquétaillade, con*
nu fous le nom de Jtan de
Kùpe Scljfà , & Arnaud de
VUleneuve difent dans leurs
6
98 C R
ouvrages fur la compofition
de la pierre dés Philolbphes :
Kfaut^ue le Fils de V Homme
^fiit élevé fur la croix avant
que d'être glorifié; pour dé-
ugner la volatuifacion de la
partie fixe & ignée de la ma-
tière. Jean de Dée, Anglois,
• a fait dans fon traité de PCEu-
vre des Sages , une compa-
rai fon très- étendue de la
pierre philofopliale , avec le
myftere de notre Rédemp-
tion. Son traité a pour titre :
Monas Hieroglyphica*
CRYBTIT. Soufre.
Voyez Kybric.
CRYPTOGRAPHIE.
Art d'écrire en caraâeres
non apparens , ou inconnus ,
ou défigurés, qu'on appelle
communément écriture en
chiffres. Cette manière d'é*
crire eft en ufage particuliè-
rement parmi les AmbafTa-
deurs des Princes , afin que
fi leurs lettres étoient inter*
ceptées ^ on ne nût pas dé-
chiffirer ce qu'elles contien-
nent. Chacun peut fe former
«ne cryptographie à fa guife.
Cardan , Tritheme , Schot ,
Kircher, Porta & plufieurs
autres ont fait des traités fur
cet Art.
Les Philofophes Hérméri-
ques , toujours attentifs à ca-
dier le fecret de leur Art , ont
quelquefois ufé de ce moyen
dans les. ouvrages qu^iis ont
CR
faits fur la manière de prôcé
der dans l^s opérations d
grand œuvre.'Ce font ew3?^ii
ont inventé les caraâeres qt
font en ufage encore aujour
d'hui dans les livres de Chy
mie, pour fignifier tant le
drogues que les opération
requifes pour leurs prépara
tions. On trouve ces caraâe
res chymiques, avec leur ex
f>tication , dans prefque tou
es ouvrages modernes qn
traitent de la Chymie vulgai
.rc; je crois qu'il eft inuriU
dé les rapporter ici , d'autant
plus qu'on les trouve rare-
ment dans les traités Hermé-
tiques qui nous reftent. Mais
comme on y voit quelquefois
d'autres <£raâeres , & des
manières d'écrire & de s'ex-
primer qui ne font pas ordi-
naires, j'en inférerai quel-
ques exemples dans cet ar-
ticle*
Premier exemple.
V Antimoine.
V Afphalte ou bitume, .
H Orpiment.
50 Sel armoniac* * :*
qOr.
np Orpiment rouge.
:ùs Vitriol Romain*
ni Soufre.
44 Alun.
^ Alun de plume»
s» Sel nitre.
X Mercure.
Q Mercure. j
on
Second exemple.
Le* opératbns de l'csii-
ne exprimées par les douze
lignes.
Y La calcination*
M La congélation*
(^ La fixation.
^ La diffolution.
J^ La digeflion.
irp La di^ilbeion.
^ La fublimation»
m La réparation*
•H L'inceration.
^ La feritientation*
«5 La tnulciplicacion.
X La proîedion.
D'atitre$ ayant égard aox
fnfloences de$ fignes & des
planètes fur les membres &
parties du corps humain ,
ont (pbftitué les noms de ces
membres aux noms des fi-
gDes par. lefquels ils figni-
iîoient les opérations, ou les
chofes dont nous venons de
parler* Ils en ont même for-
mé divers alphabets tek que
les fui vans.
X •¥? «ï A >> 44 •lit
ah c d e f g h
i l m n o p q r
f t u X y i.
Quand il s'eft agi d'ex-
primer des ootnbres artth«
il
métiques ils ont fait ufage
des planètes & des fignes*
C $ é O rf» T 1& *.^
!• 2. 3* 4. 5. 6. 7. 8.
ou
I. a. ^. 4* 5. 6. 7. 8.
9* lo. II* la.
on
r V >? H q ttp lûf
I. a. 5. 4. 5. 6. 7.
8. 9. lo* igo. 200.
Quelques-uns ont em-
ployé les caraâercs <hvirii-
ques au lieu des lettres de
l'alphabet , de U manière
qu on le trbuye expliqua
d«ïns le Bouquet Chymique
de Flaniftampi*
On y trouve auffi des
chiffres au lieu de lettres ^
ainfi :
I. -1. 3. 4. j. 6. y. 8. ^.
fl. ff, i. o. «. /, OT* /2* r»
on
9- 8. 7. ^. J. 4* 3- 1. r.
a* e* i* o. tf. /. TTZé /7* r»
Ou avec tout l'alphabet
mêlé avec des chiffres , de la
manière fuivante :
/. b. c. d. a./ g. A. 9. jt. 6. 7,
fl. h. c, d, e.f,g. h. /. kll.mm
i. 4. p.q.^.f.t. ^.x.y.i;
n» o, p. g, r. jf- 1. u. x, y. ;j.
G ij
tf "-' ^ 0
îod C H
Autrement en changeant
les lettres^ & les fubfticuant
les unes aux autres; prenant,
par exemple , T/i pour Va y
ainfi;
<z» b* c. <^. e»f, g. A. LL m.
[ n. o. p» q, n Sé t,,u. x. y. (.
On prend dans Texemple
précédent Va poiir Vn , le b
pour To, & ainH de fuite* Et
par convierfion Vn pour Ta ,
Va pour ie 5 , &c.
On en voit qui ont pris les
caraâerés des planètes pour
indic^uer les fept jours de la
• femaine , par les noms qui
leur conviennent , & les ont
aufli appliqués aux fept opé-
rations de l'art Hermétique ;
favoir, à la dîflblution , pu-
tréfaâion, calcination, dif-
tiUation» coagulation ^ fubli-
mation ^ & nxarion. Ils ont
. donné aufli les douze con-
fonnes by c , d,fj gj lym,
, n , p y ry /, r , "aux douze
mois de L'année ^ aux douze
fignes, & aux douze régimes
de TArt. Et q\ x^ i, it, aux
> quatre élémehs^ aux quatre
• faifoRS^ aux quatre vents car-
• dtnaiix y aux quatre humeurs
du corps humain ; ils ont ré-
fervé Vh pour exprimer Tef-
prit univerfel du monde ,
parce que c'eft une lettre af-
' pirée , & que cet efprit du
; monde fe trouve dans Fair
olus particulièrement.
en
Quelques-uns ont écrit ik
rebours à la manière des Hé-
breux, ainfi:
Prenêi la madère que vous
fave[ ; faites-en le mercutc
félon Vart y & de ce mercure
vous fere[ Vauvrcm
Zenerp al ereitam euq fuou
^evacs ; fetiafne el erucrem
noies tra'l , te ed ec erucrem
fuou [erefervuce^L
Ceux qui ont voulu mieux
cacher la chofe« ont ajouté
une lettre inutile au com-
mencement, au miljieu , &
à la fin de chaque mot.
Exemple :
L'aioth dfs Philofophes eff
leur mercure.
MVa[othi adoesp uphi^
loqfophefa lefati pleruri
imeracuret.
Ces exemples doivent fuf-
fire pour montrer les divef-
fes façons d'écrire en ma-
nière cachée 5 mais ils ont
employé auffi des figures
fymboïiques & des hiéro-
glyphesr-f«r lefquels on ne
peut doqner aucune règle
certaine , parce que chaq-ize
Philofophe les a imaginés à
fafantaîfie> comme on peut
le voir dans les Figures de
Senior, d'Abraham Juif ^ de
Fiamel , de Majèr , de Bafiïe
Yalemini&detant d'autres.
c u
CUBIT. Terre ou foufre
touge des Sages.
CUCURBITE. Four,
oeau fecret des Pbilofopjies ;
quelquefois le vafe qui con*
ôent la matière du fourneau
fecrec, dans lequel fe cuit &
tt digère la matière de Fart
Hermétique.
CUIRE. Ceft laiffer agir
la matière unique dans fbn
unique vafe , par le feu phi-
lofopfaique, fans janaais y
toucher , jufqu'au point con-
nu des Sages; c'eft-à-dire
jufqu'à la perfeâion de cha-
que ppcration , ou difpofi^
tion , pour s'expliquer com*
me Morien.
CUIVRE ik LAITON ,
on LETON» Matière au
noir , qu'il faut blanchir.
CURCUM. Curcuma.
CURETES. Peuples dç
llfle de Candie , qu'on nom-
rooit autrefois rifle de Crète.
On a fouvem confondu les
Curetés avec lefs Coryban-
tes & les Daây les ; on les 9
aufli appelés Idéen^ » à caufe
du fameux mont Ida qui fe
trouve dans cette Ifle. Com-
me les Anciens entendoient
par les Curetés la même
chofe que par les Coryban-
tes, voyez l'afticlç de cçs
derniers, ,
CYANE; Nymphe de Si*
elle, fut changée en lafon-
taiqç dç cç nom par Plutoo,
C Y loï
parée qu^elle avoic misqueU
ques obftïicles à Tenléve*
ment de Proferpine. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq«
dévoilées, liv.4. ch. 3,
CYANÉES. Deux Ifle»
autrement appelées Sym-»
pîegadts , qui fe trouvent à
l'entrée du PonNEuxin. Les
Argonautes paiTerent entre
ces deux écueils, qui fe heur-
toient l'uiii contre l'autre , à
ce que dit la Fable. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq,
dévoilées , liv. a. ch. i.
CYBELE. Mère des
Dieux & àen Hommes. Hé-
fiode la fait fille du Ciel &
de la Terre , & femme dç
Saturne. Cette Déefle avoiç
[>lu6eurs noms; on l'aope*
oit Ops , Profirpinc^ Cens ,
IJisy Rhée, On la repréfen-
toit ayant une couronne fur
la tête, formée de plufieujrs
tours , & une clef à la main »
aflife dans un qhar traîné par
quatre lions. Voyez J/is,
Cires , Rhée , dans les Fables ^
Eeypt, & Grecques dévoie
1^5 , liv. I. ch. 4, liv. 4* ch«
a. &3. liv, 3. ch.4.
CYCIMA. lyrhargç.
CYCLOPES. Géans n^
du Ciel & de la Tçrre,;fe-
Jon Héfiodc ; de Neptune «
d'Arophitrite^fuivant Euri-
pide, l^es Poetçs nous Içs
ont repréfentés comme mi4
niilres ie Vulcain pou( 1«
fêrvicedé fa forge. ITî nV»
Voient qu'an ôiil rond au
snilieu du font.
• ApoHon , pour fe venger
de ce qu'ils avoient forgé les
foudres dont. Jupiter trappa
Sfcuiape y les tua à coups de
flcches , ce qui fut caufe que
Jupiter le bannit du CieJ.
Voyez les Fables Egypr.&
Grecques dans les chapitres
de Vulcain & à^Jpollon.
CYDAR. Etain, ou Ju-
piter.
CYGNE. Oifeau dont le
plumage eii d'une blancheur
cblouîîTante. 11 étoit confa-
€té à Venus & à Apollon.
Les Philofophé^ Herméti-
ques l'ont très-fouvent pris
pour le fymbole de leur ma«
tiere parvenue au blanc.
CYGNUS. La Fable fait
mention de plufieurs perfon-
nages de ce nom« l'un frère
ou proche parent de Phag-
ton , l'autre fils de Neptune ,
tous deux changés en cy-
gne^. Ce qui fignifiela même
chofe quant au fens hermé*
tique; puifque, comme fils
de Neptune , il eft forti de
l'eau mercnrielle , ou mer
philofophique ^ qui étant le
"l^^ihcipcde l'Apollon des Si-
fes, père de Phaëton, le frère
e celoi'-ci ne fauroit man^
quer d'être auiTi très^-proche
parent du pretriier. On les
die toos dçuxcbarigés ^n cy*
et
gnet) parce que tant dans la
première opération que dan»
la féconde, la matière doit
pafler du noir à la couleur
blanche. Dans la première
opération fe fait la métamor-^
phofe du fil^ de Neptune , Se
dans la féconde celle du freti»
dç Phaëton.
Il y a encore an troifieme
Cygnusy fils de Mars. Her-
cule tua celui«ci , & emmena
fon fils Hylas dans le temps
de rexpcdition pour la con^
quête de la toifon d'or. Tuer
ou fixer le volatil font une
même chofe dans le fens des
Philofophes. Ainfi changer
le fils de Neptune en cygne ^
ou tuer Cygnus, ne font
qu'une & même çbofe, par-
ce que la couleur blanche ne
fe manifefte que lorfque la
matière fe fixe dans la pre-
mière opération. Dans la fé-
conde, le îixQ qui avoit été
Tolatilifif par la diffolution &
la putrcfaâion , fe fixe une
féconde fois en parvenant au
blanc. Hercule emmené avec
lui Hylas dans la conquête
de la toifon d'or; cet IJylaç
cft l'enfant philofophique ,
dont Hercule prend foin juf*
qu'à la perfeâion de l'œu*-
vre , qui eft proprement la
conquête de la toifon d'or.
ÇYLLENE, Montagne
d'Àrcadie fur laquelle Maïa
mit Mercureau rapnde , à'm
C Y D A
il lut- nommé Cjllenien^
Voyez les Fables Egypt. &
dévoilées , 1. 3. ch. 14 6. U
CYNABAR. dna-
bre.
CYNOCEPHALE. Ef-
pece de iioge ayant là tété
de chien. Les Egyptiens ré-
?éroienc beaucoup ce monf-
tre, parce que le? Prêtres
leur faîfoient entendre que
c'étoit Ofiris ; pendant que
ces mêmes Prêtres ne re-
gardoient Ofiris que comme
le fymbole de la partie de
la matière du grand oeuvre
qu'ils appeloicnt le Mâle , le
Soufre , le Soleil , &c. Mais
ils n*en agîflbîent ainfi que
pour cacher au vulgaire les
myfteres dece prétendu Ofi-
ris , qui leur étoient confies
fous peine de la vie. Ceft ce
qui engagea Démocrirc Ab-
déritain de fe foire recevoir
au nombre de ces Prêtres ,
pour apprehdre les fecrets
de h vraie Chymie, cachas
foas les figures hiéroglyphi-
ques des Egyptiens. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées, liv. i. feS, 3. c. 7^
D,
DABAT. Ceft le gui
de chêne,
DABESTIS, Tortue.
DACTYLES. Peuples
qui babitoieût le Mont Ida.
A K, X0|
On ditqu*ils montrèrent lei:
premiers à mettre le feu en*
ufage pour les befoins 8c let
commodités de la vie, &-
que c'eft à eux à qui l'édu-^.
cation de Jupiter fut confiéel
On les appelloit auffi Cure-^
Us y & torybantfs. Voyer
le chapitre de Jupiter danr
fes Fables Egj^ptiennes Se
Grecques dévoilées.
D A E N 1 C K. Voyef
0UENEZ.
DAIB. Or pliilorophi-
que,
DAIMORGON, La plu-
part des Anciens donnoienc
ce nom à ce qulls appe-
bient le Génie de la Terre ,
ce que ce même nom figni-
fie ; mats les Pki'lofophès
Hermétiques Fentendoienc
du feu qui anime la Nature ;
& dans le particulier, cet es-
prit inné & vivifiant de la ~
terre des SageSy qui agit dans
tout le cours des op^ations
du grand oeuvre. Quelques-
uns Font nommé Dcmorgori.
Raymond Lui le a fait un
traité des opérations de la
pierre , qu*il â intitulé : De-
morgon» Ce traité eft en for*
me de dialogue^ ^ Dcmôr-
gon efl "un dçs interlocu*-
teurs.
DAMATAU. Gomme
des Philofbphes.
DANAÉ. ta Fable dit que
Jf ubiter voulant jôuirde i>4»
G \t • ' :
104 D A
n^c renfermée dans une tour,
s'y incroduific fous la forme
d'un'î pluie d'oi% Selon les
Hii-o'*>phe$Spagyriques, il
&ut expliquer cette fable des
opérations de la pierre Phi*
tofophaley La tour ou DaT
fiaë étoit renfermée , eft l'a^
thanqr ou four philofophi-
que fait en forme de tour ,
dans lequel o.i met ToBuf, &
dans cet œuf L mercure, re-
I^réfenté par Danaè , avec
cquel on tait la jonâion,
ou , comme iif difent , le ma-
riage du foufre repréfenté
par Jupiter. Voyez les Far
{)Ies Ëgypr. & Grecques,
liv. 3. ch. 14. $. 3.
DANAIDES, filles de
Danaiis , au nombte de cin-
quante, mariées aux cin^
quante fils .d'Egypte. Da-
naiis ayant appris de POra*
^le y qu'un de fes gendres le
JFeroit périr ^ il engagea fes
filles a tuer chacune fon
mari la première nutt de
leurs nqces. Hypermneftre
fut la feule qui épargna le
.lien nommé Lyncée , qui en
.#fFet tua dans la fiiite Da-
naiis , & s'empara de {^s
.^tatSf La Fable dit que pour
fmnition de leurs maricides ,
IS6 Danatdes furent con-
damnées par les Dieux à
. verfer de reau dans un vafe
percé, jufqu'à ce qu'il fût
plein, ypye? l'explication
» A
de tout cela dans les Fablet
Egypt. & Grecq. dévoil^ées.
' DANATI. Pqidç de Cr
grains.
DANAUS. VQyei Da-
ÎTAIDES.
DANIC ou DANICH^
Terme arabe que quelques
.Médecins & quelques Chy-
miftes ont employé pour
fignifier une demi^dragme \
Fernel'pour fix grains feule-
ment , Agrigola & d'autres
pour huit,
DANSIR. Sable.
DAPHNyEUS. Surnom
d'Apollon. V^ APOLLON.
PAPHNÉ, fille du fleu-
ve Pénée , en fuyant pour fe
fpuftraireauxpoqrfbitesd'A*
pollop , eut recours à fon per
re, qui la changea en laurier^
Voyez les Fables Ègypt. &
Grtcquesdléypilées, )iv. 3,
chap. Il*
' P A R A U. Gomme des
Phiiofophes.
DARDANIE. Premier
nom. de la /ille de Troye ,
qui lui fut c}onné de ^n fon-
dateur*
* DARD ANUS, fils de
Jupiter & d'Eleâre, ayant
' mis à mort fon firere Jafius ,
s'enfuit en Samothraçe, &
de- là en Phrygie, oîi il bâtit
1^ vjlle de Dardanie. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq^
dévoilées, liy.é.çbap. I.&;
fuiy. ^ ' ' '
D A D E
DATEL oa TATEL.
Stramonium , ouMorelte fu-
rieufe.
DAVERIDON. Huile
d'afpic,
DAVITT. Poids de fuc
grains d*orge.
DAURA. Quelqnes-uns
ont employé ce terme arabe
pour fignifier l'ellébore ,
d'autres For en feuilles. Rul"
lûîid & PlanifcampL
DEAB, Or vulgaire chez
les Chymiftes, & or philo-*
fophiquCj, qu^nd il s'agit de
fcience Hermétique.
DÉALBATlON.Terr
me de fcience Hermétique.
Cuire la matière jufqu'à ce
qu'elle ait perdiifa noirceur^
& qu'elle loit devenue blan-?
che comme la neige. On
l'appelle autrement lotion
ou lavement; & c'eft dans
ce feps que les Philofophes
difent, lavez le laiton juiqu^à
ce que voqs lui ayez ôté
toute fon obfcurité.
DEBESSIS. Tortue.
DÉCEMBRE. Magiftere
aunoir , ou tempsde la putré-
faâion de la roatiefe, ainfi
nommé de ce que les Phi-
lofophes donnent le nom
tfHivet à cette opération,
& que le mois de Décembre
eft le commencement de la
faifon oh la Nature parole
oifive, engourdie & endor-
inie. Quand iU difent i>e-
cemire £, ce terme fignifiç
le magiftere au blanc , parce
que la neige combe au moii
de Décem^e, & que fa ma«
tiere au blanc eft comme de
la neige; les Adeptes l'ont
même quelquefois appelée
de ce nom,
DÉCEPTE , DÉCEP-
TION. Vieux mots que l'on
trouve affez fouvent dans
Bernard Trevifan & dans
Flamel y pour fignifier trom-
perie des Souffleurs , des
Charlatans.
DÉCEVEURS. Trom-
peurs, afironteurs. Ce terme
eft gaulois , & fa trouve fou^
vent dans les Auteurs que
j'ai cités dans Tanicle précé**
<lent.
DÉCOCTION, en ter-»
mes de Chymie Herméti-*
que , fignifie l'aâion de di-
gérer^ circuler la matière
dans le vafe , fans addition
d'aucune chofe étrangère*
F'oyei Cuire.
DÉCUIRE , fignifie faire
rétrograder une chofe cuite
du degré de cuiflbn qu'on
lui avoit donné 5 mais en ter-
mes de Chymie Herméti-
que, quelques Philofophes
l'ont employé pour fignifier
la digeftion , la cuiflbn de la
matière des Sages, Voyei
Cuire.
DÉCOMPOSITION.
Séparatiori des parties d'ua
mixte pott^en découvririez
principes j c'eft pràpremenc
r^nalyfe. MaiSv en f^ic de
Philofophie Hermétique^ il
ne (igniiîe autre choîe que
h rédudion du corps de Tor
des Sages à fa première ma-
tière, ce qui fe f^it par la dif-
folution au moyen du mer-
cure âçs Philofophes. .
DÉDALE, le plus fa-
Vant Arcifte de la Grèce , hr-^
bile Architeâe, ingénieux
Sculpteur, écoir filsd'Hyme-
tion , petit-fils d'Fupoleme,
Dédale fît le célèbre laby-
ànthe de Crète , dans lequel
il fut renfermé avec Ton fils
Icare «& duquel ils fe fau-
yerem au moyen des ailes
qu'ils fe fabriquèrent. Voyez^
les Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées, liv. 3. c. 14. $. j.
D££B. Pierre au roiige.
DÉFAILLANCE ». De-
liquiitm, en termes de Chy-
iiiie,eft une réfolutiori en
liqueurs d*uQ corps fec &
coagulé. Les corps qui par-
ticipent du fel font les (euls
qui tombent en défailUnce.
Il y a trois fortes de défaiU
lancts. L'uiie appelée dif-
€efifion froide ^ qui fe fait en
eypofant dans une cave , ou
mtre lieu humide & frais,
xm corps coagulé. ou caici-
véy fur un marbre, une table
de pierre ou de verre, ou
dnfis une abauiTe d'Hippor
DE
crate. Ce corps s'y réfbut en
liqueurs y & tombe dans le
récipient mis au-defTouSi
La féconde eft la défait-^
lance vaporeufe ; elle fe fait
à Pair ouvert, qu'on appelle
fub dio.
La troificme eft celle qae
Rulland appelle Deliquium
embapticum y défaillance par
immcrfion* Elle fe fait de
deux manières :1a première ,
en mettant le corps qu'on
veut faire réfoudre en eau ^
dans un vafe à travers les
pores duquel l'eau dans la-
qiielle il eft plongé ne puifle
paflèr, ou. dans une veflie »
Ou dans un vafe de cire, afin
que Teau du bain puiife pé*«
nétrer & fuinter.
Si la liqueur dans laquelle
on plonge ces fortes de va-
fes eft chaude , c*efl ce qu'on
appelle défaillance au haiii'^
marie, Lorfque la défaillance
fe fait dans l eau froide, elle
retient te nom de deliquium ^
ou défaillance.
La féconde manière fe fait
aiiffi par immeffion , mais le
corps mis feulement dans un
fachet de toile, ou plongé à
nud dans quelque liqueur
pour l'y latfTer réfoudre i
comme l'on fait aux gom-
mes, aux fucs coagulés , an
fucre,&c. Dans ce dernier
cas particulièrement , il faut
choifir pour fçn opération
De
te Kqoenrs par le moyen
derqueiles on fait la défail-
lance , qui puiflèrit être aift-
rocHt répartes du corps dit
fcut , en cas qu'on veuille
î'avotr* tel ; parce que la li-
queur dîflbivante & le corps
dilTout ont quelquefois des
qualités contraires.
DEGEGI. Pouîe, ou
chaleur de la poule qui cou-
ve , c'eft-à-dire , la chaleur
naturelle à la chofe^ Aînfi
quand les Philofophes re-
commandent de donner au
régime du feu de l'œuvre le
degré de la chaleur d'une
poule qui couve ; ce n'efl: pas
de faife un feu artîikiel au
degré de cette chaleur d'une
poule » mais de laifler agir la
nature avec le feu inné &
implanté dans la matière , ■
feu naturel pour le minéral ,
comme celui de lapoule l'eft
pour TaniinaK
DEGRÉS DE FEU.
F. INSPISSATION.
DEHAB, DEHEB &
DEHEHEB. Or des Philo-
fophes.
DEHENESang,
DEHENES. Attramenr,
DEHENJEZ. Vitriol Ro-
main. On Ta auffi appelé
Dtcenec.
DEHIM, PEKIN &
DE M. Sang humain.
DEJAKÎRE, fiîle d'(E-
»ée,Rol d'Etoîic, fut pour-
D 1 10!^
fuivie en mariagls par !•
fleuve Acheloiis : Hercule
en étant aufli devenu amou-
reux , combattit pour l'avoir
contre i^che1ous, & Payant
vaincu, il s'empara de Dé-
janire. Dans le temps qu'il
i'emmenoir , il rrouva fur fon
chemin un fleuve large 8c
profond qu'il lui falloit tra-
verfer : ne pouvant le faire »
il confia Dcjanire au Cen«
tsiure NefTus pour la paiïer à
l'autre bord. Neflus le fît , &
l'ayant trunfportée de Tau^
tre côc^, il voulut lui faire
violence. Hercule s*en étant
apperçu , décocha une flèche
à NefTus» qui en mourut.
Pour fe venger d'Hercule, lé
Centaure dévêtit fa rob«
toute enfsnglantée, la donna
à Déjanire « en la priant de
la remettre à Hercule ^ & de
l'engager à la vêtir. Hercule,
pour complaire \ D^anire ,
la reçu.:, s'en vêtit, fut fur-
pris d'une fureur qui tenoit
de la rage, conftruifit un bû^
cher & 5'y brûla , d'où il fut
tranfporté au Ciel , & mis an
rang des Dieux. Cette fiable
exp'iquée par les Alchymîf-
tes, eft le fymbole de la dei>
ni ère opî^ration du grand œu*
vre, c'eflr^à-dire, de la per-
feftion de la pîerref Déjanir^
fignifi2 la nature métalli-
que , le Centaure, la matière
purifiée dçY^nue terre feuih
to8 D E
Ue , oa au blanc, & Hercule
le mercure philofopbique.
Lorfque la matière eft par^
venue au blanc, & qu'elle a
pafTé par toutes les couleurs ^
elle n'a plus que le rouge y
ou la couleur de fang à. pren-
dre , qui eft celle de ù per-
feûion. Lorfqu'elle eft dans
fon étar de blancheur, fi on
l'enivre dç l'eau mercurielle ,
& que Ton augmente le de^
grc du feu , comme celui de
^ h canicule , Hercule alors,
ou le mercure, prend le vê-
tement du Centaure teint de
fang , c'cft-à-dire la couleur
rouge , qui eft celle d*un
homme en fureur , & fe vi-
trifie , qui eft le dernier de-^
gré de perfeâion,
DEIDAMIE , fille
de Lycomede , chez lequel
Achille fe cacha déguifé en
femme, pour ne pas aller au
fiege de Troye. Achille de-»
vint amoureux de Déïdamie ,
obtint fes bonnes grâces , &
en eut Pyrrhus. Voyez ce
que fignifie cette fiélîon dans
les Fables Egypt, iç Greçq.
dévoilées , liv. 6»
DEIPHOBÉ, fille de
Glauque, autrement nom-
mée Sibylle de Cumts, Ce
iutetle que la Fable fuppofe
«voir conduit Enée dans fa
defcente aux Enfers. Voyez
è la fin du 6^ liv. des Fables
Çgypt, & Greçq, dévoilées.
DE
DELEGI-AZFUR, Mw
rabolans.
DÉLIER tE CORPS .
en termes de fcience Her-
métique , c'eft tirer Je mer-
cure de fa minière , où il ef(
retenu comme par à^s liens
formés par les parties hété-
rogènes avec lefquelles il efl;
mêlé. Il fe dit aulfi de la pu-
tréfaâipn de la matière aprèsi
fa diflbiution. V. Ouvrir.
DÉLUGE. Les Philofo-
phes entendent par ce terme
la diftillation de leur matiè-
re , qui , après être montée
en forme de vapeurs au hauc
du vafe , retombe fur la terre
comme une pluiequi i'tnonde
toute entière, '
DEM. Sang humain.
DEMQGORGO N.
Vayei Daimorgon.
DENEQUAT. Borax.
DENOQUOR. Borax;
DENSIR. Sable.
DENTS DU SER-
PENT. La Fatle dn
que Cadmus fema dans le
champ de Mars les dents
du Dragon qui avoir dévora
fes compagnons. Philalethe
recommande à TArtifte de
s'inftruire de ce que c'eft que
ces dçnts ^ Iqs compagnons
de Cadmus. Quelques-uns
expliquent cette aôion de
Cadmus de la première pré-
paration de la matière desi
Sages, & Flamçl ea fai^
Tappliciation à la féconde,
c'eft-à-dire à ce qui fe pafTe
dans le vafe après la purré-
Eidion. Celui qui lave, ou
plutôt ces lavemens , qu'il
faut continuer avec l'aurre
moitié , ce font , dit Flamel,
les dents de ce Serpent que
le fage Opérateur femera
dans la même terre, d'où
naîtront des Soldats qui s'en-
tretueront eux-mêmes. Ce
font donc les imbibitions du
mercure.
DÉNUDATION. Putrif-
fadion de la matière , & fa
difiblution. De-là , dit Fla-
mel » font forties tant d'allé-
gories fur les morts , les fé-
pulcres , les tombes. Les
autres l'ont nqmmée calci-
nation , dénudatiqn , fépara^
don, trituration . ajfation.
Dénudatiqn Philo»
SOPHIQUE. Les Chymiftes
Hermétiques ont employé
ce terme, pour dire la puri-
fication de feur matière ; c'eft
dans ce fens qu'ils ont dit i
Oh ! qu^keureuStcft celui qui a
pu voir la Diane toute nue ;
c'eft-à-dire leur matière pu-
rifiée de toutes hétérogénéi-
tés : ou leur matière dans le
règne de la Lune , c'eft-à-
dire, au parfait blanc. Flam.
DENYS. V. Bacchus.
DÉPOSER , en termes
de Cljïymîe , (îgnifie une H-
«lueurempreimedequelques
b É . 'Ï6q
"parties hétérogènes , cjui s'efi
féparent & fe précipitent au
fond du vafe dans lequel eft
renfermée la liqueur. On dit
celte liqueur dépofe y pour,
dire que ce qu'on y avoit
mélangé fe précipite en for^
me de fédiment. Les eaux
minérales dépofent-^ les fi-
"rops mal cuits dépofent le
fucre , &c.
• DÉPOUILLER. Purifier
la matière, féparer le pur
d'avec l'impur. Il faut faire
boire à outrance le vieux
Dragon par le nombre ma-
gique de trois fois feot. Il dé*
pouillera pour lors fes vieil-
les écailles qui Je couvrent^
& il quittera cette lepre qui
l'inféae , comme Naamm fe
lava fept fois dans les eaux
du Jourdair. D'EJpagnft.
DERAUT. Urine.
D^RQUET. Voyef
Vernis.
D ERS ES. Les Alchjf-
miftes entendent par ce ter-
me les vapeurs terrcftres qui
forment la fève, d'où naifleht
tous les végétaux, Rulland,
DESCENSION. Djftiîler
par defcenfion , c'eft pro-
premen! la filtration de« li-
queurs ; mais en terme» de
icience Hermétique, c'eft la
circulation de la matière,
DESENl. Mirabolans,
-^ DESSECHER. Cuire U
matière, la fixer pair to cir«*
culaâon , jtifqu'à la perfec*
tion du foufre & de la pi rre.
DESSICATION, Coagu-
lation ou fixation de l'humi-
dité mercnrielle.
DESSOUS. Mettre def-^
Jous ce qui eft deflus , âc
defliis ce qui eft dejfous , c*eft
fpiritualifer les corps & cor-
porifier les efprits ; c*eft4-
dire » en termes de Chymie
Hermétique, fixer le volatil ,
'& volatilifer le fixe. Ce qu'on
appelle aufll la Converjion
des étémens. Voye[ CON-
VERTIR.
Les Philofophcs difcnt auflî
^ que ce qui efi dejfous efifem,"
blable à ce qui eft dejfus »
pour fignifier que la partie
volatile de la matière eft de
^même nature que la fixe;
"qu'au commencement tout
eu venu d'une feule & aiy-
que matière ; & que tout ,
c*eft-à-dire le volatil & le
. fixe , retourneront à un j &
ne feront plus qu'un corps.
DESTRUCTION , en
. termes de fcience Herméti-
que, fignifie la dilTolution
, radicale des cof ps dans le
mercttré philofophal; ou la
^ réduâion des métaux à leur
première matière, qui eft le
. mercure des Sages.
Destruction fignîfie
fiufli la noirceur , la putré-
•faâion de la matière.
DÉTQNATION. Efpe-
Dlî DI
ce de bruit ou de fifHetncfHJ
qui fe fait quand lesparries
volatiles de quelques mé-
lanses fortent avec impéruo-^
Cte , ou font fixées par l'aide
d'un feu vif. Ce fifflcm rir
arrive, fuivant les Pbitofo—
phes , dans le moment de îa
projeâion fur le mercure.
DEUE. Matière due , re-
quife & véritable. Trévifan
dit qu'il travailla quarante
ans fur diverfes matières^
qu'il nomm^, & qu*il ne put
réuflîr, parce qu'if n'opér oit
pas fur Ja matière duc»
DEVERIDEN. Huile de
nard ou de lavande.
DIACELTATESSON.
Spécifique pour les fièvres ,
invente par Paracelfe.
DIADÈME. Couleur
rouge qui furvient à la ma-
tière dé la pierre » à la fin de
chaque difpofition ou opé-
ration. Ne niéprifez pas la
cendre, car le diadème de
notre Roi y eft caché. Mo^
. rien*
DIAMANT. Pierre par-
venue au blanc.
DIAMASCIEN. Fleurs
de cuivre. .
DIAMETRE SPAGY-
RIQUE. Equilibre op tem-
λérament des élémens dans
a pierre.
DIANE , fille de Jupiter
& de Latbne , & fœur d'A-
pollon , naquit dans Tifla de
^ T> I
Dâos , & <)iioîque fœar fd-*
melled'Apôîlon, elle fervit
de Sage - femme à Latone
pour qu^elle mit fon frère au
monde* Elie fe plaignôic beau-
coup à la chaiîe, où elie fe
faifoit accompagner par plu-
fieurs Nymphes. Un jour
qu'elle fe bàignoit avec el-
les, AÔéon l'ayant vue nue
dans fetain, cette Déeflè,
pour le punir de la témérité
avec laquelle il- s'en étoit ap-
proché, le Changea en cerf.
Alors fes chiens qui le mé-
connurent, fe- jetèrent fur
lui & le dévorèrent. Diane
devînt enfin amoureufe du
Berger Endynuon , 9c alloic
fouvent lui rendre vifite ,
malgré le projet qu'elle avoit
formé de conferver toujours
fa virginité. On la repréfen-
toit avec un arc & un car*
qubis plein de flèches; quel-
quefois avec une torche al-
lumée , montée fur un char
tiré par ées biches , ou par
un cerf & un taureau.
Les Anciens luidonnoient
particiilierehient trois noms^
au ciel , ils rappeloient £u-
êine , en terre Diane ^ ScPro^
ferpinc aux ènfeifs;
Diane eft proprement la
matière au blanc, couleur
qui paroît dans i'ceuvre avant
la rouge appelée Apollon*
Alors c'eft Diane toute nue.
Quand les Phiiôfopb6s lut
DI Xîl
donnent le nom de Lune^iit
entendent leur eau .mercu-
rielle. D'Ëfpagnet dk que
Tenfeigne de Diane eft la
feule capable d'adoucir la
férocité du Dragon pbilofo'»
phique. Philalethe appelle
cette enfeigne de Diane > ou
la couleur blanche, les Ce-
lombes de Diane. Voyez une
plus ample explication dans
les Fables Ëgypt. & Greeq.
dévoileesyliv.3. ch. 13.
DIAPENSIA. Plante
connue fous les noms.de
Pied-de-lion & Alkimilla.
DIATESSADELïaN.
Précipité du mercure*
DICALËGI. Etaifi» ou
Jupiter des Phibfophes..
DICTÉ. Antre où naquit
Jupiter* Ceft le vafe philo»
phique.
DIEUX. Nombre d'Au-
teurs ont fupporé que Jes
Dieux du P^ganifme avoient
été des hommes que leurs
belles aâions , & les fervices
qu'ils avoient rendus- à l'hu-
manité , avoient fait déifier ;
mais quand on remonte à
l'origine des premiers Dieux
connus du Paganifme, on
voit clairement , quand on
n'eft pas aveuglé par le pré-
jugé, quHIsprirent natflànce
chez les Egyptiens. Héro*
dote nous Paifure en plus
d\]n endroit de (on Hifioire.
Piiilott de Biblos , traduâeur
îii D I
de Sahchoniaton y femBIe
donner à entendre que ces
Dieux , pour là pluparr y
«voient été des hommes tels
qa'Ofiris y Ifis , Horus ; mais
quand on Pexamine de près ,
on voit bientôt qu'il penfoit
(Comme Hermès dans fon
jifckpius y c*eft-à*dtre , que
ces Dieux n^'avoieht pas été
hommes, mais fabriqués par
des hommes. L'idôlatrie a
fait naître tous Tes Dieux du
mariage prétendu de la Ter-
re & du Ciel , & puis de
Vuicain & Mercure ; ce qui
9 fait dire aux Âlchymiftes
que toute la Fable n'efi qtl^u-
ne allégorie des opérations
de la pierre philofophate »
parce que Mercure & le Feu
repréfenté par Vuicain , font
les principes de tout ^ l'un
adit & l'autre padif* Les
Egyptiens n'ehtendoient au-
tre chofe par Ifis & Ofiris y
comme on peut le voir dans
leurs lieux , & c'eft des £gy p*
tiens que les autres Nations
ont tiré leur cultes il n'y a
eu que les noms de changés.
Les principaux , au nombre
de douze, étoient fix I>ieux
& fix D^iTes; favoir^ Ju-
piter y Neptune , Mars , Mer-
cure y yutcain & Apollon r
Ittfton, Vefl^, Cérès^ Vé*
nus y Diane & Minerve^
L'biftoire^ de chacun piife à
parc, & relativement m^ldiie
Puneà hratre , n'eft înveftré^
qtie pour cacher au vulgaire^
les myfteres de la vraie Chy-
mie^ de même que les tra«
vauxd*Hercule, la conquête
de la Toifon d'or j le jardin
des Hefpérides y le fiege de
Troyei les voyages d'Oli—
ris y de Dionyuus ou Bac*
thviSy rhiftoire de Cadmus ^
celle de Théfée , d'Amphy-
trion^ en un mot, tout ce
Ju'Orphée y Homère y Hé-
ode , Hérodote , Virgile &
les autres nous ont iaiffé fur
les Dieux, les demi-Dieux
& les Héros y les Métamor-
phofes d'Ovide même bien
entendues^ conduifent au
même but. On peut en )u^
ger par jes écrits des Philo-
fophes Spagyriques j qui ont
employé • très - fouvent ces
fables pour rendre obfcurs
leurs écrite y Comme avoient
fait les AncjienSé Voyez mqn
Traité dés Fables Egypt. &
. Grecques dévoilées.
DiGEtSTION. Àaion
par Uquèiie carnet un corps
liquide avec un fluide pour .
en faire le mélange en touÉ
ou en parties , pour en çx-
traire ia teinture , pour les
difpofer à la diiTolution , if la
putiéfaâiop , pour les faire
circuler.^ & par ce moyen
volatiiifeir le fixe $ & fixer le
volatil i au moyen d'une cha-
leur convenable. . Frefque
toutes
lit
toutes les opératioiis dti
gcacd oeuvre le réduifentà
la digeftion , que les Pbilo-
fophes ont appelée de di-
vers noms, fiiivant ce qu'ils
ont remarqué qui fe pafTôit
dans le vafe pendant tout
le cours de l'œuvre; Ainfi
quand ils ufen^ des termes
de diftillationi fublîmation,
iinbibitîons > cératîon, inf-
pilTatton» defcenfion, cuif-
fon y folutiôn , coagulation ]
&c. 41s n'entetident autre
thofe qu'une & même opé-
ration , ou la digeftion répé-
tée dans les médecines du
premier , dû fécond ëc du
troifieme ordre;
DIKALEGI* Etain philo*
fophique.
DIMENSION. Les
Adeptes difent que leur
pierre a les trois dimenfîons
des autres corps ; favoir , la
hauteur^ la largeur & la pro-
fondeur. Voyci-en l'expli-
cation-dans leurs articles,
DIOMEDEi Roi de
Thrace , félon la Fable , écoît
fi cruel , qu'il faifoit dévorer
par fes chevaux les étrangers
qui venoient chez lui. Her ^
cnle y fut , s'en faifit, & te fit
manger lui-même par fes
propres chevaux. Le6 Philo-
fophes Hermétiques difent
que Diodeme repréfelite le
mercure pMIofophique , donc
les e^its corrdSfs , fignifiés
D I ,. 113
par \H chevaux , diilblvent
& mettent, pour ainfi dire »
à mort les métaux avec lef«
quels oh amalgame ce mer-
cure; & qu'Hercule, qiii eft
le fymbole dû foufre fixant
& coagulant, donne le mer^
curé philofophique à dévorer
i (es efprits dans l'otuf phi-
lofophique. Fàbri. Mais il
me fembte qu'Hercule feroic
plutôt le fymbole de l'Ar-
tifte qui travaille fur ce mer-
cure philofophique. Selon ce
dernier fens , on peut expli-
quer les hôtes & les étran-
gers qui vont voir Diomede ^
par cette troupe de mauvais
Alchyit)iftes qui travaillent
fur le mercure , repréfenté
par Diomede , & qu'il fait dé-
vorer par {es chevaux,- c'eft-
à-dire , par fes efprits volatils
qu'ils cherehent à fixer, &
qui fe ruinent dans la pour-
luitô de ce deffein ; & fe trou-
vent comme dévorés. Il n'en
eft t^as de même d'un vrai
Philofophe repréfenté par
Hercule, il dompte' lé mer-
cote &: le donne à dévoref
à fes propres chevaux j Se en
fait (ortir un nouveau Roi »
ou la pierre de projeâion ^
qui eft le vrai or , & qui atk
lieu de tyrannifer fes hôtes,
4es reçoit fi bien , qu'il en fait
des Rots femblables à lui.
r II y avoit nn autre Dio*
md€y fA$ de Tvdée k dû-
JrI4 ^ i
ï>âphHe^ qui fut ub d^spUu
célèbres 4e$ Héros qm (#
trouvicr^t dans Vzrmie d£«
Cf ecs an pir^ttodu iliege de
Trpye* Vpyei: les Fables
Sgypt* & Grepq. dévoilées^
liy. 5*cb. II. &livié.
PIQNYSIAQUES. Fè-
tgs célâ^rées eo l*bonnei^r de
lîacçb^s. Voyez l0 4* Une
4^ Fables d^oilées.
DIONYSIUS ou PIO-
NTSUS. ,Voyêi BACcnvs.
. PIRCE , femme de Ly*
f U9^ e](erçs^ de grandes crtian-
t4« envers Aiiciope,prefnîçrfi
femp^ de <:e l.y<;u8 , qui la
f^dja &1a chaifa pour Dk-
ce. Les enfans d-Afitippe»
jietbès & Ampbum , veoffs*
cent les iafulfes faites à le»r
mère» en arta^hant Pkcé \
I4 qppjii^ d*MA t^wreau in?.
4ptnp(f , q^ii ta «)U jen pîe.T
cei. ^esDiefix, par^oRiml-r
Dira^aii, la dpMgerest en
^mtaÎ9e« Voyez lies Fables
jyimmTlQ^. Corn-
p^f4 pbîMofMqne , app^i^
Îir Meri#n éUfpoJmon , p^r
réfif^ ^o^V-* PU prôpùrn
po^ f 8( f^P d*auKes çompoT
Jitwtt. Ç'eft le m^)«^p des
frois prifiscipes combioés pb^f-
jofef^î^ueisent. Bhilaletbe
lUas fpn yade m^eum 9 dil
qu'il faiir prendre^ une parw
du corps rouée ou blanc»
^r&nf la /on&oo de^k}
D i
4mx 00 trcds parles de 1-ar^
fènlc f qui fait Toffice de lu
femelle ) te quatre parties oa
plus » jufqu'a doutu g de resci
de la mer des Sages* Que !•
tout étant bien mllé, on le
mettra dans le vafe , lequel
ayant été bien fceUé, on \m
mettra dans Tathanor , & oa
lui donnera le r^ime re^
quis.
DISQUE DV SOLEIL,
(.es Chymiftes Hermétiques
ont quelquefois don^e ca
nom à leur mercure toMé
avec Tor pbilofopbiqpe*^
PiSSGLVANT. Les
Pbilofopfaes Hermétique^
donnent à leur - mercure lo
nom de diffi>iifan$ umverjklj
que Van-Helmont fc Par»?^
selie Ant doniié ji leur al"
ka^* L'Anei^yme , cpomi
^Ms le nom i^ f^m^pmf
ditqiiel'stk^iMKpfttl4etîr#r^
& £e tjred(s la même mkiieni
qne le merfure des Saçes «
mais par des manipalatiooe
di^éreikt^s , ic qu'ils .<ttflè*
fent ^ ce 1^ Taljtaeft ne
(e m£le jamais srec les corpe
Qu'il àkSoG^y^vA lieu que if
mercure s-v mAleiî imime-
mesit , qu'il ne petut plus eu
être fi^aré par aucun arti«
fice. Ce 4^»ier Auteur e^
ÛRgulieriMiienit^mépar les
Alct^mftfs $ fes ouvragée
en AQmhre de qmtee f e iroù-
ivins ^s ie iÛQond tRpbuM
Di pt ni
#e la SiiUiothçquc de Çhjfmif 4it^im de^ corpf en Uvi
sttr^ufi de Min f^pu première Qiatiéce \ cVfi^àr
DJtsÇQLÛTION. riire,rorjk»VgeBt4e^Pbî-
f^ jBbllpfçpfies Çhyiaiqu^ lpfpph(|$ en Ifur mercure»
pVi|;çn^pf pj^ Mf iif tptr duquel ils sivoknc ét# fort»
nie 1^ fidn^ioA Apiplj^ d'u§ jnsjés. Oiflbudre #{: coaguler
^PFPf <^iiir en liqiii4^ ; OkW deuxoatroi^fojifQiit touMi
f^ (e4i?âi|9n d'un cqpfs eo jéç opër^tîoqf de Tirr dè^
ïla prétnierê matière j c'e/tr Sages , qu PrA(re$ dà TS-
|irdire,Mforpqpcîpeçéi^- «ÏP^i?*
incnt& , & noi) p^ ^lém^e?- OISTILÏ- AT JQN ( U )
fa|c€(| car îl|s |)>fir jamais .eft |^ cip;(|u|eme degré pour
prétendu' rédi^ire V<ff » paf f^rv^m ^ la trapfmilUÛoa
^^lempte) Qn^or^ «s^i ? terre d^ çhpfes n^tgrelles. PJu-
^ feu. g)gif ep f^rPHrP» fiewrs Chymifies compreor
fompgf4 ^ Ces gu^rp ^ n«iit foqs |j9 terme dy4i0U^
'"^'^^9 <i{i|»9»'^^ . j^i^'ipie^ /<iii>a, l'afceufiop^Ucohfib-
plus d^ r^^q ^ A» ^« rorfp k»H<>n , TaMutiop , I9 fi;iftf
:fl^f (^>^ f4e^X:^0fff«, çomr tion^ rimbibitiop. Ceti#
ine tour le regpe ipîpér?!* .çp^rati^n fubtilife tQMte) les
Ils di(iiag^ep|t plufufin eaux 4: le.3 hyiles* Oo tiner
éligoUiûon$ d^f )*(gp^r«tiqp {i^r Tpp moyieD Fe9ja de^ tt«
<le 1^ pierrf phi.loK»pbale ; queurs ta ItiuUe dei corpe
rûne îmmr&îte » i& r^ijtre ^$s;
J!W&iJ«slaiWeiïWHrf?fiftcellf U 4îfiilktioa fixe hetq-
JH!Ff«S?«)f^?^W'^f» pror ^ r^iîi^^^p ftprèi w cohpbar
prement dite , ne fp |ip^c q^ip pon 4|s li^^«irs,fur Jqj» fectf .
jripn$|etem^:quej|iipai|ere .Tog« les minéraux aqueiut
-f # .?f» WW .nf«r» 1r<w jegr fe ^xen t pa/ ce moyen. Bile
jfçwef , fJMwtTÎfs *, CPPfiite Changie I9 narure & les pm-
Àm^ la dMrpliitî<H^.4c le CQ{|^ prUtéf des chore9, d'ameree
gul^cipn r^i|(r^ef pkifd'iifHe elle 1^;^ r^ivj dooce&, & d»
fois. doufi^F ernerey ; cela n*arci«e
PJSS0D{>BE. Ré4uirp oip^Ad^i^t p^s roti jours,
un corps jrqlid/e m fP^tie^ Pi^TxuatioKj en tes-
liquidip. Qj9 apppllê auui mi^s d^ FivJofophie chvmi-
cette opëratipp , déçomp^^r W^yWfe dit qu^ par nmi*
lûm; & eo tçrni^^ propres IstAd^ as^c U djJiiUatwa des
de fçknçp (iera^i^ûqpe., /|- fi^RsîAei wlgi «es. Le vo-
Ii6 D ï
hti! de leur matière emporte
& fait monter avec lui le
iixe y ce dernier à fon tour
fait defcendre le volatil ; .&
cette circulation g qui fe fait
dans le vafe fcellé herméti-
quement , eft proprement la
'diftiîlation philojbpkique y à
laquelle ils donnent aulli les
noms de convtrfion des éli'^
mens , circulation , cohoba*
tiori , afcenjîon , defccnjîon ,
fublimation , &r. qui ne font
qu'une & même opération
dans le même vaifleau » fans
qu^on'le remue aucunement»
depuis que la jondien & le
mélange de l'or a été fait
avec le mercure préparc.
Distillation des Sa-
GBSk Ce n*eft autre chpfe
-que ta circulation de la ma«
itiere appelée Rehis.
DISTILLER EN MOMI-
-TANT. Ceft faire monter
•.lés vapeurs des matières an
chapiteau qui couvre là ca-
curbite^ au moyen du feu
adminiftré deffous l'âlambic.
Difiiller en ddfcendttnt^c^e fi
mettre le feu au-deflus delà
matière; il réchaufFe^ raré-
fie les. vapeurs, qui trouvant
moins de réiiftancé dj»is le
bas j s'y portent & tombent
dans les vdfes placés def-
fous. On appelle cette opé-
ratfon Diftdlation contre na-
ture. Géber, dans fon Traité
des Fourneaux ^ donne la' fi^
D I DO
gurc d'Un alambic pbur dit-
tiller en defcendant*, mais
quand il s'agit de fcience
Hermétique, les termes de
difii^fr en montant ou en
defcendant ne doivent* s'en-
tendre que de la circulation
des matières dans le vafe
fcellé.
DITALEM: Jupiter des
Fhilofophesé
DIVISER. Vopl CuiRÉ
LA MATIERE.
DIVISION* Lorfque les
cPhilofophes difent divrfer ^
partager en deux du plu-<-
fieurs parties, il île faut pas
Jes entendre d^nne divinoA
ou fépâràtion faite avec la
main , mais de celle qui (b
fait dans le vafe , par râide
du feu. Ceft la putréftôiori*
. DO AL. Ôr hermétique.:
DOLBT. Vitriol rouge ,
ou dokotar. BMlland, Où
plutôt lâ'^piette' au ronge ,
qui eft le coleotar dès Phi«*
lofophèsi'
DON CÉLESTE,
Terme de fdençe Herméti-
que. Ç*<^ la matière du ma-
giftet^ l que Morien appelle
le don de Dieu yle fecret des
fecrets du Tout - puijfant ,
qu'il a révélé i Tes faints Pro-
phètes, dont il a mis les âmes
dans! fon Furàdis. Entrer,
du Roi Calid.
DONNER un feu doux ;
c*eft-*à-dire» adminiftrer^
DO DR
&ire un feu doux & lent;
Donner à boire eft la même
chofe .que digérer , faire cir-
culer lajnatierç dans le vafe »
de manière qu'après s'ècre
élevée en vapeurs, elle re-
tombe fur la terre qui eft au
fond du vaifleau , pour l*a-
breuver. V. Inspirer.
DORIPE. Nymphe qui
eut cominerce avec Anyé y
lils de Staphyle. Trois en-
fans en vinrent, (Eno, Sper«
ixio & Elaïs. Voyez lesFa^
blés Egypt. & Grecques dé»
voilées, liv. 3, ch. 14. $. a, .
DOUBLE. {Mercure)
C'eft le Rebis« ou1e mercure
des Sa^es « animé par Tor des
Pbilofophes.
DOUCEUR DE SA-
TURNE. Ceft la cérufe ,
félon quelques-uns ;^ &. le
fel de Saturne-4 fuivant d'au-
très.
DOVERTALLUM , ou
DIVKRTALIUM, ou DI-
VERTALLUM^ Généra-
tions des mixtes par la com«
binai(bn des parties des élé-
mens.
DRACONITES. Pierre
qtie tes Anciens difoient être
formée dans la tète des dra-
gons ^ d'où on ne pouvoit
ravoir qu*en lieur coupant la
tète pendant qu'on les fur^
prenoit endormis. Elle eft,
félon Rulland & Albert, de
foulçi^r hlafic^iei^ellQ çliaiTç
D R 117
tout veAin , & guérit toutes
morfures de bètes vcnimeu-*
fes. Quelques-uns préten-
dent qu*on trouve de ces fort
tes de pierres dans la tète des
ferpçns , des vipères & au*»
très reptiles , & qu'elles ont
la même vertu que les Dra-^
conites*
DRAGON. Les Philo-
fophes chymiques indiquent
aflez communément les ma-
tières du grand auvre par
deux dragons qui fè combat^^
tent , ou par des ferpens ,
l'un ailé, l'autre fans ailes,
pour fignifier la fixité de l'u-
ne, & la volatilité de l'autre.
Les Egyptiens peignoienc
ces ferpens tournés en cer-
cle, fe mordant la queue ,^
potir figpifier , dit Flam l ,
qu'ils font fortis d'une même
chofe, qu'elle fe fuffit à elle-t
même, & qu'elle fe,parfaie
par la circulation , indiquée
par le cercle. Ce font ces
dragons que les Foëtes ont
feint être les gardiens du jar^
din des Hefpérides & de la
Toifon d'or-, Jafon, félon la
Fable, repandit fur ces àx^^
gons le jus préparé p;ir Mé-r
dée. Ce font ces ferpens en-*
voyés par Junon au berceau
d'Hercule, que ce Héros,
encore enfant , déchira. Ce
berceau fignifîe le berceaa
de l'œuvre ou fon commen-
çe(n^lXt« Ce font ces deu^
«iii
ferpeits^ dU caducée èe Merr
eàre^ «Tec lequel il fâifoit
des chofes fi (brprenahted ,
êc au moyen duqtiel il çfaàn-
Eebit dé nsuré qti^tnl il vdtt-
»it. Flamei dit avbir été dé-
«erminé à j^eindfe fés deuiT
matières de i'cÊUvre (bbs 1%
figure de deux dragom ^ ipAt
la grande [iuanceiir Qu'elles
exhalefic » & parce qu'elles
font mi trèff-vtoient pdifon \
mais il ajtiute que i*Ârtifte
ne fent point cette (siuahtettt*,
j^arce qu'elle eft renferttiéé
dan^ [e irafe.
DâÀGOW A tAois
OTTEUiES. C'eft le même
mercure lorfqti^! éft afiitné ,
parce qa'tt contient alots lêd
Xftsfi^ printipes chimiques ^
fcl , foufre se merctire.
Ce Dhàgon est î^ôiiT.
Expréflions qtit fignifient la
j^utréfaâion delà tn^tiêre^
lorfqu'elle eft (^afiTeMe àti
tifiït très-noir.
l^e DkÀGOK jg^dterî du
fardiri des Hefp^des, re-^
?>réftntè la terre ^ ttit^ ftiâlft
Afbtinè et ihdigèlfe qni cd-
ché dans foii fëin la f^ifièhçé
d^ ror i qui doit frb&lèetpaf
}eâ dp<râtiofi$ de l'AIcK^ftiie
reptefentée par le jatdlti des
Befpérid~eB. Oft te dfagoh
tcjj'çéferttè fi fOtil^ênt dam
lié§ figures ryiîhbdlit)iië$ de là
Philotephi» Spâgyriqiig^ qui
» ^eit nlb^nrir |h'«¥ei^ fëli
DR
kéfé & fa f€Êir,ic*êft-îi-dlW#
S'il n'^ft itiêir dann 16 vâlè
phildlbphiqtté éVêe lëfôfifir^
ion firent i«è ttldiftëW tâéi^
cale inii^é, dff éàti tttétcU^
ricf!e,qui eft ft flÊiir,qiil
par fa i^dlatUité lè^ rétfd W^
htiÙlë fUblifKe^itifiitchftt^
gerde nature Jeputréfie, Ai
ne fait plus enfui te qu^un
>€Orps avec Ittt. Qàând il
n'èJiftè ^tos fons Ta fornié
de terré ou dfagon, aidrs \à
portJê dû jardin des Héfpé*
rides cft ouverte ^ & V^ri
peut y baeiltir fëtls cfsirita
Içs potiiràeè d'bfy de la fa-
çon que Teipliquent les li^
ti-és dès Vriil PkiMophëat
Spagyriques.
Dragon aiié, Ceft
leur rtiercàreA ou fpermè fé-
minth ; lé Voléti! de leur m^
tiérë, qui combat contre lé
fixe , & qui doit enfin àé^ft^
tAt fixé cdiftihe iuK
Î>iiketd1f iàHi Aiifts.-
Cèft te fytvm iiflMlutih ^ ti.
(bufre, olf le fi:ilê.
mik^bH tiévoilANT
SA QUEUE, C'eft la rtàtièrè
de là pierre Jètiqu^lè cir*?
etilè dàkis tè tâiftèau philo-
fôphi^li^. Les Sageà ërn-
pldlènt ce têtftt dahs béau^
tbtip dé i^irébéftancês difFé^
rentes dés b^fr^tiohs dii tha^
gifte^ë. Lotfqu'il eft prff^aré
aVant ht jotiflidn atéc te fiie ,
DR
Uftu^ Dt^gon ign(jiK>ût il
fimt ineorporer le fang àrec
le fuc de la Satiirnie végéta
h\é^J>nt^H 4ui teille fans
ceflè à la garde de la colfoù
d*or y ou de ta porte du jar-^
dm deè Hèrpérldesi perce
ooe le merem-e philofophal
étant tfès*volacil , eft très-
difficile à endormir, c*eft-è*
fire à fitér i & Ton toe peut
le faire qu'âtec le fetours du
fuc des herbes que Médâs
iiidîqtt& I JafQti*
DtLACtM BiroHA^T ,
lorfiqu'après dToir ét^ mêlé
avec Vùr, il le diflbut , & le
réduit en fa première ma-*
tiere,
DRAGOIt ADOUCt
Mefçure doux. RuUand.
Lea detsx Dragbns de Fia-*
mel , font le fixe & le voh
latih
Le D&AOON IGNÉ dont
le fang sincorpore avec la
Satoraie végétale» c%ft te
foufre des Pbilofophes qui
s\intt avec le mercure.
Dragoh yolant.
V^ei Dragon kîvé,.
Le Sang du Dragok.
C^ft, chc2 les Chymiftea
vulgaires , la teinture ^Ui^
tittoine.
\ Hragûn ifit Amplement.
C*eft le mercure. •
DftIFF. Van-Helf«ioiit a
dàflhé ce Qoiii^là âU fable
I icàlitètretierge.,
i
DU E A nf
DUAMIR, Ruilandus dit
que c'eft une efpece de fer^
f>enr qui entre dans la con«
èftion dé la thériaque.
DUDAIM. Mandragore^
DUELECH. Efpece de
tartre qui fe forme dana lé
corps humain & s'y pétrifia
dans quelques-uns en pierre
rponeieufe particulieremenf^
dans les reins & dans la vef-
fie, ic chea d'autres dans la
poitrine; c'eft pourquoi ou
en a vq qui cracboient dea
pierres,
DUENECH. Nom que
quelques Chymifles Hermé<»
tiques ont donné à leur ma-
tière au noîr, qu'ils appellent
encore le Laiton qu'il faut
blanchir. On le nomme aufli
Dueneck vert ou Antimoine.
DUENEGE, Ccft le
vitriol.
DUENEZJ ou DAE^
NECK.LimaiHedefer.
DUNEQUER. Borax.
DUZAMA^ Ouvrage di*
la pierre.,
DYAMASSIEN oli
DIAMASCIEN* Fie»
d*airaija«.
i^
EACUÎ ou EAQtTR.
Un des Juges des En<*
fçrs , fijs de Jupiter k d'E^
gine , fille du feuve Afope^
obtint de fon père le repeu-
jpleipeoit de Coa.paya.cl(to.iié
iV'
joo E A .
lie fujets, qui étoient morts
de la peôe, en changeant
des fourmis en ho(nnies«
Voyez l'explication de cette
6%on dan$ les Fâbleg Egyp-
tiennes & Grecques déyoi*
îées, liy. 3. ch. 14.6. y.
EAU. tes Phifofophe?
çhymiques fe fervent fou-
vent de ce çerme , non p^s
pour fiçnifier l'eau commu-
ne., maiç leur mercure. Ils y
joignent ordinairement quel-
ques adjeétifsy comme
Eau Céleste. Aquf,
ÇçcUJHs. C'eÇ Teau-de-vie
reâifi&jj i\on reau-de-vie
çrdinaire, mais leur qujn-
leflence ro.er.çurielle.
Eau du Cii^l. . Aqua
ÇceUfîina, Ceft leur mer-
cure menue. Quelquefois ils
pntenden t par ce mor l'efprit
de vin bien reâiifi^, parce
guil eft d'une nature fi lé-
gère & fi facile à fe fubli-
mer, qu'il femble participer
^e celle du Ciel. Rulîqnd.
Eau d'Alrejgi. Ceft
l'eau de chaux.
Eau du Cerveau.
Aqua CerehrL En teçnes de
Chyraie,c'eû de l'huile de
tartre par défaillance.
• Eau d'Elsabon, Ceft
\q fel cpairaun réduit en èau
par lUîumidité de l'air.
JEaU. P^S FECES BU
YiN.. Ceft Thuile de tarirç
par défaillance. " '
E A
Eau "ÊÈTiniL. Açua Fœr
ûda. Ceft le mercure pbi-
ioiophiqt^e^
Eau Corrqpente.
Ç'eft le vinaigce & toute lir
qaeur corrofive*
Eau Holsobok. Ceft
Tisau du fel entrait du pain.
Eau DE \l^, Aqua Lilii^
Ç'eft l'eau d'orpiment.
Eau de Mercure»
Ceft le mercure même des
Philofophes.
Eau PHitosoPHiQUE.
Ceft ) félon quelques-uns , le
vinaigre fublimé; félon d'au-
tres , i'efprit-de-yin circulé ,
enfin leur eau pçrnianente &
mercuriellé , qui ne mouillç
^oint les mains*
Eau Palestîne. Ceft
la fiear d*airain , ou le vert-
de-gris.
Eau de Pluie. Aqu^
Pluvialis, Ceft Teau douce
commune.
B^y RouGEi Ceft Teau
de vitriol ou de Içur foufre,
qu'ils appellent auffi Aqu^
i^:gi ^ Aqua. f^gi.
Eau DES Philosopher.
Voyei ^^EB.CURE DES PHI-
LOSOPHES. Quelques Chy;-
miftes ont cru maî-â-propos
que c'étôit du vinaigre dis-
tillé , d'autrçs Teau^de-vie
du vin , ou r.efprit-de-vijçi
reâifi^é, fui- ce que Raymondr
Lulle dit que leur quinieÇ-
fence eft tirée. du im^ ^
. ' K A
qu'il rappelle quelquefois
Fin; mais Us âiiroient vu
leur erreur , s'ils avoient fait
Îittentiop que Raymond t^ul-
e lui-même dit qu'il ne faut
pas rentepdrc à la lettre , &
que quand il dit que les Phi*
lofophes: tirent leiir mercure
du vin y il ne parle que par
fimilitude ; & que ce mer-
cure ou eau philofophique
$'extrait de la mer rougp des
Philofophes. Voyez, le Tef"
tamtnt de Raymond Lulle ,
& Ton traité de la Quintef-
fence.
Eau Furifiéb, Magif-
tere au blanc.
Eau-forte. Aqua for-
ils. Les Philofophes Hermé-
tiques n'entei^dent pas par
ces termes l'eau-forte comr
mune , ni l'eau-régale àt^
Chymifles ordinaires , mais
leur mercure. > qui dlifTout
tous les cof ps d'une didblur
tion. naturelle , fans corror
fion , & fans détruire la fe-
meuce gecminative des. mé-
taux & des autres corps
fublunaires \ parce qu'ils pré-
tendent que ce mercure eft
le principe de ce$ mêmes
corps.
Eau Marine, en ter-
mes de fcience Hermétique ,
fignifie leur mercure-, parce
qu'il eft extrait de ce qu'ils
appellent leur Mtr rouge.
^h\j J>^ NiTR£. Les
B A 141
Chymiftcs entendent par ces
termes» tantôt Tefprit de ni-
tre , xantôt le fel alkali , &
tantôt l'eau-forte.
Eau Permanente;
Nom que les Philofophes
Hermétiques ont donné à
leur mcrcurç.
Eau Venimeuse. Lune
des Sages.
Eau Arsenicale. Lion
vert des Philofophes. Voy^
Arsenic. .
Eau Rouge, Eau Sav
frannee , Eau Morte,
E;iu ^u foufre de^^ Philofo-
phes.
Eau des deux Frerfs
extraite de la 5(euh.
C'eft le fel armopiac phi-
lofophique.
Eau-forte ou de Sét-
PARATION. Lorfque les
Cbymiftes Hermétiques di-
feht dans leurs écrits » qu'il
faut diffovdre tel ou tel corps
dans Veau'foru , ils enten-r
dent leur vinaigre très-aigre,
leur eau pontique, Içur mer^ '
cure , & non les eaux'fortes
compofées par la Chymie
ordinaire ; parce que les Sar
ges demandent une diflblu-r
tion radicale des corps, &
pon une difTolution impar-
faite, telle que celle de$
eaux'forus ou eaux régales
dont on fe fert communé-
ment»
Eau-de-vie. Ceft Iç
tu I! A
lAérctirè même des PnilouM
|5hés, leur quinteflencei &
inon Teati didillée du vin*
Quelquefois ils donnent ce
noih a deà eatix contpofées
d'efpfit de fin ft de plufieurft
Urogues propres à guérir di^
vertes maladies.
Eàv SalAïa^ke. C'cft
Teaii de mer.
EAlr SATVt-NlÎEÎ^lTE.
^qùd SûtùrniùHa.CeA ceKé
qui contient la nature des
irdis prfethiers prîncipcsjtelle
que icetle dés bains chauds ^
iesekux minérales, qui font
naturellement médicinales,
Que!q;?ès-uns entendent par
îau Saturnienne , celle qui
ic filtre par lès pores de la
terre, & dont fefont les pier-
res préciéufes tranfparentes.
Rullahd.
EAU tt Ukgu réfe{
EAÙ AtttJGB.
EAtf 1>E SeÔI. Vôpi
Eau RbùoÈ.
Eau DistiLLiÉ. Les l^hU
îofophes Hermétiques en-
tendent (buvènt par ces ter^
/nés, tantôt dft Téau fimplé
diftillée de qiiéique matière
^t^ ce puHIè être • tantÂt dëi
^aux-fortes & dé aiflphiritm.
Sous les èaul fimples diftif-^
}éès, ils comprennent tér^
lains (ccretsfpécifiques pour
dilToudre tes corps fans tor-
rolion ; elles ont plus dé (ett
^ moinà d'attimonié ^treiçf
ÉA
ê&iu<-fdrtes$ telles f6nt feft
ftaux ou efpritt dé itliel y cfé
la corne de cerf, dés uti^
mxàty dés platités mêmes ^
comme te vinaigre diftillé »
Pefprït-de-vin redifié. Le*
eaux-fortes font o^dinaîrê^
ment compofées dé minë-^
raux corrofifs, & ne font fa^
mais une diflblution radi-^
cale. Ce font des efpeces de.
limés qui féduifent les corpÉ
en poudre , mais noti eu iéu^
première matière.
Eau itcût^ ^i né
mouille point Us mains. A
cet égard il faut faire atten^
tion que ceux d^entre les Sa-o
Î;es qui donnent ce nom à
eut mercure, fui vent la voie
feçhe dans Topération dti
magiftere y parce que céuit
qui fuivent la voté humide.
Comme Pâtacelft , Bafilé Va-
lentin , &e. appellent }eu^
mercure Lait A ifteïge , à
caufe ctull eft en lii^uei^
blanchâtre ^ & qui tDouiUe
les mains -/au lieu que Vzw^
tre eft un mèrcutis coulant,
de la nature du mercure vuk
gairè.
ÊAtJ VEWii*EUSE, parce
qu'il femble tuer les metau:!t
Ear {ôti venin , eh détrnifanr
.>ur configuration extérieure
& en les réduifant \ teiir pre^
mierë matière; ce qu'ils ont
dit pat' flmilitudé avec M
tetiiQ$ ^uî tifipQt lé çdrpshut^
ta
éiiii, aptes la tifdrta<j(^f
ils le rëduîfent à fes prédilérf
f^àciëtSj qui eft ta céfidrë.
tàh i>E MM bu ÈAH
SAiÉn i>is Skàii. Vofe^
Méhcuré CHYi*i(jiyÉ.
Qiiéf^tiës Chytà\Rèà pré-
nant ces tertné^ i h lettre ^
ôm ciu q|iië la rHatiéf-e â*où
les Sages tirent leài^ Hiér&urè
étoit Féafi dé 1â hier (Tfc^e*
ment dite; mais tlsddtVéni
îVoir appris que fes Phiio-
fophës ttfe s'étprirftéirf tfiii*
leurs Livres que ^'zt firfriR'^
tudè , & par ënigities;
EAu DE KpÉÊS. f^êj^i*^
EAtf-»E^tlÉ DES Pftîi
tdSbWËS. Quelques-uni ,
frotfipés i^ar lès exprcfOohs
de Jean dé Rupt Sci0 , &
de Raymond Lulle , qui pai-i
lent de leur iriètcurê comitié
é'il étoit extrait du ttii . éhi
chi fkial-â-propos qi^è fe fhef-
Élire phtIofbpMqtîë en étoH
tme quihtéffence , dtt lîft ft!
dé téi-tf é ; tn^ Ifs àiirofenf
dû farté attehilcrn.qué lès hh-
ciéfiî hè conhoîfïbiélit pêbt-
étffe pas refprit-de-Vîh , qbî Te
Fait pat &€s dtftHtatiôii^ qiii
leur étoient, inconnues 4 dlÊ:
^M li^bnt été cél^èildànt in-
irëntéèa depuis i i^dë fur leé
rècépfës ifiâî^éritéftdtfés »
i^ép^doeS ci & Il daâs léiirà
^ti'èîTe a eh effet une odpur
de pourri tiirfe cpmirie Vaffa^
fétda.
HAv MiiiSRALK} parce
(Jn'elle eft rirte du regr;e mi-
néral , & qu'elle eft métal*
lîque.
Bau de céleste Grâ-
ce? parcè.qùé la fciencequi
apprend à extriire ce mcr-
Chré de fa mrnîere , eft un
don de Dieu & une faveuif
cëlefte.
ÈAU deS Éaùx; parce
^tr'èllé éft en effet une eaù
principe qui contient la fubt
tancé des qrràtte él(5nieris.
ÈAù ^Tfldifiil. de la
TÉilRt;b^rce que le met-
çtit"fc etï eft U j^y^^ pure par-
tie. Mais ce nt^th loi eftpar^
t'iculiercmèrtt dcfhné lofrlque
Ta matière eft parfaite au
hUtic.
EAu-DE-f iB DES Sages
fé dit anrit dé feut élixir par-
feit, & àsLTi^ rétat gu'il doit
être paift feMt de méde-r
cine foit au ctfrps humain 4
fôit aux métattx imparfaits.
ËAù PcrtîfiçluE eft efi-
ëbré un des noms dii mer-
enre des Sages , qu'ils ont
appelé ainfi a caufe de fâ
Bohtlcité. qtii l^a encore fait
ndltihiéf Vinài^e très^aigr^^
EAû CflÈSTÉ & ÈLÉ-
HtÈtfAîRt ; p2itce que le
foè'rcuré éà, feldn fes iPhi-
t^ûphts^ k fils du Sdl^iil £1^
I!3r4 E A .
de la Lune , & la quincef--
fence coagulée des élémens.
Eau D£ Feu ou Ignée ;
parce que co mercure con-
tient le feu de la narqre > lorfv
au'il eft animé , & qu*il a
ors tout ce qui eft nécef-r
faire pour être cuit, digéré ,
^ pour communiquer en<«
fuite à l'or une vertu multi-
plicative que ce métal n'au-
roiç pas par lui-mâme.
Eau Douce, à caufe de
fa propriété poqr di (Foudre
l'or & l'argent fans çorro-
fion.
Eau Seconde ; parce
que le mercure eft une ef-
pece d'eau-forte , mais dou-
ce, & qui diflbut les^mêtaux
fans corrofion.
Eau Antimoniale*
Saturniale - JylERÇU^
RiELLE; parce que Tanti-
tnoine participe beaucoup
du plomb, appelé Saturne
par les Chymiftes, &qu'ils^
difent que leur Mercure eft
petit-fiîs de Saturne.
Eau i>E Blanchissi-
MENTvparceque c'eft leur
^{of A, avec -lequel ils difent
qu'il faut bUnchir le laiton,
& lui ôter Ton obfcurité.
Eau Bénite; parce
qu'ils difent que le lecret
pour faire ce mercure eft un
^on du Ciel , & que c^eft
celle que Jacob fouhaitoit à
jofeph dans la béoédiâioQ
E A
quMI lai donna. Enchyridiafz.
Phyficâ..
Eau Dorée, lorfque le
mercure eft parfait au rouge*
Eau Radicale dbst
MÉTAUX î parce qu'elle en
eft la racine & le principe.
Eau Végétable; c'eft
Peau-de-vie , ou efprit-de-
vin reôifié.
Eau de la Meb. salée..
Voye{ Urine.
Eau des Microcos-
mes, C'eft l'efprit de nitrc,
Dià. Herm.
Eau aes Equinoxes,
C'eft proprem-ent la rofée
du printems & celle de Taii-
tomne , dont les propriétés
font admirables pour la guéi
rifon de beaucoup de mala-;
dies, lorsqu'elles font tra-
vaillées par une main ha-
bile dans la Spagyrique. Les
Philofophes ont donné ce^
nom à leur mercure pour
tromper les ignorans ; quek
ques-uns d'entr'eux ayant
pris ces expr^ions à la let-
tre , ont cru que c'étoit U
matière d'oà il falloit extraira
le mercure des Sièges , & ont
perdu leurs peines Se leus
Vgent.
Eau Eçaissie. Mercure
des Philofophes ,. dans fon
état de conionâion de Tefr
prit avec le corps ^ ou tel
qu'il eft lorfque les Sages di^i
ftnt;que ^e m^eiçcure rentec.iuç,
È Â .
tout ce que cherchent lesPhi-
lofophes. Quand refprît &
le corps font réunis , & qu'ifs
compofent ce mercure , on
ne les diftingue plus par des
noms difFérens , & l'on ne
leur donne plus gu'un&feul
nom de Mercurci^tce qu'il
eft alors proprement le mer-
cure animé , ou mercure des
Sages. " ; '
Eau qdi blanchit ia
Pierre Indienne. Ma-
giHere au blanc.
Eau du Monde. Ceft
le mercure dans l'opératioh
de la médecine du premier
ordre, ou la première pré-
|>ararion pour le magiftere^
de même que les éanxfui-
vantes.
Eau ÉLEVÈt.
Eau Exaltéh.
Eàu de t'ART.
Eaù Ardente.
Eau de Fontaine.
» Eau Mondïfiante.
Eau Wemierb.
Eaù Simple.
Eau de Sang. '
Lorfque les Phîlorophiçs
©ne donné- le nom à'Eau^
ce rorefcurc dans le temps de
la féconde préparation ou la
médecine du fécond pr^fe»
ils l'ont appelé,'
BÀu Pesant».
Eau DE Talc. *
• Eau de vie.
Baw ©IJrine.
%' B A lij
ÈÀu Etoilée.
Eau Feuillék.
Eau Azothique.
• Eau -DE -Vie Métal-
lique.
Eau Pondérbuse.
Eau du Styx.
< Dans les opérations de la
qnédecine du troifieme of-
'dré , ils Pont nommé»
Eau Sulfureuses
' Eau Divine.
• Eau dés Nue'es^
Eau VENENEUSE.
Eaû d'Or.
Eau du PHLEGETOKé
Préparation alchymique dix
tanre. PlanifcampL
Eau de Chasteté. Eaû
compofée dont' fe fervent
ceux qui veulent garder k
continence avec plus dé fa-
cilité. On en trouve la re-
cepte'dans le livre d'AdHék
'MynficKt \ pûg^. ^86.
Eaù Dfes Dameî? ou de
F ARD^, eft une eau qui adoii-
cit la peau, la blanchit,,i^
donne un teint fraisi Voyêi
' Mynficht ^pag. 189.
• "Eau li'AMOUR. Nom
que Bçgtiin , dans fa Chi-
mie 9 ,a/dohné ^ une eau ex-
traite^ du fang humain, jRi
moyen, de' laquelle il pr|-
tendoîtcothpôrer un phiïrfe
propre 31 concilier 8c<:onré?-
trer ratnotir entre les épouir.
Eau oe Santé, eu une
eau diftittft du faog hâ-
main, des fleurs ^e chrii*
doine^ du miel vtefg^^ &
de pltufi^Mrs aron^ates» Pa-
TSiceX^ appelle cette is^u ,
jSjume fur tout autrp bafir
me; Sa Iç fecpmfj^apde beau-
coup Jan$ la lyléc^e^inje,
EBDANiÇ. U Af?rs,
pu le fer.
EBEL. Seq|ié9çe de 1^
fauge^ fuiiranr mie|gue$-i)ns;
& Tes baies A& gei^|evre »
fi nouj? iBp qroyqi^f ^u^kn*
dus. *
EBCSEMET. j^tf 4fm*
piSËMËTI}, Mftfere
des Çhyipiftef if^ri9»frHW^
dans le tçi^e^ de f^ p^ûpp*
fjpftiQi^.
lljQHÊN^ïS. Petit Oftifr
foi;i çle la f ^ripp ^^^ipe graod^
Jî^^içe, iM^èlf A R9^»^ ^P
j»)ypiisPli^e leN^wa'iffe»
ment les ^\^s ^vps fr^ilCeauûc
«yi VOgueiii èp)(Bme« «rpiles,
Je? Qu'îJ ^*Y ^li^^p, Ççç i^q.
-ipuf dit qup Wargr^ptFMïiÇ A
,fc Jb^aille f Aâi^ffl, 4Ç (Î3-
ïigula en ^BR9HvefjWiç Wfî-
- â?^efPb^Q(%lîeîlSj^f-
çéti$j||^ çni 49n|fg le 1^091
d'^c^f/2ei> ^ Ipuf fRf^^iei;e
>»iflànt 9^^ §lte.f Pppr ^e
fairp plys flv<>n ^mjpfé-
1 C
jm Enigau du Cofmdpotite.
EÇHP/L. Matière 4e iW-
ype ;|u poif trèf-tiotr, ot^ ea
ttptréfeaipo parfaite*
EÇHIQN4. Femme 4e
T]rptiqfi « jSc jqnere du dr9gon
l'ai^tagr^paine dp Typlf^n ;
j^l^ q^éêndr;|^ii|Ij le dragon
qMÎ £irfi^t Je iardin des HeÇ-
f^^rides , celiii qui di^fèodoi^
'entt4^ dp l^ fof ^ 4e Mars ,
c^Jl ^toï^ ft^fp^dij® |a toifo^
d*or. Typhon le Echidna
^fm f^m W?t Bbil9fpphes
1res y ne (ont que des aluég^
ries des op^ratipp s^ de fa
pierre phy^ui^^^lf . ^fk^d^
na y feloip eu| / déapte^ la
qu'iU f Wlqiiiqpt ; «f Wît«
la Feramje , ta r^»j*e^
Beïa, &c. i ^ Typhiop eft
l'autre papfif 4« fe?^ WW®"*
m'i^ îffjwllçnjcteii^ Çoteil,
le 1^4Je, Iç FeM, Çaki-
le tf i))pf dfi ^ P5«r6&^pp
4«î .tf gf^#Pî 9» BÇ4«?FWR»
philorophiaiie ^ T^çHv^f-
Voyez Icf ?f|j}e* fia
Grecquesj^pl
ECHll)^^ ^
nom de livJUM
^01 Ufi
! E 6 SB
muu, ova h vifwra
laie,
ECUSSS 19U SOLEIL
ET DE l^ LU«E. Lm
FUJoTopt^es Ckymifios di^
fenc qiiç |ç Sci^l fc h LuM
font ^çJîpfôp, lorlqve leur
9iati«fl¥ «^ 4^69 une coiier*
femble à de ta poix fondue. |
parce q^*ik ^ppellem leur
matière ^oUUl & Xif«r • &
que daa? Pé^ar de pucr^acïy
ticin , qui ^ft w 'tac de t'ue-
bref, leMr matière • perda
fofi ^lat.
ECO&QE DE LA BCER.
Oeft le vipatgre ^DÔrnooialr
faturaieo d'Auephius» levi*
wiigre ttiN-9igre des Ffailor
(bpj^, ou lenrmercure.
EcoRCB iiaïas. C'eft
Vécptçe 4^ mee eti pnccér
. SCUME DE LA MEA
KOUGE. Madère- des jPiiis»
to^tii^'^^^& peur l'œu-
vre» efqmniere de leur mer^
çw€. Fbemfl eft le preeuer
qui ait tiflinaéceiipm à cette
El?9.SC£.J>fS DEUX
Dragons. Ceft la maricÊr^
^« soir. Olielques Ghymif^
tes ont doiio^ ce oooi .a»
beurre d?^oitmotne,
Ecunu iz£ Verrje. Sel
lie foudoe, ou.fel .qui fumage
ie verre pendant fa fofiou. '
JKDS& tOr àfiêSÈgsu
En U a lay
^pETZ. Or vulgaire
pr^parié herinjéciqueip^t.
EDIC. 8c EDICH. Le
Idars , ou le fer.
SOIR. L'acier philofo^
pbique , & Tacier fin.
EOULCOREB.Layer
née macjere felée» juTqu'à
fa éter tope le Tel. C^terioe
ynIgÂrement pris, fignîfie
aDlJU adoucir llcrecd & la
ftQprUfti cocrofive des fels ^
efpriai an f utres matiems.
Aa^mond Lui!e a etnployd
plut d*iiiie fiHs ce terme pour
Sgaifier la cuiflbn ou digef*
tti9in du mercure des Philo*
fopbes fufqu'à fa fixation*
EFFERVESCENCE*
Ternwde Pbyfique^quî &.
gfiifie i-ââba ie deux aix^
tes 9 qui, en fe pénëtrint^
ptnd^ifeat de la chaSei^r^
cosime il arcive d^ns prefi»
que teus les mâan^^ dee
fl^det Se des aiikalls^ ^ k
f(kifiart au diâbiutîeM ait«^
..ErPUjSlDl^^Fivmieré
purification de la pieri^ des
5ag£5, ou la médedae du
•pceiDter jocdre.
; £FF¥D£S ou.£FFiP£S«
Cérufe.
£GÉ£,Filside iPinc&afi^
Soi d'Atlieoes, père de Thé-
âe, qo^il .eut d'Echca. Pour
eempUr Jes cesidicions d'uà
traité que Jes 4thi£nieae
Jivftent ùii avec ^Miaes ^
lag ^ Ë G
Roi de Candie , Egée y én-
voyoit tous les ans fepc jeu-
nes gens qai y dévoient com-
battre le Mi notaiire renferma
dans le labyrinthe ; le fort
échut fur Théfôe à la qua-
trième année. Il partit avec
des vQÎles noires , fuivant
Tufag'e ) & en câsau'il revint
viftorieu^ , Théiée devoic
fubflituer des voiles bhh^
ches anx noires iorfque fon
vailTeau feroit parvenu à la
hauteur de TAttique. Thé-
fée oublia de faire ce.chah-*
fement de voifes* dont ii
toit convenu avec fon pe^
re ; celui-ci : ayant apperçu
de loin, les voiles noires du
vaiffeou deXhéfée , crut qu'il
avoit péri comme les autres
^ dans lé combat du Minotau-
re; le défefpotr le prit^ & il
le. précipita du haut du ro«*
cher où il étoit, dans la mer.
•Voyez 'Petpli cation de cette.
£âiQa dans les. Fables Egypr
tiennes Se Grecques dévolu
lées, Itv. 5* cb. aa. & Tiv. 6.
ch. 3. . , î
.EG£ON ou BRIAREK
G^ant d'une grandeur énoTf
me ^ iils du Ciel & de la
Terre. Les Poètes ont feint
qu'il avait cent bras & cin-
quante ventres; qu'il com-
battit, contre les Dieux, &
les mit en déroute; ce qui
les obligea^ de faire la paix
ayee Jupiter contre lequel
ÈG Et
ils avoientconfpiré. Homère^
Iliade, liv* I.
Les Dieux lui/ionnoient le
nom de Briaréci & les hom-
mes celui à^Egeon. Foye:(^
BlfLIARJ^B , GÉANTS.
EGIALËËi Frer« de
Méd^, autrement nommé.
Abfyrehgy dont voyez Tar-
ticlei
EGILOPS. Fétu;
ECINE. Fille d'Afope &
mère d'^aque.- V, Eaque.
EGISTHE, fils de
Thyefte & de Polopeic fa
fille a tua fon oncle Atrce ^
devint amoureux de Cly-
temneftre , &fit mourir Aga*
memnon fon époux. Oreftci
fils de ce dernier, vengea fa
mort par celle d'Egifthe 8t
de Cly témnefire. Voyez ce
quefignifieiit cies crimes pré-^
tendus , dans les Fab. Egypte
& Crecq. dévoilées 9 liv* 3*
th, 14. §. 4.
. EGLÉ. L'une des Hefpé-?
rides, filles d'Hefper. Voyez
les Fablea Egypt. Se Grecq^
dévoilées , li v.a. ch. %.
ELAIS. Voyei BoRiFE.
ELANULA^ AtiHi des
Philofophes.
ELAQUIR. Couperofe ,
00 vitriol verx*
ELEAGNON. Arbriflcaa
appelé A$nus Cafius:
ELECTRE. Us Phllo^-
fophes ont aiufi appelé une
de leurs matières: Paracelfe
là
b nontme EteBrt imrtieufé
Ceft la même qu'Ârtephius
nomoie moyenne fubuance
entre la mine & le métal.
Elle eu une chofe ni tout4*
6it parfaite , ni tout-«à-fait
imparfâiteé Elle étoir en voie
de perfeâion ; mais la Nature
ayant trouvé des obftacles
dans fes opération s ^ l'a laif-
féc imparfaite-, c*eft pour-
quoi les Philofophes difent
qu'il faut commencer où la
Nature a . fini. Cet Eleâre
eu de race de Saturne^ c'eft
pourquoi que!ques-->uns l'ont
appelé Vénus qui a été fur-*-
prife par Vulcain en adul-
tère avec Mars» D'autre$
l'ont nommé Diane j parce
qu'il a an bois qui lui eft con*
facré. C'eft dans cette forêt
3[u'étoic fufpendue la toifon
*or. II eft nommé Eleâre ,
parce qu'il eft compofé de
deux fubftances; 6c Eieâré
immeuryparce gu'il doit ve-
nir i fa maturité par les opé-
rations de F Art ifte. Cet Elec-
tre eft -proprement la Lune
des Philofophes , qu*ils ap-
pellent quelquefois Eau ,
quelquefois Terre, Plante,
Arbre, Dragop, Lion vert ,
Ombre du Soleil^ &c.
EtBCTRE eft aufli un des
noms que les Philofophes
Hermétiques ont donné à
leur magiftere parvenu à la
couleur blanche.
EL laf
Electàe. Mélange des
fept métaux fondus enfem-'
ble pour n'en faire qu'un
même compoféi Théophr*
C'eft d'une femblable com*«
poficion qb'éioit faite la clo-
chette de Virgile dt» temps dtk
Roi Artus ^ nar le fon de
laquelle l'hiftoire rapporte
qu'il précipitoit du haut d'un
pont dans la rivière, tous
ce^jc qui paffoient fur ce
pont ) coupables d'adultères «
nommes ou femmes. RulL
ParaceK^ rapporte qu'il a vu
un Efpagnoi ayant une clo«
chettc ^mblable , fur la^
quelle il y avoit divers ca^
raderes gravés^ & qu'au foi
de cette clochette l'Êjpaenol
Aifoit paroitre & dirparoitrc
des fpeâres , & d'autres pro«
diges y à fa volontés
EtEGfRE. Fille d'Atlas ^
l'une des Pleyades^ Voye^^
Atlas*
11 y eut une Nymphe de
ce nom, fille de TOcéan. &
de Thëtis^ celle qui fiit fille
d'Atlas, devint tnete de Dar-
danus , par le commerce
qu'elle eut avec Jupiter^
Voyez le liv, 6. des Fables
Egypt. & Grccq. dévoilées*
ELECTRUM SUCCI-
NUM- C'eft , fuivant Pla-
nifi:ampi , une efpece d'am-
bre artificiel * ou matière mé-
tallique compofée de quatre
parties d'or le plus fin ^ &
ijo EL
d'une cinquième (f lirgcnt le
mieux coupelë. Les vafef
qu'on en forme , die le mémû
Auteur , manifeftenc le ve-
flîn ou poifon qu'on y auroit
verfé, mêlé avec ^uelqae It"
queur que ce foit : cette rha-^
riere fait alors un bruit corn*
me (i le vafe craquoit &
licfatoic, & forme une ef-
pece d'arc très-vifible.
ELEI ou HLEIXIR. Mé-
decine Hermétique, ou or
potable.
ELEISIR.EIixirPhilofo-
phique parvenu an blanc.
ELEMENT. On a dif-
puté long-temps fur le nonfw
fcre & les qualités des élé^
mens. Les Péripathéticiens
tn admettoient quatre, le
feu , l'air , la terre & Teau ,
auxquels ris attribuoient dès
qualités feches ou {iiiniîiies.
C'étoieint, félon eux, des
corps (impies , & néanmoins
principes de tous les êtres
compofésy félon la diverfité
de leur mélange.
Les Chymiftes prennent
ce terme en quatre fens dif-
férent, V*. Dans le fens d'A-
riftote , pour un corps fim-
pie ) principe confiituaat
avec le ciel toute la màfle
du monde, a®. Pour le prin-
cipe des mixtes , exiflant en
puiilànce ou en aâe daiïs
cous les corps fublunaires.
3^ Suivant fon exifience
B L
phy fique y ou nratkémati^ue;
Phyfiquement,en tant qu'ils
produiront ies corps ^ ks
nourriflènt , les confervent »
ou les détruifenti Ils les con-
fiderentmatbématiquemenr»
en tant qu'ils fervent aux ufa-
ges mécaniques, comme à
brûler le bois , aux impul*
(ions, à la navigation, au
mouvement. 4°. Us le pren-
nent foiirvent pour PeÀènce
& la fubflance même des
individus , & pîjur leur for-
me ; comme Téiément de
Vénus eft la fubftance du
cuivre, c'eft4-dire, les prin-
cipes; de même que l'on die
les Elémens d'une Science ,
pour dire les Principes de
cette Science.
Il n'y a point d'élément
fimple ; la terre , par eitem^
pie , eft un compofé de ter-
re , d'eau , d'air 8t de feu. Il
en eft de même d^s autres
trois; & on donne à chacun
le nom de celui qui y do-
mine. L'excès y caufe de
l'altération » & la proportion
due\du mélange y occafion»
ne db repos. lis agiftènt tous
Jes lâis (ur les autres; & fî
c'eft direâevent , ii^ s'altè-
rent. Le feu agit fur Peau par
le moye» de 1 air «Air la terre
au moyen de l'^au^ s'il y agit
immédiatement, il la brA^.
L'air eft la nourriture du feu »
i'eau fert d'aliment à la terr« ,
E L
& tous agiflenc 4e -concert
pour la formation & la com-
poficioji des nij9(te$. Voye^
te Traité dt Phyjique gjfnc-
rofey dan^ la première partie
des Fables Egjrpt. &; Greci]^
dévoilées. ,
ELEMPTIS-OrouSoleU
des Sugies.
ELEPMAS SPAGYRI-
QUE. Eaii-forte.
ELERNA. iMine de
flombm
ELESMATIS. Plomb
brûlé.
ELEUSIS, Roi d'une
Ville de même nom dans
l'Accique» accueillît très-gra-
cieufeitient Cérès dans le
tems qu'elle cherchoit Ta fille
Proferpine» Que FIuroD lu
avoir ravie. Cerès ,par recoti-
noiâànce, facilita les cou^
ches d'Ione^ époufe d'Eleu-
ûSySc fe chargea de nourrir
Triptoléihe aulone mît au
monde» Pendant }e jour elle
lui doDooitdeVambi>oifie,&
pendflfic Ifi nuU elle le ca-
choit fous le feu allumé.
Ayajit été d&ouveKe , Ce-
rès fe retira & apprit à Trip-
toléme l'agriculture y qu'elle
lui ordonna d'enfttgper aux
homntes. Ceft dans cette
ViUe^que furent inftàtiiées le^
fites 'Célèbres 4e Céris» ap-
pelées MyfitrcA Htuptns.
Voyez les Fables Egypt, &
Grecq. dévoilées» 1. 4. c*a.
E L 131
^ ELIDRION. CeftU
Tmercure.
ELIDRIUM. Maftic.
ELIOS w LE SOLEIL.
Un des ht^it grapds Dieuv
de l'Egypte , fuivant Héror
dote. Voyti APÛJ.LCW.
ELIXIR, {.Sç.Htmu'i
L'éltxir n'eft autre chofe , fi^
Ion le bon Trévifan , que Ip
rcduâion du. cpçps en eay
mercurieile«& de cette ea^
on extrait Vili:çiry c'eft-i*
dire un efprit animé. Le ter*
me Elixir vient étymologi-
quement de £ & //xû » c'^ft-
à-dire^ de l'eau; parce quf
dans i'ceiivre coût iSb fait avec
cette eau«
V Elixir eft la fecondp
partie, ou la fécond^ opérer
tion de Toeuvre des Sagea^
comme le Rehi$ eft la pi«^
miere ^ & la Teinture la troi«
fieme* D'ûà l'on doit con«-
clure que l'azoc n'eft ppÎAC
requis pogr Vélixir, puirqu'il
fe tire de V elixir mépèe* Xt
y a trois fortes à'élixirs ^aup
le magiftere. Le pceroîpr eîl
celui que les Anciens 00c a{H
pelé Elixir des c^rpts* C'eft
celu} qui fe fait par la pre-
miers ^ot^t^on y qui eft (K>iut
iiée jiUirqu'au rtoiv. Le fécond
Xe fait par fept mbxbicions,
jufqu^au Manc ic an rougff.
Le tfoifieme^ appelé EJlixif
des tfirifs^ fe fait par la fef^
jxkofkmifm. Cp dernier {j^
I ij
131 E L ^
ftomme au(H Elixir^du feui .
Cefl avec lui que fe fait la
multiplication.
ELIXI& PARFAIT AU
BLAKC. Termes donc les
Chymiftes Hermétiques fe
fervent pour exprimer l'état
de leur matière cuite , digé-
rée & calcinée à blancheur.
Xorfqu'elle eft jointe à fon
ferment & qu'elle a atteint
ce degré de perfeâion , elle
convertit en argent tous les
métaux imparfaits fur lef-
quels elle eft projetée. Elle
eft alors également méde-
cine pour les végétaux &1es
minéraux ; elle eft propre à
faire les pierres precieufes,
les perles. C'eft la vraie huile
de*TaIc tant vantée des An-
ciens. Quelques Philofopheis
ont prétendu qu'elle etoit
^ufl] médecine pour le corps
iiumain , mais particulière-
ment pour les femmes; par-
ce qu'étant moins ignée que
1or(qu'ellé)eft parfaite au rou-
ge , elle eft plus tempérée ,
& plus propre aux maladies
du fexe féminin.
^ Elixir parfait au
ROUGE.. Ouvrage de la
pierre pouflée à fa perfec-
tion. Les Philofopbes lui ont
donné le nom d'EUxir^ ter-
me arabe qui fignifie fer-
mentj parce que dans la
tranfmutation des métaux
impâr&its il fe fait une fer-
E t
mentation caufée par fa pou*
dre de projeftion , qui y ferc
comme de levain à la p&c6 ,
& y occafibnne ce change-
ment fubit qui du plomb ,
mercure, cuivre, o:c. fait
un br vrai, & même plus
parfait que l'or des mines.
Cet Elixir eft auffi mé-
decine pour le corps hu-
main ; Raymond Luile s'é«
tend fort au long fur les pro-
priétés de cette panacée , &
dit avoir été tiré des portes de
la mort par fon fecours. Her-
mès l'appelle la Force de tou-
u force j & les Âlchymiftes
Or potable^ dont voyez Tar-
ticle.
Elixir complet.
Teinture corporelle extraite
des corps parfaits métalli-
ques ^ au moyen d'une vraie
diffolution » & d'une natu-
relle & parfaite congélation.
D'autres le définiffeat un
compofé des efpeces lim-
pides & les plus pures des
chofes y d'où il en réfulte un
antidote ou médecine qui
purge & guérit les animaux
de toutes leurs maladies.
Cet Etixir eft compofé
de trois chofes j favoir , de la
Sierre lunaire^ de la folaîre ,
: de la mercurielle. Dans la
lunaire, eft le foufre blanc;
dans la folaire, le foufre rou«
ge; & la mercurielle con«
tient l'un & l'autre.
E L
ËLKALEI. Marais ,
&apg , mer des Sages.
ELMANTES! Versde
terre*
ELO ANX. Orpiment.
ELOME. Orpiment.
ELOPITINUM. Vitriol.
ELOS- MARIS, Plomb
brûlé.
ELPIS. Scorie d'argent.
ELPOSIUNGI. Écume
ou écaille de fer.
ELQUALITER* Vitriol
vert.
ELTZ. Fleurs d'airain.
ELURUS ou le Vitu
Chai. Dieu des Egyptiens,
Voyez Chat.
ÈLYSÉES, ( les Champs )
Lieu de retraite & de délices
que les âmes des juftes al-
loient habiter après la mort,
pendant que celles des mé-
chans allaient fubir dans le
Tartarç les tourmens & \eû
fuppUces auxquels Minos ,
Ëaque & Rhadamante les
condam noient. Les Poètes
Grecs & Latins ont tkhé de
nous donner des Champs
ElyfeeslHdtfe la plus flattevi-»
fe» la plus attrayante II & la
plus aimable. La defcription
qu'ils en font eft à peu près
la même que celle de Tifle
de Nifa, oh ils difent que
Bacchus fut nourri > & celle*
ci eft très*conforme à la def^
cription que tes Philofophes
font de riflç de^ Sages Hec-*
Ê L E M 13J
métiques. Virgile entr'autres
en a fait an détail très-cir-
conftancié dans foa récit de
la defcente d Enée aux Eo«
fers. On peut voir Texplica*
tion que j'en ai donnée à la
fin du 6^ livre des Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées.
ELZARON. Ceft le fel
des Sages qu'ils appellent
leur corps, leur gomme. Pre*
nez le Corps clair , pris fur les
petites montagnes , qui ne fe y
fait point par la putréfaction ,
mais par le H^ul mouvement.
Broyez ce corps avec la
gomme El^aron & les deux
fumées. Car la gomme £/{â-
ron eft le corps qui faifit Tef*
prit. Marie , Epît. à Aros.
' ELZIMAR. Fleurs tfai^
rain.
EMA. Sang.
EMBLEGL Mîrabolans.
EMBLÈME. Les Philo-
fophes Hermétiaues fe font
expliqués plus louvent par
emblèmes 6t par énigmes
que. dans. des difcours fuivia
& à la portée de tout le
mondç. D'Efpagnet prétend
méiçe qu'il eft plus aifé. de
pénétrer leurs penfées & de
dévoiler leurs fentimens dans
leurs emblèmes que dana
leurs écrits. Michel Major a
fait un traké entier d'Emblê»
mes Hermétiques , qui a pour
titre : Athaiaatajiigiens;. Ce
mè.mç ouvrage eft çonjxià
lui
134 8 M
foiM !c titre : Secretijptnorum
Ifatarct ftcretorum fcrud"
nium. D'Efpagnet â\t qu'on
y voit les fecrets des Adep-
fes prefque aiifli clairement
repréfentés que dans un mi-
roir. Ceft aux amateurs de
cette Science à décider fi ce
témoignage efl mérité.
KMBR YON. Les Philo-
fophes chymiquesr donnent
auifi ce nom à ieitr mercure
avant qu'il foit extrait de fa
minière , & à leur foufre lorf-
qu'il n'eft pas encore mani-
éfté. Michel Majer dans fes
Emblèmes chymiqucs les re-
préfente fous ta formée d'un
enfant placé au nombril d'un
homme qui a les bras éten-r
dus, & donc les doigts & les
cheveux brûlent &ç exhalent
une épsùffe fumée , avec ces
termes au^deffous ; Le vent
Ta porté dans fort ventre^.
Dans un autre emblème ,
une femme ayant un globe
au lieu de poitrine , fur le-
quel s'élèvent deux mz^
tnelles, ^âite un enfant;
qu'elle fouttent de la niaiti
flroite, avec ces paroles^ La
T^errè eft fa nourrice , Is So^
leiU^fon père y ^ la Lun^
Jk mère.
Toutes ces expreflîons doi-
vent être prifes à la lettre, &
ne font point énigmatiques.
Mais lorfquMhB parlent de
leur fùufre^ ils ne le font que
. . . E M
par allégories. C'eft lui qtie
la Fable nous repréfenteibus
le voile de la naiflànce de
Bacchus, d'Efcul^pe, d^A-
chille s & la manière de fe
faire, par le récit de l'éduca-
tion que Giiron le Centaure
leur a donné. Apollon &
Diane frçres jumeaux , en-
fans de Jupiter Ce de Latone «
font cet embryon devenu en-
fant» puis en âge d^omme;
èc lorfque la Fable ajoute
que Diane ferv.it de fagc-
femme pour mettre au jour
Apollon , c'eft que le foufre
rouge ne doit jamais paroi-
tre avant le blanc : ce der-
nier s'appelle le règne de la
Lune , & l'autre celui du So-
leil. Ain fi la Fable s'expli-
qtie -fort aifément fuivant les
interprétations des Philofo*
?hes chy miqties , comme on
eue le voir dans les articles
i&piter p Efculape , ApoU
lén , &c.
EMERAUDE DES
PHILOSOPHAS. Nom
qu% ont donnéau^oi cali ,
& quelques-uns à la rofée
des mois de Mai jSc de Sep-
tembre. Ils regardent cette
dernière comme lé' mâle ,
parcequ'dle eft plusèuite &
digérée par les chaleurs de
l'été; & l'autte ils l'appellent
femelle , parce qu'-elle eft plus
froide, plus crue , & qu'elle
participe plus de l'hiver.
E M EN
Quftkmes Chymiftes pra*
mot ces paroles à la lettre ,
QJK cru que la roHée étoic I9
m^ere dpn( Us PiiUofophes
Hecq;iéciqnQs tirent leur mer-
cure j pafrce qu'ils difent foi^*
veoi daps leiir$ livres que le
mercure e0 m^le & femelle ;
fc Ce font imaginés eo con*
îequence que runion de la
ToUe de Mai avec celle de
Septembre ibcmoit le mor
rîage 6 recommandé p^r les
vr^is Cbymiftes. Mais ils au^
roiept 46 &ire attention qu^
la matière de leur mercure
doit être^ mînéraie , parce
que d'id» bc^uf il ne nait
qu^lfl bqiiif , d'un homme uo
hommes & qtie l'on fe trom^
peroit k>ur4eîiiient fî d*un ar*
bre ou é'unç planre on your
ioit faire un v^éiidi^
EMPATER.. Congeler^
fixer la matière volatile de
Tcetivre de» Sages.
ENCARIT* Chaux vive;
mai» c'eft celle des Philofo:
phes , & non la chaux ayeç
laquelle on fcâiiit.
£VCÉLADE.* G^aar
que.r:f«x% fouveikt cQofoiMiçi
avec TypboD. Il fot fou-
droyé'par Jupiter dans le
combat des GéaRts contre
les DieuK. Fby« Géasnîs.
ENCR£\ Matière ih
Vœiftvre dans le tem|f^ dn fa
p«rfiaife étfiblution y aiftfi
nommas de ta awc^ui? ey-t
EN 15$
trême qui Iqi furvieot dane
cet état de putréfaâion.
ENDÉIDE ou EN-
DEIS. Mère dç Pelée ^
père d'Achiilç. l^oy. PÉLiju
ENÉE, fils de Vénus &
4'Anchife . fut un de^ prin,-
cipaux Héros qui défendis*
jent la Ville de Troye con-
tre les Grecs , jquî ne s'ea
rendirent maîtres qu'au bouc
de dix ans de fiege. Enée fe
réfugia en Italie , & pendant
fon voyage il fie fa clefceate
aux Enfers, accompagné de
la Sibylle^ qui lui fbrvit de
{|uide. Voyez à la fin du 6^
ivre des Fables Egypc. &
Grecques dévoilées,
ENEStRUM. Ceft , die
Planifcampi, le firmament
perpétuel aipc élémeps qua-»
dn4>les, ou çfprit prophéti-
que^.qui par des fignes pré-
cédei>s , préfage aflurémenc
le futur.
ENFANT. Lps Chy^
mifles He^rméciques donoene
zfkz fouvem ce uom. à leur
i^ufre» Sç quelquefois; à leuiT
laercure. Les iqiftuîe ^nfan^
49 la Nature foat les. quatre
éifmeos» defqu^Is elle fe ferc
pour former tou» les êtree
lublunaires. Lesi Alcbymif-^
les diffent que dei^ de ces
élém/^^fi foet mlklea & deuX
fe»nQHes, deux pefaos 8c
deuûc légers. Les Pbilofofrfies
cby«iw% (rott^m <;« e^
Uv
^$6 EN
fant formé par la Nature , &
tput leur fecret confifte à le
tirer de f^ matrice ou mi-
nière; ils lenourriflent ent-
fuite auD lait qpi lui eft pro-
pre , le même que Thétis
donnoit à Achille » & ils en
forment leur fbufref Cet en-
fattt eft , félon eux , plu^ nor
ble & plus parfait que fes
père & mère , quoiqu'il foit
fils du Soleil & de la Lune ,
& que la Terre ait été fa pre-
mière nourrice.
ENFER. Les Phiîofophes
Hermétjques appellent ae ce
pom le (ravait inutile , êi
poiïT ainfi dire éternel , des
faux Alchymiftes , qqi font
continuellement au milieq
des fourneaux allumés^ &
qui ne. voient jamais Dieu ,
quoiqu'ils le défirent fans
cefle ; c'eft-à^dire , qui ne
parviennent point à- là pér-
feâion du grand oeuvre , qui
leur donneroit' toiit ce qui
peut fatisfaire le cceur ha-
hiain dans cette vie. Quel-*
3' uefois lis appellent du nom
^Enfir leuî itiatiere en pu-
tréfaâion , parce que le noir
eft Timage des ténèbres , &
que l'Enfer eft un lieu de té-
nèbres & d'horreur,
ENFLAMBER, Vieux
mot que l'on trouve dans les
ouvrages de Flamel & du
Trévifan »pour fignifier don-
per trop de £eu;^ «n augmen^
E N
ter le degré outre mefitre
On y voit aufli le terme ^J
flamber f dans le même Cens4
ENGENDREMENXl
ET NOCES. Ceft le temp^\
oh le volatil & le fixe de 1« j
matière de Tceuvre fe difTol^
vent enfemble , & fe réonil^ '
fent pour n'être plus féparés.
De ces deux il s'en forme
par conféquent un troifieme,
qu'on dit engendré y parce que
les Philofopbes donnent le
nom de mâle au fixe, & ce^
lui de femelle au volatil.
ENGENDRER. Voyez
l'article précédent.
ÉNIGME. Difcours allé^
gorique , qui, fous une enve^
ioppé de mots ambigus &
équivoques^ renfermé un
fens ^A-ai. Les anciens Phi^
lofophes ont enfeigné leur
Pbiiofophie naturelle & chi-
mique fous des emblèmes,
des figures hiéroglyphiques
& des énigmes , afin que le
vulgaire & même Us fa-
vans , qui ne feroient pas inir
tiés dans leurs myfteres, n'y
compriifènt rien, Les Al-
chymiftes modernes fuivenc
en cela les anciens.
ENNA. Prairies où Pror
ferpine cueilloir des narciflès
dans le teimps que Pluton
l'enleva. F. Prossrpine.
ENNEMI. L'un des noms
que les Phiîofophes ont don-
jaf à leur ip^tier^ %^ t)laiiç|
B N
mais en général ils ont ap-
pelé Ennemis le fixe & le
Toiatil y parce qu'ils fem-^
blent fe combattre perpé-
tneUeineiit,au moins jufqii^à
ce que l'un des deux ait ab-
folument vaincu Tautre ^ &
Fait rendu de fa propre na-
ture. Quand le fixe a fixé le
volacii après avoir été lui-
même volatîlifé, les Adep-
tes difent quïls ont fait la
paix entre les ennemis, parce
qu'alors ils deviennent telle-»
ment unis , qu'ils font infé^
parables. ^ .
ENTALI. Alun de plu-
me.
ENTRANT. Qui péne^
tre , qui a de l'iiigrès. Les
Fhilofophes difent que leur
poudre de projeâion eft par-
faite , lorfque par la cuiflbn
elle eft devenue entrante ^
fondansief & tingentes parce
qu'alors elle a toutes les pror
priétésrequifespQuxla tranf-
mutation.
ENVIE* :Çn fait de fcien^
ce Hermétique , ce terme ne
(ignifie pas jaloufie du bien
<l'autrui , & defir de le lui
enlever , mais une difcrétion
pou{{ee à outrance à l'égard
du (bcret de la: pierre, c'eftr>
i«dirè, de f) matière & des
procédés qu'il faut tenir pour
la faire.
ENVIEUX.- Terme fort
«fué dans |e« auyrages de
E O E P 137
fcîence Hermétique. C'eft
un reproche que les Fhilo-
fophes fe font les uns aux
autres fur le ftyle énigma-
tique , les fophiftications &
les allégories qu'ils ont ré-«
pandues dans leurs livres
pour tromper les ignorans.
Ce terme doit s'entendre
dans le fens que Ton dit , un
komme eft jaloux de fon fe*
crçt, il le tient caché. Il eft
à remarquer que ceux qut
font de tels reproches aiix
autres Philofophes, méritent
très-fouvent ce nom à plus
juftei titre , & dans les en-
droits mêmes oà ils paroif-»
fent parler avec la plus gran-
de ingénuité; c'eft alorsqu'il
faut fe défier le plus de leurs
difcours. Car toutes leurs re-
cettes font communément
ce qu'on appelle de la graine
pour lesfotsjc'eft dans les
eiidroits les plus obfcurs &
énigmatiqiies que la vérité
eft cachée. Il faut d'ailleurs
favoir qu'ils n'ont prefque
jamais tout dit de futte^ &
que le plus grand nombre
.n'a parle qqe de la fei;on4^
opération*
ENUR. Vapeur de la
terre qui fert de femence &
de nourriture aux pierres.
- EOUS. Un des chevaux
du Soleil.
EPAPHUS, 61s de. Ju.-
pîter & d'Io, eut difputç
ijS E P
avec Bbaëton for la vérité
ée fa race; celui-ci piqué,
voulut lui prouver qu'il etoît
véritabiement fils du Soleil ,
te pour cet effet desnaada
avec beaucoup d*ii»ftaDce8 à
fon père de lui faiffer con-
duire fou char un jour feule^
ment, il l'obtint ; mais mat-'
beureufement pour luij il le
mena fi mal qu'il auroit in-
cendié toute ta terre, fi Ju**
tfter ne Tavoit précipité dans
î fleuve Eridan. Voyez ce
que Egnifie cette fiâion dans
les Fables Egypt. & Grecq*
dévoilées, liv. 3. chap. i%.
& futvans«
EPAR. Plafieurs Chy-
tnifies ont donné ce nom à
Tair. Johnfon.
EPÉË. G'eftlefeu dee
Vhilofophes , de même que
la laoce , le cimeterre , ia
liache, &c;
EPERVIER. Oifeau de
proie carnacicr k d'une ba«
«ture chaude & igt>ée. Les
Egyptiens Tavoient en con-
fé<^nct confacré à Qfîris ,
'6c les Phibfophes Hërmé*
tiquer Toni ^nployé dai^s
leurs hiéroglyphes , pour fi^
t'nifler lenr matière fixe fo-
lire, qu-ils ont auift appe*
lée Minière de feu ciiefte.
IPHESE ou BAIN. iSe-
çonde opération de la pierre,
^s'faquelle le ^eu humide
diffoutlefiçtifec.
E F .
EFHIALTE & DTU5.
Deux frères Géants , fils d^
Neptune; ils firent la guerre
aux Dieux, f^oyei GeaktSv
EPHODEBÛTS. Quel-r
ques Chymiftes ont donotf
ce nom à leur ^rre parfaite
au rouge, è caufe cte la cou*
leur de pourpre du vêtement
qui portoit autrefois ce nom*
La Fable dit qu'ApoIbn en
prit un femhlabfe> quand il
chanta fur fa lyre ta viôoire
que Jupiter remporta fur les
Géants.
EPIPOLAPSIS. Sdaima--
tion philofdpiiique.
EPOSILINGI. Mâ-
chefer.
EPOSILINGUA. Ecume
de fer.
EPOUSE. Meceture on
eau roercurielle & vobtile
des Phih)fophes* qu'ils ont
auffi appelée Seéur^ Fem-r
me^Beja, &c.
Epouse BsaiCHiE des
VERTUS DE SON EPOUX.
{ Se. Mena. ) Expreffions
dont SolooKin s'eft fervi dans
le Codéêt^V&htj pour figni**
âèr la pierre au bjanc. Sa*
lomon afottse, que ia puif^
fance^ H^honneur^ la gloire ^
la force ft[.^ noyauté hii ont
été doirnéesr; ^iw fa tât»
eft .or»é& d!un« couronne
rayonnante de fept étbifes ,
& qu'il eft écrit (ur fes ha-
bktê : le fuis, la fillc-uni<^
E f EU
des Sages, entièrement în-
cooniie aux fous.
EPOUSER. Aftion par
hqueîle le fixe & !e yohnl
êe la matière* des Phîlofo-
phes fe réunifient infépara-
blenient. Ces noces lé font
dès le temps de la (ii Ablution ,
& l'union s'achève dans le
temps de la fixation.
EPOUX. G'eft Ibrphilo-
fohique.
EQUIVOQUE. Les
Chymtftes Hermétiques fe
font appliqués à emhrouHler
le fens de leurs paroles , eq
cboifîflànt les termes qui
font fiifceptibles de divers
fens, non paç pour tromper
& induire en erreur, pnif-
qu'ik en avertirent le Lee*
teur , mais pour rendre leurs
penfées plus difficiles à pé-
nétrer.
E R E B E , Dieti né du
Chaos & desTénébrçsi épou-
fa la Nnit^ & efte^ut divers
cnfans. Foyer B?NFEE.*
IRICHTQNIUS.Fils
4e Dardanus, Roi de Troye.
¥oyez le livre 6. des Fables
Egypt. §2 Greçq. dévoilées.
ERIDAN, Fleuve dlta-
tte dans lequel Phafton fut
précipité ;^ pour avoir mal
conduit le chariot, 4u Solefl
fon pcre, ^àvet Phaçton.
ERYMÀNTHE, Mon-
tagne d^ArcacHë fur laqutJHe
Hereole prit im fânglier fu»
E R 139
rienx , quMI porra tout vivant
à Euryfthéè. Voyez Texpli-
cation de cette fable dan|
Farticle EuRTSTHÉE.
ERYPILE , Tun des Hé-
ros Crçcs qui firent le fiege
de Troye , eut pour fa part
des dépouïHes de cette ViHe
un cojTre dans lequel étoit
une flatue'de Bacchus de la
main de Villcain , que Jupi-
ter avoir donnée à Dawa*
nij^* Erypile. ayant ouvert
tt coffre & jeté les yeux
fur cette ftatue , devint fu-
rieux. Dans un de ces mo-
mens d*intefvalte que la fu*
reur lui faiAôit , il alla con-
fuîter. fQracle de Delphes ,
qui lui répondit qu'il aevoit
s'arrêter 4a,ns un lieu où il
trouverbit des gens prêts' à
offrir un facrilîce barbare , y
dépofer le coffre * & y éta-
blir fon domicile. Erypile
fe rembarqua, fe laidlTa aller
"au gré des vents, 9c aborda
a la cère c!e Patras , où étant
tTefcehdu dans le temps qu'on
alloit immoler un jeune gar^r
çon & line jeune ÉHIéà Dia^
ne Triclaria^ W fç préfenta
avec fon coffre;^ on înter-
rodipît le facrifîce , & on oxsf»
Vjrît V jwffre , perfuadé qu'il
y avoit dedans quelque Di-
vinité. Ils reconnurent Bac^
qhus , ^.iirftituerent une fêre
anniielie en fon honneur ,
Ik^ le nommèrent Buuhus
140 1 R ES
Efymncte. Erypile guérit de
fa fureur , & nxa fa demeure
dans ce pays-Ià. Voyez les
Fables Egypc. &: Grecques ,
liv» 3. ch. 14. $. 2. & liv. 6.
E R Y X fut vaincu par
Hercule. Voyez le livre J«
des Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées.
ES ou ^S, ou AIRAIN.
Voyei CORPS ou TERRE
PES Philosophes. Lai-
ton.
ESCULAPE , fils d'A-
pollon & de la Nynsplie
Coronis , fille du Roi Phle*
gyas, fut tiré par Mercure
du ventre de fa mère après
qu'elle eut été tuée par Dia^
tie , & confumée fur le bû-
cher oâ elle avoit été mife.
Il fur nourri par Trigone , &
élevé par le Centaure Cbi-
ron « qui lui apprit la Méde-:
cine dans une perfeâion fi
frande , que par fon moyen
I Fable dit <\^'û reiTufcità
Hyppolité dévoré. par fes
propres chevaux* Efculape ,
félon. quelques-uns, eut pour
femnie Epione, & pour en-
fans Machaon & Podalire ,
Jafon & Hygiée. On le re-
préfentoit un bâton à la
,main , avec des ferpens qui
Tenvironnoient , & iPfut tou-
jours honoré par les Payent
comme le Dieu de la Méde-
cine. C'eft pourquoi les Al-
çhyipiftçç pré.ieodçnt que
ES
toute fon hiftoire fabuleufe
n*eft qu'une allégorie des.
opérations & de la matière
de la Médecine univerfelle*
Sa naiflànce feule fuffiroit
pour le prouver ; car il eft
dit qu'il fut tiré de% cendres
de fa mère par Mercure y &
que le père de Coronis s^^p*
fsloit Phlegye , du gi'ec
hlegein , en françois orû"
1er.
D'ailleurs la Fable dit que
Jupiter eut affaire avec Lato-
ne, d'où naquirent Diane &
Apollon , & d'Apollon Efcu-
lape ; parce que la blancheur
précède toujours le rouge^
après lequel vient Coronis
ou le noir, d'où fort enfuite
Efculape ou cette médecine
dorée & unîverfelle dont les
effets font fi furprenans tant
fur les corps humains que
fur les métaux. Voyez une
explicattpn plus étendue de
cette fiâion dans le 3^ livre ,
chap. la. $• a. des Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées,
ESEBON ou ALSA60N.
Sel commun.
ESON, fils deCrethée,
& frère de Pelias qui le dé«
tr6na. Efon étant devenu
vieil & caduque , fut rajeuni
par Médée que- Jafon avoit
amenée avec lui à fon re-
tour de la conquête de la toir
îoQ d'or. Voyez lea Fable«
E S
Egypt. & Grecq. dévoilées,
Hv. a. ch. I.
ESPRIT. Les Philofo-
phes Hermétiques n'enten-
dent pas par ces ternies une
fubftance immatérielle|, mais
une fubftance extrêmement
ténue ^ fubtile , pénétrante ,
répandue dans tous les mix-
tes» & fpécifiée dans chacun
d'eux fuivant fa nature , fes
qualités , & le règne de la
Nature auquel il appartient.
Ils reconnoifTent aufli un
efprit univerfet phyfique»
igné, répandu dans tout VU-
nivers , qu'il vivifie par foh
aâion continuée fans inter-
ruption : ils lui donnent le
nom à*Archic de la Nature ,
& le regardent comme le
principe indéterminé de tous
les individus* Voyez les
Principes généraux de Phy-'
fique dans les Fables Egypt.
& Grecques dévoilées.
Quelquefois les Chymif-
tes Hermétiques appellent
aufli Ejprit leur mercure, à
caufede fa volatilité. Ils don-
nent encore ce nom à leui^
matière parvenue [au blanc.
Mais communément ils joi-
gnent une épithete à ce tei^
me Efprit y comme on peut
le voir dans les articles fui-
vans.
ESPUIT FtJGITlF. Nom
que les Philofophes Hermé-
tiques ont donné à leur cnec*
£ S 141
cure y quoiqu'ilfoit un corps
métallique*, mais ils appel-
lent êfprit tout ce qui n'eft
Sas dur , compaâe , folide ;
: corps tout ce qui forme
une mafle coagulée & fixée»
dont les parties font difficiles
à féparer. Tout ce qui eft li-
quide & volatil eft efprit^
quand il participe du mer-
cure commun. Tout ce qui
eft compaâe & fixe eft
corps. Tels font les métaut
parfaits , & le fixe des im-
parfaits» les fels fixes des
trois règnes. L'ame eft le mi«
lieu ou lelien qui lie le fixe
avec le volatil.
Les Chymiftes ont aufli
appelé leur mercure:
EsF&iT DB Mercure.
Esprit crud, Esprit
DU CORPS cuiT,fignifient
la même chofe que Mercure
diflblvant des Philofophes»
Esprit de Vie, parce
qu'il vivifie les métaux qui
(ont commç morts dès qu'ils
ont perdu ^ en fortant de la
mine > cet efprit qui les y vi"
vifioity & leur donnoit une
vertu multiplicative.
Esprit bes Philoso-
phes > parce que les Sages
feuls ont le feeret de le ren-
dre efprit en le délivrant de
la prilon ou corps dans le-
quel la Nature l'avoit ren-
fermé.
Esprit Univbrsei.
i4X ES
Ùei\ proprement le nitre ré-
pandu dans Pair , imprégné
de la vertu des aflres, & qui »
animé bar le Feu de la Na*
ture» nie fencir fôn aâioû
dans tous les êtres fublu-
flaires. Il ell leur aliment, il
leur donne la vie« & les en-
tretient dans cet état autant
de temps que fon aâion n'eft
point empêchée par le dé-
facit des organes , ou par la
déTunion des parties qui les
compofent
Esprit VÉgétable , en
termes de Chymie , fignifie
foufre.
Esprit Puant. Terme
4e fcience Hermétique , qui
fignifie la .même chofe que
foufre philorophique. Ceft
àufli ia matière au noir & le
inercure en putréfaâion.
. Esprit Sublimé. Mer-
cure des Sages extrait de ta
minière & purifié.
Esprit di l'Or , ou
Or en Esprit. Mercure
des Philofophes Herméti-
ques.
Esprit de Mîêl.
Glazer dit qu^il réduit tous
les métaux en vitriol , c*eft-
à-dire , en mercure i mais la
chofe eft fauHe.
ÉSSATTA. Art de tirer
les eflences des mixtes.
ESSAtUM ESSEN-
TIEL. Vertus , propriétés
efientielles aux mates f ar«
ES ET
ticuliers de chaque règne im
la Nature.
ESSATUM VlNUM. £f—
Srit de vin reâifié, aumoyea
uquel on extrait les teintu-
res , les odeurs & lea^ûên^
ces dés corps.
ESSENCE. Matière de%
Philofophes parvenue à la
couleur blanche. Les Adep-
tes lui ont aufli donné le nom
d'Effence blanche, f^oy^i
Quintessence.
FSSENSIFIER- Cuire ,
digérer ta matière de Tœu-
vre pour en faire l'eflcncede»
Chymiftes Hermétiques.
ESTIBIUM. Antimoine.
ESTOMAC D'AU-
TRUCHE. Les Philofo-
phes Chymiques donnent ce
nom ï leur dilTqfvant , ou
mercure philofophique ; 8c
les Chymides ordinaires Tin-
terpretent de Teau - forte
commune. <
ETAIN. Métal blanc ,
auquel les Chymiftes ont
donné le nom de Jupiter «
fils de Saturne. En termes
de Philofophie Hermétique »
c'eft la couleur ^rife» qui
dans les opérations de l'œu-*
vre, fuccede immédiatement
a la couleur noire appelée
Saturne , ou Laiton ^uii faut
blanchir , Plomb livide , &c.
Et AIN CAliiCiNi* Ceft
la pierre parvuiue au Uanc ,
que les Philofophes appel-
E T
Icot aoin Chaux d'étaîn ^
Lune daDS fon plein , Diane
nae , &c. 'L'étain vulgaire a
ttoe propriété qu^on ne re*
flftarque pas dans les autres
métaux, c'eft d'augmenter
de poids quand on Te calci-
De f au lieu que les autres
métaux diminuent. On di-^
roit qu'il abforbe les parties
ignées de» charbons « ou que
fa chaux eft un aimant de
refprit univerfel qui fe cor-
pofifie avec lui.
ËTAIN DES PhILOSO«-
PH ES , ou leur Plomb blanc.
C'eft leur mercure dépouillé
de fa noirceur y avant qu'il
foit parvenu au blanc pas*
fiair.
ÉTÉ. Matière au blanc
ou régime du feu du troi-
fisme degré. Sa complexion
eft ignée. Ce troifieme de-
gré fixe le mercure, & fa
chaleur eft fémblable à celle
du fbleil dans le fîgne du
Lion. Il faut le continuer
jufqu'au rouge* Lorfque ce
rouge eft abiolument digé-
ré , il eft fi fixe qu'il ne craint
plus le feu. Notre Dragon ,
dit Philalethe, eft alors dé-
coré de toutes les vertus ce-
leftes êc terreftres. Souve*
neïrvous aufli que chacune
de ces chaleurs doit être le
double de l'autre. C'eft dans
ce rémme qtie les fruits ap-
partMuenc , & qu'il monte au
E T 14,
Ciel fur un char de feu; car
alors paroitra la rougeur , qui
fera permanente dans toutes
les révolutions faitespar cinq
cui/Tons après la vraie blan*
cheur.
ETHEB. Terme de
Sciçnce Hermétique , qui fi«
gnifîe parfait ; ainfi lorfque
les Philofophes difent que
leur poudre convertit tan^
ou tant de parties de plomb,
étain, &c. en étheb, il but
entendre en or ou en argent ,
qu'ils regardent comme dei
métaux parfaits.
ETHEL eft un des noms
que les Philofophes ont don*
né" ï leur vafe ou ceuf des
Sages. Lorfque le corps fera
réduit en poudre impalpa*
ble, il hiit le fublimer dans
Vétkelf avant de le méferavep
notre airain ; & ce qui em*
pêcheroit la teinture & Pin-
gres , demeurera au fond de
VétheL Auriga Chemicus.
ETHELIA eft, félon les
Philofophes Spjigyriques ,
cette ame cachée oc métal*
lique , ou ce foafre de nature
concentré dans les métaux
imparfaits » que leur eau mer*
curielle extrait & fépare des
impuretés|terfeftres(]ui l'en
veloppent, & qui ta tiennent
comme en prifon.
Ethelia eft aufli un
des noms qu'ils ont donn^llt
leur matière en putré£aâion
144 ET E V
qui forme ce qu'iU appellent
leur Saturne, leuri métaux
împnrfaits , leur corps im-
monde , leur laiton qu'il faut
blanchir.
ETOILES DES PHI-
LOSOPHES. Ils donnent
communément ce nom 4ux
couleurs qui furviennent
dans le vafe pendant les
opérations du grand œuvre.
Mais ils prennent ordinaire-
ment les termes de Planètes
& d'Etoiles pour fignifier
feurs métaux; ou les planè-
tes terreftres,c'eft-à-direlc8
métaux vulgaires.
Etoile au Couch4NT*
Sel armoniac.
Etoile de la Ter&k.
Talc.
EVAN. Surnom de Bac-
chus.
EVAPORATION. Sépa-
ration des efprits ou ma-
tière fpiritueufe des corps ^
par l'aâion de Tair ou du
feu. Le mercure des Sages
a deux taches originelles » dit
d'Efpagnet ; la première eft
une terre impure, fulfureufe
que Ton en fépare par le bain
humide $ la féconde eft une
humidité fuperflue qui s'eft
liichée entre cuir& chair, &
qui le rend hydropique *, it
faut la faire évaporer par te
bain fec du feu doux & be-
jMn de la Nature.
EUDICA. Matière du
grand œuvre des Philafb-
phes Chymiques G Jbon
Roi! dit Morien^ vous devez
favoir parfaitement avant
toutes chofes, que la fumée
rouge , & la fumée blanche ,
& la famét orangée , & le
Lion vert , & Almagra « &
rimmondtce du mort , &
le limpide, & le Tang, &
VEudica» & la terre fétide^
font des chofes dans lefqtiel*
les confifte tout le magifte-
re* Morien explique dans la
fuite ce que c'eft qvî'Euéiica^
Eudica , dit-il , eft la chofe
la plus fecrete de toutes cel-
les que je viens de nom-
l^er. On l*a{>pelle autrement
Mofihacumia , ce qui (ignî-
fie fèces bu immondices du
verre. Il ne faut cependant
pas s*imaginer que Morîeo
entende par ces termes , les
excrémens ou fuperfluités
hétérogènes oui fe trouvent
dans les creuiets des Verre-
ries : c'eft la bafe de tous les
êtres y & par conféquent du
verre. Ceft la pterre au
blanc.
Eudica, ( Se. Herm, )
Eau mercurielle des Philo-
fophes, faite pour défendre
"le corps de la terre de com-
buftion y ce qui lui a fait don-
ner par Morien le nom de
fiel ou fèces de verre ^ parce
que les fèces de verre mê-
lées avec les métaux en fu-
fion^
'EU
Son , empêchent qu'ils ne
foient brûl&. C'cft cet £z/-
dica qui accoutume la ma-
tière aux atteintes du feu.
Ceft ce ferviieur rouge qu'il
faut marier avec fa mere odo-
rante ; ce Pyrrhus, fils d'A-
chille , aux cheveux rouges,
aox yeux noirs « & aux pieds
blancs. Ce Chevalier armd
Soiir combattre le Dragon ,
c lui arracher la vierge in-
tafte Beja, ou blanche j Pcr*
fée qui en préfentatit \i tête
de Médufe , défend Andro-*
mede , fille de CaHiope &
de Céphée Roi d'Ethiopie ,
contre le Mondre marin , la
délie des chaînes qui la re«
teiicient , & la prend pour
époufe.
EUDICA. Quelques • uns
croient qu'il faut entendre
ce terme de la matière au
blanc; d'autres, aveclePhi-
lalerhe, l'expliquent de la
tnariere en putréfaâion.
EVE. Majgiflere des Sa-
ges , lorfqu^il eft parvenu à
la blancheur.
EUPHEMUS. L'un des
Argonautes , & leur Pilote.
Ceft à lui que Triton donna
«ne motte de terre, dont la
fignification eft expliquée
dans le liv. x, chap. i. des
Pables Egypt. & Grecques
dévoîKes,
EUPHRATE eft un des
noms donnés par les Chy«
EU 14$
miftes Hermétiques i h ma-
tière du grand ceuvre parve-
nue à la couleur blanche.
EUROPE, fœurdeCad-
mus , & fille d'Agenor , fut
enlevée par Jupiter changé
en Taureau blanc. Il en euC
Minos & Rhadamantbe»
Voyez Texplication de cette
fiâion, liv. 3. ch. 14. $« 5. ;
1. Foyet
V article df'ORPHÉE.
EURYDICE.
EURYSTHÊE, Roi de
Mycenes^ ayant obtenu le
pouvoir de commander ' à
Hercule , il lobligea d'aller
tuer un SangJier furieux qui
ravageoit toute la montagne
d'Erymanthe ; Hercule y
fut , s'en faifit & le porta tout
vivant à Euryfthee. Cette
fable, félon l'explication de$
Alchymiftes ou Philofophes
Spagyriques, eft le fymbole
du grand auvre. Le mont
Erymanthe fignifie le vaif*
feau philofophique , qu'ils
appellent allez communé-
ment Montagne. Le Sangliei:
eft le mercure philofophi*
que , dont les efprît&corro-^
fifs détruifent tout ce qu'on
leur donne à difToudre. Her-
cule eft l'Artiftc qui travaille
ce mercure, le lie en le
fixant } & après Pavoir ani<*
mé de fon foufre , en fait la
pierre pbilofophale , & la
médecine univerfelle repré-*
fentée par Euryfthée.
t4& EU
Faferî iU qirc cette fSble
ê4fùï\e et que les Phiîofo-
phes fe font toujotirs efforces
éé cacher, c*eft-a-dife la tlna-
tvtte de leur pierre, & i*en«
iroil où Ton doit chercher
tette màticrc. Voici com-
tf eut it s*e]^p1iau9 dans fcil
ttVre imitiilé : Hinutei Pie^
chymlcusé Stiug cette fhbte^
^u»i^ eft i:a€h< Itf irfufc ex-
cellent & te ^lu$ admirabré
fiicrdt de lu Chyiiiie ^ car
•Ile fiôtts découvre ce que
fes ^Wlofophes ont enve**
Ibppâ du t^hêbfeux voile dé
l'énigme. Ëtle nous montre
\W\ eil^ &en quel lieu l'oci
trouve ce Sanglier d'ÎBry^
IMActie , qiii èff le vrai mer*
enre des Phtlofcfbes^ car de
la fitut de Vénus & élu mtr^
tun vulgJtitt^ préparés cûtii-^
liW il faht ^ l^on lire cette va-
jbdur otiâueufe dont les Phi-^
idfophes font tant de cas. O A
te voit par le terme ù^Ety^
mdhthaus ^ qui ne fignifla
autre chofè que Jf^arr di Vé*
ntiè ', car Erydht étoit bfl
f«»iii»fn de Vénus, & An^
fho» eft gtec , fijgniôe Fltut
en Firant^. Je lai^ ail Lec^
f^ur favW dans h Philofo^
pbie Sdsgyrique à juger fi
Fabri etoit Philof^he ^ ou
fit en donne à garder ^ cont**
me tes MefH^eurs ont cou*
tome de ftire. On trouve
cette ïAli Si lerantt^ tr»*
E U Ë X
taux d'Hercule itpliqtttt
dans le 5^ livre des Fables
Egfpt. 4; Grecq. dévoilées.
EORYTMUS , RJ»
d'iK^haiic i avoii une fill^
vitrge qu*il refufa de donne#
en mariage à Hercule. Celui-*
ci ravagea toute l'Œchâlhe $
tm Eur^tbiis ^ de fe mA^iâ
ivtc Idie fa fillé. Ëurythus^
feten les Alchyttiiftes, flgtiî*
fie Pefprit minéral de les^a^*
très hétérogènes qui noiréif^
fent 6c corrompent ta n)a-^
tierechymiquequi renfbtmt
céttt terre vierge dont lôlt
eft le fymboie. Hercule ou
Te mereùre philofopHiquè
cherche i s'unir ai^ec eettè
terrç tierge , mais Eufythuft
s'y oppofe par fes parties hd*
téfogenes. Le metcure phi-
lofophiqne putréfie Eury-^
thiis, te tue , pour ainfi dire|
& par ce moyen obtient loi*
piar force ^s*unif avec elle , 5k
en la fdblimSnt , l^élève ail
haut du Vàfe, que les Àtcby
kiiftes nomiiient le Ciel , dt
en fait une terrefeuilléè, d'oâ
doit naître ce fils admirable
qui fait la joie de TUnivérs ^
& fa fétïdcé.
EXALTATION. Vôye^
SUBLÎMATÏCKK.
EXAZtATÏOP B'EAltw
C'eft la fixation du mercure
des Sages en pierre $ parce
qu'ates Peau therCurielIé eft
eiakée tù perltrâioti^ eoni^
EX
lue <fic Hermès dans la Taik
EXALTATIONé Lcs Phi*
kfophes Hermétiques comp-
tent rexakation entre les
fept opérations du grand au*
vre V c'eft la ftifoismation phi-
lofophique prife dans le fens
de iublimatioii ou perfeâion.
EXALTER, en terme
de Science Hermétique « fu-
blimer » perfeôionner. Lorf-
que les Pfaiiofophes difent
que leur matière eft exaltée |
il faut entendre , ou qu'elle
eft fubtilifée par la fublima-
lion , ou qu'elfe a déjà acquis
le degré de |ierfeâion ^\kW\e
doit avoir pour être éiixir aii
blanc ou au rouge*
Exalter. Perfeâionner;
ce qui fe fait non par les opé-
rations de la Oiymie vul*
gaire, mais par la Ample di-.
geftien à l'aide du feu pbi-
lofQphique. Lorfque l'œuvre
eft parfaite , ils donnent à
leur poudre le nom de Pierre
ttcaltée.
EXCRÉMENT DU SUC
nu PLAN DE BACCHUS.
CVft U tartre.
EXTRACTION, en
termes de Chymie Hersié'r-
tique, ne (ignifie pas, comme
dans kl Chymie ordinaire ,
une expreflioA du fuc de
quelque •plame* ou dt quel-
que animal > &r. meiâ une
cofttiouattQii au régmw du
EX MT
feu plûlolophique , au moyen
duquel une couleur, fucc^d*
à une autre. C'eft dans ce
fens qu'ils difent, qu'il fauc
extraite la rougeur de Ip
blancheur ^ parce que la blao^
cheur y doit coujoursprécédec
la rougeur de. la matière t
c'eft pourquoi la Fable dic
que Diane ^ f<ettr d'Apol*
Ion I fervit ife fage-femmeâ
fa mère » poiir. lui aider à
mettre au monde Pb|»bus»
qui eft le mtm^ qu'ÀpoHoa
ou le Soleil, & que les PU^
lûfophes Chymiques i^pcil^
lent Diane nue« Lune^-Ot
blanc , leur matière an blaât
parfait i & qu'ils nomaiètit
Soleil p Apollon ou leur Or ^
la matière parfaite au roug<^
Quand on dit qu'il faut corn»
mencer l'eeuyre par Vextrac^
ii^n du tnercure, on doit e»
tendre ce terme dans fa f^ni^
fication vulgaire.
EXTRAIRE lESUCDI
LA SATURNIE VÉGÉTA».
BLE, Ceft tirer k Inecctirt
de fa minière.
EXTRAXIL£ X£S tlÉ^
MEMS. Conttfliief le régime
du feu pour les opérations*
Si vous ne ùvez pas ex*
traire l'eau de Tair , la tercÉ
de l'eau tic\e feu dt lii terre^ .
vous ne réunirez pas àsM
l'enivre , dit Ariftote le Chy-
«Mfte.C'cft à-dire, qu'il faut
jceimottcr fes opéffiioiui de
X43 EX
tnagiftére de manière que
vous réullîfïîez à voir le ré-
gime des couleurs dans leur
ordre ; d'abord le noir, qui
eft une 4>rcuve de la di(fo*
lution de la matière en e»u ;
enfuite le blanc , qui eft la
terre feuillue des Philofo*
phes; en6R la couleur rou-
ge y qui cA'Je feu des Sages
on la minière de leur feu ,
c'eft-à-dire ,^leur foufre vif
& animé.
EXTRÊMES. Les extré-
tnes de l'œuvre font les élé-
mens principes de tout, &
i*or , perfcâion de l'œuvre,
il ne faut point prendre les
Siemens ni Tor pour la ma-
nière de Tœuvre , mais une
matière qui participe des
Siemens principes , ou ma-
tière féconde des mixtes mé-
talliques. De même que pour
dire du pain , on ne prend ni
du pain cuit , ni l'eau & la
terre qui font les principes
du froment ; mais la farine
même du froment.
EXTRÉMITÉS DE LA
PIERRE. Philalethe les ap-
])elle dimenfions , & dit que
e mercure en eft i3nc& W-
Uxîr complet l'antre. Les mi*
lieux font lès corps ou mé-
taux philofophiques impar*
faits. Les deux extrémité»
<!an* l'œuvre font la trop
'grande crudité de la matière
^vant qu'elle foit préparée |
ÊZ FA
& fa parfaire fixation •, c'eft-
à-dire, le mercure crqd &
la poiidre de projeâi'on.
EYEB. Or.
EZEPH. Soleil des Phiîo-
fophes.
EZIM AR. Fleurs d'airaiiu
FABA. Le tiers d'un fcru*
pule.
FABA AGRESTIS. Lu-
pins.
FABIOLA. Fleurs de
fèves.
FABLES. On s'eft beau-
coup tourmenté Pefprit pour
trouver des fyflêmes au
moyen defquels on pClt ex-
pliquer les F«bles anciennes
qu'Homère, Héfiode & plu-
fieurs autres nous ont tranf-
mifes. Les Mythologues les
ont regardées comme des
leçons de morale, d'autres
comme des explications de
phyfique; quelques-uns n'y
voient que des traits de fâ
politique' la plus raffinée ,
quelques autres penfent y
trouver Thiftoire entière des
temps qu'ils appellent néan-
moins fabuleux; &, malgré
toute la torture que tous ce&
«Savans ont donnée à leurs
efprits, ils n'ont pu réuflîr à
les expliquer de manière à
fatisflûre les gens fenfés &
les moiDS difficiles. Il ne fai'-
-FA,
loît.pôur.y réuffir,qucrç-
morùer jufqu'à b fource des
Fables, fuivre leur naiflance
& leurs proigrès ^ on aurptc
vu que les Fables Grecque?
n'étoient qu'une hnitadon de
celles des Egyptiens* Les
plus anciens Auteurs ont eu
mênie foin de nôns avertii"
que Mtifée ,-Oïrphée ^ &c.
les avaient pulfees en J^yp-
te, & les avpîeni trànlpor;
lées dans la Greœ..
. he Jieu de leur^naifTance
une fois trouvé , il oe ^'àgif-
foic plus que de découvrir le
père de tant d'oniFans v ©n.au-
roit vu xjue cç.-fuç .Kejrjçuès
Tf ifmegifte y eè gJtanfJJipiiiy
me, cet honmiecÊ$pce.dont
la mémoire fera. femelle*
ment envéncrationj. Exainij
|ïan| eoTuixe q^ieif but'il pipur
voit fe ' propoler ejn les in*
ventant, on atrok trouvé
qu'il avoit rartVtnblé un cer-
tain nombre d'hommes choi-
fis de (a main comme capa-
jbles d'êrre^nflruits des fpleq-
ces qii'tlvouloit lei^r appren-
dre , 6c de gaixJér le. fecret
fur cet art Sacerdotal, qu'il Ce
propofoitçn conféquençe de
leur eofeigiier par des énig-
mes , des paraboles , des aU
légories & des fables qu^l
inventa pour cet effet. Pref^-
que tous les Auteurs ândens
ont parlé de ce fecret qui
Àoit recoipmandé aux Pr4*
F^A• i4«
trea (ouh peifitt de la vie a
celui qui le révéleroit. On
fait d'aiUeurs qu^ils fe I0
tranfmettçiti^t., fous le voile
desïfables. & des - hiérogly-
phes. £u-falla!it<'il davantage
pour fixer les idées f.ir Tob-
jecdei^fabfes.? Je crr.is avoir
prouvé , je d.irois même dé-
montré 4ue les fables n'en
avoient point d'autre , dans
mon;Xi^aité des Fables Kpyp*
tieii^es à Qjecques dévoi*
lées & réduites aa même
porincipe. Ceft .donc dans la
matière & les procédés^de
cet af!t Sacerdotal 00 Her-
métique qu'il falloit chercher
& puifer.les explications de
ces fabie^ ^ & non dans l'hif-
xdre, la itiofafe ou la polir
{U|uè^Jerai fait dansie Traité
i|ue jp/ie<>s de citev , & dan«
les difEVens articles de My^
tfiologîe inféi es dans cç Dicr
tionnaire/y où ^ponr ajpréger ^
Je me contieoteile plusjioujh
vent de tenmyfç^jLi^it^ifait^
.ci-defliisu. T ,^„p ,:,,. , ^.,t
QVA. Anacarde»
' FXClN^Kt Airaîn.
FACTI^KvAaW^e
faire, manière de .procédât ^
une chofe*. Faâifilde cotres
divin (Siivr>«^ ^'djftre.
FAC^ Matiere.de rœtw
vre parvenue a la, blancheur..
JFAIM DES PHILOSO-
PHES. Defirwdent d'afr*
fjô . Va' ^
f recklfe tout ee qu! retirée
Fart Hermëtt^c, & fes con-
noîifances que t^on petit ec-
quârtr par ibû moyen.
FAISANT D'HERMES;
Nom que-^iiefques Pbifofo»
phes Chymiques ont dotni
Ml mercure des Sages , tant
à caHfe de fa yotarilHé, qui
feaufe des dîjfFéf entes couleurs
qu'îhpfend dans. Je èours des
t^érat^ns du grand ttiivre.
FALCàNOS; Atftnîc.
*ALEX. Fef.
FASDIR pu SASDïRi
itaÎB , Jupiter.
J'AtJFÉL^Arfcâ & Ça-
techu.
FAULEX.Adcr.
faunes; qu'on appelle
aufli S^tyrts , Sylvaips. Ils
babitotent les tois & hesfo-
rets, Voyç2 ce qo*Hi %nî*
"fient dans Tartiçle dç Saç-
CHVS. • '
FAVONmS. Vent qui
Ibufflede Pendroît do cteîoù
^ë fcBeHfëcôTicfie aare^ps
des Âjçîno^er. Lçè Aççièns
1'apJ)êlotent Te Veht degé-
nératîop &^<lè pr^èu^iott.,
I,e Z^hyr qg ft>ct^ dç vie ,
parce qtnl (mmfe phis cota-
Tàunétt)^ au printemps ,
lorfqu^tJSNat'»^® ftnible (b
renouv^Hr •& prendre unfe
liottveBç vie, tes f Irilofo-
phes H^rmériOTes. ont don-
né l^ fioin die fàvoniui \ iâ
tMitieit dte f i^ftiTrr panrenne
.FA F É . ,
au Hanc, qui indique lëprin-
temps philofophique;''pàrc^
que la couleur noire qgi î*
précède, annoêce la mort
du fujct , & le froid de la fïià=-
tiere qui ïemble afoï^ dans
lln^ôioii , comme la'Nature
paroît y être pendant V\li^
ver.
FAUX PE' SATURNE
ûui coupe ies imites 6 Usjàrw^
Dés à Mtfcvre* Exprçffiops
des Pbilofdphes,par fefqueK
Içs rfsen^rçndenth pattiefixe
de la matière de Pœttvf e qui
fixe la votatiltté du rhe? cure
des Sages, Nicolas Flamel
rous a cbnferv^ une figorç
fynjbôUqite d'Abraham loif,
oî^ SitHrne eft repr^fenté
fous la ngtire d'un vieillard
caduc \ ia bouche béante &
Une faux à la taain , pourfui*^
vânt Mercure.
FEBtECHf, Fer ou acier.
des,PHifofophç5î.
FEBUS. Enfant vierge.
FECI^S. Terme de (cteo-r
ce Spagyrrque , prisi du Fatin
Ifercf jf. il fignifie craÂfe , lié ,
unpuro^s , limon > ordure -j^
txcrément» & les p^irtresJcs
çlu5 groffleres- impures fit
étrangères qui lepréripîtent
an fond des yafiçs , 8c que.
Fon appelle autrement réfin
dtnct , particulièrement !or{^
S*if) s^^agit des liqueurs quand
_ esfe purifient d*elles-m^-
tQt^ i comn^ te fi^^,
TE
FEGES DU NITRE, Sai-
pêtre..
FECl A. Lie de yin.
FEDSUM ou F£OUM,
Safran.
FELDA. Argent , Lune
des Philoiophes.
FEL VITRL Ecume de
▼erre.
FEL DRACONIS. Mer-
cure de Vémo^
FEMME. Le« Chynitfr-
tes Herméfîques ont donité
communé^i^nt te nom de
Femme oti du FemeU^ à ietir
Lon^ , on mercure des Fhiî-
lofbphcs ; qnetqtt^ois au>ffi
1 leur natiere volaûle dans
tous les états^ ellefe trouve
pendant te coure d«» o^ét^
tinns du nDAgiSere^ C-éi| ce
<^xï\ la leiif a fait perfonçtâer
^Qur en coiofiorer les m^-
ckones fatales tant Grecques
qu'Egyptiennes ^ dans te£-
queltes on lui a cbnn^ ies
coras de Cyfcele ,. Céfiès ,
V\Sy Latone^ CcH^onis, £«•
fope^ Lëdav&c. Quan4tls
l'om atpfx^^ Femme. bUn^
iht ,.ib avQÎeni en vue la ck«.
confbnce ou cette matitce
itft parvenue au bluic^
Fekmc t)fis Phiuoso-
PHE&^Ce^le merair« ; fc
. Phomme, ou k mile, eft le
WHmJLE. Les Philofo-
fhes Cliyffiîques difent qtpe
leur miQajce ifft saAIp Ajf^
F E: f^f
m9{h 5 bn eedrogyne ; mai^
lorfquHU parlent en partîcti*
lier defemç^le^ ils estendent
leiu* mercure , Ik par inéie \s^
foufre.
Femsilb BLANeR%
Cçû le mercuf^ au bfonc;»
FEa DES FHiiDSQr
FHES. Magiftere parvenii
aii rouge couleur de rouillt
de fer A parce qu'alors fa co^
leur approche de celle du
Crocus Martisé On,»pftette
cette cîrconftance de f^erut»
vre le R^gne de Mars^ Voy'e^
FERMENT « en torm^
d^AlchynâeVefi unematiei^
fixe, qui, mêlée avec le ilies-,
cure y le lait feripent^r .&
-lui donne fa propre nantncr,
comme [9 ii^v«in fait à kl
pâte. , '
Il y a piu^urs fcxrtes éefer^
men$i les unf fopt finàpier,
les autres comnofés; Les fini-
pies font ceux qui Som bonto-
gesqs Se fans mélangea «eck
que l6& éléoiens & ivàamqa
éx trairas dç leuxa carps«.-L^fle
compofi^ £onc ceux qyi ont
ixé mêles avec d'aueres, tels
qitc les corps aëduits en n<i^
turedé foufre^& joinisavec
leur luiile. il y a' aofi. des
ferm.infi ftdfureupc des corpsb
i mparft&ts; an Iisis appdlle^-
mens moyens. Mais fr Xcm.
. ignora ia Êu:o9 de rédut&elj^a,
' Riv
t1% F E'
taézaax parfaits en lenr pre*
fniere matière, c'eft-à-dire,
en ïenc mercure , on tentera
«n v»in de pacventr à la fin
de Tceuvre , parce qu'on ne
pourra faire ni ferment fîm*'
pie, ni ferment compofë^ eh
•quoi confifte le fecret de Té-
lixir;
V II faut obferver de plus
qu'il y a deux fortes de ma-
tière premierevrune«ft pro-
rchaine^ Tautré éloignée. La
•prochaine eft 'l'argent- vif ,
/éloignée eft l'eau ; car l'ar-
gent-vif a été premièrement
ébu , puis terre, eriAû te eau ^
d: enfin eau feche. La ré-
.duSion des corps parfaits en
".mercure, ou en leur première
i^matiere , n'cft qu'une réfolu-
siion d'une matière' parfaite ,
fixe ,i)laQché , rouge & con^^
.'gelée;
Les fermera doivent étr,e
très. bien préparés avant de
-les. emplo^r pour- la fer-
mentation; Cette prépara-
lion xonfifte à les fairepafTer
par tous les principaux ré-
*gîtnes du ma^ifterej c'efKà-
dne , qu^iîs doivent premiè-
rement réflerabler à de la
poudre calcrnée au moyen
de la liquéfaftion , enfuite
devenir imepoudre difioute ,
puis une poudre congelée,
& enfin une poudre fublimée
'& exaltée.
Tour le fecret confifle à
FE
mortifier . & à endurcir ;'car
fans cela on ne pourroit'bi
fixer. La cendre d'argent
eft ferment dans l'oeuvre au
blanc , & la cendre d'or dans
l'œuvre au rouge. L'or &
l'argent des Philofophes eft
leur eau , & cette eau eft le
ferment du corps ; ces corps
font leur terre 5 le ferment
di cette eau. divine eft une
cendre ,'parcô qu'elle eft fer»
ment du ferment.
Il faut donc joindre Far-
gent avec l'argent, ôc l'or
avec Tor , c'eft-à-dire , l'eau
avec la cendre , ou le fer-»-
ment avec le ferment. Toiit
cela s'entend delà médecine
du fécond ordre , qi?i confifte
à joindre .l'humide avec le
fec y d'abord après leur pré-
paration. L'humide eft i'ef>-
prii liquide purgé jde toute
impureté y & le fec eft le
corps pur 5r calciné.
Lorfque le magiftere eft
parvenu à un certain de^re
de perfeftion , il faut y ajou-
ter un ferrnent , qui eft l'or*
afin qu'il change toute la
inatiereen fa propre nature,
& détermine le magiftere î,
la nature métallique , qui
avant ce mélange étdit in-
déterminé. Après que cerné-
lange a fermenté, tonte la
pierre eft tellement ,fixe 9
qu'elle devient ferment,^
principe de fixité ptmr tous
les mëtaut fur lefqnels'enè
fera projetée. Quîind on
veut s'en tetik; au blatte, il
feut prendref la Lune pour
ferment , & bich prendre
garde à ne pas s'y tromper.
Quel({i}es-uns donnent le
nom de ferment au mercure j
quand oit en fait l^s ifi^bibi^
tiens pour la multiplication
de ia pierre; Larpièrre phi-
lofophale parfaite n'efr proi-
prement qu'un ferment qui
le mêle & s'infimie dans tou-
tes les parties des 'métaux
imparfaits fur lefqnels on la
projette en très'-pettte quan-
tité, à proportion du degré
de perfeâton qu'on lui a
donné par les opérations réi-
térées fur la même matière.
Elle en fépare tout l'impur
&rbétérogefte, & «'appro-
priant tout ce qui eft de fa
nature , en fait de Tor fi te
ferment efl or , de l'argent fi
le ferment eft argeiw. C'eft
donc mal-à-proposr qu'on dit
que les Alchymiftcs cher-
chent à faire de l'or; la pre-
miereintention des vmisPhi-
lofophes eft de trouver un
remède contre \ts maux qui
affligent la nature himiaine;
la féconde eft de trouver un
ferment^ qui, mêlé avec I^s
mftanx imparfaits , puîffe
manifefter ce qu'ils contien*
nent d'or , qui avant la pro-
jeâioD étoit ren&rnié dans
(rtfs métaux , & confondu
avec des parties hétérogè-
nes & terreftres diverfement
combinées entr'^lles , de ma«»
niere que la différence des
combinaffoiîs faifoit la di-^
verfité àts métaux , dont le
principe eft le même, mais
la cufnon & la digeftion dif-
férentes.' Ce ferment ne fail
qu'achever Bc perfeâionneff
•en peude temps cet teaiiflbn;
que la Nature n'aurbit pu
faire que dans la diirée dé
pltifietirs fiecles ; & qu*el}«
n'auroit même jamais hi\
dans, les métaux imparfaites j
faute d'un agent aifez'aâif
ptturen féparer Timpur^qui
s'y mêle fans céfiÈ pir letdd»
f^ur dela:matiereoù ils ion»
rcnCermcs.
: FERMENTATION, ea
terme de Phyfiqoe ,^pft une
fépatatîon' naturelitn de- la
matière fulfin-eufr d'avec la
iâlriïe dahs un corps « eudorfi
qtre-spar la jonôioodricés
deux matières il fecempbCs
naturellement un mixte. r ^
Fermentation; Adtoni
deTair fur les mixtes , qtii eb
s'y ^raréfiant , en altère ia
forme » en défunit les;partiés
ftns.y produire une difiblu"*
not\ entière comme là pu<4
tréÀâion. La fermentation
tiipnt ie milieu entre la liqué^
faâion & la putréfaâion.
Tûutes trois font des 'efre||i
14 9B
tr^Êiâioa itxroduit ie$ pvt
%i^ tqmf gfea dti)» te» porci
4e9 nxixte« ^ l« firmenêa^.
ûon <ies parties ^ri^nnei,
£( h liqtiéfaâioti d«t parties
^néM* Il y a trois efptces
Cfifiirmfinianons ; celle qniî fi^
£iupsri9t)flure» gonflement*
Htmâiiâtoii » ^bu)Iii»iNi » <8
tnâsmmatiQii on échauffe*
fnem interne 4tt mixce ; h
féconde efl proiii^nienc .^
femumatian'j & la trcnfieme
eft tWea/ScoOen ou aigreur
fiinvenantc; au mixte. La pr&»
fitierie fie voit dans toutes les
f nfiures qui rur?iennent aux
pmies^tnotleft des snioiiux |
quand ils oiu pris du venin ,
9n qu'ils ont irecu quelque
coup un peu violent ^ ou
qu'are eit occafionnée &
csxi/léa p9r quelque maladie;
aè!so(bn< les faoaitoos avant
qu4k fiaient potiilens» les
puhonj»^ les piaftttles àt h
petite v^ote , des maupc v^
Bériians , Sec, On dit alons
queieisQg fier mente, & il
iraidteit ptiuât dire qu'il y a
ÀHiUitiiosi iisns le fsng. Éû^
cirrXetteibulIttioa ou goiH
fleoient fe ùk. atiffi remar^^
qjuer dans les viandes qu'on
appelle vmuufes , ou fti^
êuÉitfos , teKes qae les poîe^
ii autres légumes fembl»-
bks; lotiqttVn fesÊiitcuire^
.q| ]§( 1^ C^ gonfler à fl««k
rx
fut>e due t\ûr , qui y éft reii4
fermé, s'y raréfie- On vwîc
aafli eette âxalKtîoa on gen-
iesietic dana bs nitftangee
des nmieresmiQ^aJes $ 1^-^
Joe^par exemple, onverfq
e l'hetle de tartre fur de
ralun« ta min» chofe ar*
rive y fi après avoir fait féoher
la chaux des métaux faite à
Teaii force » on jette ipn peu
de cetfç chaux dans de fbiûlie
i» wn^p Clauben
tes gona qui ferment l«
foin avant qu'il foir bien fec ^
#nt y malheiureufement pour
eux ,"une fvmefle preuve à^
cette ébullttien o|i échaufiet
PQnt; ie fumies de eheval
SLéçb$u& suffi par kl-mê-»
mt. Cette i^ulHtton qu'on
appeJite ^ffi tfcrvefiencfi ^
eft conMne uve préparation
i la femi^ntaûon & à la pu*
ti:îé||âipn.
lit ffrmattt^uiQtt {MTopre-r
nHSQt dite SI efi la nurélaâion
«l'un Corps denfe , par rin-r
tefpofiticsi de Fair dans feà
Mfçs. te trop grand froid ^
la tjrop grande chaleur » &
l%np|iQhetf»9l»r de Taccèsii-t
brp derasr o» de f4B& aâioo»
font des obftacles à ta fcrit
m$nMi»tu^ sue dent dnac fia>
£ûf e ctens un vafe ouvert ^
ou di^a te^ei il y ait aflsa
de vuide pour i^f air puîffii
s'y saréfier. Au «ommeDce^*
mofivenient du vatlIeaTi y eu
contraire ;fur la fin il y aide,
{»otirvu qu^il ne foit pas ttop
violenr, Lorfqiie h termen-
ration fe fait dans nn vafe
ouvert , f e corps fertnenté a
t>eai]Cpiip moins de forcç
que lorfqu'eHecft faîte dans
oh vafe fermé on bouché, ce
qtlé Ton retnarque dans leâ
vins <ju'on appelle fèus. Le
levatn fait fernienterla pâte.
X*acétificatiùn o\} aigretir
cft le comnterteétnent de U
fermentatiorfi^otcirhe éWe en
eft nne eQ)ece quand elfe eft
complçtte ; & cette aigreur
a la raréfàdion pour caufe«
J-'^évatron âç évaporation
den parties fubtfles A: fuifa-
teufes des Rquêni^eft la çau-
fe de Taigreiir; & fi la fer-
ment^tion fe£»it dansun vaft
clos, elle fera beaucoup plu$
longue 5 par cette ràifpn Pai»*
Çreur en fera plus forte , Sç
iSe fuccédera î h fermença-
tion , que lorfque les parti ei
gfoffieres auront enveloppé
« cohdenfé les parties fuo-
tifes. Lçs vins les^pîusvio-
lens font les meiHçurs pour
faîpe le vinaigre.
FêRM.rntatîon. ( Se.
Herm. ) Philafethe définh là
lermentation Herfn^ciquç ,
(Jans la médecine du fetond
prdre , Hncorporatîon de ce*
lui qui anime, la reftauratxoh
^e b ft^etit, f^âfiflrif Étiola de
V 1^ îjj
Podeur , & le fupplément dçs
êtres. Et tout cela ne fignifie
x\t}e la rédudfon de pui (Tancé
en afte du corps qui donne
la teinture & de celui qui la
rççftit,
'St vous ne favez donnet
le feu au feu; le mçrctire au
mercure, vous ne réuffîrea
Jamais; c*eft en tjuoi confifté
toute la perfeéhon du ma-
gîftere & la médecine du fe^
cpnd ordre. Il faut au0î fa«
voir qtje tous les tçrmes ci-^
après fe rapportent J cette
médecine; infpirer, vivifier ^
femer , mettre , mêler, join^
dre,înf\ifer, incorporer, ma-
rier > donner j époufer, fer-
menter, tuer, mortifier, con-
geler , fixer & teindre.
La fermentation eft uoç
des opérations que les Phi*-
lofophes ônr tenue des plus
fecreftes , fiç n'eq ont* parl^
que par énigtne$ & parabo*
les fort obfcqres, afin de n^
f>oini en découvrir le fecrçt,
eauel fi on Tignore, on tra-
vaille en vain. Hermès dans
te 7* livre de. fes Traités y en
parle plus clairement au^au-
cun autre Philofophe, îorP-
qu'if dit <)"!& tes ffenyictis font
compofés de leuf propre p4->.
te ; il apure enftiite que le^
fermens blanchHifent lecom-
pofé , Pempêchent d^êtrebHJ-
ié , retardent le flfux de 1^ tein-
'|%ifç I confondent Jtiçs corpr.
i$$ FE
& eo augmentent runion;
(Cçuxqui cherchent le fer-
ment dans les minéraux font
ilans Terreur*
. Ce que les Philofophes
appellent proprement /ir-
mentafion eu Topération de
l'élixir. Il qe fuffic pas y pour
parfaire le grand œuvre , de
pouffer le roagiftere au rou*
ge« La pratique de la pierre ,
dit d*£fpagnet| s^acheve par
deux opérations j l*unç con-
fifte à créer le foufre ou ma.-?
g' ftere, l'autreà faire Tçlixir,
ce dernier fe f ai t par la/îrr-
meruaàon^En vain tenteroit-
on la projeâion » fi la pierre
p'eft fermentée. Le magif-
tere au rouge eft, un foufce
ou une terre très-fubtile , ex-
trêmement chaude & tçche ;
elle cacfaç dans ton intérieur
un feu de nature très-abon-
dant « qui a la vertu d'ouvrir
& de pénérrer les corps des
métaux, & de les rendre
femb^ables à elle; ce qui lui
a fait donner le nom de père
& de fimence mafculine.
Mais de ce foufreil faut en
créer un fécond , qui pourra
jenfaice ^tre mujtiplie à Tin-
iini. Ce foufre (e multiplie
de la même matière dont il
.a été fait, en y ajoutant une
petite partie du premier , &
.fermentant le tout avec le
ferment rouge ou blanc, fé-
lon rintentioa<le rA«iûç»'
FE
Ja fermentations^ fait a^^'
fuivant Pbilalethe : Prei^ez
une partie de ce foufre igné
& trois parties d*or très^pur p
faites fonflre le foleil dans un
creufet^e^ff.&quand il fera
liquéfié „ jetez-y voire fpu-*
fre , pr^^nt bien garde qu'il
n'y tombe aucun charbop*
Quand ils feront fond^tf en^
femble, jetez le toui; dans
un vafe de terre ^ ou dans un
autre creufe^, & voi.^ aurez
une maffcrj^èfi-jouge & fria-T
ble, Preoç^aryn^ partie de
cette mafliè en poudre -fine ,*
que vous mêlerez avec deux
parties de mercure philofo-
phique. Mêle? bie» le tout^
& rayant mis dans l'œuf,
recommencez la première
i^pération ) avec le même ré-
gime; vou§ pourrez réitérer
cette éèrgieutatiop., 6 voua
le voulez, -r ^
FERME N.TE^R^Lef
PhilofophQs r^ojimanden^
trèsrfouvent de fermenter la
matière ; mais ils n'entenr
dent pas toujours la m^mç
chofe. Quelquefois ils parv-
ient de la fermentation pour
la cbnfeâion de Pélixir , &
quelquefois de la continua-
tion du jcégitue pour pafTer
^ d*une cjMileur à une autre;
c*eft dans ce dernier fens
.qu'il faut les entendre , lorf-
qu'ilsdifent qu'il (aut épaif-
û.r ^ ,tci|idre & firmmur U
fïremîere compofirion. Ceft
a même chofe que femer
l'or dans îa terre blanche
feuillée. Philalethe l'expli-
que ainfi dans Ton traité
Pe ver a ConfiÛione Lap dis
ThilofiphicL Semez votre
or , dit-il d'après Hermès,
dans une terre blanche feuil-
lée. Semez, c'eft-à-dire, joi-
gnez, fermentez votre or,
c'eft-à-dire, Tame & la vertu
tingente, dans une terrefeuif-
lée , c*eft-à-dire , dans votre
matière dépouillée de toutes
fes fuperfluités.
FERMER. Coaguler,
remettre en corps , fixer une
matière liquide ou volatile.
FEKU. Jupiter, ou étain.
EEU, en termes de Phy-
fique, matière de la lumière.
C'eft le feu {proprement dit.
Le feu ordinaire, tel que ce-
int de nos fourneaux & de
noschefnînéèsj eûun liquide
compofé de la matière de la
lumière & de l'huile du bois,
\ du charbon, ou deis autres
matières combuftibles & in-
flammables.
Le feu du foleil n'eft que
I la iimplè matière de la lu-
mière répandue dans Tair,
fans le mélange d'aucune
matière huileufe du bois , ou
femblable , pouffée par le
foleil. Cette matière étant
réunie par un verre ardent ,
te pouiTée en ^flèc.gran-
P E ijt
de quantité contre quelque
corps que ce foit , le pénc-
tre , le traverfe , & en défti*
nit les parties à peu près de
la même n:\anicre que noué
voyons agir le feti ordinairei
Ces àtux feux n'agiflènt paè
par le même moyen. Le fett
du foleil agit par lui-même;
il eft pouflé par cet aftre feul^
il agit également dans le vui^
de comme dans l'air libre»
Notre feu ordinaire n'agit
que félon les loix de l'équiln
bre des liqueurs. L'air pins
pefant que la flamme. la
pouffe , félon cts loix , lans
quoi elfe feroit fans mouve-
ment , & peut-être fans ac-
tion \ car elle ne fauroit fub-
fifler ni agir dans an liéà
vuide d'air. Les eflèts dé ces
deux feux font en confé^
quence un peu diflKrens. Un
métal fondu avec un verrb
ardent, & coagulé après , a
les pores & les îmerflices
plus ferrés cjue le même roé^
tal qui auroit été mis en fu*
lion par notre feu ordinaire»
(►arce que les parties de ce*»
ui-ci qui fe font engagées &
qui ont péiiétré dans Tes in-
terftices de ce métal , font
plus groflieres & ont laifle
des paflages plus ouverts*
De-là vient auflt que tes di&
folvans ordinaires des mé^
eaux agiflent moins fur ces
métaux mis en fufion par le
X58 F B
lieu du foleil» que fur ceux
qui l^onc été par le feu com-
mun.
Feu , en termes de Cby-
mie, fe dîtégalemenc d^ tout
ce qui fait l'office du feu élé-
mentaire. Ils le réduifent ce-
pendant à plufieurs fortes^
qui font :
Le feu naturel inné dans
la matière , dont chaque in-
dividu a une por tioo^ qui agit
plus ou moins , félon qu*il eft
jexcité par le fcufolMrCy ou
le feu de cendres , qui coD-
fifte à mettre des cendres
4lan8 un vafe, où Ton met le
yaiiiêau qui contient les ma-
tières fur lefquelles on fait
des opérations 9 & Fon en-
tretient le feu vulgaire défi-
lons, qui écbaufie les cen-
.dres , & les cendres le vaif«
feau avec U matière conte-
nue. Le /^tf de cendres a une
«hateur moyenne entre le
fiiL de fable Sc le bain-marie.
Le j^tf de fable nVft autre
que le fable fubftitué à la
cendre. $a chaleur tient le
milieu entre UfiudefaUe 8c
le fuivant.
Le feu de UmaiUcs , que
fon met au lieu de &ble ,
^usnd on veut avoir une çiia-
leur plus vive. Cefiu appro-
che beaucot^ dec^ui qu'on
appelle /«tt ouvert ou feu U--
bre^ c'eu-i-dire » qui agit im-
médi^cemenc fur U vafe^ui
F E
contient la matière fer la-
quelle on opère j tel eft \efeM
de fiifatt , qui eft de deux
fortes :
Le feu de charbons & ce-
lui defiammes. L'un & Tau-*
tre fervent aux fufions^ cé-
mentations, épreuves , cal--
cinations, réverbères* C^lut
de flammes fe nomme /iae
vif; il fert particulièrement
pour le réverbère.
Quelques-uns emploient
aum des mottes de Tan-
neurs pour avoir un feu doux
&égal.
Les Philofophes Hermé-
tiques ont aufTi XeMvfeu , au-
quel ils donnent des proprié-
tés tout-à«fait oppofées au
feu élémentaire dont nous ve-
nons de parler.
Riplée diftingue qnatre
fortes de feux : le naturel i^
Vinnaturel^ le feu contre na*^
mre^ 6c le feu élémentaire.
Raymond Lulle ne le divife
qu'en trots ; le feu naturel^
le non naturel » & lofeu eon^
tre nature; mais tous difecic
que le feu qu'ils appellent
^hilôfa/phiq^ueiC^Ù. pas le feu
vulgaire \ 8c que tout le fo-
cret de l*art confifte dws Ui
connoiifance de ta matiene
de l'œuvre 6c dans le régime
du^.
Bontanus dit qu'il ne te rire
point 49 la matière de la pîer-
rei qu'H eft îngémeux^ |c
f E
llo'ita f^vàHié trois ttit fur
tt vrafé tfititkrê , fiiiis pou-*'
f ôir réiiflir, parce qti*ii fgno*
toit he Jf«i phil&fèphiqus j
êoiit il a ét€ ihftruit par la
teâufedil livré d'Artèphiuï^i
( Chtvis major ). Chrifldphe
Fariffeft^dâfts feft ttaire c/é
Arhàft Salaria fait uh fraraU
ièlè âu/^ft v%it/rif & do/f)t
fhiloféphiquè ^ ô& il fcn ttiai^
^iie toutes lea diâSténce».
Bernard, Côttttê dé la Mm^
ttre Trjvilïnne , <?onnu r0iiÀ
le nidm dû tfoto Ttévifah , dit
<làtis fôn traita de là Funth
éélàijfée : F^<fri l/rt fllu Hoà
dt chufbchs^ Hidefièjdtf tàâHt
^apurant , dîgéfûAt , cànti*-
fiutl^ non violent ^ fiihtil ^ eff-
Sfiràntit y environnant, aë^
reak , chà , iucûtnbutànt y al-
térant.
Fotitamis dît ^(lé eé ttsitht
fku eft fn^cain^tté & ^ull
^aiiîclpe du fùufre^
Il faut diftiiiguer tfi«2 fe»
Sages deïkit fbites dè>^, te
Jru /nit^ dé là ft}àtie^é , (k té
feU èUkr^ & tircitdhi. Ih
<JdiA)féx&t àuffi lé i^oiti dé ^k
à léttr tBéireure ou éâu etf*
iéllé ; èc qiîftnd ib parlent dé
ifédérAiér, ils diftnt eoftilfié
Vàn*HélMoht : lèà Chymifiés
^utgàiféi bruknt & tàkiftint
nVec Uféu^ & nousûvetf tèâu.
C'en ctfen eu poîâàrtté 4tii
né bif ûte pas lés mains » ft ^fii
^OMtnféit {en péavoir ldf<&
qtill éff éxcicé pat réïcé*
rieur*
Ce feu cft céîuî qu'ils ont
appelé naturel, pafcé qull
en dans la matière; Êc tùntré
fhi/ur& «parce ^ue c'cft une
éau qunah de l*or m éfpfit «
té que lé feU vulgaire tt hvh
rôit fimre. Les Fhîloropheé
iiotnttient tufii fiidt tàntrt
hàtnre toutes les eauir^forieé
ynigaités , par ojppofition l
leur éau <hii viviné tout, iti
iKéU i^Ué les éaui-fbrtés éS»
thtifbnrllfaature.
Le feu dés Sages gradué
tôitime céhH dea Chyititftes
tùlgairés , lYiais d'une ma-
nière bien difKtéUte. Le pre-
mier degré eft celui du h^
Wil en fflver ^ c'eft pourquoi
ils difent qtill faut cdtnmén-
tei rouvre fur la fin dé l'hi-
ver', le fécond eft celui d*A-
t^ ôQ du pri totem{« ; lé troi>-
lietné eft celui dû mois it
Juin ; & le quatrième celui
du mois d'Aoftt. Ils out don-
né divers notus à ces degrés
de feu : Fhu de Pèrfe^ Feu
d*Êgyptty Feu desirkdes, &c.
Ils femblent même fe con-
tredire t>tiyértertient emre
eux. Lorfqnei'tm dit^ il £iut
éugmeftter (é /et/ à chaque
mutation êe touléutis ( Arn,
de VHtenet^e ) ; Taurré dit »
il faut toujoura ati fia du
«hCmé degré. Mais tm doit
tÈfiâx qtie PtUi parte du^ feu
t&> F B
extdnciir,& Tautredu-feu
interne.
Chaque règne de la Na-
ture a {on feu analogue , donc
îi faut faire ufage dans les
ppératîans philofophiques»
Lorfqu*ils fe fervent du ter-
jne Popanfis , ils entendent
la coâion qui mûrit la ma-
tière par la chaleur naturelle ;
J^pfijls ou Elixation , c'eft
Ear leur mercure & leur cha-
(ur humide; Optejis ou jif
fanon , c'eft la coâibn qui
fe fait par la chaleur fecbe.
Gafton le Doux.
; Feu de Suppression
!oa A.ZOTIQUE. Ceft. celui
.qui environne tout le vaif*
.feau»
Feu Matériel. Ceft
celui de cendres;
. Feu ViGÉTAL, Ceft îe
tartre.
Feu Infernal. Ceft un
lieu médiocrement chaud.
Feu Azotique. Voyei
Feu de Suppression.
Feu. Secret. Ceft celui
du mercure des Sages.
Feu Humide. Ceft
Tazot.
Feu dit Simplement.
Ceftiefoufre.
Feu et Eau. Ceft le fou-
fre & le mercure.
Feu Central. Ceft le
foufre de la matière.
Après avoir rapporté quel-
gue&-uns des feux dont psuv
F K
lent les Philofophes |)oar
s*accommoder à la manière
de penfer & d'agir des Chy-
miftes vulgaires , il eft bon
d'avertir qu il ne faut pas fe
laiifer tromper par leur in^
génuiré apparente fur cet ar*
ticle, & quoique Bafile Va-
lentin nous dife que le feu
.des Philofophes eft le feu
vulgaire, on^tie doit cepen*
dant Teotendre que du feu
commun à tout le monde ,
c'eft-à-dire, du feu de la Na-
ture qui eft répandu dans tous
les individus « & qui leur
donne la vie. Il eft aifé de
s'en convaincre quand on fuit
les Philofophes pas à pas , &
qu'on les lit avec attention ;
deux exemples fufHront pour
cela, D'Efpagnet dit, en par-
lant de Textraflion du iper^
cure des Sages : Plufieurs ont
cherché notre mercure dans
le vitriol & le fel , quelques-^
uns dans la matière au verre ,
parce qu'elle a une humeur
radicale fi opiniâtrement atr
tachée & adhérente aux cen-
dres , qu'elle ne cède qu'à la
plus grande violence du feu ;
mais notre mercure fe mani^
fefte par le doux feu de la
Nature, qui y à la \Léritéj agit
beaucoup plus lentement* Il
ajoure même : Fuyei^ le fra^
tricide^ fuye[ le tyran du
monde ^ de qui il a tout à
craindre dans tout le cours
de
F E ,
de Vceuvre. Philalcthe s*ex*
pliqae. aii^li , dans fon ou*
vrags qui a pour titre : Enaf"
Tûtione methodica trium Gc'
bri mcdicinarum , {Qwde vera
Lapidés phiiofophici confeC"
tiortf^ Après avoir parlé des
difFérens régimes qu'on doit
obferver pendant les quatre
faifons philofophiques , on
voit clairement par ce qut
nous venons de dire , que
quoiqu*U rCy ait qu^une feule
opération pour la confeâion
de notre pierre , /avoir , une
feule décoâion avec le feu na^-
nirel, l'état de la chaleur va-
rie/ cependant de trois ma-
TÙeres*
II eft bon de remarquer
qu'il y a un feu extérieur ex-
citant , c*eft-à-dire , que la
matière doit être confervée
dans nn degré de ehatear
continuelle; mais qiie^e feu
ne doit être, comme le dit le
Trévifan , qu'un garde froi^
dure; Se l'Auteur du G;*ûrt</
Rofatre recommande un feu
extérieur d'une chaleur -fi
tempérée, qu'elle ne doit
point excéder la chtleur in-
térieure de la matière.
Que l'on fafTe donc un feg
adroinidré proportionnelle*
ment à celui de la Nature ,
un feu fubtil, aérien, clos, en-
vironné, perfévérant , conf-
tant, évaporant, digérant,
humide, pénétrant, altérant,
propre \ mêler les Bïatteres
& à exclure le froid.
Feu Artificiel. C'eft
le mercure diflblvant dcsPhi-
lofophes.
Feu Corrodant. Mer-
cure difTolvant des Sages.
Feu contre Nature.
C'eft le même que Feu cor-
rodant.
Feu Humide. Voyei
Feu Artificiel.
Feu. Très-fouvent les
Ciiymiftes donnent ce nom
aux huiles , & aux liqueurs
fortes ^ ardentes & brûlantes*
Le Feu de Vénus eft l'huile
extraite du foufre du cuivre.
On l'appelle aufli Etre ou
EJfence de Vénus.
Feu* '( Se. Hefm. ) Mer-
cure des Sages. Il faut l'en-
tendre auffi de la matière au
tkoir^Fett Etranger, Feu de
' charbons, Feudefwnier^Feu
.innaturel. Feu de putréfac-^
tion. Toutes ces expreflions
•font allégoriques, & Çhila-
lethe dit qu'elles tiefighifienc
autre chofe que la matière
* des Philofophes pouffée au
noir.
' Feu Saint^Antoîne.
Quelques Chymiftes fe font
encore fervi de ces termes
pour exprimer la chaleur nar
tu relie, fohnfon.
Feu Étranger. Mer-
cure des Sages après la réu-
nion du corps & de Tefprit.
Feu ivvà. Voyei Fbu
Stranqer.
Feu Humide, s'entend
iiifli de h chaleur du fumier
& du bain de vapeur. Il fe
prend quelquefois pour le
Bain^marie.
, Feu pe Putréfac-
a-iON. Y^ Feu Humide.
Feu de Fieîjt ou de
Fumier, Ceft lorfqu'on
eticcrre je vafe où efi la ma-
tière dans du fumier chaud
de cheval. Cette chaleur eft
«l'un grand ufage pour la di-
geftion des matières^ & leur
|>utréfa(^ioq.
F£U ]>iQ£RANT« Cha-
J/çur douce > foit feche , foit
humide, à laquelle on expofe
Ja matière qu'on veut taire
jdigf rer , r^nferméç dans un
vaifleau closs ou non.
Feu de Charbon?.
Çeft lorfqu'on met la ma-
nière feule , ou dans un vafe ,
fur des charbons allumés,
ÏEU DE Flammes. Cha-
leur la plus violente de tou-
tes, particulièrement (i on
rexcite avec des foufflets,
Ceft lorfqu'on expofe la ma-
tière fiue» ou dans un vafe»
. il Tardeur de la flamme. Elle
e(l d'ufage pour les calcina-
tionS) fuHpns des matières
dures & çompaâes. Elle eft
la plus ufitée pour le rçver-
bere.
Feu de Roue* Ceft
Iorfqu*on enfeveitt le va&
dans du charbon, de ma-
nière qu'il en foit environné
deifus, deffous & par les cô*
tes. On rallume peu à peu
deifous , &: on l'entrctienc
lorfque ies charbons font
tous enflammés, en y ajou-
tant de nouveaux, à mefure
que les autres fe confumenr^
fi l'opération le demande.
Feu Libre eft celui
dont la chaleur frappe im-
médiatement la matière ou
le vaiffeau qui contient cette
matière. Ceft en quoi il dif-
fère àtî^ bains.
Fi^U EMFéCHé ou DE
Milieu , eft celui qui ne fe
fait fentir à la matière, éti au
vafe qui la renferme , qu'au
moyen d'un autre vafe dans
lequel celui-ci eft Contenu.
Les b^ins de fables ^ de cen-
dres^ &c. font des Itux de
milieu , ou empêchés.
Feu de Naturç. Ra-
cine ou principal ingrédient
du compofé philofophique.
Riplée l'appelle Père du troi'
fieme menfîrue, Ceft propre-
ment fe foufre mûr & digéré
de l'or des Sages.
Feu de I.A Terre. Ceft
le foiiCr^ ou pblogiftique.
Feu contre Nature.
. Ceft un des principes maté-
. riels du compofé des Philo*
fophes. Ceft par la réunion
de «e feu avec celui de ni-
F 1
rtire, qull en i^éfulte tm troi*
fieme appelé Feu innatareL
Feu Innaturel. Ré-
falcat de la réanion du feu
de nature & du feu contre
nature des Philofophes. Ce
feu innaturél eft la caufe de
la putréfaâion y de la more
du compofé , & de la vraie
& parfaite folution philofo-
phique. Ces feux ne font
donc point , comme les Phi*
lofophes TafFurent avec rai-
fon , un feu de charbons , de
cendres » de fable on de lam-
pe, & ce font proprement
ce feu de nature , &c. qu*ils
appellent leur Feu fecret ^
leur Feu phiîofophique. C'eft
de ces feux qu'il faut enten-
dre tout ce qu'en ont dit Ar-
téphius j Pontanus , Riplée
& tous les autres Philofo-
phes;. & lorfque Pontanus
dit qu^il fe tire d'ailleurs que
de la matière , il faut Fencen-
dré du feu de nature miné-
ral & fulfurenx qui fe trouve
dans le principe eiTentiel ,
dont le poids de la matière
n'eft pas augmenté.
F£U DE Lampe. Eau ou
mercure des Philorophcs, &
non le feU d'une lampe or-
dinaire , comme quelques*
uns Tont conclu àes paroles
d*Artéphius , lorsqu'il dit :
Nous avons proprement trois
feux , fans lefquels l'art ne
peut être parfait. Le premier
F B 15}
eft \efiu de lampe y qui eft
un feu continuel 4 humide j
vaporeux » aérien , & il y a
de l'artifice à le trouver. Il
s'explique peu après en ces
termes : Le fécond eft le fea
de cendres ou , pour
mieux dire , ce feu eft cette
chaleur fort douce, qui vient
de la vapeur tempérée de la
lampe. Philalethe le dit en-
core plus clairement dans
fon traité qui a pour titre :
ManuduSio ad rubinum cet"
lejletn. Notre eau , dit-il , n'eft
pas le mercure vulgaire, c'eft
une eau vive, claire, bril-
lante , blanche comme la nei*
ge, chaude , humide, aërten».
ne, vapor^ufe & digérante.
C'eft cette chaleur de la
lampe qui étant admîniftré^
avec douceur , & étant tem*
pérée , entourera la matière
& la cuira , jufqu'à ce que^
par la calciriation , elle pro«
duife le feu deciendres. C'eft
dans ces fe^ix que le vafe eft
fcellé hermétiquement. Cet-
te eau eft notre vafe, & dans
elle fe trouve notre fourneaa
fccret , la chaleur duquel doit
être modérée & adminiftrée
en proportion géométrique
pour que l'œuvre réufTifie.
Feu de Cendres. Se-
cond feu requis, félon Ar-
téphius, pour la perfeâion
du magiftere. Mais on ne
doit pas Pentefidre du feu de
i64 V Ê
cendres de bois ou autre ma*
fîere, tel qu'eft \efeu de cm'-
dres des Chymiffes. Les Phi-
lofophes Hefmérrqties Ten-
tendent de la vapeur douce,
tempérée du Feu de lampe ^
dont voy^/l l'article.
Ff.ir Externe. Le feu
des Pûifofophcs qu'ils appel-
lent externe ^ ne s'entend pas
du feu extérieur, mais -du feu
étranger à celui de la matière
du magiftere. C'efl: de ce fea
externe quljls parlent , lorf-
qu'ilsdifent qu'il faut donner
le feu au feu ^ & le mercure
au mercure. Ce que Majer
â repréfehté dans fes Ertiblê-
mes, par un homme tenant
un flambeau allumé qu'il ap-
proche d'un feu allumé dans-
Tî»ne forge, & par un Dieu
Mercure qui va joindre un
autre Mercure» Ce feu eft
appelé par quelques-uns
'Feu occajiohné , Jgnis occa-*
Jic^natus, Ce feu fert aufli de
nourriture 'HPEnfant philo*
fophique. .
Feu AlGir, eti termes
d'Alchymie'i eft le feu le
plus vif^qu'on puî/Ie avoir.
Feu Elémentaire eft
quelquefois pfis par les Chy-
miftes pour le foufre. RulL
Feu sans Lumière.
C*eft le foufre dts Philofo-
pheSé
Feu de Chassé. C'eft
"en Chymie, un feu continué
FE
jafqii'l te que h ttlatîere ne
diftille plus rien*
Feu de Revfrbere*
Voyei REVERBERyi.
Feu de Génération"*
C'eft le feu pbilofophique.
f;eu Céleste. C'eft le
mercure des Philofopbes ,
quand il s'agit de Science
Hermétique. En Phyfique,
c'eft le feu folaire.
Feu Céleste enclos
DANS une Eau. C'eft le
itiercure philofophique.
Feu Dragon. Voye^
Feu Céleste. On l'ap-
pelle Dragon , parce qu'il
dévore tout ce qui eft cor-»
rompu.
Feu dé la MAtîlîRE
eft ce qu'ils ont appelé leuf
Or vif, leur Feufecrety leui*
Agent , &c.
Feu de Lion. C'eft
l'élément du Feu , appelé
JEther.
On diftingue ordinaire-
ment dans le feu quatre de-*
grés de chaleur. Le premier
eft celui du bain , du fumier ♦
ou de digeftion. Ccft le plus
doux , & ce que nousr appe-
lons tiède. M fe connoît par
le ta£l j & p^r Çqs effets. Il
faut poui" le tafl, que la tiiain
puifle foutenir l'effet du feu
lans une fenfation vive;^elle
ne doit faire qu'une douce
& légère impreffion. Le feu
vaporeux des Philofopbes eft
de ce genre; ils le compa-
rent à la chaleur. qu'éprou-
vent les oeufs lorfque la poule
les couve , ou à celle que
Von fent lorfqu'on applique
la main fur la peau d'un
homme fain.
tfi fécond degré eft celui
du bain de cendres; il eft
plus vif que celui du bain
d'eau tiède , ou d\\ bain va-
poreux ; m;»is il doit être
ne'anmoins fi modéré , qu'en
fe faifant fentir plus vive-
ment , Içs organes n'ep foient
poiut altérés.
Le-troifieme eft une cha-
leur qu'on ne doit pas pour
voir fupporter fans fe brûler,
telle quç celle du bain de fa-
ble, ou de limaille de fer.
Le quatrième eft une cha-
leur auffi violente qu'on
puifle la donner ; c'eft celle
des charbons ardens Sç de h
flainn>e , qui fépare , défunit
les parties des mixtes , & Mk
réduit en cendres ou en fu-
fion. Tel eft le feu ^e réver-
bère. „.
Tous ces degrés ont ce-
pendant encore chacun leurs
degrés d'intenfftés ^ & lorf-
qu'on les compare entr'eux
relativement aux corps fur
lefquels la chaleur agit , ce
qu'on regarderoit comme le
quatrième degré par rapport
à une plante , ne feroit que le
prcajiçr ç« égard aux îpé-
F ^ i6 j
taux. Lorfqu'on dit auffi que
le premier degré eft celui du
bain d'eaq , il faut encore
faire attention que l'eau s'é-
chauffe par différens degrés ;
le premier eft lorfqu'clie
commence à tiédir ; le fc-r.
cond, quand elle fiimç & fç
fait notablement fentir 5 le
iroifiemc, lorfqu*elle altère
les organes; & le quatriè-
me , lorfqu'elîe commence à
bouillir, qui eft Ton p!us
grand degré de chaleur, qui ,
félon les pbfçrvations, n'aug-
mente plus pendant rébul-?
Ution. Ces degrés font en^
cote plus ai fés à obfervcc
dans rhuile que dans 1/cau.
Feu PhïlosophiquFj
Les propriétés de ce feu font
telles ; ç'eft avec lui que les
Sages lavent leur matière ^
ce qu'ils ne difent que pnç
fimiliiude , parce que ce/ç«
purifie leur mercure.
Il fait tout & détruit tour.
Il congelé le mélange de la
pierre. Il corrige le froid de
la terre & de l'eau , & leur
donne une meilleure cou^ r
plexipn. Il lave les impuretés
de l'eau, & ôte l'huraic'iré
fuper^ue de la matière. 1 ni
feiJ change la nature &: la
couleur de l'eau & de la ter-
re^ Il vivifie 8ç illumine le
corps, lorfqii'il fe mêle avrç
lui. Ce feu pujtrçfie,& lie
çnfuiie geriner de nouvellt^
i6ê r É'
& différentes chofes. Il fer^-
me tes pores du mercure , lui
donne du poids, & le fixe.
Sa vertu aiguë & pénétrante
eft fi aSive , que rien ne l'é-
gale quand il s'agitde puri-
fier les corps* Il conduit à
maturité tout le compôt^ il
le fubtilife & te rubéfie. Il
Ate tout le venin & la mau-
vaife odeur de la matière. Il
change la qualité de la pierre
& en augmente la c[uantité.
Il eft enfin comme un juge
qui difcerne & fépare le bon
du mauvais. Il &m remar-
quer y fuivant Philalethe, que
tout ce que nous venons de
dire du feu , regarde la mé-
decine du premier ordre.
Feu Sacré. Les Chal-
déens adoroient le Feu , &
la ville d'Ur prit fon nom de
U : ils y entretenoient per-
pétuellement un feu. Les
Pcrfes étoient encore plus fu-
perftitieux fur ce fujetque les
Chaldéens ; ils avoient des
temples qu'ils nommoient
Pyrées,deflinés uniquement
à conferver le Fcufacré. Les
Grecs , les Romains , les
Gaulois avoient %\fii une
grande vénération pour le
Feu. Son culte fubfiïle mê-
me encore aujourd'hui dans
les Indes & en plufieurs
pays de l'Amérique. Quel-
ques Auteurs ont prétendu
que ce n'étoit qu'à caufe da
F K FI
fbfcH, dont fa chaîeur vîvt—
fiante animoit toute la Na-
ture. Les noms les plus con«
nus fous tcfquels le Feu écoi c
adoré , font Vulcai« & Vefta •
On peut voir ce qu'on en—
tendoit chez les Egyptiens
& les Grecs par ce Dieu &
cette Déeflc, dans les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées.
FÈVE eft le nom que que!-»
ques Chyroiftes ont donné
ï la troifiemc partie du poids
d'un fcrnpule.
FI D A. Or des Pfailofc-
phcs.
FIDDA. Argent dec
Chymiftes Hermétiques.
FlrtER. Cérufe.
FIDEUM. Safran.
FIDEX. Cérufe.
FIDHÉ. Lime des Phifo-
fophes.
FIDO. Argent- vif des
FIEL DU DRAGON.
]Mfercure de l'érain.
Fiel de Verre. Ecume
de verre j ou fel qui fe fépare
& fumage le verre pendant
qu'il eft en fufion.
FIENT ©u FIENT DE
CHEVAL. Matière de
l'œuvre au noir, ou en pu-
tréfnûion.
FILLE DE PLATONr.
Nom q«ie quelques Phi«ofo-
phes chymiques ont donné
au mercure des Saj;es.
FlLLÏ P'HlPPCCRATE.
F 1
C^ft la pierre au blaoc par«
fait. Dià. Herm.
FILLE DU GRAND SE-
CRET. C'eft la pierrç philo*
fophale que tant de monde
cherchent, & qae fî peu trou-
vent^ à caufe du grand fe-
cretque lesPhilofophcschy-
raiques ont garde fur les dif*
fércntes opérations néceifai-'
tes pour y parvenir,
FILLETIN, Ce font des
hmes de fer. Ruiland,
FILS DU SOLEIL ET
DE LA LUNE. Ceft le
mercure des Sages. Son pcre
cft le Soleil , & fa mcre eft
la Lune. Hermès.
Fils de la Vierge,
C'eft le même mercure , ap-
pelé ainfi, parce qu*il s'ex-
trait d'upe ttrrc vierge vi-
triolique & adamiquc, qui n*a
encore rien produit. Quand
les Phiiofophes Hermétiques
parlent de terre ^^ il ne faut
pas s'imaginer qu'ils enten-
dent la terre fur laquelle nous
marchons, quoiqu ils difent
qu'on la fouie fouvent aux
pieds»
Fils des Philoso-
phes. Ce font les cnfans
de la Science ) ceux qui y
font parvenus par la leflure
des livres ou par les inftruc-
tions verbales des Adep-*
tes.
Fils de Vénus. Ceft
l'oripeau , ou le laiton.
FI t^f
FlLS^ DE SATVRNBi
Mercure des Phiiofophes*
Fils d'un Joue*
C'eft la poudre de projec<à
tian. Quelques-uns ont doo«
né ce même nom à l'ceuf dee
oifeaux, quand il eft frais.
FILTRE DES PHILQt
SOPHES. C'eft Içuf iner-
cure.
FllTRE DE LA NATURE*
C'eft l'air.
FILUM ARSENICALE*
Arfenic fublimé. .
FIREX« Huile en gii
néral.
FIRMAMENT. Qoeh
ques Chymiftes çnt donné
ce nom à la pierre appelée
Laph laijuJi ^ k ciufe de fi
couleur bleue f parfemée do
petits brtllans qui y formeni
comme des étoiles.
Firmament, en termen
de fcience Hermétique * c'eft
le haut du vafe. 4
FIRSIR ou FIRSitf,
Chaleur ou feu chymique^
. FIXATION. Aaion ou
opération par laquelle otk
rend fixe une choie volatile
de fa nature. Le principe é^
h fixation eft Iç fel fixe, &
la digeftion à on feu conve^
nable. Les Chymiftes Her-
métiques difent que la per-*»
feâion de la fixation ne pem
s'obtenir que par les opéra*
tions & ^es procédés de U
pierre dtesPhilofpphçs » <iim
Liv
1S8 FI PL
leur matière feule en éft iuf--
ceptible, & qu'elle a atteint,
ce degré lorfque par la cuif-
foirelle eft pouffée jufqu'à la
couleur rouge de rubis. Cette
opération fe fait par un feu
philofophique du troifieme
degré.
FIXER , en termes de
fcîence Hermétique, c*eft
cuire la matière après aii'elle
eft devenue noire par la pu*
tréfaâion , jufqu à parfaite
blancheur, & enfin jufqu'à
h rougeur de rubis. Elle eft
alors tellement fixe, qu'elle
réfifte à Taâion du feu le
plus violent. Fixer eft pro-
prement changer un fel vo-
latil en fel fixe,& de ma-
nière qu'il ne s'évapore, ni
ne fe fublime plus. Le volatil
ne fe fixe jamais par lui*
même^ comme le fixe ne fe
volatilife point feu! j mais ce-
lui qui dotiine fur l'autre ,
change le plus foible en fa
propre nature.
FIXION fignifie même
efaofe que fixation.
FLAMME. Liquide com-
pofé de la matière de la lu-
mière & de l'huile des ma-
tières combuftibf es. Elle eft
beaucoup plus légère que
l'air qui nous environne. Cet
àfr qui la pfefleinégalement ,
h fait vaciller dans la direc-
tion qu'il lui donne , la pouffe
itù côté où il trouve moins
de féfiftance, & lui Aôtkne
ordinairement une direftioti
qui l'éloigné de la terre. Les
petites parties de la flamme
lofit fi menues, qu'elles font
capables de-pafler à travers
les corps les plus folides en
s'rnfinuant dans leurs interf-
tices , lorfqu'elle eft pouftee
violemment contre ces corps
par l'air , dont le preflement
eft plus ou moins violent ,
félon que cet air eft plus ou
moins condenfé par le froid ,
par le vent , ou par un fouffie
artificiel, tel que celui des
foufHets , des chalumeaux ,
&c. Le paflage violent de
la flamme au travers des
corps qui en font, pénétres ,
dérange & défunit les par-
ties de ces corps. Cette défu-
nion produit dans lés uns une
décompofition prefque en-
tiere.de leurs parties» comme
il arrive à tous les corps qui
fe réduifent en cendres 5 dans
les autres , elle ne produit
qu'une fimple fufion , com-
me dans les métaux & dans
les corps qui fe vitrifient ,
dont leis petites parties fe réu-
niffent & redeviennent un
corps folide dès que la vio-
lence de Ja flamme com-
mence à cefTer*
Flamme eft aufli un ter-
me de fcience Hermétique ,
qui doit s'entendre d'une hu-
midité décuite par la çha-
leur» faîte onâuenn» & «9*
tienne par la continuation du
feu« £tie paroic comme une
lumière , tantôt plus claire ,
tantôc plus colorée ou plus
obfcure , félon le plus ou le
moins de pur ou d*impur
dont elle eft compofile. Elle
eft la fonrce des couleuri
tant vantées par les Philo*
fophes chymiques* DiSiQîi.
Rermétique,
FLECHES (les)d*ApoN
Ion & celles d'Hercule ne
font autre chofe que le feu
des Phîlofophes , fuivâDt Fla-
liiel dans les ejtplicâtions de
fes Figures hiéroglyphiques.
FLEURS* Les Philofo»
phes Hermétiques donnent
ce nom aux efprits enclos
dans la matière. Ils recom»
mandent très-expreffêment
de donner toujours un feu
doux, parce que ces efprite
font tellement vifs au*ils caf-
feroîent !c vafe , quelque fort
qu'il fût j ou fe brûleroient.
Ils expriment auffi par ce
nom de Fleurs ^ les différen-
tes cxjuteurs qui furvîenncnt
\ la matière pendant les opé«
rations de Poeuvre* Ainfi U
Fleur du foleily c'èft la cou-
leur citrine-rougeàtre , qai
précède la rougeur de tubis.
Le lys, c'eftia couleur blan-
che , qui paroît avant la ci-
trine.
VUVK Dty $iLt SCS
P L t6<f
pHlLOSOf HES« Ceft h per-
feâion de la pierre.
PirEua DB L'Oa. Ccft
tantôt le mercure des Fhi^
lofopbes» & tantôt la cou-*
leur citrinct
Fi,KUR D£ i^A Sagesse.
CtH leur élixir parfait au
blanc , DU au rouge^
Flkue d£ FÉCHca*
Ceft le mercure philofo-
phique.
Fleur Saturvienke,
Voy, flRVK DE PÉCHER.
Fleur de l'Air» En
termes de Cbymie , c'eft U
roffe. '
Fleur de l'Eau, Ceft
la fleur du fel.
Fleur de la Terre.
Ceft la rofée & la fleur dii
fel.
Fleur du Ciel, F/oj
CcpU. C^cft une efpece de
manne I que l'on trouve ra»*
m^ffée fur l'herbe au mois do
Mai particulièrement ; elle
diffère de la manne , en co
que celle-ci eft douce , & fe
rectïeille fur les feuilles des
arbres en forme de grains ;
le flos çGPfi^ au contraire fe
trouve fur rbcrbe & n'a pref-
que point de faveur. On tire
par Tart chymique une li-
queur àafio^t ççelii dont iea
propriétés font admirables.
Quelques Cbymiftes fe font
imaginés que c'était la ma*
fieredonç fe fei^vQnc Us Phw
ÎTO F t
lofophes Hermëtîqntff poar
le grand' œuvre, mais maU
i-propos.
Fleur des Mu&ail*
LES. Salpêcre.
Fleur fimplement dit,
ou Fleub D*AlRAIN.Ceft
la mariere de l'oeuvre fur la
fin de la putréfaâion , dans
le temps qu'elle commence à
blanchir.
Fleur db Cheirt.
EfTence de Tor.
Fleur du Soleil.
Blancheur érincelante &
plus brillante que celle de
la neige même lorfijuc le fo*
leil darde Tes rayons dcifus :
c'eft celle de la matière de
l'cEuvre Hermétique parve-
nue au blanc.
Fleur de Sapfence,
Elixir parfait au rouge.
Fleur db l'Or. Corps
fixe du magiftere; ce qu'il
ne faut pas entendre d'au-
eunes fleurs ou teintures ex-
traites de l*or commun , mais
de l'or philofophique , c'eft-
i-dire , de la partie fixe du
compofé du magiftere , au
moyen de laquelle on fixe
l'autre partie volatile, par la
feule cniflbn gouvernée avec
prudence & le régime re-
quis. On appelle aufli Fleur
d'or la couleur citrine qui
fuit la blanche,
FLEUVE. Les anciens Phi-
bfophes Hermétique» qAÛ
F L F G
•Dt inventé les Fables, ont
pris très-fouvenc les fleuves
& les rivières pour figne al-
légorique de leur mercure
ou eau mercurielle; & en
perfonnifiant ces fleuves, ils
les onc fait pères de plufieurs
Nymphes , dont ils ont aufli
employé les noms fuivant ce
qu'ils vouloîent défi^ner de
volatil dans la matière du
grand ceuvre. Tels font le
fleuve Achéloiîs, le fleuve
Afope y le Scamandre , le
Xanthe,&c. On peut voir
l'explication Hermétique de
ces fictions y dans les Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées.
FLOS ROSINE ME*
TALXIC/E. Fleur de
foufre.
. Flos Salis ou Flos
Maris. Blanc ou fperme de
baleine.
Flos^Sectjb Crqje
ou C R o c £ iE. Quelques
Cbymiftes ont air.fi appelé
la fleur de fafran, rcxtratc
de la fleur de chélidoine«
PVutres ont donné ce nom
à la fleur de mufcade.
FLOX. C'eft la flamme.
FCEDULA, Toute efpecc
de moufle.
. F(ÊNIX, Koyq PHiNix,
. FOLIER. Cuire, digérer
la matière du prand œuvre
pour parvenir a en faire la
tcîre feuiilée des Philofo^
T O
phes , dfins laquelle H faut
femer le grain de Tor.
FONDANT, qui«ide à
la fufion des chofes avec lef-
quelles il eft mêlé. Eni tçr-
mes de fcience Hermétique ,
fondant veut dire qui eft
d'tine très-facile fufion. Un
des fignes de la perfeâion
de rélixir pbilorophique &
de la poudre de projeiSion ,
eft qu'ils foient^n«^^rt5 com-
me de la cire quand on îa
préfente au feir; & qu*ils fe
fondent & fe liquéfient dans
fouîtes fartes de liqueurs.
FONDEMENT DE
L*ART. Les uns donnent
ce nom au mercure préparé
àes Philofophes, d'antres à la
matière parvenue au bîanc.
FONDRE, en termes de
fcience Hermétique , c'efl:
purifier & cuire la maticrc
jufqu'à ce qu'elle fe réduifc
en eau épaiffe , & noire com-
me de la poix. Quelquefois
les Philofophes fe fervent de
ce terme au lieu défaire dij^
foudrs^ réduire en eau , fub-
tilifer > vofatilifer.
FONTAINE , en termes
de Philofopbie chymiquc,
iignifîe communément îa
matière d'où Ton extrait lo
mercure fous la forme d'une
eau laiteufe & pondéreufe,
que les Alchymiftes appel-
lent Lait Virginal, Ce mcr-
aure efl pou^ ceux qui fui-
F O 17X
veut la voie humide pour
l'ouvrage du magifteretcom*
me ont fait Paracelfe , Ba«
file Valentin, £gidius de
Vadi^ & quelques autres.
Quelquefois ils donnent aufli
le nom de Fontaine à leur
mercure , comme font ceux
qui fuivent la voie feche ,
tels que Géber , Bernard
Trévifan , d'Efpacnet ^ le
Cofihopolite, le Fhilalexbe y
&c.
FoKTÀiNE DU Tor-
rent, Ceft la même chofe.
Fontaine de Jou-
VKNCE, Les Alchymiftes
prétendent que quand les
Anciens parlent de cette fa«
r-ieufe fontaine & de celle
Ci Hipocrene, on doit l'en*
:ci:dre de Pélixir parfait *du
magiftere des Philofophes
l-ermétiques, parce qti*iis
ilifcnt que cet clixîr eft un
bûume vital, & un remède
univerfelquiconferveen fan*
fé, & fait même, pour ainfi
c?ire,rajcuh!rceuxquiçnfoni
ufage , en renouvelant leurs
forces & en les confervanc
tort au-delà dos bornes com»
rn H nés de la vie hum ai ne, Ar-^
rcphius, qui paffe parmi lea
Alchymiftes pour un Adep-
V,' , dit d'un grand fang fr'oid
j»'.î commencement de fon
îivre qui a pour titre ClavU
z.i'iior^ qu'il fa compofc à
là^e de mille ans , & que fe
171 PO
voyant près de fa fin, il a
bien voulu laiffer ce gage de
Ton amour aux enfans de la
Sagefle.
" Fontaine deFlaiviel.
C'eft le vafe qui renferme la
matière de Tccuvre. C'eft
aufïï le mercure.
Fontaine des Mé-
taux. Argent- vif des
Sages. .
Fontaine du Trévi-
SAN, Mercure des Philofo-
phes.
Fontaine des Philo-
sophes. Quelquefois ils en-
tendent par ces termes la
matière de laquelle ils tirent
leur mercure ; mais pîus or-
dinairement le mercure lui-
même.
t'ORCE eft aufîi un ter-
me de fcience Hermétique,
qui doit s'entendre tant de la
propriété ac^iflànte du mer-
cure des Philofophes , que
des efprits qu'il renferme.
Quand ils difent donc que
toute fa force efl convertie en
Urrty c'eft dire qu'il eft réel-
lement devenu terre blanche
fixe à toute épreuve* Pren--
dre la force des chofes fupé-
ricures & inférieures , c'eft
faire Pexiraftion du mercure,
& le mettre enfuite, bien pu-
rifié , en digeftion pour le
faire circuler, & enfin le fixer
f n terre au fond du vafe.
Fqkck de toute
F 0
Force. Ils entendent pif
cette expreffion, réiixir par^
fait au rouge, ou leur poudre
de projeâion, qui vient à
bout de furmonter toutes les
maladies des trois règnes ,
quelque opiniâtres qu'elles
puîflent étve.
FORÊT. Lorfquc les Phi-
lofophes Hermétiques difent
que leur matière fe trouvo
dans les forêts, il ne faut pas
prendre les chofes à la lettre ,
& aller chercher cène ma-
tière dans les bois; elle y eft
à la vérité , mais comme elle
eft par-tout, & non pas plu-
tôt dans les bois qu'ailleurs^
ils entendent par le terme
de forêt ^ h matière terrellre
dans laquelle leur vraie ma-!»
tiere prochaine eft comme
confondue, & d'où il faut la
tirer comme d'un chaos &
d'une confufion ofi elle eft
fi bien cachée aux yeux dit
vulgaire, que les feuls Phi-
lofophes Vy apperçoivent ,
quoiqu^in nombre infini de
perfonnes s'en fervent afièz
communément , qu'elle fo
vende publiquement & à an
prix très-modique , & même
qu'elle ne coûte rien, fe trou-
vant par- tout. C'eft cette
matière terreftre & fuperflue
dont il faut la dégager, que
tous les Philofophes , tant an-
ciens que modernes, enten-
dent par hvLVs forets, les lieux
Ibmbr», ombrageux ^ obf*
curs , leurs cavernes , &c*
C'eft aufli fur ce principe
qu'ils diCent: Facmanifeftum
quod eft occulturtu Mettez à
découvert ce qui cfl caché»
FoRÉT Néméenne. Les
Poètes ont feint qu*Hercuîe
y cua un Lion d'une gran-
deur énorme^ qui y rava-
geoir tout. Les Philofophes
Spagyriques prétendent que
œtte forêt eft le Tymbole de
la matière de la pierre phi-
Ibfophaie , & que le Lion qui
y fut tué par Hercule ^ eft le
fel fixe que c«tte matière
contient. Ce fel métallique
qu'ils appellent âuffi Lion
^fcrt, a tant de force» qu'il
convertit tout dans fa pro*
Î>tz nature * & dévore tous
es métaux. Hercule , qui eft
le mercure ^ le coagule , &
par-là femble le tuer ; il en
prend même la peau , c'eft-
û'dire^ il en prend la forme
qu'il ne quitte plus»
FORME DE L'HOM-
ME. Soufre des Philofophes
parfait du rouge. On lui a
donné ce |)om , parce que
l'homme, en qualité de mâle^
donne la forme humaine à
h femence qui produit l'en-
fant dans le ventre de la
mère , comme le foufre phi-
lofopniqué à l'égard de la fe-
melle ou mercure des Sages,
& que la pierre phibrophale
F O 17}
eft appelée Mi^otopn^y do
même que Fhomme.
FoRMiE J>£ lA Femme.
Pierre an blanc. Quelqtiè^
fois on entend par ce terme
l'eau feche qu mercurielle^
la Lune des Philofophes»
FOUDRE (Ja ) DE JU-
PITER , forgée par les Cy-
clopes fous la direâion de
Vulcain , eft le feu. des Phi**
lofophcs , qui , par fa pro-
priété réfolutive,diflbut d'a-
bord les corps imparfaits
dans l'œuvre $ & par la vertu
fixativè , les réduit enfuite en
poudre oii cendre qui fe fixe
de manière à ne plus craindro
les atteintes du feu le plus
violent.
FOURMIS RON*
GEANTES. Ceft une
maladie appelée aulïï For^
mica repens\t\\Q eft connue
plus particulièrement fous U
lioAi de Herpesé
FOURNAISE. ( Sàienci
Herm^ ) Fourneau philofo*
pbique, ou fourpeau fccret^
qu'ils ont appelé V^ifleau^
triple, Athanor> Crible > JV
roier ^ Bain-ftiarie > Sépujcrç ,
Urinai >. Lion^vert , Prifon ^
& Flamel, la Maifon & l'Ha-
bitacle du poulet» Il faut bieti
remarquer que Je fourneau
fccret des PhiîofopHe* n'eft
pas le fourneau extérieur
que Trévifaft at>pelle Garde-
frçidHre,^ uitaià U matière qti
Î74 * O
confenre le feu des Philoib^
phes.
FOURNEAU- Les Phi-
lofophes chymiques ont aufH
leur fourneau , dont iU fonr
un grand fecrer, ïyEfpagncc
qui pafTe entr'eux pour véri-
dique « le décrit ainfi. a Ceux
» qui font expérimentés dans
I» les opérations du m agi (le*
>» re , ont appelé Fourneau
3> ou Four le troifieme vafe
»qui renferme les autres &
»conferve tout l'oeuvre, &
» ils ont afFeSé de le cacher
«fort fecrécement, ils Tont
» nommé Athanor , parce
M qu'il entretient comme un
»feu immortel & inextin-
j»guible; car il adminiftre
» dans les opérations un feu
» continuel , quoiqu'inégat
» quelquefois, félon la quan^
' j» titéde la matière & la gran«
» deur du fourneau.
9> On doit le faire de bri*
»>ques cuires, ou de tcrce
^jglaife , ou d'argile bien
J9> broyée & tamifée » mêlé
9> avec du fient de cheval &
^ du poil , afin que la force de
nia chaleur ne le faiTe point
sïcrevafîêr : les parois au-
9» ront trois ou quatre doigts
»d'épaifleur , pour pouvoir
M mieux conferver la cha-
»>leur, & réfifter à fa vio-
»lence.
» Sa fortnfe fera ronde ^ fa
» hauteur intérieure dcdcux
PO
» pîcds ou environ \ l'oii
» adaptera au milieu une
» piaque de fer ou de cui*
» vre, percée de quantité de
» trous , fourenue de quatre
» ou cinq broches de fer , en-
» châh'iée dans les parois du
nfournsau. Le diamètre de
» cerre plaque aura près d'un
» pouce de moins que le d'iz*
» merre intérieur du fiur'
» n€au , afin que la chaleur
M ptiiiTefecommuniquerplus
» aifément, tant par les irons
» que par 1 efpace qui relie
n vuide entre la plaque & les
» parois. Au^-delTous de la
)» plaque fera pratiquée une
» perice porte pour adminif'-
» trcr le feu , & au^delTus
n une autre pour examiner
» les degrés du feu avec la
x>main. Vis-à-vis de cette
» dernière on pratiquera une
» petice fenêtre clofe avec
» du verre , afin de pouvoir
» par-là voir les couleurs qui
»furviennent à la matière*
» pendant les opérations. Le
» haut du fourneau doit être
» fait en dômè^ Se la calotte
,» doit être amovible , pour
» pouvoir mettre les vafes
» contenant la matière fur le
» trépied des arcanes , qui
«fera pofé précifémènt au
» milieu de là plaque. Lorf-
» qu'on a poféainfi les vafes,
» on mec la calotte fur le
nfowneau , & on en lute
F O
aies fdintures de ïnanscre
» que tout ne falTe plus qu'un
n corps. Il faut «ulTi avoir
D foin de bien clorre les pe-
xtites fenêtres , pour empê-
Dcher que ia chaleur ne s'ex-
x>hale. »
Pbilalerhe en donne une
defcription à peu près fem-
blable.
Quoique les Fbilofophes
cby iniques n'aient pas com-
munément divulgue la conf-
truâion du fourneau dont
nous venons de parler , ce
n'efl: cependant pas celui
qu'ils appellent leur Four^
neau fecret ; ils entendent
fouvent par-là le feu de la
Nature, qui agit dans les mi*
nés pour la compofition des
métaux ; & plus fouvent leur
eau célefte ou leur mercu^
rejc'eft pourquoi Philalethe
( Forts Chcmicig Phiio/bphi^
cœ ) dit : Hous n^avons donc
qu^un vafc y au'un fourneau ,
qu*un feu , & tout cela n^eft
qu*une ehofi , Javoir notre
cau^
Si la Chymie Hermétique
eft vraie y ceux qui cherchent
la pierre phibfophale par les
vales de la Chymie vulgaire ,
ont donc grand tort de faire
conftruire tanc de diâ^érens
fourneau^ , fuivant les ope*
rations différentes auxquel-
les ils veulent procéder. L'un
pour leJ^fublimationst un au-
irë pour les calcinations^ un
troifieme pour la fuHon y un
quatrième pour le réverbère^
un autre pour les digedions,
plufieurs enfin pour les di*
verfes diftillations. Tous les
Philofophes chymiques s'ac-
cordent tous à dire qu'il n'en
faut qu'un feul qui fert à tou*
tes ces différentes opérations
qui fe font toutes dans le mê«
me vafe fans le changer de
place. Ce qui a fait dire au
Cofmopolite » connu fous le
nom de Sendivqgins : Si Her»
mes, le père des Phi iofophes»
reiTufcitoitaujourd'hui , aveic
le fu|>til Géber , le profond
Raymond Lulle, ils ne fe-
roient pas regardés comme
des Philofophes par nos Chy-
miftes vulgaires, qui ne dai-
gneroient prefque pas les
mettre au nombre de leurs
Difciples» parce qu'ils ignot*
reroieot la manière de s'y
prendre pour procéder à tour
t^ ces diftiliations » ces cir-
culations, ces calcinations &
toutes ces opérations innom^-
brables que nos Chyroiiles
vulgaires ont inventées pour
avoir mal entendu les écrits
allégoriques de ces Phiioib:
phej.
FouRNEAUpE Paresse
fe dit y en termes de Chy-
mie^ d'un fourneau fait de
relie façon > qu'avec peu de
feu & peu de travail, il s'é-
X76 V 11
chatiflTe te commantqne 11
cbateur à plurfeurs aiitres*
On l'appelle aufli Henri le
JParefeuxé Manget.
FRAPPER, en termea de
Cbymie Hermétique , fignt-
£e conduire le régime du
ieu. Frapper trop les efprits .
c*eft donner un trop grand
feu.
FaA?PEa lyv Giasvs»
Cuire la matière. On die dana
le même (etiê, frapper avec
lUpie , le fabre , le marteau*
FRERES. Lea Philofe-
pbea chymiauea donnent ce
nom abjc métaux , Se appel*
lent lea Frères efiropiie toua
\ts métaux imparfaita , dont
lea smpuretéa contraâéea
dana la mine , qui leur fert
de matrice, doivent être pu-
rifiéea par félixir parfait au
blanc , fi la tranfmutation
doit fe faire en argents ou
par IVlixir au rouge , fi Ton
veut leur donner Ta perfec-
tion de Tor, Voyez VJiath
de Bafiie Valentin.
Frères. ( lea deux ) Quel-
ques Chymtfiea ont donné
ce nom aux Planetea qiii
font également éloignées du
Soleil; ainfi Sattirne Se la
Lune ont été appeléa les
deux frères , Jupiter & Mer-
ctire, Mara & véoua« D'au-
tret leur ont donné ce nom
ïi caufe de Taffiniré qu'f la ont
enfemblc, comme Vùt Se
Fit
l'argent, Vénus & Mar?-^ SiU
piter Se Saturne , & Mercure
en eft dit le père. Foyei
Ruliani, )
Frère* MagîAere au
rooge* Ariftée , dans le Code
de Vérité . dit au Roi : lyon"
neZ'UOua hfirert Se la fœnr ,
ou Gabrtcsiis ouBeïa^ pour ce
qu'il ne fe peut faire de gé**
Itération véritable fans eux «
Di ne fe peut aucun arbre
muitipiier» . • » le frert mené
fa foeur , non ^as le mari fà
femme; Se quand ils feront
devenuaun, ils engendreront
un fils plus parfait qu*eux*
mêmes*
FRIDANUS> Mercure
diflbivant des Sages*>
FROMENT eft un nom
que les Philofopbès Hermé*
tioues donnent par allégorie
à leur mercure » parce que
de même que , félon la pa-
role de J» C. , le grain de
firoment ne produit rien, s'il
ne pourrit en terre , le mer-
cure des Sages ne donnera
jamais le foufre aurifique-,
sll n'eft putréfié dans le vafe
Se parvenu au noir très-noir ,
vrai fi^ne de putréfaâion &
difiblutioa entière.
FRUIT. Magiftere au
rouge f ainfi nommé de ce
3u*il eft propre^nent le fruit
e» travaux de VArtiftc.
Fruit a doubles
MAMELtSS* Ceft la
piejrre
pîérrc ati blanc & in fôùge
parfaite, qui Tune & Taiure
fortent d'une même racine ,
c'efl:*â-dire le mercure des
Philofophes*
FPwUiT Solaire f.t Lu-
naire. Même cbofe que
fruit à doubles mametics ;
ou le foufre blanc & le fou-
fre rouge produits par les ar-
bres folaire & lunaire, dont
parle CofmopôUte dans fon
£nigme aux Enfans de lâ
Science.
FULIGO MÉTALLO*
RUM. Arfenic.
FULMEN HOC LOCO.
Fleurs de l'argent coupelle.
Planifcampi»
FULMINATION , en
termes de Tart méiallioue ,
fignrfie dépuration graduée
àcs métaux. On a donné ce
tiom , parce que les méraux
deviennent brillans & jet-
tent de temps en temps des
efpeces de clartés comme des
éclairs , pendant qu'on les
purifie •,& qu'il reforme par-
defTiis une pellicule rougeî-
tre, "qui ^ quand elîé difpa-
roît, laifTe voir par interval-
les des petites lueurs éblouif-
fanres. Bulland.
FUMÉE DES PHILO-
SOPHES- Nom que quel-
ques Chymiftes Herméti-
ques ont donné aux vapeurs
qui s'élèvent de la terre, &
y retombent y potir faire tout
* Il tjf
^ern\et éi fruâifier daiis la
Nature. Ils entendent ce-
pendant plus fpécialement la
vapeur (Jui s'élève de la ma-
tière renfermée dan» le rafe
phiîofophique , & retombe
fur la matière , parce qu'elle
ne trouve point d'iffue. C'eft
cel^e dont Hermès a Voulu
parler dans fa Table tVEmc-^
rrfMrfffJorfqu'il dit: Lèvent,
c'eft "à -dire Pair, Fa porté
dans fon ventrei Ce qui s' ex*
pliqtteauili du mercure- dei
Sages.
FuMÉÊ ou FUMÉK
lGKâE« Mfltiere en pmré-
fadion. On le dit aufft dû
difTolvant des Philofopbes. *
Fumée très -forte»
C'eft le foufre* '*
FUMÉK AQUEUSE OÀ
fimplement Fumée. Ma-
tière des Sages après la té\jh
•nionde Tefprit & du corps.
FuMKE- Arabique*
lieu ^^diorcrefifienr chaud*
Di3. Heymécique. •
• FUMl^E ^tAisitnt. ( Se,
Hcrm, ) C'éïV avec raifen >
dit Riptée , que les Philofo-
phes ont donné ce nom -à
léuf Mçrcbre^car^n le dif-
tilladt , il parett d'abord com-
me une fumée ftlanche^ qui
monte avant la teinture rou-
ge. Adrop. PhiL
Fumée Rouge. Nom
q le les Philofophes Hermé-
tiques oot-donné à l«ur mi*
M
f7Î VVr
liçfie quand elle eft purifiée
& a pris la couleur, rouge*
Morien die que h fumée rou*
geeR i'orpimenc rouge; mais
cela doic s'entendre de Tor-
pimenc des Philofophes ,
comme lorfqu'il ajoute que
U fumée blanche eÂTargenc*
vif , & la fumée orangée , le
foufre orangé.
Pour dire la vérité, Ufu^
fnée rouge eft l'or ou, la pierre
au rouge; Xz fumée blanche
^ft la pierre au blanc, ou la
Lune , ou le mercure philo-
/Çsphique.
> Un Auteur dit ^m^^ fumée
fouge (ignifie la même chofe
que fang du Lion yert.
. FUMER LA TERRE,
C'eft cuire le cotnpôt, pour
me fervir des termes de Fla-
jneiy jufqu'à ce que la ma-
.fiere foit en putréfaâion.
FUMIER m CHEVAL.
Matière au nojr.
. FUMIGATION. * Opé-
ration chymique, par la-
quelle on rend les métaux
friables, en les ezpofant à la
vapeur du plomb fondu, ou
.du mercure.
; FUMIGER. Expofer un
corps à la î\^m6^ d'un autre,
pour lui en j^ir^iéprouver les
impreflions.
FURFIR. Couleur ropge
qui furvienc à la matière de
J'qHivre nar la continuation
.fe^lede la cuiiTon»
FURIES, péeflès inftr««
nales, 61Ies de TAchéron &
de la Nuit* On les noinmoic
aufTi Eryooes , Euménides »
& Dires. Elles étoient crois»
Mcgere,Tifiphone & Alec-
to. Voyez lea Fables Egypc»
& Grecq^ dévoilées 9 liv. 3.
chap. 6. .
FUSIBILITÉ. Qualité
qu'ont certains corps de Te
fondre à la chaleur. Ce ter*
me ne /e dit gueres que des
métaux. Cette qualité leur
xient du mercure ; car ceux
<jui abondent plus en mer-
cière, ont plus de fufibiiitéi
ceux qui en ont le moins ^
ont plus de dureté & réfif-
cent davantage à Fadion du
feu. Bien . d^ Chymiflef
trompés par une eaçpérienc^
commune, ont attribué cettç
fufibilfté au foufre ^ fur ce
que le foufre ajouté au fer
rouge le met en fiifion s usais
ils auroient dû faire auention
que le charbon ou le foufrç
qu'on ajoute , n'accélèrent la
fufion que parce qu'ils ab-
forbent tesefprits & feJs aci-
des. Bêcher*
FUSIBLE. Qui eft fuf-
ceptible de fufion. Plus les
métaux abondent en mer-
cure 9 plus ils (ot^l fufibles*
Jpans quelques-uns^ tels que
le fer & le cuivre , ce mer-
cure eft fi embarrafle de par-
lie^ (erreftres , acides & bé«
PU
t£rogenes , qu'ils font trè$-
difficiles à mettre en fufion »
fans addition de quelques
fondans, tels que l'antinioi-
ne 0 le borax ou d'autres fels.
Le verre eft ^wtCifuJihle , les
fels, les cailloux & toutes
les matières vitr<6ables. On
rend le fel de uvitcfujible Se
pénétrant , en le rpêlant bien
avec de refprit de vin en
quantité à peu pr^s égale.
On y met enfuue le feu.
Après que refpric de vin eft
confumé , on réitère l'opé-
ration jufqu'à trois ou quatre
fois, & alors ce fel dévient
fi pénétrant, que mis fur une
plaque de fer rougie au fçu ,
il fe fond comme de la cire ,
te la perce fin laifTant apris
lui une trace blanche, qui
approche beaucoup de k
couleur de l'argent. Lw
Chymiftes Hermétiques di-
fent que leur éiixir doit être
fujîble comme de la cire , &
pénétrant jufqu'aux intimes
parties des métaux impar-
faits fur lefquels on en fait
la projeâion.
FUSION. Liquéfaaioo
des corps folides par l'aâiop
ài\ feu. Plus les métaux abon-
dent en humidité onâueufe,
plus hfufion en eft facile.
Le fer n'eft fufcepnble de
fujion qu à un très-grand fe>),
ou mêlé avec Pantinaoine.
Vay^l Fusible.
F Y . G A 17^
FYADA. Fumée blancb^.
des PhilbCophes.
GABERTIN. Partie fixe
de 1 . matière du grand,
œuvre ^ la volatile fenomine
Beja.
GABRICIUS. Soufre des
Philofophes.
GÀpRlUS. Ï4ême chpfe
que G^kfrùo^
GÀtA. Làir. ,
GAMATt|.ï:;L Pierre*-
fur lerquèllçs on à gravé. deis
figures pour en faire des T^-
^)^m3n?.^
GA^4NANA-PERIDÉi
C'eft l<> 'KlP^-kioa.
' GANYMEIÎ^E , fiît de
Tros^ lipi»4c ïroye, fut en*
levé au ciel par. Jupiter , 4us
avoit pris pour cela la figure
d'un ?igle. Lés Philofophes
Hennétiqijes expliquent cet-
te faole CQrqme une allégô^e
de leur grand ceuvre. Çq-^
nymcdc eft la partie fixe ^e
leur tnatiere , mife dans l'œuf
philoropbique ayec ta partie
volatile , appelée Aigle, qui
enlevé au c>el, c'cft-jl-dirc
au haut du v^fe^ la partie
fixe« & retombent enfin tou*
tes deux au fond , pour s'y
fixer en maxierefolide, qu*ils
appellent pierre philofopha-
le. Quand on dit que G^ny-
jncdc , après avoir été enlevé
• ' ' M ij
i8a G A
9X1 cîel, devint TEchanfon
de Jupiter j c'eft pour eîcpri-
met cette piqie formée par
la matière volatitifée, qui en
tombant, abreuve la matière
grife appelée Jupiter, qui fe
trouve au fond du vâfe:
CAS. Terme donc s'cft
fervi Van-Helmont pour ex-
primer la fobftance fpiri-
tueufe & volatile qui sV'va-
pore des corps. Son Tra-
duâeur rappettc un efprit
fauvagc*
Pour mieux faire conce-
voir ce qu'il entend , voici
l'exettipte qu'il apporte de cô
g/?j,.Qué Ton^brûle foixanré-
deux Uvres de charbôi^ , il ne
refiera giieres plus d'une li-
vre de cendres. ï)6ric, dit-
il /'le furplus'nt fera qu'ef-
prit; Cet efprit ou ga$ ne
peut pas être détenu dans
des vatfTeaux , ni être réduit
en corps vifible , que fa vertu
fémiflale ne foit préalable-
ment éteinte. Les corps le
contiennent & fouvént s'en
vont tout en cet efprit.....
C'eft un efprit coagulé cor-
porelîement, qui eft excité
pat une acquifilion de fer-
ment , comme on voit au
pain , vin , hydromel , &c.
ou par quelque addition
étrangère , comme par le fel
nrmoniac avec l'eau-forte *j
ou par quelque difpofition
atcéraiive , comme an voie
G A
aux pommes qui cuiferàt fin
feu Ceft lui qui rend les
vins violens quand il eft re-
tenu par force dans des ton-
neaux. Ceft lui qui donné la
force à la poudre à canon.
Ce gas fe manifefte dans
l'huile chaude oi Ton jette
du vin ou de l'eau en petite
quantité, ou fur du pîomh
fondu. Van-Heîmont pré-
tend par-là , que ce gas dif-
fère de l'air. Voyez fes Priri'
cipcs de J^hyjique , I. part,
chap. XV.
GATRINUM. Cendres
clavelces,
GAZAR. Galbanum.
GAZARD. Laurier.
G É A N S. Énfans du
Ciel & de la Terre. Ils firen:
la guerre aux Dieux, & vou-
«eht détrôner Jupiter , qui
foudroya tous. J'ai expli-
qué ce qu'on doit entendrç
par ces Géans dans les F.i-
blés Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées, liv. 3. ch. 3»
& 4. Les Philofophes n'ont
en efFet eu d'autre intention
en inventant la fable des
Gésns , que d'exprimer la
diflbîution de la matière dû
grand œuvre , & le combat
qui fe fait alors entre la par-
tie volatile qui diffout^à: la
fixe qui eft diflbute en eau ,
mais qui remporte enfin la
viâoire en fixant fon enne-
mie, qui étôit une eau mer«-
( GE
ficlîe. LMrymologie feule
des noms donnés aux plus
fameux de ces Géans , fufîîs
pour confirmer dîins cette
idée. Briareus dérive de 5«-
ri , fubverfa ; Oihus de Onit-
toth , tempcftauim vices ;
Ephiaîtes de Evi ou Ephi ,
nubes ^ & de Altkah j caligo ,
oti nubes caliglnis , ou nuhes
horrida ; Encelade de Ence*
Ud^fbns temporaneus ^ tor-
rens , le ravage des eaux j
Porphyrlon de Pliour ^ fran-
gtre , fruftuïatim difringere y
Mimas de Maim , fçrandcs
pluies; Rhcccus de Èouach ,
le venr. M. Peluche, en rac
fourni (îant ces étymolo^ies
dans fon HiJIoire du Ciel jf
tom.,i. pûg. 107. & 108. ne
s'imnginoit certainement pa?
approcher fi près du but fans
le favoir; car la diffblution
de la matière, fa volatilifa-
tioo & fa chute en pluie y
font manifeftement décla»
rées,
GELAPO. Jalap.
GELÉE DU LOUP.
Nom que quelques Chy-
miftcs ont d^nné à Ja tein-
ture congelée de rantimoî*
ne » parce qu'ils appellent
Loup ce minéral,
GELSEMIN. Jafmin.
GELUTA , GELUTE ,
font des noms que Paracelfe
d donne à «fie plante con-
nue fous celui de Carline.
G E jtx
GEMMA TARTAREA.
Pierres qui s*engendrent dan*
le corps des hommes.
GÉNÉRATION cft
auffi un terme du grand Art.
Les Philofophes Herméti-
ques le comparent à la géné'^
ration de l'homme. La pre-
mière partie de cet Art , c'eft
l'accouplement , la féconde
la conception ou générjition ,
la rroifieme la grofleffe, la
quatrième l'enfantement , la
cinquième h nourriture. S'il
n'y a donc point d'accouple-
ment, il n'y aura pas de gé^
nération , d'autant que l'or-
dre des opérations du ma-
giftere reflembîe à la pro-
duâiou de l'homme. Mor^
La générdtOTit dans le g'"and
œuvre , fefait iorfquc la ma-
tière eft dans une entière dif-
folution , qu'ils appellent pu-
tréfadion, ou le noir très*-
noir.
GENRE COMMUN.
C^^^ en Chvmie, le fel
marin ; quelques-uns don*
ncnt ce nom au nitre , d'au-
tres au vitriol ; mais on doit
l'entendre du fel univerfel
répandu dans tous les indi*
vidus fublunaîres, parce qu'il
eft la bafe de tous les corps ,
& comme leur premier prinr
cipc,
GF.NTARUM. Succin ,
ou ambre.
GEPSIN. Plâtre,
Miij
GERME. Mercure de?
Philofophes, principe & fe-
mence de tous les métaux ,
fans être métal liû-même
éâuellement ^ tnaîs feule*
ment en puifTance.
GERSA. Ceft la cérufe.
GERYON^filsde Chry.
faor , étoit un géant à trois
têtes ou trois corps. Il a\^oit
^n fa polTeffion les plus
beaux bœafsdu monde; Eu-
iryfthée ordonna à Hercule
de les enlever à Geryon , &
de les lui amener j Hercule
obéit , tua Geryon , & em-
niéna fes bœufs. Voyez Pcx-
frlieatîon de cettcfiâion dans
es Fables Egypt. "& Grecq.
dévoilées, liv. 5. ch. îi,
GESOR. Galbanum.
GI. Terre.
GIALAPPA. Jalap.
GIBAR. Toute Médecine
métallique.
GIBUMi Fromage.
GICH. Plâtre.
GILLA VERGRIL-
LUS. Sel de vitriol, ou
calcantum.
GIR. Chaux vive.
G I R G I E S. Cailloux
blancs.
GIRMER. Tartre.
GISENTKRE. Nom
que quelques Chy miftes ont
donné aux vers de terre ,
comme fi l'on difoic inteftins
de la terre,
GISISSIM. Gomme.
G L GO
Gît. Chaux vive. '
GITE NON. Colle d^
farine.
GLACÉ DE MARIE,
Glacies Maria. Talc &
pierre arabique.
GLACIES DURA.
Criftal.
GLAIVE. Les Philofo-
f>hes ont donné ce nom à
eur feu , comme celui de
fabre , épée , cimeterre, ha-
che, lance, marteau, &c.
Glaive nu resplen-
dissant. Ceft la matière
parvenue à la blancheur.
GLESSUM. Ambre ,
fuccin.
GLÏSOMARGO. Terre
de Crète.
GLUTEN. Ceft le fiel
de taureau. Il s'entend audi
de la Jînovie de Paracelfc >
qui eft femblable au blanc
d'œuf. PlanifeampL
GLUTINIS TENACI-
TAS. Réfine minérale.
GOBEIRA. PouOiere.
GOMME DU SOLEIL.
Matière de rœuvre parve-
nue au blanc.
Gomme de l'Or. Ceft
le foufre qui fait partie de
fa matière du grand œuvre.
Gomme des Sages.
Terme de Science Hermé-
tique. Ceft le mercure en
putréfaftion. Quelquefois ils
l'entendent , comme Mo-
rien , du foufre parfait aa
Ù6
Hanc , qu'ils appellent (font"
me blanche; & du foiifre par-
fait au ronge , qu'ils Don>-
ment Gomme rouge, •
Gomme Blanche. Ma-
tière de la pierre, lorfque
le magiftere eft parèiit au
blanc.
Gomme Rouge. Ma-
gîftere au rouge , ou le fou-
fre des Philorophes.
Gommé du Pérou ,
Gomme de Gamavdrà,
Gomme de Jenu. Gomme
gutte.
GOPHRITH. Magiflere
au rouge.
GORGONES, filles
de. Phorcis , nommées Eu-
ryaîe, Sthenyon & Mé-
diife. Elles avoient la pro*
firiété de pétrifier tous ceux
ur qui elles jetoieot la vue.
Voyez ce qu'elles fignifiecit
dans les Fables Egypr. &
Grecques dévoilées , tiv. 3.
ch. 14. $• 3.
GOT'NE. Coton.
GOTNE. MSEGÏAR.
Coton.
GOUFRE , en termes de
Science Hermétique , figni-
fie tantôt le mercure parfait
des Sages , parce qu'il eft un
difTolvant univerfel , dans lé-
quel les métaux particuliè-
rement femblent s'englou-
tir , pour ne plus reparoître
ce qu'ils éroient auparavant,
Quelquefois les Philofophes
G R «3
entendent pat goufieh ma-
tière au noir tres-noir.
GRAISSE. Matière des
Philofophes au noir, ainfi
nommée parce qu'elle ref-
femble à de l'huile noire.
GRANDE-MERE. Sur-
nom donné à Cybele , ou la
Terre , parce qu'on la regat-
doit comme la mère & le
principedetoutce quiexifle.
GRAND ŒUVRE eft
un des noms que les Philo*
fophes chymiques ont donné
à leur Art , à caufe de la diffi-^
culte de l'apprendre , d'y
réudlr y 6c àçs deux grands
objets qu'ils fe propofent ,
l'un de faire un remède uni-
verfel pour les malades det
trois règnes de la Nature; &
l'autre, plus particulier , de
tranfrauer les métaux im^
parfaits en or, plus par mê-
me qtie celui des mines.
GRANULER. Réduire
un métal fondu en grenailles.
G R AN US. Pierre de
porphyre pour broyer les in-
grédiens des compofés cby-
miqœs.
GRASSA. Borax.
GRASSALfi. Terrine ou
écuelle de terre. Diâ. Herm»
GRÉES. Nom des Gor-
gones. Voye^ Gorgones*
GRENADE. Pierre au
rouge.
GRIFFON, Les Phi-
tofophes Hermétiques ont
M iv
ï»4 G R G ir
donné ce nom à leur md^
tière , parce que les Anciens
ont feint nue le Griffon étoit
nn animai qui avoit la tête
& la poitrine d'un Aigle, &
le refte du corps comme un
Lion. C'eft pourquoi ils di-
fent qu'il faut mettre cnfem-
ble le Lion & l*4ig^® > & l<^s
faire combattre jufqu'à ce
qu'ils ne faflent qu'un , c'eft»
à-dire, qu'if faut mêler le
volatil avec le fixe , & les
faire circuler enfemble juf-
qu'à ce que tout demeure en
un corps fixe. Voilà l'ani-
mal fabuleux de Plinç &des
autres Naturaliftes, qui en
ont pris l'idée des Chymiftes
Hermétiques , qui difoient
qu'il veilfoit à la garde des
tréfors , & qu'il e'toiç confa»-
cré au Soleil.
L'Auteur du Didionnaire
Hermétique dit maI-à-.prof
fîos que le Griffon des Phi^
lofophes eftM'antimoinet
GRILLER. Cuire.
GUININA. Magiflere au
blanc.
G U M A, Mercure des
Philofophes , ou leur Lune.
Gu MA DE Paradis.
Orpiment
GUMA GuMi. Ferment
des Snges.
GUMICULA. Valériane.
GUMML Gomme des
Phi'ofophes. .
GVTTA GAMAN-
H A
DRAt > GUTTA GAM-
BA , GUTTA GAUMA ,
GUTTA GENU. Gomme
gutte.
H
HABIT TÉNÉ-
BREUX. Cbuleuc
noire qui fur vient à la ma-
tière de l'oçuvre pendant la
putréfailion.
HABITACLE DU
POULET. Vafe Hermé-
tique. V, Fournaise.
HABRAS. Plante connue
fous le nom de Scaphifagria^
ou Herbe aux poux^
HACHE. Feu des Phî^
lofophes, Frapper avec la
hackcy^c^ù, cuire la ma-r
tiere.
H A C U M I At Mêmç
chofe qu'EuJioa ^ fuivant
Morien,
HADID* Fer, acier des
fhilofqphes.
H^. Pierre au blanc.
HAGAR. Pierre Armé-
nienne.
HAGER, Pierre d'Ar^
ménie.
HAGER ALIENDt
Pierre Judaïque,
HAGER ARCHTA-
MACH. Pierre d'Aigle.
HAGER ALZARÎSIAFX
Mercure des Sages ttigéré
& cuit au rouge de pavot,
H A L. Terme emprunté
dç lV?ii?e^ c{onç pluUeur^
H A
Gbymîftes fe font fervî pour
fignifier le fel.
HALCAL. Vinaigre.
HALCYONIUM.Eciiinc
de la mçr^
HALEINE, Ce mot fi-
gni6e quelquefois de la fu*
mée^ Johnjbn. Et quelque*
fois le fumier de cheval , que
les Chymiftcs appellent vert"
tre de cheval. Mais en termes
de Science Herm<ftiquc, il
veut dire la matière de Fœu*»
vre en putréfadior,
HALEREON, Aigle des
fhilofopî'.ep»
HALIA€MON. Fleuve
de la Macédoine, qui a la
propriété de faire devenir
blanches les brebis qui ne le
font pas , quand çlles boi-
vent de (on eau. Pline , /iV.
31. cÂ. a. On dit en confé-
quence en manière de parler
dans Part Hermérique , qu'il
faut faire boire le Dragon &
le Corbeau philofophiques
dans le fleuve Haliacmon ,
pour dire qu*il faut blanchir
le laiton , ou ffiire paffer du
noir au blanc Ig ipatiere de
Tœuvre.On écrit auffi ^liac'>
mon*
HALIMAR,Cnîvre,
HALLE. De la glu.
HAMMON. Un dea
plus grands Dieux de TE-
gypte , anflî nommé Jupiter.
On le rcpréfentoit avec une
lête 4e bélier, y oy 62 Tex-
HA IH
pHcation de la fîâion donc
il fut le fujet , dans les Fa»
blcs Egyptiennes & Grec*
ques dévoilées, liv. !•
HANDAL&HANDEL»
Coloquinte.
HARA. Genièvre.
HARMALA. Rue fau^
vage.
HA RM AT. Bayes de
genièvre.
HARMEL. Semence de
la rue fauvage,
HARMOMIAC. ( Sel )
(5<:. Hernu) Quelques Phi-
lofophes ont donné lé nom
de Sel karmoniac à leur ma-
tière , non que le Tel qui porte
communément ce nom » foit
naturel ou artificiel , doive
être regarde comme la ma-
tière des Pbilofophesvmais
parce que cette matière eft
une efpece de ftl cpmpofe
par combinaifons harmoni-
ques, comme diient Ray-»
mond Lulle S; Riplée. To^
Armoniac.
HARMONIE ou HER-
MIONE, fille de Mars &.
de Vénus, époufa Cadmus,
fils d'Agenor. Cadmus eut
d'elle entr'autres enfans , Se^
ipelé , tnere de Bacchus,
Voyez réxplication de cette,
fable dans les Fables Egypt,.
& Grecq. dévoilées. Voyez
auflTi l'article de Cadmus.
HARPOCRAXE. Fi-
gure ou ftatue d\in {loropç
fÔ» HA
tenailt deux doigts fàr la
bouché fermée , & cachanc
de Tancre main c6 que la
pudeur ne permet pas de
inontf CT. Cette ftaïue le trou-
voit dans tous les temples
Egyptiens , qui Tappeloient
]e Dieu du Silence. On le
mertoit ainfi dans cous les
temples pour faire fouvenir
les Prêtres qu'ils dévoient
garder le filence fur les fe-
crers cachés fous leurs fi-
gures hiéroglyphiques. Ces
fccrets, feion que l'a très-
bien expliqué Michel Majer
j dans fon Arcana Arcanifjî*
ma 5 n'étoient autre que ce-
lui de la vraie Chjrmîe, que
l'on vante tant fous le nom
du Gfand'-oeuvre , eu de la
Kerre philofophale. On peut
voir les applicatbns h'eureu-
fes des faoles Egyptiennes
aux opérations de cet Art ,
dans les livres àts Fabfed
Egypt. & GrcKTques dévoi-
lées, liv. I. chap. 7.
. HARPIES. Monftrcs etï-
fans de Neptune & de la
Terré. Elles avoieot la tête
d*ujie femme , avec on vifage
pâle & blême , le corps d'un
vautour , des ailes de fer ,
des griffes aux. pieds & aux
mains , & un ventre énorme
par fa grandeur. On les nora-
iiîoit Ocypeté , Aello , Ce-
laeho. Elles enlevoient les
mets de deflfus la table de
H A • H E
Phitlée, & infeâoient eéUX
qu'elles y laiffoient. Zethè»
& Calaïs, fils de Dorée, Vtn
délivrèrent & les châflerent
jufqu'aux ifles Plotes. Voyez
les Fabîès Ëgypt. & Grecq.
dé^^oitées , liv. a. cb. I.
HASACIUM. Sel arrno*
Aîaé.
HAUTEUR. ( Science
Hehtt. ) Dimcnfion allégo-
rique & myftérieufe de la
piètre des Sages. Si nous en
devons croire Philalethe , lai
hauteur n'eft autre chofe que
ce que la matière des Phi-'
lofophes préfente à nos yeux
dans le temps de fa prépara- ^
tton. Par exemple, le corps-
ou la matière de notre Art y
dii-îl dans fon traité De vera
cônftSione Lapidis Philofo"
phtci^ eft noir dans fa pre-
mière difpofition » qui fe fait
par la putréf^âion ; cette
noirceur qui frappe nos yeux
& que nous appelons froide
& humide, eft ce qui (c ma-
nifefteà notre vue; & cette
difpofition eft ce que nous
appelons hauteur de notre
çnrps* ,
HÉBÉ , Décffe de la jeu-
neffe, fille de Jupiter & de
Junon , fuivant Homère; ou
de Junon feule ^ fans avoir
connu d'homme , mais pour
avoir mangé beaucoup de
laitue dans un feftin oîi Apol-
lon Tavoit ipvicée» Hébé fut
feÉ
èonftîtufe Echanfonne de
îupîtcr, & donnée cnfiiite
en mariage à Hercule après
fon apothéofe.
if^^c lignifie proprement
la médecine Hermétiqne,
donnée en mariage à Her-
cule , c'eft-l-dire mife entre
les mains de TArtifte après
fa jperfeftion , afin qu'il en
fafie tifage pour la fanté du
corps humain , la gucriron
des maux qui l'affligent , &
fon rajenniflèment pour le-
quel on invoquoit Hébé.
HEBRIT. Soufre rouge
des Philofophes.
HÉCATE , Déefle des
Enfers , fille de Jupiter & '^e
Cérès, félon Orphée; de Ju-
piter & d'Aftérie , félon d'ati-
tres, Hécare préfidoir aux ac-
couchemens & aux fonges.
Elle eft la même que Dîme ,
qtiî fe nom moi t la Lune dars
le Ciel, Diane fur la Terre,
& Hé^are dans les Fnfers.
Voyei Diane.
HECTOR, fils de Priara,
fut un des plus grands Héros
entre ceux qui défendirent
fa ville de Troye contre les
Grecs. La deftinée de cette
ville étoit attachée à la vie
d'Heâor. Jupiter le prit fous
fa proteâion » & le foutint
long-temps contre les pour-
fuites de Junon qui vouloît
le faire périr; mais enfin il
f abandonna k fa deftinée «
& Achttle lui ôta !a vie* .
Heâor étoir le fymbole dé
ta partie fixe de rœuvre Her-
métique, Se Achille celui de
Feau ignée rnercurielle. C*eft
pourquoi on a feint qu*A«
pollon , Diane « Vénus &
Mars avoient pris le parti
d'HeSor-, & Junon , Théiîs ,
le fleuve Scamandre ; Mer-
cure & Minerve celui d'A-
chiîle. Il n'étoit pas polfible
de réuffir I s'emparer de la
ville de Troye, c\ft à-dire
à parfaire l'œuvre , fi Ton ne
difîblvoit , & fi l'on ne faifoit
tomber en putréfa^ion la
partie fixe pir Peau mercu*
riel'e, ce qui étoir f ire mou-
rir Heâor. Voyez l'explica-
tion plusdéve nppée de certe
fiâion, dàn«î le 6* livre des
Fable» Sgypt. & Grecques
dévoilées
HÊCUBE , fille de Dy-
mas , & fomme de Priam,
Roi de Troye , ay »iu vu im-
moler fa fille P^^îixene ^ur le
tombeau d'Achille , & fon
fils Polydor maffacré par la
trahifon dePolymeftor, elle
en conçut un tel dépit,qu*elld
creva les yeux à Polymet-
tor ; & dans le temps qu'elle
fe fauvoit pour fe fouftrairé
aux pourfuites des Grecs qui
s'ctoient emparés de la ville
de Troye , elle fut changée
en chienne. Voyez le 6* livre
des Fables Egypt. & Grecq.
188 HB
HEDELTABATENI.
Térébenthine. PlanifcarripL
HEL. Vinaigre. Johnfoa
& Planifcampu
HELCALIBAT. Téré-
benthine.
HELE ou HELLE. Gui
de chêne.
HE LE BRI A. Ellébore
blanc à fleurs rouges.
HELENE , fille de Jupi-
ter & de Léda, fçBur de
Caftor , ^e Pollux & de
Clytemneftre, fut la plus
belle femm? du monde. Mé-
nelas Tépoufa ; & Pâ-is , fils
de Priam, ayant adjugé la
pomme d'or à Vénus com-
me à h plus belle des Déef-
fes, Vénus lui mie Hélène
entre les mains pour récom-
Sjenfe de ce qu*il ^voit porté
on jugement en fa faveur •
Paris . enleva Hélène , &
remmena \ la cour de Priam.
Ménelas ^ pour s'en venger ,
ii^it dans fes intérêts tous les
Princes de la Grèce , & con^
duifit contre Priam une ar-
mée formidable qui fit le fie*
Se de Troye. Au bout de
, ix ans les Grecs s'emparè-
rent de cette vijîe, & Mé-
nelas ren>eqa Hélène avec
lui.. Après la inort de Mé*
nelas les Laccdémonjeiis U
çhaflèrent de leur ville : elle
fe retira à Rhodes chez Po-
lixo, qui pour venger, dit
ïiérpdoçç, la oiort de foo
mari Tiépoleme tué au fiego
de Troye, envoya dans le
bain oh étoit Hélène , deux
femmes de chambre qui la
pendirent à un arbre. Voyez
les Fables Egypr. & Grecq«
dévoilées , liv. $.
HELïADES» filles du
Soleil & de Clymene , &
fœurs de Phaëton. Voye^^
Phaeton"
HE Lie ON. Montagne
de la Grèce, fituée près de
celle du Parnafle, Tune &
l'autre confacrées à -Apollon
& aux Mufes. Voyti Mu-
ses.
On voyoit autrefois dans
la Macédoine un fleuve qui
portoit le nom d'Hélicon^
La Fable dit que les femmes
de la Thrace mirent en pie-
ces Orphée fur fon rivage »
& furent toutes noyées dans
les eaux de ce fleuve, Voyei
Orphéh.
HELICONÏADES, Sur-
nom des Mufes.
HELIOTRQPIUM.
Mélifle de Théophraftç. Pa-
racdfe, ^
HELLE, fille d'Athamas
& de Népheîe , sVnfuit en
Phryg'e avec fon frère Phri-
xus/pour fe fouftrair^ aux
mauvais traircmens dç fa
belle -mère. Jls montèrent
l'un & l'autre fur un mouton
à toifon d'or ^ & voulurent
ainCi traverfçr la mer; mm
Heîlé effrayée par les flot* ,
tomba dans Teau & s'y
noya. Voyez les Fableô
Ègypt. & Grecques dévoi-
lées, liv* 1. ch. 1.-
HELMINTHICA. Tout
liiédicîiment vermifuge*
HELNESED. Corail.
HELSATON/ Sel décre'-
pité.
HELSEBON & HEL-
SOBON. Sel commtin pré-
paré.
HELUNHÀI. L'anneau
dit de Salomon.
HCEMATITÈS < Pierre)
ou pierre fanguine , ou Pe-
ret d'Efpagne , eft urie pierre
pefante , participaift du fér ,
des mines duquel elle fe
tire» Il y en a de plnfieurs
cfpeces. Celle qu'on appelle
Fcret eîi dure, dé couleur
brune- rougeâtre , niais de-
venant rouge comme du
fang à mefure qu'oïl la met
en poudre.'Elle eflr difpofée
en aiguillfesî'-poihtues. La
f^îus eftimée eft i\ette, pe-
iante , du^e, aVéc des lignes
noirâtres p^i dètiprs , &
comme du cînaDre" en de-
dans. La fanguine Mus vient
communément d'Angleter-
re, elle n'eft boint en ai-
guilles; on la taille au couteau
pour en faire des crayons ,
appelés crayons rouges. On
doit la choifîr rouge-brune ,
pefante , couîpaôe , -unie ,
SE î8>
& dôucè au toucher;
On trouve de VHématià
noire en Egypte , en Perfe ^
en Allemagne. Quand elte
eft infufée, elle teint l'eau
en couleur de fafran. Rul-
land dît qu'on en trouve auflî
de verte.
* Sérapion ^ Pline , Diof-
coride, parlent beaucoup de
rHématite, & en font un
grand éloge.
MÈMIOBpLON. La
douzième partie d'une drag-
tne..
HEMIOLIUM. Les unj
"emploient ce mot pour fi-
gnifier une 'demi-once ; le«
autres , avec Blâncart , porfr
le poids de douze gros , ou
une once & demie* . '
HÉMIPAGÏA. Migra»,
ne. • *' ^
HENRI ROUGE. C6Î-
coWr» '
Henri le PARfessEU*.
•Àthantr. - -
HERBE BLANCHE qui
croît ivi les petites monta*
"gnes; ces èxprèfliéns, rti
"ternrres du grand art j né fi-
"gnîfient autre chofe que la
. matière cuite & parfaite au
Wanc. On rie trouve c^s ter-
mes que dans le .Dialogue
de Marie & d'Aros , oh
Marie la nomme Herbe blan^
che y claire & honorée. Quel-
ques-uns l'ont expliqué du
mercure, des Sages ^d'autres
190 K.»
de la minière d'qîi on V^x^
j^Fair ; mais la circonftancé
où Marie remploie défigpe
]a mdtiere au blanc, parce
que les Philpfophes donnent
quelquefois le nom de ptf-
iites niontagnes à leur four-
ne u & à leur vafe.
Herbe PHiLpiOPHAtE.
Herbe faturnienne & Herr
be jnédicinale. Termes du
grand art, qui fignifîent la
Snèm^ chafe, c'eft-à'(jire,
le niercure des §^gçsiqucl^
quefois la minière d'oîi. fe
tire ce mercure^ Le* Chy-
mi0e$.lui ^oni^en^ pe nom
f^nérique d'he/J^ , à pàqfe
ç fa qualité y'é^éxàuv^e»
^ ^ H^RBft TRIQMPHiNTE
(«SV. Merrn. ) Matière mi-
^ié^a^ falfàpt partje du com-
p6f5 des thifofophes. Ceft
jçeH/e qu'ilft appellepc leur
Femelle, leur Crible^ dopt
Herbe potagère.
, Pietfe. au bîafie,
,quSafurnu ^égé^able. Ma-
.tierede laqueJiip..lps Philo-
JTophes Hermétiques favem
extraire teur m/?r.cure»
HERCy-LE fe frend
ie pluçfouvçnt pour Tartifte
laborieux , & fa^i^nt dans
. Tare ch^ini^ue; ce qui a en-
gagé la plupart des Auteurs
<jui eu onjt traijté , à compa-
tîefeayx travaux d'Hereuh!
à caufe dp la difficulté qu«
l'on trouve à y réuffir.
HERÇyi^B eft auffi b
nom que les Alchymifte$
donnent à leurs efprits rifié*
talliques , diflolyans , digér
rans , fubtimans, putréfiant
§c coagulans. Ils regardant
les travaux d*Hercule com-
me le fymb^Je du gr^ni
oeuvre , ou des opératio^if
de la pierre philofopbalef
On peuf vojr à ce fujet le
Traité de Pîerre-jean Fabre
Médecin dé Montpellier ,
qui a po^r litre : Hercules
Pioçhymçùi , imprimé %
Touloufe en 16^4. II y c^cr
plique lès travaux d* Hercule^
par le rappçrt c^i'ils ont avep
les opérations de P Alchymie^
avec tant de Vraifembl^nce ,
qu'on peut aiTurer avec lui^^
que prefqué. toute h Fablie
n'eft qu'iui.uiîlj dç fytubole^
énigtnatiques dp grand .oçjgij-
vrej'cédx" qui^fijpt au f?ut
en feront lafénfjçnt/ l'applir
cation. A^f)^^^> Pi*r exemr
ple, ce.fténi'fi reJouiabîe»
fils de Ti'jfcrrj,,^qu Heï;cule
ne put,va.ïncre t^pi qu'iltoij*
cha la Terre fa m^re ; mais
qui fut fuflFpqué ^ès qu'il fut
élevi fn l'air, reprélenre Ja
terre .ipétalîiqije. groffiere »
& qui ne peut devenir pro-
pre à la teinture des métaux ,
£u'apri« avoir été fublim^e
«I
par le mercure oa \e$ elprit$
métalliques fublimans tipré*
fentes par Hercule. >Cet^
terre , après avoir été fubli-
mée , doit mourir ou être
étonffîe dans les airs , c'eft^
2^-dire, doit changer de fi-
gure , d^ foTîne^ & 4^ n|^
tuije » doit être ch^f^i^ $&
vapeur aqueufe^ & puis ro
tomber poMr être putci^fi^e ,
& enfutte reâqrçiier de fes
cendres comme le pbfi&nix*
Tous le9 livres des Hilo/o*-
phes le dirent , entr^autre^
Clangor Buccince ^ p. -'48.%.
.Celui qm faura cç^nvercif:
notre terre en eau» çe^te eau
en air , cet air en feu» «e feu
en terre, pofTédera te ma-
giftere d'Hermès , ,qui-o'eft
autre qqe la pierre ^pîtilorp-
phale. Mai$ le pl^fi cc^;iiu>-
nérnent Hercule eft^ le fy m-
bole de ^artiA$(^ qui em«
ploie le mercure ^phâbfo*
•phique pour fake .teut ce
qa*o^ lui attribue- V^yex les
Fables Egypte fc Giret^ues
dévoilées, liv. 5*- où Ton
exfHique tous les uavaux
d'Hcrcutev .
HERMAPHRODITE,
fils de Mercure. & de Vé-
nus , fe promenoit dans un
lieu folitaire, où il y avoit
une fontaine. La Nymphe
Salmacis qui s'y baignoit ,
fut éprife de la, beauté du
jeune homme qiû ^imi diC-
BQtfé 1 ç-y baigner :iufli. Elle
le folliata avec beaucoup
d*infiancea » & ne pouvant
rengager \ féconder fes de-r
firs emqureux, elle courut à
lui pour Tembrafler , & pria
en même.temps les Dieux de
lui accofider que de leurs
(ieux corps il ne s'en fit
qu'un; ce qui lui fut accordé.
Hermaphcodice obtînt alors
S)ue tous ceux qui fe baigne^
roient dans cette fontaine ^
£pic h^mmê ou femme , parr
tm|>çi:Qient à Tun & à Paur
tre fexe. La matière de Parc
Hermétique tient de Mercu*
j-e & det Vénus , & porti?
elicïrmême le nom de Mer?
cure des Fhilofopiies : plu$
d'iitt Adepte lui ont donné le
jKmi de Vénus , & c'eft #6
■eâec de Tun & de l'aucre
qu'elle eil compofée& lleft
à remarquer que ce fils dé
Mercuce & de Vénus oe.de^
vint Hermaphrodite qWa^
près fofi union avec la Nym**
phe i^almacis, & la matieriB
ne prend suffi le norà de
Rtbis &. d*Hermaphnodire^
qu'après la jonâion du foib-
ire éz du mercure des Sages
dans leuf fontaine» quieft,
ditTrt'vifan, la fontaine où
le Rni & la Reine fe bai-*
gncnr , comme le firent Sal»
macis &: Hermaphrodite. La
propriété qu'acquit alors cet-
te footaioeiie rendre. parti*-
cipans de$ deux Tires tous
ceux oui s'y baigneroîent >
eft precjfément^Ia propriéré
de l!eau mercurlelle des Phi*
lofophes , qui eft prife pour
la femelle , & qui ne fait
plus qu'un corps -des corps
<]u'on y baigne y parce q jH)s
s'y diffolvent radicalement,
& s'y fixent enfuire de ma-
nière à ne jamais pouvoir
être féparés. Ceft pour cette
raifon que quelques Philo-
fophes ont duntàé* 1^ nom
à* Hermaphrodite k\^T ma*
liere fixée au blanc»
HERMÈS: ftrrnoftimé
Trifmégijîc , CU' trois fois
^rand , eft regardé comme
^ pér€ de TAlchymie, qui
^e lui a pris le nom d*Art
Hermétique. Il étoit Egyf»-
tfen,*& le plusfavant hom^
me connu jufqiiS:préfenc.
Voyez fon hiftoire & les
-fables qu'on a ki ventées à
•fott^ujet dans le premier li.
•vre des Fables Egyptiennes
•& Grecques dévoilées.
:j Hermès eft aufTi le nom
^ué quelques Chymiftes ont
^onJné au nitre. BlanearU
^ H^FRIMÈS ODORANTE,
Ceft le Kermès , fuivant
Raymond Lulle.
- Hermès eft encore un
•des noros^ & le nom pro»
pre du mercure des Philo -
fophes, parce qu'il eft en
eiFct le mercure 4es corps ^
tt partîculierertient celui d«
tous tes individus du règne
minâ-al.
ftERMÉTIQUE-Ter.
tne de Chymie. La fcience
Hermétique reconnoît Her-
mès pour fon propagateur ^
& quelques«>uns le regar-*-
dent comme le premier qui
y ait excellé 1 ce qui lui a
fait donner toh nom. L«
grand art 5 la Philofophte
Hermétique ^ \t grand <EU*
vre , l'ouvrage de la pierre
philofopbalci te roagiftere
desSagea , font toutes cx-
preflîons fynonymes dé U
fcience Hermétique. La Phy*
fiquc HermétiqMt dépend de
cette fcience , qui fait con-
fifter tous les êtres fublunaii-
res dans tro4« principes , le
fel , le fmifr^ & le mercure ^
& rappd^pe^oùfes les mal*-
•<l!es an' défaut d'équiifbré
dans Taôion de ces trois prin-
cipes î^c'éft pourquoi eMe fe
propofe paur bbjet la re*-
cherclve'' d'an remède , qui
entretietKie 'Cet- équilibre
dans les eorps , ou qui y re*-
mette ces trois principes ^
lorfque Tun' d'eux vient à
•dominer avec trop de vioi-
lence fur les autres. Lé fé-
cond objet d« cet art , eft
de compofer ce qu'ils ap-
pellent élixir au blanc ou
au rouge, qu'ils nomment
•aufli pQH'dr* de prajeâion ,
ou
H Ê
on pierre PhUofophaîè: ifs
prcrendent avec cet élixir
changer les métaux impar-
faits en argent avec Pélixir
au blanc ^ ou en or avec
réiixir au rouge; On a re-
gardé dans tous les temps
comme dés fous ceux qui
fe font adonnés à ces re-;
cherches, quoiqu'ils fe tiom--
mène les vrais Sages & les
vrais PhilofopheSjàquifeuls
la Nature eft connue. Ils
prétendent que les Philofo-
phes de l'Antiquité ^ Démo-'
crite , Platon , Socraie, Pjr-
thagore , &c. étoient tous
initiés dans les fecrets de
cette fcience , que les hié-
roglyphes des Egyptiens &
toutes les fables qui com-
pofent la Mythologie , n'ont
été inventés que pour enfei-
pner cette icience. Voyez
fur cela lés Fables Egypt.
& Grecque^ dévoilées.
HERMÉTIQUE. (Sceau)
VoyeiSCEAV.
Hermétique. ( Mé-
decine ) Elle réduit toutes
les caufes des maladies au
fel , au foufre & au lîiercu-
re ; & les guérît par des re-
mèdes travaillas hermétique-
l
ment, & extraits des trois
règnes. Blancart,
HERMÉTIQUE-
MENT. Ce terme ne fe
dit que de la manière de
fceller les vafes chymiques
H Ë i^i
où autres ; ce qui fe fait en
les bouchant de maniéré
qu'ils ne laiffent échapper
aucune des parties volatiles
des corps qu'ils renferment:
Pour y parvenir, on fait rou-*
gir le haut du col du vaif- •
feau , & on en rapproche les
bords jufqu'à ce qu'ils foîent
cbllés enfemble. Quelque-
fois on y met lin^ bouchon
de verre , lorfqne le vafe eft
de cette matière , & ayant
mis du verre pilé fur les
joints, on le fond à la lampe
d'émailleurs. On dit aufli
fceller du fceau des Philo-
fophes , des Sages ; mais
quand on le dit des opéra-
tions du grand oeuvre, oiï
ne doit pas l'entendre du.
vafe qui contient la matière ;
mais dti fceau fecret avec
lequel ils fcellènt la matière
inêmé-, c'eft la fixation du
volatil. '
HERMIONÉ dii HAR-'
MONIE, fille de Mars &•
de Vénus ^ & femme de
Cadmus. Ces deux dernier^
furent changés en ferpens
ou dragons. Voyei Cad-
MUS.
HerMionè, fille dé
Ménélas & d'Hélène, fut
d*abord fiancée à Orefte ;
fils d'Agamemnori;Pyrrhusl
répoufa à fon re'oofr dé
Troye. Mais Orefte , fans
doute du confemcthehc
N
I
194 H E
d'Hertnione, fit maflacrer
Pyrrhus dans le Temple
d'Apollon. V. Oreste.
HERMOGENE. Nom
que Bafile Valentia a donné
au mercure des Philofophes,
comme principe , & père
de la pierre des Sages. Ce
fgvanc homme a compofé
le fymbole de fa, dixième
Clef de l'œuvre Herméti-
qtie , d'un triangle qui ren*
ferme deux cercles concen-
triques ; à Tangle droit eft la
figure chymique du Soleil ,
à Tangle gauche celle de la
Lune, à Tangle du bas celle
de Mercure. Sur chaque fi-
Îjure & au milieu du cercle
ont des mots hébreux que
je n'entends pas. Âu-^delTus
du côté qui forme le haut
du triangle efl écrit ; Je fuis
né d^Htrmogene ; le long du
côté gauche: Hyperion m^a
choijiy 8c le long du côté
droit : Sans Jamfupk je fuis
conlraint de périr.
HERNEC. Orpiment des
Pbilofophes.
HÉSIONNE , fille de
iaomédon , Roi de Troye ,
félon la Fable , fut expofée
pour être dévorée par un
monftre marin , qu'Hercule
tua. Les Phitofoph^ ou
Adeptes difent qvi'HéJionne
cft cette terre vierge qui
renferme leur eau mercu-
rielle, & qui eft cachée
dans 4es matières terreftres»
Apollon & Neptune en dé-
firent ardemment le facrifi-
ce, c'éft4-dire, que Thii-
mide & le chaud inné de
chaque chofe, défirent leur
réunion avec cette terre vier*
ge , pour produire quelque-»
chofe de pur , & donner la
liberté à cette matière ignée
& cet humide radical , qui
fe trouvent emprifonnés dans
les matières groffieres de la
terre. Fabn. Le monftre ma-
rin eft une humidité fû^er*
flue , qui femble noyer , &
comme vouloir dévorer Hé"
Jionne. Voyez les Fables
dévoilées, iiv.,5. ch. 14.
HESNIC. Le poids d'un
quarteron , ou la quatrième
partie d'une livre.
HESPÉRIDES , filles fa-
buleufes , que les Poètes ouc
feint avoir un jardin , dans
lequel croiflbient des pom-
mes d'or. Ce jardin , félon
l'explication des Philofopbes
Spagyriques , eft le Sym-
bole de l'Alchymie » par les
opérations de laquelle on
fait germer , croître, fleurir
& fruâifier cet arbre folai-
re , dont le firuit furpafte l'or
commun en beauté & bon-
té^ puifqu'il convertit les au-
tres métaux en fa propre na-
ture; ce que ne peut faire
l'or vulgaire. Le Dragon qui
gardoit le jardin des Hcfpc'-
HE H I
rîcfes , efi le fymbole '. des
difficultés qu'il faut farmon*-
ter pour parvenir à la per-
feâton de la pierre Pfailofo-^
pbale, 6c en même temps
celui de la putréfaâion du
mercure.
Les Hefpérides étoSent
trois fœurs , filles d'Hefpé-
rus, frère d'Atlas. Elles fe
iK>n}moieot Eglé, Aréthufe
& Hefpérëthufe. Ceux qui
feront curieux d'en voir une
application plus détaillée ,
peuvent coofulter mon traité
des'Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées , Hv* a. ch. a.
HESPERIS , efpece de
giroflier ou vioHer , ainfi
nommé y de ce que Tes fleurs
ont beaucoup plus d'odeur
le foir que pendant le refte
de la journée. Bhncard.
HÉTÉROGÈNE. Qui
n*eft pas de même nature.
La tnatiere des Philofophes
eft mêlée de beaucoup de
parties hétérogènes qu'il faut
en fép^rer pour avoir le mer-
cure des Philofophes pur &
fans taches.
HEXAGIUM. Poids de
quatre fcrupules , fuivant
quelques-uns « fc d^une
dragme Se
d'autres. Blamard,
HIDROS. Sueur.
HIDROTIQUES. ( Mé-
dicamens ) oufudorifîques.
HIDtJS. Vert-de^gris.
demie , fuivant
^ H I Î9J
HIÉROGLYPHES.
Caraâeres myftérieux in-
ventés par Hermès Trifmé»
gifle , & employés par le&
Egyptiens particulièrement
pour enfeigner l'art facerdo-
tal. Voye2 cet article. Dans
les quatre fortes d'hiérogly-^-
phes en ufaee chez les Egyp-
tiens j la > teconde étoit la
feule ulitée quand il s'agif-
foit de parler des myfleres
de la Nature ^ & de ceux de
l'art Sacerdotal ou Hermé-
tique. AbéntphL Prefque
tous les Alchymifles ont
imité les Egyptiens. Ils ne
fe font expliqués que par
fymboles , allégories , mé-
taphores , fables & énigmes J
HIÉROPHANTES.
Prêtres célèbres à Athènes»
chargés d'^nfeigner les cho-
fes lacréesy & les myfleres
à ceux qui vouîoient être
initiés. Ils avoient foin des
Temples. Voyez les Fables
Egypt. & Grecques dévoi-
lées , liv. 4. •*
HILLA. Boyau jejun-
non.
HILLUSôuHILUS,fiI»
d'Hercule & de Déjanire,
époufa Jolé , & tua dans la
fuite Euryfthée^ pour yen-
Î;er fon père des maux que
ui avoit fufcités ce Roi*
Voyei Hc&CULE.
HIMEN ou HYMEN;
Kom que Raymond Lulle a
Nij
196 ^ H I
donné à Tunique vafe quâ les
Phiiorophes emploient pour
faire le magidere des Sages.
HIN. Alla fœtida.
HIPPOCENTAURES.
Monftres demi hommes &
demi chevaux , que les Poè-
tes ont feint avoir habité au»
trefois près du mont Péiion^
Ces monflres font de )a na«
ture des autres de la Fable ^
jC*eÛ-à-dire ^ imaginés pour
fymboie de la diiiolution de
la matière de l'oeuvre Her-
métique. Ce qui ed aâez
clairement déclaré par la fi^
f unification étymologique du
ieu de leur habitation pré^
tendue ; car Pelos veut dire
noir y d*où on a fait Pélion*
On fait que la couleur noire
eft la maraue & le figne de
la putréfaaion & de. la dif-
foaition parfaite de la ma-
tière. Voye{ Centaures.
HIPPOCRENE. Fon-
t;aine fltuée près du mont
Hélîcon en Béotie , & con^
lacrée aux 'Mu Tes» Les Poè-
tes ont feint que le cheval
Pégàfè la fit fourdre en frap-
pant Ja terre, avpc le pied.
Voyez l'explication de cette
fable dans les Fables Egypt.
& Grecques dévoilées , liv.
2. cbap. 14. 6. 3.
HIPPODAMIE, fille
cl*(Ehomaus , époufa Pélops ,
après que celui-ci eut, par
^ratagéme , vaincu (Sno-
tt I
niHus i la courfe du, char»
C*étoit la condition que ce
Roi d'Elide impofoic à ceux
qui demandoient fa fille en
mariage. Vk> (Enomaus*
^IPPODAMIE ou
DEIDAMIE , fille du Roî
d' Argos , ptit pour mari Pi-
rithous. Celui-ci invita les
Centaures à fes noces j ils y
excitèrent du trouble ; Her*
cule & Théfée^ amis de Pi-
rithouS) prirent fon parti >
attaquèrent les Centaures ^
en tuèrent un grand nom-
bre , & mirent les autres en
fuite. Voyez les Fables dé-
voilées^ liv. 5. ch..ia.
Les. noces de Tœuvre fe
font pendant la putréfaâson
de la matière fignifiée par
les Centaures. Hercule ou
TArtifte, de concert avec
Théfée, ou le mercure des
Philofopbesi achèvent la diC^
folution , défignée par la
mort des Centaures , & pro-
cure la volatilifation indi-
quée par ceux qui prennent
la fuite. Pirithous eft la ma-
tière fixe y Hippodamie eft
la volatile. .
HIPP,OLYTE,filsde
Théfée & d'^ippolyte. Rei-
ne des Amazones^ eut une
fi grande paflion pour la^
chafTe , qn'il en étoit unique-
ment occupé. Phèdre fa bèl-
le-mere devint amoureufa
de lui 9 & ne pouvant le Ctire
K I
confentîr à fes defirs , elle
s'en vengea en Paccufant au-
près de Théfe'e d'avoir voulu
atrejîtcr à forn honneur. Thé-
fée trop crédule chafla Hip-
poîyte fon fils de fa préfence.
Celiii-ci , en fuyant la colère
de fonper-e^étoic nibnté fur
un char pour s'éloigner de
Ini ; comme il paffoit fur te
rivage de la mer , Neptune
ftifcita un monfire marin, qui
sVtant préfenté aux chevaux
d'Hippolyre, les effraya , leur
fît prendre le mords aux
dents , & les obligea de tra!--
Hep le char à travers les ro-
chers y OÙ il fe fracafTa; Hipn
polyte culbuta ^ & y périr,
Efculape le reflufcita. La
pafllon d*HippoIyte pour la
chafle , eft la difpofition de
Il matière à être volatilifée ;
cette votarilifarion marque
une efpece d'éloignement &
d*averfion pour Tunion avec
la terre c^ui rede au fond du
\vafe, indiquée par Phèdre
mariée avec le cfiercuFe re-t
préfenté par Théfée. Com«*
me c'eft le mercure lui«»même
qui eft ca\ife de la volatilifa-.
tîon , on a feint que Théfée
avoir chaffé fon fils de fa prc-t
fence. il eft en effet fon hls,
puifqu'if eft fait dti mercure
même. Âpres fa volatiUfan
tton , il retombe dans la mer
desPhilofophes,ou fe forme
{9 cocher oa U pm^ dieA
H I. 197
Sages , & y meurt , c'eft-à-
dire qu'il s'y fixe -, car mou-
rir & fe fixer font deux ter-
mes fynonymes en fait de
fcience Hermétique, comme
volatilifer fighifie donner la
vie. Voyez dans le liv. 3.
ch, ia.i. a. des Fables dé-*
voilées , ce qu'il faut enten-
dre par la réiurreâion d'Hip*
polyte, faite par Tart d'Ef-
ciilape«
HiPPOLYTE ou A^TIO-*
P£, Reine des Amazones j
époufa Thcfée après fa dé-
faite. Voyez le liv. j. c. 13.
des Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées."
HIPPOMENE , fils de
Macarée^fe mit fur les rangs
pour époufer Atalante» Il la
vainquit à la courfe par le
moyen de trois pommes d'or
qu'il ^etta fuccefHvement
derrière lui , & qu'Atalante
s'amufa à raroaflcr. Voyea
les Fables dévoilées » liv. 2«
chap. 3,
HIPPURIS. Ceft U
prête j, la queue du cheval,^
en latin Equifctum.
HIRUNDINARIA.
Domptc^venin , Afclepias.
HISMAT. Scories d'ar-*
gent.
HISPANACH. Epinars,
HIVÇR, Les Sages ont
donné quelquefois ce nom à»
leur merci>re *, mats >fs s^iv
fervQOilÇoa^aïunéioeojc ddM
Niîi
19» H I
un fens allégorique , pour fi-
gnifier le commencement de
Tœuvre, ou le temps qui pré*
cède la putréfadion. C'eft
pourquoi ils difenc commu-
nément , qu'il faut commen*
ccr par Vhivtry & le finir par
l'automne; parce quç de
mime que la nature femble
morte en hiver Se ne pro-
duit encore rien » de tnême
le mercure des Sages difpofe
feulement à la génération ,
qui ne peut fe faire fans cor-
ruption y & la corruption ne
furvient que par la putré«>
faâion. Le régime du feu
efl alors du premier degré.
Le mercure difTout fon corps.
Et les Philorophes difent que
ce degré du feu doit être
femblable à la chaleur d'une
poule qui couve ; d'autres à
la chaleur de Teflomac , à la
chaleur du fumier ; d'autres
enfin à une chaleur fembla-
ble à celle du foleil au mois
de Mars ou dans le figne
i^Aries. C'eft pour cela
qu'ils ont dit qu'il faîloit
commencer l'œuvre au figne
du Bélier, pendant que la
Lune eft dans celui du Tau-
reau. £t tout cela ne fignifie
autre chofe que la chaleur
modérée phibrophiquement
au commencement de Pau-
vre.
C'eft" dans ce temps iihivtr
philofophique que le mer«
H O
cure fe mortifie, que la terre
conçoit & qu'elle change de
iiatûre.
HOLCE. Dragme.
HOLSEBON. Sel com-
mun décrépité.
HOMERE, Poète Grec,
peut-être le plus ancien , a
compofé divers ouvrages ;^ il
nous refie entr'autres iotk
Iliade, fon OdylTée & quel-
ques Hymnes. On l'appelle
le Prince des Poètes » tant à
caufe du fublime de fa Poë-
fie , que parce qu*il femble
être la fource dans laquelle
les autres ont puifé \ c'eft
pourquoi Pline l'appeloit la
Fontaine des beaux efpritsm
Hon\ere avoit voyagé en
Egypte, & y avoit appris
les ixiyfteres de l'Art Sacer-
dotal. Il imagina la fiâion
de la guerre & du fiege de
Troye pour traiter cet Arc
allégoriquement ; ce qu'il a
fait dans fon Iliade. Il fitauSi
fon OdyiTée , ou les Erreurs
d^UlyjJh , pour repréfen-
ter les erreurs où tombent
lesPhilofophes Hermétiques
avant de parvenir à Ja con^
noiflance du véritable fecrec
de cet Art. On y voit clai-
rement les procédés faux &
erroneux ( pour me fervir des
termes mêmes des Philofo*
phes ) de ceux qui n'étant
pas encore initiés dans ces
œyfteres , font des chûtes
HO
prefqu'à chaque pas qu'ils
font* Ulyffe eft. le véritable
portrait de ces Chymiftes
qui ayant une fols adopta un
fyftême & une recette , la
travaillent conformément à
leurs préjugés , malgré que
la Nature s'offre à eux com-
me Calypfo j & ils Taban-
donnent enfui te de la ma-
nière que fit Ulyfle. Ils s'infr
truîfent comme Ulyfle le fut
par Tyréfîas ; mais toujours
indécis , ils font mille opéra-
tions fur des recettes diffé-
rentes , comme Ulyfîe abor-
da en différens pays fans fe
fixer à aucun.
Ripîée , Trévifan , Za-
chaire ont imité Homère ; ils
ont fait le détail des erreurs
où ils font tombés avant de
réuiTir , & ont donné enfuite
méraphqriquement & allé-
goriqnement la véritable ma-
nière de procéder aux opé-
rations du grand œuvre. Il
ne faudroit que donner une
édition commentée d'Ho-
mci-e,faite par un Philofophe
Hermétique, pour prouver
au public la vérité de ce que
j'avance. Le peu d'exj^lica-
tions que j'ai données de
J'Iliade dans le 6* livre des
Fables Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées, fuffifentpour
donner ^une idée claire du
refte. Les Mythologues fe
dûoneronc éternellement la
HO iw
torture fans réuflîr l expli-
quer Homère d'une manière
fatisfaifante , s'ils fuppofent
à ce Poète d'autres idées que
celles-lL
HOMME. La plupart ^
des Philofophes ont com-
paré la confeâion du ma-
fiilere à la génération de
homme , & ont en confé*
quence perfonnifié les deux
partiesou ingrédiens de roeii-
vre, le fixe 8c le volatil. Ils
ont appelé le fixe mâU , & lui
ont donné des noms d'hom-
mes ;& le volatil /^/7zc//f, &
l'ont indiqué par des noms
de femmes. C'eft de ceue
manière que les Egyptiens
& les Grecs anciens , initiés
dans les myfteres de l'Arc
Sacerdotal ou Hermétique,
ont inventé les fables.
HoniME dit fimplement ^
fignifie le fixe.
Homme Élevé s'entend *
de la matière des Philofo-
phes digérée ^difibute &en
putréfaâion.
Homme armé de Cas*
QUE fignifie le mercure di-«
géré & parvenu à la couleur
noire, Ceft une dénomina-
tion tirée par comparaifon
de la figure du Dieu Mer-
cure, repréfenté avec un caC*
3ue en tête > tenant fon ca-
ucée, autour duquel deux
ferpens entortillés femblent
fecombattre»
Niv
200 HO
Homme Rouge, G'eft
le foufre des Philofophes ,
ou le magiftere au rouge.
HOMOGENE. Qui eft
de même nature, qui eft
compofé de parties abfolu-
ment fimilaires entr'ellcs, &
qui peuvent, étant rappro-
chées , s*unir intimement.
^Telles font les parties de
l'eau , qui mêlées avec de
Teau , ne peuvent plus en
être diftrnguées. Tel eft Tor
piir mêlé avec d'autre or pur.
Un métal ne peut fe mêler,
comme on dît , per minima^
ou inrimemept avec un vé-
gétal j mais feulement avec
quelques parties de ce végé-
tal quand elles font métalli-
:ques de leur nature. On eh
^tronvë dans pluficurs plan-
tes , & dans différens arbres
Jocfqu^ils.croifTent fur des
mines. On prétend niêm'e
* que ies Chinois favent ex-
traire du mercure vulgaire
«roulant du pourpier fauva^e.
L'iexpéfithce a prouvé qu*op
trouve dans le chêne des par-
ties ferrugineufes. La cendre
de pavot cornu fe mêle avec
les métaux en fufion.
HOREUM. Miel tiré de
la ruche pendant Tété.
HORIZON. Nom que
quelques Chymiftes ont don-
oé au mercure de l'or ; & les
Philofophes Hermétiques au
inercure des Sages » parce
HO H U
qu'il eft le principe & la bafe
de l'or philofophique.
HORIZONTIS. Or po-
table.
HORUS ou ORUS, fils
d'Ofiris&d^IfiSjfit la guerre
à Typhon, & le fit périr avec
Paide d*Ifis. Horus mounir
cependant, mais fa mère le
reffufcita , & le rendit im-
mortel. Horus fuccéda à Ta
mère, qui avoir ene-mêmc
fuccédé à Ofiris fon époux j
mais Horus fut le dernier
dos Dieux qui régnèrent en
Egypte. Voyez ce que figni—
fieî^c ces fixions, dans les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées, liv. i. ch. 5,
HUCCI ou H UNO.
Ceft rétain, ou Jupiter.
HUILE , quoique fimpîe-r
ment dit, i^'eft pas une ma-
tière dont on doive fe fervir
pour la confeftion de l'œu-
vre -, ils ont donné ce nom à
la matière même lorfqu'eîie
a pris une couleur. & une vif^
coûté huileufe, pendant la
putréfaiSâon dans Tœuf phi-
lofophique. Tabula Sci^ntice:
ma}oris. Par V huile ^ les Phi-
lofophes déÇgnent fouvenc
le feu fecret des Sages.
Huile Bénite. Huile
incombuftible. Ceft leur
fouFire. Ils donnent quelque-
fois ce nom 1 leur pierre
parfaite au blanc ou au rou-
ge, parce qu'elle coule &: fe
H U
fend au feù comme le beurre
ou rhuile figée.
Huile de la Nature.
C'eft le premier fel qui fert
de bafe à tous les autres. On
l'appelle Huile ^ parce qu'il
eft onâneux , fondant & pé-
nétrant \ Huile de la Nature ,
parce qu'il eft la bafe de tous
les individus des trois règnes,
& qu'il en eft auffi le confer-
vateor matériel & le reftau-
rateur. C'eft le meilleur , le
plus noble, le plus f^xe, &
en mêrne temps le plus vo-
latil avant fa préparation!
Lorfque TArt veut, l'em-
ployer , il doit de fixe le ren-
dre volatil, & puis de volatil
fîxe$le refoudre & le coa-
guler, c'eft totit l'œuvre.
H UTILE ESSEKTIÇLLE.
C'eft le foufre volatil des
métaux philofophiques; c'eftr
à-dirè , leur arae , oti le mâ-
le , le foleil, i*or des Sages.
Huile pe Saturne.
( Se, Herm. )' Matière des
Fhilofophes au noir, ainfi
nommée, parce qu'i(s a'pr
pellent Plomb leur matiete
en putréfaé'lion.
Huile de Soufre.
(' Se. flcrm. ) Matière au
noir. •
Huile de Talc. Les
Anciens ont beaucoup parlé
de cet^e huile , à laquelle ils
attribuoîent tant de vertus ,
qUjC preCquel tQU$ les Chy-
H U 201
mîft«s ont mis en œuvre tout
leur favoîr pour la compo-
fer; ils ont calciné^ purifié,
fublimé, &c. cette matière ,
& n'en ont jamais pu ex-
traire cette huile fi precieufe.
C'eft que les Anciens n'en
ont parlé que par allégorie y
& que fous ce nom ils ont
entendu Vhurle des Philofo*
phes Hermétiques , autre-
ment leur élixir au blanc par-
fait, au lieu que les Chy-
niiftes modernes ont pris les
termes des Anciens à la let-
tre , & ont perdu leurs pei-
nes , parce que le talc n'cft
pas la matière d'où cette
huile doit s'extraire.
HuiLi DE Mars. ( .^c.
Herm. ) Soufre des Philo-
phcs parfait au rouge.
Huile Incombusti-
ble. ( Se. Herm.) Mac^iftere
au roufje ; on l'appelle in»
combuftible , à caufe de fa
fixité.
• Huile Rouge. Foyei
Huile de Mars.
'■ Huile Vive. Magiftere
au blanc.
HU ILE VÉGÉTALE. Huilc
du tartre des Phîlofopbes„
& non du tartre vulgaire.
Huile Heraclienne.
Huile extraite du bois de
gayac y ou du bouis. Il eft
bon contre l'épilepfie & les
maux de dents.
I^UMATION. Aaiook
îoa H U
par laquelle Ton met dans \t
vafe 1.1 matière de la pierre
des Sages , pour Ty faire pu-
tréfier. Quelques Chv milles
ont comparé cette aâion à
la fépalcure de JeTus-Chrift,
parce qu'on fcelle le vafe
après y avoir niis h matière,
comme on fcella le tombeau
de notre Sauveur; & que la
matière ne s'y difibut ou
putréfie, que pour refrufcitér.
PîuCeurs d'entre les Philofo-
phes Chymiques ont trouvé
tant de reHei^iblance dans la
vie , la paflion , &c. de Jéfus-
Chrift, avec les opérations
du grand œuvre des Sages ,
qu'ils n'ont point fait diffi-
culté de fe fervir des termes
mêmes de l'évangile pour ex-
primer allégoriquement tout
leur procédé ; parce que ,
difent-ils. Dieu a inftituéîe
grand ceuvre pour le falut
de no<; corps « comme il a
envoyé fon Fils pour le falut
de nos âmes. Ils ajoutent ,
que la Science Hermétique
jette fur les myfteres de fa
religion Chrétienne^ un jour
û grand , qu'il n>ft pas pof-
fibled'érre Phxlofophe Her-
métique , fans être bon Chré*
tien.
HUMATION, en ter-
mes de Science Hermétique
(ignîfie proprement la pu-
tréfaâion de la matière; &
quelquefois fa fixation , par-»
H U
ce que la fixation du volatil
eft une efpece de mort , &
que ce qui étoit eau pendant
la diffolution , devient terre
en fe fixant.
HUMECTATION. ( Se.
Herm.) Donner à la pierre
fon humidité, lorfqu*elle eft
parfaite , & qu'on veut la
multiplier. K Imbibition,
Multiplication.
HUMECTEii. Cuire, di-
gérer. Voyei IMBIBITION.
HUMEURS. Paracelfe
ne vouioit pas qu'on dit d'un
homnil , qu'il eft fanguin ,
ou mélancolique , ou piiui-
teux ; parce que tout homme
eft fanguin , mélancolique &
flegmatique tout enfemble s
mais il vouioit qu'on appe«
lât la bile foufre rouge, le
phlegme foufre blanc im-
prégné de fels , & la mélan-
colie mercure^
HUMIDE IGNÉ. Mer-
cure des Sages animé de fon
foufre. Quelquefois les Pbi-
lofophes entendent par ce
terme la matière de l'œuvre
au noir«
Humide radijcal db
LA 'Sature y on V humidité
vifqueufe» C'eft le mercure
des Philofophes , qui eft la
bafe de tous tes individus des
trois règnes de la Nature;
mais qui eft plus particuliè-
rement la femence & la bafe
des métaïut , quand il eft
, H i;
prépzré philofophiqnemcnt
pour faire l'œuvre Hermé-
tique.
HUMIDITÉ dit fimple-
ment, figni fie le mercure,
^tilôlvant univerfel des Phi-
lofophes.
Humidité de la Pier-
re. C'eft auffi le mercure
qui eft une eau feche , qui
ne mouille point les mains,
& qui ne s'attache qu'à ce
qui eft de fa nature. Ceux
qui prétendent qu'il y a deux
voies, la feche & l'humide
pour faire le magiftere, ap-
pellent humidité de Ja pierre
l'eau permanente des Sages
fous forme d'eau laiteufe ,
nommée lait de vierge , Aa-
midité vifqueufe. Ceux qui
n'admettent que la voie fe-
che , l'appellent eau fiche
Cmplêment. Mais c'eft un
leurre que ces deux voies ;
les uns & les autres fuivenc
la même fous deux noms
difFérens -, ils n'ont égard ,
dans ces dénominations ,
qu'aux difFérentes formes
fous lefquellesfe montre leur
mercure dans le cours des
opérations*
Rendre à la pierre fan Ai/-
midité , c'eft faire les irabi-
bitions ; c'eft-à-dire , conti*
mier le régime du feu philo-
fophique , qui fait fublimer
cette humidité au haut du
vafe, d'où les ifiabibitions fe-
H U H Y ao3
font d'elles-mêmes y lorfque
cette même humidité retom-
be fur la terre qui eft demeu-
rée au bas.
Humidité visqueuse.
Voyei Humidité de la
Pierre.
Humidité Aqueuse.
Mercure après la putréfac-
tion de la matière.
Humidité brûlante.
Mercure des Sages ^ ainft
nommé de ce qu'il a plus
d'aâiron & de force fur l'or
même que le feu élémen-
taire. C'eft pourquoi les Phi-
losophes difent, nous bru^
Ions avec Veau , & les Chy^»
mijies avec le feu*
Humidité permanen- .
TE. F^EAU PERMANENTE-
HUNC, ou HUNT,cu\
HUCCi. Etain, Jupiter.
HUSACE. Sel armo-
niac.
HUVO. î Jupiter des
HUUT. S Chymiftes..
HYACINTHE, fils d'A-
raicle , fut tué par Apollon »
qui l'âimoit beaucoup. Ce
Dieu, en jouant au palet , le
fit tomber par mégarde fur
la tête d'Hyacinthe , qui pé-
rit du coup. Les Poètes ont
feint qu'Apollon le changea
en la fleur d'Hyacinthe , &
que l'on voit encore fur cette
fleur ces deux lettres A , I ,
qui compofent l'exclamation
lamentable que fit ce. Dieu.
\
ao4 H Y H Y
»près cet accident. Voyez fubît une éfpece de mort ,
co que fignifie cette fable '^fe fcmble acquérir à chaque
dans rarticle d'Apollon, • inftant un nouveau geni-ç de
HYADES, filles d'Atlas, vie par les difFcrens degrés
& d^Ethra , furent , félon de pecfeclion qu'elle prend ,^
qntlques-uns*, les nourrices
de Bacchus. On en nomme
fix , Eiidore , Ambrofie ,
l^odicc , Coronis , Phileto
& Polifo :• d'autres y ajouf
tent Thionne. Ces préren-
dues filles d'Atlas ne font
autres que les vapeurs^ mer-
curielles qui montent au haut
du .vafe , & rctbmbent en
pluie fur la matière fixe fi-
gnifiée par Bacchus. Le nom
feul d^Hyadss , qui veut dire
pluvieux , exprime fufirfam«?
ment la chofe.
HYARIT, Argent, Lune
des Philofophes.
HYDATIS. ^oy. ARLES
Crudum.
HYDATODESVINUM.
Vin trempé d'eau.
. HYDEROS. Hydro-
pifie.
HYDRARGIRQSIS,
Onâion mercurielie.
HYDRE. Serpent à plu-
fieurs têtes qu'Hercule tua
ckns le marais de Lerna,
Les Philofophes Spigyri-
qjues difent que l'hydre re-
préfente la femence métal-p
iique , laquelle fi l'on digère ,
& fi Ton cuit dans le vafe
philofophique, s'altère & fe
de même que^l'liydre pre-
noit dix nouvelles têres,
quand Hercule lui en ccu-
poit une j ce qui eft très-»
clairement le fymbole de la
roultipHcacion de la pierre- \
Car autant de fois que l'on
recuit & que l'on diffbut la
pierre avec du nouveau, mer-»
cure , elle acquiert le décu-
ple de vertu , & a dix fois
autant de force tranfmuta-^
toire quMle en avoit avant
cette nouvelle décpâion.
Voyez les Fables Egypte
& Grecq. dévoilées^ liv. ;•
chap. 4*
Hydre. Les Sages ont
comparé leur élixir à l'Ay--
dre^ parce que la pierre fe
renouvelle & augmente en
quantité & en qualité à cha-
que fois qu'on répète l'opé-
ration fur le même élixir ,
& que dafts chaque opéra-
tion la putréfaôion furvient ;
ce qui eft une efpece de j
mort ; ils difent qu'alors f ar-
tifl:e coupe la tête à V Hydre ^ j
& qu'il en renah dix à la !
place } parce qu'à chaque 1
réitération de. PoBuvr^ fur la
même pierre, fa.vertu aug-
mente d^ dix degrés par pro-.
Change de manière qu'elle i greflion, ç'eft*^r dire, <^^
HT
fi après la première ojJ^ra-
tion rélixir ctoit aflcz par-
fait pour qu'une de fes par-
ties en pût rranfrauer en or
dix d'un métal imparfait
après. la féconde opérsftîon ,
& uqf partie en tranfmuera
cent, &c. .
Hydre. Matière du nia-^
giflcre avant la déalbation.
« Notre Lion , dit Philale^
1) the j étant mis dans notre
» mer j devient notre Hydre :
9 elle mange fes têtes & fa
» queue. £t fa tête & fa
» Queue font fon efprit &
» ion ame. Cette ame & cet
» efprit font fortisde la boue,
n dans laquelle font deux
» chofes contraires , Teau &
M le feu. L'un vivifie l'autre»
» & celui-ci tue celui-là. Il
» faut les plonger dans notre
\ ^ Hydre , & puis fcpt fois
M dans notre mer « fufqu'à
» ce que tout foit abfolu-
I » ment fec ^ c'efl-à-dire ,
» jufqu'au blanc. »
HYDRELŒUM. Mixtiod
, d'eau & d'huile.
i HYDRIA. Dieu de l'Eau
I chez les Egyptiens* Voyei
Canofe.
HYDROPEGE. Eau de
fontaine.
HYGIEIA, fille d'Efcu-
iape, Déeffe de la Santé.
f Voye:[ ESCULAPE.
HYLAS , fils de Théo-
damas , fut extrêmement ai-
H T 105
mé d'Hercnle, qui tua Théo-
damas pour enlever le fils.
Hercule » en allant à la con-
quête de la Toifon d'or ^
aborda avec les autres Ar-
gonautes, en une terre où
Hylasdifparut ayant été cher-
dierde l'eau. On feignit que
les Nymphes l'avoient en-
levé. Hercule courut les bois
en cherchant & appelant
fon cher Hylas; mais inu*
tilement. Voy* l'explication
de cette fable dans le liv. 5,
eh. la. des Fables Egypti
& Grecq. dévoilées.
HYLÉ. Terme pris du
grec v\n , & qui fignifie fo»
rét, chaos, confufion. C'eft
auffi le nom que la pltipart
des AlchymiAes donnent/à
la matière de la pierre phi-
lofophale.
H Y L É. ( Science Herm. )
Quelques-uns difent qu'il
faut entendre par ce terme
la matière d'où les Philofo-
phes tirent leur mercure ;
d'autres, qu*i! fignifie la mê^
me matière» au noir , & Phi*
lalethe dit qu'ori donne le
nom de Hyié à la matière,
parvenue au blanc. Voyez
Ion Traité i^^ vera confec-
tione lapfdfs Phici, ou Enar*
ratio methodica trium medi'^
cinarum Gebri , pag. 38.
HYL^. Matière première,
fubflance radicale , humide
radical^ dernier aliment > fe«
/
ao6 H Y
menée prolifique, font des
expreflions prefque fynony-
mes d'une même chofe dans
chaque règne. Lt Breton^
HYLEC. Voyt[ Hylé.
HYLLUS, fils d'Hercule.
Voyti HlLLUS.
HYMEN. Foy.HlMEN.
HYPECOON. Cumin
fauvage : d'autres préten-
dent que ce terme doit s'en-
tendre d'une efpece de pa-
vot cornu. Blancard.
HYPÉRION, père du
Soleil , felcn la Fable y fi-
gnifie le Mercure philofo-
phique, père de l'or; car
rien n'eft plus fubtil que le
mercure. Et Théja regardée
comme la mère du Soleil ,
doit s'entendre du foufre.
Olau& Borrickius,
HYPERMNESTRE.
t'une des filles de Danaus ,
fut la feule des cinquante qui
ne fui vit pas les ordres de fon
père , qui confiftoient à tuer
chacune fon mari la pre-
mière nuit de leurs noces.
Hypermneftre épargna le
fien nommé Lincée , qui dans
la fuite fit mourir Danaus.
Voyet Danaus.
HYPNOTICA. Médica-
mens foporifiques.
HYPOCHŒRIS. Laitron
épineux.
HYPOCLAPTIQUE.
(Vafe) Efpece d'entonnoir
a féparer les huiles efieniiel-
HT
les des eaux ou efprits ave<
lefquels ces huiles paileni
dans le récipient pendant h
diftillatioP'
HYPOGLOSSIS ou
BATRACHION. Rainer ,
tumeur de grenouille, & le
remède qui guérit cette ma^
ladie > de même que Tâ-
preté du larynx*
HYPOGLOTTIDES.
(Pilules) Ce font des coub
ferves,des pilules qu'on taiile
fondre fur la langue pour
adoucir la toux*
HYPOPHÉON. V^oyei
Hypecoon.
HYPOPHORES. Ulcères
fiftuleux.
HYPOPYON. Œil puru-
lent.
HYPOSPHAGMA. <Eil
meurtri.
HYPOSTASE. Matière
de Fœuvre au blanc.
HYPSIPHILE, fille de
Thoas, Roi de Lemnos, fau-
va la vie à fon père « contre
ta réfolucion que les femmes
de cette ifle avoient prife de
tuer tous les hommes qui y
habitoient. Elle fe fauva de
rifle après que Jafon l'eue
connue , & iailTée enceinte*
Elle eut de lui deux enfans ^
Thoas & Euneus. Licurgue ,
Roi de Thrace, reçut Hyp-
fiphile chez lui , & la fit nour-
rice de fon fils Archemore.
Etant un jour dans un bois
«vec (on nourriffon , dés
Grecs extrêmement preffés
de la foif , la prièrent de leur
donner quelques fecours :
elle le fit, &les conduifit à
une fontaine qui nMtoit pas
loin de là. Son zèle fût fi
grand y que pour aller plus
Vite, elle laiffa le petit Xr-
chemore feul fur Therbe.
Elle s'amufa à raconter en
peu de mots fbn hiftoire aux
Grecs , & retourna où elle
a voit laifle le jeune Prince.
Pendant ce temps-là un fer-
pent lui avoit ôté la vie , &
il venoit d'expirer. Les Grecs
affligés de cette funefte aven-
ture tuèrent le ferpent^ firent
à cet enfant de fuperbes fu-
nérailles, & inflituerent des
Jeux en fon honneur, qui
dévoient fe célébrer dans \â
fuite tous les trois ou tous
les cinq ans. Ce font ceux
que Ton appela Jeux Né^
méens. Voyez les Fables
Egypt. & Grecques dévoi-
lées, liv. 4. ch. 8. & liv. a.
ch.i.
J.
JA , fille d'Atlas , & fœur
de Maia,mere de Mer-
cure. Voye[ Maïa.
JABORA. Mandragore.
lACCHOS. L'un des
nom^e Bacchus. Voyez ce
qu'il^l^nifie dans le liv. 3.
ch. 14. $..a. & liv. 4« ch. a*
J A ao7
des Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées.
JANtJS à deux vifages,
fignifie félon les Alchymif-
tes » la matière de la pierre
philofophala , qu'ils nom*
ment Rebis , comme faite &
compofée de deux chofes. it
font régner ce Janus avec
Saturne , parce que cette
matière, mife dans le vafe,
prend d*abord la couleur ^
noire attribuée à Saturne.
Voyez une explication plus
étendue de Janus & de fei
attributs dans ie liv. 3. ch. 3.
& fuiv. des Fables Egypt.
& Grecques dévoilées.
JAPET,fils du Ciel &
de la Terre , eut de la Nym-
phe Afie, Hefper, Atlas ,
Epiméthée & Prométhée.
Voyci Atlas.
JARDIN. Le Jardin des
Philofophes eft le vafe qui
contient la matière du grand
œuvre. Les couleurs font les
fieurs de ce Jardin , que le
feu de la Nature , aidé du
feu artificiel , fait naître &
écbre* Le Dragon des Hef*
pérides veille à la porte du
Jardin des Sages ^ dont il
garde l'entrée. D'Efpagnet
donne ainfi la description de
ce Jardin.
Lorfqu'on a trouvé le
moyen d'ouvrir la porte du
Jardin des Philofophes , on
trouve dès l'entrée use fon*
y
ao8 I A
taine d*eau très-limpî(ié qui
fore de fept fources , & qui
Varrofe tout entier. Il faut y
faire boire le Dragon par le
nombre magique de trois
fois fept , juiqu'à ce qu'il en
foîc tellement enivré, qu'il
dépouillé fes vêtemens. Mais
on n'en viendra jamais à
bout fi Vénus porte -lu-
mière ^ & Diane cornue ne
nous font propices & favo*
cables. On doit chercher
dans CQ' Jardin trois fortes
de fleurs , qu'il faut nécef-
(àiremeot y trouver pour
réuffir. Tout auprès du fèuil
de la porte fe voient des
violettes printannieres , qui
arrofées par des petits ruif-
feauXv formés par des fair
gnées faites au fleuve doré j
font prendre à ces violettes
une couleur brillante d'un
faphyr foncé. Le foleil vous
fervira de guide. Vous ne
réparerez point ces fleurs de
leurs racines^ jufqu'à ce quô
vous en compofiez votre
pierre, parce qu'elles don-
nent plus de fuc & de tein-
ture, iorfqu'elles font fraî-
chement cueillies : alorsvous
les cueillerez d'une main fub^
tile & ingénieufe : ce que
vous ferez très-aifément, fi
votre mauvais defiin ne s'y
oppofe : lorfque vous en au-
rez cueilli une , là racine
vous en produira bientôt
I À
d'autres, dorées cotritne la
première. Vous trouverez
enfiiite de beaux lys $ d'un
blanc éclatant , & enfin Tim-
morteiie amaranthfe d'une
belle couleur de pourprei
Tout ce que nousvenons.de
rapporter d'après d'Efpa-
giîet ^ doit 6'entendre de la
teconde opération , que pref-
que tous les Philofophes ap-
pellent \i preinieréll parce
qu'ils fuppofent qu'on a le
mercure tout préparé. Cette
préparation eft cependant ce
qu'il y a de plus difficile ,
puisqu'ils l'ont appelée les
travaux d'Hercule, Mais
peu d'etîtr'eux en ont parlé,
parce que tout leur fecret gît
prefque dans cette opéra-
tion ; la féconde , qui eft la
formation du foufre lunifi—
que & foHfique,.eft appe-
lée un ouvrage de femmes
& un jeu d'enfans*
La fontaine qtie l'on trou-
ve à rentrée du Jardin , eft
le tnércure des Sages , qui
fort des fept fources, parce
qu'il eft le principe des fept
métaux , & qu'il eft formé
par les fept planètes i- quoi-
que le Soleil feul foit ap-
pelé fon père, & la Lune
feule fa mère. Le Dragon
qu'on y fait boire , eft la ^u-
tréfaâion q\?i furvieht à ta
matière, qu'ils ont aj^elée
Dragon , à caufe de fa cou-
leur
J A
fenr noire 8c de fa puati*^
teur. Ce Dragon quitte Tes
vétemens, lorfque la cou-
leur grife fuccede à la noire*
Vous ne réuflîrez point fi
Vénus & Diane ne vous
font fevorables, c"e(l-à*dire ,
fi > par le r^tnie du fiçu ,
vous ne parvenez à blanchir
la matière <}u1l appelle dans
cet ét^t de blanchciir ,- le
règne de la Lune^ auquel
fuccede celui de Vénus» puis
celui de Mars, enfin celui du
Soleil, Vous ne féparerez
point ces fleurs de leurs ra-
cines, &c. c'efi4-dire , qu'il
ne faut rien ôter du vafe ;
alors vous les cueillerez d'u-
ne main fubtile & ingeni#u-
fe ; non pas qu'il faille alors
ôter quoique ce foit de
l'œuf, ni même l'ouvrir;
mais faire fuccéder les coch
leurs les unes aux autres » au
moyen du régime du feu»
Par ce moyen on aura d'à*
bord les violettes de couleur
de faphir foncé, enfui te le
lys , en enfin Tamarantbe ^
ou la couleur de pourpre «
^ui eft l'indice de la perfec*
tion du foufre aurifique.
JASION, fils de Jupiter
& d'Eledre, fille d'Atlas,
époufa Cybelle ;» dont il eut
un fils nommé Corybas. Cé-
fès> dont il fut très-aimé, lui
donna Plutus ; & Jafion fut
enfin mis au rang des Dieux.
Voyez les Fables Egypt. 8c
Grecques dévoilées « liv. 4*
cil. 0. & 3.
JASO, fille d'EfcuIape
& d'EpionOy que quelques-
uns nomment tampotie . eut
pour frères Machaon & Po«^
dalyre , & pour fceurs Hy-
!|iéa , Eglée & Panacéa. Jafo
ut regardée comme Déeflb
de la Médecine, aufli fou'
nom veut-il dire guérijon^
comme celui de Panacea fi<-
gnifie Médecine univerfdîe»
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées, liv. 3-
cbap. IX, |. !•
JASON , félon la Fabte,
étoit fils d'Efon & de Poly-
mede, fille d'Autolicus. Il eut
Créthée pour ayeul , Eole
pour bifayeul, qui étoit fils
de Jupiter* Efon avoit pour
frère un nommé Pilias , fou^
la tutcfle duquel il mit /a-
fon ; mais la mère de celui-ci
le mit entre les mains de Chi*
ron pour y apprendre la Mé<r
dccine. Etant devenu grand
& bien inflruit, il redeman*
da à Pélias le Royaume que
fon père E(bn lui avoit laiffé
en mourant* Pélias ne vou-^
lut confentir à cette reftitu*
tion , qu*à condition que Ja«
fon iroit préalablement faire
la -conquête de la Toi fon
d'or. Ce que Jafon exécuta |^
aprèç s'être a/Tocié cinquante
braves compagnons prefque
O
tmjs cfeGrendu* d^s 'J)]fi]^f Jafon ne fiiit j«ra«5s Medecî*'
cçpj^e lui. Ayant donc pic- ou Chirurfiifn , puif qu'il, n'a .
paré tout ce qu'il crut 4i^-» jamais e;(ilté en réalité j mai»
caflaire^ paui^ c^up expédi- 1^ F^bJe dit qu'il fut inilruit
tieii^ Pallas lui co^ifeitla h parXhirony 1.9 même qui
C€)nftrii'3:i*on & la forn^^de. inflruifit aufli Herculd &
la. navir®, àçi^it^le mh fuc- Açhi}L§t..<}biron lui apprit
fait d'un chêne. pris^ dans h, dope rexpécie:n<e manuelle, ,
fpréc de Dodonç. .Il at>or(Jîi. Méd^a.liiit^éorie nécefTiire
d^bord à I,f^15l^pas pour fe pouç, lai.perfeâion de Fcbu*
r^^reVulcain propice, puis. vre. Jypiper m de fes ancê*.
àMarfias^àCius^enlbérie^ tr«6>.^ ^édée, f5mme.td9i
3LBébryci«& versilesSyrtpç. JaÇon, étoit pî5tite-fil!e du
d.ft jtybie a, qù ne pouvaût^ Soleil & de l'Océan, & fiUe
paflrçr, fcp €C>n)pag.nof»-»& d'iEt^ ,. dppt lei* ftcura
tyi portèrent la navirç Argo^ étoieiit Çtrcé rEnéhanteref-*;
fur leurs épagtef pendant^ fe, jk^ P4(ipha.é qui.eogf»-
dotfze jofïff , &< la rçnïArênt ckf ;W Minotaorc. La- mcre
en mer;&^près'atoirv|in-i d*,'Médée6uIdie,auffiEn-
CM tous les obftacfcs «juU'ppr» ch«ï^ ù^retSe ; par où l'ou peut
pofoient.à j^yr- ,4!^ein »; )lsi j^g^r quç. cettç parente ne
af ri^v^reot enfin à Colchos , . p0uvf>it pan jmiêux converir
où 9 -par i'art de T^vtécîoç i\\s\ qib!à Jafd|i , qui devoït être
vinrent à i^pu^i^'^al^v^e^l^i m^rgrwd JVIédecin , & un
T^ifon ^'or/ . . :. >,; ,:;;; -.[ gfpqd- Scrutateur descho-
, Si peu qiHî'.J'^».Vf^>ille' (W^^paihrejijçs.; Il fe choifit-
fiïi:e d'atrcaûpnà eetie hif-, ciacjuant^ compagnons, de
tpirtf f^buletiîe^ & que l'on voyage ^toti^iffus des Dleur.'
fqk ipltruic 4fi5n*5r flores de On fin peut voir les nam«.
l'artChymiqufi^fipeHmêïrje ctinfi rhiftovre de la Fable,
que Ion ait lur; les liyres dos La navire Arpo fut conftroite
Auteurs qui en fraitept > Ton des chênes :de I>odonè , qui
rjeconnoîtra aifément que donnaient des oracles. Cette
cetieprétCEdutjhiftoircn'eft grofîë & grande mafle* fut
qu'une allégorie du grand portée par cinquante, hbm-'
€Buvre,cotnmçpn valevoif me§ dans les déferts de la
par l'explication fuivante. • Lybiç pendant douze jour?;;
Jafon tire Ton étyraologie Orphée fon Piloje ne la gou-*
du grec, & ne veut dire autre vernoit que par fa rounqu^
chofe que Vjin de guérir» ^ foaçbantj enfin cette n^f»
J s
irÎTP'ip^rit Je viéilieHè^ tfti-'
(birekt Jafon fous fes débris^
& iuMoifeau rao^ des afftréf.
Que « veolent dire tous cef
lietiXMoli abordh kî navîre ?
Footqaoî d'abard !l Leipnôb
pouc'fe rendre Vpjcain fa-
vorable? Pourquor Êuripyîe
donniNr*^i1 de iaTcrre en pré-
fcnt à Jafon? e'eft:qu'Buri-
pyleîétDir fite TieNeptiinc,^
4»ie de l'eau x}n €a\x dé la'
terre * & que de ctïtte terre
il liaur hirt de-t'eairv c*cfif
aailt .de cette tei'te'qîie"i4^^
<Ue augura bien^de IV^pédw
tion.?Ce n'eft f^as âuÉ/fiina
raifon ^oe Ph i n^e fut délivré
des f Harpies par Ca!a& &
Zetàs , tous denx^fiis d'Eble ;
pukqtie Bafîle Valentin dit
dans fa iixieme Cfef ^ que
deux vents doivent fouffler ;
Tun le vent d'orient , q«*'il
appelle Vulturnus^kiVzutté
le vent 'du midi ^ ùo tf^tus.
Après que ces deux vents
auront ceffé, les Harpies^ fer-
rent mifes en fuite , c'eftȈ-
dire ^ les parties volatiles de-*
viendront fixes. -
Ils tfoiïvérem alil&ibr létir
route les deux rochers Cya-
nées, dont i) faut éviter re-
cueil au moyen d'une co-
lombe 5 cette odiombe' qne
fngmâe-i^We aïKrccbofe q<>e
la matière parfaite a^u blanc }
Ce qui marque infaillible-
«leDC que rotufre tend à fa
j A r B iti
perfeôiort , & tr'a prefque
plus d*écueils-lk craindre.
Ceux qui défirent une ex-
pltcarion chymique plus' dé-
taillée, trouveront de qnoî,
fe fatisfaire amplemtnt dan^
le chapitre !• du livre a. des^
Fables Egypt. & Grecquer
dévoiléies. '
JASSA. Herbedé'IatrV
nité.
t JAUNE • D*(5UF. ( Se.
Herm. ) Beaucoup de Chy-»
fviiftes ont travaillé fur les.
jaunes d'à uf s comme fur la
matière des Sages , quoique
prefque tous di lent ouverte-
ment que ce n'eft point cela.
Leur faune d^ctaf eft leur
magiftere au rouge.
IBERIS. Efpece de cref-
fon , ou de cardamine , ou
Upidlurn , B\^pe\é Ji/ymbrium
par Diofcoricîe.
IHIGA.. Chamajpytîs.
I B l'S, Oifeau aquatique
qu'on ne trouve que dans
TEgypte. II refTcmble à la
cigogne i & il y en a de deu<
elpeces , Ti»^ noire & Pau*
tre blahchevrîsfe nourriflènt
de ferpens , de'chenîlies , de
faurerellés. • Les Egyptiens
employèrent la figure de cet
oiféau dans' leurs Irérogly-^
phes , pour fignîfier en pre-
mier lieu une partie de la
maTÎcre du grand oeuvre 5
parce que libis étant un
grand deftruélcur de fcr-^
PU
MOv ' I C ; '
pens, il dev^noit le f^mbole
de cette partie volatile qui
4iSout & volatilife ta fixe ^
aâez fouvent défignée par
des ferpens. Qiielquefoîs
ribis blanc indiquoit la ma-
tière au blanc, fk l'Ibis noir
la matière en putréfadion.
ICARE, fils de Dédale^
toulut fe fauver de Tifle de
Crète , oh Minos le teooic
renfermé avec Dédale fon
ipere. Celui-ci fabriqua des
ailes pour lui &pour ton fils*
tls prirent leur vol; mais
Icare n'ayant pas fuivi les fa-
gesconfeils de fon père, qui
lui avoic recommandé de vo-
ler toujours bas , s'éleva trop
haut ; l'ardeur du foleil fon-
dit la cire dont, ces ailes
étoient formées» & Icare
tomba dans la mer^ ob il fe
Doya« Dédale & Icare foni
le lymbofe de la partie fixe
au magiflere , qui' fe volati-
life. Dédale repréfente ' le
premier foufre , d'où naît !e
iecond , qui après s'être fu-
blimé au haut du vafe , re-
tombe dans là mer des Phi-
lofophes. Le labyrinthe oîi
ils étoient renfermés eft le
fymbole de la matière en
fKitréfaâion , comme on peut
c voir expliqué dans l'article
Mînotaure.
ICHNEUMON. Animal
à quatre pieds , grand com*
me un chat , mais plus long»
lf\D
Son pbn eft dur comme ¥••
lui du loup) blanchâtre ou
jàtmàtre i fon roufeau • eft
noir & refTembte à celui du
cochon ; fes ordlles fonrpe-
ticesy rondér; fes dents & faf
langue approchent de celles-
du chat ; fes jambes foitft noi<«
res ; fa queue eft longue &
S'ofTe par le bout d'en haut»
n trouve 'cet animal aur
bord du Nil en Egypte; it
eft amphibie , & connu fon»
les noms de Rat d^.Egypte
ou AtHat d^Indt. Il fe-nour-*:
rit de petits rats , de ferpeps »
de lézards^ de limaçons^ de
grenouilles ; il ronge le ven-i«
tre des crocodiles péndanc*
qu'ils dorment y pour en man«
rie foie & les inteftins^*
caffe auffi leurs, œufs.
Cet Tinimat étoit autrefois
en grande vénération chez
les Egyptiens , qui l'ecn-^
ployoient dans leurs hiéro<^
glypfaes dans le même fèns
que l'Ibis*
IDA. Deux montagnes
ont porté ce nom , Kune en
Phrygie, l'autre dana<l^îfle.
de Crète; C'^ft fur le ibbnt
Ida que Jupiter fe repofbit
pendant que fes Dieux pom;*
battoient entr'eux y les uns
pour les Grecs contre les
Troyens y les autres pour lés
Troyens contre les Grecs»
Voyez le. liv. 3. ch. 4. & le
liv. 6r des Fables dévoilées^
rr^IpA étdie abiB miC'ldet
l^yBiphçs cpsi nourrireot J\^
piinvC'eft de là qu'îl^po^
toit le nom d'Jitoscf* Kojet
Jupiter. "■ '
'AUium Alpinufit,.
IDYiA.fiUederOcéaa
fie femme d'^tès^ fut mère
d'Abfyrthe & de MMéb.
Voyei MÉDÉB.
leSS£MIN. Jafmin^ petk
JET D'ETOILES.
Voyez è^osTOCH.
JEU D*£NFANS. Leê
Phîlofophes ont lionne ce
nom à l'ouvrage de la Meore,
après la préparation du meC'^
cure y parce que la Nature
fait prefque tout, & qu'il oe
faut qu'avoir foin d'entrecei»
nir le feu ^ néanmoins félon
certaines règles. Foyei Œuv
VRB-
JEUX. Sortes de fpefta-
eles que la Religion aw>it
confacrés, & ou'on donnoit
dans la Grèce dans les temps
les plus reculés y & qui pri*
rent nasflànce dans les temps
fabulei)x« Auffi les {vt^Ms^é^
tron pour la plupart inuitiiés
par des Dieux ou des Hécos
de ce temps-là , defccndus des
Dieux du Paganifme. Les
principaux étoient les ftti««
v^ns :
Jeux Isthmiques infti-i
tués par Sify pbe, â& duOieu
o T j e:^
'Sole» eii'^rtiôiinein' de Mé^
'Iicerte;t9^aufre( difent que
w futThéféev&^nonSifya.
pfee^qui leK iinftftua.Leiei^
timent le plus commun par»
ani les M/thologues^ eft qiîe
Thlfée ne fit que les renou-
veler^ Voyez le liv. 4. ch. 9^.
des F«rf>les Egypt. & Grecq.
àévaUétu *
Jiux NÉMÉENS, inAi*-
toés^, felon les ans , par Her^
çofc, sprès qti'tl eut délivré
la forêt de Némée de ce Lioii
fi célèbre dans h Fable ; fe-
bn d'autres» paV Adrafte (k
ceux qui l'accompagnoieiit
dans l'expédition de Thebe^
Ils furent infticoés en l'hon^^
neuf d*Arcfietnore, fil^sde
Lycttigue. Voyez le ch. R
du liv. 4. des Fables Egypt*
& Grecques clévoif^es.
. Jbux Olympiques , les
plus célèbres &^il^étre tes
plus anciens de ta Grèce, fiN
rent fnAitués pac Hercule^
j^ttfdniis dit que quelqiies«
uns en attribiioient rinftitu?
tion à Ju^er Inlme , après
Î[u-tl eut remporté ta viâoire
ur les Titane; quV^polton y
^iTput» éc remporta le prit
de la couriè fur Mercure, &
celui idu' pag'3at Hir Mars.
Voyca le liv. 4. ch. 6. des
Fables -Egypte & Grecques
dévoilées.
J:EU"X Pythiques ou
Vythi^NS, inftitués ed
O iij
*a{i4 J E? t I G
1'h0nif?uird?Apflrt|oiH^ ptfr^ft
/ait pa< iro{>,par^^^^fiNfi5
4ii/liy> 4.:def F^bltl dé^ ??
Il y avditMjOe tpiînitié d'^t-
jarç$ leux; ûmIs ce»l'clom ji^
yieiis de parler font jg^'nû»
de la plus iiaute anttet»h4
Les PWofophés Ht^^ri-
4ues pf écencfeQ^qise ces^Jeux
^.bien d'at)ti?^ dofiit .n^ms
p^' faifons pas mention j fui
re^t îiifticuélen vxiedi>gt4iid
euvre^oSc 4^<:pqw ferj^aflô
dans les opécacions.de cex
A«* Voyez, les Fables dér
voilées cirées ci-devtatït.î • '
JEUNESSE. Màgifterô
<les Pbilofgpbcs parjîit ;»!
rouge. :-J> - ' . vi. jb.
IFFIDE& Cérijfc. - :
.IGNÉ..Qui.ea,dii feu,
qui parcicifierdu' fau/ Bttfile
Valentin appejle piurc igné^
ow dû feu ^ U pieri^iqui'.ré*»
fui rendes opéftttipns qti'itl:capr
porte dans -fon. Char Triont^
fkal fit P:4ntim0[n% Les
Philofophes .. iferlmétiquei
doonejtit fouvpiit cette épi-i
ijhece à.leuf'Hiatiftr^ 6xt^
leur foufre. ./; ^ -j, <;•. .
IGNIS LFONIS- Feu du
fottfre des Siges*: ;; /
. IGNIS PRUINUS
ADEPT US. Quint^ffenc^
4^ vitriol rpâifWe^^ a?çc* Je
MtL FM
r.yi8lASTR£.vChatt ^' m
Içt .troir-priiicipes , ilbnfre^»
iiiiSt mencure dès Philofb^
|(h«K çKymiiqtifa^Téaoiè dam
la minière de laquelle ils lët
Mti;ay.lBKiî«rIlflân^.Miffi dotiné
ce nom à lencmatierevenptir
ttéfaâibnr^ pitfce que ces
leoift principes y parpsfleal
afof s '^nÊIjidus*
iLLECHou ILECH,
]f54 Chaos, Hylé. :^.
Illech çeud. Mixte
ç^mpbÇé*âe$ trois principes,
foufre , fel .& mercuie, donc
foilt ê£fe fublunaire ft: iha^
cériel adtc fût,
..ILLEIAS; Première 'iMr
ilere de toijc.
..JLLEIDOS. Air *lé^
oiPhraire'i|ui entretient la vie
àsi touu Oadit audi llleidaSf.
. ILLIASÎER ,. ILLf AS-
TES rlLUADUAL Fcfr«f
ILIASTRB , ILLINCTUS Ott
ïLUSjiils deTfos, Roi
éei Troyens, & père de
Laomédon^ donna le nom
à'll\on à la ville de Xroye^
Voyez les Fables Egyp% &
Cflis»t|ues dévoilées, liv. 6^
eî;.JMBIBER. Cuire, digé-
fcn' la matière de l'oeuvre
Hermétique , la fiiire fubli-
mer en vapeurs, demantere
qu>l!e retombe en efpece
de pluie qui abreuve & im-
bibe; la terre philofophique
ic^ép .9u fopd du yafe^
' - IMBIBITIOM , en tct'- le met dan? rtn creuret far
mes de Phi1of(»pbte ;He#fflé- un feu •eità-dotrtc , & on 1 Vm«
•dttue^œftlaifi^méchofe^qèe 'bibe^oxm'el g<^uite«véc foh
adiftiliBcioD » •& ioQveÀt âuifi huile rouge , jafqu'à ce qtîe
-it mèm&^uefublfmami» Jb to4it^ondé te- eoule ftins fii-
-cobobation., Eiie' fe fiftciorf» «lée. D*]Èfpapnet dk qu'il ne
^ae h maciere enferm^^ Àut point crrirkire que fe
dans. Pœuf fe iubUmè 4c mercnre • s'Ivépdfe ,* parcfe
Jnonce en forme dé vapeurs que la terre, qui efttrè^fixe,
«uhaut duvafesoiynetfdu- 4e boit ^àVee avidité. Ceft
▼ant point d'îffue, elle^eft -tlor* qvle Vil^W «ftôure h
obHgée de retomber fur elle- perfeflften di^nt ,|*'eft fu^
même, fufqu*à ce que fixée» ^reptible. - ' '
e!le ne circule plus» • Les Philosophes nomrt en t
ÏMBIBITÎONS PHItOSCi- auffi Irdbibitiôh H^ VapeufS
PHïQTjES. Ou a donné* ce qui montent- stt !«iut du va(fc
nom à la manière d'huWiifiter -pendant que U matière cit*-
•la m.itiere des PlTflofajjbésJ, '<îu1e, perce q^ie fces vapeurs
«près qu'elle eft devéïfue retombent gouttes à gouttes
■foufre blanc ou foufre rotpgr» ^fur la terre qiri Jnèfle au fond
poar la multiplier en quam- "méû v8îffeâwod cèiif pliilcfo-
tité & eh qualioés. Ct^^IfH^ pbiqiie. Il fatvtb:èn prendre
bibitions fe font goutta' à garde de né pa« fe tnépren-
goMtte jufqu'à ce. que la ma- 4te dïm»" le^ iinhihmon^ , &
tiere n'ait plus foif. QmYid ne parles fat reivec le blanc
on veut multiplier le loiîfr^ pcJor le rouge , ou ayec le
*i>briC^ onfait le même oetti- tdoiige pour le blanc.
•me au rouge. .. '. .> m 'IMBLEt&I. » Miraboîans.
Il y a encore in>e «nti^ j IMMERSION; Aftion
imhihidon pourla perfe£Kon ^ar laquelle or met un mé-
de IVlixir. Après avoir fait -wrf dèn« un difîblvani, pour
un amalgame avec tnÂs'pâf'- qu'il «'y riduife en chaux.
ties de terre rouge «ii ferr -Orvle dk a^iATi de tout corps
•roentt rouge potfr 4a' pierre mîsdansun fiquide,ou mêlé
foHfique, iedou1)fed-eau A ^évec quâ*5«e poudre feche,
d*air pris enfemble , & que foit poar éter à ce corps une
cette matière, aii moyen de acrinvonie niîifibfe^ fôit poui*
la dif^eftion , eft parvenues •rAm<îHir*fon'écorce trop du-
rouç^e parfait èc diapharie , ^e ^ foit ïfnflw- poifr en cotr«4
on en prend à volonté ^^ on digr le fup<irfllr/'W<s«c<ff</* .
Oir
u< I M I K
IMMONDICB DV leur» femeoces aveciMp&i
.MORT. (Se. Hem.) Ma- fuofité ; elles s'emiiarraflent
tiere des Pbilofophet au dans les doigts ,& leafalif^
noin feiu. Ceft de là qo^on lui a
IMPARTIBLE. Les dooné les noms d'Her»e in-
Chymiftes appellent leur -patiente , & de Naii me tmi^
mercure le leul impartible gère. M. Tournefort Ta ap-
connu des Sages* Diâion. peié^^Bairaminsalutea,
Hsrm. IMPRÉGNATION. Il
IMPASTATiON. Lorf-* n'y aura point ilimprigna^
i|ue la matière ton»be en pu- lien , s'il n^t point de coir-
tr^faâion dans ToMif^ te ionâion , dit Morien , c'eft«-
qu'elle eft devéhuir noire» a«»dfre, que fi l'on ne fait
elle s*eft ^fiaiifie en confif* pas le mariage du mMe &
tance de poix noire coulan- Ja femelle, ou ce qui eft la
ce; alors elle eft comme de 'même chofe, du fixe & da
la pâte , ou comme de h volatil , Ils ne pourront a^ir
boue : ce qui a £iit nommer l'uti for rautre, & produire
cette opération Impafiaeion. un troifieroe corpr qui par*»
IMPATIENTE (Herbe) ^tiôpera des deux. Cette îm-
Zfpece de balfamine qtû prégnation fe fait dans le
pouflè une tige à la hauteur temps que le volatil & le fixe
d'un pied & demi » tendre , font dans une dillblution en»
li/Teyluifante^verteyVuide» tiere, parce qu'alors ils fe
rameufe. Ses fieuilks font pénètrent per minima , & fe
rangées ahernatîvemenc , confondent, ponrainfi dire |
femblables à celtes de la l'un dans l'autre^ de maniéré
mercuriale » mais un peu plus qu'après avoir circulé» ilsde*
Î|randes, dentelées; les fleurs viennent infifparables.
ont jaunes , marquées de On dit aufli imprégnatibm
E>ims ranges, comme cet* enChymie^pourfignifier la
s de la balfamine r elles communicationdes proprié-
font attachées à despédt- tés d'un mixte faite à un an-
cules qui fortent des aiflelles trede quelque manière qu'on
des feuilles. Il leur Aiccede la £siilë. Par exemple » quand
des fruics longs » menus ^ on doime au tartre la vertu
noueux « d'un blanc verdâ- rémétiqne de Pantiraoine ; ce
tre , rayé de lignes vertes, qui le fait appeler Tartre
Quand ils (bnc mûrs , & fiihii.
qu'on les touche ^ ib jettent INCENDIE. Les Philo-
IN
fo^hes Herodfriqaes »ppel«
lent Incendie le degré du feu
oop vif & trop violent don*
né a la matière* Alors elle
fe brûle, & ne peut plus fer*
vir de rien. Fuis le tyran du
monde, le fratricide qui caufe
des. incendies* D'E/pagnet»
C'eft«-9i-dire, qii'il faut con-
4luire le feu extérieur avec
beaucoup de prudence $ il
rappelle Fratricide ,• parce
qu'il éteint le feu intérieur de
la matière ; & Tyran du mon^
de y parce qu^il détruit tout
dans la Nature. L'impatience
fait qpe bien des. Artiftes lie
réuffifiènt pas ; la vertu con-
traire eft néceflsire au Pbi-
lofopfae. Tous la recomman-
dent ^ & difent, que la préci-
pitation vient du diable»
INCÉRATION. Aâion
par laquelle on met peu à
peu du mercure fur la ma-
tiere devenue foufre, foit
pour la multiplier, foît-pour
rendre l'élizir parfait. Voyei
IMBIBITION.
VlncéraiioJt rend la pierre
pbilofophate fufible* fon-
dante comifie cire, aiguë,
pénétrante. Elle fe fait par
imbibition des chofes bumi-
des fur la madère pulvéïifée ;
en réitérant pluGeurs fois
cette imbibition qui fe fait
gouttes à gouteesy&qu'il faut
defi^cher autant dftfoia* Cet«
te bumidité nltfttuafe que
IN 417
le même mercure dont on
a*eft fervi dans la coinpofi-
tion de la pierre : avec le
mercore rouge , fi la pierre a
été poufTée au rouge; 8c
avec le mercure blanc , fi ùA
ne Ta cuire qu'au blanc.
Les Pbilolopbesont donné
le nom d^Incénuion ï pla«»
fieurs opérations i mais rm-
cération proprement dite eft»
febn Pbilalethe, celle qui fe
fait dans la multiplication en
Îuantîté, lorfaue l'on mêle
s Var avec Télixir pour le
rendre fondant comme la
cire, & le déterminer plus
particulièrement au roétalli*
que. Ce mélange eft pre&
qu'abfolument néceflaire ;
car Riplés affure que fans lui
bien, des Artiftes ont perdu
leur poudre de projeâion ,
parce qu'ils le projeteienc
d^abord fur des métaux im-
parfaits.
INCESTE. (5V?. Herm.y
Les Philofophes difent que
le grand œuvre fe fait par
Vincefie du frère & de la
fœur. Les difciples de Py«
tbagore difent ( Epkre d^jt^
Tffiie jàtafindeia Tourbe
des Philofophes } au Roi de»
côtes de la mer : yosfujeta
n'engendrent point j parce
que vous conjoignez les mft-t
tes avec les mâles ; & le Roi
dit : Qtielie cbofe eft con-*
veÀdde à çonjoindre 7 Arif»
m8 in
I^ rendit : Amrâ^Mnci
Oabertin votre ûl& Jfi ft Ùieùr
Beya4 elle eft. de manere
ftibftàotielle de Gabercin^'&
parleurmariage, nousferbiif
htovï àe triftene , & non aito
itrement. £c incooctoent €^
Beya eue accompagné ion
mari & frère Gabertm^ &
qu'il fuc coucha avec elle , îJ
mourut^ & perdit Ci vive
couleur. D'£rpagQet;eupax^
lanc de ce qui précède ce»t
opération, dit que BeyA a
pu fans crime , & fanv doft!**
Ber atteinte à (à vir^ti^ë^
contraâer un tmbwf {pirt^
toel avaat de donner fa foi
i Gabritius ^ qui eâ le mtee
que Gabertin , afin îrf'étw
plus blanche, pius alerte^
ëc plus propre a>U)c ^âes éd
mariage qn'eUe doit contrâCi
ter avec lai.
Les Adaptes difeor auffi
que dans cette union du
mâle & de la féttwlîe ,' fé
trouve Vinctfîe du péte &
de la fille , de la mère & dri
fils ; pafce que<d/ins cette
opération les corps jrecom^»
siîuit à leur première matière,
eompoTée des élément &
deJs principes de 4a Natuce ^
qui femblem c'y con^dre.
INClNÉKATfOK. Ac*
tton ^ar laquelle on réduit
én^ corps en cendref. ^N«
méprifez pas la oôndtè , dit
Motion, ^ar c'oft le dîidè-»
lèe du RqL S» eéûdre^tei
PhilofopbeB èft leur terre
feuillée, danp. laquelle, itê
fetrent la feffienoeaurifique »
<fû\ doit produire au centu-
ple un- fruit plus beau Se
plus parfait que n'étoît cchii
4|ui a fourni la famence,
INCOMBUSTIBLB.
( Soufre ) Let Chymiftes
Herm^quet donnent le
tiom dUncom^ufiible à leurs
foufres, 'parce qu'ils font fi
fixes, q^e le feu ne peut plus
leur faire fentir Ces atteintes
t>ramiîques& deftruâives.
INCORPORER. Voyei
INSPIRBR*
INCUBE. Quelques Phi-
lofophes ont donné ce nom
à leur Lune y qu'ils ont anfli
appelée femme du SoleiU
Rtdlandus. Les Anciens ont
auill donné le nom d*Incu-^
bes aux Faunes & aux Sa-*
tyres.
INCUDA. Voyei Beya.
INFINI. Soufre des Phi-
lofophes , ainfi ïiommé , de
ce qu'il peut être multiplié à
l'infini*
I N F,L U E N C £• Les
Adeptes expliquent toutes
les prodtt£N«air faiîiérales &
végéraleli pK-ii» influencer
des aftres, :partkuHereftient
du SoletlAc 'de h Lnne. Ces
in fiuenoes.fom -portées dans
Fair^parPjftibn xia£eu; l'air
qniefttfociuoe'ls médiateur
m
More le feo & reao Jescorn*
nuniqne à ce dernier élé*
ment , cehii-ci ^ la rerre, qui
kur fert de matrice* Les po-
res de ia rerre donnent à cea
influences ta liberté de péné-
trer jufqu'auleu centrai , qui
les repoufie , & en les fubli*
inant les renvoie par d'au*
très pores fufqirà ta fuperfi*
cie, où le À*oid4es condenfe
en pierre , gravier, caiHoux ,
&c fi elles n'ont pas- trouvé
un foufre rnérallique qui les
ait accrochées en chemin.
Celles qui ponflent jufqn'à
ia fuperiîcie» & qui j ren-
contrent des femeaces végé«
taies propres à fe dévelop*
per , elles les fécondent » les
ouvrent , & par leur aimant
naturel attirent de Tair des
parties femblables , qui fe
joignant à celles qui font déjà
dans la terre, s'ama^Tent peu
à peu , & par Taâion du feu
iléoientaire 6c U réaâion du
feu central font une efpece
de circulation qui produit
tout dans les deux règnes
minéral & végétal. Voyez
d'Efpagnet, Enchyrid» Phy-
fica reftitutce*
INGRÈS. Propriété pé-
nétrante. Les Fliilofophes
chytniques <lfrenf que leur
pierre eft entrante, lingente
& pénétrante , ou qu'elle a
. de r/n^rji; c*eft-à'-dire, que
quoique cof ps ^ elle péneue
t N 119
it» corps juTques dans leurs
phils petites parties. Ceft
pourquoi elle eft efprit &
torps , ou corps fpiritualifé;
car poiv réuffir dans le ma-
gifiere, il faut fpiritualifer les
corps & côrporifier les eT^
pries 9 on ^ ce qui eft 4e mêmey
volatififer le fixe & fixer Je
volatil. Tout cela Tefart dans
une même opération* après
la jonâion ou le mariage du
mile & d^ ia femelle. Lé
Dragon ailé de Flamel cm*
porte avec lui le Dragon fané
ailes, & celui-ci à Ion tour
ramené à^ttr^-e le Dragon
ailé. Michel Majcr s rcpré-
fentérerte opération dar.jt fos
Emblèmes par un nid d*oi*
feau , d'oô sVnvoIe «m petit ,
qu'un autre demeuré dans le
nid retient. Le fi^cenefe vo-*
latiliferoit jamais feul , & le
volatil ne fefixeroit point par
lui-même.
Le ft)ufire philofophique
donne Ytngrks à la pierre;
c'eft Ton feu , dit d'Efpagner^
El^etirefa teinture & fa fixité
du ferment, & fa fnfibiîtré
dn mercure , qin eft le me
dium au moyen duquel fe
fait l'union des teintures dtr
foufre & du ferment. Le foit-
freeft un enfant de Tarr H^r"^
tnétique , le ferment êfî filîf
de la Nature. Ceft pour ceîsf
que les Philofopî es difcr.t
que leur matière ne fe trouve
MO I If
point dans les bouti^HM éeM
Drogttiftes, ni dans lissais
très; & que Marie dit, ruij
s^achete & l'autre fe faits
parce qu'elle parfe de.bxon-?
feâion de Télixir, & non 49
celle du (bufre qu'eHe. fup-i
Sofe fait, Vingrès sVmeod
e la faculté p&iécrame'd^
la poudre *paur la tratifmtur
ution,. > :i
INGRESSION, Aaioil
par laquelle les msai^ru Çf$
mêlent de manière à ne poq-
voir plus être Téparieis* La
putréfaâion opère ce mé-*
lange dans le temps q»ie ta
di(K>Iution eft parfaite , S^
que la matière eQ au noir.
Les Auteurs du Diâtonnair^
de Trévoux & de rEncydp-f
pddie ignoroient ce que c-^
qvCingrepon ^ quand iU l'oni
confondfue avec ingrès.
INGROSSATION,
Aâion par laquelle le volatil
& le fixe de la matière des
Sages fe mêlent intimemenr,
^près avoir long-temps corn*
battu enfemble. La femelle ,
dit d'Efpagnet , preiKl d V
bord le deflus du mâle, &
le domine de manière i le
changer dans fa propre na-
ture; elle ne le quitte point
qu'elle ne foit devenue grof-
le. Alors le mâle reprend
vigueur, & gagne le defCis
à Ton tour. K la domine & la.
tmi femblable à. lui.. C'c(i
tut
Bey a d^Arift^ » qui tue ^fim
fi^re & mari Gs^erttti » &
ce mène Gabertin qui ref*
fuTcite dans fon fils -^ plu«
beau & pins parfait qu'il n-é"
toit auparavant. La femellç
eft le.voIatiU &:}e mâle eft
te fixe* Le Diâionnaire Ha>
métique & les autres Lext-
cograptei d'après lui, difent
03ili:à*propo|^que Vingroffh-*
^ien m la même' chofe que
la converiion des élémens
bas & grofliers en ceux qui
font hauts & légers \ car ^
3uoiquer//z^rc»|^'an fe fafTe
ans le temps que le fixe fe
volatilife» la converfioa des
élémens eft encore autre
çhofe. Ceft, félon Ariftote
le Chymifle & tous les Pht«
lofophes , la converfion de
la terre en emi, de l'eau en
air, de l'air en £eu , & du
tout en terre» félon ce qui
eft dit : Voui êtes terre y 6r
vous retournerez en terre» Et
Hermès dans la TaUe d'E**
meraude r Sa puijfanee fira
parfaite y fi elU efi réduite en
terre.
INHUMATION. ( Se.
Herm. ) C'eft à peu près la
même chofe qn^Humatton ,
dont voyesR l'article. Quel-
ques-uns cependant Penteil*
dent du temps de la putréfac-
tion; parce qu'alors, félon
d'Ëfpagnet , t^fprit eft com-
m-^ mort &.eufeveU dams U
letre. Ceft ce qnt les Phi-
tofophes appellent Tête du
corbeau» règne de Saturne,
Dragon Babylonien , &c.
cVft-à-dire la matière en
putréfàâion, ou le tu>ir très**
noir. Ils Pom ^hdcnmé //lAu-
mation y parce que la- ma-
tière putréfiée a Todear des
corps mons , que te noîr-re-
préfeme le deoil y & l&fi)otii
ténébreux du tolffbea^iou lès
corps fe ppurrifl^fity 4^ que
k matière eft fctmélt dans
^n.vafe fceW.'^ •
INO , fille de Cadimis &
d'BermioBe oi> d'Hâr Irtériie ^
rpôtifa Arhafnas '4pte» qu^t
eut répudia "Néj^éfé.' Elle
nàt 4e (rès-manvaUès feçôris
}>o^ les en^s de Néphélë^
tre qui fi ( entrer Athamiis
dans une ftrre<&r fi violente ^
'qd^h arracha d^entre^ës hfiè
d'Ino uD de fes eàfaiV^ ^ & te
fit périr en 1e; brifattt contre
uae pierre. Ino fai fie depeur,
s*enfuic avec fon fila Méli-
certe, & fe pr^cipît* dans h
•nier» avec hiîv N^e^ftobe les
Teçnt , & nritltio :ri> pâiîg ées
D^efies tnari nés , foiw le fl(îm
de Leticotho^ , éc M'élicerte
au J3<»nbre des Dieux, âpres
ravoir nommé Pajiémen.
'Voyez le liv.- ^.'tb.yj, des
ii^ables £gypr; ^&Q;r<îcques
dévoilées. jl.
' INSIPIDE- Magffiere au
4>ta&c. ..V :-
'' IN 111
* -INSPIRER. loisdre
l'ame à fon corps^ ou blan-
chir la matière rCe qui fe fait
avec une feule matière dans
ton feni vafe, fans y toucher
de h main.
INSPISSATION. Opé-
f ât4on qui fuit celle de la dif*
fohjtibn des corps, & qui
cepeDdarnt n'efi en effet que
la tnême, puifque le corpe
ne fe difibut ou ne fe fpirî-^
tuaiife points que l'cfprit t^e
fe corporifie. VinfpiJ^ation
fc-Vait par un feu du lecond
dègi^.H>R rem^quera à ce
fujet, que quand lesiÇhilofe*
tfhé^ ^»rtent des degrés de
leur ftu qu'il faut adminiftref
h leur matière > ils n'enten-
éÀit pas qu'il faille ai>gtnet^
tV bu'^diminuer le feu com*
ttitf pù^ fiint les* Chymifte^
vtOgaires dftns leurs four<-
neaiix;: au «noyep des regii^
très , ou des foufflets % oti
d'une plus grande qirantîcé
4e 'chàrftcrns;mais qu'il faut
filigmetyrer le feu fecret ou
de la matière , par une di^
Séftton ; à liiefure que ta ma-
ere devient plus fixe , foo
feu augmente par degrés, &
ces c^egvés fe mefurent par
les comeurs qu'elle prend.
tNTB:RMEDE.Troï-
iieme matière qtte iV>n ajoute
à deux autres dans les opé*
rations chymiqaes ou tné-
«aoiques, îoit pour lesrétH
aax IN I O
lïiF, fol t. pour le»ï^ft(Mrtf ,
foie ^n6n pour les. mer cre en
aâion. Les feU ditiërens enn
irViix iie'fe joignent, jainai^
û bien que par ait interm^
terreux. Mém. de Vuéead» (U
\ X'^t ii^hilofophes. .donnent
]$i . , no^n . àHntermedc h ieuc
cnercMre ^ & l^appellçnt aufli
pbîltre^u breuvage d'^mpur^
Ikh & moyen peiopre à join*
d^ les ceintures inCéparable-
ment. • «ji
-. INjyBUM & INTiLJ-*
BUS.. Ëiidive»: eliièi^r.di)
chicorée. r :
■y lO^ jBlle du âe<«reliia»
^^. Jupiter en étant devenu
amoureux , U changea eà
yache y pour tromper 1» jn»
Inifie de Junon. CettiBiDéfif»
fe'trop clairvoyant^ a^voii ,fi
bien Hairé les.^as?de Jupi*
xejr,q%i:elle décotnrri^res atluv
ces f ^ lui demanda .cette
jracbe. Après <|ii'elie Tettt
obtenue , eHe la mie* fojus la
garde d' Argus , quiavoit^çent
yeux. Jupiter donna ordre à
Mercure de fe déiaicejd'Ar-
igus, ^Mercure exécuta fa
commiilion ; mai8> Junon ir«
fitëe^ envoya cootve Jo dca
taons q4ii U ptqufftetJt ians
relâche. Pour s'en dlSbarraf-
fer, lo fe jeta dans- lai t»er^
qu'elle traverfa à 1» nagé, &
fut aborder en Egypte v où
Jf upiter lui rendicfa première
J O
ferme* Ovide, dit qu^eUff
époufa dans :li| flirte Oûris;
Roi-du pays ^^^ qu'après fa
mort elleyrfut* adorée fou»
if nom d'If^s, Voyez les Fa-
ble» £g!ypt..& Grecq. dé-,
voilas, ity« I. ch.4. liv^ 3^
cbap. 4. .. . . ..
JOttATE»Roi de Ly-
cie, reçtt< lieU^rophon ches
^ui , ;&4 fleofo^a combatte^
I4; Cbîfiieii^x Après avoir
éprouvé 7 fa .probité & fon
coïkag^ ^lil liildoiiQ» fa SA^
Philonoé en ttiiKtiage. V^ye^
JQ^Cft^S^TE., fille 'de
Créoi>, Roi de^ïibebes, épou*
fa Laïu» '&\tp Wc Œdipe ,
ÎU1 dans^âiuiibte^u^fon père>
. ; épou^i tfa. nwpre ^Jocafte
fans la;4;onnoîcreyparoe.qiie
Çréon41%vîHo proœifeà eehli
qui devinetolfc^éliigtneprnp*
yo£^e p^.^Sf htnx. (Sdipe. en
eut 4eux. ©arçon* &*deiis
filles^ Mais, aya^t recomui
fon erreiir:) fc^décoiivertie
myftere de.fjbnatâance*>fon
parricide )& fou. incefte » ë>fe
creva les 7euifi,'&' JocaAe fe
fît mourii^ de défefpoir»
Tbute:cettç feble ne figoi-
fie autre chofe que Titicefle
dont narlenc (i foiivent ^
PhiljoiopbesK dans leurs oti-
vrage^* On j voir égaiemetic
des i^ricides, & tous ces
crimS'pitétitodiis^de la Fable
fe trouvent expliqués chy«
) o
ntqitéfnem dans lés FaMes
Egypt. & Grecq.. dévoilées ,
lîv. 3. cb. 14, $. 4. ]iv« 4.
cbap. 4« & dans xtne inanité
d'autres endroits*
JOINDRE. Affembîer ,
I mêler , réunir une cbofe à
; une autre. F. Ikspirsr.
I 10 LAS) fils d'I{^ic)us&
wcrta d'Herciile, <quii ac-
compagna dans )ë temps que
ce Héros combafetft l'Hydre
de Leme.Iolatavoitdufeu,
avec lequel il brC^loit lesbief*
forea qu'Hercdle - fatfoic k
VHydxm^ pvarràipêclicr que
les têtet quirenaiiToient aux
mêmes eiufiroitsfle pulIulaP
fent de nouveau^ .Voyez les
Fables Egy^t.. &'(îrecquçs y
bv. 5. ch. 4.
IOLÉ> fille d'EiAry te , Roi
d*<Scalîe, fut profiiîfeen ma-
fiage à Hercule, qui^fi étoit
deTeou amovreui^ £uryte
la lui ayant ènfiûte Tefufée ,
Hercute tui«Euryte^ 6c en»
leva lolé. Vàye('EviiYTE^
10 S. Toutes fortes de
▼enicis* RuiUndus.
los eftauffi'le nom d^me
ifle'de la meri^gtfe, l'une
des Sporades;^ préside l'iile
de Candie. Elle devint fort
célèbre par la*. tradition qui
y aflignoit le tombeau d'Ho-
inere. Pîtnt^ U^* 4» ch. la.
J O U R. Les jours des
Chymiftes ' Hermétiques fe
sompteot «Sfféreoimint &
J ô oogf*
De ftfit pas les mêmes que
les-f^ftrs^rdinaires. Leur an*
née', fdon Pline, eft d'un.
moi$: feulement^ quelques**
iHisdifentquec'eftd*un mois
commuii,d'autres difentd-un
mois lunaire , d'autres d'un
mipis à h m^aiere de comp»'
terd^s anciens Egyptiens.»
La- preuve que leur ahnée
n^ft pas i'aj^t)éo commune ^^
c'eft qu'ils expliquent la du-'
ri^ -étt^ Voyages d'ITis & de
Baccfite ^ 61 cette do tievnps
qiTil'fbtloit 4iuic vaifT^uX'de
Salbmoii pour aller cfcAsrcbeé^
^âç rapporter l'or d'OpWr y
ciimmé d*ufïé même c^irény
«quoique -les pi*emiers em-^
ptôyâ/fent douze ^an^ poup
d^uè'>vôyagè> & les Vaif-
féaux de Salomon n'éroienT
dbfens^'<{)ietrois ans. Micbel
Mayer dans Ton livre -Are^i-^
ha^Arsaniffima , ditqôé qtii
UÀt Cofnbiner &c réduire è
la même durée ces differena
\9tpi de tenfps , fftit compter
à la manière àet Phil6(oph«|
Hermétique.^?. • ^ii,-::*)
' Leurs falfbns neàVhteff-i
detft pas^ion-pllis de'itbs ftr^
fons ordinaires. Lèîi tfetîfsift
paf&nt datis le vafe philo^
i^p|}|(jne.' Ils Commencent
feuropération en hiver, & la
finiâehr ttï autonr^e; Mais
\tK\t \ÀvtT eft le temp5 de' là
pulvé^aâion^ ou la matière
au ii(>lr; parce qu'elle eft
alors comme dans ufi ftH de
mort» & (|u'elle fe dtfpofe à
ki génération « \ peu prèa
comme fait U Nature poi-
danc les frimats & les gla*
çons. Leur printemps eft le
règne de Jupiter, ou lorfque
la matière le dépouille de la
couleur noire y qu'ils appel**
lent tête de Corbeau , écaille
du vieil Dragon, &c. Legr
été ^ le temps de i^ blan-
cheur , ou le regoe,4e la
Lune$ ic levr automne eft
k temps de la rubtficajt)9i9k <m
de la perfeâion de Télixir ;
^0ce que de même que Tau-'
çomne eft le tempsdecueilltr
les fruits , la perfeâioe d#t
Héhw eft celui oi^YArtift».
foutt d^s firuits de fea trar
Taux.
JOURDAIN , ( Science
Jitrm. ) eft un nom oue les
Fhilofophesont donnée leuf
mercure diflbivant s parce
que ce mercure doit laver
fept foi^ le corps difToluble
pour le purifier, cotnme UE-
criture rapport.e que Naba-
mzviWh}f^ feptf<Hs dans les
eaux du Jourdain pour être
guéri de la lèpre. -
JQIE DES PHILOSO-
FHHS. Lorfque la pierr^oii
la matière des Phiiofopheâ
eft parvenue au blanc far^
fait , qui eft leur or bianc ;
leur foufre blanc , rEudica
de Morien, leur cygne, ^Iqrs
IF
cous lés Pfailorophes difeaf
qoec'dl le temps delà j6U ,
parce qu'ils v£>ient Diane
toute mie,& qu'ils ont évité
tous les écueiia de la mer.
Le Code de vérité dit: Blan«-
chilTez le laiton, & déchirez
vos livres; ils vous Ibnt inu-
tifes alors y ils ne vous eau*
feroient ^tie de Tembam» ,
des doutes, des inquiétudes «
& vous ne devez avoir que -
de la /oie. Ceft qaelorfqoe
la matière eft au blanc, "il *
faut être matadroit poivriie^
pas réuffir à la .conduire au
rouge parfait, puisque tout ie
volatil èft alors fixé de ma-^
niereà.pouvoicibttfirir le feu
le plus aâif & le plus vio«
lent.
I PHI AMASSE. Voyei
IFHIGÉKIE.
IPHIGLUS , fils d^Alc-
mené & drAniphitriaii ^
firere jumeau d'Hercule , tïè
d'Alcmerie &Ide Jupiter »
doit s'entendre , félon les
Philofopbes Spa^riques, de
Ffaumeur aqueuft qulfe tr^u-r
ve toujours mêlée avec* le
mercure repré(emé par Her^
cule. Il faut fépater cette hn«
tneur aquèufe du mercure y
quand on veut Je. mettre en»
ufage« • , ^i
Héfiod^ pârle^fed'un Iphi^
c\^& qui écoit li léger à la
courfe> qu'il alloit fur les
eaux comme /ur terre, &
qu'il
qy'iî marchpic ftir-k«l^pif
de bled fans les faire peu?
cher. Ce qtii eft dit ..pour
marquer li grande vblan|it4
de l'eau mercuriélic dess Phi*
lofophes: r
IPCACtDÔS, Plante
appelée Sarbc^-de-houc^
IPMIG.ÈNIE , fii)e d'A-
gameitinon & dçClytem-
neftrje , fut dëiignée pour être
facrifiée à Ûiane, afîp d-ftp-
paifer le courroux de eecte
DéefTe irritée cdmrtf le$
Grecs, qui alioieqf faire, lé
ficge de Troye , parce qu'A-
gsmemaon àVoic tt)é un cerf
qui lui étok confacre , eHe
excitoît ^è$ tefnpêtèiî perpé*»
çuelies* L'oracle décida que
Diane oe fétoît appaifée que
par le fang de celui qui avait
tué le cerf. Il f^t^réfolu de
facriger ïçhigâiie* Diatfe
émue de jpitie entêta Iphi^
génie de deffus Taufel , & y
fubftitua une biche. Elle
tranfpôrta Iphigloie dat;a là
Taurtde» oîi elle fut Prê^
trèfle de la Déefle. Oreftè
y étant v6t)u pour fe piirgér
ile fan parricide^ Iphigénie
qui écoit fafoeur Je reconnu?,
Jui fauva la vie , H s'enfuit
avec lui , emportant ht fliatiie
de la Dcefle. Voyet les Fa-
bles Ejjyptiennes & Grec*-
ques dévoilées , liv. ^; chap,
14. $.4.
IPOACIDOS ou IPC>4-
f P • f I R a>»
GÎDOS., Barbé dé boucn :
. IPPIA. Sttrnoni.de Mi^
nerve, - - . - . * '.
IRIOotiiRIONi VêUr^
îdriclle^ Frffimum.
IRIS, fille de Thatirnâs
k - d'JBleûra i & /oeur A99
Harpies ^ fekin Héfiodc!^
Ele&ra étoit AUe: de l'O-p
céan , & Thaumas i fris de
PontilS' & de là Tcrrï?. IM
évcÂt hr Jiieirager e g & J imbiri
^mme MeUcure fut ceUii dé
lupitfcr; Fuô iç l'autrefÎJOiS
tatem for la tecre les ordres
de. ces Divin&és^ Elle étoit
vêtue- d'une robe de diflE»
rfentet ècmfcnrs , &• né qittt^
toit prefq[iie. jatitab Juôon.^
& Apollçnius dç Rh'odés
nous apprendi qu'elle l'en-
yoyà à Thétis.:Q?jéJqùefor^^
maiânrrementi Jiipxrecl'etA-
plbya. Homete. eii détone
plus d'un exemple. L'èfo*
ploî le pWs'iin{)ortanr diris
étoit d'aller «bo per rie . che-
veu fatal deafechift^squi al-
loient mourir , i& de délivrer
leurs âmes de.leîïrscorpr,
comme Mercure le fbifdit à
l'égard des hotnmes. - '/ .
- Le* Phîloft{)hês flértn^.'
tîcjuesdônnetït parftmilitwde
Je riorpd' Jrij à leur matière,
qfiand apr^fi la piitrefaéliort
elle prend (es couleurs. de
l'srd-en-cîel. Ils prétendeniî
qtie fmit ce qne 'la Fable a
imagroié.far1c^èmplotsd'Ifi8^
P
\
«uprès de Jdtion ; doi?«iit
i^ttitendre de ct'^\A (è pafTe
dans le vafe Hermétique i
^oe déUvrer 'iesaMet des
corps des femmes , iC*eft pré^
cifaraent rùbUiiibr la' partie
in»knle de h?fitatie{% qui
demeure au fbtid ; xe^ tqiti fe
fait à point homnié dans le
temps que fès couleurs de
llitts fe mdnifefientfinr cette
iiNitiere; qu'Irispar ce>mofea
devient en eSkit Meffiigere
de^unon^ peree^i^uelunon
«ft prife pour Fhtiiinkiné in*
poreufe de l'air renfcrttii
îimt le vafe , & qui occupe
cmic le vuide qvty ïàiffe fa
;niatierfe^ La g^nânogie dl«
4nÈ f indique aflèz , pufiqii'c^
U dit petite-fiUe de Pontui
A: de la Teite, c'eft-à^dite^
de la msv ou ieaù itiercn*^
tsdk^ & de la terœ phito*
•fophique.
ISCH<EMON. Sfpec^
et gramcn , auquel on a fana
"doute doené ce nom, de ce
iqull eft propre à arrêter les
JjvfftoTragies* .
iSCHAS.-Jigue f<^
ISIAQUE. Table Mîa-
i^iie- Monutnent de i*Autt-
^utté, oh Tofi. trouve Ifis,
Ofirt«« & pf efqiie tous les
Pteuix de i^Égypte , avec
leurs fymbotes. On lui a
dcnol le . mtn à^Jfiaque ,
^«e qu'eUâ reofeine le$
ftiyftéFés d'Ifis. C'efl: une
grande plaque de cuivre gra-^
Véc au premier burin. Sur ce
ibnd de enivre ou de bronze
étok un éttiail noir , entre-»
mi\é avec art de petites ban-
dés d*ârgen t. Lorfqu'en 15^^
le Connétable de Bourbon
prit la ville de Rome « un
Soldat qui sVn étoit faifi dans
te pillage» le vendit à un Selr*
rcirier. Bile palTa dc-là dans
lesmains^iu Cardinal Bem-
bo, & puis au Duc de Man-
toiie» qui henreufement la
fà graver dans toute fa gran-^
deur , ti avec beaucoup
d'eicadirude , par un nommd
ÉoéeVico de Parme; cat
^*original s'eft perdu. Je n'en
donnerai pas ici la defcrip-
tion ; ceux qui feront curieux
de la vcàr , la trouveront dans
l^vrage de Ptoiorius, in^
<m\é',Mefifa ijiata , qui fut
ictiprimé à Amfierdam eh
i^9.LeP. Kirker en à parlé
•dans fon Sdipus ^gyptia-^
eus, il a cru y apperceybtr
les myfleres les plus cachés
de la Théologie EgJ^tiefi-
ne, iÇc eft entre dans un très^
rgrand détail à ce fujer. Pi.
gnôrius femble n'avoir eu
pour objet que la defcription
mécanique de cette Tàble^
On en trouve auffi la repré*
fentation dans l'Antiquité
expliquée de D« Bernard d#
MMittaucon , & dans le R^
ts ^
€uezt ctÂHtlquith ÎJô M. \ê
Cofrtte de Caylos.
Tout y paroîc myft^rieux
& cnigmatiqiic , fuivant le
Çénic àes Egyptiens ; & i!
fatidroit un ouvrage entier
pour en â^nner une expli-
cation fuivie & d^ftaillee. il
fera plus aifé d'en trouver le
dénouement en pnifant ce$
explications dans la Philb-
tophie Hermétique ^ qui étoif
proprement celle des Ef»yp-
tîens ; puifqu'ïfîs , OfirJs &
les iiutrés Dieux du pays
nVtoient que des Dieiix Her-
métiques i comme il eft airé
de s'en convaincre par les
preuves rapportées dans lo
Traité des Fdbîes Egypt. &
Grecques dévoilées, hv. i*
& liv. 4.
ISIR. L'Auteur du Dic-
tionnaire Hermétique dirqtie
les Philofophes entendent
par ce réfiTiérélixtr au b!anc*
& qtYe les Sages le nomment
ainfi lorfqti'on vent le mùlti-
pîier ; maïs je crois que îes
PhilofGphçs fe fervent de ce
nom pour ïtgniiîer là même
chofe que ,ce qu'ils exprU
ment par Ijts , dont voye^
Tartide.
ISIS étolt itne des prînci^
paîes Déeftcs de l'Egypte &
de beaucoup d'autres paysi
Beaucoup d*Autcuri l'ont
regardée, &; avec raifon ^
comme la DéeiTe univerfelle
lï iv W
du Pagânifmé , mais honoréb
fous des noms diâFéreiis. C^
rès « Junon , la Lune . ht
Terre , Proferpine , Tbctia,
ta Mère, des Dieux o\i Cy.«r
bele^ Véhus, l)tane\ Hé-*
cate , Rhaifimifia ^ &c. la Na«
ture même n'étaient qu'unf
thème chofe avec lus. C^
Îui lui fit donner le nom de
iirionjme y ou la Dieffe i
kiilU néms.hxiffi les Philo^
fophes Hermétiques , d'après
Hermès , ^ui a voit donné ce
tlom Ifis y n'entet)doient au*
tre chofe par cette De'eâe ^
que la partie Volatile y hu-
rtiide , froide i patiehié & fe-
melle de Part Hermétique
ou Sacerdotal 9 comme on
petit le. vok clairement au
livré ïi des Fables Egypt*
& Grecq. dévoilées , ch. i.
ISTHMÎQUES, ( Jeux )
V* Jeux Isthmiques.
ITERATION. Opérai
tion de la nfïédecine du troi'«
fietile ordre , bu de Tordre
fupérietir ^ q^ùe l'ciB appelle
communément la multiplia
katiom
JUGEMENT. lla>:fiond
Lulle a donné ce nom à la
prbjeâion de la poudre Her-
irtétique fur les métaux im-
parfaits i p;9rce que c'efl dans
cette occafion ou l'artifte e(î
jugé fur les opérations ; &
<|ue par la féudîre ou ooti
Pij
téuflite , il juge s'il a bien 0(1
mzl opéré 5 & qu'il eft alors
irécompeqféfuiyant fes çeu-
yres.
1 }UGE§. Les Poètes ont
Ceint que Plotoo avoit établi
pour Jugçs des Bofers Ton
empire Éaque > Minos &
ilhadamantc. Voyez leurs
artifles.
' JUNON, fille de Saturne
^ d'Ops , éponfa Jupiter
fon propre frère jumeaux
Elle fut nourrie par les Ny m-
phes s filles de rOcéan. Ju->
piter, avant de répoufer^'la
Ùotnpa fousr \à forme du
coucou. Elle devine mère de
Mars, d'Argé, d'Illithie &
d'Hébé.Hlïe eut auffi Vul-
cain, mais fans avçîr eu af-
faire à aucun homme. Elle
£t toujours un fof t mrauvais
inénage avec Tirpît^r, qui) à
la vérité, lui foarniffoit fans
cefie des fujets de jaloufie i
par la quantité de Nymphes
avec lefquelles il s'amùfoit.
Jupiter perdit ^un jour pa-<
tience ^ ic. .ircité des mau^
vaifés facqqs:de Junon , U
la fufpendit avec une chaîne
d'or. & lui; attacha un en-
clume de fer l chaque pied.
Les Dieux & Déefles inter-
cédèrent pour e41e, & Ju-
piter fe laKTa fléchir. Elle
tilt une des trois Déefles qui
dirputerent la pomme d'or;
elle promcttoit i Paris de
graxids .& riches royaiimeë
Eour fe ia faire adjuger ; ces
elles propofitioDs ne lui" fi-
rent pas la même icApreflton
que les promeiresde Vénus,
à laquelle il t^adfugea. Elle
conçut de là ime haine im-
placable contre lesTroyens,
& engagea la guerre qui fit
périr Paris & la ville de
Trojre^ Tonte cette fiôion
fe trouve expliauée dans le
chapitre 5, du livre 3. des
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées*
JUNONIS ROSA. Les
anciens Poëces ont feint que
Junon ayant répandu de Ton
lait fur la terre/ il en fortit
la plante connue fous le nom*
de Lys. Ce même laie ré-
pandu (ians le ciel y fornra
anflt' cette multitude d'étoi-
les qui compofent la voie
laSée , comme on peut le
voir dans le ch- 1. du livre 5*
des Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées.
JUPITER* père des
ï)ieux & des hgmmes ,com-*
me rappellent lés Poëtes > .
manqua de périr dès fa naif-
fance. Saturne > fon père ,
avoit fait un traité avec for>
frère Titan , par lequel il
s'étoit obli£»é à faire périr
tous les enfans mâles qui lui
eaîtroient ; & pburtobfervér
ce traité, Saturne dévorait Tes
eafans ^ inefute .qu ils ve-
J u
Boîent au monde. Rhée, fon
^poufe , le trompa quand il
fut qiieftion de Jupiter. Sitôt
qu'il fut né , elle envekippa
nn caillou dans des langes,
& le préfenta à Saturne , qui
ne foupçonnant point de fiN
perchcrie, avala le caillou 5
mais comme il fe trouva dé
trop dure digeftion , il le vo-
mit.
Ce nVroit pas aflï^z d'a-
voir ainfi trompé Saturne , il
fal.lpit fouftraire Jupiter à fa
vue,& aux attentions cu-
rieuïeff des Titans. Rhée,
pour cet effet , le fit porter
chez les Corybantes , qui
faifoient retentir fans cefle lé
fon bruyant de plufieurs infr
trumens d'airain , pour em-
pêcher qu'on n'entendît fes
crjg. A ce bruit les mouches
à miel accoururent, & four-
nirent tout ce qui dépendoit
d'elles pour la nourriture de
cei enfant. Les Nymphe? ,
les Nayades , une chevrp
même , tout s'empreflbit en-
fin de concribuer a fa çonfer-
varion.
Quand Jupiter fut deirenti
grand , & qu'il eur apprrs'iqiïfe
Saturne & les Titans avoient
confpiré fa perte dès fa naif-
fance même , il chercha tous
les moyens de s'en venger.
Il leur fit la guerre^ & les
ayant vaincus , il mucila fori
perp . & précipita \e$ Tifans
JU'\ ii*
dans le Tartare. AînC , pof-»
fefleur tranquille de rUni«**
vers, il en fit le partage ave^
fcs deux frères, Neptune &
Pluton } il donna les eaux 8s,
la mer ^ Neptune , les enferi
à Pluton , & fç féfprva 1^
ciel & la terre.
Il foutint une féconde
guerre contre les Géansi
qu'il foudroya tous , & dé-
livra par là tous les habitaos
de l'Olympe des craintes &
des frayeurs que ces fils de
la Terre leur avoient impri-
mées. Ce Dieu bienfaifaot
voulut alors mériter le titre
tlorieux de père des Dieut
: dç$ hommes qu'on lui
donna dans la fuite; M çoTfD"
mença à tromper fa propre
fœur jumelle, & pour cela
iji fe changea en coucou, ft
feignant d'être pourfuivi par
un oifeau de proie , il fe ré^
fugia entre les bras de Ju-
Tion , qui le cacha dans fon
fcin. Jupiter fâifit l'occafion
favorable , reprit fa première
forme, & ne trouva pas Ju*-
non rebelle. Il l'époufa da^^
'la fi)ite.
L'humeur amoui^nfe de
Jupiter ne lui permit pas de
s'en tenir a cette épouÇe. Il
prit tous les moyens imact-
nabtes de fatisfaire fa paflton
pour Tes femmes ; ce qui
browilla les époux plus d'urç
fois , & leur fit faire un tcèa*
P iij
>30 JU
inauvak ménage. Soit pour
ne pas irriter la jalourie de
Junon , foit pour venir p^us
facilement à boor de Tés
deflèins amoureux » Jupiter
prit' mil le formes différentes
^uand il voulut avoir affaire
tyec les beautés humaine^;,
il fe préfenta à elltjs tantôt
bus fa forme d^un cygne,
tantôt fou^ celle d'un tau-
reau, ppis fous celles d'un
fatyre , de feu , de pluie
d*or ^ & d'une infinité d'anV
t]:ps tnanieresj Sémélé fut U
feule qui pour Ton tnalheur
le reçut avec toute fa gloire
& fa majefté. On trouve ces
différentes métaiporphofes
jdans le quatorzième livre de
rUiade d'Homère , & dans
je fixieme des MéçamiorphcK
As d'Qyidoi
De toutes ces vidées na-^
qairentune infinité d'enfans,
qm devinrent tous des Dieut
pu des Héros , tels que Bac*-
ehus , Efculape , Caftor ,
PoHux/Théfée, Perfée &
tant d'autres, les Égyptiens
3ui le mejttoient.au mombre
e leurs plus grands Dieux ,
lie lui donnoienc (^a^ tm fi
Srand pptnbre d.c^^defcen-
an$;lef Crées qui ayoient
empruntés ce Dieu dçs feg^p-
tiens« lui en adjugèrent fui-
yant leur fantaifie ; mais tes
plus anciens de leurs Philo-
fophes poètes fe confqr^ie-
rené cependant toujours dans
les fables qu'ils imaginèrent
au fujet de ce Dieu , à l'objet
iqù'ayoient eu en vue les Phi-
lofophcs de TÇgypr? ? ^orC-
qu'ils inventèrent celles d;e
leur Jupirer. Cet objet cacbé
a prcfque tous les Mytholo-
gues , fe trouve éclairci avec
Tes ifiâions auxquelles il a
donné liçu , dans !e 3* liv. /
chap. 4. & fuiv, des Fables
£gy[)tiennes ^ grecques
dévoilées,
JUPITER, tes Chymiftes
donnent ce nom au métal
que Qou^ appelons commu-
nément Etqin; mais l^s AI-
cbymiûes entendent fouvenç
autre chofe . comme dans
Texplicâtion qu'ils donpenç
de la fable d*Amphytridp &
d'AIcmene, où Jupiter eft
pris pour cette chaleur eélefle
& ce feu inné qui eft la prc-
tpiere foutce , & comme la
caûfe efiiciente éts méiaux;
c'eft pourquoi ils difent que
le mercure!^ qViï eft leur pre-
mier fiç principal agent du
grand œuvrç , eft repréfente
40US le nom A^ Hercule , en-
gendré d'AIcmene Se dé Ju-
p^rer ^ parce qu'Aicmeoe cfl
pris pour le fymbolc de la
matière terrcftre & fecbc,
qui eft comnpe la matrice de
Thurpidité métallique fur la-
quelle ngit Jupirer.
JUPifER EN PLUIE
f tr
D*OR^ ( Se. Htrm. > V^ye^
Dana£.
JupiTEB. couver^ ea ai«>
gle, & qui enlevé Ganime^
de , ne (igntfie aucre^ d^ofé
que la purification de la ma-
ctere par la fublimation phi^
Ibfopnique.
L*Auteuf dii Diâîoiviiafrç
de Trévoux n'avoîc gaere$
lu les Auteurs qui Cfaitent de
Li pierre phitorophale , on
du grand arc , quand il die
que les Philbfophes appeU
lent Jupiter leur or phi-^
iofophique. Ils difenc parr
tout que leur mercure a le
Soleil pour père , & 1^ Lunç^
pour mère, Ils^ regardent Jut
piur cornmé^Ie père & 1«
mattre c|e$ Dieux , noo pat
parce que for eft le plus par'!-
faiç d6$.jnétaiix> &: qu'ils,
appelleut leur or Jupiter \
mais parce que Jupiter,^ fe^
.Ion eux,,. n*cft autre chofe
que la chaleur gén^cative &:
innée des corps, au ippyea
de laquelle les încratix ïe fpr-
ment dans ta terre ; c'eft dan«
ce fens que laTable dît , que
Jupirer eA perc d'Apollon
& de Diane , de Mars , dç.
VénuA,, de Mercure ^ &c^
parce que fous le nom'd*-<i-
pollon ou du Soleil y iesChyr
miftes entendent Ter ; fous
celui de Diane ou la Lune ,
l'argent , &c. \ & comme le
mercure eft le principe d'e
JU IX ftfi
touf les métaux f^r lequel
agit le feu de la Nature pour
les former y la Fable dit qu(^
Mercure étoit fiL< & ambaf^
fadeur de /ui?zrtfr. Jupiter a
le ciel pour fa demeure or*
dinaire , & (a terre pour le
lieude Tes plaifirsi c'eft que
cette chaleur de la Nature
femble venir du ciel , dç
qu'elle lui eft communiqué*
eii partie' par lè Soleil. Si les
Philofoplies difent que /«pi^
ter a choifi la terre pour It
lieu de Tes plaiiQrs, c'eft qu^
la terre eft la matrice àtnp
laquelle s'enfantent tous let
êtres fqblunaires des troia
reines » par lUétivité gén4-
rative de cette ciialeur nar
turelle , déncnimée Jupiter
par les Anciens» <tui ont
donné àJa Terre diiïerena
noms « tels . que Cérës » Da*
ïwë, Séroélc jj &c. dont voye^
les articles.
lUSSA ou JUÎSA.
Gyps, plâtre, •
IXIA.Efpcce de char-
don y appelé Carline^ Il y
eu a dé deux fortes j Tuo».
que Ton appelle Çamilioif,
blanc ^ qni eft !e plus effimé,
l'autre Caméléon noin
IXION éroit fils de
Phîégias ; d'Amion, fuivant
Piodore de Sicile , quelques-
4ins le nomment j£tion. Il
époiofa Dia ou Ciin y fille
dEionée-âu Deionée, doit
Pi?
f>
2|i "IX -,
il eut Py: Wmijs. H'fe troui!-
la avec Ton beau-pere , pqiîr
n'avoir pas voiiin donner %
fa fille ce dont ils étoîent
convenus. Ixion le fit périr
mif^rablement , & n'ayant
m trouver per fonne qui vou-
ût rabfoiidrê de ce crime ,
& en faire Texpiation ^ il
eut rccoiirs à Jupiter, "Ce
Dieîi en eut pitié i le rèçat
dans le ciel, St lui perrttiî
même de màngèif à la table
êts pieux. Ce bienfait fu
Çnàlé né fe'rvit qu^à' en faire
un ingrat & nu téméraire.
Ixion , frappé des charmes dç
junôn , eue Tinfolence de la;
follicîter à fartisfaiïe'ft pdf-*
ffon. Cetre féverë •DeefTtf
offenfée d'itné relie tétpéri-
té, en informa. Jupiter;, quî'
regarda d^abord^ cette accu-'
fation commeun piege-qu^on
lui tendoit ctjHrre Ixiôn , qui'
pafibi^^ ppyr fon fjls. Il you-
Jiit s'éclaircirpar'Iui-même,
Il coDyititavec Jfiino;! qù-eîlê'
pérmettroilt J if iion un ènr
tfeti:n parriqulfer avec 'elle/
Pour Finftant 3ti rendezr
vous ,.. Jdpiter forma avec
lAie nuée un phaniôme qui
reffembloit parfaitement'^ ^'
Junon. Jxioh.épris de plus ea.
plus ne put f0 contenir, ^'
Jupiter vit bien qu'il ne tenoir
pa^ . à Ixion que le perç des
pieux ne reçût TaiFront qu'il
?Voit fait à Tyndire & ïx^\i
I*
f^utfçsl Lès Centaures ptU
rent naiïTance de ce phan-»
tdmiç^ fiTJupitcrfe contenta
pour Icftè de chafler Ixion d9
fa cour ç.clefte* Mais ce té-
méraire n'en devint pas plus
fage 5 il ofa fe vanter d'avoir
déshonoré le . maître des
IHeirx, qur pour le punir dç
fon inTolence, le précipita
d'un coup de foudre dans Iç
Tartare, oà Mercure eut
commiffion de 1- attacher à
une roue environnée ie fer-
pens, qui devoit tourner fa^s
relâche» -•-:•',
^ Ees Phllofophes Hefm^-;
tîqtjes întcrprecc^t cette JFa-
b!èd«?s Souïfleurs-&: autre»
pVflërit tourleùr tçShpsà élè-;
Ver des fôariièaux & à les'
abattre, S fuçr fang fe eau
d'^ns Pexlcution de iqjHe'pro-
céd 55 fpîneux , au tout d^€r
éjvieh Jls n'embrâfrehtijae dç
la fumée , qui leujr laittè des
ftufres impurs & des cendres
jnuti^e< ; qi)i enfin comrpô
ftion , attachés à une roup
làbofîeijfé de travaux fati-;
gans ; 'font & recotntn-en-
ccht , une infinité tfopéra-
tlônç' ifahs jamais en avoir-
une heureufe iffué. Voyez
Ife^ Fabies Egypt,^ Se Grec-
ques dévoilées, lij^re 5« olia-
pjtreii; . - -' •
K A KE
K
KA B, Lait aigri. Jqhti"
fort:
KACHIMIE ou KAKI7
MIE. Minéral qui n^eft pas
encore yenu à fa perfeélion ,
ou deipi-gnfiétal <^ui eft en-
core dans fa matrice comme
Tenfant <Jans 1^ ven^e de \%
mère aux premiers mois de
fa groffefle.
' KAIB. Ç'eft du laît cailr
lé, aigri,
KALD, Voyçi VîNAl-
GRE.
KÀLNOS. Fumiez
KAMÀR ou CAMAR,
Argent.
: K AMBAJI. Vgyci Cam-
bai! ' '
: KAMIR. Leysip, fer-
ment dés PbiîQfophes.
' KANECtî. Rofeati.
KANFQR. pE^in, Jupir
ter. ^ ;
KAPRïLI. Soufre,
. KASAM. Fer.
, JCATL. Lait aigre.
KAysrft^-ÇçuiTie de fa
paer.
KAZOIR , KASDÏR ,
KAOR , KAGISSEROS.
Etain , ou Jupiter.
KEIRI ou KEÎRTM.
Narciffe, fuîyîini qi.eîqiies-
lans ; & yibli#r. oiî giroflée
j^nne» fuivant d^annçs, qui
récrivent aiiffi Ckeiri,
Kl KO 2,s3
KIBRiCHouKïBRlTH.
Terme de Science Hermé-
tique , dont fe font fervl?
quelques Chymiftes pcuc
fignifier Je foufre Çîhilofo-
phîque. Il faut reflifier fur
ce corps Kibrick ^& Zw-
beth, c'eft-à-dire , les deux
fumées qui comprennent &
qui embraffent les deux lu-
minaires , & mettre deiR?s
ce qui les ramollit , & qu\
eft I'accoppli*Tement de'î
teintures & des efprits, 5i
les véritables poids de la
Science. Marie.
IflMENNA. Une groflb'
jboureîjîe.
■ KIMir ËLEVÉ. Blanc
de cinabre. VlànifcampL
KIR ATH. Poids de qua-
tre grains.
KïST. Oppoportûx. Ce
terme fignifie aufïj un poids
de quinze grains : quelques- ^
uns Tentendent de quîitre U-.
vrgSjd autres de deux rt)e-.
fufes de \'u\, Planiffampi,
" KOMA & KOMAR-
TOS. Cbaux vive.
KO NÎS.. Cendre.
KOST. Bois de hêtre. '
' KUHUL, Plomb des Phî-
lofophes j laiton qu'il fane*
blanchir; ou la maricre de
l'œuvre en putréfaftîon , &^
parv.enue au noir très- noir. '
KUKUL. Foyi KuHUtS
. KUMEN.Union^li^endcs
parties des corps. Ry/ArW.
^34 K Y LA
KYBRIUS. Arfenic,
KYMENNA. Métras ,
bouteille de verre.
KYMIT SUBLJMt
Cin bre.
KYMOI.EA.Bôue,
LABOS BALSAMUM.
Kati diins laquelle on a
éteint un nierai,
LABRUM VENERîS.
Chardon à Bonnetier.
LABRUM Où LABIUM.;
Vafe dans. lequel on rnçt
Tean pour difiiller au baip*
marie.
LABYRINTHE, Oa
entend par labyrinthe» iine
efpcce d'édifice rempli de
chambres & d'avenues , dif-
pofées dé manière* que ron
eiVtre de Tune dans rautre ,
fans pouvoir retrouver la
fortie. Les Auteurs font men-
tion de quatre principaux.
Le premier & le plus célè-
bre fe voyoit en Egypte ,
dans le diftriél de la viîîe ap-
pelée par quelques-uns Plé-.
racléopolis; on le regardait
comme une des merveilles
du monde, & Pline (Z/v. 36«
^cL l6, ) l'appelle Pountïffi-.
mum humani opus. Hérodote,
dit qu'un nombre de Rois
d'Egypte y ^votent fait tra-
vailler fucceffivement aveo
des frais ifi^rtienfes. On pré-
tend que Dédale Iç prit pouç
L A
modelé du labyrinthe qa*il
fit conftruire dans Tifle de
Crcre , & qui devint (î céîe^
bro pi!r la fable du Mino-
taure. Le troUJeme fut fait
dans I ifle de Lempos; on j
voyoit 150 colonnes de mar-r
bre. Porfcnnaficbârir lequa^
trieme en ïcaiie ans îç lieu
où il fuc inhumt^ Pîiue fait la
defcripiion <^e ces quatre la-
byrinthes dAvis le livre qqe
j'ai cité cîri^cvnnt.
La Philofophiô Herrpéti-»
que qui irptatgina la fable de
Th6rée& du Minotaure , prit
occaQon du labyr!n?{je de
Crere pour 4?iTibeUir cette
iî(9ion,&indKjuer en même
tems les .iifHcuîtésqui fe prér
fenrent dans les opérations
du grand oeuvre, par cejles
qu'il y avoir à fe tirer dû la-
byrinthe quand on «'yétoit
engagé. Il ne faut pas moins
que le fit d'Àriadne , fourni
par Dédale même, pour y,
réuffir ; c'eft-à-dire qu'il faijt
être conduit & dirige par un
Phîlofophe qui ait fait l'œu-
vre lui-même. Cîcft ce que
Morien nous aflure dans ion
Entretitn avec h Roi Calid.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées^ chapitrt
de Théféc.
LAC. Les Pbilofophes
ont fouvent donné ce nom
à leur vafe & ati mercure qui
y €& fet^etmé-, pacce qui|
L A
S^ïft une eau qui nta point
^i'iflue, conàmc celle d*un lac
^111 cotnmùfiémenc n'a poiqt
«e communication qu'avec
U$ rivières qui g^y jettent,
^ais ordin^ireipent les Pbj-^
îofophes prit îijôuîé des dpî-
tlictes au jerme de Lac^ afin
àe déiîgneir les cBangcdner.^
qjVéprouve leur eau raercur-
rieîle pehdani le cours dps
opérations. Ils lîpnt nommrf
Lac bouillant, loffqne cette
eau «lercuriélle eft ?.nini^ë
par le foufré philjfopjiiqiîc:
Lac plein d'xau croupit y po^r
indiquer 1« tepjsdt la pucré*
^&Xàrï\ & Lac de0ch€,\hn%
le teins flus leur eau ly^ej cq-
rieîle èft chang^^e en terre*
Lac puant fignifie là mèm^
chôfe quela difToUition de \^
p.aiiere, qui n\& phnaiiè
que lorfque cette uiùtiere c(i
îibro!uin*T.t putrcfii^e,: c'eft
Je menflruc jioant.
' LACHAI^ UM. Herba-^
ges , lé^nmes, '
Lr\CHESlS. T-'une des
Parques, {^He de Jupi?cr'&
dçThémis', ou de la Nuit &
de PErel^à Koyq Enfer.'
JUACÏNIÀS; Filtre de
hwe.Phnilcàripi*
LACUNE. Terre Cgiiiu^c,
On dit aùiri Latunz,
LMXf (Se, mrn:.) Eau
rneicurielle des PhiIor.>phes.
Quelque? ChymiAes fe font
invjgsiié que ce néip de l^ii
ami été donn^' au merjrpre
à csufe de Ta reflenibbiice
en fluidité & en blatcheur
jvec le lait vulgaire , «S: cm
i?ru a^oir trouvé cttie eau
inerciifielle dans l'eau blari-
fbe du mercti^è vulgaire tta-
yaîllé çbymiqtieincnt i mais
Xacbairè les défabiife. eu af-
furint que ce nom ne Im a
4té donpé qjïe pafce que te
bercure des philorophes le
caille & fe coagule au moyen
du corps fixe , qu'il nomme
Coagule pour cette r^ifon. •
*" Lait Virginai.. (jiS'c
lîerm,) C'eft le n^ercurè des
Sagçs\ fous la forniQ d'eau
laireufe dans là voie Jiu-*-
midc, Qi)elques-un« lui er.t
donné ce nçîp drais la voie
fecbç, loFfqu'il cil cuit au
hiaac.
' XaIT I^gTA VlERCE^U
Lait i>ES Philosophes^
C'eft lî^jnérocthofe que Liir
virginal, tbrfque tes Sage»
difent qu51 faut nourrir h
pierrç de fon lait^ cela doit
s-(bnt€ndte daiis deu;( fers
diÔ^rens , pu du feu cyternc
qu'il faut entretenir pnur
pouffer la pierre à Ci\ perfec-
tion , oudu fnercirre incn*.c
rfbnt elle eft con^p ofee -, ôc
àzi)s ce dernier fciis , iî s'*igit
de la tnuliiplîcdtioq ois de la
confeéiion de rélixjr, Vcyei
IÎÎ.IXIÎI :i MULÏlFtlCA'
Tioir, Fèu.
Cuire le lait, c'eft -à-dire •
cuire le mercure des Sages,
autrement la pierreau blanc ,
pour la pouflcrau rouge.
La pierre fe nourrit de fotp
lait y c'eft-à-dire de fon fau
ou fperme dont elle a été
faite, qui n'eft autre que le
mercure Hermétique,
Lait de la Lune. Ref-
ccmberg a donné ce nom \
l'efpece d*ag3ric qui naît fur
les rocher?^
LA MAC. Comme ara?-
bique.
Ï.ÂMARE. Soufre.
LAMATI. Gomme ara-
bique. Johnpjn,
ïï A ME K H. Soufre vif:
L A M ï E S. Mohftres que
la Fabîe nous a peints ayant
1.! tête fermhlable à ceHc d'u-
ne trèfî-belle femme, & lé
rètte du corps comme celui
d'un ferpent. On feignoic
qu'ils dcvoroient le$ enlFans.
Ils ni5 fignifiênr autre chofe
que l'eau mercuricHe appc-^
lécfimme avant la put'rfec-
tion , qui lui fait donfuer le
nom de ferpent pendapt ce
temps-là. Leur cruauté indi-
que la diffoUîtion.
LAMPACOS, VrKîn*
LAMPATÂN.f-^^''^*'
tAMPE. C Se. Rerm. )
Lo rfque les Phiîofopbes par-
lent du feu de lampe comme
de leur feu , il ne faut pns les
entendre d'un feu de lampe
X A
ayec Phuile on refprît de
vin ;* leur feu de lampe cft
ceUii de leur matière. Voyez
Àrtcphius, fur /w feux*
LUNARIA. Plante ap-
pelée Savonaria en latin j
& $avoniere en françois.
LANCE, Terme de
fcience Hermétique, qui fi*-
fjnifie le feu dont les Artiftes
é fervent pour l'ouvrage de
la pierre des Sages. La hache
qui fervit pour fendre la têt©
I Jupiter, « le faire aînfi acr-
coucher de Pallas, Fépée de
Jafon , la ma^\ie d'Hercule,
Us flèches d'Apollon , &c,
fignificnt la même chofe.
LANGAGE. (5c. fifrm.)
LesPbilpfophes n'expriment
point le vrai fens de leurs
penfées en langage vulgaire ,
& il ne faut paé les interpré-
ter Aiivant tes idées oxie pré-
fentent les termes en ufa»e
pour f^-primer les cbofes
Communes. Le fens que pré-
fente la lettre n'eft p?s le
leur. Ils parlent par énig-
mes, métaphores , ' allégo-
ries, fablçs, fimilitudes, &
chaquePbilofophe les tourne
fuivant la manière dont il cil
affefté. Un Adepte Chy-
mifle' explique fes opéra-
tions, philofophiques en ter-
mes pris des opérations de
In Chymîe vulgaire ; il parle
de diriiîlations , fublima-
tions , caicinatioQs , circular
L A
tîons j &c. •, des foumcsu* ^
dies yafes, des feux eu ufage
parmi les Ghyraiftes , com-
me ont fait Géber , Para-
celfe , &Ci Un homme de
guerre parle de fiegcs, de
batailles , comme Zachaire.
-Un homnie d*£glife parle
en termes de morale, corn-
n^.e B^îfile Valehtin dans foix
A{oth. Ils ont en un tnot
parié fi obfcurément, en des
termes fi différens , & en des
fly les fi variées, qu'il faut êcre
au fait pour les entendre, &
^u'un Philofophe fcroit très-
fouvent embarrafle pour en
expliquer totalement un au-
tre, li^s uns ont varié les
iioms , changé les opéra-
tions 9 les autres ont com-
mencé leui-s livres par le mi-
lieu àès opérations , les au-
tres par la fin ; quelques-uns
ont entremêlé des foplïifti-
cations-, celui-là a omis quel-
que choî'e, celui-ci a a/out^
àw fuperfiu. L'un dit prenez
telle chofe, l'autre dit qu'il
ue faut pas prendre cette
mêmechpfe. RupefcifTa fotj-
tient que le vitriol Romain
eli la vraie matière des Phi-
iofophes j & ceux qui re-
connoifïènt, itupefciffa pour
Ade^it ^ Vous recomman»
dent de ne point prendre le
vitriol Rom^ïin" ni tout autres
Nous allons expliquer tout
cela pas des exemples*
Merlin & Den(i$ Zachaire
expofent Tceuvre fous l*allé-
gorie d'un Roi qui arme con-
tre Çqs ennemis ^ le premieif
pour combattre , le fécond
pour foutenir un fiege. Mer^^f
12q dit que le Roi , avant de
monter à cheval ^ demandai
\ boire de l'eau qu'il aimoit
beaucoup i qu'il en but tant «
qu'il en fut incommodé juf-
qu'à la mort y & qu'une mé-
decine l'ayant reHufcité,- il
monta à cheval , combattit
ies ennemis & les vainquit;
Cette >au n'eA autre que le
mercure des Philofophe? i
que leur or , appelé Roi y
boit avec ardeur ; parce qu'ils
font de même nature, & que,
comme difent les Philofo-
phes , nature aime nature y
natàre fi réjouit en Jà na^-
tare ; & fcjon le proverbe
vulgaire, chaque chofe aime
fon femblable. Le mercure
phiîofophique eft une eau
diifolvante; la diflblution eff
une efpece de ingrt , puif-
qu'elie ne fe fait parfaitement
que dans la putréfaâion ; voi-
là la mort du Rûi. Ce Roi
refliifçite /parce que la pu-
tréfdélion eft le principe de la
génération , corruptio unius
efi generatio aherius. Ce qui
fe provrve par beaucoup dé
textes d'autres Philofophes.
. B»T(fen , dans la Tourbe ,
^ï: : Mcîicz lo Roi dans l«
2.38 ^ t À
bain ^ afin qa*il fiîrftidnte" ha-
ftire. Cette eau eft la fon-
taine du Tf évifati , où le Roî
vntre feul , & OLi il fe baigne
\h\ir feptirifier; il y meurti
6z Y reflufcite; car la même
e.m tue & vivifie: I-es Phi-
losophes ont même donni^ le
ac m de vis & de réj'urrèâiort
à la couleur Manche cfiii fuc-
c^àe à la noire , & ils ont
dppelé titoh cetèe dernière.
0enb Zachiire i'eft ex-^
pliqué allégoriqiiétrlent {ilùs
au long $ dans le fiegei dé
ville qu'il fupffioreiil parle
de la matière fous fe noih de
celui qui foutieiit tefiege, &
de ceux qui le font , & doh*ne
une idée deà couleurs qui
furviennent â cette matière
fjiçceffîvement, en indiquant
les couleurs de6 étcndarts Se
des drapeaux des tins & des
autres;
lyautrcs fe font cxplîqu&
psrabo!) que ment. Le Roi Ar*
tus, par extimpie^ dit dat\s
la Tcurbe i Une grande Tr^-
foriere tomba malade de di-
verfes maladies; pâles*cou-»
leurs, Kydropifîe, pàralyfiei
Elle itoit extrêmement jai:-
ne depuis te haut de la tête
]«fqtt'à la poitrine; depuis la
pokcine jufqu'auxçiiiflèséHe
étoit blanche & enflée, &
paralytique jufqu'eh bas. El»
I^ dit à fofi Médecin de lui
cîieicber fitt iine montagne
t À ;
la pîùs fiîfnte de toute» , iiwit
pliantes d'une propriété &
d'une vertu fuplrieure à to'a*
tes le$ autres plantes- II Itti
en apporta , elle s'en ceignit i
Se le trouva dès le m'oqienc
guérie de toutes fes infirmi*-
tés. Elle reconnut ce fervice
de fqn Médecin jJar des ri^
èbefiés infinies.
Hermès j ou quelqu'un foiiar
fcin nom , A parlé de Toeuvre
enl ftyle problématique, &
à dit : Vii confidéré le rare
^ admirable oifeau des Vh'û
lofoplfes , qui volé pefpé-^
tuelierhent au^fîgrie d'Aric??i
. Si on le divife y fi on le dif-
foat en beaucoup de parties ,
quoique {ierit^ & que fon
obrcurîté foit dominante, ï\
te demeurera , comme étant
de tempérament & de com-«^
plcxion terreftre. Lorfqu'ii
fe manifefte fpus*diyerfe»
couleurs i il eft appelé ai-
rain, plomb/ &crEtaot,èn-
fuite brôié à un feu vident
au nombre moindfe quatre
jours, au moyen fept, & aif
plus grand dix, on le nonime
terre d'argent j elle eft eii
effet d'une grande blancheur
& s'appelle air ^ gomme d'or
& foufrei Prends une partie
d*aîr , & la mets avec trois
parties de Tor apparent; lé
tout mis au bain du nom-
bre moindre vingt jours, au
moyen trente, au ptus grand
t A
Crante ^ te donnera ton ai-
rain , vrai feu des Teintu-
riers, réconciliant les Pèle-
rine, appelé feu d*or , &c.
Cet excellent foufre doit erre
gardé foigneufement ^ car il
fcrt à beaucoup de cbofes.
Ariftée s'ejtplicjue en fty le
typique, loriqu'il dit : En
nous promenant dit les bords
de la mer^ nous^îmes que
les habitans de ces côtes cou<-
thoîent enftnibléf & n'en-
Sendroient pas;iisp1antoient
es arbres &: fetnoient des
plantes qui ne fruâifioient
pas. Nous leur dîmes alors j
s'il ^ avoît un Philofophe
l^armi vous , Vos ehfans en*
gendreroient 6t. multiplie*
roient » vos arbres fruôifie*
roient & ne niourroient pas ^
tosfiruits fe conferveroient ,
ëc vous feriez des Rois vaiU
lans qui furmonteriez tous
vos ennemis.. Nous deman^
dâmesiiu Roi « Ton fils Gabér-
tin , & fa fœur Beya ^ qui
étoit une fille belle & tr^- ^
t)làflche# délicate & parfai-
tement aimable ; nous joi-
gnîmes le frère & la fcDur ^
& Gabertin nlonrut prèf-
qti*aulB*tôt. Le Roi voyant
ceU^ nous eroprifonha; &
à force de prières 8c de fup-
plications, ayant obtenu fà
fille Beya , nous fûmes 80
jours dsflis les t(?nebres de la
prifon, Sç après ayoir çiFuyi^
L A ±S<fi
toutes les tempêtes de la
mer» nous finies appeler le
Roi ', 6c nous lui rendîmes
fou fils vjvant, de quoi nous
reiidîines louanges à Dieu.
Touifcs ces manières de
s'expliquer forment un lan-
gage extrêmement dilficile
à enteiidre; mais quelques
Philofophes j pour voiler en-
core mieux leur ceuvre, ont
employé rénigme. Le Cof-
mopoliieentr'autres en a mis
une très- longue ï la fuite de
(es douze Traités. Il fuppofe
que voyageant du pôIe'AréH*
que au pôle Amarâique , il
fut jeté fur le bord de là
mer $ une rêverie l'y faifit
pendant qu'il y voyoit les
Méiolines qui y voltigeoîent
& lei Nyniphes qui y na*
geoient.Il étoit attentif pout
découvrir s*jl ne verroit point
da potflbn Echénéis dan*
cette lner< Il s'endormit fur
ces entrefaites , & le vieillard
i^eptune lui apparut aveé
fon trideoté Ce Dieu lui
môritra dèut riiines, l'une
d'or i l'autre d^acier ; puié
éeux arbres , l'un folaire ^
l'autre lunaire; & lui dit qui
l'eau j pour les arrofer & le*
fairefrudifier^fe tiroîtduSo^
leîl âc de la Lune au rhoyeti
d'un aimant. Saturne prit là
place de Ncprtmef & mU
dans cette eau le fruit def l'ar^
î re folairt, qui s'y fondit
%4^ h A
comme la- glace dsrns î'eaii
chaude. Cetie eau, ajoiira-
t-i! , lui fert de femme . & a
h proprii^té de le perfeaion-r
ncr de manière que lui feul
fuiïira fîïns qu'il foît befoin
fl*en planter d'autres. Cîr:
^uand ils Te font p'erfeftion-
nés Tun & Tautre, ils on{ la
vertu de rendre tous les au<^
très femblabies à euX;
. Les Anciens employoîcnt
communément les fables, &
celles des Egyptiens & des
ftrecs n*ont été inventées
Ïu'en vue du grand œuvre ,
nous en croyons les Phi-
lofophçs qui les. ont fouvent
rappelles dans leurs oùvra^^
ges. Ceft en fuivànt leurs
idées que je les ai e^pliqi^ées
dans le "traité que j*ai donné
au Public, fo^ïs le titre de :
Les Fables Egypiiennes ù
Grecques dévûiléésé
Quelques Philotophes ont
employé un langage muet
pour parler aux yeux de Tef-
prit., 11? ont préfenté par des
lymboles & des hiérogly-
phes a la maniéré dtB I^gyp-
^iens, tant les tnatieres re-
quifes pour l'œuvre , ' que
leurs préparations , & fou-
yent jufqu'aux fignes dé-
niomltrarifs , ou l^s couleurs
gui furvjennent à cette ma-
tière pendant le cours, des
opérations; parce que c'eft
à cesjignesque TArtiftc cor-
rroit s'il a bien ou ^al opérée
Plufîeurs Philofopbes ont
joint un difcours à ces hidco-
glj^phes; mais Cette expîica^
tion apparente eft toujours
^nrtî difficile à entendre que
le fym^bole tùêméi fouvent
davantage. Tels font ceux
de^Nicoîad Flamel^ de Se-
nior , de Bafile Valehtin^,
ceux de Michel Majer , quoi-
que d'Efgagnet dife qpe ces
derniers (ont comme des ef-
peces de lunettes qui nous
découvrent afTez jclairemenc
ia vérité que lés Philofopbes
ont cachée.; ^
LANS. Àrgçnit qui a fouf-
fert la fonte, & que les Phî-
lofophes appellent argent
mort*
LAOGoùXÀOS. Étain,
Jupiter;
LAOCOON, fiîs de
triam & 4;Hécube,& Prê-
tre d'Apoifon, fit tout fou
poifible pour difîuader les
Troyens d'admettre lé çhe-t
val de bois , que les Grecs
feignirent ctre un préfcnt
qu'ils offroient à Minerve,
Les Dieux contraires à la
çonfervation <ie cette ville
le punirent , en envoyant
deux ferpens marins qui le
déyorereat dans le Tempîe ,
J,ii & fes deux enfans. Ces
ferpens marins font les fer-
pens fortis de la mer des
Philofopbes , qui diflbivcnt
la
LA
la partie fixe dân$ îe vafe ,
tfemple de TApolIon Her-
métique. Voyez les Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées , liv. 6;
LAOD^CE, fcèur de
Laocoon , fë précipita du
baut d'un rocher daiiS là
nier. Ceft la pierre volati-
lifée qui retombe au fond du
vafe pour s'y fixer avec Teati
mercurielle appelée meré
L A O M É D Ô N , fils
i*l\u8y Roi de Troye, ac-
cueillit très-bien Neptune Se
Apollon , qui furent lui ren-
dre vifice fous un habit dé-
^uifé. Ils lui offrirent de bâtir
Ifes murs de fa ville, moyen-
nant certaines conditions ,
defquelles il convint avec
eux. Ils élevèrent les mu-
railles de Troye , & Lao-
médon.refufa de les payer
fuivant leurs conventions^
iZes Dieux irrités de foh
f Procédé l'en f^unirent. ApoU
on en envoyant une pefie
très- meurtrière , qui faifoit
périr beaucoup de monde
dans la ville, Neptune indn^
da le pays y k fit fortir de
fa mer un montre qui rava-
feoit tous les environs de
*roye. On confuh a (^Gra-
de lur les moyens de faire
cefler ces fléaux : il répondît
qu'il falloit pour celaexpofer
Héfione , fille de Laomédon ,
pour être dévorée par ce
t A Mfc
roonftre* Hercule s'offrit à la
délivrer moyennant un pré-,
fent de quelques chevaux*
Hercule tua le monftre , &
délivra Héfione; mais Lao-
médon refufa de .donner à
Hercule les chevaux qu'il
lui atoît promi^'i Hercule tua
iaomédon^ & donna Hé-^
one en mariage à Téjamon
Î|ui ravoir accompagné dans
on expédition; Voyez les
Fables Egypt. & Gr* dévoi-'
lées, liv. 5. ch. 14. & liv. 6.
LAOS ou LAOC. Jupiteiî
des Sages. ,
LAPIS DES PHiLO-i
SpPHES. Soufre ou ma-
tière de Tœuvre fixée , que
les Chymiftes Hermétiques
ont aufli appelée Sel Je l'on
LAPIS GALISEUS-
TAlK. Vitriol romain»
LAPIS ARENOSL Jupi-
ter. Planijcampù
LAPIS INFERNUM-
jpierre ponce.
LAPIS PORCINUS*
Êardanne.
LAPITHES. KoyqPV-»
RITHOUS^
LAPPAGÔ^ Grateron«
Reble ^ Aparine.
LARGEUR. Les Philo-
sophes donnent à leur ma-»
tiere trois dimenfions , corn'*
me les Géoifiett^es aux corps
ordinaires^ Ce que les pre-«
miers appellent largeur^ eft,
la pcéparation de la matière ^
a^a t A
au âioyeti de laquelle ils en
font h mé<ieéine. La hau-
teur eft , félon eux y c« ati'il
y a de nianîfefté dans îeor
matière, & ta largeur eft le
moyen que Ton prèhd potii!
parvenir à ce que ce itoanî-
fefte tient caché. La hauteur
étoit froide & huttii<ie y &
Sar le changement de diffio*
tiè» la . largeur fuccede ,
<5'eft-à-dî're,lé chaud & le
f«c , parce que le mânifefte
Cache toujours fon contraire.
LARON. Mercure des
Sages.
LARUSUS. «lofetfe*
LASER. Suc ou gomme
de benjoin^
LATERIUM. Léffi^ ou
capicél. PlanifcdtnpL
LATHYRIS. Efulè gran-
de y OU E purge.
LATHYRUS. Efpece de
légut^e appelé Gèrres.
LÀTON ou LAITON,
ou LETON des Phlîofd-
phct. Mercure des 5»s«;^s ,
ou leur matière confîdéréef
péfidaât la *putréfaâion. Ce
terme de laton s'entend plus
géni(ra1ètiient du ^xè diflbus
avec le volatil C'eft pour-
quoi ils difent : ilaàchigf^
k Idtofi y & Mckirti voU H-
yrjts i dt peur qu^ '^os tcturs
M fùieht déchirés ptr Pin^
qtnéaitie^ le rtîercurfe , qui
eft le vrthrti $c teiir azcsth, é(>
C€ qui bUrtchît le latvn. Lorf*
LA
qull eft devenu blanc, oti
eft affuré dé réuflîr. Il prend
alors les noms de làton blanc ,
or hlûnày terre feuillée , dans
laquelle il faut femer l'or ,
c'eft-â-dire , la couleur rou-
ge. Quand il a acquis cette
couleur rouge, c'eft leur /j-
Cott rouge » leur foufre aurifi-
due , leur SalaUiandre , leur
Apollon.
LATON IMMONDE.
Ceft la matière en diffolu-
tlon & en putréfaSion ^à la-
quelle les Adeptes dohnent
âulfi lès noms de terre fe'pul-
crale , corps immonde ,
dragon Babylonien , tête de
corbeau , noir plus noir qu«
le noir même.
LATON NON NET.
^oyq Laton immonde.
LATONE, fîliedeCo^e
lè Titah , de Phc^bé , félon
H^fiode & Ovide, ou de
Saturne , fuivant Homère ,
tenoir un rang diftingué par-
mi les dduzè Dieux hiéro-
glyphiques des Egyptiens.
Elle venoit immédiatement
âpf es y ulcain , & ces peu-
ples lui avoient ëlevé un
Teitiplfe cruvert d'bt & dé-
cote dii même métal , com-
me étant la mère d'Apollon
& de Diane.
La f'able dit que lupîter
en étant devenu amoureux ,
ewt commercé avec elle. Ju-
ti6ti jàioufe envoya le fer-^
i A
f^éhc ? yttioiï contré Lîrtofté,
aquetic pour éviter fi dfeiîc
meurtMcre prit U fuite, 6t
èrrà long-iempà fur la. terré
& fur la mci- ; elle aborda
cnfift à Tifle de Déloà^. qui
n'étoit pas encore fixée. Nep-'
tune J*aiFcrrr.it alors contre
les flots , doné auparavant
elle étoit le jouet , & Latonè
y accoucha prtmieriÉtneht
de pîane , qui letVit de fa»6-
ferôme à fa mère , pour lui
aider à mettre au motide
Apollon i foh' frère jumeau.
Apollon cfe^ehu grand , tua
le (erpent Py thôti à coup de
flèches. Vo^ez eettô fiaîoh
expliquée dàtis le jiv. 3. çfi.
li & 13. des fables Êgypt.
8t Grecque^ dévoilées.
Laïtone. tes A!dfiym1f-
tes difcnt qa'îl faut taver lé
^if^ge dé Ldtone; c'eft-â-
djre , qu*ll faut extraire Teau
de leur térrisi, vierge par la
diffolutioft , & fé férvîr cfe
tette e^d pour blanchir là
terremôme,quî èuleur tâ^
ioffc. Ils nômmetit ceué éaû
le fang de Latorie.
LATR0..3VÎèfcuré cfes
Phîlofophe^. PMlalethc.
LAVAl^hlÊ^il 13ÊS
PHILOSOPHAS. Noiû
que les Clîyttiiftès Metnié-
ttqiiés ont donné à,/upiter,'
îorfquê le tetnps'de fon règne
eft en vigueur [>tfndfant les
opérâapns de la pic; re. C'eft
la eiréiilâtiôh ^ë là. il^àtière
dans lé vafé« Ettè s^éleyè êà
vàpeiir au haiit de t^œuf^- s'y
condénfé , oc fetortifec cû)tti^
fnê une fofée firr la iiiàtiefe
jjûi rette *U fond,çettè.pjuic
la blaiichit i dé noire au eil^
étoit pendant té reghè de l^a^
turhÊie'eft le lavement dés
thïlofôphés, & ce du^ilsa/!|^
f)étté'Qt blanchir le latod oii
eton*
LAiitiAfitJU. Kfoti
tjue Paracfelfé donftcfit à un^
cottipofitiôh d*df,.cîc corail,
de perlés', iç, Cctoît uii
fp^cifeqûé pbùr les ficvrès.
LAUDÎNA. Angéîiqu€L
tAiinuÈ-krirul
4>HlL0SÛPHÈ!f. Vojii
tAVÈR tÉ LAtOJ^.
Voyez BLAl^tûik le La-
Tcm/Lcs Phtiofpphès difenc
qu'il faut lâVér le tetoh f'çpc
fois dans lès eaux du Jour^
dain ; potfV lui ôter fa lèpre ,
çoWmè l*Êcrîture dit que
Ton fit i ïîahaman ; C'ç{t-à-
cîîré, qu'il faut (é faire pajfTei:
par les régnés des fept l*Ia-
nétes , ou par les fc^t diflY-
rëntés opérations ou cerclt^
qdi fe fùccèdc'nt lés uns aux
autres: ^ ^
Laver, torfque lès Phi-
lofophè* Hermétiques fe
fervent <fc ce terme pour
exprimer une opération de
roéuvré,' qifand là matière
Qij
i44 ^A
ëlt dans Tœuf phtlofoDhique;
on ne doit pas entendre qu'il
dut cirer ta matière de fon
vafe , & la laver dans l'eau
ou autre liqueur ; mais qu'il
faut entretenir ou augmenter
le degré du feu , qui purifie
beaucoup mieux les cbofes
qu'aucune liqueur. Aiufî
quand ils difent : Lorfque
TArtiJle verra la noirceur
nager deffus la matière , cette
noirceur eft une terre noire ,
puante , fiilfarée , infeSe ,
torrompante y qu^ilfautfépd-
rer d'avec le pur y en lavant
& reiavant tant dé fois avec
la nouvelle eau , que la ma»
tiere devienne touU blanche,
"Cela fignifie feulement qu'il
faut entretenir le feu dans le
même deeré jufqu'à la.blan-
Cheut de la matière.
Laver au Feu. Les
Fhildfophes donnent le noih
de Feu à leur mercure , qui
Î>ar fa circulation blanchit
eur laton. Ce qui leur a fait
dire, les Chymiftes lavent
& blanchilTent avec Teau^
Sl nous avec le feu.
LAVER ou SION. Be-
cabunga , plante aquatique.
LAUM. Amandes ame*
res.
LAXA CYMOLEA. Sel
qui fe forme fur les pierres.
lAZULE. Voyei LAPIS
DES Philosophes.
LÉARQUE^filsd'Atha-
LÔ
nias & d'Ino , fut tué par foU
père ^ qui le froifTa conué
une pierre, Voye^ Ino.
LEDA , femme de Tyn-
dare « ayant eu commerce
avec Jupiter changé en cy-
gne , accoucha de deux œufs ^
defquels naquirent Caftor &
Pollux, Hélène & Clytera-
neftre. Voyez les Fables
Eeypt. & Grecques dévoie
I6es , liv. 3. ch. 14. $. 4. &
liVé6. ch. a&3.
LEFFAS.. Van-Hcîmont
a adopté ce nom de Para*
celfe y pour exprimer la fève
des plantes* Planifcampi écrit
Loffas ; mais il s'eft trompé ^
ou fon Imprimeur.
•LËMNOS. Iflè de la mer
Egée, autrefois célèbre dans
les Fables , parce qu'on fei-
gnoit que Vulcain y avoir
établi fesfôrges^On lui don**
noit auffi> le nom à'Opkieufa^
d'Ophis , ferpent, à caufe
de la quantité de ferpens
qu'on y trou voit. C'eft dans
cette ifle qu'abordèrent d'a-
bord les Argonautes qui s'y
arrêtèrent deux ans , & Ja«
fon leur Chef y courtifa Hyp-
flphile , dont if eut des en*
fans. Voy. les Fables Egyp*
tiennes & Grecques dévoi*»
lées,liv.l. ch. I.
LEMPNIAS. Orpiment.
LÉPHANTE ou LÉ*
PH ANTES, Premier tartre ,
ou bol tenant le milieu entre
t B
fa pierre & le lut, Planif-
campL
LEPRE ( Gr. Art. ) Par-
ties hétérogènes , impuretés
tcrreftresque les métaux con-
tt^ftent dans la mipe , & que
la feule poudre de projeélion
eft capable de guérir. Geber
& quelques autres Cbymif-»
tes ont décrit fort au long les
vices des métaux imparfaits.
L'argent eft parfait ,l*or t'eft
encore davantage ; ils ont
cependant leurs infirmités &ç
leurs maladies. Il v e|i a de
deux forces dans les métaux :
Ja première, qu'bn appelle
originelle y & qu'on regarde
prefquç comme incurable y
vient du premier mélapge
des éiémens en Targent^vif
ou mercure qui eft leur prin^
cîpe. La féconde fe trouve
dans Tunion du foufre & du
mercure. Plus les éiémens
font donc épurés , plus ils
font proportionnellement
mêlés & homogènes , plus
ils ont de poids , de malléa-
bilité, de fufion , d'exten-
fion , de fuîgidité 4 dMncorf
ruptibllité permanent^.
Cette féconde maladie ,
qui v»ent du foufre plus, ou
moins impur , fait l'imper-
feôion des métaux ; fa voir ,
la iepre de Saturne , la jau-
nijfe de Vénus, Venrhume^
ment bu le cri de Jupiter,
ïhydropijie de Mercure, &
LE a45
la gale de Mars- L'hydro-
pifie du mercure confifte
dans fon trop d'aquofité &
de crudité, qui lui viennent
deja froideur de fa matrices
ce vice eft un péché origi-
nel qu'il communique &
tranfmet à tous les mécauK
qui en font engendrés*
Quoique le Philofoph*
ait npinpié le mercure une
quinteffence faite parla Na-
ture , il eft néanmoins fi
aqueux & fi froid , qu'il ne
S ►eut ^tre guéri quç p?r un
bufre bien puilfapt, (.e fou-
fre interne prédominipt au
mercure , le cuit , le digère »
répaiflit,'&c le fixe en un
corps parfait *} 8ç le foufre
externe, aduftiblç, 8ç fépar
rable de la vraie fubftance
des métaux fuffoque l'inter-
ne , lui 6te foh aâivité , &
mêle fes impuretés avec cel-
les du mercure ; ce qui pro-
duit les métaux imparfaits^
La maladie des métaux n'é^ ^
tant qu'accidentelle » elle*
peut donc être guérie-, c'eft
pourquoi nous voyons que
U Nature commence tou-
jqurs par l'imparfait pour ten-
dre à la perfeâiobt
Les caufçs de ces mala-
dies fotit h terreftréité , l'a^
quofité , la çombuftibilité y
l'aéréité dçs éiémens en leur
mélange^ La première em-
pêche l'union des fubftances;
Qiij
la féconde les rend crnei ;
Jà troiOetne inflammabfes ^
éç U quatrième vojatilçs. L4
première empêche la péné-
tration & rîngr^ 5 la (ccon?
cfe efl: un obfladè à la di-
geftion y & la fnblimacion je
la matière-, la troifième em-
pêche fon incorruptibilité,
iç la quâtfjenjeçVppQfe 4 fà
fixation»
t'impureté de la terre doit
èth lavée par Teau , la froi-
deur'de Peau efl coréigée p^r
fair^ia vola[nHté de Pair eift
fixée par le fei^. L'art doit
imiter la Naiiirej laver la
terre m^ralIJQne par ù pror
pre eau*; chauffer & dicérçr .
'lVq»iolJté.de l'S^au p'nf Pair,
& congé le| Phumidité yp-
jatiîe de !>fr par lè.'féqj. *
La chaleur &c la féçhercffe
préVioniin";)nte«; ^u fer , Iç
rendant chjuH & colérique.
ta froideur & la féchcreffe
font l^piomb pefant & mé-
lancolique, fa" chdeur'*&
rRumidité font Pétâin jovial
Se ^an^uin. L'humidité & la
froideur font Pargent fleg-
piarique.
L'hiimîdiicé & U chnîeur
menées imparf 'iti?m'enr , font
le cijivre plein d*une tèinrute
icfinarfaite, Se les qualités
dépiihc & de Paurre mêlées
proportionnellement , font
le tempérament de Por &
fa perfeâion. La terre Se
• ILE
Tçaiî ç-cndçnic Jp plotn^.ppf
fanr , moA , noir Çc ïnipiirt
L'air Se Peau font Pétairt
blanc , mou , aigre , léger 8f
fufîbie. J-e 'feu' & la terre
font le fer rouge, pcfaori
dur, impur & de dif&cile fui
fi:)n«L'eàii Se Pairàiiêlésd'iin
peu'de terre j» fotit le mercure
froid, fluide, aqueux, pe-
Tant & vaporeux. Lé feu 8ç
Pair rendent le cuivre jaune
Sç rouge, cqmbuttible , yo-
iatii Se impur. La terre, Teaù
& Pair mêlé? proportionnel-
lement t font la perfeéUan
de l'argent, de même qiie îô
n?élangç proportionné de la
terre , de Peau , de Tair Se
du feu fa jt celle de l'or.
La chaleur <k la féçbereflè
du fer doiverit.être letnjé^
rées par Phumiaité de l 'ar-
gent-vif. La froideur de S?-
ti^fnç par la chaleur du cui-
vre. L'humidité Se la chaleur
de Jupiter par \i féçhereQe
Sz la froideur de l'arfènic ;
& Phumidité & la froideur
de Mercure par la chaleur
& la fccbereflè du foufre
propre Se convenable. En
deux motî!, il &ut décaper
Vénus par foo favon , ôter
fe cri à Jupiter par Ton blanc
d'oeuf, leç ailes au vieillard
Saturne par un 6n acier , la-
ver Mars dans le bain où
Vulcain lava le Soleil , don*
ner à boire à Mercure un bon
L E
fôiifre, & retr<?ctr ta Lune
avec un bon fe! ou une bon-
ne terre vierge.
LKRNE ou LERNA.
Marécage dans lequel habi-
toit l'Hydre qu'Hercj^îc tua,
& de laquelle les tçteç re-
naîflbjent à mefure qvi'il les
eoupoit. Ce roaraia a pris Ton
nom de Lernax qui en grec
lignifie un vafi. Ce vafe eft
celui de l'art Hermétique |
dans lequel eft renfermé^ la
matière dé Tœuvre fignifiée
par l'Hydre. Elle s'y pu-
tréfie , & enfin s^y fixe au
moyen du feu philofophi-
que indiqué par le flambeau
du compagnon d*Hercule.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévQÎlces^ liv, 5.
chap* 4.
LESSIVE, hi/^h des
Philofophçs , ainfi nomme
de ce qu'il blanchit le laiton
des S^ges,
LETA
Manget. ,
LETHE. L'un âes fleu-
ves qu'il faut pafler avant
d'arriver à l'empire de P!u-
toTï. En le pair^nit on hiivoic
de Ton eau y & l'on oublioit
ahfoluraent tout ce qu'on
avoir appris, vu & fait dans
le cours de la vie* Voye[
Enfer, Pluton.
LEVAIN. Les Philofo-
phes ont pris ce terme en
deux fens diSérens. Le pre^^
Couleur rouge.
LE 447
mier ^ U itiOins ufité eft
proprement le fens propre
de Uv^in qvii fait fermenter ,
& cela lo^fqu'ils comparent
leur GCQvre 9ux met an x *> par-
ce que de même que le 1^
vain aigrie la pâte & la chan*
ge en fa nature, de même la
poudre de projeâion ^ qui
efl un vrai or , f^ir fermenter
les métau][ ii9p»rfâits & le$
change fp or^
Le fécond fens de ce ter^
me levain y ^fk qu'il fau( l'^i»
tendrf , fuivani Zaçbatre , tfa
vrai corps & de la vraie mar
tiere de l'œuvre, fc Mais faat
» être foignfsu;^ ^ vigilant ^
» ajoute le même Auteur^
»pQur ne pQxnr perdre la
i> propre heure de la oatfi*
» fance de nptre e^ «ner^
» curiell^, afin de lui con-
» joindre fon propre eorps ,
y> que nous avp|)s ci*devanc
» appelé Urain , & maîncitv
» oant PappcIcQe Vie/7/n« 3|
LesPhilofopheç emendefft
ordinairement par Uvmny.Xt
foofre rouge o*» l'or des Sa*
ges , & le foufre blanc «m
leur Lune. Qtian<) il 8*îçit
de la muliiplicfttion en ^vmt
tité pour fa projeâtoa , ils
entendent l'or & Pargent
vulgaires.
LEUCASIE. ChfttMi
vive.
LEUCELECTRUM.
Ambre blanc.
Qir
%4& LE L I
LEUC(»NÛS. Vin
hUnc,
LEUCOIACHANUM.
Valériane fauvage.
LEUCOPHAGUM.
Blanc-manger, remède pour
Ijuérir la phthifie. Il fe fait
avec de la chair de chapon
te de prrdrix broyée dans
un mortier , 8c arrofée avec
du lâic d*amai^de9,
LBUCOSIS. Aftion par
laquelle on blanchit le lai-
ton philQfophique : ce qui
fe fait par ta circulation de
Tazoth dans le vafe des Phi:
lofophes. F". Déalbation.
LEUCOTH^E, Voyez
LEVIGER. Réduire un
corps dur & folide ep pou-
dre impalpable/
LIAB. Vinaigre,
LIBANOTÏS. Romarin.
LIBER. Surnom de Baç-
chua.
LIBYS ou LYByS, frère
d*Alebion » tué par Hercule.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévojlées^ liv. 5,
chap. II.
LIGHAS^ domeftique
d'Hercule , lui porta la robe
teinte du fang du Centaure
NefTus. Hercule étant entré
en fureur après l-avoir prife,
jeta Lichas dans la mer|
Voyei Lychas.
. LïCURGUEj Voyez
L I
LIEN. Onftuofité des
corps qui en lie les parties ,
réunit le volatil avec le fixe ,
empêche Pévaporation des
efprits , & forme le compofé
des êtres fublun aires.
Lien des Teintures*
Mercure des philofophes ^
appelé Mcdiumçonjungendc
Lien de l'Argent vif,
C'eft For pbilofophique , ou
la fixation du mercure : ce
qui arrive lorfque îa ipatierè
de Tœuvre eit parvenue i
la couleur rpiige.
LIER. Réunir, rappror
cher , rendre adhérentes les
parties féparées d'un corps^
Ceft proprement coaguler*
En termes de Philoibphiê
Hermétique , lier fignifie or^
dinairement fixer , commç
délier vei|t dire dijfoudre, von
tatiiifen
LIGATURE. Voyei
Sceau.
LIGNE eft un des nomj
que les Phiiofophes ont don?
né à la matière du grand
œuvre. Voyez ?0ULE.
I, I G N I HERACLÈI,
Bois de noyer; quelques-
uns ont donné ce nom au
bouis. Planifcampi^
LUI. L'Auteur' du Dic-
tionnaire Herinétiquedit que
Lili eft en général toute mar
trere propre à faire quelqtiç .
teinture e:)pceUeiite, antimoi-
Il
ne on autre chofe. Ceft fans
doute de îVqne Paracelfe a
donné à î-extraflion dune
temrure des métaux le nom
j^e Lilium. Maïs qoanc aq
terme LUi , cet fi^bile hom-
me entendoit toute auirp cho»
re^ comme on peut le voi»
dans fon traitjé de fa Tranf^
mutation ^es métaux , &
dans celgî du Fondement de
fy. Sage Je Sf des Sciences.
LILiyM. Tejnture phi-
Fofophique, ou Pélixir par-
fait de l'art Hermétique.
LmUM INTER SPINAS.
Chèvrefeuille.
LIMBE Dp LA IsTA-
TITR?. Cprps réduit en k%
premiers principes élémen-
tés , & non élémentaires. Il
faut obferver que lorfque les
Chymiftcs Hermétiques di-
luent qu'JI fagt réduire le?
corps à leur première ma-
tière , ils ne prétendent pas
I^s réduire à Pétat des élé-
mens du feu, de l'air, de*
Tcau 5c de la terre ; maïs à
la première matière compo-
fée de ces élémens^ A cette
matière qui Confjiriie la b^fe
de tous les corps àes trois
règnes animal, végétal 5f
minéral.
L I M E Rj Diflbudre la
matière de l'œuvre , ce n'eft
autre choJTc que la cuire , Ij|
digérer jufqu'à ce qu'elle fç
féduife en poudre.
' L I Î149
LIMODORUM, Oro-
banche.
LIMPIDE, Morien don-
ïîf ce, nom. à une des chofes^
qui entrent dans la compo-
fuion du magiftere. C'eft le
mercure. F. AlMAGRA.
I4NCTUS. Looch. •
LINÉAIRE- (Voie )
. ( Cr. 4rt. ) Les Philofophes
Hermétiques emploient fou-
vent ce"s termes dans leurs
écrits , pour exprimer la fim-
pljcité des procédés <Ju grnnd
œuvre. Ils difent qu'il faut
fuivrç 1^ voie linéaire de la
Nature ; c'elt-à-dire qu'il ne
faut point s'amufer aux cal-?
çiriationsy fublimations , dif-
tillations & autres opérations
de là Chymie vulgaire; mais
açir tout Amplement comme
la Nature fait, fjgins muîtipli-
cité de fourneaux & dévales.
tlON. Les Philofophes
Chyftîifles emploient fou-
vent ce terme dansleurs ou-»
vrige» , pour fignifier une
des matières qui entrent dans
la çompofition du magiftere.
En général c'eft ce qu'ils ap-
pellent leur Mlle ou leur So-
leil , tant avant qu'après la
confeâîon de leur mercure
anime. Avant la confeâicn^
c'eft la partie fixe , ou ma-
tière capable de réfifter à
Taflion du fea. Après la con-
feâion , c'eft encore la ma-
tière fixe qu'il faut employer.
^50 L I
iiiaiîj pîusparfaiteqa'etle n'^-
toi: a^a'nt. Au commence-,
ment c*écoic le Lion vçn ,
elle devient Lion rou^e par
fa préparation. Ceft avecle
premier qu'on fait le mercu-
re, & avec le fécond qu^on
fait ta pierre ou rélixic.
, Lorfqu on trouve dans les
écrits des Phitofophes le terr
mo de Lion employé fans
addition , il fignifie le foufre
des Sages , foit blanc ,'qu*ils
appellent auffi Or blanc , foit
rouge , qu'ils nomment fim-
plement Or.
Quelcjuefoîs ils donnent
le nom de Lion à la poudre
de projeâion , parce qu'elle
eft or parfait , plus pur que
J'or même des mines, &
qu'elle transforme les mé-
taux imparfaits en fa propre
fubftance , c'eft-à-dire en or ,,
comme le Lion dévore les
autres animaux, & les tournç
en fa fuhftance, pa^çe qu'il,
s'en nourrit.
Lorfq-i'ils fe fefvènt dû
terme de Lion pour fignifier.
leur mercure , ils y ajoutent
répithcte qualificative de
vert , pour le diftinguer du
rhcrcj ire digéré & fait fou-
fre. Ceft dans ce fens qull
fiîut enrèndreces cxpreffions
de Motiei^ : <c Prenez la fu-
>» mce blanche, & le Lion
» vert ^ Se TAImagra rouge ,
» & i'icnmondice. » Le mê^
me Auteur , quelques pages
après , explique c^ qu'il en-
tend par Lion vert.
Lion. C le vîeil ) Partie
fixe de la pierre , appelée
vieille jk parce qu'elle eft le
principe de tout.
Lion Vert. {Se. Htrm. )
Matière que les Philofophes
Chymiqiies emploient poqr
faire le magiftere des Sages;
cette matière eft certaine-
ment minérale, & prife di|
règne minéraf. Elle eft la
bafe de tous les menftrues
dont les Philofophes ont par-
lé. Ceft de cette matière
qu'ils ont conu>ofé leur dif-
folvant univerfel, qu'ils onç
enfuite àcui avec les effen-
ces des végétaux^ polir faîr^
le menftrue végétal; avec les
elTences à^s animaux , pour
le menftrue animal » & avec
les efTcnces dçs minéraux ,
pour le menftnie minéral.
Ils ont donné le nom de
Lion vert à cette matière
pour plufieurs rajfons, ait
Riplée : i". parce que c'éft
par lui que tout reverdit Se,
croît dans la nature. a.°. Par-
ce que c'eft iine matière en-
core acide & non mûre ,
bien éloignée de la perfec-
tion de For vulgaire ; mais
qui , par le fecôurs de Part,
devient infiniment au-deffus
de ce Roi des métaux : c'eft
uh or verd , un or vif, encore
L I
imparfait , 8c qui « par çettf^i
raifon, a la faculté de réduire .
to'.js les méitaux en leur pre*
n^iere rpaiiêre, & de vola-
tiîifer lesplusfixes. j^.P^irçç
que |e mercure qu'op extrait
de cettç matière ^md femr
blable à lui-même t&détrmt
toiis les autres corps , com**
me le Lioq fût des autres
animaux» 4^. Bnfin , parce
qii*il ,d9npe ^nç diijTohitipn
v.erte^
Qp doit 9u(n faire ^tteo-*
rion,4it JçanSegifir Wein-
denfçld ( de Secrstis 44^pt^
Tyim ) ^ qye les PhUofophôs
dtilingi4en( pli^fieiirs furt^S
de tiQTu vert^. Ç^r le pre-
mier ^ ils enteij^Qnr le uA^\V
bu V4ftre qij^ nQuséçlatrf ,
& <Vii ^4< t^'MC yég^^çr dans
ie monde. Par )e fécond , \ff
rriercure, non le vulgaire,
iBais celui qui eft commun
à. tous les individu^ , & par .
cçpféquent pkis commun
qwe Targent-vif pu mercgre
commun j ce qui a f^it dire
SMX Philo(ophes y que leur
mercure fe trouve par- tout
& dans tout. Par le rroificme,
ils entendent la diiTolution
même de lejir matière , qu'ils
appellent auffi Adrap^ par le
quatrième , c'efl cet Adrop
ou vitriol Aa^oquée, appelé
Plomb des Sages, Par le cin-
quième « c'eft leur menilrue
puant y que Riplée , Ray-
H I 251
mond Lulle, Gébcr & t.ir.t
d^aiitres nomment Efprit
puant ^ Spiritus faetens ^ ou
Sauf; du Lion vert. Par le
fixieme, ils entendent le vi-
ttiol ^Qmmun, qu'ils nom-
ment Lion ven des fous y
quelquefois le vert-de*gris. «
La feptieme, eft le ipercure
vulgaire fublime avec le fel
& le vijtriojl , mais qui n'eft
point la vraie matière des
Sages. Riplée appelle queU
quefois ce Lion vert , Sen-
cen. Ofi en tirç deux efprits
vifqiieux; le premier blanc,
oftA(]^e » rçlTenblnAt à du
hit , ce qui lui a fait donner
le tl^rn de Lait de la vierge ,
8ç par Faracelfe « Colle de
, Taigle , Qlut^n aquilœ. Le fe«-
cofid efprit eft de couleur
rouge , très-puant » appelé
cpmmvinément Sang du Lion
vfrfr Ce font ces efprits <jué
les Pbilofophes^àrimitatioQ
à^ RaymoïKl Lulie, ont ap^
pjrfé Vin blanc 8ç Vin rouge ,
c^ %tt'H ne faut point enten-
dra du vin blanc ou vin rouge
communs.
Lion rouge. Les Phi-.
lorpphes Spagyriques appel-
lent atnflia matière terrcdre
& minérale quj demeure au
fond du vafe;ïpjrèsHa fub''-
macion des efprits qui en font
fortis , & qu'ils appellent Ai-
gUs. Ce Lion rouge eft aulîî
ce qu'ils nomment Laton.
a^a L I
LtON VOLANT , trOW
RAVISSANT. V. Mercure
DES Sages. Il eft appelé
volant, parce qu'il eft vola-
til -, & raviffant , parce que
c^eft (e diflolvant univerfe!
de la Nature.
• Lion NéwéEN. Animal
fabuleux defcendu de l'orbe
de la Lune , & envoyé par
Diane pour ravager la forêc
de Némée, Hercule entre-
prit de le prendre, & de le
mener à Euryfthée. Il y
réuflît, comme on le voit
dans le chap. i. du liv. 5. des
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées.
LIQUÉFACTION^ H y
âtt'ots fortes de Itqiiéfaâions
dans les minéraux. Quel-
ques-uns ont des parties ter-
reftres , ce qui les fait diflbu-
dre dans leur continu > les
fait liquéfier & fluer d'un
flux mercurief. Les *orps
qui fluenc aihfi s'appellent
mcrcures , qiioiqu*impropre-
ment ; car lorfque le plomb
flue ainfi^ il faudroit l'appe-
ler plomb-vif y & non argent-
D*autres minéraux ont des
eaux dans leurs pores ; ils fe
di [fol vent au feu : ce font les
eaux minérales*
D'autres enfin contiennent
de Fair & des parties ignées
dans leurs pores , ce qnî ofc-
cafionne leur dilatation^avec
L I .
liîic cfpece de défuntot» de
leurs parties, qui les font li-
quéfier 5î fluer au feu. Be^'
cher.
LIQUEFACTION PHI-
LOSOPHIQUE. Matière de
IVfiuvre en putréfaâion. Elle
eft alors dans une véritable
liquéfaélion 1^ parce c^ue la
putréfaâion eft le pnnciçé
de la diflolutiott. ,
LIQIJEUR VÉGE*
TALE. Mercure des Phîlo-
fophes j ainfi nommé , non
de ce qu'il foit en effet une
eau ou un fuç extrait ées vé-*
foetaux, mais parce au*tl a en
ut un principe végétatif ^ &
qu'ileh prim^rdialement le
principe de la végétation.
/ Liqueur vegMtabm
CRUE. Ceft le mercure des
Sages avant fa préparation.
Liqueur véqétable
Saturnienne. Matière fa-
line qui entre dans la com-
pofltion du mercure àes Sa-
ges. Elle fe tire de la plante
que les Philofophes appel-
lent aa(îf Saturnienne ; non
que ce foit proprement une
plante , mais ils en parlent
par fimilitude & par allégo-
rie. «'On trouye dans les
» lieux Saturniens, dit Phi-
>i lalethe,une certaine herbe
» appelée Saturnienne, dont
yy les branches paroiffent fe-
7> cbes ^ mais fa raciiie eft
ïi pleine de £uc. Recoeillez
L I
» cette herbe avec fa racine i»
» & porceZ'la jufqu*au pied
» de la montagne de Vénus ,
» où ayant creufé par Taide
» de Vulcain > vous y enter-
» ferez votre herbe , dont
M la vapeur ouvrira & péné-
» trera les pores de la terre. »
Quelques Chymiftes ont
appelé le vin Liqueur végé-
table ; mais les PhilofopbQi
Hermétiques ne Tentendent
pas ainfi.
Liqueur db Mumib.
Paracelfe a donné ce nom â
lagraifle humaine» «
LIQUIDITÉ. Etat à\m
corps dont les parties qui le
confiituent ne font pas ad-
hérentes. Il y a deux fortes
de Iiquidité,rune qui mouille
l^s mains ^ comme celle de
Teau^dc l^autre qui ne mouil-
le pas les corps fur lefquels
cft le fluide ; telle eft celle
dH mercure commun & de
celui des métaux. Cette der^
niere fluidité a fa caufe dans
les parties terreftres qui fe
font infinuées dans les pores
des métaux en plus grande
quantité qu'elle n'étoit re-
quife. Beechen
LIQUIDUM DE RE-
SOLUTO. Tout ce qui eft
liquide de fa nature , Comme
l'eau , le mercure.
LIQUOR MERCURII.
Baume prefqu^un i ver fel pour
la guérjfon dei maladies. Le
L I I O 153
mercure dont il s'agit nVit
pas le mercure vulgaire; c'eft
celui, dit Planifcampi , qui fe
trouve en quantité dans le
Téréniabin (k le Noftoch.
LiQUOR ESSEM ÏI AUS.
Subftance nutritive des ali-
mens. Planifcampi,
LiQUOR MUMIA DE
GuMMi* Huile des gom-
mes. Planifcampi.
LiQUOR AQUILEGIUS.
Ean-de-vie«
LiQUOR MlCROCOSMI.
Mumie , ou extrait de Mu-
mie* Quelques-uns donnenc
ce nom au fang humain & à
•fon eifence.
LiQUOR Salis. Efprit
de fel préparé pbilofophi-
quçment , appelé par Para-
celfe Baume de nature*
LIRION. La plante ap-
pelée Lys.
LITHARGE D'AR-
GENT. Matière de Tceu-
vre parvenue à la blancheur
par la cui(ron des .Sages.
LiTHARGE p'Or* Pierre
au rouge » ou foufre des Fhi-
lofophcs.
LIXANDRAM. Sel ar-
moniac.
LOBUS. Fiante appelée
PhaféoU.
LOF FA S. Voyei Lef^
f AS*
LOMENXUM. Fariae de
fcves.
tor. Urine*
a54 L O
l OTON. y^pyei Latou
& LETON D£S i'HILOSO-
PHES.
LOTONÉ. Poids d'une
once.
LOTIOV. Circulation
de la nutiere dans le vafe
des Phiiofopbes; elîé monte
en vapeurs , & retombé en
pîtfie'riir le terreftre ^iii de-
meure àii fond , le blanchit
& le pùfifie;comrtie là rofée
fiif les toiles neuves dai.^s fes
BlanchifTeries.
La iotion des Philofophes
n'eft qu'un terme appliqué
nar fimilitude. Ils lavent 4ivec
Je feu , çortime ils brûlent
avec Peai». Leur lùèion n*eft
gu*une purification de leur
ihatiere faite par le feu phi-
lofophique. Qu'on ne fe laif-
fe donc point tromper par
l'Auteur qui dit ; ^/;>{ voir
les finîmes qui font la leJfivCy
& qui blanchiment le linge ,
voyei comtnent elles fonti &
faites comme elles. Il veut
dire fithplemcnt, ôtez à la
htaticre fes impuretés , &
cela par le feu phrlofophi-
qne ott le teu même de la
matière ; car un autre Auteur
nous affure qu'elle fe dilTour,
fc purifie , fe congelé , fe
Bdîrcir,fe blanchit ocfe ru-
béfie d'elle- nîême; qu'on
n'en ôte rien , & qu'on y
ajoute fimplement dans un
certain temps ce qui lui man-
t O
<jôe pour la perféôiôri de
l'œuvre.
tOlIUM. Urine d'cn^
faht.
LOtUS. Arbre coofa-
cré à Apo|fon-& à Véftiis.
Les Egyptiens faifoient en-
trer dans leurs hiéroglyphes
U plante sippelée Lotus ^ Se
r préféntoient „Horàs ^ èfe
•rofiris & d'Ifis , aOîs fiir
cet.te plànife^ ils la mettôient
au/fi quelquefois à la main
dlfis. Elle étoit confatrdc; à
Horils i parce qife ce Dieu
ne différoii pas de l'Apollon
Êg]^ptieh ou Heràiétique.
Voyez lèà rôlfons dé tckît
cela dans le [>remler livre des
Fabieç Egypte & G^etîques
dévoilées.
LOUP. Cet animal étoitr
confacré â Apollon ^ & étoic
en grande ^éhératioo chez
lés Égypiietii'. Voyez pour-
quoi, d^^n^ le llv. I. çh. 8.
des Fables Fgypc. & Grec-
ques dévoilées.
Loti P. Quelques Chy-
miftes ont donfté ce nom à
Tantimoine; mais il doit s'en-
tendre du, mercure dcs..Saf-
s. Prends ui) Loup affamé
i ravilTant , fujet , à caufe
de rétymôlogie de fon nom,
au guerrier Mars; mais de
race tenîfnt de Saturne ,
comme étant fon fils. Bjjfl
Valent. Le mercure eft dit
petit-fils de Saturne.
L O LU
Loup Cris. Anti-
moine.
LUBEN. Encens.
L U B R I C U Mi Ma-
tierede Tceiivre parvenue au
blanci
LUCIFER. Magifterè
lorfqiril fort de la putréfac-
tion. Il eft ainfi nommé de
ïe que les Philofophes ap-
pellent lumière la ihatiere
parvenue au blanc , & que
cette blancheur eft annon-
cée par un petit cercle blanc
qui fe forme fur le noir au-
tour de la matière.
LU DUS. Parâcelfe &
CrolHus ont employé ce ter-
me potir fîgnifier le fédia.ent
qui s'attache au fond des
pots de chambre.
LUDUS PUEROaÙM.
Ouvrage de la pierre après
fa première préparation.
LULFAR ou ALIOFAR-
Perles.
LUMIERE. Les Chy-
iniflcs Hermétiques donnent
ce nom au mercure quand il
blanchit après la puiréfac--
tion i & c*eft niors que fe fait
h féparation des ténèbres 3c
de là lumière. Ils nomment
aufli Lumière la poudre de
projedion , parce qu'elle
lemble éclairer les métau)t
imparfaits , quand elle les
tranfmue en or otr argent.
Les Philofophes ont quel-
quefois dpnnif le nom dfi Lu-
LU iîs
miere â leur foufre rouge 5
parce qu'ils l'appellent auffi
Soleil y & que le foleil nous
iranfmet la lumière.
LUMINAIRE. Les deux
grands luminaires des Sièges
font Tor & l'argent des Phi-
lofophes 5 c*eft-a-dire la ma-
tière de l'œuvre parvenue à
la couleur blanche qu'ils ap-
pellent Xz/nr ,& le ifjagiftere
au rouge qu'ils nomment tS*o-
lezi.
LUNAIRE. ( Cr. Art. )
Les Philofjphes ont donné
le nom de Suc de Lunaire à
leur mercure qu'ils ont aulll
appelé Crachat de la Lune ,
Fils du Soleil 6f de la Lune ;
non que ce mercure foi t en
effet le fuc d'une plante ap-
pelée Lunaire^ doi;t les P>o-
tanidcs reçbnnoifTcnt deux
efpecesjla grande & la pe-
tites mais parce qu'ils nom-
ment Ziine leur mercure-, que
Mûrie , fceur de MoiTe , dit
être deux plantes blanches
que l'on cueille fur les petites
mont.ignes , & que Philale-
the appelle Herbe Satur^
nienne.
Lunaire Luxurieuse,
C'eft le même mercure ap-
pelé femelle^ que les Phi-
lofophes difent être fi luxn-
rieufe, qu'elle agace le mâle
& ne^le quitte point qu'elle
ne foit devenue grofle. Voy.
d^Efpa^nc:^ Can, aa.
ii6 t Û
Lunaire oîî Lunaria.
Soufre de narure.
LUNE ( la ) étoit une des
grande? Divinités dés Egyp-
tiens , connue fous le noîti
dlfis. Maçrobe & Voffius
réduifent à la Lune prcfquè
toutes les Divinités du fexe
fertiinin révérées dans lesf
tecnpi de l'idoiatrieé Cérès ^
Diane i Lucine , Vénus ,
Uranie , la Déeffe de Syrie ^
Cybele , Ifis, Vefta , Aftar-
té , Junon , Minerve , Libi-
tine ^Proferpine , Hécate &
phifieurs autres qui n'étoient
foirmées que d'après Tlfis des
Egyptiens^ ne font que des
noms différens donnés à la
Lune^ Ces deux Auteurs ont
raifon , & ils ont entrevu la
vérité fans la connoître , ou
du moins fans pénétrer l'in-
tention de cetix qui ne con-
noiffoient qu'une même cho^
fe fons ces différens nom&.
Comme ces Divinités pré-
tendues n^voient d'autre
origine que Tlfis-des Egyp^
tiens , il auroit falfu les ex-
pliquer def la ffiême manière
& dans le fens dès Prêtres
d'Egypte , qui étoit celui
d'Hermès , leur premier inf-
rîtuteur.
La Lune Hefmétiquô éft
de deux fortes. La première
eft leur eau mercurielle ap-
pelée Ifis , la mère & îe
principe des chofcs î c'eft
LO
pourquoi Apulée l'a appe-
lée la Nature, & luiîâit dire
qu'elle eft unej|& toutes cho-
fes. C'eft de ç^pt Lune que
fe forme l'autre , ou l'ifis ^
foèur & femme d'Ofiris j
c'eft-à-dire cette même eait
rtercufiellc volatile^ réunie
avec fon foufrçj & parve- !
ilue à la couleur blafnche^
après avoir pafTé parla cou-
leur noire ou la putréfaâîonv
Confidérée danï c^s deuic
états , elle prefid tous les
noms que nous avons rap-
portés ci-deVant. Les Philo-
fophes Chymiques ne luf
donnent confmunéitiem que
ceux de Lune , Diane , Diane
nue , & quelquefois Vénus. 1
Lu NK; Ce terme fe prend
en ptufieurs fens; tantôt les
Philofophes entendent leur
mercure fimple, tantôt leur
matière au blanc ^ & tantôt
l'argent vulgaire. Lorfqu'iU
difentque leurpierre eft faite
avec lé Soleil « U tunè , on
doit l'entendre dé la matière
volatile pour la Lune, & dé
la fixe pour le Soleil. Ils ap-&
pellent aufli Lune leur fou-
fre blanc , ou or blanc. Lé
règne de la Lune arrive danâ
les opérations , lorfque là j
tnitiere après la puéréfaâion
Change fa couleur grife en
blanche.
Quand les Sages parlent
de leur Lune dans cet état ,
ils
Cent qu'heuflix eu l'homme
qui a pu ^b Diane toute
nue ^ c'efl^B^e la matière
au blanc pamnr« Il eft heu«
reux en effet , parce que la
perfeâion du foufre rouge ,
ou or phiiofophique^ne dé-
pend plus que de la conti*
nuation du feu.
L'éclipfe du Soleil & de
la Lune eft le temps de la pu-
ttéùt&\on de la matière, ou
la couleur noire. Diane , fé-
lon la Fable, eft foeur d'A-
pollon , elle eft Tainée ^ & a
iîervi dé fage- femme à fa
mère , pour mettre fon frère
au monde. C'eft que la cou*
leur rouge, prife pour le So-.
leil y ne parolt qu'après la
blanche > que Ton nomme
Lune des Philoso-
phes. ( Se. Wtrm, ) Matière
des Phibfophes , . non uni-
que j mais taifanc partie du
compofé. Ce n*eft pas Tar-
genc vulgaire, ni le mercure
extrait de l'argent : c'eft la
Sacurnie végétable , la fiU^
de Saturne , appelée par
3uelques-uns Venus , par
'autres Diane, parce qu'elle
% une forêt qui lui eft con**
fâcrée. L'argent vulgaire fai^
l'office de mâle dans les opé*
rations de rouvre ,. & la
I«une des Fhilofophes fait
roffice de femelle. lU lui
LU aj7
ont donné une infinité d^
nomi , dont quelques-tmt
femblent fe contredire ; mais
il faut faire attention que cet
noms font relatifs fou aux
opérations, (bit a,ux couleur»
de Tceuvre, ft>)t ^ux qualités
de cette matière. Ils Pont ap^
pelée tantôt eau , & tamôc
terre. Refpeâivement «€(
corps parfait , elle eft un ef*
prit pur > & relativement \
Teau minérale ellç eft corps ^
mais un corps hermaphro*
dite. Refp^ôiyement à l'or
iL à Pargpnt , c'eft un roer^r
cure vif, unceau fugitive* Si
on la compare au mercure i
elle parojc upe terre ^ mair
une terre adâmiqMC,iî|i chaos}<
elle eft un vrai Prothée, i . :
Lune Feuiuu. Pierrr
au blanc,. j
Lune Coen^e. Lot^
Chymiftes donnent ce noin
à la chaux d'argent faite pac
l'eau-forre de Ta ffiçon fui-
vante. Faites ^j/foudre dao#-
deux onces d-eau-forte une
once d'argent ^a> lorfque la
diflplution ift achevée ,; je-r
tez-y de Vefprit de fel çonif
mun , qui fera précipiter l'ai^
gent difibus. Vous édulco-^
rerez enfuite cette chaux , 6ç
vous aurez la h^sùe cornée*
Lune R£ssEibiLE>. Ar-*
gent de coupelle. Quand lea
Chymiftes lui donnent le
Doin de iMiy^. compàSa y iU
R
15» I^ y
entendent ^larle* àe là Lune
philoTophique , eu matière
île rouvre ptfrvetiofe à fa
blancheur « & alors ils l'ap-
p^Wef^ auifi Or blabc y &
Meréde la pierre*
* LtrNï:, chez les Chyniîfles
Ttt^galres, fignifie propre*-
ftieàt l'argem dont on fait U
iftûnàoie & les meubles.
LUPmiîS. Poids d'une
lemi-dràgmt% Fernel le
prend pour fix grains , &
Agrkola po^iir hliie.
• LUPULUS^ Plante côn-
sue fous ïé nom 'd*Hôubk>n«
^ LUPUS RfiCEPTï-
TÏUS , LUPUS SALlC-
tAmUSiV(^ei LtTFULUS.
, XUT. Foyrf SCEAU
d'He&m'ês. Daws " tes oprf-
fË^nsles^iiiifeanx doivent
être tellement liités^ qu^il m
•"y^reéteonti^ ^u^une oovfer-
rure par dôi les 'efprits pui{^
fent s'^Updrcr. S'il s'y èil
trouvoit, l^uvre p^riroit, ou
te vafe fe briferoit.
V Le toeft proprement une
êfpeCe de: mortier tompoK
de différentes matières, doiït
les Artiftes fè fervent pouf
cfidijire bu énfcrôttter tes vaif-
featiic de verre yàûrt qu'ils ré-
^Retït rmêlMC à' Paâiott du
feu.Le/«f1ertiiiffi à join^
dire \ët oiivertures de deux
iiiaîfieaujc'j m te«rs beôs de
coiftmurtidatidri , ^6ur efti-
pécfawr que lee «fprks qi$
t Y
doivent pafîlr de l'un dans
l'autre, ou y circuler, ne fe
drÏÏîpent & ne s'^vaporent-
LYCHAS. Domeftique
d*Hercu1e. Voy^i Lichas.
LYCIUS. Surnom d'A-
ptfW^n,
LYCOCTONUM.
Aconit.
LYCOMEDE , Roi do
Scyros , nourrit & éleva dans
fi Cour , AcbiHe , fils de Thé*
tis. Il s'y cacha fous rhabit
de fémtne cour ne_ pas fe
trouver au lîege de Tj-oye.
UlyiTe l'y découvrit , & le
mena à ce fiege^, parce que
tette ville ne pou voit être
pt^ife fan^ la pr^fencé d'A-
chille. Voyez les Fables
Ègypf . & Grecq. dévoilées ,
Bv. 6. Faral. 1.
LYCURGUE , père
d*Archéniôre , cinfî^T^iu-
csftiôn âe.cet enfant a Hyp-
fiphile, fille de Thoas qui
regnoîr à Lemnès. Pfea-
dànt qulîypfiphile étoit aîlé
ÂKjintrer à des Prii^ces Grecs
une fontaine |>our Vès défti-
ÉeiiN:,no ferpent mordît &
fit péHr de fti «iorfuTè fe pe-
t*t Archémote. Les Kireca ,
par reednnôliftrnce , hiffitoe-
rertt des jeux en rhonneut
d'At^cliéttiofe , & leur dôtt-
n^i^nt le nom de ^k» Né-
ftiéem.'Voy. ^l^iPWit^.
LYGtlS,Roidêthëbes^
feyant voâtu fàiée yhlfthce^ \
t Y
Mégârè, Hercule vînt an fe-
cours de cëflle-cl 8t tua £y-
cus. C'eft le précis de la
fable, que les Alchymiftèà
expliquent ainfi. Lycus veut
dire eg grec la même chofe
que Loup en François* Toul
les Phîlofophes Spagjriqiies
k particulieremefit Bafile
Vaîehtin ^ Religieux Béné-
diâin en Allemagne i entert-
dent i^ar ]t Loup refpric ttiê*
taltiqtie.'ToUte nMtidrè m^«
tàlUqfue ôft compofée d'un
corps, d'une ame & d'ua
efprit. Mëfrare eft l'ime , &
Mercùlé èfk «é corp*. Vef^iî
comme le plus vif, eft fénoce.
& vorace, & pendant fa pu^
tréfaâîon îl veut attenter fur
I*ame & k cori-^mpréj'^mais
comme elle ëfl hors de fes
atteintes à càiffe de fa fé-<
tnence îgn€ë 8t dé fon abôn-^
dance d'ëthér , le combat qui
fe fait entr'eux éft très-vif St
très-long } le corps ak)r« fêf
faiTit de l'èfpcit , le cdagulfe *
k lîx?e , &4e tUe , ptfur ainfi
dkr.
LYNCÉB , iîfs ^Egypf-
tuSj ayant ëpôufé H^p^rirt-
è€iftf<ï, fille de Danaiis.celui-
ci ordonna à toiltes fe filfes ,
âtt nombre dé cfnqusntb, de
tii<er leurs époux la premiete
fiait de leurs noces. Toiites
obéirent, excepta là féulè
Hypermnêftré. Lyncéé, fdft
L Y ' M A tJ9
dans la fuite la mort de feu
frères par celle de Danaiis*
Foyq HYPEftMNESTRÊ.
LYSIDICEs fille dç
Pélops & d*H}ppodamie-,
époufa Eleôrion ^felon quefe
queS'uns, &en çut Alcmene^^
mère d'Hercule, D'autres di^
fent qu'Aicmene fat filW
d'iWarîoti&d'Àflaxo, Voy^
AlCHENE , HàUCULfi.
M '
MACEliO, Dieu deif
Egyptiens , que çc«
pbuples -te^ëfentbient fouii
la figura d'un loup , commof
Anubis (bu^ celle d'un chien;
Quelquès ; Auteurs difenc
qu'ils accon^pagnercnt Vui^
& l'autre OGih «dans Céi
Voyages* ^'"oyez ' comment
ôb cfbit iritdrprétter chymi*
quèment tette fable, dans \t
livre ïi-deîs Fables Ègy t>t,
& Grecq. 'dévoilées; ch; 8.
MACERAITION.- Atté^
huatioh d'iittiuTxée Yaîte pai*
fa pfojjriô hutnWité.mi ldain$
cfuèlqub YrtêhfVfae étraiigtr,
La macérât ioh précède la
putréfaâiont& y diTj^feiv
ûiitte. ' •
MACHA. Vfer volant,
Rulîàndus.
MACrtAI-. Tooft«r ^a*»
ûét^^e\V.iiUàttdûs.
•NÎACH'AON, Ste d»5P.
* drféj^^df'ëpî^né', ftttonvft
Rij
2fo MA
fvec Podaîyre fon frère I h
guerre de Troye » & y fut
bleflï d'une flèche. Voyez
les Fables ^Egypt. & Grecq.
dévoilées /iiv. 3. chap. 12,
5. !• & liv.*^.
MACHINAR. Matière
4onc on vernie les pots de
terre. Joknjbn»
; MÀCRA. De la terre
rouge. Johnfun.
MADIC. Petit lait for-
tant du beurre*
MAGALE. Terme latin
Qui (ignrfie une hutâ , une ca^
hane en François j mais Pa-^
racelfe par ce terme enteii-
doit touces.fortes de parfums
faits avec des minéraux.
MAGÇS, Philofophes ,
f rètres 8c Sacrificateurs de
la Perfe , c|ui fe j.endirent
autrefois , céiebrqs par leur
fcience & leur fagefle. Leur
doârine étoit la même qqe
celle des Prêtres d*Egypte ,
fuccelTeurs, d*Hçrmès, la mt*
Qie gxie* celle jdes Bfacbma
nés chez. Içs Indiens , de\
Druides che;E lesi Gaulois «
^es Chafdée/is che? les Ba-
byloniens j des Philofophes
chez !,ef, Grec;^, .§cc. Philon
nous afiprend^dans fon livre
des |L^ix particulières , que
feue fcience avoit pour objet
la connoilTance ^e la Nature
& de fpa Auteur ;. & que
cette cçnnoi^nce leur étoit
fi familière^ qu'ils ifaifoienc
M A
des chofes furprenantes &
admirables. Ils favoient faire
jouer tous les refTorts de la
)>Iature , & de leur aâion
i^utuelle il en réfultoic des
prodiges que Ton prenoit
pour des miracles.
«Les Mages croyoient la
réfurredion des corps^ &
rimmortalité de l'ame. Ils
faifoient profbffion de la Ma*
g'e, mais de cette Magie
iblime , & pour ainfî dire
célefie, exercée par les pins
grands hommes de TAnti»
quité^ à laquelle on a donné
dans la fuite le nom de Thiur*
gie , pour la diftinguer de la
Magie fuperftitieufe & con-
damnable qui s'exerce par
l'abus des chofes naturelles
Se des chofes faintes , avec
1 invocation ^des- efprits ina-
lins ; at^ lieu que la Théurgie
çonfide dans la connoilTance
& la pratique des fecrers les
plus curieux & les moins
connus de la Nature.
lir-MAGISTERE. C'eft
l'opération du grand œuvre «
la féparatioti du ptur d'avec
IHmpur , la volatilifation di\
6xe f & la fixation dp volatil
l'un par l'autre « parce qu'on
n'en viendroit jamais à bout
en les travaillant féparément.
Les Philofophes difent que
leur magiftere a pour prin*
çipç un , quatre, trois , deux
^ un. Le prçmiçr pn^efi 'la,
M A
première matière dont toot
^ été fait : quatre font les
quatre élémens formés de
cette première matière : trois
font le foufre , le fel & le
mercure, qui font les trais
principes des Philofophes :
deux c'eft le Rebis, ou le
volatil & le fixe; & un eft
la pierre ou le réfultat des
opérations, & le fruit de'
tous les travaux Herméti-
ques. Quelquefois les Phi-
lofophes appellent Magiften
chaque opération , qui fpnt
la préparation du mercure ,
la fabrication du foufre , la
compofition de Télixir.
En fait de Chymie vul-
gaire il y a trois fortes de ma^
gifteres , qui prennent leurs
dénominations des niotifs
qui les font entreprendre.
Les uns regardent la qualité
des mixtes, les autres leur
fubftanc^ , leurs couleurs ^
odeurs , &c. On dit :
Magistère d'Odeur ,
lorfque par le fecoursde Part
on 6te d'une confeâion , d'un
remède^ &c. une odeur dé-
fagréable '& dégoûtante , en
leur confervant leurs pro-
priétés , comme lorfque Ton
mêle autant pefant de feuil-
les de grande-fcrophulaire
que de féné dans une mé-
decine » pour ôter au féné
fon odeur défagréable & fon
goût dégoûtant s quand par
MA ^6t
diftîllations réitérées on fait
perdre la mauyaffe odeur
aux huiles des animaux ou
des végétaux.
Magistère des Fixes,
lorfque deâ corps volatils &
fpirirueux on enfait des corps
fixes par la circulation , oi^
3ue l'ondtu-cit les corps mous
eleur nature.
Magistère' de Con*
SISTANCE, quand on coa-
gule ou qu'on épaiflît une
chofe liquide, foît pour la
conferver fans altération, foit
pour lui donner plus de pro-
£riétés. Tels font les extraits,
?$ cryftallifatiops des fels,
&c.
Magcster^de Cou-
tEtJR , lorfqu'on ajoute une
couleur étrangère à un corps,
ou que Ton manifefte une
couleur intrinfeque. Tel eft
le fel de tartre qui eft blanc
extérieurement, & rouge en
pniffance, de même que le
nitre. On fait paroître la cou-
letir rouge du premier en y
mêlant de Tefprir de vin. Ce
terme fe dit auflî des- cou-
leurs que l'on donne aux mé-
taux.
Magistère de Poids/
quaçd on augmente le poids
naturel des corps fans en aug-
menter le volume.
Magistère des Pou-
dres , lorfqu'on réduit un
corps en poudre impalpable^
R iii
i6i MA
foie par U tritu ration, fok par
1^ calcination ^ foit par la pu-
tréfaâion ^ foie çtmn par la
JifToIution. '
Mag^istbre des Prin-
cipes , lorfqu'on dicotnpofe
1^ corps, & qu^on les ré*
^uir à heurs principes. Les
Çhyiniftes vulgaires préten-
denc faire cette opâ-ation par
la force du feu ^Uaientaire ,
aj} moyen des diftillations ,
fubliraatioos , &c. Ils tirent
du phlegme, de refprit, de
rjiuile , du fel , & le caput
fV^rtuuvi on tête morte; mais
ilsfe trompçQt , puifque leurs
prétendus principes peuven^
encore fe réduire en d'autres
q^ie le feu élémentaire ne
fauroit fépârer, ou qu'il dé-
truit. Pour réduire les corps
a leurs premiers principes ,
on ne peut le faire que par
un agent naturel tiré de ces
mêmes principes. Si le corps
eft très-fulfureiix , il faut
undifTolvant meccuriel, qui
prenne le deÛus fur le fouu-e.
Bfchen
Magistère de Qua-
lité , lorfqu'on ôte à un
mixre une maovaife qualité,
comme iorCq-v^e d'un poifoii
on en fait un baume.
MAGISTERE DE Ça-
VEUR , lorfqu'on dorme une
faveur agréable à ce qui en
avoit.une(jégQÛtante , ou qui
n'en avoit pas i ou quand on
M A
corngÇjfzr exempje»- iitie
acrimonie. Tout l'art dea
CqiGniers confifte f^^ns ces
opérations.
Magistère du Son ,
quand on donne 2\i% corps
une iiaifbn de partie qui les
rend,plus fonores qu'ils ne
le foat naturellement; tel eft
le cnéta! des cloches : le cui*
vre & l'étain pris féparément
& en même mafle» ne don-
neroient pas le même fon
qu'ils font quand ils font réu-
nis. La différente cuifTon de
la brique» des métaux^ leur
donne un fon plus parfait, &
on juge fou vent de k per-
feâion ou de la bonté des
métaux & de certains corps
par îeiu- fon.
Magistère du Vola-
til, lorfque d'un corps fixe
on le rend volatiK Les Phs-
lofopbes Hermétiques difent
vous ne réuflirez point , fi
vous ne fpiritualifez les corps
& ne corporifiez les efprits
c'eft*à-dire , fi vous ne ren-
dez volatil le fixç ^ & fixe le
volatil.
MAGMA. Marc, ce qui
reûe au fond d'une cucurbite
après la diftHlation. On l'ap-
pelle plus proprement Tête
morte» Le terme Mxjgma fe
dît auffi plus parriçulicre-
meçt de ce qui refte après
l'exprefTion d'un fuc.i d'une
liqueur*
M A
MAGNES. Le Cofmo^
police s'eft fervi de ce terme
pour (IgaiAer la matière du
mercure philofophique. Il
dit qu'elle a uoe vertu airoa.o*
tive qui attiré des rayons di^
Solei! & de la Lupe le mcr-sr
cure des Sages. K Aiwant;
Magnes Arse^jcai. ,,
eft une poudre faite avec d^
J'arfenic cryflalKn ,du foufrQ
vif & du foufre cru , parties
égales ; elle eft admirable ,
dit Planifcampi, pour Tat-
traâion du venin peftifere,
appliqué fur la tumeur.
MAGKis VlTRARII. Sel
allcali
MAGNÉSIE. Matière
doà les Philolophes ex-
trayent leur mercure. Sou-
vent ils donnent ce nom de
Magnifie à leur plomb, ou
la matière rai ftoir pendant
la putréfaftion, quelquefois
à leur mercure préparé.
Magnésie Blanche ,
c'eft le foufre ou or blanc ,
la matière dans Iq vafe pen-
dant le règne de la Lune.
' Magnjésiç Rouge,
c'efl: le foufre rouge des Phi-
lofophes, leur or, leur So-
kil.
Raymond Luîle ( Tkeor.
cap, 30. ) donne le notn fim-
ple de Magnéfie à la terre
feuillée des Philufophes Au
leur matière parvenue fia
blancheur. Cette terf e eft ,
MA -165
dir*-|I , notre magnéfie dan»
laquelle con£ûe (out notre
fecret ; &'iiotre fecret finaï
eft \^ congélation d« ootr^
argent -vif dans tiotrq m^
gnéfit au tnoyefl d'un cer-
tain régime. '
AU&Nl^^fE P?S PHItO-
SOJHES eft le nom que PI^^
iiiicampi donne à un amalr
game fluide d'argent je dff
merciu'O.
M AONiÉSIE LUNAIR B eft
(e régule d'ançimoioe » an
même que la ,
Magjsîèsie Satur-
nienne, qui eft auffi ap.t
pelée Plamb ctes "philpfo-
phes & U preoïier Être de^
métaux.
MAGNESIS MA-
GNENSIUS eft le fang
bumain réduit en poudre
p:^r une opération philofo-
phique.
MAGNETICUS TAR-
TAREUS. Pierres qui fe-
forment dans le corps Ipiit-
main.
MAGOREUM. M^t-,
Cament qui agit fans qu'on
puifle en découvrir la càufe
Shyilque; telle eft la pou*.
re de fympathie ^ Yungu^n^
tum arm^rium de Paracel**
fe , Sec.
MAGRA. Terre rouge.
MAI A, fille d'AtUs.&
mère de Mercure. Voye^
Mercure.
Riv
±64 M A
MAIN DROITS. Ma-
^iftere au rouge, ainfi ap-
pela de ce que fans lui on
ne peut réunir à faire l'œu*
▼re. Ph'daLcthe.
Main Gauche* Magif*
tere au blanc*
MAISON DE VERRE,
Œuf ou vafe philofophique ,
qu'ils ont auljl appelé Pri-
ion Al Roi.
Maison du Poulet
DES Sages. Ceft le four
eu fourneau appelé Atba-
nor ; mais plus particulière-
tnent le vafe qui y eft ren-
fermé.
MAIUS NOSTER,
Ceft la rofée philofophique
& raimant de$ Sag^s.
MAL. Terme" niétapho-
noue qui fignifie la putré-
faàion & la djflblurion de
h matière des Sages dans
Tœuf Hermétique, Les Phi-
lofophes ont employé ce
terme, parce que l'idée qu^il
préfente ef^ toujours un prin-
cipe de deftrnâiofi ou une
deftruâion même d'un être ;
c'eft dans ce fens que l'on
dit, la mort eft le plus grand
des maux , parce que la mort
eft imedinblution des corps,
ta fièvre eft un mal y parcç
qu'elle eft une caufe ou prin-
cipe de deftruâion.
Flarael dans fes Figures
hiéroglyphiques repréfente
«n bQWme ba.till^ ^t nojr ^
MA
de couleur orangée, avec Un
rouleau fur lequel eft écrit :
Deîe mala quœ ftci. Il ex-
plique lui-même ces paroles
en ces termes : Ote-moi ma
noirceur. Car mal fignifie
par allégorie la noirceur. On
trouve le même terme pris
au même fens dans, la Tour-
be ; Cuis jufqu^à ta noirceur ,
qui ep mal.
MALADORAM, Sel
gemm^.
MAIARIBIO. Opium,
MALARIBRIC. Voyc^
Ma^aribio,
MALE. ( Se. Hermét. )
Magiftere au rouge. H faut
bien prendre garde , quand
on lit les ouvrages des Phî-
lofophes, par guel endroit
des opérations ils commen-r
cent à parler. Un grand'nom-
bre ont omis le magiftere &
le fuppofent déjà fait. Ceft
pourquoi ils difent : Prenez
le mâle & joignez<rle à fa
femelle. Ils parlent alors du
magiftere parfait au rouge.
MALCHORUM ou
MALEHQRUM, SeJ
gemme.
MA LE C H, Sel com-
mun,
MALICORIUM, Ecorce
d'orange.
MALINATHALLA.
PVlte appelée en françoia
Soucher, en latin Cyperus,
MA
ciment daps lequel il entre
de' là cire. Blancard.
MAMOLARIA, Plante
connue fous le nom de Bran-
che Urfinc/
MANBRUCK. Argent
commun & vulgaire.
MANDELLA. Semence
d'cIlebore noir,
MANHEB. Scories des
métaux.
MANNA CHYMICO-
RUM ou MANNA MKR^
CURlAtlS, Cefl un pré-
cipité blanc de mercure ,
qu'on fait enfujte paffer par
raîambic fou$ forme blan-
che comme la neige. On lui
donne aulTi le nom d'Aquila
caUfiis^ Blancard^
Béguin dit, dans fa Chy-
mie, que cette manne fe fait
en difTolvant le mercure dans
de l'eau-forte, qu'il faut en-
fuite le précipiter avec l'eau
de mer, ou falée, & puis
difliller ce précipité d'abord
à petit feu.
MANNE. Mercure des
Philofophes, Ils Tont auflî
:>ppelé Mannç divine^ parce
Qu'ils difent que le fecrct de
1 extrairedefa minière çft un
don de Dieu , comme la ma-
rSere même de ce mércurç.
MANUS CHRISTI. Su-
cre perlé,
MARATHRUM. Fc-
riouil.
MARBRE. Les PhlUo-
.MA . a6î
f>hes ont donné ce nom à
eur Saturnie végétable , par
comparai fon avec le marbre
dont les Peintres fe fervent
pour broyer leurs couleurs ,
parce que ce marbre Philo-
lophjque broyé, divife & at-
ténue Por des Philofophes.
Voye{ Crible. •
Le marbre des Sages Her-
métiques eftprbprement leur
mercure ; mais ils ont audi
donné le même nom à leur
matière parvenue au blanc
par la cuiflbn, parce qu'elle
eft alors éclatante comme 1«
marbre blanc poli.
MARCHEO. Litharge,
MARCASSlTiE- Matière
minérale dont il y a beau*
coup d*efpeces , car toutes
les pierres qui contiennent ^
peu ou beaucoup de métal ,
font appelées de ce nom.
On le donne même à dIu^
fleurs pierres fulfureufesdonc
on ne peut tirer aucun men-
tal ; il fuflît pour cela qu'el-
les contiennent beaucoup de
foufre ou de vitriol : dans ce
dernier cas on devroît plu-
tôt les nommer (implémenc
Pyrius. Plufieurs Chymif-
tes ont pris les marjcaffites
pour la matière du grand 6bu*
vre; iisn'avoient pas lu ftns
doute les ouvrages de Ber-
nard , Comte de la Marche
Trévifanne , qui dit claire*
ment que les marcajfitts ne
a/56, MA
font pgs la matière requifii.
MARGA eft une cer-
tain^ loatiere un peu gr^fTe
& onâueufe que Ton trouve
dans quelques pierres 5 ce qui
fui a fait donner le nom de
Moelle des cailloux*
MARIAGE. Rien n*eft
plus uQ|é dans les écrits des
Fhilofophes que ce terroe.
ils difent qu^il faut marier le
Soleil avec la Lune^ Gaber-
tin avec Beya , la mère avec
le fils , le frère avec la fœur ;
& tout cela n*eft autre chofe
que l'union du fixe avec le
volatil, qui doit fe faire dans
le vafe par le moyen du feu.
Toutes les faifons font
propres à faire ce tpariage ;
ipais les Philofophes recom-
mandent particulièrement le
printems, comme celle où la
Nature eft jjlus difpofée à la
végétation. Bafile Valentin
dit qge l'époux & Tépoufe
doivent être dépouillés de
tous leurs vêtemens, & être
bien nets & lavés avant d'en-
trer au Ijt nuptial. D'Efpa-
gnet & tous les autres aflu-
nent que l'Gpuvre ne réuffira
pas, fi le mâle & la femelle
tie font tellement purifiés ,
qu'il n'y refte aucune partie
hétérogène. Tout le lecret,
de la préparation du mercure
cpnfifte d^ns cette purifica-
tion. Le ferment ou levain
doit être au(0 parfaitement
M A
pur, fi Ton yeut que I.e iW
qui naîtra de ce mariage aie
un degré de perfeâion qu'if
fm\{k communiquer à tous
es ifreres & fujets.
. Mariage dv Frère
ET DE LA Sœur, fignifîe ,
en terme de Science Her-
métique^ le mélange du fou-
fre & du mercure dans l'œuf
philofophique.'C'eft ce qu'ils
appellent audl la copulation
du mâle & de la femelle. £c
quand les Philofophes difent
que de ce mariage naît un
enfant beaucoup plus beau
& plus excellent que fon
père & fa mère , ils enten-
dent par-là l'or ou la poudre
aurifique , qui tranfmue les
métaux imparfaits en par-
faits ; c'eft-à-dire'en or oa
argent.
Mariage. Les Chy-
mifies Hermétiques ont don-
né auffi ce nom à l'union du
fixe & du volatil datis le tems
de leur mélange avant la fu-
blimation , c'en alors le ma^
riage de Beya & de Gaber*
tin y du frère & dô la fœur,
du Soleil & de la Ltmç j &
dans ie tems de l'union par»
faite qui fe fait par la fubli-
matioif , c'eft le mariage du
Cier& de la Terre, d'où
font fortis tous les Dieux des,
Payens. C'eft la réconcilia-
tion des principes contraire.*?,
la régénération du mixte »b
MA
maQifeftation de clarté Si.
d'efficace 4 la couche nup-*
tiâle d'où doir nau^e^^el;lfanc
royal des PliilofQpbçg, plus,
puiflanc que fes pères & mè-
res 4 & qui doit CQmP^uni*
quer fon fceprre & fa cou-
ronne à fes frères. C-efi ce
que les Chymiftes ont ap-
pelé l'inccfte du piere Se de
la fille , du frère Se de la feeur ,
de la mère Se du dU.
MARIS. Poids de 83 li-
vres & 3 oaccs. BUncard*
AIARJSCA. Figue.
MARMORARÏA.
Acanthe ou Branche-urfiac.
MARS. Quelquefois les
Philofophes Hermétiques
prennent ce terme dans le
iens ordinaire des Chymif-
tes;. mais quand, ils parlent
de leur Mars, c'eft de laraa-
liere digérée , & cuite à un
certain degrc ; ils difent alors
qu'elle pafle par le règne de
Mars* C*eâ quand elle corn*
mence à rougir.
Mars , Dieu de la guer-
re & des cQitbats^ naquit
de Junon fans connoiiTance
d'homme* Pic^uée & jalonfe
de ce que Jupiter avoit en-
£inté Minerve fans fon fe-
cours elle médita le moyen
de concevoir fans Jupiter ;
Flore indiqua p,ou^ cet effet
une âeor à Junon , qui en fit
ufage; elle conçm & mû
Mars au monde 4aiis U
MA 167
Thrace. Mars étoit un desi
douze grands Dieux dç TE-
gypte. Homère te dit fils de
Jupiter ^ de Junon ; les
Grecs Tappeloient Arcs , Sc
les t^tinslont les feuls avec
ApoIIodore qui Paient dit
fil$ de JunQf» faas la p^rtki-
pation d'aucun horriine. Le
çaraâere féroce d^ Dieu
IV^ars ne^l'empêçba pas d'en-
tre fenfiole aux appas de
Vénus : il la counifa, & en
obtint des faveurs. |Le Soleil
qui s'en apperçut, en averti!
Vulcain, époux de Vénus ,
qui les prix fur te fait , au
moyen d'tin rets de métal
qu'il forgea; ce Dieu boi-
teux expofa enfuite fa fena-
mfî 5ç Mars à Iq rifée des
Dieux , & ne les délia qu'à
la foUicit^tion de Neptune.
Voyez ce que lignifient ces
fixions , dans les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ,
Ijv. 3- ch. 8. & 10.
Quand il s'agit de Qiy-
mip vulgaire^ lilars f^ifie
l'acier , le fer.
MARTACH ou MAR-
THAT. Lithaçge.
MARTECH. Les Cby-,
mjftes Hermétiques ont d^n*
né ce nom à leur ma|i^9
confidérée dans {e teipps de
la puxréfââion.
MARÎHEK. Quj^iqijes*
un3 expriment par ce tei:ra;Ç
la pierre au çouge^ le fer*»
0,69 M A
ment de l'œuvre ; maïs Luc ,
dans ie Code de Vérité^ dit:
Prenei Marthek dr le hlan^
ehtjfei; ce qui fignifîe te la*
ton , ou fa matière au noir.
MARUCH. Huile. Jo&t-
fin,
MASAL. Terme em-
pbyé dans quelques ouvra-
ges Chymiques , pour figni--
£er du lait aigri. •
MASARDEGI. Plomb.
MASAREA. Pilofelle.
MASELLUM. Etain,
Jupiter.
MASTACH. Prépara-
tion d*opium fort en ufage
chez les Turcs. Quelques*
uns l'appellent Anfion , ou
Amphion* ^
MASSALIS. Mercure
des Phitofophes.
MASSE DE COQUE-
M AR.Maciere de l'œuvre.
MASSERIUM. Mercure
Herm'étique.
MATERSYLVA. Chc-
vrcfeniîlc,
MIkTIEREy en termes
de Philofophie Hermétique,
êft le fu jet fur lequel s*exercç
cette Science pratique. Tous
ceux qui ont écrit fur cet Art
fe font appliqués à cacher le
vrai nom de cette matière ,
}»arce que fi elle étoit une
bis connue , on auroit la
principale clef de la Chy-
mie. Ils Tont nommée de
tous les noms des individus
MA
créés, parce qu'elfe contient i
dîfent-ils , en puidânce tou**
tes les qualités & proprié-
tés des chofes élémentaires*
C'eft un cinquième élément,
une quinteflènce, le principe
& la fin matériels de tout.
Gerhard Dom dit que c'eft
la matière même dont les
deux font compofés » que
c'eft la quinteflence de notre
matière fublunaire , incor-
ruptible , & confervatrice de
ce bas monde, le vrai vég^
utif , Tame des élémens , qui
préferve de corruption touç
teff corps fublunaires, & leur
donne le degré de perfeftion
qui convient à chaque e(^
pece : qu'avec Taide de l'Art
on peut l'en féparer & la
communiquer aux trois rè-
gnes animal, végétal & nii^
néral : que cette matière en-
fin eft ce que les Alchy miftes
appellent YOifeau <t Hermès
qui defcend continuellement
du ciel en terre , & y remon te
fans cefle. On peut voir toua
les autres éloges qu'il lui
donne dans fon Traité de
Lapide Metaphyfico. Mais
la matière des cieux difFere-
t-elle de celle de la terre l
Efl:-elle nécefiaire pour la
végétation « la confervation ,
& l'altération des Corps fub-
lunaîres ? Peut-elle être fa
matière prochaine de l'art
Chy mique ? Je laifTe les deu^
M A
premiers à décider aux Vj^y*
(îciens Naturaliftes , & le
troifieme point aux Alch-y-
àiiftes 9 donc la vraie matière
première n'efi autre que les
accidens de la première ma-
tière des Seâateurs d'Arifto-
te» Les Chymiftes prennent
cette matière , parce qu'elle
eft la femence des chofes ,
& que la femence de chaque
^tre eft fa première matière
qui nousfoit fenfible. Toutes
les fois donc que les Philo^
fophes Hermétiques parlent
de leur première matière , on
doit toujours l'entendre de la
femence des corps.
Il y anroit beaucoup de
chofes à obferver fur cette
première matière des Chy-
miftes; mais c'eft à ceux qui
font des Traités du Grand
CEuvre,, à en parler avec
toute rétendue qu'elle mé-
rite. Je me cqntenterai donc
de dire avec Bêcher ( Œdi^
pus^ Chymicus ) que tous le^if
corps ne font point.ea tota^
Ut4^ cette première matière
tant recherchée ; mais qu'il$
la contiennent y & qu'ils la
/ont en effet quanç à la puif«
fance ; ce qui doit même
s'entendre des. métaux, qui
ne peuvent être ceofés cette
première matière , qu'après j
avoir été réduits.
C'eft donc la femence des
corps^ qui çft^ la première
M A aé^
matière des Chymiftes, dans
laquelle ils difti nouent la fe-
meACe mâle qui tient lieu de
forme , &: la (emence femelle
qui eft la matière propre %
recevoir cette forme. C'eft
pourquoi ^ lorfque les Chy-
qiiftes parlent de leur pre*
miere matière^ ils emendjenc
le plus fouvent la femence
femelle ) quoiqu'ils parlent
quelquefois.de i'une jointe
avec l'autre. Alors ils difent
qvi'èlie a tout ce oui lui eft
oécefTaire» excepte le l'eu ou
agent extérieur , que l'Att
ÉDurnit à la Nature : comtne
le dit Empedocles dans i^
Code de Vérité.
Il n'eft pas rare auffi de
voir daps les livres d'Aichy4
mie, tout cç q^i produit (e-
ijience être pris pour la ma-
titre du grand œuvre , de la
même manière que Ton peut
dire l'homme & les anitnaux
compofés des plantes , parce
qu'ils s'en nourriflent^ Ils
s'expriméiît^ainfi en parlant
je fa matière éloignée, corn*
me il^ parleroient de la pro-
chaine^ de la puiiTance cop-
ine de Tade , de là , caufa
çorpme de l'eiFet \ ce q:ui ne
contribue pas peu à faire!
prendre le change aux lec«-»
teurs qui ne font pas ve;rfés
dans cette Science.
Cttt^matUre ne fe trouve
donc que dans U femenipe
iTO MA
îles corps, & dans lé poiiic
dé perfeâion propre à la gé*
ikérarido; c*eft-à-dire, quand
è!te ii*a pas été corrompue
an altérée par la Nature oo
TArt : & quand on la prend
fèlle ', elle â la pui liante
d'engendrer, «Jui n'attenJ
^ii'4 être réduite I Taôe ari
mo} en du feu. Si on la prend
èénéralement , fiint avoH*
%«-d à h fonwe , clîe fe
trouvé dans tdbs les corps ,
fhsris non pas priFe comme
Satiété ayant forihe chy*^
fhtque: Dans lés àniihaux
elle s'appelle Menfiraé, dans
les tég^tanx Eau dt pluie' ,
& dans les ntiilérâuT Èad
mercurîtlk. 'Elles partent
toutes d'une ttiê^e racine , *
& compofeht cependant ,
(cfofa Bêcher, ifrcifs-matiè---
^es rout-à-fait dîîRrentes j
quoiqu'elles aient beau-
coup a^ffinité èntr*éHcs ,;
nMraàt qu'ittie eau fubtfle &'
^iltjtTeaffe ; maife edtrime eî-^
les différent par ftù¥' pfrtprç
fubfbnce , it n'éft;èWpàm-
ble à l'Att de le^ t^hàtiget*
rrthe' éïi, Tautre.' CfelF^ derf
énhn^ux féhibfe, être ïaîW
06U t' Vuniofi , cène 'des ' t^-
. géèàhx'pôur la ciagriîàtibn ^
& celle des mîiréhtuir pcpjr
h fixàtîoti; ceqferdn re-
marque aifi?ment danfe là dif-
ffrencè de runfôn )& de la
Haifon i}e^|>atties qui' corn*-
IftA
pMl^nl chaque individa^ Aê
ces trois règnes.
La première matière de^
Chymiftes, éloignée» eft une
eau pondéreufe produite par
fine vapeur mercurielle; la
procbaifie eft eau- tnercu—
fielle qui ne mouille point
les mains , comme ledit Saine
Thomas dans Ton Commen-
taire fur le 3* livre d'Arif*
tote , touchant les Météores.
La fin que fe propofent les
Ghymiftesdans» pierre phi-
loTophalé étant d'élever les
métaux irhparfaîts à la per-
fiefiion de l'or, au moyen de
fa forme & de fa matière , il
fettt donc que Tune & l'autre
foirent mécaniques & min^-^
raies.
Les Alchymiftes ne fau-
foleiit i*éuffir dans leur deP-
feiii i fi, cotfarrté dit Arrftote
teChymifté , fis ne réduiftht
lès corps en fëur prpnif%^e
fhtnitrè , c'eft'-à-dirè en leue^
matière féo^iiiàle, & Ae là
méttehr Arfblié datos ^iné^lm^
trtcéprotïpé^ y produire àet
frutts fi defipés.- ' "^
Poirr lé premier àrticfe,
tout le mtnide fait qne les
chofes ne. fe Viéirnifent que
^ar lés coiitrSires ; c'eft le
fbuftie qtkidohhe la fo^mè, il
ftuttîoric féftWr de mer-
cure pour fe diiïbudre 5 9t
après cette diffbîotion , on
^otttérsr lûii fotifré pour côiH
^ M A
Çiiîer & fixer le mercni'e ,
en en faifanc le mariage danig
le vafe propre i cet effet.
Les Philofophes Hertné-
tîques ont tônjonrs parte de
cette matière & des opéra-
tions de l'Art dans leà ter-
mes allégoriques & énigmâ-
tiques^Le foufre & fe fel,
comme les deux principes
conflitilans de cette mature y
ont été nommés , le premier
Roi y Mate , Lion, Crapaud y
Feu de nature , Grafjfe du
Soleil , le Soleil des- corps ,
le Lut de fageÏÏe ou fapience^
le Sceau d^nermis j le Fu^^
mier & la Terre des Pkilofo"
phes y Huile incombuflible ,
Mercure rouge , & une infi-
nité d'autres noms même de
diverfes langues , qui tûuâ
cependant lignifient quelque
matière fixe , coagiiFante ûu
flotxneufe ;.parce.qu'ils attri-
uent au foufre , la forme, la
chaleur innée; fe fperme.
Famé , l'odeur , la couleur ,
la faveur » la fixité , & tout
ce qui eft capable de caufef
la cohéfion de$ parties âeâ
corps.
Le fécond principe on fel
qui comprend toutes les eaux
différentes dont nons ^ons
|)arlé, comme femences des
trois règnes » n'eft'^as le fel
cominun ou le fel d^s corps,
acide , ou qui brûle la lan-
gue \ car cette- faveur vient
MA ,, 171
dti fonfretjuï y eft nïêîé, &
par cûhfô!j[aent toutes ces
fortes de fch ne doivent êtr«
regardés que comme dei
tnixtey,' B: uon des Tels prih-»
cipes. Le fel des Philofophes
doit fe'cohiprendre abftrac-
tivemeht de ce foufrè, & ils
né l'ont ainfî nomrhé , que
parce' que ft forme accirfen-*
tèRè luiSoïme fouVenf i'ap-
p^tietice de glace on.de; IM
coagulé ,^ c\\ qu'il- fé réfouc
èh ea\ra^(fi aifémént que W
fef. ;:■ . ''
•'. C*eft ce fet qtj^b' appëî2
Wnt''pro{j>remeïit h'hiâtie^i
propjre } recevoir îa fàrmej
C*eftpo,b r'qu oi .i Is Ton r nom-
trié Humtde radical ^ ^^^Êf
true » Corps en puiWncè^
Cbofi ou Suhfiance tapiihli
â recevoir toutes fortes defbr*
Jnés» Reine , FtnvtUe , :Âîgie j
'Serpent ^ Eau cilejle jEcuthe
de la Lane ,' flirf , 'Me^cùrè
blanc y Mercure des Phiîôfi^
phes. Eau de vie^& de mor(\
Vire oii Pon imprime'^l^'Jbeàa
d'Hermès y Eàu dé Mate'!^
fîuie des Pkihfophtt^Fokl
ïâffte , Bain du Rail p4inL
^es corps , Vinaigré ;rtiS
higre , Saison , & tant à;;ixs,f
très iioitiS qu*dn tk^ôèv^^a c\i
après par ordre âlphatiêti*^
que, éfc dont la plupart fe^J"
font èipli^uéf dans les 'arii-
deà qui les concern^ent. . 7.*
La plus grande pàitté "téi
a7i MA
Philofophes penfeht que tout
a pour principe une eau fa*
yoneufe, c'eft-à-dire , com-
fi^fée. de deux fubftances ,
riine falîne & l'aiitre oléa*
^n^ufe , appelée Chaos^ , &;
propre à recevoir quelque
forme que ce {Jvriffe être 5
qiie Dieu i'a divifée en deux
parties, cin eau groflierc, &
CD eau fi^btile ; Ta première
yifqueurp, huileufeou fulfu-
reule, la féconde fatine y fub-
tile & mércurielfe. II les fub-
divifa encore en trois partie«
Sénérales; de la pluslubtile
forma les animaux . de la
plus crafle des métaux , & de
celte qui participe des deux
il en cotnpola les végétaux ;
âè m^iiiere .que celle d'un
fegne ne fauroit être tranfr
niuée radicalement en \in
autre régné, par aucune opé^
tatjon de l'Art. La pratiquée
de la, Cfjymie prouve à ceux
gui douteroient de ce f^flé*
me , dit Bêcher , qu'il n'eit
|?as jap^oduàiond'qn cer-r
ve^p creux. Le foufre agît
fur le Cel en Tagglutinant •&
lui donnant ainû la forme :
le fe) î^it fur le foufre en Iç
îliflolvant & le putréfiantjj
fej'un ioint avec l'autre eii
quantité proportionnée, con.-
flituent uiie eau vifqueufe &
yitriolique, qui eft la pre-
mière matière de la Kature
& de l'Art.
M A
Voici une partie des nomtf
que les Philofophes Hernie*
tiques ont donné à leur ma-
tière. La plupart font expli-
qués dans ce Diâionnaire ,
parce qv?e , difent Morien &
Raymond Lulie, c'eft dans
l'intelligence de ces noms (i
différens d'une même chofe,
que confifte tout le fecret de
TArt. Les uns font tirés du
grec , les autres de l'hébreu ,
quelques-uns de la ^langue
arabe « plufieurs du latin &
du françois.'
Abferoîr,
Acier.
Adam.
Adarnet.
Àdrop.
AfFrop.
Agneau.
^ibatheft,
Aigïe. ',
Aigle des Fhitofophes.
Aigle yolante.^
Aimant.
Air.
Airain. ., . .
AiçaînbrWé.
Airain incômbuffible.
Airain noir«
Alartar.
Albar JEtis.
Albira.
Alboracb.
Alchaeft.
Alcharir.
Alcophil.
Alembroth;
MA
Alembroth.
Aloeam.
Alkofal.
Almagra»
Almizadir.
Alocines.
Aludeh
Alun*
Alus.
Alzernad.
Aizon«
Anîalgra.
Ame.
Atne de Saturne.
Ame des Elémens*-
Ame du Monde.
Anachron.
Anathuel.
Anathron & Anatron.
Androgyne.
Antimoine.
Antimoine des parties de
Saturne.
Antybar.
Arbre,
Arbre Lunaire.
Arbre Philofophîque.
Arbre Solaire.
Arbre Métallique.
Arémaros.
Argent.
Argent-vif,
Argent- vif coaguM.
Argyrion.
Arneth ou Zarnich.
Arfenic.
Afmarcech.
Aftima.
Atimad.
AycaÉort^
Azoch.
Azoth»
M A
a7}
Bain.
Bain de Diane,
Bain du Roi.
Bain du Soleil.
Bain-Màrie.
Bain Vaporeux*
Beïa.
Berbel.
Beurre»
Bien,
Bien Comrounicatif.
Blanc du Noir.
Blancheur.
Bois.
Bois de Vie.
Bois d'Or.
Borax.
Boriti$.
BortezaouBore2a#
Brebis.
Brouillard,
Cadmie,
Caducée.
Caïn.
Cambar.
Camereth,
Cancre.
Cafpa.
Cafpachaïa,
Cendre,
Cendre de Tartre#
Cendre Fufible.
Cendre InçombuflibIr# '
Cendre Noire.
Chaî.
Chaïa,
S
0.74 M ^
Craclhat de la Lune.
Chameau.
Champ.
Chaos.
Chaux.
Chaux Vive,
Chemin.
Ches.
Chefleph.
Cheffeph Haû
Chibur.
Chien.
Chien Corafccnien.
Chienne d'Arménie»
Chofe croifée ou tour-
mentée.
Chofe vile.
Chyle.
Ciel.
Ciel moyen.
Ciel des Philofophes.
, Clarté du SoJeiK ^
Clef des iCIétaux.
Clef de rcEuvre. ,
Cœur de Saturne.
Cœur du Soleil,
Colcotar.
Colère. ' '
Colle d'Or.
Compagnon.
Compar.
Compofé.
Compôt.
Confeâion.
Contenant.
Contenu.
Coq.
Corbeau.
Corps Blanc.
Corps Contraire.
M A
Corps Immonde.
Corps Impropre.
Corps Noir.
Corps Mixte.
Corps Confu5.
Corps Imparfait.
Corlufle.
Couronne du Roi.
Couteau.
Crapaud.
Crible.
Cryftal.
Dangereux*
Décembre..
Décembre E.
Deeb.
Dehab.
Diabefte.
Difpofitîf Moyen.
Douceur du Beurre.
Duenech.
Dragon.
Dragon Volant.
Dragon Rampant,
Dragon Babylonien*
Eau Ardente.
Eau Azothique.
Eau de Talc.
Eau de TArt.
Eau de Sang.
Eau de Fontaine.
Eau de Vie.
Eau d*Urine.
Eau Étoilée.
Eau Feuillée.
Eau Hyléale.
Eau Mondifîante.
Eau Brûlante.
M A
M A ajj
Eau Fefante.
Femelle.
Eau Pondéreufc.
Femme.
Eau Première.
Fer.
Eau Sèche.
Ferment.
Eau Simple.
Ferment Sublimé.
Eau Vifqueufe.
Fèces Calcinées.
Eau du Siyx.
Fèces Diflbutcs.
Eberoich.
Femme proftituée»
Ebefemeth.
Feu. . ,
Elément.
Feu Naturel.
Elément cinquième. ,
Feu contre "Nature»
£lixir.
^ Feu Innaturèl. .
'^ Feu Aqueux.
Elfaron.
Enfer.
Feu Liquide.
Eftomach d'Autruche.
Feu de Cendres.
Bmbryon.
Feu de Sable.
iEnnemi.
.^ Feu de Lampe.
Bpée.
Feu Artificiel.
Epoufe.
Efpatule.
Feu Corrodant ic non
Corrofif.
Efprit,
Feu Humide.
Efprit Crud.
Fiel.
Efprit Univerfeî.
Efprit Corporifié,
Fils béni du Feu.
Fils du Nil.
Efprit Cuic.
Fils ( petit-) de Saturne.
Efprit de la Clarté.
Fils du Soleil & de U
Efprit Pénétratif.
Lune.
Etain.
Flegme. /
Eié.
Fleur d* Airain.
Ethélie Blanche.
Fleur du Splei).
Etoile Scellée. '
Fontaine.
Etre Métallique.
Fontaine du Roi.
Euphrate.
Forme.
Eudica.
Forme de THomme*
Eve.
Frère.
Excrément du Verre.
Frère du Serpept.
Fridanus.
^ Favonius.
Fruit.
' Fada.
Fruit de TArbre Sotairç .
Faucon.
Fumée Hanche.
Sij
ît76 M \
M A
Fum^e Cicrine*
Iris.
Fumée Rouge.
lud be vopb hé.
Fumier.
Karnech.
Gabertin.
Kenchel.
Gabritius*
Kibricb.
Gabrius.
Kinna.
Giumis. *
Glace.
Lac Bouillant.
Gomme Blanche.
LacDefTéché.
Gomme Rouge.
Comme d*Or. a
Gophris.
Lait.
Aiit de Vierge.
Laton.
Granufx.
Lazul.
Gur.
Leffive.
Ligne.
Hageralzarnad.
Hebrit.
Lion,
Lion Rouge;
Heilnapbrodite.
Hirondelle.
Lion Vert.
Larmes de l'Aigle.
Hiver.
Liqueur Végécable.
Homme.
Litharge.
Huile.
Loup,
Huile de Mars.
Lucifer.
Huile Incombofiible.
Lumière.
Huile Rot^ge.
lumière du Plomb;
Humide Blanc.
Lune.
Humide Radical. '^
Lune Feuillée.
Humidité.
Humidité Brûlante.
Magnés.
Hydre de Lerne. •
Magnéfie.
Hylé.
Magnéfie Blanche.
Hypofiafe Bhnche.
Magnéfie Rouge.
Main Gauche,
Jaune dXEuf.
Main Droite.
Immondice du Moft.
Mal.
Infini.
Mâle.
Iniipide. ^
Marbre.
Jour.
Marcaflite.
Jourdain.
Marcafllte du Plomb..
M'A
Marff.
Marthecka,
Marthek.
Mafle de Coquetnart.
Matière.
Matière de la Matière.
Matière de toutes formes.
Matière Lunaire.
Matin.
McdatUe de Fauheb:
Médecine de rEfprit.
Médecine des trois ordres^,
Mélancholie.
Menftrue Anitpal.
Menftrue Minéral.
Menftrue Végétal.
Mer.
Mercure, >
Mère.
Mère des Métaux.
Meredel'Or.
Mefure.
Microcofoie*
Midi.
Miel.
Minière.
Minière de TOr^
Miniftere.
Mizadir.
Mort.
Mort Amere.
Mozhacumia.
Nature.
Neufi.
Noir plus noir quelle noir
même^
Nuée.
Nutus. - '
Nature cinquième».
M à a77
Occident.
(Eit des PoifToBS.
(Euf.
(Euf des Philofophes*
Oing.
Oifeau d'Hermès..
Olive.
OUus.
Ombre.
Ombre du SoIeiL
Or.
Or de Gomme.
Or Ethée.
Or Feuille.
Or d'Orient»
Or du Bec.
Or du Corai^»
Or Romain.
Orient.
Orpimetit.
Père.
Père unique de toutel
chofes.
Phénix,
Phifon.
Pierre.
Pierre Animale;
Pierre ijkrdente.
Pierre EtQilée.,
Pierre des PhiloCophes;
Pierre connue dans les cba«^
pitres des Livres.
Pierre non Pierre.
Pierre Indienne.
Pierre Indrademe.:
Pierre Minérale.
Pierre Métallique.:
Pierre Rouge. v
Pierre Végétale.
Sii|
i8o M A
Vertu des Afires»
Vert j Minérale.
Vie.
Vieille exténuée; .
Vieillefle.
Vierge.
Vigne des Sage?»
Vin Blanc.
Vin Rouge.
Vinaigre.
Vinaigre des Fhilofophes;
Vinaigre très-aigre*
Vipère.
Virago,
VirilTtA
^ Vifîtation de rOccuItCil
Vitriol.
Vitriol Romain.
Vitriol Rouge.
Union des Efprits.
Urine d'Enfi^ns»
Vulpcs.
Vulphî.
Xit.
Yharît.
Ylé.
Zaapb*
Zahav*
Zaibac.
ZéphyrOf
Zibac.
Zink,
Zit.
Ziva.
Zotîchon;
Zumech.
ZumeiazulK ^.^
M A
L'on connoit les vrais Phî-
lofophes à la matière qu^tls
emploient pour le magifte-
re. Ceux-là font dans Ter-
reur qui Ce fervent de diver-
fes matières pour compofer
leur mercure, c'eft*à-dire de
matières de diverfes natures.
Elle eft une9& quoiqu'elle
fe trouve par-tout 8c en tout ,
elle ne peut fe yrer que de fa
propre minière. C'eft une
eau vifquGufe^ un efprit côr-
porifié. Elle eft la même ma"
titre que celle dont la Nature
fe fert pour faire les métaux
dans les mines s mais il ne
faut pas s'imaginer que ce
font les métaux mêmes , ou
qu'elle s'en tire \ car tous
les Pbilofophes recomman-
dent de laifTer les extrêmes
& de prendre le milieu ;
comme pour faire du pain
on ne prendyditPhilalethe,
ni le grain , ni le fon , mais la
farine. On qe fait pas non
plus du pain avec du pain
cuit. Il ne faut pas aufli cher*
cher à former une matière
des quatre élémens, qui fone
les principes principians de
tout} mais une matière élé«
méritée « qui contienne en
elle-même les quatre élé«
inens, & qui foit la femenee
des métaux. Cette matière
a été voilée par les Anciens
fous diverfes fables, mais
plus partiçqliçrçmQm ious
MA MA a8i
celles d*Hercul€ & (TAn* pofée, Noire eau, dir Pbi-
tbée , de Pyrrha & de Deu- lalethe , eft compofee de
caiion. Maià fi quelqu'un plufieurs chofes ^ c'eft-à-dire
veut réuilir dans les opéra- d'une feule & unique chofe
tions du Magiûere , qu'il ap- faite de diverfes fulilanccs ,
prennç auparavant , dit Phi- m^is d*une & même eflence.
lalethe, ce qu'on entend par II faut. que dans notre eau H
les compagnons de Cadmus, fe trouve un feu , une liqueur
quel eft le Serpent qui les .faturnienne-végétable,&«n
dévorq , ce que^ c'eft que le lien du mercure. Ce feu e(l
chêne creux, contre lequel il minéral-fulfurcux , fans être
tranfperça ce Serpent , ce proprement raipéral ... lopi
qu'on entend par les coiotn- .d'être métallique.. Ce ft un
bes de Diane , qui furmon- chaos ou efprit , fous la for-
tent le Lion en l'amadouant ; . me d'un corps , qui n'eft ce^
ce Lion vert , qui eft un vrai pendant pas corps , puifqu'il
Dragon Babylonien, dont eft tout volAtil ,& qui n'cft
le venin fait topt mourir : ce .pas auffi abfolument efprit,
que c'eftque Je caducée de , puifqu'il reflèmble à un me-
Mercure , &c. tal liquéfié.
Cetie madère eft appelée Quelquefois les Philofo-
vile , & Philalethe entr'au- phes ont reftreint le nom de
très dit que le; prix des prin- • Matière à leur mercure, ani-
cipes matériels de l'œuvre ne roé » & non à la matière d'où
pafTe pas tçqis Jouis d'jor. 11 ,il eft extrait,
ajoute q^e quarjtà la fabri- -^ MATIERE VRAIE DES
3uede l'eau (eche^dcs Sages, ^MÉTAUX.. C'eft , félon les
eux écus. fuififent pour en .'Philofo^^hes , le mercure des
foire un^ liv^re. 11 aflljre de .Sages imprégné &.a^imé de
plus qu'on peur avoir autant fon foirfre, C'eft une eau vif-
de matière principe de cette queufe , & une vapeur qui
eau, qu'il ci) foudroit poiy: ,fe congelé & fe fixe plus ou
animer deux livres de mer^ .mpins , félon le degr/f de
cure. ' eÇcilioo qu'elle reçoit.^ Cette
Plufieucs Philofophes d^- ^Yapieivreftunargent-yîf,non
fentinie les pauvres ont au- .feyuigaire.La pierre philo-
tant de ceçtc mofUre que les fophal.e eft compofee.de cet
riches; mais il faut i'enten*- argeptrvif icuit, digéré &
dre de la matière principe exalté : c'eft pourq^ïoi il pé.-
doot celle des Sages; eft con\- .|ieue ie:^ métaux ^ achevé de
aSa ^^ M A
les cuîre , & leur donne la
perfeâion de l'or ; parce qu'il
eft or lui*même , & un or
vif, animé, infiniment plus
parfiait que Tor vulgaire.
Matière Lukairë.
Di/Tolvant des Sages.
Matière unique des
MÉTAUX. Magiftere au
blanc.
' MASSE CONFUSE.
Voyei Laton.
MATHEDORAM. Sè\
'gémm^.
MATIN. Magiftere- a«
rouge , appelé Matin par
les Phiiofophes, parte que
fa couleur eft d'abord au-
rore avant d'être parfait au
rpuge..
MATRICE. ( Se. Hem. )
Les Philofophes donnent ce
nom à la minière de letir
mércnrc , & à leur va'fe. Le
premier, parceque c'eft/dans
la minière oîi il fe corpbrifie
& fe formé ; & le fécond ,
parce qtie lie vafe fait la fonc-
tion de la matrice des ani-
maux où fe parfait la géné-
ration. '
La matrice de la matière
d'où les Philofophes ex-
trayant leur mercure, eR h
terre , félon Hermès , dans fa
Tabte d^Emefaude. Quel-
ques Chymiftes difent que
le fel marin eft la matrice de
la nature métallique.
MATRONALIS FLOS,
MA ME
C'eft la violette, félon Blan-
chard , qui penfe qu'on lui a
donné ce nom de la fuavîte
de fon odeur » qui la fait tant
rechercher àts Dames.
MAZA. Macarons» Blan^
chard.
MECÂL ou MEKAI.-
Poids.
MECERI. Opium;
MECON. Pavot.
MEGONIUM. Extrait
de pavot noir , & condenfé
"en knaïTe.
On donne auffî le nom de
Meconium aux premiers ex-
crémens noirs comme de la
poix , qufe rend un enfant
après 6ti« forti do ventre de
fa mère. Cesextrémens fé-
chés & rédûits^ en poudre ^
gtiériffent Taveuglement qui
n'eft pas de naiflance , fi on
met de tems eniiems de cette
poudre dans roeil. Il faut
conferver cette poudre bien
'feche dans nn flacon bien
'bbuché, & dans un lifeu ^ec^
MÉDECIN DES PLA-
NETES. Ce n'eft pas le
mercure des Philofophes y
«omme te dit TÀuteur du
Diâionnaii'e Hermétique y
ç'cft le Philofophe lui-mêtne
qui emploie le mercure des
Sages pour guérir Timper-
feaion àes roétaàx > qu*ils
appellent Planètes^
La médecine guérit, & ce
Médecin radtoiniftre. La
ME
pîcrfc des Philofophes ou la
poudre de projettion font
cette médecine qui perfec-
tionne les métaux , & guérit
les maladies des trorâregneà
de la Nature.
MÉDECINE. Art cRn-
venter, de connoître, de
préparer & d'adminiftrer les
remèdes propres à guérir les
maladies qui afHigent le
corps homairi , &. i ie con-
server dans uti état dé bonne
lanté. Les uns difént que cet
Art eft long & très-dilficilê
S apprendre, les autres âyeç
Paracelfe aiTuretit qb'il eft
court & très-aifé. Lesprer
miers conffiderent fans doute
la Médecine fufvant les/prin-
cipes de l'Ecole Galénîque 5
c*eft celle que proféfleht au-
jourd'hui les Médecins que
Ton appelle Doàeurs^. eh
Médecine, dont les prîlici^î-
pes fournis aux: fyftêmes que
chacun imagine â fa fâiitai-
fie,fontde la Médecine Ga-
léniqile une fciçnc^e conjec-
turale dont la. pratiqué eft
fôuvetft très-périlièùfe pour
les malades qui y opit re-
cours. Mais il' faut cèpèn^
danf avouer qu^il vaut efK;or,è
mieux s'adrefféi: à ceux. que
rexpérîencé âilhbrice datis Tè
Public pour ieè Médecins
habiles , qu'à ces Empyri-
ques ignorans, qui peuvent
a^oir des fectéts ff/&ifi<^ues
.ME a83
pour une maladie bien re-
connue, mats qui , très-igno-
rans d'ailleurs, regardent ces
fpécifiques comme des re-
ttiedes à tous maux« & les
idmihirirent à tort & à tra-
vers aux'rifques de la vie des
malades qui tothbent entre
leurs mains.
Ôii a donc tort de crier fi
fort contré lés Médecins j &
ceux-ci n'ont p^s plus de rai-
fon de s'étever fi hautement
contré les Empyriques; fi
on vouloît être de bonne foi ,
on avoueroit qu'il y a au
moins autant cjecharlatanif-
me dans l'exercice de la Mé-
decine Galénique, que.^ans
celui de U Médecine Em-
;pyrique. Il fe trouve de part
& d'*autre de beaux difeurs
& de., très-rmauvais Méde-
cins. Ôécrier tous les Empy-
riques corôme on fait ordi-
nairement , & vouloir leur
Vefufér radminiftration de
leurs remèdes» c'eft priver
le public d'unéreflource qu'il
ne trouve pas très-foûvent
dans ceux que le titte de
Po^çur leur préfente com-
me d'habiles gens* Tout le
monde fait que le remède
de la bpnoe fçmme tire com-
munément d'affaire la plu-
part.de. ceux que toutes les
drogués de la Pharmacie
etnptoyces dodoralement
avoicnt peut-être mis dans
\
284 M R
le mauvais état oi ils. font ,
au lieu de les guérir. Non
omnia pojfumus omnes. On
n'ignore pas qu'un Médecin
ne peut pas lui feul favoir
tous les remèdes propres à
guérir toutes fortes de ma-
ladies; loin donc de fe dé-
créditer en permettant à fes
malades, en ordonnant mê-
me des remèdes indiqués par
d*a[utfes, il gagneroit une
confiance plus grande, ap-
prendroit des remèdes qu'il
Ignore, & en feroit ufage
dans des cas femblablës.
Paraceife réduifoit tout
l'art de guérir à deis principes
très-fimples pour la théorie
& la pratique, Avoit-il rai-
fon ? Je ferois tenté de le
croire. Toujours eft-il vrai
qu'il faifoit des cures admi-
rables, & qu'il fe fit une
grande réputation. S'il avoit
"écrit fes ouvrages d'une ma-
nière plus inteffigible , peut-
être qu'aujourd'hui on lui
rendroit la /uftice qu'on lui
refufe. II a fait myftere de
tout; il a employé deis noms
étrangers pour exprimeîi: des
chofes connues : on a pris le
change ; on a mal compofé
fes remèdes; ils n'ont pas eu
toat le fuccès qu'on en de-
voit efpérer fur fa parole, &
Ton en a conclu que Para-
ceife n'étoit qu'un Charlatan.
C'eil pour remettre dans la
M E
voie ceux qui feroîent tent&
d'avoir recours aux ouvrages
de Paraceife , que j'ai inféré
& expliqué dans ce Diftion*
naire un grand nombre de
termes ParaeelCques. Plu-
iieurs Auteurs eii ont fait une
étude particulière , tels que
Beccher , Rullandus , John-
fon ^ &c. & c'eft dans le^
ouv/ages de ce^ Savans que
j'ai puifé mes explications.
Le vrai & unique moyen
de remédier à tous ces in-
convéniens , feroit de publier
le procédé de ce qu'on ^p'^
peneh Médecine univerfelle.^^
ce feul remède gucriroit tou-
tes; les maladies; ma^s ceux
qui pafTent pour l'avoir fii
& mis en pratique , décla-
rent qu'il' en réfulteroit en-
core de plus grands incotr^^
véniens pour l.a fociété, à
caufe des ^bpsqu'en feroietK
les méchans^IIs ne l'ont donc
enfeignée dans leurs Traités
fur cette njatiere que d'un^
manière énîgmatique , allé-
gorique , métaphorique > &c«
afin, difent-îls , qu'elle ne d^
vienne intelligible qu'à ceux
que Dieu voudra en favori-
fer. C'eft pour la leur ren-
dre moins difficile , qu'après
avoir combiné ces Auteurs
cntr'eux, & recueilli les di^
verfes explications qu'iU
donnent les uns des autres ^
je Içs ai infilrées dansv cç
ME
Didîonnaire. Heureux ceux
qui à la foible îueur de ce
flambeau pourront décou-
vrir la vérité cachée dans
robfcurité & les ténèbres
âonc ils ont enveloppé leurs
ouvrages.
Médecine. Les Philo-
fophes dillinguent plufieurs
fortes de médecine^ quoi-
qu'elles aient toutes un mê-
me objet, qui eft la guéfifon
des maladies qui furviennent
aux individus des trois rè-
gnes de la Nature, lis appel-
lent Médecine de V ordre fu^
périeury leur élixir quand il
eÛ parfait pour la guérifon
6es maux du corps humain,
& pour la tranfmutation des
métaux imparfaits en or. Ils
lui ont quelquefois donné ce
nom quand leur pierre eft
feulement parfaite au blanc.
Leur Médecine de Vordre iti"
férleur eft leur élixir projeté
fur un métal imparfait ; il de-
vient pur par cet élixir , &
peut fervir , après la cuiflbn ,
pour projeter fur les autres
tnétaux imparfaits. Cette
médecine i^cft point propre
pour les maladies du corps
humain. Celle de Tordre fu-
périeur les guérit en le con-
fortant, ou le rajeuniftant.
Médée s'en fervit pour le
père de Jafon. Les médecines
que Ton prend chez les Apo-
4^içiiires ont un cifec tout op-
M E iSj
pofé; elles afFoiblifTcnt tn
évacuant, elles ruinent le
tempérament , & conduifent
enfin au tombeau , quand la
nature n'a pas la force de ré-
fifter au poifon qu'elles con-
tiennent & que l'on donne
avec le baume.
Les Philofophes donnent
encore le nom de Médecine
aux différentes opérations du
grand œuvre, c'eft pourquoi
ils en comptent de trois for- ,
tes. La première eft celle
qu'ils appellent Médecine du
premier ordre, C'eft , félon le
Philaiethe, la préparation de
la pierre, qui précède l'opé-
ration de la préparation par-
faite 5 elle s'appelle propre-
ment la fcparation des élé-
mens, & la purification de
chacun ^ ^\vk par eux-mêmes ^
félon que l'exige la Nature.
Le magiftere fe fait par cette
préparation , que les Philofc-
phes ontdéguifée fous plu-
fieurs noms qui fie fîgnîfient
prefque que la même chofe ,
& qui fe fait par un même
régime, c'eft-à-dire cuire le
compôt. Ainfi quand ils di-
fent diftiller à Talambic , fé-
parer Tan^ de fon corps ,
rôtir , abreuver , calciner »
frotter , nourrir , ajnfter en-
femble, manger, afTembler,
corriger , cribler , couper
avec des cifeaux * blanchir,
deffécher , diftiller , divifcr ,
a86 M E
unir les éîémens , les féparer,
les corriger, les purifier, les
changer Tun dan$ Pautre, les
extraire, exalter,falier, fon-
dre , engendrer, frapjper d'un
glaive de feu , puiler , hu-
meâer , imbiber , empâter ,
enfevelir dans le lien: 9 incé-
rer , laver , aiguifer , polir ,
limer , frapper du marteau ,
mortifier, noircir , putréfier,
arrofer> tourner en rond, ru-
bifier , diifoudre^ fublimer ,
broyer , réduire en poudre ,
tous ces termes appartien-
nent à la médecine du pre-
mier ordre , & fignifient une
& même opération.
La Médecine du fécond or^
dre eft cette préparation de
la pierre, qui Cuit immédia-
tement celle dont nous ve-
nons de parler. Elle fe nom-
me la préparation parfaite.
On l'appelle auffi fixîon ,
fermentation , création de la
pierre , & conjonâion par-
faire des élémens, Géber la
nomme V œuvre courte , opus
br^ve.
Cette médecine prépare
dont parfaitement la pierre,
elle la fixe, & la fait fermen-
ter. Le fermenLjde la pierre
fe fait de la purfttiatiere des
métaux , c*eft-à-dire du fou-
fre de nature & de la vapeqr
des élémens , & ce ferment
redevient tel , que lorfqne la
I^une & le Soleil font réduits
M E
I leur première matière.
tes Philofophes ont ap-
pelé cette médecine le Jour
du jugement. Laiflez les fous
chercher notre oeuvre , &
tomber d'erreurs en erreur»
en le cherchant , ils ne par-
viendront jamais à fa per—
feûion jufqu*à ce que le So-
leil & la Lune foient con-
vertis eh un feul corps ; ce
qui ne pourra fe faire avant
le jour du jugement* MorieUm
On lui a donné ce nom , die
Philalethe , parte que dans
Cette) conjonôion parfaite ,
ou vrai mariage , fe fait la
réparation des élus & de»
damnés , c'cft-à-dire de la
terre groffiere & impure ,
appelée damnée par les Chy-
miftes même vulgaires , &
de la plus pure fubftance de
la matière de la pierre. Cette
fubftance n*eft autre que la
poudre qui monte des fèces
& s'en fépare. C'eft la cen-
dre de la cendre, la terre ex-
traite, fublimée , honorée &
élue, Ce qui refte au fond
eft la cendre des cendres ,
une terre damnée , rejetée ,
les fèces & fcori As des corps ,
qu'il faut rejeter, parce qu'el-
les n'ont aucun principe de
vie ; & tout ce qui ne fera
pas de la vraie pureté des
élémens fera détruit au jour
du jugement. Raym» Luîle,
AloVs les élémens fetrou^
M E
veront purs , élevas aii-
defTus des fixes $c refplen-
diflans comme le cryfial ,
parce qu'ils feront devenus
terre incorruptible, qui ne
craindra point les atteintes
du feu» Id» Elle fe fait par
une même opération , d'une
même chofe » & dans un feul
\Qre. Ainfi le but de cette
médecine eft de conyertir la
pierre en terre fixe , fpiri-
tuelle & tingeote.
Médecine du troi-
sième ORDRE. Ceft la pré-
paration de la pierre que les
PhitofopheiB appellent Mal"
îipiication.
Il faut favoir cinq chofes
à regard de cette médecine:
1°. ^ue les Philofophes ré-
duifent les années en mois ,
les mois en femaines , les fe-
maines en jours , & les jours
en heures, a**. Que tonte
chofe feche boit avidement
toute humidité de fon efpe-
ce. 3**. Qu'elle agit fur cette
humidité beaucoup plus vite
qu'elle nefaifoit auparavant.
4^. Que plus il y a de terre ,
moins il y a d'eau , & que la
folution s'en fait mieux &
plus promptement. j*. Que
toute folution fe fjiit félon la
convenance de fa chofe à
difibudre; & que tout ce qui
diifbut U Lune diffout auffi
le Soleil, Si l'Artifte veut
donc r^ufllr, il doit favoir
ME a87
les poids j les mefures du
temps & du feu, fans quoi il
perdra fon travail & fes pei-
nes. Philalethe.
La première médecine mon-
difiê & teint les corps ^ mais
cette teinture i)'eft qu'appa-
rente j & s'en va dans la
coupelle, ta féconde fait le
même effet , mais la peinture
qj'çlle donne eft permanen-
te & fixe, quqique fans uti«
lité. La troifieme pouffe la
pierre à fa perfcâion , & la
multiplie en quantité & en*
qualité!
La première eft l'œuvre
de la Nature , la féconde eft
l'œuvre de l'Art , & la troi-
fieme left de l'Art & de la
Nature , & fe noninie aufïi
la Médecine de l'ordre fupé*
rieur.
MÉDECINE UNIQUE.
Pierre au blanc.
MÉDÉE , fille d'i^tes,
Roi de Colchos , fils du So-
leil , eut pour mère Idya ,
fille de l'Océan. Jafon étant
arrivé à Colchos pour la
conquête de la Toifon d'or ,
Médée devint amoureufe de
lui. Elle fit ufage de fon arc
enchanteur pour favorifer
l'entreprife de fon amant.
Au moyen des pharmaques '
qu'elle lui donna , il dompta
les taureaux qui jetoient du
feu par les narines » tua le
dragon qui ga^doitU Toifoa
a88 M K
d*or, en fema les dents dans
le champ de Mars, d'où na-
quirent des honunes armés
qui s'entretuerent, &il s'em-
para de^ la Toifon d*or.
Après cette expédition
Médie fe fauva de chez fon
peré avec Jafon , qui Tépou-
fa. Quand ifs furent arrivés
en Theffalie, Médée rajeu-
nit Efon, père de Jafon. Les
filles de Pélias ayant tu ce
prodige , défirefent que Mé-
dée rendît le même Service è
Pélias; celle-ci feignant d'y
confenrir , trouva le moyen
de venger Jafon des mauvais
procédés que Pélias avoir eus
pour Efon. Elle engagea les
filles de Pélias à le couper
en morceaux & à le faire
cuire dans une chaudière
avec un mélange de plantes
aromatiques. Le fecret pré-
tendu n'eut pas le (^uccès
qu'elles en attendoient.
Jafon étant enfuite devenu
amoureux de Glaucé , fille
de Créon, répudia Médée.
Celle-ci fut diflimuler fon
dépit , & fous prétexte de
faire préfent à Glaucé d'une
couronne, elle la compofa
de manière que le feu prit à
là tête^e fa rivale dès qu'elle
l'eut mife fur fa tête, & elle
fut con fumée. Quelques Au-
teurs difent que c'étoit une
petite cafTette que Médée di-
foit être pleine de bijoux > &
B M
que le feu en fortii dès que
Glaucé l'eut ouverte. D'au-
tres enfin ont dit que c'étoit
une robe.
Médée ne fe contenta pas
de cette vengeance, elle
mafticra devant Jafon mê-
me deux enfans qu'elle avoit
eu de lui , &, fe faova d^ns
l'air fur un char attelé de
deux dragons ailés. Voyez
ces fiftions expliquées da^ns
le premier chapitre du fé-
cond livre des Fables Egypr.
& Grecques dévoilées.
M EDI M N US. Mefiire
contenant cent huit livres,
ou fix boi fléaux. Blancard.
MEDIUM ou SUBS-
TANCE MOYENNE
DES CORPS. C'eft !e
mercure des Sages , parce
que la matière d*oii il fe tire
n'a pas reçu de la Nature tou-
te la perfeâion dont elJe eft
capable ; l'Art la prend dans
cet état , & achevé ce que la
Nature avoit commencé.
Médium entre le Mé-
tal ET LE Mercure.
C'eft , félon Synéfius , la
vraie matière de Pœuwre,
Artéphins dit que c'eft le
mercure même des Philofo*
phes.
MFDULLA lactis
ou MOELLE DU LAIT.
C'eft le beurre ou la crème »
qu'on appelle aufli Fleur du
lait.
MÉDUSE ,
ME
! MÉDUSE, fille de fhor-
I cys de de Céco , avoit deux
fceurs auxquelles on donna
le nom de Gorgones , de njê-
me qu'à Rtedufe. Neptune
devant amoureux de ceile-ci
qui étoit très-belle , & eut
commerce avec elle dans le
temple même de Minerve,
I Cette Déeffe indignée de la
profanation de Ton temple,
changea en ferpens les che-
veux de Médufe , & lui
donna la propri^t^ de mé-
tamorpholer en pierre tous
ceux qu'elle regarderoit. Per-
fée fufcité par Paltas qui lui
prêta fon bouclier & fa lan-
ce, & aidé des talonnieres
de Mercure , fut attaquer Mé-
dufe & lui coupa la tête. Du
fang qui fortit de fa bleffure
naquirent Chrji^Énr , père de
Géryon* & le cheval Pé-
gafe. La tête de Médufe con-
ferva encore après fa mort
la propriété de changer en,
pierre ceux qui la regar-
doient ; Perfée en fit ufage
contre Atlas, qui l'avoit mal
reçu. Voyez les Fab. Kgypt.
&'Grecq. dévoilées, Ijv. 3.
chap. 14. §. 3.
MIL JUNIPERINUM ,
i ou Miel de genièvre, C'eft
Textrait de genièvre.
Mel novum, ou lAitl
nouveau» C*eft la quintef-
fence d'antimoine. Planif^
campL •
M E a89
M E L' ROSCIDUM ET
^REUM. Manne.
Mel Saturni , ou Miel
de Saturne. C'eft le fel de
plomb, qu'on appelle au(U
Beurre & Sucre de Saturne^
MELA. Plomb.
MÉLANOfcOLIB figni-
fie la putréfaâion de la ma«
tiere. Les Philofophes ap*
pellent aoiG cette opération
cakination , incinération ,
pregnation. On a, donné- ce
nom à la matière au noir »
fans doute paifceque ta cou-
leur noire a quelque chofe
de trifte, & que l'humeur dk\
corps humain appelée mc-
lancholie , eft regardée conv-
me une bilenoire & recuite ,
qui caufe des vapeurs ttiûes
& lugubres.
MELANGE. Conjonc-
•tion combinée de deux ou
plufieurs corps , d'où il ré-
fuîte un compofé qu'on ap«
pelle mixte. Ces différentes
combinaifons font différées
mixtes; & puifque'de huit
corps on peut combiner
40310 mixtes , on ne dote
pas être furpris de la diver*
fité infinie qui s'en ti#uve
dans la Nature. ^
Il y a deux fortes do mé«
langes ou mimions , l'ui e
que Beccher appelle fuperfi»
cielle, & l'autre centrale, .
Le mélange fuperficiel eft
celui qui fe fait de cDtaniere
T
que les parties des côrpr fné*
langés puiiTent fe (éparer de
nouveau , comme fi vàn mê-
le de Pabiyntbe avec de l'éf-
prit de vin^après.unc longue
^digeftîon , ces deux corps
font un méknge fuperfîciel ,
parce que, A mettant le
tout dans Talambic , on fé^
Tiare l'efprit de vîn àe Tab-
ynthe qai refte dans la cu-
curbiteea forme d'extrait»
Le m^/ortge central ft.feit;
par exiwnple , lorfquc Teau
de pîuie fe mêle ajirec les
femencés y demanierequ'elle
devient un corps homo-
gène avec elles ^, & qu'on
ne pçut pl«s les fcparer. Tou-
tes 4es diiToltitioRs dam Peau
fbriè font des tti^langes fn-'
perficiels. Le mélange des
àîiTt&ci^s aVtc notre propre
ftibftance, font des mélanges
^centraux» La bafe de ce der-
nier mélange eflt la fympa-
thie qui fe trouve entre
l'humide & le fcc. La bafe
du méiànge fuperfictel n'cft
3ue la dënfité & la raretédes
îH^ens corps qui compo*
fent le mélange. D'où l'on
pe4R conclune que le magné*
tifme de la.Naturea commie
deux pètes, où tendent les
mélanges des corps compo*
fés. Les corps rares recher-
chent, <mc une efpece d'ap-
pétence ou lympathie avee
Un corps dénies ^ & les corps
ME
fecs avec ceux qui fohtba-
mideir. Il eft cependant bon
de favoir que l'extrême-
ment humide & l'extrême-
ment fec font lès deux con-
traires, & ne s'uniffenr pref-
que jamais enfemble.
MÉLANGE. ( Se. Herm. )
Lorfque les Sages parlent de
mélange, il ne faut pas s'i-
maginer ou'ils entendtnc
i>arler de runion des deur
chofes différentes , & prifes
hors du vflfe. C'eft nne &
même chofe qui fe fépare en
deux^ & qui par la coâion
fe réduit à une. Voilà le vrai
mélange qui fefait précifé-
ment dans le temps de la pu-
iréfaâion.
MENALOPIPER- Poire
noire.
MËL AllDSMEGMA. S«.
von noir.
MELANTER. Opium.
MELANZANA. Pomme
d'amour.
MÈLAONES ou MÉ-
LONES. Petits vers de terre
noirs qui en fortent au mois
de Mai dans les prairies ^
& ot)i exhalent une odeur
agréable , quand on les écra-.
té. On a donné ce même
nom a une efpece de petici
fcarabé de oottleur verte do-
rée. RuUand»
MÊLE A GRIS. Plante
appelée FriùUaires ^ peut-
être nommée M0éagris » de
M B
ce que fa fleur efi tachette
comme an oifeau appeU eo
latin Mdeagris^ C*eft une
efpece de perdrix qui fe trou-
ye dans la Barbarie.
MELFCH. Sel commun.
MÊLER. Voyei MÉ-
I.ANGS. .
ME LG A. Salamandre.
MELIA. Frêne.
MELIBOEUM ou ME-
I.IBOCUM. Cuivre.
MELICERTE , fils d'A-
tbamas & dlno. En fe fau-
tant avec fa mère pour fe
fouilraire aux mauvais trai-
temens d'Athamas , ils fe
précipitèrent dans la mer.
Les Dieux par commiféra*
tioc changèrent Inoen Déef-
fe marine 9 (bus le nom det
Leucùthoé^ & Mâicertè en
Dieu marin , fous le nom de
Palémon. C*efl en Thonneur
de celui-ci qu'où inftitua les
Jeux Ifthmiqoes. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées , liv. 4. ch. 9.
MELICRATUM. Hy.
droroel qui fe fait d'une par-
tie de miel fur huit parties
d'eau«
MELIPHYL-y
^""mÊlisso-H^^-
ÏHYLLUM. )
MELLISODIUM.
Plomb brûle.
MSLLOSB. Vers de
terre»
M K 291
MÉLOCARPUS, Fruit
de l'Ariftolocbe,
MELUSL Mercure.
MEMBRANE DE LA
TERRE, Matière de la-
quelle les Philofophes ex-
trayent leur mercure.
MENA LIPPE. Reine
des Amazones, fut prife
dans un combat par Hercu-
le , qui garda fon baudrier 8c
fes armes pour les porter à
Euryftée. Voyei Amazo-
NBS.
MÉNELAS, fils d'Atr^c
8c d*£rope, félon Homère, '
époufa Hélène, fille de Ju«
piter & de Léda. Paris Ia4ni
ayant enlevée, tous les Prin*
ces de la Grèce prirent pani
pour lui-, 8c aflemblerent
une armée foritoidable pour
le venger. Ils afliéigerent
Paris & Hélène dans U ville
de Troye où ils s'étoient re-
tirés* La ville fe rendit au
bout de dix ans de fiege.
Paris fut tué, & Ménélas rer
prit Hélène. Voyez les Fa-
bles Egypt. & Grecq..dé*«
voilées , liv .6.
MENFRIGE. Maftfc.
MENSIRACOST;
Manne*
MENSTRUE. Ceft
proprement dans le règne
animal un fang qui- s'écoule
tous les mois par les parties
naturelles ée& femmes , &
des femelle» de que]qt.et
Tij
aça M E
animaux. Michel Schoc die
dans fon Traité de Phyjio^
nomie ^qwt les hommes Juifs
y font auffi fujetè. On a aiilfi
donné le nom de Mcnftrue ,
quoiqu*iraproprement , aux
çaux végétales & métalli-
ques , qu'on regarde comme
le principe féminin de ces
deux règnes, & dans lef-^
quellesonmetquelquechofe
à. di (foudre.
Menstru£ des Phi-
losophes, yoyci Mer-
cure DES Sages. Quel-
ques Chymiftes ignorant les
principes de la Nature & du
§rand œuvré , ont regardé
iverfes chofes comme Menf
true des Phiiofoph es y ou
comme matière , d'gù l'on
doit extraire cç mercure. Les .
uns ont travaillé fur \cs fels,
fur les minéraux , fur les ter-
res de différentes efpeces;
parce que les Sages di/*ent
que leur matière eft miné-
rale ; d'autres ont employé,
pour cet effet les végétaux ,
i| grande & la petite |u->
naire, la chclidoine , &c.
f»arce qu'ils avoient lu dans
es livres des Adeptes, que
cette matière eft végétale.
D'autres enfin ont travaillé
fur les œufs , les cheveux ,
la corne , les menftrues des •
femmes, les fecondines «
l'urine , le fang humain , &
tçut ce qu'ils ont pu imagir
M E
ner pris des animaux , com-
me la fiente de brebis , fur
ce qu'il, eft écrit que cette
matière .eft animale, & que
quelques-uns ont dit com-
me Ariftote & Rîplée, que
c'eft terminus ovi^ le Cof-
mopolite, qu'elle fe tire du
ventre du bélier. On en a
vu auffi dîftiller, circuler,
digérer , &c. l'eau de rofee ,
parce qu'elle fe cueille aux
équinoxes, & que quelques
Philofophes lui ont donné
ce nom ; mais tous ces Chy-
mifte^ ont pris mat à propos
\çs écrits des Sages félon le
fwç que préfente la lettre ;
puifqu'ils ont foin d'avertir
qu'ils ne parlent que par
analogie &: funilitudes*
MewSTRUE. Le menjirue
dçs Pèilofophes eft propre-
n>eût leur mercure ; cepen-
dant ils prennent fouvent ce
terme pour, la matière qui
contient ce mercure. L'eau
eft le menjirue qui contient
la femence àt% chofes, &
les porte dans la terre en
s'inuniiant par fes pores. La
terre qui leur fert de matri-
ce , les couve , les digère ,
tant car la chaleur propre
au fperme , qu'avec l'aide
du feu célefte ; & met enfitr
au jour les individus qui doi-
vent en venir félon Tefpece.
déterminée du fperme. Le
fpçrme diffère du menjliu^,.
en ce que celui-ci n'cft que
le réceptacle de l'autre.
MiNSTRUE BLANCiîr.
Mercure Jîermétique qui
contient les deux Dragons
de Nicolas Flamel.
Menstrue Puant ou
EÀv FÉTIDE. Ceft ce que
Gifber & Raymond Lulle
appellent Efprit fétide , ou
le foufrc des Sages ; nous
n'avons be({)in dans tout
TcBuvre que de Teaii vive &
de refprit fétide. Iflf menf-
true puant eft la matière en
putréfadion.
Menstrue essentiel,
fans lequel on ne peut rien
faire -, c*eft la même cho-
fe.
Menstrue v^gi^tal.
Raymond Lulle dit que le
menfirut des Sages s'acue
avec les végétaux ; mais non
que leur menfirue foie pro-
prement végétal. Quelques-
uns donnent ce nom à l'ef-
prit de vin redifié fept fois
pat Talambic, ou à la maniè-
re qu'enfeignent Raymond
Lulîe & Jean de Roque-
taille, connu fous le nom
de Jean de RupefciiTaj par-
ce qu'ils prétendent que cette
eau ardente a la propriété de
tirer la teinture de Por , &
de produire des chofes mer-
veilleufes. Ceft en effet une
bonne quintefleoce \ mais
ME 193
ce n'eft pas le mercure des
Sages.
Menstrue second.
Ceft le laton des Philofo-
phes.
MER. La mer des Phî-
lofophes eft bien différente
de cet amas d*eau fatée, fur
laquelle s'expofent fi témé-
raireitienc la plupart de»
hommes, pour chercher les
richefTts du Potozi & des
autres contrées. Leur mer fe
trouve par tout -, & les Sage»
y navigent avec une tran-
quillité qui n'eft point alté-
rée par les vents ni les tem-
pête?. Leur mer en général
font les quatre él^mens ; en
particulier c'eft leur mercu-
re 5 quelquefois la matière
d*oii il fatit Fextraire , parce
que Flamcî appelle ce mer-
cure VEcurhe delà mer RoU"
gi ,6i. lefouffledu vent mer^
turîel ; ce qui eft la même
ichofc que le ferviteur rouge
1lu Trévifan. Ceft en s'ex-
pofant fur cette mer, pleine
d'écueiîs pour fés mauvais
Chymiftes, qn'un fi^ grand
nombre d*entr*bux font nau-
fragé ,. & perdent leur for-
tune en courant après un or
qu'ils ne favent pas tirer de
fa minière.
Mer SECHE. Ceft ce
qu'ils appelFent auffi eau fe»
cfc", eau permanente , eau
aftrale , & leur mercure*.
Tiii
294 ^ ^
Meb. REPuacéE. Ma-
gîdere parvenu à la bian-
cbeur.
* MERADUM. VoyeihL-
MIZADIR.
MERCURE ou AR-
GENT VIF. Métal coulant
compofif d'une terre métal-
lique & d'une terre fluîdifi*
caute ; c'eft pourquoi il y a
autant de mtrcurcs que de
métaux , qui peuvent être
mêlés avec cette terre flui-
dificante. Il y a une fi grande
fympathie entre cette terre
mercurielle ou fluidiiicante,
& les métaux, que quand
elle y eft une fois mêlée ,
elle s'y accroche fi ferme-
ment» qu'elle s'y coagule plu-
tôt que de s'en laiffer fépa-
rer. C'eft dans cette admir
rable fympathie que confifie
tout le fecret de la Philofo-
phie Hermétique « ou du
frand œuvre \ c'eft-à-dire ,
avoir cette terre mercu-
rielle, pure, & dans Pétat oh.
elle fe trouve avant d'être mê-
lée avec aucun métal. C'eft
en cela que confiile la difit^
rence du mercure commun
d'avec le mercure des Philo-
fophes» Le premier eft com-
pofé de cette terre mercu-
rielle & d'une terre métalli*
que; le fécond n'eft pfo-
prement qu'une terre mer-
curiell90U fluidificante. JSec-
eher.
M E
Mercure. Vapeur mi-
nérale , onâueufe, vifqueu—
fe , crafle , congelée dans le»
pores de la terre en une li^
qiicur homogène & incom—
buftible. Bafile Valentin «c
Sendivogius définifient le
mercure i im fel acide de na-
ture minérale. Ces défini-
tions conviennent au mer-^
cure , principe des métaux
& du mercure vulgaire , con-
nu fon^ le nom de vif-argent ,
qui eft un vrai métal. On
doit d«p diftinguer deux
fortes c^ mercure y le vul-
gaire, & le mercure princi-
pe. Le premier eft mort ,
quand il eft hors de fa mine ,
parce que fon feu interne efî
aflbupi , & qu'il ne peut plus
agir» s'il n'eft mis en aâion
par le mercure principe. Le
lecond eft appelé , non pas
vif-argent y mais argent-vif^
par les Phyficiens Chymîf-
tes , pour le diftiitguer du
commun , & marquer fa
λuînance vive« qui agit dans
es mines ; ou qui hors des
mines n'attend que d'être ex*
cité par les mains d'un ha-
bile Artifte, pour agir en-
core avec plus d'effet fur les
métaux.
Le mercure parott à nos
yeux fous trois voiles diffé-
rens, dont la Nature l'a ha-
billé : I®. fous la forme d'un
fluide, qui ne mouille pas
M B
lex tnains, quand on le tou-
che; c'eft le vif-argent y Ki\^
gaire , qu'on appelle mercure
vierge , quand il fort de la
mine , & queTavarice ne Ta
pas zUéré par quelque mé-
lange : 1*^. fous la figure de
cinabre : 3®. fous celle d'ar-
fenic ou réagat. Le mercure
ÎKÎncipe eft celui que les Phi-
ofophés Hermétiques vaii-
tent tant , & le mercure vul-
gaire eftceluidontfe fervent
communément les Chymif-
tes ordinaires & les Méde-
cins.
Mer CURE dissolvant,
dont les Philofoph.'îs Spagy-
riques fe fer\^nt pour réduire
{es métaux, les minéraux»
Jes végétaux & tous les corps
\ leur première matière. Il
y a trois fortes de mercure
dans le fens des Âichymif-
tes ; le mercure diifolvant
' flmple ; le mercure diffblvant
coropofé, qui eft propre-
ment leur vrai mercure; &
le mercure commun , ou ce^
lui qui fe tire des métaux.
Le mercure fimple eft une
I eau extraite, félon les prin*
I cîpes de leur Art , d'une ma-
tiere dont ils ont eu grand
foin de taire le vrai nom , &
à laquelle ils en ont donné
une infinité que Ton peut
voir dans l'article Madère,
Ils rappellent plus comtnu-
nétnent magnéfie , plomb»
MB %9i
chc^M. Ceft une matière mi-
nérale. Le Philalçthe définit
ce mercure une eau ou va-
peur feche, vifqueufe , rem-
plie d'acidité», très-fubtile,
fe diiTipantaifi'ment au feu p
qui difTbut les métaux par
une difToiucion naturelle, Si
qui réduit leur efprit depuif«
fance en aâe.
Le mercure compofé eft
celui dont nous venons de
parler, auauel on a ajouté
une féconde matière , &
qu'en conféqueiic.e ils ap-
pellent rebis^ laton^ airain
des Phihjhphe^, &c. Pref-
que tous» «es Philofophes ne
parlent que de celui-ci dans
leurs ouvrages. Nous avons
déjà défini le mercure com*
mun.
Mercure blanc des
Sages. Ceft la pierre au
blanc.
Mercure rouge. Ceft
le magiftere au rouge par«
fait.
Mercure universei:.
Ceft Tefprit répandu dans
tout rUnivers pour l'animer^
Mercure cruo. Ceft
le diifolvant des Sages , non
pas r/irgr«nr-v/f vulgaire , ap-
pelé mercure crud par les
Chymiftes.
Mercure préparant.
( Se. Herm ) Diiîbivant des
Philofophes , oui prépare le
corps diiTolubie , pour par^»
Tiv^
a9« ^ MB
v.nir à la peifeâion du ma-
giftcrc.
Mercure du Cou-
chant. Pierre au blanc.
Mercure épaissi. F.
Eau EPAISSIE.
Mercure des Mine-
»aux et des métaux.
Ceft le Mercure des Philo-
^fophes.
Mercure Stérile. (Se.
Herm, ) Ceft le mercure
pris abftradîvemetit de foa
îbufre, parce que la femelle
repréfenrée par leur mercure
en toujours ftérile fans la
conjonâion & Paâion du
mâle fignifîé par le foufre.
Le mercure des Philpfophes
ne fe trouve point fur la terre
des vi vans , c'eft-à-dire , tout
préparé. Mais il fe tire de la
terre même des vivans , &
de la terre vierge qui eft au
centre , & dans Tintérieur de
cette terre des vivans; &
cela par un artifice ingé-
nieux , très-fimple, mais sa-
lement connu des Sages. Le
Cormopolite dit que cela fe
fait par le moyen de leur
acier, & le Philaletbe par
leur aimant.
Mercure , à qui le vieil-
lard veut couper les pieds
avec fa faulx , eft ym emblè-
me qu'Abraham Juif a em-
ployé pour fignifîer la fixa-
tion du mercure des Sages ,
& non "^bur fignîfier la jna*
ME
tîcre', comme lepcnfcnt pres-
que tons les faux Adeptes»
Le mercure eft volaiil, & ne
fert de rien sll c'eft fixe ais.
blanc ou au rcnige. Abra-
ham a repréfenté un Vicil^
lard , pour lignifier la Ion—
gaei}r du temps nécefiaire
pour cette opération.
Le Mercure extrait du.
Serf rouge y eft proprement
le mercure des Sages dans le
temps de fa première prépa-
ration.
Le mercure rubéfié eft la
pierre au rouge , appelée
auffi mercure animé.
Mercjre couronné.
Ceft rélîxir parfait des Sa-
ges , qu'ils appellent leur
Roi y dont la tête eft ornée
d'un diadème à trois cou-
ronnes « pour marquer fou
pouvoir fur les trois règnes
de la Nature.
Mercure sulfuré,
eft le vrai mercure des Sa-
ges , qui diffère du vulgaire
en ce q«e celui-ci n'a peint
un foufre qui l'anime , &
l'antre en a un inféparable ,
qui n'attend que d'être ex-
cité.
Mercure ANIMÉ. ( 5c.
Herm, ) Ceft le mercure
double des Sages. Pantaléon
prétend que Bernard, Comte
de la Marche Trévifane , eft
le premier d'entre les Phiîo-
fophes.» qui jiic. introduit le
M E
rnercûre animé é^r^^ le grand
C3Envre 5 que d'Efpagnet ,
l^hilalethe lont imité , &
que tous les Philofophes
TTiodernes y ont applaudi*
Ceft lé mercure âtQS Sages
animé du loiifre métallique,
par le moyen riapporté dans
la Philofophie des Métaux
du Trévifan, dans l'endroit
où il parle de la fontaine
dans laquelle il vit diflbudre
fon livret d*or , comme la
gface fond dans Feau chau-
de.
Mercure double. V.
Mercure animé.
Mercure deux fois
NÉ. Ceft lé' même.
Mercure végétal.
Voyei MENSTRUE VÉGÉ-
TAL.
Mercure de vie. ( Se.
Herm.'^) Ceft l'élixir des
Sages compofé de leur mer-
cure. Ils le nomment ainfi ,
parce qu'il tranftnue les mé-
taux imparfaits, qu'ils ap-|
pellent morts; & que ce
mercure eft en effet le prin-
cipe de la ge^nérat'on & de
la confervation d^si indivi*
dus de la Nature.
Mercure Mysté-
rieux. Ceft encore îe
même : ainfi nommé , parce
que tous les Adeptes en font
un vrai myftere à tous ceux
qui ne le font pas, à moins
qu'ils ne les trouveiit pru-
M E 197
<îens, difcrets , craignant
Dieu , enfin tels qu'ils les
foubaitent pour être initiés
dans les myfteres du grand
CBUvre.
Mercure grtstal-
tlN, eft du mercure fublimé
plufieurs fois, Qc réduit en
forme de cryftaux tranfpa*-
rens.
Mercure corallin ,
eft du rtûrcure auquel on a
donné la couleur rouge avec
de l'huile d'œufs , ou autres
eaux. Rulland.
MERCURE\ fils de Ju-
piter & de Maïa , naquit fur
le mont Cyllene dans l'Ar-
cadie 5 Junon oublia fa ja*
loufie à l'égard de ce fils de
Jupiter ; elle prit même tant
d'intérêt à fa confervation »
qu'elle fe chargea de le nour-
rir de fon lait. D'autres pen-
fent que ce fut Ops.
Mercure étoit prefqu'cn-
coreau berceau, qu'il mon-
tra fon penchant pour le'
vol. Etant entré dans la for-
ge de Vulcain , il lui vola
fes outils; & le jour même
il vainquit à la lutte Cupi-
don.II enleva le fccptre de
Jupiter , & la peur du feu
fut la feule raifon qui lui
empêcha, de voler auffi fes
foudres.
Jupiter l'employa dans
fes meflÂges ; il le chargea
de balayçr la falle d'aflem^
198 M E
biée des Dieux » & roccn-
poic CD qualité de fou Echao-
Son avant l'enlèvement de
i^nynsede.
On lui avoir doon^ des
•îles qu'il avoir attachées à
fon chapeau & aux nions
de fes fouliers; elles lui ai*
doîeiir à expédier plus
promptement les mefTages»
Il ne dormoir ni jonr ni
nuit y parce qu'il écoit char*
^é de recevoir les âmes des
mourans» & d« les con-
dnire au féjour de Pluton
& aux Chanips-Blyfées. II
portoit à la main une verge
d'or 9 autour de laquelle,
éroient deux ferpens entor-
tillés , qui fembloîent vou-
loir fe dévorer; mais la ver^
ge svoît la propriété de les
concilier.
Lorfqu* Apollon fur chafTé
du Ciel , & qu'il fe rendir
gardien des troupeaux d'Âd-
mete , Mercure vola les
hatuh qu'il ^ardoit. Il eut
mime l'àdrefle d'enlever
Tare 8c les flèches d'Apol-
lon, pour empêcher ce Dieu
de les faire fervir à fa ven»
geance.
Mercure inventa la lyre ^
& l'échangea avec Apollon
pour le caducée qp'il porta
toujours dans la fuite. Mer-
cure en eflàya^la vertu fur
deux ferpens qui fe bat-^
loientiauili'^tàt qu'elle lt$
MS ^
eut touchés 9 ik (iirent d'ac-
cord. Mercure s'en fenroit
pour pacifier les diflerends «
& pour rendre amis les en-
nemis.
Jupiter voulant fouftraîre
lo changée en Vache ^ à la
garde fcrupuleufe d'Argus «
chargea Mercure de le dé*
faire de ce gardien; ce qu'il
exécuta. Voyez l'explica-
tion de ces fiâions èc des
autres qu'on a inventées i
fon fnjet , dans le liv. 3%
chap. 14. $. I. des Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées. / ■
MERCURE TRISME-
GISTE , le plus ancien des
Philofophes connus. Ced de
fon nom grec Hermès que
ceux qui favenc le grand
œuvre , ont pris le nom de
Philofophes Hermétiques.
Voyei Hermès.
Mercurialis Se va.
Eau naturelle & primitive
de l'alun , que Planîfcampi
dit être le principe du merr
cure,
Mercurti Astrxjm.
Mercure fublimé , ou fa
quintçfTence.
Mercurius Lax us.
Turbith minéral.
Mercurius Corpo-
ralis Metallorum.
Mercure des métaux préci-
pité.
M^&çyjELius Minera-
M E
L I u M. Oléaginofité ex-
traite de la mine d'or ou
d'argent» FlaniJtampL
Mercurius Regene-
RÀTUS , OU Mercure régé*
Titrée C'eft le premier être
ou principe do mercure.
Mercurius a Natu-
RA COAGULATUS, Tout
méral foiide.
Mercurius Meteo-
RiSATUS. Merctwe de vie.
Mercurius Crystai.-
LTNUS. Merciu-e .fiiblimé
plufieurs fois , & rendu far
ce moyen cUir & cranrpa-
rent comme du cryftrf.
Mercurius Coral-
LiNus. Précipité rouge de
mercure,
MERDAÇENGL Pouà-e
de plomb brûlé.
MERE. Les Pbifofophe»
Spagyriques donnent quel-
quefois fè nom de Mère au
vafe qui renferme la matière
du grand ouvres mais ils
difenc plus communément
que le Soleil efi le père de
la pierre y & que la lune en
eft la mère , parce que , fe*
Ion eux i la matière de la
pierre, comme de toute au-
tre cbofe , eft engendrée des
quatre élémens , mêlés &
combinés par les influences
de ces deux Inminaires ;
& non pas qu« Ter ordi-
naire qu'ils appellent auffi
Sdeil^ Se l'ajqgent vulgaire
M R a99
qu^jls appellent Lune^ foient
les matières qu'il faut pren-
dre pour faire le grand oeù«
vre.
.Mere de la Pierre.
Matière de l'œuvre parve-
nue au blanc ; ce même nom
convient mieux à l'eau mer-
curtelle, puifque c'eft d'elle
que fe forme la matière de
k pierre.
, Mere be tous les
Elemens. C'eft le chaos,
Hylé, la matière première
dont les élémens ont été
faits > & des élémens toutea
chofes.
Mere de tous les
MÉTAUX. Les Sages ont
donné ce nom à leur mer-
cure ^ parce qu'ils difent qu'il
eft le prirxipe des métaux ;
ce que quelques Chymiftes
ont interprété du mercure
vulgaire.
La mere a mangé fon en-
fant. Exprefiions atlégori-
que& employées par quel-
ques Pbilofopbes , pour dire
que la terre Philofophale a
hu toute fon eau y qui en
étoit fortie; c'eft ce qu'ils
appellent Cûhohation.
Mettre ou fcelkr la mere
fur le ventre de fon enfant»
C'eft nourrir l'enfant philo-
fopbtqiie y qui eft le fpufre ,
avec le lait virginal , doqu el
il a été formé; le foiifre ou
i!efif«iy £xe alors avec lui
300 ME
ce lait virginal , qui étoic vo-
latil : fixer , c^eûfceller.
MERLE DE JEAN.
Uf) Philofophe s*eft exprimé
aind , pour fignifier le noir
qui furvient à la matière par
la f utréfaâion. Merle hlanc ;
c*eft la pierre au blanc , la
Lune des Sages , Diane , &oc.
Merlc blanc, oa
BLANCHI. Matière de Toeu-
vre, après que les règnes de
Saturne & de Jupiter ont
fait place à celui de la Lune.
MERVEILLE DES
MERVEILLES. ( Science
Bcrmét, ) C'eft le vrai nom
de réiixir parfait , parce qiie
rien fur la terre n'eft plus
merveilleux ; c'eft pourquoi
la plupart des Philofophes
nomment le grand œuvré ,
VŒ'^vre de la fagejft divine*
Y a-t-il rien de plus admi-
rable en effet, que de voir
un peu de poudre changer
un poids immenfe, de quel-
que tnétal imparfait que ce
f )it , en or ? guérir toutes les
maladies du corps humain
!ic des animaux , celles mê-
me que la Faculté de Méde-
cine regarde comme incura-
bles? faire produire en vingt-
quatre heures des feuilles ,
des fleurs & des fruits , pen-
<}aat^ue la nature ne le fait
c^a'en des années entières?.
&' enfin bien d*autres chofes
qu'^ les fages faveot^ mais
MB
qu'ils ncdivulgueront jamais
qu*à ceux qu^ils ireulent bien
initier? Quelques-uns ont
appelé le mercure des Phi-
lofophes, la Merveille du
monde,
MESBRA. Tuthie.
M E S £ L. Étain > Ju-
piter.
MESSAGER DES
DIEUX. Ceft Tefprit uni-
verfel répanda dans toute la
nature » ou le mercure des
PUlofophes , qui en eft for--
mé.
M EST. Lait aigri.
MESTUDAR,o»
NESTUDAR. Sel ar-
moniac.
MESURE DES SA-
GES. Le Diaiqnnaire her-
métique cite AÎphidius, &
dit en conféquence que le
mercure des Sages eft leur
mefure; il auroit mieux dit
s'il Tavoit expliqué du poids.
Philalethe ne parle que de
la mefure du temps, & ajoute
que fi Ton ignore le poids ^
la mefure du temps & le feu ,
on perdra fon temps & fes
peines ; ce qui doit s'enten-
dre de la multiplication.
MÉTAL. Les métaux
des Philofophes font cette
matière de laquelle on ex-
trait Tefprit , & duquel
efprit pn fait la pierre au
blanc & la pierre au rouge.
Leiurs métaux parfaits font
CCS pierres mêmes ;' fouvent
ils les appellent Corps.
hes anciens Chymifies
ont donné aux métaux les
noms de fept Planètes ,
parce qu'ils ont cru y remar-
quer des propriétés & des
couleurs analogues à celles
que TAllrologue reconnoit
dans les Planètes. Ils ont
nommé en conféquence le
plomb Saturne^ main /«-^
piter y le fer Mars ^ Vot le
Soleil y le cuivre Vénus ,
Fargent siî Mercure y & l'ar-
gent Lune.
On diftingue les métaux
en parfaits , qui font Tor &
]!argent; & en imparfaits,
qui font le cuivre ^ le fer , le
plomb , rétain fc le mercure^
Les Philofophes apnetlent
aufli Métaux imparfaits la
matière de Pceuvre , lorfque
pendant les opérations elle
eft afièâée d'autres couleurs
que de la blanche & de la
r.ouge. Ces deux dernières
compofent les règnes du So-
leil & de la Lune , lés autres
font les règnes des autres
Planètes.
La plupart êits Chymîftes
ne comptent pas le mercure
parmi les métaux, & pré-
tendent qu'il n'en eft que la
femence^mais la vraie ma-
tière des métaux n'eft , à
proprement parler , qu'une
vapfiiir , un efprit qui fe cor?
MB 301
pbrifîe dans les entrailles de
la terre , à mefure que le
feu central la fublime vers
la fuperfîcie -, elle dévient
une eau vifqueufe, qui s'al-
Ue avec diiférens foufres ;
elle fe cuit & fe digeit avec
eux, d'une manière plus ou
moins parfaite ^ fuivant lé
Elus ou moins de pureté de
I matrice où les métaux fe
forment*
MÉTAL COULANT. C'eft
le mercure.
MÉTAS, ou MÉTAL,
Quelanes Chymîftes ont
donné ce nom au poids que
nous appelons communé-
ment un ^ro5, une dragme*
MÉTAUX. ( Science
Herm, ) Lorfque les Sages
parlent des métaux , ils n'en-
tendent pas communément
ceux qui font en ufage dans
le commerce de la vie ; il ne
faut les expliq^ier ^ dans ce
fens que lorfqn'ils parlent de
la tranfmutation des métaux
imparfaits en or ou en ar-
gent» Leurs métaux ne font
autres que les différens états
de leur mercure pendant les
opérations du magiftere. Ces
états font au nombre de fept ,
comme il y»a fept Planètes
& fept métauic communs ;
c'eft pourquoi ils donnent le
régime de leur œuvre aux
fept Planètes, qu'ils difent
dominer à chaque état \ &:
joi M É
chaque domination te mani«
fefte par des couleurs diffé-
rences. Le premier régime
eftcelui du mercure^ qui pré-
cède la couleur noire. Le Ce^
cond t& celui de Saturne , qui
dure tout le temps de la pu-^
créfafHon , ^lafqu'à ce que la
matière commence à deve-
nir grife; c'eft alors que les
Sages appellent leur matière ,
plomb des Philofophts. Le
troifiemeeft celui de Jupiter,
fils de Saturne , qui fut fouf*
trait, félon la Farble^àfon
f^re vorace , que Jupiter mu«
tila pour lut ôter fa faculté
d*eogendrer : des parties mu-
tilées & jetées dans la mer,
naquit Vénus; ce quHi faut
entendre de la couleur notre
qui ne reparoit plus dans le
magiftere* Et dès-lors Jupi-
ter eft le père des Dieux,
avec Jimon , repréfeotée par
Taîr renfermé dans le vaie,
& rbumidité qui sy eft mê-
lée.
Tout le régime de Jupiter
eft employé a laver le laton j
ce qui fe fait par Tafcenfion
& la defcenfion fucceflives
du mercure fur fa terre. Cette
eau repréfente la mer , dont
le flux & reflux eft marqué
par ces afcenfions & defcen-
fions continuelles. Mais les
Philofophes ont «ne autre,
mer, qu'on verra expliquée*
dans fon article.
MB
te» Pottes ont donné l ce
laton le nom de Laton:^ me*
re de la Lune & du Soleil s
parce que le régime de la
lune eh une fuite de Ta—
blution du laton, qui par-l3t
devient blanc ^ & d'une blan<*
cheur éclatante comme celle
de la Lune. Vénus domine
enfui te, & c*eft dans le temps
que la matière prend une
couleur citrine, qui tirer fur
un rouge f^robé, ou de
touille de fer, & pour lors
vient le régime de Mars , ami
de Vénus , qui dure jufqu'à
la couleur orangée , repré-
fentée par Paurore , avant-
couriere du (bleil. Piiœbus ,
frère de Diane, paroit enfin
fous la couleur de pourpre.
Les Poètes ont feint que
Diane fa fœur fervit de fage-
femme à fa mère Latone lorf-
qu'elle mit le foleil au mona-
de , parce oue le rouge, vrai
or & vrai (oleil dès Philofo-
phes, ne paroit roi t jamais ^
li le blanc ou Diane n'avoit
para auparavant* L'on- voie
par- là combien les Mytho-
logiftes fe trompent dans les
explications arbitraires qu'ils
donnent de la Fable « qui
n'eft qu'une allégorie mul-
tiple du grand œuvre.
L^Adepte eft feul capable de
donner aux fables la vérita-
ble explication qui leur con-
vient. Les inceftes ^ Içs adul-
ME
teres^ & les autres crimet
-que les Paëtes ont imputés
aux Dieux 9 ne %om alors
que des opérations de la
fcieoce hermétique , perfoni'
déifiées» pour allégonfer tout
ce qui fe fait fuccefliyemehc
dans le grand œuvre.
Les Souffleurs & les Chy*
mîftes vulgaires ne fe trom*
Î>ent pas moins lourdement
orfqu'ils travaillent fur les
métaux communs, dans la
penfée qu'ils parviendront au
mâgiftere par leur moyen;
Car quoique d'eux foit l'en^
crée de notre ceuvre , dit le
bon Trévifan , & que notre
inariere , par tous les dits des
Pbilofopbes , doit être corn-
pofée de vif-argent» & vif-
argent n'eft en autres chofes
qu'es métaux Toute-
fois ne font-ils pas notre
pierre tandis qu'ils demeu-
rent en forme métalliques
car il eft impoflible qu'une
matière ait deux formes. No-
tre pierre eft une forme d^-
gne moyenne entre métal
oc mercure. Le même Au-
teur parle fort au long des
métaux dans fon Ouvrage
fur la pierre , auauel , pour
cette rai fon « il a donné le ti-
tre de Philofophie des mé-
taux.
Les Chymtftes & Métal«
lurgiftes difent q^e les mé-
-eaux ont des maladies ; j'en
M B 303
ai fait lé détail dans l'article
LSPA.E*
MÉTEMPSYCOSE.
Tranflation de l'ame d'un
être vivant dans le corps d*un
autre être qui n'étoit vivant
qu'en puiflTance. On dit que
Pythagoreavoit puifé le fen-»
timent de la métempfycofê
chez les Pr èures d'Egypte ,
& cela eft vrai ; mais les fec-
tateursde la Philofophie ber*
métique prétendent qu'on a
mal expliqué ce fyftême de
Pythagofe, & qu'on lui a
prêté un fen« c]u'il n'avoic
pas. Les Sages d'Egypte
apprirent à Pythagore la
tranfmutation métallique «
oue ce Philofophe traita en*
luite éiM(|rnatiqaement dans
fes Ouvrages. Ceux qui n'é-
toient pas au fait du grand
oeuvre entendirent tout ce
qull avoit écrit félon le fens
que \» lettre préfentoit , .&
non félon l'efprit. L*idée de
Pythagore n'étoit autre que
de donner à entendre que
l^fprit , ou ce qui conftitue
l'ame des métaux parfaits ^
paHoit par la tranfmutation
dans le plomb, le fer & le^s
autres métaux imparfaits, &.
les rendott autres qu'ils dM«
toient auparavant. OL Ber^^
richius*
Les Académiciens n'en*
tendoient pas par Métemp-
fycofê U tranflation de l'ame
194 M E
întelleâiielle de l'homme
dans le corps d'un autre hom-
me , d'un animal , ou d'une
plante \ mais feulement U
tranflation , ou plutôt lacon»
verfion- de Tame animale ^
éltxirielie, en une^ucre^ pour
lui donner la vie animale ;
c'eft de cette façon que la
nature agit fans ceile. La
diflblution du corps des ani-
maux laiiTe évaporer les ef-
Imts volatils de cet animal^
'efprit fixe fe mêlant avec
ceux de la terres les uns &
les autres féparés de la fub-
ftancç terreftre qui les te*
noient emprifonnes^agiflcnt
magnétiquement fur leurs
femblables ,qui agifTent éga-
lement de leur cô^ La na-
ture , par leur réunion, forme
de nouveaux mixtes , ou
femblabîes , ou différens , fé-
lon la matrice où ils fe ren-
contrent. Des excréniens des
animaux , ou de leuKs corps
tombés en putréfaâion en-
tière 9 des plantes fe riourrif-
fent , d'autres animaux fe
nourrifTent de ces plantes ,
& par un cercle continuel ,
les uns fe métamorphofent
dans les autres ; ce qui fait
que rien ne périt dans le
monde, & que fôn volume
n'augmente pas , malgré
l'augmentation pofllble &
même réelle de fes individus
fpécifiques. i^infi le loup
ME
peut être converti en agneau»
l'agneau en loup ; le win en
bœuf, lej>œuf en homme «
l'homme en foin , &c. Car
Télixir ou humide radical de
chaque mixte , rempli des ef"
prits de ce mixte , eft ajyelé
ame , parce que c'eft le fujec
immédiat de l'acne vivante ,
comme Tefprit en eft la caufe
efficiente 5 c'eft en ce fcns
que le grand monde eft dit
animé.
MÉTIS, Jupiter , poffef-
feur paifible de l'Olympe ,
après avoir foudroyé les
Géants, époufa Métis, Déef-
fe dont la connoiflânce étoit
fupérieure à celle de tous les
Dieux & de tous les hom-
mes. Mais dans le tems
qu'elle étoit prête d'accou-
cher de Minerve, Jupiter in{^
truit qu'elle étoit deftinée à
être mère d'un fils qui de-
viendroit le fouverain de
l'univers, avala la mère &
l'enfant, afin qu'il pût ap-
prendre d'elle le bien Se le
raaU Ce fut par le confeil
d^Métisque Jupiter fit pren-
dre à fon père Saturne un
breuvage qui lui fit vomir,
premièrement la pierre qu'il
avoit avalée, & enfuite tous
fes en£ins qu'il avoit dé-
vorés.
Quelque tems après que
Jupiter eut avalé Métis , il
fe fentit faifî d'une grande
douleur
M E
douleur de têre ; il eut re-
cours à Vulcain , qui d^ul
coup de hache lui fendit !a
tête. Minerve fortit toute
irvaée par la bleffure y &
même dans un âge fort avan-
cé. Voyez l'explication chy-
mique de tout cela dans les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées, liv. 3. chap. 4.
& 9.
M ET OPIUM. Galba-
num* Blancard.
METROS. Pierre au
rouge parfait.
METTRE. {Se. Hem.)
Lorfque les Sages difent dans
leurs livres, mette:^ ceci^ ajou-
te:[ cela, il ne faut pas croire
qu'ils recommandent d'ajou-
ter ou de mettre quelque
chofe d'étranger ou même
d'analogue à ce qui a été
mis une fois dans le vafe ;
ils entendent feulement qu'il
faut continuer de cuire le
compôt , à qui il ne manque
rien que la çodion , fans ceiTe
entretenue jufqu'au blanc ou
au rouge.
Mettre deffous ce qui
efi dejfus , & ce qui^efi deJTus
dejfous, C'eft ce que les Phi-
lofophes appellent convertir
les élémeps , changer les na-
tures; c'eft-à-dire, rendre
volatil le fixe, & fixer le vo»
latil.
Mettre au monde.
Exprefllon qui fignifie la
MI 305
même c\\ok(\W en fantemeniy
dont voyez l'article.
Mettre en poudre.
C'eft diflbudfe philofophi-
quement la matière de l'œu-
vre dans le vafe. Cette dif-
folution fe fait au moyen de
la putréfaâion ; elle réduit
le compôt, dit Flameh, en
une poudre impalpable , &
aufli fubtile que les atomes
qu'on voit voltiger aux rayoni
du foleil.
MEZERiEUM. Efpece
de plante qui eft de la clafle
du laoréole; quelques-uns
la nomment Chamelée.
MICHA & MICHACH.
Cuivre , Vénus. Rullandus.
MI CLE TA. Médica-
ment propre à arrêter les
hémorragies.
MICROCOSME.
On donne ordinairement à
l'homme ce nom , qui fignî-
fie petit Monde ; parce que
l'homme eft Fabrégé du
grand. Les Philofophes le
donnent auffi à leur magîf-
tere, parce qu'il contient,
difent-ils , toutes les vertus
des chofes fupérieures fie in-
férieures.
MIDAS, RoidePhry-
gie , & fils de Cybele , cher-
cha à gagner la bienveillance
de Bacchus, en faifant bon
accueil à Silène. Un jour
que ce père nourricier du
Dieu du vin sVtoit enivré»
V
3o6 M I
& dormoit près d'une fon-
taine, Midas le fit lier avec
une guirlande de fleurs* On
le conduific dans cet état au
Palais du Roi , qui le traita
parfaitement bien f & le fît
enfuite mener à Bacchus. Ce
Dieu fut charnié de le voir;
& pour récompenfer Midas»
îl Ipi offrit de lui accorder
^fans exception tout ce que
ce Roi lui demanderoit. Mi-
' das, fans trop de réflexion ,
demanda que tout ce qu'il
toucheroit fût changé en or.
Bacchus lui donna cette pro-
}>riété. Lorfque Midas Vou-
ut manger, il fut fort étonné
de voir les viandes même
qu'il touchoit , changées en
or , & par conféquent hors
d'état d'en faire fa nourriture;
& craignant de mourir de
faim , il eut recours à Bac-
chus f & le pria inftamment
de le délivrer d'un don fi
funefte. Bacchus y confen-
tit, & lui ordonna pour cet
effet d'aller fe laver dans le
fleuve PaSole. Midas y fut ,
& communiqua aux eaux de .
ce fleuve la propriété qui lui
étoit fi onéreuie.
Il furvint dans la fuite un
différend entre Apollon &
le Dieu Pan , fur le chant &
la mufique. Midas fut choifi
pour arbitre , & jugea forte-
ment que Pan chantoit mieux
qu'Apollon. Ce Dieu, pour
MI
le punir d^avoir & mal jdgé^
lui fit croître les oreilles en
forme d'oreilles d'âne^ Voy •
l'explication de xette fable
dans le Livre II des Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées^ cb* 5.
MIDI. Soufre parfait
des Philofophes. Ils lui ont
donné ce nom , parce qu'ils
l'ont appelé Soleil , & que
cet aflre eft dans fon plus
haut degré lorfqu'il eft au
midi,
MIEL. Diffolvant de»
Philofophes.
MIFRES. Afphalthe.
MI G MA. Mélange de
différens fimpîes , pour en
former un médicament.
MILCONDAT, Sang
de dragon.
MILIEU DU CIEL.
Quelques Auteurs Hermé-
tiques ont appelé ainfi la
matière diflblvante du grand
oeuvre, parce qu'ils difent
que le vent a porté leur eau
feche y leur mercure , dans
fon ventre, & qu'il fe trouve
, en principes dans l'air.
Milieu entre la
MINE ET LE MÉTAL. Ceft
la matière de l'oeuvre. Af/-
Ueu pour réunir les teintu-
res, c'eft le mercure philo*
fophique. Milieu entre le
métal & le mercure , c*eft
le foufre parfait.
M IL I TARIS, ou
Ml
STRATIOTES. Joubarbe
aquatique , aîn(i nommée de
fa vertu pour aîrrêter le fang
des bleifnres.On a aufli don-
né le même nom à la plante
connue fous celui de Mille-
feuilles.
MINA ou MNA. Sni-
vant Diofcoride , c'tff oit au-
trefois un poids de feize on-
ces ^ où 118 dragmes. La
mine Attique pefoit douze
onces & demie , la Romaine
douze opces y & celle d*A-
lexandrie vingt onces , ou
160 dragmes. Blancard.
MINE. Matière de la»
quelle fe forment les métaux
& les minéraux dans les en-
trailles de la terre. Cette ma-
tière , fuivant les principes
de la Philofophië Herméti-
que, n'eft d*abord qu'une va-
peur que les élémens pouf-
fent avec Tair & l'eau dans
les entrailles de fa terre. Le
feu central fa fublimc vers
la fuperficie ; ellefe digère &
fe cuit avec le foufiré qu'elle
rencontre, & fuivant le de-
gré de pureté du mélange &
de la matrice , les métaux fe
forment plus ou moins par-
faits.
Mine de Feu céleste.
Magiftere au rouge , ou (bu-
fre des Philofophes. Que ce-
lui qui a eu le bonheur de
parvenir à faire cette mine
defêuciUfte, ditd'Efpagnet^
MI 307
qu'il la conferve bien pré-
cieufement. Il n'y a rien dans
le monde de fi excellent.
MINÉRAL. Mixte par-
ticipant des principes des
métaux. Les ipii)éraux mé»
talliques font compofés de
parties très-fimples ck homo-
gènes, ce qui en rend le mé-
lange très-ftxe , & prefquMn-
capable de corruption. Leur
bafe eft une terre groffiere
& vitrifiable;& comme ifs
n'ont pas des organes de
même que les végétaux &
les animaux, ils fe forment
par fimple accrétion , & ont
tous une même forme, ou,
pour mieux dire, n'en ont
point de déterminée , com-
ftie l'a chaque efpece des
deux autres règnes de la Na«
ture. Us ont cependant auffi
une femence, mais la même
pour tous , qui ne confifie
pas dans Taffemblage de dî-
verfes parties, mais dans un
fujet tres-fimple, auquel font
conjointes & adhérentes
beaucoup d'autres parties
qui en conftituent ta forme
apparente.
II entre trois îngr^diens
dans le compofé minéral ,
une femence,une humidité
onôueufe qui s'y attache ,
& enfin un humide mer-
curiel qui l'augmente & le
nourrit. La femence efl la
même pour tous: les miné-
Vii
3o8 MI
raux &.]es métaux; mais
comme cous les enfans qvie
feroit un même homme avec
une ou.plufieurs femmes,
feroient prefque tous difFé^
rens.
Les minéraux dificrent
au(Q entr*eux , félon la ma»
trice où la femence eft dé-
pofée & prônd accroiiTe-
ment. La nourriture & les
différentes proportions des
ingrédiens qui entrent dans
le mixte en conftituent la di-
verfité. Beccher explique fort
au long la nature des miné-
.raux^cfans fa Phyjîca fubtcr-'
rûnea^&L perfonne avant lui
ne Tavoit fait d'une manière
plus vraifemblable.
LesPhilofophesdifentque
leur matiereeil minérale: elle
Feft en effet; mais il ne faut
pas s'imaginer qu'ils tirent
leur mercure d'aucun mini-
ral tel qu'il puifTe être , ex-
cepté, comme dit Philalethe ,
du premier principe à^s fels ,
mais qui n'eft cependant
point fel , ni n'a aucune for-
me de fel. En vain les faux
Adeptes emploient-ils donc
les minéraux , les marcaflltes
& les fels , tant des végétaux
que des minéraux^ ni les fels
borax ^ les fels ^emme, le
nitre , l'alun , le vitriol & les
attramens , ils n'en retireront
) que de la cendre & la perte
de leurs peinet & de leuri
Ml
bient* Il eQ furprenant que
tous les Phi lûfophes répétant
fans ceile que leur matière
ou leur mercure ne fe tirent
point de ces chofes» il fe
trouve cependant un fi grand
nombre de gens qui ne veuil-
lent pas les croire. Leur ma*
tiere eft minérale , mais elle
eft en même temps végétale
& animale » & ne fe tire ce-
pendant d'aucun de ces trois
règnes en particulier, parce
Ju'elle les renferme tous, en
tant le principe & la bafe.
MINERVE. Les Egyp-
tiens avoi^t mis une Mi--
nerve au nombre de leurs
grands Dieux , & elle étoic
révérée partieulieremrent à
Sais, lis difoient qu'elle étoit
femme de Vulcain, le plus
ancien (k le premier de cous
leurs Dieux. Les Libyens la
difoient 6He de Neptune &
du lac de Tritonide , & que
Jupiter l'avoit adoptée pour
fk fille. Mais les Grecs débi-'
tpient qu'elle étoit propre-
ment fijie de ce père des
Dieux. Jupiter , difoient-ils,
après la guerre des Titans ,
fe voyant, du confentement
des autres Dieux, maître du
Ciel & de la Terre, époufa
Métis ^ qui paifoit pour la
plus fage & Is) plus prudente
fîlle qui fût dans le monde :
mais ia voyant prête d'ac-
coucher I & ayant appris du
M I
Ciel qu'elle alioit mettre au
motide une fille d'une fagelFe
confommée , & un fils à qui
les Deftinées réfervoîent
TEmpire du monde , M la dé-
cora. Quelque tems après fe
fentant une grande douleur
de tête , il eut recours à Vul-
cain , qui d'un coup de hache
fui* fendit le cerveau , d'oà
fortit Minerve toute armée ,
fous la forme d'une jeune
fille d'un âge fait , de forte
qu'elle fut dès-lors en état de
fecourir fon père dans la
guerre des Géans où elle fe
diflingua beaucoup. Sur la fin
du combat elle trouva Bac-
chus très-mal traité , mais
palpitant encore ; elle le re-
leva , le oréfenta à Jupiter,
qui. lui redonna fes forces &
fa vigueur.
Minerve eut difpute avec
Neptune ; à qui auroit la pré-
férence pour nommer la ville
d'Athènes ; Mrnerve Rem-
porta par le jugement des
douze grands Dteux^ Elle
priva Tiréfias de la vue , par-
ce qu'il avoir eu la témérité
èe h regarder nue dans, le
bain. Vulcain voulut faire
violence à cette Déeffe ; mais
elleje <(éfendit fi bien , que
Ains fouffrir aucun affront ,
Vulcain devint per^d'Ecric^
thonins , & la Terre h mère.
Minerve ayant pris Penfant ,
9ui étoic contrefait ^.Keofer-
M I 309
ma dans une corbeille & le
fit nourrir.
Vulcain , Minerve & Pro-
méthée avoient un autel
commun ; & aux folenmités
des uns & des autres on por-*
toit des flambeaux & des
torches allumées^ avec des
corbeilles. La chouette , le
dragon & le coq lui étoienc
confacrés.
Minerve eu ordinairement
reprféentée le cafque en tête ,
une pique d'une main , & un
bouclier de l'autre , avec l'é-
gide fur la poitrine. vCette
Déeffe fut la proteôrice des
Héros ; Hercule & Ulyffe
l'éprouvèrent dans toutes les
occafions. La raifou en eft
que ce font tous des Héros
chvmiques, & que cette
Déeffe étoit dans h même
catégorie 5 ce qui a fait dire
qu'il tomba une pluie d'or
à Rhodes le jour de fa- naif-
fance. Voyez l'explication
de toutes ces fiâions dans
les Fables Egypt, & Grecq*
dévoilées^ liv. 3* 6hap.9.fc
liv. 6*
Par Minerve armée îesChy^^'
milles entendent ordinaire-
ment leur mercure. Quand
la Fable dit qu'elle naquit du
cerveau de Jupiter par un
coup de hache que lui donnst
Vulcain , c'eft- le mercure-
qui fe fublime par la cofHon
<nie fait le feu , ou Vutcaku
V iii
jro MI
Les Philofophes s'expriment
dans le même fens de la Fa-
ble, lorfqu^ils difenc qu'il faut
frapper du glaive , d\i fabre ,
du couteau « pour faire for tir
l'enfant du ventre defamsre.
Ceft comme s'ils difoient :
cuifez la matière de l'oeuvre,
pour la pouffer au degré de
perfeélion dont elle eft fuf-
ceptibie.
MINIERE. Les Philofo-
phes donnent le nom de mi"
niere à plufieurs chofes- Ils
appellent de ce nom la ma-
tière d*où[ ils favent extraire
leur mercure , & alors ils la
nomment proprement mf-
TÙere de leur mercure ; mais
ordinairement lorfqu-ils di-
fent Amplement notre mi--
niere , ou la minière des mc-
tauXf ils entendent alorsleur
mercure animé , ou , ce qui
eft la même chofe , leur ma-
tière après la putréfaâion
dans la médecine du premier
ordre , parce que c'eft dans
la putréfaâion que fe faij la
réunion du corps & de Tef-
prit. Philalethe dit que l'acier
des Sages eft la minière de
leur or,& que leur aimant eft
la miaiere de leur acier.
Plufieurs Adeptes ont ap-
pelé minière leur foufre,
parce que ce corps rouge eft
le principe & le commence-
ment de leur- teinture & de
leurs métaux^ Leur minière
MI
blanche eft leur magifterè aa
blanc , & leur miniererougc
eft leur pierre au rouge dans
le premier œuvre.
MINISTERE. Mercure
diilblvant des Sages. Us l'ont
quelquefois appelé premier
miniftere, parce qu'il faut
commencer l'œuvre par la
purification des matières , &
que c'eft dans cette purifica-'
tion que fe forme le mercure
des Philofophes.
MINIUM. Soufre rouge ,
ou minière de feu célefte.
MINOS, fils de Jupiter
& d'Europe , époufa Pafi-
phaé, fille du Soleil. Il étoit
Roi de Candie, & eut guerre
entr'autres contre les Athé-
niens. Après les avoir vain-
cus , il les obligea de lui en-
voyer tous les ans pour tri-
but fept jeunes garçons des
premiers de la République ,
pour combattre le Minotaure
dont Pafiphaé étoit accou-
chée , & qu*il avoit renfermé
dans le labyrinthe que Dé-
dale avoit conftruît. Théfée
à q'ii . le fort étoit échu pour
combattre ce monftre , le
vainquit & s'en retourna
triomphant à Athènes. La
Fable nous repréfente Mi-
nos comme un Juge fi intè-
gre, que Pluton le choifit,
avécEaque& Rhadamante,
pour juger les morts , & les
envoyer aaixCfaamps Elyfées,
M I
ou an Tartape. Voyez les
Fables Ègypt. & Grecques
dévoilées, îiv. 3. c. 14. Ç. J.
MINOTAURE. Monftre
ayant la formç humaine de-
puis la tétejufqu'à la cein-
ture^ & lerefte du corps
comme celui d'un taureau.
Palipbaé , femme de Minos ,
Je mit au monde^ & Minos
le fit enfermer dans le laby-
rinthe , où on le nourriflbit
de chair humaine. Théfée,
fils du Roi d'Athènes, qui
avoit été envoyé pour le
combattre , gagna les bon-
nes grâces d'Ariadne, fille
de Minos , à laquelle Dédale
qui avoit conftruit le laby-
rinthe , avoit découvert le
moyen d'en fortir. Elle don-
na à Théfée un peloton de
fil au moyen duquel il trouva
Tiflue , après avoir vaincu le
Minotâure. Voyez ces fic-
tions expliquées dans les Fa-
bles Egyptiennes & Grecq,
dévoilées , Iiv, 3. c. 14, $. j.
& Iiv. $. c. aa.
MIRABILIS PERU-
VIANA. Solanum odorant»
ainfi nommé de la variété
admirable des fleurs de cette
plante* •
MIRACLE DE L^ART.
C'eft la poudre de projec-
tion au blanc & au rouge.,
ainfi nommée de ce que l'Art
ne peut rien faire de plus par-
fait pour la fan té du corps
M I 311
humain , & pour la tranf mu-
tation des métaux en or.
MISADIR ou MISATIS.
Sel armoniac,
MïSAL. Lait aigre.
MISATIS. V. MiSADiR.
MISSADAM. Mercure
ou argent- vif.
MISSBRASSI. Talc,
plâtre.
MISY. Matière minérale,
efpece de chalcitis qui par-
ticipe du vitriol. Sa fubftance
èft dure, luifante & brillante
de couleur d'or. On la trou-
voit autrefois dans les mines
de cuivre de Chypre , fui-
vant Diofcoride 5 aujourd'hui
on ignore ce que c*efi. Blan-
chard dit que c'eft une efpece
de rouille qui naît fur le chal-
citis , comme le vert-de gris
fur le cuivre.
MIXADIR. Sel armo-
niac,
MIXTE. Aflemblage de
plufieurs corps homogènes
ou hétérogènes. On peut ré-
duire tous les mixtes à trois
clafles , dans le fyftême que
tout eft compofé de ferre &
d'eau.
La première renferme les
mixtes faits d'eau & d'eau ,
la féconde ceux qui fonc
Conftittiés de terre & de fer-
re , & la troifieme ceux qui
ont pour principes la terre
& l'eau. Les deux dernières
claiTes contiennent les troi&
Viv
312 M I
règnes de la Nature , Tanî-
mal^ le végétal & le mi-
néral.
Dans ces trois règnes les
mixtes même de chaque rè-
gne font difFérens , feion la
différence des proportions
du mélange.
Dzfïs le règne minéral le
mélange fe fait par la feule
accrétion , parce que toutes
fes parties confticuantes font
prefque fimilaires entr'elles.
J^QS végétaux fe font par ac-
crétion y altération y digeftion
& végétation, à caufe de
leurs parties diflimilaires, de
même que le règne animal,
qui , outre Taccrétion , &c.
du règne végétal , requiert
encore Tadion & l'union de
cç que nous appelons amc.
Lé mélange qui forme le
corps des animaux confifle
dans Tuni^n -, celui des végé-
taux y dans la coagulation \
celui àQ% minéraux dans la
fixation. Bêcher.
MIXTION. Tout com-
pofé des différentes parties
de plufieûrs çhofes comme,
confondues enfemble. Les.
Philofophes Spagyriques fe
fervent affez indifféremment
des termes à^ingreffion yfub^
merjîon , conjonaion y con."
flexion , complexian , corn."
pojldon y au lieu de mixtion ,
pour tromper les curieux
ignorans^ & ils définilFenc la
M N MO,
mixtion une union des mis-
cibles altérés, conjoints P^^
tous les côtés de leurs plus
petites parties. Par mifcibles
ils entendent les élémëos»
Pantkeus Venetiis.
MNA. Voyci Mina.
MNEMOSYNE, fille du
Ciel & de la Terre , eut de
Jupiter les neuf Mufes. Voy*
Tarticle des Mufes.
MOIS PHILOSOPHI-
QUE. Les Chjmiftes Her-
métiques font leurs mois de
quarante jours , qui eft le
tems de la putréfaâion de
la matière. Mais ils.difenc
que le mois eft un période
qui imite le mouvement de
la Lune ; c'eft pourquoi quel-
ques-uns le font de trente ,
d'autres de quarante jours*
On rappelle phiîofophique ,
parce que les Philofophes
Hermétiques le comptent
ainfi pour b tems de leur
opération. Il ne faut cepen-
dant pas s'imaginer qu'ils en-
tendent par-là quarante jours
naturels , il en faut beaucoup
moins ; mais ils s'expriment
ainfi énigmatiquement pour
le tems , comme pour la ma-
tière & pour le vafe. Voye^
Tems
MOISSON. Les Adeptes
difent :Le tems de la moiffbn
efl arrivé^ pour fignifier
que l'œuvre Hermétique eft
achevé I que la poudre de
M O
projeÔion eft parfaite , &
que par Tufage qu'on peut
en faire en tranfinuanc les
métaux imparfaits eji or ou
en argent , on receuille les
fruits des travaux qu'on a
efliiyés.
MOLHORODAM, Sel
gemme.
MOLIBDENA. Mine de
plomb,
MOLIPDIDES. Pierre
de Saturne ou de plomb.
MOLLIFICATION-
Même chofe que folution ,
trituration , putréfa^ion.
MOLLUGO. Efpece de
gratteron ^ dont la graine ne
s'attache pas aux habits.
MOL Y. Homère a parlé
du Moly comme d'une plan*
te de grandes vertus , & dit
que Mercure en fit préfent à
Ûiyfle quand il fut dans Tifle
où Circé faifoit fon féjour.
Elle s'étoit formée , dit la
Fable , du fang d'un Géant
qu'on avoit tué. Nos Bota-
nîfles ont donné le nom de
Moly à une efpece d'ail qui
ne diffère gueres de l'ail com-
mun , que parce qu'elle n'a
point de mnuvaife odeur.
Elle pouffe de fa racine cinq
feuilles longues d'un pied ou
d'un pied & demi« larges de
deux ou trois doigts, épaif-
fes , pointues , verres ; mais
couvertes fou vent d'une pou*-
dre qui s'en fépare facilç-
M O 313
ment : il s'élève d'entr'elles
une tige à là hauteur de trois
ou quatre pieds ^ ronde , nue ,
verre , creufe , portant en fon
fommet une oi^ibelleou bou-
quet de petites fleurs à fixou
fept feuilles pointues, difpo-
fées'en rond, blanches ou
rougeâtres. Après qu'elles
font paffées il paroît des pe-
tits fruits triangulaires , divi-
fés intérieurement en trois
loges» qui contiennent des
femences prefque rondes ,
noires , renemblantes \ cel-
les de l'oignon. Sa racine eft
bulbeufe , groffe ordinaire-
ment comme le poing, noi-
re en dehors, blanche en
dedans.
MOLYBD^NA. Plante
appelde Perflcaire. Moîyh^
dÂTia eft aufit un nom donné
à la litharge , & à la mine de
plomb.
MONDE. (Petit) Pierre
parfaite Aes Philofopbes ,
ainfi appelée de ce qu'ils
difcnt 'qu'elle renferme tou-
tes les propriétés du grand
monde» &: qu'elle en eft
comme l'abrégé.
MONDIFICATION.
Préparation des matières
crues dont les Philofophes
extrayent leur mercure. Cet-
te préparation eft la première
opération de Tceuvre & pré-
cède celle de la parfaite pré-
paration. Elle confifte dans
?A
M O
rifparatîon des parties pu*
res d'avec les impures , &
des parties fulfureufes, cotn«
bufiibles & arfénicales d'a-
vec les mercuriclles propre-
ment dires. Quelques-uns
ont appelé cette mondifica^
tion , purification , reâifica-
tion^adminiilration. Le ligne
qui indique cette mondifica"
rron parfaite , eft une couleur
célefte , blanche , éclatante
de la matière^ & reffem-
blante à celle du plus bel
argent,
MONTA GNE. Les
Philofophes ont donné ce
nom aux métaux par corn-
paraifon. Nos corps ( dit Ri-'
plie , a. part. ) ont pris leurs
noms des planètes , ce qui
les a fait nommer à bon droit
montagnes , par comparai*
fon d'où l'Écriture dit > lorf-
que Veau fe tourmentera 6fjè
troublera, les montagnes fi
précipiteront au fond de la
mer.
Quelquefois les Alchy-
miftes ont entendu par le
terme de Montagne , leur
vafe , leur fourneau ,& toute,
matière métallique.
MORA BACCI, MO-
RA BATI , ou MORA
VACINIA & VACCI-
NIA. Buiflbn.
M OR FON DE MENT.
Etat de la matière des Sages
entre les mains d'un mauvais
M O
Artifte, & non le défaut da
feu de charbons ou autres
matières pour la faire agir ^
comme Ta interprété l'Au-
teur du Diâionnaire Her-
métique.
MORT. Dans le fens
chymique, eft l'état aâuel
de la putréfaâion des mix-
tes j & la régénération eft
leurréfurreôion.C'eft pour-
quoi ils diftinguen t deux états
de Mort. L'un la mort ahfo-^
lue s qui eft une réparation
eflèntielle, & la perte des
racines & de la forme intime
du mixte, incapable après
cette mort de reprendre fa
première forme. L'autre érac
eft celui de la mort accident
telle , qui n'eft Qu'une répa-
ration des excrémens, fans
altération des racines pures »
& de la forme intrinfeque
qui contient Tidée du mixte.
Cette mon eft celle du grain
dans la terre avant qu'il ger-
me ; de la femence dans la
matrice , & de tout ce qui fe
renouvelle par la génération.
MORT DESÉLÉ-
M E N S. ( 5c. Herm. ) Chan-
gement de la forme appa-
rente de la matière du ma-
giftere; telle , par exemple ,
qu'eft cette matière en terre
après lafolutien : c'eft ce que
les Pbilofophes appellent
converfion des élémens,
MORTIER. Mercure ou
M O
difibivant des Philofophes ,
ainfî nommé de ce que par
fon moyen l'or des Sages ou
le corps difToluble fe réduit
en poudre impalpable , &
reflemblante , dit Flamel,
aux atomes qui voltigent
aux rayons du foleil.
MORTIFICATION,
en termes de Chymie , cft
une cfpece de pulvérifation
qui difpofe les corps morti-
fiés à une nouvelle généra-
tion ; telle eft celle des fe-
mences des végétaux ^ que
Ton met dans la terre pour
les faire germer & pouffer
de nouveaux jets fcmblables
à ceux qui les avoient pro-
duits. Ceft à cet égard que
Ton a fait Paxiome , la cor"
ruption d'un corps y & le
commencement de la généra^
don d'un autre -, car il eft dé-
montré qu'il ne fe fait point
de génération qui n'ait été
précédée de mortification.
On a donné à cette efpece
de corruption le nom de mor-
tification , parce que cette
putréfadion fefaifant lente-
ment , les femences femblent
mourir. Elle diffère de la pu-
tréfaâion proprement dite ,
en c© que celle-là n'eft que
pour un temsj& qu'elle n'eft
pas une vraie corruption ou
pourriture , à laquelle la gé-
nération de la même efpece
de plantés ou d'animaux ne
MO 315
fuceede jamais. Dans la mor-
tification y l'humide radical
de la terre dans les végé-
taux , & celui de la femence
daiis les animaux , domine
pour un tems la chaleur in-
née & vivifiante; mais au
bout d'un tems cet efprit
igné, aidé de la, chaleur ex-
terne y reprend de nouvelles
forces , & dominant à fon
tour l'humide radical , ache-
vé la génération.
MORTIFIER. Voyez
CuiRB LA Mature. Ceft
aufli changer la forme exté-
rieure d'un mixte , comme
on fait celle du mercure en
le rendant fixe de volatil
qu'il étoit.
MOSARDEGI. Plomb..
MOSEL. Jupiter, étain.
Ce terme, dans quelques
Chymiftes , fignifie du mer-
cure.
MOOT. Même chofe
Cj^Eudica.
MOULIN DES SA-
GES. Ceft le diffolvant des
Philofophes. Ils lui ont don-
né ce nom par la même rai-
fon qu'ils l'ont appelé Mar--
brCy Crible , Mortier , dont
voyez les articles.
MOURIR. Ce terme a
deux fens dans les ouvrages
des Philofophes. Il fe prend
pour faire tomber en putré-
faélion & en diffolution , afin
de procurer une nouvelle vie
316 MO MU
à Pcnfant philofophiqiie- Il
Fcntend avifli de la fixation
du volatil, après la volatili-
facion. Ce qui a fait dire à
Philalethe, il faut defleciier
la matière & la fixer ; alors
elle fera morte. On la fer-
mente enfaite y & le ferment
qui eft fon ame la revivi-
fiera.
MOYEl^ , pour joindre &"
Unir les teintures^ C^eft le
mercure des Philofophes.
. Moyen Dispositif,
Magiflere au blanc.
M O Z. Myrrhe.
MOZHACUMIA. Mer-
cure des Sages.
» M U. Meura.
MUCAGO. Mucilage.
MUCARUM & MU-
CHARUM. Nom barbare
donné au (îrop de rofes , &
à teur infufion.
MULTIPLICATION.
Opération du grand Œuvre
au moyen de laquelle oa
multiplie ta poudre de pro-
jcâion , foit en qualité , foit
en quantité à Tinfîm , félon
le bon plaifir de TÀrtifte.
Ellecônfifteà recommencer
ropération déjà faite, mais
avec des matières exaltées
& perfeôionnées , & non
avec (fes matières crues com-
me auparavant. Tout le fe-
cretjdit un Philofophe,eft
une difToUition phyfîque en
mercure j & unç réduôioa
MU
en Cl première matière. Pour
cet effet , les Philofophes
prennent la matière cuke 8c
préparée par la Nature y &
la réduifent en fa première
matière > ou mercure philo-»
fophique d'où elle a été
tirée.
Pour avoir une pleine cob-
noifTance de cette opération ^
il faut obferver cinq chofes..
1°. Que les Adeptes ré-
duifent les années en mois y
les mois en fenvaines , les fe—
maines en îour&, les jours en
heures « &c.
1*^. Les Philofophes ont
pour axiome que toute chofe
feche boit avidement l'ha-
midité de fon efpece.
3°. Que le fec agit alors
plus promptement fur foa
humide qu'il ne faifoit aa«
paravant.
4**. Que plus il y a de
terre & moins d'eau , plutôe
lafolution fe fera.
5**. Que toute folution fe
fait fuivant la convenance >.
& que tout ce qui diffout la
Lune , diffout auffi le Soleil.
MURPUR. Cuivre X Vé-
nus.
MUSADIR. Sel armo*
niac*
MUSÉE. Ancien Poète
Grec , l'un des premiers qui
ait porté les Fables Egyp-
tiennes dans la Grece>
MUSES. Les Mufes^ aa.
MU
nombre de neuf, font cofn-
ronnément regardées com-
me filles de Jupiter & de
Mnemofync. Diodore de
Sicile dit que les Mufes ne
difFéroient point des Chan-
tcu fes qui accotnpagnerent
Odris dans (es conquêtes en
Orient. On nepouvoit mieux
repréfenter Ictîr origine &
leurs occupations que l'a fait
Héfiode dans fa Théogonie.
Apollon a toujours é:é re-
gardé comme préfldant à
Taflemblée des Mufes ; &
rien n'eft fi charmant que ce
qu'on dit des )^oncerts du
Parnafle où ce Dieu préfi-
doit, & où €!ks chantoicnt
d*une manière capable de
charmer les hommes & les
Dieux. Hercule a auflî pafle
pour leur conduôeur ; &
c*eftde-là que lui eft venu
le nom de Mufagete, Les
Mufes furent auflî regardées
comme d^s DéefTes guerriè-
res; & on les a fou vent con-
fondues avec les Bacchan-
tes , parce qu'en effet elles
n'en différoient point. Plu-
tarque nous apprend mê-
me qu'on leur faifoit des fa-
crifices avant que de donner
bataille.
Un jour de mauvais temps,
dît la Fable , les Mufes fe
mirent à l'abri chez Py renée :
il les trouva de fon goût ^ &
voulue leur faire violence 5
MU M Y 317
elles demandèrent des aiies
aux Dieux, pour s'échapper
de fes mains. Elles les ob:in-^
rent ; elles prirent lafuite, &
il perdit la vie en les pour-
fuivanr.
Les Alchymîfles regar-
dent les Mufes comme le
fymbole des parties volatiles
de la matière de Tceuvre Her-
métique. On peut en voir les
raifons dans le livre 3 . ch. 14.
§. 3. des Fables Egyptien-
nes & Grecques dévoilées.
MUZADIR. Sel armo-
niac.
- MYACANTHA. Petit
arbri fléau appelé Brufc.
MYOSOTIS. Plante
nommée Oreille-de-fouris.
M YRRHA , fille de Cy-
niras, devint amoureufe de
fon propre père-, avec lequel
elle commit un incefle par
im ftratagêmedefa nourrice
qu'elle avoi\ mife dans fa
confidence. Son père ayant
découvert le fait ,chafla Myr-
rha , qui fe réfugia dans l'A-
rabie, où elle fut changée en
^ l'arbre qui porte la myrrhe ,
& y mit au monde Adonis
le fruit de fes amours. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées , liv. 4. ch. 4.
MYSTERE. Opération
ou confeâion du grand œu-
vre , ainfi appelé de ce que
tous les Phîfofophes en foac
un myftcrç qu'ils ne décoii-
3i8 M Y N A
vrent qu'à leurs plus intimas
amis. Quelques-uns ont don*
né le nom de Myftere à la
première matière de Fceu-
vrc , parce que c'eft elle qu'ils
ont le plus caché dans tous
leurs ouvrages.
MYSTRUM. Mefure
des Anciens. La grande con-
tenoit trois bnces d'huile; la
petite fix dragmes*
N.
Naïades. Nymphes
des Eaux. Ce nom
vient d'un mot grec, qui
fignifie couler' Lt% Poètes
ont pris cette idée des Phi-
îofophes Hermétiques, qui
les premiers ont perfonifié
les matières de leur ceuvre ,
& les opérations requifes,
avec les couleurs qui fe ma-
nifeflent pendant 1 union de
la partie fixe avec la vola-
tile. Cette dernière étant une
eau mercurielle coulante ,
ils lui ont donné le nom gé-
néral de Naïade.
NANPHORA. Huile de
pierre. Flanifcampu
NAPÉES , Nymphes des
Bocages & des Forêts* En
Chymie Hermétique, elles
font comme toutes les Nym-
phes le fymbole de reau
mercurielle.
NAPHTE ou BITUMB.
Matière de Toiuvre en pu-
N A
tréfaflion , ainfi nommée de
ce que le bitume eft d'un
brun-noir , & que la ma-
tière des Philofopbes en pu-
tréfaélifon , reflemble à de la
poix hoire.
NAPORAN. Coquillage
de mer qui donne la couleur
de pourpre. I^es Adeptes
ont quelquefois donné ce
nom à leur foufre parfait ,
parce qu'il a cette couleur.
. NAR. Feu.
NARBASAPHAR. Le-
ron ou cuivre ; mais il faut
l'entendre de l'airain des Sa-*
ges.
NARCISSE. Fleur blan-
che , en laquelle la Fable dit
qu'un jeune homme d'une
beauté ftirprenante , fils du
fleuve Céphife , & d'une
Nymphe , fut changé. Pro-
ferpine fut enlevée par Plu-
ton dans le temps qu'elle
cueilloit desnarciffes. Voyez
ce que tout cela fignifie , l. 4.
ch. 3. des Fables Egypt. &
Grecques dévoilées.
NASSE, Fourneau.
NATARON. Nitre.
NATRON. Efpece de
fel alkali fixe, dont les an-
ciens Egyptiens fç fervoient
pour faire du verre , ou pour
blanchir & dégraiffer les
étoffes, & qui en s'uniffant
à toutes les liqueurs huileu-
fes , lymphatiques, & autres
graifles , produit fur les corps
N A
les mêmes effets qu'opère
fur le cuir la chaux dont on
fe fert pour les canner. Les
Egyptiens s'en fcrvoient
aiiâî pour embaumer les
corps que nous connoiiTons
aujourd'hui fous le nom de
Mumies d'Egypte. Après
les avoir vuidées des intef-
tins & de la cervelle , ils
mettoienc ces corps pendant
70 jours dans le Natron $
& quand ils étoient fuffi-
famment imprégnés de ce
fel , on rempliffoit la tête y
la poitrine & le ventre de
matières réfîneufes & bitu-
mineufes. Merc. de France ,
Janvier I751.
NATURE. L'oBil de
Dieu , Dieu même toujours
attentif à fon ouvrage , eft
proprement la Nature mê^
me , & les loix qu'il a po-
Çées pour fa confervation ,
font les caufes de tout ce
qui s'opère dans l'Univers.
A ce premier moteur ou
principe de génération &
d'altération , les anciens Phi-
lofophes en joignoient un
fécond corporifié , auquel
ils donnoient le ilom de jNa*
tare ; mais c'étoit une na*
ture fecondaire , un fervi-
teur fidèle qui obéit exac-
tement aux ordres de fon
maître, on un inflrument
conduit par la main du fou-
verain Ouvrier , ii^capaUe
N A 319
de fe tromper. Cette nature
ou caufe féconde eft un ef-
prit univerfel , vivifiant &
fécondant, la lumière créée
dans le commencement , &
communiquée à toutes les
parties du macrocofme. Les
Anciens l'ont appelé un ef^
prit igné y un feu invijibîe ,
& Vante du monde.
L'ordre qui règne dans
r Univers n'eft qu une fuite
développée des loix éter-
nelles. Tous les mouvemens
des di^rentes parties de la
maife en dépendent. La Na-
ture forme , altère & cor-
rompt fans cède » & fon mo-
dérateur préfent par-tout ré-
pare continuellement les al-
térations de fon ouvrage.
Le terme de Nature s'en-
tend aufTi de la partie de
rUnivers que compofe le
globe terrcftre, & tout ce
qui lui appartient. Dans ce
dernie^ fens la Nature , fé-
lon tous les Phyficiens &
les Chyiniftes , eftdiviféeen
trois parties, qu'ils appellent
règnes ; favoir , le règne
animal , le végétal , & le
minéral. Tous les individus
de ce monde fublunaire font
compris dans cette divifion ,
& il n'en eft aucun qui n'ap-
partienne à un de ces trois
règnes. Tous trois partept
du même principe , oc néan«
moins font compoCfo de trois
3ao N A
fiibftanccs différentes, qiiî
en font les femences ; Ta*
voir , le menfirue pour les
animaux , l'eau de pluie pour
les végétaux, & l'eau mer-
curielle pour les minéraux.
Chaque règne eft encore
compofé d'un afTemblagede
trois fubdance^, analogues
en quelque manière avec
celles des autres reines;
c*eft>à-dire « d'une fubitance
fubtile , ténue , fpiritueufe
&.mercurieUe , d'une fubf-
tance groffiere , terreftre &
crafle, & d'une troifierae
moyenne, & qui participe
des deux. Il n'eft point de
corps d*où l'art ne vienne à
bout de féparer ces trois
efpeces de principes.
Outre ces trois fubflances,
on en remarque comme une
quatrième , qui peut fe rap-
porter à la première par fa
ténuité & fa fubtilicé/; mais
qui femble en différer, en
ce qu'il eft comme impofli-
ble à l'art de la réduire en
efprit liquoreux , au lieu que
l'autre fe condenfe en eau ,
tel que l'efprit de vin & les
autres liqueurs fubtiles , aux-
Suelles l'on donne le nom
^Efprit* Cette matière m-
condenfahle , eft celle que
J. B. Van-Helmont appelle
Qa[. C'eft celle qui fe fait
Tentir , & qui s'évapore dès
le commencement delà fer-**
N A
mentation des corps. Bec-
cher dit n^avoir pu réuillr à
condenfer ce g-jj, qui s'é-
vapore du vin lorfqu'il fer-
mente dans les tonneaux.
Dans ces trois claffes d'in«
dividus, la femence eft dif-
férente, & félon le même
Auteur , contraire l'une à
Pautre à certains égards ;
quoiqu'elles aient beaucoup
d'unité entr'elles, comme
fortîes d'un même principe ,
l'une ne peut devenir fe-
mence d'un règne différent
du fien : de manière que le
Créateur ayant une fois fé-
paré ces trois fubftances da
même principe 9 elles ne font
plus tranfmuables Tune dans
l'autre. Ceux qui fcrutent la
Nature , y trouvent un ca—
raâere tri ne , qui femble por-
ter l'empreinte du fceau de
la Trinité. Les Théologiens
verront dans ce caraôere
des myfteres & des chofes
fi furprenantes , qui fe font
toutes par trois, qu'elles font
bien capables d'affermir no-
tre foi. Les Phyficiens ha-
biles & judicieux voient que
ce nombre trinaire des trois
règnes eft bien digne de tou-
te leur attention. L'âge d'un
homme, quelque prolongé
qu'il foit , n'eft pas fufiifant
pour obferver les opérations
étonnantes & admirables
qui fe pafTent dans les labo-
ratoires
N A
ratoîres de ces trois régner*
Y a-t-ilrien de plu& incom-
préhesfible que ce qui fe
paiîè dans le ténébreux fé*
|our où fe conçoit & s'en*
gendre l'homme ^ d'une fubf-
tAOce fi vile , fi corruptible ,
d'une manière fi fimple &
fi commune , en peu dé
mois, coraporé cependant
d'une infinité de veines,, de
nerfs, de. membranes.,' de
valvules , de vafes ^ ik d'diXb-
très organes , donc le moitié
dre ne faureit^rre imité; par-
faitement par le plu^ habile
Arrifte de PUnivers ? Quoi
de plus admirable y que de
.voir dans* une nuit , par «ne
même" pluie 9 dans une mê-
me tctre, eant de différenis
végétaux ) fi divers en cou^
leurs ^en odeur , en faveur,
en fignte , germer & crdtue
te en fi grande quannrié',
qu'il^ n*eft homme au monde
qui les ait feulement roos
vus, loin d'en avoir connu
lei^ prespriétés 1 Lnsfojpiejf
n'ont rien de moinsr admi^
râblé, & nous . ne foriinies
pas pkisKe0 état d'en^erply-
quer parfaitement iu g^é-
Tatiqn,''!qiie celle des deux
autrei regMs« Nouf en. Sa-
vons beainroapv 'nous: lich
ig:non^« .^^ore ' pow&lhbe
davantage; Aiaiicequrnotis
eft connu vfuifit certs^néfnédt
poqr nous faire écmè^arâ:
N A 311
le Roi Prophète :. Que vos
Duvnages , Seigneur ^ f^nS
magnifiques I vous avei fait
tout aveamé grande fageffh.
. Ces tirois règnes dnt en^-
core une différence dans leur
manière d'être ^ qui les( dtfi^
fingue Tùn de. Faucfe^ i-e«
^animauxont. un corps, donc
les parties ne femhlem foc»
-mer qfiruii aâeifiblage fait
par unioc^ les végétaux psM^,
%oagulatidnr;&' les minéraux
•pafr fixation; C-eff-demiers n#
fe trouvent ^e tlans les ^or
crailles de la terre » St mottif
bonidela terre s lesariimatic
font tous-holside' terre i oa
en font tàuleilîem fép^éiff»
' L'étude dshinNà/srrr porte
-avec el]e:^tant'.d!agrémen6>
.tant de fdatfir.&!jtant:4'utt*
lïtév ^'y eftAirpreftant dfr
t voir fi peiî de g^ns s'y ap^
'.p4iquer.. r ; ;> j. .
- Quelquef /Ànriens. r4dut«
-foient tout et^ enmblnmfon -^
& admettoient les nombr^ir
comme'fdt-me'de tout ce qui
exifte , où cndùne-Ja loi , fu>-
•vanc laquelle tont ie fornue
•dans la: Notaire; '7yçto Bn)«^
'hi^ a rectrcôUr fes> néfkxicHTS
.là-fdéflusidaiis nnecaçre ex-
ctrSqaèhiBht f Mre:aniQurd'hui ,
CB laqndleïl 2c éoMé pour tir
-irs : 'CmhMaj^uvt naiurdâ
omagicunripegpetigim , ptofunr
Jisfflmém Véfu% ficMiffimor'
•fuot .' a^tuemfèatàntfiiiî ^ to*
3aa N A N A
ûufqui Fhilofifbict eogni^ ^s les autres parties du corpf»
tionem compkMens. Il y parie L'ÙDitc eft donc la fourcili
•de prefque touteJa Natu* de Tamitié , de la concorde
•re qa'il range fous les nonir & de Punion des choies ^
^bres depuis l'unité juf^u'i comme elle eft le principe
douze. Comme la plupart de leur extenfion s parce
^es Leâeurs feront bien aife qu'une unité répétée produit
4'en avoir quelqu'idée , voi* deux. Ce nombre deux eft
ci en fubftance ce qu'elle le principe de la génération
contient. des chofes, compofées de
Tout eft combiné &com« deux;favoir, de la forme
pofé dans . la Nature y félon & de la matière , du . mâle
certaines mefures invariables A de la femelle, de l'argent
formées , pour ainfi dire , fur & du patient ; c'eft pourquoi
ties nombres oui femblent -ce nombre eft celui du ma-
«naitre les uns des autres. Il riage 8c du microcofmc j Se
y a plufieurs chofes uniquefe iignifie la matière procréée*
sdans les monde qui nous ler La forme , le mâle & l'a*
»|Nréfentent Tunké. Un Dieu genc font la .même chofe.
«rincipe&:'£n de toutes cho- Le foleil, la terre» te cœur
res , & qui n'a point de corn*- la forme » & ce que les Af-
-mencement., oe même que trologues appelant tête du
sd^ta • les ^ nombres rien ne , Dragon , font regardés, com-
^récede - l'unité. }l n'aura mè mâle. La lunç , l'eau , le
aufli point de fin ,. comme ^cerveau , la matière 8c la
«f unité peàt s'ajouter à l'u- queue du dragon fodt k fe«
nîtépar une progreflion in- tnelie; les premiers repre- j
finie* fent&pàr Adam , les féconds
Il n'y a qu'un Soleil d'où |>ar Eve. Auffi Dieu n'a-t-}l |
Semble procéder la lumière -créé qu'un mâle 8c une fe-
•qu'il communique à tout PU- melle; & rien dans l'Uni*
nivers, après favoir reçue, -vers ne s'ensendre fans Je
Il n'y a qu'un macrocoftne -concours de l'un avec l'au*
tc une ame de l'Univers, tre. Ce qui nous eft jrepré-
Dans le monde intelligible famé par les deux< Chéru-
& matériel une feule pierre bina ^qu^ couvroîent Tarche
^esSnges^ 8c dans le mi* d^ieumiles^&par les deux
'croco(me un cœur, fource tables de Ha lot données à
de la vie, d'où la lumière Moylè, qui y étoient ren?
fitsUefe communique à tottir fermées.
N A N A jaj
. l'unité ajoutfe tu nom* la loi Je la Hatur^; le ttms
bre deut fait crois nombres, de là loi| ouUIoi de Moy-
facréy très-puiiTant & par- fe , & le cems:*de la gr^ce, ott:
fait ; & la féconde divifion
de la Nature & de fon prin-
cipe Dieu en crois perfon nés.
Père , Fils , & Saint-Efpric.
te Fils eft engendré du Père,.
la foi de grace«
Troi«j. venus* Théologa-
les; la toi, V^ipérance £U
charité.
Trois puiffances incellec-
& le Saint*£fjpric procède tives dans le nicrocofine ^
âes 4eu3ç, Aum le Créateur la mémoire « refpri^ & la
lemblè avoir voulu fe ma' volonté. ^ ,*/. , ^
nife'fter^ nous dans coût te Trois règnes dans la Na**
livre' de la Nature; comme ture : le minera^; le végéti^I
il en écoic le commence- ic lanlfnai j.^^ns lequel
inenc,^ il fei^ble aypsr for« Thomme ijlç 4Qit;pc4nc ëjre
Tù€ rhomnie de toute la compris en^pacctculi^r « par<^
quinceflence ^'dês ' cHofes , ce qu*il eft. comppfé de bi
pour. é;re )e*fpeââteur^de quintefTencs^dç^'cfois.
I^Univers, & y reconnoître Trois Ifortes- djélémena^
fon Auteur. Tout aufli dans les purs« lesocqmpofé»; fc
la Nature' eft compofé de (es décompofi^s.:::::'
trois ^ & divifë par trois ; . Trois principes matériels
trojs perfonnes en. Dieu , de-tous les^.;fi^i>ee«;foufr^ ^
trois hiérarchies des Anges, fel & mercurf^ .
h Tuprême , là moyenne & Trois qualité, de ces prtn«
la baiTe., qui multipliée par cipes;te volatil ,lç fixe^» fc
elle^méine forme neuf, dont un troifietne qui. participa
nous pâf^terons ci-après. Il des deux;*' : .
Îf a trois fortes drames danâ Trois divifion» de U iour^
'Univers , Tintelligente , la née félon la créatijon ; I«
feni^tlve & la végétative, jour , la nuit ic 1^ çrépuf*
Ces trois. aines fe trouvent cule. ^^^ .
dans l^omme, la fenfitivç Trois me&res des chofes|
& la végétative dans lesani- lè commencenient». le mi«
maux ,& la végétative feule lieu & fa-fin, f >
dans les plantes* Tro^ inefuresrdu temtf
. il .y a eu trpis Xortes de lepaile, le préfent 9c If
tems' écoulés ou qui sMcoù- iutjur. . ^ ^ .
lent depuis U créations h \ Trois dimenfipns d{isrs (es
cems de la ITature ^ appeBî iPorps.| ia lougueur ^ fa
Xij
largeur , & la- hâùtecir.
Trois prindpes de rhonr-
me-^ rame, Vtfptif & le
corps.
Trois parties dans le corps
èfk microco&ne , 'Correfpon-
dantes à autant . de parties
du itiacrocôfmés h tête , la
poitrine & le ventrel La tète
au ciel ^ la poitrine au fir-
marnent ou à Pair , le ventre
à la tcr'rèrf- -,
Trois étémehs principaux 5
le feu ^ Pair & l'eau.
Un-' eïpHt un peu éclairé
& inft?tiit île Ut Nature ,
terra fans f^ètneî^e toutes
ces cbofes;* dWIfiEwen trpi»
lie font cepéndanft qu*one
fcméoie.ehofev comme fes
trois perfonnesneibnt qu'un
iJieù. Le temS^àff^, le prér
fefit Se -le futur né font qu'un
& même tcriis i la hauteur ,
la largeur & k( lon^nçur d*uji
corps A *ne foinit qb'un corps.
L'am^^J'eTpriè^K^te corps
ne compofent qu'un - hohi^
mei toutes ces' chofcs fqnt
néanmoins j!rhs - di^inSes
entc'eUes^;& hckn^càii*
cevons la difFécence , a^iifl ,
bien ijue la ^ réiînîoh pour
«n* faire- l'umtéj-'pour^ubî
douteroit-on ^c^del'e:xif-
«ence d'un. Dietf éft; troi^
^rfonnes î : ' ' t ( -'
Une unité ajoutée .à tt6is
produit qùai^ y ^t^ devient ,
^lon Tycho Brafré le pla<-
N A .
ffeurs^ autres, le fondemcrt
de tous les nombres , la fon-^
taine ^e nature , cotnme
renfermant le nombre par«*
fait dont tout a été créé.
CVft pourquoi l'on partage'
FUnivfers en quatre éfémcns j
le feu , l'air, l'eau & la ter-
re', aux trois premiers def-
quels i:cpondent deux planè-
tes à cnacun; favoir^ le
Soleil & Mars au feu ; Ju*
piter & Vénus à l'air , Sa-
turne Bc Mercur0 à l'eau ;
& la Terre a en partage le
Sbleil ^ la Lune jSc les Etoi-
ht fixes.. ' \ ' '■;
On* compte auffî' 'qûàtrie
points cardinaux daïi^ 'le
monde , l'Orient , TOi^ci-
dent , le Midi & le.Septen-;
tri'on* '* ^ '
i Qilî^trevcnts,Êurus, Zé-
phyrus , Aqiiilo &' A^ûélv
Quatre quafités âèk 'lélé-
merns y W* lumière drf ,feu>
le diaphane de IWy^ mb^i
bili^é de l'eaii , &; la folitlité
Se la terre. . / "'*. '. . .
-' Quatre principes de riiotn-
mérôrrdpoiidan^ aiiir'^ànà-
trë 'ÏTcmens j Tamè'iii' ftV^
f'èfprit à Vair , l'âmë iniî^lte
, Quatre humeurs *^'6rtoa- 1
%àle]B.' àiné le' covo^ Su ^cit
çiôndèj'lï W^;Téréjé!, ^ '
;pitêii:e & la iûéîàii2fiBl|e. .
'Quatre fatûldî» ^tfe' Ibn
N A
$vBt0 ; Tintelleâ: , l« tAfcai»
ri magî nation 4c lefçnti-
menr.
Quatre degré$ . progrcf-
fifs 5 être , vivre , apprendre
& comprendre.
§uatre mouvemens da))^
acure ; Pafcendant, .ou
du centre à la circonféren-
ce ; le defcendant » ou<ie la
circonférence au cetitre.; le
proçreflif ou horizontal , &
le circutaire.
Quatre termea de la Na-
ture ; la fubfiancè » la qua«*
licé , la quantité & le mou^
vement*
Quatre termes .niaihéma*
tiques ) le point , la ligne ,
h fuperficie, & la profon**
deur ou la tpaflè.
Quatre termes fhyfiques 9
la vertu Cémimiive ou fe-
nience des corps > leur gé-
nération , leur aecrmâèmenc
& leur perfeâion*
Quatre termes métaphy-
fiques ; Têtre ou V^xiftence ,
Teflcnce , la vertu ou le pou*
voir d'agir » & Tadion,
Quatre vertus morales 1
la prudence , la juftice , la
tempérance & la force.
Quatre complexions ou
tempéramens ; la vivacité y
la gaieté » la nonchalance
& h lenteur.
Quatre faifons | Thiver»
le^ printems^ Tété & Tau*
tdfine.
N A 31J
Quatre Evangéliftes s Se
Marc, S» Jean ^ S. Matthîeli
&'S. Li|c* •
' Quatre animaux facrés ;
le lion , l'aigle , l'homme 8c
le bœuf^^ " ' v "
Quatrefortes de .nractesf
les animaux , ^es plantes, les
métaux & les pierres* -
Quatre &rtes d'aninauxi
ceux oui marchent , ceux
qui volent , ceux qui nagent
& ceux qui Tsmpent.
Quatre qualités phyfiqaef
des corps v^cbaudi humide t
froid & fec.
. Correfpo^difice des mé*
taux aux éPémens \ Por & le
fer au feu; le cuivre & Té-
tain à l'air ; l'argent vif à
Peau; 'le plonab & l'argent
à la terre.
. «Quatre forces de pierres
qjui leur répondent ; les pier*
res précieufesSc éclatantes,
comme le. diamant > le ru«
bis , Sec. les pierres légères
& tranfparentes ^ comme le
talc ) les pierres dures Se
cUir^s y '€ùnfv^ le eaîliou ;
les pierres opaques & pe*
fautes, cprome le marbre »
Sec. ' ..-.'.
Des dottse figoes » trois ré-
Iiondentà chaque. élément 1
e Bélier» le Lion^ leSt«
gittaire au feu $ tes Gémeaux^
fa Balance -Se- le Verfean à
Tair $ le Cancer , le Scor-^
pion & 1^8 Poiflons à Teàu 1
X iij
î
e Taureau, la Vierge & le
Capricorne à la terre*
Le nombre cinq* eft cou*
facré ï Mercure I die Tychd
Brahtf , & n'eft pas; moins
myftérienx que ceux qui le
iirécedent. On y voit Teau ,
*air , le feo & la terre dont
eft compoftf tout tf^lxtequi
Bit un cinquième tout abré*
gé des quatre. "
Cinq fens |la vue , Toute ,
îodorat , le goût & le tou*
éher. '
Cinq genres de mixtes i
les pierres , les mltaux , les
{i(lafttes ) les ^zoopbytes & ies
snimanx.
Cinq fortes d'animai^x ;
les hommes , les qoadrupe*
desj les reptiles, les. poiC*
fons & les ci féaux.
Cinq extrtfiiiitës commu-
nes aux animaux miles &
femel(efi$ la tête, les deux
bras & les deux pieds.
Cinq doigts à chaque pied
& à chaque main de Thom^
jne.> • •
Cinq parrie& principales
dans hntérieur du corps j le
cœur, le ecrveau , le pou-
mon , le foie & la rate.
Cinq parliesdMffle$|>lan*
tes-, là racine', la tige , les
feuilles » la fleur & la fe-
Bience.
'La Nature a cdttime reçu
fa dernière perfeâion par le
sombre fi^y car :1e mond^
N A
t <të achevé le fixieme four
de la création, & ce jour-là
Dieu regarda tout ce qu'il
avoit fait , & tout étoit par-
Êiitement bon.
Il y a (ix -cercles îmagi*«
nës dans le ciel ', Tarâîque ^
Tantarétique , les deux tro-
piques « réquinoxial & Vé^
cliptique.
Six planètes errantes; Sa-
turée, Jouter, Mars , Vé*
nus , Mercure & la Lune^
Il y a è% manières d'être^
ou modes des corps -, la gran*
deur^tacoftleur, la figure»
la pofition relative ^ le repos
tt le mouvement.
' Le cube a fix, faces.
Six degrés de rhorome }
Fentenderaent» la mémoire ,
lefentiment, le mouvement,
la vie &:- Tanimalité»
Six parties principales exr
térieures dans la tète de
l'homme •& des autres ani*
maux -, deux yeux , deux
oreilles , le nez & la bou-
che*
Mais la Nature femble fe
plaire au nombre fept plus
qîi'cn tout autre , & les Py-
thagoriciens qui le regar-
dolent comme le nombre le
plus myftérieux y Pappe*
loient en conféquence la voi-
ture de la vie humaine. La
vertu de' ce nombre, di-
foicnt'ils , fe njanifefte dans
toutes les générations de la
N A
l^atare , & fert particulière'
ment pour la getiération de
la nature hnmaitte. Elle fert
à le compofer , à le faire con*
cevoir, a le fermer, à l'en*
finter , à le nourrir & à le
faire vivre* Arifiote dit qu'il
y a fept cellules dans la ma*
trice ; fi la femence ' y de*
meure fept heures, la con<^
ception fe fait ; les premiers
fept jours , elle devient pro«
pre à recevoir la figure hu*
maine; Tenfant eft par&it ,
naît & vit quand il vient au
monde à fept mois ; après
fept jours il jette le fuperfîd
ëa fon nombril; après deux
fois fept jours hs yeux fe
tournent du côt^ de la lu-
mière ; c'eft pourquoi les
nourrices dôiv^i^t avoir
grand foin de placer tou-
jours Tenfant de manière
qu'il puifle voir la lumière
direftement , ce défaut d'at-
tention fait beaucoup d'eo-
^ns louches; après fept mois
les dents- commencent à lui
pou/fer; après le troifieme
feprenaire il commence à
parler; à fept ans les dents
lui tombent! au fécond fep-
tenaire d'années il commen-
ce à avoir la faculté génd^
rative ; au troifieme fepte-
naire il fe fortifie » & prend
i peu près tout fou accrois
fement; au quatrième il eft
homme; parfait;^ auâptieme
N A
J27
il commence à décliner \ f|
la feptieme dixaine eft or<flP
naireroent à peu près le ter-
me de fa vie» comme le dit
le Roi David. '
* La plus haute taille de
l'homme eft commuuémenc
de fept pieds.
Dans le grand monde il
y a fept planètes , fept pleya*
des ; fept jours de la fe*
maine. A chaque fept jours
la Lune change de quar«
lier.
Le flux Se reflux de mer
«ft plus fenfible le feptieme
jouf de la Lune , & à chaque
feptenaire. On ne finirok
pas fi l'on vouloir rapporter
ici tour ce fe>qui fait parfepc
dans la Nature* On petie
voir dans l'Ecriture Sainte
combien ce nombre de . fept
éioit myftérieux» Tout fem*
bloit y aller par fept ; le*
prières » les fêtes , les puri-
fications y &c. ; fept vaches
maigres & fept grafles , feoc
épts de bled » (ept plaies de
râgypte , fept ans defami-
ne y Naaman lavé fept fois
dans le Jourdain ; David
loue fept fois Dieu dans la
journée ; fept dons dq S^nt*
Efprit y &c. Le réfte de la
Carte de Tycho Brahé re^
garde plus particulièrement
les planètes & les fignes àvt
Zodiaque , avec leurs vertu»
Se propriétés cabalifti^ue&i^
X iv
yii K'A
J*f ft pourcjiioi je le pdTe fous
nence*
Nature Fuyantei
Matière volatile qui n'eft
point ^ernisoente au fea ^
tel qu'eft leoaeMtire com-
ttkuti. II. faut. fe donner ;de
garde de toutes ces matières
roéraitîques de nature fuyan-
te., parce qu'elles ne font
-point propres ^n tnagtftere.
- L'es Philofopbes recoin*-
mandeot par-tout de ne faire
entrer dans la compofitioii
•de la pierre que des chofes
de même nature $ parce que
nature sVjbuit en fa propre
nature, nature amende na-
ture , nature perfeâionne
Tiature , nature contient na*
ture j éc nature eft contenue
5ar nature , comme le dit
'armenides dans le Code de
Vérité. La raifon de cela eft
que les principes de la ma-
tière du magiftere font les
mêmes que ceux des mé^
taux, & que n'étant pas en-
cote animés de l'aroe pro-
prement m^talKqiie, ils ont
cependant la ifaculté de fb
rminir enfemble dans le mé»
lange qu'on en fait. Qu'on
neifs'imagine donc pas réuffir
i faire Toeuvre^ en prenant,
pour tnàtiere ^u magiftere ,
des plantes, oa de& Tels des
végétaux , des cheveux , du
fkng humain , de l'urine , ou
toute autre chofe prife de
N A
rhoftimé ou des animaux ,
le nitre , le vitriol , les attra-
mens, le fcl commun ou
tout autre fel ; antimoine ,
bifmuth , einc , orpiment ,
arfenic , foufire , & quelque
efpeceqtie cepôiâfe être des
minéraux , «xcepté un feul ,
dit Philaletfae^qui eft leur
premier être.
Il ne faut donc point pren*
'dre à cet effet le mercure
vulgaire , ni les mercures
extraits des métaux , ni les
métaux feuls , quoiqu'ils
foient tous de même natu-
re. Les SoufBeurs doivent
faire attention que Morien
les avertit , que tout ce qui
s'achète cher eft inutile , &
ne vai»t rien pour l'œuvre ;
que 11 i^on ne trouve pas la
matière du magiftere vile,
méprifée , jetée, même quel-
quefois fur les fumiers, &
foulée aux pieds dans les
endroits où elle eft , en vain
mettra-t-on la main à la
1>otirre pour l'acquérir, puîf-
qu'on peut l'amaiTer foi-
même fur les montagnes j
dans les plaines^ & dans
tous les pays; qu'elle ne
-coûte rien que la peine de
la' chercher & de la ramaf-
fer ; que la bénigne Nature
la forme toute difpofée ^
l'œuvre, 8c qne Tingénictix
Artifte n'a qu'à aidçr la Na-
«ture, pour qu'elle lui donne
NA
cette eiax célefte & divine,
ce mercure des Sages fi fe-
ch^ché de tant de gens , &
trouvé de fi peu de pcrfon-
nes. Que te ftudteux ania«
teur de la Science Hermé-
tique fe grave bien profond
dément dans refprit qu'il
doit imiter la Nature j fe fer-
vîr des mêmes principes &
des mêmes voies , pour par-
venir au même but , cju'elle
n'emploie pas des animaux
pour ^ire une planté j mais
la femence de cette même
plante , on une plante pour
faire un métal, ni du métal
pour faire un animal; mais
les femences de chaque cj^o-
fe pour faire chaque chofe.
Qu'il apprenne à connoître
la Nature , & ne fe trompe
pas en prenant pour végétal
ce qui eft minéral , ou pour
ininéral ce qui eft animal.
Pour avoir cette connoifian-
ce , c'efl: ^ Dieu ou à un Phi-
lofophe qu'il faut recourir,
II faut prier avec inftance &
droiture de cœur, avec hu-
milité 8t perfévérance $ &
X)ieu fi bon, fi roiféricor-
dieux t-efuferariHl à l'hom-
me, qui eft fpn image, ce
principe de faute & de ri-
chefies, lut qui accorde ta
nourriture aux petits des cor-
beaux qui l'invoquent ?
Lorfque les Philofophes
difent qu il faut ^h<mg€r Us
N A' 3^9
natures , ce n'eft pas de faire
pafler tes mixtes d'un règne
dans la nature d'un autre
règne , comme feroit un vé^
gétal ians la nature méraU
iique^ mais de fpirituaiifer
ies corps, & corporifier les
efprits, c'eft-à«*dire., fixer
le volatil , & volatilifer le
fixe.: ce qu'ils appellent auffi
meun le deffuut dejfas , &
le deffus deffous ;rédiiito h
terre en eau, & l'eau ca
tetre.
Nature fe joint par na-^
tare; nature contient natare;
nature s'éjouit en nature $
nature amende nature ; nd»
ture aime nature ; nature
furmonte nature ; nature re-^
tient nature , font des façons
de parler des Philofophes ,
pour fignifier que le difïbl-
vant philofophique doit être
de même nature que le corps
qui doit être diâbut, que
Tun perfeâionne l'autre dans
le cours des opérations, ds
l'union des deux fe fait d'à*-
bord parla pturéfaâiôn , &
ehfuite par la fixation. Le
mercure diffout le £xequi
eft de même ftacure , puif-*
qu'il en a été fait; le foufre
ou le fixe fixe enfuite le
niercure^ te en fait la pou^
dre de projeâion.
C'eft pourquoi let Cby-
miftes Hermétiques difent
qtïe~les natures diverfis ne
3ÎO N A NE
t'amendent point ; c*eft-i-
dtre, se fooc pas ctpabies
de fe perfeâionner y parce
qu'elles ne peuvent s'unir
parfaitement. Ainfi les focs
de la plante appelée Iw
naire, ni quelciu autre fac
de plante ^ue ce puiflê être,
ne vaut rien pour Tœuvre
métallique. Leniercure pré*
tendu fixé par leur moyen ,
eft une fupercherîe toute
pure.
NAUFRAGE. ( Se.
Herm. ) Les Pbilofopbes
Hermétiques appellent ainfi
les erreurs des Chymifles
dans la recherche de la pierre
des Sages « parce qu'ils ap*
pellent leur mercure mer;
ic que ce mercure & fes
propriétés font abfolument
inconnus aux Chymiftes
fouffleurs.
NAVIRE ARGO. ( la )
Vatfleau que montèrent les
Argonautes pour la conque*
ce de la Toifon d*or. Voyez
le liv. a. ch. I. des Fables
Egypt. & Grecques.
NAXOS. Ifle dans la-
quelle Bacchus trouva Ariad-
ne , après que Théfée Vy eut
abandonnée. Voyez les Fa-
blea Egypt. & Grecques dé-
voilées Jiv. $. ch.&&.
NEBULGEA. Efpece de
fel q«*en trouve coagulé fur
les cailloux & les pierres.
NÈCROCOMICUAL
NE
Terme que Paracelfe a in-
▼enté pour fiçnîfier l'âme
animale de l'homme. Il die
qu'elle habite dans Teau qui
«ft aotourdo dœur, & qu'elle
a'eft pas plusgrofle qae le
petit doigt de Q maind'un
nomme. Il ajoute qu^il y a
trois vies ou trois eflèsces
dans Tborome, qui toutes
trois peuvent être appelées
Efprit; favoir, l'efprit du
ciel, ou Tair; l'efprit du mi-
crocofme , qui eft proprement
l'ame animale ; & l'efprit de
tons les mufciés. C'eft ce qui
l'a engagé à comprendre tou-
tes ces vies ou efprits fons Is
nom de Néerocomieum»
NÉCROLE. NecroUus.
Celui qui des premiers a écrit
favaroment d une chofe. Pa-
racelfe dit que Moyfe a été
un des Nécrotes de la Philo*
fophie des Adeptes. Nojha
in Adepta Philojbphia Nc"
croUus y & Anujîgnanus
Mayfes faSus efl. Paracelfe,
de A\oth.
NECROLIUM. Retnede
fouverain pour conferver la
fanté. Raymond Lulle l'ap*
peloit fon nigrum^ &c. PU*
nifiampu
NECTAR. BoifloB 6e%
Dieux. C'eft la médecine de%
Philofophes. Le neâar a pris
fon nom de m'o^ yjuvenis « &
x.1«^o^«ti y poffideo ; comme fi
l'on difok ^ boiffitfi qui cour
N È .
fcnrela jeuneffe. Les Philo-
fophcf Hermétiques attri-
buent la même propriété à
leur médecine. Dans le court
des opérations de Tœuvre ^
ils donnent lenôtn de Ne0ar
à leur mercure ou àzoth ,
parce qu'il abreuvé la ma«
îiere qui refte dans té fond
du ?arfl||| qu'ils ont appelée
Saturne Jupiter , Veniïs,
&c.
NEIGE. Les Alchy-
mifies expliquent de Pbuile
dîor j ou foufre de la pier-
re , cette neige dont parlé
Pindare , quand il dit, que le
Roi des Dieux répandit dans
la ville de Rhodes une gran-
de quantité de neige dorée ,
faite par Fart de Vulcaîn.
OL Borrickius,
Neige. ( Se. Herm.)M2'-
fjîftere au blanc « parce qu'il
é précipice alors une poudre
blanche comniie la neige» Et
lorfqu'ilsdifent qu'il faut cui-
re la neige , c'eft à-dîre , qu'il
faut continuer la digeftion &
la circulation du comp6t.
NEITH. Nom de la
Minerve Egyptienne.
NELÉE , fils de Neptune
& de Ty ro , fille de Salmo-
née, eut de Chloris, fille
d'Amphîon , douze fils ,
qu'Hercule tua , excepté
Neftor. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilée^?.
NEMÉE. Dans^ la forfit
NE î3t
de Némée il y avoit un lion
furieux qui raVageoit tout ,
Hercule le tua. V. Forêt.
NEMÉENS (Jeux).
Fom Jeu.
NbOGALA. Lait nou-
veau.
TJEOPTOLEME. Sur-
tiom donné à Pyrrhuâ, fils
d'Achille. V. Ptrrhus.
NEPENTHES. Remède
dont Homère dit qu'Hélène
faifoitufage» &dont on lui
avoit fait préfent en Egypte.
Ce remède guériflbit toutes,
fortes de maladies , & con«
fervoit toujours la joie & la
fatisfaâion dans le cœur de
ceux qui enfaifoientufage.
II faut rinterpréter de la pa-
nacée univerfelle des Philo-
fophes Hermétiques. Elleeft
lefeul remède qui pui(fepr<>
duire cet effet , parce qu'il
donne la fanté & les richef*
fes , 8c procure une longue
vie pour en jouir. Théodore
S\7^inger a donné le nom de
Népentkes à une opiatc dont
la bafe eftle laudanum;cetio
opiate y dit Blanchard , a des
effets admirables^quand on la
donne contre les vapeurs &
la mélancholie. Elle délivre
de toute langueur & triftef-
fe 4 & donne de la joie 6ç
de la galté.
NEPHELiE* Ce nom
fe donneaiix petites taches
blanches & légères qui fur^
331 NE
viennent fur l'oeil & fur les
ongles. On appelle auffi ^^-
pkelœ ces petites nuées qui
nagent dans Turine.
NEPHELE, femme
4*Achama8, lui donna deux
enfans, Phrixus & Hellé,
Athamas la répudia , pour
époufer Ino ^ fille de Cad*
mus , de laquelle il eut Léar*
que & Mélicerte. Ino indif-
pofa refprit de fon époux
contre fa rivale & fes en*
fans. Phrixus & Hellé fe
fâuverent pour fefouftraire
/ aux emportemens d'Atha-
mas. 119 montèrent fur un
bélier )i toifon d*or « & vou->
lurent aiofi traverfer la mer
pour fe retirer à Colchos,
Hellé tomba dans la mer &
y périt, Phrixus arriva àbon
port* Népheïéfuz enfuite mé-
tamorphofée en nuée , c'eft
ce qui .figntfie fon nom.
Voyez Texplicâtion de ces
fables, dans le chap. 9. du
liv. 4. des Fables Egypt. &
Grecques dévoilées.
NEPHTÉ. L'une des
femmes de Typhon. Voyn
Ttphon.
NEPSU. Etain,
NEPTUNE, fils de Sa-
turne & d'Ops , frère de Ju-
{fiter &de Pluton. Ces trois
reres, après avoir chafTé leur
père du Ciel , partagèrent
fntr'eux PEropire de T Uni-
vers. Jupiter eut le Ciel ,
N<
Neptuoe les Eaux , & Pla-
ton la Terre ou les Enfers»
Ncptupc époufa Amphitri-
je ^ & eut beaucoup d'en-
fans de plufieurs Nympiies
qu'il féduifitenfe transfor-
mant de toutes forces de
manières.
Jupiter le chaflâ du Ciel
avec Apollop , par^ q"'»!*
avoient confpire c<»tre lui*
Ils fe retirèrent auprès de
Laomedoa, & bâtirent la
ville de Troye. Laomedon
n*ayant pas donné à Ncp*
tune le falaire dont ils étoient
convenus , ce Dieu s'en ven-
gea en inondant tout le pays.
On confulta TOracle pour
apprendre les moyens de
faire cefTer ce fléau ; il ré-
pondit que Neptune ne fe-
roitpointappaifé,qu'on n*eût
expofé la fine de Laomedon
pour être dévorée par un
monftre marin ; ce qui fut
fait. Héfione fut expofée ,
Hercule tua le monftre Se le
délivra.
' Neptune eut un différend
avec Minerve, à qui donne-
iroit le aom à la vilIed'Athe-
nes.' Ôo convint que celui
des deux qui procureroit aux
hommes la chofe la plus utile,
auroit la préférence. Nep-
tune frappa la terre , il en
fortitun cheval^ Minerve la
firappa aufli , on vit pouflèr
un Olivier avec fes fleurs &
' N 1
fes fruits ; TA réopage la dé-
clara viâorieufe*
Les Tritons & tes aiH
très Dieux marins accotn-
pagnoient toujours Neptu-
ne 9 qui étoit porté fur un
char fait d'une conque ma-
rine , & attelé de' chevaux
noirs. Neptune fut regardé
par les anciens comme Fau-
tdur de tous les tremblèmens
de terre. Voyez le reîle des
Fables qu'on a inventées^
fon fùjet & leut explication y
dans les Fables Hgypt. &
Grecques dévoilées ^ liv. 3^
chap.;7.
NERÉE,fîls de.TOcéah
& de Thétis, félon quelques-
uns ; félon d'autres V fils dé
la Terre & de la Mer: il
époufa fafceut Dôrîs dont il
eut un grand nombre âe fil-
les ,. appelées de fon noni
Néréides, Elles paflbfent tout
feùr tems i danfér&i folâ-
trer'autour du'chaV de Tri-
ton. Les Nymphes de Tupir
ter & de Tbéihîs éhv6,yerent
Hercule à Nérée jpoùr être
inftrtiit de ce qu'il iuroit à
f^ir'e pour enlever furemcnt
iei pommes d^or du jardin
jdes Hefpérides. Ce«,n'e^ pas
fans raifon qû'HercùTe va
confulter N4rie\ puîfqMe ce-
lui-ci étant fils delà !terre&
"de TEau ; eft le . fy mbQle d^
la tnatiere du grand ativre,
fans la conaoiilancc de la-
N E 331
quelle il n*eftpas podibledé
téufTir. C'eft;dans le même
féns , félon les vrais Cby*
miiles y qu'il faut interpréter
les prédiâions des calamités
de Troye , que le même Nér
rit fit à Paris. Orphée dit
que tlirit étoit le plus an-
cien des Dieux , parce que
la matière de la pierre eft la
fubftancedont tout eft com«
pofé fur la terre. Voyez le^
Fables' Egypt. & Grécquef
dévoilées , liv. %. ch. %. &
part. I. p. 508. ja3.
^ .NÉRÉIDES. Nymphes
i|e la Hier. Voyt[ NÉR^è.
NERION. En grec JRAoi
dodapkrii » ttk iï^n^xs Laû--
"rier-ràfifS /
NESSCS /Centaure , fib
'dlxîoh Se d^une nuée ^ vou-
lut faire vfolenc^ a Déjanîre,
qu'Hercule lui avoir confiée
doiictIu»- &ire-.trave«rer le
fleuve .Evéne. Hercule s'en
jippçrçut^ de Tautré bord lui
décocha Mt^ flèche dont Nd^
fus mourtit. Se fentant btè|f9
X tnort . il donna à Déjanirp
(a tùi^ique teinta de (qn fahg «
(tp,,!ui,fi9i^|i^ eméfîdrèquê
cette tunique auront l^.véî:^
.d^OipAchsF Hcacute tf é» ai-
mer d^âutres qu'elle ^^'i\ U
vétiifbkiCçMlementWiç fois '.
êc qu'eUe> augmenterat mé»
jxie les feùj dont il prAloit
pour elle» Qépitiûrela prit»
engagea Hercule i la vêtir ^
3J4 N B NI
& ce Héros Ce feotic ùîiGr
d'un feu qui le dévoroir.
Fby^ DÉ/AKiks, & les
Fables Egypt. & Grecques
déroîlées, liv. ^.- ch. I9.
NESTOR. filsdeNélée
Se de Chloris , fîic un des
Héros Grecs qui firenr le
fiege de Troye. Il s'étoit
trouvé, avant cette guerre,
àuTL noces de Pyrithoûs , oà
il combattit courageufement
contre les Centaures. Aga-
memnon ne demandoit que
dix Neftors pour venir à bout
du fiege de Troye. Neftor
Vécut lufqu'à un âge fi avao-
'ce , que quand on (ôubaité
"tine longue vie à quelqu'un ,
on lui ctefire les années dé
Neftor. Voyez les Fables
Egypt. 8c Grecq. dévoilées ,
liv. 6*
NESTUDAR. Séï armo-
jiîac.
nettoyer; f%q
Laver, blanchir.
Nettoyer i^^TABiis
iD^AuGiAS. Ceft purifier là
matière de fes impuretés ter-
rèftres & ^queufes; Voyei
AUGIAS. . '
NEVEU. Grande ' cuve
ié cuivre. '• '.
\ NÈUSI. Magïftére au
rouge; ': • '
\' NBtirTHA. AmWoi. " '
; NID DU pôuxet.
lylercure des Sages. C'eft
•affi quelquefois le yafê 4^1
MI
coottent b matière , cm f«
vaidèau tripleqoe Fbmelap*
pelle VHahitacU du poulet*
NIL. Le fleuve du Nil
fut mis au rang des grands
Dieux de TEgypte, faos
douce « difent quelques My-
thologues, à caufe desgrand
avantages qu'il procttroit
ce pays ^par fes déborde
mens. On lui donne aufli l
nom Océan. Lç but des ce
réœonies religieufes &dt:
Culte que les Egyptiens ren-
doient à ce fleuve , étoit d'ap-
prendre au peuple que Peau
eft le principe de toutes cho»
fet, &qu*-avec le leu qui lui
donne fa fluidité, &qui Vetk»
tretient , elle avoit donné la
vie & le mouvement à tout
ce qui éxîfte. L'eau du Nil
féc'ondbit non-feulement le9
champs , qui fans lui feroieni
devenus ftériles & déferts ;
mais il procuroit encore ceué
fécondité aux femmes 8t aux
ammauxl Ilii*eft pas rare de
voir dans ce pays-U des bre-
bis qui ont porte àes deux ou
trois agneaux. à-la-fois , des
chevfes qui allaitent trois pu
quatre cabris y a'mfi àti au*»
très. ^^ ., ' .]
Les fêtes qù^on célebtoîi
en rhWncurrclu Nil étoîent
des ptuk ^i^ebiirç^. Les an*
ciens Rois"ja'Egypte y aflîfr
tôient accompagnés de leurs
^iniftri^s jj 4^ tçus les Grands
NI
dû Royaame, & <f uneibule
iaDombrabljS de peuple.
Les Indiens rendoientde
grands refpe&s au Gange,
doncleseaox, auxquelles Us
atuibuoientde grandes ver-
^«« faflbient parmi eux pour
^ & facr&s.
ulte rendu à Teau en
i Se dans la Ferfe fe
lit dans tout TOrient ,
ème dans lès pays du
bflius aflure la même
jfedes anciens Germains
de quelqties autres pen-
ses ^ comme on peut le voir
.ans fon favant Traité' de
i^origine & du progrès de
ridolâtrie-
On fait que lès Grecs ne
furent pas moins attentifs à
révérer FOc^an., les fleuves
icAe% eaux* Ils n'entrepre*
noient aucun voyage par
^au , qu^ils ne fifTent aupara*
vant quelques libations &
des facrifiçes aux Divinités
marines.. .
Maxime de Tyr rapporte
quelques rai&ns qui purent
engager difi^rens peuples à
honorer les fleuves qui arro*
foîent leur pays : les uns
pour leur utilité , les autres
pour leur t)eauté ; ceux-ci
pour leur vafie étendue,
ceux-là par quelquç tradi-
tion fabuleufe, telleque celle
4a combat d'Hercule avec
N I 33Î
.le fleuve Achéloiis. Mais fi
Maxime deTyravoit mi pé-
nétrer dans les idées des pre*
miers Philofophes y il auroic
deviné l'objet de ces failles,
U auroit vu que ces Maîtres
de la Philofophie penfoient
que Teau avoit été la pre*
miere matière de tout , &
qu'animée du feu de la lu-
mière , elle répand cet efpric
dans tous les êtres. Voilà la
r^ifon phyfique qui a fait in*
venter lesfables. Venant en*
fuite au particulier delà Phi«
lofopiiie Hermétique s Teao
eft la bafc de l'œuvre , lo
principe & l'agent. Par fon
feu & fon aâion Air le corps
parfait , qu'elle réduit à fon
premier principe ,eUc afpur-
j)i la matière à ce grand nom-
bre de fables qu'on trouve
expliquées dans le Traité des
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées.
. NIOBÉ, fille de -T^ti-
,tale & d'EuryanaiTe, fut ma-
riée à Amphion , qui |)âtir
orne Ville au fon de fa > lyre.
Niobé en eut fix garçons Sç
fix filles. Fiere c^ (^ fécon-
dité, elle infult^iLatQâoç/qiii^
pour fe venger , ei^g^ges
Apollon & Diane à faire-pér
rir les enfans de cette té«
méraire; Ce Dieu .& cette
Déefle les tuèrent < à coups
de flèches. Le chagrin q.u'e^
eut l!?iobé toucha les^rOieu^n
336 NI
qui la diangereat en rocher.
Voyez les Fable« £gf pc &
Grecques dévoilées , Uv. 5 V
tbap. la.
NISA. Ville bkie par
Baçchusdans Ton expédition
des Indes ^ en mémoire de
Fiflc du même nom , où il fut
Âourri & élevé par les Nym^
phes. La defcription d^s
beautés de cette ifte eu très-
conforme à celle que le CoC^
nibpolire fait de TiiSe qu'il
feintavoir vu enfonge. Voy;
les FaWes Egypt. & Grecq*
dévoilées , hv. 3. cbapé 14*
$. a. Voyei Nysa. >
NITRE. Ilyenadepftif
fieurs forces ; le naturel &
l'arcificiel. Le premier ft
trouve atracbé fur la futface
des murailles , ou fur lesrb^
ebers/ Le fécond fe tire par
lixivi^ation des terres & d^s
décpmbres des •murailles.
Celui d'Alexandrie eft un
peu coloré de rouge foîble.
IL'anitiieB nitre desEgyptlénfe
iiouft eft comme inconnu.
Flisâe^s Chymiftesont pré*
tendu que Teau-m^e du ni-
tre > ôu'cene eau rougeâtrè
qui refte ap!^8 h cryftalHfjh-
tîon dû nhte , était la pre-
fiitereèau Stygiirine déé Pbi-
lôfopfeès^ Ils ont en canfé-
queftcèappelé le nitré Cet^-
vtré^Stl infernal f Merctîre ;
U« <5nt ' tiiême prétendti ique
«ttCe cfau«mere ititréé y éva«
porée f coagulée , enlbtre
difToute à l'air , évaporée •
coagulée & dil&nce de nou-
veau bien des fois , devenott
i aimant du Cpfmopolite ,
d'oà Ton devoit extraire le
mercure Hermétique diffol-
vant de Tor. Mais ils anroseot
dû foire attention que cet
Auteur, en parlant du nitre,
pe parle pas do commun ,
mais du pbilo&pbique. C'eft
pourquoi il dit toujours ao^«
fM^^.L'eau^ttieredu nitreeft
la matière dont on fait la fa^
meufe poudre de SantinelU.
On fait évaporer toute Thu-
midité de Cette eau après
l'avoir nii(e dans une chau-
dière de fer , fur un feu clair.
Quand là matière eft deve-
nue comme une pierre gri-
sâtre fans 4trel>rûlée , on la
laifle refroidir, on la met en
morceaut dans de grandes
terrines de grès , avec beau*
coup d*ëau , oô eijefe di^yti
on retiré cétie première eau
fans troubler les fèces , on
remet ôhec féconde eau , &
ainfi de fftîte plufieurs fois
jufqu'à ce que reââ n'ait plus
la faveur de' ftl-mifin ni ni-
treux. OnF d^ailté IVau , &
k>n fait^i^he^ leé feçès qui
Ambten t^de l'amidon. On
«net ces fe<5efi^eif^ pôMfrfre'pdur
l'ufage. €m4 p^idre a A^t
vernis âdtriiï-atwsponr dé-
fbbfirtter '& pour purifier le
fang
NI NO
fang. Quelques-uns ont ap-
pelé les cendres gravelées
nitre d'Alexandrie. Rullan»
dus, Blanchard dit qu'on a
donné aci nitre les nonts Bau-
rack , Algali , fcl jinderons ,
Anatron , Cahalatar , & que
Bafile Valemin rindiquoit
par celui de Serpent de ter-
re ^Serpens terrenus.
NI T RI ALES. Toutes
pierres calcaires»
NITRON. Ecume de
verre. Rullandus.
NO AS. Terme Arabe que
quelques-uns ont employé
pour cçlui de cuivre» BmU
land,
NOCES. Réunion du
fixe & du volatil dans l'œu-
vre du magiftere & de Té-
lîxir. Ces noces fe font plus
d'une fois avant de parvenir
au point parfait de la poudre
de projeâion.
Les Pbilofbphes les ont
défignées fous les fables des
noces de Pelée & de Thé-
tis y fous celles de Pyri-
thous y &c. Voyez leurs ar-
ticles.
NOCHAT. Cuivre,
NOERA. Chapiteau d'un
alambic. Rulland.
NOIR PLUS NOIR
SUE LE NOIR MÊME,
'cft la matière de l'ceuvre
' en putréfâôion j parce qu'a-
lors elle reflemble à la poix
fondue. Une fe dit guère
NO 337
qu^ de la féconde opérar
tion , oh le fixe eft diflbus
par raâion du volatil. Dans
les Fables le noir indique
toujours cette putréfaâion ,
de même que le deuil > h
triftefle, fouvent la mort.
Thétis allant implorer U
proteâion de Jupiter pour
Achille « fe pr^fenta a ce
Dieu en habit d'un noir plui
noir que le noir même , dit
Homère. Lorfqu'Iris fut ' la
trouver de la part de [Jupi*
ter, pour qu'elle détermih&c
fon fils Achille i rendre à
Priam le corps d*Heâot|Ir|»
la trouva habillée de noir
dans le fond de fa caverne
marine. Cette putréfaâion
eft toujours indiquée par
quelque, chofede noir dana
les ouvrages des Philofo*
phes. C'elt tantôt la tête de
corbeau , la vcfte ténébreu-
fe , le merle de Jean , les
ténèbres ; tantôt la nuit , l'é«
clipfe du Soleil & de la Lu*
ne , l'horreur du tombeau ,
l'enfer & la mort« Ils nom*
ment encore la couleur noirt
qui furvient à la matière j
leur çlomb , leur* Saturne,
leur airain qu'il faut blanchir^
la tête deMore.IIss'accor*
dent tous à dire que la hoir*
ceur fe manifefte vers le qua*
rantiéme jour delà coifioD^
Ils Rappellent auflilaclefde
rœuvre « & le premier fignt
Y
ijS N O
«jémonfirâtif y parce qtie , dit
Flathel » fi tu ne noircis pas,
tu ce blanchiras pas ; fi tu
ne vois pas en premier lien
cette noirceur avant toute
Wtre couleur déterminée ,
tpehe que tu a faillis en
Veeu¥re ^ & qu'il te faut re-
commencer.
NOIRCEUR DE LA
NUir. K Nofiiu Nuit.
NOIRCIR. Cuire h ma-
fîerf y pour la faire dtflbudre
& putréfier. Voy. le Traité
Hermétique danslapremie-
fe partie des Fables Egypt.
Ht. Grecques dévoilées.
J^OhL (Sc.'Iierm.)R\en ,
4it Motîen, n-^a tant induit
en erreur ceux qui étudient
hs livres des Pliilafq>hes
Chymiques y que Ja multi-
tude des noms qu'ils ont don-
nés à leur matière , & à Tu-
nique opération que l'on doit
faire pour parvenir au ma-
gifte;*e. Mais que Ton fâche
que la matière étant unique
n'ft qu'un feul nom propre
(i^nsohtque langue. Les dif-
i^(?ntes couleurs qui fur-
yiéonent à cette matière , lui
ont fait donner tous les noms
qei matières qui font ainû
colorées. Par jexempie, lorf-
qu'elle eft -au noir , lesPhi-
l^fopbes Pont appelée e»«-
c/c » ipue , tête dt eofteau ^
4^ de tous lesnomt des cho-*
fyg noires. Quind . elle eft
NO
parvenue au blanc , îfs PonC
nommé eau purifiée ^ neigt »
cygne , &c. Après le blanc
vient la couleur ci trîne ; alors
les Philofophes dîfent notre
huile , notre air , &de cous
les noms des chofes fpîri-»
tneufes , vobtiles , comme
ils l'avoient appelée eau de
fel, alun, &c. lorfqo'elle
étoit au blanc. Quand elle
eft parvenue au rouge , ils
la nomment cielyjbufre row
ge y or^ efearhoucle ; rubis ,
& enfin du nom de toutes
les chofes rouges , tant des
pierres que dies plantes, &
des animaux. Quant aux
noms des opérations , on les
trouve expliquées dans les
articles qui les concernent*
Qu'on fdche feulement que
lafublimattDn phiiofophtqne
n"eft qu'une purification de
la matière par elle-même,
ou une difTolution des corps
en mercure*
NOMBRIL DE LA
TERRE. Les anciens Grecs
donnèrent ce nom à riine de
Délos , parce qu'ils difoient
quelle étoit le milieu de la
Terre. Ils le prouvoient par
la Fable , qui dit que Jupiter
fit partir deux aigles , funç
à rOrient , l'autre à rOccî^^
<lent, & qu'elles fe rencon-
trèrent dans Tlfle de Dëlcs'<
aprèî avoir volé fans relâche
toujours direâement « iç
N O
avec la même vîtefle. Voy.
les Fables Egypt. & Grec-
ques dévoilées , liv. 3. ch. 4.
& la.
NOMIUS. Surnom de
Mercure,
NONIUS. Nom d'un
à^s, chevaux qui traînoit le
char de Piuton. Kt Abas-
TER.
NORA. Chaux , nitra &
tout fei. Ruiland.
NOSTOCH. Efpece
d*éponge tcrreftre , couverte
d'une peliicule affex forte;
elle vient de la groiTeur det
éponges femelles , quelque <-
fois grofTe comme la tête
d'un homme. On la trouve
dans les prairies au mois
de Juin , Juillet & Août.
File eft légère , ronfle ,
trouée en dedans comme
réponge. Lorfqu'elle eft fur
pied & encore fraîche , elle
fait lin trémouflemènt» quand
on la reroue , à peu près
comme du flan ou delà ge-
lée de viande. Quelques-
uns Font appelé jet d^étoi'^
Us, Ruliand. C'eft une ef-
pece de veffe-de-loup.
NOTUS, Le vent Notu8
étoir iîis des Dieux , comme
Borée &^ le Zéphyre ; les
autres étoient enfans de Ty-
phon , fuivant Héfiode. Ba-
file Valentin dit que le vent
Notus & un autre fe font
fsntir dans l'oeuvre , & qu*iU
NO 3J9
foufRent très-fort ; comme
le vent Notus ou de Midi
eft humide & pluvieux » on
a feint qu*il s'élevoit dans le
vafe dans le tems de la vo*
latilifation de la matière qui
s'élève en vapeurs » & re-
tombe en efpece de pluie ,
qui fertUife la terre philofo-
phique-, & comme ce vent
des Philofophes eft formé
par cette matière , qui eft !•
principe des Dieux de la Fa-
ble , il fe trouve par-là en*
fane des Dieux , mais des
Dieux Hermétiques,
NOURRICE. Les Phi-
lofophes appellent ainfi It
nàiniere, ou matière de la
quelle ils tirent leur mercure
& leur foufre ; ce qui doit
s'entendre avant la première
préparation , & pendant la
féconde. Michel Majer a
repréfenté Tenfant philofo-
phique par un emblème , ok
Ton voit une femme ayant
un globe terreftre au milieu
de la poitrine; de ce globv
forteîit deux mamelles ,
auxquelles font attachées leg
lèvres d'un enfant qui les
fuce , foutenu par les bras
de la femmes au deflbus
font écrits ces mots , tirés
de la Table d'Emeraude
d'Hermès : Nutrix rjui eft
Terra ; la Terre eft Ki nonrr
rice. Mais quand il s'agit des
nourrices des Dieux, ordi*
Yij
343 NO
nairement elles font déCi^
gnées par les patries voUr
tires 9 ou l'eau mercurielle
des Philofophes , comme on
peut le Toir dans mon Traité
des Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées.
NOURRIR. V. Cuire.
C'eft à cette opération qu'il
faut rapporter ce que dit la
Fable , iorfqu'elle nous ap-
prend que Thécts nourrifToit
Achille d'ambroCe pendant
le jour , & qu'elle le cachoit
fous la cendre pendant la
nuit, pour l'accoutumer au
feu , qui de voit être fon été*
menr.
NOURRITURE DE
L'ENFANT. Ce terme
s'entend du feu & du mer-
cure phjlofophique ; car il
eft dit dans la Fable, que
Thétis, mère d'Achille ,
le nourriiToit de neâsr &
d'ambrolie pendant le jour ,
& le cachoit fous la cendre
i>endanc la nuit. Achille eil
e fymbole du feu du mer»
cure , d'où doit naître l'en-
fant , qui eft même fouvent
iignifié par Achille , mais
encore mieux par Pyrrhus
fon fils, La nourriture eft
le mercure , & l'enfant eft
le magiftere qui doit en for-
tir.
NOYAU. Mercure dfs
Philofophes, ainfi nommé
lie ce qu'il faut le tirer dç
NU
ÙL minière en en féparantles
parties terreftres , aqueufes
& hétérogènes, dans lef-
quelles il eft enfevcli comme
le noyau eft enveloppé de
fonécorce. Laiftèz l'écorcc
& prenez le noyau , dit Phi-
lalethe; c'eft-à-dire, pre-
nez l'amande , & laiâèz le
bois qui la couvre.
N U B A. Cuivre. On a
donné le nom nu^al la man-
ne qu'on amafle en Irlande ,
parce qu'elle en a une cou-
leur rougdltre, comme celle
du cuivre. Planifcampi cUt
qu'elle eft couleur de rofc,
& qu'elle eft la féconde ef-
pcce de Téréniabin.
NUCHAT. Airain.
NUÉE qui écUpfe hSù-
IciL Exprelfions qui figni-
fient la noirceur & la pu*
tréifaâion de la matierç. Les
nuées des Philofophes font
les vapeurs qui s'élèvent de
la matière au haut du vafe,
oà elles circulent , fe con-
denfent, & retombent en
pluie ou rofée, que les Adep-
tes appellent rofit de Mai.
•La pluie d'or qui tomba
dans l'ifle. de Rhodes au
moment de la naiflance de
Minerve , étoit (Produite par
ces nuées. Elles forment auflî
celles dont Jupiter environ-
noit Iq pour la fouftraire aux
yeux de la jaloufe JunoQ»
Ce. font encore ces nuées
K V
dam lefquelles Jnnon &
Jupiter fç cachoient fur le
Mont-Ida. Cette nuée cft
auin celle qu'embrafTa Ixion ^
& celle dans laquelle Né*
phélé fut métamorphofée ;
enfin celles fur lefquelles Iris
ftoit portée, quand elle foi-
foit tes meflages. Car Iris
ou les couleurs de la queue
du Paon ne fe roantfeftent
que dans le temps que la ma*
ticre fe volatilife.
NUHAR. Airain. Vénus.
NUIT, (la) fille de fa
Terre & du Chaos. Orphée
dit qu'elle écoir la mère des
Dieux, Elle s'alita avec TE-
rebei dont elle eut beau-
coup d'enfans.
Les Philofophcs prennent
auflfi U Nuit pour fymbole
de leur matière parvenue au
noir^ouen pntréfaftion. Elle
eft alors en effet la mcre des
Dieux Chymiques , parce
qu'ils ne donnent le nom de
Saturne à leur matière, que
lorfqu'elle eft an noir plus
noir que le noir méme^ &
Saturne eft le premier de ces
Dieux.
NUMMUS. Matière dfe
J'oeuvre au noir.
NUSIADAL. ^ c f .
NUSIADAT. C ^^^^l"
NUSSIADAI. i™^""^-
NUX UNGUENTA-
RI A. Ben.
NYCTÉE , père d'An-
N Y 34t
tiope, conçut une grande
averfion pour elle, ce qui
l'obligea à fe retirer chez
Epopée , Roi de Sycione ,
qui répoufa. Elle en eut Zé«-
ihus & Amphion» qu^on dit
fils de Jupiter. Voyei An-
TIOPÈ.
' N Y c T ]f E étoit auffi le
nom d'un des chevaux at-
telés au char de Pluton.
NYCTIMENE , fille de
Nyfléus , fut éprife d'amour
pour fon père même, 8c
trouva le moyen de s'unir
avec lui fans gu^il la recon-
nût. Ayant ' découvert la
chofe, il voulut la tuer; maii
les Dieux la changèrent en
chat-buant. Cette fable s'ex-
plique de la même manière
que celle de Myrrha , dont
voyez l'article.
NYMPHES , filles de
l'Océan & de Thétisj Hé-
fiode les fait naître de l'écu-
me de la mer, ainfi que Vé-
nus. On leur donnoit des
noms analogues aux lieux
qu'on fuppoloit qu'elles ha*
bitoient. Limniades, celles
qui fréquentoient les étanpss
Napées, celles qui préfi- '
doient aux Bocages : cellet
qui fe plaifoient dansles bois,
I^yades ; & Hama-Drya-
des, celles qui s'attachoient
à quelqu'arbre particulier j
celles des montagnes , Oréa-
des ; celles enfin qui babir
Yiii
34} N Y
toient la Mer , Néréides.
Porphyre ( deAntr. Nymp.
p. aj:. ) penfoit que Vidée
des Nymphes étoic.veoue de
l'opinion que les Anciens
■voient, que les âmes des
mores errqient autour des
tombeaux où leurs corps
. étoient entetrés , ou dans les
lieux qu'elles avoient habi-
tés pendant leur vie. Mais
Homère donne le nom de
Nymphes ï des Bergères, &
à des Dames illudres. Hé-
fîode en f^ifoit monter le
nombre à trois mille» & les
fait vivre plufieurs milliers
d'années. C'eft aux Nym-
phes que Jupiter, Bacchus,
& h plupart des Diçux &
des DéeSés doivent leur
nourritiife & leur éducation.
Homère fait une defcription
admirable de l'antre des
Nymphes, Elles gardoient
les troupeaux du Soleil , &
fuivant ce au'en dit le même
Auteur , elles tenoîent plus
de la beauté & de la nature
des DéefTeSj^ que de celles
des femmes.
En général les Nymphes
font prifes par les Alchy-
miftes pour les parties vola*
tiles de la matière du grand
cBuvre, C'eft pourquoi les
Anciens avec Orphée pen-
foient que les Nymphes
étoient proprementl'humeur
aqucufe animé pair le feu de
N Y
la Nature 5 qui étoît la bafc
de la génération de tous les
mixtes.
NYSA. Ville fituée fur
les confins de l'Arabie & de
r£gypte« dans laquelle Bac-
chus naquit. Il fut nourri par
les Nymphes dans une ifle
du même nom , formée par
les eaux du fleuve Triton.
C'étoit le pays le plus agréa-
ble du monde; des eaux lim-
pides y arrofoient des prai-
ries verdoyantes & émaillées
de fleurs; il abondoit en tou-
tes fortes de fruits > & la vi-
gne y croiflbit d'elle-même.
La température de Pair y
étoit fi falataire, quêtons les
hàbitans y vivoientfans in-
commodités jufqu'à une ex-
trême vieillefTe; Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoil. liv. 3. ch. 14. $. a.
NYSADIR. Sel armo-
niac.
NYS(E. Sel ammoniac.
Rullandus»
O.
Oprîs fimplement eft un
caraftere chy mique qui
fignifie l'alun; lorsqu'il eft
coupé horizontalement par
le milieu ou par Ton diame-
tre , il indique le fel com-
mun : s'il eft coupé perpen-
diculairement , c'eft le nitrc.
Un 0 coupé horizontalement
avec un point au«deflus &
au defTous de la ligne ^ âé*
Dote aulTi le fel commun.
Un 0 avec une flèche qui lui
touche par le côté oppofé
au fer, fignifie le f er , Pa-
cier, Mars. Deux O réunis
par un chevron en forme de
paires de lunettes, veut dire
aimant» Un O furrooncé d'a^
ne croix , c'eft Tantimoine ;
fi la croix eft an-defTous,
c^cft Vénus ou le cuivre.
Deux O réiuiis par une ligne
perpendiculaire ou horizon^
taie , marque l'arfenic. Trois
O placés en triangles figni-
fient huile. Deux O auprès
l'un de l'autre ^vec wn trait
montant à chacun , die jour.
Un O furmonté d'une de-
mi - lune & une croix au*
deflbus, veut dire mercure ,
argent-vif. Un O avec un
point au milieu , figniiîe Tor.
Voici tous ces caraâeres
aveqceux où VO rentre com-
me partie principale.
^ Acier, Fer ou Mars»
O Alun.
g Antimoine.
^ Argent-vif ou Mcrc.t
O-oArfenic.
g Arfenic.
•ÇfCire.
;^ Cinabre.
5 Cuivre , Vénus.
^> Cuivre calciné » ou
JEs iiftum*
0^ Cuivre calciné.
S.OA OB HJ
^ Cuivre calciné»
O Digérer.
/e^ Efprît.
® Feu de roue,
* HiiUe.
yo o Huile.
od Jour.
J? Mercure.
^^ Mercure précipité.
2t?" Mercure précipité.
S^ Mercure fublimé.
9r^ Mercure fublimé.
O Nitre.
99 Nuit.
O Or ou Soleil;
'-^ Orpiment.
Ob Poudre.
QiJ Purifier.
y Réalgar.
^ Réalgar.
cf Mars.
<^ Safran de Mars;
f^ SeUlkali.
\i Sel gemme.
^ Soufre noir.
^1^ Sublimer.
Çy-Hh Sel armoniac.
O-H Verre.
e Verdet , ou Vert-
de-gris.
O^ou e Vitriol.
OABELCORA. Cucur-
bite. PlanifcampL
OBAC. Sel armoniac.
OBELCHERA ou
OBELKERA. Cucurbite.
OBRIZUM. Or calciné
en couleur brune.
OCAB. Sel armontac.
Yiv
344 , OC
OCEAN, fils de Cœlua
& de Vefta , fut regardé
comme un Dieu & Je pete
dés Dieux. Il époufa Thé-
tis , & en eue beaucoup
d'cnfans , les .fleuves , les
ruiiTeaux, Frotce, Eçhra,
femme d* Atlas, Perfé, raere
de Circé , une infinité de
Nymphes. Quelques An-
ciens difôienc Océan , fils
du Ciel & de la Terre. Ho-
mère parle beaucoup des
fréquens voyages des Dieux
chez Océan. Le? Philofo-
phes ont donné le nom d'O-
cian & de Mer à leur eau
mercurielle , principe des
Dieux Chymiques & Her-
métiques. Avec la partie fixe
de Tœuvre, elle enfante en
fe volatilifant toutes ces
Nymphes qu'on dit être
filles d'Océan. C^eft avec
elles que Saturne , Jupiter &
les autres Dieux ont com-
merce, & defquelles naif-
fent les Héros de la Fable ,
comme on peut le voir dans
mon Traité des Fables
Egypt. & Grecques dévoi-
lées.
OCCIDENT. Nom
que quelques Chymiftcs ont
donné à la matière de Pœu-
vre en putréfaâion. C'eft la
diffblution du Soleil Her-
métique ; on. l'appelle Oc-
cid'mt^ parce que ce Soleil
perd alors fon éclat, comme
O C
le Soleil célefte nous prive
de fa lumière lorfqu'il fe
couche. Quand ;1a couleur
blanche fe manifefte après
la noirceur de la matière
putréfiée 9 on l'a appelée
Orient , parce qu*il lemble
S|ue le Soleil Hermétique
orc alors des ténèbres de la
nuit.
OCCULTE, Soleil des
Philofophes caché dans le
ventre de la raagnéfîe» C*eft
ce Soleil , dit Philalethe ,
que nous honorons, parce
que fans lui notre arcane ne
pourroit être dépouillé de
Tes imperfeâions. Mais ce
Soleil n'eft pas Por vulgaire»
les Sages feuls le voient, le
fentent , Papperçoivent & le
connoiifent. Et' ce Soleil ,
ajoute-t-il ^ ne fauroit per-
fedionner notre teinture par
lui (èul \ il a befoin du fe-
cours de la Lune^ qui le
fubtilife & le rende v,o\z-
til , en le.purifiant de fes im-
puretés. Cette Lune eft la
mère & le champ dans le-
quel on doit femer notre So-
leil. Rendre Vocculte mani-'
fejle , c'eft extraire le mer-
cure de fa minière ; c'eft
au (Il cuire la matière en pu-
tréfaâion , jufqu'à ce que la
blancheur, & les autres cou-
leurs fuccédantes fe mani-
feftent. Faire le manlfejle
occulte & Vocculte manifejie;
o c
ces expreffion? ne fignifient
autre chofe que diflbiidrc le
fixe dans Teàu merdurielle
voïatiîe, pour le volatïlifer
cnfuite.
OCCUPATION. M^.
lange dii corps parfait avec
la matière donj il a été com-
pofé par poids" & mefure
dans un vafe convenable,
& à un fen philofopbîqiie.
OCHEMA. Toute li-
queur ou véhicule avec le-
quel on mêle les médica-
mens.
OCHRUS, GCHRUM,
OCHRA. Pois de la petite
efpece ; efpece de lécume,
OCOBjOeOP, OTOP.
Sel armoniac.
OCYPETÉ, une des
Harpies. Voy, Harpies. '
OCYROÉ. Nymphe,
fille du Centaure Cbiron,
Voyei CHlRONj&îes Fa-
bles dévoilées , liv. 3. ch. 7.
ODEUR. Les Philofo-
pbes difent que Ton diflin-
gue la matière de leur Art à
fon odeur; qu'elle a celle
d'afla-fœtida , celle des tom-
beaux & des fépulcres. Mais
il ne faut pas l'entendre de
la matière crue , & confidé-
tée avant fa première pré-
paration. Nicolas Flamel
nous apprend que TArtifte
ne fent pas cette mauvaife
odeur, à moins qu*il ne brife
fes vaifleaux; ce qui indi*
<E D 3\i
que qu'ils parlent alors dit
temps où cette matière eft
et) putréfaftîon.. C-ar le mê-
me Auteiir dit que l'Artifte
la juge telle, parce qu'elle
eft dans un ctat de mort,
comme un cadiavre dans fon
tombeau. C'eft 'pourquoi
Morieo dit qu'elle a l'odeur
des cadavres, Raymond
Lulle qui s'exprime aufli
dans ce fens-là , nous aver-
tit qu'il fuccede une odeur
fi ftiave à cette mauvaife ,
qu'elle attire tous les oifeaux
des environs fur le haut dé
la maifon .- c'eft-à-dire, que
la matière fe volatiîife après
la putréfaftion , & monte
au haut du vafe , poiir fe
précipiter enfuitedans la met
des Phiîofopbes,
(EDIPE . fils de laïus &
de Jocaftc. Son père ayant
appris de l'oracle qu'il mour-
roit de la main de fon fils ,
le fit cxpofer afin qu'il pérît.
Un Berger l'ayant trouvé
fufpendu par un pied à un
arbre, le délia , & le porta
au Roi de Corinthe. la
Keine , qui n'avoit point
d'enfans^ l'adopta & le nour-
rit. Quand il ftijc grand , il
apprit de TOracle qu'il au-
roit des nouvelles de fes pa^
rens s'il alloit dans la Pho-
cide. Il fe mit en chemin ,
& ayant rencontré fon père ,
il le tua faas le connoitre.
3^6 O E
Arriva à Thebes , il devina
& donna la folucion de l'é-
DÎgme que Sphinx avoit pro-
pofée; Jocafie, qui devoit
être la récompenfe de celui
qui réfoudroit cette énigme,
fut adjugée & mtfe entre les
mains d'(Edipe qui Tépoufa,
& en eut deux fils 9 Ethéo»
de & Polynice, avec deux
filles j Ântigone & Ifmene*
(Edipe reconnut enfuitefes
crimes, & fe creva les yeux.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées, liv. 3.
(ENÉE, père de Déjà-
nire » fut tué par Hercule ^
qui époufa fa fille. F*. Dj£-
JANIRE,
(SNO, Tune des filles
d'Anius 5 obtint de Bacchus
le pouvoir de changer tout
ce qu'elle voudroic en bled ,
huile & vin. Voyez les Fa-
bles Egypt. & Grecq. dé-
voilées^ liv. 3« chap. 14.
6. a. '
(ENOLCEU M. Mélange
d'huile & de vin.
(ENOMAUS, père
d'Hippodamie , ayant ap-
pris de Toracle que fon gen-
dre le feroit périr j pour évi-
ter ce danger & fe défaire
de tous ceux qui courcifoient
fa fille ) il leur déclara qu'il
ne la donneroit qu*à celui
qui le vaincroit à la courfe
du char. L'amant devoit paf-
fer devant, & (Enômaiisle
O E
pourfuivoit la lance à II maka
pour le tuer , s'il ne rempor-
toic pas la viâoire fuivanc
les conventions. (Enomaûs
en avoit déjà fait périr pluy
fieurs^ lorfque Pâops ^ qui
n'en fut point intimidé , Te
préfenta pour entrer en lice.
Mais il ufa de fupercherie s
il gagna Myrtile, cocher
d'dnomaiîs , & l'engagea à
faire brifer le char de ce
Prince » qui périt dans la
chute i & Pélops obtint Hip-
podamie. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ,
liv. 6. Fatalité 4.
(ENOMEL. Vin mîelîé.
(ENONR. Nymphe qui
faifoit fon féjour fur le Mont-
Ida. Elle fe prit d*amour poor
Paris dans le temps qu'il
n'étoit encore que Ber-
Î;er, avant qu'il eût adjugé
a pomme d'or à Vénns.
Cette Nymphe lui prédit
qu'il feroit la caufe de la
ruine de fon pays. Quand
Paris fut blelfé au fiege de
Troye , il fe fit tranfporter
fur le Mont-Ida auprès d'Œ-
none, & expira entre fes
bras. Elle en eut tant de
chaerin , qu'elle mourut de.
douleur. Voyez le livre 6*
des Fables Egypt. & Grec-
ques dévoilées.
(ENOPION, fils d'A-
riadne & de Théfée. Voyc^
ARIADN£.
ŒNOTIHERA. Plante
appela Lyfimachia,
<E T A, Montagne deve-
nue célèbre par la mort
d'Hercule, & fa fépuîture.
Voyez les Fafcles Êgypt. &
Grecq. dévoil. liv." j. cti. i*
<EUF DES PHILOSO-
PHES. {Sï:. Hem.) Un grand
nombre de Chymîftes s*efl:
imaginé que les Sages ap-
peloient (caf des rkitofo-
pkes , le vafe dans lequel ils
renferment leur matière pour
la cuire; & ils lui ont donné
en conféquence la figure
d'un œuf. Quoique cette for-
me foit à la vérité la plus
propre pour la circulation ,
ce n*eft point-là l'idée ni le
fens des Sages5 ils ont en-
tendu par les termes d'ûp///s
des Philofopkes , non le con-
tenant, mais le contenu , qui
eft proprement le vafe de la
Nature , & cela même pen-
dant la putréfaélion ; parce
que le poulet pbilofophiqne
y eft renfermé , & que le
feu interne de la matière ex-
cité par le feu extérieur,
comme le feu interne de
l'œuf excité par la chaleur
de la poule, fe ranime peu
à peu , Se donne la vie à la
matière dont il eft Tame ,
d'où naît enfin l'enfant phi-
lofophique, qui doit enrichir
& perfeftionner fes frères.
<fe/// fignifie plu* com-
OE 347
munément la matière mê-
me du magiftere qui con-
tient le mercure , le foufre
& le fel , comme l'œuf eft
compofé du bhnc , du j^iune
8c de la pellicule ou la co-
que qui renferme le tour.
Cette matière eft appelée
irrtf^ parce que rien nerefr
fembîe mieux à la concep-
tion & à l'enfantement de
l'enfant dans le ventre de fa
mère , & à la génération
des poulets, que les opéra-
tions du magiftere , & de la
pierre pbiîofophale ; ce qui
devroît fervir de guide aux
Artiftes , & non les règles
inventées de la Chymîe vul-
gaire, qui détruit tout, au
lieu d'édifier,
Raymond Lulle dit que
la matière de Tœuvre s'ac-
cumule en forme d'œuf,
lorfqu*eîle fe fixe : c'eft pour-
quoi on lui a donné le nom
(Ttt/, lorfqu'elle eft parvenue
à la blancheur; quelques-
un^ pendant qu'elle eft en
putrcfaftion.
(EUVRE. Les Philofo-
phes comptent plufieurs œu-
vres , quoiqu'il n'y en r.ît pro-
prement qu'une , mais divi-
fée en trois parties. La pre-
mière qu'ils appellent œuvre
/impie , eft la médecine du
premier ordre, ou la pré-
paration de la matière qui
précède la parfaite prépa-*
343 O E
ruion , c'eft l'ceavre de la
Nature.
La féconde partie appe-
lle oeuvre moyenne , eft la
préparation parfaite y la mé-
decine du fécond ordre ^Té-
lixir & Tœuvre de TArt.
La troifieme eft la mut*
tipUcation , & l'œuvre de
l'Art & de la Nature.
La première préparation
purze, mandifîe les corps
& fcs teint en apparence }
mais fa teinture n'eft pasper-
manente à la coupelle»
La féconde opération , ou
médecine du fécond ordre,
mondifie & tient les corps
d'une teinture permanente ,
mais fans beaucoup de pro-
fit.
Xa médecine du troifieme
ordre eft proprement le
grand auvre. Il denMnde
plus de fagacité & d'induf-
trie, & teint parfaitement
les corps arec beaucoup de
profit , parce qu'un grain
feul convertit en or ou ar-
fent dQs millions de grains
es métaux imparfaitSr Phi-
lalethe affure qu il a expli-
qué fort clairement toutToBu-
vre & fon régime dansfon
ouvrage, qui a pour titre.:
Enarratio methodica Trium
Gebrl medicinarum, feu de
vera confiâione îapidis Phi'
lofophici ; & ajoute à la fin
de cet ottyrageque rout eft
OE
renfermé dfds ces quatre
nombres 448. ^44. 2.56»
014. qu'il eft même impoC-
fible de réufiir fans la con*
noifiânce de ces nombres.
Je les ai mis ici pour la fa-
tisfaâion de ttWTn qui vou-
dront fe donner la peine d'ea
chercher l'explication»
Toutes ces opérations
compofent proprement es
qu'on appelle le grand ctu^
vrsy Vceitvre des Sages, Ainfi
nommé de fon excellence
par de/Tus toutes les autres
produâions^ de l'Art. Mo-
rien dit que c'eft le fecret des
fecrets que Dieu a révélé
aux faims Prophètes , dont
il a mis les âmes dans fo«
faint Paradis»
Le grand œuvre tient donc
le premier rang entre les bel-
les chofes: la nature fans Fart
ne peut le feire , & l'art fans
la nature l'entreprendroit en
vain. C'eft le chef-d'œuvre
qui borne la puiffancé des
deux ; fes effets font fi mira-
culeux , que la faaté qu'il pro-
cure & conferve , la.perÉec-
tion qu'il donne à tous les
compofés de la nature , &
les grandes ricbefTes qu'il
produit , lie font pas fes plus
hautes merveilles. S'il puri-
fie les corps , il éclaire les
efprits ; s'il porte les mixtes
au plus haut point de leur
pertcôioa, iléie^e r^nten^
0 s
dément aux pins hautes con-
noiffances. Plufieurs Philo*
fophes y ont reconnu un
fymbole parfait des myile-
res àe la Religion Chré-
tienne ; ils l'ont appelé îe
Sauveur de Phumanicé & de
tous les êtres du grand mon-
de , par la raifon que la mé-
decine univerfelle, qui en
cft le réfultat , guérit tou-
tes les maladies des trois
règnes de la nature; qu'il
purge tous les mixtes de leurs
taches originelles , & répare
Îiaria vertu le défordre de
eur tempérament. Com-
pofé de trois principes purs
& homogènes, pour neconf-
tîtuer qu'une fubftance très-
fiipérieure à tous les corps,
îl devient le fyrobore de la
Trinité -y & les adeptes difent
quec'eftde là qu'Hermès en
a parlé dans fon Pymandt e ,
comme Tauroit fait un Chré-
tien. Leur élixir cft originai-
rement «ne partie de Tefprit
imiverfel du monde , corpo-
rifié dans une terre vierge
d où il doit être extrait pour
paflèr par toutes les opéra-
tions requifes avant d*arriyer
à fon terme de gloire & de
J^erfedion immuable. Dans
a première préparation il
e& tourmenté , Comme le dit
Bafile Valentin , jufqu'à ver-
/er fon fang ; dans la putré-
faâîon il mcuft 3 quand la
couleur blanche fuccede à la
noir, il fort des ténèbres du
tombeau , & reflufcite glo-
rieux ; il monte au ciel , tou^
quinteiTencié; de là , dit Ray-
mond Lulle « il vient juger
les vivans & les morts , &
récompenfèr chacun félon
fes œuvres ; c'eft-à^dire, qut
les bons ariiftes ^ les Philo-
fophes , connoi fient par les
effets * qu'ils ont bien opéré,
& cueillent les fruits de leurs
travaux, pendant que les
fouffleurs iie trouvent que
cendres & pouffieres , & font
condamnés au feu perpétuel
de leurs fourneaux , fans pou-
voir jamais réuffir. Raymond
Lulle ajoute que Téhxirala
puifTance de chaffer les dé-
mons , parce qu'ils font en-
nemis de l'ordre , du concert
& de l'harmonie , & qu'H
remet les principes des cho-
fes dans un accord parfait ;
c'eft en rétabliffant cet ac-
cord , qu'il remet l'équilibre
dans les humeurs du corps
humain , & qu'il en guérit
les maladies.
Toutes ces merveilles qui
ont charmé le cceur des Phi-?
lofophes , en éclairant leur
efpnt fur les plus obfcurs Sc
les plus myftérieux fecrets
de la nature , ont irrité l'ef-
prit des ignorans , qui ne
jugent de tout que par les
iènsé Ils ont en conféquence
350 O E
aboyé contre ce tréfor , doot
iU ne pouvoient avoir la
ifofleflion , & oÀt fait pdifer
e grand couvre pour une
favance ch\taete^ une rê*
verie, une iilufion. Ils i^e
peuvent comprendre qu'une
lubfiance élémentaire puifTe
guérir toutes fortesde maux ,
quelque incurables que les
Médecins ordinaires les
aient déclarés*, ils ne fau«»
roient fe perfuader qu'elle
puiilè agir fur tous les corps
d'une manière fi étonnante,
Sue ducrydal ettefaûe des
iamans y du plomb elle faHe
de l'or ; & accufent les Phi-
lofophes d'impoftures , lorf-
qp'ils âffurent qu'ils l'ont fait
& qu'ils en ont fait les expé*
riences. Heureufement pour
les Philofophes , des gens
(âvans , bien reconnus pour
tels , comme font Beccher ,
Stahl , Kunkel , Borrichius ,
& tant d'autres , ont pris la
défenfe du grand œuvre , &
en ont foutenu la réalité &
l'exiflence. Il n'eft pas né-
cefTairc , après ce qu'ils en
ont dit , d'en faire l'apolc^ie.
On peut voir le Difcours
préjiminaire qui fe trouve à
la tête des Fables Egyptien-
nes & Grecques dévoilées.
Il faut que le grand OËUr
vre Toit une chofe bien aifée
à faire , puifque les Philofo-
{ihes fe font tant appliqués
O I
l le cacher , & qu'ils Toor
appelé en même tems un
amufement de femmes, &
un jeu d'enfans, Lorfqu'il»
ont diç que c'étoit un ou*
vrage de femmes , fouvent
ils oni&icallu6on à' la con-
cepti;:)n de l'homme dans le
ventile de fa mère; parce que,
fuivant Morien, l'ouvrage
de la pierre eft fembiable à
la création de Thoaimc : pre-
mièrement, il faut la con-
jonâion du mâle & de la
femelle ; e» fécond lieu , la
conception', pui$ la naiifan-
ce , erafiq Unourriture& Té-
ducation.
Le grand œuvre eft aoffi
appelé mer orageufe , fur la-
quelle ceux qui s'embar-* ,
quent font cxpofés perpé-
tuellement à faire naufrage ^
& cela à caufe des grandes
difficultés qui fe rencontrent
pour rcuffir parfaitement.
On peut voir ces difficultés
dans le Traité de Tbéobal-
dus de Hbgelande » & dans
le Traité de l'or de Pic d«
la Miraodole.
OISEAU. Les Philarr
fpphes ont pris affez ordi-
nairetpent les oifeatix pour
fymbole des parties volatiles
de la matîcre du grand œu-
vre, & ont donné divers
nom^d^oifeaux à leur mer*
cure: tantôt c'eft une aigle ,
tantôt un oifon t un corbeau »
O I
un cygne , un paon , un phé-
nix, un pélican ; & tous ces
noms conviennent à la ma-
tière de l'Art , fuivant les
dlifFérences de couleur ou
d'état qu'elle éprouve dans
le cours des opérations. Les
Philofophes ont de même eu
égard dans ces dénomina-
tions , aux caraâeres des oi-
feaux dont ils ont emprunté
les noms , pour en faire l'ap-
plication métaphoriqueà leur
matière* Quand ils ont vou-
lu défigner la volatilité &
Taâion du mercure diilbl-
vant fur la partie fixe , ils
l'ont appelé aigle , vautour ,
parce que ce font desoîfeaux
forts & carnaflîers. Tel cft
celui que la Fable dit avoir
rongé le foie de l'infortuné
Prométhée* C'eft Taigle qui
doit combatre le lion , fui-
vant Bafile Valentin & les
autres Adeptes. La pntrér
faâion eft exprimée parce
combat , auquel fuccede la
mort des deux adverfaires.
La noirceur étant une fuite
de la putréfaction , ils ont
dit que des corps des deux
combattans il naiflbit un cor-
beau ; tant parce que cet oi-
feau eft noir , que parce qu'il
fe repaît de corps mors, A
la noirceur fuccedent les cou-
leurs variées de l'arc-en-cîel.
On a dit en conféquence que
le corbeau étoic changé en
OI 3SI
paon, icaufe des mêmes
couleurs qui fe font admirer
fur la queue de cet animal.
Vient enfuite la blancheur,
qui ne pouvoit être mieux
exprimée que par le cygne*
La rougeur de pavot qui fuc-
cede, à donné lieu d'imagi"^
ner le phénix , qu'on dit être
rouge 4 parce que fonnom
même exprime cette cou-
leur. Ainfi chaque Philofo-
phe a emprunté des oifeaux
qu'il connoiiToit, les noms
qu'il a cru convenir à ce qu'il
vouloir exprimer. C'eft pour*
quoi les Égyptiens a voient
introduit dans leurs hiérogly-
phes les deux fortes d'Ibis,
noire & blanche , qui dévo-
roient les fcrpens , &en pur^-
geoient le pays. On voit une
quantité d'exemples de ces
allégories dans les Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées.
Oiseau d'HermIs.
Mercure des Philofophe».
OîSEAVfans ailes. Sou-
fre des Sages. Senior a pris
pour fymbole des matières
volatile & fixe de l'Art , deux
oifeaux qui fe battent , l'un
ayant des ailes, placé deffus
un qui n'en a pas ; l'un &
l'autre fe tiennent par k
queue ^ & celui qui a des ai-
les développées , femble
vouloir enlever l'autre , qui
fembie faire tous fes edôrts
351 O L
poiir ne pas perdre terre*
Oiseau des Sages.
Mercure philofophiquer
Oiseau doré. Ma-
gîfleré avant fa fixation ;ainfi
nommé y de ce qu'il contient
}es principes de lor « & qu'il
ell volatil.
. Oiseau vert. Matière
de Tœuvre avant fa prépa-
ration.
OISON DHERMO-
GENE. Diflblvant des Phi-
lofophes , que le Trévifan à
nommé le Portier du Palais
du Roi,
UOiJbn étoit confacré à
Junon , par la raifon qu'elle
efl le fymboJe de Thumidité,
knercurielle, de laquelle eft
formé ce di (Toi van t.
OLEANDER. Roface,
laurier- rofe.
OLEUM ARDENS.
Huile de tartre reâi fié.
Oleum Colcho-
THARiNUM. Huile rougc
de vitriol.
Oleum 4'ALESTRINUM.
.Vinaigre.
Ole um V itrioli
aurificatum. Huile
de vitriol édulcoré avec l'or.
Ceft proprement Thuilein-
combuflible des Philofo-
phes.
Oleum etrr/e. Efpece
d'huile Pétrole , mais d'une
odeurplusgracieufe& d*une
couleur un peu rcugcàtrc.
O L
OLIVE. Magiflerc aa
rouge. Qtielques-uns Toni
nom m é Olive perpétuelle,
OLIVIER. Arbre con-
façré à Pal las» parce qu'oa
dit qu'elle le fit fortirde terr«
en la frappant , âcqu'àcaufe
de l'utilité de fon fruit, l'A-
réopage décida en faveur de
Minerve qu'elle auroit la
préférence lur Neptune,pour
nommer la ville d'Athènes.
Voyei Minerve^
ÔLLUS. Matière au
noir.
OLUS ATRUM. Plante .
appelée grande hache.
OLYMPE. Montagne
de Thelîalie, dont le fommet
fe perd dans les nues. Les
Poètes Tont prife pour le
Ciel & ont dit que les Dieux
y faifoient leur féjour. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq*
dévoilées.
OLYMPIQUES. (Jeux)
Voyez Jeux.
OMBRE. Les Philofo-
phes ont appelé Ombre du
Soleil les parties hétérogè-
nes & impures avec lefqueU
les le grain fixe de l'or chy-
mique efl mêlé, & defqueU
les il faut le féparer. Ils ont
donné le même nom à leur
faturnie végétable ^ à leur
lune , leur éleâre.
Ombres Cimme-
riennes. Couleur noire
de la matière dans le tems de
fa
OM
fa putriffaûjon. Cefl la iné«
tne chofe que la voile noire
du vaiflean de Théfée à fon
retour de Crece. ^a Fable
donne atiffi le même nom
d'Ombre aux parties volatiles
qui circulent dans le vafe , &
les a exprimées par les Om-
bres qui errent le long du
fleuve Cocyte, Voyei En-
fer , Champs ëlysées.
OMPHALE, félon la
Fable > étoit Reine des Ly-
diens. Hercule devint amou-
reux d'elle, jufqu'à faire la
folie de fe vêtir de fes habits ,
de prendre fa quenouille &
de filer, fans néanmoins que
cet amour rabattit rien de
fon courage , dont il donna
des preuves dans le combat
où il vainquit Cercopas. Les
Alchytniftes difent qu'Om-
phale efl leur terre, dont
Hercule , ou leur mercure ,
eil amoureux » jufqu'à deve*
nir , dans Topération , une
même chofe avec elle^ &
que Cercopas fignifie les par*
ties hétérogènes qu'il fépare ^
& purifie par fa pui (Tance &
fan aâivité. Les Philofophes
ayant coutume de prendre^
des femmes pour (ytnbofe
de leur eau tnercucielle^ il
falloit néceflAiremenc , dans
cette circonftance » feindre
qu'Hercule avoit pris les ha-
bits d'Omphalc , & avoit fait
fon ouvmge ; parce que ce
ON JJJ
mercure» quoiqu'animé de
la valeur & de la force d'Her*
cule, n'en étoit pas moins
eau mercurielle*
ONAGRA, Plante con*
nue fous le nom de Lyfi*
machia. Les Anciens lui aon-
nerent les noms Onagra^Sc
Onothera ^ de ce qu'ilf
croyoient qu'elle avoit I4
vertu d'amollir la force des
ânes, quand on lesfrappoii
avec cette plante.
ONITIS. Efpece d'o-.
rîgan , qui a fans doute pri»
le nom Onitii , de ce que les
ânes en mangent volontieis ,
& préférablement i beau-
coup d'autres plantes.
ONOBRYCHIS. Sain-
foin.
ONOLOSAT. Poids
d'une obole » 011 demi-fcru'*
pule,
O PAS. Surnom deVol-
cain.
OPHIRISi Mercure
animé des Philofophes.
OPOBALSAMUM.
Baume liouide > ou Huile de
noix ronic'ade.
OPOCHRISMA. On-
guent , ou Baume fympathi'^
que^^quî guérit les plates eu,
en frottant feulement Parme
qui Ta faite. On l'appelle
aufTi Unguentum armUrium»
OPRIMETHIOLIM.
Efprit minéral qui coiioourç
à la formation des . mé«
Z
taux & des min^rauT.
' OPS. fille du Ciel k de
Vefta , knur & femme de
Saturne , fut adorée fous le
lîom de Cybele, & étoit re-
gardée, comme la DéefTe des
richeifes ; parce qu'étant la
terre phîlufophique y elle eft
«oefFet la bafe de Tceuvre
hermétique, fource des ri-
cheflèt comme de la famé.
Sn qualité de femme, t>n
la prend pour l'argent vif.
O R « le plut pur & le
plus parfait de tous les m.é-
tauz y a été appelé par les
Adeptes , Soleil ^ Apollon ,
Phabus » & de divers autres
noms , particulièrement lorf*
qu'ils ont confid^ré ce métal
comme philofopbique. L'cr
qui fért a faire fesmonnoies,
les vafes 6t tes autres chofes
en ufage dans la fociété ci«
vile ', eft appelé Ùr mort ,
pris refpeâivement à celui
qui eft la 6afe rfe l'cBuvfe ;
parce que les Philofophe»
^fent aue tous les métaux
qui ont i oufFert la fufion , ont
perdu la vie par la tyrannie
du feu. Leur or vit eft ce
grain fixe ,principedefixité,
qui anime le mercure des
Sages & la matière de la
pierre , c'eft«à-direrhumide
radical des métaux , la por-
tion là plus digérée de la va-
peur ondueuie & minérale
. qui les formetMais elle prend
p!rts proprement le nom Ùr
vif y !orlqu*el!e eft devenue
foufre des Phtlofophes , ou
magiftere au ronge , ou mi-
nière de feu.
Or Éthée. Or phîlo-
fophiqtre.
Or altéré. C'eft l'or
vif des Sages.
Or blanc. Magiftere
des Philofophes ijarvehu à
la blancheur. Ils lui ont don-
né ce nom , à caufe de fa
blancheur , & que de lui naic
l'or jaune & rouge, c'eft- à-
dire la pierre au rouge par-
fait , qui eft leur véritable or ^
leur foleil, leur ferment»,
leur fumée roiige.
Or EijT ESPRIT, C'eft
Tor desSaçes réduit à fa pre-
mière matière , qu'ils appel-
lent réincrndé , & volacilifé
par leur mercure.
Or des Philosophes,
Lorfqu'ils difent preneiVor^
ris n'entendent pas l'or vul-
gaire ', mais ]$ matière fixe
deTotuvre dans laquelle leur
or vif eft caché & comme
en prifon* Ainfi leur or à
^4 karats eft leur or pur &
fans mélange de parties hé-^
térogenes.
Or volatil. Or ful-
minant* Crolius»
Or du corail. Ma-
tière fixe au rouge.
. Or de gomme. Ma-
tière fixe des Philofophes.
o k
Or exaité , 1 Poudre
Or MULTIPLIÉ, i de pro-
Or sublimé , 3 jeâion.
Oa vivifié. C*eft l'or
réincrud^, & voîatiliff.
Or de l'Alchymie.
Soufre des Philofophes.
Or feuille. Soufre
des Sages en dilTolniion.
Or blanchi, Voyei
Fumée blanche.
Or 6' argent à l'égard de
la pierre* Ce font les deux
ferments pour le blanc &
pour le rouge. Ces deux
mécauï ne font qu*un argent
vif congelé, digéré & cuit
par je feu de leur propre fou-
fre. L'or vulgaire, le plus
parfait de tous les métaux,
ne peut comme tel être por-
té par l'Art à ujti degré plus
haut; mais lorfqu'ileft réduit
en fa première matière par
une voie fecrete & philofo-
phique, l'Art, dit Philale-
the , peut alors l'élever à une
perfeâion beaucoup plus
éîendue que celle qu'il avoit
reçue de la nature. De mort
qii'il étoit avant fa réincru-
dation , il devient vivant au
moyen du mercure des Sa-
ges, qui étant vivant, le
reffufcite. C'eft pourquoi les
Philofophes difent qu'il faut
reffufciter le mort , & faire
mourir le vivant ; c*eft-à-
dire , difToudre , putréfier &
Yolatilifer le fixe, & par fon
OR iîj.
moyen fixer enfuite le vo-
latil. L'or fe détruit par une
eau (qui eft de fa. nature^ &
non par aucun autre diflol'-
vant ; parce que toutes cho*
fes fe réduifent à leurs pre-»
miers principes par leurs
principes mêmes. Toute au-
tre diflblutioh eft violente &
contre nature; c'eft plutôc
une féparation , une divifion
des parties du corps, qy'une
véritable diflblution. Il fauc
que cette difiblution foitvraiei
& radicale , pour qu'elle
puiiTe être un acheminement
à une nouvelle génération.
Ceux qui veulent réuflir dans
l'Art Hermétique» doivent
donc bien prendre garde à
ne pas prendre un diublvant
d'une nature qui ne foit pasf
de nature métallique ; car
s'ils ne fe fixent pas à la fe->
roence même des métaux »
extraite de fa luiniere , ils
ne rlufliront jamais.
ORÉÀDES. Nymphes'
. des montagnes. ,
O RE PIS. Vapeur brû-
lante du tartre. PlanifcampiJ
O R E S T E , fils d'A-^
gamemnon & de Clytem-'
neftre, quitta la maifoa pa-
ternelle dès le bas âge , pour
fe fouftraire aux embûches
qu'Egyfte, amant de Cly-,
temneftre , lui tendoit , après
avoir fait périr Ton père Aga-
lûemnon. Quand Orefiefuc'
Zij
35« O R
Jurvenu i un certain âge , il
ut fecrétement retrouver fa
fœtir Eleflrp, & concertè-
rent entr'einc les moyens de
fe venger du meurtrier de
leur père. Ils prirent fi bien
leurs mefures , qu'ils firent
périr Egyfte & Clytemnef-
tre dans le Temple oxH ils
facrifioient. Orede tua en-
fuite Pyrrhus, fils d'Achille,
qui lui avoit enlevé Her-
znioife. II fe fentit après cela
faifi d'une fureur ou d'une
manie qui ne lui donnoit
prefque aucun moment de
relâche ; de manière ou'il
couroit les pays errant ça &
ïi comme un vagabond.
L*OracIe confulté là-defTus ,
répondit que pour erre déli-
vré de cette fureur , il falloit
qu'il fe tranfportàt dans la
Tauride, & y enlevât la
fiatue de Diane du Temple
où elle y év)it révérée. Il
prit avec lui Pylade , fon in-
time ami\ oui l'y accompa-
gna. A peine. y furent-ils
arrivés, qu'ifs furent arrêtés
& mis en prifon , pour être
facrifiés à Diane , que l'on
croyoit fe rendre propice par
Teffufion du fang des étran-
fers. Comme un des depx
evoît être confervé, & que
le fort de mort étoit tombé
fur Orefte , quand on de- .
niandoit celui-ci pour le fa-
cjrifier, Pylade fe préfentoit.
O K
Orefte foutenoit qu^i! étotc
lui-même Orefie. Enfin
Thoas , Roi du Pays, fit livrer
Orefte entre les mains d'I-
phigénîe* qui le reconnut
pour fon frère. Ayant apprit
le fujet du voyage d'Orefte ,
elle enleva elle-même la
ftatue de Diane « dont elle
étoit Prêtreffe, & ils s'en-
fuirent avec, après avoir tué
Thoas. De retour à Athe*-
nes^ Orefte y fit les expia-
tions requifes pour fcs meur-
tre*, & revint dans fon bon
fens. Il mourut enfuite de la
morfured'un ferpent. Voyez
l'explication de cette fiâion
dans les Fables Egyptiennes
& Grecques dévoilées, liv.
3. ch. 14. $. 4.
ORGIES. Fêtes célé-
brées anciennement en l'hon-
neur de Bacchus. Voyez les
Fables Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées , livre 4.
cbap. I.
ORIENT. Mercure
des Philofophes. Quelques
Chymiftes ont donné le nom
Orient à l'urine. Mais fou-
vent les Adeptes entendent
par ce terme la couleur blan-
che qui fuccede à la noire »
paraltufion à l'orient, où fe
levé le Soleil quand il fort
des ténèbres de la nuit.
O R I O N eut pour pères
Jupiter, Neptune & Mer-
cure. Ces trois Dieux voya-
OR
géant fur la terre , logèrent
chez Hyriéus , qui leur fît la
meilleure chece qu'il put. Ils
lui demandèrent ce qu'il vou-
droit pour récotnpenfe , &
lui promirent de le lui ac-
corder. Il leur repondit qu'il
ne fûuhaitoit rien tant au
monde que d'avoir un fils.
Peu de tems après ils lui
procurèrent un fils de la ma-
niere dont le racontent le?
Fables. Ce fils , nommé
Orion, s'adonna beaucoup
à la chafle , & mourut en-
fin d'une flèche que lui dé-
cocha Diane, fnivant le té-
moignage d'Homère. Orion
cft le Tymbole de Tenfant
phflofophique , né de lupir
ter, ou de la matière par-
venue à la couleur grife j de
Neptune , ou de la mer des
Philofaphes , & du Mercure
des Sages. La chalfe à la-
quelle il s'adonne , eft la vo-
latilifation de la matière; &:
la mort que Diane lui donne,
eft la fixation d'Orion , ou
de la matière volatiiifée , &
qui fe fait quand la couleur
blanche , appelée Piane ,
paroi t.
ORITHYE, fille d'E-
reflhée y fut enlevée par Bo-
rée, & de leur commerce
naquirent Calais & Zéthus ,
qui accompagnèrent Jafon à
la conquête de la Toifon
d'or# Quand ils furent arri-
O R 357
vés chez Phinée ^ ils le dé--
barraflerent des Harpies^
qui le tourmcnrojent pcrpé^
tuellement , & infeSoienc
toutes les viandes qu'on lui
fer voir, roy^z Calais.
ORIZEÛJVf. Or.
ORIZEUM FOLIÂ-
T U M. Or en feuilles ; c'eft
l'or philofophiqûe en diflb-
lution.
ORIZEUM PR^CIPI-
TATUM. Or en fafran.
QRIZONTIS. Teinture
d'or. "
, ORN US. Frêne fauva-
ORQBO. Verre des mé-
taux,
ORQGAMO. Or, fé-
lon Ruiland.
ORPHÉE, fils d'Apol-
lon & de la Nymphe Cal-
liope ; félon quelquçs-ims »
fils d*(Eagre & de Polymi-
ne , père de Mufée , & dif-
ciple de Linus. Mercure fit
pr^fent à Orphée de la lyre
dont il jouoit avec tant de.
perfeâion, que les fleuves
s'arrêtoient dans leur courfe
pour l'entendre; les rochers
s'anîmoient , Se le fui voient j
les tigres & les autres ani-
nxaHX féroces s'apprivoi-
foient, toute la Nature de*
venait fenfible au fon de la
lyre d'Orphée.
H fe perfeSionna danslesi
fciences par la fi éciuentatlon
Z iij
des Prêtres d'Egypte , qui
lui dévoilèrent tous les myf-
teres dlfis & d'Ofh-is qui
leur étoient confiées , & il en
rapporta les fables & les fo-
lemnités qui furent adoptées
dansr la Grèce. Mais Orphée
en communiquant à fon pays
les connoiflances qu'il avoic
acquifes en Egypte, s'ac-
commoda aux notions de fes
compatriotes , & s'y rendit
refpeftable en leur perfua-
dant qu'il avoit découvert
les fecrets des Dieux Se de
la Nature , avec Part de gué-
rir les malades.
Il époufa Eurydice , &
l'âima-iipaflionnément, que
la more la lui ayant enlevée y
ii fut la chercher dans les
Enfers. Pluton & Proferpine
fe laiflerent toucher aux ton*
dres fons de la lyre d'Or-
phée , & lui permirent d'em-
mener avec lui fa chère Eu-
rydice dans le féjour des vi-
vans ; mais à condition qu'el-
le le fuivroit, & qu'il ne
tourneroic pas la tête jufqu'à
ce qu'elle fût arrivée fur la
terre, Orphée n'eut pas aflez
de patience , & fon amour
ï>e lui permit pas d'être privé
fi long-tems de la vue de
fon époufe 5 il regarda der-
rière lui s Eurydice lui fut
enlevée de- nouveau , & il
îa perdit pouf toujours. Or-
phée méprifa enfuite toutes
O R
les autres femmes ; . & les
Bacchantes , pour s'en ven-
ger, le mirent eh pièce.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecq. dévoilées , liv. 3.
ORFHNÉ. Nom d'un
des chevaux qui tràînoient
le char de Pluton. Voyei
ORPIMENT. Soufre des
Philofophes caché dans leur
mercure, pris pour la fe-
mence mafculine & agente.
Ils entendent fouvent fous
le nom ^orpiment le foufre
philofophique parfait , c'eft-
à-dire, la pierre au blanc
ou au rouge 5 quelquefois la
matière même du magiflere
avant fa préparation , com-
me on peut le voir dans l'ar-
ticle Arfenic.
ORUS, fils d'f fis fed'O-
fîris , félon les Egyptiens.
Diodore dit qu'Or«^ ayant
été' tué par les Titans , Iris
l'avoit refTufcité & rendu im-
mortel. Orus , félon les An-
ciens, n'ctoit autre qu'A-
pollon : fa mère I(îs lui avoit
appris l'art de deviner & de
guérir toutes les maladies.
Cet Orus , félon les Philo-
fophes Hermétiques, comme
le dit Michel Majer dans fon
Arcana arcanifpma , efl cet
enfant philofophique né de
Gabritius fon père & deBéya
fa mère, on fi Ton veut d'I-
&s & d'Ofiris^ de Jupiter
o s
.& de Latone , le tr^fbr des
Egyp tiens , pour Tamour du-
quel fes ayeux entreprirent
tant de voyages & de tra-
vaux 9 & par le moyen du-
quel les hommes font de fi
grands prddiges. C'eften
deux mots l'or philofophi-
que , & la médecine univer-
felle. V. les Fables Egypt.
& Grecq. dévoilées, liv. i.
chap. j.
OSATIS, Guede , Paf-
teî.
OSCIEUM. Plante àp-
pelée Ache,
OSIRIS. Dieu des Egyp-
tiens, fiîs de Saturne, épou-
fa fa fœur Ifis,&fe rendit
recomm.andablé aux peuples
fur lefquels il régnoitj, par
des bienfaits fans nombre. Il
fît un vayage dans les In-
des , pour apprendre aux
habitans de ces contrées Tart
de cultiver la terre. A fon
retour Typhon fon frère le
fit périr , & coupa fon corps
en morceaux. Ifis ramaua
les membres difperfés , les
enferma féparéraent dans
différens cercueils > & les
donna en garde aux Prêtres
du pays , inftruits par Mer-
cure , & leur défendit fous
peine de h vie de divulguer
le lieu de la fépulture d*0-
firis.
* Ofiris étoit chez les Egyp-
tiens le fymbole du Soleil,
le tpême que Bacohus chez
les Grecs, & qi.!* Adonis chez
les Phéniciens.
Les Philofophes Hermé«
tiques difent qu'il faut en-
tendre toutes les fables dçt
]^yptiens dans un fens bien
différent de celui qu'elles
fréfentent d'abord à Fefprit.
Is n'avoient inventé tous ces
noms & ces fables, que pour
cacher au vnilfiaire le fecree
de la véritable manière de
faire de lor & la médecine
univerfelle. Ifîs & OJîris
font donc la vraie matière
de cet Art myflérieux ; cetie
matière eft androgyne j ils
rappellent aufli la l^unt Sc
le Soleil ^lefoufre & le m^r-
cure , lejfren & \^fieur , &c.
En cornparant Toeuvre à la
conception des aniipaux',
cjui ne peut fe faire fana Ija
jonâton du npâlè & de la
feraeHe^il fè trouve dans
leur matière r^fr/^ y Tagencic
le patient , d'où naît enfin un
fils plus beau y plus puii&nt
que fes parons ; c'eft-à-dire»
rélixir & Tor qui a la pro-
priété de 'tranfmuer les au-
tres métaux, en or» ce que
n'auroit pu faire la matière
avant fa préparat'ion. Jlf/c£ •
Majen
On fui avoit donné ce
nom d*0/irisy parce qu'il
fignifie feu caché , principe
aaif & vivifiant de la Na=*
3to .OS
ture. Ceft pourquoi on le
difbit être le même que le
Soleil» à caufe du principe
de* chaleur & de vie que cet
a (Ire répand dans cous les
•êtres de l'Univers. La vie
fabuleufe d'Ofiris eft ufte
allégorie des opératioi^ re-
quifes delaPhilofophie Her-
métique » & une expoficion
de tout ce qui fe pafle dans
' le cours de ces' opérations.
Voyez les Fables Egypt.
& Grecques dévoilées , li-
vre r. chap. 2. & 3.
OSEMUTUM. Fil de
fer.
OSMUNDA. Efpece de
fougère appelée Fougère
royale,
OSOROR. Opium.
O S S A. Montagne de
ThéfTalie , que la Fable dit
avoir autrefois fait partie du
Mont- Olympe , & qu'Her-
cule t'en répara pour donner
paiTage au fleuve Pénée. Le
Mont-Oflà étoit le lieu où
les Centaures & les Géans
faifoient leur féjour. Voyez
les Fables Egypr. & Grec-
nqnes dévoilées.
OSSAPARALELLL
Spécifique pour la goutté.
' PlanifcampL
QSJRUnUM,.ouAS-
TRANTEA , ou MAGIS-
TRANTIA, Impératoire.
OSYRIS. Plante connue
fotis le nom de Linaire.
O T O U
OTAP. Sel armpniae
rougi par Teau de Colcho-
tar.
OTER. Lorfque lesPhî-
lofophes difent qu'il faut ôter
ou mettre, ils n'entendent
pas qu'il faille diminuer ou
ajouter quelque chofe dan«
le vafe ; mais feulement qu'il
faut continuer à cuire la nia-
tiere , parce qu'elle fe dif-
fout , elle fe purifie , fe pu-
tréfie , fe congelé > fe coa-
gule, fe noircit , fe blanchit
& fait toutes fes opérations
d'elle-mime , fans que l'Ar-
tifte y mette la main. .
OTHAN. Mercure des
Philofophes.
OTHUS & EPHIAL-
TE , Géans , fils de Nep-
tune & d'Iphidamie , femme
d'AlcBus. Lés Poètes ont
feint qu'en neuf ans ces deux
Géans avoient crû de la gran-
deur & de la largeur de neuf
journaux de terrein. lis fu-
rent affez téméraires pour
combattre les Dieux ; Apol<^
Ion les fit périr à coups de
flèches, Homère j liv. il.
de fon Odyflée. Voyez les
Fables Egypr, & Grecques
dévoilées, liv. 3. chap. 7.
& IX.
OUBELCORE* Cucur-
bite.
OUVRAGE DE PA^
TIENCE. Ceft le grand-
œuvre^ ainfi nommé, parce
ou
^n'il cïf eictrémement long
^ faire. C'eft pourquoi les
Philofophes recommandent
tous d'avoir de la patience,.
& de ne point fe rebuter
par la longueur du tems 5
que toute précipitation vient
du démon; que la Nature
a Tes poids , tes mefures &
foD tems déterminé pour par-
venir à {es fins.
Ouvrage de femme.
Les Philofophes difent pref-
que tous que le grand œu-
vre eft un ouvrage de femme
^' un jeu d'enfanSypouv figni*
fîer la facilm de parfaire la
pierre à ceux qui font inf-
truits des opérations. £t la
xrhofe eft vraie fans doute;
car fi elle eût été bien diffi-
cile, ils ne fe feroient pas
tant appliqués à les cacher.
Plufieurs dtfent même que
s'ils les difoient ouverte-
ment & clairement, on fe
moqueroic d'eux 5 & que
fi l'on venoit à les en croire
fur leurs paroles, les plus
fiupides mêmes îaifTeroient
Jeurs métiers & leur pro-
feflîon pour entreprendre
4e faire la pierre phiiofo-
phale. En effet , il fuffit pour
réuffir de prendre une ma-
tière que la Nature a lailîee
imparfaite , une matière vile
& mépriféede tout le mon-
de , que les infenfés foulent
aux pieds, & la perfedion-
OtJ G X }6t
ner en fuivant les procédé»
fimples de la Nature. Faut-
il tant de fourneaux , tant
de vaifleanx, tant d'opéra-
tions pour réduire une ma-
tière folide en eau fans ad-
dition , & la remettre en-
fuite en terre fans y rien
ajouter; la réduire de nou-
veau^ en eau avec addition ,
la remettre^ encore en terre
fans addition ; enfin réfou-
dre & «oaguîer ? Voilà tout
l'oeuvre , auquel il n'eft
pas poiTible de parvenir par
les calcinations, les réver-
bérai ions , les folutions > les
diftiliations , les fublima-
tions , les cohobations , & les
autres opérations fans nom-
bre de la Chymie vulgaire*
OUVRIR. Diflbud|| la
matière^ faire les corpsffous
& fluides. Les Philofophes
envieux, dit Flamel* n'ont
jamais parlé de la multipli-
cation que fous ces corn*
muns termes de l'Art, o«-
vre , ferme , lie , déUe* Ih
ont appelé ozivr/r & délier m
faire !e corps mou & fiuiJe
comme de l'eau , & fermer
ou Ver , le coaguler par une
décoâ ion plus forte,
OXATIS. oreille»
ÔXELEUM. Vinaigre
battu avec de l'huile. ^
OXOS. Viniîigre.
OXYACA>THA. Berr
berîs.
36z OX O Y
Ceft auflî lo nom de Par-
briffean appela Aubépine.
OXYCROCEUM. Mé-
dicament compofé de vinaî-
jgre , de fafran & de quel-
ques autres drogues.
OXYDERCICA. Col-
lyres ou remèdes propres à
aiguiferla vue.
OXYGALA. Lait aigri.
OXYLAPATHUM. Pa-
rclle.
OXYRHODINUM.
Vinaigre rofar.
OXUS. Plante appelée
Trefie , Alltluya ; Pain de
COClU
OXYTRIPYLLUM.
Trèfle acide : ai n fi appelé
de ce qu*il a un petit goût
aigrelet , & qu'il cft à trois
feuiUed comme le trefie
^COH|n»B.
(PyE D'HERMÈS.
Mercure des Philofophes.
OYE D'HERMOGE-
NE. Matière de la pierre
voïatiîîfée après la noirceur.
- OYSEAU. Voyei Ol-
«EAU.
I OZO» Arfenic.
PVeut dire en Chymîc
. & en langage de Mc-
<ilecins , une poignée.
/Parties éga-
PAR.
PART,
\m\
les.
P A
PACHUNTICA. logrrf:-
diens qui épaifTiflent, qui
donnent de la ceniîftance à
un médicament. Quelques
Philofophes ont donné le
nom de Pachunticum au
foufre des Sages , parce qu'il
coagule j & fixe leur mer-
cure.
PACTOLE. Fleuve de
Lydie , qui prend fa fource
au Mont-Tmolus. Les An-
ciens difoient quêtes eaux
de ce fleuve ronloient des
paillettes d*or , & qti'il a voit
reçu cette propriété de Mi-
das qui s'y lava , pour fe dé-
barrafler du doiri ftinefte que
Bacchus lui avoit fait de
changer en or tout ce qu'il
toucheroit. Voyer les Fables.
Egypr. &• Grecques dévoi-
lées, liv.'â. chap. J.
PŒON. Médecin qut
guérit Pluton de la bîeflure
que lui fit Hercule, lorfque
ce Dieu dts Enfers Tattaqua
dans le tems qu'il nettoyoic
rétable d^Augias. Ceft de
ce Poeon que la plante con-
nue fous le nom de pivoine
. en françois ^ a été appelée
pQsonia en latin.
PAILLE DU POULET.
Flamel dit lui-même qu'il a
donné ce nom à la cendre
de l'écuelle fur laquelle eft
pofée le vafe à^s Philofo-
phes*
PAJON. Bézoar.
P A
PALAMEDE , fils de
Naupliiis, Roi derifled'Eu-
bc^ee j encourue I^ haine &
TaveVfion d*UIyfle , au ppint
que celui-ci le fit lapider par
les Grecs. Ulyffe feignit d'ê-
tre infenfé pour ne pas aller
à la guerre de Troye , &
arteta* pour cet effet deux
aiiirmaux de différentes ^f-
peces, avec lefquels il la-
bouroit les bords de la mer ,
& y fetnoic du fel au lieu de
grains. Palamede mit devant
la charrue Télémaque en-
core dans le bas âge. Ulyfle
arrêta fa charrue pour ne pas
bleflèr fon fils , & fit con-
noître par cette attention
qu'il n'étoit pas auflî infenfé
qu'il vouloit le faire ct'oire,
Ulyfle partit donc avec les
autres Princes Grecs, & fe
vengea de Palamede, en
fuppofant que celui-ci étoit
d'intelligence avec Prîam.I1
fit enterrer pour cet effe\ une
fomme d'argent dans la tente
de Palamede, & fit inter-
cepter une lettre fuppofée
de Priam. Les Grecs don-
nèrent dans le piège ,& la-
pidèrent Palamede.
Toute cette fiâton n'a
d'autre but que denous ap-
prendre qn'Uly fie, au Heu de
travailler fur la véritable ma-
tière de l'œuvre, atteloit deux
animaux de différentes ef-
peces, c'eft-â-dire, croyoit
P A 363
réuflir en mêlant dans le
/vàfe deux matières de dif-
férentes natures, contre le
fentiment de tous les Philo-
fophes. Palamede ou l'Art,
du grec Palame , lui mit de-
vant les yeiupfon fils encore
jeune 9 qui par fon nom lui
fit entendre q»ril étoit bien
éloigné dé réulfir à ce qu'il
fe propofoit. UlyfTe auffi-
tôt s'apperçut de fon erreur,
quitta fa charrue mal atte-
lée, fuivit Ips Grecs , ou la
véritable voie qui conduit à
la perfeâion de l'œuvre-,
& y réuîTit par la prife de
Troye 5 enireprife dont il
ne feroit jamais venu à bout
s'il n'eût fait lapider Pala-
mede , c'eft-à-dire, s'il n'eût
enterré l'or philofophique
dans le vafe repréfenté par
la tente , pour fixer le mer-
cure fignifié par les Grecs.
PALEMON , fils d'A-
thamas & d'Ino , s'appeloit
premièrement Mélicene ;
mais il prit le nom de Pa-
lémon , après qu'il eût été
mis au nombre des Dieux
marins. Voy, MÉLICERTE.
PALET. Efpece de car--
reau ordinairement de pier-
re , quelquefois de bois , ou
de fer y avec lequel on jouoic
anciennement. Les palets
étoient fort grands & fore
pefans , & il en arrivoit quel-
quefois des kccidens funef-
364 P A
tes. Ce fut d'an coup de cet
palets qu'Apollon tun le jeu*
ne Hyacinthe , & Pcrfée fon
Srand-pere Acrife. Voyei
cais£ & Hyacin-
THE
PAILADIUM.Petitc fi-
gure de Pallas , de trois coii«
dées de haut , tenant une
lance de la main droite , &
de la gauche une quenouille
& un fufeau* Les Poètes ont
feint qu'elle éroit tombée du
ciel dans la ville de Troye ,
& que cette viile ne feroic
jamais prife par les Grec* ,
s'ils ne s'emparoient d'abord
de cette figure. LesAIchy*
miftes difent qu'elle eft Je
fymbole des qualités que
doit avoir l'Artifte qui en-
treprend le grand œuvre ; la
prudence , (a fubtilité d'ef-
prit, la connoifiance de U
Nature & la fcience de cet
art. Voy. les Fables Egypt.
& Grecq. dévoilées , liv. 6.
Fatalité 3.
PALLAS , Déefle des
Arts & des Sciences , née
du cerveau de Jupiter , par
Je coup de hache que lui
'donna VuIcain.C'eft elle
qui favori fa toujours Her-
cule & Ulyfle dans tous
leurs exploits, Voyei Mi-
ne il vu.
Pallas eft auffi le nom
d'un des Géans qui firent la
guerre à Jupiter. Minerve
fe faific de ce Gésnt &
récorcha.
PAN , fils de Mercure &
de la Nymphe Dryops , fé-
lon Homère , de Nlercure
& de Pénélope , fuivant Hc«
rodote^ du Ciel & de la
Terre ^fuivant d'autres ,étoic
lin des plus grands Dieux
des Egyptiens , qui le re-
gardoient comme le père de
la Nature. Ils le réprcfen-
toient fous la figure- d'un
bouc. Voyez le premier li-
vre des Fables Egypt. &
Grecques dévoilées.
PANACÉE , étoit une
des Wvinités de la Méde-
cine : elle a donné fotk nom
auxremedes fpécifiqucs pour
un grand nombre oe mala-
dies. La panacée univerfelle
eft un des rcfultatsde roeu-
vre Hermétique x& celui-là
feul que les anciens Philo-
fophesfefont d'abord pro-
pofé* Il eu vraifemblable
que la tranfmutation des
métaux n'étoit pas leur pre-
mier objet, & que la ré-
flexion îeulc fuc la force Se
les propriétés de leur méde»
cine , la leur fit envifager
comme propre à produire
cet effet a qui réufllît félon
leurs efpérances. Voyez lo
Difcours préliminaire à U
tête du Traité des Fables
Egyptiennes & Grecques
dévoilées.
V A
PANCttYMAGO^
GUM. Sublimé doux.
PANCRACE. Un des
exercices des Jeux des an«
ciens Orecs. On rappeloit
auffi la lutte. Hercule de-
fneura vainqueur à tous les
Jeux , comme on peut le voir
<ian« le livre 4. dés Fables
Égyptiennes & Grecques
dévoilées.
PANDATŒA. Elec-
tuaire folide.
PANDALITIUM. Pa-
naris.
PANDEMIQUE,( Ma-
ladie ) efl celle qui attaque
indifféremment tout le mon-
de : c'eft à peu près la mê-
me chofe qu'épidémique.
PANDORE. Héfiode a
feint qu'elle écoit la plus
belle & la première femme
du monde. Vulcain, dit-il,
la fabriqua , & après qu'il
l'eut animée , il la préfenta
aux Dieux, qui en furent fi
émerveillés , qu'il s^eropref-
fercnt tous de la décorer de
ce qu'ils avoient de plus
excellent. Vénus lui fit part
de fa beauté , Patlas de fa
fagefle ', Mercure de fon élo-
quence , Apollon de fa mu*
fique» Junon de fes richef-
fes, & ainfi des autres. Ju-
piter irrité contre Prométhée
de ce qu'il avoît enlevé le
feu du ciel ^ fit fcrvir cette
femme à fa vengeance; il
P A 3éj
fit prérent à pandore d'une
tbëte fermée , pleine de tou-
tes fortes de maux, & l'en-
voya a Ipiméthée , frère
de Prométhée , qui eut l'im -
prudence de l'ouvrir. Tous
ces maux prirent Teffor , &
il n'eut qwe l'adreffe d'y re-
tenir refpérance. Prométhée
à qui Jupiter avoir d'abord
envoyé Pandore , fe défia
du piège qu'on lui tendoit,
& ne voulut pas la recevoir
pour fa compagne. C'eft
pourquoi Jupiter envoya
Mercure pour atracher'Pro-
méthée lur le mont Cau-
cafe, oh un vautour devoit
lui ronger le foie perpétuel-
lement, F.Prométhef.
P A NN US* Tache na-
turelle de la peau , appor-
tée en naiifant» ou furvenue
par l'effet de quelque ma<-
ladie.
PANTORÉE ou PAN-
TAURE. Nom gue les
Brachmanes donnoient i la
matière du grand œuvre.
Comme fi l'on àïfoh toute
or, Apollonius de Thyame
rapporte beaucoup de cho-
fes que les Brachmanes lui
avoient appris de cette pré-
tendue pierre, qu'ils difoient
avoir la vertu de l'aimant.
Voyez Michel Majer , au
premier & au fixieme livre
de fa Table durée. Il n'eft pas
oéceflaire, dit-il, d'aller
366 P A
chercher cette pierre aux In-
des , depuis que les volatiles
nous {^apportent* Voy. Vo-
latiles.
PAON. Oifeau confacr^
à Junon. La Fable dit que
cette De'efle jaloufe deman-
da à Jupiter la Nymphe lo
changée en vache , & après
l'avoir obtenue , elle la donna
en garde à Argus qui avoit
cent yeux. Jupiter chargea
Mercure de le défaire de ce
Î;ardien importun. Mercure
e fit en effet périr ,& Junon
tranfporta Tes cent yeux fur
la queue du. Paon* Voye^
Argus. Les Philofophes
Hermétiquesdifentquecette
fable eft une allégorie de l'é-
tat de la matière de l'œuvre
au momen( oii les couleurs
de la queue de Paon fe ma-
nifeftent fur fa fuperficie.
PAPHUS , fils de Pyg-
malion & de la Statue que
ce célèbre Statuaire avoit
faite. Foye^PYG MALION.
PARACELSE. Célèbre
Médecin Allemand qui vi-
voit vers la fin du XYi*^ fie-
c)e. Qn a de lui un grand
nombre d'ouvrages fur des
matières PhiloU)phiques ,
Métallurgiques & Médici-
nales. On le croit difciple
de Bafile Valentin , Reli-
gieux Bénédiftin d'Allema-
gne. Paracelfe voulut réfor-
mer la théorie & la pratique
, ? A
^e laMédecine , & en publia
pour cet effet àQs principes
très-finiples, dont il paroîc
qu'il avoit une. très-grande
connoiilance. Il fit toujours
des cures admirables des
maladies mêmes les plus dé*
fefpérées. Cette nouveauté ,
fa fcience & fes fuccès lui
firent beaucoup de jaloux >
par conféquenc un grand
nombre d'ennemis. Ses ou-
vrages écrits eh flyle méta-
phorique » font aujourd'hui
devenus prefque inintelligi-
blés y malgré les clefs qu'on
a eu foin de mettre à la fin.
On a cependant deviné un
grand nombre de fes remè-
des, qui font encore aujour-
d'hui en ufâge. Il a fouvént
changé les noms des in^ré-
diens , & en a fubftitue de
barbares & inconnus à ceux
fous lefquels on les connoif-
foit ordinairement. Comme
cet Auteur eft foùvent entre
les mains de ceux qui s'ap-
pliquent à l'étude de la Pbi-
îofophie Hermétique, j*ai cru
devoir leur rendre le fervice
d'expliquer dans ce Diaîon-
naire la plupart de ces noms
barbares , d'après Beccher ,
Johnfon, Rullandus & quel-
ques autres Auteurs. La Mé-
decine Paracelfique eft la
même que la Médecine Her-
métique , fi nous en croyons
Blanchard,
F A
l^AltADISI CRANA.
Cardamome,
PARALYSIS HERBA
ou PARALYTICA. Pri-
mevère.
PARDALIANCHES.
i^conit,
PARÉGORIQUE, (Mé-
dicament) efl celui qui a
une propriété anodine &
adoucifTante^quiappaife les
douleur», tel eft le baume
tranquille.
PARIS, fils de Priam,
Roi de Troye. Sa mère Hé-
cube étant enceinte de lui,
fongea qa'elle avoit conçu
une torche allutnée qui de«
voit erobrafer toute TAfie.
L'Oracle confulté^ répondit
<}u'elle mettroit au monde
un fils quiferoitla caufe de
la ruine totale de Ton pays.
Pria m , pour éviter ce dé(af-
tre 9 fit expofer le nouveau
né , pour qu'il fût dévoré par
les bêtes ; mais Hécube le fit
enlever , & le confia aux
Bergers du mont Ida pour
être élevé parmi eux. On le
nomma Alexandre. Devenu
rand.il fut épris des appas
le la Nymphe Oenone , de
laquelle il eut deux enfans.
Paris ( c'eft ainfi qu'on l'ap-
pela dans la fuite )re fit une
réputation de droiture & de
probité dans fes jugemens ,
qui lefaifoitchoifir pour ar-
bitre des difiërends quis'éie-
P A 367
yoîent parmi les Bergers ôc
les habitans du mont Ida. La
Difcorde qui ne hit point
appelée avec les autres
Dieux & Déefles aux no-
ces de Pélée& de Thétis,
jeta au milieu du repas une
pomme d'or , fur laquelle
eioit écrit : pour la plus belle.
Junon , Pallas & Vénus pré-
tendirent chacune en parti-
culier que cette pomme leur
appartenoit. Les Dieux ne
voulant pasfe porter pour
Juges dans cette difpute , Ju-
piter ordonna que le juge-
ment en feroit déféré à Paris.
Mercure fut dépuré pour l'en
avertir , & les trois DéefTes
fe préfenterent devant notre
Berger. Chacune chercha à
le gagner par les proroefle»
les plus flatteufes« Junon lui
offrit des richeffes immen-
fes , Pallas lui promix la fa«^
geiTe , & Vénus le tenta en
lui promettant de le mettre
cti pofTeffion de la plus belle
femme du monde. Paris,
après avoir bien examiné les.
Déeifes , adjugea la pomme
à Vénus , qui lui tint parole.
Paris fefit enfuite rcconnot-
tre à Troye pour fils de
Priam , & fit après cela un
voyage à ia Cour dé Méné-
Ias« Roi de Sparte , & y étant
devenu amoureux d*Hétene»
qui en étoit Reine, Vénus
lui procura les moyens de
468 P A
reolever ; ce qa*il fit , &
remmeDa à Troye. Mené-
las iméreflâtous les Princes
Grecs poor venger l'ai&-onc
qti*il avoir reçu de Paris , Se
fe mit avec fon frère Aga-
memoon à ta têre d'une ar-
mée formidable, pour re-
demander Hélène. Priam
l'ayant refufée, les Grecs
firent lefiegedeTroye, qui
dura dix ans. Paris fe trouva
aux mains avec Ménélas
pendant le fiege , & Vénus
voyant fon protégé plus foi-
ble, Tenleva dn milieu du
combat. Hcftor fon frère
»j:int été tué par Achille,.
& celui-ci étant entré dans
le tenrple d'Apollon pour fe
marier avec Polyxene , PSr is
lui décocha une fhche , qni
atceignft ce Héros aii talon ,
feul endroit où il n'étoii pas
invulnérable. Achille mou-
rut de l»ble/fiire : & Pyrrhus
fon ftls bleffa à ion tour Pâ-
ris,qui fut rendre les derniers
foupirs entre les bras d'Oe-
tione. Quelques-uns difent
qu*il mourut d'une flèche
empoifonnée d'HerCTile,q>ie
Phîloôetc lui tira. Voyez le
6* livre des Fables Egypr»
& Grecq. dévoilées , ch. 3.
& fuiv.
PARNASSE. Montagne
fur laquelle fa Fable dit que
les Miifes & Apollon faî-
fuicnt leur féjour. Voywen
P A
les raîfoos â^ns le 3* fivse i
cbap. 14* ^ 3. des Fables
Egypr. & Grecq. dcvcâléc«-
PARONYCHIA. Petite
plante, quif peut-être a été
nommée ainfi des mots grecs
para 8c onux^ près de roB-
gle , comme fi l'on difoit :
Herbe propre à gaérir les
maux qui viennent auprès
àt% ongles.
Paronychia cft aaffi le
nom qu'on a donné an mal
qui vient an bout des doigts ,
appelé autrement Panaris^
PARQUE5. Déefles au
nombte de trois ,. prépofées
pour exécuter les deftin&s
des hommes , & difpofer de
h vie des humains à leur gré»
Héfiode les dit filles de Ju-
piter & de Thémis, d'S&utres
de TErebe & de la Nuit. Se-
lon Orphée, elles font leur
féjour dans une caverne obf-
cure , & vivent de très-bon
accord. Elles font nomméei
Cloto, Lachéfis, Atropos*
Lachéfis , ta plus jeune , tient
une quenouille" qui repré-
fente la deftinée des hom-
mes ; Crotho file , & Atropos
coupe le fil , quand le mo-
ment de la mort eft venu^
La première préfrde à la naif-
fance , la féconde à la vie ,&
l'autre donne la mort en cou*
pant le fil. Elles fuivent les
ordres du Deftin ; & on les
nommoit aufli Gardiennes
des
VA
iêi Archives des J)teux.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques ) liv. J* chap. 6-
&Iiv. 4. ch<3.
PARTHENIA ou PAR-
THENOS. Surnom de Mi-
nerve.
PARTIE AVEC PAR-
TIE* Mélange d'or & d*ar-
genté Paracelfcé
PARTIE UNE* Mâgif-
tere au rouge,
PASIPHAE. Fille du
Soleil & de Perféis, & fem-
me de Minos ^ Roi de Crète.
Elle devint amoureufe d*un
taureau , Se Dédale lui pro-
cura les moyens de fatisfaife
fa paflion. Elle en éonçut un
monflre qui fut nommé Mi-
ootaure ; Minos le renferma
dans le labyrinthe que Dé-
dale avoir conftruit, & Thé-
fée tua ce monflre» Voye^
MtNOS, Thésiîk, MiNO*
TAURE*
PASSÉRINA. Plante
connue fous les noms AUine»
MoTgeline.
PASSIF. Qui ferable ne
pas agir , qui reçoit Taâion
de Tagent* Les î^hilofophes
fe fervent quelquefois de ce
terme au lieti de celui de
patient y c(\xi veut dire la mê-
me chofe* Voyei PAtiENT.
• PATER METALLO-
RUM. Ceft le foufre, ainfi
nommé de ce que les Phi-
lofophes Hermétiques difenc
quête mercure eft là femelle
& la mère des métaux , &
que le fouffe en eft le père ,
à caufe de fa qualité chaude
& coagulante.
PATIENCE. L'ouvrage
de la pierre eft , difent les
Sages, un ouvrage de pa-
tience^ a caufe de la loneueuf
du temps & du travailau'il
faut pour le conduire a fa
perfeâion. C^eft pourquoi
Géber dit qud nombre d'Ar-
tifiès Font abandonné par
ennui ^ d^autres par la ménie
raifon ont voulu le précipi«
teç , & n'ont pas réuflî.
PATIENT. Subftance
fur laquelle agit une autre
fubftance , pour parvenir à la
génération de quelque mix-
tCé Le thercure eft \e patient
dans l'œuvre de la pierre , &
le foufre avec le feu font les
agens.
PATROCLE, fils de
Ménétius & de Sténélé;
étant encore enfant^ il tua le
fils d'Amphidamas » & fe
fauva dans la Phthie , où Yi*
lée le reçut & le mit avec
fon fils Achille fous la difci-
pline du Centaure Cbiron«
Ceft de-li que fe noua cette
liaifon intime entre Achille
& Pacrocle t qui dura jufqii'à
la mort de celui-cî. Heaor
rayant tué au fiegedeTroye,
Achille qui avoit réfolu de
ne point combattre pour ki
Aa
f 70 P B
€itectf ne put réfifler an de*
ÛT de venger la mort de fon
«mi. Il fit trêve alors avec
la colère qu'il avoic conçue
contre Agamemnon , de ce
qu'il lui avoir enlevé fa chère
Brifâs. Thétis lui donna de
nouvelles armes à la place
de celles qu'il avpit prêtées
^ Patrocle , & qu'Heâor lui
tvoit enlevées. Il fit d'abord
les funérailles de fon ami i &
Ae cefla pas de combattre
qu'il n'eût tué Heâor, Voy.
les Fables £gypt.& Grec-
ques dévoilées , liv. 6.
PAULADADA ou
3PA1JLAD|ADUM. Ef-
Îtece de terre figillée qui
è trouve en Italie.
PAVOT ^« Philofi-
phes» Pierre parfaite au rou'-
{r e» ainfi nom m ée de ce qa'el-
e a la couleur des pavots
des champs.
, PEDASE, Pun des che--
vaux d'Achille , né de Zé-
phyr & de la cavale Podan-
. ^e 5 c'eft pourquoi Homère
dit que (a courfe égaloit
celle du vent.
PEGANUM. Plante
appelée Rhue»
PEGASE. Chevâl ailé,
. né , félon les uns , de Nep-
tune & de Médufe p & , fui-
vant les autres , du fang feul
de Médufe, forti par ta blef-
fure que lui fit Perfée. Pé-
gafe t'étant envolé fur le
PS
MontHétîcon,yfrai^ ég
pied un rocher , d'oà il for-
tit aufll-tôt une fontaine qui
fut nommée Hippocrene«
Pallas donna Pcgafe à Sel-
lérophon , pour aller com-
battre la Chimère , & par
fon moyen il la vainquit.
Voyei . MÉDUSE , BkX'LE-
rophÔn.
PEGERNUS. Mer-
cure des Sages.
• PELÉE, fils d'Eaque
& de la Nymphe Egine,
époufa Thétis ^ & la rendit
mère d'Achille. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées ^ liv. 6. ch. a.
PELE DE FER. Ma-
tière de l'œuvre en putré-
faâîon.
P ELI AS, fils de Nep-
tune & de Tyro , frère d'E-
fon , Roi de Theflalie , con-
çut une grande averfion con-
tre Jafon fon neveu , & l'en-
vo3^a à la conquête de la
Toifon d'or , pou^fexpofer
à périr , & fe défaire àtUiu
Pélias fit mourir Efon. Mé-
dufe, pour venger Jafon con-
tre Pélias^ engagea les filles
de ce dernier à le couper en
morceaux , & à les faire cui-
re dans un chaudron , leur
ayant perfuadé qu'il reffuf-
citeroît plus jeune & dans
toute fa vigueur. Biles fe
firent, mais il ne reflufcira
pas. Voy. les Fables Egypte
& Grecques , liv. i. ché» î.*
PELION. Montagne
de TbefTaîie, appelée auffi
Ojfa , dont voyez Tarticle.
PELLICULE. Ma-
tiere de l'œuvre pendant
qu'elle eft en puîréfaSion ,
ainfi nommée de ce qu'il fe
forme une pellicule fur fa
fuperficîej floïre & luifante
comme de la poi^ fondue.
PELOPS ^ fils 'de Tan*
taie & de Taygette , fut fer»»
Vi cuit dans le repas que fort
père fit aux Dieux- Cétis
fut la .feule qui ne s'en apr
perçiïtpas 5 elle en détacha
une épaule qu'elle m9ngea4
Les Dieux, par pitié pour
Pélops, le reâufciterent. Se
hii donnèrent une épaule
d'ivoire à la place de celle
que Ccrès avoit itiangée*
Pélops devenu grand, fut
i la Cour d'Cinomaus , &
combattit contre lui à lui
courfe duchariot ^ ponr avoir
fa fîlfeHippodamie en ma-
thge. Cet Amant avoit ga*
gné Myrtile i cocher d'Œ-*
Domaus ^qui ajufta fon char
de tnaniere qu'il fe brjfa dans
la courfe #& (Enomaiis fe-
tua.- Pélops époufa Hippo-
dartie , &. en tut Atrée à
Thyéfte. Voyez les fables
Ègyptienftes Se . Grecques
dévoilées , lit. 4. ch. 6. fi^
Kv. 6. Fatalité 4,
PELUDO* Miel cuû,
*È*rEE,fiisd€FOcéart
& de Thétis ,étpit un fleuvçi
de Theffalie 1 il époufa Créu^
fe , dont il eut Iphéta* &
Stilbia. Apollon eut de ^ettfl
Nymphe Centautus S(, La-»»
pithus. FomCSÏîTATJR'ES.
PE^IÉL OPE, fille
d'Icare v& de Péribée , eut
Pan de foh cominerce avec
MercurevElle épouÇîi t/ly fle#
& devint le modèle de U
Chafteté conjugale.^ Harce--
lée fans relâche par nombre
d'amans qui lui^ f;^{oient Ig
cour pendant qu'UlyiTe éroitf
au fiçge de Troyç 4 &'fon
abfence&flez longue ,;qMi en
JFut une fuite , elJeieiirprô*
mit de confentir à leurs dé-
firs çuffi-'tôt qu'elle . auroit
fini une. toi le q^'ellç^voiç
commencée ^ mai^ I9 nuit
elle, défaifoit ce qu'elle avoic
trèfle pendant le iotir^ Elle
Continua ce manège jufqn'au
retour d'Ulyffe , qui les fit
tons périr. Atant le fiégef
de Troye y Pénélope avoit
> eu d'Ulyfle lïn û\& nomm^
Télémaque^
L'hiftoirede Pénélope eft
tt portrait des opération»
des mauvais Artidesf qui^
ne fuivent pas la véritî?ble
voie qui conduit à la pérféîc-*
tion de l'œuvre , éc qvà d'é-
truifent le foir les ùpérmioné
du matin rf Ulyffe eft fe mo-f
dèle des bons- Arciffes, c^ol
Aai>
9V' PK
datruifeot à leur arrivée Tes
•péfatioos & les procédés
mal concertés des mauvais
Ardftes. L'OdvfTée d'Ho-
Jnere eft l'expoiédes erreurs
eu ils tombent à chaaue pas
Sills font; & riliade, ou
iftoire de la guerre de
Troye , eft la defcription de
la conduite qu'il faut tenir
comme Vlyût , pour parve-
nir ao but que fe propofe un
véritable rhilofophe. Voy.
les Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées , lin
PENTACULES. Ce
font des efpeces de féaux ,
fur lefquels font gravés des
lignes > 4es traits , des carac*
^eres inconnus, qu'on dit
flvoir une propriété admira*
ible pour guérir les maladies
Îour lefqueltes on les fait.
!s font compofés des mé-
taux qui ont un rapport aux
lignes ic aux planètes , fous
|a domination defquels on
les grave, Voyei les Archi-
doxes de Paracelfe.
PENTADACTYLON.
Paîma Chrifti.
PENTAMYRON. On-
guent compofé de cinq in-
grédiens ; fcavoir , de ftyrax
calamité , de maftic , d'o-
pobaffamum , de cire & d'on-
guent nardiqne.
^ PENTAPLEURUM.
Grand plantin.
PB
PBNTATHETON.
Onguent ou baume propre
à guérir les meurtrifiures&
les excoriations de la peau.
PEPANSIS. CuifloD
Îiropre à donner de la pcr-
èâion à une chofe , ou à en
corriger une qui eft gâtée«
PEPANTIQUE.Pre-
miere chaleur requife pour
digérer la matière de i'œu-
vre , & la difpofer à la pu-
tréfaâion pour une nouvelle
génération»
PEPASTIQUB(on-
guent ) eft celui qu'on ap-
pelle aufll maturatif , qui
difpofe & amené une tumeur
à la fuppuration« enadoucif-
faut & en appaifant la deu«
leur y comme fi Ton difoit ,
«n onguent qui mûrit par la
curflbn»
-vefpece d'é-
PEPLION,/fule, appe-
PEPLIS, yiée réveille-
PEPLUS, Vmatin des
•/vignes,
Peplus , eft suffi le
' nom qu'on donnoit autrefois
à une robe blanche fans
manches , brochée d*or , fur
laquelle éioient repréfentés i
les aâions & les combats de i
Minerve , de Jupiter & des j
Héros. On la portoit en pro-
ceffion commeune bannière,
dans les fêtes des Panathé-
nées , ou inftituées en Tbon-
neur de Minerve.
PU
PEPSIS. Voyei F«*
3«ENTATrON.
PERCER aytcUlance
ou avec la flèche , le javelot ,
&c. c*eft cuife la matière de
l'oBuyre avec le feu philofo*
phique, appelé lance, ja-
velot, &c.
PERCIPIOLUM. Re-
mède fpécîfîque pour quel-
que maladie. Blanchard.
Planifcampi.
PERCOLATlON.
Vieux mot qui fignifie filtra*
tîon ^ pour clarifier une li-
queur trouble & limoneufe,
en la faifant paffer tout dou-
cement à travers un papier
de trace, ou une étoffe ferrée.
PERDICIUM. Plante
appelée Pariétaire.
PERDONIUM.Vin
d'herbe. PlanifcampL
PERE- Pierre des Phi-
lofophes , parvenue au rou-
ge , ou leur foufire , appelé
Pere^ tant à caufe qu'il fait
l'office de mâle dans la gé-
nération de l'enfant hermé-
tique, que parce qu'il eft le
principe & comme le père
de la teinture des Sages. Ils
difent aufli que le Soleil ejQ:
le père , & la Lune la mère
de la matière de leur pierre.
Hermès j Table d^émeraude.
PERI AM M A. Amu-
lette , ou médicament qu'on
dît guérir, ou du moins adou-
'cir des maladies , en le fuf**
pendant feulement au coL
PERIAPTUM. Voy.
Periamma.
PERICLYMENUMi?
Chèvrefeuille.
PERICLYMENE, fil»
de Nélée, & frère de Nef-
cor. Neptune lui donna le
pouvoir de prendre toutes
fortes de formes , pour fe
fouftraire aux pourfuites de
les ennemis. Hercule ne s'/
biilà çzs furprendre -y & dans
le tem$ c^ue Periclymene y
après avoir blefTé Hercule ,
s'envoloit fous la forme d'ai*
S le , Alcide lui décocha une
eche , qui le perça , & le
fit périr.
PERIMEDE , filte
d'Eole , époufa le Fleuve
Achéloîîs , & en eut Hippo-
damus & Oreftée.
PERIMINEL. Opf.
ration par laquelle on réduic
une matière en cendres»
L'autre s'appelle Adulphurs
quand on la réduit en fable
fin. Ces deux opérations réu«
nies fe nomment Agafopkm
PERIPLOCA. Efpe-
ce de convolvulus.
PERIPHETÉS. Bri-
gand d'Spidaure , qui avoit
une maflue pour armes. Thé«
fée en paflant par ce pays ,
fut attaqué par ce brigand^
Tbéféê le conibattit , & le
tua. Ravi d'avoir gagné cette
maiTue , il la poru toujours ^
Aa iiî
coraraeTTerciile porti la peau*
(du lion de Némée, Voyci
Thésée.
PERISTERON. Ver-
veine , plante que Jes An*-
ciefis flppdoient facrfe.
PERLB £/tf^ Chymiftes.
Rofée da printems , ainfi
nommée de ce qu'elle fe réiiT
nit en gouttes qui reifeni-
blent à des perles. Quel-
Îues Chymiftes Pont regard-
ée comme h véritable n^a-*
rierf de l'œuvre hermétique ;
& comme les Philofophes
difent qu'il f^nt deux marier
res , Tune mâle > l'autre fe-
melle^ ifs ont donné Je nom
de mâle à la rofée d'automne
ou du mois de Septembre >
& celui de femelle à celle du
mois de Mai j parcp , difent»
Ils, que celle du p^intemi^
participe plus du froid de
l'hiver qui Ta précédée , &
l'autre de la chaleur & du
chaud de l'été.
PERO, fille de Nélée
fc de Chloris , fut courtifée
de beaucoup d'amans, -Né-
lée déclara qu'il ne la donr
neroic en mariage qu'à celui
qui enleveroit les bœufs
d'Hercule , & les lui amene-
roit. Bias, fils d'Amythaon ,
l'entreprit, & v réu(îit, aidé
de fon frère lVJél4iT)?ef Bisj^
^poufa Péro. -
PERSÉB, iîls de Ju-
fifÇffede DaQ4^,pet}t-fiIi
PB
d*Acfife. Celui«>ci ayant été
averti par l'Opacle que fon
petstrfîts lui ôteroit la vie, il
£t enfermer Danaé fa filie
dan£ une tour d'airain , afin
de fa mettre à l'abri des pour-
fuites des hommes 9 Jupiter
ayant été épris des charmes
de Danaé, fe gliflâ dans la
tour fous la forme d'une pluie
d'or. Danaé fe lailfa gagner ^
& devint enceinte, Acrife
s'étant apperçu delà groffef-
fe de fa fille /la fit enfermer,
avec le fils qu'elle avoix mis
&u monde , dans un cofFre de
bois , qu'il fit enfuite jeter à
la mer. Les vagues jetèrent
ce coffre fur les bords de l'Ifle
de Sériphe , où régnoit Po-
lydeâe ; Diftys fon frère
pèchoit alors ) & retira le
cofFre dans (on filer. Il l'ou-p
vrit , y trouva Danaé & foti
fils encore vivons ; & ayant
appris leur hiftoire, il les
mena au Palais y oô Foly*
deôe les traita avec toutes
fortes d'humanité. Ce Roi ne
tarda pas à fcn<tir tes imprçfr
fions des appas de Danaé,
& la ibllicita avec toutes les
inftaneespoffibles àfatisfaire
fes' defirs amoureux. Danaé
fut toujours rebelle; & Po-
lydeâe n'ofant employer fa
force à caufe de Perfée , qui
étoit toujours avec fi mère ,
il envoya ce jeune homme
poiii: çoipbattrç M^dufe^ 4|
hû en apporter la tète. Per-
f ée fe mit en devoir d'exé-
cuter cette encreprife péril-
leiife , & obtint pour cet ef-
fet le bouclier de Minerve ,
avec un miroir, les talon-
nieres ailées de Mercure , &
un cimeterre dont ce Dieu
lui fit auflî préfent ; Pluton
lui donna un cafque & un
fac. Avec tout cet attirail ,
Perfée alloit , ditHëfiode,
aulfi vite que le vent , & vo-
loit auffi légèrement que la
penfée. Il parvint aux Gor-
gones , & d'un coup de ci-
meterre il coupa la rète à
Médufe* & la préfenta \
Minerve, qui lui avoit guidé
le bras. Du fan g forti de la
plaie naquit Pégafe , fur le-
quel Perfée monta ; & vo-
lant à travers la vafte éten-
due des airs , il eut occafion
d'éprouver la vertu delà tête
de Médufe avant fon retour
vers Polydeâe, Andromède
avoit été expofée , attachée
à un rocher fur le bord de
la mer, pour être dévorée
par un monftre marin. Per-
fée qui Papperçut > préfenta
la tête de Médufe au monf-
tre, le tua , délivra Andro-
mède, & répoufa. Ce Hé-
ros pafla de là en Maurita-
nie , où il changea Atlas en
cette montagne qui porte
encore fon nom. Arrivé à
Sériphe, il fit éprouver à Pc-
lydeSe la vertu de la tête
de Médufe , & le convertie
en rocher. Perfée fut enfuite
à Larifle , oh il trouva Acrife
fon ayeul ; & y ayant infli- ^^
tué des jeux & des réjouif- %
fances publiques pour mar-
quer la joie qu'il avoit de
revoir ce pays , il jeta mal-
heureufement fon palet fuf
Acrife, qui périt de la bief--
fure. Perfée mourut enfin, "
& fut placé dans la conftel-
lation* qui porte fon nom*
Voyez l'explication des cir-
CQuftances de la vie de c€
Héros dans les Fables Egyp^
tiennes & Grecques dévoi-
lées, liv. 3. ch. 14. 6. }»
PERSEPHONE. Voyei
Proserpine.
PET I GO. Plante ap-
pelée Hépatique des bois.*
P E U C £. Arbre nommé
Pin.
PEUPLIER. Arbre
confacré à Hercule , parce
qu'il en cueillit quelques
branches , en allant aux En-
fers pour délivrer Théfée.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées , liv. $•
ch. aa.
P H A C É. Lentille , eft
pece de légume.
PHAEDRE. Voyel
Phèdre.
P H A fi T O N , fils da
Soleil & de la Nymphe Cly-
pene , s'étant offenfo de ce
Aaiv
37* F H
qa'Epplie^ fils de Jupiter» f id
reprocboit qu'il o'ecoicpas
w du Soleil , Clyroene lui
coofeilta , pour le prouver »
daller trouver le Soleil » &
^4e lui demander la permif*
fioo de conduire fon char
un J3urreu!emencJlfatdpnc
trouver le Soleil « &I111 fie
tant d'inftances pour ren-
gager à lui promettre de lui
accorder une grâce qu^il voii*
Toit Inî demander, que le
Soleil lui jura parle Styx de
nt pas la lui refufer. Phaë*
ton t'expliqua, 8c le Soleil
lui accorda la conduite de
fon char , après avoir fait Ton
Siltble pour le détourner
cette lotie entreprife , &
lui avoir donné toutes les
infiniâiont néceiTdres pour
éviter le pcfril qui le mena-
f oit* A peine Phaeton eût-
il pris les rênes, que lescbe*
yaux du Soleil Tentant une
main moins propre à les
conduire , coururent à leur
fancaifie , & ne prenant pas
le chemin ordinaire , ils s'ap-
prochèrent trop de la terre*
Cérès craigiiant un cihbra*
Tement total ; porta Ces plain-
tes à Jtipiter , qui foudroya
aHfli-iôt Phaëf on , & le pré-
cipita danç ie fleuve Ëridon.
Voyez l'explication de cette
Fable dans les Fabfes Egyp-
tiennes & Grecques dévoi-
lée! I Uv. 3,
FH
PHAÉTUSE; Tafie
des filles d'Apolkn & de
Clymeœ , four de Phaecon*
Lampérie fon autre fœur ,
avec PhaZtide, pleurèrent fi
amèrement le malheureux
fort de leur frère, que les
Dieux ^ touchés de compaf»
fion^ les convertirent en I
peupliers. 1
PHAGEDENA. Ulcère
rongeant , ce qui a fait ap*
peler Fhagtdenica les on-
guens propres à ronger les
chairs luperflues»
PHALLUS. Repréfen-
tations des parties du corps
d'Ofiris ^qu'Ifis ne put trou*
ver. ^Voyei Osi&is. On
portoit cette repréfentation
dans lesfolemnit&infiitoées
eu leur honneur , & parmi
les Grecs dans celles de Bac-
chus. rey« Orgies, &
les Fables égyptiennes &
Grecques dévoilées , liv. i*
& 4. ch. I.
PHANLEC. Fer ap-
pelé Mars.
P H A S I S, Fleuve de la
Colchide , dans lequel paf-
ferent les Argonautes. Voy,
le chap. I. du liv. a. des
Fables Egyptiennes & Grec-
ques.
PHÉBl/S. Voy. Afol*
PHEDRE. Fille de Mi*
nos, & femme de Théfée,
devint éperdumeut amou*
vn
«eufe de fon fils HJppoIyte»
Ne pouvant le faire conlcn-
tir à fa paffion , elle l^accufa
auprès de Théfée d'avoir
voulu attenter à fon hon-
neur. Théfée ayant ajouté
foi trop imprudemment,
chaflà Hippoljrtè de fa mai-
fon, & pria Neptune fon
père de Je venger del'afFront
que ce fils avoit voulu lui
faire. Hippolyte fe rétiroit
fur fpn char, lorfqu'un monf-
tre marin fit peur à fes che-
vaux , qui prirent le mors aux
dents , briierent le char à tra-
vers les rochers , & firent
périr Hippolyte. Phèdre re-
connut fa faute , & fe pendit
de défefpoir. Voyez les Fa-
bles Egypt. & Grecques^
liv. 5. eh. aa.
PHELLODRIS &
Pft£tLO%Liége.
FH»Nl3»Oifeau fa-
buleux confacrd au Soleil.
LesHgyptiensfeignoîentque
cet oifeau étoit rouge , qu'il
étoit unique dans le monde,
& que tous les cent ans il
venoit dans la ville du So«
leil , oh il Ce fabriquoit un
tombeau d'aromates , y met-
toit le feu , & renaiflbit de
fes cendres. Le phénix n'eft
autre que le fpufre rouge des
Philofophes. Voyez les Fa-
bles Egypt. & Grecques dé-
voilées , liv. 6. ch, j. Fata-
lité premiers.
PH 377
PHENIX, fils d^AnaJn*
tor , fut maudit par fon père
pour avoir eu commerce
avec une de de fes concubi-
nes , à la perfuàfionde fa me^
re. Phénix fe retira chezPp-
léepcre d'Achille, & devint
le Mentor de ce dernier. Il
raccompagna à la guerre de
Troye , & y commandoit les
Dolopes. Il devint enfin aveu*
gle , comme le dit Homère
au premier livre de l'Iliade»
Voy, les Fables Egypt. &
Grecques , liv. 6.
PHEREPHATA* Nom
de Proferpine. Voyez ce
quMIfignifie , liv. 4. chap.j.
des Fables Egypt. & Grec-
ques dévoilées.
PHERES , fils de Jafon
& de Médée , fut égorgé par
fa merc pour fe venger de
ce que Jafon l'avoit aban*
donnée pour en époufec une
autre.
PHILADELPHUS.
Apparine, glouteron.
PHILANTHROPOS.
Voyei Philadeiphus.
PHILETO. Une dea
Hyadcs. Foye{ Hyades.
PMILOCTETE. Fi?»
de PoBan « étoit fi intime ar.ii
d'Hercule , que ce héro$ en
mourant fur le Mont (fic^ ,
lui fit préfent de fon arc Se
de fes flèches , teintes du fang
de l'hydre de Lerne , aprè»
l'avoir obligé par ferment d9
37» F H
pe révéler à perfonne le lieu
de fâ fepuUure , ni Tendroic
où il duroit dépofé Tes flè-
ches. L'Oracle confulté fur
l'événement de rentreprifc
du (icge de Troye, ayant
déclare que cette ville ne
poiivojt être prife fans qu'on ^
fît ufage des flèches d'Her-
cule , les Grecs découvri-
rent que Philoâete en étoic
te dépoiî taire. Il étoit ami
des Troyens j par corifé-
quent difficile de le détermi«
lier à fournir quelque chofe
à leur défavantage. U.lyfTe
fut choifi pour l'y engager ,
& il y téuffn, Philoâete ne
voulant pas violer fon fer*
ment , montra feulement du
pied le lieu où étoient ces
flèches. Ulyfle l'engagea
même à fe joindre aux Grecs;
mais en chemin faifant.Phi*
loftete laifla malheureufe-
ment tomber une de ces flè-
ches fur fon pied , & la blef-
fure formî^ un ulcère fi puant,
que les Grecs , par le confeil
d*Ul y (Te, abandonnèrent Phi*
Jodete dans l'Ifle de Lem-
lîos. Les Grecs voyant qu'ils
ne pouvoient réuflir à pren-
dre Troye fan« les flèches
dont Philoôete étoit dépo-
£caire , députèrent de nou-
veau Ulyffe , qui l'amena au
iiege de la ville* Dès que
Philoftete fut arrivé, il com-
bacm Paris , & le tua. Après
P »
la, pfife Ae^ cette villes M»'-»
chaon , f>is d'Ëfculape , &
Médecin célèbre , guérit Phi-
loâete avec la rouille de U
lance d'Achille. Voyez l'ex-
plic ation de toutes ces cir-
conftances dans les Fables
Egypt, & Grecques dévoi-
lées , liv. 6* FaiaL a.
PHILOSOPHE. Ama.
teur delà fageife , qui eft inf-
truit des fecretes opérations
de la Nature , & qui imite
fes procédés pour parvenir à
produire des chofes plus par»
faites que celles de la Na-
ture même. Le nom de Pbi-
lofophe a été donné de coût
tems à ceux qui font véri-
tablement inflruits des pro*
cédés du grand œuvre , qu'on
appelle aufli Science , & Phi*
lolophie hermétique 9 parce
qu'on regard||<Hermè94Mr-
mégifte coj^e le premier
qui s'y foit rendu célèbre*
Ils prétendent qu'eux feuls
méritent à jufte titre ce nom
refpeâable , parce qu'ils fc
vantent d'être les feuls qui
connoifTent à fond la nature ,
& que par cette connoifl*an-
ce ils parviennent à celle du
Créateur, auquel ils rendent
leurs devoirs & leurs hom-
mages avec beaucoup d'at-
tention , d'amour & de ref-
peâ. Ils difent que cet amour
eft le premier pas qui conduit
à la fageffe , 6ç k recom-
lAindent fans cefle \ leurs
difcîples, qu*i!s nomment
enfant de la Science, Voyez
le Difcours préliminaire, &
le Traité hermétique à la tête
du premier volume des Fu-
ies Egypt. & Grecques dér
voilées^
^ Cette Phiîofopîiîe Egyp-
tienne eft la foùrce des Fa-
bles , & l'origine des Dieux
phyfiques & afîronomiques
qui font expliqués dans le
Traité que je viens de citer^
PHILOSOPHIE, Vqjci
Philosophe,
PHILTRATÎON. Ac»
tion par laquelle on purifie ,
on clarifie une liqueur y en
en réparant le fubtil de Té*
pais , le terreftre & le grof»
fier du liquide , les fèces de
la liqueur. Elle te fait en fai^f
fant pafler une liqueur k tra-
vers un linge ^ un morceau
d'étoffe I ou dt| papier fans
colle.
PHILTRE. En Chymie
vulgaire ^ c'eft un morceau
d*étofFe ou de feutre , eoupo
& coufu en forme de cône
creux & renverfé , dans le»
quel on met une liqueur «
pour la faire pafler à travers ,
afin de la clarifier. On le
fait aufli avec du papier gris ,
ou du papier fans colle adap-
té dans un entonnoir. Mais
en termes de Chymie her?
^«étiqae ^ PhiUrc fignifie
P H 579
mercure philofcphique , par-
ce que c'eft par fon moyen
qu'on fépare le pur de Pim-
pur. Le Philtre eft aufli l'A-
zoth des Sages , qui blanchie
le laton ou les corps immon-
des , & le dépouille de fes
impuretés.
PHILTRER, Vqjci
PpiLTRE,
PHÏNÉE, fils de Phé-
nix , Roi de Salmidefle , fut
puni d'aveuglement par le^
Dieu?., pour avoir fait cre-^
ver les yeux à fes enfans.
Ils le firent aufli tourmenter
par les Harpies , qui enle-
voient ou gâcoient les vlan**
des qu'on lui fervoit, Calaïs
& Zethus le délivrèrent de
ces monftre? , lorfqu'ils paf-
ferent chez tui en allant à U
conquête de la Toi fon d'or,
Phinée, par reconnoiflance ,
enfeigna ajiix Argonautes U
route qu'ils dévoient tenir ,
pour arriver heureufemene
dans la Colcbide , & pour
s'en retourner dans leur pa^.
trie. Voyez tout cela expli-
qué chymiquemcnt dans les
Fables Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées , liv. a. ch. !♦
PHIOLEPHILO^
SOPHALE. C'eft queU
quefois le fourneau des Sa-»
ges; plus communément le
vafe de terre , ou l'œuf phi«
lolbphaît
PHIONITIR ïnitni*
38o 9 H
tië naturelle , ou antipathie
d'un animal on d'un mixte
contre un autre, telle que
celle des chats contre les
fouris^ des araignées contre
les crapauds , des cicognes
contre les grenouilles , d'un
chien enragé contre Teau,
d'un pôle de l'aimant contre
l'autre. Les Philofophes di«
fent que leur Dragon a de la
phionitie contre l'eau, 9c
qu'il faut le forcer à en boire
& à s'y laver , pour le dé-
pouiller de fon écaille vieille
& impure. PhitaL RulL
PHISON. Soufre des
Philofophes ou magiftere au
rouge.
PHLÉGÉTON.L'un
des fleuves de l'Empire té»
nébreux de Pluton. Voyei
Enfer.
PHLEGME. Eau ou va-
peur quî's'éleve de la ma-
tière de l'œuvre , & qui en
fe cohobant d'elle-même ,
la blanchit. C'eft pourquoi
quelques Philofophes ont
donné le nom de phlegme
au mercure , & à la pierre
parvenue à la blancheur.
PHLEGYAS, fils de
Mars , & père d'Ixion & de
la Nymphe Coronîs , ayant
appris que fa fille avoit eu
commerce avec Apollon , il
infulta ce Dieu qui le fit périr
à coups de flèches. Il fut con«
damné dgns le Tarure à
avoir toujours un rochef fuC-
pendu fur fa tête. \'îrgi1e
nous le donne pour le Pré-
dicateur des Enfers.
. • • . PhUgyas miferrimus
omnes
Aintonet , & magna teftéUur
voceper umbn^.
Difcite jujhûam moniti , fir
non Umnert Divos*
^neid. lib. VI.
Inutile fermon , fait à des
gens qui ne peuvent plus en
profiter.
L'hiftoirede Phlegyas n'eft
qu'une allégorie que l'on
trouve expliquée dans les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées , liv. 3» ch. la. &
liv. 5. ch. VL.
PHLOGIUM, Efpece de
violettes , ainfi nommées de
ce qu'on voit fur leurs fleurs
Quelques traits de couleur de
feu.
PHLOGiSTiqUÉ.
( Chymie ) Feu fixé & de-
venu principe des corps.
C'eft la matière inflamma-
ble , ou foufre principe. Le
phlogiflique dans les métaux
fait l'union de leurs parties ,
puifqu'ila fe coavertiflènt en
chaux dès qu'ils en font pri-
vés, & qu'on les réduit eri-
fuite à leur premier état en
y ajoutant de nouveau phlo-
giftique.Decette quantité de
phlogiftique plus ou moina
^ande on du degré de co*
héfion des principes des mé*
taux, l'on peut réduire leur
valeur re]ative,indépendante
de celle que Topinion leur
attribue ; car plus ces fubf*
tances refirent au feu , plus
elles ont de folidicé^ plus
leur poli efl éclatant. C'eft
donc de cette réfiftance que
dépend le prix des métaux ,
& non de leur rareté ou de
leur abondance. Aufli Tor
que le feu ne peut dompter ,
& qui paroit avoir le moins
de phlogiftique qu'il eft poC
fîble pour Tupion de fes par-
ties , eft-il regardé comme le
premier des métaux. L'ar^
genc que le feu ne pénètre
cju'avec la plus grande diffi-
culté, à moins qu'en n*y
ajoute du plomb , du borax ,
au quelque fel alkali , fuc-
cede immédiatement à l'or.
Viennent enfuite le cuivre ,
le fer^ Pétain , le plomb, le
bifmuth & le 2inc, Au refte,
par cette réfiftance il ne faut
pas entendre celle que ces
métaux oppofent à leur fu-
ilon , mais la conftance avec
laquelle ils perfiftent dans
leur état de fufion , avec le
plus ou moins d'évaporation
Se de déchet ; ou , fi Ton
veut, la difficulté plut ou
moins grands qu'ils ont à fe
convertir en chaux ou en
fcoriei : fans cela on attrt*
PS 3a%
bueroit une plus grande va«
leur au fer qu'à l'argent* ou
au cuivre , puifau'il rélifte
bien plus à la fuiion que ce9
deux métaux* L'excès de
phlogiftique produit dans les
métaux le même effet que
fon défaut. Ils rendent Tua
& l'autre les matières miné*
raies dures & intraitables aq
feu.
Le phlogiftique fe trouva
dans tous les individus de la
Nature. Dans Tanimal ce
phlogiftique abonde dans les
parties graifieufesou hnileu-
fes & qui font les plus fufcep*-
tibles d'inflammation. M.
Wipacher ( Dijfertation im^
primée parmi Us Elémens
de Chymie de Boerhave ) re»
garde les efprits animaux
comme une matière ignée ,
à laquelle il donne le nom
de rhlogijïique automate.
Ce feu a été connu des an**
ciens comme des modernes ,
! particulièrement des Philo-
bphesHermétic^ues , qui ea
ont prefque toujours parlé
par allégories & par mcta«
phores , & lui ont prefque
toujours donné lés noms dts
divers feux employés dans
les opérations de la Chymie
v^ulgaire. Voyez à cet égard
le traité de Phyfique géné-
rale , à la tête des Fables
Egypt, & Grecques dévoi-
lées.
381 p If
PH<EBUS. Surnom d'A-
pollon. Voyez fort article,
PHCENIX. Voyei Phe-
Phcbnix eft aufli un des
noms du palmier qui porte
des dattes*
PHORBAS , Chef ded
Phlégiens, tuoit & mafla-»
croit tous ceux qui lui tom-
boient fousla main. Apollon
le vainquit & le fait mourir*
PHORCYS, fils de
Neptune & de la Terre, de-
vint père des Gorgones,
Stheno , Euryale & Médufe.
V. GORCONfiS*
PHORGIS. V. PHOït-
CYS.
PHOSPHORE cm Pdrte-^
lumière , eft un des noms que
les Philofophes ont donn^
au petit cercle blanc q[ui fe
forme fur la matière de l'œu-
vre quand elle commence à
blanchir* Us Pont ainfi ap-
pelé y parce qu'il annonce ta
blancheur qn*ils ont nommée
lumière,
PHRYXUS^fifsfd'Afh^
mas & de Néphélé y voulant
fe fouftraire avec Hellé fa
fcBur g aux embûches cfiïe
leur tendoit Ino leur belïe-
mere , prirent le parti de fe
fauver en Colchide, & mon-*
tésrun&rautrefur un mou-
ton , ils s'expoferent aux va-
gues de la mer. Hellé épou-
vantée^ tomba Si, fe noya»
Phryxu* aborda heureùfS'^
ment en Colchide, oà il
confacra fon mouton à Ju-
piter , d'autres difent à Mer-»
cure , d*aatres à Mars. Ceft
la toiibn de ce mouron qu'on
appela dans la faire la Tof-
fon d'or i pouf la conquête
de laquelle Jafon & les au-
tres Argon aucess'eXpoferent
à tant de dangers. Voyez les
Fables Egypt. & Grecques
dévoilées , Uv. v chap. 1. &
liv. 4, chap. 9^
PHTA- Dieu des Egyp-
tiens , le même que Vulcain^
PHTARTICUM. Mé-
dicament propre à corrom-*
pre les ehsirs & à les faire
tenir à fuppufation.
PHTElROCTOîsrON.
S't'aphifagria ou Herbe aujË
poux.
PHTHORA. Le roémef
que Staphifagria.
PHTHIRION, Herbe
tat poux.
, PHU ôw PKY, Valé-
ffane.
PHYLLÎRË. Nynfiphe^
aimée de Saturne, de la-«
quelle il eut le Centaure
Chiron^ Voye^ Chiroit.
PHYLLYTJS. Efpece dtf
fcolopendre-
PHYLLUM, Mercuriale-
Blanchard^
PHYSALIS. Fleura dtf
lupin.
PHYSALOS. Crapaiidv
Î^HTfTEUMAeftunc
tfpece de plante de la ciafTe
des linaîres. Blanchard.
P I E D^ Couper les pieds
à Mercure j cxpreffions qui
veulent dire , fixer fa volati-
lité. Les Pbilofophesont fou-
vent employé ces expref-
fions , & Abfaham Juif a
repréfenté hiéroglyphique-
mcnt dans fa première figure
lin Vieillard ailé , la bouche
béante , & une fauljt à la
main 9 qui parole en aftion
pour couper les jambes à un
jeune homme fous la figure
de Mercure,
PIERIE, Contrée de la
Macédoine, où les Mufes
habitoient 5 ce qui leur fit
donner le nonrde Piérides^
PIERRE fe dit , en ter-
mes de Science Hermétique ,
de tout ce qui eft fixe, &ne
s'évapore point au feu,
Pierre que Saturru
avala , ^ rendit lenfuite , ne
fignifie autre chofe que la
matière fixe de Tœuvre qui
fe trouve difToute & con-
fondue avec la volatile pen-
dant la putréfaâion appelée
Saturne. Il la vomit , • dit la
Fable , & elle fut dépofée
fur le mont Hélicon , parce
qu'après la putréfaflion & la
diffolution , cette matière vo-
lacilifée fe fixe de nouveau ,
& redevient pierre ; c*eft
pourquoi la, Fable dit que
Saturne fut obligé de lavo<*
mir.
Cette pierre devînt trfe-
célebre dans l'Antiquité : le»
Latins, fuivant Prifcien le •
Grammairien, la nommoient
Abadir-ySc les Grecs , fi nous
en croyons Héfychius , Bœ*- •
tyîos. On les croyoic ani*
mées , & on les confuîtoic
comme lesThéraphims*Ces
pierres étoient rondes ^
d'une médipcre grandeur*
Ifidore , ainfi qu'on le voit
dans fa Vie écrite par Da-* •
mafcius , difoit qu'il y avoit
des B^tyles de différentes
fortes , que les uns étoient
cônfactés à Saturne, d'autres
a Jupiter ou au Soleil , &c«
Foyci Saturne*
Pierre PHïtosa-'
ÎPHALE. Réfultat de teu-
vre Hermétique , que leai
Philofophes appellent auflî
Foudre de projeHion* On
regardé la pierre philofo-
pftale comme une chimcre
pure , & les gens qui la cher-
chent font regardés comme
des fous. Ce mépris , difent
les Philofophes Herméti-
C|ues, eft un effet du jufte
jugement de Dieu , qui ne
permet pas qu'un fecret lî
précieux foït connu des mé-«
chans ,& des ignorans« Les
plus célèbres & les plus fa-
vans Chymiftes modernes
non-feuleiuent ne regardent
pas fa pierre philoroptiare
comme une chimère , mais
comme une thofe réelle^
• • Beccher , Stalh & nombre
d^aucres Pont défendue &
foutenue contre les afTaucs
répétas de Tignorance, &
des gens qui pour Tordinaire
s'élèvent contr'elle fans en
connoitre autre chofequeîe
nom. Vojfez le Difcours
préliminaire du Traité des
Fables Egypt* & Grecques
dévoilées. K. Alchymie.
Pierre Apiz. Sel ar«
moniac des S^;es.
Pierre Animale.
Sang humain. On a anfti
donné ce nom avx dîiféren*
.tes efpeces de Bézoarcs»
Pierre Arabique*
« Rulland prétend que c*eft le
Talc , qu*on appelle au(H
Pierre Jpéculaire , Pierre à
la lune , Glace ' û€ Marie»
Voyez Pline , //v. 36. i?« la.
FI ERRE. Les Sages ont
donné ce nom à leur matière
dans bien des cîrconftances
ou elle fe trouve » félon fon
: plus ou moins de eut fîbn &
de perfeflion- Philalethedit
dans fon Traité de vera Cen-
feSione lapidis Pkilofopki"
ci , que les termes de pierre ,
pierre unique , ne fignifient
que la matière des Sages
poulTée 9u blanc par la cutf-
lon philofophique.
II y a crois fortes de pier-
res. ta pierre du ^fétifl^
ordre efi: la matière des Phi"*
lofophei parfaitement puri-
fiée & réduite en pure 1 ubf-
tance mercurielle. La pierre
du fécond ordre eft la même
matière cuite , Agérée &
fixée en foufre incombufli-
ble. La pierre enfin du troi*
fieme ordre « eft cette même
matière Jfermentée, multi-
pliée & poufféc à la dernière
perfeâion de teinture fixe ,
5ermanente , & tingente*
yiomphe Hermétique*
Pierre Atticos.
F. Pierre Borique.
Pierre Bénite, Foyei
Pierre Parfaite.
Pierre Boriqve. Z^-
pis Borricus* Nom que les
Sages ont doanéà leur ma-
tière au blanc. D'autres l'ont
appelée Pierre Atticos, Pan-
^dulphef Difcours aï. dûn$
la Tourbe ; & Lucas , Difc*
aa, l'ont nommée Aiar*
Pierre d'Argent-
Mercure des Philofopbes
après qu'il a étéanimé ; c'eft^
à«dlre , qu'il a reçu fon ame
& fon efprit ; ce' qui fefaic
quand la matière parvient à
la blancheur*
Pierre de Bacchus
ou de Denys , eft une
pierre dure , noire & mar-
quée aflTez fouvent de taches
rouges. Pline, Solinus &
Albert difent qu'étant broyée
&
V l
fc Snfafée dans Peau , elle lui
donne l'odeur & le goût du
vin , & qu'elle eroptcbe
l'ivrefleou ia guérit, Ceft
de là qu'elle a pris Ton nom.
Pierre deChërubim.
Soufre des Sages.
PlBRRE D'HlROKDEt-
LE» Lapis Chclidonis. Petites
f lierres de la groâeur 8c de
a ferme d'une graine de
lin. Diofcoride dit qu'on les
trouve dans le ventricule dés
petites hirondelles^ quandla
Lune eft au croifTant. On en
trouve ordinairement deux
diffi^entes encouleurs.Pline
dit qu'elles font rouges 8c
mêlées de taches noires d'un
câté^ & de l'autre toutes
noires. Les Anciens leurat^
tribuoienr de grandes pro»
priétés , mais qui reiTenteiK
un peu la fable,
Pierre de la Lvks*
C'eft le Talc, fi nous en
croyons Avicenne qui en
traire fort au long. Mais la
pierre de la Lune des Phi-^-
larophes eft la matière de
Toeuvre parvenue au blanc*
Pierre d'Hephes-
TiON, Pyrites.
PlERREDSMSDiB.
C>a THëmatite noire de
Pliqe , qui en parle dans le
10* chapitre de fon 37^ U«
vre,
PXSRRB ETHE^IENVB.
ITopaxe, PU la maçitre 4«
P I 38J
Toruvre parvenue à ta cou*
leur fafrante*
Pierre Fameuse , en
termes de Chymie ^ n'eft
autre que le ici d'urine.
Pierre de Chaux fe
dit aufli « en termes de Chjr*
mie » des fcories du cuivre;
RuUandus.
Pierre, (la grande) Ceft
la pierre philfSopbale.
PiERftE DoRiB fe dk
de l'urine même , en termes
de Chymte. ÉuU. ir
Pierre de Montag^tb^
C'eft la Tortue , & le Rebie
des Alchymiftcs.
Pierre et kon Pisr«
RE. Les Philorophes Her«
métiques ont donné ce nom
à leur magiflere parfait ^ft
non à la matière dout ils le
font , comme quelques Çhy-
miftes.le peafent mal à prô«
pos.Ils ne l'ont point appeld
pierre ^ de ce qu'il ait aucune
relFemblance aux pierres ^
mais parce qu'il réufte aux
atteintes du feu le plus vio»
lent « comme les pierres^
Ceft une poudre impalpa«
ble tris-fixe y pefanre fc de
bonne odeur , ce qui Fa (ait
nommer poudre de projet*
tion , Wton pierre de pro*
jeâsoii.
Pierre db ïoutsis
CpULBUas« Quelques
Chyroi(lès ont donntf et
^nçrn ttt vtrrf. Mmpu
386 '^P I
PlERILB ÉTOILÏE.
Soufre des Piiilofophes.
PiERRg Indienne. Ma-
.giftere ait rouge.
. Pierre Indrademb ,
Pierre Lazul. Voyei
-Pierre Indienne.
. -Pierre Lunaire. M»-
giftere au blanc.
Pierre Minjérale.
Mercure des Sages après la
3€onjonâion de Tefprit & du
scorps , c'eft-à-dire , lorfque
%'§h matière commence à fe
» fixer.
• Pierre Prédire. Ma-
gifiere au blanc.
- Pierre Parfaite.
"Xlixir au rouge.
! Pierre Ronde. Ma-
liiere parvenue à la blan-
cheur.
' Pierre Rouge. Soufre
-des Philofopbes;;
Pierre Sanguinaire.
.£au fcche des Pbilofophes ,
iquî chanse les corps en ef-
;{U't(S. £&eft laj^enu du
(ang fpirttuel , fans lequel on
«ne peut rien faire, jirtepkius.
•JPtàmeleiL parie ^nSS à Toc-
jcaiùûn defji %ur^ hiérogly-
phique , où iLreprifente des
•«nfans que les iql^ts égor-
«fient «j&defq]iels4isiaetstot
le lang dans un baquet, ofi
.Je Soleil &la!:Lune viennent
•febàîglier.lidît àce fts|et^»
«luexe ionit une cbbfe imfie
P t
de fe fervir du fang humain i
ni d'aucun animal» pour faire
l'œuvre ; 8c il aifure claire*
ment qu'il ne parle dans cette
<:irconflance que ^ar allégo*
rie. La pierre efi vile , & doit
-être faite avec la femence des
métaut ; mais elle eft [>ré*
cieufeparfesefiêts admira*
blés fur les infirmités des
trois règnes de la Nature*
Pierre Solaire. Sou-
fre rouge , pu magiftere au
rouge: Ces JToufres font une
prodnâion de l'Art , & non
de la Nature ; en vain les
ChymiAes les cherchent-ik
:fur ou dans la terre , conune
une chôfe qu'elle produit.
Elle donne feulement la ma»
tiere dont on les fait , coin-
^me elle donne le grain dont
ion fait le pain.
Pierre Verte. Matière
des Phtlofophes en putré-
faction. Elle eft appelée
verte , parce qu'elle en en-
-core crue, &n'a pas aouis
par la digeftion le degré de
fôcherefle & de perteâion
•q«s'il lui faut.
. Pierre Unique. C'«ft
l'élixir parfait , qui eft uni-
que , parce qu'il n'y a point
4e mixte dans te monde qui
t:Iui«roît comparable pour fes
-propciétés. '
Pierre qui nattfagement
^'én Vûîr. Ceft la matière de
S'I^céliyre , doAC Htrmtfridir ^
p I
le vent ou l'air Pa portée
dans fon ventre« Elle naît
dans la fublimation ; car s'il
n'y ayoit pas d'air dans le
vafe y la yolacilifation ne
pourroit fe faire , -& Je vaif-
leau rifqiieroit de fc brifer*
Elle y renak même plufieurs
fois, parce que le fixe doit
étr^ volatilifé à chaque opé-
ration , que Morien appelle
difpojition. L^humide radi-
cal eft la bafe des mixtes àt%
jxois règnes » & le principe
de leur vie , parce qu'il a
toujours en lui le feu oui ani-
me tout. La pierre eu corn-
pofifede l'humide radical des
m&auXy comme le plus fixe $
c'eft pourquoi elle opère tant
de merveilles , en tbrtifiant
la nature, & en réparant fes
pertes , ce que les alimens
ne peuvent faire que très-
imparfaitement.
Quand on dit que la pierre
contient toutes chofes , &
que toutes chofes font d'elle
& patelle , c^efl.parce qu'e-r
faniJ*humide radicalde toat,
elle en efi le principe.
PIE&&E CiTEiKi:. Ou-
vrage d« I^ pierre pouilï à
la couleur de topaae.
PlKaiLEPltBltlIlLl.
Magifiere au blanc avant la
nultipiicatiGn |C*eft^à*dir0,
le premier foufre de r<»uvr0,
la Lune àe% Phtlôfqphts, ■
« k ^
PI 387
fire des Sages , leur minière
de feu cejefte*
Pierre de Pa&aiii9*
Poudre de projeâion , 1^ mi-
racle de l'Art &dç la Natu-
re. Quelques-uns ont donn#
ce nom au mercure des Bbi-
lofopbes.
PlER&E AVIMAIE » Yir
GETALE ET MlN^RALS,
C'eft l'élixir parfait , com^
pofé de la quinteiTence dê«
trois règnes. Non qu'il faille
pour la coropofer « prendnp
unechbfe de chaque règne ;
mais parce qu'elle en^ftl^
principe y & qu'elle efl Tné«
decine propre à guérir leur^ ^
infirmités ^ 8c à les ppuBer
au degré de perfeâion donc
ils font capables. Il ne fiiuc
pas confondre les termes de
Pierre des Pkilofophes Siyfiç
ceux de pierre Philofophale^
La première doit s'entendr^^
de la matière de^j^ivre , 8c
la féconde de raK|||daaii
PiHR^B I?B. TOUlCHK.
Battu* l'ut changé en pierii»
de tQuche pei Mercure ^^
pojir {^voir eu Pindîfcrétion
de,dffpc>Mej-ciite avoitmia
les boeufs d'Admete^y qa*il
av^yimlés pendant qi^ApoU
Ion lus gardoi^. V. Battus.
PILPR, Voyei CviUfl.
piLI^J^IglI. Poils blancs
. Ae U ^w du Iuevï«. Ft0r
Bbij
y
38« PX
PItOS. Argile.
PINANG. Areca,
PIN DE. Montagne de U
l'beiTalie y confàcm à Apol-
lon 8c aux Mufes. Voyei
PIRITHOUS, fils
d*Ixion , lia une étroite ami-
tié avec Théfée. Il lui aida à
élever Hélène y i condition
-qu^Tbérée lui prtteroit fon
bras pour fe procurer auffi
une iemme. Les jboces de
Pirichous »qoi vouloit épou-
fer Hippodamie, furent trou*
blée^par les Centaures;
Tbéfée venga fon ami; Ils
concertèrent enfutte d^alter
aux Enfers enlever Profer-
Îine, femme de Pluton» Ce
Keu fe faifit d*eux , & les
fit lier dans l'endroit même
où il les avoit fait arrêter.
^Hercule ayant été envoyé
^par Eurylniée pour enlever
; le chieilÉ||rbere y rencontra
fon %7ffefée « & le délivra
de fa captivité ; il y lailTa Pi«
rithouii , parce qti'irne put
obtenir fa liberté de Pluton.
V^ez les Fables Egypt. &
Grecques dévoilées, \W. 5.
fh. aa. On écrit auffi Py-
riAous,
* PIRRITTES ou PYRI-
TES. On donne ce nom à
contes fortes de marcaffites^
qu*ôn diftingue en particu-
iitr par le nom mi métal
qu*eUes coatienneiu
A PI
mé chrymes de Tor y argy-
rites de l'argent , fiderices
du fer ,chatcites du cuivre »
molybdites du plomb.
PISO. Mortier.
PISSASPHALTOS. Af-
phatte , bitume des Indes.
PISSASPHALTUS. Af-
phalte.
PISSEl^ON. Poir.
PITYS» Arbre appelé
Pim
PITYUSA. Efule.
PLANETES* Les Egyp-
tiens commencèrent I^s pre-
miers à dif inifer les planè-
tes , fiiivant le fentiment der
Mythologues. Mais les Phi-
joiophes Hermétiques prér
tendent que les Prêtres d'E-
gypte ne parloient que pat
allégories » quand ils don-
noieut les planètes pour des
Divinités , fous les noms d'I*
fis pour là Lune, dXXiris
pour le Soleil, de Jupiter
poor Taftre qui porte ce
oom y & ainfi des autres y
comme on petit le voir dans
Trifmégifte
de voiler (bus une allégorie,
Tœuvre qu'on appelle Her-
métique , fa matière & {t$
procédés. Il imagina un rap«-
^ort des métaux avec les fepc
planètes , & leur donna içs
mêmes noms qui leur font
demeuréâ jufqu'à nos jours.
-Pi
Cefl pourquoi leis planètes
des Cnycnifles font les iné-
' taux vulgaires , & les planè-
tes de^ Phitofophes font les
métaux pbilofopbiqucs. La
matière parvenue à la cou*
leur noire par la putréfac-
tion , eft leur Saturne ou leur
plomb ; la couleur grife qui
fuccede à la noire tft leur
f upîter ou leur étm ; la cou*
leur blanche eft leur Lunt
ou argent ; la couleur fafra*
née eft leur Vénus ou leur
cuivre i de même que la cou«
leur verte $ la couleur de
rouille de fer eft leur Mars
ou leur fer, & la couleur
rouge-pourprée eft leur So-
leil ou leur or. Cette fuccef-
fioo de couleurs forme leur
Zodiaque & leurs iàifons.
Comme ces couleurs doi-
vent paroitrefucceflivement
& toujours dans le même
ordre pour chaque opéra-
tion , qui fc répètent trois
. fois pour la p^rfeâton de
l'œuvre I fans y comprendre
la multiplication , f^voir la
fabrique du foufre , celle de
. la pierre & celle de Vâmr ,
les Phitofophes difent com-
munément quHt faut troisans
pour achever Toinvre. Ceux,
qui yiacomprennent la mul-
tiplication t comptent le« an-
nées par le nombre de fois
t)u*il8 réitèrent chaque opé-
1 aûon. Voilà le mojrea d*ac-
corder les Philofopbes dans
les contradiâions apparentes
qu'on trouve dans leurs ou-*
vrages, quand ils parlent du
tems reaois pour la pe/ttcq*
tion de 1 œuvre. (^. T£MS#
PLATYOPHTAL*
MON. Antimoine*
PLECMUM. Plomb.
PLEIADES, filles d'Atf-
las 8ç de taNy mphe PJeïone,
au nombre de fept. Orion
les pourfuivit petidantcinq
ans fans pouvoir fe concilier
leurs bonnes grâces , ni ob«
tenir d'elles aucune faveur»
Elles prièrent les Qieux de
les garantir de fes pourfultes ,
& elles furent tranfportées
au Ciel. Quelques-uns di-
fent qu'ellesfurent nourrices
de Baccbus, 8c qu'elles fe
nommoientÉleâre» Alcyo-
ne , Çéléno » Maïa , Afléro-
pe^ Tay^ete & Mérope.
Cette'derntere, feute de la
conftellation <}u'elles for-*
ment , ne paroit plus. Let
Poëtesfetgnentquebonteufe
d'avoir époufé un mortel^
elledifparur. D'autres difent
que. c'eft Eleâre, qui fe ca-
cha le vifage avec les mains
pour ne pas voir la ruine de
Troye , & du Royaume
qu'elle avoit fondé avec
Dardaniis fon époux*. Ces
fept étoiles: paroiflênt ï U
tête du, Taureau , deux aux
çpr uet» deux aux yeux , deux
Bbiij
39Û * t
EUX narbeè , & la feptiefne j
beaucoup plus obfcure , au
milieu du front, fiile com-*
Mence à (à manifiefter vers
le milieu du mois de Mau
Voyez IcsFaWef Igypt. &
Grecques dévoilées , li\r.a.
ch. 1.& lïv.7. ch.i4.$.3.
PLEIONE, fille de l'O-
céan & de Thécis , ëpoufii
AHat , dont elle eut les
Pléiades.
PLBRES ARCHQNTI-
CT)M. Poudre céphalique.
PLEROTIQUK (On-
guent ) eft celui qui tétàhWi
les chairs, & remplit les
vuides que les ulcères ou
^leifures ont coututne de
laiflèn
PLISTHENE,«sde
Pélops & d'Htppodaraie ,
laiflà en mourau'e (es deux
enfans Agamemnon & Mé-
nëlas fous la tutèle de Ton
frère Atrée , qui les élevst
comme les fiens propres;
PLOMA. Bouillon blanc,
J tante appelée en Uxin'Ver'
afcufiu
PLOMB. Eau de tbcfs les
métaax ^ félon ParacelfV. Le
plomb pafle pour lej>lus mou
& le plus vil des métaux. Les
Chymiftes l'appellent Sa--
ùtrne^ Se les Philofophes
Hermétiques le Fere des
Dietof* ParaceHe dit que ff
les Alchymifties connoif-
foient se que contient Sa-
P I
tarne ils abandonneroiene
toute autre matière pour ne
travailler que fur celle-là.
Riptée dit au contraire qiié
de quelle manière qu'on tra-
vaille le plomb, il demeur
rera toujours plomb ; & qn^il
ne faut pas prendre le filé
dont la mère eft fujette à tant
d'impuretés. Le plomb des
PhiWfopbei , leur Satur-
ne , eft la matière de Foeuvre
parvenue au nbir pendant la
putréfaâibn. Ils Tont aufR
appelle en cet éizt Plomb
noir*
PtoivrB Fondu. Même
chofe que ptomb noir.
Plomb Blakc. Matière
parvenue au blanc. Qtiel-
ques-uns donnent ce nom au
mercure Hermétique.
Plom'b des Philoso-
phes. Planifcampi dit que
c'eft Tantimoine , dont Pa-
racelfe diftingue deux efpe-
cts\ Fuhe qu'il appelle an-
timoine notrou ^turnien^
Tautre antimoine blanc ou
jovial. Art^hius dit qu'il
£iut prendre Pantimoine des
parties de Saturne ; mais il
explique enfuite fon idée ,
torfqù'il dît qu'il appelle an*
>timoine ta matière de l'Art,
parce qu'elle en a létf^ro^
priétés. Ilpôuvroitdoficbien
fe &ire que Paracelfe & letf
autres qui nomment Tanti-
moine comme la matière do
PL
^rand «uvre , VentttiiîSttit
dan» le même fens qu*Arté<-
Ebsus. Il ne faut doDc pas Te
liflèrabufer par les noms*
Morien avec titluHméme^e
rian nVtam induit en erreur
^e (es difFérçiis noms don*
nés à laoltti^ref & aux opé^
rations. ^
PLUIES D'OR- La Fa-^
bte fiât mcmf ion de plùfietuM
pluies d'^9 Jupiter fe chan^
gea en pluie dW p#ur jdui^'
oe Danaé reofertnée dans
une «ouf. Il tomba utfç piuîe:
dW dans Tifle de Rhodes^
quainl Minerve oaqtiit du>
cerveau de Jupiter. Lés An-
ciens ont caché fous le voile
de ces fables lavolatilifation
de Vùt pfailofophique, qui
retombe en forme dà pluie
fur la matière qui refte au
fond du yafe. Voyez les Fa-
bles Egypr. & Grecq, dé--'
Voilées y liv. a. ch, 7.
PLUTON , fil» de Sa-
tome & d'Ops , ayant par-
tagé Teippire di» monde^
avec Jijpiter & Neptune fes^^
fF0tts ,Ie6i Enfers lui écbu'
jrertr* Rebuté & rejeté de
toutes jea Déefles à caufe dei
fa laitleur & du lieu, téné--
breux de fon féjour , il fut
obligé» pour avoir une époii-^
fe^d'enleverProfe^pine^filler
de Cârès , Se l-emmeea dans:
les Enfers fur fon cbat traîné
par quatre chevaniK noirs.
P L P O J9I?
Voyeï tes F^kW Egy^tb fc
Grecques dévoilées^ liv. 4a
ch, 3* La poftecies EiifiHs)
éeoit gatiiéfo' pir. un cbieir h
trois t4t9i)iii.inonii(K>itdir
feu» &.emp<f(biMe>^is«om»^5
bres defottjr dit Tarracc'
quand elles yétoièhtsiitréei;
Hercuici ex^eràlct Cerbère-
poi» dbék'à ttRyRtIét ^ &
Pliitou|mif»feii ^ngep; fttt>
combattit Heriiule^pendané
qu'il nettoyoit le» établet!
d' Augias; Hefjcide blefla Plu^n
ton 9 ' qui Çf retira dans- fon •
Empire ténébfeux. Ibidi liv.
$^. cb. 8. .BKiton. fiiit regardé-
cpmme le Dieu des richeflès,
& tous 1<^ animaux <|u*on lut^
facrifioit étoient neirSé Ibid^
Hv. 3, cil. 6.
PLUTUS, fils dcJafion.
& de Cérès , félon Héfiode ,^
fut auffi. honoré comme Dieu ■
des richciTes. L'anciien Scho*
lidfte d'Héfiode regarde cet^
tegéuéftlogie icoipme usue
pure ali^ofie , & avec rai*:
foD^ puiique Cérist & Jafion
font deuxperfonna^mfy^u*:
leux 4 c^mme on pèilr^Ie-voir .
d^nslesfliiables Egyptienne»^
& Grecq» dévoilées , Jiv» 4»
PODAiYRE PU PO-
D A LIRE , fils d'Efculape &.-
de M^dbaoAy excella dans la-^
Médecine , & accompagna;
les Grecs au fiegede Troye. •
PODARCE, premicri
Bb ir
J93. PO
nom deBrttni^RoideTroye»
fecutUcom-ôiifiedc^ mains^
d'Hercule «apfti quece Hé«
rasent délivri Héûotke ex-
0ofée à pu «Miftre marin ,
« mé liaornèdcm ^ (lere de>
Podarce. V^ye^ Pria M , 8t
les FableiEjmt. & Greeq.
d^ToiMfes « 'iiv«. t. ch. X4.
POETES. letPolcei
OBt inTenté desperfonnagef
A: leur ont (uppoff des ac«
tbns , n^n eas pour imagi-
ner les fables 'pttfes& fans
objet , comme pourroier.t
r^tre des conees de Fées ;
mais pour ioftruire , Toit de
la Morale» foit delaPhyfi-
que. Beaucoup de Mytholo*
Eues prétendent voir dsns
[omere & les autres An-
ciens rhiftoire de» fiedes ,
€^i*ils appetlent cependant
fabuleux ; mais s'ils étoienc
de bonne foi , ils avoueroient
qu'il n*eft pas poffible' de
combiner tes évenemens que
les Poëtes rapportent /de
manière à en- faire une hif-
toire fuivie: M. TAbbéBa-
nier^aprèsavoirrecuéiHi tout
de qu'ont dit les Atiteurs à
cet égard, a efiàyé de rap-
porter toutes les fables à
JHiiftoire ^ & a fait trois gros
Volumes pour les expliquer
conformément àce fyftème ;
mais les eomradiâtons per-
pétuelles ^ & les anacbronyf-
mes qu*on trouve prefqti*)
PO
chaque ehapltre , prodiretic
bien que ce fyftème ne peuc
fe foutenir, & que les Poëtes
B*om.pu avoir l'hiftmre pour
objet. La conformité des b"
hles Grecques avec celles
des Egyptiens , dont elles ne
font qu*une imitation , fuiS-
roit pour faire abandonner
ce fyftème. Les Pbilofophes
Hermétiquesmieux inftrutts
ce fembledu véntjri>le ol^c
des fables Egyptiennes , ont
expliqué les Poëtes Grecs
par la Philof<^ie Herméti-
que j cXl«à-dire Homère &
Héfiode ; car Homère -avoir
puifô fes fables en Egypte ,
& les autres Poètes ont puifé'
les leurs dans ce Prince do la
Poëfie. Hermès^ étoic l'Au-
teur de ces fables ; il étoit
donc nstiiret de lesexpUquer
par Hermès même , ou par
ceux q'e^it avoit initiés dans
lesmyfteres de fon art. C'efr
Eourquoi on trouve les fa-
les fi fouvent rappelées'
dans les ouvrages Herméti-
ques, Je les ai expliquées
conformément à leurs idées
dans mon Traité des Fables
Egyptiennes & Grecques
devoiléees ; ce qui fait que je
renvoie le- lefteur à ces ex-
plications j parce que ce Dic-
tionnaire n'en eft, à propre-
ment parler , qu'une Table
raifonnée;
POIDS. Tout Tart con-
PO
fifte*, felcm lesPhilofophes;
dans les poidsBc proportions
des matières. Qu'on ne s'a*
lambique pas refprit ponr
trouver cespoids. Je leur ré-
ponds, ditTrévifan , cfu'aux
Heux delamîniere) ilo*ya
nul;M>fi^ Karpofi^m qusod
il y a deux chofes. Mait.
quand il nV « qa*ciAe fûbf'-'
tance , ii n ^ a point de re«^
gard stiv poids ; mais le poids
eft au regard du foofre qur
eft au tnercure : car l'éMment
du feu qui ne domine point
au mercufe crud ,.eft celui
qui digerela niattere.Er pour
ce i qiif eAbon Philofophe,
fait combien ^élément du
feu eft plus fubtft que les
autri?!« , & cominen il peut
vaincre en .chacune cofnpofi-^
tionrous4es autres éiétnens;
Et ainfi le poids eft ef|||s
compofition première ^^
•mentale du mer ciire , & rien
autre chofe. PkéU des Mit.
Il ne s'agît donc pas de
pefer les matières pour faire
le mercure des Wiiiofopbes ,
puifqfie la Nature y met elle-^
même le«î proportions requî«
fes. C'eft dans le fécond &"
le tf oifieme oeuvre où les*
poids font à obferver, afin
que le volatil puifle au corn-
mencementfurmonterle fi«
xe & le volatitifer « & que le
lixe puifTe dominer à fon
cour. Car tout Tare confifte à
P O 393
diflbudre&i coaguler ^ à
volatilifef 8c à fixer.
Les Phitofophes ont aufll
appelé Poids ^ lé procédé
requis dans les opérationsé .
Voyei Disposition*
POIL HUMAIN. QutU
qaes Phtlofopbes ont donné
ce nom à leur mercuredtf*
folvànt , ce qui a fait penfer
à quelques Artiftes que le»
cheveuic Se le poil humain
ëtoient la matière de l'oeu^t
vre. Ils nWoient pas lu fana
doute le Traité de la Phih^
fophie des Métaux de Tré*
vifan , qui nomme les che-
veux (& le poil au nombre
des chofes qui font exclues
de l'œuvre » de même que
rout ce qui peut être pris &
fort des animaux.
POINT. Les Phtiofophcs
appellent point , punâum \
leur magiftere au blanc ,
parce que tout Tceùvre dé^
pend de là» Ils ont dit en
conféquence : hlanehiffei le
tàton j & déchirei vos livres^
Carlorfqu'ony eft parvenu ,
on eft afluré de réoflir en
continuant feulement le ré*
gime du feu.
POÏSSON.Lorfqucla
matière eft parvenue a • un
certain degré de cuiftbn , il
fe forme fur fa foperficie de
petites bulles qui reflem-
blent aux yeux des peiflbns.
Vàyei Ybux.
394 P O
POLEMONIUM, Vlinté
connue (Ms le nom de Béen
Blanc»
POUR. C'eft cuire, di-
gérer la matière de Tœuvre
potir la mener à fa perfec<^
tiôn.
POLISO. Une des Hya*
des. Voyei Hyades.
POLLUX , fils de Jupiter
Se de Léda , frère de Caftor »
d'Hélène & de Clytcmnef-»
tre. Pollux étoi c frère jutneail
de Clytemneftre. Les deim
frères fe rcndirenttrès<éie^
bres par de grandes aâions ^
& accompagnèrent Jafen à
la conquête de la toifon d'or^
Follux pendant ce voyage
rua Amycus qui défioit le»
étrangers au combat du cet-
te. Cailor ayant été tué pac
Lyncée , Pollux obtfnt de
Jupiter qu'il pourroît com-
muniquer £bn immortalité à
Cafter^ ëc qu'il» vivroient &
mourroient alternativenleoc.
Vayei GaSTOR. v
POLYDECTE , Roi dé
rifle de Séripbe , reçtu d%ti$
fon palais Danaé & Perfée
fon fils y qu'Acrife avoit ex*
pofés aux vagues de lancer
pour les y» faite périr; Poly-
deâé fm épris des • ctrarmet!
de Danaé; mais il ne p«c
obtenir fes. faveurs, Perfée
Im parut ^n Argu^ incoim^
modë.As redoutable ; pour
s'en dcbarraiTer il l'envoya
FO
chercher la tête de Mëdafe.
Perfée obéit malheureufe-
ment pour Polydeâe, oui
fans doute en ignoroit les
propriétés. Perfée la lui pré'
fenta à fon retour , & Poly-
de^ à ceiïe vuefut conver-
ti en rocher, V* Persze.
POLYGOPHORA.
Vins futneux « ou toutes au**
très liqueurs qui enivrent.
POLYNEURON. Plan-
tain.
POLYPHARMACON.
Remède bon à plufieur»
maladies.
POLYPHÊME. L'un
des Cyclopos , fils de Nep-
tune & de la Nymphe Xhoo*
fe, félon Homère, étoi td* une
taille m(Miftrueuf&&/gigan^
tefque : il n'avoit qu'un càl
9u milieu du iront , & étoit
ftcaraôerebrmsI > & fort
né auxiemoies. Il fai«
(bit fa denteune dans une
grottades moQt9gues de Si-
cile , où il nourriuoit' beau-
eoup de beftiaux. Il atmoit
éperdumeot la Nytaphe Ga-
lathée» & tua Aci« fon rivaL
Ulyflc aya.nt été fêté par la
tempête fur les côtes de Si^
cile , Polyphême dévora
quatre de les compagnons*
Ulyde ayant trouve moyen
de l'enivrer , lui creva Vceil-
avec un tifon ardent, & s'en-
fuit avee les autrescompa*
gnons de fes voyages*
I* o
POLYPODES. Petits
infeâes appelés Cloportes ^
Porcelets.
POLYXENE . fille de
Priam & d*IKcube , fut ac-
cordée à Achille par Priaro».
Ils s'ailetnbler^tit dans le
reiûple d'Apollon pour faîte
le mariage ; &'Pàri5« frère
de Polyxcne, s^étant caché
derrière laftatued^Apollon ,
décochaime flecheâ Achille
& rattcignit au talon , feot
endroit où il pouvoît être
fclcfîe. Achille mourut delà
bleifrure , & Pyrrhus fbn fils
vengea la mort de fôn pctc
par celle de Polyxcne y qu'il
facrifia fur fon tombeau.
Voyei Achille.
' POMAMBRA. Pâftille ,
Ou compodtion de plufleurs
chofes odoriférantes , parmi
Icfquelles Pâmbrèfe fait fen-
lir particuUereqaenr* Cffefl
comme fi Ton difoit Pomme
d^amhre.
POMME I>'OR. nés
fables font mention de pHi-
fieurs pommes <ï*or : h Dif-
corde en jeta une fur la ta*
ble pendant le repas des
noces de Péléo fe de Thé-
tis 5 elle y avoir mis une inf-
criptibn : ^our la plus Belle.
Les Déefles qui fe trou voient
à ces noces prétendirent cha-
cune en particulier que cette
pomme leur appartenoit. Les
Dieux ^ Jupiter méme^ ne
P O 39t
voulurent pas fe porter pour
Juges de ce différend , « env
voyerent Junon, Pallas &
Venus, qui feladifputoient,
i Paris pour en décider. Il
Tad jugea à Vénus , ce qui fut-
la première caufe de la guer-
re de Troye, Voyez H v. 6.
des Fables Egypt. & Grecq.
dévoilées j ch. i. & fuiv.
Hippomene par le confeif
de Venus prit trois pommes
d'o( & les jeta à Athalanre
pour Tarrêterdansfa courfe,
& il y réuflit- V. Ath ALAN-
TE, Ces pommes avoient été
Cueillies dans le jardin des
Hefpérides , où elles croîf-
foient en abondance. Her-
cule les enleva toutes pour
obéiràEuryfthée.Les feuil-
les même.s de Parbre qui les
produifoit étoient d'or. Ces
pommes font les mêmes que
celles dont parle le Cofmo-
polite dans fa Parabole auic
fenfans de la Science , c'eft-
â-dire Tor phiîofophique.
Cueillir les pommes du jar-
din dîs Hefpérides , c'eft ,
dans le ftylc Hermétique,
faire le foufre des Philofo-
phes. Les jetzràAthalante ,
c'eft fixer le volatil ; & Vad-
juger à Vénus , c'eft finir Iç
premier oeuvre par la fixa-
tion de la partie volatile ,
pour travailler enfuite à la
compofition de la pierre &
de réliiir repréfentés par le
J9« P O-
fiege Se la prife dt la. vôlIe
de Troye.
Pomme Odorife*
r a k t e. v. pomambrâ.
POPULAGO. Plinte
connue fods lenom de pas-
d*âpe y tuflllage. Elle a été
nommée PopimgOj de ce que
fes feuilles font blanches
d'un càcé comme celles du
Peuplier.
P O R C E L L O. Petits în-
feftes appelés Cloportes.
PORFILIGON. Ecaille
dctfer.
PORFHYRION. Un des
Géans qui firent la guerre
aux Dieux, voulut faire vio-
lence à Junon en préfenee
de Jupiter même. Ce Dieu
fc Hercule le' pourfuivirent
& le firent périr.
PORRONITRLSel
rafible.
PORRÔSA. Milleper-
tuis, ou Hypéricon.
PORrEfigoifieléméme
chofe que clef; entrée ou
moyens d*opérer dans tout
f e cours de Pauvre, Riplée
en a fait un Traité qu'il a in-
titulé Us douze Portes , com-
me Bafile Vaîentin a intitulé
te fien Us douie Ckfs , c'eft-
a>dire les douze opérations
qu*il faut faire pour parvenir
à la perfeâion de la pierre
philotophalç, ou poudre de
proleâion.
POSCA. Oyycwt. SUfv^
dard.
va
POSEIDON. Surnom de
Neptune.
POSEIDONIES. Fêtes
en Tbonneur de Neptune.
POSSET. Petit lait » que
l'on compofe en faifao t bouiî-
fir du lait ; lorfqu'il bout , on
y jette de la bière qui le fait
tourner. On le covleà tra-
vers un Ënge quand il eft
tourné : ce qui eft coagulé
demeure dans le linge » &
le petit lait paflê dans ua
vaifleau mis oeflbus pour le
recevoir^ On donne ce perte
lait dans.les fièvres ardentes*
Dans les fluxions de poi-
trine, on fait an petit lait
femblableavec du vin d'Ef^
f»agne au lieu de bière ; &
*on en fait boire chaud uœ
cuillerée dequartd'heure en
quart-d*heure jufqu'à la con-
currence d'une cbopine au
moins. ,
POT ÉTROIT DES
PHILOSOPHES. Vaiffeau
aui contient la matiete de
Iceuvre.
POUDRE DE PRO-
JECTION. Réfultatde
rœuvre Hermétique. ^ ou
poudre qui étant projetée
fur les mitaul^ imparfaits en
fufion , les tranfmue. en or
ou en argent, fuivantque
rœuvre a été pouflee au
blanc ou aa rouge. Voyei
PlER&E ParLOSPBHAU.
Poui>M NoiM. Ma-
Vu
tiere des Sages eu putrtftc-
tion.
Poudre Blakchc.
Matière de l'oeuvre fixée au
blanc.
Pou DUE DlSCOKTI-
KuiE. Matière des Sages
lorfqu^elte éft fortie de la pU-
trëfacHon^ & qu'elle s'élève
avec la couleur blanche.
Meure en poudre , c'eft
diflbudre Tor des Philofo-
phes. Flâmel dit que cette
diiTolution réduit cet or» ou
foafre » eu poudre menue
comme les atomes qui vol*
tigent aux rayons du foleil.
POULE. Les Phîlofo-
phes recommandent de don-
ner au vafe Hermétique une
chaleur femblable a celle
d'une poule qui couve. Bien
des gens fe font imaginés
qu^Ufalloltmefurer le degré
du feu extérieur & de char-
bons ^ ou de lampe , ou tel
autre femblable feu élémen-
taire & artificiel , avec celui
d'une poule qui couve » &
ontmisunthermotoetredaos
le fourneau pour fixer la cha-
leur au m^me degré ; mais ils
fout dans l'erreut. Les Phî-
lofopbes parlent dans cette
ctrconftance du feu intérieur
Se de h nature, comparé
avec raifofi à celui de la poule
mri couve , parce que Tune
et Tautre chaleurs font natu-
rettee 8c telles que la nature
P O 397
Tes demande pour fesgéne-^
rations. La poule eft la fe*
mellejOiH'eaù mercurielle^
le coo eflK foufre des Phi-
lofopnes. Cette poule des
Sages a une chaleur natu-
relle comme les poules vul«-
gaires ; mais cette chaleur
ne fuffit pas pour la gêné*
ration du poulet , elle n'eft
propre qu'à le couver $ &:
pour la génération & la fé*
condité, il faut y ajouter la
femence ignée ce chaude du
coq. Le^^ux femences réu-
nies forment te germe qui fe
développe & fe perfeâionne
lorfqu'il efl couvé par la
poule. Le feu extérieur n'eft,
dit Tréyifan , que le garde-
froidure ^ de méitoe que les
poules vulgaires né pondent
gueres, & ne couvent pas
f rendant les frimats , mais
èulement lorfque le prio-
tems amené une tempéra-
ture d'air plus douce»
POULET DES SA-
GES. Soufre des Philofo^
phes. L'Auteur du Diâion-
naire Hermétique dit mal-à«
propos que le poulet des
Sages efl le mercure. Le
poulet efl ce qui eft engen-
dré , & son pas ce qui en-
gendre.
POUI.BT ayant la tite
rouge y les plumes blanches ,
& les pieds |)otrs ; c'efl la
aatiere del'ioeuvre quicon-
39» PO . P R
xnence à devenir ncMre par b
piuréfaâion « puis blanche à
mefiire que la votée philo-
fophique ou l'a^|^ la puri-
fie, enfin rouge quand elle
eft parfaitement fixée. Fia-
tnel appelle en conféquence
le vafe des Philofophes VHa*
hitach du poulet*
Pou LET D'HeRMO*
GENE. Matière parvenue^
la blancheur.
POURPRE. Les Tables
difent qu'Apollon s'habilla
de couleur de pourpre lorf-
qu'il chanta fur^ lyre la
vifloirc que Jupiter & les
pieux remportèrent fur les
Géans, Que les Troyens
couvrirent le tombeau d'He-
âor d*un tapis de couleur de
pourpre, que Priam porta
des étoffes de couleur de
pourpre en préfent à Achil-
le ; & tout cela ne fignifie
que la couleur rouge pour-
prée qui furvient à la matière
lorfqu'elle eft parfaitement
fixée. Les Philofophes Toot
auflTi appelée Pourpré , Ru-*
bis , Phénix lorfqu'elle eft
dans cet état.
POUST. Opium.
pr-œ:cipïtatus phi-
LOSOPHICUS. Mercure
précipité par le feu interne
de l'or , ou l'or efleiicifié.
Tlanifcampi*
PR.^T. NAT. ouP. N.
Outre nature.
P R
PRASIS. Vert-Jc-gtis.
PRATUM VIRÏDE.
Fleurs d'airain. Planifcampu
PRÉCIPITATION.
Défaut que les Philofophes
reprochent à ceux qui s'en-
nuient de la longueur de
l'cEuvrç. Gardez-vous bîeo
de la précipitation ^ car vous
gâteriez tout » dit Morien.
Toute précipitation vient du
diable , ajoute-t-ii ^ & fou«
venez-vous qu'il faut beau*
coup dfi patience ; qu'on ne
doit point cueillir un fruit
avant fa maturité , & que le
rems de cette maturité eft
déterniiné par la Nature,
Orphée ne put ramener des
Enfers Eurydice fon époufe ,
pour n'avoir pas eu la pa-
tience d'attendre qu'elle en
fîlt (ortie avant que de tour-
ner la tête pour la voir,
PREGNATION. Tems
oh la m<'!tiere eft en putré-
faftion. Il eft ainfi nommé
de ce que la corruption eft
un acheminement à la^éné-
ration , & qu'il n'y a point de
conception quand la putré-
faâion n'a pas précède.
PRENDRE. Lorfque les
Phîlofcpbes difent , prenei
cecifprene^ cela ,il8 n'enten-
dent pas qu'il faille rien pren-
dre avfepjes mains , foit pour
ajouter «quelque chofe ^ Ja
matière ,iine fois mife dansle
vafe , nu poux en otec tpuA^
^oes parties; mais feutement
qu'ilfautcontinueflerégime
& les opérations iufau'à la
perfeâion du foafre dans la
médecine du preinier ordre ,
de la pierre dans larmédecine
du fécond, & de Ternir dans
la médecine du troifieme.
Le terme prendre s*emend
cependant quelquefois dans
le fens naturel ; lorfque> par
exemple , il faut mettre le
fixe & le volatil dans le yafe ,
ou le foufré & le mercure,
pour animer ce mercure Jtc
en faire le Rebis. Après cette
confonâton le mercure a,
• difent 1er Fhilofopbes, tout
ce qu^il faut pour la përfec*
tîon de ToBuvre , & tout ce
que cherchent les Philofo-
phes. Voyez le Traité de
Philalethe , qui a pour titre:
Enarratio methodica trium
Gebri Midiemarum , feu de
veraeonfidione lapidisPk^
to/bpkorum. Le même Au-
teur dit dan^ Ton Traité de
VEnùnêê' ouverte du Palais
fermé du Roi : U y a un cbu-
-▼re très'fecret & purement
naturel, & celui-là fe fait
dans notre mercure avec
notre or. Ceft à cet œuvre
2tî*il faiw attribuer tous les
gnes d«nt parlent les Phi-
lofoplji^ : il neife fait ni ^vec
le feu f ni avec les mains,
niai9{>ar la chaleur I nterieure
t^iM feule ; la chaleur etcé-
P R 399
rîeure empêche feulement le
froid»
PREPARATION.
Aâîon par laquelle on ôte
les choies fuperflues de la
matière ^ & on lui ajoute cel-
les qui lui manquent. Il y ft
trois fortes de préparations
dans Tœuvre , ou la confec**
tioD du magiftere ; la pre-
mière eft manuelle, & non
pbilofophiqu^ ; c'eft pour-
quoi les Philofophes Tonc
omifedans leurs écrits » quoi-
que la réuffite de l'oeuvre en
dépende. La féconde eft Ift
préparation philofophique
desagens, que les Phiiofo-
phes appellent la premières
& Philalethe , la préparation
imparfaite. La troifieme eft
la cofifeaion de Télixir , ou
la préparation complette &
parfaite. Mais les prépara-
tions philôfophiques fuccef-
fives ne font qu'une même
opération répétée , fuivant
Morien , qui les appelle dif-
pofitions.
PRESMUCHIM •,
TRESMUCHUM, &
PRESMUCKIS , ne font
qu^lne même chofe, ap-
pelée Cérufe.
PRESURE. ( Se. hêrm, )
Corps fixe du compofé de
l'œuvre , ainfi nomme , parce
X)u'il coagule , congelé , &
fixe 4'eau mercurielle vola-
, lUe ) que plûfieurs Philoib^
400
P R
pfaes ont appelé Z^if, parce ,
dit Zacharie , qn^ainfi ^ue 4|
cailU ne diffère du lait que
far un peu de folidiU acqui-^
fi par la coâion » d* même
notre préfkre caillée ou coa^
guide ne diffère de notre mer*
eure que par la coSianquUUê
a acquife,
-- PRETRES. Les Prê-
tres Egyptiens étoient des
Philofophes cboifis , Se inf-
truits par Hermès Trirmé-*
jpRe , dans la fcience de la
JNacure & de la Religioa. U
leur communiqua la pré<*
miere , fous promefTe de la
garder pour eux avec un fe*
f ret inviolable , & ne les
înitioic dans ces myfteres
qu'après une longue épreuve
de leur dtfcrétion. Il leur en*
feîgfioit cette fcience, fous
l'ombre des hiéroglyphes
<]u'il avoit inventés y & quHl
leur expliquoit. Les Prêtres
en faifoient de même à ré«
gard deceux qu'ils jugeoient
dignes d'être initiés, &amu-
foient le peuple par des Fa-
bles, dit Origene, pendant
qu'ils philofophoient fous le
voile des noms des Dieux
du pays , qu'ils a votent ima*
ginés. Mufée, Lin, Mélam*
pe , Orphée , Homère , 8c
?uelques autres Philofophes
oè'tes Grecs, apprirent ces
fecrecs des Egyptiens^ &les
portèrent dans leur pays fous
P R
le wle des Fables Egyp-
tiennes, qu'ils habillèrent à
b Grecque. Ce font ces Fa-
bles que j'ai expliquées dans
mon Traité desFaUes Egy p
tiennes & Grecques dévoi-
lées.
PRIAM, filsdeLaonié*
don f Roi de Troye, étoit
frère d'Héfione. Après que
Herèale ei^t délivré cette
Priocedie du tnonftre maria
auquelelleavoit été expofée
£our être dévorée ^ il tua
.somédoo, parce qu'il ne
tint pas la prpmeflê qu'il lui
avoit faite. A Is prière d'Hé-
fione il mitPnamfur le tr6«*
ne , & lui èta te nom de Po*
darçe qu'il portait aupara-
vant. Ce Roi eut entr'autree
enfans d'Hécube foo épottfe ,
Paris qui par le rapt d'Hé-
lène fut caufe de la guerre
de Troye , de la ruine de fa.
patrie-, Heâor qui tua Pa«
trocle & fuccoqiba fous les
coups d'Achille. Apcfts la
mort de celui-ci» de la vilte
de Troye ayant été prife,
Pyrrhus^ fils d'Achille « rue
Priam dans le temple de Ju-
piter I oik il s'étoit réfugié.
Voyez Pexplication de cette
allégorie , dans les Fables
Egy pu & Grecq. dévoila »
liv. $. cb. 14. & liv*^«
PRIAPE^filsdeBacdms
&de Vénus. Jnnon , jeloufe
4e cette DéeSf, fit tant p^ff
fes
fes enchantenfiens qu'elle
rendit modftrueux & tout
contrefait le fils que Vénus
porcoitdans fon fein. Vénus
Payant mis au monde, Téloi-
gna de fa préfence à caufe
de fa laideur , & le fit nourrir
à Làmpfaqué. Devemi dans
h fuite la terreur des maris ,
il fut chaffé de cette ville ;
mais les habitans ayant été
affligés d*«inè maladie fe-
ifcrete , le rappelèrent , & il
fut depuis Tobjet de la véné-
ration publique. Onplacoit
fa (latue dans tous les/jar-
dins« Il paroît que les Grecs
iiàaginerent le culte de Pria-
peà l'imitation de Pinf âme
ufage du Phallus chez les
Egyptiens & les Phéniciens.
Voyez les Fables Egypt, &
Grecques dévoilées, liv. 4»
ch. {. Se 4..
PRINCIPE. Ce de quoi
une ch0fe tire fon commen-
cement , ou ce qui conftitue
Teflènce d'un individu. Cette
définition ne s'entend que
des: chofes pbyfiques; Les
principes rf'une chofe doi-*
vent être fimples , purs y &
non mélangés, parce qu^ils
doivent former un nftxte ho-
mogène* Ceci ne doit pas
s'ewendre dans l'ordre & ref^
peâtvement ^u mélange gé-
néral fait pour la création du
inondes parce que dans ce
•as les parties des coips qui
^ K 40t
nous parbiffent les plus fira«^
pleSf font même compofées*
Et fi nous faifons bien attent*
tion au terme de principe i
nous verrons bientôt qu'il
peut s'appliquer difîérem-
ments car i^. on peut dirH
que Dieu eft le princfye de
tout; a°. la Nature; J*. I©
feu 9 comme Tauteur du mé*
lange des parties, & comme
les entretenant par fa cha*-
leur. 4^ On appelle audt
principe det choies , ce qui
en confHtue les parties tnïC^
eibles , qu'on peut regardée
d*abord en général relati>*
vement à l'Univers , 8c ent
particulier comme cônfti*
tuant tel ou tel individu* Ce
qui forme deux fortes de
principes, les uns éloignés^
& les autres prochains. Ainft
le principe le plus éloigna
du corps humain eft la ter-^
re, d'où fe forment les ali-
mens , qui en font les prin^
ctpes procbaifis ; de ces ali»
mens le forment la femence^
ou principe le plus prochain
des animaux. On peut auflt
conclure de ce que nous ve«
nous de dire, qu'on di{lin««
gue encore deux fortes de
principes ; les uns aâi6 ^
comme Dieu » la Nature «
&c. & lés autres paiTifs» teli
que les parties matérielles te
conftituantes des êtres phy«
fiques. .Qudqu^s-umr-noii*»
4ox P K
ment ces principes , les pre«
mietsfsrmelst & les féconds
tnatifitls: par ies formels on
entend ragent; & par les
tnatériels le patient. Les pre-
miers principes font la terre
Ê l'eau; les prochains font
? premiers mixtes qui en
ont défaits. Le principtXj^
cial ou plus prochain eft»
lemence fbéciale de chaque
Individu. C'eft encore ce qui
$ fut donner aux principes
2loign& ou premiers prin*
cipes y le nom de principes
fmvdpiansj & aux autres
celui de principes principiés*
. Principes. (5^,//^rm.)
tmts ^hilofophes appellent
Ibuvent principes les ingré-
diens qui comfpofent le ma-
giftçre, & non les principes
ou règles de la Science Her*
inétique. Il entre trois prm*
$ipes ^ans Tcsavre , dont
chacun eft refpeâivement
Dommé principe ejfentiel « &
les deux avares fuperficiels j
Sioique tous les trois foient
folument n&effaïres. No-
tre oeuvre . dit le Tr^vifan ^
jeft compoié d'une racine Se
de deux fubftances mercu-
rielles^;qui étant cependant
de même nature, ie rédui-
JTi^t à un ieul principe. Ce
Sùi a fait dire à pluîfieurs
hilofophes : Nous n'avons
aucune' matière , un régime
; ttiv fourneau» Le premer
principe nommé racine , Sc
par Riplée bafe de Vaavre ,
eft le père du troifieme menf-
true de Raymond Lulle ; ces
deux Auteurs le regardent
comme le premier & le plus
effentiel , parce qu'il déter-
mine & glorifie les deux au-
tres fubftances mercurielle^
crues ^ pures & tirées fimple-
ment de leurs mines. Ce pre-
mier principe n'augmente
Es le poids de la matière i
i deux autres l'augmen-^
tent , & font caufe de la mort
du compofé. Ils allument le
feu contre natures & par là
conjonâion de celui-ci avec
le feu de nature renfermé
dans le troifieme fujet dont
nous avons parlé» il fe forme
un feu innaturel ou moyen >
d'oÙL naît la putréfaâion y &
enfuite le complément de
l'œuvre.
Tous ces principes peu-
vent être regardés comme
eflenttels fous divers points
de vue» & par comparaifon
des uns aux autres & rela-
tivement à l'œuvre. Nous
avons déjà dit comment un
des principes devoit être ré-
gardé comme premier &
principal. Le principe qui
renferme le feu contre natu«
re , appelé par Riplée Lion,
vert y parFlamel Dragon. S ch
hrhnient Se par le Trévifaa
^^thr éipéait^ eft nommé
V R
par tous les Philcfophes la
Clef de Tauyre^ parce quQ
c'efi lui qui fait prefque tout,
que fans lui on travailleroit
en vain » & que dans lui eft
caché tout le fecret de la Phi*
lofophie Hermétique. Il eft
le jardin de; Sages où ils fe»
ment leur or , ou cet or croît
& fe muttipHe. L'Auteur dq
Grand RoUire Tappelle l^j-
tinc de VArt 6c le Savon des
Saees. Quelquefins les Phi-
Iolop(]es l^ nomment leur
Luné) le iK Soufre, I^ur Mer-
cure , leur T^rt^y Se c*eft epr
fin prefque la feule chofb
Su'ils ont cachée dans leurji
crits; étant donc regardiî
comme la bafe de Tceuvre ,
on peut le iiommer principe
ejjentieh
On doit regarder I Ton
tour la féconde fubftance
tnercurielle connme principe
cffenrîel, puifqu*elle eft l'eau
minérale qui extrait les tein-
tures, les cache dans elle , &
ranime le feu caché dans l'au-
tre, en le délivrant de la pri-
fon où il écoit renfermé.
L'eâèt que chaque prin-
cipe opère dans l'oeuvre eft*
tel. Le corps eft le principe.
de la fixité , & 6te aux deux
autres leur volatilité j Tef-
prit dûupe l*ipgf:èa en cm-,
vrant le corps } Je Peau , par.
le moyci^ de Pefprît, tirei«
feu de fa jprifooi elle éft Vt^
9 R ^0)
me; & ces trois principes
réunis par la folution , fe pu-
tréfient, pour acquérir une
nouvelle vie nlus glorieufê
que celle qu'Hs avoiéot au*
paravant.
PHINCIPB Dss VÀn
TAUX. Ma^iftere au blâfii^
Les Philofopbe? diftiogu^nt
encore trois |)rinclpes daoi|
les métaux. ^*il8 appeUeoi
principes nàtureïà o\x ((e he
nature ; favôir. le f(^l^ If
fbufre & le mercure. Ce (bns
leurs principe» principiét^
engeadrés des quatre élé^
mens, premiers principes dp
tous les mixtes. lU regarcteni
te foufrè comme le mâle oi|
Pagent , le mercure comnîf
fènielle ou patient , & le fc^
comme le lien des deux»
Âinfi quand les Philofbphef
difent qu'il faut réduire lef
métaux à leurspremiers pria*
cipes , ou à leur première
matière , il$ n'entendent pas
qu'il faut lesfairèr'étrogradee
jufqu'aux élémens,matsfeu«
lement jufqu'à ce qu'ils fotenr
jevenas mercure, non mer^
cure vulgaire , nuis mercutf
des PhiloTophes. Voyez \ cm
fujet la HilopipUe des Ui^
taux in Trévifaii , lés douxf
Traités du CofinopoUtef 4^^
lfiTr0^é4ifhyfiQMZu cottk^
^pcên^éôjt des Fat). ¥igyp.C*
& Orécqûës dallées.
404 f ft
le mercure prend le tempé-
rament & la complexion
chaude & humide de Tait ;
. ce qui fe fait par un feu du
fécond degré. Cette chaleur
doit^écre médiocre & tem-
pérée^ mais plus forte que
celle de Thiver. Le foufre
rendant ce régime defleche
te mercure. Il produit les
herbes & les fleurs philofo-
phiques« c'eft-à-dire les cou-
leurs oui précèdent le blanc ,
&. la blancheur elle*méme.
La matière alors ne peut plus
être détruite. Les Philofo-
phes, pour déterminer ce
t>aflage du noir au blanc «
l'ont nommé prinums , de
inême que la matière elle-
même»
* PRISON. LesPkilofo*
phes prennent ce terme en
plulieurs fens difFérens. Prç-
tnierement, poiur les parties
ter^eflres^ groffieres & hé-
térogènes, dans lefquelles
leur mercure & leur or font
enfermés comme dans une
prifon, de laquelle il fiiut les
délivrer. Secondement y pour
h vafé dans lequel on niet
la matière de Pœuyre^pour
eravailler au magiftëre. C'eft
dansée fens qu*n fiiut enten-
- dre Ariilée quand il dit que
le Roi des côtes de la Mer le;
fit renfermer dansuneétroite
prifon^ oà illes retint qua-
rante jenrt & pluS| & qu'il
P R
né les en délivra qu'après
Yju'ils lui eurent rendu fon
fils Gabertin. Ttévifan parle
auili de prifon dans le même
fens. Troifiémement , pour
le mercure» qui en diflbivant
le fixe le tient comme en
prifon pendant tout le tems
de la noirceur» quHis ont aufli
appelée Sépulcre , Tom-
beau. Quatrièmement , pour
la fixation même du mer«-
cure. C'eft dans ces trois
derniers fens qu'on doit en-
tendre la prifon de laquelle
farle Bafile Valentin dans \i
'réface de fes Douie €Ufs,
en ces termes : Je ( Saturne )
ne rejette la faute de ma ca-
lamité fur aucun autre que
Mercure y qui par fa négli-
gence & fon peu de foin m'a
caufé tous ces malheurs :
c'eft pourquoi je vous con-
jure tous de prendre fur lui
vengeance de ma mifere ; &
puisqu'il eft en prifon y que
vous le mettiez à mort > &
le laiSiez tellement corrom- ;
pre, qu'il ne lui refle aucune ,
goutte de fang.
Mercure devint fi orgueil- |
leux de fe voir huile incpm- i
bnftible » qu'il ne fe reconnut
plus Dour lcn<-même. Ayant
jeté les ailes d!^iglé,il dé- '
vora fa queue* ^iTsfDte de I
dragon» déclara la guefre à
Mars 9 qui ayant aflemblé
A compagnie* de Cbevaux-
P R-
légers , fit prendre Mercure ,
le mit prtfonnier entre les
inainsdeVulcain, qii'Uct>nf-
titua Geôlier de la prifon ,
jufqu'à ce qu'il fût de nou-
veau délivré par le fexe fé-
minîn,
La Lune fe préfenta com«
me une femme vêtue d'une
robe blanche ; elle fe jeta
aux pieds des afliftans , &
après plufieurs foupirs ac-
compagnés de larmes , elle
les pria de délivrer le Soleil
fon mari, qui écoit empri-
fonné par la tromperie de
Mercure , déjà condamné à
roort par le jugement des au-
tres Planètes.
PRIVINUM. Premier
tartre. Planifcampi,
PROCÉDÉ. Opération.
Manière d'agir. Les procé-
dés de Tart Herméti<^ue dans
la compofition de la pierre
des Sages ,font une imitation
dé ceux que la Nature em*
ploie dans la compofition
des mixtes.
PROCESSION. Nico-
las Flamel a employé dans
fes figures hiéroglyphiques,
l'emblème d'une proceffion
à laquelle beaucoup de mon-
de afliftent vêtus de diffé-
rentes couleurs , tant pour
indiquer les afcenfions &
defcenfions fucceflives de la
tnatierc qui fe font par fa
circulation dans le vafe ^ que
P R - 40$
pour fignifier les couleur»
qui fuccedent. C'eft l'ex-
plicacion qu'il y donne lui-
même en ces termes : Donc
avec le confentemenc de
Perenelle , portant fur moi
l'extrait de ces figures (d'A*
braham Juif)» ayant pris
Thabit & le bourdon deP^*
lerin ^ en la même façoà
qu'on me peut voir au de*
hors de cette même arche ,
en laquelle je mets ces figu-
res hiéroglyphiques par de-
dans le cimetière (des faints
Ihnocens à Paris) où j'ai auffi
mis contre la muraille »
d'un & d'autre côté« une
proceffion o5 font repréfen-
tées par ordre toutes lescou*
lefurs delà pierre, ainfî qu'el-
les viennent & finiffent, avec
cette écriture firançoife : ♦
Afoa/i plaît à Dieu proeej^
fion,
S^ellt tfl faite en dévotioru
C'eft dans cette même
vue que les anciens Phiîo*-
fophes Egyptiens, Grecs,
avoient inftituédes proceP-
fions pour les folemnités des
fêtes d'Ofiris « de Bacchus^
de Cérès, d'Adonis, 8cc.
dans lefquelles on portoic
divers fymbotes des cou-
leurs dans Tordre qu'elles fé
manifeftent,cpmmeonpeuc
le voir dans le 4* livre des
Fables Egypt. & Grecques*
Cciij
PROTONDËUR. Dî-
nienfion ptnloFophtquede la
bierre» La haateur & h pro*
fbndciir font let ctetix cxtrê-
pies , fk la largeor en eft le
iniliea qài Tes anit* le noir
cft ja hauteur^ le bîanc fâ
largeur j $c le rouge la pro-
Ibis jeur* Philàkthe.
PkOJECTiON. Leé
SeÛateiirs de la fhilôfophie
Serméttc^ue appellent pou^
dre de frdjé3t0n 9 une pou-*
<3re , réiuitat de leur Art ,
qu'ils projettent en très-
petite quantité fur les mé-
taux imparfaits en fnfîon , au
moyen de laquelle ils les
tranfmuent en or ou en ar-
gent , fuîvant le degré de fa
perfeâibn»
Il eft à remarquer que dans
la projeâSon tout le métal
fur lequel on projette la pou-
dre « ne fe tranfmue pas en
/>r ou en argent, fi on ne l*a
bien .purifié avant que de le
mettre en fufion. Il n'y a que
lemeccure/à caufe qu'il a
hioins de parties impures &
hétérogènes , & qu'il a beau-
coup plus d'ahâlogie avec
l'or.
Pour faire la prôjeâîon fur
le mercure , il fuffit de le faire
uapeu chauffer ; on projette
la poudre avant qu'il fume.
On enveloppe cette poudre
dans un peu de cire, & on
jette cette pelote fur le mé-
PR
ta! en fufion : oh cpuvre !e
creufet| & on laifië agir cette
poudre pendant u6 quart*
d'heure ou ènvifoh ; èc après
aVoîr laiffé refroidir la ma-
tière , on la retire. Si elle
étoit caffante , il faudroit là
|rpojeterfur une petite quan-
tité du même métal en fu-
fion ; parce qùè ce feroit une
preuve qu'on y auroit mis
trop de poudre.
PROMÊTHÉE, fils
de Japet & de aymene,
forma Thorome du limon,
dit la Fable , & le fit avec
t$ntd'induftrie,queMinerve
même en fut faifie d'éton-
nement. Elle voulut contri-
buer à la peifeâion de cet
ouvrage relie tranfportaPro-
méth& au ciel , pour qu'il y
fît choix de ce qu'il y juge-
roic convenable. Y ayant vu
plufieurs corps animés du
feu célefte , il len admira la
beauté , & pour en doter fa
figure , il toucha de fa ba-
guette le chariot du Soleil ,
en enleva une étincelle , la
porta en terre , & en anima
fa figure. Jupiter, indigné de
ce larcin » réfolut de punir
tout le genre humain pour
le vol de Prométhée. Il or*
donna donc à Vulcain de
fbreer une fiïmme de figure
iparfaite, à laquelle il donna
une boîte remplie de maux,
ïrométhéè , à qui elle fe pré-
J- r
fenta , ne voulut pas s^y fier |
Epiméthée fon frère s'y laif-
.farurpreDclre,reçutla boîce^
l'ouvrit , & tou^ les maux
qui affligent ^l'humanité en
fortirent. Jupiter ne fe con-
tenta pas de cette vengean*
ce ; il punit auili Fauteur da
vol , & ordonna à Mercure
de fe faifir de Prométhée ^
de rattacher ï un rocher du
Mont Caucafe, & envoya
un vautour pour kii dévorer
le foie. Il rendit le fupplice
plus long , en donnant à ce
foie la propriété de fe régé*
nërer à rnefure que le vau-
tour le dévoroit. Hercule
qui avoir été très-intiroe-
ment lié avec Prométhée ,
réfolut de le délivrer de ce
tourment 3 il décocha une
flèche contre le vautour , le
tua, & délia fon ami.
Les Phil«fophes herméti-
ques trouvent dans cette fa«
ble un fymbole de leur œu-
vre , & difent que Promé-
thée repréfente leur foufre
animé du feu céleOe , ptiif-
qu'il eft lui-même une minie*
re de ce feu , félon letémoi-
Îçnage de d'Efpagnet.Le So-
eil eft fan père , & la Lune
fa mère : c eft dans fa vola-
tilifation avec le mercure
qu'il s'envole au ciel des Phi-
lofophes« où ils s'uniffent
enfemble, & remportent ce
feu en terre v c'eu-à^dire «
P R 407
qu'ils en imprègnent la terre
qui eft au fona du vafe , en
vd cohobant avec elle. En fè
fixant avec elle , Prométhée
fe trouve. attaché par Mer-
cure fur le rocher , & lei
parties volatiles qiii agiâent
fans ceiTe fur cette terre l
font le vautour ou l'aigle
qui hû déchirent lefbie. HeD-
cule ou l'Arttfte le délivre
de ce tourment en tuant l'ai*
gle , c'eft-à-dire , en fîxanjc
ces parties volatiles. Voyez
les Fables Igypt. & Grec-
ques dévoilées , liv. 1. ch»
a. & liv. 5. ch. 17.^
PROPOLIS, ou P/^O-
POLIX, eft une efpecc
de ciment on cire grofliere ,
d'un goût un peu âmer>&
d'une couleur noirâtre , de
laquelle les abeilles endui^
fent les fentes de leurs ru-
ches, & même l'entrée,
quand les approches de l'hi-
ver les obligent de s'y ren-
fermer. Planifcampi l'ap-
pelle Cire vierge, d'autreà
Cire (ocrée. Quand on en
met fur des charbons ardens,
elle exhale une odeur à peu
près femblable à celle de Ta-
loës. Lémeri dit que cette
matière eft une efpece de
maftic rougeâtre ou jaune»
PROPOMA. Boiflbn
compoféje de vin & de miel »
ou de fucre.
PROPORTION. Comî
Cciv
4o8 P'R'
fcinalfdn des poicis /des prio*
cipes matériels du compofé
de Tœuvre hermétique. Voy»
Disposition , Poids.
PROSERPINE, fille
de Jupiter & de Cérès , fut
enlevée par Plutondans le
temsqu'eltecueilloitdçsnar-
cifTesdans la prairie. Pluton
' en fit Ton époufe j & la dé->
clara Reine des Enfers. Cé«
rès ta chercha par mer & par
terre ; & ayant appris qu'elle
étoit <avec Pluton , Cérès
ç'adrefTa à Jupiter pour la
ravoir. Jupiter promit qu'il
la lui fcroit rendre, pourvu
qne.Proferpine n'eût rien
mangé pendant le féjour
qu'elle avoit f^it dans cet
Empire ténébreux. Mais Af-
calaph <» , qui feul lui avoit vu
cueillir une grenade, dont
>elleav6it mangé crois grains ^
n'eut pas la difcrétion de le
taire. Jupiter ordonna donc
que Proferpine demeureroit
lix mois avec Pluton , & fix
mois avec Cérès. Voyez
l'explication de cette fable
dans le liv. 4, chsp, 3.des
Pables Egypt. &^ Grecques
dévoilées.
PROSERPINACA.
Plante appelée Centinode^
CorregioU 9 Renouée.
PROSPHEROMENA.
Médiçamens pris par la bou*
che ^ tels que les purgatifs ,
k$ cprdiaujç, &:c.
P R
P ROSTITUÉE.M
femme proftituée des Philo-
fophes eft leur Lune^ leur
Saturnie végétable ,Jeur Dra-
gon Babylonien ; l'art la pu-
rifie dé toutes fes fouillures ,
&lui rend fa virginité. Lorf-
qu'elle eft dans cet état , les
Pbilofophesla nommentWer-
gc. Prenez* dit d'Efpagnet ,
une vierge ailée , encein-
te de la femence fpiritueile
du premier mâJe , & donnez-
la en mariage à un fécond ,
fans crainte d'adultère.
PROTHÉE, Fils de
l'Océan & de Thétis , fut nn
Dieu marin , qui prenoit tour-
tes fortes de figures quand il
lui plaifoit. 11 gardoic les
troupeaux de Neptune. Oa
s'adreflbit à lui pour favoir
l'avenir, & trompoit les eu-'
rieux parles différentes for-
mes qu'il prenoit. Pour en
avoir raifon , il falloit le lier j
alors il reprenoit fa forme
naturelle , & annonçoit les
chofes futures à ceux qui l'a-
voient mis dans cet état. Or^
phée appelle Prothée le prin«p
cipe de tous les mixtes & de
toutes chofes, & le plus an-
cien de tous les Dieux. Il
dit qu'il tient les clefs de la
nature, & préfide à tontes
fes prodiiâions , comme
étant le commencement de la
nature univerfellc. Les La-»
tins lui donucrçot le OQm
P R
de Vertumne , à caufc de la
variété des figures & des
formes qu'il prenoir.
Prothee n'eft aurre que
l'efprit unWerfcl de la na-
riire,erpritignérépandudans
î'aîr 5 l'eau le reçoit de Tair ,
& le communique à la terre.
Il fefpécifie dans chaque rè-
gne de la nature y & s*y cor*
porifie en prenant diverfes
formes , fuivant les matrices
où il eft dépofé. Quand on
fait le lier & le garroter ,
dilent ks Philofophes , c'eft-
à-dire, le corporifier & le
fixer,on enfâitcequWveut;
il annonce alors l'avenir, puif-
qu'il fe prête aux opérations ,
au moyen defquelles vous
produifez ce que vous avez
en vue. Les Chymiftes her-
métiques en font la pierre &
réitxir, tant pour la tranfmu-
tationdes métaux , que pour
confervertafantéà ceux qui
reportent bien , & la rendre
à ceux qui font malades.
PROT£SILAS,fils
d'Iphiclus, époufa Laoda-
mie. Peu de tems après Ton
mariage, il partit pour le fie*
ge de Troye. L'Oracle avoir
dît que celui qui le premier
mettroit pied à terre, feroit
tué. Protéfilas voyant qu'au-
cun des Grecs n*ofoit le fai-
re , defcendit avec fermeté,
& fiit tué en effet par un
Troyen, {.aodamie ayant
P S 409
appris fa mort , fit faire une
flatue qui reifembloit à fon
mari défunt j & la tenoit
toujours auprès d'elle. Enfin
le chagrin de la perte de cet
époux qu'elle aimoit éperdu-
ment , la porta à fc donner
la mort , pour aller le rejoin-
dre. Le mariage de Protéfi-
las & de Laodamie eft celui
du fixe & du vblaril de la
itiaciere de l'œuvre hermé-
tique ; l'embarquement des
Grecs eft la difiblution & la
volatilifation de cette ma-
tière; le débarquement eft
le commencement de la fi-
xation nouvelle de la matière
volatilifée ; & comme les
Philofophes appellent mort
cette fixation , l'Oracle avoic
dit avec raifon que le pre-
mier qui mettroit pied à ter-
re , c'eft-à-dire qui d'eau vo-
latile fe changeroit en terre ,
feroit tué par les Troyens,
qui dans toute l'Iltade font
pris pour le fymbole de la
terre fixe des Philofophes*
Voyez les Fables Egypf. &
Grecques dévoilées, liv. ^.
PSAL ACHANTE.
Nymphe qui aimoit éperdu-
ment Bacchus, duquel fe
voyant roéprifée , elle fe
donna la mort , & fut chan->
gée en la plante qui porte
fon nom.
PSAMMETICUS,
Roi d']Egypte,futle premier
410 PS
qui permit aux Etrangers
le commerce de fes Etats*
Les Grecs commencèrent
ï les fréquenter , & s'inf-r
truifîrent chez les Prêtres
Egyptiens de la Fhilofo-
phie qu'Hermès leur iofti*
tuteur leur avoir enfeignée.
CettePhilofophie étant don<^
née fous le voile desfiâions ,
les Grecs rapportèrent dans
leur pays les fables qu'ils
avoient apprifes , & les di-
vulguèrent, habillées à U
Grecque. Ce font ces fic-
tions que j'ai expliquées dans
mon Traité des Fables Egy p-
tiennes & Grecq. dévoilées.
PSAMMISMUS. 'Bain
de fable chaud , dans lequel
on enterre les pieds des hy-»
dropiques, pour deffîcber
les humeurs qui fe portent
^ux jambes*^ & les font en-
fler.
PSAMJMODEA.Sé^
diment fabfoneux de l'urine.
PSAMMOS,ouSA-
MOS. Sable.
PSILOTHRON. Cou-
levrée , bryqpe,
PsiLOTHRON eftauffile
nom que l'on donne aux on-
guents topiques qu'on appli-
que pour faire tomber le poil
& les cheveux» En François
on rappelle dépilatoire.
PSINCUS & PSINC-
jys. Cérufe.
PSORA. Gale.
PS
PSORICA. Médica-
ment compofé pour guérir
la gale, la rogne*
PSORICUM. Com-
pofé de deux parties de cal-
citis , & d'une de cadnute «
ou d'écume d'argent , puivé*
rifées «^^& mêlées ènfemble
avec du vinaigre blanc. Oa
met le tout dans un vafe ,
qu'on fcelle bien » &on le
place dans le fumier de cfa&«
val chaud pendant quarante
jours.- On f^it après cela fé«
cher cette matière fur des
charbons ardents , jafqui ce
Qu'elle foit devenue rouge*
^lanifcampi. ,
PSYCHE. Quoique la
fable de Pfyché ne foit pas
du nombre des fiâions Egy p-
tiennes , elle n'en renferme
pas moins les mêmes prin-
cipes, & celui qui l'a imagi-
née a eu le même obfct en
vue : elle efi trop belle pour
la paflèr fous filence ; c'eft
d'après Apulée que nous la
rapporterons.
De trois filles qu'avoient
un Roi & une Reine , la plus
jeune étoit la plus belle « &
la nature , en la formant , y
avoir donné tellement fes
foins, qu'elle paroiflbit s'être
furpaflee. On venoitde,tous
c6tés à la Cour de ce Rot
pour voir cette beauté fîngu-
liere , & de Tadmiration on
paflbit à l'amour le plus paf-
PS
lionne. V^nus , faloufe ât
voir Gnide » Paphos , Cy-
there ibandonnés & défertt
par le concours prodigieux
qu'atrtroit Pfyche , ordonna
à Cupîdon de lablefTerd^une
de fes flecbes ^ & de la rcn*
dre atnotireuf^ d'un objet in*
digne de feschirmes. Cupi*
don voulut exécuter les or-^
d res defa mère » ikiaîs Pfyche
fit fur lutta même itnpreflion
au^elle faîfolt fur les autres ^
z il en devint éperdument
arooureux.LesfœursdePfy-
cbé furent mariées à desSou^^-
yerains ; tnaisperfonne n'ofa
afpirer ï fa pofreffion L'ora*
cle d'Âpotlon confulté fur la
deftinéedecette jeune Beau-
té , répondit quelle n'auroit
pas un mortel pour époux ,
mais un Dieu redoutable aux
Dieux & à TEnferméme : il
ajouta qu^il fallpit expofer
Pfyché fur une haute mon-
tagne au bord d'un préd*
pice, parée d'ometnens qui
sinnonçafTent le deuil & la
triftèfle. On bbért à l'Ora-
cle, & à peine fut-elle au
Keu indiqué , qu'un doux Zé-
phyr la porta au milieu d'un
bois, dans un palais fuperbe,
brillant d'or '8^ d'argent , &
dont chaque pavé étoic une
fûerre précieufe. Ce palais
ui parut inhabité , mais des
voix l'invitèrent à y faire fon
féjour. Elle n'y manquoit de
P S 411
rien. A des repas également
«bondans& délicats fuccé*
doient des concerts admira-
bles , & les plaifirs fe fui-
voient les uns & les autres ,
fans que Pfyché apperçûc
métue qui les lui procuroir,
La nuit arrivée , I époux qui
lui étoit deftiné s'approchoit
d'elle & la quittoit avan|le
jour, ce qui dura plufieurs
nuits de fuite.
L'Amour informé des r^
cherches que les fœurs de
Pfyché faifoienc d'elle , lui
défendit d'abord de les voir s
mais l'ayant trouvée trifte &
rèveufe , il lui permit de leur
parler , à condition qu'elle
ne fnivroit pas leurs confcris.
Le même Zéphyr qui l*avoic
conduite dans ce lieu en-
chanté, y tranfporta fes
fœurs. Pfycloé, après leur
avoir fait part de fon bon-
heur , les renvoya chargées
de préfens. Ces deux Prin-
ceffjss jaloufes réfolurent de
la perdre ; & comme Pfyché
leur avoit dit qne fon mari
ne s'étoit pas encore montré
à elle , quoiqu'il l'aimât éper*
dûment , elles en prirent oc-
cafion , dans une autre en-
trevBe,de lui rappeler l'o-
racle d'Apollon , qui lui avoit
f)arléconfufémenc de je ne
àis quel monflre , & lui di-
rent que fon époux étoit un
ferpent qui la feroît périr.
4ti P S
Pfyché efFrayée de ce dif-
coiirs, commença à foup-
conner quelque chofe fur ce
que fon mari ne vouloit pas
fe manifefter à elle, & leur
dit qu'elle fuivroit leur cou*
feil , fi elles lui indiquoienc
les moyens de fe débarrafler
de cette inquiétude. Elles lut
cqpfeillerent de cacher une
lampe allumée avec un ra-
foir ;& que quand le monftre
feroit endormi , elle fe fervît
de la lampe pour le voir ^ &
du rafoir pour l'égorger,
Pfyché fuivit ce Confeil , el-
le fortit du lit , prit la lampe
& le rafoir ; mais au lieu d'un
monftre , elle apperçut l'A-
mour endormi ; fon teint
vermeil , fa jeunefle , fes
ailes développées , fa che-
velure blonde & flottante le
lui firent reconnoitre*
Saifie d'ctonnement » &
au défefpoir d'avoir fait un
tel affront à un fi aimable
époux » en doutant de fon
bonheur , elle étoit fur le
point d'employer contr'elle-
même le fer dont elle avoit
youluégorgerfonmari, lorf-
qu'une goutte d'huile tomba
He fà lampe fur l'épaule de
l'Amour, & le réveilla. Ses
charmes la rappelèrent à
elle : elle appaifa fon cour-
i-oux. En examinant l'arc de
Cnpidon &foncarquoiselle
s' Jcpit un peu bléffée au doigt
PS
an éprouvant la pointe d'une
àe les flèches.. La bleflure ,
trop légère pour Toccuper
prétérablement aux charmes
de TÀmour, ne l'empêcha
pas de voir Cupidon qui s'en-
voloit 5 Pfyché veut l'arrêter
par le pied , Cupidon l'en-
levé , remporte » & la laiffe
enfin tomber. Il s'arrêta fur
un cyprès, lui reprochaame-
rement le peu de confiance
Îp'elle avoit eue à fes con-
eils , & difparut. Pfyché au
défefpoir , fe précipita dans
un fleuve y mais les Nym-
phes, les Nayades qui ref-
f>eâent l'épouie de l'A mour ,
a portèrent fur les bords.
Elle y rencontra le Dieu
Pan , qui lui confeîlla d*ap«
paifer TAmour. Elle étroit
par le monde en cherchant
les moyens de parvenir à fon
but , lorfqu elle rencontra
une de fes fœurs *, elle lui fît
part de fon aventure y & lui
dit que l'Amour» pour mieux
fe venger , avoit réfolu d'é-
poufer une de fes foeurs. En*
flée de cette efpérance , cette
fœur s'échappe du palais , fe
rend où le Zéphyr ravoit en-
levée la première fois, &
s'imaginanit qp'il latranfpor^
teroît encore , elle sMlança,
fe laiffa tomber , & périt mi-
férablement. Pfyché tendit
le même piège a fon autre
iœur a qui eut la témérité de
p s
s'y laîfler prendre , & y périt
aiiili.
Cependant Venu» infor-
mée des douleurs que Cupi-
don fouffroît , chercha Pfy-
ché pour la punir. Cette
époufe affligée cherchoit tou-
jours fon mari, & étant ar-
rivée près d'un temple , elle
offrit à Cérès une gerbe d'é-
pis qu'elle avoit raroafTés , la
priant de la prendre fous fa
f>roteâioii ; mais la Déefle
ui fit favoir qu'elle ne pou-
voir faire autre chofc que de
la garantir de fon ennemie.
Junbn qu'elle rencontra , lui
fit à peu près la même té^
ponfe.Pfyché prit donc le
parti d'aller chercher l'A-
mour auprès de Vénus , fa
mère. Mais cette Déefle ja-
loufe , fans faire attention à
Pfyché y monta dans l'O-
lympe , Se pria Jupiter d'or-
donner à Mercure de cher-
cher cette infortunée ^ & de
la lui amener. Une des Sui-;
vantes de Vénus la lui mena,
& cette Déefle irritée lui ar-
racha les cheveux , déchira fa
robe Ja maf traita de coups y
lui ordonna enfuite de fépa-
rer dans la journée tous les
grains diâférens de pois «dé*
froment, d'orge , de millet ,
de pavots , de lentilles & de
fcves qu'elle avoit fait ra-
maflêf exprès en un tas. Pfy
Ai demeuroit interdite &
P S 413
immobile^ mais des fourmis
oflicieufes fe chargèrent dt
ce travail , & lui en évitèrent
la peine. Vénus lui com-
manda enfuite d'aller de l'au-
tre côté d'une rivière très-
profonde & très*rapide ton-
dre des moutons a toifon
dorée, & lui en apporter la
laine. Prête à fe précipiter
dans cette rivière , une voix
fortie d'un rofeau lui apprit
un moyen facile de fe pro-
curer cette laine , qu'elle
porta à la Déefle. -
Une femme irritée ne s'ap^
paife pas aifément, auffi Vé-
nus de fe calma-t-eile pas par
une obéiflànce fi prompte s
elle lui ordonna encore de
lui aller chercher une urne
pleine d'une eau noire qui
couloir d'une fontaine gar-
dée par des dragons. Une
aigle fepréfen ta, pritTurne,
la remplit dt cette eau « la lut
remit entre les mains pour la
rendre à Vénus. Cette Déefle
prefqull bout , imagine un
travail encote plus difficile.
Vénus fe plaint qu'elle a
perdu une partie de fes at-
traits en panfant la plaie de
Ion fils, & ordonne à Pfyché
de defcendre au Royaume
de Pluton , & d'y demander
i Proïerpine une boîte oik
fiiflênt quelques-uns de fes
charmes. Alors Pfyché ne
eroy^t pas qu'il fût pofliUe
414 PS
de defcendre dans le fifjour
des morts, fans moarir,écoic,
fur le point de fe précipiter
du haut d'une tour»lorfqu'une
voix lui apprit le chemin des
Enfers, èc lui dit d'aller aa
Ténare , qu'elle y trc^uyeroic
le chemin qui conduit au fé*
jour de Proferpine ; mais
qu'elle ne s'y engageât pas
fans s'être munie crun gliteau
à chaque main , & de deux
pièces de monnoie , qu'elle
ticndroit à la bouche ^ qik
Chaton en prendroit kU*
même une après l'avoir paf-
fie dans fa barque ; & que
quand elle rencontrerait le^
chien Cerbère, qui garde
l'entrée du palais de Frofer-»
pine, elle lui jetterptt u^ de
fts gâteaux. Qu'enfin Pro-
ferpine lui feroit un accueil
favorable; qu'elle l'^nvitercir
à s'aiTeoir dans un grand fief-
tin ; mais qu'elle devcùr r^e-
fiifer fes offres, s'aiTeoir à
terre ^ & ne manger qiae du
Îmn bis i qu'alors Profer{»ne.
ni donneroit la boite , Se
qu'elle fe donnât bien do
garde de l'ouvrir.
Pfyché profita de tous cet
confeiU & reçt^t la boite tant
defirée ; inais )l pç^ne fur-clles
fortie des Enfers^ q^'plîe ou*
vrit la boite ^ans le cieiTein
4e prendra poMr elle qçiel-
qu^s-iu>s 4e8 ^ttr^its qu'elb,
ceofernoir* fllç p'y y^jiy^
PS
qa*ime vapeur infenude fie
fomnifere , qni la faific à Tint
tant, & la fit tomber endor-
mie à terre, Cupidon guéri
de fa plaie • toujours paf«
fiann^ pour la cherç Pfyché «
fe fauYa par une des fenêtres
du palais de Vénus , 8c trott«
vaut fa cbere éppufe endor*
mie, l'éveilla de la pointe
d-une fieçhei remit la vapeur
daus la boite » ^ Iiû dit de
la porter â la o^ere*
. Cupidon fut alors trouver
lupiter ^ qui fit alTembler les
Dieux , & déclara que le
£)ieu fi'Amour garderoit fa
Pfyché , fans que Vénus pût
s'oppofer à leur uni6n. Il
ordonjua en même tems à
Mercure d'enlever Pfyché
d^ns le Ciel , où elle but de
l'ambrofie dans la cocppa*
^nie des IHeux • & devint
unmortelle. On prépara le
feftin des noces, qui furent
célébrées; les Dieux y jouè-
rent chacup^leur r^fe , &
Vénus même y danfa«
Tous les Mythologues ont
regardé cette fable comme
une allégorie , qui marque »
jifent-its, les m;ux que la
volupté, fignifiée par l'A-
napiir, caufe à l'aifte, fous le
fynibole éfi VCyçkfê. V,m on
peut rexpliquer Jierniéti«
quement coipm^ {es iiutres.
fablçs: i^fych^ efl , feloo les
44ep(|^s , Teau m^carîçlù^ j.
p $
& Cnpidon , avec fon flam-*
beau y fon arc & Tes flèches ^
repréfeote la terre fixe^chau-
de &. ignée , minière du feu
célefte , furrant d'Efpagnet*
Il eft en conféquence dit fils
de Vénus & de Vulcain , &
Pfyché fille d'un Roi &
d'une Reine 9 c'eft-à-dire du
Soleil & de la Lune , difenc
les Philofophes. Ses charmes
firent impreffion fur Cupi- •
don même 9 auffi ne pouvoit«
elle époufer qu'un Dieu, fé-
lon l'oracle d'AnoIIon ; car
l'eau mercurieiie ne peut
s'allier & s'unir intimement
qu'avec un Dieu Herméti-
que, c*eft-à-dire un métal
philofophique , redoutable à
l'Enfer même^ puisqu'il ref«
fufcite glorieux de la putré-
faâion , appelée Enfer ^ dont
voyez l'article.
Pfyché expofée fur une
montagne d'où Zéphyr la
traofporie dans un palais
brillant d'or, d'argent & de
pierreries, & où l'Amour
vient la vifiter pendant la
nuitf repréfen te cette vapeur
qui «'élevé au haut du vafe
Hermétique» dans lequel Ba«
file Valentin dit que foifffle
leZépbyr.Flaroel la compare
à une fleur admirable , bril-^
lante d'or & d'argent , agitée
pair le vent* Cette vapeur dé-
pofée 2c defcendue au fond
4u vafe, cKâbut la matière
PS 4IJ
qui s*y trouve, la putréfie &
y fait furvenir la couleur
noire , fymboie de la nuit»
C'eft alors, difent les Philo-
fophes, que fe fait l'union
des deux, fignifiée par les
approches de Cupidon, Pfy-
ché n'avoit garde de recon-*
noltre alors fon amant , il
éroit véritablement ce dra-
gon fil prôné par les Philofo^
pfaes, ce ferpent l^vthon » ce
monfire informe dont il eft
tant parlé dans tous leurs
ouvrages. Mais Cupidon n'a
que le nom de ferpent , &:
n'en a pas la forme; il n'a
pas pour cela perdu fa beau--
té, elle n'eft que cachée par
l'obfcurité de la nuit; fitôt
que Pfyché s'aidera de la lu*
miere d'une lampe pour le
voir, c'eft-à-dire* dès que la
couleur blanche fuccédera à
la noire, eUe reconnoîtra le
plus beau des Dieux , & le
plus redoutable. Il a voit les
ailes étendues & dévelop-
pées prêt à s'envoler, ce qu'il
fit en effet fitôt qu'il fut éveil*
lé par une goutte de l'huile
incotobuflible de la lampe
dont parle Artéphius , qui
tomba fur l'épaule de l'A--
moar. Il prit fon vole , & en*
leva Pfyché qui vouloit le
retenir. C'eft la volatil ifation
de la matière qui s'élève au
haut du vafe, où le volatil &
le fixe montent eniemble*
4i6 P S
Cupidon laîflè tomber Ply-*
che qui fe précipite dans
l'eau mercuriell&; mais elle
ne s'y noiera pas ; les Naya-
des refpeâcnt l*époufe de
l'Amour, elles la porteront
fur les bords; elle errera en-
fuite dans le monde en cher-
chant l'Amour , puifque la
matière en circulant pendant
la volatilifation erre dans le
vafe jufau'à ce qu'elle ait
rencontre la terre pbilofo-
phique repréfentée par Gé-
rés 9 qui cependant ne peut
encore la mettre à l'abri de
l'indignation de Vénus ^ par-
ce qu'elle n'efl pas elle-»
même encore fixe. Junon ,
ou l'humidité de Tair , ne lui
en promet pas davantage.
Pfyché prend donc le parti
d'aller chercher l'Amour
chez Vénus fa mère, c*eft-
à'dire dans la couleur citrine
«ppeiée Vénus, qui fuccede
à la blanche. Cette Déefle
pria Jupiter d'envoyer Mer-
cure pour chercher Pfyché.
Voilà le mercure philofo»
phique en aôion. Pfyché eft
préfentée à Vénus , qui la
maltraite, &roblic;e à difFé-
rens travaux, qui indiquent
tout ce qui fe paffe dans les
opérations de l'œuvre fui-
vante. Les difFérens grains
smaiTés en un tas font fépa«
rés par des fourmis i ç'eft la
difTolution de .la pierre & h
P S
putréfadion, dont Peau noire
qu'une aigle puife dans une
fontaine , pour rendre fervice
à Pfyché, eft un fyrobole
encore plus fignifkatif. La
toifon dorée que Vénus de-
mande , eft le foufre des Sa-
ges , & la même que celle
que Jafon enleva. Mais pour
Î parvenir à cette couleur par*
iaitement noire , appelée
Enfer psit les Philofopbes, il
faut que Pfyché defcende au
Royaume de Pluton , pour y
demander à Proferpinc une
boite remplie de les char-
mes. Elle n'y réuflira même
pas» û elle ne fe munit de
deux gâteaux & de deux
pièces de monnoie. Pfyché
y va; elle rencontre Cha-
ron , ce vieillard fale« puant ,
couvert de haillons , & ayant
une barbe grife -, elle y doit
auffi trouver Cerbère , à qui
elle donnera un de fes gâ-
teaux^ & parviendra enfin à
Proferpine, ou la couleur
blanche , qui lui fera préfent
de la boite que Pfyché cher-
che. L'Auteur de cette fable
n'a pas cm fans doute* ré-
' ceflaire d'entrer dans un dé-
tail* plus long , parce que
la féconde opération n'eft
qu'une répétition de la pre-
mière. Il s'eft contenté de
dire que cette boite renfer*-
inoit une vapeur fomnifere»
iqui faific Pfyché dis qu'elle
PouTrit,
PS PU
rouvrit, afin d'indiquer |>af
cette vapeur la volariîifa-
tion & par (on effet la fixa-
tion, ou le repos qui lui fuc-
cede. Ceft dans cet état que
Cupidon la trouve , la con-
4uit au ciel , & s'unit avec
elle pour toujours.
PSYTICUM. Médica-
ment rafraîchiffant.
PSYLOTHRUM. Foyei
PSILOTHRON.
PTERIS. Fougère.
PTERNA. Chaux.
PUCELLE RHEA, Eau
mercurielle avant qu'elle foit
unie à fon foufre. Prenez ,
dit d'Efpagnet, une vierge ,
qui quoiqn'imprégnée deJa
vertu & fcmence du pre-
mier mâle , n'a cependant
point foufFert d'atteinte à fa
virginité ^ parce qu'un amour
fpirituel n'eft pas capable de
la fouiller : mariez-la à un
fécond mâle.
PÙCHO. Tenefme.
PUGILAT. Un des exer-
cices pratiqués dans les jeux
des Grecs & des Romains*
Voyei Jeux.
PUISER. Ceft la même
chofe que cuire,
PURETÉ DU MORT.
Matieredes Philofophes par-
venue à la couleur blanche.
On l'a ainfi nommée de ce
que la couleur noire occa-
fîonnée par la putréfaâion ,
fft appelée Mort, Immon^
P V :4i7
dice du Mon, & que la cou-
leur blnnche étant par elle-
même le fymbole de la pu-
reté , fuccede à la noire.
Quand elle eft dans ce der-
nier état , ils difent qu'il faut
laver & purifier le laton 5
ainfi quand il eft lavé , il eft
pur.
PURGHk. Voyei NET-
TOYER.
PURIFICATION. Sé-
paration des parties impures
d'avec celles qui font pures ,
ou des parties hétérogènes
des homogènes , ou des par-
ties corrompues d'avec celles
qui ne le fant pas.
II y a direrfes fortes de
purifications. L'une fe faiti
par le feu , l'autre par l'eau ;.
la première fe nomme cû/-:
cinatlon , coupelle , rcâifica^-
lion , &c. ; la féconde s'ap*-
pelle ablution , mondifica*'
tion , /épuration 9 &c. La
purification de la matière eft
abfolument requife pour U'
préparer à la féconde opé-
ration du grand œuvre, ap-r
pelée par le Philalethe I3
parfaite préparation , .qui fe
fait par la réduâion de Thu*
mide avec le ^ec^ immédia-»
tcment après \2l purification»
Cette première préparation
ou purification fe fait par les
calcinations , diftillatioiis ,
folutions & congélations ;
c'cft-à-dire par la féparaûon
Pd
41» PU
du fuperflu , & par Taddltlon
de ce qui manque à la ma-
tière. Trois régimes font re-
quis pour cela ; le premier
cil de réduire la matière à la
nature du feu par la calcina-
rion 'y le fécond de la réfou-
dre en eau par la folution ; ^
le troifieme , de la réduire en
air par ta diflillation y & le
quatrième , de la réduire en
terre par la congélation»
Tous ces régimes doivent
s'entendre de Tceurre phi-
lofophique. Mais il y a une
} purification de ta matière de
aquelle il faut extraire le
mercure. Les Fhilofophes
n'ont prefque pjlint parlé
de cette purification , quoi-
qu'elle foit abfolument re-
2nife; ils l'ont pafféc fous
Icnce, tant parce que c'eft
la clef de Tceuvre , que parce
Îu'etle fe fait manuellement
[qu'elle n'eft pas philofo-
phique. Elle confifieà fépa-
rer toutes les parties terref-
tres & hétérogènes de la
matière , premièrement par
un bain humide, dit d'Efpa*
?ïex « puis par un bain fec j
hauffé par le feu doux &
bénin de la Nature*
PUSCA ou POSCA.
Oxycrat.
PUTRÉFACTION.
Corruption de la fubflance
humide des corps , par dé*
faut de chaleur s la putréfac'^
PU
iion fe fait aufli pat raôiofi
d'un feu étranger fur la itia^
tiere. C'efl dans ce fens que
les Philofophes Sp^yrioues
difent que leur matière de la
f>ierre eft en putréfaâion ^
orfque la chaleur du feu ex-
trinfeque mettant en aâion
le feu interne de cette ma«
tiere I ils agifTent de con-
cert fur elle , échaufiènt le
mélange, en féparent Thu-
miditequi tioit les parties , &
après plufieurs circulations
dans le vaiiTeau aludel fcellé
hermétiquement , réduifenc
la matière en forme de pouf-
fiere; ce qui leur a donné
lieu d'appeler cendre la ma-
tière putréfiée, & de trôna*
f>er les ignorans en appel-
ant caîcination cette actioB
par laauelle la matière fem«
ble réduite en une efpece
de chaux. C'eft pourauoi
Hermès dit que le noir blan^
chit la cendres & Parme-
nide ^dans la Tourbe : Lzpw
tréfaàion détruit notre ma«
tiere , lui donne une autre
manière d'être, comme b
caîcination fait aux pierres;
Voyei CalCINAJTION.
Corruption.
Riplée définit la futréfac»
tioriy la mort des corps, &
la divifion des matières de
notre compofé, qui les con-
duit à la corruption, & les
difpofe à la génératioa^ Lm
P u
putréfaSion eft TefFet de la
«haleur des corps entreceoue
concinuellenaenc , & ^ non
d'une chaleur appliquée ma-
nuellement. Il faut donc fe
donner garde de pouffer ta
chaleur excitante & exté-
rieure au-delà d'un degré
tempéré : la matière fe ré-
duiroic en cendre feche &
rouge s du lieu du noir , &
tout périroit.
La putréfadion fuccedé
ordinairement à la folution ,
& fouvent on la confond
arec la digeftion & la circu-
lation» On regarde la putré^
faSion comme le quatrième
degré des opérations chy-
niiques : elle en eft le princi-
pal & devroit être regardée
comme le premier } mais
l'ordre 8c le myftere deman-
dent qu'on lui donne cette
place , dit Faracelfe ; elle eft
connue de très-^peu de gens ;
& ces degrés, ajoute-t-il*
( Liv. ru , de la Nature des
Chofes ) doivent fe fuccéder
comme les anneaux d^une
chaîne ou les échelons d'une
échelle; dèfquelles fi Ton en
6te un y il y auroitjine inter-
ruption ,1e prifonnier fe fau-
Tcroit , l'on ne pourroit par-
venir au but que l'on fe prp-
. pofe, & tout l'œuYre péri roi t.
la putréfaSion a tant d'ef-
ficace, qu'elle détruit la na-
ture ancienne & la forme du
P U 4T,
corps putréfié; elîeletranf-
mue drfns lific nouvelle ma-
nière d*être , pDur lui faire
produire un fruit tout nou-
veau. Tout ce qui a vie y^
meurt 5 tout ce qui eft mort
s'y putréfie , & y trouve une
nouvelle vie. La putréfaâioit
ôte toute âcreté des efprits
corrofifs du fel , & les rend
doux ; elle change les cou<o
leurs ; elle élevé le pur au-
deflus & précipite l'impur,
en lesféparant l'un de l'autre.
Lorfque les PhyOgens di«
fent qu'il ne fe fait point de
génération fans que la pu-^
tréfa^ioft ait précédé, on
ne doit pas l'entendre d'une
corruption ou putréfadion
intimedesprincipesdumixte
& de la fubilance propre du
compofé, mais de celle qui..
produit Amplement la folu-T
tion du fperme extérieur, (&
tjui dégage les principesdes
liens qui les embarraffoient
&. les empêchoîent d'agir.
Lorfquè la putréfaSion pafle
ce degré , les diverfes efpe-
ces de mixtes n'engendrent
pas leurs femblablcs, & dé-
génèrent en d'autres mixtes,
comme Iç froment dégénère
en ivraie. Ainfi la putréfac^
tion entière ou fubftantielie
éteint la forme du mixte.
La putréfadion phyfique
eft la purgation de l'humide
^radical , par la fermentation
Ddij
410 P Y
naturelle & fpontanée des
principes purs & homogènes
avec les impurs & hétéro-
genes«
Les Philofophes ont quel-
quefois donne le nom de
putréfjdion à. leur matière
Î)aryenue au noir, parce que
a noirceur en eft l'effet & le
véritable figne.
PYLUS. Ifle où les Poè-
tes ont feint que régnoit
Ne'îée *, Hercule vint dans
cette ifle , tua Nélée & toute
fa famille, excepté Neftor ,
& blefTa Junon d'un dard à
trois pointes , dans le tems
qu'elle vouloit fecourir Né-
4ée. Pylus , félon les Philo-
fophes Spagyriques., eft le
fymbole de la matière phi-
lofophique dans laquelle do-
mine Nélée ou le foufre mi-
néral , qu'Hercule ou le mer-
cure tue en le purifiant par
la putrcfadion , qui eft une
efpece de mort. Sa famille
*font les efprits métalliques
que le mercure fixe après la
putréfaâion , & Neftor qui
refte feul , fignifie le fel qui
refte intaâ. Junon eft la
matière aurifique , célefte
& incorruptible qui femble
vouloir fe joindre à Nélée
contre Hercule , qui. la bleffe
d'un dard à trois pointes,
parce que fa nature & fa
iubftance font mercurielle,
fulfureufe & faline^
P Y
PYLADE , fils de Stro-
phiiis , fe lia avec Orefte
d'une amitié fi intime, qu'il
s'offrit I la mort pour lui ,
lorfqu'il l'accompagna dans
la Tauride pour enlever la
ftatue de Diane, dont Iphi-
génie étoit Prêtreffe, Voyei
Oreste.
PYNANG. Aréca.
PYR DU SOLEIL;
Soufre philofophique,
PYRAMIDE. Mafle
d'une ou plufieurs pierres
affemblées en pointe fort
élevée. Les pyramides font
quarrées. Les plas renom-
mées font celles d'Egypte.
Pline dit qu il y en avoit troi»
principales, mifes au nom-
bre des merveilles du mon-
de. La plus groffe & la plus
haut^ cofltenoit huit arpens,'
ayant dans chacun des côtés
de fa bafe 883 pieds, & dans
le haut 0.5. La moyenne
avoit 737 pieds en tout fens,
& la troifieme 3^3. Les frais
pour* les conftruire furent
immenfes , & prouvent bien
que l'or étoit extrêmement
commun chez les Egyptiens;
Voyez les Fables Egyptien-
nes & Grecques dévoilées ,
livre premier.
• PYR^NUS. Efprit de
vin , comme fi l'on difoit Feu
du vin,
PYRETICUM. Médica-
ment fébrifuge*
P Y
PYRITHOUS. Foy^t
PiRITHOUS.
PIROrS ©u PYROUS.
Nom d'un des chevaux du
Soleil. Col 11 m elle dit ( liv*
lo. ) que quelques-uns ont
auffi donné ce nom à la pla-
nète de Mars, à caufe de fa
couleur rougeâtre.
PYRONOMIE. Art de
régler & conduire les de-
grés de chaleur pour les opé-
rations chymiques. Les Phi-
lofophes Hermétiques difent
unanimement, que tout leur
fecret confifte danslerégitne
du feu , quand on a la ma-
tière de la pierre, F". Feu ,
Chaleur.
PYROS. Froment. Blan-
chard,
PYROTECHNIE. Voy.
Pyronomie.
PYROTICUM. Cautère,
veflicatoires.
PYROUS. V. PYROÏS.
PYRRHUS, fils d'A-
chille & de Déidamie , fut
auflî appelé Néoptoleme.
Après la mort de fon père
tué par Paris, il fe rendit au
fîege de Troye j parce qu'une
des deflinées de cette ville
portoit qu'elle ne pourroit
erre prife fi un des defcen-
daqs d'Eaque n'y affiftoir.
Pyrrhus y tua Pria m au mi-
lieu de fes Dieux , & préci-
pita le jeune Afiianax, fils
d'Heâor, du haut d'une
P Y Q U 4îr
tour; & comme Polyxene
avoit été la caufe de la movt
d'Achille , il l'immola fur foti
tombeau. De retour de cette
expédition, il époufa Her-
mione , fille de Ménélas &
d ^Hélène 9 quoique déjà fian-^
cée àOrefte^ce qui lui coûta
la vie ; car Orefte le tua de-
vant l'autel d'Apollon* Voyé
les Fables Egypt. & Grecq«
dévoilées^ liv. 6.
PYTHIENS. Jeux Py-
thiens ou Pythiques. Ils fu-^
rent inftitués en l'honneur
d'Apollon , après qu'il eue
tué le ferpent Python. Voyei
Jeux.
PYTHIUS. Surnom d'A-
pollon.
PYTHON. Serpent hor-
rible & monftrueuz j né de
la fange & de la boue laifTée
par le déluge de Deucalion.
Apollon épuifa prefque tou-
tes les flecbes de fon carquois
contre ce monftre, qu'il tuJi
enfin. C*eft en mémoire de
cette viftoire qu'on infiitua
les jeux Pythiques. Voyez
les Fables Egypt. & Grecq*
dévoilées, liv. 4. ch. 7.
Q.
/^ Pi. fignifie autant que
V^. Ton veut.
Q. V. A volonté.
Q. S. SufHfamment.
QUADRANS. Quatre
onces.
Dd iij
4^^ Qtr
QUADRATUS. Surnom
de Mercure.
QUANDROS. Pierre
blanche, que les Anciens di-
foient fc trouver dans la cer-
velle des vautours. Il» pen-
foienc qu'elle avoir la pro-
"priété de faire venir le lait
aux femmes.
QUANLI. Plomb.
QUARIS. Fiel de pierre.
QUARTARIUM. Le
même que quadrans. Il fi-
gnifie auffi une mefure con-
t«nint cinq onces de vin ,
on quatre onces & demie
d'huile.
QUEBOLIA. Mirabo-
lans.
QUEBRIC. Arfenic des
Phîlofophes.
QUEBRIT. Soufre des
Sage?.
QUEBULI. Mirabolins.
QUEMLI. Plomb.
QUERCULA. Plante
appelée chamœdrys , petit
chêne.
QUEUE DE DRA-
GON. C'eft, félon Hermès ,
le mercure des Philofophes
en putréfadion.
Queue Blanche du
Dragon. Huile du mer-
cure, ou la pierre au blanc ^
ainii nommée de ce que la
couleur noire eft appelée
Dragon , & que la blanche
lui îuccede.
Queue Rougs du
QU
Dragon. Ceft le ma-i
giftere au rouge , ou le foufre
rouge des Philofophes.
Queue de Paon. Ce
fontles.6ou1eursde Tarc-en-
ciel , qui fe manifeftent fur
la matière dans les opéra-
tions de la pierre. Pour indi-
quer les couleurs qui fur-
viennent à cette matière ,
Bafile Valeniin & plufieura
autres Philofophes ont em-
ployé pour fymboles fuc-
ceflifs « le corbeau pour la
couleur noire , le paon pour
les couleurs variées de rarc-
en-ciel , le cygne pour la
blanche , & le phénix pour
la rouge.
Queue de Renard
rouge. Minium*
QUIAMOS. Vcna terra.
Couperofe,
(JUIBRIT. Soufre des
Philofophes. Morien.
QUINTESSENCE. la
quinteflènce , le magnétifme
fpécifique, le lien, la fe-
mence des élémens , la com-
pofition des élémens purs ^
font , dit le Breton ( Philo-
fophie Spagyrique ) , des ex-
preffions nrnonymes d'une
même choie , d'une même
matière ou fujet, dans lequel
réfide la forme. C'eft une
eflence matérielle dans la-
quelle refprit célefte eft en-
fermé , & opère. On pour-
roit défiiûr la quinteâence
QI7
tin cifiquteme principe des
mixtes , compofé de ce qu'il
y a de plus pur dans les qua-
tre Siemens,
Quintessence dis
Élémens. Ceft le mercure
des Philofophet, Raymond
Luile & Jeani de Roquetail-
lade , connu fous le nom de
Jean de Rupe Saijfa , ont
fait chacun un Traité qui a
pour titre : dé Qidnta effen^
ftfl, dont l'objet efl la com-
poCtion du mercure Hermé-
tique. L'un & l'autre don-
nent le change aux ignorant ,
en parlant de cette quintef-
fence, comme (i ellefe faifoit
avec l'efprit de vin vulgaire ,
au lieu qu'il faut l'entendre
du vin philofophique. Jean
Ségçr w eidenfeld en a traité
fort au long dans fon ouvrage
qui a pour titre : de Secretis
Âdeptorum , five de ufu fpi"
ritûs vini LuUianû Cet ef-
prit de vin eft abfolument
minéral , & non végétal ,
mais acuéSc rendu plus puîf-
fant avec les végétaux , fuî-
▼ant Tufage quon veut en
faire , dit le même Raymond
l.ulle.
QUINTE NATURE.
Mercure diiToWant des Phi-
lofophes.
QUIRIS. Pierre que l'on
trouve dans le nid de* hup«
pes. Quelques anciens Na-
turaliues attribuc^encà cette
R A 4&)
pierre la propriété de faire
découvrir les 1 ecrets , & d'ex-
citer des fonges extraordi*
naires à ceux qui la portoient
fur eux pendant le fommeiL
R
Rou 9f.figni£e prenez»
. mettex.
RAAN. Sel armoniac;
RAARI. Sel armoniac.
RABEIÎOYA. Racine
du grand Flamula ou grand
Flambe. Quelques-uns ont
donné le nom de Rahehoya.
à la Lune » ou femelle des
Sages.
RABIEL. Sang de dra-<
gofï.
R ABIRA* Etain ) Jupiter»
RABRIC Soufre des Phi-,
lofophes.
RACARI. Sel^rmoniac.
RACHI. 7 Mercure des
RACHO.f Sages.
RACINE- Quelques
Phyficiens Chymiftes ont
donné le nom de racines à
ce que d'autres appellent
principes , & les ont nom-
més différemment , quoi-<
qu'ils ne foient que les mê-
mes chofes. Ils appellent m-
cines les principes des mix-
tes, le fixe pur & le volatil
pur ; tout ce qui entre d'ail-
leurs dans la compofition du
mixte eft cenfé hétérogène ,
& non ratine , parce qu'il eft
Ddiv
414 ^ A
un obftacleàrunion parfaite
des racines j d'où dépend la
durées & qu'il en occafionne
la réparation ,d'oLi s'enfuit la
mort. C'eft par cette raifon
que l'union des principes,
faite par l'Alchymie, eft per-
manente & incorruptible.
^ RacISE. {Se, Herm. )
Mercure des Sages pendant
la putréfaâion. Ils ont dit
que leur matière ou plutôt
leur mercure étoit compofé
de deux chofes forties d'une
même racine; parce qu'en
effet d'une & unique ma-
I tiere. molle, & qui fe trouve
par-tour, comme dit le Cof-
mopolite , on tire deux cho-
fes , une eau & une terre ,
qui réunies ne font plus qu'u-
ne feule chofe & ne fe fépa-
rent jamais. Cette réunion
n'en fait {)lus qu'une feule
racine , qui cft ia femence &
la vraie racine des méiaux
philofophiques.
La racine de Toeuvre efl: ,
félon Trévifan, le principal
ingrédient du compofé phi-
lofophique 5 c'eft pourquoi
Riplée le nomme la bafe.
C'eft le foufre mûr du So-
leil des Sage?, par la vertu
duquel les deux autres fubf-
. tances mercurielles fe mû-
rilient & acquièrent le degré
de perfeflion de i'or. Les
Philofophes l'ont auffi nom-
mé le Feu de Nature^
R A
Racine de l'Art;
Pierre au blanc. Il ne faut-
pas confondre la racine de
l'art avec ia racine de l'œu-
vre , parce q*ie le commen-
cement de l'œuvre eft la
préparation manuelle , que
tout le monde peur faire , de
la matière crue , au lieu que
l'arc phi loropKique ne com-
mence qu'après cette pré-
paration , de laquelle pref-
qu'aucun Philofophe n'a par-
lé. Ainfi la racine de l'œuvre
prife dans fon principe , eft
la matière crue , & la racine
de Tart eft le mercure pré-
paré & la matière au blanc.
Racine des Métaux.
Quelques-uns ont donné ce
nom à l'antimoine , d'autres
au mercure vulgaire*, L-s
uns & les autres fe font
trompés. Par Antimoine &
Mercure on doit enrendre
ceux des Philofophes Her»-
mériques, qui font la même
choie, & qui eft i»lle-même
la racine de l'antimoine &
du mercure vulgaire 5 cVft-
à-dire, ce en quoi tout fe
réfour.
Racine, fe dit auffi àe%
principales parties du corps
humain , d'où le5 autres fem-
blent dépendre ou tirer leur
origine. Le cerveau eft la
racine de tous les ligamens ,
le cœur eft la racine de tous
les membres , & le foie eâ
R A
celte du fang. Ces racines
ne foiift'rent îouvent que par
occident. h\y les confervant
en fan ré , on conferve tout
le corps 5 mais il faut aulTi
guérir 'es accidens , pour
conferver !e principal. Fa^
raceljè.
Racine des Teintu-
res DU Soleil et de la
LUNh. Ceft le mercure des
Sages uni à fon foufre.
RACRI. Sel armoniac.
RADIRA- Etain, Ju-
piter.
RADIX CAVA. Efpece
d'arifloloche , dont la racine
eft creufe.
RAIB» Pierres de toutes
efpeces.
RAISIN DE CHÊNE.
AfTemblage de petits glo-
bules rouges en dehors ,
blancs & prefque laiteux en
dedans, d'un goût très-flyp-
tique , que Ton trouve au
printems fur les racines du
chêne; c'eft dans ce teros là
qu'il faut les cueillir, pnrce
qu'en été ils deviennent li-
gneux. On les fait fécher à
l'ombre, & on lespulvérife
en fuite. C'eft un fpécifique
pour la dyffenterie , les flux
de fang , & tes hémorragies.
Rulland.
RAMAG. Cendre.
RAMEAU D'OR. Ce-
lui qu'Enée porta avec lui ,
pour avoir entrée dans le
R A 4a5
Royaume de Pluton , & dont
il falloit néccflairement être
muni pour aborder Profer-
pine , eft le fymboîe de la
mariere des Sages , fuivant
que l'explique d'Efpagnet. Il
eft pris d'un arbre fembla-
ble à celui qui produifoit les
pommes dés Hefpérides , &
à celui oCi étoit fufpendue la
toifon d'or. Mais la difficulté
ertde reconnoître cette bran'-
che & ce rameau 5 car les
Philofophes , dit le même'
Auteur , fe font étudiés plus
particulièrement à le cacher
que toute autre chofe. Cehii-
là feuî peut l'arracher : qui
Maternas agnofcit avcs.
m • * . & gemina cui forte
columbiPy
Ipfa fub or a viri cœîo venére
volantes.
yVoyez une explication pîus
étendue à fa fin du fixieme
livre des Fables Egypt. &
Grecques dévoilées.
RAMED. Rhubarbe.
RAMICH. Noix de
galle.
RAMIGI, RAMIGIRI.
Colofone.
RANAC. Sel armoniac.
RANDERIC. Matière de
l'oeuvre , ou Rebis , avant
qu'elle (bit parvenue à la
blancheur.
. RASAHETI. iEsuftum,
cuivre brûlé.
Ifa6 R A^
RASAR. Etaiii;
RASAS. Plomb blanc*
RASEOS. ^ Cuivre»
RASOES. S Vénuf.
R ASTI S. Japiter chy-
fnique*
RASTOI. Cqi^rCy ai-
rain,
RASTUL.SeL
RAVED. Rhubarbe.
RAVED-SENL Rhu-
barbe d'Orient.
RAXÂO. Sel armoniac.
RAYB. Voyez Raib.
RAYMOND LULLl.
)PhîlofopheHcrmétique,run
des plus favans, des plut
fubtils» & dont la leâure eft
des plus recommandée ,•
comme ayant écrit le plus
clairement fur les principes
des chofes , & comme ayant
le plus pénétré dans les fe-
crets de la Nature. D'Efpa-
Îjnet loue particulièrement
on Teftament ancien, fon
Codicille , fa Théorie & fa
Pratique. Zachaire y ajoute
la Lettre de cet Auteur au
Roi d'Angleterre Robert, &
dit que fa leâure lui a fait
connoître fon erreur. Ray-
mond Lulle parle peu de
Teau tant defirée des Philo-
fophes , mais ce qu'il en dit
eft trcS'fignifi^tif. Quant an
régime , perfonne n'en a^écrit
plus clairement que lui. II
parle fans cède de vin blanc
& de Tin rouge; mais il ne
R A RI
faut pas Tentendreàla lettre;
Tbyq Vin.
RAYONS DU SOLEIL
ET DE LA LUNE. Le»
Philofophes difent , d'après
Hermès ,que leur eau mer-
curielle s'extrait dt% rayons
du Soleil & de la Lune au
moyen de leur aimant; quel-
ques Chjmiftes fe donnent
en confequence la torture
pour trouver un aimant ou
un attrament qui puifle pro«
duire ou attirer cette matiè-
re : Borrichi us les défabufe
avec tous les véritables Phi-
lofophes « lorfqu'ils difent
que la matière de laquelle il
faut extraire ce mercure fe
trouve fur terre ,& que c'eft
une terre vierge : qu'il ne
faut point en confequence
chercher à la pêcher dans
Pair. Raymond Lulle dit po-
fitivement qu'elle fe tire de
la terre, & Hermès dit que
la terre eft fa nourrice.
RÉALGAL ou REAL-
GAR. Magiftere au rouge.
REBIS. ( Se. Hem.)
Matière des Sages dans la
première opération de l'œu-
vre. L'efprit minéral crud
comme de Peau , dit le bon
Trévifan , fe tùtle avec fon
corps dans la première dé-
coôion en le diflblv^nt. C'eft
pourquoi on l'appelle Rebis ,
parce qu'il eft fait de deux
chofes I favoir du mile 6c
RE
de la femelle , c'eft-i-dire
du difToIvant & du corps
difibluble, quoique dans le
fond ce ne foit qu'une même
cbofe & une même matière.
Les Philofbphes ont aulH
donné le nom de Rebis à la
matière de l'œuvre parve-
nue au blanc» parce qu'elle
eft alors un mercure animé
de fon foufre , & que ces
deux chofes forties d'une
même racine ne font qu'un
tout homogène. F*.Andro-
GiNE, Hermaphrodite.
Rebis fe prend auffi pour
les excrémens humains « &
pour la fiente de pigeons.
REBOLEA. Excrémens
brûlés.
REBOLI. Liqueur de
mumie.
REBONA. Fiente cal-
cinée au feu.
REBOSOLA ou REBI-
SOLA. Spécifique tiré de
l'urine , contre riôéricie.
RECEPTE. Procédé ou
mémoire inftruâif pour faire
le grand oeuvre. On les ap-
pel!^ ainfi, parce qu'ils com-
mencent comme les ordon-
nances des Médecins y par le
mot latin Recipe , qui veut
dire prenc[.
Les ignorans fe laiiTent
prendre pour dupes p^r des
fripons qui leur prélentent
des rec0ptes faufies , & leur
demandent de l'or pour en
RI 417
faire* S'ils avoient étudié les
principes de la Nature & da
grand œuvre dans les ou-
vrages des vrais Pbilofophes»
ils ne fe laifTeroient pas fur-
E rendre. Ils y verroient que
\ matière eft une^ vite«
commune , & que celui qui
a une quantité fuffifante de
cette matière» a plus befoin
de patience & de travail, que
de dépenfes à faire 5 que l'œu-
vre ne gît pas dans la mniti*
tude des chofes , & qu'il ne
faut qu'une nature , un vafe
& un fourjneau. Qu'ils lifent
Trévifan , Zachaire , ils fe-
ront bientôt défabufés de ces
receptes trompeufes. Si les
Philofophes donnent quel-
quefois des receptes, ils ont
foin d'avertir qu'on ne doit
Sas les entendre à la lettre ,
: que quand ils difent pre^
nei ceci , mette^ cela , ils ne
prétendent pas qu'il faille
ajouter ou mettre quelque
chofe étrangère \ ce qui eft
déjà dans le vafe ; mais feu-
lement qu'il faut continuer
le régime pour procurer à la
matière un changement de
couleur, & la pouffer d'un
état moins parfait à un plus
grand degré de perfeâion. Il
ne faut donc \ts entendre à
la lettre quand ils difent pre-
nez > que lorfqu'il faut pre-
mierementmettre la matière
dans le vafe , peur en faire
4i8 R. B
le mercure , enfuîte le fou*
fre^ quand de ce foufre & du
mercure il faut faire le Rébis
pour parvenir à faire la pier-^
re , & enfin pour de cette
pierre avec le mercure en
faire l*élixir. Voilà toute
l'œuvre.
RECFAGE. Diflblution
du corps par un efprit hu-
mide & igné.
RECHAM. Marbre.
RÉCIPIENT , en ter-
mes de Chymie , eft un ma»
tras ou ballon adapté au bec
du chapiteau d'un alambic
ou d'une cornue, pour rece-
voir la liqueur qui en diftille.
En termes de Philofophie
hermétique , le récipient eft
la terre qui demeure au fond
du vafe , & qui boit & reçoit
les vapeurs qui fecondenfent
au haut du vafe , & retom-
bent en pluie. Le récipient
eft le corps, & les vapeurs
font refpnt,qui fecorporifie
en s'uniiunt avec la terre
qui le fixe.
RÉCONCILIATION.
( Se. Herm. ) Les Philofo-
phes hermétiques recom-
mandent de réconcilier les
ennemis, & de faire la paix
enti'eux , de manière qu'ils
foicnt unis inféparabîement ;
c'eif-à-dire qu'il faut réunir
le volatil avec le ûxe , en
forte que le volatil devienne
fixe à jamais, Lambfpringius
RE
a repréfenté ce volatil & ce
fixe fous diverfes figures em >
blémattques d^animaux &
d'oifeaux ; Flamel , fous
celle de deux dragons , Tun
ailé y l'autre fans ailes. Mais
qui prendra-t-on pour arbitre
de leur différend? & qui fera
le médiateur de cette paix ?
Il en faut deux , félon tous
les Philofophes, Vulcain &
Mercure ; c'eft pour cela
qu'on représente ce dernier
avec un caducée , autour du-
quel font entortillés deux fer-
pens , mâle & femelle , &
de propriétés oppofées. Les
Poètes difent aufli que Mer-
cure accordoit les ennemis,
& rappelait les âmes dans
les corps. La Fable donne
un exemple du pouvoir qu'a
Vulcain de réunir les chofes
différentes , lorfqu'elle dit
que Vulcain furprit Mars &
Vénus en adultère , & les
lia enfemble jufqu'à ce que
Mercure vint les délier.
RÉCONCILIER LIS
ENNEMIS. iSc. hermét.)
Exprellîons philofophiques,
qui iignifient la réunion du
fixe avec le volatil , au moyen
du mercure & de Vulcain.
Voye^ RÉCONCILIATION.
RECTIFICATION.
Nouvelle dépuration d'un
corps ou d'un efprit chymi-
que , par la diftillation réité-
rée , ou par quelqu'âutre opi
R E
ration en ufage potir cet ef-
fet. En termes de Chymîe
hermétique , c'eft, la même
chofe que fublimation , ou
exaltation de la matière de
l'œuvre à un degré plus par-
fait. Voyei Sublimation.
RECTIFIER. Don-
ner un plus grand degré de
perfedion. Voyei SUBLI-
MER.
RE DUC. Poudre mé-
tallique faite par la calcina-
tion. On la réduit en liqueur ,
& enfin en régule. PlaniJ^
carnpi,
RÉDUCTION. Ré-
trogradation d'une chofe p.r-
venue à un certain degré ce
perfedion , à un degré qui
Teft moins, comme fi avec
du pain on faifoit du grain de
froment. Ainfi la rédLcihm
des métaux en leur première
matière ^û recommandée par
lesPhilofophes, eft la rétro-
gradation des métaux philn-
Ibphiques, & non vulgnires ,
en leur propre femence ,
c*eft-à-dire un mercure her-
métique. Cette réduftion
s'appelle au iïi réincrudution ,
& le fait par I2 di (Toi ut ion
du fixe par le volatil tQ fa
propre nature , & duquel il
a été fait.
Ainfî la r^f^'jQibn des mé-
taux en leui première ma*
ticre, n'efl pas une opéra-
tion par laquelle on les ré*
4^5
élé-
R E
duife dans les quatre
mens , parce qu'ils ne font
que la première matière éloi-
gnées mais en mercure her-
métique , qui eft la première
matière prochaine des mé-
taux philofophiques.
RÉDUCTION fe dit auflî
de la réunion d'une chofe
avec une autre. C'eft ce aue
d'Efpagnet appelle la rein-
cération de Tame dans la
pierre^lorfqu'elle Ta perdue;
ce qui fe fait , dit-il , en Tal-
lairant Ôz en la nourriflant
d'un lait fpirituel &rorifique,
jiifqirà ce qii'eiie ait acquis
une force capable de réfifter
aux atteintes du feu. Cettç
réduction eft donc une opé-
ration par laquelle on incere^
on engraifie , on nourrit , on
engroife , on fubiilife & l'on
re'iinit les élémens ou prin-
cipes, en forte que le feji
a^^iiie fur l'air, l'air fur l'eau,
Vgsc fur la terre, &c.
RÉDUIRE, s'entend
au (Il dans deux fens dilîe-
rcn ; , comme le terme JRe-
diiim , dont voyez l'ar-
ticle.
RFTZON. Soufre dés
Pl.:'\ To lu. c parfait au rouge.
KhaiTÏVDM. M6-
dican.', nr cui rétablit les for*
ce.s O' îC',.es.
REFK ACTION. M$mo
chofe que converfion de«
élémens.
430 , R H
RÉGIME. ( Se. herm. )
]>s Philofophes difent que
tout confiAe dans le régime
du feu. II ne faut pas fe laif-
fer prendre au fens littéral
de ces paroles. Toute la
réuflîte de rœiivre dépend
en effet du régime du feu ;
mais ils entendent par ces
paroles ^ non-feulement la
conduite du feu extérieur»
excitant , & confervant la
matière des impreflions de
Tair froid ; il faut auflî les
entendre du régime du feu
philofophique , c'eft-à-dire ,
du feu de nature , Se du feu
contre nature , afin que de
ces deux biens combinés,
fiaifle un troifieme , que les
Philofophes appellent feu
innatureU Ces trois feux «
avec le feu extérieur, font
les quatre feux qu'Artephius
dit être nécefTaires dans Pau-
vre. Il n^en nomme cepen-
dant que trois , parce qu'il
ne parle que des feux philo-
fophiques, &ce fontces feux
qu'il faut proportionner géo-
métriquement ; c'eft en cela
<]lie confifie tout le fecret du
régime.
On doit cependant faire
attention, dit Philalethe, que
quoique l'aâion de notre
pierre foit unique, c'eft-à-
dire la cuifTon avec le feu
naturel» l'état de cette cha-
leur varie de trois façons. Le
RB
feu doit être modéré jttfqu'aa
noir & au commencement
du blanc j on augmente alors
ce feu par degrés, jufqu'à
parfaite exfîccation ou incé-
ration de la pierre.
On fortifie encore ce feu
jufqu'au rouge. Daftin dit :
le feu fera léger dans la folu-
tion , médiocre dans la fubli-
mation , tempéré dans la coa^-
SuUtion , continu dans la
éalbation & fort dans la
rubification. Le trop grand
feu gâte âc brûle les fleurs du
ma^ftere; un feu trop petit
n'excite pas afTex, &rien ne
fe fait. Qu'on faffe donc bien
attention qu'il y a deux cha-
leurs dans notre œuvre, fa-
voir , celle du foufre , & celle
du feu extérieur: celui-ci ne
fe prend pas de fa fubftance
de la matière de l'oeuvre,
parce qu'il n'eft pas perma-
nent avec la quantité & le
poids du mercure. Celui du
foufre au contraire fait corps
avec le mercure , & l'anime ;
il fait partie du magiftere, &
en eft une intégrale & efTen-
tielle. Ceft pourquoi Aros
dit : le mercure & le feu te
doivent fuffire-,ce qu'il faut
entendre après la première
con jonâiou. Quelques Philo-
fophes donnent pour exem-
ple du régime que l'on doit
tenir dans les opérations de
l'oeuvre, le cours du Soleil
A E
dans Ici quatre faifons de
Tannée , & difent qu'il faut
commencer en hiver. Mais
on ne doit pas les entendre
de Phiver vulgaire, c'eft de
Thivcr philofophique^ c'eft-
à-dire du tems où la matière
fe difpofe à la génération par
h diflblutibn & la putréfac-
tion de la partie fixe par l'ac-
tion du volatil & du feu in-
terne. Cet hiver peut fe trou-
ver pendant Tété vulgaire ,
parce qu'on peut commen-
cer l'œuvre en tout tems,
Zachaire & Fltrael le fi-
rent au printemt, V* TsMS,
Saisoks*
REGIR. Gouverner,
conduire une opération. F.
RÉGIME.
REGNE. ( Se. herm. )
La Fable feint quatre règnes
iirîncipaux des Dieux , que
es Poètes ont auflt appelé
âges. Le premier fut celui
de Saturne, appelé l'âge
d'or; le fécond , celui de Ju-
piter, ou l'âge d'argent ; le
troiGeme , l'âge de cuivre «
ou celui de Vénus ; & le qua«
trieme enfin » l'âge de fer»
ou celui de Mars. Les My-
thologues ont expliqué ces
quatre règnes ou âges dans
un fens moral , & les Adep-
tes, avec plus de raifon, l'ex-
pliquent dans le fens philo-
fophico-chymique ; car ces
quatre règnes ne font en ef«
fet que les quatre couleur»
principales qui furviennent
a la matière philofophique
pendant les opcratiotis de
l'œuvre , comme on peut
le voir dans tous les Li**
très des Adeptes y qui trai-
tent des opérations de la
pierre. La première couleur
efl le noir , qu'ils attribuent à
Saturne ^ la féconde, leblanc,
qu'ils donnent à Jupiter^ la
troifieme , le citrin » qui ca-*
raâérife Vénus j'^fc la qua-
trième , le rouge , ou la cou*-
leur de pourpre, qui convient
à Mars.
Règne fe dit aufli det
divifions ou clafTes fous lef«
quelles on range tous les
êtres fublunaires. On en
compte trois , auxquelles on
a donné les noms de règne
minéral^ règne végétal y &
règne animaL Sous le pre-
mier on comprend les mé*
taux , les minéraux , les pier^
res précieufes &; brutes , les
cailloux, les terres calcaires
& gypfeufes , les bols , les
bitumes & les fels. Le fé-
cond renferme les arbres , les
plantes , & tous les végétaux.
Le troifieme enfin en formée
des animaux de toutes efpe-
ces, quadrupèdes» volatils,
reptiles^ poiffons , & cruQ#
cées.
Les individus de chaque
règne fe multiplient par unt
4?^ R B
fémence analogue & fpfoi-
fiée pour ce règne; ds ma-
niera qu'un chien engendre
un chien , un arbre produit
un arbre, & les métaux ont
une femence générale pro-
pre à tous les iiidividiis mé-
talliques, H ne faut pas em-
ployer la femence propre à
un rt?gne, pour produire un
individu d'un autre règne.
Ceux-là fe trompent donc,
qui croient extraire le mer-
cure philofophique, femence
des métaux, des fels alkalis
des plantes , ou des parties
prifes des animaux, «c Sois
» diligent à la recherche des
» choies qui s'accordent avec
» la raifon, & avec les livres
» des Anciens, dit Bafile Va*
3b lentin ( Avant - propos ) ;
» fâche que notre pierre ne
» prend point nai (Tance des
^ chofes combuûibîes , parce
a> qu'elle combat contre le
» Feu , & foutient tous fes ef-
» forts, fans en être aucurfe-.>
» ment altérée. Ne la tire
» donc point de ces matières ,
» dans lefquelles la nature ,
» toute puilfante qu'elle eft ,
»ne peut la mettre. Par
» exemple, fl quelqu'un di-
» Toit que notre pierre eft de
» nature végétale , ce qui
ï> néanmoins n'eft pas porfi-
>)ble, quoiqu'il paroiffe en
'>3 elle je ne fais quoi de vc-
^gétal; il" faut que eu fây
» ches que Ti notre lunaire
» étoit de même nature que
» les autres plantes, elle fer-
» viroit comme elle de ma-
j> ticre propre au feu poar
y> brù'.cr, & ne remporteroit
» de lui qu'un fel mort , ou,
» comme l'on dit , la tête
» morte. Quoique nos pré-
» décelleurs aient écrit am-
» plement de la pierre végé-
»tale, fi tu n'es auffi clair-
» voyant que Lyncée , leurs
» écrits furpafTeront ta por-
» téej car ils l'ont feulement
rappelée végétale, à caufé
» qu'elle croît & fe mulfi-
» plie comme une çhofe vé-
w gétale.
>-> Bref , fâche qu'aucua
» animal ne peut étendre
» fon efpece, s'il ne le fait
» par le moyen de chofes
j» femblabîes & d'une mê-*
» me nature. Voilà pour-
» quoi je ne veux point que
» tu cherches notre pierre
?>' autre part ni d'autre côté
»que dans la femence de fa
}) propre nature, de laquelle
j9 nature l'a produite. Tire
n de- là auffi une conféquen-
» ce certaine, qu'il ne te faut
» aucunement choifir à cet
» effet une nature animale,
» Or , mon ami , afin que
39 je t'enfeigne d'où -cette fe-
« mence & cette matière eft
*> puifée , fonge en toi-même
>• à quelle finSc à quel ufagê
tu
Ht
A tù veux faire la pîérre {
9) alors ru fauras qu'elle ne
A s'extrait que de racine mé*
>» c^llique , ordonnée par le
9* Créateur à la génération
n feulement des métaux. Re-
9» marque premièrement ,
M dit le même Auteur ( Lu-
mière des Sages, ) >j que nul
» argent-vif commun neferc
3) à notre Ofuyrei car notre
» argent- vif fe tire du meil-
3» leur métal « par art fpagy-
» rique^ & qu'il eft pur , lub-
30 til , reluifant ^ chir comme
3» eau de roche , diaphane
X) comme cry ftal , 8c fans
31 ordures, n
Dans le règne minéral ,
foreft le plus excellent avec
le diamant ; dans te végétal ,
e'eft le vin ; & dans Tanimal ,
l'homme.
RÈGVLÈ eft un terme
générique , très en ufage par-
' mi les Chymiftes , pour ex-
primer la mafle qui relie au
fond du creufet , quand on y
a fondu quelque morceau de
mine minérale ou mécani-
que. On dodne plus ordi-
nairement le nom de régule
au culot d'antimoine ; &
quand il eft mêlé avec d'au-
tres métaux , on y ajoute le
nom du métal. AinÛ on ap-
pelle régule martial, celui
oà il entre du fer, ou Mars,
&c. Nombre de Chymiftes
ont regardé ce dernier ré«
Îttle dôiume étant la matierd
u grand œuvre , Se l'ont
notntné U Loup* Phitalethe
n'a pas peu c:ontribué à les
induire en erreur^ par ce qu'il
dit dans fon Introitus aper^»
tus , dans lequel il parolt Id
défijgner aflez clairement*
Mais Artephius qui parle dd
Pantimoine, & le ndmme
même par fon propre nom ^
dit aulfi que cet antimoine
eft l'antimoine des partiel
de Saturne, & l'appelle an«
tirooine Saturn^al , & dit ^
notre vinaigre antifnoniat
faturnieà. Il s'explique en»
fuite I en difant qu'il appelle
leur matière antimoine^ noa
pas parce qu'elle l'eft en e&
fet, mais parce qu'elle en t
les propriétés ; ce qui fuffie
pour jeter un jour fur Ten^
droit de Philatethc ^ & em-*
pêcher les i^norans de dé-*
penfer leur argent à travaillef
fur l'antimoine vulgaire, ni
fur fon régulé.
RÉGULIFIER. R^*
duire un niétal en régule*
RËILLI. Sel acide» o«
de vinaigre*
RÉINCRUDATIOK*
Rétrogradation* Voye[ R|-
DUCTIÔN*
RÉINÇRUDER- Ré*
duire un corps à fes premiers
principes. Artephius dit qu6i
riincruder fignifte décuire t
ramollir les corps jufqu'à g^
Se
4H ^ '
qu'ils foienc dépcniilMf de
leur confiftance dure & fc-r
die. On ne peut réuffir dans
VcEuvre^ fi on ne réincrude
le corps parfait» & fi on ne
le réduit à fa première nijt-
Ôere. VoyaMnvi^t.
REIN È. Eau mercu-
tîellô des PWlofophes, qu'iU
ont ainfi hûmmée, parce
qu'ils ont éppeH Roi leur
£3ufre» qui doit être marié
fitç cette eau « fon époufe
naturelle » & fa mère, mfîle
Valentin JcTrévifan font les
4cux qui ont e^nployé plus
particulièrement ce terme de
RÉITÉRATION de
icfiru&ûiu C'eft iorfqu'oq
fait la féconde dirpofuion ^
pour parvenir à U pierre
tprès ayotr fait le foufre*
Morien dit que cette difpp-
ikion ou féconde opération y
eft une répétition ou réitéra-*
f ion de la première.
REMORA ARATRi;
Bl^te connue fous le nom
^ REMORE. Noni d'un
petit poiflbn <)ue lej^ Anciens
diibiem |voif la propriété
d'arrâter un yaiSèau dans U
courfe , quoique voguant \
^liinef «oiies* Les FhUoTp-
i>hês"bermétiqpe» ont donn^
é npm de Rcmore & d'E-r
cbénéis à la partie fixe de la
liaatiers de rouvre ,^p^ «I?
R W
liiCon i fa propriécc pdtf»»
dye de ce poiflbn , parce que
cette partie fixe arrêté U par?
tie volatile en b fixant*
-RENDRE r^mfi à h
fi^rre apw h lui ay^ir «i*
ievéf. jpjcprdCons qui figni^
fient IfTs imbtbitîons de Is
ipatiere yplatile f^r U fixe*
REPAS délicieux des
PhiUfoghis. Ceft lorfqoe
leur fcience leur Êit décon*
vrir qtidque fecret 4e bna^
ture qu'ils igoorotent.
RÇSERyOIR 1^ umit
fiwfriatrcs & infirieurcs*
Mercure des Sages.. Us l'ont
ainfi appelé de ce qu'il eft
l'abrégé du petit monde, &
gu^il eft comme ia quîntef*
fence des élétnens.
RÉSIDENCE. Ma-
giftere au rouge ^ nommé
nfidencfi ^ parce au*ea lut
réfide tout ce qu'3 tant pour
animer le mercure , dont ft
eft liii-mécne comme le ré>f
fidu & le réfultat » & que
quand lis ont été réunis &
travaillés^ ils eompofent un
tout 9ipsJ>le erie demeurei
^ern,eJJemeDt dans le feu ^
{k de réfifter k fes plus tor-
tç{s atteinxesé
RÉSINE CARDIA-»
QUE. Gomme, ou extraii
4^1^ racine d'i)Qgélii]xie.
RSSII^E SE LA XS&BS.
Ç'eft.lefqufoe.
lA tSRiiE. Soufre fubltml
rédtitt en iiqneui* appeKe
huile ou baume de foufre.
RÉSINE MîtiÉKALEw
Soufre.
RÉSINE D*OR. Teinture
es traite de ce m^taL
RÉSOLUTIOI^r, en
ferities de Phyfique & de
Chymie , iîgnt6e défunion
des parties d'un corps niîxte^
On trouve , par la réfolution ,
cinq chofes dans tous les
corps, mais quelques-unes
plus abondantes dans les
uns que dans les iutres« i^«
Un cor|ys ^iheré, ou fubf*
tance (piritueufe , appelée
e/jme ou mercure, 1*. Une
fubftance fulfureufe & vo*
latile. Ces deux le font telle-
iiient , qu'elles s'évaporent
fore aifement d^tis Pair, û
l'on n'appocte bien des pré-
cautions pour les conferver 5
elles participent beaucoup
du Gaz de Vati-Helmont. 3*».
Un fel. 4*. Du phlcgme ,
ou psrrtie aqueufe. Ennn une
ferre , appelée Tête morte»
Ces deux dernières fubftan-
C6S font comme le réceptacle
des ttofs autres.
Rjé SOLUTION fignîffe
luift Difloinribn, Réduâion,
<iont voyez les articles.
RÉSOUDRE. Ce»
défuoir les parties d'un corps
foHde. l^n termes de Chy-
«1e Hermétique^ c*eft re^
imré té corps diflblubleeii
eau , par le moyen du mer«<^
cure ; c'eft le réincruder ^
pour le faire tomber en pu^
tréfaAion , & le difpofer )
la génération du fils du fo^
leil. Quand on emploie ce
terme potir Popératîon de li
Médecine du troifieme or«
dre, il lignifie non feulement
téâKÛre l« matière au blanc
pu au rouge , & Félixir ea
mercure philofophic}ue,roaiè
le préparer , le fublimer , \m
calciner » le purifier f le coiii^
Joindre, le féparer^ le laver,
le diflitler, le fondre, Pen*
durcir , le triturer , rinçérer,,
&c. parce qu'une même opé«
ration fait tout ceta dans ua
même ?afe , avec trois nu-»
tieres de même nature.
RESSUSCITER. Foyei
RÉSURRECTION.
RÉSURRECTION.
Les Phrlofophes Herméti-
ques appellent ainfi le paf«:
(âge du noir au blanc dans
l'opération du grand œuvre;
parce que le noir marque la
ptttréfaâfon , qnteft un figne
de mort» Ils donnent auffi
ce nom i la tranfmutatio^
des métaux im^parfaitsen or';
car, félon eux, le plomb, le
fer. Sec, font des métaux
morts, qui ne peuvent être
Teffufcitcs & glorifiés qu'en
devenant or , comme le pîuji
baucdegride leur perfeaié9«
ïeij
43«. R «
RETS. Filet à pêcher.
Les Chymîftes Hermétiques
pnt donné ce nom à leur aï-
m^nc, parce qu'il attire &
prend leur acier , comme un
filet prend le poiflbn. Voyei
Aimant. Ce r£ts doit. s'en-
tendre de la fixation , qui ar*
rête & fixe les parties na-
Peante^ & voltigeantes dans
eau roercurielIe,qHe les f hi-
loPophes appellent leur mer.
Cette mer nourrit le poiflbn
Remore ou Echénéts y dont
parlent le Cofmopolite &
d'Efpagnet, c*eft-à-dire le
grain me de l'or des Sages*
RETORTE. Vafe de
verre , de pierre, de terre ,
ou de fer, en forme de bou*
'teille y dont le col eft courbé
far le côté. Il ferc à difliller
ians chapiteau. On rappelle
aufli Cornue.
. REVERBERE, on Feu
PE REVERBERE. C'eft UA
feu de flamme qui circule &
revient fur la matière qui la
produit» comme fait la flam-
me dans un four à cuire le
pain, Lefiu de réverbère des
Philorophes eft le feu inté-
rieur de la matière qui cir-
cule dans le vafe fermé, &
fcell4 hermétiquement.
REVERBERER. C'eft
cuire ou faire circuler la ma-
tière dans le vafe philofo*
phique.
REVIVIFICATION.
R S
Aftton par laquelle on re^
met un mixte dans lepremicr
état qu il avoit avant d'être
corrompu par des mélanges.
REVIVIFIER. Rendre
à un mixte déguifé fon pre-
mier état qu'il avoit reçu de
la nfture* On revivifie le
mercure du cinabre & des
autres préparations qu'on lut
donne , en le faifant redeve«
nir un mercure coulant. On
revivifie les métaux , après
les avoir réduits en chaux par
lacalcination , ou par les eaux
fortes. En termes de Science
Hermétique i revivifier c'eft
redonner la vie , c'eft-à-dire
rendre l'ame à fon corps*
Voye^i Rendre*
RHA. Rhapontic.
RHADAMANTHE,
fils de Jupiter & d'Europe,
fut choifi , avec Eaque &
Minos, pour £tre Juge de
TEmptre ténébreux de Plu-
ton, Voyez les Fables Egyp-
tiennes & Grecques tlévoi-
lées , liv- 5* ch. 14. $. 5.
. RHAMNUSIE. Surnom
de la Déeflè Néméfi^. .
RHEA ou RHEE. Une
des grandes Divinités dés
Egyptiens^ fille du Ciel &
de la Terre, eut aufli les
noms d'Ops » Cybele &
Vefta. Elle époufa fon firere
Saturne» & en eut Jupiter^
Neptune & Pluton , Junon ,
Cérè€.& Ve&u MâisS^r
^turné ayant appris qti'un àê
fes enfans le décrôneroit,&
ayant ufurpé THropire fur
Titan fon frère , ils firent un
traite, parleque! Saturne s'o-
bligéoit à faire périr tous les
enfans mâles qui naîtroient
àQ lui. Saturne, pour tenir
fa parok , les dévoroit à mc-
fure que Rhea les met toit au
monde ; ce qui la jetoit dans
une extrême afBiâion. Lorf-
qu'elle fut prête d*accoucher
de Jupiter, elle concerta les
moyens de la dérober à la
cruauté de fon pcre 5 en con-
féqnence , après être accou-
chée , elle donna le petit
Jupiter aux Cpry6antes pour
l'élever, & préfenta un cail-
lou enveloppé de langes à
Satïirne, qui le dévora. Voy.
les Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées, liv. 3.
€h.3&4.
RHESUS , Roi de
Thrace, vint au fecoursdes
Trovens avec une puifTante
cavalerie. Dolon le trahit
auprès d'UlyfTe & de Dio-
medc, qui pénétrèrent la
nuit dans le camp oà ^toir
Rhéfus, le tuèrent, & enle-
vèrent Tes chevaux avant
qu'ils euffent pu boire dans
le fleuve Xanthe, condition
abfoinment requife pour
prendre la ville de Troye.
Voyez les Fables Egyptien-
nes Sl Grecques dfyoilcea.
Livre VI. Fatalité VI.
RHIZOTOMUM*
Médicament fpécifique potir
guérir radicalement une mar
ladie.
RHODEIJEUM. Huile
rofat.
RHODES, Ifle de h
Mer Méditerranée , dans la-
quelle là Fable dit que Cadr
mus aborda de TÉgypte»
qu'il y édifia un temple à
Neptune , dont il donna lâ
garde à queloues Phéniciens,
& fie des préiens à Minerve ,
entre lefquels fe trouvoit un
vafe de cuivre très-beau ^
très-remarquable» & fait à
l'antique; que ce Pays étoit
ravagé par des ferpens. Cette
Fable , félon l'explication
des vrais Chymifies , ren-
ferme en abrégé tout le grand
oeuvre ; car , dit Michel
Majer, pourquoi ce prcfent
d'un vafe de cuivre fait à
l'antique , û ce n'eft pour
nous donner à entendre qu'il
faut faire plus d'attention à
la matière qu*à la forme? Et
qu'ont à la terre de Rhodes ^
c'cft ia vraie terre philofo-
phîque , & non aucune au-
tre, qui toutes feroient inu-
tiles à cet œuvre. Les fer-
pens dont il eft parlé, ne font«
ce pas ceux dont prefque
tous les livres des Chymiftes
parlent l Toute Fhiftoire de
Cadmut . qu'on peut voir
Eeiij
M RI
dans (où ftrttcle* ^chffcîrt
jriKore mieux cette explica'»
Twa.
Il tomba une oluiç. d'or
Ans rifle de Rhodes au mo-
ment de la naiiTance de Mi-
nerve. Veye^ MiNë&V£ ,
Pluie d*6r. «
RHODODAPNK , oo
RHODODEN'DRUM»
X^nner-rofe.
RMODOMEL. Miel
fofat.
. RHODOSTAGMA»
3 au rofe.
RHOE. Sumach.
. RHOBA$< Coquelicot,
Ipavot rovige fauvage.
RHUS. Voyei Rhoe.
RHYPTICUM. Mé-
dicament d^terfif*
. RIASTEL. Sel,
. RICHE. Joutant en ont
les pauvres comme lesrickes |
dtfent les Philofophes. Ce
3 ni ne doit pas s'entendre
es hommes, mais des mé-
taux ; c'eft-à-dire , que les
l>a« métaux oii les métaux
i.uparfaits ont également,
comme Tor & l'argent, ce
Ëratn fixe & ce mercure que
s Phibfophes cherchent.
Ils font pKis près dans Tor ,
l*argent & le merjnre , parce
que For & Targent font en
effet plus fixes, ^ que te
mercure eft lui-même ua
mercure, ayant auffi «e grain
*1
^t la vie des mâaux.
On concluroit donc mal
à propos des expreiTions ci-
de/Tus, que les homme» pau<«'
yres poilèdent la matière de
Tc^uvre également comme
les riches « & qu'il» font en
état d'en faire leç frais & le^
opérations, l! faut une gran-
de connotHance de la natu-
re, ce qu'on ne peut acqué-
rir fans étude. Il faut fe four-
sir la matière & les yafes «
& n'avoir pas l'efprît occupe
i fe procurer les moyens de
fubfiftance journalière , ce
qui ne convient aucuoemenc
^ux gens pauvres. Lorfque
ifs PUilofôphes di&nt que
la matiei:e eft vite, ils la con*
^dorent dans fon état de pn«
(réfaâion & de diSblution
en eau^ qui eft commune à
tout le monde* C'eû aufii
dans ce fens-là qu'ils difenc
qu'elle ne coûte rien , ou très»
peu de chofe, de même que
leur feu , qui eft commun ,
ç'eft-à-dire, commun à tous
les êtres phyfiques^pnifqu'il
leur donne la manière d'être,
& les.y conferve,
. RIEN. Les Philofophes
ont difputé long^tems , &
étfpuieront enqore pour dé«
terminer pe que l'on doit
emendre par Rien, Dieu ji.
tout cré<? de mny c'eft le
texte facré qui nous le dit.
(.e imtîmci^t le^plus proba*
^1
%1e ftr fè plus comihfiR 4^11
tîr^ de rétymologle même
da terme; rien eft ce qni ti\i
point d'eiriilence. Qiie4qtte<-
«msoht prijcendo que ce rteh
on non être eft quelque cho-
fe retfttivementi ItTi-iiiême,
4c n'eft rien quant aux cbo*
4*efl cnjée^; a peu près comme
le commun in peuple fl(V
f>èlle vmde toix ce qui n'eft
pAs occupé par un corps ps^-
pftlfle & fenlibte. D'toutrei
vkknk que ce rien étAt s*én-
tendre de la première ma*
tiere de toute» chofès y in-
"forme & comme dans te
chaos.avant la d^rerttrinatrôii
«ne Dieu lui a donti^e pour
devenir celte on telle chofe
exifkmre coœme elle eft , &
^oe c'eft dans cette n^éme
tnatiere que tous le» for^^s
peuvent être réduits.
La plupart des Naturatir*
tes fembtent le penler, Para-
celfe entr'autres : mais il s^
lâut pas Teniendre à la let-
tre; car il ne s^exprlme 'grté-
tes âinfi que quafid il parlé
de la folution des corps 8c
de leur putréfeâion^, & com-
flie les Fhilofophes Hertiié*
tiques donnent le nom de
lehaos ï la matière âù gradH
tBuvre, ic qu'ils difent que
eetre matière eft celle donft
tout eft compofé', il n'eft
pas fnrprenant que ceux qui
aie: les entenfeat pti^iieiit
cru què^ces Pbilofophes coiU
fbndôient leur chaos avec te
rien , ou la chofe dont Dieu
atout créé.
Un grand nombre pen-
fent qu'avant h création ^
Dieu feiil avoit exiftence ;
qu'il n'y avoit ni lieu , ill
vuide , ot que Dieu rcmplif-'
Toit tout par ft>h immenfiié.
Ceft la facoti de penfer 6é9
gens fenfifs; car, ou il ne
nut poiot admettre de Dicu«
ce qui répugne au (bns com-
liHm , iiu il ne faut rien fu n-
pofcr qui ait exîfté éternelle-
ment avec Dieu ; pas même
le vuide , puifqne ce ferok
un lieu , quoiqu'impropre*
ment dit, fuppofé hors de
Timmenfité de Dieu-, ce qtlî
ne peut exiftér avec Hdéè
que nous avons de Tes per-
feâions infinies. Ce n'eft psi»
en conféquence de cela que
quehiues Pbyficiens moder»
nes admettent le vuide dans
la nature.
Lorfoue les Cbymiilà
difent réduire Us corps à rien ,
on doit l'éttendre de l'alré^
ration & du changement
qu'ils font dans la configu^
ration aduefle des corps «
foirpar la folution ou4a cal-
cihation.
Il ne faut pas fe laiflêr in*
duire en erreurs par la ma*
niere de s'exptjmer des Phi^
fcrfophe$Hertit<?ti^ues, lorC*
E e iv
44^ R'I
qu'ils dirent que leurm^tiere
119 coûte rien; ils. font alors
allufion à l'état de cette ma-
tière réduite en eau par la
diiTpIution. On fait que l'eau
ne coûte rien. Ils en difent
autant du feu, parce qu'ils
entendent alors parler du feu
^de fa matière^ le même qui
efi comil^un à tous les indi-
vidus de la nature^
KILI.U5. Lingotierç.
RISIGALLUM, ou
ROSAGALLUM. Efpece
d'orpiment d'Une couleur
rouge blafarde^
RIVIERE, les PIjilo.
fophes ont fouvent perjfon*-
Dîfié des rivières , pour en
former les fymboles de l'eau
mercurielle . des Sages , &
ont dit, comme les Poètes ,
qu'elles étoient filles de TO
céan. Voyci ACH£l.OVSy
Rivière alkalisïe.
Xes Chymifles ont donné
ce nom aux fontaines dope
l'eau efl chargée d'un fel al-
lait , & difent que cette eau
yimpregne de ces fels en
paflant par des pierres caii-
cinées naturellement dans
la terre. Le fy^éme de Bép
cher (ur l'origine des fon-
taines minérales, parojt plus
Traifemblable ; on peut le
voir dans fa Vhyfiça pA^
ffrranea^
ROSE y eA up de» poma
R;«
-qy les Philorophecont doi»*
neaux couleurs qui fùrvien^
nent à la matière pendant les
opérations. Ils ont dit ea
conféquence que leur Roi ^
leur Reine changent dérobes
fuivant les faifons. Ainfi
ROBS BLAKCHE , eft la
couleur blanche » qui fuccede
à la noire, appelée
Robe TEKéBUEUSS ;
celle qui paroit» ou du moina
doit parojtre dans le court
des opérations philofophi<<-
qnes ; car dans la première
préparation de la matière
crue y on ne doit pas cher«»
cher çtB couleurs.
Robe de pourpre , eft
la couleur rouge du foiifre
parfaitement 6xé» C'cft pour*-
quoi h Fable di^qu'Apolloa
vitit une robe de couleur
de pourpre^ pour chanter
fur la lyre la viftoire queJu*
piteravoit remportée fut les
Géans.
Les Philofopkesappellent
Buffi du nom de R<^e les
parties terreftres & groffier
res dans (efquelles font ren^
fermés l'or vif des Sages 6c
leur mercure ; ils difent en
conféquence qu'il faqt dér
fk>uiller les yètemen.s Se les
robes de leur Roi ^ de leur
Reine» & les bien puri€er
avant de lea mettre dans le
lit nuptial y parce qu'ils doi^
V^Qty^trer purs ^nqcU^ k
*1>
tels qti^ils font venus au mon-
de. Baf, Vaïenein.
ROBES. Vinaigre.
ROBUB, Conferve de
fleurs ou de fruits.
ROCHER. Les Philofo-
|>bes ont fouventfaitaliufion
a la dureté des rochers pour
lignifier la fixité de leur ma-
tière , & les anciens Sages eh
otit formé leurs fables, &
leurs métaraorphofes de plu-
iîeurs perfonoes en rochers :
tels qu'Atlas^ Polydeâe ,Se-
-ryphe & divers autres , par
l'afpeâ de la tête de Mé-
dulè; c'efl-à-dire» par la pro»-
prîété fîxative du grain fixe
OQ foufre des Sages.
Ilsont aufn donné le nom
de Rocher à leur vafe , par
iimilitude s parce que leurs
.métaux s'y forment^ comb-
ine les métaux vulgaires » &
Tor particulièrement, dans
lé roc.
ROHEL. Sang de drt*^
gon.
ROI# Ce nom a deux
fens différens chez les Phi-
Jofophes. Il s'entend plus
ordinairement du foufre des
Sages, ou Tôt pbilofophi-
que , par allufion à Tor vul-
gaire^ appelé Roi des mé-
taux^ Mais quelquefois ils
entendent par le nom de
Roi la matière qui doit en-^
trer d'abord dans la confec--
tion^u^ mercure, ^ qui eft
R O 44t
fon premier feu, èe grain
fixe qui doit furmonier la
froideur & la volatilité de
ce mercure, Bafile Valentin
femble Tentendre dans ces
deux fens au commence^*
ment de fes douze Clefs.
Dans la fuite il donne le
nom de Roi au foufre par-
fait, & même à la poudre
de projeôion. On ne faa«»
roit , dit-il , remporter la vic-
toire , fi le Roi n'a empreinc
fa force & fa vertu" à fon
eau , 6c s'il ne lui a donné
une clef de»fa livrée ou coup-
leur royale, pour être dM**
fo\is par elte , & rendu invi*
fible. Leur Roi eft aufli le
même que leur Lion. Quand
ils en parlent comme pou*
dre de projeftion, ils difenc
que c>fl un Roi qui aime
tellement fes frères , qu'il
leur donne fa propre chair à
manger, & les rend ainfi
tous Rois comme lui , c'eft*
à- dire Or.
ROMPRE. Diffou^
dre, réduire en poudre ou
en eau.
RORELLA. Plante con-
nue fous le nom de Ros^ '
folis,
ROSAGALLUM. Voyei-
RisigAllum.
ROSCOD. Vinaigre.'- *
ROSE. Les Fables difent
que la fleur appelée rofe fut
confacrée à Vénus ^ parce
44% no
qu'iffîfr^psne de rofier bleiTa
cette Déeflè dans le tems
Îu'elie accouroic au fecours
'Adonii qui Ce ipouroit , &
que fon fnng teignit en rouge
cette fleur qui jufque^-là
^oit été blanche. Cette fa*
ble Ce trouve expliquée dans
le liv. 3. cb. 8. & le ïiv. 4.
ch» 4. des' Fables dévoil^^»
£lle ne (ignifîe autre chofe
que le changetnent de la
couletu: blanche de la nia-
ftere philofophiqne en cou-
leur Touge , par la jaune in-
termédiaire appelée Vénus,
On trouve même fonvent
dans les livres des Phibro-
Eh es, la rofe comme fyra*
oie des couleurs rouge &
blanche»
Abraham Juif, dans Fia-
mel, jfetnt un roder garni
de rofes blanches & rouges ^
planté fur le fommet d'une
montagne y où les vents fouf*
£km avec violence. Ainfi
leur rofeManckc eft leur ma-
tière parvenue à la cotileur
blanche^ & leur rofe rouge,
eft leur foufre aurifiq.uc.
Rose Minékaxe eft
Tor philofophique.
Rose Ce prend quelque-
fois pour le tartre» félon
Rulland.
RX)SE DE Vie. C'eft, fui-
▼ant Manget , une liqueur
faite avec Peau- de- vie & la
triniurç de For tfè«-^r| ex^
Il e
traite p«- '*c(prîc cte Tcî, !•
tout mêlé eniuice avec 4e M
de perles.
ROSÉE. PluOeurs Chy-
miftes ont regardé la rotée
des mois de Mai & de Sep«
tembre comme la matière de
Tœuvre Hermétique ) fondes
fans do«ite fur ce que plu-
fiears Auteties ont avance
que la rafée était le réfiervoir
de Tefprit univerfel de il
Nature. François da Soucyi
Sieur de Ger^an , ^ffàt iui
fi grand éloge d^ns fou Trai-
té qui a pour titre : /* Projet
de la Création du Monde |
qu il fembie vouloir iiïfibucr
qu^en vain voudroit<-on pre»
dre une autre matière pour
faire Vœuvre Hermétiqve.
Beaucoup d^autresparoiilèiit
daqs le même fentiment;
maisquandenmédîte férieu-
femeut fur \e» textes des vrais
Pbilofophes, dans lefquels
ils parltnt de rofée» on eft
bientôt convaincu qu^ils n'ea
parlent que.par ftmilitude,
& que la leur eft ane ro*
fée proprement métallique*
c'cft-à-dîre ^ leur eau mer»
curieile foblimée en vapeurs
dans le vâfe, & qui retombe
au foad en forme de rofée
ou de petite pltiie. Ainfi
quand ils partent de rofée
du mois de Mai , c*eft cdîe
du mois de mai 6e leur pria*
tems FbUofopi|it|ut » Cor. \6>i
» 0
ifat\ domine le figne des G^
nieanx de leur Zodiaque»
différent du Zodiaque com<^
me on peut le voir dans î'ar-
tîcle Zodiaque^ Phiiaiethe a
inémedit pofitivemeot.que
leur rofce eft leur eau mer-
curieHe au fortir de la putré-
£aâ}on.
Rosée ou Rosse c£«
y.ESTE» Mercure des PhiIo'«'
fophes.
ROSEE SOLAIJLE* Vfijei
FtuiE p'On..
ROTA. Côlofone.
ROTATION. Foy. Cir-
culation*
ROTENGENIUS. Colo-
Jbne,
ROTIR. Foyet Cvi^H.
^ ROUE. Suice des opéra-
tions de l'œuvre Hernséti-^
que. Tourner la roue , c'eft
«îbferver le régime du feu.
Faire la circuladon de la
roe/^^c'eftrecomniencer les
c^ïérations , foit pour faire la
pierre, foir pour la multi-
plier en qualité. La roue élé*
mémoire des Sages e(l la
converfion des élémens ç\\w
lofophjques, c'eft^-dire, le
changement de terre en eau ,
puis d'eau en terre; l'eau
renferme l'air, ft la terre
contient le feu. V, Qov-
VERSION.
ROUGE. Terme de
l'Art Hcripétique , qui figni-
fiele foufrè des Jj^hilofophes»
* U 441
Rouge SANGUrtî. Ma-
Çifierç parvenii^p^r la cuiflou
a la couleur de pourpre.
ROUGEUR. Même
cbûfe que rouge.
ROUGIR. C'eft cuire &
digérer ia matière de Tœat
vre jul^tt'à ce qu^elle ait ai^
teint la couleur de psvot H««
champs.
. ROUILLE. CouIeur.de
rouille de fer que prend la
înatiere avant que de par-
venir à la couleur pourprée*
C'eft poiirouqi les Philofo»
pbes ont donné le nom det
Mars à cette couleur ^ dont
la durée eft , félon eux \ le
f ems du règne de ce Dieu»
C'eft pour cela que Bafile
Valentin dît que Vénus don*
ne à Mars la couronne ro^*
le^ pour aue le Soli^l la
prenne de tes mains.
RUBM^LA. Liqueur
fpititueufa & diifoîvante ,
propre à titer la teinture de»
corps. Telles font Teffrit de
Vénus, &ralkaeû de Pa-'
racelfe & de Van-Helmont j
plus particulièrement qUe
tous les ai^tres menfti^ues
di/Iblvans,
, RUBIFÏCATÏON. Con-
tinuation du régime Herraé*
tique au moyen duquel on
parvient à faire pafler Iji ma-
tière de la couleur blanche
à la rouge.
AVBIFIER. Rccdrt
*44 »ty
COUge* V. RUBIFICATIOW.
RUBINUS SULPHUi
JEIIS. Baume de fonfre,
RUBIS. Magiftere au
ronge parfait. '
Rubis Priècieux.
Poudre de projcâion.
RUMEX. Efpece de pa-
tience dont le foc eft rafraî*
chiflant , Sç dom on donne
la racine à fiicer à ceux qui
ont foif. Blanchard.
RUPTORIUM. ■ Caufti-
que, pierre infernale.
RUSANGI. > Cuivre
RUSATAGI. f brûlé.
RUSCIAS, Mercure.
RUSE. Les Philofophes
emploient la rufe pour ca-^
cher le fecret de leur Art , &
faire prendre le change aux
ignorons. Ils ont afFeflé pour
cet effet de ne s'expliquer
que par des termes meta*
phoriqnes-, par ^ équivo«>
ques , des énigmes , des allé-
gories & des fables. Ils con*
fondent dans leurs écrits le
commencement 8c h un. Se
communément ils parlent de
la première préparation phi.
lôlophique comme fi c*étoit
en effet celle par laquelle on
.doit d'abord commencer,
quoiqu'il y ait une prépara-
tion manuelle de la matière
crue, dont ils ne parlent
point ^ ou n'en font mention
que fous le terme de fubli<>
màtion du mercure. Elle«eft
cependant fi néceflaîre , qnfe
fans elle on ne peut réulfir.
Ils donnent cent noms diffé-
rent à la même chofe , &
rien , dit Morien » n'a tant
induit en erreur les curieux
de cette Science. V. Ma-
tière. Souvent ils infèrent
à deffein des efpeces de con-
tradidions, qui n'en font pas
pour ceux qui font au fait,
mais qxïi dégoûtent beau-
coup ceux qui veulent étu-
dier leurs ouvrages.' L'un dit
qu'il ne faut prendre qu'une
chofe ,1'autredit qu'il en faut
néceffai rement deux , l'autre
trois $ 8c ils ont raifon » quoi-
qu'ils paroiffent contraires ,
parce que le premier entend
cette unique chofe de leur
mercure; le fécond , de leu^
mercure animé ou rebis; &
le troifieme , de leurs trois
principes renfermés dans ce
mercure, favoir le fel , le
foufre& le mercure, ou Tef-
prit, Taroe & le corps. Leur
çhofe unique eft le premier
principe des métaux , on leur
femence ; les dewx chofes
font , dit Trévifan , deux
fnbftances merciffielles ex-
traites de la même racine; \
6c les trois chofes font les
deux extrêmes Se le milieu
qui fert à les réunir , qu'ils
ont appelé médium conjun-»
gendi tinâuras ^ poculam
amorist Scc.
S.
SN. fignifif félon la na-
• tiire.
S,, feule veut dire la
moitié du poids des ingré-^
diens , indiqué auparavant»
SABENA ou SABON.
LefTive de laquelle on fait le
fa von.
SABLE. Feu de fable.
Voyei Feu.
SABRE. Feu des Philo-
fophes.
SACTIN. Vitriol.
. SACUL. Siwcin.
SADIR. Scories des mé-
taux.
S A F R A N , fimplement
dit , & Safran de Mars des
Sages. Ceft la matière de
l'Art parvenue par ta cuifTon
à la couleur fafranée.
- SAGANI SPIHITUS.
Ce font les élémens.
SAGDA ou SAGDO.
Efpece de limon pierreux
qui s'attache aux navires.
Pline , Solinus & Alberf le
Grand difent qu'il a une ver^
tu attraâive .pour le bois,
comme celle de rairoant pour
le fer.
SAGES. Koy. PHILOSO-
PHES.
SAGITH & SEGITH,
Vitriol.
SAHAB. Merciwe.
SAIC. Argçpc-vifc
SA |4J
SAISONS. Les Philofo-
Sihes ont leurs quatre fai<«
bns , comme les quatre dé
Tannée vulgaire ; mais elles
font bien différentes. Ils en-
tendent par faifons les di*
vers états fucceffifs où fc
trouvjs la matière dé rArt
pendant le cours des opérai
cions.f & ces faifons fe re-
nouvellent chaque anné^
philofophique,. c'efi-à-dirc
chaque fois que Ton réitère
ropération pour parvenir à
la perfeâion dp reeuvre.
Leur hiver eft le tems de la
diffolution & de la putré-
faâion : le printems fuccedt
& dure depuis que la cour
leur noire commence à s'^
vanouir, jufqu'à ce que b
couleur blanche foit parfais
te : cette blancheur & la fa«
franée qiii fuit ^ forment leur
été ; la couleur rouge qui
vient après ^ eft leur autom-
ne. C'efl pourquoi ils difent
qiie rhiver eft la première
faifon de Tannée, & qu'il
faut commencer Toeuvre ea
hiver. Ceux qui cecommaor
dent de commencer au prîn»
tems» n'out en vue que b
matière avec laquelle il £iat
faif e Tœuvre » & non le eom*
mencement du travail d«
TArtifie « putfqu^il peut !•
faire dans tout le cours des
faifoDS vulgaires.
SAL AMAHyM. Argeac
44* »^
irulgaifd que queTqiief*iiifttf
appellent aulTi Sd nitre.
Sal ANAtHRUBi. V9yei
Aî^ATHRON.
Sal Crtstaliinus^ Sel
eutt d'tirtne cl*homme.
Sal Enixum« Sel dtifous
•n fuiile.
Sal Fusile. Sel décret
pîté. Qiielques«ttns le preti'*
lient pour le fel gemme;
PlanijcampL •■
Sal GEMMJe^ S^el genn
fue ou fel de terre, parce
qii^il fe tire det mines où il
ù forme naturellement dans
la terre. On lui a donné le
nom de fel gemme, ou de
pierres précieufes , dece qu'il
t& clair & tranfparent com*
Wfte le cryflal*
' Sal PEREGRTNOItUBr.
Compofitioiï de fel nitre, de
fei fiifible, de (èl gemme ^
de galanga « macis, cobebes y
«Ikalt tiré du vin , de la li-^
qoeur <les bayes de geniè-
vre. Elle fortifie Teftomac ,
aide à la digeiliofi , préferve
49 putréfaâion , & empêche
éQ vomir ceux qui vont fur
iBier. Flamfeampi,
Sal PHIL0S9PHORt)FM.
Compofiticn de (él d*or ,
dTantimome , de vitriol ,.àe
fégliâe , de germancfrée , de
ciii^erée , de valériane, d*ab-
fit^tlie &de fel cdmraun,ad«
tfkirable pour guérir le» can*
•er? & le noU'-mi^tdffgtrC.
JPlanifcampu
$At PRÀCncuwf. M^--
lange de nitre & de fel ar-^
moniac y par parties égales ,
mis à' la caVe dans une ter-»
rine neuve & fans vernis ;
fufpendue on élevée au-
demis de terre. Ce mélangé
fe réfout en liqueur , & s*at-
tacbe en forme de fel fur la
(ur&ce esttérieure du vafe.
Sal TabaRi. Sel alem--
broth.
Sal TABERzEt. Tartre
blanc*
^SALAMANDRE.Ei:.
pece de lézard que les An-
ciens eroy oient pouvoir vi-
vre dans le feu , fans en être
confumée. Les Phflofophe^
Hermétiques ont pns cet
animal pour fymboîe de leur
pierre fixée au rouge , c'eft
pourouoi ik l'ont smefée là
Sctlamandre qui erf conçue
& qui vit dans le feu. Quel-
quefois ils ont donné ce nom
àr leur merc-ire f mais^ ploa
ordinairement à leur foufré
incombufiible. La Salaman-
dre qui fe nourrit du feu , &
le Phénix qui renaît de fe»
cendres, font fcs deux fyra-
boles les pin^ communs de
ce foufre,
SALEFUR. Safran.
SALIS astrum;
HuiîedefeL
SALIVE DE LA LUNE.
Mercure <fe» Pbilofopfaes ,
ou la oumre <k laquelle on
4Stniit te mercarç. les an-
ciens Sages t'ont repréfente
foufi la fable du Lion deNé-
Oiée defcendu de l'orbe de
la Lune. Hercule le tua,&:
en porta la pean le refte de
fa vie y pour preuve de fa
wâoire. V'oyei LiON.
Sauve Ihcombusti-
SLE. Mercure des Sages»
SAUUNCA. Lavande,
Nard celtique.
SALLENA. Efpece de
làlpècre. FlanifiampL
SALMAGIS. Nym-
phe qui devint éperdument
amoureufe d'Hermaphrodi-
te. Elle s'approcha de kn
dans une fontaine» qui de-
puis prit le nom de la Nym-,
fibe ; elle le prtiTa « & lui fit
beaucoup d'inftances pour
l'engager à fatisfaire fes de<*
fira pa(IU>&n4s ; ne potivant
Fy aécerifiiner , elle courut
à lui pour fembraflef ^ &
pria les Dietix de lui accor-
der que leurs deux corps
n'en fiflènt plus qu*un ; elle
fut exaucée. Hermaphrodite
obtint audi eue tous ceux
& celles qui (e baigneroieot
dans cette fontaine , particF-
peroieat aux d^ix fexes*
Voyei Hermaphrodite.
SALMICH. Mercure
des Sages ^ ou la matière de
laquelle on la tire.
SALMON£S,perede
Tyroy la^uellç eue de Mcp«
SA |#
tune VlAée 8c ?A\9i.Voyt{
ces deux articlesm
SALTABARI. Sel alèm«
broth.
SANfBAC. JaCmin. .
SAMECH. Sel de tartrei
S A N D AR ACH A
GRiËCORUM. Arfenic
br&t4 ) ou orpin rouge réduit
en poudre.
SAND£RICH.Pkrre«tf
blanc. «
SANG. ( Se. Herm. )
Beaucoup de Chyroiftes one
travaillé fur le fang des ani^
maux » le prenant pour U
matière dont les Philofophetf
font leur magiftere. Quel-
ques-uns de ces derniers Tobc
en effet nommée Sang^ &
Sang humain; mais Phtla*
lethe dit qu'il faut appliquer
le fena de ces expreflions à
leur matière au noir. En
nommant Sang leur matière^
ou plutôt leur mercure, ils
ont fait allufion aufangdea
animaux qui porte la nourri*
ture dans toutes les parties
du corps, & qui t& le priiH
cipe de leur conftitution cor-
porelle $ il en eft de même
de leur mercure, qui eft la
bafe& le principe des mé^
taux. Ainfi le fan^^ des petite
enfans qu'H ér ode fait égor<*
ger dans les Hiéroglyphes
d'Abraham Juif, eft unealié*
gorie de l'humide radical de«
oaitaux enraie 4e la minière
44* SA
des ^hilofophes ^ doimAi
fous le fymbole des enfans}
parce que cette matière eft
encore crue , & laifTée par la
Nature dans la vole de la
perfeftion. Le Soleil & la
Lune viennent fe baigner
dans ce fang , puifqu'il eft
la fontaine des Philofophes
dans laquelle fe baignent
leur Roi & leur Reine. Fia-
mel qui prévoyok bien que
quelques ^ uns prendroient
cette allégorie à la lettre «a
eu foin de prévenir le Lec-
teur^ en difant qu'on doit
bien fe donner de garde de
prendre le fang humain pour
matière de Tœuvre, que ce
feroit une folie & une chofe
abominable.
Sakg de B&ebis. Mer«
cure des Sages.
Sang de l'Animal.
Eau mercurielle, ainfi ap-
pelée de ce que les Philo«
lophes donnent le nom de
Lion à leur matière , & qu*il
faut, difent-ils, tourmenter
\e Lion jufqu'àce qu'il donne
fon fang. Baf VaUhtin,
Sang de Lato ne. Eau
feche extraite de la terre
vierge des Sages.
Sang de la Sala-
mandre. Rougeur qui
paroit dans le récipient Ibrf-
qu'on difltlle le nitre & le
vitriol.
Sang pu Dragon des
Chymjtei. Teinture d'antî*
moine.
Sang de Mercure*
Teinture de mercure. En
termes <le Science Hermé-
tique, c'cft le merctire des
Sages animé & digéré.
Sang se l'Hydre d»
LeRKE< Diifolvant des Phi*
loTophes.
Sang db la Terre
ou Aigreur Minérale.
Ceft Thuile de vitriol.
Sang Spirituel. Mer-
cure des Philofophes. -
Sang du Lion vert*
Mercure des Sages.
SANGLIER I^ERY-
MANTHE. Mercure def
Sages. V. Eurysthée.
SANHUINALIS. Plan-
te connue fous le nom de
corne-dt'-cerfi
SANGUINARIA: Voyel
Sanguinalis.
SANGUIS DRA-
GON I S. G'eft la patience
rouge.
SAPHIR. Pîerre pré-
cieufe de couleur bleue. Les
Philofophes ont donné le
nom de Saphir à leur eati
mercttrielle. Voyez-en la
rai fon dans l'article Eaa ci-
lefle. I
S A P H Y R I C trUi-
A'NTHOS, ou Fleur dt
Saphir. C*eft le faphir ré- '
duit en eau mercurieîle , & |
la lune aulTiTéduite es roe^ i
«urc.
I
s A
caw, tnél^s enfetnblei^e
qui fait, dit Planifcampi » un
médicament admirable con-
tre les maladies du cerveau.
SAPO SAPIENTIiE.
Sel commun réduit en huile.
Les Philofophes appellent ,
leur azoth fapo fapicntia ,
ou favon de la fageflë , parce
qu'il lave , déterge & purifie
le laton de toutes fes impu-
retés, cVfl-à-dire de la noir-
ceur,
SARCA. Fer, Mars,
SARCION. Pierre rouflc.
Manget,
*SARCOTICUM. On-
guent propre à faire renaître
les chairs.
SAS DE LA NATURE,
Ceft Tair.
Sas Hermétique, Eau.
mercurielle.
SATIR. Eau falée des
Philofophes.
SATURNALES. Pen-
dant les Saturnales chez les
Romains, les Mercuriales ou
Herméaies chez les Grecs ,
les domeftiques prenoient la
place des maîtres, & ceux-
ci fervoient leurs domefti-
ques. Bien des gens n'ont
jamais pu trouver la raifon
d'un tel procédé , & il ne faut
pas en être furpris. Les My-
thologues ne font pas com-
munément Philofophes Her-
métiques , & ne cherchent
gueres qu'à donner à la fable
SA 449
des interprétations morales^
quelquefois phyfiques. Ces
fêtes étoient. inilituées en
l'honneur de Saturne i à'oh. .
les Philofophes extrayenc
leur mercure^ qui prend la
domination fur Tor^ fon fu-
périeur en tout , pendant le
temsdu règne de Saturne,
c'eft-à-dire pendant le tems
de la couleur noire ou de ta
putréfaôion. Alors le- do-
mefiique domine fur fon
maître ^ qui reprend enfuite
fa doinination*
SATURNE, un des
grands Dieux des Egyptiens^
étoit 61s du Ciel éc de la
Terre; félon quelques-uns,
du Ciel & de Vefta ; & fui-
vant Platon , en fon Timic^
Saturne étoit fils de l'Océan
& de Thétis. Il époufa Ops
ou Rhéa fa fœur, & s'em-
para du Royaume de fon
père , après l'avoir mutilé.
Titan, frère de Saturne ^ à
qui , comme aîné » apparte-
noit le Royaume , fit la
guerre â celui-ci pour s'en
emparer. Il le céda cepen-
dant à Saturne « à condition
qu'il ne confervecoit aucun
des enfans mâles qui lui naî-
troient , afin que la couronna
retombât dans fa famiile.
Saturne confentit avec plai^
fir à cette condition ^ parce
qu'il avoit appris qa'un de
les fils le détrôneroio S^-
Ff
450 S A
tome pour tcnîf fa parole ,
dévorok lui -même tous les
enfant mâles qui lui naif-
foienr. Ops qui en et oit très-
inortifiée, ufa d'un ftrata-
J;ôme paur les confcrver. Se
entant enceinte & prête
iTaccoucber, elle fe munit
d'un caillou, & après avoir
mis Jupiter au monde, elle
le donna à nourrir aux Co-
rybantes, & lui fubftitua Ton
câilloti , qu'elle enveloppa
de langes , & le pr^(enta à
Saturne, qui le dévora , fans
y faire attention. Métis fit
prendre dans la fuite à Sa-
larne un breuvage qui lui fit
rendre le caillou & les en-
fans qu'il avoit engloutis.
Titan s'étant appercu de la
fnpercherié de Rh/a , fit la
Suerre àfon frère, s'empara
e Saturne & de fon époufe,
& tes mit en prifon , oh ils
redorent jufqu'à ce que Ju-
piter j devenu grand , les en
délivfa.Saturne craignit alors
pour lui les effets de la pré-
dîâion qu'on lui avoit faite ,
& tendit des embûches à Ju-
piter. Celui-ci les ayant dé-
couvertes, fit la guerre â fon
père, le détrôna & le mutila.
Saturne fe retira en Italie
dans le pays Latium, où ré-
gnoitJanus, qui le reçut très-
humainement. Ils régnèrent
conjointement , & procurè-
rent à leurs Sujets toutes for'>
SA
tes 4e bieii»*% Voyez PcxplV-
cation chymique de cetttf
fable , dans le liv. 3. chap. 3.
des Fables Egypi* & Grecq,
dévoilées.
Satu&ne , cbez le»
Chymiftes vulgaires, eftle
plomb. Les Pbilofopbes Her-
métiques donnent le nom de
Saturne à plufieurs chofes.
La première eft la couleur
noire» ou la qnatiere parve-
nue à cette couleur par la
diffolution & la putréfaâion*
La féconde eu le plomb
commun , le plus imparfait
des métaux • & par cette rû|
fon le plus éloigné de la ma«
tiere du grand œuvre. Gar-
dez-vous bien , dit Riplée ,
de travailler fur le Saturne
vulgaire, parce qu'il eft dit,
ne mangez point du fils dont
la mère eft corrompue $ &
croyez- moi , bien des gens
tombent dans l'erreur en tra-
vaillant fur Saturne, Saturne
fera toujours Saturne , dit
Avicenne. Ryplécy Pkilor*
cîi , cap. a.
La troifieme eft l'Adrop
des Sages, ou Vitrtbl azo-
quée de Raymond LuUe.
La quatrième eft le cuivre
commun, le premier des mé-
taux, comme l'aflure Arnaud
de Villeneuve dans fon Mi^
roir de VAlckymit^ difp* 8»
vqL é\. du Théâtre Chymique*
Fiufieurs Phiiofophes^dit*
SA
îl > ont exercé leur fcîencè
fur les planètes 5 & notre
première planète s'appelle
Vénus , la féconde Saturne ,
la troifieme Mercure , là qua-
trième Mars , la cinquième
Jupiter f la fixieme lâ Lune ,
& la feptieme le Soleil. Ba«
file Valentin dit que la géné-
ration du cuivre fuit immé*
diatement ou tient le pre-
mier lieu après le Merctire,
Baf. de rébus Ndt, & fuper
liât, à* 4. Rien , dit Para-
celfk (lib. 4. Philof, de^lc-
mento Aquœ ) , n'a plus d'affi*
nité avec les minéraux que
le vitriol. Le vitriol eft iiî
dernier dans la réparation
des minéraux, & la généra*
tion des métaux fuit immé-^
diatement la fienne , entre
iefquels le cuivre tient là
première place.
Le cinduieme n^eft autre
que la préparation philofo-
phique du cuivre philofophi*
que , au moyen du menftrue
végétable ; ce qui lui a fait
donner le nom de Tlante
faturnzenne végétable , afin
de le diftinguer du cuivre
avant fa préparation. Mais
ce menftrue végétable eft le
menftrue phiîofophique.
Plufieurs ont pris l'antî-
moine pour le plomb des
Sages , tant à caufe des élo-
ges que plufieurs Auteurs
donnent à ce minéral y que
SA 4îr
{iarde cjuequelques-tins d'en*
tr'eux le nomment ou fem-
blent l'indiquer pour la ma«
tiere de laquelle il faut ex**
traire le mercure des Philo-
fophes. ArtéphiUs appelle
dette matière Atitirhoine dei
parties de Saturne y & \t\xt
Inercure Vinaigre antimo'»
niai faturnien. Mais il s'ex-
plique enfuîte en difatit qu'il
appelle cette matière Anti^»
tnoine , parce qu'elle en a Icà
propriétés. Le plus grand
ftombre la noitlmertt Racé
de Saturne ^Scde Saturnie ve-
gétate. Mais en Vain cherche*
toit-on à fubftituer le mer-
cure extrait du ploitib au
mercure vulgaire , il ne feroît
que moins pur que lui , 8i
par-là même feroit encore
plus éloigné de l*œuvre. Il
faut trouver une matière qui
ait la propriété de purifier &
de fixer le mercure. Les Sa-
ges , dit Philalethe , l'ont
cherchée dans la race dô
Saturne , & l'y ont trouvée ,
en y ajoutant un foufre mé-
tallique qui lui manquoit.
Saturne CoRisiu.Noni
que les Chym'îÛes ont donné
a du plomb diffous dans dp
l'eai]- forte , & précipitéaveC
l'efprit de feL
Saturnie VégétaIé
ou Vegétablél. Matière ,
& un des principaux ingré-
diens du roagiftere des Phi*
Ff ij
4n SA
lofophes.EUe eft, difent les
Sages , de race de Saturne,
C^eft pourquoi quelques-uns
Font nommée Vénus , Ecu-
me de la mer Rouge , leur
Lune & leur Femelle. On
ia qualifie végétable , parce
qu'elle végète pendant les
opérations , & qu'elle ren-
ferme le fruit de l'or qu'elle
produit dans fon tems, lorf-
qu'elle eft femée dans une
terre convenable , & qu'on
y applique le régime requis
du feu , qui doit être gou-
verné à l'imitation de celui
de la Nature. V. SatuknE.
SATURNIEN. ( Vinai-
gre ) Mercure des Philof.
SATYRES. La Fable
dit que c'étoit une efpcce
d'hommes ayant deux pcti-»
tes cornes à la tête y & la
forme de boucs depuis la
ceinture Jtifqu^aux pieds ^
<]u'ils accomp^poient Bac-
çhus avec les Corybantes &
les Bacchantes. Les Satyres
ayant appris la mort d^Odris
€{\ie Typhon avoii maffacré
inhumainement firent reten-
tir les rivages du Nil de leurs
hurlemens & de leurs plain-
tes. Auflî eft-ce le Dieu Pan
Egyptien qui a donné lieu
aux Satyres des Grecs. Voy.
ce que lignifient ces Monf-
très dans Particle OJiris.
' SAVEUR. Senfation que
les efprits fulfureuz, falins
SA se
8c mercurieh font fur les of*
ganes du goût. Les fels n'ont
par eux-mêmes aucun goût ^
& Ton ne doit attribuer leur
mordacité qu'à l'ignéité que
leur communique un foufre
mercuriel & volatil , qm y
eft toujours roêléy& qu'il eft
tfès-difficilc d'en féparer»
Les faveurs différentes, atne*
res , douces , acides, ne vien-
nent que de la différence an
mélange du foilfre avec le
fel ; & plus fes faveurs fonc
pénétrantes , plus il y a de
foufre mercuriel.
SAVON DES ^AGES*
Azoth des Philofophes , avec
lequel ils purifient, lavent &
blanchinent leur laton. Voy^
AZOTH & Mfrcure.
SAURE. CreiTon de fon*
taine.
SAXIFRAGE. Cryftal
pàle-cîtrin. PlanifcampL
Saxifrage efi auffi le
notn qiTe Ton donne en gé-
néral à tout médicament
propre à diilbudre h pierre
& la gravelle dans les reins
& dans la vedie.
SAYRSA. Mars ou fer.
SBESTEN. Chaux vive,
Rullandus,
SCAMANDRE. Fleuve
de Phrygie qui prend fa four*
ce au mont Ida. Homère à\x
qiîe les Dieux TappeKefît
Xanthe , & les hommes Sca^
Hiandre. La ville de Troye
s c
t\*auroit jamais été ptifé , (!
les, Grecs n'avoient empêché
lès chevaux de Rhéfits de
boire dans ce fleuve. Voyei
JRhésus.
SCAOPTEZE. Ceft-à-
dire Flamme. Di8. Herm.
SCARELLUM. Alun de
plume. •
SCARTEA, Orvale,
Toucebonne.
SCEAU ou SE EL,
Matière des Phiïofophes au
Boir. Il faut entendre la mê-
me chofe par Sceau Hermé"
tique, & non la manière de
fceller lés vafes avec la ma-
tière même dont ils font
compofés*
Le Sceau Hermétique vul-
gaire eft de trois fortes , &
le fait en fondant à la flamme
de la lampe lé cou du vafe
philofophique ou autre , &
en ea rapprochant les bords
de manière qu'ils fe fondent
enfemble,& empêchent l'air
ày entrer ou d'en fortir. La
féconde manière confîfle à
boucher le vafe avec un bou-
chon de verre, qui prenne
bien Jufte dans toute fa «"îr-
conférence; on le lu te en-
fuite avec un bon maftic. La
troifieme façon cft d'adapter
au col du vafe un autre vafe
femblable, mais plus petit,
& renverfé. On les lute auffi
9vec du maftic.
Sc^Av J>£S Sceaux^ Le
se 4sf
même que Sceau Herméti*^
que»
Les Sept Sceaux d*Her'*^
mis font les opérations fe-*
crêtes de Tauvre philofo-
phique.
SCEB ou SEB. Alun.
SCEDENIGL Pierre Hé-:
matite.
SCELLER. Voyei SéEL-,
LER
SCHONAM. Sel i^4
Phiïofophes.
SCIDEN. Cérufe. ^
SCIENCE HERMETI-
QUE. Les Adeptes ou Phi-
ïofophes. difenc que cette
fcience eft la clef de toutes
les autres , parce qu^elle don-
ne la connoiflance de toute
la Nature, Elle confifte à ap-
prendre la manière de faire
un remède propre à guériif
tous les maux qui affligent
rhumanité , à conferver Ie<
hommes «n vigueur & dans
une fanté parfaite auffi long-
tems que la conftitution du
corps humain peut le per-
mettre ; à faire une poudre
appelée Poudre de projec-
tion , qui jetée en quantité
proportionnée fur les mé-
taux en fuflon» les tranfmue
en or ou argent , fuivant
le degré de perfeftion qu'on
lui a donné. Voyei PANA-
CÉE , Pierre Philoso-
PHALE, Poudre de Pro
SECTION & ALCHYMIE.
Ffiij
fe4 « C
SCIRON. Fameux brî-
S^and qui attaqtioic les paf-
ans f & leur faîfoit foufFrir
tous les maux imaginables.
Théféc le fit périr & jeta
fon corps dans la mer , où
fes os fe changèrent en ro-
cher. Cette fable ne fignifie
que la diflblution & la pu-
trëfaSion àéUgnées par les
brigandages , & la mort de
Sciron eft la fixation en
iùerre de la matière dç$ Phi*
ofophes , dont la métamor-
phofe des os de Sciron eft le
l^mboîe. Voyez THiftoire
qe Théfée,
SCIRONA. Rofée d'au-
fomne , fuivant Rullandus.
SCIRPUS. Jonc com-
mun.
SCOLYMUS. Arti-
chaut.
SCORAX, Gomme d'oli-
vier. Rullandus,
SCORIES. Impuretés
qui (e réparent des minéraux
éc des métaux pendant la
fufion.
SCORITH. Soufre,
SCORODON. Ail.
SCORODO PRA-
SUM. Ail, porreau , rocam-
bole.
SCORPION. Quelques
Cbymiftes ont donné ce
nom au foufre des P^iilofo-
fhes. Mange t,
SCRiPTULUS. Scrupu-
. Uff ppîd^ ufité en Médecine.
se SE
Ceft la troifieme partie dtnn€
dragme.
SCRUPULE. Le tiers
pefant d'un gros.
SCYLLA & - CARIBr
D E. Monftres fabuleux y
ou rochers de la mer Médi*
terranée , contre lefquels les
vai fléaux fe brifent fquvent.
Les Argonautes ne les évi-
tèrent qu'en envoyant une
colombe , qui leur fervit de
guide. Vcyei ARGONAU*
T£S , & les Fables Egypt»
& Grecq. dévoilées, liv. a.
chap. I.
SCYTICA RADIX.
Réglifle.
SEB fignifie ordinaire-
ment de l'alun y mais quel«
quefoia Tor. Rulland. En
termes de Chymie Hermé-
tique , c^eft la matière par-
venue à la couleur blanche,
appelée Alun & Orblancm
. SEBLEINDE. Matière, de
l'œuvre.
SECACUL. Plante ap-
pelée Sceau de Salùmon,
SECRET DES SE-
CRETS. Art de faire la
pieue des Sages , ainfi nom-
mé tant à canfe du fecret que
les Phiîofopbes gardent à cet
égard , à l'imitation des Prê-
tres d'Egypte , qu'à caufe de
fon excellence. Une à^s rai-
fons qu'apportent les Philo-
sophes pour s'excufer de ce
qu'ils <ie divulguent pa$ i^q
SE
fecret fi utile à ceqx qui le
ftvent, c'eft que tout le
monde voudroit y travailler,
& abandonneroit les autres
arts & métiers fi nécefTaires
à la vie. Toute la foçiété en
feroit troublée fiç boulevcr-
fée.
Secret de l'Ecole.
C'eft particulièrement la
connoiitànce de la vérita-
ble & prochaine matière de
ToBuvre, & de ft première
préparation^
SEDEN. Vafephilofo*
phique.
SEDEN & SEDINA.
Sang de dragon.
SÉELLER. Fermer le
vafe , le çlorre hermétique-
ment. Foytfij Sceau.
SCELLER la Mère dans
éu furie ventre de fon En"
fant , c'eft fixer le mercure
au moyen du foufre philo-
fophique , qui en a été formé.
Cette opération doit s'enten-
dre df l'œuvre de la pierre ,
& 4e celui de l'éfirir. Le
fcéau qui fert à cfla eft un
petit cercle blanc qurfe ma-
nifefte fur les bords de îa
matière quand elle com«
mence à quitter la noirceur
& à f e fixer.
SEGAX. Sang de dra-
gon.
SEGITH. Vitriol philo-
sophique.
SÇ}eN:EUR DE LA
S E - 4t J
TERRE. Plomb , felop
Manger,
Seigneub/des Mé-
taux. Saturne ; mais le
Roi àts métaux eft Tor,
Seigneur des Pier-
res. Sel alkili«
Seigneur des Mai--
SONS Célestes, Ceft le
figne qui y domine* Koyej
2toDIAQUE.
SEL* Subftance compo*»
fée de peu de terre fulfureufe
& de beaucoup d*eau nier-
curîelle. Les Chymiftes en-
tendent par fel la matière
fubftanciellé de* rorps , donc
le foufre eft la forme.
On compte çn général
trois forces de fels princi-
paux , le nitreux , le marin
& le vitrioliquç ; quelques:*
uns y ajoutent le tartareux.
Le marin paiTe pour être le
principe des autres. De ce
lel voîatilifé fe forme le ni-»
tre, du nitre le tartre, & du
tartre cuit & digéré le vitriol.
Ils partagent encore les fels
en trois cl^ffes , qu'ils appela-
ient fel volatil, fçl moyen
& fel HxQ* Le premier ou le
volatil mêlé avec le foufre
volatil , eft proprement le
mercure 4, ou le principe des
odeurs , des couleurs & des
faveurs : le fel raoyeo qui en
eft la bafe , avec le fel fi'x.Q ,
qu'ils appellent proprement
cQrvs : de manière que U^
m6 s B
lou^e & le fel fixe font ,
comme âans un tableau , la
toile toute imprimée , & prê-
te à recevoir Tébauche; le
fel & le foufre moyen font
rébauchc même \ & le fel
avec le foufre mercurieU où
volatils , font les coule iks^
fines ménagées ^ & le vrai
coloris, ou U dernière main
«Tun tableau.
Sel. Terre feiiilléc des
Sages ) ou pierre au blanc ,
qiiiï eft en effet un fel « mais
le premier être de tous les
Tels, fans être tiré d'aucun
fel particulier « comme ni-
tre^alun, vitriol^ &c.
Sel alkali. Le roa-
giftere des Sages efl un Sel
alkali, parce qu'il eft la
bafe de tous les corps ; mais
en vain pour le faire fe fer-
viroit-on du fel de foude,
ou de quelque autre fel al-
kali de quelque plante; car,
comme dit Bafile Valentin ,
le fel des plantes eft un fel
tnort, qui n'entrç point dans
le magiftere.
Sel Elebrot. C'eft la
même chofe que fel alkali ,
ou le niagiftere au blanc.
Sel fusible. Matière
des Sages cuite & parfaite
au blanc j elle eft appelée
Sel fufîhle , parce qu'elle eft
en effet un ief , & que ce fel
fond comme la cire^ quand
on le met fur une lamifie
SE
dd m^tàl rougte au feti.:^
Sel des Métaux. Plu^
fieurs Chymiftes prenant ces
termes à la lettre , fe foi^t
imaginés que la matière des
Fhitofophes étoit les métaux
réduits en fel ou vitriol,
parce que les Sages donnent
le nom de Sel des métaux à
cette matière ; mais il fam
expliquer ces termes de leur
magiftere au blanc , parce
que de même que le le! eft
le principe des métaux vul-
gaires, le fel des Sages eft
ta racine & la première ma-
tière des métaux philofophi-
ques.
Sel des Ikd£S. Sel
gemme*
Sel rouge. Soufre ron-
ge des Philofophes,
, Sel And£ron. C'eft le
nitre.
Sel Allocaph. Sel w-
moniac.
Sel de Hongrie. Sel
gemme.
Sel amer. Alkali.
Sel de Grèce» Alun.
Sex. Indien* Mercure
des Sages.
Sel de nom. Sel gemme.
Sel de pain. Set marin
ou commun.
Sel fou. Salpêtre.
Sel alocoph. Sel ar-
moniac.
. Sel rouge des Ind£$*
AnatbroD,
Se!
me.
SE
Sït PES Sages. Sel ar-
nonîac natiireL Mais le fel
des Sages « ou PhiloTophés
hermétiques , efi leur matiè-
re parvenue à ta biancheùr.
Sel ikfe&nàx.. Nitre.
SÈL Taberzbt ,
Sel crystallitj
Sel de Cappa . ^^^
DOCE, >g^"^
Sel lucide , \
Sel Adram , )
S^L Solaire. Sel ar-
moniac des Philofophes.
Sel honore. Matière
de laquelle fe fait le mercure
hermétique.
Sel fleuri. Ceft le
mercure même , ou eau fe-
che des Sages. Ceft pour^
quoi Marie ( dans fon Epître
à Aros) dit, prene? les fleurs
qui croiiTent fur les petites
montagnes.
Sel BRULE. Matière de
Toeuvre au noir.
Sel spiritualisé , ou
JSJpric defcl dis Philofophes.
Ceft. leur mercure prépara
par la fublimation herméti-
que*
SELPâXRE DES SAGES.
Nitre Philofophique.
Sel de terre, ^ Mercure
Sel de verre, \ des Sa«-
Seldelamer, }ges.
Sel armokiac des
Philosophes. Matière de
Tpeuvre pendant fa fubUma-
S B 4J7
tion , &'dans le tems qu'elle
volatilife le 6xe ou le foiifire^
ou t*or des Sages.
Sel a r mon iac. Ma-
tière parvenue à la couleur
blanche ; ainfi appelée de
ce que rharmonie commen-
ce à s'établir entre les prin-
cipe* de Tceiivre , qui pen*
dant la putréfaâion étoit u%
chaos plein de confufion.
Sel acide* Mercure
philofophique.
Sel fixe. Soufre des
Sages.
Sel volatil. Mercure
hermétique.
Sel VEGETAL. Sel de
tartre.
Sel de S atu rn e. Plomb
réduit en fel.
Sel universel. Mer-
cure des Sages.
SEMELÉ , fille de Cad*
mus, devint mère de Bac-*
chus , pour avoir accordé fc§
faveurs à Jupiter. Junon dé*
guifée en vieille , & fous la
figure de fa nourrice , lut
confeilîa de demander en
grâce à Jupiter qu'il vînt
la voir avec toute fa ma»
jefté , & de la même ma-
nière qu'il fe préfentoit à
Junon , fon époufe, Jupiter y
ayant confenti, vint lui ren-
dre vifite avec fes foud«-es &
fes tonnerres. Le palais de
Sémélé, & Sémeié elle-
même eu fureot réduits ea
458 S E
cendres. Jupiter ordonfia4m^
fuite à Mercure de tirer l'en-
fant de Tes cendres. Fojrej
Bacchus. ^
SEMENCE, dit fim-
pîement , fignîfie, en termes
d'Alchymie» le foufre des
Philofophes. Mais lorfqu'ils
difent Semence des métaux ^
ils entendent leur mercure,
& quelquefois leur magifter^
parvenu à la couleur blan-
che.
. Quand les Adeptes par-
lent en général de la femence
des métaux vulgaires , &
qu'ils inflruifent de la ma-
nière dont ils fe forment dans
les entrailles de la terre, la
femence de laquelle ils par-
lent , eft une vapeur formée
par l'union des élémens ,
portée dans la terre avec l'air
& 1 *ë9u , fublimée enfuite par
le feu central jufqu'à la fu-
perRcte. Cette vapeur fe
corpprifie & devient onc-
tuetife ou vifqueufe , s'aç*
croche, en Te fublimant , au
foufre qu'elle entraîne avec
elle, & forme les métaux
plus ou moins parfaits, fui-
vant le plus ou moins de pu-
reté du foufre & de la ma-
trice; Voyez les douze Trai-
tes du CofmopoHte, & la
Phyfique générale qui eft au
commencement du Traité
des Fables Egypt, & Grec-
ques dévpilce$«
SE
SEMER. Ceft cotre ;
continuer le régime du feii.
Semez votre or dans une
terre blancke feutllée y &
bien préparée; c'eft-à-dire-,
faites pafler votre matière
de la couleur blanche à la
couleur rouge» Les Philofo-
phes ont pris très-fouvenc
l'agriculture pour fymbole
des opérations de l'art her-
métique; ce qui a fait iina«>
giner la fable de Triptole-
me inftruît de Tagricnlture
par Cérès, & les circonf»-
tànces de la vie d'Ofiris &
de celles de Bacchus , ou la
Fable, difent qu'ils appri-
rent aux hommes Fart de
femer & de planter. Voyei^
leurs articles.
SEMINALIS, Corri-
giole, renouée.'
SEMIS, qui s'écrit par
S , veut dire une demi-once;
une demi-livre, &e.
SEMISSIS, le môme
que Semis.
SBMUNCIA. Demi-
once.
SEMPERVÏVUM MA-.
RINUM. Aloës.
SENCQ. Plomb.
SENDANGI, Pierre
hématite.
SÉPARATION, Effet
de la dilTohition du corps
par fon diffolvant. Cette
féparadon arrive dans le
tems que la matierç.deviçfic
noire ; alors commencé la
yeparaÙQn des élémens. Ce
Mïoir fe change en vapenr ;
c^eft la terre qui devient eau.
Cette eau fe condenfe , re-
coin be fur la terre, & h
blanchit 5 cette blancheur eft
Tair, A cette blancheur fuc-
cede la rougeur , & c'eft Tatr
qui devient feu.
Cette féparàtion ne diffè-
re point de la dif&lution du
corps & de la congélation
de l'cfprît, parce que ces
trois opérations n'en font
qu'une , puirqull ne fe fait
point dans l'œuvre de folu-
tion du corps fans congéla-
tion de refprit.
St^AR'ER Vame'du
corps* C'eft volatilifer la ma-
tière , la faire fubliiwer.
SEPT. (i'c. herm.) Ce
nombre myftérieuxdans l'E-
criture Sainte, l'eft aufli dans
le grand œuvre. Les Philo-
sophes en parlent fouvent 5
ils ont fept planètes , fept rè-
gnes , fept opérations , fept
cerciefi , fept métaux ; ils di*
fcnt que leur œuvre reflem-
ble à ia création du monde ,
qui a été faite en fept jours.
S. Thomas d'Aquin dit dans
fon Epître à Frère Raynaug,
fon ami , que l'œuvre fe fait
en trois fois fept jours & un.
Jacques Bohom , dans fon
Traité qui a pour titre, Aqua-
fium SapUnûum ^ propofe
.SE 4Ï9
une énigme fur le grand an,
dans ces termes :
Septemfunt urhes yfeptempro
more metallay
Suntquc dies feptem , fepd"
mus tft numerus ;
Septem Utterula^ feptem funt
ordine verba^
Tempera funt feptem , funî
totidemque loca :
Herha feptem , artes feptem^
feptemque lapilîL
Septemcumque tribus divlde^
cautus eris
Dimidium nemo tune praci-^
pitare petefcct :
Summa : hoc in numéro cunSa
quiète valent.
Mais tons ces fept cercles ,
règnes , opérations , ne font
qu'une même opération con-
tinuées c'eft-à'dire, cuire la
matière dans Ift vafe par un
régime de feu, conduit félon
les règles de l'art. Dans cette
tnéme opération fe font la
putréfaâion » la folution , la
diftillatiop , la fublimation ,
la catcination, la circulation^
&l'incérationouimbibition,
qui font au nombre de fept.
Quelques-uns y ajoutent la
coagulation & la fixation ;
mais ils omettent la diftilla-
tton & la circulation , quoi-
que cette dernière foi t la feu-
le opération de tout l'œuvre.
Flamel, dans fon Traité,
46p SB
cxplîdue les fçpc paroles des
Pbi!oiophes dans fept cha-
pitres* Paracelfe difoic qu*il
y avoit fept planètes dans le
rea^ fept métaux dans Teau ,
fo>t herbes en terre ,. fept
Tertniahin dans Tatr , & fept
membres principaux dans
le corps de l'homroe. Par
Tercmiabin , il entend ia man-
ne , que les Anciens appel-
loient Threr.
SEPTENTRION.
Quelques Chymiftes ont
donné ce nom à Teaa forte,
d'atitres au mercure des Phi-
lofophes^ parce qu'ils difent
Sull eft le principe de Tor ,
: que Tor vient du fepten-
uion.
SÉPULCRE. Quel-
ijues Adeptes ont ainC ap-
pelé" le vâfe de verre qui
contient le compôt ou la
matière de TcBuvre. Mais
«Tautres ont donné le nom
de fépuîcrê à une des ma-
tières qui renferme Tautre ,
comme enfevelie dans fon
fein ; & plus fou vent à la
couleur noire qui furvient
pendant la putréfaâion^ par-
ce que la corruption eft un
figne de mort, & la couleur
noire une marque de deuil.
Quelquefois le terme de/e-
puîcre a été ufité pour figni-
6er le difTolvant des Sages.
SERAPIAS ORCHIS.
£/pece de fatyrioo dont les
fleurs repréfentent qaefqiier
infeâe lafcif & très-fécond*
Blanchard,
SERAPINUS. Gomtne
arabique.
SE R APIS. Un des
grands Dieux de l'Egypte >
le même qu'Ofiris & Apis*
Voy^l CCS deux articles.
SERAPIUM. Sirop.
SEREX. Laie aigri.
SERF, ou SERVI-
TEUR. Mercure des Pbi-
lofophes , .qu'ils ont auffi
appelé Serf fugitive ^ à caufe
de fa volatilité.
SERICIACUM. Ar-
fenic.
SERICON. Minium-
Quelques- uns ont appelé
Sericon la matière de l!œu-
vre parvenue à la couleur
rouge.
SëRINECH. Magiftere
au blanc.
SERIOLA ou SERIS.
Endive.
SERIPHE. Me où ré*
gnoit Polydeâe , lorfque
Danaé & Perfée y aborde*
rent ; elle eft pleine de pier-
res & de rochers. FbyqPo-
LYDECTE. On dit que cette
quantité de pierres vient
de ce que Perfée en changea
tous les habitans en pierre ,
en leur montrant la tête de
Médufe.
S E R I S, Voyei SeWO-
LA.
s s
S£RNEC. Vitriol.
SERPENT. Rien n'eft
plus commun que les fer-
pens & les dragons dans les
énigmes 9 les fables & les
figures fymboliques de la
Science hermétique. Les
deux que Junon envoya con-
tre Hercule , dans le tems
qu*il écoit encore au ber-
ceau, doivent s'entendre dds
fels métalliques, que Pon ap-
pelle Soleil & Lune , le frère
& la foeur. On les appelle
ferpens^ parce qu'ils naiflent
dans la terre , qu'ils y vivent,
& qu'ils y font cachés fous
des formes variées , qui les
couvrent comme des habits.
Ces ferpens furent tués par
Hercule, qui fignifie le mer-
cure philorophique, & qui
lés réduit à la putréfadion
dans le vafe , ce qui eft une
efpece de mort. Le nom de
ferpent a été aofli donné an
mercure, parce qu'il eft cou-
lant comme Teau , & qu'il
ferpente comme elle.
Serpent vert. Mer-
cure des Sages.
Serpent des Phiîofo^
phes. C'eft auffi le même
mercure , qui en circulant
dans le vafe, forme des pe-
tits ruifleaux , qui ferpentent
comme l'efprit de vin.
Serpens du Caducée de
Mercure , font le fixe & le
volatil ) qui fe combattent ,
S E 4<t
& qui font enfuite mis d'ac-
cord par la fixation.
. Serpent volant.
Mercure des Philofophes^
ainfi nommé à caufe de fa
volatilité.
Serpent qui dévora les
compagnons de Cadmus , &
que Cadmus tua en le per-
çant de fa lance contre ua
chêne creux. C'eft toujours
le même mercure que î'Ar-
tifte fixe au moyen du fea
des Sages, appelé lance.
Serpent de Mars.
Matière de l'ceuvre en pu-
tréfaâion. •< Les anciens Ca-
h baliftes, dit Flamel» Tonc
» décrite dans les Métamor-
9 phofes fous différentes hif-
M toîres,cntr'autres fous celle
M du Serpent de Mars , qui
» avoir dévoré les compa-
» gnons de Cadmus , lequel
» le tua en le perçant contre
» un chêne creux. Remar-
» que ce chêne ».
Serpent né du Uman de
la terre. Mercure des Philo-
fophcs. Voyei Python.
Serpent qui dévore pt
queue , étoit celui que Pca
mettoità la main de Saturne,
comme fymbolede l'œuvre,
dont la fin ^ difent les Philo*
fophes , rend témoignage au
commencement. C'eft le
mercure des Sages , fuivant
Philalethe. Planifcampi V\ir;
terprece de l'efprit de vitriol
461 $ E
cohobc pinàeurs fois fur fa
léte morte» Voyei SA-
TURNE.
Serpentine* Là Tour-
be parle de la couleur /èr-
pcûtine y ou couleur verte,
& dit qu'elle efl; un figne de
végétation- Phitaletbe Tap-
Selle la verdeur defirée ; &
aymond Lulle dit que !a
matière de ToBUvre eft de
couleur delézârd vert. C'eft
fans doute la raifon pour la*
quelle la plupart àei Philo-
fophcs l'ont appelée Satur»
nie végétable.
SERPHETA. piffbîvant
de la pierre. PlanifcampL •
SERPIGO. Moufle.
SERRIOLA. Endive.
SERTULA CAMPANA.
Mélilot.
SERVITEUR. Les Phî-
lofophes ont donné ce nom
à leurs matières, parce qu'el-
les travaillent fuivant leurs
defirs , & qu'elles obéiffent
à leur volonté. Mais ils y
ont communément ajouté
des épithçtes qui les défi-
gnent. Ainfi Serviteur fugi^
tif veut dire le mercure vo-
latil. Philalethe femble l'en-
tendre de la matière, ou de
ce même mercure parvenu
à la blancheur.
Serviteur rouge.
Matrere de laquelle les Phi-
lofophes exirayent leur mer-
cure, a Se taifent ceux qui
SE
» afferment autre teinture
» que la nôtre , non vraie j tie
» portant qi^elque profit. Ec
» fe taifent ceux qui vont di-
»fant & fermonant autre
fi fouphre que le nôtre , qui
i>eft caché dedans la ma*
» gnéfie , & qui veulent ti-
» rer autre argent-vif que
>> du ferviuur rouge , & au-
» tre eau que la nôtre , qui
» eft permanente , qui nulïe-
» ment ne fe conjoint qu'à
» fa nature , & ne mouille
>» autre chofe, finon chofe
» qui foit la propre unité de
»fa nature ». Bern. Tré-
vifan , Philofophie des mé"
taux.
SESCUNCIA. Une
once & demie , ou douze
dragmes.
SESQUI, fignîfie la
quantité d'un poids ou d'une
mefure & demie. Se/quili-"
hraj une livre & demie;
fefquiuncia , une once &
demiÇ'Jhfquimenfisy un mois
&demi, &:c.
SE ULO. Plomb , Sa-
turne.
SEUTLOMALâCHE.
Quelques-uns l'interprètent
de la bette , d'autres des épi-
nards , d'autres enfin de la
mauve. Blanchard»
S E X C U iSI X. Voyei
SescunIcia.
SEXT ARIO. Poids de
deux onces*
s I
SlXTULA. Quatre
fcrupules.
SEXTULO. Une drag-
nie.
SEXUNX. Six onces ,
ou demi-Iivreyfuivant Tan*^
cienne manière de compter
la livre de médecine, qui
iVf^toitCGqipofée cfie de dou-
ze onces,
SEZUR. Or.
S F ACTE. Huile de
xqyrrbe*
SIBAR. Argent-Tif.
S IBE DATA. Herbe à
Phtrondelle. PlanifiampL
SICILICUS ou SI-
C I LIUM. Nom d'un
poids pefanc une demi-once.
Quelques-uns le prennent
feulement pour le quart.
Mlanckard,
SICYOS & SICYS.
Concombre.
SIDA. Nom donné a
la guimauve par quelques-
uns , d'autres le donnent à
l'orange. Blanchard.
SIEF ALBUM. Collyre
fec.
SIELOCINETICUM.
Remède propre à exciter la
falivation.
.SIGALION, Dieu du
filence. Voyci Harpo-
CjR. AT E*
SIGIÀ ou SIGRA.
Storax.
, SILENE. Père nour-
rkler de Baccbus , que Itt
Sî 4^)
Anciens ont repréfênié com-
me un vieillard de petite
ftature, gros & ventru, chau-
ve, ayant les oreilles droi«-
tes & pointues, fe foutenanc
à peine , parce qu*il étoit
prefque toujours ivre , le
plus fou vent monté fur un
âne.9 accompagné de Satyres
& de Bacchantes. Midas le
furprit un ]Our endormi au-^
près d'une fontaine de vin ,
le lia d'une guirlande de
fleurs , & le mena à Bac-
chus, qui en étoit fort en
peine. Bacchus récompenfa
Midas de ce bienfait, en lui
donnant la propriété de chan-
ger en or tout ce qu'il ton-
cheroit. Foyq Bacchus ,
Midas.
SILIPIT. Cuivré, ai-
rain.
SILO. Terre.
SILPHYUM.Laferpi-
tium.
SIMMITIUM. Ce-
rufe.
SIMPLES. Zachaire a
fubftitué ce terme à celui
d'ingrédiens, ou matières de
rœuVre.
SIM US. Gilfa de Para-
celfe.
SINAPISIS. Bol Ar-
mene.
SINON. Amoraum.
SINONIA ou SINO-
Vï A , eft le gluten , ou fubf-
cance mucilagineufe & ttt^
I
4^4 SI
urettfe qai fe pétrifie dans
les jointures des membres,
& ferme cette chaot qu'on
voit fortir de$ nodus de la
goutte.
SION & SIUM. Bé-
cabumga» félon quelques-
uns $ creflbn de fontaine ,
félon d*aurres. Blanchard^
SIPAR. Argent-vif.
SIR A. Ot^mcnu
SIRENES. Monftres
marins, que la Fable dit
avoir la forme d*une jeune
fille jurqul la ceinture , &
la partie inférieure fembla-
bie à celle Aez poisons ;
ayant au furplus une voix
charmante , chantant ft mé-
lodieufement ^ Sl jouant fi
admirablement des infiru-
mens de mufique, qu'elles
attiroient à elles tous ceux
S|Qt les entendoient^ les af-
oupifibient , & les faifoient
enfuite périr. Homère en
parle fort au long dans fon
Odyflïe.
SIS ON. Amomum.
SISYPHE, fils d'Eole,
ayant décelé les amours de
Jupiter avec Egine , fille du
fleuve Albpe, fut condamné
dans (e Tartare à rouler fans
cefTe un rocher du bas d\me
montagne jufqu'au fommet;
k>rfqu*il y étoit arrivé, le
rocher rouloic au bas, &
Sifyphe étoit obligé de re-
commencer le même tra-
5<i
▼ail. Cet infortuné eft h
portrait éts mauvais ArtifteSp
!|ui travaillent toute icur vie
ans pouvoir venir à bout de
porter la pierre au haut de
la monugne hermétique, où.
les travaux des Philofoptief
finiffent.
SITANI0M. Bfpecc
de frotnent plus petit qi^ le
bled ordinaire.
SIUM. Vayti SlOir.
SMALTERNIUM.
Succin.
SMYRNA. Myrrhe.
S (EUR. Magiftere aa
blanc, ainfi nommé, parce
qu'ils rappellent aufli leur
Lune , ou Diane , & que la
Lune eft fatur du Soleil ,
comme Beja Tétoit de Ga>
bricius , ou Gabertin. Don-
nex-nous, dit Ariftée dans
la Tourbe, donnez -nous
Beja & fon frère Gabertin ,
nous les unirons enfemble
d'un lien indiiToIuble , afin
qu'ils puiâent engendrer un
fils bien plus parfait que leurs
parens* La Fable dit audi
que Diane otoit fœur de
Phébus , & qu*elle fervit de
Sage-femme à fa mère pour
mettre fon frère au monde ,
parce que le blanc doit tou-
jours précéder le rouge , qui
ed le loleil des Phtloiophesy
& qu'ils naiifent tous deux
d'une même mère Latone,
ou » ce qui. eft la même
chofe.
s o
chofe de la matière desl^hî»
lofophes.
S (EUR. Mercure des
Sages, Foyei BfiÏA.
SOIR. (le) Les Philo-
fophes ont ainfi appelé leitr
mercure & leur magiftere au
blanc , parce que les vapeurs
s'élèvent le fôir , & retom-
bent fur la terre. De même
leur mercure arrofe fa terre,
qui devient leur terre fruc-
rueufe & fertile , leur terre
feuillée , dans laquelle ils fe«
ment le grain fermehtatif de
leur or.
SOL, dit fimplement ,
Cgnifie le foufre des Philo-
fopbes. En termes de Chy-
mie vulgaire , c'eft Tor.
SOLATER. Argent-vif.
SOLEIL , la grande
Divinité des Egyptiens, des
Phéniciens , des Atlamides ,
&c. fut honoré fous divers
noms chez les différentes
Nations. On le confondit
prefque par-tout avec Apol-
lon « & on lui donnott la
même généalogie. Voyei
Apollon.
Chez les Chymiftes le So-
leil eft Tor vulgaire. Les Phi-
lofophes appellent foleil leur
foufre , leur or.
Le Soleil des Sages de
p>urct mercurielle f eft la par-
tie fixe de la matieredu grand
csuvre , & la Lune eft le
volatil \ ce font les deux dra«
S O 46$
gens de Fiamel. Ils appel-
lent encore Soleil le feu inné
dans la matière. Comme Je
volatil & le fixe font tirés
de la même fource merci>»
rielle , les Philofophes difenc
que le Soleil eft le père y &
la Lune la mère de la pierre
des Sages* Quelquefois ils
l'entendent à la lettre quand
ils parlent de là matière éloi-
gnée de l'œuvre, parce qu'il
s'agit alors de cette vapeur
que le Soleil & la Lune ce-
lefte femblent former dans
l'air , d'où elle eft porté©
dans les entrailles de la terce
pour y former la femence
des métaux^ qui eft la propre
matière du grand ceuvre.
Les Adeptes ont donné
par ftmilitude & par allégo^
rie les noins d'arbre /blaira
& d'arbre lunaire au foufre
rouge , & au foufre blanc
qu'ils font pour parvenir à la
perfeôion de leur poudre de
projeflion. Voyei Arb&e*
SOLELAS^R. Alkali.
SOLIDITE. La folidiié
eft oppofée à la liquidité, &
il y en a de trois fortes. La
première eft la conftftance ,
qui arrive lorfqne les parties
des corps font rapprochées
& adhérentes les unes aux
autres en forme de gelée , ou
qo'ils ne fluent pas ; mais it
manière que la folutionen
foit très-i^aifée par les deux
G»
4«^ S Ô
agens ordinaires, Teau ëc tt
feu. ta féconde efpece de
ToKdité eft celle des corps j
^u'on appelle coagulés» La
troifieme eft la fixation qui
arrive lorfque les parties en
font très^troitemenc liées
'énremble, & d'une manière
compade, comme les mé-
taux & les pierres. La pre-
mière efpece eft celle des
f' >arties molles des animaux ;
a féconde eft celle dçs vé-
gétaux ; & la troifietnef des
< minéraux. Beecher*
SOLSEQUIUM. Soufre
des Phîlofophes<
SOLUTION. Défunion
^naturelle ou artificielle des
corps. La naturelle eft de
trois fortes, félon les trois
règnes de la nature<La pu-
tretaâion eft la Jblution du
règne animal , la fermenta*
tion celle du végétal » & la
liaué&âiop cette do miné-
wral. Les caufes de la folutîon
font les mêmes que celles
du nȎlaflge ^ mais donc les
effets font contraires ^ parce
que leurs proportions font
différentes, & que la raré-
£tâion fait dans Tun ce que
la condenfaiion fait dans
Paiitre. LtLfolation fe divife
encore en folutîon du tout,
et en folutîon dans le con-
tinu ;Ya première fe fait dans
la quantité & la qualité , &
la féconde dans la quantité
feoTeni^nt; comme lorfqoef
d'un marc aargent on en fé-*
pare la moitié « ou que d'une
once de plomb on en fépare
?|Uelques parties» qui pri-
es léparément , peuvent
être regardées comme des
touts.
Lorfque j'ai dit que la pu-
tréfaâion eft la vraie folu-
tîon du règne animal , je n'en
exclus pas le règne végétal ;
mais parce que la putréfac-
tion eft le commencement
•du règne animal , & qu'elle
eft beaucoup plus violente
que celle des véjgétaux , qui
n'eft proprement qu'une cor-
ruption analogue à la pu-
tréfaâion.
La filudom artificielle eft
une divifion des parties d'un
corps» faite par l'art, comme
les fduùons des métaux par
les eaux fortes » la calcina-
tion par le feu élémentaire |
&c.
Beaucoup de gens com<^
prennent la diftblution & la
réfolution,fous le terme de
foîution. On fait commnné-
rbent fuccéder celle-ci à la
fublimation & à la diftilla-
tion y pour faire diflbudre la
matière reftée au fond du
vafe.
Il y a deux fortes de folih
dons , l'une fe fait au froid *
l'autre à la chaleur y la pre-
jniere s'emploie pour lesfels
ses cbrrofife, les corps cal-
cinés , en un mot , tout ce
qui participe du fel & du
Corrofif s'y réduit en huile ,
en eau ou en liqueur. Elle
fe fbit à l'air y ou dans un lieu
humide , à couvert de h pluie
& de la pouffîere. Tout ce
que fe froid diHbut fe con-
gelé au ^haud en poudre ou
en .pierre.'
"Lzfohidon qui fe fait par
lë moyen du feu, regarde
les corps gras & fulfureuXé
Tout ce que la chaleur dif'-
fout , le froid le coagule. Il
èft bon de remarquer que
iovkt ce qui fe diâTout au froid
hjLimide cache dans fon inté-
rieur un feu corrofif ; au con-
traire, tout ce qui le réfout
.par la chaleur , a hors du feu
«ne froideur adoucidante.
La Jblution philofopkiqué
-cft la çonverfion de Wiumi-
de radical fixe en un corps
aqueux. La caufe qui pro^
-^uit cette folutipA, eft Fef-
prit volatil caché dans la pre«
itiiere eau. Quand cette eau
.a fait k folution parfaite du
fixe , elle eft appelée forv-
taine de vie ^ nature , Diane
nue & libre.
Les Philofophes lié comp*'
tcnt qu'une Jblution plu-
fièurs fois répétée dans l'œu-
vre; tout confifteà difToudre
'& à coaguler. Ces folutions
iom néanmoins iîMtwmcs
félon les opérations. Dans
h première préparation dé
la matière^ de laquelle pref**
que aucun Philofophe n'a
parlé , parce qu'ils ne la re-
gardent pas comme philofo-
phiquè, il fe fait muq folu»
tion du corps dur, & une li*
quéfadion qui réunit les deux
corps dans un feul ^ en fépa«»
rant les fcories de l'un & de
l'autre. Le corps de TuA
prend feulement l'efprit de
l'autre, fans augmentation
fenfible de poids, & les ef-
prits ne pénètrent & ne s'u-
nilfent aux corps que dans
la folution. Les corps fe fub-
tilifent , leurs parties s'atté-
nuent, & approchent plus
de la nature de Pefprif. La
•ptSmiere falùtton philofo--
phique fépate l'efprit dtf
corps I & te lui rend 3 d'où il
arrive qu*il n'y a point de
vraie foîution des corps fans
coagulation de Tefprit. Ainfi
quoique les Philofophes par-
lent de la folution comme
d'une opération féparée &
différente de la coagulation ^
ce n'eft cepeiidant que la
même.
La folutîoit, dîflblutlon
& réfolution , font propre-
ment la iliême chofe que la
fubtilifation. Le moyen de
la faire félon l'art , eft un
myftere que les Philofophes
ne révèlent. qu'à ceux qu'ils^
Gg ij
^i 9 O
logent capables d'être ini-
tia. Elle ne Ce fait , difent-
ils, que dans Ton propre fang»
c'efi-à-dire dans h propre
eau donc le corps même a
été compofév^
SONIR. Or, foleil.
SOUFLET. Recevoir
m fouficu Ceft brifer fes
vafes,
SOlfPRE. Nom que
l'on donne en général à tou*
tes les matières inflamma*
bles dont on fe fert dans la
Chymie y telles que font le
foujfre Commun , tes bitumes,
les huiles» &c. Quelquefois
les Chymiftes donnent ce
même nom ï des matières
nullement inflammables ,
mais feulement colorées fans
aucune autre raifon » parti-
culièrement dans les matiè-
res minérales j en forte que
l'on voit le mot de foufre
attribué à bien des matières
même trèsoppofées entre
elles. On donne le foufre en
particulier M^ foufre commun^
qui paroit compofé de qua-
tre différentes matières^ fa-
voir , de terre , de fel , d'une
matière pwement grafle pu
inflammable , & d'un peu de
m^cal. Les trois premières
matières y font à peu près
en portions égales , & font
preique tout le corps du fou-
rre commun « quand on le
ikippofe épuré par. la fubii-
SO
itiation de fa terre {nperûnei
& c'vft alors de la fleur de
foufre. Mém. de l'Acad. de
1703, p. 3-.^
Les Chymiftes admettenc
trois fortes de foufre, qui ne
font que le même , modifié
différemment ; le foufre vo-
latil ou mercurrel , le foufre
moyen, & le foufre fixe.
Voyei Matière , Sel.
Soufre. (Se. herm.^
Lorfque les Philofophes par-
lent de leur foufre, il ne fane
pas s'imaginer qu'ils parlent
du foufre commun dont on
fait la poudre à canon & les
allumettes, ni aucun autre
foufre féparé & diflinâ de
leur mercure. Quoiqu'ils di-
fent qu'il faut prendre un
foufre , un fel & un mercure^
ces trois cbofes fe trouvent
\ la vérité dans leurmatiere,
mais elles n'y font pas fen-
fiblement diflindes. Leur
foufre eft artificiel, leur mer*
cure l'cfl auffi , & l'art ma-
nifefte leur fel. Mais tout
cela ne fait qu'une chofe qui
les renferme toutes trois.
Fhilalethe*
Lorfqu'ils difent en géné-
ral norr« foufre y on doit les
entendre de leur pierre au
blanc ou au rouge ; dans ce
cas ils les difiinguent par la
<ouleur. Leur rougb eu leur
minière du feu célefle , dit
d'Efpagoet». leur fierment.
5 O
le prkcîpe aôif de rceiivre;
dont le mercure eft le prin-
cipe paffif. Ce n'eft pas que
le mercure n'agiffè auffi ,
puifqa'iî a un feu interne , &
que par-rowt où i! y a feu ,
il y a aâion; mais on ie
compare à la femelle , qui
dans la gécéraiion eft cenfée
paffive. ' f
Les Piîitofopiics ont don-
né à c« foufre une infinité de
noms , qui conviennent tous
à ce qui eft mâle, ou fait
l'office de mâle dans la gé-
nération naturelle. C'eft leur
or , qui n'eft point aâuelle-
«nent or^ mais qui l*eft en
puiftànce.
Soufre blavc. Corps
compofé de la pure cffence
de tuétant , que quelques-
uns appellent un argent- vif
conduit de puiflSnce en afte ,
& extrait, par les opérations
du magiftere , de tous les
principes de la Médecine du
premier ordre. Philalethe.
SOtJFRE ROUGE. Plu-
fîeurs Chymiftes ont tra-
vaillé fur le foufre naturel ,
& de mine, appelé fulphur
nativum par les Latins ,
comme étant la vraie matiè-
re des Philofophes 5 mais
quand ceux-ci lui ont donné
ce nom , c*eft dans le tems
qu^elle cft parfaite au rouge
ou au blanc. Elle eft alors
proprement le (çufre philo-
S O 4691
fbpWque ; car Raymond
Lulle entr'autres nous aifirre
qae le foufre des Sages n'eft
point diftingué fenfiblement
de leur mercure ,' & leuff
merciKene fe fait point avec
le foufre commun , naturel
ou faâice.
Soufre VIF. {Se. herm.)
C*eft le même que foufre
rouge. RuHandus donne le
nom de foufre rouge à l'ar*
fenic.
Soufre de vitriol,
C'eft l'ame de ce minéral.
Soufre noir. Anti-
moine. Flanifcampi.
Soufre onctueux.
Soufre des Philofophes.
Soufre narcotique
du vitriol. Extrait du vitrioî
dont on trouve le procédé
dans la Chymié de Béguin«
Paracelfc regardoit ce foufre
comme un excellent anodin »
& le préféroit à tous les au*
très.
SOUFRC AMBRÔSIEN ,
eft un foufre tîaturel rouge.
Beaucoup traofparent , &
refremblant au grenat « mais
formé en gros morceaux. *
Soufre vert. Huile
de cinabre. Di^, Herm^
Soufre incombusti-
ble. C'eft celui des Sages.
Soufre vrai des Phn
LOSOPHES. Ccft le grain
fixe de la matière, le véri-
table agent interne , qui agit ^
Ggiij
^ so
Âgere, cnit fa propre buh
tîere mercurielle, dans le-
quel il ie tioaTe renfermé.
Soufre zarvet. Son-
£re philofophiqae.
SOVWKE OCCULTE. Le
nême que celui de Tarticle
préeédenr.
SoUFSy DE FATURE.
Ceft encore le même. Qo^l-
qnes*uQs cependant donnent
ce nom à la matière p^rve»
one è la couleur blanche.
L'Auteur du Diâionnaire
Hermétique pourroit ifétre
trompé 9 loriqu^il dit que le
foufre de nature eft le menf-
true effêntiel fait avec le mer-
cure & Pefprit de vin fepc
fois reâifié ^ qui diflbut la
chaux du foleil &:de la lune,
ou du moins qui en tire la
teinture^ laquelle par des
opà-ations faciles & occnl^
tes^ on redonne à l'or. Le
foujrc univerfel eft , félon le
même Auteur, la lumière
de laquelle procèdent tous
|es foufres particuliers^
SPAGYRIQUE. ( Pht-
lofophie ) Science qui ap-
{>rend à divifer les corps , à
es réfoudre , & à en féparer
les principes , par des voies ,
foit narureileSjfoit violentes.
Son objet efl donc Taltéra-
cion, la purification, & mê-
me I9 perfeâion des corps ,
^'eft*à-dire leur génération
^ leur piédecine. Ceft par
8F
|a fbfotfon qu'on y panAsot^
ic Ton ne faurotc y réa&r'^
fi Ton ignore letir cooflmc-
tion êlc leurs principes , par?
ce qo-'ils fervent à cette dif-
folution. On fépare les par-
ties hétérogènes & acciden-
telles , poor avoir la fecilité
de réunir & de rejoindre icr
fixement les homogènes.
La Philofophie Spagyriqué
proprement dite , eft b mê«
me que la Philofophie Her-
métique.
S PARA. Semence des
métaux.
SP ARCANIUM. Glaïeul
aquatique. Blarukard.
SPARTIUM & SPAR-
TIUN. Efpece de genêc
propre à faire des liens.
SPATHA. Écorce , pe-
lure du fruit de palmier.
SPATULA FŒTIDA.
Iris puant.
SPATULE DE FER
on DE PIERRE. Matière
de l'œuvre en putréfaâion ,
& parvenue à la couleur
noire.
SPECIFIQUE UNI-
VERSEL. Voyei Pana-?
CEE.
SPERAGUS. Afperge.
SPERME. Semence des
individus dans les trois rè-
gnes, animal, végétal & roî-
néral, Dans le premier, c*eft
une Aibftance blanche, hur
mide , ondueufe , compoféç
SP
3et parties les plus pinre»<Ia
fang. Dans leis végétaux^
c'eft la femence mime, com-
pofée de parties huileufes &
onâueures; ce qui leur a fait
donner le nonn defoujrç par
les ChymiÛes» Le fperme
des métaux efi ce qu^ils ap-
pellent proprement foufie»
Ariflote dit que c'eft une
Tapeur, ce qu'il faut enten-
dre d*une vapeur onftueur*
fe , fulfureufe & mercurîelle,
Les Philorophes ont nommé
cette vapeur une liqueur
éthérée. Cette vapeur eu un
foufre minéral , qui pénètre
les pierres métalliaues & s'y
fixe. Le principe éloigne de
cette vapeur eft le foufre
commun* Le foufre minéral
eft une humeur onâueufe ,
incombuftible ^ & que les
Philofophes Hermétiques
appellent leur Soleil & leur
Semence mafculine. Bécherf
il ne faut pas confondre le
fperme avec la femence^l'un
eft le véhicule de l'autre. Le
fperme eft le grain génératif
& le principe des chofes ;
c'eft pourquoi les Philofo-
phes ont donné le nom de
fperme âts métaux au fou-r
fre , & celui de femence au
mercure. Le germe dans les
femences des végétaux eft
le fperme.
Sperme du Mercuïle.
C'eft le tpercure même de^
Sages,
- S P 47^
SFISBLME FiMIKIN.
Argent- vif des Philofophes*
Sperme ItfASCUtiN*
Soufre des Sages, ou le grain
fixe, qui fe développe danf
le fperme féminin , & agit
fur lui y pour produire l'en^
faut philofophique, plus vi-
goureux & plus excelleiiit
que fes parens.
SPERNIOLUM. Fraie
de grenouilles.
SPHERE. Ce terme fe
prend , dans les ouvrages
des Philofophes , en diffé-^
rens fens ; quelquefois pour
les fpheres des planètes^
quelquefois pour le fourneau
fecret. plamel )'j^ pris dans
ce dernier fens.
Sphère du So^^eil^
QuintefTence des Sages » ou
leur mercure, qu'il wut ex-
traire des rayons du Soleit
& dé la Lune avec l'aciçr
ou aimant philofophique. On
appelle communément Jpher
re l'étendue dans laquelle
une chofe eft renfermée. Il
eft donc bon d'obferver quç
les fpheres du Soleil & de la
Lune s'étendent il tout ce qui
peut contenir de l'or & dé
l'argent , en aâe ou en*puif«
ftnce.
SPHINX. Monftre fabu-
leux né de Typhon & d'E-
chidna. Il avoit la tête & la
poitrine femblables à celles
d'une jeune fille, le corpa
GgiT
47a S P S T
d^ua chien , les griffes dl*uQ
lion, la queue d'un dragon ,
te la voix humaine. Ce
monftre fe tenoit caché dans
une caverne près de la ville
de Thebes» k arrêtoic les
paflàns pour leur propofer
des énigmes à refondre. Il
dévoroit ceuï qui n'y réûf-
£âpienc pas. (Edipe fe pré*
fenta & réfoltit celle qui lui
fut propofée. Il époufa en
conféquence celle qui avoiC
été promife pour récom-
penfe. Voye{ (Edipe.
SPIRITUS. Argent-vîf.
PlanifcampL
SPIS-GLAS. Antimoiiït,
Baf. Valentin.
SPLENDEUR. Ma-
gifiere au blanc.
SPODIUM. Cendre
d'or. Quelques*un8 donnent
ce nom au poropbokx ou
tuthîe grife.
SPUrUM LUNiC.
Mercure Hermétique. Foy.
Crachat de la Lune.
STAGEN. Voyei ARLES
Crudum.
STALAGML Voyei
Stagen.
STALTICUM. Voy^i
Sarcoticum.
STAPHYLE, fils de
Bacehus, eut une fille nom-
mée Rhéo , qui d^ApoIlon
eut Anye. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées ,
Uv«3.chap. 14. $«a.
S T
STAPHYLINOS.Pa-
nais.
STARMAR. Vapeur de
la terre qui forme la femence
des métaux. C'eft le mercure
des Philofopbés.
STATUES. Matières
qui entrent dans la compo-
fition du magiftere des Sa-
ges. Raymond Lulle a em-
ployé ce terme dans ce fens-
là , fans doute d'après Her-
mès y qui leur donne anfli le
nom de Statues , & les ap-
pelle des Dieux fabriqués de
mains d'hommes. Il prenoit
alors les fiatùes des Idoles ,
qui en écoient les fymboles ,
pour la cbofe même. Senior ,
dans fon allégorie de la
chafle du Lion , dit : « Je ra-
» mafle les mains & les pieds,
» & je les échauffe dans l'eau
» extraite des corps des /j-
» tues , à^^ pferres blanches
» & jaunes , qui tombe dans
» les tems de pluie , & que
» nous avons foin de ramaf-
» fer pour faire cuire la tête
> 8c les pieds de ce Lion. »
Raymond Lulle que je viens
de citer, s'exprime à peu près
dans les mêmes termes» dans
le chap. 4. de fon Côdicitle«
« G'eft pourquoi, dit-il, vous
» tirez ce Dieu des cœurs des
»Jiatues par un bain humide
» de l'eau , & par un bain fec
» du feu. » On peut voir com-
ment les fUtues étoient dëf
bîSroglyphes du grand oeu-
vre, dans le Traité des Fa-
bles Egyptiennes & Grecq.
dévoilées, îiv. I. & liv, 3.
STELLA TERRiE.
Talc.
STENO. Nom d'une des
Gorgones.
STÉRILITÉ DU MER-
CURE. Elle reffemble à
celle des femelles, qui ne
peuvent enfanter & conce-
voir fans rapproche du mâle»
Ceft pourquoi les Philofo-
phes lui ont donné le nom
de femelle^ & au foufre celui
de mdle,
STÉROPÉS- Forgeron
de Vulcain. F. Vulcain.
STlBïUM. Nom Chai-
déen de rantimoine , félon
fiafile Valentin.
STfLBUS. Antimoine.
STIMML Antimoine.
STOEBE. Slcabieufe.
Blanchard.
STOMOMA. Ecaille de
fer.
STRAAX. Voyei ARLES
CRUDUM.
STRATIFICATION^
Aâion par laquelle on mec
des chofes différentes couche
fur couche, ou lit fur lit , dans
uii creufet. Cette opération
fe foit dans la Chymie , lorf-
qu'oo veut calciner ou cé-
menter un minéral ou un
métal , avec du fel ou autre
inatiere pour le purifier.
S T 47 J
STROPHIUS. Père de
Pylade. Voyei Pylade.
^TUPIO. Etain, Jupiter.
STYMPHALIDES.
Oifeaux d*une grandeur &c
d'une groflcur fi pro^igieufe
qu'ils eclipfoient la lumière
du foleil avec leurs ailes^
Hercule inftruit par Miner-
ve j les ch^a des bords dti
fleuve Stymphalide , d où ils
fe retirerencdansTifled^Aré-^
tic. Les PhilofophesSpagy-
riques expliquent cette fable
de ce qui fe pafie dans les
opérations du grand œuvre»
Ces oîfeaux, difent-ils, rc-
préfentent les efprits du
mercure philofophique , qui
montent & defcendent dans
Tœuf philofophique. L'Ar-
cadie fignifie la terre qui fe
forme dans le vafe , & IVau
qui furnage eft le lat Stym-
phalide d'oCi ces oifeaux oa
efprits s'élçvent & qui fem-
blent^clipfer le foleil , parce
que la matière devient noi-
re pendant la putréfaâion ;
Hercule, fymbole de la puif-
fance fixante & coagulante
de Tor phyfique renfermé
dans I9 vafe , ou pris pour
r Artifte , les tue à coups de
flèches , & les chafle par le
bruit des tymbaîes d'airain ,
qui ne font autres que les
vapeurs métalliques de V?>
nus , comme on peut le v^ir
dans Tartide Euryftce^ jwf-,
474 S '^
qu'à cje qu'ils fe retirent dans .
rifle d'Arétie, c'eft-à-dire,
3ue Teau inercurielle foît
efféchie , car Ârétie a une
crande analogie avec le mot
latin arefco , qui fignifie en
fcsaiçois Jëchèr,
(^uelquefoisilsexpliquent
îtes oi feaùx Stymphalides de
|a teinture d^antimoines car
les Alcbymifles appellent
aflez fouvent pifeaux les ef-
prits mercurîela & arféni-
icaux de Tantimoine y à caufe
^e leur yolatilitéî & oifeaujc
Stymphalides , à caufe que
les vapeurs de ces efprits
font dangereufes & mortel-
les. Le feu, comme un autre
Hercule , les tue de fes flè-
ches, en corrigeant ce qu'ils
ont de mauvais. Mais cette
explication n'eft pas confor-
me à ce que difent }es Au-
teurs dans leurs Traités Phi-
lofophiqnes , d'autant qu'ils
donnent le nom d'antimoine
i leur matière , par la feule
raifon qu'ele en a les pro-
priétés , comme dit Arté-
phius y & non parce qu'elle
jeft un vérirablc antimoine.
Voyez les Fables Egypt. &
Grecques, liv. 5. cb. 9.
STYX. Fontaine d'Ar^
cadie , qui tombe d'un , ro-
cher fort éleyé , & dont Peau
cft un poifon mortel pour
tous les animaux qui çn boi-
yent. On lui attribue la pro-
S0
ptiété de diflbudre tovAeë
fortes de matières , Se qu'aur
cun vafe de quelque matière
métallique qu*il foit , ne fau^
roit réfifier à fon aâion. Les
Auteurs difent qu'elle n^
peut être contenue que dans
la corne du pied d'un mulet
ou d'un âneÎLes Poètes ont
feint que c*etoit un des fleur
ves de l'Enfer ; quelques-uns
faifoient ce fleuve fils de TO-
céan & de Thétis , & d'au-
tres de TAchéron. Les Dieux
avoient tant de refpeâ pour
ce fleuye y que les fermen$
& les promeffes qu'ils fai?»
foient par lui étoient irrévo-
cables. Si quelqu'un venoû
à l'enfreindre^ il étoit privé
pepdant cent ans de la cable
des Dieux. Voyez les Fables
Egypt. & Grecq. dévoilées,
liv. 3, ch. 6.
SUBLIMATION. ( Se.
Herm. ) Furi6cation de l^
matière par le moyen de la
diffolution & de la réduôioQ
çn fes principes. Elle ne con»
(ifte pas à faire monter I^
matière au haut du vafe , &
l'y faire attacher, féparée du
caput mortuum & des fèces ^
mais à purifier, fubtilifer it
épurer la matière de toutes
parties terreftres & hétéror
gènes, lui donner un degré
de perfeâion dont elle étoit
privée, ou plutôt la délivrer
des li^ns qui 1^ tenoient con^-
s u
pie en prifon , & Pempêr
choient d'agir.
T.2i fnhUmation cft la pre-
mière préparation néceflaire
à la matière, tant pour ^de-
venir mercure , que pour forr
mer le foufre & la pierre,
/D*Bfpagnet dit qijie c'eft I.^
préparation dont les Philo-
fophes n'ont pas parlé, parce
que c'efl un ouvrage rùanoel
que tout le monde peut faire,
même fans erre inflruit des
opérations de la Chymie
vulgaire. Elle eft fans doute
cette préparation des agens ,
difficile par-defTus toute au*
tre cbofe du monde, comme
le dit Flamel, mais tiès-aifée
à ceux qui la favent,i
C'efl le fecorid degré, &
très-nécefTaire , par où il faut
paiTer pour parvenir à la
tranfmutation des corps. On
entend fouvent fous le terme
de fublimaÙQn , la fixation ,
l'exaltation & l'élévation.
Elle approche même beau-
coup de la difiillation ; car
de même que dans celle-ci
l'eau monte & fe fépare de
foutes lespartiesphlegmati-
ques & purement aqueufes,
(Se laifTe le corps au fond du
vafe , de même dans la fu^
htimatlon le fpiritud fe fé-
pare du corporel , le volatil
au fixe dans les corps fccs,
tels que font les minéraux.
pn f xtfdit des chofçs admi-
râbles des minéraux par le
moyen de la fuhîimation^
On en fixe beaucoup » & on
les rend propres à réfifter
aux atteintes le$ plus vives
du feu. Pour y réuflir on
rebroye le fublimé avec fes
fèces ^ on répète hfiiblima'^
r/on,&cela jufqu'à ce que
rien ne fe fublime plus. Lort
que tojut efl fixe , on ie rerire
du vafe 3 & on l'expofe à
l'air ou à la cave, pour en
faire une huile, qu'on digère
enfuite à un feu lent pour le
réduire en pierre. Ces picrr
res ont des propriétés furnar
tutelles, félon le minéral
dont elles font tirées.
La fahUmation adoucit
beaucoup de corrofifs par la
conjonftion de deux matiè-
res, & rend corrofives beau-
coup de chofes douces. la
plupart de celles-ci deviens
nent fiyptiques, auHeres^
ameres. Paracelfe dit que leç
métaux fublimés avec le fel
armoniac fe réfolvent en
huile quand on liss expofe à
rair,&fe durcirent en 'pier-
res quand on digère cette
huile BU feu. Cette fublima-
tion eft purement une ope*
ration de la Chymie vulr
gaire ; il ne faut pas la con»
fondre avec la fubîimation
Philofophique de laquèîlç
nous avons parlé an com-
in««)cement de cet article.
47< su
SVSLIMATOIRE.
(VjHreaa)Ceftroraf qai
ftntèrme Ij m^iere de l'œn-
SUBLIME. Fltifietirs ont
ité tiompéB par ce terme
3is*fli ont prit pour le nom
e la matière dont les Philo-
fophei font leur magîftere ;
fDaii il faut ^entendre de la
matière parvenue à la cou*
leur blanche que les Adeptes
appellent Mercure fublimi^
cVft-à-dire, purifié, exalté.
Quelquefois ce terme s'ap-
plic|ue à la matière au noir ^
mais très-raremenr. Quand
on lui donne ce nom dans
ce fens-Ià , on a égard à la
purification » & 1 la répara-
tion qui fefaic alors des par-
ties groffieres 8c terreUres
du laion des Philofophes,
que Pazoth blanchit en le
lavant de fes impuretés , ap-
pelées par quelques Philo-
fbphes les immondices du
mort.
Dans cette fuUimation
font comprifes toutes les au-
tres opératbns : favoir, la
dtftillfttion « airation y cuif-
fon, coagulation, putréfac-
tion y calcination , leparation
& converiion des élément
Sans elle, Textradion des
principes cft impoffible.
Les rhilofophes ont repré-
fente Tymboliquement csite
opération. par une aigle qiù
eoleve m ct^oq', pv m»
ferpem âlé qui en emporte
tin antre faos ailes , par ua
dragon qoi quitte Ion ecâl W
par le vaatovr qui dévore le
foie de Proméiljée , & par
une infinité defibtes & d'al-
légories dont on peut voir
l'explication dans les fables
Egypt. & Grecq. dévoilées.
Sublimé Mercurie^*
Argent-vif des Sages par-
venu à la couleur blanche
après la putréfaâion.
SUBLIMER. Purifier,
cuire, exalter, perfcâionner
la matière de l'œuvre , rele-
ver à un degré de perfeâion
qui lui manque pour devenir
plus excellente que l'or mê-
me , & avoir la propriété de
changer les métaax impar-
faits en 'or. Voyei Subli-
mation,
SUBMERSION. C'eft la
dilToIntion de la matière par
la putréfaôion , parce qu'elle
eft noire &aqu€ufe , & que
les matières fe confondent
& fe fubmergent Tune daiîs
l'autre. Les Philofophes ont
donné à ce mélange ptufieurs
noms qui ne fignifient que
la même chofe s ingrelfion ,
conjonâion , union , com«
plexion , compofiiion , mix-
tion , humation , &c.
SUBTIUATION. Ré-
dudion de ia matière de
Pceuvre à fes principes^ ce
su
tpii fe fait par la diflbltirion
& la putréfaâîoDv BHc fe ré-
dtnt en eaa roercnrielle, &
puis en poudre fubtile com-
me les atomes qui voltigent
^ux rayons du foleil , dit
Flamel.
SUBTILIER. Voyei
TarticU précédent»
SUC. Ce terme fignifîe
communément une liaueur
extraite de quelque végétal
OB animal ; & comme le
mercure des Philofophes eft
d'abord une efpece de li-
queur^ ils lui ont donné le
nom de Suc de leur fiante
Saturnienne végétable , ou
Suc de Lunaire^ mais en vain
cherche t-on dans la Botani-
que cette plante Saturnienne
& cette Lunaire » parce que
ce ne font point d«^ plantes «
& que les Philofophes n'en
parlent ainfî que par allégo-
rie. C'cft proprement leur
matière, qui , quoique prin-
cipe de végétation , n'eft
point plante. Ils l'ont nom-
mée Saturniennfj parce que
ce Mercure eft dit petir-fîîs
de Saturne ; & Lunaire ,
parce que le Soleil eft le
père de leur matière §c la
Lune en eft la raere. Sou-
vent par le terme de fie ils
entendent leur magiftere au
blanc, & quelquefois leur
fnatiere au noir,
^Ç pus Lis MLAVCS.
SU 477
Matière de Teravre pÈn%^
^nue à la couleur blanche. .
Suc DK Lunaire. Mer-
cure hermétique extrait de la
pierre connue dans les cha^
pitres des livres « drfent les
Philofophes , & non de la
plante appeMe Lunaire , ou
de quelqu'autreque ce puilfe
être , puifqu'ils recomman-
dent exprelTément de ne
prendre aucun végétal pour
faire Toeuvre , n'ayant au«
cune analogie avec le mé»
tal. Ils ont donne aufli à cette
Lunaire les noms de Vénus
& de Saturnie végétale; c'eft
pourquoi on appelle aufti ce
Suc de Lunaire:
Suc DE LA Saturnie j
qui eft k même chofe.
Suc de rA Liqueur
VÉGÉTABLE. Quelques-uns
difent que c^efi le vin , d'ai^-^
très le vinaigre , d'amres le
marc de raifin. Un iAuteur a
repréfenté Bafile Valentia
faifant une fauce à une totw
tue avec du raifin.
Suc Blanc. Argent-vif
des Philofdphesf* v '
SUDURi Sucre.
SUEUK ou ^UEUa
DU SOLEIL, Mercjufe^d^
Sages ; ils ont quelquefojif
donné ce nom à leur ipatiérf
en putréfaSion.
SUFFO. Fatn dfi po^^
ceaux , cyclamen.
SUPERFICIE, Qn^
478 ^Û •
(roure ce nom ixni Rot-
landus» interprété par blanc
d'aufs, .
SUPERFLU, i Science
Hcrm. ) Géber & les autres
Philofophes qui l'oot fuivî,
ont dit qu'il y avoit dans leur
matière une partie fuperfiuè
qu il falloit en ôter. On prend
Communément ces termes à
la lettre, & Ton s*imagine
qu'il faut en çfTet féparer
quelque chofc de la mraiiere
dans la médecine du fécond
ordre ; d'autres qu'il ne faut
rien ôter abfolument ; & les
uns & les autres ont raifoa :
car ces fuperfluités doivent
être réparées dans leur tems i
Riais les vrais Sages favent
que cette Réparation fe fait
d'elle-même dans la méde-
cine dont nous parlons » &
que cette efpece de Japerfiu
cft très-utile à l'œuvre j ce
qui a engagé le Philalethe
i le nommer fuperflu très'^
utile.
Ce fuperflu eft une huile
ou une efpece de limon du
Corps qui nage fur le rtenf-
truç après que le corps eft
diffous. Ce limon eft abfo-
lument nécefTaire pour la
converfion du corps en hui-
le; & cette converfion eft
Il néceflaire , qu'on ne pour-
roit réulfir dans l'œuvre fans
cela 5 parce qu'on ne pour-
roit avoir les principes de
VAtt.
sis s¥
SUPPRESSION(Feiiiic>
eft celui qu'on fait deflbs le
vafe , ou même dedans , fui-
Tant Riplée & Géber.
SUTTER. Sucre.
SUIE DES MÉTAUX.
Arfenic.
SYCAMïNOS. Mûrier.
SYCE. Figue.
. SYLV^ MATER.^
Chèvrefeuille.
SYMAR. Vert^e-gris.
SYMPLEGADES , otf
CYANÉES, fonr deuit
écueils fitués près du Pont-
Euxin f 8c fi peu éloignés
l'un de Pautre qu'ils femblenc
fe toucher , ce qui a fait dire
aux Poètes qu'ils fe heur-
toienr. Il en eft parlé dans
la fable de la conquête de lar
toxfon d'or. Fo/cç Jason,
Toison jj'ok.
SYNACTICUM. Médi-
cament aftrin^ent.
SYNCRJTICUM. Amîf-
pafmodique.
SYRINX. Nymphe quf
réfifta toujours aux pourfui- !
tes du Dieu Pan y & fe fauva
auprès du fleuve Ladon en-*
tre les bras des Naïades, oii
elle fut changée en rofeau.
SYROP DE GRENA-
DES. Pierre au- ronge.
SYRTES. Bancs de fable
ou écueils des côtes de la
mer de Libye , du côté de
l'Egypte. Les. Argonautes
manquèrent d'y périr ,'&fu-
t A
tem obligés de portct leiïf
navire fur les épaules pen-
dant douze jours; Koyej
A&GONAUTES.
TAAUT ou THAUT.
Foyèf Thot.
TABLEAUX DES
PHILOSOPHES. Ce font
leurs livres, leurs allégories^
leurs hiéroglyphes , &:c.
TAGETES. Tanaifie.
TAL. Alkali.
TALC des Pkilofopkes.
Kerre des Sages fixée au
blan^. Ceft en vain que l'on
cherche à faire Phuile de talc
avec le talc vulgaire. Les
Philofophes ne parlent que
du leur , & c'eft I ce dernier
qu'il faut attribuer toutes les
qualités defauelles les livres
font tant d*é!oges.
TAMIS DES SAGES.
Mercure Hermétique.
Tamis de la Nature.
C'eft l'air à travers lequel
pafTent les influences des
afires pour venir jufqu'à
nous*
TA MUE. Matière de
• l'œuvre préparée & cuite au
• rouge-de- pavot.
• TAMUS ou TANUS.
- Coulevrée , bryoîne,
T A N E C H. Pierre-
• ponce.
TANTALE , fils de Ju-
piter & de la Nymphe Piote ,
reçut fès t)ieux I fat table,
& leur fervit entr'autres met»
fon fils Pélops. Gérés fut U
feule qui ne le reconnut pas.
Elle en détacha une épaule ,
qu'elle mangea. Les Dieux
le reffufciterent , & rempla-
cèrent cette épaule par une
d'ivoire. Jupiter punit Tan-
tale en le condamnant dans
les Enfers à foufFiir une faîtn
& une foif perpétuelle, quoi-
qu'au milieu de l'eau & que
les fruits lui defcendent juf-
qu'à la bouche; quand il veut
les prendre , ils s'enfuient de ^
fes mains. Voyez les Fables*
Egypt. & Grecq. dévoilées^
liv. é. chap. 4.
TARAGUAS. Bézoar.
TARAXICUM. Piflên-
lit.
TARGAR. Huile de ge-
nièvre*
TARITH. Mercure.
TARTAR. Tartre.
TARTARE, fils dti
Chaos , lieu ténébreux <A
les méchans étoient envoyés
pour fubir les tourmennaux-
Îuels ils étoient condamnés,
'oyq Enfer. Le Tartare
des Philofophes eft la ma-
tiere de Tœuvre en putré-*
faâion. Quelquefois ils en-
tendent par Tartare le tra-
vail inutile & fatigant des
mauvais Attiftes^ & difenc
qu'ils font condamnés au
Tartare.
4So TA
TARTRE. ( Se. Hemi. )
Bafile Vatentin & quelqaes
ancres Philofophes ont die
que le tartre diflbut les mé«
uuxi ce qui a fait naître
ridée à plufieurs Chymiftea
de le regarder comme la
matière dont les Philofophes
font leur magiftere. PUIale-
the cependant dit qu'il Caut
expliquer le terme de tartre
de la même manière que la
iéte du corbeau ; & ceux qui
font les moins yerfés dans
cette fcience, favent que
ces expreflions fignifîent la
matière des Philofophes au
noir.
Le tartre blanc , ou le fel
de tartre des Sages , efi leur
jnagtfiere parvenu à la cou-
leur blanche.
TAar&s DE Ma&brc.
Ce font les#pierre8 qui fe
forment dans le corps hu-
main. On les nomme ainfi
de la matière terreftre & tar-
nreufedont elles fe forment.
TAUREAU. Animal
quadrupède d'un grand ufa-
ge pour l'agriculture. Les
Philofophes l*ont donné très»
fouvent pour hiéroglyphe de
la matière du grand œuyre.
Xes Egyptiens avoient en
c;»nféquence beaucoup de
véiT^ation pour cet animal ,
que les Prêtres préfentoient
au peuple comme le fym-
tolç d*Oiîris , un de kars
TA
grands Dieux. Les Philofi3^
phes Grecs inftruits par ces
Prêtres de ce qu'ils eotcn—
doient par le taureau , inven-
tèrent beaucoup de fables ^
dans lefquelles ils introduit-
rent cet animal , 8c indique^
rent la qualité chaude & fo-
laire de la matière , en difanr
que ces taureaux jetoient dix
feu & de la flamme par la
bouche & les narines. Tels
font ceux que Jafon furinonta
& mit fous le joug pour leur
^ire labourer le champ de
Mars, afin de s'emparer par
ce moyen de la toifon d'or
fufpendue dans la forêt de
ce Dieu. Tel écoit celui dont
Hercule dcbarrafla l'ifle de
Crète. Les pieds des uns &
des autres étoient d'airaio/
Europe fiit enlevée par un
uureau , Pafiphaé devint
amoureufe d'un taureau ;
Cadmus fuivitun bœuf , &
bâtit une ville dans l'endroit
où il s'arrêta. Le fleuve Aché«
lous fe changea en taureau
pour combattre Hercule ;
Prothée prenoit la forme de
taureau , &c«
Les Prêtres d'Egypte Dour-
riflbient avec beaucoup de
foins un taureau noir ayant
feulement une tache blan-
che y Se le logeo'tent dans le
temple de Vulcain le plus
grand de leurs Dieux. OH-
ris } dont ce taureau étott le
fymbole.
TA
fjtnbote, fignifioit \^ii ca^
chéj & avoir pour foeûr &
pour ^poufe lus, ou uue Ta-
che , qui avoit Mercure pour
ConfeiUer & Adminiftrateut
de tout l'Empire pendant les
voyages d'Ofiris ftMi mari,
& aptes fa mort. Ofiris étoit
Lii-même le fymbole du So*
leîU&Ifisrétoir delà Lune^
mais du Soleil & de fa Lune
des Philofophes^ & non des
ailres qui nous éclairent» ou
des aftres terrcftres , Tor &
Pargent, que les Chymiftes
yulgaires appellent Soleil &
Lune*
Les Egyptiens parfaite*
ment inftruits des fecrers les
plus rachés de la l^ature ,
imaginèrent en cooféqueocd
les ugnes du Zodiaque, tou-
jours par allufîon à leur Art
Hermétique, que les Philo*
fbpbes aÔurent être la clef
de toutes les fciences* Ils afli-
gnerent^pour cet effet les
trois lignes du Bélier, du
Taureau & de Gemini pour
ceux qui préfident au com-
mencement de Tannée ou du.
printems, parce qu'ils font le
commencement de Tœuvre*
LesPhilofophes , en fu^vanc
le fyflêmc des anciens Dif-
çiples d'Hermès 9 ont dit
pour cette raifon, qu'il fal-
îoit commencer l'œuvre au
printems , quoiqu'on puilfe
k commencer en e^ft daos
TA 48^
toutes les faifons. CetOt qui,
font au fait de l'Aftrologie;
en devineront ûfément les,
raifons, pourvu qu'ils ai^C;
aufli lu attentivement les li-
vres des Philofophes. ^oyei
Zodiaque.
Il paroit que PAuteur du.
Diâionnaire Herméciquet
n'avoit pas médite loi^g-tems
& férieufement les ouvrages
des Philofophes , &. combiné
leurs raifonnemens fur les
fables 9 lorfqu'il interprète,
les taureaux qui gardoient la.
toifon d*or , par le feu vul-
gaire entretenu dans des
fourneaux chymiques, donc
les regiftres repréfentent les^
narines de ces animaux. Le,
taureau furieux qui ravageoic;
rifle de Crète , & qui avoic^
des pieds d'airain comme,
ceux que Jafon mit fous le;
joug , font voir clairemenc^
que ces allégories ou fables^
ne peuvent s'entendre dès-
fourneaux chymiques , mais*
du fourneau jfecret des Phi« ,
lofophes. ^
Hercule après avoir pris,
le taureau de l'ifle de Crète y ,
le conduifit à Euryflbée ,,
c'efl-à dire « à -la plus grande .
fixité, comme on peut le.
voir dans le livre 5. ch. I«,
7. & 10. des Fables Egypr.
& Grécq. dévoilées. Tant^
que l'eau mercurielle des
fhiloibphes demeure fut^la
- Hh
4^' ï^#-
wrre-tlefr Sages, %HÎfift par
mÛÈ- de Crc», cette terre
éft- ravagée pif h dîflfali^
tlon , et iAcat>a<:fle> de nen
ppôduiréj mai» fitôttjtfHcr*
<itlt arp^e Je taureau , oq
fixe cette eau , pour te me»
ïïitt a- Eirt^yâ hée, ef te devient
j^opre ï la végétatton ; on
peut la cultiver pojir y fe-
ijïer. Por phHbfôphique.
TEf RA. Cendre,
TEPNDRï , eh tèrtnis
ê^ fiente Hermétique , fi-
^ifie eond^îrerferégime du
Ifeuj fadmiBiftfelr à la matière
poôtla digérer & la ctire de
rirthiere qu'dte préonefuc-
celjivement les diifttoites
CQtileifrs defquenes tes Phif-«
IMopéjÇF font' mention, 8t
tfù'ifs^ appetfent fignes df-
mpofh:atifs.€^de-là qu'on
lès a nommés Ténîtiriers^
'- TfilWTUItEVèn termes
ite CtiyftAé, t\e iîgftîfic par
ftactrataSon <îeh finiplecon-
lèQi: deis. nii)(tés ; tàiis Us
cbuleufis èlfëmiififes auK-
quelleii font ;idhérenres lès'
wrtus &Jes propriétés des.
corps dt)nt ces teinfares font,
«vraites. fatt, Spagyriq^ie
distingue plufiëurs efpcces
life teintures; îès . nirea font
dites p^afllvesi4>arce qu'eues
font toplement e^traitçs ,,
comme la teinture dé rofts ;
lés autres fe nbmntçnt aâfi*
vi5s; & et font "cdïeï^qiri*
ftnrent à- en extraire d'au»
très 5 teHe eft celte d\ï ma-
giftere dfes Sages, oir Feur
mercure. On les divife en-
core en teintures naturel-^
le^ & teintures artificieltes*
E)ansceites<i, tes unes font
dites animâtes y quand elles
font extraites des animaux ;.
métalliques) quand on* les
tire des métaux, &c. Onfes-
nomme quelquefois huiles,
efprits, quinteflences ^ftlbn
qu'elles "participent plus ou
moins dtfs qualités des cho-*
(es qui ont ces^ détatrtnina**'
tions, Mangety Begfiifr,
" ta tethture eft te dernier
degré de la tranfitiutation*
des corps naturels. Bllê con-
duit à la perfèâioo tomes les^
cîipfi» itnparfaitei^. Paracelfè
définit: la tdntttre une ma»*
tteretnès-noble, quitdnt les
corps métalliques y St hu-
mains, & les change en nne^
effènce hien plus esocellente
& une. manière d*être infini^*
ment plui parâîte qiie celle*
dont îfs jouîffàientaipara»-'
v^nt.Elte pénètre les corpr
& tes fiut fermenter comnie
le" levain.
Xa teinture t^n tr^ttfhnie^
lès méraux doit être tttfi ^
fuiîbte comme la cire , (k m*
combnflibte de maniéré t]qeî
mife Ibr une lame rongîe-
au feu, elle y fonde fanatcr-'
mée ', & y pénètre coftme'
rBidfe î^etre le fifUHfi
L^ y mt teinture des mé"
taux eft le foufre métallique
txalté. Le mercure eft ap«
pelé le milieu ou moyen
propre à joindre & i réunir
les teintures y La pierre au
rouge Bc la pierre att Uanc
réduites en élixir ou en pen-
dre de projeâion , foht les
deux feula & vrais principes
des teintures des métaux;
foute autre teinture n*eft que
tromperie » fupercherie &
fophiftîcation.
- tEiiïTVRB VIVE. Pierre
Ml ft>uge»
TEIIÏTURE IltUMI-
KANTE UES CORPS.
Même chbfe qiié pondre de
profeAîon. Quelques -un$
ont cependant pris'' ces ex^
Î reliions cotnmé fignifiant
r ffi>ierre au rouge , on le foii-
freatirifiquedes PhlloTophes,
patcé qu'ils le nomment So^
teit , & que le foleil eft com-
me le principe, ouïe diftri-
buteur de fa lumiere.Kn vain
les^ Chythiftes cherçhent-iU
à tirer la teinture de l'or vul-
gaire pour en habiller d'au-
tres métaux $ la véritable
leintare de l'or confifte dans
fon foufre radical « qui eft
Jnl?parabîe du corps même
ie rof , fuivant d'Efpa^net.
liYifleurs Quand la choie fc-
ToU' poffible, cette teinture
lie pourtoit donner xjàe* ce
qu'eVé a , & ne pourroi t tein-
dre qu'un poids d'argent égal
à celui de Por duquel elle d
été extraite ; au lieu qu'uf^
Î|rain fenl de teinture philo^
ophique poulTée au poiné
dé perfeâion dont elle cfl
fufceptible , teindra u n miU
lion, de grains de métal d^
qneiqu'elpece qu'il foit.
Teiwture rouge oii
TEINTt7RE DE POURPR^
eft la même que Teinture
HIdminante.
TÉLAMON , fils d'Ea-4»
qtte & frère de Pélée , fui
père d'Ajax, qui dé%t fui
appelé Télatnonien. Télà-i
mon étoit un des Argonati-î
tes, & accompagna Hercule
Ior(i|u^l déUvra Héfione de
la dent meurtrière du monf-
tre marin auquel elle étpit
éxpofée. Hercule la céda a
ce compagnon fidèle. Voyéii
H^SIONfi.
TÉLÉMAQUE, fils
d'Ulyflê & de Pénélope^
étoit encore jeune quand.fon
Îcre partit pour la guerre dé
*roye. Pendant cette ab-
fence les Amans de Péné-
lope maltraitèrent Téléma-
que , qui quitta la maifon pa*
ternelle pour chercher Ulyt
fe. A fon retour il chafla ^
avec l'aide de fon père , tous
ces Amdns importuns. Koy*
tJLYS$E.
TÉLEPHE , fils d'Her-
Hhij
:i»4 T B
cule & de la Nymphe Au*
gé^fut exp^TJ dans tes bois,
ob une biche rallaica. Ceux
qui le trouvèrent j le préfen-
terent au Roi de Myfie^qui
l'adopta & le défigoa fon
fiiccefleur. Ayant reBifë le
paflage aux Grecs qui al-
loienr au fiege de Troye , il
fut bleiTé d'une flache d'A-
chille. La plaie devint ex-
trfimemeot douloureure,&
n'y trouvant pas de remède «
il confulta TOracIe » qui lut
apprît que celui qui avoit fait
fe mal le guériroit. S'étant
réconMlié avec Achille y ce«
lui-ciTui donna de la rouille
au fer de fa lance ; Télepbe
l'appliqua & fut guéri*
TELESME. Fin, per-
feâion y complément.
TF.MERUS. Brigand
que Théfée mit à mort. Voy.
TEMEYNCHUM.Or
desPhilofopheSyOu leur ma-
bifiere au rouge.
' TEMPLES. Ceft dans
l'Egypte qu'il faut chercher
Torigine des temples. Héro-
dote le dit formellement.
Cette coutume de bârir des
temples pafla d'Egypte chez
les autres Nations, par les
Colonies qui y furent tranf-
îportées. On peut voir dans
l'Auteur ci-deflus , la ma-
gnificence du temple de Vul-
cain en Egypte , que tant de
Tl
Rois Toolureoc embellir fit'
eurent bien de la peine à
achever : c'étoit une grande
gloire fi dans un long règne
un Prince avoir pu achever
un portique. Les plus célè-
bres furent celui de Jupiter
Olympien, celui d'ApoIloiK
ï Delphes» devenu fi célèbre
par les oracles qui s'y reo-*
doient; celui de la Diane
d'Ephefe .» chef -d'oeuvre de
TArt;; le Panthéon , ouvrage
de la magnificence d'Agrîp->
pa, gendre d'Augufte*, enfia
celui de Bélus » compofé feu-
lement d'une grande & ma*-
Snifiauetour à fept étag^,
ont le plus élevé renfermotc
la ftatue de ce Dieu , avec
les autres choies dont parle
Hérodote.
Les fiatues. des Dieux
3u'on y plaçoitétoientd'çr^
'ivoire ou d'ébene , quel-*
quefbis compofées de ces
trois matiei:es , ce qui eft k
remarquer par Içs raifont
que nous avons déduîtea
dans le Traité des Fabien
Egypt. & Grecq. dévoilées*
Quand il s'agidbit de bi«
tir un temple , on environ*
noit le lieu avec des rubans
& des couronnes, & les
Veftales le purifioient en le
lavant avec de l'eau pugt
& nette. Le Pontife après
avoir fait un facrifice folem*
nel à }a Diyinité à la^uellf
11 (îevpît être dédié » touchoît
la pierre qui devoir fervir la
première à former le fonde-
ment , & le peuple Py je-
toit avec quelques pièces de
monnoie ou quelq^ies mor-
ceaux de métal qui n'avoh
pas encore paffé par le creu-
îet. Les temples de Vulcain ,
de Vénus fou époufe» & de
Mars fe placoient aux portes
des villes, (jeux de Mercure,
d*Ap»IIony de Minerve &
des autres Dieux étotent au
dedans des murs. Vitruvc
( Liv. a. ck, a. ) apporte des
raifons de ces différences ,
qui ont un air de vratfem-
blance , mais qtii montrent
qu'il nMtoit pas au fait de
celles qui avoient détermine
ceux qui Pavoienc précédé à
en agir ainfi.
la plupart des temples
Soient de figure ronde com>
me le Panthéon , & ne rece-
voient de jour que par un
trou ou lanterne pratiquée
au milieu de la vo&te. On
remarque cette forme dans
les temples de l'antiquité la
pllis reculée.
Toutes ges chofes ne fe
faifoient pas fans deflein ; Se
fi les Egvptiens, fuivani faint
Chry foftôme, étoient myfté-
rieux jnfquès dans leurs ma-
nières d'agir & dans leurs
f;içonsde s'habiller, peut-on
douter qu'ils n'ai^t eqquel*
TE 48t
qQ*ob{et en vue dans la for«
me de leurs temples ? Si teur^
prétendus Dieux & les ac-
tions qu'bn leur attribue né
font que des allégories de
l'œuvre Hermétique, n*anrar
t-on pas raifon de penfer que
cette forme ronde du tem^
pie , ou du Heu où étoient
placés les Dieux , étoit un
fymbole du vafe qui con-
tient les Divinités Herméti-
ques? Les Philofophes fa-
vent bien pourquoi les tem-
ples de Vuîcain , de Vénut
& de Mars étotent à la porte
des villes. Il fuffit même
dVoîr la aflez fuperficiel-
lement leurs livres, pour y
remarquer qu'ils ont donné
ks noms de ces trois Dieux
aux matières du magiftere »
defquelles doivent fe com-
pofer leur Mercure, leur Ju-
piter , lettr Diane & leur
Apollon, dont les temples ^
pour cette raifon , étoient
renfermés dans l'enceinte
des villes.
Dans fa fuite les temples?
prirent une î>utre forme pac
la fantaifie des Architeâes »
qol trouvèrent le quarré-*
long plus fufceptible des or-
nemens qu*ils imaginèrent;
mai? ilsconferverent prefque
toujours rond ou en forme
de rotonde le lieu principal
de l'intérieur des temples;
les aiure» parties jie furent
Hhitj
élè6 T B
C€ïï(ie$ que cotnioe (|as àc^
compagoetnens.ou comme
çécelTairespour log^ le pf^u-
pte; tels font les nefs k les
collatéraux.
TEMS. Les Philofophes
femblent n^étre pas d*açcord
entr'eux fur la durée des opé-
rations requifes pour parve*
jpir à la fin de l'csuvre Her-
métique. Les uns difent qu'il
faut trois ans, d'autres fept ,
d'autres jufqu'à douze; mais
il s'en trouve qui réduifent
cette durée â dix-huit mois ^
Raymond Lulle à quinze ,
Trévifan ï peu près au même
tems , & Zachaire dit qu'il
jcommença Pœuyre le Lundi
des fêtes' de Pâques > & fi t
là projeâion vers le même
tems Tannée fuiyante. Mais
dans toutes ces manières de
s^exprimer oui paroiiTent fe
contredire , les Philofophes
n'entendent q^ie la même
durée du tems fuivant leur
façon de le compter; parce
que leurs mois & leur^ fâi-
jbns ne fom pas ceux du vul-
gaire. Il nous &ut un an , dit
Riplée, pour jouir des fruits
jque nous attendons de nos
travaux* Un Anonyme ex-
plique tous ces différens ter*
mes de la manière fuivante.
Comme nous appelons un
jour ^intervalle de tems qu'il
faut au folcil pour parcpurir
le ciel depuis i'onçntjufqiCà
Poccident , les PbiloTophep
ont donné le nom de jour M
tems que dure notre coâioo*
Ceux qui ont dit qu'il ne fai-
loit qu'un mois , ont eu égard
au cours du foleil dans cha^
que figne.célefte ; & ceux
qui parlent d'un an ont en
vue les quatre couleurs prin-
cipales qui furviennent à la
matière; car ces couleurs
font leurs quatre fatfons.
Voyti Saisons.
Les Philofophes dilî^Qt
communément que le grand
œuvre eft un ouvrage de pa*
tience ; que l'ennui occafion-
né par \^ longueur du travail,
a rebuté beaucoup d'Artifiei^
& qu'il faut plusde tems que
de dépenfes pour parvenir i
fon but* Ils ajoutent que ta
couleur noire fe manifefte
& doit fe fUanifefier vers le
quai:antieme jour , fi l'on a
bien opéré $ que cette cou-
leur dure jqfqu'au quatre-
vingt-dixième jour; alqrs la
couleur blanche fuccede , 8c
puis la rouge* Mais tout cela
doit s'entendre de l'ouvrage
de la pierre , fans y com-
prendre la préparation ma-
nuelle des agens ou princi-
pes matériels de l'œuvre.
Ainfi ceux qui patient d'un
an, l'enteQdent d'une feule
préparation philofophique,
telle que pourroit être celle
dufoufrç;parceque dans çha^
giie opéeation les conlf urp
qu^ils appellent iairons , dol-
yept pafTer ftKceiCvecnent.
Ceux qui font inentionile
trois aas^y cooijprennent te»
opérations du ioufre,de h
Pierre , & celle de Pilixi^
Quand Us difent fept,neuf ou
douze ans ,,ils y renferment
toutes les opérations répétées
pour la multipIication,&Ldoii*
fient le nom d>iméeà chaque
opération. Voy<i Ankee |
Mois » Regns.
TÉNÀRB. Prqmontoîrt
de la côte 'méridionale d^^
pélopo^nefev t9^ aufrès'
fontdes joufiresdans la mer»
que les Foëtes bot feint être
les pof tes de f Enfer. GeA
par-là qu*Hercttle y .defcen-
dit pour ènle\^er te chien
berbère , & çp. ramena fon
•uni Théfée. Koj«î7 Enfer.
. TÉNÈBRES. Les Phr-
lofophes comparent pcefque
toujours leur matière eo pu-
tréfaâion aux ténèbres de la
nuit , à cellesdei'figypte , &
^ celles qui enveloppoient la
xnafreconfufe du chaos ^yant
la manifedation de la lomie*
ire* Q'eft pourquoi ils ont
quelqueifois donné le nom
de Ténèbres à leur matière
du noir.
T É N E B R E^S ÇYMBrï-
R I £ N N £ S. , Matière de
Tœuvre e» puitré^aâion 5
appelée auffi le . ^iolr pf «s
TER^NÇIPIL. Manne.
TERENIAmN, Mannu.
^ TERME V Om àH
xjiatpps^; Se- des bornes». W
étoit repréfenré foujs la JRk^
med'unecolonM» dHio fHpnc
d'arbre, â(c. Il étoit cenfi^
borner tout^ (ana4tr^ bo^J^
lui-même: -. ;
. TERPSICHORE< Noffli
(d'une des Mufes , dont y9iff%
rarticlc. ; .
TERRE. Matière ptr
fSjnte & por^ufe , oui ç^f^mr
pofe aveG r<;aii le globes qut
fkous habitpni» _ ^
Le yuJg^irjô^ prepd cow^
munéme^tppi^r la vraie t^e*
re , ce qui parok à ços ytstuç;
ç*eib4-^ite:9 l'excrément d^
la terre & des autre^^éléjtnen^
^ui ,^pi^e (iam^ I0 ^^mffChr
tion dc^tous les nE^i^^tesiiijijetf
à la mort ou à la corrupiioiv
Mais dans, ces excrémens il
y a uQ noyau, une vraif
terre principe ;, qui ne fe dév
frui^ point, qui fait ta bafe
des corps, & quj tes ç&n^
ferve danslf^r fnaniere d'ê-
tre jufqu') ce que quelqu'sq>>
cid^P^ diflipe la lien qui uni(
cette vraie terre avec fçs exr
crénreps.KDeHe terre fe trou-
ve dans tous les mixtes, pluf
jtboi>çiaiBment daijis les uns
que dans les autres ; c'eO: at
principe qu^ taet deSoptiif-
§es. checf IfepL en ym:^'jiç
Hhiv
^4tt Tfi
qu'ils trouveroient fans peiné
•s'ils connoiâbient la Nature.
Cette terre eft la terre vierge
•des Phiiofopbes , & ce que
l'on doit entendre par Télé-
ment de la Terre.
; Les Philofophes Hcrtnë-
tiques donnent le nom de
terrek la minière qui renfer-
me la matière d'où ils ex«-
trayent leur mercure 5 & en»
fuite^ dans les opérations, à
la matière même d'oîi ce
mercure a été extrait. Ils
donnent encore ce même
1nom de terre à leur mercure
fixé-, & cVft dàiis ce dernier
fens au*î< faut entendre Her-
mès Iorfqu*il dit, dans fa
Table d'Emeraude : // aura
la forcé des firces Icrfqu^il
fera réduit en terre* Ils lé
nomment alors Eau qui ne
mouille point les mains ; par-
te que cette terre éioit pre-
mièrement eau , & rede-
viendra liquide toutes leé
fois qu'on la mêlera aveé
l'eau de laquelle elle étoit
compofée.
Terre blanche
Veuille E. Matière de
l'œuvre parvenue à la blan^
cheur.
Terre Céleste. Lune
des Sages.
Terre d'Espagne.
Vitriol.
Terre Adamique ou
ADAMitE. Cefila matière
TR
de laquelle s! faut eictraîre4è
mercure Hermétique.
Terre des Philoso-
phes. C'cft leur foufre.
Terre des Feuilles.
Hermès a donné ce nom i
la matière de Pauvre en pu*
tréfaâion ; mais Ton nom
propre , dit Flame! , eft le
Laton ou Laton qu^on doit
blanchir.
Terre Fétide. Soufre
fublimé. En termes de Scien-
ce Hermétique , c'cft le fou-
fre des Sages en putréfac-
tion.
• Terre Feuillue fim-
plément dite, figniiie la ma-
tière au noir.
Terre Fidèle. Lune
des Phiiofopbes.
Terre Fructueuse,
Magiftere au blanc.
TERRE Féconde ou
Terre Fertile. Pierre
parvenue au blanc.
Terre d'Ok. Litharge
d'or.
TERRE Fidèle. Argent
philofophiqué.
Terre Glaise. Gom-
me des Sages.
Terré Noire. Voye^
Poudre Noire.
Terre Grasse. Voyei
Matière.
Terré Potentielle.
Magiftere au blanc.
Terre Puante. Voyei
Terre Fétide.
TÊRiiE RESTANTE. Ma-
tière de rcEuvre fixée à fa
tou.îeiir blanche.
Terre Rouge. Soufre
roi^e des Sages. Ce nom a
été donné au borarmene,
& à l'orpiment.
Terre Sainte. Anti-
moine vitrifié.
Terre Sarrazini.
£mail. PlanifcampL
TE&Rfc Solaire. Ma-
tière de rcEuvre fixée au
rouge , appelée auflî Soleil
des Sages , ou mine de Tor.
Quelques-uns ont appelé
2 erre folaire le lapis lazuli.
Te r r e Sulfub euse.
' Matière des Sages en putré-
faâion.
Terre Mercurielie.
Matière de laquelle les Phi-
lofophesextrayent leur mer-
cure. Cette tert-e n'eft pas le
cinabre naturel ou artifi-
ciel; mais cependant une
terre minérale & métalli-
que.
Terre Vierge. Ce
terme fe dit du mercure de%
. Sages fixé en terre par la
cuiflbn phiîofophiqne , & de
la matière de laquelle doit
s'extraire ce mercure lui-
même , appelé pour cela
Eau fiche ^ qui ne mouille
pas lés mains ) & qui ne s'at-
tache qu'à ce qui eft de fa
propre nature. II y a dans le
centre de la terre une terre
_ f E 4^
vî^erge , de laquelle nous fai-
fons notre mercure* Rayrtu
Lvlle.
Terre Damnée. Terre
inutile , fèces d'une matière
qu'on a purifiée. On donne
auflî le nom ^e Terre dam^
nie à ce qui rcfte au fond du
vafe après qu'on en a tiré le
plus fubtil par la diftillation"^
ou la fublimation*
Terre Samienne.
Argent-vif fublimé avec le
talc.
TERSA. Moutarde.
TÊTE DU CORBEAU.
Matière de l'oeuvre en pu-
tréfaâion.
TÊTE DU Dragon.
C'eft i'efpritmercuriel de la"
matière, ou la partie vola-
tile qui diflout la fixe;c'eft
pourquoi les Philofbphcfîont
dit ^ue le Dragon dévore fa
queue.
TÊTE Morte. Ce font
les fèces qui demeurent au
fond de la cucurbite, ou de
la retorte, après la diftiila-*
tion pu la fublimation des^
efprits.
Tête Roucîe. Les Phi-
lofophes ont dit , que ce qui '
a les pieds noirs, le corps'
blanc, & la tête rouge, tft
le magiftere. C'eft*à dirç c;ue
l'œuvre commence pî»r Ta
couleur noire, paiTc enfuite
à la blanche, & finit p-r la
rouge. Dans chaque opéra-
«99 VU
tion le rouge qui marque U
perfeâion du foufre» de la
Eierre & de l'ëlixiri a engage
(S Philofophes à dir^ d'A-
pollon & des autres perfon-
liages feints des fables , qui
font les fymboles de ce fou-
fre, de cette pierre ou de cet
éUxir, qu'ils avoient les che-
yeux roqx oii blonds dorés ^
tels qu^ Pyrrhus , fils d'A-
chille, &c. ou qu'ils étoîenc
habillés de couleur de pour*
pre , comme Apollon quand
il chanta la viâoire de Jupi-
ter fur les Géans* Avicenne
a tourné cette énigme de U
tête rouge, d'une autre ma-
nière. La ckofêj dit-il , qui a
le, têts, rouge 4 les yeux noir$
& Us pieds blancs eft le ma^
f^.fiere. Quelques Philofo-
phes paroiâ*çnc avoir voulu
expliquer cette tète rouge
de la matière même de la«
quelle on fait le magiftcre ,
fur ce que d'autres ont dit
qu'il faut extraire le mercure
du ferviceur rouge, & que
l'ufage eft d'appeler teu le
commencement d^1ne cbo-
fe; alors il faud'roit direqu'A-
vicenne n'auroic eu en vue
que l'œuvre au blanc
TETHYS, fille du Ciel
& de Vefla fœur de Saturne ^
femme de Neptune y mère
de toutes les Nymphes &
des flenve? , fuivant Héfio-
de* D'autres ladife^t fille du
TE «T H
Ciel & delaTerre,& firamit
de l'Océan. Jupiter ayant 6ii^
lié & garrotte par les autrcf
Dieux » Téthys, avec Tàide
d'Egepn , le remit en liberté»
Téthys eft Teau mercurielle
des Philofophes, qui déliç
en difTolvam, & met en li-
berté en volatilifant le Jupi-p
ter des Sages» dont voyez
Tarticlc.
TETRAPHARMA-
CUM. Médicament comi
pofé de quatre ingrédiens »
comme l'onguent JSaJilicunu
TETROPOLOK. Poidi
de quatre dragmes*
TEUCRIUM. Plante
connue fous le nom de Cha*
madis ou Petit chêne.
TEVOS. Matière de
Pœuvre poufTée au blanc.
THABRITIS. Jupiter
des Philofoplues.
THALIE. Ce nom a été
donné à Tune des Graxres ^ à
la Nymphe œere des Dieux
Palices, & à une des neuf
Mufes,
THAMAR. F4:uitdupaU
mier. Blanchard.
THAUMÀS. Perc d'Iris,
meilàgere de Junon»
THAUT. VoY. THOT.
THÉJA ou THBA,
mère du Soleil & de la Lu-
ne , ne (igoifie que la matière
de laquelle on fait le foufre
blanc ou le foufre rouge ^es-
Philofophes. K. Lato2j£*.
TU
THELESPHORS.1/II
àf^ Dieux de k Médecine ,
£ls d'Efculape y & frère de
f anacée , de Jafo & d'Hi<^
gyea. Foyei ESCULAPI.
THELIMA. Pierre au
rooge parfait.
THELYPTERIS. Four
gece.
THEMIANTHUS. Or.
THEODAMAS , père
d'Hylas , fut vaincu pap Her-
cule « qui emmena fon fila.
F. Hyla$.
THERENIABIN. Voy^i
TÉBLSlSriABIN.
THERIAQUE. ( Science
Herm*) Quelques Pfailofo*
phes ont donné ce nom ad
corps fixe dt| magiftere, par
oppofition au nom de Venin
que d^autfes ont donné à ce
mtvpe corps i parce que a*il
n'efl pas uni au mercure vo-
latil à Pheare propre de la
naiiTancede Peau mercuriel-
}e , ce corps g&te tout Tc^u*
vre, & que s^ii y eft joint à
propos, il le parfait. Mais le
fens le plus ufité dans lequel
il faut prendre le terme de
Tkériàqut , eft que les Phi*»
lofophes ont ainfi nommé
leur magiftere parftit , parce
qu'il eft le remède le plus
excellent de h Nature & de
TArt, pour guérir. tant les
venins que les autres mala<-
dîes du corps humain & des
métaux.
THBftlGN Umt^Êia
THERMANTICUNfi
Médicament qui échagfiè.'
THERMfi. Bain. Les
Philosophes ont donné le
nom de Therme à leuir eatt
^ercurielle, parce qu -ils dii>
fent qu^elle eft le bain oii fe
baignent leur Roi 6c leuir
Reine.
THERMOMETRE
PHILOSOPHIQUE. Chai
leur iiaturelle des mixtes.
THÉSÉE, fils d'Egée ft
d'Ethra , eut le bonheur de
fe préferver du poifon que
Medée fa belle-mere voulut
lui faire prendre* Les Athé-
t^iens , obligés par ti^ité kk,
avec Minos, Roi de Crète,
de lui envoyer tous les ane
fept jeunes Athéniens pout
combat trèfle Minotaure en-
fermé dans le labyrinthe^
décidoient par le fort quels
feroient les fept qu'on en-
verront. Le fort tomba fur
Théfée. Avant que de partît
Egée lui recommanda de
mettre des voiles blanch^
à fon retour , en cas qu*il
revînt viflorieux , au lieu des
voiles noires que l'on mettoit
en partant. Théfée le pro*
mit , s'embarqua , & aborda
à9m l'ifle de Crète. Il y ga-
gna les bonnes grâces d^A*-
i-iadDe, fille de Minos. Elle
demanda à Décîalc le moyen
d&fofftir du labyrinthe, 8cil
i|^ T H
lui donna un peloton de fit,
Su'elle remit a Théfïe. Muni
e ce peloton « Théfée entra
dans le labyrinthe, combat-
tic le Minotaure & le tua. Il
aivoit défila Ton peloton dès
rentrée, & n'eut que la peine
de futvre Ton fil & de refaire
fon peloton pour en fortir.
Ariadne, charmée de lé re-
voir, confentit à parwr avec
lui, & Théfée Temmena. Il
rabandonna enfuite dans Tif-
le det^axo. V. Ariadne»
Egée voyant approcher le
cems du retour du vaîfTeau
qui avoit tranfporté les fept
Athéniens à Crète , avoit été
l'attendre fur le bord de h
mer. Théfée^ivoit oublié de
changer fes voiles , fuivant la
promelTe qu'il en avoit faite
a Ton père. Egée les voyant
noires, crut fon fils péri , &
de défefpoir fe jet^ dans la
JBCr.
Théfée fe propofa Her-
cule pour modèle, & lia une
•étroite amitié avec ce Héros,
Il brava , comme lui , toutes
fortes de dangers , & eut part
à beaucoup de fes exploits.
II tua d'abord le taureau de
Gete dans la plaine de Ma-
rathon , défit un fanglîer fu-
rieux qui ravageoît les cam-
pagne» , purgea le pays d'u-
ne infinité de vofeurs & de
brigands , fit la guerre aux
Amazones , emmena leur
TH
Reine Hippolite, qu*i1 épôu^
fa , & en eut un fils du mêmft
nom; prit le parti det Lapi«
thés contre les Çentaiures.
& défcendit enfin aux En-
fers avec Pyrithoiis pour en-«
lever Proferpine. Hercule î
foii ami , y étant anlH allé
pour prendre Cerbère , y
trouva Théfée & le ramena
dans le féjour des vivans.
guelques'uns mettent Thé-
e au nombre des Argo.<*
nautes. Les uns dtfent qu'il
fut tué par Lycomede, d^au-
tres qu'il mourucd'unechûte.
Théfée rcpréfente le mer-
cure des Philofophes, ap-
pelé pour cette raifon le boa
ami d^Hercnle, fymbole de
l'Artifte. Toutes les expédi*
tions qu'on lui attribue font
les efrets du mercure pen-
dant le cours des opérations
requifcs pour la perfeftion
de Toeuvre. Il falloir par con-
féquent le mettre au nombre
des Argonautes^ & mâms
des principaux. Il mourut en
eftct par les mains de Lyco-
mede , 8c perdit aufli la vie
par une chute; mais dans
deux circonftances diffifren-
tes de l'œuvre. La première
eft celle de la diffolution ,
appelée Mort « Tombeau^
Sépaîcre* La féconde eft
celle de la fixation ; parce
que la volatilifation étant
nommée Vie , la fixation qu^
T H
marque le repos , eft ai^
appelée Mort. Voyez les
Fables EjgyPt. & Grecque^
dévoilées 9 liy« 3. chap. 14.
$. 5. & le liv. 5. chap. aa.
THESMOPHORE. Sur-
nom de Cérès.
THESPIADES. Surnom
des Mufes*
THESPIUS, fils
d'Erîchteus, Roi d'Athènes,
avoit cinquante filles , donc
Hercule encore enfant jouit
en une feule nuit ^ & en eut
cinquante fils. Les Alchy-
miftes entendent par Th^f-
plus la matière crue & indi-*
gefte des Pbf lofophes ^ dont
cinqbante parties, regardées
comme fes filles , mêlées
dans le vafe avec une feule
partie de mercure philofo*
phique préparé , produifent
chacune un mâle, c*eft*à*-
dire, acquièrent par Topera*»
tion du mercure fur elles ^
une vertu multiplicative ca^
pabte de perfeâionner cha-
cune un égal poids d^autre
matière. Ceci regarde la
multiplication de la pierre
philofophale.
' THESPROTIE. Con-
trée de TEpire, que les My-
thologues ont quelquefois
prife pour les Enfers.
THETIS ou THETYS ,
fille de Nérée Dieu marit^j
& de Doris. Jupiter Tairoa
jgaQioiiBémçnt 1 mais il n'en
approcha pas, parce qù'it
avoit apprisque fi elle voyoic
un Dieu , le fils qui en naî-
troit feroit plus vaillant 8t
plus puifTant que fon père»
Jupiter la maria en confé*
quence à Pelée , & invita
toute la Cour célefle aux^
noces qui s'eniîrent. La Di(^
corde feule n*y fut point ap«
pelée., & la ruine de rEm-
pire Troyen fut une fuite de
fa vengeance , comme oq
peut le voir dans le» articles
de Péris & à' Achille y &
plus au long dans le 6^ livre
des Fables Egypt. & Grecq;
dévoilées.
THIMI VENETIANI.
Abfynthe.
. THION. Soufre des Phî^
lofophes au rouge.
THISMA, Filon de
mine.
THITA. Magiftere des
Sages dans fa fixation ea
couleur de pourpre.
. THOARCH. Voyei
Thion. ,
THOAS , fils d'Ariadne
& de Bacchus , devint Rof
de rifle de Lemnos, & eut
pour fille HypfiphiJe. Les
femmes de cette ifle ayane
confpiré enfemble pour ea
faire pcrir tous les hommes^
parce Qu*elles s'en voy oient
méprifées , Hy pfiphile fut la
feule qui n'exécuta pas cet
affreux projet : elle fauya foy
494 I^K
Ere. Floy^î HYPSFtttltE I
le fécond liv. chap. i. des
Fables Egyptiennes & Grec*
ques dévoilées.
. THON. Médecin Egyp-
tien y dont r^poufe nommée
IPoIydamnsi » fit préfenc à
ËLélene d'un remède en-
tr'atitres qui avpit la propriété
de faire oublier toute efpece
de chagrin. Homère, Odyf-
fée , liv. 4.
; THOT ou THAUT.
Dieu des Egyptiens, n*eft
ai^ltreque Mercure » ou Her*
mes, c'eil-à-dtrc le mercure
^s Philofophes Herméti-
ques. Un Phiiorophedumë-*
Ole nom prit le furnom de
TrifmégiAe, & inventa tou*
Uis les Fables Egyptiennes ,
defquelles furent imitées
f0utQs lès ancfeooes fiâions
des Grecs. Voyei Hermès ,
MliRCURE.
: THYESTEjfils de Pé*
lops & d'Hippodtrafe, père
d- i^ifthe , & frère d'Atrée.
Voyei Atrée , Oreste ,
EOISTHE.
THYONE. Nom de
Sémélé , lorfqu'elle fut mife
•u nombre des DéefTes.
: THYRSE. Efpece d'ar-i
mure que portoient Bacchus
§c les Bacchantes.
. TICALIBAR.Écunie
de noer. Ceft l'écume de la
mer rouge, dont' parle Fia*
mel, pour indi^tt^ -^nigmai^
T I
tiqueiAent It matiefe da
l'œuvre.
tiercelet: Com-
pofitjon chymiqae des Cbar-
latans qui fe difent favans
dat)s l'Art hermétique, avec
laquelle ils dufent ceux qui
font aâïz crédules pour leur
confier leur bourfe*
TIFACUM, ou TIFA-
COUM. Mercure des Phi*
lofophes.
TIFARUM,) Soufré
TiFASUM^^ herroéti^
TIFATOM,) que.
TIFFAROM* Aqgcnt-'
vif.
TIFFATAM. ou TM^*
PABAR. Soufre vif.
TIN. Soufre.
TINCAR ou TINO
RAR. Mercure des Sages
cure 8c digéré au blanc;
Tinckar fignifie aufli du bo-»
rax & du vert'-de^grts. *
, TIN CENT. Prdpriétâé
reqoffe à la pieire des- Phi-*
lofophes, où à leur poudre
de projeâion, fille doit écr»
dngenUf c'efl-à-dire, propre
à domier amx mémux im^
parfaits la couleur & U teim
ture fixe 8: pertiianentë de
l'or ou de Pargent , fotvàit
le degré de perfedtôn tà^
quel on l'a pbiffiîe.
. TIRE SI AS, Oèviii
célèbre, iïl»d*Evore& dé
CBrkrIo. HéTiedê raeonl^
fexc pour avoir tué an fer*
^ent femelle qui venoit de
«'accoupler fur le Mont Cyî-
fcne , ou le Mont de Mer-
cure , parce que ce Dieu y
écoit venu au monde. Le
même Auteur ajoute qu*il
redevint homme au bout de
fept ans, après avoir frappé
de fa baguette un ferpent
mâîe qui for toit aufi de l'ac-
couplement. Tiféfias devint
énfuite aveugle, pour avoir
fegardé Diane nue dans le
Bain, d'autres difent parce
qu'il avoit décidé pour le
fentiment de Jupiter contre
Junoi), qui étoient en diffé-
rend pour favoir qui de
Fbomnie ou de ta femme
trouvoit pfua de plaifir dans
le mariage. Jupiter , pour
Ifb jdédomtnaget* dis h perte
de fes yeux, corporels , lut
donna la connoifTance du
préfeot & de Pavenir.
Tiréfias ne fignifîe autre
chofe que la matière de l'œu-
vre changée en eau mercu*
délie , que les Philofophes
appellent leut , femelle ; ce
qui fe fait après l'unionr de
deux ferpens , tels que ccui
du caducée de Mercure, Il
faut fèpt opérations de l'oeo-
vre, pour de cette eau roer-
Curieile faire lé foufre ap-
pelé mâle 5 c*eft Tiréfias
qui reprend fa première for-
ine« L'âyeugteore&t i^ûiiui
furvietit pour avoir vu Diane
nuedans le bain, eft la cou-
leur noire qui furvient à \t
matière en putréfaâion dans
fe fécond œuvre 5 car c'cff
îe même aveuglement qucr
celui dePhinée, d'ontvoyer
l'article. L'un & l'autre pré*
difoient l'avenir , parce que
la couleur noire eft la pre-^
mîere couleur & le premief
fîgne démonftratif de l'œu-
vre , qui annonce qu'on a
bien opéré, qu'on eft danà
la véritable voie qui conduit
à la perfeôion de l'œuvre ,
& en prédit l'heureux fuc-* /
ces. Il n'étoit pas pofliblé
que Tiréfias ne vît Diane
nue dans le bain y puîfqu'il
eft lui-même ce bain, Heu^^
reux & mille fois heureux ^
dit un Philofophe , celui qui
a vu Diane nue dans le bain;
c'eft-à-d}re,.qui eft parvenu
à donner par la cuiflbn , \t
couleur blanche à la matière
renfermée dans le vafc. Voy^
PiKVt. Lorfque Homère
dit qu'Ulyffe invoqua l'om-
bre de Tiréfias, c'eft que
POdyffée n'eft qu'une def-
cription des erreurs àcs mau*
vais Artiftes , qui prennent
l'ombre pour la réalité, mal-
gré les bonnes inftruâions
que leur donnent les Philo^
fopheis dans leurs livres, tel-
les que celles de Circé à
Ufyilfe, «uffi lui difôli-*clle
49^ TI
de facrifier un bélœr netr l
Tiréfias en particulier , &
yne bonne vache à cous les
autres eq général. La vache
ou le taureau « & le bélier ,
Ibnt précifément les deux ani-
maux hiéroglyphiques des
ingrédiens qui doivent com-
poier Tœuvre , & le bélier
eft en particulier le fymbole
du mercure , comme le tau-
reau rétoit d*Ofiris , fous les
Doms d'Apis & de Sérapis.
Il feroit trop long de déduire
ici toutes ces inftVuâiops ; il
fuffira de dire que Circé re*
commanda particulièrement
à Uiyfle de ne point abor-
der dans rifle du Soleil avant
que d'avoir defcendu aux
Enfers , le ténébreux féjour
de PJutou , ce qui revient
{Parfaitement à ce que difent
es Philofophes^ que celui
qui ne voit pas la couleur
poire furvenir la première à
la matière dans le vafe , doit
croire qu'il eft dans l'erreur ,
qu'il a trop pouffé le feu, &
br&lé les fleurs du compôt ;
ce qui efl indiqué plus fpé-
cialement par la couleur rou-
ge» livrée du folcil philofo*
phique.
TIRHAT ou TIRSIAT.
Sel armoniac.
TISIPHONE. Une des
trois Furies inferpales. Voy^
ÎFURIES.
TIT AXA. Fayq TiTJSE.
T %
TITAN, fils du Ciel
& de la Terre, ou de Vefta^
& frqre aîné de Saturne,
céda à celui-ci fon droit fur
l'Empire, à condition qu'il
n'éleveroit aucun des enfans
mâi'3S que lui donneroit Ops
ou Rhée fa fœur & fon épou-
fe» a6n que la Couronne
revint à fes enfans. Titan
ayant apgris que Rhée avoic
fouflrait Jupiter à la dent
meurtrière de Saturne , il luji
déclara la guerre , & le garda
en prifon |ufqu à ,ce que Ju«
pitcr devenu grand , l'en re-
tira , & défit entièrement
Titan & fes fils. Koyq Ju-
piter, Saturne, & les
Fable? Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées, liv. 3. ch*
3.&4.
T I T A N O S. Plâtrt^
brûlé.
TITAR. Borax. ,
TITÉE, femme, dy-
nnus ou du Ciel, devint
mère des Titans, C'eft pro-
prement la terre philofophi-
que , réduite en boue par la
diflolution. Voyei TERRE,
TITHON',filsdeLao-
médon , Roi de Troye , étoit
d'une beauté fi, parfaite, '
g^u'Auroreen devint amou-
reufe, l'enleva^. & en eut
un fils nqmm^ Memnon ^
qui amena des troupes* au.
fecoursde. Prîam,. pendant
^ue les Grecs faifoient \^
fiege
T r
lîeÇe de la ville de T*roye,
capitale de Ton Royaume.
royei Memnon.
TITHYE, fils de Ju-
pîter & de la Nymphe lia-'
re, devint un Géant d'une
prodigieufe grandeur. Jupi-
ter, pour fouftraire fa mère
enceinte de lui , aux pour«
fuites de la jaloufe Junbn ,
la cacha dans la terre , dans
les entrailles de laquelle elle
mit au monde Tithye. Elle
périt dans renfantementy&
la Terre prit foin du nouveau
né. Devenu grand, il eut la
témérité d'attenter à Thon-
neur de Latone. Apollon &
Diane fes enfans vengèrent
l'afFront qu*il a voit voulu
faire à leur mère, & le fi-
rent mourir à coups de flè-
ches , & précipiter aux En-
fers , où il fut condamné à
être fans ceflè dévoré par un
vautour. La mafTe de fon
corps étoit fi énorme, qu'é-
tant couché il couyroit en-
viron neuf arpens de terre,
TLEPOLEME, fils
d'Hercule &d'Aftioche,fe
joignit aux Grecs contre les
Troyens. II mena neuf vaif-
feaux avec lui » & périt de
la main de Sarpédon pen-
dant le fiege dllium.
TMETICUM. Médica-
ment atténuant.
T MOLE, fils du Dieu
Mars & de la Nymphe
T M 497
Théogene , étoit paflionn^
pour la chanè. Pendant qu'il
étoit dans cet exercice, il
apperçut une des compagnes
de Diane > qui fe nommoit
Arriphé. La grande beauté
de cette Nymplae fit impref-
fion fur te cœur de Tmole ;
il en devint amoureux « Sc
ne tarda pas à lui faire con<*
noitre fa paflion. Arriphé ,
pour ne pas tomber entre les
mains de Tmole , prit le parti
de fe fauver dans le Temple
de Diane, où Tmole la fui-
vit , & lui fit violence. Arri-
phé ne pouvant furvivre à
cet affront, fe donna la
mort.
Apollon ayant accepté le
défi de Pan , qui croyoit
mieux jouer de la flûte qu'A-
pollon de fa lyre, Tmole &
Midas furent choîfis pour ju«
ges : Tmole décida poui
Apollon, & Midas adjugea
la viâoire à Pan. Les Dieux
vengèrent enfuite fur Tmole
rinfulte faite à Arriphé; ils
fufciterent un taureau, qiû
enleva Tmole , le jeta lur
des pieux , dont les pointes
le firent expirer dans les dou*»
leurs les plhs cuifantes* Il
fut enterrefur la montagne
qui depuis porta fon nom.
De cette montagne fortoit
le fleuve Paôole , dont les
eaux rouloient des paillettes
d*or, depuis que Midas , en
li
49* T O
t'y baignant , y UtflTa la fu-^
Èeftc proprim ^qu'il aYoii
#>. eue de Bacchas ^ de chan-
ger en or tout ce qu'il tou-
cheroit. Voyez les Fables
Egyptiennes & Grecques
«Levoiléei, liv. a. ch. ). &
Liv. 3. ch, 1%.
TOISON D'OR. La
Fable raconte (}ue Jafon avec
les Argonautes s'expoferent
it une infinité de dangers ,
four fe mettre en pofleflion
d'une Toifon d'or que Phri-
xus confacra à Mercure , &
Îu'il fufpendit dans la forêt
e Mars » près de la ville de
Cokhos y où Aères , fils du
Soleil , regnoit. Médée , fille
de ce Roi , favori fa Jafon
dans fon entreprilé , & lui
enfeigna les moyens de fur-
monter couslesobftacles qui
g'oppofoient à l'exécution de
fon defTein. Comme toure
cette Fable eft expliquée très-
au long dans le chapitre pre-
mier du fécond Livre des
Fables Egypt. & Grecques
jjévoiîées , j'y renvoie le
Lefteur. Je dirai feulement
que cette toifon eft le fym*
bole de la matière du grand
jEuyre; lis travaux de Jafon
font une allégorie des opé-
i;ations & des fignes requis
pour arriver à fa perfeâion ,
.& que la Toifon d'or con-
4)uife eit la poudre de pro-
îeâiooy & la médecine uni*
T O
▼erfelfe , de laqueHe Méd^d
m ufage pour rajeunir Efoô,
père de Jafon , fon amant.
TOMBEAU, lés Phi-
lofophes ont fouvent em-
ployé les tombeaux pour
former des allégorie» fur la
putréfaâion de la matière
de l'cBuvre. Ils ont dit en
conféquence , qu'il falloit
prendre la terre des tom.'-
beaux , qu'il faut mettre le
Roi au tombeau y pour le ré-
duire en cendres, & le faire
reffufciter. Flamel & Bafile
Valentin y ont fait allulîon
plus d'une fois. Ils ont auffi
pris le tombeau pour le vafe*
Voyez SÉPULCRE.
TOPAZE. Pierre pré-
cieufe de couleur jaune do-
ré; ce qui a fait donner le
nom de topa\e à la matière
de l'œuvre hermétique par-
venue à la couleur fafranée.
T O T H U S. Matière
gypfeufe& blanche, teffem-
blanr à la chaux éteinte , &
qui fe forme particulière-
ment dans les jointures des
ps du corps dç ceux qui font
fiijets à de violentes atcaquei
de goutte.
TOPIQUE. Médica.
ment appliqué fur la peau,
tel que les emplâtres.
TORDYLIUM.Sefeli
de Crète.
T O R I Loupe , excroif-
£»€€ conue oatuct » qà
r cj
ftffîHent mix plantés & iut
arbres.
TORREFACTION.
y^jyei I>lGESTION.
TORTUE, Les Philo-
fophes Hermétiqncs ont em*
tîoyé la tortue pour fym»
ote de la matière de TArt ,
parce qu'elle eft cachée fou*
une écaille fort dure, dont
il faut la tirer pour en faire
«fage» Un d^entr'eux a fait
repréfenter Bafile Valentin
faifant une fauce avec du jus
de raifin fur une tortue , pour
fignifierlamaniered'extraire
le mercure des Sages de fa
mine , & leur grain aurifîque
qnï doit animer ce mercure*
C'eft pour cela que la Fable
attribue à ce Dieu ailé l'in-
vention de TinArument de
Mufique appelé Tortue, La
manière dotJt Mercure s'y
prît, l'endroit où il trouva
cet animal » Se leschofes qu^il
];c employa , font très-remar-
quables* Mercure, dit Ho-
mère ( Hymne en l'honneur
de ce Dieu ) Mercure cher-
cboit les bcBuft d'Apollon }
en paiTant fur le bord ef-
carpé d'uti antre j il y trouva
une tortue, qui lui procura
des richegfs infinies* EHe
matigeoit de l'herbe, & mar-
choit très-lentemenr. Mer-
cure, ce fiiff trks utile de Jti*
intèr , ne put contenir f»
joieen l^voyant, &dit : je
f ff m
me gdirdef « bieA de mépri«
fer un figoé , un fymbole Û
ntile pour moi* le te i^lue i
aimdbte nature, tu es potit
moi d*un fi hetireuit préiagé;
Comnfier^t, étant de laractf
des coqniIlage$ , vis'^tu îtxi
ces montagnes? Je te pori
terai chez moi , & tu ta*f
feras très-néceffatre. Il vati^
mieux que je fed^ quelque
Chofe de bon de toi, que ft
tu reftofe dehors pour nuirrf
à quelqu'un , car tu es paé
toi-même un poifon très-*
dangereux pendent que ttf
vis » & tu deviendras queW
que chofe de bon après ti
mort.
Mercure emporta donc W
tortue chez lui , & après W^
voir fait périr par \% fer, if
chercha dans fon efprit com«'
ment il la mettroitenufage,
puifquVvec elle il devoir
avoir èes richeffes infinies.
Il couvrît récaille avec du^
cuir de bœuf, après avoW
étendu & atdfebé la ^eau dé'
h tortue avec des rofeaux ;
il y ajufta fept cordes faites'
de boyaux de brebis. H trou*^
va enfuite le moyen de vo-'
1er les boeufs des Dieux . Sa
les emmena en les faifanC'
marcher à reculons , afid*
qu'on ne^ût lavoir le chet
min qu'il avoit pris*
Le mal- que Mercure dit
de la tortue avant tm'ellrfbir
lii]
>Oo T O
morte St préparée, & l'uti-
le dont elle, doit être après
fa préparation , s'accordent
érès-biet) avec ce que difent
les Pbilofophes de leur ma-
tière. BHe eft un des grands
Soifons avant fa préparation ,
: le plut eicellent remède,
après qu'elle eft préparée ,
du Morien. Avec elle Mer-
cure fe procura des ricbelTes
infinies, telles que font celles
que donne la pierre philofo-
Ehale. Le cuir de bœuf &
ïs intedtns debrebisne font-
ils pas les matières defquelles
Ce tire le mercufre des Philo-
sophes, puifque le Cofrao-
police dit qu'il fe tire des
cayons du Soleil & de la
Lune » au moyen de l*aimant
des Sages , qui fe trouve dans
le ventre d'Aries. Avec ce
mercure il eft aifé de voler
ïss boeufs du Soleil* Plufieurs
Philofophes Orientaux di-
(oient que la tortue portoic
le figne caradériftique de Sa-
turne;^ (i poil qu'on ait lu
lis livres des Chymiftes her-
métiques ^ il n'eft point de
t-eâeur qui n'en conclue
qu'il faut prendre «ne ma-
tière de race de Saturne ,
four première matière de
ceuvre»
, TÔRUSCUtA. Ré-
finé.
-TOSArTHRUS. Voyci
t O
TOUR, Quelques Phw
lofophes ont donné le nom
de Tour à leur fourneau* La
Fable dit que Danaé fut en-
fermée par fon père Acrife
dans une tour d'airain , pour
la fouftraire aux pourfuites
de ceux qui la recherche-
roient en mariage , parce
qu'il avoit appris de l'Oracle
que l'enfant qui naitroit de
fa fille , le feroit périr. Jupi-
ter fe changea en pluie d'or,
& s'étanc gliffé par le toit
dans la tour, obtint les fa-
veurs de Danaé , qui en con*
eut Perfée. Voyci DanaI.
Tour diaphake. Vafe
de verre dans lequel on ren-
ferme la matière pour faire
l'œuvre.
TOURNER en rond.
C'eft faire circuler la matière
dans le vafe.
TOUTES CHOSES.
Nom que Bafile Valentin a
donné à l'œuvre de la pierre
des Sages. Elle apporte , dit-
il » aux hommes divins toute
fageife & tout bonheur , &
de fon propre nom on l'ap-
pelle Toutes chojes. Or ce-
lui qui fera curieux de fa-
voir ce que c'eft que toutes
chofes dans toutes fhofes y
qu'il fafTe à la terre de gran-
des ailes, & la preflè telle-
ment qu'elle monte en haut^
& vole par deflus toutes les
montagnes y jufqu^au foma-
T R
ment » & alors qu'il lui cou-
pe les ailes à force de feu ,
afin qu'elle tombe dans la
mer roupe , & s'y noie. En-
fuite qu'il faffe calciner la
mer , & deffeche fes eaux
fwr feu & par air , afin que
a terre renaifle; alors en vé-
rité il aura toutes ckc^es dans
toutes thofes.
TOXICUM. Poifon,
venin. C'eft un des noms
donnés à la matière du grand
œuvre, parce qu'en effet elle
cft un poifon très-dangereux
avant fa préparation ,& de-
vient un remède à tous les
maux après qu'elle eft pré-
parée. Ils ont auffi appelé
t9xicum leur eau mercurielle,
parce qu'elle difTout les mé-
taux philofophiques , & les
réduit à leur première ma-
tière, ce qu'ils appellent tuer^
mettre au tombeau.
TRACHILIUM. Gan-
telée. •
TRACHSAR. Métal
encore dans fa mine.
T R A G I U M. Fraxi-
nelle.
TRAGOCEROS.
Alcë'î.
TRANSMUTATION.
( Pkyf, ) Changement ou
altération de la forme des
corps , de manière qu*elle ne
re/Temble plus à celle qu'il
avoir auparavant , & qu'il ait'
acquis une )iutra. manière
t" R 501
d'itre tant intérieure qu'ex«
térieure : une autre couleur^
une autre vertu , une autre
propriété, comme lorfque le
métal eft devenu verre par
la force du feu $ le bois ^ char*
bon ; l'argile, brique; la peau^
coile;le linge, papier, &c*
Toute tranfmutation fe fait
par degrés s on en compté
communément fept, & let
autres que les Chymtftes y
ont ajoutées, fe réduifent a
ces fept, qui font la calcina^-
tion , fublimation , folution »
putréfaâion , difiillation ^
coagulation & teinture. Ftf-
racelje. Ceux qui nient la
tranfmutation métallique, &
qui la regardent même com-
me iropoffible, font ou de
mauvais Pbyficiens, ou ne
font guerés attention à ce
qtie la nature opère à chaque
inftant fous leurs yeux, &
dans eux-mêmes. La nature
trouvera- t-elle donc plus
d'impoffibilité à faire de l'ar-
gent ou de l'or avec une ma»
tiére qui étoit auparavant
plomb ou mercure, qu'elle
en trouvera à former le fro-
ment « une rofe« un fruit ,
avec une matière, qui aupa-
ravant étoit foin , herbe, ou
fimplemem eau de pluie ?
ou a former des os , des muf-
cles, des nerfs dans un ani«
mal,âvec'une matière qui,
avant d'être telle, avoit été :
ï i iij
l^^re aliment 7
I4 Iran fmutatiott m^calli-
Sue foufFre bien moins de
ifficult^s. Les parties de*
Spétaux , quels qu'ils foient ,
font bien ^Iqs homogenet
^ntrVlles , que ne le font
Celles des animaux avec cc!«
les des végétaux. Les prin-»
fipes conftiruans des métaux
î^tant les marnes dans tous «
}1 ne s^agît, pour faire de l'or
•vec du plomb y que de lier
les parties principes du
plomb avec te même lien
Ïui unit celles de 1 or , en
fparanr les impures. Ce lien
€xi(le$ fa nature aidée de
l'an, 1^ manifefte,& Ton
ne doit pas juger que la
$r^nfmutati(m des métaux
imparfaits en or eft impofTi-.
ble on ignorée « parce que
de faux Chymides ne font
que des tranfinutarions fo-s»
phiftiques, La Méteropfy-^
cofe des anciens Philofophes
n'écoit autre que les tranfinu^
ê^ti^ns d^ la nature , pnies
4aos leur vrai fens phy fique«
TRANSSUDATION,
1!([erme de Cfaymie , qui fe
dit des eaux ou efprîts^quand
dans la diftilUtion Us tom-«
b^nt gouttes à gcnttets dans
le récipiear. Les Pdilofopbet
y- ont fait alluflon^ en em-*
pjoyant ce terme pour ex-^
pcmer h» vapeurs iimL Vâç^
?»
yêftf ie la matière au lifiat
du vafe , Se retombent em
goimes fur la terre qui eft au
fond. Voyei RosÉE.
TRANSVERSE. Qui
ne va pas droit. Quelques
Cbymiftes Hermétiques onc
employé ce terme dans ce
fens-là , lorfq^'lls ont dir qu9
les mauvais Artiftts^ qu'ils
appellent trompeurs, fophif-»
tiquenrs, ne font pas dans la
vraie voie des Sages ; que les
leurs font tranfvcrfes y c'cft-»
à- dire erronées , & ils exprt»
ment ainfi pour marquer la
différence de celle qu'ils fui*
vent dans les opérations de
l'œuvre, & qu'ils appelleiii
pour cela linéaire , droite.
TRAUMATICA. VuU
uéraires,
. TREIZIEME. Soufra
des Sages au rouge.
TRÉPIED. Cercla
pofé fur trois pieds pour foii-r
tenir quelque vafe. Les Pbi-»
lofophes Hermétiques difent
qu'il faut pofer fur un trépied
le vafe qui contient la ma-
tière de l'œuvre , afin qu'il
foit à une diftance de la cha-^
leur & de la flamme * fuffi»
fimce pour la reffentir fana
eu être frappé. On prend
communément ces expref*
fions dans le fens littéral i
mais a-t^on raifon î ne feroit*
ee pss une allégorie prifa
^ ixai« psioç^ei ^pi çora*
T R
fofent la matière de Toeuvre,
comme de trois pieds , fur
lefquels cen trois principes
réduits en un feul tout , for-
ment le cercle qui y eft ap-
puyé ? On a droit de le con-
clure, de ce que plufieurs
Philofophes appellent ce tré-
pied , notre trépied , trépied
myfiérieux. Un d'entr*eiix
femble même vouloir Tcx-
pliqner , lorfquM dit : nos
trois principes , foufre , fel
& mercure » font la bafe de
notre ceuvre, fur laquelle elle
eft appuyée comme fur un
trépied. ,
« Jafon, avant de partir pour
Ja conquête de la toifon d'or,
fe munit d'un trépied , dont
il fit préfent à un Triton qui
s'apparut à lui lorfqu'il fe
trouva engagé dans le Lac
Tritonide. Ce Triton dé-
pofa le rrépiedidans un tem-
ple. J'ai expliqué ce que
pouvoit être ce trépied dans
le chap. premier du fécond
livre des Fables Egypt. &
Grecques dévoilées.
. Il eft à propos de remar-
quer ici que r«n voyoir peu
de temples où iî n'y eût un
trépied, fur-tout dans ceux
d'Apollon. Les Mytholo-
gues n'en voyant pas préci-
fément Tufage , ont eu raî-
A>n de .ne pas les mettre au
nombre dest'inftrumens dont
oa ffit (fxtm dans tes.iaorir
T R to$
fices. Us fe font contenta
de dire qu'ils fervoient fans
doute quelquefiis^h fout^nijr
des vafes facrés. Il y avoîc
même des trépieds votifs ,
que des Princes ou des par-
ticuliers confacroient dans
les temples d'Apollon* Hé-
rodote parle dans fon livre
9. d'un trépied d'or , que les
Grecs viâorieux des Per^
fes envoyèrent à Delphes 1
« Avant que de faire le par-
» tage des dépouilles des en-
» nemis^ dit cet Auteur , les
«Grecs féqueftrerent l'ar-
» gent & l'or, en prirent un
2> dixième pour le Dieu qu'on
» révéroit à Delphes , & ils
» en firent un trépied d'or ,
» qu'ils lui confacrerent, &
» qu'on voit encore fur un
n/erpent d'airain à trois té^
» tes. /) Il paroît, par ces der-
nières paroles , que ce tré*
pied d'pr étoit foutenu fur
une autre efpece de trépied,
formé par ces trois têtes de
ferpent. Paufanias dit aufli
( in Phoc. ) qie ce même
trépied étoit foutenu par un
dragon d'airain. Pouvoit-on
mieux indiquer les trois prin^
cipes qui font ta bafe de l'or ^
ou de l'Apollon philofopbi-
qne , à qui oli .4es confa-?
croit? ^
On trouve ufie <|uantif^
de ces trépieds amtqoe^ dai)s
lesxabinetsfles Gur»ei|ix h ûq
i i iv
/
164 TR
en voit de coures fortes de
figures , & même d'affez fin-
guliers;la plirpart font d'ai-
rain ou de bronze. L'affec-
tation de donner atix pieds
la forme de ferpens , fernble
faire une alliiiiDn plus par-
ticulièrement indicative des
principes de l'œuvre , a^uK-
queis Jes Phîlorophes don»
Dent pour Tordinaire les
noms de ferpens & de dra-
gons. Comme les Dieux
d'Homère éroient des Dieux
Hermétiques, il n'eu pas fur-
prenant qu'il parle de tré-
pieds, qui alloient toutfeuîs
a raifemblée des Dieux ; auf-
û étoient-ils Touvrage de
Vulcain.
TRÉSOR INCOMPA-
RABLE. C'efl îa poudre
de projeâion , fource de tous
tiens , puifqu'elîe procure
des richertes infinies , & uive
vie longue fans infirmités ,
Î>our en jouir. Quelques Phî-
ofophes ont appelé le ma-
giftere au blanc tréfor incorri'
parahle^ de même que le
foufre parfait au rouge. Lé
premier ^ parce que PÂrtifte
nui a pu parvenir à pouffer
l'oeuvre au blanc , ne peut
plus fe tromper, & qu*il eft
aflxiré de réuffir. Planckijfei
le laton, & déchire^ vos //-.
vrw, difent les Adeptes,
afin que vos ccturs ne foient
plus iyranhifés par des in"
T R
quiétudes & des chagrins^
D'Efpâgnetdit que celui qui
a trouvé le foufre rouge, leur
minière de feu célefte, a en
fa poiTefTion un tréfor inefti-
mable , qu'il doit confervcr
bien précieufement.
TRIANGLE philo-
fophique. C'eft la matière
de l'oeuvre pendant le cours
des opérations de Télixir,
Elle eft nommée Triangle^
parce qu'elle eft compofée
de trois principes j fcl , fou-
fre & mercure , qui ne font
qu'une feule matière & un
feul corps homogène, com-
me les trois anglesd*un trian-
gle ne font qu'une figure.
Les Sages difent que ce trian-
gle eft triple. Lé premier eft
celui qui eft compofé des
trois principes fufdirs ; le fé-
cond i'eft d'une ame, qui eft
le foufre d'i»n. cfprit,ou le
hîercure, & d'un corps , qui
eft le fel. Le troifieme eft
fait du foleil , de la lune &
du mercure des Sages. Ce
triangle traysilié & préparé
philofophiquemerit , forme
le cercle ou l'or des Sages ,
dont le caraâere eft Te cer-
cle. C'eft pourquoi les Chy-
miftes Hermétiques difent
que le grand oeuvre eft la
quadrature du cercle. ,
TRÏCALILIBAR. Ecu-
me de la mer ,ou matière de
la pierre des Phîlofophes.
T R
TRICEPS. Surnom
de Mercure. Les Poëces Pont
nommé Mercure à trois tê-
tes, parce qu'ifs parloient
d'après les Philofophes Her-
métiques , qui difent que
Mercuraeft compofé de trois
principes , foufre , fel &
mercure 5 ce qui forme le
mercure des Sages.
TRICEUM. Miel fau-
vage ou d*auîomne.
TRICOR. Or.
T R I D E N T. Les My-
thologues ont éré fort em-
barrafTés pour trouver la rai-
fon qui a fait donner le tri-
dent à Neptune. Les uns^ont
dit que comme il étoit le
Dieu des eaux , c'écoit pour
diftinguer celles de )a mer ,
1 eau idou^ce , & celle des
étangs , qui participe des
deux autres. M. l'Abbé
Banier,pour trancher court,
a mieux aimé dire Ample-
ment que le trident étoii le
fceptre de la plupart des
Rois. S'ils avoient fait atten-
tion que la Fable dit que
Mercure encore enfant vola
le trident de Neptune ^ les
premiers auraient très-mal
rencontré dans leur explica-
tion, fz le fécond n'auroit
pas ofé avancer la fîenne ,
puifque Mercure ne naquit
ni ne fut élevé dans les Etats
que M. l'Abbé JRanier affi-
gne à Neptune. Les Philo«
T R JOJf
fophes Hermétiques difenc
que ce trident eft le fymbole
des trois principes de l'œu-
vre, qui fe trouvent réunis
dains le mercure des Sages
dès fa iiailTance même.C^ft
pour la même raifon que ia
Fabîe dit auffi que ce petit
Oieu ailé & voleur déroba
les outils de Vuîcain , les
flèches d'Apollon, & la cein-
ture de Vénus. Voyez les
Fables Egyptiennes & Grec-
ques dévoilées , liv. 3. ch. 7*
&ch. 14. Ç. I.
TJUENS. Poids de qua-
tre onces.
TRIETERIDES. Fêtes
en l'honneur de Bacchus*
Voyez les Fables Egyptien-!»
nés & Grecques^ livre 4.
chap. I.
TRIGIAS. Tartre^
fèces du vin.
TRIOBOLAM. Poida
d'une demi-dragme.
TaRI PATER. Matière
des Sages , compofée de trois
principes.
TRIPOLIUM,Efpar-
goûte de mer.
TRIPTQLÊMB, «h
d'Ëiéufîs t naquit précifé*
ment dan» le tems que fon
père reçut chez lui Cerès qui
cherchoit fa fille Proferpine
enlevée par Phiton. Elle
s'offrit pour être fa nouWce;
Eléufis l'accepta. Gérés le
DoufriiToit d'ambrofie pen*
5<rf . T R
dant le jour, & le cdchoit
fous le feu pendant la nuir ,
fans que le père en eût con-
fioifTance. Eléufis , voyant
que fon fils faifoit des pro-
frès furprenans , voulut en
^couvrir la caufe ; il cpia
Cérès, &Ia prit fur le fait.
Cette Déefle irritée fit mou-
rir le père j & après avoir
inflruit Triptolême de tout
ce qui concerne l'art de TA-
Îjriculture , elle le fit monter
iir un char attelé de deux
dragons , & l'envoya par
toute la terre apprendre l'art
de la cultiver è fes habitans.
Voyez Tes Fables Egypt.
& (Grecques dévoilées , liv*
4. ch. a.
TRISMEGISTRSur.
nom de Mercure ou d'Her*
l^ès, qui fignifie trois fois
^rand ; parce qu'il fut grand
Philofophe , grand Prêtre ,
& grand Roi» difent les
Hiftoriens & les Mytholo-
gues; mais bien plutôt, coni-
me il le dit lui-même dans
fa Table tTémeraude , parce
qu'il avoir les trois parties
4e la fageife ou Philofophie
i!ù monde, univerfei. Voyc^
TRITON, Dieu ma^
rin, fiis de Neptune & d' Am'»'
phitrita, ou -de la Nymphe
jalflck , ou enfin , félon d'au-
tres , d'Océan & de Téthi^.
Le< Poètes oni^ feint qu'il
accompagnoit roujoursNep^
tune, avec une efpece de
trompette formée d'une con-
que marine. Il étoit auffi de
la fuite de Vénus quand elle
naquit de l'écume de la mer ,
& qu'elle fut pointée dans
l'ifle oî!i elle fut dans la fuite
fi révérée. C'eft à Triton
que Jafon fin préfcnt d'un
trépied d'airain , pour que
ce Dieu marin lui indiquât
les moyens de fe débarraflec
du Lac Tritonide, dans le-
quel il s' étoit engagé. Voyez
les Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées , liv* 2,*
ch. I.
TRITURATI ON.
Aâion par laquelle on réduit
un corps en poudre.
Trituration. ( Science
herm, > Lorfque lès Philofo-
phes difent qu'il faut triturer
les corps , ils n'entendent pas
d'une trituration faite dans
un mortier ou fur le marbre,
mais d'une diffolution des
parties de Ii matière du ma-
giftere, qui fe fait d'elle-
même dans le vafe , avec
l'aide du feu , & par la pu-
tréfaôion. Voyez- en la rai-
fon d»ns l'article compofé.
TRITURER. Voyti
Broyer.
TR01LE,fils de Priam.
Une des fatalités de Troyc
étoit que cette ville ne feroit
point piife iwt que Troïle
T R
Ardit eo vie, II eut !a timém
rite de fe mtrfureravec Achiî-
Ic , qui le tnit à morr. Voyez
les Fables E^;ypt. & Crée-
ques d^voitées , liv,6, ch, 5.
Fatal. 6.
TROISIEME. Soufre
des Phiîofophes digère &
cuit jufqiràla couleur rouge,
Dn la nomme troijieme ,
parce que le rouge eft la
troifieme des couleurs prin^
cipales qpe prend la matière
de ropuvre p ndaot le cours
des opérations.
TRONUS & TRO^
N O S I A, Noms que quel-
ques Naturalises ont donné
à URè efpece de manne qui
fe trouve an printcms & en
été fur les feuilles des arbres.
Elle eft blarxhe, douce ^
gluante , & de bonne odeur ;
les feuilles du rofier blanc en
(ont quelquefois toutes cou-^
vertes,
TROS, Roi deTroye,
fils d'Erichtonius , eut pour
fils lUis , Ganimede & ÂfTa-
racus. Tros donna fon nom
à la ville de Troye, qui s'ap^
peloit aupar.^vant Dardanie,
du nom de fon fondateur
Dardanus. Voyez le livre 6.
des Fables Egypt* & Grec-,
ques dévoilées,
TROYE. Ville célèbre
de la Phrygie, fondée par
Pardanus, & bâtie par Apol^
ku), Vulcain & Neptuoc^
1" R 507
du ternsdeLaornédon. Priant,
qui fuccéda à Laomédon , eut
un fiis 'nommé Paris, qui
ayant été établi par les Dieus
arbitre du différend furvenu
entre Junon , Minerve &
Vénus , \ roccafion de U
pomme d'or jetée par la
Difcorde fur la table du fef-
tin des noces de Pelée & de
Thétis , adjugea cette pom^
me à Vénus , & encourut par*
là la difgrace des deux au**
très Déeflês* Vénus, pour
récompenfe, lui procura la
belle Hdlene, femme de
Mèneras , que Paris enleva»
Ce rapt fut la cauf? de la
guerre que les Grecs firent à
Priam,& du fiege célèbre que
lavillede Troye foutint pen-
dant près de dix ans avant
que de fe rendre. Ce fiege
eft une allégorie toute purç
des opérations de l'oeuvre
hermétique, comme on peut
le voir par les explications
que nous en avons données
dans le livre fixieme des Fa-
bles Egyptiennes & Grei*
ques dévoilées. Bafile V<*
lenrin s'eft fervi de la même
allcgorie dans fon Traité dtl
vitriol; il y parle d'HeÛor,
d'Achille, &c.
TRUNGIBIN. Manne.
TUBEROSA. Hyacinthe
orientale.
TU:PR, a deux fignîfi-
cations chez les Philofopihes
5o8 T U
herm^riquesv il fe prend
pour difToudre, & faire tom-
ber en piitréfaôion. C'eft
ainfi qu'Hercule & Théfée
tuoient les prétendus monf*-
très & les brigands de la
Fable. On Tentend auffi de
la fixation du volatil , parc^e
que tuer , lier & fixer , font
fine même chofe. Flamel a
employé le terme tuer dans
€ts deux fens, lorfqu'il a
fuppofé deux dragons, l'un
ailé, c'eft-à-dire la partie vo-
latile» & l'autre fans aile, ou
le fixe, qui fe tuent mutuel-
lement. Le volatil commen-
ce par diffoudre le fixe, &
le îiTue à fon tour tue le vo-
latil, en le fixant avec lui*
TUMBABA. Soufre
vif.
TUMBIL. Terre.
TURBITH MINÉRAL,
eft une précipitation jaune
de Mercure.
TURIONES. Pouffe
nouvelle des arbres.
TURRITA. TURRÏ-
TIS. Efpece de crefibn.
Blanchard,
TURSIES. Sel armo-
nîac.
TUSIASL Soufre vif.
TYDÉE, peredeDîo-
mede, & fils d'dnée, mou-
rut à Thebes. Voyei Dib-
MEDE.
TYPHA. Rofeau, maffe
de )one.
T1F
TYPHON on TY-^
PHŒE, étoit fils duTar-
tare & de la Terre, félon
Héfiode, & de Junon feule ,
fuivant Homère. Cette Déef-
fe , dit ce dernier , indignée
de ce que Jupiter avoit en-
fanté Minerve fans connoî-
tre de femme , affembla le$
Dieux , & leur en témoigna
fon chagrin* Elle frappa en-
fuite la terre de fa main ; &
ayant raroafTé les vapeurs
dangereufes & nuifibles qui
s'en élevèrent, eHe en don-
na l'exiftence à Typhon. Sa
raille étoit fi démefurée, que
d*une main il toiicboit l'O-
rient, &de4'autre TOcci-
dent ; (es pieds étant ap-
puyés fur la terre , fa tère
touchoit aux étoiles, fes yeux
étoient des charbons ardens,
& il vomifibit àe% fiammés
par la bouche & les nari-
nes 5 fon corps étoit couvert
de plumes entremêlées de
ferpens , & fes pieds avoienc
la forme de la queue d'un
dragon. Il fe joignit aux au-
tres Géants , pour combattre
& détrôner les Dieux, Sc
leur imprima une telle ter-
reur, qu'ils prirent le parrî
de s'enfuir en Egypte , où ,
pour éviter de tomber entre
fes mains , ils lui donnèrent
fe change , en prenant cha-
cun la forme d'un animal*
Mais enfin ApcUon lui dé-
T T
cocha un fi grand nombre
de âecbes, qu'après savoir
prefque épuifé toutes celles
de fon carquois, il vint à
l>out de lui ôcer la vie. Ce
Typhon eft le même que
Python.
En Egypte ou difeit que
Typhon étoit frère d'Ofîris ,
qu'au retour du voyage que
celui-ci fît dans les Indes ,
Typhon lui tendit des em-
bûches, & le maflacra; qu I-
fis ramaiTa les membres épars
de fon époux, & qu'avec
l'aide d'Horus leur fils, elle
vengea fa mort par celle de
Typhon , & régna en paix.
Voyez les Fables Egypt.
& Grecques dévoilées , liv.
I. chap.. 3. & 6. liv. 3. ch.
12.
TYRIAQUE. Voyei
THÉRIAQU£.
TYRIENNE. (couleur)
C'eft la couleur de pourpre,
ainfi appelée de ce que le
coquillage avec leonel on la
faîfoit autrefois, le pêchoit
près de Tyr, ville très-an-
cienne de la Phénicie. Les
Adeptes appellent lé magif-
tere au rouge , Couleur Ty^
Tienne.
TYRO, fille de Salmo-
iiée , eut deux enfans de Nep-
tune, Pun nommé Pélias«
l'autre Mêlée, dont voyez
les articles.
VA
V,
ï<*
VACCARIA. Planta
appelée Perce-feuille ,
nommée auffi Vaccariayde
ce que les vaches Taimenc
beaucoup.
VAISSEAU. Les Phi-
lofophes ont fouvent donné'
le nom de vaijftau à leiur
diflbivant , & l'ont aufii api^
pelé vafe des Sages.
Vaisseau de la Na--
TURE. On Tentend premie«*
rement de l'air , qui reçoit le
feu f & le tranfmet à Peau ;
fecondement, Teau qui eft
le réceptacle des femences ,
& les porte dans la terre i
troifiemement, la terre, qui
eft la matrice dans laquelle
fe corporifient & fe déve^
loppent les femences. Quand
il s'agit de la formation pro-
pre des métaux , le vaifTeau
ou la matrice eft le rocher»
Mais quand il eft queftioa
de Tanvre , le vaiflèau
s'entend quelquefois de la
matière qui contient le mer-
cure , quelquefois du mer-
cure même.
Vaisseau d'Hermès.'
Ceft la terre dts Philofo^
phes, qui renferme & cache
leur feu. Marie» la Prophé'-
teiTe, dit dans (on Dialogue
avec Aros , que le vaifleaii
d'Hermès n'eft autre que Ii
J^ VA
mefore du feu philofophi-
que.
Vaisseau. Navire.
Cehii des Argonautes fut
compofé des chênes parlans
de la forêt de Dodone. On
dîfo'ttcetuideThéféeimnior-
tel ou incorruptible. Ho*
nere donne l'épithete de
noir prefqu^à tous les vaif*
feaux des Grecs , & diftin-^
Ee celui d'UlyfTe de tous
! autres. Voyez l'explica-
tion de ce qui regarde ces
Taifleaux dans le liv. a. ch.
I. liv. 5. ch. aa. & le liv 6.
des Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées.
Vaisseau DouBtE.
CVft celui de l'art , & celui
de la nature. FoyqVASE.
Vaisseau, (triple) Ceft
le fourneau fecret des Philo-
fophes. Quelques-uns l'ont
interprété du fourneau qui
contient le vafe , qu'ils difent
être triple en prenant FI»-
inel à la lettre, de même que
le Trévifan. Ce dernier « en
parlant de la fontaine où le
Roi vient fe baigner » attiré
Sar l'eau , dit qu'elle eu clofe
t enfermée de trois encein-
tes, afin que les animaux ne
Eiffent pas en approcher.
ûs tout cela eft allégori-*
«ue y & le triple wAffe.u ne
doit pas s'expliquer du four-
neau garde-froidure du Tré-
TifaA,puifqu'ila dUèac ions
VA
qcfH ne faut qu'une iMtîeta ^
un vaifleau & un régime de
teu.
VAPEUR. Les Philo-
fophes difent que la pre-
mière matière des métaux
efl une vapetir , qui fe cor-
porifi? & fe fpécffie en mé-
tal, par Tadhon du fonfre
auquel elle s'unit dans les
entrailles de la terre. £t
comme ils ont appelé le
magiftere au blanc première
matière de leurs métaux , ils
lui ont aulTi donné le nom
de vapeur^ Par ce même
terme ils entendent quelque-
fois leur mercure dans te
tems de la volatitifation ,
parce qu'il fe fiiblime alors
en vapeurs, pour retomber
en forme de rofée ou de pluie
fur la terre qui eft au fond
du vafe, tant pour la blan-
chir que p r»ur la f 'cor.der,
VAS DIPLOMA.
Valfîcau de verre double ,
ou bien épais.
Vas fictile. Vaiffeau
de terre , fans vcrnis.
V A S E. Vaiffeau dans
lequel on met la m^rierc de
l'œuvre, pour qu'elle s'y
cuife , s'y digère , & s'y pèr^
feâionne. Ce vîife doir être
de verre , comme la mariere
la plus propre à re^-enir le*
efprits fubrils , volarr's flr mé-
talliques du compét phflofo^
phique. Ce n'eft pas de ce
V A
nfe-U dont \e$ Chymtfies
Hermétiques ont fait un myf-
tere , .& qu'ils ont enveloppé
fous le voile des allégories ,
des fables & des énigmes.
Le vafe fecret des Pbilofo-
phes eft leur eau , ou mer-
cure , & Qpn le vafe de verre
qui contient la matière. C'eft
pourquoi ils difent que (i les
Philofophes a voient ignoré
la qualité & la quantité du
vafe « ils ne feroient jamais
venus à bout de l'œuvre-
Notre eau , dit Philalethe ,
eft notre feu ; dans elle con-
fifte tout le fecret de notre
vafe , & la ftruâure de no*
tre fourneau fecret eft fon-
dée fur la compofition de
cette eau. Dans fa connoif-
fance font cachés nos feux y
nos poids & nos régimes.
Vase. Philalethe & phi-
fieurs autres en diftinguent
deux ; Tun contenant, & l'au-
tre contenu , & celui-ci eft
auftl contenant. Ce dernier
eft proprement le vafe phi-
lofophique ; ils l'appellent
àludel non verni, mais de
terre. Ce vafe eft le récep-
tacle de toutes les teintures»
&: , ea égard à la pierre, il
doit contenir vingt-quatre
pleins verres de Florence ,
ni plus ni tnoins. Philalethe
ajoate que ce nombre de
vingt-quatre doit être divifé
Y A JM
apris le mariage. Tous les
Philofophes ont bien recom«
mandé à leurs élevés , ou
enfans de la fcience , commet
ils les appellent , d'étudief
& de connoltre la nature de
ce vafe , parce qu'il eft la
racine & le principe de tout
le magiftere. I! faut donc le
diftinguer du fourneau & da
vafe contenant , parce que
Albert le Grand dit que le
contenant engendre le con^
tenu. Hali dit en parlant de
ce vafe contenu : prenez no-
tre ceuf, frappez-le avec
une épée de feu , recevet
fon ame , c'eft-là fon \wu
Et Avicenne dit : notre pîer->
re , ou mercure , doit être
mife dans deux vafes con-
nus.
Les Brachmanes des In^
des firent voir à Apolloniue
de Thyanne un vafe rempli
d'une flamme couleur de
plomb , & cette flamme ne
paflbit point les bords d<|
vafe. Voyez le Traire Hter-
raétique à la réte des Fableé
Egyptiennes & Ërecqiiet
dévoilées.
VASTIER. Safran;
VAU. Soufre rouge des
Sages.
VAUTOUR. Oîfeitt
de proie très-vorace, tenant
de la nature de Taigle. Les
Anciens avolent confacré ie
vtucear à Mars U à Jimea»
Jla V A
Apollon fut appelé Vtdtw
ritts, ou Apollon aux vau-
tours. La Fable nous repré-
fente Prométhée attaché à
an rocher du Mont Caucafe,
& déchiré par un vautour ,
pour avoir volé le feu du
ciel. Ces allégories font allu-
fion à l'eau mercurielle ig-
née f chaude & volatile , qui
en diâbtvant le fixe , appelé
mine de feu célefle par quel*
Sues Philofophesy femble le
évorer. Fiyq Prome-
TuÉE. Hèrtnès a fait la
mime allufion , lorfqu'il a
dit : Je fuis le vat^tour per-
ché au haut de la montagne»
<)ui crie faos cefle, aide-oioi ,
je t*aiderai. Le même Au-
teur ajoute : Je fuis le blanc
du noir , le citrin du blanc,
& le rouge du citrin , pour
indiquer les couleurs fucce^
lives de Tceuvre.
Vautour vUtnt fans
Miles. Mercure des Philofo-
phes.
Le vautour qui vole dans
Us sirs y 6r le crapaud qui
marcke fur la terre , font le
volatil & le fixe , defquels
en fait la pierre des Sages,
UBIDRUGAL. Matière
dans une putréfaâion par-
Édte. ^
VÉGÉTABLE. Lorf-
que les Philofophes fer-
rent de ce terme, ils n'ont
pas intendoo de parler de
VI
quelque plante ou autre ma«
tiere végétale -» de il ne faut
pas confondre une matière
végétale ou qui végète, avec
une matière vigetablty ou
qui a une vertu végétative*
C'eft pourquoi ils ne difent
pas Que leur faturnie efi vé«
S étale, mais végérable, &
s l'appellent ainfî^ fuivant
l'explication de plufietlrs
d'entr'eux , parce qu'elle a
une ame végétative , qui la
cuit , la digère , & la con-
duit à la perfeâion defirée.
Ils recommandent même
tous de ne rien prendre de
végétal pour faire l'œuvre.
Aiofi les plantes appelées
lunaires ne font pas celles
dont il eft fait mention dans
les Livres Hermétiques. Il
femble qu'ils ont feulement
fait allufion aux végétaux ,
à caufe de la verdeur ou
couleur verte qui furvient en
certain tems à la matière de
l'œuvre ; ce qui l'a auffi fait
nommer Lion vert , c'eft
l'explication de Riplée.
Raymond Lulie dit ce-
pendant qu'il faut aeuer^ ou
rendre plus aâif , plus péné-
trant « leur mercure avec tes
.végétaux ; il en nomme
même plufieurs, tels que la
chélidoine , &c« Mais il faut
fe donner de garde de Ten-
tendre à la lettre , puifqu'il
dit dans la Théorie de fon
Tefiàmenc
jTçAaniettt ancien > larf^e
vous àuré[ extrait votre ma-
itère de la terré , ny méle[
aucurié poudre^ aucune eau^
ni aucune chofe étrangère ^ &
qui ne ferait pas de fa nature.
Or tout \t monde fait que
les végétaux ne font pas et
Dature tninérale & riiMftallw
t]uei Les Philofbphes ont ce-
|>endant queI()uefoÎ5 donné
au vin le noth de gtand vé-
gétable; thais le vin blanc &
le vin roùgè de Raymond
JLuUe font le menftrue des
Sages , & non les vins blancs
& rouges Vulgaires*
VEINE. Pierfe au fougè
ou foufre des Sages.
Veikè HE yÉNUS. Ver-
veine.
VENER. Metcure.
VENIN. Les Philofo-
}>heà flérmétiG[ues difenc que
eUr pierre eft uii vèhin mor-
tel & un poifôn. Ce qu'il ne
faut pas entendre de la pierre
parfaite, puifqu'ils préten-
dent au contraire que c'eft la
tnédecine linivetfetle; mais
ils psrrient atbfi dé ta matière
qui ferc à faire la pierre y &*
iorfqu'elle eft parvenue au
'Hoir, parce qu'alors elle eft
putré^ée ) que toute cor-
ruption de matière eft un
t>oifon itxorte!.
Plufieurô Philofophes ont
âudî donné le nom de Ve^
mn à leur mercure , parce
qii^it.diflaat tous les corpft
avec lefquels on le met en
Higeftion. Us difent auiïi qu'il
eft un poifbn mortel avant
fa préparation ^ & qu'il de-
vient thériaque ou contre-
poifon â tous les maux aprèâ
qu'il eft préparée
ViNiîi eft auflî lé ftoin
donné au corps de la ma-
tière des Philofophe^ y qu'il
faut joindre avec l'eau mer-
curielle à la propre h.eùre de
fa iiâiiTance. Voy, Levain»,
Ce nom de venin lui a été
donné, premièrement, par-
ce que fi ) comme dit Za-
chaire,nous né Je joignons
pas à foh eau merc.urielle au
moment de fa nsiiTance,!!
fera dans le magifteré ce que
le Vénih fait dans nos corps ^
& rendra toute l'opératioà
inutile. Secondement /parce
qu'il ôte à Teau mercuriellé
la vie , <i'efl4-dire , fa voîa-
tilité^ & que le mercure né
fe fixe que par foh iVioyenr
Ce qui expliqué ces terme»
de Flattiei : Quand notre mô-
îiere efi parvenue à fon ter»
me , elle efl jointe avee fon
venin mortifère 4 Rofinus dit
que ce venin eft de $>rand[
prix. Haly^ Morién & les
autres en parlent dans la'
même fenSé
Venin des Vivans.
Mercure dés Sages , zxi.Û
nomiûé de ce.qu*ii tue &
Kk
^14 f't
réduit en piitréfaâion !es
métaux des Philbfophes ,
appelés vivans , pour les dif-
tingucr de$ méraux vulgai-
res*
Vekin des Teintu-
&IERS. Poudre de projec-
tion , ainfi appelée de ce
qu'elle fixe k teint en or les
métaux volatils.
Venin Tgthé. Mercure
en putréfaôion.
VENT. Air agité. Her-
2mès a dît que le vent Ta porté
dans fon ventre -, Raymond
Xullc Ta expliqué du foufre
contenu dans Targent-vif. Il
a parconféquent pris le vent
jpour le mercure des Sages.
Vent Blanc. Argént-
vif & animé des Philofo-
phes.
Vent du Ventre.
Quelques Chymîftes Pont
expliqué de la matière en
Jmtréfadiôn ; d'autrfes d^a
bufre, par îa raifon appor-
tée dans l'afticle Vent,
Vent CîTrin. Soufre.
Vent d*Orient. Pierre
au rouge.
Vent Rovge, Orpi-
ment.
Vent BoubIe. Bafite
Valentin (7?x/cmtf Clef) Tap-
pelle Vulturnus , ou du Sud-
fud-eft^ Se dit qii^on a d^a-
bord befoin de ce double
vent , & puis d'un vent fim-
f»1e quife nommé Eurus on
, .- . V"é. . .,
Vent éPtïrîent , qu^ nommt
aufli du Midi. Après qu'ils
auront foufiîé , t'air fe con-
vertira en eâù. l'oat cela
indique là Vôlatitifation et
la matière qui monté en vse
peurs au haut dû vale , oi
elles fe cotidenfent , & re-
tombent en pîuiè. Ce qui Ta
fait appeler Vetit du midi^
c*ett parce que le vent qui
foufflè de ce côté-là nous
donne prefque toujours la
pîuic.
Vent dt; Nord (îe)
ejl contraire à Vextraâion du
mênfirué univerfeU Ces ex-
preflions font atlufîon a la
roHfc de Mai & de Septem-
bre^ qui ne tombe pas lorf-
que le vent du nord fouffle.
Les Philofoplies entendent
f>ar tts expreffions , que le
roid feroît contraire 4iux
opérations, ce qui a engagé
îe Tr^ifan à donner au îour-
heau le nom de Gardç^froi-^
dure, Fîam'el nous a confer-
vé les figures emblémati-
ques d'Abraham Juif, parmi
lefquelles on voit un rofier
planté rfu pied dVn ch&ne ^
& violemment agité par l'a-
quilon. On fait en général
que la fermentation excite
une dilatation de Tair ren-
fermé darw le vafe , & cette
dilatation occafîonne un vent
violent, qui fait fouvent caf-
fer les vaiffeaux & les bou*
tailles. La hme & le vin
de Champagne en font des
exem{)4e$ :bien fenfibles. Le
mékinge de certains niiné->
raux on métaux produit le
tnéme efFer. '
VENTRE* Les Alchy-
tnîftes difent qu'il faut nour*
rir l'enfant Philofophique
dans le ventre de fa m.ereà
Par le ventre, ils entendent
tantôt le yafe ou oeuf philo-
fophique, & tantôt le mer-
cure qui a abforbé le foufre ,
ou le foufre qui a ab/brbé le
mercure 5 ear l'un étant fup-
pofé le mâle & l'autre la fe-
melle f quand ils ont éjré coq-^
foints dans Vaùfy il fe fatjt
une corruption,, d\)^ n^it
une génération métaphorL^
que <^un enfant qu'il faut
nourrir; non pas en y ajour
tant de la matière, ce qui
perdroit l'eeuvre i xnai& en
donnant au feu le régime
requis*
Les Pbriofophes dîfcnt
éuffi qvfil faut remettre oii
faire rentrer Tenfarit dans îe
ventre de fa mcre^ c'eft-à-
dire , faire difToudre le fixe
dans le volatil» duquel il a
pris nai/Tance.
Le vent Va perte dans f on
ventre , eft une cipre^on
qui fignific que le grain fixe ,
le fouJFre , étoit d'abord con-
tenu dans le volatil ou le
mcrciirc , appelé vent \
càpfe de fa yolatitité.
Vei^tre j>'Aries. Le4
iins Vipterpretent du fer^ Çc
penfent en cotiféquence quç
ie fer ou Facier efl la matière
du grand œuvres les a.utr«$
s'imaginent que le yehtrç
d'Arien eft le commepciî*
m^nt du moi^ d'Avril , f^
c^u'il faut prendre pour iti^r
tîere de l'œuvre la rofée ra*
roafféc d30$ cc.vjexure d'A-
ries. Mais le Cofuippolicc
qui en a parlé pr.efquc le pre-
mier, dit que leur ra,aùc3*ç eft
un aimant qui fe trouve ian^
le ventre 4 Arles i^ au tTjpyen
duquel ain^aat çn eictrjuc
feau poncjque ^.es rayor.;s
du MéA & de la !uue< jU
4it^ (Uns un auçre eridi-oit,
que je nom de cet aivQ^njt
^<2ac/',.qaece$ deuxnotn*
ne lignifient qu'upe inéme
çhdfè.j mais il y a un autre
acier f ajoute-t-il, qui reffsnk'
ile du premier f que la nctwf
elle-même <i créé* Celui qii
faura le tirer des rayons d^
ioleil par un artifice admi-
rable , aura le premier pria-*
cipe & le commencement
de jiQtre œuvre , que i^i;,é
de gens cherchent.
Ventre du Chév.\x.
Les Chy milles vulgaires en-
tdîdent ces termes du tfi-
mier chaud de chevâl , qui
donne une chaletir dcr.>ce ff
propre aux digeftions & aux
Kk ij
>t6 VB
putr^faâions ; mais tes Chy*
miftes Hermétiques le di-
Dbnt de ta matière même de
leur Art, pendant qu'elle eft
«u noir ou en putréfaâion.
Comme cette couleur noire
eft la preçiiere de Tœuvre «
ils ont dit que la chaleur du
ventre du cheval eft le pre-
inîer feu , ou le premier de-
gré de feu requis pour l'œu*
vre. ,
VENUS, Déefle des
plaifirs & roere de l'Amour ,
étoit fille, félon Homère ,
de Jupiter & de Dionés &,
fuivant l'opinion la plus com-
mune, elle naquit (Tes parties
mutilées de Cœlus , mêlées
avec l'écume de la mer* Une
conque marine lui fervit de
berceau, & les Zéphyrs la
tranfporterent dans Tifle de
«Chypre , oii elle fut élevée
ar les Nymphes. Quoique
I plus belle des DéefTes , &
toujours accompagnée par
les Grâces ^ elJe fut mariée
àVulcain, le plus laid de:9
Dieux ; mais aufli s'en p1ai«-
gnoi t-e!le amèrement, oL lui
fit beaucoup d'infidélités.
Mars la courtifa, & VmI-
caîh , infdrpié par le Soleil ,
de lâ.bopn^ intelligence qui
régooit entre fon époufeÂt le
Dieu de-la guerre, fabriqua
'une chaîne imperceptible de
fer , dont i! n'ctoir pai pofli-
ble de fe débarrafier quand
TB
on y étoit pris 5 il Vétenàit
fur le lit de Vénus , & quand
Mars voulut en approcher ^
ils s'y trouvèrent faifis. Vul-
cain qui fe tenoit. caché aux
aguets «les ayant découverts ,
cria fi fort, qu'il fit affembler
tous les Dieux à fes cris dans
fa maifon d'airain , & expofa
les deux captifs à leur rifée.
Je les retiendrai ainfi liés^
difpit Vulcain«)ufqii'à ce que
le père me rende tout ce que
je lui ai donné pour avoir fon
effrontée de fille. Neptune
qui excite les tremblemens
de terre , y vînt; Mercure ,
ce Dieu fi utile , s'y trouva;
de même qu'Apollon , ce
Koi qui darde fi bien une flè-
che* La pudeur empêcha les
DéefTes de s'y rendre ; mais
tous les Dieux qui donnent
les richeifes aux hommes, fe
tenoient à l'entrée , & adroi-
rjoient l'ouvrage de Vulcain.
Un d'entr'eux dit alors ; Tôt
jou- t^rd on eft pris quand on
f^it mal ; qui auroit cru que
Vulcain , ce boiteux qui mar-
che fi lentement , eût atteint
,& pris Mars , le plus habile
de l'Olympe? Apollon de
fon côté djifbir à Mercure:
Mercure, fils de Jupiter,
Meffager des Dieux , fource
. des richefïès , vous ne feriez
pas fâché de vous voir ainfi
pris auprès de Vénus la do-
rée. Non vraiment , répons
VI
die Mercure , quand même
tous les Dieux & les DéeiTes
devroieni m'y voir & en ri-
re. Ceft ainfi que railloient
toufi les Dieux immortels,
& Neptune même; mais il
follicitoit cependant auprès
de Vulcain la délivrance de
Mars» & promit de payer
pour lui » en cas qu il prie la
tuite fans le faire. Vulcain fe
rendit donc à fa prière , &
ayant rompu le filet enchan-
té, Mars fe fauva dans la
Thrace , & Vénus à Paphos
dans rifle de Chypre. Ho^
mère , Odyf liv, 8.
De ce commerce naquit
Antéros ou le CoBtr'amour ,
3uelques-uns difent Cupi-
on.
Vénus eut aufll affaire à
Mercure, il en vînt Herma-
phrodite. Elle aimaaufn paf-
fionnément Adonis & An-
chyfe. De ce dernier elle eut
^née. Dans le différend fur-
venu entre Junon , Pallas &
Vénus , au fu jet de la pomme
é'or jetée par la Difcorde au
milieu du felHn des noces de
Pelée & de Thétys, Paris
choifi pour arbitre, aij/ugea
la pomme à Vénus, qui lui
fournit les moyens d'enlever
Hélène, femme de Ménélas,
reconnue pour là plus belle
de fon fexe. Cet enlève-
ment occafionna la guerre
iç Troj^e , dans laquelle
. VB J17
Vénus prit parti pour let
Troyens , & fut bleffée par
Diomede , dans le même
combat où il blefTa auflt
Mars. Les Egyptiens comp-
toienc Vénus au nombre de
leurs grands Dieux. Parmi
les fleurs, l^rofè étoit confa-
crée particulièrement à Vé-
nus, parce que cette fleur
avoit été teinte du fang de
cette DéefTe, qu'une de fer
épines avoit bleffée, lorf-
'qu'elle accouroit au fecours
d'Adonis. Le itiyrthe lui étoit
aufîi dédié, parce que cet
arbrifTeau fe plait fur le bord
des eaux. Les colombes lui
étoient particulièrement con-
facrées , & on les appelle
communément les oifeaux
de Vénus \ elles étoient ac*
tachées à fon char.
Le Père Hardouin a don-
né de Tadultere de Venus
& de Mars une explication
auflî fpirituelle que fîngulie-
re , ( ApoL d'Hom. p. aoo. )
M. l'Abbc Banier s'en mo-
que , comme de celle de Pa*
léphate. Pour le faire avec
raifon , il auroit dft en don-
ner ure meilleure -, mais dans
fon fvftême il n'étoic pas
poffible. Lui ni les autres
Mythologues ne fauroient
rétiflîr tant qu'ils n'auront
pas recours a là fource des
fables , c'eft-à-dire à la Phi*-
lofophie Hermétique. Les
Kkiii
|i8 VR
Çhymifles mê-mes vulgaires
favent que Vénus eft unie
avec un feu qui fe trouve
auiïi dans M^rs, & qu'ils
ont tant d'analogie de na*
turc, que du Mars on peut
faire Vénu^î il n'eft donc pas
furpreoant qu'il y ait entre
eux un amour mticuel ; c'cfl
même ce feu ou Vulcain qui
les unit & qui forme le lien
on la chaîne dans laquelle il
les embarrafla. Le Soleil ou
J'or découvrit leur commer-
ce ; parce que ce feu , ce
Srain fixe qui fe trouve dans
fars & Vénus, eft de la
nature même du Soleil. £t
& Meraire ambitionne h
fort de Mars , c'efl qu'il lui
fnanque ce dont abonde ce
Dieu guerrier j voilà la vraie
raifon qui a engagé Homère
ii introduire Apollon ou Toc
des Philofophes , comme f^ai^
fant ce reproche à Mercure.
Mars & Vénus ne fauroient
être déliés qu'à la prière de
Keptune,ou de l'eau, parce
que cette féparation ne peut
fe' faire que par la diiTolu*
tion en eau , par le moyen
du même feu interne ap-
pelé Vulcain, Les épithe-^
tes qu'Homère donne aux
Dieux afteurs & fpeftateurs
font fuffifantes pour prouver
îa vérité de mon explication.
Jl dit de Mars qu'il fe fervoit
é\m frçin d'or , ^yç-im^
MP^^ y il appelle Véittf iô*
rée y ;^p^r7 â'pzs^Hr'i j Mercure
fource àes richef]^s , ^àrop
«aa>; Neptune qui excite les
trembiemens de terre ,. «-t*
ffiiiCLOf yttiitK* ou •wri;t'&-*f.
Le tremblement de terre
qu'il excite n*eft autre que la
fermentation, Homère fait
plus; il défigne la caufe de
l'ailiance de Vulcain avec
Vénus, en difant que fa mai-
fon , celle mêmeou les Dieux
s'afl'emblerem, celle où Vé-
nus fit affront à fôn ^poux,
et oit une tnaifon d'airain ,
X^^y-^^irk tm. Qn trouve
lexpltcation des autres traits
de la fable de Vénus dans )ç
liv. 3* chap. 8. des Fables
ïgypt. & Grecq. dévoilées.
VERA LILIUM. Mé-
lange de Mercure fublimé
avec le régule.
VERGILIBS. Nom des
Pléiades, On donne aulli ce
n«m aux plantes nouvelles
du printemps.
VÉRITÉ. Les Ancien*
regardoient la Vérité comme
une DéefTe, fille de Satur-
ne. Philoflrate dans Tiftiage
d'Amphiaraus, repréfente la
Vérité comme une jeune
Vierge^ couverte d'un habit
dont 1» blancheur eft cellç
de la neige. Démocrite di-
foit que |a Vérité étoit ca-
chée dans le fond d'un puirs^
tc$ Philofophes Hermcii-;
VE
ocres expliquent ce piûts des
SHiégones, des fables & des
âiîgmes àai)$ iefqiielles la
vétké de lâ fcience Hermès-
tjque ê(, fes opérations font
cnfevelies comme dans robf-
curiré d'un puits très- pro-
fond, duquel il eft très-diffi-
cile de pouvoir la tirer, -
VERRK. Matière dure ,
feche , cafTante , tranfparen-
te, formée de l'humide radi-
cal incorruptible des mixtes,
par la violence au feu « qui
en fépare les parties hétéro-
gènes & combuftibles.
PInfieurs fe font imaginés
qiie le verre ou la matière
dont on le fait , étoit celle
Sïc les Phîlofophes em-
, oient pour faire leur pier-
res ^arce que le verre eu une
matière très-fixe, & que tout
fe réduit en verre par une
longue & violente aâion du
feu. Ce n*eft cependant pas
l'idée qu'il faut appliquer au
terme de verre ^ lorfqû'on 1«
trouve dans les ouvrages des
Philofophes; quoique Ray-
'mond Lu Ile interrogé, qu'eft-
ce que c'éroit qu'un Philo-
fophe , répondit : c^ejî celui
qui fait faire le verre. Ce
favant homme entendoit ,
comme les autres Adeptes,
leur magiftere au blanc , qui
eft une matière clatre , lui-
fànte^ & ayant l'éclat du
vent. C'eft rioterprétatba
dePhilalethe dans fon Trai-
té qui a pour titre : Enarra»
tio methodica trium Medici'»
narum Gebriy pag. 39.
Verre de Pharaon,'
ou Verre Malléable.
Les Sages ont fouvent dit
qu'ils avoient le fecret de
rendre le verre malléable , au
moyen de leur élixir. L'hîG-
toire nous apprend qu'un
homme fut puni de mort
pour en avoir préfenté un
vafe à un Empereur Ro-*
main. Les Philofophes ne'
s'expoferont pas à un dan-
ger femblable.. D'ailleurs il
faut les expliquer de leur
pierre au blanc. Quelques-^
uns l'entendent de la poti-^
dre même de projeflion ,
parce qu'elle eu incorrupti-
ble , & qu'elle réfifte com-
me le verre à l'aâion du feu
.le plus vif^ fans en être al-
térée, ni volatilifée.
Verre des Philoso-
phes s'entend quelquefois
du vafe dans lequel fe fait
rceuvre.
Verre Philosophi-
que qui a pouvoir fur tau*
tes ciofes. C'iè& la poudre
de projeâion , qui change
tous les métaux en fa nature»
& fait des împreffions fur
tous les individus des. troi&
règnes, en les guériifant dç^
leurs infirmités. £lle^ s'allie
avec tout , fe diiiouc dan».
Kkiv
^10 V B
toutes fortes dé liqueurs, &
pénètre les corps les plus,
durs & les plus compares.
Comme petit-monde , elle
agit furies aftres mêmes y &
comme aimant univerfel ,
elle en pompe les influences
les p!us pure$ , pour les com-
muniquer aux corps avec lef-
quels on la môle. Elle agit
jufques fur les efprirs, dont
elle développe les facultés ^
^ les rend capables de pé-
nétrer dans les fecrcts les
{)lus cachés du fanftuaire de
9 Nature. Raym, tulle,
VERSEAU. Signe du
Zodiaque, Les Chymifles
Hermetiquéé le prennent
?>our fymbole de h diffo-
ution & de la diflillarion,
Voye^ Z0t)IAQUE.
VERTO. Poids pefant
un quarteron , ou la quatrie»
me partie d^Jne livre.
VERTU DU CIEl.
Feu implanté & inféparable
de la matière de Tœuvre,
qui mis en aôîon par un au-
tre feu , produit le foufre des
Philofophes, appelé Minière
4e feu cilefte.
VERTU PREMIERE.
Les Chymiftes Hermétiques
ont donné ce nom à leur
mercure , & non au mercure
vulgaire ; parce que le leur
renferme les vertus & pro-
priétés des chofes fupérieu-
m ft inférieures ^ & ^u'il en
eft la bafe & le pnndpe;
VESICA ÎENEA. Cu-
curbîte de cuivre.
VESSiCARIA DISTIL-
LATORIA.. Koyei l'article
précédent.
VESTA étoit fille de Sa-
turne , félon Homère , qui
par des raifons connues aux
Philofophes , l'a réunie avec
Mercure dans une Hymne
commune. Cette Déeffe
étoit, comme Vulcain , !c
fymbole perfonnlfié du feu.
Pour indiquer que le feu
qu'elle repréfentoit » étoit
perpétuel Çc inextinguible ^
on établit des Veftales char-
gées d'entretenir un feu puif
dans le temple de la DéefTe»
Ces Veftales dévoient , pour
cette raifon, être vierges , &
les Romains fpifoîent enter-
rer toutes vives celles qui
*p3r négligence avoient laifl"^
éteindre le feu facrc confia
à leurs foins, ou qui avoient
laiffé donner atteinte à leur
virpFnité. Voyez les Fables
Egypr. & Grecq; dévoilées,
llv. 3. ch.4, & liv. 4. ch. 5,
VESJALT.S. Jeunes fil-
les vierges , établies à Ro-
me, Se confacrées au fer-
vice du temple de la DceJfTe
Vefta. VçYfi Vesta.
VESTE TÉNÉBREU-
SE. Matière de l'oeuvre au
noir.
VÉSyVB- Montagne 4tt
VE VI
Royaume de Naples« Elte
■vomit du feu de teiris en
tems,.& il en fort perpétuel-
lement de la fumée.Les Pbi-
lofophes ont donné les noms
. de Véjuve & à*Etna » autre
volcan , à la matière de leur
Œuvre, parce qu"elle con-
tient i2n feq naturel, qui fe
manifefte quand on fait le
rff velopper^ k le mettre en
^tat d'agir.
VÊTIR le pourpoint de
pourpre^ U manteau royal ^
la chevnfè blanche , 'la vfjîe
ténébreuse ^ font des expref-
fions qui ne figni6cnt que
cuire , digérer la matière de
l'œuvre jufqu'à ce qu'elle
prenne les couleurs dont
parlent les Pbilofophes. La
vefte ténébreufe eft la cou-
leur noirç, la chemife blan-
che eft la couleur blanche ,
le manteau royal & le pour-
point de pourpre font la cou-
leur rouge. Ce dernier eft
relui que prit Apollon pour
chanter la viôoire rempor-
tée par les Dieux fur les
Géans. Vùye\ la neuvième
Clef de S a file Valentin.
ÙFFltUFFE. Odeur
du mercure des Sages, aufîî
forte & auffi défagréable que
celle des fépulcres & des
tombeaux.
VIANDE UU CCEUR.
Mercure des Philofophes ,
principe des métaux oc qui
V I jai
leur fert de nourriture. Il eft
particulièrement celle des
métaux Hermétiques^ parce
qu'il les nourrit dans le vafe,
les fortifie & les conduit à
la ferfeaion.
Viande des Morts
qui les fait rejfufciter, C'eft
le mercure des Sages, qui
tue les vivans y & donne h
vie aux morts; c*eft-à-dire
qui diflbut & fait tomber ea
putréfaâion les métaux phi*
lofophiques , appelés vivans.
pour ]^ diftinguer de ceux
du vulgaire, & rend ceux du
vulgaire métaux des Philo-
fophes, par coDféquent men-
taux vivans,
VICTOIRE. ( Rempor-
ter la ) C'eft cuire la ma-
tière de l'œuvre jufqu'à ce
qu'elle ait acquis la couleur
blanche. Telle eft la viâoire
que Jupiter remporta fur les
Céans. Mais chanter la vie-
toirCy c'eft pouffer la cuiffon
jufqu'à la couleur de pour-^
pre. Koyq Pourpre.
VICUNIRAS. Bézoart.
VIE. Les Philofophes di-
fent que leurs métaux ont
vie , & que ceux du vulgaire
font morts. Ils appellent aufli
Vie & RéfurreSion , la cou-
leur blanche qui furvient à la
matière après la couleur noi-
i^. Ils donnent auffi la vie à
leur mercure, & difent qu'il
faut unir la vie ayeç la morr»
5,ia V I
pour que le mort tue le vi-
vant , & qu'ils refRifcitent
cnfemble. Les Philofopbes
ajoutent audi qu'il faut join-
dre la vie à la vie, c'e(l-à«
dire, des deux Aibflances
niercurielles du Trévifan,
n'en faire qu*une pour corn-
pofer le mercure double.
Rappeler les morts a la
vie y c'eft voîatilifer le fixe;
& ôter la vie aux vivans,
c'eft fixer le volatil. La Fa-
ble donnoit ces propriété à
Mercure. Ainfi la vineft le
mercure , & là raorrtft le
foufre des Sages. Voyez
Avicennœ^ Jeclaratio lapidis
Phyfici , jilio fuo Ahoali.
VIEILLARD DES PHI-
LOSOPHJ^S. Ces terme»
ont deux fens. On prend
ce Vieillard communément
pour le foufre des Sages ;
mais quand on confidere le
mercure comme le principe
des métaux » on le Aom&ie
le Vieillard,
Le Vieillard rajeuni eft
le foufre ou Tor des Philo-
fopbes réincrudé & réduit à
fa première matière , ou en
njercure duquel il a été fair.
V. Ressusciter y Escu-
Ï.APE. Ceft dans ce fens-Ià
qu'il ffUit entendre les Phi-
lofophes , quand ils parlent
àvL rajeuniflement que pro-
dtiifoit Teau de U foDtaine
de Jouvence j & les fables
VI
lorfqu'il y eft queftion cje ce
que fit Medée pour redon-
ner à Efon toute la viguegr
d'un jenne homme.
VIERGE. Lune ou eau
mercuriellc àes Philofopbes
après qu'elle a été purifiée
des foufres impurs & arff-
nicaux auxquels elle avoic
été mariée dans fa mine.
Avant cette purification, elle
eft nommée la Femme profil^
tuée. Les Adeptes ont donné
à cette Vierge le nom de
Beia ; & TAuteur de TCEu-
vre fecret de la Pbilofopbie
Hermétique dit, que fans
donner atteinte à fa virgini-*
té, elle a pu contrafler un
2iVaowt fpirituel avant que de
s'unir par un mariage avec
fon frère Gabrltius, parce que
cet amour fpirituel ne Ta
rendue que plus blanche ^
plus pure, plus vive & plus
propre à l'objet du mariage.
Prenez -donc , ajoute-t-il
( Can* S 8.), une vierge ai-
lée , très-pure & très- net te,
pénétrée & animée de la fe-
mence fpirituelle du preroicic
mâle , & néanmoins vierge
quoiqu'elle ait conçu ; vous
la connoîtrezà fcs joues ver»
meilles : joignez-la à un fé-
cond m^le, fans crainte d'à-*
dultere ; elle concevra de
nouveau ^ar la fefitence cor<
porelle du fécond, & mettra
enfin au xnonde un enfant
V 1
Hei'm3(>hrodite, qni fcrald
fource d'une lace de Rois
trèà-puiflans.
Ils ont encore appelé ^Z-
gîe cette vierge ailée , & \û
fécond ml!e £wA. Voyea
ces deux article^.
ViBRGE eft auffi le netrt
d'un des fignes du Zodiaque»
Voyei Zodiaque.
VIGNE DES SA^
GES. Matière de laquelle
îes Chymiftes Hermétiques
extraient leur mercure.
VIN. Raymond Etille,
Jea« de Roquetaillade, con*>
tm fous le p.am de JDe Rttpe
Sciff(i , ont beaucoup parlé
du vin rouge & dn vin blanc
comme frrincipe & matière
de la quinteiiènce philofo*
phique* Il ne faut cependant
pas les prendre à la lettre y
car quoiqu*ûn puiilë tirer
tine tr^-bonne quimefTence
du vin ou du tartre, inutile-
ment les travailleroit-oti
pour e» extraire le.diflbl-
vant des Phiiofophes. Ils
n'en ont ainfi parlé que par
fimilitnde; & Paracelfe dit
que ceux qui ne peuvent
trouver l'alkaeft des Pbilo-
fophes ou leur mercure ,
n'ont qu'à travailler à vola-
tilifcr le tartre, &: qu'ils trou-
veront au moins quelque
chofe d'utile. Plufieurs eiç-
pliquent ce que je viens de
rapporter dé Paracelfe , de
VI 5^3
foTi grand ou petit circulé.
Le vin des Sages eft leur
menftfue ou diflblvatit uni*
verfel ^ & ta vigne de laque! le
il fe lire, eft une vigne qui
n'a qu'une racine , mais piu-
fieurs rejetons qui en for-
tent } & de même qu'un fep
• plofîeuf s branches qui pro*
duifentdes raifins, raaisdônt
les uns par accident n'ac«
quierent pas une maturité
auffi parfaite que les autres «
iè fep qui produit les raifins
philof^pbiqueseftfujetàdes
accidetis qui empêchent U
fnaturité de quelques-uns &
les Uifftnt en verjus. Ils ont
tom U même racine pour
nmirrice, mais la f^ve n*a
p*i fe digérer également. Et
de méfiie qu'avec tiu mé'-
Jènge et bon vin fermenté
&: du verjws on feroit une
efpece do vinaigre difToIvan't
de beaucoup de mixtes de
la natur-e^ de même avec le
verjus fc le bon vin des Phi-
lolophcs on fait leur vinai-
gre drifol^ant, ou vinmgre
très-aigrer
VINAIGRE. Eau mer-
curielle des Sages , ou leur
dîflblvanr umverfel,leur lait
de vierge , leur eau ponti-
C{ue ; c'eft fe -vibaigre de la
nature , ihais compdï de dif-
férentes chofes forties d'une
même racine.
VïNAlÇRE AnTIMO-
m VI
îjj AL Saturnien. Matière
du magilliere préparée pour
erre mife dans le vafe , &
digérée fuivant le régirpe
philofophiqiie. Prends, die
Artéphius , de l'or crad ,
battu en feuilles « ou en la«
mes , ou qu*il foie calciné par
le mercure, & le mets en no*
tre vinaigre antimonial fj^m
surnien, &: du Tel armoniac ,
& mets le tout dans un vafe
de verre.
VINAIGRE DES MON-
TAGNES. Le même que vi-
naigre Amplement dit , mais
appelé vinaigre des mon-
tagnes , parce cjue les Chy-
*nfkifies Hermétiquesdonnent
le nom de moruagnc aux mé«
taux. Foyei MONTAGNE.
VlNAIGfLE TRSS^AIGRE
pu Vinaigre rectifia >
efl , félon les Chymiftes, du
vinaigre difliUéplufieursfois
& conobé à chaque fois fur
fes feçes. Il devient fi violent
& d'une nature fi ignée » que
quelques*uns ont prétendu
qu'il diflblvoit les pierres &
les métaux 5 mais ce n*eft pas
une diffolution radicale com-
me celle du mercure des Phi*
lofophes ; elle eft de la nature
de celle des eaux-fortes, qtii
ne produifent qu^une divi-
fion des parties, & qui ne
réduifent pas les métaux à
leurpremierpnncipe;ceque
feit le vinaigre très^aigre des
VI
Pbilofophes, c'eft-à-dire!eur
mercure. '
VINGT-UN. Il faut être
Adepte pour favoir la rat-
fon que les Pbilofophes ont
eue de donner le nom de
vingt^un à leur magiftere au
blanc s & l'expliquer ici , ce
feroit violer une partie du
fecret qui leur eft fi fort re-
commandé; aufii n'en difent-
ils rien dans leurs ouvrages;
& Philalethe s*eft contenté
de nous dire» comme par
grâce, que les Fhilofophes
entendent par vingt-un la
même chofe que foufre , &
une racine de Tart , ou le fel
des métaux \ ce qui revient
à leur matière cuite & digé^
rée au blanc parfait.
VINUM CON--
TRACTUM.
VmUM COR-i
RECTUM. 1 Efprft
VINUM ES->de vi*
SENCIFICA-I redifié.
TUM.
VINUM AL-
COOLISATUM.
VINUM CAPRINUM,
Urine de chèvre.
VINUM ESSATUM.
Vin dans lequel on a fait di-
gérer,infufer & macérer des
plantes y tels, que le vin d^ab-»
fynthe, &c.
VINUM COS. €'cft
du vin excellent , & qui a
toutes les qualités fuivantffs
VI
qu'exige TEcoIe de Saleriie.
Vina prohantur odore ^fapo»
re, rïkore^ colore.
VINUM HIPPOCRA-
TICUM. Vin dans lequel
on â mêlé du fucre & des aro-
mates.
VINUM MEDICA-
TUM. Vin dans lequel on
a fait infufer des drogues
médicinales, tel que ïevin
de quinquina.
VIPERE. Matière des
Philofophes en putré&ôion ,
aînfi nommée parce qu'elle
efi alors un des plus violens
j& des plus aâifs poifons qu'il
y ait; c'eft pour cela que les
Philofophes difent que leur
matière eft un grand poi*
fon avant fa préparation , &
un fouveraio remède après
qu'elle eft préparée, de mê-
me que la vipère. Pfailalethe
recoïjBmande auflî trè$-et-
prefTément de fe tenir fur fes
gardes, quand on travaille
cette matière , & d'en prd-
ferver fes yeux , fon nez &
fes oreilles.
Vipère dx Rexa. Ma-
tîere de l'œuvre parvenue à
la couleur noire. Prends la
Vipère de Rexa , coupe-lui
la tétc ; c'eft-à-dire , ajoute
Flamel , ôte-lui fa noirceur.
VIRAGO. Voyez Evi.
VIRIDITAS SOUS.
Les Chy miftes Yulgaires don-
Vt îij
nent ce nom à l'huile de fel ;
& les Philofophes à la ma-^
tiere de laquelle ils extraient
l^r eau cétefte.
VISITE des chofes ca^
chées* Dï&Avmt des Sages ^
3ui pénètre les corps les plut
urs» & en extrait latein-i
ture qu'ils ca€;hent & renr
ferment.
VISQUALENS. Ciiy ;
efpece d'arbnftequi croit fur
les arbres.
vitrification;
CuifTôn de la pierre au roifgè;
VITRIOL. H efl peu de
matière kjni ait (ant exercé
les Chymiftes que lé vitriol
commun. Us l'ont pris poiir
la matière du magidere des
Philofophes ; & il faut avouer
que rien n'écoîtplus'propi'e
à tromper ceux qtil prennent
les paroles des S.iges à la let-
tre. Ils fe font d'ailleurs tant
répandus en éloges fur ce fei
minéral » qu'il eft bien àiffi^
cile de ne pas donner dans
le piège qu'ils tendent aut
ignorans, au moins en appa*
rence, puifqu'ils avertiffcnt
tous qu'il ne faut pas s'arrê-
ter aux mots , mais au feiis
qu'ils cachent. Ils ont encon-
féquence propofé l'énigme
fuivante, dont les lettresînl-
tiales de chaque mot réurttes
font Vitriolum. Vijitabis in--
teriora terra y 'reSificando iri^
vcnies Qçcuitum lapidem ^ v^
ram mtiiçin^m^ Qu^^l^
nos j au lieti d'oecultum lapi*
4em ont misolpum Utnpidum,
Tou( rœtivre ôc fa matière
font 5 difent-ils , conteDus
daûs ces; paroles. Mata cooi*
me ce terme d«! vfmW eft
équivoque, &qu'il peut s'en^
tçiidre dç ço^a les vttrtolf
tant naturels qu'ai^âficiels ^
extraits des pf riie^, des mi-
o6:atix > des e^ux vi trioUqaea
ou des métaux , iès Cbyr
piftei ont eu lopt de^rappli-
quer en particulier au vitriol
ÎElomaîn, 9tl:à cislui de Hon-
grie , donc, le .premier farrï-
ppe d^ Marff:, & le Ucooi
4e Vétms^ .21; eft vr» i|ue
îlifpe S<Uf€ dit ifu'il -fruc
f cendre le Romabii matsfi^il
evoit fallu en . faine uGige
jsniBiiie étant la maâece de
Je pierre , l'auroit-il naoïmé
|>af Ion nom propre ? Quand
«on fait qu'ils cacbeot le nona
propre de la matière prefque
nvec plus de foin que touc Je
f efte^ 'on4e tient fur fes ^ar-
ides contre Tingénuicé appa^
fente de ces Auteurs.
f^anifcampt a expUi|aé
cette etpece de legogriphe
VifittAis y &ç. du vitriol de
Tor f«nt avec l'huile de Sa^
turne;d'aiitrés l'ont entendu
do vitriol de l'argent fait par
1e^ même mojren. i.e foet-
xnier , dit cet Âufetir «/ert d
travailler au rouge^^ le fe«-
Vf
cond au blanc. Si à cet ^eas
vitriols joints enfemble par
due proportion , on ajoute îèf
mercure de for , & le tout
jftSé par le feu às^ vrais
Cbymiftes , on te rendra g
àïi-'\\ » femfoiable en vertu ,
en puifTance & richefTe à ce
meagniiîqne Prince que plu-
fieura cherchent & <}ue peu
irouvent.
En partant des cryfiaux
d^étain on yitriol de Jupiter,
flanifcampi obferve qu'é-
tant mties avec celui du
mercure & réduitsea hniie^
i:efte huile rend le foufre £[v
luire 9^étaL Roger Beccon-
gyai avoir obfervé \^ même
t^bofe» en fut fi étonne, qu'il
commença fon Traite qui a
pq^ titre. Miroir des fepi
4:hapitres , par k nom de /i/«
fiur^ & chaque cbapkre a
|)oiK .couimencement une
-des lettres 4e ce nom mis en
^ogriphe coimne ce(ui de
Vitrkdam. Les voici : h
Verbis PrafenMus Invetiiei
ïennîman Exquifituttt Reim
On n'en auroit pas tRoins
<ie tortde reg^der cettêpré-
^aracion comme un achetnr-*
aiemcfit à Pteuvre des Piûlo«
fopbes; quoique les demie-
-res'lettres de chaqne^mot qui
iiaiit chaqae chapitre , étant
réunies , compofeot lè met
Stannum : f avoir, projeâio^
-niSyékbcTy tout, umei^y
- • VI.,,. . ,.
hitumeN , ninU^ aterrifiM.
Baccon avoit en vu^ tô^ut au-
tre Jupiter quelMrain com-
iDun. ., ,
Il ne faut donc pas s*a-
rnufer à tous ces pièges que
les Philofophe» t^cndent aiix
ignorans , Çc i ceux que Fa-
mour des richellê« tyrânixife
alTez pour leur faixe rifquer
les biens réels dont ^s font
en poiTeflîoD , pour courir
après des monts d'or qu'on
leur promet. Ceux qui vou-
4ronc pénétrée ^ans le fens
caché de ces paroles, Viji-
fàhu y de. doivent étudier
la Nature & fes procédés ,
les combiner avec ce que
difent \ê% Auteurs Herraéti*
jqueS) & voir enfujte fi ce
qu'ils difénc de la matière
de l'œuvre peut convenir à
ce que la Nature emploie
pour femence des méta-ux ,
non pas précifément com<*
fne femence éloignée y mais
prochaine , & de quelle ma-
tière on doit l'extraire. Etre
enfuite bien convaincu y tant
par l'expérience journalière,
que parce que difent lesPhi-
lofophes , qu'on ne doit pas
prendre les deux extrêmes ,
mais le milieu qui participe
des deux. Comnne pour faire
«Ui homme ^on ne réuflîroit
{as en prenant une tête y un
. ras & les autres membres
id'uo homme parfait , ni la
, -VI .W
première femence éloignée
qui fe trouve dans les élé-
mens , les platites & les ani-
maux qui fervent à fa nour-
riture, mai5 la fcmçncfî pxor
pre de Thomme travaille^
dans lui-même par la natu-
re. On réuflîroit aûiîîtnal^
fi pour faire du pain op pre^
noit du grain de froment tel
qu'il eft ) ou du paifi dék cui^
& parfait. Ce n'eft ni rûn.ui
Vautré, mais la fariné^ qm
eft faite du grain ,& travail-
lée pour cet effet, \
Les Philofophes âflurenf
qu'on ce peut parler piu^
clairement de la matière. &
des opérations de roenvrê
que. Ta fait Hermès dan; &,
Table d'Bmeraude, en ce^
termes :
ce Ceci efl vrai , &: ianjj
» menfonge , ce qui efl defr
» fous eft femblable à ce qui
» eft defTus. Par ceci-pn a &
x)on fait les merveilles de
» Toeuvre d'une feule chofe.
» Et comme tout fe fait d'un
» par la médiation d'un^ ainfi
» toutes chofes fe font par la
»conjonâion. Le Soleil eli
> eft le père , & la Lune la
>5mere. Le vent l'a portée
»danfffon ventre. La Terre
» eft fa nourrice , la mère de
» toute perfédion. Sa puif-
» fance eft parfaite , s'il eft
» changé en terre. Séprex
» la terre du feu^ & te fubtil
% de VipM avec prudence
» & fagefle. Il monte de la
4f terre au ciel^ & redefcend
» du ciel en terre. Il recoh
if par-là )a vertu & Teffica-
j>cité des chofes fupérieu-
2> res & inférieures. Par ce
if moyen vous aurez la gloire
» de cout«. Vous chaflerez les
» ténèbres^ toute obfcurité
>i & tout aveuglement ; car
» c'eft la force des forces qui
» furmonte toutes forces, A:
»qui pénètre les corps les
» plus durs & les plus folides.
9 En cette façon le monde à
V écé fait , & fes conjonflions
:» furprenantes ic les effets
i» admirables qu'il prdduir*
I» Voilà le chemin & la voie
h pour faire toutes ces mer-
9» veilles. C'eft ce qui mîa
» fait donner le nom d'Her-
'n mes Trifmégifte , ou trois
>fois grand, ayant les tr©ia
j» parties de la fageffe ou phi-
9 iofophie du monde univcr«
» fel. Voilà tont ce que j'ai
^ à dire de l'œuvre fôlaire. »
Pour accompagner cette
Table d*£meraude , on y a
joint un emblème chymique
enfermé dans un double cer*
de. Entre les deut circonfé-
rences font écrites les paro-
les que j'ai rapportées , Vi*
Jicabisy ùcé D*un côté on
voie le Soleil , au-deffous le
caraâere de Mars, & aii-
ëefTous de Mars celui de Sa*
VI
Curne. pe l'autre côté efi U
Lune , au-deiTous Vénus à:
puis Jupiter. Au milieu eft
Htle côûpe dans laquelle tom-i'
bent un rayon du Soleil &
un rayofi de la Lune*, 8ç
fous lé pied dé cette coupé
eft placé, Comme pouf fou-
tien ^ le caraâere agrono-
mique de Mercure. Au-def^
fous de tous ce» caraderec
font d'un côté ud Lion &
de l'autre une Aigle à dou-<
ble tête /comme celle des
armes de l'Empire. L'un
marque le fixe & l'autre lé
vdlâtif; Les amateurs de cet-
te Science pourront faire
leurs réflexions là-defTus.
On peur dire ei^ général
que le Vùfiol vert des Phî-
îofophes eft leur matière
crue , leur Vitriol hlditc eft
leur magfftère au blanc , &
leur Vitriol rouge y ou leut
Calcotar , eft leur foufre par*
fait au rouge.
VITRIOLA MÉTAL*
LICA. Sels des métaux.
VITRIOLUM NO-
VÛM. Vitriol blanc. •
VITRIOLUM LÏQUE*
FACTUM. Vitriol liquide j
ou eau vitriolique des mine»
qui ne peut fe cryftallifer*
PlanifcampL
VITRUM HYACIN'-
THINÙM. Verre d*antiw
moine.
VITRUM
PHILOSO*
PHORUi\f.
VI U L
PHORiUM. Afembic, ou
le vafe de verre qui contient
la matière de l'œuvre.
VITTELLUM POLI.
AUin^
yiVlFICATION. Vola-
tilifatjon de la tnaiiere fixe 9
à l'aide du mercune- ...
VIVIFIER. . Donner la
vie.. Voyei Vie. . :
ULliSIPONA.Plame
connue fous le nom 4^ Sqî-
pç^taii-e,
ULRACH. Sang de dr?-
gop./ ^.
ULVA. Feuille de môr.
ULYSSE , Roi des iflcs
d'Ithaque & de Dulichie,
au de Laerte &:d''Anti'chie ,
étoit un Prince éloquent^
fin , riifé , artificieux » 4>rà-
dent.&. plein de fcience. Il
contribua plus que-tout autre
à la pcîfe de Troye* Il époufa
Pénélope , & en eut uh ûls
nommé Télémaque. '-Uiyfle
airmoit ii paffionnémenr PÎ-
nélope, qu'il contrefir i'iô-
fenfé pour ne pas fe féparer
d'elle quand il fut invité par
les <>recs à les accompagner
aaiîçgc de Troye. PaUmede
découvrit fa feinte y & l'obU-
geade partir avec les autre«.
.UiyfTe fe vengea de.Pala-
mede , en lui fuppofam des
inrri^ues avec les Trayens,
&le firlapiden Foj^eç Pa-
LAivrEDE. Ulyfle commença
;pa( découvrir Achille d^ii-
fé fous rhabit de femme, &
caché à la Cour de lyco-i
mede , il Temmena^v^c Ivâ»
Vçyei Açhill;:*'!! eijgagwa
Philoàete à venir au fîége
& à y apporter: Jesflçchf»
d'Heccule , defqaeMes on se
pouvoit fe pafler.ll tua Rhé-
fus ôc prit fes chev(fuX', il ^iv
leva le Palladium avec Dso-
. mede, & les cenàves de
Laomédon:^ Scût plude^rs
autres aâfons:' remarquables
* dont on voit le ilécail dans la
- harangue qij'il prononça de-
' vaut tous les Ch/efs de Tàf-
. niée des Grecs, pour «juc Ifes
armes d^Acbille ImdiûSiit ^
adjugées préférablemenc à
• A}%K.' :- '■ ■ ' ■>
Aprk la prîfe de Troye ,
Uly fft tua O/Rloquejlils dt-
domehée, A: fit ffnmôler Po«
]f:itehe âi»t hiftnéss d'AchillIb,.
âc il fat cB[ufequ'eft précipita
Aftianax du haut â*une tôiir.
^ Vlfffe Té' fépara ^nfufte
■^es au ti«c^ «Princes Gret^i^
fe mit en mer pour retournfer
à itlisqu'e^tmé'^tempêfe le
jeta vers Ifeè è'ô!t^s êe Sicile ,
où Poîyphetfie-lui dévora fix
de fes •.SdldatsiUîyfle trc^ft-
va le mcyl^rt' Hé' l'approcher
pendant fôirf^mmeil, & *ùi
; creva r>ôHl aVeè un tifon ar-
dent. De- là après avoir ufé
îde toute f6À*'?drefre pqur
. fortir de la cavcrnr de ce fà-
flïeiix Cyiiklfë-y il fut voir
Ll
53o UL
Éoîe , Roi des vents , oui lui
fit préfencd'une outre ou tous
les vents étoient renfermés ,
■excepté le Zéphyre. Ulyffe .
n'en fut donc point battu ,
. jtifqu^à ce que fes compa-
; gnons eurent Ti m prudence
d'ouvrir Toutre; les vents en
-Jiberté foufflerent fi rude-
' ment^qu'ib renolifferent fon .
' vaifleau iufqu^ Tifle d'Eole,
qui refuia de réitérer h mê-
me faveur. En pourfuivant
fa route , il aborda au port
<des Lifirigons , peuples in-
. humains qui dévorèrent plu«
fieurs de fes compagnons.
UlvAe en partit bien vite &
dirigea fa route vers Tifle ob.
Circéfaifoit fon féjour. Cette
Enchanterelfe transforma en
cochons plu fieurs de ceux
.qui accompagooient notre
. Héros. UlyiTe eue recours à
. Mercure , qui lui donna un
remède tiour obliger Circé à
rendre la forme humaine ï
ceux qu'elle avoît métamôr-
phofés.
Circé accorda fes faveurs
3t UlyiTe , qui en eut deux
enfans. Là il confulta Tiré-
fias , & jpouc cela defcendit
aux £nters en prenant les
cbnfeils & les moyens que
lui indiqua Circé* Voyei
CiRcé.
Ulyfle, félon Homère,
abdrda aufli chez Calypfo ,
fille de rOcéan & de Té-
VL
thys. Calypfo regnoh danj
rifle d'Ogygie , & reçut par-
faitement bien ce Héros: elle
le retint pendant fept ans &
en eut plufieurs enfans. Mer-
cure s'itoit mêlé die cette af-
fairé , comme il faifoit ordi-
nairenoent de tous les amours
des Dieux. La defcrîption
qu'Homère fait de Mercure
à cette occafion mérite d'ê*
tre rapportée.
Jupiter , dit cet Auteur,
fa'rla à Mercure & l'envoya
Calypfo jjl la follicitatioa
de MinerVe, pour engager
cette Nymphe Déeffe à faire
un bon accueil à Ulyfle, &
Îju'il pût retourper fain &
auf dans fon pays. Mercure
fit ce meflage avec plaifir. Il
attacha à fes fouliers fes ta-
lonnieres d'or , au moyen
defquelles il voloit fur terre
& nir mer avec le vent. Il
{)rit aufli fon caducée avec
équel il tourne Tefprit des
hommes comme il veut , &
le» endort ou les réveille à
fa fanraifie. Du ciel il def-
cendit fur la mer en tenant
fa baguette à la main, & y
étoit porté fur les vagues très
. à fon aife. Mercure aborda
enfin dans Tifle de Calypfo ,
& fe rendit à la caverne que
cette Nymphe habitoît. Il
Vy trouva , & un grand feu
allumé dans fon foyer. Elle
y travailloit à la toile > en
ut ..
chanrtftt roélodieufetnent ,
& eut*-cmê!o!t de Tor dans
la toite qu*eÙe trefloit. Les
environs de cette caverne
éroientcbarmans parTabon-
dance des arbres toujours
vertSjdés fleurs dont les prai-
ries éwient émâillées, £c des
vignes chargées de raifins.
La defcription de ce fé-
jour enchanté cft compara-
ble à celui deNyfa^ donc
voyc2 rarticlc. Les difcours
& la converfation que Mer*
cure & Calypfo tinrent en«-
femble feroient trop longs',
on peut les voir dans le liv. j.
de l'OdylTée.
Au fortir de Fifle de Ca*
lypfo , Ulyffe arriva au pays
des Phéaciens qui habitoient
rifle de Corcyre , & ren-
contra Nauficaa ^ fille d'AÎ-
cinoiîs , Roi de cette ifle ; elle
étoit venue voir laveria lef-
fîvej elte accuerllit très-bien
Ulyfla'fir rtntroduifit chez
fon pereviSés Sofets vivoienjt
jdans le luxe & l'abondance $
la danfe , la' n)nfique'& Ib
foieaccompagnoient tous lès
feflins. Les jardins d'Alci-
noiis étoîenc fuperbes y &
tout dans le palais étoit d'une
magnificence fans ^le: Ce
lîeu de déitces liir étoit ce
fetnble réfervé pour lui faire
oublier cous les dangers qo^l
avoit courus parla rencontra
ides^irenes & des écueib de
V M i)t
Scylla & de Carybde. Il
en partit fur un vaiflèaa
que lui fournit Alcinoiis y 8c
arriva enfin à Ithaque ^ ok
^*éfant caché chez Eumée ,'
un de fes domeftiques, il
prit des mefures pour fe dé-
faire de ceux qui courtifoienc
avec imporcnnité Pénélope,
fa fidèle époùfe , & qui difli-
poient tout fon bien malgré
elle. Il fe défit de tous , &
regnoit paifîblenient,lorfque
•Télegone fon fils, qu'il avoit
eu de Circé , arriva à Itha-
que. Ignorant qui il étoit ,
Ûlyflè s'oppofa à fa defcen-
te^ & Télegone en fe défen-
dant^ lui donna un coup de
lance , dont il mourut fuivanc
la prédiôion de Tîréfias.
J'ai paflé beaucoup de
traits de l'hiftoire de ce Mé-*
ros : on peut les voir dans
tàdyffée d'Homère. J'en ai
expliqué les principales cir-
conflances dans le liy. 6. des
fables, cb. ;. fat. i. on peut
y avoir recours. Je dirai feur
lement qu'Ulyfle efl le fym-
boledel'Artifte Philofophe
dans la defcription de fa
guerre de Troye , &4è fym-
bole de ceux qui cherchetit
la pierre ïkns être Adeptes ,
dans l'OdyiTée. ^
. UMBÏLÏCUS MÀRINI.
Fève de mer.
UMBILICUS TERRJE.
Cyclamen.
L lij
' 33a U N V O
UMO. Brain. ^ ^
UNEDO. Néflier.
UNIÇORNI MINBRA-
tlS. Terre figillée raugel
UNION. Volatilifatwn
^u corps & coagulation de
J'efprit *, ce qui fe fait )par la
même opération. Les Philo*
fophes Tout appel& Union
de la terre & de Veaut Cette
opération fe fait par la pu-
tréfaâion. Alors les élémens
font confondus ^ l'eau con-
tient l'aif , & la terre cofi'
tient le feu, lies deux ne fcuKt
qii'un tout appelé HyU ou
Chaos. Cette union de la
xerre &: -de l'eau fe fait auffi
dans la Ration du voIatiL'
: Union des Esprits-
C*eft r^^u feche.
r Union 0es Ennemis.
Cë& la fixation de Teau ^nen-
^urieUe yoUtile avec le fou-
fte^ fine des Philofopbes. :*.
«jÛl^ffQjUE. Mercure des
£abe» '
r:4^NiRi LES OÉIÉM^NS
C*^ .çttjpe la inatierè. v
^mWNQÎJASL Argeot-vîA
c;Vt?ARCHADUMJE;
ArtjKb^r^l dôité de 2â wrtU
ùt ^ IkHftnce occutie. C'eft
ç^ iju-'efi )appeïle autrement
|a .$€te{]içe. cdbalifiiqjue deft
métaux. JeaniAuguftih Pann
\\mm urètre yénitSen , en a
fait un Traité, qut Ton trouve
^$:le :&cond volume; du
Thâtre Cbymi(|tte..)U.dh
V O
que cet Art n'a point l'ava»
f îçe pour objet , qu'il eft pof-
iiÛe , vrai > néceifaire *, mais
^u'il ne doit être communi-
-qué qu'aux enfans des Sages.
Il en donne trois définitions*
-Nous avons rapporté la pre-
mierç , voici lès autres. Cet
Art eft comme un régime fe-
•Cret qui démontre& fait voir
xlairement la difpofition, Til-
lamination^ la cokiveriion,
:1a conftriâion » la l'étention ,
i9 métallification » la purifi-
.cation, la^multiplication , &
la proportion des corps na-
.tujrels , & de cette efpece
d'onâuofité inconnue au vul-
Sdre, quiicalife l'adhéfion
es différentesparties de ces
^orps entr'elles;qui explique
Jes liens tnvif!ble.sxierame&
^u corps i le caché & la chofe
cachante, ledetife &,Ie rare^
J!e divin & l'biimûn , la fbiv-
tne & latiiatiercyie iîxe&
^e volatil , les inét^x & lés
fMerres^ le du;r & Je^mou , le
£>s}r & l'impur^ le fimple &
Jeiktixte; le tout pac un arti-
fice inftittté parle Dieu tout-
^uîflant^ 9U n^oyei) du feu,
.4e l'air, de Peanj.de la terre,
ou. fous le gcând Arcane des
'^nati'erlettre^ hébraïques la*
tnett^ kupki çxtdic^Ôc famech,
<|uî flgkrifieo^daiVs la yoûr*
éhadumiela même chofe que
'foin , nun.» ment & iod»
. ' La troifieibe définition eft
' V o
telle, La Voarchadumîe effi
un Art de veine d'or , qui
fournît une fubftance pleine
d'une vertu métallique ex-
traflive. Cet Art explique
auffi quelle eft la forme fixe
intrinfeque , & la couleuj^
jaune naturelle de l'or , fetf
parties hétérogènes, com-
buftibles , volatiles, que l'Art
peut conduire à la perfeôion.
Il définit enfuite la matière
de cet œuvre , une fubftance
pefante , corporelle , fixe ,
fufible , duâible , teinte, ra-
réfiée & cachée de Targent-
vif ou mercure & d'un fpufre
încombuftible métailiquè ,
réduite & tranfmuée en vrai
or au moyen de la cémenta-
tion.
Notre Auteur dérivé -le
terme Voarckadumfa des
langues cha^déenne & hé-
braïque, & le compofe de
Voarck^ mot chaîdéen qui
en François fignifie Or, ^
de Mea à adumot, mots hé-
br^i'iques qui veulent dire de
deux chofes rouges s c'cft-à-
dire, de deux cémentations
parfaites.
VOILFS, ou Voiles du
vaiffeau de Jafon. La Fable
dit que ces voi les étoient noi-
res s & comme on expliqué
communément cette, fable
des opérations du grand tEU*
vre; tes Ph'ilofophes ont don-
pé le nom dç Voik à leur
niàtîèfe au noif 5 par^e^'il
n^ed pas plu5 pqfBble àû
réuflîr dans Ife magiôere ^ fi
Ton ne fait d'abord pa^r I9
matière par la noirceur 9 ou
fi , comme dît Raymond
Lulle, on ne h renvoie
dans Ion pays natal» qui eft
TEgypte, qu'il feroit poflî-
ble de t ra verfer les mer» avec
un vaiffeau quin'auroit point
de voiles.
VOLANS. Argent-vifc^
VOLATIL. Qui vote,
qui s'élève en haut , qui fe
fublimeau haut dityafe dans
la diftillation 3, ou qui s'^a-
pore par Taftion do fou com-
mun , ou du feu inné dans la
matière , caule de ïa. ferm^-
tation. On dit t^elatil par
comparaifon avec tes oi-
feaux.
Les Philbfophes appellent
en général voLtil feui^ mer*-
cure ou eau mercuriètle aa
commencement de l'œuvrev
par comparaifon à b voîa^
tilité du merctire vulgaire.
Cette volatilité leur a donné
lieu dénommer ce mercni^
de tous les noms des chofes
volatiles , tels que ceux d'Ai-
gle , de Vautour , de Dragon
volant , d'Air , d*Eau y 8c
d'une infinité d'autres noms
qu'on trouvé-répandus dans
ce Diâionnaire, particulier'
irement dans Harticle M^-»
tierc.
lliij
jj4 vo
VOLATILES. Lesvota^
tifes nous apportent la ma*
tiere de la pierre. Ces ex--
preffions desPhilofophes onc
trompé bien des Chyinîftes,
qui prenant les termes à la
lettre , ont cru que volatile
figntfioit oifeau ; mais les
Adeptes ne parlent que par
fimiUtudes, & donnent le
nom de volatiles slux navires
qui nous apportent l'or des
Indes. Michel Màjer l'expli-
que dans ce fiçns-là au liv. 6.
des Symboles de fa Table
d'Or , page 370. La vraie
JPantaure , dit-il, contient la
Vertu féminaie de l'or , qui
cft le père de l'œavre , & le
vrai or philofophique. Celui
qui cherche cette pierre n*^
Sue faire d'aller dans les In-r
es pour la chercher dans lef
creux des montagnes, les vo*
latiles nous l'apportent de
ce pays-là ,/non les petits oi-
feaux « mais les plus grands ,
& même lesvaiâeaux à qui
les voiles fervent d'ailes.
VOLATILISATION. '
F. SUBLIMATïON.
VOLATILISER. Ren-
dre unechofe volatiledefixe
qu'elleétoit. Tout l'Art con-
iiûe à volatilifer le fixe , & à
iîxer le volatil.
VOLONTÉ. Soufre des
Sages , ou leur or vif.
VOMISSEMENT. Ma-r
tiere desPhilofophes au noir,
yp UR
(Tarce qu'alors elle eft^n pu-
tréfaâion , que la putréfac-
tion développe & fépare le
bon du mauvais^ qu'elle ma-
BÎfefte ce qui étoit caché^ &
enfin parce que la Fable dit
que Saturne vomit la pierre
3u'il a voit dévorée au lieu
e Jupiter , & que dans l'o-
pération du magiftere le noir
efl le plomb , ou le Saturne
des Philofophes, auquel fuc-
cede le gris-blanchâtre qu'ils
appellent Jupiter.
VOYAGEUR. Mercure
des Philofophes , ainfi nom-
mé de ce que la Fable die
que Mercure étoit leMefTa-
ger des Dieux.
Les Voyages d'Ofiris , de
Bacchus, de Néoptoleme,
font des fyniboles de l'œu-
vre Hermétique. Voyez les
articles de ces Divinités , &
les Fables Egypr. & Grecq.
dévoilées.
URANU5. F. CÉLUS,
Ciel.
URINA TAXL Eau de
tartre, ou tartre difTous.
URINA VINL Vinai-
gre.
URINAL. (Sc.JIerm.)
Fourneau fecret des Philo-
fophes , que Flamel dit qu'il
n'auroit jamais pu trf>uver,fi
Abraham Juif, ne l'eût peine
avec fon feu proportionné ,
dans s lequel confiée une
grande partie du fecret.
V R
. TJRINAUS HERBA.
X-înaire.
URINE DU PÉRI-
CARDE. Eau renfermée
dans le péricarde.
Urines des jeunes
Colériques. Mercure
des Philofophes, félon Ar-
téphius.
Urine ou Urine d'En-
FANS- Un grand nombre de
Chymiftes penfant que Tii-
rine humaine éroit la vraie
matière dont les Adeptes
font leur mercure, ont tra-
vaillé chymiquement IW/z^y
& Tont fait pafTer par toutes
les opérations de l'Art. C'eft
de-là que nous font venus
Tinvention du fel armoniac
artificiel , refprit volatil d'u-
rine , Se le^phofphore uri-^
neux. Raymond Lu/le n'a
pas peu contribué à cette
erreur, par la recette d'une
opération fur Vurine inférée,
dans ces recettes fecretes ,
de même que Géber & plu-
ficurs autres Philofophes qui
ont fouvent parlé d'urine &
à* urine d'enfans , quand ils
ont traité de leur matière.
Mais Philalethe a fixé l'idée
qu'on dévoie appliquer à ces
exprelîîons , lorfqu'il dit
qu'elles ne fignifient autre
chofe que leur magiftere par-
fait au btanc , comme on
peut le voir dans fon Traité
de vera confcciiont Lapidis
Phihfophici*
Soufre.
t; S V u «f
Urtne eft aufli une me-
fure des Anciens. Elle con-»
tenoit quarante livres de vin,
ou trente-cinq livres d*huile«
U R I T U R. Cinabre.
Rullandus»
USFIDA. Scories d'or.
USIFER. )
USIFUR. S
USRUB. Plomb, Sa-,
turne;
. WAMAS. Vinaigre des
Philofophes*
VULCAIN, fils de Ju-
piter .& de Junon j eut à
peine vu h jour que fon père
le jeta du ciel en terre , par-
ce qu'il le trouva trop laid
& trop difforme. Il tomba,
dans la mer y ou Thétis aux
pieds d'argent , fille du vieil*
lard Nérée * le reçut, & con-
fia fon éducation a fes fœurs*
( Homère. ) Vulcain devenu
grand, fit fon féjour dans,
rifle de Lemnos. Il époufa
Vénus, ou une des Grâces;
Cicéron compte plufieurs
Vuîcains. Le premier étoit ,
dit-il , fils du Ciel y le fe^
cond du Nil ; les Egyptiens
qui le regardoLent comme
un de leurs grands Dieux ,
le premier d'entr'eux y &
leur Dieu tutélaire, le nom-
maient Opas t le troifieme
étoit fils de Jupiter & de Ju-
non , ou de Junon feule , fé-
lon Héfiode r le quatrième
étoit fils de Ménalius*
L t iv
' Les Grée* regardoîent
Vulcain comme le Dieu des
Forgerons i, ftî'orji^eron lui*'
même. C*iîft Hd^e' qti'en*
donne B^odore" de Sicile .
lorfqu'il dit qnc ce Dieu eu
le preifliêir Auteur des ou-
vrages Je fer, d'airain &
d'or, en un mot, de toutes
les matières fiifAîes.
Tous les ouvrages de ce-
Dieu étoient des che Wœu-
vres^ te)s que le palais du So-
leil; là chûife d'or à refîbrt
qu'il envoya \ Junoo pour fe
venger d'elle, & dans la-
quelle cette Déefle fe tiîouva
prife comtne darxs un rrébu-»-*
chet , la ceinture de Vénus ,
la chaîne imperceptible dans
lâqueîïe il arrêta cette Déefle
dans letems qu'elle étoit
avec Mars , Iç coHîc-r d'Her-
niîone, Jps armes d'Achilhe
et celles û^vc^ , la couronné
tfAriadne, le fimeux chien;
d'aifaiirqae Jupiter donna ^
Europe; Pan dore, cette fem-,
rae qui" a tant caufé de maux
à la terre; les cymbales d'ai-
rain dont if fît prefent à Mi-'
rien'c,'<îî''î îe<îdonnaà Her-
cule pour chaffçr les oi féaux
du lac Stymphalc; enfin' fa
propre mpifond^airairi.
L^^, Egyptiens font ceux.'
^i'ont h.?nôré ce Dieu avec '
plus de rehrittieuT dé gran-'
deur & ne .magnificence. Ils
lui éîeyéheni à. AJeiuphis- uo
. . JLJ.V U Z . .
tempïe fuperBe, & une ftatiie
colofl^Ie. haute de foixante—
(Juinze pieds. Les RoisM'E—
gypte furent pris pendant
long-tems du nombre des
Prêtres qui deflervoient ce
temple.. Le bœuf Apis y
étoit rioarri avec beaucoup
de fpirts. Foj^.Apis. Lélioa
l'ui étoir con^icré.
Il n^eft pas furprenanc
qu'on ait regardé Vulcain
comme le Dieu de ceux qui
trsvâillentaux métaux , puif»
qu'il eft le feu même qui les
forme dans les entrailles de
I9 terre. Les chef-d'œuvres
cju'on lui attribue font des
ouvrages purement fabuleux
qui indiquent les qualités de
cTé Dieu , & la façon même
de le repréfenter avec un
bonnet bleu eft aflèz remar-
quable. Ne feroit-ce pas pour
la 'inêroe raifon qu'on don-
noit à Neptune une efpeco
de manteau bleu ? Vulcain
eft le feu des Philofophes
Hermétiques ;c'eft pourquoi
I^ermès & les Egyptiens Ta-
voient en fi grande vénéra-
tion. Voyez Texpiication des
fables inventées 2 fon fujet ,
dans les Fables Kgypt. &
Ct. dévoilées , liv. i .Yea. 3.
ch.'i.& liv3.ch.Tî.
UVULCARIA. . Laurier
d^Alcxandrie.
UZÎFUR. Cînnbre j
Pi\?rrç rougè des Sages.
U Z X A
UZURUP. Saturne,
plomb.
X..
XOn trouve VX dans
. quelqties Auteurs pour
défigr.er \me once.
XANTHE , fleuve de là
Troade , autrement appelé
Scamandre. Les Anciens di-
foient que Teau de ce fleuve
avoir la proprie'té de donner
la conîeur d'or à la toifon des
brebis qui en buvoienr.
XENFXHDON. Para-
ceîfe a donné ce nom à un
préfervatif contre la pefte ,
qu'il cotnpofoit d'arfenic, de
diftame , de crapauds & de
plufieurs (impies. On le por-
te en amulette. Rullaridu^.
XENEXTON. Voyci
Xenechdon.
XEROMIRUM.^On-
guenc defïïcarif. '
XlPHïDiUM. Ginveuî.
XÏPHIUM. Gînyeul.
XÏR. Mniiere de Tccu-
vre au noir^ qu en putré-
fafîion.
XISSIUM. Vinaigre.
XISTAN. . Vert-de-gris
en poudre.
XOLOCH COPALLI.
Gomme copal
XYLAGIUM. Bois
fainr.
XYLOALOES. Epis
4'aioës.
XYLOBALSAMUM,
. X Y Y A ï37
Bois de l'arbre qui porte le
baume. .
XYLOCA^IA. Bois de
canelle.
Y.
YALOS. Verre.
YARÏA ou JARIA^
Vert-de-pri^.
YARIM. Vert-de-grîs.
YCAR. Médecine philo-
fophique.
YDENS. Mercure.
YDRICIUM. Argent-
vif.
YDROCEUM. Mercure
des Sages,
YELDIE. Matière de
Tceuvre Hermétique. Ce ter-
me fignitîe auffi quelquefois
le mercure.
VELION. Verre.
YERCIA. ]l^oix noire,
ou la matière de Tceuvre en
putréfaftion.
YESIR. Terre des Sages.
Prenez-garde de mettre trop
de mercure fur la terre, lors-
que vous rimbibcrez : faîtes
en forte qu'elle en foitfeulcr
ment couverte , & ne faire,s
pas furnager le .mercure de
deux ou trois doigts, comme
dffent "quelques-uns 5 parce
que la terre ferait inondée &
fubmergée; mais lorfqu'Trr
Jir fera Amplement imbibé,
mettez-le dans votre vafe ,
que vons fceîîerez hcrm.éti-
quement. Çl Buccinct.
Î38 Y s Y H
YEUX. La Fable dit
iqu'Ârgus avoir cent yeux ,
& que JuDon les tranfporta
fur la queue du paon , après
que Mercure eut tué Argus
par ordre de Jupiter, qui
vouloir fe défaire de ce gar-
^en importun , que Junon
avpît donné à lo. Ces yeux
de la queue de paon font les
couleurs de l'Iris qui fe ma-
iiifedent fur la matière de
Tceuvre pendant le cours des
©pérations. Voyei Argus.
Ybux de Poisson. Les
Philofophes comparent aux
yeux de poiflbn certaines ef-
peces de bulles fulfureufes
qui s'élèvent au-defliis de la
matière de l'œuvre 5 ce qui
les a engagés à dire qu'il fal-
loir tendre des filets , & pê-
cher le poiffon Echéneis qui
liage ^dans la mer phiIofo<-
pbique. Quelques Adeptes
ont dit que la matière rcf-
-fembloit alors à du bouillon
fras,fur lequel furnagent des
toiles de graifTe : ils ont en
conféquence nommé la ma«^
tiere en cet étSLt^Brodiumfd'
ginatumm
YFIR. Mercure des Phi-
lofophes réduit en poudre
impalpable,. comme les ato-
nies qui voltigent aux rayons
du foleill
YGROPISSOS. Bitume.
YHARIT. Matière de
Tceuvre parvenue à la cou-
Ylr YS
leur blanche a que lesPbîlo-
fophes appellent leur argent*
YLÉ. Kor^r Hylé.
YLIASTRIQUE. Voye[
Cagastrum.
YLIASTRUM. Pre-
mière matière de laquelle le
foufre , le fel & le mercure
des Sages ont été faits.
YN, 1
YOMO.S Vert-de-gris.
YOS, \
YRIDIS. Orpiment.
YRIS. Fer , Mars.
YSIR. Pierre des Sages,
£c le mercure duquel on la
fait.
Z.
Zfîgnifioit autrefois une
demi-once; maïs quel-
ques-uns remployoientaudî
pour un gros.
ZAAPH. Pierre des Phi-
lofd^es, ou leur foufre par-
venu au rouge. Il efi ainfi
nommé à cauie de fa qualité
chaude & feche.
ZADDAH. Antimoine.
ZAFARAM. Limaille de
fer brûlée dans un vafe de
cuivre.
ZAFFR AM. Ocre,
terre minérale qui participe
du fer.
ZAHAU. Magiftere au
rouge.
ZAIBAC. Mercure.
ZAIBAR. Argent-vif.
Paracelfu
fjK ire
ZAIDÏR. Vénus, & Ton
verr-de-gris.
ZAMBAC. Jafmîn.
Z ANCRES. Orpiment.
ZANDARITH. Moyen-
nefubftancequi participe du
corps & delVrprit, c*eft-à-
dire , du volatil & du ii%e>
Anéphius l'explique du ma-
gîftere ^u bljnc , ^i drt que
c'eft ia même chofe que Cof
fufle & Cambar.
, ZARAS. Or-
ZARCA. Jupiter , étaÎDj
ZARFA. Etain.
ZARFRAHOR. Mercure
des Philofopbes,
ZARNE, Orpiment des
Sages.
ZARNEC ou ZAR.
N E C K. Soufre des Philo-
fbphes.
ZARNIC. Orpiment.
ZARSRABAR. Argen-
vif.
Z A T A N E A. Fleurs
ZAUCRE. Orpiment.
ZAUHIRON. Safon
oriental.
ZAZAR. Sucre.
ZEBD. Beurre.
ZEBED. Excrément hu-
main.
ZEBLICIUM. Pierre
Serpentine.
Z E C. Gomme Adra-
gant.
ZECO. Tragacanthe.
ZEFR. Poix.
ZE 539
ZEGL Vitriol.
ZEHERECH ALC-
K A S. Vert-de-gris.
ZF:IDA. Mercure.
ZELOTUM. Pierre mcr-
curielle.
ZELUS, fils dePallasfc
de Sryx, fut retenu par Ju-
piter , en récompenfe de ce
que fa mère a voit fecoani
Jupiter contre les Géans. Ce
Dieu rendit au fil de grands
honneurs à cette Déefle , la
combla de préfens, & vou-
lut que Ton nom fûit employé
dans le ferment inviolable
des Dieux.
ZEMASARUM. Cina-
bre.
ZFMECH. Pierre Laznl.
ZENGÏFUER. Ci-
nabre.
ZENIC. Mercure des
Pbilofophes.
ZÉPHYRE. Vent epfent
des Ditux. C'eft la pierre
au bbnc,
ZFRACHAR. Mercure.
ZERCI. Vitriol.
ZERICUM. Arfenîc.
ZERIFARI. Petit-lait.
2ERNA. MonlTe.
ZERNIC. Orpiment des
Phiîofophes.
ZEROBILEM. Zo-
diaque.
ZERUMBETH. Behen*
Z E T È S , fils d'Antiopç
& de Jupiter, & frère d'Am-
phion. KojqAMPHlON.
J40 ZE ZI
ZETHES ou ZETHUS ,
fils de Borée & frère de Ca-
lais , fut lin des Argonautes,
& travailla avec Ton frère à
délivrerPhynée des Harpies
qui le tourmentoient fans re-
lâche. Voyez les Fables dé-
voiles , liv. a. ch. I.
. ZIBACH. Magiftere au
blanc.
ZIBUTUM. Mercure,
ZIMAR. Ver-Je-grig.
ZIMAX. Vitriol vert
d'Arabie, duqusl on fait Tai-
jain. Pianifcampi*
ZIMEN. Vitriol.
ZINCH. Voyei ZiNK.
ZINGAR. Vert-de-gris.
ZINGIFUR. Cinabre.
ZINIAR. Vert-dc-gris.
ZINIAT. Levain , fer-
ment.
ZINK. Minéral métalli-
que,ou inêlange de plufieurs
métaux non roftrs , au nom-
bre de qxiatre , maisljni ont
l'apparence de cuivre. P/<2-
nifcampL le zink vulgaire
cft une efpece d*anti moine
blanc , qui blanchit l'etain &
jaunit le cuivre rouge. C'eft
avec lui qu'on f^iit lefimilor.
Quelques-uns le font avec la
tuthie. Plufieurs Chymifres
ont travaillé fur le zir.fc, par-
ce qu'ils oiit cru qu'il étoic la
matière du grand osiivre. La
Chymie dévoilée de Delo-
que & les ouvrages de Ref-
pour en font une preuve. Ils
zr zo
fe &nt imaginés qu'il fâllblc
réduire le zink en fleurs, puis?
en fel & en eau ardente , &
le fixer avec le nitre. La Chy-
mie a fait de très-belles cho-
fes avec le zink.
ZIPAR, Rhubarbe.
ZIT. Soufre rouge des
Philofophes.
ZITHUM. Bière.
ZIVA, Pierre des Sages
au blanc*
ZIZiPHAouZIZYPHA.
Jujube.
ZIZIPHUSouZIZY-
PHUS. Jujube.
ZODIAQUE. Cercle
imaginé dans le Ciel y &
qu'on fuppofe pofé de biais
entre les deux parties du
monde. Il eft coupé à angles
obliques de vingt- trois de-
grés & demi par l'Equateur
au commencement des fi-
gues du Bélier & de la Ba-
lance. Le Zodiaque partage
le Monde obliquement à l'é-
gard de l'Equateur , en deui
parties égales , dont Tune eft
appelée feptentrionale^dans
laquelle font les fignes fep-
tentrionaux;on nomme l'au-
tre partie méridionale , &
elle contient les fignes méri-
dionaux.
L'obliquité du Zodiaque
& le cours biaifant du Soleil
contribuent à produire la di-
verfe température des fai-
fons. Ils fervent à h généra-^
7;o
tîon des thofes vivantes en
montant vers notre Zénith ,
& à la corraption en defcen-
dant vers le Nadir,
On divife ordinairement
le Zodiaque en douze parties
égales qu'on appelle Signes,
dont la fuite fe compte d'oc-
cident en orient, en com-
mençant par le point où le
Soleir avançant de fon mofl-
yement propre , paffe .de la
partie méridionale, du globe
à la partie feptentrionale.
C'eft le premier degré idti
premier ii;gne du printèm^
appelle Ariee on le Bélier.
Ces douze fignes occupent
les doaze mots de l'annéO',
& Té Sdieil entre tous les
mois di^s un de ces fig«e&^^
dont iesBoms font le Bélkr
ou Aries , le Taurèaiv ^
Tduru^ j le» Gémeaux- ^u
Gemini y ifiÈweviffe oii Can*-
<er^ letiioft ou Léo , la Vier-
ge ou Virgô , 4a Balancé oti
Bilane^^Q Scorpion 'ml ifec^^
fias V le Sagittaire oii ''^'gi^
wWm*, feCàplicôfneol» Câf-
pricorkiis' ^ lô^ Verfeaw'^u
'Aqaariusi- '• - ^ '' ■•"'"' - ^
i Eetf .' rrois*prcmiers ôecu-
|fe»tte8 tt^€tnots duipiin-
tems , les trois fuivtfn^^eiix
de l'été, la Balance, le Scor-
^ôÎTT^fcte^Sé^ttaîre fe ttou-
vent dansKaotomne , -& les
Tràiff derniers dans i^tviei^f'^
- Les fix pretni€rs-*»if*/fp-
ZO ï4t
tenirionaux , & les fix der-
niers méridionaux. On ap-
pelle encore les fix premiers
afcendans , parce que le So-
leil depuis le premier degré
do Capricorne jufqu^à la fin
des Gémeaux , monte &
s'approche de notre Zénith ,
'on point central ; & les fix
-autres defcendansy parce que
'4e Soleil, en y paiîanr, s'éloi-
gne de notre Zénith.
Les Aftrologues difentqiie
lorfqu^jne planète fe trouve
dans certains de ces fignes ,
elle a plus de vertUj quefes
influences font plus effica-
ces'» & ce figne e^ appelé
tsakation ; le figne oppofé
fe nomme dijedionouckût^
comme fi la planète y per-
<iôit quelque cticffe de fa ver-
tu. Ainfi lorfque le Soleil fe
trouve dans le Bélier^ il eft
dans fon exaltation , & la
Balance eft fa déjéaion. Le
Taureau eft l'exaltation de
ilâLune, & le Scorpion ùi
chute. Le Lion eft l'exalta-
tion de Mercure , & le Ver-
»ïîe4U fa déjeaiôn,.: la Vierge
eft auffi rex?it«tion de Mer-
cure &'Ies.'Poîfïônff fa chute,
parce qu'excepté fe Soleil &
îa Lune , chaque planète a
•deux fignes d'exaltation &
'deux de déjeftion-, comme
eUesont anfli deitx tnaifons.
'' «La maifon propre du So-
•Idl eft le Lion , celle de h
54* ZO
Lune eft l'Ecreviffe. Celles
de Mercure font le.s Gé-
meaux & la Vierge: le Ca-
pricorne & le Verfeau font
celtes de Saturne , dont la
Balance & le Scorpion font
l'exaltation ^ & le Bélier &
le Taureau la chute. Jupiter
a pour maifons les PoiiTons
& le Sagittaire , pour exal-
tation rËcreviiîe y & pour
déjedion le Capricorne, Les
maifons deMars font le Scor-
pion & le Bélier , fon exal-
tation eft le Capricorne , &
fa chute rEcreviffe. Vénus
a pour maifon le Taureau &
k Balance^ pour exaltation
le Verfeau & les Poiflons,
& pour déjeâion le Lion &
la Vierge.
Ces fignei ont auffi.des
qualités relatives à celles des
âémens. Trois font ignés o^
chauds^ favoir le Bélier y le
Lion Se le Sagittaire ; trois
aériens, les Cerneaux » la
Balance & le Verfeau ; troiss.
aqueux , le Cancer , le Scor-
pion & les Poiflbns ; troi^
lerreftres, lô Taureau, la
Vierge & le Capricorne*
, On en compte anffi fix
mafcnlins & diurnes , qui
font le Bélier^ le^GemeauTC,
le Lion, la Balance, le Sa-
gittaire,& le Verfeau ;&fix
féminins noâurnes, fayoîr.
le Taureau , l'EcreviiTe , la
Vierge, le Scorpion , le Ca^
ZO
prkome & les Poiflbns;
Les Egyptiens qui avoient
obfervé les Aftres & niefuré
leur cours , partagèrent Tan-
née en mois 6c en faifons, fa
réglant fur le cours du So-
leil, & les mois fur celui de
la Lune^&diviferant leCteL
en doute parties , à chacune
defquelles ils donnèrent le
nom d*un animal. Lucien
{Traité de rAfirologiejudi'
claire ). a joute que les Egyp"*
tiens réveroient le bceufApis
en mémoire du Taureau ce-
iefte» & que dans l'Oracle
qui lui étpit confacré , on ti-
roit.les prédiétions de la na-
ture de ce figne , comrae.les
; Africains de celle du Bélier^
en mémoire de Jupiter Am-
mon qu'ils adoroient .fous
ceti;^' figure. -. , >
LesEgyptienst^rureCitdonc
reconnoîere quet;3^9 quali-
tés femblables , quelqu'ana-
{Idgiç dans ce^ fignes & les
4ini|iiaux quiles repréfen-
loie|it$ c'étdte £tns doute ce
qui leur avoi^r^^au® donné
iH^H^'inve^tet M fabte.de la
métaroorphofe deç Dieux en
aniniaux , pour ^iter) de
^tomb^r entre .le^mailis de
TypheiQ.
^* 4 Duxqut gr^gis^faJupifer^
? undcj recurvis;
If une quoquê fanhaturLibys
. b pmnCornibus AmmOTif.^
zo
Diane avoit prisf là figure
d*iine chatte, FeUforor Pha'
bi ;Bacchus celle d'un bouc,
Proies Stmeleia capro', Ju-
non ceHe d'une vache blan-
che , Niveâ Saturnia vaccâ ;
Mercure fe cacha fous celle
de l'ibis , Cyllemus ibidis
alis ; Vénus (ous celle d'un
|>oifron , Pifcc Venus latuit,
ou , comme dit Manilius^
{AJlr* L 4. ) Inferuitquefuos
fquammofis pijcibus ignés.
Ces qualités chaudes, froi-
des , aqueufes où feches fu-
rent donc les raifons qui en*
gagèrent les Egyptiens à
donner aux planètes & aux
fignesdu Zodiaque des noms
d'animaux , & appelèrent
ces conftellations maifons ou
lieux dans lefquels les plane*
tes faifoient leur féjour pafla-
ger pendant leur cours.
Quand Hermès ou fes Dif*
ciples eurent obfervé la mê-
me analogie entre les Planè-
tes & les lignes, ou du moins
qu'ils eurent imaginé les mè»
mes qualités dans Vénus &
le Taureau , par exemple ,
ils afllgnereiit lé Taureau
pour maifon à Vénus , Âries
pour celle de Mars « Gemini
pour celle de Mercure , le
Lion pour celle du Soleil , le
Cancer pour celle de la Lu-
ne, & ainli des autres.
Les Philofophes Difciples
d'Hermès ont ei^égardà tou-
ZO J4à
tes ces obfervations, & s'y
font conformés dans leurs
raifonnemens fur les fept pla-
nètes terreftres,'ouIesfept
métaux. Ils les ont comparé*
aux planètes célefles , & leur
ont fuppofé un cours qui for«
me Tannée philofophique.
Paracelfe clit qu'il faut faire
parcourir àSaturne toutes les
ipheres des autres. Bafiîe Va-
lentin dit dans la 6® Clef:
ce Remarque qu'il faut que
» tu fouleves la Balance cé-
» Iefte,& que tu mettes dans
» le côté gauche le Bélier, le
» Taureau , PEcreviflb^ le
ï> Scorpion & le Capricorne,
3» & dans le côté droit les
» Gemeaux> le Sagittaire, le
n Verfeau , les Poiffons & la
i> Vierge ; fais que le Lion
» porte-or fe jette dany là
» fein de la Vierge , & que
» ce côté-là de la Balancé
*» pefe plus que Pautre. En-
» fin que les douze Hgnes da
Il Lion Zodiaque faifant leurs
n conftellations avec lesTept
» Gouverneurs de T Univers,
» fe regardent tous de bon
» œil , oc qu'après que toutes
» les couleurs feront pa fiées,
» la vraie conjondion fe fafie,
» & le mariage , afin que le
» plus haut fou rendu *Ie plus
M bas , & le plus bas le plus -'
^ haut. » Q.
Plufieurs ChymiftesHer-o,
métiqueâobt dit qu'il falloi;^^
-fo^LU-
544 Z O
commencer rœiivre au prin-
tems, par le cours du Soleil
dans les fignes du Bélier y du
Taureau &'de Gemjnij d'au-
tres eji hiver i par le Capri-
corne, le Verfeau & les Poif-
ibiVs. C'eft que les uns en
$*exprimant ainfî , ont eu
égard à h matière qu'il faut
prendre pour faire l'œuvre,
& les autres aux première^
opérations. Le Cofmopolitç
dit que leur mercure fe tire
du ventre d'Aries, au moyen
de leur acier , que dans un
autre endroit il appelle ai-
mant^ & ajoute qu'il y a un
fécond acier fembtable au
premier , créé par la Nature
même .-celui qui fâura Tex-
traire des rayons du Soleil
& de la Lune , trouvera ce
que tant de gens cherchent.
Un d e leurs hiéroglyphes
Xepréfente Atlas portant fur
les épaules la fphere du Mon-
de , fur laquelle eft marquée
une partie du Zodiaque, qiii
renferme les fix fignes dont
j*ai parlé plus haut, & la fi-
gure du Soleil entre les fïgnes
des Poiflbns & du Bélier , &
la Lune sy trouve placée
entre le Verfeau & les Pc^f-
fons. Le Cofmopolitç , (Je
concert avec les autres Phi -
lofophcs & les Aftrologues,
pUcenr les plan êtes, ^diftér
Lremtnem des^Aftronotçes.
'^eui:-ci mettent^ Saçurnç,!^
iZO
plus iiaut') enfuiceTupiter en
defceudant ^ puis Mars , le
Soleil , Mercure, Vénus &
la Lune. « Afin- que vous
'> puiflîez mieux concevoir
»> comment les métaux s'al-
» lient & donnent leur fe-
» mence » obfexvez le Ciel
» & les fpheres des plane- '
>ïtes^ dit le Cofmopolite>
» ( Traâ, 5» ). Voyez que
»> Saturne eft le plus élevé ,
» Jupiter jui fuccede , puis
» Mars, enfuite le Soleil ,
» Vénus , Mercure & la Lu-
» ne. Confidérez que lesver-
» tus des Planètes ne mon-
3^ tent pas, mais defcendeni;
3J& rcxppriepce nous ap-
» prend que de Vénus on ne
» fait pas Mars, mais bien de
«Mars Vénus , parce que
» celle-ci b fa fphere phis
» bafle.pe même on change
» aifément Jupiter en Mer-
« cure, parce que J upiter eft
» le fécond en defcendant
» du ÇieL & Mercure le fe-
f> cond en montant de la '
«Terre; Saturne eft le plus
»haut, & la .L"ne la plus
» baffe. LeSolfiil fe trouvant
« au milieu;, fe mêle avec
» toutes les autr^es planètes ,
.»inaisilne f^uroit jamais
>» être pqçfedionné' par les
.3> inférieures. Sachez donc
» qu'il y a une grande cor*-
i»>refpondaup^,entre Saturne
j^ §u Jaf^ui^^au milieu def-
» quel»
y»:
.;.c.f
zo
Il quels le Soleil fe trouve
» placé s qu'il y a aujfli beau-
SI coup d'analogie entre Ju-
» piter & Mercure, de même
>^ qu'entre Mars & Vénus ,
p parce que le Soleii Te trouve
3d aniu entre ces planètes, n
L'Anonyme qui a j-oînt
tine figure hiéroglyphique!
la Table d'Emeraude d'Her*
mes y a placé les planètes un
peu différemment 5 il n'a pas
eu en vue de préfenter leur
cours 9 mais feulement leur
pcfuion relative. Il a mis au
haut & fur îa même ligne le
• Soleil & la Lune» au-oeflous
du Soleil 9 Mars &! Saturne s
de l'aqtre c&:é fous la Lune ,
Vénus & puis Jupiter , &
JMerciitf au milieu de toutes.
On voit par ce que nous
avons dit jufqu'ici^quele^o*
diaque des Philofophes o*eft
pas le même que le Zodia-
que célefte , quoique le pre^-
tnier aie un grand rapport
par fes qualités avec le fé-
cond. Les fignes des Philo-
fophes font les opérations dç
l'œuvre qu'il faut parcourir
pour parvenir à leur autom-
ne , dernière faifon de leur
année, parce qu'elle eft celle
oh ils recueillent les fruits de
leurs travaux^ Voye{ Sai-
4S0NS. Ces qualités aérien-
nes y aqueufes , chaudes &
terreftres font les états diiFé-
rens oi)i fe trouve leur m4*
ZO J4J
tiere pendant le cours des
opérations. L'aérienne mar-
que la volatilifation , l'hu-
mide ou aqueufe la dfifIoIu-«*
rion y la terreftre & Tignée la
fixation, La diifolution & la
purréfaâion de leur ^r eft
leur hiver ; pendant ce tems-
là leur Soleil cueilli au prin-
tems, parcourt les fignes du
Capricorne , du Verfeau &
des Pbiffons. De- là il pafle
dans les autres fignes en ré-
trogradant toujours , dans
chaque faifon , de mahiere
qu'à la fin il fe trouve dans
le lieu de fon exaltation d'oii
il étoit parti , & puis dans ft
propre maifon , qui eft le
leion porteur , comme Fa
dit Bafile Valentin. C'eft la
raifon pour laquelle cet Au«
teura dit qu'il falloit le met-
tre dans ta Balance , & Iq
jetter dans le fein de la Vier-
ge y faifant en forte que ce
côté de la Balance pefe plus
que l'autre, c'eftrà-dire, que
le fixe l'emporte fur le vo-
latiK Tous les lignes aériens
& aqueux font volatils , ^
les chauds de même que les
terreftres font fixes, L'air des
PhiIofophe% eft caché dans
leur eau , & leur feu dans
leur terre. Celui qui veut
étudier la Philofophie Her-
métique, doit d')nc faire lob-
jit de fes méditations du Zo^
dicqnedesPhilofophes, ob*
Mm
?46 ZO
ferver bien férieuferoent les
qualités relatives de leurs
plafîeces & de leurs fignes $
voir en quoi ils différent « &
en quoi ils fe refTemblenc ,
pourquoi Tune trouve fon
exaltation dans un ligne qui
fert de maifon à Tautre , &
d*oîi cela peut provenir j
' pourquoi on a placé une pla-
nète dans un iigne plutôt
que dans un autre , & enfin
quel rapport ont ces fignes
avec les faifons philofophi-
ques , & la correfpondance
des planètes relativement à
leur pofition , tant dans les
fignes du Zodiaoue, que dans
le Ciel dont parle le Cofmo*
poli te.
ZOPISSA. Poix,
ZO ZV
ZORABA. Vitriof.
ZORUMBETH ou ZE-
RUBETH , eft une efpece
de Zcdoairc qui a la racine
ronde.
ZOTICON. Magiftere
des Philofoplies poulTé au
blanc parfWt.
ZUB ou ZUBD. Beurre.
ZUCCAIAR ou ZUC-
CAR. Fleurs à^AgmU'
caftus.
ZUMEC. Soufre des
Pbilofophes au rouge.
ZUMELAZULI. Magif-
tere parvenu à la rougeur
de pavot.
ZUNZIFAR. Cinabre.
ZUNITER ou ZITTER
& ZUVITER. Marcaffite.
ZYMAR. Vcrt-de-gtis.
FIN.
Ihlll ■i-liÉ-iii-iiiit ¥iii I ri ■■■mil %
PRIVILEGE DU ROL
LO U I S , par la grâce de Dieu j Rot de France , &
de Navarre : A nos atnés » & féaux Confeillers lei
Gens tenans nos Cours de Parlement , Maîtres des Rer
quêtes ordinaires de notre Hôtel , Grand Confeil , Prévôt
de Paris, Baillifs , Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils ,
& autres nos Jufticiers qu'il appartiendra j Salut. Notre
amé le Sieur Jean-Baptifte-Claude Bauche , Libraire à
Paris , nous a fait expofer qu'il defireroi t faire imprimer,
& donner au Public des Ouvrages qui ont pour titre :
Caroli altionis enumcratio metKodicà fiirpium Littoj-is êf
agriNiceœnfis; FABLES EGYPTIENNES ET GRECQUES,
ù le Dictionnaire Mythô-Hermitique , par
Dont Pernety ; la Topographie de V Univers ^ pat
rAhhé ExpïUy\ s'il nousplaifoit lui accorder nos Lettres
de privilège pour ce néceflaires : A ces causes , vou-
lant favorablement traiter TExpofant , Nous lui avons
permis & pertpettons par ces Préfentes de faire impri-
per lefdits Ouvrages autant de fois que bon lui femblera,
& de les vendre , faire vendre & débiter par tout notre
Royaume pendant le tems de (îx années confécutives , à
compter du jour de la date desPréfentes. Faifons défenfe
à tous Imprimeurs , Libraires , & autres perfonnes de
quelque qualité & condition qu'elles foient , d'en sntro«p
duire d'impreffion étrangiere dans aucun lieu de notre
. obéiflance $ comme auffi d^imprimer ou faire imprimer ,
vendre , faire vendre , débiter ni contrefaire lefdits Ou-
vrages , ni d'en faire aucun extrait fous quelque prétexte
que ce (bit, d'augmentation, corredion, changement, ou
autres, fans la permiflîon exprefle & par écrit dudit Éxr
pofant ^ ou de ceux qui auront droit de lui , à peine de
confifcation des Exemplaires contrefaits, de 3OO0 liv^
d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers
. à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris , & l'antre tiers
audit Expofant, ou à celui qui aura droit de lui ,& de tous
' dépens , dommages & intérêts; à la charge que ces Pré-
fenteç feront enrcgiftrées^tout au longfup îe Regiflrede
dans trois mois de la date d'-celles, que l'impreffion def-
dits Ouvrages îen fime dans nocre iloyauine , & non ail-
leurs y en bon papier , & beaux csraâeres, confortnément
&lafeml)eimpriiti&e,attacli^epmtrtnodelefoqsleContre*
fcel des Pr^fentes , que f'knpétf atit fe^onformera en tout
aux Régtemens de Ja Librairie, & notamment à celui du
î6 Avrii 1715^; qu'avant de les expofer en veftte, les Ma-
fnkfcrits qui auront lervi de Copie à Fimprellion defdits
Ouvrages, feront rerni^dans le même état oîr l'Approba-
tion y aura été donnée, es mains de notre très-cber & féal
Chevalier ^ Chancelier de France Je Sieur de Lamoignon ^
& qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dechacua
dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre
Château du Louvre , & (m dans celle de notre très^het
& féal Chevalier 9 Chancelier de France le Sr« de Lamoi-*
gnon ; le tout à peine de nullité des Préfentes; du contenu ,
defquelles vous mandons & enjoignons de faire iouîr te*
dit Expofanr, êc (es ayans caufes, pleinement & paifible-
tnent fans fouffrir qu'il leur foit fait )aucun trouble ou em-
pêchement. Voulons que la Copie des Préfentes qui fera
tmpf^imée tout au long au commencemenf^ou à la fin dn*
dit Ouvratze/oit tenue pouf duement f»gnifiée,& qu'aux
Copies GolUtionnées par l'un de nos amés & féaux Con-
feillers-Secrétaires, foi foit ajourée comme à TOriginaU
commandons au premier notre HuidSer ou Sergent for ce
requis de fa^re pourrexécutiond'icelles tous Aâes requis
' fe néceilVires , fans demander autre permiflion , & no*
robftant clameur de Haro i charte Normande, fie Lettres
^ ce contraires» Car tel eft notre plaifir. Donné à Ver^
failles le 2.4 jour du mois d^Oâobre , Tan de grâce 17^7.
fe de notre Règne le quarante-troineme; Par le Roi ea
fon Confeil.
LÉ BEGUE*
Regijîr^^farlf R^'gfflre t^t* de la Chdmhre Royaîâ de/ U-
traires & Imprimeurs de Paris ^1^**. 144. fol. 4l8. confor'*
mément aux anciens Réglemens conjirmés par celui du 18
Février 172). A Paris , le 17 Oâohre 1757.
F. Q. L£ MERCIER , Syndic.
'^^w-
' û *^
Ji>l i. 9 7hv
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